Administration des Bouches-du-Rhône]]> Droit administratif]]> Le 15 août 1944, jour du débarquement de Provence, les combattants arrivent d’abord à Toulon puis à Marseille. Raymond Aubrac est commissaire régional de la République jusqu’au début du mois de février 1945 date à laquelle il sera remplacé par Paul Haag. Sa fonction était de rétablir la légalité républicaine (de 1944 à 1946) et il ne relevait que du Général de Gaulle. Une ordonnance du 3 juin 1944 supprime les préfectures régionales créées par Vichy et les remplace par des commissariats régionaux de la République.

À Marseille, les combats continuent; la Préfecture est reprise par les résistants ; le 22 août, le Pont Transbordeur est détruit, et le 26 août, le parc Borély est libéré del ’occupation des forces de l’Axe.

DES DÉCISIONS JURIDIQUES
La lecture de ce Bulletin Officiel (BO) est révélatrice du nombre important de décisions qui ont été prises durant la période de la Libération. En effet, on constate que les thèmes du ravitaillement, des forces de l’ordre, de l’épuration, des réquisitions d’entreprises, du
relèvement des salaires et des rapports avec les alliés ont préoccupé Raymond Aubrac ainsi que son successeur. Le premier arrêté de Raymond Aubrac date du 22 août 1944 et est relatif au paiement des salaires des membres des Forces Françaises de l’Intérieur pendant la Libération.

Concernant l’épuration, l’arrêté numéro 38 du 4 septembre 1944, paru le 28 septembre au BO du commissariat régional de la République à Marseille (n°20, p.162) en précise les conditions : « en conséquence, les sanctions prévues au titre de l’ordonnance du 27 juin 1944 pourront être prononcées sans donner connaissance aux intéressés des faits qui leur sont reprochés et sans que leurs explications aient été recueillies ». C’est aussi, la création des forces républicaines de sécurité (les FRS).

Enfin, concernant les réquisitions d’entreprises, entre le mois de septembre et le début du mois d’octobre, quinze entreprises ont fait l’objet de réquisition. Elles sont alors directement mises au service de l’Etat qui les utilise en fonction de ses objectifs propres.

1 Raymond Samuel dit Raymond Aubrac (1914-2012). Ingénieur de formation, il s’engage avec son épouse Lucie dès 1940 dans la résistance en prenant le pseudonyme Aubrac afin d’échapper aux persécutions allemandes. Le 21 juin 1943 il est arrêté par la Gestapo. Il sera libéré trois mois plus tard au cours d’une opération dirigée par sa femme (voie le film de Claude Berri, 1997, Lucie Aubrac). En juin 1944 il est délégué à l’Assemblée Consultative d’Alger. Par la suite, il devient commissaire régional de la République à Marseille. En 1948, il fonde le Bureau d’Études et de Recherches pour l’Industrie Moderne (BERIM), société d’ingénierie. De 1964 à 1975, il est directeur à l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Toujours engagé dans la vie publique et « politique », notamment sur les questions d’alimentation et d’hébergement, il prit position dans l’affaire des sans-papiers de l’église Saint Bernard (août 1997). En 2003, il participe à l’appel « une autre voix juive » afin de calmer les conflits entre Israël et le peuple palestinien
2 Paul Haag (1891-1976). Il a été Préfet du Var pour la période 1938-1940. Il a succédé à Raymond Aubrac au poste de commissaire régional de la République à Marseille en février 1945.

Résumé rédigé par Alexandre Ponsart]]>
1944-1945]]> fre]]> France. 19..]]>