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U N IV ER SI Tf j D' AI X• lU AR SE IL l_ JE
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Année Scolaire 4 9 f 9- f 92C-l
S A L L E S D E T R A V A IL
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1. ~!tLE D~ TB~ f,tl~ o·~~ONODJE POLITI ~E
Il. ~~LLE D~ TRlV~IL D'Bl~TOIRE D~ DROIT
La Sall e de ·1·ra vail d'Ec ono mie Poli tiqt1 c a pou r but de
rnet tre les Etud iant s en conl ac·l, pnr l'obs erva tion dire cte,
a-vec les réal ités écon omi ques .
l . . cs cx~rciccs de cett e Sall e de Tr3 vail sont proposé!oi
à tous les Etud iant s qui s'int éres sent à 1·é volu tioo hist oriqu e du droi t Fran çais , part icul ière men t à ceux qui
dési rent lrait er, pou r leur tbès e de doct oral , uo suje t
d'an cien droi t. Ils peuY enl auss i être utile s aux Etudian ts qui 1)ré pare ot, à la Fac ulté des Lett res, la Jiee nce
d'hi stoi re, el à tout e pers onn e qui, sans être inse rite
dans une Fac ulté , dtei re ~·initier à la tech niqu e et aax
mét hod es de l'Bi stoi re.
Elle est ouv erte aus: Etud i:inl s el Etud iant es d e licen ces ; les Etud iant s en doc tora t y sont cord iale men t
invi tés.
Les séa•ce~ de la Sall e de Trav ail, en moy enne bimen sael les, roul ent sur uo cycl e de deux anné es.
La prem ière anné e, le prof esse ur s'eff orce d'ia itier
les jeun es aud iteu rs et aud itric es à l'ob serv atio n dire cte:
des expo sés som mai res, des anal yses d'ar ticle s el d'ou vrag es hab itue nt les élèv es aux proc édés de la mét hod e
d'ob ser• 3lio r1. Un suje t d'en quê te est choi si, el un que stion nair e dict é 3UX aud iteu rs pou r leur perm ettre la do~u
men tatio o pers onn elle .
La seco nde aooé t!, les obse rvat ions mise s sur fich es
soot anal ysée s, disc utée s el clas sées . On abo utit à la
réda ctio n d'un e mon ogra phie sur le suje t choi si.
La Sall e de Tral 'ail a ains i pub lié :
Le Comme1·ce des Hui les et des llma ndes , à .\it et dan s
la régi on (t90 6-J 907 el 190 7-1 908) ;
L ' Agr icul ttlt'e
dans le
canl otl
d' Aiz (190 8-0 9
et
Ils con siste ront dan s J'étucle de la palé orra pbie
fran çais e du 1xme au xvime sièc le. Les aud iteu rs app rendron t à déch iffre r les éeri tore s do moy en-à ge sur des
fac- simi lé
de cha rtes oo de man uscr its. Par là, ils
sero nt prép arés à lire les docu m ents orig inau x qui se
treu ven t en gran d oem bre dan s les dépô ts de l'an cien ne
Cap itale de la Prov ence : A.rc bive s dépa rte1 nent ales ,
llibl iotb èqo e Méj aoee , Etu des de Not aire s.
A l'occ asio o de ces lect ures , Je Dire cteu r de la Sall e
de TraT ail fera fair e diff éren ts exer cice s sur le~ a c t ~s
mis entr e les mai ns des aud iteu rs: traduction~ de cha r·
tes en latin , anci en fran çais ou prov ença l ; ~x pli<~ a tions
sur les form oles dipl oma tiqu es, sur les inst ituti ons, <~ t e .
190 9-10) ;
Litt oral
Que lque s séan ces sero nt aass i cou sacr ées à la biblic>grap bie. Les aud iteu rs a1)p reod ront à cor• nait re par la
prat ique les prin cipa les sour t'eS •le I' ..\ ncif 'n Drcl it qui c~ol
fait l'•bj et d'éd ition s impri11aées (0E uvr e cles juris C'f)f lsult es ; coll ecti ons dt~ lois , d'ord•nnance~, <I~ coutum~s.
ou d·ar rêts , ccnl ulai res, etc. )
La Sall e d(• Trav ail d'Ec ono ruie Poli tiqu e est diri fée
par 1111. RAl'~AVD cl SAU,'.u aE-. love oAN , prof t-sse urs d'Ec c.-
La Sall e de trav ail d ..listo ire de Dro it est 4iri gée par
H. DUMAS, proff'SSt-aar d 'His toir e du Dro it à la Fa~ultt
de Dro it, .i\rc hivi ste- Palé ogra phe ..
Le Commerce des blés et des farin es à Mar seill e et dans
là régi on (f9t 0-1 911 el t91 t-1 91t ) ;
La Fleu r en Pro venc e el dans le Com té de lVice ( 191 ~19J 3 et 191 3-1 91.f) ;
La Bou ille Blan che en Prot1ettce et sui· le
(t91 7-t8 et 191 8-1 9), (en prép arat ioo) ;
oon1 ie Poli tiqu e à la Fac ulté de Dro it.
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L’ECONOMIE POLITIQUE A LA FACULTE DE DROIT D’AIX (2009)
Jean‐Yves NAUDET
L’économie politique n’est apparue que tardivement au sein des universités françaises.
C’est d’autant plus surprenant que la science économique française a longtemps été
pionnière. C’est par exemple Antoine de MONTCHRETIEN qui a inventé l’expression
d’économie politique dans son traité de 1615. Au XVIII° siècle, ce sont les physiocrates
français (La « secte des économistes », comme on disait alors : QUESNAY, TURGOT,
MIRABEAU père, DUPONT DE NEMOURS) qui ont dominé la discipline, autour du
thème du « laissez‐faire, laissez passer » (Vincent de GOURNAY). Sans son séjour en
France auprès des physiocrates, l’Ecossais Adam SMITH, souvent présenté comme le
père de l’économie politique, n’aurait sans doute pas écrit « la Richesse des nations »
en 1776. Même Jean‐Jacques ROUSSEAU se piquait d’économie politique, puisque
c’est lui qui a rédigé l’entrée économie politique dans l’Encyclopédie, avec à vrai dire
une conception plus politique qu’économique de la matière.
Pourtant, lorsqu’au début du XIX° siècle, NAPOLEON recrée l’université et en
particulier les Facultés de droit, il n’est pas question d’économie politique, pas plus à
Aix qu’ailleurs. La matière était considérée comme « subversive ». Jean‐Baptiste SAY,
par exemple, fut exclu du tribunat et devint plus tard un farouche opposant à l’empire.
Pourtant, la science économique française prospérait, mais en dehors des Facultés de
droit. Les premières chaires étaient extérieures aux Facultés : le conservatoire des Arts
et métiers, première chaire créée en France (1820), avec Jean‐Baptiste SAY, puis
Adolphe BLANQUI. Le collège de France ensuite, avec Jean‐Baptiste SAY à nouveau
(1830), puis, après sa mort, Pellegrino ROSSI (1832), Michel CHEVALIER (1840), suppléé
un temps par Henri BAUDRILLART, et enfin dans la seconde moitié du XIX° siècle (à
partir de 1874), Paul LEROY‐BEAULIEU (gendre de Michel CHEVALIER).
Les écoles, notamment de commerce, (Ecole supérieure de commerce – A. BLANQUI,
J. GARNIER‐ Ecole commerciale,…) avaient un enseignement d‘économie politique,
ainsi que l’école des Ponts et chaussées (1846, J. GARNIER). De nombreuses
municipalités finançaient aussi des cours d’économie politique, comme celui de
Fréderic PASSY à Montpellier. L’école française était essentiellement libérale,
organisée à partir de décembre 1841 autour du fameux Journal des Economistes, dont
le titre allait d’ailleurs être repris par une équipe d’économistes aixois à la fin du XX°
siècle (Journal des économistes et des études humaines, autour de Jacques et Pierre
GARELLO et de Jean‐Pierre CENTI, dont le premier numéro est de l’hiver 1989‐90). Les
économistes libéraux français jouaient aussi un très grand rôle à l’académie des
sciences morales et politiques, dans la section d’économie politique, ainsi qu’à la
Société d’économie politique (1842). Leur principal éditeur était Guillaumin, avec
notamment le fameux Dictionnaire de l’économie politique. Certes, un courant
socialiste, essentiellement utopique, se développait parallèlement au XIX° siècle, mais
ses représentants n’étaient pas classés dans la catégorie des économistes (SAINT‐
SIMON, FOURIER, PROUDHON). Par ailleurs, il y avait aussi des individualités, comme
F. LE PLAY, sans parler des économistes chrétiens, avec A. DE VILLENEUVE‐
BARGEMONT.
1
�Aucune chaire d’économie politique n’existait alors au sein des Facultés de droit. Les
grands économistes de l’époque, à commencer par Fréderic BASTIAT, n’ont jamais
enseigné à l’université. Tout au plus existait‐il ponctuellement des enseignements
d’économie, en doctorat, qui ont fait leur apparition sous la monarchie de juillet. C’est
ainsi qu’il y avait en 4° année un cours d’économie politique à Aix en 1843, mais rien
dans le programme officiel de la licence et surtout pas de chaire d’économie dans les
Facultés.
Même en 1848, au lendemain de la Révolution, une commission mise en place par le
ministre de l’instruction publique, M. CARNOT, soulignait que l’enseignement de
l’économie politique « convenable dans les livres, devait être éliminé d’un système
d’études officiel », car « il pourrait y avoir du danger à attacher de jeunes esprits à l’un
de ces systèmes plutôt qu’à un autre ». Jean REYNAUD, rapporteur, voulait en faire
« une économie politique républicaine » et LAMARTINE « la science de la fraternité » et
non celle des « richesses », comme on disait alors en France depuis Jean‐Baptiste SAY.
Les choses ont commencé à évoluer sous le second empire. La première chaire
d’économie politique a été créée à la Faculté de droit de Paris, par un décret de 1859,
et attribuée en 1863 à Anselme Polycarpe BATBIE. Ailleurs, y compris à Aix, il existait
quelques cours d’économie, mais assurés par des volontaires, non titulaires de chaires.
Ces chaires se sont peu à peu multipliées dans la plupart des Facultés, essentiellement
sous l’influence de Léon SAY, petit‐fils de Jean‐Baptiste SAY et homme politique,
spécialiste des finances, sous la troisième République : en 1877, il généralisa
l’enseignement de l’économie dans toutes les Facultés de droit (En dépit des réserves
de certains, comme C. GIDE, qui auraient voulu éclater, suivant les sujets traités,
l’enseignement de l’économie entre les Facultés de droit, des lettres et des sciences !).
A Aix, la première chaire d’économie politique a été créée par décret du 1er janvier 1883
et attribuée à Alfred JOURDAN. De ce point de vue, même s’il y avait eu auparavant
des cours d’économie à Aix, Alfred JOURDAN est le père de tous les économistes
aixois et marseillais actuels, et les Facultés de droit et d’économie appliquée lui ont
d’ailleurs rendu hommage en donnant son nom à un amphithéâtre de leur site de la
Canebière à Marseille.
La situation d’A. JOURDAN explique bien à quelles difficultés étaient confrontées les
Facultés de droit : impossible de recruter des « économistes », puisqu’il n’y avait pas de
formation universitaire dans ce domaine. Et, pour enseigner dans une Faculté de droit,
il fallait être docteur en droit. Impossible donc de faire appel aux économistes en vue
de cette époque qui, pour la plupart, n’avaient pas ce précieux sésame. Certains
économistes, d’ailleurs, notamment au Journal des économistes, avaient peur que
l’alma mater ne « contamine » les vrais économistes pour en faire « des
fonctionnaires ». Pour ces économistes, les Facultés de droit étaient « un lieu de
perdition », selon l’expression ironique de C. GIDE. Faute d’économistes, on fit donc
appel à d‘éminents juristes.
Alfred JOURDAN, né le 19 juin 1823 à Fréjus, était docteur en droit depuis 1851, ayant
notamment étudié trois ans en Allemagne, à Heidelberg, mais ayant aussi rencontré à
Paris P. ROSSI, BLANQUI (l’ainé) et J. GARNIER, tous de l’école libérale, qui l’ont initié à
l’économie. Il était également avocat à Aix. Depuis un décret de 1868, il était
professeur titulaire de droit romain, après avoir réussi l’agrégation en 1864, et s’est
donc reconverti en professeur titulaire d’économie politique en 1883, montrant la
capacité d’adaptation et d’innovation des juristes et en particulier des historiens du
2
�droit. A. JOURDAN est mort en 1891 et plusieurs de ses descendants se sont illustrés à
Aix dans les disciplines juridiques, au barreau comme à la Faculté.
C’était un personnage intéressant, car non seulement il enseignait à Aix, où il avait son
poste à la Faculté de droit, mais aussi à Marseille, à la Faculté des sciences, ce qu’il ne
manquait pas d’indiquer sur la page de garde de ses ouvrages. C’est d’ailleurs la ville de
Marseille qui lui avait demandé d’assurer ce cours d’économie à la Faculté des sciences
dès 1873. Droit, économie et sciences, il préfigurait l’union de trois disciplines qui
allaient se regrouper près d’un siècle plus tard pour donner l’Université de droit,
d’économie et des sciences, devenue depuis Université Paul Cézanne. Il a été
également doyen de la Faculté de droit d’Aix de 1879 à sa mort en 1891. Il a aussi joué
un rôle important dans la cité, en particulier en présidant l’Académie d’Aix, à laquelle
ont appartenu et appartiennent encore de nombreux professeurs de la Faculté de
droit.
La liste des ouvrages d’Alfred JOURDAN est longue. Plusieurs ont été couronnés par
l’Institut (A. JOURDAN était d’ailleurs membre correspondant de l’Académie des
sciences morales et politiques). En économie, on notera « Le droit français, ses règles
fondamentales, ses rapports avec les principes de la morale, avec l’économie politique
et avec l’utilité commune » (Plon 1875) ; « Epargne et capital ou du meilleur emploi de
la richesse, exposé des principes fondamentaux de l’économie politique » (Makaire et
Guillaumin, 1879), un « Cours analytique d’économie politique » (Arthur Rousseau,
1882), « Du rôle de l’Etat dans l’ordre économique ou économie politique et
socialisme » (Librairie nouvelle de droit et de jurisprudence, 1882) ou encore « Des
rapports entre le droit et l’économie politique ou philosophie comparée du droit et de
l’économie politique » (LNDJ, 1884). Par ailleurs, il a contribué à briser le quasi‐
monopole du Journal des économistes sur la science économique française en
fondant, avec Charles GIDE et Edmond VILLEY, (Léon DUGUIT étant secrétaire de la
rédaction), la Revue d’économie politique. C’est d’autant plus étonnant qu’il était
vraisemblablement, par son libéralisme (faisant par exemple de la liberté des échanges
internationaux une règle essentielle de droit naturel), plus proche du courant du
Journal des économistes que des idées nettement moins libérales de Charles GIDE ou
de Léon DUGUIT, plus favorables à l’intervention de l’Etat. Cela s’explique sans doute
par la volonté d’avoir un organe spécifique des économistes des Facultés de droit,
organe « ouvert à toutes les doctrines » (REP, 1887) et, selon A. JOURDAN, « revue de
l’enseignement économique ». A. JOURDAN a d’ailleurs fait paraitre dans le premier
numéro de la Revue d’économie politique, en 1887, un vibrant plaidoyer en faveur de
l’enseignement universitaire de cette discipline (« De l’enseignement de l’économie
politique », premier article de cette nouvelle revue).
On notera également, ce qui n’est pas sans intérêt, que la première chaire d’économie
politique créée à l’Institut catholique de Paris (après la loi de 1875 qui a autorisé la
création des universités catholiques, abolies à la Révolution) a été attribuée à un
ancien étudiant de la Faculté de droit d’Aix, qui y avait soutenu sa thèse, Claudio
JANNET, qui a joué un grand rôle auprès de monseigneur FREPPEL dans la création de
la société catholique d’économie politique et sociale et de ce que l’on appelait alors
dans le catholicisme social « l’école d’Angers » par opposition à « l’école de Liège ».
Pour en revenir à la Faculté de droit d’Aix, après la mort d’Alfred JOURDAN, cette
chaire a été occupée à nouveau en 1896, cette fois par Camille PERREAU, qui a été un
temps député des Bouches du Rhône (1898‐1902), qui a écrit un Cours d’économie
politique (LGDJ) et qui a été nommé à Paris en 1902. Un agrégé du concours de 1903,
3
�Albert SCHATZ, a également été nommé à Aix, assurant deux cours d’économie, avant
d’être nommé professeur à Dijon en 1906. Il a en particulier publié en 1907
« L’individualisme économique et social » (A. Colin), faisant remonter la doctrine
libérale aux physiocrates, livre dans lequel il passe en revue les doctrines individualistes
du 19° siècle, de C. DUNOYER à F. BASTIAT.
Le troisième titulaire de la chaire a été Henri BABLED, de 1905 à 1909, et le quatrième
Barthelemy RAYNAUD, à partir de 1911. Celui‐ci a été lui aussi doyen de la Faculté de
1937 à 1943 et il a écrit en particulier un ouvrage sur « La loi naturelle en
économie politique » (un premier volume en 1936, un second en 1938 chez Domat‐
Montchrétien et un troisième en 1945 à l’imprimerie du Petit Marseillais).
Pour donner une idée de ce que représentait alors l’économie politique, à la veille de la
guerre, en 1914, il y avait deux cours d’économie politique obligatoires en 1° et 2°
années à Aix (Barthelemy RAYNAUD et un agrégé, encore sans chaire, Dominique
AUBRY), et deux cours complémentaires : l’histoire des doctrines économiques
(AUBRY) et un cours d’économie politique en doctorat (RAYNAUD), sans parler d’un
cours à cheval entre les disciplines, « Législation et économie industrielles » assuré par
un professeur de droit romain, (le doyen BRY). La situation était à peu près identique
dans chacune des 13 Facultés de droit de métropole (Paris, Aix, Bordeaux, Caen, Dijon,
Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Nancy, Poitiers, Rennes et Toulouse), où l’on
enseignait systématiquement l’économie politique, ainsi qu’à la Faculté de droit
d’Alger et à l’école préparatoire de droit à Fort de France. L’économie avait totalement
trouvé sa place dans les Facultés de droit et cela d’autant plus qu’une agrégation
spécifique d’économie politique existait depuis 1896, même si les juristes ont été
majoritaires dans les jurys jusqu’aux années 20. Déjà, un décret de 1895 distinguait
dans les études conduisant au doctorat une branche de sciences juridiques et une
branche de sciences économiques et politiques.
A Aix, l’importance donnée par les juristes à l’économie était telle qu’une seconde
chaire avait été créée par un décret du 26 mars 1918, transformant une chaire de droit
public et constitutionnel en seconde chaire d’économie politique ; celle‐ci a été
attribuée à Dominique AUBRY, agrégé depuis des années, puis à F. SAUVAIRE‐
JOURDAN, qui venait de la Faculté de Bordeaux et avait écrit en particulier un ouvrage
sur la « Vitalité économique de la France avant et après la guerre ». A la veille de la
seconde guerre mondiale, en 1938, SAUVAIRE‐JOURDAN ayant pris sa retraite, il n’y
avait plus qu’un professeur, Barthelemy RAYNAUD, et un jeune chargé de cours,
Gérard MARCY.
Notons également qu’il y avait depuis le début du siècle un prix d’économie politique
attribué certaines années, sous forme de dotation d’ouvrages, au meilleur étudiant de
la matière. Un décret de 1925 a créé un diplôme d’études supérieures de droit en
économie politique, amorçant l’autonomie de la discipline. On y enseignait, entre
autres, à Aix comme ailleurs, l’économie politique, l’histoire des doctrines et des faits
économiques, l’économie et la législation financières, l’économie et la législation
industrielles. Enfin, il existait depuis longtemps une salle de travail d’économie
politique, la seconde crée à la Faculté après la salle d’histoire du droit, et donc l’une
des plus anciennes (dès après la première guerre), longtemps dirigée par les
professeurs B.RAYNAUD et F.SAUVAIRE‐JOURDAN, pour former les étudiants à l’étude
de l’économie par des enquêtes, des études statistiques et des analyses d’ouvrages.
4
�La suite, après la seconde guerre mondiale, n’appartient pas encore vraiment à
l’histoire et le choix des événements ne peut être qu’arbitraire. Un département
d‘économie politique a été créé au sein de la Faculté, longtemps dirigé par Gérard
MARCY. La Faculté de droit d’Aix change de nom et devient en 1957 Faculté de droit et
des sciences économiques, tandis que, partout en France, en 1959, était créée une
licence de sciences économiques, désormais détachée de la filière droit. Au milieu des
années 50, le corps professoral en économie à Aix était essentiellement composé de
G.MARCY, F.SELLIER, A FOURGEAUX, P. TABATONI, M. LATIL.
La loi Edgar FAURE, adoptée après les événements de mai 68, a fait éclater le paysage
universitaire : une Faculté de sciences économiques a été crée en 1969, regroupée
alors avec la Faculté de droit et celle de médecine au sein de l’Université d’Aix‐
Marseille II. Le premier doyen en a été tout naturellement Gérard MARCY. La
recomposition du paysage universitaire aixois et marseillais en 1973 allait faire éclater
en deux cette Faculté, avec la Faculté des sciences économiques, à Aix‐Marseille II, et
la Faculté d’économie appliquée, dont le premier doyen a été Claude ZARKA, à Aix‐
Marseille III (devenue plus tard Université Paul Cézanne). Cela sans compter que la
discipline économique elle‐même éclatait en deux, avec la science économique (5°
section du CNU) et la gestion (6° section), enseignée dans les deux Facultés
d’économie, mais aussi à l’Institut d’Administration des Entreprises (IAE).
Enfin, la Faculté de droit a souhaité conserver des économistes en poste chez elle,
pour donner aux juristes un enseignement dont la forme et le contenu soient adaptés
aux besoins des juristes. Plus récemment, la Faculté a décidé de créer à nouveau un
département d’économie, appelé « Commission de grandes disciplines », au même
titre qu’il en existe en droit public, droit privé et histoire du droit. Cela n’a pas empêché
des économistes en poste en Faculté d’économie appliquée d’enseigner également en
Faculté de droit, et en particulier Jacques GARELLO, dont l’enseignement à Aix, depuis
son arrivée comme professeur en 1968, a marqué des générations d’économistes et de
juristes.
Notons enfin que la Faculté de droit, parmi les toutes premières en France, s’est
montrée une nouvelle fois novatrice, en créant en 2008 des cours obligatoires
d’analyse économique du droit, assurés par des économistes, montrant par là son
intérêt pour les analyses économiques innovantes.
Bien entendu, les diplômes spécifiques d’économie sont désormais, tout
naturellement, enseignés et délivrés au sein de la Faculté d’économie appliquée et de
la Faculté des sciences économiques et de gestion. Un paysage de l’enseignement de
l’économie devenu familier, mais très certainement appelé à évoluer à nouveau avec
les projets de restructuration universitaire.
Au total, même si l’économie politique n’a pas l’ancienneté à Aix du droit, elle peut
faire valoir ses lettres de noblesse et s’enracine dans une histoire déjà longue qui
remonte au XIX° siècle.
Jean‐Yves NAUDET
Professeur d’économie à la Faculté de droit de l’Université Paul Cézanne
Président de la Commission grandes disciplines « économie » de la Faculté de droit
5
�
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Economie (L') politique à la Faculté de droit d'Aix
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Histoire de l'université
Economie politique
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Extrait de "Six siècles de droit à Aix, 1409-1609, mémorial de la Faculté de droit et de science politique d'Aix-Marseille à l'occasion du sixième centenaire de sa fondation, PUAM, 2009, p. 85-90).
F 100227605
Bibliothèque droit Schuman (Aix-en-Provence), n° inv. F 100227605
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Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
2009
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5 p.
30 cm
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A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
text
monographie imprimée
printed monograph
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Provence. 19..
Description
An account of the resource
De la création d''une chaire d’économie politique à la Faculté de droit en 1883 à la création d'une Faculté de sciences économiques en 1969.
Abstract
A summary of the resource.
Histoire de la Faculté de droit d'Aix à travers l'histoire institutionnelle de l'enseignement de l'économique politique à l'université d'Aix-Marseille
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