Titre

Annales de la colonisation algérienne : Bulletin mensuel de la colonisation française et étrangère

Description

L'Algérie est la colonie française des records : première brique du Second Empire colonial, 70 ans de conquête du plus vaste territoire colonisé, suivis de 60 ans d'une domination qui n'a jamais su se faire réellement accepter

Créateur

Peut, Hippolyte (1809-1889). Directeur de publication

Source

BU des Fenouillères - Arts, lettres et sciences humaines (Aix-en-Provence), cote CADp-54

Éditeur

Bureaux des Annales de la colonisation algérienne (Paris)

Date

Droits

domaine public
public domain

Relation

Notice du catalogue : https://www.sudoc.fr/037462563
Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/CADp-54_Annales-colonisation_vignette.jpg

Format

application/pdf
14 vols
5 736 p.
cm

Langue

Type

text
publication en série imprimée
printed serial

Identifiant

https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/948

Résumé

Les grands vainqueurs de la plupart des colonisations sont rarement la ruse diplomatique, la stratégie militaire, la compréhension du terrain ou encore l'excès de philanthropie universelle, non, ce sont d'abord et avant tout les fusils et les canons. C'est comme cela que commence en 1830 la conquête de l'Algérie par les Français qui mettront 70 ans à conquérir la totalité de cet immense territoire (4 fois la Métropole) et qui ne s'achèvera qu'en 1902 avec la création des Territoires du Sud.

L'intégration administrative de l'Algérie dansl'État français, donc la fin des anciennes structures politiques, date de 1848 avec la création de trois grands départements : Oran à l'Ouest, Alger au Centre et Constantine à l'Est. C'est peu après cette nouvelle organisation que naissent les Annales fondées par Hippolyte Peut, qui déclarait déjà, en 1844, dans son éphémère journal l'Afrique : journal de la colonisation française (1844-1845): "L'Algérie aujourd'hui demande à être légalement réunie à la France et à recevoir les bienfaits d'un bon système d'institutions civiles". Vœu exaucé, les Annales auront pour objectif "1° de faire connaître l'Algérie à la France et 2° vulgariser les idées et les notions utiles aux progrès de la colonisation".

Chaque livraison mensuelle propose un précis de l'histoire de la colonisation française de l'Algérie. Datant de moins de 20 ans, H. Peut reconnaît qu'il paraît un peu précipité d'en dresser l'historique mais il s'empresse d'ajouter qu'il s'agit d'un simple résumé, pas l'histoire détaillée, et sous un angle bien précis : l'avenir. On comprend mieux alors cette mise en garde "Nous ne parlerons pas non plus des causes qui ont motivé l'expédition d'Afrique et la conquête de l'Algérie : ces causes sont sans importance pour le but que nous nous proposons". Si tout n'était pas dit, c'est fait.

La revue se présente donc plutôt comme un journal de l'actualité de cette colonisation. Bien que de propagande, H. Peut n'abuse pas de chronologies statistiques mais ne peut en faire totalement l'impasse. Elles ont l'intérêt de montrer l'implantation progressive et inexorable des Français dans l'économie algérienne (mais peut-on encore employer ce qualitificatif ?). Par ex., en moins de 10 ans, le nombre de planteurs de tabac a été multipllié par 30 et les surfaces cultivées par plus de 80.

Planteurs de tabac (Algérie, 1844-1852)

H. Peut ne passe pas sous silence le système de mise aux enchères ou l'attribution gracieuse (distribution) des terres agricoles : les réformes du droit foncier n'ont sûrement pas dû consoler les populations autochtones confrontées à ces formes de spoliation. La colonisation a aussi pour effet de réorganiser les importations et les exportations du pays : les premières baissent parce que le circuit des produits étrangers entrant dans le pays est asséché et, à l'inverse, les exportations vers la Métropole (au grand bénéfice de Marseille, H. Peut connaît bien la question des transports ferroviaires de la ville) gonflent en valeur, favorisées pour un régime douanier assez protectionniste.

Algérie - importations/exportations (1844-1853)

La colonisation de l'Algérie n'est pas seulement une affaire franco-algérienne (le sous-titre de la revue le mentionne) : en 1856, les Français comptent moins de 87 000 ressortissants nationaux sur les 155 000 colons présents sur le territoire. Les 68 000 autres colons étrangers sont issus de toute l'Europe, essentiellement Espagnols et Italiens, et, plus modestement, Anglo-Maltais, Allemands et Suisses.

Il faut dire que compte tenu de sa superficie, le pays a une très faible densité de population : 8,5 fois moins que la Métropole. N'est-elle pas la solution pour résoudre le problème des enfants trouvés (enfants abandonnés ou orphelins au 19e siècle) et plus généralement, des populations miséreuses ? La taille des territoires ne laisse pas indifférent le directeur de la publication : dans son bulletin mensuel général de colonisation, véritable rubrique internationale (Afrique, Amérique, Europe, Océanie), deux pays-continents sont particulièrement étudiés et très souvent cités en exemple : la colonisation australienne par les Anglais et les Ecossais, et la colonisation américaine. On évoque souvent les premières colonies britanniques mais on présente plus rarement les Américains comme des colonisateurs. C'est à cette même époque que les Etats-Unis acquièrent de nouveaux territoires (Texas, Oregon, Californie...), favorisent une grande vague de peuplement qui repoussera au loin les populations amérindiennes, encouragent l'exploitation des ressources naturelles et construisent la première voie ferrée transcontinentale (achevée en 1867) ...

L'unique carte publié par la revue : le chemin de fer (Algérie, 1854)

La colonisation de l'Algérie a pris la mesure et de la taille du pays et de l'intérêt stratégique de ce nouveau moyen de transport : elle intègrera très rapidement les progrès technique des chemins de fer et bénéficiera de leur fort développement à partir des années 1840, en France comme dans le reste de l'Europe.

Dans son bulletin de décembre 1858, H. Peut présente ses adieux à ses lecteurs : "La livraison que nous publions aujourd'hui est la dernière livraison des Annales de la colonisation algérienne. Une récente décision du nouveau ministère de l'Algérie et des colonies, nous privant inopinément du concours que nous prêtait l'ancienne direction des affaires de l'Algérie, et le nombre des Souscripteurs aux Annales ne nous permettant pas de suffire aux dépenses de ce recueil, nous nous voyons, à notre grand et profond regret, contraint d'en suspendre la publication". Parce que créée avec le soutien du Ministère de la Guerre, la survie de la revue dépendait trop de l'administration. H. Peut ne pouvait pas imaginer que la colonisation de l'Algérie s'achèverait comme elle a commencé 132 ans plus tôt : par les armes.
Fichiers
CADp-54_Annales-colonisation_1852_Vol-01.pdf
CADp-54_Annales-colonisation_1852_Vol-02.pdf
CADp-54_Annales-colonisation_1853_Vol-03.pdf
CADp-54_Annales-colonisation_1853_Vol-04.pdf
CADp-54_Annales-colonisation_1854_Vol-05.pdf
CADp-54_Annales-colonisation_1855_Vol-07.pdf
CADp-54_Annales-colonisation_1855_Vol-08.pdf
CADp-54_Annales-colonisation_1856_Vol-09.pdf
CADp-54_Annales-colonisation_1856_Vol-10.pdf
CADp-54_Annales-colonisation_1857_Vol-11.pdf
CADp-54_Annales-colonisation_1854_Vol-06.pdf

Citer ce document

Peut, Hippolyte (1809-1889). Directeur de publication, “Annales de la colonisation algérienne : Bulletin mensuel de la colonisation française et étrangère,” Bibliothèque numérique patrimoniale, consulté le 19 avril 2024, https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/948.

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