Titre

Reflexions critiques au sujet de la traduction de l'histoire naturelle de Pline relatives au règne végétal

Description

L'histoire naturelle de Pline est une compilation encyclopédique des savoirs que devrait connaître un romain cultivé vivant au 1er siècle après J. C. : la traduction des 16 livres traitant de la botanique serait entachée de très nombreuses erreurs

Créateur

Pline l'Ancien (0023-0079). Auteur

Source

BU Saint Charles - Sciences, Lettres et Sciences Humaines.(Marseille), cote MS 10 (réserve)

Éditeur

s.n. (sl)

Date

Droits

domaine public
public domain

Relation

Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/253974305
Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/BUSC-MS-10_Reflexions-Pline_vignette.jpg

Format

application/pdf
3 vols
96 p., 96 p., 88 p.
cm

Langue

Type

text
manuscrit
manuscript

Identifiant

https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/751

Résumé

Histoire naturelle. 1532. Latin. (Titre uniforme)

"L'Histoire naturelle" de Pline l'Ancien compte 37 livres : les livres 12 à 27 sont réservés à la botanique, qui inclut à l'époque l'agriculture et l'horticulture, ce qui en fait la partie la plus importante de l'ouvrage. Rien de surprenant : les plantes, les herbes, les arbres, sauvages ou cultivés, nourissent les hommes et les bêtes, les soignent, leur apportent les fleurs pour honorer et embellir, les parfums pour séduire, le lin pour se vêtir, etc.

Liber 12 - De arborum honore = Livre 12 - Les arbres
(1er livre de la section consacrée à la botanique)

D'après le manucrit présenté ici, resté anonyme, les traductions en français du texte original en latin sont des versions certainement très estimables et enrichies de nombreuses notes instructives mais, hélas, souvent fausses, et à un point tel, qu'elles finissent par trahir Pline lui-même.

Liber 16 - Silvestrium Arborum Naturae = Livre 16 - Les arbres sauvages

L'intention déclarée de l'auteur est de restituer la pensée de Pline sur le plan des sciences naturelles, débarassée des erreurs de ses interprètes. Est-ce pour autant un simple exercice de style littéraire illustrant une fois de plus la justesse de l'adage italien « traduttore, traditore » (traducteur, traître) ?

Liber 23 - De medicinis uvaru recetium, & farmectis uvaru = Livre 23 - Les remèdes tirés des arbres cultivés

Non, car si le manuscrit se limite au règne végétal, il n'en compte pas moins près de 400 articles avec, précise-t-il, "autant de corrections que la science botanique l'exige". Les rectifications (les références au texte original sont très précises : livre, chapitre, page) ne se veulent pas être d'ordre linguistique mais d'ordre scientifique : on traduit du latin en français mais on parle bien de sciences naturelles. 

Liber 27 - Reliqua herbarum genera = Livre 27 - Les autres espèces d'herbes et de remèdes
(dernier livre dédié au règne végétal)

Voici 3 exemples qui montrent l'infidélité des traducteurs à la pensée originale de Pline :

Pline n'ignore évidemment pas que la poudre qui féconde les fleurs des palmiers ne vient pas de leurs feuiiles
(Livre 13, chapitre 4, p. 28)

Si Pline précise l'aspect de l'aveline (sorte d'amande ou de noisette), c'est pour la distinguer de la noix
(Livre 19, chapitre 1, p. 12)

Vous avez des esclaves un peu trop décharnés ? Rien de mieux qu'un bon petit massage à la térébenthine !
(Livre 24, chapitre 6, p. 188)

En résumé, Pline connaît assez la botanique, les techniques horticoles et les extraits naturels pour ne pas commettre des erreurs aussi grossières, on ne peut en dire autant de ses traducteurs qui multiplient les contre-sens.

Par ailleurs, comme le fait remarquer un commentateur : "notre auteur ne jouant ici que le rôle de compilateur et d'abréviateur, n'est point responsable de toutes les fautes observées dans son ouvrage". (1)

L'argument est à prendre en considération mais Pline reprend parfois sans recul des assertions peu vérifiées, et semble l'assumer pleinement. Dans la description des vertus de certaines herbes, il insiste, par exemple, sur celles cueillies sur un champ de bataille et tressées en couronne et qui apportent des remèdes efficaces et avérés :

22 - Vertu des arbres et des fruits (2)

Si certaines de ces herbes au grand pouvoir officinal sont particulièrement repoussantes, hérissées de dards et de pointes, c'est pour éviter qu'elles ne soient englouties par les herbivores (gourmandise), piétinées par des pieds irresponsables (ignorance) ou dérobées par des mains malhonnêtes (cupidité). Ridicule ? Certainement pas : pour Pline, au contraire, on tient là la preuve irréfutable que la nature a tout prévu et a pensé à réserver ces plantes odieuses au seul usage de l'homme (libre) avec pas moins d'une vingtaine de remèdes disponibles pour chaque maladie connue. L'humanité aimerait sûrement partager une telle conviction...

--- Réfs---
(1) Georges Cuvier. - Treizième leçon d'histoire des sciences naturelles : Pline l'Ancien, sept. 2020 : Pline l'Ancien
(2) voir la version bilingue présentée sur Gallica d'où proviennent les 2 extraits juxtaposés : Histoire naturelle de Pline

Provenance

BU Saint Charles - Sciences, Lettres et Sciences Humaines (Marseille)
Fichiers
BUSC-MS-10_Reflexions-Pline-1.pdf
BUSC-MS-10_Reflexions-Pline-2.pdf
BUSC-MS-10_Reflexions-Pline-3.pdf

Collection

Citer ce document

Pline l'Ancien (0023-0079). Auteur, “Reflexions critiques au sujet de la traduction de l'histoire naturelle de Pline relatives au règne végétal,” Bibliothèque numérique patrimoniale, consulté le 10 octobre 2024, https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/751.

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