Jurisprudence après 1789]]> Les seules années 1862 à 1866 sont ici numérisées. Les années 1873 à 1876 sont disponibles sur Gallica, et la Bibliothèque nationale de France conserve les volumes de 1867, 1868, 1877, et de 1891 à 1895.
(Luc Bouchinet)]]>
1862-1866]]> fre]]> Marseille. 18..]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Administration des Bouches-du-Rhône]]>
Catalogue des consuls et assesseurs de la ville d'Aix. dépuis que l'ancien titre de sindics a été changé en celuy de consuls, où il faut observer que jusques en l'année 1669. l'exercice de chaque consulat a commencé le premier du mois de novembre, & depuis ladite année 1669. le premier du mois de Ianvier, suivant la déclaration du Roy du 13. decembre 1668.. - p. 19-47

Bien qu'imprimé en 1699 selon la page de titre, le contenu imprimé du catalogue court jusqu'en 1710. - Continuation manuscrite du catalogue de 1711 à 1741.
Cahier manuscrit joint de 28 p. titré : "Catalogue des consuls et autres administrateurs municipaux de la ville d'Aix de 1742 à 1855 extrait des archives de l'hôtel de ville" et daté de 1857.

- Armoirie, bandeau, lettrines, cul-de-lampe. - Sig. [ ]4, A-K2, [ ]2
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- Catalogue des consuls et assesseurs de la ville d'Aix, depuis l'année 1244 jusqu'à l'année 1496
- Catalogue des consuls et assesseurs de la ville d'Aix, depuis l'année 1497 jusqu'à l'année 1741
- Catalogue des consuls et autres administrations municipaux de la ville d'Aix de 1742 à 1855 : extraits des archives de l'Hôtel de Ville dans le courant de l'année 1857, suite du Catalogue des consuls et assesseurs de la ville d'Aix contenant les diverses administrations qui les ont remplécés, commençant en l'année 1742 et finissant en l'année 1855]]>
1699]]> fre]]> Aix-en-Provence. 12..]]> Aix-en-Provence. 13..]]> Aix-en-Provence. 14..]]> Aix-en-Provence. 15..]]> Aix-en-Provence. 16..]]> Aix-en-Provence. 17..]]> Aix-en-Provence. 18..]]> Aix-en-Provence. 19..]]>
Histoire de l'université]]>
A cette brochure est jointe une affiche de la Faculté de théologie annonçant que son installation aura lieu le 3 novembre 1810.]]>
1810]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Histoire de la Provence]]>
L'Œuvre des Prisons est une des confréries de la ville d’Aix. Son origine remonte à la création en 1516 de la Confrérie des Pénitents Blancs de
L’Observance connus sous le nom de Notre-Dame de Pitié, dont l'objectif était de soulager et de secourir les prisonniers.

Progressivement, un bureau spécial émergea au sein de la Confrérie et des gens notables de la ville s'y ajoutèrent pour soutenir la cause : c'est ainsi que fut créée l'Œuvre des prisons d'Aix-en-Provence en 1686.
Après cet historique, Paul Bagarry traite des traditions et de l'Œuvre des Prisons à travers certains événements notables qui touchent aussi la ville d'Aix. Il cite les textes officiels de 1833-1834 (ordonnance royale, règlement ministériel et règlement intérieur) et établit la liste des recteurs par années, les portraits des principaux bienfaiteurs, la liste des Dames d'Humanité, etc.

Résumé Mélissa LEGROS

Il est à noter que le bâtonnier Bagarry a donné à la BU de droit d’Aix en 1925 de nombreux manuscrits (Code Buisson, Remarques de droit attribuées à Dupérier, Recueils de notes du Doyen Bernard, Factums...) et plusieurs recueils d’actes royaux enregistrés à Aix.

L’œuvre des prisons existe toujours, même si elle a diversifié ses actions
http://odp.hedracommunication.com/presentation/
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1908]]> fre]]> Aix-en-Provence. 17..]]> Aix-en-Provence. 18..]]> Aix-en-Provence. 19..]]> Aix-en-Provence. 20..]]>
Histoire de la Provence]]>
70 ans après sa rédaction, copie partielle du manuscrit original conservé à la Bibliothèque Méjanes (Aix-en-Provence), répertorié sous la cote MS 862]]>
18??]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Littérature]]> Histoire de l'université]]> 1896]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]> Histoire de l'université]]> 1893]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]> Doctrine juridique française]]> Avocats]]>
1. Notice sur la vie et les travaux d'Émérigon lue à la rentrée solennelle de la Faculté de droit d'Aix, le 19 novembre 1839 (M. Cresp, 1839) RES-34540
2. Éloge de J.-B.-A.-T. prononcé par Charles Tavernier fils à la séance solennelle du 11 janvier 1854 RES
3. Éloge de Dubreuil, avocat assesseur, procureur du pays de Provence, maire d'Aix, prononcé à la rentrée solennelle de la Société de jurisprudence près la cour impériale d'Aix, le 19 décembre 1857 (Martial Bouteille, 1858) RES-34151
4. Eloge de Jacques Gassier, avocat au Parlement de Provence, Syndic perpétuel de l'ordre de la noblesse : lu le 10 décembre 1856 à la Conférence de l'Ordre des avocats (Just Guigou, 1857) RES-34188
5. Eloge de H. de Boniface, avocat au Parlement de Provence (L. de Berluc-Perussis, 1859) RES-34189
6. Eloge de J.- I. Saurin, avocat au Parlement de Provence prononcé à la séance solennelle de rentrée de la société de jurisprudence d'Aix le 19 décembre 1860 (Edmond Barrême, 1861) RES-34190
7. Notice historique sur la Société de jurisprudence d'Aix : discours prononcé à la séance solennelle de rentrée de la Société... le 13 janv. 1863 (Charles-Fernand Alphandéry, 1863) RES-33920
8. de la défense des indigents sous l'Ancien Régime et de nos jours : de l'avocat des pauvres au Parlement de Provence : discours prononcé à la séance solennelle de rentrée de la Société de jurisprudence d'Aix (Conférence des avocats), le 21 décembre 1865 (Alfred Vacher, 1866) RES-33922
9. Manuel : discours prononcé à la séance solennelle de rentrée de la société de jurisprudence d'Aix (conférence des avocats) le 15 janvier 1875 (Maurice Masson, 1875) RES 34191
10. Des réformes législatives : discours prononcé à la séance solennelle de rentrée de la Société de jurisprudence d'Aix (conférence des avocats), le 15 déc. 1869 (Alexandre Abram, 1870) RES-33923
11. De l'usure en 1873 : discours prononcé à l'audience solennelle de rentrée de la société de jurisprudence d'Aix (conférence des avocats) le 15 janv. 1873 (Sextius Garcin, 1873) RES-33924
12. L'Académie française et le barreau : étude de l'influence des lettres sur l'éloquence judiciaire depuis la fondation de l'Académie jusqu'à nos jours lue à la séance solennelle de rentrée de la société de jurisprudence d'Aix (conférence des avocats), le 14 déc. 1877 (Victor Fabre, 1877) RES-33925
13. Athènes : Moeurs judiciaires : étude lue à la séance solennelle de rentrée de la société de jurisprudence d'Aix (conférence des avocats) (Paul Heirieis, 1879) RES-33926
14. Du batonnat des assesseurs et des syndics dans l'ancien barreau de Provence : discours prononcé le 9 Janv. 1880 à la séance de rentrée de la société de la conférence des avocats (Henry de Fonscolombe, 1880) RES-33927
15. Des progrès du droit : discours prononcé le 27 janv. 1881 à la séance solennelle de rentrée de la société de jurisprudence d'Aix (conférence des avocats) (Pierre Dol, 1881) RES-33928
16. Immutabilité du caractère de l'avocat depuis le début du Barreau jusqu'à nos jours : discours prononcé à la séance solennelle le 10 janvier 1883 (Gaston Martineau des Chesnez, 1883) RES -34192
17. Etude sur Dumoulin et Pothier : précurseurs du code civil : discours prononcé à la séance solennelle le 6 fév. 1884 (Joseph Cabassol, 1884) RES-33929
18. Allocution prononcée à la séance solennelle de clôture le 29 juin 1885 : Le jeune Barreau d'Aix et la défense des indigents (Me Hipp. Guillibert., 1885) RES-33930
19. Du rôle social de l'avocat : discours prononcé le 29 juin 1885 à la séance solennelle de clôture à la société de jurisprudence d'Aix (conférence des avocats) (Marius Arnaud, 1886) RES-33931
20. Le roman devant la législation répressive : influence de la littérature licencieuse sur les moeurs : nécessité d'une répression : insuffisance de la loi du 29 juil. 1881 : discours prononcé le 8 fév. 1888 à la séance solennelle de rentrée de la Société de jurisprudence d'Aix (Conférence des avocats) (Alexandre Dol, 1886) RES-33933
21. De l'esprit de confraternité au barreau : discours prononcé par Me Hipp. Guillibert,... à la séance solennelle de rentrée le 6 janvier 1886 (Guillibert, Hippolyte, 1886) RES 34193
22. Allocution adressée à messieurs les stagiaires à l'ouverture des conférences le mercredi 13 décembre 1886 (M. de Séranon,... 1887) RES-34194
23. M. de Montyon, Intendant de Provence, 1771-1773 : discours prononcé à la séance solennelle de rentrée de la société de jurisprudence d'Aix, conférence des avocats, le 15 déc. 1886 (George de Mougins-Roquefort, 1887) RES-33932
24. Le Palais et les moeurs / discours prononcé à la séance solennelle de rentrée de la Société de jurisprudence d'Aix (conférence des avocats), le 23 janvier 1889 (Henry Tavernier,.. 1889) RES-34152
25. Le Barreau pendant la révolution : discours prononcé à la séance solennelle de rentrée de la société de jurisprudence d'Aix (conférence des avocats) le 5 déc. 1894 (Paul Charrier, 1894) RES-33936
26. L'Extradition et les crimes politiques : discours prononcé à la séance solennelle de rentrée de la société de jurisprudence d'Aix (conférence des avocats) le 6 déc. 1893 (Henri Belin, 1894) RES-33935
27. Les assesseurs d'Aix et le rôle du barreau dans l'administration provençale : discours prononcé à la séance solennelle de rentrée de la société de jurisprudence d'Aix (conférence des avocats) le 27 nov. 1895 (Marie Demolins, 1896) RES-33937
28. François-Just-Marie Raynouard, 1761-1836 : discours prononcé à la séance solennelle de rentrée de la Société de jurisprudence d'Aix (conférence des avocats), le 9 décembre 1896 (Paul Bagarry, 1896) RE- 34153
29. De La répression des violences voies de fait, actes de cruauté et attentats commis envers les enfants : discours prononcé à la séance solennelle de rentrée de la société de jurisprudence d'Aix (Conférence des Avocats) Le 20 décembre 1899 (Joseph Aubergy..., 1900) RES-34155
30. Aperçu historique sur l'individualisation de la peine : discours prononcé à la séance solennelle de rentrée le Merc. 15 Janvier 1902 (Joseph Malavialle, 1902) RES-33939
31. Société de jurisprudence d'Aix (conférence des avocats à la Cour). Comment on devient avocat en Allemagne / discours prononcé à la séance solennelle du mercredi 17 janvier 1906 (Alfred Jourdan, 1906) RES-34221
32. Le barreau d'Aix au début et au cours de la période révolutionnaire : discours prononcé à la séance solennelle de la conférence des avocats le 1er mars 1912 (Marie Ricord, 1912) RES-34155
33. Séance solennelle de rentrée de la conférence du stage 10 décembre 1913 : allocution prononcée (Maître P. Bagarry,..., 1913) RES-34157
34. La cour criminelle des Echelles du Levant : les moeurs et la justice répressive indigène au Maroc : discours prononcé en Séance solennelle de la Conférence des Avocats. Le 30 Avril 1913 (Maître Paul Clérico, 1913) RES-34156
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1839-1912]]> fre]]> Aix-en-Provence. 17..]]> Aix-en-Provence. 18..]]> Aix-en-Provence. 19..]]>
Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
Sommaire des 3 volumes (certaines pièces manuscrites sont des copies de documents imprimés) :

Volume 1 (1809-1841)
  • Procès-verbal de la séance d'ouverture de l'Ecole de Droit, D'aix. Le Mardi 15 Avril 1806, deuxième année de l'Empire français et du règne de Napoléon
  • Discours prononcé le 1er août 1809 par M. d'Eymar, Recteur de l'Académie d'Aix, en qualité de président du concours ouvert pour une place de suppléant, vacante dans la Faculté de droit d'Aix
  • Discours prononcé le 1er août 1809 par M. d'Eymar, Recteur de l'Académie d'Aix, le 21 août 1809, lors de l'installation de M. Mottet, prof. à la Faculté de droit
  • Rapport sur les travaux de l'Ecole secondaire de médecine de Marseille pendant l'année scolaire de 1818-1819, par le Dr Martin
  • Séance publique de l'École secondaire de médecine : établie à l'hotel-Dieu de Marseille, tenue le 14 septembre 1820
  • De l'histoire de la poésie : discours prononcé à l'Athénée de Marseille, pour l'ouverture du cours de littérature, le 12 mars 1830 / par M.J.J. Ampère
  • Introduction au cours de droit commercial et maritime, lue à la Faculté de droit d'Aix, pour l'ouverture de la chaire nouvellement instituée / par P. Ph. Cresp 1832
  • Discours prononcé par M. Desmichels pour l'installation de la Faculté de théologie, le 27 janvier 1835 / M. Desmichels
  • Discours prononcé à la séance d'installation de l'Ecole préparatoire de Médecine et de Pharmacie de Marseille, le 3 Mai 1841 / Cauvière

Volume 2 (1843-1854)
  • Cours d'histoire ecclésiastique : histoire de la Réformation / M. le Chanoine Sibour, 1843-1844
  • Installation de la Faculté des lettres d'Aix : 16 Novembre 1846
  • Ecole préparation de Médecine et de Pharmacie de Marseille : Séance solennelle du 19 Décembre 1846
  • Faculté des lettres d'Aix : discours d'ouverture prononcé par M. Benjamin Lafaye..., le dix-huit Janvier 1847
  • Cours de littérature française à la Faculté des lettres d'Aix : discours d'ouverture 23 janvier 1847 / Hipp. Fortoul
  • Faculté de théologie d'Aix. Cours d'histoire ecclésiastique 1847-1848. Histoire littéraire des cinq premiers siècles de l'Eglise. Leçon d'ouverture / abbé Sibour
  • Discours prononcé dans la séance de rentrée de l'école de médecine de Marseille : 11 décembre 1850 / par M. le recteur de l'académie d'Aix
  • Université de France. Académie des Bouches-du-Rhône. Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Marseille. Séance solennelle de rentrée. Année scolaire 1850-51. Discours prononcé, le 10 novembre 1851, par M. le Dr G.-T.-A. Süe,...
  • Rapport lu en séance publique... à l'occasion de la rentrée des Facultés, 15 novembre 1851 / par M. Pons
  • Discours prononcé à l'ouverture du cours d'introduction générale à l'étude du droit : le 16 novembre 1853 / par M. Ph. Jalabert
  • Université de France. Académie d'Aix. Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Marseille. Séance solennelle de rentrée. Année scolaire 1854-55. Discours prononcé, le 13 novembre 1854, par M. le Dr G.-A.-T. Süe,...
  • Université de France. Académie d'Aix. Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Marseille. Séance solennelle de rentrée. Année scolaire 1854-55. Discours prononcé, le 13 novembre 1854, par M. le Dr G.-A.-T. Süe,...


Volume 3 (1855-1860)
  • Discours prononcé à l'ouverture du cours d'histoire de la Faculté des lettres d'Aix, le 1er février 1854 / par M. Jules Zeller ...
  • Discours prononcé à l'ouverture du cours d'histoire de la Faculté des lettres d'Aix, le 17 novembre 1854 / par M. Jules Zeller ...
  • Séance de rentrée des Facultés de théologie, des Sciences et des Lettres de l'Académie d'Aic (1855)
  • Installation de la Faculté des sciences de Marseille / Université d'Aix-Marseille (1855)
  • Séance annuelle de rentrée des facultés d'Aix et de l'École préparatoire de médecine et de pharmacie de Marseille (1856)
  • Première leçon : conseils aux étudiants / par M. de Fresquet ; Faculté de droit d'Aix (1856)
  • Astronomie descriptive. Discours d'ouverture prononcé par M. l'abbé Aoust,... le 5 janvier 1857. [Du Principe de la gravitation universelle] / Louis Aoust
  • Cours de chimie : discours d'ouverture prononcé / par M. Favre, le 5 janvier 1857... ; Faculté des sciences de Marseille
  • Leçon d'ouverture du cours de littérature française, 5 février 1857 / par M. J.-J. Weiss,...
  • Discours d'inauguration du cours de géologie, prononcé le 12 janvier 1860 / par H. Coquand,...
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1809-1860]]> Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/24965914X
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249659670
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249660091
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249660210
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249660598
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249660725
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249660997
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249807025
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249807165
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249807394
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249807939
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249808056
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249808439
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249808676
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249808811
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/24980929X
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249809540
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249809745
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249809915
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249810093
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249810204
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249810409
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249810557
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249810670
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249811006
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249811197
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249811359
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fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]> Marseille. 18..]]>
Approvisionnement en eau]]> Histoire de la Provence]]> Santé publique]]> 1859]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]> Histoire de la Provence]]> Une prison au 19e siècle
Ex libris : "M. Bimard (?), avocat à la porte Saint Louis" [cours St Louis en direction des Arts et métiers], (Mention manuscrite en 1ère de couv.)

Oeuvre des Prisons - Chronologie
  • 27 sept. 1554 : Une lettre patente du roi Henri II du 27 sept. 1554 autorise la compagnie des Pénitents blancs de l'observance, connue sous le titre de Notre Dame de Pitié, de s'occuper des prisonniers, souvent malades et dénutris
  • 1712 : Instauration d'une quête pour recueillir les aumônes pour le soulagement des prisonniers (1712)
  • 4 déc. 1746 : Séparation d'avec les Pénitents blancs (lettres patentes de Louis XV, 4 déc. 1746)
  • 1747 : L'Oeuvre devient Notre-Dame de Consolation et de St. Mitre, au lieu de Notre-Dame de Pitié
  • 1803-1804 : Reconnaissance de l'existence légale de l'Oeuvre par le Préfet (arrêté du 3 ventose An XII)
  • 1807-1808 : Institution d'un contrôle de l'Oeuvre (1807-1808)
  • 1816 : Le département prend en charge les frais de la soupe à partir de 1816 (remboursés à l'Oeuvre qui s'en charge)
  • 1821 : A partir de 1821, action menée avec la Commission de Surveillance, installée à Aix le 10 février 1821 (7 membres dont 4 issus de l'Oeuvre) qui ne remplace l'Oeuvre que dans les fonctions disciplinaires : date importante, désormais deux administrations bien distinctes et bien séparées ont en charge ce qu'assumait seule l'Oeuvre depuis plus de deux siècles et demi
  • 20 déc. 1833 : Voulant acheté une maison, une ordonnance royale du 20 déc. 1833 confirme que l'établissement créé en 1686 a bien une existence légale et lui accorde dans la foulée le statut d'établissement d'utilité publique. Les membres sont alors nommés par le Préfet
  • 1er janv. 1843 : Afin de mettre fin à toutes sortes d'abus, mise en application le 1er janv. 1843 à Aix d'un règlement qui interdit aux employés de s'occuper de la cantine et de la vente des objets de consommation, confiées à l'Oeuvre
  • 30 janv. 1843 : Le ministère décide que les fonctions de la Commission de Surveillance (compétences administratives) et de l'Oeuvre, exclusivement centrées sur la charité pour la seconde, sont totalement incompatibles (30 janv. 1843)

L’œuvre des prisons, toujours en activité, a diversifié ses actions : Oeuvre des prisons]]>
1843]]> fre]]> Aix-en-Provence. 16..]]> Aix-en-Provence. 17..]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Cour d'appel]]> Lettre ms. jointe signée Lafayette, datée de La Grange le 24 juillet 1830 et adressée à M. Borély (contient)
Mention sur la couv. : M. le président d'Arlatan-Lauris, décicataire probable du discours de Borély

Portrait de Toussaint-Joseph Borely (1788-1875)
Transcription intégrale de la lettre autographe de Lafayette (la partie citée dans le discours imprimé de Borély a été mise entre crochets et les retours à la ligne du manuscrit ont été conservés) :
"La Grange, 24 juillet 1830
La nomination de mon collègue M. Thomas me fait éprouver une bien vive joie, mon
cher commettant, j'ai besoin de m'en féliciter avec vous, avec lui, avec les patriotes qui ont
si justement regretté leurs défaites dans vos collèges méridionaux. [Ici  tout s'est bien passé,
comme vous avez pu le voir dans les journaux. Il paraît que les coups d'état naguère imminents,
sont différés], et que la chambre se réunira le 3 août [mais l'intention contre-révolutionnaire
n'est pas abandonnée. La loi électorale et la liberté de la presse sont les deux premiers points
de mire. La chambre] actuelle [n'y consentira pas : elle demandera des institutions avant
de voter le budget, et sans loi de finances , il n'y aura pas de payement d'impôt. II serait facile de
tout arranger en changeant le ministère et en donnant les quatre garanties indispensables.
C'est ce qu'on ne veut pas faire, et alors la situation devient critique pour tous, excepté pour la
nation qui, avec un peu de fermeté, est sûre de conserver ses droits reconnus  et si on la pousse à bout, d'en recouvrer d'autres qui, pour avoir été méconnu, n'en sont pas moins réels et imprescriptibles.] Salut et amitiés de tout mon coeur
Lafayette"

La lettre manuscrite de La Fayette (signée Lafayette) présentée ici a été insérée dans un discours imprimé de Joseph Borély prononcé 5 ans plus tard lors d'une audience solenelle de la Cour d'appel d'Aix, puis adressé par l'auteur au Président de la Cuur. Elle fait partie aujourd'hui des collections du SCD d'Aix-Marseille université. Transcription et mise en forme du texte par Rémy Burget (oct. 2020).

Courte notice biographique de Toussaint-Joseph Borely, procureur général près de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, consultable sur le site de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence à la page consacrée aux personnages célèbre de la Cour d'appel : https://www.cours-appel.justice.fr/aix-en-provence/portraits-de-personnages-celebres-de-la-cour-dappel

Le "Discours prononcé par M. d'Arlatan-Lauris, président en la Cour royale d'Aix, et président du collège électoral d'arrondissement d'Aix, à l'ouverture de la session le 4 novembre 1820" est consultable sur le site de la Discours Arlatan Lauris de la Bibliothèque Méjanes.

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1835]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Histoire des bibliothèques]]> Histoire de l'université]]>


La bibliothèque de l'université d'Aix-Marseille (19e sièle)

A première vue, on pourrait croire que les bibliothèques (universitaires) sont incapables de résoudre leurs propres problèmes : durant des dizaines d’années, les mêmes personnes se posent les mêmes questions formulées en termes identiques : le montant des crédits, la quête de subventions, l'acquisition des ouvrages, le renouvellement des abonnements, le comblement des lacunes, l'augmentation des heures d'ouverture, en particulier le soir et le samedi, le règlement intérieur, les droits d'inscription, le manque régulier de personnel qualifié, l'appel au bénévolat étudiant, l'étroitesse et l'inadaptation chronique des locaux, sans oublier leur entretien et leur nettoyage….

En réalité, toutes ces questions récurrentes ne sont pas un aveu d'impuissance mais, bien au contraire, constituent la vie même de ces institutions : la réponse qu'elles peuvent y apporter configurent leur physionomie et leur fonctionnement. Pour y parvenir, la plupart d'entre-elles ont adopté un régime de réunions régulières, souvent dénommé Commission ou Conseil de la bibliothèque (Conseil documentaire aujourd'hui) où tous les grands arbitrages sont adoptés collégialement et consignés dans des procès-verbaux selon un ordre du jour longtemps resté très ritualisé.

Il n'est guère possible de résumer fidèlement les 500 p. de PV qui jalonnent la vie de la bilbiothèque de l'université, quasiment depuis sa naissance (instructions ministérielles publiées en 1878 et 1879  de J. Ferry) jusqu'à sa renaissance (nouvelles constructions de la fin des années 1950) : on peut seulement mentionner quelques faits marquants, parfois hors du champ bibliothéconomique stricto sensu, qui illustrent l'histoire de cette institution, comme cette brutale interruption de 5 ans imposée par la Guerre 14-18 ou ce projet, ô combien prémonitoire, de créer un Musée de l'Université qui recueillerait tous les documents qui concernent l'histoire de l'université, comme tente de le faire, un siècle plus tard, la bibliothèque numérique que vous consultez à présent : 

  • lettre [probablement de Capdenat, bibliothécaire] adressée au Maire [d'Aix ?] le 17 mars 1883 sur l'état de la bibliothèque Méjanes (constat très sévère)
  • demande d'installation d'une porte tambour pour protéger la salle de lecture du froid durant l'hiver
  • question des attributions réelles de la BU par rapport à la bibliothèque de la Faculté de Droit
  • séance du 16 nov. 1909 : rivalité avec le Service des Beaux-Arts qui réclame pour le Musée de l'Art Chrétien le Salon Jaune de l'archevêché alors qu'il est déjà convoité par la BU pour en faire une nouvelle salle de lecture idéale
  • 1ère Guerre mondiale : les participants à la séance du 26 mai 1914 ignorent alors qu'ils ne se reverront que 5 ans plus tard, lors de la séance du 18 mars 1919
  • années 1920 : projet de création d'un Musée de l'Université, une première en France, qui accueillerait tous les documents qui concernent l'histoire de l'université. Appel aux savants collectionneurs pour faire don de tout objet en relation avec "la vieille université provençale"
  • séance du 11 juil. 1927 : le recteur signale que de plus en plus d'industriels et de commerçants consultent et empruntent des documents et propose d'exiger le versement de droits d'inscription
  • 1927 - discussion de l'achat d'une reproduction d'un manuscrit de René, duc d'Anjou
  • 30 mai 1945 : profitant de la Libération, demande de bénéficier d'un grand nombre de périodiques et d'ouvrages allemands abandonnés par l'occupant (notamment à Paris)
  • 10 déc. 1945 : envoi par solidarité de livres aux étudiants de Nice qui ne disposent d'aucun ouvrage pour étudier
  • séance du 10 déc. 1945 : demande en faveur des étudiants pour qu'ils puissent travailler à la bibliothèque parce qu'il n'y a pas de chauffage dans leurs chambres
  • 1951 : invitation de Fernand Pouillon, architecte officiel, pour une présentation de ses projets de construction de bibliothèques universitaires (3 seront contruites à la fin des années 1950, voir liens)
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Composition de la Commission au cours des années 1881-1959

Liste abr. : (D)roit, (L)ettres, (S)ciences, (B)ibliothécaire
Le nom des membres présents aux réunions consécutives n'est pas sytématiquement rappelé, sauf pour le bibliothécaire qui est obligatoirement présent.
Quand un membre est nommé, on précise le nom du membre qui est remplacé, quand l'information est disponible

Recteur Belin (1881-1907). Particularité : préside toutes les séances, à l'exception de la période du 8 mars 1900 au 13 février 1901

  • 1881-1884           Laurin (D), Joret (L), Figuières (théologie), Capdenat (B)
  • 1885-1887           Jourdan (D), Guibal (L), Charve (S), Capdenat (B)
  • 1888-1891           Depéret (S) rempl. Charve (S), Capdenat (B)
  • 1892-1893           Joyau (L) rempl. Guibal (L), Capdenat (B)
  • 1894-1895           Clerc ( ?),  Capdenat (B)
  • 1896-1897           Brenous (L), Capdenat (B)
  • 1898-1901           Jourdan (D), Brenous (L), Fabry (S), Fleury (B) rempl. Capdenat (B)
  • 1902-1904           Moreau (D) Bonafous (L) rempl. Brenous (L), Fabry (S), Fleury (B)
  • 1906-1907           Moreau (D), préside, Bonafous (L), Fabry (S), Fleury (B)

Recteur Payot (1908-1923). Particularité : signe tous les PV

  • 1908-1914           Fabry peu assidu à partir de 1910. A partir de 1912, son absence est de moins en moins souvent mentionnée, la Fac. des sciences n'est donc plus représentée
  • 1914-1919           Moreau (D), Bonafous (L), Bourget (S) rempl. Fabry (S). La Commission ne se réunit plus durant tout le conflit
  • 1919-1921           Perroud (D), Fleury (B)  
  • 1921-1922           Sauvaire-Jourdan (D) rempl. Moreau (D), Fleury (B). La signature du recteur disparaît progressivement, la Fac des sciences, à nouveau absente, disparaît totalement des réunions
  • 1922-1926           Sauvaire-Jourdan (D), Toussaint (L), Fleury (B)

Recteur Padé (1923-1934) Particularité : délègue parfois la présidence au doyen ou à un Pr.

  • 1927-1928           Mme Kuhlmann (B) rempl. Fleury (B)
  • 1928-1934           Dumas (D), Tournade (B) rempl. Mme Kuhlmann (B)
  • 1934-1935           Dumas (D), Toussaint (L), Tournadre (B)
  • 1934-1935           Boursilly ? (doyen L) préside la Commission, Tournadre (B)

Recteur Sorre (1935-1937). Particularité : à partir de 1936, le recteur se fait systématiquement excuser de ne pouvoir assurer la présidence de la séance et de fait, ses successeurs semblent ne plus jamais y avoir assisté.

  • 1936-1937           Dumas (D), Audinet (D), Tournade (B)
  • 1937-1939           Dumas (D), Lapradelle (D), Toussaint (L), Seygond (L), Tournadre (B)

Recteur Jan (1938-1942) Particularité : délègue parfois la présidence au doyen ou à un autre Pr.

  • 1939-1940           Dumas (D), Obret (D), Tournadre (B)
  • 1940-1941           Boursilly (doyen L), Tournadre (B)
 Recteur Martino (1941-1946)
  • 1941-1942           Brun (L), Clavel (L), Tournadre (B)
  • 1942-1948           Michel (L) rempl. parfois Clavel (L), Tournadre (B)

Recteur Blache (1949-1959). Particularité : se fait systématiquement excuser

  • 1949- 1950          Durand (D) préside la Commission, Tournadre (B)
  • 1952-1953           Durand (D), Kayser (D,) Rostaing (L), Tournadre (B)
  • 1954-1959           Duby (L), Tournadre (B)
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1881-1959]]> ]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]> Aix-en-Provence. 19..]]> Marseille. 18..]]> Marseille. 19..]]>
Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> ]]>
A l'époque de sa création, au début 19e siècle, l'Académie d'Aix ne couvre que les 3 départements des Bouches-du-Rhône, des Basses-Alpes, devenues Alpes-de-Haute-Provence, et du Var.

Carte de l'Académie Aix-Marseille (1838-1848)


Depuis lors, le périmètre du territoire académique n'a cessé d'évoluer jusqu'à compter 7 départements (dont la Corse et l'Ile de la Réunion). Depuis le nouveau schéma régional de 2015, elle est partie intégrante de la Région académique Provence-Alpes-Côte-d’Azur (qui englobe l'Académie de Nice), dirigée par le recteur de l’académie d'Aix-Marseille (2).

Comme toutes les administrations, l'Académie d'Aix-Marseille archive ses procès-verbaux et ses correspondances, en l'occurrence ici celles échangées avec les établissements d'enseignement primaire, secondaire et supérieur dont elle a la tutelle. Une source officielle riche des détails sur l'évolution des politiques éducatives, la vie des établissements et le statut des personnels enseignants, et potentiellement précieuse pour les archivistes et les historiens de l'éducation.

Réfs.
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1. Gontard (Maurice) . - Histoire de l'Académie d'Aix de 1808 à 1939 . Aix : PUP/AMU Editions, 1987

2. L'Académie d'Aix-Marseille : plus de 200 ans d'histoire]]>
1939 (?)]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]> Aix-en-Provence. 19..]]>
Santé publique]]> Médecine]]> Sig. A-F8 (Note)
Couverture d'attente en papier marbré (Note)

En 1519, le Consul Jacques de la Roque achète l'enclos du Lieu de Rognes, au nord de la ville sur la route qui mène à Pierricard, pour y faire construire une Maison ouverte à tous les indigents.

Jacques de la Roque - Consul d'Aix-en-Provence (....-1540?)

L'établissement rend tellement de services aux plus pauvres et aux malades (abris, soins, remèdes) que le Conseil de Communauté de la ville d'Aix décide le 8 sept. 1531 d'y joindre les autres hôpitaux de la ville.

Notre-Dame de la Consolation, enclavée dans l'ensemble hospitalier

Comme si cela ne suffisait pas, Jacques de la Roque désigne, par son testament du 15 juin 1532, l'Hôpital Saint-Jacques comme son héritier et les Consuls, déchargés de leur fonction, ses seuls administrateurs, rapidement assistés de recteurs.


Hôpital St-Jacques : façade sud & entrée principale

Les années passant, certaines règles son devenues obsolètes alors que d'autres nouvelles ont dû être introduites pour assurer la bonne marche de l'hôpital : il est alors décidé de tout rassembler et tout refondre dans un nouveau règlement unique, autant à l'usage des futurs administrateurs (tous laïques, le testament exclut les ecclésiastiques !) qu'à l'information du public. Document approuvé par le Parlement de Provence et d'autant plus instructif qu'il nous révèle toute l'organisation de l'hôpital, son fonctionnement et la composition du personnel soignant et auxiliaire.

Nous apprenons, par ex. qu'il est structuré en 10 œuvres distinctes (nous dirions services de nos jours) : les malades, les convalescents, les enfants trouvés, les nourrices, les personnes de passage, les filles enceintes, etc., chacun ayant son propre personnel médical secondé d'assistants.]]>
1742]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
]]> Parlement de Provence]]>
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Mention sur la reliure : "Reglements des taxes. Hipp. de. Aere. ... et. locis." (Notes)

Dans la préente version, ce recueil contient 7 pièces, dont six manuscrites et une imprimée, rédigées ou publiés entre 1743 et 1783.

Au 18e siècle, à la veille de la Révolution française, la France compte 17 parlements (le Parlement de Paris et 16 parlements de province). Comme les autres assemblées, le Parlement d'Aix ou Parlement de Provence, qui n'est pas seulement de nature politique mais également juridique par le biais de sa Cour de justice, fixe les taxes auxquelles sont soumis les divers actes de justice : les magistrats et le personnel de la Cour sont alors rénumérées par une fiscalité locale propre à chaque province.

Le Palais comtal d'Aix-en-Provence, devenu Parlement de Provence (16e-18e siècle)

Du montant de ces taxes, de leur réactualisation et de leur répartition, dépend le salaire des personnels, de la plus haute responsabilité, le Premier président du Parlement, jusqu'à la plus petite fonction subalterne. Un système souvent réajusté, parfois contesté et source de rivalités et de conflits entre certaines catégories qui se sentent lésées, comme l'atteste un document relatif à une querelle qui opposa les huissiers aux procureurs.

Les parlements de l'Ancien Régime seront tous dissous en 1790, celui de Provence sera remplacé par l'Assemblée départementale des Bouches-du-Rhône qui s'installe à Aix le 20 juillet 1790.]]>

Convention passée entre les procureur en la Cour & les huissiers en ladite Cour. du 10 avril 1720.

Reglement général de la Cour de Parlement de Provence. pour la taxe des huissiers au Parlement. du 21 mars 1772.

État des augmentations faites aux greffiers, huissiers & secrétaires du parquet, par arrêtés de la Cour, les Chambres assemblées.

Arrest du Parlement concernant la taxe des huissiers en la Cour. du 18 décembre 1773.

Arrêt du Parlement, portant nouveau réglement des droits de minute & expédition des commis aux greffes des sénéchaussées, justices royales & seigneuriales du ressort de la Cour, & révocation de tous autres tarifs & réglemens précédens. du 3 juillet 1783.

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1743-1783]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Économie]]> Règlement signé p. 54 : "Fait et délibéré par la Commission administrative du Mont-de-piété. Aix, le 8 avril 1889." (Notes)

Contient également, en fin de volume, une notice historique sur la fondation et l'évolution du Mont-de-Piété d'Aix [synthèse couvrant la période de 1637 à 1865]

Le 29 novembre 1637, une délibération du Conseil municipal dote la ville d'Aix d'une maison publique, sous l'autorité des religieux, chargée d'octroyer des prêts sans intérêts aux nécessiteux qui peuvent encore échapper à la misère totale tout en leur évitant d'emprunter auprès d'usuriers dont la rapacité est devenue légendaire.

Tout objet, aussi modeste soit-il, a une valeur qui peut garantir un prêt

Le Mont-de-Piété d'Aix est né ce jour là et si ses statuts et son fonctionnement ont évolué depuis sa création, sa justification et sa mission n'ont pas fondamentalement changé : en contrepartie du dépôt d'un objet d'une certaine valeur (estimée par le service) un prêt proportionnel à cette estimation est accordé moyennant un faible intérêt (souvent plafonné à 4%-4,5%). C'est le principe même du prêt sur gage (ici, le mécanisme du nantissement repose sur un dépôt qui exclut une garantie seulement contractuelle ou basée sur des biens immobiliers) doublé d'une dimension sociale très affirmée.

Face à la misère, la réouverture du Mont-de-Piété d'Aix annoncée par voie d'affiche (31 décembre 1814)
Bibliothèque Méjanes - Affiche 19e siècle

Deux siècles après sa création, la misère économique et l'urgence sociale rappellent la nécessité d'une telle institution. Après la Première Guerre mondiale, dans une économie exsangue, les Monts-de-Piété sont rebaptisés Caisses de Crédit Municipal et deviennent des établissements publics et municipaux qui conservent, en ce début de 21e siècle, le monopole du prêt sur gage en France.

Le Mont-de-piété, une singularité morale et sociale dans le monde bancaire

Les catégories sociales ayant recours au Crédit Municipal s'étant diversifiées, les biens déposés ont évolué dans le même le sens : moins de vêtements et d'objets du quotidien, plutôt des bijoux, meubles, objets d'art, tableaux, instruments de musique, etc. Par sécurité, le prêt consenti correspond à 60%-70% de la valeur estimée de l'objet, valeur basée sur le prix moyen constaté dans les salles de vente. L'emprunteur peut rembourser son prêt par anticipation sans encourir de pénalités ou le prolonger ou encore confier l'objet qu'il a déposé à la vente : si le prix de vente dépasse l'estimation initiale (boni), le bénéfice lui est reversé, mais l'inverse n'est pas vrai, si le produit de la vente est inférieur à cette estimation, l'emprunteur ne subit aucune perte : le Crédit municipal qui a engagé son expertise est seul à en assumer les conséquences. 

Le prêt sur gage, dans sa conception modernisée, a peu de rapport avec les mécanismes caritatifs imaginés au début du 17e siècle mais en a conservé l'esprit : en conciliant l'économique et le social, en ménageant une voie médiane entre libéralisme débridé et assistance chronique, il assure et assume l'équilibre entre l'intérêt du particulier et le souci des deniers publics.


Refs
- Yannick Marec. - Vivre au jour le jour, l’argent des Monts-de-Piété en France au XIXe siècle, p. 125-144. https://books.openedition.org/pur/121032
Découvrez le prêt sur gage
- Mont-de-Piété (Wikipédia)]]>
1890]]> fre]]> Aix-en-Provence. 17..]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Histoire de l'université]]> Droit civil]]> Dans une célébration commune, l'installation des statues de J.-J. Siméon et de J.-E.-M. Portalis devant le Palais de Justice d'Aix-en-Provence (Cour d'Appel) ne tient pas du hasard : un hommage à deux destins politiques bouleversés par la Révolution française et qui se sont croisés et recroisés à maintes reprises à l'occasion de leurs engagements, de leurs fonctions, de leurs mandats et même de leurs condamnations.

Joseph Jérôme Siméon (1749-1842) & Jean-Étienne-Marie Portalis (1746-1807)

Professeur de droit à l’université d’Aix-en-Provence en 1778, Siméon connaît une vie politique mouvementée mêlée d’exils, d’emprisonnements et de nomination aux plus hautes fonctions politiques : député, président du Conseil, préfet, collaborateur à la préparation du Code civil français, Conseiller d'État (1804 puis 1815), membre du conseil de Régence , sous-secrétaire d’État, ministre de l'Intérieur, président du Conseil d'État, président de commission de l’Instruction publique, ministre d’État, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, et pour finir, premier président de la Cour des comptes. Pas moins.

Joseph Jérôme Siméon (1749-1842) & Jean-Étienne-Marie Portalis (1746-1807), sculptures de Ramus

Jean-Étienne-Marie Portalis connaît un destin aussi riche et une vie politique aussi intense : brillant avocat, administrateur de l’État de Provence (procureur), lié à Joseph Jérôme Siméon (compatriote et beau-frère), président de l'Assemblée, commissaire du gouvernement, chargé de rédigé le Code Civil, conseiller d’État, ministre des cultes, membre de l’Institut de France. Parallèlement à ce parcours exceptionnel, Portalis conserve toujours une grande hauteur de vue et rédige plusieurs traités de philosophie politique. Avec une plaque à son effigie et un grand amphihéâtre baptisé de son nom (Campus Schuman), l'université d'Aix-Marseille lui rend un hommage particulier et permanent en rappelant à toutes les générations de juristes l'importance de cet illustre précécesseur.

Si l’histoire a permis à Siméon et Portalis de partager tant de points communs, au-delà des opportunités et des "accidents" de l'Histoire (Aix-en-Provence, le Conseil d’État, le Code Civil) c’est que tous deux parvenaient à concilier le goût de l’engagement politique et la nécessité d’une réflexion philosophique et sur le droit comme en témoignent leurs écrits.

Plus de 30 documents rédigés par ces deux auteurs sont consultables intégralement sur la présente bibliothèque Odyssée.

Notices biographiques
- Joseph Jérôme, comte Siméon, in Wikipédia
- Jean-Étienne-Marie Portalis, in Wikipédia]]>
1847]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Agriculture]]> Approvisionnement en eau]]>
Irrigation par jarre enterrée, pratique traditionnelle en Afrique
(petite irrigation en zones arides, graphisme FAO)
 

L'idée d'arroser par voie souterraine n'est pas  réellement innovante, comme le montrent d'anciennes techniques de zones arides, par ex. à l'aide de poteries enterrées, et  certaines sources avancent des datations de plus de 2 000 ans (1).

Irrigation par tuyaux poreux enterré

Quelle que soit la sophistication du procédé (gravité naturelle, porosité, goutte à goutte enterré apparu à la fin des années 1980, etc.), l'idée centrale est d'éviter les pertes dues à l'évaporation directe générée par l'arrosage aérien : les solutions enterrées revendiquent des taux d'efficience d'au moins 90% (eau utile réellement mise à disposition des racines), sans compter d'autres bénéfices additionnels. Arroser mieux pour arroser moins.

L'invention proposée ici à l'Académie des Sciences, qui annonce sa protection par brevet (sans garantie du gouvernement, loi de 1844) manque de schémas explicatifs et d'un argumentaire technique (supposés annexés au document de brevet), ce qui justifie la réserve du rapporteur qui s'en remet prudemment aux expériences à venir. Mais elle est loin d'être seule et les mémoires sur l'irrigation artificielle ne manquent pas à l'époque. Le plus remarquable sera l'ouverture d'un concours annuel (1875) qui récompense le meilleur emploi des eaux d'irrigation présenté par les professionnels de l'agriculture.

1. Irrigation par jarre, Wikipédia
2. Les irrigations dans le département des Bouches-Du-Rhône : Rapport sur le concours ouvert en 1876 pour le meilleur emploi des eaux d'irrigation]]>
1847]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Droit civil]]> Mention sur la reliure : Actes publics de la Faculté de droit d’Aix (Notes)

André-Auguste Paul (1797-187?)
Avoué puis avocat à Marseille, portrait vers 1860  (1)

Au cours du 19e siècle, les soutenances de thèse suivent un ordre immuable : d'abord un court exposé obligatoire de droit romain rédigé et soutenu en latin, suivi d'un second exposé, souvent plus développé, relatif au droit français, ici une question de droit civil et de procédure relative à l'hypothèque dans ses différents types (légal, judiciaire et conventionnel).

Avocat : être un bon orateur ne suffit plus, il faut également bien connaître le droit (19e siècle)

Le baccalauréat et la thèse de licence sont alors les deux diplômes exigés pour accéder à la profession d'avocat.

Comme le rappelle Julien Broch (EC AMU, Centre d'Etudes et de Recherches d'Histoire des Idées et des Institutions Politiques), "le 13 du décret du 14 décembre 1810 énonce que « Les licenciés en droit qui voudront être reçus avocats se présenteront au procureur général, au parquet. Ils exhiberont leur diplôme de licence et le certificat de leurs inscriptions aux écoles de droit ». Cette exigence est reprise dans l’article 38 de l’ordonnance du 20 novembre 1822 : « Les licenciés en droit seront reçus avocats par nos cours royales ».
S’agissant de la « thèse », il s’agit d’un exercice mixte, qui mêle travail de recherche et interrogations aussi bien sur celui-ci que sur les connaissances.

« Le jury d’examen pour la thèse se compose d’un professeur, président de thèse, et quatre assesseurs, pris également dans les rangs de la faculté. Le récipiendaire choisit son président de thèse et tire au sort les deux questions de droit français et de droit romain qu’il aura à développer. Cela fait, il s’enferme un mois ou six semaines pour élaborer le sujet de son argumentation. Puis il fait imprimer sa thèse… Au jour dit, l’étudiant développe sa thèse avec plus ou moins de succès. Les cinq professeurs qui l’écoutent ont le droit de l’interroger, non-seulement sur les sujets qu’il a spécialement traités, mais sur chacune des matières juridiques qu’il a dû étudier durant le cours de trois années » (F. Mornand, La vie de Paris, Librairie nouvelle, 1855, p. 218-219)."


Dans un souci de professionnalisation qui va au-delà des seules qualités oratoires des candidats, un certificat d'aptitude à la profession d'avocat (C.A.P.A.) devait être requis à partir de 1941 pour pouvoir exercer. Après la Seconde Guerre mondiale, la profession d'avocat ne cessera d'évoluer.

(1) Éléments biographiques communiqués par Michel Provansal, arrière-arrière petit fils de l'auteur, accompagnés d'un portrait de l'auteur, occasion assez rare d'illustrer une notice bibliographique du 19e siècle par un tableau de famille.

André-Auguste Paul paraîtra à plusieurs reprises dans l'Indicateur marseillais, annuaire qui présente diverses informations commerciales de Marseille et qui donne la liste de Marseillais en activité dans l'ordre alphabétique des professions exitantes à l'époque. L'identité des personnes publiées est en général complétée de quelques données personnelles (comme l'adresse, par ex.).
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1822]]> fre]]> lat]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
Fidèle aux traditions, la Faculté de droit affiche le programmes des cours qu'elle va donner durant l'année scolaire pour tous les niveaux (de la 1ère à la 3ème année, quelques-unes en évoquent une 4ème) : le contenu de ces enseignements est très détaillé (professeurs et matières), le calendrier de l'année, les jours et les horaires sont extrêmement précis. En général, l'année universitaire commence au tout début du mois de novembre (le samedi 3 si nécessaire, comme en 1838 !), marquée par une séance solennelle de rentrée (la remise des prix a lieu pendant cette cérémonie).

Université royale (1815-1817) remplace Université impériale (1806-1814)

Pour assister au cours, il est obligatoire de s'y inscrire, la période d'inscription, très courte, n'excède pas une dizaine de jours. La scolarité ne s'achève que fin août pour la 3ème ou 4ème et dernière session d'examen. Les programmes sont copieux : selon l'époque et leur année d'inscription, les étudiants sont tenus de suivre (l'assiduité est contrôlée) les cours des Codes et Institutes de Justinien, de droit romain & de droit français, ceux de Pandectes, du code Napoléon ou du code civil, de la législation criminelle, du code de commerce, de droit administratif, de l'économie politique, ... Comme l'écrivent C. Charle et J. Verger, si les défauts du système napoléonien apparaissent de plus en plus à partir des années 1860, il faut mettre au crédit de cette réforme "La diversisification des disciplines enseignées [...]. En droit, l'économie politique, les finances publiques, l'histoire du droit, le droit international, etc. prennent de l'importance" (1).

La mention Instruction publique s'impose en 1818 pour céder la place à celle d'Université de France en 1823

En très bon état de conservation, les 94 placards qui couvrent la plus grande partie du 19 siècle nous montrent le contraste entre la grande stabilité des enseignements et le changement incessant du titre officiel de l'administration des universités.

A partir de 1843, la Faculté de droit affiche sa ville en lettre d'or mais en 1847, elle réserve ce prestige au nom de sa discipline

Parfois remplacée par Instruction publique, c'est la mention Université de France qui apparaît avec le plus de constance sur toutes les affiches jusqu'en 1870 (on remarquera la persistance de l'emploi du singulier...). A partir de la Troisième République (1870), elles seront toutes chapeautées de notre très familière République française.


1. Christophe Charle & Jacques Verger (Aix-Marseille). - Histoire des universités : XIIe-XXIe siècle - PUF, 2012, p. 111 (disponibilité)]]>
1806-1884]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
Lettres - programme des cours annoncés par voie d'affiche (1847)

A l'image de l'année universitaire, cette générosité est de courte durée : le calendrier des examens de l'année et leurs modalités (par ex., avoir 16 ans révolu et avoir suivi deux cours complets pour pouvoir obtenir le grade de la licence) sont imprimés sur la même affiche, les étudiants ne sont donc pas pris par surprise.

Lettres - programme des examens (1847)

Pour les juristes particulièrement étourdis, il leur est fermement rappelé qu'ils sont tenus de suivre deux de ces cours au choix (dans quel but pédagogique :  culture générale, maîtrise du latin ou entraînement à l'éloquence ?), aucune dispense n'est prévue ni envisageable, sauf motifs gravissimes. Seuls les certificats d'assiduité font foi : ce dispositif, de nos jours toujours en vigueur dans de nombreuses formations universitaires, ne vise pas spécialement les étudiants en droit, et fait plutôt écho aux reproches récurrents d'absentéisme chronique des étudiants, quant ce n'est pas celui du corps enseignant...

Lettres - enseignements obligatoires pour les juristes (1854)

Même si la liste des enseignements ne s'allonge pas, à l'exception de l'apparition de conférences d'agrégation, les affiches se "modernisent" dans les années 1860 et adoptent la présentation synthétique du tableau, déjà présente dans les bilans statistiques de ce siècle, avant d'envahir toute la communication contemporaine. Cette présentation ostensiblement scientifique, et qui sera par ailleurs abandonnée quelques années plus tard par la Faculté, contraste avec le classicisme revendiqué de la scholarité. Abandon cohérent avec la très grande stabilité des enseignements durant ces 40 années et leur relative austérité (comparée au foisonnement des disciplines proposées aujourd'hui par les facultés des lettres, langues, arts et sciences humaines).

Lettres - tableau des cours (1864)

Signe d'ouverture intellectuelle, engagement dans l'éducation populaire, ou encore prosélytisme de certains littéraires, les cours sont étonnamment tous publics, alors qu'en droit, l'inscription préalable est obligatoire, sans dérogation possible. Seules les conférences sont réservées aux étudiants scolarisés.

Lettres - Fin 19e, les cours sont accessibles à tout public (1883)
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1847-1884]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Factums avant 1789]]> Biographie]]>
Dans sa correspondance avec Jérôme Aléandre le Jeune (1574-1629), humaniste et érudit, petit-neveu de Jérôme Aléandre l'Ancien (1480-1542), humaniste italien, nonce et cardinal, Nicolas Claude Fabri de Peiresc accuse formellement Jacques Cujas, considéré comme le maître du courant de l'humanisme juridique en France, de "vol nocturne avec escalade et effraction et de plagiat avec destruction des sources".

Nicolas Claude Fabri de Peiresc (1580-1637)

La lettre datant de 1617, Cujas est depuis décédé, mais après avoir suivi une carrière assez mouvementée de professeur de droit, notamment de droit civil, dans plusieurs universités (Cahors, Bourges, Valence, Paris), il jouit d'une grande réputation. Par ailleurs, Peiresc n'apportant pas de preuve tangible, la lettre ne connut pas beaucoup de retentissement.


Jacques Cujas (1522-1590), Musée du Vieux Toulouse (inv. 22.5.1, 1580)

Que reproche précisément Peiresc à Cujas ? Quand il enseigne à Bourges, Cujas découvre la célébrité mais en même temps les inimitiés qu’elle implique. Il se lie alors avec le professeur de droit Le Conte, auteur d’additions de l’édition d’Hervet des Basiliques. A la mort de Le Conte, toujours à Bourges, Cujas (avec des complices) se serait introduit par effraction dans la bibliothèque du défunt et aurait emporté tous les manuscrits qui s'y trouvaient en choisissant personnellement ceux qui l’intéressent le plus parce qu’il sait parfaitement où ils sont rangés dans l'appartement. Il faut rappeler ici que les Basiliques présentent une compilation juridique des 9e et 10e siècles écrite en grec et rassemblent les textes des quatre œuvres justiniennes (Code, Digeste, Institutes, Novelles), complétés des commentaires des canonistes byzantins : un ouvrage de la plus haute importance pour les travaux des romanistes (cf https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/121).

Ici, la première accusation paraît plutôt faible « On ne sait pas positivement si Cujas prit alors dans la bibliothèque de Le Conte trois volumes des Basiliques avec les autres manuscrits, ou si avant sa mort Le Conte les lui avait prêtés, il suffit de savoir qu'ils sont tombés entre les mains de Cujas qui ne s'en dessaisit jamais ». Présomption de culpabilité ? Mais la seconde n’est pas plus catégorique : « On dit que lorsque Cujas avait trouvé quelque scholie [commentaire] de son goût dans les dites Basiliques, après les avoir insérées dans ses observations, il déchirait le feuillet et le jetait au feu, de manière que les dits volumes furent mutilés... ».

Chavernac précise que Charles-Annibal Fabrot (1580-1659) a essayé de faire justice de cette seconde imputation (en restant muet sur la première). Pour mémoire, Fabrot, professeur puis doyen de la faculté de droit d’Aix part s’installer à Paris en 1637 à la mort de son ami Fabri de Peiresc. Grâce à l’appui du chancelier Séguier, il établit en 1647 la première édition latine en sept volumes in-folio des Basiliques sans croire un seul instant à la seconde accusation : « Je croirais plutôt qu'avant que ces livres vinssent entre les mains de Cujas, ou après sa mort, ils sont tombés entre les mains de quelques enfants; à leur âge on aime les papiers forts et les parchemins; ils auront fait des coupures sur les bords, mais sans rien retrancher du texte ». Explication qui semble bien puérile à Chavernac.

Reste un étonnant cold case non élucidé dans lequel un érudit accusé d’être vénal pour avoir volé des manuscrits, inexcusable pour avoir usurpé la paternité de précieux commentaires, impardonnable pour avoir détruit des sources de droit irremplaçables, n'aura pas souffert dans sa postérité avec son nom donné à une célèbre rue à Paris et à la prestigieuse bibliothèque interuniversitaire de Droit, d'Economie et de Science politique, établie par une convention entre les universités de Paris 1 - Panthéon-Sorbonne et de Paris 2 - Paris-Panthéon-Assas.

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1895]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Histoire de l'université]]>
Le recrutement d'un poste sur Aix organisé à Toulouse (1826)

La Faculté de droit est frappée par la malchance : après le décès du professeur Constans, spécialiste de procédure civile et de législation criminelle, celui de François-Philippe Mottet l'année suivante libère la chaire de code civil.

Décès du Pr Mottet (1827)

Rappelons ici que François-Philippe Mottet a été titulaire de la première chaire de code civil (en l'occurence, le code Napoléeon) de la Faculté de droit d’Aix de 1809 à 1827 et que ses cours manuscrits, un ensemble de 7 volumes de près de 3 000 pages, restent un précieux témoignage sur la manière dont le droit était alors enseigné. Ces cours sont accessibles sur Odyssée : https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/306.

Mottet - cours de droit civil (manuscrit, vers 1814-1815)

Dans les premières décennies du 19e siècle, justifier être Docteur en droit ne suffit pas pour pouvoir postuler sur une chaire d'enseignement : en plus d'un acte de naissance, un certificat de bonne vie et mœurs signé du Maire de la commune du candidat est exigé. Signe de l'élévation du niveau intellectuel du milieu universitaire, en 1863, ce certificat est abandonné : les candidats, qui doivent justifier de leurs droits civiques (on quitte le plan moral pour celui du droit) sont tenus dorénavant de produire également "une note détaillée des titres qu'ils ont à faire valoir, comprenant l'indication de leurs services dans l'Enseignement et l'énumération de leurs ouvrages". Les procédures de recrutement dans l'Enseignement supérieur français aux 20e et 21e siècles ont toujours maintenu ces deux dispositions (la première étant devenue une des conditions d'entrée dans la fonction publique).]]>
1809-1863]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Droit de l'urbanisme]]>
Dans certains quartiers de la ville, le remplacement des gouttières en saillie par des tuyaux de descente (diamètre réglementaire 10 cm, en métal uniquement, fonte, cuivre, plomb ou tôle étamée, au choix) jusqu'au ras du sol et scellés tout le long de la façade par des colliers, a prouvé son efficacité : les chaussées, comme les maisons, s'abiment moins rapidement. Les gouttières des toits ne pourront être qu'en cuivre, zinc ou en fer-blanc, et les toitures ne pourront plus déborder de plus de 75 cm sur la voie publique.

Cette décision municipale, mise en application depuis près de 20 ans (1817), n'est donc pas une nouveauté mais étendue à toute la ville, avec la liste des rues concernées. Et comme il y a urgence, certaines gouttières étant vétustes ou mal entretenues, les travaux devront être terminés dans un délai maximal d'un an. Ceci vaut pour l'ancien comme pour les nouvelles constructions sous peine de démolition : et comme on ne plaisante pas avec les règlements d'urbanisme, l'architecte-voyer de la ville d'Aix (architecte chargé de la voirie) et les commissaires de police, veilleront à la bonne exécution des décisions de la municipalité.

Les descentes d'eau pluviale débordent à peine de la façade
(Aix-en-Provence, Hôtel de Gastaud du 17e siècle, classé au patrimoine)

Ce règlement d'urbanisme, ici de portée limitée, est révélateur de la volonté des villes de maîtriser leur développement démographique et territorial, d'organiser leurs centres-villes, de gérer leurs divers flux (adduction d'eau, réseaux d'évacuation) et d'adopter des textes normatifs : pour tous les pays qui s'industrialisent, le 19e siècle est le siècle de la croissance urbaine et la nécessité de définir des règles d'urbanisme, encore locales dans cet exemple, s'impose partout, préfigurant l'arrivée de véritables codes d'urbanisme...

Précision historique : l'arrêté est signé par Antoine Aude, fils d’Antoine Laurent Michel Aude, avocat au Parlement et professeur à la Faculté de Droit. Conseiller municipal durant l'épidémie de choléra qui ravagea Aix en 1835, Aude resta à son poste alors que de nombreux officiers municipaux démissionnèrent et s'efforça d'aider la population. Cette attitude lui vaudra d'être nommé chevalier la Légion d'honneur et puis d'être élu maire d'Aix-en-Provence le 29 juillet 1835 (1).


Antoine François Aude. - Wikipédia]]>
1836]]> ]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> Facultés catholiques d'État réouvrent leur porte en 1808 (Paris, Aix-en-Provence, Bordeaux, Lyon, Rouen et Toulouse), complétant l'offre facultaire déjà reconnue : Droit, Lettres, Médecine et Sciences (2).

L'Université d'Aix-Marseille a le privilège d'avoir conservé ce qui est très probablement la toute première affiche de la Faculté de théologie d'Aix (renaissante) qui annonce son installation officielle. Proclamation assortie d'un avertissement très clair : "MM. les Ecclésiastiques sont prévenus qu'il est de leur intérêt de suivre les cours d'enseignement qui se font dans les Facultés de Théologie qui font partie de l'Université impériale. C'est à ces Facultés qu'il appartient de conférer les grades; et à l'avenir, les gradués seuls pourront être nommés Évêques, Vicaires généraux, Chanoines ou Curés de première classe.  Il sera même nécessaire d'être gradué pour toutes les autres places et fonctions ecclésiastiques". Tout le futur clergé à la moulinette de la nouvelle Université impériale : la nostalgie de l'Ancien Régime doit faire des ravages ! L'Empire est pourtant bon prince : les ecclésiastiques déjà en poste sont dispensés de se représenter aux examens.

Frontispice de l'Université impériale (cours de théologie, 1810)

Les étudiants qui se rendent du lundi au samedi (excepté les mercredis et les dimanches) en début d'après-midi dans les salles du Grand Séminaire de la Faculté de théologie d'Aix-en-Provence n'ont pas vraiment l'occasion de se disperser dans des disciplines futiles et de se divertir :  les cours de théologie sont centrés sur six matières seulement et des plus sérieuses : dogme, morale, écriture sainte, histoire et discipline ecclésiastique (qui intègre le droit canonique) et éloquence sacrée. Les enseignements, validés par le Recteur de l'Académie des Bouches-du-Rhône, portent sur des questions de dogme et d'histoire religieuse assez pointues.

La Faculté de théologie d'Aix, une composante de l'unique Université de France (placard de 1850)

On observera que les enseignants qui occupent les six chaires de cette Faculté de théologie catholique sont tous des abbés, y compris le doyen. Ce qui ne les empêche pas d'être, sur le plan statutaire, des fonctionnaires de l'État. Les facultés de théologie fonctionneront sous ce régime très centralisé, parfois avec des difficultés à attirer les étudiants dans un climat de distance de la part de la hiérarchie ecclésiasitique, jusqu'en 1885, année de la suppression de leur ligne budgetaire ce qui entraînera leur disparition, à l'exception du cas très particulier de Strasbourg (3). Une simple anticipation de l'inévitable séparation de l'Église et de l'État vingt ans plus tard.

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1. Dans la ligne politique du Concordat de 1801, les réformes napoléoniennes ménageront les trois religions catholique, protestante et juive mais dans un cadre administratif imposé
2. René Epp. - Aperçu sur les Facultés et les Écoles de théologie catholique en France au XIXe siècle - Revue des sciences religieuses Année 1990 64-1 pp. 53-71, Persée
3. Brigitte Basdevant-Gaudemet. - Histoire des facultés de théologie des universités publiques en France. - Revue du droit des religions, OpenEdition Journals]]>

Université impériale, Académie d'Aix, Faculté de théologie. Annonce de l'installation de la Faculté de théologie le 3 novembre1810 dans la Grande Salle de l'université. Le doyen Florens, le 18 octobre 1810.

Université de France. Académie des Bouches-du-Rhone. Faculté de theologie d'Aix. Année scolaire 1850-1851. A partir du lundi 18 novembre, les cours de la faculté auront lieu, aux jours et heures ci-après, dans les salles du Grand séminaire. Dogme. M. l'abbé Polge... Morale. M. l'abbé Bonneville... Écriture sainte. M. l'abbé Reynaud... Histoire et discipline ecclésiastiques. M. l'abbé Bicheron... Éloquence sacrée. M. l'abbé Thaneron... Le doyen de la faculté, l'abbé Thaneron. Vu et permis d'imprimer. Le recteur de l'Académie des Bouches-du-Rhône. Roustan.

Université de France. Académie des Bouches-du-Rhone. Faculté de theologie d'Aix. Année scolaire 1851-1852. A partir du lundi 17 novembre, les cours de la faculté auront lieu aux jours et heures ci-après, dans les salles du Grand séminaire. Dogme. M. l'abbé Polge... Morale. M. l'abbé Bonneville... Écriture sainte. M. l'abbé Reynaud... Histoire et discipline ecclésiastiques. M. l'abbé Bicheron... Éloquence sacrée. M. l'abbé Thaneron... Le doyen de la faculté, l'abbé Thaneron. Vu et permis d'imprimer. Le recteur de l'Académie des Bouches-du-Rhône. Roustan.]]>
]]> 1810-1851]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> Revue de la recherche juridique, droit prospectif", 2012, n° 2, pp. 677-683

L'évolution du format et des sujets des thèses juridiques soutenues à Aix montre un intérêt croissant pour les questions juridiques qui agitent la société française : pour l'une des disciplines académiques les plus anciennes et les plus traditionnelles, il s'agit là d'un changement de l'institution qui touche autant la forme que le fond. O. Tholozan précise l'importance de l'abandon irréversible du latin (exercice imposé et très formel de droit romain) au profit du français, jugé plus clair et plus précis.

Milieu du 19e siècle, thèse de Vial (1854)

On abandonne également les mémoires de quelques dizaines de pages à des argumentaires documentés de plus de 200 pages et les échanges de soutenance où à une question du jury il pouvait être répondu par une seule phrase laconique à l'éloquence sûrement décisive (l'article cite cet exemple qui frise la caricature). Il ne s'agit plus seulement de traiter des questions de droit civil ou de procédure civile mais d'aborder tout un ensemble de corpus spécialisés qui émergent de concert : droit social (assurance), droit du travail (accident, licenciement), droit syndical et d'association, droit de la famille (héritage des enfants adultérins, pensions alimentaires), droit rural, droit commercial, droit des transports, responsabilité des instituteurs, des libertés individuelles,...

Un demi-siècle plus tard : thèse de Pierangeli (1897)

Au-delà de ce qui paraît être de simples réglages techniques de corpus, O. Tholozan peut affirmer que les thèses sont des témoignages qui éclairent l'histoire même de la société : le droit accompagne autant qu'il permet toutes les mutations qui marquent la société française alors en pleine révolution industrielle et en pleine évolution politique, économique et sociale : parfois il les freine, parfois il les favorise. Dans un État de droit, l'Histoire et l'histoire du droit s'entrecroisent plus facilement... . Les titres de quelques thèses des années 1880 et 1890 mises en ligne (cf thèses & mémoires) sont assez révélateurs :

  • Des obligations et de la responsabilité des compagnies de chemins de fer (1883)
  • L'organisation du travail (1886)
  • Le régime des biens du domaine public maritime (1887)
  • Du fondement de la responsabilité des locataires en cas d'incendie (1888)
  • De la reconnaissance des enfants illégitimes (1890)
  • L'inviolabilité du domicile en droit français (1893)
  • La responsabilité civile des instituteurs (1895)
  • La mutualité appliquée au Crédit agricole (1897)
  • La décentralisation (1897)
  • Les syndicats agricoles (1898)
  • La rupture du contrat de travail (1899)
  • De la recherche de la paternité (1899)
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2012]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
Ces très rares documents (pour le seul 19e siècle, l'université d'Aix-Marseille en a nécessairement fait imprimer et afficher plusieurs centaines et il n'en reste, à ce jour, que ces quatre connus) nous renvoient le condensé de ce que l'institution attend des étudiants.

À quelques adaptations près, ces règlements diffèrent peu dans l'esprit de ceux appliqués en ce début de 21e siècle. Quelques règles très datées nous paraissent évidemment plus inattendues comme celle qui interdit aux étudiants en droit et médecine de lancer ou d'accepter un défi (cartel), sous peine d'exclusion temporaire (jusqu'à deux ans).

Interdiction faite aux juristes et futurs médecins de participer à des duels (1822)
Les littéraires, les scientifiques et les théologiens ne sont pas visés. Sont-ils moins turbulents ?

Plus surprenant encore, le règlement de la bibliothèque de l'université de la fin du 19e siècle qui autorise le prêt d'ouvrages à domicile aux seuls professeurs d'université et de lycée ainsi qu'au bibliothécaire (on n'est jamais si bien servi que par soi même) mais le refuse aux étudiants : que feraient-ils donc de tous ces livres ?

Les enseignants peuvent emprunter des ouvrages, pas les étudiants (1881)
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  • École de droit d'Aix. Messieurs les directeur et professeurs de l'École de droit d'Aix, font savoir que cette École s'occupe de faire subir les examens, soutenir les actes publics, et de déliver les diplomes… Le directeur de l'École, Alpheran. Le secrétaire général, Rambert.
  • Instruction publique. Académie d'Aix. Extrait du registre des délibérations du conseil de l'Académie d'Aix. Scéance du 4 juillet 1822. Cejourd'hui quatre juillet mil huit cent vingt-deux, le conseil de l'Académie d'Aix s'est réuni à la salle ordinaire de ses séances... Le conseil académique... arrête : Aticle premier. Tout étudiant en droit et en médecine convaincu d'avoir donné ou accepté un cartel et participé à un duel, sera passible des peines portées par l'article 8 de l'ordonnance du 5 juillet 1820... Fait en conseil académique les jour, mois et an que dessus. Signés d'Eymar, recteur, présidant le conseil, et Felix, secrétaire-général de l'Académie et du conseil. Pour expédition conforme : le recteur de l'Académie d'Aix, d'Eymar. Le secrétaire-général de l'Académie d'Aix, Felix.
  • Université royale de France. Académie d'Aix. Commission des lettres. La commission des lettres de l'Académie d'Aix, chargée de l'examen des aspirans au grade de bachelier ès-lettres, tiendra ses séances dans la salle des actes du collége royal... Marseille, le 24 juin 1829. Le président de la commission, Bonnafous, prêtre. Vu, approuvé et permis d'imprimer, le recteur de l'académie, Cottard.
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1806, 1826, 1829, 1881]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Histoire des bibliothèques]]> Histoire de l'université]]>
Dans son souci d'informer les étudiants et le public, les Facultés d'Aix et de Marseille ont continué à afficher les programmes des cours de l'année par voie d'affiches placardées sur les murs, comme elles l'ont fait au cours du 18e siècle, en témoignent les archives de la Faculté de Droit d'Aix.

Dans son étude, Marie Arab Banckaert interroge ce support supposé être éphémère mais que l'on retrouve parfois et paradoxalement dans des fonds d'archives et de bibliothèques : on peut comprendre que cet objet sans équivalent ait pu poser quelques soucis de conservation, de classement et de description aux professionnels de la documentation qui amènera parfois à les laisser de côté, en attendant...

Travailler sur près d'un siècle et demi apporte suffisamment de matériaux pour observer et analyser l'évolution graphique, intellectuelle et matérielle de ces affiches : évolution qui peut paraître pour le moins décevante puisque la richesse du graphisme avec ses imposantes armoiries se réduit progressivement au minimum pour ne plus laisser place qu'à une l'information textuelle de plus en plus formatée, quasi matricielle, sèche et dense.


Si on ne peut que regretter le faible nombre d'affiches sauvegardées sur une si longue durée, il faut mentionner le début du 20e siècle comme une période exceptionnelle de collecte pour les quatre facultés, collecte due au volontarisme d'un bibliothécaire, G. Fleury, documentaliste par profession mais archiviste par passion. Collecte d'autant plus remarquable quelle concerne une époque où les supports n'ont jamais été autant fragilisés par leur composition chimique et parfois pas toujours conservés dans les règles de l'art...]]>
2019-2020]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]> Aix-en-Provence. 19..]]>
Cour d'appel]]> Jurisprudence après 1789]]>
l'engorgement des tribunaux : un état devenu la norme

Une misère structurelle permanente aggravée par des problèmes d'organisation récurrents et des réformes incessantes. Un consensus unit tous les observateurs de France et de Navarre : justice rime avec lenteur et la justice malade d'elle-même. A l'instar de ces courriers délivrés à leurs destinataires avec 40 ans de retard, la justice échapperait à un tel jugement si elle n'était pas devenue un cas trop connu de l'inadaptation d'une administration publique à l'évolution d'une société qui se judiciarise. Mais la justice est, paraît-il, entre de bonnes mains : les diagnostics ne manquent pas, les prescripteurs se bousculent et les remèdes sont légion (on en souhaiterait - presque - autant aux justiciables). Mais pourquoi, depuis déjà si longtemps, en est-on arrivé là : à l'époque, il s'agissait d'une simple question circonstancielle de découpage. Parce qu'en l'an 8 (1799/1800), lors de la formation des Cours d'appel, le département du Vaucluse devait être intégré dans le ressort d'Aix mais après sa conquête, le Département des Alpes maritimes fut rattaché au ressort d'Aix lui donnant du même coup une taille suffisante.
Puissance de travail ? - Revue Justice, Syndicat de la magistrature, n° 182, mars 2005 (1)

La justice a cependant un avantage considérable sur les autres ministères : son bilan est simple à établir, facile à comprendre, commode à comparer. Donc, réduit à l'extrême, à un seul chiffre, à la fin de 1832, il restait très exactement 2 648 affaires à juger à Nîmes contre 724 à Aix-en-Provence. CQFD. Pour rééquilibrer et soulager Nîmes, il suffirait d'intégrer le Vaucluse dans le giron d'Aix. Dans ces Réflexions, un appel à peine voilé, l'accent est mis sur la composante géographique de la carte judiciaire, c'est à dire le périmètre territorial du ressort des tribunaux.

Sur le site du Ministère de la Justice (2), les Services judiciaires affichent la carte des juridictions du ressort géographique de toutes les Cours d'Appel françaises (36 en 2020, donc plus nombreuses que les 26 régions), notamment celle d'Aix-en-Provence : on peut y lire que "la compétence de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence s'étend sur la région Provence-Alpes-Côte d'Azur à l'exception des départements des Hautes Alpes et du Vaucluse relevant respectivement des cours d'appel de Grenoble et de Nîmes". 

Le ressort de la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence (Ministère de la Justice, 2020)

Le plaidoyer d'Antoine-François Aude, maire d'Aix-en-Provence de 1835 à 1848, approuvé par le Conseil municipal du 22 janv. 1836, et qui semblait pourtant apporter une réponse à l'immense arriéré de la Cour de Nîmes, n'aura à l'évidence pas convaincu la hiérarchie judiciaire. Au contraire, elle s'inquiètait du retard d'Aix de 1830 (en cours de résorption selon Aude). Pourtant, le maire rejetait toutes solutions partielles comme l'embauche de nouveaux conseillers et proposait même d'économiser à l’État cette nouvelle dépense structurelle. Alors générosité jugée suspecte, crainte d'une juridiction trop gourmande, autres motifs ?

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1. Syndicat de la Magistrature. - Revue Justice, n° 182, mars 2005 - Site consulté Anciennes revues
2  Les juridictions du ressort de la cour d'appel d'Aix-en-Provence - site consulté Ministère de la Justice]]>
Imprimerie de Pontier (Aix)]]> fre]]> Vaucluse. 18..]]> Aix-en-Provence. 18..]]> - Feuille Avignon ; 222 ; 1866 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Chartier (graveur)/Simonin (graveur)/Blanchard (graveur)/Rouillard (graveur), ISBN : F802221866. 
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=27408]]>
Agriculture]]> Économie rurale]]> Aménagement du territoire]]>
Les agriculteurs sont peut-être les plus heureux des hommes mais sûrement aussi les plus malheureux  : le bonheur de travailler la terre, en pleine nature, est souvent synonyme d'avoir bien du mal à en vivre. Paradoxe : il faut nourrir une population toujours plus nombreuse. Et pourtant l'époque s'annonce pleine de promesses : les connaissances en botanique et en zoologie permettent de mieux connaître et comprendre la nature, ses rythmes et ses exigences, l'évolution des méthodes de culture et d'élevage associées aux progrès techniques des outils agricoles offrent de meilleurs rendements et laissent espérer une rentabilité accrue. À l'exception des nouveaux métiers liés à la révolution industrielle, peu d'activités humaines auront été si fortement exhortées à faire plus et mieux, sur un fond de remise en cause de ses traditions.

Pour la Revue agricole et forestière de Provence, la réponse est d'abord d'ordre technique et ses articles mettent en avant l'amélioration des outils de base indispensables aux travaux agricoles les plus élémentaires : outils aratoires pour préparer et labourer la terre, semoirs pour ensemencer, moissonneuses et faucheuses pour récolter.

Publicité d'une moissonneuse (1874)

Les exploitations agricoles bénéficient aussi des progrès mécaniques plus généralistes et à forte diffusion, comme les techniques d'extraction des jus et des matières grasses.

Presse à engrenage pour l'huile (1873)

Ou encore, toutes les technologies de relevage, pompage et distribution de fluides, des plus légers aux plus lourds (eaux, vins, huiles, effluents, mouts, etc.).

Pompe hydraulique (1873)

Tous les efforts d'invention et de perfectionnent des outils convergent vers quelques buts simples : alléger la peine au travail, diminuer le besoin de main d'œuvre, augmenter les capacités de charge,  réduire les temps de transport et renforcer leur sécurité.

Le porteur universel, des traverses posées temporairement : retour à la ferme (1874)

Le porteur universel, une solution mobile : départ pour l'usine (1874)

Autant d'arguments de vente dont les revues professionnelles se font écho à travers de nombreux articles consacrés au machinisme agricole (créations issues d'expériences individuelles ingénieuses ou procédés conçus dans un cadre industriel), les encarts publicitaires restant limités à la dernière page des bulletins. Écho également des fêtes agricoles et des nombreux concours, en général liés au cycle des saisons, assortis de palmarès et de prix stimulants : si la prime est individuelle, l'honneur est collectif et récompense le travail de tout un terroir. N'y-a-t-il pas cependant aucune ombre à un tableau si bucolique ? Tout dans la tradition est-il si vrai et si juste ? Comme cette estimation du débit de cours d'eau entachée d'une erreur de plus de 50%, démentie dès l'année suivante.

Un calcul de débit de 1870 qui se révèle faux (1871)

Pourquoi ces rendements si faibles ou réputés tels ? Quelles semences seraient les plus productives ? Quels engrais seraient les plus adaptés ? Quels outils seraient les plus efficaces ? Quelles cultures seraient les plus rentables ? Des débuts de réponses mais aussi des interrogations qui aboutiront, à partir du milieu des années 1860, à des articles qui alertent sur l'état du monde agricole et affirment : l'Agriculture est en souffrance ! (1865). Un cri d'alarme qui obligera le Second Empire à lancer une Enquête générale sur la situation et les besoins de l'agriculture française.

Si la revue a changé de nom, ce n'est pas pour rien : elle est devenue également forestière, dimension absente du titre précédent. La Provence possède de grands massifs boisés qu'il faut mieux exploiter et protéger. Charles de Ribbe, connu pour ses travaux sur la société provençale, rédigera une série d'articles sur la question du reboisement et de l'engazonnement ou ré-engazonnement des pentes et des montagnes (un article évoquera le reboisement de la colline de la N.-D. de la Garde à Marseille).

Sur ce plan, la revue joue pleinement son rôle : elle favorise les échanges entre lecteurs et montre qu'il n'y a pas un seul discours monolithique qui domine dans le monde rural : toutes les questions sont discutées, certains estiment que les agriculteurs sont poussés à l'industrialisme, au détriment de la vigne, par ex.(1866), d'autres remettent en cause l'écobuage, plus rares, certains défendent l'utilité des taupes, des lombrics (1871) et des guêpes (1872) ou dénoncent les vacheries de Marseille (étables attenantes aux boucheries) qui favorisent les épizooties. Si certaines font l'unanimité comme l'assainissement et le dessèchement des marais, l'intérêt de l'arrosage et de l'irrigation, d'autres bousculent les habitudes : il faudrait mieux gérer les tas de fumiers (ne pas les laisser polluer les rivières) et les eaux grises : conserver les eaux de vaisselle pour arroser le potager (à l'époque, pas de soude ni de tensio-actifs, on fait tout bouillir avec de la cendre), récupérer les effluents des latrines et des vidanges pour s'en servir d'engrais...

Après la Guerre de 1870-1871, on pourra lire des sujets moins lourds que les parasites qui ravagent les vignes (phylloxera), les épidémies qui frappent les animaux (maladies porcines) et les arbres (noir de l'olivier) : est-ce bien le Bon roi René qui est à l'origine de la dinde de Noël (faux, il y aurait confusion avec les dindons des Indes orientales, sauf que c'est totalement anachronique ! Alors des Amériques ?  (il nous faudra relire Bouche...). Avec la Troisième République, apparaissent des questions liées au nouvel urbanisme comme le sort des feuilles à l'automne qu'il faudrait ramasser sur les boulevards et en faire de l'engrais au lieu de les brûler : "Les villes actuellement ont remplacé les antiques essences  qui étaient destinées aux promenades publiques par le choix exclusif du platane; la croissance si rapide de cet arbre lui assure une faveur qui augmente tous les jours".

Dans ses dernières livraisons, des questions très contemporaines émergent comme la création d'une bibliothèque circulante pour les campagnes (constituée au départ de livres qui ont été appréciés dans les villes !) ou le rôle de la femme en agriculture "un sujet trop important et trop négligé..." (1872).

Comme toutes les presses professionnelles, la Revue agricole et forestière de Provence constitue une précieuse archive de l'évolution d'un monde rural en pleine mutation où naissent des espoirs, des interrogations et des doutes qui ne cesseront depuis de le tourmenter.

La Bibliothèque Méjanes de la ville d'Aix-en-Provence a prêté à l'université plusieurs volumes de ses fonds anciens pour combler les lacunes de la période numérisée (le tout premier n° de 1862 et les années 1869, 1870, 1875 et 1876). Nous la remercions ici grandement ainsi que sa directrice, Mme Aurélie Bosc.]]>
1862-1876]]> fre]]> Provence. 18..]]> Aix-en-Provence. 18..]]> - Feuille Castellane ; 224 ; 1869 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Chartier (graveur)/Lestoquoy (graveur)/Blanchard (graveur)/Rouillard (graveur), ISBN : F802241869.
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=27410]]>
Histoire de l'université]]> Économie politique]]> Enseignement supérieur]]>
Les circonstances de la vie ont offert à Alfred Jourdan l'opportunité de croiser des destins exceptionnels lors de ses vacances en Corse : l'écrivain historien et archéologue Prosper Mérimée, le romancier Gustave Flaubert, autant inspiré par le psychologique que le naturalisme et François Guizot, homme politique plutôt austère et chantre d'un libéralisme au service de la prospérité mais peu ouvert aux questions sociales. Parti étudier le droit à Paris, il sera reçu par Blanqui, directeur de l'École de commerce, où il rencontrera des économistes en vue.

Alfred Jourdan (1823-1891)

En 1863, après avoir été attaché puis agrégé, il est nommé professeur de droit romain à la Faculté de droit d'Aix. Son parcours universitaire bascule lorsqu'il inaugure en 1875, à la Faculté des Sciences de Marseille* (cela ne doit rien au hasard), et en 1877, à la Faculté de Droit d'Aix, l'enseignement de l'économie politique. Ce qui lui vaudra une certaine animosité des économistes de métier, lui reprochant sa culture purement juridique, ce que l'économiste J.-Y. Naudet résumera avec la formule "Le paradoxe français : le divorce entre la science économique et son enseignement universitaire" (1). On peut rappeler ici qu'il faudra attendre la réforme des universités d'Edgard Faure en 1968 pour que les facultés d'économie voient le jour (à Aix, la Faculté d'Économie Appliquée ne sera créée qu'en 1973). Cette faiblesse, il en faisait un atout : au lieu de retrancher, il enrichissait son enseignement de toutes ses compétences : le droit, l'économie, et, héritage de sa spécialité romaniste (sa thèse soutenue en 1851 : État et capacité des femmes d'après le droit romain), l'histoire de la science sociale qui s'imposera dans les dix dernières années dans ses cours donnés à Marseille.

Alfred Jourdan n'était pas engagé dans une démarche dogmatique : pour lui, le travail de l'économiste était d'abord de faire "la théorie des faits et des pratiques, et ensuite de rechercher ce que les théories économiques ont produit dans les faits et quelles pratiques elles ont engendrées; autrement dit, étudier les théories d'abord comme causes des faits et ensuite comme résultats des pratiques". Le but de toutes ces études était d'élaborer le "tableau historique des opinions que les hommes des divers temps et des divers pays se sont faites sur les richesses, leur production, leur répartition, leur consommation". Tâche d'autant plus difficile que l'économie ne se résume pas à exhumer ce qui est formellement consigné dans les textes mais à comprendre l'organisation réelle de la production et du commerce et les pratiques sociales qui y sont attachées.

Salle de travail d'économie politique (1919-1920)

Au delà de ses écrits académiques, l'héritage d'Alfred Jourdan est sans nul doute d'avoir ouvert une tradition de l'enseignement de l'économie politique à la Faculté de Droit d'Aix, tradition poursuivie par Barthélemy Raynaud, et une école de pensée où l'analyse de l'économie n'est jamais dissociée de ses dimensions juridique et sociale et reste attentive aux conditions réelles des acteurs économiques, loin d'un hypothétique sujet d'étude idéalisé, l'homo œconomicus. Ce qui conduira à de remarquables analyses et synthèses de la société française pour la première moitié du 20e siècle qui valent bien de nombreux livres d'histoire consacrés à la Provence et à la Méditerranée (3).

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* Jean-Yves Naudet précise qu'en réalité le cours d'économie à la Faculté des sciences de Marseille existait avant lui : il était assuré par Cabantous de 1867 à 1872. Jourdan en a pris effectivement la suite après la mort de Cabantous, à partir de 1873.
1. Naudet, Jean-Yves. - Une brève histoire des économistes aixois : (à l'Université et à l'Académie d'Aix). Aix-en-Provence : Presses universitaires d'Aix-Marseille, 2022  - Disponibilité https://catalogue.univ-amu.fr/cgi-bin/koha/opac-detail.pl?biblionumber=1202063
2. Naudet, Jean-Yves. - L'économie politique à la Faculté de droit d'Aix. - Aix-en-Provence : Presses universitaires d'Aix-Marseille, 2009 - Extrait de "Six siècles de droit à Aix, 1409-1609, mémorial de la Faculté de droit et de science politique d'Aix-Marseille à l'occasion du sixième centenaire de sa fondation, PUAM, 2009, p. 85-90) - https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/265
3. Annales de la Faculté de droit d'Aix. Série Essai d'enquête économique - https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/109]]>
1893]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Factums après 1789]]> Jurisprudence après 1789]]>
plaque notariale : le blason très officiel d'officier public

Deux notaires installés à Aix, et dont l'un n'exerce pas, sont déboutés par un arrêt du Conseil d'État (CE) qui ne les autorise pas à exercer mais, de manière paradoxale et illégale, leur laisse la propriété de l'étude, décision qu'ils ne contestent pas alors. Vingt ans (après) plus tard, ils font appel, demandent l'annulation de l'ordonnance de 1824 et réclament à leurs "chers" collègues de l'arrondissement des indemnités pour le préjudice.

Les autres notaires de la ville d'Aix, très solidairement, estiment que les prétentions des deux notraires sont non seulement irrecevables mais bien trop tardives. Le CE leur donne raison tout en reconnaissant le caractère injuste de la non transmissibilté de leurs études puisqu'elle leur avait été officiellement, donc légalement, accordée à l'époque par le Roi en personne (1817) : en s'appuyant sur une ordonnance de 1823 qui fixe le nombre de notaires pouvant exercer à Aix à dix, le CE formule un nouvel avis en 1843 qui confirme son ordonnance de 1824 et la suppression de deux études mais au terme de la période viagère (décès naturel des notaires).

la profession de foi des notaires : un engagement officiel

Trois avis seront demandés : celui de la Chambre de Discipline des Notaires de l'arondissement qui soutient la communauté des officiers publics, avis contredit par celui du Tribunal civil d'Aix qui donne raison aux deux plaignants. Celui de la Cour royale d'Aix qui doit trancher est le plus important : le reste du document reprend toute l'argumentation que les neuf notaires de la ville lui adressent pour justifier le rejet de l'appel des deux plaignants. Une bataille juridique qui paraît surtout motivée par la demande d'indemnités formulée par les uns, les deux supposés lésés, et le refus, ô combien compréhensible, de supporter ces indemmités par les autres, les neuf confrères. Des plaidoyers, comme le rappelle leur serment, rédigés en toute rigueur et impartialité, cela va de soi...]]>
1844]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Histoire de l'université]]> Aménagement du territoire]]> Rapport contre le transfert à Marseille des facultés de Droit et des Lettres d'Aix" au cours de la séance du conseil municipal du 11 juin 1885.

Gabriel Baron, maire d'Aix du 15 mai 1896 au 26 octobre 1897

Curieusement, le document ne comporte aucune date. Nous savons seulement que Marseille (déjà la deuxième ville de France) commencera à contester la centralisation de toutes les Facultés à Aix à partir des années 1880, que les auteurs faisaient partie du Comité de Vigilance chargé de la Défense des Intérêts de la Ville d'Aix, peu de choses du médecin Charbrier mais davantage sur Gabriel Baron, maire d'Aix du 15 mai 1896 au 26 octobre 1897 et sur Joseph Cabassol, Conseiller général du canton sud d'Aix à partir de 1898 puis maire d'Aix du 9 mars 1902 au 22 novembre 1908.

Joseph Cabassol, maire d'Aix du 9 mars 1902 au 22 novembre 1908 

Le plaidoyer qui avance une série d'arguments peut-il aider à dater la protestation ? Ceux liés au contexte reprennent paresseusement les poncifs sur les conséquences de l'énorme développement économique et démographique de la ville portuaire depuis le milieu du 19e siècle :
  • social et moral : à Aix, l'air est sain, les appartements spacieux, la famille hôte veillera à la santé de l'étudiant, à ses mœurs et à son assiduité aux cours
  • politique : en faire une question de décentralisation est fallacieux, en réalité les Marseillais veulent tout pour eux et créer une sorte de Paris Provençal alors qu'ils ont déjà le port, la Méditerranée, le commerce, etc. Ils veulent désertifier la Provence !
  • économique : le départ des Facultés et du Palais de Justice signerait la ruine de la ville alors qu'elle fait tant de sacrifices pour ces aménagements
  • professionnel : les enseignants devraient travailler dans une ville sans atmosphère intellectuelle et payer des loyers deux fois plus élevés qu'à Aix
La seconde série de remarques, davantage centrées sur le monde académique, laisse à penser que le document date plus probablement du début du 20ème siècle  :
  • pédagogique : du fait des métiers, Marseille a besoin de formations professionnelles techniques et commerciales, des filières pratiques (cours du soir et éducation populaire) assez éloignées de l'ambition théorique et intellectuelle des enseignements classiques et humanistes d'Aix
  • corporatiste : les enseignants seraient les grands perdants de la dispersion géographique des facultés qui les obligerait à courir de site en site, parfois très distants (alors qu'aujourd'hui...)
  • institutionnel : la carte des enseignements évolue et l'effort de la ville de Marseille se porte sur des structures diversifiées (forcément municipales) qui donne l'image d'un éclatement anarchique des enseignements. Au Palais Longchamp, on trouve le Muséum d'histoire naturelle, au Pharo, l'école de Médecine (1905), la Faculté des Sciences s'asphyxie Bd des Allées (le parc Borély oblige les élèves à une course de huit kilomètres pour une leçon de botanique appliquée). L'école de Droit municipale s'est installée "à la diable" dans des hangars du Bd de la Corderie, et la Faculté catholique, à peine créée, sera dissoute dans une nouvelle école... Jean-Yves Naudet complète l'analyse de la stratégie marseillaise "Mais elle a pris une forme plus subtile, pour attaquer à la base les facultés aixoises, avec la création de la deuxième faculté libre de Marseille par la municipalité, la faculté marseillaise libre de droit" (4).
Pour couronner le tout, il faut mentionner "la monstrueuse procréation de la Faculté municipale de Marseille, couvée sous l'aile même de ces universitaires transféristes qui, pour de maigres et vils intérêts, ne craignent pas de trahir leurs devoirs envers l'État". Un vrai traité de tératologie universitaire !

À partir du début du 20e siècle, l'Université d'Aix-Marseille donnera des cours "annexes" à Nice mais restera insensible aux demandes réitérées de cette ville si périphérique de structures permanentes. Il faudra attendre les années 1930 pour que le Ministre de l'éducation de l'époque "enjoigne" le recteur d'Académie à créer un Centre Universitaire Méditerranéen qui ouvrira finalement ses portes en 1933 (5).

Le document original du début du 20e siècle reproduit ici appartient aux collections de la Bibliothèque Méjanes de la ville d'Aix-en-Provence. Nous la remercions ici grandement ainsi que sa directrice, Mme Aurélie Bosc.

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1. Gabriel Baron - Wikipédia
2. Joseph Cabassol - Wikipédia
3. Programme des cours de la Faculté libre de droit de Marseille : 2 affiches imprimées en 1912 et 1913 Odyssée
4. Jean-Yves Naudet. - L'Académie, premier défenseur de la Faculté d'Aix. - in Les Échos de l’Académie Académie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles Lettres d’Aix, N° 38 – 22 avril 2023
5. Université d'Aix-Marseille. Enseignement supérieur. Cours annexes de Nice organisés par la Chambre de commerce de Nice et des Alpes-Maritimes... Saison 1926-1927 Cours publics et gratuits professés au Palais de la Chambre de commerce à Nice, 20, boulevard Carabacel : 3 affiches. - Odyssée]]>
19??]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]> Aix-en-Provence. 19..]]> Marseille. 18..]]> Marseille. 19..]]>
Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
Pourquoi Alfred Gautier est le mieux placé pour défendre ce dossier ? Parce qu'il connaît bien la maison et plaide pour sa propre paroisse : licencié en droit à Aix en 1866, docteur en 1868, professeur agrégé à la Faculté de Grenoble en 1871, puis à la Faculté de droit d'Aix de 1872-1876 où il devient titulaire de la chaire de droit administratif de 1876-1893 et y enseigne également l'histoire du droit, à partir de 1879. Il se mettra en congé de la faculté à partir de 1893.

Être juriste (et politique...) n'oblige pas à recourir à des arguments spécieux. Si on regarde la chronologie sous le seul angle institutionnel et administratif, les choses semblent assez équilibrées :
  • 1808, création de l'université impériale, à Aix, l'École de droit devient une Faculté
  • 1809, toujours à Aix, la Faculté de théologie est rétablie. Elle sera supprimée en 1885 (mesure nationale de suppression des crédits à toute les Facultés catholiques)
  • 1818, une Ecole de médecine est fondée à Marseille (pas une Faculté)
  • 1854, la cité phocéenne est dotée d'une Faculté des sciences
  • 1856, la Faculté des lettres est créée à Aix
Après la réforme de 1885, la carte universitaire paraît équitable. A ceci près que l'évolution démographique des deux villes au cours du 19e siècle a suivi deux voies très différentes, voire opposées. En 1790, les statistiques officielles du Département des Bouches-du-Rhône comptabilisent 106 000 habitants à Marseille contre 27 000 à Aix. Près d'un siècle plus tard, en 1886, période du rapport municipal, la population de Marseille est passée à 375 000 et celle d'Aix à 29 000 (en 1905, Marseille franchira la barre des 550 000 habitants, alors qu'en 1906, Aix atteindra péniblement les 30 000 (chiffres du Ministère de la Culture). Pour les experts, le bilan démographique est sans nuance : la population aixoise a stagné durant tout le 19e siècle alors que celle de Marseille a plus que triplé. Si cette blance n'est pas le seul facteur explicatif, elle constitue au moins une source de frustration. Ainsi, entre la fin du 18e et le début du 20e siècle, le rapport proportionnel Marseille/Aix passe de 4 à 13, une disproportion qui pourrait justifier un cliché : l'ancienne capitale provençale traditionnelle, bourgeoise, rentière et frileuse tourne le dos à sa bruyante voisine portuaire dynamique, cosmopolite et populaire. Un avant-goût moins littéraire de deux mondes qui s'opposent, Giono vs Pagnol.

Rapport sur la Faculté des sciences : la petite phrase qui fâche... (Dieulafait, 1885)

Et Aix fait tout pour cela avec une première justification d'ordre historique : en raison de leur ancienneté, le transfert des Facultés serait injuste (on était là les premiers). La seconde justification est d'ordre géographique : l'avenir de Marseille n'est pas intellectuel mais économique et commercial avec les transports maritimes méditerranéens et coloniaux (à chacun sa place). La troisième justification est culturelle : Aix est un centre de ressources, avec sa magnifique bibliothèque Méjanes, notamment (on a le patrimoine). La quatrième justification est financière : Aix s'est endettée pour entretenir les infrastructures universitaires, elle en attend un juste retour sur investissements (justificatifs de dépenses à l'appui).

S'il insiste peu sur cet aspect (une citation minimale en bas de page), le rapport est une réaction d'urgence au projet présenté par Louis Dieulafait, professeur de géologie à la Faculté des Sciences et membre du conseil municipal de Marseille, projet qui ne vise rien d'autre que de rassembler toutes les Facultés en un seul grand centre universitaire (4).

Le plaidoyer de Gautier sera repris deux ans plus tard par ses anciens collègues (qui abandonneront les statistiques des effectifs étudiants des grandes villes françaises glissées en fin de rapport, statistiques mollement convaincantes) : peu imaginatifs, ils répèteront les mêmes arguments alors qu'au cours du 20e siècle, Marseille ne renoncera jamais totalement à certaines revendications...

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1. Statistique du département des Bouches-du-Rhône, avec Atlas. Dédiée au Roi Par M. Le Comte de Villeneuve, Maitre des requêtes, préfet des Bouches-du-Rhône, membre de l'Académie royale de Marseille, de la société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Agen, de la Société royale des Antiquaires de France, de la Société des Amis des sciences, des Lettres, de l'Aggriculture, des Arts, séant a Aix, correspondant de l'Académie royale de Turin. Publiée d'après le voeu du Conseil général du département - Tome 3, Livre 5, ère section Etat civil, Chapitre 1 Population - Odyssée
2. Archives départementales, 1886 - Recensement de la population - AD BdR
3. Charbrier, Cabassol et Baron. - Mémoire en défense de la ville d'Aix, dans la question du transfert des Facultés, 19?? - Odyssée
4. Dieulafait, Louis. - Rapport sur la Faculté des sciences et l'enseignement supérieur... (mise en ligne prochainement sur Odyssée). Polémique maudite ? Un an après la publication du rapport de Gautier, Louis Dieulafait décèdera.
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1885]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]> Marseille. 18..]]>
Économie politique]]> Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> Biographie]]>
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Offert à la bibliothèque universitaire. Signé Edouard Jourdan". E. Jourdan est le fils de l'auteur.

Quatorze : c'est le nombre de titres, de fonctions, de responsabilités, d'appartenances à des sociétés savantes et de distinctions associés au nom d'Alfred Jourdan. Aujourd'hui, un tel palmarès lui vaudrait l'épithète de cumulard si ce n'est qu'il s'agit bien de domaines de compétence attestés et pas des décorations de pacotille.

Alfred Jourdan (1823-1891)

Rien de surprenant si la majorité des laudateurs de cet économiste libéral sont des juristes : pas seulement parce qu'il a été le doyen de leur Faculté, mais, parce qu'à cette époque, l'économie n'est enseignée que dans les Facultés de Droit. Un hommage on ne peut plus consensuel : Président de la Cour d'Appel, Recteur d'Académie, Doyen des Lettres, Président de l'Académie, Professeurs, Docteurs, ...

Parce que précurseur, il était trop juriste pour les économistes et trop économiste pour les juristes. Son nom restera associé à son rôle dans la fondation de l'enseignement de l'économie politique et aussi à la "Revue d'économie politique" qu'il avait cofondée en janvier 1887. La notice biographique plus développée du document "Éloge de M. Alfred Jourdan, président de l'Académie d'Aix, correspondant de l'Institut, doyen de la Faculté de droit d'Aix, prononcé dans la séance du 17 janvier 1893", pourra être utilement consultée.

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  1. Extrait du Journal Le Var de Draguignan. (Numéro du 20 août 1891)
  2. Discsours prononcé par M. Rolland, président honoraire à la Cour d'Appel d'Aix
  3. Discours proncé par M . Auguste Laurin, professeur de Droit Commercial et de Droit Maritime aux Facultés d'Aix et de Marseille, Assesseur du Doyen de la Faculté de Droit
  4. Discours de F. Belin, Recteur de l'Académie d'Aix
  5. Revue d'Economie politique - Numéro de Septembre-Octobre 1891
  6. - Article de Charles Gide, professeur à la Faculté de Droit de Montpellier
  7. Séance solennelle de Rentrée du 23 novembre 1891 - Rapport présenté au nom du Conseil Général des Facultés par M. Guibal, Doyen à la Faculté des Lettres
  8. Leçon de M. Moreau, Professeur (19 décembre 1891)
  9. Notice lue par M. Aucoca à la séance du 30 Janvier 1892
  10. Discours du Docteur Paul David
  11. Discours de Pierre Lanéry d'Arc
  12. Discours de M. Soubrat
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1893]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>