Astronomie]]> Histoire de l'université]]> Biographie]]>
Urbain Jean-Joseph Le Verrier (1811-1877)

Sur les traces de Newton, ses travaux portent d'abord sur le problème des interactions réciproques qu'exercent les planètes les unes sur les autres et la question problématique de la stabilité du monde en prise avec l'attraction universelle (stabilité à laquelle Newton ne croît pas). Pour le Verrier, la solution énoncée par Laplace n'est valide que si toutes les constantes qu'elle présuppose sont numériquement calculées, ce qu'il parvient à faire en 1840, démontrant ainsi l'hypothétique stabilité.

Le Verrier - calculs de la position de Neptune (manuscrit, 1845)

Poursuivant ses travaux, il propose en 1843 de nouvelles tables de Mercure basées sur des observations plus précises, tables que le passage suivant de la planète devant le soleil confirmera. Le reste de sa vie, il continuera en tâche de fond à recalculer et rectifier la théorie et les tables des autres planètes du système solaire (Mercure, Vénus, Mars, ...).

Le Verrier n'a jamais vu Neptune, la géante de glace (7ème planète du système solaire)

Mais le nom de Le Verrier restera attaché à sa découverte majeure annoncée en 1845 à l'Académie devant les astronomes septiques : l'existence de Neptune, sa masse et sa position dans l'espace, une prédiction qui ne doit rien aux télescopes mais aux calculs des inégalités d'Uranus (différence entre positions théoriques et positions physiques, le calcul s'appuie indirectement sur des observations). Galle, astronome à Berlin, observera bien la nouvelle planète (à l'époque, considérée aussi comme comète) à la place assignée par Le Verrier, ce qui lui vaudra d'être admiré dans le monde entier et nommé à la chaire d'astronomie créée à la Sorbonne pour ce résultat scientifique retentissant.

Une première : les 11 anneaux de glace visibles sur les 13 observés.
Image IR - Télescope spatial James Webb (ESA, 6 fév. 2023)

Le mérite de l'astronome est d'autant plus grand que ses résultats ont été parfois reçus fraichement voire ouvertement contestés (par l'astronome anglais Adams, notamment). Ce qui ne l'empêchera pas de prendre la direction de l'Observatoire National en 1854 (suite au décès de François Arago l'année précédente) et de le réorganiser profondément. On lui doit également le Service des avertissements télégraphiques qui délivre un bulletin météo quotidien de l'Europe très utile aux navigateurs. Pour Aoust, la science est parfois une lutte et Le Verrier était un vrai soldat de la science.

En 1863, Le Verrier sélectionnera, entre plusieurs villes du Midi sur les rangs, le ciel provençal lumineux de Marseille, plus propice pour mener les observations optiques que le ciel parisien : succursale de l'Observatoire national, l'Observatoire astronomique de Longchamp était né. Reconnaissante, l'Académie des Sciences, lettres et arts de Marseille nommera à l'unanimité le grand maître de la mécanique céleste membre résidant.]]>
1877]]> fre]]> Paris. 18..]]> Marseille. 18..]]>
Économie]]> Transports aériens, maritimes et terrestres]]> Aménagement du territoire]]> Date d'impression probable d'après la date de la séance.

En 1825, un premier projet de chemin de fer voit le jour en Provence : une ligne d’Arles à Lyon. La Chambre de commerce de Marseille s’y oppose car le transport des marchandises par le Rhône fait vivre 1 000 à 1 200 travailleurs, sans compter les bateliers.  Elle s’adresse par courrier au préfet le 29 mars : « Substituer à ces moyens le chemin de fer et un transport effectué par l’aide de la vapeur, plus de chevaux, plus de besoin de fourrage ; des terres sans emploi, des rouliers sans travail, des hôtelleries vides, des écuries désertes, des remises abandonnées, des charrons et des maréchaux ferrants sans travail, des entrepreneurs de travaux publics déshérités de leur patrimoniale industrie, des matériaux utiles à nos routes surchargeant désormais nos champs et nos collines et tant d’ouvriers et de travailleurs qui les transportaient et les mettaient en œuvre réduits à une pénible et ruineuse oisiveté… ».

Et la Chambre de commerce met en garde contre les réactions possibles de ceux qui seront privés d’emploi, comme l’Angleterre qui « a vu des compagnies d’ouvriers parcourir ses fabriques et ses ateliers et y briser des machines qui, par un travail indépendant de la main de l’homme, les privaient de leur travail et de leur subsistance ».


Les locomotives à vapeur : la mort du petit cheval ?

Quelques années plus tard, dans sa séance du 30 janvier 1833, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône appuie le projet de ligne de Marseille à Lyon car il redoute la concurrence possible d’une ligne Le Havre-Paris qui amputerait une partie du fret portuaire de Marseille.

La Chambre de Commerce d'Avignon doit se prononcer sur ce projet qui serait confié à la Compagnie Delorme et qui lui attribuerait le monopole de la ligne. Dans le document présenté ici, le rapporteur reprend les mêmes arguments :

  • l’utilité absolue de cette ligne n’est pas démontrée, il n’y a pas assez de tonnage à remonter sur Lyon et l’acheminement des charges lourdes n’est pas si urgent
  • on ne ferait que doubler la liaison par le Rhône qui existe déjà et pour laquelle l’État a déjà beaucoup investit dans la construction de canaux
  • le plus grave est que cela menacerait le roulage par la route qui fait vivre tant de travailleurs et métiers : chômage garanti pour tous et disparition de nombreuses filières qui mobilisent et entretiennent pas moins de 40 000 chevaux (représentant 1/6e des chevaux affectés au transport en France) et de 10 000 charrettes
En généralisant l'usage du chemin de fer, une conclusion dramatique s'impose d'elle même : si on peut se déplacer soi-même en tout point du pays, il n'y a plus besoin d'autant de transports de marchandises, plus besoin de diligences, plus besoin de postes... Cette crainte ressurgira lors de toutes les grandes mutations techniques des 19e et 20 siècles où la machine remplacera l'homme et l'animal.

Le PLM : la Provence à Paris, les parisiens sur la côte d'Azur

Le tronçon d’Avignon à Marseille, par Tarascon et Arles, est finalement concédé en 1843 à la Compagnie du chemin de fer de Marseille à Avignon. Les travaux durent jusqu'en 1852.  Le tracé de Paris à Dijon est décidé en 1844 et attribué à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Lyon. Progressivement, la ligne partant de Paris se rapproche de Lyon, comme celle de Lyon à Avignon.. En 1852, naît la Compagnie de Lyon à la Méditerranée, issue d’un rapprochement entre la compagnie de Marseille à Avignon et celle de Lyon à Avignon. En 1857, la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, appelée PLM, est créée.


La principale raison du succès du PLM est d’assurer une liaison rapide et sûre dans les 2 sens :

  • la garantie pour Marseille d’acheminer rapidement vers la capitale les marchandises débarquées dans son port et d’exporter les productions florales, maraîchères et fruitières de toute la Provence
  • la possibilité de descendre dans le Sud de la France, en particulier la côte d’Azur, destination en cette fin du 19e siècle d'un nouveau tourisme pour voyageurs fortunés, français et étrangers, amateurs d’hôtels de luxe, de casinos et de somptueuses villas…

Au début du 20e siècle, la ligne Paris-Marseille est la plus fréquentée de France et le PLM restera l’une des compagnies françaises les plus importantes entre 1857 et 1938, date de la fusion des 6 réseaux régionaux en une seule compagnie nationale : la SNCF.

]]>
1833]]> fre]]> Paris. 18..]]> Lyon. 18..]]> Marseille. 18..]]> - Feuille Marseille ; 123 ; 1889 ; France. Ministère des travaux publics ; Hellé, E. (graveur) ; Imp. Lemercier & Cie (Paris). Publiée en 1889
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=39809]]>