Colonies françaises]]> Histoire de la colonisation]]> Économie coloniale]]> Archéologie]]>
Dans l'article premier de ses statuts, l'Académie des Sciences coloniales proclame qu'elle est fondée pour "susciter, encourager, développer, coordonner les études intéressant les colonies et servir de centre de travail à la vie intellectuelle des colonies et pays de protectorat ou d'influence". Au long de sa publciation, les Annales resteront attachées à ce profil multidisplinaire plutôt original dans les revues spécialisées.

La devise de l'Académie des sciences coloniales (1925-1938
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Tome 1 (1925)
  • Les enseignements du sanctuaire punique de Carthage, par Eusèbe Vassel (pp. 3-51)
  • Le gouvernement marocain et la conquête d’Alger (documents chérifiens), par Ismael Hamet. (pp. 53-153)
  • Rapport sur la prophylaxie du paludisme à Tananarive (pp. 155-188)
  • Note sur une campagne antipaludéenne à Madagascar (Province de l'Itasy), par Couvy (pp. 189-192)
  • H. Mansuy. Les premiers temps néolithiques en Indochine, par H. Mansuy (pp. 193-199)
  • Ferdinand de Béhagle. Dernières lettres (pp. 201-219)
  • L'ouvvrage "Les Monuments du Cambodge" commente et complète le Musée Indo-Chinois, par L. Delaporte. (pp. 221-228)
Tome 2 (1925)
  • La culture sèche du coton en Afrique Occidentale Française : persévérer - Mémoire n° 1 (pp. 13-66)
  • La culture sèche du coton en Afrique Occidentale Française : le début d'une évolution considérable - Mémoire n° 2 (pp. 67-87)
Tome 3 (1929)
  • Pages arabico-madécasses (1ère série) - Histoire, légendes et mythes. Traduction, annotations, commentaires, par G.-H. Julien (pp. 1-124)
  • Maxula chez les auteurs anciens, par E. Vassel (pp. 125-140)
  • Essai sur les avantages à retirer de colonies nouvelles dans les circonstances présentes, par le Citoyen Talleyrand (pp. 141-147)
  • Essais sur l'acclimatation du quinquina en Indochine, par le Dr A. J. E. Yersin (pp. 149-158)
  • Le sergent sénégalais Malamine : Son rôle dans les origines de l'Afrique équatoriale française, par Ch. De Chavannes (pp. 159-187)
  • Livre renfermant la généalogie des diverses tribus noires du Soudan, et l'Histoire des Rois après Mahomet, suivant les renseignements fournis par certaines personnes et ceux recueillis dans les anciens livres (pp. 189-225)
  • Les exigences et les aptitudes du dattier, par R. Caty (pp. 227-293)
  • La Bibliothèque royale de Phnom-Penh (pp. 295-309)
Tome 4 (1929)
  • Concours sur l'aménagement du Sahara (pp. 5-19)
  • Le Sahara vaincu, peut-il être dompté ? L'aménagement du Sahara (pp. 21-245)

Tome 5 (1932)
  • Les cyclones tropicaux (Cyclones de Madagascar et Cyclones du canal de Mozambique) par le Père Charles Poisson, S. J. (pp. 11-69)

Tome 6 (1933)
  • Pages arabico-madécasses (2ème série) - Histoire, légendes et commentaires, par G. H. Julien (pp. 1-55)
  • Pages arabico-madécasses (2ème série)- Un syllabaire antemahuri, par G. H. Julien (pp. 57-74)
  • La foi des ancêtres. Essai sur les représentations collectives des vieux Malgaches, par E. Cailliet (pp. 75-166)
  • La géologie et les mines de l'Indochine française, par F. Blondel (pp. 167-322)
  • Essai monographique sur Tamanrasset, par E. Lhote (pp. 323-353)
  • Bibliographie géologique de l'Afrique Equatoriale Française du Cameroun et des régions limitrophes, par N. E. Denaeyer (pp. 355-431)
Tome 7 (1934 ?)

lacune


Tome 8 (1935)
  • Dictionnaire de bio-bibliographie, ancienne et moderne, de l'Indochine Française, de Jean-Françoiss-Antoine Brébion, publié après la mort de l'auteur, par Antoine Cabaton (446 p.)


Tome 9 (19??)


lacune ?]]>
1925-1938]]> fre]]> ara]]> Colonies françaises. 19..]]> Afrique-Équatoriale française. 19..]]> Afrique-Occidentale française. 19..]]> Algérie. 19..]]> Cambodge. 19..]]> Cameroun. 19..]]> Indochine. 19..]]> Madagascar. 19..]]> Maroc. 19..]]> Sahara. 19..]]> Sénégal. 19..]]> Soudan. 19..]]> Tunisie. 19..]]>
Archéologie]]> Antiquité]]> Paris, le 1er mars 1903"

Fondée par l'empereur romain Trajan en 100, l'ancienne colonie de l'Afrique romaine est une véritable ville qui propose à ses citoyens romains ses temples, ses thermes, son forum et son théâtre. Ses monuments les plus importants sont repérés en 1765 et leur description détaillée, publiée dans la Revue africaine en 1875 (1), décide le Ministère de l'instruction publique et des beaux-arts français à lancer leurs fouilles. Dans la foulée, le Ministère crée le poste d'architecte en chef des monuments historiques d'Algérie et le confie à l'architecte français Albert Ballu (2), chargé de gérer le Service des monuments historiques de cette colonie française et de s'occuper des chantiers de fouille qui s'ouvrent dans plusieurs régions d'Algérie (3).

Albert Ballu, architecte en chef des monuments historiques d'Algérie (1849-1939)

Chaque année, l'architecte en fait une tournée d'inspection, tournée qui donne lieu à un rapport adressé au Ministère de l'Instruction publique et au gouverneur général à Alger. Albert Ballu prend le parti d'enrichir son rapport de nombreuses illustrations, comme celui de 1903 présenté ici, ce qui n'est pas toujours le cas des rapports autant scientifiques qu'administratifs (le service montre les progrès accomplis sur le plan archéologique mais rend aussi des comptes sur son activité).

Les ruines de Timgad (Thamugadi), un vaste site de plus de 90 hectares (1903)

Les photographies de type panoramique permettent de saisir l'étendue du site : d'une superficie de 12 hectares du 1er siècle (limites de son mur d'enceinte), il s'étendra sur plus de 60 hectares au 3ème siècle. La ville florissante est alors entourée d'exploitations agricoles, en particulier des oliveraies, qui ne manquent pas d'eau.

Le très majestueux Arc de Trajan (Timgad, 1903)

La notoriété du site n'est pas due qu'aux seuls monuments : quantité d'autres vestiges sont mis au jour (statuaire, fresques, poteries...).

Têtes à deux faces (Timgad, 1903)

Son déclin, engendré par les conflits religieux et territoriaux récurrents, aboutira à sa ruine à la fin du 7e siècle et à son abandon complet à partir du 8e siècle. Son ensevelissement progressif (au 18e siècle, n'émergent que le sommet des monuments les plus hauts comme l'imposant arc de Trajan, édifice le mieux conservé du site) la préservera des dégradations du temps et des pillages et son bon état général de conservation explique l'enthousiame des archéologues qui ont à cœur de sortir de l'oubli ces vestiges.

Publicité qui dépasse la seule communauté des archéologues : la toute première phrase de l'aperçu historique par lequel débute l'ouvrage rappelle que :  "Parmi les promeneurs qui, chaque année, font leur tour d 'Algérie, bien peu négligent de visiter les restes antiques que la civilisation romaine a laissés au pied de l'Aurès". Est-ce en pensant à eux qu'il a pris soin d'intitulé son rapport "Guide illustré de Timgad" ?

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence)
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1. Albert Ballu (1849-1939) - Wikipédia
2. Revue africaine - Wikipédia
3. Timgad - Wikipédia]]>
1903]]> fre]]> Tunisie. 19..]]> Thamugadi (ville ancienne). 19..]]> - Feuille Batna ; 27 ; 1894 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_027_894a.
"Dressé, gravé et publié (1891) ; 12094 [pour 12 1894]"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32460]]>
Colonies françaises]]> Histoire de la colonisation]]> Économie coloniale]]>
En avant-titre : Exposition coloniale de Marseille, 1906. - Contient 22 planches, 5 cartographiques intégrées dans le texte et 17 de photographies en feuilles intercalées (Notes)

L'engouement pour l'empire colonial a généré toute une littérature offrant de très nombreux bilans sur l'état de chaque colonie : le parti pris des auteurs, sollicités par la Commission des Publications et Notices associée à l'Exposition Coloniale de 1906, a été de se limiter aux seules données (quantitatives et qualitatives) et aux seuls documents photographiques que les Sociétés réellement en activité ont bien voulu leur adresser. L'occasion de montrer et de comprendre l'énorme appétit de la France pour les matières premières minérales qui lui manquent tant, à une époque où elle n'a pas encore mesuré le potentiel de l'Afrique occidentalle et équatoriale.

Ain-Zeft - forages pétroliers (Algérie, 1907)

L'Algérie regorge de matières premières stratégiques : plomb, zinc, cuivre, mercure, antimoine, sans oublier les combustibles minéraux, comme le pétrole que les technologies d'extraction permettent d'exploiter assez facilement.

Mine de phosphate à Gafsa (Tunisie, 1907)

Le sous-sol tunisien est généreux en fer mais "offre" aussi à la métropole de très intéressants gisements de phosphate et de sel.

Lavage de l'or à Bernandramo (Madagascar, 1907)

Les besoins sont immenses et variés et ne se limitent pas aux industries de base : Madagascar est exploitée pour ses pierres précieuses et par les orpailleurs aux méthodes très artisanales, faute de pouvoir utiliser des machines modernes.

La cimenterie d'Haiphong (Indo-Chine, 1907)

L'éloignement géographique des territoires les plus lointains ne leur permet pas d'échapper à la boulimie française : en Indo-Chine s'ouvrent de très importantes mines de charbon et d'imposantes exploitations de chaux et de ciments. Le Tonkin n'est pas avare en tungstène et en étain, facilement exportable en Chine. La Nouvelle-Calédonie est à son tour convoitée pour ses ressources en fer mais ses promesses en chrome, nickel et cobalt sont mal encore mal connues, les exposants calédoniens, comme leurs collègues guyanais, ne sont pas venus suffisamment nombreux à l'Exposition de Marseille.

Cet instantané très illustré (22 planches présentant une centaine de photographies) est l'exemple instructif d'une nouvelle cartographie mondiale du début du 20e siècle de l'exploitation des ressources minières et énergétiques qui n'aura de cesse de d'augmenter sa productivité et de s'étendre à tous les territoires, tant terrestres que marins, qui recèlent des matières valorisables (nickel, gaz, bauxite, uranium, terres rares...)]]>
1907]]> fre]]> Colonies françaises. 19..]]> Algérie. 19..]]> Congo (France; 1903-1958)]]> Guyane française. 19..]]> Indochine. 19..]]> Madagascar. 19..]]> Nouvelle-Calédonie. 19..]]> Tunisie. 19..]]>
]]> Colonies françaises]]> Histoire de la colonisation]]> Économie coloniale]]>
Si ce document s'attarde sur le développement des deux principales colonies françaises, l'Algérie et la Tunisie, sa très longue introduction consacrée à la colonisation française au début du 20e siècle en propose un bilan des plus intéressants et non dénué de recul.

Le 19e siècle s'achève sur l'émergence d'un nouveau regard politique plus critique sur la colonisation française : des théories nouvelles analysent les limites des colonies de peuplement (celles d'Afrique du Nord, par ex.) dans leur volonté d'organiser à l'européenne la société civile et d'imposer de nouveaux modes de production qui excluent les populations indigènes. Ces théories ne sont pas étrangères à la prise de conscience qu'un modèle qui se prive des connaissances et du savoir-faire des populations locales et qui bouleverse sans ménagement les cultures traditionnelles risque d'être difficilement reproductible dans les nouveaux territoires que la France convoite et possiblement contre-productif, notamment dans le domaine agricole.

Cette prise de conscience ne se réduit pas au constat cynique que l'asservissement brutal n'assure pas toujours la plus forte productivité : un territoire colonisé, ce n'est pas seulement des matières premières à volonté et de la main d'œuvre peu coûteuse. Elle se double de la prise en compte des souhaits d'émancipation plus ou moins exprimés par les populations locales. Il s'agit là d'un tournant majeur, exposé à plusieurs reprises dans les discours et les débats qui auront lieu au cours de l'Exposition : la France doit adopter une approche plus humanitaire de ses colonies et encourager une attitude de bienveillance. Si la mission civilisatrice de la France est de plus en plus évoquée, en toute sincérité chez certains humanistes, comme simple alibi pour les chantres de la supériorité de la civilisation occidentale chez d'autres, l'introduction prône une véritable politique d'association des populations indigènes au niveau de l'administration (cet aspect s'accentuera après l'engagement des troupes coloniales dans la Guerre 1914-1918).

L'auteur ne peut cependant occulter l'objectif principal de l'Exposition de 1906 : la promotion de l'Empire colonial au niveau économique et commercial et le rôle de la métropole dans le développement de ses colonies. A noter, en plus des données statistiques classiques de la production minière, industrielle et agricole et de l'état des infrastructures (réseau routier et ferré, par ex.), de nouvelles considération comme le réseau des écoles.

Les lignes télégraphiques, indicateur dès la fin du 19e siècle d'un certain niveau de développement (Colonies françaises -1898-1904)

Si la métropole attache tant d'importance au développement de ses colonies, c'est qu'elle prend conscience que ses territoires d'outre-mer ne sont pas seulement des réservoirs de richesses plus ou moins dociles mais aussi un espoir de nouveaux débouchés dans un monde qui s'annonce de plus en plus concurrentiel. 

Importations et exportations dans le commerce colonial (Colonies françaises, 1895-1904)

Quant au progrès apporté par les colons au cours des années 1900-1905 et annoncé dans le sous-titre, bien des autochtones ont dû penser que les bonnes intentions des uns peuvent devenir un enfer pour les autres...

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1906]]> fre]]> Algérie. 19..]]> Tunisie. 19..]]> - Feuille Bizerte ; II ; 1887 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_02_1887a. Levés de 1881 à 1887 - Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43100]]>
Archéologie]]> Antiquité]]>
Quand il décide de publier le résultat de ses travaux (notamment sur Carthage), Jules Renault vient tout juste d'avoir trente ans. Empruntant une voie très différente de ses collègues qui publient majoritairement dans des revues de sociétés savantes, il opte pour une publication "artisanale', intégralement manuscrite et ornée de nombreuses illustrations qu'il réalise lui-même par procédé lithographique*. La finesse et la fidélité de ses reproductions montrent qu'il est un dessinateur hors-pair  : à juste titre, il n'oublie jamais de signer et dater ses œuvres. Conscient de son talent, il met en avant le format inhabituellement grand de sa publication (28 cm, nettement supérieur à celui des revues académiques) qui aidera ses lecteurs : "Le format que j'emploie permet de reproduire à une échelle suffisante les inscriptions de quelque importance pour l'étude des caractères gravés. Les plans et les dessins sont lisibles pour tous".

Un vase en albâtre (Carthage, cahier 1909)

Rien ne le décourage : ni le niveau de détail, ni le nombre d'éléments à représenter, ni la taille du motif. À propos d'un des fragments d'une mosaïque romaine qu'il a dessinée, J. Renault a l'humilité d'indiquer "il est à remarquer avec quel soin il est composé et avec quelle patience et quel art les cubes en ont été disposés". Le compliment ne vaut-il pas pour lui également ?

Une céramique de Carthage (cahier 1910)

Chaque cahier exige un grand temps d'exécution, ce qui explique une production assez limitée (un peu plus 1 000 pages en 5 ans), délai aggravé par la maladie qui va l'empêcher de publier en 1912 et la courte vie d'une revue d'apparence solitaire (elle cessera de paraître après le second cahier de 1913).

Mais J. Renault n'est pas pour autant un esthète marginal enivré de romantisme antique et a bien les pieds sur terre : archéologue spécialiste de la Tunisie, il occupe un poste d'architecte à la Direction générale des travaux publics de la Régence de Tunis, il est également correspondant du Ministère de l'Instruction publique et des beaux-arts à Tunis et siègera comme membre au Comité des travaux historiques et scientifiques de 1906 à 1920.

La maison Garrigues de Tunis (cahier 1911)

Parallèlement à sa revue "fait maison", il fréquente le Musée du Bardo, écrit dans des revues d'archéologie comme la Revue tunisienne et connaît bien les travaux de ses collègues qu'il cite dans ses articles (par ex., références au Bulletin archéologique).

Le choix de J. Renault de proposer ses dessins est délibéré et ne tourne pas le dos à la technique pour autant : pour reproduire certains sites et certains monuments, il n'hésite pas à s'inspirer de photographies de chantiers ou les à reproduire en le signalant systématiquement de la mention "d'après une photographie...".

* la revue a été imprimée par le procédé d'impression baptisé zincographie, lithographie sur zinc, qui permet d'obtenir un grain d'une extrême finesse, ici de type monochrome.

Numérisation et sommaires Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence]]>
1908-1911; 1913]]> fre]]> Tunisie. 19..]]> - Feuille Tunis ; V ; 1897 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_05_1897a.
"Levés (…) 1881 à 1887 ; [tirage] 09-1897, codé sous la forme 9097" - Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43113]]>
Jurisprudence après 1789]]> Législation & réglementation]]> Droit colonial]]> seules les années 1921-1925 sont ici consultables. Le reste de la collection, 1926-1933, l'est sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32798090f/date&rk=21459

En tant que pays colonisateur, la France détient tous les pouvoirs régaliens et assure l'administration de la justice, tant pour ses colons que pour les populations autochtones et leurs éventuels différends. Mais elle doit tenir compte du contexte local, des traditions et de l'importance des religions. Proche du quotidien, la justice de paix (on dirait tribunaux de proximité aujourd'hui) tranche les litiges de la vie quotidienne.

Frendah - La justice de paix, Algérie française (1)

Selon leur domaine de compétence, la nature et la gravité des faits jugés, une série de juridictions supérieures se prononcent sur les appels et les pourvois. La publication qui recense leurs arrêts (Algérie et Tunisie) étend peu à peu son périmètre et intègre régulièrement de nouvelles juridictions (au total, une dizaine) : en plus d'instances classiques dans le système français (Cour des Comptes, Tribunal des conflits), le plus notable est l'apparition de rubriques propres aux appels musulmans et aux appels répressifs indigènes. Fait qui pourrait paraître paradoxal au premier regard, les instances d'appel sont amenées à interpréter le droit musulman et à appliquer, en droit, la loi musulmane (seuls les musulmans de naissance y sont soumis) (2)

Le palais de justice à Alger, rue de Constantine, cliché non daté (3)

Au cours de ces mêmes années, les livrets de l'étudiant de l'université d'Alger (à terme, les livrets seront mis en ligne dans leur intégralité sur Odyssée pour toute la période de 1884 à 1962), montrent que tous les cursus juridiques contiennent un enseignement obligatoire de droit musulman et un enseignement de droit indigène. Comme dans d'autres colonies (voir la jurisprudence de l'Indochine et de Pondichéry, par ex.), les décisions des juges sont de délicats exercices de composition entre la doctrine, la législation, les codes religieux et les droits coutumiers, écrits ou non, de cultures très différentes (les colonies sont elles-mêmes parfois des mosaïques d'ethnies sédentarisées, nomades ou déplacées).

Détail historique, le directeur de publication, Eugène Robe (1856-19, procureur), fils d'Eugène Robe (1820-, avocat) dont il a repris la succession, a soutenu sa Thèse pour la licence à la Faculté de Droit de l'Université d'Aix-Marseille en 1879.

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Note : les Archives nationales d'outre-mer et la Responsable de sa bibliothèque, Sylvie Pontillo, ont prêté ces précieux documents à Aix-Marseille Université pour leur numérisation, leur diffusion en ligne et leur valorisation scientifique. Que cette grande confiance soit ici chaleureusement remerciée.
Cette collection a été numérisée avec le soutien financier de la Bibliothèque Nationale de France qui en assure une diffusion nationale sur sa bibliothèque numérique Gallica. Qu'elle en soit ici grandement remerciée.


Réfs.
1. Jérôme Bonnard - Justices de Paix et Juges de Paix, in L’histoire de Nos Facultés de Droit en images anciennes, 2017
https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/8
2. La notice dujurnal Jurisprudence algérienne de 1830 à 1876 propose une brève analyse du rapport entre le droit français et le droit musulman
3. Alger - Bâtiments et Monuments, in JudaicaAlgeria

Voir : Dictionnaire des juristes : colonies et outre-mer : XVIIIe-XXe siècle, sous la direction de Florence Renucci, Presses universitaires de Rennes, 2022 - Lire notamment : Cour d'appel d'Alger, notice de Florence Renucci p. 393-396]]>

Dans la table des décisions, les juridictions marquées d'un * dans la liste ci-dessous n'étaient pas présentes au début de la publication et ne sont apparues que progressivement au fil du temps :
  • Tribunal des conflits*
  • Cour des Comptes*
  • Cour de Cassation
  • Conseil d'Etat
  • Cour d'Alger
  • Appels mulsulmans*
  • Appels répressifs indigènes*
  • Tribunal civil d'Alger
  • Tribunal civil de Tunis
  • Juridictions diverses
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1859-2000]]> fre]]> Algérie. 18..]]> Algérie. 19..]]> Tunisie. 18..]]> Tunisie. 19..]]>
- Feuille Bizerte ; II ; 1887 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_02_1887a. Levés de 1881 à 1887 - Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43100
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