Droit colonial]]> Histoire de la colonisation]]>
Entre 1896 et 1906, les nouveaux règlements qui s'appliquent aux matières premières présentes dans les colonies et les protectorats français ont de fortes répercussions économiques. H. Babled, Professeur à la Faculté de Droit d'Aix et à l'Institut Colonial de Marseille (il décèdera 3 ans après la publication de texte), en dresse une synthèse qui se veut pratique et utile à tous les acteurs sur le terrain : industriels, commerçants, colons et émigrants.

Cette évolution législative touche tous les aspects de la production (propriété foncière, minière, forestière, maritime), de la main d'œuvre (indigène, immigrée, pénale) et des capitaux, particulièrement critiques et vitaux dans les colonies d'exploitation.

Un exemple d'emballement réglementaire : la Loi foncière de Tunisie = 23 décrets entre 1886 et 1907 !

Mais fait plus important encore, les colonies sont rarement auto-suffisantes : la consommation locale ne saurait constituer un marché viable et leur économie repose en très grande partie sur les échanges, tant avec la métropole qu'avec l'étranger : leur bonne santé économique ou leur survie dépend essentiellement des débouchées commerciaux où les questions monétaires, les crédits et les régimes douaniers sont des facteurs clés. Sur ces points-là, il reste des marges de progrès à faire très substantielles mais comment s'en étonner quand on sait que le Conseil Supérieur des Colonies ne se réunit jamais, que les ministres aux colonies se succèdent aussi rapidement qu'ils détruisent tout ce qui a été fait avant eux et que les législations changent tous les 2 ans, pour ne pas dire tous les 6 mois, créant un environnement juridique particulièrement instable et totalement incohérent !]]>
1906]]> fre]]>
Droit international]]> Successions et héritages]]> er octobre 1858, les travaux de percement du futur Canal de Suez n'ont pas encore commencé alors qu'il en est l'un des tout premiers concepteurs. Membre de la Commission Internationale pour le percement de l'isthme de Suez, il envoie en 1846 des ingénieurs effectuer les premiers relevés qui lui serviront à élaborer les ébauches du projet. En 1857, il est nommé inspecteur général de tous les canaux égyptiens par le vice-roi égyptien Saïd Pacha (1).

Alois Negrelli (1799-1858)

Plusieurs années plus tard, les héritiers de L. Negrelli découvrent une correspondance restée jusque-là ignorée (2) qui les motivent à formuler une demande contre F. de Lesseps et la Compagnie du Canal de Suez pour obtenir des indemnités d'honoraires et des parts de fondateur en plus de ce qui avait été attribué à sa veuve et héritiers mineurs (3).

Le 8 mars 1894, le Tribunal civil de la Seine leur donne raison (4) et condamne solidairement F. de Lesseps et la Cie Universelle Maritime du Canal de Suez à verser aux héritiers une indemnité de 175 000 Frs et à leur remettre le titre de membre fondateur attribué le 9 août 1855 par F. de Lesseps, titre qui leur assure 1/100e des bénéfices pendant 99 ans. Dans ses attendus très détaillés, la Cour d'Appel de Paris, à l'issue de ses audiences des 6, 13, 19 et 22 mai 1896 casse la décision du Tribunal civil de la Seine sur les deux chefs (indemnités et titre) et condamne les héritiers Negrelli à leurs dépens.

Après une saga judiciaire de plus de trente ans (au cours de cette période, bien d'autres actions avec de nouvelles parties auront lieu contre la Cie du Canal de Suez et F. Lesseps), où l'authenticité de la liste des membres fondateurs et l'usage de faux sont âprement débattus, nous retrouvons les plaidoiries de l'avocat de la Compagnie du Canal de Suez dans les audiences de novembre 1905 et sa dénonciation de l'insatiable cupidité des adversaires de F. de Lesseps et la Cie du Canal de Suez. Dans son audience du 26 décembre 1905, la 1ère Chambre de la Cour d'Appel de Paris rejette une seconde fois le pourvoi des héritiers Negrelli et confirme l'arrêt du 22 mai 1896 qui les déboute (4).

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1. Alois Negrelli - Wikipédia
2. voir aussi : Jacques Canton-Debat - Un homme d'affaires lyonnais : Arlès-Dufour (1797-1872) - Thèse Univ. Lyon 2, 2000
3. Le Droit, 10 juin 1896 - Retronews : le site de la presse de la BnF
4. Les héritiers de Négrelli contre la Compagnie du Canal de Suez, Cour d'Appel de Paris, audience du 8 novembre 1905 - Revue des grands procès contemporains, 1906, pp. 29-193, Gallica
Cette audience diffusée sur Gallica présente le texte de la séance du 8 nov. 1905 et s'achève sur la promesse de publier la réponse de Me Barboux au nom de la Cie de Suez. Le document ici mis en ligne sur Odyssée est précisément cette plaidoirie.]]>
1906]]> fre]]> Suez, Canal de (Égypte). 18..]]> Suez, Canal de (Égypte). 19..]]> - Feuille Port Said ; 19/VII-VI N.E. ; 1911 ; 2nd Edition 1911 ; Survey Department. Surveyed in 1911
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=1058]]>
Économie coloniale]]> Histoire de la colonisation]]> Histoire de l'université]]> le Musée d’art moderne de la Ville de Paris et le Musée national d’art moderne.

Les merveilleux pavillons bâtis pour les deux grandes Expositions coloniales de la cité phocéenne n'ont pas eu cette postérité : après avoir connu un succès considérable, tous les bâtiments, du plus petit pavillon au plus grand palais, pourtant construits en dur, ont été démolis : pour Marseille, l'important était de récupérer les 20 hectares du Parc Chanot (en très grande partie propriété de la ville) encombrés par des constructions, certes somptueuses et exotiques, mais devenues totalement inutiles.

Ne restent aujourd'hui que deux témoins architecturaux : le portail situé au rond-point du Prado et le Palais des Arts avec sa façade en albâtre. A cet héritage matériel, il faut ajouter la notoriété du Parc des Expositions qui acueillera par la suite de très grandes manifestations au retentissement national et parfois davantage.

L'édition d'un album luxueux et de très grand format permet heureusement de prendre la mesure du faste et de la démesure de cette manifestation dignes de tous les superlatifs. Une invitation à arpenter une page de l'histoire de Marseille, en oubliant jamais que si cet évènement avait pour ambition de montrer la stupéfiante richesse de l'Empire colonial français, émergeait en même temps la conscience que les colonies offraient la promesse d'un marché "d'exportation" au potentiel vertigineux. Que le bâtiment principal aux dimensions imposantes (12 000 m² bâtis contre 18 000 m² affectés aux colonies) et en position centrale soit le "Grand Palais des Produits de l'Exportation" en témoigne.

Trouver des débouchés aux produits de la métropole, la priorité
(Le grandiose Palais des Exportations)

Représenter son pays
(délégation des très officiels Caïds - Algérie)

Montrer sa puissance
(défilé des soldats soudanais devant le Président de la République Armand Faillières)

Affirmer la splendeur et les valeurs d'une grande culture raffinée
(le Palais de l'Indo-Chine)

Découvrir l'authentique et goûter au dépaysement
(une rue de Hanoï reconstituée, avec ses véritables habitants)

Informer et s'informer : économie et tourisme
(le stand au style très fleuri du journal "Le Sémaphore")

L'Exposition coloniale de Marseille de 1906 connaîtra un succès si considérable qu'il sera décidé d'en faire une oeuvre "définitive et durable" : ce sera la mission de l'Institut colonial (subventionné par la Chambre de Commerce) qui sera alors profondément transformé : il comprendra le Musée colonial pour sa mission scientifique avec des Cours coloniaux assurés par l'Université d'Aix-Marseille, et, nouveautés, pour sa mission documentaire auprès des industriels, des importateurs et des armateurs, un Musée commercial et un Office de renseignements.

En 1913, l'idée de créer une seconde édition pour fêter son 10ème anniversaire prendra forme : l'histoire en décidera tragiquement autrement et l'Exposition de 1916 n'ouvrira qu'en 1922 mais avec une ambition encore plus grande : la surpasser sur tous les plans. Pari tenu.

L'AMU tient à remercier la Chambre de Commerce et de l'Industrie métropolitaine Aix-Marseille-Provence et Sylvie Drago, responsable de son service de documentation et de ses archives, du prêt de ce document exceptionnel.]]>
]]> 1906]]> fre]]> Marseille. 19..]]>
Littérature]]> Poésie]]>
Contient une illustration de format vignette représentant le jugement des âmes, dernier combat entre St Michel l'Archange et Lucifer (p. 86)



En dernière page, présence d'un ex-libris de Sylviane Mignon
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1906]]> fre]]> ita]]> Italie. 12..]]>
Géographie]]> Antiquité]]> Histoire]]>
Ces 7 publications éditées au cours d'une quinzaine d'années (voir la table des matières ci-dessous) montrent que, dès le début de sa carrière, la passion de S. Gsell pour l'Afrique du Nord ne se limite pas à sa spécialité scientifique, l'archéologie, mais embrasse tous les aspects de l'histoire de l'Afrique romaine : climatiques, géographiques, agricoles, architecturaux, politiques, territoriaux, administratifs, ... On en trouvera une vaste synthèse dans son œuvre majeure Histoire ancienne de l'Afrique du Nord en huit volumes. Quand dans son premier texte, il aborde l'influence du climat de l'Afrique du Nord sur la prospérité agricole au cours de l'Antiquité, on comprend d'emblée qu'il ne va pas réduire son étude aux seuls facteurs liés aux éléments naturels : "il s'agit de savoir si cette prospérité a eu pour cause principale un climat plus favorable à la culture que le climat d'aujourd'hui, ou si elle a été surtout l'œuvre de l'intelligence et de l'énergie des hommes". Poser la question, n'est-ce pas déjà un peu y répondre ?

Fouilles de Gouraya - antiquités phéniciennes (unique photographie du recueil)

D'autant plus que cette étude sur le climat arrive après plusieurs années de fouilles durant lesquelles il multiplie les chantiers et les thèmes d'étude : aspects politiques, militaires, objets d'art, de culte, objets utilitaires et ustensiles, monuments religieux, habitat et urbanisme, sites, inscriptions, histoire évènementielle, ... et les articles dans diverses publications (éditées à Alger, Paris, Rome,...).

Inscription latine partiellement effacée, sur une stèle (ex-voto) : un matériel très fragmentaire pour épigraphiste averti...

Gsell est un archéologue complet qui s'intéresse autant aux plus grands sites antiques dans leur globalité qu'aux plus petites inscriptions latines, parfois très mutilées, qu'il examine et déchiffre patiemment : le nombre impressionnant (comme son CV) de rapports de fouilles adressés à sa tutelle, le Service des monuments historiques de l'Algérie, explique une bibliographie prolifique dont le présent recueil ne reflète qu'une infime partie...

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence)]]>
Revue africaine", 4e trimestre. 1911, de l'École Française de Rome, Mélanges 1903, et des "Mélanges d'Archéotogie et d'Histoire" publiés par l'École française de Rome (1904). Le recueil contient :
  1. Le climat de l'Afrique du Nord dans l'Antiquité (1911)
  2. Etendue de la domination carthaginoise en Afrique (1905)
  3. Chapelle chrétienne d'Henchir Akhrib (1906)
  4. Publications de l'Association historique pour létude de l'Afrique du Nord. IV - Fouilles de Gouraya. - Fouilles de Gouraya (sépultures de la côte algérienne) exécutées sous les auspices de l'Association historique pour l'étude de l'Afique du Nord (1903)
  5. Chronique archéologique africaine (1904)
  6. Inscriptions inédites de l'Algérie, par S. Gsell, Pr. à l'Ecole des Lettres d'Algérie (1897)
  7. L'histoire de l'Afrique du Nord - Extrait de la Revue politique et littéraire (Revue Bleue) des 21 et 23 déc. 1912. Leçon d'ouverture de la chaire d'Histoire de l'Afrique du Nord, au Collège de France. Dédicace manuscrite de l'auteur : "A Monsieur Joly. Souvenirs affectueux. Signé : S. Gsell (1912)
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1897]]> 1903]]> 1904]]> 1905]]> 1906]]> 1911]]> 1912]]> fre]]> Algérie. 18..]]> Algérie. 19..]]> Carthage (ville ancienne)]]> Gouraya (Algérie ; région)]]> - Feuille Orléansville ; NJ-31-SO ; 1938 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : C30_J31SW_38. "Dressé, héliogravé et publié par le SGA en 1927 ; [tirage] 1-38"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=79175]]>
Zoologie]]>
Pour l'édition imprimée : Expéditions scientifiques du "Travailleur" et du "Talisman" pendant les années 1880, 1881, 1882, 1883 ; vol. 8 ; fasc. 2 (Appartient à la collection)


Corail mou de type Alcyonaire (Octocorallia)



L'aviso "le Travailleur", navire océanographique français
(campagnes d'exploration de années 1880, 1881, 1882 & 1883)

Alphonse Milne Edwards (1835-1900)
Directeur du Muséum national d'histoire naturelle (1891-1900)


Antoine-Fortuné Marion (1846-1900)

Au début de son ouvrage, P. Gourret rend un vibrant  hommage à A.-F. Marion : "Le savant directeur de la station zoologique de Marseille, notre regretté maître, a laissé des notes inachevées sur les Coelentérés atlantiques que la commission de dragages du"Travailleur" lui avait confié le soin de décrire. Ces notes sont trop importantes pour n'être pas connues et nous avons cru qu'en les livrant à la publicité, nous acquittions en partie notre dette de reconnaissance à l'égard de l'éminent biologiste et du professeut émérite, à côté duquel nous avons eu la bonne fortune de demeurer pendant 20 ans".


Note : Antoine-Fortuné Marion (1846-1900) naturaliste, fut professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Marseille et directeur du Museum d'histoire naturelle de la ville. Il a créé la Station marine d'Endoume et fondé la revue "Annales du Museum d'histoire naturelle de Marseille". En 1881-1885, il publie avec Gaston de Saporta "L'évolution du règne végétal".

Paul Gourret, professeur suppléant à l'Ecole de médecine de Marseille en 1888, est nommé sous-directeur de la Station zoologique d'Endoume en 1991.
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1906]]> fre]]> Gascogne, Golfe de. 19..]]>
- Feuille Ile D'Yeu ; 128 ; 1847 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Pelet, Jean-Jacques-Germain (1777-1858), ISBN : F801281847.
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=27316
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Histoire de la colonisation]]> Colonies françaises]]> - En avant-titre : Exposition coloniale de Marseille, 1906 (Notes)

Sans remonter au peuplement par les Grecs (de Phocée) dès l'an 600 J.-C. de ce qui deviendra la cité phocéenne (cette synthèse, plutôt copieuse, ne s'attarde pas trop sur le passé), la colonisation moderne en dehors de la Méditerranée commence réellement au 18e siècle et prend toute son ampleur au 19e siècle. Si le rôle de Marseille dans la construction du nouvel Empire colonial français tient d'abord à sa vocation commerciale, son destin national repose sur la révolution des transports terrestres et maritimes :

- l'arrivée de la navigation à vapeur qui va lever le verrou du détroit de Gibraltar, très handicapant pour les voiliers, et permettre au Port Vieux de concurrencer plus loyalement Bordeaux, Nantes et le Havre qui auraient sans cela sûrement conservé leur suprématie dans les échanges avec les destinations lointaines
- la construction de lignes de chemin de fer qui vont permettre d'acheminer les productions locales des colonies (Afrique) vers les ports à destination de la Métropole
- l'ouverture du Canal de Suez qui va considérablement réduire les temps de transports  avec l'Océan Indien (Pondichéry) et le Sud-Est asiatique (Indochine)

"C'est pourquoi la politique coloniale n'est pas seulement la politique des ports, des négociants et des industriels, c'est une politique nationale". Ces progrès techniques vont offrir à Marseille la convergence de trois facteurs concurrentiels décisifs : la rapidité (ports d'Afrique du Nord où les ports atlantiques sont pénalisés), le volume et le tonnage (pondéreux d'Afrique du Nord, type phosphate,  matières premières minérales d'Indochine), fraîcheur et conservation des denrées périssables (céréales, farines, fruits, légumes des Antilles, d'Afrique occidentale et équatoriale, de Madagascar).

Cette conjoncture technologique, soutenue par la ligne de chemin de fer vers Paris (PLM) et la navigation fluviale vers Lyon, va se trouver amplifiée par la situation géographique du port : les échanges avec les colonies non seulement vont drainer les matières premières utiles à la Métropole, dynamiser les industries locales et la construction navale, mais progressivement transformer le port d'importation en plaque tournante d'exportation. Au fil du temps, Marseille vend plus aux colonies (ciment, chaux, briques, tuiles,...) qu'elle ne leur achète : les colonies sont d'abord des débouchés et cette évidence sera la conviction première de toutes les grandes expositions coloniales internationales françaises. L'analyse de Paul Masson dépasse le seul cadre historique et prend soin de distinguer, dans tout ce maillage industriel, les entreprises coloniales qui transforment les produits coloniaux importés, celles qui travaillent à l'exportation et celles implantées dans les colonies.

Ces extensions territoriales ne se font pas dans l'environnement paradisiaque d'une nature vierge : à l'hostilité politique, climatique et épidémique, s'ajoute la concurrence locale, comme ces marchés disputés aux Arabes qu'ils détiennent depuis des siècles, celle des anciens colonisateurs et surtout des nouvelles nations colonisatrices qui convoitent, par définition et par nécessité, les territoires encore "libres". Il est aujourd'hui notoire, par ex., que les Echelles du Levant, domaine séculaire de la France, sont envahies par les Anglais, les Allemands, les Autrichiens, les Italiens.

Ce qui n'exclut pas parfois des associations assez inattendues, comme celles avec les Belges que rappelle intelligemment (ou malicieusement ?) Paul Masson, et qui ont ouvert un comptoir à Tabora au Tanganyika (aujourd'hui, en Tanzanie).

Tabora - le comptoir Sergère, le premier d'origine européenne du pays (1875)

Seule la nouvelle ligne de chemin de fer a été en mesure d'acheminer le vapeur Cambier en pièces détachées pour naviguer sur le grand lac Tanganyika.

Le Vapeur Cambier, débarqué en pièces détachées (Tabora, 1875)

Reste que la menace réellement sérieuse sur l'avenir de Marseille (et sur les colonisations territoriales et économiques des Français ?) ne sont pas les ports français (il y a de la place pour tout le monde...) mais le développement des grands ports étrangers et que le seul moyen de résister à cette concurrence (chemins de fer italiens, par ex.) sera de rendre les moyens de communication intérieure plus efficaces (canal Marseille - Rhône, par ex.) et plus économiques. C'est à ce prix que la Porte de l'Orient, restera la promesse d'une plus grande France.
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1906]]> fre]]> Colonies françaises. 18..]]>
]]> Colonies françaises]]> Histoire de la colonisation]]> Économie coloniale]]>
Si ce document s'attarde sur le développement des deux principales colonies françaises, l'Algérie et la Tunisie, sa très longue introduction consacrée à la colonisation française au début du 20e siècle en propose un bilan des plus intéressants et non dénué de recul.

Le 19e siècle s'achève sur l'émergence d'un nouveau regard politique plus critique sur la colonisation française : des théories nouvelles analysent les limites des colonies de peuplement (celles d'Afrique du Nord, par ex.) dans leur volonté d'organiser à l'européenne la société civile et d'imposer de nouveaux modes de production qui excluent les populations indigènes. Ces théories ne sont pas étrangères à la prise de conscience qu'un modèle qui se prive des connaissances et du savoir-faire des populations locales et qui bouleverse sans ménagement les cultures traditionnelles risque d'être difficilement reproductible dans les nouveaux territoires que la France convoite et possiblement contre-productif, notamment dans le domaine agricole.

Cette prise de conscience ne se réduit pas au constat cynique que l'asservissement brutal n'assure pas toujours la plus forte productivité : un territoire colonisé, ce n'est pas seulement des matières premières à volonté et de la main d'œuvre peu coûteuse. Elle se double de la prise en compte des souhaits d'émancipation plus ou moins exprimés par les populations locales. Il s'agit là d'un tournant majeur, exposé à plusieurs reprises dans les discours et les débats qui auront lieu au cours de l'Exposition : la France doit adopter une approche plus humanitaire de ses colonies et encourager une attitude de bienveillance. Si la mission civilisatrice de la France est de plus en plus évoquée, en toute sincérité chez certains humanistes, comme simple alibi pour les chantres de la supériorité de la civilisation occidentale chez d'autres, l'introduction prône une véritable politique d'association des populations indigènes au niveau de l'administration (cet aspect s'accentuera après l'engagement des troupes coloniales dans la Guerre 1914-1918).

L'auteur ne peut cependant occulter l'objectif principal de l'Exposition de 1906 : la promotion de l'Empire colonial au niveau économique et commercial et le rôle de la métropole dans le développement de ses colonies. A noter, en plus des données statistiques classiques de la production minière, industrielle et agricole et de l'état des infrastructures (réseau routier et ferré, par ex.), de nouvelles considération comme le réseau des écoles.

Les lignes télégraphiques, indicateur dès la fin du 19e siècle d'un certain niveau de développement (Colonies françaises -1898-1904)

Si la métropole attache tant d'importance au développement de ses colonies, c'est qu'elle prend conscience que ses territoires d'outre-mer ne sont pas seulement des réservoirs de richesses plus ou moins dociles mais aussi un espoir de nouveaux débouchés dans un monde qui s'annonce de plus en plus concurrentiel. 

Importations et exportations dans le commerce colonial (Colonies françaises, 1895-1904)

Quant au progrès apporté par les colons au cours des années 1900-1905 et annoncé dans le sous-titre, bien des autochtones ont dû penser que les bonnes intentions des uns peuvent devenir un enfer pour les autres...

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1906]]> fre]]> Algérie. 19..]]> Tunisie. 19..]]> - Feuille Bizerte ; II ; 1887 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_02_1887a. Levés de 1881 à 1887 - Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43100]]>
Médecine tropicale et coloniale]]> Histoire de la colonisation]]> En avant-titre : "Exposition coloniale de Marseille, 1906" (Notes)

Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, l'expansion de l'Empire colonial français, en particulier en Afrique et en Asie, n'offre pas que des avantages : très rapidement, l'administration française se trouve confrontée à des questions sanitaires peu ou mal connues propres à ces nouveaux territoires (lèpre, tuberculose, dysenteries, maladies vénériennes, paludisme, maladies du sommeil, peste, trachome) et elle doit les gérer sur le long terme. Dans certaines colonies, elle doit en plus considérer la coexistence de deux communautés : la population européenne (qui bénéficie alors de l'aviation sanitaire, de stations thermales pour coloniaux et de mutuelles coloniales) juxtaposée à la population des indigènes envers laquelle la France a contracté une sorte de dette morale d'assistance médicale. Elle s'en acquitte en créant une administration médicale civile composée de médecins de colonisation.

Pour faire face à ces défis, une Inspection générale du Service de santé est créée en 1890 : cette nouvelle administration est chargée d'organiser les services de santé publique des colonies françaises.

Médecins militaires coloniaux (1890-1900)

Le corps d'inspection ne perd pas de temps : dès 1891 et 1892, des laboratoires de bactériologie et d'hygiène sont ouverts dans les possessions françaises. Pour compléter les connaissances de certaines pathologies à l'époque disponibles, elle envoie des missions sur le terrain : de 1892 à 1896, des études sont menées sur la peste, le choléra et la fièvre jaune.

Centre de Nha-Trang (Indochine 1895)

Mais l'inspection ne limite pas son action aux questions strictement médicales : elle observe que la double présence de médecins civils et de médecins militaires n'est pas le gage d'une efficacité optimale. En 1896, est décidé le rattachement du corps de santé des Colonies aux troupes, sous la dénomination de corps de santé des troupes coloniales.

Cette profonde réorganisation des services de santé s'accompagne de l'évolution de la doctrine française en matière de santé publique : on ne parle plus seulement d'hygiène coloniale mais d'hygiène sociale. Si cette réorientation, menée en moins de 15 ans, est due à l'évolution du regard de la métropole sur ses colonies, elle est aussi à mettre au crédit de la lucidité d'une administration qui estime être parvenue à associer la recherche médicale et l'hygiène coloniale qui n'est plus considérée comme une question de santé publique de second ordre.]]>
1906]]> fre]]> Colonies françaises. 18.. ]]> Colonies françaises. 19.. ]]>
Transports aériens, maritimes et terrestres]]> Économie coloniale]]> Le canal de Suez" du même auteur, consultable dans leur intégralité sur Gallica (1).

Pour établir la jonction de la mer Rouge et de la Méditerranée par un canal maritime, Ferdinand de Lesseps, avec l'aval du vice-roi d'Égypte Mohammed Said Pacha, réunit en 1855 une Commission Internationale pour le percement de l'isthme de Suez chargée d'étudier l'avant-projet présenté par Linant-Bey et Eugène Mougel-Bey (2).

Profil du Canal de Suez présenté par la Commission internationale (terminal de Port Saïd, 1856)

Composée de treize experts internationaux de différents domaines, dont certains se rendront sur le terrain pour des relevés in situ, cette commission proposera un projet définitif complet en décembre 1856 (3) : pour l'essentiel, il valide le principe d'un canal sans écluse (le différentiel de niveau des deux mers s'étant révélé très faible, le niveau de la Mer Rougue ayant été surestimé de plus de 8.50 m) mais déplace sensiblement le port port côté méditerranéen vers l'ouest pour bénéficier d'une plus grande profondeur, à Port Saïd, au prix d'un allongement de 6 km.

Des moyens humains considérables réquisitionnés par la corvée (service annuel obligatiore)

Entre 1859 et 1863, les travaux de terrassement dans des conditions extrêmes auraient causé la mort de plusieurs dizaines de milliers de fellahs : le système de la corvée est dénoncé par la Grande-Bretagne(hostile au projet) et l'Empire Ottoman exige que F. de Lesseps arrête le chantier (4).

Le génie mécanique au service du génie civil : une drague de 70 mètres de portée

Par intérêt bien compris, Napoléon III s'invite comme arbitre en 1864 : en reconnaissant le nouveau vice-roi d'Egypte Ismaïl, il obtient que les travaux soient menés par une entreprise française, que les ouvriers égyptiens soient remplacés par une main d'oeuvre étrangère (grecs et italiens) et qu'il soit fait appel massivement à la mécanisation : une occasion pour le génie civil de bénéficier d'avancées techniques sans précédent, comme en témoignent les dragues de très grand gabarit et dont les plans figurent en fin de volume.

A la mesure de son succès commercial et stratégique jamais démenti depuis, le Canal de Suez reste une entreprise exceptionnelle tant par ses dimensions financières et humaines que par son audace scientifique et technique et un franc succès pour les ingénieurs du 19e siècle.

Réfs
1. Le Canal de Suez / Ph. Voisin. Gallica
2. La Commission Internationale pour le percement de l'isthme de Suez. Wikipédia
3. Percement de l'isthme de Suez : rapport et projet de la commission internationale 1856. Numelyo
4. Histoire : l'aventure de la construction du canal de Suez. Futura Sciences
5. Ingénieurs et techniciens français en Egypte, au 19e siècle, in La Revue des deux mondes
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1906]]> fre]]> Egypte. 18..]]> - Feuille Port Said ; 19/VII-VI N.E. ; 1911 ; 2nd Edition 1911 ; Survey Department. Surveyed in 1911
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=1058]]>