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CATALOGUE DESCRIPTIF
DES
COLLECTIONS BOTANIQUES
MUSÉE COLONIAL
DE
MARSEILLE
MADAGASCAR
M.
P r o fe sse u r
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PARIS
LIBRAIRIE CHALLAMEL
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17,
rue
J acob, 17
1916
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cfiT
�MADAGASCAR ET COMORES
I. — PLANTES FÉCULENTES
ET CÉRÉALES
1. Farine de Medemia nobilis. — Palmiers.
2. Fruits de Medemia nobilis.
Le Medemia nobilis est un palmier de l’Ouest de Mada
gascar nommé salranabé et satrafotsy . C’est le lalanier des
colons. Les Sakalaves, après l'avoir abattu, retirent du tronc
les 2 à 5 kilos de moelle qu'il contient, et, en pulvérisant
cette moelle, obtiennent une farine jaunâtre alimentaire.
Cette farine a pour composition :
Humidité.......................... 17 °/0
Fécule.................. 66,833
Cellulose................ 12,939
Substances albuminoïdes. 10,538
Substances grasses.......... 1,037
Substances minérales. ... 8,200
La farine de Medemia est donc particulièrement riche
en substances albuminoïdes.
(H. Gallerand : Une farine de Palmier de Madagascar. C. R. de FAca
démie des Sciences, mai 1904. — II. Jumelle: Les ressources agricoles
et forestières des colonies françaises. Barlalier, Marseille, 1907.)
3. Fécule de Manihot utilissima. — Euphorbiacées.
4. Racines de Manihot utilissima.
�2
II. JUMELLE
5. Rondelles de Manihot utilissima.
Les variétés de Manihot utilissima, ou manioc, introduites
et cultivées à Madagascar sont surtout des variétés douces.
La culture du manioc s’est beaucoup étendue depuis une
dizaine d’années dans la colonie, où elle réussit dans
toutes les terres saines un peu fertiles et dont l'humidité
n'est pas trop grande. Les exportations de manioc brut
ou desséché étaient en 1912 de 22.000 tonnes environ.
Les débouchés de la fécule sont nombreux ; et des usines
de tapioca sont déjà installées ou en voie d’installation dans
le Centre, le Nord-Ouest et l'Est.
(A. Fauclière : La culture du manioc à Madagascar. L'Agriculture
pratique des pays chauds, novembre et décembre 1943.)
6. Fécule de Tacca pinnatifida. — Taccacêes.
Le Tacca pinnatifida, de la famille des Taccacêes, voi
sine des Amaryllidacées, est une plante à tubercule, indi
gène à Madagascar, mais qu’on retrouve sur le continent
africain et en Polynésie, où c’est le pia. A Madagascar,
c’est le kahitsa, ou kabija, des Sakalaves, le tavolo des
Betsimisaraka. Les Sakalaves pilent les tubercules, puis les
râpent sur une pierre, et ils jettent la pulpe ainsi désagré
gée sur un tamis, dans lequel ils font couler de l'eau jusqu’à
ce que le liquide passe clair. Ils laissent ensuite la fécule
se déposer, décantent et font sécher. Cette fécule est con
sommée cuite, à l'eau ou au lait.
(II. Jumelle : Les plantes à tubercules alimentaires. Doin, Paris, 1910.)
7. Tubercules de Tacca sp.
8. Tubercules de Tacca sp.
Le Tacca pinnatifida n’est pas à Madagascar la seule
espèce du genre. On y connaît encore d’autres tavolo ( Tacca
umbrarum Jum. et Perr. dans le Nord; Tacca artocarpifolia Seem. dans l'Est), les uns à tubercule entier, les
autres, au contraire, à tubercule très divisé. Peut-être est-ce
3
le Tacca arlocarpifolia qui est de plus en plus exploité
dans la province de Mananjary, où les indigènes ont vendu
en 1913 plus de 700 tonnes de cette fécule de tavolo.
MADAGASCAR ET COMORES
9. Tubercules de Maranta arundinacea. — Cannacées.
10. Fécule d arrow-root.
Le Maranta arundinacea, surtout cultivé à la Barbade et
à Saint-Vincent, et d’origine américaine, donne le véritable
arrow-root, ou arrow-root de la Barbade. Introduit à Mada
gascar, il n’y est pas exploité, quoiqu’il y réussisse fort bien.
11. Tubercules d’Aponogeton Guillotii. — Aponogétonacées.
Les Aponogeton sont des plantes aquatiques submergées
dont les feuilles, dans deux espèces (Aponogeton fenestralis
et Aponogeton Guillotii), sont fenêtrées. Tous ces Aponoge
ton sont les ovirandra des indigènes, qui en consomment
les tubercules.
12. Igname (Dioscorea sp.). — Dioscoréacées.
Il y a à Madagascar de nombreuses espèces sauvages de
Dioscorea, ou ignames, dont les tubercules sont consommés
de diverses manières, crus ou cuits, par les indigènes.
(H. Jumelle et II. Perrier de la Bàlliie : Fragments biologiques de la
Flore de Madagascar. Annales du Musée colonial de Marseille, 1910.)
13. Farine de Banane. — Musacées.
13 bis. Fruits de Musa paradisiaca. — Musacées.
La farine de banane a été l’objet d’appréciations très
diverses; les uns lui attribuent une haute valeur nutritive,
d’autres lui reprochent la couleur grise qu elle prend après
cuisson et qui restreindrait ses emplois à certaines spécia
lités, telles que la biscuiterie. En fait, c’est une farine qui
n’a pas encore été réellement utilisée industriellement en
France. Madagascar pourrait exporter aussi soit la farine
�4
H. JUMELLE
même, soit, mieux, des tranches longitudinales sèches de
bananes non mures, débarrassées île la partie fibreuse cen
trale, et qui seraient réduites en farine en France. Ces
tranches de bananes à fécule [Musa paradisiaca) ne doivent
d'ailleurs pas être confondues avec les bananes sèches dont
on a déjà tenté l'exportation, et qui sont des tranches de
bananes mûres (Musa sapientnm), consommables comme
fruits.
(H. Jumelle : Les cultures coloniales, fasc. I. Baillière, éditeur, 1912.)
14. Graines de Typhonodorum madagascariense.— Aracées.
15. Fruits de Typhonodorum madagascariense.
Le Typhonodorum madagascariense, ou viha, est une
Aracée qui vit au voisinage de la mer, dans les marais et
sur le bord des cours d’eaux boueux. Les graines en sont
consommées par les Sakalaves, cuites dans le lait. Ces
memes Sakalaves préparent une fécule avec la souche de la
plante. Après que ces souches ont été râpées, la farine
obtenue est desséchée à feu doux ; puis la fécule en est
séparée selon le procédé ordinaire, par lavage, tamisage et
décantation. Malgré Faction du feu, cette fécule conserve
d'ailleurs une certaine quantité de ces principes caustiques
que contiennent tous les tubercules d'Aracées, et elle cause
dans la bouche, et meme dans l'œsophage, une sensation
spéciale.
(II. Jumelle : Les ressources agricoles el forestières des colonies fran
çaises. Barlatier, Marseille, 1907.)
16. Fruits et graines de Ravenala madagascariensis. —
Mu sucées.
Le ravinais, ou arbre du voyageur, caractérise dans 1 Est
de Madagascar le premier gradin de la chaîne montagneuse
de File. Dans le Nord, on le retrouve sur le versant Ouesi.
Ses graines pulvérisées sont consommées dans le lait.
L’arille bleu qui les enveloppe contient une substance grasse
MADAGASCAR ET COMORES
concrète qui serait intéressante pour la stéarinerie, s’il était
possible de l'obtenir en quantité suffisante.
19. Oryza sativa; variétés diverses. — Graminées.
Le riz, ou van/, cultivé de si longue date à Madagascar, et
dont la culture, un moment délaissée au début de l'occupa
tion française, a largement repris en ces dernières années,
est et doit de plus en plus devenir pour notre colonie un
de ses grands produits d'exportation. Les variétés de riz
malgaches sont excessivement nombreuses et feront l'objet
d'un catalogue spécial ultérieur.
(II. Jumelle : L'agriculture à Madagascar. Rapport au Congrès de
l’Afrique orientale, 1911.i
20. Hordeum vulgare. — Graminées.
L'orge peut, comme le blé, donner lieu à une petite cul
ture dans les parties élevées de File, principalement dans
FAnkaratra, dans la région de Bétafo.
II. — GRAINES
ALIMENTAIRES
21. Fruits de Voandzeia subterranea. — Légumineuses.
Les fruits de voanjo mûrissent en terre comme ceux de
1 arachide. Les graines, moins riches en huile que celles de
cette arachide, et consommées cuites, sont surtout bonnes
avant maturité complète. Elles ne contiennent pas de glucoside cyanogénique. Des graines de la Nigérie anglaise
analysées à l'Imperial Institute de Londres contenaient,
pour 100 :
Eau.................................
Substances azotées..................
—
grasses..................
Amidon......................................
Cellulose.....................................
Cendres.......................................
13,1
16
6,2
68,4
3,9
2,4
�II. JUMELLE
G
22. Noix d'Anacardium occidentale. — Térébinthacées.
D'origine américaine, l'acajou à pomme est à Madagascar
un arbre introduit.
La « pomme» est le pédoncule fortement épaissi et charnu
qui porte le fruit proprement dit. Ce pédoncule, qui est
rouge, blanc ou jaune selon les variétés, contient un suc
abondant, astringent et acide; il est consommé cru ou cuit
et est d’ailleurs médiocre. On en fait aussi des conserves et
il sert également, en certains pays, comme au Brésil, à
préparer, par fermentation, un vin et, par distillation, une
eau-de-vie.
La « noix » est le fruit même, plus petit que le pédoncule,
et réniforme; le péricarpe, coriace, contient une substance
huileuse, très caustique et âcre, qui sert à marquer le linge
ou avec laquelle on enduit les planches et les bois pour les
préserver de l'attaque des insectes.
La graine qui est à l'intérieur de cette noix est de saveur
douce, comestible, et utilisable en confiserie comme les
amandes douces. Elle représente 30 °/0 environ du fruit
tout entier. Elle a pour composition, comparée à celle
d’amande douce :
Amande d’acajou.
Amande douce.
Eau................................. . . 16,01 ......................
......................................... 24
Albuminoïdes................ .. 18
Huile. . ................ .. 57,38 ......................
Hydrates de carbone. . . . • o,28 ...................... ..................... 10
0,91 ...................... ................... 3
Cellulose.........................
Cendres......................... . 2.42 ......................
L’huile de l’amande d’acajou n’est pas siccative ; elle est
jaune pâle et de saveur douce. Ses caractères, comparés à
ceux de l’huile d’amande, sont :
Huile d’acajou.
Densité........................... 0,911-0,916
Indice de saponification. 182-195
Indice d’iode......................
77-85
Huile d'amande.
0,917-0,919
189-195
93-102,2
7
Pour extraire plus facilement la graine de la noix, on tor
réfie légèrement celle-ci. Pendant la torréfaction il faut
d’ailleurs se préserver le visage et les yeux contre les
vapeurs caustiques qui se dégagent de l’huile du péricarpe.
Le rôtissage assure une plus longue conservation des
amandes, mais en brunit un peu la chair, qui normalement
est très blanche.
MADAGASCAR ET COMORES
23. Graines de Phaseolus lunatus. — Légumineuses.
Le haricot du Cap, ou pois du Cap, qui, â Madagascar, est
surtout cultivé pour l'exportation dans la région de Tuléar,
où c'est le kabaro des Sakalaves, serait la variété inam ocnus du Phaseolus lunatus. Les graines de certaines de ces
variétés de Phaseolus lunatus sont très dangereuses, en rai
son du glucoside cyanogénique, la p/iaséolunatinc, qu'elles
contiennent; mais les haricots du Cap provenant de Tuléar
sont l'une des sortes où la teneur en ce glucoside est minima.
D’après les analyses faites à l'impérial Institute de Londres,
cette teneur ne serait, en effet, que de 0,0025 â 0,007 °/0
d’acide cyanhydrique, alors que celle des pe-gya de Bir
manie est de 0,015 à 0,040 et celle des kawl-be de 0,040
à 0,055. C’est la raison pour laquelle on songe en Birmanie
â introduire la variété malgache.
La composition centésimale de ces pois du Cap de Mada
gascar est la suivante, comparée à celle des haricots de
Rangoon (autre variété de Phaseolus lunatus) et des hari
cots ordinaires (Phaseolus vulgaris).
Haricots du Cap
do Madagascar.
12,5
Eau.
Substances azotées.. . 23,7
Substances grasses.. 0,9
Amidon....................... 53,9
3,4
Cellulose.
Cendres...................... 3,6
Haricots do Rangoon. Haricots ordinaires.
14
........... .......... 11,8 ..........
........... ......... 20 .................. 23
........... ........... 1,4 ......... ......... 2,3
........... ... .... 59,1 ......... ........ 52,3
....... 5,5
........... ........... 3,7 ......... ......... 2,9
Les haricots du Cap sont exportés de' Madagascar à la
�8
H. JUMELLE
Réunion, dans les colonies anglaises, au Mozambique et en
Angleterre. Sur une exportation totale de près de 4 millions
de francs de ces haricots en 1914, il en a été expédié pour
355.000 francs dans les colonies anglaises et 2.815.000 francs
en Angleterre. En 1914, le quintal anglais valait, sur le
marché de Londres, de 16 à 20 shellings.
(A. Fauchère : Le pois du Cap a Madagascar, dans l’Agriculture pra
tique des pays chauds, avril 1914. — Beans of Burina, dans le Bulletin
of tho Impérial Institule, juillet-septembre 1914 et avril-juin 1915.)
24. Graines rouges de Dolichos Lablab. — Légumineuses.
Les graines de dolic, ainsi que les gousses jeunes, sont
couramment consommées dans les pays chauds.
25. Graines d’Entada scandens var. discosperma. — Légu
mineuses.
Cette Légumineuse grimpante est, dans l'Ouest de 1 île,
le vaheabc et le vaheakarabo des Sakalaves. Ses énormes
gousses sont les voan-karabo. Les grosses graines qu’elles
contiennent sont consommées par les Sakalaves, qui, après
les avoir épluchées et fait tremper dans l'eau courante pen
dant deux jours, les soumettent à une ébullition prolongée,
en renouvelant l'eau plusieurs fois.
(II. Jumelle et II. Perrier de la Bàthie : Fragments biologiques de la
flore de Madagascar. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1910.)
26. Gousses de Mucuna utilis. — Légumineuses.
27. Graines de Mucuna utilis.
Le Mucuna utilis est voisin du Mucuna pruriens, mais
les poils qui couvrent les fruits sont soyeux et couchés, au
lieu d'être rigides. L'espèce est aujourd hui cultivée un peu
partout dans la zone tropicale. Les graines sont surtout
connues dans nos colonies sous le nom de pois Mascate ;
elles sont blanches, jaspées ou noires selon les variétés. Les
graines noires sont encore appelées pois noir. 'Foutes servent
9
principalement pour l’alimentation du bétail. Elles con
tiennent, à raison de 10 °/0 d’eau, 2,91 de matières grasses.
53,58 de matières non azotées et 24,25 de substances azo
tées. Mais la plante, qui est de culture facile, est principa
lement cultivée comme améliorante, pour l’enfouissement
en vert, notamment dans la culture de la canne à sucre.
MADAGASCAR ET COMORES
(P. de Sornay : Etude sur les Légumineuses, dans le Bulletin de la
Station Agronomique de Maurice, n° 24, 1910.)
III. — FRUITS
ALIMENTAIRES
41. Fruits de Gitrus decumana. — Ihitacées.
Les pamplemousses sont de gros fruits globuleux dont on
confit l’écorce comme celle du cédrat. Les g râpe- fruits des
Américains sont une variété de pamplemousse.
42. Fruits de Gitrus Aurantium (Oranges . — Uutacées.
43. Fruits de Citrus Limonum (Citrons) — Uutacées.
4L Fruits de vangasay. — /tulacées.
Le vangasay a été tour à tour rapporté, comme variété,
au Citrus Limonum, an mandarinier, au Citrus japonica et
au Citrus rnadurensis. Cette dernière espèce est souvent
considérée comme identique au Citrus japonica, qui, luimême, offre beaucoup de caractères du mandarinier. En tous
cas, les vagansay, par leur forme déprimée, rappellent les
mandarines.
45. Fruits de Psidium Guajava (Goyavesb — Myrtacées.
46. Fruits de Garica Papaya (Papayes). — Bixacées.
47. Fruits de Mangifera indica. (Mangues). — Térébinthacees.
�10
11. Jl'MELLE
48. Fruits de Passiflora quadrangularis (Barbadines). Passiflo racées.
49. Fruits de Nephelium Litchi (Letchis). — Sapindace'es.
50. Fruits d’Ananassa sativa (Ananas). — Broméliacées.
51. Fruits de Persea gratissima (Avocats). — Lauracées.
52. Fruits d'Anona squamosa (Pommes-cannelles). — Anonaccès.
Tous ces arbres fruitiers, originaires de pays divers, ont
été introduits à Madagascar.
(II. Jumelle : Légumes et fruits. Baillière, Paris, 191.3.)
53. Fruits de Jacquier. — Artocarpées.
L’Artoearpus integrifolia, voisin de Yarbre à pain, qui est
l'Artocarpus incisa var. non seminifera, est originaire de
l'Inde. On en consomme la pulpe, qui est d'ailleurs d’odeur
désagréable et indigeste, et les graines, qu’on fait cuire
comme les châtaignes.
54. Rhizomes et fleurs d'Hydnora esculenta. — Bafjlésiacées.
L’Hydnora esculenta, dans le Sud-Ouest de Madagascar,
dans les bassins de la Menarana et de la Linta, croit sur
les racines d'Acacia et d’autres Légumineuses. Son fruit,
qui est le voantany, ou fruit de terre, des Mahafaly, assez
gros et de forme turbinée, contient, sous une mince enve
loppe ferme et rougeâtre, une pulpe blanchâtre, juteuse et
acidulée, remplie d’innombrables petites graines noires;
et cette pulpe a un goût délicieux de pomme-reinette. Le
voantany est donc un très bon fruit. Pour le récolter, il faut
creuser dans le sable à quelques centimètres de profondeur,
car, lorsqu en mai ou juin les baies nées sur les rhizomes
souterrains sont mûres, les restes seuls du périanthe qui les
surmontent allleurent au niveau du sol.
(H. Jumelle et H. Perrier de la Bâtliie : Quelques Phanérogames
parasites de Madagascar. Revue générale de Botanique, 1912.)
MADAGASCAR ET COMORES
11
IV. — SUCRES ET ALCOOLS
61. Sucre de canne de 1er Jet (Saccharum officinarumi. —
Graminées.
62. Sucre canne debrun.
63. Sucre blanc brut.
La culture de la canne à sucre a depuis longtemps perdu
toute importance à Madagascar. Il n’y a plus dans l île
d’industrie sucrière; et les quelques champs de canne qui
restent encore dans l’Est ne servent plus guère qu’à la
fabrication de la bctsabetsa. La réinstallation de nouvelles
sucreries serait cependant une question à étudier dans
notre colonie. La canne à sucre y pousse bien sur toutes
les terres qu’on peut irriguer en saison sèche, sans engrais
sur les sols alluvionnaires, avec engrais sur les terrains
moins fertiles.
64. Rhum de Toaka.
65. Eau-de-vie de papaye.
66. Eau-de-vie de fruits d’Opuntia. — Cactées.
Dite eau-de-vie de Cactus.
67. Alcool de fruits d Hyphaene Shatan. — Palmiers.
L'Hyphaene Shatan est le satrana viehy (?) ou satrana
mira des Sakalaves.
68. Alcool de fruits de Flacourtia Ramontchi. — Bixacées.
Le Flacourtia Ramontchi, dit prunier malgache, est indi
gène à Madagascar.
69. Alcool de tubercules de manioc. — Euphorbiacées.
�11. JUMELLE
12
70. Alcool de pulpe des fruits de tamarinier. — légum i
neuses.
13
cafés vénézuéliens. 11 manque aussi, aujourd’hui, d’un peu
de force à la tasse.
Le Coffea robusta, très cultivé actuellement à Java, n’est
peut-être qu'une variété de ce Coffea canephora.
V . — CAFEIOUES
8o. Graines de Coffea congensis. — Rubiaeées.
Le Coffea congensis est le caféier du Congo, également
introduit dans l’Est de Madagascar. Son café, d’après les
échantillons en collection, n’a pas le goût rioté du précé
dent; il serait plutôt caractérisé par son goût légèrement
aromatisé et un peu âpre. L’espèce, comme la précédente,
peut être améliorée par la culture.
81. Fruits de Coffea liberica — Rubiaeées.
82. Café en grains de Coffea liberica.
Le caféier de Libéria, qui semble avoir été introduit à
Madagascar vers 1882, dans la région de Fort-Dauphin, est
le principal caféier de la côte Est. Les plantations en sont
surtout nombreuses dans la province de Mananjary, dans la
basse vallée du fleuve, entre son embouchure et les
premiers rapides. D'autres ont été aussi établies dans les
provinces de Yatomandry, d’Andevorante et de Tamatave.
11 y a également quelques cultures à Nossi-Bé.
83. Fruits de Coffea canephora. — Rubiaeées.
81. Graines de Coffea canephora.
La croissance assez lente du caféier de Libéria, les diffi
cultés de préparation de ses graines, puis aussi sa valeur
relative ont incité les colons de l’Est de Madagascar à ten
ter l'introduction de nouvelles espèces de caféiers. Leurs
essais ont ainsi porté sur le Coffea canephora, ou caféier
du Koudou, et sur l'espèce suivante. Il y a déjà dans File
une petite production de ces deux sortes de cafés, qui sont
l une et l'autre à petits grains.
Les grains de café du Kouilou sont assez souvent un peu
plus allongés et de contour moins arrondi que ceux du
café suivant, dit plus spécialement du Congo. Ce café du
Kouilou, expertisé à Marseille d’après les échantillons en
collection, est en partie caractérisé par son goût rioté,
qu’on ne constate guère, ordinairement, que dans les cafés
brésiliens de la région de Rio de Janeiro et dans certains
MADAGASCAR ET COMORES
8b. Fruits de Coffea sp. — Rubiaeées.
87. Café sauvage de Coffea Perrieri.
Diverses espèces de Coffea, telles que le Coffea Perrieri,
le Coffea madagascariensis, le Coffea tetragona, etc.,
croissent à l’état sauvage à Madagascar. Certains de ces
cafés de Madagascar, tels que le C. Gallienii, le C. Bonnieri
et le C. Mogcneti, de la montagne d’Ambre, ne contiennent
pas de caféine, d’après les recherches de M. G. Bertrand.
Le Coffea Perrieri, dont les grains n’ont pas été encore
analysés, est un arbre qui peut atteindre une dizaine de
mètres de hauteur, avec un tronc de 20 à 30 centimètres de
diamètre. Il habite, dans le Boina, les ravins frais et abrités
et les bords des torrents ; il est commun notamment vers
le confluent de l’ikopa et de la Betsiboka. On le retrouve
encore dans le Haut Bemarivo, vers iOO mètres d'altitude.
Dans l'Ambongo, il croît sur les bords rocailleux et cal
caires du Kapiloza. La fructification a lieu en décembre et
janvier.
11. Jumelle el 11. Perrier de la Bàlhie : Fragments biologiques de la
flore de Madagascar. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1910.
88 Fèves de Theobroma Cacao. — Sterculiacées.
�13
h . ju m e l l e
MADAGASCAR ET COMORES
8i>. Fleurs de Theobroma Cacao.
Le cacaoyer a été introduit dans l’Est de Madagascar,
depuis le sud de la province de Vohémar jusqu’au nord de
celle de Mananjary.
10b. Anthofles, ou mères de girofle.
Fruits de giroflier incomplètement mûrs, qu’on consomme
confits.
90. Fruits et graines de Thea viridis. — Temstroemiacécs.
91. Fleurs de Thea viridis.
L'arbre à thé n'est guère cultivé à Madagascar.
VI. — CONDIMENTS ET AROMATES
107. Graines de muscade. — Myrislicacées.
108. Noix de muscade.
Ces graines avec leur tégument ligneux, et les noix, ou
amandes, roulées dans de la poudre calcaire qui provient de
la pulvérisation des coraux de Sainte-Marie, ont été récol
tées à la Station d’Essais de lTvoloina. Le Myristica
fragrans, ou muscadier, n’est pas assez cultivé à Madagas
car pour que ces produits donnent lieu à des exportations.
101. Piments: Capsicum sp. — Solanacées.
109. Noix et rameaux de Ravensaraaromatica. — Lauracées.
102. Poivre noir. — Pipéracées.
Le poivrier' noir, ou Piper nigrurn, est peu cultivé à
Madagascar, qui n’exporte pas de poivre.
110. Feuilles de Ravensara aromatica.
103. Poivre long ; Piper longum. — Pipéracées.
104. Clous de girofle. — Myrlacées.
La culture àu giroflier [Caryophyllus aromaticus) est loca
lisée dans l'ile de Sainte-Marie et dans les provinces de Tamatave et de Maroantsetra. Les plantations en rapport sont
surtout celles de Sainte-Marie et de Fénérive.
103. Griffes de girofle,.
103 bis. Essence de griffes de girofle.
Ces griffes, qui contiennent une petite quantité d'essence,
moins fine que celle des clous, sont les bouquets de pédicelles floraux du giroflier dont on a détaché les boutons, ou
clous.
111. Écorces de Ravensara aromatica.
La graine de Ravensara aromatica, ou Agatophyllum
aromaticum, est dite noix de ravensara, ou muscade de
Madagascar, ou même aussi noix de girofle de Madagascar.
Elle est k goût de piment giroflé et peut donc être employée
comme condiment. Les feuilles et l écorce ont aussi une
forte odeur de girofle.
112. Écorces de cannelle. — Lauracées.
Les canneliers de Madagascar, qui appartiennent à une
espèce introduite, mais indéterminée, forment de petits
peuplements presque naturels en quelques points de la cote
Est. Ce sont évidemment les restes d'anciennes plantations
En plus de la cannelle rouge, qui est la plus appréciée, on
connaît aussi à Madagascar une cannelle blanche. L’échan
tillon en collection a été considéré par les experts comme
se rapprochant de la cannelle du Tonkin, mais avec une
écorce plus grosse et un parfum moins prononcé.
�16
II. JUMELLE
113. Graines d'Aframomum angustifolium. — Zingibéracées.
L'Aframomum angustifolium est le longoza de Mada
gascar. Les graines sont aromatiques, mais ne sont pas
employées. La plante est surtout abondante dans le Sambirano.
I I L Rhizomes de Curcuma longa. — Zingibéracées.
115. Poudre de Curcuma longa.
La plante, dite safran de l'Inde, est, en elfet, originaire
de l lnde et de la Malaisie. Les rhizomes contiennent une
matière colorante jaune ; pulvérisés, ils servent comme con
diment.
MADAGASCAR ET COMORES
VIL. — PLANTES
ET
17
MÉDICINALES
TOXIQUES
131. Feuilles d'Eupatorium Ayapana. — Composées.
Originaire du Brésil et des Guyanes, VEupaforium Aya
pana, ou Eupatorium triplinerve, a été introduit en beau
coup de pays chauds. Ses feuilles, employées en infusion
théiforme, et dont on a souvent exagéré les propriétés, sont
digestives et sudorifiques.
116. Gousses de Vanilla planifolia. — Orchidacées.
(Düss : Flore phanérogamiqiie des Antilles françaises. Annales du
Musée Colonial de Marseille, 1890.)
117. Gousses de vanille de Nossi-Bé.
132. Gousses de Gassia occidentalis. — Légumineuses.
Le Cassia occidentalis est une espèce tropicale ubiquiste.
Sa graine, qui est le m heniamaré ou fedegosa de l’Afrique
occidentale, est appelée parfois café nègre parce qu’elle a été
souvent employée, après torréfaction, pour remplacer ou
falsifier le café.
118. Gousses de vanille de Mayotte.
La vanille est cultivée depuis longtemps à Madagascar.
Sa culture est très rémunératrice en diverses localités de la
côte Est, notamment à Antalaha, ainsi qu'à Nossi-Bé, dans
le Nord-Ouest. Les exportations étaient en 1912 de
113.662 kilos, d une valeur de 3.941.521 francs. Aux
Comores, Mayotte est également un centre important de
culture.
H. Lecomte : Formation de la vanilline dans la vanille. L’Agriculture
pratique des pays chauds, juillet-août 1913.)
119. Gousses de Vanilla Phalaenopsis (?) de Nossi-Bé.
120. Fleurs de Vanilla Phalaenopsis (?) de Nossi-Bé.
La Vanilla Phalaenopsis est une espèce aphvlle, indigène
aux Seychelles. A Madagascar, il est une autre espèce sau
vage, la 1 ani lia rnadagascariensis, également sans feuilles.
133. Fruits de Cinnamosma fragrans var. Perrieri. —
Canellacées.
Toutes les Canellacées sont des végétaux aromatiques,
dont les écorces, en particulier, ont une saveur chaude et
piquante et servent comme stimulantes et toniques. Le
genre Cinnamosma a été créé par Bâillon en 1867 pour
l’espèce Cinnamosma fragrans, mais dans laquelle M. Courchet a distingué deux variétés : la variété Bailloni, spéciale
au Nord de Madagascar et la variété Perrieri, du Boina et
de YAmbongo.
(Courchcl : Contribution à l'élude du genre Cinnamosma. Annales du
Musée Colonial de Marseille, 1900.)
�18
MADAGASCAR ET COMORES
H. JUMELLË
134. Feuilles d’Erythroxylum laurifolium. — Linacêes.
Ces feuilles sont astringentes et diurétiques.
135. Inflorescences de Cedrelopsis Grevei. — Méliacces.
13G bis. Fruits secs de Cedrelopsis Grevei.
137. Écorces de Cedrelopsis Grevei.
Le Cedrelopsis Grevei est le katafa ou le katrafay des
Sakalaves. Son écorce est employée pour bonifier le rhum
et usitée aussi en médecine indigène comme vermifuge et
fébrifuge.
(Courcket : Recherches morphologiques et anatomiques sur le katafa.
ou katrafay de Madagascar. Annales du Musée Colonial fie Marseille,
1906.)
138. Fruits de Cola nitida. — Sterculiacées.
Le Cola nitida de l’Afrique occidentale est l’espèce du
genre Cola qui donne les meilleures noix de kola. Ses
graines, de couleurs différentes selon les variétés, sont à 2
cotylédons, tandis qu’il y a plus de deux cotylédons dans
les autres espèces employées.
139. Racines de Menabea venenata. — Asclépiadacées.
Le Menabea venenata, de la tribu des Sécarnonées, est le
tangena sakalava ou le kita, et aussi le kisompa des Saka
laves, et un des kimanga des Ilova. L’espèce croît dans le
Nord-Ouest de File. Sa racine, purgative et émétocathartique à petites doses, est très toxique et sert aux Sakalaves
comme poison d’épreuve.
(Bâillon : Sur le tanghin du Ménabé. Bulletin de la Société Linnéenne de Paris, o février, 1890. — Perrot : Sur le ksopo ou tanghin de
Ménabé.C. R. de l’Académie des Sciences, 3 février 1902. — E. lleckel :
Sur le Menabea venenata, qui fournit par ses racines le tanghin de
Ménabé ou des Sakalaves. C. R. de l'Académie des Sciences, 10 février
1902.— II. Jumelle et II. Perrier de la Bâthie : Notes biologiques sur
19
les Asclépiadacées de Madagascar. Annales du Musée Colonial de Mar
seille, 1908.)
140. Noyaux secs de Tanghinia venenifera. — Apocynacées.
141. Noyaux frais de Tanghinia venenifera.
142. Écorces de Tanghinia venenifera.
143. Rameaux et fruits de Tanghinia venenifera.
Les graines de cet arbuste constituent le vrai tanghin, le
fameux poison d’épreuve de Madagascar.
144. Feuilles d’Aphloia theaeformis. — Bixacées.
Les feuilles de ce petit, arbuste, qui est le voafotsy et le
fandramanana des Ilova, sont employées en infusion Lhéiforme et seraient, comme les feuilles de kinkélibah, un
remède contre la fièvre bilieuse hématurique.
145. Feuilles d’Adansonia Grandidieri. — Malvacées.
Ces feuilles, comme celles de YAdansonia digitata, sont
émollientes.
140. Fruits frais de Perriera madagascariensis. — Simarubaccès.
147. Fruits secs de Perriera madagascariensis.
Le Perriera madagascariensis, ou kirondro, est un arbre
des collines sablonneuses de l’Ambongo, mais qu’on retrouve
encore plus au Sud, au moins jusque dans la vallée de la
Sakeny. Toutes ses parties, et principalement ses fruits,
sont très toxiques. Dans la Sakeny, les écorces sont
employées à petites doses comme amer et comme tonique.
(Courchet : Le Kirondro de Madagascar. Annales du Musée Colonial
de Marseille, 1903. — II. Jumelle el Perrier de la Bâthie : Les plantes à
caoutchouc de l'Ouest et du Sud-Ouest de Madagascar. L’Agriculture pra
tique des pays chauds, 1911.)
�20
11. JUMELLE
148. Écorces d’Erythrophloeum Couminga. — Légumineuses.
C’est le kominga des Sakalaves et le kimanga des Ho va;
et c'est le plus violent poison des Sakalaves. Toutes les
parties de la plante sont vénéneuses, mais c’est surtout
l’écorce qui est employée. A très petites doses, elle sert
comme médicament. Elle renferme, d'après MM. Planchon
et Laborde, 0,653 °/0 d’érythrophléine.
L'E ry(hrophloeum Couminga est un arbre de haute taille
qui, dans l'Ouest de Madagascar, apparaît au sud de la
Mahavavy et, vers l'intérieur, ne s'éloigne pas à plus de
30 kilomètres de la mer. 11 semble calcifuge. En dehors de
Madagascar, on le retrouverait aux Seychelles.
149. Rameaux et fruits d’Eugenia sp. — Myrtacées.
Les Eugenia sont appelés rotra à Madagascar. Les feuilles
et les écorces de YEugenia Parkerii, ou vavarolrq, ou marofampona, seraient un remède contre les diarrhées et les
dysenteries des pays chauds.
150. Écorces de Rourea orientalis. — Connaracées.
C’est le kiisongo du Boina et de lAmbongo, et, plus par
ticulièrement, le kiisongo la/iy dans la région où croît un
autre kitsongo, le kiisongo vavy. Le terme de kiisongo paraît
d'ailleurs s'appliquer à diverses plantes qui sont toutes très
toxiques. La partie employée est l’écorce.
(L. Courcliel : Le kitsongo vrai de Madagascar. Annales du Musée
Colonial de Marseille, 1907.)
151. Écorces de Laurus Sassafras. — Lauracées.
Le Laurus Sassafras est de LAmérique du Nord. Ses
racines sont utilisées en pharmacie pour leur bois et leur
écorce, qui contiennent une essence.
MADAGASCAR ET COMORES
21
VIII. — OLÉAGINEUX
161. Fruits et graines de Jatropha Curcas. — Euphorhiacées.
102. Fruits frais de Jatropha Curcas. — Euphorbiacées.
Le pulghère, ou pignon d'Inde, est un arbrisseau aujour
d’hui très répandu dans presque toutes les contrées tropi
cales. Les graines comprennent 66 °/0 environ d’amande; et
les amandes rendent en fabrique 40 °/0 environ de leur
poids d'huile. Celle-ci, qui a pour densité 0,919 à 0,925, se
solidifie vers - 8°. On indique comme caractéristiques :
Acides gras libres (en acide oléique). . . .
Indice d’acide des acides gras libres. . . .
Indice de saponification............................
Indice d’iode.............................................
0,36 à 11,8 °/0
4,47
192 à 210
98 à 110
Les acides liquides de cette huile sont les acides oléique
et linoléique. L'huile de pulghère est très purgative et
d’emploi dangereux (huile infernale) ; ses propriétés toxiques
semblent dues à une globuline, la curcasine. Au point de
vue industriel, elle est assez difficilement saponifiable et
donne un savon de soude blanc et moussant bien.
Ce sont surtout les îles du Cap Vert qui cultivent le
Jatropha Curcas pour l’exportation des graines; et la fabri
cation de l’huile et son utilisation en savonnerie sont sur
tout importantes au Portugal, très rares à Marseille.
(E. Boutoux : Les matières premières utilisées ou utilisables en savon
nerie. Les Matières grasses, 25 juillet 1910.)
163. Péricarpe des fruits de Raphia Ruffia. — Palmiers.
164. Fruits de Raphia Ruffia. — Palmiers.
�22
H. JUMELLE
16 \ bis. Corps gras et dérivés des fruits de Raphia Ruffia.
La pulpe des fruits de Raphia Ruffia, appelée voampisn
et morandra par les Sakalaves, est comestible et contient,
d’après Schlagdenhauffen, 14,2 °/0 d’un beurre formé par
3,13 d’acide palmitique et 10,59 d’acide stéarique. Il y a,
d'autre part, dans la pulpe, 4,20 °/0 de glucose, 1,20 de
saccharose, 4,47 de matières extractives non déterminées,
0,60 de résine, 12,154 de gomme et matière colorante,
2,596 de substances minérales.
(Decrock et Schlagdenliaufïen : Etude du péricarpe du Raphia Ruffia.
Annales du Musée Colonial de Marseille, 1905,)
165. Cire de Raphia Ruffia.
La cire de raphia, qui donne lieu à quelques exporta
tions, provient de l’épiderme inférieur des segments foliaires,
dont elle recouvre la surface. Pour l’obtenir, on bat dans
une grande toile ces segments desséchés; la poussière
cireuse qui se détache est, après tamisage, jetée dans l'eau
bouillante, où elle s’agglutine en masse.
C’est une substance un peu grasse au toucher, assez faci
lement cassante, et qui, par plusieurs caractères, se rap
proche de la cire de Carnauba. Elle a le meme point de
fusion (entre 83° et 84°) que cette cire. Sa densité est
de 0,954. Comme dans la cire de Carnauba et dans la cire
d’abeilles, l'acide libre le plus abondant est l’acide cérotique, et l’acide combiné le plus important est l’acide pal
mitique. D'après Descudé, si on mélangeait la cire de raphia
en certaines proportions avec la cire du Japon, on aurait un
produit qui rappellerait à peu près la cire d’abeilles.
(H. Jumelle : Les ressources agricoles et forestières des colonies fran
çaises. Barlatier, Marseille, 1907. — M. Descudé : Une nouvelle cire végé
tale. Le Caoutchouc et la Gutta-Percha, mars 1907.)
166. Graines de Jatropha mahafalensis. — Euphorhiacées.
Le Jatropha mahafalensis, ou betatatra, est un arbre de
■
23
5 a 6 mètres de hautéur, du Sud-Ouest de Madagascar, et
commun surtout sur le plateau calcaire mahafaly. Ses
graines se composent de 75 °/0 d’amande et 25 °f0 de tégu
ment ; et l’amande donne, par le sulfure de carbone, 60 °/0
de substance grasse. Par pression, on en retire 44,5 °/0.
C'est une huile bien liquide, ambrée, légèrement fluores
cente.
MADAGASCAR ET COMORES
Indice d’iode..........................
Indice de saponification.........
Acidité en acide oléique.........
Fusion des acides gras.........
Proportion d’insaponifiables..
111,8 à 113,3
184,6 à 194
15,79
23°8
7,16 °/0
D’après M. Bimar, cette huile ne contient pas d'acide de
poids moléculaire inférieur à celui de l’acide palmitique, et
elle renferme une assez forte proportion d’acide linolénique.
Elle prendrait donc place, parmi les huiles siccatives, à coté
de l’huile de pulghère, et elle pourrait sans doute servir
aux mêmes usages que cette huile.
(11. Jumelle et II. Perrier de la Bàtliie : Un pulghère de Madagascar.
Les Matières grasses; décembre 191Ü.)
167. Fruits de Dilobeia Thouarsii. — Protéacées.
168. Graines de Dilobeia Thouarsii.
Ce Dilobeia Thouarsii, ou vioaona, ou mankaleo, a été
souvent signalé sur le versant oriental de Madagascar; et la
substance grasse de ses graines est depuis longtemps uti
lisée par les Tanala.
C'est une huile jaune foncé, qui laisse déposer vers 15°
la moitié de son volume de matière concrète blanchâtre.
Indice d’iode...................
Indice de saponification.
Acidité en oléique...........
Fusion des acides gras.
84,4 à 84,6
196,4à 196,7
54,14
36°
Les amandes contiennent 63,4 à 63,9 de substance grasse
L’inconvénient, au point de vue industriel, est que la graine
est incluse dans un épais noyau qu’il faut briser.
�25
II. JUMELLE
MAD AG ASCAU ET COMORES
169. Fruits d'Elaeis madagascariensis. — Palmiers.
Le palmiste croit à l’état sauvage à Madagascar sur la
côte Ouest, entre 17° et 21° de latitude Sud. C'est le tsinçjilo des Sakalaves, qui, dans la région de la Tsiribihina,
extraient parfois l’huile de ses fruits. La productivité de
cette variété est malheureusement très faible ; les fruits
sont petits et la pulpe mince. On ne peut songer à une
exploitation.
phonia de l'Est de Madagascar. Bulletin de la Société chimique de
(H. Jumelle el M. Perrier de la Bàthie : Les Palmiers de Madagascar.
Annales du Musée Colonial de Marseille, 1913.)
170. Graines de Symphonia Louveli. — Clusiacées.
Le Symphonia Louveli est le kizavavy d'Analamazaolra,
dans l’Est de Madagascar C’est un arbre de 20 à 25 mètres
de hauteur, à gros fruits coniques. Les graines donnent
40 °/0 d’une substance grasse de consistance pâteuse, jaune
foncé, fondant entre 15° et 16°.
Indice d’iode...............................................
Indice de saponification..............................
Indice d’acidité............................................
Indice de Reichert (acides gras volatils).
Fusion des acides gras...............................
67,6
189
8,4
1,65
43°
Ces acides gras sont composés de 35 °/0 d'acides saturés
et de 65 °/0 d’acides non saturés. Les acides saturés fondent
à 55°; les non saturés sont liquides, jaunâtres et doivent
être surtout composés d’acide oléique. Les acides saturés
seraient des acides margarique, arachidique, laurique et
caprique.
Cette graisse serait donc utilisable en savonnerie, à cause
de sa petite proportion d’acides liquides, et aussi en stéarinerie, en raison du point de fusion assez élevé de ses acides
gras solides.
H. Jumelle et II. Perrier de la Bàthie: Quelques Symphonia à graines
grasses de l'Est de Madagascar. L’Agriculture des pays chauds, 1913.
— A. Hébert : Composition des graines grasses de deux espèces de Si/rti-
France, 20 novembre 1913.)
171. Graines de Symphonia laevis. — Clusiacées.
Cet autre Symphonia est â Amalamazaotra le kizalahy.
Il a 10 à 15 mètres de hauteur, avec des fruits en poire
plus petits que les précédents.
Les graines donnent 35 °/0 d'une substance grasse ana
logue à la précédente et utilisable de la même manière:
Indice d’iode............................ 66,7
Fusion des acides gras........... 42°,5
Les points de fusion de la substance, les indices d'acidité
et de saponification sont les mêmes que pour le kizavavy.
Les acides gras sont composés de 40 °/0 d’acides saturés et
60 °/0 d’acides non saturés, et ces acides semblent les mêmes
que dans l’autre espèce.
(II. Jumelle et H. Perrier de la Bàthie : loc. cit. — A. Hébert : /oc. ci/.)
172. Graines et fruits de Symphonia fasciculata. — Clu
siacées.
C’est un des hazina des Hova. Ses très gros fruits con
tiennent de nombreuses graines qui ont les dimensions et la
couleur d’un marron ; et ces graines donnent par le sulfure
de carbone 65 °/0 d’une matière grasse semi-solide dont le
rendement en acides gras de saponification est de 95 °/0,et
en stéarine de saponification 34,39. Le point de solidifica
tion de la stéarine est de 64° et le rendement en glycérine
est de 10,26 %• C’est donc une bonne matière première
pour la stéarinerie et peut-être la savonnerie:
(E. Ileckcl : Quelques plantes à graines grasses nouvelles ou peu
connues des colonies françaises et en particulier de Madagascar. Annales
du Musée Colonial de Marseille, 1908.)
173. Graines de Sterculia foetida. — Sterculiacées,
�26
H. JUMELLE
171. Huile des graines de Sterculia foetidâ et ses dérivés.
Le Sterculia foetida, de l'Inde, est répandu dans les pays
tropicaux les plus divers. Ses graines contiennent 25 °/0
environ d'une huile propre à la savonnerie.
175. Fruits de Calophyllum Inophyllum. — Clusiacées.
176. Noyaux de Calophyllum Inophyllum.
Cette espèce de Calophyllum, qui est le tamanou de
Nouvelle-Calédonie, le ndilo des Fidji, le panang de l'Inde
Anglaise, 1eforaha de Madagascar, est encore un arbre lar
gement distribué entre les tropiques. En beaucoup de
contrées l’huile est employée pour l'éclairage. Cette huile
est jaune verdâtre, résineuse, un peu visqueuse, amère. Les
graines en contiennent 70 % environ et elle a pour caracté
ristiques, d après des échantillons analysés dans l'Inde
en 1912 :
Poids spécifique.....................................
Point de solidification des acides gras.
Indice d’acide........................................
Indice de saponification..........................
Indice d’iode...........................................
Indice de Hehner...................................
Acides gras insolubles °/0......................
Insaponiûables........................................
Acides volatils solubles........................
Acides volatils insolubles....................
0,880
36°,3
77,5
194,9
93,1
94,3
92,9
1,4
0,50
0,45
Celte huile ne vaudrait évidemment rien pour l’alimen
tation, mais est bonne pour la savonnerie. Le tourteau con
viendrait comme engrais.
27
voisine du Calophyllum Inophyllum, mais spéciale à Mada
gascar et à la Réunion. Ses feuilles sont plus longuement
pétiolées et 5 sommet plus aigu cpie celles de l'espèce pré
cédente ; les fleurs sont plus petites et les fruits sont plus
piriformes.
180. Fruits de Calophyllum parviflorum Bojer. — Clusiacées.
Cette espèce malgache est le vintanina des Hova. Ses
graines, comme toutes celles du genre, donnent une huile
résineuse.
181. Fruits de Quisqualis madagascariensis. — Combrétacées.
C’est un des lamenaka des Hova.
182. Fruits de Quisqualis indica. —* Combré lacées.
183. Graines de Brochoneura Vouri. — Myristicacées.
184. Fruits et rameaux de Brochoneura Vouri.
185. Huile des graines de Brochoneura Vouri.
186. Tourteau des graines de Brochoneura Vouri.
Ce muscadier malgache est un arbre de 15 mètres envi
ron de hauteur, de la région de Farafangana. C’est le vory
et le rarabé des Betsimisaraka. Sa graine est très parfumée
et fournit aux indigènes une graisse dont ils se servent
comme pommade pour la chevelure et contre la gale. La
richesse des beurres de Brochoneura en myristine semble
les rendre peu propres à la stéarinerie, mais ils pourraient
peut-être être utilisés en savonnerie.
MADAGASCAR ET COMORES
178. Huile de Calophyllum Tacamahaca.
(II. Jumelle : Les ressources agricoles et forestières des colonies fran
çaises. Marseille, 1907. — E. Ileckel : Sur quelques plantes à graines
grasses nouvelles ou peu connues des colonies françaises et en particulier
de Madagascar. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1908.)
179. Tourteau de Calophyllum Tacamahaca.
Le Calophyllum Tacamahaca Willd. est une espèce très
187. Graines de Brochoneura Dardaini.— Myristicacées.
Cette autre Myristicacée de l’Est de Madagascar est le
177. Fruits de Calophyllum Tacamahaca. — Clusiacées.
�28
molotrandrongo et le molotsandrongo des Betsimisaraka,
<jui extraient la substance de ses graines par les mêmes
procédés et pour les mêmes usages que ceux de l'espèce
précédente.
188. Fruits et rameaux de Brochoneura sp.
18t>. Graines de Brochoneura Freneei.
190. Huile de Brochoneura Freneei.
191. Tourteau de Brochoneura Freneei.
Cet arbre de la région de Fort-Dauphin est le mafotra
des indigènes. Ses fruits sont de la grosseur, à peu près,
d’une mandarine. L’huile des graines sert encore pour la
chevelure et contre la gale. La graine comprend 70 0/ o
d'amande. Celle-ci abandonne au sulfure de carbone 71,50
% d’une substance grasse semi-fluide en été, solide en
hiver, de couleur isabelle foncé et sans odeur aromatique.
Cette graisse a pour densité 0,9439; elle est composée de
40 % environ de myristine et d'oléine. Cette dernière est en
plus forte quantité que dans le beurre de muscade :
Acides gras de saponification................................
Myristine..................................................................
Solidification des acides gras de saponification..*
Acides gras de distillation.......................................
29
d'un poids moyen de 0 gr. 250, donnent une huile semiliquide à la température ordinaire.
MADAGASCAR ET COMuRES
H. JUMELLE
93,30 °/0
39,19
36°80
69 0/o
Il y a 13,50 °/0 d’insaponifiables. La substance ne paraît
convenir ni en stéarinerie, ni en savonnerie, mais a des
propriétés siccatives.
192. Fruit d’Adansonia madagascariensis. — Malvacées.
Les baobabs du versant occidental de Madagascar appar
tiennent à diverses espèces d'Adansonia, différemment ré
parties sur tout ce versant. On trouve surtout VAdansonia
madagascariensis dans le Boina. Les fruits de ce baobab
sont généralement un peu plus larges que hauts. Les graines,
193. Fruit d'Adansonia Za.
Le za est l’espèce de baobab qui a l’aire de distribution
la plus large dans l'Ouest de Madagascar, car cette aire
semble comprise entre la Sofia et le Menarandra. Ses fruits
sont toujours beaucoup plus longs que larges, et à surface
sillonnée. Les graines pèsent en moyenne 0 gr. 870 et
donnent une huile qui paraît plus fluide que les huiles des
autres espèces malgaches actuellement connues.
194. Fruit d’Adansonia Bozy.
Le bozy est le baobab du Sambirano. Les fruits ont en
moyenne 10 centimètres de longueur sur 7 à 8 cm. 5 de
largeur. Les graines ont un poids moyen de 0 gr. 610 et
donnent une huile de consistance analogue à celle de VA.
madagascariensis.
195. Fruit d’Adansonia rubrostipa.
C’est le zamena, ou ringy, de l’Ambongo, et c’est un petit
baobab à folioles elliptiques dentées, à écorce rougeâtre, se
détachant par plaques. Les fruits sont généralement un peu
plus hauts (10 cm.) que larges (9 cm.). Les graines ont
pour poids moyen 0 gr. 180, et donnent une huile de même
consistance que la précédente.
196. Fruit d'Adansonia alba.
C est le baobab de l’Andranomalaza. Les fruits, beaucoup
plus longs (20 cm. par exemple) que larges (10 cm.), sont
elliptiques, en section longitudinale, et la coupe du péri
carpe est blanche. Les graines pèsent en moyenne Ogr. 610.
Leur substance grasse est moins fluide et se solidifie plus
rapidement que dans les espèces précédentes.
�30
H. JUMELLE
197. Fruit d'Adansonia Fony.
Le fony a un large habitat entre le cap Saint-André et
Fort-Dauphin. Ses folioles sont dentées comme celles de
VA. rubrostipa, mais ovales. Ses fruits sont turbines, ou
ovoïdes, ou arrondis, et côtelés ou non, généralement plus
longs (10 cm. par exemple) que larges (8 cm.), et pointus
ou mamelonnés, ou arrondis au sommet. Nous n’avons
aucun renseignement sur la substance grasse de ses
graines.
198. Fruit d’Adansonia Grandidieri.
199. Tourteau d'Adansonia Grandidieri.
C'est le reniala de la région de Morondava. Ses fruits
sont de forme un peu variable, mais, le plus souvent,
oblongs, à extrémité comme tronquée, avec péricarpe très
mince et très fragile. Les graines, dont les Sakalaves sont
friands, sont plus grosses que celles de toutes les autres
espèces, et donnent une substance grasse plus concrète. De
toutes les huiles de baobab, c’est celle qui a été le mieux
étudiée jusqu’alors. D’après M. Balland, les graines de
reniala se composent de 63,3°/0 d’amande et de 36,7 d’en
veloppe; et les amandes contiennent 63,20% d'un beurre
qui, à la température ordinaire, est blanchâtre et grumeleux,
de rancissement difficile, commençant à se liquéfier vers
23°, entièrement fluide à 34°, employable pour l’alimenta
tion, et propice à la fabrication des savons de luxe.
(H. Jumelle et H. Perrier de la Bàthie : Les baobabs de Madagascar.
L’Agriculture des pays chauds, Challamel, 1914. — Id. : Nouvelles noies
biologiques sur la flore malgache. Annales de la Faculté des Sciences
de Marseille, 191a.)
200. Fruit d’Adansonia digitata.
Cette espèce de baobab est originaire du continent afri
cain et a été introduite à Madagascar, où on la trouve autour
des habitations, ou sur les emplacements des anciens
31
villages, dans l’Ambongo et dans le Boina. C’est le sefo
des Sakalaves. Nous ne connaissons pas de façon cer
taine la composition de ses graines et de son huile, car
les analyses rapportées aux graines d'Adansonia digitata
ont, en réalité, été faites, pour la plupart, avec des graines
de baobabs malgaches, et particulièrement de VAdansonia
Grandidieri.
Ma d a g a sc a r e t
coMoltES
201. Graines d’Ampelosicyos scandens. — Cucurbitacées.
Cette Cucurbitacée grimpante est le voanono d’Analamazaotra. Ses gros fruits, vaguement obpiriformes, con
tiennent de nombreuses graines qui ont un peu la forme de
haricots. Le tégument de ces graines représente 23 °/0 et
l’amande 77%. Le rendement de l’amande en huile, par le
sulfure de carbone, est de 49,50%, et cette huile, analy
sée à Marseille à l’usine Fournier, a donné les caractéris
tiques suivantes :
Poids spécifique à 15°........................
Point de fusion.................................
Indice de saponification....................
Indice d’iode.....................................
Degré Maumené.................................
Bromures insolubles dans l’éther.. .
0,940
4°
181
152
88
Néant.
Pour les acides gras, les caractéristiques sont :
Acides gras insolubles, plusinsaponifiables............................................
Point de fusion...................................
Point de solidification........................
Indice de saturation..........................
Indice d’iode.......................................
Poids moléculaire moyen.................
94,40 °/0
28°
26°
185
161
302
Cette huile a une odeur âcre et s’oxyde spontanément à
l'air. Son indice d’iode et son degré Maumené sont parti
culièrement élevés. Toutefois, l’absence de dérivés bromés
insolubles dans l'éther excluant la présence de glycérides
�32
H. JUMELLE
linoléniques, elle ne peut être comprise dans le groupe de
l'huile de lin et doit être classée parmi les huiles moyenne
ment siccatives.
D'autre part, le faible point de fusion de ces acides gras
indique une teneur en acides concrets insuffisante pourjuslilier son emploi en stéarinerie. Par contre, son utilisation
en savonnerie paraît indiquée, particulièrement dans la
fabrication des savons mous.
Il est encore dans l’Est de Madagascar un autre Ampelosieyos, YAmpelosicyos major, dont les graines, un peu plus
grosses, n'ont pas été jusqu'alors étudiées.
Toutes ces graines de voanono sont consommées crues par
les indigènes, elles ont le goût de noisette. Grillées comme
les arachides, elles sont délicieuses. La pulpe du fruit est
farineuse, très odorante, de saveur également parfumée,
mais laisse dans la bouche une sensation brûlante.
(II. Jumelle et II. Perrier de la Bàthie : Nouvelles noies biologiques
sur la flore malgache. Annales de la Faculté des Sciences de Marseille,
1915.)
202. Huile de Sapindus Saponaria. — Sapindacées.
Les Sapindus sont surtout intéressants pour leurs fruits,
dont le péricarpe contient de la saponine et, par suite, est
utilisable comme le bois de Panama. Mais les graines sont
en outre oléagineuses. Celles du Sapindus trifoliatus de
l'Inde contiennent, par exemple, une substance grasse dont
l'indice d’acide est 42,75, l'indice de saponification 191,8,
l'indice de Reichert 1,61, l'indice d iode 58,58, et qui
compte en insaponilîables 1,1 et en acides gras insolubles
93,9 °/0. Le point de fusion de ces acides est de 54°4 et leur
indice d iode 57 %. D'après les analyses faites au Jardin
colonial de Nogent, la matière grasse de Sapindus Saj)0naria représente 4,70% du poids du fruit et 10,15% du
poids de la graine. L’élasticité du péricarpe empêche d'em
ployer le concasseur centrifuge pour le cassage des fruits.
203. Fruit et graines d’Amoora Rohituka. — Méliacées.
33
Cette espèce indienne a été introduite à la Station
d’Essais de l’Ivoloina. C’est le raina du Nord et de l’Est
du Bengale et de l'Annam ; ce serait aussi le lof rjoi du
Tonkin. Les graines ontété étudiées en ces dernières années
à Londres, à l'Imperial Institute, à Paris par MM. Weitz et
Lecoq, et à Marseille à l’usine Tassy, Rocca et de Roux.
Pour les graines du Musée Colonial de Marseille, prove
nant de l’Ivoloina, le rendement a été de 34,08 à 34,20 %
d’une huile ainsi caractérisée :
MADAGASCAH ET COMORES
Acidité en oléique.....................
Indice d’iode..............................
Indice de saponification...........
Insaponifiables..........................
Indice d’iode des acides gras...
Indice de saponification de ces
acides...........
5,64
122,74 à 125,40
184
1,44%
132,44
134,61
A l'Imperial Institute, avec des échantillons de l lnde, les
graines ont donné, à raison de 7,5% d'humidité, 43,5%
d'une huile visqueuse, claire, brun jaune, d’une odeur désagréable et de saveur amère.
Ses caractéristiques étaient :
Poids spécifique....................
Point de solidification des
acides gras............................
Indice d’acide.. ........................
Indice de saponification.........
Indice d’iode pour 100.............
Indice de Hehneiv....................
Indice de Reichert..................
Acides gras insolubles.............
Acides gras insaponifiables. . . .
0,931
32°4
24,7
192,3
131,7
92,4
1,75
91
1,4
Dans l’Inde, l’huile (ÏAmoora serait employée comme liniment stimulant contre les rhumatismes. Elle est princi
palement utilisée comme huile à brûler. Elle ne peut être
alimentaire, mais conviendrait en savonnerie. Le tourteau
�U
11.
JUMm.LË
en raison de son goût amer, 11e peut être donné au bétail ;
il est d'ailleurs pauvre en azote.
(R. Weitz et R. Leeoq : Contribution à l'élude des semences huileuses
d'Amoora Rohiluka. Bulletin des Sciences pharmacologiques, mars-avril
1915.)
204. Graines de kapok. — Maloacécs.
Le Ceiba pentandra, ou kapokier, introduit à Madagas
car — et qui sera cité de nouveau plus loin, à propos des
textiles — est surtout intéressant pour la bourre de ses
fruits, qui est le kapok du commerce ; mais les graines,
d'autre part, contiennent 21 à 24 °/0 d'une substance grasse,
qui est une huile comestible, limpide, de couleur blond
clair, et dont le goût assez prononcé rappelle celui de
l'arachide. La densité de cette huile (0,1)14 à 0,923) est voi
sine de celle de l'huile de coton épurée, que l’huile de kapok
pourrait remplacer avantageusement dans ses applications,
puisqu elle est immédiatement limpide. L indice d'acide est
de 26, celui d’iode 101,5 et celui de saponification 194,2.
Le tourteau est riche en matière azotée, et blanc; il peut
être employé comme alimentation et comme engrais.
(Grisard : Note sur le kapokier ou fromager des colonies françaises.
Bulletin de l'Office Colonial, janvier-février 1916. — Economie Pro
ducts from the Zansibar Protectorale, dans le Bulletin of lhe Impérial
Institute, juillet-septembre 1914.)
205. Fruits frais de Pentadesma butyracea. — Clusiacécs.
Cet arbre à graines grasses a été introduit à la Station de
l’Ivoloina. C'est une espèce de l’Afrique occidentale, où les
indigènes utilisent la substance grasse de ces graines pour
l'alimentation. Cette graisse, ou beurre de tama, ou beurre
de lamy, est jaunâtre, assez consistante à la température
ordinaire; elle se solidifie, après fusion, à 20° environ. Elle
sera étudiée dans le Catalogue de l’Afrique Occidentale
française.
Ma d a g a s c a r e t c o m o r e s
3o
206. Cire de Cynanchum Messeri. — Asclepiadacées.
Le Cynanchum Messeri est une Asclépiadacée sans
feuilles qui, dans la région de l’Ihosy (allluent du Maugoky), sur le mont Bekinoly, où la cire a été recueillie,
pousse dans les bois secs, sur les rocailles gneissiques, vers
600 à 800 mètres d'altitude. La cire obtenue forme un revê
tement sur les tiges. Pour la récolter, il est deux méthodes
possibles. La première consiste à débiter la plante en petits
tronçons, qu’on fait sécher, puis qu’on bat sur un drap. La
poussière qui se détache est jetée dans l’eau bouillante et on
recueille l’écume. L inconvénient de ce premier procédé est
sa lenteur ; par la seconde méthode, on opère plus rapide
ment. Les rameaux sont alors trempés directement dans
l’eau bouillante. La cire s’en sépare en se liquéfiant et monte
à la surface de l’eau où elle est encore recueillie par écumage.
La quantité ainsi obtenue est toutefois moindre que par le
premier procédé. Six pieds de Cynanchum Messeri ont
fourni 200 grammes.
Cette cire et les deux suivantes ont été étudiées au point
de vue chimique par MM. Hébert et Ileim, qui ont déter
miné leurs constantes. Toutes trois sont très voisines et se
rapprochent des autres cires végétales connues, notamment
des cires de Chine et du Japon, bien qu’elles contiennent
une certaine quantité d’hydrocarbures, comme la cire
d’abeilles. Toutes trois fondent à 88°, alors que la cire du
Japon fond entre 43° et 54°et celle de Chine à 53°,5, la cire
d abeilles jaune pure fondant à 63° ou G4°. L iode fixé,
pour 100 de cire, est de 3,2 pour la cire de Cynanchum
Messeri, 5,3 pour celle d'Eupliorbia xylophylloides, et 5,9
pour celle à'Eupliorbia stenoclada.
MM. Hébert et Heim ont reconnu que les méthodes
ordinaires de blanchiment ne donnent pour ces cires que
des résultats peu satisfaisants; ils ont mieux réussi avec
les méthodes basées sur l’action des solvants neutres.
(H. Jumelle et II. Perrier de la Bâthie : Trois plantes à cire de Mada
gascar. Journal d’Agriculture tropicale, avril 1912. — Hébert et Heim :
�36
II. JUMELLE
Sur trois nouvelles cires de Madagascar. Bulletin de l’Office Colonial,
février 191b. — Id. : Blanchiment des cires de Madagascar. Id., mars
1915.)
206. Cire d’Euphorbia xylophylloides. — Euphorbiacc.es.
Cetle euphorbe est à port arborescent, avec des rameaux
verts très aplatis, sans feuilles. Dans la région de l’Ihosy,
elle se trouve, comme le Cynanchum Messeri, sur le mont
Ambohipanana, sur les rocailles gneissiques, vers 800 mètres
d’altitude. La cire est obtenue comme précédemment, lin
pied donne au minimum 470 grammes de produit.
(11. Jumelle et II. Perrier de la Bàthie : loc. cit. — Hébert et Ileim :
/oc. cit.)
207. Cire d’Euphorbia stenoclada. — Euphorbiacécs.
Cette seconde euphorbe apbylle, qui croît dans la même
région que la précédente, est exploitée de même ; mais son
rendement est un peu moindre, car, après passage à
l'eau bouillante, il reste sur les rameaux un enduit plus
persistant que dans les deux autres plantes, et que l’eau
bouillante n’entraîne pas ou entraîne difficilement. Un pied
de petite taille donne cependant encore oOO grammes. On
admet qu'un indigène pourrait aisément préparer journel
lement 4 à 5 kilos de ces cires par les procédés que nous
venons d'indiquer.
223. Bourre de Ceiba pentandra. —
Le kapok provient surtout de Malaisie où l’arbre — déjà
cité dans la section des Corps gras — est cultivé; mais nos
colonies françaises, où le Ceiba pentandra a été introduit et
s’est acclimaté, pourraient en fournir. Quelques essais de
plantation ont été faits à un moment donné dans le NordOuest de Madagascar.
224. Aigrettes de Marsdenia verrucosa. — Asclépiadacées.
Cette espèce et la suivante seront citées plus loin comme
lianes à caoutchouc.
(II. Jumelle el II. Perrier de la Bàthie : loc. cil. — Hébert et Ileim :
22o. Aigrettes de Cryptostegia madagascariensis. — Asclé
piadacées.
208. Cire de Chrysalidocarpus. — Palmiers.
Cette cire provient des feuilles d'un Chrysalidocarpus de
Marambo encore indéterminé.
226. Aigrettes d Orchipeda Thouarsii. — Apocynacées.
Les aigrettes des graines de ces Asclépiadacées et Apocy
nacées pourraient peut-être être employées comme le kapok.
209. Cendres de sambiky.
227. Fruits de Toxocarpus tomentosus. — Asclépiadacées.
Cette liane, nommée à tort par Decaisne Pervillca
lomentosay est le voansifitra des Sakalaves. C est une
espèce silicicole du Boina et de l'Ambongo. L’épais duvet
loc. cil. ,
210. Savon préparé avec des cendres de sambiky.
�38
II. JUMELLE
de ses fruits est employé comme amadou par les indigènes.
(II. Jumelle et II. Perrier de la Bàthie : Notes sur la flore du NordOuest de Madagascar. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1907.)
228. Filasse d'aloès de Madagascar. — Amaryllidacées.
228 jbis. Objets divers en aloès.
L’aloès de Madagascar est donné par la variété malgache
du Fourcroya gigantea, dont une autre variété, la variété
créole, donne à Maurice et à la Réunion l'aloès vert de
Maurice, bien connu dans le commerce. Le Fourcroya
gigantea s'est naturalisé dans le Centre de notre colonie.
Les indigènes utilisent sa filasse, qui n’est guère exportée ;
ils en font, entre autres, les tissus et objets exposés.
229. Filasse et cordes d’Urena lobata. — Malvacées.
h'Urena lobata est un arbrisseau qui croît à l'état spon
tané dans beaucoup de pays chauds. C’est le k irijy, le
tsikilenjy et le paka de Madagascar, le carrapicho du
Brésil, le bun-ochra du Bengale, le patla appelé de Ceylan.
D'après des recherches faites au Brésil par M. Silva Telles,
professeur à Sao Paulo, sa filasse, qu’on a appelée Yaramina, et qui est ligneuse, serait supérieure au jute pour la
fabrication des cordes et des sacs. Elle peut servir aussi
pour la fabrication de pâte à papier. Les Sakalaves la
préparent en battant les écorces, qu’ils ont fait tremper
dans l’eau pendant quelques jours. Cette filasse, par dessic
cation, perd 10,43 °/0 d’eau; incinérée, elle laisse 8,03 °/0
de cendres, qui contiennent des cristaux d’oxalate de cal
cium. Au peignage, 520 grammes de filasse ont laissé sur
le peigne 330 grammes d'étoupe, soit 67 °/o environ. Des
170 grammes restés dans la main de l’ouvrier, la moitié a
fourni 26 mètres de ficelle à 2 fils, de 2 mm. de diamètre,
et lautre moitié 18 m. 30 de corde à 3 fils, de 3 mm. Les
350 grammes restés sur le peigne ont donné 18 m. 65 de
corde à 4 fils, de 7 mm. de diamètre. La résistance des
39
ficelles à 2 fils est à peu près trois fois moindre que celle
de ficelles de chanvre analogues et de même grosseur.
MADAGASCAll ET COMOUES
(II. Jumelle : Sur une filasse appelée ramie indigène à Madagascar.
Annales coloniales, la février 1903.)
230. Filasse et cordes de Cryptostegia madagascariensis. —
Asclépiadacées.
Le lombiro est une plante à caoutchouc de l’Ouest de
Madagascar, mais ses tiges fournissent, en outre, une bonne
filasse cellulosique. Les Sakalaves décortiquent les tiges à
la main, puis, sans faire rouir ni battre ces écorces, comme
celles de YUrena lobata, dégagent avec les ongles les fila
ments fibreux, que leur blancheur et leur espacement
rendent bien visibles. Desséchée, cette filasse perd 8,58 °/0
d’eau; incinérée, elle donne 1,83 de cendres °/0. 210 grammes
laissent sur le peigne 92 grammes d’étoupe, soit 43 °/0
environ. Avec la filasse restée dans la main de l’ouvrier, il
a été fait 15 mètres de corde à 3 fils, de 2 mm. de diamètre,
pesant 72 grammes, et 14 mètres de ficelle à 2 fils, de 2 mm.,
pesant 35 grammes. Les 92 grammes d’étoupe restés sur le
peigne ont donné 5 m. 45 de corde à 4 fils, de 6 mm. de
diamètre. Tous ces cordages sont d’une grande blancheur.
Leur résistance, tout en étant inférieure de moitié à peu
près à celle du chanvre, est sensiblement supérieure à celle
de Y Urena lobata.
(II. Jumelle : Trois plantes à corderie de Madagascar. Revue des
cultures coloniales, 20 juillet 1903.)
231. Filasse et écorces de Typhonodorum madagascariense.
— Aracées.
Le vilia, ou mangibo, ou mangoka, vit sur le littoral de
Madagascar, dans les endroits humides. Sa filasse, qui est
jaunâtre et que les Sakalaves utilisent beaucoup pour la
fabrication de leurs filets de pêche, est extraite des gaines
des feuilles. Pour l’obtenir, les Sakalaves brisent ces feuilles
�40
H. JUMELLE
en deux d'un coup sec; il suffît ensuite de tirer doucement
les filaments fibreux qui apparaissent au niveau de la
cassure. L opération est parfois facilitée par un battage
préalable. Cette filasse est très extensible après dégommage,
mais est ligneuse et de résistance seulement moyenne.
(P. Claverie : Elude du Tgphonodorum madagascariense, textile de
Madagascar. Revue générale de Botanique, Paris, 1906. — H. Jumelle :
Les ressources agricoles et forestières des colonies françaises. Barlafier,
Marseille, 1907.)
232. Ecorce, filasse et cordes de Pachypodium Rutenbergianum. — Apocynacées.
Cette plante est un des bontaka ou vonlaka des Sakalaves.
La filasse se présente en longues lanières, blanc jaunâtre
ou jaunes, auxquelles une matière gommeuse desséchée
donne une certaine raideur. Elle est de travail assez diffîcile et les Sakalaves ne l’emploient que pour confectionner
des cordages. Sa résistance est moindre que celle de
YUrena loba ta.
(H. Jumelle : Trois plantes à corderie de Madagascar. Revue des
cultures coloniales, 20 juillet 1903.)
233. Filasse de sisal. — Amaryllidacées.
L Agave riyida, dont les deux variétés lonçjifolia et
sisalana donnent le henequen ou chanvre de Sisal du
Yucatan, a déjà été introduit avec succès en diverses
contrées tropicales, à Porto-Rico, aux Hawaï, en Afrique
orientale, à Maurice. Sa culture serait peut-être intéressante
et rémunératrice en certains points de Madagascar.
(H. Jumelle : Les cultures coloniales, vol. VI. Baillière, Paris, 1915.
— Slockdale : L'industrie des fibres à Maurice, in Bulletin of Department
of Agriculture, Mauritius, 1915, n° 5.)
234. Filasse d’abaca. — Musacées.
Le Musa textilis des Philippines, qui donne Yabaca ou
MADAGASCAR ET COMORES
chanvre de Manille, n’est cultivé jusqu’alors à Madagascar
qu’à titre d’essai, notamment à la Station de Flvoloina.
(Guide et catalogue de la Station de l'Ivoloina. Tananarive, 1916.)
235. Filasse de sansevière. — Liliacécs.
Le Sansevieria zeylanica, qui, avec d’autres espèces du
genre, indiennes ou africaines, donne la filasse de sansevière, est cultivé à Madagascar dans les mêmes conditions
que le Musa textilis.
23G. Filasse de Paritium tiliaceum. — Malvacées.
Le Paritium tiliaceum, voisin des Hibiscus, est vraisem
blablement originaire des îles océaniennes, mais a été
introduit aujourd’hui en beaucoup d’autres contrées. C’est
le bourao de Nouvelle-Calédonie, où sa filasse, qui est
ligneuse comme toutes les filasses de Malvacées, est cou
ramment utilisée par les indigènes. La plante n’a aucune
importance à Madagascar.
237. Régime de Raphia Ruffia. — Palmiers.
237 bis. Lanières, rabanes et objets divers en raphia.
Le Raphia Ruffia se plaît à Madagascar dans les endroits
humides, même marécageux. Sur le versant occidental, le
palmier est rare au-dessus de la Sofia, très commun dans le
Boina et l’Ambongo, puis disparaît plus au Sud, vers le
Ranobé et le Mananbaho. Dans l’Est, il cesse d’être spon
tané au-dessous de Mananjary, où il est seulement planté
par les Tanala et les Antaimoro. Ses lanières sont les épi
dermes supérieurs des segments des jeunes feuilles. Ces
épidermes doivent toutefois leur résistance à ce qu’ils
entraînent sur leur face interne, lorsqu’on les détache, les
faisceaux fibreux qui, dans les feuilles, leur sont intime
ment accolés. Il y a d’ailleurs plusieurs qualités de raphia,
suivant les provenances. Pour obtenir la filasse de raphia,
�42
H. JUMELLE
on divise les lanières en fils nu moyen d’une aiguille ou
d'une petite broche en os, puis on réunit ces fils et on les
tord comme des fils de soie. Les lanières servent en cha
pellerie et en vannerie; c’est le raphia du Japon de nos
jardiniers. Avec la filasse, seule ou en mélange avec d’autres
textiles tels que la soie, les Malgaches font leurs rabanes.
Les exportations de raphia de Madagascar sont de
7.000 tonnes environ par an.
(H. Jumelle : Les ressources agricoles et forestières (les colonies fran
çaises. Marseille, 1907. — H. Jumelle et 11. Perrier de la Bâthie : Pal
miers de Madagascar. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1913.)
238. Crin végétal du Vonitra Thouarsiana. — Palmiers.
Le Vonitra Thouarsiana, tout d’abord appelé à tort
Dictyosperma fibrosurn, est le vonitra de l’Est de Mada
gascar. Le crin végétal qu'il fournit, et qui est formé de
gros et longs filaments bruns employés en brosserie, est
récolté sur le tronc du palmier, où il représente ce qui reste
après la décomposition des vieilles gaines foliaires. Les
exportations annuelles de crin végétal de Madagascar étaient
en 1912 de 129.728 kilos. On connaît dans le Nord-Ouest de
l'ile, dans le Manongarivo, un autre vonitra, le Vonitra
crinita, qui actuellement n'est pas exploité.
(H. Jumelle et H. Perrier de la Bâthie : loc. cil.)
239. Paille de dara. — Palmiers.
Le dara des Tanala et des Antaimoro est encore un Pal
mier, le Phoenix reclinata var. madagascariensis. Sur le
versant occidental, c’est le taratra et le taratsy des Sakalaves. Avec la paille fournie par ses feuilles on fait des
chapeaux solides, de teinte vert pâle, mais ne changeant
ni au soleil, ni à la pluie.
(E. Perrot et A. Goris : Recherches sur les pailles à chapeaux de Mada
gascar. L’Agriculture pratique des pays chauds. Challamel, Paris, 1907.)
240. Paille de satranamira. — Palmiers.
L'Hyphaene Shatan est le satranamira ou le satrana
vichy (?), ou encore le hanty de l'Ouest de Madagascar. Avec
ses segments foliaires, les
paniers à riz, des nattes, etc. Ils se servent aussi des fais
ceaux isolés pour la confection de cordages.
(H. Jumelle et H. Perrier de la Bâthie : loc. cil.)
242. Paille de latanier. — Palmiers.
Le latanier, ou satranabé des Sakalaves, est le Medcmia
nobilis, qui forme sur tous les terrains du versant occidental
de Madagascar des peuplements étendus. On le retrouve
vers le Nord sur le versant oriental. Les segments foliaires
servent comme les précédents pour la confection d’objets
de vannerie.
243. Paille et filasse de lafa. — Palmiers.
Les Tanala, dans l’Est de Madagascar, désignent sous le
nom de lafa plusieurs palmiers, et notamment le IVeodypsis
tanalensis, qui est aussi le matitana, et le Clirysalidocarpus
mananjarensis. Il n’a jamais été bien établi quel est celui
de ces deux palmiers qui donne la fdasse de lafa.
244. Paille et chapeaux de manarana. — Palmiers.
Le manarana de la région d’Antalaha est un palmier
encore indéterminé, presque acaule, et qui n’est pas le
manarana d’Analamazaotra, ou Beccariophoenix madagasca
riensis.
La paille du vrai manarana d’Antalaha est très fine ; on
en fait de très beaux chapeaux. Malheureusement, le pal
mier devient de plus en plus rare, et la paille est trop sou
vent remplacée par celle de quelques-uns des manarana
suivants, qui est pelucheuse, et de bien moindre valeur.
245. Paille de manarampotsy. — Palmiers.
bsbsbBœaaa
mm
�U
II. JUMELLE
Cette paille a été récoltée dans la région de Mandihizana,
dans le district de Maroantsetra. La plante croît un peu
partout, mais plutôt en dehors de la forêt. La paille sert pour
la fabrication de nattes et de paniers.
246. Paille de manararaalemy. — Palmiers.
La plante croît dans la province de Maroantsetra et est
particulièrement abondante dans le haut d'Antsampirano ;
elle se plaît dans les sols élevés et humides.
247. Paille de manarambato ou manaramena. — Palmiers.
La plante croît également dans la province de Maroant
setra. Les échantillons ont été récoltés, comme les précé
dents, dans la foret, aux environs d’Analambola et de Filiitrosy (canton d’Andratambé).
Les pailles de ces divers manarana autres que le vrai
manarana ne semblent pas toutes également appréciées par
la chapellerie européenne ; certaines conviendraient plutôt
chez nous pour la fabrication de la pâte à papier.
248. Paille et chapeaux d’ahibano. — Cypéracécs.
L'ahibano est le Cypcrus nudicaulis des terrains tour
beux de l’Imerina, et que l’on retrouve dans l’Ouest jusque
dans l'Ambongo. La paille qui sert en chapellerie provient
de la tige, qui est dépourvue de feuilles.
(II. Jumelle : loc. cil. — Perrot et Goris : loc. cil.)
249. Paille et chapeaux de penjy. — Cypéracécs.
Le penjy, ou mahampy, ou ramho, est le Lepironia mucronala des régions occidentale et centrale. Les tiges aplaties
ou découpées en lanières sont employées en chapellerie et
en vannerie.
250. Paille de tsindrodrotra. — Graminées.
Le tsindrodrotra des Hova et le tsiana des Betsileo est le
45
Sporoholus indicus, qui abonde dans les terres humides des
environs de Tananarive. Sa paille est utilisée en chapel
lerie.
MADAGASCAR ET COMORES
251. Paille de zozoro ou isatra.— Cypéracécs.
Le zozoro des Hova, qui est l'isatra de l’Ouest, est le
Cypcrus rnadayascaricnsis ou Cypcrus imcrinen'sis. Les
tiges servent pour la fabrication de nattes et de paillassons,
et pour les cloisons des cases.
252. Paille d’herana. — Cypéracécs.
L hcrana est le Cyperus latifolius. Sa paille est utilisée
pour la fabrication de nattes et pour les toitures.
253. Paille de vinda. — Cypéracécs.
Le vinda des Sakalaves est le Cypcrus alternifolius. Sa
paille sert encore pour la fabrication de nattes et de pail
lassons.
254. Paille d’haravola. — Graminées.
L haravola des Hova est le bozaka des Betsileo (qui n’est
pas le bozaka des Hova) ; et ce serait YArundinella stipoides.
Sa feuille serait utilisée pour la fabrication de paniers indi
gènes et de chapeaux.
(Perrot et Goris : loc. cil.)
255. Paille d'harefo. — Cypéracécs.
Les harefo des Hova sont diverses espèces cYEleocharis,
telles que YElcocliaris plantaginea et YEleocharis limosa.
La paille, qui a une structure presque analogue à celle de
penjy, sert pour la confection de chapeaux ordinaires, de
nattes et de sacs.
256. Paille de telorirana.
Paille indéterminée, peut-être de Graminée.
�46
H. jümëlLë
257. Paille de mangarana.
Paille indéterminée, n’appartenant pas au Lepironia mu
er on ata.
X. — BOIS
Nous ne citons ici que quelques bois de Madagascar. Un
catalogue spécial plus complet de notre collection de ces bois
sera publié ultérieurement.
271. Ébène de Madagascar.— Ebénacêes.
L’ébène du Nord-Ouest de Madagascar, qui est le lopingo,
et un des hazomainty des Sakalaves, est le Diospyros Perrieri. C’est un arbre de 15 à 25 mètres de hauteur, dont le
tronc a une écorce noirâtre ou blanchâtre qui se détache par
plaques comme celle du bouleau. Il croît principalement
dans les bosquets forestiers à sol rocailleux et sur le bord
des torrents.
(H. Jumelle : Quelques plantes utiles ou intéressantes du Nord-Ouest
de Madagascar. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1907.)
272. Acajou de Madagascar. — Méliacces.
L’acajou du Nord-Ouest de Madagascar, qui est le hazomena des Sakalaves, est le Khaya madagascariensis. C’est
un arbre de 20 à 30 mètres de hauteur, à tronc très droit
et cylindrique, dont l écorce est brunâtre, maculée de gris.
Dans l’Ambongo et le Boina, il pousse dans toutes les alluvions calcaires et humides des bords des rivières. Il ne
manque que sur les sols siliceux, où il est remplacé par des
Canarium. Son bois, qui est un bon bois de sciage, est par
fois exporté au Havre, où il a été rapproché de celui de
Yaucourné (Aucoumea Klaineana) du Gabon et vendu aux
mêmes prix.
(H. Jumelle et H. Perrier de la Bàtliie : Notes sur la flore du NordOuest de Madagascar. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1907.)
MADAGASCAR E t COMORES
l7
273. Bois de manipika. — Légumineuses.
Le manipika des Sakalaves est le Dalbergia Per rien
Drake (Dalbergia boinensis Juin.). C’est un arbre de 10 à
25 mètres de hauteur, mais dont le tronc ne dépasse pas
40 cm. de diamètre. C’est le principal arbre à palissandre
du Boina, où il est plus commun que l'espèce suivante.
(II. J u m e lle : Quelques plantes utiles ou intéressantes du Nord-Ouest
de Madagascar. A n n a le s du M usée C o lo n ial, 1907.)
274. Bois de manary. — Légumineuses.
Le manary des Sakalaves est le Dalbergia ikopensis
Jum. (Dalbergia Perrieri Juin.). C’est un arbre de 10 à
20 mètres de hauteur, mais dont le tronc peut atteindre
00 cm. de diamètre. 11 se plaît surtout dans les bois secs;
on le rencontre notamment sur le terrain siliceux du haut
bassin de la Betsiboka et de l’Ikopa. C’est encore un arbre
h palissandre, mais moins fréquent que le précédent, et, par
conséquent, moins exploité.
(H . J u m e lle :
loc. cit.)
275. Bois de korninga. — Légumineuses.
Le korninga est YErythrophloeum Couminga, déjà cité
dans la section des Plantes médicinales et toxiques.
276. Bois d hazomalanga.— Iiernandiacées.
L'hazo mal an g a estune Hernandiacée encore mal connue,
mais qui semble devoir constituer un genre nouveau.
L’arbre, qui est de très haute taille, est très rare dans l’Ambongo. 11 ne devient plus commun qu’au sud du Cap SaintAndré, dans les forêts à sol rocailleux calcaire ; mais encore
ne croît-il que par pieds isolés, et on ne trouve guère plus
d'un individu par hectare. Son bois, inattaquable par les
insectes, est excellent à tous égards et a été, de tout temps,
exporté dans l'Inde. Les Indiens en font, paraît-il, des
galoches. Les Chinois s’en serviraient pour la fabrication
�48
11. JUMELLE
des cercueils. C'est l’objet d'un commerce assez considérable
à Majunga; on en fait des caisses, des meubles, et, en
général, tous les objets en bois destinés à préserver des
matières quelconques contre les attaques des insectes.
277. Bois de torotoro. — Tcrébintbacées.
Le torotoro est le Glula Turtur, qui se trouve à Nossi-Bé
et, au nord du Boina, dans les massifs forestiers de la vallée
de l’Ambamalandy. Il y a d’ailleurs été, sans doute, intro
duit, puisque tous les Gluta sont des espèces de l'Archipel
Indien. Il donne un bois brun orangé; sa résine passe pour
vésicante.
H. Jumelle et H. Perrier de la Bàthie : Les Landolphia et les Mascarenhasia à caoutchouc du Nord de l'Analalava. L'Agriculture des pays
chauds, 1910.)
278. Fruits de teck. — Verbénacées.
Le teck, ou Tcctona grandis, bien connu pour le bois
qu’il fournit, est un arbre de l'Inde. Les drupes exposées,
et dont quelques-unes sont encore enveloppées par le calice
accru, proviennent de la Station d'Essais de 1 Ivoloina.
XI. — ESSENCES
291. Graines, feuilles et essences de Pelea madagascarica.
— But accès.
Cet arbrisseau de l’Est de Madagascar et de Sainte-Marie
comprendrait deux variétés : une variété tolongoala. à
feuilles étroites; et une variété tolongoala manilra-anisette,
à feuilles larges. Il donne une essence à forte odeur d anis,
ou plutôt de badiane. Cette essence est contenue, dans la
proportion de 4 à '»°/0, dans toutes les parties de la plante,
mais plus particulièrement dans le fruit. Elle a pour pou
voir rotatoire -f- 32° 22, et son indice de réfraction est de
49
1,51469. Elle est soluble dans 4 volumes d'alcool à 80°. La
teneur en anéthol est minime, mais il y a une forte propor
tion d'aldéhydes probablement anisiques. La plante existe
rait également à Mayotte.
MADAGASCAR ET COMORES
(E. Ileckel : Sur une plante nouvelle à essence atiisàe de Madagascar.
Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, C mars 1911. — Juillel :
Recherches anatomiques et morphologiques sur le Pelea madagascarica.
Annales du Musée Colonial de Marseille, 1912.)
292. Fruits d’hazomalanga. — Hernandiacces.
L'hazomalanga, déjà cité dans la section précédente,
donne des fruits qui contiennent, en même temps qu’un
principe rubéfiant, une huile et une essence. Cette essence
donne aux fruits et à l'huile qu'on en extrait une très forte
odeur aromatique. Le principe rubéfiant est également
entraîné par l’huile retirée du fruit.
293. Essence d’Eucalyptus globulus. — Myrtacées.
h Eucalyptus globulus, introduit aujourd’hui non seule
ment en beaucoup de pays chauds, mais même dans la
partie chaude de la zone tempérée, notamment sur le litto
ral provençal, est originaire d Australie. L’essence de ses
feuilles, aromatique et antiseptique, est employée en parfu
merie, surtout pour les eaux, poudres et pâtes dentifrices,
et aussi en thérapeutique. Elle entre également dans la
composition des mélanges qui servent à parfumer les
appartements et à en éloigner les mouches. Beaucoup
d’autres espèces d Eucalyptus donnent des essences plus ou
moins analogues, mais qui, en général, sont inférieures à
celle d Eucalyptus globulus, dont la valeur est essentielle
ment due à sa teneur (jusqu’à 85%) en cinéol ou eucalyptol. Les essences d’autres espèces contiennent du citronétol,
ou du citrol, ou sentent la menthe poivrée, ou n’ont pas
d’odeur bien définie. L'essence d E. globulus est jaune
clair, d’odeur rafraîchissante ; la teneur exigible en cinéol
est de 78 à 80%. Une partie d'essence doit se dissoudre
sans troulile dans trois parties d'alcool à 70°. Les sortes
�O0
II. JUMÉLLË
qui proviennent d’txrbres avant poussé sous des climats
tempérés semblent supérieures à celles de provenance tro
picale. Les feuilles même de VE. globulus ont la réputation
d’être toniques, astringentes et fébrifuges. M. F&ulds, dans
le British Medical Journal de 1902, prétend que leur infu
sion a aussi, dans les cas de diabète, une action curative
énergique.
294 à 300. Essences diverses de Mayotte.
Toutes ces essences (essence de menthe, essence et
camphre d’Ôctmum canum, essence de sauge, essence de
verveine, essence d'ayapana, essence de patchouli) ont été
préparées à Mayotte par M. Touchais. A Madagascar, ces
essences sont surtout fabriquées dans le Nord de 1 île.
X II.— GOMMES ET RÉSINES
311. — Gomme de Khaya madagascariensis. — Méliacées.
Le Khaya madagascariensis, ou ha zo mena, a déjà été cité
dans la section des Rois. La gomme que donne son tronc
se concrète sür l’écorce sous l’aspect de petites stalactites,
dont les unes sont jaune clair, les autres plus brunes et
d'autres verdâtres. Cette gomme, lorsqu’elle est récoltée
depuis quelque temps, contient 2l°/0 d'eau. Complètement
desséchée, elle se compose de 85 parties solubles dans
l’eau chaude et de 15 parties gonflables, mais insolubles.
La portion soluble dans l’eau chaude reste dissoute après
refroidissement et donne des solutions épaisses, mais encore
parfaitement liquides, en présence de 12 fois son poids
d’eau. Ces solutions plus ou moins colorées ont l’aspect
de solutions de gomme arabique ordinaires. Etendues en
couche mince sur le papier, elles lui donnent une certaine
La gomme de cet acajou à pomme si répandu dans la
plupart des contrées tropicales, et qui est le mahabiha et
Y&biba des Sakalaves, se présente en masses parfois volumi
neuses, dont la couleur varie du jaune pâle au brun foncé, à
cassure vitreuse et transparente, du moins quand la colora
tion de la substance est pâle. Elle n’est que partiellement
soluble dans l’eau, et la partie soluble constitue un mélange
peu adhésif.
(II. Jacob de Cordemoy : Les plantes à rjommcs el à résines. Doin,
Paris, 1911.)
313. Gomme d’Albizzia Lebbek. — Légumineuses.
313 bis. Gousses d’Albizzia Lebbek.
L Albizzia Lebbek, originaire du Rengale, s’est naturalisé
en beaucoup de pays chauds ; c'est le bois noir de nos colo
nies, le bonara des Sakalaves. Tronc et grosses branches
fournissent en abondance une gomme tantôt rougeâtre et
tantôt jaunâtre, en gros morceaux mamelonnés* En contact
avec l'eau froide, elle ne se dissout qu’en faible proportion;
la partie insoluble se gonfle énormément et se transforme
en une masse gélatineuse, rougeâtre et translucide, d’aspect
grumeleux. Cependant, par la chaleur et sous pression,
cette gomme devient soluble dans l’eau en donnant un
mucilagre adhésif.
(II. Jacob de Cordemoy : loe. cil,
314. Gomme de Tamarindus indica.
—
315. Gousses de Tamarindus indica.
Légumineuses.
�32
II. JUMELLE
Comme les deux espèces précédentes, le tamarinier, qui
esl le madiro el le kily de Madagascar, et qui est vraisem
blablement originaire de l'Inde, se trouve aujourd’hui en
beaucoup de pays chauds. Il est commun dans l’Ouest de
Madagascar, et jusque dans l’extrême Sud. Il est de préfé
rence calcicole. Pour le reboisement, c’est une meilleure
essence que le bois noir, qui est de croissance plus rapide,
mais est plus facilement détruit par les incendies. La
gomme de madiro, assez claire, se présente souvent en
morceaux volumineux. Elle est complètement insoluble
dans l’eau ; elle se gonfle seulement en formant une gelée
compacte.
(II. Jacob de Cordemoy : Gommes et résines d'origine exotique.
Annales du Musée Colonial de Marseille, 1900. — Louvel : Les forêts de
l'Ouest de Madagascar. L’Agriculture pratique des pays chauds.
Challamel, Paris, 1914.)
316. Fruits et gomme de Sclerocarya Gaffra. — Térébini hacées.
Le Sclerocarya Gaffra esl le sakoa des Sakalaves.
Comme le tamarinier et le sakoa, on le trouve un peu par
tout dans l’Ouest, en plus ou moins grande abondance. Son
écorce épaisse et riche en tannin le rend particulièrement
résistant aux feux de brousse. Il donne d’ailleurs un bois
qui brûle mal. La pulpe des fruits contient de l’acide
citrique,• et les graines, que consomment les Sakalaves,
renferment une huile alimentaire quelquefois utilisée
aussi par ces Sakalaves et par les Mahafaly. Un pied
femelle peut fournir plusieurs centaines de kilos de fruits,
qu’il suffit de ramasser sous l’arbre en saison sèche. La
gomme du tronc est brun clair, assez transparente, à cas
sure lisse et brillante. Elle est entièrement soluble dans
l’eau, mais la solution est à peu près sans adhésivité. Le
perchlorure de fer n’y détermine pas de précipité el ne
modifie pas la coloration ; c’est donc une gomme sans tannin.
(Louvel : toc. cil. — IL Jumelle: Quelques latex el quelques gommes et
MADAGASCAR ET COMORES
résines de l'Ouest de Madagascar. Le Caoutchouc et la Gutla-Percha,
mars el avril 1911.)
317. Fruits de Stereospermum euphorioides. — Bignoniacées.
318. Gomme de Stereospermum euphorioides.
Le mangarahara des Sakalaves est spécial, dans l’Ouest,
aux forêts sèches des terrains siliceux. Le grattage super
ficiel de son tronc provoque une sécrétion gommeuse. La
substance ainsi obtenue est d ailleurs de nature assez spé
ciale ; elle se rapproche des gommes sans avoir exactement
les caractères de ces gommes. C’est une matière brunâtre,
assez dure, terne à la surface, mais h cassure brillante. Elle
est inodore et sans saveur. Après qu elle a été laissée pen
dant quelque temps au contact de l’eau, elle colle au doigt,
mais très légèrement. Elle se dissout dans beau bouillante,
l’alcool à 95°, l’acétone et le terpinéol. Elle se précipite en
partie pendant le refroidissement de l’eau chaude, et est
donc très imparfaitement soluble dans l’eau froide. C’est
une substance sans intérêt pratique.
(H. Jumelle : Quelques plantes utiles ou intéressantes du Nord-Ouest
de Madagascar. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1907.)
319. Gomme d’hazongia. — Bixacécs.
L hazongia est une espèce indéterminée, et vraisemblable
ment nouvelle d’FIonialium. La gomme n’a pas encore été
étudiée.
320. Gomme de talio. — Combrétacées.
Le talio est une espèce de Terminalia ; la gomme n’a pas
encore été étudiée.
321. Latex de Jatropha mahafalensis. — Euphorbiacées.
322. Tanno-gomme de Jatropha mahafalensis.
Le betatatra a déjà été cité dans la section des Graines
�MADAGASCAR ET COMORES
grasses; niais la tige de ce Jalropha donne en outre un
liquide brun noirâtre, limpide, et qui, après évaporation,
abandonne une sorte de kino. La substance ainsi obtenue
est, en effet, brune, sèche et friable, insoluble dans l’acétone
et le chloroforme, mais soluble dans l’alcool absolu et dans
l'eau. Dans la solution aqueuse le sous-acétate de plomb
détermine un précipité grumeleux, pendant que le perchlorure de fer provoque un précipité bleu noirâtre. Cette
tanno-gomme est parfois désignée sous le nom de sefo.
(II. Jumelle : Quelques latex et quelques gommes et résines de l'Ouest
de Madagascar. Le Caoutchouc et la Gutta-Percha, 1911.)
323. Excrétât de Rhizophora mucronata. — Rhizophoracées.
Le Rhizophora mucronata est un des principaux arbres
de la mangrove. Le produit exposé — et qui est de nature
encore indéterminée — est excrété en saison sèche par les
souches qui proviennent de l'abatage des arbres.
32i. Résine copal de Trachylobium verrucosum. — Légumi
neuses.
325. Fruits de Trachylobium verrucosum.
326. Bois et rameaux de Trachylobium verrucosum.
Le Trachylobium verrucosum est l'arbre dont la résine
fossile, récoltée surtout sur la côte orientale d’Afrique,
en Afrique Orientale Allemande, constitue le meilleur
des copals, dit copal de Zanzibar. C’est le taridroroho de Madagascar, où on ne le trouve que dans l’Est,
dans les terres sablonneuses de la région des lagunes. Il est
obtenu surtout par 1 incision des grosses branches et du
tronc; on en récolte aussi un peu dans le sol. Le copal de
Madagascar, un peu moins dur que celui de Zanzibar, et
qui donne lieu à quelques faibles exportations (15 à 20
tonnes par an), est donc en partie récent et en partie fos
sile.
Prudhomme : L'agriculture de la côte Est de Madagascar. Paris,
1901. — H. Jacob de Cordemov : toc. rit.
327. Résine fossile de kominga. — Légumineuses.
Cette résine, qui provient de VErythrophloeurn Couminga déjà cité dans la section des Plantes toxiques, est
rouge. Elle n’est pas employée et n'a pas encore été
étudiée.
328. Résine de Genipa Rutenbergiana. — Rubiacées.
Cet arbrisseau de l'Àmbongo et du Boina est le karipedahy des Sakalaves, surtout commun sur les gneiss et les
micaschistes. Sa sécrétion résineuse recouvre les bourgeons
et les jeunes Heurs. A ces niveaux, la résine exsudée se
concrète sous la forme de petites perles irrégulièrement
globuleuses. La substance est de couleur jaune clair ; pul
vérisée, elle est jaune soufre et exhale, lorsqu'on la frotte
entre les doigts, une légère odeur assez agréable qui rap
pelle un peu celle de certaines résines de Burséraeées.
Elle est entièrement soluble dans le chloroforme, le sul
fure de carbone, l'éther et l’essence de térébenthine ; elle
se dissout partiellement dans l’alcool à 95°, le toluène et
la benzine. Les Sakalaves la récoltent peu et ne 1 utilisent
qu’exceptionnellement pour conlectionner, en la mélangeant,
après pulvérisation, avec de la graisse de bœuf, une pommade
qui, prétendent-ils, fait repousser les cheveux.
(II. Jumelle : Quelques [liantes utiles ou intéressantes du Nord-Ouest
de Madagascar. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1907.)
329. Résine d’Ophiocaulon firingalavense. — Passifloraeées.
La liane est un des ola-boay des Sakalaves. Sa base est
fortement renflée en forme de pain de sucre ; et c’est la
cuticule de l’épiderme de ce tubercule qui est recouverte
de la substance résineuse. Pour obtenir cette résine, on
frappe et racle l’écorce, puis ou met le tout dans un linge,
que l’on plonge dans l'eau bouillante. On obtient ainsi un
pain d une matière vert brunâtre, terne extérieurement, bril
lante, au contraire, sur la cassure. L ensemble paraît formé
de nombreuses lames brillantes, incluses dans une petite
�86
H. JUMELLE
quantité de poussière vert pâle qui dessine des veines sur
les brisures. Le toucher un peu gras indique que la résine
est accompagnée d’un peu de cire. Le produit est très
facilement pulvérisable, et il se dissout en fortes propor
tions dans le chloroforme, le sulfure de carbone, l’éther,
la benzine, l’alcool froid, le toluène et l’acétone. La quan
tité d'iode fixée par 100 parties de la portion soluble dans
le chloroforme est de 34,7, litre beaucoup plus fort qu’il ne
l'est pour les cires. Dans l'eau chaude, la substance com
mence à se ramollir vers 65°, et est complètement pâteuse
entre 8b et 90°.
(H. Jumelle : Sur quelques plantes utiles ou intéressantes du Nordouest de .Madagascar. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1907.)
330. Résine de Canarium multiflorum. — Burséracées.
331. Graines de Canarium multiflorum.
332. Résine fossile de ramy.
Les Canarium de Madagascar donnent les oléo-résines
dites ramy, que les indigènes emploient comme encens,
comme colophane ou pour faire des soudures. La substance
est récoltée comme exsudât spontané, à la base du tronc et
sur les grosses racines ; on provoque aussi sa sécrétion par
des entailles sur le tronc. Il y a également une sorte de
ramy demi-fossilisé. Commercialement, les ramy sont de
la catégorie des élémis et pourraient donc peut-être être
utilisés pour la préparation de certains vernis à l'essence ou
à l'alcool. Ce sont des résines à odeur de citron, solubles
dans les alcools éthylique et amylique, le chloroforme, la
benzine, l’éther et l'essence de térébenthine. Avec ce der
nier dissolvant elles donnent, comme le galipot d’Amérique,
d’après M. Colïignier, des vernis qui, ne durcissant pas les
couleurs au plomb, permettent de les étendre. Ces propriétés
varient d’ailleurs peut-être selon l’origine botanique, cor
on connaît, entre autres espèces malgaches, le Canarium
multiflorum de l’Ouest, le Canarium madagascariense de
r>7
Morondava, le Canarium obtusifolium, qui serait à la fois à
Fort-Dauphin et à Nossi-Bé, le Canarium Boivini du Nord
et de l’Est, le Canarium pulchro-bracteatum de Farafangana. Or le Canarium multiflorum produit une résine jaune
verdâtre, la résine du Canarium Boivini, ou ramy fotsy,
est jaune citron, non transparente et à cassure vitreuse,
celle du ramy mainty, d’espèce indéterminée, est verdâtre,
presque transparente et reste longtemps assez tendre pour
être coupée au couteau. Le ramy semi-fossilisé est rou
geâtre.
MADAGASCAR ET COMORES
(II. Jacob de Cordemoy: Les plantes à gommes et à résines. Doin,
Paris, 1911. — Guillaumin: Les ramy de Madagascar. Bulletin écono
mique de Madagascar, 2e semestre, 1909. — Id. : Les produits utiles des
Burséracées. L’Agriculture pratique des pays chauds, mai-août 1909.)
333. Oléo-résine de Calophyllum parviflorum. — Clusiacées.
334. Oléo-résine de Calophyllum laxiflorum.
Ces oléo-résines des Calophyllum passent en divers pays
pour être des topiques elïicaces contre les ulcères.
335. Écorces de Kalanchoe Grandidieri. — Crassulacées.
Le Kalanchoe Grandidieri est un des mongy de Mada
gascar. Ses écorces, remplies de résines diverses, brûlent
facilement, avec une odeur de benjoin ou d’encens d'Arménie.
336. Gomme-résine d’haronga. — Hypericacées.
L’Haronga madagascariensis donne une substance qui,
comme la gomme-gutte, forme avec l’eau une émulsion
jaune. Cette gomme-résine contient 8 °/0 de gomme soluble
et 85 °/0 d'une résine très foncée.
11. Jacob de Cordemoy: /oc. cil.)
337. Gomme-résine de manipika. — Légumineuses.
Le manipika est le Dalbergia Perrieri Drake, du Boina,
déjà mentionné dans la section des Bois. Dans le bassin du
�II. JI MELLE
Bemarivo, un coléoptère longicorne, en attaquant l'écorce,
provoque la sécrétion d’une sorte de gomme-résine à forte
odeur de cannelle. Cette substance est complètement soluble
dans le terpinéol, avec lequel elle donne des solutions d'un
rouge vif, mais il s’en dissout aussi une petite quantité
(3 % environ) dans l’eau froide, qui prend une teinte jaune
paille. La solubilité complète dans l’alcool permettrait
d'obtenir, avec la substance, des vernis rouges, tels que ces
vernis pour métaux qu'on prépare avec les accroïdes ou le
sang-dragon.
(H. Jumelle: Sur quelques piaules utiles ou intéressantes du NordOuest de Madagascar. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1907.)
338. Gomme-résine de tsimatimanonta. — Clusiacées.
Le tsimatimanonta des Sakalaves est le Tsimatimia Pcrvillei de l'Ambongo et du Boina. La sécrétion de son tronc
est tout d'abord jaune d’or, mais brunit peu à peu à l'air.
Fraîche, la substance a un peu la couleur de l’encaustique,
qu elle conserve intérieurement; elle est sans odeur, un peu
adhésive au doigt et est cassante et friable, mais ne se pul
vérise pas facilement à cause de sa consistance légèrement
visqueuse. L’eau en dissout 13 °/0 environ et l’acétone
62 %. La gomme, au sortir de létuve, est sèche et très
friable, jaune rougeâtre; sa solution aqueuse est jaunâtre.
La résine, dans les mêmes conditions, est liquide et ne se
solidifie que par refroidissement ; elle est rouge foncé, et
ses solutions dans l’acétone, le chloroforme, la benzine, le
toluène, l’alcool absolu, sont d’un rouge sang.
II. Jumelle el H. Perrier de la Bàthie : Les Clusiacées du Nord-Ouest
de Madagascar. Annales des Sciences naturelles, Botanique, 1910.)
339. Résine de famata. — Euphorbiacées.
Les famata sont des Euphorbia aphylles, de la sous-sec
tion Laro. La résine qui semble sans emploi possible est le
coagulât friable qui reste après l’évaporation du latex.
H. Jumelle: Quelques latex et quelques gommes et résines de l'Ouest
de Madagascar. Le Caoutchouc et la Gutta-Pereha, 15 avril 191 t.j
MADAGASCAR ET COMOHLS
39
3i0. Latex de fiamy.
Le ftamy est peut-être un Ficus. Le coagulât obtenu par
évaporation à chaud de son latex est de couleur brun foncé;
il est tout d’abord un peu élastique et légèrement visqueux,
mais, en se refroidissant, il durcit et devient cassant en
perdant toute élasticité. Le produit semble encore sans
emploi possible.
(II. Jumelle : loc. cil.)
341. Latex résineux d’adabo. — Artocarpécs.
L adubo est le Ficus Sakalavarum. La substance rési
neuse qu'abandonne son latex est inutilisable.
342. Latex concrété de Sideroxylon rubrocostatum.
Sapotacées.
Ce Sideroxylon est un des nombreux nato de Madagascar.
Il est commun dans le Boina, dans le bassin du Bemarivo,
parmi les rocailles des bords des torrents. Le latex donne un
coagulai gris brun, qui, d’abord poisseux, devient, en se
desséchant, cassant et assez facilement pulvérisable. Jeté
dans l’eau bouillante, ce produit redevient visqueux et se
désagrège ; il ne peut donc même pas être considéré comme
matière guttoïde et est dénué de tout intérêt.
H. Jumelle: La porc du Nord-Ouest de Madagascar. Annales du
Musée Colonial de Marseille, 1907.)
XII. — CAOUTCHOUCS ET GUTTAS
331 Fruits de Landolphia Perrieri. — Apocynacées.
352. Liane de Landolphia Perrieri.
353. Latex de Landolphia Perrieri.
�60
H. JUMELLE
334. Caoutchouc de Landolphia Perrieri.
C’ost le Landolphia Perrieri qui donne la plus grande
partie du <* caoutchouc rouge de Majunga », ou « Majunga
rouge ». Cette liane se plaît dans les sols secs jusqu’à
700 mètres d altitude. Elle est plus ou moins commune : dans
le Nord, où on la trouve sur les deux versants ; dans le NordOuest, où c’est le piralahy ou vahealahy ; dans l'Ouest, où
c'est le rehea et le voahena, et où elle descend jusqu'au
bassin de la Tsiribihina, les derniers pieds disparaissant
vers les sources de la Sakeny. Après avoir recueilli le latex
qui s’écoule des tronçons de la liane, les indigènes le laissent
se coaguler spontanément ou bien provoquent la coagulation
par le jus de citron. Dans le Sambrano, on trouve la variété
ambalensis, qui est le dily vahea des indigènes.
(H. Jumelle et 11. Perrier de la Bàthie: Les plantes à caoutchouc du
Nord de Madagascar. L’Agriculture pratique des pays chauds, 1911. —
Id. : Les plantes à caoutchouc de l'Ouest et du Sud-Ouest de Madagascar.
Id., 1911. — II. Jumelle : Les plantes à caoutchouc et à gutta. Challamel,
Paris, 1903. — Id. : La flore caoutchoutière de Madagascar. Congrès du
Caoutchouc de Batavia. 1914.1
335. Fruits frais de Landolphia sphaerocarpa. — Apocynarecs.
336. Fruits secs de Landolphia sphaerocarpa.
337. Caoutchouc de Landolphia sphaerocarpa.
Le Landolphia sphaerocarpa est encore une liane à
caoutchouc de l'Ouest, mais qui ne recherche plus, comme
l espèce précédente, les sols secs; elle préfère les endroits
humides, tels que les alluvions des bords des cours d’eau.
Son aire de répartition est plus restreinte que celle du Lan
dolphia Perrieri, car elle ne commence, vers le Nord, qu’audessous de la Sofia. Elle descend, par contre, plus bas vers
le Sud, car elle a pour limite l’Onilahy. C’est le reiabo ou
Variabo des Sakalaves. Son caoutchouc est encore rouge,
mais la rareté de la liane le rend moins important.
(H. Jumelle et 11. Perrier de la Bàthie : loc. cil.
MADAGASCAR ET COMORES
01
338. Fruit de Landolphia Boivini. — Apocynacées.
Cette espèce est de Nossi-Bé, oit elle est d’ailleurs rare.
On ne la trouve plus guère qu’en quelques endroits comme
sur les bords de l’Ankarankely. Son caoutchouc est de
médiocre ténacité.
(II. Jumelle et II. Perrier de lu Bàthie: Les />lantes à caoutchouc du
Nord de Madagascar. L’Agriculture pratique des pays chauds, 1910. —
Id. : Les Landolphia <lu Nord et de l'Est de Madagascar. Id., 1914.
339. Caoutchouc de Mascarenhasia arborescens coagulé par
l’acide sulfurique. — Apocynacées.
360. Caoutchouc de Mascarenhasia arborescens coagulé par
l’alcool.
361. Tiges de Mascarenhasia arborescens.
362. Écorces de Mascarenhasia arborescens.
C’est le Mascarenhasia arborescens qui donne la plus
grande partie du « caoutchouc noir de Majunga », ou
<( Maj unga noir ». Ce Mascarenhasia arborescens a pour
habitat, sur le versant occidental, le Nord, le Sambirano, et
le Nord-Ouest ; il s’arrête au cap Saint-André. L arbre se
plaît dans les endroits un peu humides ; en forêt, il est élevé
et à tronc simple (forme lonç/ifolia), tandis que dans les
endroits découverts il est plus bas et à plusieurs troncs
(forme anceps). C’est, suivant les régions, un barabanja,
un gidroa ou le yidroandrano. Pour l exploiter, les Saka
laves abattent l'arbre, puis incisent les troncs annulairement ; ils laissent ensuite le latex se coaguler spontanément
sur le tronc, ou bien ils font bouillir le latex.
Dans l'Est on trouve le Mascarahenasia arborescens var.
coriacea cité plus loin (n° 383).
363. Caoutchouc de Mascarenhasia lisianthiflora. — Apocy
nacées.
�6'>
II. Jl MCl.l.L
364. Latex coagulé de Mascarenhasia lisianthiflora.
Cet autre gidroa donne dans l’Ouest un caoutchouc
analogue au précédent, mais il croît dans les endroits secs
et est beaucoup moins fréquent que le M. arborcsccns. 11
est inconnu dans le Nord et dans le Sambirano ; il ne com
mence qu au-dessous du Maivarano, pour se continuer de là,
à travers le Boinn et l Ambongo, puis le Menabé, jusque
vers la Linta. Il descend donc plus loin vers le Sud que
l'autre espèce. C est le gidroanosy des Bara. Dans le Boina,
il est exploité comme le Af. arborescent. Au nord de la
Linta, les Bara pilonnent les écorces des tiges et des racines.
Ces écorces, arrachées par martelage entre deux pierres,
sont desséchées au soleil et emportées au village, où le
pilonnage est effectué par les femmes et les enfants dans les
mortiers à riz. Le caoutchouc ainsi préparé, et assez défec
tueux, est en petites plaques minces de 7 à 10 cm. de côté,
d’un rouge noirâtre.
(H. Jumelle et 11. Ferrier de la Bàtliie : lue. cil./
363. Caoutchouc de Secamonopsis raadagascariensis. — Asclépiadacées.
366. Tiges de Secamonopsis madagascariensis.
Le Secamonopsis madagascariensis donne avec le Gonocrypla Grevei une grande partie de caoutchouc de Tuléar.
Ce Secamonopsis madagascariensis, ou vahimaintg, ou langalora, apparaît au niveau du Manambolo, mais ne devient
commun qu au-dessous de la Tsiribihina, où il est très fré
quent sur les dunes, entre cette Tsiribihina et TOnilahy ; il
redescend dans le Menanrandra, puis, vers l’Est, jusqu à
Tsivory. Dans les bassins du Mangokv et de TOnilahy, les
Bara l’exploitent à la façon du bokabé\ ils sectionnent les
fruits. Chaque follicule abandonne environ 75 milligrammes
de caoutchouc, et, un pied pouvant porter 100 à 500 de ces
follicules, le rendement d’une souche est de 8 à 40 grammes.
63
Le caoutchouc n est bon que si les fruits sont bien mûrs.
A Tsivory, les indigènes incisent le bas des tiges.
MADAi .AS cAII m COMOKIJS
(M. Jumelle : Deux nouvelles plantés à caoutchouc de Madagascar. Le
Caoutchouc et la (iutla-Percha, juin-juillet 190a. — II. Jumelle et H.
Ferrier de la Bàtliie: Les plantes à caoutchouc de l'Ouest et du Sud-Ouest
de Madagascar. I.'Agriculture pratique dos pays chauds, 1911.)
367. Caoutchouc de Gonocrypta Grevei. — Asclépiadaccès.
Le Gonocrypta Grevei, ou kompilsO, a à peu près le même
habitat que le Secamonopsis madagascariensis, qu'il accom
pagne ; il commence cependant un peu plus bas, sur la côte,
que ce langalora, car on ne le rencontre pas au nord du
bassin du Mangokv. Dans ce bassin du Mangoky et dans
celui de TOnilahy, les Bara exploitent le kompilso comme
le langalora, en sectionnant les fruits. A Tsivory, on saigne
le bas des tiges. Le caoutchouc est sensiblement de même
valeur que le précédent.
(II. Jumelle et II. Perrier de la Bàtliie : toc. cil.) •
368. Fruits et tiges de Cryptostegia grandiflora. — Asclé
piad acees.
Le Cryptostegia grandiflora est, avec l’espèce suivante,
le lombiro de l’Ouest; mais cette forme grandiflora, qui n’est
peut-être qu une variété du C. madagascariensis, est plus
particulièrement localisée dans la partie méridionale et ne
semble pas, vers le Nord, dépasser beaucoup Tuléar. Son
caoutchouc est le même que celui dè l’autre lombiro.
(H. Jumelle: Le Cryptostegia grandiflora dans le Sud-Ouest de Mada
gascar. Le Caoutchouc et la üutta-Pereha, novembre 1908. — II.
Jumelle et II. Perrierdc la Bàtliie : /oc. vit. — ld. : Nouvelles notes bio
logiques sur la flore malgache. Annales de la Faculté des Sciences,
1915.)
369. Fruits et tiges de Cryptostegia madagascariensis. —
Asclèpiadacées.
370. Caoutchouc de Cryptostegia madagascariensis.
�61
II. Jl MELI.E
Tout en accompagnant dans le Sud 1 autre espèce du
genre, le Cryptostegia mailagascaricnsis remonte sur le ver
sant occidental de 1 île jusque dans le Nord. C’est le seul
lombiro de l’Ambongo et du Boina. Ce caoutchouc de lom
biro a, à plusieurs reprises, attiré l’attention des industriels ;
et quelques cultures de la liane ont été tentées à un moment
donné dans le Nord. Le produit ne paraît cependant que de
qualité moyenne et n’est intéressant que pour certaines
industries qui ne recherchent pas des sortes d’une grande
nervosité.
(II. Jumelle et H. Perrierde la Bàthie: lue. cil.)
371. Caoutchouc de Marsdenia verrucosa. — Asclépiadacées.
372. Fruits frais de Marsdenia verrucosa.
373. Fruits secs de Marsdenia verrucosa.
Le Marsdenia verrucosa est le bokabé ou bokalahy du
versant occidental de Madagascar. Délaissé dans le Boina
et dans l’Ambongo, ce Marsdenia, qui s'étend de la Solia à
l’Extrême-Sud, est exploité, dans l'Ouest proprement dit,
par les Bara, qui incisent ses fruits. Chaque liane peut
fournir 20 à 10 follicules, qui donnent chacun, en moyenne,
00 centigrammes de caoutchouc. Cueillis un peu avant
maturité complète, ces fruits sont apportés au village voisin,
où les femmes et les enfants en coupent successivement les
deux extrémités, qu ils font égoutter, après sectionnement,
au-dessus d'un treillis sous lequel est placé un récipient. La
décoction est elîectuée avec une décoction de fruits de tama
rinier. Le caoutchouc ainsi obtenu est d'abord assez tendre
et d'un bon aspect, mais il devient rapidement poisseux ; et
c’est le mélange du latex de bokabé avec les latex du langalora (Seeatnonopsis rnadagascariensis) et du kompilso
Gonocrypla Grevei) qui a été souvent une des principales
causes de la dépréciation de certains caoutchoucs de Tuléar
ou de Morondava.
11. Jumelle et H. Perrierde la llâlhie: lot. cil.)
MADAGASCAR ET COMORES
63
374. Caoutchouc de Plectaneia elastica. — Apocynacées.
375. Bois de Plectaneia elastica.
Le Plectaneia elastica est, dans le Haut-Bemarivo, sur
l’Analamahitso, le piravaovao des Sakalaves et, dans le Sud,
à l’ouest de Tsivorv, entre le Mandraré et le Menarandra,
le vahivanda. G est partout une espèce des altitudes supé
rieures à 800 mètres. Sur l’Analamahitso, la liane acquiert
d’assez grandes dimensions; il est des troncs qui peuvent
avoir jusqu'à 20 centimètres de diamètre. Dans le Sud, au
contraire, ces troncs ne dépassent guère 3 ou 4 centimètres.
11 en résulte une différence dans le mode d’exploitation. Les
pieds du Nord-Ouest peuvent être incisés et donnent jusqu'à
deux litres de latex, d’où l’on retire 32 grammes de caout
chouc, pendant qu'on récolte, en outre, sur la même tige
30 grammes de tsongonc (itray c’est-à-dire de petits fragments
de caoutchouc qui se sont coagulés sur l’écorce. A Tsivory, le
pilonnage des écorces est le seul procédé possible et le ren
dement par pied ne dépasse pas 15 grammes. Le caoutchouc
de Plectaneia elastica est blanc noirâtre ou brun ambré,
assez tenace, mais aussi assez fortement résineux. En tout
cas, la rareté relative de la plante et son faible rendement
(1 à 2 % de caoutchouc dans le latex) l’empêchent d’avoir
un grand intérêt.
II. Jumelle et 11. Perrier Je la Bâlhie : Une nouvelle plante à caout
chouc de Madagascar. Le Caoutchouc et la Guila-Percha, la lévrier 1908.
— Id. : Le genre Plectaneia. Annales du Musée Colonial de Marseille,
1908. — II. Jumelle : Le Pleictaneia elastica et le Mascarenliasia lisianthiflora dans le Sud-Ouest de Madagascar. Le Caoutchouc et la GutlaPercha, juin 1908.)
376. Caoutchouc d’Euphorbia Intisy. — Euphorbiacécs.
377. Rameaux et fleurs d’Euphorbia Intisy.
L'Euphorbia Intisy fut découvert, comme plante à caout
chouc, en 1890 dans le Sud-Ouest de Madagascar. Le pro
duit est blanc et de bonne qualité, et son intérêt serait
�66
!!.
JUMELLE
d autant plus grand que la région où croit la plante est cette
partie méridionale de lile caractérisée, au-dessous de l'Onilahy, par la brousse à xérophytes qui recouvre son sol
aride. La contrée est donc à peu près dépourvue de toute
autre plante ayant une valeur économique. Malheureusement
aussi Yinlisy, soumis à un traitement barbare, puisque les
indigènes incisent même ses racines, devient de jour en
jour plus rare. Dès aujourd'hui, il n'en reste plus que des
individus tout jeunes, encore incapables de l'ructilier ; la
multiplication par graines est donc, par là même, supprimée.
(II. Jumelle et II. Perrier de la Bàlhie : loc. cit.)
378. Caoutchouc d’Euphorbia Pirahazo. — Euphorbiacées.
Cette autre espèce d Euphorbia est, dans l'Ambongo, dans
la i’égion d Andranomavo, le pirahazo des Sakalaves. On en
retrouve quelques pieds, mais de plus en plus rares, sur les
contreforts du plateau central, sur la Muhajaniba, le Bemarivo et la Solia. La saignée donne par pied de 400 à
800 grammes d'un caoutchouc de bonne valeur moyenne.
(H. Jumelle: Deux nouvelles plantes à caoutchouc de Madagascar. Le
Caoutchouc et la Gutta-Percha, juin-juillet 1905.)
379. Fruits de Landolphia Mandrianambo. — Apocynacées.
380. Tiges de Landolphia Mandrianambo.
Les espèces de Landolphia du versant oriental de Mada
gascar sont nombreuses mais de valeurs très inégales. La
meilleure, et l une des plus productives, qui donne le caout
chouc rouge de l’Est, serait le Landolphia corticata, ou fingibahea. Le Landolphia Mandrianambo, qui est le rnandrianambo de Masoala, le voahcna d’Analamazaotra et un
herotravahy du Sud-Est, est très inférieur. Non seulement
ce mandrianambo ne contient qu une substance visqueuse
dans ses parties toutes jeunes, mais même dans ses parties
voisines du sol il fournit plutôt une matière à toucher gras
que du véritable caoutchouc; et ce n’est qu’à une certaine
67
distance au-dessus de terre qu'il donne parfois {/ingikahazo)
du caoutchouc.
MADAOASCAK ET COMMUES
(II. Jumelle cl II. Perrier de la Bàthie : Qurlgue* Landolphia à caout
chouc de l'Est de Madagascar. L'Agriculture pratique des pays chauds.
— Id. : Les Landolphia du Nord et de l'Est de Madagascar. Id., 1914. —
Id. : La diversité et les variations des lalex dans une liane à caoutchouc.
Id., 1914.)
381. Tiges de Landolphia madagascariensis. Apocy nacées.
Le Landolphia madagascariensis, ou Landolphia ltichardiana, est un mamolava, un robanga et un talandoha de
l’Est. Son produit est sans valeur.
(II. Jumelle et IL Perrier de la Bàthie : loc. cit.)
382. Fruit de Landolphia Mamolava. — Apocynacécs.
Le Landolphia Mamolava, comme le Landolphia Mamavo,
le Landolphia compressa et quelques autres espèces,
est une liane à produit sans valeur ; son latex ne donne
qu’un coagulât poisseux et très élastique. En général,
toutes ces lianes nommées sur la côte Est mamolava, ro
banga ou talandoha ne sont pas exploitables ; et l'utilisa
tion de leurs latex a toujours pour résultat de déprécier les
bons caoutchoucs avec lesquels on les mélange.
(Costantin et Poisson : Notes sur les plantes à caoutchouc et h latex du
Sud et du Sud-Est de Madagascar. Revue générale de Botanique, 1909.
— IL Jumelle et IL Perrier de la Bàthie : Les Landolphia « mamolava »
de l'Est de Madagascar. L’Agriculture pratique des pays chauds, 1913.)
383. Fruits de Mascarenhasia arborescens var. coriacea. —
Apocy nacées.
L arbre qui donne le principal « caoutchouc noir » de 1 Est
est une variété à gros fruits du Mascarenhasia arborescens
de l'Ouest. Ce M. arborescens var. coriacea est, suivant les
régions, le babo, ou, en tanala, un herotrahazo, ou encore,
à Mananara, le gidroafotsy ; c’est aussi à Analamazaotra
�08
60
la couleur rouge employée parles indigènes pour la teinture
des filaments de raphia et des rabanes.
MADAGASCAR ET COMORES
ii. .11
m il l e
Yliazondrano des hits. L arbre est à peu près exploité comme
dans l'Ouest.
II. Jumelle et II. Perrier de la Bâthie: /.es Mnscarenltusin de l'Esl de
Madagascar. L’Agriculture pratique des pays chauds, 11*12. — Id. : Nou
velles observations sur les Mascarenliasia de l'Est de Madagascar. Id.,
1914.)
384. Gutta de vatodinga. — Sapolacées.
Le vatodinga de l’Est esl le Mimusops cosfata, ou Manilkara eostata. Son produit, comme la gutta-percha, est plas
tique à chaud (05° à 70") et est capable de recevoir des
empreintes. Il contient moins de résines que la balata,
mais ne présente pas la même imperméabilité ni la même
stabilité chimique que la gutta-percha ; il ne pourrait donc
être utilisé qu après une amélioration obtenue par l’incor
poration de substances chimiques appropriées, de même que
le caoutchouc du commerce est bien meilleur isolant que le
caoutchouc pur.
(Marcel Duhard : Note sur la gutta de Madagascar. Bulletin écono
mique de Madagascar, 2e semestre, 1909.)
XIII. — TANNINS
ET
COLORANTS
401. Écorces de nato. — Sapolacées.
402. Fruits de natcmdriaka.
On désigne sous le nom de nato diverses espèces de Sapo
lacées, notamment le Mimupsos Conirnersoriii (ou Imhricaria coriacea), le Labramia Bojeri (ou Mimusops Chapelieri,
ou M. Thouarsii), le Lahourdonaisia mada<jascaricnsis et le
Sideroxylon rubrocostatum. Le nalolahy est même une Clusiacée, le Calophyllum laxiflorum. Il n est pas bien établi
quelle est, de toutes ces espèces, celle dont l’écorce donne
(M. Duhard: Les Sapolacées du groupe des Sidéroxylinées. Annales du
Musée Colonial de Marseille, 1915.)
403. Écorces de Rhizophora Mangle. — Ilhizophoracées.
Les écorces de palétuvier sont très employées aujourd’hui
pour la tannerie, surtout à l’étranger. Des écorces sèches
contiennent environ 23 °/0 de tannin. Les palétuviers sont
au nombre des principaux représentants de cette flore arbo
rescente spéciale qu’on nomme la mangrove. Madagascar
exporte annuellement 40 à 50 mille tonnes d’écorces tan
nantes.
404. Tronc jeune d’Avicennia officinalis. — Yerbénacées.
L'Avicennia o/ficirialis est un autre arbre de la mangrove,
mais dont l’écorce ii'ollre pas pour la tannerie l'intérêt des
écorces de palétuvier.
405. Feuilles d indigotier. — Légumineuses.
11 y a à Madagascar de nombreuses espèces sauvages
d'Indigofera, mais on trouve en outre dans beaucoup de
régions, à l’état subspontané ou cultivé, YIndigo fera tinctoria et YIndigofera Anil. L Indigofera tinctoria, importé
de l lnde, a été cultivé jadis par Laborde dans l lmerina.
C'est une culture qui est au jourd'hui à peu près abandonnée.
Avant l'introduction de l'espèce indienne, l’espèce indigène
employée par les Malgaches était surtout YIndigofera hirsuta. On sait que dans l’Inde, comme à Java, le principal
indigo actuel devient YIndigofera arrecta du Cap.
(Drake del Castillo : Histoire naturelle des plantes. Histoire physique,
naturelle et politique de Madagascar, par Grandidier, 1902, vol. XXX,
t. I, lre partie.)
406. Orseille de Nossi-Bé. — Lichens.
L’orseille de Nossi-Bé, employée pour la teinture, serait
�70
11.
MADAGASCAR ET COMORES
JUMELEE
surtout, semble-t-il, le Hoccella Monfagnei, qu’on retrouve
dans le Sud-Ouest et le Sud.
407. Graines de rocou. — Bi.iacécs.
Ces graines proviennent de la Station d’Essais de l'Ivoloina, où la plante a été introduite. Le Bixa Orellana est
encore aujourd hui plus ou moins cultivé aux Antilles Fran
çaises, à la Jamaïque et dans le Nord du Brésil. Quoique
les couleurs d'aniline aient fortement restreint l'intérêt du
rocou, la substance est encore usitée comme colorant par
quelques industries, notamment pour la fabrication des fro
mages de Hollande et dans la préparation de certains vernis
ou de tissus et de peaux.
(II. Jumelle : Les cultures coloniales, vol. VIII. Baillière, Paris, 1916.)
XIV. — PLANTES
DIVERSES
421. Fruits de Pandanus sp. — Panclanacées.
422. Graines de Pandanus sylvestris. — Pandanacées.
423. Casuarina equisetifolia, ou filao. — Casuarinacées.
424. Bois de Solanum erythracanthum. — Solanacées.
425. Fruits et écorces de landemy, ou Anthocleista rhizophoroides. — Loganiacées.
426. Inflorescence de Buddleia madagascariensis. — Loga
niacées.
427. Fruits de Mussaenda arcuata. — Bubiacées.
428. Rameaux et fruits d’Homalium scleroxylon. — Bixacces.
71
429. Fruits de Barringtonia racemosa. — Myrlacées.
430. Écorces de Phylloxylum ensifolium. — Légumineuses.
431. Écorces de Samadera madagascariensis. — Simarubacées.
432. Fruits d’Omphalea biglandulosa. — Euphorbiacées.
433. Fruits d’Elaeocarpus sericeus. — Tiliacées.
434. Fruits d’Elaeocarpus quercifolius. — Tiliacées.
435. Fruits de Carpodiptera Boivini. — Tiliacées.
�INDEX DES COLLECTIONS BOTANIQUES
DE
MADAGASCAR1
A
Abaca, 234.
Abiba, 272, 312.
Acajou, 272.
Acajou à pomme, 22, 312.
Adabo, 341.
Adansonia al ha, 196.
— Bozy, 194.
— digilata, 200.
Fony, 197.
(irandidien, 20, 198,
199.
ma dag ascarie n s is,
192.
ruhroslipa, 195.
— Za, 193.
Aframomum angustifolium,
113.
Agatophylluni aroinalicum,
111.
Agave rigida. 233.
Ahibano, 218.
Albizzia Lebbek, 313.
Aloès, 228 et 228 bis.
Amoora Hohituka, 203.
Ampelosicyos scandens, 201.
Anacardium occidentale, 22,
312.
Ananas, 50.
Ananassa saliva, 50.
Anona squamosa, 52.
A n thoc le is ta rluzophoroides,
425.
Anlholles, 106.
Aphloia lheaefonnis, 144.
Aponogelon Guitlotii, 11.
Arrow-root, 9, 10.
Artocarpus inlegrifolia, 53.
Ariabo 355-357.
Arundinella slipoides, 254.
Avicennia officinalis, 404.
Avocat, 51.
Ayapana, 131, 299.
B
Babo, 383.
Banane, 13.
Banty, 2-11.
Baobabs, 20,192-200.
Barabanja, 359-362.
Barbadine, 48.
Barringlonia racemosa, 129.
Beccariophoenix madagasca
riensis, 244.
Betatalra, 166, 321, 322.
Bixa Orellana, 107.
Bokabe, 224, 371-373.
Bokalahy, 224, 371-373.
Bois noir, 313.
Bonara, 313.
Bonlaka, 232.
Bourao, 236.
Bozaka, 2.>4.
Brochoneura Dardai ni, 187.
Freneei, 189-191
_
sp., 188.
1. Les numéros indiqués sonl ceux tlu Catalogue.
�74
H. JrMELLE
. Brochoneura Four/, 183-186.
Cinnarnomum sp., 112.
Buddleia rnadagascariensis, Cinnamosma fragrans, 133.
Citrus Aurantium, 42.
4*26.
Bun-ochra, 229.
— deçà maria, fl.
Limon uni, 43.
Citron,
43.
C
('.offea canephora, 83, 84.
Cacao, 88, 89.
— congensis, 85.
Cafés, 81-87.
— liber ica, 81, 82.
— Perrieri, 87.
Café nègre, 132.
— sp., 86.
Calophyllum Inophyllum, 175,
Co/a nitida, 138.
176.
laxiporum, 334 Coton, 221.
Coton de Géorgie, 222.
402.
Crin
végétal, 238.
parviporum, 180,
Cryptoslegia
grandipora, 368.
333.
/n
a dfaflra.scar /’e n s is,
Tacamahaca, 177225,
230,
369,
370.
179.
Cnrcuma
longa,
114, 115.
Canarium Boivini, 332.
Cynanchum
Messeri,
205.
madagascariense,
Cypervs
altéraifolius,
253.
332.
—
imerinensis,
251.
multiflorum, 330
— Ialifolius, 252.
332.
—
rnadagascariensis, 251.
pulchro-bractealurn,
—
nudicaulis,
248.
332.
— obtusifolium, 332.
D
Cannelle, 112.
Capsicum sp., 101.
Dalbergia boinensis, 273.
Cariea Papaya, 46.
Dalbergia
ikopensis, 274.
Carpodiplera Boivini, 435.
—
Perrieri, 273, 337.
Carrapicho, 229.
Dara,
239.
Caryophyllus aromaticus, 104- Dilobeia Thouarsii, 167, 168.
106.
Diospyros Perrieri. 27 I.
Cassia occidentalis, 131.
Dio&cofea
sp., 12.
Casuarina equiselifoliæ, 423.
Dolie,
24.
Cedrelopsis Grevei, 135-137.
Dolichos Lablah, 24.
Ceiha penlandra, 204, 223.
Chrysalidocarpus mananjaren
E
si.s, 243.
sp., 208.
Ebène, 27 J.
7.V)
MADAGASCAR ET COMORES
Elaeis rnadagascariensis, 169.
Elaeocarpus guercifolius, 43 f.
—
sericeus, 433.
Eleocharis sp, 255.
Entada scandent, 25.
Erylfirophloeum Courninga,
148, 275, 327.
/s n/1hroxy lu ni lau rifoli urn,
134.
Eucalyptus qlobulus, 293.
Eugenia sp., 149.
Eupalorium Ayapana, 131.
Euphorbia Intisu, 376, 377.
/.aro, 339.
— Pirahazo, 378.
stenoclada, 207.
— xylopbylloides, 206.
Goyave, 45.
Gidroa, 359-362.
Gidroafotsy, 383.
Gidroandrano, 359-362, 364.
Gidroanosy, 363, 364.
H
Haravola, 254.
Ilarefo, 255.
Haricot du Cap, 23.
Haronga, 336.
Haronga rnadagascariensis, 336.
Ilazina, 172.
Hazomalanga, 276, 292.
Hazomainty, 271.
Hazomena, 272, 311.
llazondrano des bas, 383.
Ilazongia, 319.
Meralia, 252.
F
llerotraha/.o, 383.
Herolravaby, 380.
Fa ma ta, 339.
Uomalium scleroxylon, 428.
Fandramanana, 14 4.
Ilordeum vulgare, 20.
Fedegosa, 132.
Hydnora csculenta, 54.
Fiamy, 340.
Hyphaene Shatan, 67, 240,241.
Ficus Sahalavarum, 341.
Filao, 423.
I
Fingibahea, 380.
Elacourtia Barnonlchi, 68.
Igname, 12.
Fony, 197.
brie aria coriacea, 402.
Eourcroya gigantea, 228, Im
Indigo
fera Anil, 405.
228 / / .
hirsuta, 405.
tinctoria, 405.
G
Intisy, 376, 377.
Isatra, 251.
Genipa Rutenbergiana, 328.
J
Girolle, 104-106.
Gluta Turtur, 277.
Jatropha Curcas, 161, 162.
— mahafalensis, 166,
Gonocrypla Grevei, 367.
Gossypium sp. 221, 222.
321, 322.
j s
�7G
Jacquier, 53.
H. JUMELLE
La ndo Iph ia niadagasca rien sis,
381.
Mamolava, 382.
K
Ma ndria nam ho, 379
380.
Kabaro, 23.
Perrieri, 351-354.
Kabija, 6.
sphacrocarpa, 355
Kaboka, 226.
357.
Kaianchoe Grandidieri, 335.
Langalora, 365, 366.
Kapok, 204, 223.
Latanier, 1, 2, 242.
Karipedahy, 328.
Kalafa, 137.
Laurus Sassafras, 151.
Lepironia mucronala, 219.
Katrafay, 137.
Khaya madagascariensis, 272, Letcbi, 49.
311.
Lombiro, 225, 230, 368-370.
Longoza, I 13.
Kily, 70, 314, 315.
Kimanga, 139, 148, 275.
Lopingo, 271.
Kirijy, 229.
Lot goi, 203.
Kirondro, 146, 147.
M
Kisompa, 139.
Kila, 139.
Madiro, 70, 314, 315.
kilsongo, 150.
Mafotra, 191.
kizalahv, 171.
Mahabiba, 272, 312.
Kizavavy, 170.
Mahampv, 249.
Kola, 138.
Mamolava, 381,382.
Kominga, 139, 148, 275, 327.
Manaramalemy, 246.
Kompilso, 367.
Manarambalo, 247.
Ksopo,139.
Manaramena, 217.
Manarana, 241.
Manarampolsv, 245.
L
Manary, 274.
Mandrianambo, 380.
Labourdonaisia madagascarien Mangarahara. 317, 318.
sis, 402.
Mangarana, 257.
La hram ia Bojeri, 402.
Mangibo, 231.
coriacea, 102.
Mangifera indica, 47.
La fa, 243.
Mangoka, 231.
Lamy, 205.
Mangue, 47.
Landemy, 425.
Manihot utilissima, 3, 4, 5, 09
Landolphia Boivini, 358.
Manilhara cos ta!a, 384.
corlicata, 380.
Manioc, 3, 4, 5, 69.
77
MADAGASCAR ET COMORES
Manipika, 273, 337.
Mankaleô, 167, 108.
Maran ta arund macea, 9, KL
Marotainpona, 149.
Marsdenia verrucosa, 224, 371373.
Mascarenhasia arborescent, 359362.
—
coriacea, 383.
/ is ia nlhifl ora, 363,
304.
M’bentamaré, 132.
Medemia nohilis, 1,2, 242.
Mcnahea venenala, 139.
Menthe (essence), 291.
Mimusops Chapelieri, 402.
cos lata, 381.
Commcrsonii, 402.
Thouarsii, 402.
Mongy, 335.
Mololrandrongo, 187.
Molotsandrongo, 187.
Morandra, 164.
Mucuna ut i lis, 26, 27.
Musa paradisiaca, 13 bis.
Muscade, 107, 108.
Mussaenda arcuala, 127.
Myristica fragrans, 107, 108.
N
Nato, 342, 401.
Natolahy, 401.
Natondriaka, 401.
Ndilo, 170.
Neodypsis tanalensis, 243.
Xephelium Litchi, 19.
O
Ocimum canum, 295, 296.
Ola-boay, 329.
Omplialea higlandulosa, 432.
Ophiocaulon firinga laveuse,329.
O]ni nlia sp., 00.
Orange, 42.
Orchipeila Thouarsii, 226.
Orge, 20.
Oryza saliva, 19.
( Irseille, 406.
Ovirandra, 11.
P
Pachypodiu m Putenberg ia nuni,
232.
Paka, 229.
Palétuvier, 403.
Palissandre, 273.
Palmiste, 109.
Pamplemousse, 41.
Panang, 170.
Pandanus sp., 421.
Pandanus sy 1restris, 422.
Papaye, 40, 65.
Parilium liliaceum, 236.
Passiflora guadrangularis, 48.
Patchouli, 300.
Patta appelé, 229.
Pelea madagascarica, 291.
Penjy, 249.
Pentadesma butyracea, 205.
Perriera madagascariensis, 140,
147.
Persea gralissima, 51.
Phaseolus lunatus, 23.
Phoenix reclinata, 239.
Phylloxylum ensifolium, 430.
Pignon d’Inde, 161, 162.
Piments, 101.
�79
MADAGASCAtl ë î c o m o r e s
T
nig ru m, 102
Pirahazo, 378.
Piralahy, 351-354.
Piravaovao, 374, 375.
Pleclaneia clashca, 37-4, 375.
Pois du Cap, -3.
Pois Mascate, 26, 27.
— noir, 26, 27.
Poivre noir, 102.
— long:, 103.
Pomme-cannelle, 52.
Prunier malgache, 68.
Psidium Cuayaca, 45.
Pulghère, 161, 162.
.
Riz, 19.
Robanga, 381, 382.
Roccella Monlagnei, 406.
Rocou, 407.
Rolra, 149.
Rourea onentahs, 150.
S
Saccharum officinarum, 61. 62,
63.
Safran de l'Inde, 114, 115.
Sakoa. 316.
Samadera madagascanensis,
431.
Sambiky, 209, 210.
Sansevière, 235.
Q
Sapindus Saponana, 202.
Qnisqualts iiulica , 182.
Sa Ira fotsy, 1.
— madagascanensis, Salranabe, 1, 242.
181.
Satranamira, 67, 240, 241.
Satrana viehy, 67, 2 40, 211.
Sauge (essence , 297.
R*
Savon de sambiky, 209, 210.
Sclerocarya Caffra, 316.
Raina, 203.
Seca mo nopsi s mada g asca rienRambo, 249.
sis, 365, 366.
Ramy, 330-332.
Sefo. 200, 322.
Ramy fotsy, 332.
Sideroxylon rubrocoslalum,
Ramv mainty, 332.
342.
Raphia Ruf fia, 163-165, 237,
Sisal, 233.
237 bis.
Ravenala madagascanensis, 16. Sola n um ery lh racanlhn m, 424.
Sporobulus indiens, 250.
Rarabé, 186.
Ravensara aromalica. 109-111. Slereulia foelida, 173-17 1.
Slereospermum euphorioides,
Ravinala, 16.
Rehea, 351-354.
317, 318.
Reiabo, 355-357.
Sucre, 61,62, 63.
Symphonia f asciculala, 172.
Reniala, 199.
Rhizophora M angle , 403.
— laevis, 171.
—
mucronala, 323.
— Louveli, 170.
Tacca pinnalifida, 6.
— sp., 7, 8.
Talandoha, 381,382.
Talio, 320.
Ta ma, 204.
Tamarindus indica, 70, 31 i,
315.
Tamarinier, 70, 314, 315.
Tamenaka, 181.
Tandrorobo, 324-326.
Tanghin, 139-143.
Tanghinia ve ne nifera, 110-143.
Tara Ira, 239.
Taratsy, 239.
Tavoio, 6-8.
Teck, 278.
Tectona grandis, 278.
Telorirana, 256.
Ter mi nal ia, 320.
Thé, 90, 91.
The a viridis, 90, 91.
Theobroma Cacao, 88, 89.
Toaka, 61.
Tolongoala, 291.
Torotoro, 277.
Toxocarpus lomentosus, 227.
Trachylobium verrucosuin,3'2\326.
Tsiana, 250.
Tsikilenjy, 229.
Tsimatimanonta, 338.
Tsirnatimia Perviüei, 338.
Tsindrodrotra, 250.
Tsingilo, 169.
Typhonodorum madagaseariense, 14, 15, 231.
U
Urena lobata, 229.
V
Vaheabe, 25.
Vaheakarabo, 25.
Vahealahy, 351-354.
Vahimainty, 365-366.
Vahivanda, 371, 375.
Vangasay, 44.
Vanilla Phalaenopsis, 119, 120.
— planifolia, 116-118.
Vanille, 116-118.
Vary, 19.
Vatodinga, 381.
Ya va rolra, 149.
Verveine (essence298.
Viha, 14, 15, 231.
Vinda, 253.
Vintanina, 180.
Yivaona, 167, 168.
Yoafotsy, 144.
Voahena, 351-354, 380.
Voandzeia sublarranea, 21
Yoanjo, 21.
Voan-karabo, 25.
\Toanono, 201.
Voampiso, 164.
Voansifitra, 227.
Voantanv, 54.
Vonitra Thouarsiana, 238.
Vontaka, 232.
Vory, 186.
Z
Za, 193.
Zamena, 195.
Zozoro, 251.
�RÉUNION
I. — PLANTES
FÉCULENTES
1. Moelle féculente de Cyathea excelsa. — Fougères.
La moelle de diverses Fougères arborescentes est riche
en fécule, que les indigènes de certains pays extraient
parfois, en cas de besoin.
2. Amidon des graines de Cycas circinalis. — Cycaducées.
Le Cycas circinalis, comme plusieurs autres espèces du
yrenre, esta moelle très amylacée. La fécule extraite de cette
moelle est un faux sagou et peut être utilisée comme le
vrai sagou des Metroxylon de Malaisie. Mais les graines, en
outre, sont riches également en amidon, et M. Pothier
autrefois, à la Réunion, a proposé l’extraction de cet amidon,
qui pourrait être employé comme la fécule du tronc, (.ette
extraction aurait sur celle de la fécule 1 avantage de per
mettre la conservation de l'arbre. M. Pothier a calculé
qu’un Cycas femelle peut rapporter annuellement doO
graines environ ; et l'amande, qui pèse à peu près 2b
grammes, donne 22°j0 d un amidon qui, d après les chimistes
Chatel et Lapeyrère, serait de première qualité. Le Cycas
circinalis, qu’on trouve ça et là à la Réunion, surtout dans
les localités humides, y a été introduit.
3. Amidon des graines de Dioon edule. — Cycadacées.
Cette Cycadacée est originaire du Mexique, où on extrait
parfois l’amidon de ses graines.
�82
H. JUMELLE
4. Feuilles carpellaires fraîches de Cycas revoluta. — Cycadacées.
5. Feuilles carpellaires sèches de Cycas revoluta.
6. Graines de Cycas revoluta.
Le Cycas revoluta est du Japon. Les graines pourraient
fournirde l’amidon comme celles du Cycas circinalis.
7. Fécule de Manihot utilissima. — Euphorbiacées.
8. Tapioca de manioc en grumeaux.
83
donc plus riches en ces deux principes que les bulbilles
de Dioscorea saliva. Elles contiennent, en outre, 0,141 °/0
d’un mucilage qui n’a pas été signalé dans l’autre espèce.
KEUNION
19. Mais. — Graminées.
Le maïs peut être cultivé à la Réunion depuis le littoral
jusqu’aux altitudes moyennes; mais il est surtout destiné à
la nourriture des animaux, et il entre fort peu dans l’ali
mentation de la population indigène, qui préfère de beau
coup le riz.
(11. Jacob de Cordemoy : /oc. cil.)
9. Tapioca petits grains.
10. Racine de Manihot utilissima.
La Réunion exporte annuellement un peu plus de 2 mil
lions de kilos de tapioca et un demi-million de kilos de
fécule de manioc. Les féculeries de la colonie possèdent
aujourd'hui un outillage très perfectionné.
(H. Jacob de Cordemoy : Etude sur l'ile de la lièuniou. Annales du
Musée Colonial de Marseille, 1904.)
II. — LÉGUMES
21. Fruits de Psophocarpus tetragonolobus. — Légumi
neuses.
Originaire probablement de llnde, le pois carré est cul
tivé à la Réunion. On consomme les gousses comme des
haricots verts, lorsqu’elles ont atleint la moitié de leur
développement. Les graines sont aussi comestibles, mais
sont de cuisson difticile lorsqu’elles sont sèches.
11. Arrow-root de Maranta arundinacea. — Cannacées.
C'est \ arrow-root (le la Barbade, et, par conséquent, le
véritable arrow-root. 11 ne donne lieu à aucun commerce
à la Réunion.
(De Soruay : Etude sur les Léyumineuses. Station agronomique de
Maurice, bulletin n° 24, 1910.)
12. Bulbilles de Discorea Hoffa. — Dioscoréacées.
22. Graines de Cajanus indicus. — Légumineuses.
Le Dioscorea Hoffa, ou lio/fe noire, ou ko/Je marronne, est
la seule espèce de Dioscorea indigène à la Réunion. Ses
grosses bulbilles, aux aisselles des feuilles, rappellent celles
du Dioscorea saliva. Elles ne sont pas toxiques et sont
consommées couramment par les indigènes. Fraîches, elles
contiennent, d’après les analyses de M. Schlagdenhauiïen,
6,4 °/o de fécule et 4 % d’albuminoïdes, et elles seraient
23. Rameaux et feuilles de Cajanus indicus.
L'arnbrevade, ou cytise de l'Inde, est sans doute encore
originaire de l lnde, mais a été connu de tout temps à la
Réunion et h Madagascar. G est un arbuste vivace. Ses
graines encore vertes peuvent servir à l’alimentation de
l’homme. Elles servent aussi à la nourriture des animaux.
�84
II. JUMELLE
Elles contiennent, d'après des analyses faites à I Impérial
Institute de Londres sur une sorte du Soudan :
Eau..............................
Substances azotées. ..
Substances grasses...
Amidon......................
Cellulose....................
Cendres......................
85
ment, de cuisson difficile. La composition est la suivante
d’après M. Bonâme ;
RÉUNION
7,49%
20,11
1,66
60,58
6,21
3,95
Elles contiendraient un principe actif stimulant.
feuilles fraîches écrasées avec un peu de sel sont employées
contre les maux de dents et les petits abcès des gencives;
leur décoction chaude produit les mêmes ell’ets.
iDc Sornay : loc. cil. — P. Advisse-Desruisseaux : Quelques pro
priétés médicinales de l'arnhrevade. L’Agriculture pratique des pays
chauds, juillet 1013. Challamel éditeur.— 11. Jumelle: Les cultures
coloniales ; fasc. 11. Baillière éditeur, Paris.)
24. Pois Mascate blanc. — Lcgunlineusex.
25. Pois Mascate noir.
Le Mucuna utilis a déjà été cité, comme le Cajanus indiens,
dans le Catalogue de Madagascar. Les graines sont souvent
employées pour l'alimentation du bétail, mais doivent être
mélangées avec des substances moins riches. La plante est
très cultivée comme plante améliorante.
(De Sornay : loc. cil .
20. Pois-manioc. — Légumineuses.
Le pois-manioc, ou pois cochon, est le Pachyrhizus angulatus, ou Dolichos bulbosus, originaire d Océanie et cultivé
en beaucoup de pays chauds. Les graines ne sont pas ali
mentaires et sont peut-être même dangereuses, mais, en
diverses contrées, les tubercules jeunes et non encore trop
fibreux sont consommés par les indigènes. Ce sont les cambares chinois de Maurice. C'est d'ailleurs un médiocre ali
Eau.............................. 84,50 °/0
Substances minérales. 0,56
Cellulose.................... 0,78
Matières grasses....... 0,08
Matières sucrées....... 5,03
Matières uon azotées,. 7,40
Matières azotées......... 1,65
Pour l'alimentation du bétail, ces tubercules peuvent être
récoltés plus tard que pour la nourriture de l'homme. La
plante est de grand rendement.
27. Pois-dragée. — Légumineuses.
Le pois-dragée est une variété à graines blanches et ordi
nairement inolîensives du Phascolus lunatus, auquel appar
tient aussi le pois du Cap (Phaseolus inamoenus) de Mada
gascar, déjà cité dans le Catalogue de cette autre colonie.
Les graines mûres du pois-dragée contiennent, d’après
M. Bonâme :
E au............................
Cendres....................
Cellulose...................
Matières grasses.......
Matières non azolées.
Matières azotées ....
11,70 0/©
3,70
6,25
0,94
53,29
24,12
Même pour l’alimentation du bétail il est toujours pru
dent défaire cuire ces graines.
(De Sornay : loc. cit.)
•
28. Ambériques. — Légumineuses.
L ambérique, déjà citée dans le Catalogue de Madagascar,
serait peut-être le Phaseolus helvolus. La graine, d’après
M. de Sornay, a un goût sauvage très prononcé, et sert sur-
�80
II. JUMELLE
tout à Maurice à ralimentation de tabasse classe. Sa com
position est la suivante d’après M.Ronâme :
E au...........!..............
Matières minérales...
Cellulose....................
Matières grasses..........
Matières sucrées ....
Matières non azotées.
Matières azotées..........
ll,C3°/o
3,27
5,05
0,75
7,80
47,75
23,75
L'ambérique jaune, lorsqu elle croit dans de bonnes con
ditions, donne une forte récolte de matière verte.
(De Sornav : /oc. cit.)
29. Antaques. — Légumineuses.
L'antaque est le Dolichos Lablab, sans doute originaire
de l lnde, mais très cultivé aujourd'hui dans beaucoup de
pays chauds. On consomme les graines, qui sont de cou
leur variable, et les gousses jeunes.
30 à 37. Variétés diverses du haricot ordinaire. — légum i
neuses.
Ces diverses variétés du haricot ordinaire, ou Phaseolus
vulgaris (mange-tout, haricot-bœuf, haricot blanc Pourbon, haricot noir, rouge, Soissons, haricot Perdrix, haricot
sang de bœuf) sont cultivées, à la Réunion, dans la
zone d altitude moyenne et à climat tempéré, comprise
entre 800 et 2.000 mètres.
II. Jacob de Cordemoy : Etude sur l'île de la Réunion. Annales du
Musée Colonial de Marseille, 1904.)
♦
38. Lentilles vertes. — Légumineuses.
39. Lentilles de Cilaos.
La lentille, ou Ervum Leris, est cultivée à la Réunion dans
la même région que le haricot ordinaire.
34. Sucre 2e jet.
55. Sucre 3e jet.
L industrie sucrière reste toujours la grande industrie de
la Réunion, qui exporte normalement 40.000 à 50.000 tonnes
de sucre, lorsque les conditions climatiques et économiques
sont favorables. La culture de la canne à sucre ne dépasse
•mère, d’ailleurs, à la Réunion une certaine altitude. Dans la
Partie du Vent, ou mieux dans toute la partie humide et la
plus fraîche de l'île, elle ne s'élève pas au-dessus de
400 mètres ; dans la région Nord-Ouest, au contraire, où la
chaleur est plus forte et la sécheresse habituelle sur le litto
ral, elle croît jusqu’à 1 .000 à 1.200 mètres.
(H. Jacob de Cordemoy : Etude sur l'île de la Réunion. Annales du
Musée Colonial do Marseille, 1904.)
5b. Café Bourbon. — Iiubiacées.
57. Café d’Aden.
58. Café en grains.
�89
lî EUNION
68. Café du Kouilou.
Le Coffea canephora n’est jusqu’alors cultivé que très
exceptionnellement à la Réunion.
69. Fruits de cacaoyer. — Stcrculiacées.
63. Fleurs sèches de Coffea arabica.
64. Feuilles de Coffea arabica.
La culture du caféier d'Arabie a été jadis une des grandes
sources de revenu de la Réunion, qui cultivait surtout
deux variétés : le café du pays, ou café rond, à graine
ovale, avec extrémités arrondies, et le café Leroy, ou café
pointu, à graine plus allongée, avec extrémités aiguës. Le
caféier d'Arabie croit, à la Réunion, aussi bien dans la zone
basse que jusqu’à 1.000 à 1.100 mètres. Mais Yllemileia
vastatrix a considérablement réduit cette culture.
* (H. Jacob de Cordemoy : loc. cit.)
65. Café en coques de Coffea liberica. — Rubiacées.
66. Café hybride de Coffea arabico-liberica.
C'est la disparition partielle du caféier d’Arabie, à la suite
des attaques de YHemileia vastalrix, qui a amené les plan
teurs de Bourbon à introduire dans 1 île la culture du
caféier de Liberia.
67. Café marron en grains. — Rubiacées.
Le caféier marron est le Coffea mauritiana, très commun
dans les forêts de l'ile, entre 200 et 1.200 mètres d'altitude.
Les graines servent aux mêmes usages que celles du
caféier d’Arabie, auxquelles on les mélange parfois, mais
les effets physiologiques en sont plus prononcés.
(H. Jacob de Cordemoy : Flore de l'île de la Réunion. 1895.)
70. Fleurs et fruits de cacaoyer.
71. Graines torréfiées de cacao.
72. Coque des fruits de Theobroma Cacao.
73. Extrait sec des coques de cacao.
74 Beurre de cacao.
Le cacaoyer a été jadis beaucoup cultivé dans la zone
littorale de File, mais sa culture a été peu à peu abandonnée
et il n’y a plus, depuis longtemps, aucune exportation de
cacao de la Réunion.
IV.
CONDIMENTS
ET
AROMATES
81. Vanille de première qualité. — Orcbidacées.
82. Fruits de vanille dans l’alcool.
La culture de la vanille est, après celle de la canne à
sucre, la culture la plus importante de la Réunion. La
vanille de Bourbon a toujours été hautement estimée. Le
tuteur aujourd’hui préféré par les planteurs de la
colonie est le vaquois, ou Pandanus utilis, aux racines
aériennes duquel la base se fixe solidement. Les exporta
tions annuelles sont de 50.000 à 60.000 kilos, représentant
un peu plus d'un million et demi de francs.
(H. Jacob de Cordemoy : loc. cit.)
�83. Feuilles d’Angraecum fragrans. — Orehidaeées.
Si. Fleurs d’Angraecum fragrans.
VAngraecum fragrans est le faham de la Réunion, où il
vit en épiphyte sur les arbres des forêts. La plante exhale
un parfum agréable de coumarine. Ses feuilles, <jui consti
tuent le thé de Bourbon’ sont employées en infusion théiforme.
(E. .lacob de Cordemoy : loc. cil.)
85. Clous de girofle. — Myrtacées.
La culture du giroflier est aujourd’hui délaissée à la
Réunion. L espèce est devenue subspontanée.
80. Fruits de Myristica fragrans. — Myristicacces.
87. Fruits de Myristica fragrans.
Le muscadier, devenu subspontané au voisinage des
plantations, dans les localités humides de la Partie du Vent,*
est aujourd hui délaissé comme le giroflier.
88-89. Noix de Ravensara aromatica. — Lauracées.
90. Feuilles de Ravensara aromatica.
Le ravensara, apporté de Madagascar, est devenu sub
spontané à la Réunion, mais sans se naturaliser. La graine
est très usitée dans l’île comme épice ; les feuilles sont aussi
employées comme celles de notre laurier.
91. Rhizomes de Curcuma longa. — Zingibéracées.
Le Curcuma longa, que nous avons déjà signalé à Mada
gascar, et qui est aussi appelé safran à la Réunion, est
cultivé ou subspontané.
92. Feuilles de Pimenta acris. — Myrtacées.
RÉUNION
91
Le Cimenta acris, du Centre-Amérique et des Antilles,
est encore cultivé ou subspontané à la Réunion. Ses feuilles
sont employées dans l'art culinaire comme celles de notre
laurier. L'essence est riche en eugénol.
93-94. Écorces de cannelle. — Lauracées.
Le Cinnamomum zeylanicum, ou cannelicr de Ceylan, et
d'autres espèces de Cinnamomum, ont été introduits à la
Réunion dans les mêmes conditions que les plantes précé
dentes.
95. Gros piments. — Solanacées.
Diverses espèces de Capsicurn sont cultivées à la Réunion.
Le Capsicurn minimum, ou piment enragé, est même sub
spontané.
V. — PLANTES
ET
MÉDICINALES
TON ÎQ U ES
Nous mentionnons seulement la plupart de ces plantes,
qui n’ont qu intérêt local et dont les propriétés sont indi
quées dans la Flore de la Réunion de M. E. Jacob de
Cordemoy.
101. Polypodium lanceolatum. — Fougères.
102. Racines de Cynodon Dactylon. — Graminées.
103. Feuilles d’Andropogon elegans. — Graminées.
lo i. Racines de Smilax anceps. — Liliacées.
105. Racines d’Obetia ficifolia. — Vrticacées.
106. Bois et rameaux de Maillardia borbonica. — Morées.
�'■ UM
108. Charbon de bois de Tréma Commersonii.
Ce charbon en poudre est utilisé comme la poudre de
charbon du Codex.
IltfUNlON
93
Lemnos des anciens médecins, qu’on emploie délayée dans
de l’eau contre les hémoptysies et la dysenterie.
(E. Jacob de Cordemoy : Flore de lu Réunion, 189ü.)
121. Fleurs d Hypericum lanceolatum. — Hypéricacées.
109. Rameaux et feuilles de Piper borbonense. — Pipéracécs.
122. Feuilles d Hypericum angustifolium.
110. Feuilles de Chenopodium ambrosioides. — Chcnopodi accès.
123. Euphorbia pilulifera. — Euphorbiacées.
92
II. JUMELLE
107. Écorces de Tréma Commersonii.
Celtidacécs.
124. Euphorbia indica. — Euphorbiacées.
Le Chenopodium ambrosioides. espèce cosmopolite, est
le thé du Mexique, qu’on prend, en effet, en infusion théiforme.
125. Latex de Carica Papaya. — Bixacées.
126. Fleurs de Carica Papaya.
111. Feuilles de Clematis mauritiana. — Benonculacées.
127. Racine de Carica Papaya.
Toutes les parties du papayer contiennent un latex dont
le principe actif, la papaïne, dédouble à la façon de la
pepsine les albuminoïdes.
Le latex de papayer contient,d’après Peckolt :
112. Pâte de feuilles de Clematis mauritiana.
113. Fruits et galles de Clematis mauritiana.
114. Feuilles d’Anona muricata. — Anonacées.
Eau....................................................... 74,971
Substance analogue au caoutchouc.. 4,525
Graisse cireuse................................... 2,424
Résine blonde..................................... 0,110
Résine brune....................................... 2,776
Substances albuminoïdes.................. 0,006
Papayotine (papaïne de W urtz)...................... 1,059
Matières extractives........................... 5,303
Acide malique..................................... 0,443
Substances pectiques...................... 7,100
115. Pâte des feuilles d'Anona muricata.
116. Racines de Triumfetta glandulosa. - Tiliacécs.
117. Fruits de Guazuma tomentosa. — Sterculiacées.
118. Pulpe d'Adansonia digitata. — Malvacées.
119. Graines d Adansonia digitata.
128. Bois et écorces d Aphloia theaeformis. — Bixacées.
L'Aphloia theaeformis, déjà mentionné dans le Catalogue
de Madagascar, est un arbuste très commun à la Réunion
dans les zones basse et moyenne.
120. Écorces d’Adansonia digitata.
Le baobab est cultivé et se reproduit spontanément dans
quelques localités de la Réunion. L écorce et les feuilles
servent à préparer des décoctions émollientes. La pulpe
donne une boisson acidulée; tamisée, c’est la terre de
129. Feuilles de Passiflora alata. — Passi/loracées.
Cette espèce a été appelée Passiflora mauritiana par du
1
�RÉUNION
Petit-Thouars, qui la considéra comme indigène, alors qu’il
s'agissait de l'espèce américaine naturalisée. Les feuilles
seraient vomitives.
(E. Jacob de Cordemoy : Inc. cil.)
130. Écorces de Moringa pterygosperma. — Moring acres.
131. Fumaria officinalis.— Fumariacées.
132. Rameaux d’Erythroxylon hypericiîolium. — IÀnacées.
133. Racines et bois de Toddalia aculeata. — liutacées.
143. Écorces de Tamarindus indica.
Le tamarinier, indigène en Afrique tropicale, est depuis
longtemps naturalisé à la Réunion comme en beaucoup
d’autres pays chauds.
144. Graines de Cassia occidentalis. — Légumineuses.
Le Cassia occidentalis est le gros indigo sauvage de la
Réunion, où il est très commun dans la zone basse.
145. Graines d Abrus precatorius. — Légumineuses.
135. Écorces de Quivisia heterophylla. — Méliacées.
146. Racines d’Abrus precatorius.
Le jéqu irity, qui est la réglisse marronne de la Réunion,
est surtout commun dans les localités sèches de l’île.
130. Écorces de Cupania alterniïolia — Snpindacées.
147. Teramnus labialis. — Légumineuses.
137. Tronc de Cupania alternifolia.
138. Écorces d’Hippobromus apetalus. — Sapindacées.
148. Graines de Tephrosia candida. — Légumineuses.
Ces graines de Yindigo blanc sont vénéneuses.
139. Feuilles de Cardiospermum Halicacabum. — Sapin
149. Rameaux d Elaeodendron orientale. — Célastracées.
131. Feuilles de Triphasia trifoliata. — liutacées.
dacées.
U0. Écorces et racines de Caesalpinia Bonducella. — Légu
mineuses.
141. Graines de Caesalpinia Bonducella. — Légumineuses.
Cet arbuste sarmenteux de l'Inde est aujourdhui subspontuné çà et là à la Réunion, comme en beaucoup d autres
pays chauds. Les graines, aux Indes, ont la réputation
d’être un fébrifuge de premier ordre. Le principe actif
serait une substance amère, la bonducine, qui, d'après Isnard,
agirait comme la quinine. On administre la poudre de graine
de bonduc comme cette quinine.
142. Gousses de Tamarindus indica. — Légumineuses.
150. Écorces des tiges de Terminalia Benzoin. — Combrétacées.
Le Terminalia Benzoin Lin. f. est le Terminalia mauritiana Lamk. Son écorce, riche en tannin, comme celle de la
plupart des autres badamiers, laisse exsuder, d’après M. E.
Jacob de Cordemoy, une résine qui rappelle le benjoin.
M. Magenc n’a pas trouvé dans la plante de canaux sécré
teurs.
(Magenc : J.es Badamiers. Annales d u M u sée Colonial de Marseille,
1914.)
151. Écorces et graines de Terminalia Catappa — Combrétacées.
�n. JUMET,LF.
Ce badamier proprement dit, originaire de l’Inde, est
naturalisé à la Réunion et est devenu très commun. Ses
feuilles et ses écorces sont astringentes. L’écorce contient
12 % de tannin. Le péricarpe du fruit en contiendrait 20 °/0.
La graine, qui est comestible, renferme 50 °/0 environ d’une
huile, dite huile de badamier, qui se compose de 54 °/0
d’oléine et 46 °/0 de palmitine.
9G
(Magenc : loc. cit.)
152. Écorces de Punica Granatum. — Myrtacécs.
Le grenadier est encore une plante cultivée et subspon
tanée à la Réunion.
153. Écorces d Eugenia Jambos. — Myrtacécs.
Le jamrosa, originaire de l’Inde et de la Péninsule Ma
laise, est naturalisé dans la colonie, où il est surtout
commun sur le bord des ravines.
RÉUNION
97
161. Ecorces d Ochrosia borbonica. — Apocynacécs.
162. Tiges de Sarcostemma viminale. — Asclépiadacées.
Le Sarcostemma viminale, qu’on retrouve à Madagascar
et sur le continent africain, est une liane sans feuilles, uti
lisée comme astringente.
163. Feuilles de Tylophora asthmatica. — Asclépiadacées.
C’est Yipéca du pays, et qui sert, en effet, aux mêmes
usages que le véritable ipéca.
164. Racines de Danais fragrans. — Rubiacées.
165. Feuilles de Mussaenda arcuata. — Rubiacées.
166. Écorces d’Ixora borbonica. — Rubiacées.
15t. Écorces de Psidium pomiferum. — Myrtacécs.
Le goyavier-pomme, ou goyavier rouge, est originaire
d'Amérique.
167. Rameaux et feuilles de Psathura angustifolia. — Ru
biacées .
Les feuilles de tous les Psathura, ou bois cassants, de
la Réunion, sont très usitées en infusion théiforme, mais les
meilleures sont celles du Psathura angustifolia.
155. Bois et feuilles d’Icacorea borbonica. — Primulacées.
168. Bois de Guettarda verticillata. — Rubiacées.
156. Graines en coque de Gaertnera vaginata. — Loganiacées.
169. Écorces de Cinchona succirubra. — Rubiacées.
Le Cinchona succirubra, originaire des Andes, est le
quinquina rouge.
157. Graines décortiquées de Gaertnera vaginata.
158. Graines torréfiées de Gaertnera vaginata.
Le Gaertnera vaginata est le bois-café de la Réunion.
159. Bois d’Arduina xylopicron. — Apocynacécs.
160. Poudre du bois d'Arduina xylopicron.
Ce bois très amer est tonique et stomachique.
170. Fleurs de Morinda citrifolia. — Rubiacées.
Le Morinda citrifolia est originaire de l'Inde. Ses feuilles
sont toniques et fébrifuges ; l’écorce fournit une matière
colorante rouge.
171. Agératum conyzoides. — Composées.
�98
II. JUMELLE
172. Feuilles de Psiadia trinervia. — Composées.
Cet arbuste serait originaire de Maurice et est seulement
cultivé à la Réunion.
(E. Jacob de Cordemoy : toc. cil.)
173. Tiges de Spilanthes Acmella. — Composées.
17 t. Tiges et feuilles de Siegesbeckia orientalis. — Com
posées .
175. Feuilles de Senecio Arabavilla. — Composées.
176. Feuilles de Pyrethrura indicum. — Composées.
C’est Yherbe de Saint-André, subspontanée au voisinage
des habitations.
177. Feuilles d Eupatorium Ayapana. — Composées.
L ayapana, déjà mentionné dans le Catalogue de Mada
gascar, a été introduit à la Réunion comme en beaucoup
d’autres contrées.
178. Feuilles d Eupatorium odoratum. — Composées.
Cette autre espèce A'Eupatorium est usitée comme la
précédente et est également d'origine américaine. Elle est
indigène notamment aux Antilles.
179. Feuilles d’Artemisia Absinthium. — Composées.
L'absinthe n’est pas citée à la Réunion par M. E. Jacob
de Cordemoy, mais y est sans doute plus ou moins cultivée,
comme en beaucoup d’autres pays.
Ce palmier de Madagascar, qui est le mouffia de la Réu
nion, est naturalisé dans certaines localités de l’ile, au bord
des cours d’eau.
194. Fruits de Litsea laurifolia. — Lauracées.
Cette Lauracée asiatique est naturalisée partout dans la
région basse de l’île.
(E. Jacob de Cordemoy : toc. cil.)
195. Corps gras d’Ocotea cupularis. — Lauracées.
196. Tourteau d’Ocotea cupularis.
197. Fruits d'Ocotea cupularis.
198. Feuilles d’Ocotea cupularis.
L'huile d'Ocotea cupularis est aromatique et brûle en
�101
pays chauds. Il peut fournir, comme le Moringu aptera
d Afrique, l'huile do ben, qui est une huile inodore, claire,
presque incolore, de rancissement difficile et contenant les
glycérides des acides margarique, oléique et béhénique (ou
bénique). A l'Imperial Institute de Londres, des graines
de Moringa pterygosperma provenant de la Nigérie ont
donné 38°/0 d’une huile pâle dans laquelle on a séparé la par
tie solide de la partie liquide. Pour la partie solide, l'indice
de saponification a été de 194,4 et l’indice d iode 6(8,3. Pour
la partie liquide, on a trouvé :
RÉUNION
donnant une belle lumière. Elle paraît un produit intéres
sai? I.
(E. Jacob de Cordemoy : loc. cil.)
199. Graines de Ricinus communis. — Euphorbiacées.
Le ricin ne donne pas lieu, à la Réunion, à une culture
industrielle.
%
200. Fruits de Jatropha Çurcas. — Euphorbiacées.
201. Graines de Jatropha Gurcas.
Le pignon d'Inde est à la Réunion un des supports de la
vanille, quoique le Pandanus utilis lui soit de plus en plus
préféré depuis quelque temps. Il est subspontané dans l'île.
L huile des graines sert dans les classes pauvres comme
huile a brûler. Mêlée à l huile de ricin, elle est employée
comme purgatif, à des doses variant de 12 gouttes à
4 grammes. Deux à quatre graines broyées produisent le
même résultat. Mais les empoisonnements par ces graines
ne sont pas rares.
(E. Jacob de Cordemoy : loc. cil.
202. Noix d’Aleurites triloba. — Euphorbiacées.
203. Huile des graines d’Aleurites triloba.
Le bancoulier, originaire des iles de 1 Océanie, est natu
ralisé à la Réunion. Les noix se composent de 04 °/0 environ
de coque et 30 °/0 d’amande, et celle-ci contient de 60 à
G8 °/0 d une huile brun jaunâtre, qui est siccative et peut
servir d huile à brûler. L indice d’iode est loi et l indice
de saponification 193,7.
204. Graines deMoringa pterygosperma. — Moringacées.
Le mouroungue, qui passe pour être originaire de l’Inde,
est naturalisé à la Réunion comme en beaucoup d’autres
Densité à 15°.......................................
Indice d’acide................................... ...
Acides gras libres (en acide oléique)..
Indice de saponification.......................
Indice d’éther........................................
Indice d’iode..........................................
0,914
15,3
7,7°/0
189,2
173.9
70,7
Dans de l'huile de graines de la Jamaïque, on a séparé
60°/o de partie liquide et 40 °/0 de partie solide. Les cons
tantes étaient :
Densité................................
Indice d’acide................ ..
Acide gras libres................
Indice de saponification. ..
Indice d’éther
.........
Indice d’iode.......................
Pai lie liquide. Partie solide.
0,9124 à 15®
0,8650
7O
8,7
4,4%
■ V*°/o
196,3
193,6
186,4
187,6
70,|
lia, 2
L’huile de ben est une bonne huile d'éclairage. Démargarinée, elle est très fine et a été employée en horlogerie
comme huile de graissage. En parfumerie, elle a la pro
priété de fixer énergiquement les odeurs sans en diminuer
la suavité.
[The nature and commercial uses of Ben OU. Bulletin of the Impé
rial Institute, juin 1904.
20o. Beurre d Adenanthera pavonina. — Légumineuses. '
206. Graines d Adenanthera pavonina.
�102
11. JUMELLE
207. Fruits d Adenanthera pavonina.
208. Fleurs et feuilles d Adenanthera pavonina.
Cet arbre de l'Inde, subspontané et cultivé à la Réunion,
donne de belles graines rouges qui sont de poids constant
et servent dans l'Inde à la pesée des pierres précieuses.
209. Fruits d arachides. — Légumineuses.
L'arachide, ou pistache de terre, est cultivée et subspon
tanée à la Réunion.
210. Huile des graines de Momordica Charantia. — Cucurbitaccès.
La margose, d origine asiatique, est cultivée et subspon
tanée à la Réunion. Le fruit est consommé non mùr de
diverses manières, mais est très amer et doit être soumis à
une ébullition prolongée dans l'eau. On peut le manger
comme hors-d œuvre, à la façon des concombres, après
l'avoir laissé dégorger pendant quelque temps dans du gros
sel. Les graines sont très oléagineuses.
211. Corps gras et dérivés de Momordica Balsamina. —
Cucurhitacées.
212. Fruits de Momordica Balsamina.
213. Fleurs de Momordica Balsamina.
Les fruits du Momordica Balsamina seraient toxiques à
haute dose, mais à petites doses seraient hydragogues.
Les graines sont, comme les précédentes, très oléagi
neuses.
221. Graines et bourre de Ceiba pentandra. — Malvacées.
L'ouatier, ou kapokier, est cultivé et même subspontané
à la Réunion.
222. Coton cardé de Gossypium sp. — Malvacées.
L’espèce de cotonnier qui s’est naturalisée k la Réunion
est le Gossypium barbadense.
223. Fibres textiles de Celtis. — Cellidacées.
Planchon a signalé à la Réunion le Celtis mauritiana,
que M. J. Cordemoy dit » avoir jamais rencontré.
224. Feuilles de Pandanus utilis. — Pandanacées.
225. Bretelles en feuilles de vaquois.
Le Pandanus utilis, ou vaquois, est très cultivé à la
Réunion comme support de la vanille, et aussi pour ses
feuilles. Avec les larges feuilles souples de l’arbre jeune,
on fait des sacs et des nattes.
0
226. Paille brute et paille préparée de Sechium edule.—
Cucurbitacées.
227. Porte-montre en paille de chouchou.
D’origine américaine, le Sechium edule, ou chouchou,
s’est abondamment naturalisé dans la zone moyenne de
1 île. La paille que fournit la partie fibreuse du péricycle de
ses tiges est blanc argenté et brillante ; sa ténacité permet
de l’utiliser en chapellerie et pour la confection d objets de
fantaisie. On la prépare en fendant les tiges longitudinale-
�H. JUMELLE
104
ment et en grattant tous les tissus qui recouvrent de part
et d'autre la lamelle péricyclique ; puis on lave et on des
sèche. Le produit, il y a quelques années, était exporté en
France pour la chapellerie ; il ne semble pas, cependant,
avoir réalisé les espérances des fabricants européens, et son
prix de vente (2 francs le kilo) en France était devenu,
en 191 I, inférieur aux prix de revient sur place. L'industrie
de la paille de chouchou dans la colonie est en décroissance
très marquée.
IX. — PLANTES A ESSENCES
231. Racines de Vetiveria zizanioides. — Graminées.
232. Essence de vétiver.
Originaire de Ceylan et de TInde, le vétiver s’est natura
lisé et est cultivé à la Réunion, qui distille sur place les
racines fraîches et exporte l'essence (866 kilos en 1911,
1.170 kilos en 1912 et 1.893 kilosen 1913).
233. Essence de géranium. — Géraniacées.
Le géranium rosat est le Pélargonium roseum W illd.,
qui est soit une variété du Pélargonium liadula Lhéritier,
soit un hybride du Pélargonium liadula et du Pélargonium
graveolens. En tout cas, ce Pélargonium roseum Willd. a
pour synonymes le Pélargonium liadula Lhérit. var.
roseum Willd. et le Pélargonium liadula var. rosodorum
Holfmgg.
La plante est cultivée à la Réunion depuis 1880. Les
plantations sont établies dans la zone moyenne entre 400
et 1 .200 mètres. Les exportations d essence étaient de
43.138 kilos en 1912 et 37.614 kilos en 1913. Cette
essence de géranium de la Réunion sert principalement pour
parfumer les savons de toilette.
(H. Jumelle : Les cultures coloniales, fasc. VIII. Baillière, Paris, 1916.)
234. Essence d’ylang-ylang. — Anonacées.
233. Essence de Cananga odorata.
L’introduction du Cananga odorata, ou ylang-ylang, à
la Réunion est très ancienne. La colonie exportait 1.223 litres
d'essence en 1911 et 2.327 en 1912.
236. Essence de citronnelle. — Graminées.
Les Cymbopogon dont on distille l’essence sont deve
nus subspontanés à la Réunion, mais une nouvelle déter
mination botanique de ces Cymbopogon serait nécessaire,
car divers échantillons d’ « essence de citronnelle » de la
Réunion n’ont pas, à l’analyse, présenté trace de géraniol
et, au contraire, étaient très riches en citral. Ce serait donc
plutôt, en réalité, une essence de lemon-grass.
237. Essence de patchouli. — Labiées.
238. Essence de basilic. — Labiées.
x . — GOMMES
241. Gomme d Acacia dealbata. — Légumineuses.
L acacia Bernier est naturalisé dans l'île et cultivé sur
les hauteurs.
212. Gomme et fruits de Sterculia foetida. — Slcrculiacées.
213. Bois de Sterculia foetida.
Originaire de l’Inde, le Sterculia foetida est aujourd'hui
répandu dans les pays tropicaux les plus divers. Ses graines,
connues quelquefois sous le nom d olives de Java ou de
graines de belit/uo, contiennent environ 25 pour 100 de leur
poids en huile. Cette huile est jaune clair, épaisse à 20° et
�KÉIMON
se solidifie à 0U. Elle rancit facilement. On peut 1 employer
en savonnerie; certains la considèrent comme comestible.
A 240° elle se transformerait en une substance solide et
élastique, par suite d’une polymérisation. Le produit ainsi
obtenu par simple chauffage ou bien encore par chauffage en
présence de chlorure de soufre ou de soufre, et qui ressemble
au caoutchouc, est jaune clair s il a été uniquement chauffé,
et brun s'il a été sulfuré. Dans ce dernier cas, il convien
drait plus particulièrement pour la fabrication des factices.
Par contre, les essais d'oxydation de l'huile n’ont conduit
qu'à des résultats insuffisants ou négatifs, et les produits
obtenus ne semblent pas utilisables pour la préparation des
vernis.
(Heim : Utilisation de l'huile de Stercnlia foctida. Bulle
tin de l'Office colonial ; août-septembre 1916.)
2 44. Feuilles d'Eucalyptus resinifera. — Myrtacées.
L’Eucalyptus resinifera est originaire d’Australie, où
c’est, dans la région de Sydney, le red mahoyany, ou foresf
rnahogany. C'est aussi, à cause de son kino, le Botany Bay
y uni tree. le red-yum et le yrcy-yum .
XI.— TANNINS
251. Ecorces d Albizzia Lebbek. — Léyumineuses.
252. Graines d'Albizzia Lebbek.
Le bois noir est naturalisé et commun partout à la Réunion.
253. Gousses d’Acacia Farnesiana. — Léyumineuses.
La cassie est encore un arbre naturalisé dans la colonie.
234. Ecorces d’Eugenia cymosa. — Myrtacées.
C’est le bois <le pomme, commun dans les forêts.
107
XII. — TABAC
261. Graines de tabac et tabac en carotte. — Solanacées.
Le Xicotiana Tahacum pousse, à la Réunion, aussi bien
- dans la zone basse que sur les hauteurs de moyenne alti
tude. La culture en est libre et est faite un peu au hasard et
sans méthode. Elle pourrait être améliorée et devenir une
source de revenu pour la colonie si la France importait,
comme il en a été question, les tabacs de ses colonies.
Pour les essais faits en France à ce sujet en 1912 avec nos
tabacs coloniaux, la Réunion a exporté dans la métropole
368 kilos de tabacs en feuilles et 300 kilos de tabac en
poudre. Les exportations de tabacs de la Réunion étaient
de 100.000 kilos environ en 1911 et en 1912, à destination
principalement de Maurice.
�INUEX UES (COLLECTIONS BOTANIQUES
L)E LA
RÉUNION'
A
Baobab, Il9, 120.
Basilic, 238.
Abrus precalonus, 145, 146.
Ben, 204.
Absinthe, 179.
Bois-café, 156-158
Acacia dealbala, 241.
Bois cassant, 167.
— Farnesiaria, 253.
Bois noir, 251. 252.
Adansonia digilata, 119, 120. Bois de pomme, 254.
Adenanlhera pavonina, 205-208.
Aqalophqllum aromalicum, 88C
90.
Aqeratum conyzoidcs, 171.
Cacao, 69-74.
Albizzia Lebhek, 251, 252.
Caesalpinia
Bonducella 140,
A leu rites Iriloba, 202, 203.
141.
Ambérique, 28.
Cales,
56-68.
Ambrevade, 22, 23.
Cajanus
indicus, 22, 23.
Andropogon elegans, 103.
Cambare
chinois, 26.
Angraecum fragrans, 83, 84.
Cananga
odorala, 234, 235.
Anona mu ri cala, 114, 115.
Cannelle,
93, 94.
Antaques, 29.
Capsicum
minimum, 95.
Aphloia theaeformis, 128.
Cassonade,
52.
Arachide, 209.
Cardiospermum Ilalicacabum,
Arduina xylopicron, 159, 160.
139.
Arrow-root, 11.
Carica
Papaya, 125-127.
Artemisia Absinlhium, 179.
Cassia occidentahs, 144.
Ayapana, I 77.
Cassie, 253.
Ceiba pentandra, 221.
B
Cellis mauritiana, 223.
Chenopodium ambrosioides,
Badamicr, 150, 151.
110.
Bancoulier, 202, 203.
1. Pour l’Index des collections botaniques de Madagascar, voir.
p. ~S.
�11ü
H. JUMELLE
Chouchou, ‘2*20, *2*27.
Cinchona succirubra, 100.
Cinnamomum zeylanicum, 93,
94.
Citronnelle, '236.
Clematis mauriliana, 111-113.
Coffea arabica, 50-63.
— arabico-liberica, 60.
— canephora, 08.
— liber ica, 65.
— mauriliana, 67.
Cupania a liernifolia, 136, 137.
Curcuma longa, 91.
Cyathea excelsa, 1.
Cycas circinalis, *2.
— recolula, 4-6.
Cymbupogon, *236.
Cynodon Dactylon, 10*2.
Cytise de l'Inde, *22, *23.
D
Danais fragrans, 164.
Dioon edule, 3.
Dioscorea Ho(fa 12.
Dolichos bulbosus, *26.
— Lablab, 29.
E
m
KÉliMON
F
Faham, 83, 84.
Forest-mahogany, 214.
Fumaria officinalis, 131.
G
Gacrlnera vaginata, 150-158.
Géranium, *233.
Girofle, 85.
Gossypium sp., 222.
Goyavier, 154. •
Grenadier, 152.
Grey-gum, 244.
Guazuma tomentosa, 117.
Guettarda verlicillata, 168.
H
Haricots, 30-37.
Herbe de Saint-André, 176.
flippobromus apetalus, 138.
Hofle marronne, 12.
Ilypericum lanceolatum, 1*21.
— anguslifolium, 122.
I
Elaeodendron orientale, 149.
Icacorea borbonica, 155.
Ervurn Lens, 38, 39.
Indigo (gros), 144.
Erythroxylon hypericifolium, Indigo blanc, 148.
132.
Ipéca du pays, 163.
Eucalyptus res i nifera, 244.
Ixora borbonica, 166.
Eugenia cymosa, 254.
— Jamhos, 153.
J
Eupatorium Ayapana, 177.
—
odoratum, 178.
Jamrosa, 153.
Euphorbia indica, 124.
Jatropha Curcas, 200, 201.
Jéquirity, 146.
— pilulifera. 123.
Papayer, 125-127.
Passi/Iora alata, 129.
Patchouli, 237.
Lemon-grass, 230.
Patole, 40.
Lentilles, 38, 39.
Pélargonium /{adula, 233.
Litsea laurifolia, 194.
Phaseolus helvolus, 28.
— inamoenus, 27.
M
— lunalus, 27.
— vulgaris, 30-37.
Maillardia borbonica, 100.
Pignon d’Inde, 200, 201.
Maïs, 19.
Piment, 95.
Manihot utilissima, 7-10.
Pimenta acris, 92.
Manioc, 7-10.
Piper horbonense, 109.
Maranta arundinacea, 11.
Pois du Cap, 27.
Margose, 210.
carré, 21.
Momordica Balsamina, 211-213.
cochon, 26.
Charanlia, 210.
— dragée, 27.
Morinda cil rifolia, 170.
— manioc, 26.
Moringa pterygosperma, 204.
Mascate, 24, 25.
Mouflia, 192, 193.
Polypodiurn lanceolatum, 101
Mouroungue, 20i.
Psalhura anguslifolia, 107.
Mucuna ulilis, *21, *25.
Psiadia trinervia, 172.
Muscadier, 80, 87.
Psidium pomiferum, 154.
Mussaenda arcuata, 165.
Psophocarpus letragonolobus,
Myristica fragrans, 80, 87.
21 .
Punica Granatum, 152.
N
Pyrelhrum indicum, 176.
L
Nicot ia na 7 a bacum, 261.
O
Obecia ficifolia, 105.
Ochrosia borbonica, 161.
Ocotea cupularis, 195-198.
P
Pachyrrhizus angulatus, 26.
Pandanus utilis, 221, 225.
Q
Quinquina rouge, 169.
Quivisia heterophylla, 135.
R
Raphia Ru/fin, 192, 193.
Ravensara, 88-90.
Red-gum, 244.
Red-mahogany, 244.
Réglisse marronne, 146.
Ricinus commuais, 199.
�KHHAT A
Page 21, n° 62 : A la dernière ligne, au lieu (le : « très rares à
Marseille », lire : « peu à Marseille, où les importations annuelles de
graines sont de 500 tonnes en moyenne ».
Page 65, 13' ligne du n° 375, lire : Isongonefilra, en un seul mol.
�MUSEE CO LO N IAL DE M A R S E IL L E
Les An nu les du Musée Colonial de Marseille, fondées en 1893,
paraissent annuellement en un volume ou en plusieurs fascicules.
Tous ces volumes, dont le prix est variable suivant leur importance,
sont en vente chez M. C h a l l a m e l , libraire, 17, rue Jacob, à Paris, à
qui toutes les demandes de renseignements, au point de vue commer
cial, doivent être adressées.
Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. H enri
J u m e l l e , professeur h la Faculté des Sciences, directeur du Musée
Colonial, 5, rue Noailles, à Marseille,
Les auteurs des mémoires insérés dans les Annales ont droit gra
tuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. Ils peuvent, à
leurs frais, demander vingt-cinq exemplaires supplémentaires, avec
titre spécial sur la couverture.
Les mémoires ou ouvrages dont un exemplaire sera envoyé au
Directeur du Musée Colonial seront signalés chaque année en tin
de volume dans les Annales.
MACON, I*ROTAT KHKRES, IMPH1MEHI8.
�
https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/2/152/Musee-colonial_Catalogue-botanique-1917.pdf
20509565d264dd80882b2889d80b0e06
PDF Text
Text
IN S T IT U T C O L O N IA L M AR SEILLAIS
A N N A L, K S
or
M U S É E COLONIAL
DE M A R S E I L L E
1917
fondées k\
I 89M r xn L m x viii » 11 i-:< k i i .
OIIUI.ÉES l'Ali
M . H e .m m
ju m k l l i:
Professeur à lu Faculté des Science.-.
Directeur du Musée Colonial de Marseille
Vingt cinquième année. 3 série. 5 volume lt»i7
I"'
l'asciculr.
Catalogue descriptif des Collections Botaniques
du Musée Colonial de Marseille : Afrique Occidentale Française
par M. Il é m u JUMELLE.
MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
’», Ki i N oaili .k,»,
PA RIS
U RR VIRIL. CH ALL W IK I
1017
I 7 . i; i
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DE M A R S E I L L E
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M . H e .m m
ju m k l l i:
Professeur à lu Faculté des Science.-.
Directeur du Musée Colonial de Marseille
Vingt cinquième année. 3 série. 5 volume lt»i7
I"'
l'asciculr.
Catalogue descriptif des Collections Botaniques
du Musée Colonial de Marseille : Afrique Occidentale Française
par M. Il é m u JUMELLE.
MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
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1017
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�AFRIQUE ()CC1DENTALE
FRANÇAISE
I. — PLANTES EÉCl LENTES
ET CÉRÉALES
1. Tubercules d’igname. — Dioscorcacées.
2. Tranches d ignames desséchées.
Les ignames dont les indigènes consomment en Afrique
occidentale les tubercules souterrains appartiennent à plu
sieurs espèces de Dioscorea, parmi lesquelles les deux plus
répandues sont le D. cayennensis, ou D. prehensilis, qui
forme le fond de presque toutes les plantations, et le
f). alata. Ces tubercules jouent un rôle important dans
1alimentation de plusieurs millions d hommes ; c’est*la
nourriture presque exclusive de certaines peuplades comme
les Baoulès, les Achantis, les populations du Nord du
Dahomey, etc. Dans le Baoulé seulement on connaît
plus de 30 variétés, ou races, de 1). cayennensis, que les
Noirs savent parfaitement distinguer et cultivent avec soin.
La forme sauvage de ce D. cayennensis a de longs tuber
cules (parfois (I m. 70 à I mètre) dont le sommet est garni
de rhizomes ligneux hérissés de grandes épines aiguisées.
Une variété de D. alata peut produire en six mois 30 kilos
de tubercules par touffe.
Annales du Musée colonial de Marseille. 3' série, 3' vol. 1917.
1
�•)
II.
jumelle
On cultive également, dans la zone des savanes et dans
celle des forêts, le I). ilurnetorurn, dont les tubercules à
l’état sauvage sont très toxiques et ne deviennent comes
tibles (jue lorsque les tranches ont macéré pendant toute
une journée dans l'eau.
(A. Chevalier: Sur les Dioscorea [ignames) cultivés en Afrique tropi
cale. Bulletin de la Société Nationale d'Acclimatation de France, 1910.)
3. Racines de Pachyrhizus angulatus (Guinée Française). Légumineuses.
Cette Légumineuse à tubercules comestibles a déjà été
citée dans le Catalogue de la Réunion (n° 2b); elle ne
semble que rarement cultivée en Afrique Occidentale Fran
çaise, et ne l'est guère que dans les Stations d’essais.
(A. Chevalier : Enumération des plantes cultivées par les indigènes en
Afrique tropicale. Bulletin de la Société d’Acclimata lion de France,
1912.)
F Tubercules de Cyperus esculentus (Dahomey). — Cypéraeées.
Le souchel est une Cypéracée cosmopolite qu’on trouve
dans presque dans toutes les régions tropicales, et qui croît
même encore, en zone tempérée, jusque dans l’Europe
méridionale. Les tubercules sont oléagineux (28 °/0 d’huile
environ) et sont consommés crus ou grillés, ou servent
encore à la confection de sortes de gâteaux d’amandes; ils
sont employés aussi, en Espagne comme en Egypte, pour
la préparation d’une sorte de sirop d’orgeat [cliufa en
Espagne). Les tubercules sont plus ou moins gros selon
les variétés ; une forme à gros tubercules est. cultivée en
grand dans le Sud du Soudan, dans certaines parties de la
Côte d Ivoire et dans le Haut-Dahomey.
II. Jumelle : Les /liantes à tubercules alimentaires. O. lJoin, Paris,
1910. — A. Chevalier : loc. cit.)
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
3
o. Tubercules de Coleus rotundifolius. — Labiées.
L’espèce comprend quatre grandes variétés culturales,
parmi lesquelles la plus répandue au Soudan français est lu
variété nigra , qui est Youssounifing des Bambaras. Les
tubercules, qui contiennent, à l’état sec, 8b °/0 environ
d’amidon et au moins 5 °/0 de matières azotées, sont com
parables, comme saveur, aux pommes de terre. Au Sou
dan, on les mange bouillis, ou bien encore on les fait
cuife, avec du poulet, dans du beurre ordinaire ou de la
graisse de karité.
(A. Chevalier et K. Perrot : Les Coleus à tubercules alimentaires. Les
Végétaux utiles de l’Afrique tropicale française ; volume I, fasc. I, 190.”»,
Paris.)
b. Tubercules de Nymphaea Lotus (Haut-Sénégal-Niger1.
Nympbéacées.
Le Nymphéa Lotus, qui était déjà bien connu des anciens
et est un des lotos d Egypte (le lotos sacré étant le Nelumbium speciosum), croit en de nombreuses régions de
l’Afrique tropicale et septentrionale, ainsi d’ailleurs que
dans l’Inde, la Malaisie et aussi le Sud-Est de l’Europe. Il
est très connu dans la zone d'inondation du Niger, près de
Tombouctou ; et les indigènes Sonrhays font, d'après
M. A. Chevalier, une grande consommation de son tuber
cule, qui est tous les jours vendu desséché sur le marché
de Tombouctou. Voir plus loin, n° 75.
7. Tiges d Orobanche (Haut-Séuégal-Niger).—Orobanc Lacées.
Cette espèce est peut-être YOrobanche lutea, qui serait
parasite sur un Salvadora. Les habitants de Tombouctou,
d'après M. A. Chevalier, dédaignent de se nourrir de ces
tiges, qui sont, au contraire, consommées par les gens de
Goundam et par les Touaregsdu désert. Elles seraient tou
tefois toxiques quand elles n’ont pas suffisamment bouilli
dans l’eau.
10. Épis de mais, blancs et rouges (Dahomey). — Graminées.
�i
li.
jumeLlü
11. Mais Cuzco, dent de cheval. — Station agricole «le Benty
(Guinée Française).
12. Mais des pays soussous du littoral (Station agricole
de Benty).
13. Farine de mais.
Le maïs, qui est la céréale la plus cultivée à la surface
du globe, est originaire d'Amérique ; on en connaît aujour
d’hui en Afrique, où presque toutes les peuplades noires
le cultivent, de nombreuses variétés. Au Dahomey surtout,
dans notre Afrique Occidentale Française, sa culture a pris
depuis quelques années une assez grande extension en vue
de l’exportation ; et l une des meilleures variétés locales,
à ce point de vue, serait le go c koun , qui est à grain blanc
et aplati, demi dur. On le sème en avril-mai et en sep
tembre, et on récolte en août et en janvier. Le moli-koun
est une variété qui sert plutôt pour la consommation des
indigènes. En Guinée Française, le maïs est surtout cultivé
dans le Fouta ; â la Côte d lvoire, il l'est dans la zone
côtière, en même temps que le riz, et aussi à l'intérieur,
notamment dans le Baoulé, avec le sorgho.
IL Grappes et grains de sorgho; Sorghum vulgare (Sénégal i.
— Graminées.
Le sorgho, ou gros mil , est cultivé en grand dans tous
les pays de savanes de l’Afrique tropicale. En Afrique Occi
dentale Française, les principales régions où cette culture
prédomine sont le Sénégal, puis la partie du Soudan située
au nord du 12° degré de latitude. 11 y a cependant encore
de grandes cultures de sorgho dans le Nord de la Côte
d Ivoire. La variété exposée sous le n° 11 a été rapportée du
Soudan par le l)r Rançon ; elle est à grappes lâches et à
grains blancs, un peu piquetés de rouge, avec glumes (ou
balles) ovales, brun noirâtre, ciliées sur les bords, un peu
plus courtes ordinairement que ce grain.
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
(André Rançon : l)ans lu Haute-Gambie. Annales du Musée Colonial
de Marseille, 1894. — Dumas : Culture du sorgho dans les vallées du
Niger el du Haut-Sénégal. Journal d’Agriculture des Pays cdiauds,
190a.)
13. Grappes et grains de sorgho (Sénégal).
Cette autre variété de sorgho provient encore de la mis
sion du l)1Rançon. Elle est aussi à panicule très lâche et
à grain blanc, mais avec glumes lancéolées-aiguës, de cou
leur puce, non ou faiblement ciliées, de même longueur ou
un peu plus longues que le grain.
10. Grappe de sorgho var. bimbiri-ba (Guinée Française).
Cette variété, qui provient de Kankan, est à panicule
lâche et à grain blanc grisâtre, un peu anguleux au sommet
(3 mm. 3 sur 3 mm. , aussi long ou plus court que les glumes,
qui sont ovales (3 mm. 3 sur 3 mm.) et brun noirâtre,
sauf au sommet et sur les bords, où elles sont rougeâtres.
(II. Jumelle: Quelques variétés de sorghos de l'Afrique Occidentale
Française. Expansion coloniale, janvier 1912.
17. Grappe de sorgho var. mengui foré (Guinée Française
Provient de la station agricole de Benty. La panicule est
lâche et â grain un peu elliptique, blanc i3 mm. 3 sur
2 mm. 3), marqué parfois de quelques points rouges, un
peu dépassé par les glumes lancéolées-aiguës, un peu plus
noires que dans le n° 13, auquel cette variété ressemble
beaucoup.
LS. Grappe de sorgho var. sula-oulenko Guinée Française .
Provient de Kankan. La panicule est lâche; le grain est
ovoïde, blanc, de même longueur ou plus court que les
glumes. Celles-ci sont lancéolées (6 mm. sur 2 mm.),
acajou clair, un peu moins colorées et plutôt jaunes vers le
sommet.
�II. JUMELLE
6
19. Grappe de sorgho var. mengui-fikhé (Guinée Française).
Station agricole de Benty. La panicule est lâche ; le grain
est blanc plus ou moins rosé, avec parfois un ou deux
petits points rougeâtres vers le sommet, un peu elliptique,
légèrement anguleux au sommet , plus court que les glumes,
qui sont écartées, lancéolées, de couleur puce.
20. Grappe de sorgho var. kamin-keudé (Guinée Française).
Provient de Ivankan. La panicule du kamin-keudé , ou
mil pintade , est lâche ; le grain est blanc, un peu ellip
tique (3 mm. sur 2), légèrement anguleux au sommet, un
peu plus court que les glumes, qui sont ovales-aiguës
(4 mm. sur 2 mm. 5), noires.
21. Grappe de sorgho var. sanko-ba (Guinée Française).
Provient de Ivankan. La panicule est lâche ; le grain est
ovoïde, un peu anguleux au sommet (b mm. sur i mm.),
blanc sale, un peu plus long que les glumes, qui sont
ovales-obtuses, bicolores, la première étant le plus sou
vent entièrement jaune paille et la seconde ne l’étant que
dans sa moitié supérieure, et rouge dans sa moitié infé
rieure.
22. Grappe de sorgho var.mengui gbéli (Guinée Française).
Gel échantillon de mil rouge provient de Ivankan. La
panicule est très lâche; le grain est elliptique (i mm. sur
2 mm. 5), rouge, un peu dépassé par les glumes, qui sont
brun foncé, lancéolées et aiguës (5 mm. sur 2 mm.).
23. Grappe de sorgho var. figné (Sénégal).
Provient du cercle de Siné-Saloum. La panicule est très
lâche ; le grain est blanc rougeâtre (4 mm. sur 2 mm. 5),
un peu dépassé par les glumes, qui sont noires, lancéolées
et aiguës (b mm. sur 2).
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
/
24. Grappe de sorgho var. bodéri Sénégal).
Provient de Saldé. La panicule est compacte, comme
dans les douros ou durrhaa de l’Afrique du Nord. Le grain
est rougeâtre, surtout dans sa moitié supérieure, plutôt
jaunâtre dans la partie cachée par les glumes, un peu plus
long que large (G mm. sur 5); les glumes, qui sont plus
courtes, sont de couleur paille, de 4 mm. de longueur et de
largeur. Cette variété se sème après le retrait des eaux du
Sénégal ; on récolte 5 ou 6 mois plus tard. Elle se plaît en
sol argileux. C'est un mil de qualité ordinaire.
(jùlulof/ue <le l'Exposition de* riz, mats et sort/ho* de l'Institut colo
nial marseillais, aoul-octobre 1911. — H. Jumelle: loc. cil.)
25. Grappe de sorgho var. bassi (Sénégal).
Provient du Sine-Saloum. La panicule est compacte. Le
grain est jaune sale, avec quelques piquetures rouges, et
plus large (5 mm.) que long (4 mm.), avec un sommet
peu convexe et presque droit. Les glumes, qu’il dépasse,
sont rouge brique foncé, de 4 mm. sur 4. Cette variété,
très cultivée, est semée à la lin de juin et récoltée en sep
tembre et octobre.
2G. Grappe de sorgho var. gadiaba (Sénégal).
Provient de Saldé. La grappe est compacté. Le grain est
à peu près aussi large que long (5 min.), très arrondi au
sommet, plus court que les glumes, qui sont brun noi
râtre et largement ovales (4 mm. 5 sur 4 mm.). C'est une
variété de qualité ordinaire, bonne pour les sols argilosiliceux ; on la sème après le retrait du fleuve et on récolte
4 ou 5 mois plus tard.
27. Grappe de sorgho var. pourdi (Sénégal).
Provient de Saldé. La grappe est compacte. Le grain est
blanc grisâtre, un peu plus long que large (6 mm. sur 4 mm.),
�8
II. JUMELLE
arrondi au sommet, et dépasse les plumes, qui sont brun
noirâtre et largement ovales (4 mm. K sur 4 mm.). La
glume carénée, qui est la supérieure, est à sommet plus
aigu que l’inférieure, qui est convexe et non carénée. Cette
variété, très recherchée par les oiseaux, est semée en sol
argilo-siliceux, après le retrait des eaux, et est récoltée K
ou 6 mois plus tard.
28. Grappe de sorgho var. sevil (Sénégal).
Provient de Saldé. La grappe est compacte. Le grain est
blanc jaunâtre, un peu plus long que large (5 mm. sur
tmm.o), comprimé, plus long que les glumes, qui sont rou
geâtre clair, presque arrondies (3 mm. b). C’est une variété
d’une qualité ordinaire, qu'on sème en sol argileux, après
le retrait des eaux ; on récolte 5 ou 6 mois plus tard.
29. Grappe de sorgho var. savasouski (Sénégal).
Provient de Saldé. La panicule est compacte. Le grain
est jaune rougeâtre, comprimé, à peu près aussi long que
large (5 mm.), comme dans le gadiaba ; et les glumes sont
rougeâtre clair, comme dans le seril, de 3 mm. 0 de hauteur
et de largeur. Cette variété est de même qualité que la pré
cédente et présente à peu près les mêmesconditions de végé
tation.
30et 31. Petit m il; Pennisetum typhoideum (Sénégal). —
Graminées.
32. Fécule de petit mil var. sanio. ’
Le Pennisetum ti/phoideum , ou Penicillaria spicata, est le
petit mit proprement dit, originaire d’Asie tropicale. Il est
très cultivé encore, comme le sorgho, par beaucoup de peu
plades africaines. Sur la cote du Sénégal, sa culture alterne,
dans les champs, avec celle de l’arachide. Dans l’intérieur,
c'est la seule Graminée cultivée immédiatement en deçà du
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
9
Sahara, dans la zone sahélienne, là où il ne tombe que la à
30 cm. d’eau par an et où ne se font pas sentir les inondations
du Sénégal ou du Niger. Certaines variétés à forts rendements
sont aussi plus ou moins cultivées au Sénégal, dans le
Niger, dans la Côte d’Ivoireet au Dahomey. La variété sanio,
qui correspond aux nos 30 à 32, atteint jusqu’à 4 m. de hau
teur ; son épi a de 10 à KO cm. de longueur. C’est une
variété rustique et peu exigeante, se développant en
K mois 1/2. Ce petit mil est un aliment très recherché des
indigènes ; son prix est toujours supérieur à celui du gros
mil. Au Sénégal, dans le cercle de Thiès, le sanio se plait
dans tous les terrains ; on sème en juillet et on récolte en
novembre.
P. Dumas : L'agriculture dans la rallie du Niger. Agriculture pra
tique des pays chauds, 190;i.
33. Petit mil var. souna (Sénégal).
Celte seconde variété de Pennisetum typhoideum est
plus petite que la précédente et de végétation plus rapide,
car elle mûrit en trois mois ; mais elle est plus exigeante et
son grain se conserve mal. Dans la vallée du Niger, on la
sème le plus tôt possible, dès que les premières pluies ont
détrempé le sol. Elle est très répandue dans le cercle de
Siné-Saloum où elle se plait en sols silico-argileux ; on la
sème en juin et juillet et on récolte en octobre.
34. Petit mil var. tengué (Guinée Française .
Provient de la Station agricole de Bentv.
3K. Epis de fonio ; Digitaria exilis Sénégal . — Graminées.
3G. Grains de fonio non décortiqués
37. Grains de fonio décortiqués.
Le Digitaria exilis, qui donne un petit mil, est une Gra
minée d'une trentaine de centimètres de hauteur, très cul-
�10
II. JUMELLE
tivée en Guinée Française, surtout au Fouta-Djalon, et
dans diverses régions du Haut-Sénégal-Niger. On la retrouve
çà et là dans la partie orientale du Sénégal, en Haute-Cote
d'ivoire et dans le Haut-Dahomey. Entre le Fouta et le
douzième degré, MM. Renoux et Dumas estiment l'étendue
des champs de fonio au tiers des surfaces cultivées. La
décortication est faite dans des mortiers spéciaux ; le grain
décortiqué est cuit à la vapeur, ou dans l'eau, ou torrélié.
iA. Chevalier : loc. cil. — Renoux et Dumas: Culture du fonio dans les
vallées du Sénégal et du Haut-Niger. Agriculture pratique des pays
chauds ; second semestre, 1905.)
38. Grappes de riz ; Oryza sativa (Sénégal). — (iruminées.
Le riz esttrès cultivé en beaucoup de régions de l’Afrique
Occidentale Française, principalement en Casamance, en
Guinée Française, dans la vallée du Moyen-Niger, et, en
Côte d Ivoire, dans les vallées du Sassandra et du Cavally.
Il présente de nombreuses variétés, barbues ou sans
barbes,
(A. Chevalier: loc. cit.)
39. Grappes de riz var. méréké (Guinée Française).
La grappe de cette variété non barbue est tombante et
très étalée, longue de 20 à 25cm. ; le grain est elliptique,
avec glumelles d’un jaune clair, à peu prèsdemème couleur
que les glumes.
(L. Raybaud: Etude de quelques variétés de riz des colonies françaises.
L’Expansion coloniale, Ier août 1912.)
40. Grappes de riz var. Port-Lokko (Guinée Française).
Ainsi que son nom l'indique, cette variété de riz serait
originaire de Sierra-Leone. Sa panicule est étalée, peu four
nie, grêle, longue de 12 à 18 cm. Le grain est elliptique,
ramassé; glumelles etglumes sont d'un jaune terne, sans
barbes.
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
11
41. Grappes de riz var. Sakala (Guinée Française).
Cette variété (de Sakala ?) a été récoltée à Bissidougou.
La grappe est à axe rigide, contourné, avec rameaux très
rapprochés de cet axe, et très sinueux. Le grain est rouge
brique, elliptique, très aplati ; les glumelles sont le plus
souvent jaunâtres, mais aussi brunâtres, et quelquefois
noires ; les petites glumes, à la base, sont de teinte plus
claire.
f2. Grappe de riz var. kalimodia (Guinée Française).
Cette variété, qui provient de la Station agricole de
Bentv, est à grappe tombante plus ou moins étalée et à
grains rouges, mélangés de grains blancs, les premiers dans
la proportion de 60 °/„. Les glumelles sont jaunes.
43. Grappes de riz var. Ali-Toma (Guinée Française .
Cette variété, qui provient de la Station agricole de
Benty, est à panicule tombante et peu étalée ; le grain est
d'un blanc très légèrement rouillé; les glumelles sont jaune
brunâtre, assez velues.
44. Grappes de riz var. denkétégny ^Guinée Française).
C’est un riz de colline, à grappe très rigide et à grain
rouge brique, avec glumelles jaune brunâtre.
45. Grappes de riz var. salifori (Guinée Française).
C’est encore un riz de colline, à grappe rigide et à grain
rouge brique, mais à glumelles généralement noires, avec
glumes plus claires.
46. Grappes de riz var. marara maro (Côte d’ivoire .
C’est une variété non barbue. La grappe, longue de 25 à
28 cm., est étroite, à axe rigide, avec des rameaux plus ou
moins contournés ; le grain est rouge brun et elliptique ;
�II. JUMKLLE
12.
les glumelles, très velues, sont les unes noires et les autres
jaunes, celles-ci souvent stériles.
47. Grappes de riz var. brai (Côte d'ivoire).
C’est un riz barbu. La panicule est tombante et étalée ;
les grains sont d’un blanc jaunâtre ou verdâtre ; les glumelles sont brun chocolat, velues, la supérieure avec une
arête jaune qui peut atteindre Gcm.de longueur ; les glumes
sont blanches.
î8. Riz du Cavally (Cote d'ivoire).
Riz en paille et riz décortiqué par les indigènes.
49. Riz vivace de Richard-Toll.
Ce riz vivace et à rhizomes, qui est 1(Jryza Jiarthii Cliev.,
ou ()ryza sylvcstrisvnr. Barthii Stapf, croît à l’état sauvage
en Afrique occidentale, dans la partie Nord delà zone souda
naise, dans les dépressions qui sont inondées à la saison des
pluies. On le trouve dans le Moyen et le Bas-Sénégal, notam
ment dansleOualo; il est très abondant dans tout le MoyenNiger, de Segou à Tombouctou, et peut-être au delà ; il est
également répandu dans le haut de la boucle du Niger, dans
certaines parties du Mossi, dans la pénéplaine de Oourma.
Il reste en herbe pendant deux ou trois mois et transforme,
dejuillet à septembre, certains marais en excellents pâtu
rages. Les tiges s’élèvent ensuite à I ni. à 1 m. bO, et par
fois à une plus grande hauteur dans les eaux profondes.
La grappe toutefois dépasse toujours de quelques déci
mètres le niveau de l’eau. La glumelle inférieure, de cou
leur variable, est terminée par une longue arête de 12 à
18 cm. C’est un riz à grain très lin, et toujours vendu cher,
mais qui ne donne que de faibles rendements, et dont la
récolte est très laborieuse. Dans les régions où la plante
mûrit mal, elle reste intéressante comme fourrage pour le
bétail.
Al'nioi i;
o cudlm
AU :
khançaisü
13
A. Chevalier : Le riz sauvage de l’Afrique tropicale. Journal cl’Agri
culture tropicale, J1 janvier 1911 . — G.Henry : Notes sur le riz vivace.
Agriculture pratique des pays chauds, 1911.
II. — GRAINES ALIMENTAIRES
Gl. Voandzeia subterranea. — Légumineuses.
G2. Pois-arachides blancs (I)ahomey).
63. Pois-arachides mélangés (Dahomey).
Le Voandzeia subterranea, ou pois-arachide, ou haricot
des Hamharas, a déjà été mentionné dans le Catalogue de
Madagascar (n° 21). Les fruits, qui mûrissent en terre,
comme ceux de l’arachide, et comme ceux aussi du Kerstingiella geocarpa, ou doï, autre Légumineuse africaine, sont
des gousses globuleuses indéhiscentes, le plus souvent à
une seule graine. La plante, est cultivée chez presque toutes
les peupladesde l’Afrique tropicale, surtout dans les régions
rie savanes. Les graines sont de diverses couleurs, jaunes,
tachetées, rouges ou noires, selon les variétés.
G4. Gousses de Canavalia ensiformis Sénégal . — Légu
mineuses.
Le Canavalia ensiformis, ou Canavalia gladiata, est une
plante grimpante souvent cultivée en Afrique Occidentale
Française autour des cases des indigènes. Ses graines sont
blanches ou colorées: elles sont mangeables, mais de diges
tion difficile.
G5. Gousse de Canavalia obtusifolia Sénégal . — Légumi
neuses.
Cet autre Canavalia est, comme le précédent, appelé
fanto au Sénégal. Les gousses sont moins comprimées que
�U
II. JUMEU.K
dans la première espèce, et les graines, qui sont tigrées surtoute la surface, sont de forme un peu différente, plus
ovoïdes et plus grosses. La plante est cultivée autour des
cases au Niocolo. Les graines dures et coriaces, de goût
fade,et qu’il faut faire bouillir pendant des journées entières,
sont peu appréciées des indigènes, qui ne les consomment
guère qu'en temps de disette. Elles passent pour donner
une maladie qui fait tomber les dents. Elles sont parfois
considérées comme toxiques.
(A. Rançon : toc. cil.)
60. Graines de Canavalia (Guinée Française). — Légumi
neuses.
Ces graines données par des gousses beaucoup plus
petites que les précédentes, et qui appartiendraient peutêtre cependant au Canavalia ensiformis, sont considérées à
Gonakrv comme toxiques.
07. Gousses de Psophocarpus longepedunculatus. — légu
mineuses.
Le Psophocarpus longepedunculatus, ou Psophocarpus
palmettorum , est voisin du Psophocarpus tetragonolobus,
qui est le pois carré de la Réunion et de Maurice, où on con
somme les gousses vertes et les graines fraîches. Les deux
espèces sont des plantes grimpantes, à racines tubéreuses
et à fleurs bleuâtres ou lilas ; mais le Psophocarpus longe
pedunculatus, qui est plutôt l’espèce du continent africain,
où elle s’est naturalisée, est à tige plus grosse et à gousses
plus petites, avec graines moins nombreuses. Ces gousses,
chezlesdeux espèces, sont tétragones, avecuneaileà chaque
angle.
68. Haricots rougesd Europe (l)ahomey). — Légumineuses.
Cette variété de Plinscolus vulgaris provient du Dahomey,
mais y a été importée d’Europe.
1.3
69. Graines de Mucuna urens (Dahomey). — Légumineuses.
70. Graines de Mucuna urens.
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
71. Gousses de Mucuna flagellipes (Soudan). — légumi
neuses.
La détermination des gousses de Mucuna flagellipes a
été faite avec quelques réserves. Cette espèce est africaine.
Le Mucuna urens, qui est appelé pois à gratter . en raison
des poils bruns brûlants qui, comme dans le M. flagellipes,
couvrent ses gousses, ou encore œil de bourrique, en raison
de la forme et de l’aspect de ses grosses graines, est d’ori
gine américaine et est donc introduit en Afrique comme en
beaucoup d’autres pays chauds. A la Martinique, d’après
le Père Duss, les graines de Mucuna urens seraient man
gées rôties, quoiqu’elles soient amères ; elles seraient diuré
tiques et excitantes. Peut-être cependant ne doivent-elles
pas être consommées sans quelques précautions ; ce doit
être, du reste, un médiocre aliment.
72. Gousses de Pterocarpus esculentus (Dahomey . — légu
mineuses.
Cette Légumineuse, appelée mengoun en certaines
régions, est commune en Afrique tropicale le long des cours
d'eau et est plantée dans quelques villages du Bas-Daho
mey. Ses graines sont comestibles, mais passent pour être
toxiques lorsqu’elles sont crues.
73. Rameaux et fruits de Blighia sapida Dahomey i. — Sapinciacées.
Ce grand arbre, qui est le/inzan des Bambaras, est intro
duit aujourd’hui en beaucoup de pays tropicaux, mais est
d’origine africaine ; il est commun à l’état spontané, d'après
M. Chevalier, dans les forêts de la Côte d'ivoire et du
Congo. Il est très cultivé autour des villages au Dahomey,
dans le Baoulé et la Haute-Côte d’ivoire, en Guinée Fran-
�6
H. JUMELLE
çaise. Les fruits sont des capsules ovoïdes, rouges, s’ouvrant,
par déhiscence loculicide, en trois valves. Les graines, dont
il n’y a qu’une par loge, sont minces et brillantes, mais
chacune est partiellement enveloppée par un arilie épais,
blanc jaunâtre, présentant des circonvolutions qui ont valu
à la plante le nom vulgaire de ris de veau. Cet arille, qui a
une saveur de noix fraîche, est mangé cuit à l’eau ou frit.
Cru, il passe pour toxique; il peut être également dange
reux lorsqu il est consommé trop jeune ou, au contraire,
trop avancé.
7 t. Noix d’Anacardium occidentale. — Térébinthacccs.
Originaire de l’Afrique tropicale et cultivé aujourd’hui
dans tous les pays chauds, Yacajou à pomme est très fré
quemment planté par les indigènes en Afrique occidentale.
Voir le Catalogue de Madagascar, n° 22.
75. Graines de nénuphar. — Nymphéacées.
Ces graines de dia/tar, qui appartiennent à diverses
espèces de Nymphaea , notamment le Nymphaea stellafa et
le Nymphaea Lotus, sont mangées en couscous par les
Noirs. Les graines sont blanches ou rouges selon l'espèce ;
les rouges seraient les meilleures. Voirn0 6 de ce Catalogue.
76. Graines de Cola cordifolia (Sénégal). — Sterculiacces.
77. Arille de la graine de Cola cordifolia (Sénégal).
78. Fruits, fleurs et feuilles de Cola cordifolia (Sénégal).
Cet arbre à tronc énorme, indigène dans l’Ouest Africain,
mais parfois aussi planté dans les villages soudanais comme
arbre d’ombrage propre aux palabres, est le ntaba du Sou
dan. le ndimb des Ouolofs, le douta des Mandingues, le
tabacklé du Cayor. On consomme 1arille jaunâtre et pul
peux, de saveur sucrée, qui enveloppe la base des graines.
(A. Rançon: loc. cil. — A. Chevalier: loc.cit.).
Afrique occidentale française
17
III. — FRUITS ALIMENTAIRES
91. Fruits de Balanites aegyptiaca (Ilaut-Sénégal-Xiger). —
Simarubacces.
Le Balanites aegyptiaca, ou soump des Ouolofs, que nous
citerons encore plus loin dans la section des Oléagineux,
est abondant, à l’état spontané, dans le Nord du Sénégal
et le. Soudan, et il s’étend, à travers tout ce Soudan, jus
qu'en Abyssinie ; on le retrouve dans la région des Lacs.
En Afrique Occidentale Française, du côté de Bobo-Diou
lasso et dans le Haut-Dahomey, il est planté. La pulpe de
ses fruits est comestible ; et ces fruits, nommés garbay honnon, ou « dattes amères », sont vendus sur le marché de
Tombouctou. A haute dose, ils seraient purgatifs et pour
raient occasionner des diarrhées. Les racines, l’écorce et les
feuilles de la plante seraient purgatives et vermifuges,
meme à doses modérées. Les racines et l’écorce contiendraient
de la saponine et pourraient, comme telles, être employées
pour le nettoyage et le dégraissage des étoires.
(De Wildeman : Le lialanites aeyypliaca. Notices sur des plantes
utiles ou intéressantes de la flore du Congo ; Bruxelles, 1903.— A. Che
valier : loc. cil.)
92. Fruits deDiospyros mespiliformis (Haut-Sénégal-Niger).
— Ebénacées.
C’est Yébénier du Soudan , spontané en Afrique tropicale
en dehors de la forêt, et cultivé en quelques villages. Bien
que la pulpe des fruits soit très mince, ces fruits se trouvent
couramment sur le marché de Tombouctou.
(A. Chevalier: loc. cil.)
93. Graines de Citrullus vulgaris. — Cucurbilacées.
La pastèque est spontanée dans les terrains sablonneux
Annales du Musée colonial de Marseille. — 3* série, b* vol. 1917.
î
�18
II. JUMELLE
de la zone soudanienne et fréquemment cultivée en Afrique
tropicale. Les fruits des formes cultivées sont souvent à
saveur douce ; c’est le cas notamment de celles de ces
formes à fruits moyens qu’on rencontre dans le Moyen-Ni
ger, en particulier autour de Tombouctou. Ces fruits mû
rissent de septembre à janvier; les graines sèches tiennent
aussi une grande place dans l’alimentation indigène de
février à août.
D’après les recherches faites à l'Imperial Institute de
Londres, sur des graines provenant de la Nigérie méridionale,
où la plante est appelée ikpan , ces graines se composent de
36 % d’enveloppe et 64 °/0 d'amande ; et cette amande
donne 40,6 °/„ d’une huile jaune pâle qui laisse déposer des
llocons blanchâtres et a pour caractères :
Densité........................................ 0,922
Indice d’acidité............................ 1,4
Indice d’iode................................ 107
Indice de saponification........... 196,5
Pour la savonnerie, celte huile d'ikpan a été estimée à
Londres «i une valeur un peu moindre que l’huile de
coton, mais ce serait peut-être une huile comestible, ce qui
élèverait son prix.
.V. Chevalier : lue. cil. — Bulletinof lhe Impérial Inslilute, 1908, n° i. '
94. Fruits d’Anona muricata. — Anonacées.
Le corossolier, originaire des Antilles, où c’est le cachinian épineux, est depuis longtemps cultivé par les indigènes
dans la région des sources du Niger et dans le Bas-Daho
mey.
A. Chevalier : loc. cil.)
95-96. Fruits de Zizyphus orthacantha ; jujubier. — llhamnacées.
Cette espèce de jujubier , voisine du Zizyphus Jujuba ,
19
esl spontanée nu Soudan ot y est commune. Elle est quel
quefois cultivée plus au Sud. Les fruits sont comestibles ;
fermentés dans l’eau, ils donnent aussi une boisson rafraî
chissante. Les feuilles nourrissent le Bombyx Faidhcrbii.
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
(A. Chevalier ; loc. cil.)
97. Fruits de Passiflora foetida (Dahomey). — Passifloracée*.
Toutes les passiflores sont originaires de l’Amérique
tropicale. Le Passipora foetida, caractérisé par les trois
feuilles involucrales très divisées qui accompagnent chaque
fruit, est aujourd'hui naturalisé dans beaucoup de villages
africains. Le fruit est comestible.
(A. Chevalier : loc. cil.)
98. Graines de Luffa cylindrica. — Cucurbitacées.
C’est, au Soudan, le niabessc des indigènes, qui toutefois
ne consomment guère les jeunes fruits, comme en certaines
autres contrées, et n’utilisent en général que le réseau
fibreux des fruits mûrs et secs.
(A. Chevalier: loc. cil.)
99. Fruits d’Hibiscus esculentus (Sénégal). — Malvacées.
Le gornbo, dont la culture est encore possible dans le
Midi de la France, est aujourd’hui naturalisé dans tous les
pays tropicaux; d’après Schweinfurth, il serait spontané
en Abyssinie. On en connaît de nombreuses variétés en
Afrique occidentale. On mange les fruits quand ils sont
jeunes, comme légumes, avec du riz, du couscous, de la
viande ou du poisson. C’est le guaniala des Bambaras, le
gnou des Malinkès, le candie des Peulhs, le diakatarne des
Sarracolés.
(A. Ilançon : loc. cil. — A. Chevalier : loc. cil.)
�II. JUMÉLLÉ
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
100. Fragment de régime de Phoenix reclinata. — Palmiers.
Ceda/tier, à tronc bas, dont on retrouve une variété à
Madagascar, est connu dans toute l’Afrique tropicale et
même en Afrique du Sud, sur les cotes et dans l’intérieur ;
il croit ordinairement sur les bords des cours d’eau. Les
fruits sont mangeables.
104. Gousses de Parkia biglobosa.
ion. Feuilles et fragments de tige de Parkia biglobosa.
106. Écorces de Parkia biglobosa.
Le Parkia biglobosa, ou Parkia africana , est un bel
20
101. Fruits de Salvadora persica (Ilaut-Sénégal-Niger). —
Salvadoracées.
Ce petit arbre, qui pousse à l’état sauvage en diverses
régions de l’Afrique tropicale, ainsi que dans l’Afrique du
Nord, en Arabie et dans l'Inde, donne de petits fruits dont
le goût rappelle celui des raisins de Corinthe, et qui, d’après
M. Chevalier, sont vendus en grande quantité à Tombouc
tou.
Les graines, dont l'amande est amère, sont oléagineuses
et fournissent 44,6 °/0 d’une huile concrète jaune, à odeur
désagréable, et qui a pour constantes, comparées à celles du
Salvadora oleoidcs de l'Inde :
S', oleoidcs
S. persica
Indice de saponification....... 245,2 .... .... 242,4
Indice d'iode.......................... 5,0 .... . . . .
7,5
Indice d'acidité..................... 0,3 .... ....... 11,13
Solidification des acides gras 30°4 ___ ....... 40°
Point de fusion...................... 38“ .... ....... 41°
Son haut point de fusion rendrait donc ce beurre intéres
sant pour la stéarinerie, et aussi peut-être, après purifica
tion, comme graisse alimentaire et « beurre à chocolat », au
même titre que les beurres (tengkawang) des Shorea de
Bornéo.
102. Gousses et graines de Parkia biglobosa ; nété (Séné
gal). — Légumineuses.
103. Jeunes gousses et inflorescences de Parkia biglobosa.
21
arbre de 12 à 15 mètres de hauteur, à feuilles deux fois
composées et à fleurs rouges, disposées en boules. Les
gousses noires, linéaires et un peu en faucille, de 27 à 40
cm. de longueur sur 13 mm. de largeur, sont complètement
remplies, dans les intervalles laissés par les graines, par
une pulpe d’abord spongieuse et blanche, puis granuleuse
et jaune clair. Les graines plongées dans cette pulpe sont
elliptiques, comprimées, à épais tégument brun. Cette
espèce est largement répartie dans toute la zone tropicale
africaine ; on la retrouve dans le Haut-Nil et au Congo. En
Afrique Occidentale Française, elle habite les zones soudanienne et guinéenne. C’est le nété et le néré des Bambaras,
le nulle des Ouolofs, le houlle et le néri des Soussous, le
kombé des Bandas, etc. 11joue un rôle important dans l’ali
mentation indigène, soit par ses graines, qui, torréfiées et
fermentées, donnent une sorte de fromage (surnbara) qu’on
conserve en tablettes et qui sert de condiment, soit surtout
par la pulpe de ses gousses. Cette pulpe (ou pain d'épice
d'Afrique) réduite en farine se présente sous l’aspect d’une
poudre jaune d’or, un peu humide au toucher, s’agglomé
rant facilement par pression, d’odeur douce et de saveur
fortement sucrée et mucilagineuse. Elle contient, d’après
des analyses de M. Crêté, 23 °/0 environ de saccharose,
20 °/0 de sucre réducteur, 1 à 1,30 °/0 de substances
grasses, et des matières pectiques correspondant à des pectanes et à des galactanes. La pulpe de nété, qui n’est donc
pas amylacée, mais plutôt sucrée et mucilagineuse, a déjà
été employée avec succès en Europe pour l’alimentation des
jeunes enfants. Les graines plongées dans cette pulpe se
composent de 33 °/0 environ de tégument et 06 °/0 d’amande,
et celle-ci renferme près de 25 °/0 d’une huile jaune paille
�AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
(Heckel et Sehlagdenhaufîen : Du café du Soudan, Parkia biglobosa,
au point de vue botanique et chimique. Journal de Pharmacie et de
Chimie, 1887. — A. Chevalier : Les Parkia de TAfrique occidentale. Bulletin du Muséum d’Histoire naturelle, 1910. — K. Crété : Le nété et
quelques autres Parkia de l'Afrique occidentale. Vigol, Paris, 1910.)
107-108. Gousses de Dialium nitidum(Sénégal).— Légumi
neuses.
100. Graines de Dialium nitidum.
Le Dialium nitidum, ou tamarinier velouté, le solom des
Ouolofs, le kocyto des Mandingues, est un arbre de taille
moyenne, à petits fruits vaguement lenticulaires, noirs et
veloutés, dont la pulpe acidulé est comestible et rafraîchis
sante.
(P. Sébire : Les Plantes utiles du Sénégal. — Baillière, 1899.)
110. Fruits de Parinarium senegalense. — liosacées.
111. Huile et graines de Parinarium senegalense.
Le Parinarium senegalense, ou Parinarium m&crophyllum. est le néou et le pommier du Cayor des colons. Les
fruits globuleux, jaunâtres, avec noyau épais, bosselé et à
surface anfractueuse, sont mangés par les indigènes, quoique
la pulpe soit peu juteuse, farineuse et un peu âpre. C’est le
ginger-hread-plum des colons anglais de Sierra-Leone. Les
graines contiennent une huile qui est parfois utilisée au
Sénégal pour faire des savons.
Le noyau se compose de 85,86 °/0 de coque et 15,14 °/0 de
graine. Par le sulfure de carbone on obtient la substance
23
grasse dans la proportion de 9,45 °/0 du noyau et 62,40 °/„
de la graine seule. Cette huile est liquide ü la température
ordinaire, légèrement jaunâtre, et d’une densité de 0,954 à
15°. Elle rancit facilement, en s’épaississant. Elle est très
siccative et rappelle, par ses propriétés, l’huile de bancoul.
Le rendement en acides gras de saponification est de 92 °/0,
et leur point de solidification est de 20°. Le rendement en
acides gras de distillation est de 72,50 °/0, et le point de
solidification de ces acides est de 32°. Le rendement en
acides gras solides de saponification est de 10 °/0, et le point
de solidification de ces acides est de 51 °7. Le rendement en
acides gras solides de distillation est de 25 °/0, et leur
point de solidification est de 50°. Cette huile ne convien
drait ni en savonnerie ni en stéarinerie, mais serait utili
sable comme l'huile de lin. Le tourteau, de goût agréable,
mais peu azoté, ne peut être employé (pie comme engrais.
E. lleckcl : Graines grasses nouvelles ou peu connues des colonies fran
çaises. Annales de l'Institut Colonial de Marseille, 1898.)
112. Fruits et feuilles de Parinarium excelsum. — liosacées.
113. Fruits de Parinarium excelsum.
Les fruits de cette autre espèce, qui est le mampala des
Ouolofs, sont plus petits que les précédents et â noyau
moins anfractueux. Ils sont encore consommés par les indi
gènes et seraient de saveur plus douce et plus agréable que
les fruits du néou. C’est le gray ou rougli-skinned-plum de
Sierra-Leone.
114. Ampelocissus Lecardii. — Ampélidacées.
Les « vignes » qui poussent à l’état spontané dans le
Haut-Sénégal sont des espèces d'Ampelocissus et de Cissus.
Leurs tiges herbacées ou sufîrutescentes sont ordinairement
couchées sur le sol. A la fin de l'hivernage, elles produisent
des grappes de raisins qui ont parfois la grosseur d’une
prune et sont rouge noirâtre, avec de volumineux pépins
�2i
11. JUMELLE
recouverts d'une mince pulpe sucrée. 11 est peu probable
que, comme on y avait pensé jadis, on puisse réussir à hy
brider ou greffer ces vignes du Soudan avec les véritables
vignes.
(A. Chevalier: /oc. cil. Une Mission au Sénégal. Challamel, Paris,
1900.)
115. Noyaux deXimenia sp. — Olacacées.
Ce Xi me nia, qui est voisin du Ximenia amerieana, et
est le séno des Bambaras et des Malinkès, est un arbuste de
3 mètres au plus de hauteur, assez commun dans le Fouladougou. le Kita, le Manding, le Bambouck, le Denkilia et
le Kuokodougou, où il croit sur les sols pauvres et dans les
interstices des rochers. Les fruits ressemblent à des prunes
mirabelles, mais parfaitement sphériques. La pulpe est
peu abondante mais rafraîchissante, aigrelette, légèrement
aromatique et très agréable. L'amande, contenue dans un
noyau assez volumineux, a le goût de laurier-cerise et con
tient une assez forte proportion d'acide cyanhydrique pour
que son ingestion soit dangereuse.
(A. Rançon : loc. cil.)
116. Fruits de Napoleona imperialis (Sénégal). — Myrtacées.
La pulpe des fruits de cette Myrtacée est mangée comme
rafraîchissante.
IV. -
PI,ANTES
25
der le ileuve. Les tiges grandissent rapidement et atteignent
en septembre jusqu'à 3 mètres. A la période des plus
grandes pluies, en juillet, elles n’émergent parfois que de
10 centimètres, et jamais de plus de 1 mètre. La plante ne
se trouve plus qu’en petite quantité au sud du 13e degré de
latitude Nord, quoiqu’on la rencontre encore dans les lacs
du Bas-Dahomey par exemple, mais elle est très abondante
dans la région de Tombouctou et dans tout le Moyen-Niger;
son grand centre est le lac Débo, qui est le régulateur de
l'inondation du fleuve. La surface de production s’étendrait
sur 250.000 hectares. Si la récolte de riz est mauvaise, les
indigènes utilisent les graines. Mais, d’autre part, c’est
surtout comme plante à sucre que le bourgou est connu et
utilisé autour de Tombouctou. Les tiges qui ont été fauchées
sont écrasées, puis traitées par l'eau, et on obtient un sirop
épais (jui est le koundou-hari, boisson habituelle des Musul
mans de Tombouctou. Ce sirop doit être bien frais, car il
fermente très vite ; il est de couleur caramel foncé, d abord
sucré, puis acre, très désagréable pour ceux qui n’y sont
pas habitués. Concentré, il donne une mélasse qui, décou
pée comme du nougat, est le Àa/ou, vendu également sur
le marché de Tombouctou. D'après les analyses de
MM. Perrot et Tassilly, le bourgou contient 10 °/0 de
saccharose et 7 °/0 de sucres réducteurs évalués en glucose.
Sans être aussi riche que la canne à sucre, il pourrait donc
être utilisé sur place pour la fabrication d'alcool.
AFKlot’E o c c id e n t a l e fr a n ç a ise
A SUCRE
121. Tiges de Panicum stagninum; bourgou (Haut-SénégalNiger). — Graminées.
Le bourgou, ou roseau à sucre du Soudan, est une Gra
minée qui pousse en abondance dans les terrains inondés
parle Niger; il apparaît en juin, quand la crue fait débor
(A. Chevalier : Une nouvelle plante A sucre de l'Afrique Occidentale
Française. Comptes rendus de l’Association française pour l'avancement
tles sciences, Congrès de Paris, 1900. — Perrot et Tassilly : Sur la
composition chimique et l'utilisation possible du bourgou. Yigot, Paris,
1910.)
122-123. Vin de palme. — Palmiers.
Le palmiste , surtout intéressant pour ses fruits et ses
graines à substances grasses concrètes, et qui sera, comme
tel, cité de nouveau dans la section des Oléagineux, est, eu
outre, pour les indigènes de l'Afrique occidentale, un palmier
�26
H. JUMELLE
à vin. Des inflorescences mâles sectionnées de ce palmiste
on retirerait par jour un demi-litre à un litre et demi de
liquide.
V. — CAFÉIQUES
131. Fruits de caféier de Libéria. — Buhiacéea.
132. Café de Libéria.
133. Caféine extraite du café de Libéria.
Originaire de l’Angola, le caféier de Liberia a été intro
duit à une époque relativement récente sur la cote de
Guinée ; en Afrique Occidentale Française, la seule colonie
qui s’adonne quelque peu à sa culture est la Côte d’ivoire,
qui exportait en 1912, d'Assinie et de Bassani, 28.000 kilos
environ.
134. Café du Rio-Nunez (Guinée Française). — liuhiacées.
Le Co/fea slenopLylla, qui donne le café dit « du Rio-
Nunez », est spontané dans la Basse-Guinée Française et ît
Sierra-Leone. Il croit entre 400 et 700 mètres d'altitude, à
100 à 300 kilomètres de la mer, dans une contrée où il
tombe de 1 m. 50 ù 3 mètres d’eau. Plus près de la mer,
au-dessous de 300 mètres, où les pluies sont plus abon
dantes', comme à Boké, sur le Rio-Nunez, il n’est que
cultivé. Ce n’est que dans le Haut-Rio-Nunez qu'il rede
vient spontané. Le café, à petits grains, est d’arome assez
tin, mais avec un petit goût de vieux qui ne plaît pas
toujours.
(A. Chevalier : Les caféiers sauvages de la Guinée Française. Comptes
rendus de l’Académie des Sciences, 22 mai 1905.)
135. Gousses et graines de Cola nitida. — Sterculiacées.
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
27
136-137. Graines de Cola nitida.
138. Feuilles de Cola nitida.
139. Pâte des graines de kola.
140. Pain avec poudre de kola et beurre de cacao.
141. Kolanine des graines de Cola nitida.
142-1 43. Caféine des graines de kola.
144. Écorces de Cola nitida.
Les noix de kola que consomment les indigènes de
l’Afrique occidentale, èt dont l’emploi est aujourd hui cou
rant dans la thérapeutique européenne, sont les graines de
plusieurs espèces de Cola, dont la meilleure est le Cola
nitida. Les graines de ce Cola nitida seront toujours dis
tinguées de celles des autres espèces par ce caractère qu’elles
sont à deux cotylédons, tandis qu’il y a plus de deux de ces
cotylédons dans les autres espèces, et notamment dans le
Cola acuminata , le Cola l'erticillata et le Cola Ballayi.
Le Cola nitida est spontané dans la forêt vierge de la
Côte d’ivoire et du Libéria, mais ses diverses races sont
aujourd’hui cultivées en grand en Afrique occidentale à
partir de la Guinée Française. Il est bien reconnu en théra
peutique que les graines fraîches sont, comme 1ont toujours
admis les Noirs, bien supérieures aux graines sèches. Ces
graines fraîches n'agissent pas seulement par la caféine,
mais encore par des catéchines, la kolatine et la kolaléine,
qui solubilisent la caféine ; et, au cours de la dessiccation,
ces catéchines, sous l'influence de diastases, telles que le
kolooxydase, subissent des transformations, parmi les
quelles la plus importante est la mise en liberté de la
caféine. Les effets de la noix sont ainsi considérablement
atténués.
(E. Heekel : Les kolas africains. Annales du Musée Colonial de Mar
seille, 1893. — Chevalier et Perrot : Les kolatiers «l les noix de kola.
�28
Afrique oceibtM'Ai.K
H. JUMELLE
Les Végétaux utiles de l'Afrique tropicale française, 1911. — Goris et
Arnould : Conservation et stérilisation des noix de kola fraîches. Bulletin
des Sciences pharmacologiques, 1907.)
135. Cacao de la Côte d'ivoire. — Sterculiacées.
La culture du cacaoyer s’est considérablement développée
en ces dernières années à la Côte d Ivoire. Les exportations
de cacaos, qui n'étaient que de 7 tonnes en 1910, se sont
élevées à 300 tonnes en 1916. En décembre 1915 on
comptait 2.398plantations indigènes, avec plus de 1.675.000
arbres, et 13 exploitations européennes. Ces plantations se
trouvent surtout dans les cercles du Bas-Cavallv, d’Assinie,
de lAgneby, de l lndénié et des Lagunes. La qualité de ces
cacaos de la Côte d Ivoire a déjà été appréciée sur nos
marchés. Les cacaos exposés appartiennent à une variété
arnelonado du groupe des forasteros. Ils ont été récoltés et
préparés à la Station de Bingerville. La durée de la fermen
tation a été de 6 jours, avec brassage et changement de
cuve tous les jours à partir du deuxième. Le séchage à l’air
libre nécessite 10à 15 jours, suivant la saison. En décembre
1916, ces cacaos étaient vendus, pris en magasin, 1 fr. 72
le kilo.
(Développement delà culture du cacaoyer nu 'M décembre 1591, à la
Côte d'ivoire. Bingerville, 191 G.j
VI. — CONDIMENTS
ET
AROMATES
151. Poivre de Guinée. — Pipéracées.
Le poivre de Guinée, ou poivre de Kissi, qui ressemble
au poivre noir du Piper nigrum de l’Inde, est donné par le
Piper guineense, plante grimpante spontanée dans les
forêts et les galeries forestières de l'Afrique tropicale. Il
n'est cultivé qu’au Kissi, en Guinée Française, où il donne
lieu à un petit commerce.
(A. Chevalier : /oc. cil.)
française
29
152. Poivre d’Éthiopie. — Anonacées.
153. Racines de ndiar.
154. Bois de ndiar.
Le poivre d'Ethiopie, ou encore poivre de Scdhiou, sou
vent aussi appelé, comme le précédent, poivre de Guinée, et
qui est le ndiar des Ouolofs, est un condiment à saveur
piquante comme le véritable poivre, mais son origine bota
nique est toute différente de celle de ce poivre. La plante
productrice est un arbre ; et le produit se présente sous la
forme de bouquets de baies cylindriques, de la grosseur d’une
plume d’oie, avec de légers étranglements correspondant aux
intervalles des graines qu elles contiennent. L’espèce est
spontanée en quelques régions forestières de l’Afrique tropi
cale, mais cultivée ailleurs, notamment dans la région mari
time du Sénégal et dans le Bas-Dahoinev.
(A. Chevalier : loc. cit.)
155. Fruits d’Aframomum Melegueta (Sénégal). — Zingibéraeées.
Les graines de YAframomurn Melegueta sont la maniguette, ou rnéléguette, ou graine de Paradis, ou 1alligator
peper, le kisadji de Sierra-Leone. Elles sont utilisées, en
Angleterre notamment, comme condiment, à la façon des
cardamones de l’Inde ; la saveur en est brûlante et très
piquante. La plante paraît spontanée en certaines parties
des forêts de la Côte d lvoire et du Libéria, et est, en tous
cas, très cultivée sur la côte du golfe de Guinée, en Guinée
Française, à Sierra-Leone, à la Côte d’ivoire, au Daho
mey, etc.
156. Fruits d’Aframomum sp. (Guinée Française). — Zingibéracées.
Cet Aframomurn, à plus petits fruits que le précédent,
�30
II. JUMELLE
est nommé en soussoü niohomi conkouri, ou « petit
gingembre ». La graine est mangée par les Noirs comme
condiment. C'est peut-être VAframomum Melequelclla K.
Seh.
157. Rhizome de gingembre. — Zingibéracccs.
Le Zingiber officinale, ou gingembre, niohoni en soussou,
originaire de l'Asie tropicale, est introduit de longue date
sur cette même ctVte du golfe de Guinée ; il est très cultivé
notamment au Sierra-Leone.
158. Vanille sauvage du Cavally(?) (Côte d’ivoire). — Orchidacacécs.
VII. — PLANTES MÉDICINALES
ET TOXIQUES
171. Racines de Tinospora Bakis (Sénégal). — Menisperrnacees.
172. Rameaux floraux de Tinospora Bakis.
173. Principes extraits des racines de Tinospora Bakis.
Le Tinospora Bakis est une liane commune au Sénégal,
dans le Ouulo, le Cayor et la Casamance, et qu’on retrouve
encore plus à l’intérieur, dans les environs de Kayes. Les
racines, qui sont amères, sont vendues sur les marchés de
Saint-Louis, Dakar, Gorée, Rutisque ; elles sont employées
en décoction et en macération, et surtout par les Ouolofs et
les Sérères, comme toniques, diurétiques et fébrifuges.
Elles contiennent, comme principes actifs, de la colombine,
qui y est en proportion plus grande que dans la racine de
colombo (Cocculus palmatus) et deux alcaloïdes, la sangoline et la pMosine, cette dernière substance étant celle
31
qu’on trouve dans les racines de pereira brava (Cocculus
Chondodcndron).
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
(Ileckel et Schlagdenhaufien : Sur le bakis (Tinospora Bakis) et le
sangol (Cocculus Leaeba) du Sénégal et du Soudan. Annales du Musée
Colonial de Marseille, 1895.)
171. Racines de Cocculus Leaeba (Soudan). — Ménisperrnacées.
175-176. Rameaux de Cocculus Leaeba.
177. Principes extraits des racines de sangol.
Cette autre liane, de la même famille que la précédente,
et qui est le sangol du Sénégal, est d'aire géographique très
étendue, correspondant à toute la région aride comprise
depuis l lnde jusqu’aux iles du Cap Vert, à travers l’Afgha
nistan, l’Arabie et lEgypte. Elle croit spontanément dans
la zone sahélienne du Soudan et est plantée, autour des
cases, au Sénégal, au Soudan et au Baguirmi. L emploi des
racines est plus limité que celui des racines de l espèee
précédente. Ces racines sont grattées, puis mises à macérer
pendant quelques heures dans l'eau. Elles sont moins
amères et moins diurétiques que celles de bakis. On les
utilise contre les fièvres intermittentes invétérées.
(I leckel et SchlagdenhautTen : loc. cit.)
178. Bois de faux-sangol (?) (Guinée Française).
179. Feuilles d Hibiscus Abelmoschus.. — Malvacées.
Cette [liante annuelle est le gombo musqué, ou ambrelle,
dont les graines sont utilisées pour leur forte odeur
musquée (voir n° 386 de ce Catalogue), mais les feuilles
seraient employées par les indigènes d'Afrique occidentale
comme émollient contre les inflammations des yeux.
180. Graines de Garcinia Kola. — Clusiacées.
�32
H. JUMELLE
181. Feuilles de Garcinia Kola.
182. Racines de Garcinia Kola.
183. Extrait de bitter-kola.
Le Garcinia Kola est un arbre de 8 à 15 mètres de hau
teur, indigène à Sierra-Leone, au Dahomey et au
Lagos. Au Bas-Dahomey, il est fréquemment cultivé autour
des habitations. Les graines, qui sont le hit fer-kola, ou kola
mâle, sont vendues sur tous les marchés de l’Afrique occi
dentale depuis Saint-Louis jusqu'à la Nigérie anglaise; celles
qui sont vendues au Sénégal et en Guinée Française pro
viennent de Sierra-Leone. L’amande est toujours mangée
crue et fraîche. Les indigènes savent d’ailleurs fort bien
qu elle n'a pas les propriétés de la vraie kola, mais ils
admettent que son ingestion facilite la dégustation de cette
kola et la fait trouver plus agréable. Le bitter-kola arrête
rait les coliques ; et, après avoir croqué une graine, on
peut manger une grande quantité de noix de kola sans
être incommodé. D’après Heckel. il suflirait, d’autre part,
de mâcher quelques graines pour guérir les rhumes.
(Heckel et Schlagdenhauiïen : Les kolas africains. Annales du Musée
Colonial de Marseille, ls<J3. — A. Chevalier cl E. Perrot : /.es kolatiers
et les noix de kola. Les Végétaux utiles de l'Afrique tropicale française,
1011.)
181. Graines de Boscia senegalensis (Sénégal). — Capparidacées.
Ce petit arbre est le pois du Sénégal, le djandarn des
Sénégalais. Ses fleurs sont à odeur fétide. La vapeur de
l’eau dans laquelle on fait bouillir les feuilles guérirait les
maux de tête ; la racine passe pour vermifuge. Les graines
torréfiées peuvent remplacer le café.
185. Ecorces de koakandi (Guinée Française). — llutacées.
33
Ces écorces amères et aromatiques, provenant de Boké,
appartiennent peut-être à un Zanthoxyluni. Les écorces de
beaucoup de Zanthoxylum sont toniques et fébrifuges.
AFRIQUE OCCIDEMÀLE FHAKÇAISE
186.
187.
188.
18!».
130.
Ecorces de Khaya senegalensis. — Méliacces.
Feuilles de Khaya senegalensis.
Bois de Khaya senegalensis.
Fleurs de Khaya senegalensis.
Graines de Khaya senegalensis.
Le Khaya senegalensis, ou cailcédral, ou acajou du Séné
gal , le diala des Bambaras, est un très bel arbre du Séné
gal et du Haut-Sénégal-Niger, très rare en Guinée Fran
çaise. Son bois a été longtemps exporté comme une sorte
d’acajou, quoiqu'il soit inférieur au véritable acajou améri
cain (donné par le Swietcnia Mahagoni). La partie rouge
de l’écorce du Khaya senegalensis est fébrifuge et emplovée
comme l’écorce de quinquina ; elle contient 0,8 °/0 de
cailcédrine. Quoique bien inférieure au quinquina, elle peut
rendre quelques services dans les fièvres légères et comme
tonique. Les graines sont très amères et ont les mêmes
propriétés.
101. Racines de Celastrus senegalensis (Sénégal). — Célastracées.
Les racines de cet arbrisseau sont amères et astringentes ;
elles sont indiquées comme purgatif léger et contre les
diarrhées chroniques.
102. Gousses de Connarus africanus (Guinée Française).—
Con na racées.
193. Fleurs et gousses de Connarus africanus.
191. Rameaux floraux de Connarus africanus.
Annales du Musée colonial de Marseille. — 3* série, 5* vol. 191 T.
3
�34
H. JUMELLE
195. Tiges et rameaux de Gonnarus africanus.
196. Racines de séribéli.
197. Poudre des racines de séribéli.
198. Principes extraits des graines et des racines de séri
béli.
Le Connarus africanus, ou séribéli, est un arbre de 4 h
5 mètres de hauteur, de la Sénégambie et de la Guinée
Française. Les graines, au nombre de 1 à 2 dans de courtes
gousses dont un bord est droit et l’autre convexe, sont
munies, à la base, d'un arille charnu et rouge, odorant et
de saveur astringente? L’amande de la graine contient 40°/o
au moins d’une substance grasse, composée de trois quarts
de stéarine et d un quart de palmitine ; cette amande ren
ferme en outre une matière colorante et du tannin. Les
parties de la plante employées en médecine indigène sont
les graines, et aussi, dans le Bramaya, les écorces de la
racine, qui, comme les amandes, contiennent du tannin.
Graines et écorces sont d’ailleurs usitées les unes et les
autres comme vermifuge et taenicide. Les Soussous font
sécher au soleil les graines pourvues de leur arille et les
pulvérisent dans un mortier, puis ils font avaler au malade,
à la dose de 30 à 50 grammes, la poudre arrosée de jus de
citron, après l’avoir mélangée, sans autre apprêt, au riz
(pii compose le repas. Le malade vaque à ses occupations
comme en temps normal et évacue assez vite le taenia ou
les ascarides. L’écorce de la racine est pulvérisée comme
les graines et administrée comme celles-ci. Des médecins
français, à Conakry, ont employé le séribéli avec succès ;
on fait bouillir dans un verre d’eau 25 grammes de poudre
de graines ou de racines et on laisse ensuite macérer
douze heures, après lesquelles on fait absorber à la fois au
patient poudre et liquide.
(E. lleckel etSchlagdenhauflen : Ehule botanique, chimique el théra
peutique sur le Connarus africanus. Annales de la Faculté des Sciences
de Marseille, tome VI, fasc. 2.)
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
* 35
199. Graines d’Abrus precatorius.— Légumineuses.
200. Feuilles et racines d’Abrus precatorius.
201. Cholestérine d’Abrus precatorius.
Le jéquirity , à gousse oblongue, contenant des graines
rondes d’un beau rouge avec une tache noire, est une liane
bien connue dans tous les pays tropicaux, où elle est sau
vage et cultivée. Ses racines, employées comme succédané
de la réglisse, lui font donner le nom de liane-réglisse. Ses
graines, ainsi que les tiges et les feuilles, sont, en divers pays,
employées en tisane contre les maladies des voies respira
toires. Les graines contiennent un principe actif, Vabrine,
qui, comme la ricine des graines de ricin, appartient au
groupe des albuminoïdes toxiques ; elles sont, pour cette
raison, un des poisons d’épreuve de Java. Une macération
de ces graines dans l'eau aurait quelquefois été employée
avec succès, en Europe, contre la conjonctivite granuleuse
chronique.
202. Graines de Physostigma venenosum (Sénégal).— Légu
mineuses.
Cette liane de la côte de Calabar, et dont la graine est
bien connue sous le nom de fève du Calabar, ne parait pas
exister en Afrique Occidentale Française, mais les graines
sont apportées uu Sénégal jusque sur le marché de SaintLouis, où, d’après M. Chevalier, elles sont vendues comme
grigri. Ces graines servaient en Nigérie comme poison
d’épreuve, dit éséré ; et l’éséré était une macération des
amandes pilées dans l’eau, ou simplement la fève, crue ou
cuite. On 1administrait aussi sous la forme de lavement.
Ses propriétés toxiques sont dues à plusieurs alcaloïdes,
l'ésérine, l’éséridine, l’éséramine et la calabarine. L ésérine a,
d’une façon générale, une action paralysante sur le système
nerveux moteur. Sesell’ets sur la pupille, dont elle proNoque
le rétrécissement, sont bien connus; elle a des propriétés
�II. JUMELLE
36
atrésiantes, alors que 1atropine a des propriétés mvdriatiques.
(Perrot el Vogt : loc. cil.)
203. Cholestérine des graines de bonduc. — Légumi
neuses.
Le Caesalpinia Bonducella, ou bonduc, originaire des
zones côtières tropicales des deux mondes, est naturalisé
aujourd'hui, en Afrique occidentale, autour des villages de
l'intérieur, spécialement à la Côte d’ivoire et au Dahomey.
M. Chevalier dit que la plante a été probablement répandue
par les indigènes à cause de ses graines en forme de billes,
qui servent à jouer. D’aprèsMM. Heckel et Schlagdenhauffen, la composition des amandes de Caesalpinia Bondu
cella (bonduc gris) est sensiblement analogue à celle des
amandes de Caesalpinia Bonduc (bonduc jaune ) et est la
suivante :
Huile..................................... 25,130
Bonducine............................. 1,925
Sucre..................................... 6,830
Sels....................................... 3,791
Albuminoïdes....................... .20,490
Hydrates de carbone........... 35,697
Eau........................................ 5,800
La bonducine est un principe amer qui agirait contre la
lièvre intermittente à la façon du sulfate de quinine. Voir le
Catalogue de la Réunion, nos 140 et 141.
(Heckel el SchlagdenhaulTen : Recherches sur le bonduc et ses </ruines.
Les Nouveaux remèdes. Doin, Paris, 1886.)
204. Graines et gousses de Cassia occidentalis (Sénégal). —
Légumineuses.
t
205. Poudre de graines torréfiées de bentaraaré.
200. Feuilles et fleurs de Cassia occidentalis.
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
37
207. Rameaux et gousses de Cassia occidentalis.
208- 209. Racines de Cassia occidentalis.
Le Cassia occidentalis est un arbuste buissonnant, de
80 cm. à 1 m. 50 de hauteur, à Heurs jaunes, à gousses
arquées, longues de 7 à 12 cm. sur 5 à 7 mm. de largeur.
L’espèce est cosmopolite dans toute la zone tropicale des
deux mondes ; elle est appelée herbe puante par les colons
français, fedegosa par les colons portugais, en raison de
1odeur de ses feuilles. C est le bentamaré du Sénégal. Les
feuilles seraient purgatives, dépuratives et légèrement
sudorifiques; les racines, infusées dans l’eau tiède, seraient,
en certaines régions, employées contre les maladies de la
peau, l hydropisie, l’enflure des jambes. Les graines, en
teinture vineuse, sont usitées comme fébrifuges. La torré
faction détruit leur principe purgatif et leur donne un goût
qui les fait souvent employer en infusion pour remplacer le
café. D’où les noms de « caffé », café sauvage, café de
Magdad, qu’on leur a encore donnés ; et elles ont été sou
vent importées en Europe et aux Etats-Unis pour être
employées comme succédané du café, au même titre que la
chicorée, à laquelle elles sont d’ailleurs inférieures. Mélangées
à deux ou trois fois leur poids de café, elles donnent une
boisson aromatique et fortifiante. Elles contiennent, pour
100, d’après Koenig:
Eau................................................ 11,09
Matières azotées.......................... 15,03
— grasses........................... 2,55
— non azotées................... 3,86
Dextrines....................................... 35,60
Tannin........................................... 5,23
Cellulose........................................ 21,21
Cendres......................................... 4,33
(Hekel et SchlagdenhaulTen : Sur le m'bentamaré ou fedegosa, Cassia
occidentalis, au point de vue botanique, chimique et thérapeutique.
Archives de Médecine navale, avril 1887. — De Wildeman : Les Cassia
du Congo. Notices sur des plantes utiles ou intéressantes de la flore du
Congo belge, Bruxelles, 1903.)
�AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
210. Gousses de Cassia Sieberiana (Guinée Française). —
Légumineuses.
211. Bois et écorces de Cassia Sieberiana (Sénégal i.
Ce petit arbre du Sénégal et de la Guinée Française, (jui est
le sendiegne des Ouolofs, est très voisin du Cassia / istula ,
ou cané/icier, des Antilles. Les gousses sont toutefois ordi
nairement plus petites que celles de la véritable cus.se, et
les graines sont plus oblongues et moins aplaties. Les
racines, d'après le 1‘. Sebire, sont émplovées en Afrique
Occidentale Française contre les maladies vénériennes. La
pulpe des gousses est un purgatif doux, comme celle du
canéticier.
212. Fruits et graines d'Afzelia africana; lengué (Dahomey).
— Légumineuses.
213. Bois d Afzelia africana.
Les graines noires, avec arille rouge, de ce grand et bel
arbre, qu’on trouve en Afrique occidentale depuis le Séné
gal jusqu'à l’Angola, sont très toxiques, d’après le P.
Sébire. Pour tuer le ngal, ver gros et court qui pénètre
sous la peau, on met du miel sur la plaie, et, dessus, de la
poudre de ces graines de hol. Le ver, suivant le miel,
mange cette poudre qui le tue. Guillemin et Perrottet
disent que les Noirs et les singes sont très friands de l’arille.
Les indigènes attribuent aux graines la vertu d’écarter les
mauvais sorts et font porter à leurs enfants ces graines
enlilées en collier. Les gousses incinérées donnent une
cendre riche en potasse, employée pour la fabrication d’un
savon.
214. Gousses de Bauhinia reticulata. — Légumineuses.
Le Bauliinia reticulata, qui est un arbre de taille
moyenne, de 6 à 13 mètres, est surtout très répandu, en
Afrique occidentale, dans les zones sahélienne et soudanienne, et principalement au voisinage des marigots. 11 est
39
connu aussi en Guinée Française et à la Côté d’ivoire.
L’écorce est astringente ; et, pilée et macérée dans l’eau
froide, elle est administrée, en médecine indigène, dans les
cas de diarrhée et de dysenterie chroniques.
Les jeunes feuilles, triturées et bouillies, servent en
Guinée Française de coagulant pour le latex du Lanrlolphia
llcudelotii. Le bétail est très friand de ces feuilles, qui, en
médecine indigène, seraient aussi utilisées comme expec
torant. L’écorce du tronc et des grosses branches, divisée
en lanières, donne des liens solides pour la construction
des cases. Enfin le bois, qui est à grain fin, serré, de struc
ture homogène, de couleur brun cannelle, et qui pèse
(’>90 kilos au mètre cube, est très résistant et se fend diffi
cilement, mais il passe pour être facilement attaqué par les
vers et les termites. Il est néanmoins utilisable pour l'ébénisterie, la menuiserie, la charpente, le charronnage, les
constructions de pirogues et pour la fabrication d ustensiles
courants, tels que mortiers et pilons.
(De NVildeman : Notices sur des plantes utiles ou intéressantes de la
flore du Congo, vol. Il, fasc. I, uov; 190G. — Perrot et (lérard : for. cil.
213. Pulpe de tamarinier, en boules (Sénégal). — légumi
neuses.
Le Tamarindus indiea, ou tamarinier, te dakhar des
Ouolofs, est un arbre assez élevé, disséminé aujourd'hui
dans toute la zone tropicale. 11 est indigène en Afrique, et
notamment dans la zone soudanienne, mais il est souvent
aussi planté près des villages ; il remonte jusqu'à Tombouc
tou. Les indigènes du Sénégal agglomèrent la pulpe des
fruits sous forme de boules qui sont vendues sur les mar
chés. Cette pulpe est laxative. Comme aliment, les Noirs
la mélangent au riz. Elle donne aussi une infusion fraîche
et agréable, Usitée dans les fièvres, l’embarras gastrique et
la dysenterie. L'écorce est astringente. Les feuilles sont
aussi employées en médecine indigène; en décoction ou
pulvérisées, elles seraient un caustique analogue à la tein-
�H. JUMELLE
40
ture d’iode. Les fleurs pilées entrent dans la préparation du
couscous. Le bois est dur. fibreux et difficilement travaillé,
mais il n’est pas attaqué par les vers ou les termites ; le
cœur est noir pourpre. Son poids au mètre cube est de
627 kilos. Il est bon. comme le précédent, pour lebénisterie, la menuiserie, la charpente, le charronnage, les con
structions de pirogues et la fabrication des mortiers.
(De Wildeman : loc. cil. — Perrot et Girard : /or. cil. — l)r Lasnet :
toc. cil.)
216. Écorces d’Erythrophloeum guineense (Sénégal). —
Légumineuses.
216 bis. Racines de tali.
217. Rameaux de tali
218. Gousses, gomme et graines d Erythrophloeum gui
neense.
219. Graines d Erythrophloeum guineense.
L’Erythrophloeum guineense est un très grand et bel
arbre de la Sénégambie, de la Guinée Française, de SierraLeone et de la Côte d'ivoire, où il est reconnaissable à la
couleur sombre de son feuillage et à ses larges gousses
noires, dont les valves, en saison sèche, restent seulement
adhérentes près de la base. C’est le téli ou tali des Ouolofs.
Chez les Diolas, et surtout chez les Râlantes, dès qu’un
individu est soupçonné d’être sorcier, il doit absorber plu
sieurs calebasses (de 25 centilitres) de la décoction d’écorce
de tali, dite « eau rouge ». 11 commence souvent à vomir
avant d’avoir tout bu, mais il doit continuer jusqu’à ce
qu'il ait rendu, sur des feuilles de bananier, tout le riz ou
toute la kola qu'on lui a fait manger antérieurement. S’il
ne vomit pas et s'il est purgé, il est immédiatement déclaré
coupable. S’il vomit, il peut se retirer, mais encore il n'est
déclaré innocent que si, dans les 24 heures qui suivent, il
41
n a pas eu d autres vomissements. Le maximum de calebasses
absorbées est de seize ; certains patients meurent parfois
après la quatrième calebasse. On a évalué à un quart des
buveurs le nombre des victimes de cette coutume. Le prin
cipe actif est un alcaloïde, Yéry/hrophléine, qui détermine
l’arrêt du cœur en systole ; il annihilerait les effets de la
strychine. L’écorce de YAcacia Sieberiana est considérée
comme contrepoison du tali, mais n'a sans doute pour
action, d'après le Dr Lasnet, que de provoquer des vomis
sements el l’évacuation du poison.
AFRIQUE OCCIDENTALE FHANÇAISE
Ileckel et SchlagdenhaulTen : Du téli, poison d'épreuve de Sénégamhie. Les Nouveaux remèdes. Paris, 1885. — Lasnet : loc. cil. — Perrot
'et Yofft ; loc. cil.)
220-221. Fruits comestibles de Detarium senegalense (Séné
gal). — Légumineuses.
222. Fruits vénéneux de Detarium senegalense.
22)1. Rameaux de Detarium senegalense.
224. Écorces (toxiques) de Detarium senegalense.
Le Detarium senegalense, ou Detarium Ileudelotianum,
est le dit ah, ou detah des Ouolofs, le ndoy des Sérères, le
detarr des Mandingues, le bodo des Malinkès. 11 y aurait
lieu de distinguer deux variétés : une variété à fruits doux
et comestibles, et une variété (nyey datait, ou datait des
éléphants) à fruits amers et toxiques. Les fruits doux, de
la grosseur d’un abricot, sont mangés par les indigènes,
après avoir été préalablement bouillis. D’après MM. Perrot
et Gérard, ils sont employés pour soigner les rhumes et les
maladies de poitrine, et on brûle les noyaux .pour chasser
les moustiques. Les racines, les écorces et le bois, en macé
ration, seraient un remède contre l’anémie. M. Chevalier
dit encore que l’écorce est employée pour faire fermenter
plus vite et rendre plus amer le vin de palme. On a pré
tendu pourtant aussi que cette écorce (ou celle de l'espèce
�H. JUMELLE
42
suivante) sert, comme celle de l'ErythPophloeum guineense, et sous le même nom de féli, pour empoisonner les
llèches.
Iteckel el Schlagdenhauffen : Du téli, poison d'épreuve de Sénêgambie. Les Nouveaux remèdes, Paris, 1883. — Ici. : Sur deux variétés du
Detariutn Senrgalenae aux points de vue botanique et chimique. Journal
de Pharmacie et de Chimie, Paris, 1890. — Perrot et Vogt : Hechrrches
sur les boû<de différentes Légumineuses africaines. Los Végétaux utiles
de l'Afrique tropicale française; Challamel, Paris, 1907.)
223-226. Fruits de Detarium microcarpum (Sénégal). —
Légumineuses.
227. Feuilles de Detarium microcarpum.
Cette espèce, parfois réunie à la précédente, s’en dis
tingue cependant bien, notamment par son tronc plus
droit, ses folioles toujours échancrées et ses'fruits plus
petits, de la grosseur d’une prune. La pulpe très douce est
comestible. L'écorce serait peut-être, comme nous l’avons
dit plus haut, employée pour empoisonner les flèches.
(Perrot et Gérard : /oc. cit. — Perrot et Vogt : /oc. cil.)
228. Gousses de Tetrapleura Thonniûgii (Dahomey).— Légu
mineuses.
L’écorce de cet arbre, qu'on retrouve en Casatnance, est
employée en décoction comme vomitif.
(P. Sébire : Les Plantes utiles du Sénégal.)
229. Racines de sandandour (Sénégal). — Légumineuses.
230. Bois de sandandour.
231. Rameaux de sandandour.
232-233. Feuilles de sandandour.
234. Fleurs et feuilles de sandandour.
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
43
235. Gousses de sandandour.
Le sandandour des Ouolofs, gllaki des Toucouleurs
serait, d’après Heckel, YAcacia Sicberiana. La racine de cet
arbre est taenifuge ; on en prend une décoction chaque
matin pendant plusieurs jours jusqu’à expulsion du dernier
anneau du ténia. La même racine est donnée en décoction
aux enfants qui souffrent d’une incontinence d'urine.
(P. Sebire : Les Plantes utiles du Sénégal, Baillière, Paris, 1899.
236. Graines d’Entada scandens. — Légumineuses.
L’écorce de cette liane contient du tannin, et la décoction
est employée en certains pays comme astringente.
237. Racines de Combretum micranthum (Sénégal). —
Combrétacées.
238. Feuilles de Combretum micranthum.
239. Extrémités des tiges de Combretum micranthum.
240. Fruits de Combretum micranthum.
241. Graines de Combretum micranthum.
Le Combretum micranthum, ou kinkélibah en soussou,
le séguéou des Ouolofs, le kofina des Bambaras, est un petit
arbre plus ou moins touffu suivant l àge, et dont la tige
peut atteindre un décimètre de diamètre. 11 devient alors
tout blanc et tranche sur les arbres et les arbustes qui
l’environnent. Les feuilles fraîches ou sèches, et celles-ci
entières ou pulvérisées, sont employées avec succès contre
les fièvres bilieuses, simples ou hématuriques. On les fait
bouillir pendant un quart d’heure, à la dose de 16 grammes
de poudre sèche pour 1 litre ; la tisane doit être amère et
jaunâtre. On en prend un verre le plus tôt possible, puis,
après dix minutes de repos, un demi-verre, et, après un
�U
H. JUMELLE
nouveau repos de même durée, encore un demi-verre. Le
malade doit d’ailleurs en boire à sa soif pendant toute sa
maladie, et pendant quatre jours au moins, sans toutefois
dépasser un litre et demi par jour.
(E. Heckel : De l'emploi îles feuilles du Combretum Hairnbaulti contre
la fièvre bilieuse hèmaturique des pays chauds. Répertoire de Pharmacie,
juin 1801.)
242. Fruits de Terminalia avicennoides (Sénégal). — Combrélacées.
Ce petit arbre blanchâtre est le rebreb des Ouolofs. Les
racines sont employées en infusion pour rendre l’appétit
aux enfants. Les feuilles sont mises sur les plaies.
213. Thé de Gambie ; Lippia adoensis (Sénégal).— Verbenacées.
C’est le m'borbor des Ouolofs, abondant en Casamance
et dans le Bas-Sénégal. Avec ses feuilles, on prépare une
infusion théiforme légèrement sudorifique.
(Dr Lasnet : Plantes médicinales du Sénégal. Un»' Mission au Sénégal.
Challamel, 1000.)
24i. Fruits de Solanum Duchartrei (Sénégal).— Solanacées.
Ce Solanum , qui est le bet-i-cljan (ou œil de serpent)
des Ouolofs, croit sur le plateau de Thiès, à Hufisque, et
probablement en d'autres points de l’Afrique occiden
tale ; il lleurit en mars et avril. Les indigènes emploient les
feuilles pour le traitement empirique d’un grand nombre
d’affections.
(E Heckel: Une nouvelle espèce de l'Afriyue tropicale : Solanum
Duchartrei. Revue générale de botanique, 1800.)
245. Feuilles de Strychnos innocua. — Loganiacées.
24(1. Fruits de Strychnos innocua.
AKhlgUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
45
Le Strychnos innocua, ou cantacoula, est un arbuste
épineux commun au Sénégal et au Soudan, et qui, par son
port et ses fruits jaune clair, ressemble beaucoup à l’oran
ger, quoiqu’il appartienne à une tout autre famille. Les
fruits, qui sont à coque épaisse et ferme, et sont mûrs en
janvier et février, contiennent de nombreuses graines, de
forme discoïde, plongées dans une pulpe abondante et par
fumée, de saveur assez agréable. Cette pulpe est rafraîchis
sante ; elle aurait des vertus astringentes, car les indigènes
l’utilisent contre certaines diarrhées rebelles. Si elle paraît
inoffensive, comme celle des fruits de diverses autres
espèces de Strychnos, il ne faut pas moins se méfier des
graines qu elle contient, et qu’il est prudent de rejeter, cas
elles peuvent renfermer de la strychine. Avec la coque des
fruits débarrassés de la pulpe, les indigènes fabriquent des
tabatières, ou encore des boîtes à hammout.
(A. Rançon : loc. cit. — Bâillon, in Adansonia, XII. — A. Chevalier:
Géographie botanique et Pore économique du Sénégal et du Soudan. Une
Mission au Sénégal. Challamel, 1900.
247. Fruits de Strophantus hispidus (Sénégal). — Apo-
cy nacées.
248. Graines de Strophantus hispidus.
240. Fruits de Strophanthus sp.
Le Strophanthus hispidus est spontané dans l'Ouest-
Africain, mais est aussi cultivé dans les champs par les
indigènes, au Soudan, dans le Haut-Dahomey, etc. Les
graines pulvérisées entrent, au Soudan, dans la composi
tion du poison des flèches (kouno en Bambara). Pour pré
parer ce poison, d’après Binger, on pile les graines bien
sèches et on les laisse macérer dans l’urine pendant plu
sieurs jours ; le tout est ensuite cuit avec du mil et du
maïs, jusqu'à ce que la préparation ait la consistance d’une
pâte ressemblant au goudron. On y trempe ensuite les
pointes des llèches, des lances et même les balles. Quand
�II. JUMELLE
46
la préparation est fraîche, les blessures occasionnées par
îles armes enduites de kouno sont toutes mortelles ; quand
le kouno est plus ancien, les indigènes combattent leselfets
toxiques en absorbant un antidote dont la composition
reste inconnue des Européens. Les graines de la plupart
des espèces de Slrophanthus contiennent des glucosides qui
agissent sur le cœur à la façon de la digitale. Les trois
principaux Strophanthus du commerce sont africains ; et
ce sont le Slrophanthus Kombe de l'Afrique orientale, le
Strophantus h isp id us et le Slrop/ianl/ms gralus (ou
6’. glaber) de l Afrique occidentale. Le Slrophanthus
Kombe donne la véritable strophantine, qui est une sub
stance amère, cristallisée, se colorant immédiatement en
vert intense par l'acide sulfurique concentré, facilement
soluble dans l’eau et fondant à 172° 5. Le Strop/ianthus
hispidus donne une jiscudo-strophunlinc, qui est un pro
duit microcristallin, blanc, neutre, très hygroscopique,
fondant vers 179°, et ne se colorant pas instantanément en
vert émeraude par l'acide sulfurique. Le Slrophanthus
glaber donne l'ouabaïne, déjà retirée d’une autre Apocynacée du Somaliland, VAcokantera Sehimperi. Cette
ouabaïne, bien distincte des deux glucosides précédents —
qui sont très voisins, si même ils ne sont pas identiques —
est très facilement obtenue à l’état cristallisé ; elle est
levogyre, ne précipite pas le tannin, est soluble dans l’eau,
se colore en rouge par l’acide sulfurique concentré, et
fond vers 185°. Le Strophantus (jlaber étant surtout une
espèce du Cameroun, tandis qu'on trouve plutôt en Afrique
Occidentale Française le Strop/ianthus hispidus, la stro
phantine cristallisée des Allemands est, en réalité,
Y ouabaïne. L a strophantine. p ro p rem en t d ite, o u stro p h a n
tine p u r e , d u c o m m e rc e , q u i se p ré s e n te s o u s l ’a s p e c t d 'u n e
poudre jaune pâle, est préparée avec le S tro p /ia n th u s
Kombe, qui est le Slrophanthus le plus abondant sur le
marché anglais. Nous pourrions surtout préparer en France
la pseudostrophantine, puisque l’espèce la plus commune
de notre Ouest-Africain est le Slrophanthus hispidus. Cette
47
espèce semblerait même, d après M. Chevalier, la seule du
genre au Dahomey et à la Côte d’ivoire, quoique le S. gra
ins , d’après M. Stapf, apparaisse déjà au moins à SierraLeon e.
Le laboratoire de l’Imperial Institute de Londres, utili
sant la réaction de Fraser, a indiqué le procédé suivant pour
aider à la détermination des graines de Slrophanthus. Après
que ces graines ont été laissées pendant un quart d’heure
environ dans l ’eau bouillante, on les décortique, et on plonge
les amandes dans l’acide sulfurique à 80°/o. Les amandes
de Strophanthus hispidus et de Strop/ianthus Kombe ver
dissent; celles dz Strophanthus gratus et de Strophanthus
Nicholsoni rougissent. Par cette méthode, les graines du
n° 219 et du n° 220 de nos collections ont verdi ; celles du
n° 221, qui sont d’ailleurs plus aplaties et plus larges, ont
rougi et appartiennent donc bien à une autre espèce.
Les graines de Strophanthus hispidus contiennent 22°/0
d’une huile qui est constituée par de l’oléine, de la palmitine, une petite quantité d’une essence volatile, de la cho
lestérine, de l’acide formique et de l’acide acétique. Ses
caractéristiques sont, d’après Mjoen et d’après Bjalobrsheski:
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
Densité................................
0,9285.......
0,9249
Indice d’acide..................... . 38,1............. ... 24,55
Indice de saponification. .. 187,9............. . . 170.3
Indice de Hehner................. 93,3............. .. 94,1
Indice d iode....................... . 73,02......... ... 101,0
Indice de Reichert..............
0,5.............
0,9
Indice de Koettstorfer.......
—............., .. 104,6
(A. Chevalier: /oc. cil. Une Mission au Sénégal. —Goris et Vischniac:
Sur la composition chimique des graisses de Slrophantus. Hullolin de*
Sciences pharmacologiques, août, septembre 1912. — Perrot et Vogt :
Poisons de /lèche et poisons d'épreuve. Vigot, Paris, 1913.)
2,'iO. Ecorces et racines
de Sarcocephalus esculentus
( Guinée Française). — Jiubiacées.
251-21)2. Bois de Sarcocephalus esculentus.
�19
261. Tiges, feuilles et fleurs de Vernonia amygdalina
(Sénégal). — Composées.
AFKIol K OCCIDENTALE FRANÇAISE
Cet arbuste, spontané en Afrique tropicale, est souvent
planté en haies et naturalisé autour des villages. C est le
longouty et le tondoutj du Sénégal. Les feuilles seraient
employées en cataplasme et en frictions contre la fièvre jaune.
Cet arbre du Sénégal et de la Guinée Française est le <loundaké en soussou, le batio en mandingue, le bouribolou en
diola, le diounk en portugais de Casamance, le nandok
en ouolof. Le tronc atteint Gà 8 mètres de hauteur, et est
à branches sarmenteuses ; les fleurs sont en gros glomérules
blancs, sphériques; les fruits, de la grosseur d'un œuf, ont
l'aspect de grosses fraises rouges, et sont comestibles.
L’écorce, dont l'amertume et l’odeur rappellent la racine
de gentiane, est considérée par les indigènes comme un bon
remède contre le paludisme, et elle a été, en fait, employée
dans quelques hôpitaux comme succédané du quinquina,
dont elle n’a cependant pas la valeur. Elle contient, d’autre
part, des matières colorantes qui donnent à la soie une
belle couleur vieil or et à la laine une teinte jaune durable,
résistant bien à la lumière et aux agents atmosphériques.
lleckel el SchlagdenhaufTen : Du doundaké eide son écorce, dite quin
quina africain ou quina du Rio-Nunez. Archives de médecine navale,
décembre 1885 et janvier 1880. — Perrot et Yogi : loc. cil.)
259. Racines de Vernonia nigritiana iSénégal). — Composées.
260. Feuilles, fleurs et principe actif de Vernonia nigritiana.
C est le balanjor des Ouolofs. Les racines sont douées de
propriétés vomitiques comme celles de l’ipéca. L’infusion à
faible dose purifie le sang, est diurétique et guérit certaines
maladies d’yeux.
P. Sebire : loc. cil.)
'i
VIII. — OLÉAGINEUX
275. Régime de palmiste (Dahomey). — Palmiers.
276. Fruits de palmiste.
277. Beurre de palme.
278. Amandes de palmiste.
L Elaeis guinensis, ou palmiste, a, à l'état spontané, une
large aire de distribution en Afrique tropicale, mais il est
surtout abondant à l’ouest des Grands Lacs, entre 13° lat.
Nord et 6° lat. Sud ; et, en dehors de ces dernières limites,
il est plutôt rare et ne joue qu'un rôle très secondaire dans
l'alimentation. En Afrique orientaleon ne le trouve pas, dans
l’hémisphère Nord, au-dessus de 3° de latitude ; et, dans
l hémisphère Sud, il n’est connu qu’à Pemba et Zanzibar,
où il a sans doute été planté. Nous avons dit, toutefois, dans
le Catalogue de Madagascar, qu il y a dans l'Ouest de la
grande ilc une variété indigène madagaseariensis. Dans
l’Ouest Africain, le palmiste est cultivé sur une grande
échelle depuis la Casamance jusqu à l’Angola; et cette cul
ture a donné naissance à de très nombreuses variétés qui
sont distinctes entre elles par la dimension du tronc, la
grosseur et la couleur des fruits, les proportions relatives
de la pulpe et du noyau, lépaisseur plus ou moins grande
de ce noyau, la proportion de substances grasses, etc.
Annales du Musée colonial de Marseille. — 3" série, 5» vol. 1917.
i
�50
II. JUMELLE
Le palmiste fournit à l'industrie métropolitaine deux
produits : l'huile de palme, ou beurre de palme] et Yhuile de
palmiste ou beurre de palmiste. Le beurre de palme est extrait
sur place de la pulpe des fruits, soit par les méthodes indi
gènes, soit avec un outillage européen. Lorsque ce beurre
de palme a été extrait , les noyaux sont brisés, et les graines,
qui sont les amandes de palme, ou palmistes, sont exportées
en Europe, où les usines extraient par pression le beurre
de palmiste. Le beurre de palme est utilisé en savonnerie et
en stéarinerie. Le beurre de palmiste est employé en savon
nerie ; il peut être aussi raffiné pour la préparation d’une
graisse végétale alimentaire, analogue au beurre de coco.
Dans certaines variétés, la pulpe fraîche, ou, en tout cas,
encore humide (130/o d’eau), contient 69 °/0 d’huile, et la
pulpe sèche 80%; dansd’autres, lapulpe fraîche (2i °/0d’eau)
a une teneur de57%, et la pulpe sèche une teneur de 75%;
dans d’autres encore, despulpes encore un peu humides (5,3
à 6,9 % d’eau) ont donné de 58,5 à66,5 d'huile. On pourrait
donc, en somme, admettre pour cette pulpe, qui repré
sente 40 à 50 % du fruit entier, une moyenne générale et
très approximative de 60 % d huile. A l’Imperial Institute
de Londres, des fruitsentiers ont fourni de 17ù 31 %d’huile,
alors que, par les méthodes indigènes, ces memes fruits
donnent 11,2 à 13,7 ; la proportion d’amandes y était de
15 à 21 %. Les pulpes absolument fraîches ont certainement
au moins 35 % d humidité.
Dans ces amandes, la teneur en huile de palmiste repré
sente 51 à 57 °/0 de la substance complètement desséchée.
Le poids des graines par rapport aux noyaux est aussi très
variable ; les noyaux de certaines variétés seront composés
de 25 °/0 d’amande et de 75 % de coque, alors qu’on trou
vera pour d autres 31 °/0 d’amande et 60 de coque, et pour
d’autres encore 40 % d’amande et 60 de coque.
Les caractéristiques données pour le beurre de palme
sont tout aussi variables, car, déterminées en Europe, elles
dépendent encore de l’état plus ou moins grand d’ancien
neté, ainsi que du mode plus ou moins défectueux de pré-
51
parution de l’échantillon. Le beurre de palme nous parvient
ordinairement en Europe plus ou moins coloré, depuis le
jaune orange jusqu’au rouge sombre ou au brun; et le blan
chiment ne s’opère pas toujours dans la suite avec la
même facilité pour toutes les provenances. Le beurre de
palme est essentiellement constitué par de lapalmitine et de
l’oléine, avec une petite quantité de stéarine(0,53 à 0,72%)
et de l’acide linoléique ; sa consistance est modifiée par la
grande quantité d’acides gras libres (20 à 50 % et davan
tage) qu’il contient toujours. Les divers essais faits sur la
substance ont donné notamment :
AHUQLE OCCIDENTALE FRANÇAISE
Poids spécifique......................
Point de solidification...........
Point de fusion.......................
Indice d’acidité.......................
Indice de saponification.......
Indice d’iode..........................
Indice de Reichert-Meissl...
Indice de Hehner...................
Solidification des acides gras.
0,893 (Allen) ; 0,9200 à 0,9245 (Impé
rial Instilute).
31° à 39° (Fendler).
27° à 42°5 (Impérial Institute).
10,4 (Impérial Institute).
200,8 à 205,5 (Fendler) ; 196,3 à 205,5
(Imper. Inst.).
53,2 à 57,4 (Fendler) ; 51 (lmp. Inst.).
0,86 à 1,87 (Fendler).
94,2 à 97 (Tate).
35°5 à 45°5, et ordinairement 44° à45®
(Lewkowitsch) ;43°5 (Imper. Inst. .
Le beurre de palmiste retiré des graines a pour constantes:
Poids spécifique..................... 0,9119.
Point de solidification............
23° à 24°.
Indice de saponification.......... 242,4 à 254,8.
Indice d’iode........................... 10,3 à 17,5 (lmp. Inst.) ; 14,9 à 16.8
(Fendler) ; 15,4 à 18,5 (Bontoux).
Indice de Reichert-Meissl...
5 à 6,8.
Indice de Hehner..................... 91,1.
Solidification des acides gras. 20° à 25°5.
L’huile de palmiste est jaune, ou jaune paille, ou blanche;
elle renferme toujours une assez grande quantité (5 à 15 ° 0)
d’acides gras libres, constitués surtout par de l’acide laurique
(60 à 65 °/0), avec de moindres quantités d acides myris
tique, oléique, cuprique et caprylique.
�52
H. J LME LL K
Les tourteaux de palmiste sont utilisables pour l'alimen
tation du bétail et connue engrais.
(A. Chevalier: Documents sur le palmier à huile. Ces Végétaux uliles
de l'Afrique Occidentale Française. Challamel, Paris, 1010. Invesligations in connection with the African oil palm industry, dans le Bulletin
of tlie Impérial Institute, 1909, n° 4. — Bon toux : Les Matières premières
utilisées ou utilisables en savonnerie. Les Matières grasses, 1910.)
27B. Graine de Beilschmiedia sp. — Lauracées.
280.
281.
282.
283.
Corps gras des graines de Beilschmiedia sp.
Graines de Polygala butyracea. — Polygalacécs.
Rameaux et fleurs de Polygala butyracea.
Corps gras de Polygala butyracea extrait par pression.
2Si. Corps gras de Polygala butyracea extrait par les dis
solvants.
Le Polygala butyracea, ou maloukang, ou ankalaki, et
qui est très probablement la même espèce que le Polygala
multiflora de Poiret, est un petit arbrisseau k feuilles lan
céolées très étroites, indigène à Sierra-Leone. Il ne semble
que très rarement cultivé, si même il l est, en Afrique
Occidentale Française.
Les graines, petites et à tégument brillant et brunâtre,
dur, ne contiennent que 17,55 °/0 d'une huile concrète, de
saveur agréable. Cette sorte de graisse a pour composi
tion :
Oléine.....................................
Palmitine................................
Myristine................................
Acide palmitique libre..........
31,5
57,540
6,165
4,795
Elle commence à s’empâter vers 28 à 30°, entre en fusion
vers 35° mais n’est complètement fondue qu’à 52°. Elle se
solidifie vers 33°.
53
Après quelques essais culturaux en diverses colonies, lu
plante a été délaissée, en raison principalement du faible
rendement de ses graines.
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
(E. Ileckel : liecherches sur les graines grasses nouvelles ou peu
connues des colonies françaises. Annales de l’Institut Colonial de .Mar
seille, 5e année, 4e volume, 1897.)
285. Graines de coton . — Malvacées.
Le cotonnier sera de nouveau cité plus loin, à propos des
textiles. Les graines des diverses espèces de Gossypium
cultivés contiennent de 18 à 2i°/0 et rendent industrielle
ment 15 à 20 °/„ d'une huile qui, brute, est toujours très
colorée et acide, mais, après neutralisation et blanchiment,
devient alimentaire. Elle est utilisée en savonnerie, de même
que les crasses de coton qui proviennent de sa neutralisation.
Elle renferme, à l’état de glvcérides, 20 à 25 °/0 d'acides
solides, 25 à 30°/o d’acide linoléique, 45 à 50 0/o d’acide
oléique, plus 0,73 à 1,64 °/0 d’insaponifïables.
Ses caractéristiques sont:
Point de solidification............................ 3° à 4Ü
Indice de saponification........................ 191 à 196,5
Indice d’iode........................................... 100,9 à 116,9
Indice de Ilehncr.................................... 59,9
Solidification des acides gras............... 35°C à 37°6
La « stéarine de coton » qu’on obtient par refroidisse
ment de l’huile et filtration est une masse blanc grisâtre
ayant la consistance du suif et utilisable en stéarinerie.
On indique pour cette oléarine:
Solidification.....................
Indice d iode.....................
Indice de saponification..
Indice d’acide....................
Poids moléculaire.............
(Bontoux : loc. cil.)
40°8
72,6
204
202,9
270
�54
H. JUMELLE
280. Graines de kapok (Guinée française). — Malvaeées.
Le Ceibapentandra, ou Eriodendron anfractuosum , a été
introduit en Afrique, mais la plupart des fromagers qui,
dans notre Ouest-Africain, sont ordinairement considérés
comme appartenant à cette espèce seraient, en réalité,
1’E riodendron guineense.
L’huile des graines de kapok (Ceiba pentandra) a déjà
été mentionnée dans le Catalogue de Madagascar (n° 20i) ;
elle est alimentaire et. comme l'huile de coton, utilisable
en savonnerie, en mélange avec les huiles concrètes. Le
rendement industriel des graines (dont la teneur est de 21
à 2i°/0) est de 17 à 18°/0 d'huile.
Les caractéristiques de cette huile sont :
Point de solidification...............
Indice de saponification...........
Indice d’iode..............................
Indice de Ilehner......................
Solidification des acides gras..
29°ü
190 à 20.»
68,a à 119, selon les auteurs
95
31°5 à 32u
Il serait intéressant d'étudier comparativement l'huile
des graines de YEriodendron guineense.
(Bontoux : loc. cil. — A. Chevalier : Bois de la Cote d'ivoire. Les
Végétaux utiles de l’Afrique tropicale française, fasc. V,1909.)
2(87. Graines d’Adansonia digitata.— Malvaeées.
288. Fruit d’Adansonia digitata.
289. Bois de baobab.
290-291. Rameaux, écorces et feuilles d’Adansonia digi
tata.
292. Huile et tourteau de baobab.
L'Adansonia digitata, ou baobab, est spontané dans les
régions sèches du littoral de l’Afrique tropicale. II est
planté et souvent acclimaté autour des villages, dans les
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
régions situées en dehors de la forêt vierge. Les graines
de cette espèce seraient beaucoup moins riches en huile
que celles de 1Ad atison ia Grandidieri de Madagascar, car,
d’après le Bulletin de l’Imperial Institute de Londres, elles
ne contiendraient que 11 ,G à 12.5 de substance grasse, au
lieu de 42,6 °/0 que contiennent les graines cortiquées de
YAdansonia Grandidieri. Cette huile d Adansonia digitata,
telle qu’on l'extrait par l’essence de pétrole, est un peu
visqueuse, claire, jaune pâle, sans saveur ni odeur
marquées. Les graines, avec leur épais tégument et leur
faible rendement, ne paraissent pas très propres à une
exportation en vue de l’extraction de cette huile.
(A. Chevalier : loc. cil. — Baobab fruits and seeds from lhe Easl
Africa Brolectorate, dans le Bulletin of the Impérial Institute, vol. XI,
n° i-, oct.-déc. 1913.)
293. Feuilles et fruits de Lophira alata. — Ixipliiracées.
294. Fruits de Lophira alata.
295. Huile semi-concrète et corps gras de mana.
29G-297. Tourteau et poudre de tourteau de mana.
Le Lophira alata, ou rnénê, ou mana, est un arbre de 8 à
lü mètres de hauteur, du Sénégal, de la Guinée Française
et de Sierra-Leone. Tandis que le karité est un arbre de la
zone soudanienne, et, comme tel, reste partout éloigné de
la côte, le mana appartient à la zone guinéenne et se rap
proche du littoral ; en Guinée Française, il cesse au delà
du F'outa, vers le llaut-Tinkisso, où apparaît le karité. Cet
habitat du mana rend le transport de ses graines plus
facile que celui des noix de karité. Les fruits, qui mûrissent
vers mai, sont des akènes fusiformes, munis à la base de
deux ailes inégales qui sont des sépales persistants ; ils con
tiennent chacun une seule graine sans albumen qui a la
même forme. Par le sulfure de carbone, des fruits frais, qui
se composent de 37 °/0 de péricarpe et 63 °/0 d’amande,
�Poids spécifique h 15°...............
à 10*................
Indice d’acide..............................
Indice de saponification.............
Indice d’iode................................
Insaponifiables............................
Solidification desacides gras.. .
0,859
0,9010 il (), 9105
18,54 à 48
180 7 à 195,0
68 à 72,5
0,5 à 2,5
45° à 49"
Cette substance — comme celle des graines plus riches
(55°/0) du kaku de la Gold Coast, qui est le Lophira pro
cura — convient comme l'huile de palme pour la savonne
rie. Les tourteaux ont une couleur brune, un troiit amer et
une saveur fortement astringente qui les rendent inutili
sables pour lalimentation du bétail ; mais, quoique ils soient
peu riches en azote (l,87°/0), ils peuvent être employés
comme engrais, tout en valant moins que ceux de colza, de
coton et de ricin.
(Heckel : Graines grasses nouvelles ou peu connues des colonies fran
çaises. Annales de l'Institut Colonial, année 1903. — A. Hébert: Sur
quelques nouvelles graines oléagineuses coloniales. Journal d’Agrieullure
tropicale, déc. 1913. — Sonie African Oils and oil Seeds. Bulletin of Lite
Impérial Institute, 1908, n®4.)
29N. Graines de Pentadesma butyracea (Guinée française).—
Clusiacées.
299. Graines et fruits de tama.
300. Feuilles de Pentadesma butyracea.
301. Substance grasse des graines de tama.
302. Tourteau de tama.
est un grand arbre de la Basse-Guinée Française, où il
abonde près de tous les cours d’eau, de Sierra-Leone et de
la Côte d’Ivoire.
En Guinée Française, les fruits, qui sont de grosses baies
pyriformes, mûrissent d'avril â juin. Les grosses graines
qu’ils contiennent au nombre de 3 à 10, et qui ont serv i
parfois, on raison de leur forme, à frauder les noix de kola,
donnent par le sulfure de carbone 46 °/0 environ d’une sub
stance grasse de consistance butyreuse, jaunâtre, à saveur
un peu fade, à odeur rappelant celle des graines. Elle a
pour constantes, d’après Hébert :
Densité à 15°...................... . .
Point de fusion.................... .
Point de solidification.......
Indice d’acide...................... •
Indice de saponification...
Indice de Reichert............... ..
Indice de Ilehner ............. ..
Indice d’iode....................... . .
0,899
32»
OO
donnent 15,85 °/0 de substances grasses, et la graine seule
27° 0. Avec des fruits plus vieux, Heckelet Schlagdenhauffen ont trouvé 27,17°/0 d’huile, et pour la graine seule
41,ni. On a trouvé à peu près de même à l'Impérial Institute de Londres 40°/o pour les graines. Les constantes de la
substance grasse sont :
57
Le Pentadesma butyracea, ou lamy , ou lama, ou kanya ,
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
10(3, 1 à 3, 6, d’après d’autres auteurs :
193 186 à 190, d’après d’autres auteurs)
0,3
95,2
68,5 (41,8 à 46,5, d'après d’autres
auteurs).
Après saponification, elle fournit des acides gras blancs
qui se composent, pour 100, de 10 d’acides gras non
saturés et 90 d’acides saturés. Le point de fusion de ces
acides gras est de 60°. Les acides non saturés correspondent
à l'acide oléique ; les acides saturés, qui fondent à 67°-68°,
sont de l’acide stéarique, dont le point de fusion est de69°2,
et de l'acide palmitique, fondant à 62°. Le beurre de tama
se rapprocherait donc, par sa composition, des suifs ordi
naires ; ce qui permettrait de l’employer aux mêmes usages
que la plupart des graisses animales.
(E. Heckcl : Graines grasses nouvelles ou peu connues des colonies
françaises. Annales de l’Institut Colonial de Marseille, 1903. — Hébert:
Sur la composition de diverses graines oléagineuses de l'Afrique Occi
dentale Française. Bulletin de la Société chimique de Paris, 2 mai 1911.)
303. Fruits d’emblic Guinée Française). — Euphorbiacees.
�II. JUMELLE
58
304. Corps gras de la graine d’erablic.
L’cmblic est le Phyllanthus E ni b lica, ou Emblica of/icinalis. Ses fruits sont les nïyrobolans emblics, et, comme
les autres myroholans, tels que les nïyrobolans chebuhs
<du Terminalia Chebula), et les nïyrobolans bellerics (du
Tcrminalia Bellcrica), sont riches en tannin ; d'où leurs
emplois en thérapeutique indigène, en tannerie et en tein
turerie. Mais les graines de tous ces nïyrobolans sont, en
outre, oléagineuses.
305. Huile de Jatropha Curcas. — Euphorbiacées.
Le Jatropha Curcas, ou pulghère , ou pignon d'Incle,
déjà cité dans le Catalogue de la Réunion (n° 201), est
originaire de l'Amérique du Sud, mais est introduit aujour
d'hui dans tous les pays chauds. 11 s’est plus ou moins
naturalisé en Afrique tropicale, où il sert souvent pour
faire des clôtures. Les Noirs n utilisent pas ses graines,
dont on connaît les edets purgatifs très énergiques et dan
gereux. La teneur en huile de ces graines est de 35 °/0.
L'huile renferme environ 10 0/o d’acides solides; et les
acides liquides se composent d’acides oléique et linoléique,
en parties à peu près égales. Les caractéristiques, d’après
Lewkowitsch, sont :
Point de solidification........................
Indice de saponification.................
Indice d’iode......................................
Indice de Hehner ...............................
Solidification des acides gras.........
8°
93,2
98,3
95,1
28°0
L’huile de pulghère est appréciée en savonnerie; en
raison de sa faible acidité, elle est utilisable pour le grais
sage et pour l’éclairage. Les importations des graines à
Marseille se sont élevées, en ces dernières années, à un
millier de tonnes environ.
306. Fruits de ricin (Dahomey). — Euphorbiacées.
59
Le ricin , peut-être originaire de l’Afrique orientale, est
répandu, en tout cas, aujourd’hui à travers toute l’Afrique
tropicale, comme il l’est en beaucoup d’autres pays chauds.
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
307. Fruits de Balanites aegyptiaca. — Simarubacêes.
308. Huile de Balanites aegyptiaca.
Ce petit arbre épineux a déjà été mentionné dans la
section des Fruits alimentaires, mais ses graines sont, en
outre, oléagineuses. Elles contiennent, suivant les échan
tillons, 41 à 58.7 % d’une huile qui, extraite par les dissol
vants, est jaune pâle, transparente, sans saveur ni odeur
marquées, ne se desséchant pas à l’air. Elle contient, à
l'état de glycérides, 33 °/0 d'acide oléique, 33 d’acide lino
léique, 34 °/0 d’acides stéarique et palmitique. Elle se rap
proche, par ses caractères, de l’huile de coton et a pour
caractéristiques, d’après diverses analyses :
0,9187
Densité.................................... 0,919 ...
Indice d’acide........................
5
1,4
Indice de saponification........ 196,7
.. 194,2
98,2
Indice d’iode.......................... 92,5
9X,0
Indice de Hehner................... 95,2
Solidification des acides gras. 34°6
... 34°
. .. 198,5
... 10U
Une autre espèce voisine de Balanites, le Balanites
Tieghemi, serait moins richement oléagineuse, d’après les
recherches de Hébert, car les graines ne contiendraient que
10 °/0 de substance grasse, qui est une huile liquide, jaune
foncé, dont Hébert dit d’ailleurs encore qu elle se rapproche
beaucoup de l’huile de coton. Elle est liquide au-dessus de
—3°, et son indice d iode est de 121. Ses acides gras fondent
à 3° et se composent de 63 °/0 d’acides gras non saturés et
37 °/0 d’acides saturés. Les acides non saturés sont surtout
de l’acide oléique ; les acides saturés fondent à 37°-38°.
Elle peut convenir pour la savonnerie.
[Sonie african Oils and oil Seeds. Bulletin of lhe Impérial Institute,
1908, n* 4. — Hébert : loe. cit.)
�A flllyU Ë o c c id e n t a l e IHAN çAIs L
t
Le Campa procera, ou Campa guineensis, ou Campa
1ouloucouna, est le touloucouna des Ouolofs. U croît nu
Sénégal, ainsi que dans le Haut-Sénégal-Niger. Les indi
gènes, en certaines régions, se servent de l’huile comme
de cosmétique ; en d’autres, on la considère comme bonne
pour guérir les plaies ; elle serait aussi purgative et vermi
fuge. La graine se compose de 25 à 25) °/o environ de tégu
ment et 75 à 71 °/0d’amande ; et les amandes abandonnent
aux dissolvants jusqu’à 57 °/0 de substance grasse. Par
pression on obtient 46 °/0 environ. La substance est de
saveur amère, d'une odeur caractéristique, plus ou moins
colorée, plus ou moins consistante à la température ordi
naire.
Suivant qu’elle a été extraite à froid ou à chaud, on a
trouvé à TImpérial Institute de Londres :
til
de 1 Afrique orientale; et le principal pays exportateur de
ses graines est l’Est-Africain Portugais. L’espèce est cepen
dant aussi signalée en Sénégambie et à Sierra-Leone. Les
graines oblongues, contenues dans des capsules qui s’ouvrent
en trois valves, sont entourées chacune d’un arille écarlate.
Amande et arille sont oléagineux ; l’amande contient de
54 à 68 °/0 d’huile, et l’arille 50 °/0. Les deux substances
grasses sont solides jà la température ordinaire et ont pour
caractères :
Huile de l'amande. Huile de l’arille.
Indice de saponification. ................ 200,3 ....... ........ 209,7
Indice d’iode................... ................ 52,6
71,6
Indice d’acidité............... . ............... 36,7 .......
17,7
Solidification des acides gras.......... 53°2 ....... ........ 45*4
Insaponifiables............... ................
1,4 ....... ........
1,3
Les graines de mafoureire sont donc intéressantes en
stéarinerie et en savonnerie.
[Mafour cira nuis fron Porluguese Eust African. Bulletin of the Impé
rial Institute, 1903. — Sonie african Oils and oil Seeds, id., 1908).
Pressée à froid. Pressée à chaud.
Densité à 15°.............................
0,9272
0,9327
— à 40°.............................
0,9179
0,9174
Indice de saponification........... ... 197,1
190,4
Indice d’iode.............................
75,6
71.2
Indice de Reichert-Meissl....... .. - 3,5
3,1
Solidification des acides gras.. ... 35°4
___ 30° 1
313-314. Huile et corps gras d’Anacardium occidentale. —
Téréhinthacées.
L acajou à pomme a déjà été mentionné dans la section
Le tourteau, qui est amer, ne peut convenir pour l’ali
mentation du bétail ; sa teneur de 2,5 à 2,9 en azote ne. lui
donne aussi qu’une faible valeur comme engrais.
316. Capsules et graines de ben.
Le Moringa pterygosperma, qui est d’origine indienne,
(E. Hectel : Graines grasses nouvelles ou peu connues ries colonies fran
çaises. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1808.— Sonie african
Oils and oil Seeds. Bulletin of the Impérial Institute, 1908.)
312. Graines de Trichilia emetica. — Méliacées.
des Graines alimentaires.
315. Gousses de Moringa pterygosperma. — Moringaeécs.
est en Afrique tropicale une espèce introduite, mais s’v est
d’ailleurs bien naturalisé. L’espèce sauvage est le Moringa
aptera. Les caractères de l’huile de ben sont donnés dans le
Catalogue de la Héunion (n° 204). La plante est le nebredaï
ou nevracial des Ouolofs.
317. Fruits de Cardiospermum halicababum — Sajiindacees.
�62
H. JUMELLE
Les graines de cette plante grimpante donnent une huile
jaune pâle, de saveur assez prononcée, rappelant celle des
huiles de Cucurhitacées, et dont l'odeur est celle de l’huile
de noix. Elle se lige déjà à I 4° et se solidifie à 10° ; elle est
soluble dans l'alcool à 95°. Les feuilles donnent un bon
fourrage. La racine est employée en médecine indigène
comme émétique, laxatif, stomachique et rubéfiant.
(De Wildeman : Notices sur des plantes utiles ou intéressantes de la
flore du Congo, vol. II, fasc. 1.)
318. Gousses d’arachide (Sénégal). Légumineuses.
319. Huile d’arachide.
L’arachide, en Afrique Occidentale Française, est surtout
cultivée au Sénégal, qui exporte annuellement 240.000 tonnes
de gousses, mais elle l’est aussi un peu dans le Haut-Séné
gal-Niger, dont les exportations étaient de 8.677 tonnes en
1913, et en Guinée Française, qui exportait la même année
3.546 tonnes. Ces arachides de l'Afrique occidentale nous
sont importées à Marseille en coques, tandis que celles de
l lnde nous parviennent décortiquées. Sur le total de
graines oléagineuses que reçoit annuellement Marseille, les
arachides décortiquées ou en coques représentent 65 °/0
environ, alors que déjà les coprahs, qui se placent au second
rang par ordre d'importance, ne représentent que 17 °/o, et
les sésames, au troisième rang, i °/0.
Les arachides en coques de l’Afrique occidentale se com
posent de 28 à 32 °/0 de coques et 68 à 72 °/0 de graines,
qui renferment 50 °/0 environ d’huile. Cette huile d’ara
chide est plus ou moins colorée suivant les provenances ;
elle est composée d’oléine, d’hypogéine et de linoléine, qui
sont liquides, et d’arachidine, qui est solide. Elle se soli
difie à 0° à 2°, et a pour indice de saponification 185,6 à
194,8, et pour indice d iode 92,i à 100,8. Le point de con
gélation des acides gras, c’est-à-dire son litre, est de 28° 1
à 29° 2. C’est une huile alimentaire et à savonnerie; elle
entre en grandes quantités, à Marseille, dans la fabrication
63
des savons unicolores à base d huile concrète. Le tour
teau d’arachide est bon pour l’alimentation.
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
(Boutoux, lue. cil. — II. Jumelle : L'Industrie marseillaise des corps
gras. La Nature, 16 sept. 1916.)
320. Feuilles etfleursde Pentaclethra macrophylla. — Légu
mineuses.
Le Pentaclethra macrophylla, ou owala du Gabon, est
surtout commun au Gabon et au Congo ; ses graines et son
huile seront décrites dans le Catalogue de l’Afrique Équato
riale Française. Déjà, en Afrique occidentale, on trouve
l’arbre en Casamance, en Guinée et à la Côte d’ivoire ; les
graines sont mangées grillées.
(E. IleckeJ : Recherches sur les graines grasses nouvelles ou peu con
nues des colonies françaises. Annales du Musée Colonial de Marseille,
5° année, 4e volume, 1897.)
321. Graines de sésame blanc. — Pédaliacées.
322. Huile de sésame.
Le Sesamum indicum, qui est une plante annuelle, de
80 centimètres à 1 mètre de hauteur environ, est cultivéen
Afrique Occidentale Française, en Guinée Française et un peu
aussi dans le Haut-Sénégal-Niger. C’est le béné des Bambaras. Les nouveaux procédés de raffinage des huiles d ara
chides de Coromandel ont, en ces dernières années, quelque
peu diminué à Marseille l’importance des huiles de sésame
comme huiles alimentaires. Ces huiles sont cependant tou
jours recherchées en hiver, de préférence aux huiles d’ara
chide, dans les pays à longue saison froide, en raison de
1infériorité de leur point de congélation (— 1° à —6°).
L’huile de sésame renferme 12 à 15 % de glvcérides
d’acides concrets ; le reste est formé d environ 25 % de lino
léine et 60 °/0d’oléine. Le point de solidification des acides
gras est de 23° environ. L’indice de saponification de lhuile
�est de 188 à 192 ; l’indice d'iode est de 106 à 114,5. L huile
de sésame ordinaire est employée à Marseille dans la fabri
cation des savons incolores à base d’huile concrète ; 1huile
sulfurée sert pour la préparation des savons marbrés.
323. Graines de benefing.— Labiées.
L’Hyptis spicigera, ou benefing, ou « sésame noir », qui
appartient d'ailleurs à une tout autre famille que le véritable
sésame, croit spontanément ou est cultivé en diverses
régions du Haut-Sénégal-Niger, de la Guinée Française et
du Haut-Congo. C'est, comme le véritable sésame, une
plante annuelle, de 80 cm. à 1 mètre de hauteur ; ses
graines, brun tabac, sont plus petites que celles de sésame.
Elles contiennent 20 à 23 % d’huile, quelquefois plus, mais
rendent industriellement 13 à 14 °/0. Cette huile plus ou
moins colorée, qui a pour indice d’iode 203 environ, est, par
conséquent, très siccative. Sa siccativité est supérieure à
celle de l’huile de lin ; on ne connaît actuellement, comme
huile plus siccative, que celle du Per ilia ocimoides (qui a
pour indice d'iode 206), de la Chine et du Japon. Elle séche
rait, d'après M. Gastine, plus rapidement que l'huile de lin,
mais les peintures dans la composition desquelles elle entre
sont moins élastiques et plus friables que celles obtenues
aveccette huile de lin. On peut lui reprocher également sa
couleur et son odeur. D’autre part, les graines, petites, à
tégument résistant et élastique, sont de broyage difficile, et
leur rendement est bien faible.
Le tourteau, de couleur rougeâtre, ne paraît pas toxique,
mais il ne contient que 2,8 °/0 d’azote; il est donc de
médiocre valeur.
(Gastine : Les graines de benefing. Expansion coloniale, Marseille,
mars 1913.)
324. Graines de karité (Soudan). — Sapotacées.
325. Amandes de karité.
63
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
326. Pain de karité préparé par les indigènes.
327. Beurre de karité purifié.
328. Rameaux et feuilles de Karité.
329. Bois de karité.
Le Butyrospermum Parkii, ou karité, ou, encore, suivant
les régions, tengha, giddauchi, eko, lulu, est 1’ « arbre à
beurre du Soudan » ; et c’est, en effet, un des arbres qui
caractérisent essentiellement la région soudanienne, c’est-àdire la zone qui comprend, en Afrique tropicale française: 1°
une grande partie du Haut-Sénégal-Niger (dont la partie sep
tentrionale appartient, avec la Mauritanie, à la zone sahé
lienne) ; 2° la Haute-Guinée, en arrière du Fouta-D jalon; 3° le
Haut-Dahomey ; 4° en Afrique Equatoriale, le Territoire
fétichiste du Tchad, entre le 10e degré de latitude et FortCrampel. La variété du Haut-Sénégal-Niger et du Chari est
la variété mangifolium ; celle du Dahomey est la variété
Poissoni. Le beurre que fournissent les graines est le beurre
de karité , ou beurre de Galant, ou beurre de ce, ou beurre de
shea. Les indigènes le préparent pour leur propre consom
mation en torréfiant puis broyant les graines, qu'ils ont au
préalable décortiquées, et en traitant cette pâte par l'eau
chaude; ils écumenl l'huile, la font de nouveau bouillir pour
la purifier, et, après solidification, la conservent en pains.
D'après M. Chevalier, 36 kilos de fruits, traités ainsi sur
place, ne donnent que 2 kilos de beurre; et 500 grammes de
graines rendent 61 à 63 grammes, soit un peu plus de 12° 0.
Laproportion est faible, puisque, au laboratoire, l’Usine Roc
ca, Tassyet de Roux, à Marseille, a trouvé que les graines
se composent de 33 °/0 de tégument et 67 d’amande, et que
ces amandes (avec 8,70 à 6,12 d’humidité) donnent 46 à
50 °/0 de substance grasse. A l’usine toutefois le rendement
a été de 36°/0; et il reste dans les tourteaux 9 à 10 °/0d'huile.
Un échantillon de beurre de karité étudié par Hébert fon-
Annalea du Musée colonial de Marseille. — 3* série, 5* vol. 1917.
5
�66
H. JUMBbMS
dait à 32°, se solidifiait à 11)1’ et présentait les constantes
suivantes :
Indice de saponification................... 196
Indice d’acidité................................. 7,7
Indice de Reichert............................ 4,4
Indice de Hehner............................ 95,25
Indice d’iode................................,,, 60,0
Les acides gras non saturés sont de l’acide oléique. Les
acides gras saturés fondent à 67°-68° et seraient composés
d'acide arachidiqueet d’acide stéarique, avec un peu d’acide
palmitique.
La torréfaction, d’après Hébert, ne semble pas influer
sensiblement sur la quantité ni sur la qualité de la matière
grasse. Ce chimiste, en comparant des amandes fraîches
(conservées dans le formol), des amandes séchées au soleil,
mais non torréfiées, et des amandes torréfiées, a obtenu les
résultats suivants :
•
«O*ON
Amandes
fraîches
Poids moyen d’une amande... llgr. 1 ..
Rendement on graisse, ®/0 d’a
mandes................................. . 10
..
.
Humidité des amandes............. 58
Rendement en graisse °/Qd’a
mandes supposées séchées. 23,8 .. .,
..
Point de fusion du beurre.........
Densité au point de fusion......... 0,912 .. ..
..
Indice d'acidité........................ 9,1
Indice de Reichert. . ................... 3,8 .. ..
Indice de Hehner...................... 93,9 f. . .
Indice de saponification........... 193,2 .. ..
..
Indice d’iode.............................. 65
..
Fusion des acide» gras............. 44»
Amandes Amandes
torréfiées
séchées
5 gr.5 .. 5gr. 5
25,4
. U
26,6
29,5
27»
29e
0,911 .. 0,908
5,6 .. 5,6
2,4 .. 2,4
93,9
93,9
188,6
188.5
04,2
62,2
53»
53»
23
13,5
A l’Imperial Institute de Londres, on u trouvé, comme
pourcentage d’huile des amandes: 41, 4; 46,2 ; 48, 54,5. Et
avec des beurres de diverses provenances, les résultats ont
été:
AFKIQUE OCCIDEXTAI-E FRANÇAISE
67
Lagos Gq1<J Coast Nigéric Soudan
du Nord
Indice d’acidité........................ . 18 .. 10,3 .... 18,2
Indice de saponification...... 179 .. 181,7 .... 182,8 .. . 184
Indice d’iode............................ . 58,7 . .. 54 .... 57,9 .. . . 62,9
Indice de Hehner..................... . 96,5
.... 94,6 .. . . 91.9
Indice de Reiçhort-Meissl.,,. ,
.... 1,84 .. t»4
Insaponifiables.......................... L7
.. 4,3
.... 7
Solidification des acides gras.. . 52 . .. 53»
Le beurre de karité est apprécié en stéarinerie, mais l'ha
bitat de l’arbre, toujours éloigné du littoral, rend les trans
ports difficiles et coûteux ; et c’est la grande cause qui
restreint l’utilisation delà substance grasse. C’est, en tout
cas, cette substance même qu’il y a lieu d’exporter, plutôt
que les graines; et il serait à désirerque, comme l’essai en
a déjà été fait dans le Haut-Sénégal-Niger, le beurre fut
extrait dans nos colonies par des maisons européennes qui
achèteraient les graines aux indigènes. Le beurre, dans ces
conditions, arriverait en France mieux préparé et plus pur
que le produit indigène.
(Vuillet : Etude du karité. André, Paris, 1901. — E. Perrot: Le karité
et l'argan. Les Végétaux utiles de l'Afrique tropicale française. Cliallamel, Paris, 1907. — A. Hébert : Sur la graisse de karlté. Bulletin delà
Société chimique de France, oct. 1911.)
330. Graines de Dumoria Heckeli (Côte d’ivoire).— Sapota-
cées.
331. Corps gras et dérivés des graines de Dumoria Heckeli.
332. Tourteau pulvérisé de Dumoria Heckeli.
Le Dumoria Heckeli, ou Tieghemella Hcckeliana, est un
arbre de 30 à 40 mètres de hauteur, de la Côte d’ivoire, de
la Gold Coast et du Libéria, où il vit dans la grande forêt,
toujours en individus dispersés. C est le dumori des Agnis,
le inakaru ou makori des Apolloniens, le niJbabu des Attiés.
Il est commun, en Côte d Ivoire, dans l’Attié, l’Indénié, le
Sanwi, la région de Dabou, les bassins du Sussamlrn et du
�t
*1
08
H. JUMELLE
Cavally. Les fruits, très gros et presque sphériques, et dont
le poids varie de 175 grammes à 360 gr., sont des baies à
chair jaune abricot, de saveur amère, contenant 1 à 3 graines.
Celles-ci, qui pèsent de 25 à 55 grammes, sont ovoïdes
allongées, à tégument dur et épais. L’amande fournit un
beurre qui est estimé et très consommé par les peuplades de
la forêt de la Côte d’ivoire. La substance grasse, que les
indigènes obtiennent en traitant par l'eau chaude la pâte
de ces amandes préalablement desséchées au soleil, est
conservée dans des bouteilles. Elle est jaunâtre, à demi
fluide, moins concrète que le beurre de karité. Les Agnis,
les Attiès et les Betès en font encore usage pour fabriquer
leur savon. D après M. Chevalier, un arbre adulte produit
environ, par an, 3.000 fruits, représentant 4.000 graines, soit,
à raison de 8 grammes de graisse par graine, 30 kilos envi
ron de cette graisse. Une graine se compose d'environ 65
parties de tégument et 35 parties d'amande, qui rend 40 %
de beurre.
Les principaux caractères de ce beurre sont :
Densité à 15°.............................. 0,956
Point de fusion.......................... 34°
Indice d'acide.................................. 5,6
Indice de saponification........... 188
Indice de Reichert......................... 0,8
Indice de Hehner.......................... 96,8
Indice d'iode.................................. 56,4
Fusion des acides gras............... 60°
Les acides gras sont composésde 33 °/0 d'acides non satu
rés et 67 d'acides saturés. Les acides non saturés, liquides,
sont jaunes et correspondent à l'acide oléique ; les acides
saturés, concrets, fondent à 67°-68° et se composeraient
d’acides stéarique et palmitique et d'un acide carnaubique
ou cérotique.
Le beurre de dumori peut servir pour l’alimentation et
pour la fabrication des savons et des bougies.
Le tourteau est relativement peu riche en matières azotées
(12, 18 %), même en hydrates de carbone (18 °/0 environ);
69
il pourrait cependant être utilisé pour l’alimentation ou
comme engrais.
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
(A. Chevalier : Les bois delà Côte d’ivoire. Les Végétaux utiles de
l’Afrique tropicale française, fasc. V, 1909. — A. Hébert: Sur la compo
sition de diverses graines oléagineuses del'Afrique Occidentale Française.
Bulletin de la Société chimique de Paris,2 mai 1911.)
333. Graines deGuizotia abyssinica. — Composées.
Le Guizolia abyssinica, ou Guizotia olcifera, est le neuk
d’Abyssinie. 11 est peu cultivé, si même il l'est, en Afrique
Occidentale Française. Les graines renferment 34 â 45 °/0
d’une huile à saveur de noix, qui est comestible. C est
Yhuile de niger. Elle est bonne pour la savonnerie et est
faiblement siccative. Ses constantes, d'après divers auteurs,
sont :
Point de solidification................... — 9°
Indice de saponification............... 123,53
Indice d’iode..................................
Indice d’acide...............................
Indice de Reichert-Meissl...........
Insaponifiables..............................
Fusion des acides gras...............
Indice d’iodede ces acides.........
189,9 à 192,2
126,6 à 133,5
3,7
0,88
1,26
28°2
113,87
Une huile raffinée et blanchie a donné :
Indice d’acide............................... 0,45
Indice de saponification............. 217,80
Indice d’iode................................. 11 i
Indice de'Reichert-Meissl........... 3,85
Fusion des acides gras............... 27°8
Indice d’iode de ces acides......... 102,33
334. Amandes de guélé iri (Côte d'ivoire).
335. Corps gras et dérivés de guélé iri.
Les grosses amandes de cette plante encore indéterminée,
et qui, dans le cercle de Kong, à la Côte d’ivoire, est connue
sous les noms de lama et de guélé iri, donnent une graisse.
�70
H. JUMELLE
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
71
330. Graines d'ouanigny.
Les graines de cette espèce indéterminée donnent une
huile.
337. Cendres de Graminées (Dahomey).
Les cendres de Graminées servent au Dahomey pour la
fabrication d’un savon indigène.
338. Fruits de Sapindus senegalensis — Sapindacccs.
339. Fruits de Sapindus Saponaria.
L’espèce de Sapindus indigène au Sénégal est le Sapin
dus senegalensis ; le Sapindus Saponaria, d origine améri
caine, est introduit. Les fruits de ces Sapindus sont employés
comme l éeorce de bois de Panama [Quillaia Smegmadermos),
car ils contiennent de la saponine, ou, plus exactement,
d’après M. G. Masson, des saponoides. Les saponines sont
blanches, très solubles dans l'eau, insolubles dans 1alcool
absolu et l’éther acétique ; le tannin est sans action. Les
saponoides sont colorés, et, s’ils ne sont pas combinés avec
un alcali, sont insolubles dans l'eau, mais solubles dans
l alcoolabsolu et l’éther acétique ; ils forment avec le tannin
des combinaisons insolubles dans l’eau et solubles dans
l'alcool. Ils sont d’ailleurs émulsifs et aphrogènes, comme
les saponines. Tandis que le bois de Panama contient une
saponine (la quillaiasaponine) et un saponoïde (l’acide quillaique), le péricarpe des fruits de Sapindus Mukorossi con
tient, en même temps qu'une très petite quantité d’huile,
deux saponoides, 1acide sapindique et l'acide sapindétiquc .
(G. Masson: Recherches sur quelques plantes h saponine. Thèse de
pharmacie de Paris, 1910.)
IX .— TEXTILES ET PAILLES
3G1. Bourre de fromager (Haut-Sénégal-Niger). — Malvacées.
362. Bourre de dondol (Sénégal).
Ainsi qu'il a été dit dans lu section précédente, on désigne
sous le nom de fromagers plusieurs espèces d'arbres à bois
mou dont les fruits donnent une bourre (poils internes de
ces fruits) qui est le kapok du commerce. Le véritable kapok
est fourni par le Ceiba penlandra , peut-être originaire de
l’Amérique, mais, en tout cas, introduit de longue date
dans l’Inde et en Malaisie, et aussi en Afrique. En Malaisie,
l'espèce est tellement aoelimatée et répandue qu elle y est
souvent considérée comme indigène ; en tout cas, le kapok
du commerce provient principalement des Indes Néerlan
daises, En Afrique, cette espèce est souvent confondue avec
les espèces indigènes, plus ou moins voisines, qui sont
VEriodendron guineense et le Bombai• buonopozense. Il
importerait donc de s’assurer, par l’étude d'échantillons
d’origine précise, des valeurs respectives de toutes ces
bourres, dont les bonnes sortes pourraient donner lieu à un
commerce de quelque importance en Afrique Occidentale
Française.
On sait déjà qu’est d'assez bonne qualité la bourre du
Bombax buonopozense, qui serait le dondol des Ouolofs.
363. Coton non égrené du Soudan. — Malvacées.
364. Coton égrené du Nunez (Guinée Française).
365. Coton sauvage brut du Dahomey.
366, Coton en bobines du Soudan.
�72
H. JUMELLE
366 bis. Coton filé et en bobines du Dahomey.
366 fer. Cotonnade blanche du Soudan.
Le cotonnier est depuis longtemps cultivé par les indi
gènes en Afrique Occidentale Française; et ces cotonniers
cultivés appartiennent à plusieurs espèces du genre Gos
sypium. D’après M. Chevalier, l'espèce la plus cultivée en
Afrique tropicale serait le Gossypium pu ne fatum Sch. et
Thon, (non Guill. et Perrot.) qui est une espèce souvent
rattachée au Gossypium barbadense ; sa variété la plus
répandue serait la variété Xigeria. On cultiverait aussi au
Baoulé la variété religiosa (de couleur nankin), de la même
espèce, et à la Côte d’ivoire, dans le Bas et le MoyenDahomey, le Gossypium peruvianum Cav., autre espèce
dont les graines ne portent que des poils longs, mais sont
adhérentes entre elles.
Les principaux essais faits en Afrique occidentale par
TAssociation cotonnière, en vue de la culture pour l'expor
tation, l’ont été dans le Haut-Sénégal-Niger (qui a exporté
en 1913 par la voie Kouroussa-Conakry 75 tonnes), dans
les cercles du Nord et du Nord-Ouest de la Côte d’ivoire
(qui a exporté 100 tonnes en 1915) et dans le MoyenDahomey, notamment dans le cercle de Savalou (les expor
tations du Dahomey, en 1913, ayant été de 171 .193 kilos
de coton brut et 37.740 kilos de coton égrené.
(Yves Henri: La Question cotonnière. Ministère des Colonies, 1906.—
A. Chevalier: toc. cil., dans le Bulletin delà Société Nationale d’Acclimatation de Fiance, 1912.)
367. Coton brut de la Côte d’ivoire. — Malvacces.
368. Coton égrené de la Côte d'ivoire.
Ces deux cotons de la Côte d Ivoire, l’un brut et l’autre
égrené, proviennent du cercle des Gouros, secteur de
Zénoula. Leurs graines noires et indépendantes indique
raient qu'ils dérivent du Gossypium barbadense. Il n'y a
73
pas à la Côte d'ivoire de variétés pures ; toutes sont plus
ou moins hybridées. On cherche à uniformiser le type cul
tivé dans le Baoulé en favorisant la multiplication de cette
variété indéterminée et à courtes soies (23 à 26 mm.) de
G. barbadense. Le rendement en coton (tint index) est de
30 à 31.
369. Cordes faites avec les filaments fibreux de baobab. —
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
Malvacées.
Les indigènes utilisent fréquemment leslilaments fibreux
du liber du tronc de baobab pour en faire des cordes. Sur
le baobab, voir n° 292.
370. Fruits de Triumfetta rhomboidea.— Tiliacées.
Cette petite plante herbacée ou semi-ligneuse (kotourni
des indigènes) est répandue à l'état sauvage dans toute
l’Afrique tropicale. Son liber donne une tilasse ligneuse.
371. Graines et fruits d’Hippocratea Richardiana.— Célastracées.
Les filaments fibreux de cette liane, qui est le taf des
Ouolofs, servent, au Sénégal, à entourer les calebasses
avec lesquelles les indigènes puisent l'eau.
(P. Sebire : loc. cil.)
372. Feuilles et graines d’Entada africana. — Légumineuses.
Les filaments fibreux de l’écorce de ce petit arbre servent
quelquefois pour faire des cordes.
373. Graines de Musa textilis (Dahomey). — Musacées.
Le Musa textilis , ou abaca des Philippines, n'est qu’accidentellement introduit en Afrique Occidentale Française.
37t. Fruits d’Hyphaene thebaica. — Palmiers.
�74
H. JUMELLE
La variété occidentalis de YHyph&ene thebaica, ou doum ,
est spontanée dans la zone sahélienne, c’est-à-dire septen
trionale, de notre Afrique occidentale ; elle est plantée ou
naturalisée dans les régions plus méridionales. Ses feuilles,
comme celles de beaucoup d autres Palmiers, sont em
ployées pour le tressage des nattes, et aussi pour la fabri
cation de cordes assez résistantes. L’albumen très dur de
la graine peut être employé comme le corozo, ou ivoire
végétal, qui est l’albumen d'un autre palmier, le Phytelephas macrocarpa de l’Amérique tropicale.
373. Fruits de rônier (Dahomey). — Palmiers.
Le Borassus Aetliiopum, à l’état spontané ou planté, est
commun en beaucoup de points de l’Afrique occidentale.
Ses feuilles sont utilisées comme celles de l’espèce précé
dente.
376. Fruits de raphia. — Palmiers.
Ces fruits assez petits semblent oeux du Raphia gracilis,
petit Palmier de la Guinée Française ne dépassant pas 3 à
4 mètres de hauteur. Les feuilles de raphia conviennent aux
mômes usages que les précédentes.
X. — BOIS
Un Catalogue des Bois de l’Afrique Occidentale Française
sera publié ultérieurement.
X I .— PLANTES A PARFUMS
385. Tubercules de Cyperus sp. (Haut-Sénégal-Niger). —
Cypéracées.
75
Dans la région de Tombouctou, d'après M. Chevalier, les
femmes pilent ces tubercules, puis les mélangent avec de
la gomme et de la bouse de chameau, ou encore avec les
crottes d’une espèce d antilope ; et elles confectionnent ainsi
de petites boules qu elles enfilent en chapelets et qu elles
portent autour des reins.
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
386. Fruits d’Hibiscus Abelmoschus.— Malvacées.
L’amhrctte, ou gombo musqué (voir n° 179), dont les
graines odorantes sont exportées des Antilles Françaises, est
originaire d Amérique. Les indigènes de l’Afrique tropicale
la cultivent pour faire des colliers avec les graines. C’est
le soumari des Soussous.
L’essence de graine d’ambrette est solide. Un échantillon
analysé en 1912 à l’Usine Roure-Bertrand, à Grasse, a
donné :
Poids spécifique à 30°..........................
0,8983
_
_
à 43°.........................
0,8883
Déviation polarimélrique..................... -f 1°24
Indice de réfraction à 30°.....................
1,4645
Coefficient de neutralisation.................. 47
—
de saponification............. 194,7 à 195,3.
—
de saponification.............
après acétylation....................................... 213,7
Cette essence est soluble dans 1 vol. d’alcool à 90°, mais
il se produit un fort trouble par addition subséquente du
même alcool.
On peut distinguer dans l’essence d’ambrette Yessence
normale, solide ou cireuse à la température ordinaire, et
l’essence liquide, obtenue par l’élimination, à l'aide d’un
traitement spécial, des acides gras, surtout de l’acide
palmitique, de la précédente. A l’Usine Schimmel, on a
trouvé pour ces deux essences :
Essence normale
Densité à 15°.......................
— à 40°...................... 0,891 à 0,892
Essence liquide
0,9088 à 0,9123
�76
II. JUMELLE
Déviation polarimétrique..
Indice de réfraction à 20°..
Indice d'acidité................... 75 à 132
Indice d'éther...................... 66 à 113
Solidification...................... 38° à 39°
+ 0°14à-{- 1°19
1,47421 à 1,47646
0 à 2,4
167,7 à 180,5
L’essence normale est insoluble dans 10 parties d’alcool
à 90°; l’essence liquide est soluble dans 3 à 6 parties
d’alcool à 80°.
(Bulletin de la Maison Roure-Bertrand, oct. 1912.)
387. Feuilles, fruits et graines de Copaifera Salikounda
(Guinée Française).— Légumineuses.
388. Feuilles de Copaifera Salikounda.
389. Écorces de la tige de Copaifera Salikounda.
390. Fleurs de Copaifera Salikounda.
Le Copaifera Salikounda est un arbre de la Guinée
Française, de 10 à 15 mètres de hauteur. Les graines,
comme d’ailleurs les gousses, répandent, lorsqu'elles sont
desséchées, une forte odeur de coumarine. Dans le RioPongo, les indigènes les emploient comme graines odo
rantes ; les femmes en font des colliers après les avoir
cassées par petits fragments. Les memes graines sont uti
lisées contre les étourdissements et les vertiges ; on les
met dans l'eau froide et on boit cette macération à froid par
petites verrées. La poudre sert à parfumer le tabac à prises.
On en fait encore une pommade dont on s'enduit le corps.
L’amande contient 0,08 °/0 de coumarine et les téguments
0,027. La fève de salikounda est ainsi 17 à 18 fois moins
riche en cette coumarine que la fève Tonka (du Dipteryx
odorata).
(Heckel et SchlagdenhaufTen : Sur le Copaifera Salikoundade TAfrique
tropicale et sur ses graines à coumarine. Annales de la Faculté des
Sciences de Marseille, 1892.)
77
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
XII. — GOMMES ET RESINES
401. Graines d’Acacia Sénégal. — Légumineuses.
L'Acacia Sénégal, ou Acacia Vereck, est le principal pro
ducteur de gomme arabique. Ce petit arbre des terrains
secs, dunes et rochers, croît dans la zone sahélienne et sur
les confins du Sahara, depuis la Mauritanie et la Sénégambie
jusqu’à la Nubie. La gomme arabique que récoltent
les Maures au nord du fleuve Sçnégal se divise en : gommes
du Bas-Fleuve, qui sont les sortes les plus claires, appor
tées à Dagana et à Podor ; et gommes du Haut-Fleuve, ou
de Galam, qui sont plus colorées et traitées à Bakel, Nioro,
Kayes et Médine.
Le commerce annuel mondial de gomme arabique est de
24 à 25 millions de kilos, dont la plus grande partie (20 à
21 millions de kilos) vient d’Egypte. Le Sénégal exporte
annuellement 2 millions 1J2 de kilos environ et le HautSénégal-Niger 500.000 kilos à peu près ; mais toutes ces
sortes, dont le principal marché français est Bordeaux,
sont de plus en plus concurrencées par celles du Kordofan.
Un échantillon de gomme du Bas-Fleuve analysé à
Londres, en 1908, présentait comme caractères :
Humidité............................................................ 16,10
Cendres................................................................. 3,5
Substance sèche soluble dans l’eau............... 82
Acidité................................................................... 1,9
Viscosité d’une solution au dixième........... 22,5
Deux autres échantillons du Sénégal ont donné :
Petite Blanche
Humidité . . .
... 16,1
3
Cendres .............
....
Substance sèche soluble dans l’eau. . ... 80,6
0.8
Acidité .
. . .
Viscosité de la solution au dixième. .... 32,4
Grosse Blonde
......... 16
........... 3,1
......... 83
• L2
........... 88,7
�78
IJ. JUftJliULE
(H. Jacob de Cordemoy : Les Plantes à gommes et à résines. Doin,
Paris, 1911. — Perrot et Gérard: Becherches sur les bois de différentes
espèces de Légumineuses africaines. Les Végétaux utiles de l'Afrique tro
picale Française, 1907.)
402. Gousses d Acacia arabica. — Légumineuses.
403. Gomme d’Acàcia arabica.
L'Acacia arabica, ou encore Acacia Adansonii, est le
gommier rouge, tandis que le précédent est le gommier
blanc. C'est le neb-neb des Ouolofs. L’espèce a, sur tous
les terrains, secs ou humides, une aire de distribution très
large. Elle s’avance plus loin en Asie que l'Acacia Sénégal
et est le principal gommier de l’Inde ; elle descend aussi
plus bas que l’autre espèce en Afrique orientale, puisqu’on la
retrouve jusqu’au Cap. Comme l'Acacia Sénégal, elle est con
nue dans l’Angola. La variété du Sénégal est la variété
tomentosa. La gomme, rougeâtre et un peu tannifère, est
bien inférieure à celle de l’Acacia Sénégal.
(H. Jacob de Cordemoy ; loc. cil. — Perrot et Gérard ; Iqc. cil.)
404. Bois d’Acacia à gomme (?) — Légumineuses.
405. Gomme de Sterculia tomentosa. — Slerculiacécs.
406. Gomme de mbeppe rendue soluble.
407. Fruits et graines de Sterculia tomentosa.
Le Sterculia tomentosa, qu’on retrouve en Abyssinie et
dans l’Angola, est, en Afrique occidentale, le platane du
Sénégal des colons français. C'est au Sénégal le mbeppe des
Ouolofs et le kongosita des Malinkès. La gomme qu’il four
nit est une sorte de gomme adragante, insoluble dans l’eau,
mais gonflable. Les indigènes du Sénégal et du Soudan
l'utilisent peu. Les Laobès cependant la mêlent au miel
pour faire un couscous onctueux spécial ; les Peuhls la
font entrer dans la fabrication d’une sorte liniment employé
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
79
pour panser les bestiaux; les Ouolofs musulmans l'emploient pour préparer une encre qui est d’usage courant
dans les écoles de talibé. Elle sert aussi parfois à apprêter
les tissus pour la confection de pagnes recherchés.
Cette gomme de mbeppe a pour densité 1,416 ; elle con
tient 20 % environ d’eau et laisse, après incinération,
7,249 °/0 de cendres. Elle est de couleur blanc nacré et
d’odeur acétique, et se présente en fragments dont l’aspect
conchoïde mamelonné rappelle la gomme adragante en
rubans, et aussi en masses friables informes. Le produit
n’a reçu jusqu’alors aucun emploi dans l'industrie euro
péenne ; ses utilisations possibles semblent limitées. Le
rendement de l’arbre est faible.
(II. Heckel : Sur U gomme de m'beppe ou kongosita. Revue des cul
tures coloniales; déc, 1H9b et janv. 1899.)
408. Gomme de fromager. — Malvacées.
Cette gomme, qui serait produite par le Ceiba pentandra
ou YEriodendron guineense, se présente en grosses boules
rougeâtres. La gomme de Ceiba pentandra se fonce à l’air;
elle est astringente et insoluble.
409. Gomme du Saloum.
Cette gomme indéterminée ressemble beaucoup â la pré
cédente.
410. Gomme de kori.
411. Gomme de firia.
Ces deux dernières gommes sont indéterminées.
412-413. Rameaux et jeunes pousses de Daniella thurifera.
— Légumineuses.
414. Fleurs de Daniella thurifera.
�II. JUMELLE
80
ilo . Feuilles de Daniella thurifera.
416. Résine de santan.
417. Boules de hammout dans des coques de cantacoula.
418. Rameaux de l’arbre à hammout.
Le Daniella thurifera, qui est le santan des Ouolofs et
le hammout des Toucouleurs, est un grand arbre qui croît
par individus isolés ou par futaies dans la zone soudanicnne,
et un peu aussi dans la zone guinéenne. On le rencontre
notamment en Casamance, en Gambie, dans la boucle du
Niger, dans le Fouta-Djalon, à Sierra-Leone, dans l’hinterland de la Côte d'ivoire et dans le Haut-Congo. C'est
l'arbre à encens de Sierra-Leone. Les indigènes brûlent la
résine dans leurs cases pour les parfumer. Sur les marchés
du Soudan cette résine est vendue dans des coques de cantacoula (partie externe des fruits de Strychnos innocua ou d’une
espèce du même genre) ; après avoir été pilée, elle est ramol
lie à la chaleur solaire et pétrie en forme de boules dans
ces coques.
(Rançon: loc. cil. — Perrot et Gérard : toc. cil.)
419. Mélange de résines odorantes.
Ce mélange est vendu à Tombouctou; il est employé par
les Musulmans pour parfumer leurs demeures. Les frag
ments à éclat rougeâtre appartiennent vraisemblablement,
d'après M. Chevalier, qui a rapporté ce mélange, au Balsamodcmlron africanum , ou Heudelotia af ricana, ou Commiphora af ricana, qui est un arbre de la zone sahélienne.
420. Encens du Dahomey.
Cette résine est indéterminée.
421. Résine de latié, Ie qualité.
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
81
422. Résine de latié, 2e qualité.
Cette résine a été achetée sur le marché de Kayes.
423. Fruits de Copaifera Guibourtiana. — Légumineuses.
424. Résine copal (Casamance).
Cette résine est sans doute donnée par le Copaifera Gui
bourtiana.
XIII. — CAOUTCHOUCS ET GUTTOÏDES
435. Caoutchouc en niggers de Landolphia Heudelotii. —
Apocynacées.
436-437. Niggers detoll de la Casamance (Sénégal .
438. Twists de goine (Soudan).
439. Boule de caoutchouc du Soudan.
440. Boule de caoutchouc de 5 kilos de la Guinée Française.
441. Fruits de Landolphia Heudelotii.
442-443. Fruits jeunes et fruits mûrs de toll (Sénégal).
Le Landolphia Heudelotii, ou toll, ou goïnc, est la liane
qui fournit presque tout le caoutchouc exporté du Sénégal,
du Haut-Sénégal-Niger et de la Guinée Française ; son aire
de distribution est comprise approximativement entre le
15° et le 10° degré de latitude Nord. Le caoutchouc est
ordinairement préparé sous forme de niggers, de ticists ou
de plaques. Les niggers sont préparés en agglomérant en
boules les larmes ou les petits fragments de caoutchouc
récoltés sur le tronc, et en enveloppant cette agglomération
de filaments fins. Les ticists sont encore des boules, mais
6
Annale du sMusée colonial de Marseille. — 3* série, 5* vol. 1917.
�82
11. JUMELLE
formées par 1enroulement de lanières qu'on u obtenues
en découpant le caoutchouc qui a été coagulé dans des
récipients.
444. Niggers du Dahomey.
La liane productrice est probablement le Landolphia owariensis, qui, au-dessus du 10’’ degré de latitude, remplace le
Landolphia Heudelotii.
445-446. Caoutchouc de dop. — Arlocarpées.
Le dop, ou dob, est le Ficus Vogelii, qu’on trouve dans
l'Ouest**Africain, et surtout vers le littoral, depuis Dakar
jusqu'à lembouchure du Congo. Le caoutchouc de dop,
qu'on reçoit de temps à autre en France, est une sorte très
inférieure. L'arbre à caoutchouc intéressant en Afrique occi
dentale, à partir de Sierra-Leone, est le Funturnia elaslica,
qui sera mentionné duns le Catalogue d Afrique équato
riale.De la Côte d’ivoire, le caoutchouc de Funturnia elas
tica est exporté en masses qui sont des cakes ou des lumps.
447. Gros tronc de Landolphia senegalensis. — Apocynacées.
448-449. Rameaux de Landolphia senegalensis.
450-451. Feuilles de Landolphia senegalensis.
452-453. Fruits de Landolphia senegalensis.
454. Fleurs de Landolphia senegalensis.
Le Landolphia senegalensis, qui est le mada des Ouolofs,
le saba des Bambaras et le laré des Peuhis, est une liane
très commune en Afrique occidentale, mais dont le latex
est sans valeur. La pulpe des fruits est consommée par les
indigènes.
435. Fruits de Carpodinus sp. (Sénégal). — Apocynacées .
Ces fruits sont peut-être ceux du Carpodinus hirsulus,
83
liane de la Casamance, dont le latex très abondant ne donne
qu’un produit très inférieur, gluant.
456. Gutta de karité. — Sapolacées.
456 bis. Produits divers extraits de la gutta de karité.
Le latex du Butyrospermum Par LU, ou karité, déjà cité
dans la section des Oléagineux (n° 329), donne une sub
stance qui a quelques propriétés de la gutta. Cette sub
stance, notamment, se ramollit dans l’eau chaude en
devenant plastique sans viscosité. La possibilité d’une uti
lisation réelle est cependant restée jusqu’alors très douteuse.
457. Latex de Calotropis procera. — Asclépiadacées.
Le Calotropis procera, ou fafetone des Ouolofs, est un
petit arbre commun en certaines régions de l’Afrique occi
dentale, notamment au Sénégal et dans le Haut-SénégalNiger, et qu'on retrouve d ailleurs jusqu’en Arabie et dans
l lnde. Son latex est sans valeur.
458. Coagulât de Funturnia africana. — Apocynacées.
Tandis que le Funturnia elastica, ou ofuntum, ou ireh,
donne un bon caoutchouc, le Funturnia africana, qui croit
à la Côte d Ivoire comme ce Funturnia elastica, et y est
même plus répandu, ne fournit qu'un coagulât visqueux
inutilisable. Pour les indigènes, le Funturnia elastica est
Yireh femelle , et le Funturnia africana est Yireh mâle.
459. Latex concrété de yembé.
AFBloUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
XIV. — TANNINS
ET COLORANTS
471. Écorces de Cochlospermum tinctorium (Sénégal). —
Bixacées.
�84
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
îi. j u m e l L é
La racine de ce petit arbre, qui est le tayar des Ouolofs
et le faux-doundaké, donne une bonne teinture jaune. Les
écorces sont emménagogues.
472. Fruits et graines de rocou (Sénégal). — Bixacées.
Les indigènes de l'Afrique tropicale utilisent peu pour la
teinture les graines de Bixa Orellana. Voir le Catalogue de
Madagascar, n° 407.
473. Rouge de Pterocarpus sp. (Dahomey). —- Légumineuses.
Les bois de la racine ou de la tige de divers Pterocarpus
donnent une matière colorante rouge. La poudre exposée a
été obtenue par pilonnage de l’écorce ; les femmes, au
Dahomey, s'en induisent le corps.
474. Graines de Lonchocarpus sp. — Légumineuses.
473. Indigo de Lonchocarpus cyanescens.
Le Lonchocarpus cyanescens est un arbre des forêts et
des galeries forestières de TAfrique tropicale. C’est le
robinier à indigo, le karaba des Bambaras. Les jeunes
feuilles et les pousses, traitées comme celles des indigotiers,
fournissent une belle teinture bleue que les indigènes
apportent sur les marchés. Les Noirs préfèrent ce colorant
à celui des véritables indigotiers.
(A. Chevalier : /oc. cit.)
476-477. Feuilles et tiges d'indigotier (Soudan). — Légumi
neuses.
478. Tiges et racines d'indigotier.
479-480. Fruits et graines d'indigotier.
481. Boules d’indigo.
L Indigofera tinctoria, d origine asiatique, et un peu
83
aussi YIndigofera Anil, d’origine américaine, sont cultivés
ou naturalisés en diverses régions de l'Afrique occidentale,
notamment dans la région soudanienne. Nous avons dit
que, au Sénégal, cet indigo est vendu moins cher sur les
marchés que celui de karaba, ou Lonchocarpus cyanescens.
Voir le Catalogue de Madagascar, n° 405.
(A. Chevalier : loc. cit.)
482. Écorces d’Acacia arabica. — Légumineuses.
Les écorces de cet Acacia, qui est le goniaké des Ouolofs
et le bani des Bambaras (voir n° 403), contiennent 15 à
16 °/0 de tannin. Mais la partie de la plante la plus
employée en tannerie est la gousse.
483. Gousses de Caesalpinia coriaria (Sénégal. — Légumi
neuses.
Ces gousses de dividivi proviennent de Rufisque. Le
Caesalpinia coriaria est une espèce américaine, et les gousses
employées en Europe pour la tannerie sont exportées de
Colombie et des Guyanes.
484. Rameaux et feuilles de Combretum glutinosum. —
Combrétacées.
485. Racines de Combretum glutinosum.
Le Combretum glutinosum est le calama des Bambaras,
le reliait des Ouolofs. Les cendres du bois servent à lixer
les couleurs d'indigo. Les Bambaras et les Malinkès retirent
des feuilles une couleur qui leur sert à teindre en jaune sale
et en rouge de rouille leurs boubous et leurs pagnes. Les
cordonniers indigènes l'utilisent aussi pour teindre les sou
liers en jaune. Pour obtenir cette couleur, les indigènes
font sécher les feuilles encore très vertes, les écrasent, puis
traitent la poudre grossière par deux fois environ son poids
d’eau. Ils laissent macérer pendant au moins vingt-quatre
heures; l’étolTe à teindre est plongée ensuite dans ce liquide
�86
IF. JUMELLE
pendant environ douze heures, puis séchées. On fixe à l’aide
des cendres du végétal lui-même. La teinte dépend de la
concentration de la macération. On retire aussi la couleur
des racines et de l’écorce.
(A. Rançon : /or. cil., p. 409.)
486. Poudre de henné. — Lythrariacées.
Le Lawscnia alba, ou henné, est un petit arbre très cul
tivé en beaucoup de régions d'Afrique et d’Asie ; et c’est
avec la poudre de ses feuilles que les indigènes se teignent
certaines parties du corps. Au Sénégal et au Soudan, où
c’est le foundenn des Ouolofs, les Noirs s en servent pour
colorer leurs ongles, et aussi pour teindre la queue et la
crinière des chevaux des chefs. En France, la poudre de
henné entre dans la composition de diverses mixtures pour
la coloration des cheveux.
(II. Jumelle : Les cultures coloniales, fase. VIII. Baillière, Paris, 1910.)
487. Graines de Strephonema sericea. — Lythrariacées.
Les graines de ce petit arbre sont très riches en tannin.
488. Écorces de Morinda citrifolia. —- Rubiacées.
Le Morinda citrifolia est un arbre indigène à la fois en
Asie et en Afrique tropicales, peut-être même aussi dans les
lies du Pacifique ; et cette large répartition s’expliquerait
par la conformation des graines, qui, munies d’une sorte de
chambre à air, peuvent fiotter et être transportées au loin
par les courants marins. En Afrique tropicale, l’espèce est
surtout commune dans l'Ouest, depuis la Sénégambie jus
qu’à l'Angola. Ce sont les racines qui servent principalement
pour la teinture ; l’écorce donne une couleur rouge et le bois
une couleur jaune. On a obtenu un pigment cristallisé, ou
rnorindine, qui semble un glucoside et a pu être dédoublé
en morindon et ylucose.
(De Wildeman : Xotice sur des piaules utiles ou intéressantes de la
Flore du Congo, vol. Il, fasc. I. Spineux, Bruxelles, 1906.)
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
87
XV. — TABACS
499. Tabac en feuilles du Dahomey. — Solanacées.
500. Tabac en feuilles de Bamako (Haut-Sénégal-Niger).
Deux espèces de Nicotiana sont surtout cultivées en
Afrique Occidentale Française : le Nicotiana Tabacunx et le
Nicotiana rustica. La première est celle qu’on rencontre
dans presque tous les villages de la zone des forêts; et sa
culture et sa préparation constituent une véritable industrie
en beaucoup de régions, notamment au Baoulé, en Côte
d’ivoire et dans la région du Djougou au Dahomey. La
seconde espèce est plus particulièrement celle de la zone
soudanienne ; elle donne lieu à un grand commerce dans le
Fouta-Djalon et dans la vallée du Moyen-Niger.
(A. Chevalier : loc. cit.)
�INDEX DES COLLECTIONS BOTANIQUES
DE
L ’AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
A
Abaca, 373.
Abrus precalorius, 199-201.
Acacia Adansonii, 102-403.
— arabica, 402-403 ; 482.
— Sénégal, 401.
— Sieberiana, 229-235.
— Vereck, 401.
B
Hakis, 171-173.
Balanites aegyptiaca, 91 ; 307308.
Balsamodendron africanum
419.
Bani, 482.
Baobab, 287-292 ; 369.
Acajou à pomme, 174.
Batio, 250-258.
— du Sénégal, 186-190.
Adansonia digilala, 287-292 ; Balanjor, 259-260.
Bauhinia reticulata, 214.
396.
Aframomum Meleguela, 155. Beilschmiedia sp., 279-280.
Ben, 315-316.
sp., 156.
Bené, 321-322.
Afzelia africana, 212-213.
Benefing, 323.
Alligator pepper, 155.
Bentamaré, 204-209.
Ambrette, 179; 386.
Bet-i-djan, 244.
Ampetocissns Lecardn, 114.
Anacardium occidentale, 74; Beurre de cé, 324-329.
Beurre de Galam, 324-329.
313-314.
Beurre
de shea, 324-329.
Ankalaki, 281-284.
Bitter-kola,
180-183.
Anona rnuricata, 94.
Bixa
Orellana
, 472.
Arachide, 318-319.
Blighia
sapida,
73.
Arbre à encens, 412-418.
�90
H. JUMELLE
Ceiba pentandra, 286.
Celaslrus senegalensis, 191.
Cissus, 114.
Cilrullus vulgaris, 93.
Cocculus Leaeba, 174-177.
Bourgou, 121.
Cochlospermum linctorium,471.
Bouriboulou, 250-258.
Coffea slenophylla, 134.
Butyrospermum Parkii, 324- Cola acuminala, 144.
329; 456.
— Bailagi, 144.
— cordifolia, 76-78.
C
— nitida, 135-144.
—
verticillata, 144.
Cacao, 145.
Coleus
rolundifolius, 5.
Cachiman épineux, 94.
Combretum
glulinosum, 484Caesalpinia Bonduc., 203.
485.
— coriaria, 183.
Combretum rnicranlhum, 237Café de Libéria, 131-133.
Bodo, 220-224.
Bombax buonopozense, 362.
Bond uc, 203.
Borassus Aelhiopum, 375.
Boscia senegalensis, 184.
Café de Magdad, 204-209.
Café du Rio-Nunez, 134.
Café sauvage, 204-209.
Cailcédrat, 186-190.
Calama, 484-485.
Calotropis procera, 457.
Canavalia, 64-66.
Canavalia ensiformis, 61.
— gladiata, 64.
— oblusifolia, 65.
0 Candié, 99.
Canéficier, 211.
Cantacoula, 245-246.
Carapa guineensis, 309-311.
— procera, 309-311.
— Touloucouna, 309-311.
241.
Cornmiphora africana, 419.
Connarus africanus, 192-198.
Copaifera Guibourtiana, 423.
— Salikounda, 387-390.
Copal, 423.
Corossolier, 94.
Coton, 285; 363-368.
Cyperus sp. 385.
— esculentus, 4.
D
Dakhar, 215.
Daniella Ihurifera, 412-418.
Datah, 220-224.
Dattes amères, 91.
Gardiospermum halicababum, Dattier, 100.
317.
Detah, 220-224.
Carpodinus sp., 455.
Detarinm IFeudelotianum, 220Casse, 111.
224.
Cassia occidenlalis, 204-209.
Detarium microcarpum, 225— fistula, 211.
227.
— Sieberiana, 210-211.
Detarium sénégalaise, 220Çé, 324-329.
224.
91
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
Detarr, 220-224.
Diahar, 75.
Diakatame, 99.
Diala, 186-190.
Dialium nitidurn, 107-109.
Digitaria exilis, 35-37.
Diospyros mespiliformis, 92.
Dioscorea alala, 2.
— cayennensis, 2.
dumetorum, 2.
— prehensitis, 2.
Diounk, 250-258.
Ditah, 220-224.
Dividivi, 483.
Djandam, 184.
Do b, 445-446.
Dor, 63.
Dondol, 365-362.
Dop, 445-446.
Doula, 76-78.
Doum, 374.
Doundaké, 250-258.
Doundaké (faux), 171.
Dumori, 330-332.
Dumoria Heckeli, 330-332.
Erythrophloeum gu ineense.215
219.
Eséré, 202.
F
Fafetone, 457.
Fanto, 64-65.
Fedegosa, 204-209.
Fève du Calabar, 202.
Eicus Vogelii, 445-446.
Finzan, 73.
Fonio, 35-37.
Fromager, 286 ; 361.
Foundenn, 497.
Funtumia africana, 458.
G
Gaou, 99.
Garbay honnon, 91.
Garcinia Kola, 180-183.
Giddauchi, 324-329.
Gingembre, 157.
Gingembre (petit), 156.
Ginger-bread-plum, 111.
Go e koun, 13.
E
Goïne, 435-443.
Ebénier, 92.
Gombo, 99.
Eko, 324-329.
— musqué, 179 ; 386.
Gomme du Bas-Fleuve, 401.
Elaeis guineensis, 275-278.
— de lîria, 411.
Emblic, 303-304.
— de fromager, 408.
Emblica officinalis, 303-304.
— de Galam, 401.
Encens du Dahomey, 420.
— du Haut-Fleuve, 401.
Entada africana, 372.
— de kori, 410.
Enlada scandens, 236.
— de mbeppe, 407.
Eriode ndro n anfra ctuosuin,
— du Saloum, 409.
286 ; 362.
Eriodendron guineense, 286- Gommier blanc, 401.
— rouge, 403.
368.
�92
Goniaké, 403; 482.
Gossypium, 285 ; 363-308.
Graine de Paradis, 155.
Gray-skinned plum, 113.
Guaniala, 99.
Guélé-iri, 331-335.
Guizotia abyssinica, 333.
— oleifera, 333.
Gutta de karité, 456.
H. JUMELLE
93
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
K
Kanya, 298.
Kapok, 361-362.
Karaba, 475.
Karité, 324-331 ; 456.
Katou, 121.
Khaya senegalensis, 186-190.
Kinkélibah, 237-241.
Kisadji, 155.
H
Koakandi, 185.
Kocyto,
107-109.
Hammout, 412-418.
Kofina,
237-241.
Haricots, 68.
Kola, 135-144.
Haricot des Bambaras, 61-63.
Kola mâle, 180-183.
Henné, 486.
Kombé, 102-106.
Herbe puante, 204-209.
Kongosita,
405-407.
Heudelolia africana, 419.
Koundou-hari,
121.
Hibiscus Abelmoschus, 179;
Kotourni,
370.
386.
Hibiscus esculenlus, 99.
Hippocrafea Richardiana, 371.
L
Huile de niger, 333.
Hol, 213.
Lamy, 298-302.
Houlle, 102-106.
Landolphia Heudelotii, 435-443.
Hyphaene lhébaiea, 374.
—
oicariensis, 444.
Hyptis spicigera, 323.
Landolphia senegalensis, 417454.
I
La ré, 454.
Latié, 421-422.
Ignames, 1-2.
Lawsonia alba, 486.
Ikpan, 93.
Liane réglisse, 199-201.
Indigo, 476-481.
Lippia adoensis, 243.
Ireh, 458.
Lengué, 212-213.
Lonchocarpus cyanescens, 475.
—
sp., 474.
J
Longouty, 261.
Jatropha Curcas, 305.
Lophira a!ala, 293-297.
Jéquirity, 199-201.
— procera, 297.
Jujubier, 95-96.
Lotos, 6.
Luffa cylindrica, 98.
Luiu, 324-329.
M
Mada, 454.
Mafoureire, 312.
Maïs blanc, 10.
— Cuzco, 11.
— rouge, 10.
Makaru, 330-332.
Makori, 330-332.
Maloukang, 281-284.
Mampata, 112-113.
Mana, 293-297.
Maniguette, 152-154.
Mbabu, 330-332.
M’bentamaré, 204-209.
M’beppe, 405-407.
M’borbor, 243.
Méléguetle, 152-154.
Méné, 293-297.
Mengoun, 72.
Mil (gros), 14-29.
Mil (petit), 30-31.
Mil — var. sanio, 32.
— — — souna, 33.
— — — tengué, 34.
Mil pintade, 20.
Moli-koun, 13.
Morinda citrifolia, 488.
Napoleona imperialis, 116.
Ndiar, 152-154.
Ndimb, 76-78.
N’doy, 220-224.
Neb-neb, 402-403.
Nebredaï, 315-316.
Nénuphar, 75.
Néou, 111.
Néré, 102-106.
Néri, 102-106.
Nété, 102-106.
Névradaï, 315-316.
Niabessé, 98.
Nicoliana Tabacum, 499-500.
Niger, 333.
Niohomi, 157.
— conkouri, 156.
N'taba, 76-78.
Nyey datah, 224.
Nymphaea Lotus, 6, 75.
stellata, 75.
O
Œil de bourrique, 69-70.
(Jrohanche lulea, 7.
Oryza Barlhii, 49.
Oryza saliva, 38-48.
Ouanigny, 336.
Oulle, 102-106.
Üussounifing, 5.
Moringa pterygosperrna, 315- Owala, 320.
316.
Mucuna flagellipes, 71.
P
— urens, 69-70.
Musa textilis, 373.
Pachyrhizus angulatus, 3.
Myrobolans emblics, 303-304.
Pain d’épice d’Afrique, 106.
Palmiste, 275-278.
N
Nandok, 250-258.
Panicum stagninum, 121.
Parinarium excelsum, 112-113.
— macrophyllum, 111.
�94
Parinarium senegalense, 111.
Parkia africana, 102-106.
— biglobosa, 102-106.
Passiflora foetida, 97.
Pastèque, 93.
Penicillaria spicata, 30-34.
Penniseturn typhoideum, 30-34.
Pentaclethra maerophylla, 320.
Penladesma butyracea, 298-302.
Phaseqlus t'ulgaris, 68 .
Phoenix reclinata, 100.
Phyllanthus Emblica, 303-304.
Physostigma venenosum, 202.
Pignon d'Inde, 305.
Piper (juineense, 151.
Platane du Sénégal, 405-407.
Pois arachides blancs, 62.
— mélangés, 63.
Pois à gratter, 69-71.
Pois carré, 67.
Pois du Sénégal, 184.
Poivre d’Kthiopie, 152-154.
— de Guinée, 151.
— de Kissi, 151.
— de Sedhiou, 152-154.
Polygala butyracea, 281-284.
mu Uiflora, 281-284.
Pommier du Cayor, 111.
Psophocarpus palmetlorum, 67.
95
afhioue occidentale française
H. JUMELLE
Ricin, 306.
Ris de veau, 73.
Riz, 38-49.
Riz var. Ali-Toma, 43.
— — brai, 47.
Riz du Cavally, 48.
Riz var. denkétégny, 44.
-------kalimodia, 42.
— — marara maro, 46.
— — méréké, 39.
— — Port-I.okko, 40.
Riz de Richard-Toll, 49.
— var. Sakala, 41.
-------salifori, 45.
Robinier à indigo, 475.
Rocou, 472.
Rônier, 375.
Roseau à sucre, 121.
Rough-skinned-plum, 113.
S
Saba, 454.
Sali kounda, 387-390.
Salvadnra persica, 101.
Sandandour, 229-235.
Sangol, 174-177.
Sangol (faux), 178.
Sanio, 32.
Psophocarpus telragonolobus, Santan, 412-418.
Sapindus Saponaria) 339.
67.
— senegalensis, 338.
Pterocarpus esculenlus) 72.
—
sp., 473.
Sarcocephalus esculentus, 250258.
Pulghère, 305.
Séguéou, 237-241.
Sendiègne, 210-211.
R
Séno, 115.
Raphia, 376.
Séribéli, 192-198.
Rebreb, 242.
Sésame, 321-322.
Rehatl, 484-485.
Solarium Duchartrei} 244.
Solom, 107-109.
Sorgho, 14-29.
— var. bassi, 25.
— bimbiri-ba, 16.
— bodéri, 24.
— ligné, 23.
— gadiaba, 26.
— kamin-keudé, 20.
— — mengui-li khé, 19.
— mengui foré, 17.
— mengui gbéli, 22.
— — pourdi, 27.
— — sanko-ba, 21.
— — savasouki, 29.
Tayar, 471.
Tengba, 324-331.
Téli, 216-219.
Terminalia avicennoides, 242.
7 elrapleura Thonningii, 228.
Thé de Gambie, 243.
Tieghemella lleckeliana, 330332.
Tinospora Bakis, 171-173.
Toll, 435-443.
Tondoutj, 261.
Touloucouna, 309-311.
Trichilia emetica, 312.
TriumfeUa rhomboidea, 370.
— sevil, 28.
— sula oulenko, 18.
V
Sorghum vulgare, 14-29.
Souchet, 4.
Vanille du Cavally, 158.
Soumari, 386.
Vernonia amygdalina, 261.
Soump, 91.
— nigritiana, 259-260.
Souna, 33.
Vin
de
palme, 122-123.
Sterculia tomentosa, 405-407.
Voandzeia
suhterranea, 61-63.
Strephonema sericea, 487.
Slrophanthus hispidus, 247-248.
X
—
sp., 249.
Strophantine, 248.
Ximenia sp., 115.
Slrychnos innocua, 245-246.
T
Tabac, 499-500.
Tabacklé, 76-78.
Taf, 371.
Tali, 215-219.
Tama, 298-302; 335.
l'amarindus indica, 215.
Tamarinier, 215.
— velouté, 107-109.
Y
Yembé, 459.
Yllaki, 229-235.
Z
Zingiber officinale, 157.
Zizyphus orthacantha, 95-96.
�ERRATUM
Dans le Catalogue de Madagascar, à la page 11, n° 64, au
lieu de « Rhum de Toaka », lire: R ( T ).
hum
oaka
MACON, PROTAT KRKIIBB, IMPIUMBUKb
�Principaux Mémoires parus antérieurement dans les
ANNALES DU MUSÉE COLONIAL DE MARSEILLE
1)'
II eckel : Sur quelques plantes à graines grasses nouvelles ou peu connues
des colonies françaises, et en particulier de Madagascar. Année 1908.
< laverie : Contribution à l’étude anatomique et histologique des plantes textiles
exotiques. Année 19u9.
m W ildeman : Notes sur des plantes largement cultivées par les indigènes en
Afrique tropicale Année 1909.
Foui» P lan * hon H J uillet : Étude sur quelques fécules coloniales. Année 1909.
!>• II eckel : Les Plantes utiles de Madagascar. Année 1910.
Il J umelle et II. PEnniEn de la B atiiu : Fragments biologiques de la flore de
Madagascar. Année 1910.
tiuiLi.AUMiN : Catalogue des Plantes phanérogames delà Nouvelle-Calédonie et
dépendances. Année 1911.
D ubard : Les Sapotacées du groupe des Sidéroxylinées. Année 1912.
B
: Sur quelques plantes alimentaires indigènes du Congo français. Année
1912.
m W ildeman : Les Bananiers ; culture, exploitation, commerce ; systématique
du genre Musa. Année 1912.
11. J umelle et II. P eriwer oe la B.vtiiie ; Palmiers de Madagascar Année 191 J.
P. C houx : Études biologiques sur les Asclépiadacées de Madagascar. Année
1914.
II. J umelle : Le D1 Heckel Année 1915.
II. H amet et II. P eriueu de ia B athie . Contribution à l étude des Crassulacées
malgaches. Année 1915.
A. F a u v el : Le Cocotier de Mer, Lodoicea S ech ella ru m . Année 1915.
II. J umelle : Les Recherches récentes sur les ressources des Colonies françaises
et étrangères et des autres Pays chauds. Année 1910.
Il J umelle : Catalogue descriptif des Collections botaniques du Musée Colonial
de Marseille : Madagascar et Réunion. Année 1910.
a u d o n
�MODE DE Pt BU C AT ION ET CONDITIONS DE VENTE
Les Annales du Musée Colonial de Marseille, fondées en 1893,
paraissent annuellement en un volume ou en plusieurs fascicules.
Tous ces volumes, dont le prix est variable suivant leur importance,
sont en vente chez M. C
, libraire, 17, rue Jacob, à Paris, à
qui toutes les demandes de renseignements, au point de vue commer
cial, doivent être adressées.
Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. il en Kl
J
, professeur à la Faculté des Sciences, directeur du Musée
Colonial, 5, rue Noailles, à Marseille.
Les auteurs des mémoires insérés dans les Annales ont droit gra
tuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. Us peuvent, a
leurs frais, demander vingt-cinq exemplaires supplémentaires, avec
titre spécial sur la couverture.
Les mémoires ou ouvrages dont un exemplaire sera envoyé au
Directeur du Musée Colonial seront signalés chaque année en fin
de volume dans les Annales.
Le lPr fascicule de l’année 1916 [Catalogue descriptif des Collections
hallam el
um elle
Botaniques du Musée Colonial de Marseille : Madagascar et Réunion)
et le 3e fascicule de la même année (Recherches récentes sur les res
sources des Colonies françaises et étrangères et des autres Pays
chauds) sont déjà parus.
Le 2e fascicule (Les bois utiles de la Guyane française. par M. H.
Stone) sera publié ultérieurement.
Les Annales publieront aussi prochainement îles études de
M. Pieraerts, conservateur du Musée du Congo Belge, sur des graines
oléagineuses.
�
https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/2/152/Musee-colonial_Catalogue-botanique-1923.pdf
f708b9eb305f30ea56937f90a08d8087
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Text
a
n
n
a
l
e
s
MUSÉE COLONIAL
DE MARSEILLE
FONDÉES EN
I h93
F’AR EDOUARD IlECKEL
DIRIGÉES PAR
M.
H enri
*
JUMELLE
Correspondant de l'Institut,
Professeur à la Faculté des Sciences,
Directeur du Musée Colonial de Marseille.
1923
Trente et unième année, 4e série. 1er volume (1923).
P r e m i e r F as ci cu l e
Catalogue descriptif des Collections Botaniques
du Musée Colonial de Marseille : Afrique Équatoriale Française
par M.
H
enri
JUM ELLE.
FACULTÉ DES SCIENCES DE MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
PLACE VICTOR-HUGO
1923
�a
n
n
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l
e
s
MUSÉE COLONIAL
DE MARSEILLE
FONDÉES EN
I h93
F’AR EDOUARD IlECKEL
DIRIGÉES PAR
M.
H enri
*
JUMELLE
Correspondant de l'Institut,
Professeur à la Faculté des Sciences,
Directeur du Musée Colonial de Marseille.
Trente et unième année, 4e série. 1er volume (1923).
P r e m i e r F as ci cu l e
Catalogue descriptif des Collections Botaniques
du Musée Colonial de Marseille : Afrique Équatoriale Française
par M.
H
enri
JUM ELLE.
FACULTÉ DES SCIENCES DE MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
PLACE VICTOR-HUGO
1923
�A FKKJUE ÉQUATORIALE
FRANÇAISE
I. — PLANTES FÉCULENTES
ET CÉRÉALES
L Farine de manioc Manihot utilissima1. — EuphoHnaccea.
2. Racines de manioc.
Ces racines de manioc proviennent do Fort-Sibut, et sont
en l état où elles sont présentées sur le marché de Bungui.
Les variétés de manioc cultivées en Afrique Equatoriale
Française sont surtout des variétés am ères; on cultive
beaucoup plus rarement, et en petites quantités, en
mélange dans les plantations de ces variétés amères, quel
ques variétés douces.
Au Gabon, dans la région côtière, le manioc est de plus
en plus important. Au Moyen-Congo, sauf dans la HauteSanga, il occupe le premier rang dans les cultures ; et il
en est de même tout le long du Ras et du MovenOubangui.
(A. llaudon : Sur quelques piaules, aliment aires indigènes du Congo
Français. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1912. — E. de Wildeman : Notes sur des piaules largement cultivées par les indigènes en
A friq u e tropicale. Amlales du Musée Colonial de Marseille, 1909.
•L Tubercules de Tacca pinnatifida. — Taccacées.
L Fragments de Tacca pinatifida dans l'alcool.
Le Tacca pinatifida, qui est le pi a de Tahiti, et le Uabija
�0
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
II. JUMELLE
des Sakalaves, à Madagascar (voir le Catalogne des produits
de Madagascar), est au Gabon le pembarogué iba des
M'Pongués.
Meckel et Schlagdenhaufien indiquent comme compo
sition de ces tubercules :
Eau................................................................................ 69,23
F écu le.............................................................................
3,69
Substances azotées ....................................................
1,28
Matières g rasses...........................................................
0,15
Sucres, gommes, e t c ..................................................
6,92
Cellulose et ligneux................................................. 18,41
Sels minéraux...............................................................
0,31
Heckel et SchlagdenhautTen : Sur deux plantes alimentaires colo
niales. Revue des Sciences naturelles appliquées, mars et avril 1892.)
5. Tubercules aériens de Dioscorea
sativa. — Diosco-
réacées.
Ces tubercules aériens, ou fausses bulbilles, de Dioscorea
sativa Lin. (Dioscorea bulbifera Lin. ; Dioscorea an/hropopbagorurn Chev.) sont consommés en diverses régions du
Congo Français. L’espèce est cultivée, par exemple, quoique
assez irrégulièrement, dans le Bas-Congo, par les Ballalis,
les Bacongos et les Bassoundis, qui la nomment massoko,
et parles Batékès, qui l’appellent nto. Les tubercules sont
ramassés au furet à mesure qu’ils tombent et sont mangés
bouillis; un pied peut en donner une cinquantaine. Au
Gabon, c'est le pernbarogué-ogolli des M Ponguès ; dans le
Loango. où c’est le rnbala, la plante pousse à l'état sauvage,
mais les indigènes ne récoltent que sur les pieds cultivés.
Aux environs de Bantrassou, la variété beba est seule
plantée et régulièrement consommée. Tout le long de l’Oubangui, les tubercules sont couramment vendus sur les
marchés. Certaines variétés seules sont, d ailleurs, inollensives ; d ’autres sont vénéneuses et ne sont cultivées par les
indigènes que comme plantes-fétiches.
Heckel et Schlagdenhaulfen indiquent comme composi
7
tion d’une de ces « bulbilles » d ’igname du Congo dessé
chées :
F é c u l e ............................................................................ 52,22
Malières albuminoïdes.............................................
5,31
Saccharose et principe amer toxique......................
3,30
Cellulose et ligneux................................................. 34,81
Matière résineuse.........................................................
0,50
Cire et chlorophylle...................................................
0,70
Sels m inéraux...............................................................
3,16
Des lavages à l’eau alcaline ou même à l'eau ordinaire,
s'ils sont suffisamment prolongés, permettent, d ’après
Heckel et Schlagdenhaufîen, de se débarrasser du principe
amer toxique, qui serait un glucoside cyanogénique, ou peutêtre un alcaloïde, la dioscoreine de Boorsma.
(Heckel et Schlagdenhauflen : loc. cil. — H. Jumelle : Les Plantes à
tubercules alimentaires. Doin, Paris, 1910.)
6. Tubercules de Coleus rotundifolius, var.nigra. — Labiées.
Cette Labiée à tubercules n ’est pas cultivée au Gabon ;
mais, à 1 intérieur, elle apparaît près de Brazzaville, et elle
remonte dans les bassins de l Oubangui et du Chari jus
qu’au 9e parallèle.
C’est le gouroundou des Bandas, le ndougoui de certains
Ngaos, le dazo rabi d ’autres Ngaos, le kouikiri ou le rnangouli des Mandjias, le métélé ou le rnatélé des Xdoukas, le
pol des Yakomas de Mobave et de Bangassou.
Voirie n° 5 du Catalogue de l’Afrique Occidentale Fran
çaise.
(11. Jumelle : Les Plantes à tubercules alimentaires. O. Doin, éditeur,
Paris, 1910.)
7. Tubercules de Coleus Dazo. — Labiées.
Cette seconde espèce est plus localisée que la précédente
en Afrique tropicale. C’est le bigondé de Brazzaville. Dans
le Haut-Oubangui et le Haut-Chari, elle est communément
cultivée chez la plupart des peuplades, entre le 4° et le
�9
AFRÏQUE ibjUATORULB FRANÇAISE
8e parallèles. Elle est partout nommée </azo, ou dozo, ou
ndazo, ou nazou, ou dagoti.
La partie rudimentaire alimentaire est plutôt un rhizome
charnu qu’un tubercule proprement dit.
La composition eu est la suivante, d'après M. Balland,
à l’état frais :
E au...............................................................................
Substances amylacées...............
—
g r a s s e s ..................................................
—
azotées................................................
Cellulose.....................................................................
Cendres.......................................................................
77,30
18,29
0,54
1,72
1,34
0,81
La culture de cette espèce serait plus délicate que celle
du Coleus rotundifolius, mais le rendement serait plus
élevé. Le ffoût des rhizomes est très différent de celui des
tubercules de l'espèce précédente ; c’est à la fois celui des
salsilîs et des crosnes.
A. Chevalier et E. Perrot : Les pommes de lerre des pays chauds.
Les Végétaux utiles de l’Afrique tropicale française; vol. I, fasc. I. — II.
Jumelle : loc. cit.)
8. Farine des graines d Icacina senegalensis. — Olacacécs.
Farine alimentaire préparée par les indigènes, dans la
région du Gribingui, avec les graines d'Icacina.
lisent le tubercule et les graines. Les Bandas Moronbas,
notamment, qui nomment la plante basouma, préparent une
farine avec les graines ; plus rarement ils extraient des
tubercules une fécule comme celle exposée.
La farine des graines a pour composition, pour 100,
d ’après M. Cerighelli :
H u m idité........................................................................
12,65
H y d rates de c a r b o n e ....................................................
72,30
Substances g ra sse s.....................................................
—
azotées.....................................................
Cellulose.........................................................................
C endres...........................................................................
Indéterm inés et p e r te s ...............................................
0,08
7,80
3,90
0,48
2,73
La fécule des tubercules se compose, pour 100, de :
H umidité........................................................................ 12,90
Hydrates de carbone................................................ 84,90
Matières g rasse s........................................................ traces
C e l l u l o s e . .. .........................................................
traces
C endres...........................................................................
0,20
Indéterminés et p e r te s ................................................
0,88
La farine préparée par les indigènes est h odeur assez
forte et sans saveur. La fécule est sans odeur ni saveur.
9. Fruits d'Icacina senegalensis.
(De W ildem an : Eludes sur la flore des districts des Bangala et de
l'Ubangi. — R. Cerighelli : La farine des graines et la fécule des tuber
cules de VIcacina senegalensis. Annales du Musée Colonial de Marseille,
1919.)
10. Fécule des tubercules d'Icacina senegalensis.
11. Farine de banane. — Musacées.
L Icacina senegalensis, signalé pour la première fois en
Sénégambie, est un arbrisseau abondant dans la région du
Chari, et qui contribue à caractériser la zone soudanienne
de notre Afrique Equatoriale. Cet arbrisseau est formé d ’un
gros paquet de tiges qui peuvent atteindre 00 cm. de hau
teur ; ces tiges partent d ’un tubercule oblong, parfois plus
gros qu’une tête d homme, et enfoncé parfois à une assez
grande profondeur. En temps de disette, les indigènes uti
La banane, comme le manioc, entre pour une grande
part dans l ’alimentation des indigènes de l'Afrique Equa
toriale Française. Au Gabon, dans la région côtière, ce fut
longtemps la principale nourriture, et ce n’est que plus
récemment que la culture du manioc s’est développée. Dans
les bassins du Moyen et du Haut-Ogooué et la zone avoi
sinante, chez les populations de race Kota et autres, c’est
encore h peu près le seul aliment.
�AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
11
27. Grappe de sorgho var. belëkassa (Chari).
Petite grappe allongée, à grain d'un rouge clair, dépas
sant bien les glumes, qui sont d'un noir brunâtre.
28. Grappe de sorgho var. beledaha (Chari).
Grappe allongée, à gros grain blanc grisâtre dépassant
les glumes, qui sont d’un noir brunâtre.
29. Grappe de sorgho var. dom (Chari).
Variété très voisine de la précédente, à grappe seulement
un peu plus large et plus lâche. C’est le dom ou domo des
Ngamas, le fefo des Mandjias, le m b ir des Badas, le dzourou des Yakomas.
23. Farine de sorgho du Gribingui.
Tandis que le manioc et les bananes représentent les
cultures dominantes de la région forestière de l’Afrique
Equatoriale Française, le sorgho est, au contraire, la plante
cultivée la plus importante en Haute-Sangha et d a n s l’Oubangui-Chari. Toutes les variétés ci-dessous ont été récol
tées par M. Baudon au Chari.
21. Grappe de sorgho var. yélé (Chari).
Variété à grappe forte assez serrée ; grain rouge, pres
que globuleux et faiblement comprimé, dépassant longue
ment les glumes, qui sont noires.
25. Grappe de sorgho var. boudei (Chari).
Grappe plus grêle et plus lâche que dans la variété pré
cédente ; grain blanc dépassant peu ou ne dépassant pas les
glumes, qui sont de couleur puce.
——
—
26. Grappe de sorgho var. ngavili (Chari).
Variété se rapprochant beaucoup du yélé, mais à grappe
un peu plus lâche et grain d ’un rouge légèrement plus
clair.
30. Grappe de sorgho var. bolo (Chari).
Variété très reconnaissable à sa grappe un peu lâche,
avec grains et glumes de couleur jaune paille, le grain
dépassant les glumes.
31. Grappe de sorpho var. dokara (Chari).
Variété rappelant le helekassa, mais à grappe un peu
plus large et plus lâche, avec grains d'un rouge encore plus
pâle.
32. Grappe de sorgho var. dokouma (Chari).
Variété se rapprochant encore du helekassa, mais à grappe
plus lâche et à grain d'un rouge, au contraire, un peu plus
foncé, intermédiaire à cet égard entre le helekassa et le
ngavili.
33. Grappe de sorgho var. yamindi (Chari).
Variété très voisine, par l’aspect de sa grappe, de la
variété dokouma.
34. Grappe de sorgho var. embizou (Chari).
Variété voisine, par sa grappe, de la variété beledaha,
mais un peu plus lâche, et à grain légèrement plus petit et
plus blanc.
�36. Grappe de sorgho var. mouro (Chari).
Variété voisine de la précédente par la couleur des grains
et celle des glumes, mais à grappe plus allongée et plus
étroite.
37. Grappe de sorgho var. ouakaga (Chari).
Variété à grappe lâche, avec gros grain blanc jaunâtre
dépassant longuement les glumes, qui sont noir brunâtre.
C est Youakaga des Ngamas, 1 ouorodjourou îles Bandas,
le fo des Mandjias et le djourou des Yakomas.
38. Grappe de sorgho var. ouakla (Chari).
Variété à grappe lâche, d aspect un peu grêle, à grain
brun rougeâtre, allongé, dépassant peu les glumes, qui sont
de couleur jaune paille.
39. Grappe de sorgho var. dakambou (Chari).
Variété à grappe un peu lâche, à grain rouge brunâtre
dépassant les glumes, qui sont d’un noir brunâtre.
40. Grappe de sorgho var. balingui (Chari).
Variété à grappe lâche, avec gros grain blanc sale, un
peu comprimé, dépassant longuement les glumes, qui sont
de couleur puce, plus claires au sommet ou sur le bord.
41. Grappe de sorgho var. yenéguébato (Chari).
Cette variété est encore appelée ouasologué. La grappe
est très lâche, à grain comprimé, blanc, ne dépassant pas
les glumes, qui sont lancéolées, de couleur jaune paille
lavé de brun.
42. Grappe de sorgho var. ngakounia (Chari).
Variété à grappe assez lâche, à gros grain elliptique
comprimé, blanc sale, dépassant les glumes, qui sont
ovales, de couleur jaune paille un peu foncé.
43. Grappe de sorgho var. yénégué (Chari).
Variété à grappe assez voisine, par son aspect, du
généguébato (n° 41), mais à glumes de couleur jaune paille
clair.
50. Petit mil ; Pennisetum typhoideum (Chari). — Graminées.
La culture du petit-m iI commence vers Fort-Crampel et
va augmentant vers la zone sahélienne, au fur et à mesure
que diminuent, au contraire, les champs de sorgho. Ce
petit-mil est notamment le grand aliment des indigènes du
Bas-Chari et du Nord du Baguirmi.
52. Epis de mais blanc hâtif ; Zea Mays Chari). — Graminées.
53. Pierre de la carrière de Bapa, sur l’Ahémé.
Sert à moudre le maïs.
(iO. Grappes de riz de montagne; Oryza sativa (Chari). —
Graminées.
Le riz n’est cultivé au Gabon ni par les indigènes ni par
les Européens. Il n'est guère plus cultivé au Moyen-Congo,
où quelques essais, qui d ’ailleurs ont été satisfaisants, ont
été tentés dans plusieurs postes. Dans l’Oubangui-Chari, la
culture, sans avoir encore une réelle importance, est un
peu plus étendue; et, avant la guerre, l ’Administration
avait fait de sérieux efforts pour la développer et être ainsi
à même de nourrir les nombreux travailleurs de la contrée.
De grandes rizières ont été établies notamment à Bangui,
à Fort-SibuL et à Crampel, avec des semences provenant de
Kitobola (Congo Belge) et permettant d espérer, le jour où
on le désirera, une production abondante.
Mais c'est surtout dans le territoire du l’chad que le riz,
en Afrique Equatoriale Française, a toujours été le plus cul
tivé. D’après un rapport du regretté lieutenant-colonel Moll,
le riz qui est cultivé là est surtout un riz aquatique sau
vage, à petit grain, d ’un blanc jaunâtre, et à arête rouge ;
les glumelles en sont malheureusement fermes, ce qui
(pP||*»PPRM!pppp|P!!!!«H!Bffi!PpPi9Pjip^^
35. Grappe de sorgho var. erigaza (Chari).
Variété à grappe courte et large, à grain brun jaunâtre
dépassant les glumes, qui sont noires.
�14
H. JUMELLE
nécessite un décortiquage énergique amenant fréquemment
la brisure.
Le principal centre de production est Yao, près du lac
Fittri. Les abords de ce lac commencent à être recouverts
par l inondation à la fin de la saison des pluies ; c'est un
peu avant cette époque que sont établies les rizières, d’ailleurs
fort restreintes. Le sol est suffisamment détrempé pour que
les semailles ne nécessitent pas un gros travail de la part
de l’indigène. Les terrains sont choisis de telle sorte que
l'inondation ne les recouvre que d'une couche d ’eau très
faible (10 à 15 cm.), et cela pendant environ 2 mois. La
rizière est donc h sec au moment de la maturation. Il n ’y
a pas de repiquage ; les grains sont semés directement,
comme ceux du mil, dans de petits trous de 10 à 15 cm.
Le riz semé à la fin d août est récolté à là fin de décembre.
11 n'y a qu'une récolte par an ; le riz est coupé brin à brin
et battu au pilon. La production annuelle est d une cinquan
taine de tonnes environ, dont la presque totalité est pro
duite par le Fittri, et le reste par le Toubouri et le pays
entre Goulfei et Fort-Lamy.
Dans la région en bordure du Tchad, où l’indigène est
obligé d'arroser les cultures, il préfère le blé au riz.
Toute la vallée du Toubouri, qui atteint parfois 4 à 5 kilo
mètres de largeur, pourrait être facilement transformée en
une immense rizière, à la condition toutefois qu’on fasse
d'abord disparaître les nombreux hippopotames qui dé
vastent la contrée.
Beaucoup de rives inondées du Logoneet du Chari pour
raient être aussi ensemencées avec du riz.
D'après MM. Chevalier et Courtet, les Kotokos dis
tinguent dans le Bas-Chari deux sortes de riz; le y adora ava,
ou riz rouge, et le gadora nkouabé. Le premier, qui est
peut-être celui dont parle surtout le colonel Moll, se déve
loppe exclusivement sur les terrains baignés par le fleuve.
Le second, qui est 1 Oryza Barthii (n° i (J du Catalogue de
l’Afrique Occidentale Française) croit plutôt dans les bouda,
1
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
15
ou dépressions sans arbres, qui s’étendent jusqu’au Tchad
et au Bahr-el-Gazul et dans tout le Baguirmi. Dans les
(laques d ’eau qui ont de 20 à 80 cm. de profondeur en sep
tembre et qui sont desséchées, ou presque, au 15 octobre,
les chaumes de 1 Oryza Barthii émergent de 30 à 50 cm.
au-dessus de l’eau; la maturation commence dès que les
mares s ’assèchent.
C'est ce même Oryza Barthii évidemment que M. Four
neau signale dans les marigots de Roussi pendant la saison
des pluies.
II. — GRAINES ET FRUITS
ALIMENTAIRES
74. Graines de Voandzeia subterranea. — Légumineusesi.
75. Pois-arachide batéké.
Ces pois-arachides sont déjà mentionnés dans le Catalogue
de l'Afrique Occidentale Française (n° G3) et dans celui de
Madagascar (n° 21). Les graines en collection sous le
n° 74 proviennent des environs de Fort-Crampel ; celles du
n° 75, ou d jo r, ont été récoltées en pays Batéké. Le
voandzou est le principal aliment des populations de race
sara, au-dessus du 7° parallèle ; et la culture du sorgho est
plutôt faite par ces tribus en vue de la préparation d une
bière (pi-pi).
76. Haricots du Chari.
Variétés blanche et rouge, mélangées, de Yigna sinensis
cultivées par les indigènes.
77. Graines de sindou ; Cucumissp. — Cucurbitacées.
Ces graines de sindou des Banziris, dans l’OubanguiChari, sont consommées parles indigènes, d’après M. Bau
dot!.
�16
78. Fruits d’Haematostaphis Barteri. — Anacardiacées.
Ces fruits, de couleur pourpre, sont des drupes à pulpe
acide et comestible, qui sont recherchées par les indigènes
dans les régions ou croît la plante.
79. Gousses d’arachides. — Légumineuses.
80. Huile indigène d'arachide.
Quoique très estimée par les indigènes, l'arachide est
peu cultivée au Congo. Cependant dans la région de Braz
zaville cette culture vient au deuxième rang, après le
manioc, concurremment à celle des ignames. Les indigènes
en reconnaissent deux variétés : l'une dressée, ou rnpinda, à
bon rendement et à grosses gousses, et cependant peu cul
tivée ; l'autre traînante, ou ngouva, à gousses et graines
plus petites, et avec coques plus minces, plus répandue
parce qu elle est peu exigeante. Pour les deux variétés,
au moment de la récolte, les indigènes trient les gousses à
une graine (k in ko b) et les gousses à deux graines (m ounlaka), mais pour, du reste, consommer ensuite indistincte
ment les unes et les autres.
A. Baudon : Sur quelques piaille s alimentaires indigènes du Congo
Français. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1912.)
III. — CAFÉIQUES ET ALCOOLS
81. Café d'Arabie ; Coffea arabica. — Hubiacces.
Graines provenant des caféiers cultivés au Gabon par les
Missions catholiques.
81 bis. Café d Arabie, dit café de San Thomé.
Grains provenant de caféiers du Lac Cayo.
82. Café en parche de Libéria ; Coffea liberica. — Hubiacécs.
Provient des plantations du Lac Cayo.
8-1. Fruits de caféier de Libéria, de Sibangue.
83 bis. Café de Libéria, de Sibangue.
Les premières plantations de caféiers, au Gabon, vers
1889, Jurent surtout établies avec l’espèce indigène, le
Coffea canephora ; c’est ultérieurement qu’a été introduit
le caféier de Libéria, très cultivé aujourd’hui dans la zone
littorale, et d ’ailleurs peut-être aussi d origine congolaise.
84. Café sauvage deLiranga; Coffea canephora.— Hubiacécs.
85. Café en coque des plantations Ancel-Seitz ; Coffea
canephora.
Le Coffea canephora, connu sous le nom de caféier du
Kouilou, a été un des premiers caféiers indigènes connus au
Congo. C ’est un petit arbre à grandes fouilles, avec des
fruits nombreux, disposés en gros glomérules. Le botaniste
Pierre a distingué dans l'espèce plusieurs variétés, mais
qui toutes appartiennent à la région voisine du littoral.
Voir le Catalogue de Madagascar n09 83 et 8i, et le Catalogue de
la R éunion , n° 68.
80. Café des îles de 1 Oubangui ; Coffea congensis. — Hubia
cécs.
Sur les bords et dans les îles de l'Oubangui, immédiadiatement au delà de la grande forêt, et vers le 5e paral
lèle, le Coffea congensis remplace le Cafea canephora du
Gabon. Ce caféier, de petite taille, et qui ressemble beaucoup
au caféier d ’Arabie, se plaît sur les berges du fleuve, dans
les endroits inondés pendant la saison des pluies.
87. Fruits de Coffea Dybowskii. — liubiacées.
Cette autre espèce indigène, de bien plus haute taille que
la'précédente, croit surtout à l ’état sauvage entre le cin
quième et le sixième parallèles, sur les bords de la Kémo,
dans les parties basses qui peuvent être atteintes par
l’inondation, alors que le C. congensis se plaît plutôt dans
Annales du Musée colonial de Marseille. — 1' série, l"r vol. J923.
I
il
17
AFRIQUE KQl ATO IMALE FRANÇAISE
II. Jl’.'IELLt;
2
�18
H. JUMELLE
les endroits situés hors des crues. L ’échantillon provient
d’Impfondo.
19
AFRIQUE ÉQUAÎOUIAl E FRANÇAISE
IV. — CONDIMENTS ET AROMATES
88. Fruits de Coffea excelsa. — Rubiacées.
Plus septentrionale encore que les espèces précédentes
est cette quatrième espèce indigène découverte par M. Chevulier au Chari, dans la région de Ndellé, dans les galeries
forestières du Boro, vers le 8e degré de latitude. On la trouve
encore entre 500 et 800 mètres d’altitude sur les bords du
Bata, afiluent de la Kotto, dans le bassin de l’Oubangui.
C’est un arbre de 6 à 15 mètres, et plus, de hauteur,
qui donne de petits grains riches en caféine (1,89 °/0) et
d’excellent arôme.
Ce caféier est de ceux qu'il peut être intéressant de cher
cher à cultiver en d ’autres pays que le Congo.
90. Cacao du Jardin d’Essai de Libreville.
91. Cacao de la plantation Blot, à Libreville.
92. Cacao du lac Cayo (Plantation hollandaise).
93. Cacao de la plantation Armor (Ile aux perroquets).
9i. Cacao de la plantation Ancel-Seitz.
Le cacaoyer est cultivé au Gabon par plusieurs Compa
gnies agricoles, parmi lesquelles celles qui ont donné les
échantillons exposés. Les exportations, avant la guerre,
étaient d'une centaine de tonnes environ.
96. Eau-de-vie de papaye des missions catholiques de Liranga.
97. Eau-de-vie de mangues des missions catholiques de
Liranga.
98. Eau-de- vie d’ananas de l’Alima.
101. Fruit de Monodora Myristica. — Anonacées.
102. Graines de Monodora Myristica.
103. Rameaux et feuilles de Monodora Myristica.
Ce grand arbre de 15 à 20 mètres de hauteur, et qui est
Yowere de la Gold Coast, est le poussa du Gabon. Ses
graines, dans les régions de l ’Afrique occidentale où il croit,
sont utilisées par les indigènes comme condiment ou
entrent dans certaines préparations médicinales. Elles rap
pellent. avec une saveur un peu plus piquante, la muscade ;
d ’où le nom de muscades de calebasse qui leur a été donné
aux Antilles, où l'arbre a été introduit. Des graines en bon
état ont donné, à l'Imperial Institut de Londres, par distil
lation ù la vapeur d ’eau, 5,9 °/o d ’une essence incolore,
ayant une odeur et Une saveur agréables de citron. Cette
essence avait, comme indice d acidité, 1,2; comme indice
d ’éther après acétylation 52,9 ; et elle était soluble dans
6 volumes, ou plus, d alcool à 90°. Le résidu de la distil
lation donnait, d'autre part, 36 °/o environ d’huile fixe, par
rapport au poids initial des graines. Cette huile était
liquide, un peu visqueuse, et de couleur rouge brun. Elle
avait pour indice d’acide 20,2, pour indice de saponification
180.7, et pour indice d'iode 118,4.
Quoique le tourteau ne semble contenir ni alcaloïde, ni
glucoside et n'ait pas de goût prononcé, il a mauvaise appa
rence, est très fibreux et ne peut guère convenir que pour
engrais.
L intérêt de l ’essence en parfumerie est douteux ; et,
d ’après les expériences faites en Angleterre, l'huile n’a pas,
non plus, grande valeur.
(Owere seeds front the Gold Coast. Bulletin of thc Impérial Instltüte,
juillet-septembre 1915.)
♦
�20
H. JUMELLE
104. Fruits et graines de Monodora angolensis (?). — Anonacées.
Ces fruits et graines ont été récoltés à N djolé (Congo
Français) par M. Vadon.
C'est Yooui des Palouins, le bilinga des Galois. Les
graines passent pour odoriférantes et excitantes.
105. Fruits et graines de Monodora Klaineana (Gabon).
Anonacées.
Les propriétés des graines sont inconnues.
Af r iq u e ^ quatob ia uc fr anç aise
celles du Cola nilida. (Voir 1q Catalogue do l'A friq u e Occi
dentale Française, n09 135-144.)
C’est le petit kola du Dahomey, le kola du Gabon des
colons français, le kola mâle des indigènes du Dahomey.
Yabata kola de Lagos, Yombéné des MPongoués, et Yabel
des Pahouins.
(Chevalier et Perrot : Les kolaliers el les noix de kola. Végétaux
utiles de l’Afrique tropicale française ; Challamel, Paris, 191t. —
A. Baudon : S u r quelques plantes alimentaires indigènes du Congo
Français. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1912.)
100. Inflorescence d'Aframomum citratum. — Zingibéracées.
117. Rameaux et feuilles de Cola Ballayi Heckel L
107. Fruits d'Aframomum citratum
118. Fleurs de Cola Ballayi.
Au Gabon, les graines de cette plante, qui serait le m ungulu des indigènes, sont employées comme condiment exci
tant.
V. — PLANTES MÉDICINALES
ET TOXIQUES
115. Fruits et graines de Garcinia Kola. — Clusiacées.
Le hitler-kola ou kola mâle.
Voir le Catalogue (Je l A friq u e Occidentale Française, nUï 180-183.
110. Graines de Cola acuminata. — Sterculiacées.
l)e répartition très vaste, le Cola acuminata, dont les
graines ont plus de deux cotylédons, se trouve au Gabon
dans la zone côtière, et assez communément sur le bord des
rivières. Il est souvent planté, et, même lorsqu’il paraît
spontané, se trouve, en réalité, généralement sur l’empla
cement d’anciens villages. En beaucoup d ’endroits du
Congo, il a été signalé, à tort, d’après M. Baudon. qui
pense qu’il a été confondu avec le Cola vcrticillata.
D'après M. Chevalier, le Cola acuminata, à l’état spon
tané ou cultivé, se rencontre depuis 7° Lat. N. ju sq u ’à
4° Lat. S.
Les graines de cette espèce, à saveur agréable, mais un
peu mucilagineuses, sont beaucoup moins appréciées que
21
119. Fruits et graines de Colla Ballayi.
120. Graines de Cola Ballayi.
Ces échantillons de Cola Ballayi Heckel appartiennent à
un kolatier de Libreville que les M’Pongués appellent
ombénc at/enatcna, et que Heckel a considéré jadis comme
une variété de son Cola Ballayi (que l'on sait aujourd’hui
constitué par le Cola Ballayi vrai et le Cola acuminata).
En réalité, la faible teneur en caféine (0,263 % dans les
graines sèches) ne laisse guère supposer aujourd'hui qu'il
s ’agisse vraiment du Cola Ballayi Cornu, ni d'ailleurs d au
cune espèce du genre Eucola. En tout cas, la graine, écri
vait Heckel, « ne paraît renfermer ni théobromineni rouge
de kola. C ’est donc une qualité très inférieure bien audessous du kola dit du Gabon. Il faut en rejeter l'emploi,
soit médical, soit bromatologique ».
(E. Heckel : Les kolas africains. Annales de l'Institut Colonial de
Marseille, vol. I, 1893. — A. Chevalier et E. Perrot : J.es kolaliers el
les noix de kola. Les Végétaux utiles de l’Afrique Occidentale Française,
1911, p. 439.)
1. Nous avons conservé à tous ces kolas des collections du Musée
Colonial de Marseille les noms sous lesquels ils ont été décrits et étudiés
jadis par le Dr Heckel dans sa Monographie des Foins africains.
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AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
H. JUMELLE
121. Rameaux et feuilles de Cola digitata Heckel.
122. Ecorces de Cola digitata.
123. Fleurs de Cola digitata.
124. Fruits et graines de Cola digitata.
125. Graines de Cola digitata Heckel.
C'est Vornbéné nipolo appopo, ou gros kola blanc, des
Gabonais. Ses graines, dont les cotylédons sont fortement
velus sur leur face interne, et qui ne contiennent pas trace
de caféine, sont inutilisables.
La plante appartient à la section Cheirocolla, mais n ’est
pas le Cola digitata Masters. MM. Chevalier et Perrot
pensent qu elle est, soit le Cola Duparguctiana Bn., soit le
Cola Trillesii Pierre, soit le Cola dasycarpa Pierre, trois
espèces du reste extrêmement voisines et qui n en consti
tuent peut-être qu’une seule.
(E. Ileckel : loc. cil. — Chevalier cl Perrot : loc. cil.)
126. Feuilles de Cola gabonensis.
127. Fruits de Cola gabonensis.
De la section Haplocola, cette espèce est, au Gabon,
Yorindé des Pahouins et desM 'Pongouéset aussi Yéréré. Ses
follicules contiennent 6 à 8 graines à 2 cotylédons, très
petites et sans caféine ni thébromine. La pulpe tégumentaire
est sucrée et un peu acidulée. Le produit employé comme
aphrodisiaque serait l’écorce.
(E. Heckel : loc. cit. — Chevalier et Perrot : loc. cil.)
128. Fruits de Cola sphaerosperma Heckel (Gabon).
Cette espèce douteuse, et d ’ailleurs très incomplètement
décrite, est considérée par K. Schumann comme un Haplo
cola. Elle est, en tout cas, sans intérêt. C’est un fa u xkola, dont les graines n’ont ni caféine ni théobromine.
(E. Heckel • Inc. cil. — Chevalier et P erro t: loc. cit.)
23
129. Fruits et feuilles de Cola caricifolia (Gabon).
Cette espèce appartient à la section Protocola de K. Schu
mann. Ses graines sont sans utilisation.
(Chevalier et Perrot : loc. cil., p. 50.)
130. Feuilles de Cola cordifolia IL Br.
131. Feuilles et fruits de Cola cordifolia.
Cette espèce appartient h la section Macrocola. Les feuilles
servent à emballer les noix de kola pour les maintenir
fraîches. La portion comestible des graines est la partie
charnue de leur tégument, qui est de saveur sucrée fort
agréable. C’est le ntaba du Soudan. Les graines ne paraissent
pas renfermer de caféine et ne sont pas consommées.
(E. Heckel : loc. cit., p. 42. — Chevalier et Perrot : loc. cit., p. 54 et
437.)
132. Bois de Quassia africana. — Simarubacées.
133. Feuilles de Quassia africana.
Les feuilles de ce Quassia sont amères et toniques.
Toutes les parties de l’arbuste sont, du reste, d’une extrême
amertume. C’est le minka nkari du Kisantu, au Congo
Belge. Sa décoction est employée pour tuer la vermine ;
elle sert aussi à faire des lotions générales dans les cas
d ’œdeme et d'anasarque. Au Congo Belge, le bois entre
dans la préparation des poisons de flèches.
D'après M. Claudel, la substance amère paraît être la
quassine, ou serait, en tout cas, une substance qui offrirait
les propriétés chimiques, organoleptiques et thérapeutiques
de cette quassine.
[Sur lu Quassia africana Bâillon et sur le Pancovia Heckeli Claudel.
Annales du Musée Colonial de Marseille, 1895). — Gillet et Pâque :
Piaules principales delà région de K isantu’, Annales du Musée du Congo
Belge. Spineux, 3, rue du Bois-Sauvage, Bruxelles, 1910.)
13 t. Feuilles et rameaux de Paullinia pinnata. — Sapindaccès.
�2t
H. JUMELLE
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
Celle plante grimpante serait le fa u x quassia d ’A frique.
Les fleurs, dans certaines régions du Rasai, au Congo
Belge, seraient mangées après avoir été pilées avec du sel.
Dans la région du Kisantu, où c'est le ngudi n kayi, les
graines, qui sont toxiques, servent à tuer le poisson.
(E. de Wildeman : Les plantes alimentaires indigènes du Congo Belge ;
Louvain, 1912. — Gi 1let et Pâque: Plantes principales de la région
de Kisantu. Annales du Musée du Congo Belge ; Spineux, Bruxelles,
février 1910.)
13a. Erythrophloeum guineense.— Légumineuses.
Au Congo Français, où il est très commun en forêt, c'est
Vclondo ou le bolonda des indigènes. Voir sur ce poison
d ’épreuve le Catalogue de VAfrique Occidentale, n°219.
Au Congo, comme en Afrique Occidentale Française,
l’écorce broyée et mise à macérer dans l'eau est un poison
d’épreuve (nkasa) très couramment employé par les indi
gènes. Suivant le résultat qu'il veut obtenir, le féticheur
ajoute, ou non, de l’écorce encore plus active de Slrychnos.
Au Congo, cette écorce servirait encore pour bains de
purilication après décès; on en frotte également les muscles
des enfants fatigués. Au Kisantu, dans le Congo Belge,
pour la préparation du poison, on prend un morceau d ’écorce
de 20 cm. sur 10 cm. ; ce morceau est finement pulvérisé
entre deux pierres, et la poudre est mise dans une gourde.
D’autre part, on prend un cœur de bananier à demi décom
posé, et, après en avoir exprimé une quantité de jus corres
pondant à deux litres, on mélange ce liquide à la poudre.
C’est le breuvage. La dose en est d'environ un verre à bière
pour les vols et autres délits. Les ndoki doivent prendre la
totalité selon les formalités d'usage, notamment dans une
coupe en bois du nom de kiluta. Pour éviter les vomisse
ments, le féticheur donne le breuvage par doses fraction
nées ; et, pour chaque dose, il a soin de bien mettre la
poudre en suspension dans le liquide et de s'assurer que le
patient a tout observé. La mort est presque toujours le
résultat de l’épreuve.
(A. Baudon : La pore et les plantes économiques
du Bas-Congo,
2b
A nnales du Musée Colonial de Marseille, i909. — Gillet et Pâque: loe.
cil., p. 75.)
136. Fruits de Tetrapleura Thonningii. — Légumineuses.
La décoction de l’écorce serait employée comme vomitive,
et les fruits seraient usités en fumigation comme fébri
fuge.
137. Fruits de Chrysobalanus Icaco. — Jlosacées.
La racine, les feuilles et l'écorce de cet arbuste, qui porte
les noms vulgaires ou indigènes d icaguier. ouraye, n'peudo,
a y a n t, rnafulu, etc., sont astringentes et considérées comme
efficaces dans les diarrhées. Le fruit, appelé prune-colon
ou prune des anses, est une baie dont la pulpe, assez adhé
rente au noyau, est sucrée, mais avec un arrière-goùt astrin
gent, qui la rend peu agréable. On en peut faire toutefois
d'assez bonnes compotes.
138. Ecorces et racines de Tabernanthe Iboga. — Apocynacées.
139. Tiges de Tabernanthe Iboga.
La partie.utilisée de cette plante est sa très grosse racine,
à écorce grise et amère. Les Gabonais la considèrent comme
enivrante et aphrodisiaque et prétendent qu elle permet de
résister à la fatigue et au sommeil. En certaines régions,
elle sert aussi, employée à hautes doses, à l'initiation des
indigènes au fétichisme. Le principe actif serait un alca
loïde, Yibogaïne de Dybowski et Landrin (1901), qui ne
serait pas localisé seulement dans l’écorce de la racine, mais
se trouverait également dans presque toutes les parties de
la plante, et en particulier dans le bois. L'ihogine de Lam
bert (1902) est vraisemblablement le même principe.
D'après MM. Dybowski et Landrin, l'ibogaïne agit, à
petites doses, sur le système bulbo-rachidien ; à doses plus
fortes, elle produit des effets analogues à ceux de l'alcool
absorbé en excès. D’après M. Lambert, l ibogine a une
�26
H. JUMELLE
grande analogie avec la cocaïne ; elle est anesthésiante et
convulsivante, produit de l’arythmie et un ralentissement
progressif du cœur, et, en même temps, agit sur la respira
tion, qu'elle paralyse, puis arrête complètement. L ’ibogine
paraît sans action sur le travail musculaire ; elle diffère sur
tout de la cocaïne par la brièveté de la période d’excitation
nerveuse centrale.
(De Wildeman : Notices sur des plantes utiles ou intéressantes de la
pore du Congo. Bruxelles, 1903,)
140. Bois de faux-iboga.
Employé par les indigènes à la place du véritable iboga
quand celui-ci manque.
141. Graines de Strophanthus sp. — Apocynacées.
142. Feuilles et inflorescence de Strophanthus gratus.
1i3. Feuilles et graines de Strophanthus gratus.
144. Fruits de Strophanthus gratus.
145. Graines de Strophanthus gratus.
Voir sur les Strophanthus le Catalogue de VAfrique Occidentale Fran
çaise, n° 249.
Le Strophanthus gratus (ou Strophanthus g la ber) est
Yinaye ou onaye des Pahouins. Ses graines donnent l’ouabaïne du commerce, distincte de la sirophantine du Strophan
thus Konibe de l’Afrique orientale et de la pseudostrophantine du Strophanthus hispidus de l’Afrique Occidentale
Française. Pulvérisées, ces graines servent, au Congo, pour
empoisonner les flèches, tout comine au Soudan, les graines
du Strophanthus hispidus.
• M. Vogt écrit à ce sujet : « La graine est ordinairement
la seule partie qui soit employée pour la préparation du
poison. Les indigènes débarrassent d ’abord, une à une,
toutes les semences de leurs aigrettes et, pour éviter que
celles-ci, qui se brisent très facilement et qui sont extrè-
AFRJQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
27
moment légères, ne volent dans leurs yeux ou pénètrent
dans leurs narines, ils tournent le dos au vent. Quelquefois
ils creusent un trou dans le sol pour y enfermer les poils à
mesure qu’ils les détachent de la graine. Lorsque cette opé
ration est terminée, ils placent les semences sur une pierre
dure et polie, puis, avec une pierre semblable, ou avec une
coquille de ukola (Mollusque Gastéropode terrestre, attei
gnant de très grandes dimensions), il les broient jusqu'à
ce quelles aient acquis une consistance pâteuse. Ils
humectent alors cette pâte huileuse, soit avec de l'eau, soit
avec de la salive et de la graisse, soit avec le suc qu’ils
obtiennent en exprimant le pétiole du n'houa ou taro, puis
avec celui qu'ils font écouler de la même façon des feuilles
d'exogonio. On y ajoute l’écorce mucilagineuse d ’une Liliacée ou d’une Tiliacée qui n’a d'autre elfet que de donner
plus de consistance à la masse et de permettre à la pâte
gluante d'adhérer aux flèches. M. Baudon nous écrit qu’on
pile dans un mortier les graines de Strophanthus et des
morceaux d’un crapaud blanc spécial qui vit au bord des
rivières ou dans les marais. On prend soin, lorsqu'on s’en
empare, de ne pas le toucher, son contact étant dangereux ;
puis on le fait dessécher au-dessus du feu, et c est alors
que, bien sec, il est réduit en poudre et mélangé à l onaï. »
Enfin, à l'aide d’une lame de couteau enduite d'huile de
palme, ils malaxent la masse jusqu'à ce qu elle soit
devenue très molle. Le mélange devient bientôt rougeâtre
à l’air : l’opération est terminée, et le poison prêt à être
utilisé.
Pour enduire leurs armes, les indigènes opèrent ainsi : ils
placent sur leur genou un morceau de feuille de bananier
qu ils recouvrent d une légère couche d'huile de palme,
puis, avec l’extrémité pointue de leur flèche, ils prennent
une petite quantité de pâte q u ’ils étalent, par un mouvement
de rotation d'abord très lent, sur la feuille ; saisissant ensuite
leur flèche entre les paumes des deux mains, ils lui impriment
un mouvement rotatoire de plus en plus rapide, de façon
�2S
H. JUMELLE
que la flèche s'imprègne du poison dans une étendue de
quelques centimètres.
Les efl'ets mortels de flèches empoisonnées avec l imée
sont très rapides.
D’après M. Baudon, les indigènes emploient encore l’inée
comme poison ordinaire en le faisant absorber avec les ali
ments.
(E. Y ogt : Les poisons de pèches et les poisons d'épreuve des indigènes
de l'Afrique. Thèse de Pharmacie, Lons-le-Saulnier, 1912.)
lifl. Rameaux et feuilles de Strychnos Icaja. — Loganiacées.
147. Racines de Strychnos Icaja.
148. Graines de Strychnos Icaja.
C’est le mboundou et le caja, ou icaja, du Congo, où
l’écorce de la racine sert de poison d ’épreuve.
L’arbuste, de 2 mètres à 2 m 50, croît de préférence à la
lisière des bois et dans les terrains inondés. Sa racine, dit
Bâillon, est longue, pivotante, noueuse, d une odeur faible, se
développant par le frottement, et désagréable, recouverte
d'une écorce mince, rouge sale dans les couches les plus
externes, rouge vif dans les parties profondes.
Les indigènes considèrent 1e mboundou comme une plante
sacrée, qu’ils cherchent à dissimuler aux Européens.
L épreuve varie un peu suivant la tribu. MM. Lasnet et
Bové écrivent :
« Sur les rives du Como, l’accusé est amené devant la
case du chef, où, en présence du peuple réuni, le féticheur
lui présente le m boundou, qu’il doit avaler d'un seul trait
au bruit du tam-tam et d incantations de la foule. Au bout
de quelques instants, quand le malheureux commence à
chanceler et que ses muscles se convulsent, il est invité à
franchir, à deux reprises, un bâton que le féticheur tient
horizontalement à 50 cm. environ du sol. S ’il tombe, il est
déclaré coupable, et souvent alors le féticheur l'égorge. »
AERIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
20
Un médecin colonial a assisté à une épreuve de ce genre
au village de M’Boschi au Congo : « Dans une enceinte à peu
de distance du village, une piste avait été dégagée des herbes
et des ronces; trois gros troncs d'arbres étaient placés au
travers du parcours, et les deux patients devaient les fran
chir: il s ’agissait de découvrir les auteurs d’une épidémie de
variole. Quand j ’arrivai, les hommes et les femmes pous
saient des cris aigus, mêlés de chants rythmés par le bat
tement des tams-tams; les deux accusés avaient absorbé le
breuvage contenu dans deux petites calebasses d'une capacité
d ’un tiers de litre. Le breuvage était teinté de rouge par la
décoction de santal, fort commun dans la région, et qui entre
dans la confection de tous les remèdes, de tous les fétiches et
dans la toilette indigène, où il remplace les fards. Le plus
vieux des patients était tombé au deuxième tronc d’arbre, la
figure congestionnée, secoué de nausées, le ventre ballonné,
agité de convulsions tétaniques intermittentes, et couvert de
sueurs abondantes; la peau était froide... une heure après il
était mort. Le plus jeune avait franchi les trois obstacles, et
étaitaccroupisur le sol, enboule, évacuantabondumment une
urine rougeâtre d odeurforte et des excréments diarrhéiques
striés de sang. Ses parents et ses amis le fustigeaient vigou
reusement et lui massaient les reins avec de petits sacs de
sable chauffé. » Ce même médecin a noté que « chez les Boulanguis, le patient est isolé trois jours avant l’épreuve, soli
dement amarré et couvert de sonnettes de bois, destinées à
prévenir de ses moindres mouvements. Le breuvage lui est
apporté par les féticheurs, accompagnés de notables du vil
lage. S il l'absorbe, il est laissé seul toute la journée, et ce
n’est qu’à la tombée de la nuit que les juges viennent se
rendre compte des effets du poison. S il refuse de boire, il
est souvent décapité, la culpabilité se trouvant ainsi suffi
samment démontrée. »
Le seul principe actif du m'boundou semble la strych
nine.
(Lasnet et Boyé : Les poisons d'épreuve, in Grall et Clarac, Traité de
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H. JUMELLE
Pathologie, Baillière, Paris, 1011. — E. Vogl ; Les Poisons de /lèches et
les Poisons d'épreuve. Thèse de Pharmacie, Loos-le-Saulnier, 1912.)
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
34
154. Ecorces de Kigelia africana. — Bignoniacées.
135. Fruits de Kigelia africana. — Bignoniacces.
149. Feuilles d’Anthocleista sp. — Loganiacces.
C est l’ororodu Gabon. Dans certaines maladies des pieds,
les indigènes frottent la partie malade avec les feuilles écra
sées. puis exposées au soleil pendant une demi-heure.
150. Tiges et feuilles de Zerumbet Autrani. — Zingibér accès.
Le Kigelia africana, ou saucissonnier (en raison de la
forme de son fruit) des Européens, est, au Congo, le
m u'onguc et le ni bongouti des indigènes. Les écorces sont
employées contre la dysenterie; le bois sert pour fabriquer
des arcs ; les feuilles sont utilisées, avec le sable, pour le
polissage ; les graines sont parfois consommées grillées.
loi. Graines de Zerumbet Autrani.
Le Zerum bet Autrani Heckel-est sans doute YAframomurn sceptrum K. Seh. ou une espèce très voisine. C’est
Yessoum des Pahouins. La plante sèche est excitante et les
graines sont purgatives.
(E. Heckel : Le dadi-gogo ou balancounfa de la Côte Occidentale et le
Zerum bet A utrani du Gabon-Congo. Le Naturaliste, 1 et 15 décembre
1891.)
452. Fruits de Luffa cylindrica. — Cucurbitacécs.
Cette Cucurbitacée bien connue [éponge végétale) serait
le ndakoro des Bandas et des Banjis, le hongou des
Yakornas, le ndâkou des Sangos. L'infusion tiède des
feuilles serait employée comme lavement par les indigènes,
dans les cas de troubles intestinaux. Dans le Haut Oubangui, le suc de ces mêmes feuilles, très acide, serait utilisé
pour nettoyer les bagues de cuivre. Enfin on soigne les
brûlures en fixant sur la partie brûlée la face inférieure de
la feuille.
Dans les mêmes régions on se servirait de la même
manière, en infusion tiède et en lavement, des feuilles d’une
Mâlvacée qui serait 1ekokou des Bandas, le koué des Yacomas et le (inamoulou des Mandjias.
153. Gousses de Pachyelesma Tessmannii. — Caesalpiniées.
C est le nye et Yejeck du Cameroun, employé pour stu
péfier le poisson.
VI. — OLÉAGINEUX 1
161. Graines d Adansonia digitata. — Malvacécs.
Sur ces graines oléagineuses de Baobab, voir le Cata
logue des Collections de l'A frique Occidentale Française,
n° 292.
462. Fruit de Pentadesma leptonema. *— Clusiacces.
Les parois du fruit sont plus minces dans cette espèce
que dans le Pentadesma butyracea (voir Catalogue des Col
lections de 1 Afrique Occidentale Française, n08 298-302). Le
Pentadesma leptonema Pierre, qui est Yebonizo du Gabon,
est un arbre à bois blanc et dur, avec un tronc dont la cir
conférence peut avoir 3 mètres environ à hauteur d'homme ;
il donne une résine d’un rouge brun, assez visqueuse. Les
indigènes consomment la partie succulente du tégument de
la graine, mais semblent délaisser l’amande, qui est recher
chée par les animaux sauvages. Cette amande contient une
substance grasse non encore étudiée.
(A. Pierre : Sur les genres Allanblackia et Pentadesma. Bulletin de la
Société Linnéenne de Paris, 12 février 1898.)
1G3. Rameaux et feuilles d’Allanblackia floribunda. — C lu
siacces.
1. Pour des renseignements plus détaillés sur ces Oléagineux, voir :
H. Jumelle, Les IJuiles végétales (Baillière, Paris, 1921).
�33
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
HH. Fruit d Allanblackia floribunda.
HH bis. Matière gommeuse provenant des fruits de l’Allan
blackia floribunda.
(L. P ierre: Sur les genres Allanblackia el Periladesma. Bulletin fie
l;> Société Linnéennc île Paris, 12 février 1898. — E. Ileckel : Graines
grasses nouvelles ou peu connues des colonies françaises. Annales du
Musée Colonial de Marseille, 1898.)
168. Fruit, graines et corps gras d’Allanblackia Sacleuxii.
165. Graines d Allanblackia floribunda.
166. Corps gras d’Allanblackia floribunda.
167. Tourteau en poudre d'Allanblackia floribunda.
h Allanblackia floribunda, qui est le bouandjo du Gabon,
atteint 10 à 12 mètres de hauteur. Son fruit oblong est
divisé en cinq loges, dont chacune contient 8 à 10 graines
rouges, de 2 à 3 cm. de longueur sur 1 cm. 5 à 2 cm. de
largeur, et d’un poids moyen de 4 grammes.
Ces graines munies de leur tégument donnent, par le
sulfure de carbone, 46 °/„ d'un corps gras jaune foncé,
solide à la température ordinaire, et qui est surtout une
oléostéarine.
Après cristallisations successives dans l’alcool, la stéa
rine de saponification donne finalement un acide gras qui
se solidifie à 70° et est de l'acide stéarique pur.
Par la quantité de stéarine qu elle contient, la graine de
bouandjo peut être considérée comme l une des graines
grasses industrielles à rendement le plus élevé ; et la blan
cheur et le point de solidification de sa stéarine contribuent
encore à rendre cette graine particulièrement intéressante
pour la stéarinerie.
A ce point de vue. 1 Allanblackia floribunda du Gabon
est supérieur à YAllanblackia Stuhlm anni Engler, qui est le
m ’kani de l'Usambara, et dont la graisse ne renferme que
52,75 °/0 d'acide stéarique et 42,90 °/0 d ’acide oléique.
Tandis que l’huile des graines de m ’kani est utilisée par
les indigènes d e l ’Usambara, de même que les indigènes du
Zanguebar consomment l'huile des graines de kagné (A llan
blackia Sacleuxii), lh u ile de bouandjo semble ignorée des
Noirs du Congo.
— Clusiacées.
Jusqu'en 1908, 1 Allanblackia floribunda était la seule
espèce du genre qui fut connue au Congo Français. Les
deux: autres espèces citées incidemment plus haut, YA llan
blackia Sacleuxii, ou kagné, et YAllanblackia Stb ulmanni,
ou m ’kani, semblaient localisées en Afrique Orientale. Mais
c esl en 1908 que des fruits et des graines envoyés du
Loango au Musée Colonial de Marseille, sous le nom de
bounzi, permettaient au Dr Ileckel de reconnaître la présence
de 1L4. Sacleuxii dans le Bavili et le Mavombé.
Ces graines de bounzi sont pyramidales ou cubiques, de
2 à 3 cm. de longueur sur une largeur à peu près égale, et
sont, par conséquent, moins allongées que les graines de
bouandjo. Par le sulfure de carbone, elles donnent 60 °/0
environ d une matière grasse solide qui présente peu de dif
férence avec l’huile d'H. floribunda. Cependant la graine de
bounzi est un peu plus riche que celle de bouandjo (60 %
au lieu de 46 °/0), et le rendement en glycérine (1 I °/0 au
lieu de 9,56 °/0) est aussi un peu plus fort.
(E. Ileckel : S u r / existence de l’Allahblackia Sacleuxii au Congo
Français, et sur sa graine grasse. Les Matières Grasses, 23 mai 1908.'
169. Rameaux et feuilles de Lophira alata. — Lophiracces.
170. Fruits de Lophira alata.
Le Lophira alata, connu au Sénégal, au Soudan, en Gui
née Française et à Sierra Leone, est également signalé au
Congo Français.
Voir le Catalogue des Collections de l’A friq u e Occidentale Française,
nos 293 à 297.
171. Fleurs de Quassia gabonensis. — Simarubacées.
Annales tin Musée colonial de Marseille. - V série, l <r vol. 1923.
3
�34
H. JUMELLE
172. Fruits de Quassia gabonensis.
178. Noyau d’Irvingia gabonensis.
173. Noyaux de Quassia gabonensis.
179. Graines d Irvingia gabonensis.
174. Corps gras de la graine de Quassia gabonensis.
180. Paindedika.
175. Tourteau en poudre de Quassia gabonensis.
Le Quassia gabonensis, ou Odyendea gabonensis, qui est
l odyendé du Gabon, est un arbre étalé, à feuilles composées
glauques et glabres, à fleurs en grappes, et dont les fruits
sont des drupes ordinairement solitaires, de 5 à G cm. de
longueur sur 4 à 5 cm. de largeur, légèrement carénées sur
I une des faces, avec un noyau osseux et légèrement oléa
gineux. La graine est à tégument mince, gris jaunâtre, et
sans albumen.
Le noyau se compose de GO % de coque et 40 % de graine.
II fournit, par le sulfure de carbone, 24,50% de substance
grasse. La graine seule, qui est très amère, et du poids
moyen de 8 à 9 grammes, donne 61,25 ° /0.
La graissé trouverait un emploi facile dans l'industrie
stéarique; mais l’exploitation commerciale de la graine ne
serait possible que si le noyau était enlevé sur les lieux
mêmes de production.
Le tourteau est amer et doit cette saveur à une substance
qui n ’est pas la quassine, car celle-ci est entraînée par
l'huile. En raison de cette amertume, le tourteau, quoique
contenant 15 °/0 d'albuminoïdes, ne peut convenir que
comme engrais.
181. Corps gras du pain de dika.
182. Beurre purifié de dika.
183-184. Tourteau en poudre de dika.
h ’Irvingia gabonensis, qui est, au Gabon, 1 oba des
M'Pongués, est un arbre atteignant 25 à 30 mètres de
hauteur, et qui appartient à la zone forestière de notre
Afrique Equatoriale Française ; il disparait, à l intérieur,
dans l Oubangui, là où cesse cette forêt.
Ses graines sont bien connues de certaines tribus de notre
colonie qui s’en servent pour préparer les pains de n dika
ou dika.
Ileckel et Schlagdenhaulfen indiquent pour la graine une
teneur de 61 °/0 environ d'une substance grasse plutôt plus
ferme que 1 huile de coprah.
D’après les analyses faites à lTmperial lnstitute de
Londres, sur des échantillons provenant de la Nigérie du
Sud, les graines représentent 18 à 20 °/0 du poids des
noyaux ; et les autres caractères de 3 lots de ces graines et
de leurs huiles sont les suivants :
(E. Heckel : Graines grasses nouvelles ou peu connues des colonies
françaises. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1898.)
170. Rameaux, feuilles et fleurs d’Irvingia gabonensis. —
Simarubacées.
177. Fruits jeunes d Irvingia gabonensis.
177 bis. Fruits mûrs d’Irvingia gabonensis.
35
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
N» l
Rendement des graines en huile, % ......
Poids spécifique de la substance grasse. .
Indice d’acidité...............................................
Indice de saponification...............................
Indice d ’iode....................................................
lusaponifiable.................................................
T itre...................................................................
Fusion de l ’hu ile...........................................
54,3
N° 2
N° 3
60,1
66,3
0,863
6,6
12,6
1,8
244,5 230
243,8
5,2
3,34
4,2
0,73
34°8
39°2
�AFRlgUE ÉQIATORIALE FRANÇAISE
M. Millau, qui a trouvé dans la graine 06,8 °/0 d'huile,
donne, de son côté, les caractères suivants :
Poids spécifique...........................................................
Fusion de l’h u ile..........................................................
Solidification de l’h uile.............................................
0,'.U9j
^1°
39°5
F u sion des acides g r a s ..................................................
Solidification des acides g r a s . . ................................
Indice d io d e .....................................................................
40°
38n6
9,70
La substance grasse de dika est un bon « beurre à cho
colat ». Elle convient aussi pour la savonnerie, moins pour
la stéarinerie.
Le tourteau serait un bon aliment pour le bétail.
(E. lleckel : Sur les végétaux gui produisent le beurre et le pain
d'ô'dika du Gabon-Congo. Revue des Sciences Naturelles appliquées,
1893, p. 381. — E. Millau : Le beurre de dika. Les Matières Grasses,
juin-juillet 1908. — Sonie A frican Oils and oil Seeds. Rullelin of lhe
Impérial Institule, 1908, p. 373.)
37
Les coques contiennent 4 °/0 de substance grasse.
Les graines, pilées et séchées à l’étuve, renferment
10,66 °/0 d ’humidité. Par la benzine, Hébert a obtenu
22 °/0 d'huile, soit 5,5 °/0 des noyaux ; par le sulfure de car
bone, lleckel a retiré 28,20 °/0, soif 7,05 des noyaux.
L'huile est jaune; elle se solidifie vers 0" et se liquéfie h
5° ou 6°. Ce serait de l’oléine presque pure.
L ’infusion des feuilles de Coula serait, paraît-il, employée
comme poison d’épreuve au Fornan-Yaz.
(II. Leconale et Hébert : S u r les graines de Coula du Congo Français,
C. R. île l’Académie des Sciences, 28 janvier 1895. — E. lleckel :
Graines grasses nouvelles ou peu connues des colonies françaises. Annales
du Musée Colonial de Marseille, 1898. — Hébert : S u r la composition de
guelgues graines oléagineuses du Congo Français. Bulletin de la Société
Chimique de Paris, 5 avril 1895.)
190. Fruits d'Heisteria Trillesiana. — Olacacées.
18b. Racines de Coula edulis. — Olacacées.
191. Corps gras des graines d’Heisteria Trillesiana.
18b. Noix de Coula edulis.
192. Tourteau en poudre d Heisteria Trillesiana.
Les fruits en collection proviennent de la région de la
Ngoumé, affluent de l'Ogooué, près des cataractes de
Sam ba.
L'Heisteria Trillesiana Pierre est appelé kamba par les
lvilis ou Bavilis, et via s par les Pahouins.
L’espèce est très rare sur la côte et dans les endroits peu
élevés. Sur le bord des rivières, sa zone de végétation
succède à celle des palétuviers ; la plante forme alors des
buissons très feuillus, et c’est plutôt un arbrisseau qu'un
arbre, dépassant rarement 4 k 5 mètres. Dans la brousse,
par contre, la hauteur est parfois de 12 k 15 mètres.
Le fruit, qui est mûr en septembre, est une drupe ovoïde,
de 2 cm. de longueur sur 12 mm. de largeur, avec une
pulpe mince et un noyau crustacé; la graine est «à albumen
oléagineux.
Le poids moyen du fruit est de 1 gr. 76. dont 0 gr. 52 de
péricarpe et 1 gr. 21 de graine.
187. Huile de Coula edulis.
188. Acides gras de distillation de 1 huile de coula.
189. Acide sébacique de l’huile de coula.
Le Coula edulis est un arbre de la zone littorale du Congo.
Le fruit est une drupe presque globuleuse à noyau épais;
la graine est aussi à peu près sphérique, albuminée.
Les graines de coula sont comestibles et de saveur
agréable; elles ont le goût de la noisette et un arrière-goût
de pain de seigle. Les Noirs du Loango en sont très friands;
partout où une caravane s’est arrêtée, on retrouve toujours
un grand nombre de noyaux ouverts.
Ces noyaux se composent, d ’après Hébert, de 72 parties
de coque et de 28 parties de graine. lleckel indique 75 0/o
de coque et 25 ° /0 de graine.
�AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
Par le sulfure de carbone, les graines donnent 48 ° /0
d’une huile jaune clair qui se solidifie à 10° et n’est pas
totalement fluide en été, même à une température de 28°
h 30°; elle est d'une saveur agréable et semble de compo
sition assez particulière.
Elle ne conviendrait que pour la savonnerie.
En plus du vias, les Pahouins distinguent le vias utok, h
fruits plus petits, et qui serait une autre espèce d Iieisteria,
VHeisteria parvifolia Smith ou YIieisteria missionis Pierre.
39
que pour certaines sortes. Comme siccative, pour la prépa
ration des huiles cuites et des vernis, ce serait, par contre,
une huile de haute valeur.
Elle conviendrait aussi comme lubrifiant, qui pourrait
peut-être servir pour quelques-uns des usages de l’huile de
ricin.
195-197. Noyaux d'Ongokea Gore.
(A. Hébert : Sur la composition de quelques graines oléagineuses.
Bulletin de la Société chimique de Paris, 1896. — Id. : S u r un nouvel
acide gras non saturé, l'acide isanique. Id., 1896. — E. Heckel : Quel
ques graines grasses nouvelles ou peu connues des colonies françaises.
Annales du Musée Colonial de Marseille, 1898. — Three new oil seeds
from W esl-Africa. Bulletin of the Impérial Institute, juillet-septembre
1917.— Heim et Hébert : Essais d'oxydation et de sulfuration des huiles
coloniales en vue de la fabrication de vernis et de factices pour caoutchoucs.
Bulletin de l’OfGce Colonial, Paris, juillet 1915. — Heim : Détermination
des constantes industrielles des huiles de moabi et d'isano du Congo
Français. Id. août-septembre 1915. — Heim : Essais relatifs à l'emploi de
l'huile d'isano du Congo pour la fabrication des vernis. Id., octobrenovembre 1915.)
198. Corps gras et dérivés des graines d’onguéko.
200. Fruits de Ximenia gabonensis. — Olacacées.
199. Tourteau en poudre des graines d’onguéko.
201. Noyaux de Ximenia gabonensis.
E. Heckel : S ur une nouvelle graine huileuse du Congo Français et
sur la plante productrice. Revue des Cultures Coloniales, 5 et
20 novembre 1902.)
193. Feuilles et jeunes fruits d'Ongokea Gore. — Olacacées.
19 t. Fruits d Ongokea Gore.
h Ongokea Gore, ou Ongokea Klaineana. est Yongucko,
Visano et le n'gorédes indigènes. G est un arbre d ’une tren
taine de mètres de hauteur, assez commun au Gabon. Le
fruit est une drupe de 3 cm. au moins de longueur et de
largeur, arrondie au sommet, à pulpe jaune et à noyau
mesurant 1 mm. 5 d ’épaisseur à peu près, assez cassant ;
la graine, jaune paille et sphérique, est albuminée.
Les noyaux pèsent en moyenne G gr. 50 et se composent
de 32 à 41 parties de coque et 59 à 08 parties de graine ;
celle-ci renferme 60 à 78 °/0 de substance grasse.
L’huile d’isano ou d’ongueko reste liquide même à — 15°;
elle est assez visqueuse et très siccative.
Elle serait utilisable en savonnerie, quoique, d’après,
l lmperial Institute de Londres, la coloration foncée qu elle
donne aux savons ne permette sans doute de l’employer
202. Corps gras du Ximenia gabonensis.
203. Tourteau en poudre de Ximenia gabonensis.
Le Ximenia gabonensis n ’est très vraisemblablement
qu'une variété du Ximenia americana, arbuste épineux,
répandu aujourd’hui, sur le littoral et dans l’intérieur, dans
un grand nombre de régions tropicales de l’Ancien et du
Nouveau Monde.
Le fruit de ce Ximenia americana est, suivant les pays,
la prune de montagne, la prune du 'bord de m er, la prune
acide (Afrique australe), le citron sauvage, le citron de
m er, l'olive sauvage.
La variété gabonensis porte au Gabon les noms pahouins
d'élozy et de zégué.
Le fruit est une drupe jaune, à pulpe très acide et laxa-
�40
II. J l MELLE
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
tive, à noyau de 1 à 2 mm. d'épaisseur. La graine, qui,
dans le X . gabnnensis, ne serait pas purgative comme elle
l’est, au contraire, dans d ’autres variétés du .V. arnericana,
est albuminée.
Le noyau, d ’un poids moyen de 3 gr. 50, se compose,
d’après Heckel, de 40,21 °/0 de coque et 59,79 de graine.
Par le sulfure de carbone, Heckel a obtenu 41,45 ° / 0
d’huile pour le noyau entier et 69,30 pour la graine seule.
L'huile était jaune, de goût agréable — si du moins elle
était préparée avec des graines bien fraîches — un peu
épaisse et visqueuse, non siccative. Elle avait pour carac
téristiques :
li
Poids spécifique à 15°.......................................................
Stéarine de saponification...............................................
Stéarine de distillation.....................................................
Solidification des acides gras de saponification........
Solidification des acides gras de distillation............
Solidification de la stéarine de saponification............
Solidification de la stéarine de distillation...............
Rendement en glycérine.................................................
0,925
37,76 %
36,62 0 0
42°
52°
68°
67°
7 ,4 4 %
La teneur des graines en huile a été trouvée de :
|r
V
65 à 67 0 o
63,82 %
63,20 %
par Schroder
p arG rim m e.
par Pieraerls
Les caractères de l’huile sont, d'après les auteurs précé
dents :
Poids spécifique à 15°
0,9220
0,9205
0,9220
0,9210
—
—
—
Indice d ’acidité
—
0,9248
0,9218
2,1
1,6
10,5
11,76
12
—
—
—
—
Indice de saponification
—
.
1,2
1
170,4
—
172,7
173,6
—
173,2
177
—
—
Indice d'iode
—
n° 1 — 67,9 % de la graine traitée par l’essence de pétrole.
n° 2 — 68,1 0 u
—
—
par l’acétone.
—
—
d ’après Schroder
d ’après Pieraerls
Les graines étudiées par Schroder provenaient de l ’Est
Africain allemand. A l’Imperial Institute de Londres, on
indique :
0,9221
-
Ce qui correspond, pour le noyau entier, à
44,5 0 o
44,7 %
41
—
—
—
183,t
170,8
93,6
88,8
81,3
85,1
(Impérial Institute,
n° 1).
(Impérial Institute,
n° 2).
(Schroder; huile ex
primée).
(Schroder : huile ex
traite par l’éther.
(Schroder; huile ex
traite parTacétone).
(G ri mme).
(Pieraerls).
(Impérial Institute,
no
il 41\
— n°2).
(Schroder ; par ex
pression .
(Schroder ; par l’é
ther).
(Schroder; parl'acétone).
(Grimme).
(Pieraerts).
(Impérial Institute,
n" i . j
(
—
— n°2).
(Schroder ; par ex
pression).
(Schroder ; par l’é
ther) .
(Schroder ; par l’a
cétone).
(Grimme).
(Pieraerts).
(Impérial Institute,
n° 1).
( —
— n° 2).
(Schroder; par ex
pression).
(
—
; par l’é
ther).
�42
H. JUMELLE
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
Indice d’iode
80,3
(
—
; par l’acélone).
Insaponifiable
84
94,5
2,9
(Grimme).
(Pieraerts).
(Impérial Institute,
n° 1).
(Pieraerts).
1,88
—
Température critique de dissolution
dans l ’alcool absolu
Glycérine
Acides gras et insaponifiable
Indice de saponification de l’huile acétylée
Indice d'acétyle
80°6
8,61 %
95,07 o/o
(Pieraerts).
(Pieraerts).
(Pieraerts).
190,4
19,6
(Pieraerts).
(Pieraerts).
D'après M. Pieraerts, les acides insolubles mélangés ont
pour caractéristiques :
Fusion..............................................................
Solidification.................................................
Indice de saponification............................
Indice d’iode..................................................
Indice de neutralisation.............................
44°5 à 47°2
44°2 h 43°
484,2
88,8
173,9
Les acides liquides ont, pour indice d’iode, 100,00.
Les acides solides donnent :
Fusion..................................................................
Solidification.....................................................
Indice de saponification.................................
59°7 à 60°8
58°5 à 57°5
147,2
M. Schrôder admet, parmi les acides solides, la présence
d une assez forte proportion d acide arachidique.
Selon M. Pieraerts, les indices d'Engler seraient les sui
vants, à diverses températures, pour des huiles obtenues
par expression ou par dissolvants :
Huile exprimée
Iluile obtenue par l’éther
Huile obtenue par l’acétone
A 25“ C.
A 35° C.
A 50° C
24,4
37,1
19,2
15,3
22,9
fl,5
8,5
fl,3
6,6
43
Industriellement, ce pourrait être surtout un lubrifiant
ou une matière première pour la savonnerie ; elle ne paraît
pas utilisable en stéarinerie, à cause de son faible rende
ment en acides gras solides ; elle ne peut, pour de mul
tiples raisons, être considérée comme comestible.
(E. Hecltel : Quelques graines grasses nouvelles ou peu connues des
colonies françaises. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1898. —
Schrôder : Z ur Iiennlniss der ôlhaltigen Sarnen von Ximenia americana.
Der Pfianzer, juillet 1913. — Pieraerts : Quelques graines oléagineuses
africaines. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1916. — <, W ild
Olive », fru its frorn Soulh A frica. Bulletin of the Impérial Institute,
juillet-septembre 1917.)
204. Fruits de Panda oleosa. — Pandacées.
205. Huile des graines de Panda oleosa.
Le Panda oleosa, qui est le ni panda des Pahouins, est
un petit arbre des environs de Libreville qui se place, par
ses caractères botaniques, au voisinage de différentes
familles, Sapindacées, Chaillétiacées, Célastracéeset Pihamnacées. Le fruit est une drupe ovale ou obovale, de 6 cm.
sur 5 cm., à 3 ou 4 loges, avec 3 ou 4 graines abondamment
albuminées. L’huile est liquide à la température ordinaire,
mais, à la longue, donne un dépôt.
(L. Pierre : Plantes du Gabon. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris, 3 avril 1896.)
206. Graines de Moringa pterygosperma. — Moringacées.
Voir Catalogue de la Réunion, n° 204, et Catalogue de l A friq u e Occi
dentale Française, n° 316.
207. Rameaux et feuilles de Pentaclethra macrophylla. —
Légumineuses.
208 et 209. Fleurs de Pentaclethra macrophylla.
210. Gousses de Pentaclethra macrophylla.
211. Graines de Pentaclethra macrophylla.
�U
II. JUMELLE
Al-ltlOl K É(Jl ATORIALE MI A.NÇAISE
212 et 213. Beurre dowala.
214. Acide oléique d owala.
215. Bougies d owala.
216. Savon d’owala.
217. Tourteau des graines d owala.
Le Pentaclethra macrophylla est très répandu dans la
zone forestière du Congo, où c'est Voivala et encore le pan za
des indigènes. Ses grandes graines brunes, ovales ou ellip
tiques, très plates, de 1 cm. à 1 cm. 5 d'épaisseur sur 7 à
8 cm. de longueur et 4 â 5 cm. de largeur, sont contenues,
par 6 à 7, dans des gousses de 50 cm. environ de longueur,
dont les deux valves épaisses et fortement ligneuses
s’écartent avec force à maturité.
Ces graines, d'après Heckel, se composent de 18,33 ° /0
de tégument et 81,67 d’amande ; et l’amande, telle qu elle
a été analysée par Schlagdenhauffen, contient, séchée, pour
100 :
Substance grasse fusible à 24°8 ...........................
Sucres et tanin..........................................................
Corps gras et gliadine.............................................
A lbuminoïdes............................................................
Cellulose......................................................................
S e ls...............................................................................
45,t80
4,862
2,005
30,500
15,043
2,410
Le rendement en huile, qui est de 45 °/0 pour l'amande
débarrassée du tégument, est de 36 °/0 pour la graine com
plète. La substance grasse a pour caractères, toujours
d ’après Heckel :
Fusion des acides gras de saponification...................
Rendement en acides gras de saponification.............
stéarine
—
Rendement en acides gras de distillation..................
—
stéarine
—
Glycérine..............................................................................
58°7
04,5 ° / 0
32,5 ° /0
85,5 ° /0
38
°/0
8,37 ° /0
45
Hébert a trouvé, pour 100 parties de graine. 27 parties
de tégument et 73 d ’amande. Le tégument contient 3,9 °/0
de matières grasses. L amande a fourni par la benzine, à
raison de 6,47 °/0 d humidité, 47 à 4 8 %
substance
grasse, soit 35 ° /0 de la graine complète.
L’huile extraite, d'après Hébert, est demi-solide a la tem
pérature ordinaire; elle devient complètement liquide à 30°
et se solidifie au-dessous de 10°. Elle est de saveur un peu
fade, très peu soluble dans l alcool à 90°, et a pour den
sité à 30°, à l’état liquide, 0,902. Traitée par beau bouil
lante en présence de la lilharge, elle donne un emplâtre
mou. Après saponification par la soude alcoolique, puis
décomposition des sels de sodium par l’acide sulfurique,
elle a fourni 86 °/0 d'acides gras blancs, fondant à 58° et
composés de 30 °/0 d ’acides gras solides et 70 ° /0 d ’acides
liquides.
Ces acides liquides,jaunes, sont essentiellernentconstilués
par l’acide oléique. Les acides gras solides, blancs, fondant
à 74-75°, seraient composés d'acide arachidique, qui fond
à 75°, et d ’un acide se rapprochant de l'acide stéarique, qui
fond à 69° 2.
L'huile est particulièrement intéressante en stéarinerie.
(E. Heckel : Sur la graine d'owala. Répertoire de Pharmacie, août
1892. — A. Hébert : S u r la composition de quelques graines oléagineuses
du Congo Français. Bulletin de la Société Chimique de Paris, 5 avril
1895.— OU Beans from Soulhern Nigeria. Bulletin of thc Impérial Insti
Iule, 1907, p. 10.)
218. Graines, huile et tourteau en poudre de Chrysophyllum
Lacourtianum. — Sapotacées.
Ce grand arbre de 20 à 30 mètres de hauteur, dont le
tronc peut atteindre 75 cm. de diamètre, et cjui serait au
Congo 1e Jjo n la rn b u u des Indigènes, contient un latex abon
dant qui fournirait une sorte de « Bornéo mort ». Les
graines, d’après les essais faits à l’usine Fournier, sont
très pauvres en huile, car elles n’en donnent, par le sulfure
de carbone, que 3,32 ° /0. Cette huile très brune est
�4G
11. JUMELLE
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
liquide à la température ordinaire. En général, les graines
des C hrysophyllum semblent peu oléagineuses.
(E. de Wildemau : Mission Emile Laurent ; 1903-1904, p.
Bruxelles, juin 1906.)
25,
219. Tiges de Baillonella toxisperma. — Snpotacées.
220. Ecorces tannantes de Baillonella toxisperma.
221. Feuilles de Baillonella toxisperma.
222. Fleurs de Baillonella toxisperma.
223. Fruits et graines de djavé.
224. Graines de djavé.
225-226. Gutta de djavé.
227-220. Corps gras de djavé.
Le Baillonella toxisperma Pierre, qui est un grand arbre
de 30 à 40 mètres de hauteur, avec un tronc de 3 à 4 mètres
de diamètre, est le Bassia Djave de Lanessan, le Baillonella
Djavé de Pierre, le Mirnusops Djave d’Engler.
II porte les noms indigènes d ordre en m ’pongué, agalinjave dans l'Ogooué, adzo en pahouin. Le fruit et la graine
sont appelés djavé ou njavé.
Le fruit est une baie ovoïde ou subglobuleuse, de 6 cm. 5
à 8 cm. de longueur sur une largeur presque égale, avec, le
plus souvent, une seule graine allongée et comprimée de
6 cm. environ de longueur.
Au Cameroun, d’après Fickendey, le mode habituel de
préparation de la graisse par les Jaundvs et les Ngumbas
est le suivant. Les graines récoltées sont séchées sur le
feu, et le tégument est ensuite brisé sur une pierre. Les
amandes sont alors triturées sur une pierre plate ou au
mortier ; on obtient ainsi une masse pâteuse que les indi
gènes traitent par cuisson avec de l’eau. Ils forment ensuite
47
des mottes qu’ils expriment d ’abord faiblement entre les
mains pour éliminer l’eau, puis ils en extraient l'huile par
plus forte expression. En d ’autres contrées, les indigènes,
après avoir réduit en pâte les amandes, procèdent à l'extrac
tion immédiate de l’huile soit par pression simple des
mains, soit à l'aide de paniers chargés de pierres ; l'huile
obtenue est ensuite traitée par cuisson avec l eau. Par le
refroidissement, toutes les particules étrangères se déposent;
seule, l ’huile surnage et est recueillie.
Pour une graine d'un poids moyen de 1 1 gr. 10, le Dr J.
Fournier indique 7 gr. 85 d ’amande, soit 72 % du poids de
la graine complète. Le rendement en matière grasse est de
56,64 % de l’amande et 46,6 °/0 de la graine avec tégu
ment.
La graisse de njavé olFre le même aspect que celle de
Dumoria Heckeli [Catalogue de VAfrique Occidentale Fran
çaise, n° 330-332) et de beaucoup d ’autres graines de Sapotacées. A la température ordinaire, sa consistance est assez
ferme et sa couleur franchement blanche ; elle est de saveur
douce et d ’odeur légèrement aromatique.
Ses principales constantes sont les suivantes :
Densité à 15® C.
—
—
—
—
Fusion
—
—
—
Solidification
Indice d ’acidité
_
_
—
—
—
—
Indice de saponification
_
_
—
—
—
—
Indice de Ilehner
—
—
0,9139
0,9160
0,9172
0,9169
46°6
44°4
38°8
38,1
13,8
18,2
53,53
185,3
182,45
188,60
190
96,10
94,20
(Wedemeyer).
(Freundlich).
(Fickendey).
(Fournier).
(Wedemeyer).
(Fournier).
(Fournier).
(Wedemeyer).
(Freundlich).
(Fickendey).
(Fournier).
(Wedemeyer).
(Freundlich).
(Fickendey).
(Fournier).
(Wedemeyer).
(Fickendey).
�ts
II. J l'M ELI. F
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
Acides insolubles
Acides solubles
Indice d'iode
—
—
Indicejde Reicherl-Meissl
—
—
—
Fusion des acides gras
—
—
—
—
Solidification des acides gi'is
—
—
—
—
—
—
Indice d'iode des acides gras
93,9
1,35
56,1
56
57,2
58,6
1,2
0,7
2,64
46° 6
51°
51°
49°
44°1
46°
47°
43°3
60,96
(Fournier).
(Fournier).
(Wedemeyer).
(Freundlich).
(Fickendey).
(Fournier).
(Wedemeyer).
(Freundlich).
(Fournier).
Wedemeyer).
(Freundlich).
(Fickendey).
(Fournier).
^Wedemeyer).
(Freundlich).
(Fickendey).
(Fournier).
(Fournier).
La graisse de djavé a donc, comme la graisse de Dumoria
Ilcckeli (pour laquelle M. Fournier a trouvé 42°, alors que
Hébert indique 34°), un point de fusion très élevé, qui la
recommande pour la stéarinerie ; et les graines sont, en
outre, intéressantes par leur fort rendement en huile.
Le tourteau de djavé, comme celui de Durnoria Ilcckeli,
est assez pauvre en azote (3,41 °/0) et en acide phosphoriquc
(0,70 °/0 au lieu de 1,33 dans les tourteaux d'arachides décor
tiquées) ; et, comme celui de dumori, il contient une saponine toxique. Fickendey a proposé de faire des essais d'ali
mentation avec des tourteaux de djavé débarrassés de ce
principe toxique ; ce serait néanmoins toujours un médiocre
aliment, de même qu un médiocre engrais.
(K. W e d e m e y e r : Njave Butler. Chem. Rev. ü b e r die F e tt and HarzIn dustrie, 1907. — J. F reu n d lich . Dus Fett der Mimusops Djavé Id. ;
1908. — Krause : Untersuchungen afrikanischer P/lanzen je tte . T ropen pllanzer, 1909 et 1910. — Fickendey : die Samen von Mimusops Djave.
Tropenpflanzer, 1910. — Some Ajrican oils and oil Seeds. Bulletin
of the Im périal In stitu te, 1908. — J. F o u rn ie r : Elude pharmacologique
des graines du Durnoria Ilcckeli et du Baillonella toxisperma. C lerm on tF e rra n d , 1913.)
49
230. Graines de Dumoria africana. — Sapolacées.
Le Dumoria africana Dubard, ou Ticghemella africana
Pierre, ou Tieghernelle Jollyana Pierre, est encore un grand
arbre de la forêt congolaise. C’est le nkola, ou onkolla, des
Pahouins ; et ce serait le véritable noungou, ou noumgou, des
Nkomis.
Il n’a pas encore été fait d’étude chimique complète de
ses graines oléagineuses.
(Pierre : Notes bolani(/ues sur les Sapolacées. Klincksieck, Paris, 18901896. — Perrot : Le Karité, l'Argan et quelques autres Sapolacées à
graines grasses de l'A frique. Les Végétaux utiles de l’Afrique tropicale
française; Challamel, Paris, 1907. — Dubard : Les Sapolacées du groupe
des Sidéroxglinées-Mimusopées. Annales du Musée Colonial de Marseille,
1915. — A. Chevalier : La Foret et les bois du Gabon. Les Végétaux
utiles de l’Afrique tropicale française, Challamel, Paris, 1917.)
231. Graines et beurre de Bakeriellalongistyla. — Sapotacées.
Cette espèce est le Sidcroxylon longislylu/n Baker, le
Pachystela longistyla Engler, le Vincentella longistyla
Pierre. Elle a surtout été signalée jusqu’ici au Soudan et
au Libéria. La détermination des graines du Musée Colo
nial, faite par Dubard, prouverait qu ’on la retrouve au
Congo Français.
(Dubard: Les Sapolacées du groupe des Sidéroxglinées. Annales du
Musée Colonial de Marseille, 1912.)
232. Graines d Omphalocarpum sp. — Sapotacées.
Cet Omphalocarpum, qui est le bambotouli de la région
d ’Ouesso, dans le Moyen-Congo, est peut-être Y Omphalo
carpum Laurentii de Wild., dont, en tout cas, il est voisin.
C ’est un arbre de 30 à 40 mètres de hauteur, avec un tronc
de 1 m. 30 de diamètre. Son fruit, de la grosseur d un
tout petit melon, contient 7 à 8 graines ovales, allongées,
incluses dans une pulpe blanche. Le fruit est aplati du côté
de la tige et à l opposé de cette tige.
(E. de Wildeman : Mission Emile Laurent, fasc. 3, p. 417. Bruxelles,
juin 1906.)
Annales du Musée colonial de Marseille. — r série, I” vol. 1923.
1
�50
H. JUMELLE
233. Graines d Omphalocarpum congolense. — Sapotacées.
234. Inflorescences mâles d'Ochocoa Gaboni. — M yrislicacces.
235. Graines d'ochoco.
236. Corps gras des graines d’ochoco.
23”. Tourteau en poudre d'ochoco
L Ochocoa Gaboni Pierre, ou Scyphocephaliurn Ochocoa
Warburg, est un des oclioco, ou osoko, du Gabon. Ce grand
arbre de 30 à 35 mètres de hauteur est commun dans la
forêt.
Le fruit est une drupe déprimée, plus large que haute,
avec noyau mince, qui contient une graine à tégument crus
tacé et à albumen ruminé.
La graine complète donne, d’après Schlagdenhauiïen, par
le sulfure de carbone, 38,28 % d ’une substance grasse
solide ; le rendement de l ’amande seule est de 60 °/0. Les
acides gras de saponification se solidifient à 44° 0 ; ils ne
contiennent ni acides gras liquides ni acide stéarique. Par
pression, comme par le sulfure de carbone, on obtient
tou jours une substance grasse de teinte brune, ce qui néces
siterait, pour l’emploi industriel, une décoloration préalable.
Le beurre serait alors peut-être utilisable en stéarinerie.
(E. Ileckel : Graines grasses nouvelles ou peu connues des colonies
françaises. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1898.)
238-239. Ecorces de Staudtia kamerimensis. — M yristicacées.
240. Fruits et graines de Staudtia kamerunensis.
241. Corps gras de la graine de niohué.
Le Staudtia kamerunensis W arburg, ou Brochoneura
kamerunensis W arburg, est encore un grand arbre de 30
h 40 mètres de hauteur, à tronc élancé, à frondaison sphé
rique, avec un bois dur et rougeâtre, à suc rouge. Les
AFIUqUE FOLATOMIALE I KANÇAISF,
O
écorces sont diurétiques et vomitives. C’est un des niohuc, ou
niowlic, du Gabon.
Débarrassée de son arille, la graine donne, par le sulfure
de carbone, 31,7 °/0 d ’une substance grasse qui est solide
à la température ordinaire, de couleur jaune cire, de saveur
et d’odeur aromatiques.
Les acides gras de saponification, très colorés, se solidi
fient, d’après Ileckel, à 39° 2 ; ils sont constitués par de
l’acide oléique et de l’acide myristique. La substance,
propre à la savonnerie et à la stéarinerie, pourrait peut-être
être employée comme le beurre de muscade.
(E. Ileckel : loc. cil.)
242. Feuilles de Pycnanthus Kombo. — Myristicacées.
243. Fruits et graines de Pycnanthus Kombo.
244. Beurre de kombo.
Le Pycnanthus Kombo W arburg. ou Pycnanthus rnicrocephala Bentli., qui est le kombo du Gabon, est un arbre
d’une quinzaine de mètres de hauteur, assez commun au
Gabon et au Congo et dans l’Angola, et q u ’on retrouve
d'ailleurs, d’autre part, vers le Nord, au moins jusqu'en
Nigérie.
L’amande donne, d ’après Ileckel, 36,87% d’une substance
grasse fortement colorée en brun rouille, solide à la tem
pérature ordinaire, presque entièrement composé de myristine.
Celte substance, d'après Ileckel, ne peut être employée ni
en savonnerie ni en stéarinerie : en savonnerie, à cause de sa
coloration brune, qu’on pourrait cependant faire disparaître
par raffinage, et eh stéarinerie, parce que son acide myris
tique abaisse trop le point de fusion des autres acides gras
avec lesquels on peut le mélanger.
(E. Ileckel : Quelques graines grasses nouvelles ou peu connues des
colonies françaises. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1898.
Sonie African Oils and OU seeds. Bulletin of lhe Impérial Inslitute, 1908.)
�1). JUMELLE
245. Fruits et graines de Coelocaryum cuneatum. — M yristicacces.
246. Corps gras des graines de Coelocaryum cuneatum.
2 47. Tourteau en poudre des graines de Coelocaryum cunea
tum.
Le Coelocaryum cuneatum W arburg, ou Coelocaryum
Klainii Pierre, est un arbre de 12 à la mètres de hauteur
qui croit au Gabon.
La substance grasse de sa graine, solide à la température
ordinaire, fond à 40°. Très peu soluble dans l alcool froid,
elle se dissout dans l'alcool bouillant et est incomplète
ment solub'e dans l’éther, le chloroforme et la benzine.
C est un mélange de myristine, d’oléine et de butvrine. Le
beurre, en somme, se rapproche beaucoup du beurre de
muscade, dont il n’a pas toutefois l’odeur.
(E. Heckel : S u r une nouvelle graine grasse du Congo Français, fo u r
nie par le Coelocaryum Klainii Pierre, Coelocaryum cunealurn W a rburg.
R« vue des Cultures Coloniales, 5 mars 1903.)
218. Graines de Poga oleosa. — Phizophoracécs.
219. Huile et tourteau de poga.
Le Poga oleosa Pierre est un arbre d une vingtaine de mètres
de hauteur, avec tronc de 60 cm. environ de diamètre, assez
commun dans la forêt équatoriale, notamment sur les rives
du Moyen-Congo, dans le Bas-Ogooué.
L arbre est appelé njoré-njolé au Cameroun et inoy en
Nigérie du Sud.
Les graines contiennent de 57,4 (Edie) à 62 (Brieger et
Krause) pour 100 d’une huile de couleur pâle qui ne se soli
difie que vers — 1°, et dont il se sépare, à la température
ordinaire, par le repos, une petite quantité d’une substance
solide.
■
afh iq ue
é q u at or ia le
française
55
Les principales caractéristiques de cette huile sont :
Densité
—
—
—
Indice d’acidité
—
—
—
—
Indice de saponification
— ‘
—
—
—
—
—
Indice d’iode
— —
— —
— —
Indice de Ileliner
_
—
Indice de Reichert-Meissl
—
—
Solidification des acides gras
—
—
(Impérial Institute .
0,896
0,914
( )•
0,909
(Edie).
0,913
(Briegeret Krause).
39,7
(Imp. Inst.).
45,3
( )•
(Edie).
56
184,49
(Imp. Inst.).
192,90
{ -4
188
(Edie).
(Briegeret Krause).
193,05
89,7
(Imp. Inst.).
90,9
( )•
93
(Edie).
93,3
(Brieger et Krause).
93
(Imp. Inst.).
94,5
( )•
1,45
( )■
(Brieger et Krause .
0,66
22®
(Imp. Inst.).
24°5
( )•
L'Impérial Institute rapproche cette huile de l'huile de
coton, avec toutefois un « titre » (solidification des acides
gras) moins élevé, caractère important en savonnerie.
(Pierre : Plantes du Gabon. Bulletin de la Société Linnéenne de
Paris, 3 avril 1896, n° 168. — tnoy Kernels front West Africa. Bulletin
of tbe Impérial Institute, _1906, vol. IV, n° 3. — Brieger et Krause :
Untersuchung einer neuen F eltfru ch l, n/ore-njole aus Kamerun. Der
Tropenpflanzer, 1908, n° 2. — Some African Oils and OU seeds. Bulletin
of (lie Impérial Institute, 1908, n° 4.)
250. Fruits, graines et corps gras du Manniophytum fulvum. — Euphorbiacées.
Cet arbuste grimpant est appelé casso dans la Likouala
aux herbes, n'kam en bondjo, gasso en vakoma et ekoum
en pahouin. Ses capsules sont à ! à 4 graines.
La graine se compose de 34 °/0 de tégument et 66 °/0
d’amande. Cette amande, traitée par le sulfure de carbone.
�54
II. JUMELLE
55
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
donne 33,85 °/0 d’huile sur la graine complète et 51,30 °/0
sur l’amande seule.
L’huile est liquide à la température de 10 à 15°, sans
odeur ni saveur, jaune limpide. Elle est très siccative ; elle
a pour indice d'iode 101. Le rendement en acides gras de
saponification est 95,60 °/0, et le point de solidification de
ces acides gras est de 14°. L’indice de saponification est
187,6. Elle n ’est pas utilisée par les indigènes de l’Oubangui. Peut-être pourrait-elle être employée en savonnerie et
surtout en peinture.
Le tourteau n’a qu’une valeur d’engrais ; et encore estil très peu riche en matières azotées, un peu plus en phos
phates.
(E. Ileckel : Sur quelques graines à huile nouvelles du Conqo Fran
çais. Les Matières Grasses; 25 mars 1911.)
251. Feuilles de Ricinodendron africanum. — Euj>horbiacées.
252. Noix de Ricinodendron africanum.
253-254. Corps gras des graines de Ricinodendron africa
num.
255. Tourteau en poudre de Ricinodendron africanum.
Le Ricinodendron africanum Müll. Arg., ou Ricinoden
dron Heudelotii Pierre, est un grand arbre assez commun
sur la côte occidentale d ’Afrique. C’est Yessang, Yenguessnng et Yissanguila du Gabon, le sanga-sanga du BasCongo belge, le kingcla du Kisantu.
Le fruit est une drupe généralement à deux noyaux ; et,
d'après Heckel, un noyau, dont le poids moyen est de
2 grammes, se compose de 69°/0 de coque et 35 °/0 de graine.
Cette graine est albuminée et donne une substance grasse
qui est liquide si elle est obtenue par pression, et solide si
elle est extraite par le sulfure de carbone. Le rendement de
la graine est de 54,30 0/o par le sulfure de carbone (soit
18 °/0 de la noix) et 50 °/0 par pression. A l'Imperial Institute, on a trouvé 45,2 °/0 pour des graines de la Nigérie du
Sud.
Le poids spécifique de l’huile est d e 0,935 à 23° ; les acides
gras de saponification fondent à 30°; le rendement en glycérineest de 10,33 °/0.
D’autres auteurs donnent encore pour caractères :
Poids spéciûque
—
—
—
Indice d ’acidité
—
—
—
—
Indice de saponification
—
—
—
—
—
—
Indice d iode
—
—
—
—
Indice de Hehner
—
—
—
—
—
—
Indice de Reichert-Meissl
—
—
Point de fusion de l’huile
Solidification des acides gras
—
—
Fusion des acides gras
Acides gras non saturés, °/0 d’acides
gras
Acides gras saturés
0,932
0,9317
0,9345
0,937
1,2
16,8
0,86
191,6
184,7
185
194,4
148,2
147,7
87,6
94,1
95,2
93
95,85
1,9
1,5
20°
34d5
35°7
43°
70
30
(Impérial Institute).
(
)•
(Pieraerls).
(Hébert).
(Impérial Institute).
(Hébert).
(Pieraerts).
(Impérial Insli(ute).
( (Hébert).
(Pieraerts).
(Imp. Inst.).
)•
( )•
(Hébert).
(Imp. Inst.).
( )•
(Pieraerts).
(Imp. Inst.).
(Hébert).
(Hébert).
(Imp. Inst.).
( (Hébert).
)■
(Hébert).
(Hébert).
Cette huile, qui est semi-liquide, ne conviendrait pas
pour la stéarinerie ; en savonnerie, elle donnerait des
savons trop mous et se résinifîant. Ce serait aussi une huile
médiocre pour la fabrication des vernis et des peintures. Les
usages semblent donc très limités.
(E . I Ieckel : Quelques graines grasses nouvelles ou peu[eonnues des colo-
�56
11. JUMELLE
nies françaises. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1898. — Nsasana,seeds from Southern Nigeria. Bulletin of llio Impérial Instilule, 1907,
n° 4, p. 309. — Sonie Afriean Oils and OilSeeds. Bulletin ol'llie Impérial
Institute, 1908, n° 4, p. 367. — À. Hébert: Sur la composition de diverses
graines oléagineuses de l'A frique Occidentale Française. Bulletin de la
Société Chimique de France, 1911, 4e série, l. 9, p. 662. — Pieraerts :
Contributions ;) l’étude chimique des noix de sanga-sanga, ou Ricinodendron africanum. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1917,
2*“ fascicule. 1
256. Fruit et graines de Carapa procera. — Méliacécs.
Voir Catalogue des Collée/ions de l'A frique Occidentale
Française, n° 311.
257. Noyaux de Spondias Klaineana. — Térébinthacées.
Les graines de Spondias sont oléagineuses.
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
5/
VII. — TEXTILES ET PAILLES
266-271. Cotons de 1 Oubangui-Chari. — Malvacées.
Ces cotons, récoltés dans la région du Gribingui, sont
des cotons américains, les uns mélangés, les autres prove
nant de graines de la Côte d ’ivoire, d ’autres appartenant à
la catégorie des « Upland » (Sim pkins E arly Prolifte).
270. Fruits de Raphia Sese. — Palmiers.
272. Lanières de raphia.
Ces lanières, qui proviennent de Mobaya, de Bagancolo
et de Damara (Oubangui-Chari), sont données par le Raphia
Sese.
258. Petit ricin noirâtre du Congo. — Euphorbiacées.
V*#
Ces très petites graines, d’un gris foncé ou noirâtre,
presque cylindriques, ont été récoltées sur des ricins qui
poussaient spontanément aux abords des villages indi
gènes .
273. Ouate du Como. — Malvacées.
Poils des fruits d un Eriodendron ou d'un Ilombax.
274. Filasse d ananas.— Broméliacées.
275. Filasse et cordelettes d'ananas.
251). Petit ricin gris brun du Congo. — Euphorbiacées.
Graines à peine plus grosses que les précédentes, mais
moins cylindriques, de couleur claire, d'un gris brunâtre et
marbrées.
260. Savon indigène.
Ce savon aurait été préparé avec le tronc (?) du bananier.
Au Congo, en tout cas, les indigènes utilisent parfois la sève du
bananier (qui contiendrait de l'oléate de potasse) comme
liquide savonneux. Dans certaines régions, d'autre part, on
incinère les déchets de bananiers ; et les cendres, riches en
potasse, servent pour la fabrication d’un savon ordinaire.
Les feuilles d ’ananas donnent une filasse dont les qua
lités sont connues depuis longtemps, même par les indi
gènes de beaucoup de pays chauds, qui en font, par exemple,
des blets de pêche, ou même, comme aux Philippines, des
mousselines. On fabrique aussi avec la lilasse d ’ananas des
cordes très résistantes, très bonnes. C est cependant un tex
tile qui reste inconnu du commerce européen.
276. Lanières d'écorce et cordes de kombo-kombo. — Moracées-A rtoca rpées.
Le kombo-kombo, ou parasolier, est une Artocarpée, le
Musant/a S m ithii, arbre d une quinzaine de mètres de hau
teur qu’on trouve en Afrique occidentale, depuis SierraLeone jusque dans la région des grands lacs.
(E. de Wildem an : Notices sur des plantes utiles ou intéressantes de
la fo r e du Congo. Bruxelles, 1903.)
�II. JUMELLE
58
277. Tige feuillée, filasse et corde de mokalala. — Malvacées.
Le mokalala (en bondjo) est le Sida rhomhifolia, espèce
répandue dans les régions tropicales les plus diverses,
dans l’Ancien et le Nouveau-Monde, et très commune au
Congo. Les échantillons proviennent de l’Oubangui.
(E. de W ildeman : Notices sur des plantes utiles ou intéressantes
de la pore du Congo. Bruxelles, nov. 1906, vol. II, fasc. I.)
278. Filasse grossière préparée avec des tiges de Phaseolus
sp. — Légumineuses.
279. Filasse, corde et pagne enfilasse de mojembélé.
280. Pagne tissé, pour homme, en mojembélé (Haute
Likuala aux herbes).
280 bis. Pagne pour femme, en mojembélé (Haute Likuala
aux Herbes.
281. Pagne et corde fabriquée avec l’écorce d'otobo (Oubangui).
282. Pagnes en filasse de mozambala.
283. Filasse et corde de mozambala.
284. Pagne enfilasse de boussoqui.
283. Pagne en filasse de moukoulouta.
286. Filasse et corde de moukoulouta.
287. Pagne en filasse d empiété.
288. Pagne en filasse d’entoumba.
289. Filasse et corde d entoumba.
290. Filasse et corde de coua.
ÀRIQUE ÉQUATORIALE F FRANÇAISE
291.
292.
293.
294.
295.
296.
297.
298.
299.
59
Filasse et corde d ivouk.
Filasse et corde de mopoanga.
Filasse et corde d’ovam.
Filasse et corde d avou.
Filasse et corde de mokouka.
Tige et lanière de cata.
Tige et lanières de mosiqui.
Tige, lanière et bouclier de bouli.
Tige et natte de goungou.
Toutes ces filasses, cordes et lanières, ainsi que les
pagnes, proviennent de l’Oubangui, d’où tous ces échantil
lons ont été rapportés par M. Baudon.
VIII. - PLANTES A PARFUMS
311. Racines de Dorstenia Klainei. — Moracées-Artocarpées.
Avec ces racines, qui dégagent une odeur de coumarine.
les femmes, au Congo, font des colliers parfumés. L’espèce
est Vitondo des indigènes.
312. Graines d’Hibiscus Abelmoschus. — Malvacées.
Voir le Catalogue de l'Afrique Occidentale Française,
n° 386.
�GO
I). JIM ELI.K
IX. — GOMMES ET RESINES
321. Oléo-résine daucoumé. — Burséracccs.
UAucoumea Klaineana Pierre, ou acajou du Gabon, est
un grand arbre commun au Gabon, dans le Mayombé et
sur les bords de l'Ogooué. Son bois, importé en France, est
assez apprécié pour la menuiserie et l’ébénisterie. La résine
qu'il secrète, et dont les indigènes font des torches, en la
divisant en petits fragments qu'ils entassent dans une
écorce non fendue, de 50 cm. de longueur sur 5 cm. de dia
mètre, est une sorte d’élémi qui se présente en petits mor
ceaux irréguliers, contournés, et de trois couleurs diffé
rentes. Les uns sont noirâtres et très impurs; les autres
sont jaunes, légèrement verdâtres ; les troisièmes, vermiformes, sont blancs et d'aspect saccharoïde. L’odeur, qui
rappelle à la fois le camphre et la térébenthine, est très
pénétrante.
Cette résine est entièrement soluble à froid dans l’alcool
fort, avec lequel elle donne un liquide jaune citron ; elle se
dissout aussi rapidement dans l’essence de térébenthine,
l'éther et le chloroforme.
Le produit brut donne ordinairement un déchet d'impu
retés de 15 à 20 °/0, quelquefois jusqu'à 33 °/0.
Par distillation, on obtient 60 à 62 °/0 de résine brun
foncé, et 38 à 40 °/0 d’une huile essentielle verdâtre, claire,
d’odeur douce et agréable.
L’élémi d aucoumé est employé comme encens par les
missionnaires du Congo.
Industriellement, et s’il était présenté plus frais, il pour
rait entrer dans les vernis à l’alcool et à la térébenthine.
(Guillaumin : Les Produits utiles des Burséracées. L'Agriculture pra
tique des pays chauds, 1909, p. 141.)
322. Oléo-résine de Pachylobus edulis. — Burséracées.
Le Pachylobus edulis paraît être le principal producteur
d’élémi au sud de l’Equateur. Cet élémi est épais, jaune
61
verdâtre ; sec, il se présente en assez gros morceaux irré
guliers, foncés, à forte odeur de térébenthine.
Il est complètement soluble dans la benzine et l’éther en
un liquide jaune citron ; légèrement trouble, il se dissout
entièrement dans le toluène bouillant.
Les indigènes font de cette résine des torches, qui
brûlent avec une flamme fuligineuse. Dans la résine sèche,
Guillaumin a trouvé 10 à 14 °/0 de débris, 31 °/0 de résine
insoluble dans la benzine et dans l’éther, 10 à 15°/0 d une
huile vert noirâtre, à odeur très prononcée. La résine
soluble après distillation répand une odeur de poix.
AM llnt'E ÉUi;AIOUIAI.K NIA.NIAISE
(Guillaumin, toc. cil. — J. de Cordcmoy : Les Plu/iles ii (jouîmes el à
résines. Doin, Paris, 1911.)
323. Oléo-résine de Canarium Schweinfurthii.
Burséra
cécs.
Tout en se retrouvant au Gabon, le Canarium Schwein
furthii produirait surtout l’élémi recueilli dans la région
des Lacs et dans l’Ouganda. Cette résine est blanc verdâtre,
opaque et vitreuse, d’odeur aromatique agréable. La teinte
brune qu elle présente quelquefois est sans doute due à
Faction du feu.
(J. de Cordemoy : Gommes et Résines d'origine exotique. Annales du
Musée Colonial, 1899. — Id. : toc. cil.)
t
Cette résine, donnée par un arbre que les Pahouins
nomment acia, a sans doute pour origine un Canarium ou
un Pachylobus.
325 Résine de Gopaifera sp. — Légumineuses.
324. Résine d’acia.
326. Copal blanc du Congo de l re qualité.
327. Copal blanc du Congo de 2" qualité.
Une grande partie du copal du Congo provient du Copaifera Dcmeusei, commun, d’après Chevalier, sur les rives
du Moyen-Congo.
�G2
32S. Feuilles de Berlinia acum inata. — Légumineuses.
320. Gomme, fleurs et fruits de Berlinia acuminata. —
Légumineuses.
Le produit du Berlinia acuminata, commun, au Congo,
4
*
au bord des rivières, est une tano-gomme.
330. Gomme d'Anogeissus leiocarpa. — Combrêtacécs.
Echantillon provenant de l’Oubangui-Chari. Les Anogcissus, dont l’espèce la mieux connue est 1Anogeissus
lad folia de l’Inde, donnent des gommes qui présentent une
certaine adhésivité et sont, au moins partiellement , solubles,
mais souvent colorées.
331. Fruits de Symphonia gabonensis. — Clusiacées.
Le Symphonia gabonensis n’est généralement considéré
que comme une variété du Symphonia globulifera , espèce
répandue dans un grand nombre de pays chauds de l’Ancien
et du Nouveau-Monde. C’est au Congo, le balungu , le
holaka et le bokunge.
En certaines régions de l'Afrique Centrale, les indigènes
attribuent aux cendres des fruits la propriété de faire
grossir les seins ; à cet effet, ils frottent ces cendres sur de
petites incisions faites dans la peau.
Dewèvre dit que l’écorce du tronc, grattée et mélangée
à l’eau, est un excèllent vomitif.
L’exsudât résineux, qui est la résine de mani de la
Guyane Française et le hog gum des Anglais, est jaune
rougeâtre. Le produit brut, qui s’est écoulé des blessures
du tronc, puis solidifié, a pour composition, °/0:
Eau et matières volatiles.......................................
Cendres........................................................................
Débris végétaux.......................................................
Matières résineuses..................................................
3,1
1,1
25,8
70
Grossièrement purifiée par malaxage à l'eau chaude, c'est
une sorte de substance guttoïde dont les indigènes, au
i
63
Congo, se servent pour fixer les plumes sur le bois de leurs
flèches, ainsi que pour coller les têtes de leurs pipes sur
les tuyaux, ou encore pour calfater récipients et embarca
tions.
Cette résine serait purgative ; et les indigènes l utilisent
encore comme tonique, en application sur les ulcères ou sur
certains abcès.
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
11. JUMELLE
(De Wildeman : Balungu, in Notices sur les plantes utiles ou inté
ressantes de la Flore du Congo. Bruxelles, 1906. — Id. : Mission Emile
Laurent. Bruxelles, 1905-1907.)
x. — CAOUTCHOUCS ET GU TT A S
341. Fruits et graines de Landolphia Klainii Pierre (L. Foreti Jumelle). — Apocynacées.
342. Caoutchouc de Landolphia Klainii. — Apocynacées.
Le Landolphia Klainii, à très gros fruits sphériques ou
légèrement ovoïdes, est l’un des grands producteurs, sinon
le principal producteur, de caoutchouc dans la zone fores
tière de l’Afrique Equatoriale Française, y compris le Came
roun ; c'est un des ndjembo du Gabon, le zaou, et peutêtre le tchikoussa, du Loango. C’est aussi une des lianes
à caoutchouc du Congo Belge.
(A. Chevalier, in C. R. Acad, des Sciences, 15 septembre 1902. —
II. Jumelle : Les Plantes à caoutchouc et à gulta. Cballamel, Paris,
1903. — De Wildeman et -Gentil : Lianes caoutchoutières de l'Etat
Indépendant du Congo. Bruxelles, 1904.)
343. Caoutchouc de Landolphia owariensis. — Apocyna
cées .
344. Fruits de Landolphia hurailis. — Apocynacées.
Nombreux échantillons de caoutchoucs de Landolphia
owariensis de l'Oubangui-Chari, obtenus par des procédés
divers. Quelques-uns ont été préparés par le pilonnage des
�bi
11. JUMELLE
écorces des formes jordaniennes de l'Oubangui-Chari. Le
Landolphia humilis est peut-être une de ces formes. Le
Landolphia owariensis, en Afrique Equatoriale Française,
s'avance beaucoup plus vers l'intérieur que le Landolphia
Klainii, car il traverse la zone guinéenne et remonte dans
la zone soudanienne, jusqu’au neuvième parallèle. Au
Congo Belge, c est, avec le Clilandra Arnoldiana, la liane
à caoutchouc la plus répandue ; elle contribue à donner les
caoutchoucs rouges du Kasai.
(H. Jumelle : loc. cil. — De Wilcleman : lue. cil. — A. Chevalier :
Rapport du chef de Mission. Revue Coloniale, 1905, n° 0. — kl. : Les
plantes h caoutchouc du Chari-Tchad. Agriculture pratique des pays
chauds, 1903-1904.
345. Feuilles et fruits de Landolphia Thollonii. — Apocyna
cées.
346. Caoutchouc du Landolphia Thollonii, obtenu par le
pilonnage des écorces.
347. Plaque de caoutchouc de Landolphia Thollonii, obtenue
par broyage et laminage des écorces avec la machine
Valour.
Le Landolphia Thollonii est le grand producteur du
« caoutchouc des herbes » en Afrique Equatoriale Fran
çaise région de Brazzaville), au Congo Belge et dans l’An
gola Portugais.
(H. Jumelle : loc. cil. — L)e Wildeman : loc. cil. — 11. Jumelle :
Piaules à latex el à résines. Baillière, Paris, 1913.)
348. Fruit de Landolphia florida. — Apocynacées.
Cette liane, répartie dans toute l’Afrique tropicale, donne
un mauvais caoutchouc, mais ses fruits sont comestibles,
comme ceux des autres Landolphia.
349. Graines et caoutchouc de Landolphia rufonervis. —
Apocynacées.
AF l UUE ÉÇll ATOMIALL IHANÇAÏSE
05
350. Fruit d’Aphanostylis pyramidata Pierre. — Apocyna
cées.
351. Feuilles, fruits et graines de Carpodinus maximus. —
Apocynacées.
Le Carpodinus maximus est Yohouende n'yowa du Fer-
nan-Vaz, qui donne un coagulai friable sans valeur.
(II. Jumelle : loc. cil.)
352. Feuilles, fruits et graines de Carpodinus Iganda. —
Apocynacées.
C'est Yiçjanda du Fernan-Vaz, à produit très inférieur.
353. Feuilles, fruits et graines de Carpodinus Jumellei Pierre.
— Apocynacées.
C’est Yivoyué du Fernan-Vaz, dont le produit est très
inférieur et sert surtout à frauder les bons caoutchoucs.
(II. Jumelle : loc. cil.)
354. Feuilles et fleurs de Funtumia elastica. — Apocyna
cées.
355. Aigrettes des graines de Funtumia elastica. — .1pocynacées.
350. Caoutchoucs de Funtumia elastica. — Apocynacées.
Le Funtumia elastica est un arbre qui redescend jusque
dans le Nord de l’Angola et, en Afrique Equatoriale Fran
çaise, se trouve surtout dans la zone forestière, puis, un peu
au delà du quatrième parallèle, dans les galeries forestières
qui bordent les rivières de la zone guinéenne. Il remonte
ainsi tout au moins jusqu’à Bangui. C est Yire h des indigènes.
(C. Christy : The africain rubber induslnj and Funtumia elastica.
J. Ballet, Danielsson, Londres, 1911.— II. Jumelle: Les Piaules à latex
et à résines. Baillière, Paris, 1915.)
357. Caoutchoucs divers de la Likouala-Mossaka.
N° I. Caoutchouc de la région des Iles du Congo, à l'em-
Annules du Musée colonial de Marseille.
\* série, \ er vol. 1923.
5
�(56
H. JUMELLE
bouchure des rivières Sütigo et Likouala. Terrain inondé
presque toute l'année.
Ce caoutchouc de ndondo [Landolphia Klainii?) a été
coagulé avec le jus de citron.
N° 2. Caoutchouc de la liane boni Itéré (Landolphia Klai
nii?) qui pousse en abondance dans les bouquets de bois
de la Likouala-Mossaka, en terrain inondé pendant 4 ou
o mois de l’année.
Ce caoutchouc a été coagulé avec le suc du bossanga
[Coslus Lukanusianus).
N° 3. Caoutchouc de la liane tnâlûundü [Landolphia
Klainii ou Clitandra Arnoldiana), qui pousse dans la basse
Likouala-Mossaka, mais principalement dans les grandes
forêts humides et partiellement inondées. Ce caoutchouc
a été coagulé comme le précédent.
N° 4. Caoutchouc de la liane litovi (Clitandra sp. ?) qui
pousse dans les forets des petits plateaux secs de l’intérieur
de la Likouala-Mossaka. Le caoutchouc a été coagulé sur
la liane même, puis roulé sur la paume delà main.
N° 5. Caoutchouc de la liane ndembé ou ndembo (Landolphia Klainii), qui pousse dans les grandes forêts, parfois
mondées, situées entre la Likouala-Mossaka et le N’Koys.
Ce caoutchouc aété obtenu comme le précédent. C'est la
meilleure des cinq sortes, qui ont d ailleurs été citées par
ordre de valeur croissante.
358. Caoutchoucs de Manihot Glaziovii. — Euphorbiacées.
Le caoutchoutier de Céura est introduit de longue date
en Afrique Equatoriale, où il reste encore quelques planta
tions plus ou moins délaissées.
359. Inflorescences de Castilloa sp. — Moracées-Arlocarpées.
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
67
XI. — TANNANTS ET COLORANTS
371. Graines de Bixa orellana. — Bixacées.
Ces graines de rocou proviennent de la région du lac
Cayo,
Voir Catalogue des Collections de Madagascar, n° 407.
372. Poudre de ngula. — Légumineuses.
373. Poudre de cam-wood, OU bar-wood. — Légumineuses.
374. Planchettes de Pterocarpus tinctorius. — Légumi
neuses.
375. Plaque de bois de Pterocarpus Soyauxii. — Légumi
neuses.
Le nkula , ou ngula , ou g Ula, est une matière colorante
d un rouge vif que les indigènes obtiennent en général en
humectant d'eau et en frottant l'un contre l’autre deux
morceaux de bois rouge. La poudre, dissoute dans l’eau
chaude, sert pour la teinture de nattes, d’étoffes, et aussi
pour celle du corps.
Le « bois rouge » ou « bois de corail » d'Afrique est
fourni par diverses Papilionacées, des genres Pterocarpus
et Raphia. D’après Chevalier, le bois rouge exporté du
Gabon proviendrait essentiellement du Pterocarpus
Soyauxii, ou padouk. D’après de Wildeman, le n kula
du Mavoinbé belge est le Pterocarpus Cabrae ; le n'kula
de Kimuenza serait le Pterocarpus tinctorius.
(De Wildeman : Notices sur des plantes utiles ou intéressantes de la
Pore du Congo. Bruxelles, 1903. —- A. Chevalier : La Forêt et les bois
du Gabon. Challamel, Paris, 1917.)
376. Ecorces de Rhizophora Mangle. — Rhizophoracées.
Ce palétuvier est, au Congo, où il est mélangé sur le
littoral avec le Rhizophora racemosa, Yitanda des M’Pongués, et peut-être Yolinda des N Komis, quoique ce dernier
�08
U. JUMELLE
terme soit également appliqué à une Simarubacée, le
Desbordesia insignis. Les écorces du H. Mangle sont riches
en tanin. Pour des écorces de la Trinidad, Hunt et Macley,
de Leeds, ont trouvé 14,11 °/0 d eau, 02,85 d’insolubles et
33.04 d'extrait, dont 25,10 de tanin absorbable par la peau.
Ces auteurs considèrent ce tanin comme un acide cachoutanique se rapprochant de celui des écorces à'Acacia. Au
Cameroun, la teneur des écorces en tanin serait de 25 °/0
environ; au Brésil, on indique 30°/o.
Au Congo, l'écorce pilée et chauffée est employée contre
les courbatures et les maladies des reins ; on la répand sur
les nattes ou sur les matelas.
377. Ecorces tannantes d'Anogeissus leiocarpa. — Combrélacées.
Provenance de lOubangui-Chari (M. Baudon). Les Anogeissus, déjà cités précédemment comme arbres à gomme
(n° 330), sont aussi à écorces richement tannifères. Une
écorce d Anogeissus latifolia de Madras a donné à l'analyse
32.5 % de tanin, dont la solution prend une couleur noire
comme de l’encre en présence des sels de 1er. D'autres
écorces de la même espèce ont donné à Calcutta 14,15 °/0
d'eau, 43,80 de tanin, 18,50 de non-tanins solubles, 16,60
d’insolubles, et 6,95 de cendres. Les feuilles de YAnogeis
sus lalifolia sont utilisées, à Bombay et dans les provinces
Nord-Ouest, pour le tannage; elles seraient aussi riches en
tanin que les feuilles de sumac.
Hoofer : Indian lanning ma.leria.ls. The Agricullural Ledger, 1902,
n° 1.)
378. Ecorces tannantes d'Albizzia sp. — Légumineuses.
Provenance de l’Oubangui-Chari.
379. Ecorces tannantes des racines de Securidaca longipedunculata. — Polygalacées.
Provenance de l’Oubangui-Chari. Le Securidaca longipedunculafa est le maro des Mandjias.
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
69
XII. — BOIS1
Nous citons seulement dans ce catalogue, entre autres
bois :
391. Plaquette de bois de Ghlorophora excelsa. — MoracéèsMorées.
L'échantillon provient des forêts d'Impfondo, dans le
Bas-Oubangui. L'arbre est le molundu , le kambala,
Yiroko, Voduni des indigènes. C'est le teck d'Afrique des
colons.
Le bois de cet arbre, qui peut atteindre plus de 40 mètres
de hauteur et 2 mètres de diamètre, est de teinte variant
du jaune miel au brun cuivré. Il est utilisable comme le
chêne et le teck ; de travail facile, il convient pour l’ébénisterie commune ou la menuiserie line. En ébénisterie, le
brunissement de ce bois à l’air diminue sa valeur.
392. Bille de Musanga Smithii. — Moracées-Artocarpées.
Le parasolier est un arbre de 20 à 25 mètres de hauteur
dont l’épaisse frondaison est soutenue par de nombreuses
racines aériennes. Son bois, qu'on a songé à utiliser comme
pâte à papier, est blanc grisâtre, très léger, de densité
moyenne 0,270, alors que le bois d'Eriodendron guineense
a pour densité 0,315. Il est utilisé sur place pour la menui
serie. En certaines régions, les indigènes en font des
planches pour constructions légères, ou le façonnent en
boucliers. Ils s'en servent aussi, comme de liège, pour les
filets de pêche. Les Anglais le nomment cork-wood.
I. Consulter notamment, sur les bois de l’Afrique Equatoriale Fran
çaise : A. Chevalier, La Forêt et les bois du Gabon (Challamel, Paris,
1917). — De Wildeman : Notices sur les plantés utiles ou intéressantes
de la flore du Congo (Bruxelles, 1909). — Bertin : Mission forestière colo
niale ; tome II, Les bois du Gabon (Larose, Paris, 1919). — Perrot : Les
Bois du Congo (Vig-ot, Paris, 1922). — De Wildeman : Mission fores
tière et agricole du comte de Briey (Bruxelles, 1920V
�70
H. JUMELLE
Une particularité curieuse du parasolier est la grande
quantité d’eau qu'absorbent ses racines aériennes et qu’on
peut extraire de ces racines, ainsi que de son tronc et de
ses rameaux.
Les Noirs et les singes sucent ainsi les branches qu ils
arrachent. M. Lecomte, sur un tronc coupé à une certaine
distance au-dessus du sol, a pu recueillir plus de 0 litres
d'eau. M. de Wildeman dit, d'après le comte de Briey, que
les nègres Bajandas qui se fixent loin des rivières et des
sources, se procurent l’eau nécessaire pour leur boisson ou
pour la préparation des aliments en entaillant les racines
aériennes des Musanga de la forêt.
La rapide croissance de l’arbre l'a fait recommander
comme arbre d ombrage dans les plantations de cacaoyers,
quoique l’espèce présente par ailleurs quelques inconvé
nients. Voir n° 276.
393. Bille de Pycnanthus Kombo. — Myristicacées.
L arbre à suif ei le faux-muscadier du Gabon. Bois blanc
grisâtre, utilisable en menuiserie et pour contreplacages.
Voirn0 242.
394. Bille d Ochocoa Gaboni. — Myristicacées.
L'osoko, ou oc/ioco, est un grand arbre à bois brun, se
travaillant bien, bon pour la charpente et la menuiserie.
Voir n° 234.
393. Bille de Staudtia gabonensis. — Myristicacées.
Le Staudtia gabonensis est aussi le Myristica Niohue.
Son bois est ocre rouge, marbré de zones plus foncées,
demi-dur, à grain très fin.
396. Bille de Monodora Myristica. — Myristicacées.
Le bois de ni poussa est blanchâtre, ou blanc grisâtre,
bien maillé, très tendre. Il aurait le défaut de se fendre
facilement, de moisir et d’être très attaqué par les insectes.
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
71
397. Bille de Ricinodendron africanura. — Euphorhiacées.
I 'engessang, qui est encore le Jatrophn Heudelotii et le
Ricinodendron Heudelotii, est à bois blanc très poreux et
très léger, et est généralement considéré comme de fort
médiocre qualité. Voir n° 231.
398. Bille d’Irvingia gabonensis. — Simarubacées.
L oba des M’Pongués est â bois blanc rosé, dense, bon
pour la tabletterie et le tournage. Voir n° 176.
399. Bille d Antrocaryum Klaineanum. — Térébinthacées.
Bois blanc légèrement rosé.
400. Bille de Panda oleosa. — Pandacées.
L'a/an des Pahouins est à bois demi-dur, bon pour la
menuiserie et l’ébénisterie.
401. Bille d’Herminiera Elaphroxylon. — Légumineuses.
Commun sur les rives des lacs du Congo, de l’Ogooué
et du Tchad. Dans cette dernière région, c’est Yarak des
indigènes. Cet arbre de 3 à 5 mètres de hauteur est à bois
léger comme le liège.
402. Bille de Saccoglottis gabonensis. — Humiriacées.
Le Saccoglottis gabonensis, ou Aubrya gabonensis, est
un grand arbre à bois rouge, utilisable en menuiserie et
pour la construction des wagons.
403. Bille de Poga oleosa. — Rhizophoracées.
Bois rose saumon, de densité moyenne, et utilisable en
ébénisterie. Voir n° 248.
40i. Bille de Dumoria africana. — Snpotacées.
Le nkola des Pahouins, le noungou des N’Komis, le
ndouka, ou douka, des Bayakas. Bois rose foncé, dense,
rappelant l’acajou, et pouvant remplacer le chêne et le teck
pour la construction, les pilotis, le matériel de chemin de
fer, les constructions navales. 11 est exporté du Sud du
Gabon. Voir n° 230.
�11. JUMELLE
72
103. Bille de Baillonella toxisperma. — Sapotacées.
Bois rouge, ferme, facile à travail 1er, bon pour menui
serie. Voir n° 219.
XIII. — DIVERS
420. Fruits d Hyphaene macrosperma. — Palmiers.
421. Graines de Raphia Laurentii. — Palmiers.
422. Graines de Raphia vinifera. — Palmiers.
423. Graines de Cleistopholis sp. — Anonacées.
42t. Fruits et graines d’Hexalobus grandiflorus. — Anonacées.
Arbre à fleurs blanches donnant un beau bois de menui
serie, employé par les Pahouins, d après Chevalier, pour
confectionner des pagayes.
425. Graines de Ghelonecarya fusca. — Ménispermacées.
420. Fruits de Stephania hispida. — Ménispermacées.
127. Fruit de Scyphocephalium chrysothrix. — My ris/icacées.
428. Fleurs de Sterculia sp. — Malvacées.
Limbé-limbé des indigènes.
429. Fruits de Cleistanthus edulis. — Euphorbiacées.
430. Fruits de Cleistanthus sp. — Euphorbiacées.
431. Graines d Hugonia Klaineana.— Linacées.
432. Fruits deLeioptyx congoensis. — Méliaeées,
73
433. Graines de Klainedoxa gabonensis. — Simarubacées.
1e nkyondo des Gabonais, à bois très dur, d après
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
Chevalier.
434. Ecorces de Trichoscypha sp. — Térébinthacécs.
435. Fruit de Trichoscypha sp. — Térébinthacées.
Ce Trichoscypha, dont le fruit ferait enfler les lèvres,
porte les noms indigènes cVodjendjé, nyranyoué, ouzan (en
pahouin).
436. Fruits de Cnestis Klaineana. — donna racées.
437. Fruits de Jollydora Klaineana. — Connaracées.
438. Feuilles, fruits et bois de Vouapa Autraniana. — Légu
mineuses .
439. Feuilles, fruits et fleurs de Griffonia Icondere. — Rosa
cées.
440. Griffonia simplicifolia ; plante. — Rosacées.
441. Fruits de Lavigeria salutans. — Olacacées.
Cette espèce est Yorinde, ou ourende, des indigènes.
442. Fruits de Zizyphus Baclei. — Rhamnacées.
443. Rameaux de Combretum sp. — Combrétacées.
444. Fruits de Combretum sp. — Combrétacées.
445. Fruits de Picralima Klaineana. — Apocynacées.
440. Feuilles d Anthocleista sp. — Loganiacées.
Passent pour guérir les maux de pied.
447. Fruits de Donella pruniformis. — Sapofacées,
�74
H. JUMELLE
448. Graines de Mimusops congolensis. — Sapotacées.
C’est 1Angola des Pahouins, 1e kolo des Boumonalis. Les
indigènes, à Ouesso, mangent ces graines. Chevalier doute
que la plante soit bien un Mimusops et a créé le genre
Autranclla, au voisinage du genre Dumoria.
449. Fruits d'Oligostemon pictus. — Gesnéracdes.
450. Fruits de Stereospermum sp. — Bignoniacées.
451. Racines et fruits d Erythropyxis scandens. — Styracacdes.
452. Cordia sulcata : plante. — Borraginacdes.
453. Fruits de Mussaenda erythrophylla. — Bubiacdes.
INDEX DES COLLECTIONS BOTANIQUES
DE
L’AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
A
Abala kola, 1 16.
Abel, 116.
Acajou du Cabon, 321.
Acia, 324.
Acolla, 445.
Adansonia digilalû, 161.
Adza, 229.
Afan, 400.
Aframomum cilratum, 106-107.
sceplrum, 151.
Agalin-jave, 229.
Albizzia , 378.
Allanblackia /loribunda, 163167.
Sacleuxii, 168.
Ananas, 98; 274-275.
Anogeissus leiocarpa, 330 ;377.
Anlhocleisla, 447.
Anzala, 443.
Antrocaryum Klaineanum, 399.
Aparu, 137.
Aphanoslylis, 350.
Arachide, 79-80.
Arak, 401.
Arbre à suif, 393.
Aubry a gabonensis, 402.
Aucoumé, 321.
Autranella, 443.
B
Baillonella toxisperma, 219229 ; 405.
Bakeriella longistyla 231.
Balongu, 331.
Bambolouli, 232.
Bananier, 11.
Baobab, 161.
Bar-wood, 373-375.
Bassouma, 8.
Beba, 5.
Bembéré, 357.
Berlinia acuminata, 328-329.
Bilinga, 104.
Bixa Orellana, 371.
Bois-corail, 375.
Bois-rouge, 375.
Bokunge, 331.
Bolaka, 331.
Bolonda, 135.
Bongou, 152.
Bouandjo, 167.
Boussogui, 284.
C
Cacao, 90-94.
Cafés, 81-88.
Caja, 148.
�76
11. JUMELLE
Canarium Schweinfurthii, 323.
Caoutchouc des herbes. 315317.
Carapa proeera, 256.
Carpodin us. 351-353.
Casso, 2 0.
Casfilloa. 359.
Cata, 296.
Cheloneearya, 425.
Chlorophora excelsa, 391 .
Chrysobalanus Jcaco, 137.
Doue!la pruniformis, 442.
Dorstenia Kl aine i, 311.
Douka, 404.
Dumoria africana, 230 ; 430.
Dzourou, 29.
E
Ejeck, 153.
likoum, 258.
Elondo; 135.
Chrysopht/llum Lacourlianum, Empiété, 287.
Enguessang, 255; 397.
218.
Enlanilrophragma
Pierrei, 432.
Cilron de mer, 203.
Enloumba,
289.
Cleislant/ws, 429-430.
Eréré, 127.
Cleislopholis. 423.
Erythrophlocum
c/uineen.se,135.
Clilandra, 337.
Ery/hropyxis
scandais,
445.
Cneslis Klaineana, 436.
Essang,
285
;
397.
Çoelocarynm cunealum, 245Essoum, 151.
247.
Coffea, 81-88.
F
Co/a, 116-131.
Coleus, 6-7.
Fefo, 29.
Combrelum, 443-444.
Funlumla
elaslica, 354-356.
Copaifera, 325.
Cordia sulcata, 446.
Gr
Cork-wood, 392.
Cotons, 266-271.
Garcinia Kola, 115.
Coua, 290.
Casso, 250.
Cucumis, 77.
Goré, 199.
Goungou, 299.
D
Gouroundou, 6.
Griffonia, 439-440.
Dazo, 6-7.
Gula, 375.
Dika,184.
Dioscorea, 4.
H
Djave, 229.
Djembo 342 ; 357,
Haemalostapliis Bar 1eri, 78.
Dom, 29,
Ueisteria Trillesiaria, 190-192.
AFRIQUE l'sijl ATOMlALi: I HA^ÇAISI
Ifexalobus grandi/lorus, 421.
Hibiscus Abelmoschus, 386.
l/ugonia Klaineana, 431.
l/yphaene rnacrosperma, 420.
I
Kombo-kombo, 276; 392.
Koué, 152.
L
Landolphia, 341-349.
Lavigeria salutaris, 441 .
Leioptyx congolensis, 432.
Limbé-limbé, 428.
Lilovi, 357.
Lophira alala, 169-170.
Lu/fa cylindrica, 152.
Iboga,138.
Iboga (faux), 140.
Icacina senegalensis, 8-10.
Icaco, 137.
Icaja, 148.
Iganda, 352.
Inaye, 145.
M
Inoy, 249.
Ireh, 356.
Maïs, 52-53.
Irvingia gabonensis, 176-184 ; Maloundu, 357.
398.
Mangouli, 6.
Isano, 199.
^langue, 97.
Issenguila, 255.
Manihol Glaziovii, 358.
1vogué, 353.
ulilissima, 1-2.
Ivouk, 291 .
Manioc. 1-2.
Manniophylum fulvum, 256.
Maro, 379.
J
Massoko, 5.
Jollydora Klaineana, 437.
Malélé, 6.
Mbala, 5.
M’bongouli, 155.
K
Mboundou. 148.
Mélélé, 6. Kabija, 4.
Mil, 50.
Ivagné, 167.
Kamba, 192.
Miniusops congolensis, 443.
Minka nkari, 133.
Kigelia africa nu, 151-155.
kingela, 255.
M’kani, 167.
Klainedoxa gabonensis, 133.
Mojembélé, 279-280.
kokou, 152.
Mokalala, 277.
Mokouka. 295.
kolas, 116-131.
Molundu, 391.
kolo, 443.
kombo, 241 ; 393.
Monodora congolensis, 104.
�78
II. JUMELLE
Monodora Klaineana, 105,
—
Myrislica,
101-103
396.
Mopoanga, 292.
Moringa plerygosperma,206.
;
O
Oba, 184; 398.
Ochoco, 237 ; 394.
Ochocoa Gabom, 233-237 ; 394
Odyendé, 175; 435.
Oligoslemon piclus, 448.
Olive sauvage, 203.
Ombéné, 116.
Ombéné allenalena, 120.
Ombélé nipolo appopo, 121.
(Jrnphalocarpum, 232-233.
Musa, 11.
Musanga Smilhii, 276 ; 392.
Onaye, 145.
Muscade de calebasse, 103.
Ongokea Gore, 193-199.
Muscadier (faux), 393.
Onguéko, 199.
Mussaenda erylhrophylla, 150. Ooui, 104.
Mwongue, 155.
Oréré, 229.
Orindé, 127 ; 441.
N
Ororo, 149.
Oryza Barlhii, 50.
Ndagoro, 152.
— saliva, 60.
Ndakou. 152.
Üsoko, 394.
N’djembo, 342 ; 357.
Olobo, 281.
Ndougoui, 6.
Ouabaïne, 145.
Ndouka, 404.
Üuraye, 137.
Ngore, 199.
Ourendé, 441.
Ngudi nkayé, 134.
Ovam, 281.
Ngula, 372-375.
Owala, 217.
Niohue, 241 ; 395.
Njake, 229.
P
Njore, 249.
N’kam, 250.
Pachyelasma Tesmannii, 153
N'kola, 404.
Pachylobus edulis, 322.
N’kyondo, 443.
Pachystela longislylà, 231.
Noungou, 404.
Padouk, 375.
N’peudo, 137.
Palétuvier, 376.
Nye, 153.
Panda oleosa, 204-205 ; 400.
Nyrangoué, 435.
Panza, 217.
Papaye, 96.
Mosiqui, 297.
Moukoulouta, 285-286.
Mozambaln, 282-283.
M’panda, 205.
M poussa, 103 ; 396.
Mun gulu, 107.
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
Parasolier, 276 ; 392.
Paullinia pinnala, 134.
Pembarogue iba, 4.
Pembarogucogolli, 5.
Penicillaria spicala, 50.
Penniseturn lyphoideum, 50.
Pentaclelhra macrophylla, 207217.
Penladesma leplonerna, 162.
Petit mil, 50.
Pbaseolus, 278.
Pia, 4.
Picralima Klaineana, 444.
Poga oleosa, 248-249 ; 403.
Pois-arachide, 75.
Poids baléké, 75.
Pol, 6.
Poussa, 103 ; 396.
Prune, 203.
Prune des anses, 137.
Prune colon, 137.
Plerocarpus, 372-375.
Pycnanthus Kombo, 242-244 ;
393.
Q
Quassia a[ricana, 132-133.
— gabonensis, 171-175.
Quassia (faux), 134.
R
79
8
Saccoglollia gabonensis, 331.
Sanga-sanga, 255.
Saucissonnier, 155.
Savon,260.
Scyphocephaliurn chrysothrix,
427.
—
Ochocoa,
237.
Secudiraca longipedunculata,
379.
Sideroxylon longislylum, 231.
Siqdou, 77.
Sorghos, 20-43.
Spondias Klaineana, 257.
Slaudlia Kameruriensis, 238241 ; 395.
Slerculia, 428.
Slereospermum, 449.
Slrophanthus, 141-145.
Strychnos Icaja, 146-148.
Symphonia gabonensis, 331.
T
Tabernanlhe Iboga, 138-139.
Tacca pinnifida, 3-4.
Tchicoussa, 342.
Tetrapleura Thonningii, 136.
Tieghemella a[ricana, 230.
Jollyana, 230.
Tinamoulou, 152.
l'richoscypha, 434-435.
Raphias, 271-272; 421-422.
Rhizophora Mangle, 376.
Ricin, 258-259.
Ricinodendron africanum, 251V
255.
Riz, 60.
Yias, 192.
Vincenlella longislylà, 231.
Rocou, 371.
��1919
1*r Fascicule. - Félix G érard : Étude systématique, morphologique
et anatomique des Chlaenacées.
G. V ernet : Notes et Expériences sur la coagula
tion du latex d'hévéa.
R. C erighelli : La farine des graines et la fécule
des tubercules de l’Icacina senegalensis.
H. J umelle : Les Aracées de Madagascar.
2raeFascicule. - E. de W ildeman : Quelques Palmiers congolais.
H. C hermezon : Révision des Cypéracées de Mada
gascar.
D enier et V ernet : Etude bactériologique de la
coagulation naturelle du latex d hévéa.
G. C lôt : Analyse de Pois du Cap de Madagascar.
G. Clôt : Composition chimique de deux graines
de Palmiers de Madagascar.
1920
\ erFascicule.
Aimé J auffret : Recherches sur la détermination
des bois exotiques colorés d'après les caractères
chimiques et spectroscopiques.
2meFascicule. - Herbert S tone : Les Bois utiles de la Guyane Fran
çaise (lin).
1921
P errier
de la
B athie : La Végétation malgache.
1922
1er Fascicule. - H. J umelle : Les Aponogeton malgaches.
H. J umelle : Le Cycas Thouarsii.
2m
e Fascicule. - H. C hermezon : Révision des Cypéracées de Mada
3e Fascicule.
gascar (2e partie).
- H. J umelle : Les Chrysalidocarpus, Palmiers de
Madagascar.
�ÜJ
MODE DE PUBLICATION E T CONDITIONS DE VENTE
Les Annales du Musée Colonial de Marseille, fondées en 1893,
paraissent annuellement, en un volume ou en plusieurs fascicules.
Tous ces volumes, dont le prix est variable suivant leur importance,
sont en vente à la Société d’Editions Géographiques, Maritimes et
Coloniales, 17, rue Jacob, ù Paris, à laquelle toutes les demandes de
renseignements, au point de vue commercial, doivent être adressées.
Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. Henri
J umelle, professeur à la Faculté des Sciences, directeur du Musée
Colonial de Marseille, Faculté des Sciences, place Victor-Hugo, à
Marseille.
Les auteurs des mémoires insérés dans les Annales ont droit gra
tuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. Ils peuvent, à
leurs frais, demander des exemplaires supplémentaires, avec titre
spécial sur la couverture.
Le 2e fascicule de 1923.paraîtra très prochainement.
Chez Baillière, éditeur, 19, rue Iiautefeuille, Paris.
LES HUILES VÉGÉTALES
Origines ; procédés de préparation ; caractères et usages
par Henri J umelle,
Professeur à la Faculté des Sciences
1 volume de 490 pages; 15 francs.
MACON, P R O T E T F R E R E S , IM PRIM E URS.
J
�
https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/2/152/Musee-colonial_Catalogue-botanique-1930.pdf
64ec215f4270899946bc296428ac9e12
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Text
ANNALES
DU
MUSÉE COLONIAL
DE MARSEILLE
F ondées
en
1893
par
E
douard
H eckel
DI RI GÉE S PAR
M.
H enri
JUMELLE
Correspondant de l’Institut,
Professeur à la Faculté des Sciences
Directeur du Musée Colonial de Marseille
1930
Trente-huitième année. 4e série, 8e volume (1930).
QUATRIÈME FASCICULE
------ -----------------
C atalogue d e sc rip tif des Collections B otaniques
du M usée Colonial de M arseille : Indochine
(Céréales — Plantes féculentes — Légumes — Fruits)
par M.
H
enri
JUMELLE
FACULTÉ DES SCIENCES DE MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
PLACE
VICTOR-H UGO
�ANNALES
DU
MUSÉE COLONIAL
DE MARSEILLE
F ondées
en
1893
par
E
douard
H eckel
DI RI GÉE S PAR
M.
H enri
JUMELLE
Correspondant de l’Institut,
Professeur à la Faculté des Sciences
Directeur du Musée Colonial de Marseille
Trente-huitième année. 4e série, 8e volume (1930).
QUATRIÈME FASCICULE
------ -----------------
C atalogue d e sc rip tif des Collections B otaniques
du M usée Colonial de M arseille : Indochine
(Céréales — Plantes féculentes — Légumes — Fruits)
par M.
H
enri
JUMELLE
FACULTÉ DES SCIENCES DE MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
PLACE
VICTOR-H UGO
�Les Collections botaniques dont nous donnons ici le Cata
logue ne comprennent pas seulement les produits récoltés ou
préparés en Indochine, mais aussi les produits importés de
Chine, et qu’on trouve plus ou moins couramment dans le
commerce indochinois.
I. — CÉRÉALES
1. Oryza sativa ; paddy, ou riz en paille, de Go-cong. —
Graminées. — Cochinchine.
Le paddy, ou riz en paille, est le grain de riz qui, après avoir
été détaché de la grappe par le battage, est encore enve
loppé de ses deux balles, ou glumelles. L ’adhérence de ces
deux balles — qui résulte de ce que les bords de la glumelle
externe sont recourbés en crochet sur les bords également,
mais inversement, incurvés de la glumelle interne opposée
— est toutefois assez faible pour être facilement détruite
par simple frottement au cours de la décortication (pilon
nage au mortier dans le procédé indigène ; passage entre les
deux cônes décortiqueurs emboités, dans les usines).
En Cochinchine, où les rizières occupent une surface d’un
peu plus de 2 millions d’hectares, la production annuelle de
paddy varie de 20 à 24 millions de quintaux environ.
�6
I NDOCHI NE
H. J UME LL E
Pour un paddy de Go-cong, M. Lefeuvre indique la com
position centésimale suivante :
E a u ......................................................................... 12,60
H u ile.......................................................................
0,72
Protéines.................
7,90
Cellulose...................................................................
8,92
Cendres...................................................................
4,11
Hydrates de carbone............................................... 65,75
Sur 6 échantillons de même provenance locale, d’autres
analyses de M. Lefeuvre établissent que la proportion cen
tésimale de protéines, dans ces paddys de Go-cong, varie
de 5,68 à 7,90. Pour les riz décortiqués, elle a varié de 7 à
9,37 : et, dans les balles, qui semblent généralement d’au
tant plus riches que la richesse du grain lui-même est plus
grande, elle a varié de 1,37 à 2,37.
(E. Lefeuvre : Etude sur la valeur alimentaire et industrielle des riz de
Cochinchinc. Bulletin Economique de l’Indochine, 1899, p. 613).
2. Paddy de Bai-xau. — Cochinchine.
Pour un paddy de Bai-xau, M. Lefeuvre indique la com
position centésimale suivante :
E au...........................................................................
H u ile.......................................................................
Protéines ..................................................................
Cellulose...................................................................
Cendres...................................................................
Hydrates de carbone............................................
13,50
2,04
9,94
8,12
4,38
62,02
Sur 4 échantillons, la teneur en protéines a varié de 7,38
à 9,94 pour le paddy, 8,62 à 11,56 pour le riz décortiqué, et
1,62 à 2,62 pour les balles.
Tandis que les riz de Bai-xau sont préférés, au point de
vue alimentaire, par les Chinois et les Annamites, et avec
raison, puisque ce sont, on le voit, des riz relativement
riches en azote, on peut, pour les riz à importer en Europe
/
7
au point de vue industriel, préférer les « Go-cong » qui,
contenant moins de substances azotées, se prêtent mieux,
et avec un rendement plus élevé, à la préparation de la
poudre de riz et à la fabrication de l’alcool.
(E. Lefeuvre, loc. cit.).
3. Paddy de Vinh-long. — Cochinchine.
Les riz de Vinh-long sont très exportés vers la Chine.
En Europe, on les recherche pour la distillation.
La sorte exposée est remarquable par la longueur des
glumes, qui, d’ordinaire minuscules à la base des glumelles,
atteignent ici, tout en restant étroites et blanches, presque
la longueur des glumelles.
4. Paddy de Soc-trang. — Cochinchine.
Cette sorte, dite lua nang meo, est repiquée en août et
récoltée en décembre.
La culture du riz est la très grande ressource de la pro
vince de Soc-trang, qui vit essentiellement des rizières de
ses grandes plaines alluvionnaires.
Autres paddys de Soc-trang, en collection : lua tao hung ;
lua ca tien ; lua mong chim ; lua mong chim trang ; lua sa
ba sac ; lua nang ca ; lua nang oc.
5. Riz hâtif, en paille. — Cochinchine.
Sorte dite lua narig em à Thu-dau-mot.
Les riz hâtifs sont des riz semés plus tôt que les riz de
saison. Ces semis, en Cochinchine, ont lieu vers mai ; le
repiquage est fait en juin ou juillet, et on récolte en novem
bre ou décembre.
Autres paddys hâtifs de Cochinchine, en collection : lua
nang con ; lua nang dai ; lua nang quoi dieu; lua nang quot
trang ; lua nang quot ; lua nang nga ; lua nhum dieu ; lua
doc co ; lua doc trang ; lua gie vang ; lua caug taug thaug ;
�8
H. J U ME LL E
lua j}iong tay ; lua mon g chim ; lua chim coc ; lua tien ; lua
xicrn ; lua ba Iran g ; lua troc chat ; lua tan bac ; lua sa mot ;
lua sa nha sap ; etc.
8. Riz de saison, en paille. — Cochinchine.
Sorte dite lua ra.
Les riz de saison, en Cochinchine, sont semés en juin,
repiqués en août et récoltés de décembre à février ou mars.
A Thu-dau-mot, le ra est repiqué en juillet et récolté en
décembre.
Les riz de saisQn fournissent la part de beaucoup la plus
importante de la production cochinchinoise.
Autres riz de saison, en paille, de Cochinchine, en collec
tion : lua ra nuot ; lua mac nuoc ; lua mac eu; lua muop; lua
nang noc ; lua nang ca ; lua nang xuc ; lua chaug be ; lua
mbug tay chim ; lua don ganh ; lua tieu do ; lua bong dua ;
lua ca tien ; lua muop ; lua giang ; lua gau da ; lua duoi
nuoc ; etc.
6 bis. Paddy rouge. — Cochinchine.
Grains longs et étroits, à balles rouges et à grain très
blanc.
7. Riz gluant, en paille, de Soc-trang. — Cochinchine.
Sorte dite nep trang vit.
Autres paddys gluants de Soc-trang en collection : nep
tso sao ; nep huong.
8. Riz hâtif gluant, en paille. — Cochinchine.
Sorte dite nep be.
Autres riz hâtifs gluants de Cochinchine, en collection :
nep le ; nep phung.
I NDOCHI NE
9
9. Riz de saison gluant. — Cochinchine.
Sorte dite nep sau.
Les riz gluants sont des riz dont les grains, après cuisson,
adhèrent les uns aux autres, formant ainsi une masse plus
ou moins gluante. Comme les riz ordinaires, non gluants
(ou riz secs, ou encore riz durs), ils comprennent un très
grand nombre de sortes de diverses couleurs, hâtives ou
de saison ; ils sont surtout utilisés pour la pâtisserie et pour
la fabrication de l’eau-de-vie annamite (choum-choum). Au
point de vue alimentaire, ils seraient plus savoureux, mais
aussi plus indigestes que les riz ordinaires. Pour la fabrica
tion du choum-choum, ils donneraient un alcool parfumé,
d’un arôme spécial.
Décortiqués, les riz gluants sont bien distincts des riz
ordinaires. Souvent plus petits et plus courts, ils sont, en
tout cas, de teinte mate, opaques, d’aspect crayeux ou
farineux, tandis que les riz non gluants sont vitreux, plus
ou moins nacrés. Le poids spécifique des riz gluants est
inférieur à celui des riz ordinaires.
Chimiquement, les riz gluants sont caractérisés par leurs
grains d’amidon, qui ne sont pas constitués seulement par
de l’amidon, mais par un mélange d’amidon, d’amylodextrine et de dextrines, avec même un peu de maltose. Il
en résulte que ces grains, traités par la solution iodo-iodurée, ne se colorent pas en bleu comme les grains d’amidon
ordinaires, mais en rouge brunâtre. (1). La farine prend
naturellement la même teinte ; on reconnaîtra donc tou
jours sûrement un riz gluant en pulvérisant le grain et en
traitant la poudre par l’eau iodée ; cette poudre deviendra
rougeâtre si c’est bien un riz gluant, tandis qu’elle bleuira
si c’est un riz ordinaire.
(1) Parmi les dextrines, c’est, à l’érythrodextrine qu’est due cette
coloration rouge sous l’action de l’iode, puisque la solution iodo-iodurée
colore encore en bleu l’amylodextrine (ou amidon soluble) et ne colore
ni l’achroodextrine ni la dextrine (André : Chimie Agricole, 1924, t. Il,
p. 250).
�10
H. J UME LL E
Les riz gluants sont les lua nep ou les nep des Annamites,
alors que les riz ordinaires sont simplement les lua (c’est-àdire « riz », sans autre qualificatif), ou, de façon plus pré
cise, les lua te (voir n° 42).
Sous le nom de nep sau, on trouve en collection des sortes
de riz gluants assez diverses, les unes à grain court et rond
(telle une sorte de Cholon), les autres à grain long (telle une
sorte de Vinli-Long). L'a sorte exposée est à grain long et
étroit.
Autres riz de saison gluants de Cochinchine, en collec
tion : nep gia (rouge) ; nep moi ; nep muong ; nep keo ; etc.
10. Riz gluant rouge, en paille. — Cochinchine.
Les glumelles seules de ce nep gia de Cochinchine sont
rouges ; le grain, assez allongé et gros, opaque, est blanc.
11. Riz cargo. — Cochinchine.
Le riz cargo est du riz décortiqué, mais non blanchi ; com
mercialement, ce riz est toujours mélangé d’une certaine
proportion (5 à 20 p. 100, parfois plus) de paddy, c’est-àdire de grains non décortiqués.
12. Riz cargo de Bassac. — Cochinchine.
13. Riz blanc trié. — Cochinchine.
Sorte indiquée comme de première qualité.
Le riz blanc sortant des usines est du riz qui a subi, non
seulement la décortication, mais le polissage ; et cette
seconde opération a complètement débarrassé le grain des
débris de l’enveloppe propre de ce grain (péricarpe) que
n’avait pas éliminés la décortication.
I NDOCHI NE
11
14 bis. Riz blanc de Soc-trang. — Cochinchine.
Sorte dite lua nang chim.
15. Riz sauvage décortiqué. -— Cochinchine.
Lua ma des Annamites. Très petits grains étroits, blancgrisâtre.
15 bis. Riz sauvage cargo. — Cochinchine.
Encore dit lua ma. Très analogue au précédent, mais,
rouge.
16. Riz gluant décortiqué. — Cochinchine.
17. Riz décortiqué rouge. — Cochinchine.
Sorte dite rum lue.
18. Riz en paille. — Annam.
La production annuelle du paddy en Annam est d’un
peu moins d’un million de tonnes, correspondant à la cul
ture d’environ 1 million d’hectares.
19. Riz en paille. — Annam.
Ce paddy, qui a été récolté au Quang-ngai, est dit triiri.
20. Riz en paille rouge. — Annam.
En provenance également du Quang-ngai. C’est le grain
qui est rouge ; les balles qui l’enveloppent sont jaune sale.
21. Paddy type Gocong. — Cambodge.
14. Riz blanc de Soc-trang. — Cochinchine.
Sorte dite lua sa soc.
La sorte est dite en cambodgien srou neang kong.
Au Cambodge, le riz (angkarla plante, et srou le grain)
�22. Riz en paille. — Cambodge.
26. Riz blanc, dit angkar srou sar. — Cambodge.
C’est, le srou nusag sar des Cambodgiens. Les balles sont
jaune clair et le grain est blanc.
/
23. Riz en paille. — Cambodge.
27. Riz blanc, dit angkar srou neang menh. —-Cambodge.
Le sroug neang say des Cambodgiens. Paddy à balles rou
geâtres et à grain blanc.
Autres paddys du Cambodge en collection : srou neang
prenhap ; srou konklum ; srou buon kha ; srou kso sat.
24. Riz en paille de Soai rieng. — Cambodge.
Le srou krnau kraop des Cambodgiens. C’est un riz de
cinq mois, à balles noires et à grain blanc.
Autres riz en paille de 5 mois, de Soai-rieng, en collec
tion : srou pnom run ; srou meng hear ; srou phka sat ; srou
phy rom ; srou changoa prom ; srou pra ap ; srou neankneng ; srou neang menh ; srou neang real ; srou neang smet ;
srou se saut ; srou kong keo ; srou neang kong ; srou kantuy
damrey.
28. Riz gluant, en paille. — Cambodge.
C’est le srou damnop pong heing des Cambodgiens.
Les damnop des Cambodgiens correspondent aux nep
des Annamites ; ce sont des riz gluants.
La sorte exposée est à balles jaune clair, avec grain blanc.
29. Riz gluant, en paille. — Cambodge.
Le srou damnop prey sar des Cambodgiens. Paddy à balles
jaune noirâtre, avec grain rouge.
30. Riz gluant, en paille. — Cambodge.
Le srou damnop kramnion des Cambodgiens. Paddy à
balles rouges, avec grain blanc.
Autres riz gluants du Cambodge en collection : srou
damnop chuong ; srou damnop kol chek.
31. Riz gluant, en paille, de Soai-rieng. — Cambodge.
Le srou damnop suang danrey des Cambodgiens. Riz de
cinq mois. Paddy à balles jaune brunâtre, avec grain blanc.
32. Riz gluant, en paille, de Soai-rieng. — Cambodge.
�I NDOCHI NE
Autres paddy gluants de Soai-rieng en collection : srou
dajnnop dong ; srou damnop kaun krnun ; srou damnop prao ;
srou damnop sak ; srou damnop kruoi ; srou damnop kramuon ; srou damnop pongtea.
34. Riz glùant, en paille, de Kratié. — Cambodge.
Le srou damnop muong. Paddy à balles rouges et à grain
blanc.
35. Riz sauvage en paille, de Kompong-thom. — Cam
bodge.
Le srou srange des Cambodgiens. Petit paddy barbu,
étroit, à balles noirâtres et à grain rouge foncé.
36. Riz en paille de Muong-sing. — Laos.
C’est le khao puok deng des Laotiens.
Au Laos, la production annuelle du paddy est d’environ
400.000 tonnes, pour une surface cultivée en riz de 450.000
à 500.000 hectares.
La plaine de Muong-sing, dans le Haut-Mékong, pour
rait, par son étendue, être une région rizicole de bien plus
grande importance qu’elle ne l’est actuellement.
La sorte exposée est un grain court et ovale, à balles
jaune sale et à grain rouge, non gluant.
15
39. Paddy de montagne hâtif de Khong. — Laos.
Le khao tiao des Laotiens.
Dans leurs rizières de montagne (rais), qu’arrosent seu
lement les pluies d’orage et qui, n’étant pas inondées, se
dessèchent parfois rapidement, les Laotiens cultivent de
préférence des riz hâtifs, de 4 mois à 4 mois et demi.
L’échantillon de paddy exposé est un paddy long et
étroit, à balles jaunes ou brunâtres, à grain blanc.
On sait que, d’une façon générale, les rizières de mon
tagne, ou rizières sèches, sont des rizières établies en terres
jamais inondées, seulement arrosées par les pluies, et qui
sont souvent, mais non nécessairement, en montagne, soit
sur l’emplacement de forêts ou de broussailles détruites
par le feu, soit aussi, à l’occasion, sur des sols bien préparés,
labourés, hersés et fumés, où on a semé à la volée, tandis
qu’on sème plutôt par poquets lorsque la rizière occupe la
place de bois incendiés.
Les riz de montagne seraient ordinairement, d’après
U. Martin de Flacourt (Bulletin Economique de VIndochine,
nouv. série, n° 52) de densité inférieure à celle des riz de
rizières inondées (50 kgr. 200 environ l’hectolitre, au lieu de
55 à 62 kilogrammes), mais ils sont très appréciés des indi
gènes qui le trouvent particulièrement savoureux.
La récolte comprend souvent beaucoup de grains vides.
40. Paddy gluant de Houei-sai (Haut-Mékong). — Laos.
37. Riz en paille m i-hâtif de Kong. — Laos.
Le khao pha ma des Laotiens. Paddy ovale allongé, à
balles brun noirâtre, à grain rouge.
C’est, le khao puok niou deng des Laotiens. Paddy à balles
jaune clair et à grain blanc.
Puok semble le terme qui désigne au Laos les riz (khao)
gluants.
38. Riz en paille tard if de Kong. — Laos.
Le khao mak oui des Laotiens. Paddy longuement ovale,
plus étroit que le précédent, à balles jaunes ou brunâtres,
à grain blanc.
41. Paddy gluant de Muong-sing. — Laos.
C’est le khao puok niou bang des Laotiens. Paddy ovale
à balles jaunes et à grain blanc.
�16
H. J UMELLE
I NDOCHI NE
42. Riz en paille de Hanoï. — Tonkin.
C’est le thoc te trang des indigènes.
La production annuelle du Tonkin en paddy est de
1.800.000 à 1.900.000 tonnes et correspond à une surface
cultivée d’environ 1.300.000 hectares.
Les riz non gluants, dans ces collections du Tonkin, sont
désignés sous les noms de thoc te ou gao te, et les riz gluants
sous ceux de thoc nep ou gao nep. Gao, en annamite, désigne
plus particulièrement le riz décortiqué, et thoc le paddy. Lua
est exactement la plante même, mais sert tout aussi bien,
comme notre mot « riz », à désigner le grain.
L’échantillon exposé est un paddy à balles jaune foncé
et à grains blancs ou rouges.
43. Riz en paille, de Hanoï, de seconde qualité. — Ton
kin.
Paddy à balles jaune noirâtre, à grains blancs ou rouges.
Autre riz du Tonkin en collection : thoc do.
44. Paddy du Jardin d ’Essais de Hanoï. — Tonkin.
Ce lua gie est un petit paddy long et étroit, à balles rou
geâtres et à grain blanc.
45. Paddy du Jardin d'Essais de Hanoï. — Tonkin.
Ce lua eut est un petit paddy court, à balles jaune brun,
à grain blanc.
46. Paddy noir de Ha-giang. — Tonkin.
Paddy à balles noirâtres et à grain blanc.
Dans le Territoire militaire de Ha-giang, le riz de plaine
est cultivé par les Thos dans les vallées, et même à des alti
tudes assez élevées, l’irrigation ayant lieu au moyen de
bambous ou par d’autres systèmes assez ingénieux. Le
17
développement de ces rizières étagées irriguées réduit le
nombre des rizières de montagne, pour le plus grand avan
tage de la conservation des forêts.
47. Riz gluant, en paille, du Jardin d’Essais de Hanoï.
— Tonkin.
Ce lua nep may est un paddy court, ovale et bombé, à
balles jaune sale et à grain blanc.
Autre riz gluant du Jardin d’Essais : lua nep mo.
48. Riz gluant, en paille, de Nam -dinh. — Tonkin.
Ce thoc nep cai est un paddy court, ovale et bombé, à
balles jaunes et à grain blanc.
Autres paddy gluants de Hanoï, en collection : thoc nep
trang ; thoc nep mot.
49. Riz flottant, en paille, de Hai-duong. — Tonkin.
C’est le theo chi des indigènes. Paddy court, ovale et
bombé, à balles jaune clair et à grain blanc.
Les riz flottants, cultivés en Cochinchine, au Cambodge,
au Tonkin, sont des riz qui, semés avant la montée des eaux
sur les bords des cours d’eau ou des lacs qui débordent pério
diquement, croissent avec le niveau de l’eau, leur tige pou
vant atteindre plusieurs mètres (jusqu’à 6). Le sol a été
débarrassé des herbes, qui sont coupées au ras de terre ;
quand il est suffisamment imbibé, au début de la saison
des pluies, les semences préalablement trempées sont dépo
sées dans des poquets faits à des intervalles d’environ
50 centimètres. Un peu plus tard, la crue submerge le
champ ; les indigènes font la moisson, montés dans de
légères embarcations ; ils coupent les tiges au niveau de
l’eau.
Le grain des riz flottants est souvent un peu plus gros
que celui des riz ordinaires, mais ne serait pas aussi par
fumé.
2
�18
H. J UME LL E
Le riz flottant est le lua song Ion de la province deChaudoc,
en Cochinchine, le srou propeai va de la province de Preyvang, an Cambodge.
Voir notamment Doceul : Culture du riz flottant dit « lua song Ion » dans
la province de Chaudoc. (Bulletin Economique de l’Indochine, anc.
sér., 42 ; 1901).
50. Riz blanc de prem ière qualité. — Tonkin.
Sorte dite gao te trang.
Autre sorte du Jardin d’Essais de Hanoï en collection :
gao eut.
51. Riz blanc gluant. — Tonkin.
Sorte dite gao nep noi.
Autre sorte du Jardin d’Essais en collection : gao nep
may.
52. Paddy du Kwang-tcheou-wan. — Gigniense. — Kwangtcheou-wan.
Paddy ovale, à balles brun clair, à grain rouge.
53. Riz teint en rouge, pour invités.
C’est le hnng (rouge) koh (invités) mi (riz) des Chinois, il
est offert aux invités à l’occasion de fêtes de famille et
autres cérémonies. D’après Hooper, la teinte rouge du
grain décortiqué est obtenue par trempage de ce grain dans
une infusion de bois de sappan. Hoosie dit cependant aussi
qu’on fait bouillir les grains avec de la viande inférieure
jusqu’au moment où la coloration rouge est obtenue.
(D. Hopper : On Chinese Medicine ; déc. 1929. — Hosie : Three years
in IV.-China, 1897 ; Szechwan Products, 1922).
54. Amidon de riz en aiguilles. — Bot te. — Tonkin.
I NDOCHI NE
19
•55. Amidon de riz gluant, en bâtons. — Bot nep. — Ton
kin.
I
Ces bâtons d’amidon de riz gluant sont prismatiques, de
la grosseur environ de nos bâtons de craie. L ’amidon prend,
par la solution iodo-iodurée, la teinte rougeâtre déjà indi
quée (n° 9), les grains étant composés, comme nous l’avons
dit, d’amidon, d’amylodextrine et de dextrines.
56. Vermicelle de riz de prem ière qualité. — Bung gao.
— Cochinchine.
57. Vermicelle de riz de seconde qualité. — Bung gao. —
Cochinchine.
58. Vermicelle de riz de Phu-yen. — Bung sung tsan. —
An nam.
59. Vermicelle de riz. — Tonkin.
Importation chinoise.
60. Huile de riz. — Cochinchine.
L’échantillon exposé est une huile demi-solide, de con
sistance variable suivant que la température extérieure est
plus ou moins élevée. Elle est un peu parfumée.
On dit que la partie liquide de l’huile de riz conviendrait
surtout pour les savons mous, et la partie solide pour les
savons durs ; cette dernière partie pourrait aussi être uti
lisée en margarinerie. .
61. Com posants végétaux du men. — Tonkin.
Pour la fabrication de l’eau-de-vie de riz annamite
(choum-choum), les Chinois provoquent la saccharification,
qui, dans le grain, doit précéder la fermentation alcoolique,
en mélangeant à du riz gluant étnvé de la poudre de levain,
ou men.
�20
H. J UMELLE
Le men, en Cochinchine, se présente ordinairement sous
la forme de massepains de la dimension d’une ancienne
pièce de 5 francs. Pour obtenir la pâte de men, les Chinois
mélangent, à parties égales, de la farine de riz et la poudre
obtenue par le broyage de nombreuses substances végé
tales (fruits, graines, rhizomes, racines, écorces, feuilles) ;
ce mélange, additionné d’eau et malaxé, est ainsi trans
formé en une pâte qu’on découpe donc sous la forme dite,
et dans laquelle on pique quelques balles de riz. Ces petits
pains sont laissés pendant quarante-huit heures sur des
nattes placées sur des étagères. Ainsi que l’a bien établi
Calmette, à qui nous devons les premiers renseignements
sur le mode de fabrication du men, la masse est envahie
alors par une moisissure que Wehmer a nommée Mucor
Rouxii ; et c’est ce Mucor qui, lorsque le men séché et pul
vérisé est ajouté au riz étuvé, provoque la saccharifi
cation.
La formule chinoise que se procura jadis Calmette com
prenait 46 espèces végétales, mais dont beaucoup étaient
certainement inactives, car on peut considérer comme seules
utiles celles qui sont aromatiques; et, en fait, les Chinois
eux-mêmes en réduisent souvent le nombre à une douzaine
qui sont notamment les suivantes : graines de moutarde,
fruits secs de Gleditschia sinensis, clous de girofle, zestes
d’orange, cannelle, cardamomes, poivre long, anis étoilé,
racine d’angélique, bois de réglisse.
Dans l’échantillon en collection, nous avons trouvé,
comme principaux composants : poivre noir, clous de girofle,
griffes de girofle, zeste de Citru's, graines de cardamome,
fruit entier de cardamome ovoïde de Chine (Arnomum aromaticum Roxb.), anis étoilé, gingembre, ginseng, galanga,
inflorescences (sans fleurs) de Labiée, bois de réglisse.
D’après une note qui accompagne l’échantillon en col
lection, le men, au Tonkin, est préparé sous forme de boules
de la grosseur d’une noix.
I NDOCHI XE
21
62. Outillage pour la culture et la récolte des riz.
Repiqueuse à riz (noc cay) de Long-xuquen (Cochin
chine).
Rouleau de rizières, en bois, pour niveler la surface du
champ (en réduction). — Long-xuquen (Cochinchine).
Couteau à main muong, pour couper le riz sur tige.
Autre couteau à main muong, pour couper le riz sur tige.
62 bis. M ortier à riz, avec m arteaux (en réduction).
63. Paniers à riz pour le voyage.
64. Baguettes à riz, de Cholon. — Cochinchine.
Ces baguettes sont les unes vertes et les autres rouges.
64 bis. Baguettes laotiennes, pour manger le riz. — Laos
(Kong).
65. Appuis pour les baguettes à riz. — Annam (Quangngai).
Appuis laqués rouges.
66. Couteau pour délayer le paddek. — Bas-Laos.
Couteau en bois avec lequel, dans tout le Bas-Laos, on
délaie le paddek, ou fromage de poisson, avec lequel on
assaisonne le riz.
67. Cuiller laotienne, pour servir le riz. — Laos (Kong).
68. Baguettes à m anger le riz, en or et ivoire. — Annam
(Quang-ngai).
Ces baguettes (dua an com) (1) sont de fabrication anna
mite, très anciennes.
(1) Corn désigne en annamite le « riz cuit <>.
�22
H. J UME LL E
69. Baguettes en bambou et argent.
Ces autres dua an coin, c’est-à-dire « bâtonnets à manger
le riz », sont de fabrication japonaise.
I NDOCHI NE
23
72. Epis de m aïs tendre. — Cambodge.
Maïs jaune très clair, dit pot khe en cambodgien.
73. M aïs panaché, égrené. — Laos.
70. Cuillers annam ites du XVIIIe siècle.
Ces cuillers, comme tous les objets précédents, ont été
données au Musée Colonial de Marseille par M. Jean Rouet.
M. J ean Rouet indique que ces cuillers {cai muong lua)
servaient dans les dîners de grande cérémonie comme rincebouche. La cuiller est en bois de cocotier et le manche en
racine de bambou, aA^ec monture en cui\rre et argent, et
représentant un dragon (en argent) et une chauve-souris,
symbole de bonheur et puissance.
71. Zea Mays ; épis de maïs. — Graminées. — Cocliinchine.
Le maïs (bap, en annamite) est, en Indochine, la céréale
la plus cultiA'ée après le riz. Comme ailleurs, son grain entre
dans l’alimentation courante des indigènes, soit vert, soit
mûr. Mûr, il est aussi réduit en farine, pour la fabrication
de pâtisseries ; simplement concassé, il entre dans la con
fection de soupes ou de purées.
En Annam, les Mois fabriquent avec le maïs une boisson
très alcoolique, dont ils font une assez abondante consom
mation.
Les exportations de maïs d’Indochine, qui ont com
mencé vers 1902, sont restées très longtemps faibles
(16.000 tonnes en 1905), puis se sont momentanément
élevées vers 1913 (133.000 tonnes), mais ont de nouveau
diminué ensuite (13.000 tonnes, en moyenne annuelle,
pendant la période 1916 à 1920) ; elles semblent toutefois
reprendre fortement aujourd’hui (128.0C0 tonnes en 1928
et 141.000 tonnes en 1929). Elles pourront, d’ailleurs, être
encore plus importantes dans l’avenir.
Grains de diverses teintes ; sorte dite khao phot.
74. Epi de m aïs de Ha-giang. — Tonkin.
Maïs jaune clair.
75. Epi de m aïs jaune de Hung-yen. — Tonkin.
Sorte dite giè. Maïs d’un jaune un peu plus foncé que le
précédent.
Au Tonkin, où le maïs est culti\^é dans presque toutes
les provinces, la province de Hung-yen est, en particulier,
au moment, de la récolte, le centre d’importants trafics.
76. Farine de m aïs dur. — Bot bap te. — Tonkin.
77. Farine de m aïs tendre. — Bot bap nep. — Tonkin.
Comme pour les riz (lua te et. lua nep), on distingue en
Indochine des maïs non gluants [bap te) et des maïs gluants
(bap nep). L a sorte dite « maïs tendre » sur l’étiquette qui
l’accompagne, serait donc un maïs gluant ; cependant,
ses grains d’amidon, comme ceux de la sorte suiArante, se
colorent en bleu par la solution iodo-iodurée.
78. Farine de m aïs jaune. — Bot bap nep. — Tonkin.
Le bap nep est un maïs plus estimé en Annam — et,
sans doute aussi, au Tonkin — que le bap te, à cause du
goût spécial qu’il présenterait. En Annam, au lieu de le
consommer seulement grillé à demi-mûr, ou réduit en
farine, comme le bap te, les Annamites le font entrer direc
tement dans l’alimentation, après une simple cuisson à
l’eau additionnée d’un peu de chaux. La plante est de taille
�24
H. JUMELLE
élevée, mais fragile et. assez exigeante, au point de vue sol
et fraîcheur ; et elle est de moindre rendement que le bap te,
plus petit et à grain de qualité inférieure.
(Ch. Lemarié : La culture du maïs en Annam ; Bulletin Economique de
l'Indochine, 41 n. s., p. 419).
79. Sorghum vulgare ; grappes de sorgho noir. — Gra
minées. — Cochinchine.
Le sorgho, ou gros mil, est peu cultivé en Indochine.
La sorte exposée, dite ro ho, est à balles, ou glumes, noir
foncé et à grain rougeâtre.
I NDOCHI NE
25
83. P etit m il des H ua-phans, en grappes. — Laos.
Dans la province des Hua-phans, c’est le millet et le maïs
qui sont la base de la nourriture des Méos, avec un peu aussi
le sorgho et le coracan.
L’échantillon en collection, dit kha fang,e&t un millet à
grains jaune pâle, avec quelques grains rouges et quelques
grains noirs.
84. P etit m il égrené jaune. — Cochinchine.
C’est le ke vang d-es Annamites.
84 bis. Petit mil égrené rouge. — Cochinchine.
80. Grappes de sorgho noir. — Laos.
C’est le ke do des Annamites.
Sorte dite khao ngoc, à balles noires et à grain rouge.
85. Millet égrené de Houei-sai (Haut-Mékong). — Laos.
81. Sorgho égrené du Tonkin. — Tonkin.
Grains rappelant, par la couleur des balles, ceux du sor
gho à balais.
Kha-fang, dit par les Français millet des Méos. Mélange
de grains jaunes et de grains noirs.
86. Millet noir égrené du Nghé-an. — Annam.
82. Setaria italica ; grappes de petit mil. — Graminées.
— Annam.
Les petits mils, ou millets, appartiennent à plusieurs
genres de Graminées, mais le petit mil cultivé çà et là en
Indochine semble être presque toujours le Setaria ita
lica.
En tout cas, divers petits mils des collections du Musée
provenant d’Expositions sous des noms botaniques divers
(Panicum, Penniselum) n’étaient toujours que ce Seta
ria italica, auquel appartiennent donc tous les petits mils
ci-dessous, jusqu’au n° 91.
L’échantillon exposé, et qui est à grains noirs, est dit
tinh ke.
Le ke son des indigènes.
87. M illet jaune égrené. — Ke vang. — Tonkin.
88. Millet rouge égrené. — Ke do. — Tonkin.
89. Millet décortiqué de Quang-binh. — Annam.
Grains de millet débarrassés de leurs enveloppes.
90. Farine grossière de petit mil de Quang-binh. —
Annam.
91. Farine fine de m illet rouge. — Bot ke do. — Tonkin.
�26
H. J UME LL E
92. T riticum vulgare ; blé de Cao-bang. — Graminées. —
Tonkin.
Le blé, dans le Territoire militaire de Cao-bang, vient
assez bien dans la région de Trung-khanh-phu, ainsi que
dans la région chinoise voisine. La récolte annuelle est
d'environ 100 quintaux. On fait avec la farine du pain
assez bon. quoique les procédés de mouture soient impar
faits.
Dans le Yen-bay. la culture du blé n’a donné que de
médiocres résultats, en raison de l’humidité du climat,
surtout lors de la floraison et de la maturation du grain.
Le mais, au contraire réussit.
93. Nouilles de blé. — Cochinchine.
Ces nouilles de blé (ni re) sont d’importation chinoise.
94. Coix agrestis : grains. — Graminées. — Cochinchine.
Ce Coix agrestis de L oureiro est le hot cuom gao des Anna
mites ; et ce serait l’espèce sauvage. Comme chez les formes
cultivées, ses grains (larmes de Job) qui (d’après du moins
le spécimen en collection) différeraient de ceux de ces
formes parce qu'ils sont légèrement plus petits, un peu plus
étroits et un peu plus allongés, sont errueloppés chacun par
une bractée épaisse et fortement scléreuse, très dure, qui
est la bractée basilaire engainante de la petite inflorescence
à laquelle le grain appartient.
I NDOCHI NE
27
96. Grains décortiqués de Coix Lacryma. — Cochinchine.
Décortiqués, c’est-à-dire débarrassés de l’enveloppe
dure et de leur enveloppe propre (péricarpe), les grains du
Coix Lacryma, ou larmes de Job, donnent, par pulvérisation,
une farine très blanche dont les Annamites font des bouil
lies ou qu’ils emploient en pâtisserie.
II. —■ PLANTES FÉCULENTES
Sont placées dans cette catégorie les plantes dont le Musée
possède des échantillons de farine, de fécule ou d’amidon, ces
farines, fécules ou amidons entrant dans l’alimentation ou
trouvant leur emploi en médecine ou dans l ’industrie.
Rappelons qu’on appelle farine la poudre obtenue par le
fin broyage de la partie de la plante utilisée et que, conven
tionnellement, dans l’industrie et le commerce, on appelle
fécule la substance amylacée extraite de la farine de toutes
les parties de la plante autres que les graines, et amidon la
substance amylacée extraite des graines (1).
101. Manihot utilissim a ; tubercules. — Euphorbiacées. —
Tonkin.
L'es maniocs cultivés en Indochine sont généralement,
sinon toujours, des variétés douces, dont les tubercules
(racines), en plus de leur utilisation pour la préparation de
la farine et de la fécule, peuvent donc être directement con
sommés comme légume.
95. Coix Lacrym a ; grains. — Cochinchine.
Grains de l'espèce cultivée, avec l'enveloppe scléreuse.
En Chine, d'après D. Hooper. on cultive, dans les pro
vinces centrales, des variétés où cette bractée enveloppante
reste molle.
(1) Les Annamites appellent bot la farine et bot toc la fécule, mais cette
distinction est loin d’être respectée dans les dénominations annamite
appliquées aux produits exposés, et que nous n’avons naturellement pas
modifiées. 11 n’y a pas lieu de s’étonner de cette confusion, si fréquente
également en France, où, même dans les traités et dans des mémoires,
farine et fécule sont deux termes qui, bien souvent, malheureusement,
sont indifféremment employés l’un pour l'autre.
�I NDOCHI NE
Au Tonkin, d’où proviennent les tubercules en collec
tion. et où le manioc est cultivé en diverses régions(Hunghoa, Son-tay. Thaï-nguyen, Vinh-yen, etc.) et où cette cul
ture semble s’étendre, quoique les rendements actuellement
soient encore faibles, les indigènes découpent les tuber
cules en rondelles, qu’il font sécher au soleil.
102. Cossettes de manioc. — Cochinchine.
Rondelles sèches de tubercules de manioc.
103. Cossettes de manioc. — San tau. — Tonkin.
En provenance du Centre de Hung-thoa (province de Phutho).
104. Farine de manioc. — Tonkin.
105. Fécule de manioc. — Bot san tau. — Cochinchine.
106. Fécule de manioc. — Bot san. — Annam.
106 bis. — Tapioca de manioc. — Cochinchine.
Dit bot han nho. Fécule de manioc granulée, vendue sous
le nom de « petit sagou ».
29
digestibilité qui en font un bon aliment pour les enfants,
les convalescents et les vieillards. L’arrow-root du Maranta
arundinacea est plus spécialement appelé, pour le distin
guer de ces autres arrow-roots, Yarrow-root de la Barbade.
Le Maranta arundinacea, en Indochine, est surtout cul
tivé au Tonkin et dans le Nord-Annam.
108. Fécule de Maranta arundinacea. — Bot hoang tinh.
— Annam.
109. Arrow-root en boules. — Bot hoang tinh. — Tonkin
(Hang-hoa).
La fécule est présentée en boules de 15 millimètres de
diamètre et du poids approximatif de 1 gr. 50, enveloppées
chacune dans un fragment de papier fin taillé en rectangle
(5 centimètres sur 4 centimètres), et dont les angles opposés
sont rapprochés et collés.
(Louis Planchon et Armand Juillet : Etude de quelques fécules coloniales.
Annales du Musée colonial de Marseille, 1909.)
110. Discorea sp. ; fécule d’ignam e. — Dioscoréacées. —
Tonkin.
Cette fécule est attribuée au Dioscorea alata.
107. M aranta arundinacea ; rhizomes. — Cannacées. —
Tonkin.
111. Fécule d’ignam e en bâtons. — l\hoai son. — Tonkin.
De provenance chinoise (Tchili).
Ces rhizomes sont appelés eu hoang thin par les Anna
mites. •
Le Maranta arundinacea, originaire des Antilles, est l ’a r row-root des colons anglais. C’est donc la fécule retirée de
ses rhizomes qui est la vraie « fécule d’arrow-root », mais
le même terme d’arrow-root a été ultérieurement appliqué
et reste toujours appliqué à diverses autres fécules exo
tiques des pays chauds possédant les mêmes qualités de
Cette fécule serait extraite des tubercules du Dioscorea
(1) Nous avons éliminé de ce Catalogue, comme nous avons éliminé
des Collections du Musée, beaucoup de fécules qui, provenant d'Expositions, étaient étiquetées sous des noms botaniques très divers et eussent
été intéressantes si elles avaient été authentiques, mais ce n’était, sous
ces étiquettes si prometteuses, que de l’amidon de riz ou de la fécule
de manioc, ou des mélanges. (Voir Louis Planchon et Armand Juillet,
loc. cit.).
�H. J U ME LL E
japonica, mais cette origine spécifique douteuse ne peut
être reproduite que sous réserves.
La fécule a été, en tout cas, pressée (puis peut-être chauf
fée) en bâtons cylindriques de 15 centimètres environ de
longueur sur 10 à 13 millimètres de diamètre.
112. Ipomoea B atatas ; cossettes de patate douce. —
Convolvulacées. — Tonkin.
La patate, douce, en Indochine, est cultivée un peu par
tout, mais exclusivement pour l’emploi local, à cause de
sa conservation difficile. Pour conserver plus longtemps
la récolte en vue de l’approvisionnement familial, on dé
coupe parfois les tubercules en rondelles séchées au soleil,
comme celles de l’échantillon exposé.
113. Fécule de patate douce. — Tonkin.
La dénomination annamite de l’échantillon (bot khoai
long trang) indique que cette fécule provient d’une variété
blanche (voir n° 144).
114. Eleocharis tuberosa ; fécule. — Cypéracées. — Cochinchine.
L’Eleocharis tuberosa (le pi Ysi, ou « châtaigne d’eau »,
des Chinois, le ma de phan d’Indochine) est parfois consi
déré comme une simple variété tubérifère de YEleocharis
plantaginea.
11 est très cultivé dans le Sud de la Chine, dans des réser
voirs où on dépose du fumier avant d’y amener Peau ' on
récolte au printemps.
Les petits tubercules, de la grosseur d’une noix, et qui
sont donc appelés « châtaignes d’eau », comme les fruits
des Trapa (voir n° 180), sont très consommés en Chine;
au dehors, ils sont vendus couramment sur les marchés,
partout où il y a des agglomérations chinoises, en Indo
I NDOCHI NE
—
30
31
chine, à Singapour, à Java, à San-Francisco. Après les avoir
épluchés, on les mange crus ou bouillis ; on les fait aussi
confire au vinaigre.
Il est donc possible qu’on en extraie une fécule, quoique
l’origine botanique réelle de l’échantillon en collection n’ait
pu être contrôlée.
(Paillieux et Bois : Le Potager d'un curieux ; Paris, 1899. — Bois : Les
Plantes alimentaires chez tous les peuples et à travers les âges, Paris, 1927.)
11 5. Fécule en larm es. — Kduoch svel. — Cambodge.
Cette fécule a été agglomérée en petites larmes que
MM. Planchon et Juillet (loc. cit.) décrivent comme « de
petits lambeaux chiffonnés, tordus, très irrégulièrement
comprimés, blanc légèrement crème, à cassure facile,
blanche et poussiéreuse. L ’aspect est celui d’une pâte éta
lée humide, puis déchirée en fragments et repliée sur ellemême ».
Cette fécule est indiquée comme « fécule de manioc »,
mais n’en est pas. MM. Planchon et Juillet la rapprochent
plutôt de la fécule d'Ipomoea mammosa, quoique ses grains
soient deux fois plus petits environ que les grains ordi
naires de cette fécule. Ce pourrait être aussi une fécule
d’Aracée, quoiqu’on n’y trouve aucune raphide d’oxalate
de calcium.
116. Caryota urens ; moelle pulvérisée. — Palmiers. —
Tonkin .
117. Caryota urens ; fécule de sagou. — Bot moc. — Ton
kin.
Tandis que, d’après Magalon, le Caryota mitis est plu
tôt une espèce de Cochinchine, le Caryota urens, plus large
ment répandu à travers l’Indochine, est le cay moc du Ton
kin. Il est donc vraisemblable que, si la moelle et la fécule
en collection appartiennent à un Caryota — ce que le
�32
H. J UME LL E
manque de fécules-types nous empêche de contrôler, —
l'espèce productrice soit ce C. urens.
On appelle sagous ou fécules de sagou, d’une façon géné
rale, les fécules extraites de la moelle des troncs des Pal
miers ou des Cycadacées, mais le sagou ordinaire du
commerce est, plus particulièrement, la fécule provenant
des troncs des Metroxylon de Malaisie et de l’Asie méridio
nale.
Les Metroxylon Sagus et Rumphii existant bien en Indo
chine (le M. Sagus dans le Sud et le M . Rumphii au Tonkin), certaines fécules des collections du Musée auraient
parfaitement pu être, comme l’indiquait l’étiquetage, de
ces sagous de Metroxylon ; en réalité, c’étaient bien des
sagous, mais d’un autre genre, car ils ne présentaient pas,
à l’examen microscopique, les formes en cloche régulière ou
déformée qu’on trouve dans ces fécules de Metroxylon.
118. Phœnix sp. ; fécule de sagou. — Palmiers. — Tonkin.
Cette fécule de Thaï-nguyen, dite bol dao, est bien encore
un sagou, mais dont l’origine spécifique, ni même géné
rique, n’a pu être contrôlée, pour la même raison que pré
cédemment, faute de types de comparaison.
Si le Palmier producteur est un Phœnix, ce serait sans
doute le Phœnix Roebelinii, car, des 4 Phœnix indochinois que mentionne Magalon, le Phœnix paludosa est de
la Cochinchine et du Cambodge, le Phœnix humilis est des
mêmes régions, le Phœnix farinifera ne paraît pas dépas
ser 40 kilomètres au Nord Est d’Hanoi ; et seul, le Phœ
nix Roebelinii remonterait plus haut ; c’est, en outre, l’es
pèce la plus commune au Tonkin.
Comme Palmiers à sagou d’Indochine, Magalon cite le
Corypha Lecomtei, les Caryola et les Metroxylon, mais ne
parle pas des Phœnix.
D’après le même auteur, les indigènes, pour préparer le
33
I NDOCHI NE
sagou de Caryota, coupent l’arbre avant sa floraison, au
moment où la réserve amylacée est à son maximum ; puis
ils débitent la moelle en lanières qui, broyées dans l’eau
froide, donnent de la farine de sagou. En tamisant ensuite
et en séchant, ils ont le sagou comestible. Ce traitement se
pratiquerait surtout dans la haute région tonkinoise.
(Marius Magalon : Contribution à Vétu/le des Palmiers de l'Indochine
française. Thèse de Doctorat ès Sciences Naturelles, Montpellier,
1930.)
119. Phaseolus aureus ; graines. — Légumineuses. —
Cochinchine.
Toutes petites graines vertes, dites, pour cette raison,
par les Français « haricots verts ». Les dau xanh des Anna
mites.
Le Phaseolus aureus — dont, d’après Prain, le Phaseolus
radiatus est l’ancêtre sauvage — est presque toujours con
sidéré comme la même espèce que le Phaseolus Mungo,
dont les graines, à première vue, sont semblables, tant par
les dimensions que par l’aspect.
D’après les recherches de Piper, ce seraient cependant
deux espèces bien distinctes, le Phaseolus aureus étant le
mung beau des Américains et le Phaseolus Mungo étant le
urd or black gram.
Cette distinction a été confirmée par les recherches de
Nguyen-Thanh-Giung, qui a reconnu, entre les graines des
deux espèces, des différences nettes dans la structure ana
tomique des téguments ; et ces différences anatomiques
s’accompagnent de différences de morphologie externe,
car les graines de Phaseolus Mungo ont un tégument plus
ou moins piqueté de jaune, avec un hile peu saillant,
tandis que celles de Phaseolus aureus ont un tégument
uniformément vert, légèrement ridé, avec hile non ou à
peine proéminent.
Toutes les graines de « mungo » que nous avons vues en
3
�34
H. JUMELLE
provenance de l’Indochine sont des graines de Phaseolus
aureus.
(Nguyen-Thanh-Giung : Contribution à lyétude anatomique des tégu
ments séminaux des Légumineuses exotiques. Thèse, Marseille, 1923.)
120. Phaseolus aureus ; haricots verts cassés. — Cochincliine.
Dau xanh ca des Annamites. Graines décortiquées.
121. Phaseolus aureus ; fécule de haricots verts. —
C-ochinchine.
Bot dau xanh en annamite.
35
I NDOCHI NE
On établit presque toujours entre le Vigna sinensis et le
Vigna Catjang la même synonymie qu’entre le Phaseolus
aureus et le Phaseolus Mungo ; mais c’est encore M. Piper
qui a séparé ces deux espèces, admettant que le Vigna Cat
jang Walp. est seul le vrai catjang, et que le Vigna sinensis
St.ickm. correspond au cow-pea des Américains. NguyenThanh-Giung n’a pu cependant, cette fois, constater entre
les téguments séminaux de ces deux espèces des différences
anatomiques analogues à celles que lui ont offertes les tégu
ments des deux Phaseolus. En tout cas, en s’aidant des
planches de l’ouvrage de Piper, il a cru pouvoir plutôt rap
porter au Vigna Catjang les doliques d’Indochine en col
lection (voir nos 163 à 170).
122. Fécule de haricots verts. — Bot dau xanh. — Tonkin.
(Piper : Five oriental species oj beans. — Rureau of Plant Industry ;
Washington, 1914. — Nguyen — Thanh-Giung : loc. cit.).
123. Vermicelle de haricot vert. — Cochinchine.
125. Farine de haricot noir. — Bot dau den. — Tonkin.
Le vermicelle fait avec la fécule des graines de Phaseolus
aureus joue un grand rôle en Chine dans l’alimentation, et il
est quelquefois importé à Marseille sous le nom de « ver
micelle de mungo » (provenance de Chefo). D’après Crevost et Lemarié, la fabrication de ce vermicelle commence
à se développer en Indochine. Elle a déjà notamment acquis
une certaine importance, en vue de l’exportation, en Annam,
au village d’An-thai, province de Bin-dinh.
D’après les analyses d’Aufray, au Tonkin, ce ver
micelle, qui est le song than des Annamites, contient, pour
10,50 p. 100 d’eau : 1,98 de cendres, 86,57 d’empois d’ami
don et 0,95 de substances azotées.
(Crevost et Lemarié : Catalogue des Produits de l'Indochine, t. I ;
Produits alimentaires, Hanoï.)
124. Vigna Catjang ; graines. — Légumineuses. — Tonkin.
Cette variété à graines complètement noires du Vigna
Catjang est le dau den xanh long des Annamites.
Obtenue avec les doliques noirs précédents, cette farine
doit donc provenir du Vigna Catjang.
126. Diospyros K aki; graines décortiquées. — Ebénacées. — Tonkin.
Ces amandes de Kaki sont indiquées comme étant d’im
portation chinoise.
D’après les analyses faites à l’Ecole de Chimie de l’Ins
titut technique de Marseille, elles o-nt pour composition :
E au...........................................
Matières azotées.....................................................
Matières grasses.....................................................
Matières cellulosiques............................................
Cendres...................................................................
Extractif nona z o té ................................................
9,04
16,94
2,15
0,4
0,66
70,81
11 y a 0,39 p. 100 de potasse et 0,20 d’acide phosphorique.
�36
H. J UMELLE
127. Galettes d'amandes de kaki. — Tonkin.
Ces galettes, également d’importation chinoise, et qui se
présentent sous forme de macarons de 4 centimètres à
4 cm. 5 de diamètre, sont faites avec un mélange de farine
d’amandes de kaki et de sucre.
128. Fagopyrum esculentum ; grains. — Polygonacées.
— Laos.
Cet échantillon de sarrasin provient de la province mon
tagneuse de Luang-prabang.
III. — LÉGUMES
130. Pousses de bambou. — Graminées. — Tonkin.
I NDOCHI NE
37
132. Zizania latifolia ; jeunes tiges. — Graminées. — Ton
kin.
Les jeunes pousses de cette Graminée (eu nieng) se déve
loppent au Tonkin d’octobre à janvier et c’est pendant
cette période qu’elles sont vendues sur le marché d’Hanoi,
par paquets de dix. Les rejets ont été plantés dans la vase
ou dans l’eau vers la fin de septembre, et la récolte a lieu
un an environ après, lorsque les tiges sont suffisamment
renflées à la base.
D’après Balansa, ce renflement serait d’ailleurs d’origine
pathologique, car il serait provoqué par le développement,
dans les tissus, d’une Ustilaginée (Ustilago esculenta).
La culture du Zizania latifolia est faite en grand, notam
ment, dans le village de Van-ho, près de Hanoi.
Accommodé à la sauce blanche ou frit, ce légume a un
peu le goût du salsifis.
(Pouchat, loc. cit. — Bois, loc. cit.).
131. Pousses de bambou. — Tonkin.
Les pousses de bambous (rnang tre, en annamite) seraient
surtout prélevées sur des Phyllostachys. Lorsqu’elles ont
été coupées au niveau du rhizome, on les débarrasse des
écailles engainantes qui les recouvrent, puis on les coupe
en tranches minces, qu’on fait cuire dans deux eaux, pour
les blanchir et les débarrasser de leur amertume. On peut
en faire des conserves.
Elles sont accommodées de diverses manières, en mé
lange avec des ragoûts, en salade, à la vinaigrette.
Sur les marchés d’Hanoi, on vend 5 ou 6 espèces de
pousses de bambous séchées. La dessiccation doit être faite
en un lieu bien sec ; laissées à l’humidité, les pousses
seraient amères.
(Pouchat : Légumes indigènes susceptibles d'être consommés par les
Européeiis. Bulletin Economique ; 1905, p. 1097. — Bois : Les Plantes
alimentaires chez tous les peuples et à travers les âges. Lechevalier ; Paris,
1927).
133. Basella cordifolia ; tiges feuillées. — Chénopodiacées.
Le Basella cordifolia, comme, du reste, toutes les autres
espèces du genre, ne serait qu’une variété de l’unique espèce
Basella rubra.
Les jeunes feuilles, cueillies par les Annamites sur des
pieds sauvages, sont consommées à la façon des épinards.
134. Colocasia antiquorum ; tubercules. — Aracées. —
Cochinchine.
Diverses variétés de taros sont très cultivées en Indo
chine pour la consommation locale de leurs tubercules.
Les tubercules du n° 134, qui est le khoai mon sap des
Annamites, sont petits, piriformes.
135. Tubercules de Colocasia antiquorum. — Khoai nuoc
trang. — Cochinchine.
Petits tubercules presque globuleux ou ovoïdes.
�38
H. JUMELLE
136. Tubercules de Golocasia antiquorum. — Khoai nuoc
trang. — Tonkin.
Tubercules à peu près de même grosseur que les précé
dents, mais un peu différents de forme et d’aspect, car ils
sont moins arrondis et plus allongés.
137. Tubercules de Colocasia antiquorum. — Khoai nuoc.
— Tonkin.
Tubercules ovoïdes, plus gros que les précédents.
138. Tubercules de Colocasia antiquorum. — Khoai dong.
— Tonkin.
Petits tubercules ovoïdes ou piriformes.
139. Tubercules de Colocasia antiquorum. — Khoai so.
— Tonkin.
Tubercules ovoïdes ou piriformes, de diverses grosseurs.
Variété à pétiole verdâtre.
140. Tubercules de Colocasia antiquorum. — Khoai min.
— Tonkin.
Gros tubercules vaguement arrondis.
141. Tubercules de Golocasia antiquorum.
Tubercules plus gros que tous les précédents, environ
deux fois plus longs que larges, à extrémités nettement
arrondies. Provenance inconnue.
142. Tubercules de Colocasia antiquorum. — Khoai ao.
— Tonkin.
Le nom annamite khoai ao signifie « taro des étangs »;
et, en effet, cette variété est de celles qui, plus aquatiques
I NDOCHI NE
39
que certaines autres, ne peuvent être cultivées qu’en ter
rains très humides, au bord des eaux. La culture, d’après
Pouchat, qui la cite (/oc. cil.), est faite sans soin toute
l’année.
Ce ne seraient pas, du reste, les tubercules qui seraient
consommés, mais les pétioles jeunes, récoltés trois mois
après la plantation. On les blanchit et les fait cuire dans
l’eau bouillante ; on les mange avec du riz ou en soupe.
Les tubercules, d’aspect assez différent des précédents,
sont un peu en forme de navet.
L'a feuille, avec son limbe pelté (d’après le dessin donné
par Lan dans le Bulletin Economique deVIndochine de 1905),
est bien celle d’un Colocasia.
143. Ipomea B atatas ; tubercules. — Convolvulacées. —
Cochinchine.
C’est le khoai si des Annamites, à tubercules rouges.
144. P atate blanche. — Cochinchine.
t
C’est le khoai lang trang des Annamites, à très gros
tubercules blancs.
145. P atate blanche. — khoai lang trang. — Tonkin.
Tubercules encore blancs, mais beaucoup plus petits que
les précédents.
146. Patate rouge. — Khoai do. — Tonkin.
147. Ipomoea m am m osa ; tubercules. — Convolvulacées.
— Cochinchine.
Le khoai tu long des Annamites. Les tubercules de cette
plante volubile et épineuse sont consommés comme les
pommes de terre, mais sont de chair plus ferme et assez
indigeste.
�40
H. J UMELLE
Au Tonkin, dans la province de Hung-yen, au village de
Phu-thy, la plante est très cultivée, comme les ignames et
les patates, mais elle se contente de terrains moins élevés
que pour les ignames.
(Bui-Quang-Chieu : Des cultures vivrières au Tonkin. Bull. Ec. Indo
chine, 1905).
148. Pachyrhizus angulatus, tubercules. — Légumineuses.
— Cochinchine.
Cette Légumineuse, qui est encore le Dolichos Imlbosus,
distinct du Dolichos tuberosus (ou Pachyrhizus tubcrosus),
est le eu sang et aussi le eu dau, c’est-à-dire « tuberculeharicot », des Annamites, qui cultivent couramment la
plante et font une grande consommation des tubercules
cuits, ou même crus. Cuits, ces tubercules sont accom
modés comme les navets, ou encore avec du beurre, du
sucre et des épices.
Ils sont bons pour la consommation trois mois et demi
après le semis, leur maturité n’étant complète qu’au bout
de quatre mois et demi à cinq mois. 11 ne faut pas attendre
d’ailleurs leur complet développement pour les récolter,
car ils deviennent fibreux en vieillissant.
Ils sont de bonne conservation s’ils ont été récoltés à
point par temps sec.
(Pouchat : loc. cit. — Bois : loc. cit.).
149. Dioscorea sp. ; tubercules. — Dioscoréacées. — Cochin
chine.
Assez gros tubercule étiqueté khoai nga. Il est possible
que ce soit le Dioscorea alata, qui semble une des ignames
les plus cultivées en Indochine.
150. Luffa acutangula ; fruits. — Cucurbitacées. —- Tonkin.
C’est le muop khia des Annamites, c’est-à-dire « con
combre à côtes ».
I NDOCHI NE
41
Cultivées dans tous les pays chauds, les pipengaill.es
jeunes sont mangées seules comme légume, avec du beurre
et du sel, ou ajoutées à la viande, ou encore accommodées
en salade.
La pulpe de ces fruits du Luffa acutangula est moins
ferme et moins fortement fibreuse que celle des pétoles, ou
fruits du Luffa cylindrica (mop Ja), qui, bien mûrs, sont la
vraie « éponge végétale ».
151. Fruits de Luffa acutangula. — Muop tau. — Tonkin.
Fruits moins allongés, plus larges, plus en massue, et
aussi plus fibreux que ceux de la variété précédente.
152. M om ordica Charantia ; fruits. — Cucurbitacées. —
Tonkin.
Les jeunes fruits de la margose à piquants (muop dang
des Annamites) sont mangés crus, comme hors-d’œuvre,
ou cuits, seuls ou avec de la viande, après que, par longue
cuisson dans l’eau, on a fait disparaître leur amertume.
160. P haseolus calcaratus ; graines. — Légumineuses. —
Cochinchine.
Haricot à petites graines cultivé dans beaucoup de pays
chauds. Ce sont les ambériques de la Réunion.
La sorte n° 160 est à graines toutes noires et est désignée
sous le nom de « haricots noirs de Chaudoc ».
161. P h aseolus calcaratus ; graines. — Tonkin.
Cette autre sorte de la même espèce, dite « haricots
Vany », est un mélange de graines jaune sale, de graines
brunes et de graines rouges.
L’Indochine exporte annuellement, en moyenne, en
légumes secs (haricots et doliques divers) 2.000 tonnes,
vers les entrepôts de Hong-kong et de Singapour, à desti
nation de la Chine, du Japon, du Siam et de Birmanie.
�42
H. J UMELLE
I NDOCHI NE
43
162. P haseolus aureus ; graines. — Légumineuses. — Cam
bodge.
163. Vigna Catjang ; graines. — Légumineuses. — Cochinchine.
Ces « haricots verts » sont appelés sandek bay au Cam
bodge.
On a vu plus haut (n° 119) la distinction établie aujour
d'hui entre le Phaseolus Mungo, qui est le vrai mungo, et le
Phaseolus aureus, qui porte aussi vulgairement ce nom.
Le Phaseolus aureus (dau xanh) est cultivé partout en
Indochine. Ses graines ont été importées et vendues, il y a
quelques années, à Marseille sous le nom d'ambériques de
Madagascar.
Elles sont plus richement azotées et meilleures que celles
du Phaseolus ealcaratus, qui est Yambérique de la Réunion.
Outre le vermicelle qu’elles servent à préparer en Chine
et en Indochine, elles sont consommées en purée ou dans
les potages, et les Annamites apprécient aussi beaucoup les
jeunes plantules qu’on obtient après une courte germina
tion (gia).
Pour l’obtention de ces gia, les graines sont trempées
pendant vingt-quatre heures dans l’eau, puis placées à
l’obscurité dans des corbeilles ou dans des jarres. Lorsque,
au bout de quelques jours, les germes ont de 3 à 5 centi
mètres de longueur, on les débarrasse du tégument séminal
et ils sont mangés crus, en salade, ou cuits, comme des hari
cots, au beurre, ou avec du riz, de la viande ou du poisson.
Avant la guerre, ces germes ont été un moment vendus à
Paris sous le nom tout à fait inexact de « germes de soja ».
On eut dû les appeler plus exactement (malgré la petite
réserve faite plus haut) « germes de mungo ».
Les graines de Vigna sont surtout connues sous le nom de
doliques. Il a déjà été dit plus haut (n° 124) que Piper a
séparé du Vigna sinensis le Vigna Catjang, toujours pour
tant considéré comme synonyme, et que, en ce cas, les
doliques d’Indochine sembleraient surtout, d’après les
recherches de Nguyen-Thanh-Giung, des graines de Vigna
Catjang.
Les graines de Vigna, encore tendres, avant trop com
plète maturité, sont mangées cuites avec du riz ou en
potages sucrés ; on consomme aussi les gousses vertes, bien
cuites, comme nos haricots verts.
La sorte n° 163 est un dolique blanc dit dau trang.
(Bui-Quang-Chieu : Des cultures vivrières au Tonkin. Bulletin Eco
nomique de l’Indochine ; 1905. — Bois : Germes de soja et germes de
haricot mungo. Bulletin de la Société Nationale d'Acclimatation, 1914.
— A. Chevalier : Quelques Légumineuses d'Extrême-Orient utiles à ré
pandre. Bull, agric. de l’Inst. Scient, de Saigon, 1919. — Choux : Les
Ambériques, haricots à petites graines de Madagascar et de la. Réunion.
Revue de Botanique appliquée; mars 1924).
164. Graines de Vigna Catjang. — Cochinchine.
Graines rouges, dites dau dua.
165. Graines de Vigna Catjang. — Annam.
Doliques blancs du Quang-ngai.
166. G raines de Vigna Catjang. — Légumineuses. — Ton
kin.
Doliques noirs dits dau den, absolument semblables au
dau den xanh long n° (124).
167. G raines de Vigna Catjang. — Tonkin.
Doliques à tégument noir et blanc, dits dau trang, comme
les doliques entièrement blancs.
168. G raines de Vigna Catjang. — Tonkin.
Doliques rouges, dits dau trung cuoi.
�I NDOCHI NE
45
175 bis. Graines de soja. — Cambodge.
Dolique moucheté, à tégument chamois, marqué de
taches brunes, dit dau trung quoc. Sorte moins commune
que les autres sur les marchés du Tonkin.
171. Vigna sesquip ed alis ; graines. — Légumineuses. —
Cochinchine.
Ces doliques, qui sont le dau bung des Annamites, sont
un peu plus gros, plus allongés et plus aplatis que les pré
cédents, les uns brun foncé, les autres rouges.
(Pouchat : toc. cil.).
L'ambrevade, ou pois d'Angole, est une plante vivace,
cultivée dans presque tous les pays chauds; elle fut intro
duite jadis en Indochine par les missionnaires français. Les
graines sont très consommées par les Européens. C’est le
dau sang des Annamites.
Très nutritives, ces graines doivent être récoltées avant
complète maturité, car, mûres, elles sont dures et de cuis
son difficile. Elles sont très employées à l’état de purée.
..
- - ......... - -
172. Cajanus indicus ; graines. — Légumineuses. — Cochin
chine.
173. Glycine hispida ; graines de soja. — Légumineuses.
— Cochinchine.
174. G raines de soja. — Cochinchine.
175. Graines de soja. — Cambodge.
Le soja (dau nanh des Annamites ; sandek sieng des
Cambodgiens) est très cultivé en Indochine. Les graines,
dont on sait la richesse en caséine et en huile, peuvent être
consommées comme les haricots et les doliques, à condition
toutefois qu’elles aient trempé pendant au moins vingtquatre heures dans l’eau, car elles sont très dures ; mais
elles servent surtout pour la préparation de sauces (tuong
des Annamites) ou, en raison de leur teneur en caséine, de
fromages tels que le dau phu.
On a proposé l’emploi de la caséine de soja pour la fabri
cation de sojalithe, analogue à la galalithe, dont la matière
première est la caséine animale.
(Entre autres nombreux articles, voir Bui-Quang-Chieu :
Des Cultures vivrières au Tonkin, Bulletin Economique de
l’Indochine, 1905.)
175 ter. Pâte de soja. —• Cochinchine.
Présentée en lanières irrégulières, sèches et cassantes,
brimes.
176. D olichos Lablab ; graines. — Légumineuses. — Cochin
chine.
Le dolique lablab est encore une Légumineuse cultivée
dans beaucoup de pays chauds. Les graines, qui sont les
antaques de la Réunion, ne sont encore tendres et bonnes
qu’avant complète maturité. On consomme aussi les jeunes
gousses.
Les graines sont ou blanches, ou brunes, ou noires, ou
tachetées. Les Chinois appellent plus spécialement ts’io
tou, c’est-à-dire « fève-pie », la sorte à graines noires, parce
que le hile, qui reste blanc sur le fond noir, et qui, dans
toutes ces graines de lablab, est très prononcé, rappelle la
ligne blanche de l’épaule de la pie tranchant sur le plumage
noir.
�46
H. J U MELLE
I NDOCHI NE
Le n° 176 est dit dolique blanc de Chaudoc.
Les graines des deux échantillons suivants sont égale
ment blanches.
177. Graines de Dolichos Lablab. — Dan bach bien. —
Tonkin.
178. Graines de D olichos Lablab. — Dau van. — Tonkin.
La culture du lablab occupe en certaines régions du Ton
kin des surfaces importantes.
47
avant leur complet développement, sont consommés crus
et sont légèrement sucrés. Mais on consomme aussi les
gousses jeunes, parvenues à la moitié de leur développe
ment. Les graines, de cuisson difficile lorsqu’elles sont
sèches, ne sont alors guère mangeables ; elles ne peuvent
être utilisées que lorsqu’elles ne sont pas arrivées à matu
rité. Le pois carré est le dau rang des Annamites.
(Bois : Les Plantes alimentaires chez 1ous les peuples et à travers tous
les âges. Lechevalier, Paris, 1927).
180. T rapa bicornis ; fruits. — Onagrariacées. — Tonkin.
178 bis. Ganavalia ensiform is ; gousses. — Légumineuses.
— Tonkin.
Ces gousses proviennent des Cent Mille Monts, où les
Mans, qui les appellent mai kan, se nourrissent des graines.
L’espèce, qui est le dau rua des Annamites, est bien con
nue pour ses qualités alimentaires dans tous les pays chauds.
C’est le pois-sabre de la Réunion, le haricot-sabre des Antilles.
Les jeunes gousses, cueillies lorsqu’elles ont environ
15 centimètres de longueur, sont mangées comme nos hari
cots verts. Les graines sont aussi un bon légume si, comme
tant d’autres, parmi ces Légumineuses exotiques, elles sont
cueillies avant maturité.
Les gousses de l’échantillon courbées en S — ce qui dis
tingue l’espèce du Canavalia gladiata, dont elle n’est peutêtre qu’une variété — ont 35 centimètres de longueur sur
4 centimètres de largeur ; les graines sont blanches, longues
de 28 millimètres, larges de 15 millimètres.
(Bois : Les Plantes alimentaires chez tous les peuples et à travers tous
les âges. Lechevalier, Paris, 1927.)
179. Psophocarpus tetragonolobus ; graines. — Légu
mineuses. — Cochinchine.
Le pois carré est une plante annuelle à tubercules. Ces
tubercules, récoltés, comme ceux du Pachijrhizus angulatus,
I
Les Trapa, ou mâcres, ou châtaignes d'eau, à fruits cornus
à une graine, sont des plantes aquatiques fixées dont les
longues tiges, munies de racines, se terminent par des
feuilles nageantes.
Le Trapa bispinosa de l’Inde, le Trapa bicornis de Chine
sont parfois considérés comme des variétés de notre Trapa
natans d’Europe, mais en tout cas, ces trois Trapa sont
bien distincts par leurs fruits, car typiquement ceux du
Trapa natans portent 4 grosses cornes courtes, ceux du
Trapa bispinosa sont à deux cornes dressées, grêles et très
aiguës, et ceux du Trapa bicornis sont à deux grosses cornes
recourbées en forme de cornes de bélier, comme dans l’échan
tillon exposé.
Dans l’Inde, les fruits du Trapa bispinosa, au Cachemire,
où la plante forme à la surface des étangs de vastes prairies,
contribuent largement à l’alimentation des indigènes.
En Chine, le Trapa bicornis est cultivé un peu partout
dans les eaux stagnantes, et il le serait surtout sur ime grande
échelle dans la Chine septentrionale, dans les régions où le
riz est insuffisant.
Au Tonkin, la mâcre (cay au) est principalement cultivée
dans le Delta.
Les Annamites multiplient la plante par rejets ou par
graines. Les rejets sont simplement jetés dans l’eau. Les
�48
H. J UME LL E
graines, ou, plutôt, les fruits, enveloppés d’un peu de glaise,
sont jetés, à la fin de l’autome, sur les bords des étangs dans
les parties où les eaux sont peu profondes. On récolte de
juillet à septembre.
Les fruits sont cuits dans l’eau ; après qu’ils ont été
ensuite débarrassés des enveloppes, les amandes ainsi
décortiquées sont mangées comme les châtaignes. On en
fait aussi une confiture en les mélangeant avec du miel ou
du sucre.
Dans l'Inde, on prépare également une farine pour l’hiver.
Ces graines passent d’ailleurs pour un aliment lourd et
assez indigeste. Pouchat dit qu’au Tonkin les indigènes
enlèvent V « embryon », qui serait la partie la plus difficile
ment digérée. Il s’agit évidemment, plus exactement, de la
tigelle et de la gemmule, puisque la graine des Trapa est
sans albumen.
181. Quercus sp. ; fruits. —- Cupulijères. — Tonkin.
Ces glands de chêne (hot gio) récoltés à Bac-gang sont
dits châtaignes de forêt et indiqués comme alimentaires ; ce
seraient donc des glands doux, comme ceux d’autres espèces
du genre (Quercus Ballota, Quercus Ilex, etc.). On les con
somme sans doute grillés.
Ces Champignons « des Cent Mille Monts », récoltés sur
les troncs d’arbres morts, surtout dans la haute région du
Tonkin, sont l’objet d’un important commerce au Tonkin,
et aussi au Yunnam et en Chine.
(Pouchat : toc. cil.).
185. Auricularia polytricha. — Champignons. — Tonkin.
Ce moc nhi des Annamites est couramment consommé au
Tonkin.
Les auriculaires poussent sur les vieux troncs, sous les cli
mats les plus divers, tempérés et tropicaux. Sous le nom de
« fungus », ou encore de « champignons de bois », ces
Champignons, qui, en France, sont délaissés parce qu’ils
paraissent trop coriaces, donnent lieu, dans certaines îles
océaniennes, notamment en Polynésie, à un commerce
d’exportation. Ce sont les « oreilles de Canaque » de Nou
velle-Calédonie et les « oreilles de rat » (taria ioré) de
Tahiti.
186. Auricularia sp. — Champignons. — Cochinchine.
182. Entada tonkinensis ; gousses et graines. — Légu
mineuses- Mimosées. — Tonkin.
Ces gousses, dites mac lam bam, ont été récoltées à Backan, sur le Song-cau. Les grosses graines, de cuisson évi
demment difficile, comme celle de toutes ces graines d'En
tada, sont, en temps de disette, mangées par les indigènes
avec le riz.
Cette autre espèce est de dimensions moindres que la
précédente. D’ailleurs beaucoup d’espèces d'Auricularia
ne sont probablement que des formes de l’espèce large
ment cosmopolite Auricularia Auricula-Judae.
187. Lycoperdon sp. — Champignons. — Cochinchine.
Espèce indiquée comme comestible.
183. P lectranthus Coppini ; tubercules. — Labiées. — Jar
din d’Essais de Hanoï.
188. G racilaria lichenoides ; th alles séch és. — Algues. —
Cochinchine.
Uousonifi, ou pomme de terre du Soudan, est une plante
Ces thalles séchés, qui sont le rau eau des Annamites, qui
4
�50
H. J U ME LL E
les consomment-, ont été rapportés au Gracilaria lichenoides,
en 1921, par Sauvageau.
Le produit- fut, parait-il, importé en France, il y a une
cinquantaine d’années, sous les noms, aujourd’hui oubliés,
de mousse de Jaffna, mousse de Jaffnapatam et surtout
mousse de Ceylan.
Cette algue marine rentre dans la première des trois caté
gories d’Algues à gélose établies par Sauvageau : celle du
type Gelidium, dont le décocté, même peu concentré, se
prend en masse en se refroidissant, la solution iodo-iodurée
colorant, en outre, certaines des parois cellulaires en rouge
violacé. Cependant le rau-cau est, parmi les Algues de cette
catégorie, une de celles dont le décocté se prend le moins
facilement en gelée, et cette gelée est bien moins ferme que
celle du Gracilaria confervoidcs, et, à plus forte raison, des
Gelidium.
En Indochine, le rau eau est récolté particulièrement en
grande abondance dans le Nord-Annam, sur les côtes de la
province de Nghe-an.
Pour le consommer, les indigènes le font bouillir légère
ment ; ils en retirent aussi une gelée.
Cette gelée, écrivait O’Shaughnessy en 1842, additionnée
de lait et de sucre, et aromatisée avec du citron et du
Xérès, constituerait une agréable nourriture pour des
malades. Pereira l’a considérée aussi comme très digestible
et recommandable pour des malades et des enfants.
(C. Sauvageau : Sur la gélose de quelques Algues Floridees. Bulletin
de la Station Biologique d’Arcachon ; Bordeaux, 1921).
189. G elidium sp. ; gelée alim entaire. — Algues.
Cette gelée alimentaire, d’importation japonaise, appar
tient à la même catégorie que l’Algue précédente, car son
décocté prend une coloration rouge violacé par la solution
iodo-iodurée ; il s’épaissit seulement, lorsqu’il se refroidit,
même après longue ébullition, à 1 p. 300 d’eau, mais il se
I NDOCHI NE
51
solidifie rapidement et complètement à 1 p. 250. La gelée,
qui est présentée en longs filaments, a donc très probable
ment été retirée de Gelidium.
IV. — FRUITS
200. Ananassa sativa ; ananas. — Broméliacées. — Cochinehine.
201. Anona squam osa ; fruits. — Anonacées. — Tonkin.
Tous les Anona sont d’origine américaine, mais plusieurs
espèces, notamment VAnona Cherimolia (ou chérimolier),
VAnona squamosa, VAnona reliculata (cachiman ou cœur de
bœuf) et VAnona muricata (ou corossol épineux), sont, en
raison de l’excellence de leurs fruits, introduites et cultivées
largement dans un grand nombre de pays chauds.
Le fruit de VAnona squamosa, qui a un peu la forme et
les dimensions d’un cône de pin, auquel le font surtout res
sembler les saillies tuberculeuses de sa surface, correspon
dant, à autant de carpelles soudés, est la pomme-cannelle
des colonies françaises, le qua rià des Annamites.
Cette espèce et VAnona Cherimolia sont les deux espèces
les plus appréciées et les plus répandues.
202. Anona palustris ; fruits. — Anonacées. — Cochinchine.
C’est encore VAnona glabra de Linné, VAnona laurifolia
Dunal. Le binh bot tay des Annamites. Les fruits, un peu
cordiformes, sont à surface à peu près lisse. Aux Antilles
françaises, où l’espèce est indigène et abonde dans la basse
région de la Guadeloupe, on ne les mange pas ; et, mûrs, ils
ne servent qu’aux pêcheurs comme appât. En d’autres pays,
au Mexique, par exemple, ils seraient cependant consommés,
mais toujours, en tout cas, très peu estimés.
�I NDOCHI NE
202 bis. Anona palustris ; graines. — Cochinchine.
203. Durio zibethinus ; fruit. — Malvacées. — Cochin
chine.
Le fruit du doerian ou dourian (sait rieng) est une grosse
capsule oblongue, de 20 à 30 centimètres de longueur, cou
verte d’épais piquants coniques, et dans laquelle sont de
nombreuses grosses graines (5 centimètres sur 3 centi
mètres environ), enveloppées chacune d’un arilie pulpeux,
qui est la partie comestible. Cette pulpe, appréciée par les
indigènes, et même par certains colons, doit être, en tout
cas, consommée bien à point et lorsque le fruit vient d’être
récolté, car, passé un certain degré de maturité, et peu
après la récolte, elle dégage une odeur tellement répugnante,
à la fois alliacée et stercoraire, qu’il est interdit, en certains
pays, d’introduire ces fruits dans les hôtels ou dans les
trains.
Ces fruits servent d’appât, pour la chasse à la civette, cet
animal étant friand de la pulpe et attiré par son odeur ;
d’où le nom spécifique de zibethinus.
Très cultivé en Malaisie, le doerian l’est peu en Indochine,
et seulement, d’après Bois, en Cochinchine et au Cambodge
• (où c’est le thu rien).
204. Sterculia fœ tida ; fruits. — Sterculiacées. — Cochin
chine.
Les graines cylindriques du Sterculia jœtida (trom), con
tenues dans de gros follicules courts et fortement bombés,
peuvent être mangées bouillies, comme les châtaignes.
L’arbre doit son nom spécifique à l’odeur désagréable de ses
fleurs.
205. Garcinia M angostana ; fruits. — Guttifères. — Cochin
chine.
Dans le mangousta (mang cul), bien reconnaissable aux
53
stigmates en étoile qui couronnent le sommet du péricarpe
arrondi et fortement ligneux, la pulpe, blanche et particu
lièrement. succulente, est constituée par les arilles des
graines.
l e mangoustan se place parmi les meilleurs fruits connus.
(Bois : Les Plantes alimentaires chez tous les peuples et à travers les
âges ; vol. Il, Phanérogames fruitières. — Lechevalier : Paris, 1028.)
205 bis. Garcinia Loureiri ; fruits. — Clusiacées. — Cochin
chine.
Le bua ngot des Annamites. Fruit un peu ovoïde, à sil
lons longitudinaux bien marqués. Pitard, dans la « Flore
d’Indochine » (vol. 1), dit que «le péricarpe coupé par
tranches sert d’aliment ou remplacé le vinaigre ».
L’espèce, d’après Pierre, est souvent cultivée au Cam
bodge.
205 ter. G arcinia B en th am i ; fruits. — Clusiacées. —
Cochinchine.
Le roi ngot des Annamites. Le fruit est long de 40 à
45 millimètres et large de 45 à 50 millimètres et couronné
par le stigmate devenu concave. L’arilie blanc des graines
est à goût agréable, d’après Pitard (loc. cit.).
206. Baccaurea sy lv estris ; fruits. ■:— Euphorbiacées. —
Cochinchine.
Le cay Ion bon est un arbre médiocre ; ses fruits, presque
globuleux, de 20 à 22 millimètres de diamètre, contiennent,
de 3 à 5 graines à tégument (ou arille ?) pulpeux, et c’est
cette pulpe qui est consommée par les indigènes. D’après
Loureiro, elle est de saveur douce et très agréable dans les
fruits sauvages, vraiment acide et désagréable dans les
individus cultivés.
�I NDOCHI NE
55
(Gagnepain et Beille : Euphorbiacces, in «Flore générale de l’Indo
chine».)
il est parfois désigné encore sous le nom de pommier de Goa.
La pulpe est acide, mais cette acidité s’atténue dans quel
ques variétés. Les indigènes mangent cette pidpe crue, mais
les Européens la préfèrent cuite, en marmelade.
207. Baccaurea ram iflora ; fruits. — Euphorbiacces. —
Cochinchine.
210. Citrus m edica var. proper ; fruits. — Butacées. —
Tonkin.
Ce serait surtout une espèce des bois de montagnes, en
Annam.
Les fruits (trai giau) de cette autre espèce, qui est fré
quente dans les jardins d’Annam, et qui, d’après Gagnepain et Beille, ne serait peut-être qu’une race du Baccaurea
sapida, espèce largement répandue et cultivée dans l’Inde,
en Indochine et en Chine, ont 25 millimètres environ de
longueur ; ils sont un peu plus longs que larges et de cou
leur dorée. La pulpe, qui appartient encore à la graine,
comme précédemment, est sans odeur, d’une saveur aigredouce, et mangeable, d’après Loureiro.
(Gagnepain et Beille : toc. cit.).
208. Carica Papaya ; fruit. — Bixacèes. — Tonkin.
Le papayer (cay du du) est un des arbres fruitiers les plus
répandus aujourd’hui dans les pays chauds. La papaye
(qua du du), ordinairement piriforme, et du poids de 1 à
plusieurs kilos, peut être mangée comme légume avant
maturité, mais est surtout consommée comme hors-d’œuvre
ou comme dessert ; et la pepsine (papaïne de Würtz) qu’elle
contient — et qu’on trouve d’ailleurs aussi dans les feuilles
— lui donne des qualités digestives bien connues.
Le cédratier (thanh yen), dont on confit les fruits, à écorce
très épaisse et très aromatique, est cultivé dans la plupart
des pays chauds.
211. Citrus m edica var. sarcodactylis ; fruits. — Buta
cées. — Cochinchine.
Dans cette variété monstrueuse du cédratier, le fruit,
dont les carpelles restent libres presque jusqu’à la base, a
un peu ainsi l’aspect d’une grosse main à doigts épais et
déformés ; d’où le nom de main de Boudha qu’on lui donne
ordinairement. C’est aussi le cédrat digité ; c’est le fu shou
des Chinois, le phat thu des Annamites.
On le consomme découpé et confit au sucre.
David Hooper, dans son ouvrage «On Chinese Medicine », dit que les Juifs, à la fête des Tabernacles, tiennent,
pendant la cérémonie, un de ces fruits dans la main gaurhe,
comme symbole d’odeur suave offerte à la divinité. C’est
aussi en raison de cette odeur suave que les mêmes fruits,
en Indochine, d’après Bois, sont placés par les indigènes
sur les autels des pagodes.
212. Citrus decum ana ; fruits. — Butacées. — Tonkin.
209. A verrhoa Caram bola ; fruits. — Oxalidacées. — Ton
kin.
Les fruits allongés de carambolier (qua ke) de 10 centi
mètres environ de longueur, sont bien reconnaissables à
leurs cinq côtes excessivement saillantes et formant ailes.
Le carambolier a été introduit dans tous les pays chauds ;
Le pamplemoussier est le plus grand de tous les Citrus ;
ses fruits (pamplemousses, pompoléons\ qua buoi des Anna
mites), très gros (jusqu'à 15 centimètres de diamètre), plus
ou moins sphériques, ou parfois piriformes, à écorce épaisse,
sont parfois utilisés pour cette écorce, confite au sucre (con
fiture de chadok), mais la pulpe n’est pas consommée.
�56
H. J UMELLE
Au contraire, les Américains des Etats-Unis apprécient
énormément la pulpe des fruits du Citrus Paradisi Macf.,
qui ne serait qu’une variété du Citrus decumaria, ou peutêtre un hybride de ce pamplemoussier et de l’oranger.
Les gros fruits de ce Citrus Paradisi sont les grape-fruits,
ou parfois aussi les pomelos, ordinairement presque globu
leux (forme maliformis Macf.), beaucoup plus rarement
piriformes (forme piriformis Macf.), mais, en tout cas, à
écorce moins épaisse que celle des pamplemousses et, par
contre, à pulpe fondante, juteuse, parfumée, toutefois un
peu amère.
Mais, pour tempérer ou masquer cette amertume, les
grape-fruits sont consommées en tranches qu’on saupoudre
fortement de sucre.
L’arbre producteur, dont il est plusieurs variétés (ou sousvariétés), parmi lesquelles la principale est la «Walters »,
est aujourd’hui l’objet d’une très grande culture en Flo
ride, en Californie, à Cuba, à Porto-Rico. Le fruit est le
principal produit d’exportation de Pile des Pins (à 80 kilo
mètres au sud de Cuba).
En Europe, les grape-fruits sont de plus en plus connus
dans les grandes villes (Paris, Marseille, Nice, notamment,
en France), partout où la clientèle américaine en assure la
ven^e.
D’après le «Michigan State Med. Soc. Journal » d’oc
tobre 1927, la pulpe du grape-fruit serait un excellent agent
thérapeutique dans le traitement du diabète ; et de nom
breuses analyses auraient démontré que cette pulpe con
sommée brûle plus de sucre dans le sang que l’insuline.
Beaucoup de diabétiques auraient été guéris par un régime
de six grape-fruits par jour.
213. Citrus sp. ; fruits. — Rutacées. — Tonkin.
Tout petits citrons {qua charili) ovoïdes ou presque glo
buleux, de 2 à 3 centimètres de longueur, avec petit mame
lon au sommet.
I NDOCHI NE
57
214. Citrus sp. ; fruits et feuilles. — Rutacées. — Tonkin.
215. Citrus sp. ; fruits. — Rutacées. — Tonkin.
Ces deux nos 214 et 215 sont étiquetés Citrus madurensis
et appelés qua quit et mandarines chinoises. Qua quit semble
bien le nom annamite du Citrus madurensis, qui ne serait
d’ailleurs qu’une variété à fruits ronds du Citrus japonica,
dont la variété margarita est le kumquat, à fruits oblongs.
Mais les fruits des deux échantillons, un peu déprimés, et
de 3 à 4 cm. 5 de largeur sur 2 cm. 5 à 3 cm. 5 de hauteur,
sont plus gros que ne le sont ordinairement les fruits du
Citrus japonica, qui ont des dimensions variant de la gros
seur d’une cerise à celle d’une grosse olive.
Le terme de mandarines chinoises est le terme qui semble
le mieux convenir à ces fruits.
Les feuilles du n° 214, dit qua quit tau, sont à pétiole
court, très légèrement ailé.
216. Feronia elephantum ; fruit. — Rutacées. — Cochinchine.
Le can thau des Annamites. Le gros fruit de cette espèce,
presque globuleux, seulement un peu déprimé à la base et
au sommet, est à mince écorce très ligneuse, avec une pulpe
abondante légèrement acide que mangent les indigènes et
avec laquelle on fait des gelées.
217. Clausena W ampi ; fruits. — Rutacées. — Tonkin.
C’est le Cookia punctata de Retzius. Wampi est une alté
ration du nom chinois huang p'i ho, qui rappelle l’écorce
jaune des fruits.
L’arbre est du Sud de la Chine et du Tonkin et est cul
tivé dans l’Inde et en Malaisie. Les fruits ont les dimen
sions et la forme de très grosses olives ; on en fait des con
serves estimées. Dans la pulpe sont d’assez grosses graines
(15 millimètres sur 5 millimètres), en forme de petites
amandes.
�INDOCHI NE
218. Aegle m arm elos ; fruit. — Rütacées. — Cocliinchine.
Le bau non des Annamites. Avec la pulpe de ces fruits,
assez gros et allongés, on prépare des marmelades et une
limonade rafraîchissantes.
59
222. M angifera indica ; fruits. — Cocliinchine.
Cette mangue dite xoai lay appartiendrait par sa forme
au groupe cambodiana.
223. M angifera fœtida ; fruits. — Cochincliine.
219. Sandoricum indicum ; fruits. — Méliacées. — Cochinchine.
Le fruit {irai sau) de cette Méliacée, qui est un grand
arbre, est parfois appelé faux-mangoustan ; de la grosseur
et un peu de la forme d’une mandarine, il est à pulpe un
peu acide, avec laquelle on fait des gelées.
220. M angifera indica ; fruits. — Anacardiaeées. — Cochincliine.
Les mangues, ces fruits très appréciés dans les pays chauds
malgré leur chair fibreuse et leur saveur de térébenthine,
deux caractères qui, d’ailleurs, s’affaiblissent beaucoup
dans les variétés bien améliorées, sont les xoai des Anna
mites et sont représentées en Indochine par diverses variétés
que Pierre a réparties en deux groupes.
Dans le groupe mekongensis, le fruit est oblong, à noyau
aplati, comprimé au sommet, couvert de filaments adhé
rents, et à pulpe jaune, un peu fibrilleuse, avec légère saveur
de térébenthine.
Dans le groupe cambodiana, le fruit est ovoïde, à peine
comprimé latéralement, à noyau ne portant que des fila
ments très courts, et à pulpe encore jaune, mais très sucrée
et sans le moindre goût de térébenthine. Ce sont donc les
meilleures mangues.
Le n° 220', qui est le xoai thanh, appartient au premier
groupe.
221. M angifera in d ica; fruits. — Cocliinchine.
Le xoai voi est indiqué comme appartenant au groupe
cambodiana.
Le Mangifera fœtida de Loureiro est le xoai hoi des Anna
mites ; ce serait le kweni de Java.
224. M angifera sp. ; fruits. — Cocliinchine.
Le trai can des Annamites. Petits fruits de 4 centimètres
environ de longueur, à noyau peu aplati, revêtu de courts
filaments.
225. M angifera sp. ; fruits. — Cocliinchine.
Petit fruit aplati, de 6 centimètres environ de longueur ;
xoai ca lam des Annamites.
226. Anacardium occidentale ; fruits. — Anacardiacées. —
Cocliinchine.
Trai dao Ion hoi des Annamites. Le pédoncule du fruit
(pomme de cajou) doit être mangé à parfaite maturité; on
le coupe par tranches, qu’on saupoudre de sucre. Avant
complète maturité, la chair est acerbe. La graine qu’on
retire du fruit (ou noix de cajou) est mangée comme les
amandes, crue ; on peut aussi la faire griller.
227. Canarium album ; fruits. — Burséracées. — Tonkin.
Ces fruits (Irai eu A/a), dits olives de Chine, sont utilisés
confits, en guise d’olives.
Les graines de plusieurs espèces de Canarium sont appe
lées amandes de Java parce que,'comme celles du Canarium
commune de Malaisie, elles sont mangées comme les amandes.
Les fruits exposés sont peut-être ceux du Canarium tonkinense d’Engler, plutôt que du Canarium album.
�I NDOCHI NE
228. Litchi chinensis ; fruits. — Sapindacées. — Tonkin.
Le litchi est originaire de la Chine méridionale ; il est très
cultivé au Tonkin, alors qu'il ne réussit pas, d’après Crevost
et Lemarié, dans le centre de l’Annam et en Cocliinchine.
Le fruit (qua voi, irai coi) contient une graine enveloppée
d’un épais arille charnu, blanc, de saveur très agréable ; et
c’est cet arille qui est consommé.
Les litchis vendus en France ont été séchés au four.
L’arille frais contient, d’après Read, p. 100 :
Eau.............
17,9
Protéine......................................................................
2,9
Extrait é th é ré .......................................................
0,2
Cellulose etex tra ctif.............................................. 77,5
Cendres......................................................................
1.5
L’extrait aqueux est lévogyre et réduit fortement la
liqueur de Fehling. Le dosage du sucre donne 51 p. 100
environ de sucre interverti. Il y aurait environ 0,25 p. 100
d’acide citrique; il n’y a ni saponine, ni acides malique ou
succinique.
L’expérimentation physiologique, toujours d’après Read,
a confirmé la haute valeur nutritive du litchi et a mis en
évidence ses propriétés glycogéniques.
229. Euphoria Longana ; fruits. — Sapindacées. — Ton
kin.
L’arille du longan (qua nhan, irai nhan) est, en général,
moins estimé que celui du litchi, quoiqu’il y ait des variétés
très améliorées.
Au Tonkin, d’après Bois (loc. cit.), il y a deux variétés
locales : le nhan nuoc, la plus commune, à fruits de la gros
seur d’un gros grain de raisin, avec arille très charnu, de
goût un peu éthéré ; et le nhan long, à fruits plus gros, à
graine plus petite, à arille très épais et sucré.
Les fruits du n° 229 ont les dimensions d’un très gros
grain de raisin, de 2 centimètres de diamètre environ.
61
220. Euphoria Longana ; fruits. — Sapindacées. — Cochinchine.
Les fruits de cet autre échantillon sont plus gros que les
précédents, un peu plus larges que hauts, de 25 à 28 mil
limètres de largeur.
Tous ces fruits de longan sont nettement plus petits que
ceux de litchi.
231. M alpighia punicifolia ; fruits. — Maipighiacées. —
Cocliinchine.
D’après le P. Düss, le Malpighia punicifolia ne serait
qu’une variété culturale du Malpighia glabra de l’Amé
rique tropicale, qui est le cerisier des Antilles.
Le fruit, en raison de sa forme et de ses dimensions, est
appelé cerise carrée aux Antilles françaises.
Le nom annamite serait chuin mot tay.
La pulpe, sucrée et rafraîchissante, est mangée crue, ou
cuite avec du sucre.
232. P sid iu m Guayava ; fruits et ram eaux. — Myrtacées. — Tonkin.
11 est deux grandes variétés (pirifera et pomifera) de
goyavier, dont la plus appréciée est la variété pirifera ; et
c’est, à cette variété qu’appartiennent les fruits en collec
tion.
Les goyaves sont consommées crues, à maturité, ou en
compotes ou en confitures. On en fait aussi une gelée très
épaisse dite pâte de goyave.
233. Eugenia Jam bolana ; fruits. — Myrtacées.
chine.
Cochin-
C’est aussi l'Eugenia corticosa de L.oureiro. Les fruits, de
la forme et de la grosseur d’une olive, sont les jamlongues
�62
I NDOCHI NE
H. J U ME L L E
et les jambolans, à saveur sucrée et acidulé, surtout employés
pour la confection de tartes.
234. Eugenia malaccensis ; fruits. — Myrlacées. — Cochinchine.
1 es fruits, qui sont les jamlacs et les jambosiers rouges,
ont la forme et la grosseur de petites poires ; la pulpe,
blanche, spongieuse, un peu à odeur de rose, est, en géné
ral, assez peu estimée.
235. Passiflora laurifolia ; fruits. — Passifloracées. —
Cochinchine.
Dans les fruits de passiflores, ce sont les arillcs des graines
qui sont comestibles. Le fruit du Passiflora laurifolia de
l’Amérique tropicale, de la grosseur à peu près d’un œuf de
poule, est la pomme-liane.
236. Alangium hexapetalum ; fruits. — Cornacées. —
Cochinchine.
Les très petits fruits (Irai quang) de cette espèce sont
ovoïdes, à chair rouge acidulé, assez agréable. On les appelle
parfois angolans.
Ses « fruits » sont, plus exactement, des graines ariliées.
Sous l’arille charnu est un tégument ligneux qui enveloppe
une amande comestible. Cette amande, qui est ruminée,
est mangée fraîche ou sèche comme les noisettes, dont elle
a le goût ; on la fait ordinairement griller. En médecine
locale, elle est considérée comme laxative et vermifuge.
Les graines en collection sont d’importation chinoise
(Tse-kiang).
240. Ginkgo biloba ; graines. — Conifères. — Cochinchine.
Le Ginkgo biloba, ou Salisburia adiantifolia, est Vicho, et
aussi le ginnan des Japonais, le pa kou des Chinois.
Cet arbre, depuis longtemps introduit en Europe, où il
est bien connu dans les parcs, serait plus particulièrement
de Chine et aurait été jadis apporté de Chine au Japon par
les prêtres boudhistes, qui le plantent autour des pagodes.
Les « fruits » sont encore des graines arillées, avec tégu
ment ligneux sous l’arille. L’amande, qui n’est pas ruminée,
est mangée crue ou grillée.
Les graines vendues en Indochine sont, comme les pré
cédentes, d’importation chinoise.
237. Diospyros Kaki ; fruits secs. — Ebénacèes. — Cochin
chine.
Kakis desséchés et aplatis comme des figues, à surface
couverte d’une efflorescence sucrée.
238. Sucre de kaki. — Tonkin.
Sucre recueilli à la surface de kakis séchés.
239. Torreya nucifera ; graines. — Conifères. — Tonkin.
Le Torreya nucifera, de Chine et du Japon, est le fei tzu
des Chinois, le kaya des Japonais.
63
10-1930.
ORLÉANS, IM PRIM ERIE H EN RI TESSIER
�1 9 2 5
1er Fascicule. — L abhande : Etude chimique du Bdellium d’Afrique.
2m®Fascicule. — L. Margaillan : Etude chimique de quelques graines
oléagineuses des pays chauds, et, en particulier, des
colonies françaises.
3m®Fascicule. — H. J u m e l l e : Blé et orge de Mauritanie.
P. Choux : Index des Sapindacées de Madagascar.
L. Margaillan : Etude chimique des graines et des
huiles de pracachy et d’owala.
P. Choux : Etude microscopique de la graine et du
tourteau du Pentaclethra filamentosa.
L. Margaillan : Etude chimique de la graine et de
l'huile de jaboty.
A. G uillaumin : Contributions à la flore de la Nou
velle-Calédonie.
1926
1er
F a s c ic u le .
—
F.
G
a g n e p a in
:
Contribution à l’Étude géo-botanique
de l’Indochine.
2 ra«
et
dernier
— K i n o M e z g e r : Notes illustrées sur les bois
de Nouvelle-Calédonie et sur les arbres qui les
fournissent.
F a s c ic u le .
1927
1er Fascicule. — H. J umelle : Les Vonitra, Palmiers de Madagascar.
H. J umelle : Ravenea et Louvelia, Palmiers de Mada
gascar.
2me et dernier Fascicule. — P. Choux : Les Cynanchum à feuilles de Mada
gascar.
1028
1er Fascicule. — H. J umelle : Plantes de Mauritanie récoltées p arle
lieutenant Boëry.
2me Fascicule.
P ieraerts et de \\ inter : Etudes des graines de quel
ques espèces de Luffa.
H. J umelle : Un nouveau genre malgache de Palmiers.
H. J umelle : Un nouveau genre malgache d’Aracées.
P. Choux : Observations anatomiques et microchimi
ques sur les graines grasses de quelques Sapotacées
africaines
3me Fascicule. - H. J umelle : Les Neophloga, Palmiers de Madagascar.
1020
1er Fascicule. — A. B audon : Contribution à l’Etude des Plantes oléa
gineuses de l’Afrique Equatoriale.
2m®Fascicule. — Mlle A. D a m i a n i : Recherches anatomiques sur les
feuilles de Vonitra et le Piassava de Madagascar.
3e F a sc ic u le . - L. Margaillan
Nouvelles recherches sur quelques
Graines oléagineuses des Pays chauds.
1 030
1« F a s c ic u le . — H. J umelle : Les Moringa de Madagascar.
2e F a s c ic u le . — (Paraîtra ultérieurement). *
.
3e F a s c ic u le . — V an G aver : Notes sur quelques Ophidiens de la Guinée
Française.
�MODE DE PUBLICATION
ET CONDITIONS DE VENTE
Les Annales du Musée Colonial de Marseille, fondées en
1893, paraissent annuellement en un volume ou en plusieurs
fascicules.
Tous ces volumes, dont le prix est variable suivant leur
importance, sont en vente à la Société d’Editions Géographi
ques, Maritimes et Coloniales, 184, Boulevard Saint-Germain,
à Paris, à laquelle toutes les demandes de renseignements,
au point de vue commercial, doivent être adressées.
Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à
M. Henri J u m e l l e , professeur à la Faculté des Sciences,
directeur du Musée Colonial de M arseille, Faculté des
Sciences, place Victor Hugo, à Marseille.
Chez Baillière et Fils, éditeurs, 19, rue Hautefeuille, Paris.
LES H UILES VÉGÉTALES
O rigines ; procédés de préparation ; caractères et u s a g e s
par Henri J umelle,
h-'-
Professeur
à
la Faculté des Sciences
�
https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/2/152/Musee-colonial_Catalogue-botanique-1931.pdf
db28c198a263e324e797e5b54cea842a
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ANNALES
MUSÉE COLONIAL
DE MARSEILLE
Fondées
en
1893
par
E douard
H eck el
DI RI G É E S PAR
M.
1931
H enri
JUMELLE
Correspondant de l’Institut,
Professeur à la Faculté des Sciences
Directeur du Musée Colonial de Marseille
Trente-neuvième année. 4e série, 9e volums (1931).
PREM IER FASCICULE
C atalogue d e sc rip tif des Collections B otaniques
du M usée Colonial de M arseille : Indochine
(Plantes à sucres et à caféiques
Plantes à condiments et à aromates — Plantes médicinales)
par M. H e n r i JUMELLE
FACULTÉ DES SCIENCES DE MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
PLACE
VICTOR-HUGO
1931
��SOMMAIRES
des plus récents Volumes des A n n a les du M usée Colonial de M arseille
1020
1er Fascicule. — Aime J auf f r e t : Recherches sur la détermination
des bois exotiques colorés d’après les caractères chi
miques et spectroscopiques.
2m« Fascicule. — Herbert S tone : Les Bois utiles de la Guyane Fran
çaise (fin).
Supplément. — Index alphabétique des noms botaniques et indigènes
cités dans Les Bois utiles de la Guyane Française.
1 0 2 1
P erri er de la B athi e : La Végétation malgache.
1022
i 8r Fascicule. — H. J umelle : Les Aponogeton malgaches.
H. J umelle : Le Cycas Thouarsii.
2me Fascicule. — H. C hermezon : Révision des Cypéracées de Mada
gascar (2e partie).
3me Fascicule. — H. J umelle : Les Chrysalidocarpus, Palmiers de Ma
dagascar.
1 0 2 3
1er Fascicule. — H. J umelle : Catalogue descriptif des Collections bota
niques du Musée Colonial de Marseille : Afrique
Equatoriale Française.
2 m» Fascicule. — P. C houx : Nouvelles Etudes biologiques sur les Asclépiadacées de Madagascar.
G. Clôt : Quelques Graines oléagineuses des Colonies
Françaises.
3me Fascicule. — Van G aver : Contribution zoologique à l’Etude des
Huiles d'Animaux marins.
1 0 2 4
l«r Fascicule. — V. A utran : Notes sur les Plantes oléagineuses de
l’Afrique Equatoriale Française.
V i dal et A ri bert : Essais de fabrication de papier
avec le Leptadenia Spartum.
2me Fascicule. — H. J umelle : Les Neodypsis, Palmiers de Madagascar.
3me Fascicule. — P. C houx : Les Tubercules du Panicum maximum et
du Cyperus articulatus.
4me Fascicule. — E. Mikce : Note sur un Cotonnier marocain.
ANNALES
DU
MUSÉE COLONIAL DE MARSEILLE
Année 193 1
�ANNALES
MUSÉE COLONIAL
DE MARSEILLE
Fondées
en
1893
par
E douard
H eck el
DI RI G É E S PAR
M.
H enri
JUMELLE
Correspondant de l’Institut,
Professeur à la Faculté des Sciences
Directeur du Musée Colonial de Marseille
Trente-neuvième année. 4e série, 9e volums (1931).
PREM IER FASCICULE
C atalogue d e sc rip tif des Collections B otaniques
du M usée Colonial de M arseille : Indochine
(Plantes à sucres et à caféiques
Plantes à condiments et à aromates — Plantes médicinales)
par M. H e n r i JUMELLE
FACULTÉ DES SCIENCES DE MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
PLACE
VICTOR-HUGO
1931
�INDOCHINE
(Suite)
V. - PLANTES A SUCRES ET A CAFÉIQUES
250. — Saccharum officinarum ; tiges sèches de canne
à sucre. — Graminées.
La canne à sucre est cultivée un peu partout en Indo
chine, soit pour la consommation directe, les indigènes mâ
chonnant des fragments de tiges, soit pour la fabrication du
sucre ; mais ce n’est nulle part une culture aussi importante
qu’elle pourrait et devrait l’être. La Cochinchine et le Tonkin ne suffisent pas à leur propre consommation et seul
l’Annam est exportateur, vers Hong-kong, de 1.600 à
2.000 tonnes, par an, de sucres bruns indigènes.
Il serait cependant d’autant plus intéressant, pour l’In
dochine, de développer la culture et l’industrie sucrière que
tous les pays voisins, Chine, Japon, Péninsule malaise,
Siam, Inde Britannique, sont des pays importateurs où le
sucre indochinois trouverait un facile écoulement.
Les inondations, les maladies de la plante, qui ont, il est
vrai, parfois découragé les planteurs, ne constituent pas des
difficultés plus insurmontables en Indochine qu’ailleurs ; et,
en fait, quelques Sociétés se sont déjà organisées en Cochin
chine pour une culture rationnelle de la canne (irrigations,
emploi de boutures sélectionnées, choix judicieux des en
grais, etc.) complétée par l’installation d'usines à outillage
moderne. Ces tentatives seraient à encourager.
�6
H. JUMELLB
Les produits exposés sous les numéros suivants sont
presque tous de la cassonade, c’est-à-dire du sucre non ou
incomplètement débarrassé de la mélasse, plutôt que du
sucre pur.
251 — Saccharum officinarum ; cassonade grise. —
Cochinchine.
Cette cassonade d’usine est le duong {dans) son des Anna
mites
252 — Cassonade blanche. — Annam.
253. — Cassonade blanche. — Tonkin.
Le duong (dang) trang des Annamites.
254. — Mélasse. — Annam.
Le duong mat des Annamites.
255 — Sucre cristallisé. — Cochinchine.
256 — Sucre candi indigène. — Annam.
Le duong phen des Annamites.
257. — Cassonade brune agglomérée. — Annam.
En provenance du Quang-nam.
258. —Cassonade brune, en tablettes allongées. — Cochin
chine.
Le duong iht des Annamites, en tablettes plates et allon
gées, larges de 2 centimètres, épaisses de 7 millimètres.
259. — Cassonade brune, en tablettes arrondies. — Co
chinchine.
Le duong tan des Annamites, en petits pains elliptiques,
de 6 centimètres de longueur, 3 cm. 5 de largeur et 2 cm. 5
d’épaisseur.
I NDOCHI NE
7
260. — Sucre en tablettes, au ginseng. — Importé de
Manchourie.
Tablettes de cassonade additionnées de ginseng (pour
édulcorer le thé des vieillards), de 9 centimètres de lon
gueur, 5 centimètres de largeur, 12 millimètres d’épaisseur.
261. — B orassus flabellifer ; sucre de rônier. — Palmiers.
— Cambodge.
Le Borassus flabellifer, ou rônier (le cay thot lot des Anna
mites, le dont thuot des Cambodgiens) et YArenga saccharifera sont, en Indochine, les deux seuls Palmiers utilisés
comme producteurs de sucre ; et encore YArenga saccharifera ne parait-il exploité que par les Mois du Kontum, plus
exactement de Dak-toi.
Plus importante est, au Cambodge, l’exploitation du
rônier, dont le sucre est même un article d’exportation. Les
provinces où ce sucre est principalement récolté sont celles
de Kompong-speu, Kampot, Kompong-chnang, Pnompenh, etc.
Pour l’obtenir, depuis fin novembre jusqu’en mai, les
Cambodgiens meurtrissent tout d’abord avec des pinces en
bois, puis pétrissent avec les mains, pendant plusieurs jours,
les jeunes inflorescences mâles et femelles du Palmier ; après
quoi, ils sectionnent vers les extrémités le pédoncule du
spadice femelle ou les deux épis laissés sur le spadice mâle
et ils adaptent à la section un récipient en bambon, ou
ampong, dans lequel s’écoule la sève sucrée. Matin et soir,
tant que dure le traitement, l’ampong est vidé et nettoyé,
tandis qu’on rafraîchit la plaie, après avoir malaxé à la
main ce qui reste du spadice. On ne traite jamais, sur un
pied, qu’un certain nombre d’inflorescences ; les autres
sont respectées.
Au début de la récolte, les indigènes consomment le liquide
sucré fraîchement recueilli {lue thnot) ; ce n’est que plus
tard qu’ils préparent le sucre {skar).
�8
H. JUMELLE
Le jus filtré à travers un linge est réduit par ébullition
jusqu'à moitié environ, et ce sirop est versé dans des moules
cylindriques de 10 centimètres de diamètre faits avec des
feuilles de Borassus, où il se solidifie. Les pains démoulés une
demi-heure plus tard sont séchés à l’ombre et au sec ; ce
sont les skar srak, empilés par dix dans des feuilles de pal
mier. Les pains plus petits (de 25 grammes, au lieu de
200 grammes) sont les skar pourn peng. On vend encore le
sucre dans de petits récipients en terre, d’une contenance
d’environ 1 kgr. 500 : c’est le skar kaarn.
Par fermentation du jus recueilli, les Cambodgiens prépa
rent aussi un vin de palme (sra thnot).
(A. Cassier : Le Palmier à sucre au Cambodge. Bulletin économique de
l'Indochine, 1901, p. G89. — J. Robin : Le Palmier à sucre. Id. 1906,
p. 411. — M. Magalon : Contribution à l'étude des Palmiers de l'Indo
chine jrançaise, 1930, p. 185.
261 bis. — Arenga saccharifera ; noyaux. — Palmiers. —
Cochinchine.
Le cay duoc des Annamites. Palmier à sucre au Moi Kontum, en Annam. (Voir n° 261.)
262. — Coffea arabica ; café d ’Arabie en parcbe. — Rubiacées. — Tonkin.
263. — Café d ’Arabie en grains. — Tonkin.
Le caféier d’Arabie est surtout cultivé au Tonkin, et
presque toutes les exportations de café d’Indochine ont lieu
de Haïphong (2.625 quintaux en 1929, sur un total d’expor
tation de 2.726 quintaux). Les exportations totales indochinoises avaient été de 3.900 quintaux en 1927 et 5.412
quintaux en 1928.
La France est à peu près le seul acheteur.
Sur place, la consommation locale augmente chaque an
née.
I NDOCHI NE
9
264. — Café d ’Arabie en grains, de Chau-toï. — Cochin
chine.
265. — Coffea liberica ; café de Libéria en cerises. —
Cochinchine.
I
266. — Coffea liberica ; café de Libéria en cerises. —
Tonkin.
Il y a quelques plantations de caféiers de Libéria en Co
chinchine (surtout province de Gia-dinh), au Cambodge
(province de Kampot) et au Tonkin.
270. :— Thea sinensis ; thé sauvage du Tonkin. —Ternstrémiacées.
D’après Eberhardt, le Thea sinensis est réellement indi
gène au Tonkin, car c’est véritablement à l’état sauvage
qu’on trouve, en pleine forêt, dans la chaîne du Tam-dao,
province de Vinh-yen, ainsi que dans les cercles militaires
de Ha-giang et de Bao-lac, des théiers à grandes feuilles
qui peuvent atteindre 8 à 10 mètres de hauteur, avec un
diamètre parfois de 40 centimètres.
Au dire du lieutenant-colonel Louvel, qui commandait
en 1904 leTroisième Territoire militaire, à Ha-giang, l’arbre
à thé sauvage de cette région, qui donne le thé dit de Banxang, aurait été signalé, il y a un siècle environ, par un Chi
nois de passage, aux habitants du pays, qui ignoraient les
propriétés de ses feuilles. Aujourd’hui, les indigènes de Bar.xang font trois récoltes par an et vendent à des marchands
venus de Chine ou d’Ha-giang l’excédent de la consomma
tion locale. La préparation est relativement soignée. Ce sont
seulement les jeunes feuilles qui sont cueillies. On les chauffe
dans une grande marmite, à température peu élevée ; quand
elles paraissent suffisamment sèches, on les retire, puis elles
sont roulées entre les mains. Elles sont ensuite exposées un
�10
H. J UME LL E
jour au soleil et finalement soumises à un second séchage
dans les mêmes marmites que précédemment.
A noter qu’on trouve souvent dans les collections, sous le
nom de « thé sauvage d’Indochine», des feuilles qui ne sont
pas des feuillc-s de théier.
Louvel : Le Tké de Ban-xang. Bull. écon. de l'Indochine, 1904, p. 1021.
— Eberhardt : Le Thea sinensis à Létal spontané. Id., juin 1907).
271. — Thea sinensis ; feuilles de thé pour la consom
mation indigène. — Annam.
Pour la consommation indigène, la préparation des feuilles
de thé est très rudimentaire en Indochine. Les classes pau
vres consomment couramment la simple infusion, ou même
la décoction de feuilles fraîches, ou encore l’infusion de
vieilles feuilles tombées à terre.
Lorsqu’il y a préparation, elle consiste ordinairement à
étendre les feuilles fraîches dans un coin, où elles sont
recouvertes de nattes pendant six jours, puis à les sécher au
soleil ; ou bien on sèche au feu et au soleil comme il a été
indiqué plus haut pour le thé de Ban-xang.
La culture de l’arbre par les indigènes est également très
peu soignée.
272. — Thea sinensis ; tra hue. — Cochinchine.
En Cochinchine, c’est dans l’Est, dans les provinces de
Thu-daumôt, Bienhoa (surtout au village de My-hoï) et Gindinh qu'il y a le plus de jardins de thé ; et les feuilles recueil
lies sur ces plantations, et appartenant à des variétés pro
venant des montagnes d’Annam, sont vendues après dessic
cation sous le nom ccmmun de tra hue (ou thé annamite),
pour servir à la consommation journalière. L’arome en est
généralement assez agréable, quoique la préparation soit
rudimentaire. Le tra hue de My-hoï, composé des jeunes
feuilles, est expoité en Chine.
I NDOCHI NE
11
273 à 277. — Thea sinensis ; thés noirs d’Annam pour la
consommation européenne. — Annam.
Ces diverses sortes de thés noirs en collection, qui ont été
préparées pour la consommation européenne à Phu-thuong,
près de Tourane, sont désignées sous les noms suivants :
Laylang lapseng hors choix ; Laylang Japseng extra-supérieur ;
Lapseng souchong hors choix ; Lapseng souchong extra-supé
rieur ; Lapseng souchong supérieur.
Depuis un certain nombre d’années déjà, quelques Euro
péens ont, en vue du commerce d’exportation, tenté d’in
troduire en Indochine, pour la culture de l’arbre et pour la
préparation des thés, des méthodes et un outillage mo
dernes ; et les exportations, qui ont commencé vers 1893,
où elles étaient de 588 kilogrammes, presque entièrement
expédiés par une maison de Tourane, étaient de 371 tonnes,
en moyenne annuelle, pendant la période de 1906 à 1910,
816 tonnes de 1916 à 1920, puis d’un peu plus de 1.000 ton
nes en 1929 (dont 757 tonnes d’Annam, 253 du Tonkin et
2 de Cochinchine). C’est surtout depuis 1925 que se sont
créées les plus grandes entreprises selon les méthodes mo
dernes.
Les exportations ont principalement lieu vers Hong-kong.
En Annam, la grande région de culture du thé pour l'ex
portation est la province de Quang-nam.
C’est, au reste, prudemment, et en recommandant de soi
gner la qualité, qu’il faut engager à accroître cette culture,
puisque les grands pays producteurs, les Indes Néerlandaises
et l’Inde Britannique, se préoccupent actuellement de limi
ter la production du thé comme a été limitée la production
du caoutchouc.
Si l’on se reporte aux diverses analyses de thés d'Indo
chine faites à plusieurs reprises, comparativement à d’autres
thés, les résultats sont très variables et ne concordent guère.
D’après les analyses de M. L. Rigotard en 1918 au Jardin
colonial de Nogent-sur-Marne, les teneurs en eau, tanin et
�I NDOCHI NE
12
H. J U ME LL E
caféine (ou théine) dans les thés ci-dessous sont les suivantes
pour 100 de feuilles :
Tanin
Caféine
9,80
10,06
9,04
10,06
12,34
6,10
12,60
7,93
1,53
1,09
1,92
1,23
8.72
8,52
11,38
10,58
10,70
8,24
2,05
2,69
2,78
8.40
8,62
7,80
8,75
5,90
9,29
2,65
2,88
3,10
O
O
C eylan.......................................................
C hine............................................................
.1ava .........................................................
Inde .......................................................... . .
Eau
8,44
11,16
7,54
2,91
2,72
2,23
Annam (préparation européenne) :
Pekoe orange ..................................
Pekoe extra ....................................
Pekoe souchong ........................... . . .
Annam (préparation indigène) :
Petites feu illes..............................
Moyennes feuilles..........................
Grosses feuilles.............................
Tonkin (préparation indigène) :
Petites feu illes..............................
Moyennes feuilles.......................... . . .
Grosses feuilles............................. . ..
10,90
10,82
Les thés d’Annam préparés par la méthode européenne
seraient donc moins riches en tanin que les sortes de Java
et de Ceylan, mais plus riches que les sortes de Chine. Or
d'autres analyses antérieures de souchongs d’Annam, effec
tuées vers 1901 au Laboratoire du Ministère du Commerce,
indiquaient, comme proportions de tanin (pour 6 à 7 p. 100
d’eau), 15,95 à 17,30, au lieu de 12,26 à 18,66 dans des thés
de Chine et 20,87 dans des thés de Ceylan.
Il faudrait conclure encore des précédentes analyses que
la teneur en caféine est plus élevée dans ces thés d’Annam
que dans les sortes de Ceylan et de Chine. Or les memes
anciennes analyses faites sur des souchongs d’Annam indi
quent, pour cette théine, 4,60 à 5,04, au lieu de 4,08 à 4,96
dans les thés de Ceylan, 2,23 à 3,46 dans les thés de Chine
et 1,66 dans les thés du Japon.
13
Au Tonkin, dans un thé de Hung-hoa (cette province
étant parmi les plus importantes du Tonkin au point de vue
de la culture du thé) on mentionne 3,52 de caféine et 11,95
de tanin.
Enfin seize analyses de thés du Tonkin ont donné à
M. Aufray, directeur du Laboratoire Agricole de l’Institut
d’Hygiène et de Bactériologie du Tonkin, comme teneurs ex
trêmes, 5,16 à 13,87 p. 100 de tanin et 1,30 à 3,25 de caféine.
Toutes ces différences n’auraient, au surplus, qu’une très
faible importance, puisqu’on est d’accord aujourd’hui pour
penser qu’il n’y aurait pas entre les quantités des divers
éléments contenus dans les thés et les qualités de ces thés
le rapport étroit qu’on a longtemps admis.
L’analyse des infusions de thé obtenues en faisant infuser
pendant cinq minutes 3 grammes de thé dans 150 grammes
d’eau bouillante n’est pas un meilleur élément d’apprécia
tion, non plus que le dosage de la quantité de matière qui
s’est dissoute dans cette infusion, et qui, variant de 16 à
25 p. 100, peut être sensiblement la même pour des thés de
Chine, de Java et du Japon.
En réalité, il y a des crus de thé comme il y a des crus
de vin, et ce sont les bons crus qui. bien préparés et prove
nant d’une culture rationnelle, donneront les qualités supé
rieures, les teneurs en tanin et en caféine étant d’impor
tance très relative, et, en tout cas, non primordiale.
Tels sont les faits aujourd’hui reconnus, et qu’il ne faut pas
perdre de vue si l’on ne veut pas faire fausse route en cher
chant seulement dans l’abaissement des teneurs en tanin et
en caféine les moyens de faire disparaître les défauts (une
certaine âcreté, un goût légèrement amer et un manque
d’arome) qu’on reproche souvent aux thés d’Indochine.
(Chalot : L'avenir du Thé en Indochine. L’Agronomie Coloniale, marsavril 1919, n° 23. — J. J. B. Deuss : L'analyse chimique du Thé en rapport
avec sa qualité. Id., août 1924, n° 80. — P. Vieillard : L'avenir de la cul
ture du Théier en Indochine. Id., juillet 1930, n° 151. — P. A mmann :
Nouvelle contribution à l'étude des Thés d 'Indochine. Id.,aoùt 1930. n° 152.)
�I NDOCHI NE
278 à 280. — Thés verts d ’Annam pour la consommation
européenne. — Annam.
Les sortes exposées, et de même provenance que les thés
noirs précédents, sont : Young Hyson extra-supérieur ; Ilyson surfin ; Moyune Ilyson extra-supérieur.
281. — Thé vert d'Annam pour la consommation euro
péenne. — Annam.
Préparé dans la province de Quang-tri, qui, après celle
de Quang-nam, est une des principales provinces d’Annam
pour la culture de l’arbre à thé.
282. — Thé noir du Yun-nan, en galettes. — Importé au
Tonkin.
C’est le Pou-eurl tcha, ou « thé de Pou-eurl», très répandu
et apprécié dans toute la Chine, ev auquel les Chinois attri
buent des propriétés médicinales.
Obtenu dans les Sipsong Panas chinois, c’est-à-dire dans
les trois districts de I-bang, I-vou et Moung-hai, au sud de
Semao, il est trié à Semao, préparé et mis en galettes ; puis
il est expédié, par Yun-nansen, Tali et Mong-tsé, dans toutes
les directions.
Pour la préparation de ces galettes, qui, dans l’échantillon
exposé, ont 20 centimètres de diamètre environ et 2 centi
mètres d’épaisseur et sont empilées par sept en un paquet
cylindrique enveloppé de feuilles de bananier, les feuilles
récoltées sont desséchées, puis, après triage, placées sur
une sorte d’étuve primitive qui consiste en une grande bas
sine ronde en fer, à bords très évasés, remplie d’eau qui est
maintenue à l’ébullition. Cette marmite est recouverte d’une
toile grossière sur laquelle on place le thé, qui s’imprègne
ainsi très rapidement de vapeur d’eau.
Lorsque l’imprégnation est jugée suffisante, le thé est
moulé dans des moules en cuivre ayant le diamètre qu’on
veut donner aux galettes ; il est placé ensuite dans des sacs
15
en toile, qu’on ferme et qu’on façonne, puis qu’on place
entre deux pierres cylindriques sur lesquelles un homme
piétine pendant quelques minutes.
Le thé retiré du sac est séché, et c’est alors que les galettes
sont empaquetées par sept, qu’on enveloppe de feuilles de
bananier, chaque parquet formant un tsoung. Et 30 tsoung
pèsent environ un picul de 60 kilogrammes.
Le tsoung en collection pèse 2 kgr. 200.
Le thé de Pou-eurl provient, pour les deux tiers, des plan
tations de Moung-hai, et malheureusement cette prove
nance est de qualité inférieure, les indigènes de cette région
prenant beaucoup moins de soins culturaux que les Chinois
d’I-bang et d’I-vou.
(Rousse-Lacordaire : Le Thé de Pou-eurl ( Yun-nan). Bulletin Écono
mique de l’Indochine ; 1904, p. 1028.)
283. — Thé noir du Yun-nan, en briquettes. — Importé au
Tonkin.
L’échantillon se compose d’un paquet enveloppé encore
avec des feuilles de bananier, mais composé de deux bri
quettes carrées ayant environ 11 centimètres de côté et
2 centimètres d’épaisseur.
Le mode de préparation est sans doute le même que celui
du thé en galettes, la forme seule différant.
Tous ces thés en galettes ou en briquettes portent au
Tonkin le nom de che tung. Ils sont, en général, très estimés
des Annamites, tant à cause de la qualité des feuilles em
ployées que des facilités que présentent le transport et le
commerce. La compression a l’avantage de mettre les
feuilles à l’abri des poussières et des moisissures.
284. — Thé noir du Yun-nan, en briqnettes. — Importé au
Tonkin.
Paquet enveloppé comme le précédent et composé de
briquettes de même forme et de mêmes dimensions que les
�16
H. J U ME LL E
17
I NDOCHI NE
précédentes, mais à bords nettement tranchés, beaucoup
plus réguliers et plus nets. Sans doute de même origine que
le précédent et importé par Lai-chau.
Le paquet de cinq pèse 0 kgr. 900.
D'après M. Démangé, ce thé comprimé en pains carrés est
dit phuong xa. Il arrive à Hanoï de février à juin. Bien que
de qualité moins estimée que le che tung comprimé en pains
ronds, c’est encore une sorte consommée par la classe aisée.
(Y. Démangé : Essai sur les Thés de consommation indigène. Bulletin
Économique de l’Indochine, juillet-août 1917.)
285. — Thé de Kwang-tcheou-wan.
Thé noir présenté sous deux formes : en petites boules de
de 2 cent imètres environ de diamètre, du poids de 2 grammes,
enveloppées dans du papier, et en paquets longs de 7 cen
timètres, du poids de 10 grammes, réunis par deux et com
posés chacun de feuilles entières enroulées suivant leur lon
gueur et accompagnées chacune de la partie du rameau
jeune qui la porte.
286. — Nelum bium speciosium ; étam ines. — Nymphéacées. — Tonkin.
Les Annamites, qui ne parfument pas les thés indigènes,
parfument assez souvent les thés de Chine en mélangeant à
ces thés, en vase clos tel qu’une bouteille, diverses fleurs,
telles que celles du Jasminnm Santbac, de YOlea fragans, de
VAglaia odorata, et surtout les anthères du lotus (Nelum
bium speciosum). On fait alterner un lit de thé et un lit de
fleurs.
(V. Démangé : loc. cit.).
287. — Thea sinensis ; fleurs de thé en boutons. — Ton
kin.
288. — Fleurs de thé petites. — Tonkin.
289. — Fleurs de thé moyennes.
290. — Fleurs de thé grosses.
Ces trois qualités de fleurs de thé proviennent de -Lucnam.
Avec ces fleurs, ou, plus exactement, les boutons floraux
(che nu) de l’arbre à thé, les Annamites préparent, au Ton
kin, une infusion couramment consommée.
Ces boutons sont toutefois de conservation difficile et ont,
pendant le transport, tendance à moisir ou à prendre mau
vais goût. Est-ce pour cette raison que les envois faits jadis
en France, et surtout en 1906, lors de l’Exposition de Mar
seille, n’ont pas eu grand succès et que les efforts tentés
pour faire adopter chez nous cette boisson n’ont pas abouti ?
Ce qui est certain, c’est que le commerce des fleurs de thé,
sur lequel on avait un moment fondé en France quelque
espoir, n’a pas été durable.
Les fleurs de thé sont classées en Indochine, d’après la
grosseur et le teinte, en trois catégories ; les plus petits bou
tons, à teinte verte, sont les plus estimés, tandis que les gros
boutons rouges constituent la dernière qualité, auprès de
laquelle se placent , comme quatrième qualité, les fleurs d’une
Myrtacée, YEugenia operculata, ou cay coi.
La préparation des fleurs de thé est très simple, car elle se
réduit à la dessiccation, à l’air, sur des toiles, des boutons
floraux encore bien fermés.
Les proportions de caféine (ou théine) indiquées dans les
fleurs de thé du Tonkin par les différents auteurs sont assez
variables. M. Jung a trouvé 1,77 p. 100 (au lieu de 3,20 dans
le thé soucliong extra) ; des analyses faites en Angleterre
n’ont donné que 0,8 à 0,9 p. 100 ; M. Deuss donne 1,5 p. 100;
MM. Perrot et Goris admettent, pour 100, d’apiès deux
analyses :
Humidité ..............................................
C en d res..................................................
C aféine....................................................
10
2,80
1,89
9,20
2,50
1,96
�18
H. J UME LL E
Les cendres contiennent une notable quantité de manga
nèse et de fer.
La fleur, d'autre part, renferme une assez forte propor
tion de théase, c’est-à-dire de cette oxydase (ou réunion
d’oxydases) qui intervient dans la «fermentation » des feuilles
de thé préparées pour la consommation européenne.
11 n’y a presque pas de tanin.
Les fleuis de thé, comme celles de VEugenia operculala,
sont souvent additionnées par les Annamites de ces fleurs
diverses ou des anthères de lotus plus haut citées et avec
lesquelles ils aromatisent les thés de Chine.
Pour la préparation de la boisson, M. Jung recommande
de procéder de la façon suivante : Prendre une cuillerée
à café de fleurs par tasse, verser la quantité strictement né
cessaire d’eau bouillante pour couvrir les fleurs, laisser la
théière bien close pendant dix minutes, puis ajouter le reste
de l’eau et laisser infuser pendant quelques minutes. Si Ton
veut un thé de belle couleur ambrée, on peut soumettre à
l’ébullition pendant trois à quatre minutes.
Une infusion de fleurs de thé contient beaucoup moins de
matière dissoute (2,7 p. 100 d’après Deuss) que Tinfusion
de feuilles (13,2 p. 100 au minimum dans un thé de Manhao).
(V. Démangé, loc. cit. — Perrot et Goris, in Bulletin des Sciences Phar
macologiques, juillet 1907).
291. — Thea sinensis ; fruits. — Ternstrémiacées. — Tonkin.
Fruits de l’arbre à thé, provenant de Ban-xang.
292. — Thea sinensis ; fruits. — Tonkin.
Fruits de l’arbre à thé, provenant de Nam-gate.
293. — Thea sinensis ; graines. — Tonkin.
Les graines de l’arbre à thé sont oléagineuses. L’huile dite
«huile de thé» est cependant plus souvent extraite d’une
IN DOC U IN K
19
espèce voisine, le Camellia Sasanqua, var. Loureiri (ou
Carnellia oleifera).
VI. — PLANTES A CONDIMENTS ET A AROMATES
300. — Zingiber officinale ; gingembre. — Zingibéracées. — Annam.
Le gingembre, originaire de F Inde (sanjabil en sanscrit) et
peut-être de la Malaisie, est le zanjabil des Arabes, le haliya
des Malais, le gung des Annamites. Ses rhizomes (can gung
et eu gung des Annamites) sont une des plus anciennes
épices de l’Orient qui aient été connues en Europe.
La plante est cultivée partout en Indochine et ses rhi
zomes (ou «mains») sont employés comme condiment ou
comme médicament. Ils sont vendus frais sur les marchés,
mais on les dessèche aussi pour l’exportation en Chine. Ce
gingembre gris doit toutefois être pour les Chinois une
sorte inférieure, peut-être employée surtout en médecine,
car les Chinois consomment principalement les conserves de
gingembre en sirop, préparées en grand à Canton, et dans
lesquelles entreraient plus particulièrement les rhizomes
tendres et séveux d’une variété spéciale, cultivée dans les
plaines alluvionnaires des environs de la ville.
301. — Gingembre gris. — Cochinchine.
302. — Gingembre gris. — Tonkin.
303. — Gingembre blanc. — Tonkii..
Les rhizomes de ce gingembre blanc sont identiques de
forme aux deux gingembres gris précédents, mais de teinte
plus claire. Peut-être est-ce le même gingembre, mais mieux
préparé, épluché et lavé, comme l’est, à la Jamaïque, le
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H. J U ME LL E
I NDOCHI XE
gingembre blanc, qui est une sorte supérieure au gingembre
noir, non épluché. On appelle toutefois encore, au Tonkin,
« gingembre blanc » les rhizomes d’abord jaunâtres, puis
blanchâtres, d’abord aromatiques, puis amers, du Zingiber
Zerumbet.
304. — Gingembre rouge. — Tonkin (Hanoï).
Ces rhizomes, plus cylindriques que les précédents, non
ramifiés en forme de main, non nettoyés, paraissent bien
appartenir à une espèce distincte, qui pourrait être leZmgiber Cassumunar, qu’on croit indigène en Indochine et qui,
en tout cas, y est un peu cultivé.
Le gingembre de cassumunar est assez estimé localement
pour sa saveur poivrée et son odeur aromatique.
Crevost et Lemarié pensent que le gingembre rouge (gung
tia) du Tonkin proviendrait du Zingiber Mioga, qui est une
espèce japonaise.
(Crevost et Lemarié : toc. cit.).
305. — Curcuma longa ; rhizom es. — Zingibéracées. — Cochinchine.
Le Curcuma longa est le curcuma, ou turmeric, ou safran de
Vlnde, le kurkum des Arabes, le nghe et le khuong huynh
des Annamites, le huang (jaune) chiang (gingembre) des
Chinois. C'est le k 'n 1ey des Cambodgiens.
Curcuma long et curcuma rond sont deux états d’un
même rhizome. Le curcuma rond est le tubercule que sur
monte la plante développée. Les ramifications épaisses, mais
plus allongées qui partent de cette souche sont le curcuma
long. A l’extrémité de chacun de ces courts rameaux le
bourgeon se redresse en une nouvelle tige dont la partie
inférieure, en se tubérisant, redonne un curcuma rond.
Le curcuma est un condiment, un produit médicinal et,
en raison du principe jaune (curcumine) qu’il contient, un
colorant. Sa fécule est dite « arrow-root de l’Inde», ou tichir.
21
Dans l’Inde, le curcuma subit souvent diverses prépararations préalables, variables selon les localités, telles qu’ébullition en vase clos, et parfois même avec de la bouse de
vache, mais il peut être tout simplement employé frais et
seulement lavé.
306. — Curcuma longa ; curcuma long. — Laos.
307. — Curcuma longa ; curcuma rond. — Laos.
Le précédent est le khi min, et celui-ci le khi min kom
des Laotiens. Les deux sont le eu nhge des Annamites.
308. — Curcuma longa ; poudre de curcuma. — Cochinchine.
Dans l’Inde, les rhizomes employés pour la teinture pro
viendraient spécialement d’une variété à rhizomes durs,
très riches en principe colorant.
La poudre (bot eu nghe des Annamites) entre comme colo
rant dans diverses préparations culinaires, notamment la
poudre de carry. Le curcuma sert aussi, dans l’Inde, pour
la teinture des étoffes et la fabrication de certains vernis.
Hose dit que, en Chine, on l’utilise, dans les pratiques reli
gieuses pour préparer un vin de sacrifice appelé chang.
Ridley, à Java, dans des cérémonies de circoncision, a vu
les enfants tout badigeonnés de turmeric.
309. — A m om um K rervanh, épis et fruits — Zingibéra
cées. — Cambodge.
Les fruits de cette espèce sont le kravanh, ou krevanh, des
Cambodgiens, le pai tou kou des Chinois. C’est le cardamome
rond, ou cardamome blanc, ou cardamome-bouquet, ou carda
mome du Siam, du commerce, récolté au Siam et au Cam
bodge. Il ressemble beaucoup au cardamome rond de Java,
donné par YAmomum Kepulaga, mais diffère un peu de sa
veur.
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H. J U ME LL E
Cette épice était connue dane le commerce dès le xvne siè
cle et c’était alors le vrai cardamome, qu’a supplanté au
jourd’hui, quoiqu'il reste très apprécié, le cardamome du
Malabar (Elettaria Cardarnomum) récolté dans les cultures
de Ceylan et beaucoup mieux préparé.
Usité comme condiment, il est aussi, en Chine, employé
en mélange avec le bétel, comme masticatoire. En méde
cine, les Chinois l’utilisent contre les maux d’estomac, les
affections pulmonaires et contre la débilité générale.
Au Cambodge, la plante ne se trouve que dans les mon
tagnes de la chaine de l’Eléphant, dans les provinces de
Pursat et de Krakor, qui font partie de la Résidence de
Kompong-chhnang. Il n’y a guère de véritable culture,
car ce qu’on appelle «culture» consiste généralement, dans
la montagne, à surveiller, dans les clairières à sol humide où
ils poussent spontanément, les pieds qui vont fleurir et
mûrir, à élaguer les arbres voisins et à remplacer seulement ,
au besoin, les plants qui meurent.
La récolte a lieu en juillet et août ; la préparation se réduit
à la dessiccation des fruits sur des claies de bambous audessous desquelles est un brasier ardent.
L’exportation annuelle des amomes et cardamomes indochinois (c’est-à-dire de ce cardamome rond et des sortes
mentionnées ci-dessous) est à peu près de 4.000 ou 5.000
quintaux, presque entièrement à destination de Hong-kong.
(Ridley : loc. cil. — Lofler : Les Cardamomes de la province de Pursat.
Bull. Econ. de l’Indochine, 1904, p. 1299.)
310. — Amomum K rervanh ; épis de cardam om e k ravanh. — Cambodge.
Cet échantillon, envoyé en décembre 1896 au Musée colo
nial de Marseille par M. A. Salles, est accompagné de la note
suivante, reproduite textuellement : « Il provient de la
région montagneuse comprise entre le bassin du Grand Lac
et le Golfe de Siam. Dans les forets de ces montagnes, dan
I NDOCHLNE
23
gereuses pour les Blancs par la fièvre des bois, se trouve une
population qui est, parait-il, en vertu de lois du royaume,
affectée à la récolte de ce produit, qu’elle ne peut vendre
qu’au roi ».
311. — Amomum arom aticum ; fruits. — Zingibéracées. —
Tonkin.
En provenance de Lao-kay. C’est le thao qua des Anna
mites, le Isao kuo des Chinois ; et c’est le « cardamome
ovoïde de Chine» de Guibourt, correspondant vraisembla
blement à VAmomum medium, espèce incomplètement dé
crite de Loureiro.
Les graines sont un condiment, mais aussi employées en
médecine chinoise contre la dyspepsie et les catarrhes.
D’après Hoosie, les grands centres de production, en
Chine, sont l’Ouest et le Sud-Ouest du Kouang-si et le SudEst du Yun-nan.
L’espèce serait le « Hill cardamom » du Bengale et de
l’Assam.
312. — Amomum echinosphaera ; fruits de cardam om e.
— Zingibéracées. — Annam.
Fruits en provenance de Phan-rang.
Ce cardamome, bien inférieur au kravanh, est le sa nhan
(ou sa nhon?) des Annamites. C’est sans doute le « carda
mome poilu de la Chine» de Guibourt, car ce serait cette
espèce à fruits échinés de l’Annam et du Tonkin qui serait
cultivée en Chine dans le district de Yang-choun ; d’où le
nom de Yang choun sha donné par les Chinois à cette sorte.
D’autre part, c’est probablement cette espèce qui serait
VAmomum villosum de Loureiro, qui pourrait cependant
être aussi bien YAmomum ovoideum, à fruits également échi
nés, de Cochinchine et du Cambodge.
Il est très difficile de distinguer les fruits de ces deux
Amomum, A. echinosphaera et A. ovoideum, car la forme et
�24
H. J UME LL E
la grosseur sont sensiblement les memes dans les deux cas,
et les piquants, dans les uns et dans les autres, peuvent être
élargis à la base ; mais la distinction devient facile quand
des grappes ou des fragments de grappes sont, comme dans
Péchantillon en collection, mélangés à ces fruits, car ces
grappes sont lâches et à pédoncules minces dans VAmomurn
echinosphera et, au contraire, très denses, ovoïdes et à pé
doncules courts et trapus, dans VAmomurn ovoideum.
313. — Amomurn echinosphaera ; graines. — Tonkin.
Sa nhan mat, en provenance de Lang-son. Graines débar
rassées de l’enveloppe du fruit.
314. — Amomurn echinosphaera ; fruits et graines. —
Cambodge.
Quoique provenant du Cambodge, où l’espèce à fruits
échinés serait plutôt VAmomurn ovoideum, ces fruits, d’après
les fragments de grappes qui les accompagnent, appartien
nent bien à l’espèce Amomurn echinosphaera.
315 — Amomurn sp., fruits. — Mak neng. — Laos.
Ces petits fruits ovoïdes, marqués de légères saillies tuber
culeuses régulièrement disposées en lignes longitudinales,
ressemblent beaucoup à ceux que Guibourt désigne sous le
nom de «cardamome noir de Gaertner», en les rapportant
au Zingiber nigrum de cet auteur.
Ce serait le cardamome noir, ou cardamome amer, le kai
chich des Chinois, que D. Hooper considère, avec toutefois
quelques réserves, comme étant YAmomurn amarum de Por
ter Smith.
Le kai chich, dont les graines sont un médicament plutôt
qu’un condiment, serait cultivé, en Chine, dans les pro
vinces de Koei-tcheou, de Kouang-toung et au Yun-nan,
c’est-à-dire dans le Sud.
I NDOCHI NE
25
316. — Amomurn sp. ; graines de cardam om es. — Kakor.
— Cambodge.
Mélange de graines, accompagnées de quelques fruits, les
uns échinés et les autres globuleux et légèrement côtelés,
sans piquants.
Les cardamomes connus au Cambodge sous le nom de
krako sont beaucoup moins estimés et de bien moindre va
leur que les kravanh. C’est dans ces kralo que rentrent les
cardamomes à fruits épineux donnés par VAmomurn echi
nosphaera.
317. — Amomurn sp. ; essence de cardam om e. — Cochinchine.
Cette huile essentielle est le dau dau khau des Annamites.
318. — Piper nigrum ; poivre noir. — Pipéracées. — Cochinchine.
Le poivre noir est le fruit non mûr et desséché du Piper
nigrum ; le poivre blanc est le fruit de la même espèce récolté
mur et dépulpé.
Le grand centre de la culture du poivrier (ho tieu) en
Cochinchine est la circonscription de Ha-tien, mais il y a
aussi des plantations en d’autres provinces, notamment
celles de Baria et de Bien-hoa.
Les exportations annuelles de poivre.indochinois faites
par Saigon varient selon les années entre 3.000 et 5.000
tonnes.
Au Cambodge, le poivrier est principalement cultivé dans
les résidences de Kampot et de Takeo (province de Tréang).
319. — Piper nigrum ; poivre noir. — Annam.
En provenance du Quang-nam.
Le poivrier, en Annam, est surtout cultivé dans le Quangtri.
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H. J U M E L L E
320. — Poivre noir. — Tonkin.
321. — Poivre blanc. — Cochinchine.
322. — Poivre blanc. — Annam.
En provenance du Quang-tri.
323. —- Zanthoxylum alatum ; fruits desséchés. — Rutacées. — Importé de Chine.
Les fruits desséchés du Zanthoxylum alatum, ou Zanthoxy
lum Bungei, sont, en Extrême-Orient, un succédané très
employé du poivre noir.
C’est le hua (fleur) chiao (poivre) des Chinois.
Plusieurs espèces de Zanthoxylum indigènes en Chine peu
vent donner ce «poivre», mais seul le Zanthoxylum alatum
est cultivé, et il l’est dans les provinces de Hou-pe, de
Iviang-si, de Se-tchouen et au Yun-nan.
Les fruits sont de petites capsules globuleuses, de la*grosseur à peu près d’un fruit de poivrier, à une graine, et s’ou
vrent en deux valves à surface marquée de nombreuses
petites saillies verruqueuses ; et ce serait dans ces petites
verrucosités que se trouverait surtout l’huile essentielle,
d’après P. Smith.
324. — Capsicum m inim um ; fruits. — Solanacées. —
Cochinchine.
Les petits fruits du Capsicum minimum, ou Capsicum fastigiatum, sont le petit piment, ou piment-oiseau, qui est le
plus fort de tous les piments. C’est le ot hiem des Annamites.
325. — Capsicum m inim um ; petit piment. — Ot hiem do.
— Annam.
326. — Capsicum m inim um ; petit piment. — Pak jet noi.
— Laos.
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327. — Capsicum frutescens ; fruits. — Cochinchine.
Les fruits de cette espèce, plus gros que les précédents,
sont le piment ordinaire (donné d’ailleurs aussi par d’autres
espèces) et, plus particulièrement, les chillies et les capsicums des Anglais.
Comme la sorte précédente, ils entrent dans la prépara
tion des pickles, et, pulvérisés, sont le poivre rouge ou le
poivre de Cayenne.
L’échantillon est désigné, en collection, sous le nom an
namite d'ot hot lieu, mais qui est peut être erroné, lieu
signifiant «petit» et la dénomination devant donc plutôt
s’appliquer aux fruits du Capsicum minimum.
328. — Capsicum frutescens ; fruits. — Ot bi. — Cochin
chine.
329. — Cinnamomum obtusifolium ; écorces de cannelle.
— Lauracêes. — Annam.
Le catmelier d'Indochine — qui n’est peut-être pas tou
jours exclusivement le Cinnamomum obtusifolium, ou, tout
au moins, le Cinnamomum obtusifolium type — est réparti
sur toute la longueur de la chaîne annamitique, du Sud au
Nord ; et on le trouve à l’état spontané en Cochinchine, en
Annam, au Tonkin (où c’est le cay que), aussi bien qu’au
Laos (où c’est le khe) et au Cambodge (où c’est le sambor
loveng).
Les écorces proviennent d’arbres sauvages ou cultivés ;
mais ce sont les cannelles sauvages qui sont ordinairement
les plus estimées.
Le grand centre d’exploitation est en Amnam, dans les
provinces de Quang-nam, Quang-ngai, Nghé-an et Thanhhoa. La récolte est faite par les indigènes, mais le commerce
d’exportation est entièrement entre les mains des Chinois.
Commercialement, les écorces sont classées en plusieurs
sortes, d’après les régions de provenance, puis d'après les
�2S
H. J U ME L L E
parties de l’arbre (gros troncs, petits troncs ou branches)
sur lesquelles elles ont été récoltées.
La qualité supérieure est la «cannelle royale», obtenue
au Thanh-hoa sur de gros arbres sauvages. Lorsque les
Muongs des chaus où a lieu l’écor âge ont procédé à la
récolte des arbres choisis, une partie de cette récolte est pré
levée comme part royale, et le reste seul est abandonné au
commerce, où il est, du reste, vendu aux prix les plus
élevés.
Les bonnes cannelles d’Indochine sont considérées comme
supérieures aux cannelles de Chine, qui proviendraient du
Cinnamomum obtusifolium var. Cassia.
Les exportations annuelles de cannelles d’Indochine va
rient, selon les années, de 600.000 à 800.000 kilogrammes,
dont la plus grande partie est composée de petites écorces.
Hong-kong est, de beaucoup, le principal acheteur ; et
l’Annam est à peu près le seul exportateur.
(Brière : Culture et commerce de la Cannelle en Annam. Bull. Econ. de
l ’Indochine, septembre 1904. — Perrot et Eberhardt : Les Cannelliers
d'Indochine : étude botanique et économique. Bulletin des Sciences th armacologiques, oct.-nov. 1909. — Crevost et Lemarié : Catalogue des
Produits de VIndochine, I, p. 289.)
330. Cannelle royale. — Annam.
En provenance de la province de Thanh-hoa, comme il est
dit plus haut.
331. Cannelle d'Annam.
Cannelle récoltée au Quang-nam.
332. Cannelle d ’Annam.
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334. Cannelle d ’Annam. — Que thanh.
Le que thanh est une sorte inférieure, correspondant aux
branches du cannelier.
335. — Cannelle de Cochinchine. — 1 o que.
En provenance d’une plantation de la province de Baria.
336. Cannelle de Cochinchine.
Sans indication de provenance précise.
337. Cannelle du Cambodge.
Récoltée sur des arbres sauvages dans la province de
Kompong-chhnang.
338. Cannelle du Cambodge.
Récoltée sur des arbres sauvages dans la province de
Kompong-thom.
339. Cannelle du Cambodge. — Sambor loveng.
Ecorces d’arbres de deux ans des Plantations Dupuy, à
Pnom-penh. La cannelle, au Cambodge, est le sambor loveng,
ou sambor-lo-vong.
340. Cannelle du Cambodge.
Ecorces d’arbres de trois ans des Plantations Dupuy.
341. Cannelle du Cambodge.
Ecorces d’arbres de quatre à cinq ans des Plantations
Dupuy.
Récoltée au Quang-ngai.
342. Cannelle du Cambodge.
333. Cannelle d’Annam.
Récoltée au Nghé-an.
Ecorces d’arbres de huit à dix ans des Plantations Du-
�30
H. J U ME LL E
343-345. Cannelles du Laos.
Ecorces provenant d’anciennes plantations royales aban
données, à Vientiane.
346. Cannelle du Tonkin. — Que chi.
Le que chi est une sorte commerciale introduite au Ton
kin par les Chinois.
347. Cannelle du Tonkin.
Sans autre indication.
348. Caryophyllus arom aticus ; clous et griffes de gi
rofle. — Myrtacées. — Cochinchine.
Les clous de girofle, qui sont le dinh huong des Anna
mites, sont surtout employés en Indochine pour des prépa
rations pharmaceutiques et pour la fabrication de pâtes à
joosticks. Le lot exposé est d’importation chinoise.
349. Clous de girofle. — Tonkin.
Importation chinoise.
350. Coriandrum sativum ; fruits de coriandre. — Ornbellifères.
Le yuan sui tzu des Chinois. Le lot exposé est d’importa
tion chinoise.
I NDOCHI NE
31
dans l’alimentation. Au Japon notamment, de nombreuses
usines préparent pour la consommation locale, et aussi pour
l’exportation vers la Chine, l’Inde, San Francisco, les
Hawaï, des préparations variées a y a n t pour base les thalles
fragmentés de ces algues brunes et désignées sous le nom
général de hotnbu (kuro kombu, saimatou kombu, iboro
kombu, etc.). Ces kombus sont mangés en soupe, ou avec
des légumes, de la viande, du poisson, ou bouillis dans le
shoyu, etc.).
En fait, les Laminaires, qu’on avait songé à utiliser en
France, pendant la guerre, pour la nourriture des chevaux,
contiennent, à certaines époques de l’année — car il y a
de grandes variations saisonnières — une assez forte pro
portion de substances pouvant être nutritives : de la mannite, de la laminarine (qui serait une réunion de dextrines),
de l’algine (mélange mal défini de pentosanes et de xvlanes
à l’état d’alginate de calcium.)
Ces Laminaires, en outre, sont riches en iode et renfer
ment aussi de l’arsenic. On s’explique donc que, en raison
surtout de la teneur en iode, les Chinois les emploient en
médecine locale contre les affections dans lesquelles l’iode
peut avoir une efficacité, notamment dans les affections pul
monaires. Les anciens auteurs chinois les prescrivaient
contre le goitre.
Les Laminaires sont les hai tai des Chinois. L’échantillon
en collection est étiqueté rau eau ; ce terme est cependant
plutôt ordinairement appliqué par les Annamites au Gracilaria lichenoides (1).
VII. — PLANTES MÉDICINALES
{Cryptogames à Apétales.)
(C. Sauvageau : Utilisation des Algues marines. Encyclopédie scienti
fique ; Doin, Paris, 1920. — V. Vincent : Les Algues marines et leurs em-
359. Lam inaria sp. ; thalles desséchés. — Algues brunes. —
Cochinchine.
(1) C’est, du moins, au Graeilaria lichenoides que Sauvageau a rap
porté un rau-cau qui lui fut envoyé d ’Indochine ; mais il est, en réalité,
diverses sortes de rau eau (rau eau cl.ung vit, rau eau æoa æoa, n u eau
rou eau quang, rau eau cat) qui correspondent à autant d’espèces de
Graeilaria, Gelidium, Gelidiopsis.
Diverses Laminaires (Laminaria saccharina, Laminaria
japonica, etc.) entrent couramment, en Extrême-Orient,
�32
H, J U ME LL E
plois agricoles, alimentaires, industriels. Baillière et fils, Paris, 1920. —
M. Deschiens : Les ( tilisations des Algues marines. Chimie et Industrie,
mai 1926. — Gloess : Les Plantes marines, Id., mars 1920.)
360. Porphyra suborbiculata ; thalles desséchés. — A l
gues rouges. — Cochinchine.
Echantillon donné au Musée par M. Sauvageau, qui l’a
reçu de l’Institut Scientifique de Saigon.
C’est le mue des Annamites, le chi tho des Chinois.
Ces thalles sont alimentaires et ne paraissent pas employés
en médecine. Les Annamites, pour les consommer, les cou
pent en morceaux qui sont jetés dans le bouillon, où ils
se gonflent immédiatement ; ou bien le mue est bouilli dans
l’eau et mangé après avoir été sucré.
D’après Sauvageau, les Porphyra constitueraient une
nourriture probablement plus azotée que toutes les autres
Algues rouges. En tout cas, Oshima et Tollens ont extrait
du Porphyra laciniata divers saccharides : fucose, glucose,
mannose, galactose, pentoses.
(C. Sauvageau : Sur la Gélose de quelques Algues Floridées. Bulletin de la
Société biologique d’Arcachon, 1921).
361. Pachym a Cocos ; sclérotes. — Champignons-Basidiomycctes. — Importé.
Pachyma et Mylitta sont des noms génériques sous les
quels ont été tout d’abord désignés des sclérotes, c’est-à-dire
des masses tubéroïdes souterraines, souvent volumineuses,
de certains Champignons (Agaricacées ou Polyporacées)
dont la forme parfaite restait inconnue.
La plupart de ces sclérotes semblent aujourd’hui déter
minés. On sait notamment que les anciens Pachyma Woerrnanni, Pachyma malaccense, Mylitta auslralis (ou « pain
indigène» en Australie), Mylitta lapidescens sont respective
ment les sclérotes du Lentinus Tuber-regium (I.entinus Woermantti), du Polystictus sacer, du Polyporus Mylittae et de
YOmpkalia lapidescens.
33
I NDOCHI NE
Le Pachyma Cocos serait le sclérote du Poria (Polyporus)
Cocos, qui serait une espèce largement répartie, puisque le
Pachyma Cocos est connu en Caroline (où c’est le « pain des
Indiens» et le tuchahoe), en Chine centrale et occidentale et
aussi en Suisse, en France (à Saint-Palais, en Charente-Infé
rieure) ; et il est tout à fait vraisemblable que, en toutes ces
régions ou localités, c’est bien le même Champignon, car le
sclérote a été trouvé dans les mêmes conditions, sur les ra
cines âgées de pins (et aussi, en Chine, sur les racines de
Cunninghamia), en sols sablonneux.
D’après Keller, le sclérote de Pachyma Cocos contient,
pour 100 :
E a u ..............................................................................
G lucose........................................................................
G om m es......................................................................
Albuminoïdes..............................................................
P ecto se........................................................................
C ellulose......................................................................
C endres........................................................................
10,70
0,87
2,98
0,78
77,27
3,75
3,64
C’est le fu ling des Chinois, qui le considèrent comme laxa
tif et diurétique et l’utilisent notamment contre la goutte.
On le vend sous trois formes : le sclérote entier (fu ling) ;
ce sclérote débarrassé de sa pellicule noirâtre superficielle,
et alors de teinte blanche (chih fu ling) ; et les fragments de
pellicule noire provenant de cet épluchage (fu ling pi).
(Hevne : De nullige Planten van nederlandsch Indie. Buitenzorg, 1927.
— D. Ilooper : loc. cit. — G. Weber : The fruiting Stage of the Tuckahoe
jound attached lo orange tree root. Phytopatologv, 1924.)
361 bis. Pachym a Hoelen ; sclérotes. — ChampignonsBasidiomycèles. — Importé.
Cet autre sclérote est le chu ling des Chinois, qui le consi
déreraient donc comme différent du précédent ; et, en effet,
sa forme, dans nos échantillons, qui ressemblent bien aux
figures données jadis par Currey et Hanbury, comparative
ment à celles de Pachyma Cocos et de Mylitta lapidescens,
3
�34
H. J UME LL E
est. bien différente de la forme du Pachyma Cocos. Ce sont
des selérotes plus petits, plus allongés et beaucoup plus irré
guliers. On dit, d’autre part, qu’ils sont récoltés en Chine
sur les racines du Liquidambar formosana, et non plus sur
celles de Conifères.
Cependant Heyne, ainsi que, antérieurement, Cohn et
Schroter, semblent admettre que ce sont encore des selé
rotes de Pachyma Cocos, c’est-à-dire, pour Heyne, de Poria
Cocos.
(Currev et D. Hambury : Ftcmarhs on Sclerotium stipitalum, Pachyma
Cocos ajidsome similars productions. The Transactions of the Linnean
Society of London ; 1860. — Cohn et Schroter : Untersuchungen. iiber
Pachyma und Mylitta. Abhandlungen aus dem Gebiete der Natunvissenchaften ; Hambourg, 1891.)
362. M ylitta lapidescens ; selérotes. — Champignons. —
Importé.
Ces selérotes, qui sont ceux de YOmphalia lapidescens et
sont le little man's bread des Anglais, les lei wan (ou « boules
de tonnerre») des Chinois, parce que ce serait le tonnerre qui
aurait métamorphosé l’« esprit» des plantes sur les racines
desquelles on les trouve, sont beaucoup plus petits (du
poids seulement de quelques grammes) que les Pachyma
précédents et sont irrégulièrement arrondis, ou ovoïdes,
gris noirâtre.
De saveur presque nulle, ils sont employés contre les affec
tions nerveuses des enfants et pour détruire les parasites de
la peau. Ils proviennent du Se-tehouen, du Hou-pe et du
Chan-si.
(D. Hooper : loc. cil.)
363. Cordyceps sinensis ; périthèces et chenilles parasi
tées. — Champignons-Pyrènomycèles. — Importé.
C’est le Caterpillar fungus des Anglais, le tung (hiver) chung
(insecte) hsia (été) tsao (herbe) des Chinois, le Irung lhao
des Annamites.
I NDOCHI NE
35
Ce mycélium de champignon, comme ceux des autres
espèces du genre, envahit le corps des chenilles (des Hepialas, semble-t-il, dans le cas présent) ; et, lorsque ces che
nilles sont tuées, le périthèce composé (appareil reproduc
teur) du Cordyceps se développe, sous forme d’une longue
colonnette dressée, à l’extrémité de la chenille. La drogue
est vendue en petits paquets d’une vingtaine de petites
«baguettes», dont chacune est formée de la chenille dessé
chée et du périthèce qui a été rabattu dans son prolonge
ment. La longueur moyenne de fa chenille est de 3 centi
mètres, et celle du périthèce 4 centimètres.
Ces chenilles parasitées sont nombreuses dans le Sud du
Thibet et dans les provinces de Se-tchouen, Hou-pe et
Ho-nan; il en vient surtout de Kiatsing-fou, au Se-tchouen.
En région montagneuses, on les trouve jusqu’à 4 000 à
5 000 mètres d’altitude.
Cette drogue relativement rare est vendue très cher,
comme tonique et comme aphrodisiaque ; elle passe encore,
en médecine indigène, comme efficace dans la phtisie, la jau
nisse, etc.
Les Chinois s’en servent également à la façon des truffes,
pour farcir et parfumer les volailles.
(D. Hooper : loc. cà. — Perrot et Hurrier : Matière médicale et Phar
macopée sino-annamites. Parts, 1907.)
364. Adiantum Capillus-Veneris ; tiges feuillées. — Fou
gères. — Importé de Chine.
La capillaire de Montpellier est une Fougère largement
cosmopolite, puisqu’on la trouve aussi bien dans la zone tro
picale, surtout, il est vrai, à partir d’une certaine altitude,
que dans la zone subtropicale et encore dans la zone tempé
rée, où elle remonte, en Europe, jusque dans le Jura suisse
et en Irlande. Elle est toutefois beaucoup plus rare dans le
Nouveau-Monde que dans l’Ancien.
�36
H. J U ME L L E
I NDOCHI NE
Les propriétés expectorantes de ses tiges feuillées sont
bien connues.
L’échantillon exposé porte, comme nom annamite, celui
de hac comang qui parait plutôt désigner ordinairement une
autre Fougère également cosmopolite, au moins dans les
zones tropicale et subtropicale, le Gleichenia dichotoma
(ou G. linearis). La capillai e de Montpellier est plus souvent
le tich lisien tsao des Chinois et le thiet tuyen thao des Anna
mites.
365. W o o d v a rd ia r a d ic a n s ; tro n c . — Fougères. — Importé
du Kouang-toung.
Cette Fougère-Polypodiacée à tronc dressé, court mais
épais, est subcosmopolite dans les endroits humides des
pays chauds de l’hémisphère nord des Deux-Mondes :
depuis l’Océanie jusqu’au Sud de l’Italie et au Portugal,
dans l’Ancien Monde ; depuis le Guatémala jusqu’au 47°
de latitude N., en Amérique.
En même temps, d’ailleurs, que les rhizomes d’autres
Fougères, c’est le khuan cung des Annamites.
366. C ib o tiu m B a r o m e tz ; p o ils.
Fougères. — Importé.
C’est l’ancien Polypodium Barometz de Linné, barometz
étant l’altération, par erreur de transcription, du mot russe
baranetz, qui signifie «agneau».
C.’est une Cyathéacée dont la tige reste basse, plus ou
moins rhizomateuse, de 30 centimètres de hauteur sur
5 centimètres d’épaisseur. Son aire de répartition est l’Asie
orientale (Inde et Chine), la Malaisie et les Hawaï.
Dès le Moyen-.Age, les tiges, couvertes, vers le sommet,
par les abondants poils roux qui garnissent les bases pétiolaires et les toutes jeunes feuilles, étaient exportées, par
les caravanes tartares et scy.thes, de la Chine vers l’Europe ;
et c’était le frutex tartareus et l'agneau de Scythie du com
37
merce, le nom d’« agneau» venant de la vague ressem
blance que pouvaient avoir avec cet animal ces troncs lai
neux portant encore les bases des pétioles (1).
Ce sont les poils, roux, de 2 à 5 centimètres de longueur,
filiformes, à cloisons espacées, avec larges cavités, qui,
employés comme hémostatique, sont la partie principale
ment utilisée de la plante. C’est le penghawar Djambi (ou
« remède de Djambi ») de Malaisie et le kou chi des
Chinois.
Après être tombé dans l’oubli en Europe, cet hémosta
tique fut, vers 1890, de la part du Dr Winke, de Saint-Péters
bourg, et relativement à son pouvoir coagulant, qui est réel,
l’objet de recherches qui ramenèrent, mais tout momenta
nément, l’attention en Russie et en Allemagne.
Au Tonkin, où l’espèce existe, les poils servent comme
ouate végétale.
367. C ib o tiu m B a r o m e tz ; f r a g m e n ts de tig e s . — Importé.
Ces tiges, qui sont le eau quyet des Annamites, proviennent
du Kouang-toung et du Kouang-si. Elles sont considérées
comme toniques et exerçant une action spéciale sur les
organes génito-urinaires. Les Annamites les emploient aussi
comme vermifuges, comme beaucoup de rhizomes d’autres
Fougères.
368. E q u is e tu m h ie m a le ; tig e s . — Equisétacées. — Importé.
Le mu tsei des Chinois. Ces tiges, exportées du Se-tchouen,
sont employées contre les ophtalmies, et, comme astringent,
contre la leucorrhée et les hémorroïdes.
(1) On dit que c’était, du reste, intentionnellement que les charlatans
tartares façonnaient la tige, avec ces restes de pétioles, de façon à la
vendre comme «animal parasite» qui servait à des pratiques de sor
cellerie.
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H. J UME LL E
I NDOCHI NE
39
369. L y c o p o d iu m c la v a tu m ; p o u d re d e ly co p o d e. —
Lycopodiacées. — Importé.
(n° 240), seraient un anthelminthique en médecine indi
gène.
Les spores qrii constituent cette poudre ont bien la sur
face à épaississements en réseau des spores de l’espèce clavatum. Ce serait le hai chin tsao des Chinois, le thang him thao
des Annamites. En provenance du Kouang-toung.
373. P h r a g m i t e s c o m m u n is ; tig e s . — Graminées. — Im
porté du Kouang-toung.
370. S e la g in e lla in v o lv e n s ; p la n te s e n tiè r e s . — Sélaginellacées. — Importé du Kouang-toung.
Cette Sélaginelle, qui est le clman pai des Chinois et le van
nien sung des Annamites, est le Lycopodium hygromctricum
de Tatarinov. Elle serait commune dans les montagnes de
la région de Pékin et en Chine centrale, parmi les pierres
des endroits humides. Comme beaucoup d’autres espèces du
genre, appelées, pour cette raison, « plantes de la résurrec
tion», elle présente des phénomènes dits «de revivis
cence», car, après avoir recroquevillé sa touffe et bruni sous
l’influence de la sécheresse, elle s’épanouit de nouveau et
reverdit quand elle redevient humide. Ce phénomène (qui
correspond à la réalité, c’est-à-dire véritablement à un pas
sage de la vie ralentie à la vie active quand la plante qui s’est
normalement desséchée est restée enracinée, mais qui n’est
plus qu’une apparence pour la plante depuis quelque temps
récoltée) fait considérer vulgairement, en Chine, la sélaginelle comme un remède qui prolongerait la vie. On l’em
ploie, d’autre part, contre la toux et la gravelle.
371. C u p re s s u s fu n e b ris ; r a m e a u x . — Conifères. — Im
porté du Fo-kien.
C’est le tse po yeh des Chinois, le choc bach diep des Anna
mites, qui considèrent les rameaux comme emménagogues.
372. G inkgo b ilo b a ; g ra in e s . — Conifères. — Importé.
Les graines du yu hing des Chinois, du bacJi qua des Anna
mites, déjà précédemment citées comme alimentaires
Cette plante, l’une des plus largement cosmopolites à la
surface du globe, et qui est notre roseau à balais, est le lu ti
ken des Annamites. En Chine, il est surtout abondant dans
le Nord, où il remplace les bambous du Sud. On exporte les
rhizomes, qui sont sudorifiques et diurétiques, et les pousses,
qui sont légèrement amères.
374. D a c ty lo c te n iu m a e g y p tia c u m ; r h iz o m e s e t t i g e s .—
Graminées. — Cochinchine.
Ou Cynosurus aegyptius, ou Eleusine aegyptiaca ; le
co chi trang des Annamites.
Espèce largement cosmopolite dans les régions tropicales
et subtropicales des Deux-Mondes (introduite en Amérique)
et remontant jusqu’en Europe méridionale (Grèce, Sicile,
Italie du Sud, etc.).
Considérée comme diurétique,
375. B a m b u s a sp . ; je u n e s p o u s s e s s è c h e s d e b a m b o u . —
Graminées. — Cochinchine et Annam.
Ces feuilles de toutes jeunes pousses de Bambusée (Bam
busa, Arundinaria ou Phyllostachys) seraient encore un diu
rétique, et aussi apéritives.
375 bis. B am busa sp. ; racines. — Graminées. — Cochin
chine (Poulo-Condor).
Echantillon étiqueté tam von g, tri don ba de, non so long.
Les racines de bambous, en médecine indigène, sont con
sidérées comme vermifuges.
�40
II. J UMELLE
375 ter. B a m b u s a sp. ; t a b a s h i r . — Graminées. — Importé
du Kouang-toung.
Concrétions siliceuses, noires ou blanches, selon qu’elles
sont encore mélangées, ou non, de la matière organique qui
les accompagne lorsqu’elles viennent d’être recueillies dans
les nœuds âgés de bambous où elles se sont déposées. Pour
obtenir le tabashir blanc, on élimine par le feu la matière
organique.
Le tabashir (terme qui est une altération du sanscrit
twak shirs) est connu de toute antiquité. C’est le tien
tchon hoang des Chinois et le cime hoang thien des Anna
mites. Il passe pour astringent et stomachique et est em
ployé contre le catarrhe, et aussi contre l’érysipèle.
376. C y p e ru s ro tu n d u s ; tu b e rc u le s — Cijpéracées. — Im
porté du Kouang-toung.
Ces petits tubercules noirs, oblongs ou ovoïdes, sont le
hsiang fu des Chinois, le eu co et le huong phu des Annamites.
On peut les récolter en Chine dans les régions les plus di
verses, car l'espèce est connue aussi bien dans le Nord qu’au
Se-tchouen, au Kouang-toung et au Yun-nan; mais il semble
que la récolte ait surtout lieu au Se-tchouen et au Hou-pe,
d’où elle est expédiée vers Ning-po, et, dans le Sud, au
Kouang-toung, qui exporte par Canton.
Ces tubercules sont utilisés en médecine et en parfumerie
et les Chinois leur attribuent des propriétés toniques, sto
machiques et stimulantes.
377. C y p e ru s sp. ; tu b e rc u le s . — Cypéracées. — Importé.
Beaucoup plus gros que les précédents (5 centimètres, par
exemple, sur 3 cm. 5), ces tubercules en forme de toupie
sont le san ling des Chinois et le tam lang des Annamites ;
ils passent en pharmacopée sino-annamite pour toniques
et stimulants.
I NDOCHI NE
41
Leur détermination botanique reste indécise. L’échan
tillon en collection est étiqueté Cyperus Iria, qui est, en
effet, le nom parfois adopté, mais, pour d’autres auteurs,
c’est le Cyperus longus, pour d’autres encore une forme du
Cyperus rotundus ; pour Read, c’est le Scirpus maritimus.
La forme n’est pas celle des tubercules de Cyperus rotun
dus ; d’autre part, le rhizome du Cyperus longus est épais,
mais non vraiment tubéreux, le Cyperus Iria, mauvaise
herbe des rizières dans beaucoup de pays chauds (Asie
méridionale et orientale, Perse, Malaisie, Australie, Séné
gal et Soudan égyptien) est une plante annuelle. Quant au
Scirpus marilimus, ses tubercules ont bien un peu la forme,
parfois, de ces tubercules de san ling, mais, tels que nous les
connaissons, sont beaucoup plus petits.
La plante croîtrait au Ho-nan, au Hou-pe, au Se-tchouen
et au Chan-si, donc dans le Nord-Ouest de la Chine, et les
tubercules seraient exportés par Han-keou et Ning-po.
378. A c o ru s C a la m u s ; r h iz o m e s . — Aracées. — Tonkin.
h'acore odorant, ou roseau odorant, est une plante d’eau
bien connue, largement distribuée dans l’hémisphère Nord
des Deux-Mondes depuis la Malaisie (où, au moins à une
certaine altitude, elle s’avance un peu vers l’hémisphère
Sud) jusque dans les contrées subarctiques d’Europe et
d’Asie. En Chine, elle se trouve surtout dans le Nord, où elle
est représentée par plusieurs variéés.
C’est le thach xuong bo des Annamites. Les rhizomes, dont
la saveur piquante et aromatique est due à une huile essen
tielle dite «essence de calamus», plusieurs fois étudiée,
passent en Chine pour stimulants, toniques et fébrifuges et
sont aussi employés en Indochine comme insecticides.
379. A c o ru s C a la m u s ; rh iz o m e s . — Annam (Nghé-an).
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H. J U ME L L E
380. A c o ru s g r a m in e u s ; rh iz o m e s . — A racées. — Tonkin.
Le wai chang pu des Chinois, le thach truong bo des Annamites. Beaucoup plus localisée que la précédente, l’espèce
croit dans les marais du Japon, de Chine et d’Indochine.
Ses rhizomes, beaucoup plus grêles que ceux de VAcorus
Cala mus, et de saveur acide et aromatique, sont encore sti
mulants et toniques, antispasmodiques et diurétiques ; ils
sont également employés en Indochine comme insecticides.
381. A r is a e m a T h u n b e r g ii ; r h iz o m e s . — Aracées. —
Annam (Nghé-an).
L’échantillon exposé, de détermination douteuse, était
étiqueté Arum Dracontium, terme qui a été appliqué à plu
sieurs espèces asiatiques ou américaines.
Le nom annamite accompagnant le produit, eu ban ha,
désigne ordinairement les rhizomes qui sont le pai fu des
Chinois, récolté au Hou-pe, au Ho-nan et au Chan-si, et usité
comme excitant, apéritif, émétique et tonique.
382. A r is a e m a p e n ta p h y llu m ; tu b e rc u le s . — Aracées. —
Im porté.
L'Arisaema pentaphyllum, auquel sont rapportés ces tu
bercules, qui sont le hu chang des Chinois et le ban ha des
Annamites, serait, d’après E. Brown, une espèce très dou
teuse, très mal connue.
Les tubercules dénommés hu chang sont, en tout cas,
usités comme diurétiques et purgatifs.
383. P in e llia t u b e r i f e r a ; tu b e rc u le s m o n d é s. — A racées.
— Importé.
C’est le pan hsia des Chinois.
L’espèce est largement distribuée en Chine et au Japon.
En Chine, on la trouve surtout dans le Centre et le Nord.
I NDOCHI NE
43
Les tubercules sont vendus bruts ou mondés. Dans ce der
nier cas, c’est le fah pan hsia, qu’on obtient en faisant trem
per les tubercules dans l’eau et en les faisant ensuite sécher.
Les Chinois les disent diaphoniques et émétiques, toxiques
s’ils sont pris en trop grande quantité ; on les emploie
contre la fièvre et les rhumatismes.
384. P istia Stratiotes ; feuilles. — Aracées. — Cochinchine.
Le Pistia Stratiotes est une plante aquatique flottante,
commune à la surface des eaux douces, dans les régions tro
picales et même subtropicales des deux-mondes. Brown,
en Chine, la signale au Kouang-toung, où c’est le fou ping.
Les exportations ont lieu de Canton et d’Amoy. C’est la
plante entière qui est utilisée contre diverses maladies de
la peau.
385. Areca Catechu ; fruits. — Palmiers. — Tonkin.
Originaire, croit-on, des iles de la Sonde, l’aréquier est
depuis longtemps cultivé sur une grande échelle en Malaisie,
dans l’Inde, en Indochine ; il ne dépasse pas le sud de la
Chine (ile de Hai-nan et Kouang-toung) et Formose.
In Indochine, où ce Palmier est le cay cou des Annamites
(le fruit étant le qua eau), le kok mak du Laos, le dom sla des
Cambodgiens, ce n’est guère que dans certaines régions de
la Cochinchine et de l’Annam qu’il y a de véritables planta
tions, et encore de faible superficie ; la culture de l’aréquier
est surtout une culture familiale répartie dans les jardins
entourant les habitations. Dans ces conditions, c’est donc
très approximativement qu’on peut évaluer les surfaces
cultivées à 2.000 hectares environ en Cochinchine, 2.500 hec
tares au Tonkin, 8.000 hectares en Annam (dont 6.000 pour
les quatre provinces du Nord-Annam). La culture est de
moindre importance au Cambodge et dans le Laos. Partout,
en tout cas, elle ne peut réussir qu’à faible altitude. 11 est
de nombreuses variétés d’aréquiers, qui sont naturellement
�44
H. J UME LL E
de valeurs très inégales, et dont les noix sont plus ou moins
recherchées commercialement.
Outre sa grande utilisation comme masticatoire, la graine
d’arec, ou «noix d’arec», est, dans la pharmacopée locale,
un tonique, un astringent et un anthelminthique, employée
notamment, à l’état de poudre, contre le ver solitaire.
(Hooper : toc. cit. — Magalon : Contribution à l'étude des Palmiers de
VIndochine française ; 1930.)
386. Areca Catechu ; noix cortiquées. — Cochinchine.
Le fruit de l’aréquier étant une baie, la noix cortiquée
est une graine à tégument ligneux et dur.
387. Areca Catechu ; noix décortiquées. — Cochinchine.
Graines débarrassées du tégument ligneux.
388. Areca Catechu ; fragm ents de noix. — Cochinchine.
Noix (amandes) et coques (téguments) en fragments
(eau kho).
389. Areca Catechu ; fragm ents de noix. — Cau kho. —
Annam (Phu-yen).
390. Areca Catechu ; fragm ents d'inflorescences et noix
cortiquées. — Tonkin.
391. Daemonorops Draco ; sang-dragon. — Palmiers. —
Importé en Cochinchine.
La résine (ou vrai sang-dragon) de ce Palmier grimpant
de Malaisie n’entre pas seulement dans la préparation de
divers vernis colorés, à l’alcool ou à l’essence ; c’est aussi, en
médecine indigène, un tonique et un astringent.
Le Daemonotrops Draco, ou Calamus Draco, est l’ancien
I NDOCHI NE
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Palrnijuncus Draco de Rumph. C’est le djernang besar de
Palcmbang, et c’est l’espèce classique de Daemorops à sangdragon, mais, en fait, ce n’est nullement la seule, car la
résine est encore donnée par d’autres espèces telles que les
Daemonorops didymophyllus, Draconcellus, mattanensis,
Motleyi, propinquus, ruber, etc., qui peuvent fournir plus ou
moins des sortes commerciales d’aussi bonne qualité.
(K. Heyne : De nutlige Planton van Nederlandsch Indie ; 1927.)
392. E rio c a u lo n W a llic h ia n u m ; tig e s fle u rie s . — Eriocaulacées. — Importé.
Ou Eriocaulon cantoniense. L’aire de distribution de cette
espèce s’étend, par la Malaisie, de l’Australie à l’Inde et
à la Chine méridionale. C’est le ku ching des Chinois.
On vend les capitules seuls ou les tiges fleuries en petits
bouquets. Usité, en médecine locale, contre les migraines,
les saignements de nez, et aussi contre diverses maladies
des yeux. Ce dernier emploi semble, d’ailleurs, simplement
basé sur la vague ressemblance que présente avec un œil le
petit capitule de la plante.
Le bouquet en collection provient du Kouang-toung.
393. F r i t i l l a r i a R o y lei ; b u lb e s . — Liliacées. — Importé.
Le Fritillaria Roylei est plutôt une espèce de l’Himalaya
que de la Chine, où'elle n’est pas signalée par Wright, et où
elle ne se trouverait donc, en tout cas, probablement que
dans les régions montagneuses de l'Ouest. Peut-être les
bulbes en collection appartiennent-ils plutôt au Fritillaria
cirrhosa.
Ces tout petits tubercules ovoïdes ou presque globuleux,
qui sont de la grosseur d’un pois à peu près, sont appelés
pei mu par les Chinois et boi mau par les Annamites. Pulvé
risés et bouillis avec des écorces d’orange, ils sont employés
contre la tuberculose et l’asthme.
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H. J U ME L L E
394. F ritillaria verticillata var. Thunbergii ; bulbes. —
Liliacées. — Importé.
Ce Fritillaria est du Tehe-kianget du Yun-nan. Ses bulbes,
notablement plus gros que les précédents, sont récoltés en
automne, séchés et expédiés de Han-keou et de Ning-po. Ils
sont usités contre les maladies des voies respiratoires.
On y a trouvé un alcaloïde, la fritilline.
Le lot en collection — dont la détermination ne peut être
garantie — provient du Tche-kiang.
394 bis. Lilium longiflorum ; écailles du bulbe. — Lilia
cées. — Importé.
&
A
Le bach hop des Annamites, qui emploient ces écailles
contre le rhume.
L’espèce est du Fo-kien, du Kouang-toung, de Hong
kong, de Formose et du Japon.
395. Allium odorum ; graines. — Liliacées. — Importé du
Se-tchouen.
Si ces graines sont bien celles de YAllium odorum de
Linné, ce sont, en même temps, celles de VAllium tuberosum Roxb, mais ce ne sont pas celles de YAllium odorum de
Loureiro, qui est YAllium chinense de Don.
L’Allium odorum Lin. croit en Chine septentrionale aussi
bien que dans la Chine méridionale, d’après les diverses
provinces indiquées par Wright ; il est souvent cultivé.
C’est le chia hsin tzü ; et ses graines passent pour cordiales
et toniques.
396. Aloe sp. ; aloès médicinal. — Liliacées. — Importé.
Il y a bien un Aloe chinensis Bak., mais qui, vraisembla
blement, n’est pas indigène et ne serait sans doute qu’une
variété de YAloe vera. L’échantillon en 'collection, qui pro-
il
INI>OCHINE
47
vient du Fo-kien, n’est déjà, en Chine, qu’un produit d’im
portation.
C’est le lu hui des Chinois.
397. A n e m a r r h e n a a s p h o d e lo id e s ; r h iz o m e s . — Liliacées.
— Importé.
Le chih mu des Chinois. Les rhizomes, diurétiques, fébri
fuges et expectorants, parfois employés comme les tuniques
de scille, sont récoltés dans le Nord de la Chine et exportés
de Tien-tsin.
398. A s p a r a g u s lu c id u s ; e x t r a i t. — Liliacées. — Importé.
L'Asparagus lucidus est encore YAsparagus falcatus et le
Melanthium cochinchinense. C’est le tien tung des Chinois.
L’espèce est de la Chine centrale et méridionale, du Japon
et de l’Indochine. Ses rhizomes sont expectorants, stimu
lants, toni-nervins. Du Se-tchouen ils sont exportés par
Han-keou et Ning-po. La plante serait cultivée au Tchekiang, ainsi qu’au Chan-toung dans le Nord.
399. H e te r o s m ila x ja p o n ic a ; r h iz o m e s . — Liliacées. —
Importé du Kouang-si.
L’Heterosmilax japonica est cultivé au Japon, où on le
croit originaire de Chine ; mais Wright dit ne connaître
aucun spécimen qui ait été récolté à l’état spontané en
Chine, où la seule espèce indigène du genre serait YHeteros
milax Gaudichaudiana de la Chine méridionale. Peut-être
serait-ce donc à cette espèce qu’il faudrait plutôt rappor
ter les rhizomes en collection, qui viennent du Kouang-si.
400. S m i l a x C h in a ; r h iz o m e s . — Liliacées. — Coehinehine.
Les rhizomes de la squine1 espèce de la Chine, du Japon
et de l’Indochine, sont un vieux médicament encore très
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H. J U ME LL E
usité aujourd’hui en Chine et dans l'Inde contre les maladies
rhumatismales et syphilitiques. C’est le tu fu ling des Chi
nois, terme qui a créé parfois avec le Pachyma Cocos une
confusion qu’on retrouve dans l’étiquetage de certaines
collections.
401. S m ila x China ; p â te d e s ra c in e s . — Importé de Chine.
Pâte présentée en petites tablettes carrées de 4 centi
mètres de côté et 5 millimètres d’épaisseur.
402. S q n in e rouge. — Cochinchine.
Xich phuc linh des Annamites. Lamelles très minces,
blanc rosé, en larges fragments.
403. S m ila x sp . ; tr a n c h e s d e r h iz o m e s . — Liliacées. —
Importé.
Très minces tranches de rhizomes, pouvant provenir
d’autres espèces que le Smilax China, notamment du Smilax
glabra du Kouang-toung. De tous les représentants chinois
du genre, c’est d’ailleurs le Smilax China qui est de beau
coup le plus commun.
404. S m i l a x sp . ; s a ls e p a r e ille d u L ao s. — Laos.
Gros rhizomes très aplatis, provenant de Saravane.
405. O p h io p o g o n ja p o n ic u s ; rh iz o m e s . — Hémodoracées.—
Importé.
C’est le mai tung des Chinois, le terme de mai rappelant
la ressemblance des rhizomes, allongés et étroitement
ovoïdes, avec des grains d’orge, abstraction faite, d’ailleurs,
des dimensions. L’espèce est de Chine, de Corée et du Japon.
On la cultive près de Pékin et dans le Tche-kiang ; et de
cette dernière province les rhizomes sont exportés par Ning-
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I NDOCHI NE
po. Ils sont considérés comme toniques, et aussi aphrodi
siaques, à la façon du ginseng.
406. Juncus sp. ; moelle en mèches. — Joncacées. — Cochin
chine.
Moelle vendue par paquets de petits cylindres de 10 cen
timètres environ de longueur et 4 millimètres de diamètre,
et servant aux Annamites comme mèches de lampes, mais
utilisée aussi par les Chinois, d’après Hooper, comme
antilithique et pectorale et aussi pour maintenir ouvertes
les fistules. Hooper et d’autres auteurs rapportent cette
moelle au Juncus effusus ; et cette détermination concorde
bien avec une note qui, dans l’Herbier du Muséum de Paris,
accompagne un spécimen de Juncus effusus rapporté du
Tonkin par Balansa, car, d’après cette note, la plante, au
Tonkin, est cultivée en lignes dans les terres à riz, et, lorsque
la récolte des tiges a été faite, en avril, «la moelle sert de
mèche dans les lampes annamites».
Que la moelle de Juncus effusus puisse être ainsi em
ployée, ce n’a rien d’invraisemblable, puisque, dans cette
espèce, comme dans le Juncus conglomeratus, la moelle est
continue ; à remarquer toutefois, pour notre échantillon,
que la moelle y présente toujours, vers le centre, deux ou,
plus souvert, trois faisceaux libéro-ligneux, disposés en
ligne, qui paraissent faire constamment défaut dans la
moelle du Juncus effusus.
La moelle en collection est indiquée comme le tin den des
Annamites ; la moelle du Juncus effusus est le teng (lampe)
hsin (mèche) hua (fleur) des Chinois.
Hooper dit qu’on prépare cette moelle en exposant les
tiges à la vapeur pour faciliter l’enlèvement des parties
externes (écorce et cercle périphérique des faisceaux libéroligneux).
Elle sert encore à faire des nattes.
Les exportations chinoises ont surtout lieu du Se-tchouen.
4
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H. J U M E L L E
407. Hypoxis aurea ; racines. — Amaryllidacées. — Importé.
Le hsien mao des Chinois. Ces racines (Brahminical ginseng, d’après Stuart) auraient les propriétés du ginseng.
L’espèce est du Nord de l’Inde, de l’Indochine, de la
Chine, du Japon et de Java.
En Chine, elle est surtout du Hou-pe; du Fo-kien et du
Ivouang-toung ; et c’est de cette dernière province que pro
vient l’échantillon en collection.
408. Belamcanda punctata ; rh iz o m e s.— Iridacées. — Im
porté.
Ou Belamcanda chinensis, ou Pardanthus chinensis. Es
pèce du Nord de l’Inde, de l’Indochine, de Chine (jusqu’en
Mandchourie), de Corée et du Japon.
Le she kan des Chinois, très cultivé dans la région de Pékin
et au Ho-nan ; et les rhizomes sont exportés d’Amoy et
d'Han-keou. Ils seraient expectorants et carminatifs. Au
Malabar, d’après Rheede, ils sont considérés comme un
contre-poison contre les morsures du cobra ou pour les
animaux qui ont mangé des plantes vénéneuses.
409. Alpinia officinarum ; rhizom es. — Zingibéracées. —
Importé.
Les rhizomes de cet Alpinia, qni sont le liang chiang des
Chinois, sont le petit galanga, ou galangade Chine, ou vrai
galanga officinal, supérieur au grand galaga, ou galanga de
VInde, ou galanga de Java, donné par YAlpinia Galanga de
Malaisie.
D’odeur agréable, de saveur chaude et épicée, rappelant
le poivre et le gingembre, le petit galanga sert comme épice,
entre dans la fabrication de certaines liqueurs, est employé
- en parfumerie, et, au point de vue médicinal, est dit stimu
lant, stomachique et carminatif.
La plante est de Hai-nan, et les exportations ont lieu de
Hong-kong.
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410. A lp in ia G a la n g a ; fr u its . — Zingibéracées. — Importé.
Le grand galanga serait originaire de Malaisie, mais
depuis longtemps introduit et devenu subspontané dans
l’Inde, en Péninsule malaise, en Indochine, dans le Sud de
la Chine et à Formose. En tous ces pays, il est cultivé, et sa
culture a donné naissance à des variétés dont les rhizomes
sont de qualités diverses.
En plus de ces rhizomes, employés en médecine comme
les précédents, mais beaucoup moins couramment, car ils
sont inférieurs, les fruits, à trois graines allongées, de saveur
piquante, sont utilisés contre les coliques, les diarrhées et
les vomissements.
C’est le hung tou hou (ou « muscade rouge ») des Chinois ;
c’est aussi le cardamome rouge ou le cardamome galanga.
411. A lp in ia G a la n g a ; rh iz o m e s . — Zingibéracées. — Cam
bodge.
Au Cambodge, où l’espèce, qui est le kom deng des indi
gènes, est subspontanée et cultivée, ces rhizomes sont em
ployés comme condiment, peut-être aussi pour les usages
médicinaux indiqués plus haut.
412. K a e m p fe r ia G a la n g a ; rh iz o m e s . — Zingibéracées. —
Tonkin (Hung hoa).
Espèce de l’Inde et de la Malaisie, cultivée en Chine, au
Kouang-toung et en Indochine. Le thien lien des Anna
mites, le prao des Cambodgiens.
D’odeur agréable, de saveur aromatique et piquante, les
rhizomes ont des propriétés analogues au gingembre.
413. K a e m p f e r ia G a la n g a ; r h iz o m e s en ro n d e lle s. —
Tam nai. — Importé.
En provenance du Kouang-toung.
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414. K a e m p fe r ia p a n d u r a ta ; r h iz o m e s . — Zingibéracée*.
417. Costus speciosus ; rhizomes. — Zingibéracées. — Laos
(Luang-prabang).
— Importé.
En provenance également du Kouang-toung, ces rhizomes,
coupés en deux suivant la longueur, sont le ngo shu ou l’o
shu des Chinois. L’échantillon en collection est étiqueté
nga chua.
Ce Kaempferia pandurata est indigène en Malaisie et dans
l’Inde, mais cultivé au Kouang-toung et au Kouang-si.
Les rhizomes, à odeur de citron et à saveur piquante, sont
carminatifs, stomachiques et cholalogues.
415. C u rc u m a x a n t h o r r h iz a ; tu b e r c u le . — Z in g ib é ra c é e s .
— Cochinchine.
Le ternoe lawak de Malaisie. Ce serait le seul Curcuma dont
les tubérosités radicales seraient à chair jaune, tout comme
les rhizomes tubéreux. Ces tubercules-rhizomes sont oviformes, volumineux ; celui en collection a, desséché, 15 cen
timètres de longueur sur 6 cm. 5 de largeur maxima.
L'échantillon provient d’une plante exceptionnellement
cultivée à Saïgon, où l’espèce pourrait s’acclimater.
416. C u rc u m a x a n t h o r r h iz a ; p o u d re . — Zingibéracées. —
Cochinchine.
Cette poudre jaune foncé, qui accompagne le tubercule
précédent, est étiquetée «hépatine»; et le temoe lawak est
usité, en effet, en Malaisie dans les cas de calculs biliaires.
D’autre part, en Péninsule malaise, le tubercule est em
ployé contre les rhumatismes et les indigestions ; en ce der
nier cas, on le fait bouillir avec des rhizomes de gingembre
et de cassumunar, et on ajoute quelques grains de poivre.
On boit la décoction.
(Ileyne : De nuttige Planten van Nederlandsch Indie, 1927, 1, p. 501. —
Burkill et Mohamed Haniff : Malay Village Aledicin, in : The Garden’s
Bull. Straits Settlements, avril 1930.)
53
Ce Costus, qui est le eu choc des Annamites, est de l’Inde,
de l’Indochine, de Formose, et aussi de Malaisie. En Indo
chine, il est cultivé, mais aussi spontané, en Cochinchine,
en Annam, au Laos et au Tonkin.
C’est VHerba spiralis hirsuta de Rumph, le tjana-kua
de Rheede.
Dans l’Inde, comme en Indochine, la plante est sauvage
et cultivée. A l’état spontané, elle est commune dans les
endroits ombragés, dans les forêts, sur le bord des eaux.
Les rhizomes, qui ne sont pas aromatiques, quoiqu’on les
rapproche parfois du gingembre, et sont de saveur mucilagineuse et légèrement astringents, sont consommés bouillis
comme les pommes de terre, et on en fait aussi des con
serves au sirop. En médecine, on les emploie contre le rhume
et les rhumatismes et on les considère comme toniques. La
poudre mélangée avec du sucre est donnée contre la pneu
monie ; au Punjab, elle passe pour aphrodisiaque.
Frais, ces rhizomes contiennent 77 à 87 p. 100 d’eau. Des
séchés, d’après les analyses faites à Calcutta, ils renferment,
pour 100 :
E a u .................................................................................
5,50
E xtrait à l’é t h e r .......................................
Albuminoïdes ............................................................
6,75
Hydrates de carbone .............................................. 66,65
Ligneux ...................................................................... 10,65
Cendres .......................................................
Le Costus speciosus ne doit pas être confondu avec le costus
des anciens auteurs, employé comme épice et comme encens,
et qui est la racine d’une Composée du Cachemire, le Saussurea Lappa, exporté, sous le nom de putchuk, de Bombay et
de Calcutta vers la Chine.
(Costus speciosus. The Agricultural Ledger, 1906 ; n° 2.)
0,75
9,70
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H. J U ME L L E
418. B le tia h y a c in th in a ; tu b e rc u le s . — Orckidacées. —
Importé.
Le pai chi (ou « orchis blanc») des Chinois ; le paah hap à
Canton. Le chi mo des Annamites.
L'espèce est du Sud et du Centre de la Chine, du Thibet
oriental et du Japon. Les tubercules récoltés au Se-tchouen
et au Hou-pe sont exportés par Han-keou et Ning-po.
L'échantillon en collection provient du Fo-kien. On récolte
encore au Yun-nan, au Kouang-toung et au Kouang-si ;
et des exportations ont lieu de Canton.
Ces rhizomes sont employés contre la dyspepsie infantile,
la dysenterie, les hémorroïdes et la fièvre.
Mis dans l’eau, ils forment un épais mucilage qui est em
ployé à Pékin dans le lambrissage.
419. S p ir a n th e s a u s t r a li s ; tu b e rc u le s . — Orchidacées. —
Importé.
Tubercules longuement fusiformes, aigus, indéterminés
en collection, mais dont la structure anatomique est celle
des Spiranthes.
Le Spiranthes australis est une espèce largement distri
buée en Asie et en Océanie, depuis le sud des Monts Oural
jusqu’en Nouvelle-Zélande, et connue en Corée aussi bien
qu’au Yun-nan et à Formose.
Les tubercules en collection sont sans indication d’usage.
430. F ic u s p u m ila ; fig u es. — Artocarpées. — Tonkin.
Ou Ficus stipulata Thunb. C’est une liane qui grimpe
comme le lierre sur les rochers et sur les arbres.
Gagnepain indique les noms annamites de sop et de com
len, et dit que la figue servirait dans la préparation de cer
tains gâteaux.
Ces figues seraient employées aussi comme émollient
et utilisées en cataplasmes contre les hémorroïdes.
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431. D o rs te n ia c h in e n s is ; ra c in e s . — Annam.
Il est difficile de savoir si ces racines, provenant du
Nghe-an et appelées par les Annamites bach chi, doivent bien
être rapportées au Dorstenia chinensis de Loureiro, puisque
ce nom de Dorstenia chinensis & été appliqué par Loureiro à
une plante qui reste inconnue, et dont la dénomination, en
tout cas, est certainement erronée.
Le Dorstenia chinensis de Loureiro est le Procris chinen
sis de Sprengel et a été aussi rapporté au genre Elalostema,
mais divers auteurs, notamment Merrill, contestent toutes
ces déterminations, et il est fort possible que la plante,
comme le prétendait dès 1856 Weddell, ne soit même pas
une Urticacée. La description de Loureiro est trop écourtée
pour qu’on puisse actuellement en dire plus.
432. P o ly g o n u m m u ltif lo r u m ; ra c in e s . — Polygonacces. —
Importé du Kouang-si.
Le shou wu (ou «tète de corbeau»), ou ho shou wu des
Chinois ; le ha thu o des Annamites.
Espèce du Japon et de Chine. En ce dernier pays, on la
connaît au Kiang-sou, au Hou-pe, au Se-tchouen, au Fokien, au Kouang-si, etc. Elle est également de Formose.
Les racines sont tuberculeuses, brun roux, même intérieu
rement, très dures et de saveur astringente. Ce sont les «noix
de terre du Setchouen ».
La poudre, en Chine, passe pour donner longue vie et
vigueur et favoriserait la fécondité ; elle est tonique, vulné
raire et antiscorbutique.
433. P o ly g o n u m p e r f o lia tu m ; g ra in e s . — Polygonacées. —
Cochinchine.
Graines de détermination douteuse et dont l’emploi n’est
pas indiqué. Courchet, dans la « Flore générale d’I ndochine »,
ne mentionne qu’au Tonkin cette espèce qui, d’autre part, est
de l’Inde, de Java, de Chine et du Japon. En Chine et au
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H. J U ME LL E
Japon, toutefois, le Polygonum perfoliatum de Thunberg ne
serait pas, d’après Blackwell et Hemsley, celui de Linné,
mais en partie le Polygonum senticosum de Franchet.
434. Rheum officinale ; racines. — Polygonacées. — Im
porté.
Cette espèce productrice de la rhubarbe de Chine est indi
gène au Hou-pe, au Se-tchouen et au Thibet, où elle croit
aux altitudes de 2.000 à plus de 3.000 mètres. Au Hou-pe,
elle est cultivée dans le district de Pa-toung. C’est le ta
huang des Chinois.
D’après D. Hooper, les propriétés de la rhubarbe sont
connues en Chine depuis les temps les plus reculés ; elles
l’étaient déjà à l’époque de l’empereur Shennung, le père
de l’agriculture et de la médecine chinoises, qui régnait
2 700 ans avant J.-C.
435. Kochia scoparia ; graines. — Chénopodiacées. — Im
porté du Kouang-toung.
Le ti fu tzu des Chinois.
Les graines de l’échantillon sont indiquées comme médi
cinales, mais sans que l’usage en soit mentionné.
Espèce de l'Europe méridionale et orientale et s’éten
dant en Asie, par le nord de l’Inde et l’Asie centrale, jus
qu’au Japon. En France, elle est cultivée pour faire des
balais et pour la monte des vers à soie, et est devenue spon
tanée, ça et là, dans le Midi et dans l’Est. En Chine, elle
serait sauvage dans le Kiang-sou et le Chan-toung et on la
cultive dans la région de Pékin, comme chez nous, pour la
fabrication de balais.
436. Celosia cristata ; graines. — Amarantacées. — Importé
du Kouang-toung.
Le chi kuan hua des Chinois. La crête-de-coq de nos jardins.
Ces graines lenticulaires, noires et brillantes, sont em-
C’est le shang lu des Chinois ; les importations ont lieu du
Kouang-toung et du Fo-kien.
La plante est sauvage ou cultivée dans l’Inde septentrio
nale, en Chine et au Japon ; on la trouve également à Formose et en Corée.
La culture en Chine soit de l’espèce type, soit de la variété
esculenta est très répandue, car on consomme les feuilles et
les jeunes pousses comme légumes, et les racines sont usitées
en médecine comme émétique et purgatif.
Van Houtte a qualifié jadis d’excellentes les jeunes pous
ses consommées comme légume ; Bois, qui y a goûté, les
déclare, au contraire de saveur si forte et si brûlante qu’il
est impossible de les manger. Mais peut-être y a-t-il lieu,
pour concilier ces appréciations contradictoires, de tenir
compte de la variété, car il y aurait, en Chine, au moins
deux variétés : l’une à racines blanches, dont toutes les
parties seraient comestibles après cuisson, et l’autre à ra
cines rouges et jaunes, qui serait même vénéneuse.
438. Daphné Genkwa ; fleurs. — Thyméléacées. — Importé.
Le yuan hua des Chinois. Les fleurs sont depuis longtemps
connues des Chinois comme toxiques et servent de très
longue date, en Chine, pour empoisonner le poisson. De sa
veur âcre et amère, elles sont employées, desséchées ou en
teinture alcoolique, comme médicament cordial, tonique et
fébrifuge.
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58
H. J U MELLE
La plante est du Japon, de Formose et croit, en Chine, au
Tche-kiang (où on la trouve, dans les monts Tien-tai, vers
1.000 mètres), au Hou-pe et au Se-tchouen.
439. Loranthus Yadoriki ; branches et feuilles — Loranihacées. — Importé.
C'est le sang chi sheng (c’est-cà-dire F « habitant du mûrier»)
des Chinois ; et ce Loranthus est, en effet, un parasite du
mûrier, comme aussi du chêne, de Forme, du pommier. On
le trouve au Japon et, en Chine, au Hou-pe, au Se-tchouen
(sur le mont Omei, à 1.200 à 1.700 mètres).
Rameaux et feuilles de l’échantillon en collection provien
nent du Kouang-toung.
Comme d’autres espèces du genre, mais celle-ci étant con
sidérée comme la plus efficace, c’est un remède, en Chine,
contre diverses maladies des femmes (difficultés d’accou
chement, avortement, insuffisance de lait).
440. Aristolochia debilis ; écorces. — Aristolochiacées. —
Annam (Nghan).
Ces écorces d'Aristolochia debilis, ou Aristolochia reçuevilabra, sont indiquées (sous le nom annamite de moc huong)
comme provenant d’Annam ; elles y auraient donc été
importées, car FAristolochia debilis est de Chine (Kiang-si,
Hou-pe, Hou-nan) et du Japon, et n’est pas signalé en In
dochine dans la « Flore générale d’Indochine ». En tout
cas, ce seraient les fruits et les racines qui seraient utilisés
en médecine.
Les fruits seraient efficaces contre toutes les affections
pulmonaires.
Les racines seraient le green putchuk, employé contre les
morsures de serpents ; ce serait aussi le putchuk indigène
[native putchuk), exporté de Ning-po et considéré comme
succédané du véritable putchuk du Bengale, qui est la
racine du Saussurea Lappa (voir n° 417).
441. A ris to lo c h ia K a e m p f e r i ; fr u its . — Aristolochiacées. —
Importé.
L’Aristolochia Kaempferi, appelé ma tou lin g, comme
d’autres espèces du genre, par les Chinois, est du Japon et
de Chine (Chan-toung, Kiang-sou) ; ses fruits ont les mêmes
propriétés que ceux de l’espèce précédente.
442. A ris to lo c h ia sp . ; ra c in e s . — Aristolochiacées. — Im
porté.
Echantillon étiqueté te san et de détermination dou
teuse. Ces racines seraient employées contre les maux de
ventre.
443. A s a r u m
Tonkin.
S ie b o ld i ; ra c in e s . — Aristolochiacées. —
Racines importées, si la détermination est exacte, car
FAsarum Sieboldi est de Chine, de Mandchourie, de Corée et
du Japon.
Les racines fortement odorantes, surtout quand elles
sont fraîches, de diverses espèces d'Asarum sont usitées
comme émétiques, diurétiques, purgatives, sternutatoires
(lorsqu’elles sont réduites en poudre) et prescrites contre les
rhumatismes et les congestions cérébrales.
C’est le hsi hsin des Chinois. On les appelle quelquefois
gingembre sauvage du Japon.
444. A s a r u m sp . ; r h iz o m e s e t ra c in e s . — Aristolochiacées.
— Tonkin.
Fragments de rhizomes garnis de racines, d’odeur forte et
piquante, étiquetés te san (comme le n° 442) et rapportés,
mais sans doute à tort, à VAsarum geophilum, qui est une
espèce du Kouang-toung. En provenance de Tuyen-quang.
ORLÉANS,
IM PR IM E R IE
C>v
HENRI
T E S SI E R .
G-1931.
�1 9 2 5
t er Fascicule. — L abrande : Etude chimique du Bdellium d’Afrique.
2m®Fascicule. — L. M argaillan : Etude chimique de quelques graine»
oléagineuses des pays chauds, et, en particulier, de»
colonies françaises.
3me Fascicule. — H. J umelle : Blé et Orge de Mauritanie.
P. C houx : Index des Sapindacées de Madagascar.
L. M argaillan : Etude chimique des graines et des
huiles de pracachy et d’owala.
P. C houx : Etude microscopique de la graine et du
tourteau du Pentaclethra filamentosa.
L. M argaillan : Etude chimique de la graine et de
•
l’huile de jaboty.
A. G ui llaumi n : Contributions à la flore de la Nou
velle-Calédonie.
1 9 2 6
1er Fascicule. — F. G agnepain : Contribution à l’Étude géo-botanique
de l’Indochine.
et dernier Fascicule. — K' no M ezger : Notes illustrées sur les bois
de Nouvelle-Calédonie et sur les arbres qui les
fournissent.
1 9 2 7
1er Fascicule. — H. J umelle : Les Vonitra, Palmiers de Madagascar.
H. J umel le : Ravenea et Louvelia,Palmiers de Mada
gascar.
2rao et dernier Fascicule. — P. C houx : Les Cynanchutn à feuilles de Mada
gascar.
1 0 2 8
1er Fascicule. — H. J umelle : Plantes de Mauritanie récoltées parle
lieutenant Boëry.
2me Fascicule. — P i e ra e rt s et de IVi nter : Etudes des graines de quel
ques espèces de Luffa.
H. J umel le : Un nouveau genre malgache de Palmiers.
H. J ume l l e : Un nouveau genre malgache d’Aracées.
P. C houx : Observations anatomiques et microchimiques sur les graines grasses de quelques Sapotacées
africaines.
3me Fascicule. — II. J u m e l l e : Les Neophloga, Palmiers de Madagascar.
10*^0
1er Fascicule. — A. B audon : Contribution à l’Etude des Plantes oléa
gineuses de l’Afrique Equatoriale.
2mc Fascicule. — Mlle A. D ami ani : Recherches anatomiques sur les
feuilles de Vonitra et le Piassava de Madagascar.
3e Fascicule. — L. Margaillan
Nouvelles recherches sur quelques
Graines oléagineuses des Pays chauds.
1 0 3 0
1er Fascicule. — H. J ume l l e : Les Moringa de Madagascar.
2e Fascicule. — (Paraîtra ultérieurement).
.
•je Fascicule. — V an G aver : Notes sur quelques Ophidiens de la Guinée
Française.
4 me Fascicule. — H. J ume l l e : Catalogue descriptif des collections bo
taniques du Musée colonial de Marseille : Indochine
(lre partie).
�MODE DE PUBLICATION
ET CONDITIONS DE VENTE
Les Annales du Musée Colonial de Marseille, fondées en
1893, paraissent annuellement en un volume ou en plusieurs
fascicules.
Tous ces volumes, dont le prix est variable suivant leur
importance, sont en vente à la Société d’Editions Géographi
ques, Maritimes et Coloniales, 184, Boulevard Saint-Germain,
à Paris, à laquelle toutes les demandes de renseignements,
au point de vue commercial, doivent être adressées.
Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à
M. Henri J u m e l l e , professeur à la Faculté des Sciences,
directeur du M u sé e C olonial d e M a r s e ille , Faculté des
Sciences, place Victor Hugo, à Marseille.
Chez Baillière et Fils, éditeurs, 19, rue Hautefeuille, Paris.
L E S H U IL E S V É G É T A L E S
O rig in e s ; p ro c é d é s d e p r é p a r a ti o n ; c a r a c t è r e s e t u s a g e s
p ar Henri J u melle ,
Professeur à la Faculté des Sciences
1 volume de 490 pages
A la Société d’Éditions Géographiques, Maritimes et Colo
niales, 184, boulevard Saint-Germain, Paris.
LE C O T O N N IE R
T o m e II : M éth o d es cu ltu ra le s
p a r R ay . C. P. B oone
1 volume de 428 pages
ORLÉANS,
IM P. U . T E S SIE R
�
https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/2/152/Musee-colonial_Catalogue-botanique-1934.pdf
5b5f3a3bd7ca45adb1b8566c05048cc7
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ANNALES
DU
MUSÉE COLONIAL
DE MAKSEILLE
F o n d é e s e n 1893 pa r E d o u a r d H e c k e l
D IR IG É E S PAR
M. H e n r i JU M E L L E
1934
Correspondant de l'Institut,
Professeur à la Faculté des Sciences
Directeur du Musée Colonial de Marseille
Quarante-deuxième année. 5e série, 2e volume (1934).
PREMIER FASCICULE
Catalogue descriptif des Collections Botaniques
du Musée colonial de Marseille : Afrique Équatoriale Française
par
(O léa g in eu x)
M.
H enri
JUMELLE
FACULTÉ DES SCIENCES DE MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
PLACE
VICTOR-HUGO
1934
�( B p ?
ANNALES
DU
MUSÉE COLONIAL
DE MARSEILLE
F o n d ées
en
1893
par
E douard H eckel
D I R I G É E S PAR
M. H e n r i JU M E L I E
Correspondant de l’Institut,
Professeur à la Faculté des Sciences
Directeur du Musée Colonial de Marseille
Quarante-deuxième année. 5e série, 2e volume (1934).
PREMIER FASCICULE
Catalogue descriptif des Collections Botaniques
du Musée colonial de Marseille : Afrique Équatoriale Française
(O lé a g in e u x )
par M.
H enri
JUMELLE
FACULTÉ DES SCIENCES DE MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
PLACE
VICTOR-HUGO
1934
�SOMMAI RES
des plus récents Volumes des Annales du Musée Colonial de Marseille
1 033
l*T Fascicule. — H. J umelle : Les Aponogeton malgaches.
H. J umelle : Le Cycas Thouarsii.
2 me Fascicule. — H. C hermkzon : Révision des Cypéracées de Mada
gascar (2e partie).
3»® Fascicule. — H. J umelle : Les Chrysalidocarpus, Palmiers de Ma
dagascar.
1 O3
J umelle : Catalogue descriptif des Collections bota
1er Fascicule. — H.niques
du Musée Colonial de Marseille : Afrique
Equatoriale Française.
2 ®« Fascicule. — P. C houx : Nouvelles Etudes biologiques sur les Asclépiadacées de Madagascar.
G. C lôt : Quelques Graines oléagineuses des Colonies
Françaises.
3œ®Fascicule. — Van G aver : Contribution zoologique à l’Etude des
Huiles d’Animaux marins.
1034
1er Fascicule. — V. A utran : Notes sur les Plantes oléagineuses de
l’Afrique Equatoriale Française.
V idal et A ribert : Essais de fabrication de papier
avec le Leptadenia Spartum.
2 me Fascicule. — H. J umelle : Les Neodypsis, Palmiers de Madagascar.
3 me Fascicule. — P. C houx : Les Tubercules du Panicum maximum et
du Cyperus articulatus.
4 me Fascicule. — E. Mièce : Note sur un Cotonnier marocain.
1925
1er Fascicule. — L abrande : Etude chimique du Bdellium d’Afrique.
2me Fascicule — L. Marc ailla n : Etude chimique de quelques graines
oléagineuses des pays chauds, et, en particulier, des
colonies françaises.
3m* Fascicule. — H. J umelle : Blé et Orge de Mauritanie.
P C houx : Index des Sapindacées de Madagascar.
L. M argaillan : Etude chimique des graines et des
huiles de pracachy et d’owala
P. C houx : Etude microscopique de la graine et du
tourteau du Pentaclethra filamentosa.
L. Marcaillan : Etude chimique de la graine et de
l’huile de jaboty.
A. G uillaumin : Contributions à la flore d9 la Nou
velle-Calédonie.
1036
1er Fascicule. — F. G agnepain : Contribution à l’Étude géo-botanique
de l’Indochine.
2me et dernier Fascicule. — Ki no M ez < eb : Notes illustrées sur les bois
de Nouvelle-Calédonie et sur les arbres qui les
fournissent.
1037
1er Fascicule. — H. J umelle : Les Vonitra, Palmiers de Madagascar.
H. J umelle : Ravenea et Louvelia, Palmiers de Mada
gascar.
2me et dernier Fascicule. — P. C houx : Les Cynanchum à feuilles de Mada
gascar.
ANNALES
DU
MUSÉE COLONIAL DE MARSEILLE
Année 1934
�ANNALES
DU
MUSÉE COLONIAL
DE MAKSEILLE
F o n d é e s e n 1893 pa r E d o u a r d H e c k e l
D IR IG É E S PAR
M. H e n r i JU M E L L E
Correspondant de l'Institut,
Professeur à la Faculté des Sciences
Directeur du Musée Colonial de Marseille
Quarante-deuxième année. 5e série, 2e volume (1934).
PREMIER FASCICULE
Catalogue descriptif des Collections Botaniques
du Musée colonial de Marseille : Afrique Équatoriale Française
(O léa g in eu x)
par
M.
H enri
JUMELLE
FACULTÉ DES SCIENCES DE MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
PLACE
VICTOR-HUGO
1934
�AFRIQUE ÉQUATORI ALE
FRANÇAISE
O LÉA G IN EU X (1)
156. — E laeis gu ineen sis ; am andes de palm e. — Pal
miers. — Cameroun (Kribi).
Ces amandes, qui appartiennent à la variété Lisombe,
proviennent de la subdivision de Kribi.
Le palmier à huile, au Cameroun, est assez irrégulière
ment disséminé. Les conditions qui sont nécessaires à son
développement sont surtout réalisées, d’après M. Annet,
dans toute la zone forestière, c’est-à-dire dans la région qui
s’étend depuis la côte jusqu’à une ligne allant de Baré à
Nola, en passant par Bertoua. Cependant, hors de cette
zone, le palmier peut être encore localisé dans les vallées
humides à sol profond, jusqu’à la limite de la région des
hauts plateaux, où il disparaît. C'est, d ailleurs, naturelle
ment dans les parties les plus peuplées de ces zones, dont les
habitants ont les aptitudes agricoles les plus développées,
(l) Nous avons, en 1923, publié le Catalogue descri ptij des Collections
Botaniques de VAjrique Equatoriale Française, au Musée Colonial de
Marseille ; mais, en ces dix dernières années, la section des « Oléagineux »
de notre Colonie, dans laquelle nous avons englobé le Cameroun, s’est
tellement enrichie de nombreux produits nouveaux (fruits, graines et
huiles) que nous avons dû remanier le classement de cette section. Nous
sommes ainsi amené à en dresser un nouveau Catalogue, destiné à rem
placer le précédent, aujourd’hui très incomplet.
�6
H. JUMELLE
que VElaeis abonde principalement et qu’il y a les plus
beaux peuplements.
En Afrique Equatoriale Française, la grande région du
palmiste est le Gabon. Au second rang se place le Moyen . Congo.
(Annet : Observations sur le Palmier à Huile et divers Oléagineux du
Cameroun. Congrès d'Agriculture Tropicale, Paris, 1918. — Fernand
Rouget : Les Palmistes de l’Afrique Equatoriale Française. Id., 1918.)
(Voir le Catalogue de VAfrique Occidentale Française, il03 275 à 278).
156 bis. — T reculia africana ; akènes et farine. — Moraeées-Artocarpées. — Cameroun (Ajaounde).
Cet arbre, qui peut atteindre une trentaine de mètres de
hauteur et dont le « fruit » (syncarpe), plus ou moins glo
buleux, a jusqu’à 60 cm. de diamètre, est l'arbre à pain
d'Afrique des colons français, YAfrican bread fruit des An
glais, Yetou, ou etoup, des Pahouins.
Représentée par des variétés et de nombreuses formes,
l’espèce Eutreculia africana s’étend de la Sénégambie à
l’Angola. Au Cameroun, où les indigènes la nomment
mbuembi, c’est la variété Engleriana de Wild. et Dur., qui
peut monter, dans la région forestière, jusqu’à 1.200 à
1.500 mètres.
Les « graines », qui sont en réalité les akènes, par con
séquent les vrais fruits, sont consommées parles Noirs, qui,
en certains endroits, en préparent une farine et en extraient
l’huile.
Comme les «graines » du Treculia Perrieri, ou katoka, de
Madagascar, ces graines du Treculia africana sont, du reste,
plus amylacées que grasses, car M. Peirier indique, comme
composition centésimale :
Eau............................................................................. 7,1
Matières grasses........................................................ 7
Matières protéiques.................................................. 12,6
Matières glucidiques................................................ 60,1
Matières cellulosiques.............................................. 12
Matières minérales.................................................... 1,2
7
La teneur de 7 p. 100 d’huile dans les akènes correspond
à environ 8 p. 100 de l’amande. Dans les amandes du katoka
malgache, M. Margaillan a trouvé autrefois 10 p. 100, c’està-dire un peu plus.
Voici, d’autre part, comparés les caractères des deux
huiles :
AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
Treculia africana Treculia Perrieri
Densité à 15°........................................
Indice de réfraction . .. . 1,4605 à 45°
Indice de saponification .
169,5
Indice d’iode ...................
53
Indice de Ferrier...........
Poids moléculaire moyen
1 ,4786 à 25°
203
66
18,7
275
0,947
Il y a donc quelques différences entre les caractères de
l’huile africaine et de l’huile malgache.
(C. Peirier : Contribution à l'élude des Plantes oléagineuses du Cameroun,
Marseille, 1930.)
157. — A canthotreculia W inkleri ; syncarpes. — MoracéesArtocarpées. — Haut-Ogooué.
157 bis. — A canthotreculia W inkleri ; akènes. — HautOgooué.
Arbre d’une dizaine de mètres de hauteur, et la seule
espèce connue du genre, reconnaissable à ses syncarpes épi
neux, beaucoup plus petits que ceux du Treculia africana.
Les « graines » n’ont pas encore été analysées.
158. — M onodora m yristica ; graines. — Anonacées. —
Cameroun.
(Voir Catalogue de l'Afrique Equatoriale Française, noa 101 à 103.)
L’arbre est connu de Sierra Leone à l’Angola. Au Came
roun, où il fleurit en mars, les graines (muscades de brousse)
sont utilisées comme condiment et entrent dans certaines
préparations médicinales.
�8
H. JUMELLE
Ces graines, qui se composent de 16 p. 100 de tégument
et 84 p. 100 d’amande, ont pour composition centésimale :
Densité à 15°.................................................... 0,9407
Indice de réfraction à 15°............................... 1,476G
Indice de saponification................................... 201,6
Acide oléique.................................................... 32,8
Indice d’acidité................................................ 65,7
Indice d’éther.................................................... 135,9
Indice de Heliner............................................. 92,4
Indice de Ferrier.............................................. 15,2
Indice de Reichert-Meissl ............................... 0,66
Indice de Polenske........................................... 0,44
Indice d’iode (Hanus) ..................................... 105
Insaponifiable.................................................... 1,9
Les acides gras ont pour poids moléculaire moyen 329,
pour indice d’iode 107,4 et pour indice de saturation alca
line 170, 2.
Si l’indice de saponification rapproche cette huile de celle
des Myristicacées, sa fluidité et son indice d’iode l’en éloi
gnent nettement.
(J. C. Peirier : toc. cit.)
159. — Adansonia digitata ; graines de baobab avec
pulpe. — Malvacées.
Le baobab est peu répandu en Afrique Equatoriale Fran
çaise, beaucoup moins qu’en Afrique Occidentale. On ne
le trouve naturellement pas dans la zone forestière, puisque,
demi-xérophile, il évite à la fois les forêts et les déserts. Il
manque également le long de la côte du Gabon, de même
que, de l’autre côté de la forêt, dans la brousse et les sava
nes du Haut-Oubanghi et de la Haute-Sangha. On le ren
contre, au contraire, le long de la mer, vers Loango, puis,
dans l’intérieur et au Sud, dans le désert batéké et même à
Brazzaville.
Les graines sont peu intéressantes en tant qu’oléagineuses,
9
car elles sont moins riches en huile que celles de YAdansonia
Grandidieri de Madagascar.
AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
(Voir Catalogue de VAfrique Occidentale Française, n08 287 à 292 ; et.
Catalogue de Madagascar, n08 192 à 199.)
(A. Chevalier : Les Baobabs de l’Afrique continentale. Bulletin de la
Société Botanique de France, 1906, p. 480.)
160. — S ym phonia gabonensis ; graines. — Guttifères.
Ainsi qu’il a déjà été dit dans le Catalogue de l'Afrique
Equatoriale (n° 331), ce Symphonia gabonensis ne serait,
comme le S. africana, qu’une variété du Symphonia globulifera de l’Ancien et du Nouveau-Monde. L’huile de ce
Symphonia globttlifera est une substance pâteuse, contenant
30 p. 100 environ de résine difficilement séparable. Chez les
Symphonia de Madagascar l’huile est, au contraire, sans
résine.
(Voir Catalogue de Madagascar, nos 170 à 172.)
161. — P en tad esm a leptonem a ; fruit et graines. — Gutti
fères.
162. — P en tadesm a sp. ; graines.
162 bis. — P en tadesm a sp. ; graines. — Agnube. — Came
roun.
L’espèce du genre la plus connue est le Pentadesma butyracea, ou lamy de la Guinée Française, butter tree et tallom
tree des colonies anglaises, qui redescend jusqu’au Came
roun.
(Voir Catalogue de l'Afrique Occidentale Française, nos 298 à 302.)
Le Pentadesma leptonema, à feuilles plus petites que celles
du P. butyracea, est Vebonizo du Gabon.
Les Pentadesma, dont l’aire de répartition est vaste,
�H. JUMELLE
10
puisqu’elle s’étend ainsi de la Guinée au Congo, sont connus
par les indigènes comme producteurs de substance grasse
utilisable dans l'alimentation. En fait, leur huile concrète,
non toxique, serait, peut-être, en Europe, au moins aussi
intéressante que le beurre de karité, dont l’exportation ne
correspond pas à la demande. On peut s’étonner que les
quelques envois déjà faits n’aient, pas davantage attiré
l'attention.
Si la récolte de ces graines, a écrit Baudon, se faisait
concurremment avec celle des graines à'Allanblackia, là où
on trouve également celles-ci, on arriverait à produire un
tonnage suffisant pour qu’un débouché leur soit assuré. La
récolte est facile et peut être faite, ainsi que l’extraction des
graines et leur nettoyage, par le$ femmes et les enfants. Le
rendement par arbre et le nombre de graines par fruit sont
variables suivant les espèces, mais suffisants pour que la
récolte effectuée d'une façon régulière soit rémunératrice.
(Baudon : Contribution à l’étude des Plantes oléagineuses de l’Afrique
Equatoriale. Annales du Musée colonial de Marseille, 1929, 1er Fascicule.)
163. — A llanblackia floribunda ; feuilles et fruits. —
Guttifères.
163 bis. — A llanblackia floribunda ; ram eaux.
164. — A llanblackia floribunda ; graines, corps gras et
résines.
164 bis. — A llanblackia floribunda ; m atière gom m eu se
retirée des fruits.
164 1er. — A llanblackia floribunda ; tourteau des graines.
Les Allanblackia sont des arbres ayant l’aspect des Pentadesma, mais à fruits généralement beaucoup plus gros. Ils
sont communs dans les forêts en mélange avec ces Penta-
AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
11
desma ; leur floraison est très abondante et presque continue.
VAllanblackia floribunda, largement répandu sur la côte
occidentale africaine, est le yom et le soppa du Cameroun,
le bouandjo du Congo. Chevalier le cite au Dahomey. C’est
le lalanjo du Mayombé Portugais.
Cet arbre de 10 à 12 mètres de hauteur a des fruits oblongs
divisés en cinq loges dont chacune contient de 10 à 20 grai
nes, ou davantage, rouges, tétraédriques, ayant pour di
mensions moyennes, dans les divers sens, 30, 20 et 17 mm.
Du reste, la grosseur des fruits et le nombre de graines que
ces fruits contiennent étant très variables, Baudon pense
qu’il doit y avoir plusieurs formes de l’espèce.
Les graines analysées par M. Margaillan pesaient, en
moyenne, 4 gr. 2, et leur densité apparente était de 0,52.
Le tégument représentait 12 p. 100 du poids de la graine
totale.
L’amande contient, pour 100 :
E a u ............................................................................ 0,1
Matières grasses....................................................... 65,5
Matières azotées....................................................... 3,8
Matières cellulosiques............................................. 8,8
Cendres..................................................................... 1,06
Extractif non azoté............................................... 20,7
Azote............................................................. 0,61
Antérieurement Heckel avait indiqué, pour des graines
complètes, 46 p. 100 d’un corps gras jaune foncé, solide à
la température ordinaire, et qui serait surtout une oléostéarine.
L’huile concrète obtenue par M. Margaillan est blanche et
fond à 41° ; elle a pour caractères principaux :
Indice de réfraction à 60°...............................
1,4502
Indice de saponification................................... 192
Indice d’iode ..................................................... 40,2
Titre des acides gras insolubles..................... 62°,6
Poids moléculaire moyen de ces acides............. 273
�12
H. JUMELLE
D'après Heckel, la graine de bouandjo, par la quantité de
stéarine qu’elle contient, peut être considérée comme l'une
des graines grasses industrielles à rendement le plus élevé ;
et la blancheur et le point de solidification de sa stéarine
contribuent encore à rendre cette graine particulièrement
intéressante pour la stéarinerie.
La graisse A'Allanblackia floribunda peut être encore d’un
grand intérêt pour la préparat ion des beurres à chocolat, en
remplacement des beurres de cacao ou de « Pontianak »,
car il y aurait un fort écart entre son point de fusion (35°)
et son point de solidification (28°).
(Pierre : Sur les genres Allanblackia et Pentadesnta. Bulletin de la
Société Linnèenne de Paris, 12 février 1898. — E. Ileckel : Graines grasses
nouvelles ou peu connues des colonies françaises. Annales du Musée Colo
nial de Marseille, 1898. — Baudon, loc. cil. 1929. — Margaillan : Nou
velles recherches sur quelques graines oléagineuses des Pays chauds.
Annales du Musée Colonial de Marseille, 1929, 3e Fascicule.)
165. — A llanblackia S acleu xii ; fruit, graines et dérivés.
— Guttifères.
Cet Allanblackia Sacleuxii Hua est peut-être, d’après cer
tains auteurs, la même espèce que VAllanblackia Stuhlmannii
Engler de l’Usambara. C’est, dans les deux cas, le m'kani
ou kagné de certaines localités de l’Afrique orientale.
La présence de VAllanblackia Sacleuxii de l’Est-Africain
dans le Bavili et le Mayombé a été signalée en 1908 par
Heckel. Les graines avaient été envoyées du Loango sous
le nom de bounzi.
Ces graines de bounzi ont 2 à 3 cm. de longueur sur une
largeur à peu près égale ; elles sont donc moins allongées
que celles de bouandjo.
Les fruits de l’Usambara sont ovoïdes, ont 30 cm. de lon
gueur sur 15 cm. de largeur et contiennent 20 à 28 graines
par loge, tandis que, d’après Hua, les fruits de Nguru et
d’Ukami ont seulement 15 à 18 cm. de longueur sur 10 cm.
13
de largeur et ne renferment que 7 à 12 graines par loge.
D’après Engler et Drude, les grosses graines de l’Usambara pèsent, en moyenne, de 9 à 12 grammes et contiennent
55,5 p. 100 d’huile ; les graines de 4 fruits peuvent fournir
1 kilogramme à 1 kgr. 500 d’huile.
Les graines du Congo Français ont donné à Heckel, par
le sulfure de carbone, 60 p. 100 de matière grasse.
D’après M. Mello de Geraldes, des graines du Mayombé
Portugais, qui pèsent de 6 à 11 gr. 5, donc en moyenne
8 gr. 56, sont composées d’environ 15,57 p. 100 de tégument
et 84,43 d’amande, à peu près comme les graines d'Allan
blackia floribunda (respectivement 14,82 et 85,18 p. 100) ;
et la teneur en huile est de 72,09 p. 100 pour les amandes
et 68,86 pour les graines complètes. Ce sont donc des graines
d’une grande richesse, supérieure à celle des graines de
bouandjo.
La graisse est blanche, un peu jaunâtre et a pour caracté
ristiques, d’après M. Mello de Geraldes :
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
Densité à 15°...................................................
0,9194
Indice de réfraction à 50°............................
1,4551
Point de fusion............................................. 41°8 à 42°8
Point de solidification................................. 41° à 42°
Indice de saponification...............................
207,85
Indice d’iode .................................................
29,5
Indice d’acidité.......................................... .
35°,3
Les acides gras ont pour point de fusion 61° à 63° et pour
point de solidification 59° à 61°.
Les graines de bounzi sont donc, comme celles de bouand
jo, intéressantes pour la stéarinerie, mais elles le seraient
peut-être moins pour la chocolaterie si l’écart est aussi
faible que l'indique M. Mello de Geraldes entre les points
de fusion et de solidification.
Le chimiste portugais estime que la graisse des graines
d'Allanblackia Sacleuxii contient un pourcentage d’acides
gras saturés plus élevé que la graisse des graines d'A. flo-
�14
H. JUMELLE
ribunda, comme le prouveraient les indices d’iode, mais que
la graisse de VAllanblackia Sacleuxii a un pourcentage
d’acide stéarique inférieur à celui de la graisse d\4. floribunda.
En fait, pour VA. Stuhlmannii, que nous avons dit être
considéré comme la même espèce que VA. Sacleuxii, le
Dr. Heise, en 1895, a trouvé que la graine contenait 52,75
p. 100 d'acide stéarique et 42,90 d’acide oléique ; et Heckel
indique, pour la graine d’.4. floribunda, 12,65 p. 100 seule
ment d’acide oléique dans son oléostéarine.
(E. Heckel : Sur l’existence de VAllanblackia Sacleuxii au Congo Fran
çais et sur sa graine grasse. Les Matières Grasses, 25 mai 1908. — C. de
Mello Geraldes : Etude sur quelques graines oléagineuses forestières de
l’Angola. Anais do Instituto superior de Agronomia ; vol. V, fasc. 1, Lis
bonne, 1931.)
166. — A llanblackia K isonghi Verm . ; graines. — Guttifères.
L'arbre a le port et la taille de VAllanblackia floribunda,
mais est à fleurs blanches, et non rouges. Les fruits ont
meme aspect dans les deux espèces, mais les graines du
kisonghi sont plus grosses et ont un tégument plus scléreux
que celles de bouandjo.
L’aire de répartition actuellement connue du kison
ghi est limitée à la région de Pese, au Congo Belge, et
au Haut-Ogooué, mais est vraisemblablement plus éten
due.
De forme irrégulière, les graines sont vaguement cylin
driques, avec les deux extrémités arrondies, ou une extré
mité arrondie et l’autre plane et formant un angle obtus
avec la face plane longitudinale. Elles pèsent, en moyenne,
18 grammes (15 et 23 grammes comme poids extrêmes) et
ont pour dimensions moyennes, dans les divers sens, 5 cm.,
4 cm. et 2 cm. 8.
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
15
Elles ont pour composition centésimale :
Eau............................................................................ 5,6
Matières grasses...................................................... 46,1
Matières azotées....................................................... 3,9
Matières cellulosiques............................................. 11,4
Cendres..................................................................... 2,06
Extractif non azoté............................................... 32
Azote............................................................. 0,62
L’huile est concrète, blanc crémeux et fond à 41°. Elle a
pour indice de réfraction à 60° 1,4503 ; son indice d’iode est
37 et son indice de saponification 204.
A remarquer que, si les graines d'A. Kisonghi sont plus
grosses que celles dM. floribunda, elles sont moins riches en
substance grasse. Elles le sont, à plus forte raison, moins
encore que celles d’A. Sacleuxii, mais elles le restent cepen
dant suffisamment pour être intéressantes, et elles le sont
d’autant plus qu’elles sont de récolte et de conservation
faciles.
Baudon fait remarquer qu’il pourrait être avantageux de
multiplier ces Allanblackia, qui, du point de vue pratique,
sont des plus importants ; et cette multiplication ne semble
présenter aucune difficulté.
(Baudon, loc. cit., 1929. — Margaillan, loc. cit., 1929.)
167. — A llanblackia sp. ; graines. — Guttifères.
168. — L ophira alata ; ram eau x et feuilles. — Ochnacées.
169. — Lophira alata ; graines. — Ochnacées.
Le Lophira alata, connu au Sénégal, au Soudan, [en Guinée
Française, où c’est le méné ou mana, à Sierra Leone, à la
Côte d’ivoire, au Lagos, au Cameroun, est également signalé
au Congo Français.
(Voir le Catalogue de l'Afrique Occidentale Française, n08 293-297.)
�16
H. JUMELLE
170. — Lophira procera ; fruits. — Ochnacées.
Le Lophira procera, très grand arbre qui est, comme le
précédent, de la Côte d'ivoire, ainsi que de la Gold Coast
et du Cameroun, est Yakoka ou goka du Congo Français.
Les graines n'en ont pas encore été étudiées. Elles sont,
d'ailleurs, d'après Annet, de récolte difficile et non utilisées
par les indigènes.
171. — Scyphocephalium O chocoa ; inflorescences m âles.
— Myristicacêes.
172. — Scyp h ocep h aliu m O chocoa ; graines d’ochoco.
173. — Scyph ocep h aliu m Ochocoa ; corps gras.
173 bis. — Scyphocephalium Ochocoa ; tourteau.
Le Scyphocephalium Ochocoa Warb., ou Ochocoa Gaboni
Pierre, est un des osoko, ou ochoco, et aussi le îïsoultou du
Congo Français. C’est un grand arbre commun dans la forêt
gabonaise, à grosse drupe pomiforme, déprimée, plus large
que haute, avec noyau mince contenant une grosse graine
à tégument crustacé, sans arille, d’après Baudon, à albumen
fortement ruminé.
Les lamelles ligneuses qui pénètrent dans ces dépressions
de l'albumen font corps avec lui et ne peuvent en être sépa
rées, ce qui a pour conséquence la forte coloration de l’huile.
Les graines, à contour circulaire, sont fortement aplaties
à la base et au sommet ; elles ont 24 à 25 mm. de diamètre
et 11 à 20 mm. de hauteur. Leur poids, avec le tégument,
varie de 12 à 16 grammes ; l’amande seule pèse de 9 à.
11 grammes. Elles ont pour densité apparente (poids d’un
litre de graines) 0,55.
La graine complète donne par le sulfure de carbone 38
p. 100 environ de substance grasse.
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
17
L’amande contient, pour 100 :
Eau...................
2,35
Matières grasses....................................................... 59
Azote............................................................. 1,04
Matières azotées...................................................... 6,05
Matières cellulosiques............................................ 9,9
Cendres..................................................................... 1,25
Extractif non azo té............................................... 21
Extraite à l’essence de pétrole, la matière grasse est so
lide, noire quand elle vient d’être fondue, très onctueuse ;
mais, broyée, elle donne rapidement une poudre rose clair
qui rappelle la « fleur » des vieux chocolats.
Elle a pour principaux caractères :
Indice de réfraction à 50°.................................
1,444
Indice de saponification..................................... 237
Indice d’iode......................................................... 0
Indice de Reichert.................................................
2,2
Titre des acides gras insolubles....................... 45°,5
Poids moléculaire moyen de ces acides............... 227
Ce poids moléculaire correspond très bien à celui de l’acide
myristique (228), mais le point de solidification ne concorde
pas avec le nombre classique 53°.
M. Margaillan dit que, comme beurre à chocolat, le beurre
de rYsoultoy serait peut-être intéressant malgré sa teinte,
car la décoloration est facile et presque complète ; il aurait
toutefois l’inconvénient de « pousser ».
En certaines régions du Congo, les indigènes consomment
les graines bouillies ou grillées dans les cendres, mais n’en
extraient pas l’huile.
En raison du rendement en substance grasse et des carac
tères de cette substance, ces graines, dont la récolte, en
mars, est facile, seraient parmi celles dont l’exportation
serait avantageuse. De petits lots en ont déjà été envoyés
en France et ont donné lieu à quelques essais. Elles ne sont
donc pas inconnues.
(Baudon, loc. cit., 1929. — Margaillan, loc. cit., 1929.)
�18
H. JUMELLE
174. — Staudtia gabonensis ; écorces. — Myristicacées.
175. — Staudtia gabonensis ; fruits et graines de niohue.
176. — Staudtia gabonensis ; corps gras de niohue.
176 bis. — Staudtia gabonensis ; tourteau.
Le Staudtia gabonensis Warb. est le niohue du Gabon, et
encore, suivant les régions, le ndjole, le niogo, le nbounde.
Au Cameroun, l’espèce très voisine, Staudtia kamerunensis Warb., est le bope et le bambala en douala.
Ces Staudtia sont de grands arbres de 30 à 40 mètres de
hauteur, à frondaison sphérique, à bois dur et rougeâtre.
Les écorces, à suc rouge, sont diurétiques et vomitives. Les
fruits, de la grosseur d’une mandarine, renferment chacun
une graine de 4 cm. environ de longueur, enveloppée par
un arille rouge.
La graine de Staudtia gabonensis, débarrassée de son arille,
a donné à Heckel, par le sulfure de carbone, 31,7 p. 100
d’une substance grasse solide à la température ordinaire, de
couleur jaune cire, de saveur et d’odeur aromatiques. Les
acides gras de saponification, très colorés, se solidifient,
encore d’après Heckel, à 39°,2 ; ils sont constitués par de
l’acide oléique et de l’acide myristique. La substance pour
rait peut-être être employée comme le beurre de muscade.
Pour des graines provenant du Cameroun, et qui appar
tiendraient donc plutôt, peut-être, à l’espèce kamerunensis
de Warburg, M. Peirier a trouvé, comme composition centé
simale :
Eau........................................................................
Matières grasses..................................................
Matières glucidiques...........................................
Matières protéiques............................................
Matières cellulosiques.........................................
Matières minérales...............................................
19
La matière grasse, extraite au trichloroéthylène, tient en
suspension des matières résineuses, qui, à la longue, se dépo
sent et dont M. Peirier a pu isoler, par filtration à. chaud,
une substance rappelant par son aspect et ses propriétés
la résine de benjoin.
La matière grasse même est concrète, de couleur jaune,
d’odeur cinnamique, de saveur résineuse et a pour carac
tères, d’après M. Peirier :
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
7,6
34,7
43,6
5,8
6,5
1,9
Densité à 15°.................................................... 0,9599
Point de fusion................................................. 42° à 46°
Point de solidification...................................
41°,1
Indice de réfraction à 45°................................
1,4714
Indice de saponification................................... 206
Acidité oléique................................................... 30,4
Indice d’acidité................................................. 60,8
Indice d’éther..................................................... 145,2
Indice de I-Iehner............................................. 96,5
Indice de Ferrier............................................... 16,2
Indice de Reichert-Meissl................................
0,55
Indice de Polenske........................................... 1,98
Indice d’iode (Hanus) ..................................... 37,6
Insaponifiable..................................................... 4,7
Les acides gras isolés sont jaunes comme l’huile et à odeur
d’encens ; ils ont pour caractères :
T itre......................................................................
43°,6
Point de fusion............................................. 45°,5 à 46°,5
Poids moléculaire moyen.............................
308
Indice d’iode .................................................
28,1
Indice de saturation alcaline..........................
181,4
Le poids moléculaire moyen, remarque M. Peirier, s’éloi
gne de celui de l’acide myristique, et l’indice d’iode déficient
doit être considéré comme anormal à cause de ses relations
avec les matières résineuses.
(E. Heckel : Graines grasses nouvelles ou peu connues des colonies
françaises. Annales du Musée colonial de Marseille. — J. C. Peirier :
�20
H. JUMELLE
Contribution à l'étude des plantes oléagineuses du Cameroun. Thèses de la
Faculté des Sciences de Marseille ; 1930.)
177. — Pycnanthus Kombo ; écorces. — Myristicacées. —
Congo.
177 bis. — Pycnanthus Kombo ; feuilles. — Congo.
178. — Pycnanthus Kombo ; fleurs d’eteng. — Cameroun.
179. — P ycnanthus Kombo ; fruits et graines. — Congo.
179 bis. — P ycnanthus Kombo ; fruits. — Cameroun.
180. — Pycnanthus Kombo ; corps gras et dérivés. —
Congo.
Le Pycnanthus Kombo Warb., ou Pycnanthus microcepkala Warb. (qui ne doit pas être confondu avec le Pycnan
thus microcephala Stapf, qui est le Myristica microcephala
Benth.) est un grand arbre de 30 à 35 mètres de hauteur,
croissant depuis Sierra Leone jusqu’à l’Angola.
C’est, au Cameroun, le bokonda ou bakonda, le nasamba,
Yetang ou etong, et, au Gabon, le kombo. C’est encore le
moulomba en loango. Les colons le nomment arbre à suif
ou faux muscadier, et ses graines sont les « noix de muscade
sauvages ». D'après Baudon, Yitang ou iteng des Pahouins
indiquerait plutôt la variété sphaerocarpa Stapf.
L'espèce est largement répandue au Gabon, au MoyenCongo et au Cameroun, où elle fructifie en janvier et fé
vrier.
Au Congo, d'après Baudon, les indigènes ramassent quel
quefois les graines pour en extraire l’huile, en vue de fabri
quer du savon avec des cendres de divers végétaux des en
droits humides, en particulier du Pistia stratiotes. Au Came
roun, l'utilisation de ces graines semble plus rare ; cepen-
21
dant, d’après M. Annet, dans l’hinterland de la région de
Kribi, les indigènes en consomment parfois l’huile, avec la
quelle aussi, dans la même cont rée, d’après M. Peirier, ils s’en
duisent le corps. A Ebolowa, cette graisse servirait aussi au
traitement des plaies pour en favoriser la cicatrisation.
Les graines rapportées du Cameroun par M. Peirier ont 16
à 20 mm. de longueur sur 10 à 13 de largeur ; un litre pèse
348 grammes, et 1.000 graines pèsent 1.420 grammes.
Elles se composent de 20,3 p. 100 de tégument et 70,8
p. 100 d’amande.
La substance grasse qu’elles contiennent est, d’après
Heckel, une substance solide, brun rouille, presque entière
ment composée de myristine, inutilisable, par suite, en
stéarinerie. Le bas point de fusion de l’acide myristique
enlève, en effet, toujours, pour les stéariniers, tout intérêt
aux mélanges d’acides gras dans lesquels cet acide myris
tique est présent. Pour la savonnerie, l’huile de kombo a
l’inconvénient de sa coloration, qu’on peut.cependant faire
disparaître.
La composition centésimale des graines du Cameroun,
avec tégument, mais sans arille, est, d’après M. Peirier, la
suivante :
AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
Eau.............................................................................. 5
Matières grasses........................................................ 58,3
Matières protéiques................................................... 10,8
Matières glucidiques................................................. 6,6
Matières cellulosiques............................................... 17
Matières minérales..................................................... 1,7
Pour l’amande seule, la teneur en matière grasse, d’après
M. Peirier, devient 83 p. 100. Heckel n’admet, pour ses graines
du Congo, que 56 p. 100, la teneur de la graine avec son tégu
ment, mais sans arille, n’étant, d’après ce même auteur,
après traitement par le sulfure de carbone, que 45,4. Ces
différences tiennent-elles à la variété étudiée ?
L’huile de la graine du Cameroun analysée par M. Peirier
�H. JUMELLE
est de consistance solide, brun verdâtre, d’odeur aromatique
et de saveur faible et a pour constantes :
Densité à 15°.................................................... 0,9422
Point de fusion................................................ 40° à 41°
Point de solidification..................................... 36°,2
Indice de réfraction à 45°........
1,4475
Indice de saponification................................... 242
Acide oléique..................................................... 3,4
Indice d’acidité................................................. 6,8
Indice de Hehner............................................. 235,2
Indice de Ferrier.............................................. 21,2
Indice de Reichert-Meissl.............................
0,22
Indice de Polenske......................................... 3,63
Indice d’iode (Hanus) ..................................... 16
Les acides gras solides sont brun verdâtre, comme
l'huile, ont l’odeur de myrrhe et laissent déposer par fusion
des matières résineuses. Ils ont pour caractères :
T itre......... *......................................................... 43°,2
Point de fusion................................................. 44°,5 à 47°
Poids moléculaire moyen................................. 235
Indice d’io d e.....................................................
9,6
Indice de saturation alcaline......................... 237,4
Le poids moléculaire moyen est voisin de celui de l’acide
myristique, ce qui confirme bien que l'huile est essentielle
ment de la myristine. Quant à la faiblesse de l’indice d’iode,
elle s’explique, comme pour le Staudtia gabonensis, par la
précipitation des résines.
(E. Heckel, loc. cit. — Some African Oils and oil Seeds. Bulletin of the
Impérial Institute, 1908. — E. Annet : Observations sur le Palmier à
huile et divers Oléagineux au Cameroun. Congrès d'Agriculture Colo
niale; Paris, 1918. — Baudon, loc. cit., 1929. — J. C. Peirier, loc. cit.t
1930.)
181. — Cœlocaryum Klainei ; fruits et graines. — Myristicacées. — Congo.
23
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
181 bis. — Cœlocaryum K lainei ; fruits et graines. —
Cameroun.
182. — Cœ locaryum K lainei ; substance grasse.
182 bis. — Cœlocaryum K lainei ; tourteau.
Le Coelocaryum Klainei Pierre, ou Coelocaryum cunealum
Warb., est encore un grand arbre atteignant 25 à 30 mètres
de hauteur, du Cameroun et du Congo. C’est, selon les ré
gions, Vebusok, le banga et le ri’guindi.
Le fruit est une capsule charnue s’ouvrant en deux valves,
pour laisser échapper des graines à tégument rouge brun et
luisant, recouvert d’un arille. Ces graines ont 17 à 23 mm.
de longueur sur 15 à 18 d’épaisseur. Le litre pèse 509 gram
mes, et 1.000 graines ont le poids de 1.460 grammes. Arille,
tégument et amande, d’après M. Peirier, sont respective
ment dans la proportion de 20,4, 21,5 et 58,1.
Les amandes ont, d’après M. Peirier, pour composition
centésimale :
Eau.............................................................................. 3,9
Matières grasses........................................................ 47
Matières protéiques................................................... 6,3
Matières glucidiques................................................. 34,8
Matières cellulosiques............................................... 6,2
Matières minérales..................................................... 1,8
Comme rendement en matière grasse, Heckel indique,
mais sans doute pour la graine avec son tégument, 34 p. 100.
M. Peirier donne les caractères non seulement de cette
huile de l’amande, mais aussi de l’huile de l’arille :
Amande
0,9845
Densité à 15°.......................
Point de fusion.................... . . 41o,5 à 44°
Point de solidification........
36°,7
Indice de saponification....
173,5
Arille
0,9411
36® à 39o
125,4
�24
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
H. Jl'MELLE
Acidité oléique.......................
Indice d’acidité.....................
Indice d’éther.........................
Indice de Hehner..................
Indice de Ferrier...................
Indice de Reichert-Meissl ...
Indice de Polenske................
Indice d’io d e .........................
Insaponifiable.........................
25
183. — R icinus com m unis ; graines. — Euphorbiacées.
Amande
Arille
12.7
25,4
158.1
90
18
0,33
4,4
5.4
5,2
19,2
38,4
87
94
Ces graines sont un petit ricin noirâtre du Congo, récolté
sur des plantes qui poussaient spontanément aux abords des
villages indigènes.
36
L7
183 bis. — R icinus com m unis ; graines. — Euphorbiacées.
Ces graines proviennent de la région de Gribingui. Un
peu plus grosses que les précédentes et moins cylindriques,
elles sont ou blanc sale ou blanches plus ou moins [mélangées
de brun clair.
Qu'elles proviennent de l’amande ou de l’arille, ces huiles
restent très colorées, opaques, de saveur résineuse et d’odeur
aromatique. L'huile de l'amande est solide, celle de l’arüle
est demi-solide.
L'huile de l’amande est un mélange de myristine, d’oléine
et de butyrine ; et elle se rapproche beaucoup, fait remar
quer Heckel, du beurre de muscade, dont elle n’a toutefois
pas l’odeur.
Comme l’observe, d’autre part, M. Peirier, cette subs
tance grasse de Cœlocaryon se rapproche de celles du Pycnanthus Kombo et du Scyphocephalium Ochocoa, tandis que
l’huile de Staudtia gabonensis avoisine plutôt le beurre de
muscade.
D’une façon générale, d’ailleurs, ces matières grasses de
Myristicacées ici citées sont à peu près inutilisables à l’état
brut, mais susceptibles d’amélioration par raffinage : élimi
nation des résines, décoloration et désodorisation. Elles
seraient alors emplovables en savonnerie, ou aussi dans
l’alimentation, comme beurres à ^chocolat, lorsque l'écart
entre leurs points de fusion et de solidification est suffi
sant, ce qui n’est pas le cas pour toutes. La présence d’acide
myristique les exclut de l’emploi en stéarinerie.
(Heckel : Sur une nouvelle graine grasse du Congo Français fournie
par le Cœlocaryon Klainei. Revue des Cultures coloniales. — Peirier, loc.
cit.)
184. — Ricinodendron H eudelotii ; feuilles. — Euphorbia
cées.
185. — Ricinodendron H eudelotii ; fruits. — Cameroun.
186. — Ricinodendron H eudelotii ; graines. — Congo.
187. — Ricinodendron H eudelotii ; huile d’engessang et
d érivés.
187 bis. — Ricinodendron H eudelotii ; corps gras obtenu
par le sulfure de carbone.
187 ter. — Ricinodendron H eudelotii ; tourteau.
Le Ricinodendron Heudelotii Pierre, ou Ricinodendron
africanum, Midi. Arg., est un grand arbre réparti, en Afrique
occidentale, de la Sénégambie à l’Angola, et, à travers le
continent, jusqu’à l’Usambara. C’est Yosok ou le njansang
du Cameroun, Yessang, Yengessang des Pahouins, Yissanguila des Gabonais, le sanga-sanga du Bas-Congo Belge,
le kingele du Kisantu, le rninguella de l’Angola. Ce serait le
monbet de Sénégambie.
�26
II. JUMELLE
Le fruit est une drupe, généralement à deux noyaux ;
et, d'après Heckel, un noyau, dont le poids moyen est
de 2 grammes, se compose de 2 /3 de coque et 1 /3 de
graine.
Cette graine, albuminée, donne, d’après Heckel, 54,30
p. 100 par le sulfure de carbone et 50 p. 100 par pression
d'une huile qui çst liquide si elle est obtenue par pression et
solide si elle est extraite par le sulfure de carbone. A TImpé
rial Institute, on a trouvé 45,2 p. 100 pour des graines de
la Nigérie du Sud.
Les principaux caractères de l’huile sont les suivants,
d’après les divers auteurs qui ont étudié cette substance
grasse :
Densité.......................................
- .......................................
- .......................................
Indice d’acidité........................
........................
Indice de saponification..........
Indice d’iode ...........................
—
...........................
Indice de Hehner....................
Indice de Reichert-Meissl ....
Point de fusion de l’huile ....
Solidification des acides gras..
Fusion des acides gras...........
Acides gras non saturés, p. 100
d’acides gras.........................
Acides gras saturés.................
27
rites cordata et 147,7, 148,2, d’après l’Imperial Institute,
pour l’huile de Ricinodendron (l’indice indiqué par Hébert
devant se rapporter à une huile ancienne et modifiée
comme peuvent l’être les huiles de bois), mais l’huile de
sanga-sanga et les huiles de bois se comportent de façon si
milaire lorsqu’on les expose à l’air ou qu’on les soumet à
l’action d’une solution saturée d’iode dans le chloroforme.
Etalée en couche mince, l’huile de Ricinodendron se trans
forme rapidement en une pellicule sèche, du reste peu élas
tique. Elle est plus siccative que l’huile de lin, qui se solidi
fie moins vite.
11 est intéressant de remarquer que l’amande qui contient
cette huile est, d’après Autran, comestible quand elle est
fraîche. Les Pahouins conservent longtemps les graines
d'engessang. Ils en font des chapelets, qu’ils suspendent
dans leurs cases ; et le feu qu’ils entretiennent dans ces
cases empêche les graines de moisir et retarde le rancisse
ment. Pour préparer la graisse qui sera conservée pendant
plusieurs mois, les Noirs du Gabon broient les amandes dans
un mortier, tout en arrosant la pâte avec une petite quantité
d’huile d’engessang en réserve ou d’huile de palme.
Inutilisable en stéarinerie, l’huile d’engessang donnerait,
en savonnerie, des savons trop mous et se résinifiant. Pie
raerts dit que, à son avis, l’opacité, la consistance et le
manque d’élasticité de la pellicule qui se forme à l’air cons
tituent un obstacle à l’emploi pour la peinture ou les vernis.
Ce ne serait pas, non plus, un succédané de l’huile de lin
pour les encres lithographiques et les linoléums. En défi
nitive, les usages sembleraient donc très limités, même
parmi ceux auxquels conviennent les huiles dites « d'abrasin ».
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
0,932
0,9345
0,937
1,2
16,8
184,7
148,2
87,6
94,1
1,9
20°
34°,5
43°
(lmp. Inst.)
(Pieraerts)
(Hébert)
(lmp. Inst.)
(Hébert)
(lmp. Inst.)
(Imp. Inst.)
(Hébert)
(Imp. Inst.)
(Imp. Inst.)
(Hébert)
(Imp. Inst.)
(Hébert)
70
30
(Hébert)
(Hébert)
Pieraerts dit que le caractère spécifique le plus saillant
de l’huile de sanga-sanga est son indice de réfraction (1,5028
à 19°,5), qui dépasse sensiblement celui des autres huiles
végétales, sauf les huiles de bois. D’ailleurs il y a divers
points d’analogie entre cette huile de Ricinodendron et les
huiles d'Aleurites. Non seulement, les indices d’iode sont
voisins, car on relève 181, par exemple, pour l’huile d’Aleu-
(E. Heckel : Quelques graines grasses nouvelles ou peu connues des
colonies françaises. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1898. —
Nsasana, seeds from Southern Nigeria. Bulletin of the Impérial Institute,
1907, n° 4, p. 369. — Some African Oils and oil Seeds. Bulletin of the
�28
II. J I M ELLE
lmp. Inst., 1908, n° 4, p. 367. - A. Hébert : Sur la composition de di
verses graines oléagineuses de l’Afrique Occidentale Française. Bull, de
la Soc. chim. de France, 1911, p. 662. — Pieraerts : Contributions à
l'étude chimique des noix de sanga-sanga, ou Bicinodendron africanum.
Ann. du Musée Colonial de Marseille, 1917, 2e fascicule. — \ . Alitran :
Notes sur les Plantes oléagineuses de PAfrique Equatoriale Française.
Ann. du Musée colonial de Marseille, 1924, 1er fascicule.)
188. — M anniophyton africanum ; bois et fruits. — Euphorbiacées.
188 bis. — M anniophyton africanum ; huile et tourteau.
Le Manniophyton africanum, seule espèce du genre, est
une grosse liane, à vestiture rousse, connue depuis la Nigérie
du Sud jusqu'au Congo. Elle est nommée congo glocongo
à San Thomé, ngusch dans l’hinterland de la Guinée Espa
gnole, casso ou cassou au Congo, dans la Likouala aux
Herbes, nkam en bondjo, gasso en yakoma, ekoum en pahouin, et encore cosa, lukusa, mosarnba.
Les graines, de grosseur un peu variable selon les variétés,
dont quatre ont été décrites, sont globuleuses, des dimen
sions d’une petite prune. Elles sont composées de 34 p. 100
d'un tégument épais et ligneux et de 66 p. 100 d’amande.
Celle-ci, traitée par le sulfure de carbone, donne 51,30 p. 100
d'huile, ce qui correspond à 33,85 p. 100 de la graine com
plète.
L’huile est liquide à la température ordinaire, sans odeur
ni saveur, jaune limpide. Elle a pour indice d’iode 101 et
est siccative. Le rendement en acides gras de saponifica
tion est 95,60 p. 100 et le point de solidification de ces acides
gras est de 14°. L'indice de saponification est 187,6. On ne
cite pas d'utilisation de cette substance grasse par les
Noirs.
(E. Ileekel : Sur quelques Graines grasses nouvelles du Congo Français.
Les Matières Grasses, 25 mars 1911.)
29
189. — Galoncoba glauca ; fruits et graines. — Flacourtiacées. — Cameroun.
Les graines des Galoncoba africains contiennent des huiles
antilépreuses analogues, par leur composition et leurs effets,
aux huiles des graines de ces autres Flacourtiacées que sont
notamment le Taraktogenos Kurzii et les Ilydnocarpus en
Asie et Océanie tropicales et le Carpolroche brasiliensis au
Brésil.
Ces huiles sont toutes des substances grasses solides, à
pouvoir rotatoire exceptionnellement élevé.
Le Caloncoba glauca est un petit arbre de 7 à 12 mètres
de hauteur, qu’on trouve en Afrique occidentale depuis la
Nigérie jusqu’au Congo Belge. C’est le miamengomo des
Boulous, le miami-ngoma des Ramboués, le meharne-megonia de l’Ogooué, le rniengunio du Muni Espagnol, le kikuakua-bukela du Congo Belge. •
Le fruit est généralement globuleux, avec un léger mame
lon au sommet, de la grosseur d’un abricot et de couleur
jaune-orange ; il est parfois allongé et piriforme et a de 3 à
4 cm. 5 de longueur sur 2 à 4 de largeur.
Les graines sont subtrigones ou tétragones, de 6 à 7 mm.
de longueur sur 4 à 5 de largeur. Un litre de ces graines pèse
420 grammes et 100 graines pèsent 11 gr. 75. Il y a 45,5
p. 100 de tégument et 54,5 p. 100 d'amande. Celle-ci est
blanche, d’odeur forte, butyreuse, caractéristique.
Les graines non décortiquées ont, d’après M. Peirier, la
composition centésimale suivante :
AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
E au.............................................................................. 4,1
Matières grasses........................................................ 40,2
Matières protéiques.................................................. 21,1
Matières glucidiques.................................................. 9,6
Matières minérales..................................................... 3,7
Matières cellulosiques............................................... 21,2
La matière grasse a été obtenue par letrichloroéthylène ;
ses principaux caractères sont les suivants, d’après encore
�30
H. JUMELLE
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
M. Peirier, qui, le premier, au Cameroun, en 1927, a signalé
comme antilépreuse cette huile du C. glauca :
Densité à 45° ................................................... 0,928
Point de fusion................................................. 38° à 40°
Indice de réfraction à 45°.................................. 1,4685
Pouvoir rotatoire à 26°....................................... +40°
Indice de saponification................................... 187,1
Acidité oléique.................................................. 1,53
Indice d’acidité................................................. 3,02
Indice d’éther..................................................... 184
Indice de Hehner............................................. 90,5
Indice de Ferrier.............................-............... 16,4
Indice de Reichert-Meissl............................... 2,2
Indice de Polenske.......................................... 0,1
Indice d’iode (Hanus) .................................... 84,3
Indice d’acétyle............................................... 12,3
Insaponifiable....................................................
1,8
Les acides gras ont pour caractères :
T itre...........................................................................
Poids moléculaire moyen.....................................
Indice d’iode ............................................................
Indice d’hexabromure...........................................
Indice de saturation alcaline.................................
Pouvoir rotatoire à 24°....................................
53<>,8
304
93,2
0
191,16
+47°,5
Le haut pouvoir rotatoire range bien cette huile parmi les
plantes antilépreuses ; la teneur élevée de la graine en subs
tance grasse accroît encore son intérêt, et à cela s’ajoute
que la plante est fort répandue dans toute la région fores
tière du Cameroun et de quelques autres des colonies plus
haut citées.
(J. C. Peirier : Contribution à Vélude des Plantes oléagineuses du Came
roun. Thèse de la Faculté des Sciences de Marseille, 1930.)
190. — Caloncoba echinata ; fruits et graines. — Flacour-
tiacées.
31
Cette espèce fut la première du genre Caloncoba con
nue pour ses graines à huile antilépreuse. L’acide chaulmoogrique y était signalé par Goudling et Aclcers en
1913.
C’est un arbrisseau glabre de la Guinée Française, de
Sierra Leone et de la Côte d’ivoire ; c’est le gorli. de Sierra
Leone.
Les fruits, orangés à maturité, sont globuleux, couverts
de nombreuses épines ; les graines qu’ils contiennent ont,
en moyenne, 8 mm. de longueur sur 5 mm. de largeur ; elles
portent de nombreux petits tubercules réguliers et sont,
comme les précédentes, déformées par leur compression
réciproque dans le fruit. 100 graines pèsent entre 4 gr. 30
et 5 gr. 40.
Des graines de Sierra Leone analysées par P Impérial
Institute contenaient, pour 100 :
Eau...........................................................
Matières grasses...................................
Matières protéiques..............................
Matières glucidiques........................
Matières cellulosiques..........................
Cendres...................................................
5,8
46,6
17,5
11,8
15,6
2,7
La graisse a pour principaux caractères :
Densité à 100°.......................................
0,898
Indice d’acidité.......................................
4,5
Indice de saponification........................ 192,4
Indice d’iode .........................................
99,7
Solidification des acides gras............. 57°,8
Pouvoir rotatoire de ces acides........... +52°,5
Insaponifiable.........................................
1,6 p. 100
Selon Goulding et Ackers, 100 grammes d’acides gras
sont composés de 87,5 p. 100 d’acide chaulmoogrique et
12,5 d’acides liquides.
�V
32
H. JUMELLE
(Goulding et Ackers : Note on the fat of seeds of Oncoba echinaia,
occurence of chaulmoogric acid. Proceed. Chemic. Soc. London, 1913. —
E. André : Contribution à l'étude des huiles du groupe chaulmoogrique.
C. R. Acad. Sc. Paris, 21 déc. 1925. — Dr. R. Jumelle : Les Huiles de
Chaulmoogra. Thèses de la Faculté de Médecine de Paris, 1926. — E. Per
rot : Chaulmoogra et autres graines utilisables contre la lèpre. Travaux
de l’Office National des Matières premières végétales. Paris, avril 1926.
- Daniel Jouatte : L'huile de gorli. Thèse de la Faculté de Pharmacie
de Paris, 1927. — R. Mathivat : Le Chaulmoogra du Cameroun. Thèse de
la Faculté de Pharmacie de Paris, 1930. — Peirier, loc. cit., 1930.)
191. — Galoncoba W elw itschii ; fruits et graines. — Flacourtiacées. — Cameroun.
192. — Galoncoba W elw itschii ; éth ers et tourteau. Galon
coba glauca ; acides gras.
Le Caloncoba Welwitschii, arbuste de 8 à 10 mètres de
hauteur, qui croît du Cameroun à l’Angola, est le kuakua ou
kikuakua des Doualas et le miamen gomo des Pahouins, des
Boulous et des Yaoundés.
Ses fruits, jaune orange, de 2 cm. 5 à 3 cm. 5 de longueur
et 2 cm. de largeur, sont, comme les précédents, couverts de
piquants, plus longs que ceux du C. echinata. Les graines
ont 5 à 7 mm. de longueur sur 3 à 4 mm. de largeur. Un litre
pèse 470 grammes et 100 graines pèsent 3 gr. 30.
D'après M. Peirier, ces graines, dont le tégument repré
sente 58 p. 100 et l’amande 42 p. 100, ont pour composition
centésimale :
Eau.............................................................................. 5,6
Matières grasses........................................................ 35,6
Matières protéiques.................................................. 19,5
Matières glucidiques................................................. 9,4
Matières minérales..................................................... 3,2
Matières cellulosiques............................................... 26,6
L/huile obtenue par le trichloroéthylène est solide,
33
brun clair, d’odeur butyreuse. Elle a pour caractères :
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
Point de fusion............................................... 40°
Point de solidification..................................... 36°,4
Densité à 45°..................................................
0,9386
Indice de réfraction à 45°........
1,4719
Pouvoir rotatoire à 26°................................. +47°,7
Indice de saponification................................. 194,8
Indice d’acidité...............................................
5,8
Indice d’éther.................................................. 189,1
Indice de Ilehner.......................................... 95,6
Indice de Ferrier.......................
17,6
Indice de Reichert-Meissl............................
2,5
Indice de Polenske........................................
1*,1
Indice d’io d e................................................... 99
Indice d’acétyle..............................................
10,6
Insaponifiable..................................................
2,3
Les acides gras ont pour caractères :
T itre.................................................................. 47°,5
Poids moléculaire moyen.................................. 284
Indice d’iode ................................................... 99,4
Indice d’hexabromure.....................................
0
Pouvoir rotatoire à 24°................................. +50°
Indice de saturation alcaline........................... 190
Comme les acides du C. glauca et comme ceux du C. echi
nata, les acides gras du C. Welwitschii paraissent constitués
en majeure partie d’acide chaulmoogrique.
(Mathivat, loc. cit. — Peirier, loc. cit. — E. de Wildeman : Sur des
Plantes à huiles chaulmoogriques du Congo Belge. Bulletin de VInstitut
Royal colonial Belge ; 1930.)
193. — Garapa procera ; fruits. — Méliacées.
Le Carapa procera, grand arbre atteignant 30 mètres de
hauteur, s’étend du Sénégal, où c’est le touloucouna, à l’An
gola. Au Cameroun, on le rencontre souvent en assez grande
densité, mais toujours mélangé à d’autres essences. Les indi-
�34
H. JUMELLE
gènes extraient parfois à chaud, par ébullition et pression,
la graisse des graines, qui, en raison de son amertume, ne
peut être alimentaire, mais sert pour les usages externes.
(Voir le Catalogue de VAfrique Occidentale Française, n° 300 à 311.)
(Annet, loc. cit.).
194. — E ntandrophragm a sp. ; huile. — Méliacées. — Sibiti.
Cette huile, d’une espèce indéterminée, a été extraite et
rapportée par Baudon, mais n’a pas encore été étudiée.
195. — L eioptyx congoensis ; fruits. — Méliacées.
Le Leioptyx congoensis Pierre est YEntandrophragma congoense Chev. L’huile des graines n’a pas encore été étudiée.
Autran indique, pour l’espèce, au Congo, les noms indigènes
de babale et kouilli.
196. — Q uassia gabonensis ; fleurs. — Simarubacées.
196 bis. — Q uassia gabonensis ; fruits.
197. — Q uassia gabonensis ; graines d’odyenye.
198. — Corps gras et d érivés d’odyenye.
198 bis. — Tourteau d’odyenye.
Le Quassia gabonensis est un petit arbre des forêts de
l’Ouest du Cameroun, du Congo Français, du Congo Belge
et de l’Angola.
Au Congo, dit Baudon, les odyendyés sont assez fréquents
pour qu’on puisse envisager la récolte des graines en vue de
l’exportation, la matière grasse concrète qu’on en extrait
étant intéressante.
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
35
Les fruits sont des drupes avec un noyau de 4 à 5 mm.
d’épaisseur. Ce noyau se compose de 60 p. 100 de coque et
40 p. 100 de graine.
Les indigènes, au Congo, n’extraient pas l’huile des grai
nes, mais consomment celles-ci grillées. Certains les prépa
rent comme les graines de djave ; ils les font bouillir pour
éliminer le principe amer qu’elles contiennent, puis les
mettent à sécher sur des claies et les conservent en paquets
dans des feuilles de Marantacées.
Pour la récolte en vue de l’exportation, il convient de ne
pas oublier que ces graines'se dessèchent difficilement, fer
mentent facilement, se conservent mal et sont attaquées
par de nombreux insectes.
Des graines étudiées par M. Margaillan avaient pour poids
moyen 5 gr. 8, pour densité apparente 0,56, et comme com
position centésimale :
E au............................................................................ 3,75
Matières grasses...................................................... 45,5
Matières azotées....................................................... 28,8
Matières cellulosiques.........................................
1,4
Cendres .................................................................... 3,05
Extractif non azoté............................................... 17,5
L’huile obtenue est une matière butvreuse, jaunâtre,
fluide vers 50°, de saveur faiblement amère, mais écœu
rante, et a pour caractères :
Indice de réfraction.........................................
1,4549
Indice de saponification............................... 192,2
Indice d’iode ..................................................... 59
Indice de Reichert-Meissl...............................
2,1
Titre des acides gras insolubles..................... 52°,5
Poids moléculaire de ces acides..................... 282
Acides concrets insolubles pour 100............. 47
Raffinée par les méthodes industrielles, l’huile parait
�rancir facilement. Le savon qu'elle donne mousse abondam
ment.
(Margaillan, loc. c i t 1929. — Baudon, loc. cit., 1929.)
198 ter. — K lainedoxa latifolia ; fruits. — Irvingiacées. —
Cameroun.
Grand arbre s’élevant jusqu’à 50 m. de hauteur. Les fruits
sont des capsules à 5 loges à chacune une graine. Commun
dans toute la forêt du Cameroun, c’est Yeveus des Pahouins,
Vozonga des N’komis et Yowingue des M’Pongués.
La graine, d’après M. Peirier, a 30 mm. de longueur sur
13 mm. de largeur et 4 mm. d’épaisseur. Elle contient 42
p. 100 de matières grasses.
Ces matières sont une substance solide, de couleur brun
clair. Son indice de réfraction est de 1,4501 et l’indice
d’iode 28.
Ce serait une huile pour stéarinerie, mais le rendement
est trop faible pour faire songer à une exploitation.
(J. C. Peirier, loc. cit.)
199. — Irvingia gabonensis ; ram eau x et fleurs. — Jrvingiacées.
199 bis. — Irvingia gabonensis ; fruits jeunes.
200. — Irvingia gabonensis ; graines d’oba. — Simarubacées.
201. — Irvingia gabonensis ; fragm ents de pain de dika
et beurre extrait de ces pains.
201 bis. — Corps gras du pain de dika purifiés ; et déri
vés.
201 ter. — Corps gras des graines non épurés.
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
37
201 quater. — Tourteau des graines d’oba.
L’Irvingia gabonensis, ou Irvingia Barteri, qui est Voba
des M’Pongués, Yandok des Pahouins, le bounioko des Boumoualis de la Sangha, le péké de l’Oubangui, est un arbre
qui atteint 25 à 30 m. de hauteur et qui, depuis la Guinée
Française, jusqu’à l’Angola, appartient à la zone forestière
de l’Afrique occidentale. A l’intérieur, dans l’Oubangui, il
disparaît là où cesse cette forêt.
Les fruits, dont la ressemblance avec les mangues est
bien connue, contiennent, à l’intérieur d’un noyau extérieu
rement fibreux, comprimé, des graines ovales et aplaties qui
représentent 18 à 20 p. 100 environ de la totalité du noyau.
Le rendement des graines en huile varie, selon les auteurs,
de 54 à 67 p. 100 environ.
Pour obtenir les pains de dika, les indigènes, après avoir
brisé les noyaux, qui sont assez durs, font rôtir les graines
dans une marmite. Après un broyage grossier au mortier,
la pâte est remise dans un récipient où, sous l’action d’un
feu doux, l’huile fond. Mais les fragments des graines con
cassées n’ayant pas été éliminés, cette huile, en se solidi
fiant par le refroidissement, emprisonne tous ces fragments ;
et c’est l’ensemble, d’aspect amygdaloïde, que le Noir con
serve. Ces pains, de 5 à 10 kilos, contiennent 75 p. 100 envi
ron de beurre.
Extrait des graines, ce beurre, plus ferme que le beurre de
coprah, a pour caractères, d’après différents auteurs (Impé
rial Institute, Millau, Pieraerts) :
Densité..................................................... 0,863 à 0,9195
(0,904 à 60°, d'après Pieraerts.)
Point de fusion.....................................
37° à 41°
Point de solidification.........................
36° à 39°,5
Indice d’acidité.....................................
6 à 17
Indice de saponification........................
244°,5 à 250°
Indice d’iode .........................................
2,1 à 5,2
Indice de Reichert-Meissl...................
0,6
Indice de Polenske...............................
1,43 à 1,84
�38
H. JUMELLE
Les acides gras concrets ont pour caractéristiques, d’après
Pieraerts :
Point de fusion................................................. 34°,25
T itre.................................................................... 32° ,9
Indice de réfraction à 40°...............................
1,4368
Indice de neutralisation................................... 259,4
Poids moléculaire moyen................................. 216,3
Indice, d’io d e .....................................................
3,3
Les résultats de Pieraerts se rapportent à une variété dite
mangifera, qui est le bofwalanga de la Lulonga, au Congo
Belge. •
Le beurre de dika, comestible, d’odeur agréable à frais,
d’une odeur et d’une saveur de chocolat après torréfaction
des graines, a été souvent recommandé comme succédané
du beurre de cacao pour la chocolaterie. Il y a cependant
assez faible différence entre les points de fusion et de soli
dification. La substance grasse convient, d’autre part, pour
la savonnerie, moins pour la stéarinerie.
(E. Heckel : Sur les végétaux qui produisent le beurre et le pain d’odika du Gabon-Congo. Revue des Sciences Naturelles appliquées, 1893. —
E. Millau : Le beurre de dika. Les Matières Grasses, juin-juillet 1908. —
Some African Oils an oil Seeds. Bulletin of the lm p. Inst., 1908, p. 375. —
Pieraerts : Le Beurre de dika au Congo Belge. Les Matières Grasses, déc.
1921 et janv. 1922.)
202. — Irvingia excelsa ; am andes. — Irvingiacées. —
Sangha.
Cet Irvingia excelsa, grand arbre à tronc généralement
sinueux, et qu’on trouve, en dehors de la Sangha, au Came
roun et en Guinée Espagnole, est le rn'bou des Boumoualis
et Yeckwe des Pahouins. Son fruit, qui ressemble beaucoup
à celui d’un Detarium, aplati et vert, pèse environ 250 gram
mes et son noyau renferme une graine du poids moyen de
2 grammes.
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
39
203. — Irvingia sp. ; am andes. — Irvingiacées.
Cet Irvingia, qui est le plus commun du genre dans le
bassin de la Sangha, est le bopayo des indigènes. Ce n’est pas
1’/. robur, comme l’avait tout d’abord pensé Baudon, mais
une espèce indéterminée ; ses graines sont couramment uti
lisées par les femmes pour leur cuisine. Un échantillon de
beurre de bopayo présenté à un fabricant de beurre à choco
lat par Baudon a paru particulièrement intéressant, tant
à cause de l’écart entre son point de fusion élevé (39° à 41°)
et celui de solidification (30° à 31°), écart donc beaucoup
plus grand que pour le beurre d’/. gabonensis, que par sa
cassure nette, son brillant et son parfait état de conserva
tion, le degré d’acidité n’étant que de 1°,8 un an après la
préparation. Le reproche cependant qu’on pourrait faire,
dans la pratique, serait l’élévation un peu forte des points
de fusion et de solidification (35° à 37° et 23° à 25° pour le
beurre de cacao).
Dans le véritable Irvingia robur, qui est le cutna du Mayombé Portugais, le fruit, d’après M. de Mello Geraldes,
pèse en moyenne 84 grammes ; il y a 53,4 p. 100 de pulpe et
46,6 de noyau, et ce noyau se compose de 93,25 p. 100 de
coque et 6,75 p. 100 de graine à 64,85 p. 100 de beurre,
M. de Mello fait à ce sujet la remarque qui s’applique à tous
les Irvingia : c’est que, malgré la forte teneur des graines
en huile, la valeur économique de ces graines est diminuée
par la faible proportion que représente chacune dans le
noyau qui la contient, et noyau dont la dureté, d’autre part,
rend le cassage assez difficile.
(Baudon : Les Irvingia, plantes oléagineuses. Revue de Botanique appli
quée, 28 février 1925. — Id. : Quelques succédanés africains des beurres
de cacao. — Id., février 1926. — C. de Mello Geraldes, loc. cit. ; Lis
bonne, 1931.)
202 1er. — Irvingia sp. ; am andes. — Irvingiacées.
Cette autre espèce est le soubou de la Sangha. Ses graines,
�40
H. JUMELLE
comme celles des espèces précédentes, servent tout aussi
bien que les graines de 1'/. gabonerisis, pour la préparation
des pains de dika. Le soiibou des Boumoualis, qui semble
ignoré des Pahouins, serait une espèce non encore décrite.
C’est un grand arbre dont le feuillage se rapproche de celui
de l’o&u. Le fruit est cylindrique, jaune ; la pulpe, charnue,
mais amère, n’est consommée que par les singes.
Une autre espèce de la même région est VI. grandifolia,
qui est le lendo de Boumoualis et Volene des Pahouins, à
fruits beaucoup plus petits.
Au Congo Belge, YIrvingia le plus répandu, d'après Pieraerts, serait YIrvingia Smithii Hook. fils, dont les noyaux
renferment 15,25 p. 100 d'une amande qui, mondée, four
nit 73,03 p. 100 d'une matière grasse fondant à 37°,8 à 39°
et se solidifiant à 36°,8 à 36°,4. Cette huile présenterait
donc moins de différences avec l’huile d gabonensis
qu’avec celle de 1/. robur. Mais il y a toujours le même incon
vénient du faible rendement des fruits en graines. Et il est
regrettable que cela diminue l'intérêt des Irvingia en géné
ral, car le genre est, en Afrique occidentale, à aire de répar
tition très étendue dans les parties forestières et même, en
certains points, abondamment représenté.
(Baudon, toc. cit., 1925. — Pieraerts : L'Irvingia Smithii. Les Matières
Crasses, 15 déc. 1922.)
203. — Antrocaryon K laineanum ; noyaux. — Térébinthacées.
203 bis. — Antrocaryon sp. ; noyaux. — Térébinthacées.
Ces Antrocaryon sont des arbres de plus de 30 mètres de
hauteur. Le plus connu est VA. Klaineanum du Congo,
signalé aussi à Fernando-Po.
Nous ne connaissons pas d’analyse des graines &Antroca
ryon Klaineanum. mais Pieraerts a étudié celles de VAntro
caryon Nannani. qui est le gonyo du Congo Belge. L’huile
41
de gonyo est incolore, inodore, visqueuse, de saveur douce,
mais sans goût marqué. Elle ne devient concrète que vers
10° et se prend alors progressivement en une masse blanche,
transparente, de consistance butyreuse. Elle a : pour indice
de saponification 200,6 ; pour indice d’éther 199,8 ; pour
indice d’iode 84,7 ; pour indice d’acétyle 2,83. Ses acides
solides, qui représentent 30 p. 100 environ des acides totaux,
ont pour point de fusion 59° à 60° et pour point de solidifi
cation 56° à 55°. Ces acides solides seraient 90 p. 100 d’acide
stéarique et 10 p. 100 d’acide palmitique. Les acides liquides
seraient de l’acide oléique et de l’acide linoléique.
AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
(E. Pieraerts : Le Gonyo, Antrocaryon Nannani. Les Matières Grasses,
sept.-oct. 1927.)
205. — E rism ad elp h u s Baudoni ; fruits. — Vochysiacées.
205 bis. — E rism adelphus Baudoni ; graines. — Vochysia
cées.
206. — E rism ad elp h u s Baudoni ; huile.
VErismadelphus Baudoni Chev. et Russ. est un arbre de
15 à 20 m. de hauteur, qui serait commun, d’après Baudon,
depuis l’équateur jusque dans la région de Brazzaville. C’est
Yotsagui et le kensagui du Haut-Ogooué.
Les fruits sont petits, vaguement sphériques, de 6 à
12 mm. de diamètre. Leur densité apparente est 0,3 ; le
poids moyen est de 0 gr. 47.
L’amande, qu’on dégage facilement, a pour composition
centésimale, d’après M. Margaillan :
Matières grasses........................................................ 47,5
Matières azotées.......................
14,8
Matières cellulosiques............................................... 2,6
Cendres...................................................................... 3,9
Extractif non azoté ................................................. 33
L’huile obtenue est fluide, limpide, incolore ou jaune pâle
�H. JUMELLE
42
et commence à cristalliser vers 20°. A 10° on a une masse
butyreuse demi-solide. Une huile préparée sur place au
Congo par pression, par Baudon, et qui était concrète, gri
sâtre, a donné à M. Margaillan, comme caractères :
Densité à 20°....................................................
0,9163
Indice de réfraction à 48°................................ 1,4586
Indice de saponification................................... 193
Indice d’acide..................................................... 11,6
Indice d’io d e............................................. .
67,5
Il semble que cette huile conviendrait pour la savonnerie.
La récolte et l’expédition de ces graines d'otsagui serait
aisée, d’après Baudon, et on pourrait en obtenir d’assez
grandes quantités. Les indigènes ne les utilisent pas.
C’est à la même famille des Yochysiacées qu’appartien
nent des graines plusieurs fois importées du Brésil à Mar
seille sous le nom de jaboty ; car ce jaboty est YErisma
calcaratum. Mais l’huile de jaboty est plus concrète que la
précédente, car elle a pour point de fusion 45°, pour point
de solidification 36° environ et ses acides comprennent 43,6
p. 100 d’acide palmitique et 28 d’acide myristique.
(Baudon, loc. cil., 1929. — Margaillan, loc. cit., 1929. — Margaillan,
Etude chimique de. la graisse et de l’huile de jaboty. Annales du Musée
Colonial de Marseille, 1925, 3° Fascicule. — H. Jumelle : Le jaboty,
plante oléagineuse du Brésil. Les Matières Grasses, 15 oct. 1926.)
207. — P entaclethra m acrophylla ; feuilles et tiges. —
Légumineuses. — Mimosées.
207 bis. — P entaclethra m acrophylla ; fleurs.
208. — P entaclethra m acrophylla ; fruits.
209. — P entaclethra m acrophylla ; graines d’ow ala.
210. — P entaclethra m acrophylla ; huile.
43
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
210 bis. — P entaclethra m acrophylla ; huile extraite par
l'éth er de pétrole.
210 ter. — P entaclethra m acrophylla ; acide oléique.
211. — P entaclethra m acrophylla ; bougies.
211 bis. — P entaclethra m acrophylla ; savon d’owala.
212. — P en taclethra m acrophylla ; tourteau des graines.
Le Pentaclethra macrophylla est un arbre de 20 à 30 mètres
de hauteur, réparti depuis le Sénégal jusqu’au Congo Belge.
Au Congo, c’est Yowala et le panza des indigènes ; au
Mayombé Belge, c’est, le m'vanza.
Ses grandes graines brunes, ovales ou elliptiques, très
plates, de 1 cm. à 1 cm. 5 d’épaisseur, sur 7 à 8 cm. de lon
gueur et 4 à 5 cm. de largeur, sont contenues, par 6 à 7, dans
des gousses de 50 cm. environ de longueur, dont les deux
valves, épaisses et fortement ligneuses, s’écartent avec force
à maturité.
Ces graines pèsent de 8 à 26 grammes, avec une moyenne
de 12 grammes. Un litre pèse 0 kgr. 580 et un kilo de graines
se compose de 0 kgr. 190 de téguments et 0 kgr. 810 d’aman
des.
Celles-ci ont pour composition, d’après M. Margaillan,
pour 100 :
Humidité....................................................................
Matières grasses...........................................................
Matières protéiques......... .........................................
Matières cellulosiques...............................................
Cendres ......................................................................
Extractif nonazoté.....................................................
Sucres réducteurs, après hydrolyse.............. 3,5
8,5
41,0
25
5
2,1
18,4
Par la benzine, Hébert a obtenu 47 à 48 p. 100 d’une
�II. JUMELLE
44
substance demi-solide à la température ordinaire, mais com
plètement liquide à 30° et se solidifiant au-dessous de 10°.
M. Margaillan a étudié comparativement une huile ex
traite au Laboratoire par l'éther de pétrole bouillant à 83°
et une huile de première pression, d’origine industrielle,
présentant toutes garanties d’authenticité et de pureté ; les
caractères de ces deux huiles étaient les suivants :
Huile
de pression
Point de fusion................................... 24°
Zone de solidification....................... 23° à 10°
Indice de réfraction à 40°................
1,4682
Densité à 40°..................................... 0,902
Indice de saponification.................... 181
Indice d’acide.....................................
3,7
Indice d’iode..................................... 98,9
Indice de Reichert-Meissl................
1,27
Teneur en résine ............................ 0,5
Acides gras insolubles et résines... 96,4
Huile
d’extraction
178
24,7
97,5
1,26
1,9
96,2
Pour les acides, il a été trouvé comme caractères :
Titre des acides gras totaux ....................
Poids moléculaire moyen de ces acides ..
Acides fluides..............................................
Indice d’iode de ces acides.......................
Poids moléculaire moyen...........................
Acides gras concrets inférieursà C20 .. . .
T itre..............................................................
Poids moléculaire moyen...........................
Acides arachidique et supérieurs.............
Titre .............................................................
Poids moléculaire moyen...........................
54°
309
51 p. 100
95
282
18,1 p. 100
33°,2
285
26,2 p. 100
74°,5
316
Les acides de l’huile d’owala seraient donc formés environ,
pour la moitié, d'acide oléique, puis, pour un cinquième,
d'acide stéarique ou isoléique, et, pour un quart, d’acide
arachidique.
45
La composition des acides concrets explique que cette huile
d’owala soit particulièrement intéressante pour la stéarinerie.
Au Congo, les graines d’owala, qui déjà, après torréfac
tion ou bouillies, sont consommées par les Pahouins, en
trent, comme les graines d’oba, et simultanément avec ces
graines, dans la préparation des pains de dika. Ce mode
d’emploi des graines de Pentaclethra serait même le seul pour
les indigènes du Cameroun, d’après M. E. Annet. La récolte,
la préparation et l’expédition des graines d’owala ne présen
tent aucune difficulté.
Il est à rappeler que le genre Pentaclethra est représenté
au Brésil par une espèce, le Pentaclethra jilamentosa, ou
pracachy, dont les graines sont à saveur très amère. Cette
huile de pracachy (48,3 p. 100 des amandes) a pour titre de
ses acides totaux 49°,3 ; et ces acides totaux se composent
de 43 p. 100 d’acides fluides, 25,4 d’acides concrets infé
rieurs, 23 p. 100 d’acides arachidique et supérieurs. L’huile
de pracachy se distingue notamment, d’autre part, de
l’huile d’owala par un indice élevé d’acétyle (54 à 59) et,
en outre, par une haute teneur en résine lorsqu’elle est obte
nue par extraction, caractère que ne présente pas, dans les
mêmes conditions, l’huile d’owala.
AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
(E. Heckel : Sur la Graine d’owala. Répertoire de Pharmacie, août 1892.
— A. Hébert : Sur la composition de quelques Graines oléagineuses du
Congo Français. Bulletin de la Société Chimique de Paris, 5 avril 1895. —
Oil Beans from Southern Nigeria. Bulletin of the lmp. Inst., 1907, p. 10.
— E. Heckel : Recherches sur les Graines grasses nouvelles ou peu con
nues des Colonies françaises. Annales du Musée Colonial de Marseille,
1897. — H. Jumelle : Le pracachy, Pentaclethra brésilien. Les Matières
Grasses, 15 sept. 1925. — Margaillan : Etude chimique des graines et des
huiles de pracachy et d’owala. Annales du Musée colonial de Marseille,
1925, 3e Fascicule. — P. Choux : Etude microscopique de la graine et du
tourteau du Pentaclethra jilamentosa. Annales du Musée Colonial de
Marseille, 1925, 3e fascicule.)
213. — P entaclethra Eetveldeana ; graines. — Légumi
neuses-Mimosées. — Sibiti.
�46
H. JUMELLE
213 bis. — P entaclethra E etveldeana ; graines. — HautOgooué.
Le Pentaclethra Eetveldeana, à tronc souvent plus ou
moins tordu, a à peu près la taille de l’espèce précédente,
avec laquelle il se trouve en mélange dans les forêts. C’est
le samo et le ganja du Haut-Ogooué ; on le rencontre,
assez commun, au Gabon, au Moyen Congo et au Congo
Belge.
Les graines ressemblent à celles d’owala, mais sont plus
petites. Baudon en a retiré une huile jaune d’or qui, d’abord
liquide, devient ensuite concrète.
La récolte de ces graines pourrait être faite en même
temps que celle des graines d’owala.
(Baudon, toc. cil., 1929.)
214. — A fzelia B rieyi ; graines. — Légumineuses-Césalpi-
niées. — Sibiti.
h'Afzelia Brieyi, connu dans le Bas-Congo français et
dans la forêt du Mayombé, au Congo Belge, notamment aux
environs de Ganda-Sundi, où il fut signalé par le comte de
Briey et où c’est le sifu-sifu des indigènes, est un arbre de
30 à 35 mètres de hauteur, dont les gousses, à parois très
dures, elliptiques, plus ou moins réniformes, de 19 cm. de
longueur, sur 13 cm. de largeur et 2 cm. et plus d’épais
seur, contiennent de grosses graines rouge brun, à arille
jaune.
Ces graines, qui se composent, d’après Pieraerts, de 10,75
p. 100 d’arille et tégument, et 89, 25 d’amande, pèsent, en
moyenne, 6 gr. 44, avec poids maximum de plus de 9
grammes.
L’huile qu’elles contiennent, dans la proportion de 29,84
p. 100 de matière sèche, a pour caractéristiques, d’après
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
47
encore Pieraerts, et selon qu’elle a été extraite par l’éther
anhydre ou par l’éther de pétrole :
Par élher
anhydre
Densité à 19°,5.......................
0,9328
Indice de réfraction à 40°....
1,4749
Indice d’acidité.......................
5,1
Indice de saponification........ .. 184,4
Indice d’io d e.......................... . . 142,4
Indice de H ehner..................
95,15
0,56
Indice de Reichert-Meissl . ..
Indice de Polenske................
0.51
Indice d’acétvle.....................
39,79
Par éther
de pétrole
0,932
1,4750
3,2
183,8
144
95,33
0,56
0,71
38,40
L’huile fournie par l’éther de pétrole est jaune légère
ment brunâtre ; l’huile extraite par l’éther sulfurique est
jaune rougeâtre. La saveur des deux huiles est la même ; elle
est douce, agréable, et, à l’arrière-goût, rappelle certaines
huiles d’olive.
Par l’importance de son indice d’acétyle, elle se rappro
che, remarque Pieraerts, de l’huile de ricin et surtout de
l’huile de pépins de raisin. A certains points de vue, elle
manifesterait aussi quelque analogie avec les huiles de bois
et l’huile de Ricinodendron. Cependant, malgré son indice
d’iode, et en raison de sa réaction négative vis-à-vis de
l’hexabromure, puis aussi à la suite de quelques essais de
siccativité, Pieraerts la considérerait comme demi-sicca
tive plutôt que comme siccative. Un autre caractère typique
est le point de fusion relativement élevé des acides gras
mélangés, qui avoisine ceux des acides gras d’huiles 'con
crètes à haut titre telles que les beurres de karité et d’illipé.
D’ailleurs, l’indice d’iode peut s’abaisser notablement
dans les graines ou les huiles qui s’altèrent.
L’huile d'Afzelia Brieyi ne contient ni alcaloïde, ni glucoside cyanogénique, ni saponine ou saponoïde.
(E. de Wildeman : Mission jorestière et agricole du cornle Jacques de
�48
H. JUMELLE
Briey. Bruxelles, août 1920. — Pieraerts et L’Heureux : L'Afzelia Bricyi.
I^es Matières Grasses. 15 mars 1923.)
215. — D etarium sp.? Fruits et noyaux. — Légumineuses-
Césalpiniées.
Fruits et noyaux en collection ont, du moins, la forme de
ceux des Detarium, mais la détermination est incertaine.
L'arbre producteur, d'après le collecteur Autran, est un
arbre de 15 à 20 mètres de hauteur, commun dans les forets
d’Ouesso. C’est Yessoum des Pahouins, le sombo des Boumoualis et le paillo des Babingas. La graine est oléagineuse.
(V. Autran : Notes sur les Plantes oléagineuses de l’Afrique Equato
riale Française. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1924, 1er Fasc.)
216. — A rachis hypogaea ; gou sses d’arachide. — Légum ineuses- P apilionacées.
216 bis. — A rachis hypogaea ; huile d’arachide.
L'arachide est le benda des Gabonais, Yooum des Pahouins,
le pinda des Loangos, le gouba des Bacongos, le zoho des
Baffourous, \*aleketo des Bagas, le calako des Banziris, le
banya des Bakomas, le nYfoul des Bayas.
Les indigènes du Congo n’extraient pas l’huile d’arachide ;
ils mangent les graines cuites sous la cendre.
L'arachide est cultivée sur tout le territoire de l’Afrique
Equatoriale Française ; dans le Haut-Oubangui on fait
trois récoltes par an.
(V. Autran, loc. cit.)
217. — M illettia versicolor ; graines. — LégumineusesP apilionacées. — Sibiti.
Le Millettia versicolor est un petit, arbre du Congo et de
l’Angola. Nous ne connaissons aucune analyse des graines.
218. — Panda oleosa ; feuilles et fruits. — Pandacées. —
Cameroun.
0
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
49
218 bis. — Panda oleosa ; fruits et noyaux. — Gabon.
218 ter. — Panda oleosa ; huile de panda.
Cet arbre de taille moyenne, qui est le m’panda des Gabo
nais et Yafann des Pahouins, et qui est aussi le pâte et le
ouando, est commun dans la forêt depuis le Cameroun jus
qu’au Congo Belge.
Les Pahouins, en pilant les graines et en faisant bouillir
la pâte dans l’eau ou dans l’huile de palme, ou encore dans
de l’huile de m’’panda qu’ils ont en réserve, obtiennent une
substance grasse comestible.
Les graines sont au nombre de trois ou quatre dans des
drupes ovales ou obovales, à noyau très dur, osseux, pluriloculaire.
L’huile extraite par pression est jaune orangé; elle est
liquide à la température ordinaire, mais contient en suspen
sion, au bout de quelque temps, des particules solides blan
ches qui se déposent, peu à peu. L’odeur se rapprocherait
de celle de l’huile de noix.
D’après M. Peirier, un litre de noyaux pèse 309 grammes
et un noyau pèse environ 28 grammes. Il est constitué de
97,6 p. 100 d’endocarpe et 2,4 de graines. Celles-ci renfer
ment 46,4 p. 100 d’huile, dont l’indice de réfraction est de
1,4825 à 15° et. l’indice d’iode 65,3.
Au Congo, les graines sont abondantes et les fruits se
raient de récolte facile, mais la difficulté du concassage des
noyaux rend l’exploitation problématique.
(Autran, loc. cil., 1924. — Baudon, loc. cit., 1929. — Peirier, loc. cit.,
1930.)
219. — P arinarium curatellifolium ; noyaux. — Rosacées.
— Congo.
Le Parinarium curatellifolium Planch., ou P. Mobola
Oliv., est un arbre paraissant de taille assez variable suivant
4
�50
H. JUMELLE *
les régions. On le trouve dans les steppes, en Afrique occi
dentale, depuis Sierra-Leone jusqu’à l’Angola, et, en Afrique
orientale au Zanguebar et en Rkodésie.
C’est le doumba du Cameroun et le kokou des Boumoualis.
Le fruit, de la grosseur d’un œuf de poule, est une drupe
à goût farineux et à odeur déplaisante, avec endocarpe
épais et ligneux. La graine est comestible ; les indigènes, au
Cameroun, la pilent et la mélangent avec du piment, pour
épicer leurs mets.
D’après M. Peirier, un litre de noyaux pèse 360 grammes,
et 100 noyaux 704 gr. 50. Les proportions respectives d’en
docarpe et de graine sont de 52 et 48 p. 100.
Les noyaux ont pour composition, pour 100 :
Eau.............................................................................. 4,2
Matières grasses...............
17,7
Matières protéiques.............................................. .. 9,1
Matières glucidiques................................................. 42,4
Matières cellulosiques............................................... 25,7
Matières minérales..................................................... 0,8
La graine, débarrassée de l’endocarpe, contient 37,5
p. 100 d’une matière grasse rougeâtre, d’odeur agréable,
visqueuse, ayant pour caractères :
Indice de réfraction à 45°...............................
Indice de saponification....................... ...........
Indice d’iode (îlanus) .....................................
Indice de Hehner.............................................
Indice de Ferrier
......................... .-.
Indice d’hexabromure.......................................
Indice de saturation alcaline.................
Poids moléculaire moyen.................................
Insaponifiable....................................................
Essai de siccativité (en oxygène) . ..................
1,4768
161,8
213
92
20
3
112
250
4,2
2,4 p. 100 en
5 jours.
M. Peirier, à qui sont dus ces résultats, admet que, en rai
son des trop faibles quantités d’huile dont il disposait, l’irr-
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
51
dice d’hexabromure et l’essai de siccativité sont au-dessous
de la réalité. L’huile s’épaissit très rapidement à l’air : c’est
une huile siccative, peut-être de valeur égale à celle de
l’huile de lin, ou, du moins, très voisine.
Au point de vue rendement, les noyaux de cette espèce
sont plus intéressants que ceux du Parinarium senegalense,
qui se composent de 89,7 p. 100 d’endocarpe et seulement
10,3 de graine à 60,7 p. 100 d’huile, d’après M. Peirier.
(Autran, loc. cit., 1924. — Peirier, loc. cil., 1930.)
220. — M oringa pterygosperm a ; fruits et graines. —
Moringacées.
(Voir Catalogue de la Réunion, n° 204, et Catalogue de l'Afrique Occi
dentale Française, n° 316.)
221. — Coula edulis ; racines. — Olacacées.
222. — Coula edulis ; graines.
223. — Coula edulis ; huile.
224. — Coula edulis ; acides gras de saponification.
224 bis. — Coula edulis ; acides gras de distillation.
224 ter. — Coula edulis ; acide sébacique de l’huile.
Le Coula edulis est un grand arbre des forêts du Came
roun, de la Guinée Espagnole et du Congo. Il est largement
répandu dans tout le Gabon et dans les régions avoisi
nantes. C’est le coula des Gabonais, Vigoumou des Pakouins,
le koumounou des Loangos.
Le fruit est une drupe presque globuleuse, à noyau épais ;
la graine est aussi à peu près sphérique, albuminée.
Les graines de corda sont comestibles et de saveur agréa
ble ; elles ont le goût de la noisette et un arrière-goût de
�52
H. JUMELLE
pain de seigle. Les Noirs en sont très friands. Les fruits
tombent à terre en grandes quantités ; l'indigène concasse
aisément les noyaux, et les graines se conservent facilement.
Les Pahouins du Como et du Remboe ne consomment pas
seulement l'amande fraîche ; ils en retirent aussi une huile
comestible dite « huile d’igoumou ».
Par la benzine, Hébert a extrait des graines 22 p. 100
d’huile, soit 5,5 p. 100 des noyaux. Heckel, par le sulfure de
carbone, a obtenu 28,20 p. 100.
Cette huile est jaune, se solidifie vers 0° et se liquéfie à 5°
ou 6°. Ce serait de l’oléine presque pure.
Si elle trouvait un débouché, non seulement la récolte des
graines serait facile, mais l’aire de répartition de l’espèce
étant très vaste, la production pourrait atteindre un ton
nage appréciable, d’après Baudon.
(Lecomte et Hébert : Sur les Graines de coula du Congo Français.
C. R. de VAcadémie des Sciences, 28 janv. 1895. — E. Heckel : Graines
grasses nouvelles ou peu connues des colonies françaises. Annales du
Musée Colonial de Marseille, 1898. — Hébert : Sur la composition de
quelques graines oléagineuses. Bull, de la Société Chimique de Paris,
5 avril 1895. — Autran, loc. cit., 1924. — Baudon, loc. cil., 1929.
225. — H eisteria T rillesiana ; noyaux. — Olacacées. •
226. — H eisteria T rillesiana ; m atière grasse.
227. — H eisteria T rillesiana ; tourteau en poudre.
Le genre Heisteria appartient à la fois à la zone tropicale
de l’Amérique du Sud et à celle de l’Afrique.
Les fruits en collection, d’après lesquels Pierre a cru de
voir créer en 1902 une espèce nouvelle, distincte de YHeiste
ria parvifolia, proviennent de la région du Ngoumé, affluent
de l’Ogooué, aux chutes Samba, où ils ont été récoltés par
le R. P. Klaine en 1901 ; d’autres échantillons avaient été
recueillis bien antérieurement par le R. P. Trilles, en 1898,
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
53
au Gabon, vers la Haute-Udzeme, près des monts Cristal.
Dans la première de ces deux régions, c’est le kamba, ou
«noisette des bois », des Ivilis ; dans la seconde, c’est le
vias des Pahouins.
Il ne semble pas, d’ailleurs, que cette espèce de Pierre ait
été acceptée par les botanistes ultérieurs, qui n’y font
même jamais allusion et la rapportent donc peut-être à YHeis
teria parvifolia, espèce s’étendant de Sierra-Leone au Congo.
h'Heisteria Trillesiana est tantôt un arbrisseau plutôt
qu’un arbre, ne dépassant pas alors 4 à 5 mètres, tantôt,
dans la brousse, un véritable arbre atteignant parfois 12 à
15 mètres.
Le fruit, qui est mûr en septembre, est une drupe ovoïde,
de 2 cm. de longueur sur 12 mm. de largeur, avec une pulpe
mince et un noyau crustacé. Le poids moyen de ce fruit est
de 1 gr. 76, dont 0 gr. 52 de péricarpe et 1 gr. 24 de graine.
Par le sulfure de carbone, les graines donnent 48 p. 100
d’une huile jaune clair, qui se solidifie à 10° et n'est pas tota
lement fluide en été, même à une température de 28° à 30° :
elle est d’une saveur agréable.
La densité à 15° est de 0,925. Le rendement en acides
gras de saponification est de 96,04, avec un point de solidi
fication de 54°.
D’après Heckel, cette huile, de composition assez parti
culière, ne conviendrait que pour la savonnerie.
En plus du vias, les Pahouins, d’après le P. Trilles, distin
guent le vias utok, qui ne différerait guère, d’ailleurs, que
par ses fruits plus petits. Ces variations laisseraient bien
supposer qu’il s’agit, dans tous ces cas, de YHeisteria parvi
folia, qu’on sait présenter des variétés.
(E. Heckel : Sur une nouvelle graine huileuse du Congo Français et sur
la plante productrice. Revue des Cultures coloniales, 5 et 20 nov. 1902.)
228. — X im enia am ericana ; noyaux. — Olacacées.— Gabon.
229. — X im enia am ericana ; huile d'elozy.
�54
H. JUMELLE
230. — X im enia am ericana ; tourteau.
Le Ximenia americana, dont le Ximenia gabonensis n’est
qu’une variété, est un arbuste épineux, parasite épirhizoïde,
répandu sur le littoral et dans les steppes, dans la zone tro
picale de l’Afrique et de l’Amérique.
C’est, au Congo, Yelozy-zegue des Gabonais, Voufo des
Pahouins, le gangi des Bacongos.
Le fruit, qui est une drupe jaune, à pulpe très acide et
laxative, avec un noyau de 1 à 2 mm. d'épaisseur, porte,
suivant les pays, les noms variés de prune de montagne,
prune du bord de mer, prune acide, citron sauvage, citron de
mer, olive sauvage.
Des fruits desséchés du Mozambique, où l’espèce est
appelée monpeque, pesaient, en moyenne, 2 gr. 8, d’après
M. Margaillan ; et pulpe et noyau représentaient 52 p. 100
du fruit, et la graine 48 p. 100.
D'autre part, d’après Heckel, dans des fruits du Congo,
le noyau, d’un poids moyen de 3 gr. 50, se compose de 40,21
d’endocarpe et 59,79 de graine.
Les graines étudiées par M. Margaillan pesaient environ
1 gr. 43 et contenaient, pour 5 p. 100 d’eau, 62,7 p. 100 de
matières grasses et 11,6 de matières azotées.
C’est sensiblement la même teneur en matières grasses
qu’ont trouvée Schrôder (65 à 67 p. 100), Grimme (63,82)
et Pieraerts (63,20) ; ce qui correspond, pour le noyau en
tier, à 44,5, d'après Schrôder et 44,7 d’après Pieraerts.
L’huile de monpeque, dit M. Margaillan, est rougeâtre et
visqueuse et abandonne, à la longue, à 2C°, une partie con
crète ténue qui se redissout par élévation de la tempéra
ture. Elle a pour caractères :
Densité à 25°.................................................... 0,9195
Indice de réfraction à 25°............................... 0,4725
Indice de saponification................................... 171
Indice d’acide.................................................... 24,6
Indice d’iode .................................................... 93,4
Indice d’acétyle................................................ 19
Insaponi fiable..................... ............................. 1,5 p. 100
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
55
Ce sont, en général, des nombres sensiblement analogues
qu’ont trouvés les nombreux autres chimistes qui ont étudié
cette huile de X. americana.
D’après Pieraerts, les acides insolubles mélangés ont pour
caractéristiques :
Point de fusion............................................. 44°,5 à 47°,2
Point de solidification................... ............ 44°,2 à 43°
Indice de saponification...............................
184,2
Indice d’io d e .................................................
88,8
Indice de neutralisation............................... 173,9
Les acides liquides ont pour indice d’iode 100,6.
Les acides solides donnent :
Point de fusion............................................. 59°y7 à 60°,8
Point de solidification................................. 58°,5 à 57°,5
Indice de saponification...............................
14.7,2
M. Schrôder admet, parmi les acides solides, une assez
forte proportion d’acide aracbidique.
Industriellement, cette huile pourrait être surtout un lu
brifiant ou une matière première pour la savonnerie ; elle
ne paraît pas utilisable en stéarinerie à cause de son faible
rendement en acides gras solides. Elle ne peut, pour de mul
tiples raisons, être considérée comme comestible.
(E. Heckel : Quelques Graines grasses nouvelles ou peu connues des
Colonies françaises. Ann. Mus. Col. Mars., 1898. — Schrôder : Zur Kenntniss der ôlhaltigen Samen von Ximenia americana. Der Pjlanzer, juillet
1913. — Pieraerts : Quelques Graines oléagineuses africaines. Ann. Mus .
Col. Mars., 1916. — «Wild Olive », fruits from South Africa. Bull, of
the lmp. Inst,, juillet-septembre 191.7. — Margaillan, loc. cit., 1929.)
231. — Ongokea K laineana ; écorces. — Olacacées.
232. — Ongokea K laineana ; feuilles et bruits.
232 bis. — Ongokea K laineana ; noyaux.
�H. JUMELLE
56
233. — Ongokea Klaineana ; huile et dérivés.
234. — Ongokea K laineana ; tourteau.
L'Ongokea Klaineana, ou Ongokea Gore, est, au Congo,
Vongueko, Visano (en loango) et le n'goré des indigènes.
Les onguekos, dit Bau don,, sont, au Congo, des arbres com
muns, fructifiant abondamment.
Les fruits sont de petites drupes jaunes (3 cm. environ de
longueur), en partie recouvertes par le calice accrescent. La
pulpe de ces fruits, à odeur agréable de pomme, laisse écou
ler, par pression, un jus épais à odeur de cidre frais ; et ce
jus, un peu laiteux, abandonné à lui-même, ne tarde pas à
fermenter, avec abondant dégagement gazeux.
Les noyaux pèsent, en moyenne, d’après Heckel, 6 gr. 50
et se composent de 32 à 41 parties d’endocarpe et 59 à
68 p. 100 de graine.
Les graines sont comestibles. Par broyage et ébullition,
les Pahouins du Gabon préparent une huile dite « huile
d’angueg », La teneur de la graine en substance grasse est
de 60 à 78 p. 100, d’après Heckel.
L’huile d’isano ou d’ongueko reste liquide même à — 15°;
elle est assez visqueuse et très siccative.
Elle serait utilisable en savonnerie, quoique, d'après l’ Im
périal Institute, la coloration foncée qu’elle donne aux
savons ne permette sans doute de l’employer que pour
certaines sortes. Comme siccative, pour la préparation des
huiles cuites et des vernis, ce serait, par contre, une huile
de haute valeur.
Ce serait aussi un lubrifiant, qui pourrait peut-être servir
pour quelques-uns des usages de l’huile de ricin.
(A. Hébert : Sur la composition de quelques graines oléagineuses. Bull.
Soc. Chim. Paris, 1896. — Id. : Sur un nouvel acide gras non saturé,
l’acide isanique. Id., 1896. — E. Heckel, loc. cil., 1898. — Tliree new oil
Seeds from West-Africa Bull, of the lmp. Inst., juillet-septembre 1917. —
Heim et Hébert : Essais d’oxydation et de sulfuration des huiles colo
AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
57
niales en vue de la fabrication de vernis et de factices pour caoutchoucs.
Bull. Off. Col., Paris, juillet 1915. — Ileim : Détermination des cons
tantes industrielles des huiles de moabi et d’isano du Congo Français.
Id., aoùt-sept. 1915. — Heim : Essais relatifs à l’emploi de l’huile d’isano
du Congo pour la fabrication des vernis. Id., oct.-nov. 1915. — Baudon,
loc. cil., 1929.)
235. — Poga oleosa ; fruits. — Rhizophoracées.
236. — Poga oleosa ; noyaux, huile et tourteau.
Le Poga oleosa est un arbre de vingt à quarante ou cin
quante mètres de hauteur, assez commun dans la forêt,
depuis la Nigérie jusqu’au Congo Belge. C’est Vinoy de la
Nigérie du Sud, le njore-njolé, le povo, le ngali du Cameroun.
Ses fruits, qui sont des drupes ayant l’aspect de celles du
Panda oleosa, avec lesquelles on les trouve souvent en mé
lange, jonchent Je sol en grand nombre, dit Baudon, et se
conservent très bien. Elles contiennent, dans un noyau li
gneux, épais et dur, trois, rarement quatre graines oblongues. Quoique durs, les noyaux se cassent aisément et ce
cassage est de pratique courante pour les indigènes, qui
sont friands des graines.
Des graines analysées par M. Margaillan et récoltées par
Baudon dans le Haut-Ogooué, avaient pour dimensions
moyennes 17, 12 et 10 mm. Leur poids moyen était de
0 gr. 82 et leur densité apparente 0,7. Elles avaient pour
composition :
E au.............................................................................. 0,9
Matières grasses........................................................ 69,2
Matières azotées........................................................ 19
Matières cellulosiques............................................... 0,6
Cendres ...................................................................... 3,8
Extractif nonazoté.................................................. 6,5
Le tourteau déshuilé est riche en azote et intéressant
comme tel.
�58
M. Margaillan a examiné deux huiles : l’une préparée
par solvant au Laboratoire ; l’autre obtenue sur place, par
pression, par Baudon.
La première est d'un beau jaune d’or, très limpide, assez
visqueuse, et rappelle, par son onctuosité, l’huile d’olive.
La seconde est jaune pâle, également visqueuse, et aban
donne vers 18° un dépôt mucilagineux, qui disparait par
chauffage à 20°. Elle a un goût âcre de fumée, mais que le
raffinage à la vapeur d’eau fait disparaître.
Les caractères de ces deux huiles sont les suivants :
Par extraction Par pression
Indice de réfraction à 25°........ 1,4673
Viscosité à 20°........................ .
Indice de saponification............ 206
Indice d’acide............................. 42
Indice d’iode ............................ 84
Titre des acides gras insolubles
Poids moléculaire moyen.......... '
Acides fluides p. 100................
59
Au Cameroun, d’après M. Annet, le Poga oleosa est très
répandu dans toute la forêt, mais à l’état dispersé ; ce qui
est un inconvénient pour son exploitation.
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
H. JUMELLE
1,4678
0,73
193
3,4
88
25°, 2
285
86,2
M. Margaillan rapproche, par plusieurs caractères, cette
huile de poga de l’huile d’olive, et admet que, après raffinage,
et en raison de son onctuosité, elle pourrait être intéressante
pour des coupages d’huiles alimentaires.
Baudon dit que, au Congo, il l’a fréquemment employée
pour sa cuisine, après qu’elle a été décolorée ; il ajoute
qu’elle avait cependant une odeur et un goût caractéris
tiques assez forts, qui n’étaient pas très agréables si on n’y
était pas habitué.
Il serait possible d’exporter les graines, mais leurs envois
devraient être faits rapidement, car elles sont molles, se
cassent facilement, sont attaquées par les insectes, et donc
de conservation assez difficile.
D’après Phckendey, il faut environ une tonne de noix pour
produire 80 kilos de graines ; et cette quantité représente
la production normale de sept arbres.
(Pierre : Plantes du Gabon, Bull. Soc. Linn. Paris, 3 avril 1896, n° 168.
— Inoy : Kernels from West Africa, Bull, of lhe lmp. Inst., 1906, vol. IV,
n° 3. — Brieger et Krause : Untersuchung einer neuen Fettfrucht, njorenjole aus Kamerun. Der Tropcnpflanzer, 1908, n° 2. — Some African Oils
and oil Seeds. Bull, of the lmp. Inst., 1908, n° 4. — Annet, loc. cit., 1918. —
Baudon, loc. cil., 1929. — Margaillan, loc. cil., 1929.)
237. — S esam u m indicum ; graines et huile de sésam e.
— Pédaliacées.
Ces graines, qui sont blanches, et désignées sous les noms
de soundou et de bini, proviennent, ainsi que l’huile, de la
Haute-Sangha. La culture du sésame, dans cette région,
comme en beaucoup d’autres, au Congo, n’est faite que
pour la consommation locale.
238. — B aillonella toxisp erm a ; écorces et ram eau x. —•
S apotacées.
238 bis. — B aillonella toxisp erm a ; fleurs.
238 ter. — B aillonella toxisp erm a ; feuilles et fleurs.
239. — B aillonella toxisp erm a ; graines.
240. — B aillonella toxisp erm a ; beurre de djavé.
240 bis. — B aillonella toxisp erm a ; huile blanchie.
241. — B aillonella toxisp erm a ; tourteau des graines.
Le Baillonella toxisperma Pierre, qui est un grand arbre
de 30 à 40 mètres de hauteur, avec un tronc de 3 à 4 mètres
de diamètre, est le Bassia Djave de Lanessan, le Baillo-
�60
H. JUMELLE
fiella Djave de Pierre, le Mimusops Djave d’Engler. Il s’étend
de la Nigérie du Sud au Gabon.
C’est Vorere des M’Bongués, Vaza des Paliouins. Le fruit
et la graine sont appelés djave ou njave, et le beurre est
l'agali n'djave.
Le fruit est une baie ovoïde ou subglobuleuse, de 6 cm. 5 à
5 cm. de longueur, sur une largeur presque égale, avec, le
plus souvent, une seule graine allongée et comprimée, de
6 cm. environ de longueur.
Le nom spécifique de toxisperma est exact ; et cette toxi
cité de la graine, qui serait due à une saponine, est bien
connue des Noirs, puisque, au Cameroun, d’après M. Annet,
les Yaoundis et les Bakakos emploient les amandes pilées
comme poison d’épreuve. Cependant la graisse est couram
ment utilisée par ces mêmes tribus pour leur cuisine. Les
amandes, après décortication, sont, par écrasement, ré
duites en une pâte qui, additionnée de quatre à cinq fois
son volume d’eau, est chauffée dans une marmite ; la subs
tance grasse, qui monte à la surface, est décantée.
Cette séparation de l’huile et de l’eau est toujours faite
avec un grand soin, que le Noir apporte en connaissance de
cause, car il se sert souvent des résidus de fabrication pour
empoisonner le poisson, et il s’est bien aperçu aussi que l’eau
dans laquelle a été chauffée la pâte est un violent poison
pour l’homme et les animaux.
Mais, bien isolée, la graisse est réellement consommée sans
aucun inconvénient ; et des expériences de Fickendey ont
établi sa parfaite innocuité.
Pour lui enlever sa saveur nauséeuse, il est une épuration
qui consiste à la faire bouillir pendant trois ou quatre heures
dans quatre fois son volume d’eau, en aromatisant avec des
clous de girofle et de la cannelle ou du laurier. Après décan
tation, on la remet sur le feu, mais sans eau, avec de l’oignon
coupé en tranches, puis oji la passe dans un linge fin. Elle
a alors l’aspect de graisse de mouton et peut servir même à
l’alimentation européenne.
61
Au Cameroun, d’après encore M. Annet, le beurre de djavé
n’est pas seulement employé là où manque le palmiste ;
mais, même en beaucoup d’endroits où l’arbre coexiste
avec l'Elaeis, on le préfère au beurre de palme. C’est en
certaines régions l’objet d’un important commerce, la vente
se faisant en bouteilles.
L’amande représente les deux tiers environ du poids de
la graine totale ; elle a donné à M. Margaillan, par extrac
tion au sulfure de carbone, 61,2 p. 100 d’un beurre blanc
jaunâtre, assez consistant, qui avait les caractères sui
vants :
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
Densité à 15°...................................................... 0,915
Point de fusion................................................... 44°,5
Point de solidification....................................... 38°
Indice de saponification....................... -............ 186,3
Indice d’acidité................................................... 11,5
Indice d’iode (Vijs)............................................ 62,1
Indice de Hehner............................................... 95,7
Point de fusion desacides gras.......................... 64°,8
D’autres chimistes ont trouvé encore :
Indice de Reichert-Meissl.........................
Indice d’iode ...............................................
Acides insolubles.........................................
Fusion des acides gras..............................
Solidification des acides gras....................
Indice d’iode de ces acides g ras...................
0,7 à 2,64
56,1 à 58,6
93,9 p. 100
46°,6 à51°
47° à 43°,5
60,96
La graisse rancit facilement. Son point de fusion très élevé
la rend recommandable pour la stéarinerie, et les graines
offrent l’avantage d’un fort rendement en huile.
Au point de vue de l’exploitation, ces graines ont toute
fois l’inconvénient de moisir facilement. Les indigènes, qui
décortiquent les graines après les avoir mises à sécher, dans
les cases, sur des claies placées au-dessus du feu, conservent
les amandes dans des paniers dans les mêmes conditions.
Le tourteau, pauvre en azote (3,4 p. 100) et en acide
�62
II. JUMELLE
phosphorique (0,76), puis toxique, est. peu intéressant même
comme engrais.
(K. Wedemeyer : Njave Butter. Chem. Rev. über die Felt and HarzInduslrie, 1907. — J. Frundlich : Das Fett der Mimus'ops Djave. Id.,
1908. — Krause : Untersuc.hungen afrikanischer Pflanzenfette. Tropcnpjlanzer, 1909 et 1910. — Fiekendey : DieSamenvon ilIimusops Djaoe .
Id., 1910. — Some African Oils and oil Seeds. Bull, of the lm p. Inst.,
1908. — J. Fournier : Etude pharmacologique des graines du Dumoria
Heckelii et du Baillonella toxisperma. Clermont-Ferrand, 1913. — Annet,
loc. cit., 1918. — Margaillan : Etude chimique de quelques Graines oléa
gineuses des Pays chauds. Ann. Mus. Col. Marseille, 1925, Fasc. 2. —
Baudon, loc. cit., 1929. — H. Jumelle : Les Graisses végétales alimentaires
de nos colonies. La Science moderne, octobre 1926.)
242. — Baillonella obovata ; graines et amandes. — Sapotacées.
C’est, d’après Baudon, le Mimusops Pierreana Engl.
Tandis que le Baillonella toxisperma se rencontre, à partir
du Bas-Niger, dans toute la grande forêt du Cameroun et du
Gabon, le Baillonella obovata serait, plutôt l’arbre de la région
dite du Mayombé et. de celle du Haut-Ogooué, régions dans
lesquelles il y a aussi des forêts, mais également de vastes
clairières.
C’est le moabi des Loangos, terme qui, cependant, est
peut-être appliqué aussi ailleurs à l’espèce précédente. Bau
don a récolté les graines dans le Haut-Ogooué sous le nom
de moyabi.
Après décortication, les amandes, d’après M. Margaillan,
ont pour dimensions moyennes 43,26 et. 18 mm. Leur poids
moyen est de 7 grammes ; et la densité apparente est 0,52.
Elles ont pour composition centésimale :
Eau............................................................................... 2,4
Matières grasses........................................................ 51,5
Matières azotées......................................................... 10,6
Matières cellulosiques............................................... 5,1
Cendres....................................................................... 3
Extractif non azoté................................................. 27,4
63
L’huile extraite par l’éther est fluide, légèrement jau
nâtre, et laisse cristalliser vers 25° de belles masses blanches.
Dès 20°, il y a un abondant dépôt d’une partie concrète,
surmontée de la partie fluide, et la séparation est très nette.
La matière grasse a pour principaux caractères :
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
Indice de réfraction à 45°...............................
1,4521
Indice de saponification................................... 192
Indice d’acide..................................................... 35
Indice d’iode ..................................................... 62
Indice de Reichert-Meissl...............................
2,1
Indice d’acétyle................................................. 25
Insaponifiabl'e, p. 100.......................................
2,1
La fluidité de cette huile la sépare nettement de l’huile
de djavé,
(Margaillan, loc. cit., 1929. — Baudon, loc. cit., 1929.)
243. — D um oria africana ; graines. — Sapotacées.
243 bis. — D um oria africana ; graines et tourteau.
Tandis que l’autre espèce du genre, le Dumoria Heckelii
Chev. (Mimusops Heckelii Hutch. ; Tieghemella Heckelii
Pierre), est limitée à la Côte d’ivoire, l’aire de répartition
du Dumoria africana, y compris la variété ogoouensis, est
plus étendue, car elle correspond au Cameroun, à tout le
Gabon et au Moyen-Congo.
L’espèce est le noumgou du Gabon, le n'kolla, ou onkolla,
des Pahouins, le mambali des Boumoualis de la Sangha.
Pour préparer le beurre, qui est 1’ « agali noumgou », les
Pahouins broient les amandes dans un mortier et font bouil
lir la pâte dans l’eau. Le beurre obtenu est alimentaire et
aussi employé en frictions contre les douleurs rhumatis
males.
L’exploitation du noumgou pourrait être celle du djavé ;
les téguments des graines sont toutefois plus épais et plus
�64
II. JUMELLE
durs, mais sans que cette dureté soit un obstacle au cassage.
L'huile de Dumoria africana, concrète et blanche, paraît
plus ferme que celle de djavé. D’après Baudon, elle se
rait susceptible des mêmes utilisations, mais avec l’avan
tage de ne contenir aucune substance guttoïde. Et, en
effet, M. Choux n’a pas trouvé dans l’amande des Dumoria
les laticifères des amandes de Baillonella.
(Pierre : .Xotes Botaniques sur les Sapotacées, Klincksieck, Paris, 18901896. — Perrot : Le Karité, l’Argan et quelques autres Sapotacées à
graines grasses de l’Afrique. Les Végétaux utiles de l'Afrique Tropicale
Française, Challamel, Paris, 1917. — Dubard : Les Sapotacées du groupe
des Sideroxylinées-Mimusopées. Ann. Mus. Col. Mars., 1915. — A. Che
valier : La Forêt et les Bois du Gabon. Les Végétaux utiles de l'Afrique
Tropicale Française, Paris, 1917. — P. Choux : Observations anato
miques et microchimiques sur les graines grasses de quelques Sapotacées
africaines. Ann. Mus. Col. Marseille, 1928, fasc. 11. — Baudon, loc. cil.,
1929.1
244. — A utranella congolensis ; graines. — Sapotacées.
Baudon pense qu'il faut rapporter à cet Autranella con
golensis Chev. le Mimusops Boonei var. abrupto-acuminat a
de M. de Wildeman.
C’est Vanzala des Pahouins, le kolo des Boumoualis.
Ce très grand arbre à écorce noirâtre est commun dans
les forêts du Cameroun et de l’hinterland Sangha-Kandeko.
Le fruit est une drupe piriforme verdâtre, à pulpe molle et
verte, entourant une graine à tégument ligneux très dur,
épais de 2 à 3 mm.
Ces graines, d’après M. Margaillan, ont, dans les divers
sens, 55, 42 et 22 mm. ; leur poids moyen est de 25 grammes.
L’amande ne représente que 12 p. 100 environ du poids de
la graine.
La teneur en huile de l’amande fraîche est de 9,2 p. 100 ;
ce qui représente pour la graine totale 0,94 p. 100.
La substance grasse est, par conséquent, peu abondante,
65
et, comme l’a montré M. Choux, cela est en concordance avec
le fait que les cotylédons sont minces et qu’il y a, au con
traire, un albumen très développé. Or c’est surtout dans les
cotylédons que se trouve l’huile.
Cette huile, presque concrète, a pour indice d’iode 65,4.
La pauvreté de la graine en matière grasse et la dureté des
téguments rendent les Autranella peu intéressants pour
l’exploitation en tant qu’oléagineux.
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
(Choux, loc. cil., 1928. — Margaillan, loc. cil., 1929. — Baudon, loc.
cit., 1929.)
245. — Autranella sp. ; graines. — Sapotacées. — Came
roun.
Ces graines, d’espèce indéterminée, et même de genre
incertain, sont Yaja zoc des Boumoualis, ou l'adjap des élé
phants.
246. — Chrysophyllum Belemba ; graines. — Sapotacées.
D’après Baudon, ce Chnjsophtjllum Belemba de Wild. est
la même espèce que le Mimusops ubanghiensis de Wild.
C’est un grand arbre à tronc droit, à fruit bacciforme,
arrondi, à surface irrégulière, légèrement aplati au sommet,
atténué vers le pédoncule, contenant, en moyenne, six
graines.
C’est le belemba des Dzems et le m'bebame des Pahouins,
ce dernier terme s’appliquant d’ailleurs également à d'autres
espèces du genre.
Le tégument des graines est aussi ligneux et épais que
celui des Dumoria (7 mm. au raphé et 3 mm. dans la partie
la plus mince). Le poids moyen d'une graine complète est
de 15 gr. et celui d’une amande 3 gr. 8.
Par le tétrachlorure de carbone, Baudon a extrait une
huile blanche liquide à la température ordinaire. Cette huile
est consommée par les indigènes, qui la préparent comme
celle de djave.
�67
mêmes raisons, l’exploitation de l’espèce ne semble pas à
envisager.
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
La dureté du tégument et la petitesse de l'amande par
rapport à ce tégument rendent le belemba assez peu inté
ressant pour l'exploitation.
(Baudon, loc. cit., 1929.)
247. — C hrysophyllum Autranianum ; graines. — Sapotacées.
Cette espèce, jadis confondue par Heckel avec le Chrysophyllum Lacourtianum, est Yabarn des Pahouins, le boubambou, ou boabonmbou, des Boumoualis. D’après Baudon, ce
serait aussi un bambotouli.
Ce Chrysophyllum Autranianum est un grand arbre dont
les fruits, à pulpe riche en latex, contiennent une dizaine de
graines d’environ 4 cm. de longueur, 2 cm. de largeur et
6 mm. d'épaisseur.
La composition centésimale des amandes est la suivante,
d’après M. Peirier :
Eau.............................................................................. 8,5
Matières grasses........................................................ 1,7
Matières protéiques.................................................. 11,4
Matières glucidiques................................................ 73,2
Matières cellulosiques.............................................. 3,2
Matières minérales.................................................... 2
La teneur en matière grasse devient 7 p. 100 pour la
graine entière, car la proportion du tégument est de 54,5
p. 100 et celle de l’amande 45,5.
Le poids d’un litre de graines est de 380 grammes, et
100 graines pèsent 120 gr. 40.
L’huile est de couleur rouge brun, d’odeur agréable, de
saveur faible, de consistance demi-solide. Elle a : pour indice
de réfraction à 15° 1,497 ; pour indice de saponification
187,6 ; pour indice d’iode 97,2.
Comme pour le Chrysophyllum précédent, et pour les
(Baudon, loc. cit., 1929. — Peirier, loc. cit., 1930.)
248. — O m phalocarpum congolense ; fruit. — Sapotacées.
Cameroun.
249. — O m phalocarpum congolense ; graines. — Congo.
249 bis. — O m phalocarpum congolense ; graines. — Ca
meroun.
Les Omphalocarpum sont des arbres d’une vingtaine de
mètres de hauteur, mais dont le diamètre du tronc, dit Bau
don, n’est jamais énorme. Les fleurs et les fruits, ceux-ci
atteignant parfois 30 cm. de diamètre, poussent directement
sur le tronc. Les téguments des graines servent aux indi
gènes à faire des sortes de clochettes pour bracelets de
jambes.
L’espèce est du Congo et du Cameroun.
Les graines, d’après M. Peirier, ont de 3 cm. 5 à 4 cm. de
longueur, sur 2 cm. 5 de largeur, 0 cm. 7 d’épaisseur. Un
litre de graines pèse 305 grammes, et 100 graines 193 gram
mes. Les proportions respectives de tégument et d’amande
sont de 85,8 et 14,2 p. 100.
La composition centésimale des amandes, d’après M. Pei
rier, est la suivante :
E au.............................................................................. 6,9
Matières grasses........................................................ 35,5
Matières protéiques.................................................. 17,2
Matières glucidiques................................................. 27,6
Matières cellulosiques............................................... 8,2
Matières minérales..................................................... 4,7
Pour la graine entière, la teneur en matière grasse devient
5,7 p. 100. L’huile est surtout localisée dans les cotylédons,
qu’enveloppe un albumen assez épais.
�H. JUMELLE
68
Cette huile est de couleur brun rouge, d’odeur faible, de
saveur fade et de consistance visqueuse. Elle a pour carac
tères, d’après M. Peirier :
Densité à 15°....................................................
0,9683
Indice de réfraction à 15°...............................
1,4829
Acidité oléique .. '.............................................. 1,4
Indice d’acidité................................................. 2,8
Indice de saponification................................... 255,3
Indice d’éther.................................
252,5
Indice de H ehner................-............................ 90
Indice d’iode ..................................................... 77,5
Insaponifiable.................................................... 42,15 p. 100
Point de fusion des acides gras..................... 32°,5 à 34°
Indice d’iode de cesacides.............................. 85,4
Poids moléculaire moyen................................. 276
La teneur élevée en insaponifiable, qui contribue à don
ner à l’huile sa consistance visqueuse, parait due aux subs
tances guttoïdes, qui seraient ici abondantes.
La graine est trop pauvre en matière grasse pour être,
semble-t-il, intéressante industriellement.
250. — Omphalocarpum sp. ; graines. — Ouesso.
Autran, le récolteur de ces graines, indique que l’arbre,
dans les environs d’Ouesso, au Moyen-Congo Français, est
appelé bambotouli. nom déjà appliqué plus haut au Chrysophyllum Autranianum.
D’après M. Peirier, les graines en collection appartiennent
bien à un Omphalocarpum.
L’arbre producteur est décrit par Autran comme un grand
arbre de 30 à 40 mètres, à tronc de 1 m. 50 de diamètre.
Le fruit est de la grosseur d’un tout petit melon et contient
7 à 8 graines dans une pulpe blanche. Le fruit est aplati à
la base et au sommet. Ce n’est pas YOmphalocarpum Laurentii, comme l’avait cru Heckel.
(Peirier, toc. cil., 1930.)
AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
69
250 bis. — O m phalocarpum sp. ; graines. — Cameroun.
251.— B akeriella longistyla ; graines.— Sapolacées.— Congo.
251 bis.— B akeriella longistyla ; substance gra sse. — Congo.
Cette espèce est le Sideroxylon longistylum Baker, le
Bakeriella longistyla Engler, le Vincentella longistyla Pierre.
On la connaît du Sénégal au Congo.
C’est le n'sangha des Pahouins ; et c’est un arbre à ra
meaux grêles.
Le poids des graines varie de 2 à 5 grammes. Ces graines
ont 30 à 32 mm. de longueur, 19 à 21 mm. de largeur et 10
à 12 mm. d’épaisseur. Elles sont constituées par 32,3 p. 100
de tégument et 67,7 d’amande.
La teneur en matière grasse est de 41,6 p. 100 pour
l’amande, d’après M. Peirier, et de 18,2 p. 100 pour la graine
entière. L’amande est sans laticifères.
L’huile extraite au tétrachlorure de carbone est blancjaunâtre, d’odeur stéarique, de saveur de bougie et de con
sistance solide.
Elle a pour principaux caractères :
Densité à 15°.................................................
Indice de réfraction à 45°..............................
Point de fusion...............................................
Point de solidification...................................
Indice d’acidité..............................................
Indice de saponification................................
Indice d’éther..................................................
Indice de Hehner..........................................
Indice de Ferrier...........................................
Indice de Reichert-Meissl............................
Indice de Polenske.......................................
Indice d’iode (Hanus) ..................................
Indice d’acétyle...............................................
Insaponifiable..................................................
Titre des acides g ras.....................................
Fusion des acides gras...................................
Indice de saturation alcaline.......................
Poids moléculaire moyen de ces acides........
Indice d’io d e ...................................................
0,915
1,466
40° à 41°,5
39°,4
38,4
141,3
102,9
90
17
2,5
1,1
30,6
23,7
1,68 p. 100
59°,1
59° à 61°,5
182,4
294
42
�70
H. JUMELLE
L’huile a donc un point de fusion élevé ; le titre de ses
acides gras est également placé haut. La graine pourrait, en
conséquence; trouver un débouché en stéarinerie, ainsi
peut-être qu’au point de vue alimentaire.
INDEX DES COLLECTIONS BOTANIQUES
(Dubard : Les Sapotacées du groupe des Sideroxylinées. Ann. Mus.
DE
Col. Marseille, 1912. — Peirier, loc. cit.).
L’AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE
( Oléagineux)
A
Abamm, 247.
Acanthoireculia Winkleri, 157.
Adansonia digitala, 159.
Adjap, 245.
Afann, 218.
African bread fruit, 156 bis.
Afzelia Brieyi, 214.
Agali n’djave, 241.
Agali noumgou, 243 bis.
Agnube, 162.
,
Aja zoc, 245.
Akoka, 170.
Aleketo, 216.
Allanblackia, 163-166.
Andok, 201.
Ansala, 244.
Antrocaryon, 203-203 bis.
Arachide, 216.
Arbre à pain d’Afrique, 156 bis.
Arbre à suif, 180.
Autranella, 244-245.
Aza, 241.
B
Baobab, 159.
Bassia Djave, 241.
Benda, 216.
Boandjo, 163-164.
Bokonda, 180.
Bopayo, 203.
Bope, 176 bis.
Boubambou, 247.
Bounioko, 201.
Bounzi, 165.
Butter tree, 162 bis.
C
Calako, 216.
Caloncoba, 189-192.
Carapa procera, 193.
Casso, 188 bis.
Chrysophyllum, 246-247.
Cœlocaryum, 181-183 bis.
Congo glocongo, 188 bis.
Cosa, 188 bis.
Coala edulis, 221-224.
Citron de mer, 230.
Cuma, 203.
Babati, 195.
Baillonella, 238-242.
Bakeriella longislyla, 251-251 bis.
Bakonda, 180.
Bambala, 176 bis.
Bamboboubi, 247.
Bambotouli, 247, 250.
Banga, 183 bis.
D
Detariurn, 215.
Dika, 199-201.
Djave, 241.
Doumba, 219.
Dumoria, 243-243 bis.
�72
INDEX DES COLLECTIONS BOTANIQUES
E
Ebonizo, 162 bis.
Ebusok, 183 bis.
Eekwe, 202.
Ekoum, 188 bis.
Elæis guineensis, 156.
Elozy-Zegue, 230.
Engessang, 184-187.
Entandrophra gma , 194-195.
Erisma calcaratum, 206.
Erismadelphus Baudoni, 205-206.
Essang, 187 bis.
Etang,177-180.
Etoup, 156 bis.
Gangi, 230.
Gasso, 188 bis.
Goko, 170.
Gonio, 203 bis.
Gore, 231-234.
Gouba, 216.
G
H
Heisleria Trillesiana, 225-227.
I
Igoumou, 224 ter.
Inoy, 236.
Irvingia, 199-203.
Ivano,234.
Issanguila, 187 bis.
Rang, 180.
Jaboty, 206.
J
K
Kagné, 165.
Kamba, 227.
Katoka, 156 bis.
Kensagui, 206.
Kikuakua, 192.
Kingele, 187.
Kisonghi, 166.
Klainedoxa latijolia, 198.
Kokou, 219.
Kolo, 244.
Kombo, 180.
Kouilli, 195.
Koumounou, 224 ter.
Kuakua, 192.
L
Leb ganja, 213 bis.
Leioplyx congoensis, 195.
Lendo, 202 ter.
Lisombe, 156.
Lophira , 168-170.
Lukusa, 188 bis.
M
Mambali, 243 bis.
Mana, 169.
Manniophytum Africanum, 188.
M’behame, 246.
Mbou, 202.
Mbuembi, 156 bis.
Mehame megoma, 189.
Mene, 169.
Mfoul, 216.
Miamengomo, 189, 192.
Miami-ngoma, 189.
Miengumo, 189.
Mirnusops Boonei, 244.
— Djave, 241.
Heckelii, 243 bis.
— Fier rean a, 242.
— ubanghiensis, 245.
Milleltia versicolor, 217.
M’kani, 165.
Moabi, 242.
Mobola, 219.
Monbet, 187 bis.
Monodora myrislica , 158.
Monpeque, 230.
Moringa plerygosperma, 220.
Mosamba, 188 bis.
Moulomba, 180.
M’panda, 218.
Munguella, 187 bis.
Muscadier (faux), 180.
Muscade de brousse, 158.
Mvanza, 207-212.
N
Nasamba, 180.
Nbounde, 176 bis.
Ndjoie, 176 bis.
INDEX DES COLLECTIONS BOTANIQUES
Ngali, 236.
Ngore, 239.
Nguindi, 183 bis.
Ngusch, 188 bis.
Niogo, 176 bis.
Niohue, 176 bis.
Njave, 241.
Njore-njole, 236.
Nkam, 188 bis.
N’kolla, 243 bis.
Noisette des bois, 227.
Noix de muscade sauvage, 180.
Noumgou, 243 bis.
N’sangha, 251 bis.
N’soultou, 173 bis.
0
Oba, 199-201.
Ochoco, 171-173 bis.
Ochocoa Gaboni, 171-173 bis.
Odyendye, 196-198.
Olene, 202 1er.
Olive sauvage, 230.
Omphalocarpum , 247-250.
Ongokca Klaineana, 231-234.
Ongueko, 234.
Onkolla, 234 bis.
Orere, 241.
Osoko, 173 bis.
Otsagui, 206.
Ouando, 218.
Oufo, 230.
Owala, 207-212.
P
Pachylobus edulis, 204.
Palmier à huile, 156.
Palmiste, 156.
Panda oleosa, 218.
Panza, 207-212.
Parinarium curalellifolium, 219.
Pâte, 218.
Peke, 201.
Pentaclethra Eetveldeana, 213.
Pentaclethra macrophylla, 207-211.
— filament osa, 212.
Pentadesma, 161-162.
73
Poga oleosa, 235-236.
Povo, 236.
Pracachy, 212.
Prune de mer, 230.
Prune de montagne, 230
Pycnanthus Kombo, 177-180.
Q
Quassia gabonensis, 196-198.
Ricins, 183
R
Ricinodendron africanum, 184-187.
S
Samo, 223 bis.
Sangha-sangha, 187 bis.
Syphocephalium Ochocoa, 171-173.
Sideroxvlon longislylum, 251 bis.
Sifu-sifu, 214.
Soppa, 164 ter.
Soubou, 202 ter.
Staudtia, 174-176.
Symphonia gabonensis, 160.
T
Tallom tree, 162 bis.
Tieghemella Heckelii, 243 bis.
Touloucouna, 193.
Treculia africana, 156 bis.
Vias, 227.
V
Vincentella longislyla, 251 bis.
X
Ximenia americana, 228-230.
Y
Yom, 164 ter.
Z
Zoho, 216.
ORLÉANS. IMPRIMERIE HENRI TESSIER. — 10-33,
��1er Fascicule. — H. J umelle : Plantes de Mauritanie récoltées parle
lieutenant Boëry.
2rae Fascicule. — P ikraerts et de W inter : Etudes des graines de quel
ques espèces de Luffa.
H. J umelle : Un nouveau genre malgache de Palmiers.
H. J umelle : Un nouveau genre malgache d’Aracées.
P. C houx : Observations anatomiques et microchimi
ques sur les graines grasses de quelques Sapotacées
africaines.
3 Fascicule. — H. J umelle : Les Neophloga, Palmiers de Madagascar.
1929
1er Fascicule. — A. B audon : Contribution à l’Etude des Plantes oléa
gineuses de l’Afrique Equatoriale.
2,ne Fascicule. — Mlle A. D a m i a n i : Recherches anatomiques sur les
feuilles de Vonitra et le Piassava de Madagascar.
3me Fascicule. — L. M argaillan Nouvelles recherches sur quelques
Graines oléagineuses des Pays chauds.
1930
lRr Fascicule. — H. J umelle . Les Moringa de Madagascar.
2me Fascicule. — Ch . E xbrayat-D upivaux : Notes sur la germina
tion des Moringa malgaches.
3me Fascicule. — V an G aver : Notes sur quelques Ophidiens de la Guinée
Française.
4m<? Fascicule. — H. J umelle : Catalogue descriptif des collections bo
taniques du Musée colonial de Marseille : Indochine
(lre partie).
193 1
Ier Fascicule. — H. J umelle : Catalogue descriptif des collections
botaniques du Musée colonial de Marseille : Indo
chine (2e partie).
2me et dernier Fascicule. — H. J umelle : Plantes du Soudan français
récoltées par le lieutenant Boëry.
1932
Ier Fascicule. — F. G uichard et C. A ubert : Contribution à l’étude de
la décoloration des huiles de palme (en deux mé
moires).
•2mR F ascicu le . - P ierre C houx : Deux Asclépiadées cactiformes de
Madagascar
3me Fascicule. — J ean M otte : Le Konnyaku du Japon.
193 3
1er Fascicule. — H. J u m e l l e : Nouveaux Palmiers de Madagascar.
•_me Fascicule. — J. M otte : Les Aleurites à huiles de bois.
me Fascicule. - 11. J umelle : Nouvelles observations sur quelques
Palmiers malgaches.
4me Fascicule. — II. J umelle : Caféiers sauvages de Madagascar.
L. G affier : L’anatomie des feuilles des caféiers sau
vages de Madagascar.
M>ie Rossi : Etudes chimiques sur les cafés de Mada
gascar.
3
�MODE DE PUBLICATION
ET C O N D I T I O N S DE V E N T E
Les Annales du Musée Colonial de Marseille, fondées en
1893, paraissent annuellement en un volume ou en plusieurs
fascicules.
Tous ces volumes, dont le prix est variable suivant leur
importance, sont en vente à la Société d’Editions Géographi
ques, Maritimes et Coloniales, 184, Boulevard Saint-Germain,
à Paris, à laquelle toutes les demandes de renseignements,
au point de vue commercial, doivent être adressées.
Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à
M. Henri J u m e l l e , professeur à la Faculté des Sciences,
directeur du M usée Colonial de M arseille, Faculté des
Sciences, place Victor Hugo, à Marseille.
Nous prions instamment nos abonnés, qui réclament sou
vent des numéros qu’ils supposent manquants, de bien vou
loir vérifier, à l’intérieur de la couverture du dernier fascicule
paru, si ces numéros ont été publiés, car le nombre des fas
cicules de chaque année est variable.
Chez Baillière et Fils, éditeurs, 19, rue Hautefeuille, Paris.
LES H U ILE S V É G É TA L ES
O rigines ; procédés de préparation ; caractères et u sa g es
Henri J u m e l l e ,
Professeur à la Faculté des Sciences
1 volume de 490 pages
par
O R L É A N S , IM P . U . T E S S IE R
�
https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/2/152/Musee-colonial_Catalogue-botanique-1935-1.pdf
06fb5c7898c6f44d84cbd9c97650f355
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■
ANNALES
DU
MUSÉE COLONIAL
UE MARSEILLE
F o n d é e s e n 1893 p a r E d o u a r d H e c k e l
DIRIGÉES PAR
M. H enri
JU M E L L E
1935 (1)
Correspondant de l’Institut,
Professeur à la Faculté des Sciences
Directeur du Musée Colonial de Marseille
Quarante-troisième année. 5e série, 3e volume ( 1935).
TROISIÈME
FASCICULE
Catalogue descriptif des Collections Botaniques
du Musée Colonial de M arseille : Indochine
(Plantes médicinales : Dialypélales et Gamopétales. — Opium ;
Tabac ; Masticatoires).
FACULTÉ DES SCIENCES DE MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
PLACE
VICTOR-HUGO
1935
�ANNALES
DU
MUSÉE COLONIAL
MARSEILLE
F o n d é e s en
1893
par
E douard H eckel
D I R I G É E S PAR
M. H
enri
JU M E L L E
Correspondant de l’Institut,
Professeur à la Faculté des Sciences
Directeur du Musée Colonial de Marseille
Quarante-troisième année. 5e série, 3e volume (1935).
TROISIÈM E
FASCICULE
Catalogue descriptif des Collections Botaniques
du Musée Colonial de M arseille : Indochine
(Plantes médicinales : Dialy pétales et Gamopétales. — Opium ;
Tabac; Masticatoires).
FACULTÉ DES SCIENCES DE MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
�SOMMAIRES
des plus récents Volumes des A n n a les du M usée Colonial de M arseille
1 0 :2 -1
1er Fascicule. — V. A utran : Notes sur les Plantes oléagineuses de
l’Afrique Equatoriale Française.
V idal et A ribert : Essais de fabrication de papier
avec le Leptadenia Spartum.
2me Fascicule. — H. J umelle : Les Neodypsis, Palmiers de Madagascar.
3«ne Fascicule. — P. Choux : Les Tubercules du Panicum maximum et
du Cyperus articulatus.
km* Fascicule. — E. Miêge : Note sur un Cotonnier marocain.
1 9 2 5
i ex Fascicule. — L abrande : Etude chimique du Bdellium d’Afrique.
2me Fascicule — L. Margaillan : Etude chimique de quelques graines
oléagineuses des pays chauds, et, en particulier, des
colonies françaises.
3me Fascicule. — H. J umelle : Blé et Orge de Mauritanie.
P Choux : Index des Sapindacées de Madagascar.
L. Margaillan : Etude chimique des graines et des
huiles de pracachy et d’owala
P. Choux : Etude microscopique de la graine et du
tourteau du Pentaclethra filamentosa.
L. Margaillan : Etude chimique de la graine et de
l'huile de jaboty.
A. Guillaumin : Contributions à la flore d9 la Nou
velle-Calédonie.
1 9 2 6
l ex Fascicule. — F. G a gn e p a i n : Contribution à l’Étude géo-botanique
de l'Indochine.
2me et dernier Fascicule. — K uno M ezger : Notes illustrées sur les bois
de Nouvelle-Calédonie et sur les arbres qui les
fournissent.
1 9 2 7
1er Fascicule. — H. J umelle : Les Vonitra, Palmiers de Madagascar.
H. J umelle : Ravenea et Louvelia, Palmiers de Mada
gascar.
2me et dernier Fascicule. — P. Choux : Les Cynanchum à feuilles de Mada
gascar.
19 2 8
1er Fascicule. — H. J umelle : Plantes de Mauritanie récoltées parle
lieutenant Boëry.
2me Fascicule. — P ieraerts et de V inter : Etudes des graines de quel
ques espèces de Luffa.
H. J umelle : Un nouveau genre malgache de Palmiers.
II. J umelle : Un nouveau genre malgache d’Aracées.
P. Choux : Observations anatomiques et microchimi
ques sur les graines grasses de quelques Sapotacées
africaines.
3me Fascicule. — H. J umelle : Les Neophloga, Palmiers de Madagascar.
�■
ANNALES
DU
MUSÉE COLONIAL
UE MARSEILLE
F o n d é e s e n 1893 p a r E d o u a r d H e c k e l
DIRIGÉES PAR
M. H enri
JU M E L L E
Correspondant de l’Institut,
Professeur à la Faculté des Sciences
Directeur du Musée Colonial de Marseille
Quarante-troisième année. 5e série, 3e volume ( 1935).
TROISIÈME
FASCICULE
Catalogue descriptif des Collections Botaniques
du Musée Colonial de M arseille : Indochine
(Plantes médicinales : Dialypélales et Gamopétales. — Opium ;
Tabac ; Masticatoires).
FACULTÉ DES SCIENCES DE MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
PLACE
VICTOR-HUGO
1935
�.
-
- - A - - . . -----------
- ‘
IN DOCH I N E
{Suite)
VII. — PLANTES MÉDICINALES
(DIALYPÉTALES ET GAMOPÉTALES)
451. Aconitum Anthora
Importé de Chine.
racines.
Renonculacées. —
452. Aconitum Kusnezoffii ; racines. — Importé de Chine.
453. Aconitum Napellus ; racines. — Importé de Chine.
Les Aconits sont un genre spécial à l’hémisphère Nord,
mais qui, même dans cet hémisphère, manque en Afrique
et est rare en Amérique. Ce sont surtout des plantes des
bois et des prairies, propres aux climats froids, et dont les
trois grands centres de distribution sont les montagnes de
l'Europe centrale et l'Europe septentrionale, la région sinojaponaise et la région himalayenne de l’Inde.
L'Aconitum Napellus, avec ses variétés, se trouve dans
ces trois régions (var. septentrionale en Norvège jusqu'à
au moins 70° L. ; var. excelsum dans les environs du lac
Ladoga) ; VAconitum Anthora est de l’Europe centrale,
jusqu’aux plus hautes altitudes, et de la région sino-japonaise ; VAconitum Kusnezoffii n’est que de la région sinojaponaise.
On sait combien sont utilisées dans la médecine euro
péenne les propriétés analgésiques et anticongestives des
racines et des feuilles de VAconitum Napellus et de leur
principal alcaloïde, l’aconitine. En Indochine, les racines
�6
H. JUMELLE
de cet aconit napel sont employées contre la paralysie ;
celles de VAconitum Kusnezoffii passent pour un sudori
fique énergique. On n’ignore pas, d'ailleurs, en ExtrêmeOrient, la très grande toxicité de ces plantes, qui ne sont
administrées qu'à petites doses.
L'aconit le plus répandu en Chine semble être YAconitum Fischeri.
(Goris : De la structure des Aconits et. de son utilisation pour la
détermination spécifique des Aconits de l’Inde. Bulletin des Sciences
Pharmacologiques ; Paris, 1901, 111, p. 103-122. — Marcel Métin : Les
variations de la teneur alcaloïdique de l’Aconitum Napellus. Travaux
du Laboratoire de Matière Médicale de la Faculté de Pharmacie de Paris ;
1925.)
454. Paeonia suffruticosa ; racines. — Renonculacées. —
Importé du Se-tcliouen.
Indiqué dau bi sur les échantillons. C’est le mu (mâle)
tan (rouge) pi (écorce) des Chinois.
La pivoine en arbre, ou mouton, est une plante favorite
des jardins chinois, connue de longue date, et cultivée avec
soin. Elle est sauvage dans les vallées montagneuses du Setchouen et du Ho-nan ; on la retrouve en Mandchourie.
La plante cultivée a une plus grande valeur médicinale
que la plante sauvage. L’écorce des racines a une saveur
chaude et piquante. Les Chinois l’emploient contre les
rhumes, les fièvres et les troubles nerveux. Son usage pro
longé passe pour donner de la vigueur au corps et prolon
ger la vie.
et le chin shao yao, si les fleurs sont blanches, shao yao étant
le terme spécifique. L’échantillon est étiqueté bach thuioc
en annamite.
La plante est sauvage au An-houei, au Ho-nan et au
Se-tcliouen ; on la cultive au Kiang-sou et dans les mon
tagnes du Nord de la Chine.
Le chih (rouge) shao (pivoine) d’An-houei, donné par
le mu shao yao, est en fragments brunâtres longitudinaux,
de 10 centimètres sur 3 centimètres. Le pai (blanc) shao
de Shangaï, donné par le chin shao yao, et de prix plus
élevé, est en morceaux effilés de la forme du pouce ou en
rondelles rose blanchâtre.
Le produit est très estimé comme tonique astringent et
comme remède contre les maladies des femmes ; il passe
en Chine pour avoir une action spéciale sur la rate, le foie,
l’estomac et les intestins.
456. Goptis Teeta ; rh izom es et racines. — Renonculacées.
— Importé de Chine.
455. Paeonia lactiflora ; racines. — Renonculacées. —
Importé d’An-houei.
Les échantillons sont étiquetés hoang lien et chuan lien.
Ce serait le mamiran de Paulus Aegineta, qui, au Cache
mire, où la drogue était apportée par les caravanes, était
employé contre les maladies d’yeux.
La plante est cultivée en lisière des forêts vierges des mon
tagnes de la Chine occidentale. Le Se-tchouen, le Hou-pe,
le Hou-nan sont les lieux de production ; et l’exportation
a lieu vers le reste de la Chine, dans l’Inde et en Birmanie.
La sorte de Se-tchouen est la plus estimée.
Les rhizomes sont jaunâtres, de saveur amère et aro
matique ; les racines contiennent de la berbérine et sont
utilisées comme collyre. Elles seraient aussi toniques et sto
machiques et sont d’ailleurs considérées comme une pana
cée pour beaucoup de maladies.
C’est aussi le Paeonia albiflora Pall. et le Paeonia offici
nales Tliunb. C’est le mu shao yao, si les fleurs sont rouges,
(D. Hooper : On chinese Medicine : drugs of chinese Pharmacies in
Malaya.)
(D. Ilooper : On chinese Medicine : drugs of chinese Pharmacies in
M alaya; 1929.)
�I NDOCHI NE
9
461. Illicium verum ; fruits. — Magnoliacées. — Cochinchine.
462. Illicium verum ; fruits. — Tonkin.
463. — Illicium verum ; feuilles et fruits. — Tonkin.
--•■•-•«- -■‘-■->- i-r t
....
. - ...... . ........
,t
niiBriÉMiMjniiÉÉfaiiMttllÉ
é
C’est le Kadsura chinensis Turcz. et le Schizandra japonica Hance, pendant que le Kadsura chinensis Hance est
le Kadsura japonica Benth. Les deux espèces sont de Chine
et du Japon, mais en Chine la première semble la plus
répandue.
Les fruits sont le wu wei tzü, c’est-à-dire la «graine aux
cinq saveurs », des Chinois ; et les cinq composants leur
donneraient leurs propriétés toniques, aphrodisiaques, pec
torales et lénitives.
Ce sont de petites baies réniformes, à pulpe douce et
acidulé et à graines piquantes et amères ; la drogue com
plète a une saveur salée. Dans la pulpe est une matière
visqueuse avec laquelle les Japonais lissent leurs cheveux.
......... --
(D. Hooper : toc. cil.)
Dai hoi en annamite. La badiane, ou anis étoilé, du com
merce, provient de VIllicium verum Hook., qui serait
l’Illicium anisatum de Loureiro, et non, comme on l’a cru
longtemps, de YIllicium anisatum Lin., qui est YIllicium
religiosum Sieb. et Zucc. Et il importe de ne pas confon
dre les deux espèces, car les fruits de YIllicium anisatum
Lin., qui est, d’ailleurs, une espèce japonaise (skimmi),
sont toxiques. Y?Illicium anisatum Gaertn. serait, comme
celui de Loureiro, YIllicium verum.
Entre les deux espèces, la distinction semble assez facile :
les fruits de YIllicium anisatum, d’après Eberhardt, sont
velus ; et Collin signalait encore, en 1899, les différences
morphologiques et histologiques que présentent les columelles dans les deux cas ; les sclérites notamment ne sont
pas de même forme.
Le vrai badianier serait exclusivement de la Chine méri
dionale, d’où il aurait été importé dans le Haut-Tonkin,
dans la partie N. E. duquel on le cultive. Cette culture a
lieu principalement dans les cantons de Lang-son, Dongdang, Yinh-rat, Ha-lung et Na-cham, entre 200 et 300 mè
tres. Le grand centre de vente est Lang-son. En Chine,
dans le Kouang-si, les deux centres importants sont Longtcheou et Nan-ning.
Les essences de Lang-son et de Long-tcheou, qui repré
sentent la moitié de la production totale de ces trois cen
tres (deux dixièmes pour Lang-son et trois dixièmes pour
Long-tcheou) sont de première qualité. Long-tcheou les
transite par Hong-kong et par le Tonkin, d’après M. Drouet.
Nan-ning, qui transite par Hong-kong et par le Tonkin,
vend la seconde moitié de la production, mais c’est sou-
�10
H. J UMELLE
vent une qualité inférieure, d’après le même informateur.
Avant 1914, l'essence était vendue en caisses de 4 estagnons en plomb, pesant chacun 7 kgr. 500. Aujourd’hui,
l'expédition se fait en fûts métalliques de contenances
diverses, ou en touques en fer blanc de 17 kgr. 500, ou en
core en estagnons également en fer blanc de 7 kgr. 500.
L'essence de badiane — dont le principal constituant
est l’anethol, et dont le point de solidification est de 16°
à L8° — est obtenue par distillation des fruits verts, qui
en donnent de 2,5 à 3 p. 100. En fin de saison seulement,
les Chinois distillent des fruits secs, qui rendent 8 à 9 p.100.
A Nan-ning, on distille encore de jeunes tiges et des feuillesC’est, d'autre part, surtout dans cette région de Nanning qu’on prépare les fruits. On les trempe, lorsqu’ils sont
encore verts, d'après M. Drouet, dans l’eau bouillante
pendant plusieurs minutes ; puis on les fait sécher sur des
claies au soleil. On les emballe dans des caisses nattées de
60 kilogrammes, expédiées de Canton et de Hong-kong.
Au Tonkin, ces fruits ne sont préparés qu’exceptionnellement, lorsque la récolte est très abondante. Les fruits,
d'après M. Drouet, sont séchés sans être ébouillantés ; ils
sont plus riches ainsi en essence, mais moisissent plus faci
lement que ceux de Nan-ninh.
Le rendement moyen d’un badianier de 15 à 20 ans est
de 25 à 30 kilogrammes de fruits verts, en deux récoltes par
an.
On sait que ces fruits ont des propriétés stimulantes et
carminatives. L’essence, ou « huile de badiane », entre,
en Europe, dans la fabrication de diverses liqueurs, notam
ment l’anisette.
Les Chinois nomment la badiane ta (grand) hui (anis),
pour la distinguer de Yanis vert (fruits du Pimpinellà Anisurn, Ombellifère), qui a sensiblement les mêmes propriétés
et les mêmes usages et est le hsaio (petit) hui (anis).
(Eberhardt : La Badiane au Tonkin. Bulletin Economique de l'Indo
chine; 1906, p. 116). — P. Jeancard : La Badiane au Tonkin. La Par
I ND OCl I I NE
11
fumerie Moderne-, avril 1921. — Drouet, dans L'Eveil Economique de
VIndochine.
464. Gocculus T hunbergii ; tiges. — Ménispermacées.
Cette liane très polymorphe (le Cocculus ovalifolius DC.
n’en est qu’une variété) est commune dans l’Est de la Chine,
de Shang-haï à Hong-kong et Macao, et aussi dans le Sud
de la Corée et à Formose ; on la retrouve au Japon et dans
l'Inde. En Indochine, on la signale en Cochinchine et au
Tonkin. C’est le jang chi des Chinois.
Racines et tiges seraient diurétiques.
464 bis. Tinospora B akis ; racines. — Ménispermacées. —
Tonkin.
Si l’identification des racines est exacte (1), la plante pro
ductrice aurait été introduite d’Afrique, où elle croit au
Sénégal et au Soudan. Ses racines, au Sénégal, sont em
ployées comme diurétique, contre la fièvre, et aussi pour
des pansements d’ulcères, après qu’elles ont été cuites et
écrasées.
(lleckel et Schlagdenhauffen : Sur le Bakis et le Sangol du Sénégal
et du Soudan. Annales du Musée Colonial de Marseille ; 1895.)
464 ter. Fibraurea tinctoria ; tiges. — Ménispermacées. —
Importé de Chine.
C’est une liane à bois tinctorial de Chine, de Cochin
chine, du Cambodge, de la Péninsule Malaise et de Malai
sie. Le huang (jaune) creep (liane) des Chinois. Racine et
tige entrent dans des remèdes locaux contre la fièvre.
(1 ) Nous avons conservé la détermination indiquée sur le produit,
mais sans être sur que ces racines ne proviennent pas, en réalité, d’une
des espèces indigènes du genre dont l’intérêt comme fébrifuges est
connu.
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H. J U MELLE
465. Lindera strychnifolia ; racines. — Lauracées. —
An nam.
465 bis. Lindera strychnifolia ; racines. — Importé de
Chine.
466. Lindera strychnifolia ; écorces. — Cochinchine.
C’est le Daplinidium strychnifolium Sieb et Zucc. et le
Daphnidium MyrYhae des mêmes auteurs.
L’espèce, en Chine, où c’est le tai witrtg, serait surtout
fréquente, d’après Hooper, dans les provinces au Sud du
Yang-tse. Les racines, à odeur aromatique, à saveur cam
phrée et piquante, et qui sont toniques, astringentes et
carminatives, sont importées de Canton. Rondo et Sanada
y ont trouvé un alcool cristallisé, d’odeur et de saveur
camphrées, et d’autres principes également cristallisés.
La «Flore de l’Indochine » ne mentionne pas ce Lin
dera parmi les huit espèces du genre qui y sont décrites.
La détermination spécifique de 465 et 466 peut donc être
douteuse.
467. Cinnamomum Cam phora ; ram eaux et feuilles. —
Lauracées. — Cochinchine.
468. Cinnamomum Cam phora ; fruits. — Provenance du
Japon.
468 bis. Cinnamomum Cam phora ; bois et fruits. — Tonkin.
469. Cinnamomum Cam phora ; cam phre de distilla
tion. — Tonkin.
Le camphre dé distillation en collection provient de la
concession de Van-gia, province de Thaï-nguyen, au Ton
kin. Les feuilles vertes ont donné 1 p. 100 à la première
distillation.
Le camphrier est le chang des Chinois ; le bois est le
chang mu. En Indochine, le camphre est le bang phien.
L’habitat naturel de l’espèce correspond à la Chine
méridionale, au-dessous du 34° lat. N. (provinces du
Iviang-si, du Fo-kien, du Rouang-toung, du Rouang-si,
du Yun-nan, du Roei-tcheou, du Hou-nan, du Ilou-pe et
du Se-tchouen), au Nord de l’Indochine et à la partie du
Japon comprise entre le Sud de Formose et 36° lat. N.
L’exploitation est surtout importante à Formose. En
Chine, les grands centres de production sont dans les trois
provinces littorales, du Rouang-toung, du Fo-kien et du
Rouang-si ; et les exportations ont lieu par Hong-kong.
On exporte aussi l’huile de camphre des trois provinces
précédentes par la vallée du Yang-tse, en caisses de deux
vieux bidons de pétrole, la caisse contenant environ 30 kilo
grammes.
C’est dans le Riang-si que se trouveraient, en Chine, les
plus grandes forêts de camphriers.
(Crevost et de Fénis : Le Camphrier au Tonkin. liullctin Economique
de l'Indochine ; juillet-août 1921. — H. Jumelle : Les Cultures Colo.
niales ; Plantes à condiments et Plantes Médicinales. Baillière, 1911.)
470. B erberis Lycium ; racines et fruits. — Berbéridacées. — Importé de Chine.
Les espèces chinoises de Berberis sont nombreuses, mais
aucune espèce n’est signalée avec certitude comme indi
gène en Indochine.
La détermination spécifique de l’échantillon est dou
teuse, car le Berberis Lycium Royle n’est que de la région
himalayenne de l’Inde. Ce pourrait être le Berberis vulgaris, qui est à la fois de l’Europe et de l’Asie tempérée et
est le Berberis Lycium Hort. Diverses espèces du genre
entrent dans la pharmacopée chinoise.
!
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H. J U MELLE
I NDOCHI NE
471. Epim edium sagittatum ; rhizom es et feuilles. —
Berbéridacées. — Importé du Kouang-toung.
474. N ym phaea stellata ; tubercules et bulbilles. —
Nymphéacées. — Tonkin.
Inconnue en Indochine, la plante croit en Chine cen
trale et septentrionale. Les feuilles sont réputées toni
ques, stimulantes, antirhumatismales et aphrodisiaques.
Cette dernière prétendue propriété vaut, d’après Hooper,
à la plante le nom chinois de yin (excès) yang (bouc) huo.
472. Nelumbium speciosum ; graines. — Nymphéacées. —■
Cochinchine.
472 bis. Nelumbium speciosum ; graines. — Annam.
472 ter. Nelumbium speciosum ; jeunes réceptacles et
graines. — Importé de Chine (Fo-kien).
Voir n° 286. — Cette belle plante aquatique bien connue
(lis d'eau), qui est le lotus des Anciens, est largement répar
tie, à l’état, sauvage ou cultivé, dans les régions tropicales
ou subtropicales de l’Ancien Monde. C’est le lien des Chi
nois, le nhi sen des Annamites. Toutes les parties de la
plante, sauf les feuilles (fleurs, boutons floraux, étamines,
graines, embryons, rhizomes) sont employées en médecine
chinoise et annamite. Les embryons sont usités comme
fébrifuges et contre le choléra ; les rhizomes, d’où les Chi
nois extraient un arrow-root, sont employés contre les
diarrhées et les dysenteries.
473. Euryale ferox ; graines. — Nymphéacées. — Importé
de Chine.
Les graines de cette autre plante aquatique, cultivée dans
les étangs, en Chine, depuis la plus haute antiquité, sont
consommées et sont en même temps considérées comme
toniques et astringentes. La Chine les exporte surtout de
Wou-hou et de Tching-kiang. Ce sont les fox nuis des
Anglais ; et la plante est le chien shih des Chinois.
474 bis. N ym phaea stellata ; tubercules. — Cochinchine.
C’est le nénuphar bleu, dont les fleurs peuvent d’ailleurs
être également blanches ou rosées. Le eu sung des Anna
mites.
Les tubercules sont employés contre les maux de ventre.
475. Cola nitida ; graines décortiquées. — Slerculiacées.
— Saigon.
Graines de Kola importées à Saigon. Voir Catalogue de
l'Afrique Occidentale Française ; n° 144.
476. Abutilon indicum ; grain es. — Malvacées. — Importé
du Hou-pe.
Plante fréquente dans les sols pauvres et secs de la zone
tropicale d’Afrique et d’Asie, et paraissant même s’avancer
assez loin en dehors de cette zone sur le littoral chinois. Très
polymorphe.
Le kuan sha yuan des Chinois. A Hong-kong, les graines
(tzü) sont connues sous le nom de tung huei tzü. Elles sont
émollientes et diurétiques. Au reste, presque toutes les
parties de la plante, écorces, feuilles, racines, graines, en
raison du mucilage qu’elles contiennent, sont utilisables
comme émollientes et rafraîchissantes.
477. B om b ax m alab aricu m ; fleurs. — Malvacées. —
Importé de Chine.
Cette plante de Malaisie, de l’Inde, du Siam et d'Indo
chine remonte jusqu'en Chine (Kouang-toung et SudOuest).
Les fleurs sont les mu (arbre) mien (coton) hua (fleur) des
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H. JUMELLE
Chinois, d'après Hooper, qui les dit usitées dans les cas de
furoncles, de plaies et de démangeaisons.
I NDOCHI NE
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signale, en Chine, au Kiang-si, et surtout plus au Nord, au
Chan-toung, au Chan-si, au Chih-li. Elle est mentionnée en
Corée.
477 bis. Garcinia sp. ; graines. — Guttifères. — Cambodge.
Graines indiquées comme médicinales. C’est le péri
carpe du fruit de divers Garcinia qui est surtout connu
comme astringent et antidiarrhéique.
478. Croton T iglium ; fruits. — Euphorbiacées. — Importé
de Chine.
Cette Euphorbiacée à graines fortement toxiques a une
large aire de distribution, qui correspond à la Malaisie,
l'Inde, l’Indochine, la Chine méridionale et centrale
(Kouang-toung, Se-tchouen, Hou-pe) et à Formose. Les
exportations de graines (pa tou tzü) ont surtout lieu du
Se-tchouen. En Chine, ces graines, d’après le Dr. Henry,
sont vendues par les droguistes sous le nom de pa tou (bu
dau, en annamite), la vente sous leur vrai nom n’étant pas
autorisée, en raison de leur toxicité.
L’huile administrée par gouttes est un purgatif éner
gique.
479. T am arix chinensis ; ram eaux. — Tamaricacées. —
Importé du Kouang-toung.
Ce Tamarix, assez fréquemment cultivé en Chine, et
qui ne semble jamais s’y rencontrer à l’état sauvage, n’est
peut-être qu’une variété du Tamarix gallica. Le chui ssu
liu des Chinois.
Rameaux et feuilles sont importés surtout de Canton
comme vulnéraires, carminatifs et diurétiques.
480. Draba nem orosa ; graines. — Crucifères. — Importé
du Hou-pe.
Les graines sont les tin g li tzü. La plante est d’Europe,
de l’Asie septentrionale et de l’Amérique du Nord. On la
481. Eschscholtzia sp. ; plante. — Papavéracées. — Importé
du Hou-pe.
Indiqué sous les noms de huong nhu et hsiang pu, et
comme étant YEschscholtzia cristata YVild., terme qui ne
figure pas dans l’« Index Kewensis ». D’autre part, Blachwell et Hemsley ne signalent pas d'Eschscholtzia en Chine.
482. Corydalis am bigua ; tubercules. — Eumariacées. —
Importé du Tche-kiang.
L’échantillon se présente en petits tubercules globuleux,
brun jaunâtre. C’est le yuan lui des Chinois (ou yen hu so),
tonique et diurétique.
Ces tubercules contiennent divers alcaloïdes : corydaline, protopine, déhydrocorydaline, berbérine, etc.
La plante est de Sibérie, de l’Amour, du Nord et de l’Est,
de la Chine. Les tubercules sont surtout récoltés au Kiang-si.
(David Hooper : toc cit.)
483. Gitrus sp. ; fruits ouverts. — Rutacées. — Tonkin.
Ces fruits appartiennent peut-être, comme les suivants, à
une variété du Citrus Aurantium, telle que la variété Hystrix. .
484. Gitrus sp. ; fruits ouverts. — Annam.
Ces fruits sont étiquetés chi sac, et, en français, «citrons
secs ».
484 bis. Citrus sp. ; fruits ouverts. — Importés de Chine.
Fruits ouverts semblables aux précédents, mais impor
tés du Se-tchouen.
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H. J U ME L L E
Les écorces et les graines de ces Citrus seraient employées
en médecine indigène, notamment contre la dysenterie.
485. Citrus trifoliata ; fruits ouverts. — Rutacées.
Importé de Chine.
Etiquetés «coupes d’orangettes ». Fruits encore ouverts,
mais beaucoup plus petits que les précédents et à surface
velue. Importés du Se-tchouen.
485 bis. Citrus trifoliata ; fruits ouverts. — Importé de
Chine.
Fruits ouverts, encore plus petits que ceux de 485, de
la grosseur d'un gros pois ; également importés du Setchouen.
I NDOCHI NE
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contre la tuberculose et les affections du foie. On les uti
lise aussi contre le choléra et la dysenterie. Les feuilles en
infusion sont ordonnées dans les maladies des voies respi
ratoires.
(Menaut : Matière Médicale Cambodgienne. Bulletin Economique de
VIndochine ; 1929, n° 200.)
490. M urraya exotica ; feuilles. — Rutacées. — Jardin
Botanique de Saigon.
Espèce océanienne et sud-asiatique, remontant en Chine
et à Formose, cultivée dans beaucoup de pays chauds. Les
feuilles sont employées en infusion contre la diarrhée et
la dysenterie.
491. M urraya K oenigii ; feu illes et fruits. — Rutacées.
486. Citrus sp. ; écorces. — Rutacées. — Cochinchine.
Echantillon étiqueté vo quit. Peut-être des écorces de
Citrus nobilis. Ces écorces sont plus minces que celles des
Citrus précédents.
487. Citrus sp. ; graines. — Importé de Chine.
Graines indiquées comme médicinales.
488. Citrus decumana ; eau distillée de fleurs. — Ruta
cées. — Hanoï.
Les fleurs de pamplemoussier entrent dans la médecine
indigène. L’ « eau de fleurs de pamplemousse » sert, en
Indochine, d’après Crevost, à aromatiser les pâtisseries.
489. Aegle M armelos ; feuilles et fruits. — Rutacées. —
Cambodge.
Arbre de Malaisie, de l’Inde et de l’Indochine. Phneou
en cambodgien. Les fruits, d’après Menaut, sont employés
Espèce de Java, de l’Inde et d’Indochine. Feuilles et
fruits sont astringents et utilisés comme les feuilles de
l’espèce précédente.
491 bis. Evodia ru taecarp a ; inflorescences. — Rutacées.
— Tonkin.
Plante de l’Himalaya, de Chine (Kiang-si notamment)
et du Japon. Le wu chu yu des Chinois. Rameaux, feuilles,
fruits et racines sont utilisés en médecine. Les fruits, à
saveur amère, aromatique et piquante, seraient stimu
lants, carminatifs et stomachiques.
492. Tribulus terrestris ; fruits. — Rutacées. — Importé
de Chine.
Herbe très largement semi-cosmopolite dans les régions
tropicales, subtropicales, et même à climat plus tempéré
(Midi et Ouest de la France) de l’Ancien Monde. Commune
en Chine.
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II. JUMELLE
Echantillon étiqueté trach li et indiqué comme dépu
ratif.
492 bis. D ictam nus albus ; racines. — Rutacées. — Mand
chourie.
La fraxinelle est encore une plante de grande distribu
tion. de l’Europe centrale et méridionale et de l’Asie tem
pérée, revenant jusqu’en Chine centrale et septentrionale,
en Mandchourie, en Corée et au Japon. Elle est souvent
cultivée, et souvent citée pour la vapeur inflammable qui
se dégage de ses feuilles en été.
L’écorce de la racine est le pai lisien pi des Chinois ; de
saveur amère et piquante, elle passe pour tonique, séda
tive, vermifuge et diurétique.
493. Brucea sum atrana ; fruits. — Simariibacées. —
Importé de Chine.
Le ko-sam des Chinois, le kho sam des Annamites.
Le Brucea sumatrana est un petit arbre de 2 à 3 mètres,
de la Malaisie, de l’Assam, de l’Indochine et de la Chine
méridionale. Ses graines, qu’il faut d’ailleurs employer
avec circonspection, car elles sont assez fortement toxi
ques, sont depuis longtemps connues et usitées contre des
maladies diverses, mais surtout comme antidysentériques.
Le Dr Mougeot, de Saigon, dit que, à la dose de 5 à 6, prises
le matin, écrasées dans de la mie de pain, c’est un « remède
souverain contre les dysenteries les plus pernicieuses des
pays chauds ».
Le fruit, d’après Gabriel Bertrand, contient, pour 100 :
eau, 9,15 ; huile grasse, 19,50 ; extrait alcoolique, 4,30 ;
tissu et matières azotées, 61,46 ; cendres, 6,59. L’amande
représente 39 p. 100 de ce fruit. L’huile est sans effet ; c’est
dans l’extrait alcoolique que se trouve le principe actif
très amer, la kosamine, qui est un glucoside.
Cette kosamine, d’après Phisalix, est un éméto-cathar-
INDOCHIIS’ E
21
tique et un cholalogue, paraissant exercer une action
toxique sur les nématodes et les tænias du chien. Elle
posséderait aussi une légère action antimicrobienne. C’est
probablement à cjes propriétés qu’elle doit ses vertus anti
dysentériques. A doses plus fortes, elle est un poison du
sang, dont elle détruit les globules, et qu’elle rend incoagu
lable. Mais ce qui la caractérise, c’est l’action élective
qu’elle exerce sur la muqueuse stomacale et intestinale et
sur les reins.
Administrée à un chien par voie hypodermique, la kosa
mine tue déjà l’animal à une dose 4 à 5 fois moindre que
par voie intestinale.
En médecine humaine, le ko-sam agit plus efficacement
dans les cas de dysenterie aiguë que dans ceux de dysen
terie chronique. Les graines déshuilées auraient plus d’ac
tion que celles qui ne le sont pas.
(Plusieurs articles de Dvbowski et d’Heckel dans Revue des Cultures
Coloniales ; 1900.)
494. L itchi sin en sis ; graines. — Sapindacées. — Annam.
Les graines (hot vai en annamite), pilées et macérées dans
l’alcool, sont utilisées contre les maladies intestinales. Voir
n° 228 de ce Catalogue.
495. Euphoria Longana ; graines. — Sapindacées. — Tonkin.
La liqueur faite avec l’arille sucré desséché est considérée
comme tonique. Voir nos 229 et 230 de ce Catalogue.
496. S ch leich era trijuga ; noyaux. — Sapindacées. —
Cochinchine.
Le Pistacia oleosa de Loureiro. Echantillon étiqueté cap
din truong.
Graines oléagineuses et amères.
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H. J UMELLE
I NDOCHI NE
497. Melia Toosendan ; fruits. — Méliacées. — Importé
de Chine.
501. A lbizzia Ju lib rissin ; fleurs. — Légumineuses-Mimosées. — Importé du Kiang-sou.
Chuan lien en chinois ; koro sendan en japonais.
Espèce du Japon peut-être introduite en Chine. Ou bien
les fruits sont déjà importés du Japon en Chine.'C’est, en
tous cas, du Se-tchouen que la Chine les exporte vers l’In
dochine. Ils seraient vermifuges et fébrifuges.
Bel arbre souvent cultivé sur notre littoral méditerra
néen, indigène en Asie, de la Perse au Japon, ainsi qu’en
Afrique orientale, dans la région du Nil. Assez commun en
Chine. Le nemu noki du Japon.
Les fleurs, étiquetées ho huan hoa, sont indiquées comme
médicinales sur l’échantillon.
498. Polygala glom erata ; plante. — Polygalacées. —
Importé de Chine.
Herbe de la Malaisie, de l’Inde, de l’Indochine et du
Sud de la Chine. Importée du Kouang-toung.
499. Polygala sibirica ; racines. — Polygalacées. — Impor
té de Chine.
Herbe des montagnes de l'Inde, du Tonkin, de Chine,
de Sibérie, de Corée et du Japon. Yuan chi/i des Chinois.
Vien chi des Annamites.
Les racines sont exportées du Se-tchouen. Elles sont
employées contre les rhumes et la toux et réputées cal
mantes et somnifères ; elles seraient aussi un tonique du
rein.
500. Leucaena glauca ; graines. — Légumineuses-Mimosées. — Annam.
Espèce connue dans à peu près tous les pays chauds de
l’Ancien Monde, et qui n’est peut-être indigène que dans
l’Amérique du Nord.
Nhan hot lao sur l’échantillon.
23
502. C aesalpinia Bonducella ; graines. — LégumineusesCésalpiniées. — Poulo-condor.
Le Caesalpinia Bonducella Fleming est le Caesalpinia
Bonduc Wight, mais est distinct, quoique voisin, du Cae
salpinia Bonduc Roxb. C’est le Guilandina Bonducella Lin.
Les deux espèces sont d’ailleurs asiatiques et océaniennes ;
on ne trouverait, par contre, en Afrique tropicale que le
Caesalpinia Bonducella, qui, au total, serait l’espèce la
plus répandue. Elle est la seule signalée en Chine, et de
beaucoup la plus commune en Indochine où la «Flore de
l’Indochine » ne mentionne le Caesalpinia Bonduc qu’à
Poulo-condor, avec le Caesalpinia Bonducella, et à Nhatrang.
Les graines de bonduc sont toniques et fébrifuges.
503. Gymnocladus chinensis ; fruits. — LégumineusesCaesalpiniées. — Importé du Kouang-si.
C’est le fei tsao tzü, ou « graine noire à huile » des Chi
nois. L’arbre est le soap tree, ou « arbre à savon » des
Anglais. Bâillon le désigne sous le nom vulgaire de « plante
à la gousse à savon » de Shang-hal.
On le trouve au An-houei, au Tche-kiang, au Kiang-si,
au Hou-pe. C’est un arbre très ornemental, à bois inté
ressant, et dont les gousses sont riches en une substance
mucilagineuse saponifiante ; ce qui explique que les Chi-
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11. J UME LL E
noises s’en servent pour les soins de la tête et de la cheve
lure.
C’est de ces gousses que Payen a retiré la dialose, qu’il
nomma ainsi parce qu’il croyait à tort que les fruits appar
tenaient. à un Dialium.
(II. Bâillon : Sur une gousse chinoise de Shang-haï et sur le Gymnocladus. Bulletin de la Soc. Linn. de Paris ; janvier 1875.)
504. Cercis chinensis ; écorces. — Léguniineuses-Césalpiniées. — Importé de Chine.
Ces écorces sont le Ching-pi (écorce du Ching) des Chi
nois. Spécial à la Chine (car il a été certainement introduit
au Japon), l’arbre est très voisin de notre arbre de Judée, le
('ercis Siliquastrum. Les écorces, amères, sont employées
contre les maux de tête et les catarrhes, et aussi, d’après
Hooper, contre les maladies de vessie.
504 bis. Gleditschia sinensis ; bois et fruits. — Légumineuses-Césalpiniées. — Importé de Chine.
Tandis que le Gleditschia australis est d’Indochine et
de la Chine méridionale, le Gleditschia sinensis est plus
exclusivement chinois, du moins si l’on considère comme
espèce distincte, et non comme variété, le Gleditschia
japonica. C’est le tsao (noir) chia (gousse) des Chinois ; et
c’est encore, comme le Gymnocladus chinensis, un « arbre
à savon », Il est surtout de la Chine méridionale, mais
remonte vers le Nord par le Tche-kiang et le Kiang-sou.
Les bois et fruits en collection viennent du Kouangtoung et du Fo-kien.
Le bois est employé contre les fièvres ; les gousses sont
stimulantes et purgatives. On les appelle parfois, d’après
Hooper, table knife pods ou « gousses couteaux de table » ;
et elles servent au lavage des tissus.
I ND OCHI N E
25
505. Gassia alata ; gousses. — Légiimineuses-Césalpiniées.
— Cochinchine.
Largement distribué dans les régions tropicales des
deux hémisphères, le cassia à fruits ailés n’est peut-être vrai
ment indigène qu’en Amérique. On le trouve en Cochin
chine, en Annam, au Laos ; il ne remonte pas en Chine.
C’est le muong trau des Annamites. Aux Antilles Fran
çaises, où c’est le dartrier, les jeunes feuilles et les fleurs
servent à la préparation d’un onguent contre les dartres
et autres maladies de la peau. D’après Heckel, la poudre
de feuilles est un excellent remède contre l’herpès cir
ciné.
505 bis. Gassia Tora ; graines. — Tonkin.
Espèce très répandue, comme la précédente, à travers
toute la zone tropicale, mais remontant en Chine méridio
nale et connue à Forrnose. C’est le tsao chueh des Chinois.
Les graines, expédiées de Canton, sont employées, exté
rieurement et intérieurement, contre toutes sortes de
maladies d’yeux, d’après Hooper ; d’où le nom chinois :
« plante (tsao) pour voir (chueh) ». D’après Hooper encore,
la plante est employée contre les dartres. Elborne, en 1888,
a trouvé dans les graines un principe, l’émodine, ressem
blant à l’acide chrysophanique, qui est un remède connu
contre les maladies éruptives de la peau. Les feuilles se
raient, dans l’Inde, un succédané du séné.
505 ter. G assia Sophera ; graines. — Cochinchine.
Espèce croissant encore dans les pays tropicaux les plus
divers, mais sans doute indigène seulement en Amérique.
Elle semble plus rare en Chine que le Cassia Tora. Au Japon,
c’est le habou so.
�26
H.
J UMELLE
505 quat. Gassia javanica ; fruits et graines. — Cochinchine.
La casse de Java n’est plus cosmopolite comme les espè
ces précédentes ; elle est de Malaisie, des Philippines, de
la Péninsule Malaise, du Siam et d’Indochine, mais sem
ble s’arrêter au Tonkin et est inconnue en Chine et au
Japon. C’est le bo cap des Annamites ; les fruits sont donc
les irai bo cap et les graines les hot bo cap.
506. Sindora cochinchinensis ; graines. — LégumineusesCésaJpi niées. — Cochinchine.
Ces graines sont les hot go mat des Annamites. L’arbre,
qui est un grand arbre, est donc le go mat ; et c’est, le krakas du Cambodge. Les écorces sont employées, d’après le
Dr Menaut, comme astringentes, dans les diarrhées et la
dysenterie ; elles sont utilisées aussi dans les cas de bron
chite.
507. Sophora japonica ; boutons floraux et fruits. —
Légum ineuses-Pap ilion ées.
En dépit de son nom spécifique, Debeaux prétend que
l'espèce n’est pas indigène au Japon ; elle aurait donc été
apportée jadis de la Chine orientale, où elle semble très
commune. Elle y est, d’ailleurs, aussi cultivée.
C’est le noki iensaï des Japonais, le huai des Chinois, qui
utilisent les boutons floraux et les gousses.
Les boutons floraux (huai hua), exportés de Shang-haï
et de Ning-po, fournissent en teinture l’« Impérial yellow
dve » des Anglais, qui teint les tissus en jaune. Ces bou
tons, en médecine, sont astringents.
Les gousses (huai kio), exportées de Canton, sont éga
lement, d’après Hooper, un colorant jaune et sont aussi,
en médecine, astringentes et toniques.
En Indochine, le caxj hoe, cultivé au Tonkin, ne serait
INDOCH I N E
27
peut-être, d’après Gagnepain, indigène que vers la fron
tière chinoise.
508. Sophora flavescens ; tiges. — Légumineuses-P apilionées. — Importé de Chine.
Espèce très polymorphe, croissant dans toute la Chine
orientale, en Corée et aussi au Japon (S. angustifolia Sieb.
et Zucc.).
509. Robinia flava ; racines. — Légumineuses-Papilionées.
— Importé de Chine.
509 bis. Robinia flava ; pâte. — Importé de Chine.
Le Robinia flava de Loureiro est une espèce très dou
teuse. Bretschneider, qui a établi que le Robinia amara
du même auteur n’est que le Sophora angustifolia (que
nous venons de rattacher au Sophora flavescens), pense
que ce Robinia flava doit être également ce Sophora fla
vescens.
Sur les échantillons, racines et pâte sont dites médici
nales sans autre précision.
510. H edysarum brachypterum ; racines. — Légumi
neuses-Papilionées. — Importé de Chine.
Cette espèce de Bunge est admise par P« Index Kewensis », mais n’est pas mentionnée, dans leur Flore de Chine,
par Blackwell et Hemsley, qui n’indiquent pas davantage
une synonymie avec un Desmodium ou un autre genre voi
sin.
511. Crataegus pentagyna ; fruits. — Rosacées. — Chine.
C’est aussi le Crataegus pinnatifida, le shan cha, ou « au
bépine de montagne », des Chinois, qui est de la Chine
�28
H. J U MELLE
orientale (jusqu’au Hou-pe à l’intérieur) et septentrionale,
de Corée et de Mandchourie. Les fruits, acides et astrin
gents, sont stomachiques et antiscorbutiques.
512. Rosa laevigata ; fruits. — Rosacées. — Importé de
Chine.
Le chiti ying des Chinois. Le Rosa sinica Ait. ; le Rosa
hystrix Lindl. Espèce du Tonkin, de beaucoup de régions
de la Chine et du Japon. Les graines sont carminatives,
astringentes et diurétiques, d’après Hooper. On utilise
aussi les racines (toniques et anthelminthiques) et les
feuilles (comme vulnéraire). L’espèce a été introduite aux
Etats-Unis (Cherokee Rose).
I NDOCHI NE
29
514. Zizyphus sp. ; fruits. — Cochinchine.
Ces fruits sont un peu plus petits et plus globuleux que
les précédents, mais encore à deux loges par noyau.
515. Evonymus japonicus ; écorces. —- Célastracées. —
Importé de Chine.
Espèce du Japon et de la Chine orientale (Chan-toung,
Kiang-sou, Kiang-si, etc.). Ecorces antirhumatismales.
516. Bupleurum falcatum ; racines. — Ombellifères. —
Importé de Chine.
Espèce du Nord de la Chine, de Corée, du Japon, et
remontant jusqu’au Kamchatka. Les pétales sont indi
qués comme médicinaux, sans autre précision.
Espèce de l’Europe centrale et méridionale, d’Asie et
du Japon, ne redescendant pas toutefois dans l’Inde et en
Indochine, ni, en Chine, au-dessous du Fo-kien. Le chai hu
des Chinois. D’après Hooper, les racines, exportées de Tientsin, de Han-keou et de Tching-hiang, seraient sudorifiques
et agiraient dans les cas d’inflammation thoracique ou
abdominale, ou de fièvre, et encore contre la flatulence et
les indigestions.
512 ter. Rubus Tokkura ; fruits. — Rosacées. — Importé
du Japon.
516. Bupleurum octoradiatum ; souche et tubercules. —
Ombellifères. — Importé de Chine.
Espèce du Japon, où c’est le fo kouri itsigo. Les fruits sont
les fa peu tzü (graines) des Chinois. Ils seraient toniques et
passent pour aphrodisiaques.
Cette espèce remplacerait la précédente dans les mon
tagnes de la région de Pékin (Chili-h), où elle semble assez
localisée.
,
513. Zizyphus Jujuba ; fruits. — Rhamnacées. — Cochinchine.
517. Hydrocotyle asiatica ; plante. — Ombellifères. —
Importé de Chine.
De l’Asie et de l’Afrique tropicales, de Madagascar, de
l’Australie, de l’Inde, le jujubier est cultivé pour ses fruits,
non seulement dans les pays chauds, mais même dans la
zone subtempérée. En Indochine, il est surtout cultivé en
Cochinchine et au Tonkin. C’est le tao des Annamites.
Ou Centella asiatica. Petite plante à tiges rampantes,
des lieux ombragés et humides, cosmopolite dans la zone
tropicale des Deux-Mondes. Le rau ma des Annamites ;
le tsubo kusa des Japonais. Croît, en Indochine, de la Cochin
chine au Tonkin. En Chine, ne semble se trouver que dans
512 bis. Rosa rugosa ; pétales. — Rosacées. — Importé de
Chine. .
�30
H. J U ME LL E
la partie tout à fait méridionale (Kouang-toung). Le trachiek kranh des Cambodgiens.
Les parties employées sont la tige et les feuilles. Dans
l'Inde, les feuilles sont, employées contre la lèpre, leur effi
cacité contre cette maladie étant d’ailleurs plus que dou
teuse. Elles seraient toutefois bien des antiherpétiques, car
c’est comme tels qu’elles ont été int roduites il y a déjà long
temps dans la pharmacopée française. Lépine en a retiré
un principe actif, la vellarine, qu’accompagnent des ré
sines.
517 bis. Angelica anomala ; racines. — Ombellifères. —
Importé de Chine.
Le pai (blanche) chi (herbe) des Chinois ; le bach chi des
Annamites ; le biakusi des Japonais.
De la Chine orientale et septentrionale, de la Mand
chourie, de la Corée et du Japon. Les exportations de
racines ont lieu surtout du Hou-pe et du Tche-kiang. Ces
racines odorantes servent surtout pour la préparation de
cosmétiques et de lotions, et, en médecine, pour certaines
maladies de femmes.
*
518. Aralia Ginseng ; racines et feuilles. — Araliacées. —
Importé de Chine.
Il y a entre le ginseng de Mandchourie et le ginseng du
Canada une synonymie assez confuse que certains auteurs
comme Blackwell et Hemsley tranchent en admettant que
ce sont deux variétés d’une même espèce, qui serait alors
à la fois VAralia Ginseng Baill., VAralia quinquefolia Dcne.,
le Panax quinquejolium Lin., le Panax Ginseng Mey., alors
que, pour l’« Index Kewensis », le premier nom seul se
rapporte au ginseng de Corée et les trois autres à celui du
Canada et que, pour d’autres botanistes, YAralia Ginseng
et le Panax Ginseng Mey. sont le ginseng de Corée et YAra-
I NDOCHI NE
31
lia quinquefolia et le Panax quinquefolium, le ginseng amé
ricain.
Ce ginseng américain est, d’ailleurs, de valeur inférieure
au ginseng de Mandchourie et de Corée.
Le ginseng des Chinois est constitué par des racines de
formes variables, mais qui peuvent vaguement rappeler
une silhouette humaine ; d’où le nom de jenshen, ou « image
d’homme », que leur donnent les Chinois, pour qui la valeur
marchande du ginseng varie suivant sa forme. Car c’est
cette forme qui contribue à leur faire considérer le ginseng
comme une panacée. Ils le prennent en infusion, obtenue
en vase clos, au bain-marie. Cette infusion est prise à jeun,
pendant trois à huit jours suivant les cas. On ne suit pas
de régime, mais il est recommandé de s’abstenir de thé
durant un mois au moins.
Le ginseng passe pour aphrodisiaque ; c’est, tout au
moins, un stimulant et un tonique. Il entre, avec l’opium
et certaines autres drogues, dans la composition de médi
caments anti-opium.
Le ginseng américain (de YAralia quinquefolia) est de
même un des composants du « William’s cake », qui serait
un bon remède contre l’opiomanie, et qui, fabriqué par
l’américain William, se compose d’extrait de ce ginseng
américain, de miel et de quelques autres médicaments
toniques, sans morphine. Le « William’s-cake » désintoxi
que, non seulement de l’opium, mais, d’après le Dr Gaide,
de l’alcool.
(Dr Gaide : Note sur les médicaments anti-opium et sur le traitement
de l’opiomanie. Bulletin de la Société Médico-chirurgicale de VIndochine.
Hanoï, déc. 1930.)
519. A ralia palm ata ; écorces. — Araliacées. — Chine et
Tonkin.
U Aralia palmata auquel sont attribuées ces écorces est
encore une espèce vague de Loureiro que Seemann a rap-
�32
H. J UME LL E
portée avec doute au Brassaiopsis Hainla de l'Inde. H. Viguier, dans la « Flore d'Indochine », ne la mentionne pas,
mais signale au Tonkin, sans même faire allusion à une
synonymie possible, le Trevesia palmata, qui est le thui du
hoang des Annamites, le aloang tang des Mois. Deux Aralia d’autres auteurs ont été rapportés à des Trevesia d’au
tres régions.
520. Acanthopanax ricinifolium ; écorces. — Araliacées.
— Importé de Chine.
INDOCHIiNE
33
l’Inde, en Indochine. Le vang et l’un des tri (palétuviers)
des Annamites.
Les racines (re vang) sont fébrifuges.
523. Melaleuca Leucadendron ; feuilles. — Myrtacées. —
Cochinchine.
524. Melaleuca Leucadendron ; écorces. — Myrtacées. —
Poulo-condor.
Espèce de Chine (nombreuses provinces surtout orien
tales), de Corée et du Japon.
Les échantillons en collection, étiquetés hai tung pi —
ce qui est aussi le nom des écorces de VErythrina indica —
proviennent du Kouang-toung.
Arbre de la Nouvelle-Calédonie, d’Australie, des îles de
l’Archipel Indien, de l’Inde et d’Indochine.
Le tram des Annamites. Les écorces (vo tram) sont aro
matiques médicinales. La distillation des feuilles donne
Yessence de cajeput, ou encore essence de niaouli, de Nou
velle-Calédonie.
521. Eleutherococcus Henryi ; écorces. — Araliacées. —
Importé de Chine.
525. Dichroa febrifuga ; bois. — Saxifragacées. — Ton
kin.
Arbre surtout de la vallée du Yang-tse, mais se retrou
vant encore plus au Nord. Le Dr Henry, qui le signale
particulièrement dans le district de Pa-toung, au Hou-pe,
dit qu’il y a en réalité deux sortes de racines voisines dans
le commerce : les racines rouges, ou wu chia (les écorces
étant, les wu chia pi), données par VEleutherococcus Henryi,
et les racines blanches, dont les écorces sont les wu chu pi,
provenant de YEleutherococcus leucorhizus.
Ces écorces de racines sont usitées contre les rhuma
tismes et la syphilis, et aussi contre les maladies des voies
respiratoires. Elles sont amères et astringentes.
Arbre de montagne en Malaisie, dans l'Inde (Himalaya
occidental), en Indochine et en Chine (Kouang-toung, Fokien, Se-tchouen, Hou-pe, Chan-si, Tche-kiang). Le chang
shan (montagne) des Chinois ; le thuong son des Anna
mites. Tige et feuilles sont réputées un excellent fébri
fuge. Les racines, d’après Hooper, contiennent un glucoside, mais pas de tanin.
522. Barringtonia racem osa ; racines. — Myrtacées. —
Poulo-condor.
Arbre de la mangrove en Malaisie, aux Philippines, dans
526. Quisqualis indica ; bois. — Combrétacées. — Tonkin.
527. Quisqualis indica ; fruits. — Tonkin.
Liane de la Malaisie, des Philippines, de l'Inde, de l’In
dochine et de la Chine méridionale (Yun-nan, Kouangtoung, Fo-kien). Le qua hung des Annamites ; le shui chün
des Chinois.
3
�34
H. J U ME L L E
Les graines, en Extrême-Orient, sont très connues et très
employées comine vermifuges.
528. Cucurbita Pepo ; graines de coui'ge. — Cucurbila
cées. — Cambodge.
Tralach au Cambodge ; les graines sont les krap tralach.
Le Dr Menaut dit que, au Cambodge, avec une forte tran
che du fruit de courge, on fait un potage que l’on admi
nistre dans les cas d'un embarras gastrique consécutif à
une intoxication alimentaire ; et c’est une médication fré
quemment employée.
(Dr Menaut : loc. cit..)
I NDOCHI NE
35
531. Lagenaria vulgaris ; graines. — Cucurbitacées. —
Cambodge.
C’est le khlok des Cambodgiens. Les graines sont les
krap khlok.
532. T rich osan th es Kirilowii ; graines. — Cucurbitacées.
— Importé de Chine.
C’est une espèce de Mongolie, de Corée et de beaucoup de
provinces de la Chine. Elle est signalée en Annam dans la
« Flore d’Indochine ». Les graines seraient vermifuges ;
elles sont importées du Kouang-toung et du Hou-pe.
529. Citrullus vulgaris ; graines rouges de pastèque. —
Cucurbitacées. — Cambodge.
533. T rich osan th es sp. ; graines. — Cucurbitacées. —
Cochinchine.
Espèce indéterminée.
529 bis. — Citrullus vulgaris ; graines noires de pastèque.
— Cochinchine.
534. M om ordica cochinchinensis ; fruit et graines. —
Cucurbitacées. — Cochinchine.
Les pastèques sont les dua hau des Annamites, qui con
somment les graines (hot dua hau) grillées. Le péricarpe
du fruit serait un antidiarrhéique, alors que la pulpe est
plutôt laxative.
Ou Muricia cochinchinensis.
Espèce de la Malaisie, des Philippines, de l'Inde, de l'In
dochine et du Sud-Est de la Chine (Kouang-toung, Kiangsi et Tche-kiang).
Les graines sont les mu pieh tzü des Chinois, qui les
emploient, d’après Hooper, pour le traitement des tumeurs
et des ulcères et dans les cas d’obstruction du foie et de la
rate.
La plante est le gac des Annamites.
530. Luffa acantagula ; graines. — Cucurbitacées. — Cam
bodge.
C’est le ronung chrung des Cambodgiens. Ses graines
(krap ronung chrung), en décoction dans l’eau, avec addi
tion d’un peu de camphre, sont au Cambodge, d’après le
Dr Menaut, un remède contre le hoquet. Les fruits, au
Cambodge encore, sont considérés comme diurétiques,
mais surtout ceux du ronung praheu, qui est le Luffa cylindrica.
(Dr Menaut : loc. cil..)
535. Pyrola rotundifolia ; plante. — Pyrolacacées. —
Importé du Fo-kien.
Plante de l’Europe, jusqu’en Islande et au Cap Nord,
de l’Asie centrale et boréale, de l’Amérique du Nord. En
Chine centrale et septentrionale et au Japon. Espèce assez
variable, se plaisant dans les bois couverts.
�36
II. J U ME LL E
Le lu han tsao des Chinois ; lac han thao des Annamites.
D’après Stuart, cité par Hooper, la plante broyée appli
quée sur les plaies arrête les hémorragies ; on l’applique
aussi sur les morsure^ des serpents, des chiens et des in
sectes.
535 bis. Maesa sp. ; fruits. — Myrsinacées. — Tonkin.
Le genre Maesa, représenté en Chine par trois espèces,
l'est en Indochine par seize. Ce sont surtout les feuilles des
Maesa qui sont employées en infusions, contre la toux
notamment.
536. Lysimachia Foenumgraecum ; plante. — Primulacées. — Importé de Chine.
Les exportations ont lieu du Kouang-si, où la plante
croît en haute montagne. Son odeur pénétrante de fenugrec la fait employer en médecine et surtout pour parfu
mer les huiles pour la chevelure. L’échantillon est étiqueté
linh huong.
537. Diospyros lobata ; fruits. — Ebénacées. — Tonkin.
\
Petits kakis.
538. Symplocos spicata ; feuilles. — Styracées. — Cochinchine.
Cette espèce n’est pas indiquée en Indochine, où l’on
connaît pourtant 42 espèces du genre. Elle est de l’Inde,
d’Australie et de Chine (Kouang-toung, Se-tchouen) ; on la
signale aussi à Formose.
Les feuilles, qui sont aromatiques, sont employées en
infusion.
I NDOCHI NE
37
539. Lycium chinense ; racines. — Solanacées. — Importé
de Chine.
Très répandu à travers toute la Chine, et indigène aussi
au Japon. Blackwell et llemsley disent qu’on l’appelle dans
les jardins anglais le «théier de Lord Macarthey ».
Les baies (chi tzü des Chinois), récoltées en automne et
séchées, sont toniques et rafraîchissantes, d’après Hooper,
et donneraient du brillant aux yeux.
Les racines (tu ii ku), d’après le même auteur, seraient
fébrifuges, antirhumatismales et auraient une action spé
ciale sur les reins et les organes génitaux.
540. L ith osp erm u m erythrorhizon ; extrait. — Borraginacées. — Importé de Chine.
Ce Lithospermum erythrorhizon Sieb. et Zucc. n’est, pour
certains auteurs, qu’une variété de notre Lithospermum
officinale d’Europe ; ce serait alors une variété chinoise et
japonaise. C’est le pien tzu (rouge) tsao (herbe) des Chinois,
le tu thao des Annamites. Les Anglais l’appellent « Gromwell », ou encore « Japanese alcant », c’est-à-dire « orcanette du Japon ». En raison de la matière colorante rouge,
soluble dans l’alcool, qu’elles contiennent, les racines sont
employées comme tinctoriales en Chine et au Japon. Cette
teinte rouge fait croire aux Chinois qu’elles ont une action
marquée sur le sang. Elles sont données contre les affec
tions de la peau et les fièvres éruptives.
(D. Hooper : toc. cit.)
541. Ipo m aea hederacea ; graines. — Convolvulacées. —
Importé de Chine.
Ou Pharbitis hederacea, ou Ipomaea triloba Thunb. Espèce
des régions tropicales et subtropicales des deux hémi
sphères, assez répandue en Chine et aussi au Japon, com
mune également en Indochine.
�38
H. J U ME LL E
39
I NDOCHI NE
Echantillon étiqueté han sin bach et indiqué comme
médicinal.
74,5 p. 100 d’oléine et d’autre part, de glycérides solubles,
de palmitine et d’arachidine.
542. Gentiana asclepiadea ; racines. — Gentianacées. —
Tonkin.
544. Strychnos Ignatii ; graines. — Loganiacées. — Importé
de Chine.
Détermination douteuse et incontrôlable. L’espèce, qui
est du Caucase et de l’Europe centrale et septentrionale,
n’est pas signalée en Chine.
Arbuste grimpant des Philippines. Ses graines, qui sont
les fèves de Saint-Ignace, le kho quo des Annamites, con
tiennent, comme les précédentes, de la strychnine et de la
brucine, mais la strychnine ( 1,5 p. 100) est ici en plus grande
quantité que la brucine (0,5 p. 100) ; ce qui explique que,
quoique les fèves de Saint-Ignace soient bien moins em
ployées en pharmacie que les noix vomiques, on les utilise
cependant, lorsqu’on peut se les procurer à prix suffisam
ment modérés, pour la préparation de la strychnine. Elles
servent, d’autre part, pour la préparation des « gouttes
de Baumé ».
543. Strychnos N u x-vom ica ; graines. — Loganiacées.
— Cambodge.
543 bis. Strychnos N u x -v o m ica ; graines. — Tonkin.
Arbre de l'Inde, de Ceylan, du Siam, du Cambodge et
de Cochinchine. C’est le sleng thom des Cambodgiens.
Les graines du vomiquier, ou noix vomiques, très toxiques,
sont bien connues pour les deux alcaloïdes notammeut
qu’elles contiennent, combinés avec un acide cafétanique :
la strychnine et la brucine. Ces deux alcaloïdes y sont dans
la proportion approximative totale — variable suivant
les provenances — de 0,50 à 1,50 p. 100, la strychnine,
d'après Pelletier et Caventou, variant de 0,25 à 0,50 p. 100
et la brucine de 0,12 à 1,01 p. 100. Tous deux sont de sa
veur très amère et ont sensiblement les mêmes propriétés ;
la toxicité de la brucine est toutefois quatre à six fois moin
dre que celle de la strychnine, qui est, comme on sait, l’al
caloïde principalement usité. C’est un toni-cardiaque,
accroissant l’excitabilité des centres vaso-moteurs.
Les noix vomiques contiennent 4 p. 100 environ d’une
huile qui, extraite par l’éther, peut être un sous-produit
de la préparation des alcaloïdes. Cette huile fond à 29° et
a pour indice de saponification 166 à 170 et pour indice
d’iode 69 à 79. Elle contient 12 à 16 p. 100 d’insaponifiables. D’après Schrôder, ses glycérides se composent de
545. Strych nos G aultheriana ; écorces. — Loganiacées.
— Tonkin.
546. Strych nos
Cochinchine.
G aultheriana ; tiges
et
feuilles.
—
Peut-être identique au Stnjchnos malaccensis. Le hoang
nang des Annamites. Dop ne signale l’espèce qu’au Ton
kin. Les écorces, à petites doses, sont un remède contre
les coliques. D’après Dop, elles seraient efficaces contre
la lèpre et seraient aussi utilisées par les indigènes contre
la rage.
547. Strych nos sp. ; écorces. — Loganiacées. — Tonkin.
Ecorces spécifiquement indéterminées et de propriétés
non indiquées.
�40
H. J U ME L L E
548. Plum iera acutifolia ; écorces. — Apocynacées. —
Tonkin.
Le Plumiera acutifolia de Poiret est le Plumiera obtusa
de Loureiro. C’est le frangipanier, d’origine mexicaine,
mais introduit en beaucoup de pays chauds, et jusqu’en
Chine, pour ses fleurs odorantes, qui le font couramment
cultiver. C’est le Jasmine tree des Anglais, le champa à
Bombay. La fleur était le « Flos Convolvulus » de Rumph ;
et c’est le chi tan hua des Chinois. Hooper dit que dans
l'Inde les boutons floraux sont, en mélange avec les feuilles
de bétel, considérés comme fébrifuges. Le latex est toxique,
drastique et purgatif. Les écorces seraient un remède con
tre la blennorragie.
549. Cerbera Odollam ; fruit. — Apocynacées. — Cam
bodge.
Arbre du bord de mer, en Océanie tropicale, dans l’Inde,
à Ceylan, en Indochine, et qu’on retrouve encore en Chine
méridionale et à Formose. C’est, en partie, le Cerbera Manghas de Linné. Le muop sat des Annamites.
Les fleurs sont à odeur délicate. Les graines, ainsi d’ail
leurs que les feuilles, sont un stupéfiant pour la pêche.
Jeanneney dit que, en Nouvelle-Calédonie, les Canaques
enveloppent les feuilles cuites ou les graines écrasées avec
des fibres de cocotier et jettent ce paquet à l’eau. Le pois
son étourdi monte bientôt à la surface.
Les graines, dont le poison, très violent, est la cerbérine,
contiennent 57 p. 100 d'une huile concrète qui fond à 34°
et a pour densité, à 15°,5,0,919. De couleur jaune pâle, cette
huile est employée pour l’éclairage, dans l’Inde, où elle
passe aussi pour vermifuge. La trop faible proportion de
ses acides gras solides la rend peu intéressante en stéari
nerie.
Les graines mêmes, toxiques à fortes doses, sont émé
tiques à doses faibles.
i ndochine
41
550. Tylophora ovata ; racines. — jisclépiadacées. —
Cochinchine.
551. Tylophora ovata ; racines. — Tonkin.
Ou Apocynum Juventas de Loureiro. Ha tu o nam des
Annamites. Plante volubile, qui doit le nom spécifique que
lui avait donné Loureiro à ce que ses racines auraient la
vertu de rendre la jeunesse aux vieillards.
552. Sarcolobus globosus ; fruits et graines. — Asclépiadacées. — Cochinchine.
Plante grimpante de la Malaisie, de la Péninsule Malaise
et de l’Indochine. Propriétés médicinales non indiquées.
553. Forsythia suspensa ; fruits. — Oléacées. — Importé
de Chine.
*
Espèce de la moitié Nord de la Chine, qu’on retrouve
au Japon, mais qui y aurait été introduite et y serait seu
lement cultivée. Le lien chiao des Chinois.
D’après Hooper, ce serait le péricarpe qui serait employé
en médecine, comme antiscrofuleux et eminénagogue, mais
d'action bien douteuse.
554. Ligustrum ovalifolium ; fruits. — Oléacées. —
Importé de Chine.
Ce Ligustrum ovalifolium Hassk. est le Ligustrum japonicum Thunb. et correspond à de nombreux Ligustrum
(lucidum, macrophyllum, glabrum, spicatum, syringaeflorum, LSieboldii) des horticulteurs. Il est distinct du Ligus
trum lucidum Ait., qui serait VOlea clavata Don et le Ligus
trum Roxburghii Blume. Cette dernière espèce est un des
arbres à cire blanche (cire d'insecte) les plus importants de
Chine. Il n’est pas sur, d’après Blackwell et Hemsley, que
�42
]l. J UME LL E
le même élevage de l’insecte se fasse sur le Ligustrum ovalifolium, car Bretschneider qui le prétend a pu faire con
fusion avec le Ligustrum lucidum.
Le Ligustrum ovalifolium est du Japon, de Corée et de
Chine. Le commerce des fruits, en Chine, se fait au Kouangtoung et au Fo-kien.
L’échantillon est étiqueté nu chinli tu, ce qui doit cor
respondre au terme chinois nii (jeune fille) cheng (chasteté)
tzii (graines), que Hooper indique comme s’appliquant au
Ligustrum lucidum Ait., appelé nü cheng parce que, en rai
son de ses fleurs blanches et odorantes, il est regardé comme
un emblème de chasteté.
Le fruit du Ligustrum lucidum entre dans la composi
tion des remèdes antirhumatismaux et, pour les Chinois,
assurerait la longévité.
555. H erpestis M onneria ; racines. — Scrofulariacées. —
Tonkin.
Herbe assez répandue dans les régions tropicales et sub
tropicales, notamment dans l’Inde, en Indochine, en Chine,
à Formose. En Indochine, elle se mange en salade. Ses pro
priétés médicinales ne sont pas précisées.
556. O riganum H eracleoticum ; plante. — Labiées. —
Importé de Chine.
557. O riganum H eracleoticum ; inflorescences. — La
biées. — Poulo-condor.
11 y a plusieurs O. heracleoticum de divers auteurs et se
rapportant à plusieurs espèces ; nos échantillons parais
sent correspondre soit à l’une des formes à longs épis den
ses {O. macrostachyum et megastachyum Link) de VOriganum
mlgare L. [O. heracleoticum Rchb.), soit à YOriganum
heracleoticum Bth., qui est YO. hirtum Vogel (non A uct.
I NDOCHI NE
43
plur.), d’ailleurs voisin de la variété viride de YOriganum
vulgare L.
La plante serait dépuraiive. C’est le kinh giai des Anna
mites.
On sait que les essences (YOriganum (essences de marjo
laine) sont employées en parfumerie et en distillerie. Ce
sont aussi des antiseptiques. Les feuilles et les tiges sèches
des plantes sont prescrites en tisanes, et on en fait aussi
des eaux distillées, contre les affections rhumatismales. La
plupart des essences de marjolaine contiennent des phénols
qui sont surtout soit du thymol, soit du carvacrol, soit les
deux. L’essence d'‘Origanum hirtum Link contient 85 p. 100
de carvacrol.
558. Leonurus sib iricu s ; akènes. — Labiées. — Importé
de Chine.
Herbe originaire d’Asie, mais naturalisée en beaucoup
de pays chauds ou tempérés des deux hémisphères. Croit
en Chine et au Japon. C’est le kuen tsao des Chinois. Hoo
per dit toutefois que ce même nom est appliqué au
Leonurus micranthus et au Lycopus lucidûs. La plante est
aussi parfois confondue avec le Yerbena officinalis et avec
un Serratus. Les tiges et les graines (akènes) sont toniques,
vulnéraires et employées dans les maladies puerpérales et
les indispositions menstruelles. D’où l’autre nom chinois
de i mu tsao, ou « herbe utile aux mères » ; et c’est le Siberian Mothenvort des Anglais.
559. Lophantus rugosus ; tiges et akènes. — Labiées. —
Importé de Chine.
Le huo hsiang des Chinois. Plante de Mandchourie et du
Japon, assez commune en Chine, où elle est fréquemment
cultivée. Les feuilles en infusion sont stomachiques et carminatives et aussi employées contre certaines maladies
des femmes.
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H. J U ME L L E
560. Betonica officinalis ; racines et tiges. — Labiées. —
Annam.
Peut-être y a-t-il erreur de détermination pour ces ra
cines et ces tiges. Loureiro dit que le Betonica officinalis
est cultivé en Chine, mais, d'après Bretschneider, le nom
chinois qu’il cite s’applique à l’espèce précédente.
561. Orobanche sp. ; tiges. — Orobanchacées. — Tonkin.
Plante indiquée comme médicinale salée. Est-ce l'Oro
banche ammophila de Chine, de Mandchourie et du Japon ?
562. Acanthus ilicifoliu s ; feuilles. — Acanthacées. —
Cochinchine.
Espèce côtière de Malaisie, des Philippines, de l’Aus
tralie tropicale, de l’Inde, de Ceylan, de la Péninsule Ma
laise, et remontant jusqu’en Chine, au Ivouang-toung.
Echantillon étiqueté la o ro.
563. V itex trifolia ; fruits. — Verbénacées. — Importé de
Chine.
Ces fruits sont les man ching tzii des Chinois. Ils sont
médicinaux comme les fruit s d’autres Vitex tels que le Vitex
Negundo, très usités en médecine indienne.
L’espèce, qui se plaît encore sur le bord de mer, est de
Malaisie, des Philippines, de l’Australie tropicale, de l’Asie
tropicale, du Japon, et remonte en Chine jusque dans le
Chan-toung, puis se retrouve en Corée.
564. Plantago asiatica ; graines. — Plantaginacées. —
Tonkin.
565. Plantago m ajor ; graines. — Cochinchine.
Le Plantago asiatica Lin. est ordinairement considéré
comme synonyme du Plantago major.
Le grand plaintain est une herbe cosmopolite des régions
chaudes, tempérées et même froides {jusqu’en Islande et
au delà du 70° lat. N.) de l’Ancien Monde, introduite dans
le Nouveau. C’est le elle chien tsao des Chinois ; et les graines
sont les che chien tzii. On sait qu’elles sont mucilagineuses.
Elles sont diurétiques et considérées en Chine comme anti
diarrhéiques et antidysentériques. Leur mucilage les rend
émollientes et pectorales. D’après le Dr Henry, elles entrent
en Chine dans la préparation d’une sorte de gelée con
sommée en été.
566. Platycodon grandiflorum ; tiges. — Campariulacées.
— Importé de Chine.
Plante de Chine, depuis le Ivouang-toung jusqu’au Chih-li,
de Mandchourie, de Corée et du Japon. Le chieh ken g des
Chinois. Les racines sont la partie employée ; elles sont
récoltées en diverses provinces de la Chine centrale et
septentrionale. Elles sont toniques et carminatives ; l’ex
trait aqueux est aussi un remède contre la toux. Elles ser
vent parfois à falsifier le ginseng.
567. Adenophora sp. ; rhizom es. — Campanulacées. —
Importé de Chine.
C’est probablement soit l’Adenophora polijmorpha, espèce
très polymorphe de Chine, de Mandchourie et du Japon,
soit YAdenophora verticillata des mêmes régions, mais qui
redescend, en Indochine, tout au moins au Tonkin et au
Laos.
Les deux espèces sont 1e sha shen, ou « ginseng des sa
bles » des Chinois. La partie usitée, la racine, qui contient
de la saponine, est tonique, pectorale et émolliente.
568. G ardénia florida ; tiges. — Rubiacées. — Importé de
Chine.
569. — Gardénia florida ; fruits. — Annam.
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II. J U ME L L E
569 bis. Gardénia florida ; fruits. — Tonkin.
569 1er. Gardénia florida ; fruits. — Tonkin.
Le shan chih des Chinois ; et les fruits sont les shan chih
t:ü, quoique /:ü, en chinois, signifie plutôt « graine ».
Le Gardénia florida est un arbrisseau à fleurs solitaires
blanches très odorantes de l’Inde, de l’Indochine, de la
Chine méridionale et du Japon. 11 est très cultivé en Chine,
non seulement pour ses fleurs qui servent à aromatiser le
thé, mais pour ses fruits de couleur orange employés en
teinture. Ces fruits sont aussi, selon les doses, émétiques,
ou stimulants, ou diurétiques et rafraîchissants; ils se
raient sudorifiques.
En Indochine, la plante est le danh danh des Annamites.
570. Morinda citrifolia ; écorces, feuilles et bois.
Rubiacées. — Cochinchine.
Arbre des côtes et des îles de l’Océanie tropicale, de l'Inde,
de l'Indochine et de l’Afrique occidentale. Naturalisé aux
Antilles.
Les fruits mûrs sont consommés. Les feuilles sont toni.
ques et fébrifuges et contiennent un glucoside, la morindine ; on les utilise également comme antidysentériques,
car elles sont astringentes. L’écorce est aussi fébrifuge ;
elle donne, d'autre part, une matière écarlate rouge foncé.
Jeanneney dit que les Canaques, en Nouvelle-Calédonie,
font une décoction, dans l’eau, avec des cendres et des
feuilles de Barringtonia, de l’écorce de la racine, et plon
gent dans ce liquide les cordonnets de poils de roussette
qu'ils veulent teindre en rouge. D’après Jeanneney encore,
les mêmes Canaques mangent le fruit cuit quand il est bien
mûr, et ce fruit est légèrement diurétique et usité comme
émollient à l’extérieur.
571. Lonicera Xylosteum ; ram eaux. — Caprijohacées.
— Tonkin.
47
I NDOCHI NE
Le Lonicera Xylosteum est d’Europe et de Sibérie. Il est
probable que les rameaux en collection appartiennent plus
exactement à une espèce de Lonicera de la section Xylosleurn.
L’échantillon, indiqué comme dépuratif, est étiqueté
kirn ngan, qui est le nom annamite que Danguv, dans la
«Flore de l’Indochine » attribué au Lonicera dasystyla.
Il provient des montagnes du Tonkin.
572. Lonicera japonica ; ram eaux et fleurs. — Caprifoliacées. — Importé de Chine.
Chèvrefeuille de Chine (Lonicera chinensis), du Japon, de
Corée et du Tonkin.
Les fleurs, qui sont les chiri yin hua des Chinois, donnent
lieu, en plusieurs provinces de Chine, à une exportation.
Sèches, elles sont brunes et ont l’odeur du tabac ; on leur
attribue des propriétés astringentes et fébrifuges, en même
temps qu’elles assureraient la longévité.
573. Inula britannica ; capitules. — Composées. — Importé
de Chine.
Ou Inula chinensis, ou Inula japonica, cette dernière
espèce pouvant être toutefois, peut-être, classée plutôt
comme une variété de YInula britannica ou Inula chinen
sis. Plante bien connue en France, distribuée depuis l’Eu
rope occidentale jusqu’à l’Asie orientale ; commune en
Chine. Ses capitules (fu hua), jaunes, de saveur amère et
aromatique, sont toniques, stomachiques et c-arminatifs.
Ils sont importés du Tche-kiang.
574. C h rysanthem um sinense ; fragm ents
tules. — Composées. — Importé de Chine.
de
capi
Ou Pyrelhrum sinense. Le huang chü des Chinois. Sau
vage et cultivé en Chine et au Japon. Les capitules en
décoction ou macérés dans le vin sont un remède contre
les maladies d’yeux et les maux de tête.
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U. J UME LL E
575. Eclipta alba ; plante. — Composées. Importé de Chine.
Ou Eclipta erecta, ou Eclipta prostata. Plante des régions
sèches de beaucoup de contrées tropicales et subtropicales
de l’Ancien Monde. Se trouve en Chine et au Japon. Le han
lien tsao des Chinois. L’échantillon provient du Hou-pe. La
plante, en Chine, d’après Hooper, est surtout usitée dans
l'Est. Broyée, elle donne un suc noir, appelé mo tsa'i, c’està-dire « encre végétale », et qui sert à la teinture des che
veux. Tiges et feuilles sont considérées comme astringentes
et employées pour arrêter les hémorragies ou fortifier les
gencives et calmer les maux de dents.
I NDOCHI NE
49
Dans les lieux incultes, sur les bords des champs ou des
routes, au Japon et en Chine. Le ta hsiao kiai et le siao chi
des Chinois. Tiges et feuilles seraient antiscorbutiques,
mais ce serait la racine qui serait la drogue principale
exportée ; elle serait employée en usage externe contre
les abcès et les ulcères, et en usage interne contre la flatu
lence. Les importations ont lieu du Kouang-toung et du
Fo-kien.
579. Saussurea hypoleuca ; racines. — Composées. —
Importé de Chine.
Encore une plante des lieux incultes et arides, depuis
l'Europe orientale, par le Nord de l’Inde, jusqu’au Japon.
L’échantillon, importé du Tche-kiang, est étiqueté ho
chih.
Les racines en collection sont indiquées sous le nom
d'Aplot-axis auriculata, mais qui est synonyme de Saussu
rea hypoleuca. Est-ce bien toutefois cette espèce ? Il y a
en Chine une trentaine de Saussurea, dont les plus fré
quents sont le Saussurea affinis et le Saussurea japonica,
mais le Saussurea hypoleuca, qui est de l’Himalaya, ne
figure ordinairement pas parmi ces espèces. D’autre part,
Blackwell et Hemsley disent que le Saussurea lamprocarpa Hemsl., du Hou-pe, est une espèce très distincte des
autres Saussurea chinois, et qui ressemble beaucoup au
Saussurea hypoleuca de l’Inde. Serait-ce donc cette plante ?
A remarquer encore que le nom chinois de mu hsiang (ou
« bois odorant »), que porte l’échantillon en collection, est
appliqué par Hooper au Saussurea happa, autre espèce
himalayenne, qui aurait eu également parfois pour syno
nyme VAplotaxis auriculata DC. Ce second rapprochement
est donc tout aussi possible.
D’après Hooper, les racines du mu hsiang, très odorantes,
sont connues des Chinois depuis des siècles et provien
draient du dehors, Inde ou autres contrées plus occidentales
de l’Asie. Elles sont employées comme parfum ou encens,
ou, en médecine, comme carminatives et stimulantes.
578. Cnicus japonicus ; racines. — Composées. — Importé
de Chine.
580. C artham us tinctorius ; capitules. — Composées. —
Tonkin.
576. Xanthium stru m ariu m ; capitules. — Composées. —
Annam.
Plante se plaisant particulièrement dans les décombres,
peut-être originaire d’Amérique, d’où elle s’est répandue
dans la plupart des pays chauds, et même tempérés, de
l’hémisphère Nord, puisqu’on la connaît dans presque
toute la France. C’est le tsang erh de Chine. On la trouve
également au Japon.
Les feuilles sont Yherba Lappae minoris de l’ancienne
pharmacopée française, indiquée pour l’usage interne dans
la scrofule et l’herpès. Les akènes sont dits en Chine toni
ques, diurétiques et sédatifs.
577. Carpesium abrotanoides ; akènes. — Composées. —
Importé de Chine.
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H. J UME LL E
INDOCHI NE
51
Le carthame de l'Inde est cultivé et s’est plus ou moins
naturalisé en Chine ; il en est sans doute de même au Tonkin. Les capitules floraux (hung hua des Chinois) sont tinc
toriaux et les akènes sont oléagineux. Les capitules flo
raux sont, en médecine chinoise, réputés emménagogues.
(Em. Perrot et Em. Vogt : Poisons des flèches et poisons d’épreuve.
Travaux du Laboratoire de Matière Médicale de l'Ecole Supérieure de
Pharmacie de Paris : 1912. — L’Antiaris toxicaria. Bulletin Economique
de l'Indochine ; 1901.)
581. Collection de poisons m oïs sagittaires. — Cochinchine.
Ce poison, récolté en pot, et indiqué comme poison uti
lisé par ingestion, qui ne serait plus, par conséquent, un
poison sagittaire, est préparé par les Moïs de la province
de Binh-thuan, en Annam.
Ces poisons utilisés par les Mois pour en enduire leurs
flèches ont été donnés en 1905 par M. Ilolbé, pharmacien
à Saigon. Recueillis en flacons ou dans des entre-nœuds
de bambous, ils proviennent des provinces de Baria, Bienhoa, Tay-ninh et Thu-dau-mot, en Cochinchine.
On connaît mal, disent MM. Perrot et Vogt, les plantes
utilisées par les Mois pour la préparation de leurs poisons
sagittaires, mais ce sont vraisemblablement YAntiaris
toxicaria chez les Moïs et les Muongs du Tonkin.
En fait, les feuilles envoyées par M. Iloubé en même
temps que les poisons précédents de Cochinchine et d’Annam sont bien des feuilles de cet Antiaris toxicaria, Moracée qui est le cay xe des Annamites, Vipoh des Malais,
Yantjar des Javanais, et dont le latex concrété, qui con
tient. l’antiarine, est la partie utilisée.
C’est la même opinion qu’on trouve exprimée dans le
« Bulletin Economique de l’Indochine » de 1901, à propos
de l’envoi à la Direction de l’Agriculture de l’Indochine
d’une notice et d’échantillons de M. le garde forest ier Gourgand, en service alors au poste de Hon-quan, dans la pro
vince de Thu-dau-mot. L’arbre serait fréquent dans le
Nord de cette province et y atteindrait de fortes dimen
sions.
En collection, en plus des échantillons précédents, un
autre échantillon de poison moi, provenant de chez les
Khas du Cambodge et donné par M. Emile Jame, garde
général des forêts.
582. Poison moï, p ar ingestion. — Annam.
VIII. — OPIUM ; TABAC ; MASTICATOIRES
600. Papaver som niferum ; opium du Yun-nan et cap
sules de pavot à opium. — Papavéracées.
601. Pipes à opium.
602. Fourneaux de pipes à opium, du Yun-nan.
603. N écessaire d ’un fum eur d’opiun.
604. N écessaire d ’un fumeur d’opium des classes pau
vres.
605. Balance à opium du Kwang-tcheou-wan.
606. O reiller pour fum eur d ’opium.
607. Pot en porcelaine de Chine, pour recueillir les cen
dres de la pipe à opium.
Ce petit pot en porcelaine, de fabrication chinoise (Can
ton), sert pour recueillir les cendres et le résidu de la pipe
à opium, afin de ne pas salir les nattes sur lesquelles sont
couchés les fumeurs.
�52
H.
J UME LL E
608. Nicotiana Tabacum ; tabac en feu illes du Tonkin— Solanacées.
I NDOCHINE
53
617. Tabac moi en rouleaux, pour cigares. — Thuoc moi
quan.
Thuoc tlian lang.
617 bis. Tabac moï haché. — Thuoc moi xat.
608 bis. Tabac en feuilles d'Annam. — Thuoc la.
609. Tabac en feuilles du Laos (Bassac). — Ya khu.
609 bis. — Tabac des khas du Laos, pour cigarettes,
haché. — Ya khu.
610. Tabac de prem ière qualité. — Tonkin.
611. Tabac de seconde qualité. — Tonkin.
612. Tabac de troisièm e qualité. — Tonkin.
613. Tabac préparé du Cambodge. — Thnam.
613 bis. — Tabac indigène du Cambodge.
613 ter. — Tabac de troisièm e qualité du Cambodge. —
Thnam yang chong.
614. Tabac du Cam bodge, pour cigarettes. — Thnam
khnu.
614 bis. — Tabac du Cam bodge, pour cigarettes. — Takeo.
— Thnam barier tach.
615. Tabac indigène d’Annam , haché. — Thuoc annam
x ât.
616. Tabac indigène du Tonkin, pour pipe à eau.
Le tabac est le thuoc des Annamites, le thnam des Cam
bodgiens, le ya des Laotiens, le yen on yin des Chinois.
En Indochine, le tabac est cultivé en plaine et en mon
tagne, dans des sbls riches en humus et en sels alcalins.
La consommation de la Basse-Cochinchine est surtout
assurée par les provinces de Bien-hoa, de Thu-dau-mot et de
Gia-dinh ; il y a aussi des cultures dans les terres rouges de
la province de Baria. Au Cambodge, le tabac est cultivé
en petites quantités sur toutes les berges des cours d’eau,
dans les « chamkars », que recouvre et que fertilise la
crue annuelle du Mékong. Les provinces les plus produc
trices sont Pursat, Pnom-penh et Kompong-cham. En
Annam, il y a beaucoup de champs au Khanh-hoa ; les terres
rouges du Quang-tri fournissent un tabac estimé; il est
aussi dans le Quang-binh des tabacs d’une renommée
locale. Au Laos, les rives du Mékong et de ses affluents
sont, comme au Cambodge, plantées sporadiquement en
tabac au moment de la baisse des eaux. Le tabac de Vientiane est réputé. Au Tonkin, la culture a lieu surtout, dans
le Delta, dans les huyens de Thuy-anh et de Tien-hai de
la province de Thai-binh, et dans les provinces de Haiduong et de Phu-lien. Dans la Haute-Région, les plants
seraient plus beaux que dans le Delta.
Mais toute la récolte indochinoise ne suffit pas à la con
sommation locale, surtout européenne. D’ailleurs le tabac
indigène n’est pas, en raison de sa force en nicotine, celui
que recherchent les fumeurs français. Pour l’Administra
tion, il ne pourrait convenir que pour la préparation des
jus. D’après la grande enquête instituée en 1910 et confiée
à une Commission Interministérielle, il a été pourtant cons
taté que le tabac dit «tabac thô » de la province de Bac-
�54
H. J UMELLE
kan, grande province agricole du Môyen-Tonkin, est. une
sorte offrant les caractères d'un tabac de cape ; et, d’autre
part, il est aussi établi que les terres rouges de l’Est de la
Cochinchine, diverses provinces de l’Annam (Phu-yen,
Quan-ngai, Quang-tri, Khanh-hoa) les régions de Vieiltiane et de Kon-tum, au Laos, quelques vallées du HautTonkin se prêtent à la culture de belles variétés qui se
rapprochent, des sortes de Sumatra pour capes.
»
(E. Arnaud : Le Tabac en Indochine. Bull. Econ. de l'Indochine , 1902.
— H. Brenier : Les ressources de F Indochine et leur mise en valeur après
la guerre. Bull, de la Soc. d'Encouragement pour l'Industrie Mat. ; Paris,
1916).
618. Pipe à tabac annam ite.
619. Tuyaux de pipes à tabac indochinoises.
620. Pipe annam ite en terre cuite et bambou.
621. Pipes en bambou des Mois Rhades.
622. Pipe chinoise en racine de bambou.
623. Pipe en bam bou du Haut-Tonkin.
INDOCHINE
55
629. P ip es à eau paysannes (calum ets) du H aut-Ton
kin.
630. Areca Catechu ; cachou. — Palmiers. — Tonkin.
Enveloppées dans des feuilles de bétel, et additionnées
d’une petite quantiité de chaux (ordinairement de la chaux
de coquillages), les graines d’arec, ou noix d'arec, broyées,
constituent le grand masticatoire, bien connu, des Indo
chinois.
h'aréquier (cat/ xe) est cultivé un peu partout, à basses
altitudes, en Indochine, mais beaucoup moins à l’état de
plantations — comme c’est le cas cependant, par exemple,
dans la province de Bien-hoa, — que comme culture de
jardin ; ce qui rend impossible une évaluation précise de
la surface totale complantée. Ce n’est que très approxima
tivement qu’on admet ordinairement 10 à 12 milliers
d’hectares. Le Palmier est, d’ailleurs, représenté par de
nombreuses variétés différant notamment par la forme et
les dimensions des fruits, leur couleur, l’épaisseur et la
composition plus ou moins fibreuse de la pulpe (Voir n°385).
La production* de tous ces aréquiers est inférieure, en
Indochine, à la consommation ; d’où une importation
annuelle d’environ 3.000 tonnes.
(Magalon : Contribution à l'étude des Palmiers d'Indochine ; Mont
pellier, 1930. — Ch. Crevost : Matières à mastiquer. Bulletin Economique
de l'Indochine ; juillet-août 1934.)
624. Pipe japonaise.
631. P iper B etle ; feuilles. — Pipéracées.— Cochinchine.
625. Blague à tabac annam ite.
626. P orte-cigarettes en paille du Kwang-tcheou-wan.
Le cay hau des Annamites. La liane bétel est cultivée
dans toute l’Indochine. Le bétel récolté dans l’ile de Tantrieu-dong, dans la province de Bien-hoa, est très appré
cié, en Cochinchine, sous le nom de « bétel du Dong-nai ».
627. Briquet des M ois R hades.
632. P iper B etle ; feuilles. — Pipéracées. — Cambodge.
628. Pipe à eau chinoise (calum et).
Kandol et mluv au Cambodge, le terme de kandol s’ap-
�56
H. J UME LL E
pliquant aussi au Careya sphaerica, Myrtacée dont l’écorce
tannifère serait également employée comme masticatoire
au Laos.
INDOCHI NE
57
643. Careya sphaerica ; écorces. — Myrtacées. — Cochinchine.
644. Careya sphaerica ; cachou. — Laos.
633. Coquilles servant à la préparation de la chaux de
bétel.
C’est, en calcinant incomplètement ces coquillages que
les Annamites obtiennent leur chaux pour bétel, qui,
d’après Garnault, peut avoir, par exemple, la composi
tion suivante, pour 100 : chaux, 43 ; carbonate de chaux,
46; matières organiques, 1 : eau, 10.
Dans une chique de bétel, telle que la mâche l’indigène,
on peut admettre, d’après Leconniat, qu’il entre : noix
d'arec, 1 gr. 25 ; chaux, 0 gr. 25 à 0 gr. 50 ; feuille de bétel,
fraîche ou humectée, environ 2 grammes.
634. Chaux pour le bétel.
635. Chaux à bétel, en poudre. — Laos.
636. Tam is pour laver les noix d ’arec.
637. Boîte à bétel, en cuivre. — Laos.
638. Boîte à chaux pour bétel, en cuivre. — Laos.
639. Boîte à chaux pour bétel, en cuivre. — Cochinchine.
640. Couteau à bétel.
641. M ortier à bétel, en bois.
642. Petit m ortier avec pilon, pour broyer le bétel.
Le cay vung des Annamites ; un kandol des Cambod
giens. Arbre de 6 à 25 mètres, avec un diamètre atteignant
70 centimètres à hauteur d’homme, excessivement voi
sin du Careya arborea, de Cochinchine, du Laos, du Cam
bodge et du Siam. Ses écorces donnent une sorte de cachou,
employé comme matière tinctoriale, mais qui, d’après une
note accompagnant l’échantillon, est aussi un mastica
toire, importé de Birmanie.
645. Pentace burm anica ; écorces. — Tiliacées. — Laos
septentrional.
646. C isailles pour couper l ’écorce de si-siet.
Le Pentace burmanica est un arbre toujours vert de 30 à
40 mètres de hauteur, à bois et écorce très rouges, de
Cochinchine, du Cambodge, du Laos et de Birmanie. C’est le
si-siet ou le ta-siet. D’après Crevost, dans la province de
Luang-prabang, au Laos, on prépare un cachou (si-siet)
par décoction du bois dans l’eau ; le décocté est ensuite
concentré par évaporation jusqu’à consistance pâteuse,
puis on laisse sécher cette pâte, qui se solidifie en quelques
heures. D’après le Laboratoire de Recherches agricoles du
Tonkin, ce cachou, qui serait intéressant pour l'indus
trie des tannages, contiendrait 54 p. 100 d’acide cachoutanique, absorbable par la peau. Mais au Laos, en outre,
et sans doute aussi au Cambodge, l’écorce est mâchée à
la place du bétel. D’après encore le Laboratoire de Recher
ches agricoles, ces écorces contiennent 17,20 p. 100 de
matières tannantes, pour 18,16 p. 100 d’eau. Elles sont
vendues en fragments de 40 centimètres de longueur sur
�58
H. J U ME LL E
2 centimètres environ d’épaisseur. Quelques tonnes sont
exportées. Le commerce a lieu surtout d’octobre à mars,
durant la saison sèche. Elles ne sont employées que pour
la mastication.
(Ch. Crevost : Matières à mastiquer. Bulletin Economique de l'Indo
chine ; juillet-aeût 1934. — Lieutenant-Colonel Tournier : Notice sur le
Laos Français.)
V
\
OR LÉA NS, I M P R I M E R I E
IIKNR1 T E S S I E R . —
5-35
�192 9
1er Fascicule.
- A. B audon : Contribution à l’Etude des Plantes oléa
gineuses de l’Afrique Equatoriale.
2me Fascicule.
Mlle A. Damiani : Recherches anatomiques sur les
feuilles de Vonitra et le Piassava de Madagascar.
3me Fascicule.
L. Margaillan Nouvelles recherches sur quelques
Graines oléagineuses des Pays chauds.
1930
1er Fascicule. — H. J u mellp. : Les Moringa de Madagascar.
2me Fascicule. — Ch . E xdrayat-D urivau x : Notes sur la germination des Moringa malgaches.
3me Fascicule. — V an G aver : Notes sur quelques Ophidiens de la Guinée
Française.
4 me Fascicule. — H. J umelle : Catalogue descriptif des collections bo
taniques du Musée colonial de Marseille : Indochine
(lrc partie).
1931
1er Fascicule. — II. J umelle : Catalogue descriptif des collections
botaniques du Musée colonial de Marseille : Indo
chine (2e partie).
2me et dernier Fascicule. — II. J umelle : Plantes du Soudan français
récoltées par le lieutenant Boëry.
193 2
1er Fascicule. — F. G uichard et C. A ubert : Contribution à l’étude de
la décoloration des huiles de palme (en deux mé
moires).
2 mo Fascicule. — P ierre Choux : Deux Asclépiadées cactiformes de
Madagascar.
3me Fascicule. — J ean Motte : Le Konnyaku du Japon.
1933
1er Fascicule. — H. J u m e l l e : Nouveaux Palmiers de Madagascar.
2me Fascicule. — J. Motte : Les Aleurites à huiles de bois.
3me Fascicule. — II. J umelle : Nouvelles observations sur quelques
Palmiers malgaches.
4me Fascicule. — II. J umelle : Caféiers sauvages de Madagascar.
L. Gakfier : L’anatomie des feuilles des caféiers sau
vages de Madagascar.
Mlle J . Rossi : Etudes chimiques sur des cafés de Mada
gascar.
19 34
1 er Fascicule. — H. J umelle : Catalogue descriptif des Collections
botaniques du Musée colonial de Marseille : Oléagi
neux de l’Afrique Equatoriale Française.
2me Fascicule. — Jean M o t t e : Le Funori, colle d’Algues japonaise.
3mi Fascicule. — P ierre Choux : Une nouvelle Asclépiadacée cactiforme malgache.
4m" Fascicule. — II. J umelle : Nouvelles observations sur les Plectaneia malgaches.
1933
1er Fascicule. — L. G ai fier : Observations anatomiques sur les feuilles
des Connaracées de Madagascar.
L. G affjer : Sur l’origine botanique du piassava de
Madagascar.
7
2me Fascicule. — P. Choux : Cryptostegia grandiflora et Cryptostegia
madagascariensis.
�MODE DE PUBLICATION
ET
CONDI TI ONS
DE
VENTE
Les Annales du Musée Colonial de Marseille, fondées en
1893, paraissent annuellement en un volume ou en plusieurs
fascicules.
Tous ces volumes ou fascicules sont de prix variables sui
vant leur importance.
Nous prions instamment nos abonnés, qui réclament sou
vent des numéros qu’ils supposent manquants, de bien vou
loir vérifier, à l’intérieur de la couverture du dernier fascicule
paru, si ces numéros ont été publiés, car le nombre des fas
cicules de chaque année est variable.
Chez Baillière et Fils, éditeurs, 19, rue Hautefeuille, Paris.
LES H U ILE S V ÉG ÉTA LES
O rigines ; procédés de préparation ; caractères et usages
par
Professeur à
Henri
la
J
umelle,
Faculté des Sciences
1 volume de 490 pages
O R L É A N S ,
U I P .
H .
T E S S IE R
AV
L
\ r V
BU
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https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/2/152/Musee-colonial_Catalogue-botanique-1935-2.pdf
15830d2873da8ed151df114fb16e4992
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ANNALES
DU
MUSÉE COLONIAL
DE MARSEILLE
F o n d ées
en
1893 par E douard H eckel
DIRIGÉES PAR
M.
H enri
JUMELLE
1935 (2)
Correspondant de l’Institut,
Professeur à la Faculté des Sciences
Directeur du Musée Colonial de Marseille
Quarante-troisième année. 5e série, 3e volume (1935).
QUATRIÈME FASCICULE
C atalog ue d e s c rip tif des C ollections B o tan iq u es
du M usée C olonial de M a rse ille : In d o ch in e
(Plantes oléagineuses)
par M. H. JUMELLE.
FACULTÉ DES SCIENCES DE MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
PLACE
VICTOR-HUGO
1935
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ANNALES
DU
MUSÉE COLONIAL
DE MARSEILLE
F o n d é es
en
1893 par E douard H ec k el
DIRIGÉES PAR
M. H e n r i JU M E L L E
Correspondant de l’Institut,
Professeur à la Faculté des Sciences
Directeur du Musée Colonial de Marseille
Quarante-troisième année. 5e série, 3e volume (1935).
QUATRIÈME FASCICULE
C atalog ue d e s c rip tif des C ollections B o tan iq u es
du M usée C olonial de M a rse ille : In d o ch in e
(Plantes oléagineuses)
par M. H. JUMELLE.
FACULTÉ DES SCIENCES DE MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
PLACE VICTOR-HUGO
1935
�SO M M A IR E S
des plus récents Volumes des Annales du Musée Colonial de Marseille
1924
1er Fascicule. — V. A utran : Notes sur les Plantes oléagineuses de
l’Afrique Equatoriale Française.
V idal et A ribert : Essais de fabrication de papier
avec le Leptadenia Spartum.
2me Fascicule. — H. J umelle : Les Neodypsis, Palmiers de Madagascar.
3me Fascicule. — P. Choux : Les Tubercules du Panicum maximum et
du Cyperus articulatus.
4me Fascicule. — E. Miège : Note sur un Cotonnier marocain.
19:2û
>
1er Fascicule. — L abran df. : Etude chimique du Bdellium d’Afrique.
2m* Fascicule. — L. Margaillan : Etude chimique de quelques graines
oléagineuses des pays chauds, et, en particulier, des
colonies françaises.
3me Fascicule. — H. J umelle : Blé et Orge de Mauritanie.
P Choux : Index des Sapindacées de Madagascar.
L. Margaillan : Etude chimique des graines et des
huiles de pracachy et d'owala.
P. Choux : Etude microscopique de la graine et du
tourteau du Pentaclethra filamentosa.
*
L. Margaillan : Etude chimique de la graine et de
l’huile de jaboty.
A. Guillaumin : Contributions à la flore de la Nou
velle-Calédonie.
19:20
1er Fascicule. — F. Gagnepain : Contribution à l’Étude géo-botanique
de l'Indochine.
2me et dernier Fascicule. — K uno Mezger : Notes illustrées sur les bois
de Nouvelle-Calédonie et sur les arbres qui les
fournissent.
1927
1er Fascicule. — H. J umelle : Les Vonitra, Palmiers de Madagascar.
H. J umelle : Ravenea et Louvelia, Palmiers de Mada
gascar.
2me et dernier Fascicule. — P. Choux : Les Cynanchum à feuilles de Mada
gascar.
19 28
1er Fascicule. — H. J umelle r Plantes de Mauritanie récoltées parle
lieutenant Boëry.
2me Fascicule. — P ieraerts et de W inter : Etudes des graines de quel
ques espèces de Luffa.
H. J umelle : Un nouveau genre malgache de Palmiers.
H. J umelle : Un nouveau genre malgache d’Aracées.
P. Choux : Observations anatomiques et microchimi
ques sur les graines grasses de quelques Sapotacées
africaines.
3me Fascicule. — H. J umelle : Les Neophloga, Palmiers de Madagascar.
19:29
1er Fascicule. — A. B audon : Contribution à l’Etude des Plantes oléa
gineuses de l'Afrique Equatoriale.
2me Fascicule. — Mlle A. D amiani : Recherches anatomiques sur les
feuilles de Vonitra et le Piassava de Madagascar.
ANNALES
DU
MUSÉE COLONIAL DE MARSEILLE
Année 1935
�ANNALES
DU
MUSÉE COLONIAL
DE MARSEILLE
F o n d ées
en
1893 par E douard H eckel
DIRIGÉES PAR
M.
H enri
JUMELLE
Correspondant de l’Institut,
Professeur à la Faculté des Sciences
Directeur du Musée Colonial de Marseille
Quarante-troisième année. 5e série, 3e volume (1935).
QUATRIÈME FASCICULE
C atalog ue d e s c rip tif des C ollections B o tan iq u es
du M usée C olonial de M a rse ille : In d o ch in e
(Plantes oléagineuses)
par M. H. JUMELLE.
FACULTÉ DES SCIENCES DE MARSEILLE
MUSÉE COLONIAL
PLACE
VICTOR-HUGO
1935
�I N D O C H I N E
(Suite)
IX . — P L A N T E S O L É A G IN E U S E S
651. Cocos n u c ife ra ; fru its de cocotiers d ’Indochine. —
Palmiers.
652. Cocos n u c ife ra ; c o p ra h s d ’Indochine.
653. C o p rah de C ochinchine.
654. C o p rah d ’A n n am .
En Indochine, Je cocotier, qui est le dua des Annamites,
le doeum (arbre) daung des Cambodgiens, le kok (arbre)
phaou des Laotiens, se trouve surtout dans la région côtière
de Cochinchine et du Sud de l’Annam jusqu’au Quang-ngai.
Vers l’intérieur, il s’avance assez loin (2.000 kilomètres), par
la vallée du Mékong, jusque dans les sols salés de la province
de Luang-Prabang, au Laos. Sa culture est de très faible
importance au Cambodge. Le Palmier est de plus en plus
rare dans le Nord, en Annam à partir du Quang-ngai, puis
au Tonkin.
En Cochinchine, les plantations s’étendent sur environ
18.000 hectares, correspondant surtout aux provinces limi
trophes de l’embouchure du Mékong, où l’eau saumâtre
peut irriguer des surfaces de terre assez considérables (pro
vinces notamment de Soc-trang, Vinh-long, Mytho, Bentrè, puis, plus à l’intérieur, Sa-dec et Long-xuyen).
En Annam, la grande zone de culture est, au Sud immé
diat du Quang-ngai, dans la province de Binh-tinh, une
bande littorale de 50 kilomètres de longueur sur 20 kilo-
�6
H. J UMELLE
mètres de largeur, soit une surface de 100.000 hectares, sur
laquelle, il est vrai, on ne compte guère, bien souvent, que
10 palmiers par hectare ; ce qui ne représente, en définitive,
qu'un million à peu près de pieds pour la surface totale.
Des cinq variétés de fruits ou de coprahs en collection
sous les nos 651 et 652, trois proviennent de la province de
Bien-hoa, en Cochinchine, et deux des plantations de
Bong-son, dans la province du Binh-dinh, en Annam.
Les trois variétés de Cochinchine sont deux petits cocos,
le dua xiem, ou « coco nain du Siam », et le dua xiem lai,
ou « coco nain métis », et un « gros coco rouge», ou dua lua.
Les deux variétés d’Annam sont deux gros cocos, le dua
xanh, ou « gros coco vert », et un « gros coco feu », qui
semble l’analogue du dua lua de Cochinchine.
Les petits cocos du Siam sont surtout utilisés pour la con
sommation, car ils sont peu riches en. albumen, mais leur
eau est agréable. Les gros cocos, dua xanh et dua lua, servent
plutôt pour l'extraction du beurre.
D’après les analyses de Margaillan faites au Laboratoire
des Matières Grasses de l’Institut Technique de Marseille,
les coprahs de ces deux provenances diffèrent assez nota
blement par leurs rendements centésimaux en huile, car ces
rendements sont de :
61 pour le coco feu d’Annam ;
63 pour le coco vert de même provenance ;
70 pour le gros coco rouge de Cochinchine ;
72 pour le petit coco (dua xiem) de même provenance.
Et inversement les proportions de matières protéiques
sont de 8 et 8,5 p. 10(1 pour les variétés d’Annam, et 5,7 et 6
pour les variétés de Cochinchine.
Donc les coprahs cochinchinois seraient plus riches en
huile, mais plus pauvres en albuminoïdes que les coprahs
annamites.
D’autre part, l’huile des coprahs d’Annam est plus claire
que celle des coprahs de Cochinchine. Les autres caractères
sont, d’ailleurs, presque identiques, car les indices d’iode
/
sont respectivement : 7,5 pour le coco vert et 8,5 pour le
coco feu d’Annam, et 7,9 pour le petit coco, 8,3 pour le gros
coco de Cochinchine, pendant que le titre des acides gras
insolubles est 23°3 pour les cocos d’Annam et 23° pour ceux
de Cochinchine, l’indice de Reichert-Meissl étant 7,3 et 7
pour les cocos d’Annam et 7 pour ceux de Cochinchine, et
l’indice de Ferrier étant pour tous 24,3 à 24,4.
Rappelons que, d’une façon générale, d’après les recher
ches, faites en 1925, d’Allan, Armstrong et Watson Moore
— recherches dont les résultats diffèrent un peu des données
antérieures — la totalité des acides gras du beurre de
coprah extrait de graines dépelliculées, c’est-à-dire d’aman
des, correspond, pour 100, à :
I NDOCHINE
Acide caprylique
Acide caprique ..
Acide laurique ..
Acide myristique
Acide palmitique
Acide stéarique .
Acide oléique ...
Acide linoléique .
9.5
4.5
51
18,5
7.5
B
5
1
Cette composition, d’après les mêmes auteurs, est légè
rement modifiée pour l’huile de la graine complète, c’està-dire revêtue de la pellicule brune qui en est le tégument,
par le fait que cette pellicule, qui représente 5 p. 100 environ
de la graine, renferme 32 p. 100 (au lieu de 60 p. 100 dans
l’amande seule) d’une huile dont les acides gras sont les
mêmes, mais avec proportions centésimales différentes :
Acide caprylique...........................................................
Acide caprique..............................................................
Acide laurique...............................................................
Acide m yristique..........................................................
Acide palmitique...........................................................
Acide stéarique.............................................................
Acide oléique.................................................................
Acide linoléique.............................................................
2
2
28
22
12
1
23
10
�8
H. J UMELLE
Cette huile de pellicule, qui représente 2 à 3 p. 100 de
l'huile totale, a pour indice d’iode 36,9, alors que l’indice
d’iode de Yhuile d'amande n’est, que d’environ 6 p. 100. Les
indices d’iode indiqués plus haut pour les coprahs indochinois
(7,5 et 8,5) se rapportent à des beurres provenant de
coprahs non dépelliculés.
(L. Rideau : Notes sur la culture et l’exploitation du Cocotier dans la
Province de Binh-dinh. Bulletin Economique de VIndochine, 1900. —
Brenier : Oléagineux; statistiques. Id. ; 1905. — Vernet : Le Cocotier
dans la région de Bong-son. Id. ; sept.-oct. 1912. — Guillaume : Rap
port sur le Cocotier en Indochine. Id. ; 1924, n° 165 et 166. — Margaillan : Etude chimique de quelques graines grasses oléagineuses des Pays
chauds. Annales du Musée Colonial de Marseille, 1925, 2e fascicule.)
655. Cocos n u c ife ra ; huile de c o p rah de p re m iè re q u a
lité. — Cochinchine.
656. H uile de c o p ra h de C ochinchine.
657. H uile de c o p ra h d ’A nnam .
658. H uile de c o p ra h du T onkin.
659. C ary a to n k in en sis ; noyaux. — Juglandacées. — Ton
kin.
Ce noyer du Tonkin, qui est le may chau des Annamites,
est un bel arbre qui constitue une véritable forêt dans la
province de Son-la, au Tonkin. Les noix, débarrassées de la
partie charnue du péricarpe, pèsent en moyenne, d’après
Clôt, 5 gr. 18 et se composent, pour 100, de 70,8 de noyau
(66,34 d’après Aufray) et 29,2 de graine (33,66 d’après
Aufray). Et les graines contiennent 44,66 p. 100 d’huile
d’après Clôt 39, d’après Aufray. La teneur en huile indi
quée par Clôt correspond à 13 p. 100 de la noix.
9
Cette huile, vert jaunâtre, moyennement fluide, a pour
caractéristiques :
INDOCHINE
Indice de saponification......................................... 201
Indice d’io d e........................................................... 96,5
Indice de H ehner................................................... 93
Indice d’acide.......................................................... 58,9
Acidité en oléique, p. 100..................................... 29,7
Indice d’acétyle......................................................
5
Les acides gras sont liquides à la température ordinaire.
Cette huile, peu siccative, constituée surtout par des glycérides des acides oléique et linoléique et d’acides inférieurs
volatils et solubles, sans acide linolénique, est très diffé
rente de notre huile de noix. Elle est comestible et utili
sable en savonnerie. Son tourteau est donné par les indi
gènes en nourriture au bétail.
La difficulté de séparation des graines et des noyaux et la
faible teneur en huile rendent toutefois ces noix peu inté
ressantes industriellement.
(Clôt : Contribution à l’étude de quelques graines oléagineuses de
l’Indochine. Chimie et Industrie, vol. 8, n° 5, nov. 1922.)
660. Horsfieldia Irya ; graines. — Myristicacées. — Tonkin.
661. Horsfieldia sp. ; graines. — M yristicacées. — Tonkin.
On connaît en Indochine 5 espèces d'Horsfieldia, dont 2 in
diquées au Tonkin dans la région de Ninh-binh, YH. tonki
nensis, à fruits inconnus, et l’Horsfieldia amygdalina \Y&rb.,
ce dernier se retrouvant en Cochinchine et étant d’ailleurs
une espèce également de l’Inde et de la Birmanie. L'Hors
fieldia Irya est signalé comme surtout fréquent en Cochin
chine. D’après Bussy, ses graines fraîches se composent,
pour 100, de 21,047 de tégument et 78,953 d’amande ; et
cette amande contient, pour 7,28 p. 100 d’eau, 61,053 d’une
%
�10
H. JUMELLE
oléo-résine soluble dans l'alcool, et qui se prête à la fabri
cation des vernis. Mais, contrairement à ce qu’on pourrait
attendre d'une graine de Myristicacée, il n’y a pas d’huile.
(Yernet, in Bulletin Agricole de l'Institut Scientifique de Saigon ;
octobre 1920.)
662. K nem a co rtico sa ; huile. — Myristicacées. — Annam.
Cette huile provient de la province de Binh-dinh et elle
est employée contre les maladies de la peau. L’espèce, qui
est une des cinq du genre connues en Indochine, est de
Cochinchine, du Sud-Annam, du Cambodge, du Siam, de
Birmanie. C’est le dau mau cho des Annamites.
663. M y ristic a fa tu a ; g rain es. — Myristicacées. — Importé
de Chine.
Ces graines, déterminées jadis par le Dr Heckel, ont
déjà été importées en Chine, qui les a réexportées, car l’es
pèce est de Malaisie.
L’échantillon est étiqueté « muscade longue », terme ordi
nairement appliqué aux graines de Myristica argentea, et
aussi nhun dan khan.
664. L itsea se b ife ra ; baies. — Lauracées. — Tonkin.
665. L itsea se b ife ra ; b aies. — Annam.
665 bis. L itsea se b ife ra ; c o rp s g ra s. — Annam.
Les baies du n° 665 proviennent, sous le nom de mo boi
loi, de la province de Quang-binh. L’huile du n° 665 bis
provient de la province de Ha-tinh, où il y aurait, comme
dans celle de Quang-tri, une petite fabrication locale.
Le genre Litsea, un des plus importants des Lauracées
par le nombre de ses espèces, qui dépasse 350, est repré
senté en Chine par 30 espèces et en Indochine par 27.
11
Le Litsea sebifera Pers., qui est le Litsea chinensis Lamk.,
le Sebifera glutinosa Lour., le Tetranthera calophylla Miq.,
le Tetranthera laurifolia Jacq., est très répandu en Asie tro
picale et surtout en Indochine, d’où il remonte dans le Sud
de la Chine ; on le retrouve à Java. L’espèce est très poly
morphe.
C’est le bu die des Annamites, le boi loi du Tonkin, le ko
mi toan des Laotiens.
Ses fleurs sont blanches et odorantes, et les femmes, en
certaines régions, d’après Liou Ho, les chiquent avec le
bétel.
Les petites baies sphériques sont, comme celles de lau
rier, traitées en entier et donnent une huile qui, comme celle
de laurier, est un mélange d’huile de pulpe et d’huile de
graine, cette dernière, d’ailleurs, en raison de la minceur
du péricarpe, étant de beaucoup prédominante. La subs
tance est un des « beurres de laurier » du commerce anglais.
D’après les recherches faites par M. H. Reybaud, au
laboratoire des Matières Grasses de l’Institut Technique
de Marseille, les baies, dont 100 pèsent sèches 11 gr. 5, se
composent de 20 p. 100 d’enveloppes et 80 p. 100 d’amande.
Ces baies entières donnent par l’essence de pétrole, pour
5,5 p. 100 d’eau, 32 p. 100 de substance grasse.
Cette graisse brute, telle qu’elle a été envoyée au Musée
Colonial de Marseille, contient 2 p. 100 d’eau et 96,5 p. 100
de substance grasse purifiée.
Cette substance grasse purifiée, qui fond à 37° en un li
quide brun, se resolidifie en cristallisant en forme de choufleur, et elle a pour caractéristiques :
INDOCHINE
Indice de réfraction à 40°..................................... 1,455
Indice de réfraction à 60°................................. 1,444
Indice d’iode (Hanus) ....................................... 20
Indice de saponification..................................... 249,5
Fusion des acides gras insolubles.................... 31°,5
Indice de réfraction de ces acides à 40°.......
1,444
Poids moléculaire m oyen................................... 216
�12
H. J UMELLE
L'huile retirée des baies en collection a pour caractères :
Point de fusion ................................................... 35° à 36°
Indice d’iode ......................................................
7
Indice de saponification..................................... 250
Indice de réfraction à 40°................................. 1,451
L’« huile de laurier » du Litsea sebifera est ordinairement
indiquée comme composée de 96 p. 100 de laurine et 2,6
p. 100 d’oléine. M. Reybaud fait cependant observer que
les caractéristiques données plus haut s’écartent sensible
ment de celles que l’on obtiendrait avec de la trilaurine.
666. Litsea polyantha ; baies. — Lauracées. — Cochinchine.
Ces baies, ovoïdes et dont 100 pèsent 114 grammes, sont
par conséquent, par la forme et la grosseur, bien diffé
rentes des précédentes. M. H. Reybaud, qui les a encore
étudiées au Laboratoire des Matières Grasses de l’Institut
Technique de Marseille, n’y a trouvé, peut-être en raison de
leur ancienneté, que 1,3 p. 100 d’huile (pour 8,3 p. 100
d’eau). Les enveloppes, d’ailleurs, représentent ici 71 p. 100
du poids total, et il n’y a donc que 29 p. 100 d’amande.
L’huile, qui est concrète, a pour point de fusion 65°, pour
indice d'iode 80,5 et pour indice de réfraction à 60° 1,476.
667. Sterculia fœtida ; graines. — S terculiacées. — Cochin
chine.
668. Sterculia fœtida ; huile. — S terculiacées. — Cochin
chine.
L’espèce est assez répandue en Indochine, où c’est le
trom. C’est un grand arbre de l’Asie tropicale, de la Malaisie
et des Philippines.
Les graines, qui sont les graines de tambayan de Java, sont
comestibles et mangées grillées comme les châtaignes. Lou-
13
reiro les dit nauséeuses, donnant des vertiges et des trou
bles mentaux, mais il semble qu’il y ait lieu de distinguer
les graines crues et les graines qui ont été rôties.
D’après Lefeuvre, l’amande contient 50,7 p. 100 d’huile,
ce qui correspond à 26,35 de la graine. Cette huile est de
teinte jaune clair. Elle se polymérise à 240°. En Cochin
chine et en Annam, les indigènes l’emploient comme huile
d’éclairage.
INDOCHINE
(Lefeuvre, in Bulletin Economique de VIndochine, 1900.)
669. Sterculia lychnophora; graines. — Sterculiacées. —
Cochinchine.
670. Sterculia lychnophora ; graines. — Sterculiacées. —
Cambodge.
Ces dernières graines viennent de Kratié.
L’espèce croît en Cochinchine, au Cambodge et en Annam.
C’est, le trai lu noi des Annamites, le sam rong des Cambod
giens. Les graines sont encore des graines de tambayan. Elles
sont mucilagineuses, et, par gonflement dans l’eau, elles
donnent une boisson rafraîchissante, légèrement laxative,
que vendent au Cambodge tous les marchands de breuvages
frais. Cette utilisation fait de ces graines un objet d’expor
tation vers la Chine. L’huile sert à la préparation de cos
métiques.
(Menaut : Matière médicale cambodgienne. Bulletin de l'Indochine,
1929.)
671. Camellia Sasanqua ; fruits et graines. Ternstraemiacées. Annam.
672. Camellia Sasanqua var. Loureiri ; graines. — Tonkin.
�H. J UMELLE
14
673. C am ellia S asan q u a ; huile. — Tonkin (Hung-hoa).
Le dau so des Annamites, le Camellia Sasanqua, qui est le
Camellia drupifera Leur., est, bien plus que le vrai théier
(Camellia Thea ou Thea sinensis), l’arbre dont les graines
fournissent ce qu’on appelle 1' « huile de thé ».
Les graines de sasanqua ressemblent beaucoup aux
graines de vrai thé, mais celles-ci, un peu plus petites, sont
vaguement globuleuses ou hémisphériques, tandis que celles
de sasanqua, tout en ayant presque même teinte, sont plus
irrégulières, beaucoup plus anguleuses, triédriques ou té
traédriques.
Le Camellia Sasanqua est une espèce à nombreuses va
riétés d’Indochine et de Chine, cultivée et subspontanée au
Japon.
Les graines et l’huile des nos 672 et 673 furent envoyées
jadis au Musée par M. Pottier, pharmacien des Colonies,
accompagnées d’une note sur la présence et l’exploitation
de l’arbre au Tonkin.
Le sasanqua, dit M. Pottier, est, au Tonkin, quand il est
à l’état sauvage et adulte, un arbre de 4 mètres environ de
hauteur, croissant sur les collines escarpées et les terrains
calcaires de la plus grande partie du Tonkin. On le rencon
tre en abondance au pied du mont Bavi, sur les rives du Day
(déversoir du Fleuve Rouge) et dans toute la région de Sontay à Hung-hoa (provinces de Son-tay et de Phu-tho), où il
forme fréquemment des petits bois de l’aspect le plus pitto
resque. Ses fleurs blanches apparaissent au commencement
d’octobre. Les fruits, qui atteignent la grosseur de petites
mandarines, sont récoltables à la fin de novembre et au
commencement de décembre, mais fréquemment les indi
gènes se contentent de les ramasser quand ils sont tombés.
Lorsque l’arbre est cultivé et soigné, il acquiert de plus
grandes dimensions qu’à l’état sauvage et peut produire
alors 20 à 25 kilogrammes de graines.
Pendant longtemps, les indigènes, tout en extrayant
15
l’huile, ne l’utilisaient que pour la chevelure et pour la pré
paration de certains médicaments réservés à l’usage ex
terne ; les missionnaires mêmes ne l’employaient pas ; ce
n’est qu’à une date relativement récente que les colons ont
commencé à s’y intéresser.
La méthode indigène d’extraction est simple. Les graines
sont broyées sous un cylindre de granit roulant sur un bloc
de même substance ; l’huile s’écoule par des rigoles qui
aboutissent à un canal unique. Le rendement est de 28 à
35 p. 100 du poids des graines. M. Pottier dit que le résidu
— qui, pourtant, doit être riche en saponine et nous ne
reproduisons donc ce renseignement que sous réserves —
sert à l’alimentation du bétail et de la basse-cour. Il est aussi
employé comme engrais. M. Pottier dit encore que l'huile
est d’odeur agréable et — ce qui est, en effet, bien connu —
rancit difficilement. Sa saveur est douce.
D’après Aufray, les amandes de graines du Tonkin se
composent, pour 100, de :
INDOCHINE
Eau.............................................................................
H uile........................................................................
Matières azotées.....................................................
Matières hydrocarbonées......................................
Cendres........................................................................
11,53
20 36
5,31
61,12
1,68
L’huile obtenue est de couleur jaune paille.
Il faut remarquer que les rendements en huile indiqués
par les divers chimistes sont excessivement variables, et,
d’ailleurs, d’autant plus difficilement comparables qu’il
n’est jamais précisé si les graines traitées sont, ou non, des
graines décortiquées.
C’est pour obtenir de plus grandes précisions à cet égard,
en comparant en même temps les graines et l’huile de sasan
qua avec les graines et l’huile de vrai thé que, sous la direc
tion de M. Margaillan, au Laboratoire des Matières Grasses
de l’Institut Technique de Marseille, M. H. Reybaud a étu
dié les graines et l’huile des deux espèces, avec les échantil
lons du Musée.
�16
Les graines de vrai thé se composent de 37,6 p. 100 de
tégument et 62 p. 100 d’amande, et celle-ci contient 11,25
p. 100 d’huile (pour 6,9 p. 100 d’eau).
Les graines de sasanqua se composent de 60 p. 100 de
tégument et 40 p. 100 d’amande, et celle-ci contient 44,8
p. 100 d’huile (pour 4 p. 100 d’eau).
Les deux huiles ont pour caractéristiques :
Indice de réfraction à 2 0 ° ..........
Indice de réfraction à 40°...
Indice d’iode .........................
Indice de saponification........
17
kokum», principalement employé dans l’Inde pour la pré
paration d’onguents, utilisable aussi en savonnerie et en
stéarinerie, entrant enfin parfois dans l’alimentation.
INDOCHINE
H. J UMELLE
Thé
Sasanqua
1,469
1,469
1,4615
72,6
196
1,462
68,5
Il résulterait donc de ces recherches que les deux huiles
de vrai thé et de sasanqua ont sensiblement les mêmes
caractères, mais que les graines décortiquées de sasanqua
sont beaucoup plus richement oléagineuses que celles de
vrai thé. Toutefois, étant donné la grande différence dans
les proportions de tégument et d’amande pour les deux
espèces, et l’amande représentant une bien moindre propor
tion de la graine totale dans le sasanqua, cette différence
de richesse s’affaiblit pour les graines cortiquées, car la
teneur en huile de ces graines est de 15,22 p. 100 pour les
graines de vrai thé et 17,92 pour les graines de sasanqua.
Rappelons que les huiles de thé contiennent de la saponine.
674. G arcin ia in d ica ; fru its et g rain es. — Clusiacées. —
Cochinchine.
675. G a rc in ia in d ica ; b e u rre de ko ku m et d ériv és. —
Cochinchine.
Le brindonier de l’Inde.
Les graines donnent, dans la proportion d’environ le tiers
de leur poids, une substance grasse concrète fondant vers
45°, composée surtout de stéarine, et qui est le « beurre de
676. G a rc in ia M an g o stan a ; d é riv é s des co rp s g ra s. —
Cochinchine.
677. G a rc in ia M an g o stan a ; to u rteau . — Cochinchine.
Les graines des mangoustans dont on consomme l’arille
(n° 205 de ce Catalogue) donnent 45 p. 100 d’une substance
grasse concrète comme la précédente et également compo
sée essentiellement de stéarine, ce qui peut, a priori, la faire
considérer comme intéressante pour la stéarinerie.
678. G arcin ia to n k in en sis ; g rain es. — Clusiacées. — Tonkin.
679. G a rc in ia to n k in e n sis; huile. — Tonkin.
C’est aussi le Garcinia Balansae, et c’est le cay doc ou le
cay gioc des Annamites. Bel arbre croissant dans presque
toutes les régions boisées du Tonkin, surtout sur sols argilosiliceux et aux très basses altitudes. La récolte des fruits
a lieu d’octobre à décembre. L’huile des graines, surtout
utilisée, sur place, pour l’éclairage et pour le graissage,
donne lieu, au Tonkin, à un assez important commerce,
pour lequel il y a plusieurs centres de transaction.
D’après Margaillan, le tégument représente 3 p. 100 envi
ron du poids de la graine, et cette graine a pour composition,
pour 100 :
Eau.................................................................................
Matières grasses...........................................................
Matières azotées.........................................................
Cellulose.......................................................................
Cendres.......................................................................
Extractif non azoté....................................................
21,7
30,8
8,1
12,4
3,5
23,5
�18
II. J UMELLE
Obtenue par l'essence, l’huile a pour caractéristiques :
Densité à 22°....................................................
0,9408
Indice de réfraction à 50°...............................
1,4775
Indice de saponification................................... 197,5
Indice d’acide.................................................... 11,5
Indice d’io d e.................................................... 64
Indice d’acétyle................................................ 44
Résines, pour 100............................................. 11
Insaponifiable, pour 100.................................
3,2
Ainsi que l’avait déjà bien précisé Heim, cette huile de
Garcinia tonkinensis est donc chargée d’oléo-résine.
Liquide à la température ordinaire, elle contient 40 p. 100
d’oléine, qu’accompagnent de la stéarine, de la palmitine et
un peu de myristine. Elle est facilement saponifiable, mais
sa résine, en lui donnant une couleur brune, ne permet d’ob
tenir qu’un savon industriel.
(Levèque : L’Huile de Garcinia tonkinensis. Bulletin économique de
rIndochine, mai 1902. — Heim : Contribution à l’étude de l’huile de
cay doc du Tonkin. Bulletin officiel de l'Office Colonial, oct.-nov. 1916. —
Margaillan : Nouvelles Recherches sur quelques Graines oléagineuses des
Pays chauds. Annales du Musée colonial de Marseille, 1929.
680. C aloph yllum In o p h y llu m ; g rain es. — Clusiacées. —
Annam.
681. C aloph yllum In o p h y llu m ; huile. —• Cochinchine.
681 bis. C aloph yllum In o p h y llu m ; huile. — Annam.
Le Calophyllum Inophyllum est un arbre de large répar
tition, de la zone littorale et des îles de l’Océan Indien et du
Pacifique, en Afrique orientale, en Océanie et en Asie tro
picales. C’est le tamanou de Nouvelle-Calédonie et de Tahiti,
le dilo des Fidji, le kchyuong du Cambodge, le cay muu des
Annamites.
19
L’huile, épaisse, visqueuse, de saveur amère, d’odeur par
ticulière, doit sa teinte verte à la résine qu’elle contient.
Cette huile brute a pour caractéristiques, d’après Glas
gow :
INDOCHINE
Densité à 21°....................................................
0,929
Indice de réfraction à 60°...............................
1,4680
Pouvoir rotatoire.............................................. — 9°,8
Acidité en oléique, pour 100 ......................... 33,9
Indice de saponification................................... 200,9
Indice d’iode ..................................................... 81,7
Insaponifiable, pour 100.................................
0,25
Il y a 9,7 p. 100 d’acide résinique, pour 90,3 d’acides gras
correspondant à : 14 d’acide palmitique, 11 d’acide stéa
rique, 48 d’acide oléique, 14,3 d’acide linoléique et 3 d’acide
érucique.
Glasgow ajoute que l’insaponifiable est du disostérol, et
remarque que ses propriétés classeraient l'huile dans le
groupe des huiles de laurier.
Cette huile sert pour l’éclairage en Indochine et, d’après
Menaut, est employée contre la gale au Cambodge, ce qui
est aussi un de ses modes d’utilisation en certaines régions
de l’Inde.
682. R icinu s co m m u n is ; fru its. — Euphorbiacées. — Cam
bodge.
683. R icinu s co m m u n is ; g rain es. — Cambodge.
Fruits et graines de ces deux nos682 et 683 correspondent
à un Ricin gris noirâtre moyen. Le Ricin est au Cambodge
le lohong preng.
684. R icin u s c o m m u n is ; fru its et g ra in e s. — Cochinchine.
Petit Ricin marron.
�20
H. J UMELLE
685. R icinus co m m u n is ; g ra in e s. — Cochinchine.
Petit. Ricin gris, de forme allongée, à fond noir, avec mar
brures grises.
686. R icinus co m m u n is ; g rain es. — Cochinchine.
Même variété que la précédente. Ces graines ont 8 à
9 millimètres sur 6 millimètres et pèsent 0 gr. 130 à 0 gr. 170.
Les plantes productrices sont des plantes plutôt basses, de
1 m. 10 à 2 m. 30 de hauteur, buissonnantes, grêles, avec
feuilles à pétiole grêle et rougeâtre et à lobes étroits, le tout
couvert, ainsi que les rameaux, d’une pruine blanchâtre.
Les grappes, nombreuses, sont courtes, coniques, avec de
petites capsules vertes, presque globuleuses, de 15 milli
mètres sur 13 millimètres, et qui présentent la particularité
— fâcheuse au point de vue de l’exploitation — de s’ouvrir
très rapidement et avec force au fur et à mesure qu’elles
mûrissent.
(H. Jumelle : Sur la culture, à Marseille, de diverses variétés de Ricins,
en 1918. Mémoires de VAcadémie d'Agriculture de France, 1919).
687. R icinus co m m u n is ; g rain es. — Jardin Botanique
d’Hanoi.
Ricin sanguin moyen, cultivé comme vivace.
688. R icinu s co m m u n is ; g rain es. — Jardin Botanique
d’Hanoi.
Petit Ricin brun, cultivé comme annuel.
689. R icinu s co m m u n is ; huile. — Cambodge (Pnom-penh).
690. R icinus co m m u n is ; huile. — Tonkin.
INDOCHINE
21
Echantillon étiqueté dau thau dau.
Le Ricin est le cay du du, ou dau dau, des Annamites.
Quoique le ricin se rencontre un peu partout en Indochine,
c’est surtout au Tonkin qu’on le cultive ; et, en fait, c’est le
Tonkin qui, au point de vue exportations, se place en tête
pour les expéditions d’huile et de graines. La récolte de
Cochinchine est faible ; celle d’Annam est absolument insi
gnifiante ; les essais tentés au Laos n’ont pas donné de
résultats intéressants ; en Indochine, sa culture n’a jamais
acquis une certaine importance qu’au Tonkin. Le second
pays producteur est le Cambodge. Les récoltes de Cochin
chine ont toujours été faibles ; les essais culturaux tentés
au Laos n’ont donné que de médiocres résultats, et l’Annam
ne semble à aucun moment s’être intéressé à la plante.
Des analyses de ricins d’Indochine effectuées en 1918 au
Jardin Colonial de Nogent-sur-Marne ont indiqué une ri
chesse en huile, selon les sortes, de 63,3 à 67,7 p. 100 de
l’amande, soit 49,4 à 51,1 de la graine entière. En compa
rant ces résultats avec ceux que leur ont fournis des ricins
d’autres provenances, MM. P. Ammann et L. Rigotard
concluaient que, si ces ricins iridochinois sont moins riches
en substances grasses que certains ricins du Nord-Africain,
qui donnent jusqu’à 54,6, ils sont, pour la plupart, sensi
blement plus riches que les ricins de l’Inde.
D’autre part, pour une huile de ricin du Tonkin, M. Claude
Bessé indique :
Densité à 15°....................................................
0,9606
Viscosité à 50°...................................................... 18,4
Indice de saponification................................... 175,8
Indice de brom e.................................................. 90,2
Indice d’acétyle................................................. 166
Acidité en oléique, pour 100........................
1,6
Pouvoir rotatoire..............................................
4°,18
Les graines qui ont fourni cette huile pesaient en moyenne
0 gr. 23 ; et l’amande, qui représentait 73 p. 100 du poids
�22
H. JUMELLE
total, contenait 61,2 d'huile, ce qui correspondait à 45,2
p. 100 de la graine cortiquée.
(E. Prudhomme : Composition des Ricins d’Indochine. Agronomie
Coloniale, juillet-août 1918. — Cl. Bessé : Contribution à l'étude des grai
nes et des huiles de ricin d'Indochine. Paris, 1929).
691. A leu rites m oluccana ; noyaux. — Euphorbiacées. —
Cochinchine.
692. A leu rites m oluccana ; no y au x . — Tonkin.
693. A leu rites m oluccana ; huile. — Cochinchine.
693 bis. A leu rites m oluccana ; to u rteau .
h ’Aleurites moluccatta, ou A. Iriloba, le bancotilier, le cay
lai et le may li d’Indochine, est un arbre de 10 à 20 mètres
de hauteur de l'Océanie tropicale, de l'Inde, de Ceylan, d’In
dochine et du Sud de la Chine. Les graines, à tégument
pierreux, sont les « noix de bancoul ».
D’après Langergroon 100 kilogrammes de ces noix don
nent 33 kilogrammes d'amandes ; et 100 kilogrammes de ces
amandes fournissent 66 litres d’huile, dite «de bancoul »
ou « de lumbang ».
Obst indique comme composition centésimale des aman
des fraîches :
E au............................................................................ 7,14
Substances grasses................................................... 66,25
Substances azotées................................................. 19,88
Cellulose........................................................................ 1,39
Extractif non azoté.................................................. 2,29
Cendres........................................................................ 3,05
L’huile préparée par Obst était incolore lorsqu’elle était
bien préparée par les dissolvants, d’odeur agréable et de
23
saveur douce, tendant peu au rancissement, et avait, entre
autres, pour caractéristiques :
IN DOCHINE
Densité....................................................................
0,92
Indice de saponification....................................... 172,1
Indice d’io d e........................................................ 155,5
Indice de H ehner................................................. 89,2
Indice de Reichert Meissl................................... 2,82
A 20°, l’indice de réfraction, d’après Barry, est de 1,4764.
L’huile est encore fluide à — 3° et ne se solidifie que vers
— 15°. Le point de solidification des acides gras, d’après
Fendler, est entre — 18° et — 20°. L’huile est soluble dans
l’éther sulfurique, l’éther de pétrole, et ne l’est que légè
rement dans l’alcool. L’acide sulfurique la colore en brun
foncé.
Dans les pays de production, l’huile de bancoul sert pour
l’éclairage et aussi pour la fabrication de savons. Mais in
dustriellement c’est surtout une bonne huile siccative, pourla fabrication des vernis et des couleurs, et elle est de très
longue date employée en peinture. Moins siccative que
l’huile de lin, elle a l’avantage d’être incolore.
Ne se polymérisant pas de la même manière que les
« huiles de bois » (voir ci-dessous), elle ne peut y être subs
tituée.
L’épreuve de la gélatinisation permet de déceler avec
une assez grande précision les additions d’huile de bancoul
aux « huiles de bois ». Eaton et Georgi, en 1926, ont eu
recours à la technique de Worstall. 100 grammes d’huile
sont chauffés aussi rapidement que possible (4 minutes)
à 282°. On note l’intervalle de temps qui s’écoule entre le
moment où l’huile a atteint cette température et celui où
commence à se former à la surface une pellicule. L’huile
est alors agitée jusqu’à ce qu’elle soit devenue complète
ment solide ; puis le gâteau refroidi est coupé avec un cou
teau. Pour une huile de bois de Chine pure, le temps néces
saire à la formation de la pellicule ne doit pas être supérieur
�24
H. JUMELLE
à 7 minutes et demie, le gâteau doit être clair et ne pas se
coller au couteau lors de l’incision. Une addition d’huile de
bancoul dans la proportion de 5 p. 100 suffit pour porter à
8 minutes et demie la durée de formation de la pellicule.
Avec 10 p. 100, le gâteau est mou, foncé et très collant.
694. A leu rites m o n tan a ; fru its. — Euphorbiacées. — Tonkin.
695. A leu rites m o n tan a ; g rain es. — Tonkin.
696. A leu rites m o n tan a ; g rain es. — Armani.
697. A leu rites m o n tan a ; huile et acid es g ra s. — Tonkin.
698. A leu rites m o n tan a ; to u rteau . — Tonkin.
Cet Aleurites montana est le trau du Tonkin, presque tou
jours appelé à tort abrasin. L'abrasin, ou abura giri, est
exactement, et devrait aujourd’hui, étant donné l’origine
japonaise de ces deux termes, être exclusivement YAleu
rites cordata du Japon ; et, si le nom japonais d’« abrasin »
a été appliqué à YAleurites du Tonkin, ce fut à une époque
où l'on croyait à tort que cet Aleurites était le même que
celui du Japon, alors qu’il est bien établi que c’est. YAleu
rites cordata du Sud de la Chine.
L'huile de trau du Tonkin — appelée, comme consé
quence de l’erreur précédente, « huile d’abrasin » — est
donc l’une des deux « huiles de bois » de Chine, puisque ces
huiles sont données par YAleurites Fordii, qui est principa
lement de la vallée du Yang-tse et du Fokien, et par YAleu
rites montana qui, plus méridional, est du Sud de la Chine,
du Tonkin et du Nord-Annam (provinces de Thanh-hoa,
de Nghé-an et de Han-tinh). La première espèce est, d’ail
leurs, en Chine, de beaucoup la principale productrice.
D’après les études faites en 1929 par Margaillan sur des
25
graines de trau du Tonkin fraîchement récoltées, ces graines
étaient composées de 40 p. 100 de tégument et 60 p. 100
d’amande. Et l’amande avait pour composition, pour 100 :
I NDOCHINE
E au.............................................................................. 3,1
Matières grasses........................................................ 59,4
Matières azotées........................................................ 15,1
Cellulose...................................................................... 2,6
Extractif non azoté................................................. 17,7
Cendres...................................................................... 2,1
L’huile extraite est liquide, jaune d’or pâle, limpide. Elle
présente un indice de réfraction élevé (1,5116), et son pou
voir dispersif (0,0324) est considérable si l’on songe que ce
pouvoir est seulement de 0,019 pour un grand nombre d’au
tres huiles végétales.
Toute fraîche, elle a pour indice d'iode 274. Mais cet
indice s’affaiblit avec le temps, surtout lorsqu’apparaissent les premiers symptômes de la solidification qui est un
de ses autres caractères. Dans des graines vieilles de dix ans,
l’indice d’iode peut n’être plus que de 45.
Tout ceci est en rapport avec la nature très particulière
des huiles de bois, qui ont fait l’objet de très nombreuses
études chimiques. Et c’est principalement au glycéride
éléostéarique qu’elles contiennent que ces huiles de bois
doivent leurs caractères très spéciaux.
L’acide éléostéarique est un isomère de l'acide linoléique,
et il est bien le principal constituant de cette catégorie
d’huiles, puisque celles-ci se composent, d’après van Loon,
de :
Acide éléostéarique................................................... 72,8
Acide oléique-9 (dioxystéarique) ............................. 13,6
Acides élevés............................................................ 4,9
Reste en glycérine................................................... 4,7
Insaponifiable............................................................ 0,5
Corps volatils............................................................ 3,4
C’est l’acide éléostéarique qui donne à l'huile de bois son
�H. JUMELLE
26
fort pouvoir de polymérisation. Soit par la température,
soit sous l’influence prolongée de la lumière, cette huile se
transforme plus ou moins rapidement en une matière géla
tineuse transparente qui prend une teinte jaune clair à
partir de la surface.
Ce phénomène de polymérisation est, au reste, bien à dis
tinguer, comme le fait remarquer Margaillan, de celui de
la concrétisation, qui consiste en ce que la même huile, à la
température ordinaire, devient une masse butyreuse, ma
melonnée, blanc crème, qui fond alors à 45° en redonnant
sans résidu l’huile jaune d’or primitive. A la longue, la con
crétion donne des grains blancs qui coulent comme de la
semoule. Mais, tandis que l’huile concrétée est soluble sans
résidu sensible dans les solvants ordinaires des corps gras,
l'huile polymérisée est insoluble.
La gélatine résultant de la polymérisation se prend vers
200°; à 310°, d’après Klauenfeld, l’huile devient un corps
solide que l’on peut pulvériser dans un mortier.
D'après Koehler, une huile de bois de Chine cuite à une
température peu élevée renferme moins de composés polymérisés que si elle a subi une plus haute température ; et ce
n’est que l’huile préparée à 280° qui présente les propriétés
optima pour l’emploi : séchage rapide, formation d’une sur
face brillante sans givrage — la formation des « fleurs de
glace » étant encore un des caractères de l’huile de bois —
bonne résistance à l’eau. Une huile cuite à une température
inférieure à 280° ne peut donner de standoel mélangeable
à de l’huile de lin.
La cuisson, en fait, doit être opérée de la façon suivante :
On chauffe aussi rapidement que possible 50 kilogrammes
d’huile de bois de Chine, dans une cuve Sommer de 200 ki
logrammes, à 280° ; puis on enlève la cuve du feu. La tem
pérature monte à 290° environ. On ajoute au liquide chaud
50 kilogrammes d’huile de bois de Chine épaissie froide pour
abaisser la température au-dessous de 200°. L’huile servant
à refroidir doit être cuite une première fois à basse tempéra
27
ture. Après que l’opération a été répétée cinq ou six fois, on
obtient une huile de bois de haute température presque
pure.
L’huile de bois a comme avantage son séchage rapide et
la résistance de sa pellicule sèche à l’hydrolyse par l’eau ou
les caustiques, mais elle a tendance au ridage. On remédie à
cet inconvénient par plusieurs procédés, notamment par
chauffage avec la colophane, qui, toutefois, donne un vernis
perméable à l’eau, ou encore avec addition d’une certaine
quantité d’huile de lin pure.
Mais, d’après Obst, ce serait en associant à la fois huile de
lin et colophane avec l'huile de bois qu’on obtiendrait sur
tout d’excellents vernis surpassant les meilleurs vernis au
copal.
En plus de la préparation des vernis, qui constituent sa
grande utilisation, l’huile de bois se prête encore à la fabri
cation de succédanés de caoutchouc et aussi de factices.
Traitée avec des dérivés aminés aromatiques, en présence
d’agents convenables de condensation, elle donne des ma
tières plastiques transparentes.
En Chine, l’huile sert pour l’imperméabilisation des tis
sus. C’est aussi parfois une huile d’éclairage.
Certains auteurs, comme Rhodes et Ling, la considèrent
comme toxique, mais cette toxicité est contestée par Gardner, qui, après des expériences effectuées sur des lapins et
des chiens, a admis qu’elle est seulement purgative, et,
comme telle, utilisable en médecine. En fait, Arnold dit
que, en Allemagne, par suite d’étiquetage défectueux, une
petite quantité d’huile de bois de Chine fut vendue comme
huile de saindoux, et que son odeur si caractéristique, sa
saveur et ses propriétés irritables empêchèrent seules qu'une
plus grande quantité fût livrée au commerce.
Le grand intérêt industriel de ces huiles de bois explique
que VAleuriies Fordii ne soit pas seulement cultivé en Chine,
mais que sa culture ait été introduite en d’autres pays,
notamment à la Jamaïque et aux Etats-Unis, en Floride.
INDOCHINE
�28
H. J UMELLE
L’espèce, à Madagascar, semble se plaire dans les sols de
l’Imerine.
(Perrot et Khouvine: Les A leuri tes producteurs d'huiles siccatives dites
« huiles de bois ». Lôns-le-Saunier ; 1926. — H. Jumelle : L’Aleurites
montana du Tonkin, Archives de Botanique. Caen ; 1927, n° 3. — Id. : A
propos de l’Aleurites montana du Tonkin. Arch. de Bot., Caen ; 1927’,
n° 5. — Id. : L’Aleurites Fordii à Madagascar. Agronomie Coloniale, mai
1928. — Margaillan : Nouvelles Recherches sur quelques graines oléagi
neuses des Pays chauds. Annales du Musée. Col. de Marseille, 1929. —
Jean Motte : Les Aleurites de la section Dryandra, à huiles de bois. A n riales du Musée Colonial de Marseille, 1933, 2e fascicule.)
699. S tillin g ia se b ife ra ; ra m e a u x et feuilles. — Euphorbiacées. — Gochinchine.
700. S tillin g ia se b ife ra ; ra m e a u x avec fru its. — Cochinchine.
700 bis. S tillin g ia se b ife ra ; capsu les. — Tonkin.
701. S tillin g ia se b ife ra ; g ra in es. — Tonkin.
702. S tillin g ia se b ife ra ; co rp s g ra s to tal. — Tonkin.
703. S tillin g ia se b ife ra ; co rp s g ra s du tég u m en t. — Ton
kin.
Le Stillingia sebifera est encore le Sapium sebiferum. Cet
arbre de 7 à 8 mètres de hauteur, dont les graines fournis
sent le « suif végétal de Chine », est le cay soi des Anna
mites. Cultivé en Indochine, sur tous les terrains, il est
spontané au Japon et en Chine. En ce dernier pays, il croît
dans la partie méridionale et orientale, remontant au moins
jusqu’au Kiang-sou, et croissant et exploité de temps im
mémorial notamment à Haï-nan, au Kouang-toung, au
Hou-pe, au Fo-kien, au Tche-kiang.
Les graines fournissent deux substances grasses : l’une,
29
concrète, qui correspond à la couche graisseuse recouvrant
le tégument même, et qui est le pi yu (ou « huile de peau ») ;
l’autre, fluide, qui est contenue dans la graine, et qui est
le tzu yu (ou « huile de graine »). Mais, lorsque les graines
sont broyées entières, les deux huiles sont donc recueillies
mélangées, et ce mélange est le mu yu.
Le tzu yu obtenu séparément, en Chine, après décortica
tion des graines entre deux meulières, l’une mobile autour
de son axe et l’autre immobile, n’est employé que sur
place, comme huile d’éclairage ; c’est, d’autre part, une
huile très siccative (145 à 161), utilisable pour la fabrica
tion des vernis. On n’exporte, par Han-keou, après purifi
cation, que des pains de pi yu et de mu yu, qui sont le
« suif végétal de Chine ».
En Chine, le pi yu sert en ciergerie. En Europe, le suif
végétal de Chine convient pour la stéarinerie et la savon
nerie.
I NDOC HI NE
(Crevost : Les arbres à suif de l’Indochine. Bulletin Economique de
VIndochine ; juin à octobre 1902.)
704. T arak to g en o s K u rzii ; g ra in e s déco rtiq uées. — Bixacées-Flacourtiées. — Importé de Chine.
705. T arak to g en o s K u rzii ; huile.
706. T arak to g en o s K u rzii ; huile et d ériv és.
Le Taraktogenos Kurzii est le vrai chaulmoogra de l’Inde,
où les graines sont, de temps immémorial, connues et utili
sées comme antilépreuses. On sait aujourd’hui qu’elles
doivent ces propriétés aux acides gras à pouvoir rotatoire
exceptionnellement élevé (acides chaulmoogrique et hvdnocarpique) que, comme d’ailleurs dans un assez grand
nombre d’autres graines de la même tribu des Flacourtiées,
leur huile contient. Ces acides sont aujourd’hui employés
en injections hypodermiques ou intraveineuses à l’état de
�30
31
La matière grasse est concrète, brun clair, d’odeur forte,
caractéristique, de saveur âcre : et elle a pour caractères :
IXDOCIIINE
H. JUMELLE
savons (chaulmoogrates, hydnocarpates ou gynocardates,
ces derniers étant le mélange des deux autres) ou surtout
d’éthers éthyliques, c’est-à-dire à alcools monovalents.
En 1931, à Hanoï, le médecin-lieutenant-colonel Peirier
a recommandé en injections intraveineuses une solution
légèrement hypertonique composée de :
Densité à 15°.................................................
0,9438
Point de fusion.............................................
31° à 35°
Point de solidification.................................
31°,8
Indice de réfraction à 45°...........................
1,4758
Pouvoir rotatoire à 20°............................... -f- 56°,5
Indice de
saponification..................
204,9
Indice d’acide......................................................
5
Acidité en oléique, pour 100.....................
2,5
Indice de
H ehner..................................
96
Indice de
Ferrier...................................
19
Indice de Reichert-Meissl...........................
0,2
Indice de Polenske.......................................
0,8
Insaponifiable, pour 100.............................
0,42
Indice d’iode ................................................. 116
Indice d’acétyle.............................................
9,6
T itre................................................................
43°
Point de fusion des acides gras..................
45° à 47°
Indice d’iode de ces acides.........................
96,9
Pouvoir rotatoire, à 20°, des acides......... + 54°
Chaulmoograte de soude saturé aux trois quarts .. 50 gr.
Antipyrine................................................................ 25 gr.
Saccharose................................................................ 47 gr.
Eau distillée, q. s. pour 1 litre.
L’antipyrine facilite la dissolution du chaulmoograte de
soude ; le saccharose permet d’obtenir une solution claire.
On stérilise à 80°.
(Peirier : Soluté de chaulmoograte de soude pour injections intravei
neuses. Bull. Soc. Médico-chimique de VIndochine ; juil.-août 1925.)
707. T arak to g en o s su b in te g ra ; g rain es. — BLracées-Flacourtiées. — Jardin Botanique de Saigon.
M. le Pharmacien Peirier conclut que c’est une huile antilépreuse typique, de composition très voisine de celle du
T. Kurzii.
708. T arak to g en o s su b in te g ra ; acid es g ra s et to u rte a u .
Cette espèce de Cochinchine est un arbre d’une dizaine de
mètres de hauteur. Les graines, qui n’ont jamais été utilisées
pour l’extraction de l’huile de chaulmoogra, ont été étudiées
par le Pharmacien Peirier.
Elles se composent de 41,2 p. 100 de tégument et 58,8
d’amande. Cortiquées, elles ont pour composition :
Eau................................................................................
Matières grasses.........................................................
Matières glucidiques.................................................
Matières protéiques..............................................
Cellulose.......................................................................
Matières minérales......................................................
709. T arak to g en o s B lu m ei ; g rain es. — Jardin Botanique
de Saigon.
Espèce de Sumatra dont les graines ne semblent pas avoir
été encore étudiées.
710. H y d n o carp u s a n th e lm in th ic a ; g rain es. — BixacéesFlacourliées. — Cambodge.
6,2
25,9
31,7
19,3
15
1,8
711. H y d n o carp u s a n th e lm in th ic a ; huile.
«
�32
H. JUMELLE
711 bis. H y d n o carp u s a n th e lm in th ic a ; to u rteau .
Arbre du Siam, où c’est le chung bao, et d’Indochine, sur
tout du Cambodge, où c’est le krabao, ou, plus exactement,
d'après Menaut, le krabao pille thom.
En Chine, les graines, qui sont les feng yu tzu des Chinois,
sont considérées comme vermifuges. Au Cambodge, elles
sont de très longue date un remède contre la lèpre ; et
Alexis et Menaut, par leurs observations sur place, ont
reconnu que les huiles éthyliques de krabao sont plus
actives, comme antilépreuses, que celles du chaulmoogra
proprement dit ; ceci sans doute parce que ce serait l’acide
hydnocarpique qui prédominerait sur l’acide chaulmoogrique.
Les graines, si l’on compare les résultats de différents
auteurs, se composeraient de 66 à 68 p. 100 de tégument et
34 à 32 d’amande. Et cette amande contient, d’après Power
et Barrowcliff, 56 p. 100 environ d’huile, dont le pouvoir
rotatoire est de -j- 51° (par l’éther) à -f 52°,5 (par pression).
L’indice d’iode varie, selon les auteurs, de 82,5 à 90. Le
titre des acides gras est de 36° ; le point de fusion de ces
acides est de 42° à 43° ; et leur pouvoir rotatoire est de
-f 60°,4, d’après Power et Barrowcliff.
Les acides accompagnant les acides chaulmoogrique et
hydnocarpique sont les acides oléique et palmitique.
(Alexis et Menaut : Recherches sur le traitement de la lèpre par le
krabao. Annales de Médecine ei de Pharmacie coloniales ; mai-août 1925.)
712. H y d n o carp u s v en en ata ; g rain es.
Les graines de cette espèce de l’Inde sont encore à huile
concrète antilépreuse. Ce serait, d’autre part, cette graisse
qui, parfois apportée en Europe sous les noms d’« huile
de marotti » ou d’« huile de cardamone », aurait été en
1910 apportée en Allemagne, et, mélangée à de la margarine,
y aurait causé des empoisonnements.
33
713. B ra ssic a juncea ; g rain es. — Crucifères. — Cochinchine.
INDOCHINE
Ce Brassica serait le Sinapis sinensis de Loureiro. Ses
graines fournissent une huile consommée dans l’Inde; ce
sont, d’autre part, YIndian mastard des Anglais. *
714. N a s tu rtiu m in d icu m ; g rain es. — Crucifères. — Co-
chinchine.
715. P a p a v e r so m n ife ru m ; g rain es. — Papavéracces. —
Haut-Tonkin.
716. Irv in g ia O liv e ri ; g rain es. — Simarubacées. — Cochinchine.
717. Irv in g ia O liv e ri; b e u rre de cay-cay.
718. Irv in g ia O liv eri ; acid es g ra s de d istillatio n .
718 bis. Irvingia Oliveri ; tourteaux.
Cet Irvingia est un grand arbre des forêts de Cochinchine,
où c’est le cay-cay, et du Cambodge, où c’est le cham bak.
On le signale aussi en Annam, dans la province de Binhthuanh, mais il parait inconnu dans le Nord-Annam et au
Tonkin.
L’huile, qui est concrète, n’a jamais été utilisée en Indo
chine que pour la fabrication de chandelles qui brûlent
avec éclat, sans odeur désagréable. Cette fabrication est, du
reste, aujourd’hui bien diminuée par suite de l’emploi du pé
trole et a été d’autant plus vite délaissée que le concassage
des noyaux est difficile.
D'après les analyses faites par M. IL Raybaud au Labo
ratoire des Matières Grasses de l'Institut Technique supé3
�34
H. J UMELLE
rieur de Marseille, les caractéristiques principales de la
substance grasse sont les suivantes :
Point de congélation commençant.................. 26°
Densité de l’huile fondue à 40°....................... 0,903
Indice d’io d e....................................................... 3,26
Indice de saponification..................................... 247
Insaponifiable, pour 100.................................. 0,31
Acides gras insolubles, pour 100..................... 91,5
Poids moléculaire moyen de ces acides gras....... 217
Indice d’acides volatils solubles.........................
2
Indice d’acides volatils insolubles.......................
8,9
Point de fusion des acides gras insolubles.......... 34°,2
Titre de ces acides............................................. 34°,2
L’huile de cay-cay est une bonne huile pour la savonnerie,
et qui conviendrait comme alimentaire.
(Crevost : Les Arbres à suif de l’Indochine. Bull. Econ. de l'Indo
chine, juin à octobre 1902.)
719. R h u s succed anea ; g ra isse . — Anacardiacées. — Ton-
35
correspondant principalement au péricarpe et n’étant que
dans une très faible proportion de l’huile de graine.
Sur les lieux de production, cette graisse, le tsi la des
Chinois, remplace à l’occasion la graisse de porc dans les
classes pauvres. Mais sa principale utilisation est en ciergerie. Elle est surtout composée de palmitine.
Dans le commerce, en même temps qu’elle porte le nom
de « suif végétal vert de Chine » on la nomme encore « suif
du Japon », ce dernier nom étant attribué également, dans
le Nord du Japon, au produit du Rhus vernicifera.
INDOCHINE
(Crevost : loc. cil., 1902.)
720. S c h le ic h e ra triju g a ; fru its et g rain es. — Sapindacées. — Cambodge.
721. S c h le ic h e ra triju g a ; ra m e a u x et fru its. — Cam
bodge.
722. S c h le ic h e ra triju g a ; huile. — Annam.
kin.
723. S c h le ic h e ra triju g a ; d ériv és des corps g ras.
Arbre d'Indochine (où c’est la variété Diimoutieri), de
Chine et du Sud du Japon. C’est le cay son des Annamites,
le kremnon cham bak des Cambodgiens, le Isi des Chinois,
le liaze des Japonais.
Sa substance grasse concrète, extraite des fruits entiers,
est le « suif végétal vert de Chine », qui ne doit pas être
confondu avec le « suif végétal de Chine » donné par le
Stillingia sebifera. Cette substance grasse n’est pas pré
parée au Tonkin, qui ne cultive le Rhus que pour la laque.
En Chine, l’extraction est faite comme pour les graines de
Stillingia sebifera, mais ce sont toujours les fruits tout
entiers qui sont broyés, la substance grasse totale extraite
724. S c h le ic h e ra triju g a ; to u rteau .
Ce Schleichera trijuga serait le Pistacia oleosa de Loureiro.
De la Malaisie et de l’Asie tropicale, ce grand arbre est
parfois appelé le « chêne de Ceylan ». C’est le cay van rao
des Annamites, le pongo au Cambodge, le dok phen au Laos.
La graine, dont l’arille est comestible, se compose d’en
viron 35 p. 100 de tégument et 65 d’amande. L’amande
fournit, dans la proportion d’environ 60 à 70 p. 100, l’huile
commercialement connue sous le nom d’« huile de Macassar ».
D’après Dhingra, Hilditch et Vickery, cette huile concrète
�H. J UMELLE
’36
est composée des glycérides des acides gras suivants pour
100 du tot al :
Acide oléique....................................................... 60
Acide linoléique................................................... 3 à 4
Acide arachidique............................................... 20 à 25
Acide palmitique................................................. 5 à B
Acide stéarique................................................... 2 à 6
Acide myristique................................................. 1
L’acide arachidique est, parmi les acides gras saturés de
cette huile, le plus important, et on peut considérer cette
huile comme une source intéressante pour l’extraction de
cet acide. L’huile, par contre, ne contiendrait pas d’acide
laurique, qui y a pourtant été souvent signalé. Dans l’huile
brute, il y aurait bien aussi, comme on l’a indiqué depuis
longtemps, une certaine quantité d’acide acétique (1 à
2 p. 100), sans doute à l’état de glycéride.
Il y aurait aussi, d'après les mêmes trois chimistes, en
plus d’un insaponifiable de nature complexe, quelques com
posés résineux libres ou partiellement combinés à des
alcalis.
L’huile de Schleichera trijuga est employée pour l’alimen
tation et en savonnerie ; les savons obtenus sont durs, granu
leux, mais moussent facilement, ce qui pourrait paraître
confirmer la présence de laurine parmi les glycérides com
posants.
L’huile de Macassar est aussi bien connue comme pom
made pour les cheveux ; elle est utilisée comme telle dans
l'Inde, au Cambodge et en Annam ; et il semble bien qu’elle
ait autrefois reçu les mêmes applications en Europe.
725. P olygala b u ty ra c e a ; g ra in e s. — Polygalacées. — Cochinchine.
726. P olygala b u ty ra c e a ; h u ile, obten ue p a r p ressio n .
I NDOCHINE
37
727. P o ly g ala b u ty ra c e a ; d é riv é s des corps g ras.
728. P o ly g ala b u ty ra c e a ; to u rteau .
Ce petit arbrisseau à port de jonc, et qui est le maloukang
de Sierra-Leone, n’a sans doute été cultivé qu’exceptionnellement en Cochinchine (voir Catalogue de l’Afrique Occi
dentale Française, n° 284).
729. P a h u d ia co ch in ch in en sis ; g rain es. — LégumineusesCésalpiniées. — Cochinchine.
Le genre Pahudia est un genre très voisin du genre A/zelia.
Les graines de Pahudia cochinchinensis en collection sont
cependant bien plus pauvres en huile que celles d'Afzelia
Brieyi du Congo (Voir Catalogue de l’Afrique Equatoriale
Française : Oléagineux, n° 214).
D’après, en effet, les études de M. Giscard d’Estaing au
Laboratoire des Matières Grasses de l’Institut Technique
de Marseille, ces graines, très dures, et dont 100 pèsent
896 grammes avec l’arille et 621 grammes sans arille, ne
contiennent, même dans ce dernier cas, que 6,6 p. 100 de
substance grasse (avec 10 p. 100 d’eau).
Cette substance grasse est jaune d’or, peu fluide et tend
à se concrétiser à l’air.
Elle a notamment pour caractéristiques :
Densité à 15°....................................................
0,943
Indice de réfraction à 20°...............................
1,4787
Indice d’acide.....................................................
8
Indice de saponification................................... 191
Indice d’iode (Ilanus) ........................»........... 112
Le Pahudia cochinchinensis est le benh des Cambodgiens.
�H. JUMELLE
38
730. A ra c h is h y p o g aea; gousses. — Légumineuses. Papilionées. — Cochinchine.
•
Arachides à coque blanche.
731. A ra c h is hypogaea ; gousses. — Cochinchine.
Arachides à coques rouges.
732. A ra c h is hypogaea ; go usses. — Annam.
733. A ra c h is hy po gaea ; gousses. — Tonkin.
Arachides chinoises provenant de Thaï-binli.
734. A ra c h is hypogaea ; huile d ’ara c h id e . — Cambodge.
735. A ra c h is hypogaea ; hu ile d ’a ra c h id e . — Tonkin.
L'arachide (daü lac des Annamites, pongro des Cambod
giens) est cultivée en Cochinchine, en Annam, au Tonkin,
mais l'est très peu au Cambodge et au Laos. Il n’y a pas
d’exportations indochinoises sérieuses. Les arachides sont
consommées sur place, grillées, ou bien servent pour la
préparation d’huile par des procédés sommaires.
736. P a rin a riu m an n am en se ; noyaux. — Rosacées. —
Annam.
Espèce forestière de la Cochinchine, du Cambodge et
d'Annam. Le cay cam des Annamites ; le khlok des Cambod
giens. Les graines ne sont que très exceptionnellement em
ployées par les indigènes pour la fabrication d’huile ; elles
sont, en général, sans emploi et sans valeur locale.
Le péricarpe des fruits est comestible, d’après Pierre.
737. T e rm in a lia C a ta p p a ; noyau x. — Combrétacées. —
Annam et Cambodge.
O
39
Le hot bang des Annamites. Les graines sont également
sans valeur locale.
I NDOCHINE
738. M im u so p s E len gi ; fru its et g rain es. — Sapotacées. —
Cambodge.
Cet arbre, qui est le viet des Annamites, le srakom des
Cambodgiens, est cultivé dans tous les pays chauds pour
ses fruits comestibles. L’huile des graines sert pour l’ali
mentation et pour l’éclairage. Le Mimusops Elengi est le
maghadi (en tamoul) de l’Inde.
D’après les rechreches de M. H. Reybaud au Laboratoire
des Matières Grasses de l’Institut Technique de Marseille,
les fruits secs en collection se composent de 70 p. 100 de
péricarpe et de 30 p. 100 de graine, et celle-ci renferme
36,6 p. 100 d’amande, soit 11 p. 100 du fruit.
Les amandes contiennent (pour 7,1 p. 100 d’eau) 14 p. 100
d’une huile qui a pour indice d’iode 82 et pour indice de
réfraction à 20° 1,4688.
739. B a ssia P a s q u ie ri ; g rain es. — Sapotacées. — Tonkin.
740. B a ssia P a s q u ie ri ; ra m e a u x et feuilles. — Tonkin.
741. B a ssia P a s q u ie ri; bois et rondelles. — Tonkin,
742. B a ssia P a sq u ie ri ; huile. — Tonkin.
743. B a ssia P a s q u ie ri; d é riv é s de l ’huile.
744. B a ssia P a s q u ie ri ; to u rteau .
Le Bassia Pasquieri Lee. est le Dasillipe Pasquieri Dub.,
le Mandhuca Pasquieri H. J. Lam. C’est le sen des Anna
mites. L’espèce est du Tonkin et du Haut-Annam.
D’après les recherches de Mlle Rossi faites au Laboratoire
�40
dos Matières Grasses de l'Institut Technique de Marseille,
100 graines pèsent de 100 à 113 grammes et ont pour volume
apparent de 230 à 275 centimètres cubes et pour volume
réel 121 à 154 centimètres cubes ; leur densité apparente
est de 0,41 à 0,42, et leur densité réelle de 0,73 à 0,82.
D'après les mêmes recherches, l'amande représente 80,5
à 84 p. 100 du poids total de la graine ; et celle-ci cont ient
42,6 à 47 p. 100 d’huile.
Cette huile est fluide, mais non limpide, à la température
ordinaire et n'acquiert, sa limpidité qu’à 50°.
Elle a pour caractéristiques :
Densité à 20°.......................................
Indice deréfraction à 20°....................
40°...................
60°...................
Indice de saponification......................
Indice d’iode (Hanus) .......................
Acidité en oléique, pour 100............
Acides gras insolubles, pour 100 ....
Poids moléculaire moyen de ces acides
Point de fusion de ces acides..........
41
INDOCHINE
H. JUMELLE
0,921 à 0,924
1,4730
1,4660
1,4595
189 à 191
86,5
4,9
95,2
296 à 299
30°
Les acides gras liquides, d’après Heckel, seraient surtout
de l’acide oléique ; les acides solides seraient un mélange
d’acides palmitique et stéarique.
745. W rig h tia a n n a m e n sis ; feuilles, fru its, g ra in e s et
huile. — Asclépiadacées. — Tonkin.
Ce Wrightia, le cay thu mue des Annamites, est un petit
arbre de 10 à 15 mètres abondant en Annam et dans tout le
Tonkin ; on le trouve aussi en Cochinchine et au Cam
bodge, et surtout dans le Sud-Annam, où, d’après Crevost
et Lemarié, il serait même peut-être plus fréquent encore
qu’au Tonkin.
Les graines en collection, qui proviennent de Son-Cot,
dans la province de Thaï-Nguyen, et qui ont été étudiées
par M argaillan en 1931, avaient pour composition :
Eau..............................................................................
Matières grasses........................................................
Matières azotées............................... *........................
Cellulose......................................................................
Cendres......................................................................
Extractif non azoté...................................................
5,8
36,1
29,1
5,1
4,3
19,6
L a substance grasse est une huile très fluide, ne cristal
lisant pas à — 10°, et qui a pour caractéristiques, toujours
d ’après M argaillan :
Densité à 20°........................................................... 0,966
Pouvoir rotatoire................................................. 4°
Indice d’acide....................................................... 5,4
Indice de saponification..................................... 184
Indice d’iode ....................................................... 85
Indice d’acétyle................................................... 127
Indice de Reichert-Meissl.................................
0,2
Insaponifiable, pour 100.....................................
1
Indice d’hexabromure, pour 100,...................... moins de 1
Viscosité à 20°......................................................... 6,760
Viscosité à 60°......................................................... 0,605
L ’huile est dépourvue de toute siccativité.
Elle contient, à l’état de glycérides, pour 100 d’acides
totaux :
Acide ricinoléique......................................................... 78
Acide oxylinoléique..............................................................*2
Acide linoléique............................................................. 3
Acide oléique................................................................. 15
Acide stéarique et acide dioxystéarique....................... 1
Insaponifiable................................................................ 1
Margaillan fait remarquer les grandes particularités de
cette huile de Wrightia annamensis, remarquable notam-
�42
H. J UMELLE
ment par les valeurs élevées de sa densité, de son indice
d’acétyle et de son coefficient de viscosité.
Et elle se rapproche ainsi notablement de l’huile de ricin,
dont elle a les caractères analytiques fondamentaux. Non
seulement elle en a sensiblement les caractères précédents,
quoique son indice d’acétyle, tout en étant très haut, soit
inférieur (127) à celui de l’huile de ricin (150) ; mais, dans
les deux cas, les indices d'iode et de saponification sont de
même ordre, puis c’est la même solubilité dans l’alcool.
L’huile de Wrightia toutefois est plus soluble que celle de
ricin dans l’éther de pétrole.
Margaillan aboutit à cette conclusion d’un haut intérêt
que l'huile de Wrightia étant connue, l’huile de ricin n’est
plus unique en son genre.
43
Les exportations de sésames indochinois ont à peu près
même faible importance que les exportations d’arachides.
Cultivé un peu partout en Indochine, le sésame (me en
Cochinchine, vung au Tonkin, longor au Cambodge) ne
l'est nulle part sur une grande échelle ; c’est peut-être tou
tefois en Annam qu’il l’est le plus.
Les graines récoltées sont principalement des graines
blanches, quoiqu’on cultive aussi parfois des variétés jaunes,
brunes ou noires.
INDOCHINE
(Margaillan : Contribution à l’étude des graines oléagineuses et des
corps gras végétaux. — Annales de la Faculté des Sciences de Marseille,
1931.)
746. S e sa m u m in d icu m ; g ra in e s jau nes de sésam e. —
Pédaliacées. — Cochinchine.
747. S e sa m u m in d icu m ; g ra in e s n o ires. — Cambodge.
Cochinchine.
748. S e sa m u m in d ic u m ; g ra in e s n o ires. — Cambodge.
749. S e sa su m in d icu m ; g ra in e s jaunes. — Annam.
750. S e sa m u m in d ic u m ; huile de sé sa m e . — Cochinchine.
751. S e sa m u m in d icu m ; huile. — Cambodge.
752. S e sa m u m in d icu m ; huile du N g h e-an . — Annam.
753. S e sa m u m in d icu m ; huile. — Tonkin.
ORLÉANS, 1MP. H. TESSIER — 6-35.
�3me Fascicule. — L. Marcaillan Nouvelles recherches sur quelques
Graines oléagineuses des Pays chauds.
1930
1er Fascicule. — H. J umelle : Les Moringa de Madagascar.
ome Fascicule. — Ch. E xbrayat-Durivaux : Notes sur la germina
tion des Moringa malgaches.
3me Fascicule. — V an Gaver : Notes sur quelques Ophidiens de la Guinée
Française.
4 me Fascicule. — H. J umelle : Catalogue descriptif des collections bo
taniques du Musée colonial de Marseille : Indochine
(lre partie).
1931
1er Fascicule. — H. J umelle : Catalogue descriptif des collections
botaniques du Musée colonial de Marseille : Indo
chine (2e partie).
2me et derniêr Fascicule. — H. J umelle : Plantes du Soudan français
récoltées par le lieutenant Boëry.
193 2
1er Fascicule. — F. G uichard et C. Aubert : Contribution à l’étude de
la décoloration des huiles de palme (en deux mé
moires).
2 me Fascicule. — P ierre Choux : Deux Asclépiadées cactiformes de
Madagascar.
3me Fascicule. — J ean Motte : Le Konnyaku du Japon.
193 3
1er Fascicule. — H. J umelle: Nouveaux Palmiers de Madagascar.
2me Fascicule. — J. Motte : Les Aleurites à huiles de bois.
3me Fascicule. — H. J umelle : Nouvelles observations sur quelques
Palmiers malgaches.
4 me Fascicule. — H. J umelle : Caféiers sauvages de Madagascar.
L. Gavfier : L’anatomie des feuilles des caféiers sau
vages de Madagascar.
Mne J. Rossi : Etudes chimiques sur des cafés de Mada
gascar.
1934
J umelle : Catalogue descriptif des Collections
1er Fascicule. — H.botaniques
du Musée colonial de Marseille : Oléagi
neux de l’Afrique Equatoriale Française.
2me Fascicule. — Jean Motte : Le Funori, colle d’Algues japonaise.
3me Fascicule. — P ierre Ciioux : Une nouvelle Asclépiadacée cactiforme malgache.
4mî Fascicule. — H. J umelle : Nouvelles observations sur les Plectaneia malgaches.
1935
Gàffier : Observations anatomiques sur les feuilles
1er Fascicule. __ L. des
Connaracées de Madagascar.
L. Gaffier : Sur l’origine botanique du piassava de
Madagascar.
Choux : Cryptostegia grandiflora et Cryptostegia
2me Fascicule. — P. madagascariensis.
J umelle : Catalogue descriptif des Collections
3me Fascicule. — H.Botaniques
du Musée Colonial de Marseille : Indo
chine (3e partie).
�Les Annales du Musée Colonial de Marseille, fondées en
1893, paraissent annuellement en un volume ou en plusieurs
fascicules.
nv
Nous prions instamment nos abonnés, qui réclament sou
vent des numéros qu’ils supposent manquants, de bien vou
loir vérifier, à l’intérieur de la couverture du dernier fascicule
paru, si ces numéros ont été publiés, car le nombre des fas
cicules de chaque année est variable.
m nom iin
Tous ces volumes ou fascicules sont de prix variables sui
vant leur importance.
Chez Baillière et Fils, éditeurs, 19, rue Hautefeuille, Paris.
L E S H U IL E S V É G É T A L E S
O rig in e s ; p ro céd és de p ré p a ra tio n ; c a ra c tè re s et
Henri J u m e l l e ,
Professeur à la Faculté des Sciences
1 volume de 490 pages
par
O R L É A N S , IM F . H . T E S S I E R
usages
�
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Publication en série imprimée
Description
An account of the resource
Périodiques imprimés édités au cours des 18e-20e siècles et conservés dans les bibliothèques de l'université et d'autres partenaires du projet (bibliothèques municipales, archives et chambre de commerce)
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Catalogue descriptif des collections botaniques du Musée colonial de Marseille
Subject
The topic of the resource
Botanique
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Jumelle, Henri (1866-1935). Auteur
Source
A related resource from which the described resource is derived
BU sciences Saint-Jérôme (Marseille), cote 58(691) CAT
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Musée colonial de Marseille (Marseille)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1916-1935
Rights
Information about rights held in and over the resource
domaine public
public domain
Relation
A related resource
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/203009274
Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/Musee-colonial-catalogue-vignette.jpg
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
vol.
25 cm
Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
text
publication en série imprimée
printed serial
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Colonies françaises. 19..
Provenance
A statement of any changes in ownership and custody of the resource since its creation that are significant for its authenticity, integrity, and interpretation. The statement may include a description of any changes successive custodians made to the resource.
BU sciences Saint-Jérôme (Marseille)
Description
An account of the resource
Catalogue des collections botaniques conservées au Musée de l'Institut colonial de Marseille
Abstract
A summary of the resource.
Les catalogues des plantes conservées au Musée colonial de Marseille et rapportées des colonies françaises sont éditées par région et paraissent dans les Annales du Musée colonial de Marseille (1907-1953)". Les notices des plantes sont complétées de leurs descriptions, leur culture, leur utilisation et leur valeur économique.
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/152
Table Of Contents
A list of subunits of the resource.
<ul>
<li><a href="https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/2/152/Musee-colonial_Catalogue-botanique-1916.pdf" title="Catalogue Madagascar, Comores et Réunion (1916)" target="_self">Madagascar, Comores et Réunion (1916)</a></li>
<li><a href="https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/2/152/Musee-colonial_Catalogue-botanique-1917.pdf" title="Afrique occidentale française (1917)" target="_self">Afrique occidentale française (1917)</a></li>
<li><a href="https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/2/152/Musee-colonial_Catalogue-botanique-1923.pdf" title="Afrique équatoriale française (1923)" target="_self">Afrique équatoriale française (1923)</a></li>
<li><a href="https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/2/152/Musee-colonial_Catalogue-botanique-1930.pdf" title="Indochine (1930)" target="_self">Indochine - Céréales, plantes féculentes, légumes, fruits (1930)</a></li>
<li><a href="https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/2/152/Musee-colonial_Catalogue-botanique-1931.pdf" title="Indochine (1931)" target="_self">Indochine - Plantes à sucres et à caféiques, plantes à condiments et à aromates, plantes médicinales (1931)</a></li>
<li><a href="https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/2/152/Musee-colonial_Catalogue-botanique-1934.pdf" title="Afrique équatoriale française (1934)" target="_self">Afrique équatoriale française - Oléagineux (1934)</a></li>
<li><a href="https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/2/152/Musee-colonial_Catalogue-botanique-1935-1.pdf" title="Indochine (1935)" target="_self">Indochine - Plantes médicinales suite (1935)</a></li>
<li><a href="https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/2/152/Musee-colonial_Catalogue-botanique-1935-2.pdf" title="Indochine (1935)" target="_self">Indochine - Plantes oléagineuses (1935)</a></li>
</ul>
Plantes -- Catalogues
Produits végétaux -- France -- Colonies -- Catalogues