Alimentation humaine]]> Agriculture]]> Histoire de la Provence]]>
Des témoignages concrets (pas de l'encyclopédisme...), dignes de foi (à l'exception de quelques cas farfelus comme ce hibou, fou de fruits, qui hante un verger !), bien datés et localisés, décrivent, parfois succinctement, parfois dans le menu détail, des expériences aux résultats prometteurs. Améliorations du début à la fin de la chaîne : choix des légumes, des fruits, etc., méthodes pour les préparer au mieux et procédés pour les conserver le plus longtemps possible et sans risque, tout en préservant leur aspect et leur qualité (techniquement, les propriétés organoleptiques).

La poudre Combinés Barral, 1901 (distribués par Ovidol (C))

Les 60 articles sélectionnés au cours de ce quart de siècle donnent une bonne idée des évolutions culturales (nouvelles variétés végétales et introduction de nouvelles races animales) et des nouvelles habitudes alimentaires (le bouleversement amené par la pomme de terre, par ex., et tout ce que l'on peut en faire - même du fromage et du pain !).

Nouvelles cultures et nouvelles denrées qui ne font que renforcer la question centrale liée à l'alimentation : comment conserver (longtemps) sans stériliser ni refroidir ? Les différentes méthodes pour conserver les œufs, par ex. (eau, précuisson, vernis, etc.) résument à elles-seules l'obsession de garder l'un des produits de ferme les plus répandus sur la planète. Sur la compréhension qu'il faut priver l'œuf de tout contact avec l'air, l'idée d'étanchéifier la coquille fait son chemin jusqu'aux solutions physico-chimiques les plus radicales : solution complexe de type Barral ou vernis de Réaumur. À l'image de l'acide sulfureux qui stabilise la couleur verte et si appétissante de ces merveilleux légumes frais, la boite de Pandore des conservateurs alimentaires vient de s'ouvrir: l'Agriculture et la Science se préparent à suivre un long chemin de conserve !

Notes : les volumes des années 1839 à 1848 et 1851 proviennent des collections anciennes de la Bibliothèque Méjanes de la ville d'Aix-en-Provence que nous remercions chaleureusement.]]>
  1. Cueillette et préparation des câpres
  2. Cueillette et préparation des câpres (suite)
  3. Préparation des raisins secs
  4. Moyen de conserver les œufs frais pendant plusieurs années
  5. Cueillette et préparation des olives
  6. Notice sur le pois chiche
  7. Du sumac
  8. Notice sur le chou-arbre de Laponie
  9. Pistachier
  10. Emploi de la pomme de terre dans la fabrication du pain
  11. Procédé ponservation des haricots verts
  12. Fromages de pomme de terre
  13. Horticulture - Des fraises
  14. Pomme de terre ou Parmentière
  15. Pomme de terre ou Parmentière (suite)
  16. Utilité des fruits pour la conservation de la santé
  17. Sur les pigeons fuyards
  18. Procédé pour faire grossir les fruits
  19. Manière de préparer des confitures de différentes espèces de fruits sans le secours du feu, spécialement celle d'abricots
  20. Fabrication du vinaigre
  21. Avis aux propriétés qui se livrent à des innovations hasardeuses
  22. Procédé pour la préparation des raisins secs (Panses) de Marseille
  23. Le dahlia - son origine, sa culture, sa propagation en Provence
  24. Procédé pour cuire les œufs à la coque
  25. Note sur les pommes de terre, leur plantation, reproduction et conservation
  26. Conservation des végétaux dans les transports éloignés
  27. Des piqûres d'abeilles, guêpes, etc.
  28. Conservation des pommes
  29. Manière de diriger un poulailler pour en tirer le plus grand profit
  30. Méthode écossaise pour conserver les œufs
  31. Horticulture - Essais sur la culture et la récolte des patates venues du jardin de M. Barralier (Toulon)
  32. Notice sur les sirops et sucres de raisin et de betterave
  33. Horticulture des balcons et fenêtres
  34. Sucre de citrouille
  35. Horticulture - Culture simplifiée de l'asperge
  36. Moyen de conserver les légumes frais
  37. Savon hydrofuge de M. Menotti
  38. Notice sur la truffe
  39. Observations sur la culture du melon
  40. Perfectionnement dans la culture du terroir à Marseille (rapport fait au Comice agricole)
  41. Culture et rendement en huile de l'arachide, du madia-sativa et du sésame
  42. Vieillissement des vins : considérations nouvelles sur la formation de l'arôme
  43. Expériences sur le guano et fécondation des Landes
  44. De quelques récoltes dérobées
  45. Rapport fait au Comice agricole de Marseille sur la réclamation des éleveurs de porcs
  46. Quelques mots sur le guano
  47. Statistique des grands hivers
  48. Note sur la mortalité des arbres causées par les fuites de gaz
  49. Des vignobles de Marsalla (Sicile), de leur culture, de leurs produits et du commerce auquel ils donnent lieu
  50. Vaches laitières - Nouveau procédé de les traire - Tubes Giester
  51. Aperçu sur l'histoire naturelle des truffes
  52. Les ormes de Marseille et les ormes de Paris : ravages du Scolyte destructeur
  53. Entomologie appliquée à l'agriculture
  54. Introduction de la vache irlando-bretonne dans le Var
  55. Instruction du peuple des campagnes
  56. Association pour la paix publique
  57. De la réduction de l'impôt du sel
  58. Emploi du sel dans la culture des terres et dans l'élève du bétail
  59. L'Agriculture et la Science
  60. Considérations sur le Jardin des plantes de Marseille et proposition de son agrandissement
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1827-1851]]> fre]]> Basse-Provence (France). 18..]]> Provence. 18..]]> - Feuille Castellane ; 224 ; 1869 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Chartier (graveur)/Lestoquoy (graveur)/Blanchard (graveur)/Rouillard (graveur), ISBN : F802241869.
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=27410]]>
Agriculture]]> Économie rurale]]> Aménagement du territoire]]>
Au 18e siècle, le corpus des connaissances dans le domaine de l'agriculture est essentiellement produit par les botanistes, les herboristes et les pharmaciens. Il est le plus souvent diffusé sous forme d'encyclopédies et d'exposés proposés lors de réunions au sein de sociétés savantes spécialisées en agronomie et en horticulture comme, localement, les Sociétés d'Agriculture, des Sciences, des Arts et Belles Lettres*. Une communication très académique et plutôt élitiste qui ne s'adresse pas en priorité à un monde agricole composé majoritairement de petites exploitations résignées aux faibles rendements et où les traditions offrent un socle de compétences et un cadre de transmission stables et rassurants, peu au fait des améliorations réalisées dans leur domaine (semences, races, engrais, outils, mécanisation,...) mises en œuvre par les grands propriétaires, moins rebuter par l'inconnu et la prise de risques qu'ils ont les moyens d'assumer.

Comment dynamiser ce milieu professionnel ? Après plusieurs expérimentations d'organisation, un décret de 1833 promulgue la création des Comices agricoles, sociétés locales au niveau de l'arrondissement (la notion de terroir est essentielle), composées de sections au niveau du canton.
Faux, fourche, râteaux, binettes, blé et vigne : des emblèmes on ne peut plus traditionnels (Comice d'Aix)

Dans un curieux malentendu (la campagne d'autrefois des citadins, pas des ruraux), les Comices agricoles entreront dans les mémoires pour leurs aspects folklores & traditions populaires, alors qu'ils seront l'un des leviers de la transformation de l'agriculture en France au cours du 19e siècle :
  • conformément à l'intention administrative et politique, leur mission est clairement d'œuvrer à augmenter la production agricole
  • ils proposent un cadre de rencontres strictement professionnelles, émancipés des grands rites civils et religieux qui ponctuent la vie sociale locale
  • pour appeler et prolonger ces échanges et diffuser l'information technique, la plupart créeront un organe de publication, en général titré "Bulletin du Comice de l'arrondissement de ..." (pas moins de 120 signalés sur le Sudoc)
Le Comice d'Aix créera sa revue en 1857. Le Bureau d'Aix a certes mis un quart de siècle pour franchir le pas mais il n'arrive pas dans un désert : depuis 1827, circulaient en Provence les "Annales provençales d'agriculture pratique et d'économie rurale" qui cesseront justement de paraître en 1855. La nature a horreur du vide ? Dans l'éditorial de son tout premier numéro (n° 1 de déc. 1857), le Bureau motive sa décision "bien des membres semblent rester étrangers aux travaux du Comice, aux améliorations et aux progrès de l'agriculture de notre arrondissement". Une surdité et un manque d'audience qui montre bien que la recherche de meilleurs rendements n'est pas (encore) une évidence ni collective ni individuelle. Le Bulletin mensuel, distribué gratuitement auprès des membres du Comice, "aura l'avantage de vulgariser, auprès des agriculteurs les actes du gouvernement en faveur de l'agriculture, ordinairement ignorés des cultivateurs".

Et pour encourager cette communauté (pourtant formés des plus motivés), rien de mieux que la promesse de prix et de médailles, une recette classique inratable. En plus des fascicules mensuels, le Bulletin publiera le Concours du Comice d'Aix qui se tient tous les ans le 3ème dimanche de septembre dans l'une des communes de l'arrondissement : Aix (20 sept. 1857), Lambesc (19 sept. 1858), Salon (18 sept. 1859). Une journée chargée où se mêlent discours des personnalités (préfet, sénateur,...) en présence de l'évêque, du comte, du maire,... discours parfois très politiques et revendicatifs (expropriations, crédits fonciers, irrigations,...), remise de médailles aux lauréats, expositions d'animaux d'élevage, de produits de culture, d'instruments agricoles, d'œuvres artisanales, de concours de musique et de chants... Le point fort de cette mémorable journée reste bien sûr la remise d'une pluie de médailles (les trois d'honneur - or et argent - sont offerts par l'Empereur) qui récompensent l'agriculture du sol :
  • l'exploitation rurale la plus remarquable
  • l'élève du bétail le plus intelligent
  • l'industrie agricole la plus développée
Rien n'est oublié : habileté des labours, performance des instruments et des machines agricoles, qualité des produits, des animaux reproducteurs, gras et de basse-cour, exactitude du meilleur garde-champêtre,... Tout cela mérite bien un mémorable banquet (en plus, on sait d'où viennent les produits) ! Politiquement habile, le Comice prendre garde de n'oublier aucun canton : chacun repart avec son copieux lot de médailles.

Nous n'avons plus trace du Bulletin après la publication du n° 3 de juillet 1860. Sûrement repris par la nouvelle publication géographiquement plus ambitieuse "Revue de l'agriculture provençale" que le Comice agricole de l'arrondissement d'Aix publiera, sous ce titre, de 1860-1861.

Les documents originaux du milieu du 19e siècle reproduits ici appartiennent aux collections de la Bibliothèque Méjanes de la ville d'Aix-en-Provence. Nous la remercions ici grandement ainsi que sa directrice, Mme Aurélie Bosc.**

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* à l'image du Potager du Roy à Versailles (re)créé par Jean-Baptiste de la Quintinie en 1678, où les jardiniers apportent, sans cloisonnement, tous leurs soins aux fleurs, fruits et légumes. Des savoirs et des savoir-faire qui se sont aujourd’hui fragmentés en autant de filières distinctes : École nationale supérieure de paysage, École nationale supérieure d'horticulture, Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, École nationale vétérinaire d'Alfort, ...
** à l'exception du dernier quart du 19e siècle, cette collection d'emprunt permet à Odyssée de proposer une sélection de revues d'associations professionnelles agricoles dans un quasi continuum (1827-1972) et contribuer à la connaissance de l'histoire d'une Provence où la difficile vie rurale paraît bien éloignée de son image stéréotypée...]]>
1857-1860]]> fre]]> Provence. 18..]]>
Histoire de la Provence]]> Aménagement du territoire]]> Agriculture]]>
Pour cette 2ème édition, E. Vidal rappelle que le premier cri d'alarme lancé par C. de Ribbe devant les feux de forêts dans le Var avait eu un effet immédiat : la création en 1866 de la Société Forestière des Maures (siège à Hyères) avec pour but de vulgariser ses idées, sensibiliser les autorités aux risques dus aux mauvaises pratiques et tenter de convaincre la population des désastres causés par l'écobuage. Au moins des brigades ambulantes avaient pu être créées.

Dr E. Vidal (au centre), secrétaire de la Société Forestière des Maures (Giens, 1914)

La Société Forestière des Maures écrivait alors dans une lettre de 1866 : « Les désastres fréquents qui dévorent chaque année plusieurs milliers d'hectares rendent la propriété forestière très précaire et prolongent, pour la partie du département qui nous occupe, un état de barbarie qui n'est pas en rapport avec notre civilisation. Les populations voient sans s'émouvoir les conflagrations qui reviennent chaque été; elles cherchent à peine à les combattre ».

La culture sur brûlis, une technique simple, efficace à court terme et durablement dévastatrice

La 1ère édition se terminait par un appel à une grande enquête sur le terrain. Trois ans plus tard, cette 2ème édition inclut la bande côtière de la Basse-Provence qui va de Toulon à Antibes, une zone particulièrement exposée. C. de Ribbe ne peut que déplorer qu'en 1789, le Tiers-État réclamait déjà des règlements plus sévères pour prévenir les incendies. Quatre-vingt ans de faible intérêt législatif et administratif. Toute solution suppose :
  • le concours des propriétaires des surfaces boisées privées (2/3 des surfaces en France mais plus faible en Provence)
  • l'action de l'administration au niveau réglementaire (textes des obligations et des sanctions)
  • l'intervention directe sur le terrain des agents compétents de l'administration forestière dans les forêts publiques sous statut domanial et communal
Car avant de parler de lutte contre les incendies, il faut d'abord en comprendre les causes. Pour C. de Ribbe, cinq sont avérées : la malveillance, les bergers, les fumeurs et les chasseurs, les taillades et les issards. Les plus récurrentes et les plus anciennes sont les taillades et les issards (brûlis pour cultiver ou défricher) : un comble, loin d'une sagesse ancestrale, ce sont bien des pratiques traditionnelles et non pas accidentelles qui sont les principaux facteurs de sinistre (1). Dès cette époque, les revues d'information agricoles évoquaient également le comportement de certains campeurs et touristes et prouvent que les incendies de fôrets ne sont pas un mal né au 20e siècle (2).

Avec ses 1,9 millions d'hectares (9,4% de la forêt française) et un taux de boisement de 48% (le second au rang national, la moyenne étant de 29% en métropole), les 700 000 hectares de forêts publiques (45%) sont gérés par l'ONF (Office national des forêts). En raison de sa superficie et de ses nombreux reliefs, la région paie un lourd tribut pour entretenir un tel patrimoine naturel.

Les massifs du Var menacés par les feux de forêts (Préfecture du Var, le 7 août 2015)

Un siècle et demi après son 1er appel, la carte des zones à haut risque du Var non seulement n'avait pas régressée mais au contraire s'était étendue au Massif de la Saint-Baume : le constat alarmant d'une politique de prévention impuissante sous l'observation très comptable des pouvoirs publics (2).
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1. Martine, Chalvet. - La vulnérabilité de la forêt provençale face aux incendies : naissance d’une notion (fin XIXe siècle)VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne], Volume 16 numéro 3 | décembre 2016, mis en ligne le 20 décembre 2016, consulté le 02 avril 2023. URL : http://journals.openedition.org/vertigo/18012 ; DOI : https://doi.org/10.4000/vertigo.18012
2. Faure, Marcel. - Les incendies de forêts dans l'histoire : quelques leçons du passé - Forêt méditerranéenne.org
3. En Provence-Alpes-Côte d'Azur, des forêts aux multiples enjeux.  Site consulté : Office National des Forêts
* En ouverture de son discours devant l'assemblée plénière du IVe Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, Afrique du Sud, Jacques Chirac, Président de la République française, avait prononcé cette phrase, depuis devenue culte : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Quelques simples mots sur le désastre le plus annoncé...]]>
1869]]> fre]]> Maures, Massif des (Var). 18..]]> Esterel (Massif de l'). 18..]]> - Feuille Antibes ; 237 ; 1868 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Beaupré (graveur)/Simonin (graveur)/Carré (graveur)/Pierron (graveur), ISBN : F802371868. 
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=27422]]>
Histoire de la Provence]]> Administration des Bouches-du-Rhône]]> Économie]]> Antiquité]]> Agriculture]]> Villes et communautés de Provence]]> Discours préliminaire, à la mesure de l'ouvrage (76 pages !), Christophe de Villeneuve ne cache pas l'énormité de la tâche réalisée sur le terrain et les résultats obtenus : la taille de l'entreprise et les années d'enquête les justifient amplement. Elles offrent une somme monumentale de données scientifiques, économiques, historiques et culturelles des Bouches-du-Rhône : rien de ce qui existe dans le département ne semble avoir échappé à cet implacable maillage statistique. Dans le chapitre 3 du Livre 6 consacré aux Etablissemens d'Instruction Publique, Villeneuve retrace l'historique de l'Université d'Aix de 1413 à 1824 (parfois en termes identiques rencontrés dans d'autres documents). Le titre Statistique (au singulier) paraît bien modeste, l'ouvrage n'étant en rien une accumulation de tableaux de données chiffrées : les descriptions et les explications composent l'essentiel de l'ouvrage et il ne faut pas moins de dix livres pour les rassembler thématiquement et les présenter selon une ligne globalement chronologique : de la géologie et de l'Antiquité aux industries du 19e siècle et aux édifices modernes des années 1820-1830.

poisson fossile du calcaire coquillier (Pl. 4, fig. 4)

Dans son catalogue de vente, la Librairie Jeanne Laffitte (Marseille) documente son offre par une belle notice qui montre toute l'importance du document : "Monument d'érudition et de documentation, bien complet de son bel atlas renfermant 25 planches gravées in-plano de la plus grande rareté. Cet ouvrage capital est à la base de toute étude sur cette région car il nous donne dans ces quatre volumes, le panorama le plus complet de cette région au début du XIXe. Il comporte en effet la topographie physique, l'histoire naturelle (vents, hydrographie, minéralogie, fossiles), la description des mines et carrières, la botanique, la zoologie, l'anthropologie, une importante section historique et de géographie ancienne avec les établissements liguriens, grecs et romains, une section archéologique avec tous les monuments, une étude administrative, l'état social, une section sur le langage (langue romane, provençale), une description des mœurs, usages et coutumes de tous les établissements anciens et modernes, un travail exhaustif sur l'agriculture, les propriétés, les arbres, l'économie rurale, l'industrie et le commerce. Enfin nous avons une description précieuse de toutes les communes de la région. L'atlas comporte 25 grandes planches gravées à double page qui constituent une des illustrations les plus documentées sur la région des Bouches-du-Rhône, dont le plan de la région de Fos avec les étangs de Camargue, les planches d'antiques, de monnaies et une précieuse sur les instruments aratoires anciens avec leurs noms provençaux… Brunet (v.1242) reconnaissait déjà en son temps l'excellence de cet ouvrage".

Les quatre volumes de texte sont complétés d'un atlas grand format : 25 planches monochromes de belle qualité qui tentent d'être représentatives des sujets traités (certaines gravées, comme le fossile de poisson, par N. L. Rousseau père, 1815, graveur de la Commission d'Égypte de la Chambre des Députés).

Façades principale et latérale de la serre du jardin botanique (Pl. 25, 1830)

Compléments pourtant courants dans les documents volumineux, on regrettera l'absence d'un index matière commun aux 5 volumes, d'une table générale des chapitres des 10 livres* et d'une table établissant le lien entre le texte et les illustrations, le renvoi aux planches étant inséré directement dans le texte ou simplement en notes de bas de page**.

Habits traditionnels de pêcheurs (Pl. 8, 1830)

Si les communes du département figurent bien dans l'enquête, Marseille y tient une place particulière compte tenu de son importance historique, démographique, commerciale et industrielle. En témoignent sa notice de plus de 50 pages et les planches qui lui sont consacrées.

Plan topographique de Marseille et limites de la ville en 1830, Pl. 7
(au Nord, le cimetière St Charles, fermé en 1876, sur lequel sera construite la Faculté des Sciences à partir de 1911)

On a pu reprocher à certains préfets, fidèles serviteurs de l'Empire ou de la République, d'exécuter avec un zèle excessif les ordres de l'État (en l'occurrence, le Conseil Général des B-d-R) : remercions Villeneuve de l'avoir fait, et ici pour la meilleure cause qui soit. Son Discours préliminaire commençait par ces mots "Pour gouverner les hommes, il faut pouvoir apprécier leurs intérêts, et par conséquent la nature et l'état des lieux où ces intérêts naissent, se multiplient et se confondent". Sagesse ou malice ? Ces outils d'information et d'éclairage de l'action publique sont à double tranchant : le politique décide avec plus de pertinence, mais il le fait alors en toutes connaissances de cause et engage donc davantage encore son jugement et sa responsabilité...

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1. Notice extraite du catalogue de la Librairie Jeanne Laffitte (Marseille), spécialisée en antiquariat. Voir le site de la librairie
* pour faciliter l'exploration de l'ouvrage, les 4 tables de matières ont été assemblées dans un seul et même fichier pdf factice
** pure hypothèse, l'absence de tables communes aux quatre volumes, qui peut laisser un sentiment d'inachèvement de l'ouvrage, serait-elle en rapport avec le décès de C. de Villeneuve survenu en 1829, année de la publication de l'enquête ?]]>

I. Topographie physique. Histoire naturelle. - 1821
  • Livre 1er - Topographie physique
  • Livre 2ème - Histoire naturelle

II. Antiquités. Topographie administrative. - 1824
  • Livre 3ème - Antiquités
  • Livre 4ème - Topographie administrative

III. État social. Établissements et travaux publics. - 1826
  • Livre 5ème - Etat social
  • Livre 6ème - Etablissemens et travaux publics

IV. Agriculture ; industries, commerce ; contributions. - Table. - 1829-1841
  • Livre 7ème - Agriculture
  • Livre 8ème - Industrie
  • Livre 9ème - Commerce
  • Livre 10ème - Contributions

[V.] Atlas. - 1826. Gr. in-fol., 25 pl. et cartes gr.]]>
1821-1829]]> fre]]> Marseille. 18..]]> Bouches-du-Rhône. 18..]]> Provence. 18..]]> - Feuille Aix ; 235 ; 1870 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Erard (graveur)/Lebel (graveur)/Hacq (graveur)/Rouillard (graveur), ISBN : F802351870.
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=27420]]>
Agriculture]]> Économie rurale]]> Aménagement du territoire]]>
Les agriculteurs sont peut-être les plus heureux des hommes mais sûrement aussi les plus malheureux  : le bonheur de travailler la terre, en pleine nature, est souvent synonyme d'avoir bien du mal à en vivre. Paradoxe : il faut nourrir une population toujours plus nombreuse. Et pourtant l'époque s'annonce pleine de promesses : les connaissances en botanique et en zoologie permettent de mieux connaître et comprendre la nature, ses rythmes et ses exigences, l'évolution des méthodes de culture et d'élevage associées aux progrès techniques des outils agricoles offrent de meilleurs rendements et laissent espérer une rentabilité accrue. À l'exception des nouveaux métiers liés à la révolution industrielle, peu d'activités humaines auront été si fortement exhortées à faire plus et mieux, sur un fond de remise en cause de ses traditions.

Pour la Revue agricole et forestière de Provence, la réponse est d'abord d'ordre technique et ses articles mettent en avant l'amélioration des outils de base indispensables aux travaux agricoles les plus élémentaires : outils aratoires pour préparer et labourer la terre, semoirs pour ensemencer, moissonneuses et faucheuses pour récolter.

Publicité d'une moissonneuse (1874)

Les exploitations agricoles bénéficient aussi des progrès mécaniques plus généralistes et à forte diffusion, comme les techniques d'extraction des jus et des matières grasses.

Presse à engrenage pour l'huile (1873)

Ou encore, toutes les technologies de relevage, pompage et distribution de fluides, des plus légers aux plus lourds (eaux, vins, huiles, effluents, mouts, etc.).

Pompe hydraulique (1873)

Tous les efforts d'invention et de perfectionnent des outils convergent vers quelques buts simples : alléger la peine au travail, diminuer le besoin de main d'œuvre, augmenter les capacités de charge,  réduire les temps de transport et renforcer leur sécurité.

Le porteur universel, des traverses posées temporairement : retour à la ferme (1874)

Le porteur universel, une solution mobile : départ pour l'usine (1874)

Autant d'arguments de vente dont les revues professionnelles se font écho à travers de nombreux articles consacrés au machinisme agricole (créations issues d'expériences individuelles ingénieuses ou procédés conçus dans un cadre industriel), les encarts publicitaires restant limités à la dernière page des bulletins. Écho également des fêtes agricoles et des nombreux concours, en général liés au cycle des saisons, assortis de palmarès et de prix stimulants : si la prime est individuelle, l'honneur est collectif et récompense le travail de tout un terroir. N'y-a-t-il pas cependant aucune ombre à un tableau si bucolique ? Tout dans la tradition est-il si vrai et si juste ? Comme cette estimation du débit de cours d'eau entachée d'une erreur de plus de 50%, démentie dès l'année suivante.

Un calcul de débit de 1870 qui se révèle faux (1871)

Pourquoi ces rendements si faibles ou réputés tels ? Quelles semences seraient les plus productives ? Quels engrais seraient les plus adaptés ? Quels outils seraient les plus efficaces ? Quelles cultures seraient les plus rentables ? Des débuts de réponses mais aussi des interrogations qui aboutiront, à partir du milieu des années 1860, à des articles qui alertent sur l'état du monde agricole et affirment : l'Agriculture est en souffrance ! (1865). Un cri d'alarme qui obligera le Second Empire à lancer une Enquête générale sur la situation et les besoins de l'agriculture française.

Si la revue a changé de nom, ce n'est pas pour rien : elle est devenue également forestière, dimension absente du titre précédent. La Provence possède de grands massifs boisés qu'il faut mieux exploiter et protéger. Charles de Ribbe, connu pour ses travaux sur la société provençale, rédigera une série d'articles sur la question du reboisement et de l'engazonnement ou ré-engazonnement des pentes et des montagnes (un article évoquera le reboisement de la colline de la N.-D. de la Garde à Marseille).

Sur ce plan, la revue joue pleinement son rôle : elle favorise les échanges entre lecteurs et montre qu'il n'y a pas un seul discours monolithique qui domine dans le monde rural : toutes les questions sont discutées, certains estiment que les agriculteurs sont poussés à l'industrialisme, au détriment de la vigne, par ex.(1866), d'autres remettent en cause l'écobuage, plus rares, certains défendent l'utilité des taupes, des lombrics (1871) et des guêpes (1872) ou dénoncent les vacheries de Marseille (étables attenantes aux boucheries) qui favorisent les épizooties. Si certaines font l'unanimité comme l'assainissement et le dessèchement des marais, l'intérêt de l'arrosage et de l'irrigation, d'autres bousculent les habitudes : il faudrait mieux gérer les tas de fumiers (ne pas les laisser polluer les rivières) et les eaux grises : conserver les eaux de vaisselle pour arroser le potager (à l'époque, pas de soude ni de tensio-actifs, on fait tout bouillir avec de la cendre), récupérer les effluents des latrines et des vidanges pour s'en servir d'engrais...

Après la Guerre de 1870-1871, on pourra lire des sujets moins lourds que les parasites qui ravagent les vignes (phylloxera), les épidémies qui frappent les animaux (maladies porcines) et les arbres (noir de l'olivier) : est-ce bien le Bon roi René qui est à l'origine de la dinde de Noël (faux, il y aurait confusion avec les dindons des Indes orientales, sauf que c'est totalement anachronique ! Alors des Amériques ?  (il nous faudra relire Bouche...). Avec la Troisième République, apparaissent des questions liées au nouvel urbanisme comme le sort des feuilles à l'automne qu'il faudrait ramasser sur les boulevards et en faire de l'engrais au lieu de les brûler : "Les villes actuellement ont remplacé les antiques essences  qui étaient destinées aux promenades publiques par le choix exclusif du platane; la croissance si rapide de cet arbre lui assure une faveur qui augmente tous les jours".

Dans ses dernières livraisons, des questions très contemporaines émergent comme la création d'une bibliothèque circulante pour les campagnes (constituée au départ de livres qui ont été appréciés dans les villes !) ou le rôle de la femme en agriculture "un sujet trop important et trop négligé..." (1872).

Comme toutes les presses professionnelles, la Revue agricole et forestière de Provence constitue une précieuse archive de l'évolution d'un monde rural en pleine mutation où naissent des espoirs, des interrogations et des doutes qui ne cesseront depuis de le tourmenter.

La Bibliothèque Méjanes de la ville d'Aix-en-Provence a prêté à l'université plusieurs volumes de ses fonds anciens pour combler les lacunes de la période numérisée (le tout premier n° de 1862 et les années 1869, 1870, 1875 et 1876). Nous la remercions ici grandement ainsi que sa directrice, Mme Aurélie Bosc.]]>
1862-1876]]> fre]]> Provence. 18..]]> Aix-en-Provence. 18..]]> - Feuille Castellane ; 224 ; 1869 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Chartier (graveur)/Lestoquoy (graveur)/Blanchard (graveur)/Rouillard (graveur), ISBN : F802241869.
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Droit pénal]]> Éducation]]> Agriculture]]>
Rien n'était spécifiquement prévu et ils étaient incarcérés en prison sans considération de leur âge : les plus jeunes étaient donc mélangés aux adultes condamnés aussi bien à des peines légères pour des faits mineurs qu'à de lourdes peines pour faits des criminels les plus graves. Dans les années 1830, l'idée de distinguer les mineurs des adultes s'impose peu à peu : position qui n'est pas sans rappeler la réflexion rousseauiste sur une bonté naturelle de l'homme dépravé par la société (le cas de Victor de l'Aveyron est d'autant plus dans les mémoires qu'il est décédé à Paris en 1828), il semble juste de penser qu'encore très jeune, l'enfant n'a pas eu le temps d'être (totalement) corrompu et que s'il peut être sauvé, il faut prendre les mesures pour le faire tant qu'il est encore temps, le soustraire à ses mauvaises conditions de vie et aux influences néfastes des adultes. Plus question que des enfants de moins de dix ans soient jetés en prison et mêlés à des criminels souvent pervers, endurcis et multirécidivistes. En vertu de l'article 66 du Code pénal, les auteurs de délits âgés moins de dix ans ayant agi sans discernement sont placés et éduqués aux frais de l'État.

Pour les séparer, il faut donc créer des établissements spécialisés : c'est ainsi qu'apparaissent les colonies agricoles pénitentiaires, qui ont pour mission exclusive "la garde des jeunes détenus, ainsi que de leur instruction religieuse, primaire et agricole". Il n'y a aucune ambiguïté sur les termes : on parle bien de protection mais aussi d'internement. Le premier établissement (1) de ce type ouvrira en 1839, à Mettray (Indre-et-Loire) et sera suivi d'une cinquantaine d'autres, entre 1840 et 1850 (la loi du 5 août 1850 promulgue officiellement ces établissements, certains de statut public).


Dans ce rapport adressé au Ministre de l'Intérieur (pas de l'Éducation ni de la Santé), l'Abbé Fissiaux dresse un véritable bilan d'activité de deux Maisons centrales d'éducation correctionnelle inaugurées en Provence : la Colonie de N.-D. de Beaurecueil, créée en 1853, située à moins de 10 km d'Aix-en-Provence et la Colonie N.-D. de la Cavalerie, ouverte l'année suivante, implantée à 20 km de Manosque.

L'objet du rapport est simple : expliquer en détail combien il a fallu investir, en partant de ruines, pour parvenir à créer deux grandes exploitations agricoles destinées à accueillir ces enfants (300 pour la première, env. 50 pour la seconde). On ne parle pas ici de fictions pédagogiques mais de véritables fermes dignes d'une agriculture provençale moderne, au moins pour Aix. Les enfants y reçoivent (dans l'ordre) une copieuse instruction religieuse (avec confession quotidienne !), une instruction primaire et une formation professionnelle agricole. Le tout assorti d'un système de récompenses gradués : grades honorifiques, promenades de faveur, bons points échangeables contre des petites choses qui plaisent tant aux enfants. Au bout de trois ans, avec leur qualification (les plus intelligents savent conduire et réparer les machines locomobiles à vapeur), ils peuvent facilement trouver un emploi dans les fermes environnantes (à leur départ, ils reçoivent des habits neufs et un pécule, tout est comptabilisé).

La présentation très avantageuse n'étonnera personne, l'Abbé prône pour sa paroisse. Si son bilan paraît réaliste, c'est qu'il est suffisamment contrasté pour être crédible : le succès de la ferme aixoise est assombri par les difficultés de celle de Hautes-Provence. En langage moderne, le rapport est bien une demande de subventions formulée par une organisation privée qui assume une mission de service public. A la décharge du rapporteur, et à défaut de savoir s'il a réellement pu sauver ces âmes, au moins s'est-il engagé dans un véritable programme de réinsertion.

les cages à poules, cellules individuelles pour séparer enfants et adultes (4)

Certains historiens ne partagent pas l'enthousiasme de l'ecclésiastique et n'hésitent pas à mettre l'accent sur la terrible analogie avec le bagne et les travaux forcés (2) : Cayenne ne vient-il pas d'ouvrir quelques années plus tôt, en 1852 ? Tout n'était-il pas dit dans l'intitulé dès le départ : une éducation correctionnelle consiste bien à éduquer et à punir pour redresser ? Et de dénoncer la dérive de plus en plus autoritaire et punitive de ces établissements au cours du 19e siècle. Une illustration de plus, et le 20e siècle n'en manque pas, que toutes les solutions d'enfermement collectif (prisons, asiles, casernes, orphelinats, etc.) aboutissent inéluctablement à autant de désastres individuels.

Jusque dans les années 1960, les élèves qualifiés de cancres et ceux qui posaient les plus sérieux problèmes de conduite étaient régulièrement menacés d'être conduits en maison de redressement ou, pire, de finir en maison de correction. Si ces expressions paraissent bien désuètes, c'est que depuis, on a changé les mots. Mais a-t-on résolu les problèmes ?

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1. Les maisons de correction : Colonies agricoles pénitentiaires et Bon Pasteur (1839-1912). - Site consulté : Ministère de la Justice
2. De l’isolement aux « bagnes pour enfants » : l'impitoyable justice des mineurs française. site consulté : National Geographic
3. Prade , Catherine. Les colonies pénitentiaires au xixe siècle : de la genèse au déclin. - Site consulté : OpenEdition Books
4.Poisson, Philippe. - ]]>
1864]]> fre]]> France. 18..]]>
Agriculture]]> Économie rurale]]> Aménagement du territoire]]>
En plus d'organiser des fêtes et concours agricoles, le Comice d'Aix fonde une publication régulière pour informer, entretenir et souder le réseau de ses membres. En quelques lignes, son éditorial inaugural résume toute sa mission : "vulgariser les bonnes méthodes de culture applicables dans nos contrées, l'emploi des instruments perfectionnés et toutes les notions utiles pour améliorer la terre, les semences, les plantes, l'outillage, les engrais et la main d'œuvre". Sans surprise, on y retrouve les grandes questions récurrentes qui se posent à l'agriculture provençale comme l'engraissement des cultures, le drainage et l'irrigation des terres ainsi que le traitement de la vigne (sulfatage).

Comices agricoles (Vitry-le-François, 1910)
les concours, outils de promotion des produits, du savoir-faire et du machisme agricole (2)

En appui des connaissances théoriques, les conseils pratiques sont essentiels. Par ex., les agriculteurs sont toujours en quête de davantage d'engrais : dans ce domaine, si dans le cochon, tout est bon, "en agriculture, il n'y a rien de petit, toute chose a sa valeur". Comme en Belgique et dans la Flandre, il faut donc enfouir le fumier le plus rapidement possible avant qu'il ne se dégrade et il faut récupérer les eaux ménagères, celles avec lesquelles on lave la vaisselle (à l'époque, savon et cendres) pour engraisser le potager (aujourd'hui, les eaux grises).

Moderniser ne suffit pas, il faut également vaincre les résistances au changement, éliminer tous les côtés archaïques d'un monde rural trop refermé sur lui-même et lutter contre les traditions dépassées et les routines vicieuses et peu productives qui sont de "véritables fléaux agricoles" **,comme certaines pratiques arriérées en matière d'élevage : par ex., ce marquage des troupeaux à la poix ou à la résine qu'il est impossible d'enlever de la laine et facile à frauder. Pour changer les mentalités, il faudrait refuser de primer aux concours ceux qui utilisent encore cette méthode et n'emploient pas cette nouvelle formule validée par l'expérience : ocre rouge, huile de lin, essence de térébenthine et litharge (facile à faire soi-même, la formulation exacte dans ses proportions est communiquée au lecteur).

Malgré leur engagement sur le terrain, les Comices agricoles n'ont pas bien sûr radicalement transformé le monde rural en un jardin bucolique et apaisé. Après un traité sur la fabrication des tuyaux de drainage et la meilleure façon de soigner les moutons atteints de la maladie du tournis, parfaitement bien identifiée et décrite par ailleurs (la listériose), nous pourrons apprécier un courrier d'un lecteur des plus instructifs sur la destruction des renards (ah, ce goût immodéré et funeste pour les pintades !). A-t-il pensé à le compléter avec d'autres conseils pédagogiques et rusés pour éliminer tous les autres nuisibles comme les rapaces, les blaireaux, les loups et les ours qui déciment nos fermes ?

En mai 1861, la revue inaugure une nouvelle chronique dédiée à la forêt. Une évolution qui aboutira à sa parution, à partir du début de 1862, sous son nouveau titre Revue agricole et forestière de Provence.
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1. Guillard, Stéphane. - L'histoire des comices agricoles en France (XIXe-XXe siècles) - site consulté Éditions du Tinailler
* Le premier Concours Général sera créé 10 ans plus tard, en 1843 à Poissy, un des deux marchés qui alimentent Paris. Il deviendra national et public en 1850 cf Concours Général Agricole
2. Comice agricole, site consulté Wikiwand
** la conviction que l'information, la formation et le partage d'expériences innovantes sont des facteurs de progrès n'est pas nouvelle en soi (cf Annales provençales d'agriculture pratique et d'économie rurale 1827-1855), ce qui l'est moins en revanche, c'est l'affirmation aussi franche qu'il faut rompre avec le passé, thème qui peut inquiéter voire heurter un milieu où les valeurs de la tradition sont transmises au même titre que son propre patrimoine. Au cours de ses trois décennies d'existence, Les Annales citées ci-dessus n'ont cessé d'alerter sur le retard en matière de rendement des exploitations agricoles de Provence par rapport à celles des Flandres françaises et belges. Les organisations professionnelles organiseront des voyages d'étude jusqu'en Angleterre pour s'en inspirer.
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1860-1861]]> fre]]> Provence. 18..]]>
Sciences naturelles]]> Botanique]]> Géologie]]> Zoologie]]> Agriculture]]> Histoire de l'université]]>
Décédé en 1783, Michel Darluc ne verra jamais de son vivant la publication du troisième et dernier tome de son Histoire naturelle de la Provence commencée dix ans plus tôt (1782-1786), œuvre imposante en trois volumes (d'abord éditée avec les deux premiers volumes) qui le fera connaître et lui vaudra la réputation d'avoir écrit la première avifaune régionale française (ensemble des oiseaux d'une région). Devenu aveugle, c'est son ami Gibelin qui reprendra et publiera en 1786 son dernier manuscrit (1).

Darluc, originaire de Fréjus, a toujours voué une passion pour les sciences naturelles : après l'étude de la médecine à Barcelone pendant une dizaine d'années, il s'installe à Aix-en-Provence pour étudier l'anatomie et la botanique sous l'illustre direction de Joseph Lieutaud, médecin de Louis XVI. Après un séjour à Paris pour apprendre la chimie, il revient à Caillan (Var) exercer la médecine. Ses succès lui valent l'intérêt de M. de Monclar, Procureur Général du Parlement, ce qui lui vaudra le brevet de survivance de professeur de botanique à l'université d'Aix, brevet en date du 30 mars 1770, suite au décès du titulaire (2), ville dont il créera le jardin botanique en 1776 et qui s'étendait sur une partie du cours St-Louis (bien antérieur, celui de Marseille fut créé dès le 15ème siècle par le Roy René, un parc de près de 2 hectares situé près de l’Abbaye Saint-Victor).

Suivant un parcours d'Ouest en Est, de la Camargue au Comté de Nice, M. Barluc expose ses observations en reprenant la division des diocèses "faite par la nature elle-même". L'intérêt de son ouvrage, hélas dépourvu de toute illustration, dépasse de loin cette dernière considération sur la création et la reprise d'ouvrages antérieurs comme celui de Grosson sur la minéralogie marseillaise : en rupture avec nombre de ses prédécesseurs, il insiste au contraire sur l'importance de l'étude réelle sur le terrain et affirme dans la préface du premier volume à propos de la nature : "tâchons au moins de la bien observer". Il s'attache donc à une description précise des espèces (le vorace chien de mer a une peau sans écaille, dure et épaisse, donc sûrement proche de la famille des squales), même s'il suit les classifications de l'époque : ne nous étonnons donc pas de rencontrer des poissons thoraciques ou abdominaux, dont il n'oublie jamais de donner les noms provençaux.

Si M. Darluc consacre ses loisirs à la poésie, il n'est pas qu'un esthète : son amour de la nature ne lui fait pas perdre son regard de médecin et de botaniste et ce qu'elle apporte à l'homme. Plus surprenant et toujours d'actualité lorsqu'il fait état de l'impact que l'activité humaine peut avoir sur la nature : par ex., les pêcheurs, qui vivaient bien autrefois, se désolent de la raréfaction des poissons. Selon le R.P. Menc, cité par Darluc, il y aurait trois causes possibles à ce phénomène :

- dans la mer, on y vide les fosses d'aisance et autres immondices, les rejets des fabriques et des manufactures et même les lests des vaisseaux, bref, tout ce qui fait fuir les poissons et tue leurs œufs
- l'évolution du Rhône, avant un seul cours profond et puissant, devenu un delta de quatre ou cinq bras qui s'envasent et qui ne charrient plus de nombreux éléments utiles à certaines espèces, notamment voyageuses (migratrices)
- les multiples infractions des pêcheurs aux ordonnances qui réglementent la pêche, comme l'utilisation de ces filets trainants (il en recense une dizaine de modèles aux mailles trop serrées) qui labourent le fond et enlèvent le fray (fraie) en détruisant les espèces, l'exacte définition des sennes (ou seines). Quelle étrange dépopulation n'en résulte-t-il pas ? Nous sommes au 18e siècle...

Alain Collomp - Un médecin des Lumières : Michel Darluc, naturaliste provençal (PUR, 2011)

Comme l'écrit Alain Collomp dans son ouvrage "Il ne traite pas seulement des plantes, son domaine professionnel puisqu'il était professeur de botanique à l'université d'Aix, mais aussi des animaux, surtout des oiseaux, et des minéraux et fossiles. Mais ce qui fait l'originalité de son Histoire naturelle, c'est la place importante accordée à l'homme, ses moeurs, ses pratiques agricoles, sa manière d'exploiter les mines, sa santé. Les descriptions contenues dans les trois volumes reposent sur l'observation directe de l'ensemble du territoire provençal que Darluc a pris la peine de visiter pour rédiger son ouvrage. En résulte un tableau très vivant et riche de renseignements de la Provence du XVIIIe siècle" (3).

La numérisation de ce troisième et dernier volume publié à titre posthume a été réalisée à partir de l'édition originale de 1786 et vient compléter les vols 1 & 2 consultables en ligne sur Gallica (4).

1. Michel Darluc - Source : Wikipédia
2. Alain Collomp. - Un médecin des Lumières, Chapitre V. Le règne végétal, pp. 77-114 - Source : OpenEdition books
3. Alain Collomp. - Un médecin des Lumières : Michel Darluc, naturaliste provençal. - Presses universitaires de Rennes, 2011. Disponibilité de l'ouvrage dans les BU d'AMU et acccès en ligne sur le site OpenEdition Books
4. Darluc M. - Histoire naturelle de la Provence, Tomes 1 & , 1782-1784. - Gallica
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1786]]> fre]]> Provence. 18..]]>
Agriculture]]> Droit rural]]> Droit des successions]]>
Avertissement : les anciennes thèses dactylographiées déposées au cours des années 1940 et 1950 font l'objet d'un programme particulier de numérisation et de valorisation en raison de leur valeur scientifique, de leur fragilité matérielle (papier et encre très dégradés) et de leur rareté (mémoire déposé à la bibliothèque de l'université en un seul exemplaire). L'autorisation de diffusion de cette thèse a été accordée par l'auteur ou par ses ayants droit.

Appliqué dans toute sa rigueur, et dans le souci moral incontestable d'égalité, l'obligation du partage successoral égalitaire (1) parvient à un tel morcellement des exploitations agricoles (cela serait vrai  pour toute entreprise industrielle et commerciale, l'exploitation agricole n'est qu'un cas particulier) qu'elles ne sont individuellement plus viables. Un mal souvent dénoncé dans la presse professionnelle agricole et par les syndicats agricoles (2). Le législateur a donc imaginé un garde-fou, l'attribution préférentielle de l'exploitation agricole, qui permet à celui qui est en position d'héritier et qui a effectivement exploité la ferme de revendiquer ce droit.

Le morcellement des surfaces agricoles vs remembrement (illustr. FAO)

En quoi consiste-il exactement ce droit qui ne relève pas du droit rural mais du code civil (3) ? Les articles 831 à 834 de ce code énoncent que "tout héritier copropriétaire peut demander l'attribution préférentielle par voie de partage, à charge de soulte [compensation ]s'il y a lieu, de toute entreprise, ou partie d'entreprise agricole, commerciale, industrielle, artisanale ou libérale ou quote-part indivise d'une telle entreprise, même formée pour une part de biens dont il était déjà propriétaire ou copropriétaire avant le décès, à l'exploitation de laquelle il participe ou a participé effectivement" (4). En cas de refus des cohéritiers, le demandeur peut faire valoir ce droit par voie de justice : ces dispositions ont bien comme objectif de maintenir l'unité de l'exploitation.

Une thèse qui illustre la façon dont le droit introduit une restriction au principe fondamental d'égalité (et par certains aspects, au droit de propriété) qui, appliqué sans restriction, mettrait en péril la viabilité économique d'une exploitation. On remarquera que ce droit arrive très opportunément à une époque où le remembrement (regroupement des terres) commence à apparaître aux agriculteurs comme la solution sinon d'avenir, tout au moins la plus adaptée à l'évolution des techniques de culture et du machinisme agricole qu'elles impliquent.

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1. Vincent Thébault. - “La faute des pères” : fragmentation patrimoniale et représentation du déclin social - Ruralia, revue de l’Association des ruralistes français et du Laboratoire d’études rurales (Université de Lyon)
2.
3. Attribution préferentielle d'une exploitation agricole ou un droit rural en indivision - Ebène avocats - Droit des succesions
texte
4. Code civil - Livre III : Des différentes manières dont on acquiert la propriété (Articles 711 à 2278)- Paragraphe 3 : Des attributions préférentielles. (Articles 831 à 834) - in Légifrance

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1951]]> fre]]> France. 19..]]>
Agriculture]]> Économie rurale]]> Avertissement : la législation en matière de propriété intellectuelle n'autorise pas la diffusion sur Internet des revues dans leurs périodes de publication les plus récentes. Seules les années de 1945 à 1952 de l'Agriculteur provençal peuvent être aujourd'hui rendues publiques sur Odyssée.

- Les Alpes et la Provence, 1921 (Suite de)
- Les Bouches-du-Rhône agricoles (Fusionné avec)
- Les Bouches-du-Rhône agricoles, L'Agriculteur provençal (Devient)

Après l'arrêt de sa publication en juillet 1944, Les Alpes et la Provence renaît un an plus tard sous le titre L'Agriculteur provençal. Son premier éditorial déborde d'optimisme : "C'est sous le signe de la Victoire et du renouveau printanier que ce journal se présente. Ces auspices et ces promesses d'avenir postulent pour notre agriculture une ardente volonté de travail et un programme hardi de reconstruction". Après la Second guerre Mondiale, il y a de quoi faire puisque tout est à reconstruire : les cheptels, les vignes, les forêts, 250 000 exploitations détruites et 3 millions d'hectares à remettre en état. Sur fond des réparations de dommages de guerre, des questions de ravitaillement et de l'équipement rural, quelques grands dossiers agitent le monde agricole.

Après des années de privation, les français ont faim, il faut les nourrir donc produire plus : le recours massif aux engrais de synthèse n'est plus une option et la motorisation et la mécanisation de l'agriculture sont reconnues comme étant un "mal nécessaire" à partir de 1950. Le revers des pratiques de culture et d'élevage intensives est la propagation des maladies et des parasites : mildiou, peste aviaire, peste porcine, fièvre aphteuse, mouche de l'olivier, doryphore,... auxquels s'ajoutent les intempéries diverses (gel, grêle, sécheresse).

La peste aviaire, un fléau récurrent (1949)

Le combat contre les parasites par des moyens naturels s'est montrée inefficace et doit céder le pas à la lutte à l'aide de substances chimiques toxiques , comme le D.D.T., qui vient de montrer son efficacité dans des essais récents effectués sur une grande échelle aux Etats-Unis.

En présence du Ministre de l'agriculture (Pierre Pfimlin, sans masque), un sulfatage des vignes (1949)

Les nouveaux insecticides synthétiques sont la voie de l'avenir : les cultivateurs américains ont compris tout l'intérêt d'utiliser les grands moyens. Evidemment, l'utilisation d'engins coûteux, représentant de très lourds investissements, impliquent le recours aux crédits qui demandent une bonne rentabilité pour pouvoir les rembourser. Seules les grandes cultures permettent d'espérer des économies d'échelle : le remembrement massif des surfaces cultivées va bouleverser le paysage par le regroupement des parcelles et la suppression des haies. Mais la voracité de ce nouveau machinisme agricole n'est supportable qu'avec des carburants détaxés. En plus de ce soutien, l'Etat doit aider à monter une filière de production d'alcool-carburant (1946) qui aiderait de plus la France à préserver une certaine indépendance énergétique. En oubliant qu'une nouvelle dépendance s'ouvre sur le front des engrais qui sont massivement importés comme tous les apports en azote et en phosphate.

Poudrage des vignes par hélicoptère (Arles, 1950)

A partir des années 1950, l'agriculture française rentre dans une spirale sans fin de sollicitations (nourrir tout le monde), d'engagements de productivité en échange de subventions, d'aides à l'exportation, d'accords sur les barrières douanières, de modération de l'augmentation des prix des semences et des engrais, de mesures fiscales (baisse des impôts sur les bénéfices agricoles), d'allègement des droits de succession (dans son appel à sauver le patrimoine, le journal rappelle "qu'en cas de décès, les droits de succession nationalisent l'épargne des morts" (déc. 1950).

Peu à peu, un singulier rapport de force s'instaure entre les syndicats et l'administration (la question fiscale devient quasi obsessionnelle) d'une part et entre le monde paysan et les consommateurs d'autre part. Les organisations professionnelles réclament un soutien des cours des produits agricoles (prix planchers, quotas, barrières douanières), l'Etat demande un prix des denrées supportables pour les consommateurs alors que les prix de détails augmentent plus vite que les produits industriels et agricoles et que l'échelle mobile des salaires n'est pas encore instaurée.

Les exploitants agricoles, qui représentent encore un tiers de la population active et le monde rural où habite toujours la moitié de la population française, se sentent délaissés et incompris. Déprimés par un exode rural qui mine la vitalité des campagnes, et après le souhait d'une économie dirigée, les syndicats (le journal "informateur impartial"se fait plutôt l'écho du syndicat majoritaire) demandent la sécurité dans la liberté (oxymore ou subtilité paysanne ?) et les appels à la solidarité se multiplient : il faut sauver la viticulture, il faut sauver l'oléiculture, il faut sauver la forêt (notamment des incendies, merci les campeurs) ... qui répondent aux manchettes apocalyptiques : la crise viticole, la crise de l'oléiculture, la crise du blé, la crise de l'agriculture...

En dénonçant une "tendance antipaysanne", les exploitants se demandent s'ils sont "des producteurs ou des mendiants ?" Ils souhaitent juste être écoutés, quitte à hausser le ton : "Nous aussi, nous en avons assez" et quand cela ne suffit pas, ils appellent à la Grève des achats (1949).

Un arbitrage politique déconnecté des réalités du terrain (1948)


Ils évoquent alors la grande pitié de l'habitat rural, réclament un partage équitable des progrès et du confort qui arrivent dans les milieux urbains (électrification), demandent à bénéficier d'une Sécurité Sociale Agricole, des allocations familiales spécifiques aux familles d'exploitants, une allocation vieillesse agricole,... Dans son plan d'urgence d'équipement rural et d'infrastructure, l'Etat a prévu par département 30 km de câbles pour l'électrification et 1 km de canalisations pour l'adduction de l'eau...

La scolarité en zone rurale (1949)


Conscients du fossé qui se creuse entre le monde rural et une société urbaine en pleine mutation, les syndicats font la promotion de la formation professionnelle, encouragent de plus longues scolarités, sans toutefois s'étonner de l'alignement des calendriers des vacances scolaires sur ceux des moissons et des vendanges. Tout en s'en défendant, les organisations professionnelles se posent sérieusement la question : "Sommes-nous devenus des industriels ? ". Mais non, pensez-vous, quelle idée !

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1945-1972]]> fre]]> Provence. 19..]]>
Droit rural]]> Agriculture]]>
Avertissement : les anciennes thèses dactylographiées déposées au cours des années 1940 et 1950 font l'objet d'un programme particulier de numérisation et de valorisation en raison de leur valeur scientifique, de leur fragilité matérielle (papier et encre très dégradés) et de leur rareté (mémoire déposé à la bibliothèque de l'université en un seul exemplaire). L'autorisation de diffusion de cette thèse a été accordée par l'auteur ou par ses ayants droit.


Frappes inégales et diffusion de l'encre, facteurs d'effacement et de dilution des caractères (certains rétracés à la main)

En 1942 et 1943, trois lois relatives au fermage sont promulguées : lois importantes car elles instituent, en autres dispositions, la notion de plus-value en faveur des fermiers et la stabilisation des baux à ferme. A la chute du régime de Vichy en 1944, ces lois sont partiellement abrogées, puis modifiées, et enfin rétablies en 1945. Le doctorant Doucède, inquiet de se voir privé de son son sujet de thèse, peut poursuivre, rassuré, ses travaux.

Son historique du fermage très détaillé nous apprend qu'il n'a cessé d'évoluer depuis l'Antiquité mais qu'à partir des années 1860, il n'est plus en adéquation avec les techniques agricoles modernes et leur évolution permanente (mécanisation, industrialisation, méthodes intensives) qui exigent d'avantage de capitaux. Un nouveau statut juridique était nécessaire pour permettre à la fois d'investir dans de l'outillage conçu pour de grandes surfaces et obtenir une garantie de pouvoir le rentabiliser sans s'endetter lourdement et pour une longue durée dans le foncier.

Répartition géographique du fermage (France 1929)

A l'époque de la rédaction de cette thèse, la répartition géographique du fermage montre que dans les années 1930, ce type de bail était déjà plus facilement adopté dans les régions agricoles riches, comme celles de la moité nord du pays qui pratiquent des cultures plus intensives, notamment céréalières, que dans la moitié sud.

Une étude statistique citée dans un rapport de l'Assemblé Nationale de 2010 (2) révèle la récente généralisation de la location des terrres agricoles exploitées en France (plus des trois-quarts des exploitations) déclinée sur 8 types de baux ruraux, en particulier le fermage à long terme.

Surfaces agricoles en location (France 2010)

Et de conclure que cette pratique dévenue majoritaire n'est pas le signe de l'inaccessibilté du foncier mais au contraire que "La hausse constante de la part des terres agricoles en location depuis les années 1980 est un phénomène qui constitue davantage la marque d’une réussite que d’un échec de la politique foncière dans la mesure où son objectif premier n’est pas tant de favoriser l’accès à la propriété foncière aux exploitants agricole (sic) que de leur assurer la stabilité nécessaire à leur modernisation et à l’accroissement de leur productivité".

Les agriculteurs partagent-ils tous cet enthousiasme ? On pourrait en douter et se demander si intensité capitalistique et taux d'endettement ne sont pas les deux faces d'un certain type d'agriculture qui s'est progressivement imposé au cours de la seconde moité du 20e siècle. Comme le souligne Michel Auzet "L’agriculture est devenue en France une industrie lourde qui nécessite beaucoup de moyens de production (foncier, machines, bâtiments). Les exploitants agricoles sont à la tête d’entreprises avec des actifs souvent imposants et ils font souvent le choix de réinvestir plutôt que de tirer un revenu plus élevé" (3) alors que l'objectif de la Politique agricole Commune (PAC) était d'élever le revenu moyen des agriculteurs au même niveau que celui des ouvriers et des employés. Aujourd'hui, plus d'un tiers des très grandes exploitations ont les taux d'endettement les plus élevés..

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1. Fermage - Wikipédia
2. Rapport d'information sur le régime juridique des baux ruraux n° 3233 du 22 juillet 2010, Assemblée Nationale
3. Michel Auzet - L'évolution du revenu des agriculteurs (publié le 23 Février 2021) - The Other Economy]]>
1946]]> fre]]>
Agriculture]]> Approvisionnement en eau]]>
Irrigation par jarre enterrée, pratique traditionnelle en Afrique
(petite irrigation en zones arides, graphisme FAO)
 

L'idée d'arroser par voie souterraine n'est pas  réellement innovante, comme le montrent d'anciennes techniques de zones arides, par ex. à l'aide de poteries enterrées, et  certaines sources avancent des datations de plus de 2 000 ans (1).

Irrigation par tuyaux poreux enterré

Quelle que soit la sophistication du procédé (gravité naturelle, porosité, goutte à goutte enterré apparu à la fin des années 1980, etc.), l'idée centrale est d'éviter les pertes dues à l'évaporation directe générée par l'arrosage aérien : les solutions enterrées revendiquent des taux d'efficience d'au moins 90% (eau utile réellement mise à disposition des racines), sans compter d'autres bénéfices additionnels. Arroser mieux pour arroser moins.

L'invention proposée ici à l'Académie des Sciences, qui annonce sa protection par brevet (sans garantie du gouvernement, loi de 1844) manque de schémas explicatifs et d'un argumentaire technique (supposés annexés au document de brevet), ce qui justifie la réserve du rapporteur qui s'en remet prudemment aux expériences à venir. Mais elle est loin d'être seule et les mémoires sur l'irrigation artificielle ne manquent pas à l'époque. Le plus remarquable sera l'ouverture d'un concours annuel (1875) qui récompense le meilleur emploi des eaux d'irrigation présenté par les professionnels de l'agriculture.

1. Irrigation par jarre, Wikipédia
2. Les irrigations dans le département des Bouches-Du-Rhône : Rapport sur le concours ouvert en 1876 pour le meilleur emploi des eaux d'irrigation]]>
1847]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Droit rural]]> Droit coutumier]]> Agriculture]]>

La presse généraliste et la presse professionnelle ont fait un large écho à la réforme du statut du fermage
(L'Agriculteur provençal, 15 nov. 1945)

Porté par un climat politique favorable aux réformes sociales, le projet de loi sera définitivement adopté par l'Assemblée constituante l'année suivante : il va plus loin qu'une simple modernisation administrative des contrats et de la gestion des exploitations et vise à une amélioration plus globale des conditions de vie, notamment au niveau des bâtiments agricoles et de l'habitat. Dans certaines régions, notamment celles les plus éloignées des grandes métropoles industrielles comme la Bretagne ou l'Aveyron, le milieu rural n'a pas beaucoup évolué depuis le 19e siècle, et pas seulement au début du premier conflit mondial mais également à l'aube du second : pour seul exemple, une enquête est adressée aux habitants de la ville de Quimper en 1946 pour leur demander s'ils souhaitent avoir l'électricité chez eux (à l'époque, le raccordement au réseau n'est pas encore obligatoire en France).
Après la Guerre 1914-1918, apparition des premiers tracteurs Renault dans les campagnes françaises

Le monde rural sortira triplement dévasté de la Première Guerre mondiale : sur les plans humains (1,5 million de soldats tués), fonciers (3 millions d'hectares ravagés) et culturel : un monde nouveau et qui fait peu de cas des traditions s'invite brutalement, chargé de menaces jusque là ignorées mais porteur aussi de promesses encore jamais imaginées. Le machinisme agricole en fera partie : avec tant de bras manquants dans un pays qui a faim, la reconversion des chars de combats en engins de travaux agricoles (ci-dessus, un modèle Renault sur roues du début des années 1920) bouleversera les modes de production. 

L'évolution juridique des contrats de location et d'exploitation (bail rural, fermage, métayage) est autant l'adaptation du droit à une agriculture en pleine mutation qu'il en facilite l'expansion. Rappelons que ce document est en fait, à peine 20 ans plus tard, une mise à jour de la 1ère édition de 1936, travail commandé en 1933 par le Ministère de l'Agriculture, en application de la loi du 3 janvier 1924, art. 4, qui enjoint toutes les Chambres d'Agriculture à grouper, codifier, et coordonner les coutumes et les usages locaux à caractère agricole, sources de décisions judiciaires. Même si nous ne sommes pas encore dans les années d'après-guerre où la dimension nationale, unitaire et centralisatrice, deviendra omniprésente, difficile de ne pas voir dans cette demande une inquiétude sur la diversité des droits locaux et de leurs interprétations.]]>
1955]]> fre]]> Provence. 19..]]>
Droit fiscal]]> Droit rural]]> Droit coutumier]]> Agriculture]]> Notes bibliogr. (Notes)

Au début du 19e siècle, l'administration napoléonienne veut mettre en place un impôt foncier plus équitable que celui basé sur les plans terriers de l'Ancien Régime, jugés injustes parce que très hétérogènes dans leur format et leurs unités de mesure. 

Institué par la loi du 15 septembre 1807, ce nouvel outil juridique et fiscal, appelé "cadastre napoléonien" ou "ancien cadastre" ou encore "plan cadastral de 1812" est parcellaire, unique et centralisé : objectivement établi sur la technique de l'arpentage (méthode de calcul des surfaces à l'époque déjà utilisée pour mesurer les superficies agricoles), il est censé assembler dans une seule et même carte une centaine de millions de parcelles : un vrai défi administratif, logistique et humain ! 

L'entreprise est jugée si ambitieuse, si longue à mener, si ruineuse à financer, et si compliquée à mettre en oeuvre tant il cumule de données scientifiques que la Chambre des Députés est invitée à consacrer une séance pour débattre de son sort : faut-il l'arrêter séance tenante, le modifier ou le poursuivre, mais avec quels moyens supplémentaires ? Le Président de la Cour royale d'Aix est chargé d'établir un bilan des 11 premières années de son déploiement...

Puyricard (1828) - Archives départementales des Bouches-du-Rhône
Hôtel-ville-Marseille (1820) - Archives départementales des Bouches-du-Rhône

D'abord conçu comme instrument fiscal destiné à définir une assiette d'imposition, ce premier cadastre national aura une une triple pérennité :

- un système d'information objectif qui définit les limites des propriétés souvent floues et objet de querelles récurrentes entre particuliers
- une photographie du patrimoine foncier des français du début du 19e siècle, très précieux aujourd'hui pour les historiens, notamment dans ses usages agricoles, et pour les scientifiques, dans la cartographie des ressources naturelles
- la création d'une nouvelle profession, celle de géomètre du cadastre, puis de géomètres-experts qui établissent toujours les bornages de terrain

Avec ses 600 000 feuilles de plan, le système cadastral suit, à son rythme, l'évolution des techniques, comme le recours à la photographie aérienne adoptée dès le début du 20e siècle, à la numérisation des planches ainsi que le recours aux données satellitaires engagées dans la définition de système d'information géographique apportant tous les services de géolocalisation à usage public et privé.]]>
1821]]> fre]]> France. 19..]]>
Agriculture]]> Économie rurale]]>
Avertissement : après 2 mois d'interruption, le journal reparaît avec le N° 738 du 26 nov. 1939 : il est alors surtitré : "Edition de guerre N° ..." commençant au N° 1 jusqu'au n° 18 (15 août 1940).

Entre les deux guerres mondiales qui ont déchiré la première moitié du 20e siècle, les questions agricoles, au départ essentiellement techniques (semences, engrais, rendement, maladies, ...) sont peu à peu dominées par leurs aspects économiques, sociaux et politiques : les syndicats parlent avant tout de la défense de l'agriculture et de la famille paysanne. Mais quels dangers courent-ils exactement ?

Selon les syndicats agricoles, des menaces de toute sorte guettent l'avenir de l'exploitant agricole : les taxes excessives sur les produits, les impôts injustifiés sur le bénéfice agricole, l'inquisition fiscale qui contrôle tout, les importations insuffisamment réglementées, les fraudes en tout genre et jamais réprimées, l'inquiétante dénatalité des villes, la désertification croissante des campagnes qui n'attirent plus personne,...

Cependant, conscients du rôle et du poids de l'agriculture dans l'économie nationale, les syndicats expriment en toutes occasions leurs attentes et les adressent sans détour aux pouvoirs politiques : garantie des prix de vente et stabilité des marchés, abaissement des barrières douanières, aides aux exportations, élargissement des allocations familiales, soutien au montage de la filière d'un carburant national, aides au remembrement,... Des revendications qui prendront parfois la forme de mouvements plus combattifs (grève des maraîchers pour obtenir le contingentement d'importations étrangères de fruits et légumes, par ex.), entretenant parfois des tensions avec les gouvernements en place. Les années de guerre (1939-1944) exacerbent les appels au patriotisme et au protectionnisme : les discours et les positions du Maréchal Pétain sur les paysans font la Une de certaines éditions.

Dans un monde en pleine mutation, les agriculteurs voient aussi arriver des avancées techniques jusque là réservées aux villes : électrification des campagnes, généralisation de la T.S.F., souvent inconnue dans les très petites communes rurales, desserte locale par des trains plus rapides, amélioration des routes indispensables aux transports des marchandises. Ils nourrissent alors de nouveaux espoirs, comme un aménagement du territoire plus cohérent, une nouvelle organisation d'un enseignement agricole utile et nécessaire à la maîtrise des nouvelles techniques et du machinisme agricole, une économie coloniale plus ambitieuse, l'engagement de l'Etat dans une véritable politique agricole.]]>
1921-1944]]> fre]]> Provence. 19..]]>
Agriculture]]> Économie coloniale]]> Les Cahiers coloniaux" (1918-1951), numéro spécial publié en juillet 1951, pp. 271-316.

La Revue générale du caoutchouc
Le caoutchouc, une matière première stratégique dans les années 1940 et 1950

Dès la fin du 19e siècle, la France ouvre des services et des stations de recherche dans ses plus grandes colonies où la santé, l'agriculture et l'activité industrielle posent des difficultés majeures. Dans les années 1930 et 1940, la nécessité de réorganiser les services de recherche en agriculture amène l'Etat à la création d'une dizaine d'instituts autonomes adossés à des formations spécifiques et des profils de chercheurs de haut niveau dans leurs spécialités respectives.

La plupart de ces services de recherche survivront à la décolonisation, souvent sous des appellations différentes, ce qui permettra à la France de conserver un haut niveau de recherche scientifique et technique dans ces secteurs : caoutchouc, huiles, oléagineux, coton et autres textiles exotiques, fruits, agrumes, café et cacao,...

Une première fois rassemblés à la fin des années 1950 sous un Comité de liaison, 9 d'entre-eux seront fusionnés en 1984 dans le groupement d'études bien connu aujourd'hui : le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC).

Parallèlement, l'ORSC (Office de la recherche scientifique coloniale) créé en 1943, changera deux fois d'appellation entre 1944 et 1953, tout d'abord Orsom (Office de recherche scientifique d'outre-mer) puis Orstom (Office de la recherche scientifique et technique outre-mer). Devenu depuis l'IRD (Institut de recherche pour le développement), il a un statut d'établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST), sous la double tutelle du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, et du ministère des affaires étrangères et européennes.

Historiquement davantage présents dans les DOM et les pays africains, ces deux instituts de recherche sont engagés aujourd'hui dans de nombreux programmes de coopération et de recherche fondamentale avec les pays d'Amérique latine, d'Asie du Sud-Est et les pays arabes.]]>
1951]]> fre]]> Colonies françaises. 19..]]>
Économie coloniale]]> Sciences & techniques]]> Agriculture]]>
Frigidaires
Le Frigidaire, confort jusque là inconnu en Outre-Mer (® marque créée en 1918 par General Motors)

A l'occasion du 1er grand congrès consacré au froid qu'il organise à Marseille, l'Institut Colonial publie deux n° spéciaux présentant les techniques de réfrigération qui permettent de transporter et de conserver au mieux les fruits, les légumes et les médicaments dans tout l'Outre-Mer. Un confort qui gagne les habitations et la vie domestique sous les tropiques avec l'arrivée de la ventilation et du réfrigérateur...]]>
1951]]> fre]]> Colonies françaises. 19..]]>
Agriculture]]> Économie coloniale]]> Les Cahiers coloniaux" (1918-1951), numéro spécial publié en 1950, pp. 405-462.

Tracteur agricole
Dans les années 1950, le modèle de l'agriculture américaine est importé en Outre-Mer...

Dans le sillage de l'agriculture américaine, la France goûte à l'ivresse des nouvelles techniques agricoles et d'engins surpuissants qu'elle déploie, au nom du progrès, dans tous les territoires d'Outre-Mer : après des années de privation et de rationnement, augmenter les surfaces cultivées et multiplier les rendements apparaissent comme une impérieuse nécessité. Nourrir et se nourrir sont des préoccupations naturelles tellement évidentes qu'elle s'imposent d'elles-mêmes sans autres considérations que la seule productiion : défrichement des forêts, mécanisation des cultures, emploi massif d'insecticides.

Les constructeurs d'engins et de machines agricoles, dont la rubrique "le point de vue de la profession" inaugure le numéro spécial, soutiennent pleinement cette politique productiviste autant qu'ils la rendent techniquement possible.]]>
1950]]> fre]]> Colonies françaises. 19..]]>
Agriculture]]> Économie rurale]]>
  • La 1ère Guerre mondiale interrompt la publication du "Bulletin de l'Union" après la sortie du n° 61 de juillet 1914. Elle ne reprendra que 5 ans plus tard, en juin 1919, avec la livraison du n° 62
  • Après le n° 79 de mars 1921, le "Bulletin de l'Union" reprend sa publication sous son ancien titre "Les Alpes et la Provence" dans un nouveau format 

Sous le nouveau titre "Bulletin de l'Union des Alpes et de Provence", les syndicats agricoles reprennent leurs axes de travail favoris : la mécanisation, les rendements, les engrais, les produits phytosanitaires, la défense de la vigne (vin) et de l'olivier (l'huile d'olive), la demande récurrente de transports adaptés aux produits agricoles, en particulier férroviaires (à l'époque, les trains belges acheminent les fleurs de Provence aux Pays-Bas !) et maritimes (importation de produits coloniaux, notamment d'Algérie), la lutte contre la fraude (surtout en matière de vins et d'huile), le rejet de l'impôt direct sur le revenu, la dénonciation d'un cadastre totalement dépassé (arrivée de la photographie aérienne pour établir l'impôt foncier).

En plus d'introduire des illustrations photographiques des coopératives, ils inaugurent également de nouvelles rubriques comme celles du droit rural et des références bibliographiques.

Ils s’ouvrent aussi à des préoccupations que l'on pourrait juger aujourd'hui comme très contemporaines (les soins à apporter à l'emballage des fruits et légumes, notamment pour l'exportation, la lutte contre les incendies de forêts, en particulier ceux dûs aux excursionnistes, la protection des petits oiseaux, précieux auxilliaires dans la chasse aux nuisibles et autres parasites) tout en défendant un monde rural traditionnel particulièrement conservateur, comme en témoigne la rubrique "Pour les ménagères", dans laquelle l'épouse de l'agriculteur est responsable de la bonne tenue du ménage, de la maison et de l'éducation des enfants : elles est (ou doit être) rationnelle et économe, entretient la basse-cour, ne gaspille rien, recycle tout (linge de maison et vêtements), cusine à la perfection, accomode les restes, fait toujours preuve de bon goût et n'oublie jamais d'être prévenante et de bonne humeur pour accueillir son mari (harassé) qui revient du dur labeur des champs.]]>
1909-1921]]> fre]]> Provence. 19..]]>
Agriculture]]> Économie rurale]]>
Tout début du 20e siècle, les 230 syndicats agricoles de Provence qui revendiquent plus de 50 000 adhérents s’unissent pour obtenir une meilleure rentabilité des exploitations : la publication d'un bulletin régulier, enrichi de nombreuses publicités illustrées, et diffusé à leurs adhérents, fait la promotion de meilleurs rendements en prônant la mécanisation (thermique et électrique), l'usage généralisé des engrais et la lutte contre la fraude.

Qu'ils soient agriculteurs, éleveurs, forestiers, horticulteurs, vignerons, oléiculteurs, sériciculteurs ou apiculteurs, tous recherchent des conseils pratiques et des explications techniques mais craignent autant déjà les taxes et la concurrence des importations qu'ils fondent beaucoup d'espoirs dans les exportations vers les autres pays européens (Allemagne et Angleterre) et les échanges avec l'empire colonial français (Algérie).

Tous les ans, l'Union des syndicats se réunit en assemblée générale pour présenter le bilan annuel de ses activités et organise un banquet suivi des vœux émis par les syndicats. La journée s'achève toujours sur des chansons en provençal.

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1901-1909]]> fre]]> oci]]> Provence. 19..]]> - Feuille Castellane ; 224 ; 1869 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Chartier (graveur)/Lestoquoy (graveur)/Blanchard (graveur)/Rouillard (graveur), ISBN : F802241869.
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=27410]]>
Agriculture]]> Économie rurale]]>
Basé sur l’échange des pratiques et des expériences et "sans grands mots scientifiques", ce journal se veut utilitaire et accessible au plus grand nombre. Un témoignage concret sur le monde rural pris dans les traditions mais avide de progrès techniques.

Les 11 volumes des années de 1839 à 1848 ainsi que l'année 1851 reproduits ici proviennent des collections de la Bibliothèque Méjanes de la ville d'Aix-en-Provence. Nous la remercions ici grandement ainsi que sa directrice, Mme Aurélie Bosc.** ]]>
1827-1855]]> fre]]> Basse-Provence (France). 18..]]> Provence. 18..]]> - Feuille Castellane ; 224 ; 1869 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Chartier (graveur)/Lestoquoy (graveur)/Blanchard (graveur)/Rouillard (graveur), ISBN : F802241869.
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=27410]]>
Droit rural]]> Agriculture]]> 1899]]> fre]]> Provence. 18..]]> Approvisionnement en eau]]> Agriculture]]> Chapitre II - Traits généraux du concours de 1876 5
Chapitre III - Description des arrosages visités par le Jury 8
Chapitre IV - Déductions d'un intérêt général à tirer de l'étude des exploitations ayant pris part au concours de 1876 85
Chapitre V - Sur la submersion employée contre le phylloxera - Visites aux vignobles de M Faucon et de MM Lagnel et Gérin 89
Chapitre VI - Canal domanial des Alpines 104
Chapitre VII - Canal des Alpines d'Istres et Entressen 126
Chapitre VIII - Syndicat du Corps des arrosants de Saint-Chamas - Association du Congrès des Alpines de Lamanon au Merle 135
Chapitre IX - Compagnie française d'irrigation ou des branches septentrionales du canal des Alpines
Chapitre X - Les arrosages par le canal du Verdon 148
Chapitre XI - Prospérité produite dans quelques communes par les irrigations 151
Chapitre XII - Canal d'irrigation du Grand-Pl1m-du-Bourg 157
Chapitre XIII - Amélioration et assainissement de la Camargue 158
Chapitre XIV - Canal d'irrigation de la rive droite du Grand-Rhône 161
Chapitre XV - Canal de Crapponne 163
Chapitre XVI - Canal de Marseille 166
Chapitre XVII - Canaux d'irrigation divers 172
Chapitre XVIII - Nature des eaux d'arrosage et particulièrement des eaux de la Durance; leur rôle dans les irrigations du département des Bouches-du-Rhône 175
Chapitre XIX - De la température des eaux d'arrosage 179
Chapitre XX - Régime de la Durance en 1875 et nature de son limon et de ses eaux 182
Chapitre XXI - Les pluies de 1875-1876 187
Chapitre XXII - Le mouvement de la population et les irrigations 200
Chapitre XXVIII - Refroidissement extraordinaire du mois d'avril - Gelée du vendredi saint 216
Chapitre XXIV - De la nature et de la composition des fourrages arrosés dans les Bouches-du-Rhône 224
Chapitre XXV - Décisions du Jury - Conclusions 258
PLANCHE HORS TEXTE - Plan des irrigations des prairies et des luzernes du domaine du château de Lamotte, près de Tarascon, appartenant à Mm veuve Courtet de l'Isle 7 1
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1876]]> fre]]> Bouches-du-Rhône. 18..]]> - Feuille Arles ; 234 ; 1867 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Beaupré (graveur)/Hacq (graveur)/Lefebvre (graveur), ISBN : F802341867.
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=27419]]>
Agriculture]]> Droit rural]]>
Cette étude porte sur les syndicats agricoles, autorisés par la loi Waldeck-Rousseau de 1884, qui abroge la loi Le Chapelier (1791) et fixe leurs domaines de compétences. L’auteur envisage successivement les débuts de l’institution syndicale à travers l’œuvre professionnelle des syndicats agricoles, les développements de ces syndicats au regard de la vie économique (coopératives et crédit rural), et enfin le couronnement de cette institution du point de vue de son œuvre sociale.

Résumé Luc Bouchinet]]>
1898]]> fre]]> France. 18..]]>
Agriculture]]> Économie]]>
- Observations sur l'agriculture et particulièrement sur les objets qui peuvent être plus propres à la Provence, Données en 177... (B.L. Reboul (1775)
- Lettre sur la vigne, écrite à Mr. L.B. de à T.D. par Mr David, le 16 septembre 1772
- Seconde lettre sur la vigne, écrite à M. L.B. de T.D. par Mr David, le 30 mars 1775
- Lettre à un ami sur la meilleure méthode d'élever les vers à soie, par l'abbé Joseph Reyre
- Extrait du rapport présenté au Comité de Salut public sur la fabrication de la soude, par Darcet, Pelletier et Lelièvre ; imprimé par ordre du comité de Salut public (1794)
- Recherches sur les causes des maladies charbonneuses dans les animaux, leurs caractères, les moyens de les combattre et de les prévenir, par F.-H. Gilbert (An 3 - 1794)
- Rapport instructif sur l'amélioration des Bêtes-à-laine françaises, dites Transhumantes, par Jh. Ete. Michel (An 7) http://www.sudoc.fr/090742532
- Recherches sur les causes et le traitement de la fièvre intermittente, par Mouret (1792)
- Moyens de restauration des finances de la France, par l'établissement de l'Impôt naturel, par Jh. Ete. Michel (An 6) http://www.sudoc.fr/090742524
- Supplément aux Moyens de restauration des finances de la France, par l'établissement de l'Impôt naturel, par Jh. Ete. Michel]]>
1772-1779]]> Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249657511
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249657651
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249657759
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249657937
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249658127
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249658356]]>
fre]]> Provence. 18..]]>
Agriculture]]> Économie]]> Science politique]]>
La crise de l'agriculture française serait due à la baisse des prix, à l'augmentation des coûts de production et aux charges fiscales excessives : l'idée de la protéger ne signifie-t-elle pas qu'elle a besoin d'une tutelle pour être viable ?]]>
1898]]> fre]]> France. 18..]]>
Agriculture]]> Colonies françaises]]>
Pour résoudre ce problème, l'Institut colonial prône une véritable collaboration entre les techniciens, les agronomes et les commerçants importateurs.]]>
1949]]> fre]]> Colonies françaises. 19..]]>

- Feuille Koumassi ; 32 ; 1892 ; Service géographique de l'Armée. Révisé et complété en 1891, Juin 1892 ; [mention] 6092 - En couleurs
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=6452

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