Antiquité]]> Histoire de la Provence]]>
En fin de volume, tableau de l'évolution de la démographie des villes d'Arles, Marseille, Aix , Tarascon, St.-Rény, St.-Gabriel et les Baux du 1er au 19e siècle]]>
1837]]> fre]]> Arles]]> - Feuille Arles ; 234 ; 1867 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Beaupré (graveur)/Hacq (graveur)/Lefebvre (graveur), ISBN : F802341867.
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=27419]]>
Archéologie]]> Antiquité]]>
Avant la page de titre, le texte présente 2 mentions imprimées qui précisent que "L'exemplaire présenté ici a été imprimé pour Monsieur Georges Perrot" (il s'agit donc d'un tirage spécial) et que "La présente étude est extraite de la "Revue de l'art ancien et moderne" (sans en préciser la numérotation).

Dédicace manuscrite de l'auteur : "A M. André Michel, souvenir amical, signé G. Perrot, 19 déc. 1900".

Paul Gauckler, nommé en 1882 inspecteur du bureau tunisien d'art et d'antiquités (1866-1911)

Fouilles de la nécropole punique à Carthage (19e siècle)

Les fouilles scientifiquement encadrées et la mise en sécurité des objets au musée du Bardo (dès 1882) permettront de sauvegarder des pièces de grande valeur historique alors que dans d'autres pays colonisés, les travaux d'infrastructures urbaines (lignes de tramway, enfouissement des lignes électriques, etc.) mettront à jour de nombreux objets archéologiques rapidement dispersés et revendus.

Musée du Bardo - salle d'exposition des fresques (19e siècle)

Résumé

Après une rapide présentation du musée du Bardo, sont décrites les découvertes effectuées lors des fouilles du quartier de Dermech à Carthage, par Paul Gauckler - directeur des antiquités et arts de la Régence de Tunisie (1896-1905) -, qui prendront place dans les salles du musée. Les fouilles concernent en particulier une maison romaine du IVe siècle dont les mosaïques reposent sur les structures plus anciennes d’un temple. Des morceaux de stuc peint et du mobilier y ont été mis au jour. L’auteur mentionne notamment des statuettes mutilées, une dalle en marbre dédicacée, une tête de taureau votif, un masque de silène et quatre statues en marbre blanc interprétées comme formant une triade pour trois d’entre elles. L’analyse des statues les apparente au style grec classique. Vient ensuite la description des tombes puniques fouillées dans le même quartier. De la simple fosse au caveau de structure élaborée, elles renferment un mobilier aux styles d’influence grecque et égyptienne.

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian – MMSH, Aix-en-Provence)

 

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1899]]> fre]]> Tunisie. 1881-1956 (Occupation française) ]]> Tunis. 18..]]> - Feuille Bizerte ; II ; 1887 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_02_1887a. Levés de 1881 à 1887 - Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43100]]>
Antiquité]]> Archéologie]]> .]]> Bibliogr. p. [VII]-XIV. Notes bibliogr. Index (Notes)


L'Afrique romaine - année 42 de notre ère

La Maurétanie césarienne d'après une carte de Ptolémée

Résumé
La Maurétanie césarienne s’étendait principalement sur l'actuelle Algérie centrale et occidentale. L’essai s’appuie sur les textes des géographes antiques, les récits de voyages de l’époque moderne ainsi que sur les notices archéologiques et les mémoires rédigés à l’époque coloniale, pour présenter la géographie physique et humaine de l’Algérie sous administration romaine. Le volume se compose de 3 parties : le pays et ses habitants, la topographie, et la géographie administrative. Il comporte des appendices relatifs à une carte de la Maurétanie césarienne d’après Ptolémée, en fin de volume, ainsi que des tables des noms anciens et des noms modernes.

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian – MMSH, Aix-en-Provence)
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1891]]> fre]]> Tunisie. 1881-1956 (Occupation française)]]> Maurétanie Césarienne]]> - Feuille Miliana - Cherchel ; 4 et 13 ; 1958 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_013a_958.
"Révision de 1914 ; Complété en 1924 ; [tirage] 4-58"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32629]]>
Archéologie]]> Antiquité]]>
Sanctuaire de Carthage, fouilles du 19e siècle, planche  n° 4

La planche n° 4 présente, à gauche et à droite, deux têtes en forme de brûle-parfums et au centre, une tête de Baal coiffée de plumes comme le dieu de Siagu, peinte en rouge vif (descriptif de Louis Carton).

Très grand masque punique & tête de Méduse (sanctuaire de Carthage, fouilles du 19e siècle, planche n° 1)

Résumé
"Ce mémoire groupe une série d'objets découverts sur le sol de Carthage aux abords de la gare de Salammbô. Le docteur Louis Carton a exploré en ce point une nécropole et, au-dessous, une sorte de cella [...]. La salle rectangulaire portait, dans le fond, une riche décoration, en plâtre stuqué peint, qui formait une colonnade dorique. A l'intérieur ont été trouvés de petits brûle-parfums en forme de tête de femme. En face de la baie latérale, entre elles et le centre de la pièce : deux grandes têtes de femmes, coiffées de la haute tiare, un lion en terre cuite, un Silène, deux bustes de guerriers et un socle de candélabre. En face de la porte et à l'intérieur, un grand masque punique et une tête de Méduse. Le caractère apotropaïque du masque punique (haut. : 0 m. 45) est souligné, si l'on peut dire, par son voisinage avec la tête de Méduse. Ce sanctuaire détruit en 146 av. J.-C. aurait succédé à un monument antérieur. Plus tard, il fut recouvert par une nécropole romaine."

(Compte rendu de René Dussaud, Syria, Tome 11, fascicule 1, 1930. p. 104.)

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian – MMSH, Aix-en-Provence)
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1929]]> ]]> ]]> fre]]> Tunisie. 1881-1956 (Occupation française)]]> Tunis. 19..]]> Carthage (ville ancienne)]]> - Feuille Tunis ; V ; 1897 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_05_1897a.
"Levés (…) 1881 à 1887 ; [tirage] 09-1897, codé sous la forme 9097" - Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43113]]>
Archéologie]]> Antiquité]]>
Les Rapports annuels avec les millésimes 1904, 1905, 1906, 1907, 1909, 1910, 1913, 1917 et 1919 ont tous été publiés l'année suivante dans le Bulletin archéologique dont ils sont extraits, à l'exception de 1917 publié dans le Bulletin de 1919.

Malgré un contexte d'occupation coloniale, la création d'un service des monuments historiques est la reconnaissance que l'important patrimoine archéologique présent sur le sol algérien ne peut se réduire à un acte de pure prédation mais nécessite une approche scientifiquement fondée. Le nom de ce service administratif indique officiellement que sa mission n'est pas seulement l'étude des traces du passé mais peut aboutir à une protection juridique du patrimoine ancien (sites, monuments ou objets,) à l'issue d'une procédure d'inscription ou de classement selon l'importance historique reconnue, régionale ou nationale. Les fouilles hâtives, peu soucieuses des stratifications et souvent irréversiblement destructrices, font place à des relevés topographiques d'une grande précision et suffisamment documentés. Elles génèrent de précieuses archives bien datées, n'éludent pas les questions des relations que le service doit entretenir avec les propriétaires des terrains explorés et constituent des premiers éléments d'étude accessibles aux archéologues de tous les pays qui accèdent à leur publication.

Djemila - ruines chrétiennes - (fouilles 1922-1923)

Si la série des Rapports des fouilles menées par le service des monuments historiques a changé de nombreuses fois de titre, deux modifications paraissent majeures :

- à partir de 1924, les travaux de fouilles sont associés à la notion de consolidations démontrant le souci d'entretenir ce patrimoine mis au jour. L'évolution méthodologique de l'archéologie prouvera plus tard que quelles que soient les précautions prises et avec les meilleures intentions, les réparations, les reconstitutions et l'extraction des éléments hors de leur contexte sont très souvent dommageables à la compréhension du site et des objets qu'il recèle.

Une fresque très endommagée de Tipasa (Achille, personnage central), détachée de son support
puis transférée et encadrée au musée d'Alger (1933-1936)

- en 1926, Albert Ballu qui dirige la publication depuis son origine cède ses fonctions à Marcel Christofle : à partir de l'année suivante, le rapport s'étoffe, intègre un sommaire qui conserve une présentation par département (Alger, Oran et Constantine), son édition rassemble 3 à 4 années de travail et parfois évoque les chantiers à entreprendre. Certains objets font alors l'objet d'une étude approfondie, tel cet admirable buste du plus fin marbre de Carrare qui alimente 10 pages d'une analyse très détaillée et solidement argumentée.

Buste de femme - Site de Cherchel, ancienne capitale de la Maurétanie césarienne (1933-1936)

Combat d'un gladiateur et d'un taureau, Timgad (1933-1936)
Un dessin sur tuile qui n'est pas sans rappeler "Guernica" de P. Picasso (1937)

Si l'illustration graphique (croquis, plan, relevé topographique, dessin) est courante dans les études archéologiques, la documentation photographique s'invite régulièrement à partir de 1926 (monuments, statuaire, stèles, fresques, mosaïques, armes, objets précieux ou quotidiens). Déjà employée au début du 20e siècle sur des chantiers en métropole, la photographie permet de conserver le témoignage inestimable de l'état avant et après restauration des sites ou monuments qui exigent une intervention de sauvegarde (voir Le Tombeau de la Chrétienne).

Le Tombeau de la Chrétienne, avant et après restauration (Tipaza [Tipasa], 1926).

Pourtant largement utilisées au cours de la Première Guerre mondiale, les premières photographies aériennes n'apparaissent (dans cette publication) qu'à partir de 1930 : elles permettent de mieux comprendre l'étendue réelle des sites archéologiques et l'ampleur du travail de fouilles qu'accomplissent sur le terrain les archéologues.

Hippone - vue aérienne du champ de fouilles (1930-1932)

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence

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1901-1936]]> fre]]> Algérie. 19..]]> - Feuille Bizerte ; II ; 1887 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_02_1887a. Levés de 1881 à 1887 - Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43100]]>
Archéologie]]> Antiquité]]> Géographie]]> Chargement des années numérisées en cours.

Quatre ans après sa fondation en 1878, la Société de Géographie de la province d'Oran devient la Société de Géographie et d'Archéologie de la province d'Oran : un élargissement de son périmètre rapidement imposé par les vestiges archéologiques partout présents sur le sol de la région, autant importants que nombreux et pourtant ni étudiés, comme ceux de Constantine ou de la Tunisie, ni protégés du vandalisme comme ils mériteraient de l'être.

Mosaïque romaine - Les travaux d'Hercule, Saint-Leu (1894)

En à peine quelques années, le travail de la section d'archéologie se révèlera très productif, comme par exemple la découverte de nombreuses inscriptions liées à l'occupation romaine. Mettre au jour des vestiges ne suffit pas : il faut aussi les interpréter et les comprendre. La Société de géographie s'est donc toujours employée à divulguer ses résultats et la présente revue a dès le départ assuré la diffusion de ses travaux, enrichis de très nombreux croquis. Très cohérente avec ses craintes exprimées sur les pillages, elle contribuera à la création du Musée archéologique d'Oran (1884), lieu unique de conservation, d'étude et de restauration des objets extraits du terrain et souvent dispersés. Son bilan décennal, accompagné de précieuses tables (auteurs, matières, inscriptions) met en avant ce nouvel outil conçu comme un rouage essentiel à la progression de la science archéologique.

Tombeau romain, Bénian - une des toutes premières photographies du Bulletin, publiée en 1897.

Le Bulletin trimestriel ne s'est pas pour autant enfermé dans une ultra-spécialisation : dès son origine, en plus de sa compétence première en géographie et géologie, elle s'est intéressée à l'histoire plus globale de l'Afrique du Nord et à d'autres régions (travaux communs avec ceux publiés dans les Rapports des fouilles archéologiques exécutées en Algérie, Tlemcen, par ex.). 

Représentants d'une tribu du Maroc affiliée aux tribus anti-musulmanes liées au zkraouisme (1905)

Progressivement, le Bulletin s'ouvre à d'autres considérations plus contemporaines, comme l'activité économique portuaire d'Oran ou l'extension de l'occupation coloniale française et l'aménagement des territoires conquis, à l'image du thème récurrent de l'extension de la voie ferrée de l'Algérie en direction de Tombouctou (Soudan sur la carte, Mali aujourd'hui), en traversant le Sahara.

Projet d'une ligne transsaharienne qui bifurque vers le sud juste après Oran, extrême nord-ouest algérien (1888)


Projet d'exploration des sources du Niger (1891)

Ce qui est considéré comme une simple extension du territoire français par les défenseurs d'un grand empire colonial, et non pas comme annexion de nouveaux territoires, justifie des projets d'exploration de régions peu ou mal connues.

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence) ]]>
1885-1960]]> fre]]> lat]]> ara]]> Oran (Algérie ; région). 18..]]> Oran (Algérie ; région). 19..]]> Algérie. 18..]]> Algérie. 19..]]> - Feuille Oran ; 20 ; 1896 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_020_896a.
"Dressé, gravé et publié (…) 1892 ; 11096 [pour 11 1896]"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32467]]>
Archéologie]]> Antiquité]]> Archives des missions scientifiques et littéraires", t. XIII.

L'inspection des découvertes archéologiques et épigraphiques faites entre 1881 (date du début du protectorat français, traité du Bardo du 12 mai 1881) et 1886 en Tunisie, n'a rien d'une tournée administrative : diligentée par le Ministère de la Guerre, c'est une mission scientifique menée par un jeune agrégé de grammaire, tout juste nommé professeur d'épigraphie, René Cagnat (il a à peine 35 ans quand il entame ce voyage) et qui deviendra titulaire de la chaire d'épigraphie et antiquités romaines au Collège de France (spécialiste des inscriptions latines, il sera l'auteur de nombreux travaux, le catalogue de la BnF l'associe à 186 œuvres).

René Cagnat, épigraphiste et archéologue français, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres (1852-1937)

L'épigraphie est une branche de l'archéologie peu spectaculaire et particulièrement ardue : déchiffrer d'anciennes inscriptions, les traduire, les comprendre, et les replacer dans leur contexte est un travail austère dont R. Cagnat ne cache ni les difficultés ni les limites : dès la seconde page de son rapport, il évoque l'impossibilité de restituer de manière certaine et de façon exhaustive certains textes tant ils sont parfois mutilés, partiellement effacés et donc fragmentaires.

Inscription romaine incomplète (Tunisie, 1887)

Au cours de son itinéraire, qui parfois emprunte le chemin de fer, et dont il donne le relevé détaillé en fin d'ouvrage, R. Cagnat recense scrupuleusement le travail mené sur le terrain par les explorateurs, les officiers du corps expéditionnaire et les cartographes : même s'il reconnaît privilégier sa spécialité, l'épigraphie, il mentionne les sites qu'il ne visite pas nécessairement et annexe les analyses produites par les archéologues de terrain sans les modifier. Ainsi, il rend un hommage appuyé au capitaine Vincent, chef du bureau des renseignements, pour son travail de relevés cartographiques effectué dans la région de Béja tout en conservant un regard objectif et critique (par ex, il fait observer qu'il n'a pas trouvé certains éléments décrits par le capitaine et qu'inversement, certains autres ne figurent pas sur la carte).

Carte de l'occupation romaine en Tunisie (région de Béja) dressée par le Capitaine Vincent.

En moins de 200 pages, le rapport dévoile près d'une centaine de nouvelles inscriptions, toutes reproduites avec un grand souci de fidélité : il est à la fois un inventaire daté des inscriptions laissées par l'occupation romaine et un état de l'art de l'archéologie dirigée par les Français. R. Cagnat sera à la source de la réalisation d'une œuvre majeure l'Atlas archéologique de Tunisie (AAT), folio de cartes au 1/50 000e associé à des cahiers de description des sites archéologiques, un des éléments fondateurs de l'inventaire du patrimoine culturel tunisien (2).

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Réfs.
1. René Cagnat (1852-1937) - Wikipédia
2. Perrine Ournac. - Archéologie et inventaire du patrimoine national : recherches sur les systèmes d’inventaire en Europe et Méditerranée occidentale (France, Espagne, Grande-Bretagne, Tunisie) : comparaisons et perspectives (2012). HAL Thèses]]>
1887]]> fre]]> lat]]> Tunisie. 18..]]> - Feuille Bizerte ; II ; 1887 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_02_1887a. Levés de 1881 à 1887 - Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43100]]>
Archéologie]]> Antiquité]]> Stéphane Gsell suit un destin en tout point parallèle à celui de René Cagnat, son collègue archéologue de 12 ans son ainé (1) : après de brillantes études (Ecole Normale Supérieure en 1883), il rejoint l’Ecole Française de Rome (1886-1890) pour y mener ses premières fouilles (2), et soutenir en 1894 deux thèses, la principale sur l’Empereur Domitien et la secondaire sur Tipasa. En 1900, à 36 ans, il est nommé inspecteur des antiquités de l'Algérie et directeur du Musée d'Alger. Titulaire de la chaire d'histoire de l'Afrique du Nord au Collège de France de 1912 à 1932, il est nommé inspecteur général des musées archéologiques de l'Algérie en 1919 et rentre à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1923. La même ambition les habite, la seule différence qui les distingue est la zone géographique qu’ils explorent : R. Cagnat a choisi la Tunisie, S. Gsell, lui, a préféré l'Algérie.

Dès ses premiers travaux dans la nécropole étrusque de Vucli (Italie) en 1889, il montre qu'il n'est pas qu'un pas un simple conducteur de fouilles : avec les objets mis au jour, il organise de suite le petit musée étrusque du Palais Torlonia de la Lungara (3).


Stéphane Gsell 1864-1932 (Babelio)

Nous retrouvons cette même rigueur pour les trois sites qu’il nous propose de visiter : d’abord l’histoire, ensuite les fouilles et enfin le musée. Le choix de ces sites, pas formellemnt explicitgé, n’est pas dû au hasard : les Rapport sur les travaux de fouilles opérés en 19.. par le service des monuments historiques en Algérie qui présentent le bilan annuel des fouilles menées sur le territoire, leur accorde une place de choix et une rubrique régulière, Gsell a rédigé lui-même l’édition de 1901 (4).

S'il accorde sa première promenade à Cherchel et lui consacre la moitié de l’ouvrage, c’est qu’il le considère comme l’un des sites archéologiques majeurs de l’Algérie, déjà largement présenté dans les Rapports de fouilles. Il a d'autres très bonnes raisons de réserver sa deuxième promenade à Tipasa, site qu’il connaît particulièrement bien pour lui avoir consacré sa thèse secondaire (5). Les clichés photographiques de l’époque nous permettent d’apprécier l’état dans lequel les sites et les monuments apparaissaient réellement aux archéologues. Comme c’est souvent le cas à l'époque pour les statues, les stèles et les mosaïques, les photographies de certains objets ont pu être prises après leurs transferts dans des centres de stockage ou des musées proches pour les sauvegarder et les étudier.


Mosaique des captifs (Tipasa, cliché antérieur à 1926)

L’exemple de la Mosaïque des Captifs nous prouve qu’elle a été retrouvée à l’origine en assez bon état de conservation, à l’exception de quelques fissures périphériques réparées par la suite.

Mosaïque des captifs (Musée archéologique de Tipasa, cliché contemporain)

La troisième promenade concerne le Tombeau de la Chrétienne, singulier monument circulaire assis sur une base carrée, longtemps resté une éngime dans sa fonction et le choix de son emplacement dans un site dénudé et passablement isolé. Cette singularité lui a valu une attention particulière de la part du Service des Monuments historiques qui a procédé à d'importants travaux de restauration (dégagement de la base, à l'est, remise en place de la fausse porte, de la corniche, etc.).

Ce monument a également fait l'objet de nombreuses communications dans les Rapports de fouilles : les promenades de S. Gsell nous permettent de mesurer le chemin parcouru entre le patient travail de découverte, de fouille et de collecte des archéologues sur le terrain et la synthèse des études et des corpus constitués.

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence)
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1. René Cagant . - Nouvelles explorations épigraphiques et archéologiques en Tunisie
2. Stéphane Gsell - Wikipédia
3. Charles Picard. - Notice sur la vie et les travaux de M. Stéphane Gsell, membre de l'Académie [note biographique], Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Année 1947 91-1 pp. 24-86 - Persée
4. Rapport sur les travaux de fouilles opérés en 19.. (Service des monuments historiques en Algérie, 1901-1936)
5. Stéphanus Gsell. - De Tipasa Mauretaniae Caesariensis urbe, 1894. Faculté des lettres. Organisme de soutenance, https://www.sudoc.fr/011470402]]>
1926]]> fre]]> Alger. 19..]]> - Feuille Miliana - Cherchel ; 4 et 13 ; 1958 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_013a_958. "Révision de 1914 ; Complété en 1924 ; [tirage] 4-58"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32629]]>
Archéologie]]> Antiquité]]>

Cherchel, situé à une centaine de km à l'Ouest d'Alger dans la région administrative de Tipaza, est un site archéologique majeur de l'Algérie et fait l'objet de nombreux rapports : celui de 1903 rédigé par Victor Waille, historien, archéologue, professeur à l'École supérieure des lettres d'Alger et président de la Société historique algérienne, s'ajoute à ceux publiés très régulièrement dans la série "Rapport sur les travaux de fouilles opérés en 19.. par le Service des monuments historiques en Algérie" et dans d'autres monographies.

Chasse au lion et au cerf - mosaïque de Cherchel (ancienne propriété Nicolas, fouilles 1902-1903)

Le site romain ne contient pas seulement des monuments et de magnifiques mosaïques, certaines assez bien conservées, mais également de très nombreuses poteries romaines : c'est pourquoi Victor Waille évoque, en dehors des travaux de fouilles, les aménagements apportés au musée de Cherchel comme la construction de vitrines pour abriter les lampes et les vases qui viennent d'être exhumés.

Poteries, plats et fioles à parfums romaines de Cherchel (fouilles de 1902-1903)

Les mêmes mesures de préservation sont prises à l'égard de monuments déjà déblayés, par ex. comme la pose de grilles métalliques autour des Thermes. Conscient que la colonisation, parce que plus systématique et scientifique (excavation des fondations, par ex.) peut causer plus de dommage encore que le simple vandalisme, V. Waille rappelle que la mort alimente la vie et que les matériaux du passé servent aux constructions du présent : que peut-on reprocher réellement aux pilleurs illettrés quand on songe que Michel-Ange n'hésitait pas à prendre des pierres au théâtre de Marcellus, et même au Colisée, pour construire le Palais Farnèse (résidence de l'Ambassadeur de France à Rome) ? C'est pourquoi, lui, archéologue (il s'adresse à la plus haute autorité administrative de l'Algérie, représentant l'Etat français...), s'applique depuis plus de 15 ans, à faire entrer dans les collections publiques, le plus possible de statues, d'objets d'art et d'inscriptions utiles à l'histoire du pays.]]>
1902-1905]]>
57 + 60 + 68 + 54]]>
fre]]> Algérie. 19..]]> - Feuille Miliana - Cherchel ; 4 et 13 ; 1958 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_013a_958.
"Révision de 1914 ; Complété en 1924 ; [tirage] 4-58"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32629]]>
Archéologie]]> Antiquité]]> Paris, le 1er mars 1903"

Fondée par l'empereur romain Trajan en 100, l'ancienne colonie de l'Afrique romaine est une véritable ville qui propose à ses citoyens romains ses temples, ses thermes, son forum et son théâtre. Ses monuments les plus importants sont repérés en 1765 et leur description détaillée, publiée dans la Revue africaine en 1875 (1), décide le Ministère de l'instruction publique et des beaux-arts français à lancer leurs fouilles. Dans la foulée, le Ministère crée le poste d'architecte en chef des monuments historiques d'Algérie et le confie à l'architecte français Albert Ballu (2), chargé de gérer le Service des monuments historiques de cette colonie française et de s'occuper des chantiers de fouille qui s'ouvrent dans plusieurs régions d'Algérie (3).

Albert Ballu, architecte en chef des monuments historiques d'Algérie (1849-1939)

Chaque année, l'architecte en fait une tournée d'inspection, tournée qui donne lieu à un rapport adressé au Ministère de l'Instruction publique et au gouverneur général à Alger. Albert Ballu prend le parti d'enrichir son rapport de nombreuses illustrations, comme celui de 1903 présenté ici, ce qui n'est pas toujours le cas des rapports autant scientifiques qu'administratifs (le service montre les progrès accomplis sur le plan archéologique mais rend aussi des comptes sur son activité).

Les ruines de Timgad (Thamugadi), un vaste site de plus de 90 hectares (1903)

Les photographies de type panoramique permettent de saisir l'étendue du site : d'une superficie de 12 hectares du 1er siècle (limites de son mur d'enceinte), il s'étendra sur plus de 60 hectares au 3ème siècle. La ville florissante est alors entourée d'exploitations agricoles, en particulier des oliveraies, qui ne manquent pas d'eau.

Le très majestueux Arc de Trajan (Timgad, 1903)

La notoriété du site n'est pas due qu'aux seuls monuments : quantité d'autres vestiges sont mis au jour (statuaire, fresques, poteries...).

Têtes à deux faces (Timgad, 1903)

Son déclin, engendré par les conflits religieux et territoriaux récurrents, aboutira à sa ruine à la fin du 7e siècle et à son abandon complet à partir du 8e siècle. Son ensevelissement progressif (au 18e siècle, n'émergent que le sommet des monuments les plus hauts comme l'imposant arc de Trajan, édifice le mieux conservé du site) la préservera des dégradations du temps et des pillages et son bon état général de conservation explique l'enthousiame des archéologues qui ont à cœur de sortir de l'oubli ces vestiges.

Publicité qui dépasse la seule communauté des archéologues : la toute première phrase de l'aperçu historique par lequel débute l'ouvrage rappelle que :  "Parmi les promeneurs qui, chaque année, font leur tour d 'Algérie, bien peu négligent de visiter les restes antiques que la civilisation romaine a laissés au pied de l'Aurès". Est-ce en pensant à eux qu'il a pris soin d'intitulé son rapport "Guide illustré de Timgad" ?

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence)
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1. Albert Ballu (1849-1939) - Wikipédia
2. Revue africaine - Wikipédia
3. Timgad - Wikipédia]]>
1903]]> fre]]> Tunisie. 19..]]> Thamugadi (ville ancienne). 19..]]> - Feuille Batna ; 27 ; 1894 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_027_894a.
"Dressé, gravé et publié (1891) ; 12094 [pour 12 1894]"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32460]]>
Archéologie]]> Antiquité]]> Paris, le 15 septembre 1910".

Au cours des dernières années, les archéologues n'ont pas chômé et poursuivent le déblaiement du site : il y a maintenant plus de 50 lieux à visiter dans un ordre recommandé, en commençant par l'Hôtel et le marché arabe. Dans son exposé général de 1910, A. Ballu rappelle les problèmes d'approvisionnement en eau et souligne le progrès apporté en 1900 par la pose de conduites en fonte pour l'amener sur le site.

Une fontaine très occidentale installée sur le site de Timgad (1911)

L'arrivée de l'eau a permis l'installation d'une fontaine à l'usage de tous (autochtones et équipes du Service d'archéologie) : un progrès incontestable magnifié par la réplique de très bon goût du Manneken-Piss de Bruxelles. La population locale a sûrement apprécié cet extrême raffinement occidental. L'occasion de se souvenir que les Romains étaient très soucieux de l'hygiène individuelle et collective et que les latrines publiques témoignent de leur très grande maîtrise technique des questions hydrauliques : un ingénieux réseau de caniveaux périphériques assurait l'évacuation permanente des déchets vers un égout principal, ce qui fera dire à A. Ballu que "Comme on le voit, c'est le système du tout à l'égout dont, à notre époque, on a la prétention de s'attribuer l'invention".

Les latrines publiques (Timgad, 1911)

Et comme un bienfait ne vient jamais seul, un hôtel-restaurant a pu être construit pour le plus grand confort des voyageurs qui voudraient séjourner quelques jours près du site.

Le marché arabe à Timgad (1910)

Chemin faisant, l'hôtelier loue aux indigènes des magasins, rendant d'autant plus prospère le marché arabe local.

Diane surprise au bain par Actéon, petit-fils d'Apollon (Timgad, 1911)

Toujours très riche en photographies, comme cette très belle mosaïque de Diane, le rapport de 1910,  reprend en très grande partie, parfois intégralement, le document de 1903 (également sans table des illustrations) : la présentation en planches hors texte et en pleine page des illustrations, souvent limitées jusque-là à des vignettes de taille réduite, donne l'apparence d'un texte plus substantiellement enrichi.

Si Albert Ballu est soucieux de documenter son bilan annuel, il n'oublie pas de promouvoir l'avancée des fouilles sous son nom dans un ouvrage parallèle : "Les ruines de Timgad, sept années de découvertes, ouvrage illustré de 25 planches hors texte dont 3 en couleurs et de 18 plans".

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence) ]]>
1911]]> fre]]> Algérie. 19..]]> Thamugadi (ville ancienne). 19..]]> - Feuille Batna ; 27 ; 1894 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_027_894a.
"Dressé, gravé et publié (1891) ; 12094 [pour 12 1894]"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32460]]>
Antiquité]]> Histoire]]>
Pour autant, GSell ne fait pas dans la demi-mesure dans sa conclusion : les Berbères (étymologiquement, pour les Grecs et les Romains, barbares, ceux qui ne parlent pas leur propre langue) sont globalement restés assez primitifs. Et pour sortir de cette vie et ces mœurs rudimentaires, une seule solution : une forte discipline, qu'ils refusent tant ils sont impulsifs, ombrageux, susceptibles, anarchistes, nerveux, vaniteux... 

La Numidie, le royaume berbère (1)

Toutes ces qualités manquantes expliquent qu'ils ne seront jamais en mesure de mener leur propre destinée, en tout indépendance, et encore moins de constituer un véritable État qui entre dans l'Histoire. Ruinés par leurs divisions internes, asservis à leurs vieilles coutumes (ça vaut pour les paysans comme pour les montagnards), vulnérables aux diverses dominations, il est alors évident qu'il "faut que des étrangers viennent imposer à ce peuple l'ordre et la paix". Pour les Berbères, ce ne sera pas une première, mais les Romains ne vont pas faire les choses à moitié...

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian – MMSH, Aix-en-Provence)

Réfs
Histoire ancienne de l'Afrique du Nord - Wikipédia
Histoire des Berbères - Wikipédia

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1929]]> fre]]> Numidie (province romaine)]]> - Feuille Souk-Ahras ; 18 ; 1942 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_018_942a.
"Révisé en 1931 ; Tirage de Novembre 1942"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32687]]>
Géographie]]> Antiquité]]> - Géographie comparée de la province romaine d'Afrique ; 3 (Collection)
- Géographie comparée de la province romaine d'Afrique. Tome second, Chorographie, réseau routier / par Charles Tissot. - (Exploration scientifique de la Tunisie) (Autres œuvres en liaison)

L'atlas présenté par S. Reinach (il n'en est pas réellement l'auteur, plutôt le compilateur) a été dressé à partir de cartes du dépôt de la Guerre, de cartes géographiques récentes (sans plus de précision), quelques-unes carrément empruntées à d'autres ouvrages (sources non citées).

Salomon Reinach (1858-1932)

A la suite de la préface de la 1ère édition de la "Géographie comparée de la province romaine d'Afrique (1)" de Charles Tissot de 1884, S. Reinach évoque le géographe en rappelant qu'il est son "maître et ami".

Charles Joseph Tissot (1828-1884)

Son atlas n'est pas une œuvre opportuniste mais l'accompagnement naturel du travail que Tissot a commencé au milieu du 19e siècle. L'institution du protectorat français de Tunisie en 1881 va lui donner l'occasion, durant trois années, de compléter son travail de géographie comparée par des données d'ordre archéologique : son étude géographique de l'Afrique septentrionale (Maroc, Algérie, Tunisie), une région cernée par la Méditerranée au Nord, par l'Atlantique à l'Ouest et par le Sahara au Sud et à l'Est et marquée par l'ossature de l'Atlas, intègre des données historiques de la géographie antique (Numidie, Tripolitaine).

Hadrumète, port de la Province romaine et théâtre de la campagne de J. César.

Ch. Tissot décèdera l'année même de la parution du Tome premier de sa Géographie comparée, après avoir eu juste le temps de le corriger. S. Reinach se chargera de la publication du Tome second consacré à la chorographie et au réseau routier de la même région, d'après le manuscrit de l'auteur et y ajoutera des notes, des additions et son propre atlas.

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence)

1. La "Géographie comparée de l'Afrique romaine" de Charles Tissot, 1884, est consultable sur lGallica et sur le site de la Bibliothèque numérique de l'Institut du Monde Arabe.
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1891]]> fre]]> Afrique (province romaine)]]>
Archéologie]]> Antiquité]]>
Avant de visiter une trentaine de sites, Héron de Villefosse, jeune archéologue qui vient d'être nommé attaché en 1869 au département des Antiquités du Louvre, prend la précaution de s'attarder sur les collections du musée d'Alger qui rassemble des fragments de nombreuses localités vosines (Cherchell, Orléansville, Ténès, Mouzaïaville et les environs de la métropole algérienne). Il se fait accompagné par un collègue qui photographie les inscriptions pour leur étude et leur publication.

Partageant ce sort avec les statues, certaines inscriptions ont été volontairement mutilées pour diverses raisons (conflit, religion, vengeance, vandalisme) ou dégradées par les intempéries et évènements  naturels (séismes, gel, végétations, par ex.).

Antoine Héron de Villefosse (1845-1919)

Le déchiffrage peut s'avèrer très difficile : les inscriptions ont été très souvent martelées pour les rendre totalement illisibles et demandent un patient et savant travail d'interprétation.

L'inscription n° 119, très fragmentaire

Le travail de l'archéologue ne se résume donc pas à déchiffrer ce qui est encore lisible mais, en utilisant diverses techniques (estampage, lumière rasante, etc.) il doit compléter autant que possible les lettres manquantes pour tenter de rendre le texte littéralement et historiquement intelligible.
 
L'inscription n° 131, entièrement martelée

Quand les stèles ne sont pas usées ou incomplètes, elles sont parfois brisées en plusieurs fragments :  le travail de lecture doit être mené de front avec un travail de reconstitution.

La dernière inscription, n° 231, et sa nouvelle traduction.

L'étude de l'archéologue est récompensée par l'avancée qu'elle offre dans la compréhension d'une inscription restée parcellaire ou obscure et par les informations que cette même inscription peut apporter sur un site. Cette lecture nouvelle alimente le précieux corpus des inscriptions antiques partagé par la communauté des épigraphistes et des archéologues.

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence) ]]>
1875]]> fre]]> Algérie. 19..]]>
Antiquité]]> Histoire]]> Histoire ancienne de l'Afrique du Nord, Gsell poursuit la chronologie détaillée de la colonisation romaine : après la victoire de Scipion Émilien contre Carthage, le Sénat de Rome envoie dix commissaires pour définir l'organisation politique de la nouvelle province romaine, les règles de son fonctionnement, le statut de certaines cités, la gestion de terres, les impôts à acquitter,...

Carte de la province romaine (Afrique du Nord)

Après ce bouleversement militaire et politique, s'ensuit une période plus obscure qui s'étendra jusqu'aux campagnes de Jules César, à l'exception de la figure de Jugurtha, maître de la Numidie, qui contraindra Rome à entrer en guerre après avoir massacré tous les marchands italiens de Cirta. Après les campagnes de Métellus, vainqueur de Jugurtha, il faudra attendre les campagnes de Caius Marius (rival de Métellus) pour arriver à la fin des conflits. Entre la guerre de Jugurtha et l'expédition de J. César, Gsell reconnaît que lui-même et ses collègues historiens savent très peu de choses de ce demi-siècle.]]>
1928]]> fre]]> Numidie (province romaine)]]> - Feuille Souk-Ahras ; 18 ; 1942 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_018_942a.
"Révisé en 1931 ; Tirage de Novembre 1942"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32687]]>
Antiquité]]> Histoire]]> Histoire ancienne de l'Afrique du Nord devait s'achever sur les Grandes invasions des Vandales du 5ème siècle qui toucheront la Gaule, l'Espagne et l'Afrique du Nord. Le destin en décidera autrement et l'œuvre, restée inachevée, s'arrête à l'époque charnière du 1er siècle apr. J.-C. avec la victoire de Jules César à Thapsus en 46 av. J.-C., dont le récit est très détaillé (César sera assassiné deux ans plus tard, en -44) et le début de l'Empire (27 av. J.-C.) période de la Rome antique qu'il comptait étudier par la suite (fin de l'Empire en 476 apr. J.-C.).

Les camps de Jules César en Afrique

Cette victoire, celle de l'Empire romain, marque non seulement la fin de la guerre mais aussi la fin des royaumes indigènes. Gsell aura consacré la moitié de son étude (4 volumes) à ces royaumes, démontrant toute l'attention qu'il portait aux populations colonisées et mener une étude qui intéresse toujours les spécialistes de l'Antiquité : même si les corpus historique, archéologique et épigraphique se sont étoffés depuis et ont modifié les connaissances de cette période, Gsell était très au fait des dernières découvertes faites sur le terrain et les intégrait dans son travail (ce qui explique aussi les secondes éditions), comme en témoigne ses "Promenades archéologiques aux environs d'Alger : (Cherchel, Tipasa, le tombeau de la chrétienne)" de 1926.]]>
1930]]> fre]]> Numidie (province romaine)]]> Maurétanie Césarienne]]> Tunisie]]> - Feuille Sousse ; IX ; 1909 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_09_1909a.
"Dressée (…) en 1894 ; [tirage] 07-1909, codé sous la forme 7009"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43173]]>
Histoire de la colonisation]]> Antiquité]]>
Pour Béja, deux mille ans d'histoire, ce sont d'abord les Romains (quatre siècle d'occupation), puis les invasions Vandales au 5e siècle, ensuite celles des Arabes à parti du 7e siècle (1) et enfin les Français au 19e siècle dont le Protectorat, institué en 1881, met un terme à une longue période "d'oubli et de décadence" (dixit l'auteur).

Après la première phase militaire de l'occupation territoriale, la France met en place une administration coloniale qui repose, à l'échelon local, sur le contrôle civil : ce maillage du territoire s'appuie sur les pouvoirs locaux traditionnels, les caïdats et les cheikhats, mais reste administré par un contrôleur civil aux pouvoirs relativement étendus : il renseigne la Résidence générale sur tout ce qui se passe dans sa sa circonscription, encadre toutes les administrations tunisiennes, contrôle toutes les correspondances adressées aux caïds ou émises par eux, donne son avis sur toutes les nominations (fonctionnaires civils et religieux), gère l'État-civil des Français et dirige la police locale.

La commune de Béja, située à env. 110 km à l'Ouest de Tunis, connue dans l'Antiquité sous le nom de Vaga, et créée 13 juillet 1887, sera le siège de l'un de ces 20 contrôles civils. En 1931, il comptera quatre 4 caïdats composés de 28 chekhats (2).

La résidence du Contrôleur civil de Béja (avant 1905)

Dans son rapport rédigé début 1905 à l'attention du Résident Général, l'auteur peut-il dire autre chose que l'œuvre de colonisation dans le contrôle civil de Béja a été couronnée de succès ? Dans tous les cas, il ne peut savoir que malgré la volonté de concilier administration coloniale et pouvoirs traditionnels, les contrôles civils mis en place entre 1884 et 1897 ne réussiront pas à créer une administration harmonieuse qui aurait fusionné tutelle et respect : mais s'ils sont assez rapidement contestés (3), ils se maintiendront jusqu'en 1956.

1. J. Toutain. - Les cités romaines de la Tunisie : essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord in Wikimédia
2. Protectorat français de Tunisie : Création des contrôles civils - in Wikipédia
3. Elisabeth Mouilleau. - Les contrôleurs civils en Tunisie (1881-1956)

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1905]]> fre]]> Béja (Tunisie ; région). 18..]]> Béja (Tunisie ; région). 19..]]> Tunisie. 1881-1956 (Occupation française) ]]> - Feuille Tunis ; V ; 1897 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_05_1897a.
"Levés (…) 1881 à 1887 ; [tirage] 09-1897, codé sous la forme 9097" Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43113]]>
Archéologie]]> Antiquité]]>
Pour cette campagne, l'inspecteur des antiquités du Service des Monuments historiques (nous sommes dans le contexte d'une administration coloniale), se montre avisé en se faisant accompagner par Charles Albert Joly, qui n'est autre que le conducteur des chantiers de fouilles. Il le charge donc de réaliser le relevé des sites, ce qu'il fera avec un très grand souci du détail et de la précision.

Khamissa - Plan de coupe de la Vieille place

Gsell met à profit l'expérience de l'homme de terrain : il le charge également de réaliser toutes les prises de vue. Panoramiques des sites, vues détaillées des ruines, monuments,  statues et inscriptions épigraphiques en plan rapproché : tous les vestiges, autant ceux bien conservés que ceux dégradés, sont photographiés avec le même soin.

Le frigidarium, site de Khamissa : arc probablement restauré
- un cliché de bonne qualité non dénué d'esthétique (vue du SO)

Gsell n'est pas un débutant en matière de publication : il a déjà pris l'habitude d'illustrer ses rapports avec des clichés photographiques qu'il insère, souvent en format très réduit dans le texte de ses rapports, ce qui n'est pas sans poser quelques difficultés pour l'imprimeur.

Mdaourouch - statue de divinité, a priori mise à l'abri (fond neutre)

Les grands formats posent des problèmes encore plus sérieux car ils demandent un support différent du papier ordinaire : il réserve donc un volume spécial de planches hors texte (clichés pleine page).

Announa - Le marché (les fragments ont été alignés mais les colonnes n'ont pas encore été remontées)

Mais nous sommes déjà au 20e siècle, et Gsell n'est pas novateur dans l'utilisation de la photographie : il s'inscrit dans l'archéologie moderne du 19e siècle qui, depuis 1860, fait une large place à cette technique. Les voyages d'explorations géographiques et les campagnes de fouilles ont souvent été accompagnés de dessinateurs, de peintres : mais la photographie, et ses rapides évolutions techniques, vont bouleversé cette discipline (1) et permettre :

- de populariser les découvertes archéologiques (Schliemann)
- de prouver le succès des fouilles et promouvoir le généreux mécène qui les finance (Napoléon III)
- d'authentifier l'acte de découverte et d'appropriation personnelle des vestiges par l'archéologue en personne (Albert Ballu en Algérie)
- et de favoriser une archéologie plus militante, soucieuse de témoignage et de conformité en cas de restauration

Contrairement à son collègue Albert Ballu (ils officient aux mêmes époques) qui se met volontiers en scène comme figurant, Gsell n'est présent sur pratiquement aucun cliché (à une exception près, discrète et floue) et s'efface au profit de l'objet historique et du témoignage scientifique.

(note : les lecteurs attentifs auront remarqué que la notice bibliographique ne reconnaît à Charles Albert Joly qu'un rôle secondaire d'illustrateur, ce qui ne lui rend pas totalement justice).

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1. Yelles Anissa, « La photographie de fouilles à l’ère des premiers grands chantiers en Méditerranée : de la mise au jour à la mise en scène de la découverte archéologique », in Contextualités, 19/07/2018. [En ligne].
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1914-1922]]> fre]]> Announa (Algérie ; région)]]> Khamissa (Algérie ; région)]]> M’Daourouch (Algérie ; région)]]> - Lien vers la page : Souk-Ahras ; 18 ; 1942 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_018_942a.
"Révisé en 1931 ; Tirage de Novembre 1942"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32687]]>
Antiquité]]> Archéologie]]> Société de recherches scientifiques et d'acclimatation", l'Académie d'Hippone*, fondée en 1863, est une société savante algérienne de l'époque coloniale. Sa revue sera publiée sans interruption de 1865 à 1962, avec cependant, une périodicité de plus en plus espacée (1 an, puis 2, ensuite 5 et 25 ans pour finir !).

Le Bureau de l'Académie d'Hippone (1913-1914)

Le parallélisme avec la présence française est aujourd'hui devenue une évidence ineffaçable : à décharge, les publications des archéologues sur le terrain montrent que le travail consacré à la mise au jour des vestiges de l'Antiquité, en particulier ceux de l'époque romaine, s'est accompagné de mesures de sauvegarde de ce patrimoine culturel, même si, et certains en étaient bien conscients, ils contribuaient à l'exposer.

L'ampleur et la richesse du site justifiaient des travaux de fouilles en continu dont rendait compte le Bulletin, à l'attention de la communauté des spécialistes, sans oublier les autorités administratives.

Mosaïque aux médaillons (villa Chevillot, 1899-1900)

Les archives de l'époque attestent que les archéologues mettaient au jour des vestiges et des ruines qui demandaient un lourd travail d'analyse et d'interprétation pour les comprendre et les situer correctement dans le temps et dans l'espace (l'Algérie a connu tant et tant de vagues de conquêtes) alors qu'ils peuvent nous paraître aujourd'hui évidents dans leurs origines, leurs sens et leurs usages.

Les autres sites et pays d'Afrique du Nord colonisés suivront cette voie comme en témoignent le Bulletin trimestriel de géographie et d'archéologie de la région d'Oran (à partir de 1885), les Rapports sur les travaux de fouilles de la région d'Alger (Cherchell, Tipasa) ou de Constantine (Timgad, Khamissa) et, quelques années plus tard, les fouilles menées en Tunisie (Carthage, Musée du Bardo).

Amours vendangeurs : mosaïque romaine telle qu'on peut la voir au Musée d'Hippone

À tort ou à raison (on observe le même mouvement dans les pays européens), les archéologues ne se contentaient pas toujours de travaux de sauvegarde contre les périls imminents (effondrement, pluie, etc.) mais se préoccupaient aussi de travaux de restauration qui allaient au-delà de la simple consolidation, les plus prudents prenant soin de marquer les matériaux et appareils d'origine par rapport à ceux apportés et de les documenter.

Projet de restauration des thermes (Hippone, 1887)

Comme il est impossible d'entrer dans le détail d'un siècle de fouilles (qui débordent largement la seule région de Bône et la période romaine), on observera simplement l'utilisation de la photographie dans le travail archéologique à partir des années 1880.

Le fond de l'abri du Dyr (BAH, 1930-1935)

Ce qui a pu être un usage en apparence anecdotique (figurer sur les clichés pour la postérité ou, plus gravement, pour faire date et revendiquer une paternité, par ex.) devient un véritable outil au service du travail scientifique dans les années 1910 (pour ce qu'il en est de cette collection).

Thermes de Socius (Propriété Chevillot, 1914-1921)

Le cliché devient un document porteur des légendes explicatives et une preuve de l'état réel du site lors des fouilles. Les panoramiques pemettent aussi de repérer les signes d'évolution de son environnement et de mesurer ce qui pourrait le menacer, comme ce projet d'alignement des rues de Bône voulu par les Français.

Alignement des rues de Bône (1912-1913)

Au niveau de l'urbanisme, les sujets d'inquiétude ne manquent hélas pas, comme l'extension du faubourg industriel avec ses nouveaux ateliers et ses nouvelles usines, dans la relative indifférence des pouvoirs publics, pourtant alertés.

Nouvelles fouilles (Hippone, 1925-1930)

Mais d'autres menaces, plus discrètes et plus sournoises, guettent les trésors du site : l'engouement pour le passé et les expositions suscite la convoitise des musées de la Métropole qui ont les moyens financiers d'enrichir leurs collections avec ce qui a été "péniblement arraché à la terre".

Trésors expatriés (propriété Dufour, 1914-1921)

À  l'image de ce peigne, merveille de l'art antique, vendu 4000 Fr au Musée du Louvre par Mme Dufour (propriétaire du sol), se désolent les archéologues pourtant persuadés qu'Hippone était bien un terrain de statut domanial.

Cérémonie du Cinquantenaire de l'Académie, 1863-1913, dans les thermes de Socius

Les menaces venant de l'extérieur comme de l'intérieur ne découragent pas pour autant les archéologues qui fêtent, à l'aube de la Première Mondiale, le (premier) Cinquantenaire de leur Académie.

Numérisation et sommaires Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence


- Les volumes 20 à 23 ont été aimablement prêtés par le CTLes (Centre Technique du Livre de l'enseignement supérieur) et les volumes 24 à 28, 30, 32 à 38 proviennent des collections du CEPAM (Cultures et Environnements. Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge) de l'Université Nice-Sophia Antipolis (Nice) pour sa numérisation. Qu'ils en soient ici tous deux remerciés.
- Les fascicules numérisés par la MMSH (Aix), présentés ici, complètent la collection consultable en ligne sur Gallica (1)

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1. Bulletin de l'Académie d'Hippone - Gallica
* Hippone sera rebaptisé Bône durant la colonisation française. Depuis l'indépendance, la ville portuaire porte le nom d'Annaba.
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1884-1961]]> fre]]> Algérie. 18..]]> Algérie. 19..]]> - Feuille Bône ; 9 ; 1958 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_009_958a. - "Complété en 1930 ; [tirage] 4-58"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32457]]>
Histoire de la Provence]]> Administration des Bouches-du-Rhône]]> Économie]]> Antiquité]]> Agriculture]]> Villes et communautés de Provence]]> Discours préliminaire, à la mesure de l'ouvrage (76 pages !), Christophe de Villeneuve ne cache pas l'énormité de la tâche réalisée sur le terrain et les résultats obtenus : la taille de l'entreprise et les années d'enquête les justifient amplement. Elles offrent une somme monumentale de données scientifiques, économiques, historiques et culturelles des Bouches-du-Rhône : rien de ce qui existe dans le département ne semble avoir échappé à cet implacable maillage statistique. Dans le chapitre 3 du Livre 6 consacré aux Etablissemens d'Instruction Publique, Villeneuve retrace l'historique de l'Université d'Aix de 1413 à 1824 (parfois en termes identiques rencontrés dans d'autres documents). Le titre Statistique (au singulier) paraît bien modeste, l'ouvrage n'étant en rien une accumulation de tableaux de données chiffrées : les descriptions et les explications composent l'essentiel de l'ouvrage et il ne faut pas moins de dix livres pour les rassembler thématiquement et les présenter selon une ligne globalement chronologique : de la géologie et de l'Antiquité aux industries du 19e siècle et aux édifices modernes des années 1820-1830.

poisson fossile du calcaire coquillier (Pl. 4, fig. 4)

Dans son catalogue de vente, la Librairie Jeanne Laffitte (Marseille) documente son offre par une belle notice qui montre toute l'importance du document : "Monument d'érudition et de documentation, bien complet de son bel atlas renfermant 25 planches gravées in-plano de la plus grande rareté. Cet ouvrage capital est à la base de toute étude sur cette région car il nous donne dans ces quatre volumes, le panorama le plus complet de cette région au début du XIXe. Il comporte en effet la topographie physique, l'histoire naturelle (vents, hydrographie, minéralogie, fossiles), la description des mines et carrières, la botanique, la zoologie, l'anthropologie, une importante section historique et de géographie ancienne avec les établissements liguriens, grecs et romains, une section archéologique avec tous les monuments, une étude administrative, l'état social, une section sur le langage (langue romane, provençale), une description des mœurs, usages et coutumes de tous les établissements anciens et modernes, un travail exhaustif sur l'agriculture, les propriétés, les arbres, l'économie rurale, l'industrie et le commerce. Enfin nous avons une description précieuse de toutes les communes de la région. L'atlas comporte 25 grandes planches gravées à double page qui constituent une des illustrations les plus documentées sur la région des Bouches-du-Rhône, dont le plan de la région de Fos avec les étangs de Camargue, les planches d'antiques, de monnaies et une précieuse sur les instruments aratoires anciens avec leurs noms provençaux… Brunet (v.1242) reconnaissait déjà en son temps l'excellence de cet ouvrage".

Les quatre volumes de texte sont complétés d'un atlas grand format : 25 planches monochromes de belle qualité qui tentent d'être représentatives des sujets traités (certaines gravées, comme le fossile de poisson, par N. L. Rousseau père, 1815, graveur de la Commission d'Égypte de la Chambre des Députés).

Façades principale et latérale de la serre du jardin botanique (Pl. 25, 1830)

Compléments pourtant courants dans les documents volumineux, on regrettera l'absence d'un index matière commun aux 5 volumes, d'une table générale des chapitres des 10 livres* et d'une table établissant le lien entre le texte et les illustrations, le renvoi aux planches étant inséré directement dans le texte ou simplement en notes de bas de page**.

Habits traditionnels de pêcheurs (Pl. 8, 1830)

Si les communes du département figurent bien dans l'enquête, Marseille y tient une place particulière compte tenu de son importance historique, démographique, commerciale et industrielle. En témoignent sa notice de plus de 50 pages et les planches qui lui sont consacrées.

Plan topographique de Marseille et limites de la ville en 1830, Pl. 7
(au Nord, le cimetière St Charles, fermé en 1876, sur lequel sera construite la Faculté des Sciences à partir de 1911)

On a pu reprocher à certains préfets, fidèles serviteurs de l'Empire ou de la République, d'exécuter avec un zèle excessif les ordres de l'État (en l'occurrence, le Conseil Général des B-d-R) : remercions Villeneuve de l'avoir fait, et ici pour la meilleure cause qui soit. Son Discours préliminaire commençait par ces mots "Pour gouverner les hommes, il faut pouvoir apprécier leurs intérêts, et par conséquent la nature et l'état des lieux où ces intérêts naissent, se multiplient et se confondent". Sagesse ou malice ? Ces outils d'information et d'éclairage de l'action publique sont à double tranchant : le politique décide avec plus de pertinence, mais il le fait alors en toutes connaissances de cause et engage donc davantage encore son jugement et sa responsabilité...

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1. Notice extraite du catalogue de la Librairie Jeanne Laffitte (Marseille), spécialisée en antiquariat. Voir le site de la librairie
* pour faciliter l'exploration de l'ouvrage, les 4 tables de matières ont été assemblées dans un seul et même fichier pdf factice
** pure hypothèse, l'absence de tables communes aux quatre volumes, qui peut laisser un sentiment d'inachèvement de l'ouvrage, serait-elle en rapport avec le décès de C. de Villeneuve survenu en 1829, année de la publication de l'enquête ?]]>

I. Topographie physique. Histoire naturelle. - 1821
  • Livre 1er - Topographie physique
  • Livre 2ème - Histoire naturelle

II. Antiquités. Topographie administrative. - 1824
  • Livre 3ème - Antiquités
  • Livre 4ème - Topographie administrative

III. État social. Établissements et travaux publics. - 1826
  • Livre 5ème - Etat social
  • Livre 6ème - Etablissemens et travaux publics

IV. Agriculture ; industries, commerce ; contributions. - Table. - 1829-1841
  • Livre 7ème - Agriculture
  • Livre 8ème - Industrie
  • Livre 9ème - Commerce
  • Livre 10ème - Contributions

[V.] Atlas. - 1826. Gr. in-fol., 25 pl. et cartes gr.]]>
1821-1829]]> fre]]> Marseille. 18..]]> Bouches-du-Rhône. 18..]]> Provence. 18..]]> - Feuille Aix ; 235 ; 1870 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Erard (graveur)/Lebel (graveur)/Hacq (graveur)/Rouillard (graveur), ISBN : F802351870.
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Géographie]]> Antiquité]]> Histoire]]>
Ces 7 publications éditées au cours d'une quinzaine d'années (voir la table des matières ci-dessous) montrent que, dès le début de sa carrière, la passion de S. Gsell pour l'Afrique du Nord ne se limite pas à sa spécialité scientifique, l'archéologie, mais embrasse tous les aspects de l'histoire de l'Afrique romaine : climatiques, géographiques, agricoles, architecturaux, politiques, territoriaux, administratifs, ... On en trouvera une vaste synthèse dans son œuvre majeure Histoire ancienne de l'Afrique du Nord en huit volumes. Quand dans son premier texte, il aborde l'influence du climat de l'Afrique du Nord sur la prospérité agricole au cours de l'Antiquité, on comprend d'emblée qu'il ne va pas réduire son étude aux seuls facteurs liés aux éléments naturels : "il s'agit de savoir si cette prospérité a eu pour cause principale un climat plus favorable à la culture que le climat d'aujourd'hui, ou si elle a été surtout l'œuvre de l'intelligence et de l'énergie des hommes". Poser la question, n'est-ce pas déjà un peu y répondre ?

Fouilles de Gouraya - antiquités phéniciennes (unique photographie du recueil)

D'autant plus que cette étude sur le climat arrive après plusieurs années de fouilles durant lesquelles il multiplie les chantiers et les thèmes d'étude : aspects politiques, militaires, objets d'art, de culte, objets utilitaires et ustensiles, monuments religieux, habitat et urbanisme, sites, inscriptions, histoire évènementielle, ... et les articles dans diverses publications (éditées à Alger, Paris, Rome,...).

Inscription latine partiellement effacée, sur une stèle (ex-voto) : un matériel très fragmentaire pour épigraphiste averti...

Gsell est un archéologue complet qui s'intéresse autant aux plus grands sites antiques dans leur globalité qu'aux plus petites inscriptions latines, parfois très mutilées, qu'il examine et déchiffre patiemment : le nombre impressionnant (comme son CV) de rapports de fouilles adressés à sa tutelle, le Service des monuments historiques de l'Algérie, explique une bibliographie prolifique dont le présent recueil ne reflète qu'une infime partie...

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence)]]>
Revue africaine", 4e trimestre. 1911, de l'École Française de Rome, Mélanges 1903, et des "Mélanges d'Archéotogie et d'Histoire" publiés par l'École française de Rome (1904). Le recueil contient :
  1. Le climat de l'Afrique du Nord dans l'Antiquité (1911)
  2. Etendue de la domination carthaginoise en Afrique (1905)
  3. Chapelle chrétienne d'Henchir Akhrib (1906)
  4. Publications de l'Association historique pour létude de l'Afrique du Nord. IV - Fouilles de Gouraya. - Fouilles de Gouraya (sépultures de la côte algérienne) exécutées sous les auspices de l'Association historique pour l'étude de l'Afique du Nord (1903)
  5. Chronique archéologique africaine (1904)
  6. Inscriptions inédites de l'Algérie, par S. Gsell, Pr. à l'Ecole des Lettres d'Algérie (1897)
  7. L'histoire de l'Afrique du Nord - Extrait de la Revue politique et littéraire (Revue Bleue) des 21 et 23 déc. 1912. Leçon d'ouverture de la chaire d'Histoire de l'Afrique du Nord, au Collège de France. Dédicace manuscrite de l'auteur : "A Monsieur Joly. Souvenirs affectueux. Signé : S. Gsell (1912)
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1897]]> 1903]]> 1904]]> 1905]]> 1906]]> 1911]]> 1912]]> fre]]> Algérie. 18..]]> Algérie. 19..]]> Carthage (ville ancienne)]]> Gouraya (Algérie ; région)]]> - Feuille Orléansville ; NJ-31-SO ; 1938 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : C30_J31SW_38. "Dressé, héliogravé et publié par le SGA en 1927 ; [tirage] 1-38"
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Archéologie]]> Antiquité]]>
Louis Carton (Villa Stella Kereddine)

Dès son arrivée en 1888, et plusieurs années de suite, il dégagera les ruines du site de Dougga (Nord-Ouest tunisien).

Site général de Dougga ou Thugga (Tunisie)

La présente monographie va au-delà d'une simple synthèse de ses 20 années de fouilles et propose de donner un fil conducteur pour les visiter et les comprendre, dans tous les sens du terme : au sens bien sûr historique mais aussi au sens pratique, tous les renseignements utiles (de Tunis à Dougga, le mieux c'est l'automobile !) étant prodigués au futur voyageur. Ce goût pour le tourisme, alimenté par ses travaux et sa connaissance du terrain, ne cessera de s'affirmer : après le Nord-Ouest de la Tunisie (un guide illustré ~ 1912 qui recommande cette fois le confort du wagon-restaurant !), il publiera en 1924 Pour visiter Carthage, le site punique qui l'intéressera passionnément.

Guide de Dougga par le Dr L. Carton (1)

Le plan final des ruines donne la mesure du site de Dougga qui s'étend sur plus de 70 ha. La petite ville romaine est alors et toujours considérée comme l'une des mieux préservées d'Afrique du Nord pour l'histoire antique.

Carte des ruines de Dougga (Carton, 1910)

En pleine campagne et niché sur une colline, le site a moins souffert que d'autres de la proximité de grandes localités qui menacent d'extension tout ce qui les bordent, favorisent les réaménagements urbains et attisent les tentations de pillage (le réemploi de matériaux de construction disponibles et à faible distance transforme n'importe quel site ou édifice en gisement pratique et peu coûteux).

Le Capitole (temple de Dougga)

Ce bon état de conservation rend encore plus intéressante la grande diversité d'édifices et d'infrastructures urbaines, comparable à celle des autres grands sites connus : acropole, temples (nombreux), théâtre, basilique, capitole, portes, hippodrome, thermes, citernes, aqueduc, habitations, murs d'enceinte, dolmens, etc.

Louis Carton n'est pas un archéologue ni de formation ni de métier : si la passion de ce médecin militaire l'a motivé à mener des fouilles et à se constituer une solide collection personnelle, elle ne l'empêchera pas de faire don de nombreuses pièces au Musée archéologique de Sousse, au Musée national du Bardo et à ce qui deviendra le Musée national de Cartage, institutions tunisiennes considérées aujourd'hui comme majeures par les spécialistes de l'Antiquité. De même que la communication scientifique n'était pas chez lui incompatible avec ses guides touristiques, une démarche peu conventionnelle et possiblement pas toujours désintéressée (vraiment plus que de nos jours les croisières accompagnées par d'éminents universitaires ?).

La villa Stella : chez le Dr L. Carton (2)

Louis Carton aurait été doublement intéressé d'apprendre que le site pour lequel il avait la plus grande admiration et où il a tant œuvré a été inscrit en 1997 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO (2) au titre des biens culturels (même très sélective, les principaux sites archéologiques de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie, sont classés au patrimoine mondial). Une reconnaissance universelle, une protection en principe garantie par un traité international mais aussi, rançon de la notoriété, une étape de choix pour le tourisme culturel...

Le théâtre de Dougga (© Asram / Wikipédia France)

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence)

1. Louis Carton. - Le Nord-Ouest de la Tunisie : ruines romaines, forêts, montagnes, colonisation : guide illustré / [signé Dr. Carton] - site consulté Gallica
2. Louis Carton - site consulté Wikipédia]]>
1910]]> fre]]> Dougga (Tunisie). 19..]]>
Archéologie]]> Antiquité]]>
Quand il décide de publier le résultat de ses travaux (notamment sur Carthage), Jules Renault vient tout juste d'avoir trente ans. Empruntant une voie très différente de ses collègues qui publient majoritairement dans des revues de sociétés savantes, il opte pour une publication "artisanale', intégralement manuscrite et ornée de nombreuses illustrations qu'il réalise lui-même par procédé lithographique*. La finesse et la fidélité de ses reproductions montrent qu'il est un dessinateur hors-pair  : à juste titre, il n'oublie jamais de signer et dater ses œuvres. Conscient de son talent, il met en avant le format inhabituellement grand de sa publication (28 cm, nettement supérieur à celui des revues académiques) qui aidera ses lecteurs : "Le format que j'emploie permet de reproduire à une échelle suffisante les inscriptions de quelque importance pour l'étude des caractères gravés. Les plans et les dessins sont lisibles pour tous".

Un vase en albâtre (Carthage, cahier 1909)

Rien ne le décourage : ni le niveau de détail, ni le nombre d'éléments à représenter, ni la taille du motif. À propos d'un des fragments d'une mosaïque romaine qu'il a dessinée, J. Renault a l'humilité d'indiquer "il est à remarquer avec quel soin il est composé et avec quelle patience et quel art les cubes en ont été disposés". Le compliment ne vaut-il pas pour lui également ?

Une céramique de Carthage (cahier 1910)

Chaque cahier exige un grand temps d'exécution, ce qui explique une production assez limitée (un peu plus 1 000 pages en 5 ans), délai aggravé par la maladie qui va l'empêcher de publier en 1912 et la courte vie d'une revue d'apparence solitaire (elle cessera de paraître après le second cahier de 1913).

Mais J. Renault n'est pas pour autant un esthète marginal enivré de romantisme antique et a bien les pieds sur terre : archéologue spécialiste de la Tunisie, il occupe un poste d'architecte à la Direction générale des travaux publics de la Régence de Tunis, il est également correspondant du Ministère de l'Instruction publique et des beaux-arts à Tunis et siègera comme membre au Comité des travaux historiques et scientifiques de 1906 à 1920.

La maison Garrigues de Tunis (cahier 1911)

Parallèlement à sa revue "fait maison", il fréquente le Musée du Bardo, écrit dans des revues d'archéologie comme la Revue tunisienne et connaît bien les travaux de ses collègues qu'il cite dans ses articles (par ex., références au Bulletin archéologique).

Le choix de J. Renault de proposer ses dessins est délibéré et ne tourne pas le dos à la technique pour autant : pour reproduire certains sites et certains monuments, il n'hésite pas à s'inspirer de photographies de chantiers ou les à reproduire en le signalant systématiquement de la mention "d'après une photographie...".

* la revue a été imprimée par le procédé d'impression baptisé zincographie, lithographie sur zinc, qui permet d'obtenir un grain d'une extrême finesse, ici de type monochrome.

Numérisation et sommaires Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence]]>
1908-1911; 1913]]> fre]]> Tunisie. 19..]]> - Feuille Tunis ; V ; 1897 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_05_1897a.
"Levés (…) 1881 à 1887 ; [tirage] 09-1897, codé sous la forme 9097" - Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43113]]>
Archéologie]]> Antiquité]]>
La première leçon du passé pour les archéologues, texte inaugural de ce guide, est qu'il faut le connaître pour mieux le comprendre et mesurer son importance réelle. Les auteurs ne cachent pas leur admiration de la civilisation romaine et commencent logiquement par l'histoire de la ville. La première leçon du passé est qu'il impose la responsabilité de sa préservation à celui qui prétend assurer sa sécurité, ce qui n'a été le cas jusqu'à présent : "La France se doit à elle-même de perpétuer le souvenir de ceux qui, à force de labeur et d'énergie, ont su créer de grandes et belles choses dans ce pays".

Le recours assez répandu à la photographie aérienne (1924)

Le message peut être aussi entendu sur un plan plus politique : "Les pierres taillées par les Romains, dégagées des poussières du temps, dans les friches abandonnées, sont les titres des Roumis [européens non musulmans] revenus dans l'ancienne Numidie pour y apporter un renouveau de paix sociale, de travail régénérateur et d'activité productrice". Les Français poursuivent le travail des Romains, en quelque sorte.


Circuit de la visite des ruines de Djemila (illustration en fin d'ouvrage)

Le plan du guide suit un itinéraire très académique (sur le plan pédagogique, il aurait gagné à figurer en début d'ouvrage) : d'abord la ville chrétienne (aucune photographie pour cette partie), puis la ville païenne avec tous les monuments érigés par les romains et les infrastructures urbaines communes à tous les grands centres de l'époque.

L'arc de Caracalla, en grande partie reconstruit  (Djemila, 216 ap J.C.)

Cette seconde partie (la moitié du document) est la plus richement illustrée avec 40 planches monochromes en pleine page hors texte, consacrées aux monuments.

Mosaïque du Triomphe d'Amphitrite (Djemila)

La seule photographie d'un élément décoratif nous montre une des magnifiques mosaïques de Djemila, conservées aujourd'hui dans son musée archéologique que le guide parcoure en les resituant précisément sur le site d'extraction, mais ne livre aucun détail sur le reste des collections (souci de ne pas ennuyer davantage le visiteur venu se rafraîchir après avoir déjà rôti deux heures à l'extérieur ?). À l'époque, le musée exposait déjà en extérieur des éléments d'architecture (fragments de colonnes, de chapiteaux, de sculpture, etc) et des mosaïques protégées par les saillies du toit alors que les salles intérieures exposaient les mosaïques et les objets les plus fragiles et précieux (vases, médailles, verreries, monnaies, ...). À défaut d'une "librairie-boutique", passage obligé pour quitter la plupart des sites et des musées de nos jours, le touriste est invité à signer le Livre d'Or "qui contient déjà tant d'autographes, d'appréciations et de pensées justement flatteuses..."

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence)
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1924]]> fre]]> Djemila (Algérie). 19..]]> Algérie. 19..]]> - Feuille Bizerte ; II ; 1887 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_02_1887a. Levés de 1881 à 1887 - Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43100]]>
Archéologie]]> Antiquité]]> - 53 vues d'après les photographies communiquées par M. A. Ballu et de M. Bouteillier, phot. à Batna (Notes)
- Mention sur la page de couverture : 56 vues
- Mention de Ain-Tayout au lieu de Aïn Yagout ou Aïn Yaqout
- France-Album ; 85 (Appartient à la collection)

Cet album rassemble des photographies de quatre sites archéologiques réalisées par M. Bouteillier (phot. à Batna). Qu'ont-ils en commun ? D'abord, leur proximité géographique : une vingtaine de 20 kms séparent les plus proches, une soixantaine les plus extrêmes. Ensuite, ces chantiers de fouilles ont été menés sous la direction d'A. Ballu (auteur de l'avant-propos), architecte en chef des monuments historiques de l'Algérie et connu également pour ses restaurations de monuments historiques en Métropole.

Le théâtre de Batna

Comme il est difficile de résumer de manière équitable un livre purement illustratif consacré à des sites majeurs de l'antiquité déjà très largement publiés, on se contentera de quelques clichés moins souvent exposés dans les revues d'archéologie comme celle prise dans la localité même de Batna avec ses habitants pris sur le vif dans leur vie quotidienne.

Les latrines de Timgad

L'essentiel de l'album étant consacré à Timgad (édifié sous le règne de Trajan), très bien conservé en raison de son éloignement de grands centres urbains, toujours sources de dégradations, les édifices les plus importants et les principales infrastructures de la ville sont largement représentés. On pourra s'arrêter sur les latrines qui équipaient le centre de la ville. L'hygiène publique a toujours été une préoccupation majeure des romains qui ne lésinaient jamais sur les constructions : adduction d'eau douce potable même sur de longues distances, fontaines publiques, entretien de réseaux d'égouts efficaces (toujours utilisés d'après A. Ballu), construction de citernes de grande capacité, édification de thermes (eau chaude et froide) qui démontraient le stupéfiant niveau de compétence des géomètres et des architectes de l'époque, quelles que soient les difficultés du terrain. Deux millénaires plus tard, sous le poids d'une démographie et d'un urbanisme incontrôlés, les grandes agglomérations industrielles françaises seront débordées par de graves problèmes d'insalubrité et d'hygiène publiques qu'il est difficle dévoquer sans penser à une incompréhensible régression technique et administrative.

L'Agence des travaux et le musée de Timgad

Images plus rares encore, les bâtiments des archéologues destinées à abriter et étudier les éléments estimés les plus fragiles et les plus précieux. En dehors du prestige national, on remarquera que les installations en dur étaient prises très au sérieux et deviendront, au prix d'une muséologie non dépourvue de toute pédagogie, un passage obligé pour les touristes les plus férus en histoire antique.

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence)
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19??]]> fre]]> Algérie. 19..]]> - Feuille Batna ; 27 ; 1894 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_027_894a. "Dressé, gravé et publié (1891) ; 12094 [pour 12 1894]"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32460]]>
Archéologie]]> Antiquité]]> On s'y rend facilement en automobile de St-Arnaud, station de chemin de fer située sur la ligne d'Alger à Constantine" (2, p. 7) et depuis 1909, une voie d'accès mène au chantier de fouilles. Malgré une difficile implantation sur un plateau étroit et en pente, le site est d'importance : il ne compte pas moins de 33 édifices, tous bien identifiés.

Djemila - le Cardo Maximus (artère principale de la ville)

Très tôt, des travaux de consolidation d'urgence sont menés pour les cas les plus critiques (les archéologues ne se contentent pas d'exhumer), certains appareils sont remontés et, grâce aux matériaux restés sur place, quelques monuments sont reconstitués.

Djemila - le portique Nord du Forum Sud

Classiques et communs aux autres grands sites romains, ils sont reconnus pour leur grande élégance, à l'image des Grands Thermes, structure de plus de 2 600 m² bâtie avec la recherche d'une remarquable symétrie (les pièces de même fonction se font miroir). Des études postérieures ont pu montrer que les thermes avaient fait l'objet de nombreux remaniements, certains aménagements primitifs ayant complètement disparu, d'autres ayant pu être datés grâce à de surprenants indices comme ces pièces de monnaie retrouvées au fond d'une piscicne comblée à l'époque.

Djemila - Les Grands thermes, construits en 183, sous règne de Commode

Les Grands Thermes offrent tout le confort et toutes les installations attendus d'un tel lieu : vestiaires, gymnase, étuves (sèche et humide), bains (froid, tiède et chaud), piscines, etc., le tout chauffé à l'aide d'un circuit de vapeur d'eau cheminant dans des parois creuses composées de poteries aux formes astucieuses. Bien-être, luxe et raffinement vont de pair : les murs sont revêtus de marbre et le sol est  recouvert de mosaïques.

Djemila - Les Grands thermes (cliché 2012)

Trois ans après la publication de cette synthèse de 1921, l'année même où A. Ballu part en retraite, les archéologues E. Vallet, E. Albertini et M. Huttner, mesurant l'intérêt de ces ruines et soucieux de les populariser, éditeront en 1924, un "Guide pratique illustré pour visiter les ruines de l'antique Cuicul, actuellement Djemila" pour inviter les premiers touristes friands d'archéologie à venir découvrir ces vestiges exceptionnels et mieux les comprendre en suivant un circuit balisé et numéroté (les 33 édifices y compirs le musée) pontué de rapides explications sur l'historique des constructions, leur raison d'être et leur usage.


Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence)
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1. Djemila - Wiki
2.
Allais Yvonne. - Le quartier occidental de Djemila (Cuicul). In: Antiquités africaines, 5,1971. pp. 95-120. DOI : https://doi.org/10.3406/antaf.1971.921  www.persee.fr/doc/antaf_0066-4871_1971_num_5_1_921
3. Wikimedia Commons, the free media repository, Yves Jalabert 2012]]>
1921]]> fre]]> Djemila (Algérie). 19..]]> Algérie. 19..]]> - Feuille Bizerte ; II ; 1887 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_02_1887a. Levés de 1881 à 1887 - Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43100]]>
Antiquité]]> Archéologie]]>
La mention "in pace" présente dans de nombreuses épitaphes  (Basilica majorum)

Domaine d'étude des épigraphistes, les inscriptions funéraires subissent souvent l'outrage des ans malgré la dureté des matériaux : partiellement effacées, parfois endommagées, quelques fois très fragmentaires, elles exigent un travail considérable de reconstitution et d'interprétation.

Le R.P. Alfred Louis Delattre (1850-1932)

Si les inscriptions trouvées à Carthage sont chrétiennes, c'est que l'archéologue qui les collecte et les étudie est aussi un ecclésiastique français, le R.P. Alfred Louis Delattre. Missionnaire en Algérie, il sera nommé aumônier de l'église Saint-Louis de Carthage et y deviendra un spécialiste de l'ancienne Église d'Afrique (1).

Une épitaphe avec croix et colombe, symboles chrétien et de l'innocence (jeune fille défunte ou pieuse ?)

Dans sa préface, Delattre rend hommage à ses prédécesseurs et à tous ses collègues qui l'ont aidé à mettre au jour les centaines d'inscriptions retrouvées dans les basiliques et les cimetières chrétiens. Dès cette époque, l'archéologie se constitue en travail d'équipe même si les longs chantiers de fouilles sont souvent menés par un seul et même archéologue et un responsable de chantier bien identifié auxquels les noms restent attachés.

épitaphe en l'honneur des martyrs chrétiens

Dans ce document, le R.P. Delattre nous présente un demi-siècle de fouilles à Carthage mais au lieu d'énumérer les centaines d'inscriptions dans leur ordre chronologique, il prend le parti de les regrouper en vingt-sept catégories qui les rendent plus intelligibles en fonction de ce qu'elles mettent en avant dans leur message : la paix éternelle, le témoignage religieux, la hiérarchie de l'Église, la valeur familiale, la profession du défunt, sa patrie de naissance, l'origine grecque ou latine de l'inscription...


Un groupe d'épitaphes retrouvées dans la Basilica majorum

Nommé Conservateur au Musée archéologique d'Alger, on lui doit la collection des Pères blancs (2). Une des caractéristique et aussi une énigme que posent ces milliers d'inscriptions et de leurs fragments, c'est qu'une seule est réellement datée, en dehors du sujet qu'il représente ou de tout autre indice lié à son contexte. On comprend mieux pourquoi leur présentation documentaire ne pouvait pas suivre l'ordre chronologique (nous sommes au milieu des années 1920).

épitaphe d'une jeune fille âgée de 17 ans, 4 mois et 23 jours,
sûrement chrétienne puisque qualifiée de Virgo Sancta (IIe siècle)

Depuis 1996, aucune commune française n'accorde de concessions perpétuelle (50 ans pour la plus longue durée), limitant l'entretien des monuments, et donc la préservation des inscriptions sur les pierres tombales, à la seule génération contemporaine au défunt. Sans autres actions ou archives volontaires (dans une démarche mémorielle, depuis quelques années, des bénévoles entretiennent des sépultures abandonnées de certains cimetières en France), quels matériaux restera-t-il aux épigraphistes du futur ?

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian – MMSH, Aix-en-Provence)

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1. Alfred Louis Delattre. site consulté : Wikipédia
2. R. P. Delattre. - Description de l'Afrique du Nord. Musées et collections archéologiques de l'Algérie et de la Tunisie. 8, 3, Musée Lavigerie de Saint-Louis de Carthage : collection des Pères blancs formée par le R. P. Delattre,.... 3e série, Archéologie chrétienne - Site consulté Gallica

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1926]]> fre]]> lat]]> Tunisie. 1881-1956 (Occupation française)]]> Carthage (ville ancienne)]]> épigraphie funéraire chrétienne à Carthage (L')
- Feuille Tunis ; V ; 1897 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_05_1897a. "Levés (…) 1881 à 1887 ; [tirage] 09-1897, codé sous la forme 9097" - Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.f/site/E01.aspx?FC=43113

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Archéologie]]> Antiquité]]>
Date la plus tardive citée dans le document : 1921, date probable de publication.

A n'en pas douter, Alfred Bel n'est pas l'inventeur des guides touristiques français (l'un des pus célèbres date de 1841 et l'un des plus vendus de 1900) mais l'un des premiers à proposer un sommaire très pédagogique : d'abord on apprend l'histoire (sinon on ne comprend rien), ensuite on visite la ville (sinon on apprend rien) et enfin, on découvre les environs (sinon on s'ennuie et on a rien à raconter). Un plan assez occidental et plutôt rationnel (du particulier au général) mais qui a tout son intérêt et qui structure toujours, un siècle plus tard, le sommaire de la plupart des guides classiques publiés sur papier.

L'entrée du mausolée de Sidi Bel Lhassen

Pour introduire ce guide destiné au touriste, A. Bel rappelle que la première édition de son guide était déjà épuisée avant 1914, terrible rançon du succès, mais que la paix revenue, le mouvement des touristes avait repris vers Tlemcen et un Syndicat d'initiative avait même était créé 6 mois après la fin de la Guerre (avril 1919) et commencé à distribuer des brochures illustrées (auxquelles il a bien sûr collaboré). Utiles mais un peu sommaires et superficielles, Bel propose donc au lecteur bénévole (l'élite cultivée veut toujours en savoir plus) un document plus consistant développant les aspects géographiques, historiques, archéologiques avec des notions d'art musulman et de vie religieuse, une seconde édition publiée 11 ans après la première légèrement mise à jour.

Le mausolée de Sidi Merzouq, à l'angle de la Grande Mosquée

Comme le guide s'adresse aux touristes, il ne se limite pas à l'iconographie austère des monographies d'archéologie classiques, en général des chantiers de fouilles et des vitrines du musée associé, mais montre la vie quotidienne de la population locale, population composée de trois groupes : les indigènes musulmans, les indigènes israélites et les européens (le critère religieux ne s'applique pas aux occidentaux). S'il s'attache à quelques portraits de musulmans et de juifs âgés, il ne développe rien sur les colons (absents de toutes les photographies, même de foules en extérieur, contrairement aux écrits scientifiques où certains archéologues se mettent volontiers en scène, histoire de dater et revendiquer leurs découvertes). Une discrétion volontaire : qui irait faire au minimum 1500 km et des dizaines d'heures de mer ou de route et de pistes pour retrouver ses compatriotes métropolitains ?

Un pélerinage des confréries religieuses à Sidi Bou Médine

Bel sait bien que s'ils sont la base des travaux sur toute civilisation antérieure, les vestiges et les recits ne résument pas une population. Sans verser dans le guide ethnographique, l'archéologue s'attarde aux lieux de vie comme les marchés aux bestiaux, aux lieux de consommation comme le marché à la viande ou aux vêtements et aux denrées alimentaires ou encore aux temps forts de la vie sociale comme les cérémonies religieuses et de détente comme les courses de chevaux en tenue d'apparat.

Place Bugeaud (un général fançais grand "pacificateur" de l'Algérie)
le marché aux nippes et de produits alimentaires

A l'opposé de certains voyagistes qui utilisent  aujourd'hui les sites antiques comme alibi culturel à leurs circuits touristiques des plus conventiels, A. Bel se passionne pour les fouilles archéologiques et les cultures anciennes. Mais s'il aime les vieilles pierres, il apprécie tout autant de connaître les habitants et échanger avec eux. Les cultures ne sont pas des produits de consommation que l'on s'approprie, ce sont des occasions de s'ouvrir aux autres et de rencontrer des gens qui ne vivent pas comme nous. L'intérêt et la curiosité accordés aux étrangers, deux composantes du respect que l'on porte à l'autre.

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian – MMSH, Aix-en-Provence)]]>
1921?]]> fre]]> Tlemcen. 19..]]> Algérie. 19..]]> - Feuille Tlemcen ; 31 ; 1947 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_031_947a. "Révision de 1912 ; Complété en 1928 ; Tirage de Décembre 1947"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32158]]>
]]> Archéologie]]> Antiquité]]>
Sur le site archéologique de Carthage, on ne compte pas moins de six grandes Basiliques chrétiennes, construites entre le 4e et le 6e siècle, et qui font chacune l'objet d'un chapitrede l'ouvrage avec les mêmes rubriques (plan, fragments, architecture,...) :
  1. Basilique de Bir-Ftouha
  2. Basilique de Bir-Knissia
  3. Basilique de Damous-El-Karita
  4. Basilique de Dermech
  5. La Basilica Majorum à Mçidfa
  6. Basilique de Saint Cyprien

Vestiges de la Basilique Saint Cyprien

Malheureusement pour les archéologues, toutes ont un point commun : elles sont très dégradées, et pour la plupart d'entre-elles, il ne reste réellement que des vestiges. Mais les ruines ne sauraient les décourager et les motivent davantage à établir des plans d'une très grande précision, comme ici celui assez classique dans son schéma de St Cyprien (dans des styles variés mais souvent d'origine orientale, certaines basiliques sont plus d'inspiration syrienne ou constantinienne).

Plan de la Basilique Saint Cyprien

Comme le rappelle l'auteur, à ces six édifices, il faut en plus ajouter les basiliques cypriennes (donc édifiées en l'honneur de Saint Cyprien) et les basiliques non retrouvées mais dont l'existence est connue par les textes anciens : leur nombre est évalué entre 17 à 22.

Les chapiteaux de la rotonde souterraine (Damous-El-Karita)

Les fragments d'éléments architecturaux laissent entrevoir le soin du détail apporter à l'édification de ces lieux de culte et à la richesse des éléments décoratifs comme ces chapiteaux des hauts de colonnes retrouvés dans la rotonde de Damous-El-Karita (les autres basiliques en possèdent également).

Adoration des Mages et apparition de l'Ange aux Bergers (Damous-El-Karita)

Très rares sur ce site (come les statues, bien souvent les premières à être dérobées ou vandalisées), quelques reliefs ont été retrouvés comme cette double figuration de l'Adoration des Mages et de l'apparition de l'Ange. Si les dessins ont tout leur intérêt scientifique, on aurait souhaité pouvoir apprécier davantage de photographies (aucune planche hors texte des 24 illustrations) qui auraient donner la mesure des édifices et la perspective de leur implantation sur un site très étendu et dispersé : volonté de l'auteur, lui-même dessinateur de talent, ou manque de moyen d'une édition pourtant assez tardive (1933) ? À son actif, son étude montre toute l'importance que le christianisme avait pris dans cette ville et pas seulement par la présence de monuments aussi imposants (sites primitifs et maisons de culte, chapelles, églises,...).]]>
1933]]> fre]]> Carthage (ville ancienne)]]> - Feuille Tunis ; V ; 1897 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_05_1897a.
"Levés (…) 1881 à 1887 ; [tirage] 09-1897, codé sous la forme 9097" - Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43113]]>

العبر وديوان المبتدأ والخبر في أيام العرب والعجم والبربر Al-ʿibar wa-dīwān al-mubtadaʾ wa-al-ẖabar fī ayyām al-ʿarab wa-al-ʿaǧam wa-al-barbar (Autre titre)]]>
Antiquité]]> Histoire]]> Avertissement : le Tome 1 daté de 1925 est un retirage de 1978, le Tome 2 date de 1928, le Tome 3 de 1934 et le Tome 4 un retirage de 1956 (le volume 4 sera disponible prochainement).

L'œuvre majeure d'Ibn Khaldoun est le Livre des exemples (1375-1379), une histoire universelle tirée des écrits de ses prédécesseurs et de sa propre expérience, et composée de trois livres, d'une introduction et d'une autobiographie. Le second livre, qui comprend quatre tomes, traite de l'histoire des Arabes, des peuples étrangers et des Berbères (étymologiquement, Berbère signifiait Étranger chez les anciens Libyens, comme le terme Barbare pour les Grecs).

Cette seconde section du Livre des exemples expose dans ses 2 300 pages l'histoire extrêmement détaillée de toutes les tribus berbères des origines jusqu'au 14e siècle (l'auteur décède au début du 15e siècle). Tout est à la mesure de l'ouvrage : après une introduction de 66 pages, vient le texte original très documenté par son traducteur (William Mac Guckin, baron de Slane, qui publie les quatre volumes à Alger en 1852-1856) et complété par une table géographique de tous les noms de lieux et de villes cités (50 pages, soit 1 500 noms env.) et d'un index général de tous les noms contenus dans les quatre volumes (80 pages, une liste vertigineuse de que l'on peut estimer à 5 000 à 6 000 noms).

Ibn Khaldoun Kassus (1332-1406)

Vivant sous le Sultanat de Berbérie (1228-1574), l'historien médiéval nous présente toute cette période berbère comme particulièrement troublée au niveau politique et social comme en témoigne la liste des Émirs de l'Afrique septentrionale qui montre qu'ils restaient en moyenne rarement plus de quatre à cinq ans au pouvoir au cours des 7e au 10e siècle.

Les Émirs des 7e et 8e siècles

Ibn Khaldoun déplie par le détail l'histoire particulière de ce qui ne forme pas un peuple unique et homogène mais un ensemble complexe de tribus et de dynasties, berbères et musulmanes, avec leur familles et leurs branches propres : leur origine, leur généalogie, leur migration, leurs conquêtes comme leurs défaites, la chronologie politique et géographique de leurs empires (jusqu'en Espagne).

Filiation des tribus Madghis

Aujourd'hui disséminés au gré de multiples diasporas, les Berbères étaient alors surtout présents dans ce qui s'appellera bien plus tard le Maghreb : Maroc, Algérie et Tunisie.

Filiation des tribus Bernès

Les quatre tomes, relatifs à des tribus ou à des groupes de tribus et des dynasties différentes (leur dénombrement précis ne semble pas être indiqué ni dans le texte traduit ni dans les commentaires du traducteur, mais au seul survol des tables des chapitres, à l'évidence plusieurs dizaines), peuvent être lus indépendamment (seules les tables communes aux quatres tomes figurent dans le dernier).

Numérisation et sommaires Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian – MMSH, Aix-en-Provence

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1. Ibn Khaldoun - Une solide notice sur la vie, les écrits et la pensée d'Ibn Khaldoun, complétée d'une bibliographie conséquente (200 réfs, consultable sur Wikipédia

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13..]]> 1925-1956]]> fre]]> Afrique (province romaine)]]> Afrique du Nord. 13..]]> Algérie. 13..]]> Maroc. 13..]]> Tunisie. 13..]]> - Feuille Tunis ; V ; 1897 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_05_1897a.
"Levés (…) 1881 à 1887 ; [tirage] 09-1897, codé sous la forme 9097" Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43113]]>
Antiquité]]> Archéologie]]> Cette brochure (imprimée pour la première fois en 1922, réimprimée en 1927, en 1932 et en 1937) est sortie de conférences faites en 1922 aux officiers qui se préparaient à entrer dans le Service des Affaires Indigènes; c'est la publication de notes prises à ces conférences par les auditeurs. On n'a rien changé à la forme première du texte, sauf quelques détails de rédaction ou de présentation; les indications bibliographiques ont été mises à jour.
Depuis la date de la dernière édition, Eugène Albertini est décédé en 1941. Le texte de 1937, qu'il avait revu lui-même, a été scrupuleusement conservé. Toutefois, la bibliographie a été complétée".

Carte de l'Afrique romaine : d'Azemmour (Ouest) à Leptis Magna (Est), de la Mauritanie à la Libye
Loin de Rome, 2 700 km de territoires, de routes et de côtes à contrôler...

L'édition scientifique et la mise à jour de 1949 de Louis Leschi ne porte que sur la réimprression du document commandé en 1955 par Jacques Soustelle, alors Gouverneur Général de l'Algérie (janvier 1955 - janvier 1956).

Djemila, la rue principale (édition 1927)

Ces notes et avertissements expliquent cette curiosité bibliographique : pourquoi un texte, strictement identique à une seule exception près, a-t-il fait l'objet d'autant d'éditions successives : 1922, 1932, 1937, 1946, 1949, 1950 et 1955 ? Une fréquence peu courante dans le monde de l'information archéologique (les guides à vocation touristique exceptés).

Vie réelle et détails quotidiens (occultés par les archéologues) : lignes télégraphiques et éclairage public
Tebessa, la porte de Salomon (édition 1946)

Parce qu'Eugène Albertini estime que l'actualisation de son texte dans sa version originelle n'apporterait rien, à l'exception d'un chapitre supplémentaire ajouté en 1937, le chapitre 6 traitant de la fin de la période romaine en Afrique (oubli ? demande de lecteurs ? observation de spécialistes de l'antiquité ?) et renvoie très humblement aux travaux des historiens confirmés de ce domaine et dont il présente les références bibliographiques (sans les compiler dans une obscure annexe de fin volume).

Timgad, vue aérienne générale (édition 1955)

Cette curiosité éditoriale obligeait à une légère entorse aux normes catalographiques en vigueur : les trois éditions de 1927, 1946 et 1955, ont donc été artificiellement réunies sur une seule et même notice  pour montrer l'évolution quantitative et qualitative de toute l'iconographie photographique qui, à l'évidence, n'a pas pour l'auteur un rôle illustratif ou ornemental mais une valeur documentaire centrale.

Nous savons qu'Albertini ne s'adresse pas aux archéologues mais à un public ciblé, les officiers français nouvellement nommés en Algérie : il s'agit donc d'une sorte de briefing professionnel chargé de sensibiliser le futur personnel français à l'étendue du patrimoine culturel local et à la réalité du terrain (après tout, il s'agit du Service des Affaires indigènes...) : d'où le nombre croissant de documents photographiques : 13 en 1927, 23 en 1946 et enfin 50 pour la dernière édition. Cette édition de 1955 (on suppose donc qu'il s'agit de l'iconographie d'avant 1941) élargit substantiellement ses sources, manifestement soutenues par des autorisations administratives qui ne doivent rien à la Providence : photos du Gouvernement Général, de l'Armée de l'Air (d'où les remarquables mais trop rares photograpies aériennes pleine page), de l'O.F.A.L.A.C. (Office Algérien d’Action économique et touristique), du Service des Antiquités, de Marcel Bovis et de Collections particulières.

Le Forum d'Hippone (édition 1955)

L'objectif pédagogique et de propagande (la très grande culture de J. Soustelle, Gouverneur général, ne l'empêche pas de croire dans l'avenir d'une Algérie française - nous sommes en 1955...) conforte un évident souci esthétique de la brochure (terme relatif pour un document de 130 pages dans sa dernière version). La qualité des prises de vue et le soin apporté à l'édition ne cessent de s'améliorer et le dernier cliché du Forum d'Hippone en témoigne, les tirages sépia aux grains pâteux, piquetés, surexposés, flous et brumeux sont révolus : une ligne d'horizon qui s'absorbe dans la végétation, un point de fuite qui se déporte hors du cadre, une lumière qui détache les colonnes de marbre blanc et révèle les reliefs les plus fins, une perspective qui n'écrase pas les détails de la chaussée, une voie dont on ne distingue pas la fin. Une mise en perspective qui n'est pas sans rappeler une certaine restitution romantique des ruines : là où l'archéologue étudie scientifiquement les œuvres d'art comme des pièces intelligibles du passé, le regard contemplatif de l'admirateur sublime les vestiges antiques en œuvres d'art.]]>
Sommaire des 3 éditions :

1. Les limites de la domination romaine dans le temps et dans l'espace
2. Organisation administrative de l'Afrique romaine
3. Vie économique de l'Afrique romaine
4. Les Monuments romains de l'Afrique
5. La Vie intellectuelle et morale dans l'Afrique romaine
6. La fin de la période romaine en Afrique (le seul nouveau chapitre apparu en 1946)

La carte de l'Afrique romaine n'est présente en fin d'ouvrage que dans la réimpression de 1927.]]>
1927]]> 1946]]> 1955]]> 1946 : 101 p., 23 pl. : ill.
1955 : 130 p. 50 pl. : ill.
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fre]]> Numidie (province romaine)]]> Maurétanie Césarienne]]> Tunisie]]> - Feuille Sousse ; IX ; 1909 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_09_1909a. "Dressée (…) en 1894 ; [tirage] 07-1909, codé sous la forme 7009" -
Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43173]]>
Alimentation humaine]]> Antiquité]]> Manuel des antiquités romaines (19 volumes), Maquardt et Mommsen consacrent un seul chapitre du second tome du Vol. 15 (La Vie privée des romains) à l'alimentation : qu'est-ce que les Romains mangeaient à l'époque ?

Au cours des deux millénaires qui nous séparent de l'Empire romain, bien des variétés (animales et végétales), des modes (distinction sociale), des codes (autorisés ou interdits) et des habitudes (tradition contre nouveauté) ont disparu et d'autres sont apparus mais nous restons en partie héritiers de cette époque : les grandes catégories de produits qui constituaient la base de l'alimentation d'alors comme les céréales, les produits maraîchers, les viandes et poissons, l'huile et le vin, le lait, le fromage, le miel et le sel ne nous pas étrangères,  même si certains mets ne figurent plus sur nos tables (à la Renaissance, paradoxalement sous l'influence de la cuisine provenant d'Italie, les plus fortunés délaissent peu à peu certaines viandes, comme les cygnes et les paons, au profit des grands gibiers).

Si certaines nous paraissent encore si familières aujourd'hui, c'est parce que nous partageons toujours cette culture commune : la vigne, l'olivier, les herbes potagères et nombre d'arbres fruitiers n'ont été introduits que par les Romains. Bien avant eux, la très ancienne Italie ne cultivait que quelques céréales, parfois pauvres. La fabrication du pain marque le premier grand progrès dans l'histoire de l'alimentation : citant Pline, l'industrie du boulanger apparaît à Rome à la fin du Ve siècle avant J.-C (datation fluctuant du VIe au IIe siècle selon les sources) et fournit tous les jours du pain frais aux familles romaines et "même le premier déjeuner aux écoliers".

Coupe de figues : les fruits, plus acides que de nos jours, ouvrent souvent le repas (peinture murale, Pompéi)

Si Maquardt et Mommsen abordent la question de l'alimentation sous l'angle de la satisfaction des besoins naturels vitaux assurés dans le cadre du domicile familial, ils élargissent leur approche à l'aspect économique et social : les denrées alimentaires représentent une part croissante du commerce, elles dynamisent le transport maritime et nécessitent de grandes infrastructures comme des canaux de communication et des ports pour l'import/export.

La boulangerie, le boulanger, souvent d'origine greque, son pain et ses clients (fresque de Pompéi)

L'Empire romain, par son étendue géographique et l'importance de sa population abritées à l'intérieur de ses frontières et qu'il faut nourrir, établit une nouvelle relation entre la mer et l'intérieur du pays : la fondation de nouvelles villes et le développement urbain amène la construction de marchés et de forums entourés de magasins qui attirent les banquiers et de nouveaux métiers (grainetiers, fabricants d'outils agricoles, potiers pour la fabrication des amphores, négociants pour le stockage et le transports des denrées,...). Chez les Romains, l'alimentation humaine (comme les autres besoins primaires) devient le centre de relations qui unissent l'économie agricole, l'industrie et le commerce.

Termopolium (Pompéi, 5ème Région, mise au jour en 2019/2020)
Les fresques du comptoir indiquent ce que le client peut commander...

Manger a toujours obéit à des codes culturels et des rituels sociaux très prégnants (un des longs et difficiles apprentissages chez les humains : on ne mange pas n'importe quoi, n'importe comment et à n'importe quel moment) : chez les Romains, il devient l'objet d'une nouvelle pratique qui dépasse le cadre familial ou cérémoniel courant comme en témoigne l'apparition d'une restauration rapide à Pompéi (une cinquantaine d'établissements recensés). Récemment dévoilée par les archéologues, une facette inédite du régime méditerranéen plébiscité pour toutes ses vertus...]]>
1893]]> fre]]> Méditerranée (région). Antiquité]]>
Alimentation humaine]]> Antiquité]]>
Des produits frais et variés (mosaïque, Musée du Vatican)

Si l'offre de produits alimentaires paraît plus limitée que de nos jours, en revanche le citoyen romain fortuné mange de tout et surtout mange tout, peu ou pas d'interdits ne brimant son appétit : en plus des viandes des animaux élevés ou chassés que nous connaissons encore de nos jours (porcs, moutons, chevreaux, volailles, ...), ils ne dédaignent pas les saucisses de paon, les tétines et les vulves de truie, les grues, les flamands, les perroquets, les mouflons et les loirs, etc., pour ne citer que quelques exemples. Sauf braconnage, la plupart de ces espèces ne sont plus consommées aujourd'hui soit parce que culturellement réprouvé soit parce qu'elles sont techniquement protégées (statut d'animaux sauvages ou classées en voie d'extinction). 

C'est sous l'influence de l'Orient, à partir du Ve siècle av. J.-C., que le luxe apparaît dans les repas, que le nombre de mets, davantage raffinés, augmente, que les convives s'allongent sur des lits pour dîner plus longuement, et que les femmes peuvent s'asseoir dans la salle à manger (quand elles sont admises).

En toute intimité, le repas d'un couple aisé (fresque, Museo Nazionale di Napoli)

Seul le nombre de repas est resté immuable : petit déjeuner au levé (pain trempé dans du vin), déjeuner entre onze heures et midi (poisson et petite grillade) et le diner (à la tombée de la nuit). Ce dernier devient le repas principal de la journée et tend à se prolonger dans la nuit, surtout en présence d'invités : les premières tables (ragoûts, légumes, le diner proprement dit) sont bientôt suivies de secondes tables : d'abord composées de desserts et de fruits, ellles intègrent par la suite de la volaille et du gibier, en réalité, un second repas !.

Banquet à la maison du Triclinium (fresque romaine, Pompéi)

Les écrits grecs en matière de cuisine ayant pratiquement tous disparu, les dix livres d'Apiicus,  fin gastronome, nous sont heureusement parvenus. La classification des préparations suit une typologie quelque peu déroutante et parfois poreuse (nature de l'aliment, lieux de culture, métiers) : après le premier livre consacré aux vins et autres sauces liquides, au livre du charcutier (qui confectionne aussi les hachis de mer), il faut ajouter celui des quadrupèdes, le potager est complété par le légumier, les prises du pêcheur (poissons) s'additionnent aux produits de la mer (crustacés, coquillages, mais aussi rougets). Deux livres aux titres plus énigmatiques (le répertoire et le magnifique) traitent de préparations plus élaborées, de gelées, de sauces et de gâteaux.

On remarquera l'omniprésence de certains ingrédients ou de certaines réparations : garum (condiment salé à base de viscères de poisson fermentés, proche du nuoc-mam, que l'on retrouve aussi dans quelques recettes sucrées), vin, vinaigre, huile, moutarde, et le plus souvent sous forme pilée : poivre, cumin, carvi, livèche, persil, menthe, rue, coriandre, miel, dattes... Une compilation de 478 préparations culinaires (les recettes sont toutes numérotées) qui nous livre l'étendue de la gastronomie que les citoyens aisés de Rome pouvaient apprécier.

* Les dix livres de cuisine d'Apicius / traduits du latin pour la première fois et commentés par Bertrand Guégan - Gallica https://gallica.bnf.fr/]]>
  • Livre 1 - Epimélés ou le diligent
  • Livre 2 - Sarcoptès ou le charcutier
  • Livre 3 - Cépuros ou le potager
  • Livre 4 - Pandectès ou le répertoire
  • Livre 5 - Ospréos ou le légumier
  • Livre 6 - Aeropétès ou l'oiseau
  • Livre 7 - Politélès ou le magnifique
  • Livre 8 - Tétrapus ou le quadrupède
  • Livre 9 - Thalassa ou la mer
  • Livre 10 - Alieus ou le pêcheur
  • Table analytique des dix livres de cuisine
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1933]]> fre]]> lat]]> Rome (Empire), 1er siècle ap. J.-C.]]>