Biographie]]> Histoire des religions]]> Poésie]]> 18??]]> fre]]> Grasse. 16..]]> Vence. 16..]]> Académicien (L') Godeau, évêque de Grasse et de Vence, connu d'après ses oeuvres, lu par M. Mouan
- Feuille Nice ; 225 ; 1884 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Rouillard (graveur)/Carolas (graveur)/Dadou (graveur)/Chartier (graveur), ISBN : F802251884. (…) 1878 ; Tirage de Janvier 1884
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=27411

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Économie politique]]> Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> Biographie]]>
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Offert à la bibliothèque universitaire. Signé Edouard Jourdan". E. Jourdan est le fils de l'auteur.

Quatorze : c'est le nombre de titres, de fonctions, de responsabilités, d'appartenances à des sociétés savantes et de distinctions associés au nom d'Alfred Jourdan. Aujourd'hui, un tel palmarès lui vaudrait l'épithète de cumulard si ce n'est qu'il s'agit bien de domaines de compétence attestés et pas des décorations de pacotille.

Alfred Jourdan (1823-1891)

Rien de surprenant si la majorité des laudateurs de cet économiste libéral sont des juristes : pas seulement parce qu'il a été le doyen de leur Faculté, mais, parce qu'à cette époque, l'économie n'est enseignée que dans les Facultés de Droit. Un hommage on ne peut plus consensuel : Président de la Cour d'Appel, Recteur d'Académie, Doyen des Lettres, Président de l'Académie, Professeurs, Docteurs, ...

Parce que précurseur, il était trop juriste pour les économistes et trop économiste pour les juristes. Son nom restera associé à son rôle dans la fondation de l'enseignement de l'économie politique et aussi à la "Revue d'économie politique" qu'il avait cofondée en janvier 1887. La notice biographique plus développée du document "Éloge de M. Alfred Jourdan, président de l'Académie d'Aix, correspondant de l'Institut, doyen de la Faculté de droit d'Aix, prononcé dans la séance du 17 janvier 1893", pourra être utilement consultée.

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  1. Extrait du Journal Le Var de Draguignan. (Numéro du 20 août 1891)
  2. Discsours prononcé par M. Rolland, président honoraire à la Cour d'Appel d'Aix
  3. Discours proncé par M . Auguste Laurin, professeur de Droit Commercial et de Droit Maritime aux Facultés d'Aix et de Marseille, Assesseur du Doyen de la Faculté de Droit
  4. Discours de F. Belin, Recteur de l'Académie d'Aix
  5. Revue d'Economie politique - Numéro de Septembre-Octobre 1891
  6. - Article de Charles Gide, professeur à la Faculté de Droit de Montpellier
  7. Séance solennelle de Rentrée du 23 novembre 1891 - Rapport présenté au nom du Conseil Général des Facultés par M. Guibal, Doyen à la Faculté des Lettres
  8. Leçon de M. Moreau, Professeur (19 décembre 1891)
  9. Notice lue par M. Aucoca à la séance du 30 Janvier 1892
  10. Discours du Docteur Paul David
  11. Discours de Pierre Lanéry d'Arc
  12. Discours de M. Soubrat
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1893]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Botanique]]> Médecine]]> Biographie]]> Pierre-Joseph de Garidel  (1658-1737) sont de bons parents : comme son père, reçu docteur en droit à l'Université d'Aix, avant d'y devenir questeur en 1607 puis recteur en 1647, il fera des études supérieures, un cursus classique, philosophie par ex. Mais le latin, le jeune Garidel, ça ne l'intéresse pas : ce qu'il aime vraiment, ce sont les plantes, la garrigue et l'épatant jardin de l'apothicaire du coin (1). Ça sert à ça, l'école buissonnière. Dans ces escapades, il rencontre le fils Tournefort, presque du même âge, qui devient le complice idéal de ses voyages d'exploration botanique.

Cependant, les parents de Garidel n'ont pas renoncé à lui tracer une carrière : puisqu'il aime tant que ça les plantes, il n'a qu'à faire médecine. Une passion plus une raison, ça donne un boulot ! Le botaniste en herbe part alors pour Montpellier (où il y retrouve Tournefort, tiens donc !) mais là encore, les cours de l'université l'ennuient (c'est maladif) : il préfère évidemment fréquenter le Jardin des plantes (le plus ancien de France) dont il connaît l'un des suppléants et herboriser les spécimens qu'il découvre en parcourant tout le midi et au-delà : Corbières, Cévennes, Roussillon, Pyrénées, Catalogne,... Botaniste : un métier qui fait bouger ! Il termine tout de même ses études médicales et revient à Aix pour y être reçu docteur en 1682, il a alors 24 ans. Libéré des études, il peut se consacrer totalement à la botanique. Mais une science pour elle-même n'est que de la curiosité : pour qu'elle soit utile, elle doit se mettre au service des hommes, autrement de la médecine.

Aloe vulgaris, une floraison spectaculaire, à peine croyable
(P.-J. Garidel, Histoire des plantes qui naissent en Provence, Aix, 1719)

En 1697, la chaire de botanique de l'université devient vacante mais pour obtenir le poste, il est obligatoire de passer par la dispute, une sorte de concours où il faut répondre aux questions des membres du bureau des Bourbons. Garidel s'y refuse, estimant qu'ils ne sont pas compétents en médecine (de toute façon, ils n'y connaissent rien aux plantes) et usera de ses relations (son ami le botaniste Tournefort, connu pour ses travaux de classification, célèbre à la cour et qui n'a pas réussi à convaincre son ami aixois de monter à Paris) pour y être nommé après un examen très "amical" passé à la Faculté de médecine de Montpellier sur la recommandation du premier médecin du Roi. Pistonné mais pas fumiste, Garidel travaille dur, récolte un nombre considérable de plantes et occupe tous ses loisirs à ranger son herbier. Même s'il occupe à la fin de sa carrière des chaires de médecine avec enseignement d'anatomie (mieux rémunérées), il consacre toute son énergie à la botanique et publiera sa célèbre Histoire des plantes qui naissent en Provence, où, fidèle à sa vraie passion, il insiste particulièrement sur l'intérêt des usages pharmaceutiques et médicaux des plantes provençales.

Autant Charvenac a transpiré pour trouver des témoignages sur la famille Garidel, autant pour Joseph Lieutaud (-, les archives ne manquent : plusieurs biographes se sont déjà sérieusement occupé de lui. Alors pourquoi une biographie de plus : parce que Charvenac, médecin de profession, historien par passion (2), tient à compléter son tableau des aixois célèbres et ses biographes, n'étant pas du coin, ont sûrement oublié des détails inédits. Merci à notre érudit local, que de choses nous n'aurions peut-être jamais sues sans lui !

Mais tout d'abord, qu'est-ce que Joseph Lieutaud (1703-1780) vient faire ici ? Parce que Joseph est le fils de Jean-Baptiste Lieutaud, avocat au parlement d'Aix-en-Provence (tiens, comme le père de...) et de Louise de Garidel. Vous l'avez compris : Joseph n'est autre que le neveu du botaniste Pierre Joseph de Garidel (3). Lieutaud suivra les pas de son oncle et ira également à la Faculté de médecine de Montpellier (décidemment, les Facultés sont aussi des histoires de famille). Il fera lui ausssi des excursions dans la campagne cévenole et trouvera même des spécimens qui avaient échappé à Tournefort. Faits d'arme qui n'échappent pas au recteur de la prestigieuse Université de médecine de Montpellier.

Plan de l'Infirmerie Royale de Versailles (1707-1722) - Source Gallica

Si l'oncle a donné le goût de la botanique, il n'a pas servi de moule : ce qui intéresse surtout Lieutaud, c'est l'anatomie (il obtient son grade de docteur à l'université d'Aix-Marseille à 22 ans, en 1725). Une fois de plus, le hasard favorise la destinée : une place de praticien se libère à l'Hôpital Saint-Jacques d'Aix. Jugé le plus qualifié, il y est nommé médecin. L'occasion est trop belle et son occupation est remplacée par sa passion : il abandonne aussitôt la botanique pour l'anatomie. En plus de la connaissance de ses patients et de leurs pathologies, il pratique de nombreuses dissections de cadavres (il en fait une si grande consommation que ses détracteurs calculeront que cela équivalait à 404 ans d'autopsies !) qui l'amèneront à publier ses Essais anatomiques en 1742.

Second hasard : il découvre chez un de ses clients l'ouvrage de Sénac, premier médecin du Roi, le Traité de la structure du coeur, de son action, et de ses maladies (1749). Et l'anatomie, ça tombe bien, c'est justement le domaine d'excellence de Lieutaud. il y décèle tout de suite des erreurs qu'il consigne et adresse à l'auteur (et évitant de commettre la petite vacherie de publier...). Sénac, grand esprit (ou lucide ?), n'en prend pas ombrage : au contraire, il reconnaît la justesse des critiques et le fait embaucher comme médecin à l'Infirmerie Royale de Versailles, infirmerie créée en 1720 par lettre patente et ouverte en 1722 pour les soins des domestiques et des gardes du Roi. C'est à donc 47 ans qu'il quitte son havre de paix aixois pour travailler à quelques pas du pouvoir royal. Il sera ensuite nommé médecin des enfants de Louis XV et finalement premier médecin de Louis XVI. Un plan de carrière impeccable !

Charvenac ne semble pas tirer de leçon de ces biographies mais Garidel et Lieutaud sont à l'évidence deux vies où les passions ont croisé au bon moment le hasard des circonstances.

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1..Pierre Joseph Garidel. - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Joseph_Garidel
2. Charvenac, Félix. - Histoire de l'Université d'Aix : 1er fascicule. - Aix : A. Makaire, 1889. - Gallica
3. Joseph Lieutaud. - Wikipédia
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1877]]> fre]]>
Histoire de la Provence]]> Droit social]]> Biographie]]>
Gustave Rambot (1796-1857)

A l'origine (vers 1859), Gustave Rambot lègue 12 000 Fr (donc post-mortem) à l'Académie d'Aix pour "rémunérer et honorer les belles actions et les bonnes, fussent-elles les plus modestes et les plus obscures" (1). Cette année-là (1862), ce qui deviendra le Prix de vertu* de l'Académie est décerné pour sa toute première remise à une domestique, Marie Buès, restée fidèle à ses employeurs toute sa vie durant. Son mérite : avoir fait preuve d'une fidélité inviolable à l'égard de sa maitresse dans la famille de laquelle elle est demeurée soixante-cinq ans après y être entrée à son service à 18 ans, en 1794 ! Mieux encore : son dévouement et son désintéressement absolus deviennent exemplaires : alors que sa maitresse tombe dans l'infortune, elle reste cependant à son service, sans percevoir de salaire. Devenue octogénaire (86 ans), elle se retrouve sans aucunes ressources. Le prix est autant moral que caritatif. Mais à travers cette décision, qu'est-ce qui est réellement récompensé, quelle vertu paraît si exemplaire ?

La bonne et sa maitresse : que serait l'une sans l'autre ? (archives Montréal, MCCORD, 1888)

Observateur attentif de la société, Ch. de Ribbe dépasse le récit de cette modeste servante pour s'interroger sur les conditions morales du travail : "Quelles sont-elles surtout au sein de nos sociétés démocratiques et industrielles, gouvernées par la loi de la concurrence, où, soit dans le bien, soit dans le mal, dans les époques prospères ou dans les moments de crise, il acquiert une si redoutable suprématie. L'ouvrier et le domestique se transformeront en machines vivantes". Si les conditions matérielles ne sont pas directement évoquées (on verra plus tard ?), au moins Ch. de Ribbe parle bien de travail à propos de la domesticité, terme qui n'est pas dissous dans le cadre de la famille (titre de sa monographie).

Il ne faut cependant pas se méprendre : cette dénonciation très politique n'amène pas Ch. de Ribbe, qui jouit d'une position sociale des plus confortables, à adhérer aux idées socialistes qui se propagent depuis quelques dizaines d'années dans les pays entraînés dans la révolution industrielle : dans une vision assez abstraite, ce qui est le plus admirable chez Marie Buès, c'est moins sa fidélité hors du commun que le fait de rester alors qu'elle n'est plus payée. Où certains verraient l'exploitation abusive d'une employée trop consentante (aujourd'hui, cela vaudrait à l'employeur la qualification juridique d'esclavagiste), de Ribbe y voit un témoignage édifiant et rassurant où, quelles que soient les vicissitudes de la vie, chacun reste à sa place : ordre social et stabilité familiale sont des valeurs en soi. Aurait-il pu écrire Discours de la servitude volontaire (Étienne de La Boétie, 16e siècle) et quel sens lui aurait-il donné ?

1. Thierry Brayer. - Gustave Rambot le turbulent - site consulté : L'Aixois
* Le Prix de vertu, héritier du Prix Rambot et d'autres prix créés ultérieurement par de généreux donateurs, continuait à être attribué au 21e siècle (l'un des derniers à l'Association Sainte Victoire, en 2020)

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1862]]> fre]]>
Biographie]]> Oeuvres des juristes provençaux avant 1789]]> Parlement de Provence]]> Histoire de la Provence]]>
La première concerne le magistrat Guillaume Du Vair (1556-1621), connu pour son éloquence et ses engagements qui feront de lui un acteur des mondes judiciaire et politique. Il exerça les fonctions de conseiller du parlement de Paris, maître des requêtes de Henri IV, président du parlement de Provence et termina sa carrière comme garde des Sceaux sous Louis XIII. En parallèle de cette carrière politique et juridique, Du Vair développe un goût pour les lettres et à la philosophie. Ses œuvres feront l’objet d’une publication d’ensemble dès 1610 (l’édition de 1636 est sur Odyssée). Certains titres portent sur l’éloquence (De l'éloquence française), et d’autres sont des traités philosophiques (La philosophie morale des stoïque). L’auteur lui a déjà consacré un ouvrage en 1847, Essai sur la vie et les ouvrages de Guillaume Du Vair, conseiller au parlement de Paris sous Henri III et pendant la Ligue, premier président du Parlement de Provence sous le règne d'Henri IV, garde des sceaux sous Louis XIII.
Son objectif est de mettre en valeur des auteurs que la littérature oublie. Les ouvrages de Du Vair furent réédités durant tout le XVIIème siècle pour être oubliés ensuite. La redécouverte de ces œuvres par l’auteur l’a incité à sélectionner ce magistrat pour ses études biographiques.

La seconde est effectuée sur Antoine Le Maistre (1608-1658), brillant avocat qui deviendra le premier solitaire de Port-Royal des Champs en 1639. Ses plaidoiries feront l’objet de recueil, comme Les plaidoyez et harangues de M. Le Maistre, ci-devant advocat au Parlement et conseiller du roi réalisé par M. Issali ou les Oeuvres choisies de Le Maître, célèbre avocat au Parlement de Paris réalisé par MM. Bergasse et Falconnet (1807). L’auteur s’avère plus intéressé par le retrait du monde de cet avocat janséniste que par ses années de plaidoiries.

Pour les deux hommes, sa méthodologie est différente puisqu’il choisit de citer certains discours du premier et se refuse à effectuer la même chose pour le second. Il justifie ce choix par sa volonté de caractériser le talent de cet avocat dont les plaidoyers ne lui semblent pas aussi dignes d’intérêt que les citations de Du Vair.

Sources
- Encyclopædia Universalis.fr : Port-Royal ; Guillaume Du Vair.
- Dictionnaire historique des juristes français. XIIe-XXe siècle, dir. J. Krynen, J.-L. Halpérin et P. Arabeyre, PUF, 2015, notice de M.-F. Renoux-Zagamé, pp. 394-395.

Résumé Mélissa Legros]]>
1858]]> fre]]> Aix-en-Provence. 16..]]> Marseille. 16..]]> Paris. 16..]]>
Biographie]]> Poésie]]> Histoire de l'université]]> 1880]]> fre]]> France. 16..]]> France. 17..]]> Santé publique]]> Biographie]]> Epidémies]]> Grand-Saint-Antoine qui apporta la peste à Marseille, arrivent le capitaine Chataud, reconnu responsable de l'épidémie, et le chevalier Roze qui organisa héroïquement la lutte contre le fatal fléau : une vraie légende !]]>
Portrait du Chevalier de Roze (1675-1733)

A bord du Grand-Saint-Antoine qui apporta la peste à Marseille, arrivent le capitaine Chataud, reconnu responsable de l'épidémie, et le chevalier Roze qui organisa héroïquement la lutte contre le fatal fléau : une vraie légende !

A consulter également sur le site de l'Association des Amis du Patrimoine Médicalde Marseille (A.A.P.M.M.) : Le Chevalier Roze : entre mythe et réalités, par le ProfesseurJean-Louis Blanc]]>
1880]]> fre]]> Marseille. 17..]]>
Biographie]]>
Pour plus de détails, lire le billet de Marie-Françoise Attard-Maraninchi, chercheure au sein de l’UMR TELEMME (Temps, Espaces, Langages, Europe Méridionale-Méditerranée) à Aix-Marseille Université : Le fonds Norton Cru à la BU de Lettres d’Aix-en-Provence]]>
1950 (ca)]]> fre]]> France. 19..]]>
Histoire de l'université]]> Biographie]]> Vernier rappelle qu'il était un disciple de Joseph Bry et évoque la genèse de l'histoire du droit en tant qu'objet d'étude et discipline : "les premières thèses consacrées à l’histoire du droit datent des années 1900 et le premier directeur qui lança des recherches sur la matière est le doyen Georges Bry, quelque peu atypique puisque venu du droit romain, il contribua, sous l’influence du christianisme social, à bâtir une nouvelle discipline : la législation industrielle c’est-à-dire les linéaments du droit du travail".

Portrait de Joseph Bry (1885-1952)

Esprit complet, au carrefour du droit, de l'histoire et de l'économie, épris de littérature, de musique et de folklore, pareille synthèse n'étonnera pas de la part d'un professeur qui vouera ses premiers travaux académiques (deux thèses pour le doctorat ès-sciences politiques et économiques) à l'Antiquité et à l'histoire provençale : Essai sur la vente dans les papyrus gréco-égyptiens (1909) suivi de Les vigueries de Provence : aperçu de leur histoire jusqu'à la fin du XVIe siècle, leur organisation et leur rôle aux XVIIe et XVIIIe siècles (1910).

Dans cette étroite filiation, on ne saurait oublier Barthélemy Raynaud (1876-1948), professeur d'économie à la Faculté de Droit et spécialiste en droit social, connu pour ses ouvrages d'économie politique et sur le droit du travail qui donnèrent lieu à son nouveau cours sur la législation industrielle que les étudiants en droit découvriront durant l'année universitaire de 1946-1947.

Une lignée d'enseignants en droit et en économie qui avaient en commun la plus intime conviction que le travail et le savoir universitaire ne pouvaient avoir de sens qu'animés par certains idéaux moraux et au service de valeurs humanistes supérieures.

(1) Olivier Vernier. - Roger Aubenas (1903-1989), un provençal au service de l’histoire du droit méridional. Site consulté OpenEdition Books

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- Discours de prononcé aux obsèques de M. le Doyen Bry, par M. le Professeur Audinet
- Discours de prononcé aux obsèques de M. le Doyen Bry, par M. J. Blache, Recteur de l'Université d'Aix-Marseille
- Joseph Bry : L'oeuvre historique et l'homme, par R. Aubemas, Professeur à la Faculté de Droit d'Aix
- Les travaux papyrologiques de Joseph Bry par J. Macqueron, Professeur à la Faculté de Droit d'Aix
- Publications de Joseph Bry]]>
1953]]> fre]]> Aix-en-Provence. 19..]]>
Astronomie]]> Histoire de l'université]]> Biographie]]>
Urbain Jean-Joseph Le Verrier (1811-1877)

Sur les traces de Newton, ses travaux portent d'abord sur le problème des interactions réciproques qu'exercent les planètes les unes sur les autres et la question problématique de la stabilité du monde en prise avec l'attraction universelle (stabilité à laquelle Newton ne croît pas). Pour le Verrier, la solution énoncée par Laplace n'est valide que si toutes les constantes qu'elle présuppose sont numériquement calculées, ce qu'il parvient à faire en 1840, démontrant ainsi l'hypothétique stabilité.

Le Verrier - calculs de la position de Neptune (manuscrit, 1845)

Poursuivant ses travaux, il propose en 1843 de nouvelles tables de Mercure basées sur des observations plus précises, tables que le passage suivant de la planète devant le soleil confirmera. Le reste de sa vie, il continuera en tâche de fond à recalculer et rectifier la théorie et les tables des autres planètes du système solaire (Mercure, Vénus, Mars, ...).

Le Verrier n'a jamais vu Neptune, la géante de glace (7ème planète du système solaire)

Mais le nom de Le Verrier restera attaché à sa découverte majeure annoncée en 1845 à l'Académie devant les astronomes septiques : l'existence de Neptune, sa masse et sa position dans l'espace, une prédiction qui ne doit rien aux télescopes mais aux calculs des inégalités d'Uranus (différence entre positions théoriques et positions physiques, le calcul s'appuie indirectement sur des observations). Galle, astronome à Berlin, observera bien la nouvelle planète (à l'époque, considérée aussi comme comète) à la place assignée par Le Verrier, ce qui lui vaudra d'être admiré dans le monde entier et nommé à la chaire d'astronomie créée à la Sorbonne pour ce résultat scientifique retentissant.

Une première : les 11 anneaux de glace visibles sur les 13 observés.
Image IR - Télescope spatial James Webb (ESA, 6 fév. 2023)

Le mérite de l'astronome est d'autant plus grand que ses résultats ont été parfois reçus fraichement voire ouvertement contestés (par l'astronome anglais Adams, notamment). Ce qui ne l'empêchera pas de prendre la direction de l'Observatoire National en 1854 (suite au décès de François Arago l'année précédente) et de le réorganiser profondément. On lui doit également le Service des avertissements télégraphiques qui délivre un bulletin météo quotidien de l'Europe très utile aux navigateurs. Pour Aoust, la science est parfois une lutte et Le Verrier était un vrai soldat de la science.

En 1863, Le Verrier sélectionnera, entre plusieurs villes du Midi sur les rangs, le ciel provençal lumineux de Marseille, plus propice pour mener les observations optiques que le ciel parisien : succursale de l'Observatoire national, l'Observatoire astronomique de Longchamp était né. Reconnaissante, l'Académie des Sciences, lettres et arts de Marseille nommera à l'unanimité le grand maître de la mécanique céleste membre résidant.]]>
1877]]> fre]]> Paris. 18..]]> Marseille. 18..]]>
Factums après 1789]]> Histoire]]> Biographie]]>
- dans sa première lettre au Procureur, J. Dhur fait référence à Ernest Judet "que je n'avais jamais vu avant le 14 décembre 1898, à l'audience de la 9° chambre correctionnelle"
- sa dernière lettre adressée au Procureur, et qui clôture l'ouvrage, est datée et signée : "Vendredi, 6 janvier 1899. Jacques Dhur"

Le texte de Félix Le Héno, connu sous son pseudonyme Jacques Dhur, a toutes les apparences d'une version préparatoire publiée dans une certaine précipitation, sans mention ni de l'éditeur ni de la date de publication (on sait juste qu'il sort de l'Imprimerie Kugelmann, à Paris) : dans une lettre datée du 23 décembre 1898, il annonce au Procureur qu'il va lui adresser un travail documenté.

Jacques Dhur (1865-1929)

Sans entrer dans le détail des affaires, un rappel des faits les plus récents explique la prise de position publique de J. Dhur : dans le Petit Journal du 23 mai 1898, M. Judet écrivait un article intitulé « Zola père et fils » où il racontait qu'en mai 1832, François Zola, « arrêté pour vol et malversation, avait subi une détention de deux mois ». Deux jours plus tard, dans l'édition du 25 mai, M. Judet, revenant à la charge, publiait sous le titre « Zola le récidiviste », un document qui, disait-il, apporte aux faits, dont la preuve existe, le témoignage autorisé du général de Loverdo. Émile Zola ne tarde pas à réagir et publie dans l'Aurore du 28 mai, une réponse indignée qui défend la mémoire de son père mort depuis 50 ans et cite de mémoire plusieurs journaux locaux (Le Mémorial d'Aix, le Sémaphore, la Provence) où son père est mis à l'honneur (brillant ingénieur en travaux publics, F. Zola est le concepteur du premier barrage à voûte d’Europe qui alimente en eau Aix-en-Provence).

Le Général Combe (1787-1837), statue de Denis Foyatier (1793-1863)

Face à tant d'injustice et de mensonges, Rhul décide d'enquêter sur cette affaire et de communiquer le résultat de ses recherches au Procureur. Quel peut-être le lien entre ces deux affaires pourtant distantes de plus de 60 ans ? Parce que contrairement à ce que pourrait laisser croire le titre du mémoire, le dossier traite bien de deux affaires distinctes annoncée dans l'intitulé des deux chapitres qui constituent l'ouvrage et qui semblent être mis en miroir : François Zola et l'affaire d'El-Ouffia pour le premier et Émile Zola et l'affaire Dreyfus pour le second.

Ce qui unit ces affaires ne doit pas être recherché sur le fond mais sur le procédé : toutes deux reposent sur de faux documents et de faux témoignages : il a été établi que la lettre apocryphe du Général Combe était un faux. C'est Émile Zola qui est en réalité visé à travers cette correspondance. La manœuvre, assez grossière et peu inventive, consiste évidemment à salir le père pour décrédibiliser le fils. Manœuvre peu surprenante, nous sommes en plein paroxysme de la campagne antidreyfusarde. Le début du second chapitre donne tout de suite le ton en citant le célébrissime "J'accuse...!", lettre dans laquelle Émile Zola prend la défense du Capitaine Dreyfus en appelant à la conscience de la plus haute autorité de l'État, Félix Faure, alors Président de la République.

J'accuse...! La Une de l'Aurore, n° 87 du 13 janvier 1898

En conclusion, et c'est l'aspect le plus grave pour l'auteur, cette affaire d'État fait de l'armée une véritable caste à part. On retrouvera cette dénonciation politique dans ses futurs choix professionnels : après la publication de ses écrits en faveur de Zola, il collaborera à l'Assiette au beurre, magazine satirique illustré français ayant paru de 1901 à 1936, peu avare de critiques envers le militarisme et marqué par un certain anticolonialisme et anticléricalisme. À partir de 1903, il dirigera Drames vécus.

Reste une question : pourquoi J. Dhur, qui connaît les démentis de Zola et la qualité de sa plume, se fait-il défenseur du défenseur ? Pour la bonne raison qu'il cherche moins à sauver Zola que l'idée qu'il se fait de la justice et de la vérité.]]>
1899]]> fre]]> France. 18..]]>
Biographie]]>
L'auteur est le fils de Jean-Etienne-Marie Portalis, l’un des rédacteurs du Code civil de 1804. En 1820, il fera publié le livre posthume de son père, De l’usage et de l’abus, dont il fera précédé la ère édition d’une notice sur la vie de celui-ci. Il exercera dans un premier temps des fonctions essentiellement diplomatiques, comme envoyé de missions à l’étranger ou premier secrétaire d’ambassade à l’étranger. Suite à sa révocation de son poste de directeur général à l’imprimerie et de librairie par Napoléon (1811), il oriente sa carrière vers la magistrature. En 1813, il devient président de la cour d’appel d’Angers et sera nommé conseillé à la Cour de cassation en août 1815 où il restera jusqu’au 2 novembre 1852. Il sera également vice-président de la Chambre des Pairs en 1834 et membre de l’Académie des Sciences morales depuis 1839. Ayant atteint la limite d’âge pour ses fonctions, il obtiendra un poste de sénateur, qu’il exercera peu, préférant passer ses dernières années dans sa résidence de Passy et dans son château des Pradeaux. Il publiera en 1844 une étude sur le Royaume de Sardaigne qui a permis de découvrir avec un regard critique en France le Codice Albertino.

Le livre de raison est un ouvrage où le chef de famille tient ses comptes, y répertorie les grands évènements familiaux. C’est un ouvrage qui se veut objectif et renseigner les héritiers sur l’histoire familiale. La plupart des livres de raison retrouvés aujourd’hui proviennent généralement de couches sociales assez aisées. Dans son livre de raison, Marie-Jospeh Portalis suit cette tradition et réalise sa comptabilité tous les ans en faisant état de ses comptes et de ceux de sa femme avec une grande précision et neutralité. Il y détaille de nombreux postes de dépenses comme les dépenses alimentaires, ce qu’il prête, ses dépenses à la Cour de cassation, les pensions qu’il verse. Certaines années sont moins renseignées que d’autres, comme la période de 1810 à 1812 qui ne figure pas dans l’ouvrage. Cette période correspond notamment à son entrée en disgrâce auprès de Napoléon.

Sources :
- J.-L. Halpérin, Dictionnaire historique des juristes français XIIe-XXe siècle, puf, 2ème édition, 2017, p.831-832.
Les Bouches du Rhône Encyclopédie départementale, Tome XI, 1913, p.401-402.

Résumé Mélissa Legros]]>
1803-1832]]> ]]> ]]> fre]]> France. 18..]]>
Astronomie]]> Histoire de l'université]]> Biographie]]>

Édouard Jean-Marie Stephan (1837-1923) - photogr. Marcel Marcelin (source OAM, début 20e)

Quand il parle du Nouvel Observatoire, E. Stéphan rend justice aux astronomes du passé : avant Le Verrier, il existait déjà un observatoire à Marseille, créé en 1702 par les Jésuites dans le quartier du Panier.

Le Trigomètre de Danfrie, fin 16e siècle (conservation OSU-Pythéas, Marseille)

Au début des années 1860, Le Verrier, alors directeur de l'Observatoire national, choisit Marseille pour disposer d'une base d'observation mieux placée au niveau météorologique : c'est à cette époque que l'observatoire est transféré sur le plateau Longchamp (architecte Henry Espérandieu, 1829- 1874) pour y accueillir de nouveaux instruments (à la taille toujours croissante), comme le grand télescope de Foucault, premier instrument à être équipé d'un miroir de verre argenté (80 cm de diamètre) qui marque une avancée remarquable dans les outils de l'observation astronomique.

Le Grand télescope de Foucault (Observatoire de Marseille, 1864)
Histoire de l'astronomie et histoire des instruments, un passé commun et un avenir partagé

Comme toutes les institutions dont la mission transcende l'actualité, l'Observatoire connaîtra les changements administratifs induits par ses tutelles successives : Ministère de la Marine, Académie de Marseille, Bureau des Longitudes, les différents Ministères de l'Éducation. Rattaché à l’Université d’Aix-Marseille depuis 1899, il fait partie du périmètre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. En dehors des réformes de l'État, à l'image d'autres domaines d'étude, on peut y voir aussi le lent glissement des buts à vocation pratique et opérationnelle (besoins de la navigation, par ex.) vers des objectifs de plus en plus théoriques et à visée fondamentale (lois de la physique, lois de l'univers et cosmologie).

Si ce discours de réception (Stéphan est intronisé  membre de l'Académie des sciences de Marseille) a toutes les allures d'un hommage à titre posthume (Le Verrier est décédé un an et demi plus tôt), c'est à l'astronomie que Stéphan réserve la place centrale de son propos : oui, l'astronomie n'est pas une science ordinaire parce que, qui mieux qu'elle, élargit l'horizon des idées philosophiques en resituant l'homme dans un vaste système, qui plus qu'elle, combat les superstitions d'antan, comme les éclipses et l'apparition des comètes qui plongeaient les peuples dans l'effroi, et qui mieux qu'elle procure une géographie précise des terres et des mers aux voyageurs et aux marins. Quel plus bel exemple qu'une science aussi rigoureuse en géométrie et aussi utile qu'à Marseille, la cité marine par excellence. Avec l'astronomie, les mers ne sont plus des barrières infranchissables mais des voies ouvertes pour parcourir le monde (hommage lucide du monde du négoce à la science, la statue du navigateur et de l'astronome Pythéas orne la façade du palais commercial). L'astronomie, une très anciennelle science pleine d'avenir.]]>
  1. M. Le Verrier, fondateur du Nouvel Observatoire de Marseille : Discours de réception prononcé à la séance publique du 9 mars 1879 (pp. 3-20)
  2. Réponse de M. Amédée Autran, président du Tribunal civil de Marseille, Président de l'Académie, au discours de réception de M. Stephan (pp. 21-28)
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1879]]> fre]]> Marseille. 18..]]>
Droit international public]]> Biographie]]>
- le portrait de la plupart des juristes déjà présents dans la 1ère édition (23 portraits, buste et sculpture). Cette innovation mérite d'être soulignée : en général les œuvres juridiques ne s'embarrassent pas d'illustrations, comme si la réalité des textes de droit s'imposait et se suffisait en elle-même. La Pradelle nous rappelle ici que le corpus du droit international a été écrit par des individus bien présents dans leur temps, parfois témoins directs des conflits et qu'ils se sont inscrits dans une filiation tangible. On pourra peut-être regretter la légèreté des légendes rarement documentées (peu de mentions de source, d'artiste, de date, de lieu...).

du père fondateur, Saint Thomas d'Aquin (1227-1274)

- l'ajout de juristes contemporains de La Pradelle, des collègues pourrait-on dire, décédés au cours de la première moitié du 20e siècle ou toujours vivants (ce qui est plus inhabituel dans une compilation) qui actualise ce grand défilé historique et théorique.

en passant par l'un des premiers contemporains, Louis Renault (1843-1918)

On notera, la première apparition de la photographie à partir de la biographie de Louis Renault, grand promoteur de l'arbitrage international, apparition plutôt tardive dans la collecte de La Pradelle puisque son usage était déjà assez répandu à l'époque, et prisé par les personnalités ayant quelque notoriété, le cliché de Westlake de la National Portrait Gallery en témoigne. Peut-être que La Pradelle n'y a-t-il pas consacré un temps excessif, compte tenu des outils de recherche alors disponibles ?

La Pradelle profite de cette 2nde édition pour réparer un oubli : la 3ème série dédiée aux doctrinaires contemporains, pourtant annoncée dans l'introduction de la 1ère édition, apparaît bien cette fois ci dans le plan.

à Alejandro Alvarez, diplomate et collègue (1868-1960)

Mais à l'exception de quelques rares sources où il se cite en tant qu'auteur, La Pradelle ne s'est pas représenté lui-même dans cette prestigieuse galerie comme il l'avait plaisamment suggéré dans la 1ère édition : modestie ou pudeur ? A quelques années de la fin de sa vie, laisse-t-il le soin à ses collègues et successeurs de mesurer sa contribution à l'édification de la seule doctrine qui tente d'apporter un peu de paix et de justice dans le siècle qui s'annonçait déjà comme le plus violent et le plus meurtrier de l'histoire de l'humanité ? Soin qu'il aurait pu laisser à Alejandro Alvarez, dernier acteur de cette fresque, diplomate chilien actif dans différentes instances comme la Cour permanente d'arbitrage, la Cour internationale de justice, l'Institut de droit international et l'Institut des hautes études internationales, où sa route a maintes et maintes fois croisé celle de La Pradelle et qui lui survivra de quelques années...

Note : la publication de ce document sur internet a été expressément autorisée par les ayants droit du Pr La Pradelle.]]>

Les précurseurs
  • Saint Thomas d'Aquin
  • Vitoria, Suarez
  • Grotius
  • Gentilis
  • Zouch
  • Bynkershoek
  • Pufendorf
  • Vattel

Les modernes
  • Georges-Frédéric de Martens
  • Jean-Louis Kluber
  • A. G. Heffter
  • Henry Wheaton
  • Carlos Calvo
  • Lorimer

Les contemporains
  • John Westlake
  • Louis Renault
  • Paul Fauchille
  • Antoine Pillet
  • le baron Descamps
  • Walther Schucking
  • R. P. de La Brière
  • Louis-Érasme Le Fur
  • Nicolas-Socrate Politis
  • James Brown Scott
  • Alejandro Alvarez
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1950]]> fre]]>
Droit international public]]> Biographie]]>
Le droit international, celui qui régit les rapports entre les communautés politiques les plus élevées, n'a pas été écrit à la manière d'un code rédigé sur commande par un groupe de juristes spécailisés : il s'est constitué au cours des siècles par tous ceux, d'horizons divers, qui ont élaboré une réflexion doctrinale sur les rapports que pouvaient ou devaient entretenir les États en dehors de leur seul libre arbitre.

de Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

En reprenant les éléments les plus importants de chacun de ces penseurs, A. de La Pradelle propose une sorte d'histoire du droit international illustré à travers cette galerie de courtes biographies : un cours pour doctorants assez peu rébarbatif qui identifie l'apport théorique de chaque doctrine en le replaçant dans le contexte de l'époque, l'histoire des idées et le récit individuel de chaque vie.

à Walther Schücking (1875-1935)

La longue filiation de toutes ces singularités donne l'occasion à A. de La Pradelle de montrer toute la connaissance qu'il a de ses illustres prédécesseurs et toute la reconnaissance qu'il porte à ses maîtres, notamment Westlake (1828-1913) qui déterminera sa vocation et sir Cecil Hurst (1870-1963), l'un des rédacteurs du traité de Versailles, qui le convaincra du poids de l'oeuvre doctrinale et lui donnera le goût de l'histoire au point de se demander, non sans humour et humilité, "peut-être même risquerai-je, finalement, à m'introduire dans la galerie, comme ces peintres qui n'hésitent pas à se glisser eux-mêmes, discrètement, dans un coin du tableau...".

Albert de La Pradelle (1871-1955)

La leçon de cette histoire, à laquelle le droit international ne saurait se réduire, et des grandes conférences internationales, est la conviction partagée entre les spécialistes du droit international que "la fixation des règles qui sont (ou doivent être) obligatoires pour les Etats indépendamment de leur consentement formel, ne peut être entreprise par les Etats eux-mêmes" (citation de Sir Cecil Hurst). Un rappel salutaire et combien urgent si l'on considère le virage tragique que l'Histoire mondiale va prendre l'année même de cet enseignement : 1939.

Note : la publication de ce document sur internet a été expressément autorisée par les ayants droit du Pr La Pradelle.]]>
1939]]> fre]]>
Biographie]]> Histoire de la Provence]]> 1752]]> fre]]> Provence. 17..]]> Histoire]]> Biographie]]>
Contient 3 cartes détaillées du front et des combats qui se sont déroulés à: Bourgonce, La Salle et Vauvilliers

Ecrit durant ses séjours dans les hôpitaux de Laval et d'Alençon]]>
1914]]> ]]> fre]]> France. 19..]]> Vosges. 19..]]> - Feuille Alencon ; 62 ; 1845 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Pelet, Jean-Jacques-Germain (1777-1858), ISBN : F80621845.
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=27252]]>
Histoire de l'université]]> Biographie]]>
Lettre de Ch.-A. Fabrot à N.-Cl. Peiresc (1613, copie ms)

Ce n'est qu'en 1651, qu'il deviendra professeur à Aix et doyen de la Faculté aixoise mais, déjà âgé de 71 ans, il n'occupera sa chaire que durant huit années. La biographie de Giraud ne cherche pas l'originalité : il retrace fidèlement la chronologie de la vie du juriste en suivant, sans zones d'ombre, les six grandes périodes de sa carrière professionnelle.

Lettre de Ch.-A. Fabrot à N.-Cl. Peiresc (1613, transcription 1833, biogr. Giraud)

Si Fabrot a su mériter la protection de Peiresc et de Du Vair, il a également profité d'une époque très favorable à l'institution aixoise : pour les historiens qui ont étudié l'histoire et le contexte de l'ancienne Faculté de droit, il ne fait pas de doute que "l’université d’Aix a connu un âge d’or au XVIIe siècle" (2).

La rue des Grands Carmes à Aix, rebaptisée rue Fabrot par le décret du 30 nov. 1894 (1)

Plus de deux siècles après ses enseignements et soixante après la publication de sa biographie, le professeur d'université, le spécialiste du droit romain qui a rendu plus accessible le corpus fondamental du droit (le plus célèbre étant les Basiliques, en langue grecque, publiés en 1637) aux juristes français, la ville d'Aix lui rendra hommage en baptisant de son nom la rue si symbolique qui relie le Cours Mirabeau à la place St Honoré, où se situe le Palais de Justice...

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1. Charles Fabrot (1580 - 1659), traducteur de textes anciens, Professeur de droit. La rue Fabrot relie le Cours Mirabeau à la Place Ste Honoré. Site consulté
2. David de La Croix, Alice Fabre. - À la découverte des professeurs de l’ancienne université d’Aix, de ses origines à 1793. - HAL Open Science]]>

N° 1. - Licence doctorale de Fabrot, p. 171-172
N° 2. - Notice sur Marc-Bertrand Maure, jurisconsulte
provençal, p. 75 - 182
N° 3. - Lettres de Fabrot à Peiresc (inédites), p. 185-187
N° 4. - Du corps des sept provinces et de l'édit dl'Honorius. - Nouveau texte de cet édit, p. 188-200
N° 5. - Lettre de Vitré à Peiresc, et réponse de ce dernier (inédites), p. 201-204
N°' 6. - Table de la correspondance mss. de Peiresc déposée à la bibliothèque d'Aix, p. 205-209]]>
1833]]> fre]]> lat]]> Aix-en-Provence. 15..]]> Aix-en-Provence. 16..]]>
Histoire de l'université]]> Sciences & techniques]]> Biographie]]> ]]>
Leon-Charve (1849-1937)

Homme décrit comme entier, passionné et autoritaire mais proche de ses étudiants, il s'engagera totalement dans la partie de bras de fer qui opposera Marseille à Aix-en-Provence : la création d'une véritable université à Marseille construite sur les neuf hectares de l'ancien cimetière Saint-Charles impliquait le transfert des Facultés aixoises, celle de Droit fondée en 1808 et celle des Lettres, créée en 1846. Elle comprenait également une Faculté de médecine et un nouveau bâtiment pour la Faculté des Sciences, créée en 1854, et qui était alors en très mauvais état.

Léon Charve, qui n'avaient pas que des amis, et ses collègues, n'eurent pas gain de cause contre les appuis politiques qu'Aix et Montpellier, qui voyaient d'un très mauvais œil la création à Marseille d'une Faculté de médecine, disposaient dans la capitale.

Léon Charve, à un âge plus avancé (1849-1937)

Après 10 ans de bataille (et de blocage au sujet d'un budget d'État destiné à l'Enseignement Supérieur mais utilisé par la ville pour construire des écoles primaires), Charve obtint l'adoption du projet de construction de la nouvelle Faculté des Sciences (on ne parle plus d'Université ni de certains services centraux). Avec le sentiment d'avoir accompli sa mission, Charve démissionna de son décanat et confia la suite des affaires à ses successeurs. Mais la suite ne fut pas tout à fait celle qu'il attendait : le projet initial avait perdu de sa séduction et, sensible à l'évolution des campus à l'américaine, l'idée d'Instituts dispersés dans un grand parc prenait le pas sur celle d'un imposant et prestigieux palais très 19ème... En réalité, les tutelles avaient tranché : la Faculté se ferait donc à Saint-Charles (ou ne se ferait pas...). En 1921, L. Charve partait en retraite. Il aurait probablement savourer, exactement 100 ans plus tard, la création à Marseille d'une université unique qui se choisira un nom à la fois très séducteur, assez neutre et totalement détaché de son passé.

Léon Charve (doyen 1899-1910), un nom gravé dans le marbre de l'amphi de mathématiques

Les obsèques de l'ancien doyen étant restées privées, le Conseil de la Faculté décida, en guise d'hommage à titre posthume, de baptiser l'Amphithéâtre de l'Institut de Mathématiques et de Physique de la nouvelle Faculté des Sciences du nom du professeur de mécanique, inchangé depuis.]]>
1938]]> fre]]> Marseille. 18..]]> Marseille. 19..]]>
Factums avant 1789]]> Biographie]]>
Dans sa correspondance avec Jérôme Aléandre le Jeune (1574-1629), humaniste et érudit, petit-neveu de Jérôme Aléandre l'Ancien (1480-1542), humaniste italien, nonce et cardinal, Nicolas Claude Fabri de Peiresc accuse formellement Jacques Cujas, considéré comme le maître du courant de l'humanisme juridique en France, de "vol nocturne avec escalade et effraction et de plagiat avec destruction des sources".

Nicolas Claude Fabri de Peiresc (1580-1637)

La lettre datant de 1617, Cujas est depuis décédé, mais après avoir suivi une carrière assez mouvementée de professeur de droit, notamment de droit civil, dans plusieurs universités (Cahors, Bourges, Valence, Paris), il jouit d'une grande réputation. Par ailleurs, Peiresc n'apportant pas de preuve tangible, la lettre ne connut pas beaucoup de retentissement.


Jacques Cujas (1522-1590), Musée du Vieux Toulouse (inv. 22.5.1, 1580)

Que reproche précisément Peiresc à Cujas ? Quand il enseigne à Bourges, Cujas découvre la célébrité mais en même temps les inimitiés qu’elle implique. Il se lie alors avec le professeur de droit Le Conte, auteur d’additions de l’édition d’Hervet des Basiliques. A la mort de Le Conte, toujours à Bourges, Cujas (avec des complices) se serait introduit par effraction dans la bibliothèque du défunt et aurait emporté tous les manuscrits qui s'y trouvaient en choisissant personnellement ceux qui l’intéressent le plus parce qu’il sait parfaitement où ils sont rangés dans l'appartement. Il faut rappeler ici que les Basiliques présentent une compilation juridique des 9e et 10e siècles écrite en grec et rassemblent les textes des quatre œuvres justiniennes (Code, Digeste, Institutes, Novelles), complétés des commentaires des canonistes byzantins : un ouvrage de la plus haute importance pour les travaux des romanistes (cf https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/121).

Ici, la première accusation paraît plutôt faible « On ne sait pas positivement si Cujas prit alors dans la bibliothèque de Le Conte trois volumes des Basiliques avec les autres manuscrits, ou si avant sa mort Le Conte les lui avait prêtés, il suffit de savoir qu'ils sont tombés entre les mains de Cujas qui ne s'en dessaisit jamais ». Présomption de culpabilité ? Mais la seconde n’est pas plus catégorique : « On dit que lorsque Cujas avait trouvé quelque scholie [commentaire] de son goût dans les dites Basiliques, après les avoir insérées dans ses observations, il déchirait le feuillet et le jetait au feu, de manière que les dits volumes furent mutilés... ».

Chavernac précise que Charles-Annibal Fabrot (1580-1659) a essayé de faire justice de cette seconde imputation (en restant muet sur la première). Pour mémoire, Fabrot, professeur puis doyen de la faculté de droit d’Aix part s’installer à Paris en 1637 à la mort de son ami Fabri de Peiresc. Grâce à l’appui du chancelier Séguier, il établit en 1647 la première édition latine en sept volumes in-folio des Basiliques sans croire un seul instant à la seconde accusation : « Je croirais plutôt qu'avant que ces livres vinssent entre les mains de Cujas, ou après sa mort, ils sont tombés entre les mains de quelques enfants; à leur âge on aime les papiers forts et les parchemins; ils auront fait des coupures sur les bords, mais sans rien retrancher du texte ». Explication qui semble bien puérile à Chavernac.

Reste un étonnant cold case non élucidé dans lequel un érudit accusé d’être vénal pour avoir volé des manuscrits, inexcusable pour avoir usurpé la paternité de précieux commentaires, impardonnable pour avoir détruit des sources de droit irremplaçables, n'aura pas souffert dans sa postérité avec son nom donné à une célèbre rue à Paris et à la prestigieuse bibliothèque interuniversitaire de Droit, d'Economie et de Science politique, établie par une convention entre les universités de Paris 1 - Panthéon-Sorbonne et de Paris 2 - Paris-Panthéon-Assas.

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1895]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Factums après 1789]]> Histoire]]> Jurisprudence après 1789]]> Biographie]]> prétendues lettres et plus précises puisqu'on comprend d'emblée qu'il y une erreur grossière sur le nom du Général Combe qui ne s'est jamais écrit Combes (élément mis en avant dans cette nouvelle version).

François Zola (1795-1847)

Si l'affaire Dreyfus est bien évoquée, c'est celle qui concerne François Zola et son cortège de sordides manœuvres pour le calomnier qui préoccupe J. Dhur. Une grande partie de l'exposé est la reprise du texte de la première version, seuls certains paragraphes ont été remaniés en plus des textes additionnels.

Emile Zola (1840-1902)

Pour cette édition, J. Dhur pouvait difficilement recevoir un parainnage moral et politique plus prestigieux que celui de Jean-Jaurès qui en rédige la préface. D'autant plus que l'homme politique, déjà connu pour son engagement auprès des luttes ouvrières, ne peut pas être accusé d'être un dreyfusard inconditionnel : tout au contraire, au début de cette affaire d'intelligence avec l'ennemi, il prend ouvertement position contre le capitaine condamné pour haute trahison mais qui échappe bizarrement à la condamnation à mort : une telle "clémence" ne doit-elle vraiment rien à l'influence du lobby juif ? Si la grandeur des hommes intègres est de reconnaître leurs erreurs, J. Jaurès en fait incontestablement partie : après quelques hésitations et devant l'évidence accablante que le procès n'a pas été mené de façon équitable ("les innombrables faux", il reviendra sur son premier jugement et prendra fait et cause pour Dreyfus.

Jean Jaurès par Nadar (1904)

Mais Jean Jaurès ne se limite pas à condamner les discours nationalistes et manipulateurs : peu importe si les témoignages s'appuyant sur des faux étaient ou pas de bonne foi, ce qui est inacceptable, c'est le fait que les autorités militaires aient refusé à Émile Zola et à son défenseur l'accès aux documents qui accablaient son père, et pour cause, ils les savaient inauthentiques. Et pour cela le Ministre de la Guerre, juges et autres fonctionnaires militaires devront rendre des comptes avec toute la sévérité qui s'impose (nous sommes encore loin du dénouement, ce n'est que sept ans plus tard, en 1906, que le dernier arrêt de la Cour de Cassation innocentera Dreyfus).

Ces affaires qui ont ébranlé la IIIe République et créé une fracture dans une société française tourmentée par antisémitisme et un nationalisme faciles auraient eu probablement un autre destin sans une certaine liberté de la presse, victime de tant de controverses et d'incertitudes politiques au cours du 19e siècle. Fin 20e siècle et début 21e siècle, les journalistes d'investigation paient régulièrement un lourd tribut en raison de leurs enquêtes : les régimes politiques les plus durs, comme les démocraties les plus fréquentables, développent toujours une profonde allergie à tous ceux qui s'obstinent à rechercher la vérité, à dénoncer les abus et à dévoiler le dessous des affaires.]]>
1899]]> fre]]>