Botanique]]> Découvertes géographiques]]> Voyages de découverte]]>
Contient également 15 planches non numérotées, éditées par Arthur Bertrand (Rémond imp.), toutes portent en haut à gauche la mention "Phanérogamie". Ces 31 planches ne constituent donc qu'un sous-ensemble très limité de toutes celles présentées dans la collection originelle qui en compte plus de 200.

Charles Bélanger (1805-1881), botaniste et voyageur

Passionné de voyages au cours desquels il ne cesse de récolter des échantillons, ce périple de 5 années lui vaudra, dès 1829, la prestigieuse reconnaissance de l’Académie des sciences (rapport de Georges Cuvier). D'abord créateur et directeur d'un jardin botanique à Pondichéry, il fut par la suite nommé directeur du jardin zoologique de Saint-Pierre, au nord-ouest de la Martinique.

Les Indes orientales au 18e siècle (Pondichéry, capitale des Etablissements français dans l'Inde)Edition reproduite en monochrome sur Gallica (1833-1837)

La même planche isolée dans son format colorié originalDamsonia Belangeri B. - Planche reproduite (1833-1837)

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1833-1837]]> fre]]> Indes orientales. 18..]]> Indonésie. 18.. ]]>
Botanique]]>
Mention sur la page de titre "Legs Louis Laurent, 1946".

Louis Castagne, une personnalité de Miramas (1785-1858)

L'étude de Louis Castagne porte sur un territoire bien délimité : Marseille et ses environs qu'un marcheur peut atteindre en deux heures à pieds, soit 8 à 10 km environ (sans donner de carte, il en précise les limites extrêmes). Dans ce périmètre, Castagne a rencensé les 646 genres (ensembles des espèces partageant des caractères communs) qu'il a identifiés (liste en fin de volume), plantes cultivées exclues. Ces observations doivent être replacées dans leur contexte scientifique et historique :

- trois ans après sa mort, Alphonse Derbès (zoologiste et botaniste, professeur à l'Université d'Aix-Marseille) retrouvera quantité de matériaux et le manuscrit du "Catalogue des plantes qui croissent naturellement dans le département des Bouches-du-Rhône", projet d'une encyclopédie très détaillée qui aurait donné pour chaque plante du département tous les renseignements scientifiques utiles sans se limiter aux seuls intérêts des naturalistes (qualités industrielles, agricoles, nutritives, médicinales, etc.), même si Derbès doute de l'utilité absolue de ces informations, compte tenu du lectorat de cette litttérature. Plus globalement, ses études s'inscrivent dans le vaste projet collectif d'élaborer la Flore de France et auquel participe Castagne avec la conviction que des études locales permettront pus tard de suivre l'évolution de certaines espèces et la mutation de certains de leurs caractères.

- par ailleurs, "fruit de plusieurs années de recherches" (voir préface), une partie de ses études est antérieure aux années 1840, donc avant les grandes mutations industrielles du milieu du 19e siècle qui vont bouleverser Marseille en la transformant en une ville et un port industriel et commercial de premier plan : avec l'adduction des eaux de la Durance, l'arrivée du chemin de fer et  l'installation d'entreprises de transformation et de transport, Marseille connaît un accroissement territorial et démographique sans précédent. Le travail de Castagne reste donc un étude de référence historiquement datée et irremplaçable pour l'étude d'un patrimoine naturel remodelé par les activités humaines .

L'ouvrage propose quelques planches monochromes et partielles de plantes auquel le nom de Castagne restera attaché, comme Monosporus Pedicellatus (source :  https://www.gbif.org/species/2657030) ou Melapsora Euphorbiae (Melampsora euphorbiae (Ficinus & C.Schub.) Castagne, 1843 - source : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/464486).

Monosporus pedicellatus (Sm.) Solier & Castagne

Comme pour tous les études systématiques de flores, la question de l'exhaustivité, impossible à atteindre pour de grandes surfaces, reste ouverte : en 1862, Derbès précisera qu'il a ajouté une quarantaine de plantes découvertes par de zélés botanistes au cours de leur campagne d'herborisation et que n'avaient pas signalées Castagne.

1. Catalogue des plantes qui croissent naturellement dans le département des Bouches-du-Rhône ; Avec une préface, la Biographie de Castagne et un Aperçu général sur la végétation du département des Bouches-du-Rhône, 1862. Consulté sur Numilyo
2. Flore de France, ou Description des plantes qui croissent naturellement en France et en Corse, 1847. Consulté sur Gallica]]>
1845]]> fre]]> Marseille. 18..]]>
Botanique]]>
Lors de la parution à titre posthume du "Catalogue des plantes qui croissent naturellement dans le département des Bouches-du-Rhône", Alphonse Derbès soulignait que les botanistes, en digne successeurs de Louis Castagne, poursuivaient leur travail d'identification des plantes provençales et en avaient déjà ajoutées une quarantaine au premier Catalogue. La question pouvait se poser de savoir si elles étaient arrivées sur le sol provençal après 1851, date de parution d'un supplément à la première édition du Catalogue de 1845 ? Car, comme d'autres collègues,  L. Castagne avait poursuivi sa quête, ce qui justifia, 6 ans plus tard, la publication d'un supplément. Rédigé selon un plan identique, ce supplément présente 242 genres (le catalogue de 1845 en recensait 646) et 4 planches de facture identique.

Gloeosporium castagnei

La poursuite du travail d'exploration explique-t-elle à elle seule le nombre si important de nouvelles espèces observées sur ce même périmètre, notamment dans le domaine cryptogamique (champignons et plantes sans fleurs) ? Un nombre de nouvelles espèces, en particulier de champignons, si surprenant que les botanistes s'interrogent sur les critères de distinctions et se demandent. Non, car comme le fait observer Castagne dans sa préface de 1850, le commerce maritime, très actif et en plein essor à Marseille, amène inévitablement des semences d'outre-mer (il ne cite d'autres vecteurs de dissémination comme les espèces animales ou, les phénomènes météorologiques, par ex.) Avec sa rigueur méthodologique, Castagne ne retient les espèces importées qu'à la condition qu'elles se multiplient dans plusieurs localités distantes, certaines ne parvenant pas à s'adapter réellement. Une reconnaissance implicite que le terme "les plantes qui croissent naturellement aux environs de..." doit être compris dans un certain sens.

Toujours prêt à reconnaître la contribution des autres botanistes, à qui il semble confier la poursuite de son oeuvre (il décèdera sept plus tard), Castagne précise qu'il mentionne les plantes de la Flore Française de Grenier et Godron (1ère partie du 2nd vol. nouvellement paru, op cit) "indiquées à Marseille, soit nouvellement découvertes, soit détachées des espèces déjà connues" et qu'il n'a pas comprises dans son propre Catalogue".]]>
1851]]> fre]]> Marseille. 18..]]>
Botanique]]> Histoire de l'université]]>
Bocage Byzantium (1784)

Certaines des plantes citées au sein de cette flore ont été retrouvées intégrées au sein de l’Herbier général de la Faculté des Sciences d'Aix-Marseille Université.

Bruno Vila, MCF, collections naturalistes, IMBE, Aix-Marseille Université, Herbier Général de la Faculté des Sciences]]>
18??]]> lat]]> Bosphore, Détroit du (Turquie). 18..]]> Thrace (Turquie). 18..]]> Byzance (ville ancienne). 18..]]> Istanbul (Turquie ; province). 18..]]> - Feuille [Istanbul] ; - ; [1914-1915], ISBN : A81_46. - Série : Istanbul (Turquie) - Env. de, Topographie, 1:25 000, 1914-1915, 51 + 2 feuilles
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=80543]]>
Botanique]]> Médecine]]> Biographie]]> Pierre-Joseph de Garidel  (1658-1737) sont de bons parents : comme son père, reçu docteur en droit à l'Université d'Aix, avant d'y devenir questeur en 1607 puis recteur en 1647, il fera des études supérieures, un cursus classique, philosophie par ex. Mais le latin, le jeune Garidel, ça ne l'intéresse pas : ce qu'il aime vraiment, ce sont les plantes, la garrigue et l'épatant jardin de l'apothicaire du coin (1). Ça sert à ça, l'école buissonnière. Dans ces escapades, il rencontre le fils Tournefort, presque du même âge, qui devient le complice idéal de ses voyages d'exploration botanique.

Cependant, les parents de Garidel n'ont pas renoncé à lui tracer une carrière : puisqu'il aime tant que ça les plantes, il n'a qu'à faire médecine. Une passion plus une raison, ça donne un boulot ! Le botaniste en herbe part alors pour Montpellier (où il y retrouve Tournefort, tiens donc !) mais là encore, les cours de l'université l'ennuient (c'est maladif) : il préfère évidemment fréquenter le Jardin des plantes (le plus ancien de France) dont il connaît l'un des suppléants et herboriser les spécimens qu'il découvre en parcourant tout le midi et au-delà : Corbières, Cévennes, Roussillon, Pyrénées, Catalogne,... Botaniste : un métier qui fait bouger ! Il termine tout de même ses études médicales et revient à Aix pour y être reçu docteur en 1682, il a alors 24 ans. Libéré des études, il peut se consacrer totalement à la botanique. Mais une science pour elle-même n'est que de la curiosité : pour qu'elle soit utile, elle doit se mettre au service des hommes, autrement de la médecine.

Aloe vulgaris, une floraison spectaculaire, à peine croyable
(P.-J. Garidel, Histoire des plantes qui naissent en Provence, Aix, 1719)

En 1697, la chaire de botanique de l'université devient vacante mais pour obtenir le poste, il est obligatoire de passer par la dispute, une sorte de concours où il faut répondre aux questions des membres du bureau des Bourbons. Garidel s'y refuse, estimant qu'ils ne sont pas compétents en médecine (de toute façon, ils n'y connaissent rien aux plantes) et usera de ses relations (son ami le botaniste Tournefort, connu pour ses travaux de classification, célèbre à la cour et qui n'a pas réussi à convaincre son ami aixois de monter à Paris) pour y être nommé après un examen très "amical" passé à la Faculté de médecine de Montpellier sur la recommandation du premier médecin du Roi. Pistonné mais pas fumiste, Garidel travaille dur, récolte un nombre considérable de plantes et occupe tous ses loisirs à ranger son herbier. Même s'il occupe à la fin de sa carrière des chaires de médecine avec enseignement d'anatomie (mieux rémunérées), il consacre toute son énergie à la botanique et publiera sa célèbre Histoire des plantes qui naissent en Provence, où, fidèle à sa vraie passion, il insiste particulièrement sur l'intérêt des usages pharmaceutiques et médicaux des plantes provençales.

Autant Charvenac a transpiré pour trouver des témoignages sur la famille Garidel, autant pour Joseph Lieutaud (-, les archives ne manquent : plusieurs biographes se sont déjà sérieusement occupé de lui. Alors pourquoi une biographie de plus : parce que Charvenac, médecin de profession, historien par passion (2), tient à compléter son tableau des aixois célèbres et ses biographes, n'étant pas du coin, ont sûrement oublié des détails inédits. Merci à notre érudit local, que de choses nous n'aurions peut-être jamais sues sans lui !

Mais tout d'abord, qu'est-ce que Joseph Lieutaud (1703-1780) vient faire ici ? Parce que Joseph est le fils de Jean-Baptiste Lieutaud, avocat au parlement d'Aix-en-Provence (tiens, comme le père de...) et de Louise de Garidel. Vous l'avez compris : Joseph n'est autre que le neveu du botaniste Pierre Joseph de Garidel (3). Lieutaud suivra les pas de son oncle et ira également à la Faculté de médecine de Montpellier (décidemment, les Facultés sont aussi des histoires de famille). Il fera lui ausssi des excursions dans la campagne cévenole et trouvera même des spécimens qui avaient échappé à Tournefort. Faits d'arme qui n'échappent pas au recteur de la prestigieuse Université de médecine de Montpellier.

Plan de l'Infirmerie Royale de Versailles (1707-1722) - Source Gallica

Si l'oncle a donné le goût de la botanique, il n'a pas servi de moule : ce qui intéresse surtout Lieutaud, c'est l'anatomie (il obtient son grade de docteur à l'université d'Aix-Marseille à 22 ans, en 1725). Une fois de plus, le hasard favorise la destinée : une place de praticien se libère à l'Hôpital Saint-Jacques d'Aix. Jugé le plus qualifié, il y est nommé médecin. L'occasion est trop belle et son occupation est remplacée par sa passion : il abandonne aussitôt la botanique pour l'anatomie. En plus de la connaissance de ses patients et de leurs pathologies, il pratique de nombreuses dissections de cadavres (il en fait une si grande consommation que ses détracteurs calculeront que cela équivalait à 404 ans d'autopsies !) qui l'amèneront à publier ses Essais anatomiques en 1742.

Second hasard : il découvre chez un de ses clients l'ouvrage de Sénac, premier médecin du Roi, le Traité de la structure du coeur, de son action, et de ses maladies (1749). Et l'anatomie, ça tombe bien, c'est justement le domaine d'excellence de Lieutaud. il y décèle tout de suite des erreurs qu'il consigne et adresse à l'auteur (et évitant de commettre la petite vacherie de publier...). Sénac, grand esprit (ou lucide ?), n'en prend pas ombrage : au contraire, il reconnaît la justesse des critiques et le fait embaucher comme médecin à l'Infirmerie Royale de Versailles, infirmerie créée en 1720 par lettre patente et ouverte en 1722 pour les soins des domestiques et des gardes du Roi. C'est à donc 47 ans qu'il quitte son havre de paix aixois pour travailler à quelques pas du pouvoir royal. Il sera ensuite nommé médecin des enfants de Louis XV et finalement premier médecin de Louis XVI. Un plan de carrière impeccable !

Charvenac ne semble pas tirer de leçon de ces biographies mais Garidel et Lieutaud sont à l'évidence deux vies où les passions ont croisé au bon moment le hasard des circonstances.

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1..Pierre Joseph Garidel. - Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Joseph_Garidel
2. Charvenac, Félix. - Histoire de l'Université d'Aix : 1er fascicule. - Aix : A. Makaire, 1889. - Gallica
3. Joseph Lieutaud. - Wikipédia
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1877]]> fre]]>
Sciences naturelles]]> Botanique]]> Géologie]]> Zoologie]]> Agriculture]]> Histoire de l'université]]>
Décédé en 1783, Michel Darluc ne verra jamais de son vivant la publication du troisième et dernier tome de son Histoire naturelle de la Provence commencée dix ans plus tôt (1782-1786), œuvre imposante en trois volumes (d'abord éditée avec les deux premiers volumes) qui le fera connaître et lui vaudra la réputation d'avoir écrit la première avifaune régionale française (ensemble des oiseaux d'une région). Devenu aveugle, c'est son ami Gibelin qui reprendra et publiera en 1786 son dernier manuscrit (1).

Darluc, originaire de Fréjus, a toujours voué une passion pour les sciences naturelles : après l'étude de la médecine à Barcelone pendant une dizaine d'années, il s'installe à Aix-en-Provence pour étudier l'anatomie et la botanique sous l'illustre direction de Joseph Lieutaud, médecin de Louis XVI. Après un séjour à Paris pour apprendre la chimie, il revient à Caillan (Var) exercer la médecine. Ses succès lui valent l'intérêt de M. de Monclar, Procureur Général du Parlement, ce qui lui vaudra le brevet de survivance de professeur de botanique à l'université d'Aix, brevet en date du 30 mars 1770, suite au décès du titulaire (2), ville dont il créera le jardin botanique en 1776 et qui s'étendait sur une partie du cours St-Louis (bien antérieur, celui de Marseille fut créé dès le 15ème siècle par le Roy René, un parc de près de 2 hectares situé près de l’Abbaye Saint-Victor).

Suivant un parcours d'Ouest en Est, de la Camargue au Comté de Nice, M. Barluc expose ses observations en reprenant la division des diocèses "faite par la nature elle-même". L'intérêt de son ouvrage, hélas dépourvu de toute illustration, dépasse de loin cette dernière considération sur la création et la reprise d'ouvrages antérieurs comme celui de Grosson sur la minéralogie marseillaise : en rupture avec nombre de ses prédécesseurs, il insiste au contraire sur l'importance de l'étude réelle sur le terrain et affirme dans la préface du premier volume à propos de la nature : "tâchons au moins de la bien observer". Il s'attache donc à une description précise des espèces (le vorace chien de mer a une peau sans écaille, dure et épaisse, donc sûrement proche de la famille des squales), même s'il suit les classifications de l'époque : ne nous étonnons donc pas de rencontrer des poissons thoraciques ou abdominaux, dont il n'oublie jamais de donner les noms provençaux.

Si M. Darluc consacre ses loisirs à la poésie, il n'est pas qu'un esthète : son amour de la nature ne lui fait pas perdre son regard de médecin et de botaniste et ce qu'elle apporte à l'homme. Plus surprenant et toujours d'actualité lorsqu'il fait état de l'impact que l'activité humaine peut avoir sur la nature : par ex., les pêcheurs, qui vivaient bien autrefois, se désolent de la raréfaction des poissons. Selon le R.P. Menc, cité par Darluc, il y aurait trois causes possibles à ce phénomène :

- dans la mer, on y vide les fosses d'aisance et autres immondices, les rejets des fabriques et des manufactures et même les lests des vaisseaux, bref, tout ce qui fait fuir les poissons et tue leurs œufs
- l'évolution du Rhône, avant un seul cours profond et puissant, devenu un delta de quatre ou cinq bras qui s'envasent et qui ne charrient plus de nombreux éléments utiles à certaines espèces, notamment voyageuses (migratrices)
- les multiples infractions des pêcheurs aux ordonnances qui réglementent la pêche, comme l'utilisation de ces filets trainants (il en recense une dizaine de modèles aux mailles trop serrées) qui labourent le fond et enlèvent le fray (fraie) en détruisant les espèces, l'exacte définition des sennes (ou seines). Quelle étrange dépopulation n'en résulte-t-il pas ? Nous sommes au 18e siècle...

Alain Collomp - Un médecin des Lumières : Michel Darluc, naturaliste provençal (PUR, 2011)

Comme l'écrit Alain Collomp dans son ouvrage "Il ne traite pas seulement des plantes, son domaine professionnel puisqu'il était professeur de botanique à l'université d'Aix, mais aussi des animaux, surtout des oiseaux, et des minéraux et fossiles. Mais ce qui fait l'originalité de son Histoire naturelle, c'est la place importante accordée à l'homme, ses moeurs, ses pratiques agricoles, sa manière d'exploiter les mines, sa santé. Les descriptions contenues dans les trois volumes reposent sur l'observation directe de l'ensemble du territoire provençal que Darluc a pris la peine de visiter pour rédiger son ouvrage. En résulte un tableau très vivant et riche de renseignements de la Provence du XVIIIe siècle" (3).

La numérisation de ce troisième et dernier volume publié à titre posthume a été réalisée à partir de l'édition originale de 1786 et vient compléter les vols 1 & 2 consultables en ligne sur Gallica (4).

1. Michel Darluc - Source : Wikipédia
2. Alain Collomp. - Un médecin des Lumières, Chapitre V. Le règne végétal, pp. 77-114 - Source : OpenEdition books
3. Alain Collomp. - Un médecin des Lumières : Michel Darluc, naturaliste provençal. - Presses universitaires de Rennes, 2011. Disponibilité de l'ouvrage dans les BU d'AMU et acccès en ligne sur le site OpenEdition Books
4. Darluc M. - Histoire naturelle de la Provence, Tomes 1 & , 1782-1784. - Gallica
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1786]]> fre]]> Provence. 18..]]>
Botanique]]> Le tour du monde est devenu de nos jours un voyage facile. Nous le ferons d'une manière instructive, attrayante peut-être, en étudiant la géographie du palmier".

Oswald de Kerchove de Denterghem (1844-1906)

Une géographie plus qu'exhaustive puisqu'elle intègre la paléontologie, la botanique, les plantations de palmiers, leur utilisation, leur place dans l'histoire dans quelques civilisations anciennes, etc.

palmiers, d'abord une imagerie (Algérie, 19e)

Commençant son voyage par la Méditerranée, de Kerchove ne peut éviter les images traditionnelles associées aux palmiers et à un certain imaginaire exotique : désert, oasis, représentations dans l'architecture égyptienne de l'époque pharaonique... Mais le tour du monde annoncé est des plus courts : l'Afrique se résume pour l'essentiel au pourtour méditerranéen, et après avoir évoqué les Seychelles, on se rend très vite en Asie pour s'échouer sur le Nouveau Monde, sans même passer par Madagascar, île pourtant immense et couverte de palmiers : l'influence française, futur colonisateur du pays, aurait-elle fait fuir notre botaniste gantois qui dédicace bien naturellement son ouvrage à sa Majesté Léopold II, roi des Belges ?

Phoenix sylvestris (vignette monocrome)

Les continents défilent ensuite à toute allure et le tour du monde est bouclé en moins de 100 pages, pas même un cinquième de l'ouvrage ! La plus grande partie de la monographie est consacrée aux aspects historiques de ces végétaux et à leur étude botanique proprement dite, incluant le tableau de la classification des diverses familles de palmiers élaboré par M. H. Wendland, le grand spécialiste des palmiers, auteur de nombreux taxons, et directeur des Jardins Royaux de Hanovre à partir de 1870.

Hermann Wendland, spécialiste reconnu des palmiers (ca 1896)

L'intérêt botanique, agricole, alimentaire et utilitaire des palmiers n'exclut pas son emploi ornemental : facile à cultiver en pot, il occupe une place de choix dans les grandes serres équatoriales vitrées aux ossatures métalliques qui se multiplient dans les grandes villes européennes, sous l'impulsion de Hermann Wendland en particulier, garantissant une atmosphère exotique des plus réalistes.

Le Jardin d'hiver (Gand, 19e), ville natale de Kerchove

Mais pas sans frais : les pays d'Europe les plus au Nord doivent chauffer les serres de leurs jardins botaniques pour assurer la survie de ces grands frileux et de Kerchove ne manque pas de détailler le système de chauffage à air chaud et à eau chaude de la Serre à Palmiers du Fleuriste de la ville de Paris.

Le chauffage des serres tropicales, très inspiré des thermes romains (19e)

Mais les palmiers n'ont pas que des amis : à la fin du 19e, son principal ennemi connu est le redoutable coléoptère Calandre des palmiers (vulg. ver palmiste). Aujourd'hui, ses deux principaux ravageurs sont le charançon rouge et le papillon du palmier.

Calandre des palmiers ("coléoptère ravageur")

En plus de ses 228 vignettes monochromes, on pourra trouver un intérêt supplémentaire à feuilleter l'ouvrage en découvrant les 40 chromolithographies, réalisées par P. De Pannemaker.

ACANTHOPHOENIX CRINlTA Wendl O

Des planches fidèlement et somptueusement représentées exposant des spécimens "dessinés d'après nature". Difficile d'en douter.

PHENICOPIIORIUM SECIIELLARUM Wendl O

On remarquera que la plupart des spécimens représentés ici portent le nom de Wendland, le nom du célèbre botaniste ayant été attribué à de nombreuses espèces de palmiers en reconnaissance de son immense travail consacré à ces familles végétales.

TRITHRlNAX BRASILIENSIS MART

Toutes ces planches confirment combien l'homme politique belge, pourtant rompu aux manifestations publiques, préférait la sérénité et l'intimité des serres chaudes, déjà entretenues et enrichies par son père, ce qui fera dire à certains commentateurs "qu'aux palmes académiques, il aimerait mieux les palmes botaniques"...]]>
1878]]> fre]]>
Herbiers]]> Botanique]]> Augsute Derbes

portrait d'Auguste Derbès (1818-1894) in Annales de la Faculté des sciences de Marseille (1891-1970), 1900 - Tome 10 (1ère série), p. XVIII

La Faculté des Sciences de Marseille a été fondée par un décret impérial du 22 août 1854. Les professeurs qui y ont inauguré les enseignements venaient de toute la France : Auguste Derbès, professeur au Lycée de Marseille, fut chargé de l’enseignement de l'Histoire Naturelle (in Notice, op cit.)


La préface du 1er mansucrit explique les circonstances précises de la rédaction du mémoire :

"L'Académie des sciences a proposé comme sujet du grand prix des sciences physiques pour 1847 : L'étude des mouvements des corps reproducteurs ou spores des algues zoosporées, et des corps renfermés dans les anthéridies des cryptogames".

Le document comprend 2 Tomes : le Tome 1 décrit 13 familles d'algues, la plupart marines, suivies de l'explication des planches qui donne le détail des figures qui composent chaque planche.

Le Tome 1 s'achève sur un avertissement qui explique le dispositif optique utilisé pour obtenir la parfaite fidélité aux modèles à reproduire (la chambre claire du début 19e): "Afin de leur conserver de manière rigoureuse leur proportion et leur forme, toutes les figures de ces planches ont été dessinées avec une scrupuleuse attention à la camera lucida et la plupart avec celle de M. Georges Oberhaeuser. Nous les avons ensuite complettées et rectifiées sans cet appareil au moyen du grossissement indiqué pour chaque figure, on peut donc connaître la dimension réelle des objets".

Le Tome 2 rassemble les 38 planches dessinées à la main, chacune comprenant de nombreuses figures des algues et de leurs organes reproducteurs. Sur la page de titre, on trouve plusieurs mentions :
  • par M. Alp. Derbès, licencié ès-Sciences, professeur du cours communal de physique à Marseille
  • M. A.J.J. Solier, Capne du Génie en retraite, membre de plusieurs Sociétés savantes
  • Don de M. A. Vayssière, professeur à la Faculté
  • en bas de la première planche, indication "dessiné par les auteurs"
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1847]]> fre]]> Méditerranée (mer). 18..]]>
Herbiers]]> Botanique]]>
Cotignac est une commune du département du Var, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, située à env. 35 km à l'ouest de Draguignan et aujourdhui classée dans le territoire "Provence Verte". Pour cette raison, si le titre latin Flora galloprovincialis doit être littéralement traduit en français "flore de la province gauloise",  il peut être également traduit en "flore de la Provence gallo-romaine".

Le portrait de Gérard est suivi d'un renvoi bibliographique au "Catalogue des plantes de l'herbier de Louis Gérard", de Cotignac et à la notice sur la "Flora gallo-provincialis" in "Bull. Soc. d'études sc. et archéol. de la ville de Draguigan" - T. 21 - 1896.97 - pp. 107 à 538.

Vous trouverez dans la présente notice ce catalogue, extrait du Bulletin numérisé par la BnF Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France. Vous pouvez consulter le Tome 21 du Buleltin dans son l'intégralité sur le site de Gallica, à l'adrresse Bulletin de la Soc. d'Etud. Sc et Archeol. de Draguignan, Tome 21 , 1896-1897

Une note bilbiographique (anonyme) dactylographiée, a été insérée au début du volume relié :  "Sous une même même reliure se trouvent réunis deux manuscrits. Le plus volumineux et le plus important semble avoir eté destiné à une réédition de la Flora galloProvincialis. C'est vraisemblablement le manuscrit que signalent les historiographes de Gérard, qui avait été prêté par un fils de l'auteur à un naturaliste et n'avait jamais été rendu. Son intérêt réside, d'une part, dans les additions et les suppressions opérées par l'auteur, d'autre part dans la classification qui y est adoptée. Gérard, en effet, sacrifie sa classification naturelle pour la classification naturelle de Linné, mais sans adopter cependant la nomenclature binominale.

Dans le deuxième manuscrit est résumé, avec critiques, le Methodus foliorum de Baissier de Sauvages. On avait précisément reproché à Gérard d'avoir paru ignorer ce travail de l'un de ses anciens maîtres. S'il ne l'avait pas cité, le manuscrit le prouve, c'était pour éviter de le critiquer."

Cf Notice du Sudoc de l'ouvrage de Baissier: http://www.sudoc.fr/091002753]]>
1827 (ca)]]> lat]]> Provence. 17..]]> Provence. 18..]]>
Botanique]]> plusieurs herbiers de grande valeur scientifique et historique.

Si l'aspect économique et l'intérêt industriel de ces espèces, considérées alors comme "ressources naturelles", ne sont jamais négligés, tous ces travaux restent animés par la même volonté de faire connaître la richesse de la France d'outre-mer à laquelle Edouard Heckel voue une véritable passion.

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Note : les Archives nationales d'outre-mer et la Responsable de sa bibliothèque, Sylvie Pontillo, ont prêté ces précieux documents à Aix-Marseille Université pour leur numérisation, leur diffusion en ligne et leur valorisation scientifique. Que cette grande confiance soit ici chaleureusement remerciée.]]>
1893-1894]]> fre]]> Colonies françaises. 19..]]>
Botanique]]>
Heckel et ses successeurs veilleront à conserver le témoignage matériel des travaux ainsi publiés. Ces témoignages sont aujourd’hui en grande partie conservés au sein des collections de botanique de l’université de telle sorte que les deux types de collections se retrouvent mutuellement enrichis et sont aujourd’hui indissociables."

(Bruno Vila, Université d'Aix-Marseille)]]>
Depuis septembre 2019, vous pouvez découvrir dans ces documents le lien entre la flore publiée dans les Annales du Musée en 1896

https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/Annales-Institut-colonial_Recolnat_1896-Vol-03.jpg
et l'herbier original, préparé par le LPED (Laboratoire Population – Environnement – Développement de l'Université d'Aix-Marseille, Bruno Vila) et diffusé par la plateforme e-ReColNat, banque d'images des collections naturalistes françaises numérisées, projet coordonné par le Muséum National d'Histoire Naturelle Paris).

https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/Herbier-Duss-Recolnat.jpg

Source : L’herbier des Antilles françaises du Père Antoine Duss, collection intégrée de 665 specimens récoltés à la Martinique de 1882 à 1890 et à la Guadeloupe de 1891 à 1895.

Cible : La Flore phanérogamique des Antilles françaises (Guadeloupe et Martinique), par le R. P. Duss, prof. au Collège de la Basse-Terre, avec annotations du professeur Dr Edouard Heckel sur l'emploi de ces plantes, in "Annales de l'Institut colonial de Marseille / 1896 - Volume 3 (4ème année)"]]>
1895-1906]]> fre]]> France. 18..]]> France. 19..]]>
Botanique]]> ]]>
  • Madagascar, Comores et Réunion (1916)
  • Afrique occidentale française (1917)
  • Afrique équatoriale française (1923)
  • Indochine - Céréales, plantes féculentes, légumes, fruits (1930)
  • Indochine - Plantes à sucres et à caféiques, plantes à condiments et à aromates, plantes médicinales (1931)
  • Afrique équatoriale française - Oléagineux (1934)
  • Indochine - Plantes médicinales suite (1935)
  • Indochine - Plantes oléagineuses (1935)
  • ]]>
    1916-1935]]> fre]]> Colonies françaises. 19..]]>
    Aménagement du territoire]]> Histoire de la Provence]]> Botanique]]> Approvisionnement en eau]]> que d'eau, que d'eau", il fait mieux : il tente de comprendre l'origine de ces inondations destructrices et propose la solution : entretenir les forêts privées et reboiser les montagnes.]]>
    Bulletin trimestriel - Société forestière de Franche-Comté & Belfort (Est un extrait ou un tiré à part de)

    C. de Ribbe n'a pas encore 30 ans lorsqu'il est témoin des terribles inondations de 1856 qui affectent toute la France (20 ans avant la grande crue de la Garonne et l'exclamation présidentielle devenue célèbre). Une partie de sa Provence natale, celle qu'il regarde de son œil attentif de propriétaire terrien, est bien sous l'eau ! Issu d'une vieille famille de conseillers et d'avocats du Parlement de Provence, il a jusqu'à ce jour étudié les anciens jurisconsultes : il les abandonne aussitôt pour se consacrer à comprendre les calamités qui ravagent la Provence. Un travail mené avec une telle ferveur qu'il publie l'année suivante "La Provence, au point de vue des bois, des torrents et des inondations, avant et après 1789".

    Charles de Ribbe (1827-1899)

    Son ouvrage ne se contente pas de relater une histoire des Alpes très documentée et nourrie d'authentiques témoignages : il s'achève, de manière assez prémonitoire, sur un appel à une réforme du Code forestier qui mettrait en œuvre un nouveau classement des forêts adossé à une loi qui rendrait obligatoire le défrichement des surfaces boisées des particuliers et le reboisement des montagnes. Lui, juriste qui n'a jamais suivi le moindre cursus scientifique, montre toute la cohérence de sa réflexion lorsqu'il réclame une étude du bassin de chaque cours d'eau et le rattachement de l'administration des forêts, qui dépend alors du Ministère des Finances, au Ministère de l'Agriculture. Une réorganisation administrative qui permettrait "d'obtenir des agents qui concilieraient les besoins de l'agriculture avec les intérêts du sol forestier."

    Les remparts d'Avignon - inondations de 1856 (Édouard Baldus)

    Ne s'arrêtant pas en si bon chemin et pour bien marteler ses idées, il publiera en 1858 "Le Déboisement et le reboisement" et en 1860, un nouveau plaidoyer "Le Reboisement des montagnes". Les années suivantes, il produira plusieurs articles sur ces deux thèmes dans la Revue de l'agriculture provençale (1860-1861) puis dans la Revue agricole et forestière de Provence (1862-1876). Cette conviction n'est pourtant pas totalement originale : d'autres auteurs ont déjà publié des ouvrages sur ce thème comme le rappelle judicieusement Larminat citant le grand-père de G. de Saporta qui avait rédigé en 1819 un "Mémoire sur la destruction et le rétablissement des bois en Provence". Ce qui change ave C. de Ribbe, c'est que son combat va être couronné de succès avec la promulgation le 28 juillet 1860 de la Loi sur le reboisement des montagnes.


    Frederic Le Play : une certaine idée de la nature et de la culture (1806-1882)

    Mais l'inquiétude et l'ambition de C. de Ribbe dépassent l'avenir de quelques paysages alpestres et de la Provence de son enfance : sa rencontre en 1857 avec Le Play, brillant ingénieur et Conseiller d''État (1), l'aura convaincu (2) qu'il existe un lien évident entre la destruction des forêts et la dislocation des patrimoines. « Il ne s' agit pas seulement de refaire des forêts, lui a-t-il dit, il s'agit de refaire des hommes et des familles ».

    En fallait-il davantage à C. de Ribbe pour adhérer à ce courant politique où se mêlent, selon un dosage propre à chacun, un réformisme conservateur, la préservation du patrimoine, la stabilité de l'ordre social, le progrès moral, le culte de la cellule familiale et le respect du sacré : n'est-ce pas tout ce que l'on retrouve dans ce simple aveu qu'il avait "un respect inné de la tradition" ?

    _______________________

    1. Frederic Le Play, ingénieur des Mines,... Wikipédia
    2. Jacques Poumarède. - Charles de Ribbe (1827-1899), l’histoire et le droit au service de la cause le playsienne - site consulté OpenEdition books

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    1901]]> fre]]> Provence. 19..]]>
    Botanique]]> Professeur aux cours coloniaux organisés par la Chambre de Commerce de Marseille et professeur à la Faculté des sciences de l'Université d'Aix-Marseille (chaire de paléobotanique), Louis Laurent est plutôt spécialiste des plantes fossiles et auteur de catalogues raisonnés de plantes publiés à l'adresse de la communauté scientifique.

    La paix revenue en Europe (1919), il choisit délibérément de rédiger un guide pour amateur soucieux de mieux connaître la flore locale : un guide léger (dans tous les sens du terme) et pédagogique, sans prétentions savantes excessives, sûrement imparfait selon son auteur, illustré et volontairement limité à la soixantaine d'espèces les plus emblématiques d'une Provence peu hostile et facilement accessible.

    À l'évidence, l'auteur a patiemment récolté et reproduit à l'échelle 1/2 avec un grand soin les dizaines de feuilles représentatives de la flore ligneuse provençale (avec la cellulose, la lignine est constitutive du bois), flore qu'il connaît particulièrement bien : le monochrome et les dégradés de gris des figures augmentent la lisibilité de la structure interne des feuilles, accentuent les détails de leurs nervures et facilitent leur identification.

    alihoufier et cognassier, le piège des ressemblances, fig. 70 & 71, pl. 5 (Louis Laurent, 1920)

    Un guide assez digeste pour tout randonneur amoureux de la Provence qui tente de concilier le plaisir de se promener dans la nature et la rigueur de la méthodologie à suivre (le chapitre introductif consacré à la manière de se servir des tableaux, doit être lu avec attention pour comprendre l'ordre descendant des caractères généraux aux caractères spécifiques). Sauf à récolter les échantillons pour les examiner à la maison avec le guide devant soi comme le ferait tout bon naturaliste, à l'abri du vent, du soleil et de la pluie pour les faibles constitutions, une invitation à se promener en forêt et dans la garrigue sans risquer de mourir gelé (les caduques se méfient trop de l'hiver...) et idiot.]]>
    1920]]> fre]]> Provence. 19..]]>
    Sciences naturelles]]> Botanique]]> Géologie]]> Zoologie]]> Histoire de l'université]]> la recherche appliquée et affirme vouloir s'en tenir à la science pure.

    Difficile exercice, A.-M. Marion est certes professeur à la Faculté de sciences mais c'est d'abord un spécialiste de zoologie : il n'est pas encore directeur de la Station Marine d'Endoume qui ne sera inaugurée que trois ans plus tard, et depuis 1872, il dirige le Laboratoire de Zoologie de Marseille créé en 1869.

    Un zoologiste pur et dur ? Pas totalement : ses premiers travaux portent très précisément sur la faune en Provence à l'ère quaternaire. Et ce n'est pas un hasard s'il montre ses premiers échantillons à Gaston de Saporta, botaniste connu pour ses recherches sur les plantes fossiles. Alors quand un paléozoologiste rencontre un paléobotaniste, de quoi parlent-ils ? De géologie, bien sûr. Car voilà le pivot commun aux sciences naturelles : la science commune qui s'intéresse au passé de la Terre. Donc pas surprenant que Marion commence son panorama en évoquant les récentes études d'Oswald Heer, géologue et naturaliste suisse considéré comme l'un des pionniers de la paléobotanique (le botaniste suisse décèdera peu après, le 27 septembre 1883).

    Oswald Heer, géologue et naturaliste suisse (1809-1883)

    En insistant sur ce que les explorations géologiques ont apporté aux études botaniques, Marion rappelle qu'elles "n'ont pas été moins profitables aux travaux des zoologistes". Travers courant à son époque, Marion ne tombe pas dans le piège de la fierté nationale (voire patriotique, la Guerre de 1870-1871 est encore dans toutes les têtes) et célèbre les travaux américains autant qu'anglais : Darwin ne vient-il pas, au prix de critiques virulentes, de publier L'origine des espèces (publiée en 1859, la thèse sur l'évolution aura un grand retentissement) et de démontrer au monde la plasticité des espèces jusque-là enfermées dans le carcan de classifications rigides (séquelle du fixisme).

    La station biologique de Roscoff et son vivier (1872)

    Si la science n'est pas encore internationale au sens contemporain du terme, elle est au moins mondiale. Il est évident qu'on ne saurait soupçonner Marion de voir midi à sa porte et de se cloisonner dans sa spécialité mais il ne résiste pas à terminer son discours sur les avancées des sciences dans son propre domaine de recherche : "Plus encore que les sommets des hautes montagnes, les fonds de la mer sont demeurés longtemps inaccessibles aux naturalistes". Lui-même engagé dans cette grande aventure, il témoigne à sa façon que plus on en sait, plus il reste à découvrir et plus le monde des possibles s'agrandit. Il était alors admis que l'absence totale de vie animale était atteinte à partir de 500 brasses (env. 900 m avec les mesures en usage fin 20e siècle). Les campagnes en eaux profondes démontrent qu'il n'en est rien (Marion a profité de campagnes de dragage à - 5 000 m) et ce constat vaut pour toutes les mers (3) : comme en géologie pour les ères les plus reculées, on ne connaît pas grand-chose de la vie marine. Pour tenter de mieux la comprendre, diverses stations biologiques ont été construites sur les côtes, comme celle de Roscoff (et dans d'autres pays comme en Italie, par ex. Naples en 1872; on notera que Marion ne cite pas celle de Concarneau pourtant créée en 1859, la plus ancienne au monde toujours en activité au début du 21e siècle).

    Et de conclure sur ce propos un peu prémonitoire "Le zoologiste à qui l'accès des rivages serait interdit, ne pourrait arriver qu'à une bien vague conception du règne animal, et ses travaux n'auraient qu'un faible retentissement sur les progrès de la science". Si l'affirmation devenue si triviale selon laquelle on connaît mieux la surface martienne que le fonds des océans est vraie, alors on peut douter que Marion ait été entendu, et encore moins compris.

    1. Oswald Heer. - Wikipédia
    2.
    Station biologique de Roscoff. - Wikipédia
    3. A l'époque de la publication de Vingt Mille Lieues sous les mers, roman paru en 1869-1870, la question d'une vie marine en eau profonde n'est pas totalement tranchée mais la présence de mollusques fixés sur des câbles sous-marins posés au début des années 1860 fait naître de sérieux soupçons.

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    1883]]> fre]]> Marseille. 18..]]>
    Botanique]]> Zoologie]]> Sciences naturelles]]> Alfred Frédol est le pseudonyme d'Alfred Moquin-Tandon (Note).

    Comme il est assez courant à l'époque, Alfred Moquin-Tandon n'est pas un scientifique enfermé dans une unique discipline : docteur ès sciences en 1826 et médecine en 1828, il enseigne la zoologie à l'Athénée de Marseille de 1829 à 1833, puis la physiologie comparée à l'Athénée de Montpellier, il devient ensuite professeur d'histoire naturelle à la Faculté de Toulouse et sera nommé en 1853 professeur de Sciences naturelles à la Faculté de médecine de Paris (il sera également directeur du Jardin des Plantes de ces deux villes). Très jeune, il devient membre de plusieurs sociétés savantes (Académie des sciences de Turin en 1834, Sociétés d'agriculture, d'archéologie, de médecine, de l'Institut et même président de la Société de Botanique de France !).

    Moquin-Tandon Alfred (1804-1863)

    A l'occasion d'un concours lors des Jeux Floraux du 27 juin 1841 (société littéraire), il prononce un discours sur les Rapports de la Science et de la Littérature. C'est à cette époque que, sous le pseudonyme d'Alfred Frédol, il publie des poésies patoises languedociennes.

    Algues marines (lithographie couleur)

    C'est sous ce même pseudonyme qu'il publie Le Monde de la mer, sa flore et sa faune marines illustrées avec une 1ère édition en 1865 et une 2ème l'année suivante et qui contiennent alors 21 planches couleur.

    Infusoires observés à travers un microscope solaire

    Les planches couleur sont de grande qualité mais ces lithographies spectaculaires et séduisantes ne monopolisent pas toute l'attention du lecteur : le texte est ponctué de 200 vignettes monochromes réalisées sur bois, au service des détails techniques et scientifiques comme ces paragraphes consacrés aux immenses progrès accomplis en botanique et en zoologie grâce aux microscopes apparus au 18e siècle (plusieurs planches sont consacrées à l'infiniment petit, au développement du vivant comme la croissance des coraux, l'embryologie des méduses, des poissons et des oiseaux).

    Poissons volants haut dans le ciel et des daurades hautes en couleur (1866)

    Si certaines remarques sont parfois assez prosaïques, comme les anémones de mer qui sont très bonnes à manger, certaines observations surprennent davantage comme l'affirmation que les huitres, ayant un système nerveux assez développé, sont douées de sensibilité et capables de souffrir, affirmation bien éloignée du désastreux concept d'animal-machine.
    D'où cet avertissement : "Du reste, nous supplions le lecteur, s'il est au moment de déjeuner avec des huîtres, de ne pas lire les détails que nous allons donner. Nous ne voulons dégoûter personne !". La promesse d'éluder les détails anatomiques repoussants est déjà oubliée mais, rassurez-vous, quelques lignes plus loin, il tranquillisera les pêcheurs, les éducateurs, les vendeurs, les écaillères et les gourmets. Cette rare compassion apportée à tous les coquillages engloutis vivants rend encore plus sympathique la représentation parfois cocasse de certains poissons, comme ces daurades aux couleurs si vives qu'elles devraient inquiéter tout consommateur averti...

    Poulpe - planche monochrome ajoutée dans la 3ème édition de 1881 d'Olivier Frédol
    (aquarium de Concarneau, la plus ancienne station marine au monde en activité)

    Même s'il n'instaure pas une coupure radicale entre ces deux passions, les sciences et les arts, on pourrait s'étonner que publiant habituellement ses ouvrages scientifiques sous son vrai patronyme, Alfred Moquin-Tandon utilise son pseudonyme littéraire pour publier Le Monde de la mer. En réalité, A. Moquin-Tandon n'est pour rien dans l'affaire : son ouvrage a toujours était édité à titre posthume et dans la 3ème édition, les deux préfaces de 1864 et de 1881, signées et datées, nous révèlent qu'il est le fait d'un mystérieux Olivier Frédol qui a poursuivi le travail d'Alfred*. Après de longs séjours sur les côtes françaises, algériennes et bretonnes (laboratoires de Concarneau), il a même pris l'initiative de remodeler certains chapitres et d'insérer de nouveaux dessins dans cette troisième et dernière édition.

    Alfred Moquin-Tandon et Michel Darluc, qui publia l'Histoire naturelle de la Provence un siècle plus tôt, partagent ainsi le triste destin de n'avoir vu de leur vivant leurs œuvres majeures quasi achevées enfin publiées. Circonstances heureuses, dans les deux cas, des proches, reconnaissant la qualité de leur travail, ont eu l'intelligence de reprendre et publier leurs derniers manuscrits.

    * les documents consultés n'ont pas permis d'identifier la relation liant les deux auteurs : professionnelle, amicale ou familiale ? Les dates des éditions posthumes prouvent seulement qu'il s'agit bien de deux personnes différentes. Les fins esprits pourraient remarquer que Frédol, patronyme répandu dans le Sud de la France, est aussi la contraction d'Alfred et Olivier...
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    1881]]> fre]]>
    Botanique]]>
    Heckel et ses successeurs veilleront à conserver le témoignage matériel des travaux ainsi publiés. Ces témoignages sont aujourd’hui en grande partie conservés au sein des collections de botanique de l’université de telle sorte que les deux types de collections se retrouvent mutuellement enrichis et sont aujourd’hui indissociables."

    (Bruno Vila, Université d'Aix-Marseille)]]>
  • La végétation malgache (H. Perrier de la Bathie, 1921)
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    1907-1962]]> fre]]> France. 18..]]> France. 19..]]>

    Pars secunda Plyniani indicis eiusdem Joannis Camertis, geographiam, idest terrae, et in ea regionum, montium, promontoriorum, specuum, sylvarum, fontium, lacuum, fluminum, marium, insularum, oppidorum, popularumque descriptiones continens copiose, secundum inter se seriem literarum. Joannes Camers minoritanus sacrae paginae D. Stephano Verbeucio pannonio virtutum, ac virtutes colentium fautori maximo. D. S. P. (Autre titre)

    Naturalis historiae libri XXXVII. e castigationibus Hermolai Barbari, ac codicis in Alemania impressi, quam emendatissime editi, addito quam copiosissimo, figurisque ad singulorum librorum materiam aptissimis. (Autre titre) ]]>
    Anthropologie]]> Géographie]]> Sciences naturelles]]> Botanique]]> Zoologie]]> Pline l'Ancien, né en 29 après J.-C et mort en 79 au cours de l'éruption du Vésuve
    (Pline l'Ancien)

    Index en première partie sous le titre : "Prima pars Plyniani indicis editi per Joannem Camertem minoritanum : sacrae theologiae Doc. in qua (tabellae pictae instar) mira litterarum connexione, dicuntur ea omnia, geographiam praeter (nam hanc amplectitur pars altera) quem toto Plyniano volumine continentur." Suivi de : "Pars secunda Plyniani indicis eiusdem Joannis Camertis, geographiam, idest terrae, et in ea regionum, montium, promontoriorum, specuum, sylvarum, fontium, lacuum, fluminum, marium, insularum, oppidorum, popularumque descriptiones continens copiose, secundum inter se seriem literarum. Joannes Camers minoritanus sacrae paginae D. Stephano Verbeucio pannonio virtutum, ac virtutes colentium fautori maximo. D. S. P." (Contient)


    Texte latin seul. - Titre pris sur la page de titre de la seconde partie contenant le texte principal. - Adresse issue du colophon de la seconde partie ; le colophon de la première partie mentionne : "Excussum Venetiis accurata diligentia per Melchiorem Sessam, & Petrum Serenae socios, anno domini. M. D. XXV. Die. XXII. Aprilis." Petrum Serenae = alias de Pietro dei Ravani. - Sig. AA-II(8), aa(6), bb(8), a-z(8), &(8), [con](8), [rum](10)-A(10). - Page de titre à encadrement orné gravé sur bois pour chaque partie, titre imprimé en caractères gothiques en rouge et noir, texte imprimé sur trois colonnes pour la première partie et sur une ou deux colonnes pour la seconde (Notes)]]>
    Plan de l'ouvrage qui contient 37 livres :

    Livres   Contenus

    1          Préface, table des matières et index d'auteurs
    2          Description mathématique et physique du monde
    3-6       Géographie et ethnographie
    7          Anthropologie et physiologie humaine
    8-11     Zoologie
    12-27   Botanique incluant l'agriculture, l'horticulture
    28-32   Pharmacologie
    33-37   Exploitation minière et minéralogie

    Liste des 37 livres (les intitulés de certains livres  peuvent varier en fonction de la date d'édition):

    Introduction

    LIVRE I
    PRÉFACE -TABLE DE L'HISTOIRE DU MONDE, LAQUELLE SERT AUSSI DE PREMIER LIVRE,
     
    LIVRE II
    RELATIF AU MONDE ET AUX ÉLÉMENTS.

    LIVRE III
    CONTENANT LES SITUATIONS, LES NATIONS, LES MERS, LES VILLES, LES PORTS, LES MONTAGNES, LES FLEUVES, LES MESURES, LES PEUPLES, QUI SONT ET QUI ONT ÉTÉ.

    LIVRE IV
    CONTENANT LES SITUATIONS, LES NATIONS, LES MERS, LES VILLES, LES PORTS, LES MONTAGNES, LES FLEUVES, LES MESURES, LES PEUPLES, QUI SONT ET QUI ONT ÉTÉ.

    LIVRE V
    CONTENANT LES SITUATIONS, LES NATIONS, LES MERS, LES VILLES, LES PORTS, LES MONTAGNES, LES FLEUVES, LES MESURES, LES PEUPLES, QUI SONT ET QUI ONT ÉTÉ.

    LIVRE VI
    CONTENANT LES SITUATIONS, LES NATIONS, LES MERS, LES VILLES, LES PORTS, LES MONTAGNES, LES FLEUVES, LES MESURES, LES PEUPLES, QUI SONT ET QUI ONT ÉTÉ.

    LIVRE VII
    CONTENANT LA GÉNÉRATION DES HOMMES, LEURS INSTITUTIONS, ET L'INVENTION DES ARTS.

    LIVRE VIII
    TRAITANT DE LA NATURE DES ANIMAUX TERRESTRES.

    LIVRE IX
    CONTENANT LES ANIMAUX AQUATIQUES.

    LIVRE X
    CONTENANT L'HISTOIRE DES OISEAUX.

    LIVRE XI
    TRAITANT DES INSECTES.

    LIVRE XII
    TRAITANT DES ARBRES.

    LIVRE Xlll
    TRAITANT DE L'HISTOIRE DES ARBRES EXOTIQUES ET DES PARFUMS.

    LIVRE XIV
    TRAITANT DES ARBRES FRUITIERS.

    LIVRE XV
    TRAlTANT DES ARBBES FRUITIERS.

    LIVRE XVI
    TRAITANT DES ARBRES SAUVAGES

    LIVRE XVII
    TRAITANT DES ARBRES CULTIVÉS. 

    LIVRE XVIII
    TRAITANT DES CÉRÉALES.

    LIVRE XIX
    TRAITANT DE LA NATURE DU LIN ET DE L'HORTICULTURE.

    LIVRE XX
    TRAITANT DES REMEDES FOURNIS PAR LES PLANTES DE JARDIN.

    LIVRE XXI
    TRAITANT DE LA NATURE DES FLEURS ET DES GUIRLANDES.

    LIVRE XXII
    TRAITANT DU MÉRITE DES HERBES ET DES GRAINS.

    LIVRE XXIII
    TRAITANT DES REMÈDES TIRÉS DES ARBRES CULTIVÉS.

    LIVRE XXIV
    TRAITANT DES REMÈDES FOURNIS PAR LES ARBRES SAUVAGES.

    LIVRE XXV
    TRAITANT DE LA NATURE DES HERBES QUI CROISSENT SPONTANÉMENT, ET DE L'IMPORTANCE QU'ELLES ONT.

    LIVRE XXVI
    TRAITANT DES AUTRES REMÈDES QUE FOURNISSENT LES PLANTES, ET QUI SONT CLASSES PAR GENRES DE MALADIE.

    LIVRE XXVII
    TRAITANT DES AUTRES ESPÈCES D'HERBES ET DE REMÈDES.

    LIVRE XXVII
    TRAITANT DES REMÈDES TIRÉS DES ANIMAUX

    LIVRE XXIX
    TRAITANT DES REMÈDES FOURNIS PAR LES AUTRES ANIMAUX QUI NE SONT PAS SUSCEPTIBLES D'ÊTRE APPRIVOISÉS, OU QUI SONT SAUVAGES.

    LIVRE XXX
    TRAITANT DES AUTRES REMÈDES FOURNIS PAR LES ANIMAUX.

    LIVRE XXXI
    TRAITANT DES REMÈDES TIRÉS DES EAUX.

    LIVRE XXXII
    TRAITANT DES REMÈDES QUE FOURNISSENT LES ANIMAUX AOUATIQUES (18).

    LIVRE XXXIII
    TRAITANT DES MÉTAUX.

    LIVRE XXXIV
    TRAITANT DU CUIVRE.

    LIVRE XXXV
    TRAITANT DE LA PEINTURE ET DES COULEURS.
    LIVRE XXXVI
    TRAITANT DE L'HISTOIRE NATURELLE DES PIERRES.

    LIVRE XXXVII
    TRAITANT DES PIERRES PRÉCIEUSES.

    Liste exhaustive des chapitres :

    La liste intégrale des chapitres, ainsi que le résumé de chaque livre, suivie des auteurs et des auteurs étrangers, est consultable sur le site de l'Antiquité grecque et latine de Philippe Remacle.]]>
    1525]]> lat]]> Rome (Empire), 1er siècle ap. J.-C.]]>
    Anthropologie]]> Géographie]]> Sciences naturelles]]> Botanique]]> Zoologie]]>
    Illustration du livre 8 - De animalibus terrestribus
    (édition véntienne de 1525)


    Parisis Apud Ioannem Paruum, sub flore Lilii aurei, iua ad diuum Iacobum. M. D. XXXII (Adresse transcrite)

    Impressum Lutetiae Parisiorum prælo Antonii Augerelli, Impensis uero Ioannis Parui & Galeoti à Prato. Mense octobri. Anno M D XXXII. (Colophon transcrit)

    Index en fin d'ouvrage sous le titre : "Index in C. Plinii Secundi Naturalem historiam, ad exemplum Io. Camertis : mutatis quibusdam quae ad hang editionem non congruebant, nonnullis etiam adiectis." (Contient)

    Texte latin seul. - Sig. A-C(6), a-z(6), A-Kk(6), a-m(6), A(3), a(3), B(2), A(4), C(6), D(6). - Marque gravée sur cuivre au titre de l'index, lettrines en vignettes gravées sur bois, notes marginales imprimées. - Ed. par P. Bellocirius i.e. Pierre Danes. - Brit. Mus. Catalogue (Notes)]]>

    Livres   Contenus

    1          Préface, table des matières et index d'auteurs
    2          Description mathématique et physique du monde
    3-6       Géographie et ethnographie
    7          Anthropologie et physiologie humaine
    8-11     Zoologie
    12-27   Botanique incluant l'agriculture, l'horticulture
    28-32   Pharmacologie
    33-37   Exploitation minière et minéralogie]]>
    1532]]> lat]]> Rome (Empire), 1er siècle ap. J.-C.]]>
    Botanique]]> Sciences naturelles]]> Histoire naturelle. 1532. Latin. (Titre uniforme)

    "L'Histoire naturelle" de Pline l'Ancien compte 37 livres : les livres 12 à 27 sont réservés à la botanique, qui inclut à l'époque l'agriculture et l'horticulture, ce qui en fait la partie la plus importante de l'ouvrage. Rien de surprenant : les plantes, les herbes, les arbres, sauvages ou cultivés, nourissent les hommes et les bêtes, les soignent, leur apportent les fleurs pour honorer et embellir, les parfums pour séduire, le lin pour se vêtir, etc.

    Liber 12 - De arborum honore = Livre 12 - Les arbres
    (1er livre de la section consacrée à la botanique)

    D'après le manucrit présenté ici, resté anonyme, les traductions en français du texte original en latin sont des versions certainement très estimables et enrichies de nombreuses notes instructives mais, hélas, souvent fausses, et à un point tel, qu'elles finissent par trahir Pline lui-même.

    Liber 16 - Silvestrium Arborum Naturae = Livre 16 - Les arbres sauvages

    L'intention déclarée de l'auteur est de restituer la pensée de Pline sur le plan des sciences naturelles, débarassée des erreurs de ses interprètes. Est-ce pour autant un simple exercice de style littéraire illustrant une fois de plus la justesse de l'adage italien « traduttore, traditore » (traducteur, traître) ?

    Liber 23 - De medicinis uvaru recetium, & farmectis uvaru = Livre 23 - Les remèdes tirés des arbres cultivés

    Non, car si le manuscrit se limite au règne végétal, il n'en compte pas moins près de 400 articles avec, précise-t-il, "autant de corrections que la science botanique l'exige". Les rectifications (les références au texte original sont très précises : livre, chapitre, page) ne se veulent pas être d'ordre linguistique mais d'ordre scientifique : on traduit du latin en français mais on parle bien de sciences naturelles. 

    Liber 27 - Reliqua herbarum genera = Livre 27 - Les autres espèces d'herbes et de remèdes
    (dernier livre dédié au règne végétal)

    Voici 3 exemples qui montrent l'infidélité des traducteurs à la pensée originale de Pline :

    Pline n'ignore évidemment pas que la poudre qui féconde les fleurs des palmiers ne vient pas de leurs feuiiles
    (Livre 13, chapitre 4, p. 28)

    Si Pline précise l'aspect de l'aveline (sorte d'amande ou de noisette), c'est pour la distinguer de la noix
    (Livre 19, chapitre 1, p. 12)

    Vous avez des esclaves un peu trop décharnés ? Rien de mieux qu'un bon petit massage à la térébenthine !
    (Livre 24, chapitre 6, p. 188)

    En résumé, Pline connaît assez la botanique, les techniques horticoles et les extraits naturels pour ne pas commettre des erreurs aussi grossières, on ne peut en dire autant de ses traducteurs qui multiplient les contre-sens.

    Par ailleurs, comme le fait remarquer un commentateur : "notre auteur ne jouant ici que le rôle de compilateur et d'abréviateur, n'est point responsable de toutes les fautes observées dans son ouvrage". (1)

    L'argument est à prendre en considération mais Pline reprend parfois sans recul des assertions peu vérifiées, et semble l'assumer pleinement. Dans la description des vertus de certaines herbes, il insiste, par exemple, sur celles cueillies sur un champ de bataille et tressées en couronne et qui apportent des remèdes efficaces et avérés :

    22 - Vertu des arbres et des fruits (2)

    Si certaines de ces herbes au grand pouvoir officinal sont particulièrement repoussantes, hérissées de dards et de pointes, c'est pour éviter qu'elles ne soient englouties par les herbivores (gourmandise), piétinées par des pieds irresponsables (ignorance) ou dérobées par des mains malhonnêtes (cupidité). Ridicule ? Certainement pas : pour Pline, au contraire, on tient là la preuve irréfutable que la nature a tout prévu et a pensé à réserver ces plantes odieuses au seul usage de l'homme (libre) avec pas moins d'une vingtaine de remèdes disponibles pour chaque maladie connue. L'humanité aimerait sûrement partager une telle conviction...

    --- Réfs---
    (1) Georges Cuvier. - Treizième leçon d'histoire des sciences naturelles : Pline l'Ancien, sept. 2020 : Pline l'Ancien
    (2) voir la version bilingue présentée sur Gallica d'où proviennent les 2 extraits juxtaposés : Histoire naturelle de Pline

    ]]>
    19??]]> fre]]> lat]]> Rome (Empire), 1er siècle ap. J.-C.]]>
    Botanique]]>
    Depuis son entrée en 1971 dans les collections de l’Université de Provence, la Flore composée par le Docteur Joseph POUCEL (1878-1971), est conservée au Service commun de la documentation, Bibliothèque des Sciences, site Saint-Charles à Marseille. Elle est l’une des pièces les plus intéressantes d’un ensemble qui ne compte pas moins de 132 flores, dont beaucoup sont antérieures au XIXème siècle. Riche de 2204 planches originales rassemblées en vingt-six volumes et accompagnées d’un petit répertoire, elle constitue un précieux document sur la végétation de la France méridionale. On y trouve décrites des espèces rares à l’époque de Joseph POUCEL et aujourd’hui disparues. Son existence était connue des chercheurs mais sa fragilité imposait d’en restreindre la communication. Numérisée par le SCD (Service commun de la documentation) de l’Université de Provence, avec le soutien de la BnF (Bibliothèque nationale de France), la Flore du Docteur Joseph POUCEL peut désormais être consultée par un large public. Il y découvrira l’œuvre d’un passionné de nature qui, pendant plus de cinquante ans, récolte aux cours de ses randonnées des spécimens qu’il dessine et peint à l’aquarelle, sur des planches au verso desquelles il consigne les dates et lieux de ses observations et diverses autres informations. Chirurgien des hôpitaux de Marseille depuis 1907, le Docteur POUCEL fut mobilisé en 1914 dans la région de Carcassonne. C’est à cette époque, qu’il commença à constituer sa Flore, en s’intéressant à la végétation de la région. Il se concentra par la suite sur la flore méditerranéenne. Progressivement, son approche se professionnalisa et sa pratique d’amateur éclairé devint celle d’un botaniste confirmé. Il développa une passion particulière pour les orchidées, auxquelles il a consacré un livre, édité en 1942. En octobre 1970, quelques mois avant sa disparition, il herborisait encore dans les environs de Carqueiranne. Nous renouvelons ici nos remerciements aux ayants-droits, Madame Monique de CAMOU, née POUCEL et MM. Christian, Jacques et Bernard POUCEL, qui ont autorisé la numérisation de cette Flore, au bénéfice des chercheurs qui au-delà du périmètre de notre université pourront la découvrir, et pour le plus grand plaisir des amateurs qui auront ainsi la possibilité de la feuilleter à distance.

    La Flore de la France comprend également un catalogue alphabétique des planches et une Note préliminaire manuscrite rédigée à Marseille le 1er janvier 1952 qui expose les intentions de ce travail, la méthodologie suivie pour la collecte des spécimens, les évolutions du projet et s'achève sur la défense de sa dimension scientifique.]]>
    1917-1970]]> fre]]> France. 19..]]>
    Botanique]]> Histoire de l'université]]> ]]> Esquisse d'un prodrome d'histoire naturelle du département du Gard (Paris : J.-B. Baillères et Fils, 1894) : "Champignons de la Provence et du Gard (Paris, 1894, grand in-8°).

    Mention en première de couverture : "L'ouvrage paraîtra en trois fascicules. La préface et les tables seront jointes au dernier".

    Si Jean Marius François Réguis est sans conteste un naturaliste oublié de nos jours, il fait cependant partie de ces passionnés qui se sont intéressés aux champignons, organismes tellement rebelles aux classifications qu'il a fallu des siècles d'avancées scientifiques pour déterminer s'ils relevaient vraiment de la botanique (au sens strict, on sait aujourd'hui que non) et dont on découvre tous les jours la stupéfiante diversité.

    Quel lien obscur unit le chêne (ou d'autres arbres) et la truffe ?
    une symbiose complexe aujourd'hui bien comprise par les scientifiques
    source illust. : Synonymie provençale des champignons de Vaucluse (1886)

    La Société mycologique de France, fondée en 1884 par un petit groupe de mycologues (1), est la première société mycologique au monde : en 1885 elle compte déjà 128 membres fondateurs parmi lesquels on relève le nom de la plupart des mycologues français connus (pharmaciens, médecins, enseignants …) dont notre jeune auteur, J.-M.F. Réguis. La création de la SMF consacre une série de travaux importants en mycologie : l'étude des champignons ne date pas du 19e siècle mais le suédois Elias Magnus Fries marque un tournant dans leur étude en publiant ses premiers travaux de classification dans les années 1820. Leur importance est telle que des commentateurs estiment que l'on peut parler de la mycologie d'avant Fries et celle d'après Fries (2).

    Elias Magnus Fries, surnommé le « Linné des champignons » (1794-1878)

    Au cours des décennies suivantes, ses travaux susciteront la publication de nombreuses monographies régionales consacrées aux champignons. C'est à cette époque, que Réguis entre à la Faculté des Sciences de Marseille qui a ouvert ses portes en 1854. Ses professeurs les plus illustres vont lui donner le goût des sciences naturelles : Antoine-Fortuné Marion (1846-1900), Alphonse Derbès (1818-1894), Édouard Marie Heckel (1843-1916).

    Amanite Tue-mouches : faut que ça chauffe (pour rester en vie)
    source : Synonymie provençale des champignons de Vaucluse (1886)

    Comme ses collègues héritiers de Fries, Réguis publie ses recherches sur les champignons après la mort du savant suédois. Sa connaissance mêle son savoir théorique, ses observations sur le terrain (en particulier les environs d'Allauch) et son analyse des spécimens que lui envoient des amateurs éclairés, pharmaciens confirmés ou jeunes botanistes dévoués à la science. Malgré quelques trop rares digressions heuristiques (le mycéllium de cette amanite pourrait-il favoriser la propagation de la maladie des châtaigniers ?), Réguis s'attache essentiellement à la toxicité des champignons, à leur létalité et à leur qualité gastronomique, beaucoup moins à leur potentiel pharmaceutique ou à leur intérêt pour leur culture. Comptait-il le faire par la suite ?

    Le Lactaire délicieux (Lactarius deliciosus) : 0,50 F à 1,50 F le kg
    ceux de Réguis atteignent les 25 cm de diamètre (5 à 12 en moyenne) : réservés aux 5 étoiles ?

    Annoncée en 1894, son étude des champignons restera inachevée avec la seule livraison du premier des trois fascicules (il ne décède pourtant que 14 ans plus tard) : suivant la classification de Fries, elle se limite à douze genres regroupant 244 espèces. Laissons conclure son biographe :"Les champignons sont toujours là, avec en moins peut-être le temps ou la passion. Son livre reprend le fond de ses articles marseillais de la Revue horticole des Bouches-du-Rhône; l'indice du premier fascicule laisse entendre qu'il y en aura d'autres, mais la mycologie provençale est exigeante : années de sécheresse, observations non publiées, manque d'iconographies. La mycologie purement descriptive se termine avec le siècle, l'avenir appartient au travail au microscope, aux herbiers, toutes choses complexes pour l'étude des mycètes" (3).

    Crépuscule d'une époque pionnière mais un des jalons historiques de la compréhension du vivant qui ne cesse de se réécrire. Début 21e siècle, les méthodes d'analyse moléculaire ont amené les biologistes à réviser profondément la taxinomie des eumycètes, dénomination réservée aux seuls vrais champignons, et ses 100 000 espèces aujourd'hui décrites : une porte ouverte sur un univers vertigineux qui pourrait compter 3, 5, voire 10 millions d'espèces, selon le ratio espèces connues / espèces non identifiées (4) et un immense champ de recherche. C'est seulement en 2022 que les quatre gènes responsables de la toxicité de certains champignons ont été identifiés ainsi que leur mode probable de transmission (5).

    ___________
    1. Société mycologique de France - site de la SMF
    2. Mycologie - site consulté Wikipédia
    3. Bonnin, Jean-Claude. - Un naturaliste provençal,
    Jean Marius François Réguis (1850-1908) - in Bull. Soc. linn. Provence, t. 62, 2011, pp. 23-34 - Disponibilité et consultation sur place
    4. Meredith Blackwell. - The Fungi: 1, 2, 3 … 5.1 million species ? - American journal of Botany, 2011, March, pp. 426-438, https://doi.org/10.3732/ajb.1000298
    5. Chauveau, Loïc. - L'origine de la toxicité des champignons a été identifiée. - Sciences et Avenir - La Recherche, 2022, nov., n° 909, pp. 64-65 - Disponibilité
    ]]>
    1894]]> fre]]> Provence. 18..]]> Gard. 18..]]>
    Botanique]]> Histoire de l'université]]> Legs Louis Laurent 1946".

    G. de Saporta veut mettre toutes les chances de son côté : pour candidater au poste de correspondant à l'Académie des Sciences devenu vacant (Gustave-Adolphe Thuret, né le 23 mai 1817 et décédé le 11 mai 1875, avait élu correspondant le 8 juin 1857 dans la section de botanique), il fait plus que rédiger sa propre bibliographie (on devait dire ici une biblio-biographie, sorte de catalogue raisonné de ses travaux), il pense à les ordonner et les rassembler dans un plan thématique scientifiquement fondé. Non pas en suivant la chronologie linéaire et totalement banale de sa propre carrière mais sur les traces de l'évolution géologique des terrains, là où flores actuelles et plantes fossiles se trouvent associées, accessibles à l'observation seulement partiellement compte tenu de l'ancienneté des couches géologiques. Le paléobotaniste n'a pas la facilté du botaniste qui peut examiner à loisir le vivant et ses organes internes. Une contrainte qui interroge la méthode scientifique : il est parfois nécessaire de dépasser le strict domaine de l'observation des plantes fossiles et s'aventurer sur le terrain incertain des hypothèses...

    Gaston de Saporta (1823-1895)

    Saporta pousse la perfection à proposer une synthèse de ses travaux, en insistant particulièrement sur sa méthologie de travail. Plutôt que d'en proposer une fade paraphrase, laissons Saporta l'exposer lui-même :

    "En partageant en quatre groupes l'ensemble de mes travaux, j 'ai rendu plus facile l'appréciation de leur but et de leur portée. Ceux d'un caractère plus exclusivement scientifique, les notions analytiques et descriptives faisant connaître les espèces fossiles et les flores. dont elles font partie, joignant aux diagnoses des dessins minutieusement exécutés, ont obtenu visiblement ma préférence, et si je ne me suis pas cru interdit de tirer de ces études les conséquences légitimes qu'elles peuvent et doivent fournir, j'ai constamment cherché à m'assurer d'abord une base solide, en la plaçant uniquement dans l'observation des faits et en exprimant les doutes nécessaires, inséparables de toute spéculation humaine.

    C'est ainsi que j'ai distingué avec soin, dans le cours de mes travaux l'incertain du probable et le probable du vrai, c'est-à-dire des résultats décisifs que la raison, éclairée par l' expérience, est en droit de saisir à l'aide de tous les instruments et de tous les indices dont elle dispose. Les moyens d'investigation mis en jeu par la botanique fossile ne sont pas toujours ceux dont se servent les botanistes ordinaires, qui basent leur méthode sur l'analyse de la structure de certains organes, considérés justement par eux comme les plus essentiels. Le paléophytologue est bien forcé de prendre une voie différente et de tourner la difficulté, dès qu'il lui est interdit de l'aborder de front; mais, parce que les moyens ordinaires de détermination lui font le plus souvent défaut, doit-il abandonner pour cela une partie importante du domaine des plantes, celle qui donne accès dans le passé du règne végétal et en comprend l'histoire? Il m'a paru que, malgré des obstacles et des causes d'erreur dont personne moins que moi n'est porté à nier l'existence, je ne devais cependant pas hésiter à marcher en avant, sans faiblesse comme sans présomption, et surtout en conservant l'espoir que de pareils efforts auraient quelque droit à l'estime des hommes de science. C'est par cette pensée toute de confiance que je termine l'exposé de mes travaux".

    G. de Saporta, Aix, le 1er décembre 1875

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    1875]]> fre]]>
    Botanique]]>

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    Gustave Thuret 1818-1875
    (diplomate, biologiste et botaniste français)
    Editée à titre posthume, l'étude de ces algues brunes et vertes a été menée entre 1846 et 1856 par Gustave Thuret, fondateur du jardin botanique d'Antibes. Elle fait date dans l'histoire de l'étude des algues marines, notamment au niveau de la connaissance de leur mode de reproduction sexuée.

    Elle est illustrée de 51 planches gravées avec une telle précision qu'elle livre des détails de l'intérieur même des cellules végétales, une véritable prouesse compte tenu des moyens optiques disponibles à l'époque et qui n'offraient que des taux de grossissement limité. Quelques-unes de ces études avaient déjà paru dans les Recherches sur les zoospores des algues et les anthéridies des cryptogames, publiées en 1831 dans les Annales des sciences naturelles.
    Profitant d'une opération de restauration pour le numériser, le document présenté ici, également conservé à la BU St Charles, provient des collections du M.I.O, Laboratoire de recherche en Océanologie des Universités d’Aix-Marseille, de Toulon, du CNRS et de l’IRD (intégré dans l’OSU Pytheas).
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    1878]]> fre]]>
    Herbiers]]> Botanique]]> Alimentation humaine]]> MARS herbarium, Faculté des Sciences de Marseille, Université d’Aix-Marseille


    Depuis les temps les plus anciens, par leurs multiples utilisations, les végétaux jouèrent un rôle prépondérant dans l’évolution des sociétés humaines, ce rapport Homme-Plantes étant jalonné de grandes étapes. Dès la préhistoire, les plantes fournirent la principale source alimentaire (jeunes pousses, racines, fruits et graines) et de combustible (maîtrise du feu). À ces fonctions vitales s’ajoutèrent d’autres usages tout aussi importants : « drogues », fibres textiles, matériaux de construction, outils…

    Ainsi, il y a environ 10 000 ans, une étape majeure réside dans le passage des chasseurs-cueilleurs du Paléolithique aux éleveurs-agriculteurs du Néolithique. Le processus de domestication et l’agriculture vont très vite se répandre partout dans le monde. Durant l’Antiquité, les échanges et le commerce se développent fortement par voies terrestres et maritimes, notamment en Méditerranée ou certaines cultures vont considérablement se développer.

    Parmi les plantes alimentaires, les céréales occupent une place essentielle. Leur histoire se confond avec celle de toutes les civilisations, en Europe comme ailleurs dans le monde : maïs en Amérique, mil, sorgho en Afrique, riz en Asie, blés en Europe et dans le bassin méditerranéen… Les céréales sont des plantes de la famille des Poacées produisant des grains comestibles utilisés sous forme de farine pour l’alimentation humaine. Issues de plantes sauvages par sélection et croisements, les céréales ont permis l’essor de grandes civilisations.

    Blé - Triticum monococcum L. Herbier Thiébaut de Berneaud, Herbier Général - Faculté des Sciences de Marseille (MARS 102244). Cet échantillon est l’engrain ou petit épeautre, première céréale domestiquée par l’homme il y a 8- 8000 ans dans le croissant fertile.

    Appréciés pour leurs qualités gustatives et diététiques, les fruits et légumes ont toujours contribué à l’alimentation de l’homme. Ainsi, l'agriculture méditerranéenne repose traditionnellement sur trois piliers, le blé, l’olivier et la vigne, autour desquels s’ajoutent des légumes secs.

    Figuier - Ficus carica L. 31 mai, Pertuis. Herbier H. Piaget, Herbier Général - Faculté des Sciences de Marseille (MARS 102243)

    Vigne - Vitis vinifera L. 1ier octobre 1852, Raphèle. Herbier Général - Faculté des Sciences de Marseille (MARS 102245)


    Vigne, spécimen récolté en 1852 (Mars Herbarium, inv. 102244)

    Olivier - Olea europea L. 1836, Monte Pisano, ex Herb. Hort. Bot pisani. Flora etruca exsiccata. Herbier Général - Faculté des Sciences de Marseille (MARS 102241)

    Fève -– Vicia faba L. Herbier Général - Faculté des Sciences de Marseille (MARS 102242)

    Lentille -– Lens nigricans Godr. 10 mai 1863, sables de Mazargues. Herbier Général - Faculté des Sciences de Marseille (MARS 087815).

    Pois chiche - Cicer arietinum L. 1920, Bujedo. Plantes d’Espagne H. Helias. Herbier Général - Faculté des Sciences de Marseille (MARS 087179)

    Si les plantes sont indispensables pour se nourrir et se vêtir, depuis toujours elles jouent un rôle considérable dans la pharmacopée. Ces usages reposent sur des observations empiriques et des traditions souvent millénaires. Ainsi, les tablettes d’argile sumériennes de 4 000 ans avant J.C. mentionnent déjà l’emploi de l’opium, de la mandragore et de la jusquiame. Les Egyptiens et les Grecs développèrent et codifièrent la «Phytothérapie» dont les traités et remèdes seront enseignés jusqu’à la Renaissance. L’usage des «simples» en médecine repose sur les multiples composés chimiques produits par les végétaux pour se défendre contre les prédateurs, les parasites et les maladies. Les plantes synthétisent des molécules qui se révèlent souvent très actives et les effets obtenus dépendent des quantités employées. La pharmacopée utilise très largement ces substances en ciblant spécifiquement les différents symptômes et maladies.

    Dictame -Origanum dictamnus L. Herbier Général - Faculté des Sciences de Marseille (MARS 102240). Plante vivace poussant dans les zones rocheuses des montagnes de Crète (Grèce), connue depuis l’antiquité pour ses vertus médicinales notamment ses propriétés antiseptiques.

    L’homme a toujours recherché des fruits, des graines, des feuilles et des racines aromatiques, dégageant des odeurs et/ou des saveurs agréables, pour les mélanger aux aliments : ce sont les épices et les condiments.

    Basilic - Ocimum basilicum L. 20 mars 1955, Kinenba. Herbier G. Roberty, Herbier Général - Faculté des Sciences de Marseille (MARS 060815)


    Bruno Vila, MCF, collections naturalistes, IMBE, Aix-Marseille Université, Herbier Général de la Faculté des Sciences, 31 août 2023

    Note : L'Herbier général de Marseille contient également des collections de spécimens issus d'autres herbiers historiques comme ceux de Thiébaut de Berneaud, d'H. Piaget, ou de Monte Pisano, ex Herb. Hort. Bot pisani, ...

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    Basilic - Ocimum basilicum L. 20 mars 1955, Kinenba. Herbier G. Roberty, Herbier Général - Faculté des Sciences de Marseille (MARS 060815).]]> 2023]]> fre]]> Méditerranée (région). 18..]]> Méditerranée (région). 19..]]>
    Botanique]]> ]]>
    A la fin du 19e siècle, les botanistes étudient les plantes qui se reproduisent par fleurs et par graines (les phanérogames), et les apétales (dépourvues de pétales ou de corolle) en éditent de véritables catalogues : leurs observations soulèvent bien des questions de classification.]]>
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