Privilège royal du 13 octobre 1761 octroyé à Jean Verdier pour 10 ans. - Tome I publié en 1763, tome II en 1762. - Sig. *8, a8, b-c4, d2, A-Zz8/4, Aaa6, Bbb4, Ccc-Qqq8/4 ; A-Hhh8/4, Iii-Lll8, Mmm4. - Marque au titre, bandeaux, culs de lampe et lettres ornées gravés sur bois (Notes)
Chirurgiens et charlatans au 18e siècle
La jurisprudence est une science comme la médecine : le juge doit faire confiance aux rapports de médecine sur l'état de santé d'un patient tout comme le médecin doit respecter les compétences du juge à qui il revient d'établir un jugement.
Ce document n'est pas un traité médico-légal mais une synthèse sur l'utilité de la jurisprudence en matière médicale, là où la responsabilité des professionnels de santé est totalement engagée : autant les médecins, chirurgiens et apothicaires savants et compétents aident à recouvrer la santé, autant les charlatans, à cause de leur ignorance coupable, commettent les pires fautes et abusent de la crédulité des patients, victime de leurs propres superstitions. Cette question d'ordre public est si importante que l'Etat ne peut laisser aux particuliers le soin de régler eux-mêmes ce problème : la justice doit en être saisie pour punir les premiers et désabuser les seconds.
Barbier - chirrugien - médecin (17e et 18e siècles)
Le savoir pratique des chirurgiens vs le savoir théorique de la Faculté de médecine
Jusqu'au 18e siècle, c'est le barbier chirurgien (1), profession apparue vers la fin du 12e siècle, qui réalise les actes de chirurgie.
Mais avec les progrès des connaissances anatomiques, les chirurgiens les plus lettrés voudraient que leur art devienne une discipline universitaire à part entière, tout en contrôlant la formation des barbiers-chirurgiens. Les médecins, inquiets pour leurs prérogatives, refusent l'entrée de cette discipline non-universitaire dans les facultés de médecine : le Parlement de Paris leur donnera raison en 1660.
Les techniques de sutures des plaies (Philippe Douté, 1695)- en 1686, le chirurgien Charles-François Felix de Tassy parvient avec succès à soigner Louis XIV d'une redoutable fistule anale. Reconnaissant, le Roi accorde ses faveurs aux chirurgiens de Versailles : une promotion sociale autant que scientifique, et qui recevra une consécration par la création de l'Académie Royale de Chirurgie en 1748
- en 1691 a lieu la séparation des barbiers-chirurgiens et des barbiers-perruquiers, ce qui les oblige à renoncer au cumul des deux professions : soit devenir perruquiers, soit devenir chirurgiens, mais plus savants, en abandonnant la barberie. L'édit de 1691 scelle d'autant plus cette scission professionnelle qu'il impose aux chirurgiens un apprentissage pratique appuyé sur une formation théorique en faculté de médecine, les séparant définitivement du métier de barbier. Revers pour les médecins, l'édit leur octroie une reconnaissance universitaire équivalente à celle dont bénéficie depuis longtemps la médecine.