Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
Ces très rares documents (pour le seul 19e siècle, l'université d'Aix-Marseille en a nécessairement fait imprimer et afficher plusieurs centaines et il n'en reste, à ce jour, que ces quatre connus) nous renvoient le condensé de ce que l'institution attend des étudiants.

À quelques adaptations près, ces règlements diffèrent peu dans l'esprit de ceux appliqués en ce début de 21e siècle. Quelques règles très datées nous paraissent évidemment plus inattendues comme celle qui interdit aux étudiants en droit et médecine de lancer ou d'accepter un défi (cartel), sous peine d'exclusion temporaire (jusqu'à deux ans).

Interdiction faite aux juristes et futurs médecins de participer à des duels (1822)
Les littéraires, les scientifiques et les théologiens ne sont pas visés. Sont-ils moins turbulents ?

Plus surprenant encore, le règlement de la bibliothèque de l'université de la fin du 19e siècle qui autorise le prêt d'ouvrages à domicile aux seuls professeurs d'université et de lycée ainsi qu'au bibliothécaire (on n'est jamais si bien servi que par soi même) mais le refuse aux étudiants : que feraient-ils donc de tous ces livres ?

Les enseignants peuvent emprunter des ouvrages, pas les étudiants (1881)
]]>
  • École de droit d'Aix. Messieurs les directeur et professeurs de l'École de droit d'Aix, font savoir que cette École s'occupe de faire subir les examens, soutenir les actes publics, et de déliver les diplomes… Le directeur de l'École, Alpheran. Le secrétaire général, Rambert.
  • Instruction publique. Académie d'Aix. Extrait du registre des délibérations du conseil de l'Académie d'Aix. Scéance du 4 juillet 1822. Cejourd'hui quatre juillet mil huit cent vingt-deux, le conseil de l'Académie d'Aix s'est réuni à la salle ordinaire de ses séances... Le conseil académique... arrête : Aticle premier. Tout étudiant en droit et en médecine convaincu d'avoir donné ou accepté un cartel et participé à un duel, sera passible des peines portées par l'article 8 de l'ordonnance du 5 juillet 1820... Fait en conseil académique les jour, mois et an que dessus. Signés d'Eymar, recteur, présidant le conseil, et Felix, secrétaire-général de l'Académie et du conseil. Pour expédition conforme : le recteur de l'Académie d'Aix, d'Eymar. Le secrétaire-général de l'Académie d'Aix, Felix.
  • Université royale de France. Académie d'Aix. Commission des lettres. La commission des lettres de l'Académie d'Aix, chargée de l'examen des aspirans au grade de bachelier ès-lettres, tiendra ses séances dans la salle des actes du collége royal... Marseille, le 24 juin 1829. Le président de la commission, Bonnafous, prêtre. Vu, approuvé et permis d'imprimer, le recteur de l'académie, Cottard.
]]>
1806, 1826, 1829, 1881]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> A. Borrely Fils, entrepreneur des travaux de déblai et de terrassement de la nouvelle Faculté des Sciences".

Le 14 avril 1883, A. Borrely, issu d'une famille très connue à Marseille, obtient l'adjudication des "Travaux de terrassement et transport pour nivellement du sol et disposition générale des terrains en amphithéâtre à exécuter, pour faciliter la construction d'une Faculté des Sciences, sur les terrains que la Ville possède entre l'Observatoire, le Palais de Longchamp et le boulevard de l'Observatoire". L'entrepreneur a cinq mois pour terminer le chantier (donc, fin prévue le 14 sept. 1883). Les travaux ont beau démarrer tout de suite et, par dérogations, les jours fériés suspendus, il apparait évident que les délais ne pourront pas être tenus. Le service d'architecture de la ville, en conflit avec celui de la voirie, tente de se défausser. Pour sa défense, objet du présent mémoire, A. Borrely fait valoir plusieurs points, tous dûment constatés :
  • des maisons qui devaient être démolies sont toujours là au début du chantier
  • les Services de la voirie n'ont pas aménagé les zones de dépose des déblais prévues Boulevard Chave (au lieu de servir de remblais au boulevard, les 9 000 m² de déblais finiront, à grand frais, par être jetés à la mer par le Service de l'architecture !)
  • le chantier subit des infiltrations dues à l'arrosage du plateau de Longchamp
  • à la place de la terre et des cailloux annoncés, le sous-sol recèle de très gros blocs de roche difficiles à extraire (recours aux tirs de mine)
En résumé, ce n'est pas un chantier mais un véritable calvaire ruineux, en très grande partie du fait des agents municipaux : au lieu de le menacer de pénalités, la ville devrait plutôt lui verser des indemnités. A. Borrely achève son mémoire en se déclarant confiant dans la justice...

Le Palais Lonchamp tel que pouvait le voir A. Borrely (Marseille, ~ 1870)

Pour toute réponse, les travaux à peine commencés sont abandonnés. Pourquoi une telle précipitation ? En fait, comme le rappelle Florence Marciano, le projet croulait déjà sous les critiques et était condamné d'avance : éloignement du centre-ville (à l'époque...), projet coûteux, difficultés financières (le préfet ne s'engage que sur le terrassement !), hostilité des astronomes en faveur de l'aggrandissement de leur l’observatoire... Mais le coup de grâce viendra du rapport de Louis Dieulafait (un scientifique !) daté de 1885 qui prône une université unique à Marseille, intégrant les Facultés de Droit et de Lettres d’Aix-en-Provence (2). Les deux premières conclusions de ce rapport sont catégoriques :
  • la faculté ne doit pas être construite à Longchamp
  • le traité passé entre M. le Maire et M. David, entrepreneur, pour résiliation de l'adjudication des travaux de la Faculté des Sciences est approuvé [la partie d'A. Borrely concerne la préparation des terrains]
À la suite de ce fiasco technique et financier, la Ville ouvrira un concours national en 1895 qui sera remporté par Victor-Auguste Blavette l'année suivante. Ce n'est qu'en 1910 (doyen Charve) que les travaux seront lancés pour bâtir uniquement une nouvelle Faculté des sciences (Aix réussira à s'opposer au transfert de ses deux Facultés) et c'est seulement en 1919, après le retour à la paix, que les trois instituts scientifiques (mathématiques-physique, chimie et sciences naturelles) pourront s'installer dans les locaux de Saint-Charles tels que nous les connaisons encore aujourd'hui (les trois amphithéâtres dits historiques).

_________
1. Florence Marciano, « La faculté des Sciences saint-Charles À Marseille : le grand œuvre de Victor Blavette »Livraisons de l'histoire de l'architecture [En ligne], 13 | 2007, mis en ligne le 10 juin 2009, consulté le 17 mai 2023. URL : http://journals.openedition.org/lha/412
2. 4. Dieulafait, Louis. - Rapport sur la Faculté des sciences et l'enseignement supérieur... (mise en ligne prochainement sur Odyssée)
]]>
1884]]> fre]]> Marseille. 18..]]>
Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> Chimie]]>
La nouvelle Faculté des sciences de Marseille (1922)

Cette dizaine d'affiches des cours de l'École de chimie nous montre que dans les années 1920, c'est la Chambre consulaire de Marseille qui organisait la formation des futurs chimistes et ingénieurs-chimistes de l'Université d'Aix-Marseille (titres officiels fixés par les arrêtés ministériels des 10 juillet 1909 et 23 Févier 1921). L'objectif de l'école était bien "de former et de fournir à l'industrie marseillaise et à la région provençale des chimistes de laboratoire et des chimistes-ingénieurs".

Chambre de commerce - Institut Technique Supérieur - Faculté des sciences (Marseille, 1920)

Cette formation, orientée vers les besoins des industriels et des cultures méditerranéennes, inclut aussi les techniques de l'ingénieur. Elle dure trois années et reste réservée aux bacheliers ayant obtenu la 2ème partie mathématiques au baccalauréat; à défaut, les candidats doivent passer un examen de maths, physique et chimie.

L'École de Chimie, créée en 1907 (cliché plus tardif)

Si les cours étaient effectivement donnés dans les locaux tout neufs de la nouvelle Faculté des Sciences avec ses salles de cours modernes, implantée place Victor Hugo, l'Ecole de Chimie relevait alors de l'Institut Technique Supérieur, créé en 1917 par la Chambre de Commerce, lui-même rattaché à la Faculté (salles de TP équipées de paillasses) : son Laboratoire d'Essais Techniques assurait la passerelle avec l'industrie. Pour simplifier encore plus les choses, le doyen de la Faculté des sciences, signataire de ces affiches (ces années-là, Paul Rivals, Pr. de chimie industrielle), est également directeur de l'Institut technique.

Paul Rivals, doyen des sciences de 1918 à 1934 (1864-1939)

Les non-bacheliers pouvaient suivre une année de formation dans la section d'enseignement professionnel pour obtenir le titre d'aide-chimiste. Signe de l'évolution du niveau de qualification, la durée de formation de 8 mois en 1920 est portée à un an à partir de 1922.

Chimie St Charles - les paillasses des salles de TP (un patrimoine aujourd'hui historique)

Compte tenu de l'activité portuaire de la ville et de sa connexion avec la Chambre de commerce, on ne sera pas surpris de voir qu'à partir de l'année scolaire 1923-1924 (donc juste après la grande Exposition coloniale de 1922 ...) la formation des chimistes et ingénieurs-chimistes intègre "les questions qui intéressent les cultures des colonies françaises".]]>
1920-1926]]> fre]]> Marseille. 19..]]>
Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> Droit commercial]]> Droit international]]> Commerce maritime]]> Un mois après la signature de l'armistice du 11 novembre 1918, l'Institut Technique Supérieur annonce par voie d'affichage un nouveau programme de cours d'économie. Cette année-là, ils auront bien lieu à la Faculté de Sciences de Marseille mais dans ses locaux Allées des Capucines, alors que les futurs cours de chimie seront inaugurés en 1920 dans ses nouvelles salles de cours, place Victor Hugo. Après l'ouverture de ces nouveaux locaux, les cours d'économie continueront à être donnés dans ce qui est désormais appelée ancienne Faculté des Sciences. À la rentrée scolaire de 1924-1925, les cours migrent Allées Léon Gambetta.

Des cours d'économie à la Faculté des sciences...

Comment pouvons-nous savoir que ces cours sont nouveaux ? Parce que cette structure vient tout juste d'être créée (1917) et que son annonce précise "Exceptionnellement cette année, en vue de faire connaître le nouvel enseignement, les conférences seront ouvertes au Public en dehors des étudiants régulièrement inscrits".

La création des cours d'économie de 1918-1919 : une annonce au vert intense effacé par le temps

Qu'un institut technique organise des cours de droit et d'économie peut déjà paraître surprenant mais en plus qu'il vise explicitement un public non-étudiant est encore plus étonnant. Mais quoi de plus normal pour une structure qui dépend de la Chambre de Commerce, organisation privée qui ne cesse d'œuvrer pour accroître les compétences techniques, juridiques et commerciales du milieu industriel marseillais et favoriser son rapprochement avec le monde universitaire ? Et le contexte l'exige : chacun pressent ou espère que la paix va revenir et ouvrir une période de reconstruction qui mobilisera les forces vives du pays.

Des conférences économiques à destination des entreprises : après la fermeture des bureaux

Les cours annoncés en 1918, remplacés par des conférences dès l'année scolaire 1920-1921, au goût de cours du soir, sont d'abord proposés aux futurs chefs de maison et employés supérieurs (1919-1920) puis à tous ceux qui peuvent être appelés à la direction des affaires commerciales et industrielles ou qui aspirent aux emplois supérieurs dans les grandes maisons, sociétés et compagnies de toutes sortes, dans les banques et établissements de crédit. À partir de 1922-1923, le public visé se précise davantage : fils de patrons, ingénieurs, etc. Ce haut enseignement commercial (mention qui apparaît en sous-titre en 1921-1922 puis en caractères si grands à partir de 1922 qu'elle éclipse tout le reste), est sanctionné par un diplôme après deux années d'étude ou un simple certificat après une seule année.

Si la section économique est dirigée par Paul Masson, Pr à la Faculté des Lettres, spécialiste en histoire et géographie économiques (études sur Marseille et les échanges coloniaux), la majorité des cours est donnée par les enseignants de la Faculté de Droit d'Aix, en fonction de leur spécialité : comptabilité, douanes, droit commercial, administratif et fiscal, les produits et échanges commerciaux, et bien sûr, les grands ports et le droit maritime. Forte de ses relations avec les entreprises, l'empreinte de la Chambre de Commerce se retrouve tout naturellement dans les sujets divers qui sont traités le vendredi par des notabilités du monde industriel et commercial.]]>
1918-1927]]> fre]]> Marseille. 19..]]>
colonial de Marseille 1895-1910 1895-1923)]]> Économie coloniale]]> Éducation]]> Enseignement supérieur]]> Interventions et rôles divers, organismes fonctionnant avec le concours de la Chambre, Institut Colonial de Marseille, cours coloniaux, Musée et Institut colonial de Marseille, 1895-1937, 103 pièces".

Ce dossier contient aujourd'hui 96 pièces, en majorité des correspondances manuscrites, complétées de quelques documents dactylographiés ou imprimés, datées de 1895 à 1923. Les 4 pièces finales, publiées entre 1925 et 1937, sont de simples coupures de presse ajoutées postérieurement. Pour davantage de clarté bibliographique et souligner la spécificité de ce dossier, d'autres étant plus généralistes, nous l'avons intitulé : "Cours coloniaux du Musée et de l'Institut colonial de Marseille : correspondances manuscrites échangées entre 1895 et 1923. Archives de la Chambre de Commerce et d'industrie de Marseille".

Projet de création de l'Institut colonial de Marseille (courrier daté du 23 sept. 1895)

De 1895 à 1916, Edouard Heckel est le principal auteur de ces échanges épistolaires : la réponse du Ministre des colonies de l'époque au Président de la Chambre de commerce est l'un des plus anciens écrits qui atteste de l'intention de créer un Institut de recherches coloniales et d'un Musée colonial commercial à Marseille en 1895. E. Heckel, alors professeur de botanique à la Faculté des sciences, dirige également l'Institut botanico-géologique colonial de Marseille. Peu après la demande de financement de ces deux structures (1896), il sollicite à nouveau la Chambre de commerce pour financer un cours d'Histoire des produits naturels coloniaux qui sera assuré par H. Jumelle, son assistant, également professeur de botanique (1897). Nous en connaissons le programme détaillé qui porte, notamment, sur les matières grasses, les essences, les gommes, les résines, les vernis, les caoutchoucs, les matières colorantes, le bois, les matières alimentaires, les cannes à sucre, le café, le cacao, les fruits, les produits utiles en pharmacie et en médecine, les roches, les minéraux...

Les cours coloniaux sont nés et ne cesseront plus d'être une des missions majeures du Musée colonial et l'objet d'une recherche de financement permanente. Ils débordent rapidement de leur périmètre initial qui devient si vaste qu'il est urgent de recruter des professeurs compétents pour traiter les matières premières selon leur nature (végétale, animale et minérale). Ils s'étendent aussi aux questions médicales (pathologies exotiques), géographiques (climats), économiques (commerce et exportation), législatives (histoire de la colonisation - Paul Masson), juridiques (aspects réglementaires, tarifs douaniers...).

En 1899, la mairie de Marseille s'implique aussi dans leur financement (inaugurant une configuration de subventions plus complexe que celle de Lyon ou de Nantes) rejoignant l'université "Le conseil de l'université est prêt à étudier, de concert avec la Chambre de Commerce de Marseille, les moyens de s'associer, dans la mesure possible, au projet relatif à la création d'un enseignement supérieur colonial à Marseille". Créé en 1900, cet enseignement fera appel à des enseignants des diverses disciplines (les juristes et économistes d'Aix, comme H. Babled, un cours sur les exportations de Marseille par un avocat, ...) et, après, le succès de l'Exposition de 1906, aboutira à la délivrance de diplômes d'études coloniales. En 1907, à la demande d'E. Heckel, les cours sont déplacés du Palais de la Bourse dans les nouveaux locaux de l'Institut plus adaptés (au 5, rue Noailles).

Salle des cours coloniaux, 5 rue Noailles (Marseille, 1907)

Peu après une période de turbulences en 1914 où la suppression de l'enseignement colonial est évoquée, la disparition en 1916 du fondateur de l'Institut et du Musée colonial ne va pas entraîner la fin des cours mais aura une toute autre conséquence : l'Université d'Aix-Marseille réclame et obtient le transfert pur et simple du Musée dans la toute nouvelle Faculté des Sciences.

Annonce du décès d'Edouard Heckel, le 22 janvier 1916

Ce déplacement conforte la place centrale accordée aux matières premières qui deviennent autant de thématiques de revues spécialisées que publiera le Musée colonial : le Bulletin des céréales et plantes à fécule (1914-), le Bulletin des matières grasses (1914-), le Bulletin des caoutchoucs (1921-), en essayant de ne pas l'enfermer dans la seule sphère du scientifique et technique : mais l'intégration d'un cours de langue arabe en 1918 ne durera que deux ans.

Pendant près d'un demi-siècle, les cours coloniaux formeront la pointe d'une pyramide où quatre institutions, un musée, une université, une chambre de commerce et une ville, s'uniront dans l'aventure d'une formation professionnelle assez inédite.

_______________
Note : la Chambre de Commerce de Marseille et la responsable de son Service d'archives et de documentation, Sylvie Drago, ont confié ces précieux documents à Aix-Marseille Université pour leur numérisation, leur diffusion en ligne et leur valorisation scientifique. Que cette très grande confiance soit ici chaleureusement remerciée.]]>
1895-1937]]> fre]]> Marseille. 18..]]> Marseille. 19..]]>
Histoire de l'université]]> Médecine]]> Enseignement supérieur]]>
Tous les scientifiques ne sont pas sectaires : c'est à H. Croquant, géologue et paléontologue, ancien professeur à la Faculté des sciences de Marseille (nommé en 1861) que la Commission des sciences et des arts demande de rédiger un rapport sur le projet de transformation de l'École de plein exercice en Faculté mixte de médecine et de pharmacie. Un choix peu dérangeant quand on se souvient que médecine et sciences étaient très proches à l'époque, travaillant sur des sujets communs (en lien avec la pharmacologie, ce sont les médecins qui entretiennent les serres, outils des botanistes...).

Pourquoi un tel rapport : créées par décret en 1875, les Écoles de Médecine et de Pharmacie de plein exercice n'ont pas le droit d'organiser certains examens de fin d'année (1). Les professeurs de l'École de Marseille qui estiment que la ville est mal récompensée de son engagement dans la santé publique et la recherche médicale demandent un modification de ce décret (la question de la création de nouvelles Facultés de médecine [en province] a déjà fait l'objet d'un débat national).

Les Annales de l'École de médecine de Marseille, subventionée par la Ville, crée en 1891 (3)

H. Croquant expose sans détour le double enjeu : financier pour la ville et scientifique pour les médecins. Et de rappeler que la France manque de professionnels de santé : 1 médecin pour 3 353 habitants. Un déficit déjà notoire (nous sommes en 1875...) avec pour effet des problèmes de santé publique et une recherche médicale insuffisante *.

Habile, Croquant souligne que cette misère accable aussi les Facultés de Paris et de Montpellier (ses rivales bien connues !). En 1874, un rapport de Paul Bert avait déjà conclu à la nécessité de créer deux nouvelles facultés dont le siège pourrait être (ordre de préférence) à Bordeaux, Lyon, Toulouse, Lille, Nantes ou... Marseille. Toutes ces villes étant demandeuses. Non seulement Marseille arrive en dernier mais, selon le rapport, elle serait une "redoutable concurrente" à Montpellier. Après une visite bâclée, des conclusions hâtives, contradictoires et injustes destinées à ostraciser Marseille, alors que tout plaide en sa faveur (tradition médicale - notamment en anatomie, population nombreuse, bassin de recrutement et d'emplois médicaux, taille des infrastructures, une Faculté des Sciences, un Musuem d'histoire naturelle, etc.).

Malgré ce plaidoyer de près de 40 pages, Marseille devra attendre 1930 et 70 ans de blocage financier, pour que l'État crée la Faculté de médecine qui s'installera au Palais du Pharo (643).

1. Lettre adressée à M. le Ministre de l'Instruction publique par l'École de Médecine et de Pharmacie de plein exercice de Marseille à propos du Décret du 20 Juin 1878 - Odyssée
* Selon la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Ministère de la Santé), la densité normalisée de médecins en France était de 318 praticiens pour 100 000 habitants en 2021 était jugée dificitaire (10 fois celle du 19e siècle)
2. Annales de l'École de plein exercice de médecine et de pharmacie de Marseille - Odyssée
3. La Faculté de Médecine Générale et Coloniale et de Pharmacie de Marseille - Odyssée
]]>
1877]]> fre]]> Marseille. 18..]]>
Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> A la bibliothèque de la Faculté des Sciences, don de l'auteur".

Mention en page de titre "Monsieur Dieulafait, Conseiller rapporteur, professeur à la Faculté des Sciences".

Nous sommes à la fin du 19e siècle et il faut regarder les choses en face : Marseille a assez perdu de temps dans les dossiers de création des Facultés. Puisque tout le monde est d'accord (1), il faut juste entrer en négociation avec le Ministre de l'Instruction publique pour l'installation de la nouvelle Université sur les terrains de l'ancien cimetière Saint-Charles. La place ne manque pas, facile à vérifier.

Les cimetières St Charles et St Martin (Cliché Marseille-Provence, 1896)

Bien sûr, il reste quelques détails à régler : il n'y a pas encore de Faculté de médecine à Marseille, seulement une École de médecine de plein exercice tout juste créée 10 ans plus tôt, mais il s'agit d'une question purement administrative et le projet est déjà dans l'air du temps. Il y aussi l'aspect politique de l'affaire, un peu plus délicat : il faudra évidemment transférer les Facultés de Droit et des Lettres d'Aix à Marseille. On pourra regretter qu'Aix, assez susceptible, trop sûre de ses privilèges et trop enfermée dans le passé, y soit hostile et en fasse une question de principe (2).

Dans cette polémique assez surprenante et peu connue, l'argumentaire de la ville de Marseille a toutes les apparences de la bonne foi : il faut être lucide, le monde a effectivement changé. Le centre de gravité de la région a quitté l'ancienne Provence politique, traditionnelle et rurale pour gagner le rivage de la Méditerranée, zone où se font les croissances économiques et démographiques. Depuis le milieu du 19e siècle, la France s'industrialise, le rôle du politique est de favoriser l'économie et le facteur déterminant de ces échanges sont les moyens de communication. L'ancienne capitale du Comté ne semble pas avoir compris que Marseille, stimulée par la concurrence des grands ports méditerranéens et atlantiques et dopée par le commerce colonial, s'était lancée dans une course aux voies et aux moyens de transports maritimes, fluviaux, routiers et ferroviaires et prenait une place centrale dans les stratégies d'aménagement du territoire et le choix des grandes infrastructures de portée nationale. Une tendance qui ne fera que s'amplifier à la suite des conflits mondiaux du 20e siècle.

Le Palais du Pharo, siège d'Aix-Marseille Université (2012)

Alors, une péripétie de plus dans le rapport de force qu'entretiennent les deux villes qui revendiquent la légitimité de certains dossiers* ? Certainement, un désaccord d'abord attisé par l'attitude inflexible d'Aix, sûre et certaine de son bon droit et sourde à toutes les demandes de Marseille : au 19e siècle, la seconde ville de France n'aura obtenu que la création d'une Faculté des Sciences, très chichement lotie, ce qui justifiera le présent rapport. Une faiblesse que dénoncera Aix dans un contre-rapport comme l'exemple de l'incompétence de la ville portuaire et qui raillera les tentatives de créer une université municipale (3), oubliant les cours du soir et l'éducation populaire financés sur le budget de la ville (Marseille n'a cependant pas toujours été très rigoureuse avec certaines subventions de l'État). Une mésentente entretenue par un redoutable mille-feuille administratif qui multiplie les strates décisionnaires (jusqu'à 12 instances pour certains équipements régionaux, à la fin du 20e siècle), atténuée aujourd'hui par des structures, élues ou nommées, plus collaboratives.

Alors, un remake du combat de David contre Goliath ? Certainement pas : moyennant une certaine mixité bilatérale des sites universitaires, Aix ne cèdera jamais le siège de ses deux Facultés historiques (Droit et Lettres) et imaginera même, au début du 21e siècle, devenir le futur siège d'une possible université unique. Mais elle sous-estimera le poids économique et le lobbying politique de l'agglomération portuaire. Un dernier round ? En intégrant en 2012 une aile du Palais du Pharo (ancienne Faculté de Médecine et de Pharmacie) qui encadre l'entrée du Vieux Port avec le Fort Saint-Jean, gardien de la passe, le siège de la nouvelle université (ré)unifiée s'est résolument tourné vers la Méditerranée.
__________
1. Borrely, A. (fils). - Mémoire adressé au Conseil municipal de la ville de Marseille, 1884. - Odyssée
2. Gautier, Alfred. - Rapport contre le transfert à Marseille des facultés de Droit et des Lettres d'Aix, présenté par M. Gautier, maire d'Aix au conseil municipal dans sa séance du 11 juin 1885... -  Odyssée
* on remarquera que les textes très polémiques cités ici, sont parfois tenus par des universitaires et sont tous débattus dans le cadre des Conseils municipaux des deux villes et pas dans celui des Conseils de Faculté.
3. Charbrier, Cabassol & Baron. - Mémoire en défense de la ville d'Aix, dans la question du transfert des Facultés, 1884. - Odyssée]]>
1885]]> fre]]> Marseille. 18..]]>
Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> Lieu d'impression d'après l'activité de l'imprimeur A. Tavernier et date d'impression probable d'après le texte. - Aigle impérial couronné veillant sur codes et tables de la loi en vignette (Notes).

Si la suppression des universités de 1793 a eu raison de la Faculté de droit, l'École de Droit d'Aix qui la remplace eut une existence singulièrement plus brève : seulement deux années, probablement un record pour l'université d'Aix-Marseille !

PV Ecole de Droit (Aix 1806)

Les futurs diplômés et leurs enseignants devaient être fin prêts puisqu'à peine ouverte le 15 avril 1806, la première soutenance de l'Ecole de Droit, dont la BU Schuman possède l'archive, eut lieu trois semaines plus tard, le 7 mai 1806.

Affiche de licence (Aix, 1806)

Depuis peu sacré Empereur (2 décembre 1804), Napoléon 1er multiplie les réformes et promulgue le 17 mars 1808 une nouvelle organisation générale des universités pour en faire la clef de voûte de l'enseignement dans l'Empire.

La création de l'Université impériale (décret napoléonien du 17 mars 1808)

La réouverture des universités s'accompagne d'un profond changement des institutions mais certaines traditions demeurent : dès l'année suivante, les affiches réapparaissent dans une disposition très similaire (double colonne, droit romain en latin, droit et procédure civils en français). La permanence de l'aigle impérial dans sa toute-puissance, en frontispice, ferait presque oublier l'apparition du très sobre "Académie d'Aix, Faculté de Droit", symbole d'un nouvel échelon hiérarchique et de la création de la fonction rectorale en 1809.

Affiche de licence (Aix 1809)

Alors seulement une simple réorganisation administrative ? Une lecture rapide ne remarquerait peut-être pas une nouveauté, et pas des moindres pour les juristes :à partir de 1809, la matière Code civil est remplacée par Code Napoléon. Une nouvelle codification écrite de toutes les lois civiles dont nous sommes toujours les héritiers...
]]>
  • École de droit d'Aix. Acte public pour la licence, en exécution de l'article 21, titre III de la Loi du 22 ventose an 12. M. Caire (Louis-Joseph-Marie-Xavier) de Carpentras (Vaucluse) soutiendra l'acte public général, sur tous les objets d'étude fixés pour les trois premières années, dont on été extraits les lois, titres et articles suivans, assignés par MM. les professeurs de l'École de droit... cet acte public sera soutenu dans l'une des salles du ci-devant palais archiépiscopal, le [ ] septembre 1806, à [ ] heures de relevée.
    • École de droit d'Aix. Acte public pour la licence, en exécution de l'article 21, titre III de la Loi du 22 ventose an 12. M. Jeaume (Claude-Etienne) d'Eyragues (Bouches-du-Rhône) soutiendra l'acte public général, sur tous les objets d'étude fixés pour les trois premières années, dont on été extraits les lois, titres et articles suivans, assignés par MM. les professeurs de l'École de droit... cet acte public sera soutenu dans l'une des salles du ci-devant palais archiépiscopal, le 10 septembre 1806, à 4 heures de relevée.
    • École de droit d'Aix. Acte public pour la licence, en exécution de l'article 21, titre III de la Loi du 22 ventose an 12. M. Blaze (Henri-François-Joseph) d'Avignon (Vaucluse) soutiendra l'acte public général, sur tous les objets d'étude fixés pour les trois premières années, dont on été extraits les lois, titres et articles suivans, assignés par MM. les professeurs de l'École de droit... cet acte public sera soutenu dans l'une des salles du ci-devant palais archiépiscopal, le 10 septembre 1806, à 4 heures de relevée.
    • École de droit d'Aix. Acte public pour la licence, en exécution de l'article 21, titre III de la Loi du 22 ventose an 12. M. Verger (François-Marie-Justin) d'Avignon (Vaucluse) soutiendra l'acte public général, sur tous les objets d'étude fixés pour les trois premières années, dont on été extraits les lois, titres et articles suivans, assignés par MM. les professeurs de l'École de droit... cet acte public sera soutenu dans l'une des salles du ci-devant palais archiépiscopal, le 27. août 1806, à 5 heures de relevée.École de droit d'Aix. Acte public pour la licence, en exécution de l'article 21, titre III de la Loi du 22 ventose an 12. M. Boudou (Augustin-Joseph-Léonard) de Carpentras (Vaucluse) soutiendra l'acte public général, sur tous les objets d'étude fixés pour les trois premières années, dont on été extraits les lois, titres et articles suivans, assignés par MM. les professeurs de l'École de droit... cet acte public sera soutenu dans l'une des salles du ci-devant palais archiépiscopal, le 27. août 1806, à 3 heures de relevée.
    • École de droit d'Aix. Acte public pour la licence, en exécution de l'article 21, titre III de la Loi du 22 ventose an 12. M. Giraudy (André-Louis-Antoine) d'Avignon (Vaucluse) soutiendra l'acte public général, sur tous les objets d'étude fixés pour les trois premières années, dont on été extraits les lois, titres et articles suivans, assignés par MM. les professeurs de l'École de droit... cet acte public sera soutenu dans l'une des salles du ci-devant palais archiépiscopal, le samedi 16. août 1806, à cinq heures de relevée.  École de droit d'Aix. Acte public pour la licence, en exécution de l'article 21, titre III de la Loi du 22 ventose an 12. M. Olivier (Théodore-Augustin-François-Gabriel) de Carpentras (Vaucluse) soutiendra l'acte public général, sur tous les objets d'étude fixés pour les trois premières années, dont on été extraits les lois, titres et articles suivans, assignés par MM. les professeurs de l'École de droit... cet acte public sera soutenu dans l'une des salles du ci-devant palais archiépiscopal, le mercredi 9. juillet 1806, à six heures de relevée.
    • École de droit d'Aix. Acte public pour la licence, en exécution de l'article 21, titre III de la Loi du 22 ventose an 12. M. Vidal (Jean-Joseph-Antoine-Louis) de Villefort (Lozère) soutiendra l'acte public général, sur tous les objets d'étude fixés pour les trois premières années, dont on été extraits les lois, titres et articles suivans, assignés par MM. les professeurs de l'École de droit... cet acte public sera soutenu dans l'une des salles du ci-devant palais archiépiscopal, le mercredi 7. mai 1806, à 6. heures de relevée.
    • Académie d'Aix. Faculté de droit. Acte public pour la licence. Mr. Borély (Toussaint-Joseph) de Sisteron (Basses-Alpes) Bachelier, soutiendra l'Acte public général sur tous les objets d'étude fixés pour le cours triennal, et spécialement sur les titres suivans, que le sort lui a désignés... Cet acte public sera soutenu dans l'une des salles du ci-devant palais archiépiscopal, le [ ] juillet 1809, à [ ] heures
    • Académie d'Aix. Faculté de droit. Acte public pour la licence. Mr. Brunet La Salle (Joseph-Louis-Justin) d'Aups (Var) Bachelier, soutiendra l'Acte public général sur tous les objets d'étude fixés pour les trois années, et spécialement sur les titres suivans qui lui sont échus par le sort... Cet acte public sera soutenu dans l'une des salles du ci-devant palais archiépiscopal, le [ ] juillet 1809, à [ ] heures
    • Académie d'Aix. Faculté de droit. Acte public pour la licence. Mr. Montagne (Jacques-Auguste) d'Aix (Bouches-du-Rhône) Bachelier, soutiendra l'Acte public général sur tous les objets d'étude fixés pour les trois années, et spécialement sur les titres suivans qui lui sont échus par le sort... Cet acte public sera soutenu dans l'une des salles du ci-devant palais archiépiscopal, le [ ] juillet 1809, à [ ] heures
    • Académie d'Aix. Faculté de droit. Acte public pour la licence. Mr. Bausset (Louis-Joseph-Alexandre) de Beauduen (Var) soutiendra l'Acte public général sur tous les objets d'étude fixés pour les trois années, dont les titres et les articles suivants lui sont échus par le sort... Vu par nous recteur de l'Académie. D'Eymar. Cet acte public sera soutenu dans l'une des salles du ci-devant palais archiépiscopal, le [ ] juillet 1810, à [ ] heures du
    • Académie d'Aix. Faculté de droit. Acte public pour la licence. Mr. Beraud (Joseph-Marie-Sauveur-Antoine) de Cuges (Bouches-du-Rhône) soutiendra l'Acte public général sur tous les objets d'étude fixés pour les trois années, dont les titres suivants lui sont échus par le sort... Vu par nous doyen de la Faculté. Balzac. Vu par nous recteur de l'Académie. d'Eymar. Cet acte public sera soutenu dans l'une des salles du ci-devant palais archiépiscopal, le [ ] juillet 1810, à [ ] heures du
    • Académie d'Aix. Faculté de droit. Acte public pour la licence. Mr. Sigaud Bresc (Antoine-Joseph-Felix) d'Aups (Var) soutiendra l'Acte public général sur tous les objets d'étude fixés pour les trois années, et spécialement sur les titres suivants que le sort lui a désignés... Vu par nous doyen de la Faculté. Balzac. Vu par nous recteur de l'Académie. d'Eymar. Cet acte public sera soutenu dans l'une des salles du ci-devant palais archiépiscopal, le [ ] juillet 1810, à [ ] heures du
    • D.O.M. praecellentissimo necnon amplissimo DD. Andreae-Alexandro d'Eymar Academiae Aquensis rectori. Thesis philosophica. Ex morali. De suicidio… Hanc thesim tueri conabitur, dante Deo, et duce D. Felix, diacono, philosophiae professore, D. Vincentius Melizan, Telonensis, Telone, anno millesimo octingentesimo vigesimo secundo, die vero vigesimo secundo mensis augusti.
    ]]>
    1806-1810]]> fre]]> lat]]> France. 18..]]>
    Économie politique]]> Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> Biographie]]>
    ]]>
    Offert à la bibliothèque universitaire. Signé Edouard Jourdan". E. Jourdan est le fils de l'auteur.

    Quatorze : c'est le nombre de titres, de fonctions, de responsabilités, d'appartenances à des sociétés savantes et de distinctions associés au nom d'Alfred Jourdan. Aujourd'hui, un tel palmarès lui vaudrait l'épithète de cumulard si ce n'est qu'il s'agit bien de domaines de compétence attestés et pas des décorations de pacotille.

    Alfred Jourdan (1823-1891)

    Rien de surprenant si la majorité des laudateurs de cet économiste libéral sont des juristes : pas seulement parce qu'il a été le doyen de leur Faculté, mais, parce qu'à cette époque, l'économie n'est enseignée que dans les Facultés de Droit. Un hommage on ne peut plus consensuel : Président de la Cour d'Appel, Recteur d'Académie, Doyen des Lettres, Président de l'Académie, Professeurs, Docteurs, ...

    Parce que précurseur, il était trop juriste pour les économistes et trop économiste pour les juristes. Son nom restera associé à son rôle dans la fondation de l'enseignement de l'économie politique et aussi à la "Revue d'économie politique" qu'il avait cofondée en janvier 1887. La notice biographique plus développée du document "Éloge de M. Alfred Jourdan, président de l'Académie d'Aix, correspondant de l'Institut, doyen de la Faculté de droit d'Aix, prononcé dans la séance du 17 janvier 1893", pourra être utilement consultée.

    ]]>
    1. Extrait du Journal Le Var de Draguignan. (Numéro du 20 août 1891)
    2. Discsours prononcé par M. Rolland, président honoraire à la Cour d'Appel d'Aix
    3. Discours proncé par M . Auguste Laurin, professeur de Droit Commercial et de Droit Maritime aux Facultés d'Aix et de Marseille, Assesseur du Doyen de la Faculté de Droit
    4. Discours de F. Belin, Recteur de l'Académie d'Aix
    5. Revue d'Economie politique - Numéro de Septembre-Octobre 1891
    6. - Article de Charles Gide, professeur à la Faculté de Droit de Montpellier
    7. Séance solennelle de Rentrée du 23 novembre 1891 - Rapport présenté au nom du Conseil Général des Facultés par M. Guibal, Doyen à la Faculté des Lettres
    8. Leçon de M. Moreau, Professeur (19 décembre 1891)
    9. Notice lue par M. Aucoca à la séance du 30 Janvier 1892
    10. Discours du Docteur Paul David
    11. Discours de Pierre Lanéry d'Arc
    12. Discours de M. Soubrat
    ]]>
    1893]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Sommaire des 3 volumes (certaines pièces manuscrites sont des copies de documents imprimés) :

    Volume 1 (1809-1841)
    • Procès-verbal de la séance d'ouverture de l'Ecole de Droit, D'aix. Le Mardi 15 Avril 1806, deuxième année de l'Empire français et du règne de Napoléon
    • Discours prononcé le 1er août 1809 par M. d'Eymar, Recteur de l'Académie d'Aix, en qualité de président du concours ouvert pour une place de suppléant, vacante dans la Faculté de droit d'Aix
    • Discours prononcé le 1er août 1809 par M. d'Eymar, Recteur de l'Académie d'Aix, le 21 août 1809, lors de l'installation de M. Mottet, prof. à la Faculté de droit
    • Rapport sur les travaux de l'Ecole secondaire de médecine de Marseille pendant l'année scolaire de 1818-1819, par le Dr Martin
    • Séance publique de l'École secondaire de médecine : établie à l'hotel-Dieu de Marseille, tenue le 14 septembre 1820
    • De l'histoire de la poésie : discours prononcé à l'Athénée de Marseille, pour l'ouverture du cours de littérature, le 12 mars 1830 / par M.J.J. Ampère
    • Introduction au cours de droit commercial et maritime, lue à la Faculté de droit d'Aix, pour l'ouverture de la chaire nouvellement instituée / par P. Ph. Cresp 1832
    • Discours prononcé par M. Desmichels pour l'installation de la Faculté de théologie, le 27 janvier 1835 / M. Desmichels
    • Discours prononcé à la séance d'installation de l'Ecole préparatoire de Médecine et de Pharmacie de Marseille, le 3 Mai 1841 / Cauvière

    Volume 2 (1843-1854)
    • Cours d'histoire ecclésiastique : histoire de la Réformation / M. le Chanoine Sibour, 1843-1844
    • Installation de la Faculté des lettres d'Aix : 16 Novembre 1846
    • Ecole préparation de Médecine et de Pharmacie de Marseille : Séance solennelle du 19 Décembre 1846
    • Faculté des lettres d'Aix : discours d'ouverture prononcé par M. Benjamin Lafaye..., le dix-huit Janvier 1847
    • Cours de littérature française à la Faculté des lettres d'Aix : discours d'ouverture 23 janvier 1847 / Hipp. Fortoul
    • Faculté de théologie d'Aix. Cours d'histoire ecclésiastique 1847-1848. Histoire littéraire des cinq premiers siècles de l'Eglise. Leçon d'ouverture / abbé Sibour
    • Discours prononcé dans la séance de rentrée de l'école de médecine de Marseille : 11 décembre 1850 / par M. le recteur de l'académie d'Aix
    • Université de France. Académie des Bouches-du-Rhône. Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Marseille. Séance solennelle de rentrée. Année scolaire 1850-51. Discours prononcé, le 10 novembre 1851, par M. le Dr G.-T.-A. Süe,...
    • Rapport lu en séance publique... à l'occasion de la rentrée des Facultés, 15 novembre 1851 / par M. Pons
    • Discours prononcé à l'ouverture du cours d'introduction générale à l'étude du droit : le 16 novembre 1853 / par M. Ph. Jalabert
    • Université de France. Académie d'Aix. Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Marseille. Séance solennelle de rentrée. Année scolaire 1854-55. Discours prononcé, le 13 novembre 1854, par M. le Dr G.-A.-T. Süe,...
    • Université de France. Académie d'Aix. Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Marseille. Séance solennelle de rentrée. Année scolaire 1854-55. Discours prononcé, le 13 novembre 1854, par M. le Dr G.-A.-T. Süe,...


    Volume 3 (1855-1860)
    • Discours prononcé à l'ouverture du cours d'histoire de la Faculté des lettres d'Aix, le 1er février 1854 / par M. Jules Zeller ...
    • Discours prononcé à l'ouverture du cours d'histoire de la Faculté des lettres d'Aix, le 17 novembre 1854 / par M. Jules Zeller ...
    • Séance de rentrée des Facultés de théologie, des Sciences et des Lettres de l'Académie d'Aic (1855)
    • Installation de la Faculté des sciences de Marseille / Université d'Aix-Marseille (1855)
    • Séance annuelle de rentrée des facultés d'Aix et de l'École préparatoire de médecine et de pharmacie de Marseille (1856)
    • Première leçon : conseils aux étudiants / par M. de Fresquet ; Faculté de droit d'Aix (1856)
    • Astronomie descriptive. Discours d'ouverture prononcé par M. l'abbé Aoust,... le 5 janvier 1857. [Du Principe de la gravitation universelle] / Louis Aoust
    • Cours de chimie : discours d'ouverture prononcé / par M. Favre, le 5 janvier 1857... ; Faculté des sciences de Marseille
    • Leçon d'ouverture du cours de littérature française, 5 février 1857 / par M. J.-J. Weiss,...
    • Discours d'inauguration du cours de géologie, prononcé le 12 janvier 1860 / par H. Coquand,...
    ]]>
    1809-1860]]> Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/24965914X
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249659670
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249660091
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249660210
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249660598
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249660725
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249660997
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249807025
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249807165
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249807394
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249807939
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249808056
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249808439
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249808676
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249808811
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/24980929X
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249809540
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249809745
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249809915
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249810093
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249810204
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249810409
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249810557
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249810670
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249811006
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249811197
    Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/249811359
    ]]>
    fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]> Marseille. 18..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    L'ancienne Faculté des sciences de Marseille, Allées de Meilhan, haut de la Canebière (1854-1919)

    Le premier doyen, François-Auguste Morren, un physicien, est nommé en 1854, année de l'ouverture de la toute première Faculté des sciences créée à Marseille. Son doyennat s'achève brutalement après son décès en 1870.

    François-Auguste Morren (1er doyennat 1854-1870)

    La nouvelle Faculté des sciences, ouverte en 1919 sur le site Saint-Charles élit son premier doyen, Paul Rivals, chimiste spécialiste des matières grasses (savons) et défenseur d'une étroite collaboration entre la Faculté des sciences et le monde industriel. Autre record, il sera réélu quatre fois jusqu'à sa retraite en 1934.

    La nouvelle Faculté n'a oublié aucun de ses doyens, autant pour leurs actions au cours de leurs mandats que pour leurs travaux scientifiques : si les chimistes et les physiciens sont très bien représentés, on y trouve aussi des mathématiciens, un botaniste et un géologue. En hommage, le nom de certains d'entre eux, fondateurs ou simple professeurs, a été attribué à des amphithéâtres, historiques ou modernes (Antoine Marion, Léon Charve, Joseph Pérès) côtoyant d'autres scientifiques plus illustress (Charles Fabry, Antoine Lavosier).

    Faculté des sciences de Marseille, l'amphithéâtre historique baptisé Léon Charve (1899-1910)

    Pour commodité, les signets vous proposent de suivre cette série de portraits soit dans l'ordre historique des doyens par date de naissance, soit dans l'ordre chronologique administratif des doyennats.

    Note : de 1854 à 1969, la Faculté des sciences a connu en réalité douze doyens et non pas onze : de 1935 (1934, année de départ en retraite de Paul Rivals) à 1938 (1939, année d'élection de Georges Corroy), Monsieur Marchand a dirigé la Faculté, les Procès-verbaux de la Faculté des sciences de Marseille en font foi. Son portrait manque donc, impossible de déterminer s'il sagit d'un oubli du rédacteur des portraits (très peu probable) ou si le cliché a été égaré par la suite.]]>
    19?? (postérieur à 1969)]]> fre]]> Marseille. 18..]]> Marseille. 19..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Ce que l'on sait moins c'est qu'à la fin du 19e siècle, elle se mit à contester la localisation historique des autres facultés dans l'ancienne capitale politique de la Provence et à réclamer leur transfert pur et simple dans ce qui est devenue la véritable capitale économique de la région.

    La patience d'une cité, toute multimillénaire soit-elle, a ses limites, et profitant d'une loi instituant des universités régionales qu'Aix tardait à mettre en application, elle décide de créer en 1896 sa propre Faculté de droit qui sera appelée Faculté libre de droit de Marseille (par opposition à celle sous tutelle du rectorat). Cet enseignement local lui permettait non seulement d'attendre ce transfert mais aussi de démontrer son implication budgétaire et le bien-fondé de sa demande : "Depuis quatre ans, il s’est fondé à Marseille une Faculté libre de droit. On lui donne vulgairement le nom de « Faculté municipale » parce que la ville lui alloue annuellement une subvention de 45.000 francs. Cette Faculté est prospère et attire à elle, en dehors des contingents considérables que lui donne Marseille, de nombreux étudiants de Toulon et d'Aix . Elle n’a aucun caractère confessionnel, et est appelée à disparaître le jour où les Facultés de l’État, qui sont à Aix, seraient transférées" (2). Dans son rapport de 1897, Jourdan, professeur à la Faculté de droit d'Aix justifiait déjà ce transfert : cette année-là, il y avait eu autant d'inscriptions qu'en 1896 et elle méritait bien de devenir régionale puisqu'elle attirait des étudiants jusqu'à la frontière italienne (Nice).

    Annonce des cours de la Faculté libre de droit de Marseille, 62 boulevard de la Corderie (1912-1913)

    Quinze plus tard, nous avons la preuve que cette faculté, en principe provisoire, fonctionnait toujours : "Pendant l’année scolaire 1910-1911, la Faculté de Droit de l’Université d’Aix-Marseille a compté 592 élèves ayant fait acte de scolarité, parmi lesquels il faut distinguer 297 élèves qui ont pris des inscriptions et subi des examens et 150 étudiants de la Faculté libre de Marseille qui ont passé des examens sans prendre d’inscription" (3) et qu'elle est restée ouverte au moins jusqu'en 1914 comme l'attestent les deux affiches ici présentées.

    Élément très important, elle reçoit dès le départ le soutien du Conseil général des Bouches-du-Rhône pour l'attribution de prix et des médailles d'or de la part de la Chambre de Commerce de Marseille. Dans son argumentaire, Jourdan précisait qu'Aix pourrait se consoler de la perte de ses étudiants avec ses projets de Thermes et de Casino et ajoutait malicieusement que cela rassurerait les familles des étudiants de savoir que "leurs enfants seront loin du cortège inévitable de la population interlope qu'on voit toujours accourir en foule dans les lieux de plaisir" ! Heureux d'apprendre que la population d'un grand port méditerranéen et cosmopolite est un modèle de vertu...

    Mais la critique la plus forte vient probablement de la contestation d'un modèle élitiste : les facultés doivent devenir des universités populaires et ne pas rester enfermées dans un "dilettantisme d'érudition, constituée comme une caste d'aristocratie intellectuelle". L'implantation du siège de la nouvelle université unifiée au Pharo au début du 21e siècle récompensera plus d'un siècle d'obstination.

    1.
    2. La Faculté marseillaise libre de droit / discours de M. le doyen A. Aicard : Séance solennelle de rentrée du 8 novembre 1897 par Aicard. Auteur du texte - 1897 - Bibliothèque nationale de France, France - No Copyright - Other Known Legal Restrictions.
    https://www.europeana.eu/fr/item/9200520/12148_bpt6k57853029
    3. F. Larnaude. - L’université d'Aix-Marseille. La question du transfert - In : Revue internationale de l'enseignement Année 1900, 39, pp. 132-141. Bibliothèque historique de l'Éducation (Persée)
    4. L’université d'Aix-Marseille pendant l’année scolaire-1910-1911. In: Revue internationale de l'enseignement, tome 64, Juillet-Décembre 1912. pp. 249-254
    4.
    ]]>
    1912-1913]]> fre]]> Marseille. 19..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> ]]>
    A l'époque de sa création, au début 19e siècle, l'Académie d'Aix ne couvre que les 3 départements des Bouches-du-Rhône, des Basses-Alpes, devenues Alpes-de-Haute-Provence, et du Var.

    Carte de l'Académie Aix-Marseille (1838-1848)


    Depuis lors, le périmètre du territoire académique n'a cessé d'évoluer jusqu'à compter 7 départements (dont la Corse et l'Ile de la Réunion). Depuis le nouveau schéma régional de 2015, elle est partie intégrante de la Région académique Provence-Alpes-Côte-d’Azur (qui englobe l'Académie de Nice), dirigée par le recteur de l’académie d'Aix-Marseille (2).

    Comme toutes les administrations, l'Académie d'Aix-Marseille archive ses procès-verbaux et ses correspondances, en l'occurrence ici celles échangées avec les établissements d'enseignement primaire, secondaire et supérieur dont elle a la tutelle. Une source officielle riche des détails sur l'évolution des politiques éducatives, la vie des établissements et le statut des personnels enseignants, et potentiellement précieuse pour les archivistes et les historiens de l'éducation.

    Réfs.
    --------
    1. Gontard (Maurice) . - Histoire de l'Académie d'Aix de 1808 à 1939 . Aix : PUP/AMU Editions, 1987

    2. L'Académie d'Aix-Marseille : plus de 200 ans d'histoire]]>
    1939 (?)]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]> Aix-en-Provence. 19..]]>
    Livret (Le) de l'étudiant d'Alger (Devient)]]> Enseignement supérieur]]> Colonies françaises]]>
    Il faut remarquer l'adaptation des enseignements dispensés à ces étudiants hors métropole, ici à Alger :

    - en droit : certificat d'études de droit musulman de la législation algérienne et des coutumes indigènes, législation algérienne et tunisienne, sans oublier le droit maritime si important au niveau du commerce colonial

    - en lettres, les étudiants peuvent suivre des cours et obtenir des diplômes dans des matières liées à l'Afrique du Nord : géographie de l'Afrique, enseignement de la langue arabe, étude des dialectes berbères et kabyles, de la littérature persane, de l'archéologie et de l'égyptologie]]>
    1886-1894]]> fre]]> Algérie. 18..]]>  - Alger ; NJ-31-SE ; 1942 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : C30_J31SE_42.
    "Dressé, héliogravé et publié par le SGA en 1927 ; Complété en 1938 ; Tirage de Mars 1942"
    - Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=79167]]>
    Enseignement supérieur]]> Colonies françaises]]>
    - en droit : certificat d'études de droit musulman de la législation algérienne et des coutumes indigènes, législation algérienne et tunisienne

    - en lettres, les étudiants peuvent suivre des cours et obtenir des diplômes dans des matières liées à l'Afrique du Nord : géographie de l'Afrique, enseignement de la langue arabe, étude des dialectes berbères et kabyles, de la littérature persane, de l'archéologie et de l'égyptologie]]>

    • Ecole de droit d'Alger
    • Ecole de médecine et de pharmacie d'Alger
    • Ecole supérieure des sciences d'Alger
    • Ecole des lettres d'Alger
    ]]>
    1884-1886]]> fre]]> Algérie. 18..]]> Colonies françaises. 18..]]> - Feuille Alger ; 5 ; 1940 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_005_940a.
    "Révisé en 1925 ; [tirage] 5-40"
    - Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32137]]>
    ]]> Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Ce recueil factice comprend primitivement neuf pièces dont deux pointées comme manquantes aujourd'hui (marquées ** dans la liste des titres). Il rassemble sept arrêts statuant sur diverses disputes entre les trois Facultés d'Aix (Théologie, Droit et Médecine) relatives au recrutement de professeurs et des qualifications requises et nous apprend qu'en 1765, les chaires de botanique et de chimie sont fusionnées.

    Deux pièces particulières de 1763 & 1765 portent sur le rétablissement de la Faculté des Arts, tombée progressivement en décadence dès le 16e siècle, alors qu'elle est bien formellement constitutive de l'Université dès sa création par Louis II comme l'atteste ses statuts fondateurs (1410).
    Aix-en-Provence au 17e siècle (Bibliothèque Méjanes)

    Malgré le poids dominant des trois autres facultés, en particulier celle de Droit, elle est rétablie une première fois au début siècle suivant (1603) mais ne survivra pas à l'arrivée des jésuites au sein même du Collège qui régit alors l'Université d'Aix.]]>
    1706-1772]]> fre]]> Aix-en-Provence. 16..]]> Aix-en-Provence. 17..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Pourquoi Alfred Gautier est le mieux placé pour défendre ce dossier ? Parce qu'il connaît bien la maison et plaide pour sa propre paroisse : licencié en droit à Aix en 1866, docteur en 1868, professeur agrégé à la Faculté de Grenoble en 1871, puis à la Faculté de droit d'Aix de 1872-1876 où il devient titulaire de la chaire de droit administratif de 1876-1893 et y enseigne également l'histoire du droit, à partir de 1879. Il se mettra en congé de la faculté à partir de 1893.

    Être juriste (et politique...) n'oblige pas à recourir à des arguments spécieux. Si on regarde la chronologie sous le seul angle institutionnel et administratif, les choses semblent assez équilibrées :
    • 1808, création de l'université impériale, à Aix, l'École de droit devient une Faculté
    • 1809, toujours à Aix, la Faculté de théologie est rétablie. Elle sera supprimée en 1885 (mesure nationale de suppression des crédits à toute les Facultés catholiques)
    • 1818, une Ecole de médecine est fondée à Marseille (pas une Faculté)
    • 1854, la cité phocéenne est dotée d'une Faculté des sciences
    • 1856, la Faculté des lettres est créée à Aix
    Après la réforme de 1885, la carte universitaire paraît équitable. A ceci près que l'évolution démographique des deux villes au cours du 19e siècle a suivi deux voies très différentes, voire opposées. En 1790, les statistiques officielles du Département des Bouches-du-Rhône comptabilisent 106 000 habitants à Marseille contre 27 000 à Aix. Près d'un siècle plus tard, en 1886, période du rapport municipal, la population de Marseille est passée à 375 000 et celle d'Aix à 29 000 (en 1905, Marseille franchira la barre des 550 000 habitants, alors qu'en 1906, Aix atteindra péniblement les 30 000 (chiffres du Ministère de la Culture). Pour les experts, le bilan démographique est sans nuance : la population aixoise a stagné durant tout le 19e siècle alors que celle de Marseille a plus que triplé. Si cette blance n'est pas le seul facteur explicatif, elle constitue au moins une source de frustration. Ainsi, entre la fin du 18e et le début du 20e siècle, le rapport proportionnel Marseille/Aix passe de 4 à 13, une disproportion qui pourrait justifier un cliché : l'ancienne capitale provençale traditionnelle, bourgeoise, rentière et frileuse tourne le dos à sa bruyante voisine portuaire dynamique, cosmopolite et populaire. Un avant-goût moins littéraire de deux mondes qui s'opposent, Giono vs Pagnol.

    Rapport sur la Faculté des sciences : la petite phrase qui fâche... (Dieulafait, 1885)

    Et Aix fait tout pour cela avec une première justification d'ordre historique : en raison de leur ancienneté, le transfert des Facultés serait injuste (on était là les premiers). La seconde justification est d'ordre géographique : l'avenir de Marseille n'est pas intellectuel mais économique et commercial avec les transports maritimes méditerranéens et coloniaux (à chacun sa place). La troisième justification est culturelle : Aix est un centre de ressources, avec sa magnifique bibliothèque Méjanes, notamment (on a le patrimoine). La quatrième justification est financière : Aix s'est endettée pour entretenir les infrastructures universitaires, elle en attend un juste retour sur investissements (justificatifs de dépenses à l'appui).

    S'il insiste peu sur cet aspect (une citation minimale en bas de page), le rapport est une réaction d'urgence au projet présenté par Louis Dieulafait, professeur de géologie à la Faculté des Sciences et membre du conseil municipal de Marseille, projet qui ne vise rien d'autre que de rassembler toutes les Facultés en un seul grand centre universitaire (4).

    Le plaidoyer de Gautier sera repris deux ans plus tard par ses anciens collègues (qui abandonneront les statistiques des effectifs étudiants des grandes villes françaises glissées en fin de rapport, statistiques mollement convaincantes) : peu imaginatifs, ils répèteront les mêmes arguments alors qu'au cours du 20e siècle, Marseille ne renoncera jamais totalement à certaines revendications...

    ______________
    1. Statistique du département des Bouches-du-Rhône, avec Atlas. Dédiée au Roi Par M. Le Comte de Villeneuve, Maitre des requêtes, préfet des Bouches-du-Rhône, membre de l'Académie royale de Marseille, de la société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Agen, de la Société royale des Antiquaires de France, de la Société des Amis des sciences, des Lettres, de l'Aggriculture, des Arts, séant a Aix, correspondant de l'Académie royale de Turin. Publiée d'après le voeu du Conseil général du département - Tome 3, Livre 5, ère section Etat civil, Chapitre 1 Population - Odyssée
    2. Archives départementales, 1886 - Recensement de la population - AD BdR
    3. Charbrier, Cabassol et Baron. - Mémoire en défense de la ville d'Aix, dans la question du transfert des Facultés, 19?? - Odyssée
    4. Dieulafait, Louis. - Rapport sur la Faculté des sciences et l'enseignement supérieur... (mise en ligne prochainement sur Odyssée). Polémique maudite ? Un an après la publication du rapport de Gautier, Louis Dieulafait décèdera.
    ]]>
    1885]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]> Marseille. 18..]]>
    Éducation]]> Enseignement supérieur]]> Économie coloniale]]> Exposition coloniale de Marseille, 1906 ; 10 (Appartient à la collection)

    Qu'est-ce qui différencie la colonisation des siècles passés (16e-18e siècles) de la colonisation moderne (19e-20e siècles) ? Une seule chose : l'enseignement colonial, seul garant d'une colonisation rationnelle et humaine. Et pas seulement celui très spécialisé et professionnel proposé aux futurs colons : non, celui très général destiné au plus grand nombre, celui qui va de l'école primaire à l'enseignement supérieur, celui qui éduque la jeunesse, celui qui montre ce que sont réellement les colonies, celui qui explique comment produire, exploiter et profiter plus intelligemment, davantage et mieux ce que l'outre-mer peut apporter, au profit de tous.

    Le directeur du Musée colonial, E. Heckel, ne s'encombre pas de périphrases édulcorées : "Puisque l'éducation nationale actuelle va tout à fait à l'encontre de la colonisation, nous devons, sans hésiter, y apporter les réformes nécessaires. Sapons les vieux préjugés qui éloignent tant de jeunes gens des carrières utiles (commerce, industrie, colonies) pour les lancer à la poursuite énervante des fonctions administratives !".

    Les nouveaux locaux de l'Institut Colonial (5, rue de Noailles - Marseille, 1907)

    Pour y parvenir, un seul remède : la science, qui a pour but de faire connaître l'histoire, la géographie, l'agriculture, le commerce et l'industrie des pays d'outre-mer. Et pour réussir, une seule méthode : revoir l'organisation et le contenu de ces enseignements si indispensables aux nations colonisatrices et s'appuyer sur les outils, les lieux et les institutions qui ne manquent pas : les écoles, les musées de l'éducation nationale, les musées d'histoire naturelle et, bien sûr, les musées coloniaux qui ont fleuri dans toute la métropole : Marseille, Nancy, Lyon, Bordeaux, Nantes, ...

    Le détail des cours donnés par ces instituts nous indique qu'E. Heckel se tient bien informé de l'offre existante et pas seulement en France : davantage sources d'inspiration que sources d'inquiétude, les formations à l'étranger sont moins des concurrences menaçantes que des expériences intéressantes : Angleterre, Allemagne, Belgique, Anvers, Congo, Vilvorde, Mons, Hollande, Haarlem, Italie, Naples, San-Demetrio Corona, Turin, Florence, Russie, Portugal, Espagne. L'enseignement colonial, une idée pas toujours partagée, mais qui s'impose à tous les pays colonisateurs...

    ]]>
    1907]]> fre]]> Marseille. 18..]]> Marseille. 19..]]> Colonies françaises. 19..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Pourquoi ? Ce qui ne marche pas, c'est la façon dont tout le système universitaire a été construit, c'est à dire sur un seul niveau. Résultat, à l'arrivée, que des perdants : des étudiants préoccupés uniquement par leurs examens, des enseignants débordés, peu motivés et en plus mal payés, des facultés concentrées sur la capitale et donc surpeuplées. Comme le rappelle Guy Antonetti (2), l'égalité des citoyens aux emplois publics explique "la grande affluence des étudiants qui avait posé, dès le début de la Restauration, un problème d'ordre public d'autant plus grave que la jeunesse des écoles, comme on disait alors, était en grande partie politisée : par ses chahuts ou ses applaudissements, elle transformait certains cours en manifestations politiques bruyantes, et le gouvernement craignait le débordement de ces troubles dans la rue. D'où l'idée de multiplier les chaires afin de diviser les auditoires et de faciliter la police exercée par le doyen et les professeurs ; ou encore l'idée de multiplier les facultés de province afin de diminuer le nombre des étudiants concentrés à Paris".

    Le coût de la réforme (plutôt de son fonctionnement ?) de l'enseignement du droit

    Que faut-il faire ? Ne cherchez pas, la solution est évidente : il faut réformer le système par la réorganisaiton de l'enseignement du droit en le scindant en deux degrés : le premier qui serait composé des Écoles de droit. Ce nom n'est pas une réelle nouveauté puisque les Facultés de droit de l'Ancien Régime, supprimées par la Convention en octobre 1793, avaient été restaurées sous ce nom par la loi du 22 Ventôse an XII (13 mars 1804). Le second qui reprendrait aussi le nom des anciennes Facultés mais cette fois avec leur périmètre allégé des premières années. Julienne, prudent, ne touche pas à la stratification des 3 grades universitaires, baccalauréat, licence, doctorat qui viennent d'être rétablis avec les universités et reste dans le sillage des grandes réformes napoléoniennes avec la création du lycée et du baccalauréat, ce dernier devenant le premier diplôme universitaire, créant de fait, une coupure fictive avec l'enseignement secondaire (1).

    L'aspect un peu moins banal de ce nouveau dispositif est d'établir des montants de frais d'inscription inversement proportionnels au niveau d'études : une proposition à la fois très cohérente avec la critique du système en place puisqu'elle dissuaderait les dilettantes professionnels, entretenus par des parents fortunés, d'encombrer le banc des amphis, et aussi très morale puisqu'elle récompenserait les plus méritants et les plus déterminés à achever leurs études.

    Réussir fait faire des économies (frais d'inscription inversement proportionnels au niveau)

    Sans entrer dans la discussion technique de l'organisation des enseignements (d'autres questions agitent le milieu universitaire comme les branches du droit qui émergent alors dans une société en pleine mutation), que penser de cette grande réforme ? Au niveau des salaires, si la hiérarchie est respectée avec en haut de l'échelle les professeurs d'université, on peut s'étonner du second rang accordé au poste de secrétaire, davantage rémunéré que les professeurs des Écoles et les agrégés des deux niveaux.

    Par ailleurs, la proposition de Julienne ne semble pas avoir marqué l'histoire de l'éducation, tant au niveau de l'organisation (les sciences juridiques n'ont jamais été enseignées dans le second degré) qu'au niveau des droits d'inscription dégressifs, un argument plutôt élitiste (dans l'enseignement public, la démocratisation sincère ou la massification démagogique va toujours dans le sens d'une quasi-gratuité pour les 1ères années).

    À défaut d'avoir su convaincre l'administration, il fait désormais partie de la plus solide tradition de l'enseignement en France : tout problème pédagogique trouve son issue dans une réforme et fait entrer son auteur dans le Panthéon des réformateurs les plus illustres ("la patrie reconnaissante"). Les chiffres semblent difficiles à rassembler, mais il y a fort à parier que le Ministère de l'Instruction (publique) ou de l'Éducation (nationale) et celui des universités (et enseignement supérieur & recherche) doivent détenir quelques records mondiaux du nombre de réformes annoncées, appliquées ou abandonnées, à commencer par leur propre nom.

    ______________
    1.Casanova, Jean-Claude. - L’université française du XIXe au XXIe siècle, Académie des sciences morales et politiques, Séance du lundi 29 octobre 2001
    2. Antonetti, Guy. La Faculté de droit de Paris à l'époque où Boissonade y faisait ses études. In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 43 N°2, Avril-juin 1991. pp. 333-356.DOI : https://doi.org/10.3406/ridc.1991.2225 ;www.persee.fr/doc/ridc_0035-3337_1991_num_43_2_2225Cet article est d'autant plus intéressant que pour introduire le sujet, Antonetti évoque le cas de l'étudiant Gustave-Emile Boutry, qui prend sa première inscription à la Faculté de droit de Paris le 15 novembre 1845 (année de publication du présente document), pour suivre ses études et qui parvient à la thèse de licence le 22 février 1849 puis à celle de doctorat le 16 juillet 1852. Au risque de tomber sous la critique de F. Audren, qui, à l'image de Julienne qui ne se préoccupe que de l'aspect institutionnel en éclipsant les questions doctrinales, analyse le nouvel intérêt porté aux facultés de province en réaction, au moins en partie, à la polarisation excessive sur la Faculté de Paris (3).
    3. Frédéric Audren. Qu’est-ce qu’une Faculte de province au XIXe siècle ?. Philippe Nelidoff. Les Facultes de droit de province au XIXe siècle, Presses universitaires de Toulouse, pp.17 - 60, 2011, 9782361700195. hal-01462065]]>
    1845]]> fre]]> France. 18..]]>
    Droit constitutionnel]]> Enseignement supérieur]]>
    Pour comprendre ce qu'elles sont et comment elles agissent, il faut d'abord savoir ce qu'est l'État, sa nature, ses formes, sa composition et son fonctionnement. S'il se définit fondamentalement par sa souveraineté, cela ne signifie pas qu'il est tout : il faut donc connaître ce qu'il n'est pas et ses limites. Dans les régimes dits de droit, le pouvoir exécutif doit composer avec le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire, chaque instance ayant ses prérogatives exclusives. Mais tout ce jeu se fait selon une mécanique d'équilibre où s'ajuste chaque périmètre : le pouvoir législatif contrôle le pouvoir exécutif, mais il est lui-même contrôlé par le pouvoir judiciaire... Mais alors, qui contrôle le pouvoir judiciaire ?

    Pour le savoir, il faut apprendre les corpus juridiques et La Pradelle sait de quoi il parle, première qualité d'un bon pédagogue. Le premier travail de tout juriste, c'est la lecture : "Le droit est une science de textes. Il faudra donc prendre l'habitude de les lire".
    Donner des conseils, c'est utile mais cela ne suffit pas : il faut également proposer les outils, deuxième qualité du bon pédagogue. Ses étudiants peuvent donc se procurer son support de cours chez le libraire du coin et méditer l'avertissement du professeur : "Un cours n'est qu'une base d'études, une préparation à la lecture et à la réflexion personnelles". Au travail...

    La Constitution française de 1875, active lors du cours de 1912 (Archives Nationales, cote AE-I-29 n°15)

    Donc, première interrogation : dans toute cette organisation complexe et subtile de textes constitutionnels, parfois abstraite (l'idée de nation, de communauté nationale, de préogatives et de hiérarchies politiques), où se situe l'individu réel, le citoyen de base ? Sa place se trouve dans les notions de libertés publiques et de libertés individuelles, pour autant que l'État veuille bien les respecter ! Et c'est dans cette dissymétrie, ce rapport de force qui n'a plus besoin d'être énoncé, que réside la nature intrinsèque de l'État. Un État de droit, c'est d'abord et avant tout un État qui accepte de respecter le droit et donc, bel impératif kantien, qui s'applique à lui-même ce qu'il impose aux autres. De quoi rasséréner tout étudiant de 1ère année qui découvre un océan de textes et l'ampleur de la tâche qu'il a devant lui : comprendre, c'est bien plus que savoir... Une première leçon dans une époque politiquement troublée (nous sommes à moins de deux ans de la première conflagration du 20e siècle) où les questions des droits et des libertés sont fréquemment débattues. Le droit constitutionnel, rappelle La Pradelle, se nourrit de la spéculation philosophique et de l'expérience législative. Il a de quoi faire.

    Par ses horreurs, ses destructions et ses blessures, la Première Guerre mondiale marquera à jamais toute une génération de juristes (comme tous les intellectuels) : la dimension démentielle d'un tel désastre qui n'avait plus pour but que l'anéantissement total de l'autre, dans la folle logique où toute notion de limite semble avoir disparue, n'a été possible que par l'orgueil des États-Nations (ou qui prétendent l'être), l'aveuglement des peuples et l'immaturité des législations. Dès et dans l'après-guerre, tous ces juristes s'engageront dans la cause pacifiste par la voie politique (traité, SDN, droits de l'homme,  construction européenne - M. Schuman, R. Cassin) ou juridique : les conflits doivent être réglés devant les tribunaux et le droit international, comme la justice internationale, n'ont d'autre mission que de préserver la paix. À partir des années 1920, La Pradelle vouera toute son énergie à élaborer le droit des gens : solutions d'arbitrage, tribunaux internationaux, cours de justice internationale, avec cette même idée que tout État, s'il se prétend de droit, doit accepter qu'un droit supérieur s'impose à lui. Le professeur de droit constitutionnel (cours de 1912) cèdera définitivement sa place au professeur de droit international (cours de 1934 à 1950).]]>
    1912]]> fre]]>
    Histoire de l'université]]> Économie politique]]> Enseignement supérieur]]>
    Les circonstances de la vie ont offert à Alfred Jourdan l'opportunité de croiser des destins exceptionnels lors de ses vacances en Corse : l'écrivain historien et archéologue Prosper Mérimée, le romancier Gustave Flaubert, autant inspiré par le psychologique que le naturalisme et François Guizot, homme politique plutôt austère et chantre d'un libéralisme au service de la prospérité mais peu ouvert aux questions sociales. Parti étudier le droit à Paris, il sera reçu par Blanqui, directeur de l'École de commerce, où il rencontrera des économistes en vue.

    Alfred Jourdan (1823-1891)

    En 1863, après avoir été attaché puis agrégé, il est nommé professeur de droit romain à la Faculté de droit d'Aix. Son parcours universitaire bascule lorsqu'il inaugure en 1875, à la Faculté des Sciences de Marseille* (cela ne doit rien au hasard), et en 1877, à la Faculté de Droit d'Aix, l'enseignement de l'économie politique. Ce qui lui vaudra une certaine animosité des économistes de métier, lui reprochant sa culture purement juridique, ce que l'économiste J.-Y. Naudet résumera avec la formule "Le paradoxe français : le divorce entre la science économique et son enseignement universitaire" (1). On peut rappeler ici qu'il faudra attendre la réforme des universités d'Edgard Faure en 1968 pour que les facultés d'économie voient le jour (à Aix, la Faculté d'Économie Appliquée ne sera créée qu'en 1973). Cette faiblesse, il en faisait un atout : au lieu de retrancher, il enrichissait son enseignement de toutes ses compétences : le droit, l'économie, et, héritage de sa spécialité romaniste (sa thèse soutenue en 1851 : État et capacité des femmes d'après le droit romain), l'histoire de la science sociale qui s'imposera dans les dix dernières années dans ses cours donnés à Marseille.

    Alfred Jourdan n'était pas engagé dans une démarche dogmatique : pour lui, le travail de l'économiste était d'abord de faire "la théorie des faits et des pratiques, et ensuite de rechercher ce que les théories économiques ont produit dans les faits et quelles pratiques elles ont engendrées; autrement dit, étudier les théories d'abord comme causes des faits et ensuite comme résultats des pratiques". Le but de toutes ces études était d'élaborer le "tableau historique des opinions que les hommes des divers temps et des divers pays se sont faites sur les richesses, leur production, leur répartition, leur consommation". Tâche d'autant plus difficile que l'économie ne se résume pas à exhumer ce qui est formellement consigné dans les textes mais à comprendre l'organisation réelle de la production et du commerce et les pratiques sociales qui y sont attachées.

    Salle de travail d'économie politique (1919-1920)

    Au delà de ses écrits académiques, l'héritage d'Alfred Jourdan est sans nul doute d'avoir ouvert une tradition de l'enseignement de l'économie politique à la Faculté de Droit d'Aix, tradition poursuivie par Barthélemy Raynaud, et une école de pensée où l'analyse de l'économie n'est jamais dissociée de ses dimensions juridique et sociale et reste attentive aux conditions réelles des acteurs économiques, loin d'un hypothétique sujet d'étude idéalisé, l'homo œconomicus. Ce qui conduira à de remarquables analyses et synthèses de la société française pour la première moitié du 20e siècle qui valent bien de nombreux livres d'histoire consacrés à la Provence et à la Méditerranée (3).

    _________________
    * Jean-Yves Naudet précise qu'en réalité le cours d'économie à la Faculté des sciences de Marseille existait avant lui : il était assuré par Cabantous de 1867 à 1872. Jourdan en a pris effectivement la suite après la mort de Cabantous, à partir de 1873.
    1. Naudet, Jean-Yves. - Une brève histoire des économistes aixois : (à l'Université et à l'Académie d'Aix). Aix-en-Provence : Presses universitaires d'Aix-Marseille, 2022  - Disponibilité https://catalogue.univ-amu.fr/cgi-bin/koha/opac-detail.pl?biblionumber=1202063
    2. Naudet, Jean-Yves. - L'économie politique à la Faculté de droit d'Aix. - Aix-en-Provence : Presses universitaires d'Aix-Marseille, 2009 - Extrait de "Six siècles de droit à Aix, 1409-1609, mémorial de la Faculté de droit et de science politique d'Aix-Marseille à l'occasion du sixième centenaire de sa fondation, PUAM, 2009, p. 85-90) - https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/265
    3. Annales de la Faculté de droit d'Aix. Série Essai d'enquête économique - https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/109]]>
    1893]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
    Enseignement supérieur]]> Législation royale]]> Histoire de l'université]]>
    Titre de départ. - Texte signé p. 6 : "Fait au Conseil d'Etat du Roy, tenu à Versailles le cinquième jour de janvier mil sept cens neuf. Collationné. Signé, Goujon. Couet de Montbayeux, avocat.". - Bandeau et lettrine. - Sig. A-C2 (Notes)

    Lettres patentes... Signé, Louis. Et plus bas, par le Roy, comte de Provence, Phelypeaux. Et plus bas, Veu au Conseil. Signé, Desmaretz. Et scellées & contre-scellées du grand sceau de cire jaune.. - p. 7-12 (Contient)

    Le présent décret doit être replacé dans son contexte politique : jusqu'en 1791, Avignon et son Université appartiennent au Comtat Venaissin et ne font pas partie du royaume de France.

    Armes de l'Université d'Avignon (1303-1793)
    Le prestige et l'ancienneté, sources de rivalité avec l'Université d'Aix

    Dans son préambule, le Conseil d'État précise cependant que les Avignonnais sont également sujets du Royaume de France (Lettres patentes de 1643) et que d'autres Lettres patentes de 1650 confirment tous les privilèges accordés à l'Université d'Avignon par les Souverains pontifes, Rois de France et Comtes de Provence. Ses docteurs et autres diplômés ont donc les mêmes droits et avantages que ceux des autres universités, sans qu'ils aient besoin de repasser des examens supplémentaires : en clair, leurs diplômes ont la même valeur que ceux attribués par les autres universités françaises et ouvrent droit aux mêmes prétentions d'emploi.

    Mais l'Université d'Aix envieuse & jalouse (dixit le Conseil d'État !) de la renommée de celle d'Avignon s'ingénie à trouver tous les prétextes possibles et imaginables pour leur contester cette égalité : par ex., en 1662, le Parlement d'Aix décrète que pour être reconnus, les diplômés d'Avignon devront avoir satisfait à certaines obligations de son Université (lectures et acquittement de droits).

    La très classique entrée de l'Université d'Avignon

    Devant la menace de contestation et surtout pour Aix la crainte d'être condamnée, les deux universités trouvèrent un compromis de réciprocité... Ce qui n'empêcha pas l'Université d'Aix de récidiver en interdisant en 1673 à tous gradués d'universités étrangères d'exercer à Aix. La suite de l'arrêt reprend le long historique des différends qui opposent les deux universités et prend les dispositions pour y mettre un terme définitif... Au moins pour ce début du 18e siècle : malgré un cadre juridique et administratif national qui s'imposera à tous de manière égalitaire à partir du 19e siècle (Université impériale puis Université de France), la suite montrera qu'Aix et Marseille, confrontées à une certaine concurrence, trouveront de nouveaux motifs de discorde entre elles et avec certaines autres universités françaises (Paris, Montpellier, ...).]]>
    1709]]> fre]]> Avignon. 17..]]> - Feuille Avignon ; 222 ; 1866 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Chartier (graveur)/Simonin (graveur)/Blanchard (graveur)/Rouillard (graveur), ISBN : F802221866. 
    - Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=27408]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> Recueil général des anciennes lois françaises depuis l'an 420 jusqu'à la Révolution de 1789... Tome XX, 1686-1715, Ordonnances des Bourbons, suite du règne de Louis XIV] / par MM. Isambert,... Taillandier,... Decrusy, ...", pp. 349-353, cf notice bibliographique du Sudoc

    Au cours des siècles qui précédent la Révolution Française, l’exercice de la justice, assuré par des officiers propriétaires de leur charge, cesse progressivement d’être une prérogative naturelle du pouvoir royal : pour être juste et efficace, il exige de plus en plus de compétences et une bonne connaissance des lois dans tous les domaines. En devenant un véritable métier, la question des études de droit et de l’attribution des diplômes amène à réorganiser les cursus universitaires. La succession des réformes, justifiées par le souci toujours réaffirmé de perfection, montre à quel point cette difficile adaptation n'était par nature jamais achevée.


    Un dipôme de licence (1419)

    Conscient des compétences nécessaires à cet exercice, Louis XIV réintroduit d’abord le droit civil dans le cursus, puis porte les études à 3 années consécutives  : elles comprennent alors le droit français, le droit civil et économique, la jurisprudence française ainsi que le droit coutumier.


    Une Lettre patente de 1679 pour obliger les étudiants à suivre les cours

    En rappelant que les étudiants, souvent dissipés, doivent suivre avec assiduité les enseignements et satisfaire à tous les examens (baccalauréat et licence), le décret de 1700 enjoint les avocats et procureurs à faire appliquer les ordonnances promulguées en 1649 et en 1682. Ce qui avait d'abord été décidé pour l'université de Paris vaudra pour la Faculté de Droit de l'université d'Aix.


    Le Parlement de Paris : des fonctions administratives, politiques et judiciaires (1651)

    Le pouvoir royal est obligé de composer avec les différents Parlements, en particulier le Parlement de Paris qui n'hésite pas à rédiger des remontrances parfois sévères. En retour, le roi peut émettre une lettre de jussion qui ordonne au parlement d'enregistrer un texte. Si la cour s'y oppose à nouveau, en présentant une remontrance itérative, le roi peut passer outre par la tenue d'un lit de justice qui le contraindra d'adopter le texte retoqué.

    ]]>
    1700]]> fre]]> Aix-en-Provence. 17..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> Copie manuscrite, probablement réalisée juste avant la 1ère Guerre mondiale (couverture du cahier constitué du réemploi de celle d'une revue datée de 1913)

    Mention manuscrite en page de titre : "A la date du 10 novembre 1708, par déclaration spéciale, le Roy envoie au Parlement de Provence pour y être registés et exécutés une copie de l'arrêt du Conseil du 23 mars 1680 et une copie de sa déclaration du 6 août 1682 "concernant le rétablissement des études de droit, afin, y-est-il écrit, que la Faculté de Droit de l'Université du Parlement de Provence ne soit pas privée, non plus que le public, de l'avantage qu'elle peut en tirer". - Belin, p. 111, Tome2, n° 3.

    Lettre patente de Louis XIV 1689 en faveur de l'Université
    (Archives départementales, Aix‑en‑Provence, 1G223) 

    En 1708, Louis XIV rappelle un ancien édit et une ancienne déclaration qui stipulent que les enseignants des Facultés de Droit sont composés de professeurs et de docteurs agrégés choisis par les professeurs et les magistrats afin d'y enseigner le droit civil et canonique et attribuer les diplômes du baccalauréat et de la licence en droit. Dans les assemblées et délibérations, les docteurs agrégés jouissent des mêmes droits que les professeurs mais jamais plus, quelque soient les circonstances (décès, vacances, ...). Un document de 23 dispositions réglementaires qui stipulent les droits et les obligations de chacun.

    La judicieuse mention mansucrite fait référence au travaux historiques de Ferdinand Belin qui introduit son 1er chaptire par cette mise en garde : "Il ne faut pas juger de l'Edit de 1679 sur son titre : préparé par une enquête ordonnée et méthodique sur la situation de toutes les Universités du Royaume, il vise plus haut et plus loin qu'une simple réforme de l'enseignement du droit; il veut atteindre le mode de recrutement en usage jusque là au barreau, comme dans la judicature; il est la conséquence et, pour ainsi dire le prolongement, depuis longtemps prévu de la réforme des codes, commencée 13 ans auparavant. Pour assurer le succès de ce qu'il appelle « la réformation de la justice» ; pour qu'il n'y ait pas seulement unité dans la jurisprudence, mais encore unité d'esprit chez ceux qui sont chargés d'appliquer ses ordonnances, le Roi tient à ce que futurs avocats et futurs magistrats soient astreints aux mêmes études, suivent les mêmes programmes et soient instruits par des maîtres offrant à son gouvernement les mêmes garanties", in Chapitre 1 : "Le collège des docteurs et les réformes entreprises par Louis XIV dans l'étude du droit et de la médecine (1679-1712), "Histoire de l'ancienne université de Provence ou Histoire d'une université provinciale sous l'Ancien Régime. - 2ème période, 1ère partie : 1679-1730", Belin - Histoire de l'ancienne université de Provence]]>
    1708]]> fre]]> Aix-en-Provence. 17..]]>
    Éducation]]> Enseignement supérieur]]>
    L’École de Musique gratuite de Marseille (Immeuble Mossy, 45 rue d'Aubagne)

    Pour le semestre d'été de 1836, les cours publics couvrent quelques matières scientifiques : physique, chimie, botanique, anatomie physiologique, taxidermie et ornithologie. Les cours du semestre d'hiver de l'année suivante se sont sensiblement étoffés : s'y sont ajoutés l'arithmétique pure et commerciale, les arts et métiers, l'entomologie, la langue turque, la géologie, la géographie physique et la langue arabe. Comme le précise Marie-Hélène Clavères "le Conseiller d’Etat chargé de la Direction et de la surveillance de l’Instruction publique rappelle dans son rapport de pluviôse an XI la situation particulière de Marseille. Elle a considéré que cette ville étant le centre des Commerces du Midi et de la Méditerranée, ses habitants sont dans la nécessité d’apprendre plusieurs langues ; que sa richesse, son commerce et l’abord continuel des étrangers en font un lieu propre à cultiver les sciences et les arts. [...] Elle est persua­dée que les langues orientales vivantes sont d’une utilité évidente dans un Port qui fait son principal commerce avec le Levant & qu’il convient de nommer un Professeur de Turc, d’Arabe et de Persan ; que pour celles du Nord, il est également utile de nommer un Professeur d’Allemand & d’Anglais" (2). Certaines recommandations seront suivies d'effet, d'autres pas...

    Par la suite, certains cours disparaissent et de nouveaux apparaissent : la zoologie, la langue italienne et même l'enseignement pratique et théorique de la construction des machines à vapeur.

    Des cours publics et gratuits organisés par la ville de Marseille (1849)

    Avant l'usage courant de ces termes en France au 20e siècle, Marseille organise une authentique éducation populaire basée sur des cours du soir. D'abord programmés en milieu de journée, les cours sont majoritairement ouverts à tous en début de soirée à partir de 1846. Mais la ville ne se substitue pas au système éducatif qui se met alors en place (création de lycées et de facultés) et se cantonne aux enseignements prioritairement utiles à l'économie et au commerce.

    Souvent programmés de 19 heures à 21 heures : les cours du soir de Marseille (1849)

    Quelques cours particuliers dans les mêmes matières, également gratuits, sont proposés aux plus motivés, mais aux heures les plus chaudes, entre 13 et 14 heures...

    (1) Lionel Pons. - Le conservatoire de Marseille : un pan de notre histoire - in Le conservatoire de Marseille

    (2) Marie-Hélène Clavères. - L’enseignement de l’arabe au lycée de Marseille au XIXe siècle. Journals.OpenEdition

    ]]>
    1836-1849]]> ]]> fre]]> Marseille. 18..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Dans son historique de l'université (1), Laurie Chiara rappelle que Nice a ouvert des cours municipaux dès 1863. Mais, contrairement à d'autres villes d'importance, elle n'a toujours pas d'université au début du 20e siècle. Si la ville est consciente des besoins de formation de ses 200 000 habitants, le consensus s'était plutôt porté jusque-là sur des conférences de haut niveau et ouvertes à tous. À partir de 1917, sous l'impulsion de la ville, du préfet et du département, l'opinion devient favorable à des formations diplômantes dans de réelles structures universitaires.

    Quand l'Université d'Aix-Marseille est chargée d'y donner des cours (sobrement qualifiés d'annexes !), les programmes proposés couvrent une partie des disciplines classiques déjà enseignées à Aix et Marseille : les diverses littératures, le droit et les sciences politiques, les sciences et l'histoire de l'art, à l'exception de la médecine.

    Affiches des cours de Nice (1926-1927)

    Proposés 6 mois de l'année, de novembre à avril, les cours ne sont pas donnés dans des locaux municipaux mais dans le très officiel bâtiment situé au 20 Bd Carabacel et qui n'est autre que le siège de la Chambre de Commerce et de l'Industrie de Nice. Après tout, c'est elle qui organise ces enseignements.

    les salles de cours sont au 20 Bd Carabacel, siège de la CCI de Nice

    Mais ces cours seront rapidement victimes de leur succès et les 500 auditeurs présents s'entassent littéralement dans des salles inadaptées. Une frustration qui explique que cette organisation soit ressentie comme une mainmise de l'Académie d'Aix : et pour combien de temps encore ? Dans les années 1930, le Ministre de l'éducation de l'époque enjoint le recteur d'Académie de promouvoir la création d'un Centre Universitaire Méditerranéen qui ouvrira ses effectivement portes en 1933 (Paul Valéry en sera le 1er administrateur). Les années suivantes, divers instituts d'études et de recherches seront créés, suivis de certaines facultés, mais toujours rattachés à Aix-Marseille. Ce n'est qu'en 1965 que naîtra l'Université de Nice Sophia Antipolis réellement autonome (devenue Université Côte d'Azur en 2019).

    ______________
    (1) Chiara Laurie. - Histoires d'une université aujourd'hui : 50 ans Université Nice Sophia Antipolis, 2015. - Source : Université Côte d'Azur. BU Droit et Science Politique. Fonds Histoire de l'université]]>
    1926]]> fre]]> Nice. 19..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Les affiches qui présentent les enseignements des quatre grandes disciplines traditionnelles (Droit, Lettres, Médecine et Sciences) dispensées à Aix-en-Provence et à Marseille sont assez rares : rassemblées sous l'unique bannière de l'Université d'Aix-Marseille  (qui ne doit pas être confondue avec l'Université de France ou Université Impériale de création napoléonienne créée en 1806), le concept d'université rassemblant plusieurs facultés n'apparaît que sous la Troisième République, en 1875 : pour les facultésd'Aix et Marseille, elles annoncent le plus souvent les cours annexes donnés pour d'autres publics et dans d'autres villes (les cours annexes de Nice de 1926, par ex.) ou organisés par d'autres collectivités comme la Mairie de Marseille (cours communaux publics et gratuits, placards de 1836 à 1849) ou la Chambre de commerce de Marseille (cours de l'Institut Technique Supérieur rattaché à la Faculté des sciences, affiches de 1918 à 1927).

    L'Université de Provence : une pluridisciplinarité  aux allures très républicaines et tricolores
    (affiche vraisemblablement imprimée dans les années 1920 ou début des années 1930)

    Pour mémoire, l'Université de Provence proprement dite, qui se fera également connaître sous le nom d'Université d'Aix-Marseille 1 pour se différentier plus facilement de l'Université d' Aix-Marseille 2 (Université de la Méditerranée (Aix-Marseille 2, 1971) et de l'Université d'Aix-Marseille 3 (Université Paul Cézanne, 1973), n'a été créée que le 22 mai 1969, après la grande réforme des universités menée par le Ministre de l'Éducation Nationale de l'époque, Edgard Faure (1968-1969).

    Le logo de l'Université de Provence sur fond de la bannière de l'ancien Comté (1969-2011)
    ]]>
    192?]]> fre]]> Aix-en-Provence. 19..]]> Marseille. 19..]]>
    Enseignement supérieur]]>
    La Chambre de Commerce de Marseille est bien consciente de cette faiblesse structurelle : ne subventionne-t-elle pas elle-même depuis 1900 des cours d'enseignement colonial, cours donnés dans une salle du Palais de la Bourse (commerce maritime, logistique, réglementation, tarification douanière, assurances du fret, etc.) ?

    Le contexte s'y prête aussi : en 1924, sont créées les Chambres d'agriculture et l'année suivante les Chambres des Métiers (aujourd'hui, Chambre des Métiers et de l'artisanat) dont les 2 premières ouvriront en 1929, traduisant bien le besoin que ressentent les secteurs professionnels de se structurer et d'organiser une offre de formation, de conseil, d'aide et d'accompagnement aux membres de la profession. C'est à elle que la Chambre de commerce à confié la documentalion se rapportant aux professions manuelles.
    Les Chambre des Métiers: former et informer  (création de 1925)

    Le rapport que commande la Chambre de Commerce ne se contente pas d'établir un rapide état des lieux de l'offre et de la demande en matière de formation professionnelle : il présente des propositions de solution avec comme première piste, la création d'un service de renseignements sur les institutions d'enseignement professionnel destiné aux jeunes gens qui se préparent aux carrières commerciales ou industrielles et qui ignorent jusqu'à l'existence même de ces métiers.

    De nos jours, la CCIAMP est toujours engagée dans l'enseignement professionnel et gère plusieurs établissements dont les programmes sont définis en fonction des besoins des entreprises :
    • le CFA Interconsulaire Méditerranée (CFAIM)
    • le Groupe école pratique (GEP)
    • l'Institut supérieur du Bâtiment et des Travaux publics (ISBA-TP)
    ]]>
    1932]]> fre]]> Marseille. 18..]]> Marseille. 19..]]>
    Économie politique]]> Enseignement supérieur]]> Histoire de l'université]]>
    Un hommage est toujours un savant dosage entre les souvenirs (toujours émouvants), la biographie (évidemment exemplaire) et le respect (forcément élogieux). Pour C. de Ribbe impossible d'échapper au genre puisque c'est une tradition, chose qu'il chérit par-dessus tout. On n'est pas toujours mieux servi que par soi-même, preuve en est lorsqu'il évoque le voyage de son ami en Suisse : "Claudio Jannet** y puisa ce que la science ne saurait donner par elle-même, l'esprit de tradition. C'est dans un des derniers centres, non encore tout à fait détruits, où cet esprit de tradition continue à être respecté, qu'à la formation de l'homme intellectuel s'ajouta la formation par laquelle l'homme moral sait d'où il vient, où il va, et quel est le but de la vie".

    Claudio Jannet (1857-1894)

    Au cours de ce voyage, C. Jannet lui écrit : "On y souffre des mêmes maux que nous : bureaucratie, centralisation, désordre dans les communes rurales, grande instabilité dans les lois ...". Et de conclure sur l'issue fatale qui menace la société établie : "La catastrophe ne nous sera pas épargnée; car les classes riches se montrent de plus en plus indignes de la haute action directrice qu'elles devraient exercer. À Paris surtout (1), le luxe et la débauche débordent, tandis que les pauvres, dont le nombre grandit chaque jour, se montrent de plus en plus corrompus et envieux". Mêmes causes, mêmes effets et mêmes diagnostics sur les responsabilités (perte de l'exemplarité, oubli de la morale, abandon de la tradition) et les risques sociaux et politiques (oisiveté, corruption, désordre, péril socialiste).

    Dans cette pensée idéologique et le contexte de la toute jeune Troisième République (elle fête ses 25 ans), C. Jannet est au yeux de C. Ribbe un gage pour l'avenir parce qu'il s'engage dans la transmission de certaines valeurs à la jeunesse : "J'ai hâte d'arriver au moment décisif où Claudio Jannet fut appelé à occuper la chaire d'économie politique dans l'Université (aujourd'hui l'Institut) catholique de Paris". Après la création des Universités catholiques de Paris, Angers, Lille, Lyon et Toulouse en 1875, rebaptisées Instituts catholiques en 1880, les "vieilles cathos" (2), l'Université catholique de Paris lui propose un poste de professeur-adjoint pour enseigner l'économie politique (la discipline n'est enseignée dans les douze Facultés de droit que depuis 1877 (3). Titulaire deux années plus tard, il occupera ce poste jusqu'à son décès prématuré en 1894, enseignant une économie d'inspiration libérale où l'épanouissement humain se fait dans la cellule familiale et dans la morale, les deux piliers de la société pour C. de Ribbe. Opposé aux doctrines étatistes et collectivistes qui agitent la fin du 19e siècle, il ne prônait pas pour autant un libéralisme "décomplexé" qui a d'autres priorités que l'homme et la morale.

    ____________________
    * On notera la surprenante erreur sur la date de naissance de C. Jannet, non pas né en 1857 comme l'indique le sous-titre du livre mais en 1844. C. de Ribbe, auteur en général très rigoureux, évoque la bonne date en p. 7 : alors, coquille de l'éditeur, oubli de relecture, remords du manuscrit ?
    ** de son vrai nom Claude Marie Jacques Jannet
    1. La capitale dépeinte comme ville de l'oisiveté, de la tentation et de la corruption des jeunes comme des travailleurs est un lieu commun partagé alors par certains provinciaux - cf Jullienne, Édouard de. - Des modifications à introduire dans l'enseignement du droit - Odyssée
    2. Naudet, Jean-Yves. - Une brève histoire des économistes aixois : (à l'Université et à l'Académie d'Aix). - Chapitre 2 : Claudio Jannet (1844-894), académicien aixois, économistes à la Catho de Paris et membre de l'École d'Angers. Aix-en-Provence : Presses universitaires d'Aix-Marseille, 2022 - Disponibilité https://catalogue.univ-amu.fr/cgi-bin/koha/opac-detail.pl?biblionumber=1202063
    3. Lanéry d'Arc, Pierre. - Éloge de M. Alfred Jourdan, président de l'Académie d'Aix, correspondant de l'Institut, doyen de la Faculté de droit d'Aix, prononcé dans la séance du 17 janvier 1893 - Odyssée

    ]]>
    1895]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18...]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Si de nos jours les universités publient systématiquement leur annuaire, le programme des cours proposés et la liste de leurs étudiants diplômés, cette pratique est relativement récente : les éditions les plus anciennes semblent remonter au milieu du 16e siècle et se répandre à partir du début du 17e siècle.

    Annuaire de l'Université illustré de ses armoiries, allégories de ses quatre facultés (1674 & 1678)

    Pour l'université d'Aix, six éditions du 17ème siècle nous sont parvenues (au total, 22 catalogues annuels) : après une très brève chronologie de l'institution, chaque édition donne la liste complète de ses dirigeants, chanceliers, à l'époque tous archevêques, et recteurs de 1414 à 1655, et les autres responsables (primiciers, acteurs et questeurs (1)) élus ou nommés de 1600 à 1673. L'annuaire s'achève sur la liste complète des docteurs ayant obtenu leur diplôme de 1611 à 1675.

    Affiche publique annonçant la soutenance d'une thèse de licence de droit à l'Université d'Aix (1745)

    L'édition de 1678 est une simple mise à jour de l'édition antérieure de 1674, ajoutant les dirigeants élus en 1676 et 1677 et de la soixantaine de nouveaux docteurs diplômés entre 1676 et 1678. A partir de cette époque, ce catalogue a été publié très régulièrement, la Bibliothèque Méjanes détient dans ses collections près de 20 éditions parues au cours du 18e siècle (1790 paraît être la dernière année signalée, les universités étant supprimées en 1793).

    1. Jacques Verger. - Une forme originale de pouvoir universitaire : le primicier d’Avignon - OpenEdition Books

    La Bibliothèque Méjanes de la ville d'Aix-en-Provence a confié à l'université plusieurs volumes de ses propres fonds pour compléter cette collection de catalogues anciens (19 pièces datées de 1627 à 1790). Nous la remercions ici grandement ainsi que sa directrice, Mme Aurélie Bosc.
    ]]>

    1. Regiae Universitatis Aquensis cancellarii. A fundata Universitate.. - p. 3-4
    2. Electiones EE. DD. primiceriorum, actorum & quaestorum almae Universitatis Aquensis.. - p. 5-13
    3. Catalogus EE. DD. doctorum almae Universitatis Aquensis. Iuxta annorum, mensium & dierum quibus recepti sunt, seriem.. - p. 15-32

    Dans le volume original relié provenant de la bibliothèque Méjanes, la monographie d'Antoine-Esprit-Augustin Henricy "Notice sur l'ancienne université d'Aix" apparaît en première pièce dans l'édition de 1826 identique à celle de la bibliothèque des Fenouillères.]]>
    1674]]> 1678]]> 1702]]> 1627-1790]]> lat]]> Aix-en-Provence. 16..]]>
    Histoire de l'université]]> Médecine]]> Enseignement supérieur]]>
    Le texte est rédigé par Vicent Seux, médecin en chef des hôpitaux de Marseille, Professeur à 'Ecole de médecine de Marseille, Président de l'Association médicale des Bouches-du-Rhône, Vice-Président de la Société impériale de médecine de Marseille, Membre correspondant de la Société médicale des hôpitaux de Paris, de l'Académie des sciences et lettres de Montpellier, de la Société impériale de médecine de Bordeaux, de la Société impériale de médecine de Lyon, Chevalier de la Légion d'honneur et de l'ordre de Saint-Grégoire-Le-Grand, etc. ]]>
    1878]]> fre]]> Marseille. 18..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> Facultés catholiques d'État réouvrent leur porte en 1808 (Paris, Aix-en-Provence, Bordeaux, Lyon, Rouen et Toulouse), complétant l'offre facultaire déjà reconnue : Droit, Lettres, Médecine et Sciences (2).

    L'Université d'Aix-Marseille a le privilège d'avoir conservé ce qui est très probablement la toute première affiche de la Faculté de théologie d'Aix (renaissante) qui annonce son installation officielle. Proclamation assortie d'un avertissement très clair : "MM. les Ecclésiastiques sont prévenus qu'il est de leur intérêt de suivre les cours d'enseignement qui se font dans les Facultés de Théologie qui font partie de l'Université impériale. C'est à ces Facultés qu'il appartient de conférer les grades; et à l'avenir, les gradués seuls pourront être nommés Évêques, Vicaires généraux, Chanoines ou Curés de première classe.  Il sera même nécessaire d'être gradué pour toutes les autres places et fonctions ecclésiastiques". Tout le futur clergé à la moulinette de la nouvelle Université impériale : la nostalgie de l'Ancien Régime doit faire des ravages ! L'Empire est pourtant bon prince : les ecclésiastiques déjà en poste sont dispensés de se représenter aux examens.

    Frontispice de l'Université impériale (cours de théologie, 1810)

    Les étudiants qui se rendent du lundi au samedi (excepté les mercredis et les dimanches) en début d'après-midi dans les salles du Grand Séminaire de la Faculté de théologie d'Aix-en-Provence n'ont pas vraiment l'occasion de se disperser dans des disciplines futiles et de se divertir :  les cours de théologie sont centrés sur six matières seulement et des plus sérieuses : dogme, morale, écriture sainte, histoire et discipline ecclésiastique (qui intègre le droit canonique) et éloquence sacrée. Les enseignements, validés par le Recteur de l'Académie des Bouches-du-Rhône, portent sur des questions de dogme et d'histoire religieuse assez pointues.

    La Faculté de théologie d'Aix, une composante de l'unique Université de France (placard de 1850)

    On observera que les enseignants qui occupent les six chaires de cette Faculté de théologie catholique sont tous des abbés, y compris le doyen. Ce qui ne les empêche pas d'être, sur le plan statutaire, des fonctionnaires de l'État. Les facultés de théologie fonctionneront sous ce régime très centralisé, parfois avec des difficultés à attirer les étudiants dans un climat de distance de la part de la hiérarchie ecclésiasitique, jusqu'en 1885, année de la suppression de leur ligne budgetaire ce qui entraînera leur disparition, à l'exception du cas très particulier de Strasbourg (3). Une simple anticipation de l'inévitable séparation de l'Église et de l'État vingt ans plus tard.

    _____________
    1. Dans la ligne politique du Concordat de 1801, les réformes napoléoniennes ménageront les trois religions catholique, protestante et juive mais dans un cadre administratif imposé
    2. René Epp. - Aperçu sur les Facultés et les Écoles de théologie catholique en France au XIXe siècle - Revue des sciences religieuses Année 1990 64-1 pp. 53-71, Persée
    3. Brigitte Basdevant-Gaudemet. - Histoire des facultés de théologie des universités publiques en France. - Revue du droit des religions, OpenEdition Journals]]>

    Université impériale, Académie d'Aix, Faculté de théologie. Annonce de l'installation de la Faculté de théologie le 3 novembre1810 dans la Grande Salle de l'université. Le doyen Florens, le 18 octobre 1810.

    Université de France. Académie des Bouches-du-Rhone. Faculté de theologie d'Aix. Année scolaire 1850-1851. A partir du lundi 18 novembre, les cours de la faculté auront lieu, aux jours et heures ci-après, dans les salles du Grand séminaire. Dogme. M. l'abbé Polge... Morale. M. l'abbé Bonneville... Écriture sainte. M. l'abbé Reynaud... Histoire et discipline ecclésiastiques. M. l'abbé Bicheron... Éloquence sacrée. M. l'abbé Thaneron... Le doyen de la faculté, l'abbé Thaneron. Vu et permis d'imprimer. Le recteur de l'Académie des Bouches-du-Rhône. Roustan.

    Université de France. Académie des Bouches-du-Rhone. Faculté de theologie d'Aix. Année scolaire 1851-1852. A partir du lundi 17 novembre, les cours de la faculté auront lieu aux jours et heures ci-après, dans les salles du Grand séminaire. Dogme. M. l'abbé Polge... Morale. M. l'abbé Bonneville... Écriture sainte. M. l'abbé Reynaud... Histoire et discipline ecclésiastiques. M. l'abbé Bicheron... Éloquence sacrée. M. l'abbé Thaneron... Le doyen de la faculté, l'abbé Thaneron. Vu et permis d'imprimer. Le recteur de l'Académie des Bouches-du-Rhône. Roustan.]]>
    ]]> 1810-1851]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> Revue de la recherche juridique, droit prospectif", 2012, n° 2, pp. 677-683

    L'évolution du format et des sujets des thèses juridiques soutenues à Aix montre un intérêt croissant pour les questions juridiques qui agitent la société française : pour l'une des disciplines académiques les plus anciennes et les plus traditionnelles, il s'agit là d'un changement de l'institution qui touche autant la forme que le fond. O. Tholozan précise l'importance de l'abandon irréversible du latin (exercice imposé et très formel de droit romain) au profit du français, jugé plus clair et plus précis.

    Milieu du 19e siècle, thèse de Vial (1854)

    On abandonne également les mémoires de quelques dizaines de pages à des argumentaires documentés de plus de 200 pages et les échanges de soutenance où à une question du jury il pouvait être répondu par une seule phrase laconique à l'éloquence sûrement décisive (l'article cite cet exemple qui frise la caricature). Il ne s'agit plus seulement de traiter des questions de droit civil ou de procédure civile mais d'aborder tout un ensemble de corpus spécialisés qui émergent de concert : droit social (assurance), droit du travail (accident, licenciement), droit syndical et d'association, droit de la famille (héritage des enfants adultérins, pensions alimentaires), droit rural, droit commercial, droit des transports, responsabilité des instituteurs, des libertés individuelles,...

    Un demi-siècle plus tard : thèse de Pierangeli (1897)

    Au-delà de ce qui paraît être de simples réglages techniques de corpus, O. Tholozan peut affirmer que les thèses sont des témoignages qui éclairent l'histoire même de la société : le droit accompagne autant qu'il permet toutes les mutations qui marquent la société française alors en pleine révolution industrielle et en pleine évolution politique, économique et sociale : parfois il les freine, parfois il les favorise. Dans un État de droit, l'Histoire et l'histoire du droit s'entrecroisent plus facilement... . Les titres de quelques thèses des années 1880 et 1890 mises en ligne (cf thèses & mémoires) sont assez révélateurs :

    • Des obligations et de la responsabilité des compagnies de chemins de fer (1883)
    • L'organisation du travail (1886)
    • Le régime des biens du domaine public maritime (1887)
    • Du fondement de la responsabilité des locataires en cas d'incendie (1888)
    • De la reconnaissance des enfants illégitimes (1890)
    • L'inviolabilité du domicile en droit français (1893)
    • La responsabilité civile des instituteurs (1895)
    • La mutualité appliquée au Crédit agricole (1897)
    • La décentralisation (1897)
    • Les syndicats agricoles (1898)
    • La rupture du contrat de travail (1899)
    • De la recherche de la paternité (1899)
    ]]>
    2012]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Si une université annonce qu'elle a un poste de professeur à pourvoir, rien ne sert d'avertir toute la population car très peu de personnes lettrées ont les diplômes et les compétences requises pour y prétendre : il faut en informer ses propres étudiants et le faire savoir aux autres universités, "viviers naturels" où pouraient se trouver des candidats potentiels. Au 18e siècle (avant la Révolution française), l'usage du latin prévaut toujours dans la communication acacadémique.

    Vacance de chaire (Université de Dijon, 1789)

    Le moyen le plus sûr, plus fiable encore que le crieur public, est de l'afficher sur les murs de la faculté ou de la cité, comme cela est fait couramment pour les ordonnances et autres décrets officiels par le pouvoir royal, les parlements ou les commnautés depuis le 15e siècle. Mais l'analogie s'arrête là : l'affichage officiel des institutions politiques et l'affichage commercial ou séditieux fait illégalement par des particuliers visent tous deux à occuper l'espace public (1 & 2). Les annonces de chaire au contraire visent une cible bien identifiée, les universités qui proposent des enseignements dans la même discipline (le droit, la théologie, la chirurgie,...), à charge pour elles de les placarder publiquement.

    Armoiries de l'Université de Besançon (1788)

    Ces affiches ont un caractère officiel et sont pour la plupart ornées d'un fronstipice très solennel où figurent les armoiries de l'université, souvent chargées d'une sympbolique très codée et évocatrice des disciplines et des valeurs de la connaissance et de la sagesse.

    Armoiries de l'Université de Douai (1788)

    Pour être certains que l'avis a bien été reçu et sera diffusé, un double de l'affiche est joint à l'original (un simple récépissé ne semble pas suffire), le destinaire attestant de sa bonne réception en la signant et en la retournant à l'expéditeur tout en s'engageant à afficher l'autre exemplaire. Par ce canal institutionnel, un réseau d'échanges réciproques se met donc en place entre les universités françaises des quatre coins du royaume : en témoignent ces documents, l'université d'Aix adresse et reçoit des affiches des universités de Caen, Dijon, Bordeaux, Orléans, Douai, Reims, Besançon, ou encore Poitiers. Ce système, qui présuppose un accord commun (le double doit être retourné certifié dans la forme ordinaire ou selon l'usage) a probablement contribué à sauvegarder un grand nombre de ces placards, support qualifié d'éphémère (sa valeur d'usage se dissout dès l'évènement passé), et que des personnels d'université ont eu l'intelligence de conserver précieusement et nous léguer.

    Avis de l'Universite de Caen (1788)

    Dix de ces annonces de postes vacants sont restés associés au courrier qui les accompagnait, lettres d'avis de l'expéditeur ou accusés de réception retournés par l'université destinataire ou encore mention de dons faits à la bibliothèque de l'université.

    1. Les débuts de l’affiche de l’Ancien Régime à la Première Guerre mondiale -  FranceArchives : portail national des archives
    2. Nathalie Jakobowicz. - Les pratiques d’affichage dans l’espace public à Paris en 1830 - OpenEdition Journals
    ]]>

    In Aurelianensi juris academia quatuor vacant doctorum aggregatorum munera. [programme de concours de chaire vacante de droit à l'Académie d'Orléans en 1788]

    Cathedra vacans infacultate theologia almae universitatis duacenae in Flandria. [programme de concours de chaire vacante de théologie à l'Université de Douai en 1788]

    Cathedra regia vacans in facultate artium universitatis Duacenae. [programme de concours de chaire vacante d'histoire à l'Université de Douai en 1787]

    Vacat in facultatibus jurium Rhedonensibus juris canonici cathedra per obitum clarissimi domini Renati-Rodolphi Droüin. [programme du concours de la chaire de droit canonique à l'Université de Reims en 1788]

    Vacat in collegio utriusque juris celeberrimae cadomensis academiae antecessura, per obitum clariffimi viri Le Paulmier. [programme de concours de la chaire vacante de droit canon et civil à l'Université de Caen en 1788]

    Vacat in universitate provinciae munus doctoris aggregati, per obitum clarissimi viri D. Honorati-Antonii Bouteille. [programme du concours d'une place de chaire vacante de docteur agrégé à l'Université d'Aix en 1787]

    Ex decreto consultatissimae jurium facultatis Burdigalensis. [programme du concours d'une chaire de professeur de droit à l'Université de Bordeaux en 1789]

    Vacat in universitate Burgundiae antecessura, per obium clarissimi consultissimique V.D. Jacobi-Georgii Grabu. [programme du concours d'une place de professeur de droit à l'Université de Dijon en 1789]

    Nos in suprema sequanorum curia protopraeses, Almae universitatis Bisuntinae distributores, & regii in facultate medicâ antecessores. [programme de concours d'une vacance de poste de professeur en médecine à l'Université de Besançon en 1788]

    Decretum consultissimae Facultatis Pictaviensis. [programme du concours d'une chaire de professeur de droit de l'Université de Poitiers en 1788]

    Theses utriusque juris. Ex jure canonico... Ex jure civili… Josephus-Franciscus-Julius de Colonia. [Position de thèse en droit de Joseph-François-Jules de Colonia en 1762]

    Theses utriusque juris. Ex jure canonico... Ex jure civili… Josephus-Franciscus-Julius de Colonia. [Position de thèse en droit de Joseph-François-Jules de Colonia en 1762]

    Theses utriusque juris. Ex jure canonico.... Ex jure civili… Josephus Arnaud. [position de thèse en droit de Joseph Arnaud, docteur en 1763]

    Theses utriusque juris. Ex jure canonico... Ex jure civili… Natalis Bertrand. [position de thèse en droit de Natalis Bertrand, docteur en 1763]

    Joannes-Baptista Antonius de Brancas è comitibus Forcalquerii, … universis & singulis notum facimus vacare antecessuram in consultissimâ jurium facultate, propter optionem clarissimi viri D.D. Josephi-Francisci-Julii de Colonia. [programme du concours de vacance de chaire à l'Université d'Aix en 1762]

    Joannes-Baptista Antonius de Brancas è comitibus Forcalquerii... universis & fingulis notum facimus vacare munus doctoris aggregati inconsultissimâ jurium facultate, propter obitum clarissimi viri D.D. Petri Caroli Arnaud. [programme du concours de vacance de chaire à l'Université d'Aix en 1762]

    Joannes-Baptista Antonius de Brancas è comitibus Forcalquerii… universis & singulis notum facimus vacare locum doctoris aggregati in consultissimâ jurium facultate, propter optionem clarissimi viri D.D. Josephi Nicolai Mazet. [programme du concours d'une place de docteur agrégé de l'Université d'Aix en 1759]

    Joannes-Baptista Antronius de Brancas è comitibus Forcalquerii… universis & singulis notum facimus vacare antecessuram in consultissimâ jurium facultate, per obitum clarissimi D. Josephi-Francisci-Julii de Colonia. [programme du concours pour la chaire de professeur de droit de l'Université d'Aix en 1766]]]>
    1781-1789]]> lat]]> fre]]> France. 17..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Si la finalité de l'université est d'enseigner les différents domaines de la connaissance, l'objectif de tout étudiant (sérieux) est d'obtenir son diplôme : une consécration obtenue à l'issue d'une cérémonie très solennelle qui se déroule dans la grande salle de l'université (in aula majori universitatis).

    Annonce de soutenance d'une thèse de licence de droit canon et de droit civil (Aix-en-Provence, 1745)

    Armoiries de l'université d'Aix-en-Provence (1745)

    Vers le milieu du 18e siècle, les armoiries de l'université intègrent les représentations de ses fondateurs de 1409 (le pape Alexandre V et Louis II comte de Provence) ainsi que les saints patrons tels St Yves (patron des juristes), Ste Catherine d'Alexandrie (patronne des philosophes, reconnaissable à la roue de son martyre). La question n'est pas tranchée de savoir si la lettre centrale P qui surplombe l'inscription abrégée Regia universitas Aquensis (Université royale d'Aix) symbolise la Provence ou le Primicier de l'université ". On peut remarquer que contrairement à d'autres armoiries, aucune allégorie ne fait directement référence à la médecine et aux sciences (R. Burget).

    Armoiries de l'université d'Aix-en-Provence (1763)

    La soutenance de thèse peut avoir une autre finalité que la sanction d'un cursus d'études et constituer l'épreuve de sélection d'un candidat postulant sur un poste vacant.

    La soutenance, épreuve du recrutement d'un professeur et de contrôle de ses compétences (1763)

    Par leur côté un peu inclassable, ces affiches n'ont pas toujours été considérées comme des documents précieux, à l'image de cette affiche de 1762 qui a servie de brouillon pour poser quelques opérations arithmétiques,

    Sur l'affiche des programmes de 1762, la vérification que (109068 x 4) + 2 = 436274

    ou cette autre affiche assez dégradée (marques de pliure et traces de mouillage) alors qu'elle lui est de 20 ans postérieure.

    Une affiche 1781 très marquée par les vicissitudes du temps...

    Nous ne pouvons pas oublier les généreux donateurs de ces affiches comme ce don du 2 juin 1916 de M. Ferrier, un ancien bijoutier, celui du 19 janv. 1917 de M. Cyprien de Chemerilles dont nous savons seulement qu'il habite rue E. David à Aix, et cet autre de Melle Roland du 24 avr. 1917, sœur de l'aumônier du lycée d'Aix et tante de M. Dulac, prof. à la Fac. des sciences de Lyon.

    A deux pas du Cours Mirabeau, l'immeuble d'un donateur de placards (18 rue Emeric David, Aix-en-Provence)

    --------------
    Caroline Mienville. - Les éphémères en bibliothèque universitaire : traiter et valoriser : l'exemple du fonds de placards de positions de thèse du XVIIIe siècle de la bibliothèque universitaire de droit d'Aix-en-Provence. Master 2 Métiers des archives et des bibliothèques. Médiation, 2019-2020, consultation en ligne prévue sur Odyssée en janv. 2022]]>

    Theses utriusque juris. Canonici … Civilis... D. Ignatius Elzeareus Bourges, Riansensis, J.U.B. [position de thèse de licence en droit de D. Ignace E. Bourges en 1774]

    Theses utriusque juris. Ex jure canonico... Ex jure civili… Josephus-Franciscus-Julius de Colonia. [Position de thèse en droit de Joseph-François-Jules de Colonia en 1762]

    Theses utriusque juris. Ex jure canonico... Ex jure civili… Josephus-Franciscus-Julius de Colonia. [Position de thèse en droit de Joseph-François-Jules de Colonia en 1762]

    Theses utriusque juris. Ex jure canonico... Ex jure civili… Josephus-Hilarius Agier, doctor aggregatus. [position de thèse en droit de Joseph-Hilaire Agier, docteur agrégé en 1762]

    Theses utriusque juris. Ex jure canonico.... Ex jure civili… Josephus Arnaud. [position de thèse en droit de Joseph Arnaud, docteur en 1763]

    Theses utriusque juris. Ex jure canonico... Ex jure civili… Natalis Bertrand. [position de thèse en droit de Natalis Bertrand, docteur en 1763]

    Theses utriusque juris. Canonici... Civilis... D. Jos.-Carol. Francisc. Pisani de La Gaude, Aqui-sextiensis. [thèse de baccalauréat en droit de D. Joseph Pisani de La Gaude en 1761]

    Theses utriusque juris. Canonici... Civilis... D. Nicolas Joseph- Marie Samatan massiliensis J.U.B. Praefide D. Joanne Joseph Julien Reg. Cons. [thèse de licence en droit de D. Nicolas Jos. Maria Samatan en 1763]

    Quaestio theologica. Quis est Panis qui de Coelo descendit ?… praefide S.M.N. Joanne-Josepho Teissier... Petrus-Constantinus Vidaci, bastiensis, subdiaconus, diaecesis nebiensis in corsicâ. [Thèse de baccalauréat en théologie de Pierre Constantin Vidaci en 1781]

    Theses utriusque juris. Canonici... Civilis... D. Josephus Berne orgonensis, J.U.B. praeside D. Carolo Patot. [Thèse de licence en droit de Joseph Berne en 1745]

    Theses utriusque juris Canonici... Civilis... D. Joannes-Josephus Giraud, presbyter Thoardensis, J.U.C. praeside D. Joanne-Josepho Julien. [Thèse de baccalauréat en droit de Jean Joseph Giraud en 1781]]]>
    1774-1781]]> fre]]> lat]]> France. 17..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Tous les ans, l'université d'Aix-en-Provence annonce par voie d'affichage sur un unique placard le programme des cours qui vont être dispensés pendant l'année scolaire dans ses trois facultés : la théologie, le droit avec ses différentes spécialités (jurisprudence, droit canon, droit romain et droit civil avec les maximes de droit français selon le Code de Justinien) et la médecine dans ses différentes branches (anatomie, physiologie, chirurgie, pharmacologie, botanique et chimie).

    La plus ancienne affiche (connue) de l'université d'Aix : le programme des cours de 1732

    Clé de voute de l'enseignement supérieur, le professeur est naturellement le dénominateur commun à toutes les affiches placardées par l'université : après son recrutement sur un poste vacant, il dispense les cours de sa spécialité et préside aux soutenances de thèses de ses étudiants qui obtiendront leurs diplômes. De 1732 à 1739, nous retrouvons les mêmes enseignements donnés par les mêmes professeurs, certains au nom prestigieux et déjà célèbres dans la ville d'Aix, par ex. :

    - Jean Joseph Julien, premier professeur royal de droit en l'université d'Aix, commentateur du Code de Justinien et du droit provençal (1)
    - Ventre De la Touloubre, professeur de droit à l’université d’Aix dès 1732 et qui explique Les maximes du droit français (2)
    - Joseph Lieutaud, fils d'avocat au Parlement d'Aix, diplômé de son université en 1725, d'abord botaniste puis médecin (et anatomiste) et à l'Hôtel-Dieu d'Aix-en-Provence, et connu à Marseille pour le Cours qui porte son nom (3).

    Jean-Joseph Julien, président du jury aux soutenances de thèse de baccalauréat et de licence (1764)

    Documents rares, trois projets d'annonce de cours nous sont parvenus : ils présentent le texte exact à inscrire sur l'affiche et, dans le cartouche supérieur, ils indiquent très précisement les allégories à faire figurer : les insignes de l'université, l'image de Ste Catherine et les armes de l'Archvêque d'Aix (cf Annonces de soutenance de thèse de baccalauréat et annonces de soutenance de thèse).

    Projet d'affiche des programmes de cours de 1755

    L'apparente banalité de ces affiches administratives et scolaires répétitives (trop administratives pour les uns, trop scolaires pour les autres pour être considérées comme des pièces à archiver précieusement ?) explique peut-être le très faible nombre d'exemplaires qui nous sont parvenus aujourd'hui alors qu'elles étaient éditées tous les ans : l'affiche la plus récente date de 1761, soit plus de 30 ans avant la suppression des universités en 1793 par un décret de la Convention nationale (période révolutionnaire).

    ------------
    1. Julien, Jean-Joseph (1704-1789) - six imprimés et manuscrits
    2. Ventre de la Touloubre, Louis de (1706-1767) - trois imprimés
    3. Lieutaud, Joseph (1703-1780) - un manuscrit]]>

    Musarum alumnis actor universitatis Aquensis... In theologia professores... In jurisprudentia professores regii... In medicina professores regii... M. DCC. XXXII. [programme des cours de l'Université d'Aix en 1732]

    Musarum alumnis actor universitatis Aquensis... In theologia professores... In jurisprudentia professores regii... In medicina professores regii… M. DCC. XXXIV. [programme des cours de l'Université d'Aix en 1734]

    Studiosae juventuti actor regiae universitatis aquensis... In theologia professores regii... In jurisprudentia professores regii... In medicina professores regii… M. DCC. XXXV. [programme des cours de l'université d'Aix en 1735]

    Studiosae juventuti actor regiae universitatis aquensis... In theologia professores regii… In jurisprudentia professores regii... In medicina professores regii... M. DCC. XXXVIII. [programme des cours de l'université d'Aix en 1738]

    Studiosae juventuti actor regiae universitatis aquensis... In theologia professores regii... In jurisprudentia professores regii... In medicina professores regii… M. DCC. XXXIX. [programme des cours de l'Université d'Aix en 1739]

    Ludivico XV rege christianissimo feliciter regnante. Joanne-Baptista Antonio de Brancas... Infrà scripta à professoribus regiis elucidabuntur. In theologia... In jurisprudentia… In medicina... [cours de l'Université d'Aix en 1755]

    Projets d'affiches de cours : 3 pièces manuscrites

    Ludovic XV regni christianissimo feliciter regnante Joanne Baptiste Antonio de Brancas D. Ludovic de La Touloubre hujusce academia Rector ad studiorum instaurationum mentis exitat … in theologia … in jurisprudentia … in medicina. [cours de l'Université d'Aix en 1755] - [projet manuscrit d'affiche]

    Ludovic XV regni christianissimo feliciter regnante Joanne Baptiste Antonio de Brancas … In theologia … In jurisprudentia … In medicina. [cours de l'Université d'Aix en 1759] - [projet manuscrit d'affiche]

    Ludovic XV regni christianissimo feliciter regnante Joanne Baptiste Antonio de Brancas... D.Joannes Joseph Julien hujusce academia rector … In theologia … In jurisprudentia … In medicina. [cours de l'Université d'Aix en 1761] - [projet manuscrit d'affiche]]]>
    1732-1761]]> ]]> ]]>
    ]]>

    ]]>

    ]]>

    ]]>
    lat]]> fre]]> Aix-en-Provence. 17..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Fidèle aux traditions, la Faculté de droit affiche le programmes des cours qu'elle va donner durant l'année scolaire pour tous les niveaux (de la 1ère à la 3ème année, quelques-unes en évoquent une 4ème) : le contenu de ces enseignements est très détaillé (professeurs et matières), le calendrier de l'année, les jours et les horaires sont extrêmement précis. En général, l'année universitaire commence au tout début du mois de novembre (le samedi 3 si nécessaire, comme en 1838 !), marquée par une séance solennelle de rentrée (la remise des prix a lieu pendant cette cérémonie).

    Université royale (1815-1817) remplace Université impériale (1806-1814)

    Pour assister au cours, il est obligatoire de s'y inscrire, la période d'inscription, très courte, n'excède pas une dizaine de jours. La scolarité ne s'achève que fin août pour la 3ème ou 4ème et dernière session d'examen. Les programmes sont copieux : selon l'époque et leur année d'inscription, les étudiants sont tenus de suivre (l'assiduité est contrôlée) les cours des Codes et Institutes de Justinien, de droit romain & de droit français, ceux de Pandectes, du code Napoléon ou du code civil, de la législation criminelle, du code de commerce, de droit administratif, de l'économie politique, ... Comme l'écrivent C. Charle et J. Verger, si les défauts du système napoléonien apparaissent de plus en plus à partir des années 1860, il faut mettre au crédit de cette réforme "La diversisification des disciplines enseignées [...]. En droit, l'économie politique, les finances publiques, l'histoire du droit, le droit international, etc. prennent de l'importance" (1).

    La mention Instruction publique s'impose en 1818 pour céder la place à celle d'Université de France en 1823

    En très bon état de conservation, les 94 placards qui couvrent la plus grande partie du 19 siècle nous montrent le contraste entre la grande stabilité des enseignements et le changement incessant du titre officiel de l'administration des universités.

    A partir de 1843, la Faculté de droit affiche sa ville en lettre d'or mais en 1847, elle réserve ce prestige au nom de sa discipline

    Parfois remplacée par Instruction publique, c'est la mention Université de France qui apparaît avec le plus de constance sur toutes les affiches jusqu'en 1870 (on remarquera la persistance de l'emploi du singulier...). A partir de la Troisième République (1870), elles seront toutes chapeautées de notre très familière République française.


    1. Christophe Charle & Jacques Verger (Aix-Marseille). - Histoire des universités : XIIe-XXIe siècle - PUF, 2012, p. 111 (disponibilité)]]>
    1806-1884]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Lettres - programme des cours annoncés par voie d'affiche (1847)

    A l'image de l'année universitaire, cette générosité est de courte durée : le calendrier des examens de l'année et leurs modalités (par ex., avoir 16 ans révolu et avoir suivi deux cours complets pour pouvoir obtenir le grade de la licence) sont imprimés sur la même affiche, les étudiants ne sont donc pas pris par surprise.

    Lettres - programme des examens (1847)

    Pour les juristes particulièrement étourdis, il leur est fermement rappelé qu'ils sont tenus de suivre deux de ces cours au choix (dans quel but pédagogique :  culture générale, maîtrise du latin ou entraînement à l'éloquence ?), aucune dispense n'est prévue ni envisageable, sauf motifs gravissimes. Seuls les certificats d'assiduité font foi : ce dispositif, de nos jours toujours en vigueur dans de nombreuses formations universitaires, ne vise pas spécialement les étudiants en droit, et fait plutôt écho aux reproches récurrents d'absentéisme chronique des étudiants, quant ce n'est pas celui du corps enseignant...

    Lettres - enseignements obligatoires pour les juristes (1854)

    Même si la liste des enseignements ne s'allonge pas, à l'exception de l'apparition de conférences d'agrégation, les affiches se "modernisent" dans les années 1860 et adoptent la présentation synthétique du tableau, déjà présente dans les bilans statistiques de ce siècle, avant d'envahir toute la communication contemporaine. Cette présentation ostensiblement scientifique, et qui sera par ailleurs abandonnée quelques années plus tard par la Faculté, contraste avec le classicisme revendiqué de la scholarité. Abandon cohérent avec la très grande stabilité des enseignements durant ces 40 années et leur relative austérité (comparée au foisonnement des disciplines proposées aujourd'hui par les facultés des lettres, langues, arts et sciences humaines).

    Lettres - tableau des cours (1864)

    Signe d'ouverture intellectuelle, engagement dans l'éducation populaire, ou encore prosélytisme de certains littéraires, les cours sont étonnamment tous publics, alors qu'en droit, l'inscription préalable est obligatoire, sans dérogation possible. Seules les conférences sont réservées aux étudiants scolarisés.

    Lettres - Fin 19e, les cours sont accessibles à tout public (1883)
    ]]>
    1847-1884]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Les cours de préparation à la licence sont réservés aux seuls étudiants inscrits (inscription trimestrielle) : ils doivent suivre une bonne dizaine de matières réparties sur 2 trimestres (été et hiver). Le cursus scientifique, très classique, couvre les disciplines de base de l'époque : mathématiques, physique, mécanique, chimie, zoologie et géologie.

    Programme des cours de la Faculté des sciences de Marseille, année scolaire 1862-1863

    Certains amphithéâtres de la Faculté des Sciences portent aujourd'hui le nom de ses enseignants les plus illustres, comme ceux appelés Charve ou Marion.

    L'amphithéâtre historique de Mathématiques et Physique baptisé Charve - Faculté des sciences de Marseille

    Les étudiants de Saint-Charles sont gâtés : les enseignements ne se limitent pas aux matières scientifiques, la Faculté de Droit propose des cours spéciaux (droit commercial, droit administratif, économie politique) et celle des Lettres des cours dans les mêmes spécialités que celles traitées à Aix (histoire, littérature, philosophie. Si les juristes et les littéraires viennent à Marseille organiser ces cours annexes, la réciproque est vraie : les scientifiques vont également donner des cours qu'on appellerait aujourd'hui cours du soir, comme ceux de géologie du professeur Coquand, également annoncés par voie d'affiche (de taille plus réduite).

    A 20 heures, à l'amphi des Lettres : cours de géologie (Coquand 1861)

    En plus de leurs cours réguliers et des cours complémentaires, la majorité des professeurs de la Faculté tiennent des conférences dans leur domaine de spécialité, conférences réservées aux seuls étudiants. Ces cumuls montrent que les professeurs avaient des charges d'enseignement assez lourdes (4 à 5 interventions hebdomadaires), sans compter leurs autres responsabilités (laboratoires, recherche, publications, administration,...). La dernière affiche de 1882-1883 fait référence à des cours publics, sans plus de précision.
    ]]>
    1857-1883]]> fre]]> Marseille. 18..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Contrairement à ce qui'il s'est passé aux siècles précédents, la bibliothèque de l'université, créée en 1878, a collecté un exemplaire de toutes les affiches qui ont annoncé les cours de droit des années 1900 à 1932 : difficile de ne pas y voir la volonté du bibliothécaire de l'époque, G. Fleury, de conserver une trace de cette communication institutionnelle, cette période correspondant en grande partie à ses années d'activité professionelle (1907-1926).

    L'affiche de l'année 1915-1916 : réemploi économique ou brouillon de l'année suivante ?

    Cette continuité est d'autant plus précieuse qu'elle nous confirme, si besoin était, que la Faculté de droit n'a jamais interrompu ses missions pédagogiques pendant la 1ère Guerre Mondiale alors que nombre de ses professeurs et de ses étudiants sont manquants, mobilisés sur le front ou... tués au cours des combats : accusant une chute de près de 50% des effectifs de l'année 1914/1915 par rapport à ceux de 1913/1914, les classes d'âge de 1914 et de 1915 sont littéralement décimées avec près de 30% de disparus (2).

    Le bonheur d'une consigne limpide : un prière de faire afficher au verso de l'annonce de 1910-1911

    Cette continuité nous permet de voir que la même affiche de 1913-1914 a été réutilisée telle quelle les quatre années suivantes, jusqu'à l'année scolaire 1917-1918, moyennant des ratures de noms d'enseignants, de matières (très peu de cours annulés) et d'examens : mesures d'économie pendant les années de conflit, le papier étant rare et cher ? Probablement, en supposant que le canal de récupération fut resté inchangé. Etourderie ? Peu crédible sur quatre années de suite. Par ailleurs, G. Fleury, bibliothécaire d'une grande rigueur (ses études historiques et ses inventaires en témoigent)  l'aurait à coup sûr remarquée. Brouillons préparatoires aux affiches des années suivantes ? Difficile d'écarter cette hypothèse dans la mesure où le millésime a bien été modifié mais pourquoi ne pas avoir changé les jours, ce qui est incohérent : si les cours de licence reprennent le 12 novembre 1915, ce jour là serait alors un jeudi et certainement pas un mercredi, et que dire de 1916 : qui pourrait croire que les cours reprennent un dimanche ? Dernière hypothèse (R. Burget), les pénuries de matériaux autorisaient les autorités de réquistionner les imprimeurs, d'où ces réemplois...

    Réfs
    1. Registre des délibérations de la Commission de la bibliothèque de l'Université d'Aix-Marseille (1881-1959) - Odyssée
    2. Les facultés de droit dans la Grande Guerre - BIU Cujas Univ. Paris 1 - Des facultés sur le front du droit]]>
    1900-1934]]> fre]]> Aix-en-Provence. 19..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Annonce des cours de la Faculté des sciences de Marseille (1912-1913)

    Contrairement à l'idée reçue, particulièrement tenace, selon laquelle l'université française serait enfin devenue démocratique et accessible à tous seulement après les évènements de 1968, tous les cours sont publics, à l'exception des conférences, seuls enseignements où "nul n'y est admis sans inscription préalable". Ce qui n'est absolument plus le cas aujourd'hui, tout au contraire !

    La Faculté des sciences n'est pas sectaire : dans les cours dits annexes, les enseignants de la Faculté de droit et de la Faculté des lettres d'Aix-en-Provence y donnent des cours de droit, d'économie, de littérature, d'histoire et de géographie. Les Marseillais peuvent suivre également des cours libres sur des sujets divers (paléontologie, littérature étrangère, histoire des religions, ...).

    La Faculté des sciences de Marseille - cours annexes (1913-1914)

    Signe de l'évolution des sciences, de l'élévation du niveau de compétence requis et des besoins de l'industrie, de nouvelles formations apparaissent au début du 20e siècle : électricité industrielle (1900),  doctorat de sciences (1902), chimiste (1909), chimie industrielle (1918), et ingénieur-chimiste (1921).

    Les diplômes supérieurs (Faculté de sciences 1926-1927)

    La Faculté des sciences insiste sur sa position géographique exceptionnelle en rappelant l'existence de son laboratoire d'océanologie et ses recherches sur la faune marine méditerranéenne (seul laboratoire à être mis en avant sur les affiches), support de campagnes d'explorations océanographiques.

    Le laboratoire de biologie marine d'Endoume (1926-1927)

    Plaque tournante des échanges maritimes entre la métropole et ses territoires d'outre-mer, l'activité portuaire s'invite à la Faculté à travers l'Institut colonial de Marseille (sous l'égide de la Chambre de Commerce) qui entretient un Musée colonial, sur le campus de Saint-Charles, expert en études botaniques et produits coloniaux et conservatoire d'importantes collections naturalistes.

    Le Musé colonial ouvert 7/7 j, sauf les jours fériés (1926-1927)

    Conséquence douloureuse de l'effroyable 1ère Guerre Mondiale, la Faculté, qui a perdu des enseignants et des étudiants au cours du conflit, ouvre une préparation militaire supérieure dans le milieu des années 1920.

    Préparation théorique et pratique militaire (Faculté des sciences (1926-1927)
    ]]>
    1912-1927]]> fre]]> Marseille. 19..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> Université d'Aix-Marseille. Pour mémoire, une loi de 1906 est à l'origine d'une grande réforme administrative qui ordonne le rassemblement de toutes les facultés dans des universités (1).

    Comme en Droit et en Sciences, deux grands types d'enseignement sont proposés et se partagent la même affiche : les cours publics d'une part (en très grands caractères) et les conférences réservées aux étudiants formellement inscrits d'autre part. Les contenus y sont très proches.

    Affiche cours de lettres (1913)

    Conséquence de la guerre, aucune affiche imprimées (?) ou préservée de 1913 à 1918 : pour cette dernière année, un seul exemplaire manuscrit (apparemment dupliqué par stencil pour être distribué ?).

    Reprise des cours (1918-1919)

    À partir de l'année scolaire de 1922-1923, ces conférences deviennent préparatoires et sont annoncées sur des affiches séparées.

    Autre conséquence possible de la guerre, des cours de civilisation française, d'histoire de France et d'histoire de la Provence sont proposés aux étudiants étrangers sachant parler le français. Petit privilège, tous les étudiants américains peuvent suivre des cours d'histoire de l'art (avant même la fin de la 1ère Guerre Mondiale, l'entrée d'étudiants étrangers à l'université est envisagée).

    Cours pour locuteurs français (1919)

    Au cours de ces 20 années (1912-1932), la majorité des disciplines restent très traditionnelles et reprennent les programmes déjà proposés au siècle précédent. Quelques nouveautés cependant, comme l'archéologie et la paléographie qui apparaissent dans les années 1920. Si dans Histoire des universités, les auteurs mettent au crédit de la réforme de 1896 qui rassemble les facultés en universités la diversification des disciplines enseignées, notamment dans les sciences humaines (psychologie, sociologie, ethnologie), Aix n'a pas immédiatement suivi ce mouvement (2).

    A l'instar des enseignements dispensé par la Faculté libre de Droit et de ceux subventionnés par la ville de Marseille depuis le 19e siècle, la Faculté des lettres d'Aix organise des cours libres d'histoire de la littérature à la Faculté des Sciences, à l'époque située allée des Capucines (en haut de la Canebière).

    Des cours libres à la Faculté des sciences (1925)

    1. Christophe Charle & Jacques Verger (Aix-Marseille). - Histoire des universités : XIIe-XXIe siècle - PUF, 2012, p. 110 (disponibilité)
    2. op. cit., p. 111]]>
    1912-1931]]> fre]]> Aix-en-Provence. 19..]]>
    Histoire de la colonisation]]> Enseignement supérieur]]>
    Le lecteur pressé verra peu de différence entre "L'annuaire de l'Université d'Alger. Livret de l'étudiant" et "le Livret de l'étudiant...". Un lecteur plus attentif remarquera qu'il ne s'agit plus de l'annuel habituel qui décrit une université avec ses différentes composantes mais de l'assemblage après coup de la présentation autonome de chaque Faculté.

    Façade de l'Université d'Alger (1941)

    Une présentation globale de l'université et une table des matières générale et commune à toutes les facultés mettent en avant l'unité de l'université comme dans l'ancienne formule mais, et c'est là où le changement le plus important est visible, chaque Faculté développe désormais sa partie assortie d'une table des matières qui lui est spécifique. Deux nouvelles rubriques apparaissent : la première consacrée à l'histoire de l'université d'Alger elle-même et non plus à l'histoire générale de l'enseignement supérieur en Algérie. Cette rubrique sera maintenue jusqu'à la dernière année de publication de l'annuaire (année scolaire 1960-1961). À partir de la rentrée de 1954-1955, une rubrique supplémentaire clôture le guide en décrivant les Instituts et les autres organismes extérieurs rattachés à l'université.

    Un an avant l'indépendance, l'ultime cliché de l'Université du guide (année scolaire 1960-1961)

    Si la première rentrée solennelle des quatre Écoles Supérieures (Médecine, Droit, Sciences et Lettres) a eu lieu le jeudi 23 décembre 1880, il faudra attendre 1905 pour que naisse le projet de regrouper les quatre Écoles en une Université unique, ce qui aurait l'avantage, selon l'argumentaire, de leur faire prendre "conscience de leur solidarité scientifique". Rappel à l'ordre administratif à peine voilé ou affirmation déclarée d'une nouvelle ambition scientifique pluridisciplinaire ? L'opinion des colons était déjà acquise à l'idée que la France devait être exemplaire et proposer un enseignement supérieur digne de sa mission (historique) en Afrique... L'unification sera adoptée en 1909 sur le modèle des universités de la Métropole voté en 1895 sous le ministère de l'Instruction publique de Raymond Poincaré (obligation faite à toutes les facultés de se regrouper sous la bannière d'une université).

    À partir de l'année scolaire 1959-1960, l'intitulé de certaines facultés se modernise, signe de la prise en compte du périmètre plus contemporain des disciiplines : la Faculté de Droit devient la Faculté de Droit et des Sciences économiques et la Faculté des Lettres devient la Faculté des Lettres et des Sciences humaines. Un rafraichissement un peu tardif : le Guide de l'étudiant cessera de paraître l'année suivante, en 1961, l'avant-dernière année scolaire avant l'indépendance de l'Algérie (juillet 1962).]]>
    • Historique de l'Université d'Alger
    • Renseignements généraux
    • Faculté de droit
    • Faculté mixte de médecine et de pharmacie
    • Faculté des sciences
    • Faculté des lettres
    • Instituts et aux organismes extérieurs (à partir de 1954-1955)
    • Table des noms
    • Index analytique
    ]]>
    1941-1961]]> fre]]> Alger. 19..]]> - Feuille Alger ; NJ-31-SE ; 1942 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : C30_J31SE_42.
    "Dressé, héliogravé et publié par le SGA en 1927 ; Complété en 1938 ; Tirage de Mars 1942"
    - Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=79167]]>
    Enseignement supérieur]]> Colonies françaises]]>
    Pour marquer son changement de nom et de statut administratif, l'Annuaire de l'Université d'Alger. Livret de l'étudiant remplace Le Livret de l'étudiant d'Alger qui a paru de 1894 à 1910.

    L'Ecole de médecine devient Université d'Alger (début 20e siècle)
    Dans son édition annuelle, l'Annuaire de l'Université d'Alger se présente sous forme de rubriques régulières :

    1ère partie - Université d'Alger
        - Historique de l'enseignement supérieur de l'Algérie
        - Loi et Décrets organiques constituant l'Université d'Alger
        - Conseil de l'Université
        - Administration académique
        - Bienfaiteurs de l'Universtié
        - Noms et adresses des fonctionnaires de l'Université]]>
    1911-1940]]> fre]]> Alger. 18..]]>
    Enseignement supérieur]]> Colonies françaises]]>
    Il faut surtout remarquer l'adaptation des enseignements dispensés à ces étudiants hors de la métropole, à Alger, Constantine et Oran :

    - en droit : étude de la législation algérienne et tunisienne, du droit musulman et des coutumes indigènes

    - en médecine : un enseignement spécifique est consacré aux maladies des pays chauds

    - en lettres, les étudiants peuvent suivre des cours et obtenir des diplômes dans des matières liées à l'Afrique du Nord : égyptologie, antiquité et histoire moderne de l'Afrique, sa géographie ainsi que celle des pays musulmans, sans oublier la littérature persane, les cours d'arabe et d'arabe vulgaire, et enfin, l'étude des dialectes berbères et kabyles]]>
    1894-1910]]> fre]]> Alger. 18..]]> Alger. 19..]]> Livret de l'étudiant d'Alger (Le)
    - Feuille Alger ; NJ-31-SE ; 1942 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : C30_J31SE_42.
    "Dressé, héliogravé et publié par le SGA en 1927 ; Complété en 1938 ; Tirage de Mars 1942"
    - Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=79167

    ]]>
    ]]> Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]> Copie de la brochure ci-dessus, qui se trouve à la bibliothèque du Musée Calvet à Avignon. M. Girard, Conservateur de cet établissement, a bien voulu nous faire faire et nous envoyer la présente copie le 17 juin 1914".

    Contient également deux extraits complémentaires :

    - Extrait du registre de Correspondance du Directoire du district d'Aix au directoire du Département

    - Extrait parte in quâ du registre des Délibérations du Corps municipal de la ville d'Aix (1790)

    Le département des Bouches-du--Rhône estime que lui seul peut autoriser l'ouverture de cours d'enseignement politique et moral, ce qu'aurait enfreint l'université d’Aix en ré-ouvrant ce cursus non seulement sans rien même lui demander mais, pis encore, en prônant des idées dignes de l'Ancien Régime par voie d'affiches qui font état de qualifications aujourd’hui proscrites.

    Dans sa défense, l'université reconnaît au Département son rôle de surveillance de l'éducation publique et de l'enseignement politique et moral mais avoue qu’elle ignorait complètement que cela s'appliquait aussi aux cours déjà existants et qui avaient été autorisés à l’époque dans un cadre très strict, c'est-à-dire ouverts du 18 octobre au 24 juin conformément à ses statuts du 21 février 1680 et à un arrêt du Conseil d’État du 21 mars 1712 qu'aucun texte n'a abrogé depuis.

    Elle était également convaincue, en toute bonne foi, que les cours se feraient cette année comme à l'ordinaire et précise, pour la question des qualifications, qu’en latin, le terme nobilis ne fait pas référence à la noblesse mais seulement à l'honorabilité (le très grave soupçon d'être entachées d’aristocratie vaudront aux universités leur fermeture, 3 ans plus tard).


    Décret de la Convention nationale du 15 septembre 1793 supprimant les universités,
    dont toutes les Ecoles de Droit (époque de la Terreur)

    Dans cette affaire, l’université estime que le plus pénible est de se voir accusée de favoriser un ancien ordre judiciaire qui prônerait des idées anticonstitutionnelles alors même que l’Assemblée Nationale a autorisé la poursuite des cours.

    Enfin, il est évident que l'université ne saurait être tenue pour responsable des propos de certains citoyens, certes sortis gradués de l'école, mais diplômés depuis plusieurs années !

    Après le plaidoyer de l’université, suit la réponse cinglante du Directoire du district d’Aix qui dénonce la confusion entre assistance et surveillance et estime surtout qu'il s'agit là d'une question purement narcissique et totalement secondaire par rapport aux affaires importantes : il suggère que le législateur, qui ne s'est jamais prononcé sur ces droits honorifiques, statue clairement et définitivement.

    Le document recopié s’achève sur un extrait du registre des Délibérations du Corps municipal de la ville d'Aix qui, étant venu avec le Maire assister à l'ouverture du cours le 18 octobre, certifie que M. Aude, professeur à la Faculté, a bien rappelé dans le discours inaugural le total respect de l’université des décrets de l'Assemblée nationale.

    ]]>
    1780]]> 1914]]> fre]]> Aix-en-Provence. 17..]]>
    Histoire de l'université]]> Enseignement supérieur]]>
    Alexandre de Fauris Saint-Vincent (1750-1819)
    Ce manuscrit reprend en très grande partie le contenu et l'argumentaire déjà développés dans d'autres manuscrits à savoir l'absolue nécessité d'élever le niveau des magistrats et des avocats, ce qui implique une réforme en profondeur de toutes les études de droit : 

    Mais il va plus loin dans l'analyse (très critique) des causes et des solutions concrètes à apporter. Il est évident qu'elle est le fruit des réflexions d'un juriste professionnel très au fait des réformes antérieures et de la pratique réelle du métier. Court florilège des remarques édifiantes :
    • il faut donner aux jeunes magistrats une formation plus sérieuse, principalement au niveau des études organisées par les universités
    • les étudiants en droit sont d'abord à la recherche de leur plaisir, pas de leur avenir professionnel
    • l'avenir s'annonce pire encore quand les magistrats éclairés et prudent ne seront plus là (à la retraite ?)
    • il faut sélectionner les meilleurs, autrement dit essayer de récupérer ceux encore "sauvables"
    • la chambre des enquêtes ne traite pas assez d'affaires pour former les jeunes magistrats alors que dans d'autres chambres, il y surcharge de travail comme celle des eaux et forêts
    • la Grande Chambre et celle de la Tournelle leur permettraient d'être réellement confrontés aux grandes affaires, un jour par semaine
    • il faudrait des professeurs plus zélés et dotés de plus d'autorité
    • peut-être aussi mieux rémunérer les professeurs
    • il faudrait que les études de droit soient réellement suivies par les étudiants
    • il serait bon de renouveler le cursus juridique
    • des marques de distinction augmenteraient à coup sûr leur motivation
    • il est urgent de former de bons magistrats pour les tribunaux et de bons avocats suffisamment instruits des principes du droit
    • songer à instaurer une émulation entre les étudiants...
    ]]>
    1780 (ca)]]> 1926]]> ]]> fre]]> Aix-en-Provence. 17..]]>