Epidémies]]>

La peste de Marseille en 1720 (Crédits : Keystone-France - Getty)
Au début de 1722, Marseille croit en avoir fini avec la peste mais en mai, une seconde contagion fait craindre le pire. Les Procureurs de la province décrète l'isolement total : des troupes cernent la ville et interdisent tout échange.

Une quarantaine terrestre et maritime très sévère et approuvée par toutes les communes qui craignent pas dessus tout un retour de cette épidémie meurtrière et qui a déjà ruiné leur économie. Par Henri Alezais, Professeur à l'École de Médecine et de Pharmacie de Marseille]]>
1907]]> fre]]> Marseille. 17..]]>
Epidémies]]> Santé publique]]> Les anciens chirurgiens et barbiers de Marseille (1) et d'autres communications sur la peste (2).

Henri Alezais (1857-1938)

Inquiet de la recrudescence de cas de peste avérés, H. Alezais s'attache moins à retracer les 2 grandes épidémies précédentes, déjà bien connues sur le plan historique (notre bibliothèque numérique vous propose une vingtaine de documents originaux contemporains de leurs ravages en Provence) qu'à comprendre comment les médecins de l'époque, sans moyens bactéricides ou thérapeutiques sérieux, tentent de lutter contre ce fléau, sans beaucoup de succès mais sans jamais se décourager pour autant.

H. Alezais ne se limite pas à l'aspect médical et prend en considération les textes réglementaires (2) que les pouvoirs politiques promulguent très tôt (3) en matière d'isolement et de prévention, règlements qui constituent les fondations de ce que l'on peut considérer aujourd'hui comme une base d'une politique de santé publique.

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1. Henri Alezais. - Les anciens chirurgiens et barbiers de Marseille (1901) - Gallica
également paru dans le Marseille médical (1901)
2. parus également dans le Marseille médical, 1901, p. 401
3. Mesures prophilactiques de 1629, Marseille médical, 1901, p. 472]]>
1902]]> fre]]> Provence. 16..]]> Provence. 17..]]>
Epidémies]]> Santé publique]]>
Médecins au chevet d'un pestiféré

A Toulon, la peste apparue début octobre 1720, soit 5 mois après ses premiers ravages à Marseille, culmine en mai 1721 avec 400 morts par jour. L'isolement des habitants est levé en octobre 1721 (la fin de l'épidémie à Marseille est datée d'août 1722), laissant une ville ruinée qui a perdu 60% de sa population. Un épisode plus court mais proportionnellement aussi meurtrier, voire davantage, que celui de la cité phocéenne.

L'auteur ne contente pas d'établir un historique précis et détaillé de la peste, il essaie d'en tirer toutes les leçons et propose de nombreuses recommandations pour éviter de telles épidémies ou tout au moins en minimiser les conséquences. Un véritable vade-mecum à suivre scrupuleusement.]]>
1756]]> fre]]> Toulon. 17..]]> - Feuille Toulon ; 248 ; 1868 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Beaupré (graveur)/Soudan (graveur)/Hacq (graveur)/Rouillard (graveur), ISBN : F802481868.
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Epidémies]]> Santé publique]]>
Pendant la grande peste de 1720, un médecin oeuvrant au Lazaret
(établissement de quarantaine des équipages, passagers et des marchandises débarquant au port de Marseille) Rapport établi par le Bailly de Langeron, Lieutenant général des armées du Roy, Chefs d'escadre de ses galères, et Commandant pour sa Majesté dans la ville de Marseille & son terroir. Pour permettre la reprise du commerce à Marseille après la peste 1720, Louis XV demande le 19 août 1722 la fermeture, la mise sous scellés et la désinfection de tous les magasins de la ville (940 scellés seront au total recensés).

Il confie cette difficile mission à un fidèle lieutenant, le Bailly de Langeron, qui nomme les commissaires généraux chargés de récupérer les clés de tous les magasins, s'assurent de leur mise sous scellés et de leur désinfection. Se méfiant des fripiers, les plus susceptibles de détenir des marchandises infestées (vêtements, draps, etc., il procède à des contrôles surprise durant la quarantaine et envoie ses commissaires, escortés de soldats, saisir en secret des marchandises pour les conduire au Lazaret, les examiner et les passer au parfum si nécessaire...

Comme cela ne suffit pas à écarter tout danger, Le Bailly de Langeron élargit ces mesures aux églises, aux couvents, aux hôpitaux et à tous les navires. Particulièrement méticuleux, il ne manque pas de rédiger des rapports réguliers qui seront publiés l'année suivante et qui nous apprennent le détail des opérations menées, des moyens engagés et les progrès obtenus.

Commencée fin août 1722, sa mission s'achève au 1er décembre de la même année, date à laquelle il certifie qu'après le territoire, puis la ville, désormais tous les magasins et les navires sont sains.]]>
1723]]> fre]]> Marseille. 17..]]>
]]> Epidémies]]>
La grande peste de Marseille de 1720, d'Avignon à Toulon, puis au delà... Texte latin seul. - Titre d'après les premiers mots du texte. Pridie kal. octobris anno Domini 1721 = 30 septembre de l'année du Seigneur 1721. - Probablement imprimé à Avignon après le 30 septembre 1721. - Sig. A-B6, C4. - Pierre M. Conlon, "Le Siècle des Lumières. Bibliographie chronologique, tome premier : 1716-1722" p. 421 n° 21.318 (Notes)

En 1721, devant l'extension hors de contrôle de l'épidémie (à son pic, elle fera plus 120 morts par jour) aussi bien à l'est qu'à l'ouest de Marseille, est érigé un mur de pierres sèches qui sera surnommé le mur de la peste. Surveillé jour et nuit par les troupes françaises et papales pour empêcher la fuite ou l'arrivée de potentiels contaminés, il n'aura plus d'utilité à partir de 1723 et servira de carrière de pierre aux riverains.]]>
1721 ?]]> lat]]> Avignon. 17..]]> - Feuille Marseille ; 123 ; 1889 ; France. Ministère des travaux publics ; Hellé, E. (graveur) ; Imp. Lemercier & Cie (Paris). Publiée en 1889
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Santé publique]]> Biographie]]> Epidémies]]> Grand-Saint-Antoine qui apporta la peste à Marseille, arrivent le capitaine Chataud, reconnu responsable de l'épidémie, et le chevalier Roze qui organisa héroïquement la lutte contre le fatal fléau : une vraie légende !]]>
Portrait du Chevalier de Roze (1675-1733)

A bord du Grand-Saint-Antoine qui apporta la peste à Marseille, arrivent le capitaine Chataud, reconnu responsable de l'épidémie, et le chevalier Roze qui organisa héroïquement la lutte contre le fatal fléau : une vraie légende !

A consulter également sur le site de l'Association des Amis du Patrimoine Médicalde Marseille (A.A.P.M.M.) : Le Chevalier Roze : entre mythe et réalités, par le ProfesseurJean-Louis Blanc]]>
1880]]> fre]]> Marseille. 17..]]>
Santé publique]]> Epidémies]]>

Evariste Bertulus : la vérité scientifique passe avant les intérêts particuliers (1809-1882)

Sa faute ? Malgré une mise en demeure, avoir refusé d'accepter le débarquement de marchandises en provenance de Malte, alors frappée par une sévère épidémie de choléra. Par ailleurs, l'analogie des environnementts semble pourtant évidente : Marseille et Saint-Nazaire ne sont-ils pas tous deux des grands ports voués au commerce maritime, en provenance en particulier de pays lointains et de l'outre-mer ?

L'occasion de rendre hommage aux courageux et intègres médecins marseillais de l'époque qui ne s'inclinèrent pas devant l'injonction de Paris.

Au delà de cette réhabilitation, il y a plus que le simple rappel de la priorité du médical sur l'économique : Bertulus réaffirme le constat scientifiquement établi que les maladies pestilentielles sont contagieuses et se propagent par contacts directs entre les êtres humains et par les marchandises. Témoignage qu'en plein milieu du 19e siècle, les causes des contagions divisent autant les milieux médicaux que les acteurs politiques et économiques. Document ô combien prémonitoire quand on sait que l'année suivante de sa publication, l'une des pires épidémies de choléra touchera toute l'Europe et montrera l'utilité des services de santé publique.]]>
1864]]> fre]]> Marseille. 18..]]> Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). 18..]]> - Feuille Nantes ; 117 ; 1850 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Pelet, Jean-Jacques-Germain (1777-1858), ISBN : F801171850. 
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Epidémies]]>
Contrairement à la fable de Jean de La fontaine, tous  les marseillais n'étaient pas atteints de la peste, et tous ceux qui en étaient malades, n'en mourraient pas nécessairement. Les symptômes et le bilan de leur morbidité permet d'établir un premier classement des plus instructifs :

  • 1ère classe : Malades avec des frissons suivis d'un poul lent et qui meurent promptement
  • 2ème classe : Malades avec des frissons suivis d'un poul vif
  • 3ème classe : Contient les 2 premières classes, avec annonce d'une mort prochaine
  • 4ème classe : Les mêmes accidens que ceux de la seconde classe mais ils disparaissent dès le 2nd ou 3ème jour
  • 5ème et dernière classe : Malades atteints mais qui guérissent d'eux-mêmes et sans conséquences graves

Le traité s'achève sur l'évocation de cinq cas particuliers et singuliers qui échappe à cette première classification et qui constituent, en quelque sorte, l'ultime classe des inclassables... Chaque cas évoqué est suivi d'une réflexion qui tente d'en tirer les conséquences.

La peste dans le quartier Belsunce (gravure de 1720, Wikipédia)

Relié dans le même volume, ce document est suivi d'un second ouvrage "La contagion de la peste expliquée et les moyens de s'en préserver, par le Sr. ***, docteur en médecine, 1722", curieusement présenté sous anonymat...]]>
1721]]> fre]]> Marseille. 17..]]>
Epidémies]]> Doctrine juridique française]]> Correspondance]]>
Charles de Ribbe, avocat et historien aixois (1827-1899) De novembre 1720 à septembre 1721, deux avocats, littéralement cernés par la peste (l'un retenu à Aix et n'osant plus sortir de chez lui, l'autre ayant les moyens de s'exiler dans un ermitage personnel), s'écrivent presque toutes les semaines, au sujet de questions de doctrine et de jurisprudence de grande importance, assorties de nombreuses références à Scipion Dupérier (1588-1667) et à son éloquence, notamment un discours qu'il tint au cours d'une précédente épidémie de peste qui sévit un siècle plus tôt (1629-1630) et qui causa la mort de près de 12 000 aixois.

Le sérieux des échanges ne peut masquer l'atmosphère tragique et délétère de l'effroyable épidémie : avancée inexorable de la contagion, décès de proches et mort de domestiques, lettres reçues avec beaucoup de retard, et même conseil de remède (Saurin fait parvenir à DeCormis des baies de genévrier, efficaces pour éloigner le mal...

Note : lors de son décès, DeCormis fit don par testament toute sa fortune aux hôpitaux de la ville d'Aix cf : https://fr.geneawiki.com/index.php/Famille_de_Cormis]]>
1861]]> fre]]> Aix-en-Provence. 17..]]>
Santé publique]]> Epidémies]]>
Hommage autographe de l'auteur (22 mai 1923) en page de garde]]>
1923]]> fre]]> Marseille. 19..]]>
Epidémies]]>
Timbres humides ronds bleus "Société nationale de médecine de Marseille" ; timbres humides ronds violets "École de plein exercice de médecine et de pharmacie Bibliothèque Marseille" (Note sur la provenance)

Depuis 1817, l'Europe et le reste du monde ont connu 6 pandémies majeures de choléra
Le choléra est responsable de 4 grandes pandémies qui ont frappé l'Europe et la France au cours du 19e siècle. Parties d'Asie, elles touchent d'abord l'Afrique orientale, puis ravagent l'Europe de l'Est (Russie, Pologne, Prusse) et enfin le reste de l'Europe de l'Ouest (France et Angleterre). Elles sévissent ensuite dans les régions méditerranéennes, en particulier les 6 départements côtiers (Bouches-du-Rhône, Hérault, Var, Gard, Vaucluse et Aude) où celle du milieu du siècle fera près de 12 000 victimes.

AU cours de cette 2nde pandémie, l'université de Montpellier, frustrée de n'avoir jamais été consultée  (alors que les médecins de Paris sont toujours sollicités), obtient le soutien du Préfet de l'Hérault qui mandate deux professeurs de la Faculté de médecine de Montpellier pour mener une enquête de terrain très détaillée : en plus de nombreuses obervations médicales, ils dressent minutieusement  le parcours géographique emprunté par l'épidémie et démontrent, tableaux statistiques et chronologiques à l'appui, que le fléeau est bien arrivé par les ports de Marseille et de Sète, en provenance d'Afrique ou de Catalogne.]]>
1836]]> fre]]> Provence. 18..]]> Hérault. 18..]]>
Epidémies]]> Santé publique]]>
La Grande peste noire (bubonique) en Europe au 14e siècle (La Grande peste noire en France)

Le 1er Tome fait la recension des grandes épidémies de peste à travers l'hisoire, depuis la Haute Antiquité en Egypte jusqu' au 18e siècle en France.

Le Tome 2, qui porte comme sous-titre "Précautions à prendre contre la peste", détaille les moyens de lutte à l'époque connus (hygiène, remèdes, parfums, habits de protection, quarantaines) aussi bien dans les villes et les territoires que sur les navires.

L'ouvrage s'achève sur une chronologie complète des pandémies attestées par les écrits, de - 1491 en Egypte jusque 1720-1721, années de la Grande peste qui frappa toutes les grandes villes de Provence (Marseille, Aix, Toulon, Arles, Avignon, Digne, ...), puis le Languedoc et le Gévaudan.]]>
1799]]> fre]]> Grèce -- 499-323 av. J.-C. (Époque classique)]]> Constantinople. 5..]]> Milan. 16..]]> Lyon. 16..]]> Montpellier. 16..]]> Digne. 16..]]> Marseille. 17..]]> Toulon. 17..]]> Aix-en-Provence. 17..]]>

Arrêt de la cour de parlement tenant la chambre des vacations. Contenant règlement sur le fait de la peste. Du 17 juillet 1629]]>
Epidémies]]> Santé publique]]>
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La peste, une menace permanente aux 17e et 18e siècles (BIU Santé)

En 1629-1630, la peste descendant de Lyon menace l'Italie du Nord et la Provence : à la demande du Procureur général du Roi, son Parlement adopte un règlement particulièrement sévère et précis pour protéger la santé publique et organiser la vie des communes qui seraient contaminées. Près de 80 articles détaillant toutes les mesures :
  • d'enquête si soupçon de peste - de protection, de désinfection des maisons (avec force d'épices et de parfums), du mobilier et des vêtements
  • de purification des voitures, des marchandises et même du courrier, sans oublier les navires - d'assurance que les apothicaires sont suffisamment approvisionnés de restrictions des libertés de circulation, de rassemblement de fêtes ou autres évènements familiaux (mariages, décès)
  • de geste et de comportement (ramener son verre pour boire par ex.)
  • de fermeture des cabarets, de sectorisation des bouchers pour éviter de trop grands rassemblements
  • d'expulsion des vagabonds
  • de confinement (sortie limitées à 50 pas) et de mise en quarantaine diverses

Compte tenu de l'état des connaissances de l'époque, le détail, la précision et la cohérence de ces mesures sont tels qu'elles restent toujours pertinentes dans leur principe]]>
1720]]> fre]]> Provence. 16..]]>
Epidémies]]> Colonies françaises]]>

Ecole de médecine de Hanoi (1930)
Depuis des temps immémoriaux, les 6 pays qui composent l'Indochine française vivent avec la peste, souvent victimes des nouveaux foyers venant très majoritairement de Chine.

Entre 1919 et 1929, elle ne cesse de régresser en raison des campagnes de vaccination que mènent les services de santé coloniaux. Mais les médecins sont conscients que seul l'assainissement de la voirie, la généralisation du carrelage dans les habitations (le sol est le plus souvent de la terre battue) pour reduite les populations de rats permettra de faire disparaitre ce fléau.]]>
1930]]> fre]]> Indochine. 19..]]> Cambodge. 19..]]> Cochinchine. 19..]]> Annam. 19..]]> Tonkin. 19..]]> Laos. 19..]]> Kouang-Tchéou-Wan. 19..]]> - Feuille [Hai-] Phong ; 31 ; 1904 ; Indochine. Service géographique, ISBN : ]31E1904.
[Edition de] juin 1904 - Demi-feuille Est
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=47953]]>
Epidémies]]>
Depuis le début du 20e siècle, la peste, qui avait laissé un peu de répit à l'Europe au siècle précédent, réapparait fréquemment dans les ports méditerranéens. Sa présence quasi permanente à Marseille justifie l'intérêt des doctorants en médecine qu'ils soient de Paris, de Lyon ou encore de Montpellier : Guglielmi soutient donc la cinquième thèse déjà défendue sur cette question depuis 1901.

BnF - Vaincre les épidémies (1900-1929)

L'originalité de son travail est qu'il fait grand cas des données fournies par le Bureau municipal d'Hygiène de Marseille, ce qui l'autorise à soutenir une assertion peu triviale concernant la ville portuaire :

- les cas nautiques, i.e. les cas importés par les navires, sont sans intérêt épidémiologique : ces bateaux ont bien pu accoster dans des ports sains autant que suspects mais ils sont souvent eux-mêmes infestés de rats porteurs du bacille et sont déjà particulièrement surveillés sur le plan sanitaire.

La rue Peyssonnel, un habitat pauvre et insalubre (Marseille, 1930)

- les cas sporadiques sur le territoire sont plus intéressants à étudier mais beaucoup plus difficiles à analyser lorsqu'ils sont totalement isolés : leur origine mal identifiée ne permet pas de comprendre comment ils ont pu franchir les barrières sanitaires.

Habitat précaire : camions et roulottes (Marseille, 1930)

Il y a bien un problème méthodologique fondamental : il faut plusieurs faits voisins suffisamment rapprochés dans le temps et dans l'espace pour émettre des hypothèses crédibles. La quarantaine de cas survenus entre 1921 et 1929, suivie d'une micro-épidémie locale, répond à ce postulat et permettra de comprendre s'il s'agit de cas sporadiques exogènes, faciles à combattre, ou s'il s'agit de foyers autochtones, donc hélas endémiques et sans espoir d'éradication définitive. L'étude montrerait que Marseille relève du premier cas de figure et ne connaît que des cas importés que le service sanitaire de la ville peut contenir efficacement.

Les quelques illustrations photographiques (rues de Marseille proches des bassins de la Joliette), qui témoignent de la misère et de l'insalubrité de certains quartiers et qui sont reproduites ici, sont extraites de la thèse originale : leur apparition dans un mémoire académique de ce type est assez exceptionnelle pour l'époque.

1. Agnès Sandras - Vaincre les épidémies (1900-1929) : isolement, masques, sérums, ... - Blog BNF 2020]]>
1931]]> fre]]> Marseille. 19..]]>
Histoire de la Provence]]> Epidémies]]> Revue des Questions historiques, sous le titre Journal du [sieur Goujon] Maître-d'Hôtel de Mgr de Belsunce durant la peste de Marrseille 1720-1722, par D. Théophile Bérengier Extrait de la "Revue des questions historiques". Octobre 1878 (http://www.sudoc.fr/105917451)

Provenance MMSH Aix-en-Provence, Histoire de Provence > Brochures Espeut


Mgr de Belsunce, évêque de Marseille durant la peste (1671-1755)

En 1720, pour la 23ème fois depuis J.-C., Marseille est contaminée par la peste. Le Parlement d'Aix décrète son isolement complet pour éviter que ses habitants, en fuyant, ne propagent davantage la terrible épidémie. Le secours des magistrats et des médecins qui prennent de très grands risques, ne suffit pas : la fête du Sacré-Coeur de Jésus instaurée par l'évêque du diocèse, Mgr Belsunce, stoppe enfin l'épidémie en 1722, ce que les marseillais s'empresseront d'oublier !]]>
1880]]> ]]> fre]]> Marseille. 17..]]> peste (La) de Marseille (La). Mgr de Belsunce et la dévotion au Sacré-Coeur de Jésus
- Feuille S.n. ; 58-59 ; 1970 ; Institut géographique national (France), ISBN : C60_058_70. "Prises de vues aériennes de 1969 ; Révisé en 1970"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=51470

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Epidémies]]> Santé publique]]> L'infection cholérique a lieu dans un pays quand il est au calme du temps, et l'intensité de l'infection quand ce pays reste sous ce calme" (conclusion de l'ouvrage sous forme de "Loi unique").

La météorologie est le facteur explicatif majeur : c'est en tous cas la thèse que défend le Lt de vaisseau Frédéric Rigodit : la carte qu'il dresse de l'avancée de l'épidémie démontre sans l'ombre d'un doute possible que l'Europe de l'ouest a été prise en tenaille par 2 fronts :

- le premier arrivant par le Sud et venant de la Mecque avant de contaminer l'Espagne et l'Angleterre, en suivant certains grands courants qui montent vers le Nord, théorie partagée par certains médecins
- le second front, ayant pour point de départ également la Mecque mais arrivant beaucoup plus par l'Est, en passant d'abord par la Syrie puis en remontant la Turquie

En 1865, le choléra a emprunté deux itinéraires pour contaminer l'Europe de l'Ouest à partir du bassin méditerranéen (Rigodit, 1865)

L'extension et la régression de l'épidémie de choléra de 1865 sont corrélées aux saisons (Jobert, 1865)

Si Jobert parvient à convaincre certains médecins de l'influence de la succession des équinoxes dans la virulence et le déclin de l'épidémie, influence confirmée par la carte de son parcours géographique éléborée par Rigodit, elle en laisse septiques bien d'autres : l'opposition entre les deux thèses repose en fait sur le clivage qui sépare les partisans de la contagion par contact direct (pénétration de l'agent infectieux dans l'organisme) et les partisans des miasmes, véritables agents pathogènes véhiculés par l'air.

Pour Armand Jobert, le choléra est le résultat d'une asphyxie lente : il est dû à l'air stagnant et il est infectieux parce qu'il est miasmatique, et non contagieux. Si l'épidémie de 1865 que connaît Marseille n'est pas la pire que la ville ait connu ("moins" de 2 000 morts), c'est que le choléra suit simplement la déclinaison solaire : sa virulence grandit et s'amenuise en fonction de son activité. N'en déplaise aux contagionnistes.

Au long du 19e siècle, le choléra donnera l'occasion aux supporters de la théorie des miasmes (vapeurs ou brouillards viciés émanant de ce qui est en décomposition et d'autant plus redoutable que l'air est agité) de défendre cette croyance : la découverte des microbes leur donnera finalement tort à la fin du siècle.]]>
1866]]> fre]]> Marseille. 18..]]>
Epidémies]]> Santé publique]]>
L'épidémie de choléra de 1852 à 1860
la 3ème grande pandémie historique mondiale la plus meutrière

Les facteurs favorables au développement du virus sont probablement liés à la température élevée et à la sécheresse. Mais, étude à l'appui, la cause déterminante la plus sérieuse et la plus certaine de sa propagation est la transmission d'individu à individu.

La clé de la virulence de l'épidémie : les conditions météorologiques. Seulement elles ? 

La conclusion de l'analyse du parcours de l'épidémie s'impose : le choléra vient d'Alexandrie (Egypte) et a été amené par les pélerins revenant de leur pélerinage à la Mecque (Arabie Saoudite, sous empire ottoman) et la contamination s'opère au niveau individuel.

Selon l'OMS, le choléra est directement responsable de plusieurs millions de morts alors qu'il est probablement l'agent infectieux le plus facile à combattre : ses recommandations se limitent à l'observation de quelques règles d'hygiène élémentaires simples et peu coûteuses comme faire bouillir l'eau, laver et éplucher les légumes, etc.]]>
1865]]> fre]]> Marseille. 18..]]>
Epidémies]]>
Dès le début de l'épidémie, une frénésie de publications, dont certaines concernent Marseille, s'empare des médecins : plus de 150 monographies et recueils, certains contenant plusieurs dizaines de communications, sont édités au cours des années 1830. Il faut dire que l'épidémie rappelle en tout point et avec effroi celle de la Grande Peste dont on vient de célébrer le funeste centenaire (1820) : elle fera plus de 100 000 victimes en France, dont près de 3 500 pour la seule ville de Marseille, de 1834 à 1835 (détail dans réf. n° 2). Elle inquiète d'autant plus que, tout comme la peste, elle n'est pas comprise dans son mode de propagation qui oppose à nouveaux les partisans de la contagion (la maladie est causée par un virus) face aux convaincus de l'infection (la théorie des miasmes est encore dominante à l'époque).

Le cholera à Marseille (19e siècle)

Si on retrouve dans ce recueil des études épidémiologiques assez classiques (observations cliniques, conditions météorologiques, tableaux statistiques détaillés de la mortalité, polémique contagionnistes vs non-contagionnistes), on y trouve également des travaux moins conventionnels comme l'emploi du protoxyde d'azote (inspiration de gaz hilarant pendant la phase d'asphyxie du malade) ou de l'homéopathie (expériences menées en Autriche et en Hongrie), qui traduit une grande curiosité portée aux nouvelles approches thérapeutiques (3).

L'agent responsable du choléra, le Vibrio cholerae, sera une première fois identifié en 1854 par Pacini et rédécouvert en 1883 par Robert Koch, aboutissant à un vaccin mis au point à l'Institut Pasteur en 1892 (Paris).

1. Bertrand Mafart, Marc Morillon. - Les épidémies à Marseille au 19e siècle, in Epidémies à Marseille
2.Les épidémies de choléra de 1834 à 1835 à Marseille, par le Professeur Georges François, in Association des Amis de Patrimoine Médical de Marseille
3. Note sur l'emploi du protoxyde d'azote dans le traitement des cholériques, 200 Tome 3. n°24. 26 avril. Hôpital Saint-Louis Service de M. Lugol, in Gazette médicale de Paris]]>
1832-1837]]> fre]]> France. 18..]]>
Epidémies]]>
L'habit de protection des médecins, en peau , en usage en Italie dès le 17e siècle
(oeil de cristal et bec rempli de parfums censés purifier l'air pestilentiel)

Aphorismes concernans la peste ; dans lesquels on tâche de découvrir la cause essentielle de cette maladie contagieuse, & où l'on donne une méthode infaillible pour s'en garantir & pour l'étoufer parfaitement. Traduit du latin de Mr. Eggerdes, premier médecin de l'Électeur de Trèves &c. Par Mr. J. A. *. *. D. M. de Geneve. (Comprend)

Lettre écrite de Marseille le 4. octobre 1720 par Monsieur Chicoigneau [sic] chancelier de l'université de Montpellier, à Monsieur Gonnin médecin à Montélimar (Comprend)

Cette compilation des causes et symptômes de la peste, des moyens de la combattre avec des parfums, de la contenir avec la quarantaine et de s'en prémunir par la désinfection apparaît bien originale. La seconde partie reprend en très grande partie l'oeuvre du capucin Maurice de Toulon publiée un an auparavant, mais amputée de ce que l'auteur, Manget, considère comme digressions et complétée de textes divers et d'aphorismes pris ça et là pour étoffer une 3ème partie.]]>
1721]]> fre]]> lat]]> France. 17..]]>
Epidémies]]> Santé publique]]> Sig. ã5, A-D12. - Ornement typographique au titre et bandeaux gravés sur bois (Notes)

Un rémède sûr et éprouvé contre la peste : un parfum composé de drogues savamment dosées...

La peste est sûrement un fléau de Dieu pour punir les fautifs mais l'air corrompu la rend d'avantage épidémique et contagieuse : si la mise en quarantaine est une mesure indispensable, des parfums savamment composés sont réellement efficaces. Il y en a pas moins de trois sortes : les violents, les médiocres et les doux. Evidemment, les violents, les plus efficients, sont hélas les plus coûteux tant certaines essences et épices sont rares et chères et bien souvent hors de portée des plus pauvres...]]>
1720]]> fre]]> Toulon. 17..]]>
Epidémies]]>

Les Mystères de Marseille d'Emile Zola, feuilleton écrit pour Le Messager de Provence (1867)
Après 1834, 1835 et 1837, Marseille est frappée en 1849 par une quatrième épidémie de choléra, probablement arrivée par des navires venus de Golfe du Bengale. La Société nationale de médecine de Marseille rédige un rapport circonstancié qui établit que le choléra n'est pas contagieux (transmission par contact direct), à la manière des maladies à virus comme la petite vérole, mais qu'il est transmissible : il recommande donc la quarantaine pour les navires et une bonne hygiène pour les quartiers les plus insalubres.

A l'appui de relevés réguliers provenant d'instruments scientifiques, cette commission est en mesure d'affirmer que l'épidémie n'a aucun rapport avec l'électricité. Elle dresse également de surprenantes statistiques comme le nombre de décés de cholériques par métiers en calculant le sous-total par lettre de l'alphabet !

Cette épidémie, qui coûta la vie à plus de 2 250 marseillais, inspira Emile Zola pour son roman-feuilleton "Les Mystères de Marseille" écrits spécialement pour le journal politique le "Messager de Provence". La version de 1867 est consultable sur Gallica Les Mystères de Marseille - Emile Zola, 1867]]>
1850]]> fre]]> Marseille. 18..]]>
Epidémies]]> Observations et réflexions propres à confirmer ce qui est avancé par Mrs. Chicoyneau, Verny & Soulier, dans la relation du 10. decembre 1720. Touchant la nature, les événemens & le traitement de la peste à Marseille. Imprimées par ordre de monsieur le marquis de Vauvenargues, premier consul d'Aix, procureur du païs, & commandant pour sa majesté en cette ville, & de Mr. Buisson consul assesseur d'Aix, procureur du pays."

Au 18e siècle, la théorie alors dominante des miasmes ("mauvais air") explique le phénomène contagieux des maladies infectieuses et les grandes épidémies qu'elles déclenchent périodiquement.

La théorie des miasmes, seule explication du phénomène contagieux

Les miasmes sont le principal vecteur du principe infectieux. Les moyens pour désinfecter les objets et les marchandises sont bien connus : l'eau, le feu et l'air. Si on ne peut utiliser l'un de ces 3 moyens en raison de la nature même des biens (habits et étoffes, par ex.), les parfums restent le 4ème moyen le plus efficace et le plus sûr pour purifier les lieux.

L'habit de protection très caractéristique des soignants de l'époque, et dont l'emploi est connu depuis plusieurs siècles déjà, est d'une grande étanchéité : le seul point faible et fatal de cette véritable armure reste l'appendice nasal en forme de bec, alors rempli d'épices, d'aromates et autres herbes, supposés former une barrière efficace aux mauvaises odeurs délétères...]]>
1722]]> fre]]> Marseille. 17..]]>
Epidémies]]> Santé publique]]>
Timbre humide ovale noir "Don du prof. Fallot 1911" ; timbres humides ronds bleus "École de plein exercice de médecine et de pharmacie Bibliothèque Marseille" (Note sur la provenance)

Fallot, Étienne Louis Arthur (1850-1911) (Note sur la provenance)

Le puits provençal traditionnel ? Plutôt une eau putride et polluée,
assez éloignée de l'image du petit santon aux parfums torrides de la garrigue !

Le vrai problème à Marseille c'est l'hygiène désastreuse des cités où grouillent des familles entières qui vivent dans une effroyable promiscuité.

Pour éradiquer la fièvre typhoïde à Marseille, il y a seulement 3 conditions à remplir : des logements salubres, des eaux d'alimentation propres comme celles du canal de la Durance et de la Madrague et des égoùts parfaitement étanches.

Ces conditions doivent être complétées par  quelques simples mesures : installer des filtres dans les établissemnts publics (écoles, hôpitaux et prisons, par ex.), fermer tous les puits privés, enterrer la canalisation Merlan-Longcbamp, et enfin convertir Le Jarret en souterrain, même s'il ne joue pas un rôle aussi important dans cette question qu'on le prétend.]]>
1894]]> fre]]> Marseille. 18..]]>
Epidémies]]>
Mgr Belzunce, évêque de Marseille pendant la grande peste

En pleine épidémie de la grande peste de 1720 à 1721 qui sévit dans toute la France (près de 100 000 morts estimés pour la seule région de Provence), deux soeurs sacrifient leur vie pour aider les mourants des hôpitaux d'Aix : une expiation à la mesure d'un fléau compris comme une punition divine dans des temps où le relâchement des moeurs est parfois dénoncé.

De décembre 1720 à mars 1721,, la correspondance qu'elles ont entretenue avec leur famille (la famille de Ribbe, celle-là même de l'auteur), soeur, frère et surtout père et mère, nous laisse le témoignage précis et détaillé d'une chronologie implacable (contamination inévitable, agonie terrible et mort inéluctable).

Note : la santé publique, en particulier les hôpitaux, à cette époque et jusque la fin du 19e siècle (cf histoire des hôpitaux) repose d'abord sur un engagement de charité, le plus souvent adossé à la foi.]]>
1874]]> fre]]> Aix-en-Provence. 17..]]>
Epidémies]]> Santé publique]]>
Le moustique, genre Aedes, principal vecteur du virus de la fièvre jaune
Au 19e siècle et début du 20e, de nombreux navires marchands (Amérique centrale) en sont infestés

Le fondateur et rédacteur de l'Observateur provençal des sciences médicales dénonce l'incompétence des professeurs de l'École secondaire de Médecine de Marseille qui composent la commission de salubrité publique et qui ont censuré un de ses article sur la fièvre jaune : les recommandations qu'ils émettent sont jugées absurdes par l'auteur et contraires à tout ce que ses confrères connaissent de cette maladie. En arrière plan, l'affrontement entre les opinions des médecins qui divergent sur l'idendité ou la différence entre toutes ces maladies (existe-t-il réellement un seul ou quatre virus distincts ?) et leur pouvoir épidémique (ces virus sont-ils effectivement contagieux ou totalement inoffensifs ?).

En plus de la seconde édition, nous présentons ici la 1ère édition de ce document parue la même année et les articles relatifs à la fièvre jaune publiés en 1821 dans le même journal, l'Observateur provençal des sciences médicales.

1821 - Tome 1

  • Notice sur la Fièvre jaune, la Peste et le Typhus considérés comme non contagieux, etc. par M. SEDILLOT (p. 36 à 42)
  • Opinion de M. le Professeur BAUMES sur la fièvre jaune (p. 42-44)
  • Opinion de M. Lefort, Médecin du Roi à la Martinique , sur la non-contagion et non-importation de la Jièvre jaune, publiée avec des notes par M. Jean Sédillot (p. 44-46)
  • Dissertation sur la maladie dite fièvre jaune qui règne à la Guadeloupe, par M. J.E.A. AVIENY-FLORY et P.M. ROUX (p.260 à 265)
  • Lettre sur la contagion de la fièvre jaune, par M. AUDOUARD et P.M. ROUX (p.265 à 270)

1821 - Tome 2
  • Coup-d’œil sur la fièvre jaune, par P.M. ROUX (Seconde édition intégrée p.113)
  • Aperçu sur la fièvre jaune, par M. TEXTORIS (p.115 à 143)
  • Dissertation sur la fièvre jaune d’Amérique, MM. Les Docteurs PIGUILLEM frères, REVERT, LOPEZ, RIERA et CANO (p.144 à 150)
  • Mémoire au Roi en conseil des Ministres et aux Chambres, ou protestation contre le travail de la commission sanitaire centrale du royaume, par M. Jean DEVEZE (p.150 à 157)
]]>
1821]]> fre]]> Marseille. 18..]]>
Epidémies]]>
François Valleriole est âgé de 74 ans quand il rédige son traité sur la peste, ce qui explique sa longue expérience des épidémies, comme celle qui a touché le Piémont et l'Italie, en particulier Venise, de juin 1575 à décembre 1576. Longue carrière qu'il revendique en l'utilisant comme argument d'autorité contre ceux qui ne partagent pas son avis sur l'épidémie.

Le Lazzaretto Nuovo, île de la lagune de Venise de quarantaine préventive, (1468)

S'il n'y a rien d'absolument original à reprendre ce qui est connu ou supposé sur les 3 types de contagion possibles, à savoir une transmission par contact direct, par l'intermédiaire d'un objet contaminé ou encore par l'air que tout le monde respire, ce qui est notable est que ce texte, même s'il contient quelques expressions latines, ne se présente pas comme ouvrage académique et savant mais comme un traité accessible au plus grand nombre, au moins aux lettrés ayant les moyens ce genre d'ouvrages. Publié en français ancien 50 ans après la mort de l'auteur, un des plus anciens traités sur la peste, la majorité datant du 18e siècle à l'occasion de la Peste de 1720, il est plus adapté aux maladies dites populaires et plus soucieux de sa diffusion : c'est pour cela qu'il propose de nombreux remèdes accompagnés de leurs compositions précises et de la manière de les préparer (1).

François Valleriole (1504-1580)

Que ce document ait été imprimé en 1629 ne tient pas du hasard : cette année-là, la Cour de Parlement de Provence prend un arrêt contenant un Règlement sur le fait de la Peste du 17 Juillet 1629, un texte pointilleux de 34 pages qui ne contient pas moins de 127 articles !

1. La littérature médicale en français de 1601 à 1700 - Bibliothèques d'Université de Paris, Histoire de la santé]]>
1629]]> fre]]> lat]]> France. 16..]]>
Epidémies]]>
Auguste Villard (1832-1901)

La dernière épidémie de ce virus remontant à plus de 40 ans (1837), les médecins en ont une connaissance surtout théorique, mais depuis, les outils statistiques et les méthodes d'analyse microbiologique ont sensiblement évolué, générant un matériel documentaire plus complet que celui élaboré lors les précédentes pandémies, notamment des rapports de synthèse publiés dès 1891 puis en 1896 qui feront référence et sur l'état de la question et sur certains standards de la recherche microbiologique.

Si l'origine de cette grippe est discutée (Asie ou Russie), A. Villard tranche la question en affirmant qu'elle vient de Moscou. La cause est d'autant plus entendue qu'elle consolide une de ses observations majeures : la grippe se propage de manière privilégiée et en premier, dans et par les capitales européennes. Autrement dit, son terreau de prédilection sont les grands centres urbains ou s'entasse une population importante, souvent miséreuse.

Deux ans après la publication d'A.Villard, Richard Pfeiffer (élève de Robert Koch), au fait des récentes méthodes bactériologiques, annonce avoir identifié l'origine virale de la grippe, le Bacillus influenza.

La multiplication des médicaments contre la grippe : le patient, un mort sous ordonnance ? (Edition du Grelot, 12 janvier 1890)

L'enseignement capital qu'A. Villard tire de son étude, à défaut de proposer une thérapeutique puisque l'agent pathogène reste toujours inconnu, est qu'elle confirme une fois de plus l'origine et le fonctionnement fondamental de toutes les épidémies : les agents viraux sont endémiques à une zone géographique bien délimitée et, pour des raisons qui restent inexpliquées, ils se propagent en dehors de ce périmètre.

Les études épidémiologiques lui donneront  doublement raison et répondent même à la dernière interrogation : oui, le foyer initial des épidémies est souvent un réservoir endémique isolé (grippe aviaire, sida, Ebola,...) qui reste confiné tant que l'on ne perturbe son écosystème, ce qui conduit en général à son expansion géographique incontrôlable.

Facteur aggravant, les voies de communication et l'accélération des transports jouent un rôle majeur dans leur extension spatiale et dans leur vitesse de propagation : à la fin du 19e siècle, l'Europe comptait déjà 250 000 km de voies ferrées qui réduisent considérablement la durée des voyages (ramener à quelques jours un périple de plusieurs semaines revient à mettre Paris par TGV à 20 minutes de Marseille, comme pour Aix-en-Provence aujourd'hui). De nos jours, le transport aérien à supplanter les transports terrestres, propageant les virus à des vitesses et sur des distances décuplées.

Constantin Oddo (1860-1926)

Le chef de clinique Constantin Oddo, attentifs aux travaux d'A. Villard, prit soin de les rassembler pour les publier : pendant l'épidémie de choléra qui avait frappé Marseille en 1884, il s'était enfermé plusieurs mois avec les malades dans l'hôpital créé dans le Parc du Pharo pour endiguer cette pandémie meurtrière (2).
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1. La Grippe russe de 1889-1890 - Wikipédia
2. Constantin Oddo - Wikipédia]]>
1890]]> fre]]> Marseille. 18..]]>
Santé publique]]> Epidémies]]> A partir du 16e siècle, la France redoute les pandémies et établit un cordon sanitaire le long de ses côtes méditerranéennes : le Lazaret de Marseille, créé en 1663 au lieu-dit Saint Martin d'Arenc (il sera parfois appelé le Lazaret d'Arenc) est un établissement qui accueille, pour observation, mise en quarantaine ou traitement, les équipages, passagers et marchandises qui débarquent et qui descendent de navires provenant de ports soupçonnés d'abriter des foyers épidémiques, au premier chef, la peste.

Plan du Lazaret, patrimoine médical Marseille (Pr Georges François, Association des Amis du Patrimoine Médical de Marseille)

Sur la page de titre figure une inscription au-dessus du fronton de l'entrée principale qui affirme la fonction centrale d'isolement de l'institution "Hic provida cura ! Dum lue infectos medicatur Morbi contagia ab integris arcet = Ici le soin est prudent : tandis qu'on soigne les malades de la peste, on détourne des bien-portants la contagion de la maladie" (trad. Rémy Burget, 2021).

La Lazaret de Marseille : la porte majeure, côté de la Joliette.

Pour éviter la contagion de la ville, un sévère et imposant règlement de près de 750 articles définit le rôle de chacun (personnels administratifs, soignants et confinés), les règles de vie commune jusqu'au moindre détail et le contrôle très strict de tout ce qui peut entrer ou sortir de l'établissement.

Le Lazaret fonctionnera pendant près de 2 siècles mais, impératifs économiques obligent, face à l'extension des installations portuaires de la Joliette, le Lazaret doit céder la place en 1850 : il est alors transféré au Frioul et reçoit en affectation l'hôpital de Ratonneau, l'éloignement de Marseille apparaissant comme la meilleure assurance contre les risques de contagion. Il fonctionnera jusqu'en 1928. De nos jours, le quai du Lazaret est le nom donné à la voie de circulation surplombée par le viaduc de la Joliette.

Références : Association des Amis du Patrimoine Médical de Marseille
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- Pr Georges François. Les Lazarets de Marseille (Association des Amis du Patrimoine Médical de Marseille)
- Pr Georges François. L'hôpital Caroline (Association des Amis du Patrimoine Médical de Marseille)]]>
1836]]> fre]]> Marseille. 18..]]> Marseille. 19..]]> Marseille. 20..]]>
Epidémies]]> Médecine]]> Essai pour servir à l'histoire des fièvres adynamiques et ataxiques" a été écrit à la main sur la 1ère de couverture en guise de titre générique à ce recueil factice.

Il semblerait que plusieurs versions de ce recueil aient été assemblées à la même époque, des années 1820 aux années 1840. Elles ne comptent pas le même nombre de pièces (10 et 14) et, à la seule exception d'un document trouvé dans 2 versions avec la communication de Monfalcon qui a donné son titre générique au présent recueil, elles contiennent des documents très différents. Ces compilations ont 2 points communs :

- elles rassemblent des textes tous liés au thème central des fièvres et des phénomènes épidémiques
- elles se veulent représentatives d'une certaine diversité géographique, soit au niveau des villes de publication, soit au niveau des villes où ont eu lieu les observations : Paris, Lyon, Toulon, Montpellier, Carcassonne, Toulouse, Bordeaux, Barcelone et Tripoli.

Le choléra à Paris - 1ère épidémie de 1832

Les dates de parution de ces 14 pièces, majoritairement consacrées à la typhoïde, correspondent à l'apparition des grandes épidémies qui frappent alors les pays européens et méditerranéens : en plus du choléra avec ses premières épidémies importantes de 1832 et 1849 (1), toutes sortes de maladies s'invitent périodiquement et meurtrièrement, comme le typhus, la fièvre typhoïde, la peste et la fièvre jaune. Le typhus et la fièvre typhoïde seront parfois confondus alors que la typhoïde, causée par une bactérie de type salmonelle, a été décrite par Pierre Bretonneau dès 1818.

La mutiplicité des auteurs, la variété des témoignages et la diversité des cadres d'observation de terrain ne sont pas accidentelles : elles ont pour but de crédibiliser la thèse défendue et d'emporter la conviction du lecteur. Car l'enjeu est d'importance et la polémique parfois véhémente (les accusations de charlatanisme ne manquent pas) : il s'agit de savoir si la propagation des maladies est due à des conditions climatiques particulières ou à des miasmes qui prolifèrent dans les milieux insalubres (c'est l'infection qui crée la contagion) ou si les contaminations s'opèrent par contatcs directs entre les personnes (2).

Savoir si les causes, ou tout au moins les facteurs favorables, sont plutôt d'ordre social ou plutôt d'ordre comportemental n'est pas sans conséquence sur les mesures à adopter, en premier lieu celles médicales mais également celles morales et politiques. Nous savons aujourd'hui que cette controverse ne sera tranchée que dans les années 1880-1900 lorsque les bactériologistes démontreront le rôle de la contagion dans les maladies infectieuses, contredisant certains préjugés et contrariant les solutions administratives plus radicales en matière d'urbanisme et de lutte contre les taudis urbains (3).


Réfs
1. René Le Mée. - Infection ou contagion ? La controverse sur la diffusion du choléra dans la France du premier XIXe siècle (note de lecture de Marie Chauvet). in Hypothèses
2. Une querelle médicale du début du XIXe siècle : infectionnisme et contagionnisme, ou l’ambiguïté du rapport entre raison et progrès, Grégory Beriet, Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, 2009 131-1 pp. 23-33
3. La construction de la notion de contagion : entre médecine et société [article. Patrice Bourdelais, Communications, 1998, 66 , pp. 21-39]]>
  1. J. B. Monfalcon. - Essai pour servir à l'histoire des fièvres adynamiques et ataxiques. - Lyon, 1823
  2. F. M. Audouard. - L'infection est le principe de la contagion de plusieurs maladies. - Paris, 1844
  3. F. M. - Audouard. - De la morve et du Farcin. - Paris, 1844
  4. N. Chervin. - De la nullité des prétendus faits de contagion observés à Barcelone en 1821 : ou deuxième réponse à M. Audouard ... envoyé à Barcelone en 1821 ... par Son Excellence le Ministre de la Guerre, à l'occasion de la fièvre jaune. - Paris, 1827
  5. Léopold Turck. - Mémoire sur la nature de la fièvre typhoïde et sur le traitement à lui opposer. 1er  et 3ème mémoires - Paris, 1843
  6. Léopold Turck. - De la nature de la fièvre typhoïde - 12 Observations
  7. M. L'Huillier. - Observations et reflexions sur quelques maladies de l'encéphale et sur le typhus. - Montpellier, 1827
  8. Raymond Faure. - Typhus, différent de la fièvre typhoïde, observé dans les hôpitaux du bagne et de Saint-Mandrier de Toulon, pendant les mois d'avril, mai, juin et juillet 1845 : notes, réflexions, sur cette épidémie, rapprochements. Toulon, 1846
  9. Charles Anglada. - Essai sur la contagion : présenté à la Faculté de médecine de Montpellier et publiquement soutenu le 20 Août 1832, pour obtenir le grade de docteur en médecine. Montpellier, 1852
  10. Drs Sizaire. - Histoire des constitutions épidémiques des fièvres typhoïdes, intermittentes, pernicieuses, qui ont régné dans plusieurs communes du midi de la France et surtout dans celles des arrondissements de Carcassonne et St-Pons, pendant les automnes 1843 et 1844
  11. J. Burdin. - Réplique aux observations de M. Pariset, secrétaire perpétuel de l'Académie royale de médecine, sur son expérience de désinfection faite à Tripoli, en Syrie
  12. Bertulus. - Observations et réflexions sur l'intoxication miasmatique, etc. - Montpellier, 1843
  13. M. A. Lefèvre. - De l'influence des lieux marécageux sur le développement de la phthisie et de la fièvre typhoïde à Rochefort. - Bordeaux, 1845
  14. M. E. Combes. - De l'Infection purulente : Lettres à M. le docteur Viguerie. Toulouse, 1843
]]>
1821-1846]]> ]]> ]]> ]]> ]]> fre]]> Europe. 18..]]>