Annales de la Faculté des lettres d'Aix (Scindé en)]]> Doctrine juridique française]]> Histoire]]> Littérature]]> 1905-1906]]> fre]]> France. 19..]]> Jurisprudence après 1789]]> Histoire]]> 1875]]> fre]]> Orange. 17..]]> Episodes de la Terreur : tribunal révolutionnaire d'Orange
- Feuille Orange ; 210 ; 1867 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Chartier (graveur)/Gauché (graveur)/Hacq (graveur)/Lorain (graveur), ISBN : F802101867.
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=27397

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Histoire]]>
Norbert Alexandre Bonafous, professeur de littérature ancienne et de littérature française, rend ici hommage aux Girondins, présentés comme de grands défenseurs de la liberté et qui finiront, pour la plupart, sous la guillotine.]]>
1838]]> fre]]> France. 17..]]>
Histoire]]> Économie]]>
- Le premier volume contient 93 articles publiés entre le mois de novembre 1918 et le mois de décembre 1920 : ils abordent principalement les réglementations économiques et commerciales, analysées dans un contexte de fin de guerre, et de reconstruction. Raynaud relate sa vision de la reconstruction économique française et européenne de l'après-guerre. Ainsi, il fait état des relations économiques de la France avec les autres pays européens, modifiées ou renforcées par la guerre, mais élargit également sa réflexion aux rapports commerciaux franco-américains ou franco-canadiens. Conscient de l’ampleur des dommages engendrés par la guerre, le Pr. Raynaud consacre aussi quelques articles à la reconstruction sociale.
Certains articles ne portent aucune signature, tandis que d’autres sont attribués à des auteurs différents, comme Paul Barlatier, directeur du Sémaphore. Dans sa contribution il affirme le soutien de la France à l’Italie qui revendique Fiume. Il y aussi Ch. Raynaud, auteur d’un article sur les leçons à tirer de la grève des chemins de fer anglais en septembre 1919.
Résumé Liantsoa Noronavalona

- Le second volume regroupe les articles parus entre janvier 1921 et février 1923 : Barthélémy Raynaud s’intéresse notamment au droit du travail au travers de l’introduction de la journée de 8h, des lois et réformes sur les retraites ou encore des syndicats. Il aborde aussi des notions sociales, telles que le chômage, le budget des travailleurs, leurs salaires ou bien l’idée nouvelle d’orientation professionnelle. Il observe ces changements sociaux sous l’angle français mais aussi des pays étrangers, comme l’Angleterre. L’économie et le commerce national et international sont également des thèmes que l’on retrouve dans nombre de ses articles, du point de vue de la production et de la consommation.


- Le troisième volume s’étend de mars 1923 à avril 1925. L’auteur reprend le thème du droit du travail et en étudie les évolutions juridiques et sociales. De la même manière il traite des sujets d’économie et de commerce à travers l’exemple français mais aussi avec l’exemple de l’étranger, l’Algérie notamment.
Il se penche de plus ici sur la question de l’immigration et sur le statut social et juridique des étrangers sur le territoire français.

- Le quatrième volume regroupe 238 articles publiés des années 1920 au 31 décembre 1931. Différents sujets sont abordés, parfois regroupés en quelques thématiques : la critique des mesures sociales et fiscales prises en France durant cette période, le machinisme, les nouvelles organisations internationales (la Société des Nations et les problèmes auxquels elle fait face, l’Organisation Internationale du Travail, l’Organisation Internationale du Vin, etc.), l’immigration, les colonies françaises, l’économie (par des articles de réflexion sur les économies étrangères comme sur l’économie française).
B. Raynaud centre également certains de ses articles sur la jurisprudence qu’il juge importante, comme celle du tribunal correctionnel de la Seine du 16 février 1931 qui pose une double condition à l’engagement de la responsabilité pénale du commettant (Article n°231). Après en avoir brièvement présenté les faits et la portée, il effectue un commentaire du jugement. Figure également dans cet ouvrage la suite de sa série d’articles sur les grands produits internationaux dans lesquels il étudie à chaque fois un produit pour lequel il existe un marché unique au niveau international (les matières colorantes, le cacao, la soie artificielle, l’étain,...).


Enfin, le cinquième volume comprend 216 coupures publiées entre le 8 janvier 1932 et le 6 mars 1941.
Dans cette période qui précède et voit le début de la Seconde Guerre Mondiale, Barthélémy Reynaud aborde des thèmes divers.
Entre 1932 et 1939, il étudie l’économie du marché national et international (notamment les prix du marché, la crise économique…), ou encore l’évolution du droit du travail (la semaine de 40h, le montant des salaires en France, les syndicats professionnels…).

D’un point de vue social, il s’intéresse de plus aux droits des étrangers et des réfugiés sur le territoire français (en matière par exemple d’allocations familiales).

Son analyse économique et sociale continuera avec le début de la guerre, certains articles sont ainsi consacrés à la guerre économique, ainsi qu’aux impacts de la guerre sur l’économie et le travail.

Résumé Morgane Dutertre]]>
1918-1941]]> fre]]> France. 19..]]> Europe. 19..]]>
Histoire]]>
Ce tapuscrit fait partie d'un lot de documents offerts à la BU des Lettres d'Aix par la veuve de Norton Cru, Rose Cru, et Hélène Vogel, la jeune soeur de Norton Cru.

Pour plus de détails, lire le billet de Marie-Françoise Attard-Maraninchi, chercheure au sein de l’UMR TELEMME (Temps, Espaces, Langages, Europe Méridionale-Méditerranée) à Aix-Marseille Université : Le fonds Norton Cru à la BU de Lettres d’Aix-en-Provence]]>
1921 (ca)]]> eng]]> Europe. 19..]]>
Histoire]]> Droit musulman]]> Administration publique]]> Monde musulman]]>
En ce tout début du 20e siècle, la colonisation a placé certains pays occidentaux (Angleterre & France) devant l'obligation d'organiser une administration judiciaire qui tienne compte des convictions religieuses des populations musulmanes.

La question n'est plus de l'étudier pour des raisons de pure érudition mais de le connaître du point de vue doctrinal pour le comprendre et pouvoir l'appliquer par le biais de structures administratives adaptées.]]>
1900]]> fre]]> ara]]> Monde musulman]]> Moyen Âge]]>
Histoire]]> Droit musulman]]> Administration publique]]> Monde musulman]]>
La question n'est plus de l'étudier pour des raisons de pure érudition mais de le connaître du point de vue doctrinal pour le comprendre et pouvoir l'appliquer par le biais de structures administratives adaptées. Le second facicule aborde dans le détail la question du pouvoir souverain.]]>
1901]]> fre]]> ara]]> Monde musulman]]> Moyen Âge]]>
Histoire]]> 1929]]> eng]]> Europe. 19..]]> Histoire]]> Récits de voyages]]> Découvertes géographiques]]> Voyages de découverte]]>
Contient une note manuscrite de Norbert Bonafous, doyen de la Faculté des Lettres d'Aix-en-Provence, expliquant l'acquisition de ce manuscrit par ses soins le 3 mai 1879 et attribuant, sans aucun doute possible, cet ensemble de feuilles volantes à l'Abbé Jean-Joseph Expilly.
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17??]]> fre]]> France. 17..]]> Europe. 17..]]>
Histoire]]> Biographie]]>
Contient 3 cartes détaillées du front et des combats qui se sont déroulés à: Bourgonce, La Salle et Vauvilliers

Ecrit durant ses séjours dans les hôpitaux de Laval et d'Alençon]]>
1914]]> ]]> fre]]> France. 19..]]> Vosges. 19..]]> - Feuille Alencon ; 62 ; 1845 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Pelet, Jean-Jacques-Germain (1777-1858), ISBN : F80621845.
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=27252]]>
Histoire]]> 1917]]> eng]]> Verdun. 19..]]> Revictualling the Verdun lines, by a French sergeant : article de presse paru dans l'édition du quotidien "Manchester Guardian" datée du 9 mai 1917
- Feuille Verdun ; 19 ; 1882 ; France. Ministère des travaux-publics. Direction des cartes et plans ; Hellé, E. (graveur) ; Imp. Lemercier & Cie (Paris). - Publiée (…) en 1882
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=39704]]>
Histoire]]> Droit canonique]]> Par Monsieur l'abbé du Saulzet d'après la préface. - Rel. pleine peau, dos 5 nerfs à décor doré, pièces de titre et de tomaison en cuir de couleur (Notes)
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1771]]> fre]]> France. 17..]]>
Histoire]]> 1744]]> fre]]> Marseille. 17..]]> Histoire]]> Philosophie politique]]> Extrait du Moniteur Universel (Notes)

Charles de Ribbe, avocat aixois, fin connaisseur et historien attentif de la société provençale, privilégie toujours l'aspect social et moral dans ses analyses de la société française de la seconde moitié du 19e siècle.

Pour lui, le plus grand ennemi de la cohésion sociale et de la prospérité économique est la précarité du logement (qu'il appelle instabilité) imposée aux ouvriers. La raison en est bien connue : les logements construits en collectifs sont devenus des taudis que Ch. de Ribbe dénonce sur un ton étonnamment très politique : "Ces immenses habitations collectives, de cinq ou six étages, à logements si réduits, ne sont pas des foyers; ce sont des capitaux, et les locataires y sont traités, ils s'y renouvellent comme des valeurs de bourse".

La précarité du travail comme du logement, symbole de la condition ouvrière (fin 19e siècle)

La question des conditions de vie des classes populaires et laborieuses ne laisse pas indifférents nombre d'écrivains et penseurs politiques de cette fin de siècle, à l'instar de Jules Simon, homme politique contemporain de Ch. de Ribbe, dans ses écrits de philosophie politique.

Jules Simon (1814-1896)

Mais si J. Simon, que Ch. de Ribbe cite à plusieurs reprises, affirme bien que le salut de l'ouvrière passe par la famille, il s'en tient à une défense strictement libérale et donc purement abstraite (la transmission de l'habitation paternelle appartient à une époque révolue) : la famille, ciment de la société, restera constamment menacée dans son unité par la question du logement parce que la révolution industrielle a condamné les travailleurs, faute de moyens, à n'être plus que des locataires à la merci des propriétaires dont l'unique préoccupation est le profit. Une critique sans fard d'un ultralibéralisme pour qui seule la régulation spontannée résout naturellement tous les problèmes économiques et sociaux.


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1870]]> fre]]> France. 18..]]>
Éducation]]> Histoire]]>
La période révolutionnaire porte de graves soupçons sur toutes les institutions issues de l’Ancien Régime. L’école n’y échappe pas et un décret du 25 février 1795 réorganise totalement l’administration scolaire qui correspond aujourd’hui à notre second cycle (collège et lycée) : une École centrale est créée par département (parfois 2 ou 3 en fonction de la démographie), celle des Bouches-du-Rhône est installée à Aix. On en compte une centaine dès 1797 (1). La nouvelle scolarité de 6 ans est divisée en trois sections de deux ans (admission à 12, 14 et 16 ans), chacune délivrant 3 à 4 enseignements distincts :

 - 1ère section : dessin, histoire naturelle, langues anciennes et, sur autorisation, langues vivantes
 - 2ème section : mathématiques, physique et chimie expérimentales
 - 3ème section : grammaire, belles-lettres, histoire et législation

Sachant que jusqu'à la Révolution Française, le latin et l'éducation religieuse (qui disparaît ici des programmes officiels) s'imposent dans l'éducation des enfants, on mesure la grande modernité de ces programmes et la place accordée aux disciplines scientifiques et techniques, chères à un nouvel idéal citoyen éclairé.

Le présent manifeste, écrit en 1798 par des enseignants de ces nouvelles écoles, a été rédigé à l’attention (adresse) des parents d’élèves (les pères) et des jeunes (les futurs citoyens) afin de leur expliquer le bien-fondé de la réforme. On remarquera que les huit signataires du texte ont pris soin d’être très représentatifs des disciplines proposées au cours des trois cycles d'enseignement : langues anciennes, dessin, histoire naturelle, mathématiques, chimie, grammaire générale, belles-lettres et histoire. Le plaidoyer et la profession de foi des auteurs sont approuvées par le Département (l'arrêt, d'une seule page, précède le document) à un point tel qu'il en demande aussitôt l'affichage dans toutes les communes des B-d-R et son envoi au Directoire, au Ministre de l'Intérieur et à toutes les Ecoles centrales, pas moins !

Les écoles intermédiaires, une proposition émise par de Nicolas de Condorcet dès 1792 (1743-1794)

Déjà prévues par le plan général d'instruction présenté par Condorcet en 1792, puis reformulées par Bancal des Issarts et adopté par le Comité d'instruction publique, ces Écoles centrales auront une vie des plus éphémères : à la suite d'une enquête menée en 1801 par le ministre de l'Intérieur qui soulignait leur mauvaise coordination avec l'enseignement primaire, un manque d'éducation morale et religieuse, une liberté des élèves excessive et surtout, un esprit révolutionnaire peu compatible avec le régime bonapartiste (id, 1), une loi du 11 floréal an X (1er mai 1802) les supprime pour les remplacer par des lycées entretenus par l'État pour les plus importantes, par des écoles secondaires ou collèges financés par les communes ou par des fonds privés, pour les autres.

1. École centrale (Révolution française) - École centrale des Bouches-du-Rhône
2. Nicolas de Condorcet - Nicolas de Condorcet]]>
1798]]> ]]> fre]]> France. 17..]]>
Droit public]]> Droit pénal]]> Histoire]]>
Après sa démobilisation en 1916, René Cassin donne des cours sur la condition juridique des ennemis en temps de guerre. Ces dix leçons, jusqu'à présent méconnues et restées sous forme de notes manuscrites au style télégraphique, ont été découvertes par Julien Broch, historien du droit, qui en donne ici une version remise en forme et en livre une analyse qui met en lumière le difficile équilibre que doit trouver le juriste entre les dévastations de la guerre et une législation d'exception qui s'affranchirait de certains principes fondamentaux du droit qu'il entend défendre : René Cassin donne ces cours l'année même où Français et Allemands s'enlisent dans les terrifiantes tranchées de Verdun et s'enfoncent dans un abîme meurtrier inconcevable.

"René Cassin (1887-1976) apparaît d’abord à nos yeux comme le « légiste » de la France libre, le chantre des droits de l’Homme, Prix Nobel de la Paix 1968, ou encore le grand commis de l’État. On en oublierait presque que, avant ce Cassin-là, il y a eu le Cassin universitaire « privatiste ». Grièvement blessé lors de la Grande Guerre, il est retourné à la vie civile pour enseigner à la Faculté de Droit d’Aix-Marseille qui l’avait formée. Au cours de ces années de guerre à l’arrière, il a dispensé un cours, jusqu’ici demeuré inédit, sur la condition des sujets ennemis en temps de guerre.

René Cassin, mobilisé en 1914, revient à la civile en 1916 (1)

L’édition scientifique qui en est ici donnée est d’une haute valeur. Elle éclaire tout un pan, relativement méconnu, de la « législation de guerre », qui consiste, selon Cassin, à « empêcher la réalisation de tous les actes qui sur notre propre sol pourraient contribuer à soutenir et protéger la résistance de nos ennemis ». Il y décrit des pays rivalisant d’audaces juridiques (Restrictions à la liberté de circulation, atteintes aux droits patrimoniaux et à la capacité d’ester en justice, déchéances de nationalité, internements administratifs) destinées à contrer un ennemi intérieur par définition difficilement repérable, qui plus est dans un contexte d’« espionnite aigue », avec toujours le risque de frapper indistinctement tous les étrangers, les civils étant hélas moins bien protégés que les militaires par le droit international.

Universitaire en devenir, Cassin a été pris dans l’engrenage des contraintes : fallait-il faire preuve d’esprit critique par rapport aux mesures frappant les ressortissants des puissances ennemies ou, au nom d’un patriotisme cocardier, de la « guerre pour le droit » menée par nos juristes face à l’apologie germanique de la force brute, taire les atteintes aux droits les plus fondamentaux ? Semble-t-il que ce Cassin première manière, tout en déplorant mezzo voce certains excès des dispositions adoptées au coup par coup dans un contexte d’immédiateté a préjugé que la France, exemplaire, aurait tenu la balance égale entre l’impératif de sécurité et la sauvegarde nécessaire des libertés individuelles."

Texte de Julien Broch, MCF HDR, Centre d'Études et de Recherches en Histoire des Idées et des Institutions Politiques (CERHIIP), Aix-Marseille Université, rédigé pour la 4ème de couverture de l'édition imprimée de 2021.

L’Institut International des Droits de l’Homme a accordé à J. Broch les droits sur les manuscrits de R. Cassin pour établir cette édition scientifique.

1. Professeur Réné Cassin, in Nos Facultés de Droit]]>
1916]]> 2021]]> fre]]> France. 19..]]>
Antiquité]]> Histoire]]>
Pour autant, GSell ne fait pas dans la demi-mesure dans sa conclusion : les Berbères (étymologiquement, pour les Grecs et les Romains, barbares, ceux qui ne parlent pas leur propre langue) sont globalement restés assez primitifs. Et pour sortir de cette vie et ces mœurs rudimentaires, une seule solution : une forte discipline, qu'ils refusent tant ils sont impulsifs, ombrageux, susceptibles, anarchistes, nerveux, vaniteux... 

La Numidie, le royaume berbère (1)

Toutes ces qualités manquantes expliquent qu'ils ne seront jamais en mesure de mener leur propre destinée, en tout indépendance, et encore moins de constituer un véritable État qui entre dans l'Histoire. Ruinés par leurs divisions internes, asservis à leurs vieilles coutumes (ça vaut pour les paysans comme pour les montagnards), vulnérables aux diverses dominations, il est alors évident qu'il "faut que des étrangers viennent imposer à ce peuple l'ordre et la paix". Pour les Berbères, ce ne sera pas une première, mais les Romains ne vont pas faire les choses à moitié...

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian – MMSH, Aix-en-Provence)

Réfs
Histoire ancienne de l'Afrique du Nord - Wikipédia
Histoire des Berbères - Wikipédia

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1929]]> fre]]> Numidie (province romaine)]]> - Feuille Souk-Ahras ; 18 ; 1942 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_018_942a.
"Révisé en 1931 ; Tirage de Novembre 1942"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32687]]>
Histoire]]> Économie coloniale]]> Droit du travail]]>
L'ambition de la Dotation Carnegie pour la paix internationale n'est pas d'écrire la chronologie historique exhaustive des évènements qui se sont déroulés durant la Première Guerre Mondiale mais de présenter le bilan synthétique et analytique des conséquences économiques qu'a eu le conflit sur l'état et le destin des pays belligérants.

Quand l'État-major français comprend que c'est faute de main-d’œuvre et de planification que les usines d'armement ne peuvent pas fournir les munitions demandées, il est déjà trop tard : il n'y a pas de réserve disponible puisque les hommes valides sont envoyés au front et que les femmes les remplacent déjà, aussi bien à l'usine que dans les champs.

La seule solution est de faire venir des travailleurs de l'extérieur. Du point de vue de la France, le monde n'est pas d'une extrême complexité : il se résume à deux grands gisements avec, d'une part, la main-d’œuvre coloniale (Annamites, Kabyles et autres Africains du Nord) et la main-d’œuvre chinoise (qui ne doit pas être confondue avec les travailleurs coloniaux d'Indochine) et d'autre part, la main-d'oeuvre étrangère de race blanche.

Ventilation origine géographique de la main-d’œuvre étrangère (1914-1918)

Si la main-d’œuvre d'origine nord-africaine constitue 60% des travailleurs arrivant en Métropole, les Chinois et Indo-chinois représentent près de 40% de ces effectifs. Ces chiffres doivent d'autant plus être comparés avec ceux des troupes coloniales (475 000 hommes, dont 180 000 Africains noirs, notamment les tirailleurs sénégalais) que la France a dû concilier ces deux exigences totalement concurrentes (1).

Les travailleurs chinois en France - Le Figaro, éd. du 23 août 1916, p. 2 (2)

Ce sont donc plus de 220 000 travailleurs qui débarqueront à Marseille (à l'armistice, beaucoup seront déjà repartis, pour raisons diverses) au cours des 4 années de conflit : pour gérer ces flux, le Ministère de la Guerre créa le 1er janvier 1916, un organisme spécial, le Service des travailleurs coloniaux.

Parallèlement à la main-d’œuvre coloniale et chinoise, la France recrute une main d'oeuvre étrangère de race blanche. Pays d'émigration, le fait n'est pas nouveau pour les frontaliers mais les Belges, Italiens et Espagnols qui venaient jusqu'alors étaient surtout embauchés sur des contrats temporaires, notamment saisonniers dans le secteur agricole (moissons, vendanges, récoltes des fruits) dans le Nord et le Sud-Est de la France. Évolution déjà observée quelques années avant la guerre, l'agriculture et l'industrie ont davantage besoin d'emploi plus stable. Les contingents vont alors s'élargir à d'autres nationalités : Grecs et Portugais par ex. (fort taux d'illetrisme chez les seconds mais très dociles !), contrôlés par des bureaux d'immigration installés près des postes frontaliers (Italie) ou dans certains ports (Marseille, Bordeaux, Nantes).

Les ouvriers annamites en France (Première Guerre Mondiale)

Les administrations déjà existantes ou créées ad hoc contrôlent toutes ces populations et établissent des contrats de travail type adaptés à chacune des trois catégories de travailleurs. Les besoins liés à l'effort de guerre ne font pas oublier un certain réalisme économique : comme le précise l'article du journal Le Figaro, il faut prendre "toutes les mesures pour que cette main-d’œuvre ne concurrence pas la main-d’œuvre nationale ou locale".

Après le conflit et le rapatriement de ces travailleurs, l'appel à la main-d’œuvre étrangère a laissé des traces durables dans la société française et infléchit sa politique d'immigration : la paix revenue, les besoins de la reconstruction et des secteurs miniers et agricoles allaient développer des courants migratoires comme ceux venant d'Italie et de Pologne et justifier des accords bilatéraux.

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1. Alban Sumpf. - Les troupes coloniales dans la Grande Guerre. - Ministère de la Culture, l'Histoire par l'image, mai 2009.
2. Les travailleurs chinois en France (Le Figaro, éd. du 23 août 1916, p. 2). - Gallica]]>
1926]]> fre]]> Colonies françaises. 19..]]> France. 19..]]>
Histoire]]> Économie]]>
L'ambition de la Dotation Carnegie pour la paix internationale n'est pas d'écrire la chronologie historique exhaustive des évènements qui se sont déroulés durant la Première Guerre Mondiale mais de présenter le bilan synthétique et analytique des conséquences économiques qu'a eu le conflit sur la situation et le destin économique des pays belligérants.

La situation particulière de Marseille, trait d'union entre le front occidental et le front oriental d'une part et entre la Métropole et ses colonies d'autre part, a amplifié les répercussions économiques de la guerre non seulement sur la navigation, le commerce et l'industrie mais également sur le port, la ville et le climat social local : difficultés de ravitaillement, vie chère, crise du logement, troubles sociaux, bouleversement des fortunes, changements dans les mœurs. P. Masson évoque même, sans tabou, la question de l'impact que la guerre a pu avoir sur l'hygiène sociale...

L'impact majeur du conflit est d'avoir accentué le caractère industriel et la dimension coloniale du port, en témoigne l'Exposition coloniale de 1922. Si la guerre a globalement diminué l'activité portuaire (hors secteur militaire), les importations de certaines denrées alimentaires d'origine coloniale ont mieux résisté (céréales, vins, sucres, huiles) que les matières premières pondéreuses.

Importations du port de Marseille (tonnage 1913-1922)

Même dans les secteurs considérés comme ses points forts traditionnels, les exportations ont subi une érosion encore plus forte, une chute de la moitié, parfois des deux-tiers, par rapport aux volumes d'avant-guerre, et n'avaient toujours pas récupéré leur niveau initial cinq ans après la fin du conflit. Ces chiffres doivent bien sûr être appréciés par rapport à l'activité globale du port où le transport de troupes et de matériels militaires avait pris une importance vitale pour le pays et apporté un dynamisme artificiel.

Exportations du port de Marseille (tonnage 1913-1922)

L'évolution annuelle du mouvement total des marchandises montre que la situation n'a cessé de se dégrader tout au long des hostilités (guerre sous-marine) et n'a retrouvé une stabilité qu'une fois la paix retrouvée.

L'import-export du port de Marseille (tonnage 1913-1922)

Les effets négatifs durables sur le trafic des marchandises ont été légèrement compensés par le mouvement des passagers, notamment celui de la main-d’œuvre étrangère et coloniale (étude publiée dans la même collection), évolution structurelle que Marseille a depuis su préserver.

Le trafic passager du port Marseille (1913-1922)

Dans sa conclusion, P. Masson ne peut éviter le constat que la guerre aura fait perdre à Marseille 13 à 14 ans de croissance économique (les régions françaises du quart Nord-Est de la France auraient aimer afficher un tel bilan). Mais résolument optimist,e malgré des bilans statistiques pour le moins contrastés, il affirme que si beaucoup d'industries locales continuent encore après la guerre à alimenter davantage la consommation nationale que locale (nous sommes alors en 1924-1925), il s'agit d'une situation transitoire qui ne doit pas masquer l'aspect pérenne des nouvelles infrastructures comme l'aménagement de Port-de-Bouc, de Caronte, et de l'Étang de Berre, qui multipliera les surfaces de bassin, de terre-pleins et les longueurs de quais. Un avantage concurrentiel à terme qui autorise les Marseillais à être confiant dans l'avenir économique de leur ville et qui dépasse l'embellie conjoncturelle due à l'affluence extraordinaire, "et peut-être exagérée", des banques françaises ou étrangères...]]>
1926]]> fre]]> Marseille. 19..]]>
Antiquité]]> Histoire]]> Histoire ancienne de l'Afrique du Nord, Gsell poursuit la chronologie détaillée de la colonisation romaine : après la victoire de Scipion Émilien contre Carthage, le Sénat de Rome envoie dix commissaires pour définir l'organisation politique de la nouvelle province romaine, les règles de son fonctionnement, le statut de certaines cités, la gestion de terres, les impôts à acquitter,...

Carte de la province romaine (Afrique du Nord)

Après ce bouleversement militaire et politique, s'ensuit une période plus obscure qui s'étendra jusqu'aux campagnes de Jules César, à l'exception de la figure de Jugurtha, maître de la Numidie, qui contraindra Rome à entrer en guerre après avoir massacré tous les marchands italiens de Cirta. Après les campagnes de Métellus, vainqueur de Jugurtha, il faudra attendre les campagnes de Caius Marius (rival de Métellus) pour arriver à la fin des conflits. Entre la guerre de Jugurtha et l'expédition de J. César, Gsell reconnaît que lui-même et ses collègues historiens savent très peu de choses de ce demi-siècle.]]>
1928]]> fre]]> Numidie (province romaine)]]> - Feuille Souk-Ahras ; 18 ; 1942 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_018_942a.
"Révisé en 1931 ; Tirage de Novembre 1942"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32687]]>
Antiquité]]> Histoire]]> Histoire ancienne de l'Afrique du Nord devait s'achever sur les Grandes invasions des Vandales du 5ème siècle qui toucheront la Gaule, l'Espagne et l'Afrique du Nord. Le destin en décidera autrement et l'œuvre, restée inachevée, s'arrête à l'époque charnière du 1er siècle apr. J.-C. avec la victoire de Jules César à Thapsus en 46 av. J.-C., dont le récit est très détaillé (César sera assassiné deux ans plus tard, en -44) et le début de l'Empire (27 av. J.-C.) période de la Rome antique qu'il comptait étudier par la suite (fin de l'Empire en 476 apr. J.-C.).

Les camps de Jules César en Afrique

Cette victoire, celle de l'Empire romain, marque non seulement la fin de la guerre mais aussi la fin des royaumes indigènes. Gsell aura consacré la moitié de son étude (4 volumes) à ces royaumes, démontrant toute l'attention qu'il portait aux populations colonisées et mener une étude qui intéresse toujours les spécialistes de l'Antiquité : même si les corpus historique, archéologique et épigraphique se sont étoffés depuis et ont modifié les connaissances de cette période, Gsell était très au fait des dernières découvertes faites sur le terrain et les intégrait dans son travail (ce qui explique aussi les secondes éditions), comme en témoigne ses "Promenades archéologiques aux environs d'Alger : (Cherchel, Tipasa, le tombeau de la chrétienne)" de 1926.]]>
1930]]> fre]]> Numidie (province romaine)]]> Maurétanie Césarienne]]> Tunisie]]> - Feuille Sousse ; IX ; 1909 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_09_1909a.
"Dressée (…) en 1894 ; [tirage] 07-1909, codé sous la forme 7009"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43173]]>
Éducation]]> Histoire]]> Au cours de la période révolutionnaire, un décret du 25 février 1795 remplace toutes les écoles issues de l'Ancien Régime et équivalentes à nos collèges et lycées actuels par une unique École centrale installée dans chaque département (parfois, 2 ou 3 selon la population). Pour quelle raison ? Parce qu'à l'évidence l'éducation de la jeunesse reste prisonnière du passé (et de l'Église) et que l'oisiveté et le manque d'éducation de la jeunesse ont jadis été cause de grands malheurs dans le Midi : cet archaïsme, particulièrement flagrant dans le département des Bouches-du-Rhône, n'a pas échappé aux fondateurs de la République, il est donc grand temps d'appliquer le décret national pris 3 ans plus tôt.

Ouverture de l'École Centrale des Bouches-du-Rhône, le 29 Nivôse an 6me [18 janvier 1798]

Les quelques affiches qui annoncent à la population cette mise en œuvre nous livrent l'essentiel de son organisation et de son fonctionnement : son ouverture, ses programmes et son règlement (1). La réforme la plus importante concerne les programmes dans leur contenu marqués par l'abandon de l'éducation religieuse et l'importance accordée aux enseignements scientifiques et techniques qui seront assurés par des citoyens loyaux, au service de la République, une et indivisible.

Les sciences naturelles à l'honneur (École Centrale BdR, 1797-1798)

Comme les choses se précipitent, le règlement intérieur des Écoles centrales n'a pas encore était voté au niveau national : un règlement provisoire est donc adopté pour que l'École, qui a ouvert ses portes depuis déjà un mois et demi, puisse fonctionner normalement.

Règlement provisoire de l'École Centrale des BdR du 27 Pluviôse an 6me [27 février 1798]

Le cycle entier, d'une durée totale de 6 ans, est découpé en trois sections de deux années chacune. Sur cet extrait de règlement, on peut voir que les horaires de la 1ère section (dessin, histoire naturelle, langues anciennes et, sur autorisation, langues vivantes), pourtant destinés aux plus jeunes (à partir de 12 ans) occupent toute la journée : cours de 9h à 11h, suivi d'une séance de 11h à 13h. Les cours reprennent à 14h pour finir à 16h. Les horaires de la 2ème et de la 3ème section sont assez similaires. Il est à noter que le calendrier révolutionnaire avait remplacé la semaine de 7 jours par la décade de 10 jours (inspirée de la période attique en vigueur à Athènes durant l'Antiquité) : les élèves (et les enseignants) travaillaient donc 9 jours de suite et se reposaient le 10ème (décadi). Une grande vacance était prévue du 1er jour complémentaire [17 sept. 1798] au 21 Brumaire inclus [11 nov. 1798] complétée de quelques jours de congé les jours de Fête Nationale. Les fins observateurs remarqueront que la lourdeur du calendrier scolaire (seulement 3 jours de repos par mois) et les près de deux mois de grandes vacances (plus d'automne ici que d'été) ne soulevaient ni la compassion révolutionnaire ni de grandes révoltes pédagogiques. A leur plus grand déploiement, une centaine seulement seront ouvertes et ne concerneront de fait qu'un nombre restreint d'écoliers (à comparer aux 60 000 établissements du second degré des années 2020).

Comme il est de coutume dans le domaine de l'éducation nationale, l'expérience sera de courte durée : en 1801, une enquête diligentée par le Ministère de l'Intérieur (pas celui de l'Instruction Publique ?) conclura à une mauvaise articulation avec le primaire, un déficit d'éducation morale et religieuse, une trop grande liberté accordée aux élèves et, plus grave encore, un esprit révolutionnaire peu compatible avec le régime politique du futur empereur. Les Écoles centrales seront remplacées dès 1802 par des lycées d'État pour les plus importantes (suivie de celle de l'université impériale en 1806) et par des écoles secondaires ou des collèges financés sur fonds communaux ou privés pour les autres, mettant fin à un épisode assez singulier de l'histoire de l'école. Épisode qui nous rappelle que les réformes de l'enseignement d'origine politique et idéologique sont bien souvent annulées par des contre-réformes de même nature. Mais toutes partagent un point commun : les considérations pédagogiques et disciplinaires ne sont pas le souci exclusif des réformateurs. Comme quoi le système éducatif français sait préserver ses plus solides traditions...

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1. pour un historique plus détaillé, consultez :

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1798]]> ]]> fre]]> France. 17..]]>
Factums après 1789]]> Histoire]]> Biographie]]>
- dans sa première lettre au Procureur, J. Dhur fait référence à Ernest Judet "que je n'avais jamais vu avant le 14 décembre 1898, à l'audience de la 9° chambre correctionnelle"
- sa dernière lettre adressée au Procureur, et qui clôture l'ouvrage, est datée et signée : "Vendredi, 6 janvier 1899. Jacques Dhur"

Le texte de Félix Le Héno, connu sous son pseudonyme Jacques Dhur, a toutes les apparences d'une version préparatoire publiée dans une certaine précipitation, sans mention ni de l'éditeur ni de la date de publication (on sait juste qu'il sort de l'Imprimerie Kugelmann, à Paris) : dans une lettre datée du 23 décembre 1898, il annonce au Procureur qu'il va lui adresser un travail documenté.

Jacques Dhur (1865-1929)

Sans entrer dans le détail des affaires, un rappel des faits les plus récents explique la prise de position publique de J. Dhur : dans le Petit Journal du 23 mai 1898, M. Judet écrivait un article intitulé « Zola père et fils » où il racontait qu'en mai 1832, François Zola, « arrêté pour vol et malversation, avait subi une détention de deux mois ». Deux jours plus tard, dans l'édition du 25 mai, M. Judet, revenant à la charge, publiait sous le titre « Zola le récidiviste », un document qui, disait-il, apporte aux faits, dont la preuve existe, le témoignage autorisé du général de Loverdo. Émile Zola ne tarde pas à réagir et publie dans l'Aurore du 28 mai, une réponse indignée qui défend la mémoire de son père mort depuis 50 ans et cite de mémoire plusieurs journaux locaux (Le Mémorial d'Aix, le Sémaphore, la Provence) où son père est mis à l'honneur (brillant ingénieur en travaux publics, F. Zola est le concepteur du premier barrage à voûte d’Europe qui alimente en eau Aix-en-Provence).

Le Général Combe (1787-1837), statue de Denis Foyatier (1793-1863)

Face à tant d'injustice et de mensonges, Rhul décide d'enquêter sur cette affaire et de communiquer le résultat de ses recherches au Procureur. Quel peut-être le lien entre ces deux affaires pourtant distantes de plus de 60 ans ? Parce que contrairement à ce que pourrait laisser croire le titre du mémoire, le dossier traite bien de deux affaires distinctes annoncée dans l'intitulé des deux chapitres qui constituent l'ouvrage et qui semblent être mis en miroir : François Zola et l'affaire d'El-Ouffia pour le premier et Émile Zola et l'affaire Dreyfus pour le second.

Ce qui unit ces affaires ne doit pas être recherché sur le fond mais sur le procédé : toutes deux reposent sur de faux documents et de faux témoignages : il a été établi que la lettre apocryphe du Général Combe était un faux. C'est Émile Zola qui est en réalité visé à travers cette correspondance. La manœuvre, assez grossière et peu inventive, consiste évidemment à salir le père pour décrédibiliser le fils. Manœuvre peu surprenante, nous sommes en plein paroxysme de la campagne antidreyfusarde. Le début du second chapitre donne tout de suite le ton en citant le célébrissime "J'accuse...!", lettre dans laquelle Émile Zola prend la défense du Capitaine Dreyfus en appelant à la conscience de la plus haute autorité de l'État, Félix Faure, alors Président de la République.

J'accuse...! La Une de l'Aurore, n° 87 du 13 janvier 1898

En conclusion, et c'est l'aspect le plus grave pour l'auteur, cette affaire d'État fait de l'armée une véritable caste à part. On retrouvera cette dénonciation politique dans ses futurs choix professionnels : après la publication de ses écrits en faveur de Zola, il collaborera à l'Assiette au beurre, magazine satirique illustré français ayant paru de 1901 à 1936, peu avare de critiques envers le militarisme et marqué par un certain anticolonialisme et anticléricalisme. À partir de 1903, il dirigera Drames vécus.

Reste une question : pourquoi J. Dhur, qui connaît les démentis de Zola et la qualité de sa plume, se fait-il défenseur du défenseur ? Pour la bonne raison qu'il cherche moins à sauver Zola que l'idée qu'il se fait de la justice et de la vérité.]]>
1899]]> fre]]> France. 18..]]>
Factums après 1789]]> Histoire]]> Jurisprudence après 1789]]> Biographie]]> prétendues lettres et plus précises puisqu'on comprend d'emblée qu'il y une erreur grossière sur le nom du Général Combe qui ne s'est jamais écrit Combes (élément mis en avant dans cette nouvelle version).

François Zola (1795-1847)

Si l'affaire Dreyfus est bien évoquée, c'est celle qui concerne François Zola et son cortège de sordides manœuvres pour le calomnier qui préoccupe J. Dhur. Une grande partie de l'exposé est la reprise du texte de la première version, seuls certains paragraphes ont été remaniés en plus des textes additionnels.

Emile Zola (1840-1902)

Pour cette édition, J. Dhur pouvait difficilement recevoir un parainnage moral et politique plus prestigieux que celui de Jean-Jaurès qui en rédige la préface. D'autant plus que l'homme politique, déjà connu pour son engagement auprès des luttes ouvrières, ne peut pas être accusé d'être un dreyfusard inconditionnel : tout au contraire, au début de cette affaire d'intelligence avec l'ennemi, il prend ouvertement position contre le capitaine condamné pour haute trahison mais qui échappe bizarrement à la condamnation à mort : une telle "clémence" ne doit-elle vraiment rien à l'influence du lobby juif ? Si la grandeur des hommes intègres est de reconnaître leurs erreurs, J. Jaurès en fait incontestablement partie : après quelques hésitations et devant l'évidence accablante que le procès n'a pas été mené de façon équitable ("les innombrables faux", il reviendra sur son premier jugement et prendra fait et cause pour Dreyfus.

Jean Jaurès par Nadar (1904)

Mais Jean Jaurès ne se limite pas à condamner les discours nationalistes et manipulateurs : peu importe si les témoignages s'appuyant sur des faux étaient ou pas de bonne foi, ce qui est inacceptable, c'est le fait que les autorités militaires aient refusé à Émile Zola et à son défenseur l'accès aux documents qui accablaient son père, et pour cause, ils les savaient inauthentiques. Et pour cela le Ministre de la Guerre, juges et autres fonctionnaires militaires devront rendre des comptes avec toute la sévérité qui s'impose (nous sommes encore loin du dénouement, ce n'est que sept ans plus tard, en 1906, que le dernier arrêt de la Cour de Cassation innocentera Dreyfus).

Ces affaires qui ont ébranlé la IIIe République et créé une fracture dans une société française tourmentée par antisémitisme et un nationalisme faciles auraient eu probablement un autre destin sans une certaine liberté de la presse, victime de tant de controverses et d'incertitudes politiques au cours du 19e siècle. Fin 20e siècle et début 21e siècle, les journalistes d'investigation paient régulièrement un lourd tribut en raison de leurs enquêtes : les régimes politiques les plus durs, comme les démocraties les plus fréquentables, développent toujours une profonde allergie à tous ceux qui s'obstinent à rechercher la vérité, à dénoncer les abus et à dévoiler le dessous des affaires.]]>
1899]]> fre]]>
Histoire]]> Science politique]]> Revue francophone illustrée, publiée sous la direction du journaliste Alphonse Monestier, La Politique de Pékin a bénéficié du soutien du Consulat français et de la Commission mixte des œuvres franco-chinoises. Tirée à environ mille exemplaires par semaine, elle a participé activement à la transition culturelle et politique de la Chine de la première moitié du XXe siècle.

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Notice en cours. La collection ici publiée comporte d'importantes lacunes. Elles seront comblées autant que possible au cours de l'année 2024.

Avertissement : dans certains bulletins des années 1927 et 1934, des documents photographiques montrent, à des fins de dénonciation ou de justification, des scènes de répression, d'exécution et autres exactions dans leur plus extrême brutalité.

La politique de Pékin

Au cours du 19e siècle, la France avait acquis des concessions dans certaines villes côtières chinoises (Shanghai, Canton, Tianjin, Hankou, etc.) où s'y est développée toute une presse à l'adresse des Français expatriés. La Première Guerre Mondiale ayant réduit les ambitions colonialistes françaises, la France s'orienta alors vers des rapports qui privilégiaient la coopération et l'échange avec la Chine républicaine. C'est dans ce contexte que naît la vraie ambition de La Politique de Pékin créée en 1914 par l'ancien rédacteur du Journal de Pékin, Alphonse Monestier : informer le milieu francophone local de la réalité politique et sociale de la Chine.

Assez rapidement, la Politique de Pékin déborde du cadre politique pour aborder tous les aspects de la vie culturelle et intellectuelle chinoise de l'Entre-deux-guerres et, à partir de 1919, devient un témoin de la révolution de la littérature chinoise qui intéresse les ressortissants français, intellectuels et hauts fonctionnaires. Si les événements politiques et militaires sont très présents (rivalité des pouvoirs locaux, conflits territoriaux, présence de puissances étrangères), notamment la crise sino-japonaise omniprésente à partir de mai 1928, les actualités restent dominées par l'opposition ambivalente entre différents courants intellectuels, certains attachés à l'héritage culturel issu de cinq millénaires d'histoire, d'autres engagés dans une critique de ses archaïsmes et la quête incertaine d'une modernité chinoise. Cette déchirure est une des sources d'inspiration récurrentes dans la rubrique consacrée à la satire politique (moeurs, habillement, mode, coiffure,...).

Les 1 288 numéros* publiés de 1914 au début des années 1940 conservent les mêmes rubriques en commençant toujours par la situation politique de la Chine, rubrique très documentée (rapports, textes officiels, articles de presse) assortie de nombreux documents photographiques, justifiant largement le sous-titre de la publication "revue d'hebdomadaire illustrée". Pour l'essentiel, l'illustration présente des photographies et des portraits d'hommes politiques, de militaires, de personnes influentes, de diplomates, de célébrités du monde des arts (poètes, vedettes de la mode et du cinéma, ...). A côté des scènes familiales qui ne sont pas rares, on note l'importance accordée aux femmes et au rôle qu'elles jouent dans une société qui se détache du modèle hérité du passé. La Politique de Pékin offre une documentation essentielle pour comprendre l'histoire des relations franco-chinoises entre les deux guerres, toujours sous le signe d'une Chine avide de modernité, ce qui en fait une revue d'autant plus précieuse qu'elle est peu répandue dans les collections des bibliothèques françaises.

Alphonse Monestier

Alphonse Monestier, journaliste français, a marqué de son empreinte le paysage médiatique chinois du début du XXe siècle. Né en 1881 et décédé en 1955, Monestier a quitté Marseille en 1906 pour embrasser une carrière journalistique en Chine, une décision qui allait façonner le reste de sa vie professionnelle. D'abord rédacteur, puis rédacteur en chef de L’Écho de Chine à Shanghai, Monestier s'est rapidement distingué par son talent et son expertise.

En 1911, au cœur de l'effondrement de la dynastie mandchoue, il poursuit son aventure journalistique à Pékin. Il devient rédacteur en chef du Journal de Pékin avant de lancer, en 1914, sa propre publication : La Politique de Pékin. Cette revue, bénéficiant du soutien du Consulat français et de la Commission mixte des œuvres franco-chinoises, a rapidement acquis une renommée notable. Tirée à environ 1 000 exemplaires par semaine, elle captivait un lectorat varié, allant des ressortissants français aux intellectuels et hauts fonctionnaires chinois francophones.

Malgré une interruption de ses activités journalistiques lorsqu'il fut mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, de novembre 1914 à juillet 1918, Monestier est resté profondément engagé dans le paysage médiatique chinois. En témoigne sa monumentale œuvre de treize volumes, "À travers la crise nationaliste chinoise", publiée entre 1928 et 1933, qui s'appuie largement sur les chroniques politiques parues dans La Politique de Pékin.

Sous la direction de Monestier, La Politique de Pékin ne s'est pas limitée à la couverture politique ; elle est devenue un acteur clé du renouveau de la littérature chinoise du début du XXe siècle et un vecteur important pour les premières traductions françaises de cette littérature. La revue a joué un rôle crucial en documentant et en participant activement à la transition culturelle et politique de la Chine.

Le travail de Monestier et la publication de La Politique de Pékin se situent dans un contexte plus large de vitalité de la presse francophone en Chine, qui, de la création de La Nouvelle de Shanghai en 1870 à la disparition du Journal de Shanghai en 1945, a vu l'émergence de près de 40 journaux et revues francophones. Cette période, correspondant à l'apogée de la presse francophone à l'étranger, a été marquée par une interaction culturelle intense et une curiosité mutuelle entre la Chine et le monde francophone, un héritage auquel Alphonse Monestier a grandement contribué.

En tant que revue des expatriés, La Politique de Pékin établit une jonction entre la France et la Chine. Si la revue ne se désintéresse pas de la Chine ancienne, sa plus grande signification consiste sans doute à sensibiliser les Français à l’évolution tous azimuts connue par la Chine avide de modernité, dont la littérature fut partie intégrante.
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* On remarquera qu'un renfort adhésif, autant intempestif que catastrophique, a causé des dommages irréversibles à cette collection exceptionnelle.

Références :

Guo, Yanna. “La Politique de Pékin (1914-1940) : une revue francophone comme espace de traduction de la littérature chinoise moderne.” Revue de littérature comparée 373, no. 1 (2020): 39–56.

Bouchez, Marie. “Les intellectuels français face aux soubresauts politiques de la République chinoise (1911-1949).” Doctoral dissertation, Université de Lorraine, 2021.

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1921-1940]]> fre]]> chi]]> Chine. 19..]]>
Géographie]]> Antiquité]]> Histoire]]>
Ces 7 publications éditées au cours d'une quinzaine d'années (voir la table des matières ci-dessous) montrent que, dès le début de sa carrière, la passion de S. Gsell pour l'Afrique du Nord ne se limite pas à sa spécialité scientifique, l'archéologie, mais embrasse tous les aspects de l'histoire de l'Afrique romaine : climatiques, géographiques, agricoles, architecturaux, politiques, territoriaux, administratifs, ... On en trouvera une vaste synthèse dans son œuvre majeure Histoire ancienne de l'Afrique du Nord en huit volumes. Quand dans son premier texte, il aborde l'influence du climat de l'Afrique du Nord sur la prospérité agricole au cours de l'Antiquité, on comprend d'emblée qu'il ne va pas réduire son étude aux seuls facteurs liés aux éléments naturels : "il s'agit de savoir si cette prospérité a eu pour cause principale un climat plus favorable à la culture que le climat d'aujourd'hui, ou si elle a été surtout l'œuvre de l'intelligence et de l'énergie des hommes". Poser la question, n'est-ce pas déjà un peu y répondre ?

Fouilles de Gouraya - antiquités phéniciennes (unique photographie du recueil)

D'autant plus que cette étude sur le climat arrive après plusieurs années de fouilles durant lesquelles il multiplie les chantiers et les thèmes d'étude : aspects politiques, militaires, objets d'art, de culte, objets utilitaires et ustensiles, monuments religieux, habitat et urbanisme, sites, inscriptions, histoire évènementielle, ... et les articles dans diverses publications (éditées à Alger, Paris, Rome,...).

Inscription latine partiellement effacée, sur une stèle (ex-voto) : un matériel très fragmentaire pour épigraphiste averti...

Gsell est un archéologue complet qui s'intéresse autant aux plus grands sites antiques dans leur globalité qu'aux plus petites inscriptions latines, parfois très mutilées, qu'il examine et déchiffre patiemment : le nombre impressionnant (comme son CV) de rapports de fouilles adressés à sa tutelle, le Service des monuments historiques de l'Algérie, explique une bibliographie prolifique dont le présent recueil ne reflète qu'une infime partie...

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence)]]>
Revue africaine", 4e trimestre. 1911, de l'École Française de Rome, Mélanges 1903, et des "Mélanges d'Archéotogie et d'Histoire" publiés par l'École française de Rome (1904). Le recueil contient :
  1. Le climat de l'Afrique du Nord dans l'Antiquité (1911)
  2. Etendue de la domination carthaginoise en Afrique (1905)
  3. Chapelle chrétienne d'Henchir Akhrib (1906)
  4. Publications de l'Association historique pour létude de l'Afrique du Nord. IV - Fouilles de Gouraya. - Fouilles de Gouraya (sépultures de la côte algérienne) exécutées sous les auspices de l'Association historique pour l'étude de l'Afique du Nord (1903)
  5. Chronique archéologique africaine (1904)
  6. Inscriptions inédites de l'Algérie, par S. Gsell, Pr. à l'Ecole des Lettres d'Algérie (1897)
  7. L'histoire de l'Afrique du Nord - Extrait de la Revue politique et littéraire (Revue Bleue) des 21 et 23 déc. 1912. Leçon d'ouverture de la chaire d'Histoire de l'Afrique du Nord, au Collège de France. Dédicace manuscrite de l'auteur : "A Monsieur Joly. Souvenirs affectueux. Signé : S. Gsell (1912)
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1897]]> 1903]]> 1904]]> 1905]]> 1906]]> 1911]]> 1912]]> fre]]> Algérie. 18..]]> Algérie. 19..]]> Carthage (ville ancienne)]]> Gouraya (Algérie ; région)]]> - Feuille Orléansville ; NJ-31-SO ; 1938 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : C30_J31SW_38. "Dressé, héliogravé et publié par le SGA en 1927 ; [tirage] 1-38"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=79175]]>
Histoire de la colonisation]]> Histoire]]> Droit colonial]]>
Dans ce court opuscule, A. de La Pradelle n'écrit pas l'historique et la justification de l'engagement des armées coloniales françaises dans la Première Guerre Mondiale mais répond publiquement à un écrit pamphlétaire "Les peuplades de couleur, troupes auxiliaires des Englais (sic*) et des Français", un texte de propagande à l'idéologie assez nauséabonde rédigé par un certain Dr Hans Belius qui affirme, sans davantage l'argumenter, que "l'emploi des troupes de couleur est interdit dans la guerre moderne". 

Mais d'abord d'où venaient-elles et pourquoi participaient-elles, bien loin de chez elles, à un conflit qui ne les concernaient pas directement et qui étaient d'abord une affaire entre Toubabs, entre Blancs ? La Pradelle, spécialiste de droit international, même s'il réfute formellement le terme d'interdiction, prend soin de ne pas s'engager dans un débat juridique stérile et se contente de rappeler qu'il s'agit bien de contingents réguliers français, loin de l'image inquiétante de hordes sauvages et barbares, envoyées par la France (un État sans scrupule) contre les soldats allemands.


Tirailleurs sénégalais (1914-1918)

Mais à quoi reconnaît-on la sauvagerie et la barbarie ? A la couleur de la peau, évidemment. Traduit dans le contexte de guerre de l'époque, ce critère d'une grande subtilité signifie : être noir ou jaune ! Bien sûr, on fait avec les colonies que l'on a... et les Anglais, eux, font bien appel aux troupes indiennes. Alors pourquoi un tel pamphlet ? Les tirailleurs sénégalais, corps fondé en 1857 par Louis Faidherbe, Gouverneur général du Sénégal, incarnent la « Force noire » chère au Général Charles Mangin (1910), qui préconise leur utilisation massive en cas de conflit en Europe (une ressource naturelle ?). Si tirailleurs signifie un rôle bien précis dans l'organisation militaire et leur engagement sur le terrain, les fantassins sont envoyés en première ligne, sénégalais ne désigne pas une nationalité précise mais tous les natifs de l’Afrique Occidentale Française (8 pays comme le Burkina Faso, le Mali, le Niger, etc. ). Un générique qui rabaisse tout de même la notion de nationalité à un détail géographique de second ordre...

Tirailleurs sénégalais - drapeaux du régiment (1914-1918)

Entre 1914 et 1918, la France acheminera en Métropole environ 170 000 hommes originaires d'Afrique de l'Ouest. Un des épisodes les plus sanglants de leur engagement reste celui du Chemin des Dames : au matin du 16 avril 1917, plus de 15 000 tirailleurs sénégalais s'élancent à l'assaut des crêtes de ce plateau géographique. Transis de froid et hachés par les mitrailleuses allemandes, 1 400 sont tués le premier jour des combats et à la fin de l'offensive, plus 7 000 d'entre-eux auront perdu la vie.

Prisonniers allemands encadrés par des troupes coloniales françaises

Les tirailleurs sénégalais ne seront pas seuls à être engagés dans le conflit : la France mettra à contribution la totalité de son Empire colonial et mobilisera, par ex., des régiments de tirailleurs algériens et de fantassins vietnamiens.

Soldats vietnamiens (1914-1918)

Cruelle ironie de l'Histoire, les soldats allemands devront s'occuper des tirailleurs sénégalais faits prisonniers tandis que des spahis, cavaliers traditionnels d'Afrique du Nord, encadreront des colonnes de prisonniers allemands...

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* d'origine allemande, le pamphlet contient cependant de longues citations en anglais et en français.
1. Les prisonnier de guerre allemands de la Première Guerre mondiale en France. Site Wikipédia
2. János Riesz. Les prisonniers de guerre africains de la Grande Guerre en Allemagne (1914-1918) - in
I&M - Bulletin n°22
]]>
1912(?)]]> fre]]> France. 19..]]> - Feuille Laon ; 18 ; 1882 ; France. Ministère des travaux-publics. Direction des cartes et plans ; Hellé, E. (graveur) ; Imp. Lemercier & Cie (Paris).
Publiée (…) en 1882
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=39703]]>
Droit international]]> Histoire]]> Un cours n'est pas un livre".

Ce cours adressé aux étudiants de doctorat et donné de novembre 1931 à mai 1932 comprend 33 leçons : les 12 premières sont consacrées à des considérations générales et à l'histoire du droit international jusqu'à la Conférence de Paix de Paris en 1919 qui aboutira à la création de la Société des Nations en 1920. Les 22 leçons suivantes analysent l'influence que cette nouvelle organisation internationale va avoir les 10 années suivantes sur les questions de justice internationale et de ses institutions, des dispositions et des mécanismes supposés garantir la paix et la sécurité.

Le Pacte fondateur de la SDN :  préceptes originels (fév. 1920)

La SDN est établie en 1919 par le Traité de Versailles et ses missions définies dans le contexte de son avènement : sortant de la Première Guerre Mondiale, le premier conflit le plus meurtrier qu'ait jamais connu l'humanité, son objet est de garantir la paix, donc d'assurer la sécurité de tous les États (au moins à ses membres, ceux qui ont effectivement ratifié le Pacte). Pour y parvenir, il n'y a que deux voies parallèles :
  • retirer tout prétexte et toute justification territoriale à la guerre en assurant à chaque État son intégrité géographique, autrement dit en garantissant sa sécurité
  • "désarmer la guerre", c'est à dire retirer aux belligérants les moyens de mener des opérations militaires d'envergure en diminuant ses effectifs et ses munitions, dit autrement, parvenir à un certain niveau de désarmement
Dans ses premières années de fonctionnement, la SDN inscrit à son crédit des succès indéniables avec soit le règlement de certains conflits soit l'apaisement des tensions entre certains États, succès qui dépassent largement le cadre des Balkans et de l'Europe centrale : Îles Åland (1921), Albanie (1921), Autriche et Hongrie (1922), Haute-Silésie (1922), Memel (Lituanie, 1922), Grèce - Bulgarie (1925), Mossoul (1925), Liberia (1930). C'est donc avec cette décennie d'avancées à l'esprit qu'A. de La Pradelle prépare son cours de l'année suivante. Une décennie d'autant plus importante que la SDN est une organisation multiple qui recouvre une dizaine de missions internationales par le biais d'autant de commissions permanentes (justice, réfugiés, travail, santé, esclavage, trafic, désarmement, coopération,...).

Une session de la SDN à Genève (fin des années 1920, archive allemande)

Mais les points faibles de l'organisation étaient déjà connus : pas de forces armées propres (les grandes puissances n'en voulaient à aucun prix), problème de représentativité (nations absentes ou partantes rapidement), neutralité pas toujours claire, intérêts nationaux prédominants, désarmement peu soutenu par la Grande-Bretagne et la France, et, coup de grâce, à partir de 1933, incapacité à empêcher certaines guerres de conquêtes territoriales, donc d'assurer la sécurité collective, pourtant sa première raison d'être, avec une liste d'échecs aussi longue que celle de ses succès : Cieszyn (1919), Vilnius (1920), Ruhr (1923), Corfou (1923), Mandchourie (1931-1933), Chaco (1932). L'année universitaire de 1931-1932 sera accompagnée par un véritable cortège de guerres d'invasion avec son point d'orgue en 1939.

La Seconde Guerre Mondiale signait l'échec de la SDN et son remplacement par une nouvelle organisation internationale était acté au cours de la Conférence de Yalta qui s'est tenue en 1945. Le 24 octobre de la même année, la Charte des Nations créant l'ONU était signée par ses 50 futurs États membres. Dans la vision très hégélienne de l'histoire comme celle de La Pradelle, le dépassement dialectique du droit, troisième âge du droit des gens, vers la paix, quatrième âge, était confié aux générations futures.

Dans son historique, sur la page consacrée à la Conférence des Nations Unies sur l'organisation internationale du 25 avril 1945 (Conférence dite de San Francisco) l'ONU rappelle toutes les difficultés et les controverses qui sont apparues avant de parvenir à un accord : "Mais, c'est surtout la faculté pour chacun des « Cinq Grands » d'exercer le droit de « veto » à l'égard d'une décision du puissant Conseil de sécurité qui a été longuement et âprement débattue. Il semblait à un moment que le désaccord sur cette question allait faire échouer la conférence. Les autres puissances craignaient que, si l'un des « Cinq Grands » menaçait la paix. le Conseil de sécurité ne fût incapable d'agir".

Une inquiétude prémonitoire qui se révèlera à maintes reprises parfaitement fondée : depuis 1945, les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité (République populaire de Chine, États-Unis d'Amérique, France, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et Irlande du Nord, Fédération de Russie) se sont engagés dans des opérations militaires sans mandat et sans rapport avec des actions de maintien de la paix.


Antoine Furetière, Dictionnaire universel - article "Bergeries", 1701 (3)

Ne pas enfermer le loup dans la bergerie, nous dit-on. Mais apparaît un cas de figure que n'avait pas prévu ce vieux proverbe médical plein de sagesse et cité par A. Furetière à la fin du 17e siècle dans son dictionnaire : que se passe-t-il quand il n'y a plus que des loups dans la bergerie ? G. de La Pradelle, qui a le sens aigu de la formule autant que de la synthèse, nous aurait sûrement répondu comme il le fait dans son préambule : "Le Droit est une règle de Vie. Le Droit international est la règle de la Vie internationale". Bon courage.

Épilogue : à l'issue de la Guerre de 14-18, la SDN devait ouvrir une nouvelle ère de l'histoire de l'humanité avec à l'esprit cet impératif catégorique : plus jamais ça ! Deux décennies plus tard, la Seconde Guerre Mondiale devenait, haut la main, le conflit de tous les superlatifs et nous permet, au 21e siècle, de continuer à partager avec son auteur le passionnant et interminable avant-dernier âge du droit des gens : la paix perpétuelle chère à E. Kant et la fin de l'Histoire conceptualisée par F. Hegel, ce n'est pas pour tout de suite.

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1. The United Nations. Office of Geneva. The Covenant of the League of Nations. site Ungeneva.org
2. L'histoire des Nations Unies. La Conférence de San Francisco, 25 avril 1945. Site Nations Unies
3. Furetière, Antoine (1619-1688). - Dictionnaire universel, contenant généralement tous les mots françois tant vieux que modernes & les termes des sciences et des arts,... Tome 1 / . Recueilli & compilé par feu messire Antoine Furetière,... Seconde édition revüe, corrigée & augmentée par Monsieur Basnage de Bauval. 1701.. - Gallica]]>
[I], Partie générale comprend : Les quatre âges du droit des gens (morale, politique, droit, paix) et La conférence de la paix de Paris (1919) : plébiscite, responsabilité, réparation des dommages. - [II], Partie spéciale : influence de la S.D.N. sur la politique, le commerce, le droit et la paix (arbitrage, sécurité, désarmement)]]> 1932]]> fre]]> Europe. 19..]]>

العبر وديوان المبتدأ والخبر في أيام العرب والعجم والبربر Al-ʿibar wa-dīwān al-mubtadaʾ wa-al-ẖabar fī ayyām al-ʿarab wa-al-ʿaǧam wa-al-barbar (Autre titre)]]>
Antiquité]]> Histoire]]> Avertissement : le Tome 1 daté de 1925 est un retirage de 1978, le Tome 2 date de 1928, le Tome 3 de 1934 et le Tome 4 un retirage de 1956 (le volume 4 sera disponible prochainement).

L'œuvre majeure d'Ibn Khaldoun est le Livre des exemples (1375-1379), une histoire universelle tirée des écrits de ses prédécesseurs et de sa propre expérience, et composée de trois livres, d'une introduction et d'une autobiographie. Le second livre, qui comprend quatre tomes, traite de l'histoire des Arabes, des peuples étrangers et des Berbères (étymologiquement, Berbère signifiait Étranger chez les anciens Libyens, comme le terme Barbare pour les Grecs).

Cette seconde section du Livre des exemples expose dans ses 2 300 pages l'histoire extrêmement détaillée de toutes les tribus berbères des origines jusqu'au 14e siècle (l'auteur décède au début du 15e siècle). Tout est à la mesure de l'ouvrage : après une introduction de 66 pages, vient le texte original très documenté par son traducteur (William Mac Guckin, baron de Slane, qui publie les quatre volumes à Alger en 1852-1856) et complété par une table géographique de tous les noms de lieux et de villes cités (50 pages, soit 1 500 noms env.) et d'un index général de tous les noms contenus dans les quatre volumes (80 pages, une liste vertigineuse de que l'on peut estimer à 5 000 à 6 000 noms).

Ibn Khaldoun Kassus (1332-1406)

Vivant sous le Sultanat de Berbérie (1228-1574), l'historien médiéval nous présente toute cette période berbère comme particulièrement troublée au niveau politique et social comme en témoigne la liste des Émirs de l'Afrique septentrionale qui montre qu'ils restaient en moyenne rarement plus de quatre à cinq ans au pouvoir au cours des 7e au 10e siècle.

Les Émirs des 7e et 8e siècles

Ibn Khaldoun déplie par le détail l'histoire particulière de ce qui ne forme pas un peuple unique et homogène mais un ensemble complexe de tribus et de dynasties, berbères et musulmanes, avec leur familles et leurs branches propres : leur origine, leur généalogie, leur migration, leurs conquêtes comme leurs défaites, la chronologie politique et géographique de leurs empires (jusqu'en Espagne).

Filiation des tribus Madghis

Aujourd'hui disséminés au gré de multiples diasporas, les Berbères étaient alors surtout présents dans ce qui s'appellera bien plus tard le Maghreb : Maroc, Algérie et Tunisie.

Filiation des tribus Bernès

Les quatre tomes, relatifs à des tribus ou à des groupes de tribus et des dynasties différentes (leur dénombrement précis ne semble pas être indiqué ni dans le texte traduit ni dans les commentaires du traducteur, mais au seul survol des tables des chapitres, à l'évidence plusieurs dizaines), peuvent être lus indépendamment (seules les tables communes aux quatres tomes figurent dans le dernier).

Numérisation et sommaires Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian – MMSH, Aix-en-Provence

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1. Ibn Khaldoun - Une solide notice sur la vie, les écrits et la pensée d'Ibn Khaldoun, complétée d'une bibliographie conséquente (200 réfs, consultable sur Wikipédia

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13..]]> 1925-1956]]> fre]]> Afrique (province romaine)]]> Afrique du Nord. 13..]]> Algérie. 13..]]> Maroc. 13..]]> Tunisie. 13..]]> - Feuille Tunis ; V ; 1897 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_05_1897a.
"Levés (…) 1881 à 1887 ; [tirage] 09-1897, codé sous la forme 9097" Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43113]]>