Sur l'affiche des programmes de 1762, la vérification que (109068 x 4) + 2 = 436274
ou cette autre affiche assez dégradée (marques de pliure et traces de mouillage) alors qu'elle lui est de 20 ans postérieure.
Une affiche 1781 très marquée par les vicissitudes du temps...
Nous ne pouvons pas oublier les généreux donateurs de ces affiches comme ce don du 2 juin 1916 de M. Ferrier, un ancien bijoutier, celui du 19 janv. 1917 de M. Cyprien de Chemerilles dont nous savons seulement qu'il habite rue E. David à Aix, et cet autre de Melle Roland du 24 avr. 1917, sœur de l'aumônier du lycée d'Aix et tante de M. Dulac, prof. à la Fac. des sciences de Lyon.Jean-Baptiste de Brancas, archevêque d'Aix (1693-1770)
Aix-en-Provence au 17e siècle (Bibliothèque Méjanes)
Alexandre de Fauris Saint-Vincent (1750-1819)Ce manuscrit reprend en très grande partie le contenu et l'argumentaire déjà développés dans d'autres manuscrits à savoir l'absolue nécessité d'élever le niveau des magistrats et des avocats, ce qui implique une réforme en profondeur de toutes les études de droit :
Déclaration portant règlement pour les études de droit du 20 janvier 1700
Déclaration du Roy concernant le rétablissement des études de droit, donné à Versailles le 10 novembre 1708
La Bulle du 9 décembre 1409 consacrant la création de l'université d'Aix
Transcription latine avec traduction française en regard
Texte et traduction de la bulle dans Six siècles de droit à Aix : 1409-2009, Mémorial de la Faculté de Droit et de Science politique d'Aix-Marseille à l'occasion du sixième centenaire de sa fondation, PUAM, 2009, p. 33-37.
L’existence d’une université à Aix résulte de la volonté de Louis II d’Anjou, comte de Provence (1377-1417), qui entreprit de doter sa capitale d’une institution capable de former, par l’enseignement du droit et de la théologie, les élites de sa principauté.
En effet, l’université d’Avignon, fondée en 1303 peu avant l’installation des papes en 1309, n’est plus située dans le comté de Provence depuis la vente d’Avignon au pape en 1348. Lors du Grand Schisme, divisant la chrétienté entre deux puis trois papes rivaux, Louis II prend parti pour le pape élu par le concile de Pise, Alexandre V. En reconnaissance de son soutien, Alexandre V consacre formellement la création de l’université d’Aix par une bulle du 9 décembre 1409, qui accorde aux maîtres et étudiants aixois les mêmes privilèges et immunités qu’à ceux de Paris et de Toulouse. Seul le pape peut en effet donner à un centre d’études le titre de studium generale et le rendre apte à délivrer une licence valable dans toute la chrétienté (licentia ubique docendi).
Le Concile de Pise (printemps 1409) fait élire pape le cardinal franciscain Pierre Philargès (Crète 1340, Bologne 3 mai 1410), sous le nom d’Alexandre V le 7 juillet 1409.
Voir aussi : Noël Coulet
« Les premiers temps de l’Université d’Aix », dans Six siècles de droit à Aix : 1409-2009, Mémorial de la Faculté de Droit et de Science politique d'Aix-Marseille à l'occasion du sixième centenaire de sa fondation, PUAM, 2009 p 29-32.
« Statuta vetera. Les statuts de l'Université d'Aix au XVe siècle », dans Provence historique, n° 59, 2009, p. 131-150, en ligne http://provence-historique.mmsh.univ-aix.fr/
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Pour les mêmes raisons, la Chambre de Commerce, qui n'est pas un amateur en matière de lobbying, appuie cette demande en multipliant les courriers au plus au sommet de l'Etat. En témoigne ce retour du Président de la Chambre de Commerce (Le Petit Marseillais) qui demande à Alexandre Millerand, alors Ministre du Commerce et de l'Industrie (interlocuteur plus familier que le Ministre de l'Instruction), l'installation de l'Ecole d'application à Marseille, lequel transmet obligeamment la requête au Ministre de la Guerre, seul compétent sur ce dossier. Selon la presse (Le Petit Provençal), le Président du Conseil serait très favorable à la candidature de Marseille (1901).
Pour des motifs sensiblement différents, la ville de Marseille n'est pas en reste et soutient évidemment cette candidature : pour accueillir la nouvelle École, elle songe dans un premier temps à offrir une aile de l'École de Médecine située sur le prestigieux site du Palais du Pharo mais, concurrence oblige, elle se ravise et propose de construire un nouveau bâtiment à proximité de l'école de médecine. L'objectif réel diverge de celui de la Chambre de commerce : elle espère en fait que cette quasi mitoyenneté fera enfin avancer le projet toujours repoussé de transformer l'École de plein exercice de médecine et de pharmacie (1875) en véritable Faculté de médecine et de pharmacie (seule habilitée à délivrer les diplôme de doctorat).
Ecole d'application du Pharo : la première promotion de 1907 (La Marseillaise)
La décision de créer l'École d'application sera finalement prise le 12 avril 1905, décision scellée par un accord passé entre le maire de Marseille, Amable Chanot, et le Ministre de la Guerre. Mais cette création ne résoudra pas tout : dès l'après guerre (ca1919), dans son rapport présenté à l'Ecole de médecine de Marseille sur l'enseignement de la médecine coloniale, le Pr G. Reynaud tire le constat que : "L'enseignement médical colonial, tel qu'il a été institué en 1899 à l'École de Médecine de Marseille, ne répond plus aux nécessités actuelles de la mise en valeur de nos possessions d'Outre-mer", rappelant également ques les colonies ont "fourn"i un million d'hommes.
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1. École du Pharo, in Création de l'Ecole (Wikipédia)
Lettre patente de Louis XIV 1689 en faveur de l'Université
(Archives départementales, Aix‑en‑Provence, 1G223)
Au cours des siècles qui précédent la Révolution Française, l’exercice de la justice, assuré par des officiers propriétaires de leur charge, cesse progressivement d’être une prérogative naturelle du pouvoir royal : pour être juste et efficace, il exige de plus en plus de compétences et une bonne connaissance des lois dans tous les domaines. En devenant un véritable métier, la question des études de droit et de l’attribution des diplômes amène à réorganiser les cursus universitaires. La succession des réformes, justifiées par le souci toujours réaffirmé de perfection, montre à quel point cette difficile adaptation n'était par nature jamais achevée.
Un dipôme de licence (1419)
Conscient des compétences nécessaires à cet exercice, Louis XIV réintroduit d’abord le droit civil dans le cursus, puis porte les études à 3 années consécutives : elles comprennent alors le droit français, le droit civil et économique, la jurisprudence française ainsi que le droit coutumier.
Une Lettre patente de 1679 pour obliger les étudiants à suivre les cours
En rappelant que les étudiants, souvent dissipés, doivent suivre avec assiduité les enseignements et satisfaire à tous les examens (baccalauréat et licence), le décret de 1700 enjoint les avocats et procureurs à faire appliquer les ordonnances promulguées en 1649 et en 1682. Ce qui avait d'abord été décidé pour l'université de Paris vaudra pour la Faculté de Droit de l'université d'Aix.
Le Parlement de Paris : des fonctions administratives, politiques et judiciaires (1651)
Le pouvoir royal est obligé de composer avec les différents Parlements, en particulier le Parlement de Paris qui n'hésite pas à rédiger des remontrances parfois sévères. En retour, le roi peut émettre une lettre de jussion qui ordonne au parlement d'enregistrer un texte. Si la cour s'y oppose à nouveau, en présentant une remontrance itérative, le roi peut passer outre par la tenue d'un lit de justice qui le contraindra d'adopter le texte retoqué.
]]>Le département des Bouches-du--Rhône estime que lui seul peut autoriser l'ouverture de cours d'enseignement politique et moral, ce qu'aurait enfreint l'université d’Aix en ré-ouvrant ce cursus non seulement sans rien même lui demander mais, pis encore, en prônant des idées dignes de l'Ancien Régime par voie d'affiches qui font état de qualifications aujourd’hui proscrites.
Dans sa défense, l'université reconnaît au Département son rôle de surveillance de l'éducation publique et de l'enseignement politique et moral mais avoue qu’elle ignorait complètement que cela s'appliquait aussi aux cours déjà existants et qui avaient été autorisés à l’époque dans un cadre très strict, c'est-à-dire ouverts du 18 octobre au 24 juin conformément à ses statuts du 21 février 1680 et à un arrêt du Conseil d’État du 21 mars 1712 qu'aucun texte n'a abrogé depuis.
Elle était également convaincue, en toute bonne foi, que les cours se feraient cette année comme à l'ordinaire et précise, pour la question des qualifications, qu’en latin, le terme nobilis ne fait pas référence à la noblesse mais seulement à l'honorabilité (le très grave soupçon d'être entachées d’aristocratie vaudront aux universités leur fermeture, 3 ans plus tard).
Décret de la Convention nationale du 15 septembre 1793 supprimant les universités,
dont toutes les Ecoles de Droit (époque de la Terreur)
Dans cette affaire, l’université estime que le plus pénible est de se voir accusée de favoriser un ancien ordre judiciaire qui prônerait des idées anticonstitutionnelles alors même que l’Assemblée Nationale a autorisé la poursuite des cours.
Enfin, il est évident que l'université ne saurait être tenue pour responsable des propos de certains citoyens, certes sortis gradués de l'école, mais diplômés depuis plusieurs années !
Après le plaidoyer de l’université, suit la réponse cinglante du Directoire du district d’Aix qui dénonce la confusion entre assistance et surveillance et estime surtout qu'il s'agit là d'une question purement narcissique et totalement secondaire par rapport aux affaires importantes : il suggère que le législateur, qui ne s'est jamais prononcé sur ces droits honorifiques, statue clairement et définitivement.
Le document recopié s’achève sur un extrait du registre des Délibérations du Corps municipal de la ville d'Aix qui, étant venu avec le Maire assister à l'ouverture du cours le 18 octobre, certifie que M. Aude, professeur à la Faculté, a bien rappelé dans le discours inaugural le total respect de l’université des décrets de l'Assemblée nationale.
]]>Site internet de l'association : http://patrimoinemedical.univmed.fr/index.htm
http://patrimoinemedical.univmed.fr/articles/articles_archives_sommaire.htm
]]>Site internet de l'association : http://patrimoinemedical.univmed.fr/index.htm
http://patrimoinemedical.univmed.fr/articles/articles_archives_sommaire.htm
]]>La Chambre de commerce n'est pas sélective : au cours des 12 années de correspondances, en raison peut-être du nombre très limité de dossiers, elle répond favorablement à toutes les demandes d'attributions que lui présente l'Institut de médecine permettant à ces jeunes diplômés de s'installer et démarrer leur carrière en Haute-Volta (AOF), au Niger, dans les Établissements français de l'Inde, au Maroc, à la Cie du Chemin de fer franco-éthiopien, ou encore en Algérie.
La Chambre de Commerce est d'autant plus généreuse que la durée de l'engagement de servir dans les colonies reste totalement floue : le contrat se limite à stipuler "pendant un certain temps", formule pour le moins élastique et qui autorise, voire qui suggère, toutes les souplesses. Le titre plus exotique de "médecin de brousse" ne suffira pas à masquer les difficultés que les praticiens doivent surmonter dans l'exercice d'une médecine de terrain souvent coupée de toute assistance logistique solide. Ce déficit de personnels qualifiés (des structures ont été développées dès la fin du 19e siècle) et les besoins croissants des populations amèneront la France a créer une médecine (avec son élite) et des hôpitaux "indigènes" - Pondichery, Hanoï, Dakkar, Tananarive... (1)
Médecin colonial ou médecin de brousse, un métier comme les autres ? Un siècle plus tard, au vu du nombre de candidats toujours en nombre insuffisant, on peut en douter...
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Note : la Chambre de Commerce de Marseille et la responsable de son Service d'archives et de documentation, Sylvie Drago, ont confié ces précieux documents à Aix-Marseille Université pour leur numérisation, leur diffusion en ligne et leur valorisation scientifique. Que cette très grande confiance soit ici chaleureusement remerciée.
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1. Elsa Paris. - Les étudiants en médecine en Afrique de l’Ouest au XXe siècle : perspectives historiques sur la formation d’une élite - in Cairn : Outre-Mers 2017/1 (N° 394-395), pages 149 à 177
Comme prévu, le 1er Congrès international d'hygiène méditerranéenne se tiendra deux années après, les 20-25 septembre 1932 au Pharo, siège de la Faculté de médecine. L'heureuse suite de cet évènement scientifique est aujourd'hui connue : un décret du Ministère de l'Éducation nationale en date du 15 juillet 1938 portera création de l'Institut méditerranéen d'hygiène générale et coloniale. Sans surprise, le nouvel Institut est rattaché à la Faculté de médecine de l'Université d'Aix-Marseille. Dans les correspondances et publications, il sera souvent appelé plus sobrement Institut méditerranéen d'hygiène.
Mais organiser un centre d'études et de recherches scientifiques et d'enseignement destinés aux médecins et aux corps d'inspection demande des moyens importants : la Faculté de médecine part donc à la recherche de fonds. Le Dr Henri Violle, qui en a été nommé directeur, se tourne très naturellement vers la Chambre de Commerce de Marseille, d'autant plus que parmi les membres de droit de son Conseil d'administration figure son Président, ce dernier ayant volontiers accepté cette nomination (le 1er CA s'est tenu le 8 nov. 1938). À sa demande de subvention de juillet 1939, H. Violle essuiera un refus de la Chambre de Commerce, pourtant engagée dans des missions d'enseignement, arguant qu'elle ne peut soutenir que les établissements à but exclusivement industriel et commercial... On peut difficilement soupçonner la Chambre de Commerce de vouloir épargner son budget, même si elle évoque un contexte tendu, puisqu'elle n'a pas rechigné à attribuer des bourses aux futurs médecins coloniaux au cours des années précédente (2). La Faculté des sciences, plus directement engagée dans la formation professionnelle, bénéficiera plus longuement de ces subventions.
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Note : la Chambre de Commerce de Marseille et la responsable de son Service d'archives et de documentation, Sylvie Drago, ont confié ces précieux documents à Aix-Marseille Université pour leur numérisation, leur diffusion en ligne et leur valorisation scientifique. Que cette très grande confiance soit ici chaleureusement remerciée.
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1. Hygiène méditerranéenne : 1er congrès international, Marseille, 20-25 septembre 1932 : rapports et comptes rendus / tenu sous les auspices de la faculté de médecine de Marseille ; publié par le Dr Ch. Broquet - disponibilté AMU
2.Institut de Médecine et de Pharmacie coloniales : correspondances échangées entre 1923 et 1934 relatives à l'attribution de bourses. Archives de la Chambre de commerce et d'industrie de Marseille
(1) Olivier Vernier. - Roger Aubenas (1903-1989), un provençal au service de l’histoire du droit méridional. Site consulté OpenEdition Books
Barbier - chirrugien - médecin (17e et 18e siècles)
Le savoir pratique des chirurgiens vs le savoir théorique de la Faculté de médecine
Le travail est une défense et une explication de l’Arrêt du Conseil d'État, du 21 mars 1712, portant règlement de l'Université d'Aix (voir https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/292#?c=0&m=0&s=0&cv=0 )
L’auteur souhaite voir le nombre d’agrégés de la Faculté de droit réduit à huit, douze étant le nombre maximum pour ne pas diminuer de manière trop importante le salaire des autres enseignants. La volonté affichée est également de préserver les privilèges des membres de l’Université en ne dilapidant pas ses moyens et en réduisant le nombre des Professeurs.
L’auteur condamne la perte d’intérêt pour le doctorat des meilleurs étudiants du fait des avantages trop restreints de l’Université, et la faible qualité intellectuelle des docteurs en droit actuels. Il engage donc à une revalorisation générale des salaires par une baisse des effectifs, permettant selon lui de préserver l’ordre, la discipline et la hiérarchie propre aux « principes de la société » (p. 117).
Pièces conservées aux Archives départemantales des Bouches-du-Rhône, cote AD série G 226/1 : Archives départementales des Bouches du Rhône. Copies de pièces tirées des séries G. 225 à 227
]]>C'est ainsi que j'ai distingué avec soin, dans le cours de mes travaux l'incertain du probable et le probable du vrai, c'est-à-dire des résultats décisifs que la raison, éclairée par l' expérience, est en droit de saisir à l'aide de tous les instruments et de tous les indices dont elle dispose. Les moyens d'investigation mis en jeu par la botanique fossile ne sont pas toujours ceux dont se servent les botanistes ordinaires, qui basent leur méthode sur l'analyse de la structure de certains organes, considérés justement par eux comme les plus essentiels. Le paléophytologue est bien forcé de prendre une voie différente et de tourner la difficulté, dès qu'il lui est interdit de l'aborder de front; mais, parce que les moyens ordinaires de détermination lui font le plus souvent défaut, doit-il abandonner pour cela une partie importante du domaine des plantes, celle qui donne accès dans le passé du règne végétal et en comprend l'histoire? Il m'a paru que, malgré des obstacles et des causes d'erreur dont personne moins que moi n'est porté à nier l'existence, je ne devais cependant pas hésiter à marcher en avant, sans faiblesse comme sans présomption, et surtout en conservant l'espoir que de pareils efforts auraient quelque droit à l'estime des hommes de science. C'est par cette pensée toute de confiance que je termine l'exposé de mes travaux".
G. de Saporta, Aix, le 1er décembre 1875
1er prix – M. Blavette, Architecte.Quand en 1898, l'auteur (anonyme) débute ce répertoire, la Faculté des Sciences de Saint-Charles telle que nous la connaissons aujourdh'ui n'existe pas encore et fait l'objet de projets sans cesse reportés. L'un des plus aboutis (et primés) est celui de l'architecte Victor Blavette, daté de 1897 (1).
Les Concours publics d’architecture, 1896, pl. 59-63. Élévation, coupe, plans.
Jean-Étienne-Marie Portalis connaît un destin aussi riche et une vie politique aussi intense : brillant avocat, administrateur de l’État de Provence (procureur), lié à Joseph Jérôme Siméon (compatriote et beau-frère), président de l'Assemblée, commissaire du gouvernement, chargé de rédigé le Code Civil, conseiller d’État, ministre des cultes, membre de l’Institut de France. Parallèlement à ce parcours exceptionnel, Portalis conserve toujours une grande hauteur de vue et rédige plusieurs traités de philosophie politique. Avec une plaque à son effigie et un grand amphihéâtre baptisé de son nom (Campus Schuman), l'université d'Aix-Marseille lui rend un hommage particulier et permanent en rappelant à toutes les générations de juristes l'importance de cet illustre précécesseur.
Si l’histoire a permis à Siméon et Portalis de partager tant de points communs, au-delà des opportunités et des "accidents" de l'Histoire (Aix-en-Provence, le Conseil d’État, le Code Civil) c’est que tous deux parvenaient à concilier le goût de l’engagement politique et la nécessité d’une réflexion philosophique et sur le droit comme en témoignent leurs écrits.
On pourrait s'étonner qu'un Institut qui vient à peine d'être créé (1) ait eu le temps d'élaborer un plan de formation aussi complet. Mais il faut se rappeler que dans son bilan de la 1ère réunion préparatoire au Congrès international d'hygiène méditerranéenne, soit près de 10 ans avant, H. Violle, spécialiste de l'hygiène et diplômé de médecine sanitaire maritime, avait déjà largement imaginé le contenu scientifique de ce qui deviendra ces enseignements et prévu de subdiviser ce domaine trop étendu en deux parties, l'une continentale et l'autre maritime, objet de ce diplôme.
Si quelques expressions et classifications peuvent paraître un peu désuètes et surprenantes de nos jours, comme les maladies sociales qui regroupent aussi bien la tuberculose, la syphilis, l'alcoolisme que le cancer, les différentes branches de l'hygiène présentées à l'époque nous sont toujours très familières (nous sommes à la veille de la Seconde Guerre Mondiale) et devenues des préoccupations majeures, souvent quotidiennes, parfois présentes dans les titres des actualités médicales ou judiciaires... : surveillance sanitaire aérienne, sources virales, contrôle de l'eau, épuration des eaux usées et élimination des ordures ménagères, risques de maladies professionnelles (fumées, intoxications, atmosphères confinées), médecine préventive, prévention en milieu hospitalier...
Les docteurs en médecine qui ont satisfait aux examens de fin de cursus obtiennent le brevet de médecins de la marine marchande. Un certificat d'hygiène est attribué aux pharmaciens et aux vétérinaires qui ont suivi cette formation et réussi les examens correspondants.
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Note : la Chambre de Commerce de Marseille et la responsable de son Service d'archives et de documentation, Sylvie Drago, ont confié ces précieux documents à Aix-Marseille Université pour leur numérisation, leur diffusion en ligne et leur valorisation scientifique. Que cette très grande confiance soit ici chaleureusement remerciée.
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1. Institut méditerranéen d'hygiène générale et coloniale : correspondances échangées entre 1930 et 1939. Archives de la Chambre de commerce et d'industrie de Marseille
2. Jacques Loeper & Julien Huber. - Henri Violle, hygiéniste français... : notice biographique, in Comité des travaux historiques et scientifiques - École nationale des chartes
La bibliothèque de l'université d'Aix-Marseille (19e sièle)
A première vue, on pourrait croire que les bibliothèques (universitaires) sont incapables de résoudre leurs propres problèmes : durant des dizaines d’années, les mêmes personnes se posent les mêmes questions formulées en termes identiques : le montant des crédits, la quête de subventions, l'acquisition des ouvrages, le renouvellement des abonnements, le comblement des lacunes, l'augmentation des heures d'ouverture, en particulier le soir et le samedi, le règlement intérieur, les droits d'inscription, le manque régulier de personnel qualifié, l'appel au bénévolat étudiant, l'étroitesse et l'inadaptation chronique des locaux, sans oublier leur entretien et leur nettoyage….
En réalité, toutes ces questions récurrentes ne sont pas un aveu d'impuissance mais, bien au contraire, constituent la vie même de ces institutions : la réponse qu'elles peuvent y apporter configurent leur physionomie et leur fonctionnement. Pour y parvenir, la plupart d'entre-elles ont adopté un régime de réunions régulières, souvent dénommé Commission ou Conseil de la bibliothèque (Conseil documentaire aujourd'hui) où tous les grands arbitrages sont adoptés collégialement et consignés dans des procès-verbaux selon un ordre du jour longtemps resté très ritualisé.
Il n'est guère possible de résumer fidèlement les 500 p. de PV qui jalonnent la vie de la bilbiothèque de l'université, quasiment depuis sa naissance (instructions ministérielles publiées en 1878 et 1879 de J. Ferry) jusqu'à sa renaissance (nouvelles constructions de la fin des années 1950) : on peut seulement mentionner quelques faits marquants, parfois hors du champ bibliothéconomique stricto sensu, qui illustrent l'histoire de cette institution, comme cette brutale interruption de 5 ans imposée par la Guerre 14-18 ou ce projet, ô combien prémonitoire, de créer un Musée de l'Université qui recueillerait tous les documents qui concernent l'histoire de l'université, comme tente de le faire, un siècle plus tard, la bibliothèque numérique que vous consultez à présent :
Liste abr. : (D)roit, (L)ettres, (S)ciences, (B)ibliothécaire
Le nom des membres présents aux réunions consécutives n'est pas sytématiquement rappelé, sauf pour le bibliothécaire qui est obligatoirement présent.
Quand un membre est nommé, on précise le nom du membre qui est remplacé, quand l'information est disponible
Recteur Belin (1881-1907). Particularité : préside toutes les séances, à l'exception de la période du 8 mars 1900 au 13 février 1901
Recteur Payot (1908-1923). Particularité : signe tous les PV
Recteur Padé (1923-1934) Particularité : délègue parfois la présidence au doyen ou à un Pr.
Recteur Sorre (1935-1937). Particularité : à partir de 1936, le recteur se fait systématiquement excuser de ne pouvoir assurer la présidence de la séance et de fait, ses successeurs semblent ne plus jamais y avoir assisté.
Recteur Jan (1938-1942) Particularité : délègue parfois la présidence au doyen ou à un autre Pr.
Recteur Blache (1949-1959). Particularité : se fait systématiquement excuser
1. Oswald Heer. - Wikipédia
2. Station biologique de Roscoff. - Wikipédia
3. A l'époque de la publication de Vingt Mille Lieues sous les mers, roman paru en 1869-1870, la question d'une vie marine en eau profonde n'est pas totalement tranchée mais la présence de mollusques fixés sur des câbles sous-marins posés au début des années 1860 fait naître de sérieux soupçons.
Nonobstant ce genre de déconvenues, la conviction et l'engagement des partisans de la création d'une Faculté de médecine se retrouveront dans la spontanéité de ces quelques correspondances échangées au cours des 3 dernières décennies précédant l'avènement. En témoigne ce très probable projet de courrier adressé par le Président de la Chambre de Commerce annonçant sa prise de position favorable à l'École au Ministre de l'Instruction Publique et à celui des Colonies. Après s'être ravisé, le courrier ne sera adressé qu'au premier.
Sur la même page (daté du 21 février), P. Desbief confirme au Directeur de l'Ecole la délibération de la Chambre consulaire en date du 22 février en faveur de cette transformation, le second destinataire ayant été également raturé.
Le Président de la Chambre de Commerce, le directeur de l'École de plein exercice de médecine et de pharmacie de Marseille, le Ministère du commerce et de l'industrie, le Maire d'Aix-en-Provence, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône, le Ministre de l'Instruction Publique, l'adjoint au Maire de Marseille : tous ces acteurs sont présents, soit en tant qu'auteurs soit en tant que destinataires, dans ces 17 courriers échangés au cours des 25 ans de 1897 à 1922 et conservés dans les archives de la Chambre de Commerce et de l'Industrie de Marseille (cette correspondance ne concerne que la Chambre de commerce, pivot de ces échanges, bien d'autres courriers doivent exister par ailleurs). Il n'en fallait pas moins pour surmonter les plus grandes réserves de la ville d'Aix (notamment au niveau financier) et certaines oppositions comme celle de Paul Bert, Ministre de l'Instruction, qui rejette la demande en déclarant que "Marseille sera examinée en dernier, car sa faculté ferait une redoutable concurrence à Montpellier" (1, id).
On sera moins étonné du fidèle soutien de la Chambre de Commerce, de la Ville de Marseille et du Conseil Général, qui ne cesseront de rappeler que Marseille est (tout de même !) la deuxième de ville de France et qu'Aix a déjà ses deux facultés historiques. Ils ne pourront parfois pas cacher leur impatience comme le montrent les propos de la séance de février 1918 de la CCMP relatif à la demande d'une faculté : "il est important de ne pas attendre la fin de la guerre pour lui donner une solution". Cette solution viendra quelques années plus tard : les années 1930 seront plutôt généreuses avec Marseille au niveau des infrastructures médicales et des budgets de l'Etat, reconnaissance tardive de sa situation stratégique et de ses recherches dans le domaine des maladies tropicales.
Plaque commémorative installée dans le patio de la faculté]]>
Médaille commémorative des frères Jules & Louis Jeanbernat
morts au champ d'honneur quelques semaines avant l’armistice de 1918.
En hommage, leurs parents fondèrent le prix de la meilleure thèse, toujours décerné aujourd’hui (2020)