Recueil de 18 textes imprimés, monographies isolées ou publiées dans diverses revues médicales et qui ont l'accouchement comme thème principal. Le titre attribué facticement au recueil provient du 1er mémoire présenté "
Mémoire pratique sur les accouchements artificiels" et la date d'édition couvrent les dates extrêmes de publication des 18 textes.
L'expression "accouchement artificiel" désigne par définition tous les accouchements qui font appel à une forme quelconque d'assistance médicale, physique, mécanique, chimique, dans le but de faciliter la naissance et d'assurer la survie de la mère et de l'enfant. Elle s'inscrit dans une double évolution : celle du métier de sage-femme qui aboutira à la création de la première école de sage-femme en France en 1802, et celle des progrès de l'obstétrique qui accordera une place de plus en plus grande aux chirurgiens jusqu'à la création du corps des accoucheurs en 1881. L'assistance aux futures mères date depuis la nuit des temps : ce qui est nouveau, c'est la dimension technique et scientifique qu'elle prend et qui supplante peu à peu le seul savoir tiré de l'expérience.
Ainsi née en Belgique, au début du 18e siècle, la première forme de forceps connue, instrument considéré comme une découverte majeure dans l'art des accouchements.
Le forceps : l'invention du très méconnu Jean Palfyn
Si le forceps est un instrument strictement obstétrical, l'utilisation d'outils sans rapport direct avec l'accouchement apparaît peu à peu, comme ce dispositif astucieux mis au point pour soigner un grenadier au bras arraché lors d'un combat et qui présentait une hémorragie incontrôlable.
Un tourniquet artisanal pour stopper les hémorragies (1807)
Dans son mémoire "
Nouvelle méthode pour arrêter une hémorragie utérine après l'accouchement, occasionnée par l'inertie de la matrice", le Dr Ant. D. Rouge illustre le pouvoir de diffusion de certaines techniques. D'autant plus que le problème hémorragique est l'un des accidents les plus fréquents et les plus graves qui survient au cours des accouchements et restera de nombreuses années la première cause de mortalité maternelle.
L'ergot du seigle contient un puissant alcaloïde réducteur des hémorragies
Nous retrouvons là tout le travail d'Étienne Villeneuve, médecin qui organisa un immense travail de consigne et d'archive du déroulement de tous les accouchements qui ont eu lieu à la Maison de l'accouchement à Marseille entre 1832 et 1884 : il montre, qu'en ce début du 19e siècle, le taux de mortalité maternelle et infantile frise les 20% pour diminuer progressivement vers la fin du siècle, grâce notamment au recours à des techniques d'accouchement artificiel disponibles ou expérimentées.
Pas étonnant qu'il soit l'auteur d'un "
Rapport sur le mémoire du Dr G. Raffaele", particulièrement élogieux, à propos du mémoire de G. Raffaele "
Quelques mots sur la théorie et la pratique de l'accouchement provoqué prématurément dans le domaine de Naples" (1847) : la satisfaction de G. Raffaele est de parvenir à sauver la mère et l'enfant, alors qu'il exerce dans le milieu médical napolitain, sinon hostile du moins réticent à l'introduction de nouvelles techniques et thérapeutiques et ou la vie de la mère ou de l'enfant fait parfois l'objet d'un terrible choix...