Dans une célébration commune, l'installation des statues de J.-J. Siméon et de J.-E.-M. Portalis devant le Palais de Justice d'Aix-en-Provence (Cour d'Appel) ne tient pas du hasard : un hommage à deux destins politiques bouleversés par la Révolution française et qui se sont croisés et recroisés à maintes reprises à l'occasion de leurs engagements, de leurs fonctions, de leurs mandats et même de leurs condamnations.
Jean-Étienne-Marie Portalis connaît un destin aussi riche et une vie politique aussi intense : brillant avocat, administrateur de l’État de Provence (procureur), lié à Joseph Jérôme Siméon (compatriote et beau-frère), président de l'Assemblée, commissaire du gouvernement, chargé de rédigé le Code Civil, conseiller d’État, ministre des cultes, membre de l’Institut de France. Parallèlement à ce parcours exceptionnel, Portalis conserve toujours une grande hauteur de vue et rédige plusieurs traités de philosophie politique. Avec une plaque à son effigie et un grand amphihéâtre baptisé de son nom (Campus Schuman), l'université d'Aix-Marseille lui rend un hommage particulier et permanent en rappelant à toutes les générations de juristes l'importance de cet illustre précécesseur.
Si l’histoire a permis à Siméon et Portalis de partager tant de points communs, au-delà des opportunités et des "accidents" de l'Histoire (Aix-en-Provence, le Conseil d’État, le Code Civil) c’est que tous deux parvenaient à concilier le goût de l’engagement politique et la nécessité d’une réflexion philosophique et sur le droit comme en témoignent leurs écrits.