Zoologie]]> Histoire de la Provence]]>
- certaines mentions indiquent que le manuscrit a été rédigé postérieurement à 1918
- les quelques coupures de presse mélangées aux planches illustrées pourraient dater de 1928 ou 1930, sans certitude qu'elles soient contemporaines du manuscrit écrit ni insérées par l'auteur lui-même. Par sécurité et pour éviter tout anachronisme, l'année de publication reprend la date la plus récente (1930)

- le manuscrit original se compose de feuillets simples ou doubles (2 ou 4 pages) indépendants. Dans la mesure du possible, nous avons suivi la pagination indiquée en haut de chaque feuillet, sans qu'il soit toujours possible de déterminer s'il s'agit du recto ou du verso, la copieuse liasse ayant pu être entièrement retournée. Cette imprécision amène à l'inversion de quelques pages que nous avons laissées en l'état pour ne pas créer de nouvelles pliures (pour tous les feuillets doubles) très dommageables pour le papier assez fragile et partiellement oxydé. 

- la présence de 2 tomes n'est pas explicitement annoncée mais déduite de la mention à la fin de la 3ème partie "Fin du Tome 1"

- la liasse des illustrations se compose de quelques notes manuscrites, de quelques coupures de presse, de figures dessinées à la plume et de planches crayonnées : 11 fragments de textes manuscrits et imprimés et 60 figures illustrées en monochrome. N'étant pas rangées de manière rigoureuse et n'étant pas toutes numérotées, nous avons pris le parti de les reclasser de manière cohérente et de les regrouper en fonction de leur typologie ou de leur thématique (pièges, équipements d'élevage, croquis de paysages provençaux).

Ce singulier document est d'abord l'œuvre d'un amateur : Autran annonce d'emblée et en toute sincérité que certaines descriptions "les plus pittoresques" sont empruntées à ses prédécesseurs, naturalistes, ornithologues et chasseurs, et en indique les sources bibliographiques. La première partie est consacrée au chasseur et développe un argumentaire bien connu : la chasse est avant tout un loisir de grand air, simple et sain.
La dernière chaîne de l'évolution, avec par ordre d'apparition : l'oiseau, le chien, l'homme et le fusil

Un paysage provençal en apparence bucolique, à un détail près (premier plan à gauche


Le vrai chasseur n’est pas l’ennemi de la faune, bien au contraire : il veut simplement profiter d’une nature sauvage qu’il sait apprécier. Un feuilletage du manuscrit un peu rapide et superficiel condamne Autran à faire partie de la redoutable catégorie des mitrailleurs du dimanche.

Mais les vraies intentions de l’auteur, annoncées dès l’introduction, apparaissent dans  la seconde partie : l’explication, avec force de détails, de tous les pièges possibles et imaginables, n’a pas pour but d’attraper par tous les moyens le maximum de gibiers mais doit, tout au contraire, permettre de découvrir  les pièges posés illégalement par les braconniers et de les détruire. Car ce sont eux les vrais dangers de la faune. On peut regretter ici que l'auteur n'a pris la peine d'illustrer que cette seule partie de son ouvrage.
 

 L'art du collet ou du lacet simple : avec le noeud coulant, la victime n'est-elle pas son propre bourreau ?

Selon Autran, seuls 2 oiseaux sont réellement sédentaires et endémiques en Provence : le ganga-cata (un habitant discret de la plaine de la Crau) et le flamand rose (Camargue). Il est donc essentiel de bien connaître les mouvements migratoires des résidents saisonniers, infiniment plus nombreux, qui remontent vers l'Europe en provenance de l'Afrique et du Moyen-Orient, pour espérer garnir un peu sa gibecière.

 

 Tableau de la migration des oiseaux au printemps (retour) et à l’automne

Autran consacre en fait la plus grande partie de son mémoire aux oiseaux (70% du texte) et démontre qu'il connaît particulièrement bien toutes les espèces présentes, leurs mœurs et leurs  habitats. Il en donne également les noms latins, français, vulgaires et, pour bien rappeler son attachement à un terroir qu'il faut préserver, leur traduction en provençal.

Dans le second tome, nettement plus convaicant  et développeé, il propose une véritable photographie historique de cette « biodiversité »  provençale du début du 20e siècle. On comprend mieux pourquoi il s’inquiète de la disparition de cette faune et sa préoccupation, même si ses ressorts peuvent avoir un fondement personnel sans dimension universelle, n’est pas dénuée d’une étonnante modernité. Il en appelle même à la création d'un véritable parc naturel de Camargue : 50 ans après la création du premier parc national aux Etats-Unis (Yellowstone, 1882), il anticipe de plus de 40 ans celle du premier parc national français (Parc des Ecrins, 1973).

Mais parle-t-il d’un monde totalement révolu ? On pourrait en douter : le 28 décembre 2018, plus d'un siècle après son cri d'alarme pour la préservation de la faune, le Conseil d’État français a autorisé la poursuite de la pratique très controversée de la chasse à la glu dans les cinq départements français de la région PACA : les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, le Var et le Vaucluse. Les braconniers et certains chasseurs, ont un bel avenir devant eux. Les oiseaux, par contre...

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1930 (?)]]> fre]]> Provence. 19..]]>