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en 1911 et 1912
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IMPRIMERIE
MARSEILLAISE
Rue S a in te, 39
1913
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P o s s e s s io n s F r a n ç a is e s
en 1911 et 1912
MA R S E I L L E
I MPRI MERI E
MARSEI LLAI SE
Rue Sainte, 39
1913
��PREFACE
��La Production des Possessions Françaises en 1911 et 1912
La Publication des Documents Officiels sur la Situation
Economique des Colonies
Le Conseil d’Administration de l’Institut Colonial de Marseille a décidé, en 1910, de
publier tous les ans une notice résumant la situation économique des possessions françaises
pendant l’année précédente. Il lui avait paru à cette époque que ce travail serait nécessaire tant
qu’une publication officielle ne s’en acquiterait pas dans des délais normaux et les plus courts
possible.
Nous avons publié en 1911 une première notice relative à 1910. En 191a, il nous a été
complètement impossible de réunir de même les chiffres et renseignements relatifs à l’année 1911.
Nous avons pris alors le parti de nous limiter à la production des colonies et nous nous
sommes adressés directement aux Gouverneurs qui nous ont obligeamment communiqué les
chiffres que nous leur demandions. C’est ainsi que nous pouvons faire paraître aujourd’hui une
notice se rapportant à la fois aux deux années 1911 et 1912 dont les i-ésultats totaux sont encore
1nédits.
Il est nécessaire, pour expliquer sur quelles bases cette notice a été rédigée et les raisons
qui nous ont guidés dans le ehoix des renseignements que nous donnons, que nous indiquions de
quels documents disposent les personnes qui désirent suivre la vie économique de nos possessions.
Le document le plus important, fondamental pourrait-on dire, est le recueil des «Statistiques
du Commerce des Colonies Françaises » qui a été publié jusqu’à ces dernières années par le
Ministère des Colonies et actuellement par l’Office Colonial. Ces statistiques sont données de plus
en plus complètes d’année en année et sont très suffisantes en ce qui concerne le détail des
importations et des exportations. La critique principale que l’on peut faire à ces chiffres, c’est que
les quantités ne sont pas données en prenant pour base des unités identiques dans toutes les
Colonies et que les valeurs sont trop souvent fictives. Leur principale qualité est d’être très détaillés.
Malheureusement ces statistiques sont publiées actuellement avec au moins deux années de retard,
c’est-à-dire à une époque où elles commencént à ne plus avoir qu’un intérêt historique.
Depuis quelques années, elles son*- précédées d’un volume contenant par colonie des
renseignements sur la nature de leur commerce et de leur production. Ces renseignements
proviennent de rapports adressés annuellement par les Colonies et qui sont en général publiés au
préalable dans le Bulletin de l’Office Colonial
Le retard apporté à la publication des statistiques remonte à de longues années et s’il
persiste, cela provient, paraît-il, de ce que l’Office Colonial ne dispose pas d’un crédit permettant
l’impression des volumes d’une seule année. Si les dispositions budgétaires actuelles sont
mainténues, il faut donc renoncer à l’espoir de voir regagner ce retard. On conviendra cependant
qu’il serait facile de remédier à cette situation.
�VI
En revanche, on ne voit pas très bien pour quelle raison l’Office Colonial ne publie pas,
dès qu’ils lui parviennent, les rapports qui lui sont adressés parles Colonies. A l'heure qu’il est (i)
la moitié à peine des rapports de ig 11 ont été publiés et quelques-uns seulement pour 1912. La
seule raison probable de cet état de choses doit se trouver dans le désir d ’alimenter régulièrement le
« Bulletin de l’Office Colonial ». Mais si l ’Office Colonial ne dispose pas d’autres ressources pour
publier ces rapports que celles qui sont destinées à son Bulletin, ne serait-il pas plus logique et
plus utile de les publier à mesure qu’ils parviennent à Paris, quitte à ce que le Bulletin perde son
caractère de périodicité ? Cela aurait d’autant moins d’inconvénient que depuis quelque temps
l ’Office Colonial publie une feuille de renseignements dans laquelle il peut insérer les avis qui ont
un caractère d’urgence et qui paraissaient dans le Bulletin.
Heureusement, il est d’autres sources où l ’on peut trouver des renseignements sur la
situation économiques des Colonies.
Tout d’abord la plupart des Colonies font figurer dans leurs journaux officiels des résumés
de leur mouvement commercial. Malheureusement, la périodicité de ces publications est très
variable. Les unes donnent ces chiffres mensuellement ; les autres seulement tous les trimestres.
Enfin, et c’est le plus grave, les éléments considérés diffèrent profondément. Quelquefois
ils sont absolument sans intérêt. Tel est le cas lorsqu’ils consistent simplement en un résumé des
exportations et des importations d’après le tableau récapitulatif de la « nomenclature de la douane »
donnant les totaux des divers « chapitres ». Je connais peu de choses plus inutiles que ces tableaux
qui sont cependant les seuls auxquels la Douane semble attacher de l’importance, puisqu’ils sont
les seuls qu’elle publie régulièrement à peu près dans toutes les Colonies. Cette nomenclature
détermine l’ordre dans le quel doivent être publiés les chiffres partiels, mais ses totaux n’ont aucune
utilité,
A quoi cela peut-il servir, par exemple de connaître les chiffres totaux des importations
des « ouvrages en métaux » si l’on songe que dans ce total figurent les locomotives et les montres
et quel avantage peut-il y avoir à distinguer les exportations sous des rubriques différentes, si dans
l’une'on additionne le tabac et le sucre, et si dans un autre on confond le riz, le tapioca, etc...
La nécessité de ce résumé ne se fait nullement sentir, car dans chaque colonie il n’y a guère
plus de cinq ou six produits principaux à l’exportation, dont il soit nécessaire de connaître les
totaux pour apprécier les résultats de l’activité de la Colonie. En en distinguant une vingtaine sous
leur nom et en groupant tout le reste sous la rubrique « divers » on aux-a, sans avoir plus de chiffres
que le tableau récapitulatif de la douane, donné des indications très suffisantes pour attendre la
publication des statistiques détaillées. De même aux importations, le principal est de connaître les
marchandises par leur nom et non pas leur désignation générique ; il est utile de savoir quel est le
chiffre des importations de vin, de bière, d’alcool de traite, et beaucoup moins de n’avoir que celui
des boissons alcooliques.
Ces distinctions sont d ’autant plus nécessaires que seules, elles permettent de donner les
quantités qui sont seules comparables.
La Douane donne comme excuse à ses totaux qu’ils permettent la récapitulation générale
entre les Colonies et avec le commerce métropolitain, mais je m ’obstine à penser que ces totaux par
chapitre, tels qu’ils sont établis, ne signifient rien et manquent tout à fait d ’intérêt pratique.
J
Leur principal inconvénient est qu en général, ils dispensent de publier les chiffres qui se
rapportent aux principaux articles désignés par leur nom.
Un certain nombre de Colonies donnent les chiffres que nous réclamons, il est regrettable
que toutes ne le fassent pas.
Certaines établissent elles mêmes très régulièrement des rapports très étendus sur leur
situation économique (rapports distincts de ceux qui sont adressés à l ’Office Colonial) et qui
constituent une documentation aussi complète qu’il est possible de la souhaiter.
( 1 ) Juillet 1913 .
�VII
Malheureusement, non seulement toutes les Colonies n’agissent pas ainsi, mais encore la
publication de ces rapports n’est pas assurée partout de la même manière.
L’Indo-Chine seule publie, dans son remarquable Bulletin Économique, toute une série
de rapports qui seraient des plus complets si les éléments statistiques eux-mêmes ne manquaient
quelquefois dans les documents émanant du Service des Douanes pour établir une distinction soit
entre les différents États de l’Union, soit même entre les différents produits,
La collection du Bulletin Économique constitue, du reste, une documentation des plus
précieuses et qui tient au courant très régulièrement tous ceux qui s’intéressent à l ’Indo-Chine des
principaux événements de sa situation économique.
Il en est de même pour le Bulletin Économique de Madagascar, mais cette Colonie n’y
a pas fait figurer jusqu’ici tfe rapport^ sur sa situation économique.
Depuis quelques années ce Rulfctin est établi avec le plus grand soin. Malheureusement,
sa publication est laissée au Journal Officiel de la République Française et, comme pour d’autres
Colonies, les conséquences en sont très fâcheuses.
La publication des rapports annuels des colonies au Journal Officiel de la République
Française a été rendue obligatoire pour les Colonies qui ont fait appel à la garantie de la Métropole
pour leurs emprunts. Le Ministre des Colonies publie également dans le Journal Officiel
quelques-uns des rapports qui lui sont adressés par les autres Colonies,
Cette publication offre le grave inconvénient qu’elle n’a lieu que longtemps après la
rédaction de ces rapports.
C’est ainsi que le rapport de Madagascar sur l’année 1911, daté de juillet 1912, n’a été
publié qu’en mars-avril 1913, presqu’un an après.
En outre, la collection de ces rapports est très difficile à réaliser, du fait de cette absence
de régularité.
.
Uneautre s&pviee de documentation se trouve dans les Annuaires des Colonies.
Four l’Indo-Chiue, l’Afrique Occidentale, l’Afrique Équatoriale et Madagascar, ces
Annuaires sont des œuvres très importantes auxquelles il ne manque en général que les
statistiques commerciales pour être complètes.
La Martinique a publié en 1911 une édition très intéressante. Il est à souhaiter que la
tradition se maintienne. Pour les autres Colonies, il s’agit plutôt d'un Annuaire administratif, en
général absolument insuffisant à d’autres points de vue.
A notre avis, il est indispensable de donner à toutes ces publications le caractère d’unité
qui leur manque et d’en assurer la publication régulière et rapide.
Pour cela, le plus simple nous paraît de laisser le soin de cette publication aux Colonies
en chargeant un organe métropolitain de les centraliser delà manière suivante :
Tout d ’abord, il faut que toutes les Colonies adoptent les mêmes unités quantitatives et
qne l’on arrête, d’une manière précise, le procédé suivant lequel on établira les valeurs.
Les journaux officiels locaux publieraient tous les mois, comme la plupart le font déjà,
les chiffres principaux des importations et des exportations, non point en donnant simplement les
totaux des chapitres d’après la nomenclature de la douane, mais en s’attachant aux produits
eux-mêmes ainsi que nous l’avons indiqué. En même temps, les totaux des mois précédents
seraient rappelés. Deux ou trois mois après la fin de l’année, on aurait ainsi les chiffres essentiels.
Les Colonies devraient alors établir leur rapport annuel aussi détaillé que possible, celui
de Madagascar pour 1911 pouvant servir de modèle.
Ils assureraient également la publication des statistiques détaillées, imprimées actuellement
par les’soins de l’Office Colonial.
On'fixerait le format, les caractères et le|papier dej'cette impression. Les Colonies
l’exécuteraient dans leurs imprimeries à leurs frais, ce qui représenterait une dépense très limitée
�VIII
pour chacune d’elle. Elles distribueraient les exemplaires qu’il leur paraîtrait utile et elles feraient
un certain nombre de tirages supplémentaires qu’elles enverraient à l’Office Colonial qui n’aurait
plus qu’à les faire brocher ensemble pour constituer très rapidement et avec une dépense
insignifiante les volumes annuels qu’il édite si péniblement et qui absorbent la plus grande partie
de son budget,
Nous ne voyons pas très bien quelle objection on pourrait faire à cette manière de
procéder. Elle aurait le grand avantage de laisser aux publications des Colonies leur personnalité,
ce qui est nécessaire pour que celles-ci s’intéressent entièrement à leur rédaction et cela permettrait
de réunir dans ces documents annuels toutes les indications commerciales et financières ayant trait
à la vie économique des Colonies.
Dans tous les cas, il faut que l’établissement d’un rapport annuel soit rendu obligatoire
pour toutes les possessions françaises et, en attendant une décision plus complète, qu’elles aient
la charge d’en assurer la publication.
Pour notre part, pour établir cette étude, nous avons tout d’abord éliminé ce qui
avait trait aux importations pour la principale raison que leurs chiffres et les indications relatives
aux causes de leur augmentation ou de leur diminution n’ont pas encore été publiés pour toutes les
Colonies, même pour 1911.
Ensuite, nous avons considéré que l’essentiel était de connaître le développement pris par
la mise en valeur des Colonies.
Ce qui intéresse au premier chef le commerce métropolitain, c’est de connaître les
variations de leur puissance d’achat.
L’importance seule de leurs importations augmente ou diminue en conséquence, mais
leur nature ne varie guère. On peut donc, en ce qui les concerne, se contenter dans une certaine
mesure de la publication qui en est faite avec deux ans de retard par l’Office Colonial.
Pour connaître leur production, nous avons adressé à chaque Colonie des tableaux dans
lesquels nous avons indiqué, d’une manière spéciale pour chacune d’elles, leurs principaux
produits. Leurs Gouvernements ont bien voulu nous les retourner remplis. Ces indications
forment la base de ce travail.
Nous les avons complétées à l’aide de rapports officiels publiés actuellement, soit par
les soins de l’Office Colonial, soit par le Journal Officiel de la République Française, soit par les
Colonies elles-mêmes, et nous avons puisé également dans notre propre documentation.
Pour les possessions du littoral méditerranéen, nous nous sommes bornés à quelques
chiffres, la nature de leurs transactions étant beaucoup mieux connue,
Le tableau récapitulatif du commerce des possessions françaises en 1911- 1912. dont nous
faisons précéder ce travail, montre que ce commerce est passé de deux milliards à trois milliards
en quatre ans.
On voit quelle importance présente l’étude de son développement et de ses fluctuations.
Espérons que les moyens de la suivre plus parfaitement seront bientôt donnés à ceux qui
s’intéressent à la mise en valeur de nos Colonies.
Émile Baillaud,
Secrétaire Général de l’Institut Colonial de Marseille.
�COMMERCE GÉNÉRAL DES COLONIES
FRANÇAISES
1911
/ Sénégal.................................
( Haut-Sènégal-Niger.............
' Guinée Française.................
< J / Côte-d’Ivoire........................
\ Dahomey...............................
IGabon....................................
| Moyen Congo-Oubangui......
Somalis.................................
Madagascar..........................
Mayotte.................................
Réunion ...............................
® ( Cochinehine..........................
g | Tonkin...................................
.g j Annarn..................................
- \ Cambodge............................
Etablissements de l’Inde. ..
Nouvelle-Calédonie..............
Etablissements de l’Océanie
Nouvelles-Hébrides..............
Guadeloupe...........................
Martinique............................
Guyane..................................
Saint-Pierre-et-Miquelon. ..
Total des Colonies
1912
TOTAUX
IMPORTATION
EXPORTATION
74 743.558
17.496.305
18.337.307
20.566.940
19.673.539
6.249.318
11.674.766
32.620.638
44.763.892
1.293.386
25.294.032
139.871.703
93.64g.746
6.003.793
4.620.441
8.618.302
15.155.590
7.206.650
1.064.930
19.383.258
19.854.859
11.263.329
5.284.601
53.382.434
5.308.369
19.610.862
18.242.832
21.958.301
7.832.000
21.283.389
45.387.427
47.535.361
4.842.359
22.928.580
129.358.774
108.610.625
9.385.715
2.791.387
37.988.286
13.099.274
7.519.119
3.365.827
20.245.486
22.582.729
11.903.627
8.495.292
128.125.992
22.804.674
37.948.169
38.809.772
41.631.840
14.081.318
32.958.155
78.008.065
92.299.253
6.135.745
48.222.612
269.230.477
202.257.371
15.389.508
7.411.828
46.606.588
28.254.864
14.725.769
1.430.757
39.628.744
42.437.588
23.166.956
13.779.893
604.687.883
640.658.055
1.245.345.938
EXPORTATION
67.859.907
9.803.799
19.274.130
17.534.048
20.310.098
7.714.017
12.273.438
32.341.017
50.034.848
1.956.557
20.683.615
134.761.666
127.210.325
6.973.037
4.248.879
9.031.780
15.316.755
7.747.181
997.628
19.524.116
21.520.301
10.856.307
5.179.422
58.050.143
3.422.410
20.057.925
17.d15.775
21.451.317
9.134.620
19.800.598
45.022.169
59.844.294
5.108.510
16.111.723
120.941.345
130.104.495
8.229.820
1.459.907
37.218.209
13.984.715
9.481.366
506.039
26.084.302
30 523.452
12.117.488
6.002.982
125.910.050
13.226.209
39.332.055
35.149.823
41.761.415
16.848.637
32.074.036
77.363.186
109.789.142
7.056.067
36.795.338
255.703.011
257.314.820
15.202.857
5.708.786
46.249 989
29.301.470
16.228.547
1.503.667
45.608.418
52.043.753
22.973.795
11 182 404
623.150.871
671.273.514
1.294.424.385
1912
1 9 1 1
Algérie
Tunisie
Maroc..
k
611.619.000
121.683.425
94.275.809
548.510.000
143.660 714
83.603.152
TOTAUX
IMPORTATION
1.160.129.000
265.344.139
177.878.961
722.363.000
156.293.999
152.487.264
591.009.000
154.655.189
75.047.356
1.313.372.000
310.949.188
227.534.620
�*■^09
Importations
Exportations
TOTAL
francs
.rancs
francs
Algérie.........................................
Tunisie................................................
482.997.000
114.446.768
357.650.000
109.165.935
840.647.000
223.612.703
T ota l .....................
597 443.768
466.815.935
1.064.259.703
Colonies ...........................................
514.795.887
575.589.781
1.090.385.768
T otal Gé n é r a l ...................
1.112.239.655
1.042.405.716
2.154 645.471
1910
Algérie................................................
Tunisie................................................
543 197.000
105.497.298
544.919.000
120.401.084
1.088.116.000
225 898.382
T o ta l .....................
648.694.298
665.320.084
1.314.014 382
Colonies..............................................
559.859.023
664.567.164
1.224.426,187
T otal G é n é r a l ...................
1.208.553.321
1 329,887.248
2.538.440.5G9
1911
Algérie................................................
Tunisie................................................
Maroc.......................................
T otal ...................
611.619.000
121.683.425
94,275.809
827.578.234
548.510.000
143.660.714
83.603.152
775.773.866
1.160.129.000
265.344.139
177.878.961
1.603.352.100
Colonies ............................................
T otal G éné ra i ....................
604.687.883
1.432.266.117
640.658.055
1.416.431.921
1.245.345.938
2.848.698.038
722.363.000
156.293.999
152.487.264
1.031.144.263
591.009.000
154.655.189
75 047 356
820.711.545
1.313.372.000
310.949.188
227.534 620
1.851.855.808
1912
Algérie................................................
Tunisie................................................
Maroc..................................................
T otal ...................
Colonies..............................................
623.150.871
671.273 514
1.204.424.385
T otal Gé n é r a l ..................
1.654.295.134
1 491.985.059
3.146.280.193
�AFRIQUE DU NORD
ALGÉRIE
EXPORTATIONS. — COMMERCE SPECIAL
QUANTITÉS EXPORTÉES
PEN D A N T
DÉ S I G N A T I O N
des
MARCHANDISES
LES
1912
UNITÉS
en
France
a l'Etranger
ei ani
Colonies
Françaises
Total
VALEURS
ANNÉES
1911
1910
Total
Total
2.829
Chevaux e n t ie r s ....................................... Tète
1.414
*3.081
•1.S67
2.501
—
24.882
Bœufs
4.032
18.732
9.660
14.586
1.246.502
Béliers, brebis, m o u to n s......................
7.066 771.735 959.834
*764.660
17.827
Peaux brutes ( g r a n d e s ...................... Quintal
9.512
8 256
14.139
17.768
—
13.619
fraîches
< de moutons . . . .
6.584
4.980
11.564
13.128
—
13.657
ou sèches ( de chèvres
. . .
12.373
11.987
3.314
3.050
—
98.685
Laines en m a s s e .......................................
43.471
4.506
38.965
68.206
—
9.070
frais .......................................
5.405
915
6.320
6 170
—
34.429
10.029
19.781
29.810
35.380
r|Vp°rnm*0i se cs>saléS O U fum és . * .
ae mer # conservés,sardinesetautres
—
906
8.163
5.763
12 344
11.438
—
( froment
. .
1.023.910 •100.606 1.124 516 1.740.336 1.867.149
—
( grains
} avoine .
. .
36.773 435.024 737.095 643-123
39S.521
—
Céréales i
( orge . . . .
529.807 434.186 963.993 I .708.205 1.156.566
—
( farines de froment .
. .
90.291
104.310 194.601 177.370 162.474
—
Gruaux et sam ouies en gruau . . .
49.214 [78.546 101.192
75 783
29.332
—
Légumes secs et leurs farines, fèves •
14.492
256
14.748
58 697
44 424
—
Pommes de t e r r e .................................
25.484 302.025 242.716 225 467
276.541
—
1 citrons et oranges . .
180
30.437
52.286
39.257
54.286
—
L mandarines . . . .
23
88.366
93.249
88.343
98.212
—
69.223
11.925
39.787
47.629
traie, c a r o u b e s ......................
57.298
—
Ira s ) raisins de table . . .
344 117.276
116.932
91.577
98.450
—
! marcs et m oûts . . .
53.876 139.217
Fruits
85.341
49.635 110.668
—
1
\ d a t t e s ............................
2.292
49.734
44.674
47.442
52.354
secs : figues de table . . .
96.553 163.631 122.675
20.905
75.648
—
4.945
conlits, cornichons, etc. . .
4.497
448
6 524
7.753
—
pour la distillerie : figues . .
25.749
25.239
16.976
510
2.359
—
en
feuilles
ou
en
côtes
.
.
65.521
18.316
60.9.2
61.289
47.206
Ta
Cent
133.776
6.558
127.218
61
476
92
661
bacs*** ! fabriqués I *{g£S?te s ; ; ; Quintal
10.652
1.099
9.553
7.550
6.984
—
73.405
Hui'e fixe pure d’o liv e ............................
61.902
11.503
26.437
94.288
—
229
249
Essence de g é r a n iu m ............................
20
285
338
—
proprement di t . . .
.
2.754
2 G79
5.433
3.984
9.139
Liège j brut
—
en planches régulières . . .
12.061
17.620
4 659
17.017
14.780
—
2 919
Bois d’ébénisterie (rac. de bruyère, etc.)
2.453
466
2.600
3 086
—
751
Coton en laine (coton égrené) . . .
134
617
710
269
—
9.122 1.157.199 1.166.321 1.007.878 924.959
Alfa .
—
555.750
Crin v é g é t a l ............................................
100 317 455.433
461.814 553.476
—
Ecorces à ta n ............................................
26.621
76.148 102.769 100 021 110.979
—
Légumes frais (chiffre total) . . .
5.374 230.611 233.809 239.016
225.237
—
3.435 *146.515 193.635 154.201
Son .
*143.080
133.913 7.521.446 7.350.072 7.048.397
Vinci ordinaires on f û t s ...................... Hectol. 7.387.533
—
7.468
445
j de liqueur en f û t s ......................
7.042
3.423
9.654
—
2.403
51.909
M istelles (Itfils de raisin» frats muté* à l'alcool)
49.506
49.610
80 901
—
14.556
2.713
Eaux-de-vie et spiritueux (alcool pur .
11.843
11.573
11 823
—
18.743
19 911
Esprits de toutes sortes (alcool pur)
1.163
18.283
16.609
12.217
Marbres b r u t s ....................................... Quintal
11.722
495
7.374
8.163
Phosphates n a t u r e l s ............................ Tonne
35.908 337.973 373.881 335.059 317.334
—
37.556 1.188 069 1.225.625 1.102.143 1.065.028
( f e r ..................................
—
24.648
4.223
M ineraisde! p lo m b .................................
20.323
18.108
13.485
—
73.863
84.495
f z i n c ..................................
10.632
69.895
67.400
53.936
21.008
Lie de vin .................................................. Quintal
32.928
45.007
36.823
16.966
8.087
8.879
Tartres b r u t s ......................
. . .
18.313
12.242
—
ANNÉES
1912
1911
1910
m ill ers de frimes
736
777
*924
5.168
3.392
4.356
36.946
*27.859
34.325
3.030
3.021
2.404
1.907
1.677
1.903
4.098
3.712
3.596
11.842
5.217
8.184
1.177
686
653
2 042
2.693
3.170
1.482
980
681
46.678
45.249
29.238
10.135
11.794
6.960
17.175
27.331
15.422
5.524
6.811
6.297
2.653
2.828
3.643
977
325
1.291
3.382
6.068
7.551
1.046
789
1.086
2.947
2.797
2.651
571
477
831
3.663
3.518
2.953
2.766
2.783
993
3 031
3.560
3.382
3.434
2.896
4.909
504
371
490
38
438
289
5.203
5.897
5.481
584
870
400
6.871
4.505
4.870
15.230
11.010
3.966
1.048
874
997
2.924
1.782
1 306
7.390
9.039
8.730
1.572
1.470
1.324
43
135
128
6.576
8.164
7.055
5.618
6.253
5.3(<8
2.920
1.799
1.7.50
8.606
7.469
7.4*'3
2.517
2.004
1.905
220.397 191.101 197.355
550
171
374
3.669
. 1.921
1.835
1 901
2.037
1.620
1.485
1.593
1.463
140
207
125
11.590
10.387
10.393
12.461
14 710
13.225
1.804
3.191
2.354
9.571
10.484
12. 67
1.105
1.350
1.618
1.481
1.762
2.014
* Antérieurs rectifiés»
** D é ta il : Tom ates. . 49.562 q x.
Haricots verts. 60 564 qx
Petits pois. 23.775 qx
Artichauts. . 88.688 qx
Fèves fraîches. 1 235 qx.
Autres . . .
6 787 qx
*** Les résu lta ts ci-contre ne com prennent pas les produits exportés provenant des entrepôts réels spéciaux des tabacs.
Les expéditions effectuées par ces établissem ents, sont notées ci-après : Cigares*, 33.021 cen tain es; Cigarettes, 4.772 qx.
Tabacs autres, 10.463 qx, représentant une valeur globale de 5.594.437 fr. contre 3.736.469 fr. pour l ’année 1911.
�La prospérité de l’Algérie a suivi en 1911 et
en 19-6 le mouvement ascendant de ces der
nières années. C’est à la plus-value de sa ré
colte vinicole qu’elle doit surtout cet accrois
sement de richesses. Non-seulement la pro
duction des vins augmentait de près de
500.000 hectolitres par rapport à 1910, mais en
core les prix réalisés étaient les plus élevés
connus jusqu’ici et bénéficiaient à la fois des
mauvaises récoltes françaises et de la hausse
des cours qui en étaient la conséquence. Une
augmentation analogue se faisait sentir sur les
lièges, les huiles d’olive, les tabacs, les mine
rais, les peaux. En revanche, la grande séche
resse qui a caractérisé ces deux dernières an
nées entraînait surtout en 1912 une diminution
importante de la production des céréales et de
l’exportation des moutons.
Ces diminutions étaient cependant insuffi
santes pour annihiler les plus-values, et la
puissance de l’Algérie devenant de plus en plus
considérable, sa consommation en denrées Im
portées s’en accroissait d’autant.
Commerce spècial :
1911
1912
655.051.000
I m p o r t a ti o n s .. ..
571.481.000
519.826.000
Exportations . . . .
509.603.000
T o t a l .......... 1.081.084.000 1.174.877.000
Commerce général :
To ta l ........ 1.145.000.000 1.255.000.000
(chiffres provisoires)
TUNISIE
EXPORTATIONS
! Bœufs............................................
/ Vaches ........................................
1 Taureaux.......................................
\Bouvillons....................................
1911
Unités
T>
))
))
t»
))
))
»
I Béliers, brebis, moulons......... ...
[Agneaux......................................
»
))
Chèvres..........................................
))
\Porcs..............................................
Volailles ..............................................
Kilos
))
Œufs de volailles................. ..........................
)>
Peaux J grandes.........................................
))
brutes ( petites...........................................
»
))
))
1 Poulpes.........................................
»
1 Thons et boulaigres....................
Poissons < —
frais..............................
))
^ autres secs salés fumés..............
))
\ — marinés ou à l’huile . ..
»
))
EDonees ( lavèes............................................
))
f Froment........................................ Quint.
))
Céréales l Seigle...........................................
_ .
< Maïs...............................................
))
Graines j Orge
))
Avoine........................................
))
Céréales ( Froment.......................................
»
farines ! au tres...........................................
))
Pommes de terre............................................... Kilos
Gruaux, semoules, farine................................
))
Semoules en pâtes et pâtes d’Italie........... .
))
Fèves ................................................................
/ Citrons et Cédrats......................
))
( Oranges.......................................
))
Fruits frais. Mandarines..................................
))
/ Caroubes......................................
))
1 Raisins................................... ...
»
»
f Amandes......................................
Fruits secs) Dattes Degla ... •........................
»
( — autres...............................
))
Quantités
Valeur
1912
Valeur
Quantités
3.053
702.730
1.217
178.200
351
38.530
3.447
258.082
667
40.880
99
6 630
58.811 1.245.572
3.514
48.527
9.165
73.626
1.528
83.040
141 150
268 184
207'277
258!261
627.248
941.678
760.694 1.808.335
587.127
650 483
48.488
97.104
132 587
114.561
1.121.302 2.185.137
76.732
114.859
852 833
603.570
17.512
28.045
144.605 2.897.067
221.329
11.206
654.267 15.251.216
11.383
3.583
2.591
8.756
596
84
78.651
9.386
4.289
5.494
341 783
665.670
660.607
915.129
269.002
29.208
125.074
608.398
87.257
429.038
81.401
175.542
11.270
161.569
113.597
6.300
1.455.979 23.364.434
634.546 10.149.430
338.448
16.030
123
2
8.392
45.248
16.721
46.902
20.234
38.181
9 flnfi S“>q 1 811 412
119 916
19.179
3.657
22.854
124
623
39.154
392.569
182
715
851.971
1.002.789
955.282
683.074
728.876
229.286
3.150
271.026
315.275
6.758
9
57.774
68.828
45.807
20
4 937 434
96.305
65.571
8.105
32.876
38.584
509.921
742.433
3.430.530
2 595.187
655.070
283 920
659.785
36.330
4 630
1.682!584
142.433
38.058
302.420
f>4<2 749
792.662
971.902
2.050.891
291.697
56.441
231.701
1.186.732
123.809
335 993
128.137
2.877.129
118.215
3.898.998
340
53.848
4 434.676
5.330.551
216.263
280
11.914
24.195
26.336
547 783
15.446
12.028
1.635
12.149
4.745
595.510
524.645
972.060
�EXPORTATIONS (suite)
t t -,
( d’olive....................... ...
Hunes ^ de g rjgnons d’olive ........
Lièges..................................................
Alfa et Diss........................... ...........
Ecorces à T a n ....................................
Feuilles de moulues........................
Lentisques non moulues.................
Légumes verts.....................................
Son..................................................
Fourrages............................................
Grignons d’olive..................................
t7.
i ordinaire en futailles....
Phosphates naturels..........................
Fer minerai.........................................
Plomb minerai..................................
Zinc minerai........................................
Sel.........................................................
Savons...................................... .......
Ouvrages de sparterie ......................
1911
Unités Quantités Valeurs
))
2.148.865 2.852.585
0
687.498
373.411
))
4.288.633
958.084
Quint
513.709 3.997.120
Kilos 4.235.355
948.009
))
913 948
82.255
))
198.680
7.947
»
12.932
42.580
))
1.786.409
214.369
»
541.084
32.466
))
147.943
9.397
Hectol.
160.066 4.575.417
»
7.909
395.450
Quint. 15 558.349 39.820.565
))
3.627.8j§0 4.534.787
D
326.496 4.752.023
»
372.595 5.412 881
))
639.272
444.981
Kilos
753.396
451.526
))
3.245.226
983.857
La Tunisie a bénéficié d’une fortune ana
logue à celle de l’Algérie, mais pour des causes
différentes, la production de son vignoble étant
en effet très limitée. En 1911, grâce à des cir
constances atmosphériques meilleures que l’Al
gérie et aussi peut-être à une plus grande per
fection des procédés de culture, son expor
tation de céréales a quadruplé en 1911 par
rapport à celle de 1910.
En 1911 au contraire, ce chiffre était ramené
à peu près au niveau de celui de 1910, mais
d’autres articles, en particulier les huiles d’oli
1912
Quantités Valeurs
12.376.139 15.966.922
2.520.250 1.595.600
6.491.123 2.180.027
521.691 3.856.274
569.505
3.477.222
706.562
63.591
2.093.000
83.640
86.314
29.540
310.284
2.585.767
1.561.114
93.684
940.149
44.200
201 766 4.436.590
298.900
7.505
19.230.076 50.506.453
4.897.572 6.146.963
541.837 9.772 104
328.430 4.513.962
624.268
6 528.825
592.844
986.395
719.093
2.298.953
ve, les phosphates, les animaux vivants, les
minerais, les vins voyaient leur production
augmenter de plus en plus et compensaient
très largement cette perte. Comme l’Algérie, la
Tunisie est parvenue en 1912 à un degré incon
nu jusqu’ici de prospérité.
Commerce général
1911
1912
Importations__ Fr. 121.683.425
156.293.999
Exportations__
143.660.714 154.655.189
Total. . . . Fr. 265.344.139
310.949.188
MAROC
Le commerce du Maroc a bénéficié surtout
du mouvement d’importation dû à la fois aux
corps d’occupation et à l’afflux réellement ex
traordinaire des nouveaux colons. Cette plusvalue des importations dénote un manque ab
solu d’équilibre qui pourrait devenir dange
reux s’il devait être de longue durée mais qui
est tout-à-fait normal dans une période d’occu
pation. La mise en valeur paraît du reste
s’organiser sur des bases sérieuses et l’on ne
saurait en trouver une meilleure. preuve que
dans l’augmentation considérable malgré les
troubles de la conquête, de la production et de
l’exportation des céréales.
Les augmentations des importations se font
sentir du reste sur tous les articles, ce qui
semble bien prouver que cet accroissement a
pour but de satisfaire aux besoins généraux
de la consommation et non pas seulement au
corps d’occupation ou aux nouveaux arrivants.
IMPORTATIONS DE LA ZONE FRANÇAISE (')
1909
1910
francs
5 679.800
14.570.512
6.226.114
6.984.S76
7.185.279
T o t a u x ...................
francs
5.705.739
11.375.367
8.530.970
8.692.531
12.275.878
47.579.485
Importations par terre (Algérie)
9.810.000
10.199.000
T o t a u x ...................
57.389.489
50.945.590
Rabat.......
Casablanca.
Mazagan ...
Safi............
Mogador ..
40.646.590
1 91 1
1912
francs
6.555.068
22.169.973
7.628.383
8.435.264
8.116.511
52.899.199
francs
13.096.453
40.181.785
13.255.167
13.859.416
12.086 513
16.362.000
69.261.199
18.178.000
92.479.334
110.657.334
(1)-Tableaux extraits du Rapport de M. le Député Long, sur l’emprunt du Maroc. (Annexe au procèsverbal de la Chambre des Députés du 18 juin 1913).
�-
6
—
EXPORTATIONS DE LA ZONE FRANÇAISE (*)
1909
1910
1911
1912
francs
francs
francs
fraccs
Mogador..................................
1.393.156
11.384.735
8.416.247
8.006.718
7 544.285
1.237.325
9.740.748
7.052.737
4.678.822
6.935.036
1.292.205
19.752.075
11.356.172
13.760.776
8.871 553
441.117
23.084.338
12.020.841
14.727.394
7.813.693
T otaux ...................
36.745 240
29.644.668
65.032.781
58.087.383
Exportations parterre (Algérie)
7.374.000
T otaux ...................
44.119.240
14.148.000
42.792.668
15.405.000
70.437.781
67.080.383
Rabat........................................
Casablanca...............................
Mazagan.......... ........................
S a fi....................................................
8 993.000
TABLEAU DES PRINCIPAUX ARTICLES EXPORTÉS PAR LES CINQ PORTS
DE LA ZONE FRANÇAISE DE 1909 A 1912
ARTICLES
Bœufs........................ ..............
Laine en suint.......... ..............
Peaux de bœ ufs__ ..............
Peaux de chèvres__ ..............
Peaux de moutons ... ..............
Œufs.......................... ..............
Blés........................... ...............
Maïs.......... ..............................
Orge..........................................
Fèves........................................
Amandes................. ..............
Graine de lin ............ ...............
Huile d’olive............................
Coriandre................... ..............
Fenugrec .................................
Babouches ................. ..............
1909
francs
6.030
1.868 471
571.486
3.973.995
942.379
4.387.330
1.691.607
492.180
12.149.642
1.620.472
3.337.986
951.532
401.919
236.522
1.033.861
122.882
1910
francs
45.352
3.062.521
801.504
3.892.632
1.264.636
4.516.173
401.293
334.035
3.665.587
1.011.757
4 158.470
1.658.839
55.696
172.551
811.184
190.545
1911
francs
694.360
3.946.815
694.807
4.122.211
1.343.534
3.982 035
5.130.573
1.200.641
11.623.780
3.055.026
5.656.565
4.517.516
212.944
562.653
1.976.777
287.925
1912
francs
33.670
1.329.287
728.790
2.468.629
761.067
4.708.147
6.568.826
1.377.000
19.289.323
3.309.408
4.125.686
4.984.920
89.906
448.906
871.149
184.433
TABLEAU DES PRINCIPAUX ARTICLES IMPORTÉS PAR LES CINQ PORTS
DE LA ZONE FRANÇAISE DE 1910 A 1912
ARTICLES
Soies grèges.............. ..............
Farines et Semoules. ,..............
Sucres........................ ..............
Thè............................. ..............
Bols sciés................... ..............
Vins............................. .............
Alcool p u r ..............;. .............
Briques....................... ............
Tuiles.......................... --------Ciment.......... ............. ............
Chaux..................... .. ............
Fers b ru ts............ ..
Bougies...................... ............
Tissus de coton__ . ............
Tissus de laine.......... ............
Tissus de so ie.......... ............
1909
1910
1911
191 2
francs
francs
francs
francs
336.182
293.642
14.878 675
3.526.536
438.621
397.997
32.730
27.911
2.585
84.648
35.278
147.320
1 198.880
17.295.913
516.284
597.675
290.404
383.587
14.934.291
3.117.172
649.307
513.452
103.490
39.066
12.142
86.361
31 250
190.769
1.120.762
11.507.477
489.254
449.062
403.619
351.410
17.496.433
3.649.636
818.643
1.206.478
204.529
90.436
12.059
192.814
48.588
209.917
1.445.950
13.874.735
681.521
624.215
536.776
680.760
23.954.750
5.393.164
1.505.222
2.570.542
289-350
153.663
7.284
475 578
257.508
402.199
2.072.427
25.928.921
1.941,979
1.398.050
(1) Tableaux extraits du Rapport de M. le député Long, sur l’emprunt du Maroc. (Annexe au procèsverbal de la Chambre des Députés du 18 juin 1913).
�AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
Les statistiques de l’Afrique Occidentale ne
se sont pas maintenues aux chiffres élevés
qu’elles avaient atteint en 1910. La manière
dont ont été établies ces statistiques en est pro
bablement une des causes. En particulier,
tandis que l’on ne faisait figuier jusqu'en 1911
au compte du Haut-Sénégal Niger que les m ar
chandises dédouanées à Kayes, en 1911, on a
compté celles qui étaient dédouanées à SaintLouis avec destination du Haut-Sénégal Niger.
C’est ainsi que tandis qu’en 1910, les importa
tions du Haut-Sénégal Niger n’était compté
dans le commerce général de l’Afrique Occi
dentale que pour 7.036.901 francs en 1911, les
chiffres qui nous sont communiqués par le gou
verneur du Haut-Sénégal Niger et qui figu
rent également au rapport publié par l'Office
Colonial sont de 17.490.305 fr. En 1912,1e tableau
qui nous a été envoyé par le Gouverneur du
Haut-Sénégal Niger ne porte plus que sur
9.803.799 fr. Il se peut qu’il y ait une nouvelle
modification dans le mode d’établissement des
statistiques. Du reste, ces chiffres du HaubSénégal Niger sont incomplets puisqu’ils ne com
prennent pas les échanges avec les colonies
voisines que le rapport de 1911 évalue à près
d’une dizaine de millions.
La véritable cause des diminutions provient
de la diminution de la production des arachi
des et de la baisse des cours du caoutchouc.
Cette diminution des arachides est particuliè
rement grave parce qu’elle est occasionnée en
partie par un embatardissement des semences
et les dégâts d’un insecte encore inconnu. Les
mesures prises jusqu’à ce jour pour remédier à
cette situation sont absolument insuffisantes et
ce n’est que par l’établissement d’un service
spécial doté d’un crédit très important qu’il
sera possible à la fois de combattre les mala
dies et de sélectionner les semences. Le dis
tingué spécialiste M. Roubaud faisant partie
du corps de l’Institut Pasteur a bien été délé
gué pour rechercher quel est l’insecte qui at
taque actuellement les arachides au Sénégal
mais il semble qu’il ne s’agit que d’une mis
sion temporaire et qui n’est doté d’aucun
moyen d’action.
Le recrutement des troupes noires pratiqué
dans ces derniers temps a également occasion
né une exode importante de population du
Sénégal vere la Gambie Anglaise, c’est là aussi
une cause de diminution des cultures.
La pénétration vers l’intérieur va cependant
amener certainement une très forte augmenta
tion de la production des arachides et il faut
bien espérer que la diminution constatée ne
sera que momentanée si les mesures nécessai
res sont énergiquement prises.
La baisse des prix du caoutchouc paraît plus
irrémédiable par suite du rôle joué par le
caoutchouc de plantation.
Tous les autres produits sont, au contraire,
en très notable augmentation, en particulier
les amandes de palme qui d’une moyenne de
30.000 tonnes ju 6qu’en 1907 sont passées par
une progression continue à 51.000 tonnes en
1911 et 1912, mais ce résultat est dû en très
grande partie à la construction des réseaux
des voies ferrées du Dahomey. L’amélioration
des procédés d’exploitation du palmier à huile
auquel diverses entreprises se consacrent avec
énergie permet d’espérer un accroissement en
core bien plus considérable.
Du reste, comme nous venons de le dire au
sujet du Haut-Sénégal Niger, les statistiques
ne donnent qu’une idée incomplète de l’acti
vité économique de l’Afrique Occidentale. Elle
ne tient pas compte du mouvement commercial
qui a lieu par les frontières de terre entre les
différentes colonies qui compose ce vaste en
semble, et l’Afrique Occidentale peut devenir de
plus en plus prospère malgré les fluctuations
de son commerce extérieur.
Commerce général
ANNÉES IMPORTATIONS EXPORTATIONS
franc*
1895
1900
1905
1907
1908
1909
1910
1911
1912
46.882.773
69.061.635
96.867.453
97.010.200
108.590.468
118.583.192
153.095.448
150.817.649
134.781.982
francs
31.994.583
60.802.704
56.207.918
80.430 116
84.500.946
109.832.020
124.619.271
118.502.798
120.597.570
SÉNÉGAL O
Commerce général
Importations....................
Exportations.............
T o t a l ................. .........
Fr.
1911
74.743.558
53.372.434
1912
67.859.907
58.050.143
Fr.
128.125.995
125.910.050
(1) Communiqué à l’Institut Colonial par M le Lieutenant-Gouverneur du Sénégal.
TOTAUX
francs
78.777.356
129.864.344
153 075.371
177.440.316
193.091.415
228.415.212
277.714.719
269.320.447
255.378.552
�8
-
-
E x p o rta tio n s
1911
QUANTITÉS
kil.
Arachides..........................
Amandes de palme............
Huiles de palme................
Caoutchouc........................
Gomme...............................
Bois......................................
Peaux...............................
M aïs..................................... . . .
Cire.................... ..............
Animaux..........................
1912
VALEURS
QUANTITÉS
francs
164.907.702
1 326.900
260
211.867
1.398.697
44.100
244.991
»
27.948
40.943.950
398.072
208
1.273.781
976.657
7.512
296.292
»
83.140
321.887
VALEURS
kil.
francs
184.761.796
1.763.787
846
207.237
2.566.196
3.270
454.950
))
50.296
»
41 .162.966
705.514
678
1.077.011
2.315.494
380
565.732
»
150.888
475.275
HAUT-SENEGAL ET NIGER (')
1911
14 753.649
5.308.369
T o t a l ........ Fr. 20.062.018
Commerce spècial
Importations....... Fr.
Exportations__
Commerce général
Importations.... Fr. 17.496.305
Exportations__
5.308.369
T otal ... Fr. 22.804.674
1912
10.727.286
3.422.410
14.149.696
E x p o rta tio n s
1911
1 91 2
QUANTITÉS
VALEURS
ldi.
francs
912.620
85.184
1.745.401
254 060
56.597
6 074
627.339
3.714.871
5.111.000
243.385
258.624
317.576
44.211
7.591
228
149.903
Arachides.......
Amandes (Karité)
Caoutchouc..........
Gomme...............
Peaux...................
Cire.......................
O r ........................
Animaux..............
9.803.799
3.422.410
13.226.209
QUANTITÉS
VALUERS
kil.
francs
5.830.510
896.703
161.983
724.889
96.920
5.081
12
140.301
1.049.442
268.796
866.087
555.813
108.690
4.065
38.760
3.387.163
GUINÉE FRANÇAISE (2)
Commerça spècial
Importations__ Fr.
Exportations__
Total . . . . Fr.
1911
19.514.468
19.558.449
39.072.917
1912
19.749.724
20.057.013
39.806.737
T otal . . . . Fr.
18.337.307
19.610.862
37.948.169
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
1.056.118
4.226.499
7.944
1.917.008
108.002
666 st.
602.515
186
43.199
19.274.130
20.057.925
39.332.055
1912
1911
EXPORTATIONS
Arachides.................................
Amandes de palme.................
Huiles de palme.......................
Caoutchouc...............................
Gomme,.....................................
B o is............................... (stère)
Peaux.......................................
Maïs..........................................
Cire...........................................
Commerce général
Importations__ Fr.
Exportations__
132.014
965.298
4.766
15.311.685
270.005
33.300
1.054.402
28
97.641
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
2.019.892
5.134.838
141.537
2.040.590
93.196
809 st.
632.598
199
43.728
252.486
1.026 969
84.922
15.095.689
232.990
40.747
1.107.046
30
104.798
(1) Communiqué à l’Institut Colonial par M. le Lieutenant-Gouverneur du Haut-Sénégal et Niger.
(2) Communiqué à l’Institut Colonial par M. le Lieutenant-Gouverneur de la Guinée Française.
�- 9-
COTE
D’IVOIRE (')
Commerce général
Importations................ . . .
Exportations..............
Fr.
T otai .......... . . . .
Fr.
EXPORTATIONS
Arachides ............................................
Amandes...................... ............
Huiles de palme.....................
Caoutchouc...............................
Gomme copal...........................
Bois.......... ..............................
Peaux........................................
1911
20.566.940
18.242.832
38.809.772
1912
17.534 048
17.615.77b
35.149.823
1911
1912
QUANTITÉS
VALEURS
QUANTITÉS
VALEURS
tonnes
francs
tonnes
francs
32
1.589.357
4.063.341
9.887 945
1.006
2.262.366
14.382
»
5.251
G 625
1.263
1
31.752 nie.
8
9
6.799
6.766
1.376
2
40.053
13
me.
16
1.767.753
3.727.065
8.256.498
2 365
2.896.529
23 601
D A H O M E Y (2)
Commerce général
Importations..........
Exportations ...............
............
Fr.
T otal . ..........
Fr.
EXPORTATIONS
Arachides .....................................
Amandes..................................................
Huiles de palme ................................
Caoutchouc............................................
Coton en laine .....................................
Peaux brutes de bœuf....................
Maïs ...........................................................
Coprah ......................................................
Poissons secs, salés et fumés..
Crevettes fumées................................
Autres produits du crû .................
Totaux généraux (1rs produits du cru.. .
1911
19 673.539
21.958.301
41.631.840
1912
20.310.098
21.451.317
41.761.415
1911
1912
QUANTITÉS
VALEURS
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
kil.
francs
22.111
39.346.108
15 251.962
5.608
132.343
6.956
72.038
350.273
802.612
87 587
»
2.268
12.577.199
8.088.401
19.068
165.430
6.976
5.764
105.081
441.438
93.735
385.831
396
37.295.629
11.916.915
6.540
123.386
8.983
4.062.947
300.752
553.947
320 904
»
40
13.397.416
6 361.320
25.082
154.232
8.983
325.036
105.263
804.670
'299.292
336.171
)>
21.891.171
))
21.319.505
SÉNÉGAL
(3i Le mouvement commercial de la colonie s'est
élevé pendant l’année 1911 à .. 128.125.992 Fr.
il avait été en 1910 de ......... 146.287.446 »
en moins ..................................
18.161.454 Fr.
Les causes de cette régression ne peuvent
être recherchées ailleurs que dans les transac
tions de l’arachide. Elles seront tout naturelle
ment mises en évidence par l’exposé des cir
constances dans lesquelles se sont effectués
les échanges au cours des campagnes 1910-1911
et 1911-1912 desquelles ont dépendu ce fléchis
sement de l’importation et, en majeure partie,
celui de l’exportation pendant l’année 1911.
La traite 1909-1910 avait été très active par
suite de l’abondance de la récolte et de l’élé
vation des cours. Aussi, de toutes parts se fon
daient pour la campagne suivante des espé
rances qui paraissent d’autant plus justifiées
que la voie ferrée Thiès-Kayes avait été prolon
gée d’une centaine de kilomètres et qu’elle avait
attiré sur les terrains neufs de la région tra
versée de nombreux agriculteurs encouragés
par les prix rémunérateurs dont ils venaient
de profiter.
Des stocks importants de marchandises fu
rent constitués tant dans les centres princi
paux que dans les comptoirs installés parmi
(1) Communiqué à l’Institut Colonial par M. le Lieutenant-Gouverneur de la Côte d’ivoire.
(2) Communiqué à l’Institut Colonial par M. le Lieutenant-Gouverneur du Dahomey.
(3) Extrait du Rapport sur l’année 1911, publié dans Bulletin de l’Office Colonial (Décembre 1912)
( 2)
�10
les agglomérations constituées sur le nouveau
rail. Les cours en Europe progressaient sans
cesse ; Us étaient de 34 francs au moment de
la récolte. Aussi, les premiers achats furent
reçus à Rufisque en Novembre 1910 à 27 fr. 50
et 30 francs. La concurrence devint acharnée,
mais les premières déceptions ne tardèrent pas
à naître. Il fut bientôt reconnu que la produc
tion, compromise par le manque de pluies, était
inférieure aux prévisions. Puis à une époque
où d’importants achats étaient réalisés à des
taux élevés, le marché des graines subissait un
véritable effondrement en Europe ; les cotes
descendaient rapidement jusqu’à 28 fr. 25 et
28 francs pour y rester jusqu’à la fin des opé
rations. Les pertes des commerçants furent
générales ; quant à l’indigène qui avait cédé
sa récolte dans des conditions assez satisfai
santes, il possédait des ressources suffisantes
pour répondre à ses principaux besoins. Néan
moins, les approvisionnements effectués étaient
hors de proportion avec les facultés d'achat des
agriculteurs ; l’écoulement en fut difficile et
incomplet et les boutiques comme les entrepôts
étaient encore loin, après l’achèvement com
plet des transactions d’être dégarnis.
C’est dans ces conditions que se présenta la
traite de 1911-1912 ; rendus circonspects par les
déboires de l’année précédente, les négociants
n’établirent leurs commandes qu’avec une pru
dence extrême. Au surplus, les cours des ara
chides en Europe ne s’étaient pas relevés. Ils
oscillaient toujours autour de 28 francs et les
pronostics sur la quantité de la récolte n’é
taient pas favorables.
Tout semblait indiquer que la production ne
serait pas supérieure à la précédente. Les
achats commencèrent à 17 fr. 50 et n’excédè
rent pas 20 et 22 fr. 50. De timides essais d’un
consortium furent tentés en certains points de
la colonie, mais le défaut d’entente fit heureu
sement écrouler ces velléités. Les expéditions
d’arachides furent conduites lentement dans
la perspective d’un relèvement des côtes de
l’industrie huilière, relèvement qui commença
seulement à se produire à la fin de 1912.
En résumé, récolte déficitaire d’arachides
en 1910, écoulement incomplet en 1911 de stocks
importants de marchandises d’importation
constitués durant le quatrième trimestre 1910,
renouvellement en fin 1911 au fur et à mesure
des besoins, des articles d’échanges, manque
de célérité, par suite de la faiblesse des cours
des embarquements à destination d’Europe,
telles furent les causes déterminantes princi
pales de la situation économique inférieure de
la colonie en 1911 par rapport à l’année pré
cédente.
Quoique jouant au Sénégal un rôle bien in
férieur à celui de l’arachide, le caoutchouc
n’est pas étranger à la régression du mouve
ment commercial exportateur ; il entre même
pour plus du tiers dans le fléchissement accu
sé à la sortie.
11 est vrai que le caoutchouc du Haut-Séné
gal et Niger qui grossissait jadis les statisti
ques du Sénégal est presque maintenant tout
entier dédouané à Kayes. Le mouvement com
mercial de la colonie ne concerne plus guère,
dès lors, que le produit de la Casamance qui
acheté encore 10 francs à l’autochtone en sep
tembre 1910, a subi le sort du similaire sou
danais, c’est-à-dire les effets de la mévente qui
marqua les crises de 1908 et de 1910. L’indi
-
gène de cette province néglige d’ailleurs l’ex
ploitation des lianes quand il ne juge pas son
travail suffisamment rémunéré pour repor
ter son activité sur les cultures vivrières. C’est
ainsi que la limite de ses concessions de vente
ne descend guère au-dessous de 5 francs le
kilo pour les bonnes qualités.
D’autre part, les mesures quarantenaires
prises à l’égard de la Gambie anglaise et de
la Guinée portugaise n’ont pas permis aux in
digènes de ces colonies de venir participer à
la récolte du caoutchouc sur notre territoire.
Telles sont succinctement rappelées les diver
ses circonstances dans lesquelles s’est déroulée
la vie économique de la colonie pendant l’an
née 1911. Il reste pour compléter cet aperçu
à fournir quelques indications sur les princi
pales fluctuations enregistrées à l’importation
et à l’exportation.
Exportation,Augmentations. — Parmi les aug
mentations relatives aux produits de cru une
seule est à retenir, celle de 1.130 bœufs corres
pondant à un rélèvement de valeur de 141.210
francs. Les envois de bestiaux accusent une
recrudescence jusqu’à concurrence de 10.000.
Les éleveurs sénégalais trouveront là une
source d’encouragement qui ne pourra qu’être
profitable à la prospérité de la colonie.
Les marchandises réexportées accusent un
relèvement de 2.810.227 francs (9.469.347 pour
6-659.126 fr. en 1910) dans lequel la houille
seule entre pour 1.895.826.
Le développement du port de Dakar est,ainsi
qu’à l’importation pour le même article, la
cause de cette fluctuation de même que celle
de moindre importance concernant toutes les
marchandises embarquées comme provisions
de bord. Les paquebots italiens ont largement
contribué à ce résultat.
A noter la réexportation de plus de 300.000
francs de fils et tissus de coton réexpédiés
en Gambie anglaise à la suite de leur dépôt
provisoire à Dakar pendant le mauvais état
sanitaire de cette colonie.
Diminutions. — La principale diminution se
rapporte à l’arachide dont les embarquements
ont fléchi de 62.391 tonnes représentant une
valeur de 8.826.791 francs. Les chiffres respec
tifs de deux années sont les suivants :
Quantité
Valeur
1910 . . . . tonnes 227.299.048 Fr. 49.770.741
1911 .. . .
»
164.907.702
40.943.950
Le manque de pluies a été l’unique cause de
cette réduction de la récolte.
Les gommes accusent elles aussi une moinsvalue de 354.944 fr. Les envois sont tombés de
2.379.032 kilos à 1.398.697 kilos. A l’inverse des
arachides ; la récolte de suc a été compromise
par la faible durée des vents chauds qui n’ont
pas déterminé une gerçure suffisante des aca
cias et, par suite, une abondante exsudation
de la sève. Les prix offerts aux indigènes
étaient relativement élevés puisque les achats
à Podor se faisaient sur la base d’environ
0 fr. 90 le kilo.
Les caoutchoucs sont en fléchissement de
3.786.265 francs et de 480.605 kilos. (211.867 ki
los en 1911 et 692.472 kilos en 1910).
Les indications statistiques ne correspondent
pas tout entières à une déduction effective
de la production, car les expéditions du Haut-
�,-- —,---r---
— 11 —
Sénégal et Niger qui grossissaient autrefois
les relevés du Sénégal, n’y sont plus reprises
aujourd’hui pour figurer à ceux de la douane
de Kayes. Cependant la Casamance n’a expé
dié en Europe que 204.275 kilos de caoutchouc
contre 325.407 en 1910. La diminution des va
leurs est de ce chef de 892.301 francs (1.222.847
fr. contre 2.115.148 fr. en 1910.
A signaler, pour terminer, un décroissement
de 161.049 francs sur l’or brut. Il est impossi
ble de tirer une déduction de ce chiffre qui a
pu être compensé par des inscriptions aux re
levés de la colonie du Haut-Sénégal et Niger
à laquelle appartiennent la plupart des ex
ploitations aurifères ou provenir d’envois effec
tués à l’insu de la douane.
HAUT-SÉNÉGAL NIGER
(1) Malgré le fléchissement sensible qui s’est
manifesté à l’exportation, fléchissement dû en
partie, à des causes étrangères à la produc
tion locale, les résultats de l’activité écono
mique de la colonie traduisent pour l’année
1911, un progrès réellement intéressant à enre
gistrer et accusent dans leur ensemble une aug
mentation de plus de 11 millions de francs sur
l’année précédente.
Cette augmentation est d’autant plus rem ar
quable que le mouvement commercial s’est res
senti de certaines circonstances défavorables,
telles que la médiocrité des récoltes des céréa
les et surtout la mauvaise tenue des cours au
caoutchouc, sur les marchés d’Europe. La va
leur de ce dernier produit, qui constitue un
des principaux éléments d’échange de la colo
nie, tomba presque d’un coup de 3 à 4 frs par
kilo. Cette baisse, qui s’accentua encore au
cours de l’année exerça une influence réelle
ment déprimante sur le mouvement transac
tionnel intérieur et extérieur du Haut-Sénégal,
Niger, pendant l’année précédente.
Le prodigieux développement du commerce
des produits agricoles et de l’élevage, avec les
colonies voisines, contribue de plus en plus au
mouvement général des échanges du HautSénégal-Niger. C’est d’ailleurs grâce aux res
sources tirées de ce mouvement que nos indi
gènes soudanais ont pu conserver, et même
augmenter leurs facultés d’achat, malgré la
diminution considérable des recettes tirées de
la vente du caoutchouc au commerce Euro
péen.
Il convient d’ailleurs de remarquer qu’en
raison de la situation géographique du HautSénégal-Niger, de son éloignement du littoral
de l’Atlantique, l’exportation sur les pays
d’outre-mer est limitée aux seuls produits dont
la valeur est suffisamment élevée pour suppor
ter les frais du transport à la côte. D’autre
part, les communications entre Saint-Louis et
Kayes ne sont assurées, dans des conditions
relativement satisfaisantes d’économie et de ra
pidité, que pendant une partie de l’année, lors
que la crue permet aux navires de haute-mer,
durant deux mois au maximum d’apporter à
Kayes la plupart des approvisionnements né
cessaires au commerce pour la campagne sui
vante et d’en exporter les produits qui ont été
emmagasinés depuis le début de l’année.
Il est donc naturel que le producteur souda
nais ait cherché, en dehors du commerce euro
péen des débouchés pour l’écoulement du sur
croît de sa production. Ces débouchés, il les
trouve heureusement tout autour de lui. Ce
(1) Extrait du Rapport pour l’année 1911. du Bulle
tin de l’Office Colonial, octobre 1912.
sont les Colonies du Sud, la Côte d’ivoire et la
Côte d’Or Anglaise qui lui offrent les plus im
portants ; le bétail, notamment, y est exporté
en grande quantité chaque année. La Guinée
et le Sénégal lui achètent aussi des bœufs, des
moutons et des chevaux, ainsi que des grains
en quantités appréciables.
La service de la navigation du Niger dont
l’outillage est sans cesse perfectionné, a con
tribué puissamment au développement des
transactions. Malgré la mauvaise qualité des
récoltes dans la vallée du Niger et les cours
élevés qui tendaient à paralyser le commerce
des grains, plus de 7.000 tonnes ont été appor
tées à Koulikoro tant par le service de navi
gation que par la flotille du commerce et les
embarcations indigènes. Sur ce chiffre, près de
3.000 tonnes ont été dirigées sur la Guinée. Ce
mouvement ne peut que s’accroître et le com
merce se préoccupe activement d’améliorer les
moyens encore bien primitifs de transport sur
le bief du Niger compris entre Bamako et Kouroussa. Déjà, depuis l’achèvement du chemin
de fer de Guinée, les riz du Niger peuvent con
currencer les riz d’importation jusqu’à Mamou
(mi-distance entre Kouroussa et Konakry) et de
très fortes demandes sont faites, auxquelles le
commerce de Bamako ne peut pas toujours
donner satisfaction.
L’ouverture prochaine du Thiès-Kayes per
met, d’autre part, d’envisager l’accès de ces
grains sur les marchés des grands centres du
Sénégal, Thiès, Rufisque, Dakar et un déve
loppement illimité de la production agricole de
la vallée du Niger. Ce chemin de fer, dont
l’importance économique pour la colonie n’est
pas à démontrer, permettra l’écoulement beau
coup plus rapide des produits d’exportation et
leur réalisation immédiate. Les productions
de l’agriculture et de l’élevage deviendront l’ob
jet de transactions de plus en plus actives et
nombreuses qui enrichiront producteurs et
commerçants et constitueront, dans un avenir
peu éloigné, l’un des éléments les plus puis
sants et les plus sûrs de la prospérité économi
que du Haut-Sénégal-Niger.
De sérieux efforts sont d’ailleurs faits par
l’Administration pour encourager les cultures
vivrières les plus rémunératrices, telles que cel
les du riz et de l’arachide et accroître la pro
ductivité des ressources agricoles et pastorales
du Soudan. L’exploitation et l’utilisation des
produits naturels tel que le caoutchouc, le ka
rité, l’or sont également de sa part l’objet de
continuelles préoccupations.
Caoutchouc. — Les statistiques font ressortir
que l'exportation du caoutchouc n’a atteint en
1911 que 265.677 kilos valant 1.785.404 fr. contre
680.402 kilos valant 5.443.220 fr. en 1910. C’est
�-
en 1909 que furent enregistrés les chiffres les
plus élevés (920.293 kilos valant 7.362.352 fr).
Aussi pénible que soit cette constatation, il
n’y a pas lieu cependant de s’en alarmer outre
mesure. Par suite de la diminution des prix
offerts par le commerce, beaucoup d’indigènes
habitués à recevoir 8 fr. 10 et même 12 fr. pour
1 kilo de caoutchouc apporté sur un marché ou
dans une factorerie, cessèrent brusquement de
s’adonner à la récolte du latex, le jour où il
ne leur fut plus offert que 4 ou 5 fr. pour la
même quantité de ce produit.
Il y a lieu de signaler, d’autre part, que les
bénéfices considérables réalisés en 1909 et 1910
avaient provoqué entre les acheteurs une con
currence effrenée,une véritable fièvre du caout
chouc qui se traduisit comme en 1906 et 1907
par l’exploitation abusive et irraisonnée des
lianes, la fraude du produit et une déprécia
tion sensible des sortes soudanaises sur les
marchés d’Europe.
La diminution considérable accusée plus
haut pour l’exportation du caoutchouc est d’ail
leurs, en grande partie, fictive. Il y a lieu de
considérer, en effet, qu’avant l’achèvement du
chemin de fer de Guinée, les caoutchoucs de la
Haute Côte d’ivoire et de la Haute Guinée, réu
nis dans les centres commerciaux de Kong, Koroko, Tombougou, Odjenné, Kankan, Beyla, Si
guiri, voir même Kouroussa étaient exclusivemet exportés par la voie du Sénégal, et figu
raient dans les statistiques du Haut-SénégalNiger, comme caoutchouc soudanais. L’arrivée
du rail à Kouroussa (2e semestre 1910) détourna
immédiatement, au profit de la voie guinéenne
le courant d’exportation de ces cercles qui sont,
de beaucoup les plus importants au point de
vue production. En outre, une bonne partie des
caoutchoucs centralisés à Bamako est exportée
par la même voie et échappe à notre con
trôle.
Gommes. — L’année 1911 a enregistré égale
ment une diminution sensible de l’exportation
des gommes. De plus en plus concurrencées sur
les marchés d’Europe par les gommes d’Abys
sinie et d’Egypte et certains succédanés tels
que la résine d’arancavia,les gommes exportées
de la colonie ne donnent plus lieu, depuis une
dizaine d’années, aux importantes transactions
qui firent jadis la fortune de certains traitants.
Ce produit, qui, en 1894 était payé 2 francs le
kilo sur le marché de Médine, 1 franc en 1899
et 0 fr. 60 en 1900-1901, est tombé en 1903-1)904
à 0 fr. 30, et, depuis cette époque, les cours ne
se sont guère relevés. La quantité apportée sur
les marchés a subi une décroissance parallèle.
De 2. 000.000 de kilos en 1898-1899, elle est tom
bée à 216.000 en 1905. Les cours,un peu plus fer
mes les années suivantes, firent remonter ce
chiffre à 512 tonnes en 1909, puis à 571 en 1910,
mais en 1911 il retomba à 318 tonnes.
Ainsi, la quantité exportée est intimement
liée aux cours de ce produit sur les marchés
européens, qui ont leur répercussion dans la
colonie, et il est certain que le chiffre de 2.000
tonnes atteint en 1899 se serait maintenu de
puis et aurait même progressé si les Maures et
pasteurs, qui se livrent à la récolte de la gom
me dans les régions sahéliennes, et à son trans
port sur les marchés de Nioro, de Kayes, Mé
dine et Tombouctou, avaient continué à re
cevoir une rémunération suffisante de leur tra
vail.
12
-
Arachides. — Nous avons dit que le peu d’a
bondance des pluies, à la fin de l’hivernage de
1910, avait été préjudiciable à la qualité des
récoltes de céréales, qui pourtant s’finnonçaient
très belles.
Les mauvaises conditions dans lesquelles se
fit la maturité provoquèrent une diminution
considérable du rendement. Les champs d’ara
chides souffrirent encore davantage. Dans
nombre de lougans la sécheresse surprit les
graines au moment où celles-ci n’étaient encore
qu’en formation. P ar suite, les graines furent
petites et de mauvaise qualité.
Les cultivateurs bénéficient, toutefois, de la
hausse qui s’étendait en fin 1910 et 1911 sur
tous les oléagineux. Les arachides furent payés
aussitôt après la récolte, jusqu’à 0 fr. 15 et
0 fr. 17 le kilo au producteur par les maisons
de commerce de Kayes qui, les années précé
dentes, offraient au maximum 0 fr. 11 ou 0 fr. 12.
Des achats importants furent également effec
tués dans les cercles de Kita, Bamako, Ségou,
Djenné et Mopti.
Ainsi, la récolte, malgré sa mauvaise qua
lité, fut aussi rémunératrice pour l’indigène
que les années précédentes. D’autre part les
surfaces ensemencées ayant été sensiblement
augmentées, la quantité de graines réunies à
Kayes fut presque aussi importante qu’en 1910.
L’extension de la culture de l’arachide dans
toute la partie de la colonie traversée par le
chemin de fer, ainsi que dans les cercles de
Ségou, Djenné et Mopti préoccupe beaucoup
l’Administration locale. Cette culture proéure
d’importantes ressources aux indigènes et as
sure en outre aux navires et fluviaux qui mon
tent à Kayes, à l’époque de la crue, un fret de
retour avantageux et de plus en plus abondant.
Des renseignements obtenus, il ressort que
la dernière récolte a été d’une façon générale,
bonne dans les différents cercles. La quantité
exportée en 1912 sera, en conséquence, beau
coup plus importante que pendant l’année
1911.
Karité. — C’est la première fois que nous
enregistrons une sortie importante de produits
du karité. Différents essais d’exportation
avaient été tentés ces dernières années, mais,
par défaut de préparation convenable, ces es
sais n’avaient pas réussi.
On sait que l’amande de karité renferme une
très forte proportion (46 à 54 p. 100) de matière
grasse qui peut être utilisée pour la fabrica
tion du beurre végétal.
Les indigènes traitent d’ailleurs, pour leur
propre consommation et aussi pour la vente,
une certaine quantité d’amandes chaque an
née. Le beurre obtenu, qui contient beaucoup
d’impuretés et est assez agréable au goût, est
vendu, suivant les marchés et l’époque de l’an
née, à un prix variant de 0 fr. 30 à 1 franc le
kilo.
Outre que ce prix est déjà très élevé, on ne
pourrait songer à réunir un certain tonnage
de beurre sans faire monter immédiatement les
cours. Aussi les commerçants de la colonie
que cette question intéressait, recherchèrent
dans quelles conditions pourraient être expor
tées les amandes brutes.Un premier essai,tenté
en 1(910 par M. Dabrigeon, réussit parfaite
ment, et, en 1911, ce commerçant procéda à des
achats beaucoup plus importants. Plusieurs
maisons de la colonie vont, sans doute, suivre
ce mouvement. Les amandes achetées vertes
�— 13 —
aux indigènes qui les ont préalablement débar
rassées de leur pulpe, séchées au soleil
ou mécaniquement, puis décortiquées, fourni
rent 243 tonnes à l’exportation. La valeur est
de 400 à 500 francs sur le marché de Liverpool.
L’arbre qui produit la noix de karité est très
abondant dans les cercles de Kita, Bamako, Sé
gou, Bougouni, et San, région facilement ex
ploitable et qui, d’après M. le Directeur du
service de l’agriculture, pourrait fournir an
nuellement plusieurs milliers de tonnes d'a
mandes. Les peuplements sont particulière
ment denses dans la partie du cercle de Ségou,
comprise entre le Niger et le Bani, et c’est
dans le but d’exploiter plus intensivement ces
ressources naturelles du pays que MM. Carrié
et Dabrigeon ont demandé et obtenu l’auto
risation do placer un chemin de fer Decauville de 0 m. 60 sur la route qui partant de
Tamani sur le Niger, passe à Barouéli et
atteint le Bani près du village de Tiendo. L’ex
portation à laquelle peuvent donner lieu les
produits du karité est extrêmement intéres
sante pour la colonie et mérite de recevoir des
encouragements. En dehors des ressources
qu’ils procurent aux indigènes, les revenus ti
rés de l’exploitation de cet arbre sont en effet
une prime au reboisement.
Laines. — Le commerce d’exportation auquel
donnent lieu les laines du Marina est relati
vement récent et ne date que de 1907. La
première campagne fut d’ailleurs peu encoura
geante pour le commerce. Se basant sur des
renseignements obtenus à la suite d’une expé
rience de quelques tonnes de laine de choix fai
te en 1906, et qui leur laissait miroiter des bé
néfices considérables, les commerçants de
Djenné et de Mopti avaient acheté, en effet, à
un prix fort élevé et sans aucune étude préa
lable de la question toute la marchandise qui
leur était présentée, quelles qu’en fussent la
qualité et la longueur. L’effet ne se fit pas at
tendre ; sur les 500 ou 600 tonnes expédiées en
France en 1907, les deux tiers, à peine, purent
être vendus. Mélangées de laines trop courtes,
de poils et de crams-crams, les prix offerts
couvraient à peine les frais d’achat. L’année
suivante, aucun achat n’eut lieu et, depuis,
les commerçants que l’expérience a instruits,
n’acquièrent que des lots soigneusement triés
et préparés pour la vente.
Ces laines, utilisées surtout en matelasserie, sont cotées de 1.000 à 1.200 francs sur le
marché de Bordeaux. Payés de 0 fr. 30 à 0 fr.40
le kilo à Mopti ou Djenné, la marge du béné
fice laissé à l’exportateur est assez considé
rable. Signalons, en passant que la colonie
a installé à Niafunké une bergerie modèle,
dont le but est de fournir aux pasteurs de la
vallée du Niger des béliers reproducteurs pour
l’amélioration du mouton à laine. Une cin
quantaine de béliers ont été importés d’Algé
rie et croisés avec des brebis du pays.
L’établissement compte déjà près d’un mil
lier de métis de divers degrés de pureté, et,
sous peu, des prélèvements pourront réguliè
rement être effectués.
Le service zootechnique de la colonie s’effor
ce. d’autre part, d’améliorer les troupeaux
indigènes par la sélection rigoureuse des ani
maux reproducteurs et l’élimination méthodioue des moutons à poils ou à laine jarreuse.
Il se préoccupe également de répandre, par
des conseils et des encouragements donnés aux
éleveurs, la connaissance et la pratique des
meilleurs procédés d’élevage, de tonte et de
préparation de la laine et des peaux.
Or. — L’extraction de l’or dans la colonie
exerce une influence économique assez impor
tante pour qu’il paraisse utile d’en faire men
tion ici, 20 à 25.000 indigènes travaillent cha
que année, de janvier à mai, sur les placers,
tant dans le Bambouck que dans le Mandin
gue, le Ouassalou et le Lobi. La production est
assez difficile à évaluer, mais peut être fixée
sans exagération à 800.000 francs par an. Le
cercle de Satadougou a produit, à lui seul,
pendant l’année 1911, d’après les renseigne
ment donnés par le commandant de cercle, 190
kilos de précieux métal, d’une valeur de plus
de 500.000 francs. Les maisons de commerce en
exportent une quantité appréciable sur la mé
tropole, à l’insu des bureaux de douane. D’au
tre part, les dioulas qui vont l’acheter sur res
placers même vont souvent l’écouler dans les
colonies voisines, notamment en Gambie an
glaise, et le soustraient au contrôle de l’admi
nistration de la colonie. Une certaine quantité
est, en outre, conservée dans le pays et trans
formée en bijoux.
Il convient de signaler qu’en 1911, une com
pagnie minière (mines de Sénégambie) a ex
trait, par dragages de la Falémé, près de 50
kilos d’or en poudre ou en pépites. La drague
qui fonctionne actuellement jour et nuit pour
ra certainement doubler ce chiffre en 1912.
Cette nouvelle industrie, qui n’entrave en rien
les exploitations indigènes ne peut qu’être fa
vorable au développement économique du
pays.
Signalons encore les produits du crû expor
tés de la colonie, les peaux de bœufs ainsi que
les peaux de moutons et de chèvres, les plumes
d’autruches, l’ivoire, le coton, etc. Le mouve
ment commercial dont sont l’objet ces produits
est assez minime ; les exportations d’ivoire,
notamment ont beaucoup diminué depuis quel
ques années et sont presque milles actuelle
ment.
Le commerce cle la colonie s’intéresse beau
coup à d’autres produits tels que le dâ (chan
vre de Guinée),le kapok, le sisal et le sésame
Ces produits n’ont donné lieu, jusqu’à présent,
à aucune exportation sérieuse, mais parais
sent avoir beaucoup d’avenir.
Le dâ peut être cultivé sur une étendue con
sidérable, notamment dans la vallée du Niger.
Les fibres de ce textile sont très appréciées
par certains industriels de la métropole, et
leur valeur correspondrait approximativement
à celle du jute.
Quant au kapok, les expériences faites en
'111, par un commerçant de la colonie, M.
R affin, ont démontré que son exportation était
possible et pouvait être rémunératrice aussi
bien pour l’indigène qui procède à la récolte
que pour l’exportateur.* La bourre du kapok est
fournie par un bombax (bombax buonopozense
ou kapokier à fleurs rouges) qui existe en peu
plements assez importants dans la partie de la
colonie traversée par le chemin de fer de
Rayes au Niger, ainsi que dans les cercles de
Sé<rou, Koutiala et le Mossi.
Des échantillons envoyés en Francec par M.
�Raffin attirèrent fortement l’attention des in
dustriels. Le kapok soudanais peut être com
paré aux meilleures sortes de Ja.va. De l’avis
de la maison Larruder Lacroux et C° de Rou
baix, il serait plus soyeux que les kapoks d’au
tres provenances et plus utilisable pour la fila
ture. Il serait coté entre 2.000 et 2.200 francs la
tonne.
Il ne faut pas toutefois s’attendre à l’expor'tation immédiate d’un gros tonnage. Néan
moins, M. Raffin aurait réuni à la dernière ré
colte qui vient d’avoir lieu en février-mars, une
vingtaine de tonnes qui seront exportées à l’hi
vernage prochain. D’autres commerçants s’in
téressent à cette question et il est très possible
que dès 1910, la colonie exporte une cinquan
taine de tonnes de ce produit.
Les plantations de sisal de Kayes, apparte
nant à MM. Renoux et Martin, vont entrer
cette année en exploitation. Nous ne connais
sons pas encore quels seront les résultats de
ces entreprises sur lesquelles il est fondé beau
coup d’espérances.
La colonie entretient avec les colonies côtiè
res, et principalement avec la Côte d’ivoire,
la Guinée et la Gold Coast, un commerce extrê
mement actif et dont l’importance ne cesse
de croître avec le progrès économique du pays.
La totalité des échanges avec la Côte d’i
voire et la Gold Coast s’effectuait uniquement
il y a quelques années encore par l’intermé
diaire des dioulas et marchands haoussas, la
plupart étrangers au pays, et qui avaient- à
peu près complètement monopolisé le trafic
du bétail ainsi que celui des noix de kola, des
étoffes et articles manufacturés importés par
le Sud.
Indifférentes à cet accaparement, nos popu
lations semblaient méconnaître la puissance
de leurs richesses agricoles et pastorales et se
contentaient de bénéfices minimes que leur
abandonnaient les dioulas. Cette situation
s’est heureusement modifiée à leur avantage.
Stimulés par la nécessité d’acquitter l’impôt
en numéraire et encouragés, à cet effet, par les
commandants de cercle, à réaliser eux-mêmes
leurs produits sur les marchés de l’extérieur,
les indigènes de la Boucle et notamment ceux
du Mossi, du Yatenga et du Macina commen
cèrent en 1906-1907 à exporter sur les marchés
du sud, pour leur propre compte et sans l’in
termédiaire des dioulas, les produits de leur
élevage. Cette transformation des habitudes
commerciales s’est généralisée depuis dans
toute la colonie et a eu comme conséquence un
essor économique considérable.
En dehors du mouvement commercial local
existant entre nos cercles frontières et les cer
cles limitrophes des colonies voisines, un seul
article d’importation mérite d’être signalé :
c’est la noix de kola. Cette noix qui nous vient
des cercles de Beyle et Kissidougou en Guinée,
de Mankono, Kong et Bondoukou en Côte d’i
voire, et aussi de la partie centrale de la co
lonie anglaise de la Gold Coast fait l’objet dans
toute la colonie, d’un commerce considéra
ble. On la trouve sur tous les marchés et dans
les moindres villages, de Kayes à Tombouctou
et au lac Tchad, augmentant de prix au fur
et à mesure qu’on s’avance vers le nord.
Sur un total d’importation de 3.092.285 francs
en 1911, les noix de kola sont représentées
par 2.508.720 francs. Le chiffre correspon
dant de 1910 était de 2.308.908 francs.
La charge de kola (2.000 noix environ) vaut
de 80 à 90 francs dans les centres de produc
tion. Arrivé sur nos territoires, elle en vaut
déjà 125 ou 150. A Bamako, Ségou, Djenné,
Koutiala, la charge est vendue 200 francs. Ce
prix est encore plus élevé dans le nord de la
Boucle, et à Tombouctou ou Gao, les noix sont
vendues, au détail, à 0 fr. 20 en moyenne,
c’est-à-dire 400 francs la charge de 2.000 kolas.
Les noirs apprécient énormément ces noix et
consomment une partie de leurs ressources à
s’en procurer. Aussi la rapidité avec laquelle
s’est développé le commerce auquel elles don
nent lieu, est un indice certain de la prospé
rité de la colonie et de l’accroissement de l’ai
sance chez nos populations.
Les exportations du Haut-Sénégal-Niger, vers
les colonies de 1a. côte se sont élevées pendant
l’année 1911 à 7.432.951 francs, dont 5.362.871
francs avec les colonies françaises de la Côte
d’ivoire, de la Guinée et du Sénégal, et 2 mil
lions 070.080 francs avec la colonie anglaise de
1a. Gold Coast.
Le principal élément de ce commerce est
sans contredit le bétail qui compte dans l’en
semble pour plus de 6.000.000 francs. Nous
donnons plus loin un tableau des exportations
par pays destinataires ainsi que quelques ren
seignements succints sur l’élevage et son ave
nir dans la colonie.
En outre du bétail, le Soudan exporte au Sé
négal et surtout en Guinée des produits agri
coles, riz, mil, beurre de karité, etc., en quan
tités assez considérables et qui vont en augmen
tant chaque année. Les étoffes indigènes, cou
vertures de coton ; les nattes du Niger, alimen
tent également un trafic assez important.
Le courant d’exportation des céréales de la
vallée du Niger, sur la Guinée se serait accru
encore beaucoup plus rapidement si les moyens
de communication entre Bamako et Kouroussa
avaient été améliorés parallèlement à ceux du
bief aval de Koulikokro. Dans le bief sud, la
navigation qui est dangereuse en toutes sai
sons, est encore limitée en effet aux chalands
et pirogues indigènes.
Néanmoins, et malgré les cours élevés des
céréales, près de 3.000 tonnes de mil et 1.000
tonnes de riz furent dirigés de Bamako sur
Kouroussa pendant l’année écoulée.
Les riz notamment pourraient être exportés
en quantités beaucoup plus considérables vu
les hauts prix atteints par ces céréales sur les
marchés de la Guinée. L’industrie minière qui
tend à prospérer dans la région de Siguiri ne
pourra qu’augmenter dans la suite l’impor
tance du débouché offert à ces grains. Certains
commerçants de Bamako et de Mopti ne per
dent. d’ailleurs, pas de vue cette question et
songent à compléter leur flottille de> transport,
dans le bief sud, par des remorqueurs à fai
ble tirant d’eau.
Par ailleurs : l’administration locale s’ef
force d’implanter dans le Macina. la culture de
variétés'de riz à pellicules blanches plus beau
et surtout plus commercial une les sortes du
Niger, petites et à pellicules rougeâtres ou noi
râtres. Un essai tenté dans ce sens en 1911,
autour de Mopti a parfaitement réussi. Ajou
tons enfin, que MM. Simon, de Mopti, ont p e r
fectionné leur usine de décortiquage, et peu-
�15 -
vent fournir au commerce un tonnage appré
ciable de riz d’aussi belle apparence que les
riz importés de l’étranger.
Exportation de bétail en 1911
BÉTAIL
Sénégal
fr.
Bœufs ..
Moutons
Chevaux
Anes ....
Guinee
COte-d’ Ivoire
Gold Coast
fr.
fr.
fr.
702.000 636.500
197.700 60.600
61.810 182.400
13.800 26.000
1.986.390 1.587-160
203.670 208.452
122.800
56.000
27.300 116.500
Totaux. 975.300 906.000 2.340.160 1.968.112
Ainsi qu’il ressort du tableau ci-dessus, les
exportations de bétail se sont élevées, pendant
l’année 1911, à 6.191.572 francs.
Le nombre des têtes de bétail dirigées sur
la Côte d’ivoire et la Gold-Coast a été légè
rement inférieur à celui enregistré pendant
l’année précédente. Ce ralentissement est dû,
d’une part à la baisse du caoutchouc qui pro
voqua dans les colonies sud une diminution
très sensible des ressources indigènes et par
suite une importation moins considérable de
produits ou animaux de boucherie venant de
l’extérieur, et, d’autre part, aux épizooties de
péripneumonie qui ont sévi tant dans les cer
cles de Bandiagara et Dori qu’en Côte d’ivoire
même et qui ont paralysé complètement, à cer
taines époques, le mouvement d’exportation.
En décembre, notamment, d’importants trou
peaux venant du Macina et dirigés sur la
Côte d’ivoire rebroussèrent chemin en arri
vant à la frontière, les conducteurs ayant ap
pris qu’une épizootie exerçait des ravages con
sidérables dans le cercle de Mankono.
Tant que ne sera pas achevé le Thiès-Kayes,
ces colonies constitueront les principaux dé
bouchés de la vallée du Nieer, de même que la
Gold Coast continuera à être le principal mar
ché pour le bétail du Mossi, du Gourma et du
Yatonga, tant que le chemin de fer de la Côte
d’ivoire n’aboutira pas à Bobo-Dioulasso.
Ces débouchés sont, pour l’instant, d’une im
portance capitale pour l’élevage du Haut-Séné
gal-Niger. L’exportation peut avoir lieu pen
dant toute l’année (sauf cependant pendant les
mois d’août et de septembre où les routes sont
coupées par les marigots et les mares d’hiver
nage), les pâturages augmentant de qualité au
fur et à mesure qu’on descend vers le sud. La
présence de tsé-tsé dans certaines régions est
souvent néfaste aux troupeaux de passage ;
néanmoins les pertes ne sont généralement pas
supérieures à 10 ou 15 p. 100 des animaux,et les
bénéfices réalisés sur l’ensemble d’un troupeau
sont fort encourageants. Les bœufs sont vendus
à une moyenne de 120 francs, les plus beaux
atteignent 150 francs. La durée du voyage aller
et retour est de trois mois environ.
En outre du bétail bovin, le Haut-SénégalNiger a expédié en 1911 sur ces mêmes mar
chés d’autres produits de son élevage, mou
tons, chevaux et ânes, pour une valeur de
plus de 1.200.000 francs.
GUINÉE FRANÇAISE
(1) Le commerce de la Guinée française a été
en 1911 de ................................ 37.948.169 Fr.
En 1910 il s’était élevé à ........ 47.869.177
Il semble résulter de ces chiffres qu’en 1911
la prospérité de la colonie a été tout au moins
compromise.
On ne saurait nier en effet la répercussion
que la crise du caoutchouc a eue sur le mouve
ment des affaires en Guinée, mais, au lieu de
se laisser frapper par cette grosse diminution de
9.921.008 fr., il. convient de dégager les causes
qui ont dû amener une diminution aussi con
sidérable dans les transactions.
Tout d’abord, le tableau comparatif du mou
vement commercial pendant les six dernières
années nous apprend que, si 1911 est en infé
riorité vis-à-vis de 1910 et 1909 respectivement
de 9.921.008 et 4.340.995, elle est en avance m ar
quée sur 1906, 1907, 1908, et reste supérieure de
près d’un million à la moyenne quinquen
nale 1906-1910, malgré l’apport considérable de
ses deux devancières immédiates.
Dans les premiers mois de 1910, sous l’in
fluence de spéculations, le caoutchouc attei
gnit sur les marchés la côte de 21 fr. 75. En
Guinée, il fut payé jusqu’à 20 francs le kilo,
à l’indigène. Celui-ci dépensa alors sans comp
ter et, rapidement épuisa les réserves de m ar
chandises entassées dans les dépôts et comp
toirs en vue de la campagne de traite de 1910.
Les commerçants européens, ne voulant pas
voir un danger dans cette hausse, firent de
grasses commandes dont l’exécution s’effectua
au cours de l’année 1910 et aussi pendant le
premier trimestre de 1911, mais pour des quan
tités d’une importance bien moindre.
Survint la baisse. Il en résulta un temps
d’arrêt dans les transactions, qui se traduisit
par une diminution dans les importations.En
1911, on a en partie vécu sur les stocks accu
mulés en 1910.
Il y a lieu de signaler aussi la part que prend
le riz dans le décroissement signalé à l’impor
tation. En 1910, nous avons été tributaires de
l’Extrême-Orient pour une somme de 2.389.402
francs ; en 1911, pour 1.014.920 francs seule
ment ; soit pour ce seul produit, une différen
ce en moins de 1.474.482 francs. Ce résultat est
obtenu grâce à l’extension de nos rizières et
par suite d’une récolte favorable.D’autre part, si nous envisageons la situa
tion au point de vue de l’exportation, nous
nous trouvons en présence d’un accroisse
ment de 1.304.457 fr. en faveur de 1911, ac
(i) Rapport sur le commerce de la Guinée Française
croissement qui s’élève à 2.351.344 francs si
en 1911. (Bulletin de l’Office Colonial, septembre 1912) nous faisons la comparaison avec la moyenne
�— 16 quinquennale 1906-1910 ; encore, ce résultat ee
trouve-t-il faussé au détriment de 1910 par le
fait que le caoutchouc était côté de 8 fr. 50 à
9 fr. pour les évaluations statistiques pendant
cette période quinquennale, et qu’il ne l’était
plus qu'à 8 fr. en 1911.
De plus, nous enregistrons une augmenta
tion sensible dans l’exportation, non seule
ment de caoutchouc, mais encore des princi
paux de nos produits « dits secondaires » :
animaux vivants ; peaux, cire, amandes de
palme, sésames, arachides.
En passant, notons ce résultat qu’en dehors
de la gomme, le pays offrait d’autres ressour
ces qu’on ne devait pas dédaigner, et, qu’à
juste titre, on doit considérer comme des fac
teurs de la fortune de la colonie.
Les exportations sont en avance de 1.304.457
francs sur les chiffres de l’année précédente.
Le caoutchouc y contribue pour 802-614 fr. ; les
autres produits, dits secondaires pour le
reste soit 501.843 fr.
Il y a lieu de remarquer que ces chiffres ne
correspondent nullement à la réalité. Pour
les caoutchoucs, il est de toute évidence que
la valeur des 210.058 kilo-s exportés en plus en
1911 est bien supérieure à celle signalée plus
haut. C’est qu’en effet, le caoutchouc était coté
en 1910 à 8 fr. 50 le kilo pour les évaluations
statistiques, tandis qu’il n’était plus qu’à 8 fr.
en 1911. Il conviendrait donc de diminuer de
0 fr. 50 par kilo, soit de 835.475 fr., le chiffre
des exportations de 1910, ce qui augmenterait
d’autant l’excédent en faveur de 1911.
D’un autre côté, les échanges avec les colo
nies du groupe de l’Afrique Occidentale fran
çaise ne sont pas repris dans les relevés com
merciaux. Il s’en suit que nous mentionnons
pour 1911, au tableau des principales m ar
chandises exportées, des quantités bien infé
rieures à celles qui sont réellement sorties de
la Guinée, alors que les chiffres de 1910 repré
sentent 1© commerce extérieur augmenté de ce
lui fait avec les autres colonies du groupe. En
1911, il a été exporté à destination de ces der
nières 345 bœufs valant 43.125 fr, 36.209 kilos
de kola valant 72.428 fr., 171.217 kilos d’huile
de palme valant 102.730 fr.
Quand au caoutchouc, les exportations d©
1911 atteignent 1.900 tonnes, chiffre inconnu
jusqu'à ce jour.
La cote excessive que le caoutchouc atteignit
en avril 1910 eût comme conséquence fâcheuse
la dépréciation de nos qualités sur les marchés
européens- L’indigène, pour augmenter son
gain, sans se rendre compte du préjudice
considérable que ces falsifications allaient en
traîner, n’a pas hésité à employer tous les
moyens en son pouvoir pour accroître le poids
de 6es récoltes ; des matières étrangères, de la
terre, des cailloux furent mis dans les boules ;
on mélangea des latex de qualités différentes
et l’on recouvrit le tout d’un© mince enveloppe
de caoutchouc de première qualité, etc.
Cette question de qualité préoccupa la Cham
bre de Commerce de Bordeaux qui demanda
l’application des mesures préconisées par
l’Union Coloniale. Ces mesures comportaient
pour l’indigène l’obligation de présenter le
caoutchouc sous forme de plaques, galettes,
crêpes ou lanières très minces.
L’administration et le commerce étaient dé
jà entrés dans cette voie. A Kankan, s’était
fondée la « Ligue contre la fraude du caout
chouc », grâce à leur action énergique et com
binée, 1© caoutchouc en plaquettes fit son ap
parition.
Le marché fut, dès le début, favorablement
impressionné, et l’on signala également de
Bordeaux une amélioration très sensible dans
la qualité des boules qui ne présentaient plus,
fin 1911 qu’un faible pourcentage de boules
chargées de terre ou d’autres corps étrangers.
Toutefois, dans les plaques, s’il s’en trouve
d© minces, de 1 à 2 cent., il y a, paraît-il en
core beaucoup trop de lots composés de pla
quettes de 3 à 4 cent., lesquelles seraient fraî
ches, humides, poreuses et contiendraient un
peu de terre.
Mais l’amélioration de la qualité de notre
principal produit d’exportation n’est pas le
seul but que l’on doit viser. La présentation en
plaquettes n’est qu’un moyen de prévenir la
fraude ; on s’en aperçoit aux côtes élevées
qu’atteignent également les boules de Nunez,
lesquelles bien préparées et exemptes d’adulté
ration et sont appréciées à l’égal des plaquet
tes. Un autre point noir, c’est l’arrivée sur le
marché, en quantités de plus en plus considé
rables, du caoutchouc d© plantation.
Animaux vivants. — Les animaux vivants
présentent des augmentations sensibles ; les
bœufs gagnent 1.111 têtes pour 138.875 fr. ; les
moutons 1.811 têtes pour 27.165 fr., et encore,
dans ces quantités, n’-est-il pas tenu compte de
345 bœufs valant 43.125 fr., exportés à destina
tion des colonies du groupe.
Peaux brutes de bœufs. — Cet article prend
une avance de 190.332 kilos pour une valeur de
333.081 frs. C’est un accroissement de près de
50 %.
Aux 602.515 kilos de peaux brutes d© bœufs
exportés correspond, à raison de 5 kil. par
peau, un nombre de 120.503 animaux abat
tus. En ajoutant à ce chiffre, les 9,342 bœufs
sortis de la colonie, on a un total de 129.845
animaux prélevés en une année sur les trou
peaux de la colonie et encore ce chiffre est-il
au-dessous de la réalité, car toutes les peaux
ne parviennent pas à la côte. On peut évaluer
à 12.000 environ le nombre de celles qui sont
conservées dans le pays pour l’usage person
nel des indigènes. Il résulte de ce rapide ex
posé que le troupeau guinéen représente une
richesse considérable, et que l’élevage tient
une des premières places parmi les nombreu
ses ressources de la colonie.
Amandes de palme. — En augmentation de
246.552 kilos, sur 1910, l’exportation atteint
le chiffre de 4.826.499 kilos. Cependant, cette
quantité qui paraît importante ne repré
sente qu’une faible partie de celle qui pourrait
être exportée, si l’indigène voulait se donner
la peine de recueillir les fruits que la BasseGuinée produit en grandes quantités.
Les arachides gagnent 495.962 kilos en 1911.
Malgré cela, les sorties restent inférieures de
600 tonnes aux exportations de 1909 et de 1908.
Ces graines ne trouvent pas en Guinée un ter
rain aussi favorable à leur développement
qu’au Sénégal. Néanmoins, elles peuvent être
utilement cultivées dans les régions du RioNunez, du Rio-Pongô et de la Mellacorée, et
levenir l’objet d’un trafic important.
�— 17 Sésames. — Le.sésame est en augmentation
sensible ; 169 t. L’extension de la culture de
cette graine, offre un sérieux intérêt par suite
de sa valeur sur les marchés d’Europe, parti
culièrement de Marseille, qui en reçoit de gros
ses quantités. Cette plante vient très bien en
Guinée, non-seulement sur les côtes, mais en
core dans les régions montagneuses. La péné
tration de ces régions par le chemin de fer
amènera un accroissement certain dans la
production de ces graines qui sont d’une con
servation facile et donnent une huile recher
chée. L’excédent signalé en est une première
preuve.
Huiles de palme. — Les expéditions de ce
produit semblent subir une chute sensible ;
elles tomberaient de 157 tonnes à 7.944 k. ; il
n’y a là qu’une apparence. Ainsi qu’il a été
dit plus haut, le premier chiffre se rapporte
aux exportations faites sur la France, sur l’é
tranger, aussi bien qu’à destination des au
tres colonies du groupe, et, pour que la com
paraison puisse se faire, il conviendrait
d’ajouter aux 7.944 kilos signalés pour 1911 les
171 tonnes expédiées sur le Sénégal au cours
de l’année ; nous nous trouverions alors en
présence d’un excédent de 22 tonnes.
Gomme copal. — Chaque année amène un
recul .sensible des sorties de cette gomme. Elles
sont tombées de 175 tonnes en 1908 à 108 en
1911. Cela tient à la destruction d’une partie
des peuplements de gommiers copal par les
feux de brousse et à l’indifférence de nos pro
tégés en présence des cours peu rémunéra
teurs.
Noix de kola. — Ces fruits perdent 76.593
kilos, chiffre qui serait ramené à 40.384 kilos
si on en défalquait les 36.209 kilos qui ont été
dirigés sur le Sénégal. Ce déficit doit être attri
bué aux hasards des récoltes.
L’exportation des bananes et ananas reste
stationnaire. L’an dernier, on signalait un
accroissement de 120 tonnes dans les expor
tations de la Société « La Camayenne ». Nous
espérions cette année enregistrer un sembla
ble résultat, étant donnée l’importance que devait prendre cette entreprise. Malheureuse
ment, la production gênée sans doute par
quelques à-coups, n’a pas suivi cette progres
sion.
Les poteaux et écorces de palétuviers se pré
sentent avec une avance de 616 stères pour les
premiers et de 31 tonnes pour les seconds. L’ex
ploitation méthodique de ces produits par la
Société Lyonnaise, installée à Dubréka, amè
nera des résultats appréciables.
De tous côtés, des essais intéressants sont
entrepris dans le but de tirer parti des pro
duits du sol guinéen qui, jusqu’ici n’avaient
pas retenu l’attention, ou, tout au moins,
n’avaient pas été exploités. Une usine fondée
par M. Magnan s’est installée à Boulbinet, pour
le traitement du lamy, du méné, du touloucouna, qui donnent des huiles destinées à être
employées surtout en stéarinerie et savonnerie.
Le méné donnerait aussi une huile comestible
très fine. Le grand obstacle est ‘l’apathie die l’in
digène qui ne veut pas se donner la peine de
cueillir ou même d/e ramasser ce® graines. Il
y a toutefois lieu d’espérer que l’on pourra réu
nir les quantités nécessaires au fonctionnement
de l’usine et qui peuvent être évaluées à 100
tonnes, par an pour les débuts.
L’usine traiterait également, pendant la sai
son pluvieuse, des arachides pour en extraire
une huile comestible. On s’occuperait aussi
du décortiquage du riz.
Allons-nous sous peu voir la mise en valeur
de notre sous-sol ? Il semble bien qu’il y ait
déjà un comencement d’exécution.
Les gisements de Kaloun et de Soubouya,
connus déjà depuis de longues années, n’of
fraient que peu d’intérêt malgré leur haute
teneur en fer, par suite de la difficulté que pré
sentait le transport du minerai au point d’em
barquement. Aujourd’hui, le C. F. K. N. tra
verse ces gisements dans toute leur longueur
et, de ee fait en modifie complètement les con
ditions d’exploitation. Les diverses missions
qui eurent à étudier ces gîtes s’accordent à y
reconnaître une des grosses réserves de fer
actuellement connues, et la consommation tou
jours croissante de ce métal dans le monde
vient leur donner une importance de tout pre
mier ordre. Un premier chargement de 3.000
tonnes, doit sous peu être expédié en Europe,
et si l’essai est concluant, l’exploitation nor
male commencera aussitôt.
C O T E -D ’IVOIRE
(1) Le mouvement général du commerce de la
colonie s’est élevé en 1912 à 35.149-823 frs con
tre 38.809.772 fr. en 1911 ; soit une diminution
de 3.659.949 fr. pour l’année écoulée.
Le chiffre global se décompose ainsi : Im
portations : 17.534.048 fr. ; exportations :
17.615.775 fr.
La décroissance survenue dans nos transac
tions de la campagne 1912 porte principale
ment sur les importations qui présentent une
(1) Extrait d’un rapport sur le mouvement économi que et commercial de la Colonie, en 1912, adressé par
M. le Gouverneur de la Côte-d’Ivoire à l’Institut Colo
nial de Marseille.
moins-value de 3.032.892 fr., sur celles de l’an
née précédente, alors que les exportations ne
sont inférieures que de 627.057 fr. à celles de la
même époque.
Ce fléchissement important des affaires est
dû, en première ligne aux approvisionnements
considérables qui avaient été faits en 1911
par suite de l’installation de nouvelles mai
sons et de l’extension que certaines compa
gnies commerciales avaient donné à leurs opé
rations grâce à l’apport d’importants capi
taux.
Dès 1910 d’ailleurs, l'épuisement exception
nel des stocks de marchandises, occasionné
par une réalisation des plus favorables des
�— 18 produits du crû, avait fait prévoir pour 1911
l’accroissement considérable des importations
qui s’est effectivement produit. Les mesures
prises par le commerce, fin 1911, en prévision
d’une élévation des droits sur les alcools et les
tabacs, accentuèrent encore ce mouvement. La
campagne 1912, a donc été commencée avec les
grands assortiments faits pendant l’année pré
cédente et son chiffre d’affaires dans cette
branche de notre commerce, a été influencé en
conséquence.
L’abaissement du rendement en argent des
principaux produits de la colonie, consécutif
aux diminutions des cours d’achat survenues
dans le courant de l’année, a d’autre part,
amené les négociants à surseoir à leurs réap
provisionnements pour 1913.
Quant à la moins-value de 627.057 fr. cons
tatée dans les exportations de 1912, compara
tivement à l’année précédente, elle a été uni
quement occasionnée par les diminutions suc
cessives des valorations des produits du crû.
Les quantités exportées sont, au contraire, en
augmentation, comme on le verra plus loin.
La moins value générale des exportations
627.057 fr, concerne tout particulièrement les
sorties de caoutchouc et d’huiles de palme :
Caoutchouc, 1.631.447 fr. en moins pour 1912.
huile de palme, 336.276 fr. en moins pour 1912.
La majorité des autres produits et principa
lement l’acajou et les palmistes, accusent une
forte augmentation :
Bois d’ébénisterie, 634.163 fr. en plus pour
1912- Amandes de palme, 178.396 fr. en plus
pour 1912.
Les exportations d’animaux vivants en GoldCoast, par Bondoukou se sont élevés à
441.170 fr. Ce mouvement commercial est pour
la première fois, relevé par le service des
douanes.
Quantités comparées des principaux produits
exportés en 1911-1912 :
1911
Caoutchouc..........................
Huile de palme....... ........
Amandes de palm e.........
Acajou.............................
1912
en plus pour 1911
113 tonnes
151 »
1.548 »
8.901 me.
1.376 tonnes
6.776 »
6.799 »
40.653 me.
1.263tonnes
6.625 »
5.251 »
31.752me.
Les exportations ont eu les destinations suivantes :
1911
1912
F ran ce.......................... 7.389.838 Fr.
Angleterre..................... 9.680.488 »
Allemagne.....................
835.968 »
6 852.615 Fr.
8.354.048 »
1.483.808 »
En moins : 537.223
»
1.326.440
En plus:
647.840
Contrairement à l’année précédente, l’Alle a expédié .L’augmentation de ses achats porte
magne a plus reçu de la colonie qu’elle ne lui principalement sur les :
Caoutchouc........ ....................
176.130 Fr. en 1 9 1 2 contre
1.039 Fr. en 1 91 1
Huile de palme........................
70.043 »
»
20.193 »
»
P a lm is te s ............................... 1.067.246 »
»
785.449 »
»
produit,
soit
:
996
tonnes
sur
1-376
tonnes.
L’Angleterre conserve toujours la supréma
tie dans le commerce de nos bois : 1.955.600 fr.
Nos envois à l’extérieur se décomposent prin
en 1912 contre 1.820.211 fr. en 1911.
cipalement pour la métropole, qui en a reçu
Elle a reçu en outre les 7/10° du caoutchouc les 39 % en :
Huile de palme......... . .. 3.350.78S Fr. les 9/10'* des quantités exportées.
1/3
»
Amandes de palme............
649.847 »
1/6
»
Acajou.................................
474 128 »
1/4
»
Caoutchouc.......................... 2.106.720 »
Café......................................
42.509 » la totalité.
»
Or.........................................
67.890 »
Les principaux ports, reçoivent à l’importa
tion, la plupart des articles de toute prove
nance.
Bassam
Huile de palm e....... Kil. 4.302.325
Amandes.................
3.609.680
Acajou....................
21.926.667
Défenses d’èléphauts
8.196
Café.........................
7.823
Les exportations, au contraire, présentent
certaines localisations suivant les productions
dominantes des diverses régions :
Assinie
13.504
88.460
4.197.167
322
19.919
Le mouvement général du commerce dans la
zone maritime comprise entre la frontière de
Gold-Coast et Grand-Lahou est de plus en plue
avantageux pour Grand Bassam. La sécurité
et la facilité avec lesquelles se font, dans ce
dernier port, les opérations de transborde
ment ; la proximité du railway qui en plue du
Laliou
Sassandra
1.326.137
1.406.579
3.399.433
674
30
84.796
268.684
956.356
475
»
Jacqueville
804.088
924.836
»
»
12
Autres ports
245.799
517.607
10.150
157
754
trafic de l’intérieur, a déjà détourné à son pro
fit la majeure partie des produits autrefois
exportés par Lahou et même par Assinie, enfin
le service régulier de la batellerie lagunaire,
et l’intensif commerce de bois de la région font
de Grand-Bassam le premier port de la colo
nie.
�-
Jacqueville lui abandonne la plus grande
partie des huiles de palme récoltées dans la
lagune Ebrié.
Grand-Lahou, depuis que Dimbokro et Bouaké ont remplacé, pour le caoutchouc des ré
gions environnantes, les importants marchés
de Tiassalé et de Toumodi, en est réduit à vi
vre de son hinterland.
Quant à Assinie, l’avantage d’un tarif ré
duit lui assure seul, malgré l’attirance du
rail, une assez forte partie du caoutchouc de
l’Indénié et du Bondoukou. Ges deux derniers
ports maintiennent, d’ailleurs par les produits
du palmier et de l’acajou la progression de
leur mouvement maritime.
Le trafic de Sassandra et de Tabou dont le
développement conserve le caractère ascen
sionnel signalé dans le courant des deux an
nées précédentes, a présenté en 1912 une aug
mentation assez importante. Cette prospérité
est due à la pacification en cours des régions
intérieures qui desservent ces ports.
Le grand essor commercial de la Côte d’ivoi
re, qui, depuis 1905, n’a presque pas interrom
pu son mouvement ascensionnel s’est encore
19 -
affirmé dans le courant de l’année 1912, dont
les résultats sont d’une excellente moyenne,
malgré les désavantages extérieurs subis pen
dant cette campagne.
Les fluctuations des marchés de vente, qui
ont amené par la baisse des cours du caout
chouc et des dérivés du palmier une décrois
sance très sensible du rendement en argent de
nos produits, n’a pas atteint la vie économique
de la colonie, qui n’a point cessé d’être très
active et très intense. Les quantités de pro
duits exportés ont fortement augmenté.
La variété et l’importance de ses richesses
naturelles, le développement de leur exploita
tion qui, par le rail suivant la pacification
s’étend à presque toutes les régions du pays,
permettent à la Côte d’ivoire de supporter avec
une certaine aisance les inévitables à coups
auxquels sont tour à tour exposés les trois
grands produits mondiaux qu’elle exporte.
L’extension prise par son commerce de bois
pendant ces dernières années, la progression
marquée de ses exportations de matières oléa
gineuses et de caoutchoucs ont, en effet, con
tre-balancé heureusement le déficit causé dans
les réalisations de ces deux derniers produits,
par la mauvaise tenue des cours.
DAHOMEY
(1) L’essor économique de la colonie s’est af
firmé en 1911 par un nouveau progrès de 16 %
sur le mouvement commercial de 1910.
Les conditions climatériques et notamment
les pluies torrentielles tombées presque sans
interruption en mai et en juin ont été les cau
ses premières de la prospérité générale. L’ex
cès d’humidité, contraire aux maïs et aux pro
duits de cultures vivrières, a grandement favo
risé la fructification des palmiers et les deux
récoltes d’amandes, en particulier celle de sep
tembre-octobre.
Vers cette époque une forte hausse des corps
gras, provoquant l’activité des exportations du
second semestre, donna lieu, au profit des cul
tivateurs, à de grosses réalisations avec leur
répercussion normale sur les entrées qui furent
elles-mêmes encore influencées par le rende
ment des petites industries indigènes, entre au
tres celle des pêcheries.
Pendant toute l’année la circulation monétai
re a été normale, la Banque et les maisons de
commerce encore sous le souvenir de difficul
tés toutes récentes, s’étaient munies de réser
ves suffisantes en monnaie divisionnaire d’ar
gent pour faire face aux importants besoins
de la campagne ; ainsi fut évitée une crise du
genre de celle qui paralysa pendant un temps
les affaires en 1910.
Enfin l’exploitation des voies ferrées a contri
bué pour beaucoup au développement de la co
lonie ; par des facilités apportées par les trans
ports rapides des produits des régions éloi
gnées de la côte, la voie ferrée a grandement
aidé à l’extension de l’aire des cultures.
(1) Extrait du Rapport pour 1911, publié dans le
Bulletin de l’Office Colonial, déc. 1912.
Amandes de palme. — La récolte des pal
mistes de 1911 est remarquable par son abon
dance ; elle dépasse d’environ 13 et 15 % les
rendements de 1909 et de 1910 considérés déjà
comme exceptionnels. La production a plus que
doublé en l’espace de 5 ans.
Huile de palme. — De même le commerce des
huiles également très actif profite à la sortie,
quoique dans des proportions moins fortes que
les' amandes, d’une plus-value sur 1910 et mê
me sur 1909 dont le tonnage n’avait cependant
uns été dépassé jusqu’ici.
En résumé les amandes et les- huiles, pro
duits sur lesquels repose à peu près toute la
vitalité économique de la colonie, sont en plei
ne prospérité ; l’aire d’exploitation des peuple
ments s’est grandement développée dans les
régions desservies par la voie ferrée, on peut
citer notamment comme exemple de l’essor que
peut provoquer le passage du rail, la transfor
mation rapide d’Abomey-Bohicon dont les expé
ditions de produits sur la côte ont passé de
1.311 tonnes en 1909 à 2.696 tonnes en 1910 et
à 4.056 tonnes en 1911. Les plantations sont
mieux entretenues que par le passé et les mesu
res récentes prises pour la sauvegarde des pal
miers ont produit un heureux résultat.
Coprah. — Le coprah rétrograde de 467 à
350 tonnes. Dans ces chiffres sont comprises les
quantités provenant de la Nigeria et expédiées
sur Marseille, après avoir acquitté les droits
d’importation à l’entrée dans notre territoire,
le régime du transit n’étant pas encore institué
au Dahomey. Or, il est à remarquer que la
diminution de 117 tonnes relevée pour 1911
porte entièrement sur la production du Daho-
�-
mey, les produits de même nature Importés
de la colonie anglaise voisine s’étant élevés à
97 tonnes, exactement le même tonnage qu’en
1910.
Ce recul doit être attribué aux pluies qui
sont tombées au début de l’année et qui ont
mis obstacle à la dessication des cocos.
Coton. — Il a été exporté 132 tonnes de coton
en laine contre 120 tonnes en 1910. L’augmen
tation eut été d’ailleurs plus sensible si certai
nes circonstances n’étaient venu suspendre
momentanément le fonctionnement des usines.
On relève, en effet, pour la première fois et
pour cette raison une sortie anormale de 70
tonnes de coton brut contre néant les années
précédentes. Le rendement en fibres étant de
28 % environ, c’est en conséquence par 152 ton
nes que l’exportation totale du coton aurait dû
se chiffrer en 1911.
A la suite du décès de M. Poisson qui fut
l’âme de l’Association Cotonnière au Dahomey,
et lorsqu’à cette association succéda la Com
pagnie française du coton colonial, les usines
traitant le coton brut n’ont pas fonctionné fau
te de personnel au début de l’année, et le com
merce de la place a dû s’adresser aux usines
de la colonie allemande voisine pour l’égfenaere, l’emballage et l’expédition en Europe.
Cette situation regrettable a pris fin.
La récolte a été bien supérieure à celle des
années précédentes ; on Dévalue approximativevement à 500 tonnes ; sur ce chiffre 300 tonnes
ont été achetées par les maisons allemandes
de la place et 200 tonnes par la Compagnie
française du coton colonial à raison de 0 fr. 25
à 0 fr. 30 le kilo.
Le coton égrené, qui se vendait au Havre à
raison de 15 à 1.600 fr. la tonne, subit depuis
quelques mois une forte baisse de cours et ne
vaut plus que 1.100 fr. au maximum.
Le Compagnie française du coton colonial a
distribué 105 tonnes de graines dans les cercles
de Sa.valou, Savé, Abomev, Zagnanado, Para
kou, Djougou et Kandv. Elle se dispose à dis
tribuer également 5.000 fr. de primes sur les
crédits de 1911.
Beurre de Karité. — Le beurre de Karité est
également en diminution : 16 tonnes contre 37
en 1910.
Ces quantités sont encore trop peu importan
tes pour qu’on puisse tirer aucune conclusion
pessimiste de ce recul, tant que l’exploitation
des produits en question n’a pas donné lieu
jusqu’ici à un essai sérieux.
Toutefois on peut expliquer cette diminution
par les raisons suivantes : les exportations de
1910 ont' surtout servi à l’expérimentation au
point de vue alimentation et saponification ;
on cherchait à en tirer un succédané de la
margarine ; les essais n’ont pas été satisfai
sants à cause de la composition très complexe
du produit qui varie selon l’état et l’ancienneté
des noix au moment de leur traitement et de
leur préparation sur place par les indigènes.
Il faut également tenir compte des fraudes, le
plus souvent par adjonction d'iguame pilée,
qu’il serait nécessaire de réprimer.
On doit envisager que la colonie est appe
lée à tirer ~rand profit de cette richesse natu
relle dont le champ de production s’étend sur
tout le moyen Dahomey, de Parakou jusqu’à
20
-
Kandy, et plus au Nord dans toute la boucle
du Niger. Les peuplements existants suffiraient
à une production minimum de plusieurs dizai
nes de milliers de tonnes. Solide à la tempéra
ture de 36°, le beurre de Karité présente, au
point de vue commercial, l’avantage de pou
voir être placé sous simple feuille de papier
parcheminé, d’où grande économie possible
dans le prix de revient comparativement aux
produits alimentaires similaires, végétaline et
cocose qui, liquides à 20°, sont logés dans des
boîtes soudées.
La valeur commerciale du beurre de Karité
est à peu près la même que celle de l’huile de
palme avec une tendance à dépréciation du fait
du coefficient élevé d’impuretés trouvées dans
ce produit en Europe, lors de son utilisation
industrielle.
Cacaos. — La plus grande partie des cacaos
exportés de la colonie provient de la mission
catholique de Zagnanado.
Il est sorti en 1911 : 10 tonnes contré 2 tonnes
en 1910.
Toutefois cette forte plus-value de l’exporta
tion en faveur de l’année écoulée n’est pas due
ainsi qu’on pourrait le penser à une augmenta
tion de la production. La récolte qui a été en
effet de 5 t. 500 n’a pas varié en comparaison
avec les autres années, puisqu’on avait obtenu
5 t. 100 en 1908, 5 t. 200 en 1909 et 5 t. 500 en
1910.
La plus-value constatée à la sortie provient
uniquement de ce fait que l’année 1911 a béné
ficié d’une grande partie des expéditions de la
récolte de 1910 qui avait été tardive et de l’ex
portation toute entière de la récolte de 1911 qui
a été par contre très précoce.
Il est même advenu par suite de cette cir
constance que le maximum de 10 tonnes qui
bénéficie de la détaxe de la moitié des droits à
l’entrée à la métropole a été presque atteint. Il
serait donc peut-être utile, en prévision de phé
nomènes analogues futurs, de provoquer l’aug
mentation du tonnage de faveur et cette me
sure est d’autant plus à envisager que les
efforts de l’administration locale pour l’exten
sion des plantations indigènes, dans les cer
cles du Mono et de Zagnanado, contrariés en
1910 par les inondations, sont appelés à porter
quelque jour leur fruit, le sol du Dahomey
étant très favorable à la culture du cacaoyer.
Maïs. — P ar suite de conditions climatéri
ques défavorables les exportations de maïs ont
subi un recul considérable ; on peut dire qu’el
les ont été presque nulles. Les récoltes de 1911
n’ont même pas pu suffire à la consommation
intérieure, d’où une forte disette dans certai
nes régions, notamment celles du cercle du
Mono et un renchérissement de la vie tel que
certaines tolérances douanières ont du être ac
cordées à l’égard des denrées du cru du Togo,
constituant la base de la nourriture indigène
et importées comme approvisionnements. La
rive droite du Mono, qui appartient à la colo
nie allemande, est moins basse et moins maré
cageuse que la rive française et par conséquent
moins exposée aux inondations. C’est pourquoi
la culture du maïs et des autres denrées
vivrières réussissent plus facilement ; par con
tre, la rive française est éminemment favora
ble au palmier qui aime l’humidité.
�-
21
Animaux vivants. - - I l a été exporté pour
180.000 frs de bœufs, porcs, moutons, chèvres et
volailles, etc..., contre 198.000 frs. en 1910.
Les animaux vivants sont une source de
revenus pour le petit commerce indigène de la
région de Porto-Novo qui trouve un débouché
des plus rémunérateurs sur les marchés de la
Nigéria.
Des exportations de moindre importance ont
également lieu par voie de mer sur les colonies
du Congo et de la Côte d’ivoire ; elles sem
blent toutefois prendre de l’extension ; c’est
ainsi qu’il est sorti en 1911 pour ces destina
tions 196 têtes de bétail contre 157 têtes et 7
tonnes de volailles contre 5 tonnes en 1910.
Pêches. — Nous avons signalé dans le rap
port de 1910 le développement extraordinaire
-
des pêcheries qui donnaient lieu, pour les quan
tités exportées à une augmentation de près de
100 %. Il était dû à l’ouverture de la lagune de
Porto-Novo causée par la crue des fleuves.
Or le chiffre des sorties de poissons fumés,
crevettes, remarquable en 1910 est dépassé en
1911.
On remarquera que malgré cet exécédent en
faveur de 1911, les statistiques accusent une
différence en moins pour les valeurs ; celà
résulte de la baisse du prix des crevettes fu
mées pendant la période envisagée.
C’est encore la région de Porto-Novo qui
prend la plus grande part de ce commerce d’ex
portation ; sur les 890 tonnes représentant la
totalité des sorties, 771 tonnes ont été dirigées
sur les marchés de la Nigeria et 119 tonnes seu
lement sur le Togo.
PRODUCTION DU PALMIER A HUILE
Les produits du palmier à huile provenant
uniquement de l’Afrique Occidentale, nous
avons cru intéressant de dresser les statisti
ques d’exportation des amandes et huiles de
palme provenant des colonies françaises et an
glaises de cette région depuis 1896. Nous
n’avons pû nous procurer les statistiques du
Togo et du Cameroun, mais ces chiffres peu
élevés ne modifient pas beaucoup les totaux.
Les exportations d’amandes de palme étant
données dans les statistiques anglaises en ton
nes de 1.015 kilogs, nous les avons réduites en
tonnes de 1.000 kilogs.
Pour l’huile, les quantités sont indiquées
dans ces mêmes colonies en gallons impériaux.
Nous les avons également transformés en ton
nes sur la base de 4 kilogs par gallon.
Les deux tableaux qui suivent donnent
les variations des valeurs des huiles et
amandes de Palme dans ces dernières années
d’après le volume de Billow and Béchwith :
« Palm oüs and Kernels » publié chez Birchall
(Londres 1913).
�AMANDES DE PALME
TONNES
PA Y S
1896
Gold-Coast......................................
Sierra-Léone...................................
Nigéria...........................................
Gambie...........................................
Guinée...........................................
Cote-d’Ivoire...................................
Dahomey........................................
Sénégal...........................................
Gabon .............................................
T otaux . . .
1897
1898
1899
1900
1901
13.242 10.998 9.878 12.754 13.002 13.037
21.400 17.936 14.866 20.358 21.839 20.782
85.553 80.531 83.527 91.379 86.908 115.757
152
155
150
147
147
161
2.659 2.700 2.900 2.756 3.179 2.804
1.247 2.011 2.343 1.972 3.107 2.982
25.151 12.875 18.090 21.850 21.986 24.211
411
342
598
732
430
373
821
806
915
688 611
778
ISO.553 125.316 133.264 152.053 151.500.181.071
1902
1903
1904
1905
17.232 13.392 11.130
22.962 23.101 25.477
134.544 133.876 141.885
139
111 182
2.893 2.819 2.855
3.416 2.840 3.365
29.777 21.684 25.997
772
491
902
728
621
691
212.102 199.216 212.481
1906
1907
1908
1909
1910
1911
1912
?
9.928 9.495 9.899 9.090 11.772 14.395 13.453
?
28.577 30.828 35.466 34.226 43.540 43.676 43.536
110.440 115.047 135.634 138.600 101.231 175. 593 179.030 187. 394
?
347
395
474
450
260
396
231
2.810 2.930 3.694 3.351 3.763 4.580 4 826 5.135
3.168 3.217 3.350 4 288 5.191 5.422 5.251 6.799
17.479 18.834 18.810 23.000 33.224 34.783 39.346 37.296
903 1.045 1.430 1.517 1.191 1.439 1.327 1.769
354
376
583
442
455
501
389
667
171.212 182.038 208.S85 214.803 260.634 2S0.945 347. 726 ?
HUILE DE PALME
TONNES
1897
1898
1899
1900
1901
1902
1903
Gold-Coast. ................................... 9.568 8 079 8.572 13.283 16.939 12.573 16.894 10.349
882
514
835
927
726
220 313
Sierra-Léone................................... 1.305
Nigéria........................................... 49.995 44.845 41.469 45.554146.191 57.018 65.139 55.071
200 250
61
200 182
97
210 100
Guinée...........................................
Cote-d’Ivoire................................... 4.812 4.070 4.331 4 550 4 340 5.113 6.173 4.863
Dahomey........................................ 5.524 4.077 6.059 9.059 8.920 11.290 12.675 6.963
140
145
144
170
165
112 116
98
Gabon .............................................
T otaux . . . 71.569 62.187 61.006 73.003j77.077
745 102.115 78.368
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
9.021 8.022 8.260
1.959 3.408 2.582
66.442 83.392 78.002
422
157
150
5.557 6.368 5.954
9.521 15.016 14.627
129
79
95
67.870 79.626 90.063 92.745 116.407 109.711
8.938 0.387 8.572 7.472
965 1.064 1.502 2.464
58.816 51.320 58.1If 66.455
23
86 107
68
5.839 3.280 4.856 5.661
8.368 5 637 6.400 7 800
159
104
152
91
ht»
1896
OO
CO
PA Y S
1911
1912
?
6.441
?
2.903
80.528 78.149
8 141
6.625 6.766
15.250 11.917
116
50
?
111.861
�- -23 -
Valeur moyenne des Amandes de Palme (*)
1907
1906
Lst.
s.
10
0
Lst.
1993
1908
s.
Lst.
13 15
S.
13 10
Lst.
1911
1910
s. d.
Lst.
s.
L st.
19 13
16 2 6
1912
L st.
S.
19 15
1913
s.
Lst.
19 15
s.
22 10
Valeur de l’Huile de Palme par tonne Anglaise (’)
QUALITES
1906
Lst.
Lagos........................................
Soft
Bonny (Oldj Calabar et Opobo.
»
Cameroon.................................
»
Niger, New Calabar et Brass..
Hard
Accra......................................
))
Grand Bassam et Half Jack..
))
Sierra Leone et Sherbro........
»
Saltpond, Appam, etc.............. Verypooret brd
Congo .......................................
Hard
30
29
28
28
28
28
26
27
27
S.
0
0
17
17
5
0
15
0
10
d.
0
0
6
6
G
0
0
0
0
1910
Lagos........................................
Soif
Bonny (Old) Calabar et Opobo.
))
Cameroon.................................
»
Niger, New Calabar et Brass..
Hard
Accra.......................................
»
))
Grand Bassam et Half Jack...
Sierra Leone et Sherbro.........
))
Saltpond, Appam, e t c .......... Verypoor et hard
Congo......................................
Hard
36
35
35
32
32
32
35
30
31
10
10
5
15
15
15
0
15
0
1908
1907
Lst.
31
28
28
27
28
28
27
27
27
d.
10
15
5
15
10
5
10
5
10
d.
0
0
0
0
0
0
0
0
0
1911
0
0
0
0
0
0
0
0
0
33 2 6
31 5 0
30 15 0
29 10 0
29 5 0
29 0 0
30 10 0
28 5 0
28 5 0
1909
d.
0
0
0
6
0
0
22 10 0
22 12 6
23 0 0
Lst.
S.
26 7
24 10
24 5
23 7
24 0
23 10
1912
32
29
28
27
26
26
27
25
26
(1) D’après Biliow and Bechwith, Palm ails and Kernels, Birchall S. Londres 1913.
27
27
27
25
25
25
24
S.
d.
17 6
15 0
10
10
15
10
10
22 15
24 15
0
0
0
0
0
0
0
1913
17 6
0
15
0
15
15
10
15
10
Lst.
0
0
0
0
0
0
0
0
31
30
30
27
28
28
29
25
26
12
10
0
17
17
7
5
10
5
0
0
9
6
0
6
0
0
0
�AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
L’événement économique le plus notable qui
s’est produit pendant ces deux dernières années
pour l’Afrique Equatoriale a été la condamna
tion du système des grandes concessions qui
pendant si longtemps a arrêté l’essor de ce
pays.
Nous ne saurions trouver une meilleure
preuve des défectuosités de ce système qu’en
reproduisant le tableau fourni par le Gouverne
ment général donnant la comparaison des opé
rations des sociétés concessionnaires et du
commerce libre. On y verra que ces sociétés
concessionnaires malgré tous leurs privilèges et
leurs monopoles,sur la totalité de l’intérieur
n’avaient su arriver à un trafic supérieur à ce
lui du commerce libre établi seulement en quel
ques points de la côte.
Les modifications qui ont été apportées à ce
système sont très nettement exposées dans l’ex
trait ci-dessous que nous faisons d’une confé
rence de M. F. Rouget, délégué du gouverne
ment général de l’Afrique équatoriale française
à l’Office Colonial. (Bulletin de l'Office Colo
nial, février 1913).
L’essor de la partie la plus accessible de
l’À. E. F. le Gabon a été également arrêté par
son régime douanier. Nous en trouverons très
nettement indiquées les conséquences dans une
notice remarquable que vient de publier le
Service des Affaires Economiques du Gouverne
ment Général de l’A. E. F. sur « l’évolution éco
nomique des possessions françaises de l’Afrique
Equatoriale » (Félix Alcan, Paris, 1913).
Nous nous référerons également à ce travail
pour résumer la situation actuelle.
GABON O
Commerce spècial
1911
Importations....... Fr. 6.141.757
Exportations.......
7.722 741
T o t a l .......
Fr. 13.864.498
1912
7.671.199
9.134.620
Commerce général
1911
Importations....... Fr. 6.249.318
Exportations.......
7.832.000
T o t a l .......
16.805.819
Fr. 14. 081.318
1912
7.714.017
9.134.620
16.848
Principales Exportations en 4911 et 1912
1912
1911
PRODUITS
Huile et fanons de baleine.......
Ivoire..........................
Caoutchouc.................
Cacao..........................
Café.............................
Vanille........................
Amandes de palme ...
Huile de palme..........
Bois............................. Tonnes
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
»
3 970
280.001
108.106
21.294
505
495.053
92.989
102 240
)>
136.166
1.826.507
119.298
19.156
25.050
160.318
51.374
5.285.545
QUANTITÉS
VALEURS
Tonn. 1.606
K. 5.531
306.179
73.373
16.675
913
359 314
49.674
Ton. 95-747
1.300 908
128.593
1.990.164
80.710
14.964
45.650
116.785
27.322
5.538.027
francs
MOYEN-CONGO (2)
Commerce spècial
1911
Importations. Fr. 8.625.166
Exportations..
18.269.213
1912
9.669.507
17.218.423
Commerce général
Importations.. Fr.
Exportations..
1911
1912
11.674.766 12.273.438
21.283.389 19.800.598
Fr. 26.911.378
26.634.000
T otal . . . Fr.
32.958.155 31.670.000
T otal . . .
(1) Communiqué à l’Institut Colonial par M. le Lieutenant-Gouverneur du Gabon.
(2) Communiqué à l’Institut Colonial par M. le Lieutenant-Gouverneur du Moyen-Congo.
�- 25 -
E x p o rta tio n s
1912
1911
QUANTITÉS
Caoutchouc
Ivoire.........
VALEURS
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
kil.
francs
1.416.164
140.083
14.339.899
3.123.447
1.412.877
132.483
13.261.032
3.073.996
On sait dans quelles conditions fut instauré
au Congo le régime concessionnaire. En 1893,
tout le bassin du Haut-Ogooué fut attribué à
une société d’exploitation, la société du HautOgooué.
En 1894, la vallée du Kouilou-Niari fut de
même attribuée à la société du Kouilou-Niari.
En 1899, la majeure partie des territoires du
Gabon du Moyen-Congo, de la Sangha et de
i’Oubangui, fut concédée à 42 sociétés.
La métropole s’aperçut bientôt qu’elle ne pou
vait déléguer à des sociétés privées le soin de
pénétrer le pays et d’y instaurer son influence.
Elle comprit qu’elle devait assumer elle-même
et dans sa plénitude les obligations que lui
imposait sa souveraineté, que c’était à elle seu
le qu’incombait la charge d’asseoir son autorité
.sur toute l’étendue du territoire. En un mot, le
gouvernement se persuada que les compagnies
ne pouvaient s’acquitter de leurs obligations
qu’à condition de disposer de la force. Or, la
force doit rester un des attributs de la souve
raineté, .si on ne veut s’exposer aux pires abus.
C’est l’erreur qui fut commise en 1899... C’est
l’erreur que l’on chercha à réparer en 1908, en
confiant à l’autorité administrative le soin de
pénétrer, d’occuper, d’organiser la colonie et
en rendant les compagnies concessionnaires à
leur rôle de sociétés d’exploitation.
Dès lors le régime des grandes concessions,
dont il y aurait ingratitude à ne pas reconnaî
tre les bienfaits, avait vécu.
Il convenait donc d’envisager les modifica
tions qu’il y aurait lieu d’y apporter, en tenant
compte des situations acquises et en n’oubliant
pas qu’il s’agissait d’un contrat synallagmati
que ne pouvant être modifié que 'du commun
accord des parties contractantes.
Une occasion se présenta en 1910.
A ce moment en effet, un groupe important
de sociétés de la Sangha voulant entrer en
pourparlers avec l’administration pour recou
rir à une formule nouvelle d’exploitation, et,
pour ce faire, avait besoin de l’autorisation de
l’administration.
Les pourparlers aboutirent au contrat signé
le 13 juin 1910 avec onze sociétés concession
naires. P a r ce contrat est substitué au régime
de la concession territoriale trentenaire le
régime d’une sorte de bail à ferme pour une
période de dix ans.
L’ancienne concession portait sur tous les
produits non seulement du sol, mais de la
chasse et de la pêche. La nouvelle est limitée à
un contrat d’exploitation des seules essences
à caoutchouc.
Les anciens contrats ne prenaient fin qu’en
1930, les nouveaux expirent en 1920, les sociétés
ne conservant alors que l’affermage du caout
chouc pour une nouvelle période de dix ans
sur une superficie dix fois égale aux surfaces
aménagées en plantations ou en exploitations
régulières.
Toutes les clauses financières subsistent.
Les droits des indigènes sont maintenus, pré
cisés et étendus.
Ces onze sociétés fusionnant en une seule
société d’exploitation dispenseront plus d’ef
forts.
De ce fait, on peut, donc escompter que plus
de 15.000.000 d’hectares feront dans dix' ans
retour au domaine.
En même temps, d’ailleurs, se poursuivaient
des pourparlers avec plusieurs sociétés du Ga
bon, mais ce ne fut pas la même formule qui
fut employée. M. le Gouverneur général estima,
en effet, qu’en pareille matière, dans les pays
neufs il faut éviter toute conception systéma
tique et uniforme, qu’il convient d’adapter les
organisations aux faits et aux circonstances et
qu’il serait téméraire de vouloir plier ceux-ci
à des théories préconçues.
Les quatre sociétés du Gabon consentent à
l’abandon immédiat de 5.910.000 . hectares
moyennant l’octroi en toute propriété de douze
parcelles de 10. 000 hectares et pour deux d’en
tre elles, l’affermage pour dix ans d’une exploi
tation forestière sur les lagunes du FernanVaz et de l’Iguela.
Depuis lors, des conventions nouvelles ont
libéré progressivement le sol des servitudes
imposées par le régime de 1899 et procédant les
unes du type de la Sangha, les autres du type
adopté par le Gabon.
Sur 2.200.000 kilomètres carrés que mesure
l’Afrique équatoriale française.
Sur L 230.500 kilomètres carrés que mesurent
les trois colonies réunies du Gabon, du MoyenCongo, de l’Oubangui Chari et du Tchad.
817.140 kilomètres carrés ont été octroyés en
concession à de grandes compagnies de 1893 à
1899.
Actuellement, sur 34 sociétés concessionnai
res, 21 sociétés sont transformées ou en voie
de transformation.
Sur 81 millions d’hectares immobilisés, 31
millions sont virtuellement rendus au domai
ne et au commerce libre, dont 9 millions sont
effectivement remis, et les 22 millions le seront
dans un délai inférieur à dix ans.
�- 26 —
Principaux Produits du pays exportés de l ’Afrique Equatoriale Française depuis 1911
Quantités
PRODUITS
1896
Caoutchouc........................
Ivoire.................................
Noix palmistes....... .........
Huile de palme................
Copal.................................
Cacao.................................
Café..................................
Piassava.............................
Bois.......................... .. . .
Minerai de cuivre.............
546
95
778
165
1
5
5
1
2.886
1902
Caouichouc......................
Ivoire...............................
Noix palmistes.................
Huile de palme..............
Copal...............................
Cacao...............................
Café.................................
Piassava..........................
Bois.................................
Minerai de cuivre............
689
170
728
170
34
58
30
289
8.722
1908
Caoutchouc .....................
Ivoire.............................
Noix palmistes................. . .
Huile de palme...............
Copal...............................
Cacao...............................
Café................................. . .
Piassava ..........................
Bois.................................
Minerai de cuivre.......... . .
1.532
162
389
95
7
98
19
253
69.069
»
1897
518
86
806
440
))
8
30
23
2.002
))
(Tonnes)
1899
1900
exportées
1898
670
578
102
945
145.
1
46
57
26
2.216
))
655
124
611
116
19
47
42
49
3.258
))
655
152
100
821
144
2
23
49
210
5.753
»
688
112
10
14
43
118
5.867
»
1903
1904
190S
843
190
621
98
29
50
36
137
13.799
»
1.249
187
691
152
36
91
17
81
14.371
))
1.686
201
667
159
24
51
34
21
16.936
))
11
90
26
134
34.186
))
1909
1910
1911
1912
1.736
166
376
79
5
103
35
35
41.561
))
1.659
140
563
129
5
92
49
59
58.844
8
1901
1907
1906
1.842
156
495
104
3
75
30
126
59.001
))
1 955
179
442
91
1.697
146
501
116
1.718
137
))
Ù
»
73
))
))
95.767
1.968
10
108
21
82
102.240
1.899
Comparaison des opérations des Sociétés conc essionnaires et du Commerce libre
( Valeurs en milliers de francs )
S ociétés
ANNÉES
1903
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
IMPORTATION
2.592
3.480
4 893
6.361
7.292
3.958
3.431
3.678
3.287
Commerce
concessionnaires
libre
EXPORTATION
TOTAL
IMPORTATION
EXPORTATION
TOTAL
7.124
8.801
10.116
10.893
12.186
12.206
12.850
17.077
16.594
9.716
12.281
15.009
17.254
19.478
16.164
16.282
20.755
19.881
4.680
5.738
5.286
6.432
7.469
5.670
7.156
8.839
11.508
3 127
2 799
3.416
4.967
6.608
4.696
3 457
6.428
9.398
7.808
3.537
8.702
11.399
14.077
9.466
10.613
15.267
20.905
�- 27 Comparaison des opérations des Sociétés concessionnaires et du Commerce libre (suite)
PART PROPORTIONNELLE
DES SOCIÉTÉS CONCESSIONNAIRES
DANS L’ASSEMBLÉE DU COMMERCE
ENSEMBLE DES TRANSACTIONS
du
COMMERCE SPÉCIAL
(Commerce spécial)
ANNÉES
IMPORTATION
EXPORTATION
TOTAL
1903
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
7.272
9.218
10.179
12.793
14.761
9.628
10.587
12.517
14.793
10.251
11.600
13.532
"'5.860
18.794
16.002
16.308
23.505
25.902
17.523
20.818
23.711
28.653
33.555
25 630
26.896
36.023
40.786
Influence du tarif douanier sur l’origine des
importations. (1) — En créant des colonies dans
les régions intertropicales peu favorables à
l’installation des populations de race blanche,
les nations européennes ont eu avant tout pour
objet de créer des débouchés nouveaux à leurs
industries nationales. Plusieurs d’entre elles
ont pensé que les marchés coloniaux devraient
tirer sinon la totalité, du moins la majeure
partie de leurs importations de la Métropole
qui avait consenti de lourds sacrifices po.ur
ouvrir le pays à la civilisation, et afin d’élimi
ner la concurrence étrangère ont frappé les
marchandises non . nationales de droits de
douane spéciaux.
Tel fut le cas pour les colonies françaises
dans lesquelles la loi du 11 janvier 1892 ordon
na l’application du tarif douanier métropoli
tain. Parm i celles-ci figure l’ancien Gabon,
c’est-à-dire la partie maritime de la colonie
comprenant les bassins du Gabon et de l’Ogooué.
Pour le reste de l’Afrique Equatoriale Fran
çaise, l’Acte de Berlin (1886), l’acte de Bruxel
les (1890) et la convention franco-anglaise du
Nil (1898) ne permettent que la perception de
taxes fiscales d’un taux uniforme pour les
marchandises de toute origine et n’excédant
pas 10 % ad valorem.
L’ancien Gabon était doté depuis 1888 d’un
tarif protecteur dont le taux seulement fut éle
vé à partir du l Gr janvier 1893, par la loi du 11
janvier 1892.
De 1892 à 1911, les importations françaises
dans l’ancien Gabon ont passé de 914.000
francs à 2.895.000 francs, soit un progrès de
316 pour 100 et,dans la partie française du Bas
sin Conventionnel, de 211.000 francs à 4.775.000
francs, soit près de 23 fois plus. Mais pendant
la même période, l’ensemble des importations
a passé au Gabon de 2.242.000 frs à 5.012.000 ;
dans le bassin Conventionnel de 919.000 francs
à 9.782.000 francs, soit un progrès d’une part
de 224 %, de l’autre de 1.064 %.
Si cependant, sans tenir compte uniquement
du chiffre des valeurs importées, on note le
pourcentage des marchandises d’origine fran-
IMPORTATION
36
38
49
49
49
41
33
28
26
0/0
»
))
))
))
»
))
»
»
EXPORTATION
69 0/0
80 »
75 »
68 »
65 ))
76 »
78 ))
72 »
64 ))
TOTAL
55
59
60
60
58
03
60
57
46
0/0
»
»
»
»
»
»
»
»
çaise dans les deux régions considérées, il ap
paraît qu’en vingt années :
1° Le Régime protectionniste au Gabon a
fait bénéficier les importations françaises d’un
progrès de 40 à 60 % soit 20 % du totaL
2° Le régime uniforme du Bassin Convention
nel n’a pas empêché la quote-part de l'impor
tation française de s’élever de 23 à 46 % soit
un progrès de 26 % que les résultats de 1912
ne tarderont pas à porter à 30 %.
On peut, dès maintenant affirmer que dans
un avenir peu éloigné les importations d’ori
gine française représenteront dans le Bassin
Conventionnel, un pourcentage de l’importa
tion totale inférieure d’à peine un dixième à ce
lui qui rssort des statistiques du Gabon. Ce ré
sultat aura été obteu par le seul effet de l’occu
pation et de l’administration du pays par la
France.
Commerce. — Jusqu’en 1863, l’importance du
trafic alimenté par la population indigène n’a
fait l’objet d’aucune constatation officielle. A
cette dernière époque, l’importation et l’expor
tation atteignaient chacune environ 1 million
de francs, et ces chiffres n’ont pas varié sensi
blement jusque vers 1870.
De 1870 à 1892 l’importation passe de 1 à 3
millions, l’exportation de 1 million à 2 millions
et demi.
A partir de 1892, les douanes, ont établi une
statistique moins précise que dans la métropole
mais cependant sensiblement exacte du mouve
ment commercial de la Colonie.
En matière de statistiques économiques, on
distingue le commerce général et le commerce
spécial.
Le commerce général comprend l’ensemble
des entrées et des sorties de marchandises
constatées aux frontières quelle que soit la pro
venance ou la destination ou pour origine le
trafic propre du pays.
Commerce général. — Les chiffres du com
merce général comprenaient jusqu’à ces der
niers temps, les opérations du Sud-Cameroun
qui passent par la Sanga. De même le Congo
Belge fait figurer dans ses relevés tous les
(1)
« L’Evolution Economique des Possessions Fran échanges du Congo supérieur français et alle
çaises en Afrique Equatoriale ». — Gouvernement mands qui transitent par la voie ferrée de Matadi.
Général d el’A. E.-F. — Paris, Alcan, 1913.
�-
28
En Afrique Equatoriale Française, les impor
tations ont passé, de 1892 à 1912, de 3.161.000
francs à 20.337.000 francs et les exportations se
sont élevées pendant la même période de 2 mil
lions 500.000 francs à 28.500.000 francs ; l’en
semble du trafic de 5.659.000 francs à 48.945.000
francs. Le progrès réalisé ressort donc à 650 %
aux entrées, 1.140 % aux sorties, 860 % en
moyenne.
Dans les chiffres cités plus haut, ne sont pas
compris environ 2 millions d’affaires qui se
font avec le Haut-Nil, la Tripolitaine et la Ni
geria, dans des régions où ne fonctionne au
cun service de contrôle.
Commerce Spécial. — L’Afrique Equatoriale
Française consommait en 1892 pour 3 millions
de marchandises européennes, tandis que la
consommation a atteint 14.793.000 frs en 1901
et qu’elle a été d’environ 17 millions en 1912.
Sur ces quantités la France fournissait 33 % en
1892 tandis que sa part dépasse 50 % désor
mais. A l’exportation on enregistrait en 1892
pour 2.450.000 francs de produits du pays : on
a vendu pour 26 millions en 1912. La France
qui recevait 15 % des sorties en reçoit main
tenant 55 %.
En vingt années le progrès réalisé s’élève
donc à 566 % pour l’importation, 1.061 % à
l’exportation, et dans l’ensemble des affaires à
une moyenne de 766 %.
L’augmentation des transactions s’est mani
festée régulièrement, mais a été surtout sensi
ble aux époques qui ont marqué les grandes
étapes de l’existence de la colonie : une pre
mière fois en 1894-1895 lors de l’ouverture de la
route de Loango au Stanley-Pool ; puis en
1899-1900, lors de l’achèvement de la voie fer
rée belge de Matadi au Congo supérieur qui
permettait la pénétration du commerce dans
les bassins du Congo, de la Sanga et de l’Oubangui ; en 1907, par suite du développement
de l’industrie forestière au Gabon, et de mise
en exploitation des peuplements caoutchoutifères de la Sanga et de l’Oubangui ; enfin en
1910-1911-1912, quand les résultats de la nou
velle organisation de l’Afrique Equatoriale
française, et de l’emploi d’une partie du fonds
d’emprunt de 21 millions consenti à la colonie
en 1908 commencèrent à se faire sentir.
En 1912, cependant on constate un ralentis
sement de la marche ascendante que font res
sortir les chiffres des deux exercices précé
dents. Cette situation est due en partie à la
baisse du prix de caoutchouc, sur les marchés
européens, mais surtout à ce que les sociétés
concessionnaires, établies dans le nord-ouest
de la colonie et dont le territoire passait en
partie et en totalité à l’Allemagne, ne sachant
d’une façon certaine sous quel régime elles
seraient placées, ont considérablement réduit
leurs opérations.
Dans l’avenir on peut prévoir que deux exer
cices suffiront pour que les progrès du com
merce dans la partie de l’Afrique Equatoriale
française restée française compensent la perte
qui résultera de la cession territoriale consen
tie à l’Allemagne le 4 septembre 1911.
En 1911, le commerce propre à l’Afrique
équatoriale française dépasse l’importance du
trafic de la Guinée, de la Côte d’ivoire ou du
Dahomey, mais reste inférieur à celui du Sé
négal.
-
Il représente la moitié de celui du Congo
belge dont la superficie est trois fois plus
grande.
Commerce comparé du Gabon
et des Colonies du Bassin du Congo.
Economiquement, le territoire de l’Afrique
Equatoriale française comprend deux régions
entièrement distinctes, d’une part, les provin
ces du versant de l’Atlantique qui forment au
point de vue administratif la colonie du Ga
bon desservie par les ports de Libreville, Cap
Lopez, Sette Cama et Loango ; d’autre part les
territoires arrosés par les affluents du Congo
supérieur qui constituent les colonies du
Moyen Congo et de l’Oubangui, Chari Tchad,
et dont tout le commerce extérieur passe par
Brazzaville et le chemin de fer du Congo
belge.
Ce chemin de fer n’ayant été ouvert au tra
fic qu’en 1899 on ne peut comparer l’évolution
des deux régions ainsi déterminées qu’à par
tir de 1900.
Au Gabon, de 1900 à 1912, les importations
ont passé de 6. 336.000 à 7.671.000 les exporta
tions de 4.810.000 à 9.134.000, soit pour l’en
semble de 11.146.000 à 16.806.000 francs.
Au cours de 1a. même période à Brazzaville,
les entrées passaient de 4.160.000 à 9.500.000 ;
les sorties de 2.720.000 à 19.100.000 et le com
merce total de 6.900.000 à 26.600.000.
Le progrès réalisé au Gabon est donc de
145 % ; celui constaté à Brazzaville de 385 %.
Il y a lieu de remarquer qu’au Gabon où le
commerce a pour objet principal l’exportation
de produits lourds, la valeur des importations
représente les 86 centièmes de la valeur des
sorties. A Brazzaville, au contraire, la propor
tion entre ces deux éléments n’est que de 55 %.
Transit du Cameroun Allemand
La pai’tie orientale de la colonie allemande
du Cameroun ne peut, à défaut de voie ferrée
aboutissant à la côte allemande, opérer ses
importations et ses exportations que par la
Sanga, le Congo, et la voie ferrée belge de Ma
tadi.
Des bateaux allemands appartenant à la Sud
Camerun Gesellschaft assurent la plus grande
partie de ce trafic qui, entre Brazzaville et
Ouesso, est considéré par la douane française
comme transit international. Il se chiffrait en
1900, à 257.000 francs à la montée vers le Ca
meroun, 167.000 francs à la descente, soit au
total 424.000 francs.
En 1911, on a enregistré 725.000 francs à la
montée, 2.270.000 à la descente, soit un total
de 2.996.000.
Principales exportations de l’A. E. F.
L’Afrique Equatoriale française est très ri
che en produits naturels demandés par l’indus
trie européenne. Dès maintenant, elle exporte
du caoutchouc, de l’ivoire, des amandes de
palme, de l’huile de palme, du copal, du ca
cao, du café, du piassava, des bois d’ébénisterie et des minerais de cuivre, ainsi que quel
ques produits secondaires en quantités peu im
portantes.
�— 29 —
I. Le Caoutchouc est extrait soit des rhizo
mes de Landolphia Tholloni (caoutchouc d’her
bes), soit de lianes, soit de l’Ire (Fontumia
elastica). Le caoutchouc d’ire bien préparé
obtient des prix voisins de ceux des gommes
de Para ; le caoutchouc d’herbes ne dépasse
pas 60 % des cours de celui d’ire. C’est le Ga
bon qui produit les gommes les moins esti
mées. Elles entrent pour un cinquième envi
ron dans l’exploitation totale. Les sorties de
caoutchouc étaient de 54-6 tonnes en 1896, 1.250
en 1904, et depuis 1909 elles restent voisines
de 1.700 tonnes (1.718 en 1912). Elles sont opé
rées surtout par les sociétés concessionnaires
qui envoient leurs produits pour les trois
quarts au Havre et un quart sur Anvers. Les
autres exportaitons à destination de l’Angle
terre, de l’Allemagne, de Bordeaux ou de Lis
bonne sont peu importantes.
II. Ivoire. — L’ivoire est rcherché depuis
la plus haute antiquité et atteint des prix fort
élevés (de 16 à 35 francs le kilogramme, sui
vant la grosseur des défenses).
Dans les premières années qui suivirent l’a r
rivée des Européens dans l’Afrique centrale,
l’exportation de cette matière qui seule avait
assez de valeur pour supporter les frais de
transport par caravanes, et dont il existait de
grands stocks dans les villages de l’intérieur
du pays, subit une augmentation brusque. En
Afrique équatoriale on constata, en 1*905, une
sortie de 210 tonnes.' Mais les stocks anciens
étant épuisés, l’exportation n’est plus alimen
tée que par le produit de la chasse à l’éléphant;
depuis plusieurs années, elle reste stationnaire
entre 130 et 150 tonnes, et il semble que ce soit
là un chiffre normal moyen qui se maintien
dra dans l’avenir en décroissant très lente
ment.
Les 8 dixièmes de l’ivoire exporté sont ven
dus sur le marché d’Anvers.
III. Amandes de palme. — L’exploitation des
amandes de palme a été abandonnée pour celle
du caoutchouc et des bois d’ébénisterie par
les indigènes. La production annuelle qui était
de 800 à 900 tonnes il y a quinze ans n’est plus
que de 500 tonnes. Il y a lieu d’espérer que
l’exploitation industrielle sur les lieux de ré
colte que préparent diverses sociétés, récem
ment fondées, donnera toute l’importance
qu’elle mérite à cette branche de commerce.
La richesse en palmiers à huile du Gabon et
du Moyen Congo égale en effet celle des ré
gions les plus prospères de l'Afrique occi
dentale.
IV. Huile de Palme. — Il en est de cette m a
tière comme des amandes de palme, et on ne
peut que désirer vivement la reprise des ex
portations,
V. Piassava. — Le piassava employé dans la
brosserie commune est la fibre d’un palmier
nain. Sans doute, en raison d’une préparation
défectueuse, le piassava du Gabon est payé sen
siblement moins cher qu celui du Libéria. L’ex
portation, qui a atteint 253 tonnes en 1908,
n’est plus que de 82 tonnes en 1911.
VI. Ebène. — L’ébène du Gabon est connu
et exploité depuis fort longtemps. Les forêts
où on le l'encontre étant éloignées de la Côte,
les noirs le débitent en petites bûches de 1 m .10
de long pesant 40 kilogrammes environ, pour
en rendre facile le transport à tête d’hommes.
Il en résulte que ce bois est moins apprécié
que celui de Madagascar ou du Brésil et at
teint difficilement le prix de 200 francs la ton
ne. Les sorties, qui dépassaient 2.000 tonnes
en 1902, ne sont plus que de 496 tonnes en 1911.
VII. Bois d’Okoume. — On désigne sous ce
nom un arbre de la famille des térébinthacées,
connu depuis une quinzaine d’année en Eu
rope où on l’emploie à l’ébénisterie, la tablet
terie, la menuiserie fine. Il est acheté par les
ébénistes français sous le nom d’acajou fe
melle. Sa densité à l’état sec est de 0,450 envi
ron, et il est coté de 105 à 110 francs la tonne
en billes équarries sur le quai du Havre. Les
sorties insignifiantes en 1912 ont atteint 91.500
tonnes en 1911, sur lesquelles 68.000 ont été
achetées par l’Allemagne, 11.000 par l’Angle
terre et 10.000 seulement par la France.
VIII. Bois dur d’ébénisterie. — Ces bois dont
la variété est considérable et qui sont peu con
nus de l’industrie européenne ne sont expor
tés que depuis peu d’années. Ils figurent pour
10.000 tonnes aux statistiques des douanes pour
1910, et ce chiffre croîtra rapidement.
IX. Copal. — La gomme copal alimente au
Congo belge une exportation annuelle de
1.500 tonnes. Elle a été négligée jusqu’ici en
Afrique Equatoriale française.
X. Cacao. — Les plantations du Gabon, qui
permettent les plus grandes espérances, n’ont
cependant pas donné jusqu’ici la production
qu’on attendait.
En 1912 notamment, la sécheresse persistante
a été la cause d’une récolte déficitaire qui n’a
atteint que 73 tonnes alors qu’on escomptait
plus de 200 tonnes.
XI. Minerais de cuivre. — Les silicates et
les carbonates de cuivre des riches gisements
situés entre Brazzaville et Loango ne sont ex
portés que depuis deux ans. Les difficultés de
transport limitent pour le moment la quantité
exportable.
�COTE FRANÇAISE DES SOMALIS
La prospérité de ces Etablissements est en
tièrement liée à celle de l’Abyssinie et à la part
qu’ils prennent dans le transit du commerce de
ce pays. Ce mouvement est de plus en plus
considérable et peut être mis à l’actif propre
ment dit de la colonisation française puisqu’il
a lieu par chemin de fer et par ports français.
Il nous reste à savoir profiter dans la plus
large mesure de cette situation.
Il nous suffit pour ces Etablissements de re
produire des extraits « sur le mouvement du
commerce de la Colonie » pendant les années
1911 et 1912 publiés dans le Bulletin de l'Office
Colonial, août 1912 et mai 1913.
Commerce spécial (1)
Importations... Fr.
Exportations du
cru et d’Abyssinie.. Fr.
T o t a l . . . . Fr.
Commerce général (1)
Importations... Fr.
Exportations...
1911
1912
32.620.638
45.387.427
32.341.017
45.022.169
Fr.
78 0080.65
77.363.186
1911
6.208.138
1913
6.494.635
18.974.926
25.183.063
19.175.787
25.670.422
To ta l. . . .
PRINCIPALES EXPORTATIONS
DÉSIGNATION
DES MARCHANDISES
Chevaux et jum ents............
Mules et mulets...................
Bœufs, tauraux....................
Montons et ch rêves............
Peaux brutes........................
Cire brute..............................
Beure indigène.....................
Civette..................................
Dents d’élèphants.................
Café en fève..........................
Caoutchouc b ru t...................
Or en lingots........................
1912
1911
1910
francs
32.200
50.000
133.920
16.850
7.663.227
1.247.653
109.460
218.880
2.15.1960
6.933.944
388.700
12.250
francs
41.600
172.900
87.200
19.955
7.121.771
1.159.216
67.914
243.840
2.490.639
6.429.002
915.956
4.000
francs
8.460
12.060
70.650
8.138
5.909.622
1.349 864
92.579
284.040
1.360.875
4.591.651
1.990.035
839.610
Le mouvement sans cesse croissant des im
portations a déterminé une augmentation cor
respondante, quoique moins accentuée, dans
les exportations des denrées du crû de la co
lonie et d’Abyssinie. Si l’on compare les cinq
dernières années entre elles, on remarque que
les opérations d’exportation ont doublé durant
cette période.
Elles comprennent les exportations du crû
de la colonie et celles d’Abyssinie.
Les premières sont insignifiantes et ne fi
gurent dans le chiffre total en 1912 que pour
une somme de 12.050 francs, représentant les
produits de pêches, les légumes frais destinés
au ravitaillement des navires,les bois communs
et les pierres madréporiques. Le sel y figure
pour une somme de 3.000 francs et mérite une
mention particulière. Une société s’est fondée
en effet pour l’exploitation du sel marin à Dji
bouti .(2). Cette entreprise, qui n’est encore
qu’à sa période d’essais, a envoyé en Abyssinie
200 tonnes de sel au cours du 4e trimestre ;
mais, étant donnée l’importance des installa
tions en cours, on peut présumer qu’elle conrurrencera aisément les produits de l’espèce
qui nous viennent actuellement d’Aden, non
seulement en Abyssinie, mais aussi dans leur
propre pays et aux Indes anglaises.
D’autre part ,un négociant de la place (3) a
obtenu le monopole de la pêche de la nacre,
des perles, du corail, de l’ambre et des épon
ges dans les eaux territoriales. Ces produits,
qui jusqu’alors n’avaient donné lieu à aucune
opération commerciale suivie, peuvent égale
ment, par une exploitation méthodique, deve
nir une nouvelle source de richesse pour la
colonie.
Les exportations des denrées d’Abyssinie sont
(1) Communiqué à l’Institut Colonial par M le Gouverneur
(2) Société des Salines de Djibouti, cap. 1.000.000, 19, rue Le
(3) M. Marill, négociant français à Djibouti, concessionnaire
nacre, etc., sur toute l’étendue du littoral de la Côte des Somalis
de la côte Française des Somalis.
Peletier, Paris.
du monopole de le pèche drs huitres perlières,
et lies qui en dépendent.
�— 31
généralement en progrès. On constate néan
moins en 1912 par rapport à 1911, certaines
diminutions importantes sur les mules et mu
lets, l’ivoire et le caoutchouc. La pi’emière
n’est qu’accidentelle et trouve son explication
dans les achats exceptionnels de ces animaux,
faits par les Turcs en 1911, pour servir de bêtes
de somme au ravitaillement de leurs troupes
dans le Yemen. Les exportations ordinaires à
destination d’Aden et de Madagascar sont sen
siblement les mêmes qu’en 1911.
La hausse des cours en Egypte a provoqué
des exportations suivies de bœufs, une opé
ration analogue a même été tentée à destina
tion de la France, mais elle n’a malheureuse
ment pas été renouvelée. D’autre part, grâce
au mouvement croissant de la navigation le
nombre de bêtes destinées au ravitaillement
des navires s’est accru. De là l’augmentation
constatée sur les bêtes à cornes et les moutons.
En 1912, le courant déterminé par la hausse
des cours sur les bêtes à cornes en Egypte s’est
encore accentué et se traduit par une augmen
tation de 46. 720 francs sur les bœufs.
Les diminutions constatées sur le beurre in
digène et la civette ne sont pas très impor
tantes, elles trouvent leur explication, en ce
qui concerne le beurre indigène, dans le ralen
tissement des importations d’Abyssinie.
La cire est en diminution. On peut attribuer
dans une certaine mesure cette moins value
aux conditions climatériques défavorables
dont ont souffert les pays de production en
1911, mais aussi à l’état de trouble dans le
quel s’est trouvé un moment donné l’empire du
Négus.
Quant à la moins-value sur le caoutchouc qui
atteint 1.074.079 francs, elle est due à des cau
ses multiples. Plusieurs caravanes qui trans
portaient cette denrée se seraient perdues par
suit d’une épidémie sur les bêtes de somme.
D’autre part, le concessionnaire du monopole
du caoutchouc en Abyssinie, se serait vu inten
ter un procès par une Compagnie anglaise
avec laquelle il est lié,par suite de la non exé
cution de son contrat, ce qui expliquerait
aussi le ralentissement de cette exportation.
Cette diminution s’est aggravée en 1912. On
s’accorde généralement à penser qu’il se pro
duit à la fois un détournement de trafic vers
le Nil et Khartoum, et un ralentissement dans
la production, dû à l’imprévoyance des Abys
sins qui ont exploité sans méthode et ruiné
les terrains les plus favorables.
P ar contre, la cire semble vouloir regagner
une partie du terrain perdu au cours de ces
dernières années. Les exportations se sont éle
vées à 1.247.653 francs, en augmentation de
87.737 francs sur celles de 1911.
Il faut espérer que la mise en exploitation
du second tronçon de la voie ferrée, ramènera
à notre profit, vers la mer Rouge, le trafic en
core hésitant
Du reste, l’augmentation considérable du com
merce des peaux brutes et du café en est la
meilleure preuve. Grâce à l’exploitation appro
priée et au bon fonctionnement du service des
trains entre Djibouti et Diré-Daoua, ces m ar
chandises peuvent arriver très rapidement et
dans d’excellentes conditions au port d’embar
quement. La plus-value sur les peaux brutes est
de 1.211. 849 francs portant ainsi le chiffre total
des exportations pour 1911 à 7.121.711 francs, et
il est à prévoir que ce mouvement ne fera que
progresser au fur et à mesure que la voie fer
rée pénétrera plus avant dans le pays, le com
merce des peaux étant des plus rémunéra
teurs aux cours actuels des différents marchés.
Le café harari tend lui aussi à conquérir la
place qui lui est due dans la consommation
européenne. Malheureusement, ici encore, com
me pour les peaux, le commerce de Djibouti
est tributaire de celui d’Aden. Les plus grosses
expéditions, en effet, se font à destination de
cette dernière ville où le café est mélangé au
moka, pour être réexpédié comme tel. Quand,
grâce à l’initiative persévérante de certaines
maisons d’exportation, sera enfin dissipée la
légende de la supériorité du café moka, le café
harari concurrencera aisément son rival et
trouvera sur les différents marchés des débou
chés faciles et avantageux.
L’ivoire dont le commerce s’était ralenti en
1910, a regagné largement le terrain perdu.
L’exportation pour l’exercice écoulé se chiffre
par 2.490.639 francs, en augmentation de 1 mil
lion 129.764 francs sur celui de l’année précé
dente. Cet accroissement serait dû à la décou
verte de grandes quantités d’éléphants dans
des régions encore mal connues.
Quant à la moins value sur l’or en lingots,
elle n’intéresse pas le mouvement général des
exportations. L’opération effectuée en 1910,
tout à fait exceptionnelle, représentait une
avance consentie par le Négus à la mai
son qui s’était chargée de négocier l’achat
d’armes et munitions aux Japonais pour le
compte du gouvernement abyssin.
D’un examen d’ensemble, il ressort que la si
tuation économique de la colonie est plus que
satisfaisante. Elle est en pleine période de dé
veloppement et d’activité commerciale et l’ave
nir apparaît brillant de promesses dont la réa
lisation ne saurait tarder. La construction du
chemin de fer avance à grands pas ; déjà le
rail atteint le kilomètre 65 au-delà de DiréDaoua, à 377 kilomètres de Djibouti. La mise
en exploitation imminente de ce second tron
çon sera le signal d’un nouvel essor commer
cial tant à l’importation qu’à l’exportation et
d’une nouvelle ère de prospérité pour la colo
nie.
D’autre part, le développement de Djibouti
basé sur des faits constants, et non sur des
facteurs accidentels, s’accentue de jour en jour.
P ar sa position, notre grand port est appelé à
devenir non seulement le principal débouché
de l’Abyssinie, le point de transit et d’entre
pôt de tous les produits d’un pays immense et
immensément riche, mais encore le port le
plus sûr et le plus important de la mer Rouge,
centre de ravitaillement et escale obligée de
tous les navires, et cela naturellement au dé
triment d’Aden qui bien que plus ancien, est
loin à tous les points de vue de présenter les
mêmes avantages.
�MADAGASCAR
La situation de Madasgascar est en tous
points excellente. L’étude du mouvement si
multané des exportations et des importations
est des plus caractéristiques à cet égard. Tan
dis que le début de l’occupation avait été m ar
qué par une exagération des importations
provoquée soit par les dépenses du premier
établissement et de contrats, soit par la cons
titution de stocks de marchandises des négo
ciants trop nombreux, cet écart a disparu peu
à peu et ce sont les exportations qui l’empor
tent actuellement de beaucoup sur les importa
tions. On peut en conclure que la production a
augmenté d’une manière inattendue qui a sur
pris les négociants, mais nous nous deman
dons si cela ne tient pas à ce que cette pro
duction est due surtout à l’initiative des co
lons européens beaucoup plus qu’à celle des
indigènes. Il faut s’en féliciter dans un sens
parce que celà nous indique que la France a
trouvé à Madagascar un pays de colonisation
et non pas simplement de pure exploitation
commerciale comme celà est le cas dans ses
possessions de l’Afrique Tropicale et Equa
toriale ; mais on peut y trouver aussi une nou
velle preuve de ce fait que les indigènes, par
suite des tarifs douaniers trop élevés, ne sont
point incités à produire d’eux-mêmes, de se
procurer des marchandises dont le prix leur
parait hors de proportion avec l’effort qu’il leur
faudrait faire pour les acquérir. Les importa
tions de tissus ont bien passé de 4.527.000 ki
los en 1911 à 5.499.000 kilos en 1912 pour une
valeur de 17.894.000 frs en 1911 et 22.768.000
frs en 1912, mais il faut remarquer que les
quantités des tissus importés de 1901 à 1911
étaient restées entièrement stationnaires :
4. 002.000 kilos en 1901
))
» 1904
2.468.000
))
» 1905
4.637.000
»
» 1907
2.616.000
))
» 1909
4.420.000
))
» 1910
3.428.000
L’augmentation de 1912 n’est donc peut-être
dûe qu’à une constitution de stocks et en tous
cas, il y a lieu de considérer que tandis que
les exportations passaient par une progression
continue de 8.967.000 frs en 1901 à 59.844.000 fr.
en 1912, ce qui représente une augmentation de
50 millions, les importations de tissus n’aug
mentaient pendant ce temps que de 5 millions
et celà uniquement dans cette dernière année.
Ces tarifs arrêtent du reste la consomma
tion indigène pour tous les autres articles et
cette augmentation du chiffre des importations
des tissus de coton est la seule qui se soit fait
sentir dans les articles de consommation, tan
dis que les exportations, progressaient de 10
millions en 1912.
Les tissus sont les produits de l’industrie
européenne que les peuples primitifs désirent le
plus acquérir. Grâce aux sommes d’argent que
l’activité européenne leur a procurées, les ha
bitants de Madagascar ont commencé par
acheter en plus grandes quantités ces tissus
qu’ils s’étaient abstenus d’acquérir le plus pos
sible jusqu’ici, mais ont continué à se désin
téresser des autres produits de notre indus
trie.
L’augmentation relative des importations de
Madagascar ne saurait donc être invoquée en
faveur du régime douanier actuel et au con
traire nous pouvons tirer de la nature des im
portations et de celle des exportations, cette
preuve que la production et la consommation
indigène de Madagascar n’augmenteront lar
gement que le jour où l’on accordera la dimi
nution de tarifs qu’elle demande.
1911
1912
Importations... Fr.
44.763.892
Exportations...
47 535.361
50.034.848
59.844.294
92.299.253
109.879.142
Commerce général
T ot al . . . .
Fr.
�RANG
d ’i m p o r t a n c e
- 33 —
1
o
3
4
5
6
7
8
9
10
H
12
13
U
là
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
ANNÉES
PRINCIPALES MARCHANDISES
1911
1912
1910
EXPORTÉES DE LA COLONIE
Peaux brutes....................
Poudre d’o r ....... ............
Caoutchouc......................
Vanille..............................
Rafia..................................
Viandes salées ou conservèes................................
Manioc brut ou desséché .
Légumes secs....................
Ecorces à tan....................
Cire anim ale....................
Riz (en paille e t aulres) .
Saindoux...........................
Chapeaux de paille .......
Bovidés..............................
Graphite.......................
Engrais g u an o .................
Bois d’éhénislerie.............
Girofle..............................
Café en lèves....................
Huiles volatiles ou essences..................................
Dentelles à la main........
Poissons secs, salés ou fum és................................
Farine de manioc.............
Suif...................................
Bois communs..................
Ecaille de tortues ............
Crin végétal......................
Fécules de manioc............
Rabanes............................
Maïs en grains..................
Cacao en fèves ................
Fruits et graines oléagineux..............................
Gomme copal...................
Autres marchandises . ..
Tortues, Volailles..........
T o t a u x .....................
QUANTITÉS
VALEUR
QUANTITÉS
VALEUR
QUANTITÉS
kii.
fr.
kil.
fr.
kil.
VALEUR
fr.
7 .3 4 6 .6 1 6
1 .9 9 6
8 4 7 .6 7 0
1 1 3 .6 6 2
6 .9 9 1 .4 2 0
1 0 .7 5 2 .5 7 8
5 .9 8 9 .1 7 5
5 .1 8 1 .4 3 1
3 .9 4 1 .5 2 1
3 .7 8 7 .9 3 6
6 .3 3 8 .2 1 0
2 .9 0 2
80 1 .3 1 5
5 2 .4 3 0
6 .3 0 7 .6 9 6
8 .6 6 8 .1 9 1
8 .7 0 5 .5 5 8
4 .5 6 6 .3 0 3
2 .0 2 4 .6 5 6
3 .4 3 8 .5 8 7
6 .5 8 4 .1 7 3
3 .0 0 6
1 .1 2 5 .4 4 1
4 2 .804
5 .6 1 8 .6 1 8
9 .5 0 6 .5 3 0
9 .0 1 8 .1 9 6
9 .3 6 6 .9 2 2
1 .2 7 1 .1 7 2
2 .8 5 9 .8 4 9
2 .0 7 8 .3 1 0
2 2 .3 7 7 .6 5 2
6 .0 7 3 .1 5 0
3 5 .8 2 8 .2 4 5
6 0 0 .8 7 6
7 .4 2 0 .2 2 0
1 .1 1 2 .5 8 6
4 0 .7 5 8
16.151
2 .6 3 7 .5 6 5
9 .5 0 0 .0 0 0
2 .9 2 9 .7 4 2
2 0 7 .1 5 5
1 6 2 .8 8 7
3 .3 2 3 .0 3 5
2 .9 2 3 .1 9 2
2 .8 0 7 .5 7 5
2 .3 6 7 .8 3 2
1 .6 9 6 .7 6 0
1 .6 7 5 .7 7 3
1 .3 5 1 .1 7 6
1 237.891
1 .0 0 8 .6 8 5
9 4 8 .6 8 0
726 000
4 2 5 .6 6 1
394.451
3 4 8 .9 8 4
92 8 .8 5 5
1 3 .3 0 4 .3 8 8
7 .4 3 5 .7 7 3
5 3 .3 5 7 .9 2 6
476.164
6 .1 7 5 .4 2 3
1 .1 0 7 .9 3 0
4 1 .9 3 0
1 G .2.3
1.281 333
2 .5 2 0 .0 0 0
1 .1 1 6 .7 7 3
130 779
2 2 7 .8 5 7
1 .5 8 9 .0 4 0
1 578 304
3 .1 6 6 .6 9 8
3 645 653
1 .3 2 9 .6 9 0
1 .0 4 6 634
1 .2 3 2 .5 9 4
1 .4 1 2 .6 0 7
1 .1 3 0 .5 5 1
4 4 6 .5 7 2
12 6 .0 0 0
187 859
2 5 6 .2 8 0
4 4 7 .9 0 2
4 9 1 .2 2 2
4 .6 5 5 .4 9 5
3 .5 1 3 .2 5 8
3 6 .1 8 0 .5 7 8
531 517
8 .2 5 1 .5 1 1
96 6 .0 3 0
2 3 .1 4 6
12 648
5 5 3 .5 7 6
))
1 .9 6 6 .4 4 1
4 7 .8 6 3
1 10.698
8 9 4 .7 8 8
7 0 6 .7 5 8
1 .1 6 0 .7 2 2
2 .7 3 4 .8 8 8
1 .4 9 2 .0 7 0
1 .1 5 1 .9 9 7
1 .1 6 1 .1 1 6
9 3 9 .2 0 2
7 4 2 .5 5 0
288 669
ï
2 1 4 .8 3 3
9 3 .8 2 3
175 978
2 .5 6 7
1 .0 9 7
2 2 7 .7 4 3
1 64.485
1 .6 5 0
541
140.235
7 4 .4 6 9
318
233
4 6 .7 5 5
3 5 .8 1 0
1 6 3 .4 6 6
6 8 1 .7 7 5
233 637
2 .6 9 9 .7 5 7
3 .0 2 2
129 758
321 077
1 8 .5 3 5
3 5 0 .4 2 3
2 5 .4 7 4
1 64.339
1 60.450
159.103
151.361
1 11.915
9 3 .5 7 2
93.111
6 6 .9 4 8
58.871
49.581
13 2 .7 3 6
>
186.744
2 .7 5 0 .0 3 7
3 .4 9 0
69 824
1 .2 0 9 017
2 4 .5 1 4
2 7 9 .2 6 9
2 0 .8 1 7
1 1 0 .2 0 9
»
108.827
161.874
1 1 9 .9 3 5
4 8 .0 1 0
2 5 1 .7 9 0
71,441
3 8 .6 9 0
4 1 .9 2 5
1 18.882
))
5 1 .2 5 7
»
»
116.677
131.842
25 757
))
2 7 4 .1 6 2
2 4 3 .4 4 8
1 5 .6 4 2
))
4 0 .1 2 7
2 9 .114
7 .3 8 5 .2 4 2
»
2 1 9 .1 5 9
21.151
»
»
4 9 .7 2 5
3 5 .3 6 9
1 .2 8 3 .1 8 1
))
»
5 9 .8 4 4 .2 9 4
»
(1) L’exposé des résultats obtenus en 1911
marque pour la colonie une étape économique
jusqu’ici sans précédent.
La création de nouvelles industries, l’ex
ploitation méthodique des richesses naturelles
du pays, le développement des cultures et l'ex
tension des voies d© communication (chemins
de fer, routes, canaux) démontrent l’avanta
geuse transformation de la colonie.
Les colons européens et la population indi
gène ont accompli un remarquable effort qui
fait prévoir que les résultats de 1912 surpasse
ront ceux de 1911 à moins que des évènements
fortuits ne viennent limiter la production es
comptée.
Dans l’augmentation de 1911, par rapport à
1910, la France entre pour plus de 1.500.000 frs;
les colonies françaises pour 300.000 francs
(saindoux, bovidés, riz et légumes secs) ; l’An(D Extraits du Rapport annuel sur la situation géné
rale de la Colonie en 1911, Journal Officiel de la R. F.
(20, 22,27 mars et 8avril 1913).
»
4 7 .5 3 5 .3 6 1
»
1 .9 7 2 .4 0 6
4 .2 9 4
4 2 .3 8 9
»
7 9 .9 4 6
»
2 7 .9 6 3
1 67.080
2 1 .3 5 8
»
5 .2 2 0
»
»
5 6 .9 8 9
3 7 .2 9 5
4 0 .1 4 8
8 3 8 .2 6 5
3 .2 6 0
4 5 .4 3 8 .2 8 0
gleterre pour 919.000 fr. par l’accaparement
des graphites et des pois du Cap.
Les autres pays ont bénéficié de 1.000.000 de
francs la Turquie, la Bulgarie et la Grèce
400.000 fr. de peaux brutes, l’Afriques Orien
tale 400.000 fr. de farineux alimentaires et de
bovidés, l’Egypte 50.000 fr. de produits divers,
la Belgique et la Hollande 150.000 fr. de cire
et de caoutchouc.
P ar contre les colonies anglaises se sont
trouvées en déficit de 215.000 fr. ; l’Allemagne
a vu diminuer de 1.400.000 fr. son chiffre d’af
faires par suite de l’affaiblissement général
du commerce sur certains produits de valeur
(caoutchouc, cire, peaux brutes, etc). Peut
être aussi les événements politiques de l’année
dernière n’ont-ils pas été sans influence sur
les relations commerciales de Madagascar avec
l’Allemagne.
La marine française, bien que gardant dans
le commerce d’exportation une suprématie
incontestable, a néanmoins subi un recul nota
ble.
Les compagnies de navigation françaises
�34 —
n’offrent pas à leurs chargeurs des conditions
de transport aussi avantageuse que les compa
gnies étrangères.
Pour le transport en droiture des produits
que chargent leurs vapeurs à destination des
pays d’Europe, ces dernières évitent, en effet,
à leurs commettants, des frais de transborde
ment et de manutention souvent fort onéreux ;
elles finissent ainsi par se créer une clientèle
de plus en plus nombreuse.
Je me propose d’appeler l’attention des di
recteurs des compagnies de navigation fran
çaises sur la régression constatée du pavillon
français. J’attends pour la leur signaler les
résultats du premier semestre de 1912.
L’essor commercial à l’exportation s’affirme
chaque année. Si quelques uns des produits
du pays semblent demeurer dans une période
de stagnation ou même de décroissance,
d’autres au contraire suivent un mouvement
ascensionnel qui compense largement les dimi
nutions constatées par ailleurs.
Parm i ces derniers nous devons signaler
spécialement le manioc dont le trafic a triplé
d’importance ; les cafés, les huiles volatiles ou
essences, les viandes salées ou conservées, les
saindoux, les graisses de poissons, les den
telles à la main et enfin le guano.
Caoutchouc. — Les exportations de ce pro
duit ont diminué de moitié. Il faut en chercher
la cause initiale dans la baisse inattendue sur
venue sur les principaux marchés d’Europe,
vers la fin de 1910, et qui s’est maintenue
pendant l’année suivante.
Une autre remarque s’impose également ; un
grand nombre de commerçants, qui ont éprou
vé des mécomptes, sont devenus plus circons
pects et, limitant leurs achats, se montrent
plus dificiles sur la qualité.
L’indigène qui de son côté ne s’explique pas
la baisse d’un produit qu’il avait l’habitude de
vendre à un bon prix, a préféré s’employer à
la culture du manioc et du maïs qui lui ont
donné d’abondantes et faciles récoltes.
Peaux brutes. — Les cours tantôt élevés,
tantôt au-dessous de la moyenne ont provo
qué parmi les exportateurs une certaine hési
tation qui s’est traduite par une diminution
assez sensible des exportations.
Cette situation s’est d’ailleurs améliorée dans
les premiers mois de l’année 1912 pendant les
quels le mouvement des exportations portant
sur les peaux est redevenu normal.
Raphia. — Ces fibres végétales, surtout celles
provenant de la Côte Est, sont très en faveur
sur les marchés européens.
L’administration de la colonie s’est préoccu
pée d’améliorer la préparation du raphia. Des
circulaires ont été adressées à plusieurs repri
ses aux chefs de province pour appeler leur
attention sur l’opportunité de recommander
aux préparateurs indigènes d’apporter un soin
plus grand à leur fabrication. Les acheteurs
se montrent généralement satisfaits des pro
duits actuellement mis en vente.
Cire animale. — L’apiculture malgache a
toujours eu jusqu’ici pour but la récolte du
miel destiné à l’alimentation, de telle sorte que
l’indigène,plus préoccupé de ce résultat immé
diat que de la préparation et de la vente de
la cire, a détruit un nombre considérable d’es
saims.
Par ailleurs, des conditions climatériques
exceptionnelles semblent ne pas avoir été cette
année favorables à la production.
Ces faits expliquent la diminution constatée
qui s’élève à. 162.000 fr.
Vanille. — Malgré une sécheresse persistante
qui a nui à la production dans certaines ré
gions, la vanille a été abondante et son com
merce, facilité par la stabilité des marchés ex
térieurs, s’est considérablement accru.
La récolte de cette année présente une plusvalue de 753.000 fr.
Ce riche produit deviendra pour la colonie
un précieux élément de prospérité, si des
droits de douanes élevés le protègent à l’entrée
en France, contre l’active industrie allemande
du produit chimique dit « vanilline » obtenue
par l’oxydation des essences de girofles.
Légumes secs. — Composés de haricots rou
ges et blancs, ces produits trouvent un débou
ché naturel à la Réunion et à File Maurice
qui en font une grande consommation.
Pois du Cap. — L’exportation des pois du Cap
accuse en faveur de 1911 une augmentation de
2.000.006 de francs.
Commerçants et établissements de crédit se
sont disputés les produits d’une magnifique
récolte servie par des prix inespérés et favori
sée d’autre part, par une circonstance fortui
te : la sécheresse qui a sévi en Europe et qui
a compromis un peu partout la production des
légumes secs.
Les marchés de Londres ont fait des offres
très élevées si bien que les prix de vente des
pois qui variaient habituellement entre 18 et
20 fr. les 100 kilogr. ont atteint 35 et même
40 fr.
Presque toute la production a été dirigée
sur l’Angleterre où ces pois sont convertis en
farine et servent à la fabrication de produits
d’alimentation.
Pays de destination
France, 82.000. — Angleterre. 2.686.000. —
Allemagne, 45.000. — Réunion, 256.000 francs.
Bois d'ébénisterie. — Ces bois trouvent dans
l’ébénisterie et le placage des meubles un pla
cement facile, malheureusement la difficulté
des moyens de communication sur certains
points et le prix du frêt ne permettent pas en
core de tirer tout le parti possible de l’exploi
tation des forêts de la colonie.
Girofle. — Ylang-Ylang. — La récolte a été
plus abondante que celle de l’année 1910 ; ces
essences ont donné à l’exportation les plus va
lues suivantes :
Girofle ................................ 162.000 fr.
Ylang-Ylang ......................
93.000 fr.
Cafés. — De nombreuses plantations com
mencent à entrer en rapport. Un progrès très
significatif, principalement sur la côte Est dans
les régions de Mananjary et Tamatave s’affir
me de plus en plus. Augmentations : 271.000
francs.
�- 35 Manioc. — Le commerce du manioc a triplé
d’importance. La facilité avec laquelle se dé
veloppe cette culture et les nombreux débou
chés que la Métropole offre à ce produit ont
provoqué une extension considérable des af
faires commerciales effectuées à ce titre.
Plus-value constatée : 871.000 francs.
Ecorce à tan. — Ces écorces ont donné lieu à
un trafic intensif qui reste en quelque sorte
monopolisé par l’Allemagne.
On relève une augmentation de 910.000 fr.
L’exploitation méthodique des peuplements de
palétuviers semble devoir assurer à la colonie
un élément de prospérité durable.
Riz. — Moins-value de 105.000 francs. La pro
duction a été contrariée notamment par les
invasions de sauterelles et la sécheresse.
Chapeaux de paille. — Dentelles à la main. —
La demande de ces produits continue de favo
riser leur exportation dont l’augmentation est
constante.
Saindoux. — Le saindoux que l’on fabrique
sur les hauts plateaux est généralement ex
porté en France et à la Réunion.
La plus-value signalée est assez importante.
E lev a g e
L’exportation du bétail se fait :
I P ar animaux vivants ;
2° P a r viandes et produits congelés ou de
conserve.
Les statistiques douanières montrent que
l’exportation du bétail n’a subi qu’un très fai
ble accroissement pendant l’année 1911.
Le nombre des bovidés vivants s’est élevé à
16,253 ayant une valeur de 1,130,551 francs,
contre 12.648 valant 742.550 francs en 1910.
II est donc sorti de Madagascar, en 1911,
3.605 bœufs de plus qu’en 1910, ce qui représen
te une valeur de 388.000 francs.
La valeur moyenne des animaux exportés
s’est accrue en 1911 ; elle a été de 69 fr. 50,tan
dis que l’année précédente, elle n’était que de
58 fr. 70.
Le commerce des viandes salées ou conser
vées a subi une progression assez marquée.
En 1911, il a été exporté 928.855 kilogr. de
ces viandes, valant 1.589.040 francs ; en 1910,
l’exportation n’avait été que de 491,222 kilogr.,
valant 894.788 francs.
L’augmentation est de 437.633 kilogr. et de
694. 252 francs.
Les expéditions de bœufs vivants nécessitent
une organisation que ne possède aucune de nos
compagnies de navigation.
La fabrication des conserves de viandes ne
peut être faite que par des industriels spécia
listes, avec des installations qui nécessitent
une mise de fonds importante.
Aussi, lorsqu’on recherche quelle est la part
des différentes provinces au commerce d’expor
tation du bétail et des viandes, on constate
qu’il varie dans des proportions considérables.
Dans les provinces de Tuléar, Vatomandry,
Mananjary, Farafangana, Fort-Duphin, Andovoranto, Nossi-Bé, Maroantsétra, Ambositra,
Betroka, Itasy, SainteMarie, cercle de Moron-
dava et district autonome d’Ankazobe, il n’exis
te aucune entreprise en cours d’exécution, au
cun projet pour l’exportation en France du
bétail sur pied et des viandes et produits con
gelés ou de conserve.
Les seules provinces où des tentatives de ce
genre aient été faites sont celles de Tamatave,
Vohémar, Diégo-Suarez, Analalava, Majunga,
Tananarive, Vakinankaratra, Fianarantsoa.
Province de Tamatave. — La province de
Tamatave qui comprend les districts de Tamatave, de Fénérive et Sihanaka est riche en
bœufs ; on estime qu’elle atteindra dans peu
de temps 250.000 têtes.
Peu de bœufs malheureusement sont sus
ceptibles de pouvoir être exportés. Ils descen
dent en effet d’Ambatondrazaka en quinze à
dix-huit jours, par une mauvaise route, sans
pâturage ; ils perdent, d’après certaines obser
vations, 5 p. 100 de leur poids pour arriver
jusqu’à Tamatave.
Ils pèsent environ 360 kilogr. en arrivant à
l’abattoir de cette ville et avec un rendement de
50 p. 100, donnent 180 kilogr. de viande nette;
Sur les bateaux, ces bœufs sauvages, non ha
bitués à vivre à l’attache, recevant une nour
riture sèche, perdraient encore 10 p. 100 de
leur poids, ce qui les réduirait à un poids vif
de 325 kilogr. et à 162 kilogr. de viande nette.
Pour pouvoir les exporter, il faudrait, quel
ques mois avant le départ les habituer à vivre
à l’attache dans un parc et on substituerait
peu à peu de la nourriture sèche, du maïs, du
paddy à l’herbe qu’ils broutent à l’état sau
vage. Il faudrait aussi les accoutumer à la
présence d’un gardien ; on a signalé en effet
que bien des gardiens ont peur des animaux
sur les bateaux et n’osent leur porter de la
nourriture.
Aucune compagnie étrangère n’a été sollici
tée pour l’exportation du bétail.
I.es compagnies des messageries maritimes
et havraise péninsulaire formeraient le projet
d’affréter des bateaux comportant des installa
tions frigorifiques et des stalles pour le trans
port des bestiaux sur pied.
Elles seraient, de plus, disposées à faire da
vantage s’il y avait des demandes et des garan
ties. Malheureusement, leurs tarifs sont beau
coup trop élevés. Ces compagnies exigent 110
francs par bœuf ; l’eau, la nourriture, les frais
du canal de Suez sont à la charge de l’expé
diteur.
Un passage à demi-place aller et retour en
Ire classe est accordé à l’Européen qui accom
pagne les bœufs et les bouviers sont nourris
par le bateau pour 2 fr. 50 par homme et par
jour. A l’arrivée à Marseille, la désinfection
est à la charge de l’expéditeur. A ces frais, il
faut encore ajouter les assurances qui sont
do 3 1/2 p. 100 environ de la somme assurée.
(Comptoir d’Escompte).
Les frais seraient donc :
5 fr. frais d’Ambatondrazaka à Tamatave.
10 — droits de sortie et frais d’embarquement
80 — prix du bœuf.
10 — assurance.
110 — traversée.
50 — nourriture, frais de canal, de bouviers,
2 — désinfection à Marseille.
267 fr.
�- 36 —
Un bœuf d’environ 300 kilogr. reviendrait
donc vendu à Marseille à près de 300 francs.
La Compagnie lyonnaise a fait un essai de
10 bœufs engraissés en fosse, les bœufs sont
arrivés en excellent état à Marseille.
Quelques commerçants demandent à faire de
l’exportation de bœufs. M. Baillet a reçu des de
mandes de : 1° l’établissement Gratry de Tananarive qui demande à faire un essai ; 2°
quelques commerçants d’Ananalava ; 3° trois
colons de Majunga.
Il importe d’abord d’apprivoiser les animaux,
de leur ménager une route plus rapide pour
descendre au port d’embarquement avec, si
possible, quelques gîtes d’étapes.
Sur le bateau, il ne convient pas de les atta
cher séparément par stalles. Le procédé qui a
donné le meilleur résultat est de les parquer
par 10 ou 12 sans les attacher.
Enfin il serait bon, à leur arrivée à Mar
seille, de ne pas les livrer immédiatement à la
consommation, mais de les mettre au pâturage
pendant un ou deux mois. Toutefois, l’expérien
ce a montré que si les bœufs sont amaigris au
point d’avoir perdu complètement leur bosse,
au pâturage, ils mettent un temps très long
pour se rétablir.
Si le port de Tamatave semble peu favorable
à l’exportation des bœufs sur la France, il est
au contraire un point de ravitaillement impor
tant pour la Réunion, qui y achète une partie
de ses animaux de travail ou de boucherie, le
reste étant fourni par Vohémar.
L’exportation sur la Réunion a atteint le
chiffre de 898 têtes en 1911, la moyenne habi
tuelle des années précédentes était plus élevée.
Province de Vohémar. — A Vohémar, il ne
s’est fait, en 1911, aucune exportation de bétail
sur la France.
Ce port reste le fournisseur principal de
Maurice et de la Réunion.
Un seul vapeur, le Secunder, appartenant à
M. Ferrât de Port-Louis a emporté 11.000 ;
3.280 étaient destinés à la Réunion le reste à
Maurice.
Le nombre des animaux exportés en 1910
avait été légèrement inférieur : 10.395.
Tous les chargements ont été bons, les prix
moyens ont peu varié depuis l'année précé
dente, ils ont été de 47 à 48 francs pour les
bœufs de pâturage, non préparés, 54 pour les
bons bœufs ordinaires, 80 à 90 pour les gros
coupés' que les indigènes appellent des doktors.
Province de Biéqo-Suarez. — L’exportation
des bœufs sur pied a été très limitée, à part
quelques bœufs embarqués sur les différents
vapeurs comme provision de bord, seuls MM.
Simonetti et Pierron, colons à Diégo, ont ex
porté sur France, 1.000 bœufs environ dans
l’année, par chargement mensuel de 150, d’a
vril en octobre.
Les pertes d’unités en cours de route ont été
insignifiantes, les animaux, du reste, étaient
assurés pour 300 fr. à 6 p. 100.
Tous ces bœufs ont été embarqués sur va
peurs de la compagnie havraise péninsulaire,
touchant Diégo une fois par mois, au retour,
suivant contrat passé.
Les quatre premiers chargements ont été
faits dans de bonnes conditions au départ,
bœufs de cinq à huit ans, en bon état d’em
bonpoint, et de 375 kilogr. ; les trois derniers,
au contraire, comptaient un nombre de bœufs
âgés de 10 ans et au-dessus, de 450 kilogr. et
en assez bon état. Le fret par animal étant très
élevé (100 francs par tête sans nourriture ni
installation à bord), M. Simonetti et Pierron
ont cherché, dans les derniers chargements à
faire du poids, au détriment de la qualité m ar
chande.
Tout en étant très bien soignés à bord, avec
une nourriture composée de maïs et de foin du
pays, les bœufs, pour une traversée de 22 jours
par un temps souvent très dur, perdent en
moyenne 8 p. 100 de leur poids au départ.
Ces animaux ont été payés environ 15 centi
mes le kilogramme sur pied et vendus à Mar
seille 80 centimes dans les deux derniers con
vois et 70 centimes en moyenne dans les der
niers.
Un boucher de la place aurait — paraît-il —
l’intention de faire l’exportation des bœufs en
janvier, février et mars, toujours sur la com
pagnie havraise et par chargement de 150
bœufs.
D’autre part, il est question d’une compagnie
de Béziers qui prendrait contrat avec la com
pagnie havraise péninsulaire pour des charge
ments mensuels de 150 bœufs environ, à partir
d’avril 1912.
Comme on voit, les chargements sont tou
jours limités aux disponibilités de la compa
gnie havraise, la seule compagnie qui puisse
actuellement faire ce genre d’opération.
La question des viandes de conserve ou con
gelées, très à l’ordre du jour dans la province,
semble mériter beaucoup plus d’intérêt.
Cette année, la compagnie générale des pro
duits alimentaires a battu 10.000 bœufs du
commencement d’avril jusqu’au 3 octobre, tant
pour l’adjudication des marchés de la guerre
(les trois quarts des bœufs) que pour les m ar
chés du service colonial et pour le commerce.
Les conserves de bœuf bouilli ont été vendues
sur place 185 francs les 100 kilos.
Les conserves de tripes, de langues, de cer
velles sont très appréciées.
Le sang, les os, les cornes sont cédés à des
tiers sur place ; les suifs et les boyaux sont
expédiés sur la Fi’ance.
Les peaux, achetées par la maison Chafouloff et traitées sur place, ont été payées 16 fr.
environ.
L’année prochaine, ces usines espèrent en
core agrandir leur exploitation et faire des con
serves de porc.
Une autre société constituée sur les initia
tives de MM. Simonetti et Pierron et avec la
collaboration de la maison Saupiquet, aurait
l’intention de monter l’année prochaine une
nouvelle industrie de conserves de toute nature
avec utilisation sur place de tous produits
pour s’occuper des viandes congelées.
Ces usines, pour lesquelles le conseil d’hy
giène s’est prononcé favorablement, après en
quête de commodo et incommoda, se trouve
raient sur le plateau d’Antsirane à 4 kilomè
tres et demi de la ville.
Elles seraient élevées sur un petit affluent de
la rivière des caïmans débitant beaucoup, dit
rivière Hippolyte.
L’intention de MM. Simonetti et Pierron se
rait d’abattre 200 bœufs par jour pendant tou
te l’année.
�- 37 —
Une grande concession dans l’intérieur, à
plusieurs jours, servirait à assurer la réserve,
avec parcs intermédiaires jusqu’aux usines.
Province d'Analalava. — La province d’Analalava est une des plus riches en bœufs, son
cheptel s’élève à 424.270 têtes.
Pourtant les tentatives d’exportation sur
France ont été insignifiantes.
M. Pierron seul a expédié à Marseille 150
coupés qui sont arrivés dans d’excellentes con
ditions. Ii s’agissait de bêtes de choix.
Un autre colon d’Analalava, M. Dusseau,
projetterait de faire en grand cette exportation.
D’autre part, M. Chenereau a fait la de
mande d’une concession de 100 hectares sur les
bords de la Loza, afin d’y établir une usine
de conserves analogue à celles qu’il dirige à
Antongobato, près de Diégo-Suarez.
La province a, de plus, fourni environ 12.000
animaux qui ont été expédiés par M. Scopelitis
sur les usines de Boanamary, dirigées par M,
Towe
L’exportation sur la côte d’Afrique (Lourenço-Marquès) a été reprise par M. Paraskeva :
413 bœufs, 411 vaches et 49 taureaux, d’une vaelur de 38.300 francs ont été exportés.
Province de Majunga. — Aucune exportation
de bétail vivant n’a été dirigée de Majunga
sur la France.
Par contre, il a été expédié de ce port sur
Lourenço-Marquès, en plusieurs chargements,
1.860 bovidés par M. Psaltis.
Une usine ayant pour objet la fabrication
des conserves et la congélation des viandes,
s’est installée à la pointe Boanamary, à quel
ques heures de Majunga.
Elle est la propriété de la société pastorale
industrielle et coloniale, dirigée par M. Towe.
Les bâtiments de cette usine ont été rapide
ment édifiés : leur inauguration a eu lieu le
1er août. Depuis cette époque, la fabrication a
été assez irrégulière.
Les prix de diverses conserves fabriquées à
Boanamary sont les suivants :
Langue de bœufs, 1 kilogr. net : 5 fr.
Corned beef, 2 kilogr. 7215 : 3 fr. 80.
Bœuf bouilli , 2 kilogr. 7215 : 3 fr. 60.
Bœuf salé en baril, le kilogr. : 1 fr. (baril
perdu).
,
Province de Fianarantsoa. — Le centre com
mercial le plus important de la circonscrip
tion est Ambalavao, où de nombreuses transac
tions s’opèrent entre les indigènes du Sud et
ceux du Betsileo.
Son importance semblerait avoir diminué
depuis l’application de l’arrêté du 16 novembre
1907, si on s’en rapportait au nombre de bœufs
présentés à la visite sanitaire à Fianarantsoa.
En 1910, 3.367 bovidés ont subi cette visite —
2.170 bœufs, 1. 078 vaches et 119 taureaux.
Pendant les dix premiers mois de l’année
1911, 2.081 bovidés ont été présentés à la visite
sanitaire, parmi lesquels 2. 005 bœufs de bou
cherie, 62 vaches et 14 taureaux.
Ces bœufs sont dirigés en grande partie sur
Ambositra et l’Imerina.
Le marché de Fianarantsoa fournit des
bœufs pour la consommation locale, quelquesuns sont dirigés sur Ambositra et l’Imerina.
Les Antaimoro ramènent constamment du
Nord des petits troupeaux où le nombre des
vaches est généralement plus grand que celui
des coupés.
Ces bœufs achetés dans la vallée de la Sakeny sont vendus sur le marché d’Ambositra
et d’Antsirabe.
Les éleveurs de la région d’Ambatofinandrahana achètent des bœufs aux indigènes de Midongy.
Province de Vakinankaratra. — Les tran
sactions commerciales en ce qui concerne les
bœufs sont très importantes dans la province
et tendent encore à prendre de l’extension. Il y
a lieu de constater cependant que la presque
totalité des échanges qui s’effectuent exclusi
vement entre les indigènes se trouve concen
trée sur le marché d’Antsirabe où il a été
vendu en 1910 un total de 38.246 animaux re
présentant une valeur de 661.989 fr., chiffre qui
sera certainement encore dépassé en 1911, si
l'on en juge par les résultats des trois premiers
trimestres.
Les plus beaux animaux vendus sur cette
place sont généralement dirigés sur les abat
toirs de Tananarive et d’Ambositra, cependant
une notable partie est achetée et amenée dans
la province de Farafangana par les Antaimoro
à leur passage.
Aucune usine de conserve de viande de bœuf
n’existe encore.
Province de Tananarive. — Le commerce du
bétail dans la province se limite aux transac
tions entre les indigènes sur le marché pour les
besoins de la consommation locale.
L’exportation du bétail sur pied est insigni
fiante.
Elevage du porc. — L’exportation du porc se
fait, comme pour le bétail, sous deux formes :
1° Par animaux vivants ;
2° Par viandes conservées.
Le mouvement commercial extérieur peut
être apprécié en prenant pour base les quanti
tés de saindoux exporté.
Cette industrie est en voie de développement;
les exportations de 1911 dépassent celles de
1910.
Il a été exporté en 1911, 1.107.930 kilogr. de
saindoux (valeur 1.232.594 fr.) ; en 1910, 966.030
kilogr. (valeur 1.161.116 fr.)
La différence en faveur de 1911 est donc de
141900 kilogr. valant 71.478 francs.
Ces chiffres montrent que l’exportation du
porc de Madagascar a tendance à s’accroître.
Cet accroissement ne peut être rapide et con
sidérable parce que la colonie n’a pas encore
un outillage approprié à ce commerce.
Province de Fianarantsoa. — Jusqu’à ces
derniers temps, la fabrication de saindoux fai
sait seule l’objet d’un commerce assez impor
tant.
M. Laborde, d’Ambohimahasoa, et quelques
Chinois de M ananjary s’occupent activement
de ce genre de trafic. Depuis quelques mois,
M. Dubois, a fait, dans les environs de Fiana
rantsoa quelques essais, de fabrication de ril
lettes, de saucisses, de tripes, de saucissons, de
lard et de saindoux.
Il a expédié en France et à la Réunion
des échantillons de cette première fabrication.
Si, comme il l’espère,ses produits sont appré
ciés, il donnera une importance assez grande
à son industrie.
�— 38 —
Province de Vakinankaratra. — La fabrica
tion du saindoux, des jambons et autres pro
duits de charcuterie, à Antsirabé, mérite d’être
signalée comme entreprise intéressante.
Comme je l’ai déjà noté, une société vient d’y
créer une usine se composant d’un abattoir,
d’une fonderie, d’un bâtiment servant à la
confection des salaisons et des saucissons, d’un
séchoir et d’un atelier de tonnellerie.
Province de Tananarive. — Il a été exporté
en 1911, 72 porcs hors de la province.
La fabrication des viandes et des produits de
conserves a pris pendant cette dernière année
une extension considérable.
L’exportation de la graisse a eu en 1911 un
tonnage supérieur à celui de toute la colonie
en 1910 : 1.352 tonnes.
MM. Navarre et Kodesch ont expédié en 1911
en France environ 120 tonnes de saindoux.
M. Papin a quitté la colonie depuis un an et
s’est rendu , à Marseille où M. Duros lui a ex
pédié pour 10.000 francs de saindoux ou jam
bons du pays en 1911. M. Duros avait installé
son usine à Imerintsiatosika, où il tuait men
suellement une centaine de porcs.
La Compagnie Marseillaise doit prendre pour
son compte la fabrique de M. Duros en portant
la quantité des porcs tués à 200 par mois mais
cette société n’a pas encore commencé l’ex
portation.
Enfin, il y aurait lieu de signaler en outre
quelques petits commerçants indigènes paten
tés préparant du saindoux et de la graisse
qu’ils viennent vendre au marché à Tanana
rive.
Elevage de l’autruche. — L’élevage de l’au
truche a été particulièrement, cette année, l’ob
jet de nos préoccupations les plus vives.
Ces dernières années, nous avions éliminé
comme reproducteurs tous les oiseaux mâles
qui provenaient d’une lignée considérée com
me mauvaise en vue de la production de la
plume.
En 1911, nous nous sommes efforcés de mieux
connaître tous nos oiseaux reproducteurs, en
étudiant toutes leur caractéristiques, de façon
à pouvoir intervenir efficacement dans la pro
duction de l’année prochaine.
D’ores et déjà quelques-uns de nos vieux cou
ples ont disparu, des changements ont été faits
dans la constitution des familles de telle sorte
que nous n’avons plus, au 31 décembre 1911,
que des 38 oiseaux reproducteurs répartis en
16 familles ; dix avec une femelle et six avec
deux femelles.
A 1a. prochaine saison de ponte quelques-uns
de ces oiseaux seront encore éliminés. Peutêtre pourra-t-on les remplacer par les 15 jeunes
oiseaux conservés à cet effet en avril dernier
en progrès notable sur leurs aînés indiqués
déjà par l’examen de leurs plumes juvéniles.
I n d u s t r i e s N o u v e lle s
Pêches. — Au mois d’août dernier, un navire
français outillé en usine flottante, pour la pré
paration de l’huile de baleine, a opéré dans la
région de Fort-Dauphin.
A l’issue d’une campagne de trois mois, l’é
quipage de ce navire avait capturé 206 balei
nes et extrait 207.000 kilogr. représentant une
valeur de 103.000 francs.
Plumes d’autruche. — L’exportation des plu
mes et parures a atteint 13.210 francs. L’éle
vage de l’autruche est une des plus sérieuses
des colons de Tuléar. Les encouragements in
cessants que prodigue l’administration locale
font espérer des résultats très intéressants
dans un temps relativement rapproché.
Mines
Or. — L’année 1911 a été marquée par une
assez forte diminution du chiffre des exporta
tions : 2.862 kilogr. au lieu de 3.005 kilogr. en
1910.
Cette diminution de 143 kilogr. qui porte
principalement sur les provinces de Diégo-Suarez ou de Maevatanana est généralement due
au fait que l’extraction de surface touche à sa
fin et que l’on procède depuis le mois d’avril
1911 à de grands travaux préparatoires en pro
fondeur.
Le nombre de permis de recherches délivrés
en 1911 s’est éleve à 834 contre 777 en 1910.
Le nombre de permis d’exploitation délivrés
en 1911 s’est élevé à 250 contre 215 en 1910.
Il a été formulé 1.515 demandes de permis de
recherches pendant le cours de l’an passé.
Le nombre des demandes de permis de re
cherches reçues en 1910 était de 1.940 ; en 1911,
ce nombre n’est plus què de 1.515, soit une di
minution de 425.
La diminution constatée tient à ce que les
prospecteurs ont maintenant fixé leur choix
sur les terrains aurifères et qu’ils s’en tiennent
de plus en plus à ceux qu’ils détiennent sous
forme de permis de recherches ou de permis
d’exploitation.
Cette tactique qui s’ébauchait déjà en 1909
et qui s’est continuée en 1910 et 1911 leur a
assez bien réussi car, sauf dans le Nord et à
Maevatanana, la production se maintient pres
que partout supérieure à ce qu’elle était les
années précédentes.
L’or, produit en recherche, représente le sep
tième de l’or total.
Cette situation s’explique par le fait qu’en
ce moment tout permis de recherche qui pro
duisait assez d’or pour payer la taxe mini
mum du permis d’exploitation, a été trans
formé sous ce dernier régime.
Les périmètres conservés en permis de re
cherches sont surtout des piquets de garde en
tre exploitants voisins.
P ar voie de conséquence, l’or produit en per
mis de recherche doit donc, vraisemblablement
diminuer encore en quantité ou en tout cas se
maintenir à peine dans le voisinage de 400 kil.
à 500 kilogr. par an. Pierres précieuses. — La production des pier
res précieuses de joaillerie qui, en 1910, n’était
que de 82 kilogr. est passée à un chiffre six fois
supérieur en 1911 et a atteint 470 kilogr. Par
contre la production des pierres précieuses de
2e catégorie (industrie) a été dix fois inférieure
et passe de 4.000 à 452 kilogr.
�- 39 Les pierres précieuses les plus répandues à
Madagascar sont les tourmalines, les géryls,
les corindons, rubis et saphirs, et les grenats.
On a signalé aussi l’existence des topazes, spinelles et zircons, mais ces pierres n’ont été
trouvées qu’à titre exceptionnel dans les alluvions aurifères.
Les principaux gisements de pierres précieu
ses sont ceux du mont Ibity et de la rivière Manandona près d’Antsirabé. Un filon de tourma
lines rouges principalement (rubellistes) a été
reconnu à Antandrokaomby ; il a une direc
tion moyenne Est-Ouest avec un plongement de
78° environ et une puissance de 80 centimètres
à 1 mètre.
Le mont Botrara, près de Teinjoarivo, ren
ferme aussi des gisements assez importants de
pierres précieuses ; les alluvions de la rivière
Ambahatra, affluent de l’Onive ont été traitées
à la bâtée et ont donné quelques rubis. L’Ankaratra donne également des rubis dans les
alluvions de ses rivières. On y trouve de plus
quelques saphirs. Des béryls se rencontrent
sur la rivière Sahatorendrika affluent de la
Mania, aux environs d’Ambositra qui sont ac
compagnés de cristaux de tourmalines noires
et paraissent se rattacher au filon d’Antandro
kaomby, à 20 kilomètres à l’Est.
Enfin un beau gisement de béryls a été dé
couvert à Ampagable près de Miandrarivo.
Platine. — Le platine n’a pas donné lieu en
1911 à de nouvelles découvertes ; sur les points
où il y avait été trouvé antérieurement aucune
exploitation ne s’est encore créée.
Les quelques grains de platine rencontrés se
trouvaient au fond des battées mélangés à la
poudre d’or dont il se sépare difficilement.
148 grammes de ce métal ont été exportés en
1911.
Argent. •— Aucune découverte nouvelle de
minerai d’argent, n’a eu lieu en 1911. C’est tou
jours le filon de barytine argentière du massif
de l’Antangaina, dans le Nord, qui a produit
la faible extraction de 5 kilogr. d’argent massif
que le service des mines a eu à enregistrer au
cours de l’année qui vient de s’écouler.
Mines communes. — Les métaux usuels tels
que le fer, le plomb, le cuivre, le zinc, le nic
kel,etc., n’ont pas été exploités en 1911 en de
hors du fer nécessaire à la confection des outils
malgaches, pelles, pioches, bêches etc.
Fer. — Les principaux minerais de fer exis
tant à Madagascar sont la magnétite, l’oligiste
et l’hématite.
Des gisement très importants existent sur la
rive gauche de la Mahajamba, au Boeni. On en
trouve également dans les districts d’Ankazobe, d’Ambohimanga du Sud, de Majakandriana et de Moramanga ou Jean Laborde
avait installé une usine métallurgique (à Mantasoa).
Des gisements sont à peine effleurés et pour
raient faire l’objet d’une exploitation fruc
tueuse si leurs minerais étaient fondus sur pla
ce au moyen de four électrique ou au moyen de
charbon si l’on arrive à exploiter et à amener
sur place ceux que renferme la colonie.
Le nickel, le tungstène, le titane, le manga
nèse qui existent dans la Grande Ile permet
traient l’exploitation de ces gisements par la
fabrication de ferro-alliages. La force motrice
hydraulique se trouve sur place en très grande
abondance.
Pétrole et bitume. — En 1908 le service des
mines a procédé à l’étude de la région d’Ankavandra et de Miandrivazo, réputée depuis plu
sieurs années déjà comme bitumeuse et pé
trolière.
Cette région fut reconnue suivant une bande
de terrain dirigée sur le Nord au Sud elle est
limitée au Nord, aux environs de la rivière Mitsiotaka et au village Morafenobe ; au Sud, aux
villages de Bemoko et l’Itondy ; à l’Est, par
la chaîne de Bongolava ; à l’Ouest par la ligne
du Bemaraha. Des suintements furent consta
tés aux environs du village de Maroboaly et au
Nord du village de Folakara.
Depuis un an des sondages à grande pro
fondeur ont été entrepris par une compagnie
minière dans la région de Folakara, mais au
cun renseignement officiel affirmant une dé
couverte importante n’est encore parvenu au
service des mines.
Cependant de bons indices ont été rencon
trés qui permettent d’espérer que des nappes
de pétrole peuvent exister en profondeur.
D’un autre côté, dans la région d’Ankaramy,
en face de l’île de Nosi-Bé, M. Levât, ingénieur
civil des mines a borné en 1911 un terrain en
forme d’anticlinal mesurant près de 40 kilo
mètres de longueur M. Levât fonde de gran
des espérances sur cette région sur laquelle
M. Vuillaume a effectué jadis un sondage en
vue de la recherche du charbon.
Ce sondage arrêté par suite du manque d’ou
tillage nécessaire et par la maladie de M. Villiaume ne fut ensuite jamais repris.
Au fond de ce sondage le bitume pâteux,
gluant, gênait beaucoup la marche du trépan
qui s’engluait en quelque sorte.
Dans la région, de nombreux suintements
bitumeux sourdent à la surface.
Les indices sont donc très encourageants et
l’administration suit avec beaucoup d’intérêt
les efforts qui sont faits en vue de la décou
verte de nappes pétrolifères liquides.
Colonisation Européenne
Les centres de Culture de la Côte Est.
Les centres de culture sur la côte Est où le
développement agricole s’est accusé de la façon
la plus nette pendant les deux ou trois derniè
res années, sont Mananjary, Vatomandry, Tamatave et Antalaha (Vohémar).
MANANJARY. — Cette province fut une des
premières de la côte Est qui attira l’attention
des colons. Dès 1900, elle comptait, en effet, un
groupe très important d’agriculteurs. Dans les
premières années, les tâtonnements inévitables
entraînèrent dans la culture du caoutchouc de
Ceara des échecs qui découragèrent les pre
miers planteurs. Il en résulta vers 1902 un
arrêt marqué dans le développement des cul
tures et l’abandon d’un certain nombre de
concessions.
Certains colons, une dizaine au plus, montrè
rent pourtant une réelle persévérance et, mal
gré des moments très difficiles n’en conti
�nuèrent pas moins à poursuivre la mise en va
leur de leurs concessions.
Après ia période d’essai qui avait porté sur
un grand nombre de cultures, les planteurs di
rigèrent tous leurs efforts sur la culture du ca
féier de Libéria. Jusqu’à ces dernières années,
le résultat paraissait incertain, les méthodes à
suivre pour constituer les plantations étaient
inconnues et le prix du café restait si bas que
les réalisations laissaient peu de bénéfices.
Assez rapidement, les choses ont changé ; les
premières plantations de caféiers, après des
débuts difficiles, entrèrent en production, et
des efforts poursuivis, il se dégagea des métiiodes de culture qui permettent maintenant
de constituer des plantations nouvelles sans
aléa. Enfin brusquement, il y a deux ans, les
conditions du commerce du café changèrent.
Sous des influences diverses, le prix de cette
denrée s’éleva considérablement sur la côte
Est. Les colons de Mananjary, dont les planta
tions arrivaient, à ce moment, en pleine pério
de de production virent leurs efforts largement
récompensés, redoublèrent d’activité et agran
dirent leurs plantations.
A l’heure actuelle toutes les plantations se
trouvent situées dans la basse vallée du fleuve
Mananjary, entre son embouchure et les pre
miers rapides. La plantation Bigouret traver
sée par la route de Mananjary à Fianarantsoa
et située près du village de Kianjarato, se
trouve seule en dehors du bassin de Mananja
ry-
L'importance des plantations est très varia
ble. Les plus étendues sont celles de la compa
gnie Nantaise et de la compagnie Lyonnaise
qui comptent environ 175.000 caféiers chacune.
Moins vastes sont les cultures des particu
liers qui comptent de 15 à 35.000 plants. Les
plantations furent au début, établies sur les
terres d’alluvion, mais le petit nombre de ces
terrains dans les vallées de la côte Est mit ra
pidement les colons dans l’obligation de plan
ter des caféiers sur les collines. C’est ainsi que
les compagnies Lyonnaise et Nantaise possè
dent sur les hauteurs de beaux lots de Libéria
et que tous les colons plantent, à l’heure ac
tuelle, en dehors de la zone des alluvions. Sur
les collines, les caféiers poussent moins vite
que dans les plaines, mais par contre le prix
peu élevé de la main-d’œuvre permet d’entre
prendre des travaux, dont les résultats sont à
échéance lointaine.
La nécessité des fumures a été démontrée
pour les cultures faites en colline ; malheureu
sement, les planteurs qui ont essayé de grou
per un certain nombre d’animaux dans le but
de leur faire produire du fumier, ont éprou
vé de grosses difficultés et ils ont abandonné
leur tentative.
M. Venot, seul, continue à produire l’engrais
nécessaire à ses plantations. Il donne à ses
fumiers des soins constants et, comme il paraît
avoir résolu cette question on peut espérer que
d’autres planteurs suivront son exemple.
Les ennuis éprouvés pour la production du
fumier ont tout naturellement porté les plan
teurs vers les engrais chimiques. A ce sujet, le
comice agricole de Mananjary a sollicité le
concours du service de colonisation.
Le laboratoire de Nanisana procède à Fana?
lyse des échantillons de terre prélevés dans
trois plantations ; dès que les résultats cle ces
analyses seront connus, un programme d’expé
rience sera établi dans le but de déterminer les
engrais à employer et les conditions dans les
quelles il convient de les appliquer pour en ob
tenir le maximum d’effet.
A l’heure actuelle, presque tous les planteurs
paraissent s’accorder à reconnaître que l’om
bre est nécessaire au Libéria et plantent des
arbres d’ombrage dans presque toutes leurs
concessions. Il convient de remarquer que,
sur ce point, l’opinion du service de colonisa
tion est faite depuis longtemps grâce aux résul
tats fournis par les expériences poursuivies à
la station de l’Ivoloïna. Les observations por
tant sur les rendements et la venue des diffé
rents carrés avec et sans ombrage ont, en ef
fet, démontré que l’ombre était nécessaire au
Libéria.
Le caféier de Libéria ne donne pas entière
satisfaction aux planteurs. On lui reproche de
croître lentement, de faire attendre longtemps
ses premières récoltes et de donner des baies
difficiles à traiter. On a cherché un caféier
plus précoce, donnant un produit facile à pré
parer tout en opposant à l’hemileia vastatrix
une résistance suffisante. Les colons de Ma
nanjary se sont adressés au coffea canephora
var. Kouilouensis. Il existe des spécimens de
ce caféier dans plusieurs plantations qui pro
duisent déjà plusieurs tonnes de café chaque
année.
Entre autres avantages cette espèce possède
celui de pousser très vite ; dès la troisième an
née, elle donne une récolte sérieuse et son
grain, petit, est de préparation facile.
Malheureusemnt elle paraît délicate sous le
rapport du terrain et ne se développe vigou
reusement que dans les terres réellement fer
tiles.
L’exportation de café a été pour Mananjary
en 1910 de 92 tonnes ; c’est une quantité relati
vement faible, mais qui s’explique de ce fait
qu’une faible partie des plantations est actuel
lement en rapport. En 1911 ce chiffre a atteint
200 tonnes.
VATOMANDRY. — Bien avant l’arrivée des
Européens, la région de Vatomandry comptait
un certain nombre d’indigènes, hommes d’affai
res et fonctionnaires hovas, qui possédaient
des terres et les faisaient mettre en valeur par
leurs esclaves. Le riz et le café étaient cultivés.
On trouvait ainsi des plantations de coton,
ordonnées par les autorités hova sur la recom
mandation des Américains dont les produits
textiles faisaient prime sur le marché local.
Ce coton a continué d’ailleurs à pousser et
s’est transformé en un cotonnier vivace .qui
possède encore une valeur marchande.
La libération des esclaves qui eut pour effet
d’obliger cette classe de producteurs à payer
le travail dont elle avait profité jusque-là,
éloigna les colons .hovas de la colonisation dans
cette région.
A cette époque, des colons européens créèrent
des plantations importantes de café « moka »
et café de Ceylan. L’hemileia vastatrix vint
ruiner en quelques mois ce magnifique effort.
La canne à sucre fut aussi exploitée ; les ves
tiges d’anciennes usines en sont la preuve.
Actuellement, la province de Vatomandry
présente deux centres de colonisation, celui de
Mahanoro et celui de Vatomandry.
�— 41 —
Mahanoro. — La colonisation dans le dis
trict de Mahanoro a porté ses efforts sur les
rives du Mangoro. Son histoire ressemble
beaucoup à celle de Mananjary. Au début, un
véritable engouement au cours duquel plusieurs
colons créèrent de très grandes exploitations.
Puis les difficultés du début amenèrent l’aban
don de plusieurs concessions. La persévérance
qui conduisit les colons de Mananj ary au suc
cès ne se manifesta pas à Mahanoro, et ce
centre qui apparaissait au début comme de
vant être le plus important de la côte Est est
maintenant un peu abandonné.
Le district de Mahanoro possède néanmoins
une dizaine de petites plantations dans les
quelles on cultive le café de Libéria, le cacao
yer et la vanille.
Vatomandry. — Au lendemain de la cam
pagne de 1895, cette partie de l’île vit naître un
certain nombre d exploitations, aujourd’hui
presque entièrement disparues. Il n’est resté
de ces premières tentatives qu’une seule ex
ploitation, celle de M. Brée, située à Ambodisarina, qui offre aujourd’hui un exemple heu
reux de ce qu’on peut obtenir à Madagascar
avec de la persévérance et de la méthode.
Les frères Brée ne s’étaient pas cantonnés
dans la culture d’une seule plante. La mono
culture leur était apparue dès le début avec
tous ses dangers.
Les plantations de caféier de Libéria qui for
ment la base de leurs exploitations étaient dou
blées de plantations de cacaoyer et de kolatier.
Des essais d’acclimatation de diverses plan
tes notamment celle de coffea robusta ont été
poursuivies sur cette concession. La coffea ro
busta présente de réels avantages sur le Libé
ria : d’une grande précocité, elle donne à trois
ans une récolte sérieuse ; d’une grande vi
gueur, elle résiste facilement aux attaques de
l’hémiléia ; de plus, elle produit une baie facile
à préparer et enfin elle paraît s’accommoder
très bien des terres de colline.
*A l’heure actuelle, la culture des coffea ro
busta se répand très rapidement dans la pro
vince de Vatomandry et à même des tendances
à gagner les régions de iManajary et de Tamatave.
M. Brée a constitué dès les premiers mois de
1911 des plantations très importantes de cof
fea robusta sur les bords de la rivière Sakanita où il a installé des pépinières parfaitement
entretenues et qui comprennent 80.000 plants.
Il convient également de signaler l'extension
donnée par le même planteur à la culture du
cacaoyer et à celle de l’hevea. A l’heure actuel
le, M. Brée doit avoir en place près de 100.000
cacoyers et environ 50.000 heveas.
Rompant avec la vieille habitude des plan
teurs de la côte Est de Madagascar qui ne
voient la possibilité de cultiver le cacacoyer
que dans les terres d’alluvions. M. Brée s’est
mis à entreprendre des cultures sur les colli
nes. La première plantation de cacaoyers a
été faite dans une forêt convenablement amé
nagée. Elle comptait en novembre 1910 35.000
cacaoyers d’un an, dont la plupart avaient pris
un grand développement. A la même époque,
les plants en pépinière étaient au nombre de
70 à 80.000. Les terrains pour recevoir ces
plants étaient préparés, les ombrages étaient
constitués et, depuis, la transplantation a été
faite.
Pour l’hevea, M. Brée a choisi une situation
spéciale. Possédant les terrains sur les deux
rives du Sakanita sur une longueur de plu
sieurs kilomètres, il a réservé à cette variété
une bande de terre de 50 à 60 mètres de lar
geur sur chaque côté de la rivière.
Par son importance, sa bonne tenue et le
nombre des espèces qu’elle exploite, la planta
tion Brée est certainement à l’heure actuelle la
plus intéressante de la colonie.
Il convient aussi de signaler plusieurs autres
concessions intéressantes dans le district de
Vatomandry : celle de M. Agron sur la rivière
Vatana, qui comporte une belle vanillerie, des
plantations de caféier et de cacaoyer en pleine
prospérité.
La concession de M. Robin possède une jolie
cacaoyère en rapport et des plantations d’hevea qui autorisent les plus belles espérances.
M. Raud ne cultive que le Libéria, ses cul
tures sont encore jeunes et n’arriveront à la
période de production que dans quelques an
nées.
M, Lemaître possède une vanillerie, des plan
tations de cacaoyers et de caféiers en rapport,
et il exporte du manioc séché en cossettes.
Le district de Vatomandry possède plusieurs
vanilleries qui donnent des résultats très enga
geants. La vanille parait d’ailleurs se plaire
parfaitement dans cette région et, quoique les
planteurs lui reprochent d’être délicate, elle
y donne de très belles récoltes. La plus impor
tante vanillerie est celle de M. Louzier (Alfred),
située sur la rive droite du Sakanita, sur un
beau plateau de terre d’alluvion. Cette planta
tion remonte à une douzaine d’années et pro
duit actuellement plus d’une tonne de vanille.
Les vanilleries de Mme veuve Louzier, de M.
Douvergne, de M. Le Bihan, de M. Carion,
etc,... sont également très intéressantes.
ANDOVORANTO. — La province d’Andovoranto possède encore peu d’exploitations. Ce
pendant le mouvement agricole semble se dé
velopper également dans cette province. Dans
la vallée du Rianila, M. Colas a repris la
vieille concession de « Moka » et poursuit très
activement la création de vanilleries, de plan
tations de caféiers et de cacaoyers.
Dans la même vallée du Rianila, entre Anivorano et Brickaville, il se crée chaque jour de
nouvelles plantations de caféiers et de manioc.
L’immense concession « La Bourdonnais »
n’attend qu’une société assez puissante pour la
mettre en valeur.
Tout près d’Andovoranto, au confluent de la
Vohitra et de l’Iaroka, la vanillerie de M. Ma
thieu exporte, chaque année, une tonne de
vanille.
TAMATAVE. — La colonisation dans la pro
vince de Tamatave a surtout pris de l’impor
tance dans les vallées de l'Ivondrona et de l’Ivoloina. Elle y date d’ailleurs de longtemps et
les concessions « Helville », dans la vallée de
l’Ivondrona, et de T « Avenir » dans celle de
l’Ivoloina, cultivaient la canne à sucre long
temps avant la conquête de Madagascar par
la France.
La culture de la canne à sucre a d’ailleurs
perdu toute son importance ; les usines à sucre
ne fonctionnent plus depuis longtemps et les
quelques champs de canne qui restent encore
M
�- 42 —
ne servent plus qu’à la fabrication de la betsabetsa.
Pendant plusieurs années, de 1900 à 1910, la
culture du cacaoyer fut la seule qui retint l’at
tention des planteurs de Tamatave, celle du,
caféier de Libéria était presque, complètement
abandonnée. Les cacaoyères les plus impor
tantes sont celles de MM. Chantepie et Borgeaud, dans la vallée de l’Ivondrona, celles de
MM. Dumont, Dupuis et Lendresse dans la
vallée de l’Ivoloina.
Depuis deux ans, le cacaoyer perd beaucoup
de ses partisans ; il est apparu sur cet arbris
seau une maladie qui a fait de grands ravages
dans certaines plantations. A l’heure actuelle
le caféier de Libéria occupe l’attention de la
plupart des colons et de nouvelles plantations
se créent tous les jours. Tous les commerçants
et hommes d’affaires de Tamatave se sont faits
agriculteurs et il n’en est plus un qui ne pos
sède sa concession.
Ce mouvement agricole a pris une impor
tance toute spéciale dans le courant de l’annéq
dernière. Deux ordres de choses en ont accen
tué le développement : les débouchés crois
sants trouvés en Europe à des prix très rému
nérateurs pour le manioc séché et les fécu
les, et la divulgation par le rapport du service
de colonisation des excellents résultats obtenus
par les cultivateurs de café de Mananjary.
Les plantations de manioc dans les vallées
de l’Ivondrona et de lTvoloina, s’étendent cha
que jour. A l’heure actuelle, elles ont atteint
assez d’importance pour que, dès l’année pro
chaine, les deux féculeries créées, l’une dans
la vallée de lTvoloina par M. Nativelle, l’autre
dans la vallée de l’Ivondrona, par MM. Pey
ronnet et Grenard aient leur fonctionnement
assuré.
Ces cultures de manioc ont le grand avan
tage de ne faire attendre leur produit que dixhuit mois et elles permettent d’établir les plan
tations de caféiers avec un minimum de dépen
ses. Ceci suffit à expliquer la faveur dont elles
sont actuellement l’objet.
VOHEMAR. — Les deux centres de culture
de cette province sont Sahambava et Antalaha.
Depuis 1902, le centre agricole de Saham
bava ne paraît pas s’être sensiblement dévelop
pé. Le climat de ce point de l’île tient de celui
du Nord-Ouest et la sécheresse qui le carac
térise s’est souvent montrée comme un obsta
cle au développement des cultures de vanille
qui s’y étaient créées peu après l’occupation.
Antalaha. — Antalaha est situé à 75 kilo
mètres au sud de Sahambava. Malgré cette
faible distance, qui peut remarquer des diffé
rences appréciables entre les climats de ces
deux localités. La région d’Antalaha est beau
coup plus pluvieuse que celle de Sahambava,
sans cependant l’être autant que celle de la
province de Maroantsetra.
La vanille paraît avoir trouvé à Antalaha
des conditions très favorables pour son déve
loppement. En quelques années, les vanilleries
s’y sont développées d’une façon extraordi
naire et ce petit pays, à peine connu il y a dix
ans, fournit actuellement à l’exportation une
valeur de près de 1.200.000 frs. C’est au point
de vue du rendement en argent, le centre agri
cole le plus important de la côte Est. Depuis
quelques années,l’ylang-ylang vient ajouter ses
produits à ceux du vaniller.Cet arbrisseau trou
ve, en effet, à Antalaha un milieu qui lui con
vient admirablement.Le caféier,par contre,essa
yé à plusieurs reprises n’a pas jusqu’à présent
donné des résultats bien encourageants et sa
culture ne se développe guère dans cette ré
gion.
Les Cultures de la Côte Ouest
DIEGO-SUAREZ. — A la région du nordouest de Madagascar, il y a lieu de rattacher
celle de la montagne d’Ambre. Ce sont, en
effet, les mêmes planteurs qui continuent la
mise en valeur du plateau du Sakaramy.
A la culture du manioc, ils ont ajouté les
cultures des pois et des haricots qui leur per
mettent un assolement utile à l’amélioration
du sol, les terrains volcaniques n ’étant rendus
fertiles qu’après avoir été travaillés pendant
quelque temps. Néanmoins, les usines de ma
nioc ont pu être alimentées régulièrement et
exporter cette année une quantité appréciable
de fécule.
Le nombre des concessions accordées dans la
province de Diègo-Suarez s’élève à 621 pour une
superficie de 32.859 hectares.
Un certain nombre d’entre elles ont été annu
lées (95 pour une superficie de 12.863 hecta
res) ; il reste actuellement 526 concessions
pour 19.996 hectares.
204 concessions définitives pour 12.290 hecta
res.
322 concessions provisoires pour 7.706 hecta
res.
Environ 25.000 hectares sont entre les mains
de grandes sociétés ou de particuliers se li
vrant à la grande culture.
Société foncière et minière, 12.000 hectares.
Société d'Antongobato (usines de conserves),
6.000 hectares.
Société Desloys (cocoterie), 3.000 hectares.
Janson et C° (manioc et féculerie), 600 hec
tares.
Simonetti et Pierron (élevage et fabrique de
conserves en formation), 600 hectares.
Société angevine, 1.500 hectares.
Grignon, 500 hectares.
Société des mines d'or, 1.200 hectares.
Le restant est partagé en lots d’environ 12
hectares employés pour la culture des plantes
vivrières principalement dans la plaine d’Anamakia.
Les concessions de la Mahavavy ont été plan
tées en cocotiers.
Enfin, une grande concession de 10.000 hec
tares a été accordée à la société Mortages.
C’est plus au Sud, à l’embouchure du Sambirano que s’est manifesté le plus grand effort de
colonisation. Cette région peut être considérée
comme le type des spéculations qui peuvent
être tentées sur la côte ouest.
NOSSI-BE. — La colonisation dans la ré
gion de Sambirano, comme d’ailleurs de toute
la région du nord-ouest de Madagascar, est de
date récente. Avant 1896, l’insécurité qui y ré
gnait et l’impossibilité de se procurer des ter
res en toute propriété avaient empêché le déve
loppement économique de cette région. Après
la conquête, quelques créoles de la Réunion
�— 43
Enfin, M. Filleul possède quelques planta
et de 'Maurice, venant de Nossi-Bé, s’installè
rent au Sambirano, dans le but de cultiver tions d’ylang-ylang, caféiers, etc,...
L’étendue actuelle des cultures, sur les 5.500
la canne à sucre en vue de la fabrication de
hectares concédés aux Européens est donc de :
la betsa-betsa et du rhum.
Vers 1904-1905, quelques concessions impor 1.650 hectares de manioc, 1.000 hectares de
tantes furent accordées. C’est à cette époque cocotiers, et 100 hectares de cultures diverses.
L’industrie dans cette région et parallèlement
que commence la mise en valeur des terres du
1a. culture, ne s’en tiendront pas aux usines
Sambirano.
Toutes les cultures entreprises ne réussirent actuelles. Indépendamment des usines de sé
pas ; il y eut des échecs, au début ; ces insuc chage de coprah et des huileries, compléments
cès étaient dus en grande partie à la connais obligatoires des cocoteries, un projet portant
sance imparfaite que les premiers occupants sur l’établissement d’une usine est à l’étude
avaient de la nature du sol et des conditions en ce moment.
Les indigènes du Bas-Sambirano, peu nom
atmosphériques. Les premières plantations de
cocotiers ne donnèrent pas les résultats atten breux, semblent rester absolument indifférents
au développement de la région. Uniquement
dus.
En 1906, après des études sérieuses, M. Millot pasteurs, cultivant à peine quelques parcelles
n’hésita pas à poursuivre les expériences ten de rizières, ils ne cherchent nullement à se
tées, et la preuve semble faite aujourd’hui procurer quelque argent en fournissant dans
que le cocotier peut être planté avec succès les limites de leurs moyens, des produits aux
dans la plaine du Bas-Sambirano, à la condi industries voisines qui ne doivent compter que
tion de donner à cette culture les soins qu’elle sur la production des planteurs européens
Les Sakalaves du Bas-Sambirano sont réfrac- .
réclame.
Parallèlement, il se fit quelques essais de taires au travail dans les plantations, sauf au
culture de coton, qui ne réussirent pas comme moment du payement des impôts, où quelques
on l’espérait ; il convient de remarquer que individus de la région se présentent à l’em
l'expérience faisait complètement défaut aux bauchage ; la main-d’œuvre est constituée, en
majeure partie, par des Antaimoro et par quel
planteurs.
Le véritable développement de la colonisation ques Sakalaves de la presqu’île d’Ampasimena
au Sambirano fut provoqué par la culture du et du Haut-Sambirano (Tsimihety).
Dans ces conditions, l’exode des indigènes du
manioc, dont les premiers essais importants
furent entrepris vers 1905 par M. de Lamotte Bas-Sambirano vers d’autres régions où les
pâturages sont les plus abondants, ne peut
Saint-Pierre ; depuis, d’au t rtes planteurs
avoir aucune répercussion pour le travail des
s’adonnèrent successivement à cette culture.
Enfin, en 1909-1910 une première usine pour plantations ni au point de vue économique en
la dessication au soleil fut créée, suivie en 1911 général.
J’ai chargé une commission composée du chef
d’une seconde usine utilisant des étuves.
Actuellement, la colonisation tant européen de service de colonisation, du chef de la pro
ne qu’indigène occupe environ 6.500 hectares vince et du président du syndicat agricole du
sur les 20.000 hectares que comporte la plaine Sambirano, de se rendre compte, par un exa
men sur place, des conditions de la culture.
du Bas-Sambirano.
L’installation rapide des deux sécheries de
Sans tenir compte des capitaux importants
qui avaient été dépensés sans résultats pen manioc qui doivent traiter des quantités impor
dant la première période de la colonisation au tantes de matières premières, la nécessité de
Sambirano, les différents planteurs et usiniers soumettre les terres à l’assolement, la conserva
actuels ont engagé, dans cette région, plus de tion obligatoire pour la nourriture du bétail
1.500.000 fr. représentés par les deux usines d’une certaine superficie de pâturage, ont été
de dessication de manioc et par près de 3.000 autant de causes pour lesquelles les proprié
hectares de plantations de manioc, cocotiers et taires se sont trouvés rapidement à l’étroit sur
leurs propriétés.
cultures diverses.
D’autre part, il était naturel que les pre
Les principales entreprises sont celles de VL
de Lamotte Saint-Pierre qui comportent 2.256 miers venus s’arrêtent aux terres les plus faci
hectares principalement plantés en manioc les à cultiver, délaissant celles qui, dans le
(500 hectares) et en diverses plantations secon Sambirano, sont soumises aux inondations
daires telles que café, vanille, caoutchouc, can périodiques.
Il a été constaté que l’on pouvait remédier
ne à sucre.
La Société agricole du Sambirano possède aux mauvaises conditions de ces terres par
des travaux relativement faciles et qui auront
1.308 hectares dont :
résultat d’améliorer et de rendre plus pro
500 hectares en manioc, 500 hectares en coco pour
ductives, d’une part des terres déjà cultivées
tiers et 30.000 lianes de vanille.
et, d’autre part, de rendre à la culture des ter
La Société L. Millot et C° entretient :
res jusque là improductifs.
400 hectares en manioc, 500 hectares en co
La question du Sambirano se présentait donc
cotiers et 78 hectares de cultures diverses.
sous différentes façons sous la forme de ques
M. Adolphe Lavaivre a une concession de tion domaniale, de problème économique et
433 hectares dont 150 hectares sont plantés en sous l’aspect d’améliorations agricoles.La solu
tion à intervenir devait donner satisfaction aux
manioc et le reste en ylang-ylang, etc,...
La Société H. Mortages et J. Juge a planté besoins actuels de la colonisation tant euro
péenne qu’indigène tout en ménageant les inté
100 hectares en manioc.
rêts de la colonisation future. A cet effet, la
La Société Nosy-Bcnné d’industries agrico commission proposa en principe :
les s’occupe pour le moment du séchage ^.du
1°) De satisfaire dans la mesure du possible
manioc' qu’elle achète aux propriétaires voi
aux demandes déposées par les propriétaires
sins.
�— 44 —
actuels du Sambirano dans le but d’obtenir
sur les routes, les rivières et les rades avoi
sinant leurs propriétés.
2°) De déterminer des réserves indigènes au
profit des villages ou collectivités.
3°) De constituer des lots de petite colonisa
tion (100 à 200 hectares) à proximité des in
dustries agricoles (sècheries à manioc, coprah,
usine à sucre).
4°) Enfin, d’utiliser par les améliorations
foncières et notamment par des travaux de
drainage et d’irrigation des superficies non
cultivées, en d’autres termes d’agrandir le do
maine cultivable.
Les rapides progrès obtenus dans la plaine
du Sambirano sont dus à l’entente et à l’esprit
de solidarité du petit groupe de colons qui ont
su unir leurs efforts quand il s’est agi de
trouver les capitaux suffisants pour installer
les usines nécessaires à la transformation intrielle de leurs produits.
La région de Nossi-Bé, déjà ancienne, a été
décrite souvent ; la plantation de M. Giraud
à Saouland produit environ 350 litres d’essen
ces d’Ylang-Ylang. La culture de la vanille
attire toujours les planteurs.
MAJUNGA. — U y a peu à dire de la vallée
de la Betsiboka, dont les principaux terrains
ont été occupés par la Compagnie Occidentale.
L’usine à conserve de viande de Boanamary
qui exigera une quantité de bestiaux assez con
sidérable, développera principalement l’éleva
ge des bœufs.
MORONDAVA. — Dans la région de Morondava, l’agriculture ne s’est encore que fort peu
développée. Il y a lieu de rappeler cependant
l’exploitation forestière et caoutchoutière de la
Madagascar Rubber C°.
TULEAR. — La vallée du Fiherenana pour
ra, avec l’exécution des grands travaux d’hy
draulique agricole, devenir un centre impor
tant de colonisation. De nouvelles terres ont
été concédées dans les environs de Tuléar qui,
toutes, ont en vue l’élevage de l’autruche et
la production de pois du Cap. Ces exploita
tions sont trop récentes pour qu’on puisse pré
juger de leur avenir.
Les Cultures du Centre
La colonisation dans le centre, c’est-à-dire
sur les hauts plateaux s’est développée dans
des conditions toutes différentes de celles des
régions côtières. Dans cette partie de l’île, la
colonisation européenne ne peut se séparer de
la colonisation indigène ; la première s’occupe,
en effet, principalement de traiter industrielle
ment ou de grouper les produits agricoles que
fournit la seconde.
Les agriculteurs européens qui voudraient
s’adonner à la production ne peuvent le faire
que difficilement par suite de la concurrence
des producteurs indigènes ; ceux-ci ont en effet
plus de facilité pour se procurer la main-d’œu
vre ; d’autre part, peu de cultures sont possi
bles hors les cultures pauvres (riz, manioc,
etc...,) qui sont des entreprises peu rémunéra
trices.
Les hauts plateaux comprennent trois centres
principaux caractérisés par des conditions géo
graphiques différentes : l’Emyrne, le Vakinankaratra et le Betsileo.
L’EMYRNE. — Peu à dire sur cette région,
déjà souvent décrite dans laquelle les Malga
ches ont maintenu un centre de culture, grâce
à des travaux d’aménagement très importants.
A peu près tous les bas fonds des vallées sont
cultivés en rizières. Les collines des environs de
Tananarive approvisionnent, en « bozaka » à
brûler, la ville où le charbon et le bois sont
trop cher. Pour le reste, ce sont des montagnes
rocheuses par endroit, recouvertes d’une épais
se couche d’argile rouge ; cette argile provient
de la ' décomposition sur place des roches pri
mitives ; c’est une terre pauvre naturellement
et complètement usée par les feux de brousse
qui ont fait disparaître la végétation sur de
grandes surfaces ; l’herbe y est rare, elle peut
à peine faire vivre un bétail très rare et ché
tif.
La colonisation européenne a renoncé à en
treprendre la mise en culture des latérites. La
gelée en juin 1911 de la caféerie de M. Couzon
(Vohilena) a détruit la dernière plantation sur
les hauts plateaux.
En se rapprochant de la forêt vers Manjakandriana par exemple se trouve une région
sur laquelle la forêt a disparu depuis moins
longtemps les collines qui sont encore revêtues
d’une légère couche de terres noires sont cul
tivées en manioc, haricot, maïs ; les champs
se sont multipliés et couvrent des superficies
importantes tout autour des villages. La pro
duction ne sera toutefois sérieusement augmen
tée qu’autant que les producteurs indigènes
changeront leurs méthodes culturales.
Seules, des plantations entreprises par des
Européens pourraient servir de guide aux Indi
gènes ; des entreprises de ce genre se sont for
mées non loin de là dans la plaine de Mangoro,
qui se trouve heureusement dans des conditions
géographiques différentes de celles de l’Emyrne.
Cette grande dépression, ancien lac des épo
ques géologiques, est recouverte d’une terre
relativement meuble, ne présentant que de fai
bles ondulations et qui se prête à la culture
mécanique du sol. Plusieurs colons de Tana
narive, la compagnie coloniale, la société coo
pérative des planteurs de l’Emyrne, MM. Modrin, Cavle, Pochard et C° ont entrepris des
cultures de manioc et quelques-uns d’agave,
de céara, de café.
An point de vue indigène, une des spécula
tions qui tend à devenir très importante est
celle de l’élevage des vers à soie.
La production actuelle de l’Emyrne peut être
évaluée à 25 ou à 30 tonnes de cocons ; cette
production étant en rapport direct avec les me
sures prises par l’administration pour dévelop
per l’action séricicole du service de colonisa
tion.
VARINANKARATRA. — La région de Varinankaratra, formée par un quadrilatère ayant
pour sommets le lac Itasy, Ambatolampu,
Antsirabe, Betafo, est caractérisée par la pré
sence d’une terre d’origine volcanique. Cette
origine est suffisante pour permettre la cul
ture même sur les montagnes à toutes les hau
teurs. Sur les sommets les plus élevés on re
marque en effet des cultures de maïs ou de
pommes de terre.
�- 45 Mais ce sont les régions qui avoisinent Ambatolempy. Anstsirabe et Betafo qui ont pris
cette année une extension des plus intéressan
tes. Les nombreuses cultures installées sur des
terres nouvellement défrichées sont l’indice
du développement pris par cette contrée.
Les environs d’Antsirabe à Betafo avaient
fourni, en janvier 1911,200 tonnes de blé alors
que cette culture n’existait pour ainsi dire pas
en 1910; enfin,l’usine créée pour l’utilisation des
produits du porc a pu fonctionner normale
ment et abattre 100 têtes de porc par jour.
Ce progrès dans la culture est dû sans nul
doute à l’ouverture de la route qui a permis
l’exportation des produits et à la création de
trois industries agricoles. C’est là le fait im
portant de l’année pour cette région.
Meunerie. —■On sait que la culture du blé fut
tentée, dès les débuts de l’occupation, dans les
districts d’Antsirabe et de Betafo. Faite sur
une petite échelle, elle donna en général, sur
tout dans les terres volcaniques de Betafo, des
résultats fort appréciables. La production de
chaque année était écoulée sur place.
En août 1908, une société se constitua pour
l’installation d’une minoterie, en prévision de
l’achèvement de la route de Tananarive à Ant
sirabe, qui allait ouvrir le marché de la capi
tale aux produits du Vakinankaratra.
Le montage des divers appareils a été fait
par iM. Richard assisté d’un mécanicien mon
teur envoyé par la maison « Rose », de Poissy,
qui avait la fourniture.
La farine obtenue semble être de bonne qua
lité, elle est très blanche et tout laisse espérer
qu’elle donnera entière satisfaction au consom
mateur.
Le blé payé à l’indigène à raison de 20 frs les
100 kgs revient en réalité à 26 frs en ajoutant
au prix d’achat les frais occasionnés à la ré
ception ainsi que ceux relatifs à la distribution
des semences et en tenant compte des pertes
occasionnées pas la dessication qui est toujours
incomplète lorsque le cultivateur apporte sa ré
colte. Ce prix paraît élevé, mais vouloir le bais
ser actuellement serait courir à un échec pres
que certain ; l’élan donné s’arrêterait en effet
rapidement aussi cette mesure ne pourra-t-elle
être prise que lorsque la culture aura acquis
des proportions suffisantes.
D’autre part, les issues, sons et recoupettes,
qui en France sont d’une vente très rémunéra
trice, ne trouvent ici aucun emploi ; une petite
partie du son pourra toutefois être utilisée par
M. Georger pour l’engraissement de ses porcs.
Le prix de la farine produite n’a pu encore
être établi, mais les considérations ci-dessiis
font qu’il restera toujours élevé.
Le plus grand obstacle que rencontrera cette
industrie, tout au moins dans ses débuts, se
trouve dans la difficulté des transports. Ame
née actuellement sur la place de Tananarive, la
farine atteindrait des prix de revient qui se
raient probablement plus élevés que ceux des
farines provenant de France. Si la culture suit
toujours la même progrèssion, MM. Richard et
Georger seront obligés, dès l’année prochaine,
d’installer un service de transport sur la capi
tale.
Mais de toute façon on peut prévoir dès
maintenant que cette industrie n’entrera dans
une ère vraiment florissante que le jour où le
rail de Tananarive-Antsirabe fonctionnera en
tre ces deux localités ; à ce moment-là l’indi
gène familiarisé avec la culture du blé lui aura
donné toute l’importance qu’elle est susceptible
de comporter et la farine pouvant être obtenue
et transportée à des prix plus avantageux que
ceux du début pourra se répandre dans la ma
jeure partie des grondes villes de Madagas
car.
Graisse — Salaisons — Charcuterie. — Les ré
gions d’Antsirabe, de Betafo et principalement
celle de l’Ankaratra sont des pays producteurs
de porcs. La pomme de terre, qui croît sans
aucun soin dans ces contrées facilite énormé
ment l’élevage et permettent de lui donner un
développement bien supérieur à celui atteint
jusqu’à ce jour.
La viande du porc malgache a la réputation
d’être de très bonne qualité. D’autre part, le
nombre d’animaux dont on pouvait disposer
incita plusieurs Européens à tenter des essais
de fabrication de graisse et de viande de con
serve.
Les premiers essais furent faits par M. Mazille en 1909. Dès les débuts de l’année il s’ins
talla à Betafo où il construisit un fondoir. Il
n’avait fondu que quelques tonnes de graisse
lorsqu’il tomba malade et mourut à l’hôpital
de Tananarive.
M. Georger, qui s’était intéressé à cet essai
acheta le matériel de M. Mazille. Il fit subir
quelques modifications aux bâtiments, et ins
talla deux fondoirs. Un local fut aménagé pour
la charcuterie et les salaisons ; un autre reçut
le filtre à graisse ainsi que deux presses pour
les résidus. Un atelier de tonnellerie, conduit
par un ouvrier français, fut adjoint. Deux
chambres à fumage pour les jambons furent
édifiées.
L’usine commença à fonctionner dès les dé
buts de 1910. La graisse fut trouvée de très
bonne qualité dans tous les milieux où on en
fit usage. Après avoir bouilli pendant quatre
heures environ à une température voisine de
120° centigrades elle était filtrée et mise en
barriques de 175 kgs. On en expédia ainsi près
de 150 tonnes en 1910 en France et à la Réu
nion.
Quant à la charcuterie et aux salaisons les
résultats furent loin d’être aussi satisfaisants.
Préparés par des indigènes qui n’avaient au
cune notion de ce genre de travail, les sau
cissons, les jambons et autres viandes salées
furent, après quelques semaines seulement,
jugés impropres à la consommation.
La fabrication de la graisse put seule être
continuée ; quant aux viandes qui n’étaient
plus employées, elles étaient vendues au m ar
ché à des prix dérisoires, la quantité offerte dé
passant de beaucoup les besoins de la consom
mation locale.
La vente de la graisse suffisait à peine à as
surer la marche de l’établissement. Aussi de
venait-il de toute évidence que cette industrie
ne pouvait prospérer qu’à la condition essen
tielle d’employer tout ce qui peut être utilisé
dans le porc.
Ayant entière confiance dans son entreprise,
M. Georger résolut de poursuivre ses essais
pendant l’année 1911 en faisait venir de France
trois ouvriers spécialistes.
On s’occupa surtout des points qui s’étaient
montrés faibles, de la charcuterie et des salai
sons. La graisse des animaux tués (1.000 en
�- 46
viron) fut préparée et une vingtaine de tonnes
furent expédiées dans le courant de l’année.
Les nouvelles expériences ont été absolument
concluantes, toutes les denrées préparées se
sont parfaitement conservées. Une société dont
M. Georger fait partie ainsi que la compagnie
lyonnaise, vient de se former dans le but de
développer l’industrie du porc.
La charcuterie et les salaisons ne pouvant
être faites dans de bonnes conditions qu’.à tem
pérature basse, la société a commandé en
France un frigorifique qui permettra de traiter
1.200 à 1.500 porcs par mois. Les dispositions
pour son installation sont prises et il pourra^
très probablement fonctionner dès les premiers
jours de juillet. L’appareil sera actionné par
une machine à vapeur qui fournirait en même
temps l’eau chaude ou par une machine hy
draulique qui emprunterait à la rivière Sahatsio la force nécessaire : environ 30 chevaux.
La société a d’autre part importé des truies
et des verrats des races Craonnaise et Yorksire
pour des croisements avec la race indigène.
On construit également des grandes porche
ries qui sont destinées les unes à loger les porcs
à engraisser, les autres à recevoir les animaux
provenant des races importées, sélectionnées
pour la reproduction.
Au mois de mai, le personnel européen com
prendra un directeur, deux chefs de section et
cinq ouvriers spécialistes.
Industrie séricicole. — L’impulsion donnée,
depuis quelque temps par l’administration de
la colonie, à la sériciculture, a déjà amené chez
l’indigène un changement complet dans les
méthodes d’élever le ver à soie.
Dans les provinces de Tananarive eU d’Ant
sirabe où la propagande fut la plus active, les
cocons malgaches petits et faibles ont fait place
à des cocons de belle apparence, fermes au
toucher, se rapprochant beaucoup des produits
obtenus en France.
Depuis deux ans les progrès n’ont fait que
s’accentuer tant en qualité qu’en quantité, si
bien qu’en 1910 on pouvait déjà redouter les
effets d’une surproduction. La station de Nanisana, dont le rôle est surtout de produire des
graines, avait supprimé sa filature en raison
des craintes de contamination dont son grai
nage se trouvait menacé.
M. Lanier, qui créait son établissement sérici
cole, commanda une filature en 1909. Il s’ins
talla dès les débuts de 1911 dans une magnane
rie désaffectée. Elle comporte 6 bassines fileuses ayant chacune six bouts, 3 Bassines bat
teuses mécaniques et 6 à main. L’eau chaude
est fournie par une chaudière tubulaire qui,
en même temps,produit la vapeur nécessaire à
la mise en marche d’un moteur d’une force de
21 chevaux qui actionne la filature.
Cet établissement peut filer 15 tonnes de co
cons par an, ce qui donnerait entre 1.100 et
1. 200 kgs de soie.
Malgré les indications qui leur sont données,
les indigènes ne savent qu’imparfaitement
étouffer les chrysalides.
Pour cette opération, ils font ordinairement
sécher les cocons au soleil ; par ce procédé, le
grès durcit d’une telle façon que le fil de soie
est absolument indévidable.
M. Lanier ayant acheté près de 80 kgs de ces
cocons, fut obligé de les faire carder à la main.
Il a installé un étouffoir qui lui permettra d’é
touffer et de sécher en même temps les quan
tités de cocons dont il aura besoin.
Des échantillons de soie filés à Antsirabé ont
été envoyés au laboratoire de conditionnement
des soies de Lyon. Les bulletins sont très satis
faisants et permettent d’espérer qu’en tenant
compte des observations faites, on arrivera ra
pidement à produire une soie qui pourra ri
valiser avec celle des Cévennes. Pour l’instant,
le cours des soies n’est pas encore très élevé,
celles envoyées n ’ont été vendues qu’à raison
de 33 fr. le kilogramme, prix couvrant à peine
les frais d’achat de cocons et de fabrication:
Il en a été produit environ 80 kgs.
En marche, la filature emploie 25 femmes in
digènes et une surveillante européenne.
D’après les remarques émanant du labora
toire de Lyon, la femme malgache est apte à
devenir une parfaite fileuse à la condition que
son travail soit surveillé d’une façon soutenue.
BETSILEO. — La contrée qui se trouve com
prise entre Ambohimahasoa et Fianarantsoa
est moins aride que l’Emyme. Cette situation
tient à la proximité de la forêt qui ne se trouve
guère à plus de 15 ou 20 kilomètres à l’est de
la route reliant ces deux centres. La constitu
tion du sol est partout la même : c’est aussi
de la latérite, mais, là-bas, elle est encore re
couverte par une mince couche d’humus tandis
qu’ici les dernières traces de terre végétale ont
disparu.
« Le pays est aussi tourmenté, aussi mono
tone et aussi triste dans le Betsileo que dans le
Nord de la province de Tananarive : les ma
melons y succèdent aux mamelons, les marais
aux m arais et les arbres sont extrêmement ra
res. La monotonie du paysage n’est rompue que
par l’apparition de grandes montagnes, parfois
de véritables chaînes, qui surgissent brusque
ment des mamelons aux cîmes arrondies. Ces
soulèvement affectent une forme assez spéciale
dans le Betsileo. Leur substratum est constitué
par du granit sur le versant de l’Est qui est
abrupt ; l’ossature de la montagne est à nu
et forme une grande paroi verticale, au pied de
laquelle s’entassent d’énormes blocs ».
Le versant Ouest, en pente plus douce, porte
des cultures et des villages qui sont venus y
chercher un abri naturel contre les vents des
séchants et froids qui soufflent de l’Est.
Sa réputation de pays essentiellement agri
cole vient surtout de ce qu’il est pauvre et de
ce que le prix du riz dans les provinces de Fia
narantsoa et d’Ambositra est extrêmement bas.
Mais cette faiblesse des cours n’est pas due à
l’importance de la production ; elle a pour
cause la difficulté d’exportation de cette m ar
chandise pauvre et aussi la rareté de l’argent.
La réputation du Betsileo d’être un pays rizicole par excellence prend aussi sa source dans
l’existence des rizières étagées qui se rencon
trent surtout dans la province d’Ambositra.
Ces rizières, conquises par un travail énorme,
sur la latérite peuvent, en effet faire croire à une
culture extrêmement intensive qui a déjà uti
lisé toutes les terres situées dans de meilleures
conditions d’exploitation.
Les m arais couvrent encore, dans le Betsileo,
des espaces immenses et on s’explique diffici
lement pourquoi les habitants de cette région
s’astreignent à de semblables travaux, alors
qu’en se déplaçant de quelques kilomètres, ils
�— 47 —
pourraient établir des rizières dans des condi
tions beaucoup moins pénibles.
Dans le Vakinankaratra, il existe aussi des
rizières étagées ; la belle rizière qui couvre tou
te la grande montagne située à l’ouest de Be
tafo en est un des plus beaux exemples. Mais
dans ce dernier cas, le mobile qui a fait agir
les riziculteurs est différent : les cultivateurs
du Vakinankaratra ont conquis la rizière en
gradins sur la terre volcanique, plus fertile et
plus facile à travailler que la boue des ma
rais.
La vie de l’Européen dans le Betsileo est par
ticulièrement agréable : le climat y est bon ;
la vie matérielle facile ; les serviteurs travail
lent pour des salaires peu élevés ; les légumes
les fruits et les volailles abondent et sont ven
dus à bon marché.
Les produits de cette région sont les mêmes
que ceux des environs de Tananarive : riz, m a
nioc, haricot ; tous produits pauvres, qui ne
peuvent supporter des frais de transport éle
vés.
La province de Fianarantsoa est relativement
peuplée ; elle compte environ 278.500 habitants
localisés surtout dans le Betsileo proprement
dit (Ambohimahasoa Fianarantsoa, Ambalavao). Cette population tire à l’heure actuelle
foute sa maigre subsistance de la terre. C’est
en un mot une population essentiellement agri
cole qui ne demande qu’à donner de l’extension
à ses cultures, à la condition de pouvoir en
écouler les produits.
�MAYOTTE ET DÉPENDANCES
Nous ne possédons pas, pour ces possessions,
de renseignements relatifs à 1912.
Les indications ci-dessous sont tirées du rap
ports sur la situation économique de la colonie
en 1911, publié dans le Bulletin de l'Office Co
lonial, de novembre 1912 .Commerce général
1911
Importations ......................... 1.293.386
Exportations ......................... 4.842.359
Total .........................
6.135.745
Commerce
La situation générale de l’archipel des Co
mores a été, au point de vue commercial, pen
dant Tannée 1911, des plus satisfaisantes. Le
développement toujours croissant donné par les
colons aux cultures riches et, plus spécialement
à celle du vanillier, a eu pour résultat de pro
voquer un mouvement d’exportation très accen
tué de certains produits tels que la vanille, le
sucre, les essences à parfums dont l’écoulement
sur les marchés d’Europe s’est effectué à des
prix suffisamment rémunérateurs pour justi
fier l’empressement des planteurs à accroître le
chiffre de leur production.
Un examen de l’état comparatif des principa
les marchandises exportées au cours de l’année
1911, par rapport à l’année 1910, permet en
effet, de se rendre compte du mouvement au
quel ont donné lieu les produits agricoles récol
tés dans l’archipel et qui, par ordre d’impor
tance, comprennent la vanille, le sucre, l'ylangylang et les graines oléagineuses.
En ce qui concerne la vanille la production
qui, en 1910 n’atteignait que 48.225 kilos, repré
sentant une valeur de 1.332.716 francs, s’est éle
vée en 1911, à 79.970 kilos qui représentent une
somme de 3.242.698 francs soit, au profit de
1911, une différence en plus de 31.745 kilos et
de 1.909.982 francs. Pour le sucre, la quantité
exportée en 1911 s’est élevée à 1.667.886 kilos
contre 987.185 kilos en 1910, ce qui représente
pour l’année 1911, une augmentation de 680.701
kilos, et, au point de vue de la valeur, une dif
férence de plus de 321.122 francs.
L’essence d'ylang-ylang qui sert à la pré
paration des parfums, a donné en 1911, près
de 1.500 kilos dont la valeur s’élève à 268.689
francs, a’ors qu’en 1910 le chiffre de la produc
tion locale n’avait atteint que 1.099 kilos repré
sentant une valeur de 201.121 francs, soit au
profit de Tannée 1911, une différence en plus de
371 kilos et de 67.568 francs.
Enfin, les graines oléagineuses qui ont pro
duit, au cours de la dernière année, 869.891
kilos d’une valeur de 184.441 francs n’avaient
donné en 1910 une 473. 485 kilos dont la valeur
s’élevait à 89.723 francs ; la différence en plus
pour 1911 est donc représentée par 396.406 ki
los et 94.719 francs.
A noter également le coprah qui, de 16.467
kilos en 1910 à passé à 37.404 kilos en 1911, soit
une différence en plus de 20.937 kilos. Ce pro
duit représentait en 1910 une valeur de 8.325
francs contre 21.450 francs en 1911, d’ou diffé:
rence en plus de 13.125 francs en faveur de la
dernière année.
Si les divers produits énumérés ci dessus ont
atteint en 1911, tant en quantité qu’en valeur,
des chiffres plus élevés que pendant Tannée
1910, il en est d’autres qui, au contraire, on^
diminué dans une proportion notable tels : les
bois de construction, le rhum, les fibres d'aloès, les arachides, le café etc...
Mais malgré cette diminution sensible, le
montant global des produits locaux exportés
au cours de Tannée 1911 est beaucoup plus
élevé qu’en 1910. La valeur totale de ces pro
duits s’est en effet, élevée à la fin de Tannée
dernière à 4.842.359 francs contre 2.444.518 frs
en 1910, soit une différence en plus de 2 millions
397.841 francs au profit de 1911.
La vanille et le sucre dont le rendement et la
valeur ont atteint des chiffres relativement éle
vés, sont la cause essentielle de cette augmen
tation qui a influé d’une façon heureuse sur le
développement économique de l’archipel.
Agriculture
L’agriculture a pris en 1911 un très grand
développement par suite de la mise en valeur
de terrains destinés aux plantations de vanille
et qui, jusque là, étaient demeurés improduc
tifs. Des superficies relativement considérables,
comprises dans des concessions appartenant à
des Européens ont été exclusivement affectées
à la culture du vanillier dont les produits per
mettront aux planteurs, si les cours élevés se
maintiennent de réaliser de sérieux profits.
Les usines sucrières ont également recouvert
de cannes des emplacements d’une très grande
étendue de manière à abtenir une production
intensive en vue du commerce d’exportation.
Certains planteurs s’adonnent aussi à la cul
ture de l'ylang-ylang et de la verveine employés
pour la préparation des essences à parfums ;
d’autres cultivent la citronelle, le caféier et le
cocotier. Mais ces diverses cultures sont consi
dérées comme accessoires, la vanille intéres
sant plus particulièrement les colons de l’ar
chipel en raison des bénéfices qu’elle leur a
déjà procurés et leur procurera dans l’avenir si
aucun événement fâcheux ne vient contrarier
leurs efforts.
Le cacaoyer était autrefois cultivé non sans
succès, surtout à Anjouan qui possède les ter
rains riches et fertiles nécessaires au dévelop
pement de cet arbuste ; mais les colons de l’île
ont dû bientôt renoncer à poursuivre leurs
expériences, en raison du nombre toujours
croissant des rats qui ont dévasté les planta-
�— 49 tions et constituent, pour le cacaoyer, un vé
ritable fléau.
Les superficies plantées en cocotiers tendent
à prendre un développement de plps en plus
considérable ; sous ce dernier rapport, l’île
d’Anjouan est la mieux dotée de l’archipel mais
les terrains des autres îles, ceux de Mayotte
notamment, conviennent aussi à cette culture
dont les produits sont sous différentes formes,
avantageusement utilisés dans le commerce et
dans l’industrie.
Parmi les autres cultures auxquelles se li
vrent les Européens, mais surtout les indigènes
il convient de citer celles du riz, maïs, manioc,
arachides, ambrevades et bananiers, qui se
pratiquent sur les différents points du pays.
La production totale des rizières de monta
gnes, les seules qui existent dans l’archipel,est
insuffisante pour faire face aux besoins de la
consommation locale ; mais grâce aux envois
provenant des Indes et qui sont dirigés sur cha
cune des îles des Comores, la population de
Mayotte et des protectorats n’a pas à souffrir
de l ’insuffisance des récoltes à laquelle, d’ail
leurs, les indigènes remédient, dans une large
mesure par l’usage du maïs, du manioc et des
bananes qui, pour beaucoup d’entre eux, cons
titue le fond de- l’alimentation.
La superficie totale des terrains mis en cul
ture par les Européens s’élevait au 31 décem
bre 1910 pour les quatre îles de l’archipel, à
5.641 hectares. A cette même date, les indigènes
avaient mis en valeur 16.550 hectares de ter
res.
Au 31 décembre 1911, ces superficies s’étaient
respectivement accrues de 1.429 hectares et de
1Ô0 hectares soit pour l’année dernière, une
augmentation globale de 1.529 hectares.
La situation du bétail était au 31 décembre
1910, la suivante :
Bœufs ................................................ 34.367
Moutons .............................................
158
Chèvres ................................................ 25.330
Chevaux .............................................
32
Mulets ................................................
15
Anes ..................................................
79
A la fin de l’année dernière le nombre des
animaux énumérés ci-dessus était ainsi déter
miné :
Bœufs ................................................ 33.500
Moutons ................
170
Chèvres ............................................... 26.850
Chevaux ............................................
43
Mulets ................................................
21
Anes .......................................................
98
Soit, pour 1911, une différence en moins de
862 pour les bœufs et une différence en plus de
12 pour les moutons, 1.320 pour les chèvres et
cabris, 11 pour les chevaux, 6 pour les mulets
et 19 pour les ânes.
�INDO-CHINE
!:
Les années 1911 et 1912 auront été marquées
par les circonstances atmosphériques déplora
bles qui ont amené une très forte diminution
de ia production du riz qui est la principale
ressource de l’Indochine. C’est ainsi que les
chiffres des exportations des riz est tombé en
1911 et 1912 au niveau de celui des années 1905
et 1906 ne dépassant pas 817.0000 tonnes, alors
qu’en 1907, il avait été de 1.428.000 tonnes.
Cette diminution ne s’est fait sentir heureuse
ment qu’en Cochinchine et tandis que dans
cette colonie l’exportation des riz ne dépassait
pas en 1912, 551.413 tonnes, elle passait au Tonkin de 162.542 tonnes en 1910 à 254.338, en 1912,
la récolte actuelle de 1913 ayant été excellente,
on a bien la preuve qu’il n’y a eu en 1911 et
1912 qu’une diminution passagère et qui n’af
fecte en rien la puissance de production de
l’Indochine car le chiffre total du commerce
général des pays du Nord a été en 1912 le plus
élevé de ceux atteints jusqu’ici. Cette augmen
tation est due il est vrai, uniquement à l’ac
croissement du chiffre des importations, mais
comme cette importation était bien destinée à la
consommation, aucun « travaux publics » im
portant n’ayant été spécialement entrepris
dans ces deux dernières années, il y a là un
indice que la prospérité de l’Indo-Chine n’a pas
été atteinte par les mauvaises récoltes du riz.
Ces deux mauvaises récoltes successives ont
cependant eu une répercussion des plus graves
sur le commerce européen par suite du mode
suivant lequel l’achat du paddy aux indigènes,
sa décortication et l’exportation du riz sont
entrepris.
Ces opérations avaient été jusqu’ici entière
Commerce spècial
1911
1912
Importations... Fr. 194.640.954 201.894.366
Exportations...
207.584.878 200 169.838
T otal . . . . Fr. 402.225.832
402.064.191
ment entre les mains des Chinois et ce qui
est plus grave, basées sur un système de crédit
qui met tout le commerce de la colonie entière
ment à leur disposition. Les faillites de mai
sons chinoises et les difficultés qui en sont
résultées pour les maisons européennes ont
montré la nécessité d’établir des achats d’usi
nages et les exportations de riz sur de nouvel
les bases. Il faut espérer qu’il n’y aura pas là
simplement une tentative de peu de durée et
l’on pourra se féliciter de la crise de 1911-1912
si elle a eu pour résultat de rendre au com
merce européen la situation prépondérante qui
lui convient.
Ce sont la Cochinchine et le Cambodge qui
ont été les plus affectés par cette disette de
riz ; en revanche la production du maïs est
allée en augmentant dans ces deux pays.
Au Tonkin, au contraire la récolte de riz
a été très bonne, tandis que le maïs subissait
une diminution importante.
Comme dans la plupart de nos colonies, ces
années 1911 et 1912 auront été marquées en
Indo-Chine par un développement très impor
tant des entreprises européennes ; plantations
et industries ; en Cochinchine, les planta
tions de caoutchouc, en Annam et au Tonkin,
les cultures diverses et notamment les cafés,
et l’exploitation des minerais. Enfin, l’indus
trie indigène et en particulier celle de la soie
s’organisent très sérieusement grâce aux ef
forts combinés des particuliers et du Gouver
nement.
Il suffira d’une bonne récolte de riz pour
rendre à l’Indo-Chine toute sa prospérité.
Commerce général
1911
Importations... Fr. 244.142.680
Exportations... Fr. 250.146.499
T otal . . . . Fr. 494.289.179
E x p o rta tio n s
1911
QUANTITÉS
Riz..........................................
Maïs.......................................
Peaux brutes.........................
Peaux corroyées...................
Soies grèges.........................
Poissons...............................
Cafés......................................
Poivres....................................
Thés.......................................
Caoutchouc...........................
Houille et charbon.................
Minerais d’antimoine..........
De Zinc.................................
D’E tain.................................
Coprahs.................................
Manioc..................................
kil.
858.452.558
80.865.326
2.350.212
332.097
101.529
29.989.698
178.956
4.217.203
559.230
245.142
278.847.664
54.195
28-757.301
242.490
7.559.435
2.167.859
VALEURS
1912
273.193.924
260.735.524
533.929.466
1912
QUANTITÉS
francs
117.469.703
9.703.839
5.663.248
2.324.679
2.030.580
12.500.073
357.912
3.795.483
978.652
1.103.139
5.908.357
10.839
3.738.449
242.490
2.267.830
173.419
kil.
817.173.622
48.969 596
2.763.985
618.202
* 98.481
80.148.663
99.542
3.616.876
435.653
231.694
248.898.178
1.670.450
21.470.522
142.175
7.981.950
1.467.983
VALEURS
francs
112.991.309
5.876.352
6.654.592
4.327.712
1.969.620
12.616.962
199.084
3.255.188
761.393
1.042.623
5.436.825
334.090
2.791.168
142.175
2.394.585
117.439
Tableaux communiqués par M. le Gouverneur Général de l’Indo-Ghine.
L
�51 -
ANNAM
Commerce spècial
Importations... Fr.
Exportations ...
1911
5.413.939
9.383.138
1912
6.572 479
8.226.026
Commerce général
Importations... Fr.
Exportations.,.
1911
6.003.793
9.385.715
1912
6.973.027
8.229.810
Fr.
14.797.077
14.698.505
To*,al ... Fr.
15.389 508
15.202.857
T otal . . . .
E x p o rta tio n s
1911
1912
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
Riz............................................
5.128.363
M aïs...........................
7.152.156
Peaux brutes............................
265.286
Peaux corroyées...............................
M
Soies grèges.............................
57.585
Poissons....................................
205 281
Cafés.........................................
g] 099
Poivres.....................................
2
Thés..........................................
487.002
Caoutchouc...............................
15.677
Houille et charbon...................
6.398!oiO
Minerais de zinc aurifère.........
201
Zinc...........................................
587.279
Etain...................................
29
Coprahs............................................
»
Manioc......................................
444.682
Qu a n t i t é s
VALEURS
francs
kil.
626.806
858.269
663.495
))
11.420 180
2.861.021
171.823
1.390.401
343.322
429-221
»
864.700
30.005
»
1 151.700
82.132
16.198
2
852.254
70.547
133.125
262.970
76.346
29
ï>
35.574
43.235
75.011
4.055
479
368 807
20.585
12.235.500
1.229
»
»
))
1.023.751
8.110
431
645.413
92.633
247.510
131.134
»
))
))
81.900
TONKIN
Commerce spècial
Importations... Fr.
Exportations ...
Total. . . .
1911
52.736.176
69.449.601
1912
64.769.744
72.083.221
Fr. 122.185.777
136.852.965
Commerce général
1911
Importations.. . Fr. 93.646.746
108.610.625
Exportations .
1911
127.210.
130.104.
.. Fr. 202.257.371
257.313.
T o t a l ..
E x p o rta tio n s
1912
1911
Riz.............................................
Maïs............ ............................
Peaux Brutes...........................
Peaux corroyées......................
Soies grèges.............................
Poissons....................................
Cafés.........................................
Poivres......................................
Thés..........................................
Caoutchouc .............................
Houille et charbon.......• ..........
Minerais d’antimoine..............
De Zinc .. ...............................
D’E tain....................................
Coprahs....................................
Manioc....................................
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
189.728.683
59.007.159
399.859
12.302
33.481
1.569.819
170.857
2.902
68.849
146.093
272.449.054
54.195
28.170.022
242.461
27.784.193
7.080.739
994.027
86.114
669.620
1.130.146
341.714
2.612
120.467
657.418
5.775.232
10.839
3.662.103
241.461
))
1.723 177
francs
))
137.855
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
254.338.393
23.198.929
491.842
107.631
43.661
1.845.051
95.487
23 703
66.840
115.494
436.662.678
1.670.450
21.470.522
142.175
36.929.514
1.783.872
1.226.328
753.417
871.220
1.293.453
190.974
21.333
116.970
516.723
5.189 324
334.090
2.791.168
142.175
franes
))
444.232
35.539
�- 52 -
COCHINCHINE
Commerce spècial
1911
Importations... Fr. 131.875.437
Exportations...
125.972.965
1912
126.406.242
118.406.877
Commerce general
1911
Importations. .. Fr. 139.871.703
129.338.774
Exportations.
1912
134.761.666
120.941.341
Total. . . . Fr. 258.848.403
244.813.119
Total ..,,. Fr. 269.230.407
255.703.011
E x p o rta tio n
1911
QUANTITÉS
VALEURS
Riz........................ .................
Maïs.........................................
Peaux brutes............................
Peaux corroyées......................
Soies grèges........ ....................
Poissons...................................
Cafés................ ........................
Poivres......................................
Thés..........................................
Caoutchouc.. ■
............... ...........
Houille et charbon.................
Minerais...................................
Zinc...........................................
Etain.........................................
Coprahs....................................
Manioc......................................
francs
89.049.775
1.764.842
4.004.846
2.238 565
202.620
11.224.440
»
3.792 869
5.913
367.074
))
))
))
O
2.267 831
B
kil.
663.521.786
14.707.014
1.693.674
319.795
10.131
8.056.164
B
4.214.292
3.379
81.572
»
»
»
))
7.559.831
))
1912
QUANTITÉS
VALEURS
francs
73.672.391
2.749.158
4.997.392
3.573.997
231.700
11.156.874
»
3.233.424
kil.
551.415 049
22.909.846
2.099.659
510.571
11.585
29.892.029
))
3'592.693
6
11
95.615
))
»
))
»
7.981.950
»
430.268
))
))
))
2.394.585
))
CAMBODGE
Commerce spècial
Importations... Fr.
Exportations...
1911
4.615.412
2.779.166
1912
4.245.779
1.463.721
Total. . . . Fr.
7.394.598
5.699.501
général
Importations. .. Fr.
Exportations.
1911
4.620.441
2.791.387
1912
1.248.879
1.459.907
.. Fr.
7.411.828
5.708.786
C o m m e rc e
T otal . .
E x p o rta tio n s
1911
QUANTITÉS
Riz...........................
Mais........................
Peaux......................
Peaux corroyées---Soies grèges............
Poissons.................
Cafés......................
Poivres...................
Thés........................
Caoutchouc.............
Houille et charbons
Minerais.................
Zinc..........................
Etain.......................
Caprahs...................
Manioc....................
kil.
75.725
1912
VALEURS
QUANTITÉS
VALEURS
Irancs
kil.
francs
7.928
»
))
))
»
))
911
393
»
))
))
1.653
611
))
))
B
6 450
63.373
»
))
»
»
))
))
))
))
))
»
J)
»
332
158.433
))
))
336.572
))
134.628
))
8.100
»
))
b
»
))
»
»
n
1.800
))
»
))
))
))
0
))
»
))
»
»
»
»
))
b
�- 53
RIZ
Exportation des riz depuis 1897
France
Années
et Colonies
Etranger
Totaux
tonnes
1897... ..
1898... ..
1899... ..
1900... ..
1901... ..
1902.. . ..
1903... ..
1904... .
1905......
1906... .
1907. . ..
1908... ..
1909......
1910... ..
1911...,..
1912...,,.
102.804
174.261
119.467
162.609
205.729
218.709
90.000
239.754
153.933
171.019
191.422
198.270
268.755
284.794
204.963
175.271
tonnes
725.944
630.318
775.487
753.028
706.705
896.892
586.019
725.853
468.104
569.465
1.236.699
1.035.733
827.100
984.722
653.490
641.902
Ces exportations se sont réparties dans les
trois dernières années de la manière suivante :
tonnes
828.748
804.579
894.954
915.637
912.434
1.115.601
670.019
965.607
622.037
740 484
1.428.121
1.234.003
1.095.855
1.269.516
858.453
817.173
1910
1911
1912
tonnes
tonnes
tonnes
Cochinchin e etCambodge 1.106.461 663.628 551.415
162.542 189.727 254.338
Tonkin............... .......
5.128 11.420
2.843
Annam.............. . . . .
1.269.716 858.443 817.173
Le tableau suivant donne les exportations
pour 1912 dans les différents pays :
Paddy
R iz cargo
tonnes
tonnes
R iz B l a n c
Farines et Brisures
tonnes
tonnes
France......................................
Autres pays d’Europe..............
Hongkong... . '.......................
Singapore.................................
Chine........................................
Japon........................................
Indes N éerl.............................
Philippines...............................
Autres pays d’Estrême-Orient .
Amérique.................................
1.056
»
9.047
256
29
»
»
»
»
»
37.652
»
23.933
279
209
914
»
1.149
»
113.643
5
271.795
60.421
771
41.445
5.881
140.509
1.071
22.918
36.196
6.574
39.420
»
»
»
673
»
1.319
...........................
10.393
64.138
635.545
107.096
T
o t a l
Commerce
Le principal client de l’Indo-Chine pour ses
riz est la Chine qui, jusqu’aux environs de 1895
absorbait de la moitié aux deux tiers de l’ex
portation, tandis que depuis elle n’en a plus
consommé que d’un quart à un tiers.
Au début, les Chinois exportaient des quan
tités énormes de paddy qu’ils transformaient
chez eux en riz blanc. Pour l’éviter, une surtaxe
à l’exportation de 0 piastre, 003 cents les 100
kilos fut établie en 1882 sur les paddys cargo
contenant plus de 33 % de paddy ; en 1896,
cette surtaxe reconnue insuffisante fut portée
à 0 piastre 12 cents 1/2 les 100 kilos et la con
séquence fut que le riz usinier en Indo-Chine
prit la place du paddy. Les importations ep.
France de riz de l’Indo-Chine sont favorisées
par un droit sur les riz étrangers de 3 fr. sur
les paddys, 6 fr. sur les brisures et 8 fr. sur
les riz entiers ou farines qui a été établi en
compensation des charges imposées à l’IndoChine par le tarif douanier de 1890.
L’exportation sur les Indes Néerlandaises, a
subi certaines variations. Jusqu’en 1885, la
Cochinchine fit avec la colonie hollandaise un
chiffre d’affaires assez élevé, qui diminua
brusquement en 1886. Depuis cette année jus
qu’en 1892 nos exportations cessèrent brutale
ment pour reprendre ensuite d’une façon nor
male.
Cette interruption d’affaires fut causée par
une brusque augmentation du produit de la
récolte du riz des Indes Néerlandaises, aug
mentation due au retour à la culture primitive
des terres autrefois cultivées en rizières et
qui avaient été transformées en champs de
cannes à sucre sur tout le littoral de Java.
A la suite de la concurrence faite aux sucres
des colonies par les sucres de betteraves, l’in
dustrie sucrière fut momentanément délais
sée et les champs reprirent leur destination
première.
Cette crise n’eut d’ailleurs qu’une durée li
mitée et, dès 1892, l’accroissement rapide de
la population aidant, les riz cochinchinois re
prirent le chemin des Indes Néerlandaises
qu’ils n’ont pas quitté.
L’exportation sur les Iles Philippines est
exclusivement composée de riz blancs. Celle
à destination des Indes Néerlandaises et de
Singapour est également en majeure partie
composée de riz blancs auxquels s’ajoutent de
temps en temps quelques milliers de tonnes de
riz cargo ou quelques centaines de tonnes de
paddy.
Production
La récolte de 1911 a été très peu abondante
en Cochinchine ; la sécheresse qui a sévi à
l’époque des semis recommencés à plusieurs
reprise est la cause initiale de cet état
de choses ; lorsque les pluies régulières furent
établies et que survint l’époque impérative
�-
du repiquage, force fut d’employer à la fois
des plants n’ayant pas atteint leur développe
ment normal et d’autres qui se trouvaient clans
un état de croissance trop avancé. Les ron
geurs et les insectes accomplissaient en outre
leur œuvre néfaste.
En 1912, des circonstances analogues se sont
reproduites et la récolte a été aussi mauvaise.
Au Tonkin, les circonstances ont été plus
favorables à la production. M. Goubier s’ex
prime à ce sujet de la manière suivante (1) :
« En 1911, la récolte fortement déficitaire
en Cbine, au Japon et surtout aux Philippines
provoqua de fortes demandes en Indo-Lhine,
vers le milieu de l’année. La Cochinchine
s’efforça de répondre à tous ces appels, dont
quelques-uns étaient faits sous la menace de la
famine, mais ses disponibilités étaient de moi
tié moindres que d’ordinaire et malgré l’offre
de prix tentants et jusqu’alors inconnus, les
arrivages de l’intérieur se faisaient de plus en
plus rares à Cholon. Le Tonkin avec des pos
sibilités moindres, enregistrait des sorties de
riz blanc très supérieures à la moyenne. Ainsi
au 30 septembre 1911, l’exportation de riz sur
l’Etranger s’élevait à 128.365 tonnes contre
71.822 tonnes à la même époque, l’année pré
cédente. P ar suite de toutes ces sorties, les
stocks devenaient si faibles en Indo-Chine
que beaucoup se demandaient si, pour éviter
la famine chez les voisins, nous ne favorisions
pas l’entrée de ce fléau chez nous. Les prix
s’élevaient en raison de la demande et l’indi
gène des villes du delta tonkinois en vint à
payer cette denrée de première nécessité, sur
la base de 11 $ les 100 kilos. Des arrêtés
étaient pris au moment opportun (13 septem
bre 1911 en Cochinchine, 15 septembre au Cam
bodge et 25 septembre au Tonkin), interdisant
l’exportation des riz, paddy et dérivés. Vers
le milieu de novembre tout danger paraissait
écarté par la belle venue des riz hâtifs du
10e mois et l’interdiction était levée au Ton
kin, le 15 de ce même mois. Le mouvement
d’affaires reprenait très activement, surtout
en décembre 1911 et le cours des riz et paddy,
ne tardait pas à redevenir normal.
« On s’explique que les exportateurs n’aient
pu diriger de grosses qualités de riz et dérivés
sur la France où les prix n’avaient pas subi
cette hausse formidable.
« En 1912, les récoltes de riz du 5e et du
10e mois ont eu à souffrir cependant au Ton
kin de la sécheresse et présentaient dans leur
ensemble un rendement légèrement inférieur
à celui d’une bonne année normale, mais il ne
faut pas oublier que la récolte du 10° mois de
1911 fut excellente et que, l’arrêté du 25 sep
tembre 1911 interdisant l’exportation des riz
et paddys ne fut rapporté qu’à la date du 15
novembre suivant, c’est pourquoi malgré l’ac
tivité des sorties accusées en fin d’année, l’ex
portation 1912 a pu profiter de quelques dis
ponibilités de la précédente campagne ».
Il y a lieu particulièrement de s’arrêter sur
les conséquences économiques qu’a eues la di
minution de la production du riz en 1911-12
sur la situation générale de ITndo-Chine.
La banque de l’Indo-Chine s’exprime à ce
(1) Port de Haïphong. Statistiques Commerciales,
1911 et 1912.
54 -
sujet de la manière suivante dans son rapport
du 14 mai 1913.
« L’année 1912 débutait en Cochinchine sous
des auspices peu favorables ; une récolte mé
diocre ües riz en 1911 et la perspective d’une
récolte inférieure encore pour l’année en cours
laissaient le commerce de la colonie assez dé
semparé. Il eût fallu les rendements élevés des
années antérieures pour lui permettre de répa
rer les pertes causées par une spéculation
malheureuse que les banques, malgré leurs
efforts, n’avaient pu qu’atténuer.
« Au lieu de cetà, les quantités disponibles
pour l’exportation des riz ont atteint seulement
le total de 551.302 tonnes en diminution de
180.000 tonnes environ sur l’année précédente,
qui elle-même, avait été très réduite.
« Aussi, dès le milieu du premier semestre
se produisaient les suspensions de paiement
d’une des plus anciennes maisons de commer
ce chinoises et d’une des plus importantes
rizeries de Saigon.
« Bien que prévu depuis un certain temps
déjà, cet événement n’en a pas moins exercé
un contre-coup funeste sur les affaires de riz,
qui constituent, comme vous le savez, la bran
che principale du commerce et de ^industrie
en Cochinchine. Les négociants chinois et les
maisons européennes d’exportation auxquels,
dans cette circonstance difficile, nous n’avons
pas hésité à prêter toute l’assistance dont ils
avaient besoin, ont éprouvé des pertes d'une
certaine importance. En ce qui concerne plus
spécialement notre succursale, sa situation de
créancière privilégiée, en vertu des gages cons
titués, la met à l’abri de tout mécompte sé
rieux.
(( La crise assez intense provoquée par cet
état de choses a démontré la nécessité absolue
pour les maisons européennes de renoncer à
des méthodes de travail dangereuses et suran
nées, de restreindre les facilités de crédit accor
dées aux usiniers chinois et qui étaient dispro
portionnées avec leur situation commerciale
et même avec leurs besoins réels. Elles n’ont
pas tardé à s’en rendre compte.
« Pour les engager à modifier les procédés
en usage les banques, de leur côté, ont refusé
de consentir des avances sur traites à livrer à
longue échéance, dans le but d’empêcher les
usiniers de détourner de leur destination véri
table les fonds qu’ils auraient pu se procurer
de la sorte. Au surplus, en raison même de la
médiocrité des récoltes, certaines usines ont
dû chômer pendant une partie de l’année ;
d’autres n’ont travaillé que d’une façon rédui
te, ce qui tend à prouver que le nombre des
usines établies en Cochinchine est trop élevé
et l’importance de certaines d’entre elles trop
grande, lorsqu’on se trouve en présence d’une
production seulement normale. Quoiqu’il en
soit, une transformation des méthodes commer
ciales s’impose actuellement.
« D’accord avec les banques anglaises et les
maisons européennes, nous étudions un mode
de procéder qui, par la création de magasins
dans les centres importants et d’entreprises
de transports fluviaux, permettra un moyen
d’avances sur marchandises, de suivre le riz
depuis sa récolte chez le producteur annamite
jusqu’à sa sortie de l’usine pour rembarque
ment. La tâche présente assurément de réelles
difficultés, mais nous considérons que nous
�— 55 -
devons à notre situation de Banque privi
légiée de prendre l’initiative d’asseoir le com
merce de l’Indo-Chine sur des bases saines et
solides. En agissant ainsi, nous lui éviterons
désormais les crises périodiques auxquelles
l’exposait l’exagération des facilités accordées
aux négociants chinois, dont la tendance spé
culative constituait un véritable danger. Nous
accepterons avec empressement tous les con
cours pour réaliser cette œuvre d’assainisse
ment et de sécurité. »
MAIS
Exportation des maïs de l’Indochine
ANNÉES
1904.........
1905......... ..
1906......... ..
1907......... ..
1908......... ..
1909......... .
1910......... ..
1911......... ..
1912......... ..
FRANCE
ÉTRANGER
TOTAUX
kil.
kfl.
16.236
68.807
157.249
128.101
482
175
3.062
9.685
19.596
113.684
16.505.697
17.011.729
40.521.117
80.451.766
92.725.391
84 279.958
80.865.326
48.969.596
97.447
16.536.590
16.854.480
40.393.066
80.451.284
92.725.216
84.276.906
80.855.641
48.850.000
kil.
Pendant les trois dernières années ces expor
tations se sont réparties de la manière sui
vante :
1910
1911
1912
tonnes
tonnes
tonnes
Cochinchine et Cambodge. 14.903 14.707 22.910
Tonkin............................. 64.335 59.006 23.199
Annam.............................. 5.032 7 152 2.861
T o ta l ......... 84.280
80.865 48.970
Alors que l’on constate une augmentation très
sensible dans les exportations du maïs, des au
tres colonies de l’Union, les exportations du
Tonkin ont diminué considérablement en 1912.
Ces exportations avaient suivi la progression
suivante :
1904
107 tonnes
)>
1905
16.510
))
1906
4.262
))*
1907
31.662
))
1908
53.971
))
1909
59. 404
))
1910
65.141
))
1911
59.937
))
1912
23.199
M. Goubier émet l’opinion suivante au sujet
de cette diminution des récoltes 1911 et 1912 (1).
« Certains pensent que la progression des sor
ties de maïs du Tonkin ne saurait se pour
suivre indéfiniment, sauf augmentation de l’ai
re cultivée, en raison de l’épuisement rapide
du sol que l’Annamite ne songe pas encore à
retarder par des assolements judicieux. On fait
cependant connaître de différents côtés, et en
particulier de la province de Langson, l’exten
sion continue des champs de maïs, surtout dans
les hautes vallées. Le paysan indigène n’a pas
(1) Port -de Haïphong, Statistiques Commerciales,
1911 et 1912.
été long à reconnaître les avantages de la
culture de ce grain qui convient aux terrains
secs, où le riz ne réussit guère, et qui laisse
un bénéfice satisfaisant eu égard au peu de
soins et de travail qu’elle exige.
Pour 1912, malgré que la récolte ait été assez
satisfaisante, les exportations de maïs ont subi
tement fléchi de plus de moitié ; en effet,' les
sorties sur la Métropole se totalisent par 23.238
tonnes au lieu de 59.937 enregistrées pour 1911.
La hausse du fret, le taux élevé auquel s'est
maintenue la piastre au cours de la dernière
campagne, ont fait que les maïs du Tonkin
n’ont pu être acheminés sur les marchés métro
politains où l’abondance des envois de l’Argen
tine et de la Plata avaient provoqué une baisse
sensible.
« D’autre part, les indigènes ont constamment
maintenu les prix maxima de vente obtenus
précédemment, sans vouloir tenir compte du
relèvement survenu dans le taux de la piastre,
la consommation du maïs sur place a été d'au
tant plus considérable que les approvisionne
ments en riz ont pu trouver à s’écouler dans
d’excellentes conditions pour les détenteurs.
« Des renseignements que nous possédons sur
l’extension de cette culture notamment dans les
hautes vallées nous inclinons à penser que la
campagne en cours donnera de meilleurs résul
tats que celle de 1912, durant laquelle tant de
facteurs ont contribué au ralentissement que
nous venons de relater ».
L’Indo-Chine avec un total de 85.000 à 90.000
tonnes de maïs tient la première place parmi
les pays fournisseurs de maïs de la Métropole
dont les besoins moyens sont de 330.000 tonnes.
La République Argentine et la Roumanie ap
portent une contribution de 60.000 tonnes cha
cune, la Russie et les Etats-Unis forment l’ap
point avec un total variant de 40 à 50.000 ton
nes.
L’Indo-Chine peut donc s’adonner à la cul
ture du maïs à la faveur du droit de 3 fr. par
100 kilos qui frappe les maïs étrangers.
Nous nous permettrons de dire quelques mots
de ce droit dont l’histoire montre combien le
système étroitement protecteur n’arrive pas le
plus souvent au but qu’il s’efforce d’atteindre
et à des effets du contraire.
La production du maïs en France est insi
gnifiante et est entièrement absorbée par la
consommation locale de la volaille et du bé
tail des régions productrices. Un vague député,
dont il est bien fâcheux que l’histoire n’ait pas
conservé le nom s’imagina cependant que la
protection du maïs national était indispensable
à l’agriculture française et il obtint l’établisse
ment d’un droit de 3 fr. par 100 kilos sur les
maïs étrangers. L’unique résultat fut que les
industriels, fabricants d’alcool et d’amidon pa
yèrent d’autant plus cher le maïs dont ils
avaient besoin et que ne leur fournit pas plus
que par le passé l’agriculture française et celleci de son côté subit une élévation équivalente
du prix des maïs dont elle avait besoin pour
son élevage en dehors de quelques rares régions
privilégiées où le maïs est produit. Cet élevage
devint d’autant plus coûteux et l’agriculture
se vit privée d’une source importante de béné
fices. Les fabricants d’amidon de leur côté, dé
clarèrent que du moment que, contrairement
au principe d’après lequel les matières premiè
res à l’industrie ne sont pas taxées à leur entrée
�56 en France on mettait un droit sur les maïs
qui leur étaient nécessaires, il fallait les proté
ger d’une manière correspondante contre les
amidons étrangers et une conséquence inatten
due de cet esprit protecteur qui avait fait ins
tituer le droit sur les maïs fut que les fabri
cants de tissus de coton pour l'exportation qui
produisent des articles très lourdement char
gés en amidon virent leur prix de revient aug
menter, ce qui les mit en infériorité vis à vis
de leurs concurrents. C’est ainsi que pour avoir
établi un droit que personne ne demandait,
qui n’avait aucune utilité, on est arrivé unique
ment à priver l’agriculture d’une source impor
tante de revenus en augmentant le prix de re
vient de son élevage et l’on a rendu plus diffi
cile à nos fabricants de tissus la vente de leurs
produits à l’Etranger.
Il arriva cette conséquence inattendue que
ce droit de 3 fr. à l’aide duquel on voulait pro
téger les maïs français pour ainsi dire inexis
tants, profita à nos colonies, mais il faut bien
entendre que ce n’était nullement ce que cher
chaient nos protectionnistes ; ils sont hostiles
à toutes les productions coloniales qui pour
raient avoir quelque similitude avec celles de la
Métropole.
Nous ajouterons que comme punition, lorsque
émus par le prix élevé atteint dernièrement
par les matières féculentes, nos bons protection
nistes voulurent demander la suppression de ce
droit sur les maïs, le Ministre des (Finances
pour qui, il était une excellente source' de re
venus s’y refusa, de sorte qu’en réalité, l’agri
culture française s’est vue doter simplement
dans cette histoire d’un impôt de plus.
SOIE
Au moment où l’exploitation de la soie prend
un développement important en Indo-Chine il
est intéressant de résumer l’histoire des tenta
tives faites pour améliorer les procédés indi
gènes en Indo-Chine et augmenter la produc
tion séricicole de ce pays (1).
Vers 1870, une filature française s’installa à
Cholon, sous la direction de MiM. Francfort et
Samuel qui obtinrent une médaille d’or à l’Ex
position de Lyon pour leur soie grège.
En 1883, un administrateur des affaires indi
gènes, M. Ponchon fut chargé de faire le dé
nombrement des plantations de mûriers et des
filatures, et proposer les mesures les plus pro
pres à les améliorer. Une magnanerie fut même
installée à Saïgon, et l’on décida d’emporter
des races françaises pour les acclimater et les
croiser avec des races indigènes. Ces essais ne
furent pas plus heureux que les précédents.
Au début de l’occupation française au Tonkin, un français, Tamet, commandité sans dou
te par des maisons de Lyon, s’installa à NamDinh pour faire du redévidage des soies natives
et l’étouffage des cocons ; cette entreprise qui
semblait devoir réussir fut abandonnée à la
mort de son promoteur.
Huit ans plus tard, M. Dadre, chargé de
mission séricicole en Indo-Chine, installa une
petite filature modèle à Nam-Dinh. Au com
mencement de la campagne de 1900, la soie
produite par cette installation fût cotée 35 fr.
à Lyon. Enfin, une filature à vapeur de 50 â 60
bassines fut définitivement installée à NamDinh, avec une subvention du Gouvernement
général.
En 1905, le Gouverneur général de l’IndoChine, M. Beau, chargea un spécialiste en soie
ries, d’une mission d’études qui se termina par
la formation d’une société française avec siège
à Lyon, Varenne et Cie, laquelle passa avec la
colonie d’Indo-Chine un contrat, en 1905, pour
la sélection et la distribution gratuite des grai
nes de vers à soie, à la population indigène,
moyennant un abonnement de 1 piastre par
cent pontes de races indigènes ou autres sélec
tionnées et ce, jusqu’à concurrence de 3 mil
lions de pontes par an. Cette nouvelle société
reprit l’ancienne filature de Nam-Dinh en l’am
plifiant et la réorganisant. A cette filature, on
adjoignit un atelier de redévidage. Une instal
lation de grainage fut faite à Phû-Lang-Thuong et son directeur, M. Vieil procéda à la
sélection microscopique des graines de races
indigènes tout en les étudiant, au point de vue
de la richesse soyeuse, des améliorations pos
sibles et des croisements. Ces diverses mesures
firent faire un pas décisif au problème sëricicole de l’Indo-Chine.
Les gouvernements locaux de l’Indo-Chine,
la Cochinchine, l’Annam, le Cambodge suivi
rent l’exemple du Tonkin en installant des sta
tions de grainage pour mettre des graines
exemptes de pébrine à la disposition des ma~
gnaniers indigènes auxquels les agents du Gou
vernement enseignaient en même temps des
notions élémentaires sur l’hygiène du ver, et
par suite les soins à lui donner.
En même temps que la distribution gratuite
des graines sélectionnées aux éleveurs indigè
nes, la Direction des Services Agricoles du
Tonkin, d’accord avec la direction de la fila
ture française de Nam-Dinh, préconisa une bas
sine basée sur les principes de la filature eu
ropéenne, mais simplifiée à la portée des indi
gènes. Cette bassine dont le coût ne dépasse
pas 15 fr., fut distribuée gratuitement à des filateurs annamites, et un Lyonnais bien au
courant de l’industrie de la soie, fonctionnaire
du service de l'Agriculture, fut chargé spéciale
ment de montrer aux Annamites l’emploi du
nouvel appareil.
(1) A la fin de 1910, la direction des services
agricoles du Tonkin a pu installer, sous la sur
veillance d’un de ses collaborateurs les plus
dévoués, M. Crevost, conservateur du Musée,
(1) D’après une étude publiée dans le Bullelin Eco
nomique de l'Indo-Vhine, par M. Bui-Quang-Chieu.
de l'Office Colonial, juin 1912).
POIVRE
De 1900 à 1910, la production moyenne des
poivres de l’Indo-Chine a été de 5.114 tonnes et
la consommation moyenne en Francec de 3. 385
tonnes. Le marché métropolitain est réservé à
peu près exclusivement à l’Indo-Chine grâce à
la détaxe de 104 fr. par 100 kilos sur les droits
d’entrée dont bénéficient les poivres Indo-Chi
nois livrés à la consommation en France.
La Chambre de Commerce et d’Agriculture
du Camborge a demandé à l’unanimité la
franchise pour les poivres cambodgiens à leur
entrée en France.
(Cette franchise n’a point été prévue dans le
projet de loi voté dernièrement par la Cham
bre des Députés).
(1) La soie en Indo-Chine. par M. Lemarié (Bulletin
�- 57 —
sous la direction technique de M. Gachon, des
ateliers d’apprentissage, où les indigènes vien
nent s’initier au dévidage amélioré de la soie
et où se forment des moniteurs pour les diffé
rentes provinces.
A côté des bassines nouvelles, sont installés
des métiers où s’apprend le tissage des soies en
grande largeur. Iis diffèrent peu des métiers
indigènes. Les lisses ont été améliorées par le
technicien de la direction, et des peignes en
cuivre ont été substitués aux anciens peignes
en bambou, pour obtenir des tissus plus fins,
plus réguliers et plus serrés.
M. Gachon, en outre, a eu l’idée d’étirer en
fils réguliers les frisons, les palettes, les mau
vais cotons, qui étaient autrefois livrés à la
carde. On en fait ainsi des tissus très solides,
résistant au lavage, à la confection desquels
sont aussi habitués les tisserands de nos ate
liers d’apprentissage.
Malgré la date encore récente où ces nou
veaux procédés ont commencé à se répandre,
la Chambre de Commerce de Hanoï a cru pou
voir ouvrir, en décembre dernier, une exposi
tion des soies qui a duré deux semaines et qui
a eu un vif succès.
On y retrouvait les anneaux traditionnels à
côté des flottes nouvelles de grèges bassines à
feu, et les indigènes ne manquaient pas de faire
la comparaison.
Ils avaient envoyé aussi toute la collection
de leurs tissus habituels. Mais le plus grand
succès fut pour les grèges de différentes fines
ses filées à l’européenne, pour les étirés fabri
qués avec les sous-produits et pour les nou
velles étoffes ; pongée de soie pure, dévidée,
tussor tonkinois en fil de cocons étiré, shantungs. en étirée de palette, surah, soie brochée,
toile de soie.
Des broderies artistiques sur satin de Lyon
et sur toile de soie, dans une catégorie spéciale,
marquaient un progrès si accusé que la Cham
bre de Commerce a décidé d’organiser à une
date peu éloignée, une exposition spécialement
réservée à ces produits.
Une collection de ces échantillons a été envo
yée à l’Institut Colonial de Marseille qui l’a
installée dans son Musée Commercial et l’a sou
mise aux principaux spécialistes de la région.
Ceux-ci ont été très intéressés par ces articles
et se sont mis directement en rapport avec la
Chambre de Commerce de Hanoï et les produc
teurs Tonkinois.
(1) Des installations mécaniques pour la fila
ture et le- tissage de la soie fonctionnent égale
ment en Indo-Chine depuis plusieurs années.
Une filature mécanique avait été installée à
Hanoï par un des plus anciens colons du Tonkin, M. Bourgoin-Meffre ; elle fut abandonnée.
En Annam, MM. Delignon et C. Paris avaient
inauguré en 1903, à Phu-Phong (province de
Binh-Dinh) une filature, un moulinage et un
tissage mécanique de soie (4-8 bassines fileuses
à 4 bouts et 16 bassines batteuses : 1.500 bro
ches ; 25 métiers mécaniques.
De 1904 à 1911, M. Delignon demeura seul
propriétaire de l’établissement de Phu-Phong.
En janvier 1911, il constitua la Société Anony
me des Etablissements L. Delignon ; l’usine
comprend aujourd’hui 100 bassines fileuses (48
(1) Comité du Commerce et de l’Industrie d’IndoChine (octobre 1911).
à 4 bouts et 52 à 6 bouts), 42 bassines laiteuses,
3.000 broches ; 55 métiers mécaniques.
Au Tonkin, MM. Dadre et Depincé obtinrent
en 1904 de l’Administration, sous certaines con
ditions à remplir, une subvention fixe de 1.000
piastres pendant huit ans, ainsi que la pro
priété des immeubles et du matériel de la fila
ture d’essai de Nam-Dinh. En 1905, ces Mes
sieurs cédèrent leurs droits à la Société Fran
çaise des Filatures de soie du Tonkin qui cons
truisit à Nam-Dinh une filature à vapeur de
64 bassines fileuses à 4 bouts et 28 bassines bat
teuses.
Il existe actuellement en Indo-Chine trois
filatures mécaniques ; deux appartiennent à
des Français ; celle de Phu-Phong (Annam) et
celle de Nam-Dinh (Tonkin). La troisième à
Thai-Binh (Tonkin) est la propriété d’une asso
ciation indigène nommée Dong-Ich, formée
par la fusion des Sociétés Dong-Loi et provin
ciale de Thaï-Binh. Cette filature comptera in
cessamment 40 bassines fileuses.
Cette activité s’est traduite par un dévelop
pement important des exportations de soie.
Celles-ci qui avaient été de 68.656 kilos en 1909
et de 87.323 en 1910 sont passées à 101.529 k.
en 1911. Il y a eu une légère diminution en 1912
(98.481 kilos) qui est expliquée de la manière
suivante par le service de l’agriculture (1).
La chaleur exceptionnelle du début de l’été,
durant les mois de mai et de juin, puis les
pluies abondantes survenues ensuite, ont causé
de sérieuses pertubations dans les élevages de
vers à soie et provoqué de nombreux échecs
amenant la raréfaction des cocons, et, par sui
te, l’élévation des cours de vente.
Mais la cause principale de la petite crise
commerciale qui a surgi entre les acheteurs et
les magnaniers, semble d’après les renseigne
ments recueillis à Thai-Binh auprès de diver
ses notabilités et de sériciculteurs importants,
résider dans l’élévation du taux du change, en
sapèques anciennes, de la piastre de commerce
indo-chinoise.
En effet, à Thai-Binh en 1911, le taux moyen
d’une piastre de commerce était de 4 ligatures,
2 à 4 ligatures, 3 tandis que durant le cours de
cette année le change a oscillé entre 3 ligatu
res 2 et 3 ligatures 3. Cette différence qui repré
sente une augmentation de 25 % se traduit par
une perte équivalente au détriment de l’agri
culteur producteur pour qui l’usage de la sapèque est indispensable dans les relations écono
miques de son milieu.
D’autre part, l’élévation constante du taux
de la piastre en francs, depuis le commence
ment de 1912 jusqu’à ces derniers jours n’était
pas sans apporter une gêne énorme au cdinmerce d’exportation et ne pouvait guère per
mettre aux industriels de compenser par une
hausse des prix d’achat la perte du change
subie par les sériciculteurs.
Le prix moyen d’achat des cocons à la fila
ture de Thai-Binh à été 0 piastre 70 à 0 pias
tre 75 le kilog.
La production de soie grège, 1er choix de cette
usine atteindra 700 kilos cette année-ci contre
800 kilos en 1911.
Le redévidage et le reflottage mécaniques
pour les soies grèges, filées à l’européenne à
l’aide des bassines à feu perfectionnées, bien
(1) Bulletin Economique de Vlndo-’.hine, IT, 1913.
(5)
�— 58 —
qu’étant en parfait état de fonctionnement, n’a leur est nécessaire pour travailler pendant l’hi
pas pu être utilisé par suite de l’absence de ma ver, en attendant les mois d’avril et de mai,
époque des premières tombées de cocons. Elles
tières premières.
Les filateurs annamites ont évidemment eu seront donc obligées de suspendre leur fonc
un certain intérêt à filer de la soie en anneaux tionnement pendant trois ou quatre mois, à
qu’ils vendaient, pour l’usage indigène, de 33 moins qu’elles ne filent, comme elles le projet
à 40 p. (on a même cité le prix de 42 p. pour tent, des cocons secs provenant de l’Annam.
La réussite de cette solution est à souhaiter,
les anneaux extra) les 100 taels, soit 4 kilos, ce
qui représente un prix de 8 p. 25 à 10 p. le kilo, afin d’éviter la dispersion et le désentraîalors que les soies bassines à feu filées pour nement de la main d’œuvre ouvrière qui a ac
l’exportation nécessitant un travail beau quis un degré d’habileté très satisfaisant.
La filature à vapeur de la Société Dong-Ich
coup plus soigné, ne pouvaient être payées que
de 10 p. à 10 p. 50 maximum pour les soies fi de Thai-Binh a répondu aussi bien qu’il était
permis de l’espérer, aux prévisions que fon
nes, le kilog.
Les frisons étirés se sont vendus jusqu’à daient sur elle les fonctionnaires qui se sont
4 p. le kilog, lors que ce produit ne peut être occupés de la mise au point de cette entreprise
indigène.
payé que de 7 à 7 fr. 50 en France.
Les sériciculteurs de la région y trouvent, à
Depuis près de quinze ans, les produits so des
prix qu’il ne serait guère possible de
yeux indigènes n’ont atteint des taux aussi éle dépasser,
un écoulement assuré pour leurs co
vés.
cons et leurs soies, ainsi que le paiement au
Il faut cependant espérer que ce ne sera comptant,
avantage qu’ils n’ont pas toujours
qu’un à-coup purement passager et que les di avec les filateurs
ou les acheteurs pour la con
verses causes de la hausse des cours locaux,
mentionnés plus haut, ne paraîtront pas ou sommation locale.
s’aplaniront pour le plus grand bien du déve
MINERAIS
loppement de l’industrie séricicole et des rela
L’exploitation des minerais est limité pres
tions commerciales de la colonie avec la Métro
que entièrement au Tonkin.
pole.
Les exportations des minerais métalliques du
Les filatures de Nam-Dinh et de Thai-Binh
n’ont pu constituer l’approvisionnement qui Tonkin se sont élevés aux chiffres suivants : (1)
NATURE DES OUVRAGES
Zinc..........................................
Antimoine...« ..........................
Etain et Wolfram...................
Cuivre......................................
Plom b......................................
A utres......................................
1°
T otaux
s
t
, ■ -u>.
V*' y r P
W s o /' y
, rvvA
a n n u e l s ..........
1910
1911
1912
kil.
14.022.619
»
214.270
30.150
))
))
kil.
18.834.556
48.000
203.612
32.460
»
»
kil.
27.809.584
719.397
215.368
28.759
43.026
3.485
kil.
25.481.367
535.805
281.829
54.967
116.172
6.363
14.276.039
19.118.628
28.819.619
26.476.503
1909
On note un léger fléchissement sur les
sorties effectuées en 1912 par suite de difficultés
éprouvées avec la main-d’œuvre. La plus
grande partie de l’exportation est dirigée sur
Dunkerque et sur Anvers ; ainsi en 1912 sur
26.476 tonnes 15.787 ont été dirigées sur Dunker<IU6 et 9-705 sur Anvers.
^ M)/' Minerais de zinc. — Le minerai de zinc re/p ré se n te environ 96 % de la totalité des mine\ , \ùr r .Njs métalliques exportés, il y participe, en
fTffet à raison de 25.480 tonnes sur 26.476.
Dans ces chiffres la Société Minière du Ton
kin (2, rue F. Garnier, Haïphong), intervient
, à raison de 10.230 tonnes de calamine et 2.190
tonnes de blende, dont la teneur moyenne est
d’environ 50 % provenant de la région de
Lang-Hit (province de Thai-Nguyên).
La Société des Mines de Trang-Da (province
de Tyên-Quang) a fourni de son côté 10.955
tonnes de calamine dont la teneur moyenne
varie de 40 à 60 %
La Société Civile de Than-moi (province de
Lang-Son) a également exporté 520 tonnes de
calamine et 1.1,90 tonnes de blende (teneur
moyenne 58 %.
La Société Minière de Yen-Linh (province de
Tuyen-Quang et la Société d’Etudes minières du
Tonkin (province de Thai-Nguyên) ont fourni
ensemble 380 tonnes de calamine formant le
complément des 25.480 tonnes accusées en sor
ties pour 1912.
Minerais d’étain-Tungstène et Wolfram.— Ces
minerais représentent pour le Tonkin, une
sortie de 237 tonnes provenant des gisements
groupés aux alentours du massif granitique du
Pia-Ouac, situé à une soixantaine de kilomè
tres à l’Ouest de Cao-Bang.
Les principales exploitations sont les sui
vantes :
La Société des Mines d’étain du Haut-Tonkin
(au capital de 375.000 francs divisé en 750 ac
tions de 500 frs entièrement libérées) qui ex
ploite les usines Beausite, Juellis et Saint-Galmier et figure aux sorties de 1912,pour 103 ton
nes dont la composition se présente comme
suit : Etain 53 %, acide tungstique 21 %.
La Société des Etains et Wolfram du Ton(1) M. Goubier, Port de Haïphong. Statistiques
Commerciales, 1911 et 1912.
�- 59 —
kin (ancienne société des Mines d’Etain de CaoBang a été fondée en 1911 au capital de 3 mil
lions de francs et exploite les gisements de
Sainte-Adèle et Saint-Alexandre. Elle a exporté
en 1912, 73 tonnes dont la teneur se rapporte
au Wolfram à 70 % d’acide tungstique.
La Société des Mines du Pia Ouac au capi
tal de 650.000 fr. exploite les concessions Ariane
et Phèdre et figure à l’exportation pour 30 ton
nes de minerai mixte : Cassitérite et Wolfram.
Enfin le groupement de Tinh-Tuc a fourni de
son côté, 31 tonnes également composées de
cassitérite et de Wolfram.
La légère baisse observée en 1912 est due à
de nombreux éboulements causés par les pluies
qui ont arrêté la production en août et sep
tembre.
Jusqu’à présent on exploitait principalement
des charbons maigres ou anthraciteux. Les mi
nes de Phan-Mé (province de Thai-Nguyen) ne
tarderont pas entrer en pleine activité. Ces mi
nes présentent un grand intérêt car elles con
sistent principalement et charbon gras pou
vant être substitué au charbon japonais actuel
lement utilisé clans la fabrication des briquet
tes.
HOUILLE
La production du Tonkin s’est élevée en 1911
à 450.700 tonnes et en 1912 à 431.120 tonnes,
non compris les briquettes. La Société Fran
çaise des Charbonnages du Tonkin à Hongay
fournit 70 % de la production.
Le tableau suivant établit un parallèle en
tre les années 1908 et 1912. Il comprend en bloc
les industries européennes, chinoises et anna
mites.
Capitaux
Nombre
d’établissements
Fr.
1908...
1912...
85
85
41.750.000
50.000.000
L’essor de l’industrie européenne ne se ra
lentit pas. Il y a lieu seulement de noter
quelques échecs dans les entreprises de travaux
publics. La période des grands travaux dura
de 1898 à 1902 et les entrepreneurs ne surent
peut être pas borner leurs frais d’installation
à la courte durée que devaient avoir les tra
vaux. Les entreprises des travaux publics sont
actuellement réduites à huit établissements,
avec un capital d’environ deux millions de
francs et un personnel indigène de 1.400 ou
vriers sous la direction d’une trentaine d’Eu
ropéens.
Les distilleries d’alcool (Société des distille1
ries du Tonkin à Hai-Duong, Société des Distil
leries d’Indochine à Hanoï et Nam-Dinh, F.
Maron, à Hanoï), fonctionnent normalement
Leur capital est d’environ 8 millions de francs
et elles occupent 450 ouvriers indigènes et 15
Européens.
Il y a eu une certaine baisse dans la produc
tion des essences, due surtout à la baisse des
prix. Il y a lieu d’escompter à la faveur de la
hausse qui s’affirme, une reprise normale des
opérations des distilleries, de Tuyen-Quang,
Hung-Hoa et Son-Tay.
Les trois filatures de coton : Meiffre, Cou
sins et Cie, à Hanoï, Société Cotnnière du Ton
kin à Haïphong et Nam-Dinh comptant res
pectivement 11.000, 24.000 et 25.000 broches con
tinuent à obtenir des résultats satisfaisants.
Leur capital est de près de 7 millions de francs
la force motrice de 2.500 chevaux et le nom
bre d’ouvriers de 1.950.
11 y a lieu de citer la scierie de Hanoï (So
ciété Forestière du Tonkin, la Scierie de m ar
bre et de pierre calcaire de Keso (Maison Guil
laume et Allemand) l’imprimerie Taupin et Cla,
la Société d’imprimerie d’Extrême-Orient.
La filature de soie créée à Nam-Dinh par la
Société Française de Sériciculture et de Fila
ture de Soie de l’Indochine est en plein fonc
tionnement.
INDUSTRIE AU TONKIN (')
Force
Chevaux
Employés
européens
Ouvriers
d’art
Ouvriers
indigènes
10.318
12.000
230
220
092
750
15.300
17.058
MM. Verneuil et Graveraud et Chevance et
Cie ont créé à Hanoï deux ateliers pour la fabri
cation des pousse-pousse à roues caoutchou
tées.
MM. Larue Frères possèdent au Tonkin deux
usines à glace à Hanoï et à Haïphong au capi
tal de 6U0.000 frs. Ils emploient 80 ouvriers
et une force motrice de 200 chevaux.
Il y a au Tonkin 5 usines de céramique :
celles de la Société Anonyme des Tuileries
d'Indochine à Hanoï et à Dap-Cau fabriquent
tous les articles pour la construction depuis
la brique ordinaire jusqu’au carrelagge émaillé
et aux articles en ciment comprimé ; les au
tres usines sont celle de M. Clément, à YenVien, celle de M. Krug à Vat-Cach-Thuong et
celle de M. Caralp à Nam-Dinh, ces usines
représentent un capital de 1.200.000 francs, em
ploient une force motrice de 640 chevaux et un
personnel de 800 ouvriers au minimum.
La « Société d’électricité de l’Indochine » a
une station à Hanoï et une station à Haïphong
pour l’installation desquelles le capital sous
crit a été de 2.500.000 francs. Les dynamos sont
actionnés par 1.780 chevaux vapeur et servies
par 220 ouvriers environs. La situation de cette
entreprise est des plus brillantes grâce aux con
trats intervenus avec les municipalités et avec
le Protectorat.
M. de la Pommeraye et Cle ont monté à Ha
noï un atelier pour l’éclairage par l’acétylène.
La Brasserie de Hanoï (Brasserie Hommel)
prend de plus en plus d’extension. Son capital
actuel est de 800.000 frs. Le matériel des plus
perfectionnés, est actionné par un moteur de
200 chevaux. Le personnel est de 80 hommes
ou femmes indigènes. L’écoulement de cette
bière est assuré au Tonkin même et la pro
duction atteint 6.000 hectolitres.
Une deuxième brasserie (Grande Brasserie
Indochinoise de Hanoï) est en formation.
(1) Bulletin Economique cle VIndo-CIdne, 2-19 3.
�— 60 MM. Saint Frères ont renoncé à continuer
les essais tentés dans leur usine de Gia-Lâm
pour la préparation du jute.
La cimenterie de Haïphong, fondée au capi
tal de 7 millions de francs occupe près de 1.500
ouvriers sous la surveillance et la direction de
8 Européens et une force motrice de 850 che
vaux.
La création de l’huilerie savonnerie de Haï
phong faisait présager, après les intéressants
essais de M. Faussemagne, un succès assuré
pour son successeur, M. Flambeau, qui avait
réussi à grouper autour de lui d’importants
concours tonkinois dont l'apport s’élevait à
1.200.000 francs. Frappé par l’intérêt que pré
sente cette exploitation industrielle, un groupe
de commerçants a décidé de la remonter sur
des bases nouvelles. Les savons de Haïphong
ont déjà pu concurrencer avec avantage les
produits anglais, japonais et allemands sur les
marchés de Shanghaï, Hongkong, Saïgon et du
Yunnan.
D’ici quelques mois, l’usine de Camly près
de Luc-nam, pourra recommencer à fonction
ner pour la préparation des huiles de ricin.
L’arrêt dans la marche de cette usine, a été
motivé par la maladie et le décès de son pro
priétaire, M. Levaché. Gette usine possède
des machines hydrauliques et des presses de
différents systèmes.
P ar contre, la féculerie de Luc-nam dont les
tapiocas avaient déjà conquis une place im
portante sur le marché, a interrompu sa fabri
cation.
Il y a lieu de signaler également l’intéres
sante création à Haïphong, par MM. Baud
et Sauvage, d’une fabrique de peinture à base
d’huile d’abrasin produite dans le pays et dont
la consommation devient chaque jour plus im
portante.
Après les essais tentés par M. Berthoin à
Dap-Cau, une société (Société des pulpes et
papeteries du Tonkin) vient de se constituer
au capital de 1.500.000 francs à Viètri. L’u
sine installée dans le centre même et sur le
bord de la rivière Claire, en est à ses débuts.
Elle produit actuellement près de 3 tonnes de
pâte par jour. Le matériel est des types les
plus récents.
Les rizeries sont au nombre de deux au Ton
kin établies à Haïphong.
La Société des rizeries du Tonkin, société
anonyme au capital de 100.000 francs, a été
fondée en décembre 1909. Elle traite journelle
ment 130 tonnes de paddy environ. Son chiffre
d’affaires est de 1.500.000 francs par an.
La Société des rizeries Indochinoises, à Haly,
près de Haïphong, fondée en août 1910' au
capital de 300.000 francs, a installé également
une usine qui a commencé à travailler en mai
1911. Le chiffre d’affaires annuel serait d’en
viron 2.500.000 fr.
Une tannerie s’est fondée en janvier 1912 sous
la raison sociale : Société anonyme des Tanne
ries d’Indochine. Elle est établie à Thuy-khué
près de Hanoï. Complètement montée en sep
tembre 1912, elle commençait à produire à
cette date, elle entrera en pleine activité avant
la fin de l’année. D’ores et déjà, l’on peut juger
tant d’après l’accueil fait aux produits de cette
entreprise industrielle par l’autorité militaire
et pa.r les particuliers que d’après les essais
de résistance auxquels ils ont été soumis, que
le succès répondra aux efforts des fondateurs.
Il est à noter que le capital (375.000 francs), a
été entièrement souscrit par des commerçants
ou industriels tonkinois. Le matériel d’origine
française, sort des ateliers spécialistes Krempp
et est muni des derniers perfectionnements. Il
est actionné par une force de 140 chevaux va
peur et servi par une cinquantaine d’ouvriers
dressés par un ingénieur chimiste spécialiste,
sortant des premières usines similaires de
France.
Les cuirs pour semelles et de bourrellerie
sont destinés à la consommation locale ; les
vachettes et chevreaux vernis et glacés (im
portés bruts du Yunnan) seront exportés sur
l’Europe.
L’usine des eaux de Hanoï appartient à une
Société fondée au capital de 600.000 francs. La
machinerie développe 330 chevaux de force et
occupe 50 ouvriers environ.
La situation de cette usine est des plus pros
pères, elle est titulaire de plusieurs contrats
passés avec l’administration.
La fabrique de conserves de M. Rousselet,
à Thi-Cau, après une longue période d’efforts
soutenus, a réussi à imposer ses produits qui
sont très appréciés dans la colonie et font l’ob
jet déjà d’une exportation assez sérieuse.
La blanchisserie de M. Pierre, à Hanoï, a été
montée au début de cette année. Cette entre
prise dispose d’un matériel perfectionné pour
les différentes opérations de lavage et de lessi
vage, de séchage et de repassage. Elle emploie
un moteur électrique de 12 HP : 40 femmes et
10 coolies.
M. Lachal a fondé en 1909 une savonnerie
dont la production est destinée principalement
à la consommation indigène.
L’usine est située à Hanoï, rue Pavie, les
magasins de vente sont Rue Paul-Bert.
Le matériel qui comprend une chaudière à
feu vu, deux cuves de 1.500 kilos pour l’empâ
tage et des mises pour la solidification, des
coupeuses et frappeuses produit annuellement
10.000 caisses soit environ 200 tonnes.
Les débouchés actuels sont le Tonkin et le
Nord-Annam.
Le personnel comprend un directeur fran
çais, deux contremaîtres savonniers et une
vingtaine d’ouvriers indigènes, dont 4 femmes
et 2 enfants.
Sous peu, une huilerie serait installée à côté
de la savonnerie, en vue d’améliorer encore
les conditions et l’importance de la fabrication.
Sous la raison sociale —• Société anonyme
française pour la fabrication et la vente d’ex
plosifs en Extrême-Orient —, une société s’est
constituée en 1900. Les produits sont les explo
sifs cheddites fabriqués d’après les procédés
concédés à la Société par MM. Berges et Corbin de Chamonix. Le capital initial de 150.000
francs a été porté à 300.000 francs.
L’usine a été édifiée à Phu-xa, près Hanoï,
sur un terrain de 40.000m2 environ. Elle com
prend 15 bâtiments en maçonnerie (logement
du directeur, ateliers et poudrières protégées),
une dizaine de constructions en torchis ou
paillottes à usages divers.
�— 61 Les principaux débouchés sont le Yunnan, le
Tonkin et l’Annam.
Le personnel se compose de :
1 Directeur et un surveillant français ;
37 contremaîtres ouvriers (hommes et
femmes) indigènes .
La production journalière peut atteindre
une tonne et demie.
COLONISATION EUROPEENNE EN 1912
Gochinchine
La superficie des terrains domaniaux aliénés
pendant les neufs premiers mois de l’année est
de 71.009 hectares.
La moitié environ a été demandée en vue
de la création de plantations : il faut y voir
l’effet de la vogue dont jouit l’hévéa (33.006 H.).
Un grand intérêt s’attache à la réussite de
ces plantations dont la mise en valeur a com
plètement modifié la physionomie des provin
ces de l’Est et sur lesquelles, vu le moment
prochain de la production des plus anciennes,
on peut compter pour pallier les effets regret
tables de la monoculture.
Trente huit mille hectares ont été demandés
en vue de la création de rizières, et sur ce
chiffre, plus de trente mille hectares par
des indigènes. Lè chiffre est à noter. Il est le té
moignage de la vitalité agricole de la colonie
et de la race. On a signalé souvent combien la
Cochinchine, pays où'il existe peu de capitaux
et surtout où les rares capitaux ne présentent
point de liquidité, avait été éprouvée par deux
récoltes mauvaises et combien par suite avait
été intense le resserrement économique qui
en était la conséquence inéluctable. L’on peut
donc, à bon droit, se féliciter de voir les indi
gènes sur qui surtout a pesé le poids des mé
comptes agricole'- des dernières années, trou
ver néanmoins l’énergie et les ressources néces
saires à une extension aussi considérable de
leur propriété foncière. Ce sont là des symp
tômes rassurants
Au surplus, l’examen des chiffres ci-dessus
permet de se rendre compte de l’heureuse har
monie du développement parallèle de la coloni
sation française et de l’agriculture indigène.
Nul antagonisme n’existe entre elles ; elles se
complètent l’une l’autre et il n’est point chi
mérique d’espérer que très prochainement elles
se fortifieront réciproquement.
Tonkin
La colonisation européenne suit une marche
lentement ascendante. Le nombre des deman
des de concessions provisoires s’est élevé à
16 pendant les onze premiers mois de l’année,
mais 10 de ces demandes portent sur des lots
de terrain à bâtir au Tam-Dao...
Des commissions visitent depuis plusieurs
mois les concessions dont la mise en culture
doit être achevée. Leurs opérations vont assu
rément entraîner le retour au domaine de ter
rains d’étendue considérable. Jusqu’à mainte
nant, 3 concessions ont été accordées défini
tivement et deux déchéances ont été pronon
cées.
La situation des colons français est en gé
néral assez satisfaisante. Les récoltes de riz
ayant été bonnes, les redevances ont presque
toujours pu être payées sans difficultés aux
planteurs qui pratiquent le métayage.
Les plantations de café, dont la récolte avait
été extrêmement faible en 1911, sont dans
une position bien meilleure à la fin de cette
année. Les attaques du borer ont été combat
tues efficacement, par l’arrachage des pieds
malades, sur les concessions qui avaient eu
à souffrir de cette maladie. La floraison s’est
faite dans de bonnes conditions : la récolte
s’annonce comme devant être d’une bonne
moyenne et parfois même supérieure.
De nouvelles variétés de caféier sont mises à
l’essai sur les principales plantations des ré
gions de Chiné, Phu-Nho-Quan et de TuyenQuang. Les colons recherchent surtout des
plantes assez vigoureuses pour résister faci
lement aux insectes à larves perforantes ; leurs
essais portent sur les cafés de Liberia, Stenophylla et du Chari.
Les plantations de caoutchouc sont dans un
état stationnaire. Les colons qui ont entrepris la
culture du ficus elastica attendent d’avoir
obtenu des résultats satisfaisants pour étendre
leurs exploitations. Un colon de Thai-Nguyên
a créé des pépinières d’Hevea, malgré les
échecs subis jusqu’ici par les essais officiels
d’introduction de l’Hevea sous le climat du
Tonkin, qui ne semble pas convenir à cette
plante équatoriale.
On trouve, sur un certain nombre de con:
cessions, des champs importants de lemongrass (citronnelle, verveine du Tonkin). La
hausse de l’essence de lemon-grass a rendu à
cette plante l’intérêt qu’elle avait perdu pen
dant l’année 1910 ; aussi la culture s’en estelle très notablement étendue.
Les planteurs de thé s’attachent à améliorer
la préparation de la feuille et se sont lancés
dans le commerce de la fleur qui, sans donner
de gros bénéfices, est pourtant digne d’inté
rêt. La récolte de 1912 a été abondante. Malheu
reusement le commerce exclusivement indochinois de la fleur de thé se trouve gravement
entravé par l’assimilation récente faite par la
Métropole, de ce produit spécial, très pauvre
en alcaloïde, aux thés véritables.
La culture des textiles, chez les colons fran
çais,est dans un état stationnaire. Les surfaces
en agave ne se sont pas accrues.Quant aux es
sais de culture de coton,caravonica et de ramie
tentés par un colon de Yên-Bay, ils ont abouti
à un échec facile à prévoir, d’après les nom
breuses observations antérieures enregistrées
par les services techniques. Le coton arrive
difficilement à m ûrir ses gousses sous le cli
mat humide de la Haute Région ; quant à la
ramie, la main-d’œuvre nécessaire au défibrage
est trop considérable pour que son exploita
tion soit rémunératrice.
La culture du jute s'étend lentement chez
certains colons des régions de Phu-Doan et
de Phu-Yên-Binh. Le grand obstacle à cette
culture, les expériences passées du service
agricole l’ont démontré, c’est la place qu’elle
doit occuper dans les assolements ; elle arrive
à des époques qui "Ane les récoltes antérieures
ou postérieures, en déplaçant les dates aux
quelles les opérations qui les concernent doi
vent se faire et elle réclame la main-d’œuvre
au moment où celle-ci est sollicitée par d’autres
travaux plus importants.
�— 62"Les plantes à huile sont peu cultivées par les
colons. On rencontre seulement chez les plan
teurs de café, des bancouliers et des abrasins
utilisés comme arbres d’ombrage. Le produit
de ces arbres est peu important ; il se trouve
encore diminué par les vols qu’il est à peu près
impossible d’empêcher. La récolte de 1912 a
été moyenne. Les demandes de la Métropole
portant sur cet oléagineux deviennent de plus
en plus importantes.
Plusieurs colons recherchent les plantes de
bon rapport qui pourraient être cultivées avec
profit concurremment avec le café. Il y a lieu
de signaler à ce sujet les essais de M. Blanc à
Son-Cot et de M. Bernard, à Yên-Lay qui por
tent sur le tabac , la canne à sucre, la vanille,
la camomille, le vétiver, le piment, etc. Il se
rait intéressant pour ces colons de profiter des
bonnes dispositions de la Régie française et
de faire naître rapidement avec la Métropole
un courant commercial qui pourrait prendre
d’assez, vastes proportions et créer pour le Tonkin une nouvelle source de richesse. Mais leurs
plantations ne se trouvent pas situées dans les
régions dont le produit a été reconnu supérieur
par la commission interministérielle des ta
bacs. D’autre part, les indigènes sont encore
incapables de comprendre l’avantage qu’ils au
raient à y développer cette culture et les
qualités qu’ils demandent au tabac sont très
différentes de celles qu’exigent les manufactures
d’Europe.
Les sollicitations du Département demeurent
donc tout à fait vaines en ce qui concerne
cette culture.
Annam
La colonisation européenne a fait peu de
progrès en Annam durant la période des douze
derniers mois. Elle se développe avec une len
teur extrême en raison des difficultés que les
colons déclarent rencontrer pour le recrute
ment de leur main-d’œuvre.
Dix concessions provisoires ont été accordées
en Annam depuis le 1er juillet 1911. Ce sont :
Dans la province de Thanh-Hoa : Une con
cession de 92 ares, 50 centiares accordée par
arrrêté du 22 juillet 1911 à M. Prompt à BinSon. Ce planteur se propose d’y entreprendre
la culture du café et d’y édifier des bâtiments
d’exploitation agricole.
Line concession de 560 hectares 56 ares 98
centiares accordée par arrêté du 3 octobre 1911
à M. Guy (Léon), à Bim-Son. Ces terrains qui
faisaient partie de l’ancienne concession Didon
dont M. Guy a obtenu à titre définitif 190 hec
tares sont déjà pour une part, mis en valeur
par ce colon.
Dans le Thanh-Hoa : Une concession de 498
Ha. 87 a. 75 ca. accordée par arrêté du 20 sep
tembre 1912 à M. Gautier jean, à Yen-Nam.
Dans le Nghé-An une concession de 120
hectares accordée par arrêté du 25 juillet IP11
à M. G. Ferez. Le concessionnaire se propose
d’y cultiver le jute et d’v faire des pâturages.
Une concession de 8 ares. 68 accordée "par
arrêtée du 2 mai 1912 à M. Eyckermann, colon
à Xiên-Khouang, à Cua-Rao. Cette concession
n’a pas un caractère agricole, elle a pour but
l’installation d’un entrepôt pour le commerce
des produits laotiens, caoutchouc et autres,
provenant du Trân-Ninh.
Dans le HàTinh : Une concession provisoire
de 64 ares accordée par arrêté du 19 juillet
1912 à MM. Guichard frères.
Line concession définitive de 1 Ha 4 a. 66 ca.
accordée à M. Siess par arrêté du 30 août 1912.
Dans le QuangNgai : Une concession de
50 hectares accordée par arrêté du 25 jan
vier 1912 à M. Tissier, domicilie à Trung-Son ;
le concessionnaire a l’intention de mettre ces
terrains en valeur par la culture du thé, du
poivre et du café.
Dans le Binh-Dinh : Une concession de 500
hectares accordée par arrêté du 21 juillet 1911
à M. Delignon à Phu-Phong. Ces terrains se
composent en majeure partie de rizières aban
données que le concessionnaire veut remettre
en culture ; il se propose, en outré, de plan
ter les points élevés en caoutchouc du Para.
Dans la province de Khanh-Hoa : Une conces
sion de 35 hectares, accordée par arrêté du
27 juin 1912 à M. Salomez, entre Thuy-Triêu
et Cam-Linh sur la baie de Cam-Ranh. Le bé
néficiaire a l’intention de cultiver ces terrains
en rizières, en thé et en café.
Deux concessions provisoires ont été trans
formées en concessions définitives. Ce sont :
Dans la province de Nghê-An : La conces
sion Lejeune, à Anh-Son, de 110 hectares,
accordée définitivement par arrêté du 24 août
1911. Cette concession est cultivée pour la plus
grande partie en maïs ; deux petits mamelons
qui s’y trouvent sont plantés en caféiers. Il
existe sur ces terrains une métairie en bois
couverte en chaume avec communs et étalons.
Dans la province de Hà-Tinh : La concession
Mann, à Binh-Lang, de 70 hectares, accordée
définitivement par arrêté du 24 mai 1911. Ces
terrains ont été transformés en entier par le
concessionnaire en pâturages d’attente pour les
bestiaux dont il fait le commerce. Deux éta
bles couvertes en tuiles ont été élevées.
La mise en valeur des concessions existantes
s’est poursuivie d’une façon normale ; elle a
eu à subir, elle aussi, les conséquences des
mauvaises conditions climatériques qui ont nui
aux cultures indigènes.
Dans le Nord, les importantes concessions
de MM. Chazet, Bordet et Ferez forment un
ensemble de près de 1.500 hectares presque en
tièrement défrichés et mis en culture. Les
plantations de café (arabica) leur ont déjà
donné les résultats les plus encourageants.
Leurs troupeaux comptent ensemble de 1.400 à
1.500 têtes de bétail, parmi lesquels certains
sujets ne seraient pas déplacés dans nos con
cours agricoles de France. MM. Chazet et
Ferez ont entrepris en outre sur une assez
.grande échelle la culture du jute indien. La
sécheresse exceptionnelle de l’été dernier a
sensiblement diminué, pour cette année, le
rendement de cette culture ; néanmoins, le pro
duit est largement rémunérateur, étant donné
sa très belle qualité qui lui a valu jusqu’ici de
faire prime sur les marchés du Havre et de
Dunkerque.
Dans la province de Vinh, la situation est
stationnaire. Les frères Chazet, qui ne faisaient
jusqu’ici que du jute et de l’élevage, ont planté
cependant de vastes espaces en caféiers, plan
tations qui leur donnent actuellement les plus
belles espérances.
M. Guy, planteur dans la province de QuangTri a fait l’acquisition de 1.140 marcottes, 1.100
plants de ficus elastica et 2.800 lianes de caout-
�— 63 —
chouc de Madagascar à la station de Huê. La
cession des plants de cette dernière espèce est
faite gratuitement, cette liane a été récemment
importée en Annam où elle est de belle venue.
Les sujets que possèdent les services agri
coles et commerciaux sont encore trop jeu
nes pour servir aux expériences qui permet
tront de recueillir les enseignements pratiques
sur la valeur industrielle de cette essence eii
Annam.
Les colons, relativement nombreux, installés
dans la province de Quang-Nam mettent tous
leurs efforts au développement de leurs cul
tures. Les principales de celles-ci sont le thé,
le café, le mûrier, le cannelier, le poivrier. El
les semblent donner des résultats satisfaisants,
mais la plupart des plantations sont encore
trop jeunes pour qu’il soit possible de se pro
noncer d’une manière certaine sur l’avenir de
ces cultures. En outre, depuis deux ans, un
essai intéressant a. été tenté en ce qui con
cerne l’hévéa, à Phuc-Tuong, sur la conces
sion de M. Bertrand.
Au Binh-Dinh, les concessions agricoles sui
vent un développement normal. Les principales
cultures qui y sont entreprises sont le riz, le
thé, le café, ï’hévéa et le cocotier.
Les plantations de la province de Khanh-Hoa
sont prospères. Sur la concession de l’Insti
tut Pasteur è Suôi-Giao, la récolte de caoutchouc est abondante. Une faible partie des
hévéas seulement est en exploitation et cha
que année la surface exploitable augmente. La
surface plantée, qui s’accroît elle-même d’une
quinzaine d’hectares par an, est de 120 hec
tares. D’importants défrichements viennent d’ê
tre opérés sur cette concession. Sur une autre
concession, la culture de l’hévéa va être en
grande partie substituée à celle du riz. 4.000
pieds ont déjà été plantés. Sur l’ancienne con
cession de Piolsnt. rachetée par M. Vernet, la
culture du riz est abandonnée et remplacée pe
tit à petit par celle de l’hévéa. 25 hectares sont
déjà plantés. Le nouveau concessionnaire se
propose de ne faire que le riz nécessaire à la
nourriture de ses ouvriers et destine tout le
reste du terrain à l’hévéa.
Dans la province de Phan-Rang, la situation
des concessions agricoles semble assez pré
caire par suite des mauvaises récoltes de l’an
dernier. Les colons ont beaucoup de difficulté
à conserver sur leurs terres la main-d’œuvre
qui leur est nécessaire. Le niveau de l’eau a
baissé de 0 m. 80 dans le canal Pérignon et
les rizières hautes, à l’irrigation desquelles il
servait, se trouvent actuellement privées d’eau.
Les pins de Lang-Bian ont fait l’objet de plu
sieurs demandes d’exploitation en périmètre
réservé, qui n’ont pas encore reçu de solution,
en raison des difficultés qu’elles soulèvent et
dont l’examen n’est pas terminé.
L’expérience montre chaque année que les
Européens qui veulent faire de la colonisation
ont besoin de très forts capitaux, et que ceux
qui ont encouragé des particuliers disposant
d’une somme de 25 ou 30.000 francs dans cette
voie ont non seulement commis une grave er
reur, mais, en outre, une faute. Il est indis
pensable de revenir sur cette fausse conception
car le colon doit pouvoir supporter plusieurs
mauvaises années consécutives, et, pour cela,
il faut qu’il possède une sérieuse réserve en
numéraire.
Cambodge
La colonisation européenne a suivi, pendant
l’année 1912, les modifications suivantes :
Un arrêté, en date du 16 janvier 1912, déter
mine sur des bases nouvelles les conditions
dans lesquelles les colons qui créent, élèvent
ou entretiennent des reproducteurs de choix de
l’espèce chevaline ont droit à des primes pro
portionnelles au nombre d’animaux qu’ils pos
sèdent et à la durée de l’élevage qu'ils prati
quent.
L’arrêté du 26 septembre 1905, qui institue
des primes à l’agriculture et à l’élevage, a été
complété par celui du 16 janvier 1912, afin
de favoriser l’introduction d’animaux étrangers
et d’éliminer de la participation aux primes
les colons dont le troupeau ne présente pas les
conditions requises pour être considéré comme
troupeau d’élevage. Les plantations de MM.
Durieux et L. Weinschenk et Cie, toutes deux
plantées en kapok, ont subi, du fait .d’incendies
de brousse, dus à la longue saison sèche de
1911-1912, des dommages très graves.
Pour ce qui est des autres concessions, elles
se développent normalement et il y a lieu de
citer, comme essais intéressants, les Dlantations de kapok et d’hévéas dans l’île cTe Kaslognhieu, et l’introduction de la culture "de l’hévéa au cap Kep, chez M. Dupuv et à Véal-Rinh
chez M. Bouillod.
�ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS
DE L’INDE
Comme les Etablissements de la Côte des Somalis, les Etablissements français de l’Inde
sont surtout des ports de transit. La. part la
plus importante de leur commerce provient de
l’exportation des arachides qui s’embarquent à
Pondichéry. En 1911 et en 1912 les quantités de
cette graine exportée n’ont fait que s’accroî
tre.
Les seuls produits d’importance propres à nos
Etablissements sont les filés de coton et les
guinées. Malheureusement, ces articles sont en
butte aux attaques des fabricants de la Métro
pole qui par one séiie de mesures s’efforcent
de faire limiter leur importation dans les co
lonies françaises qui constituaient leur prin
cipal débouché.
Nous n’avons sur le commerce de cette pos
session que les chiffres ci-dessous que nous
communique le gouverneur.
1912
Commerce général
1911
Importations... Fr.
8.618.302
9.031.780
Exportations...
37.988.286
37.218.209
To t a l . . . .
Fr.
46.606.588
46.249.989
E x p o rta tio n s
1912
1911
Huiles de sésames....... .......
Huiles d’arachides................
Poissons secs .....................
Arachides en coques..........
Arachides dèccutiquées.......
Guinées.................................
Filés........................................
QUANTITÉS
VALEURS
QUANTITÉS
VALEURS
k il.
francs
k il.
francs
252.000
67.000
52.000
■9.825.000
76.373.000
1.633.000
1.208.000
66.888
33.120
12.283
1.877.678
20.551.924
4.868.151
2.827.231
87.020
72.760
129.750
5.281.400
85.728
1.200.320
1.1016
60.029
43.782
34.533
1.112.563
22.264.008
3.752.490
2.323.575
(1) Communiqué à l’Institut Colonial par M. le Gouverneur des Etablissements Français de l'Inde. — On
n’a pas publié d’autres renseignements officiels sur cette Colonie.
�COLONIES DU PACIFIQUE
Les années 1911 et 1912 ont été marquées
pour nos diverses possessions du Pacifique et
de l’Océanie par des progrès très appréciables
de la colonisation européenne.
En Nouvelle-Calédonie l’exploitation des mi
nes est devenue de. plus en plus active grâce
à l’introduction d’un important matériel et
à l’emploi d’un nombreux personnel. En'
vue du traitement du nickel, quatre grandes
usines sont en voie de construction, ainsi qu’u
ne usine pour le traitement du chrome. La
prospérité commerciale de l’île paraît donc
assurée pour de longues années. Les vaillants
colons qui se sont adonnés à la culture du sol
ont cru voir un instant leurs efforts récom
pensés par les hauts prix atteints par leur
récolte de café. Malheureusement, l’Hémileia,
la maladie qui a dévasté les plantations de
Ceylan et de Java, a fait de graves 'dégâts en
19iZ. Les planteurs ne se sont pas découragés
et en même temps qu’ils entreprenaient la lutte
au moyen des traitements anti-cryptogamiques,
ils ont commencé la plantation des variétés ré
sistantes comme le « Robusta ».
A la Nouvelle-Calédonie, il en a été de même
et il faut espérer que, de la même manière, nos
planteurs de ces îles sauront triompher de la
mauvaise fortune passagère.
Les Etablissements de l’Océanie sont égale
ment en progrès constants. Les exportations de
ces îles sont passées de 3.145.000 frs en 1908 à
8.481.000 frs en 1912.
11 est vrai qu’une partie de la plus value
provient de la hausse des vanilles alors que
les quantités ont diminué. Une grave maladie
sévit actuellement dans certains districts et
là aussi le besoin d’une direction scientifique
se fait impérieusement sentir.
Les diverses îles sont mises peu à peu en
valeur et leur prospérité doit suivre une pro
gression normale.
NOUVELLE CALEDONIE ET DÉPENDANCES O
Commerce spècial
Importations... Fr.
Exportations...
T otal . .
. Fr.
1911
13.696.557
11.640.241
1912
14.019.098
12.637.058
Commerce général
Importations... Fr.
Exportations .. Fr.
1911
15.155.590
13.099.274
1911
15.316.755
13.974.715
25.336.798
26.656 156
T otal .
... Fr.
28.254.868
29.301.470
E x p o rta tio n s
1912
1911
DESIGNATION
QUANTITÉS
4
Minerais de nickel...................
»
de chrome.................
Café..........................................
Coprah......................................
Conserves de viandes..............
Peaux........................................
Caoutchouc...............................
Nacre........................................
Coton........................................
Mattcs de nickel.....................
» de cuivre.....................
kil.
120.05^817
32.80S.098
649.049
2.984.986
397.345
318 494
11.142
572.189
45.419
2.993.424
1.528.655
Le gouverneur de la Nouvelle-Calédonie a
bien voulu nous adresser un rapport sur la si
tuation économique de la Nouvelle-Calédonie
pour 1912, que nous combinons avec les ren
seignements très complets publiés par le « Bul
letin du Commerce de la Nouvelle-Calédonie et
des Nouvelles-Hébrides » (février-mars 1913).
VALEURS
francs
3.601.797
1.144.042
1.279.740
1.451.683
390.815
291.765
101.400
263.062
90.838
2.137.622
505.914
QUANTITES
t
kil- .
74.3034212
•SITM6.847
410.336
2.856.513
414.707
345.824
7.376
759.799
200.603
5.097.834
»
VALEURS
francs
2.526.444
1.767.068
902.366
1.698.302
427.686
257.106
62.336
528.878
401.206
3.600.033
»
La situation économique de la Nouvelle-Calé
donie a présenté jusqu’à ces dernières années,
une instabilité assez déconcertante. Les pério
des de crises se succédaient par intermittence,
causées principalement par un arrêt ou par
un ralentissement des exploitations minières.
Leurs conséquences étaient d’autant plus sen-
(1) Tableau communiqué à l’Institut Colonial par M. le Gouverneur ;de la Nouvelle-Calédonie.
�-
sibles que la population est peu nombreuse et
que le produit des mines constitue la partie la
plus importante des richesses de la colonie.
De 1890 à 1895, le pays fut très éprouvé par
une de ces crises qui l’oblige à licencier une
partie de ses fonctionnaires. Après une reprise
des affaires dont le point culminant a été
atteint en 1902 une nouvelle dépression s’est
produite et s’est prolongée jusqu’ à 1910. A par
tir de cette date, on constate un relèvement
marqué dans toutes les branches de l’activité
calédonienne et principalement dans l’indus
trie minière. En effet, le chiffre du commerce
extérieur qui avait atteint 25.500.000 frs en 1902
puis était progressivement descendu à 17 mil
lions en 1909, a repris en 1910, une courbe ra
pidement ascendante pour arriver en 1912 au
chiffre de 29.250.000 francs, le plus élevé qui
ait encore été réalisé en Nouvelle-Calédonie.
Certains indices permettent de présumer que
la situation prospère actuelle est assise sur des
bases plus durables que précédemment. Il est,
en effet, d’un excellent augure pour l’avenir
que l’industrie minière soit enfin rentrée dans
la voie de la fusion sur place des minerais.
La création des hauts fourneaux de Nouméa
et de Thio, les installations hydro-électriques
de Yaté et de Tao, les énormes capitaux qui
y sont engagés nous sont une garantie qu’il
ne s’agit pas d’une reprise éphémère, mais d’u
ne orientation décisive vers une exploitation
régulière et permanente des richesses du soussol calédonien.
Le Commerce général de 1912 eut largement
dépassé le chiffre de 30 millions si les expédi
tions et les arrivages n’avaient subi un arrêt
pour deux causes ;
1° La peste qui a duré du 23 septembre 1911
au 8 janvier 1912.
2° La non arrivée successive au port de Nou
méa de deux vieux paquebots des MM. dans la
même période, arrêtés à Sydney pour répa
rations.
MINERAIS
Voici les exportations des minerais de nic
kel et de chrome depuis l’année 1900 :
Nickel
—
1900
1901
1902
1903
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
1912
Chrome
—
Nickel mattes
l r" fusion
—
tonnes
tonnes
tonnes
100.314
133.676
129.653
77.360
90.655
125.289
130.610
101.707
120.028
82.028
115.342
120.059
74.312
40.474
17.451
10.381
21.137
43.197
51.375
57.367
31.552
46.309
32.136
28.244
32. 806
51.516
»
» »
» »
» »
» »
»»
» »
» »
» »
» »
0.768
2.993
5.908
>î
66
-
La valeur totale des minerais exportés, com
parée avec les trois années précédentes, se
présente ainsi :
Minerais
1909
1910
1911
1912
Fr.
Fr.
Fr.
Fr.
Nickel..................
2.406.7*0 3.087.465 3. COI.79:) 2.526.444
C hrom e................... 1.006.500
696.100 1.144.0>2 1.768.068
—
Cobalt......................
69.235
Néant
Nèani
—
—
Cuivre..............................
546 100.000
—
—
Plom b......................
Néant
2.200
—
—
Fer....................................
139 Néant
—
3.600.033
Nickel en m attes..
Néant 705.197
—
—
Cuivre en m a ttes..
Néant
Néant
La valeur attribuée par la Douane —
d’après les mercuriales fournies par la Cham
bre de Commerce et les déclarations des expé
diteurs — est la suivante :
Années Nickel
la tonne
Chrome
la tonne
Nick. en m attes
Malte ferro
la tonne
nickel de Tao.
Néant
58 fr.
1905 45 fr.
42 »
1906 30 »
45 »
1907 35 »
45 »
Î908 35 »
32 »
1909 20 .»
1910 27 »
25 » 50 700 fr.
1911 30 »
35 >»
700 »
700 » 1.000 fr.
1912 34 »
35 »
P ar suite, la valeur totale des minerais exportés a figuré dans les statistiques annuelles
depuis 1901, pour les sommes suivantes :
1901 — 8.913.336
1907 — 5. 557.651
1908 — 6.944.879
1902 — 9.974.460
1909 — 3.921.031
1903 — 6.394.948
1904 — 8.348.472
1910 — 4.590. 962
1911 — 7.701.308
1905 — 8.881.516
1912 — 7.894.545
1906 — 6.639.453
En 1912 les minerais ont été dirigés sur les
contrées suivantes :
—
—
—
—
NICKEL
France __
Angleterre .
Allemagne .
Belgique ..
Etats-Unis .
Hollande ..
Australie ----
CHROME
kil.
kil.
3.251.200
7.015.827
44.638.197
6.429.480
13.423.000
6.374.500
12.995.815
1.599.120
—
13.431.520
—
12.446.000
—
3.200.000
Minerai de chrome. — Le minerai de chrome
est produit par une seule maison : Chrome Cy
Ltd cependant la maison Ballande a expédié
la quantité de 1.524 tonnes de minerai dè
chrome provenant d’un stock ancien extrait
à la mine Bellacoscia à Paagoumène.
Le minerai de chrome expédié en Australie
a été transbordé sur des cargos lainiers.
Minerai de Nickel. — Les minerais exportés
l’ont été par les expéditeurs suivants (quanti
tés en tonnes) :
1912 1911 1919 1909
1908
Société le N ick el... 45.081
Maison Ballande .. 16.065
Maison de Béchad.e 10.269
83.642
31.800
—
70.000 55.000
45.000 28.000
—
—
105.000
15.000
—
�-
67 -
Le minerai de nickel exporté en France a
été expédié par la Société le Nickel à son usine
d’affinage du Havre ainsi que le minerai ex
porté en Angleterre pour l’usine d’affinage de
la Société à Glascow.
Celui exporté en Belgique (Anvers) provient
de la Société des Hauts-Foumaux de Nouméa
qui l’ont expédié à leur usine d’affinage.
Le minerai à destination d’Allemagne (Hann
bourg) a été expédié par la maison de Bêcha de
à la maison Rrupp.
La maison de Béchade au cours des années
1910 et 1911 a exporté à peu près les m êm es
quiatités qu’en 1912, mais ces expéditions
étaient comprises dans celîés "de la Société Le
Nickel.
Mattes de nickel. — Les mattes de nickel ont
été exportées sur les contrées suivantes :
France ........................... 1.73066 Kil.
Belgique ....................... 2.99*7.330
Australie ......................
367.738
Les mattes de nickel exportées l’ont été par
les expéditeurs suivants (quantités en kilog.) :
1912
Sté des H. Fourn. N ou m éa.. 3.367'.058
Société Le N ic k e l................. 7.625 .«600
Société de
Tao.................
—
—
2.899.000
737.000
940.000
40.000
105.166
-
A noter que la Société le Nickel n’a opéré
qu'une seule expédition, en fin d’année, et que
l’usine hydro-électrique de Tao n’est qu’une
usine d’essais.
Les mattes produites par la Société des
Hauts-Fourneaux de Nouméa et Le Nickel
contiennent 'de 43 à 45 p. cent de nickel et cel
les de la Société de Tao, dites ferro-nickel plus
de 50 %. En conséquence, les mattes exportées
par ces trois usines représentent une quantité
minimum de nickel métal suivante :
L’exportation de nickel de 1912 peut donc se
chiffrer comme suit :
Minerai brut, teneur de 6 à 7 %. 72.315,212 k.
Mattes à la teneur de 43 à 50 %. 36. 600.000 k.
Total . . . .
108.915.212 k.
représentant la véritable quantité de minerai
exporté, c’est-à-dire qu’il a été exporté moins
de terre, mais une matière métallurgique de
valeur ayant nécessité pour sa transformation
un important matériel, un nombreux personnel
et une grosse quantité de combustible et de
fondants. Ce sont là des facteurs nouveaux qui
ont apporté un gros appoint en faveur du com
merce général de la colonie.
Les trois usines qui ont exporté des mattes
à une teneur secrète mais que nous pouvons
évaluer à quelques unités près, ont donc,
au minimum, produit les quantités de nickelmétal pur suivantes :
Société des Hauts-Fourneaux de
Nouméa, 3.367.058 kilos de
mattes à la teneur de 45 %,
soit .............................................. 1.515.176 k.
Société le Nickel, 1.625.600 kilos
de mattes à la teneur de 45 %,
soit ...........................................
731. 520 k.
Société de Tao, 105.166 kilos
de mattes à la teneur de 50 %,
soit ...............................................
52.583 k.
Total du nickel-métal pur
2.299.279 k.
Le nickel en mattes des deux premières so
ciétés doit subir encore trois opérations en Eu
rope avant d’être définitivement affiné, le fer
ro-nickel produit par l’usine de Tao ne subit
qu’une seule opération avant d’être employé
par les usiniers d’Europe.
On peut prévoir, pour l’année 1914, l’achève
ment des gigantesques travaux de l’usine hy
dro-électrique de Yaté, construite par la So
ciété Le Chrome et 1915 celle définitive de Tao
dont la marche est assurée par la captation de
trois chutes d’eau situées à Tao même et de
deux autres, d’un débit plus considérable pla
cées dans une région voisine mais dont l’éner
gie électrique pourra facilement être concen
trée à Tao.
A ce moment, la colonie possédera quatre
grandes usines de transformation des mine
rais entre les mains de puissantes sociétés, et
pourvues des plus récents procédés industriels
et scientifiques. Toutes les quatre auront pour
base le traitement du minerai de nickel.
Toutefois, l’avenir minier de la colonie ne
devrait pas exclusivement être entrevu par
l’exploitation indéfinie et intensive de nos mi
nes de nickel. L’exploitation de nouvelles mi
nes exige des travaux préalables considéra
bles et coûteux : ceux du bassin de la Ouenghi (Société le Nickel), du mont Dô (Société
du mont Dô) et les mines de Téné (Société des
Hauts-Fourneaux de Nouméa) vont entraîner
des dépenses de 500.000 francs à un million.
Les massifs miniers pouvant supporter de telles
dépenses peuvent se compter. Quoiqu’en assu
rent certaines personnes connaissant peu la co
lonie, nos gisements miniers ne sont pas iné
puisables et le but constant de notre adminis
tration doit être d’empêcher la dilapidation de.
nos richesses minières et de sauvegarder l’ave
nir.
Depuis quelques années la production vérita
ble du nickel-métal n’a pas sensiblement aug
mentée, le nickel-métal est un produit relati
vement trop cher pour que l’emploi se soit
généralisé dans toutes les constructions et nous
ne pouvons espérer concurrencer victorieu
sement la production minière canadienne
Si nos réserves de minerai de chrome sont,
largement suffisantes pour assurer pendant
une longue période d’années une exploitation
aussi intensive que celle de 1912, il faudrait
cependant orienter nos mineurs vers l’exploi
tation de la houille, du cinabre, de l’or, du
cuivre, etc., toutes industries possibles, en en
visageant même la. situation toute particuliè
re de la Nouvelle-Calédonie. En faisant con-
�-
naître toutes les ressources minières et en en
courageant les initiatives, l’administration
remplirait le rôle de gérante des intérêts com
merciaux de la colonie, qui devrait être le
sien. Il nous est agréable de constater que le
Service des Mines, en voie de réorganisation
entre définitivement, avec un Chef actif et
éclairé dans cette voie commerciale qui aurait
dû être depuis longtemps son seul objectif.
PRODUITS AGRICOLES DIVERS
L’exportation des produits autres que les
minerais est la suivante :
Produits divers ........
6.040.170 fr.
Minerais et m a tte s __
7.894.545 fr.
Total d’exportation en
1912 ............................... 13.934.715fr.
L’exportation et la valeur des produits au
tres que les minerais s’accroît sans cesse
depuis quelques années avec les conditions cli
matériques favorables, l’augmentation peu
sensible mais continue de la population agri
cole ainsi que de l’augmentation des cours de
certains produits :
1907 . 2.946.510 fr.
1901 .. 2.139.156 fr.
1902 .. 2.306.763 »
1908 . 3.186.968 »
1909 . 3.783.927 ><
1903 .. 2.568.917 »
1910 . 5.142.085 »
1904 .. 2.603.120 »
1911 . 5. 397.965 »
1905 .. 2.558.759 »
1912 . 6.040.170 »
1906 .. 2.570.184 »
La valeur des principaux produits attribuée
par la douane à leur sortie, est la suivante :
Café, 2 fr. 20 le kilo.
Coprah, 250 fr. la tonne.
Caoutchouc, 8 fr. et 9 fr. le kilo.
Coquillages de nacre, 600 et 725 fr. la tonne.
Biche de mer, 150 et 250 fr. les 100 kilos.
Coton fibres, 1 fr. 60 et 2 fr. le kilo.
Bois de santal, 500 fr. les 1.000 kilos.
Café. — Depuis 1900, les exportations ont
donné les chiffres suivants, quantité et valeur :
fr.
kil.
1900....
354.305
275.929
442 702
1901. ..
879.455
945.946
1902....
548.305
1903....
626.478 1.036.741
1904....
554.163
346.253
295.412
1905....
500.258
1906....
283.790
482.458
1907.. .
458.462
323.731
505.460
1908....
354.285
1909....
775.972
461.320
1910....
518.927
850.236
1911....
649.114 1.279.748
1912....
827.318
376.054
Pour 1912, la statistique de la Douane a compris dans nos exportations de café, celui pro
venant des Nouvelles-Hébrides et qui a été
traité à l’usine Liétard, soit 34.312 kilos que
nous avons retranchés ici de la liste générale
des exportations figurant en première page.
Cependant, pour être fixé sur le déficit réel
de notre production, il convient de tenir com
pte de la quantité de 126.284 kilos, expédiée
par le premier paquebot de janvier, provenant
de la récolte de 1912 et qui aurait dû être char
gée en décembre si le paquebot des MM. avait
effectué son voyage habituel. Le chiffre d’ex
portation devrait donc être ainsi fixé pour
1912 : 502.338 kilos pour 1.105.103 francs.
68
—
La production de café a diminué de près de
147 tonnes d’une année à l’autre alors qu’a
vant les ravages de l’hemileia on pouvait
compter sur une récolte supérieure à celle de
1911.
Le fléau continue sa marche lente, mais inin
terrompue, les caféeries bien abritées et dont
le sol est constitué par un profond humus res
tent indemnes jusqu’à ce jour. Le Robusta
est planté partout, mais ce nouveau plant ne
commencera à produire qu’en 1917.
Coprah. — Les exportations depuis 1903 sont
les suivantes :
485.480 fr.
1903 1.745.115 kilos
678.576 —
1904 2.214.000
545.000 —
1905 1.710.414
1906 1.264.210
341.908 —
308.720 —
1907
919.517
403.416 —
1908 1.486.970
1909 1. 966.997
684.938 —
1910 1.917.850
835.620 —
1911 2.984.986
1.138.043 —
1912 2.856.113
1.621.238 —
L’exportation a fléchi par rapport à 1911 de
128.873 kilos, alors que la valeur a augmenté
pour cette même période, de 483.195 francs.
Cette anomalie s’explique par la quotation ar
bitraire donnée par la Chambre de Commerce:
520 fr. la tonne en 1912 alors qu’en 1911 il
n’avait été coté à la sortie que 420 fr. la tonne
quoique les cours se soient maintenus toute
l’année entre 460 et 530 fr. la tonne. Voici les
inconvénients résultant d’évaluations fantaisis
tes.
Pour mieux fixer la production calédonienne
de 1912, il conviendrait de retrancher de ce
chiffre 180 tonnes, provenant des Nlles-Hébri
des et d’ajouter 600 tonnes expédiées par le
paquebots Sydney des M. M. qui aurait dû,
faire partie des exportations de décembre 1912
(si ce navire était venu à sa date), soit 2.856
tonnes moins 180 = 2.676 + 600 tonnes = 3.276
tonnes pour l’année 1912 et une valeur de
1.703.000 fr.
Notre Administration, que nous voyons s’é
garer en voulant renforcer l’autorité des chefs
sauvages et vicieux et en rêvant l’institution
des tribunaux indigènes à plusieurs degrés (en
exécution d’ordres formels du Ministère) serait
mieux inspirée en les encourageant à soigner
et à étendre leurs cocoteraies.
C’est la politique indigène anglaise et alle
mande aux Fidji et aux Samoa.
—
—
—
—
—
—
—
—
—
Coquillages de nacre. — Exportation depuis
1905 :
1905 — 344.246 kilos.
69.455 francs.
))
113.394
1906 — 891.593 ))
))
1907 — 932.575 »
184.398
))
1908 — 821.151 ))
162.036
))
1909 — 588.653 ))
112.684
))
1910 — 990.049 ))
276.229
1911 — 572.189 ))
))
239.214
1912 — 759.791 ))
))
511.385
La production s’est relevée et il n ’y a peut
être pas lieu de s’en féliciter, cet accroissement
étant surtout dû aux nombreux pêcheurs japo
nais qui se sont évadés des mines de la Société
le Nickel et des Hauts Fourneaux de Nouméa,
préférant leur indépendance et les risques du
métier de pêcheur aux contraintes du métier
�—769
de mineur pour lequel ils avaient signé un
contrat.
Les bancs du précieux coquillage sont dévas
tés faute de surveillance.
Caoutchouc. — Exportation depuis 1905 :
195.556 francs
1905 — 22.647 kil.
))
1906 — 36.111 ))
368.110
»
1907 — 31.418 ))
311.023
))
90.111
1908 — 9.749 ))
>:
1909 — 27.737 »
210.508
1910 — 21.184 ))
251.172
»
101.400
1911 — 11.142 ))
»
62.336
1912 — 7.376 »
Le caoutchouc est en constante diminution
quoique les prix soient encore rémunérateurs:
les voleurs de latex ont détruit bien des ba
nians de Sâ avec les incisions trop fréquentes :
la surveillance est fort difficile à exercer pour
empêcher la destruction de ces arbres. Une ré
pression sévère aurait peutêtre pu arrêter les
vols de latex.
Conserves de viande. — C’est l’usine de
Ouaco seule qui exporte des conserves pour le
commerce. Sa situation est régulière et son
abatage moyen de 15 têtes par jour.
L’usine de conserves de l’Orphelinat doit
opérer sa réouverture en mai prochain, et d’a
près les dispositions prises la campagne serait
sérieuse.
Bétail vivant. •— Il a été embarqué 62 têtes
pour Tahiti par les cargos de la Société navale
de l’Océanie. Si l’opération réussit, le port de
Papeete appelée à une grande importance dès
l’ouverture du canal de Panama peur devenir
un bon client pour notre élevage.
M. Magnier, président du Syndicat des Négo
ciants en café de Marseille, s'exprime ainsi
dans son rapport sur les cafés de la 5e expo
sition de l’Institut Colonial :
Une maison de Marseille a exposé des échan
tillons de café provenant de livraisons faites
par ces colonies. Le café gragé et nature est
d’un aspect remarquable qui témoigne du souci
Biche de mer. — Exportation depuis 1906 :
qu’ont eu les planteurs d’améliorer sans cesse
1909 — 32.647 k.
1906 — 45.233 k.
leurs produits. Il n’est pas douteux que,
1910 — 32.760 »
1907 — <97.759 »
surtout depuis quelques années, la Nouvelle1908 — 55.984 »
1911 — 25.783 »
Calédonie ait offert à la consommation des
1912 — 29.387 »
cafés remarquables et toujours en progrès. Le
Il y a une légère augmentation de 3.000 ki grageage en particulier est parfaitement réus
los : de même que pour les trocas, elle est due si. « Il est à déplorer que ces deux colonies se
au nombre croissant de pêcheurs japonais en
envahies par l’« Hémileia Vastatrix »,
rupture de contrat et qui dévastent les fonds voient
est une maladie d’origine cryptogamique
peuplés d’holoturies et de coquillages de nacre. qui
due aux champignons microscopiques appar
tenant au groupe des urédinies, comme ceux
Cotons. — Exportation des cotons depuis
qui produisent la rouille de nos céréales. Le
1908 :
développement de l’Hémileia Vastatrix se pro
1908 —
1.100 fr.
duit surtout pendant les mois chauds de la
575 k.
saison des pluies. L’Hémiléia s’attaque aux
1909 —
3.534 »
6.879 »
21.456 »
12.192 »
1910 —
caféiers à tous les âges et se propage avec une
90.838 »
45.209 »
1911 —
rapidité foudroyante.
401.206 »
200.603 »
1912 —
« Divers procédés ont été employés pour ra
A noter qu’il a été exporté 377.261 kilos de lentir le fléau, on espère même avoir sauvé
graines de coton pour une valeur de 44.376 frs, une partie des plantations par l’application
y compris les graines des cotons néohébridais des remèdes destinés à tuer le champignon au
moment le plus propice. Le meilleur remède
traités en Nouvelle-Calédonie.
La culture du coton fait des progrès sérieux, semble être le sulfate de cuivre.
<i II est certain que les planteurs les plus
favorisés surtout par le désastre des caféeries.
La même observation faite précédemment éprouvés ont songé à remplacer les arbres
pour les exportations de café et de coprah doit détruits par des nouvelles espèces de caféiers,
être mentionnée : 60 t. 277 kil. et 108.686 fr. résistants naturellement aux atteintes de l’hftde coton en fibres de la production 1912 au miléia. vastatrix.
Le « coffea robusta » semble le plus désigné
raient dû figurer dans les exportations de
l’année si le paquebot des M. M. ne s’était abs pour jouer ce rôle de remplaçant. Il est prou
tenu de toucher à Nouméa le dernier mois vé, comme son nom l’indique, que cette sorte
est très résistante aux atteintes des divers
de l’année.
En somme, l’exportation de coton en 1912 de fléaux. De plus, la production est rapide et
vrait se chiffrer ainsi 260.280 kilos pour dans le temps le plus réduit, le caféier dit
« Robusta » donne des résultats très considé
509.892 francs.
rables. Mais il s’agit de savoir si la quantité
A
rapidement produite compensera l'excellence
Il y a donc lieu de préciser que si les fortes de la précédente sorte et nous nous demandons
quantités de café, coprah et coton que nous ve- s’il ne serait pas aussi sage d’essayer de main
nous de relever avaient pu être expédiées en tenir en Nouvelle-Calédonie une espèce de
décembre, l’exportation totale atteindrait la caféier qui a donné les résultats si tangibles.
somme de 14.503.421 fr. et le Commerce général Il ne semble pas que le planteur soit de notre
avis et il est probable que le Robusta sera
celle de 29.820.179 francs.
Conséquemment, l’exportation des produits planté en grand dans la Colonie. Souhaitons
auti'es que les minerais qui comprend 6.040.170 que les planteurs s’attachent, par des soins
francs ' devrait être relevée au chiffre de expérimentés et incessants, à améliorer cette
6.606.888 fr., en augmentation de 1.210.923 fr. sorte et à lui donner un peu de cette nervosité
qui fui fait défaut. »
sur l’année 1911.
�- 70 -
NOUVELLES HEBRIDES
Aucun rapport n’a été publié sur la situation
des Nouvelles-Hébrides en 1911 et 1912 mais M.
le Commissaire Général a bien voulu nous en
voyer les intéressantes précisions suivantes :
Décomposition des exportations de la Nou
velle-Calédonie aux Nouvelles-Hébrides :
Port Vila, le 26 mai 1913.
« J’ai l’honneur de vous accuser réception de
votre lettre, en date du 18 mars dernier, par
laquelle vous avez bien voulu me demander
des renseignements sur le commerce général
des Nouvelles-Hébrides pendant les années 1911
et 1912 et leurs principales productions.
J’aurais voulu, en présence de l’œuvre si
intéressante que vous avez entreprise, vous
fournir des indications aussi complètes que
possible.
Malheureusement, l’organisation très rudi
mentaire de l’Administration française dans
l'Archipel et aussi le manque absolu de tout
moyen de contrôle m’obligent à restreindre les
renseignements ci-après aux transactions com
merciales effectuées durant les deux années
précitées entre la Nouvelle-Calédonie et les
Nouvelles-Hébrides.
1912
1911
Marchandises du cru__ 97.518.00 56.039.00
Marchandises françaises. 544.389.00 603.463.00
Marchandises étrangères. 423.023.00 338.126 00
1.064.930.00 997.628.00
Importations
Exportations
1.064.930
365.827
997.628
506.039
1911
1 91 2
francs
francs
Les quantités de café et de cacao provenant
des plantations françaises de l’Archipel et ex
portées pendant les campagnes de 1911 et 1912
(soit du 30 juin 1910 au 30 juin 1911 et du 30
juin 1911 au 30 juin 1912), se répartissent com
me suit :
Campagne de
Campagne de
1911
1 91 2
en fèves......
539.741 k. 750
281.937 k. 850
en parche ...
4.181 k. 000
90.935 k. 000
25.678 k. 000
en cerises...
44.189 k. 000
24.141 k. 700
cacao....... .
27.223 k. 000
Le maïs récolté sur les exploitations françai
ses est dirigé sur l’Australie et la NouvelleCalédonie.
Les quantités de ce produit exportées à Nou
méa pour y être manutentionnées ou emmaga
sinées se décomposent comme suit :
1911
QUANTITÉS
1.503.667
1.430.757
Total
soit une augmentation de près de 100.000 frs
due principalement au coton égrené exporté à
Nouméa pour y être traité et reexpédié ensuite
en France.
kil.
1812
VALEUR
QUANTITÉS
francs
•kil.
VALEUR
francs
517.655
59.155
745.991
99.675
Indépendamment de ces trois principaux
produits, il convient de. mentionner ceux Indi
qués ci-après qui ont été exportés en NouvelleCalédonie au cours des mêmes années, savoir :
1911
191 2
QUANTITÉS
VALEUR
QUANTITÉS
kil.
fiancs
115
285
171.000
11.711
109.000
»
kil.
»
34.812
180 030
66.577
316.325
1.381
Caoutchouc...............................
19
Santal.......................................
500
Coprah.....................................
124.058
Coquillages..............................
40.044
Coton........................................
177.000
Biches de Mer.................................
»
Le coton suit une progression constante.
Le maïs est, pour la plus grande partie,
vendu à Nouméa ; cependant, chaque année,
une certaine quantité est traitée en cette ville
puis réexportée.
Le coprah est généralement dirigé sur les
marchés australiens.
Enfin, le café et le cacao sont expédiés en
France.
Dans le chiffre de 603.000 frs de marchandi
ses françaises exportées par les négociants nou-
VALEUR
francs
))
21.588
95.468
32.052
162.726
1. 430
méens, il y a lieu de tenir compte d’envois
directs de France que l’on peut évaluer à
près de 400.000 frs.
Ces chiffres indiquent l’existence entre notre
archipel et la Métropole d’un mouvement im
portant d’affaires qui a une tendance à s’ac
croître dans des proportions sensibles.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’as
surance de ma considération la plus distin
guée.
J. R e p iq u e t .
�- 71 -
ETABLISSEMENTS FRANÇAIS DE L’OCÉANIE 0
1911
Importations...................
Exportations.....................
Fr.
T o t a l ..........
1912
7.202.650
7 519.119
7.747.181
8.481.366
14.725.769
16.228.547
Le tableau ci-après permet de comparer le mouvement du Commerce général de la Colonie pendant les
dix dernières années.
Années
Importations
francs
francs
francs
1903...
1904...
1905...
1906...
1907...
1908...
1909...
1910.. .
1911...
1912...
3.938.153
3.221.555
3.028.161
2.746.283
3.331.810
3.867.863
4.612.930
5.659.367
7.206.650
7.747.181
4.722.273
3.563.218
3.062.569
3.716.801
3.639.954
3 149.326
5.051.442
6.031.289
7.519.119
8.481.366
8 660.426
6.784.773
6.090.730
6.463.084
6.961.764
7.013.189
9.664.372
11.690 656
14.725.769
16.228.547
Exportations
Totaux
E x p o rta tio n s
Les Exportations de 1912 s’élèvent à Fr. 8.481.366
Celles de 1911...............................
7.519.119
s o it u n e d iffé r e n c e
1911
Nacres.................
Coprah.................
Vanille.................
Biches de mer__
Fungus.................
Oranges.......... N.
Cire d’Abeilles ...
Coton en laine__
Cocos en coques N.
Phosphates naturels........
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
611.150
8.014.857
256.719
3.140
21.626
4.243.459
2.224
78.296
871.747
39.038
925.029
3.204.210
1.409.948
2.762
21.626
57.331
5.218
97.599
66.854
11.080
9 6 2 .2 4 7
1 91 2
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
602.619
8.683.466
212.084
1.351
8.346
4.876.450
3.502
27.534
962.377
11.911.682
Le progrès constaté dans le mouvement géné
ral du commerce pendant l’année 1912, porte
à la lois sur les importations et sur les expor
tations. Cet heureux résultat est dû en grande
partie à ce que les cours des principaux pro
duits se sont maintenus dans de bonnes condi
tions et ont même subi une hausse ; celui de la
vanille notamment. Ce produit a, en effet, été
payé en moyenne sur place 18 fr. le kgr., tan
dis qu’en 1911, il ne se payait que 10 fr. 50.
Bien que la quantité de vanille exportée en
1912 ait été en diminution sur celle de 1911 de
24.932 kgr. , cette différence a été largement
compensée par une augmentation considérable
de la valeur qui est passée de 2.318.744 frs à
3.376.749 frs, soit une plus-value en faveur
de 1912 de 1.058.005 frs.
Si l’on tient compte, en outre, que le prin
cipal consommateur est l’indigène et qu’il ne
sait pas thésauriser, dépensant toujours sans
compter, l’on s’expliquera sans peine le mou
vement toujours croissant de nos transactions
commerciales.
L’exploitation des phosphates de Makatea
qui n’est pas encore dans sa période intensive,
F.
Les principaux produits du cru exportés sont
détaillés ci-après avec les variations en quan
tités et en valeurs pour 1911 et 1912.
1910
Désignation des Produits
en faveur de 1912 de.
774.822
3.713.817
2.318.744
1 351
8.346
73.247
8.426
42.047
80.793
238.253
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
622.686
5.976.177
187.152
626
14.925
6.126.800
2.584
31.977
1.083.110
38.488.535
841.892
2.814.223
3.376.749
601
14.351
101.294
6.575
55.586
117.380
769.768
n’est pas étrangère non plus à ce mouvement ;
ii a été exporté en 1912, 38.488.535 kilos pour
une valeur de 769.768 francs contre 11.911.682 k.
pour 238.253 francs en 1911.
La plus-value constatée en faveur de 1912
aurait été plus grande sans l’accident survenu
en Nouvelle-Calédonie au vapeur « SaintAndré » de la Cie Navale de l’Océanie attendu
à Papeete en novembre 1912, accident qui l’a
empêché de continuer son voyage. Son charge
ment d’une valeur de plus de 200.000 frs a dû
être transbordé sur un autre vapeur de la
Cie et n’est parvenu à Tahiti qu’en 1913.
La diminution du coprah n’est pas aussi
grande qu’elle paraît, car il existait sur place
au 31 décembre 1912, un stock de 1.700 tonnes
dont la plus grande partie devait être expédiée
en novembre par le Vapeur Saint-André, resté
à Nouméa ; la différence en moins n’est donc
en réalité que de 1.000 tonnes, différence due
à ce que la récolte aux Marquises et aux Ilessous-le-Vent a été moins bonne qu’en 1911.
(1) Journ d Officiel de l’Océanie Française, 14 avril
1912 et 3 avril 1913.
�— 72 —
Le déficit constaté sur la quantité de vanille
est largement compensé par l’augmentation
des cours ; cette augmentation a pour résultat
une plus-value de 1.058.005 frs, qui, à elle-seule,
contrebalance la moins-value constatée sur
les autres produits.
En outre, l’exportation n’est autorisée qu’après examen d’experts, qui exigent pour ce
produit, un plus grand degré de dessication,
d’où une perte de poids qui peut être évaluée
à environ 20 %. Mais la qualité s’étant ressen
tie des exigences des experts, la perte sur le
poids a été largement compensée par le relève
ment des prix ; c’est ainsi que, bien que la
colonie ait expédié moins de vanille, la valeur
a été supérieure de 908.796 francs à celle de
l’année 1910.
La production ne manquera pas d’augmen
ter, de nombreuses plantations de cette orchi
dée ayant été faites sur différents points de nos
établissements.
Il paraît toutefois utile d’attirer l’attention
sur la cause de la diminution de 1a. récolte de
la vanille. Cette diminution est due à une mala
die parasitaire qui sévit sur les vanillères,
dans certains districts de Tahiti et à Moorea
particulièrement et menace de se propager si
des mesures ne sont prises au plus tôt pour
l’enrayer.
fruits intertropicaux de toutes sortes et
principalement les oranges, la canne à sucre,
le coton en laine et brut, la soie végétale ; de
puis quelques années,des plantations de vanille
importantes ont été créées. Il est même à re
douter que la production de cette précieusfe
denrée qui va incessamment accroître le ren
dement de nos établissement de plus de cent
mille kilos ne provoque un fléchissement de son
prix sur les marchés métropolitains et étran
gers. Beaucoup d’indigènes s’occupent aussi
d’élevage depuis plusieurs années. Les pâtu
rages sur certains plateaux sont excellents et
les animaux assez nombreux, livrés à la bou
cherie, donnent une viande de bonne qualité.
L’exportation des produits du crû pendant
l’année 1912 a dépassé 900.000 francs.
LES ILES MARQUISES
Les (Marquises qui comprennent 11 îles dont
6 habitées divisées en deux groupes : groupe
N. O. et groupe S. E. ont une superficie totale
de 127.400 hectares. Ces îles, dont le sol est
d’une fertilité extrême et se prête admirablemetn à de nombreuses cultures, souffrent non
seulement de la rareté des communications,
mais aussi et surtout de la dépopulation. Quoiqu’avant une superficie beaucoup plus grande
que les Iles-sous-le-Vent qui ne comportent que
48.500 hectares elles sont moins productives et
ARCHIPELS
cela résulte évidemment de ce qu’elles ne pos
sèdent plus que 3.117 habitants.
Les établissements secondaires sont à la
veille de sortir de l’isolement dans lequel tous
Deux ou trois fois par année, ces îles sont
se trouvent aujourd’hui, à l’exception des visitées par des voiliers venant de San Fran
Iles-sous-le-Vent, isolement qui, en paralysant cisco et elles n’ont de relation avec Papeete que
les efforts des populations de certaines dépen par quatre goelettes qui effectuent respective
dances, entravait jusqu’ici leur développement ment un voyage par trimestre.Deux de ces petits
économique.
navires appartiennent à la Société Commer
Les habitants des îles du- Sud trouvaient à ciale de l’Océanie, Compagnie allemande qui
peine une fois par année, ,1’occasion de placer a accaparé presque tout le Commerce de cette
leurs produits et les prix qui leur étaient dépendance ; un autre dépend de la Maison
offerts étaient tellement dérisoires qu'ils préfé Maxwell et Cie, dont le siège social est en Nou
raient s’en tenir exclusivement à l’exploitation velle-Zélande, et le quatrième est la propriété
de culture vivrières ; patates douces, taros,
d’un Français, M. Lévy, qui commence à tra
manioc, etc, à la pratique de la pêche ou bien fiquer avec les Marquises.
encore à l’élevage de porcs et de volailles et
En ce qui concerne la dépopule don, si on ne
renonçaient aux plantations de produits expor découvre pas un moyen prompt e i efficace pour
tables tels que le café, le coprah et le coton, rémédier à cette situation, avant trente années
dont ils tiraient des profits tout à fait aléatoi les Marquises constitueront une vaste nécro
res.
pole et la race autochtone aura définitivement
On peut donc penser qu’une transforma
vécu.
tion rapide aura lieu aussitôt que le Service
Une population qui comptait en 1887, 5.246
projeté va s’ouvrir. La preuve nous en est habitants s’est trouvée réduite en vingt-cinq
déjà fournie par la prospérité dont jouissent ans, de 1887 à 1911 inclus de 2.129 individus. Le
les Iles-sous-le-Vent, grâce aux relations régu bilan de l’année 1912 se traduit par 175 décès
lières qu’elles, entretiennent avec la Nouvelle- contre 92 naissances.
Zélande à l’aide des navires de « l’Union Steam
La production du sol est représentée exclusi
Ship Company » et avec le chef-lieu au moyen
vement par le cocotier. Les quantités de co
des goélettes à gazoline.
prah exportées pourraient être beaucoup plus
considérables s’il existait une main-d’œuvre
suffisante seulemeut pour opérer la récolte, car
ILES-SOUS-LE-VENT
les indigènes la plupart du temps, se bornent
à tirer profit des noix qui tombent d’elles-mê
La population des Iles-sous-le-Vent s’élevait,
lors du dernier recensement qui a eu lieu le mes sur le sol. Plutôt que de travailler à ac
31 décembre 1911 à 6.689 habitants. Les indi croître leurs plantations, ils incisent les coco
gènes sont doux et soumis, déférents vis-à-vis tiers pour en obtenir le jus qu’ils laissent fer
des représentants de l’Administration. Ils sont menter, ce qui produit une liqueur alcoolique
presque tous protestants et leurs pasteurs exer avec laquelle ils s’enivrent malgré les règle
ments coercitifs en vigueur. La production du
cent sur eux une influence très grande.
Cet archipel est essentillement agricole. sol a donc de même que la population, une
Le sol y est très fertile. La production tendance à décroître,et pour s’en rendre compte
s’y trouve représentée par le coprah, les il suffit de consulter les statistiques locales qui
�— 73 -
indiquent qu’en 1911 le coprah provenant des
Marquises atteignait le chiffre de 1.567.354 ki
los, alors qu’en 1912, ce chiffre est tombé à
1.040.785 kilos.
LES ILES TUAMOTU
Les îles Tuamotu au nombre de 80, ont une
superficie de 86.000 hectares. La population
suivant le dernier recensement qui a eu lieu le
31 décembre 1911, s’élevait à 3.715 habitants.
Sur les 80 îles que comprend cet archipel, 42
sont habitées. Les parties cultivables peuvent
être fixées à 70 ou 75.000 hectares. Le sol de
ces îles, constitué par le récif corallien, qui,
avec le temps s’est recouvert d’une faible cou
che de terre végétable, se prête à la culture du
cocotier dont l’amande, séchée au soleil, forme
le coprah. La principale richesse de ces îles est
représentée par l’huître nacrière, la perle fine
et le coprah. Le relevé ci-après des produits
qu’il a livrés à l’exportation pendant les dix
dernières années permet d’apprécier ce qu’il
est capable de produire avec une population
vraiment restreinte, mais courageuse et rela
tivement active :
Coprah
N acres
ANNÉES
POIDS
1903
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
1912
452.672
538.274
138.318
294.757
548.346
475.510
587.271
487.789
705.487
497.730
kilos
VALEURS
francs
905.344
1.077.548
207.477
442.135
877.353
475.510
781.070 ■
722.683 !
910.078
672.947
Au chiffre global dé 14.093.136 francs, valeur
de la nacre et du coprah, vient s’ajouter le prix
des perles fines que l’on peut estimer, au mi
nimum de 300.000 à 400.000 francs par année,
représentant pour la période décennale qui
nous intéresse, une moyenne annuelle de
3.500.000 francs environ.
La température de ces îles, assez élevée pen
dant le jour, s’abaisse sensiblement la nuit.
Leur climat est le plus sain de toute la colo
nie.
Une goélette à propulsion mécanique, appar
tenant au Service local, la Mouette, rayonne
constamment dans l’archipel pour préserver les
lagons du pillage, quand la plonge est fer
mée et permettre à l’Administrateur de pren
dre constament contact avec les habitants des
différenets îles, rendre la justice, veiller à ce
que les introductions d’alcool ne puissent avoir
lieu et à l’Agent spécial de procéder à la
perception de l’impôt.
Les Tuamotu sont fréquentés par de nom
breux caboteurs appartenant aux maisons de
commerce françaises et étrangères de la place,
surtout aux époques de la fabrication du co
prah et de l’ouverture de la pêche des nacres.
Elles sont appelées à profiter dans une large
mesure de la création du service interinsulaire.
Aux termes du contrat passé entre le Service
local et la Compagnie Navale de l’Océanie, le
navire mis sur la ligne devra faire neuf voya
ges par année.
GAMBIER
L’archipel des Gambier forme un groupe de
dix îlôts assez rapprochés dont les principaux,
les seuls qui soient habités sont : Mangareva,
Taravai et Akamaru. La superficie de ces îles
est de 3.000 hectares. Le dernier recensement
de la population qui a eu lieu le 31 décembre
1911, fait ressortir un chiffre de 529 habitants
POIDS
kilos
1.510.314
1.585.421
2.217.128
1.403.057
687.413
1.231.441
1.897.827
2.724.410
2.912.582
3.549.372
VALEURS
francs
450.942
475.626
620.795
491 069
274.965
307.860
607.304
871.811
1.252.410
1.668.204
30
84
95
20
25
64
20
26
74
VAL, TOTALES
francs
1.366.286
1.553.174
828.272
933.204
1.152.318
783.370
1.388.375
1.594.494
2.162.488
2.341.151
30
84
95
20
25
07
70
26
74
Si l’on se reporte aux recensements antérieurs,
on constate une certaine décroissance ; ainsi en
quinze années, de 1897 à 1911 inclus, les nais
sances ont été de 245 contre 286 décès. Comme on
le voit, la différence n’est pas très sensible. Les
affections prédominantes, de même que dans
les autres dépendances, sont la tuberculose et
la syphilis. Cinq cas de lèpre caractérisée exis
tent, 7 autres sont encore douteux. Avant la
mise en vigueur de l’arrêté du 7 février 1896,
l’alcoolisme était très répandu dans ces îles.
A l’heure présente, tout est rentré dans l'ordre.
La suppression de l’alcool est le plus grand
service que l’on ait rendu à cette population.
En général, le sol des Gambier est moins ri
che que dans les autres Dépendances ; néan
moins, le café, d’un arôme parfait, croît à pro
fusion et même à l’état sauvage ; le cocotier y
pousse, mais moins bien cependant qu’aux
Tuamotu. Quant aux orangers, aux bananiers
et à l’arbre à pain, ils existent en abondance.
Les pêchers donnent des fruits superbes et la
vigne y croît parfaitement bien ce qui indique
que Ton pourrait y implanter nombre de fruits
d’Europe.On peut encore y pratiquer l’élevage,
enfin, tous les légumes peuvent y être avanta
geusement cultivés.
Il existe en outre, un vaste lagon dans lequel
se trouvent 7 bancs nacriers qui apportent leur
contingent de richesse à cet archipel.
Les Conseils de district fonctionnent d’une
manière satisfaisante. L’impôt rentre, mais
avec une certaine difficulté, toutefois, il ne
laisse en fin d’année, que très peu de « restes
à recouvrer ». Tous les districts sont pourvus
d’écoles ; à Rikitea, chef-lieu de l’archipel, l’é
cole est desservie par un instituteur et une
institutrice pourvu du brevet élémentaire ;
les autres maîtres sont indigènes mais ils s’ac
quittent de leurs fonctions à la satisfaction en
tière de l’agent spécial. Le service des Travaux
publics dispose chaque année de plus de mille
( 6)
�- 74 —
journées de prestations qui toutes sont em
ployées à l’entretien des routes et des sentiers
muletiers.
Cet archipel n’attend qu’une chose pour ac
quérir un certain développement ; la visite,
plusieurs fois par année, du steamer chargé
d’assurer le service interinsulaire.
sujets aux maladies endémiques dans la colo
nie, ce qui doit résulter du climat plus tem
péré.
Tous ces petits'pays seront certainement des
pays d’avenir quand ils seront reliés plus fré
quemment à Tahiti par des communications
régulières.
ILE RAPA
TUBUAI, RAIVAVAE, RURUTU
ET RIMATARA
Les îles australes : Tubuai, Raivavae, Rurutu et Rim atara ont respectivement les su
perficies suivantes : la première 4.500 hectares
avec 543 habitants ; la seconde 2.700 hectares
avec 432 habitants ; la troisième 5.000 hectares
avec 900 habitants ; enfin la quatrième n’a que
que 1.000 hectares avec 415 habitants ; mais
l’absence de montagnes élevées dans cette der
nière — la plus haute n ’a que 96 mètres — la
rend exploitable da is toute son étendue. Un
militaire de la gendarmerie remplit à Tubuai
et à Raivavae les fonctions d’agent spécial ;
un ancien gendarme retraité accomplit les
mêmes fonctions pour Rurutu et Rimatara.
Toutes ces îles possèdent des instituteurs ; cer
tains d’entre eux sont pourvus du brevet élé
mentaire délivré dans la Colonie.
Dans toutes ces îles, le sol est riche en humus
et des tentatives faites pour cultiver certains
fruits d’Europe auraient, paraît-il pleinement
réussi. Les légumes, les tubercules de toutes
sortes, entre autres la pomme de terre, v vien
nent d’une façon parfaite. Le cocotier y pousse,
mais lentement et ne donne qu’une récolte par
année, ce qui est déjà appréciable. La canne
à sucre peut également être exploitée et on
commence à y planter de la vanille. Les pâtu
rages sont excellents, ce qui permet d’y faire
de l’élevage.Les indigènes de Rurutu et de Ri
matara, à l’aide de procédés absolument rudi
mentaires, capturent chaque année plusieurs
baleines ; enfin, les chevaux très vigoureux de
Rurutu sont renommés à Tahiti.
L’impôt dans ces îles, rentre sans difficulté.
Les populations sont douces et soumises. Tou
tes à peu près sont protestantes.
Les indigènes sont vigoureux. Us sont moins
*
L’île de Rapa, située à la pointe extrême de
nos possessions polynésiennes, a une superficie
de 4.200 hectares. La population est de 183 ha
bitants : 78 hommes et 105 femmes. Un gen
darme retraité y remplit les fonctions d’agent
spécial. Il est également instituteur.
Le sol de cette île est riche, la nier, plus riche
encore. Et cependant les habitants sont pau
vres : ils vivent en dehors de toute civilisation,
cette île n’étant visitée qu’une ou deux fois
par année.
Tous les fruits d’Europe, ainsi que les légu
mes, peuvent y être cultivés. Le café est très
apprécié. Planté à une époque déjà lointaine,
sur les conseils de M. le Gouverneur Gallet,
il pousse en abondance, voire même à l’état
sauvage ; mais les prix d’achà' offerts par les
caboteurs sont tellement dérisoires que les
indigènes ne veulent pas se donner la peine de
le récolter.
Les baies de Rapa sont extrêmement pois
sonneuses. Les pêcheurs ont constaté la pré
sence, en quantité assez grande, d’un poisson
qui se rapproche beaucoup de la morue. Les
langoustes pullulent dans certaines baies ; et
lorsque les indigènes en font la pêche, il leur
arrive parfois, en très peu de temps, d’en cap
turer de pleines embarcation 3
A une époque déjà lointaine, des gisements
de lignite ont été découverts dans cette île,
mais ils sont situés à flanc de montagne à des
hauteurs variant entre 200 et 500 mètres d’al
titude, ce qui rend l'exploitât! m difficile. Ce
combustible, suivant l’avis d’ingénieurs de la
marine, est de bonne qualité et peut être em
ployé à tous les usages industriels.
En résumé, trois choses manquent dans les
îles Australes de même qu’à Rapa : les com
munications, les bras, les capitaux.
�ANCIENNES COLONIES
Nos anciennes colonies ont connu des for
tunes diverses et bien différentes en 1911 et en
1912 par suite de la hausse et de la baisse
successive des prix du sucre qui constitue tou
jours leur principale production ; en effet le
prix du sucre a été en moyenne de 38 frs les
100 kilos en 1911 alors qu’il est retombé à une
trentaine de francs pendant tout 1912. Ce prix
de 30 francs paraît d’ailleurs le plus normal et
satisfaisant.
Malheureusement, les cyclones à la Réu
nion et une grande sécheresse aux Antilles ont
amené pendant ces deux années une diminu
tion importante de la production.
Les prix élevés atteints en 1911 ont cepen
dant redonné courage aux industriels qui ont
continué à améliorer leur matériel. Tout reste
cependant à faire au point de vue cultural et
nous ne saurions mieux définir la situation
déporable actuelle qu’en disant que ce n’est
que grâce au, concours bienveillant des Services
de l’Agriculture des Antilles Anglaises ou de
Maurice que des cannes sélectionnées ont pu
être introduites à la Réunion et aux Antilles.
Il serait cependant temps de comprendre que
la lutte contre la betterave n’est possible et
même avantageuse pour la canne à sucre qu’à
la condition que l’on applique à sa culture et à
son traitement industriel les méthodes scienti
fiques qui font la fortune de tous les pays su
criers autres que les colonies françaises où
elles sont encore inconnues.
Il y a tout lieu, en revanche, de se féliciter
des progrès faits dans nos anciennes colonies
par les cultures autres que celle de la canne
à sucre. La Réunion et nos Antilles paraissent
décidées à reprendre le nouveau rôle qu’elles
ont su si bien jouer autrefois en alimentant la
Métropole des denrées « dites coloniales » ;
le café, le cacao et la vanille, les épices, les
essences, qui sont le propre des pays tropi
caux et pour lesquels le vieux monde en a en
trepris la conquête.
RÉUNION (')
Commerce spècial
Importations... Fr.
Exportations...
1911
21.825.550
24.051.711
1912
20.254.801
15.623.328
Total . . . . Fr.
45.877.261
35.878.129
Commerce général
1911
Importations... Fr. 25.294.032
22.928.580
Exportations...
Total___ Fr.
48.222.612
1912
20.683.615
16.111.723
36.795.338
E x p o rta tio n s
1911
QUANTITÉS
Sucres......................................
Vanilles....................................
Tapioca....................................
Manioc......................................
Essences ;
Géranium.................................
Ylang-YIang............................
Autres......................................
Chouchou et fibres d'aloès__
Tabacs......................................
Cafés........................................
kil.
50.431.342
66.501
2.287.191
543.215
44.620 litres
1.225 873 345.935
118.274
91.406
(i) Communiqué à l’Institut Colonial par
1912
VALEURS
q u a n t it é s
VALEURS
16.631.390
1.855.695
1.080.056
119.697
kil.
26.676.915
52.165
1.544.130
241.149
8.671.960
1.606.432
828.182
43.473
1.278.738
215.570
27.240
357.213
538.282
210.612
43.953
2.527
1.519
309.893
118.381
32.475
1.624.621
412.768
55.768
258.784
532.438
86.600
francs
francs
�-
Exlrait du Rapport sur le Commerce de la
Réunion en 1911. Bulletin de l'Office Colonial
(Juin 1912).
Denrées coloniales de consommation. — La
valeur totale des denrées coloniales exportées
en 1911 a été de 19.243.183 francs alors qu’elle
n’avait été que de 10.916.565 francs en 1910,
soit en faveur de l’année 1911, une augmenta
tion de 8.326.618 francs.
Bien qu’à la suite du cyclone du 5 février 1911
la production sucrière de la colonie ait été di
minuée d’au moins 20 %, la quantité de sucre
exportée en 1911 dépasse de beaucoup (50.431
tonnes au lieu de 33.500 tonnes) celle exportée
l’année précédente. Ce fait tient à ce que la
majeure partie de la production de 1910, qui
n’a pu être exportée dans le courant de cette
année, en raison de la pénurie des moyens de
transport, a été embarquée dans les premiers
mois de 1911 et comprise dans leis statistiques
de cette année. De plus, la production sucrière
de 1911, commencée dès juillet, a été en rai
son de la forte hausse embarquée avant le 31
décembre dernier. Ces deux faits expliquent la
quantité considérable de sucre( 50.431 tonnes)
exportée en 1911. Quant à l’augmentation con
sidérable des valeurs accusées par les statisti
ques (7.921.481 francs), elle tient non seule
ment aux énormes quantités embarquées, mais
aussi aux cours élevés des sucres qui a été en
moyenne de 38 frs les 100 kilos en 1911 alors
qu’il n’a guère dépassé 26 francs les 100 kilos
en 1910.
En" ce qui concerne la vanille, la récolte de
1911 (66.501 kilos), a été supérieure de 1.561
kilos à celle de 1910 (64.940 kilos). Les cours
de cette année ayant été plus rémunérateurs
que ceux de l’année précédente, il en est résulté
pour ce produit en faveur de 1911, une augmen
tation de valeur de 312.313 francs.
Quant aux tabacs, dont les cours n’ont pas
varié depuis plusieurs années, leur exporta
tion a augmenté d’une façon appréciable en
1911. Au lieu de 97.546 kilos exportés en 1910,
on constate en 1911 une sortie de 118.241 kilos,
soit une différence en plus de 20.695 kilos.
Animaux et dépouilles d’animaux. — Compa
rativement aux résultats obtenus en 1910, on
constate sur ces deux chapitres des différences
en moins de 2.632 francs et de 4.679 francs, pro
venant, la première d’une réexportation de che
vaux effectuée en 1910 sur Madagascar et qui
ne s’est pas renouvelée l’année suivante et la
seconde, d’une exportation inférieure de peaux
brutes en 1911.
Farineux alimentaires. — La valeur totale des
divers articles constituant ce chapitre a été
de 1.269.373 francs en 1911 contre 1.241.649
francs en 1910. L’augmentation de 27.724 francs
est due à la hausse appréciable qui s’est pro
duite dans le cours des tapiocas et des fécules!
Fruits et graines. — A signaler, en faveur de
1911 une augmentation de 15.887 francs qu’il
convient d’attribuer à une exportation plus
considérable de conserves de fruits, notamment
d’ananas ; la valeur de cette exportation qui
n’était que de 47.791 francs en 19Î0, s’est éle
vée en 1911 à 60.782 francs.
Huiles et sucs végétaux. — La valeur totale
des divers produits constituant ce chapitre du
76! -
tarif avait atteint le chiffre de 2.006.372 francs
en 1910 ; elle est tombée, l’an dernier, à 1 mil
lion 524.498 francs, soit une différence en moins
de 481.874 francs.
Ce résultat provient d’une double cause : la
diminution de la production et l’avilissement
des cours des essences en 1911. En ce qui con
cerne les deux principales essences exportées
de la Réunion, le cyclone de février 1911 a
réduit pour le géranium la production qui était
de 61.792 kilos en 1910 à 44.620 kilos en 1911 ;
pour l’ylang-ylang, il l’a réduite de 2.372 kilos
en 1910 à 1.225 kilos en 1911. De plus, la baisse
des cours des essences en 1911, notamment
pour l’ylang-ylang dont le prix de venté a di
minué de près de 100 francs par kilo en moins
d’un an, explique la différence signalée cidessus.
Tiges et filaments à ouvrer. — La valeur de
ce chapitre, qui atteignait 465.410 francs en
1911 n’a plus été que de 358.153 francs en 1911 ;
d’où une diminution de 107.257 francs qui porte
uniquement sur les pailles de chouchou et les
fibres d’aloès. Non seulement, la production a
été moins grande en 1911, mais encore l’avilis
sement des cours qui sont tombés pour la
paille de chouchou à 2 francs le kilo, a eu une
fâcheuse répercussion sur la valeur de ces
exportations.
Produits et déchets divers. — A signaler sur
ce chapitre en faveur de 1911, une différence
en plus de 75.809 francs dûe à des exportations
plus importantes de conserves de légumes et de
légumes frais.L’industrie des conserves de légu
mes (choux-palmistes notamment) semble pren
dre une grande extension à la Réunion et l’ex
portation des légumes frais à destination de
Madagascar et de Maurice se développe chaque
année davantage.
Boissons. — Comparativement aux exporta
tions de 1910, on constate sur les boissons en
faveur de 1911, une augmentation peu impor
tante de 13.309 francs due à un léger mouve
ment qui s’est produit dans l’exportation des
rhums (43.909 hectolitres en 1911 contre 43.127
hectolitres en 1910).
Extrait du Rapport sur le Commerce de la Réu
nion en 1912. Bulletin de l'Office Colonial
(juillet 1913).
Les résultats obtenus en 1912 sont très infé
rieurs à ceux de l’année précédente qui a été
vraiment exceptionnelle. Cependant, cette nou
velle situation paraît plus normale et se rap
proche sensiblement de celle existant en 1909
et 1910. En ce qui concerne la valeur des pro
duits d’importation, il convient d’observer que
les valeurs de ces articles comprennent le
prix du fret soit une plus-value d’environ 20 p.
100. Déduction faite de cette majoration, impor
tations et exportations se balancent sensible
ment, ce qui paraît prouver que les affaires
ont repris leur cours ordinaire. En effet, de
nombreux facteurs, accidentels d’ailleurs,
avaient donné au commerce d’exportation de
1911 une activité exceptionnelle, qui ne semblait
pas devoir se maintenir en 1912.
D’abord au commencement de 1912, plusieurs
cyclones ont dévasté les plantations et nota-
�—
blement diminué les récoltes. Puis une séche
resse anormale a épuisé certains plants, en
particulier les cannes à sucre qui n’ont pas
donné à l’usine le rendement habituel. Enfin,
l’année dernière les produits avaient atteint
sur les marchés de l'extérieur des prix très
élevés, la production européenne et coloniale
ayant manqué à certaines époques de l’année.
Nous étudierons ces causes sur chaque chapi
tre.
Animaux vivants. — Produits et dépouilles
d’animaux. — Ces chapitres offrent respective
ment une plus value de 11.250 francs et de
45.474 francs sur les chapitres correspondants
de l’année précédente. Ces plus-values provien
nent d’une part d’une exportation exception
nelle dè 15 juments du pays faite en 1912 par
un éleveur de Madagascar et, d’autre part,
d’une augmentation dans la quantité des peaux
brutes expédiées en France et provenant du
nombre plus considérable de bœufs consom
més en 1912 à la Réunion.
Farineux alimentaires. — La baisse constatée
dans la valeur totale de ces articles (1.269.373
francs en 1911, 914.154 fr. en 1912) porte pres
que exclusivement sur les tapiocas en gru
meaux. Elle est due surtout aux dégâts causés
aux plantations de manioc par le mauvais
temps de février 1912 et à la réduction de la
récolte.
Fruits et graines. — On constate une diminu
tion de 36.451 francs dans le total de ce cha
pitre. Il faut l’attribuer à la vente sur place
d’une grande partie des consei’ves de fruits
fabriqués dans la colonie. .
Denrées coloniales de consommation. — La
valeur totale des denrées coloniales exportées
en 1912 n’a été que de 10.910.594 francs, alors
qu’elle s’était élevée en 1911 à 19.242.183 fr.,
soit une diminution de 8.331.589 francs. C’est
surtout sur le sucre que porte cette réduction
considérable qu’il faut attribuer à trois causes
1° cyclones de février 1912 qui ont réduit de
25 p. 100 la production annuelle ; 2° hausse
considérable des cours de 1911 qui a déterminé
les usiniers à exporter l’année dernière leurs
sucres dans le plus bref délai et avant le 31
décembre 1911 ; 3° baisse sérieuse des cours
en 1912 qui a empêché d’abord les planteurs
de couper leurs cannes et les a engagés ensuite
à conserver en magasin le produit de leurs
récoltes. C’est ainsi qu’en 1911, en ce qui con
cerne les sucres, les statistiques douanières ont
été influencées à la fois par des prix de vente
élevés et par une exportation rapide et excep
tionnelle, tandis qu’en 1912 elles subissent en
même temps la répercussion de l’avilissement
des cours, des exportations hâtives de l’année
précédente et des retards apportés dans les
sorties de sucre de l’année courante.
Le ralentissement du mouvement commercial
de 1912 par rapport à celui de 1911, aussi bien
à l’importation qu’à l’exportation, tient uni
quement à la mévente actuelle des sucres.
L’exportation des cafés présente aussi une
baisse sensible (32.475 kilos en 1912,91.406 kilos
en 1911) qu’il faut attribuer d’abord à la mala
die qui côntinue à dévaster les plantation de
café. De plus, en 1911, ce produit étant vendu
en Europe à un prix avantageux, tout© la pro
I l
—
duction a été exportée, alors qu’en 1912, les
prix sur place étant plus élevés qu’à l’exté
rieur, la plus grande partie de la récolte a été
vendue pour la consommation locale. D’où
réduction très importante dans l’exportation.
Le chiffre du commerce des vanilles de 66.501
kilos en 1911 est tombé en 1912 à 52.164 kilos.
Les bruits de guerre ont provoqué une certaine
perturbation sur le marché métropolitain et ce
malaise a entraîné un encombrement et un
abaissement des prix de vente. Beaucoup d’ex
péditeurs se sont tenus sur la réserve. Aussi
une notable partie de l’exportation sur France
a-t-elle transité vers Hambourg et New-York
pour atteindre des marchés plus fermes.
L’exportation des tabacs n’offre guère de chan
gement. L’île Maurice est le principal et pres
que unique client. A signaler toutefois l’envoi
de France de 368 kilos de tabac en feuilles et
de 300 kilos de tabac en poudre, envoi fait à
titre d’essai et qui peut-être permettra de ven
dre ces produits à la Régie Française.
Huiles et sucs végétaux. — L’industrie des
essences continue à prospérer. Beaucoup de
terrains jusqu’ici incultes ou à très faible ren
dement ont été couverts de plantes à parfums.
Les procédés de distillation ont été perfection
nés. Enfin, on cherche à obtenir des essences
nouvelles. Aussi ce commerce offre-t-il un
excédent notable d’une année à l’autre, reprise
due en partie à un relèvement très accentué
des prix de vente essence de géranium
(44.620 kilos valant 1.278.738 francs en 1911,
43.953 kilos valant 1.684.621 francs en 1912)
essence ylang-ylang (1.225 kilos en 1911, 2.527
kilos en 1912), essence vétyver (846 kilos en
1911, 1.170 kilos en 1912). A signaler particu
lièrement 349 kilos d’essences autres en 1912
contre 27 kilos seulement en 1911.
Tiges et Filaments à ouvrer. — Le total de
ce chapitre de 358.153 francs en 1911 est tombé
en 1912 à 259.060 francs. Cette baisse porte un
peu sur les fibres d’aloès mais surtout sur la
paille de chouchou. Pour les fibres, la diminu
tion est peu importante et doit être attribuée à
la transformation sur place de ce produit en
cordages, vendus pour les besoins du commerce
et des compagnies de transport. Au contraire,
l’industrie de la paille de chouchou décroît
d’année en année, cet article n’ayant pas réa
lisé les espérances des fabricants européens et
les prix de vente en Europe étant inférieurs
aux prix de revient sur place.
Produits et déchets divers. — On constate une
légère plus value à ce chapitre (100.996 fr. en
1911, 108.964 fr. en 1912). Elle est due à l’ex
portation des maniocs desséchés, expédiés dans
la métropole pour la fabrication des alcools.
Le commerce des conserves des légumes est en
baisse par suite de la vente sur place d’une
partie de la production.
Boissons. — La diminution de la récolte des
cannes à sucre a. entraîné un mouvement cor
respondant dans ia. production et dans l’expor
tation des rhums (4.312. 711 litres en 1911, 3 mil
lions 598.239 litres en 1912). C’est ce qui expli
que la moins value constatée (1.237.812 fr. en
1911, 1.063.128 fr. en 1912).
Marbres, pierres, terres. — La baisse consta
tée dans les chiffres de ce chapitre (1.018.459 fr.
�de vente. Or, les cyclones n’ont pas été d’une
violence exceptionnelle et les prix de vente
sont plus conformes à la moyenne des derniè
res années. Cette baisse relative, ou plutôt le
retour à la situation commerciale antérieure à
1911, devait donc être normalement prévue.
Sous ces réserves, l’année 1912 paraît avoir été
prospère pour la Réunion. D’ailleurs la ba
lance des importations et des exportations
prouve que la colonie ne s’est pas appauvrie.
C’est l’impression que laisse la comparaison
des résultats obtenus en 1912 avec ceux des an
nées précédentes.
en 1911, 423.888 fr. en 1912), provient exclusi
vement d’un arrêt momentané dans la réex
portation des houilles. La sortie de ce produit
avait été exceptionnelle l’année dernière en
raison des opérations de charbonnage effec
tuées à la Réunion par les paquebots des Mes
sageries Maritimes à la suite de l’épuisement
du stock constitué à Diégo-Suarez.
Conclusion. — En résumé, le ralentissement
considérable du commerce d’exportation cons
taté d’une année à l’autre s’explique en général
par les mauvais temps et la baisse des prix
GUADELOUPE ()
Commerce général
Importations................ ...
Exportations...............
T o t a u x ___ ...
Fr.
Fr.
1911
1912
19.383.258
20.245.486
39.628.744
19.524.116
26.084 302
45.608.418
E x p o rta tio n s
1911
QUANTITÉS
Sucre...................................... .
Café.........................................
Cacoa......................................
Rhum......................................
Mélasse...................................
Vanille....................................
Coton.......................................
Rocou......................................
Ananas....................................
1912
VALEURS
QUANTITÉS
VALEURS
kilos
francs
kilos
francs
37 493.363
959.176
1.060.666
10.549.696 h
1.049.356
17.811
1.636
21.070
158 864
11.078.883
2.417.608
1.718.575
3.811.119
100.553
336.593
1.622
10.929
101.294
38.914.563
1.108.943
924.678
9.697.851 L
713.908
26.024
23.678
4.1.176
156.077
16.659.355
2.607.969
1.410 871
4.155.476
103.326
396.204
30.318
17.290
68.245
'année 1910 avait été bonne pour la Colonie. La récolte sucrière, abondante avait per
mis d’exporter plus de 42 millions de kilos de
sucre et les cours de la denrée se sont mainte
nus élevés pendant toute la campagne. De
leur côté, les denrées secondaires ont présenté
des augmentations très sensibles comme quan
tités et comme prix.
Ces heureux résultats, s’ils s’étaient produits
en temps normal, auraient incité les planteurs
de cannes notamment à accroître leur produc
tion, et 1911, qui a aussi bénéficié de cours
rémunérateurs, aurait compté parmi les an
nées de prospérité. Malheureusement, il n’en a
pas été ainsi. Une des conséquences des grèves
agricoles qui ont troublé la colonie pendant les
premiers mois de 1910, fut la réduction dans
certains centres usiniers des surfaces cultivées.
Une autre conséquence de ces troubles fut que
les travaux de préparation de la campagne su
crière 1910-1911 s’accomplirent tardivement vers
septembre ou octobre, c’est-à-dire à un moment
où les cannes déjà développées ne pouvaient
plus être fumées utilement, d’où un échec sen
sible sur le poids des cannes et sur leur ri
chesse saccharine.
En outre, le sucre qui s’était vendu 31, 37, 40
et 43 francs, 94 les 100 kilos en 1910, n’a plus
valu que 26 à 30 francs les 100 kilos en 1911
(en moyenne 29 fr. 55) (2).
En 1912, les conditions de production ont été
à peu près les mêmes que le chiffre d’exporta
tions. analogue à celui de 1911. Les prix au
contraire se sont relevés jusqu’à 49 francs fin
1912 de sorte que les résultats de cette campa
gne ont été excellents.
Les mélasses continuent de plus en plus à
être traitées sur place et la diminution des
rhums et du tafia que l’on constate en
1911/1912 n’est due qu’à la diminution de la ré
colte des sucres.
Il y a lieu de noter tout particulièrement le
grand développement des autres cultures et en
particulier des cacaos et des cafés et nous ne
saurions mieux l’indiquer que par les relevés
statistiques suivants que nous tirons du rap
port de M. Parbelle de l’Assemblée Générale
des actionnaires de la Banque de la Guade
loupe du 12 juillet 1911.
Parm i les industries nouvelles, il y a lieu de
■signaler l’exploitation du citronnier et la cul
ture de l’ananas encoui’agée par les prix offerts
par l’entreprise qui a succédé à la « Société
Antillaise ».
Les échantillons de cacao de la Guadeloupe
adressés à l’Institut Colonial à l’occasion de sa
5e Exposition annuelle ont été trouvés de belle
qualité. M. Mouren, rapporteur de la section
des cacaos s’exprime au sujet de ce produit de
la manière suivante :
(1) Communiqué à l’Institut Colonial par M. le Gouverneur de la Guadeloupe.
(2) Rapport sur la situation de la Guadeloupe en 1911, — Bulletin de l’Office Colonial, janvier 1913.
�Collection P. Guühemborde (domaine du
Gros-Morne, Guadeloupe). Fèves très saines,
régulières, de type bien déterminé, mâturité
parfaite, chair brune à saveur un peu acide
mais vinassée. En somme, excellent produit.
« Collection E. Clayssen et Goubeyre (Gua
deloupe). Type particulier à fève plutôt arron
die, de grosseur moyenne et en pellicule assez
fine, gris foncé, se rapprochant du type SanThomé, chair brun foncé ; très bien préparé, ce
qui indique une bonne fermentation : mâturité
parfaite. »
En ce qui concerne les cafés, de l’avis una
nime ils ont été placés avec ceux de la Martini
que au premier rang des cafés coloniaux.
M. Magnier, Président du Syndicat des Né
gociants en Cafés de Marseille, rapporteur de
la Section des Cafés, s’exprime ainsi à leur su
jet dans son rapport :
« Est-il nécessaire de vanter ici les qualités
toutes spéciales du café de la Guadeloupe ?
L’aspect et goût sont si remarquables que cette
provenance a une renommée considérable et
justifiée.
<( Les échantillons soumis par M. Guilhemborde, domaine Gros-Morne ; par M. A. Bourdillon, de Marseille ; — par M. T. Hugonin,
Basse-Terre ; — par M. E. Clayssen ; Gou
beyre sont vraiment très beaux et nous ne pou
vons qu’encourager et féliciter ceux qui, par
des soins incessants, ont su faire de leurs plan
tations de véritables « grands crus ».
SUCRE
Années
Kilos
Francs
1903
1904
1905
1906
1907
Ï908
1909
1910
1911
1912
38.499.000
35.976.000
27.326.000
43.218.000
38.961.000
36.055.000
25.212.000
42.867.000
37.493.000
38.914.000
12.318.000
8.885.000
10.947.000
9.609.000
8.648.000
10.188.000
6.466.000
16.189.000
11.080.000
16.659.000
RHUMS & TAFIAS
Années
1903
1,904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
1912
Litres
5.828.000
5.661.000
3.283.000
7.679.000
7.957.000
6.834.000
6.049.000
11.077.000
10.550.000
9.698.000
Francs
1.763.000
1.388.000
985.000
2.374.000
2.330.000
2.148.000
1.988.000
3.268.000
4.308.000
4.155.000
CAFE
Années
1903
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
1912
Kilos
746.000
522.000
830.000
774,000
1.048.000
1.028.000
636.000
955.000
959.000
1.109.000
Francs
1.592.000
1.199.000
1.814.000
1.703.000
2.208.000
2.193.000
1.466.000
2.486.000
2.417.000
2.608.000
CACAO
Années
1903
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
1912
Kilos
599.000
625.'000
638.000
675.000
779.000
744.000
594.000
779.000
1.060.000
925.000
Francs
1.006.000
1.019.000
912.000
1.053.000
2.091.000
1.7601000
889.000
1.292.000
1.718.000
1.411.000
VANILLES
Années
Kilos
Francs
1903
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
1912
9.200
8.700
7.000
7.700
16.000
31.000
16.000
9.000
18.000
26.000
101.000
120.000
78.000
48.000
139.000
274.000
136.000
100.000
337.000
396.000
USINES A SUCRE
Usine Beauport (Sté Anonyme des Usines de
Beauport), Port-Louis.
Usine Blanchet (Cie Marseillaise de Sucrerie co
loniale), Mome-à-l’Eau.
Usine « La Bonne Mère » (Crédit Foncier colo
nial), Sainte-Rose.
Usine de la Capesterre (Crédit foncier colonial)
Capesterre.
Usine Courcelles (Dubos & Ci0), Sainte-Anne.
Usine Darboussier (Sté industr. et Agricole de
la Pointe à Pitre (Pointe à Pitre).
Usine de Doro. Marie-Galante.
Usine Duchassaing (Sté an. des sucreries du
Moule), Le Moule.
Usine Duval (Adrien Beauperthuy) Petit Canal.
Usine Gentilly (Dubos & Cie), Sainte-Anne;
Usine Grande Anse (Société Anonyme), GrandBourg, Marie-Galante.
Usine « Le Marquisat » (Crédit Foncier), Capes
terre.
Usine « La Mineure » (Blanchet), Capesterre.
Usine de Pirogue. Marie-Galante.
Usine « La Retraite » (J. G. & P. Gérard frères),
Baie Mahault.
Usine SainteMarie (Société Anonyme des Su
creries du Moule), Le Moule.
Usine Sainte-Marthe (Héritiers Pauvert), SaintFrançois.
---------- ---------------
MARTINIQUE C)
Commerce général
importations— Fr. 49.854.859
22.582.720
Exportations ...
T o t a l . . . Fr. 42.437.588
21.520.301
30.523.452
52.043.753
(1) Communiqué à l'Institut Colonial par M. le
Gouverneur de la Martinique.
�- 80 E x p o rta tio n s
1912
1911
QUANTITÉS
VALEURS
13.429.685
35.472.976
602.835
10.992
1.153
198.004
136
6.328
949
6.716.230
12.128.598
1.046.348
21.390
24.113
18.009
23
909
2.030
QUANTITÉS
VALEURS
14.101.427
39.458.878
501.946
12.476
7.519.066
19.331.282
879.267
22.009
58.425
10.333
75
616
1.360
francs
francs
Rhums et tafia
Sucre............
Cacao............
Café en fèves.
Vanille..........
Banane..........
Citrons..........
Oranges........
Noix de kola.
L’annuaire de la Martinique publié pour l’an
née 1912 par le Gouvernement de cette Colonie
et qui constitue l’étude la plus complète actuelle
sur cette Colonie donne les renseignements cidessous sur la production actuelle de l’île. Nous
les complétons par des indications tirées du
rapport annuel du Gouvernement de la Marti
nique pour l’année 1911.
Comme à la Guadeloupe et à la Réunion, on
est heureux de constater une véritable renais
sance des culture autres que celle de la canne
à sucre et un développement général de la pros
périté.
Canne à sucre. — La canne à sucre est la cul
ture principale. La production annuelle
moyenne de l’île oscille autour de 35.000 ton
nes.
Depuis l’installation des usines centrales,
presque tout le produit des cultures de canne
à sucre est manipulé dans ces usines. Les habi
tations qui, pour raison d’éloignement ou autre
ne livrent pas leurs cannes aux usines, les con
vertissent en alcool, qui est connu sous le nom
de grappe blanche pour le différencier de l’al
cool obtenu par la distillation des mélasses de
sucrerie, auquel on a conservé l’ancien nom de
tafia.
Quand ils ont vieilli, ces deux alcools d’ori
gine différente sont appelés l'un et l’autre du
nom de rhum, l’un rhum industriel, et l’autre
rhum habitant.
La récolte de la canne se fait normalement
de janvier à juin, pendant le temps de séche
resse. Les cannes livrées aux usines sont d’a
bord payées au planteur d’après le taux d’une
mercuriale établie chaque quinzaine, suivant le
cours du sucre. Les sociétés usinières prélè
vent ensuite l’intérêt statutaire qui doit revenir
aux actionnaires et le solde du bénéfice, quand
il y en a, est partagé entre ces derniers et les
producteurs de canne.
Les différentes crises sucrières, qui ont sévi
rigoureusement pendant ces dernières années,
ont souvent compromis l’avenir de la culture
de la canne à sucre qui, sans doute, n’aurait
pu être continuée sans les améliorations suc
cessives apportées tant dans la culture que la
fabrication.
On considère que le produit moyen normal de
la canne à sucre est de 40.000 kilogrammes de
cannes par hectare avec un rendement de 6 à
7 % de sucre. Mais ces chiffres tendent à aug
menter comme moyenne grâce aux améliora
tions agricoles et industrielles qu’on réalise
progressivement.
2.011
159.048
347
5.925
634
Il existe, dans la colonie, quinze usines cen
trales à sucre.
Toutes ces usines, fabriquent du sucre cris
tallisé. On ne fabrique plus à la Martinique de
sucre brut, appelé autrefois sucre habitant ou
cassonade.
La plupart de ces usines convertissent une
grande partie de leurs mélasses en tafia, de
sorte que les rhumeries industrielles qui se sont
établies après la disparition de Saint-Pierre
ont le plus souvent recours aux mélasses pro
venant de la Guadeloupe pour alimenter leur
industrie.
La plus grande partie, presque la totalité du
tafia ou rhum industriel, est exportée en Eu
rope ; en revanche, la plus grande partie, pres
que la totalité de la grappe blanche fabriquée
est consommée dans l’île, où elle subit un droit
de consommation de 1.50 par litre d’alcool pur.
Caféier. — La Martinique comptait autrefois
de nombreuses et belles caféières dont le pro
duit se chiffrait à l’exportation par 3.500 tonnes.
Il ne reste plus de ces caféières que quelques
rares vestiges qui luttent péniblement contre
les deux maladies qui ont causé la destruction
de ces plantations au produit si recherché.
Ces maladies sont : 1’ « Heterodera radicicola », anguillule qui s’attaque aux racines du
caféier et les détruit complètement au moins
dans leurs parties profondes, et le « Cémiostoma coffeola », sorte de petit papillon dont la
larve dévore les feuilles.
On a un moment préconisé la culture du
caféier de Libéria qui est réfractaire aux atta
ques de 1’ « Heterodera » et du « Cimiostoma »,
mais la difficulté de préparer le produit et de
le réaliser sur le marché européen a fait que
cette culture n’a pas pris tout l’essor qu’on attendait d’elle.
D’autre part, des essais de greffage des ca
féiers d’Arabie sur Libéria ayant donné„de bons
résultats comme résistance à l’Heterodera, on
pense pouvoir par ce moyen rendre à la culture
du caféier l’importance qu’elle mérite d’avoir,
sinon toute l’importance qu’elle avait autrefois.
Le centre principal de culture du caféier est
la Montagne du Vauclin.
M. Magnier, Président du Syndicat des Négo
ciants en café de Marseille, rapporteur de la
Section des Cafés à la 5° Exposition annuelle de
l’Institut Colonial de Marseille s’exprime de la
manière suivante sur les échantillons qui ont
été envoyés par M. Castelli, sous-inspecteur
d’Agriculture à Fort-de-France.
Nous ne saurions assez faire l’éloge du café
« Pays » dont l’aspect et le goût sont supé-
�— 81 —
rieurs. Ce sont des cafés malheureusement
très rares. Les « Libéria » et les « Robusta »,
envoyés également par le service d’Agriculture
de la Martinique ne peuvent leur être compa
rés. Ces derniers sont cependant supérieurs
aux « Libéria » et aux « Robusta » des autres
provenances.
Cacaoyer. — Immédiatement après les érup
tions volcaniques de 1902,qui détruisirent toutes
les belles cacaoyères de la région du Prêcheur,
la culture du cacaoyer avait subi un arrêt très
sensible. Depuis deux ans, une reprise se ma
nifeste. Cette reprise a pour causes principales:
1° les hauts prix pratiqués pour cette denrée
pendant les deux dernières années ; 2° la pos
sibilité de pouvoir convertir en cacaoyères
d’anciennes plantations de cannes à sucre où se
trouve une terre fertile et profonde ; et 3° l’im
pulsion donnée par les jardins d’essais de la
colonie qui délivrent gratuitement aux plan
teurs les plants de cacao nécessaires en quan
tité illimitée.
On considère que le rendement normal d’un
cacaoyer bien venu et bien portant est de 1 ki
logramme ; ce chiffre est rarement atteint à la
Martinique en rapprochant le chiffre des expor
tations (500.000 kilog. environ) de la surface
cultivée en cacao qui est de 1.500 hectares en
viron. Cependant, ce produit de 1 kilog. de
cacao par arbre et par an est atteint facile
ment et même souvent dépassé dans les bonnes
cultures.
Le cacao de la Martinique est, avec celui pro
venant des autres Antilles et notamment d’Haï
ti, de la Jamaïque, de la Guadeloupe, de SteLucie et de Ste-Croix, compris dans la qua
lité dénommée « Cacao des Iles ».
Le déficit constaté dans la production de
1910 précédente a été comblé en 1911. Cette aug
mentation est entièrement due aux cacaoyères
nouvellement entrées en production car, comme
pour les cafés, certaines exploitations, dans
le Sud principalement, ont souffert du déboi
sement et périclitent.
Les plantations nouvelles, plus rationnelle
ment établies, résistent mieux aux maladies
qui attaquent le cacao.
L’emploi du sulfure de carbone préconisé par
M. Thierry, chef honoraire du service de l’agri
culture, propriétaire d’une des plus importantes
plantations de l’île a donné les résultats les
plus concluants. Malheureusement, le sulfure
de carbone n'arrive pas à la Martinique. Il se
rait nécessaire que les pouvoirs publics s’en
tendent avec les compagnies de navigation pour
que ce produit puisse nous parvenir et être
livré aux intéressés au plus bas prix possible.
L’avenir des plantations dépend de ce qui sera
fait à ce sujet.
L’échantillon de cacao envoyé par la direc
tion de l’agriculture de la Martinique à la 5e
exposition annuelle de l’Institut Colonial de
Marseille a été estimé de la manière suivante
par M. Mouren, rapporteur de la section des
cacaos :
« Cacao très bien préparé, d’une maturité
excellente, à chair légèrement violacée, saveur
vinassée. Très joli cacao qui trouvera un place
ment très facile et rémunérateur. »
Vanillier. — On trouve à la Martinique le
vanillier sauvage, mais il y est peu abondant.
On y cultive le vanillier du Mexique, originaire
du Mexique et du Brésil et le vanillon. Le
vanillier pousse très bien à la Martinique et il
est à souhaiter que sa culture s’y développe et
que des préparations expérimentées mettent
ses gousses en valeur.
Une cause d’arrêt dans le développement des
vanilleraies se trouve dans les vols auxquels
échappent difficilement les petits planteurs
Des lois très sévères protègent ces cultures
dans les îles anglaises où les récoltes ne se
font que quand les fruits sont arrivés à matu
rité complète. Il serait nécessaire qu’il en soit
de même à la Martinique.
Canefice. — La hausse de la valeur de ce
produit a encouragé les propriétaires à s’in
téresser à la récolte de cette denrée qu’ils
abandonneraient si une nouvelle baisse surve
nait.
Bananes. — La production des bananes pour
rait atteindre une importance considérable si
les conditions d’expédition devenaient prati
ques.
Les moyens de transport manquent de l’inté
rieur de l’ile aux ports d’embarquement.
Le frêt de la Martinique à la métropole est
trop élevé et les navires qui les reçoivent ne
semblent pas être aménagés dans les conditions
voulues.
Ananas. — La presque totalité des ananas
exportés ont été dirigés sur la Guadeloupe à
destination d’une fabrique de conserves d’ana
nas.
Ce fruit si recherché, donnerait lieu comme
la banane à une production considérable, soit
pour les fabriques de conserve, soit comme
fruit frais pour l’Europe, s’il existait des mo
yens de transport convenables.
Kola. — La culture du kolatier tend à se
propager, en particulier grâce aux efforts de
M. Gabriel Havot.
GUYANE 0
Commerce gênerai
1911
Importations................... Fr. 11.263.329
Exportations...................
11.903.627
T o t a l ........ Fr. 23 166.956“
(1) Communiqué à Unstitut Colonial par M. le Gouverneur de la Guyane.
1912
10.856.307
12.117.488
22.973.795
�82 -
E x p o rta tio n s
1912
1911
QUANTITÉS
O r.............................................
Vessies natatoires.......... .
.
Café..........................................
Essence de bois de rose...........
Gomme de Balata.....................
Phosphates................. tonnes.
kil.
3 795
4.488
394
42.642
43.090
7.234
Nous ne possédons pour cette colonie d’au
tres renseignements généraux sur sa production
pendant les deux dernières années que ceux
contenus dans le rapport de M. Deheaulme, chef
du Service des Douanes sur le « mouvement
général du commerce de la colonie en 1911 »
qu’à bien voulu nous adresser M. le Gouverneur
de la Guyane et une note publiée dans le Petit
Bulletin de l'Office Colonial, du 30 juillet 1913
dont nous reproduisons un extrait.
La valeur des exportations (denrées du crû et
marchandises en réexportation), n’a guère
varié.
Elle s’est élevée à :
1908 .............................................. 12.851.519 frs
1909 .............................................. 11.623.560 »
1910 ..........................................
11.567.148 »
1911 .............................................. 11.903.627 »
Les exportations se sont relevées en 1911.
Dans le chiffre de 11.903.627 frs, les produits
de la Colonie entrent à eux seuls pour 11.872.370
francs, tandis que les marchandises françaises
ou étrangères de réexportation n’atteignent que
51.257 francs.
Ce chiffre se répartit ainsi :
Pour France ............................. 5.51,4.1938 frs
Pour l’Etranger .......................... 6.364.175 »
Pour les Colonies..........................
24.514 »
11.903.627 frs
L’or natif constitue la principale exportation ;
la production est en diminution depuis trois
ans.
Il a été exporté
1907 ........................................ 4.057 k.
275gr.
1908 ......................................... 4.470 k.
675gr.
1909 ........................................ 3.984 k.
168gr.
1910 ....................................... 3.849 k.. 730 gr.
1911 ........................................ 3.787 k. 756 gr.
Cette diminution est-elle passagère ? Est-elle
dûe à un ralentissement dans l’exploitation ou
à une diminution du précieux métal ?
Il est bien difficile de se prononcer et d’émet
tre une opinion que les événements peuvent
venir détruire inopinément et qui ne serait
basée, d’ailleurs, sur aucune donnée certaine.
Le sol de la colonie est riche encore et jusqu’ici
l’exploitation n’a eu lieu que dans les endroits
d’un accès relativement facile ; elle a été sur
tout filonnière ; et pratiquée d’une façon rudi
mentaire, mais, depuis quelques années, des
sociétés puissantes, pourvues d’un matériel pér
il) Rapport adressé à I’I. C. M. par le Gouverneur
de Ha Guyane.
VALEURS
francs
10.247.792
13.464
1.380
1.075 050
129.090
289.360
QUANTITÉS
—
kil.
3.873
3.979
396
35.936
79.175
7.014
VALEURS
franc s
10.457.349
11.937
1.342
898.404
237.525
280.566
fectionné, ont été constituées pour se livrer â
l’exploitation alluvionnaire ; ellss ont fait venir
des Etats-Unis d’Amérique de puissantes dra
gues qui travaillent régulièrement.
D’autre part,de nouveaux gisements auraient
été découverts dans le Haut-Maroni et aussi
dans le Haut-Oyapoc. Le Service n’est pas
encore renseigné sur leur importance.
Il est à noter que depuis quelques années,
l’exportation de l’or tend à prendre surtout le
chemin de l’étranger, c’est vers la Suisse qu’elle
se dirige.
Ainsi, il a été exporté, à destination de ce
pays, d’une façon progressive.
En 1906 ........................................
530 k. 688
En 1907 ......................................
834 k. 892
En 1908 ......................................... 1.256 k. 896
En 1909 ........................................ 1.526 k. 042
En 1910 ........................................ 1.750 k. 000
En 1911 ......................................... 2.111 k. 843
Il serait difficile de donner toutes les raisons
expliquant cette marche ascentionnelle des
exportations d’or vers la Suisse. Quelques-uns
pensent que par suite de l’emploi en Suisse d’un
outillage plus perfectionné, l’or natif expédié de
Cayenne dans ce pays, accuse un meilleur ren
dement après la fonte ; cette raison me paraît
excellente.
Les autres produits d’exportation sont en
augmentation.
L’essence de bois de rose, la gomme de balata,
le cacao sont surtout acheminés sur la France,
Le commerce général (importations et expor
tations) qui s’était élevé à 25.020.964 frs en 1908
est en diminution depuis cette époque.
1909 ............................................. 23.847.186 frs
1910 .............................................. 23.800.568 »
1911 ................................................... 23.166.956 »
Cette diminution est progressive, mais depuis
trois ans elle est plutôt lente, sans qu’on puisse
dire cependant qu’elle est restée stationnaire.
Il est indéniable que la colonie traverse en
ce moment une crise ; mais les crises sont à
prévoir dans un pays où la principale on peut
dire, la seule richesse, est l’or natif extrait de
ses placers.
Le mouvement commercial d’importation suit
forcément les fluctuations de la production
aurifère. Et la preuve en est que les plus belles
années ont été les années où la production de
l’or a augmenté.
La colonie n’a pour ainsi dire pas d’agricul
ture. Bien peu de personnes se livrent ici à la
culture de la terre, au jardinage et à l’élevage,
�— 83 toute l’activité est portée vers les placers, où
chacun travaille avec l’espérance d’acquérir vite
un pécule suffisant et peut-être une fortune
rapidement acquise.
La recherche de l’or absorbe tout.
Cependant, depuis peu d’années, il est conso
lant de constater que' des efforts sérieux sont
faits en vue d’une exploitation plus rationnelle
de certaines richesses.
L’exploitation du bois de rose prend chaque
jour de l’importance.
Trois distilleries nouvelles ont été fondées
l’année dernière pour la distillation des
essences ; elles sont en pleine activité ; la pro
duction s’est accrue considérablement.
L’exploitation des forêts se fait sur une plus
vaste échelle et des sociétés ont été constituées pour le transport du bois.
D’autre part, l’agriculture prendra de l’es
sor à la suite des primes accordées à la cul
ture de la canne à sucre et d’autres produits.
Enfin, une plus grande activité règne dans
les placers : on signale de nouveaux gisements
aurifères qui auraient été découverts dans
certaines régions.
Exploitation de la gomme de balata en 1912
Au 31 décembre 1911, il y avait en cours 68
permis d’exploitation de la gomme de balata
représentant une superficie de 1 million
012.543 hectares. Il a été délivré pendant l’an
née 1912, 30 permis nouveaux intéressant une
superficie de 251.844 hectares.
Mais par contre 24 permis ont disparu par
suite de renonciation ou de non renouvelle
ment.
Le nombre de permis existant au 31 décem
bre 1912, est donc de 74, intéressant une super
ficie de 809.851 hectares.
Le mouvement qui s’était dessiné depuis
quelques années en faveur de l’exploitation de
la gomme de balata a eu un arrêt en raison
de la baisse des prix de ce produit sur les m ar
chés américains et européens.
Exploitation forestière
Au 1er janvier 1912, il y avait en cours 101
permis d’exploitation forestière, représentant
une superficie de 21.572 hectares ; pendant
l’année 1912, il a été délivré 51 permis nou
veaux pour une superficie de 12.106 hect. 30.
Mais par contre 78 permis ont disparu par
suite de renonciation ou de non renouvelle
ment.
Le nombre de permis existant au 31 décem
bre 1912 est donc de 78 seulement intéressant
une superficie de 17.156 hectares environ.
Cette diminution importante provient de ce
que l’industrie forestière s’est limitée presque
exclusivement à l’exploitation de bois de rose,
dont l’essence est traitée dans quelques usines
installées à Cayenne.
Etat de l’Agriculture à la Guyanne en 1912
Les cultures économiques : cacaoyers, ca
féiers, cannes à sucre, caoutchouc, prennent
depuis quelques années une certaines exten
sion. Non seulement les vieilles plantations
de cacaoyers et de caféiers qui couvrent envi
ron trois cents hectares tant à Rémire que
dans les communes ont été débarrassées de
1a. brousse envahissante, mais de nouvelles
plantations sont entreprises qu’on peut évaluer
à 100 hectares. Cette augmentation est due
en grande partie aux encouragements accor
dés à ces cultures par le département et par
la Colonie. Douze à quatorze mille francs ont
été, en effet, distribués, aux planteurs, aux
cours de l’année 1912.
La culture de la canne à sucre tend à se
développer de plus en plus depuis la dispa
rition des distilleries fabricant le tafia obtenu
de la mélasse.
Celle du caoutchouc (hevea brasiliensis)
toute nouvelle dans la colonie, est entreprise
sur une surface de 40 à 50 hect. (Rémire,Tonnégrande, placers du Maroni, etc...) On peut
considérer ces premières plantations comme
des essais. S’ils réussissent, cette culture pren
dra une extension rapide à cause de la bonne
venue de l’hevea dans les terrains humides de
la Guyane.
Le cotonnier et le tabac quoique venant bien
ne peuvent être cultivés sur une grande
échelle. Le cotonnier,- après avoir fait l’objet
de différentes entreprises a été abandonné
à cause de la cherté de la main-d’œuvre. Seule
une plantation de longue soie a subsisté aux
environs de Cayenne. En terre nouvellement
défrichée le tabac pousse bien mais est dévoré
par des insectes de toutes sortes.
Les cultures vivrières se sont développées en
raison même de la rareté et de la cherté des
produits végétaux servant à l’alimentation en
Guyane. On peut dire qu’en quatre ou cinq ans
ces cultures ont plus que doublé. La produc
tion actuelle satisfait à la consommation locale
et on ne note plus depuis deux ans d’importa
tion du dehors.
Malgré un accroissement général de la popu
lation bovine et dans l’île de Cayenne et dans
les communes, l’importation du bœuf de bou
cherie se maintient toujours à un chiffre très
élevé, un million de francs ! La Colonie en
courage par des primes et des concours et
par l’achat d’étalons mis gratuitement à la
disposition des éleveurs cette branche intéres
sante de l’Agriculture, mais pas encore assez
cependant pour déterminer les habitants, sur
tout ceux des communes à donner plus de soins
à leur bétail.
Les animaux de race porcine sont en assez
grand nombre, surtout à Iracoubo, à Sinnamary et à KouroU. La production annuelle suf
fit à” la consommation.
La race caprine se développe rapidement.
Des 50 cabris et chèvres oui existaient en 1908,
on en trouve dans l’île de Cayenne et à l’îlot
« la Mère » 300 à 350 têtes. Cette race s’est
mieux acclimatée güe la race ovine qui compte
à peine une soixantaine de têtes (Colin, Dunezai. Matra etc.).
Les volailles ne sont plus importées, mais se
vendent à des prix très élevés.
En résumé les cultures dites vivrières se
sont développées au point de satisfaire à la
consommation locale, conséquemment les cul
tures dites d’exportation prennent de l’exten
sion. Mais cette extension sera plus régulière,
se fera mieux sentir quand la colonie arrivera
à se suffire en bétail comme elle se suffit déjà
en vivres et en légumes.
(1) Extrait du P e t i t B u l l e t i n d e l'O ffic e C o lo n ia l, du
30 juillet 1913.
�SAINT-PIERRE ET MIQUELON
Régime Douanier doit seul être incriminé.
Voici plus d’un an qu’une loi a voulu rendr|e
enfin à ces lieux de pêche la liberté qui leur
était nécessaire mais chose incroyable, elle
n’est pas encore appliquée et les ennemis de
nos colonies continuent à s’opposer à ce que
l’on libère Saint-Pierre et Miquelon des tarifs
dont il se meurt.
Le commerce de cette colonie va en dispa
raissant d’une manière lente mais certaine.
De 33 millions en 1885 le voici tombé à 12 mil
lions en 1912. En 1909 et 1910 il y avait eu
une légère reprise mais en 1911 et 1912 elle a
et nous voici revenu au chiffre le plus bas
que l’on ait enregistrer depuis 1864. Les rai
sons de cet état de choses sont connues. Le
Commerce général
Importations . ............... ... Fr.
Exportations ........................
T o t a l ____
Fr.
1911
5.284.601
8.495.292
5.179.422
6.002.982
1912
13.779.893
11.182.404
E x p o rta tio n s
1911
Morue sèche................
Morue verte................
Huile de foie de morue
Rogues........................
Issues de morues.......
Harengs......................
Capelan......................
Flétan.........................
Cuirs verts.................
1912
QUANTITÉS
VALEURS
kll.
1.447.041
13.832.404
80.532
191.047
98.839
980
4.481
5.203
15.035
francs
868.223
6.639.451
28.186
57.314
34.593
343
1.568
1.821
15.786
QUANTITES
VALEURS
kil.
francs
741.700
8.802.848
64.272
165.527
65.041
522
67.609
10.826
15.078
474.707
4.577 480
22.495
33.105
22.764
130
23-663
3.789
15.831
�TABLE
-
Pages
Préface......................................
v
Commerce Général des Colonies Françaises..........................
1
Afrique du Nord...........................
3
Afrique Occidentale Française.............................................•...
7
Afrique Equatoriale Française.................................................. 24
Côte Française des Somalis....................................................•. 30
Madagascar........................ : ....................................................... 32
Indo-Chine................. *............................................................... 50
Etablissements Français de l’Inde...................
64
Nouvelle Calédonie et Dépendances......................................... 65
Nouvelles Hébrides..............................................
70
Etablissements Français de l’Océanie...................................... 71
Réunion....................................................................................... 75
Guadeloupe................................................................................. 78
Martinique................................................................................. 79
Guyane...................................................................................... 81
Saint-Pierre et Miquelon.................................
84
����
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The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
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Ouvrages imprimés édités au cours des 16e-20e siècles et conservés dans les bibliothèques de l'université et d'autres partenaires du projet (bibliothèques municipales, archives et chambre de commerce)
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Production (La) des possessions françaises en 1911 et 1912
Description
An account of the resource
Statistiques détaillées des exportations des colonies françaises issues d'une enquête envoyée aux gouverneurs locaux par l'Institut Colonial de Marseille qui réclame la publication d'un rapport annuel normalisé, fiable et à jour...
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Institut colonial de Marseille
Source
A related resource from which the described resource is derived
BU Saint Charles - Sciences, Lettres et Sciences Humaines (Marseille), cote 8340
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Institut Colonial de Marseille (Marseille)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1913
Rights
Information about rights held in and over the resource
domaine public
public domain
Relation
A related resource
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Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/BUSC-8340_Production-possessions_1911-1912_vignette.jpg
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
1 vol.
85 p. : tabl.
In-4°
Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
text
monographie imprimée
printed monograph
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/398
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Colonies françaises. 19..
Abstract
A summary of the resource.
Appartient à la collection : (Institut Colonial de Marseille ; Notice N° 10)
A la veille de la Guerre 14-18, un bilan statistique très détaillé des exportations des colonies françaises : minerais et matières premières, produits alimentaires, produits et fruits tropicaux, produits transformés, animaux, pêche.
Une compilation issue d'une enquête envoyée aux gouverneurs locaux par l'Institut colonial qui réclame à l'Office colonial la publication d'un rapport annuel obligatoire, normalisé, fiable et à jour et qui décide alors de produire ses propres tableaux statistiques.
Subject
The topic of the resource
Colonies françaises
Provenance
A statement of any changes in ownership and custody of the resource since its creation that are significant for its authenticity, integrity, and interpretation. The statement may include a description of any changes successive custodians made to the resource.
BU Saint Charles - Sciences, Lettres et Sciences Humaines (Marseille)
Spatial Coverage
Spatial characteristics of the resource.
Production (La) des possessions françaises en 1911 et 1912 <br />
<p>- Feuille <i>Timbouctou</i> ; 17 ; 1892 ; Service géographique de l'Armée. Révisé et complété en 1891 ; [mention] 3092 - En couleurs <br />- Lien vers la page : <a href="http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=6493" target="_blank" rel="noopener">http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=6493</a></p>
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Produits tropicaux -- France -- Colonies