Histoire de la colonisation]]> Colonies françaises]]>
Soucieuse de préserver ses collections, la Chambre de Commerce décide alors de construire un Musée des Colonies "en dur" dans le double but d'apprendre l'épopée coloniale, aux jeunes comme aux moins jeunes, et de montrer le rôle de Marseille dans la constitution de l'Empire colonial. En accord avec la ville, le projet est piloté par une commission représentant la Chambre de Commerce, la Foire de Marseille et l'Institut colonial, ce dernier se chargeant de garnir les vitrines d'échantillons des principaux produits du domaine africain.

L'inauguration du Musée des colonies est l'occasion de commémorer les trois cents ans de rattachement des Antilles et de la Guyane à la France, mais une seule salle, par ailleurs assez sinistre, est réservée à cet évènement.

Salle des Antilles-Guyane (Musée des colonies, 1935)

L'espace consacré à l'Afrique bénéficie d'installations plus élaborées et d'une grande vitrine centrale en couronne qui contraste avec la froideur du vide de la salle consacrée au Tricentenaire.

Salle d'Afrique (Musée des colonies, 1935)

En plus des échantillons et des documents, la salle africaine présente des sculptures de types d'indigènes coloniaux des différentes possessions réalisées par l'artiste marseillaise Fabienne Bérengier (1900-1975).

Pileuses de Mil en A.O.F. (Fabienne Bérengier, 1935)

Le Musée ne présente pas d'authentiques oeuvres créées par les artistes africains : le regard est exclusivement européen, il s'agit de "montrer le génie colonial français", pas le génie des colonies.

Soudanaise (Fabienne Bérengier, 1935)

Le contexte est déterminant car après la grande Exposition nationale coloniale qui s'est tenue à Paris en 1931 (en concurrence avec la cité phocéenne), c'est le tour de Marseille de présenter la sienne : elle est déjà prévue pour 1939. Funeste millésime qui n'est pas sans rappeler le destin de la 2ème Exposition coloniale qui devait s'ouvrir en 1916 !

Malgré les témoignages attestant de sa réalité, le Musée des Colonies semble s'être effacé dans les mémoires ainsi que ses collections depuis dispersées. L'histoire paraît n'avoir retenu que l'existence de l'ancien Palais de la Porte-Dorée construit à l'occasion de l'Exposition coloniale internationale qui s'était tenue à Paris en 1931 (2) et conçu comme un nouveau rouage de la machine propagandiste (3). Devenu le Musée des Colonies, il sera rebaptisé Musée de la France d’outre-mer en 1935 (aujourd'hui, Musée national de l'histoire de l'immigration). Par la suite, une partie de ses collections rejoindra celles du Musée du Quai Branly (2).

1. Le Musée des colonies, palais de la Porte-Dorée - Palais de la Porte-Dorée
2. Palais de la Porte-Dorée - Palais de la Porte-Dorée
3. Les apothéoses impériales (1922-1940) - Les apothéoses impériales (1922-1940) ]]>
1935]]> fre]]> Marseille. 19..]]> Antilles françaises. 19..]]> Guyane française. 19..]]>