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ARREST
DU P ARLEMEiVT
DE PROVENCE.
Du 6 M.m '76, •
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E joli!", les Chambres alfem, les Gens du Roi (ont enC
tres, & Me le Blanc de Cafiillon •
bl~es
, ,
•
Avocat Gén ' rai dudit Seigneur Roi,
portant la parole, ont dit;
MESSIEURS,
.
,
..
.~ ~ \
,
\\
T ous les devoirs impo(és au Mini lhre public, nous follicitent de
recourir à votre autorité, pour obliger les Prêt res & Ecoliers , foi - diÜlnt de la Compagn ie de Jefus, à
mettre (ous vos yeux le corps de
leurs Confiitutions , IX (ur - tout la
colleétion qui a été imprimée à Prague en l' ~nnée 1757, & qui devint
nn (~,!et.d allarmcs, lors même qu'elle n ctOlt encore connue que par les
premiers traits qu'on en avoit recueillis.
A
�1
Nos démarches n'auroient befoin
d'autre titre que de l'i nfj)eélion qui
vous elt confiée {ur l'exécution des
Statuts des Ordres réguliers; le
droit public des Nations, les plus
anci~nes Ordonnances de nos
Rois, les premiers Principes de
nos libertés, la tradition uniforme
de la Juri{prudence, ont alfujetti ces Ordres à demander l'auto.
rifation de la puilfance publique, &
à l'obligation conféquente de lu i pré.
fenter les Confiitutions; les Magi/:
Hats, par les yeux de qui le Prince
les examine, ont touj ours joui du
droit de les rappeller à un nouve!
examen, lor(qu'on dénonce des abus
qui avaient échappé à une premiere
vue, ou qui peuvent s'y être glifiës
depuis leur approbation, Les régies
. de l'Egli{e & de l'Etat prévalent en
tout tems, & la puilfance publique
n'a jamais ni la volonté ni le pouvoir de {e nuire,
Ccs régies fimples & primitives,
que tous les Ordres rêligieux re{·
peélent, reclament plus ém inemment leurappliçation ù l'égard d'une
Société, dont le régime ( de (on aveu
même) differe elfentiellement de celui de ,tous les autres Ordres réguliers, & efi unique dans fan geml}'-
dont les
étabJiff~mens nomb~çllx ~
3
ÎOlportans, Col!éges , Séminaires;
Chaires de Théologie, dont les Conf·
tirutions enfin non autorifées dans le
Royaume, éten dues à tous les objets qui peuvent affeéler l'ordr~ politique intérelfent par tant de titres,
& de maniere la plus (péciale, la
vigilance des Loix,
Qlle cette Société fe glorifie de
l'éloge donné à [on . l~ltitu t par un
Concile dont la Dtfclphne ne fut
jamais reçue parmi nous, l'approbation la plus exprelre de la Puilrance
eccléfiafiique pourroit - elle jamais
ii.ppléér le concours, ou arrêter l'in[peaion de la Puilfance {éculiere.
qui, d'une part, comme protearice
de la difcipline, a le droit de rej etter ce qui pourroit avoir été {urpris
;\ la Puilrance eccléfiafiique contre
(es propres intérêts; & qui, d'atltre
part, elt feule arbitre de l'intérêt
d'Etat,
Mais cet éloge peut-il même être
employé comme témoignage? ll .\'a
aucun des caraaeres d'une approba~
tion [olemnelle & direéle; ij ne fut
précédé d'aucun examen des régies
de l'lnfiitut; ce n'elt qu'un /impIe
énoncé duquel on peut d'autant
moins [e prévaloir, qu'il elt uni que_
ment relatif à des BIIHes dont cett;'
1;
,-
.I\ij
�4
,,' reconn Ott
" eIIc-meme l'exc ès,
5 octete
pui fqu'elle fait valoir en {a faveur
l'abdication qu'ell e a fai te en Fra nce
. des pri viléges inollis que ces Bull~s
lui ilvoient accordés; & quelque atit orité qu'o n voulîll donner à ce témoignage, {eroit·elle capable de balancer l'impreRio n in e!tàçable que
formera touJO\lrS d~ ns tous les cœurs
François la réclama,ion que le premier plan de cet I ofiitut excita dans
tous les Ordres de l'Egli{c & de l'Et at, Evûques, Magiftrats, Univedités , Paft çurs du {econd ord re, dont
l'accord & le concert repréle ntoie nt
le vœu commun de la Religion & de
l'Etat ; l'unité de leurs intàêts, toujours ;nféparables, lorfque la l'aRion
& le pré jugé n'entreptenncnt pas de
Ics divifer.
Ce ne fut qu'après la l'éliftance la
plus (ou tenue , que le premier Parlement du Royaume, prelfé par l'au.
. t orit,: , provoqua le Jugementde l'Eglife Ga\licare. Le réfultat des délibérations communes fut de n'adm ettre cette Compagnie par forme de Sociù; 6- CoLUge & non de Rciigion
nouvdtement in(rituù , que fOlls des limitations importantes . Ainfl cette
formç d'adoptiùl1 nÇ fut, en quelque
forte ) qu'un renouvellement de Iii
A
l
.
.
f
-
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premiere C'entllré de !lrrtilfn:t. Leg
répu gna nces & les plalOtès n ont lamais celfé; nous altdions une foule
<te temoins illuftres, la foi publiquè
&< l'efprit g~né r al de la Nation ~ les
Circonfi~nces préfe lHès parlent a(fez
a'efles-mêhl es.
La célébrité des dénonciations &
des premiers ÎlI[lemens qu'elles ont
produits, la volonté cOnnue du R6i,.
qui, par (o n propre exemp le & par
des temoignag,es publics, in vite (es
Parleinens à s'occuper d'un objet
auIE important, tout nous prefcrit
Ta néceRité de l'examen; les re{[ources & les incidens ména gés pour e n
pl év;ni,r les {llites; chaqr;c jour, chaque evenemcnt confirme nt notre ré ·
folution'.
1
NOliS ne rappellero ns pas h~s divers ,articles de; Conftitutions rapportes clans de s monumens autemit iq ... es _ Jes abus qn'o n y releve ne
~ont I}as du nombre de ecu,; qui l,euvent êtr.e détachés d'un Inf1:itut . fans
en intérelfer le fo nd & la (ublfa.nee.
On attaque, dans les ConŒtutions
de cette Société , cles exeès do nt
r enfcmble ne fe rencontre point ailleurs , dont la plîtpart font hors
d'exemp le.
C'ef1: dans routes les Lôîx que cette
Aiij
�'i)
50ciété a reçues, ou qu'elle s' elt:
données c'eft dans des di(polition~
relatives' à la puilfance & à la p,erfonne même des Souverams , qu on
a cm découvrir une multitude de
renverfeme ns , d'attentats, de périls réels pour les familles, pour l'Etat , pour le Throne,
C'eft l'efprit univerfel, le corps
entier du régime de cet:e So~iété
qu e l'on combat; l'ambitIOn demefurée de dominer, & le fanatJ (me
font repréfentés comme la ba(e de
cet édifice; l'indép'endance de to:lte
autorité l'ufurpatJon de tous drOIts,
de toute; préroaatives, y font af!'l(rées par le defpotifme du Ch,ef (\\l'
les perfonnes ? fl~r I~s con(Clen ccs
d\m nombre mdefim de fu Jets , &
même fur le corps, qui, pl i:ré de
toute adminiftratlOn & de la hberté
commune à tous les corps, n'exifte
que comme un inftru,ment de fan
pouvoir & de {es deifetns , , des alfociations d'externes rendent mvdibles
les bornes de fon empirc; les précautions inouies d'une politique qui
part des vues les plus fufpefres , portent perpétuellement fous les yeux
du Général l'état des ditférentes régio ns habitéeJ par l'Ordrc , font par.venir jufqu il lui les c\ifpo{itions , les
'1
,
•
(ecrets des particuliers aveC qm t e,
Ordre communique , & fembl~~t
tendre des pi éges à toutes les Socletés du monde chrétien.
On met fous nos yeux des formules de vœux variées, inconnues dans
toutes les Sociétés régulicres , des
vœux multipliés parmi différentes
c1alfes de fujets du même Ordre, que
le Général retient ou éleve dans les
divers rangs d~terminés par la régie;
des vœux dont la progrefIion dépend
de. ce Général, qui lui donnent un
empire fur la vocation même, qui.
par fon choix & à fon gré, s'arrêtent
aux premiers engagemens, ou parviennent à leur dernier terme; des
vœux fimples , des vœux folemnels
dont on ne peut fix er les carafreres ,
marquer les diiférences, & que l'intérêt feul de cette Société di(hngue
& confond? des vœux {impies, publics , fubJlantiels & toutefois non
folemncls; obligatoires, perpétuels,
& non fuivis d'acceptation ; des
vœuxfolemnels, par qui le Religieux
facrifie tout, & n'acquiert rien, pas
même LIn état fixe, puifqu'à to ut inftant, à tout ~ge , il ell: expofé à une
excluÎton dont la caufe peut être légere, demeure fecrette , & dont les
effets peuvent être l'opprobre & la
Aiv
�8
•
lI1ifere ; des vœux dont l'énonc': cil:
infir mé, alteré par les C0 nltitutions
Cubord onné à des re!l:ritlions , à de~
i ntentio ns cachées ; des vœux rélatifs
il un In!l:itut dont on montre à p<!ine
l'a bregé , dont on cachc le corps dans
l'inilant décili f 0 11 commence & [e
confomme l'engage ment ; des vœux
par 'iui fe t rouve nt reunis fo us le ,llêm e Chef des [uj ets , dont plufiems
[ont peut - être defiinés à n'être jamaIS ce>n nus des autres , & ne [on t
caraaêri(cs , ni par l'habit, ni par
la ré/idc nc6 , l'l,i pa r l'aiTujettiffement
à la v ie commune; des vœux dénues
du (ceau eiTentiel de la réciprocité
qui do it ~ t rc gardée entre le relil!Îeux, l'Ordre, les f~mllles , le PI1Gllc; des vœux fond es ftlr un e reule
o
{ans con(ilÎa nce , qui n'a d'auto rité
q ue celle qu'e lle empronte de la vo' ' 1; r e'
,
, dG
l ontcmOO'1c
nta nt1ec
li
enera
gl e qu i attend pour obliger, que le
précept e atltle 1du Sapéri eur s'y joig~ e , qu i peut être chan gée dans [es
d,vers pOlllts , détrüit e dans [on t out
r établ ie malgré [on abrogatio n {o~
lemnd le ; des vœux , qtli par co n{éqlle nt prom ettent indiffé remm ent
l'obfe rva nce & l'in ob{erv ance de
celte régIe, l'acqu ie(ceme nt à fa deftrutlion , l'adoption de cell e qui pou rra lui [ucc éder , la défobéiiTa nc c aux
,
9 _
r
•
PuilTances qt1l l'auroie nt prolarlte ;'
des vœux terminés- par un vœ u particulier qui expatrie le fujet , le livr e
au pouvoir d'un.$o uve rain étra nge r,
don t les commande mens ne (o nt [ubordonn es qu'aux ordres pl us impérieux du Généra l ; des vœux dèslors incompatib les avec les devo irs
primitifs io éfaçables , que le [ujet
contraéte en naiiTan t , & qne le vœ u
cfoit refp etler & confir mer ; des
vœux qui immolent toutes les facultes de l'ame , raifo n , con(cience ,
doétrine ; tout ce qui eil: inaliénable
dans l'homme, dans le fuj et, dans le
chrérien ; des vœux enli n vicicux par
lell r relatio n à l'lnilirut & par euxmêmes , dont le réfult at ell d'accept er pour lOI umque & abfolue , nOl1
la rcgle même , objet primitif & e {[entle! de t Oll! vœll , mais la vo lonté
{u prême du, C hef , do nt la J?ui iTa nce
II:!ll: elle-même le principe & la fin de
la régIe.
L'obéiiTance , promife par oes
v <;,ux n'ell: qU\IIle {ervitudc réprouvee , dont on pretend qu e le joug eŒ
e? core aggravé, par ks li ens de l'a m~I tlon & de la dépe ndance , par les
Illuhons & par l ~s kneurs de la co nfClence , par tous les !(enres d'c(pérance & de crainte ; cette obéilr.. nc e
Av
�10
produit la corruption & la duplicité.
par l'alTerviirement aL~": délati?os
continuelles <jont le fupeneur & l,nférieur font également les miniftres ,
dont les Citoyens mêmes fo nt l'objet, & peuvent devenir les viaimes.
Malgré les relhiél:ions (ous lefquelles cette obéilTance cache ce
qu'elle a d'odieux & de révoltant,
elle eft en effet fans bornes, elle èlégénére en fuperftition, & tient prefque de /'idola trie; le Chef parle, &
déja il eft obéi; tout exa men eft int erdit; l'aveuglement ell ordonné;,
celui qui commande eft en même
temps l'interpréte u~ ique de (es commandeO)e ns , & de tOI\S les doutes :
devant lui les (crupules fe taif!!nt, les
confciences (ont fans replis, & dois'ouvrir & s'a ccufer fans celTe; fes
déciiions jouilTent de l'h ommage qui
eft dû aux dogmes de la Foi, font autant d'oracles-de la parole d-ivine ,
& lui-mème efr toujours repréfenté
à fes fujets fous l'im age de la Divinité. Tel eft ce gouvernement dans
le tableau qu e les dénonciations nous
o/f"rent ; fufp-endons notre jugement ,
malgré l'autorité des préjugés les
plus importans.
De tellcs Conftituti ons , dans lefquelles il faut raifir tout ce qui peut
Il
troubler la paix & l'ordre, do ivent
Etre difcutées dans touS les C?rps de
rEtat, où réfide , avec le oepo.t d,e
toutes les maximes, de tous les IOtCrêts avec tous les recours de la tr~
ditio'n & de l'expérience, cet efpnt
de zèle & de vérité, qu'on (era to ujours fÎtr de trouver da?s les Parlen1cns, fi jamais il pouvOlt (e corrompre, ou s'affoiblir ai Jl eu~s .
.
T out, dans cette affaire maJeure
& vraiment capitale, reclame nonfeu lement cette direEl:ion particuliere, qui a pour objet les peuples confiés à vos foins, mais encore cette
follicitude générale qui embra/fe
dans fes vues l'Etat entier, qui veille
pour en écarter tout danger, & qui
en {olidaire dans chaqne partie, dans
,haque membre du corps de la Magillrature .
Vous devez, Meffienrs , en profitant des vues de ceux qui ont tracé
la ronte, y réunir les vôtres, VOIlS
mettre à portee d'opérer le bien local, par les moyens que l'autorité a
dépofé dans vos mains, li<- de concourit en même-temps au bien géné.
ra i , de répondre dignement à la COnfiance du Prince, fi elle vous interrc~
ge , & Cuivre les mouvemens du vé~itable z~le , qui n'attend pas d'être
lilterroge.
Avj
�n
Nous n'avons pas be(oin , pOUl'
don ner un nouvel appui à nos démarches, d'examiner à quel titre,
dans quel état cette SOCIété exifie
aujourd'hui en Fr.Hce , & quel a pu
être l'ell" t d'une adoption faite fans
exa men du corps de l'es lo ix , nou s ne
chercherons pas contre elle de nouveau'Ji préjugés dans l'Edit par lequel
elle fut cha!lë e du Royaume, & da ns
les moy ens de fon retour, {ouhaité
par un grand Roi, confenti à regre~
Far les Magifirats , dans une conTonau Te capable de déconcerter la
politique, d'embarra!l'e r même le
2è1e & la fidélité, & de faire douter
fi cette Société fllt confcrvée , parce
qu'elle étoitutile, ou parce quedéja
ell e étoit jugée trop red outable.
Nous n'examinerons pas li elle a
vi olé les conditions de fon ·adoption.
premiere, & de fon rétabliiTcment ;
ii l'abdication defes' pt'ivileges ,foufcrite, par cette partie de la So ciété
qui eil en France, mais refufée, improu vée par le Général, fans l'a veu
de qui le Cor·ps ne peut s'obiiger ,
a pu (u ffi re pour éte indre l'efprit>
de J'ctour à ces mêmes privileges,
& l'efpri t qui lesa créés, & qui furvit li naturellement à une abdication
forcée.
q
Nous n'examinerons pas li la m()\.
rai e de cetreSociété, qu'on nou, repréfente cOm1~e ég~ l :ment d~nge
reufe par liut1lformtte de creance
qu'elle impofe à tous (es Membres,
& par les variations qu'clle (e permet à elle-même (elon les tems & les
lieux, ne lui a!l'urent pas des re/Tources contre de pareilles renonCIatIOns;
nouS n'examinerons pas li les loi"
p'articnlieres de cette Société ne s'élevent pas au-de!l'us même de cette loi
premiere , qui a!l'ure la réprocité
des contrats, & ft les defaveux les'
plu s formels ne font pour elle qu'un
moyen decon{crver des prétentions,
des principes, qui ne fe prottrive m• es en apparence, qu e pour
eux·me'l1
(e reproduire dans des t ems plus favorables ; c'efi aux Confiitutions à
nous fixer fiu tous ces po ints, &
nous ne les rappelions que pour faire
fentir qu'ils ne peuvent être laiifés'
dans le nuage .
Mais nous ne pouvons nous difpenfer d' ob(erver que, dans le tem
auquel cette Sucjété a été reçue en
France. on n'y conn oi!l'oit que le
pl~n d'Infiitut approuvé par le, pre~1t e res B ~tll cs ,que les Bulles, que
1EdIt mem e de fon rétab li/Tement
ne fut pas précédé d'un examen des
�14
Confiitntions dont cet Edit ne fait
aucune mention.
Cet examen devient toujours plus
néceiraire , s'il efi vrai que cet Infiitut, form é de préceptes épars, infidieux, qui n'offrent qu'une énigme
perpétuelle, rend touf réduélible à
la volonté du Général: s'il efi vrai
qu e cet Infiitut a pour premier principe de fe cacher aux étran gers, &
de {e défier long-tems de [es propres
{ujets : s'il efi vrai que ce même
inilitut, mobile & variable au gré
de la Société, {e déclare en même
temps irréformable à toutes le~ Pui{{an ces établies dans l'ordre fpirituel
& temporel, jufqu'à menacer de
l'anatheme, à traiter de perturbateur
audacieux, quiconque vou droit en
entreprendre, ou même en propofer
la réformation; s'il efi vrai enfin que
par-tout, l'Inilitut viole la Majeilé
des Rois par les cenfures qu'on ofe
étendre jufques {ur leurs Per(onnes
{acrées, & par la création des Juges
confervateurs de fes privileges , à.
qui l'on ouvre toutes les voies de
droit & de fait; Ju ge dont le choix·
eil tout enfemble arbitraire & révocable, dOllt la puilfance, fans regles, comme {ans limites , opere
dans le [eeret , & ne peut être ni
11
o~rêtée, ni apperçue dans {on exer~
Clce.
Nous ajouterons que cet Infiitut
a reçu des changemens (ans nom~
bre, qu'il s'eil accru par une foule
de !lu Iles nouvelles, Ge Decrets des
Congrégations & des Généraux, de
déclarations & de commentaires qui
ont toute l'autorité du texte primitif,
& nous concluerons que (fans cet
état de chofes, on ne peut {e difpen fer de connoître la regle entiere,
& d'examiner fi les Conilinuions
nouvelles fe concilient avec les
conditions autentiques, avec les déclarations exprelfes fur la foi defquelles cette Société efi rentrée dans
lè Royaume.
Nous ob{erverons enfin que dans
le relfort de la Cour, cette Société
n'a pas été admife, & ne s'eft pas
mê.m.e préfentée en qualité d'Ordre
rehgleux ; aucune Bulle aucune
partie de l'Infiitut n'a été' rev&tue
d~ Lett,res Patentes, n'a été préfentee. à 1annexe dont le droit efi ii
anClen dans ce Parlemént & dont
l'ufage efi fi inviolableme;t obfervé
~ l'éga rd. même des moindres aEtes
emanés des Généraux d'Ordre
Vos regiftres prouvent, &'il eff
COJ11lU de tous, qu'en l'année 1621.
�16
cette Soci-été obrint , à la.demande
des Con(u ls d'Aix, Procureurs' du
pays, des LettTes Patentes 'lui ne
1 appel 'oienr qn'à regir le. Coll'e ge
établi dans cette V Ille caplra le.
Le miniirere pl~blic propofafjd es
r emonrrances ; dlverfes modi, catiDns concc rtées avec les Admi niftrateurs de la Province, furen t d ~
li bérées par la Cour , & del1lnées à
fcrvir de re gle au contrat qui de voit
ên'c palfé avec la Ville.
Le Provincial de la Sociéte {e
plaignit 1'a" plujùur5 articles qu'on
p réul1doit meare au contrat, élOient
contraires li L'lnjlaut ; le minifiere
public en requiT la comml1nication ,
pour voir s'iL y avait cho(es Cfllif'"fFnt
répuunanus aux Libertés de. L'EgLift
Galh'cane, & le Pro vincia l ofa fe
r efu(er à cette dem ande ; refus punilfable en lui· même, & Îl étrange
de la part de ce lui qu i fondoit fu r
l'lnfritbt même {a répugnance aux
m od ificati ons délibérées; refus qui
doit rendre à jamais cet [n fl itu t {ufp ea par (on o ppofi tio n avouée aux
m êmes modifications.
A ce refus étOit uni celui que fit
le même Provincia l, de prêter fermcnt {ur l'indépendance de la Couronne.
17
.. R
1
Croira.t.on que l'auront.: 0., a e
invoqu ée contre elle-m èru , ·l'l.•r a
l'artlnce
1,.ppm. de touS ces refus?
'd
& l'intri gue pan-inrent a {~rpren re
des Letlrcs de Juffion, qUI. }e\':Ilt ,
qui irupTOll\'e nt des O1od'f1canon s
au/li inréreJfantes pour la ILuet du
Trône, qui rejettent d'av~ce t~)u
tes remontrances qui pouITOJent elre
f~ ites, & gu'on y déclare t~rur pour
entendues : ainfi l'efprrt d mdependa"le & de rébellion fu t autan ..! ,
les precautions du zele &. de la œeli[(: fur~nt b\âm~es.
l\ feroi t inuti le, quant à pr ' lent ,
d'expli quer de quel! maniere c t
établiifement dans le College d'Aix
fut confommé; de dévoiler les nouvelles (urpri(es dom cette premicre
{urprife fu t {uivie, les contraventions de cette Soc été aux tÎ!rL'S de.
{on établiB"ernent , & à ft s prop
accords.
Cep endant la COUT a dans fon
re{fort & fous lès yeux. une Société,
dont la réception dans la Ville de fa
{canee fut l'ouvrage de la puiffitnce,
préparé par l'abus le plus énorme
d~1 crédit, dontla po~effion a le principe le plelS vici ux, dont les rabl ,(fe.mens Jè font multiplies clacs la
PmVlfl{e : cette Soci~té pr ' cl à
�"1 9
tg
l'.education de la jeunelfe , à la dire~;
tlOn des confciences, à l'enfei"nement public des fciences divine~ &
h~lll~aines, fe tro~l~e chargée des
d~pots les plus precieux de la Reli.
glOn & de ['Etat, & la Cour i"nore
la regle fous laqu elle cette S~ciété
continue à vivre; :egle toutefois qui
dlfpofe fur le choIX des doarincs
fur le plan des études & qui dirig~
' des divers 'minifteres qui
exerCice
l,
lui font confiés; regle dont tous les
précept.es font tracés à Rome par
l~ne main etrangere ; regle dont les
titres & les privileges , devenus cha.
que Jour plus nombreux, fe trouvent
aUJourd'hui réunis dans une collec·
!ion publique imprimée, & que nous
Ignorons encore léga leme nt & de
fait; regle enfin, qui dès l'oriaine
"lem bl e S>Aetre con d amnee
' elle· même
"
par le refu~ obftiné de fe produire
~ans les T nbunaux, & qui dans cet
etat eft déférée à l'Univers entier
par une réclamation éclatante
par les imputations les plus gr~ves.
T out nous ramene donc fur les trace5
de nos Peres, & la dé marche, qui
fut de leur partun aae de prevoyance,
eft pour no~s ,\n devoir indifpenfable
de .cett~ fidellte ql11 nous dévo ue au
ROI & a la Patrie; devoir qui pré-
&.
.
cede & qui renferme tOllS les autresl
Notre Miniftere ne doit pas moins
s'occuper des faits qui ont {uivi l'etablilfement de cette Société, des excès d'une morale perverfe dans fes
principes, affreufe dans fes confé.
quenccS, & (urtOut des dangers de
cette doarine abominable, qui ébranle
la fid élité des Sujets, qui attente à
la vie des Rois; & fans voulojr confondre les te mS , les lieux, & moinS
encore les perfonnes qu'il eft fi jufte
de difiingtler dans un Ordre où les
fujets ne font pas également initiés
aux Myfteres & à la conduite du
gouverneme nt, dans lin Ordre olt
!'on nouS dit même que la plupart
Ignorent le rclrort qui les fait agir,
& le but verS lequel on les dirige;
fap..s vouloir faire naître des (oupçons
qlll ne font pOint dans notre ame,
nous ne pourrons notls difpenfer de
re ch~ rcher pourquoi des livres qui
perpetuent cette doarine, des livres 011 ['on honore des noms en
ho;reur à tous fujets fideles , fe prodmfent. encore de nos jours avec l'aJ1~
probatIOn des Supérieurs reçoivent
les éloges publics des ~embres les
plus éclairés de cette Sociéte, & vont
ernp~l(onner les fources publiq,ues dela creance & des moeurs.
�10
21
Pourrions-nous après cela négliger
de recueillir tous les traits qui peu.
vent prouver l'imperfeétion des dé.
faveux de cette Société. & peut-être
l'impuillance de toutes les précautions
humaines contre des engagemens terribles & fortifiés par tant de liens?
La pureté des {entimens dans les particuliers • peut-elle raliurer fur les
périls ré(ultans du régime d'un Corps,
que {a propre Conltitution rappelle
en tout tems à l'unité de créanc e tant
recommandée & appuyée par l'unité
de pouvoir; d'nn Corps dans lequ el
on auroit établi le dogme dangereux
& fanatiq ue d'une obéiŒance aveugle,
fiupide, à un Supérieur etrangcr, gui
feroit l'am c univerldle de ce vaf1e
Corps, à qui tout {eroit révélée, il qui
t Out {eroit rendu pré{ent, & qu i réuniroit tous les moyens de former, de
diCcerner, d'enchaîner les efprits & les
volontés. pour les condl1ire il la lin
qu.'il fe propo(eroit.
Mais nous croyons devoir lier cette
di(cuflï on avec le compte gue nous rendrons des Conftituti o ns , dans lefquelles on indique le germe de toutes lèS
erreurs, la {ource de toures les allarmes. & dont les étonnants décrets concernant l'édition des livres {ur le tyrannicide. peu'iellt s'interpréter par l~s
livres même,
('eft alors que par un examen 5dele qui appréciera tous les reproch es • toutes les excu{es. nous ~o.n
fronterons la regJe avec fO,n exe_c~l
tion & les principes avec les laIts
conàans - nous tâcherôns de développer le~ rapports mutuels des loix
de cet Ordre avec {a morale. avec
fa conduite - nous tâcheror;~ de définir ce que ' la Société eil: par état,
ce qu'elle e~l. ponr ainfi djr~ , forcee
.l'être par (es propres ConitttntlOns,
ce qu'elle a été en elfe t, nous verrons fi dans cette reglc c'cfi le bien
rech erché par le FonJateur. ou le
mal qu'une poJitiq\le linilère peut y
avoir introduit. qui domine & leqnel des dçux. dans le mêb nge que
les faits préientent. doit être réputé
accidentel, Ot\ rev~rfiblc ;\ la regle
& au corps; fi les erreurs, le~ eotreprifes. les attcn t a~s n'ont été " \Ie
des torts particuliers. dont il l,-roit
injulte de rendre ia regle refponfà'
bl e. ou s"l"
1 ~ n Qnt etc, que 1a f
Ilnte
naturelle . l'elfet nécefliti re d'un vice
intéri eur inhér.: nt au gou l'crnement,
& (ur- tout de l'univcr 1alité de ce
- yœu fi ab(o ill , q\li renferme I"abdi.
- catl{)n de ,rout l'~trc phyliqne & moy,li des ft 'jcts entre les main~ de ce
Général étranger & perp~tuel; enfin
�13
11
fi la contrainte, la féduaion, l'efprit de corps, les preftiges du fana·
tiCme, dont on nous l'réCente l'ef·
frayante perlj>eElive, n'y peuvent
pas altérer l'equilibre. de la raiCon ,
& tromper la fimplicité du cœur,
Ainli nous parviendrons à reconnoÎtre l'origine, à fixer le degré du
mal, à indiquer les remedes. à diC·
cerner, fi au milieu de tant d'accufa·
tions, li dans'une matiere 011 les pré.
cautions ne (ont pas fufceptible s d'ex·
cès, Otl nulle utilité, nuls Cerviccs
ne peuvent balancer les dallgers &
~es inconvéni,ens, il eft poffible de
Jufiifier & d abfoudre , s'il fuffit de
corriger, s'il faut abolir, en un mot
fi la réforn:'ation eft néce/Tai re, li
elle eft pratIcable, ou fi. elle Ceroit
illuCoire & même périlleufe : & dans
l~ cas .Otl les vltes fupérieures du
h~en ulllverCel , 011 le Calut de l'Etat
i'
l 01' Iupreme,
armeroient toute la ri·'
gueur de notre ·MiniQ:ere nous ne
perdrons jamais de vlle l';s égards,
les fecours, que la Juftice doit à la
vertu, aux talens, au malheur, &
dont l'erreur même ne rend pas in·
oIgne? lor(que le cœur n'ell point
complIce de l'efprit.
Les Gens du Roi r etirés apr~s
IIvoir lai/Té leurs Gonclulion; Cur le
'
Bureau.
Lellure faite defclites Condulions;
lignées Le Blanc de Caftillon, &
ouile r~pport de Me J ~feph-Fr~nçois
de Gallice Chevaher, SeIgneur
d'Aumont de Bedejun , Confeiller
du Roi, Doyen en la Cour: tout
conlidéré, DIT A ETE', que la Cour,
les Chambres a/Temblées, a fait &
fait injonElion au ReEleur de la Mai·
fon des Prêtres & Ecoliers, foi·difant
de la Société de Jefus, de cette Ville ,.
d'apporter & remettre, dans trois
jours, au Greffe civil de la Cour,
un exemvlaire imprimé de leurs
Confiitulions , & notamment de l'e·
dition faite d'icelles à Prague en l'année 1757, Fait à Aix en Parlement ,.
les Chambres alfemblées , le 6 Mar~
17 61 •
&.
EX T RAI T d'une Lettre d'Aix;
du 1) Mars 1761.
Al/jourd' hui, les Chamhres affimbU,'s,. Me d. Cajlitlon, Procur",r
Gmeral, ejlenlré, (,> a dit qu'en ,xiCllllOn de l'Arrêt de ta COllr du 6 de
~e mois, fignifié le même jour au Rec..
reur.1e, ta Maifon des foi.diJans de la
SOClue
' ete
"
. d, J,fits
J' en cette Ville , ,'t a
remIs au G~effi Civit de ta Cour, le
Mard, 9 de H moLS 1 un exemptaire de
�24
ItUfS Cor.zjlitulions impr~mùs aPrague
ln 17 j 7 , inti1u{,i, Inl1Jtlllllln SocicI dt lS Je tll, &c. en da/x petus volum"
in-folio, (/ de flli 1<, il a pr.!.ftntJ à l"
. Cour du [([O'd - P .!lent S en forme
d'Edit, conceuiant ladite SocÎld. L,
bUl d" [on dijèours Jilf co flcond point ,
a été dl! prouva que L'of.ja étoit Ji im-
qu'il Tle pouvait [Ilr L'lzeurl
prerzdre dts ConcLufions; &- il J'ejl ".
"tranché a d~mandeÎ (la~ de III prifelztùtiolZ qu'il en [aifoit à L.z Cour; &
attendu que ce qu'if allr,l requùir fur
ces Lcru'J, d'pend ej/enlielt.menl dl
l'examt:n dr:s COllj}ù"âoIlS ~,: Ladiu
SociJtJ d;p?jùs au G"ffo dit La Cour,
il a r':1'lJS 'lUIL fi':t ordonnJ qu il I!n
"portaIl!,
a
prèlz.l·olt commll.nù.alloll, pottr, fur
texilnun qu'li en fa..! & fur Le compa
qu'li u/ r,:ndra d 1ft Cour, ilre par fui
prtS, J"r '1i1lUs Letlres Patentes en
forme d"Edit, lelles COl/clufons, &
pur Id Cour (l.uud ce qu'il appartÙnJra .
L'd.rret a ùi Ic:./ldu con/Olf/l !lient "ux
Condl/fions : {) il ,1 éd arrùé qlte le
1
M.:rJi 27 Avril, les Gens du Roi rendront comple à la Cour, tallt d,s Conf
titutions qll~ des L efues.PaullUS , &
prendront d<s Conet,fions Jur l'lin &
L 'autr~ objtt.
EXTRAIT
DES REGISTRES
DU PARLEMENT
DE PROVENCE,
ET ARR~TÉS
DES PARLEMENS
,
DE PARIS
ET DE BRETAGNE;
�l'
****~~~~~~~~*~~~~
EXTRAIT
DES REGISTRES
DU PARLEMENT
DE PRO VEN C E,
Du Lundi 15 Mars 176 ••
J
LES Gens du Roi étant entrés;
&. M, de Cafèillon, Avocat Général;
portant la parole, ont dit aux
Chambres alfemblées l
MESSIEURS ;
No us étions prêts de rendre
COnipte à la Cour de l'exécution de
fo n Arrêt du 6 de ce mois, & du
dép6t fait au Greffe de l' Edition reqùife des Conllitutions des Prêtres
& .Ecoliets foi·difant de la C0"\pagnte de Jéfus, lor[que nous avons
A ij
�;(
reçu un Edit concernant Réglement
pour cette Société,
Nous avons reconnu que cet Edit,
{oit pour l'importance de {on objet,
qui tend à donner un être légal à
cette Sociéte, à {on Régime , à
{on In!litut , {oit par la nature de
toutes {es di{politions , exige de la
part des Tribunaux à qui il doit être
pré{ente, non-feulement un e con·
noiffance entiere de ces Con!litutions, dont la Cour a jugé gue l'examen etoit indifpe n{able, mais encore une recherche exaEle de tout
ce qui peut {ervir à caraEléri{er le
but, l'efprit & les effets de ce Ré.
gime , plan d'établilrement de cette
Socié e, ordre & difuibution de
{es différentes claffes , préparation
& choix de {es Suje ts, alrociation
d'Externes, caraElere de la regle ,
préce ptes & priviléges relatifs à
l'intérêt des Puilfances, genre de
domination exerçé par le Chef, &
S
Il'engagemens contraétes par les
Membres, unité de créance qui eft
vouée par la Société entiere, &
qu'il faut rapprocher des D ecrêts
émané~ (ur le T irannicide , & de
ce corps de Doétrine & de Morale,
{ujet d'une alternative continuelle
de eenfures & d'inrames apologies,
de condamnations flétriffantes , &
d'éloges répandus fur des noms que
l'autorité publique a profcrits , enfin
de défaveux fufpeéh ou impuiffans ,
& d'allarmes touJours renaiJ[antes,
Nous n'avons pas cru pouvoir
perdre de vue les grands objets qui
ont animé vos premieres démarches , & parce qu 'ils intéreffent
effentiellement la tranquillité des
Etats, la puiJ[ance & la vie mêm e
desSouverains, ils ne peuvent celfer
d'être préfens à nos cœurs,
D évoues par état à la foumiffion
la plus parfaite aux Ordres du Roi
& à la fidélité la plus inyiolable :
A IV
�Q
nous craindriQns ~!! trahir égale...
Illent deux devoir. 'qui tienne!)t au
même principe , ft dans une conjonéhtre qui les ugit avec ?utant
d'évidence, nolIS pouvions méconnoitre un {eul infianù:ombien ils (a!);
inféparables; & fi nQIJS négligions
de nous infiruire pour diriger notre
obéilfance & notre ze le, & pour
donner 1. Sa Majel1é tout es les preuves qu'elle efi en droit d'attendre de
notre amour pen)r fa Perfonne fi!"
crée, nous al0 .Itons (fi toPtefais il
efi perm is d'ajouter au mot if le plus
puilfant fur des St/jets fiçléles) que
l'Edit du moi. de Septembre. l 903 •
qui rétablit I~So~iét~ en France, n'"
jamais été envoyé 11 la CaUri qilC {uivant les premier~ pri!)cip es du Droit
public, n ulle ~n o nci2 ti oH con tenue
dans des Loix pofiéricures /l'a plI
fuppléer au défaut d'enregifirement,
fur-tou t à l'égard d'une Loi qlli {en
(Je bafe illl nouvel Edit.
7
nefi bon que Sa M~jefié connoiiI'e
~ quel tItre, <hIn. quel etat, par
qllels moyens cette Société exifie
dans cette Province, qu'elle foit informée (je ·1' Arrêt r.cndu (ur notre
préc~dent Réquifitoire, où nous
a\fons marqu~ cet etat, dont la preuve
dldans nos Regifhes,qu 'elle foitinftruite des con!equence • .qui en déri...ent par rapport à une Province .
qui unie à la Courone fans. être in..
corporée à la M{marcrue , a IUl
droit national qui lui dl: propre, &
ne reconnoÎt que les Loix que le
Souverain defiine à régir les .divers
Corps 'lu'elle renferme dans fon
{ein.
Oblîgés cependant par l"e devoir
de notrcntÎnifiere, de communiquer
à la Gour, fans délai, les ordres
Sa Milel1é; privés par l'éloign ement
des lieUx de l'avantage de lui 'expofer les circonitances locales, de dévoiler ~ [es yeux des moÙfs. encore
œ
�S
9
plus intérelfans, qui ne peuvent
être dilfunulés fans prévarication;
& de recevoir d'elle la regle de ITQ.
tre conduite.
Nous fuivo ns la voie unique que
nos fentimens les plus intimes, que
des exemples domefiiques, propres
à l'occauon préfente, enfin que
l'exaél:itnde qnenous devons appor.
ter à l'exécution de vos Arrêts, nous
.prefcrivent , en requérant qu'il nous
foit donné aae de la préfentation
de l'Edit du mois de Mars 1762, &
que l'exemplaire imptimé des Conf.
titutions , dépofé au Greffe en exécution de l'Arrêt de la COllr, nous
{oit communiqué , pour, lefdites
Confritutions vues, être requis par
nOlis au fujet de l'enregifirement de
l'Edit , ce qu'il apparti.endra.
Général du Roi de la préfentatioti
par lui faite de l'Edit du préfent mois
de Mars; ordonne que l'Exemplaire
des Confiitutions dont il s'agit, dépofé au Greffe, lui foit communiqué, pour , lefdites Confiitutions
ouies, être par lui requis , & ordonné
par la Cour au fuj et de l'enregifire.
ment de l'Edit, ce qu'il appartiendra, dans l'airemblée des Chambres
que la Cour a indiquée au 27 Avril
prochain.
Les Gens du Roi retirés:
La Cour, les Chambres alfemblées ,a concedé AUe au Procureur.
<
�II'
, ?
[
,
II
J
ARR:Ë T E'
DV PARLEMENT
DE PARIS,
Du vingt -fi", MaTS 176 ••
LA
Cour, toutes les Cl)alTlbres
affemblées, délibérant à l'ocçafion
de l'Edit du préfent mois de Mars,
concernant la Société & Compagnie
des Coi·difants Jéfuites,en confidérant
qu'un Corpsou Société civile n'exifi e
que par la fixation de fonrégime & de
{es Confiitutions; que celles deCdits
foi-difants Jéfuites n'ont jamais été
revêtues de Lettres- Patentes; que
ledit Seigneur Roi ne juge pas à
propos de les en revêtir aétuellement ; que d'ailleurs lefdites Bulles ,
Brefs, Formules de vœux, Confiitut ions & Decrets de ladite Société
font fourni s à l'événement de J'ap-
pel e~lIIlIl1~ ~l'~bll§ i!Jterjétté pilr La
PJQ~tl1el!r~Cénérill du Roi, 1!tr Je.
quell;t4iw S~~te e1l jaridiljuamc111
Ïiltimi!.e; qll'.en cORféqlt.ene.e il ré·
pugrn:roit à tOllt Cfdre publie &
judici~ire de d0nMr un &!tat Ugal
,mdlt Infiitut avant de juger s'il peut
être admis en lui.même, & s'il l'eut
être rameM aux regles " IIllIximes ,
& ufages dù RDyauRU! par dl!,s Conf,
titutions réguliérement approuvees
par la Puiilànce Spirituelle, préCen.
rées par le Chef & les Membres cui
doivent les obCerver , & autoriCées
dans l'Etat par La PuilTance Souve.
raine "'ans les formes légales ,
A arrcte
"1 qu"1'
1 n y a lieu à délibé.
rer quant à prêCent Cur la veri/icatlO~ dudit Edit, n'efiimant pas nean.
m OInS qu'il Coit néce/l'aire de fixe\'
le: repréCentations qn'elle auroit à
faire andit Seigneur Roi Cur cet Ed it
attendl! la conviétion 011 elle efi qn~
les Extraits qni doivent être pré~
�•
11
{entés audit Seigneur Roi par M:
le Premier Prelident, aux termes
de l'Arrêt du 5 de ce mois, de la
doéhine favorable à tous les crimes,
foutenue dans tous les tems, & perféveramment par lad. Société, fixeront l'attention dudit Seigneur Roi,
& le décideront à perdre de vue tout
ce qui pourroit tendre à donner un
état légal à ladite Sodété.
ARR! TE'
DU PARLEMENT
DE BRETAGNE,
Du trente Mars milfept cent foi:tante-deU:f.
L A Cour,
en délibérant à l'occa~
fIOn de l'Edit du préfent mois, concernant la Société & Compagnie des
{oi-dj{ans Jéfuites.
En confidétant qu'un Corps ou
Société civile n'exifte que par la
fixation de Con Régime & de {es
Conllitutions; que celles des foidifants Jéfuites n'ont jamais été revêtues de Lettres-Patentes; que le
Roi n'a pas jugé à propos de les en
revêtir aétuellement ; que d'ailleurs
les Bulles, Brefs, Formules de vœux;
même des vœux & fermens faits
lors de l'emiffion d'icem" Decrets
des Généraux ou des Congrégationi
�COMPTE
1.4
générales defd. Sociétés, oracles de
vive voix, ou leurs autres reglemem
on aéles fembl ables , fon t fournis à
l'événement d'un appel comme d'abus interjetté par le Procureur-Gé.
néra l du Roi l filr lequel ladite Société eil: réguliérement intim ée;
qu'en cOhféqnence il répugneroit à '
tOut otdre l)ublic & judiciaire de
donner un état léga l a(1dÎt Inll:itut
avallt de jtlget s'il peut 'être admis
par lui-même, & s'il pent être ra.
meflé aux feglés, maximes & ufages
Ult Royaume, par des Conllitutions
r égtdiérement approuvées par la
Plliffit nce Spirituelle, préfent6es par
le Clief & les Me mbres qui doive nt
les obfetver, & antorifées dans
PEtM par la Puiffance Souveraine,
dans les formes légales,
A àtrêté qu'il n'y a li en de déli.
bérer, quant ft préfent, {nr la
tifi,Mibn dbélit Edit.
ve-
RE N DU
DES CONSTITUTIONS
DES
JÉSUITES.
Par M. JEAN- PIERRE FRANÇQIS
D E RIPERT DE MONCLAR,
Procureur G enéral du Roi au Par-
lement de Provence , les 2.8 Mai.
3 & 4 Ju in 1 J6l, en exécution
de l'ArrEt de la Cour du r.5 Mars
, 'J
pTlceaent.
~ ..
-
M. DCC. L X III.
�•
AV 1 S.
PLU SIE URS Notes d.!jign ùs
par des aftérihrm (') (") n'ayam
pu ilre placées au bas des pages , On
les a a./!emblùs fous le mime chiffre
romain qui les indique, la fin de "
yolume.
a
COMPTE RENDU
DES CONSTITUTIONS
DES
P ar M.
RI PE RT
JÉSUlTES,
hAN_PIERRE-FRANÇOIS DE
DE MONCLAR,
PrOC ,'HtlY
Général du Roi
4ft
Parlemcm de Pro-
~Jence,
les 28 Mai, , & 4 Juill 1761.. ,
en c.'dcutioJJ de l'Arrêt de I.z Cour du 1S
Mars précédem.
MESSIEURS,
Lorfque vous avez ordonné que le
Recueil des Conllitutions des J éfuites,
imprimé à Prague en 17 57' me ferait
communiqué , pOUl", Iddites Conllitutions vtJes" être requis par moi & ordonné pat la Cour ce qu'il appartiendra
.u l'Ijet de l'enregiil rement de l'Edit du
mois de Mars dernier, VOll! avez reconnu que l'examen de cet lnilirut vous
était nécellaire pour prendre, dans une
occa{ion auffi importante, une détermÎnationco~forme à ce qu'exige de vous
votre invIOlable fidélité pour la Perron-
�4
ne r.cl·ée de Sa Majeflé , & Votre zèl~
lIPur l'E glifc & pour l'E tat . Chargé de
yous rend re compte de ce qui dl renfer_
!Hé dans ce vafle recuei l , & de compa_
rer avec les Loix du R oyau me celles que
lesJérutt esont faltes pour kur Société
~ c elles ,que les Papes leur ont données:
J al tache de remp!.r le devpir de luon
miniflere avec la plus fcrupul eufe exacmude. L a forte de précipitation à laquelle des drconflances qui vous font
connues m'ont forcé, n'a influé que fur
la réd~tho n de mes mémoires, qui efl
un opJet peu mtéreJTant ; elle ne doit
Clen orer à la force des obfervar ions que
Je croira i devoir propofer à la Cour. Des
recherches !âtres d'a~ance, & foigneufe~ent vé" fiées à plu"eurs reprires, e~
aflu.rent la certl~u.de. Je ne citerai pas
tO? Jours , pour evlter des longueurs infi nies; mes paroles feront communément
ceUes des. Conltitutions mêmes, pour eij
mleux pemdre l'efprit.
1 D E' E
GE N E R
ALE
DE L A SOC! ETÉ.
Plan de l'Infli/!lt.
La Société qui a voulu s'appeller du
Nom de J efus, dl une mil ice inflitué~
par un fondateur guerrier, (J) pour fer.
(1) lt a ut. b~ltato,. iUe Qfllmus D~o ja1rl ad alia
prma. ~ocantl ODfccutUJ. miliûam credcra ft flO"
d'fif.tr,:~rre • fid peTmUlaJfe. Imago primi f.cc. SO(~
t . ~o. 1.. pag1 69.
J
5 1
. D'leu
v'. rous l'étendard de a CroIx,
f~~r & le rouverain Pontife: S,!b CruCls
,",xillo ( 1) D eo mtlitar. , & foh Dommo
at1fJe RomalJo. pomifici C}tH III ternr
~
y ,cario, fà'Ulrc .
Il efl difficile de ne pas reconnolcre
Elans ce langage les idées fup.erflmeu res
qui, dans des fi écles d 19norancc.,
avaient fait du Pape une efpece de D l.
vin ité fur la ter re . (*) Le F idèle fert
])ieu il obéit à l'fg lire & révere l~
fouve'rain Pontife; le I" jet rert fon 1l0l
dans l ordre polit ique: le Jéf'a ite Mclare ne voul oir [ervir que Dieu [eul &
le Pape, il abdique tOUl autre Seig~e ur .
Delà , l'indépend.nce de t oute Pu .rfance temporelle; (,) de-là , le zèle pour
les prétentions de la C our de R ome .
L 'engagement de fervir le Pape , (;)
& de ne fervir que lui fur la terre, inconnu à. tOllS les Ordres monaftiques,
fu ppofe que la Monarchie uni verfel le efi
attachée à la Thiare: c'efl un hommage
(1) l nflit. Soc. hf. Prog« 17571 1. 1. pag. 6.
col.
1.
(') Voyez la NOTE 1.
(1) Molina dt l ufl. & l ur. t. 1. TrD R. '1. n. 7.
D ifpUI. 139, Bellarmin r. 2 . Contr01', 2. lib. 1.
~. 28. 29- & 30 . Emmanutl Sa cn Ccs A phori r~
mes 1 Y . Clcrici. Suarez D efinJ. fid . lib . 4· c. 49\ 10 & 16. & de Relig. TraEl . 7. lib. 2. t. 18. n.
1:. p. 117. Becan Tlual. S,hol. Parr. 2. Traa. 3.
e. 6. Q,u«fl. Il. p. 267. L"-Cd. 1681.
(3) T. 1. p. 85. Bull. G"g. XlII. T. J . p. " 9.
t oi. 2 . .Bull. U,b. VII J. Co mptnd . priviltg . 'Y.
t:umptlo 1 §. r. t. 1. p. :197 .
Suarez J, Rel. Soc. Ie[. lib. 6. ,op. 4. §. 38.
p.
194-
A iij
�6
,"oué pour toujours aux m~~imes ultramontaines les plus opporees à nos libertés, & bientot récompenf~ par des
pnvlieges qUi partent des mêmes principes, & ne peuve nt [ublifier qu'avec
eux.
II femble, fur cet expoCé, que le
Pape devrOlt être le vrai Monarque (1)
de laS o Clét~ . MalS Ii efi arr ivé ce qu'on
a ~Oulours Vu dlns les Gouvernemens qui
lallTent au Chef de la Mi lice un pouvo ir
trop , afie & trop permanent : le Générai s'ell emparé infenliblement de toute
l'autorité, & il fe contente d'offrir au
fouverain Pontife le tribut d'un refpeé!:
extén e ur. II ya eu des Papes qui ont
voulu , maIS rrop t ard, abblttre le der.
potl /me du G é néral. On ne peut nier
cependant, qu'à certai ns égal ds les J éfmte s o'ayenr étc: fidè les d leurs e n~,l
gemens ; Il s n'ont point ceDe de déf~n
dre! par leurs écri~s , les fauffes prérog a;l\'es d~l SaInt Sl~.ge , lors même que ,
m~co nnOlffant fes Jufies droits ils lui
rduCoient 11ne obeiOànce I "gi ti~e; &
après aVOir reçu les plus riches émanations du pOl)voir arbit raire du Pape , i ls
ont travail le confiamment a le faire reconnoitre en tous lieux, & à s'y fou i:
. (1) Imprimù Summo POntifici . Jândè Supuionbus Socùtatis. CO'lft. 6. C. 1 . §: J. p.40 7.
Le Pape en le Prélat rLlpr~me cie "Ordre ; Pr« larus (uprtmus. Suarez de R t lig. Soc. Je! IÜJ. 3.
c',9" §', 6. p. 476. ~on folum '1f/oad foujlaum l urif
Iha,on~ .• f..d Wam quoad pouf/aum domina,;, ...
"am ~ ICld. lé . 4. c. Il. §. , . p. 524.
7
bl bles à ces Corps nomtraire : fiem a is qu'on a vû dans plubrcu, &: aguelrr fe payer de leurs fe rfieurs Mona rc nes d
& qui ne
\" dépen ance ,
,
vices par 1 iO '. rre réformés qu'avec danpouv;nt ~v~lt~ , ont inCpiré plus. d'une
?~i~ I~ :erreur au Souverain dont Ils ont
étendu I ·e m~ire .
.
d
Je ne Cçaurois quitter ces Image~, e
T
& 'de guerre que préfente enml lee
d
1 des prenn ers
p"ement fun amenta
fi
. là
Pe~es de la Société , Ce n'e pomt
une de ces froides allégories que, la ~ra
vité de mon miniflere reJette; IC efi 1 f:
fence de l'Inflitut, dont le p an a tli
comme révélé (*) a Samt I gnace: 1
nous en CIoyons la trad mon de la So ciété .
0 ..
l
'on
Dans les Exercices 1 plntue s , qu
nOUS fuit envif.ger également comme
infpirés, (,) le Sauveur d~ M onde ell:
un Roi de la t erre, ( . ) qUI annonce à
fe s fujets le deffein de foumettre les nations infidèles, invitant ceux qUI voudro nt être fes compagnons , à partager
'fes peines B: fes travaux; & dans h
Cuite des memes méditatIons, on doa
contempler deux camps opporés , (, )
l'un fous J érufalem , command ' pa<
é
(' ) Voy" NOTE II.
(1) InJ!i:. Soc. ltf. t . 2. f' 433: .§. 1:.
.
Serif,fir Ignatills 1/1idlm EX(:C1lI4 rpll:I/ II~lld ~
' ifldnU M~ri~ .. . " . l mtlgo f.rlmi f"cult. h~. U
pag. 73, BtbllOt. (mpt. Soc. cf. p. [.
Infl· Soc. ltJ. 1. 2. p. 401.
{l i bid , p, 406,
('l
j,
i1l
�8
Jefus·Chrift, & l'autre par L ucifer dans
Babylone. Les enfans de S, Igna ce Ont
cru, en conCéquence , être la trou pe
d'élite du camp myftc!rieux de J érufalem,
Une fi haute deftination leur a fait mé.
connoitre routes les loi x de la hi~rarchie.
I ls ont voulu fervir dans un efprit de fu .
p<riorité & d'indépendance , un Dieu
qui doit être adoré dans un efprit d'hu.
milité & de paix; & le ur zèle jaloux a
Vll, d'un œil de rivali té, tout fuccès
des atltres Corps, Ç'a été l'origine de
b ien des troubles dans l'Eglife, & cl'une
mnltitude de fcandales dans les MiC.
lions,
Ils nous dépeignent leur pieux Fon.
dateur Comme un Conquérant (r) plus
grand que Cefar & qu'Alexandre: les
Jéfuites, difent-ils dans un ouvrage
compofé par leur Province entiere de
Flandre., naifle nr tous le cafque en
t ';te ; (2) ce font des hommes choilis,
des lions généreux, des foud res de guerre, la /leur de la chevalerie. Nous n'au(1) Voyez l'Epitaphe de Saint Ignace , Imago
primi fiLe. lib . 2. pag. 280.
(2 1
& ['l'
Imago primi foRe . lib . !. p. 3~ lib. 3. p. 40 2.
Soci:tas h fu Ecclefi4 latoranti fùbmijJa : Dieu
VC!l1nt au ft>cOl!rS de (on Eglife, lui a envoyé fa
c".horte, (a légIon; ell e avoit été promife à ,'Egll(e par, le Pro~héte. ibid. lib. 1. p. ~9.. . .•
Op~rlltne confcnpturum nOl/am inviaique roboris
leglOnml; • .'1~lam . adeo [uam [lloque nomine volet
4ppdlarl. thtd. hh. J. pag. f9 . . . __ Les Jéfui.
t,es ~ont des génies tutelaires, & proteEl:ellrs de
J Eghfc ...•
l'''G' 410.
un leul vaut une ilfmée. ;bid. /.3.
, ns point
recueilli~ans l'Image du pre-
~,~er liécle de la Société, ces métapho -
tenOlentcl à
é ' les (1) fi elles ne
respun,
c'
J'di rit de fes loix, à la lormatlon ':
fa/régime, & au principe général qUI
anime tout le Corps,
,
La conflitution de ce t Ordre etant
toute militaire (2. ), le commandement
y ell abrolu pour être alTor ti au plan deYInllitut ; ill'ell même a~-del~ des l o~,,:
militaires communes; 1 obélnance ( )
qui eft le nerf de la dirci pline , ne pouvant être trop prompte par,ml des trOUpes répandues dans tout l umvers (l).'
& toujours en aéhon, le do gme fanatlque d'une obéilTance aveugle & Iluplde
au Supérieur conGdéré comme. DIeu
même, a été intro duit & poune au"
derniers excès. Les vœux ront des enr81emens (4) qui ne lient que le fold at ;.
les grades, des commillions amovIbles;.
(1) Scimfulgnalhm quid:m ml!ttlphoTis.à.militiœ
duElil ddtflatum, mu[ttZ' in h((c [alTa. mdwa more'
<J/looam TU.I'lUI! militari fl JtuijTt.
Imago pT:mÎ Sitr. l. J. p. 6,Vid. Injli. Sor. ],f. t. 1. pag; 74 . &- pag. 240..
COrijl. 4. C. 8. §. 5- p. )90. & Congo 5. Dttr~
0\7- pdg.
m,
(1) Eft "go hœc quorumdam militum
SocilttU~
dt Rtlig. Soc. leJ. lib. 1.< ,apI 1. §. lGr
pag. 38r.
(') Voyez NOTE 111,
(3) Co fi· g, cap. r. §. I. & 1: pagp" 41.1. E~A
,,'un. cap. 4. §. 17, pag 349 .
(4) CeO: par -là gue le FreTe Coton, <fans mu
l!>ifcoms a Henri 1 V. rapporté par louvenci"
prétend jllllifier le défaut de réciprocité dails,
ks Vœux des Jéfuires : Dùm. fu-i.huntur à ",.
Suarez.
.&a-
�le
II n'ef! point de patrie, point d 'état al'
furé pour un J é fuite ; tous changent de
pofte & d'emploi au moindre ligne du
G én.!ral , touS vo lent à fa voix d'un
bout de la terre à l'autre (1); il choifit
& licencie tous les Sujets, il les éleve
ou les anéantit à fan gré; la regle plie
fous fa volonté, il en difpenfe quand il
lui plaît, & quand il le veut, eUe enc haine les fujets par le lien le plus étroit
de la confcience; les graces accûrdées
à l'Ordre ne coulent fur les particuliers
q ue par fan caoal, & c'eft de fa mai n
que tout J éfuite reçoit la fac ulté plus
ou moins limit"e de jouir des priviléges
d u Corps.
Les Chefs des Lé -ion$ répandus dans
l 'un & l'autre hémifphere, & ceux qui
commandent dans les moindres pofies J
font nommés par lui, & révocables à
R ex
1
mi/il,es
1
perpuuam ilIi rilri opcrdm fpond ~fatoT(s, fi à Ji-
J t~t , ad~o ut, ~,n(.:.1.Rltlr
&nt,J . readanf !nJltffi~ 1/1,0 ,
.//Jdl/IIU tOS d,mll/l:ndt .
nUI"e libi facuhaum
HIA. Soc. Jer. Part. J.lib . I:! •
•. 75 . p;1g. 77·
(~) 1!'0n ha,bmt firmNTn Jomi cilium , {cd ex ,oi
InJü."JJI para,u ~f!' dr!hent aJ puc tT inandll m. "il
~4bltandum. ZR d'YUfiS P rovir.ci s n g;onib';s .. . .
'~ S.oci ~ ta·e non [une fil actonts domol um pd pro.,-,,,,,arum . ... omnt~ lit 'Ur ,am ejllfdan domllj rtputanlur 1 & LOttl.SOCUl(zj canquam una prol'incia.
t.
Suarez de Rdl.~ . Soc. hf. .lib. 10. cap. 3. §. IG .
pag. 731 . .. .. D (. mu) vtLm caf/ra, ihid. lih. 4.
$Jp. l a. Il. 12. pag. ~ 18 .
La Congo 7. Den. 21. veut que dans les mai[ons de l'Ordre on mê le cres Jé(uites (le Jivcrres
N al!ons ~ nc n,tltion :,m dijêrimf/ltl palllfl ,' im, mar!na
.sOCltt,UjS IOllfl.S d4vmo ~ introdu,antur ~ fi . 3. i~,·
1'+
Il
f. volonté; il étend ou il relferre lei
bornes de leurs fonélions ç*) non-feulemell[ pour la durée, malS ~n.core dans
l'exercice : tOUS les pOUVOirs. fubordo nnés font en fa main pour la dlftl'lbution & pOUl" la mefure, Le titre qu'i l
accorde n'eft pas toujours accompagné
de l'autorité réelle, il en retranche ce
qu'il croit devoir réfe,ver; & ce qu'il en
départ, il le limite par des or~res fecrets; il exerce, quan d tl lUI plalt , une
autorité irnRlédiate fur tOUS les particuliers; il a même par-tout des fujets foulOis à fa jurifdiétion direél:e ( 1), & fouftnits à ceUe des Chefs, pour les tenir
en bride . La mafiè des revenus n'eft que
l'ali ment d'une caHfe commune} qui fert
à verfe, des fecours par-tout où il le
. juge nécerfaire, En un mot, il eft l'ame
uni verfelle qui fait mouvoir à fan gré
toures les parties de ce valle Corps.
La guerre étant déclarée à l'ennemi
du falut & à {es adhérans , on admet
pour troupes auxiliaires ceux qui fe rangent fous la direétion des J éfuites, ou
qUi reço~vent leurs enfeignemens; la
neueralite ne peut être permife : de-là
cette habit ude connue de regarder comlne fufpeéts & COmme ennemis tous
<eux qu'on ne peut enrôler fou s fes
drapeaux,
n es entreprifes variées, des établilfemens fans cerfe multipliés, exigent de
(') Voy" NOTE IV .
1(1) Confl· S. Colp o 1. ~ . 3. pag. 413. & in D,.
'Ilr. D & E 1 pllg. 415 & 416.
A vj
�ri
grandes dépenCes, & des finances Pro.
portionnées ; de-là le commerce, les
magJ6ns des marchandiCes, les amas
d 'argent pour les beCoins de la Soci" té
qui croit tout rapporter à la plus grand~
glo,,'e de Dieu: elle doit re faire des
proteaeurs & des créatures: il ya de,
amis qu'on achette (1), & des oblla.
c1es qu'on ne ru rmonte qu'à grands
frais,
La fuve ur des Grands étant CUl·-tout
néce(faire, les Conllitutions recomman'
dent par-tout de la ménager, avec lIne
affeaation qui paroitroit peu conforme
à l'erprit de la vie religieuCe, fi on ne
confidùoit la fin que Ce propore une
Société qui, Cans négliger le foin du
falut d~ Ces enfuns, a ~ris cependant
pour objet dtreél: & prinCipal la con ver·
fion du prochain: converlÎon 'lu'elle attend de la perfuafion, de l'inlllluation,
& des autres mû ens qu'elle met en
œuvre .. Faut - il s'étonner après cela
qu'on ait reprodlé aux J éCuites le culte
des grandeurs terreHres , 1"ïnrri gue &
la Cou \, le(fe dans les Cours' Ce font
des mo, e,ns pour "mener un plus grand
nombre dames, ou dans le Cein de! l'E( 1) Cui da i debc!"e ad D û glo iam Generalis
fe ntlr ,?, Co 'if'. 9· .cap. 4. in D ectar-. D. l'Qg, 440 .
QIII g~atl:rn III ,un um nOTl oj!lfldit, etmm in Ilù
u,mi1Orahhus bOIllI. j fl xtJ mOdllm {u. a Jl(Jwi CO f/ I II.
1f~I.IJ' ~ m , "?1J pouft aliorum buuv('ltnf am & 4.111;c'~lam con/l n /DT(, l/uod cft magnUM in ommodltm
~tl4 m }lIImunum tiC temporale. Sua~ez de Relig.
•. '4-4.
Ulm.
Tr4Q, S. dt Oblig. R1lig. lib
. l . ,onc·~·
.L
'!
glire OU dans les voies du C.lut. Cette
carri~re a certainement de~ dangers
pour ceu,x qui s'y li l'rent; malS leu r o bjet prinCIpal eft la [analfic.uon d u p lOchain.
Ils fOllt gloire d'être d)fpenCés de*la
riere commune & des OAices dlVlns( J:
'Eglire trouvera a(fez de MlIl1ftres,
dont les t alens ront bornés à latlsfalre
fur ce point la piété des F idè les; ut!;
emploi plus relevé ell ré Cer vé .ux J é·
fuites. III" qllo, ad ea audl<llda devau/)
mau"i! , ",b'IIIdè Jllpperet , "bi jibi ipjis
fluilfacialH . Pey 11Oftros . ea. trafJa ri. CO Il'VenÎt ) qute noftrte vocarzoms ad D el glo_
ria," rnagir frmr pro pria (!)
Chanter les louanges de Dieu, l' invoquer en commun J ainfi qu'il nous l'a
enCeigné lui-même, ell le partage de"
limples : le Jér.ite doit combattre &
vaincre, la vie aaive eil Con partage ;
la priere commune ne doit point le di Ctraire, ni la pénitence l'affaiblir (z); il
faut m ~nager ron tems & [es forces.
L'eeprit de conquête' eft l'ame d'une
Monarchie militaire, & le delir inratiable de s'accroître cft le mobile de la
Société; l'amour propre qui Ce confond
avec l'amour de l'I nftitut qu'on a embralle, diCpoCe les particuliers à delirer
f
(') Voyez N0TE V.
(1'1 Conft. 6. cap. 3'§' 4. p"g. 412. Bull. Greg.
X/li. l ~76. tom. t . pat· Ç-4.
(1) C.'JI, 3, "p, l, §, 4 & 5, pag. 377,
ConJl. 4. cap. 4. §. , . pog. 3$3.
Ctmfl· 6. c. 3. §. r. p. -41'1. & i" Dul. ihid..
C""JI, 10. '''P' >Wc, §, 10. paG_ ~17.
�'4 .
"avancement de leur Ord,'e & Ces avan~
tages, Chez les J éluites, c'elt un devoir
capital , c'elt un point de confcience.
Les Conltitutions (,) fane toutes dirigées vers cet objet; ils doivent en être
perpétuellement occupés : de - là les
plaintes de t OUS les Corps, fans celTe
aux prifes avec ces nouveaux venus; &
fans ceffe heurtés par le choc de ce
Corp~ remuant, qui cherche par-tout à
, s'accroitre..
Suivant le fyaême des Conltitlltions ,
la plus grande gloire de Dieu fe l'encontre dans le meille ur état ponible de
J'Eghfe; & l'un des plus grands fervices
qu'on puiffe re nd,e à l'Eglife, elt de proCurer l'accroiile ment de la Société l *),
qui combat pour eJle ., & qui ell: un
abrégé de toute l'Eglife ( ' ), fuivant
J'idée que nous en donnent les Jéfuites
eux-mêmes. Il el. prouvé par les Cdnftitutions, que la Société re'garde comme un de Ces plus grands avantages ,
l'augmentation de fes bi~ns & de fes
polfeilions (,) & l'acquir.tion des ri(r) Cum Conj/itutionum hic finis fit , ut u"i'l'ulum c0c.~s Sociuat~ & pt1rticu /a (f cjus rncm·
nrll , ad UI con{crvdtlonC11I & i ncnment um • ad
gla'iam
ei. & IInivcr[.J!is Eccl"fi..t f,Q" /un j,l_
."truUI'. Pro,.m in Declar . tom. 1. pag. 35-' Conf/.
JO. cap. ume, de modo 9uQ conJt rvari & a gu,
t otum corpus Sociuatis in [uo bono flatu pOffit.
( . ) Voyez NOTE VI.
(o.) V oy ez NOTE VIT.
0(2) Conf}. 7· cap. 1. §. 9. pag. 371. & if) Decl.
IUl. H. par· 3n.
Confl, j. 'ap, 2, §. 7, pag, 377.
If
€heffes dont elle fait ufage clans f~s valle,
& pieux projets, De-là, la fOlf d acqu~
r ir, & le peu de Ccrupul~ dans,le chOIX
des moyens juflifiés par 1 utlh te majeure
de la fin qu'on fe propofe, qm dl la
gloire de Dieu, à laquelle tout dOIt être
facrifié,
•
.
Les mots, à la plus grande glane de
Dieu, pour le plus grand bien univer~el,
pour parvenir ) notre but, pour 1accroiffement de la SocIété, qUi font fan$
ceOè répétés, expriment les mêmes
idées.
On a d'abord reproché aux J éfuires
d'envahir les biens des familles, ils ont
é[é rivaux de commerce avec les N ég ocians , ils ont enlevé les Colléges &
les Chaires aux U niverfités , ils fe Cont
emparés des Séminaires & des Bénéfices, ils ont di fputé aux Evêques &
aux Palleurs du fecond Ordre les droits
les plus Cacrés; enfin le Nouveau Monde
leur a ouvert une plus vafte carriere, ils
Ont acquis des Provinces, ils ont regné,
& leurs combats , qui n'étaient dans les
commencemens que des controverfes,
des quereUes & des procès, font devenus des batailles réelle •.
L'efprit de domination elt infépa rable de cel ni de conquête, & l'attrait
fuprême de la domination dédommage
de tOutes les rigueu rs de la difcipline.
Les Jéfuites s'y li vrent avec d'autant
Confl· 9. ClIp. 3· §. 17, pllg. 438.
Tom. 2. pllg. 148 . n. 1. Reg. Pro ••
�r6
17
plus d'ardeur, qu'ils croient voir dans
la puilfance de leur Société le plus grand
bien pollible de l'Egli fe .
La domination s'établit en écrafant
les rébelles, & en répandant des là veurs
fur ceux qui fe rendent efelaves, 1.'on
ne doit point épargner celui qui s'op_
pofe au plus grand bien général. Quiconque ell ennemi de la Société, quiconque traverfe fes delfeins On la décrie, ell ennemi de Dieu & de l'Eglife:
de-là cette vengeance implacable exer_
cée fur ceux qui réfillent; de-là cette
doél:rine effroyable fur le meyrtre (*) &
fur la calomnie, répand~e dans les Livres de la Société,
Par Ja raHon contraire, ceux qui Ce
térité (1) dans le maniement des efprim
ell fur-tout recommandée par les Conftitutions .
foumettent doivent être traités avec
douceur, & recevoi r des conditions
favorables : de-là cetre doél:rine verfatile qui s'allie avec les rites même
de l' idolàtrie; oe-là cette morale commode qui pamfe avec toutes les pa fiions.
La force doit fouvent être emp loyée
pOur faire anx ames une faJuraire vio-
lence, la cure vient au fecoll!'s lorfque
la contraime ne réulliroit pas, L 'u fage
en ell légitime dans ur.e gllerre fainte
& julle : chaque ville où l'on a voulu
prendre polle, a été Je théatl e de plufieurs combats ; on ef! entré/ dans les
\ln es par la force, dans les au tres par
artifice, Le choix de ces divers moyens
dépend d'une fage politique, Ik la duC") ,"01, NOTE LXX.
.
Dans l'éleél:ion du Chef qUI préfide à
de fi grandes entrepriCes ( ,) , les Conft utions veulent qu'on ait égard à la noblerfe (l) des éli gibles, & aux nchefCes qu'ils ont ci-devant polfédées dans
le fi éele, pour lui donne r plus d'autont
& plus de confidération dans l'Ordre
& au-dehors : mais fur-tont elles eXIgent une fe rmeté à toute épreuve, pour
rélilter aux me naces & aux pneres des
Pui lfances de la terre ( 4) ; un courage
élevé au-deOus de la bonne & de la
mallvai(e fortune , & une grandeur
d'ame qui annonce le Monarque digne
de commander à une Société puiO.n( ,) Co.ft, 4, .,8> §, 8 ,/,. 390,
COI/j!. 7. Co 8. in. D ular. L iu. F, p. 4 19c.
Dur . 6. Interr: 9 .}', 4 ç6.
1.
12, p.
444-
n, §, 5 , p, 64 , ~'l, p. 66 , §, ri
1.
(2) Ad . . • . us m«gnas in di vino f t Mlllio ag_
grtditn das; in û (q uc (onjlattur guando id convenit
p tr[everandllm. Confl. 9. c. z, §. r. p. 4H.
Conj/antia in proftt{utn dis. Congo 1 . Dur. 6,
1111'1:7r. 3 . P 456.
T.
2 ,
p. 144 ,
o
6. §.
Confl· 9 ,
Congr.
.p-
~.
(1) CO'fi, 9 ,
43 6,
',2, §,
9, p, 435, Du/ar, C, p.
(.4) N o" propttr contradiaioT!cs ( liet! à Magni$
& Pountihus excitatas) animum defpondendo; ntc
IIh !o. ql/od ratio 1 & di"inum ohfoquillm poflultll •
ulllS (~rllm prtcihus. aut minis ['parari Je Jinendo ,
III 011l!''', us dcmùm crJfibus J qui. incidtre poJliuu 1 fit
[up'mor: nt c pro{puis tffirri , nec advcrjis dtjiû
Il''.lmo flIe ptrmittal. Conj/. 9. c. 2. 1 §. 5 • P.4iS •
.Vle de
S. 19nate par BOllholus) 1. 3 p. 3°7_
J
.
�,8
te. Magniwdo
ltllimi
ac fonit tulo ( 1,.
Le langage de l'humilité n'ell pas
cependant tOtalement oubli é dans les
C onrli euti,)ns; la Société y parle d'ellemême dans les renn es les plus modefles ,
h,u minima COllgYt'ga rio ; mais cette 1110 deflie même refp ire la fierté: à cô té de
ces ex prefi,ons , do nt rOrd,'e fe fait hon·
neur fans préju d ice de fa grandeur & de
fes pré tentions , on trou ve à toutes les
pages les idées les plu s faflueufe s de fa
vocation, de fes fuècè s ; & dans les
Bull es , la co mparaifon avec les autres
Ordres efl toujours à l'avantage des J éf ui tes , ce qui efl très - propre à leur
i nfpirer le mépris du Clergé fé culier &
r ét ul ier, & la plus hante o pinion de
, leur Société & des Me mbres qui. la
c o mpofent. De-là cette vanité qui leur
a é té Il conflammen t reprochée , & cet
am our dé réglé de leur Ordre, qui efi
une fource IntarHTable d'illufion s.
On s'ell récrié contre le J Uui te
P ozza , qui attr ibuoit à fa Compagnie
le pri vilége d'être infaillible: ce pa radoxe peut être appuyé fur di vers tex tes
des Conflitutions , q~i fe mblent préfenter le jugement th éo logiq ue de la
Sociét é (,) comme la régie la plus fûre
(!) A nimi uiam fflagnitud o ac f Qrtit udo tfi li
pu nu rffJ.-i a. COr/JI. 9 . c. 2 , §. 5. p. 4H .
D c magnicu.dir/c an imi na turali & habituaI; ill
rt bus ageudù: nJiJ , &Jc conjlantia inproJcqutlldù .
Cor:~r. 1 •
D u r. 6. Inttr. 3 1 p. 455.
(2.) Exam . gent r. c. 3 , §.
Confi· 3 ,
CODçr.
1J
C. l ,
11 , p. 344.
in D, clar. 0 , [ , 3i 5.
Dar. 6, inurrog,
J
p. 456.
'9
de croyance; ce qui fans doute a fait
dire aux auteurs de l'Image du premier
fi écle , qu'elle é tait le rational , ou
l'oracle ( 1) attaché fur la poitrine du
grand Prêtre . Le même L ivre place tous
les lUuites au rang des Sain t s ( ,) ; il
efl de régie dans la C ou r célefle , que
J e fus dai gne aller au-devant de tous
ceu x qui meurent dans cet Ordre pour
les rece voir.
Ils n'ont pas craint de publ ier dans
un des trois Sermons fur la béatification
de faint Ignace, imprimés à Poitiers en
, 6 I l ( ;) , que leurs Fre res lais peuvent
par leur habileté fai re des leçons aux
C onfeils des R o is. Ils fe prétendent
in(li t ués pou r lùppléer au Mmut de
t ous les Ordres ; leurs C lercs (4) fi mplement t o nlu rés ont dro it de prêcher
dans les places publiques (5) , & d 'enInM~o primi [l't euli . 1. 5 1 p. 61.1..
(2) Vo~. l tpaeo primi {de. p. 64(,1. où ce pti\.il ege au moins pour tr oi ~ li~c!e s ~ en ~rPuy é [ur di·
verres rt' ...élations.
Hoc (fi hominum Soâet atis h [u prjyj/t ~ium, u,
mortullm lefuitam o bJ·juJ leJu s t x cipiQt. Ibid. pag.
(1)
6.S,
(3) Prédicat ion de Deza. . l'une des trois que le
JéCuite Sollier traduifit & fit imprimer à Poitiers en
16 1t chez ~len ie r . l\lém. préCenté au Confe il pour
les Uni\'erfités en J61. 5 1 p. II.
Mor. prat. t. l, P.11 7.
Merc\\f . Fran ç. t. 2 , p. 145.
(4) Bû\1. Paul III. 1 Y45 • t. l ,pag. JI, Conn.
7 · C ·4 . § · ï'P·41.1.
( 5) Ce pri ... ilege adeux effets principaux : 1° . non
feule ment de permettre aux JéCuÎ tes de prêche r da ns
les pl~ces pub! ique~ . mais encore de lellr en donner
le droit , de façon qu'ils r.e puiIrtnt en êt re empê-
�>0
feigner le Clergé & les peuples, Le titre
myftérieux de COlilpagnie de J efus leur
appartient à jufte titre; ils font de nouveaux Apiitres fuccefTems des premiers
Peres du Chriftianifme, Ce n'eft pOint
IIne Congrégation neuvelle (*), mais le
re nouvellement de l'lnrtit ut des Apôtres ; ils ne diffé rent que pour le te ms :
ceci eft égllement t iré de l'Image du
premier fiécle; mais cette fuccellion des.
A pôtres Ce tro uve enCOre défign<!e d.m
les Exercices fp irit uels ( 1), & dalls la
Co ng~égati orr XI. où l'on fé licite la
Sodé t~ comme d'un hellreux augu re
1
de fe trouver a-fTemblée le jour où l'Eglife cél ébre la Fête de la Defcente de
l'Erprit Saint fu r l'afTe mbléc des Apôtres & des D iCciples (~),
Parmi les marques équivoques d'humilité, on peur comp ter le vœu finIchés par pe rfonne (a ns jufie cau[c , non pas même
par ceux qui ont le domaine de ces places t ou b
Jllt ifdiél:ion temporelte (ur le terrrtoÎle. $u;nct d6
R el. Soc.
L 9 , c. l , §. 2.6. p. 670' GloJ[., n/olT·
gina!. in Clem. D ud/lm J, J;pult .
,20, D e fermer la bouche aux mallV<l Îs critillue5
1er.
qui trouveroient de l'indécence dans cu Cortes de
prédication s. S\lareZ ibid.
. Ce prÎ\'i rQge :1inlî entendu, émane donc tout ;i la
& de la pu.iff';mce (pirim el1c , & ùu pouvoir Îllcli·
rea {ur le temporel; cle même c[lle la (ac\llt~ de
bltir des maifons & de s E;;l ifes en tous lieux) (ons
p ermifIion des Princes & ces Evêques .
fOIS
(') Voy. NOTE VII!.
( J) E xtN . fp irit . Ii , bdom .
3, p,
2.
die 4 , puna.
2
6-
406.
(2 ) Dit! 7 f IU:ii, qui filicibl/..l tIuguri is in,idit in
f41um delflpfi in eœtllffl Apojlalorum &
ltrt iflm tliem
J)i[ci}JfJlofllm Spiritû5 Sallai. D ccr. S , p. 639.
"
l'le (1), par leque l t<?ut Profèsrenonce
à toute Dignité ecdéliaftlque, & à toute
Prélature, à moins que Con Supéne ur ne
Je force à accep t er,
Ce vœ u .ft Cui vi d'un autre, par le.quel tout Profès forcé par l'obéiffance
d'accepter une Pré lature quelconque,
promec de demeurer fournis aux conCeil$
du Gén6 .. 1 ,ou de la per(ollne qui Cera
de fa main placée auprès de lui,
Ce demier vœu elliimité par la reftriél:ion ap parente, fi le Pr'!l. t juge que
l'av is qui lui (e ra donné folt préférable
à Ces propres idées; malS cette reftn c_
tion. Celon l'u{a ge , e ll bien-tôt foukvée
par la claufe ; le tom emelldu fui'Van t
l es Co njtitutions, qui veul ent qu'on
foumet.t e (on propre ju gemer.t à celui
du Général. Si l'on di t que 1 ex-J éfuite
devenu Prélat n'a plus de Supérieur
dans l'Ordre, & que les Conlhru tions
Je ,·econnoifTent formellement (~) , j(:
pemande pourquoi fon ajoute dans la
formule des vœux, qu'on interprétera
fuivan t les régIes de la Société , une
promefTe dont l'exécution Ce rapporte
au tems de l'Epircopat : il fuut bien que
l'on compte au moins Cur I·habitude de
plier fous l'autOrité des Con/litutions •
& de regarder les oracles du Gén~ral
comme infa illibles (*),
Je n'examinerai point ici comment on
julhfie la témérit~ de ce Général, qui
feJ. t.:t , p. 167 .
(.:1.) Confi. 10) c. un ;c. §. 6, f . .f46a
~') Voy,ljO TE lX,.
(r) Tnfl. Soe.
�H
,'eut s'a!Tujettir les Pré lats, & le, diri ger
d ans la charge paftora le «() qui ne lui
eft point contiée,
Ce que je conGelé re principalement
c 'ell que mal gré la prérogative attribué;
au Général fur les Pré lats fortis de fon
école, & le moyen ouvert par-là d'ufur.
per un très-grand pouvoir dans l'Eglife .
J'efprlt de la Société n'a jama is été d'en.
vahir ks Di gnités ecclé liaCliques, mai!
au contraI re d'en éloigl'lcr [es enfans.
Elle nous apprend elle-même qu'elle a
craint d'être pri vée des fl1jets néceOàÎres
à la fin qu'elle Ce propofe, L'efprit de
c orps " & l'ambition durablè qui en efi
Je mobI le, ont fai t taire une ambition
palfage l'c, lU SOcietdS his hominibus qll/
ad.propofitum fibi jinem jimt fi IJcccj]àui)
pYlverllr (2) ,
Ce fon~ donc les meilleurs fujets que
l a SOCléte veut retenir , Les Ordres les
~I~s célébres fe réjouilloient , lorfque
1 Egh fe trou VOlt dans leur fein des
h ommes apofloliques , capables de rem.
phr les plus grands Siéges ; la Soci':t'
pl us Jaloufe ne veut point étre privée de
[es app uIS: les ConClitutions nous le di.
fe nt ouverteRlent.
Or comme toutes fes vûes toutes
fes rérolutions tendent à la plus' grande
g lOire de DIeu, il faut fu ppofer nécef.
làlrement qu'un J éfuite ( ') rempliflànt
( 1) ,Pro, C~~11. 9uam de anim« m~il: ralllle. tIC rûll
muntrlS miJI, lmPOJlU
,(;' Il dm';
n . J'
nlj'rallone. ge"r~ d(b,o.
OrTTl . JOt. fimpl. n. 5, t. l , p . 44$.
E,
(1.) Confl. 10 . Co 1 • §. 6 . P.44 6 •
(.) Voy, NOTE X,
t j
les devoirs de fon Al oftolat , eft plut
utile il l'E glife qu'un grand Evêque : '
c'dlune opinion bien for te de l'exce l- ,
Jence de leurs fo nél:ions,
D 'autres rairons moins apperçues ont ·
inAué fur le rég lôlllcnt qui eft in fé ré'
dans les Conllitutions , au chapitre de
l'accroi!Tement de la Société, Il é toit
ei1èntiel pour maintenir l'indépendance
envers toutes les Pui(fances, de: cOlleen·
ner dans l'Ordre l'a mbition & le zèle
des J éfu ites, L 'el1ort général pour l'accroiffement du Corps auroit été aflà i-
bJi , fi les particuliers avoient pû en vi fage r an· dehors de plus grands ho nneu rs
à remplir, & de plus g rands biens à
opérer. Rien n'étoit plus capable d'infpirer à tous les Sujets une haute idée de
leur eX Illenee , & un amour aveu<T!e de
leu r Ordre, que ce mépri s politiq~e des
Dignités eccléfiafliques.
Dans le frontifp ice de l'Image du premIer [jécle , on a peint la Société comme
une jeune fille que trois Anges couron_
nent; la Mitre & le chapeau de Cardi-
nal font, à fespiod s du côté gauche; femblable a ce Peuple dont les Citoyens
donl\nolent fur une multitude de Hois
difiribu?ient les Couronnes, & ne le;
regardolent pa, comme des objets de
leur amb ltlon.
, Coll: ai nG qu'on pourroit t rou ve r dans
J InClltut.& les Conttitutions le germe
qUl deV~lt néceffall·ement faire éclorre
& les d eFd uts fans nombre reproch és il
la SocIété, & ce qu'elle a eu de vertus'
>
�'4
le genre de bien qu'elle a o~éré, & le!
maux infinis qu'elle a prodUIts, Son acoeroifiè:1l1em, fon bien particulier confi_
déré comme bien général, fon intérêt
temporel confidéré comme in (hument
de la plus grande gloire de Dieu, &
~omme fervant à l'intérét fpirituel des
Fideles; le defir de plaire & de dominer fous le prétexte fpécieux de gagne r
les ames, (ont les principes gui préfident aux Conllitutions & à la Morale,
Suarez ne difconvient I?as que ce foin
de chercher les ames, (1) choifi par un
Ordre religieux, pour fin premiere &
principale, ne re xpofe à beau COU? de
dangers, & fur-tout à l'orgueil, à J'ambition, à la vaine gloire, & aux fautes
de fragilité, Mais cette fin efl: felon lui
tellement affortie au plan de fon Ordre,
qu'elle lui convient parfaitement, & ne
convient à aucnn autre; (2) d'où il
conclut que l'Efprit Saint lui donnera
des graces proportionnées à fa vocation.
(l) Cette promene de fe cours furnaturei s, fondée fur la direfrion fupp ofée
de l'Efprît Saint dans la formation de 1.
Société, ne raffura point ceux qui
avoient faifi les inconvéniens de l'Inlli(1) C'ell une objcél:ion que Ce fait à lui-m ême
Suarez. , mais il ne contelle pas le principe, il nie
l'applicalion . D t Relig. Soc. l e]. 1. l , c. :l, §. 4,
S
P'(ll )7'[ta,'Il'1 convenu
, ut
"en l dt.
1. I,e.
:l ,
§#
Il.
ntl Il'1
1 p.
a l UTI'
Tt l"IglOn l,
con-
390.
(3) Gratiam vocationis . . . . verifimilt ,jl ti
da ri copiofior-tm 6- mt1jortm 9u<z- rit! tzltiorts effcéljlJ
_ivina: pari«. aJ{umùur, 1. J 1 C, 7, §. JO , p. 41 r.
J
tut
'5
tut à la vlle du premier plan: tOUS le3
excès dont l'Univers a été fllcceffivement témoin, ont été prédits dès 1'0l·igine.
Des Clercs réguliers abandonnant par
principe t outes les pratiques de la vie
réguliere, pour s'appwprier, (ous les
enCeignes de la Cour de Rome, les
droits facrés des Palleurs & l'appanage
des Univerfités; un Ordre nouveau dédaignant la pénitence, la priere commune, & toutes les œUVres que les
faines Fondateurs des Ordres M onalliques ont le plus re commandées , pour
ne s'occuper que de la conquête de l'Univers; (') un Religieux éri gé en Monarque , & devenu le maî tre abfoln
d'une multitude de fuje ts de(hnés â inftruire & à àiriger les Nations ; des privilégc:s. ambirieux, & en quelque façon
néceflalres à ~es nouveaux Apôtres ,
pour leur fervlr de fauf-cond ui t da~s
J'exercice de leurs fonfrion s & dans
leurs courr~s par terre & par nier, durent fi'a pper d étonnement tous les efpri ts arrentifs , & fai re préf.ger les fuites
de cette Infiit ution nouvelle.
La fingulari'é du plan déci doit d 'avance Je génie de cetre milice & l'eCprit de fes loix j On pou voit prévoir
qu'elle feroit audacieufe & perfév.!rante
dans res enrreprife" fouple & intrigan;e d,ms re~ moyens, h,ll'die dilns fes
fyll emes , tOujours réun ie en corp~ pour
les fou tenir , & ja lou/è à l'excès de 1'0-,
( ') Voy, NvTE XI.
a
'
�,6
béiffance aveugle qu 'e lIe a " ouée à fon
Chef pour domine r fur to Ut le monde,
Les plus grands ho mmes de l' E glife &
de l'Etat fe récrierent à la vûe des premieres Bulles conhrmarives de l'I n!1itut,
& des premie res démarches de la Société nai(fante. Qu'aura ient-ils dit , s'ils
avoient Vll les C onClitutions & les <v,·
nemens poClérieurs?
Loi.v dt la Société.
Les Conflitutions proprement ditel ,
qui formant un feul tout a vec l'examen
général, n'occupent qu'enviro n cent
pages de ce recueil en deux volumes J
ont paru long-te ms après la fo rmule de
J'InClitut, Elles furent imprimées dani
la premiere Congré gat ion e n 1 j j 8 , il Y
en avoit d éja une autre é ditio n en 15n ,
& la quatrié me Congré gati on en ordon-
na la réimpreflion en 1581; mais (OUte$
ces éditio ns ont été tenues extrêmement
[ecrecres jufqu'à celle qui fut faite a
Rome en 1606 , & à Lyon en , 607,
Les Bulles des Papes , le fommaire
des privileges, les Decrets des Congré·
gations générales, les Ordonnances des
Généraux, & divers autres R é glemens
fait s où adoptés en di vers tems .par la
Société, fqrment le furplu s de ce recueil
de Prague, où l'on trouve encore la
Lettre de S, Ignace au x J é fuite s de Por·
tugal, res E xercices fpirituel s , & le
D ;r- él:oire des exercices comporé par
Polanco.
17
J 'appellerai fouvent du mot générique de Conflitut ~o ns le Corps comp let
des Loix de la ~oc l ét é, Je ne parle à
préeent que des ConClitutions diClinfres
de la formule de l'lnClitut qui les a pré cédées & des loix qui les ont fui vies.
A la 'fin de chaque chapitre on trouve
des Déclarati ons ou C ommentaires, qu i
n'ont pas moins d'autoriré que le tex te ,
( 1) ou pou r mieux dire , qui en one
beaucoup davantage, parce qu'étant
regardées com me des ConCl itutio ns po ft érieures , ell es rixent le re ns des premieres , & dé cident la pratiq ue,
C d, dans ces Déclarations qu'on
trouve des explications fralldul eurèS (ur
le vœu de pauvreté & de me ndicité ,
des interpré tations toujo urs fav orables
au deCpotifRle du G énéral, & fur chaque,
rnac iel'e de s exceptions inventées avec
art pour énerver les principl!s , & pour
é luder ou corrompre le t exte : les ScholiaCles des COIl1litutions tomblent avoi r
donné naiOànce à cet elTain de Caruiiles
relâchés J corrupteurs de la morale par
les plus honte ures fubtilités.
Le te xte des ConClitutions e Cl commu nément att ribué à S. Ignare ; cependant des critiq ues ont prétendu q ue
Laynez & Salmero n , politiques du pre(nier ordr!:! , ét Ol enr les auteurs 000-
feulement des D éclarations , mais enCOre des ConClituti ons : ces deu x opi( 1) Confl . 6 , (. t 1 in D tclar. A, p. 408. P rottn .
D ularat. p. 357 • col. 1.
B ij
�"8
Ilions peuvent être conciliées. Certaine.
ment le fouds des ConfHtutions elt l'uuvrage d u Fondateur; mais il fdut obler_
ver, 1°. que le tex te a t!t~ conlictéral..Je.
ment altéré, .!. O . que wut ce qui a été
écrit de la main de 5, Ignace ne parte
pas toujou rs l'emprOlnle de [on efprit &
de fan cœur.
Nous vUYi;)J1S dans les Congdgations,
qu'j l a été fait divers change",e"s au
texte, à travers le refpeél: qu 'un all(:él:oit
pour contente r les zé lés, En 155 7 , un
~n après la mort de 5, I gnace, les J éfui tes écrivaient au Pape qu 'gn n'avoit
pas e ncore mis la derniere main a ux
Conrhtutions. (1) La premiere Congrée
gation approuva une copie collationnée
fur l'ori ginal , fuite par Polanco , (, )
avec diverfes correéh ons & additions ;
elle fut Ggnée de tous , & rev er ue du
fceau de la Société.
D ans la Congrégation V, on rubflitua
(3 ) à cet exemplaire une autre copie,
<Jui fut foufcri œ par le Secretaire L aurent Magius; mais ces co pies qui tenoient
lieu d 'original , étoient en langue cfpa~
gnole, & les éditions font en latin ,
L a CongrégatiDn premiere approuva
( J) Nu dum fupremfV1l manum adj(Rar'fl
1
fld in
prim o Patrum Convtnru addtnnam. !:lacchin . Hljl.
'Jt{ fart. 2, /. l , n. 77, p. 15.
(2.) Cllm additionibus Ô· t m!n ddtl or.ih us • ~II~
f unt in margine) autoriu lle Congregat LC ll Îs fac7iJ .
Con~r. l , Dtcr. 7S . p. 471.
Hifl· S oc . .f~f. auaori! Sacchin ) parc. l , 1. 2 t
.. ,. ·49·
(J)
Cong'. i , D m, 61 , p. 561,
-'9
,
une verfion de l'efpagnol en latin, (f)
après que plufie urs doutes e urent été réfol us par le Général L a)'nez à la têt e
d'une Congrégation particuliere,
En Il 7l (,) on obferva dans la Congrégation III. qu 'il y avolt deux édItions latines fort dlfférentes, & la fe,onde fut préférée jufqu'à ce que la
,Congrégation fui vant e en eût autrement
ftatué.
Dans la C ongrégation IV, en If8. ,
( 1) on fuit différentes correél:ions , po ur
fe rapprocher , dit-on, de l'original; &
dans la Congrégation V, (4) on ob(erve
que l'édition latine s'en était fort écartée ; on propofe de re"voyer à des Dé.
putés, & on conclut à !aill'er les choies
comme elles étoient, ea de re j.1m mhtl
agendum eGe.
Mais ce qu'il y a de p'lus remarquabl e,
€'efll'approbation donnée par la Congrépt ion 1. aux additions & correél:ions
faites fur la copie de Polanco, & la découverte d' un corps de Conflitutions (5' )
qui n'avoient point été r~vtles par Saint
Ignace, & qu'on dé libere d' infé rer à
leur place, fuivant l'ordre des matieres.
La Gongrégàtion en approuve fur le
champ une part:ie , renvoye J'e xame n du
furplus il' des Députés, & prononce en-
l
!) Congr.
1
J
D ar. 79 , p. 47 1•
"l Congr . 3· Dur. z.6,p'$ 13· Dur• 34· Pof .P 4-
3 Cangr. 4) Dtcr. 8 ) p. S33 . D ccr. 33 ,pag.
537· Dur. fO, p. H0 .
(4) Cangr. 5. Dur. 76) p. S64.
U) Congr. 1 , Dur. 71 J p. --469 .
_ Il iij
�-30
fui te rur ces articles t enusen (ufpen. ,
D e ce no mbre e l1 le decret 74, (1 ) Où
J'on enfeigne qu'il faut, en acceptant
les fo ndations , évi te r de fe foumenr.
,aux charges> parce que le mi nil1ere de,
Jéfuites doit êu e gratuit, Cette maxime el1 fur le champ approuvée & rapport.!e tOllt au long dans le texte de,
Conl1iruti ons.
En voilà plus qu 'il ne fa ut pour prou" er que les Conl1iturions telles qu'on
nous les préeente , (ont fOrt différentes
<le celles qui fOl'tirent des mains de Saint
I gnace, Parmi celles qu'il a lui-mêmê
compofees> les unes lui ont été di été..
par fon zèle, les autres infpirées par
L aynez, qu i jettoit adroitement les fondemens de l'Em;'ire ( . ) qu'il (çut établir
après la mo rt de S, Ignace, malgré le
Pa pe Pau li V, & malgré les effare. (Il
de plufieurs Compagnons du F ondateur.
Le s int~nti ons ne Lay nez étant (ouvent c,chées (ous les pa roles d 'I gnace ,
(4 ) il en n'fuite un mé lange de dévo-
~
I ) Congr. t 1 Dar. 7 -4 • p. 470'
Lilynez étoie depuis JOllg tt'InS le (ucce(feur
dé I ~ n é de S. Ignilce. BOllno\lfs dam la vie cie cr
Saint , 1. 6, p. l.l 1, rapporte <IU'il avoit prédit 3
Lay ncz, qu elques ;u: nées ;wa nt fa mort. qu' il fer oit
Je recond Géné ral de l'O rdre.
(3) . HijJ. Soc , ltf. part. '1 J 1. 1 ) n. 74 1 lJu8.
•SaCCh ln .
(4) S. Ignace accoutumé au :.: idtes m i [ itai r~s 1
penchoit de JuÎ- mème un peu trop au commandl."
ment abColu 1 {uÎyant le jllçement qu'cn pon oÎt i
fOi mort I~ Pape Paul IV. l\'jmio imptrio Sociu Jrt(71
2)
)1
r
'
,
lion & de politique, qui !erOl t mOins
parfa it & moins nat ure l , fi 1 a~tlfice (eul
al'oi t condUlt 1ouvrage, L efprlt qlll
do mine dans les décl arations , el1 plus
uniforme; elles font l'ouvra ge de L aynez , (econdé par Salmeron & autres
confidens des myf1e res de (a politique.
Il ell: poflible que S, I gna ce écrivan t
(es Confii t ulions, e ût mis à côté quelques notes defiinées à prendre place
dans le texte lurs de la rédaa ion, T el le
étoit vraifemblableme nt la déclarat ion
fur le Maît re des Sente nces , qui a été
lout à la fois ampli fiée & niut il ':e ( 1)
cians la Congrégation premiere) pour
s'tEloigner des intentions du Fondateur«).
Mais il n'c il pas permis de penfe r
qu'en méditant res loix > il ait compof.!
lui-même des commeniaires (u bti ls pour
les é lude r, Ce paradoxe avancé par AIegambe ( . ) , a été folidement réfuté :
& quand nous n'aurions d'autres preuves du contraire que les préc~u tion.
priees pour donner à ces déçIara tions
une autorité pareilie au texte ( ) , (ans
dire qu'eUes (on t de la même main, la
r ·,'riJ](. '[na,fil/m, }f.fI. Soc, ltf. part. :1,1. l , n, 3t,
Sac chin.
(1) CO'lfl· 4, '- ' 4 , in D (clar. B
~97·
C ~ n gr. l , D ur. 65 , p. 468 . Hi}. Congr. dt
. uxt/. l. l , C. l, p. 5,
.
(') Voy, NOTE X IT•
(2) Cette opinion en hafOirdée par Bouhours, vie
tic S. lgnace II. 3, p. 318.
(3) Pro(m. D u.{ar. r. 357, coL 1.
t'onjl, 6 , c. 1 1 in Declllr. A , p. 40~;'
tUU.
'f'
B i'i
�l~
chore parleroit airez d'elle-mêm e. Mais
comm en t pourrOl t-tl fub htter quelque
dou te fur ce point, t andi, que la pre_
nuere Congrégation nous av ertît e lle_
même dans la J'rétàce , qu'c lle a cru de.
vo ir ajoute r ces d ~ c1aration s , qui auront la même autorité que le tex te ?( I)
l/lfu m cft noblS har decJarwtJ one s & 4111l0 tatrollfs adj cert.
Si l'évidence même avoit be foi n de
preuves , la leél:ure des dé cl arations
acheveroit la dérnonflration. Je n'en citerai qu 'un exemple.
Les Connitutions n'ont point n.t"é
fur ce q,, 'on doit fuire des biens donnés
à l'Ordre par le Religieux qu 'on renvoye; la regle en de les gard er. Les
d"c1arations fur le ch.p. 4. de l'Examen
(.) s'expliquent en apparence plus fa,
vorablement pou r le Novice qu 'o n renvoye a vant les trois Vœux, elles femblent lui promettre la relb tution de ce
qu'il aura donné à la Société.
Mais cette difpofition de l'Examen eil
illufoire, ell e fe ra pporte aux d é cl arations fur l es Connitutions , qui décident
le cOntra"'e (1) , & qu'on ne montre jamais aux f\ ovices. Ceci efl fen fible'
les McI,rations fUt l'E xa men di re n;
qu'on refhtuera à la maniere prercrite
dan s les déclarations fur les Conilitl1tIOns ; & la maniere pre fcrite dans ces
déclarations efl de chercher des prétex,
('} ln Pro::m. D~d.ar. p. 357.
( 1. Exnm. gtner. c. 4 1 § ...
, p. 346 , (, ir.
P.3p .
(3) Confi· " ,. 3, in DU/Dr. B, p. )69'
D ~c
tJr.B .
)J .
tes p9Ur ne pas réflituer. I l n'en pas
ponible de r.conno;tre là S. I gnace.
On avoit d'abord projetté d'ajouter
{uccellivement de nouvelles déclarations aux anciennes ; mais il fut délibéré
de n'en rien faire ( , ) , parce que les doutes étoient f"flifamm ent expliqués par
les decrets des Congré gations & les déclarations des Généraux.
En e xaminant le corps entier de
LégiO~tioo J éfuitique , on recoonort
'lue tOutes les difpoti t ions fe rappo rten t
à deux objets principaux : cimenter le
defpotirme du Gé néral , & pr~pare r les
"oyes à la grandeur de fa Société. Les
loix des Etats ne font comptées pout
rien; les loi x même nature ll e~, les droits
des autres hommes font peu m ~ nagé s,
s'ils ront en oppofition avec l'objet prin-
ra
cipa l ; rien nrarrête lorfqu'îl s'agit de
procurer la fin qu'on fe propofe, fous
prétexte que le prus grand bien général
en doit ré(u lter.
li efl établi en regle, & fauf les cas
d 'exception dont la politique décide
qu'on doi t engager les fujets à fe
pou iller de !eurs biens (.) , dès qu'i ls
ont atteint Page rçqms par res loix. La
Congrégation '5. expliquant ces paro~es (1 ) , d~c1are que la Société, fans préJudIce de fes droits , entend que communément dans cette aflàire on S:acco-·
dé::
(1) Congr. 4 , D a r, 3'4' • .p. nS.
('1) Congr. 7 , Dur. 17 • n. 4 ,p. 592. Ccmgri
)5. Dur. 8, p . 678.
(3) c'nc" '$. D",. S. e. 6jS.
Ill.
�H
modera aux \oix des Nations. P,lle . ,
N oftri in hoc negotio ordi/Jariè ft par riiJ
"gIbus accommod' "I (* ). Ces paroles doi.
vent être l'eCées : Je vell, ' . c'eft la Sa·
ciété qui le veut, l'autorité n'eft pas
.dans la loi; ordrnariè Je accommodent J
elle le veut communément, ene ne fe
lie pas pour tous les cas ; Je accommo.
de"" ce n'eft point obéir par devoir,
c'eft Ce prêter. Ceci explique le petit
nombre de paftages où l'on daigne .làire
mention des loi x civiles, & touJours
dans le même efprit ; il n 'eft pas tau·
jours également permis de Cuivre leur
difpofition .
Il eft défendu, par exemple, aux Jé.
fuites cités (1) dans les Tribunaux, pour
porter témoignage en matiere civile ou
criminelle, de comparaître & d'obéir à
la J uftice ; il ne vient point dans la pen·
fée des auteurs de ce Reglement, que
les Souverains ofent l'improuver, ou
mettre obllacle à fa n exercice; les Jé.
fuit es rODt parmi les nations , comme
nation indépendante: mais comment fe
diRim uler que c'eft une injuftice mani.
fefte & un t ort fait au pro chain, que
de refufer un té moignage fouvent néceffaire à l'éclairciftemenr de la vérité 1
Les J é fuitès (urmontellt ces motifs d'é·
quité naturelle, ou d'obligation c ivile ,
par une con fidération politique, c'eft
,
( ' ) Voyez NOTE XIII.
( 1) Confl. 6. cap. 3. §. 8. &. if! D u l. lilt. E.
p,a$.' 4 13 .
R.:g. PrttpoJ. C<lp. 6. n. 70' tom .
:1 .
pag. 96.
l! é
.
.,
que le témoignage prêt poun·olt at~lr~t
des haines à la SOCIété. Le Supéll:or
pourra cependant donner la . permlR,on
de dépo(er dans les caufes pies, en ~ai
que le témoignage tourne au pro~t d une des parties Cans détriment de 1autr;,
11 accordera encore la même faculte,
lorfqu'elle fera demandée par des perfonnes qu'on ne peut refufer, malS dans
les cau les civiles feulement, & non en
matiere criminelle ou infamante, le tout
pour confer ver la bienveillance univerCelle, à la plus grande gloire de Dieu.
On pourra trouver dans quelques RegIes des difpolitions à peu près Cemblables fur le témoignage en Juftice; mais
les motifs fer,;nt différens.: ce Cera pour
ne point Ce meler des affarres du liéc1e,
& autres cauCes femblables; il n'y aura
point d'exception pour les perCoone~
qu'on n~ peut refufer , ni pou~ les affaires ou l'on ne peut obhger 1 un fani
déCobliger l'autre ; on n' y verra point la
bienveillance univerfelle préférée à l'ordre public & aux devoirs de juflice.
Tel eft l'cCprit général répandu fuI'
tOutes les parties de ce recueil, que
vous m'avez donné à examiner; on y
trouve par-tout le zele pour l>œuvre de
Dieu, conduit par la méthode d>une fageffe payenne ; le bien propofé pour objet, & le mal employé pour moyen;
une fauffe prudence qui s'appuye fur e llemême ; la confiance préfomptueufe dans
les talens humains dirigés vers une fi[J>
furnaturelle, & lei maximes du fiécle
B vj
�,6
adoptées pour produire avec art l't'din.
cati on, Tout eft captieux, tout eft ob li_
que dans cet amas de regles & de décla_
rations, qui fe limitent, fe d étruifent
& s'enveloppent dans mille détours,
rien n'y reCpire cette fimplicité évang~_
lique qui eft l'ame du Chri{tjanifine;
l'expretlion même du zele n'y dl: point
Je langage de l'humble piété ; la Heligion a été dénaturée, en .voulant l'étendre dans un f yftême contraire Il tOus
fes principes, c'efi un code de politique
profane dév0tement exprimée, qui peut
former, par l'alliage du bien & du mal,
& fuivant le degré de bonne foi, de
pieux fanatiques, ou des politiques ambitieux & raGnés, tous également enehalnés par l'amour aveugle de leur Ordre, & tous réunis dans un efprit de
cabale, dont les uns font les moteurs &
les autres les inO:rumens.
La piété fervente de S, Ignace, qui
n'étoit point exempte d 'enthoufiafme,
a foumi par des idées guerrieres un canevas Il l'ambition de fes fucceffeurs; fes
vertus & celles de pluueurs de fes compagnons ont été les fondemens fur lef'luel~ les Généra~x qui Ont fui vi , ont
éleve.cet édifice d'orgueil & ce coloOe
de pU1{fance. 11 y a encore aujourd'hui
des en fans de S, Ignace, & des fuc.
ceffeurs de Laynez & d'Aqua·viva : le
2el~ crédu le, devenu fanat ique par les
préj ugés de l-'éducatiOD, efimis en œuvre
par la politique,
J'ai cru devoir commencer par don~
J7
oe
ner une idée générale de la Société,
Ca polirique & de Ces loix; & avant que
d'entrer à fond dans le détail des Conlli.
turions, je la Cuivrai encore rapidement
dans Con établiO"ment , dans les contra·
di étions qu'eHe a éprouvées , dans le"
troubles qu'elle a excités , dans les accuCations faite s contre elle, & dans fes
déCe nfes,
tTABLISSEMENT DE LASOCIÉTÉ
EN FRANCE,
R.éclamation (Olltre l ' I /lftitm.
Au moment de Ca naiffance , l'héréfie'
attaquoit \'Eglife de toute part; de nouveaux champions s'offrirent pour la défen{e de la Foi, dans une circonfiance
où le mal préfent pouvait fermer les
yeux fur les maux plus éloignés, Ceux;
'lui furent enfuite les Chefs de la Li·
gue (1) avoient alors la principale influence dans le Gouvernement; la ré(lamatjon (.) fut étouffée: cependant
(Il
Viti. Imag. primi.!4!c. Lih. ~.,Qg. l II.
(2 les Arrêts du Parlement à ce ruie r , &
le
Decret de la Sorbonne fo nt connus . On les appe~le Jugemens iniqlles Ja ns J'Imfl go primi f~( . ini_
9~/j ) udùûs • ibid . . . . . L'improbation de l'InCtltut ~n encore :Jttribuée au Calvinirme qui {o~entolt dans les Parlemens. ]..ronnullos à St:nalo rlhus oall.ltè }It;uuicos, langut:n l:lJm aut inyit/orum
'pudia foeil( fUa$ tra:'!ifft: in parus. Les Sénateurs- ~
h,érét,ques COUTer ts , cntrainerent facilement les
ucdes & les envieux. Ibid. lib. 4. pag. 503.
\.
"
>
�18
les J éfui,es ne furent reçus qu'avec des
r~flriétion s &. des moditications qu'ils
s efforcent vaIlle ment de méconnoit re
AinlÎ nos malheureuCes divifiollS leu;
ouv rirent la porte dans le Hoyau me &
la Société a toujours eu bèroi n de Ce~er
des allarmes, pour pertuader aux fimpies qu'elle efl néceffaire, & faire oublier qu'elle ell dangére uCe, Tant que
fu~fifle l'héréfie ou le Coupço n de l'héré he , elle a un mo yen stlr de CuCpeél:..
ceux dont elle red oute la pénétration
& les lumie res. Les Magiflrats (1) les
p lus reCpefrables, les plus zélés pour la
Religion on t encouru ruccerIive ment la
nOte d'hé;élie. L 'Hiflorien J ouvenci . ,)
a la témenté d 'attribuer la condamnation du Livre de Suarès à un levain de
CalvlIllCme; & le Cupplice de Guignard,
(1) Ce fut l'héréfÎ(' qui (édu;Gt le Parlem ent &
~ So,b o ~ne • lors de !'étab:iCfement des Jé Cuites.
cr [uos ll!.:LmentJtJclO/':1m Mmi/lros fapi=n riJlimam
p~Jl{,,! Vr.t,l'''fit r:,tis, gra,'iffimum Scndcum Rl~
CI/lm mdu:xlt tri Jraudem. Imago Plimi (~c. lib. 4.
p'ag.
fOI. . . . •
Comme autrefois parmi les Na-
tions ~arbar:s le (eul nom de Chrétien formoir
a~cll(atlon ; lU. apud imp ios ifloj ltfuitam. tffe ca1~:.t1{ {fi. criminofum rfi. tx[urabilt tJI, ibid.
JO. 4 ·lna~. 51]·
(1) ~"ifum v.0lumtn ltJCobus Angli ~ Rex JlI1mm s addlxtra:: ,dcmjut ur in Hifpa1lia fiUte, ~gr
r4~ I1pud PJuh ppum j (t d ·, il il 4pud R t gem & no& rt t:.atholi• .,m affijllÏ potlltrl1t. P llM in
Ma la prOraL!: & t an tjus l'otis amica ttmpor4,
lIiros adfll.lc habtbat hutfiS in regno Chriflianiffimo
1J:trono ; comp/urts advtrfan'os S ocutas. Hift. Soc,
:art. J' lib. Il. n. 94· pag. 88. Le Latin
de [./venci eA plus élégant que celui des Auteurs
ffla$O pnmt f.tculi ; l'efprit en le m~ e ·t
'G'7r
J
19
Iuivi de l 'expul fion des J Muite, ( J) , à la
haine contre la Société puiCée dans la
même Cource. M. Servin étoit nuteUr
du Calvinifme, lorfque, crai gnant pour
les jourS de Con Hoi, il é levoit fa voix
conue la doéhine me urtriere.
La paix intérieure a été conflamment
bannie de la Monarchie, du moment
que les HCuites y ont été admis: &
comment Cubfifleroit-elle entre les ennemis de nos maximes & ceux qui veu..
lent les oléfendre ? Pafqtlicr avait préd it
que cette Société Ce roit un Céminaire de
partialités (,), & M. du Beloy obCervoit
de fon temS qu 'ils nouS avoient appriii
( l) à nous hair l'un l'autre irréconciliablement.
Sans remonter à la fource des différentes quere ll es dont ils ont été les
moteurs, l 'ét range diverfité qui regne
dans les jugemens qu'on porte Cur eux
fuAiroit pour nourri r la difcorde . Ceux
qui Cont prévenus d 'une opinion avantageuCe pour la Société, voy ent des
talents & des vertus dans p lufi eurs particulIers , & ne veulent ri e n voir de
plus; ceux qui Ji(ent & qui approfon(1) Hift. Soc.
tJfjUt ad 30.
h!:
Part.
s·
lib.
12.
n.
T7_
J ot~,'enc l prétend que le P:em icr Pré-
fl C~t cl; Harl al reconnut dans I"s fuites qu'on
avolt agi avec trop de dureté dans cette con jonc-
6:. l '~n cite a la marge du n. :lS. 'de Thou,
ou l'on ne trouve certainement aucunes
traces de ce repentir.
(2) r la,idoye r pour l'UnÎ,' edi té en 1584,
(3) P Ja l~. dans l'Arr. du Parl~m e nt de T OlÙO\l ...
(e, léant a Beziers, du 2l Mars l Y95.
tu.re
Llv.
j
1 3l..
�4°
d if1"e nr , Îont' efl!-ayés de c:e régime fitT.
gulier, des eRècsqu'il a produics , & de
la D oél:rine décefiable répandue dan!
tant d'~cri (s , & co n fiamm~nt foure_
nue. Cell un étrange phénomene qu'une
Société, que plufietH"s l.hrbiens cano.
nifenc , 8< que d'autres foup çonnent
des plus grandes horrems Dans ce
cooflit , les adverfaires des J éCuites fe
d é~enc de leurs partifons, & leurs fectaceurs ont tle la peine à regarder comme Cacho lique sceux qui ne 1. Cont point
à la mode des J guites. Cette divifion
a plus d'une fois éclaté dans les fami lles
& dans le fanél:uaire même de la Juftiee.
Que tOut homme fenfé réBé chif1"e ,
8< s'il veut être de bonne foi , qu'il Ce
,remande à lui-même, de quelle édification peut être dans l' Eglife une Société chargée des p lus horrible" fou pç<!lns; & quel inconvénieoc n'el,· ce pas
pour l' Etat , de nourrir dans ron rein
des hommes appliqués fans relâche â le
divilèr
?
Mariana averriffoit aurrefois
fes Confreres r qu'il s ne feroient jamail
ntiles, fi une partie du Monde chrétien
les regardajt comme pernicieux. La
cinquiéme (I) de le urs Congrégations
l'a penCé de même; & en les avertif1"ant
de la nécefli,é de prévenir les foup çons
même injuRes , e ll e ajoure qu'ils ne
p'ourront faire aucun fruit f,;'lns la bonne
o deur de Jefus-Chrill:
(1) B"U. Paul. V. ann. 1006. tom.
Congr. 5. D , u. 54 · pa~. 5r8.
J.
p.
JJz.
41
Cette bonne odeur de JeCus Chrift
fera-t eile répand ue par la publiciré de.
Confiitlllions & d'une foul e de hvres
. dérellables ! La Société pe ut- elle ralfonnablement fe flalter de gagne r la
confiance pub lique, aprè s Clnt de flé~
trilTu res ! Quel ell donc l'eipoir ,qUI lUi
relie! l'art d'employer la furptlfe, 8<
de femer le trouble & la conruli0n ,
Les ombrages qui fe fqrmerent a~ mo·
ment qu'eIle Ce préfenta , ont toujours
augmenté ; ils font parvenus au pornt
que la tranqui Il ité pu bliq ue & celle des
famill es en ont été altérées : on a cru
de tous les tems devoil' prendre des
précautions contre elle ; ce mot fe~l
prononce fa condamnation. L es jéCult es ont été t ol<rés avec dl.erfes mudlfications, non pas comme Religion "
mais comme Société & College de
Clercs érudians enCemble fous la jurifdiél:ion & fu perintendance des Evêques:
ils ont Cubi ces conditions pour travailler à les enfreindre; ils ont commencé à prendre pied pour gagner du
terre in. Dans la fuite on a e xigé des
ôtages , qui font devenus des agens
utiles à leur crédit; des fe r mens , ils
ont fçu s'y foullraire , 8< ils fçaveut
l'art de les éluder ; des déf.veux , l'ûluGon en efi connuO'.
�il
PRIVILEGES DE LA SOCIETE'.
A bdications dfSprivileg rs, &
prée,amions.
4tOY ,'S
Je m'arrête fur deux points principaux, l'abdication de leurs privileges,
& la décla ration de foumiffion à nos
nl.J.ximes : efl-il naturel de penfer que
le J éfu ite François , Iifant la colleébon
des privilèges que le Général leur envo ye, & qUi a été trouv.'e dans toutes
leurs maifons , n'y voye qu'un amas
monltrueu " de toute forte d'abus, & le
ren verremenr de tout ordre civil & ecc1 élialhque? il doit le penfer de même
s' Il a nos ma x imes ddns le cœur; le
bon fens permet-il d'efpére r ce miracle 1
Ces priviléges font de différens gen_
res : il y en a dont l'exe rcice peut être
fecret &. très- da ngereux; croit-on qu'ils
s'en abfl:iennent? Parmi c.eux dont l'exer·
cice ell public, il yen a plulieurs don t
ils jouinent par le fait & par une tolérance de fûiblelTe ou de balTelTe : la
crainte de leur crédit, de leurs vengeances, de leurs calomnies , leur a
,
d'un Corps puilfant, qmlutte fans c,elfe
contre les loix qui lui ont été prelClI-
tes! Si nOUS conrervons encorequ~l~Yes
unes de nos maximes c'en au per.l l de
leurs plus généreux défenfeurs, qUt ont
été prefque tOujours les vlélimes de leur
zèle,
. '1
Je fupprime le détail de ces prlVl eges inouis : foixante & diX pages ( 1 )
d'un in _folio à deux colomnes ont à
peine fuffi pour en donner la Iille en
notes abrégées, & on nouS avertle d~~s
la préface ( ,) qu'il ya d'autres pnvlleges dont le G énéral peut permettre
l'urage , & qui ne font PO",[ compriS
dans ce fomm.ire. Qu'dl-ce que ces
privileges inconnus? qu'eU-ce que ce~
Oracles de vive voix, dont il etl park
fi fouvent dans le> Conflitutions & dans
les Bulles même des Papes ? Cefl ce
qu'il n'dl pas temps de difeuter.
Contentons-nous de fça voi r que les
J <ruites , my[lérieux dans toutes feurs
manœuvres, après avoir étalé une mul-
titude de privileges eArayans , qui fe
jouent de toutes les Puifiànces temporelles & eccléfiafliques , & des regles
les ?lus racrées de l'Eglife & de l'Etat,
fouvent tenu lieu de Juges Conferva-
ont c~u devoir en cacher une partie,
feors, qu 'ils n'ont or~ invoquer en
dont ils ne veulent jouit qu'au befoin
& dans l'obfcurité, Quelle idée devons-
Fra nce que dans leur querelle conrre
M, l'Evéque de Pamiers, Si leurs privMge, les plus crians Ont trouvé des
obllacles, il en a coûté bien des combats à ceux qUi ont rélillé : n'efl-ce p"
une maladie dans un Etat que l'exiflence
(1) Comptndl/lm priyilegiorum . tifoi. 16[, 1
1/ad B?. C'en ,le Recueil qui dans le premier
\'olllme fuit Immédiatement la colle!l.ion de, Bulf Jt
les des Papcs.
(1) Tom. 1. pa~. 2.6 [,
�44
nous avoir, par ce qu'on montre ad
grand j0ur, de ce qu'on enfe velit dans
les téllebres ?
Q uo iqu'il en foi t, l'a'us énor me de
tout cet amas de DfÏv i l~ges ne peut ~ rre
difii mulé, Ùn rép ond q u'ils y ont te.
nonc ~ en France ~ <1<) . & que cette ab..
dicarion remédie à tous les inconvéniens
qu'on peut craindre .
Examinons dt bonne foi ce que les
J é fuites & leurs aAlliés doivent penfet
f ur la valeur de cette abdication forcée,
Ils affeétent aujourd'hui de répandre que
leurs priv deges Ile fon t pofnt li és à l'e[.
fen ce de leur In(litut. Ce langa ge qui
efl nouveau , peut-il être fincere?
Ils fOllt appellés Jéfuites du nom de
celui qui elt le Médecin & le Sauveur
des ames, & dont ils .fOnt les coop.'''teurs (**); il s fe difent ambalTad eurs
de J efus-Chrilt leur chefauprès des homo
mes pour la réconcIliatIOn (,). S'ils refufent p ar m o d~flie le nom d'Apôtres &
de pecheurs d hommes, qui, leur a été
donné en pluGeurs contrées, ce n'en
p~s ' . dirent-ils , que fe titre ne leur
c onvIenne par une pieu fe & j ulle an.logie (,) .
Le foin de chercher les ames n'ell
POlOt dans leur regle (l) , Comme dans
feF
pour exercer & communiquer la per-
€oth on, ce qui ell la fo nctio n plopre à
l'Epifcopat ( , ) Les plus grallds priviléges font indiCpenr.b lement nécrlTaires
pour remplir une li haute vocation.
Les anciens Moines ne fenroien t "Eglife qu en l'édifiant par leur famte té,
& ell l'allil1ant par lecrs prieres , vo",·
M onaclti, t:ox plangemis . Les nouveaux
Orcircs ont ajouré à la vie commune,
à la pnere & aux OHices , le de or de
f,nir l'Egli(e comme auxiliaires; ils
(pnt comme des Corps de ré lerl'e qu'elle
ap pe lle au befoi n ; mais loit 'lu 'elle les
e mploye , ou qu'el le le s laine pour un
rems dans l'inatbon, ils om dans la vie
conremptttive une exifiencc t oujours
u.ti!e & edifiante pour elle,
('j AtIbid,Ile'"r,
6, .' 6 pag. 406,
h .~c om
Socie~aum (lof/rarn ~x inf
(') v OY.' NOTE XL(") VoY" NOT E XI V,
. (1) Suarez; th RelEc. Soc,
S· 12. pag: 3Sf.
4.
celle des Me ndians , une fi n accidentelle & feco ndaire ; c'elt la fi n premiere
& princ,'pale de la SOCIét é , ell~ elt
re n ~ern Jee dans Ces vœux: ce qUi dtihngue éminemment CCt Ordre de tous les
autres.
L'oJ jet de l'Inltitut n'ef! pas feulement la correction & le CalU! du prochain (,) , ma is en core de le conduire
à la pertèl..'1:iot1 par tou::. les aétes hi~rar
chiques (2.) , pm gar~ , dlttmmare, per_
ficel'f ' c'en-Ià fa fin direél:e & intrinfeque, & tous (es moyens font organi(és
0(1
lib.
1.
cap.
('lIb id, 5, 7, P"<· 384,
(3 Ibid, '"p. 2, §, 4 oS> 5. pag, ) 87 ':;' JSS.
I.
11'/
lia
t .Jj uQ l ,a,.:: . cui ( O ~ V !, il hoc m
C~ iflul/t_"
TlUS doariTl4..
co~f:{{io",.mz l 6-c. / ,..j}mél.. ad ProJï nc . Il.. (O llJ . ).. p ag . 51 3. n. ç.
(3) Suarez, lib. 1. cap. 2.. §. 7. p/J]. 388,
�46
L e, J éruites o nt lupprim é tou te pratique de la vie ré guliere (1 ) ; ils fOnt
m':me d ifpenCés d u Chœur & des 011;ces en co mmun : ils n'ont d'autres fonct ions q ue celles d'enCeigner , ~rèche r,
co nfe Rer; & dans ces fonél:io ns , qui
[o nr propres au x Pan eurs & natu re lle_
menr é tra ngeres a.u x R éguliers , il s d.!daignent d'être appellés comme au xiliaires , ils Ce préfentent COmme ouvriers
principaux de la vi gne du Seigneur,
Il n'en pas permis aux Rois de mettre
à profit lestalerrs des Hfuites , fans mandement exprès de leur Supérieur; & lei
Evêqu<S même ne feu l'ent , (ans l'appui
de cetce autorité , es emplo ye r au Calut
des ames dans le plus pretfant bero in, &
même en défaut de t Ous autres , etùtlll
;11 d,ftElum alio rum (, ) , CeU-là cependant leur fin principale ; mais ils ne peuvent y vaquer q ue dans la J épe ndance
abfolue de leur Supérieur, & dans l'indépendance envers tout autre , ConCacrés à l'exercice des afres hié rarchiques
en vertu de leur I nUitut & de leurl
vœux , ils viennent e n (ublÎde des Evê( 1) Il s ne (ont Réguli ers que ponr jouir dl!
"exemption & de l'indc:pendance, en c \er ,;m t tOUtes [es (onClions des Clercs SéCll1 icrs 1 ce qui
rennant leur exemption illll{vi re & " ;C i ~h(e \ l'a
fait rcjcucr en France; mais leu r én..,rme crldie a
rendu pre(que inutiles le s précautions de l'E.. li(e
Gallicane.
D
(1) B ulla Cug. XIII. 1 rS4. tom. T. l'a.'!. 85·
Comptn.dium Priyilt~. yu b, Excmpt.o J §. J,
P"g, ' 97-
i7
ques, in litbfidiu m Epifiopo rtl m ( 1) , &
ne veulent point être à leurs ordres.
Des Confetfeurs, des Prédicateurs,
qui le font par état, & qui n'en ont
poinc d'autre, doivent être nécefl'airement des ConfelTeurs & Prédicateurs
privilégiés, ainli qu'ils l'ont foutenu à
Poitiers en 161. 0 , & en divers autres
DiocHes ; & dans qu els lie ux ne le
font-ils pas en effet, du mO lliS ju(qu'à
un certain point? Que deviendrai t leur
Inllirut, li les Uni verlÎ tés mainte nues
dans leu r ancienne poffeHion , & ne t r O llvant pointd 'obUaci es dans les privi leges
de la SOCIété, les ex cl uoionr de J'enfei gnement , & li les Evêq ues leu r
enlevOIel\t le pouvoir d'adrninHl:rer les
Sacre mens & le miniftere de la parole ?
Il fe ~ourra que da ns certains Pays ,
ces pl1vdeges exorbi rans fou ffrent des
con.rradiétions; mais ils en jouiront du
mOins ~n partie , & conferveronr leurs
pré [~nt lOn s fur tous , po ur en ufer au
hefol1l, & les fa ire valoir en rems &
heu_
M. Servin avoit remarqué , il Y a
long-tems , ,q ue cer Ç> rd re était fondé
plus en pnvIieges q u en R egles : & en
e~et, a parl er exaél:ement, ils n'ont
pOint de R egles; ce fOnt des max imes
pohtlques fur l'e xercice même de leu rs
,prlVJleges , fur leur régime & leu r adj'"n lftratlon, qui difparoi lfent à la vo
Dnté du Général, & q ui pa r leu r n a~
t:. ( 1) Suarez , dl
~.
S. pag. , S8.
Rdig. Soc. h l L'h
. .
I.
Cr1.p. 2.
�48
ture font variables fuivant l 'intérêt du
moment & des circonflances. Les pri .
\Tileges au contrai re font néceffai res : il
faut qu'une Société conquéran te & enfeignan te fa it armée de pri vileges , pOu r
remplir en tous lIeux (a million, & pOur
fUl"mOnter les contradithons qui l'atrê_
t eroient à chaque pas,
Il y a URe corrélation & une réciprocité néceffaire emre leurs eng.gemens au fervice du Pape) & les privi.
leges q ui en favorife nt l'exécution,
C'efl un concert d'ambition entre la
Cour de R ome & fa nouvelle milice;
& {ui vant les maximes du té méraire
Cellot ( 1 ) , c'ell lto me qui a le plus
gagné dail S le ma rc hé,
La fondation de cet Ordre ell un
COntrat: la Société a orom!') de former
d es hon,mes capables d'enfe igne r , de
con feOèr, de prêcher avec le p lus grand
( 1) Entre les rairons qui ont porté les Paped
clonner les priviléges ;
I!~ ma. Pontiftu m iplum ctlngic. ut in con(~f!io~t
pr!lIdegloT"m [uam t oto oThe CalholicJm 6- Œcu.
m.e" C lm 4UtO itaum prorel & ttltalur. Cellot , lib. 5.
pag. 164.
$';;0 ~4~:onem ha~c divo Ballardo lion probari,
fuccès , 101 fqu 'i1s49
feront d e Il'In é, ~. "0
mini llere par le P ape , ou par le Genér.l (on Lieutenant (1 ) : l'Eglife, par
l'entremi(e du P ape, s'e ll engagée à
leur donner tous les moyens néceffaires
pour cette m~ me fin,' co.mme, ] ~ po~....
voir de prêcher , d enfelgner, d admlnilher les Sacremens & de s'établir en
tOUS lieux.
L a Société a rempli fa promelfe de
(on côté , & elle n'a pas prétendu, e n
tDr mallt cet engagement, dépendre de
la volonté arbitrai re de chaque Prince
& de chaque Prélat, elle n'a beCoin
que de la miOion du Pape, attend u fa
Monarchie .bColue dans les clio Ce s fpirituelles, & fon pouvoir indirea: fur le
temporeL
Les privileges é tant une partie Cubftan tielle du concràt primordia l , il a écé
perm is au Général de les rétablir de fa
feule autorité ( • ) , fi l'on y dérogeait
dans les Cuites, Ce patte ell conféquent
aux premiers , & en même-rems il lui
ell d':fendu de fouffii r la moindre alté-
.& :p. 1'1_
dum{mlnt ad P0 1tifiam . ... Ibid.
. Quid Jlcro œ juius :4Q lrt fitpr.:llllu;; Chrifli.:JniratiJ
m f u"flaf à. q~amp lllr;mis adiri 6- ah ipro [Qnt~
t~QrlO l'efl ta't! oracula r~riffim( Quipi? QI/odg/o~lCfi:'-( quam prin~ pcm. P ajlo rlJm, CIl; Joli jummum
I flS ln omncs CI" ijf'anos • jus pcculiare ill Rte,ts ,
.Antijlit~s, Etc~tjias LOt,H,Ortfin S l<eligio(orum Ina·
gros {olum IIbt ut poffidlTc. Ibici. pa g. 36 5'
roll . ( apitulofll11l., R.e 'ioiofor'IfT'qu; immun; au~,
quùJ apud auph4./os & flios Bel al Roma , niji
flar.lJrn lIo11tln
6- Jlu. ris Idolum poumi,z. Ibid.
[U((èS ,
(1) Gcr;t l'iets PonlijicÊ.$ Pr,zpof Suarez , de
Relie· Soc. lef lib. 6. cap. 4. §. 3 '- pag. 591(2) D uantnt!s prœfontts lit/cras nullo un<juam .umpor~ , ftr nos aut Stdtm pra:diaam Tlvoca" '. OU t {,mlt~ri , "û illis daogar; poiTe . . _ •
[,. 9~Otus reJlo~an.' alurari , limÎ lar/ , JleI dt rDgari
con t l~gat) lOI tS ln pr fll1llm , & tum , in '1uo ante
pr~miJTa t ral/t , fla/um rtj/il/lltU • & de nOJlo
ttM,!," fÎt? po~crjori ~atJ per pro umpor ' txijlel/lu:"
SOCut.lllS hUJ"lmod, Pr..rpojilum g:l1traüm tfigtndiJ,
COn t tiTM tffi & fOrt . . . "
BlIlI. Pil V. 157 •
1
tom. '- p.rg. 43. Bull. Paul .
an. J606. tOm. 1.
p.
n+
r.
�(0
ratLen dans le Régime & d.ns les St••
tuts de la Société, ma 1gré Je. folliei.
tations les plus prena ntes des Rois.
La Bulle de ,606 Cd lui recommaode
fur-tout de veiller à ce qu'aucune puir_
fance f,ur la terte ne prétende qu 'on doit
fixer l~ tems de l·adm.iniLlration d"
Provinciaux & S.upérieurs locaux, Ji"
"Ua rrien lllÎ aut ceTli umporis prœfi;,,·io.
ne (2 ,.
S'il ami voit donc qu'un Souverain,
par lin effet de fa fagelfe , voul(1t raff•.
oer fes peuples fur ce R égime effrayant,
il tenterait envain ·le ditlicile ouvrage
ele rapprocher les loix de la Société des
principes elTentiels de tout Etat. Le
Général ell: averti de fe rendre inflexi.
ble; s'il cede par foibl eflè, & que l,
Pape ronfente, les précautions font pri.
fes d'a. va.nce pour r.end re ces mefure!
inutiles ; l'édifice eil: lié da';s toutes fe!
parties , auçune fierre ne peut en être
détachée.
Les Conll:itutions.non-moins .hurivel
que les pd vilé ges, les decrets dei
C ongrégations , les jnil:ruél:ions fur 1.
R~g le lé rapportent par-to"' aux Bulles, & les Bulles confir me nt & déve.
loppent les princip ..les difpor.t ions des
Conil:itutions , qui s'éloignant en tOUt
du Droit com"1un, des fa ints Canons
IX des Regle.s de ·Ia difcipline monafli.
(I ) lf,0rtanus & f aurnè moncnus Prd:POfill/rI
guuralq n. illius .. . . . n~ },lImanis r((p',tWm 1
tl/l,' .1llorumcumquc Pou millm iru , raJlionihu! aut
mU1l$. &c . . . . . Bu/l. P auli, V . (. 1. p. pj,
(» T .....
J.
P"C' "1'
(1
que, ont ~an s .cene belOin de. l'appui
du ~aintSiege. Ce f<lnt ces Bulles qu on
reiet d'abandonner, qui renferment ce
que la
ciété appelle fes loix eITentlelles
"couairlltives ; .c e font ce.
parties du même tOut, & c'eil: l'a rremblage de toutes .ces parties que les J éfuites reconnoinent \,our leur Inil:ltut.
Auai ne voulut· on pas à Pain» ad_
mettre leur Inll:irllt , lorfqu'on exigea
j'abdication de le.rs priv il éges, Ils font
inhérents au plan de l'Inil:itut, il eil: né
avec eux & ne peut fubr.il:er fans eux;
ils font néceDaires pour remplir la fin
qu'il propofe,& pour amorifer les moyens
qll'i! employe.
Il faut que 1. Sociét é s'accroi!l'e •
qu'elle joui ffe d'une grande conf,dé~ a
tia n da ns J'EgJj (e, & d 'une indépendance encore plus grande, ou qu'elle
celTe d·exill:er. II n'y a d 'autre état pour
cUe que l'exercice des aél-es lliérarchi'lues les plus fublime s , ou le néant (*),
L 'abdlcation des pri vil éges eil: dOllc
impoOi ble à el'ige r. Ce .point étallt démontr-é , il eCl prefque inutile d'exami_
Iler Ji elle a été valide & faite de bonne
Jo i. On ne doit pas s'atteudre que les
J éfu ites foufcriront volontairement &
fincéremeqt à leur de(l ruél:io n.
,0. S'ils font fid è les à l'efprit de leu r
~nll:itut, ils doi vent regarder ces coucefhons comme émanées du pouvoir légitllne, & le refus de les ·reconno ltre ,
comme un atteJ1tat COntre cette
(' ) Voy. NOTE xv,
C ij
même
�p
:tutorité ; il ne leur d l pas permis d,
révoque r en doute la fupérior ité du
Pape (ur les R ois, fur les Conciles &
fur les C anons. Ces privileg
nt don·
nés, po ur la plûparr , du ","opre mou_
vement (1 ) ; ils font acco rd és à l'Ordre
e ntier , & par con(équent une pa rt ie d,
J'O rdre ne peut y renoncer ; ce feroit
une pafrion illicite , (uivant le Hf.. i"
P intereau (,) , qua nd même ene feroir
c onfirm ée par (e rme nt.
Ils (Ont mo ti vés par des confidéra_
t ians du bien publi c & de celu i de la
religion (J) , dès-l ors ils fo nt im!voca·
bles , ainfi que l'a fouten u le frere Cellot ; & li le Pape lui-même ne peut y
toucher, à plus fo rte rai (on ne peuve nt-il s être anéantis par la foib leOe &
la négligence de quelques me mbres:
ils funr munis de la peine formidable
c\'excommunicarion, ce qui caraélérilè
le privilege public , ablo lu, & non I,mpIe ment facu ltatif pou r 1.. per(onn"
inréreffées.
,0. L es Papes ont déclaré d'avance la
null ité de to ut ce qui fera & ordonnl
contre ces priviléges , par q ui que ce
fa it, par que lq ue autorité q ue ce (oit,
(1) Bull. PÜ V. 1571 . tom. I. pllg. 41.
Voyez (ur l:!.. vertu des clauCes 1 mo 'u proprio,
~ :r Cirla (ci(I'JÛII. c;'C(.leniwdin.: poujlaru • .su~
rez> d( Rel. Soc. lt. lib. 3. cap. 4' §. 9 & {'fpag. 460.
(l) Pintereau 1 ImpoR.. & ignor. n. 1.. paf!. 83"
(3) T4fJqqam in divin: clIl/lis fav ol'tm, 6- PJn
lZ ugmt ntlllll & propagatio 'lI!ffl (OIJ c.:1fa5, Bull. Pl1lll,
V. 1606. ,tom . !. pag. 11+
5l.
'1
OU Côemment , ou par Ignorance; 1 S
enjoignent de frappe r de cenfures tOUS
ceux qui troubleront, eootr~dlfont (1),'
s'oppo(eront ; & q~and meme Jes Je.
fui tes auraient occahonné par leur fuure
la privation ou déchéance de quelquesuns de le urs droItS (,), Ils y rontrélOtégrés (ans avoi r befoin,de , refhtutlon.
T ous afres faits au pr<judlce de leurs
exe mptions & priviléges, font nuls de
plein droit , & ne p,?rtent aucune atte inte aux gr aces qUI leur ont été accorMe" 3 ).
, ,
JO. Les J é(uites peuvent-Ils Ignorer
que leur Général a 9roit de !établir ,à
l'inltant leurs pnvlkges , qu une malO
t ém~raire aurait entamé, ou qui auraient péri par leur négligence? lis doivent fur-tout fçavoir que 1cs membres de
la Sociétt!
ne jouHlâ.nt de ces conceffions
que par la communication que leur en fai t
le Général ( 4)' c'efl à lui principalement
qu'll appartiendruit d'y reooncer, fi la
renonciation pouvoit être légitime: tout
afre que l qu'il foir ne peut être fuir fans
autorilarion de fa parr, & fur-tom un
afre aufii important que J'abdication
des priviléges : & s'ils jettent les yeux
fm leurs Confiitutibns , Hs verrOnt que
le Roi d'Erpagne (5) ayait voulu les
ll
~
(3l
2
;1 .
T.
11
p.
42,
C~ mpendwm.
& ubiqUI! paffim.
l'id. Pnl'ileg'Q 1 §. 9 J t.
Compefld . ."u~. Priviltgia', §.:1,
\ (4 COflji. 9, C. 3. §.
(5 Cone·} J Dccr. 11
p. 43ï.
p.o H8.
l. J,
J,
p.
p. 3~6.
la 1
1
C iij
-
�•
f4
F.me renoncer à un de lenrs· moindres
pr ~vi l éges, mendia le conCentement du
Genéral & de la C ongrégation, & Une
Eulle du Pape pour CImenter cet aac.
En cO!ll~a ra~t d.onc cette renonda.
~I on avec 1abdIcation vague qu> a été
tute en Fl'ance , défavouée' hautement
par le Géné,"1 Aqua viva, tacitement
condamnée par la Bulle de Pau l V. de
~ 606 ' . & Cans celfe démentie pal' le fa it,
Ils dOlvent nécefl aneHlent être convaincus que leurs privil éges (ub /incn t dans
tOute leur force, & qu'ils n'y COnt troubl és eo France que parce qu'on n'a pas
1;0ur le Caint Siég. ( . ) toute la fouOlifhon qu~ lui eil due, fll iva nt les prin ripe~ }lm formes & inva.ia bles de la Soo
CIete.
-
Si le bon Cens /lIAit pour connaître
quels doivent être CUI' ce point les Cennmens des Jéfuites , l'hilloire ne nous
latiTe au c~ne ambiguité fur le peu de
valeur q,u ~I s dünnent à la promeOe de
l ~ urs predeceHeurs. Quelles entreprife;
n ont-lis pas nllres au préjudice de cet
engagement? Qu'on Ii fe la Lettre circuhllre de l'AOemblée du C lergé de
. 6 jü , les Aél:es du grand procès des
Umverlités en . 62( , le Mé moire de
celle de RJ,Jeims en '7>4'& tant d'au(I~ !-'Eâ1 ife .Gallicane inviol ablement attach ée ~
~~ C alfC ~ ~lerre. nI:' ('on fond poi nt avcc le S~i nt
légc ,ceux q~1I ['o€cupent .. & <Jui pcuvent ~tre quel~\\efols fédll1ts ou entraînés par des vetes p"ticu.
leres d' am b"Itlon; ce Ion
r
t les Jéf\1ites qui veulent
7'pporte
.. ' cxorbitilllSo
l'
r au S'
alOt S'I
1 gc les pnvtlégcs
s.~ ib ont obtenus des Papes.
J
If
tres préces authentiques qui conllatent
leurs attenta ts conrre la difcipline & le.
Joi x du hoyau me.
L'Evêque de Paris dl délégué dangune Bulle ( I ) de 117 8 , pour mamteOle
les J éCuites dans leurs privil éges le.
pl us contraires aux droits des Univer ..
lités, qu'ils avaient promis f",l"muellement de refpetfer,
Le' 27 Mars 162\ ' J' Evêqtie de Cornouailles ( .) fut obligé de faire contre
eux une Ordonnance (3) , parce qu'ils
entendoient ùldifféremmelll tomes PhJoll"
11es CIl conftffion , fans avoir tu, dit-il,
6 11Ctlne juriflliGlion de N01H pour ce faiH.
Le Relleur rép"nc\it avoi , jflYifdiflioll
(le fa Sain/td. qui a Plliffance tmiverfcJ1e
fur tout le Mvnde . On a cité l'aa:e ligni fié
à M. l'E vêque de Langres en 1624 , la
menace faire à M. l'E vêque de Pamiers
en 1667 de nommer des Jnges ConCervatellrs , l',él:e paffé a.vec rUni verlité
cle Rheims en 1609, avec la claufe,
f aufllrom"mns ü, Loix de lem I nfti",r, &
l es priviléges qu'ils Ont n'ftlS du faint
S iege; & l'aél:e de , 6. 3 a.ec les habitans de Sens, faut tollt ~fois au.\" Révérends P eres lears p,.iv i!ég~s ecc/éfiafti'lues . Les exemples en feroiellt infini s. ;.
Je me contellterai de rap porter quel'lues faits Geui fe font pa.lfés dafls votrœ
lteffort.
C'l
6"
T . ." p'.
Bull. C"G' Xlll.
(1. AUJomo hUII'Evêq\lc d~ Qllimpc •.
(3 Ordonnance oc 1\lcffire G\li~[aume Leprêtre
}:vèqlle de Cornou ailles . en date du '17 Mars 161.1:
Civ
�56
En 1%81es Jéfuites de Marfeille, de
la rélidence de {ainte Croix , fi rent
conlhui re leur Eglife dans l'enclave
de la ParoifTe des Accoules : l'Econome
du Chapitre voulant mettre à COUVeIt
les dro its curiaux , que les J éfuites méconnoifToient, fait pour les funéra illes,
fait pour la bénédiétion des femmes relevées de couche, préfenta requête à
cet effet au Lieutenant de Sénéchal, &
cependant demanda des d é f.n{es provifoires de continuer la conlhuél:ion de
l'Eg!i{e , qui lui furent accordées,
L es J éfuites demanderent la révocat ion de ces défenfes, fe fondant ftlr /"
Bulles & pri"iléges de nos Jai",s
1" Papes Pa,,1 II [ , Pie V & Greg,'irr
XIII, pOltam pcrmiffion auxdits Pt'riS
I J{tliter de bâth" dfs Egl.fes par-tout ou
ils ITQUVrTOnt à propos, PO!!ï la gloin' dt
p,,,,
Dieu, avec déftnfcs à qui qur ct foit d,
It~ ('il empê.hfT. .Ils n'a vaient ni per~
mIllion du Roi, ni confente ment de
l'E veq ue; mais kurs privi léges les difpenfent de ces fOI malités, Le Lieutenant confirma les défenfes, il yeut appel
à la COllr, & le procès finit par une
tranfafrion du ,6 Février 1609, qui efi
dans les écritures du Notaire Poncy,
Cerre Bull e de Paul III ell antér ieure
au Colloque de POifTy, ils y avaient renoncé; cell es de Pie y & de Gregoire
X III (on t pollérieures ,ils avaient promis de l,"en plus obtenir. Cell une doub le contravention qui les dé clare déchus
de l'état de tolérance & d'épre uve où
17
l ,ana b l'e n voulu les admettre,
l , Là
Bulle ( 1) de Paul III de If 4? eUI perd'établir par-t out des Mar fons , des
~~Il é"es & des Eglifes , faos le con{ent~men~ des Princes & des E vêques ;
celle (1) de Gregoire XI II de 1576
menace d'excommunlcatlon, les
R01S
& les Prélats qui oferont s y oppofer.
Q ue lle audace de réclame r de 'p~rel ls
ti tres dans des Tnbunaux Fl an ço~s,
En 1689 les J é fuites obtInre nt a Ma rfeille , par des artifices (" ns no mbre, &
par abus de leur cr édit , la fondation de
trois Chaires de ThéologIe, aux dépens
de la V ille qui fupport e encore aUJourd' hui cette charge; ils fire nt g!tlfer dans
les Lettres patentes la claufe de!huébve
des Univerli tés , & pmfée dans le urs
priviléges , que les E colie rs feront admis aux grades {ur les attellatlons données par eux du te ms d'étude, Le Supérieur da ns le contrat palfé avec les Echevins: Ilipule , fou s l'autorifation d e fan
Provincia l, le tour emendu , .dIt-II, fm -s
1Jalll n .jliwt de la Compagme.
M, de Forella Evêque d'Apt, fonda
un Séminaire qu'il confia aux J éCuites;
il unit le Séminaire au Collége d'Aix ,
& le dota des meilleur$ Bénéfices de
fan Diocèfe , & dans l'aél:e qu'ils palférent avec lui en 1 700, jl eft fiipulé art , l ,
" que le Séminaire demeurera fous la
" jurifdiél:ion épifcopale quant aux S.é " minarilles ; mais qu'à l'égard de[dîc.
(Il
T.
(l- T.
1 1
P·17_
1 ,
p. 58.
�5"
" PeresJ éfuites, qui auront la direai~",
)) du Sbninaire , il ne fera rien innové
" ni aucunement dérogé-aux conditions
» portées par les Lettres patentes de
»nos Hais , & en conréquence deC" quelles la Compagnie des Peres Jé» fuites a été reçue & établie dans ce
» Royaume-.
Quelle témérité de vouloir Coulhaire·
à la jUtifdiél:ioQ épifcopale les Direc_
teurs d'un Séminaite, & de réclamer
en fuv.eut de l'exemption des Jéfuites
les titres de lem étabWfe ment qui la
rejettent.
On ajoute dans le m~me-contrat arr. 7»qu'a l 'égard des deu" cent d ix livres
» alfeél:ées au Ptédicate.ur de L'Avent &
" du Carême pour l'eS Révé rends Per..
,défuites , mon dit Seign.eur· Evêque
» pnera le Révérend Pere Provincial de
» fournir un P rédicate ur, Jans obliga» Uan de Jeur part , c0ntormémem â.
", leur Inftitut. u Ce dernier privilége
Il eft pOint émané des Papes; la Société
Ile le tient que d'eHe - même , e lle a
meé dans les Confli(ution$ () , des ré(1 ) ConJL 4~ c; 7, §.. 3', p. 3~. Congo
, -4-, p. 470 .
l
,Dur~
Si le fondateu~ s·obm.~e à "Ou loir q\\~on s'ob ligeJl
Et ~ énéral e~ ml1~e r<l s. 1 convient ou non, pour
),e bien clu rerv lce . divin, cI'accepter. ConjJ. 4. c, 1 .
§', '2. p. ~ So. S' Il accepte-, & q~\e la condi tion pa·
{OI(fc ~n(lIft,e trop Qnére~re... on. pouliVoira à. la faire
~~OIl(Ir. Jbld •• &.C(Jnfi. ·9.._c. 3- ~ .1 7'P' 4) 8 . . .•
~h 1 après avon accepté ·. J'on lé dé[crmine !t ahan·
~()Iltle r 1''Œuvre , .1: M'diron , le College ; le Fon·
taccw O ~ ~ hénuers,CerOntl'''iplk.ation des bic.n~
19
gres !rès-mérflOdiques pour accepter fClJ
Fondations, comme ell e accep te les
V ceux., c:elHt-dire . en·liant les autres,
lâns fe lier. Ceft Con fyftême fuvo ri.
On fera peut-être fij"pris qrle le P ré t"
ait fouCctÏr: à touteS ces claur..:s ; mais,
.dans combien de D iocèfes ne trouve roit "n pas des traces de la même condefcendance ? Mille motifs différe ns engagent à ménager nn Ordre 'lui· .:e(l reodu redoutable. Oten à un, J é fuic<!' les:
pouvoirs de prêcher, de oonfeffer pou:
les lui refufe r ,c'e ft olfenfer une Société i mp la~abl e , & l'on a vu plus d 'ut])
Evêque cal0mnié dans les Cellfs , &.
.. ndn fufpetl: en fa r"i dans l'efprit mé m<!'
de res Diocéfains, pour a v.oir rempli le~
dev.oirs de Con. miniCl:ere ..
Les J éfuites difent qu'ils fe préfentent aux· E.vêques pour " utenir la fuc.lté de prêcher & de confeffer : mais
fon.t - ils convaincus que l'app rooatiofll
leur eftnéceffaire.(' ) ? Ne la regarden t-il&'
pas comme une fimJ)le bénédi&ion 1 Et
dans le fait, donne-t-on les pouvoiLS allX;
J éfu ites comme aux autres? Se réCooton avec la même facilité à les leur. enlever? Lorfquï ls ont re mpU cetre formalité , q)J i leur par{)Ît h re de- funple:
cl,?T' n,é~ , s'~l s'eChéfèrvé ce pouvoir nan~
l'afle j &
L! n y a pO I ~t ~l\ de réfcrvc ·,. l.l Société procedeR"
{\l~vant fon nilitur J' pOlir la p hlSl~nde - glo ire de:
Dlcu. Conjl. 4. c, l. in D·ul.. . p. 3ar., JT.itf1_
Congr. r. DUT. 1.6. p. 463. Voyez. la fôrmule dêoC-·
t1.!e pa; t..1yr.e2l. & rapp.ortée dans }Q feconds: €on..S
,réê"ttOU t- t . 1. p. 504-
, l Voy, NOT.F..X.Y,t.
Ci;
�66
cérémonie, ne s'attribuént - ils pas le
pouvoir le plus étendu & le pl"s abur,t"
dans l'abfolution des cas réfervés 1 (*)
Je ne parlerai point ici de ce qui peut
être tecret dans l'exercice de leurs pri~
viléges : n'ell ce pas en vertu de leurs
Bulles qu'ils font difpenlés d'alliaer aux
Procellions folemnellesindiquées par les
Ordinaires , & qu'il n'ea point pour cux
de rems fixe pour les ordinad ons ! Ces
privil éges pa roinent pe u importans,
mais ils dérivent de ces Bulles qu'il
n'c:toit pas permis d'obtenir ou de faire
val oir. Ce fon t des défaveux de l'abdication, & des aél:es pofièffoires des priviléges qui rirent à conf~quence pour
des objets plus graves,
Quel Ordre fut jamais en France plu,
formellement exclu de l'exemption, &
quel Ordre en jouit avec plus d'étendue 1 Quel Ordre a marqué moins de
xefpeél: p.our l'Epifcopar , & en a reçu
plus de taveurs? Quel Ordre a jamais
publié tant de Li vres fcandal eux , & a
é té plus ménagé dans les cenfu res_
_ Tel a été le réfultat des précàutions
nnp.rfaites , prifes COntre une Société
qu'on a to ujours vainement entrepris de
changer & de réformer. Si J'abdication
des priviJéges ea illufoire, la promeffe
d 'adhérer à nos Max imes Gallicanes efl
encore plus trompeufe.
_ Leu" déclarations Ont toujours été
Impal[.,tes , équivoques, & toujours
( ' ) Voy. NOTE XVII.
61
invalides par le défaut d'autolie. tion
du Général ; & quand la force & la
contrainte metlroient quelqu~fOl s notre
doél:rine fur leurs lé vres, fUivant la f.!cuIté donnée par les Confiitutions de
s'accornt'flGàer aux te ms & aux cll"con[tances feroit-elle dans leurs cœurs 1 Ils
deviendroient ennemis plus dangereux ,
en Ce couvrant en apparence du manteau de nos Libertés pour en faper le.
fondemens.
.
Souvenons nous qu'ils ont prom~s de
les combattre, en ' promettant de tervlf
le Pape fuivanr les max imes de la Cour
de Rome; que ces Bulles effrayantes
par l'abus énorme du pouvoir des C lefs ,
annoncent elles-mêmes qu'elles font le
prix de )'oppofition vouée à nos Libertés; que la doél:rine efi unifo rme dans
ce Corps, fous un Général defpote &
ultramontain, qui tient tous les Sujets
dans une dépendance ablolue ; & qu'en6n, dans une Société qui a réduit en prolilême les vérités immuables de la loi
naturelle, la tradition
uniforme &
invanable en faveur de l'infaillibilité du
Pape, & de fon pouvoir, au moins indireél: , fur le temporel des Rois.
Les quatre .rticles du Clergé renfer-
ea
ment donc autant de pro poution s COn-
traditl:oires aux "loix fondamentales de
la Société, & dearuél:ives de toutes
"es conceffions ambitieufes qui font liées
à fon être con{htutif. Si ces ma ximes
fOnt vraies, les priviléges des J éfuites
qUI fuppofenc le fyaême contraire, font
�6~
chimériques " & toute la g'andear If~
kur Ordre s'évanouit; li elles Cont fauc.
fes les J éCuites ont des droits légitime; dont nos préjugés les dépouillent.
Suppo(er, dans cette lituation, qu'ils re
joindront à nous pour c0mbattre de
bonne foi les prétentions ,de la Cour de
Rome, c'er.: voulOIr s .bufer contre
toute cE\!idence.
Il dl vifible que leur. plus grand intérêt e/\ de cacher leur marche> dedécner
!es Corps & les particuliers capable.
<J'édaiter leurs manoeuvres> de gagner
ceux qu'on peut féduire, & de, trav~i1_
ler fans re lâche à change.: l 'efptlt natIonal (*) qui soppoCe à J'introduéhon de
leurs priviléges & d~ leurs m~~IIll~s livorites: c:dl ce <]/1.I1s ont deJa fait en,
partie .vecplus de fuccès qu'onne penCe,
Ils auraient moins de pro~eaeurs, ~I les
principes de tEglife GallIcane, mamtenus dans, leur pureté, étaient grav,és
dans tous les coeurs François,
Quel a donc été l'aveuglement de nos,
Peres & le nôtre? & COmment la France
a-t-elle été plongée dans une .ulli funelle
létargie? Ne craignons point de le dire r
tous les Ordres ont de mutuels reproches à fe faire, ou plutôt ,.tous<1 oive nt
Qublier & pardonner les fautes parrées,.
Que les JHuites. ne prétendent pas en,
tire.r a..vantage: c-'eft un cdme à cette·
Sociéré d'avoir fi long-tems fait taire les,
L"ix:, & fufpend u parmi nous les dWlts>
, C') Voy. NOTE XVw.-
6,
é'
<1e la rairon, Cependallt le cri de la v "rité Il'a jamais été étouffé, maIS Il. ne
pouvoit être entendu ; les ROIS é talent
trompés., les Peuples C"duits, les yeux;
n'.!roienr pas difpoCc's à receVOir 1a., lumiere. L'art de s'emparer des conCclen,"es, & de calmer les terreurs, en flattant les panions , ell le plus dangereux
<le rous les prelliges: Congrégatlons,
Ecoles, Céminaires , chaIres,. confe(Ji.onnaux , dHlribution des graces-; ~OU3
moyens étoient ouverts, à, la Socléré
pour (éduire , & tous étOlent emploJ'és~
Elle a Ii~ plus d'une fois les malns au
Couverain Pontife; elle a épouvanté les
Rois fur le trône, ou par des ,menées
dans d'autres Cours, ou par fon influence Cur des fujets rupedlitieux; elle a opprimé Jes Cujets par l'autorité, des.Souverains qulelle abuCOIt, Tantat oppofant
la faveur, Je Home ame Princes mécontens de fa. conduite", & tantôt enchaînant Homeelle-même parCon crédit dans
les autres pays de la Chrét ienté; clle a
créé >gagné, intimidé, & perfécuté des,
E.vêques; ' elle a, rc'duit pendant Jangtems les Parlemens au filence.
Le zèle ell incoulidéré lorfqu'il ne
f~ait pas choilir le marnent des grandes
opérations: celui, d'examiner. l'Inllitut
des JéCuites ne s'étoi t pas enCOre pré.fenté, Qui le croi rait, Melf.eurs ! il a
:éré- un, rems où ç'eût été Lln crime d'Etar ,. & un. erpece de'révolte contre 13
Re ligien,. d.. dévoiler les my /\eres de
~e S,odété ~ On aurait. iIllgmenté. ~
�1
64
puiffance en échouant contre Ces arti.
rices.
Après la mort crue lle d 'un Roi qui rut
l'amour & la gloire de fa Nation, le Par.
lement de Paris fut tr>verfé dans les COn.
damnations prononcées contre les Ii\'re$
publiés fucce/livement par les J éfUltes,
pour jufli lier le parricide des R ois, Le!
Jarmes de la France cou loient encore,
le lils régnait , la veuve était Régente,
& le Confeil rendit des Arrêts pOUl" fur.
fe oir ces cond amnations.
En 1614 le Tiers-Etat voulut a/Turer
la vie de Ces Rois, en fa ifa nt reconnolcre
l'indépendance de la Couronne, qui
étoit attaquée par tous les écrivains de
la Société; la Chambre du C lergé fit
échouer cette propolition,
Les J é fuites reçlls ~ Poiffy en '561,
fous les conditions que chacun connait,
r établis en . 60j par les raifons même qui
devo ient à jamais les exclure, fe pré.
[enterent à cette Cour en 16u , appelU.
par les Confuls d'Aix pour régir le Col·
lege établi dans cette Ville; nos prédé.
ceffeurs réquirent la communication de
J'Inftitut ; le Provincial la refu(a, .inG
que Je ferment que la Cour voulut exiger
[ur l'independance de la Couronne,
L'a utorité royà Je vint au fecours de ceux
qui détruiraient tous les dro its; les Jé·
fuites furent aurorHés à c . cher leurs
Joix , & à manifefiér leu rs fauffes &
d angereufes opinions contre l'attribut Je
plus effentiel de la Couronne, La raifon
efi à chaque pas confondue, quand 00
61
parcourt l'hifioire de cette Soci é té: il
fèmb le qu'elle a le pouvoir d'obfcnrci r
le foie il , & qu'elle reno à fon gré les
hommes fourd s & aveugles,
Le charme efi enfin diffipé, & les évé·
nemel1s qui ont produit ce. chaof?ernent
inefpéré, tiennent pour amG. due, du
prodige, La Société, éblOUie de res
fuccès & de fa puiffanee, n'a pas fçu
dillinguer les tems & les cir canlhnces;
le palfé lui a fait illuGon fur le pré fent
& fur l'avenir ; l'efprit de verti ge &
o'erreur s'efi emparé d'elle; ce que les
perfonnes inlhuites fçavoient dep uis près
oe deux Gécles , efi devenu notoire
pour tous.
Accufés d'un honteux trafic dès leur
premier âge, ils le nierent avec affurance' en '594' dans les défenfes données contre Je plaidoyer de M, Al1\aud,
fur le fondement que Je commerce leur
était défendu par les rai nts Canons; ils
citerent(,) les Epitres de l'Apôtre 11 Timothée & à Tite, q ui défendent aux
Clercs l'efprit d'avid ité & le négoce ,
& les paroles de S. J",ôme , qui recommande de fuir comme la pe(1:e le Clerc
'négociant. Ils fe font défend us de même
dans ~n ?ro c~s réct:nt, ernplo \' ant pO U[
leur Ju(1:ificatlon les regles faintes qui
les accufent ; mai, l'arti fice aéré démafqué & confondu par Jes preuves les
plus accablantes,
I ls ont eu l'imprudence d'appeller 11.
• (1 ) Hij/or. Un;ytrJ. P.riJ. lom.6 I p. 873_
�66
leur ~ecours, des C o nfiitutions que leuf
lIltéret & leurs 10lx les engagèbient à
cacher. Dans l'injua. deffe in d '"l\lder
le payement de leurs dettes, ils ont invoqué ces regles frauduleufes, qui Ont
excité l'indi gnation publique; & de même que ]'I,nftitllt pal ut a~trefoj s un prJ.
fage affure de la conduite fut ure de 1.
Soci.!té, le fcandale de la conduite ac.
tuelle a ramené à l'examen des Confiitutions , qui en font le principe.
A l'examet> de ces Conllitutions s'efi
joint naturel!ement l'examen d'une mo·
raie qui -en dérive, & qui
depui,
fi long -tems décriée: le voile
tombé;
tous les yeux qui n'étaient point fermll
par la prévention, fe font ouverts.
Ils difent, pou r leur dé fenfe, que 1.
morale enfelgnée par leurs Auteurs ell
fembl able à ceile ,l'une foule de Cafuiaes, & que les difpolitions qui on!
été cenfurées dans leurs Conaitutions,
fe ret rou vent dans les regles des autre,
Ord res. Quelques-uns de leurs émifTaires ajoutent à voix baffe, qu'on peut
adOUCir & COrrIger dans .'Inflitut cc qui
blelfe trop ouvertement nos mœ~lrs &
nos ufages , bien entendu que dans l'exécution l'artifice fera évanouir ce li.
mulacre de réfotmatiun: d 'autres plu,
finceres anl1Qncent rans ménagement,
que l'illaitu t ca un tOut indi vilible,
dont aucune partie ne peut être reu'an·
chée,
Ainu le fort de leur défonCe <onfine
1 inculper tOllS les Théologi ens patti-
ea
ea
61
enliers & tous les Corps, les L égiJ1ateUrs& les Moraliaes de wus les Ordres;,
il femble qu'ils voudraient entraîner'
dans leur ch.te l'Egli fe entiere. Si quelque Ordre a conlerv" dans le code d~
res loix quelques velliges ignorés des
préjugés des derniers liécles; fi que lque
Théologien ou Ca(uiae a laifTê échapper
des principes dangéretlx) fans en tirer
les conr~quences horribles qu'on trouve
dans les Liv!"e, Jéfuitique" cette découverte devient lin filjet de triomphe:
les pIus (alnts Doél:eurs ne font point à>
rabn des a~curations de leUl's parti fans :
pour couvnr les excès des plus infàmes
Ca!ùHl.es) 11s cherchent des taches dans
les plus vives lu mieres de l'Eglife (*).
fans confitlérer le Ccandale qui en réCulte,
il< Ie danger affreux d 'accr"diter des
e~.reurs funefies par des noms refpedés :
n Imputons qu'aux J é(uite. le. égaremens déplorables où ils entraînent ceux
qu'ils rédui(ent.
REGIME DE LA SOC IET É.
ParaUele avec Irr amrer O):drfs fur la
nature d,e '''obIJjJ(mee, & fur le pouvoir
du Gênerai.
Celt princip~l ement leur obélffanc.
aveugle ( 1) & fanatique , queles J élùites
(') voy. NOTE LlIiX.
, (5) C,!waum quamda", hic nobiJ'
_ "
lmotrlis PrœjidiJm "iJ, ;l ,,'d
lfnp.rol !, /t if ~'l
& :r. 1 cre ,"0$, v~ / .1 , nifo
@(die ~.. 1
n<JJ~al,um hure lflvlOlllbi!(1T).
ln.
D :lI/n impulf1/lctn
fi 1
i
(geln. mago pmm [œ" 1.
1.
p.
9~
�68
(lnt voulu jullifier par des exemple"
S. Benoît a dit qu'il faut obéir dans le,
chofes même impollibles : S, Bafile, que
les Religieu x doivent êt re e ntre les
mains du Supérieur comme la cOignée
dans celle du Bucheron : S, Bonaven_
ture, que l'homme vraiment obéirram
efi comme un cadavre fans réfifiance:
S. J ean Climaque, que 1'0béifTance en
le tombeau de la volonté : & fuivant
la Begle des Chartreux , il faut immo.
1er la volonté comme la brebis du Caui nce,
N e parlons point ici du facrifice de la
volonté, la vraie difficulté roule Cur
celui de l'entendement ( r), Les Conr.
titillions des J éfuites ne regardent pas
COmme une vertu l'obéiflànce bornée'à
l'exécution fidèle & prompte ; elle corn.
Ulen ce à "oir du mérite, lorfque le
cœu r adopte pleinement la voloncé du
Supérieur, il, affea" (onJenfio ( z) ; elle
ell parfaite, lorfqu'elle fo umet le jugement & l'JOtelhgerrce , obedi'min 1I111l1i·
. ( 1). Vo/untQu m 6- judiciuf1l prorrium peffimos ole.
~f{'!t.l.r. h~jl~j . .Imago primi l ac. 1. 1 . pag. 9 J. Qlli
Irl yltl QC dijJentu nus , a l.~ 1l (XUnor~ dfUI.la;,',lI ,j/J]JJ
J>.rrr.poJitorflm (:rJelfIU~(ll t;Jr J n Of inur , i{~{!ima m ln~
Clpl ~ . yel ptc/ dcj f ot lus numua!/dos aichar . Maffei,
I!nat-.~. 3. .c. 7. p. 175 , . . . . ncr>a"at9ue
0. (duI/tls ,:o~ln! dlgnlJm habt:ri oport ere • qui !cgi.
li ma /upU10rt n~'1 ( .;m Yo luf'/ fate j lldlc /Jin Ij:/oquc
d:
vl ,t a
f/J~multm. ld cmm de flùm tfJ: D t o graci rr:mrw ~.,.
flllllu m
'
,r.
~.
,Clim omrlt$ am. ,f" YP'($ • ac'j)rrd)trflm
lrItd/rgtntia ~ mens 1 9u~ jummum in 11 0111;12(' 0/111nt M [OCll"! , ln Obft fJ uLlJ.m C/'r9li co. alZt ll r. 1bid.
ft ,Cl) EpJjl. S. 19 at. 10m. 1, . n. 5. pag. 161. Ma!fi) dt Yllil IGnat. lib. 3. Cdp. 7.
10
.
69
.
gent; .. , Le J é~ite ne remplit ce devoir dans toute ~n étendue, qu'en exé~utant fur le champ ce que le Général
ordonne) en voulant ce qu'il veut, en
penfant ce qu'il penfe, avec cette promp·te adhéfion que nOU8 donnons, de tout
notre cœur & de tout no tre efprit, à
la créance des Dogm es de la F oi (I).
Pour appuyer de pareils pré ceptes ~
il faut nécefTairemetrt tranfpo rter à la
cr.!ature les attributs de la Divin ité,
qui feule a le droit de capth'er notre
entendement ; aufli les Confl:itutions
me ttent-elles par-tout le Su péri eur à la
place de Dieu & de Jefus-Chrill. On a
remarqué avant nous que , par une affe ctation marquée , ces e xpreflions étaient
répétées plus de cinq cent fois dans les
Confiirutions.
Suivallt la Lettre de S. Ignace, ddnt
la fi'équente leél:ure dl ordonnée aux
J éfuite s ( L) , & qui ell ie miroir de leur
obéinànce , on doit envifager dans la
pe rfonne du Supérieur, non un homme
mortel, fujet à l'erreur & aux miferes ,
mais celui qui ell la fouveraine fagefTe,
& qui ne peut ni tromper ni être trompé.
('j
Tom. 2.
16J . §. 9.
(2 f 1j1r. ad SUP!!r. t·ap. 4. 12 .
pd'; .
1.
t om.
2.
pdg.
295 ·
fndlljl . .ad t ll r. cap. 5. dt dt.foa. obcd. n. 2..
l om. 2. pa g. 360 .
Epijl . B . Franc Borgi« ad A guitrtn. pag. 6'3. in
co IJe8 io 'l e Epifl . Pr,r.po[ gO/u. A nt.!trp.te , apll4
klt./Jrjillm <t'I n . 163 5.
Epifl . M /Jtii Vi ulc{ç/'i ad Patres Co r,creg . Pro..
"inç. Ptll ' 441. Ibid.
�~
Cela.en ,coDr~-qu.nt a\1 genre d'acquier.
cement que 1'011 exite, Cemblable i.
celui que nous donnons aux vérités r~_
vélées : étra ng~ iMe, & très-p(Opre a
faire nait-re un enthouftafme dangéreux
<lans les têtes de ceux qui y comman.
dent & de ceux qui obéinèm !
Les J éfuites ont ofé prendre S, Paul
pour garant, lorfque dans l'Epitre aux
,Ephéliel\S, ch, 6, Il, 5 , ill-ecommande
aux ferviteurs d'obéir 11 leurs ,maltres
felon 1. chair, comme à J erus-Chrill,
Quel abus du Texte Cacré! Il ne s'agit
point dans ce pafT.ge de foumettre l'en.
tendement du ferviteur à des maitres
fouvent idol~tres, mais d' élever leur
.obéiOànce e11 la rapportam ,à Dieu qui
en elt le principe, parce qu'il veu t que
nous rempliffion s nos devoirs dacs J'or-
<Ire où il nous a placés, Ne les fcrvez pas
feul.menr, ,continue l'Apôtre, lor[,
qu'ils ont les yeux fur vous .... fervez.
les avec affeéHon, non en conridératlon
des hommes, mais conune (crvam le
,Seigne"f'
R.ien ne reffemble moins au principe
que nous combartons : S, Pau l n'alti"n.
chit point le Maitre felo n la chair de,
erreUrs & des miferes de l'humanité ; il
fiC J'a point revêtu de la fouveraine fa.
geOè, <le la bont.! immen re , & de l'incapacité de tromper &: d'êt re trompé,
Ce font là les attributs que la Lewe
aux Jéfuites de Portugal fuit envilager
.dans le SlIp~rieur le ,moins éclairé & le
JUoins prudent, five confilio 4111 prud'""
~Î1Î mintl! valrat;
~t
si c'elt à ce titre qu':!1e
.exige l'acquiefcement de cœur & cl e;f..
-prit à res commandemens, A quel exce~
-ne Ce portera-t'on pas,
fi
l'on par,Vlent
fe perruader que tOUS les ordres d un factieux ou d'un vifionnatre font des COO1mandemens de la Divinité? La par?l~
..d'un homme
J
quelque v~rtu~~x qu on
le ruppore, peut-elle ,lier m~lij,blemenQ
& immédiatement M'aél:e qu ,1 prefcnt J
:la volonté du Tout-puiffant ?
,
De ces prin ci pes vicieux !es Conltlttttians ont tiré les plus dangereufes con(équences; routes les expr~ffions hafardées, qui ront ailleurs éparres, ont été
recuei\lies avec [om & rllrchargées ; on
en a ajouté de nouvelles ) qu'on ne
trOllV.e .nulle part, & je ne fçache pas
qu'aucune reg.le monafiique ait ja,mais
preCerit aux Maîtres des Nevjc~ de tenter leur obéiffance, comme Dieu tenta
celle d'Abraham : Eofdtm "manda a,d
.majortm ipfarum 1ltilitatem fpiriwa lr1n,
~o
modo, quo DomimlS Abraham lfma.-
tU [prûJ1Jen vinuris f~te prttbeant ;.
& in tâdem crefcam . ln to lamtn , quoad
Ljtll firr; pOffit ,metJ!urtt.f.;- proporrilJ ju.VJ à
tmiufcujufqfle vire., ~l: djfcret~o diEl4bit ,
ObfiTt',,"r (1 j,
Gelt dans un fens fort différent que
-S, Ignace, dans la Lettre allX Jéfuites
de Portugal , qu'on lui attribue , s'étoit
- ,
(r) COr/fi. 3. {flp. 1. j fJ Dular. V. pag. 37,.6~
'Vit;
€o njl. 6. Ctlp. J. §. t. pag. 407 & 408 .
Examef/. gcntrsl/. ''!J' 4- §. 17- pag. 349.rein. a. pa,. :1.91· ~. 9..
1
�,.
(er vi de l'exemple de ce fa int Patriar.
che· Après avoir loué la tri ple obéifiance,
d 'exécution, de voloncé & d'entende.
ment, entraînée par le mouvement
aveugle & rapide d'une ame qui ne cher.
che qu'à obéir; il Y a apparence (dit.i1)
qu'Abraham en ufa de même, lorfqu'il
lui fut ordonné d'im moler fon fils 1faac,
L a comparaifon, quoique très-défec.
,I\leufe , tombe fur les difpolitions de
ce lui qui obéit, & non fur la nature
d es aaes qui lui fO llt prefcrits, Il n'en
efi pas de même des Conflitutions: ten·
ter un jeune Novice comme Dieu tenta
Abraham, c'efi le dernier excès du fa·
natifme : on ajoute qu'il fuut cependant
c onfulter leurs forces avec mefure &
di(cernement. Que nOus annoncent ceux
qu'on jugera dignes de fou tenir de pa.
reilles épreuves de leur vertu 1 Quel,
é leves, & quelle Ecole!
J e l'avoue, Mellie urs, l'étonnement
& l'horreur que caufe un pareil délire ,
g lacent les fells; mon efprit ne peut ni
ni donner un libre COurs à fes penfées,
ni les arrêter: dt-il concevable qu'on
mette à de jeunes novices le poignard à
Ja main pour éprouver leur obéillànce!
fi les maîtres de la vie fpi.-ituelle ont
exigé quelqueFois des t!pre uves exrraor~
dinai res , des prodi ges éclarans ont attefié fur le champ lïnfpi ration divine,
Les Di [eét~ urs de s ,10V lciars de'- Jéfuires
f erol1t-i1s à perp ~tu ité des 1 ha ' J marnr~es
l'econnus. Je cherche dam le (o'1fll(ljtions des textes pour etf1C~r CC";" "f.
h~uJe
image; & il 73s'en fa ut b'len qu ,e1Je, en (ou rnitrent les moyens.
Le J éfu ite fortilié dans l'habitude de
l'obéi fiance aveugle, doit étre prêt à
toute aéhon qui lui fera comman<jée par
fan Général, pour le fecours du pro-
rr~ufe
chain, ad
qllatnvis afJ/Ollcm •. .• exeT_
er.dam (J); il doit étouffe r tou tes les
lumieres de fon entendement, omnem
f fIHc1ltiam ac judicmm r.oftrrtm co,tt rarittm
abl/'gal/do ; fe perfnader que Dieu parle
par l'organe du Supérieur; & n'écoutan t
que fa voix, exécuter promptement &
avec joie ce q'li Ini fera prefcrir pour
fe courir le Corps entier de la R e li gion,
ad auxilwm lOtiffJ COlpn ris Religio_
,lis (. ),
Peut être voudra-t-on nous faire oblerver combien l'objet de cette obéiffdnce efi lonable? le fecours du prochai n, l'aflinan cc du Corps entier de J~
Rdi gion : ce font ces içlées mê me qui
nous effrayent; ell es furent toujours le
prétexte des plus grands crime~ commies
par l',veugle fuperfiit io n.
Croit-on nous ranorer, en promettant
que l'obéilfance fera refufée dans la Société, fi le précepte du Supérieur renferme un péché manifene 1 Souvenonsnous que l'obéi{fance doit être prompte,
{ans ç\ifcuflion , fans examen; le mouvement d'obéilfance, aveugle, impét ueu x, inçlélipéré, ''''''1 iYl}p<fUI : qUlil
( ,) Co.fI, 9, "p. 3 · ~· 9·"g· 437.
(,) Co'fI, 6, "'1' J ,
J , p'g. 408.
S,
D.
.
•
�14
. ommandement peut-on fu pporer , qlii
éqnt coloré du prétexte de fecourir l,
C orps enti er de la Reli gio n, paroin'
renfermer un péché ma mfelle , à des
jeunes gens accoucumés à voir Dieu dans
leur Supérieu r, à écoute r fa voix comm,
un oracle; dans un Ordre voaé au Pro·
babilifme, & dont les auteurs les plus
•
r t! vérés enCeignent une doét rine ' meUT.
triere? Croit - on que ce corrett:if, le
feu l prùpof~ dans la L ettre de S. Ignace,
& le feu l adopté M tin itive ment par lel
Confli tutions ( • ) , foit bien propre à
call1le~ de jufles allarmes ? Il f"tlit, pour
IlOUS taire trembler , que des aél:iom
va l\tées par les plus célebres J éfuites ,
ne Coient pas des péch.!s manifelles ""
y eux d' un jeune Novice nourri dans l,
lein du, fanatiCme.
R econnoi{fons donc avec touS les Ecri.
v~in, de la Soci ~t .! , que le plan de leur
InCht ut ( 1) n'efl point Cemblable aux au'
tr~s , ~ qu'il e n differe fur-tout pa, f,
nature de l'obéiOànce ( 1) : cette double
~iffé re nce ell un dQub le danger.
En général il faut convenir que l'o.
bél{fance aveugle n'efl point celle d,;
Chrétiens , dOIlt I~ Counü/liOll , [uiv,ne
(') Voy" NO TE XIX.
(t) Tom. 1. Bull. Greg. X , 1 J. IS84' pl1~. h.
.su~rez • de Rdig. So;. hf. Ii~. 6. cap . 4. ~.l-l19"
(2) T,lm. :1. pag. 1 6 1. n. J.• •. • L 'obéi tr~f!(e
,a"
1(
l'Apûtre , doit .tre 1<1iConl1.ble : les fImili,udes de cadanes & de bâtons ne
foo t pas faites pour un co rps de Loix,
dont k s difpofll\ olls s'étendent à toute"
Jes perfonnes & il tous les tems , çoivent être cxpr im ée ~ avec précHion &
avec exaétirude; dies dégradent 1'0_
bélllânee & la rcndent tlupide ; elles
conduiCènt <lUX éga remens du Quic:tirme. MolJ1los, dans les pro po litions COn damnJes , veut gue l'alllt! int~riellre
.néamine Ces puillances, &: q u'e l:c dec
meure comme un corps fdllS ame. 011
peut abuCe, de la Lettre pn'renoue cie
S, Ignace, & des Exercices Ipi,it~c1s
pour introduire c...ette illufion dangé reufc:
L e ireél::oire des Exercices la favorife
& les Conlliturion; Îe renentent de ce ;
efprit .
L 'obéirTance n'étoit aveugle dans l'efpnt des anCIens traités arcétiques que
pour infpirer aux, éleves des p lus g~ands
Sain ts , .une juflc confiance en des gu ides Cenlrblement animés de l'efprit de.
D,eu, pour étouffe r la curionté & le
murmure , & pour fermer leurs yeux
',ux faulTes ,couleurs dont la çupidité &
l amo~lI' propre peuvent couvri r leurs infinw..1.tlon~ ) ccEca, cft ad fa ,qutZ Cllpzditas
frll, a mo~ prOfntts fuggcnt (1) : on ne
déhbé;Olt pOl11t pour diCcu,er Ji le précepte etoit trop rigoureu x, & prefqu'au
deITus des furces hum.lI1es; s'il " toit
,~ diffbcnte 9110aJ mtnfllr.Jm cS- quaad mot/ur:.
S"are~ , dl! Relig. So~ . Je! lib. J. cap. 1. §. Il.
f il; 39", Yid. i\laff'-I 1 dt yit~ l,n4t. lib . 3, op,
!J ,." 17?,
CI} Van Erpen, POTt. 1. Tit . .lS.
fag,
ln.
C:ln
...
r' -.
D ij
n 1
. •
�'76
'7i ,
t:1onné hors de propos, fi un autre de.
voit eo être chargé, s'il l' avoi t de l',f_
feé1:ation de la parr du Supérieur, ql/od
;/ldi[rmè (pr",cipiawr,) imà malo &
av"fo a/limo, C'étoit Illr de pare ils ob_
jets q ue l'obéifJ:,née étoit aveugle &
fans difcullion; elle devenoit lumineufe,
attentive, circonfpefre , iorrqu'on pou.
voit craindre la tl"anfg rellion de l, Loi
divine, tota lumillo[a, & twdcquaql/t
profpicmlS &
(l),
Ce n'étoit pas feulement dan, le cas
du péché man ifeJl:e, mais dans la craime
même d o mal , q u'on héfitoit , qu 'on
exa minoit, qu 'on défobé iilait , 1/.ld,_
quaqfl e pro/pu jOls & IH undens. L'ex·
ception du péché manifeile eil illuf.ire,
parce qu'excluant toute clifcuIlion, elle
faint & au plus humbl e de toUS, les
commandemens de l'Abbé étoient renfermés dans un cercle bieo étroit; 1'0b6.rrance aveu ale de l'inférieur avo it le
mérite de t'ab~égatiOn ab{olue de foi même, fans aucuns inc.onve! liens; la pratique des point$ de la reg le , l'exercice
de quelques vertus relatives à un état
fi parfait, mitaient tout l'objet de cette
obéitTance, qui n'avo it de rapport qu'à
cux-œêmes & à leurs int~r~ts Ipirituel s_
Celle des J éfuites eft unil'e rfelle , in
omnibus rrb us ad quaI pOleft wm cha ri_
Jllte obedirntia ft e>:Jen(rl' r~ ( 1) •. . ftiam.
in non oblJgtltoriis; eUe e mbra{fe tous
les afres non obligatoires aux que ls l'amou r de Dieu & du prochain peur étendre l'obéifTance' elle n'eil donc point
renFermée d.nsles bornes d e la Regle\ ') :
& hors la Regle, le Supérieur n'ell
plus ,le Minift re & le Lieutenant de
Jefus-Chrill; on ne peut plus regarder
fon commandement com me émané de
eres lucllr" de la raifon
& de la confcicnce, & décide tout en
faveur du Supérieur, ri l'évidence du
péché ne frappe fur le cm!np, L opinion
la mleux Fondée ne fuAira donc point
pou r être fur fes gardes : cela eft cont raire à la L oi de Dieu; & d '. i lieurs on
eft obligé de défobéir , non ,fenlement
Jorrque le commandement humain cIl
direétement con raire au divin p r ~ ce pte,
m ais enCOre lorfqu 'lI peu t l 'affojbli~u
Vieu-même .
e n vicier l'oblervation : ql/o d mandara
Do""-ini am reptlgn et, (fut (l 1'gLt1 ex paru
v idet , contarn;l1eJVl' (l.). Cet affoiblHre~
ment en quelque pa rtie d u précepte di·
(1) V an Efpen, l~id . fl· 1.
~rpe n ) Jtid. cap.
(1.) V41l
L a foumillio n au- de là de la Regle
n'eft plus l'obéifTance proprem ent di te;
(r) Confl. 6. cap. 1. §. J . p,lg. 407.
ConJl. 9· cap. 3· S. J.o . pa '. on S.
Index, f/. Ohedi':f1fi.1.
:l.
n. 10.
l '
nl0naflique) 10rCque des. l!~mm es COllfacré s à la pénitence obé!llolent au plu.
a,,,.d,,"
(teint les pre
,
vin, peut fie pas pedente, u n poe 10
'nanifelle; il exige cependant dlfc uillon
& refus d'obéir.
,
Dans la premiere fer~eur de la vIe
•
.;J
(') Yoyez NOTE XX,
D ii j
�7~
t'ell une autre vertu, qui n'etl vert~
que fuivant les motifs & la mefure de
la confiance, & cette con tla n(c doit
fur-tout être circonfpette & éclairée
lorfqu'il s'agit de l'intérêt du tiers.
~Il important P?ur les familles , pOur
1 Eghlc & pour 1Etat , d approfond ir le,
principes de la fournillion vouée pa, les
JéCuite, :. 10'" Gé néral , pafce qu'ayant
des rappOots e:Tentiels arec le mond~
entier, & fe mêlant même ri 'affa ires féculiues fous l'i nfpetl:ion d u Supérieur
Jeur obéilrance s'étend à tous les intérêt:
du pl'ochain , ad quanl1./is aéliolJem t»
fis quibus uti atl pro.';imot um au xi/iII/TI
S ori,tas foie! , ex,rcwdam (1),
Cdl dans l'endroit même des Conf-
Il
titutiolls où jls rOnt transformés en ca.
davres & en bâtons, qu'on Jeur ordonne
de vo ler au fecours du COl' pS entier de
la re!IglOn ( L): c'ell mêler le qui~tirme
& la phrénélie. Il n'ell pas permis de
Ce préCIpIter, tête bailfée & les yeux
fe,m~s '. dans de fI grandes entre prires :
ce prIncipe fanatique pOUffait entrainer
des illulions tro p fu nelles.
Des hommes q ui diri gent, qui enfeignent, qUI gouvernent des Séminaires
& des ColJ ~ges , ' qui cond uire nt des
Congrégations nomb rctJes ) qui pénétrem dans toutes les tà milles , qui s-'jn.
onuent dans toutes les Cours, q"j
confelfenc les ROIS & lei Princes, avec
•
79
charge ex prelfe de capter leur taveuf
pour la Société, & de les a vert Ir des
maux qui arrivent par l ~ fa~ t e de leurs
JI1illiltres ( 1) ' peuvent- ris etre co mpat.!s à des hommes réparés du commer(e
des vivans, & déja» pou r ainlÏ dire,
defcenctus dans le tombeau , tels que
ceux à qu i Saint Il aule & Sain t Benoît
recommandoient l ' o~Hra n ce ~ve ugl e ?
J'ai prouvé que, Îous un_meme nom ,
le genre d 'obéiflance ell eflenrie1tement
different; il le devi en t bIen dav antage
par la d iffé rente dellinatio n des O r dres.
Les anc iens Moines n'étoi~n t occupés
que de leur rai ut : les J éruites Ont principalement en vue celUI du pro ~ hp. lI1 ,
qui ne peut être l'ob jet d'une obé l!!ance
aveugle .
,
Il s fon t pa r état D cl:l:enrs en r rraël
& Apôtres dans les l\ations; & ils on r
v ou~ de C
o u mettre leur entendement à
leur Supérieur: ces idées font contrad ittoires.
A ces ré Aexions tirées de la deHination de la Société, Ce joig nent encore
celles que nous fournit la n. ture de fan
régime; l'obéiffance aveugle ell moins
fulpel:l:e , q uand le gouvernement ell
tempéré . J e n'examinerai poi nt quell e
fllt dans l'origine la Conllitution des
pre mie rs Mon. lle, es : la féc nrité des
Etats pou vai t êt re e nt iere , lo rfq ue des
A ngescom mandoient à d 'aurr es An ges ,
d ans la folitude , la retraite IX le lilence.
(1 ) T. •. F . • 61. n, S,
Div
�80
'Aujourd'hui la Confiitution des Or-
dres MonaHiqlles efl au moins te mpé~
ré e d'ariltocr:atie, /oco M ona rch /(E abJo,
t W ill)
(ttm ea fim ul A nftocra tiam am~
p ',xa,,,, fli nt; & dan s la plùpa rc elle cn
purement anflocratique , firè omlJo Rt.
Iig io,ifJ' ••. •.. r egimetl ariftoc ra tiwnJ e/tg~ r u m., rtliElo mrmarch.:(o (1) .
11 e fi certain qUI le régime tempéré
dans II' go uv ernement fpirituel., en
plus conforme à l'efp rit de la reli gion
& à la confiitution de l' Eglife ellemême. L es feul s J éfuites ( , ) fe font
fournis à une Monarchie . bfo lue : c'ell
une fui te de leur faux liil ê me fur la
H iérarc hie ( l ) , tout e/\ lié chez eux
a ux erreurs con traire5 à nos L ibertés.
La Cour de Rome prétend que le, Papes (Ont Monarque, abfo lus d a ns l'Eglife, & que d'eux découlent tous les
(J ) Gihert, Corp. lur. Canon. r. ::.. trdél. pl'fI.
J r: hcl. Iii . IJ. p. 490.
T;lIr~lI r. d. jUT. A hlt. l0n:.'~' Jifpu~. 1. 9u«jl. ~.
(2.) . J.,~o,~a rchfc~m l am:n û' ln d'fina OnlhliS UM S
S lpUIOTU arbllfl<J C01:tnt.zm cp': d.:cr.} Î I. Bu/.
Cng. X lv. 159 " t . 1. r. 10 2.
.l!ni.o imptri ) fciû .z. ( 1';I_ atÎ' S ) ninil tutiut,
nln~{ tr olt1juillim , nj~fl ~iuturtJ u s. J<, -um ulli ~'"fi.
t.:: ~. pr~rJf;. '~n. C!W ~rtn~/p'an lJ~ iJ m , Ecdeji~ Pon ~
ttf. rtm 1 (. Ulone fore wdihet R'g .' n/ . Im.1go prim.
fiu. p. ' 4 5" .
(3), 111 Hj~ra,~chia Eccl fia/ ica Cf/jlls ol"lfli a mU1:J
hra &. f l.lf!..1uJ:n(. j a~ IWO g<!n : r:Jl , (',~ rIJI ·Do.'1Ijni
Nojlrt Vt caf"lo d((lva.nt Ir . E Ij ij1, S . j. 'n rJt. Il. 10 .
t, 2. p. 166. ln lUI( R di$ion'~ ) Ur% JJ;(.ra ..ch,am
E cclrjic.ftj, am m ax imè Îmuall.'r.
3rcz , d : Rd1{.
S o,. ft! 1. 7· c. ~. §. 9. P.629 . & J. (0 , " 1. §. 1.
p. i
2 !.
6- ~. lO, p. 7' 7.
gr
a utres pouvoirs commè de leur fo urce (1).
&
L es J éfuire, le pen .. nt de me me ,
comme 1. Soci~t é ell en tour femb lab le
à l'Eglife , fuiv~nt n ma~e , du premie,'
C,écle ils o nt et.blt le "'COle régime
dan s l~\lr Compag nie. Ce n'ell pas là
une limple conjetl:ure , Saine I gnace n OliS
a m.nifellé lui mê me ce plan d e fan
Innitut dan, la Lettre a ux Jéfuites de
Portugal (, ).
Saint Françoi, de Borg ia (l) effrayé
par l'appari tion d 'une T hi are cunllamment placée fur fa tê te pe ndan t fep r
joms entiers. fut ral1ùré lorlque ron
élt!étion au G~nba l a t e . pl iqua ce tte
"ilio n. L e G ~ n ~ra\ des J ~ru it es
un
vrai Pape pour e ux; il doit d onc rc lfe mble r au SOllverain Pon tj fe en genre de
pllilfance, & les Papcs om approuvé ce
po uvoir illimité, com me repr~ fe n(atif
du leur, & comme plus commode cI'ai lkurs pou r mett re en mouveme nt une
Société qui travailleà "tendre ~eur puirfa nce. Si ce fyn ê me ré~ u gne il la vraie
conlli rnt ion de l'Egli fi: , il c il certain
que les Pui flance, temporelle, doivent
encore mo ins s'en accomm o der.
Ce n'ell plus ici u ne M 0narchie ren ferm':e 'dans un Cloitre, ou dan, l"el1~
r,
en
(!) Voy, le
J(.1lJ
titt.e de I.a p:l!t. 9 de s Conll, p. 434 ,
qua; ad capllt SOC/(.t.ztI S , & glJb ;rnllâon~m lib
di{ctndt num , p Crt Îfltl'/ t .
r /tf',Col/ft .
c. 1. §. 6, P, 41 4,
(2) 1 . 2. p. 166. n. >0,
to
s,
(l) T.
l,
p, 181,
�8t
eeinte d'une épaiITe fod t : c'efi une Mo.
narelue répannue fur toute la fu'rfure d.
la, t~rre , ren~ermant da,Ils (on fein des
milite" ne fUJets qu'elle dillribue chez
les dlfferens peuples, & qui correfpon.
dent de toutes p-arts à leur Chef· tOU9
foumis à 1"0béiOànce précipitée :J'ext.
clltion, de volonté & d'entendement)
& gouvernans avec Je mêl'ne empire ulle
foul e innombrable de perfon nes de tOUt
âg~" d e ~our fexe & de tOut état, nOnt
lis rerment les yeux à la lumiere. Ceux
qu 'un tableau li fidèle n'etirayemit pas
f eFoient de ce nombre.
'
La MOnlrchie dll Général a bientôt
dégénéré en defpotiline : il difpofe des
bien.' de la Société & de l'état de tous
les membres ~ui la compolent ; il regne
fm }e ~ conrCI;nces, ce qui excede II!
d.erpotlfll1e meme ; fon pouvoir fe main.
tIent, . comme celui du De(pote 1 raf
des pemes impofées (ans aucune for.
me, par "l'efpionnage & les délations
feereres.
Dès que nous fllppofons un Monar'lue, ou plut,,, un D efpote, l'obéir.
lance aveugle devient jnfiniOl ent plus
da ngereu(e; elle n'elt plu! fimplement
• P\om~(e, elle elt prefque forcée- J e ne
m arrete plus à la comparaifon du cada,
vre & du bâton, mais à l'imrofii btlité
morale de co nferver un e julte liberté
~Ol1r la réf1~lance.
Le Provincial peU(
erre dépo!é, Mgr.né, chafi" de l'Or'
dfe; te Profès des quatre vœux, charg~
d années & dépouillé de tous Ces biens,
8j
peu t ètre renv oyé fill15, ob(erver aucuneforme & fans lui lainer aucuns moyens
de fubfifier (*). Il efl évident que ces
hommes font par forc~ ce 'lu'<:m a v0ll:lu
gu ils fuITe nt pa r faulle confclence; Ils
deviennent par néceffité , comme par
préjugé, la coignée dans les mains de
l',Artifan.
Dans une dépendance mo ins abfo!ue ,
des exprefiions outrées pourraient être
r~d\.lites à leur jufle val eur; ce ne ront:
plus les exprellions qui etirayent , c'eft
la réa lité.
Vous me difpenfez fans doute,
foeurs, de rapporter ici t ouS les tex!es.
qui prouvent le pouvoi r abfolu du Gé.
n, raI (,,) : je me rapporte aux Compt es
«ndus à Paris & à Rennes, & je me
conteneerai de répondre à que lques ob.
je&iolls.
On fait valoir que le G énéral peut en
certains cas être dépofé (1) : c'elt le
fort des Derpotes & la re(fource de
l'cfel.vage. Cette efpéce d'in furreél:ion
des Provinciaux qui fe ranemblent "
femblable aux éme utes qui renverfent
J'idole dans les Empires defpotiques,
peut bien Cervir de contrepoids au po u.
voir abColu , en fave ur de quelques
t êtes principales de l' Ordre 1 mais elle
D'opere rien pour la rùreté des Princes
Mer.
') voy. NOTE XXI.
• ) Voy , NOTE XXII.
~ 1) ~e ':<15 n'en: ja~ai5 arrivé. Le GénéraI peut
n'~me etre chaffé de 1 Ordre. Conn. 10 . c;. 4. ~' -7.
p. 440, c;'eft ce qui n'arrivet,. jamilÎs.
.
{
,
Dvj
�~4
8i
& des Etats , fur-tout fi ce pouvoir en
employé dan~ les principes de la So-
potte , puifque ces loix qui font en petlt
ciété
font elles q ui lui attribuent 1 autonte
abfo lne du commande ment, la d rl1nburion de tous les grades (1) & de t OUS
les emp lois, la facu lté de re nvoye r l es
Sujets fan s forme judiciaire, h afpeéh on
fur toutes les confciences qUi dOlvent
lui être oU\'enes , & les fecours qu'i 1
t ire de l'efpionnage & des dénon ciations mutuelles.
L'impuitfance prétendue de changer
ces loix el1 une prérogative po ur le
Général, puifque cette impuiflànce lui
eft commune avec la Société, ou ronr
J.l1ieux dlre , qu'e\le n'exiGe que dans
la Sociét< , Le G<néral a trou vé plus
d'une fois le moyen d'alté re,' C) à fan
1
pOUf (on aCCH)1nement ou pour
fa vengeance .
Qu'on dife tant qu'o n vondra que
dans le cours ordinaire de l'adminil1ra_
tion , le Gén~ral m ~ nage des Sujets
qu'il n'a pOÎnr illt~rt:t cl opprimer, &
qu'ils vi vent contcns fous fon emp ~re:
ce que j'examine principalement , ('ell
l 'nfage qu'il peur f.i re de fon delpotifllle , au pro mé!mt: dt! fon Ordn:)
& au d~ t;Îm en t d'autrlli; & fm ce
point tOut nOlis allume & rien ne nous
(affure. La Congrégation n'a point ,t~
convoquée , pour fdire rendre compte
au Général Ricci de fa conduite enVt::rs
je Roi de Portugal; elle ne le fera jlmais pour des caufes pareilles.
nt
Ùn
pr~tend
en core qu 'à
certains
égards l'autorité du Général dt limitée
par des loix qu'il doit ref~eae r ; qu'il
parrage le pouvoi r légiflatit av ec I.. Cong régation généra le ( -) , qu 'il ne peut
d ifloudre les Maifons & les Colléges,
Je réponds qu'il n'cA: point de D,fl' Ote fur la t erre qui ne foit obligé de
refpeél:er certaines infiitutions & ct'r~
t ai nes coutumes, à peine de dépofition,
& au péril même de fa vie, Parcouron,
cependant ces bo rnes pré tendues du
p ou voir d u Général.
JI n e peur changer les loix effentielles
& conA:itutives de l'I n llit ut ; quïm( ') y oy, NQT& XXlIl,
_
nombre ~ lui affu rent tout
avantage
pOU ~O I1· :
.c,:
ce petit nombre d'articles
eOèntiels de 1I nllitut , & de faire agréer
au Pape des changemens im portans. La
Société feu le efi liée f. ns pouvoir rompre fa chaîne (1 ; : il n'efl: permis à aHcun particulier dè foupire r fous le joug,
( 'eH une tentation ; y penfer , d l un
crime; en parler. le pl .. granu des
dangers : l'anathême eIl: prononce!, &
les erpions écoutent de toutes parts.
Le Général a trouvé le fccret de faire
(1) 8ull. 1550.
BIIII.
1 ~9L
r. 100.
t. 1.
p.
2'1.
B~II . 1584. p. 7S.
Compte rendu a Rennes, p~ 57 .
Con r. 5. D ccr: 44 '& 45. p. 55 4. & D ,cr. 53,
p. 56c>.
•
(' ) Voy, NOTE XXIV.
(l. ) Congr. f·J)eu . 54· p. HS,
Co gr. 6. D((r, l. p. j().6.
•
�86
décider que les Congrégations, même
g<nérales , n'agiteront plus ces queft ions (') , & qu'à lui appartient de déclarer quels funt les articles eOentieJs
de l'Infiituc; ce qui prive,dans le tà it,la
Soci':té de la liberté de prendre des
mefure
our fuire changer ce qui de vroit l'être, & donne au G énéral le
moyen d'~riger en loi fon damentale
tOut ufage ou r églement qui favorife
fa politique.
Son autorité n'ell pas fuRifante pour
d ilToudre les Maifons & les Colléges:
c'efl: encore une faible barriere contre
fon defponfme. L 'intérêt du Général efi
d'augmenter , & non de diminuer fon
empire. Cependant fi ces M aifo ns ou
Colléges font de peu d'importance, il
peut les dilToudre , lûi"ant la Congrég,
'7 (1) & fi l'objet eft plus confidérable.
il peut encore en difpofer fans alTembl"
la Congrégation , en prenant les fulli-agos par lett res (2) : & quels lu/1rages !
ceux des O Riciers principaux, qu'il a
nommés , qu'il peut deftituer, envoyer
aux extr';m· és de la terre. & chalfer
de l'Ordre,
11 lui eft défendu de donner les biens
de l'Ordre à fes parens ; mais il a le droit
reconnu d'en difpofe r po ur faire des aumânes, & mê me s'il le fuut des préfens
& des dons, pour la plus grande gloire
(') Voy. NOTE XXV.
(1) CO'lgr. 17' Dur. 14. p. 689.
( 1) Conft. 4. C,:1. in DecJar. A. p.3 S1.
87
'cle D ieu, Il ne peut aliéner les immetlbles (1) ; mais il les engage en hypothéq ue. & lui feu l ayant la faculté ? e
contraéter C) , il emprunte tant q'! li
veut par lui-même ou par fes prépores:
il difrenfe de toutes les régIes , ou Il
les fuir exécuter; elles ne fervent donc
qu'à augmente r fapuiIT.nce, JI n'a l'as,
dit.on , le pOUVOIr de faue des 10lx :
mais il fait des Ordonnances générales,
fo/tlS Prcepofiw s genfrIT/'s habet aruorita rem regltlas colldelldi (2) .: ces Ordonnances obligent les malfons partl culieres , les Provinces , la Société ent iere (l) ; elles fubflftent ap rès la mort
du Général julqu'à révocation expreffe.
Il interpréte tous les doutes fur le.
Conftitutio ns par des Melaranons générales (4) qui ne font point des loix,
mais qu i dai vent ~tre 6Mlement exécutées dans la pratique ad praxim bOn4
f(lIberllationis, C'eft ainfi que le Général
E vera rd déclara ( 5) que les Profès des
trois vœux devoient être fou mis à Caire
J
(.) Pilr les Conftitmions 1 le Général n'., point
cc pouvoi r, il J'a <lcquis par les Oulles.
(') Voy. NOTE XL.
(2) COTigr. 1. Cano 3.1. Jo p. 698 .
(3) Sive coti Soù!ati ,/ivc ptJrtjculolrj~lij Prol'in..
cii$ ,j;'Ye domicili;j . .. . Congr. 17- Dur. 12. p:
689. Cangr. 4. D ur. 3. p. 531 . Conv_ 7. Dur.
?~. p. 604_ Le Gén éral (ubfé<II\Cnt pellt chnnger les
Ordonn<lnçes de (on pl fdéccOèllr 1 & il ne peIU révoqL1er les Decrets des Con ~régations ; c'en en q\loi
co nfine la différence. Suarez di! Rtl. Soc. hf. L. 10c. '4. §. 14. po 78$.
(4) COlgr. 4 · CIlIJ. :2.t. p. 7'3 .
Ü) çongr. 40 D,,:cr. 19· p. 535.
,
�B8
je~ vœux fimples , de n'a ccepter aucu ne
P ré latu re fans Io n orclre 1 ou de dé férer
à fes co nfeil saprès l'avo ir acceptée (')
& cet te décifion a été inéb ranl able . 1
Il appart ient au G én éra l d e Mclarer
q ue te l .ou te l article d es Confiitutions
~fi rel.n f à la fubfiance de l'I nnitu t Cl )
& d ès- lors cet article d evient une loi
lacrée (") . S'il s'é lé.e Jes doutes rut
les privi léges ( , ) 1 c'efi à lui à les interp ré ter 1 & il elt de ré gie que cette in.
te rprétatlO n fait faite en fuveur de la
Société,
li paraît donc que le Gé né ral n'a rien
~ delire r , quan t au po u voi r d e faire des
ordonnances générales & des déclara.
t ians o bli gatoi res . II dl vrai qu'il ne
peut change r les loi x géné rales faires
dans les C onRrégations , par ce que le
fonds du pouvùir léJiOatif rétide en ap..
paren ce dans cett e . ITemb lée . mais les
Con gr~gatio n s , & tous les' membres
qui les compo rent ) fo nt d'ans fa mam.
T obtes les loix fOnt à fo n ava ntage ;
p al rquo i vo udro it -i l les changer 1 Ce
qUI elt, eITen n el pour lui, c'cll que la
Cong rc:ganon e ll e- même ne peu t rem·
p érer ce ll e~ qu~ ont c ime nté le pouvoIr
abfolu & 1 obéliT.nce pailive 1 & qu'Ji
( ') Voy, NOTE IX.
(,) BlI/., a rr . 1 5g4~ 1. 1. p. Sr. Conf(r. 7. D u t,
4 0. p. 6 00 . . . . ComptnJ. pr: yi/. ,·trb. Gtfurllll',
§. 6. F' l06.
( H) Voy. NO T E XXV!.
(2) Comptn d. p,ù'J/. ytrb. Gt netlûis, §. 6. t.
P·3°6.
fi
89
' , 'peu t les rétabli r d e fa feul e autOl'lte ..
li elles ava ient fo d fert quelque atteinte
pa r une auto rité "'rangere . Le Defpo,tirme ell donc I<gal dans cette Soc!é te.
S'il ell balancé par quelque I nlt1tutl on
réprill1ante , ce n'e ~ ~OInt po~u rallentl ~
(oh impétueuCe aéh vlté , malS pour 1 ~ 1
dorner une clirettion confi ante Be ul11fùr;"e , Ce gou vernement 1 qui multi pl ie
les fo rces par fa viteITe.I les d Unlnue
commUlltEment par fes van atlons & par
Ces caprices. On a pris des me.Cures pour
l'em pêcher de fe rendre mépnfab le, en
lui laiITa nt tout ce qUI peut le falfe redou ter. L e Généra l tient dans fa main
tou tes les ~lontés & toutes les forces
réunies ' Sc. fa volonté , qlle rien n'arrète e~ déter minée à fu !v re 1. politique du Corps. S'il marcbe fur cett e ligne , do nt il lé l'oit dange re ux dè s'éca r-
ter , tous4es êtres fous fon empire deviennent cadavres ou bâtons.
L 'Ordre efi libre etl q ue lque façon.
parce que c'elt fa n efprit qui regne ,
tous l'es Suj ets font efel. ves. La Société en corps a co nferv é qnelques
droits : elle a liv ré à fa n Chef tOU S les
particuliers; ell e a pris qu e lques précautions pour Ces biens , mais le pouvoir
qu'elle lui laine dans leur difpe nfati on ,
ell beaucoup tro p valle pour la faine pol itique de tout Etat, & ce lui qu'il a
d roit d'exerce r fur les perfonn es & (ur
les confciences , en: inconci liable avec
la ritre ,é publique . Pl us ce régi me fi ngulier elt fuvordble à 1. politique de la.
•
�98
Société , plus il doit être /'ufpeét, ce
qui limite 1.,. defpotifme dans l'intérieur,
ne fert qu'à le rendre plus formidable
au dehors.
Il el! de régIe dans le droit public du
R oyaume , qu'un étranger ne peut exer.
cer aucune juri[tliél:ion fur les Sujets du
Roi. Comment pourrions~nous admet_
tre.I'autorité perpétuelle . immédiate &
.bfolue d'un Général d'Ordre fou mis à
una réGdence étrangere, & voué à des
principes direél:ement c,ppofés aux nô.
tres ? Les Decrets du faint Siége. éma.
nés du propre -mouvement, ne font
point reçus eo France ; & dans toute
l'étendue du Royaumeune fQl.lle de Mai.
fons religieufes & de Colléges [<ront
régis par la volonté arbitraire du Gé.
néral des J Uuires : fes ordres inHueront
fur la direél:ion des ames & fur J'éduca·
tion de la J euneITe? L e Pa pe ne peut
connaître des caufes d'appel, qu'en dé·
léguan t des J uge~ fur les lieux ; ' & le
G énéral. du fonds de (on cabinet, dé·
cidera du fort d'une multitude de Jé·
f uites François?
Mais, dit.on. combien d'autres Gê.
nérJ ux ...!Iident à Rome? Cette objec·
tian el! nite de mau vaife foi. elle ne
peut être répétée que par ignoran ce,
Le Régime de tous les Ordres qui
ont un Général hors du Roya ume, efi
ariflocrat ique, & c'el! J'aril!ocratie
Françoife qui a le gouvernement. Les
ré gIes font fixes & connues, & ne dé.
pendent point du caprice d'un étranger.
•
9'
Les Maifons ont leurs manfes réparées;
des affemblées capitulaires admlnll!rent
leurs biens; leurs revenus ne P?~l!nt
oint en tribut dans une terre euan~ere : il y a des Chapitres g~néraux ou
rovinciallx , qm nomment en France
res Supérieurs locaux, que le Général
ne peut révoquer. T ous les Ordres
devraient avoir un Vlcme général en
France & li dans l'u fage on s'ell: relâcho! d~ cette maxime à l'égard de plu.
lieurs c'el! que les Provinciaux ref.
peél:ifs'. que le célébre Arrêt du Confeil ( 1) du 8 J anvie r 1676, appe lle S u~
périeurs majeurs , ordinaires & légl.t!.
mes , tiennent la place de ce V l ~alr e
~én~ ra \ , chacun dans leur Provmce.
L e Général ne peut évoquer aucun Relig ieux hors clu Royaume., & les obé·
diences qu'il donnerait pour palrer Gmplement d'un couvent à un autre, ne
fe raient point exécutées , fi le Provincial ne donnait fOIl confentement par
écrit.
L'autorité des Provinciaux n'emprunte rien de celle du' Général ; ils la tiennent du Chapitre qui les a nom més , &
re la Regle qui d':termine leur pouvoir ,
fans qu'on puilfe le relheindre; & ce qui
ea eOèntiel , ils ne Mpendent point du
Général pendant leur gellion , & ne
craignent rien de fa part ap rès qu'elle dl:
linie. Tout Religieux el! aOur.! dans fa n
élat ; aucun Profès ne peut êt (e ren"
~ I ) Bibliot. Canon. t. l. P.-i43 •
�9'
voyé ; aucun Supérieur n'dl deflitul
fans obfer ver au mo ins les formes fubi
tantidles des jugemens ,
L 'appel comme d'abus leur ell: OIWert
en cas d 'opp reflion , & il s reconnoilTent
les Tribunaux du Royaunle ; ils n'ont
point ces cocrefpondances politiques,
ces Mlations , ces efpionnages & ce,
relanons périodiques qui s't!tendenr au:'(
affaires extérieures: & pour tour di:t
en un mot, le Génùal doit é!tre écouté
& refpea,' quand 11 parle pour le bien
de la ChrClpline j mais il n'a aucune voie
de ~ontrainte fans la penniffion du Roi
re ~etue des formes requi fe s, Il recoi t
des appels, mais à la charge de nom,
mer fu r les lieux des CommifTai res Fran..
çois, 11 ne viGte aucune Mairon fans
lettres d'attache ; & aucuns refcriprs
de fa part ne peuvent etre exécuté.
f ans Lettres patentes du grand fceaù
d uemen t vi ri 6~es,
'
Il efl aif,; de comprendre fur cet ex·
p of§, q ue les J éfuites nés François ont
ceH e de l'être, 3.. .:ju'ils ne peuvent
c onfe rver avec leur habit l'erprit de leur
natIOn, Jls fe vantent d'avoir dérobéi à
l eur Gé néral en 1681 , pour fe confor·
mer a~l x Joix du lt oyaume : quand on
c on nOtt
la
pofltion olt il s étai ent
alors
avec la Cour de Rome & cel le de
France, on reconnUlt rans peine que le
Général autori Coit leur conduite. ]lr.
que la politique exigeait ce rte délO·
béilfance apparente & cc concert ef.
fealf.
p ourfuivons ce p;;allele de la Société
avec les autres Ordres , nous verrons
d~ns tOUS les points qu'elle ne s'écarte
des r<:gl ~s <Jrdio. ires de l'Eg!ife fur le
Regime régn lier, que pOllf menacer ou
le repos des Etats , ou la lûreté des particuliers.
SUI TE DU PARALLELE
AVEC LES AUTREI ORD iV'S,
SyJlb", d'uniform ilé de D oé/rin, dans 14
So(.iété . l) QllVo ir de ,hanse.- ler Confli.
UItJOlI t •
ne
On
citera certainement aucun Ordre parmi les anciens' & les modernes ,
qui dans le code de, Ces loi x ait pris
pour obie r capital fa n accroilfemem &
(a puilfance : les Confl itutions des J éfuites tendent per pé tue llement à ce
but, Cour ce féconde d'i llu fion parmi
eux, & de di iCorde avec les aut reS.
Q<r'pn parcoure toutes les R egles monafiiques , on ne trou vera point de mé d,ode tracée pour c.pter la bie n veilJ"lce des Rois par l'entremire des Con-
fellè llfs , pour acheter des amis, pour
Ce ménager la fave ur des Gtands ,pOUf
~arquer une reconnol{l ance qui folti"!'"
Clt ~ ~e nouv:aux bienfaits: (pute cett~
polItique <tOlt ré[er v.!e aux J .!Cuites.
UlIif()nnité de D u{Jrinc .
Les précalltions qu'ils prennent pOUf
�"4
allèrmÎl' dans la Société l'uniformité de
D oéhine, en fe réfervant d'accommo.
der l'enfeignementau x circon flances des
tems & des lieux , m ~ri t e nt toute no.
tre attention : ell es leu r font partieu.
lieres, & il n'y en a certainement point
d ·exemple.
Il y a des opinions que l'E glife lailre
à la liberté des Eco les: mais ce qui n'ea
point libre à des chrétiens , & à tous
ceux qui ont de il probité & une reli.
gion éclairée, c'eft de parler contre le
t é moignage de la con fcience , & d'en.
feigner le contraire de ce que l'onpenfe:
cependant il faut convenir qne , par des
caufes qu 'il ferait trop long de déve·
lapper, cette fo rte de prévarication &
de mauvaife fo i ru..ns la D ol.l:rine , n'ea
pas aufli rare qu 'elle devrait l'être. Les
J éfu iresne fon t pas les ' feuls qui ayent
un langage pour Rome; & , qu an d il le
faut, un autre pou r la Fran ce, C e qui efi
nouveau, c'ell de vo ir un e Regle qui
indiq ue ces ménage mens politiques.
D ans toures les opin ions débattues
parmi les Théologiens , la Société a pris
u n parti qui ell très-remarq uable ; c'.fi
d 'ô ,e r à fes enFans la liberté de croyance
que l'Eglife le ur laiffo it , & de iai ffer
a u befoin la hbe rté d 'enfeignement
contre la croyance .
.
Il dl: écrit par-tout dans les Contli.
tutions : N'ayons qu 'un même fenti ment (1) ; que tous fui vent la D odrine
(1) U~m Jap iaff w, idtm. , I/uoat! cju,j fieri poffir .
di,.,mlls omncs. Confl. 3. c. 1. §. l'S. p. 372. Congrj
,
91
.
chaine par la Société , conure me,llell~~
& lus convenables aux. notres ( r ) . SI
la b odrin e ell jugée m~,lieure , pour·
uoi faire valoir cc mente de conv~
~ance 1 Quand on exprime un ~are,1
motif. on donne lieu de cro'l'e qu ~I e!l
prépondérant. Quo iqu'il en fOlt, 1 UOlformité a paru de convenance pour la
Société elle n'oublie rien pour y ram.·
ncr (es ;nfans: fan intention eil que les
Jé f~ites de toutes les natio~s (L) n'ayent
qu'un erprit & qu'une a n~e . M a~s com~ne
cette un ifonnit~ pourrolt aVOlr (es w-
convéniens par la varié té des préjugés
des nations & des écoles., le langage
varie fuivant le befoin ) en confervant
toujours lidélit~ à la Dodrine de la
Société , qu 'on dépofe en apparence en
jet taot adroitement des [emences pour
la faire un jour préval oir.
On ne doi t point volontairement, &
fans nécetTit~, s'écarter d'un rentil11ent
adopté par le Corps ; mais on d oi t Ce
taire en cerrains cas par pruden ce & par
po ti tique. Que perronne n'en fei g ne ou
ne défende des opin ions dans un lieu o ù
l'on lçait qu 'elles olrenfent les Catho5· D u r. 50. §. '1. p. 55'" D oél,in« diffTnus /lori
admiftanlur. (onfi . 3. c. 1. §. rS. p. 3ïl. Inopmia ..
niJ.lIs, in
quihus '''fholici doaor(s
I,d contrd,ii fun(,
)'ar; 4I1.t j 'l I t!'
ft •
cof/((lrmitas , uid.m ill Societate fit. cllr<l1dwn tJl. Ihid. in D ecl. O. p. 375 .
( 1) Ut mdiClr &- con."enuntior no(lr:j. Confl. S.
c, 1 . in D ul- K . p. 41.6_
(1) ln hi1c f"milia idtm [cntiunt" &c. I mago
lit
rim.
[.1.1:. p. 33. l'Nltg. \'01' le Recueil des Alfer.!ons,
p. 5 & 6.
�96
liques (r); & fi l'on dl fo,d , dans ce"
tains pa ys, de faire profeflion extérieure
d'une doéhine qui ne blerTe ni la foi ni
l' intégrité des mœurs, il fa udra bien
s'y prêter par la f"ite du même précepte,
de s'accommoder aux perfonnes avec
qui l'on vit . ) ,
'
Le rexte ne dit point formellement
qu'on pounera la comp)aifance au be.
foin jufqu'à feindre cl adopter l'opinio,
dominante; mais il é toit fufceprible d,
cette extenlion par fa g<néralité , & le;
J é fuires l'ont toujours expliqué de m,·
me; on connoit les Réponfes de Co·
tdn , de Fronton & de tant d'autres:
le Probabilifme a été à cet effet d'une
rnerveilleure reflou rce.
JI ne reroit donc point permis aux
Jéfuites François o'adhérer intimement
aux q uatre propofitic:l!ls du Clergé; li
leur cil permis d'e n taire une profellion
feinte & fim ulée,
Pour art urer cette uniformité de (en·
timen t fi de lirée ) on interroge un jeune
prof<lyte , pour fçavoir s'il n'a point
quelque fentiment fi ngulier, qu i diffe"
de la croyance commune de l'Eglife &
des D olteurs approuvés par e\le ; & s'il
l'ayoue, on exige de lu i la prome[e de
(1) Qu« Opifj;on :S. cuj"f" umlJue (waoris fint !l'
tiTi lua proyincùz Qut acadtml/J ctltno/tC05 gra rltff
IJffind tn f centur , UJS ibi fltm o ÂtJ t:C.lI J olut d:{t,..
Ja,. Congr. 5· D ur. 41. n. 4· p. 553·
.
( z) Uhj nu pâti do8tinIJ • ntC mOfu m inu!:,,/'"
in diJêr;m~n adducÎlur. prut/ens c"nritas t.'figir, JlI
r.DfirÎ Jt illis aCfommo,lolt, CU111 Ijuibus t'cr[4ft/W,
Congr. f. D ur. 41. n . .... p' H3 .
"
91
fe roumettre au jugemen t de la Soci ét< ( 1), Cette idée a fur;» i8 , elle a
mê me paru impie à la Nuza, & à beaucoup d'aut\es grands hommes '. rc~nda
Jifés de ce Ju gemen t de la SOCIete rubftitu" a celui de j'F.glife,
Les Jéruites répondent (2) dans la
COllgr~gation 5, qu'il s ne veulent point
fouffrir l'introduétiQn d'opi"lions nouvelb, Si e'<toit là leur but, il étoi t
beaucoup plus fimple de prefcrire au
poflulant de fe conformer à l'opinion
commune, La So {,,;iét~ ) en s'attribuant
Je droit de juger, fe rend fulpette de
favorirer le s nouveaut~s , plutôt qu'elle
l1'cn marque fon éloignement; cHe cite )
p our ainCI dire , l' E g\ire à fon Tribunal,
en (e rérervant de prononcer pour ou
cancre j'opinion communément adoptée
d.ns l'Eglife (*) ,
Le même Decret ro de la Cong régati on r nous appre nd qu e la promerTe de
fe fou mettre au jugement de la Société,
s'étend non-feulement aux opinions fing ulieres , mais encore à celles qui partagent les Doaeurs (; l, li fuut égaiement fe fou mettre à p'enfer ainfi q ue
J'ordonnera I~ Société, lit t"crit co .,fli,utwn În. Socieutte , de Imjufmodi rebus,
c'l'
(t ) li."am . gtntr,
§. J J. p. 3«Confi· 3· c, t, in D a nr. O. P 375 .
('2) CGngr. 5· Dur. JO. p, f56 .
( ') Voy. NOTE XX VII .
(3) 1ft fju:hus neUlfd opinÎo t/I adto ~ommunjs.
Congr. 5: Dur. 50. §. 2. p. 156. Confl. 3. c, 1. ÎIf
p"wr, V, P' lii'
�9!
fer.til'! opomre (1), Pourquoi la SociM
entreprend-elle de prononcer fur ce que
'l'Eglife a voulu lailler indécis? Cen,
dit-on, pour fe procurer l'avantage d~
l 'uniformit~ : mais cette un ifonn ité dlns
l'Ordre des ]éfuites n'en point un avan_
rage pour l'Eglife., c'en un danger.
Lorfqu'elle laiOe les opinions hbres.
(on intérêt ell la liberté , pOur que la
vérité s'é ciairciO;' , . & que la charité
foit confervée, Ceux qui ne croyent pas
pouvoir la conferver parmi eux, s'ils
(Ont div ifés fur des opinions indiffi!ren·
tes, ne la conrerveront point avec les
autres, s'ils font réunis. Mais, dit-on,
les Dominicains fui vent tous S, Thom."
J·excellence de ce faint Doaeur, la
p,éférence que lui donne l'Eglife, aurorire fon école dans cet attachement fpée .al & rerpeél:ueux, L es D omi'licains
fui vent la doél:rine de S, Thomas , non
par politique d'uniformité, mais parte
.qu'ils ne croient pas pouvoir trouver de
meilleur guide , JI en aifé de prouver
d 'ailleurs qu'ils different parmi e ux Cur
une multlturte de que fiions importantes,
faD s que ,l' Ordre ait entrepris de les a(.
'ervif à 1 umfor mité,
L es J Uuites n'ont PoUl' aucun Doc,
·t eur cette preférence de ccnnan ce & de
vénération ; ils ne font attachés qu']
fa.re pr~va l oir lefenriment qu'il s adapt~nt : c en la glolfe de dominer qui pré.
~de à leurs dirput}:s, Jis Ont chang.! de
(J) Conc" i, D(a, 50, § .•. ". 5)6.
l';;,lu
(y Mmes , & <lnt
rn-c nnifonm:s
dans leurs change m.ens : l'uniformité
qu'ils veulent ~tablir parmi eux, n'eLl:
point limitée à quelqu~ opinibn th éolo.-
gique l'n,!'a ée dans leur Ecole, el le
's'étend fur toutes, Leur polrtique ell
.de touj ours marcher en co rp s)
pOUT
être
p lus aO",,,, de la viaoire : l'uniformité
chez eux préfage des combats contre
ceux qui penCent d.llùelllmcnt, c'eil
.un ordre de bata ille,
L eur fondate ur le ur avoit donné pour
g uide S, Thomas & le Mame de, Sent ences (') : fa volonté a été peu refpectée; fon fllcceO·eur étoit dans de, principes différcns ; il rit a l t~re r le te~te
primitif, & la Congrégation 1. ( 1) , fe
réfervant d'abandonner S. 1 homa.s luimême, fan s orel' le nommer) pn:'para
Jes voyes à une doarine qUI ne devoit
p as tarder d'é clorre,
.
Lorfque Molina mit au jour fon fyftè me , il déclara lu i même qu'il étoit
nouveau & cOl1craire à l'en Ceignement
commun, Cette doarine fut donc fou.
mife , fuivant la regle , au jugement de
la Société, & non à «lui de I"Eghfe.
Le Tribunal s'e ll maU,eureufelllent d"·
c1aré pOUr elle: quelle foule de mau.:
a produit la paff,ol1 uniforme & conf.
tante de fuire prévaloir ces dogmes J éfuitiq ues à la doél:rine de S. Augu!1i~
,& de S, Thomas!
('J V oy, NOTE XI!.
(1) Congr.
J.
D,ecr.
'5. p. ~'S.
fii,
�Pouvoir de change r les C01JfliIUlioll!;
Les Ordres Reli gie ux diflinguent
s:1ans le dépôt de leurs loix, la RegI< ,
& les èonltitlltions : ils appellent Begle ( 1) ce qui leur a été prefcrit par leur,
Fondateurs, par de faints Evêqlles ,
par les Papes , les Brefs de réformation
ou de mingation , en un mOt toutes les
loix fondamentales auxqllelles le Novice
qui fait profefiion fe rappo rte exprelTé_
ment dans le vœu d'obéllfance pel pétllelle,
La Regle fixe ordinai rement la defli_
nation de J'O rdre, les moyens indifpenfables pour la remplir, & quelques préceptes relatifs il cet objet, Si la Hegle
primitive n'efi pas fllth fan te , On incorpore, pour ainli dire, avec elle cerrli nes Contl:itutions approu vées par les PJ4
pes , & qui ne pellvent être changées
qu'avec leur confentement, Cefl ainti
que dans la ProfetIion des Freres MIneurs 1 ils vouent l'obéilfance (~) fe lon
la Regle de S, François & les Conflitutions Urbaines , du nom du Pape qui les
a confirmées, les déclarant immuables ,
à moins 'lue le S, Siége n'autorife la défogatlon_
Les C olJflltutions diflingu~ es de la
Jtegle font de limr1es loi" de po li ce 1
(J) Van Efpen
J 5~·S Voy.
p.
1 f,
SU;J lez
Plut. 1. tit. 24. c. r. n. 17.P'
.dt Rd. Soc, l. 10. c. '4. §. ,.
1
(1) çQnjl~ .lIrh. ErlZtr. Or4. Mi".
COI/Vint .
p. 60.
iot
~mlntes en divers tems des Chapin~e~
g~néra llx, &
qui, fans recours au Samt
Siége, peuvent être changées, par la
même autorité qUi les a formees, Le
Religieux d,o it s'y foum,ettre,' parce
qu'il a promis de reconnOitre 1au tomé
dont elles émanent ,
Mais ces fortes de lo ix, qui ne re.J
glent que des d ~t.ai l s, ne rep~erment'
rien d'efièntiel, 111 pour le n::g llne de
l'Ordre, ni pour l'.otat du Heligie ux,
S'i l en <toit autrement, le Maglflrat
politique ne pourrait antorifer au~u n
Ordre, puifqu'en approuvant fon régime
& re~ loix, il faut nécerratrement comp'"
ter fur leur (labi~ité ; il . n~ pourroit également confennf à la\nel' engager les
fujets fou s un joug qui ne le ur efl pas
connu, puifqu'il ell incertain; & le vœu
de profefiion feroir nu l & abulif, s'il fe
rapportoit à des loix flottantes & v<f.
riables,
Celt ce qui arrive dans la Sociéré,
qui jouit de l'étrange pouvoir de chan-
ger toutes fes loix, Les Confliturions
que lui a Iainees fon Fondateur, & qui
font regardées dans les autres Ordres
COmme Regle primitive & fondamentale, ont déja été altérées en pluGeurs
points effentiels ; elles peuvent étre
anéanties en rotai , fui vant la Bulle ( 1)
de I-54l : celles qu'on y fublhruera feront encore détruites, quand on Je jugera conl'cnable> & le Pape rourcnt
" ) T.
1.
p. J ~ . col.
1.
�to>
«l'avance à tous ces changemœns faits
O~
i faire.
Cette BulJe adterrée à S. 19nace & à
fes Com pagnons, s'explique en des ter·
mes qui embraflent tous les t~rns à Ve~
nir, & qui caraéhEri{ent un pouvoir
tranfm<lible; les Bulles CubCéquentes
n'y laillent aucun doute.
Celle ( ,) de r 149 s'''tend à toute la
fuite des tems; celle( ,)de '55 0 contirme
nommément aux !ùccenèurs d'Jgn3ce la
facnlté de faire & de changer le, Sta·
tuts, (on.lclIdz & altcrandi. La Bulle dl!
liS, app rouve d".l'ance (J) toutes les
Conn itlltions futures; & dans celle de
"~4 Gregoire X 1 V confirme tous
l~ ég J~mens faits, à nire , &: fulmine
CO!ltll! ceux qui voudroienr les C\lm;r.cr (4) , & qui oCeroient ks lmF fvUYCC .
D'où il Ccit 'l"e les Bulles confrma·
ti vcs des pri\id~g~s atlêrmil1e!lt cette
faculte de changer les ConfHtlHions.:
il y en a de preïque tous les Pontihca t, , & avec la claufe 'lue le, priviUges Ceront irrévocables, qu'aucune
PuHlànce ne pourra les conteller, &
qu'en cas de révocation, le Généra l fera
alltori(é de les rét ab lir fous telle date
quï l voudra .
De, claufes à peu près temblables"
quoique mQins fortes & moins rép'Ü~es)
(1) T. r. p. 19 . col. 1.
(1) T. 1. p. 25. col. r.
( 3) T. 1. p. 77. col. 1.
4.. T. L p ... 8.1. col. :! ..
toj
fe trouveront pe ut-être dans que!que~
Bulles accordées à des Umverlites, ,.
des Chapitres, ou autres corps Cemblables, qui ne lient pOll1t leurs CUJets par
des l'ceux, & qUI ayant reçu des Souverains & des Papes leurs 100x e~en
tielles, ne peuvent fuire que des Regle
mens de police peu i11lporr~n.s .
.
Mais qu'un Ordre Religieux, q 1lI
enleve à la Société une multitude de
fujets pour les réunir fous Ion régime,
ait le pouvoir de changer Calls celle Ces
lùix c'dl ce dOllt il n'y a d'autre exemple q:le celui des J Hmtes Ce pri vi lége
'Ù.ne fois étabH , ils n' ont pas tort, en,
quelque facon , de refufer la malllfefiation de le~l's ConfHtutions : ce ferOlt
InOntrer une ombre h.lgiti\'e. Que les
Ma(fdhars examinent li un Ordre peut
êtreO~dmis il: de pareilles candirions.
Les J<'Cuites diront qu'il ne leur cil:
J
pas permis d~ changer les loix e(fen-
tielles de leur Inf/itut. Q lIell <s (ont ces
loix? L'autorit~ arbitraire dans le cOmmandement & dans la chfiribution des
peines & des récémpenles, le renvoi
ries fujets fan s aucune fùrme l'ouverture de toutes Jes conlciences au Générai, la Mlation, l'efpionnage : ce ra nt
tà , dit-on, des moyens néceOàires pour
1
remr lir la 6n de l'I n(litut. Quo i 1 les
De pourroient t ravailler à la
{anérincation du prochain, pa r la prédication & l'in(lruétionde la Jeuneflè ,
s'ih ne confervoient toutes ces maximes deCpotiques! Cette idée efi bie\}
E iv
J éfuites
�re4
"(\J
tuité du G énéral, & Con drolt de no.
mination de tous les Sup.éfleurs locaux
fans préfixion de tems, 10l x IInmuables;
il n'y a d'immuable dans cette SOClét~
que ce qui elt le plus abufif, & ce qUI
exigerait le plus réformation & chan·
gement.
Du relte, les préceptes trac,és de la
main même du Fondateur, les r~glemens
fur les vœux & fur les différentes da lfe,
de la Société , & plufieurs autres loix
enèntielles & conltitutives , que les au·
tres Ordres placent dans cette partie de
la I"gination qui elt fixe & Immuable,
fo nt renfermés chez les J éfuites dans le
corps des Conltitutions toujours mobiles
& Cujettes au changement,
.
Leur I nltitut réparé des Conltitutlons
n'a qu'un mot, c'clt la Monarchie def.
pot ique du Général: les Conltitutions
reglen~ tout, & peuvent fans celfe va·
rier.
Ainfi, dans les Ordres religieux, les
Joix reçoivent peu de c;hangement, ou
n'en reçoivent que fur des objets de peu
de conliMration; & pendant qu'elle,
fubfiltent, elles font exécutées , chaque
p artic ulier y houve fa regle & fa Cl"e,';,
Chez les J <Cuites, elles n 'o.t pas plus
de force que de llabilité; la loi vivante
n 'a guères plus d'autori,é que celle qUI
eH abrogée; le Général difpenfe , or<lonne, c1étènd; la loi
tait, On ne
J'arle qu'à là l'olonté,
SUITE DU PARALLELi
~traiïge. Une Bulle a déclaré la perpé.
le
A VEC LE S AUTRE S ORDRllS.
NOV-ICIAT E T
DEL A
S OC 1
V(fiU ~
Il T t.
:Il 1 F FER 10 N TE' C LA! S 1 '$
DES JÉSUll'E5.
Cap/a/ion
ail Sujr t..
Le vœu de la perpétuit" de l'In/Hhlt
qu'on a embraffé, efl: naturel: tous. I ~~
Ordres def1rent de fe rec~uter ; .ma~i \1
n'en eil allcun qui ait r~dult en pr,lnClpeot
& en re gles l'art de capter \cs fUJet s, .
La Maneliere ( 1) reprocholt amrefOlo
il la Société le foin d'atti rer la J eunelfe ;
& Montholon (L) répond ait que la vocation à l'état religieux Ile Mpendoir
pas des hommes, La maxime ell incon.
tellable; mais c'eCl précifémem parce
qu'elle eCl vraie, que les vocations factices (ont plus dangereufes.
Les J éfuites ont trois moyens princi.
p lUX pour travailler à la propagation d~
leur Ordre: les COll éges , pour choifir
& prépare r les fujets ; les Congrégationi
pour commencer à infpirer la vocation;
& les Exercices fpirituels, pOur la déci.
der par l'entllouhahlle.
Les Profelfeurs des c1.lfes inférieur ..
(1) P)"ido)'er) pag. 11 & :8.
(1) Pldidoyer, pJg. Il,:! & 117_
�ro6
2uront fOin d'inculquer les fentimens dl!
'Piété à leurs éleves, dans des entretiens particuliers) de façon qu'ils Île paroiOent pas tendre un hameçon, t 1)
pour les atti rer à la Société; & S'Ils apperçoivent quelque penchant pour elle,
ils renvoyeront l'ouvrage au Confeffeur ,
ad Conf-Darium rejieiat.
L es JUuites- doivent obrerver de
grands ménagemens, de crainte d'indif.
pare r les externes &: de nuire à la Société, (,) fI l'on paroit vou loir engager
des fujets. fur-tout lorfq u'on les prend
parmi fes éleves.
Celt une œ uvrefort louable de s'intro·
-duire dans les écoles des autres , pour y
fuire des exhortations , de l'agrément
du Hégent, & tâcher d'attirer la J eunelTeau tribunal de la confdTlOn, I UHII "mm ad ,onlcifioncm alli"". (1) Mais
il vaut e.ncore mieux dilporer les Maitres
à prendre ce tàin par eux-mêmes.
Le Manuel (4) des Congrégations,
après aVQlr établi que l'état religieux tll
Je ~I us parfait, obferve qu'il n'elt pas
dlllicl1e de reconnoltre quand on y et!
appell é , mais qu'on fe t rompe fouvent
dans le choix des Ordres. li donne des
r.el!'les pour décider la préférence: il fait
\'olr que la vertu d'obéilTance elt d'un'
mérite plus grand que les aultérités ; que'
(1) l,a tamt"
lit
,wllllm ad Rdij,iontm noflrarn-
2. pag. 2 01 . n. 6.
(2) Tom. 2. pag. 80. n. 3:2. & 33.
(,) Tom. 2 . pal_ 112. n.. 3.
('t). Manual. r.,iI."lu. Part, 6. Pas- .dJ.Î1. Ô!
"';dtantur al!iurl. tom.
r 07
CUres & relTerrées. L'auteur ne nomme
point la Société dans cette longue di(ferration, ma is il croit l'avoir afiez in'..
diquée pour l'état le plus parfait que'
les )etlOes gens puiffent embraffer.
Dans la préface du Direl.èoire (,) des
ExefClces fpmtuels, compor.!e par Polanco, on reconnoit que c'dl dans ces
Exer~ices que p\u fieurs ont reçu leur
\lOcation , & qu'ils ont été le plus puil~
( 1) Suarez
re propore
d'examiner dans quel dé-
~re de perfellion doit être placée la Sodl"é r.!latlvement aux au Ires Ordres. Il pruuve qu'elle ell:
(bn~ le, plus h~ lIt dégré : Sociuawn u: I,j lu.i
~nfllt~tl pufiRiffima.m Rtligiontm eJJt; mais il
s ah~J(mt par .modelbe de nomme r celle ui doi t
3\'0; IJ pre~lere place: i/UtI! v~ro in par~(lllari.
I?t"!<J1H omnlhus • per(dlior lit, nOn (fi mtl/m dlJuJUQrt. Suarez, de Relig. Soc. Jef. 1. 1. C 7
6
p.
410.
.
. n. •
Enfin (on (ceret lui échappe dans le nombre
, & il ne diflimule plus qu'aucun Ordre
pelU etre comparé à la Société.
ne
fUI van,t
dé~ l ) La lel'htre de. ce dire8:oire eil reCOrnman_ '
1 ~ns les InllruEhons pour les Supérieurs.
nn T; 4· tOm. 2, pag. 311. n. 2.
grég:ti~~ rËll'f/& approuvé p~r
6'
fUna
fof'
.
t'Ordre qui préfente à la fois, & la fin
la plus noble, & les m?yens les mieux
adaptés à leur fin, doit erre préféré fans
Jlétiter;- (1) qU'ail trouve de plu. grands
fecours dans un Ordre répandu par rout
l'univers, & recommandabl e par fa doctrine, que dans des Congrégations obf.
~.
.' J
Jj .
pl .
la cinqlliéme Con-
JO. AjIl4)1O·It.
pag. 290.
EpYl.
P r.tpl1jù
Ev;
•
�J~'état
"08
fan s parler mèrne
religiemC,
La voye la plus parfaire efi COI! vent
l'ropoCée (1) dans le cours de ces Exercices & fm-tout dans la feconde Cemain~ qui ripond à la vie .i1Iuminative :
(1 ) on doit préparer le CUJet! de fa~Oll
qu'il ait encore plus d'attrart à fUlvre
Jes conreils que les préceptes; (l! maxime étrange, qu'on alfeae d'aGinbuer
à S, Ignace _
Le choix d'un état confine, dit-an,
principalement dans l'alternative, (4) de
fe tenir aux préceptes de 1Evangile, ou
d'embraffer les confeils: & l'on ajoute
que pour fe croire antori ré à demeurer
dans l'état où l'obferv.tion des préceptes fuffit , il faut des ~ignes ?lus certains
de la volonté de Dieu, que pour entre<
fant moyen pour former & accroÎrre 1:1
Société, (1)
AuJIi l'uCage de ces Exercices efl-il
forrement rec ommal1d~ par les Confiitu...
tians : on les fait fur-tOut fervir(~ ) pour
ceux qui veulent choHlr un état, & ce
n'efique pour ceux-là, & pOl\l" quelques
hommes ""es , (,) qu'on donne les E xercices en entier; on s'en tient aux Exer·
cîces de la premiere femaine pour les
autres, Le choix d'un état ell le point
l e p~\l S difficile dans les Exercices , &
celui q li demande le plu~ de de xtérité
( 4) de la part du guide , Le Diret1:oire
laine entrevoir que pour anire.: plll Slurement les fajets dans la Société, il fam
leur en cacher le ,kGr, (5) Ce confeil
cie l'auteur eil admirablement mis en
pratique par lui-m t:me dans le Ch. '2.. où
t out eIt dlfpofé pour créer une vocation,
(1 >,
(Ii
lh id. Caf· ~1· n. -1- pat· 457·
(a ihid. C'y . 18. n. ). p g. 4S3·
(3 lJdtre lnjirIJ80rms ,rol difpurure tum qui
tjl ;,/ txt"itiù. ut omnmo rtfignlJtus fit , tan:. ad
confilia ftqutnda • 9J. am 6d prlCCtptQ; imo vuù
9a~ntum fn ipro tfi. mogis inclinQ(ll$fit at! confiua,
'!tJc
m.JXimè mtd :o & inic:o coa[,lij[c 1 &
rOJ'I ~a lfurtmentum acupiff',
Prottn . direa. e:te". rom. 2. pdg. 433- n. -;.
('1) Pa'! 3. Cap. 1. n. :10. pag. 373. & in Dd,
fi
III ffl OJld Dti obfequtum filait . Ibid. C"p. :l3·
"?" 4: pag. 45!' S. Bonaventure diroit qu'II véltoit
Jnfilllment mieux fe contenter de t'obCer'f:llion
pi e~re des J1réceptes 1 que de s'obliger à la per~
icfllon des conCeHs & de I~s Cuivre a\7ec négligence. .Conzr tn d. The%g. vuit. Ca,. 69. C'eft la
nl,,~,mc Opp(lr~e ,& , 'eR lavraie. Malheur à Y(I)US,
Scribes & Phanficns hypocrites , qui payez [crupu ..
leuCcment la dixme des moinàrc) herbes, pencf.l.I\t
JUc vous n~gligez cc qu'il y a cie plus important
aIls la. LOI. Con.u8:eun aveugles ~ vous .vet:
gr;1nd fOin de paITer votre boi{fon 1 de peur d'avaler un Moncheron , & vous avalez un Chameau.
)JattIJ . :!3 . 11. 23 50 14·
R. pat· 375·
Part . .;. Cap. 8. n. 5· p. 390.
Pari. 7. C/Jp. 4. n. S. p. 422.
(3) Owzndo "ub D'mnia tradtflllfr rarif IromÛli.
vd qui dt vit.% jU<f: jidCU dtl/buart vt/j'll,
tradi opontbit. Confl. + Cap. S. in Decfar. E.
b U$ •
pag·39 '·
(4) !"ullus efi ~ifficiÇior 10(/'5, 61.·t qui majore.,
de::"irltattm .ô> dij .·reti oMm fpiritlialcm rt"iu rat.
t.~~CJt. Cap. ~2. n. L p . 455·
.
(!) QUI lfl Irae .ddlbuatioflt ,'ufantur ,Ji ili /1! 1 ~12lga~ t '. au! fufrlCe ntu~ , co magi.s re tlahi jO .'OII ..•
t.a mogh tncu an, mm ln floji/i$ flullam ulcm (1.1pidÎtattm animadJ'UllI.nl. D irtc1 , cxerût. Cap. 4'
n. S. p'g. 439,
D treé1 .
(4) Dj,<il. """, ('p, zl' n, z. pag. 41S.
•
�'. ro
.lhn~ J'a l'oye des confeils : ('J aUtre ma'
xime furprenante, que l'on préfente en~
lIOre rous le nom du S, Fondateur à ceox,
qui font Jes Exercices.
Le Fils de l'homme, COntinue-t-on
nous làit entendre que J'':cat où il fuAif
d 'accomplir les préceptes,dl dangereux '
il nous invite ouvertement à embraOè~
les confeils, La vo\ e de s confeils efi dif,
ficile à fuivre hors de la vie religieufe:
(,) l'effentiel efi de bien choilir l'O rdre
où J'on doit fe confacrer, & c'efi ici'
qu'on déllgne la Société par toutes les
.<lifons que le Manuel des Congrégations,
li amplifiées, L orrque la vocation efi ve~
nue, il efi dangereux de la Jai ffer re.
froidir, (,) Il faut abandonner fur le
C!hlmp fon pere & fes fi lets, & profiter,
dans les ExerCIces même, de l'heureux
ébranlement de l'ame, Cefi
la peud~nce du guide à retenir ou lailTer agir,
fUlvanc la qualité (j} du fujet, Je mouvement de dévotion qui poneroit à làire
des Vf~UX fur J'heure.
C errainement tOutes les mefures (ont
Erifes. pOur donner à rame l'impullion
a
r
rn
1 - ui pratique les Jrxel'C - '
.irife (.) ce Ul q f:ation avec res amis.,
T Olite con ver
'
d't·
Cies.
delettl'es lUl' e fi mter
1 ~
~out ~O~lmereC~tieremel1t (oumi~ à CelUI
JI dOIt ette 'cl (,) des ExercIces: . un
'lui eH Je, gUI e 'r, ui foit éloigné delieu doit erre chOlI q, ( ) fi l'on n'en
l'afpeét des humams, J
de que la
' t de plus commo
trouve P?m d J éruites, il faut loger'
malrOn meme es
' écarté d'où il
1 fi' t dans un recom
"
,
ee u~iffe ni voir ni entendre cc: 'Jill s y
n
JI a des perronne. à 'J.111 Il va~t
pa, e, a~minifirer les ExerCices rplflmIeux
'r
( ) pour que
tuels dans leurs mal ,ons , 4
r. r
la choIe demeure plus fecrete ; unIe
tude à la campagne ( 1) efi le h~u e p us
propice pour ces r,or te s de nenonnes.,
y
(
) 'l'
La chambre doit être obrcu~e; 6 1
faut (e priver de la clarté du Jour
r;.e
n'efi pourlire, ou pour prendre e '"
nourriture.
.
.
Dans les momens de!hnés à la terreur von doit bannir toute pen fée qUI pOÎr:~t
donner de la joie. telle qu'efi cel e e
la Héfurreétion glorieufe du Sauveur,;( 7)
Il efi néceffaire de monter fon Imagma.'
l.
j1-
'f
Jà pl uS' violente.
On retire abfolument de la Cociété
&l
l
: '1
ft gare
Voy" NOTE XXVllT,
l bi': n. 3. & fot{. pag. 4S9.
t?pttmum..eft hanc lff.J.m diffiCultattm pro."
UI exercltlu •.•• Uflttollda ejl promptitIJ
4
Jo Apof!olorllm. rdiaiJ flatim retibus & Parre .• .•
1f'llfU <:fUm rtceTJ.j efl Dû moûo, Ibid. cap. l5. rh 7,ltag. 4f?
(,),I6.d. C.p, JI. n, 6. p.~ ~6J. '
(1 ) nid. Csp. :!. n. 2.. pag. 436.
(1) Ibid. n. 6 & 7· l'ag. 437.
(l) Ihid. Cap . 4. n. 1. pa~. 4lS.
A<j\laviva veut qu'on defiine à cet llrage c(uel-({ues appartemens dans tomes les ma\~o ns & da~;
tous les C ollé~s ne la. Société. Epifl. Pr.t.p~J. '
genu. AnrUUpht 1635. pt/go 1.91..
D;,eR. txm. Cap. 9· n. n . pa!. 44+
; Ibid. n.
f(;
Y
(
1 •
n,,'6irit.
.. in lit/dit. n. 7.
LXCTCit.
lb"..
1. ·:"- p..
4000·
�Hi
tion, pout appliquer res (ens (,) à ioll.!
l es objets de la m ~di(a d OIl, voir les cavernes embrafées ~ entendre Jes g~'ni r
f emens , Centir la fumée & le {ouffre,
g outer l'amertume des larmes & des ft.
mords , raucher les braliers allumés; &
par un autre tO ur d'imagination, bai fer
-' es lieux (l) & les per[onnes dignes de
vén<ration.
On ne fera pas (urpris des effers pro_
d igieux que les Exercic~s Onr fair fur
c ertaines rôres. (*) On ne les donne pJS
feulement à ceux dont il faUt régler la
vocation, m:\is à des ho mmes mariés , à
des femmes, à des jeunes gens de tous
états , (l) & [ur.rout lo rfqu 'i1 s'agit de
d écider quelqu'aél:ion im portante, On
mefure les exercices fur leurs forces &
leurs beCoins; & la méditation des deux
étend.rts (4) de Babylone & de J erufal em, n'ell pas toujours réfervée pour
ceux qui Ont le choix d'un état à faire.
, L a principale difpoli tion req uife ell
l abd lcatlon de toure réfolution anté.
rieure, & la réligna rion rotale à la \' 0'
'l
E~",ù·IP;,ù .. mn. , . pag. 399·
D ina. E:urt ' . Cap. 10. n. L p. 41 4.
.. Voyez NOTE XXIX .
3 Il pareÎt p;) r l'interrogatoire de Jean Châ .
t e/ , qu'il avoit été plu/ienrs fvis intrGduit dans
i
:1
b. éhamhre noirc. Refpomlit fi! in cju{moii cuhi'/lJIIITJ meditatio mllTt (ttPÙIS admlJùm. Jouvency,Hifl.
Soc.
Part. r. /iiJ. Il. 1: . 11.
(4) Ne']ue ~O< t amelj imredir • ,!uin h.xc mdil at 0., fi(/~t u':tIm 9,'Ur. fo. , uitur d.: dlU)ru( vt.-.:iUiJ ,
Ir"tl! l'~plt 'lt:lfll IlJ if"l non fU'I1 f.Jtluri ,,'.::1'0.
mm, DlrelL Exen;it. cap. J? n. ). pa;. 453.
fer.
.
Itj
fi'
,
ue l'ame abandon-
~?<:téàd1RI~~~!r.~~:q !~,t~d~ec~~~ ~1 [~
f'lUmette a & ne balance point à exel'rov/dence'e'lle connoitra lui être preCcuter ce qu
nit . .
.
. oint ici qui font ceux
Je n exammera, P
r Ïs
. . d s la voye des con l eI ,
qu'on en~r~~ls l~; puilTent [uivre la _vie
( ,) quorq Il ell certain que \'i magmac?md~;:~nFant qu'on veut engager d.ans
'l,oSn ., , & celle d'un jeune Nov,cc
a occete,
élif\
di fficile n'on veut retenir, r 1 era
.
~,ent à tant de relTort s employ és palU
la remuer .
Admiffioll dos S"jw.
Q uelque d.!licatelTe 9ue la Société
affeé!e {ur le choix des (u)ets, elle en reçoit de fort fu{peél:s. La Sorbonne lUI a
rait ce reproche dans Je fameux Decrel
du premier Décembre 1554.
•.
Il y a cinq empècbemens pnnclpaulô'
( j) qui excluent de la SOCIété.
'j
nid. Cap. , . n. 4 1> ,. pa!. 43 6.
D j,dl. Exuci,. ·Cap. 'li· Il. l · f"g· 4S9. ,
3 Exam. ctrU,. Cap. '1. §. l , ~ Jet;. par 341.
ft 341 . Ces empêchrmens (ont m itans, &: renclent b. Profefficn nulle) Congr. 7. Du.,. 42 .
pag. 600 . Mais il peut y avoir lien à la dl(pen(o.
pounous . Exam. gUtu. Cap. l. in D ular. D.p.J.;)
Conjl. 1. Cap. 3. in Dechu. G. p. 361.Rtg.P,o" .
n. )f. to~. '1, pag. 80. " )' a l,ln ,autre ~mpê~he:
2
1
ment qUI en exdnlif (,m s être Irri tant; c en 1 O rt~
gille Juive ou Sarrau Ile. Con!:,. 5. Du, . 51., pag.
J5ï· Vt nld/tlj omllino tx hI/lU ;lJodr lJominibl/S. 9uj
Cl H ÛtIfOTlim) IlUl S,UQctnoTum
,entre defcent
�114,
,0. Etretombé dans l'hé réfie ou d,nI
1e fch.fme . ,0 Avoir commis un Homi.
cide, ou s'êtFe rendu inmme par quel.
que pécl:é énorme ., 3° .. Avoir pOrt.! pendant un leu l JOur 1hab.t d'un """e Or.
dre ou Congrégation réguliere. 4°. Etre
hé par k lien d'un mariage aél:nel ou par
la chatne de la fervitude . 5Q • Etle attaqué de quelque infirmité du nombre de
celles qui oblcurcilfent le jugement ou
qUI le rendent peu fain,
L es Déclarat ions ( , ) fur l'Examen
nous apprennent ,0. Que l'empêche.
ment de l'infamie publique ne fa.t obffa.
cie que dans les lieux où elie a été
contraétée. 2·. Qu'il faut obferver fur
CO~S ces empêche mens en g~nt!ra l cie ne
pomt rem'o er le ~ujet qUi Ce pré fente ,
fans aVOir confult" le Supérieur, fi l'on
r emarque en lUt quelque don cie DieIJ
éclatant,
Les Conlhtutions ( 2 ) dilHnguent les
empêchemens ab(o llls, qui font ceux:
d?"t nous \'enons de parler, & les em.
pechemens du [econd ordre qui rendent
le fUJet moins idoine.
. Suivant les D éclarations fur ce chapitre (j), l'empêchement pour h",élie ,
l~nt ,- tfûllcep/ in SOcittaum ruipiJlllr. Cet cmp,e ~'h~m~nt n cil pas du nombre des etf.;: ntiels t
c :O:.a·dtte, de celiX qui annllllent la ProrclTion
f~lte en c~ntr"ventÎon; mais il n'en point (lL(cer
tJ~l.e ?c nLCpenre. 1 ?on 'el"entia/is
indifptnja/Jdu tmpedmentt Ylm obÛlltrt. Ibi .
Ex.lm. gtntr . •. 2. in D atar. C & D.p. 341.
'fed
('1
(~ c""j/ . •. ,. ) ..§.
C3
CQnj/.
J . f,
2.
1. lA ['l
& [,go p. J'"~
,. 1
'"
~K
t'f
1 d'l
rn~me publique, ell fufceptible,. (e , 1enfe par le Général , lorfqu ri n y a
p . t eu de condamnation par Sentence .
pOIn
··de comL'empêchement pour 110m.C'
mis fublifie, mais le G~néral déc.dera
en cas de doute ( J) s'il y a hom,clde ou
non, "/lmfil homi(~djtlm, neC- lit.; ~ l'on
commence par déc.der que celUI qm auroit command é un alfallinatn'ell palOt
homicide li l'effet n'a pas fmv I. Cet homme pourra do"c être admis dans la ,Société, li l'atTafiin qu'il avait charge de
fu vengeance a manqué fon coup.
L 'momie pour crimes , propte r enO fm ia pcc(a!~ , n'dt empé-chement que dans
les lieux ou \es crimes (2) ont été com·
mis & ou ils font connus· Au furp lus ,
dan: les C.lS où cet en-q:>l:chement peut
o voir
c'eI! au Génùal à décider
'lu"" péchés do.vent être réputés énôr-
1",,, ,
me:;·
Que des p':cheurs cllargés de crimes
foient reçus dans des maifons de pénitence ou ils vont s'en(evelir, cela eft
fimple : mais que dans un Ordre jaloux
de fa gloire, expofé aux yeux de tous,
& difpenfé de toute pénitence, parce
qu'il ell con Cac ré à l'inflrull:io n du prochai n, on admette des infàmes, des
pécheurs énormes, des cœurs capables
de méd iter & d'ordonner un affaffinat;
qu e des hommes de cette trempe [oient
aflàci~, à. la million de la Société poue
�06
(emer la parole ?iYine sans fe' champcJ.J
Seigneur ( 1J, c et! ce qui n'et! pas trop
c onvenable.
J 'ai fai t voir ail leurs quelles étaient
les ri ches diCpolitions demandées pOur
~ntrer dans la Société, Un R eligieux
Irréprochable peut être renv oyé après
plufieurs .r.ntes , parce qu'il ell à char"e
à la mairon; & l'on reçoit des infàm~s
. 'ils Ont des talens (2 J, On cOlllpte parmi les empêchemens .brolus, les maux
?e tête ( l J qui peuvent ohrcurcir le
Jugement; & parmi les empéchemens
du fe<ond ordre> les péchés d'habitude (4) ave;.peu d 'erpérance de COrrec ,
tl?n, , le ddaut de jugement ( \ ) , les
d cvo nons lIldl(cretes & fujenes aux illufions , le défaut d'aptitude pOur les
l ettres; le P ape , le Nonce , le Nni.
• (1) Ad .h~nè & fideliur t"an~t!;{andum
"7
tender ( . , peuvent dirpenrer des cil1~
empê chemens .brolus; ceux du reconcl
ordre font aiCémene échp rés pa r des dons
de Dieu éclatans, pr" cla'is D ei dOllis (2 J.
Le Supérieur en Mcidera en confultant
le Général.
Il y aora dORC dans la Société des
erprits forts & de;; efprlts fO lbl~s , On
ne voit pas trOp que ls peuvent etre les
dons de Dieu éminens dans un foib le
cerveau, fi ce n'eil peut-être une di(polition prochaine à l'obéiOànce paRive
dans le plus haut dé gré.
L'âge de l'entrée en ~robation eO: di.
v<:,femen. 6xé par tous les Ordres Re·
Jigieux, mais
il ne peut étre -: u· delTous
de ~ u atorze ans compl«, , 'lui et! l'âge
de la premiere puberté, Ce premier pas
& i'fI
efl une (orte d'I:ngagemen t, qu i ne doit
fll.gro D o""nl verhum Divinum feminandum . Exam.
gencr. c.. 1.. §. 6. p. 341.
. (2) SaM) nlll/4 :Ja~ita Tal ione vocQtionis & [pi.
quif,/ut: imp..J!fus dcadit • /iutr,u modo
point être pris avant le développemen t
d.e I~ raiCon: c'eO:.I ~ l'e Cprit de l'Eglife,
ce font Ces regles, Les J éruires s' y con-
wflitt
forment dans les Conilitutions , fuiva nt
TW
fipt
a
1 .,,.;:,
tfflUj. (,;
<llia txurio ra fol/oua .le dona
>
c~",pus. quo fo So-iuas mllftis I/I/it!c." ho'minibul
4 un~.Inte"'. • fod fpiri:u & "inUle tfejlitmam Ttla uns .,ntudu:;,.- rmde t:rifler tJmbitio , & f"fo effirtJ.
fo/mu' h<Jt·nlSfip'
,
l'.
'. Il rh'la , nec .1, 9"0 CflTll lnel1W
r <;T
filrpnmatur hahdit. Epia. B. Fr..:nç-o Bor"' . Epill.
P(a-p. Gener, p, n.
1;>
C]) Capitis infirmitaump<HÎ. /Inde aeciJatoVrl/~tJrl, & pMum j411um eJJe jlldicillm. Conll. 1. c.~.
,01' - . p. 361,(4) Pdffio flCS l'ri aff~alls qlli dom"r; non proj{t
YI 1~.l''Hllr ; J d eac.ltor:mJ haJ,ùlls • de qui! us non
11l.JP:I.1 ,:m,wlallO.fperUttT. §. 9-. & Letf.
Cs) ludmî (Ü/alus .
lefquelles l'âge de la probati on doit être
après quatorze ans ( l J, Il eO: dit a il~
I~urs qu,< le Provincial ne pellt adme t tre
au NOVICiat avant quinze aRS (4); mais
, ( 1) ,Le Génér,al n'en clirpen(e pas 1 mais on doit
1 ave rtIr fi ie ,~ulct ell c!inil1gllé p"r des dons énù~
Ilens 1 ann C)II 1\ procure la clifpen(e .
('!) Si in eo donll a/il{ua D ti illuflrjorll ctr"e.,
r.:.nllfr.
'
~.
§. Il . p. 360 .
(.) C'"t', $, DI", Ji, f ' 6'9/
(3) Conj/.
1.
2.
•
�Ill!
cOmme ils n'ont point de reg!e fille
contre la volonté du Général, il pourra
anti ciper ( J ) par fa difpen(e l'âge de
probation; il pourra même) COntre les
regles ,je l'Eglife. & la fûreté des fa.
milles, recevoir en 9robation avant
quatorze ans (2.) ; aucun terme certain
ne lui ell prefcrit (,).
I! ell vrai que les vœux omples qui
tiennent lien de pl'emiere profellion , ne
pourront être prononcés avant l 'âge
re~
quis; mais le premier pas en: fa i~ , 011 a
mille moyens pour travailler à le rendre
irrévocable. Dès que le jeune afpirant ca
enveloppé dans la Maifon de proba.
tian (4), on lui interdit tout commerce
au-dehors,
00
intercepte Ces lettres, Il
ne doit plus dire qu'll a un pere ou des
freres (5) , mais qu'i1 avait un pere ou
des freres ; & quand il marquerait une
vocation (6) douteufe, les Conllitlltion!
ne veulent pas qu'on le laiOe échapper,
fi c'ell un fujet brillant; on pOllrra le
transferer (7) dans une autre Mailon,
(1) Confl. t. c. 3. in Dul.u. K. p. 362 .
(2.) Il paroît que la Bulle de 17f3 \.xige qu'ils
(oient entrés dans leur quatorzi eme annt.:e. 1. 1.
p. '15 6.
( 3) Qllod luti"a ad primum j"grcffilm. armm {fi
nullam tlefinitam tl!tl1tem ~.!J( !lIb/[antialcm. Suarell
de Rel. Soc. 1. 2. C. 3· §. 12. p.... 37 .
(4) Exam.gerur. c. 4- §. 6. p. 347. Confl. 1. (0
4· §. 4· p, )6). Co.fI· 3. ,. 1. §, 2, p. 170.
Ci) E:cam. genu. c. 4. §. 7. p. 3-47, & in D ~d. C~
p·ll'·
"
(6) Inttntlo
.
mmus fe .![fl qu.im
gionu ingnJlum. Cona.
(7) Co.fI·
C !. ,6",
J, ,.
4,
J.
par
c. 3. §.
'.!Jil Id
10.
P' 361.
.
Re/!"
§." p. 36,. (" in 1),,1. B, ~
J'9
<1e crainte que fa. rentrée dans le monde
ne rut un écueil pour foo Calut; les
Exercices fpiritue ls , la chambre obfcure & les méditations des deux étentla:ds & des trois clalfes, (eront Je
reAe.
Le tems de probation ell de deux
ans (J) chez les J éfuites, mais le Générai peut le prolonger; il peut auOi l'abréger, mais il ne doit u(er qu'en cer_
tains cas de cette faculté (2), De ces
deux ans d'épreuve, il y en a un de néceffité abfolue par le Concile de T rente ( l ) ; c'e(\ une loi générale & elfen.
tielle de l'Eglire.
Les Confiitutions ont ouvert une porte
très.commode pour l'éluder; e\les invitent le Novice à faire au plutôt des
vœux fecrets (4)' On l'engage, par motif de devotion, à vouer à Dieu en fe.cret, qu'i l fera (es vœux; par.là il (e
~croit engagé, même avant l'expiration
cie l'année des épreuves nécelfaires, La
(1) Conf!.). c. J. §. ). p, 402. 6- in Dccl. Cf'
p·403·
(2) Congo ). D ur. 12 & 13. P,o 546 6- 547. (,
D ur. 63· p. ,61. Suarez. de Rd. Soc. 1. 1.. C. 04.
§. 9· p. 441. (" 1.6. ,. I. §. Il. p. 176.
(1) SUOIrez a \'afJé (ur cette qlleaion . mais il
Ce Mtermine à pen(er que l'àge de 16 an; , & ,'é..
preu\'c d'un an, (o nt néceffalres pour la premiera
profeffion d~ns la Société. v. dt Rd. Soc. ftf. 1. ::t .
l· 4· §. 7· p. 440. (" 1. J .." 6. §. J. 61'9' p. 468
(4) E~am. gtntr. c. 1. /Tl Dul. E. f. 341.. Co;;r,
3· c. r. ~n Dtd. T. p. 376. Confi. 5. c. 4. §. 6. p.
}06. 6- ln Dut. G. p. ,f'J7. Congo ~ Can . 1. p.;01-.
e. one· 4· /Jttr , "Hl.. & t. 2. I/Z Su!nm, CPfljI.
P' 19' )" 7'"
'.2.
.
�t1$
'Société le tient fous Je joug, &. I\'e~
point liée ; c'ell à peu près tOlit ce
qu'elle peut vouloir, Ces vœux ndont
point publics, mais ils font rédigés par
ecrit; on les reno uvclle dans les tems
marqués : la fo rmu le en ell femblableà
celle des Ecoliers apprOu vés; on en
fait deux exemplaires, dont l'un refie
entre lesm.ins du Supérieu1' , & l'autre
entre les mains du Novice ('),
Le commencement du Noviciat efi
marqué chez tous les Ordres par la prife
d 'habit, qui n'ell pas toujours celui des
Profès: ce figne extérieur du defTein de
change. d'état, ell elfentiel aux épreu,
lleS que l 'E~life exige> fui vant l 'av~
commun des D oaeurs ( r ) .; il rert du
moins à en con fla ter la durée: un Ceul
jour d'abandon de l'habit religieux obli·
ge à recommencer le Noviciat.
Il n'en tll pas de même chez les Jé·
fuite s : c'ell au Supérieur à Mcider fi
on quittera les vêtemens (,j qu'on avoit
( ') Voy. NOTE XXJ(,
. (1) Rtlulanm hahiw1f1 l1ft dt: tl!entiat.robl1titl.
JIU. Suarez> dl Rd. Soc. l. 2. C. 4. §. . p.44(\,
& de. Rtlil' tract 7. 1. S. c. lj. n. 3. p. 189. c. 14n·9. p. 191.
Ordonnance de Blois. Art. 28 .
• (2) S; 19~ace en a donné lui-même l'exemple:.
,11311[3 1 ha\)Jt du fiécIe à Ant oine Araos ron p3rent 1
& ;1 un Cavalier Napolitain qui 3voit été Capitaine
du Chlteau S. Elme. Vit dt S. Ignace ~ p.u BolJ.~
hOIlTs. liv. 3· p. .:93.
J~(dicio Su, triori.s rdinZlliwr , Iln CIlm ti/Je1fl
"tJlI~US. 'l'HU tX [«culo tu trunl. "d cum I1lijjrro~
hl1ndljim . . Suarez. ihid. EXl1m. gtn(r. c. J.~. 1;.
P' 341. & III Dccl. F. p. 341.. Conj/. 3. c. 2. in Dul.
f, p. 377, Confi,
l, <.
i. §, 4, p. )6J,
daru
IH
dans le fih!e , ou fi l'on continuera ~ Jes
porter. Uf. ge d'aut.nt plus re marquable
dans fa fingu larité , que fi nous en
croyons Suarez ( J ) , il ell permis à
celui qui afpire à l'état rellgleux, d~
f.1 ire profefTion dans fa malfon , pourvu
qu'il y demeu re du ,onfentement du
Supérieur & à Ces ordres,
Les Pollulans (ont interrogés dans
tous les Ordres, lorfqu'on les examine.
La Société leur f.it fubir un interrogatoire (,) fort étendu: on leur demande,
entr'autres queflions , quelle cilla façon
dt· vivre de leurs peres & meres) s'ils
font pauvres ou ri ches J combien ils ont
de ne l'es & de fœurs, quel ellleur état,
s'ils Cont mariés ou non, quel efl leur
emploi, leur façon de vivre ,
Le Pollulant ell obligé de répondre
fur tous les articles de l'examen felon
1. vérité, à peine de péché ré fervé (3 )
à celui à qui il fallait découvrir ce qu'il
a caché,
Avant l'entrée en probation, ou immédiatement après, avant l'examen général, ou quelques mois après cee exa_
men, au choix du Supérieur, le Novice
doit manifeller fa confçience au Généra l
(') Jllr~ (~mmfIllJ pouf/9uis profilui ali9 ua m
r~gu ~m aIUl'}u;( RebglonÎs, manens in domo [ua. de
lutnl'!, Pr<tlall , & ad nurum (jus ... .. fjllod t1ntl'1~IJPll'lJ nullop~fluiori rt~ocalum (fi, nec [WUfi4S
P,~/lJt.orum "mu,ua; trgOlflUgrunJ mpJ!U. Su:trez 1
it R::hg . Tom 4. uaa. S. l. 3· c. 7 §. 3. F. nS.
Ptl~l2.. Mallul11. Rtgul. Ua8. 3. (tlp. t. n· 31.· p. 14 1 •
~xam. gmtT.
3· .§.
[t9' p. 344'
gtllU, c.) .
Dtc/ar. A.
HI13)_> EXAm.
c.
J. (;.
111
p.
F
�IH
d~li!gué , par le mOyen d'une
confeffion générale, ou par tome autre
OU
à fan
voie qui lui paroitra plus confolante ( , ) .
n'omettant aucun péché ni aucune (Ifconfiance de fa vie paffée, & dévelop.
pant nOA-feulement les fauteS, mai s les
inclinations, les penchans & les mou~
vemens de l'ame.
Cette ouverture de confcience a deux
objets: 1°. pour que le Supérieur, con·
noiffant à fonds des Sujets, les dirige
plus utilement dans les voyes du f.lut :
2°, pour qu'il puiffe mieux en difpofer
pour l'utilité oe tout le Corps (,,) ,
La manifefiation de l'ame doi t être
renouve llée tous les r,x mois (l)' Les
Coadjuteurs fOQ!1 és & les Profès n'y
(ont fournis que tous les ans , & plus fou.
vent, fi le Supérieur l'ordonne, Le Su.
périeur, aux yeux de qui la con(cience
doit être fans celfe ouverte, c'efl le
Général, le Provincial, & le Reaeur
de la Maifon (4 : .inr, la contcience
d'on Jéfuite , pat le changement des
(1) bam. l'nu. c. 4· §. 34. ]ç. 36. p. 3f o.
Con/!. 3. c. 1, ~. 12. p. 372 .... Co ',ifl. 9· c. J.
§. 19. p. 'OS . lnj/. ad Super. t. 2.lr.jI. Il. p. 311 .
f:,. lnfl. 1]- c. 2. p. 325 . In(fr. ad r,dtl,,,J, confe,
ration . t. '1. p. 115 • . • .• S r. mm. Confl. ~. 5. t.1.
p. 70. V/d. Suarez, de Rdig. Soc. 1. S. c. "., 6J. 10. c. 6.
.
r
(1) Ur meliùs Superior Joffit ordinart /JC ow
den. 9u« (orpori uni,.ajo SociuQfis COn1'tnJ Uflt ,
Exam. ~('ner . c. -4. §. 35· p. 350.
(3) Exam. gena. c. 4. a §. 36. ufqfle d6 4 1."
Ho,
(4) Sualcz) dt Rtli:, Soc, 1. 10. c. 6. §. 1. p.
7iJ.
ILl
4omiciles, efi bien-tôt coll nue de toits
(es principaux confreres; c'eCl
prlnCI -
palerneut pour le Général que cette
connoitTance de tous les fUJets de 1 Ordre ell néceffaire , parce qu'elle influe
fur le gouvernement (*).
Je n'a i pas befoi n d'obferver qu'on
ne trouve aucnn réglement pareil dans
les autres Ordres. L'inconvénient des
confenions fOfC<~es au Supérieur e fi li
fenlible, 'que Clement V III , dans le
célébre Réglernent des R éguliers , a
défendu à tous les Supérieurs de co nfeOer leurs Heligieux, à moins que l'in_
férieur ne le demande volontairement"
& de fan propre mouvement (1).
L 'objet de ces confeilions forcées qui
fc: rappOrte au meill eur gouvernement
de la Société, .fi enCOre fort oppofé
aux maximes de J' Eg li fe , L a confellion
ell inOitoée pour la rémillion de nos
f,lUtes, & non pour donner des lumieres
fur nos vertus & nOIi vices J re lative_
mentà la police de quelque Corps qu e
ce fOlt. Ce Joug fa lucazre, qui nous eft
impofé pour le bien de nos ames, ne
d~1t pOlllt ,être aggravé pOUt lïnté~ t
méme fplntuel du prochain, fur-tout
s'il s'r, rencOntre que lque danger po ur
le pémtent,
Les J éfuites répondent qu e il manl.
f~fiatLon des conCciences au Supérieu~ ,
(' ) Voy NOTE XLI,
~,() . Niji fllbditi ,fPOflÛ aut moruyroprio lJ ah lis
IJ[ ltï11l· Fagnal} ,If! cap. 2.4. Nt Re/igiofi, tXlr4 d,
ttl} 41". l ,], p. 399~
.
F ij
�h4
telle qu 'i! a droit d 'ex ige r , n'en point
(acra mentelle (1) , qu'elle peut être
faite fous le fceau de la confeffion ,
fous celui du fecret naturel , ou autre.
ment. La replique entraineroit une Ion.
gue differlation .
I l y a deux préceptes dans la Rellle.,
qui tous les deux
fouffrent des dl~.
cuités : l'un oblige a la Confeffion genérale lous les fix mois ou tous les ans;
J'autre à une manifenation plus étendue
de la confcience au Supé rieur au même
terme, ou plus fouvent s'il le veut, la.
quelle peut être faite par confeffion ou
.utre voye. Si l'on choifit la confetlion
au Supérieur, po ur remplir à la fOI S les
deux préceptes, il faut Ini don ner la Fa.
cuité d'ufer de la connoiffance acquife
par ce moyen (3 )' Si l'on opte pou~ la
manifenalion fimple , Il faut dévoiler
t oute fon ame au Supérieur, & faire
d 'ailleurs au tems marqué la confetlion
générale périodique.
Par où l'on voit que les J éfuites ne
ron t pas obligés en rigueur à fe confeffer
ail Supérieur; mais ils font obligés de
(,!
(1) S'il en itoit autrement. dir-il , dellX conré.
quences abfurdcs s'cnfuÎvroient, 1 0 . que la con(e~-
"!
lui dire tout ce qui ef! matiere de confeOion , & beaucoup d 'avantage ( 1) ,
en le difpenfant du f~ cret facrament!'!.
La gêne pou r les C onfeOions ell effrayanro chez les J éfuites:,i1s n'ont pas
mème en tems de Jubilé (,) le choIx
libre d'un Confenèur. Il n'y a qu 'un
C onfen"ur qrdinaire pour chaque MaIfon ; il devroit y en aVOir au mOJnS
deux, fui vant le rég le,ment de Clement
VIII ; mais ils oppolent. un Oracle rle
vive vo ix (ll du même Pape, qUidans
la Congrégation V. leur fit <nJomore
êxpn!ffément ( 4) de fe conformer au
régle ment. Clement VIII a fixé la line
des cas que les Supérieurs peu v~nt Ce
réCerver, leur d ~ f~ndant d'en ajouter
de nouveaux: les J étuites ont une Jille
beaucoup plus étenoue, qu'ils prétenden t avoir été approuvée par le même
Pontife .
Suivant ce Rég lement célébre, on
doit donner fuci lement au Conrenèur
o rdinai re la fucu lté d'abfouclre des cas
r érerv és, quand il le croil néceffaire ,
& le regarde r comme juge principa l du
boroin. La Société n'a point voulu foufcrire à ces éq uitables tempéramens ,
60n feroit forcée au Supérieur, ,.0, qu' il l'0urrOlI
,'en Cervir pour Je gouvernement. Suare z , dt Rtl.
SOt, 1. 10. c. 6. §- 2 . p. 74 1 ,
(1.) Conft. 1. c. 4. §. 6 . p. 364. Vid. Suarez , Je
Rd~
' . Soc, 1.8. c. 4. & 1. 10 . c.6.
(3 N(CcjJarillm cft. ut hru ratio cS- notifia ,( :ttr•
.con. ejJiol'/cm , aut lie.ntia IJttndJ t iÎ qu~ htl.bud tfl
0: conftffiont • à Juhdùo Juur. SUilez) dt R,l, Sf~1
/, ' 0, <. 6. §. 10, p. 744.
(,) Con(ci cnû,1! mani[cjlatio mU/là piura inclutfit.
r.
Su.nez. 10. c. 6, ~. S.! . 743.
(l) Bull. Grtgor. XII. 1575. t. 1. p. JI. col. 2.
Comp. pr:i.yj/'g. v. Al>folutio . §. 10 . p. 267. Ftu no f/.
~Jl nojlns Itttndi. Bullii Cnuiala. Jo uvenci . Hifl.
Soc, hf. par:. J. 1.
II. TI. 109. Congo ç . Dec. J.
p, 167.
(3) T 2. p. 253 . ' 0/. l(i) Co ngr. J, Dur. 51. p. J57. D u r . 64. p. S6z.
F iij
�116
elle fait valoir pour s'en difpenfer uft
oracle de vive voix; & fi tant de 'du_
re té & de contrainte éJoigne le J Uttite
du tribuna l de la P énitence, o n le force
à Ce confe /Ter par la priva tio n des . limens ( 1), II dl diffi cile de penCer que
t outes ces Inllitut ions n'ayent pOur objet
q ue la Canéh fi canon du pé niten t , CeQ
un vice éterne l de ce ré gime, de chercher l'intérêt du Ce rps , là o ù il ne doit
être q uêlHon que du Calut des parücul~e.rs , & d'avoir toujours en vue 'la 'Po-
lltique , dans les matie-r ~s niè me qui en
Cont le mo ins ru Cceptibles,
'
Ap rès L'entrée en prob;>tio n , il n'efi
pOlO t permis de ga rde. de l'acgent , ou
de J'avoir en dé pôt (,) chez un ami
d emeurant dans la même ,vill e . il f,u t
Je diflribuer en bonnes œuvres " ou Je
d onner en garde au Supéri eur de la mai.
for., qui éc:ira exaa~f(1eot ce qn 'i Jal:ra
reçu : on Interrogera le N ovice DOu,r
fç~ vo ir s'il. de l'argertt, & s'il n'en pas
è ecldé à en faire l'u(age qui vie nt d'ètrc
pre Ccrlt,
Les J éCuites , fu ivant lenrs C onllit~tlons , r~t ienf1 ent la propriété ti e leurs
biens ( » JuCques à l'émi ilio n des vœu x
JO.
SUf tr.1JurtuT eis cib"s cnrporÏ5 , tionec tibum
fpml1lS fum ant. Con/l.~ . (. 1. in D alar. V .p. J7r.
(2) Exam. g enet". c. 4. §. 4. p. ~'16 . C;onjf. l,
c, 4· §. G, p. )64.
.
( 3) E:raln. gener. c. 4. Ei . '1 . p. 346. Confl. 3.
§. 7, p. 37I. & in D ccl,JI". F. p. n J. Conj/.
t· 1.
2. §. 12. p. 41 0 . & in D eclar. H. p. 4 11 .
Bull. 1S S.~. t. 1. p. 8~ • . , , t. ~.. p. S,. n. f'J" .
Ilot "Ol/Iln paUpert 4tl,s non fa tit incapucet'J domi-
6. c.
t 11
,
de Coad juteur formé o u de Pro (es ,
dont l'époque peu connue dl à la volonté du G énéral : mais il ell beauco up
plus parfait de Ce M pOUl ller a u ,mo:!!.nt
de l'entrée; & fi l'on a dl lfe ré po ur
quelque julle cau Ce , o n dOit, au plus
tard après la premiere année de probation , promettre d'abandonner les biens
dès que le G énéral l'ordonnera ( 1),
L'afre pa r lequel on prend cet engage ment n'ell po inc un voe u (.) , maIS
ùne omple promelfe,
,
Suivant le dernie r état de la léglflat ian de la Société l U, cette abdicati on
des biens ( J ) , t out J é fuit e nouvell ement reçu , peut les garder quatre ans ,
mais non au de-là lans la difp enle du
Génér.1. S'il veut abdiq uer avant ce
t erme, dans un eCp rit de perfeél:ion ,
il ne peut le faire qu e par l'a vis & la
permiflion du Général , fa/ ius P atrir
nuj/rt jtl dicio : & s' il abdique après ce
terme , il en fera de même encore ,
parce que c'ell une autre maxime re t oonue (4 ) dans la Congrégat ion V ,
CJl1'ap r è~ }'émifiion des premiers vœux ,
t oute difpofit io n (*), faite Cans le connii . ta.m a.cq/lirendi quàm retinendi . Suar('z • d:
Re/ig. Soc . l. 4 . c. 4 · §. 4, p. 49 1. Mais il obfervc
que pour acquérir. il f:lut que ce fait av ec l'311torÎCation du Supérieur. Ibid.
( 1) Suarez. de Rd. Soc. 1. 4. ( , 4· §. 17' P' 496,
(2) Congo 3. D ccr. I ? p. 51!.
3J Congr. 7· D t :r. 17. n. 3 & 6. p. 592.
4) Congr. 5'. D e:r. Ç? D . , Gr.
') Voy, NO TE XXXI,
!
F iv
�uS
ren tement du G énéra l , viole le vœu de
pJuvret~.
L e Novice , qui a làit des vœux fe.
crets par dé votion, ferait également in.
frat!:eur de fa promelfe , s'" dlfpofoit de
fes biens autrement que par la direaion
du Supérieur (1) ; & quand il n'aurait
point fait de vœux , la feu le entrée en re-
ligion le fo urnet , comme vrai feé'tareur
de la vie (piritue lle (1), à (e diriger dans
u ne aétion aufTi importante par les fen.
t !mens du Supérieur. Tant qu'on fufpe nd
J abdication des blens, la propriét.! en
demeure au J éruite Novice ou Ecolier
approuvé; mais l'adminifhation lui en
eft interdite, elle doit étre con6ée au
Provincial, comme à celui dont la gef·
ti an (:ra la plus fùre ( j),
Il pa rait cependanr qu'on accorde
quelquefois aux particuliers I·adminif.
tranon de leurs biens & de ceux qu'li,
Ont donnés à la Société. La Congr.ga·
tlOn XVII . avertit (4) le Général d·ac·
corder rarement ces fortes de dirpenr~s.
Lorfque l'abdication des bien, et! ré·
folue, ou après les quatre ans, ou avam
c terme, par la permillion du G én" tal ,
(r) Suarez, rIl Rel.Soc'/'4' c. 6. §. J,P.~ 9?
J (1) ConfiA 3· C. 1. in. D u!ar. G. p. r}. S\lar'eL,
·4· <. 4· §. 4: f' 49li.
Ea lege rwpUUT, ut nihil, nifi conFio & tJppro~i1.nt.t SuptrtQu. dl.lm intcrnoJ .1[,: J'ohu/it , tJ1ùi,'l.
1\1 0110=1, dt Jujl. 6- Jur. 1. 1. traél. 2. dlfplli. J3?'
n. 9· p. S14 .
(3) C. w!Jr. 7· CQn. '7, §. r. p, 711. D :.r. 17.
n. :c. p. 592.
( ..) Congr. '7' D ur. lt. p. 68S.
1I9
II n'efl plus quellion que de régler la
ma niere dont il fa ue procéder à ce dépouille ment. Ici le vœu de procurer à la
Société le total ou pame des bIens , parole à découve rt ; mais il y a auffi des
corretlifs pour tempé rer o u pour cou·
vrir cette in te nt ion.
On commence d abord pa r écarter les
parens ( J) : leur di Ct ribuer (on patri.
moine, c'eft écou te r la voix de la chai r
& du fang, & non cell e de J efus- C hrill ,
q ui nous parle en fa veu r des pauv res.
L es pare ns fll ffe nt~ils pau vres eux· mé mes
& dans le plus grand be (oin , il fa ut évit er l'ill ulion que produit l'alfetlion natUl'elle) & fe laiffer conduire dans cette
affaire importante par la direét:ion d'une ,
deux ou t rois perronnes (,) graves ,
choiGes avec l'approbation du Supérieur.
L es D éclarati ons (j ) ajo utent qu e ce
choix doit être renfer mé dans la Société, à moins q ue le Supéri eur ne pe rmette , pour jufle caufe , de pfe nd re a u...
dehors quelqu'un des confulteurs. Ce~
fréca,utions COntre les parens pa uvres
~ tres-pauvres ,propur ptlre71l ,veJ ma..,
Jorem ipformn penur;am , font bien rigoureufes & bien (u(peél:es : c'en dl:
.ffez du moins pour alfu rer )'exclufioil
( 1) ,ExQm. gtna. (, 4. §. '1. p. )46. ~on'p. 3..
1 . U, D~cl. G. p. 3]5. Suarez 1 de Rtl. 50(. l~
04· 'é 6. §. 7· p. 500. fi paToh que les maximes
trac es par la Société (m ce point exciroiellt cte,
c.
murfllures. Congf.2. Dur. 76. p. $00.
(» Ex,i1m: g~nlr. ~. -4. §. 3 6- $. p. 346.
(3 IbId. u. D(cilH, A. p. 351 .
Fv
�J,O
de tous ceux qu i ne lont pas dans la miare. Le but q u'on le plopof" , ell cte
con~ui~e cet ouvrage- à la plus grande
p,erteéhon , à. la.quell" doit _ !endre le
Rehgleux qUI taI t le facrihce de fon
bien; & s'il prend le parti de le donner
~ la ~ociété , il ne doit pomt l'applrquer
a telle o u telle maifon , (1) en paniculier, mais le lai 11er à la di lÎ,:'or.tIOll du
Général; ce qui dl le plus parfait .
Sl la S~ciét" a Ms befuins , el le peut
les expoler au Re ligieux: il eH m61l1e
da~s, l'ordre de la <ha rit" de leeourrr,
pretaablemenr aux externes , ceux qui
J'lOuS rOnt unis par des lièl1S (p iritue ls 2. J.
D 'ou Sua rez conclut que la ~oCI "té doit
étr~ prét~ree ; & lotfque la dltlritJu<i on
fe tait après le vœu de p aU\'lct~ , l'a u~orîté du Supc:rieur n'ell point l ornü lU
Ilmple confeil , il a dloÎ[ cl 'ordonner ce
q UI et! le plus contorme il l'ordre cfe Il
ch.rit" ; l'obéiOànee n'dl rlus t'mple-
DJent de
de\'Olf
de
fllbord ln:ltlO I1 ,
elle
cf! de néce lTlté conféqu"llte au vœu (J)'
(1 ) Confl. 3. c. J. §.9. F' l'f I. & in D,d.lr.
H . p. 375· Suarez. . d~Rtli..:. ~!)C. J• .:;. c. G. §'7'
p . ~oo. Ordinal. gtntr. t. '2. L'. "-41. n. 10.
(2) .c~nuf~uifque d~btt mt/gis dibb(rt fi}'i t(tnjJIn~.
'~$ fplrJl~abur. 9u.arn.. UlrQnt(J$ .... ufJ4 Ji Rtll·
t'o 4.que 'ntbgMl ~ fer ft loqu, ndo. (lrdo (harit.tl~
p ojlulat >
RehglOfU$ ln diflriout.nde.s tonu [lm
t.:vn. pr aft.rat; t rgo ut lpJt. J alt.al I:lf::( ordintm ftr"aN 7 .mt.rilà poufl. RdiCio lI e.r~ffitcltt-m (I/am J((/~.
T art.. ,ma,' & rtUl ~nem pu;diartm qUIt in t.o mil,.
ap«m·~. Sua rez 1 l..;. t. 5. §. 7. p. 491.
'(3) Qu~nJo. S~lpuior non. rantum ju ic,.u • fld
li'
t.,.
( ·, am. Il:J.!t uJ JUI. quod ouL!u$ tjfin t ,tIt 1'J.J1 "4 •
Jam urgu ncçtlilt4l UJÛ, Suarez.. /. ". c. 6. §. '$_
1 · 500.
'fi .
.
Œ
Nous avons déja vù que ce qUI C
cl é à la .loci"t.! l'ef! f, ns retOUI ( 1),
;n;ue le R eli gieux ,re~voyé clans les
fui tes , ne peut y n en prc::tendre,' '') ' La
Congrégation X, veut (L) qu o 1aél:e de
d<pouillement , don t elle délrbel e de
drelfer une formule, fa it p~rF.l1t " &
conçu de façon qu 'on ne p11l0e en e!1Ider l'elfet par aucun prétexte; & le
Général Aquaviva dans Ion régleme nt
fur cette matiere , avoue que l'I!xa&e
obfervation de ce point int"relfe la Société, & lui tient à cœur.
Un tenament qui demeure en (uf~en s ,
n'équinut point à I:abdication de~ bIens;
& ft quel que NOV Ice avolt t<f!" e n faveur de res pJ.re ns avant Con ent r~ e e ~
religion , MollOa cil d'avis (1) qu'on lUI
fignitic , après la premiere année de
probation. de ré voquer ce tellame nt
& de di(pofer en fav eur de la caufe
pic (*.) ; & fi la S0ciùé a el1 quelque
part à la dil1ribut ion , com me cela dOIt
être dans l'ordre de la charité, la fo rtle
du Novice ne révoquera poin t la donation.
Le contraire s'obf.. ve dans tous le~
Ordres. Il ef! d éfendu par le Concile
(1) Ex"",. gt'ltr. c 4. §.
n. 10 .
1.
p. 346. Ordin. gtner.
t. 1., p. 241.
( • ) Voy. NOTE XXXlI.
(2 ) Congr. 10. D ur. 1. t .
L p. GH .. .$- t. :c.
" . 241. n. 1(' .
(3) D ~ Jujl, & Jur. tom. T. tra:l. ~. difpu!. 13?n. JO. p. 51';. Su~ r&7., dt Rtl. Soc. 1. 4. t . 6 . §. IJ~
p. 50 l..
( ") Voy. NOTE Xxx tn.
F vj
�IJ1
de T rente (t) , & par les Papes , à (QU!
tes Monafreres) d'accepter aucune d~
nation de la part des 1\' ovices) Il œ
n'eft deux mms avant la profeffion, &
avec l'aurorilàtion de l' Evôque , La donarion tombe l, elle n'eft pas (uivie de
la profeffion, prof flione ITon fècud. Ces
Taix fi limpl", & (i jttfles , dont l'obl'c
ell d'empôcher que la vocation ne devienne forcée par le dépouillement des
bi~n s , ne (ont point reconnues par les
J éfu ites, ainli que nous raprrend (, la
Congrégation Ill , dans le recueil de,
D ecrets du Conci le qlri paroiOènr COntr aires à l' Intlttttt & aux privil.!ge"
Vainement dirait-on q tIe les loi x du
R oyaume Qllt pourvll à ces abus. 10-.
Cela ne juilitie point les Conllitutions
dom j'examine l 'efprit , qui a inffu é (ur
celui de h Société & de tOll' le s membres qui la compofeot, ,Q, I I échappe
toujours bien des chofes à la pr~caution
, des loix , quand des lleligie\lx ont des
Joix COntraJres qu'ils croient poU\'oir
obferver fuiVOnt les préjugés de leur
conrcience. Un jeune homme, qui prend
l 'habit étant ma itte de fe s biens, peut
e n dénaturer une partie, & la donner
e n fecret pendant fan Noviciat, Il eff
&!fendu aux autres Ordres de retenir
un pareil don; les J éfuites croiron:
pouvoi r le ga rder : les D écla rati ons (ur
l 'Examen fembloient en promettre la
('l
Stff. 2. r· Je Regular. Cap . 16.
Cor:g r . ? pole. 529& no . .... Compm,(o
pn/ll ltg. V. lJQ:Ul SqÛct.'ltl$ §. !J . pJg. :179 .
(:
'H
,
reflicotion au N o vi ce renvoyé,; maIS I~.:
D éclarations fur les ConftltutlOns déCIdent qu'on ~end ra ce qUl éta it en dé·
pôt: ce que le N ovice a donné ne I ~l
apparte nant plus, elles balancent S fI
convient de lui accorder par commt(t! . .
ration un peu pl us que ce qu i lui rene erl
pro pre c'eft-à-di re G on lui fera l'au·
mône de fa n propre bie n qu'il a donné_
La déciGon de cette quelho n déhca te
efl contiée au Supéri eur; la C o ngréga.
tian V la rro!>ve épineufe, & l'on con·
c1ut ( t ) que le Général en fera le maltre'
dans la pratiq ue.
J'ljoute rai par les mêmes conGdératians , qu'à l't'gard des bénéfices donc
les J Unites fe dépoui llent , Tes Confti-
ru rions laifTenr en trevoir le même derfein d 'en moyenner l'uni o n à que lque
C ollège ; & que ceux q,ui é tant emr"s
,tans la Société , tra itent fur leurs légitimes (1), ou (ur les biens q ui peuven'
leur obvenir dans les fuites , ne doivent
point le faire fans avertir le Génerll ,
la Société déd.rant au fu rpTu, qu'e lle
n'a aucun droÎt fur ces biens.
Les deux années de probation étane
finies, On parvient enfin à prononcer
les
Vœux Gmples qui lient à la Société, à
moins que le Généra l ne juge à propO$
de prolonger les épre uves; mais il fa llt
auparava~t que ce lui qui s'engage , ai r
eu connOl{fance de fa Re gle . Il cft die
('l
Coner· s· D ur. 8. png. H6.
(2 ConeT. 3. D cc,. 39. png. PJ.
�114
dans l'Examen (1) g<néral , qu'ml doit
lui montrer les ))écrets apoHoltques,
Dip/omJta apoftol"a [nftlttlli SOClI!la/ir J
& les Confiitutions & regles qu 'il doit
obferver ,- & même à plulieurs reprifes,
pour qn' il puiITe prendre une Mter mination ... Ifl férieufe avec une parfaite &
entic re connoHTance de rcs engage mens.
C es rairons font excelle ntes, & trèsfortement expol~es dan s le texte , On
ell furpris de tro uve r enruite des traces
pl us marclu<e, de ce qu'o n .Aèél:e de
cacher au Novice, que de ce qu'on a
foin de lui manifel,e r, Il efi dit qu'on
donnera communication cie l'Examen(l),
qui efi fort COUrt & renfer mé e n quarre
chapitres, & qu'on pourra même pour
cerraines confidérations lui en proporer
un aut,e encore p lus abrégé (l)'
On ajoute que li le fujet efi parfaitement: connu, on pou rra procéder à fa
(1 )
Eram.
J..ultr.
CJ?
1.
§. t 3· pcg.
)41,6-
in bec/ar. tf"d. A & G , p4 .... 141.. PO:f" Lllu, arum Apo{JoliulT/un. & Co~fluut 0llum. ( .. rt/i·
Ijuor:Jm , qu.s: al (jus Inftitutum PUÛ1C fll •• , •
conjidutttlorcm, Exam. gmu. C. 4 §. 41. f·]51.
(z) El.:pf:s thJobus aUI tribus dtt!l.us pof/lfiguf·
fum i" domum probation'l cXdmiluHl tl((UfoJt:ll
IIu ipittt • proU! in offi~io Examinatoris da/JrJ ~
lor ; & fLlinl/uatur Ct [.-ripmm EX/Hncn , ut fO/jJf
id maLUriùs confident. Confl. 1. Cap, 4. §, f·
potg. 163. VU. kctul. ~xam, enp, z. tom, 2 fa!.
J 05· (, Rcg. Mag, NOl /il. tom. 2, ptJg. ' 07·
(3) On 3 inféré dans les re~les de l' Examina·
teur lin Examen abrégé, qll' Ae eonfillc qu'en
dix,(cpt articles fort ruccinAs . T om. '1, p.1g. rOf·
On affure que ce n'ell point ]'u ra:!e de donntf
commuruc.1tion de ]'E~me n <JIll' No\' i,-e~..
Ijf
réception, fans s'''.ITujetti l' a Ulr ! egle9
prefed ees par ce t E xame n, & I o n ne
dit poi nt Ju fqu'ou peut aller cette difpenfe, T out ea incertain dans cet Ordre, l'âge de l'en"ée, le tems, la quali té des épreuves, l'âge des vœux, la
partie des Regles qu 'on mont re o u qu'on
He montre pas, T out ce qui efi fixé dans
les autres Ordres par des lo ix immuables , efi ici dans u n myfiere imp én ~
trab le,
L e Réglement de C lemen t VIII (,)
ne reco mmand e rien tant que d'infl:ruire
k Novice en de taIl de toutes les parties
de la reg le qu 'JI dOit em braITer , de la
nature des vœux dlèntic ls de religion,
de l'<tat réguli e r, & de toutes les lnaitu tions & Conllirutlons particuliel'es de
fo n Ordre ( 2 l,
Il ne s'agir pas r.m plement de lui apprendre ce qu'il do it obfcrver , maü~
encore ce que les a urres doivent oblèr ver à fon .!gard, pour qu'" connoilre
à fond l'état qu'il emb raITe, fes droits ,
fes devoirs & les fe,vitudes auxquelles
Il ,re foumet , Croit-on, par exemple,
'l" Il folt penms de cache r à un Novice
Jéfuite, que le Génér. l pou l'ra le renv.oyer après mê me qu',l aura fuit la profeffion folemnelle ?
J.! (~ Apud Fagnan . ù, CrIp. 24- Ne R cliIJ. txtr.J.
~J:1J/. ptlg, 4 00 . col. 1 . tom. 3.
11'«1.). De ngd4 ~uam profoffuri ful7t J t,.îblu VMÎ s
t ~~t::1 hs • jla//j,J//lC rcgda ri, &- trl.rs e' '/{fiu~
UrdzruJ ptcu!.
& Con,A'
~.~
Ji!.
. ,A aribul [ "'.1'Ill·mis
•
'J,llUU ()11UJUj
g_nl.r mJl'Ullnlur~ Ihçr. Cicm. V1J! . f :wtIOlC
mm. J. !.Jg, .. OO~
-Q"
J
�'lI!
.Te rai fonnerois en vain fur 1es<ontT01'C,
(.nces qu'o n donneaux Novices J éfuite~
touchant le r.'gime & l'In lHtut : tOUt
eft douteux, puiCqu'un art Cufpefr dirige
cetre communicatlon, & que la réti ..
cence ell plus ou moins grande fuivant
la qualité des Sujets. Nous Cçavo ns en
général qu'on ne doit point leur mOntrer les Conllitutions ( 1), mais fimple_
Ulent un fommaire des Conflitutions ; &
quand on trouve à propos de leur lire
la fumeure Bulle AJre nd ,lIte D omino de
Gr.'goire XIII, qui fulmine contre le9
impugnateurs de l'l nrueut , on leur cache foigneufement la partie de cette
Bulle qui renferme les objefrions faites
contre ce régime deCpotique , pane illâ
omtfTâ qWl agit de lmpugnatÎtme 1l1fti..
"'" ( 1). Que penCer de ce tte méthode
preCcrite par Aquaviva, quan d on la
compare avec le Réglement de Clement VIII!
Le Novice pendant fes éprecves fait
des vœux recrers dom on tienr regiflre ~
il n'ell point inftruit des Conllitutions
lo,rfquïl prononce fes vœux publics (');
la Société lui mo ntre ce qui peut l'éblouir, & cache <:e qui feroit naître
( 1) Non oporuhit Cort}/itulionrJ univuJ<lI, lib
ils 9/./i nQY; 4cadunt • !tgi; (cd (omp~ndium quoJ·
Jam
t
rum. ulJi qmhu6 ({uid fibi obJer)l(J nJum.fi~
Inulligat : nifi forrè Sl/perioTi vidutWF. tl/'Cu'
puu/ians ob Gal/fal, om,us VflOldi oporttrt. EXllm.
&tflU.
pag.
Cll
C'
Cap.!. in Dul.u" G. pag. 341. 6- tom . l.
n. 1 T. {, f~'1 '
10].
Ordinal. gt/ur. Mm. 1.. pag.
Voy" NOTE XXXIV.
340. n.
lt
r l7
pu
d.. réflexions. On s'engage. pas à
làns connoitre la nature des hens qu ob
fe donne.
Yœux fimples der fcolitr' approuv/r.
L'émillion des trois Vœux, de pauvreté, chafleté & obéitfance , après le
Noviciat, eft une eCpèce de profeflion ( 1): ce n'eft pourtant pas une pro(ellion réelle. Ces Vœu x fOllt prononcé.
en préeence de quelques perConnes de
la maifoll (2.), c"ram aliqwb1tS domefllris; ils font publics (j) . Ils ne font cependant poine folemnel s , ce qUl ne Ceroit pas furprenam, fi l'Ordre n'avoit
que des vœux flmples : malS ce qui eO:
étrange, c'eft que dans la même So ciété, il y ait diA"'ente forte de vœux
publics, dont les uns font Colemne ls,
& les autres ne le Cont pas. On donne
pour raifon , que ceux-ci ne font reçus
par perfonne ao nom de la Société , ils
ne font adrelrés qU'à Dieu feul (').
Ceft la Soci.'té qui examine le Sujet,
qui "adme t à l',,million de fes vœux;
ùft dans fon fein qu'il s font prononcés , elle en tient reginre; & cependant il ell dit que perConne ne les re(1) Les cinq al1~ pour la réclamation commen cent d ('omir Je ce jour. (elon Suare1- , 1. 3. c. 6..
§. 6. p~g. 409. Cene éminiorr des premiers vœux
dl cornp' ife (O\.lS le mot Pro(e(fion 1 dans le ch. '9de la S('(f. :15. de R(gt!a~. du Concile de Trente.
(:1) Conj!.
(~) Corifl·
$. el1p' .,. §. 3. rag. 406.
tap. 4. ÎI/ D t:c[tJr. A. p. 406.
r.
(') Voy" NOTE XXXV.
�'l8
çoit, Q uoique ces vœux (ojent C,tnple"
lis font réputés vœux fubflantiels de re,
Iigion , ils forment un empêchement
dirimant au mariage; & qu o iqu'ils foient
regardés cOmme vœux Cubfiantiel, de
religion, le G énéral peut en difpen_
rer ( [ ), C'efi un reo yerCemen t abColu
des regles obfervées de t o ut tems dan,
l'EgliCe,
Le Novice ne devie nt po int Profès
par l'émiffioo de Ces vœu x, & il devient
Religieux (,); il n'efi point P ro fè, dan,
(on Ordre, il efi Ce mbl abl e aux Prof"
des autres Ordres ( l ) , q uant aux obli,
gations qu 'il a comraél:ée, Le vœu n'en
oint folemnel pour aflù re r fan état; il
efi, pour ain!i d ire, à fa charge (4):
f
(1) Suarez dit que ce n'cil: point par m.. ùre
"1/-
de di(pen(c 1 ~ais. en irritant 10 \t:ru: no'l pu
d~m difpm[lI. tlofla , fd pt .. rr.od.,;m ;rrÙan"lIfJ,
lib. 3· cap. 9· §. J. fJJg· 4ïS ••. . . La SOCI<tc!
n'cn, PO!ot tenue de drfpenfn un Relir,ieux il (~IJ(e
de 1 mdlgence rie (es pareos qui ont be(oin tle (e-
COurs . pa rce que la (acuité de renvoye r qu'c~!e
s'dl ré(e.rv~c, n'efi que pour fon .w .. mllge : Ct -
139
., ,
fil quitte, il efi apoflat; la SOCl ete
qui n'a point reçu fes vœux, pe~t en
prendre droit & le réclame;. fUlvant
toute la rigueur des Canons; sil fe ma rie, le mariage efi nul. Mai.!i le G énérai le veut J tOUS fes vœux foot ané antis, l'empècheme", dirimant difparoit ,
le Religieux rentre dans le fiécle, &
,'engage légitimement dans les hens du
mariage.
L e J c!fuite , après Ces vœux !impies ,
dans lelquels dl compris celui de pauVl'er~, conferve dans les autres pays la
propriété de fe s biens , & la làculté de
fu ccéder ( 1); ce qui efi fort util e à ia
Soci~t~ : en France il la pe rd; ma is avec
la per miffion du Gé néral , \1 rentre dans
fes dro its éc hus p" à éc heoir , ce qui efi
fort à charge po ur les f.mille s,
Qu'efi-ce donc que le N o yjce ac quiert
dans fon Ordre par Pémillion de res
vœux , en r~ CO tnpeQre de toutes les
obli gations qu'i l contraél:e? Le titre
d 'Ecolier appro\lY o! , & le dro it de CQm-
,;w
en the Cc gél\~r3.11! • i! en P'Ofd pour jou il d!!s aveJrs attachées :\ ce titt ... ; & (Jans les chores de
r i5lJell ~ , il f~llt (~iOi n glier fi le Dec ret enYifagl! lot
(4) C e!t· it-dire ,re!3.tlvemtnt .) la Société. Cu
qu'en t;nt qu'cHe connmtc l'ba.t, Religieux . e
n'dl: que Gan~ cc C3S tJ ue le .!éfune pllurr.1 ~:.re
cenfé Pror~s . Slnret. ,l. 3. c. f · §. 4 6- 5. l" 41,6 .
( J) ('eft lm u(,lge reçû en Elp:lgne , en Italie ,
en F r~ndrcs & dam tous les alUres p;lyS, excey rt! en France, où les P .l r l~me[)S n'on t p.. s juge' à
propo\ de pern~eltr~ ce que le Sili nt Siége & le
C uncilc Ge T rente ~n t acco rdé. VIC ce S, IgI\J ...
ce , p ~r BouhoUfC, ilv. ). p.1g. )02. V. Vila J'tvi
COlor". Au.7Qrt /{oJ'lrio Lug l. 1660. p. 1)].
pencl'lIlt Il fI.' pourra que (on propre intér~t J'engage il donner la clifpenfe. IOI (IlIl' il (cra plus convellable p,ol;r le meilleur rltime, ad ho' am
confcrJ'atl~mm > de (cm'Clre r tot.:Jlement Je Slijef ,
CJ~te cc hu pe!mertre fi'affi(ler (es p:Jrtl1S en h3bu & (ous le nom de Jéfuite ,lIb. 3. (,Jp. G. §. q .
pag. 4 ...n .
(:1) I l nc peut p1"s 3c,epter un E\.è(h~ (ans I~
p ermlffion du G~n~ral. Sll,ue, , lit.. G. (OP' ~.
§. !Ci· pag 6:6. Confl. 9. cap. 3. §. ['.p,J~. 43 ".
() Et c'dt hien le m('lin~ , (c10n )U;lrCl: II/il
I./ t pafl.a ad mi",mum ,cflimiJl'oj , (,(,;,1':$ Ap()jlo/icoJ)
pr~ur c.art ~uji:m . 1 b. 3: (ap. 4. &. 21. P 'E!. 4('';'
Pf.;:,fe(hon en e ll..:!- ml.:me , 011 s'II
n'! !'envt(a 'e
�14 0
tnencer de bien plus longues épreuves ( , ) 1 apr~s lefquelles le Général dif_
pofera de lUI COmme il Ini plaira ou
pour le reDvo)'er 1 ou pOlir le placer
dans telle c1ane de Jéfuites qu'il jDgera
convenable. Certainement il n'y a point
d'égalité & de r éciproci t': dans cet engagement,
Suivant la formule rapportée dans '"
ConClitutions( L), l'afpirant J éCuite ajoute ~ux trOIS vœ,ux elfen tie is de religion,
qn" promet d obferver dans la Soci<té
de Jefus 1 une promelfe fp éciale d'emm
dans la SOCIété pour y palfcr fa vie, 1.
tout entendu (uiv an t l~s Con(litutions.
Cette promelfe eCl elle-même un qua.
tnéme vœu rliflinéè dt:s trois autres,
fi nous en croyon,( l) la Congrégation V
qUI 1 pour lier toujours plus le fujet, a
entrepris de fa feule autorité de tran(former en vœu cette (impie promerre ;
On la rédige par écrit dans un atte f<paré où elle eCl plus développé., On y
déclare exprenement qu'on entrera dans
telle c1alfe que le Général voudra 1 fuivant la formule rapportée tant au long
dans les Conllitution"
Le Novice devient donc Religieux
par le méme a&e dans lequel il fait
(1) ln Congr. 6. Can. r fi/il rrud.:nfu o!dina.
tllln, III Pi!!, c7:118um b'c n'lillm probat ionÏJ. 6- poft
Vota S,ho IZriUI1l cm ffa, pc, aliol dllos [a1ttm i1nnos fub mlljori ('u/lodil1 6- di{cip"na j/lnlo rcJ (on ti.
IICl1 ntur. Suarez, de Rclig. Soc. lib. 2. (I1P. 4. §. 4'
Pll!. 4l9.
(2) Tom. 2. pat. 168.
(3) CQngr.
j.
Decr.
j.
pat. 54).
'.
J~t
"ceu d'entrer quelque jour dans fon Or.
clre : c'eCl 1 dit-IOn 1 parce que le rang
qu' il acquiert d'Ecolier apprpuvé, le
biffe da os les épreuves pour les grades
ultérieurs ( , ), II promet de plus la Il~
liilité perpétuelle dans le même Ordre,
dont il fortira peut-être le lendemain;
le tOUt doit être entendu fuiv.nt les
Connitution" La relation de~ vœux
au!, Connitutions eH de drpit ; elle e,l l
nécerfaire 1 elle ell exprelfément marquée dans tous les vœux que font les
Jé(uitl's,
Lorfque de l'état de Novice le Jéfuite a palfé dans la c1alfe des Ecoliers
approuvés 1 il n'ell pas aifé de fuivre fa
marche 1 il eCl impoffible \le prévoir ce
qu'il deviendra 1 & très-difficile de démêler, après l'événement même, ce
qu 'on a décidé de fon (prt, Il a fait vœu
d'entrer dans la Société fuivant les
Confiitutions 1 c'eCl-à-dire qu'il a COn(enti à abandonner fa vocation au Génétal , en reClant dans une indifférence
abrolue, On a dit que la c1alfe des int,;fférens étoit fupprin: ~e : c'ell un jeu
de 'l Ots ; .'ls dOivent 1etre tou, (L) 1 &
atten-ire 1arrêt du Général fur leur deftlnée,
Le Gc"éral (l) pourra donc reteni,
(1) cone· ) Dur. 50. n. 3. pag 556. tom. ~.
pag.
III. n. 57.
(2) EXl1m. gt, ..,.
co~r. S. Du,. so:
C p 1 §
,a . . 6' 7· pag. Hl.
't • • pa . S5 •
E
(
X4m. gtna. ("'7
1
.
S. Ur. S. pat. H f &7j;f. . pag. 3B· Congo
çonS" 7. De" .. 19. p~g. 6>".:'" jO, n. 3· IJ6,
e·
�'4 1
ét<H"ne!1emeat un fujet dans les épreuve.
d 'Ecolier approuvé, le renv oyer, 10
réduire au plus bas office de la llla'fon
dans l'état de Coadjuteur temporel (1),
le borner à la médiocrité des Coadju_
teurs (piriruels , le payer du grade ilIu_
foire de Profès des trois vœux, ()u l'é.
lever au ranz fup rême de Profès des
quatre vœux.
Ainu le vœu d'entrer dallS la'Société
ell un vœu dont l'objer ell Rottant, &
abandonné à la volonté d'autrui, Qu'on
ne diCe pas que celui qui f.it ces promenes en connoit l'é tendue: trOp de'
chofes effenrielles lui fonr cachées, ain"
que nous l'avot)' vu; c'ell abuCer de la
jeuneffe & du zèle, Il y a dans cet aban,
don abColu trop de politique de la part
des Supérieurs, & t rop de l "Gon pour
le fuj et,
Un Religieux fidèle à res devoirs, a
droit à la profeffion, après les épreuves
requ ifes; c'ell l'objer où il s tendent
tous ; c'ell celui que Ce propoCent ceux.
qui font la promeffe myllérieufe renfer.
mée dans la formule des vœux fimples'
& il n'ell pas rare de voir chez les .T,.
fuites des Religieux très-édi6ans & très'
laborieux, qui en font perpétuel\;!ment
(1) Comme les Apôtres prirent lel~S COlldjl1~
teurs temporels dans le Clergé. il ' paru déCe1lt
que . l~s Coadjuteurs temporels desJéCuites fu~cnt
Reügleux J & pris dans le mf·le Ordre. 5ttT1t
jn; C~lI.djutoru Apoflolorum tX C/~"'. affumpti
font t ~ta ho ! noj/ros COlI.dj",ortJ Rt!~~jofos tff~ 1
&- IX lat/lm R tligiont djJml • !UcuuiJfimum JlIJ(~
5.",,,-, ihiA, lib, 7, C..' J, §. J. pag. 6p,
'41
exclus. Pie V voulOit (,) que tous lee
Prêtres fuffent Profès; les J efuites n'ont
jamais voulu adopter ce tempérament.
Quelle ea donc cette idée fublime , atcacMe à l'état de Profès? Pourquoi ceIni qu'on juge digne du Sacerdoce, ne
le (era·t-i1 point d'être Profès dans la
Sociéie ?
Cea le Général qui admet le Novice
dans la claffe des Ecoliers approuvés,
vrai Séminaire de la Société; c'ert lui
(eul qui décide arbitrairement de leur
promotion aux grades ultérieurs ( 2l.
n n'y a rien de 6xe, ni pour Cervir de
regle. à ces promotions, ni pour en dét~nlllnel' l'époque , parce que cette fixat~on répu gne rait à l'enence même de
1 Jnlhtut : C"m & 1IoJlri (J InJl",,,i ji,bf!a ll t"altbtH hoc plane reptlgllet. Il feroit
l~u tl !e de vouloir comparer ces !oix arbItraIres avec ce!Jes des autres Reli_
gleux.
La promotion faite ell encore un my(_
te~e enCel'eh dans l'intérieur de la Socleté; & le public ignore fi un Jéruite
dt Ecoher approuvé, Coadjuteur for_
mé, Profès des trois ou des q Hatre
v~ux, Le Provincial & le Reél:eur
d une MOIron Profeffe font certainement
Profès des quatre vœux; c'e rt tout ce
} 1) Hijl. Soc, lt.f. A/l8ort Sacchin . Pllrt. j.
Il . 8'lllg. ,381. Voyez NOTE~ V. & XX I.
. (2) "~"} U$ Il'Idnu pToprii CUjUJqflt grlldllJ j lldi_
~l~,!" n(lftri fOmu2 Irrjtitut i, & Apo/loficl1! COIIj/i.
wtlOf/tJ tjJt yolutmnt. Congo 5. CIlf!, II.
116
(J} TQr!J . 1. Coner, 5. CGn. Il. fDt. 7't.'
•
�tH
qu'on peut apprendre dans la leaue, de
de ux volumes de C onllitutions,
On tro uve feulement dans la Congré.
gation VIII , decr, Il' q ue la profeflion
fuite avant trente-trois ans par celui qui
a caché [on âge , ell valide, quoiqu'il
mérite pénitence; ce qui peut làire
foupçonner qu'on n'cil pas communé,
men t Protès avant cet âge, Cependant
on lit dans les ConfHtutions que l'âge(l)
de vingt.cinq ans e ll convenable pou r 1.
profeffion & pour l'é tat de Coadjuteur ;
l es regles fur les matie res les plus importantes, ne font que des convenanc es, c'e llia politique qui décide,
Il ell écri t dans les ConfHtutions,
qu'après les études dont le cours n'en
point réglé, & les épreuves que le
Général peut fans cefTe prolonger &
multiplier, il faut pafTer par une nouvelle
année de probation pou r parvenir à la
profeflion (L); c'ell communément.pr!,
cette année , /le après tous les examen,
qui la fui vent, q u'on fait la f':paration
(1) Confl. l. Cap. 2.. §. n . pDg. 360.
Le Général peut difpenfer de l'âge de \lin~
.cinq ans . Ibid. Cap . 3. in Decl-u. K. pllg. }61,
SH3rez croit qu'il ne peut difpenfer que LU CORlpléOlent des vingt-cinq ans. Lib. 6. Cap. 1. §. f.
PQg· sn·
Confi , " <dp_ l, §, 3, poç, 40" , , " .u
n'e-n pas nit que la Profcffion dOive Cuivre .1pm
c ette année. Ce terme d'un an dl donné comm.'
4ttant nécelI'aire pour le moins. PofiuJj tfl lafltùm
pro ttnnÎno pdn-Îtdtir. Snarez. lib . 6. rap. 1.
§. 15, pag. S83. Le Gént':ral peut en dilfenrer,
Cpng. J6. Dur. 34· PdG' 68}.
e')
des
J.ff
Iks e1 uspour la dignité de Profès , & de
ccux qu'un rejetre rann i les Coacljuteurs. Mais on ne doit p:\s croire que
l'oracle s'exp lique {ur le champ; la profenio:1 eft cOJll mun~me nt Jctard ée â de
plus longs termes_
D 'autre part) la Congrégation V nous
apprend ( 1) que le Gén':ral peut ad met.tre à la profeOlon au fortil' du Noviciat;
qu'il peut même pour caures graves erl
abdge r le cours , à l'dlèt cI 'accélérer
cette profeOion anticipée, Il Y a donc
des Profès privilég 'és, qu'on admet fur
le champ à la proteflion aorès les deu ~
a~ s de la premiere probadon) & même
qu'on en difpenre , puifque ce u'd, qu'à
leur égard qqe la Congrégation déCide
qu'o~ peut trouver des raifom graves
de dlfpeflfe pOur la premiere épreuve
de d eux ans_ ~e pallàge n'cil pas le feu l
qUI fOlt my(!eri euK & én igma t i9, ue fur
ces Profès pril'ilogiés,
Coadjuteurs fPiriltttlr.
L es Coadjuteurs fpirituels font de
deux , fortp , Il y Cn a qui fm le
cha?,p defhués à cet état, y entrent
ap~es les de~x ans de probation: ceux
qUI oO! parre du Noviciat dans la claire
<les Eco),ers app ronvés , font obligés
d.e faire \1n~, rroifitfll1e année ci e pro~'\.
~IO~ avant 1t:miffion des l'œux cie Coad..
~!.lteu cs . Cerre troiut!me année eH le:
f4!j.1 ;6;'on,g. J• .J)(u. 1). p. 547. 6- Dzcr. 63,.
�'46
voUe qui couvre ceux qu'on ne veut
pomt elever au rang de Profès.
Lorfque la volome: du Gél1~pl ::,'e:-:_
l,hque, & ~u ' il deni"e l'Ecolier en.
tr~r dans la cldrè des Coadjuteurs tÔT.
IO~S, )'arrét et} ,pour ainfi d ire J irrév'o_
.cable (1). La gloire des Coac)jlHetirs
a
fpirllucl s {e borne à "tle les aides des
Protès clans leurs exercices fpirirllel s &
.bns le foin de /'.'ducation de la Jeu.
netlè ; leur nomhre étoit hx~ à vingt
par les premieres !lui le", , il a ét.! permi,
\'ar d'autres de les multiplier. Nous {,."
vOns que pour étre
Profès des trois
il f.!l1t ordinairement avoir au
moins la capacit~ (uttirante ou rcqu i!~
dans un bon COf/reneur. La meli,,~
des talens dertr.!s dans le Coadjuteur
{pirituel elt à peu près la mêllile.
En général, la Société exige (,) une
/lottrine (aine, de la di{crétion & du
tli fcernement, un bon ju gemenr , de la
mémoire, de la roliclité dans le cara<.
t ère ; elle delire de la grace dans le di"r.
vœux,
cours) une figure honnête, une bonne
famé: ce foot les nuances difleremes
dans ces dons, ou l'ufage qu'on en fait,
qui décident apparemment le {art de
ceux ~u 'on relegue dans la c1alfe des
Coadjuteurs; cepenoant fi nous en
(:ro} ons les plaintes formées au com.
'47
mencement du dix.{eptiéme fiécle , plu,
des plus faints & des plus cl ottes
"eurs
S ., ( , .
bo'
perforlOages de la OCIetl: ctOl~nt.
1ne's à certe fonttion , pour
cr: .les dOlgner
de la participation aux, 3nalres . .
Les vœux des Coadjuteurs drlferent
en plufieurs points des premIers y~ux
qu'ils ont faits rn fartant du l'lOV1Clat ;
ils ne dirent plus qu'ils el~trerOn[ d a ,~s
1> Soci"'.! , leur lot dl décIdé, & vrar(emblablement ils n'entreront Jall},als
dans la c1aOe triomphante des Protes,
qui eft la l'raie Soci.!r".
,,
lis prononcent leu rs vœux dans 1 Eglire , ou la Chapelle de la rn.lrOn, ou
autre lieu d~cent , en pr~rence des perfonnes de la mailon & de quelques ex·
terne s , plus ou moins, fui\'ant la prudence de celui qui les reçoit. Cco:) vœux
ont encore un degré de publicité de plui
que les premiers vœux; mais ce qui les
difiingue eOentiellement, c'ell qu' ri s
font re çus par la perfonne ~ue le Géné.
raI délégue; & qu'on ne peut plus dire
qu'ils ne {oot faits qu'à Dieu (eul , pr.omillo libi R. PalTi N , Cependant l'eRet
cO: abfolument le même : ces
VŒux
ne
font que fimples, malgré leur publicité
& l'int~rvention du Général: parce que
c'efll'intention ( 1) de ce lui qui les fait
& de celui qui les reçoit, qu'ils ne foient
pas fol emne ls , 1ft lite Cmill4ml.tT , llf e
admitlamul fit foleml/ia.
(1) Confl. 5.. {,"r.~. ih D ul,],.. A. pa.~ . .(06.
S~uUcz 1 d~ Rd,C· SOI.. 1.;. r. 2. §.~. p. 6!8.
G ij
�,~i
La perpétuité prolDlfc ne devient pa,
plus Ihble(I) , quoiqu'elle foitformelle_
ment accep tée; leur vœu ren fl!rme [Ou ..
jours la condition fous-entendue, fi la
Sociétt! conCent à les garder, fi SoC/ails
(OI tt/Urt "'-" O/f t (1.); il s peuvt:llt ~[fe rer,-
voy"s comme le, Ecoliers ( 1 l 'pprou,
v"s, Qu'dt-ce donc que le Coadjuteur
acquiert par fa promotion? L'a\lamage
d'entrer un peu plus avant dans la So-
ciàc: , avec une cfpcce d'affurance de
n'y entre r jamais en réa lité , L e Helto_
rat leur étoit autrefois comme afrea~( 4);
mais on s'elt plaint depui s lon g - te ms
que les places leur, étaient rO.u~e lJt COr
levées par les Profes, L eur prII'll<ge le
plus certain elt d 'être fu[cepnble; cles
graces qu on a coutume de comm un i-
quer aux Profès pour le f~co u rs des
ames (5) . Du rcHe leur nouveau cine"
qui ne leur donne pas de gr:wdes pr~
rog.ti':es , les foumet à quelques obh-
r
(1) Non fi../nl ut QI (oluû' perrtll . .J •
d (tJr,
p.Jrlt l' cH'enûflm . .)uarcl. 1 J. Rd. Sv .. l.b. j .
cap. '1. §. 1· pag. 628 .
('1) Confi. ~. c. 4. in D u'ar. n. r· .r6.
.
u
diffici! eme n ~ , (elon ~narel., au rÔlnt
3 & 4 Con.~fée;atioll I\!~ c{'mp;,r.e .. UI
PfO(~S cn cette paTtie. r..t ,is I\! plus ou le mOI/15 èe
tlifficulté eA I:lilfé il rarbitr ~~e (b Gé"ér?!, r.CII
efl dularata h«c d lffettntia .r';-~'UI,i im m ·pi. ,s.. mi·
rllU , Jed arhùrio GC1uaiu r.[laol. J)ld. Suarcz,
1'7. c. '2 . §. 11. P 6~ o .
(4) Schola.uJ etiJm approh.u! S.l(c,..!.u·tJ, Fojfllnt
effi. Retions Colllgiorhm • 'l U/t! htJbenl roftJpo,
(3) Plui
<'lue la
llt.",
2.
Quommoda'am flatui.
l vU/. S,uOiret . 1. 7. c.
1.
ta llUm
C-fJflJ'cn!U.Uf1h
§. 8. p. h7 '
ü) Lzam, G.." , ,.6, §, . , P' lH'
'4~
gations nouvelles , & il faut bien què
cet érat ait paru fàcheux & humiliant :t
plulieurs, puifqu'en leur rappell,arH l '~ "
biigation de demeurer dans 1 mdllf,,te rrce pour le choix des clalfes , on
Jeur défend dans l'Examen de demander à paffer dans le rang des Coadjutel,rs temporels, ou Freres Lais (1 l.
Ce qui paroit donner créance au x plamtes autrefois làites fur la trop grande
aucoot" donnée par le Général à c es
Coadjureurs tempore ls , par l'effet du
dcfpotlfme qui é leve les [ujets du plus
bas état,
Le Coadjuteur (, l elt du nombre de
ceux qui (ont réduits à vi vre d'aumôt'les; mais cette mendicité n'cCl: à charge
à perfonne dans l'Ord re des Jéfuites ;
i l ne doit p lus être entretenu fur le re venu des Maifons & Colléges , & il le
lèra toujours; il elt dépouillé de res
biens, on ne fçait pas trop pourquoi (j),
(1) Exam. Cuur. c. 6. ~ . f. p. lH SUOirez. dit
<tue les Coadjuteurs regardent les Profès comme
leurs peres . & ccux-ci les Coadjuteurs 1 commo
leurs comF3gnons de milice. commilil cJl/cS. Ibid.
1·7· c. 1. ~. 9. p. 619.
(1) Tous les Jé(uitc$ (ont mendiam en réalité "
& non par fi€lion • CllÎvant Suarez; l'Ecolicr l'cn
aua;. r. 4. c. ~. §. t 1 . p. 4?3. mais Il I)' I!A pas
membre cles m:liCons :ncndiantc$. comme le Profès
& Ic Coadiuteur.
(3) Er Jure commun;, VOlUm tonml" nonyotcrlll
!rune tff~aum nabcu. cum Joltmnc nQn fll. i bid:
Sl1llrez ,1. 4. c. 4. §. :1. pag. 491.
Les Brnéfic~s ne vacquent point par les vœux
de Coadjutcur. Conc,.. 1. Dur. ' 40. p. 481.. La
Congr. f. D.:cr. ' 9· p. f48. Veut que Ics Ecoliers
tenOJlCCnt a leurs bénéfices après les Ifeux ans do
G lij
�11 0
car Ces vœux font fimples comme ceux
des Ecoliers, & ne renferment à cet
égard que les mê!l'es engagemen ~ ; mais
il falloit bien aOlgner un terme a ~ette
retention des biens, & la $ocleté a
tout le tems néceifaire pour prendre 1<,
mefures qu 'elle juge convenables à ,cet
objet depui s l'entrée en probation Jufq u'à l~ profeJlion , ou à l'é miflion des
vœux de C oad juteur, que le Général
recule au befoin tant qu'il lui plait, ,
Le feul engagement que le CoadJU'
teur ptenne au-delà de ceux des EcoHers J en fuiv ant la formule des V~Ug ,
c'ef! l'obli gation de fe <onfacrer à 1éducation de la Jeune{(e, pewllaron ct/Tain
circa puao rum et"nditio ncm; cet engage~
ment lui ef! commun aI'ec les Prore,;
il n'y a que les Ecoliers qui n'y fOlen!
pas fournis: & comme tout ef! bIzarre
dans cet O rdre , ceux qui ne font pOIDt
chargés de cette obliga tion par leurs
vœux, font prefque les feuls à q UI b
Société l'impoCe; les C oadjuteurs 'lUI
partagent le vœu, partage nt aulli la, fi·
cuité de le laiirec fans exécution , L engagement d'inf!ruire les e nfans eft foadame ntal dans cet ln fli tu t , Cuivant le,
premieres Bulles; c'ef! un des prulClpaux motifs que S, Ignace & Ces Com pagnons prélenterent à Paul Ill. 1'0."'
faire app rouver leu1 Ordre dans fa IUlf,
m,l\'ici;lt· mais lorCque ce Decret s'~XiC'ltt.!fi
, ne vilcquent pOInt
~ 'Ilion
B(néhces
par l' enll
1 ('du
\ œu x ih '"acqueot p; r la démilTion du H ~Jlt .
Bull. ,1;47" tom. J. . pag.
GE'$ VOCIIX de CoadJutclJr.
Z 31.
11 fn
/1.
CI'
li C
!'P~CI
.
J
rt
Cafice: les Prof'ès , qui rep rl!felfterit le
Corps de la Soch' té proprement dite, en
font un \'œu fpé cial ; cependant ils n'one
pas tardé de vouloir s'en dé livrer. Les
Déclacatiens fur la fdr mule des l'ceux
( 1) de profeflion inCmuent que l'obli ga"
t ian d'inflru ire les enfans n'ef! pas plus
érroite que celle de vacquer aux autres
exercices fpiri toels pour le recours du
prochain , & que s'i l ef! fuit mentio n de
Téducation de la jeunen;, dans les vœux ,
ce n'eil: que pour la ren dre recommanda...
ble, & pour empêcher que des fonct ions plus flatte ures ne la tiffent perdre
de VllC.
Dans la Congrégation premiere on
demanda ) s'il ne convenolt pas que les
Profès s'acquittaITent quelquefois en
perfonne de leur vœu pour IInllru&ion
chn:tienne des ennns; J'aflàire fut renvoyée au Général, qJJi r époodi t en recommandant aux ProFès de vacque r il
ce pieux exercice ) ain{j qu'ils en ùoien t
chargés par leurs vœ ux & par les Bul les
Apofloliques, $, I gnace ayant ord onné
à tous les Profès d'enCeigner la jeuneffe ,
au 11101l1S pendant quarame jo'urs dan'i'
tout le COUrs de leur vic : P ater qUldrm
noftrr IgJUltiuI injunxÎl jingu/iI ProftfJort/m ) ut frmrl FCY fjuad ragima
airs i d
fo rmn l, (~) Cette obligation ain" ré-
�'p
in
luite n'en pas conlidérab le. La mêlï'e'
décil ion dl donnée pou r les Coadjuteu<s
(1) par la C ongrég1tion II.
P roft! drs trois V (Itl.\" ,
femnité'reconnue de leurs vœux ! & en'
quoi elle les dinin g ue ,des, Coadjuteurs.
Ipi ritllels; c'efi ce qu li n ell pas /àclie
dedénnir. Ils font Inhabdes a ux grandes
dignités, privés de voix all:ive & paffive pour les élell:ions '. cOmme les Coa~
juteurs, & ceux - Cl font dépoUl II <s
comme eux de le urs bi ens. L es Profès
des troi, vœux peuvent être appe llés
dan s les Congrégations , po ur traiter de s
aflàires dont ils Cont infir nits; ( 1 ) mais
les Coadjuteurs le font aufli , &: fur-tou t
quand il s foo t olliciers, COhl me R ecte urs , Proc ureurs des M.irons & Coll eges. En quoi conlille donc cetre différence? étoit-elle al~ez eflenridle pOl1r
introdui re une nouvelle c1aflè dans la
hiéj'a rchie de la Soci-itt! , qui n'étoit'
point de j'anc ienne I nClitution , & qui
ne fut d'abord autorirée C}ue par un:!
c1aure fugitive de la Bulle de Jules Ill,
de l'an q 50 !
A u-delfus des Coadjuteurs & au-der_
fous des grands Profès, i l )' a une d.lfe
mito)'enne , qui font les Profès des
t'rois vœux. (2.) Leurs vœux ne differèllt
de ceux des grand s Profès q\l'en ce qu'ds
ne font point le qu at ricrne vœu tlobéiffan ce au Pape rour les Millioos. (!l lls
ne ditt"elenr en rien de ceux des Coadju rel1 rs fpirituds ; ce font m~n,cs eng1gcmen!J , mêmes mots, même :<?111lC t~~·
r ~r:elire: cefèndant ces dl:ll't tonnules
de VO~llX entiertment f(mb:Jbles ) produiCent des eAets dilfhens , puiCql!e les
uns font fim~les, les au tres rokmnels:
la direll:ion d'intention fait tout dans la
Société.
S i l'on demande à préfent ce qu'opere
en faveur de ces demi Profès (.) la fo( 1) Dur.
J~.
p. 498.
(2) COfljJ. 5· (. 2. §. 3.
403 . r .um. gwr.
c. 1. in Dtc/4r. D. r. 34::. . . •• N: (r',l 'um full'
tfft (ut fic di~1lJ1l ) dlll:";,,,m à g. ;l,dll rf/ltlla/IUI
(:o:djll:omm ; ftd.in tO t["c 9,.nfi [pe.loJ/tm. e..\aptto 'um . Suarez. Ibid. 1. 7. ,'. 1. §. 6. F' 616.
(3) Il ne cûmicnt point que 1.. Sod~le les ex·
pure elle-mêmc aux 1\IdTi,ms p, Iltifi, ales .... , Ils
I_e doivent pOÎut être ('J1\'v)~s t!;,ns I~~ J\ldlions ,
~mm{: Chefs 1 la'1j /.Jm C::Iri·tJ_MiJ/lo.wm . J~lIf.
Suarez. !. ï. c. 1. ~. } . p. 6~6 . SUJrCL les compale
aux Dirciples • & les I J{OI~s des Cjl'atre \'ccux aUl
Apôues. lb d. §. ?.
(4) Ils ne peun~nt être Afflflans ord·n.ujJJ~If(,
fionli~ 9. c. 5. D ed• .d. p. ",, -p •• , , J\.Jadnwup
r.
é-ré. le rlcrnicr Aflifi;-nt non Prores. SOIcrhin 1 Hi/1.
.Soc. ltf. P.J'~. 1.. l. 3. n, 1 • • •• )uiv;-nt 1.1 f<.>rm\;'e
de la Congr. G~n~r. n. l'S. t 1.. p. 2~. les AfTil':;'lnç
o:-i\·('nt .!tre ~bfolu m en t Profês des qu"tre \·œme ...•
Les (lrofcs des trois vœllx ne ronr l'oint 3ppel s
2\IX
COJ'grégations Provinci:'lles par le titre é~
leur Prof:flion • ex vi Profcffionif . . . . . Ils ne
peul"E~nt etre Procure urs etes Provinces. FOrmlt!.
Cong', Prac:t, . c. 1. §. 1. 1. 1. . p. 41. Cerg. 1. ,
çall. 29. 1. 1. p. 706 , •. . , De tlroit ÇOrn m\1n ,
ils ne pell\'Cllt (tre Provinciaux ni Reél clIrs res'
mai rons Prof('{fcs. Conft. 8, c. 3. in Dccl. A. pa~.
-4'18. Con:;: 1. D r". 41., p. 46~. COIIgr. 3. C..:n . 13r,re ';10. ~L1are7, 1. 7.. C. 1. §. 8. p. 62 7.
(1) ConJl. 8. c. 3, §, J. p. 'f17 1 & in Dtdar• .A't
P;
ilS.·
�114
Seroit-ce une dénomination purement
honoraire, ( 1) in1aginéc pour la donner
en coo(0 lat10n
à ceux qu'on
craint d'hu-
milier par le {impie titre de Coadjuteur!
Suarez obferve que celte Profellioh des
trois vœux dt un moyen uri le pour dé·
lier certai nes perronnes d'un mariage(,)
contraélé & non ronlommé , (ans les ad·
mettre à la Profdf,on des quatre vœux,
Ce cas ell: trop rare pour
aVO Ir
fervi de
motif à cette inllitution. Ici un autre
d oute re prélenre fur les qualités qui
peu vent , de droit commun, procurer
au J éfu ite le l ~ge r avantage de cette
Profdlio n imparf.lire, ou le lui faire refu (er,
L e Coadjuteur doit émi Prétre, e.
doué d'une Ic ien: e (u mflnte pour aid"
la Soci <Et~ dans l'exercice de fl's fonctions fpirituelle s ; le Prof';s <'es trois
vœux doit avoir la capacit é au mO.ns
req uiCe pour un Confi, neu r. La diflance
( j) emre ces deux ho mmes n'ell ras
( 1) Hi Proftffi ujum Vù tc-rum in Sucict.J/e
C04Jjutoru
p, 616,
(3 ) On demande
a pel!
qU()$
1
fp"id/i
tslUJ.f..l m pr.,uJg ati va Jjg ll0 ~ judlCoJ I ,s"" iuaJ. ft iJ.
,!) uar(,' L • 1. 6. c. 3· §. 4· p. 5t-i 4·
( 2) J n terd~m J'otefl u pcd: rc aliquoJ Tuipi ,J
hoc ç cnlH profeDwnH , ut fi t ln ~ tJ.-ietJ te m"tllH
dij{Aflcndi matTimCJnù.m T.Hu m " ron , nùtt nJ../fJf.:tJîoncm j/uJiuor YO(Ofum. lh/d. l. 7. c. 1. ~. "
[ :Jnt fP jr;lfll1l($ •
IlJ "I Cn
pr h le s mêmes qualités
~ Oi Il S l'un <l ue dan s l'autre : dans le Pl ofes JI fallt
q .l(~l q ues exch: ,ou d.. ns les manilles extéri cmcs ~e
la r" lO t IW~ , Ol! d<lns le s rvicc5 fp iritLlcls tendus à
eu 1 a l' [I:. I ,f~ ou a 1" Sv<. ic:t é . Ol1 enfin quelque
<311fé qui exiic de la Soci ..!tC: ce t ctOl1r cil! le'\/&"
o
1
r. .
olCmce. lhld. Suarez.) 1.1 . c,
1.
§. 7' p. 6:7-
1! f
.
artèz marquée, pour vouloi r dini'nl(Uéi'
leur état: & d'autre part, pourquoi <c
Profès des trois vœux, qu on (u pro'e
écimé, pieu x , zélé , & qui a blanch i
dans Iesrravaux de l'Ordre, ne peut il
étre promù . à la pleine Profellion? (1)
T our Relig,eux a un droit naturel d'y
parvenir à ce priX, la politique (eule
peut l'en exclu re contre J"efpril de l'E gliCe ,
S,mrez qui regarde ces Profès des
troIS vœux COmme des Coadj uteu rs décods '. nous alli"e que 10. Coadj uteurs
font d'gnes à tcms égards d'"tre admis à
i.t ) ;:rande Profdfion ; mais qu'il a paru
fu,n rJn t pour leur
rdlut , de les incor-
porer ( <l, il 1.\ Sociét': d'une maniere plus
l' mple. Ce font-là les rairon, qu'on donns, lor f'lu 'on efl réfolu de cacher le"
v.:rllables.
Ne che rchons donc point les caures
qu, cl ,flinguent le Prolès des trois vœu x
du COlJ)ute\ll' , dans quelques foible S'
nua nc~ 3 ~Ie ta.fcns ou de rciencc. Les.
C o.nfiitut IOfb)
qui
ne nous parlent ja-
n"l5 de ces l'rofès que dans le fl 1 1
plus laconique, nou, lai nént ent~n~r~
(1: 1"id. SI1;1rer:, i~jli.l. 7. c. 1. §. ~. p. G'!.6.
( ) Rl!P?nt!ttur. non proptuc4 ho, Rer irifi
;~;~ aJmw! ad ~Toftffiont!mf()ltmncm. 9Iûan~~ï,/:;
,.
~tlt ~"~tUtl,S J vd 9uÙt non ! O.DJ.r1l militA {;;
"Ta via mm j fl ULJ i S '
,. ' ~d nu;rI. 44
"/1
'J i
.
n Octctate 0;1"
1 aTum per/c'Elion
6'
r. J ,< ./
plitiùri modo' S cI!' . '!I"uum J~!is tJi aüo fWJd
Ot ltt4 t l '''CI)1'POT.JTl
&- u t ' r.
gr" Il & l/iimilitiJtc tOlJr~n'c"ntr
1. zn JI.I.O
fu m'.r
'
J'
,~~~
'FJIS
J 1fJtr, (f/.J f1l r.:li ,.j"ni. l,', id 1 7 '
_ § •
p, 61.).
c o ' • . ~ _. ,9·
id ..
CV)
�,,6
que l'crpece en el1 peu commune . Br
qu'on" ne les crée que pour des rairons
import:tntes, r.uo Idm CI. el' 11 011 fiur call~
fisp'ClIliard",; ( , ) & lallu lle de Jub
III, que c '~11 une di(pcnr" accurd"e à
quelques rujets en fal'eur de leur dél'o.
tion , & attendu la qu.lit.! des perron.
nes , proptf'r ,pfontrn tln'orio/hm, &
per!ol/arum qMIII",,,n. (.) La c1alle des
PI ofes <.les noi s \'œux a ét~ clans la fuite
tlmltiphéc, on dit qUI!- celle des grands
l'rofès ~11 aujourd'hu i pl"s nombreure
qu'elle n"t!toi[ autrefois. On ne trQu\'a
t,,,
(l ) que trente- cinq P ro
dcs qllatl<
vceux à la mO rt de S, I gnace , mal gl'
les progrès ,"?icles de la Soci"'.' qui
al oit è èrlors douze Provinces (4) &
cene domiciles ; li Y eut des Provinces
de l'Ordre qui ne purent en fournir
qulln fcu l , & quoique le beroin fllt
pccffJnt r la Congréga tion o'()fa en cr~er
aucun pendant l'i n'encglie.
Je ne chercherai ro ir.t à devioer des
6nigmes qu'on a \'oulu rendre impéné.
trables: J obrene feulem ent q u'un Ordre el1 trop myl1 é rieux, lorr,!u'une lee·
nlCeréfléchie de.deux volumes de Conf(1) Conj/. r. ,. 2 .. §. l. p. 4' l.
(1) T. 1. p. '4 .
(~) Hij/. Suc. hf alla. Sa _chin. part. 1. ,. T.
~ .20. Sui '/~nt les litles donnl'es pOlr les Jéfuites
de cette Pro~'ince, ils (on t tl;)US ou Profès du
ql1atre .vœux, ou Eëoliers approuvés j il n'y aurait
~I\C ni Profès des trois vœux J ni Coadjuteur (pI.
muel ; ccla paroit étrange· n'y auroit-il pas db..
!'laffeflatio n ?:
)
(tl.Suarce ,j!id.: !, -I. ,,4- §. 8, p. J99.
'If7
. ;cHutions ailfe encore ~nt d'obrc\fnte
{ur la part.ie la plus eOentlelle de fes
loix. Nous apprenons dans les Conl1,.
turions, que pour la Pro f~{lion des tro~s
yœuX faite ruivant le dr ~lt c~mmun, li
convient ( 1) que le fUJ et art paffé au
moins fepc ans dans l'Ordre; qu'outre
l'élUde & la connoiffance des lettres, Il
faut avoir étudié quarre ans en théologie pour être digne d'"tre P rofès;. quecependant la (cience du DrO it canoOlque,ou d'autres dons du Ciel, peuvent en
teni r lieu pour le Profès de s tro is vœux;-
& q ue pOlir 1. Profe ff, on même des quatre vœux, le Général peut en difp.enfel"
des hommes dl(\ingué s , (1) t'trI '"lIgnes,
& qu'une gra nde connoiOânce des be lIesletrres, avec q_uelque teinture de Théolog;e , peut quelquefois mériter la Profeff.on des quarre vœux.
Mais ce qui el1: infiniment plu s remar--
quabl e, c'e ll que le Coadjuteur & Je.
E rofès des quatre vœux doivent être Prêt res, & qu'on n'exige pas toujourS'
le facerdoce (l) pour la Profeffron des·
trois vœex : cette c lalfe ell furceptible.
de to nte forte de dlfpe nfes. (*) Qu'ell-ce que ces Profès dlfpenfés de la Prêtrire? Seraient-ce ceux qui n'ont pointquitté les vêtemen, du hécle pend ant:
leur Noviciat, & qu i demeurant dans.·
(1 ) Confl. 5· c. 2 . §. 3, p. 401.
'
( ~) Cor.jl. 5. c. 1. in Dtclar. B ; p. 404.
(3) Suarez. ibid . 1. 6. c. I. §. 4 , p. 575 . 6-/.
, •. '1.~.
13-:lI- 63 r.
(0, YO):., NOTE. XXXVI, .
7i.
�'f8
leur maifon aux ordres <fil Gtn.",1
peu~eot, (ehm Suarez, y tai,e le";
protl!lflOo.
159
(1)
y œux fimples aprèr l~ Prof!Jion fol, ,,,,
nrl/e.
La di/lerence la plus COnnue entre le,
C oadjureufs & les Profès des trois
vœu x , d! l'obligation où (oot ceux_ci
de faire Jes mêmes vœux lim ples qu'on
ex ige des grands Profès après leur Profeflion roleamelle , & qui conollellt prin.
cip.lement dallS ta prom effe d~ ne poin'
recbercher des Di gnités ou Pr~ latures
de De pas même les accepte r (ans l' o rdr~
.:x près d u Supérieur; & li 1'00 ell obligé
d 'accepter par cette voie, de db',er
toute la l' ie aux confeils du Généra l ,
ou à ceux de la perronne qu'il en aura
chargé, aux conditions e'IPrimées daM
Ja tormule. ( . )
L a promelfe exigée de rui vre les COnfe ils du Général dans le gouvernement
d 'un Diocèfe, dl: un atte nrat conne la
hi érarchie. ( . ) Cette derniere partie qu i
ellia plus importante de ces vœ ux fimpies , ell très- répréhenGble, L es J éfu i,es
femblent a voir voulu la cacher .ux Papes. Les Bulles de Gregoi re X [Jj de
q 84 & de P.ul V. en '6 18 , où la f0rm~ le de ces, vœux efi rapport~e , ne font
pomt mentron de la c1 aure qui foume t
(~) T.
2. p. t 6 7_ t. 1. p.
"''''~ &
4"'6,.
( ) Voy" NOTE IX, & XXXVI .
,
les Evèques ex-jéfultes aux con(e,l. du
Généra l relativcmeoraux Coo[trtut)ons.
Profll des quatrt Vœux.
Les Profès des quatre vçeUl< font les
colomnes de la Soci~té (,); ils font les
Ils & les nerfs de ce g rand Corps ; ils
ont voix adive & paffive dans toutes
les Congrégations: Us peuvent leuls
remp lir les pl aces émmentes de l'Ordre; eux fcu ls (ont éleéteurs & éligibles
pour la dignité fupréme de Généra l : en
un mot, la vraie Société ell la Société
Proferfe, Proft/fa Socj"a, ; & le vrai
Prof", eO: celui des qtratre vceux : c'eO:
Je qll.triéme Voell d'obé irfance au Pape
pour Jes Mirf,ons, qui Je dillingue ; &
(1)
Omni" int 'lli!~n d() ju.xra SOCÎU . IÎ..s lefu.
Conj/i'UJfPPiS & D tcl/JrntÏtmt.s, l . :1. p. 167 .
( 1) Co/umn .1 &- ! lIndtlmtnlt1. Suarez 1 l. 7. Co 1.
§~. 7· p. 6 1 9 .... 0ff~ ne nu.,i. Sacchin , HijI.
.} O~. hf p. 1. 1. J. n. ~ o.
l h rC\J1éfen!('ut les Apôtre s 1 comme tas Profes
<es tro:~ vœux & le s Coadjuteu r~ r ~pr é:rente' nt
les ;0 D!fcip!cs. Su:!.rez , 1. 7. c. t. §. 4- p. 6"l.6 ...
Jls font lih à la Société par un liell in~i(folu bl e J
& la Relij;ion contrall:e !t l'!ur ég.l rd une obliga .
tiun parfaltc, Cette obtig:uion ne con~Ae pas â ne
~ o\lvoj r Ie.s relwoyer. m;JÎS à ne p3S les retlVoy~ (,
librC's de leurs vœux : N u J'Ot lJ libtroJ Je P(;1f~t.
diml!ttrt. Suarez. ibid. c. 1. §. 7. p. 629.
I I faut. pour être admis à cet honneur fuprême J
avoir ;a(fez d't.! ruditi on pour enfeigner III Phllofo,hie
&. la T héoloCie , à moins qu'o n n'ct.'U de-s talens
Gillingluh pour ta prédication ou pour Je gouverne ..
ment. Nif! furf~1I ad gllb,rllallJllm • vd lld cO"CI~
n ndlfffl Û!UflTlll IQ. Ml.! II/I outt
jdquc iudi '/ 0
a
P . no/lri. Congr. 7· D",.)J. n. 3.;. 198. SUôlI:Z.
r· §, 7, p, )96.
/. 6, "
�'"60
~'en ce vœu qui a donné l'hre a ra'
Société, qui n'a été approuvée qu'à Ce'
titre.
Le Continuateur cre Fleury obferve ( 1), qu' I gnace elfuyant beaucoup de
contradiél:ions fur fan nouve l In!litut,
n'applanit les difficultés qu'en promettant au Pape une obéilfance rans bornes,
telle ~u'on avoit rérolu de la promettre
au General qui feroit é lu : cette promeffe
flatta PaulIJ 1. & détermiha la premiere
approbation de 1 Inflitut, qui Illt donnée, fuivant Orlandin, par un Oracle
de vive voix (2),
Quoique ce plan ne rait pas exallement ruivi dans la Bulle, cependant
tout fut arran ge à la fatismaion commune, Les J éruices s'engagent dans leur
fupplique a fervir le P ape '. ils recon~
noinent que l'obéilTance umverrelle lUI
efl due par tous les Fid"les , dans le renl
entendu par 1. COllr de Rome; & Ils
ajoutent lin vœu fpécial (;) d'exécuter
tOllt ce q'.!e le Pape leur prefcnra P?r.r
le profit des ames Il< la propagauon
de la Foi, fal~tlt-il partir fllr le champ
pour travailler à la conver~on des Inhdèles, H érétiques, ou Sc hllinatiques,
Ce vœu (pécial paroilfo, t avoir deux
l) Liv. t]9· n·74;
i3~
:1
.
Hifl. Soc. ft! part. 1. '. 1.. fi. 82 .
Hoc vaeum djrdle fit P ..mtifici (uundù"!
ft,
a ltlmji Hrum ~jJa ali,}J non (j!~ Prtf.[tJtlJm all eu'l j
Rtlig;oniJ. Il redouble au mOins l'ohligatlon d'ob~Jr
au l'ape en cette panie. Suarez, /.6. c. 4· §. 3""
{, p.u
tO lU"'.
1'6r
.,.rties : rO, l'exécu ,ion de tout ordrr!
pour le profit des ames; 2°, les ' MIe.
fions. Dlns 1. Bulle ( 1) de 1j 8-1, il ef\;
re(}raint aux MiRions; la formule des
vœux (,) efl également limitée à cet
ob'et, & les Connitution, ( 3 ) dl~ent
netrement que l'obi i~ation du~q~atrteme
vœu ne porte que fur les Mln.ons ; &
que c'efl ainli qU'I I faut entendre les
Huiles, la néceŒré d'exécuter tOus ordres pour le protit des a mes, d~meurant
con'ondt:e dans l'obli gation univerfelle
d'obbffance au Souverain Ponti fe.
Ce l'oeU d'es MiOionsà l'ordre du Pape
a reçu nn changement enCQT e plus fenfi Gi l:! dans le nombre de ceux qui y font
fou mis. Tous l'étaient cl 'aboI cl ,jingul os (4) ; la même expreflion efl réi'",ée
dans la Bulle ( 5 ) de 1 543 : mais on a
.ffodé & multiplié des Coadjuteurs, on
a fai t une clalfe nombreufe d'Ecoliers
approul'és, on a créé des Profès de trois
·vœux; & dans la Bulle (6) de J ules rII.
de IjjO, on dit que le voeu n'oblige
plus que les Profès; dans cell e (7) de
Grégoire XIII, de I j 84 , que les Pro/ès
des qua tre voeux y rOnt feuls fou mis ;
& dans les Cooflitutions (8) , que ce
vœu n'oblige que la Société P[ofelfe ~
l(4}')
(1) T. I. p. So. col. J.
T. ,. p • • 66.
~) CMft· S. c. 3. in DU/(Jr, C. p. 4°$.
T. 1, p.
,,~
(~ T. 1. p. 9.
(6
h
7.
T.
f.
1.
p. 13,
T. r. p. So.
(8 Exam. gtntr. c.
1.
§. J.. p.
l~
�Ilh
à la dijférence du vœu d'ob~ilfance qui
[0W;let aux ordres du Général pOur Je.
M,llions (,) les Profès, les Coadjuteurs
& les Ecoliers approuvés. 11 a été établi dans les Cuites & plU' la Bulle même
de Paul III. (2) de '\~9' q"e le Gé_
nérai peut rappeller ceux que le Pape •.
envoy~s Cans pr<!6xion de tems. Les
Conl1itutions inGnu~nt ( j) que le Supé.
neur naturel Connolt mieux les fujcts.
propres à cette fonlboo, & les lieux
auxquels ils cODvienrUl.C llt, &. peu à peu
le Général s'ell emparé de tOute l'autorité,
Si l'attente du Pape n>a pas été parfaitement remplie pour le vœu d'obéJ([ance, les J é(uites ,ont été plus tidèles
<tans leur dévouement aux maximes de
la Cour de Rome; ce qui ell plus .ffentle! pour elle. Quoiqu'i1 en (oit, les
drolts de la Puiffance temporelle font
ronllamment lé(és & par l'un & par l'auIre; les fUJets Cont roullraits à l'ob<,t:.
(.nc~ par le vœu qui les (Oumet à allet
dans tou:es les parties du monde , fur
un ordre du Pape ou d'un Général étran{:er. II ell de "gle en France, que le
Pa pe ne peut évoquer aucun Fr. n'jo is à
. (r) SU3rez prétend que les Coacljutelln & Eco.
J,t'rs approu ,"és (Ont obligés d'ohclt 3\\ P;loe comme
Prélat cie rO,'dre POlit les Miùiulls . qu'iis péC+t>n!
contre l'oh éi8:mce l'ÛS re111fent m',qis moim 1.,'T3 .
vcrnent que fes ProfèS. Suarf!z ~' 1. G (. 4- §. ' 19'p. f92.
('J
T,
1.
p.
'4:
(3) Conjl. 7. c. 2. ill D "'trr. Â. p. ~ 1 S. Confl. 7.
e. ;. §. 1. p. 4>0.
1(,\
•
Rome; aucun G.€nér.1 ne peut fal re
forrir un Religieux du Royaume, & le.
Provinciaux même, qui font des Supérieurs natio naux) ne peuvent pas don~
Der une obédience (,) hors la Monarchie.
.
Mai. , dit - on, le fujet De partJra
qu'avec l'agrément de fon Souverain:
j'e.n appelle à l·expérlence. On établ ,~
du moins cette regle pour l'.vemr : qUI
veillera fu r fon ex~cution? Qui empê-
chera le JéCuite de Ce dérober pour obéir
à fan Généra l ? Qui s'en plai.ndra? Ce
n'ell pas r.mplement 1exécutiou " qui
coit être (lIbordannée 11 la vùlonte du
Prince ~ c'dll'engage:nent m~me..., qui
ne doit point être contraété ran~ (o.n
agrément Ipécia!. L'engagement pflS , Il
n'e ll plus le maitre d'arrêter le mouveXlent d'une f,lUffe con(cience.
Le vœu qu'on exige aujourd'bui efI
<\b(olu , & par conCéqaent attentatoke
~ J'autorité Couveraine. LesJéfuites difent eux-mémes qu'ils devienoent Cerh
du Pape, quant aux Millions (.). L a
çanditioo , fi le Prince confenti r., n'ell
pi expreflè ni Cous-entendue: & qui
pent di.re avec pudetlr , que les J éfUltes
lUI formant ce plan> ayem <ru dépe!ldte
(/) l3ihlioth. Cano:'! . V. Rclisiel\~. t. 2.1" 460.
(1) QU ~ l1IJ hune Cff: .71J71 ... non rnilntt fU I ;uris.
nu pNpri.t! reü"ioni$ ;[cd lil'lI/l1ilfCJ [en'us PoIUÎfi eis , qlJ,lm fUJltcuum I Ola 'J'fil R.cligio p.,~Jljcip;u.
!luart'L, ibid.!. 6, e. 4· ~. 3~. p. f94.
l'.orum vlt.lm ptrpt:t:Jo n ,)7/fillÎ Noj/ri Jc{u
ChriJli , al9IJt .... RamiJn.orum )J"ntijicum f~.'n';t",
~tdùQYr:ranl. Bull. 1550. 1.
J.p . ,J.l.
�·
'64
lfes Loix du Prince , & qU 'ifs arene
foup,onné que l'autorité Pont ificale pùt'
êue limitée par celle des SOllvera ;ns?
, On oppofe 'lue fuivant la Congréga~
tlon Il. 00 le cOllformera aux Edits
Royaux pour la ,tranDari on d'un lielf
~ U,I autre, ordonnée par le Général
E dttla "gia in hac .. e F/'t'allda <[Jè (1):
1°. La Congrégation n'a garcJe de
prercrire ces égards comme un devoir
d'obéil1ànce) mais COmme pnkalHion
pOur éviter le méconrentemem des Prin4
<es, Pri1JCipum IJabend,ufJ Iffi rallOI/(m
n~ offind~mUl", Les ConltittH!c ns ne rr~.1
fentent )amaJs d'aut!"('s mûtit; d'ub~j t
a,ux Loix. II y a aFparencc qle ces
~cJltS étOlent ceux 'loi ,'oppoloienr à
l lntroduél:ion des Etrangers que le Gé,
néral vouloit faire pa{ler d'un Hoyaumé
;l un autre·
c
,0.
Le decret fe rapporte à J'article
des Conll!tutlo.ns ( 2) qu i autoriFe le
Génér~l à transtérer tout lujet d'lm domlcJle a un autre: ce droit ell
conrervé,
f n lui recommandant d'en ufer a\'ec mé..
nagement pour les Princes. Son autom é (j) pour les Miflions demeure entlere, elle n'efi point l'objet du decret:
celle du Pape ell à couvere de toute en.
(1 J P':Oi'ofitu'll fuit & traaarum ali9 l10 1 Jief,U$" .•
tjfl~ rallO j.~h(nd~ ciJu Pl'a e,maûcarum , Jünfiio.
num9ue rtg larum ..... . conjlùlftum fu i r . ...•
EJi8a ugin hac ;/1 Tt flnanda elfe. Congr. 1.
Dur. n. p . 4 90.
(,) ConJl . 9· <. 1· §, 1. p. 416.
(1 ) C c·fI· 9· <. j. §. 9. p. 417, & ù.jI. 7,
#r Jo. ln. !;eda,. D. & C. . p. 4J~.
.
16 5
'tI<pri re; qu i oreroi t ( 1) la li miter? Le;
J éFuites pe uvent - ils le prévoir & le
penFer ?
Ce vœu [ondamental efi donc illu_
foire, ou attentar.oire aux droits ou
Souverain; il efi même très-FuFpetl: , en
le combinant avec I>a utorité du Général
pour cet envoi aux Minions ; le Général
pouvant liIr ce prétexte appeller des {u_
jets dans des conjonél:ures cri tiques , les
fa ire v.oyager où il lui plaît, le ur do n_
Der des infiruél:ion. , & les renvoyer Fur
les lieux avec plus d'inconvéniens que
n'en a eu leur rortie.
J'ai déja prouvé ailleurs que l'obéifFanee, tell~ ,.qu·Dn la VOue dans la Société, efi contraire aux Loix du ChrirtianiFme & à la fmeté des Etats. Le
"ceu de Piluvreté efi ill uFoire: le ReHlJieux qui a fait vce u de pauvreté, COnlerve long-tems la capacité de Fuccéder
la propriété de Fes biens , & (ouven~
l'adminifiration; le principal effet de ce
vœu (,) efi de Ile di{po[et q.ue fous les
ordres du Gt'néral.
Le Profès efi enfin dépouillé( j) de
toute propnété ;" deVIent membre de
ces maiFons confacrées à la pauv,eté &
qui ne doivent Fub{jfier que par la q~ète
~ les aumônes. Cette mendicitt! ell une
llIuoon nouvelle pOur mériter à la SoCIété les priviléges des mendians , &
( 1) Quis pot.:fl ,>olulltau", Poruijicù limitau
,./lt~,mptdlrt.' Suarez~ l. 11. c. 2. §. Il.p. 7);,·
Congr. 5· Dur. f9· p. 561.
(3 Congr. 1. Dur. 38. f' 464_
(-l
�r66
Attirer les bienfaits des perronn.s cré.
dllles; les Colléges, les Mairons de
fi"
lidence ont des r~vcnl1 s , la Sociét~
Profelre n'a rien, mais elle adminifire
(out, Le Général elt le premier mendiant de l'Ordre, & il dirpofe de tous
les biens avec une autorité abfolue,
Difpenfez-moi, Mefiieurs, de dévelop per tous les Mtours mis en œuvre
pullr qu'on ~uilre appliquer il l'entrerien
des Profès (1) les revenus des Colleges , dont il leur elt défenllu d'li Cer (,);
pour que les lI>\aifons Profefi;,s reçoivent
& pofledent des immeubles (l), quoiqu'il leur (oit Mfendu d'en acquérir;
pour qu'elles acceptent <ies aumônes
perpétue lles, ne devant point avoir de
revenus; pour qu'on puifTc exiger les
biens qui leur font donnés, & pour la
pOllrruite deCquels elles n'ont point d'actio. en Jultice; pour qu'on accepte
(1) ContT . 6. ClI1n . 6. p. ifS. ConJ/. 4.
Decl. F. p. lBl. Conj!. 6. c. 1.. in bal.
C.
1.
in
c. & D.
".4 10. C/l m ipfi Profcffi co\:- illis hOnlJ md.~im; ex
paru ftJflultcntnr. Sua rez. ibid. 1. .. . C. JO. §. .,.
p . fI7· Ihid. §. 12. p. $'9.
(2) E:ram. c. 1. §. 4. p. 340 .... Confl. ~. c, 2.
§. ,. p. J8r. Conf!. 6. <. ,. §. J: p' 409.
(3) Trois e-xcepoons > res m'nfm«. Conf!. 6.
c. 2.. in Dtclar. D. & E. p. 4 ' J. Smio (OnICa, u
Bu/Ill 2. lulii IIi. p. 27. N eccffarii Colleciis, iJ.iJ.
in Du/or. C. Slla rel, 1. 4- c. Il. ~. 1 3- p. ~19" "
On peut ajouter, (cl on le s mêmes D éC'l ~ r:lt!olrs, '
tous les cas d\ltilîté & cie convenance 1 cornn e
celui cl\1n Profè envoyé dans un Co!l":~e pi\ur
comparer, [crihcndi graliâ. JI ne (;Iut pas ctp('n~
dam que le nomb,c des Prorès & des C030juHUrJ
exccce Je tiers dans les Collégcs.
r6 7
(omme aumôAe , ce. C}ll'iJ n'ell par per..
mis de recevoir comme r~[ribution. Je
pourrais r~prOrter une foule de difpoflUons réunies dan s te même efprit ; mais
elles ont citci Mja dc!veloppées & mires
dans le plus grand jour.
R rnvoi dts Profit.
Quelque éminent que foit dans la
I)ocieté le car.éCere de Proli!s , cependant ce lui qui en ell revêt.u 1 peur être
renvoyé par le Général. L 'exercice de
ce droit, qui fut fi util e à Aquaviva
dans le long COlU:S de Con regne , elt ,
<lit-on, devenu plu s rare aujourd'hui.
Celt qu'alors il fa llait cimenter le def.
potirme. & qu'il eft maintenant trop
aff~rmi pour éO'e- combattu : mais la
feule faculté cronne au Général un pou.
voir énorme & inconnu dans tous les
Ordres Religieux. Cette d\!pendance
abralue, qui fait qu'aucun fujet dans la
Société n'ell alruré de fan état, les retient tous dans une. Crainte (ervile. Le
Général e"il . , quand il lu i plait , au
bout de l'Univers, par le mo)'en des
Millions , un Religieux qui lui efi rufpeél:: & quand il veut, il le cha.ffc hors
de l'Ordre.
Les Bulles A'Ont jamais filrpof~ en lui
ce pou~oir ( • ) : n était comme ignoré
avant " e>:amen qm vlem d'être f.1it des
ConltltUtiOns; & la fingularicé de cet
(') Voyez NOTE
XXxvn,
�t68
br.ge a frappé d'étonnement tous le.
",Cprits,
Les ApaJo~illes cles J Uuites dirent
'q ue dans plulleurs Regles, il cil permis
de chaffer le Reli gieux incorriJible &
contumace: cette Mlenre cil hazarMe
~ema\lvaire foi, COlTlme nt conClater dan!
la Société .qu'un fuj et ell incorri gible ?
il n'y a point cI'ordre tracé pour les ju·
gemens. Quelles reront les preuves du
délit? toute preuve ell Caite dès que le
Général croit être Cu AiCamment inClrnit,
Qui cil-ce qui décid era fi la fuu!e en
un délit ? c'ell encore le G énéral Ceul.
JJn ProCès qui ne voudra point obéir
comme Abraham, (era le plu s criminel
des hommes: Aquaviva proCcrivit de
fon rems , & a pro fcr it à jamais tOuS
ceux qui attaqueraient le derpotifme i
& l'on peut foupçonner Cans témérité ,
que fous ce terrible régime un PI otes
rirquera plus Couvent Con état par la ré·
lillance à des ordres injulles, que par
des fuutes,
On a prétendu autrefois que le Jéfu ite Bernard ( 1) ava it été renvoyé,
parce qu 'il penchait pour ron Roi légirime contre la L igue (' J. Il n'étûi!p"
profès: mais lorrqu'une pareill e COndltlle
paraît crimin ell e , la Pro fcflion ne ga'
rantirait pas du renvoi. H oralÎlH GtH~
(1 ) Articles propofés paf ~ni (' rhile Elt;ene
( -Guillaume Pachel in ex-Jéfuitc) " LQuh XIII,
pour la rdùrmati on de s Jé(llitcs , p. 101.
(» Voyez NOTE LXVI!.
ri/i,
,69
f;lis ( 1) a tté chaffé de l'Ordre , pour
avoir (ontenu que Ja Congrégation V.
Il'avoit pû transformer en vœu la pro_
mefie que fait l'Ecolier approu-vé d'ent rer plus avant dans l'Ordre, ruivant le
bon plaiGr du Généra!. L'Hillorien ne
dit pas que ce Religieux fût Profès des
quatre vœux; il Y a même toute apparence <ju'il ne l'ét<lit pas ; mais leS'pam l~s dont on f.e rert , font rlus que
fuflirantes pour la prorcnption d'un Profès , membrum 'Viti ofi~m à rcliquis ab[ândel1do.
Refur.r de fe fO\lmettre aux décifi"ns
de la Société, ou de re conforme r à fes
maximes) en: i.e plus grand des crimes'
& c'cn pri~~i~a le m e l1t pOur le prévenir:
que la Soc iete ne veut point être obligée de refpetter le lien du vœu rolemne!.
Les ConOitut;ons dirent nettement
qu'il n'en pas ~.éc~~ai~e , pour renvoyer
\m Profès , 9u,l lait Incorrigible. Les
Jérlllces , qUI veulent aujourd'hui chercher quellue conformité avec les autres
Ordres, a rejettoient dans des tems
non fi,rpetts , en publiant que la prér"gatlve de leur Ordre conGCloit à chaffer les Profès , dont la correaion n'éroit
pas déCcfpérée, Où puirent-ils ce privi lége
& quel ~rlV<lége ell cehri-Ià? Peut.on
",éconnOitre le langage de la rervi tude 1
D ans l'ancienne difcipline monalli.
(1) HfJl· Soc. lef. Flirt. J. ,.
louventl.
Il.
n. ~.
7-
a!UJ,
�t,a
que, il étoit permis de rcm' o yer 1. ,
lteligieux diCcoles & tollt-à-f.lIt incor~
ri g ibles. Le Concile de Meaux ordonna
en 84S qu'aucun Moine ne POUrT Ol( ctre
cha/Té qu'a vec l'.utorifation de l' E vêque,
Gregoire IX, dan s le chapitre dernier.
(xtra dt R egulaI". ordonna à tous les
Monafleres de reprendre leur. apanats
pO\lr
les mçttre en pénitence ~ de peur
que leur vie vagabonde dans le G"de
ne fllt pour les Fidéles un (ujet de fcan.
dale, & pour eux une occation d'im.
pénitence.
De cette Décretale on conclut il plui
f orte raifon. qu'il n'étOit plus permi,
de chaO"r les Profès , (ou, que lque pr<texte que ce fùt , Quelques Ordres Re.
ligieux, plus empre/Tés de fe délivrer des
mauvais Cujets,que foigneux de "honneur
de leur état, fe plaignirent: Urbain l'Ill
voulut leur do nner quelque farislàc.
ti a n (1), & après une longue grarl, ·
tian cie peines, diverfes épreuves &
pénitences, il permit de cha/Ter le He.
Jigieux décidé incorri gible, fans retour,
fous deux co nditio ns , 1°. que le Gé·
péral fera it atliflé dans le juge ment cl.
l;x ' de, plus gra ves Profès , é lus p," 1.
,Chapit re général ;
que le procès fe·
(oit fait dans les forme s.
Malgré cette déci tio n • on ne fonAi .
J.>0int en F landres l'exp ul lio n des Proies;
'" nous avons en France je c"lebre
.0.
(1 ) Van Erpen. lur. E4d. p'lN, l, l it. !;. q ,
p. t'l ·
~ ~
!,r
Arrêt ( 1) de la Cour, d u l, lI."ovembre 16;4, qUI juge. la déjeél:ion de
l'Ordre abullve : cc qui elt aujourd'hui incontellable dans la dilèiphne du
Hoyall me.
Mais, ni la difpo ~rjon des anciennes
regJes , ni les prétentions des Moines ,
ni le Decret d' Urbain VUI, n'ont ri en
de commun avec le pouvoir attribue! au
Gén':ra l des Jél"ites par les C o nflitu_
tions: il renvoy, les Profès pour caufes
~ lui connues, dont il ne rend compte
a perfonne , & (an s aucune .inftruétion
ni- ~lformatiQn précédellte, La délation
filAit pour perdre un Heligieux , ' ....
~tcrbIt tIlterdll m Sttp erio ri e."'C ità cognitif . •• ' dcfcend rre ad dimiffi01um ddali
è Soci"." (.),
Ce titre de Profès, qui efl un état
fixe d,.ns tous les O rdres, & qu'on
achete, dans la SOCiété par oe fi pénibles
travaux & de r, longues épreuves n'eil
point à l'abri d'un coup de l'autorité arbItraIre.
Suivant les Conllitutipns, le NOvice!
cil en ~uelque fàçon du COrps de la
SOCiété , l'Ecolier un peu plus , le Coadjuteur davalltage, le Profès en efl
tout-à·. fà it : & le réfultat de cette gra~atlo!~ eil» que pour congédier l'Eco'
11er, li f.lut des contidcErations graves'
pour le, Coadjuteur, très-g raves; pair
le Protès, plus que graves; mais tous
�T7 >
le (eront ( r) fan, cOllvit'tion ni jug~.
ment, & fans garde r aucune forme.
Les caufes graves néceffaires pO"r le
renvoi (» des Ecoliers & Coad juteurs.
peuvent n'être pas des péchés: l'incapa.
cité & le défaut de talens fu/lifent. Ces
motifs ne pouvant (e rencontrer dans un
Profès, il parait, q uoiqu'on ne le d,re
pas, qu'il ne devrol[ point être cbaOe, '
fans fa ute grave d,e fa part; malS
une faute fecrete fuAit. Le Général
procédera dans le renvoi, ainfi que la
(t)
Qut1m ~ jj callfa s ad, (rmfJJionu~ Jl~a$
grayio~(s tjfe opDrta 1 '1110, fJUlJ arfltuJ
corp.D ~1 conJ'tn8us (fi; guanwmbha (_m,tn
w
eo
~(j 'ta 1$
quifque fit
ccnjunélus 1 in qL'i.hu[dllm ctJjihus {tparan ab tu pojJu ,
lU dtb" tt. Conj/. 2.. c. J. § 1. P.3 6 5.
(,) Co,f1. 2. ,. 1. §. 1 . & 3· p. 366.
.
t a difpofitiOn de ce chap. 2 . en commune il
t Olites tes cJaffcs de Jéfuites ; & fi "on n'~ pas
mieux dillingué ce qui convient aux uneS' &, aLl,!
aUU<'$ • c'cft qu'on v~1It 5 o~(crvc r en .tO,lIt 1<llb,traire. &. que dans 1 arbitraire toutc dlffcrcnce en
confonnuc .
•
La Congrégation J. dit qu e pom ren~oyc r celuI
qui ne l'a mérité par aucune faut~ 1 Il (au t pu
tQu i t~ confuller le Général, C% «;uu,,·~ ttfmtR • fi
nul/a {it cu/pa. ' DnrU/mur G,nualiJ. D ~tf. 50.
f· 5S6 ; cette Congr{garion parie des Ecoh~rs "P"
prouvés. C'cA: des Coadjutellf5 qU'II ell"dlt dVl{
1'Exam. c. 6. in Dtcl"r. A. p. H 5, qu Ils (eront
r envoyés s'ils ne font pas ce qu'ils doivent ,/.j,'anJo
1Ion [",iunt guod d,bent. On propo(a ,ms la
C2f1gr. 1. Den. 2.3. p. 46'1 . cie ch,lnger ces
mars 1 & de (ubltituer cClix-ci: lor(CJu 'Ii ne convient pas qu'ils demeuren t dans la Société 1 Cll m
non ,onvlni, ut in S ociuau manl"ru . . ' .. II (ut
r érolu de laifTer (ubuller le t exte, avec not~::
renvoi à des palfages qui uaitcot du renVOI S
JW,ttü.
~harité & le
, 71
clOn de difcernemene, dom'
il fera doué pa r le Saint· Efp,it, le di.
rigera. Charitas & dlfcret ioll1 s. dOllum à
Splrim SonElo damm , doublt modmn
q~ i ;'1 tis d;mJttendis tel1tlld"s fil : c'efl'~-dire , qu'i l agira fans aurre reg le que
fa volonté ( 1),
Cette difcipline de la Société efi formellement contraire à la Décretale de
Grégoi re IX. au Decret d'Urbain VIII.
& au droit commun . Par quel titre efiil permis aux Jéfui tes de faire pOur eux
des Loix que to utes les maximes canoniqut!s condamnent?
L eur Ordre, difent.ils: e fi plus pur
& plus parfait par cette difcipline :
quelle efl cette perfefrion imaginaire,
qu'on cherche dans un derpotifme effrayane, au préjudice des regles de l'E.
g l.ife & de la fùreté iles Et.ts ? Le pre.
mler deVOir des Ordres monafiiques cil:
de concilier leurs loix avec l'inrùêt de
la fociété civi le, qui veut bien les ad.
mettre dans fan fein. Toute perfet'tion
affe8:ée Cantre ce devoir ellentiel, efi
~ne ill ufion dangere ufe .
Il avoit été demandé dans la fume\lfe
Congrégation V. tenue fous Aquaviva
'
de renvoyer ceux qui avoient'
q~avant
faIt les vœux (impIes, On commençât
par les . Châtier; mais le G énéral , dont
On a VOlt voulu tempérer le defpotifme)
deme ura le maitre( ~). La propofition
t
fI) Conll. 2 . c. 1· in D er/ar. A. p. 36 8.
2 ) Coner. 5· D_cr. lI . n. J. t. 1. p. 510."
p. 263 . ,. 12. n. 5.
• 1..
H iij
�)74
ne pouvoit ~tre acceptée, puitque le,
Confhtutions permettent de renvoyer
ceux même qui ne méri tent aucun châ.
timeut La Société ne vellt pOint de
ferviteur inutile, & [on ava nta ge doit
êrre préféré an bien particulier, par celui même qu'elle facrihe , s'il ell attaché
au fervice de Die u (1 ).
Cette corre/hon préalable, fi recom_
mauMe par toutes les R egles Mon.lli'lues & par les Decrets des Papes, paroÎtroit au moins indifpenfable pour le
renvoi des Prufès : il ell éga lement impoflible d 'ét"'lir cette regle ,parce qu 'ils
reuven t être ren voyés pour des caufes
de différente nat ure, & quelquefois
pour des fuutes occultes (» : po uvoir
cxo: bitant que le G é néra l exerce en
•
175
,
,
•
\tes des A!!inans; mai, qUi A'a JamalB
été recon nu & approuv é par les Papes 1
ni dans les uns ni dans les autres·
L a confirmation du S. Siége éroit ail
moins requife pour valider un reglement
qui répugne fi for t au droi t commu n ;
elle étoit indifpenfable dans ce cas;
puifque le qu a tr ié me vœu d'obéi{fance
pour les Minions ell fajt au Pape : On
he peut donc fans violer ouvertement le
refpeé1 dû au Souverain Pontife, renvoyer à fon infçu un fujer qui lu i elt
li é par un vœu fpécial d·obéi{fance . Hi en
ne marque mieux que l'cfprit d'indép endance des J éfuites ,éleve au-deITu, de
toutes les loix & de tOutes les confldé-
rations.
t OUt
Mais ce qu'il ell pIns e{fentiel pour
nous d 'obferver, cell que la faculté illi!nité.. de renvoye r Ics Profès, qnand
(1) Ql.loJ rum unÎyu(ale fit 1 hQuJ dl/bit . ~O/IO
p4TlwJ.iari alicllj!Js 'T«ftTTi ab t O Jehtt> fUI
UT~ di"inum obJc9!Jlum jutui" Conj/. 1.. c.l.~.} .
de la Société, attaque dans fon e!fcnce
le contrat 'l oi fe forme par la Profeflion •
& qui doit être récipr0111e. Profi!Jio
(jl conrraélus t{lt r ~ ,,,roque obJigarorius .. #
"Oil debft d audùare (1 '.
rems, le Provincia l par res Or<lres ( j ) , & à fon défaut le V icaire
Général (4) ave c la pluralité des [ulfra-
FI!-
l'dg. 366.
Confl.:l. c. 3. in D u lcr. A . p. 368.
J Confl· 1. c. 1. in Du/ar. in fir. c p. 366.
[4 Il était autrefo is Mrcndu ,HI V icaire
de renvoye r les Profès & les Coadjuteurs. Congr.1.
Dur. 43 . p. 504. Suarez pen(o lI ll'on ne peut renvoyer le s Profès dans l'int crregne. /, Il, C. l.
§. 13· p. 791.. CerendOin t la Congr. S. .a Mcidé .
que le Vicaire oéné ral 3llroit cc pOli VOIr :tI"CC 13
pluralité des fuffi-"'agcs des A(Jj[lans. (ungr. 8. Dar.
46. r. 61 1. Commen t protérlent. ils 'Iu;md les taures
ou renvo i fon t fet r etc~ ? Appucmm('nt comme !~S
I n'lui(jte u~s d' Etat à V eni(c. ~.I.J{l. du Gou\'trn. ce
Venife , t . 1. p. lJl.
(>j
g~nü;1
0 :1
le Juge convenable au
bien commu n
Les Moines qui vOu loien t pouvoir en
cerra~ns cas chaffer les Profès , ne (on-
te~01ent point ce principe; mais ils di[ùl ent qu'après avoir épuifé vainement
tous les remedes de la correél:ion rég ulie,e, le fUJe t Ju gé incorrigible étoit
déchu des dr oits de fa profeflion; & les
(1) F:lgna-n
t' 3· p. Jil.
J
in c. l ,
'-',a,
..
d, n'Cul. , " -6
. "' ) '
Hiv
�176
•
P apes, qui pour le bien de la difcipli n.
générale Ce font oppofés à l'exécution
de ces règles monafliques, con rentent
que le Religie ux opiniâtre dans fes déréglemens, foit regard.! comme déch u
de tous droits, & mis hors du fein de
J'Ordre; mais ils veulent qu'il foit ret enu daflS le Monallere , & par chanté
pour lui, & pour éviter le fcandale,
C'elt là l'efprit de notre difciphne : "
n'y a eu que les J Uuite, dans l'Eglife,
qui ayent prétendu dcpouiller un Heligieux des droits de fa profeiT,on , (ans
Je convaincre d'aucun crime)
fdUS
gar-
der à fon égard les formes au moins
f"bltantielle, des j t;gemens ( 1) , & là ..
é rrouvcl" roue fa correaion ~ks \ oies
charitables des punitions ca rj(}{:i'lU~~. Le
renvoi pour caufes connues du G~Ilt'rJ~ J
c'efl-à-dire, le renvoi 3rbitraire 1 viole
le pade Colemne l de la prûfeflic,n , qui
he néceiTairement le fujet à 1'0, dre , &
J'Ordre au fojet,
Rlfiexions fur 1er Vœux.
Celt ainri que la Société exécute de
fan côré ce ContTar , lors mt:mc qu'elle
reconnoit que l'obligation cH r~ci proque.
D ans les premiers vœux publics, qU'OR
appe lle chez les J "fuites, vœux de premiere profelIion, & dans ce1:lX mème
(IJ C'efl: almfe r d\lnc m"nierc émtnge d,e fil
Eulle cie Grégoire XI\' , t. 1. p. 101
ql11 ~e
parle q l\~ des non·ProKs 1 & qui ac..:orcl! de):
u op au
G éu~ rat.
177
~les Coa~jutc u rs , l'inr-ntion de la Société eil d'engager les fujets, fa ns ao cull
retour de (a part, Quelques eHorts que
faffent fes Ecrivains, ils ne juilifieront
point l'inégalité de cet en ,g agement (') ,
pouffée jufqu à la faculté de l'envoyer le
Sujet par le (eul d<tàut de talens ; c'elt
prendre trop d'avantage fur des enfans
qu'on a reduits,
La maxime, qu'on ne fait point de tort
à celui qui conrenr , (oufli-e bien de~
exceptions dans le dl'Oit & dans l'éqtJité
& c'clt ici le cas dans leque l toutes ce;
exceftions ront réutlies.
S'i ef1 permis de faire à Ccize ans des
v~ux ,folemn els,' ceue proftflion que
lq LOlx..o-nt toi crée de fi bonne heure
eft un conrrat réciproque J & non u~
engagement inégal qu i lie irrévocable_
ment le Mineur (ans anurer (on état C') .
MaIS quand on pOu rroit fu ppofer que
Ie dc:fJur de réciproCÎtt! ne tonne pat;
un abl~s / abrolu. d~ns ce premier \'Œ U
conliderc! en JUI-Illeme , il eft cerraine_
ment aburif dans les Conltitutiol1, pa
toutes les c,irconfiances qui accol~pa~
gnent & ql1l préparent ce premier engagement, On attire des Su/ers par les
dIvers moyens déja Mvoloppés 'On leur
OUvre la porte dès l'enfance, o~ les ent ' oppe de toutes parts, on leur cache
a a~belg'e , on les lie par tOus les nœuds
po 1 es.
(:i-VoyedWTE XXX" IlI,
NOTE XXXIX,
, ) "oJ'"
�t 78
Dès.la premiere probation (1) on
leur fait fane une prC-l1l1ere promelle
ln)'llérieuCe d'ohfen'er tOUt ce qui leur
a écé pr.;')pofé ; cette promeffe que nous
ne connOliTons pas) eft rédigée p ~lr écrit.
On le, engage à faire des vœux fecrets,
dom on t ient regiH re ; ces vœu:.( rOll[
{auvent renoU\rell~s . On exige ure autre promeffe d'abdiquer les b~eJlS quand
le Général le voudra: on ne laiOé point
au Novice le tem, de re fpirer.
Quand il prononce Ces vœ!lx publics,
on fait ajouter une autre prometlè d'entrer dans ]a Sociù~ aux conditions
qu'elle voud ra; c'e!l-à·dire , qu'i l s'engage, Cans auc un retour de la part de
la Société , & qu'i l pro met de ,e ngage r
encore davantage : ce ne prome ne e!l
port~e dans un autre regiHre ; & quOIqu'elle foit très-dt l1i nae des vœ ux dans
la fo rmule, on lui perfua de fauffement
qu'elle forme un quatri é me vœu,
La Société a eu intérét de faire regarder les premiers vœu x comme fi m-
pies . Coit pou r éviter de s'e ngager elle·
même, foit pour aurorirer le llcligieux
à retenir la propri été de Ces biens , &
à recuei llir des fucce()i o ns : m a l :; en
même-rems elle a fdit d écider par une
Bulle abuGve (,) de Gr"goire XIV,
que ces vœl\x, quoique Gmples ,formeraient un obllacle abCo lu au mariage.
( t) T. 1. p. I O, . n. :16.
. (l ) Quo4 d Iran ( parttm Confii'lItlo fuit difjo){U va . Suarez. 1.3 . c. 4. p. 457 . & 1. 4. (. J.. ~.I O.
Ir ['1' P' 48) .
' 19
tlle a voulu cder un empêchement di ri mant par l'enrrerniCe du Prlpe, fans Je
concours de J'autorité féculiere, dans
l'objet de (erre r les liens de ceux avec
<.lu i eile ne l'eut point s'engager.
Elle les obli ge à r" iterer fans ceffe
des vœux qu'elle ne veut point encore
accepter . Devenus Profès, elle craint
encore de les laiffer échapper : ils promettent de ne point accepter de Pré-
latures , ou fi l'on trouve bon qu'ils cn
acceptent, de défùer toujours aux COt1[éils du Généra l.
L e vœu de pauvreté e!l illuCoire dan s
le Co rps & dans les Memb res ; celUI de
challet.! n'e!l IÏ xé que par la réception
aux faim s Ordres , Jurqu 'alors il peut
d lfparoitre avec le congé du Général :
celUI ci ob-ii{fan,ce ~ll tém ' raire, puifq ue le genre d obéllfanec ell COntraire
à. la parole divine, & le régime pernicIeu x· La défeé1uoGté du vœu elTentiei
d 'o b~ if1ànce entraîne cou:; Jesaucre~ ..
En u!1 mot, parmi tOutes les maximes
& pra tIques de la Soci.!,é relatives à
cet obJet, ri Y en a q ui fo rmen t ~ es
a bu~ dans les vœux, & (faucres qui font
- bultves dans les Con!litutions Cur la manere des vœux; mais ce,i ab us rc flu ent
également fur les vœu x q lli le ra~por
cent aux Cont1:itlltions.
C'e!l un vice capital & commun à
tous, ,que cette relation à cles Conllitu _
[[ons Inconnues, & qu'on Jeur cache
fraU?Hlellren~ent ; à des Conllittttions
moblles , qUi peuvent rader j~lllS celfe .
H Ij
•
�Tg"
à des C on!Htution, rpécialement aBu'
ves fur la fIlatiete des vœu xc> & en gé_
néral contraires à la Loi de Dieu, aU)j
"égles de l'E glife >àla lùreté des Etat,
& au repos de, tàmilles.
POLITIQUE DE LA SOCIETE' ,
TIR~E DES CONST[TUT(O~S .
J'ai parcoum, MESSlEUnS , les dit~
fér entès clam~s de J élu ites , pour donner uù e.nf~mblc à des l ~ix ~parf('s &
fouvenr énigmat-iq,ues , Clue l'artifice ildill:é >& dont il a dirigé les vari>!i"n"
les contradill:ioos -& l'ubfcllrit':. JI dt
\'ilî ble qn'une machi ne compof~e ch:
tant de relTorts , & li compliqut'e, n'a.
pas uniq)Jemem }'œu vn! de Dieu. pour
0bjer.
Je me fuis attaché, lutant 'lue j'ai p\\
dans ce Dédale> au hl de 1. Politique;
mais l'ordre du diJcours & Ic~ bmllès
n~ceiTal[èS ne me permer[piem pas de
la IÎlivre dans tOus les rep l" ; elle 'II
l OUfénue dans les moindn:s ,lb3.ils) &
~'unitormité des vues ne paroÎt jamaiJ
mieu x que dans les difpolltions qui va-
rient. J'ai voulu quelquefois, cn emptuntant les paroles de~ Conflitution~ ,
peindre leur crprit, j'en reconnoi~ "uupofiibilit é_ L e dange. de ce régime effraya nt , les vices capitaux des ConOItuti ons frappent les yeux; il n"toit pas
pofiible de trouve r des pal liatifs pou,
les cou",ir : c'en eft affez pom J'obl't
~ 1Te.ntie l que j'avois a remplir .
..
Mais l'arr inçolil,'val>Je qui a uJ'u
rit, toutes ces l-o ix, & qui les a quefque)
fois découfues par un ar t enCOre plus
grand> échappera touj o urs à <eux qui
ne méditeront pas l 'ouvrage en entier~
Une fimple !ell:u re ne fu llit pas , clle
feroit Couvem prendre le change, & ne
préCemeroit que des illufions_ li fa ut
I éunir & confronter divers paCfages ~
dont les uns (e montrent fou s une appal'ence honnête, en renvoyan t aux autres
qui décide nt peu fcrupul e liCement la.
pratique en faveur des intérêts de la
Société, ap!:ès s'être en veloppés dans
mill e dérou".
Des difl'olitio~s pe u propres à produire \'éditication , font C
ouvent noyées
~ans une nuée d'cxpre ffi ons dévotes ..
Celi lIne efpéee de chiRr e qu'il fa uc
étudie r. Le fàrd d l répandu fur ront
ce q.ui a beCoi n de COU\!:Crture. L'orgueiL
em pfunre Je langage de J'humilité , J'in -
térêt celui de la. charité, "a\'idiré prend,
le mafque de la reconnoiflànce , l'efpri t
de domination fe c.ch-e fous le voile de
III religion. Tom ce qui efl repréhenr,ble
a le vernis de que lque vertu : la bonne
foi Ceule parolt entieremel1t o ubli ée;
} en tends la bonne fo i dans les difpofi_
!;ons partlculieres ; car dans l'objet gé- néra l ) je fui s convaincu de la bonne
roi de la pTô part des J U uites foumis à
<es loix >& même de {Jlufie.urs de ceux_
'lui les Ont réd igées.
~t. qu i jal~a i s fur la t erre a r. û jurqu ou peut etre pouffée l'illuoon dans;
~ œ fàux fyftéme de religion ~ Ici le taux:
�18,
l<èle ré unit fes illu lions al'ec celles de
J'amour propre, Aa([~ ct 'un ac'croin~ment
d'un Ordre qui veu t ftre rt'lf.1rciécomme
le plus ferme boulevard de 1Egh:e.
Combien dlgnorans rep':te", aujour_
d 'hui de bonne toi , ce blafph.me nou veau, que la roUgion ell perdue li les
J éfuites collent d·exiller. L a religion
tient donc à ce Corps, il en ell le feul
appui . Ils le peduadent à letn·s fellateurs ) & peut-étre le penfent-l!s euxmêmes. Que ne peut fur des tbtes Iànariques une opiruon fi e~travagante !
Ne foyons donc point fur pris de la fermentation des efprits, & des intrigues
dont nous fommes les témoÎn s. Si des
perfonnes féduites font retentir de vai.
nes clameurs , li des Magif1rats éprouvent des perfc:c\:Jtions domefl:iques j c'ell
qu 'on a affeél:é de répandre que le corps
de la rehgion étoit en danger. PlaIgnons
ceux qui n'auraient pas toute la fermet~
néce{faire pour réliller à ces impreJlions
étrangeres.
Ce qui mérite une forte d'admiration
d,ns le Code Jéfuitique, c'ell la réunion de toutes res parties vers le même
obJet, d'où réfulte cette harmonie parfaite des Joix , qui a une force invincible pour fubjuguer les ho mmes & pour
Jes tran sformer.
Il n'y a gue deux exem-
ples de ce concert merved Jeux dans la
lég ilation , les loix de L acédémone &
celles des Jéfuites: l'etfet a "té le même
<ians des gen re s différens ; les Sparti"es
& les J "fuites Ont été tels q ue leurs IOlx
vouloient quïls fU P.ellt.
18;
L es unes & les autres .ont le d ~làut
de moins confult~r ce qUi en h~nneœ ,
que ce qui ell utile à Jeur objet. L es
unes & les autre~ prercr~vcnt d~s pratiques , qui parolflent bl zarr~s a ~eux
qui ne voye nt pas le p0,uvorr .! l olgn~
des petites chofes pour pr<parer les plus
grands effets.
L orfq u'un J éfuite cil employé aux
plus bas offices de la maifon ( ce qHe
la Re gle pl'efcrit en ce rtains cas) , le
Cu ili nr er ( 1) ne doit point le prier de
faire telle ou t elle chofe ; il fe roit indécent qu 'il parut inviter un Prêtre à
de pareilles fonétions: il d oit lui dire,
faite s telle chofe, pour que le J éfuite
fçache que c'e ll Dieu qui lui parle &
gui commande. Les uns trOl1\'eront
cerre idée pieure , les autres puerile :
ce qu' il ya de certain, c'ell qu'elle ell
liée au plan général d 'entretenir les
ames dans l'exercice cie l'obéiflànce
a\'cugle .
Il ne me relle plus qu 'à extraire d e
ce Code quelques maximes polrtiques,
& à vous expofer quelques COutumes
lingulieres de la Société, pour d évelopper autant 9u'i l m'ell pollible , le génie de cette legiflarion.
Ce n'ell pas la peine de s'attacher à
prouver l'indépendance d'un Corps deftlOé à régir l'univers, pour procurer à
Dieu la plus grande gloire (*). La So(1) Exnm . gtntr. c. 4. '·10. p . HO.
( . ) Voyez NOTE XI.
�T94
cilté, qui a pris pour fa fin une fi gran.
de encreprile, cannait Ceule les moy ell6
& les obllacles; elle Ceule peut fe dOr>ner des regles aliorties à Con objet &
les changer au beCoin " Cell une Nation
répandue parmi tOutes les autres , pour
les diri~er & les fOllmettre ; elle ne
peut d<pcndre que d"elle-méme, pour
conferver l"unité dans Ces principes, &
l'harmonie dans res mQuvemens : ce qui
feroit privil"ge pour d"autres, ell pour
elle loi de nécefiité"
L oin" d"admettre des volont's étran"
geres, il a fallu que cette Sociét.! entiere n'eût qu'une ame, une intelligenœ
&: une volonté; que...cette intelligen,e
fût rép utée, pour ainli dire, infaillible ,
& que cette volonté fùt fupérieure à
t Outes les régIes" Il a fallu un Defpore,
pour qu 'une leule voi x: comm:lOdàr la
manœuvre, & qu "une feu le téte dlCposàt
de toutes les forces "
L inconvc::nient de ce gouvernement
arbitraire a été apperçu par ceux qui s'y
(ont Coumis : mais On a mieux aimé rif·
quer quelque difiipation dans les hieos,
& l"oppreflion des particuliers, que de
s"expofer à nuire aux grands objets en
empêchant les dépenCes fecretes , & .\
rallentir les progrès en arrétant la rapl"
dit. du commandement abfo lu"
Cependant la Société a mis quelque!
éarrieres ::lU pouvoir arb itraire, pour
comenir le tOrrent dans le cou rs qu'eUe
lIeut lui donner; mais cene digue ne
ferait pas (ufrifante , fi le Defpote n"étOI~
" 18 5
cerenu par le principe fp écial de ce gouverne ment , qui el! plus fort que le defpodfme mê.me : ~e v,eux ?,.re , cet e(pll(:
de corps mI-pa rti d amblt!~n ,& de far..ti fme, qui encharne le Gen«.l & le.
Sujets, que le Monarque. ne blelferolt
point impu llt!'ment, & 'lut d Ol[ lUI é~re
encore plus cher que red outable, pmfqu"i l ell conform e à res préJu g's , &
fuvordble aux projets de grandeur donc
il rccueiJJe les premiers fruits. ~our tOl! t
ofcr & ne lIen cra indre, le Gel1éral 0 a
qu"" voul oir régner dans la Société, &
qu 'e ll~ regne en tous lieux.
Un dcfp0tifllle d"une efpéce nouve lle
ef!: (lonc le mobile de cette machine polt tiquc. Les deux Teffons de kt pu~llàn ce
font les Blchelles & la D othine" L a dil'eaian, & fur· cout le commerce , fourni n"n , les richelfes , ell es font dans la
mai n du Généra l : il tient éga lement le
gouvernail de la doéhine , mais ,'eCl ici
qu"il doit tremb ler, s"i l s'écarte de celle
que la Société préfere comme plus convenable à fon but (*)"
L"indépendance n'el! pas moins nécelfaire à la Société dans la doéhine,
que dans la diCcip line & dans le gouvernement politique" Ell e a fes juge_
mens dolhinaux (**), res Peres , Ca
tradition" Le dépot de il do.:èrine. ell:
dans le corps entier, le G énéral en dl:
/"interpté te fu prême , & nOn l"arbitre.
("1 """lez NOTE XX III"
C") Voy" NOTEXXY II.
�186
On a befo in d'une morale reUchù
l'our conduire avec douceur les catholi~
ques t iédes ; d'une rhéologie hardI< ,
pour julli lier la tolérance de< faulfes religi ons; de la doétrine meurt riere, pour
attaquer & pour fe détendre \ * J ; &
d'une do&rine \'ertàti le , pour s'accom mode r aux {ems, aux li eux & aux circonl1ances ( •• J, Cel1 le moyen umverfe l qu'on a choll; pour étendre la
plus grande gloi re de Dieu, Le prinCIpal ollice d u Général fid<le à l'efpnt de
fan Ordre , eil de con(ervcr ces principes, don r la Société cil jalouk , de
maintenir lï nd.!pendance d,ns la doctri ne , de régler fuivant les circonn.nces, ce qu'il convÎènt de manifefler ou
de mettre en rUe ry e , de F.me nai tre à
propos dans l' Eglife de, dlfputes rh"ologiques , & de déterminer d. ns celles
qui s'élevent le parri qu'on doit embraffer, & la mante re de le foutenir, En
Un mor, le tonds du fynême théologiq ue & mora l appa l tlellt au Corps. c'eil
b rolrrique de tOus les t e ms & de tOUS
le, /reux : la difpenfation • & s'il m'en
re rm is de m'exprimer ain(J , la manœu-
Vre de la doarine en confiée au Régime , parce qu'elle rient à la politique
du moment, dont il a la diretl:ion. De1d dérivent plufieurs ma ximes c\'adminil1r"ion & de conduite fur le Fait de
la doétrine,
(') Voy" NOTE LV III. LX!. & LXX.
(") YO)" NOTE LXX I,
187
t'actor:té du Régime ne devant~ oint
hre bal., de ,& encore mOInS affu)én.:!
par aucune autre, il faut affeél:er la plus
grande foumillion pom les Papes, en fe
réferv.nt de fe couer le Joug lorfque le
R égime croira devoir en rlonner le hgnal,
JI ell con\'enl b ;e qu'il y ait en 11'1êmete ms des enfans perdus , pour introduire
des opinions hardies , & de prétendus
enFans d'ob éiffance, qui fe glo rifiant de
leur haine pour les nouveautés , d ~cl ie ~
r0nt fou s ce prétexte les anciennes véri tés qu 'on veut écarter, Be balanct::ront
dans l'efprit du public l'impreOion que
peut Etire la licence de leurs confreres.
La doél:rine doit être à la fois un iforme dans les principes, & vari ée dans
le langage, 11 faut qu'elle ait un point
d'appui de fa fléxibilité, dans le probabilifme; & un point de ralliement pour
fon uniformité, dans la foumiOion vouée
au R égime, & que le Généra l luimême a vouée à la doéhine de la Société: UtftUYlt conftiturum in Socùtate ~
J~ huju fmodi rrbm fintire apo rl ere.
Ceille Régime, qu i par la connoirfance des cacaéteres & des efprirs , &
en leur donnant plus ou moins d'erraf ,
dil1[ibue les rô les d'innovation & de
déclamation COntre les nouveautés , de
fourni Ilion & de défobéiffance; qui fàit
marcher en mefure des Ecrivains mod ~ r~s ; qui pouffe en avan t des Ecrivains
fùu guellx, & les fait rourcnir, ou leur Of<lo nne de fe replier ; & qui par des va_
n ations & des cODtradiétions habile.
�188
ruent dirigées, maintient l 'uniformit~
de fyllème , Sc voile les mylleres de il
politique.
Tous ces refforts ne font pas réuni,
e nfemble dans les Conf!itutions, ce fe.
roit les dévdopper ; ils font cachés d,ns
des difpofirions éparfes, pOur être mi,
en jeu par ceux qui Ont le timon du
gouvernement. L 'obligation de f. fon.
mettre au jugement de la Société (1)
eil la loi fuprême : le .1 éfuite qui retuf,
de pen fer comme l'Egli fe, doit être
fournis à penfa comme la SOcil;té.
L 'uniformité de doarille (L) cf! de né.
cellité abfolue, ta doétrine verfatde ,fi
d'une !eCTource infinie, & 1'011 ne peut
fe pafler du Probabillfme (;) : il tient
au Régime de la Soci~(é J gai J'a pooff~
au dernier excès , pour rendre les J ~
fuites plus accommodants arec les ex.
t ernes, & plus fou pies dans leur obéir.
fance aveugle à leur Supérieur (-/).
L a Société veut qu'on fc conforme
aux opinions reçues dans les Ecole,
cathotiques (! ), Sc en même-tems elle
(1) L:~t1m. gUUT. c. 3. §. Il. 6- 12 . pt1g. 344.
2. c. 2. §. 4. pag. 36i. CMJfl. 3. C. 1. I~
Dec/ar. O. pt/go 3-:-S . Congr. 1. ;nurr. 6. pdg. 416.
Congr. f. D ur 6. pilg. 545. Dar. 5$. '1.2 . f'
15 6.
(2) Confl.]. c. 1. S. 1S. p. 3-2, & in Dtcl.3r, 0,
r89
f. ,éfel've d'adopter ou de rejetter le,
fentimens de I"Eglife (1) . EIIe défend
dïntroduire des opinions hardies Sc folitaires (L); mais elle le permet avec
J'aveu du Général, à condition t outefois que la foi & la p,été ne feront
point en danger. Ce correétif était in:
difpenfable , & ce fera le Hégl/ne qUi
décidera du danger.
Pa(fons maintenant des objets géné_
raux à de moindres détails. Les Confli_
tut ions n'ont rien négligé; On y trouve
fouve nt des difpofirions diétées par la
politique & par l'intérêt , qui font colorées d'un motif de piété. Cef! ain{j
que pour accepter les fondations fans
s'obliger à remplir les charges , on
donne pour rai fan que le mini!lere de.
J éfuites doit être gratuit.
Lorf')u'on manque de prétextes, les
mots , a la plUI grande gloire de D ifu ,
viennent au fecours. L'éternelle répétition de cette phrafe (j) marque I"onctio" de la grace , fui vant un Auteur
J éfuite : tous les efprits n'en font pas
également édifiés, Le zèle diétoit ce
Confl·
p. 175· Confi· 8. (. l ,in Dulaf, K, p. 41.6, Cung. f.
D ur. 50. n. 2 . p. q6.
(3) Congr, 13 . Dur. 1S. p. 66.... COflgr. ,8,
D u r. 2 0. p. 69 5. V OP.'L NOTE LXXI.
(4) Suarel • de Rdig. 50(. 1. 4. (. ' 5. §. 1( ,
(" 1-"9' p. 540.
Congr . 5· D ar. 41. n. 3. p. 5n.
'0
(1) Exam. ftnt r. c. 3. §. lI. p. 3404. Confl. 3.
in D ec/ar. O. p. 375 . Congr. 1. irmrrog. 6.
p. 4~6. Congr . ~. Dur . f O. n. 2. p. 55 6 .
(1) fil qui pr«[un t inconflllli!. COI/gr. r. DUf ,
41. n. 3· p. 35'1.
(3) On y trouve a chaque page & pl.erque a
chaque ligne les paroles f\\ivantes : POlir le falut
des ames , pour fe fervice dIt prochain 1 pour l'hon.
neur de la Majcfté divil\c , pour la plus grande
~te de D~eu.. Bouhgurs , v~c de (aim Isnaçe J
€. l ,
Ji,. J. p. JIS,
�'9 8
langage à faint Ignace; il n'en pas tou _
jOu rs afforti aux difpofitions qui lui ont
ét< fuggér<es pendant fa vie, ou qu'oll
lui a prêtées après fa mort.
Le G<néral peut faire non-feulement
des aumônes i mais encore des pr~fens
à des externes ; pour la plus grande
gloire de Dieu ( 1),
L'exemption du chœur , des péni,
tences & des mortifications, en pour
lellus grand fervice de Dieu (,),
e Novice qui fe dépouille de fes
biens & de fes bénéfices, doit fe laiffer
condui re par la direél:ion du Supérieur,
pour la plus grande gloire de Dieu ( l "
Le Vœu que fait l'Etudiant d'entrer
dans le fanél:uaire de la Société, de fe
teoir dans le chancel ou dans la nef,
de faire des vœux Colemnel s ou non folemnels, d'en faire trois ou d'en faire
quatre, fuivant le bon pl.ifir du
néral , en pour la plus grande gloire de
Dieu (4).
L a délation mutuelle & l'efpionnage
font établis (5 ) pour le plus grand profic
des ames.
La manifenation forcée des confcienccs au Sup':rieur pour l'aider daos le
G'-
Cl) Confi. 9. c. 4. §. 7. & in Dcc /dT. D. p.
440 .
(1) bam. genu. c. !. §. (.., p. 341. Conj/. Jt
~. 1. §. 5· p. 377· Confi. 6. c. 3. §. 4. p. 411.
Extlm. genu. c. 4· §. 3· (;. $. p. 34 6.
4 EX4m. gencr. t . J. ~. 10. p. 34"
Exam.
c. 4. §. S. p. 347' Congo ff
D ar, 3.1, n. 1 . e". [if}. p. Hi.
(J1
~f
gtn~r.
19
'
gouvernement '. en pour
la plus grandé
gloire de la divine bonté (1)Les vœux fecrees , que par féduél:iolJ
on fait iaire aux Novices pendant le;
rems de la probation (,) , onC été introduits pour le prOnt de leurs ames,
Dans les Univertités où les J éCuite!l
donnent des grades, on pourra difpenfec
certains Ecoliers de l'exa men public .
pour la plus grande gloire de Dieu ( l).
L es Fondateurs des Coll éges part icipent à coutes les bonnes oeuvres de la
Société: mais s'ils ne font fondateurs
qu'à demi, on ne leur donnera qu'une
p,rticipation propo rtionnelle (4) , fuivant la meCure que le Général réglera
dans le Seigneur,
Si l'infame , l'homicide ou le foi ble
d 'efprit font admis par di fpenfe (5).
c'en lorf'lue la Sociécé pourra en t irer
avantage pour la glo ire de Dieu,
Si le Général admet à la probation
avant quatorze ans (6) COntre les loi"
de l'Eglife, c'ell pour le plus grand
fervice de Dieu,
.
Cell une œnvre très-fainte que de
faire l'aumône à la Société: OpllS bo.
(1) E:ram. gmtr . ~. 4. §. H· 6- 36. r. ]50.
(l) Exam. g:ntr. c. 1. 1II Dtclar. E. p. 341.
Cunfl· 3· c. 1. in D"l.Jr. T. p. 376. CO f/fl . y. c.4_
§. 6. p, 406.
(3) CO f/fi· 4· c. 1 f · in D u/ar. E. p. 399,
(4) Confi. 4· cap.
pa~. 1$0.
1.
§. 5. & in D ec/ar. E.
(f) exam. g~ntr'. Ctlp. z. in D u/ar. D. p• 343.
Co1ljl. r. C' . ]. ln Dec/ar. G. & H. p. 362 .
(6) Confi~ 1. c, 3- ù, nU/lfr. K. p. JG~.
�~"m
'9
'
,/umofylla Soci,tnti
(o!la,a (, J,
M aIS la vraie perfeél:lon conlt/le il Iain"
les biens donnés Il la libre di , )ofitio.
au Génélal , pour le plus granl avan.
tage de cette Société, qui ell toute
confacrée à la plus grande gloire de
D ieu (,), au bien univer(el & au (alut
des arnes. Si un Novice veut, dans la
dillribution de fes biens, favori(er une
m.i(on de l'Ordre plutôt qu'une autre ,
c'ell en lui une imperfeél:ion à peine
t olérable : cependant s'i l ell réfolu de
f e (oumettre à la déci fion du Généra l,
ou de fan Prépo(é , on examinera s'il
ell permis d'avoir que lque égard il la
foib leiTe (,) de cet homme charnel ,
en efpér~nt que la bonté de Dieu fuppléera à ce qu i manque pour fa ph"
grande gloire & pour la perfeél:ion de
l'œuvre.
On trouve d 'autres difpofltions pieures en elles-mêmes , & qui ont un motif
exprimé d'intérêt ou d 'ambition: c'efi
principaleme.t en ce point que la Société differe des autres Ordres, lors
même qu' elle a des regles femblables
aux leurs.
D 'autres R eligieux qu~ les Jéfuite~,
(1 ) Congr. 2. Dur. 56. p. 498 .
(1 ) E)j<()ptando majus & unt vu (a/ius bonl/TlI Societaris • qUlI! t ata ad majorem D û glortam? ,Je
W1ivufpie bOn/. m , & lIIil itnum 4 mmar um lfIjillj;Ja
1j1. Confl· 3. c. 1. §. 9· p. 37 1.
CJ) Spm:Jn tfo l uod l a c'ffabit aliqua ndo • lup.
pt,bu que .d nin a onjt a ~ , qllod ad f/Ja m ma/or m
G,loriam" (., majortm ipjiUj p trfo."iionllm duift (tfo'
n.i.tur. ,"onfl. 3. c,
J.
in Drc!Qr. il. p. 375·
prometteal
'9J
pronlettent de ne point acccpter de Pré.
latures (ans le commandement du Supérieur; (*) ils en donnent des motifs
J 'humi lité: la Sociéré déclare qu'ell e ne
veut point être p ri v~e d\.!s rujets qui Ont
des talens. (1) La dilfùence ell (enlible:
Ja prome(fe des au tres Ordres tend à
réprime r l'ambition des particuliers: le
vœu qu'ex ige la Soci"té a pou r objet de
fdl'ori!èr l'amb ition & J'accroiiTement
du COIpS.
Le Général des J éfuites cil le (eul
do nt l'autorité s'étende fur les Prélats
fOrtis de fan Ordre, après qu'ils ont accept~ le gouvernement d'un Di ocè fe.
lis Ont fait vœu dans leur protèfiion d'obéir en ce cas à res confeil s , ou à ceux:
du r~rveillant placé de fa main, fous
certaInes conditions airez obfcures. Ne
difputons point fur le plus ou le moins
d 'ob"iiTance qui fera dîle à ce Général
à qui les Bulles don nen t jurifditl:ion (u;
I,e.) perfonnes même exemptes, etiam
111 exe mplOf : examinons de bonne foi fi
c 'ell la politique ou le ~ele qui a ditté
ces pnEcautions.
Le ConfeiTeur d'un Prince ell une au_
tre ~fpece de (ur vei ll ant auprès de lui.
S] 1 Evêque Ex-j<ruite a prOlll lS de "ét<rer au moniteur nommé par le GénéraI, le Prince en obligé cl'écouter pa.
('l
Voyez NOTE IX.
, (t Ut p'rp~tlIO J~lj% S()ci~l QtiJ jlatllJ ~o"r(r..
' (tur .... ~t SOnel4J h/J, Il. f1ll lli l/;J. 9"i ad propo.
jùum fih: jintl1l fiml tl neceJlarii , privelur . COnj).
10. c. unIr. §. 6, p, 446.
l
�J9~
Hemment, & de prendre en bonne .part
(1) tout ce q\le fan Conferfeur lU! repréfentera avec liberté, par zele pOur
le fervice de Dieu & le fien; (,) & le
Confe/feur doit conCulte, Ces Supérieurs
dans lts cas douteux. (1)
.
L es avis du Conferfeur ne feront pOint
bornés à ce qu'il a app,is de la confcience du Prince par la vOIe ~e la c~n
fe ffion , 11 recueil 1er> les brUits publics
(4)CU' toutes les chofes qUi eXigent rernede , fcandales) op relTions, & autres
maux qui arriven t [ouvtnt par la faute
des Mlnilhes, & re to mbent Cur la confcience du Prince, Mais qu',l n'accepte
jamais la commifiion de faire la correction aux Minifires ou aux COllrtlfans ,
au nom du Prince: (1) & s'" s'" le,'e
quelque difficulté fur laque ",: l~ Prince
ait de la peine à Ce ,endre a 1 opinIOn
de Con Conferfeu" celui-ci l'engagera
(1) OrdillGt. Gcnq. t. 1. p. J. 6 J. C. 1 t. le
ConJtiJ. Princip.
(1) Ouod ad mdjus Dû ae Principis jpJiU! ob.
!cljulum-in Dom:no judicllvuù. lhâ . n. 8.
(3) Cum SupcrioribuJ in Jubiu ~afib/lJ conful.
tan do. 9uia SpÎritûs D omini tlirt.fllO • ~. non.hltmana prudent/dl propl iumvc judici.um urd WT dlumir/Ill. n. 1 J.
(4) S,d de aliis Ulam. quit hinc indé l udiun1 rlmldium'lul poflulant, ad inhibenda s op~rtr
floras • minutndaque JctJ nda!(f. 9" œ p r«ttr ~m!(l
pis mlnum ae 1'olurllatt m • l'.1.in iJlrornm f.t ecu/pol
tptn iunt. & tamtn no:t'a proJplcundl'1w: nt:ceffilJJ
in PrinâpiJ ipfius conJcit ntiam rn ob iru r. n. S.
(r) Nt ft ad morlCndos • r ; J uelztndohul Prin• cipis nomult MinijlroJ 1 & AuLleos ;nt"p rmm 4,j,
hiberi fin QI, n. 6.
I UT
'95
.1 lui adjoindre deu x ou trois Théàlo>giens, à la déci lion derquds le Confcf_
feur & le Pénitent doi vent roufcrrre, ( 1)
I l ne convenai, pas d'exprimer dans 'l.uet
,Ordre les Coofliit urs feraient choills,
Que le Conferfeur travaille fans cerfe
à capter la bienveillance du Prince pour
la Société, & non pour Con propre
,compte, (L)
Qu'il ne fe 1ll"le point des compofi_
a
tions ou traités pour parvenir la faveur
ou aux emplois, pour obtenir grace ou
juf!ice: c'ef! ce qu'on appe lle en flyle
de Cour, faire des affa ires , On ne réprouve point cet uCage comme malhonnête; on dit même qu'il peut être licite
en certains cas, (J) mais qu'il rcandaliferoit dans un ConfelTeur Iteligienx,
S'il a du crédit, qu'il le cache Coi_
gneuCement, parce que la haine qui
pourrait en réfulter pour la 'Société.
(eroit un grand préjudice pour elle, (4 )
Plus il aura de crédit. moins il doit
écrire aux Minifires en Con nom; mais
li la religion & la piété t'exigenr, II;
(~) Ut id fi.Jl • 9uod illi [tl:;tnJum t1ft Jecn9.
(1.) Semp er irzfiflat • III Prino peln htnevolum ae
proptnJurn 1z 4bt~ t "ca Sociu .J t!m • & fl On. aga pri-
"JI t flnr. n.
'Y.Jttl m JUtJm perJonam. n. Il.
(;) Cum {a li a ttitJm in cafibl.l ! licitis jcandtll".
.~JJt 10k.'1rI~ • fi ConftJJario 1 prltTcrtim Rclit iJ/o ~
trlle7afl vtdeantur. n. f.
. (4) VidetJ. r. criant tltque ttiam , ne fub orltl/ur api.ruo._ ,quafi 'pJt multum po.Uit 1 (,. Principem fl'O
Dr~U~tO [uo rtga~ • . • • • . proindè quamplS nlpp'
GlZ1 U1d polJet, QPlJlioncm l,Jm'/l iUam ,'uare dd.« .
'/lJlm. 7.
a
l ij
�196
que le Supérieur l'approuve, i1.doit en.
ga ger le Prince lui· même ( I) à écrire &
à o rdonner Cur l'affaire dont il s'a gira,
Celui qui dt demand': pour Conter.
feur fiable & perpétuel, do it repréfen.
te r qu'il efi obligé par j'lnflitut ( .) à
demander le confenceme nt de fon Pro·
vincial.
Le Provincial,avant gue de donner fon
conrentement, doit par lui·même , par
le ConfdTeur ou par tout autre, mOI!·
u er au Prince la prérente Infirull:ion,
pour lui mettre on notice. ce qu~ la So:
c i':té exige du Pere (pmeuel quelle lUi
accorde avec ptailir; :mais avec
rérerve
e"preflè au Général de la raculté de le
ehange r, ( 1) & de diCpofer li brement
de fa perfonne, comme de tous autres.
L orCque la gl oire de Dieu ne permet·
tra point à la Société d'ocaner ce far·
deau , on con rultera dans le choi,x du
Conferreur le bien des Pr inces & des
peuples , & l'intorêt de la Société, at·
rendu que ce qui fe parre dans une Cour
lui attir~ rouvent b ien des alfalfes (;)
dans d'autres,
. ,. Jiri,
(,) 5td uJ.j pid ru fortt. oc. 5 IIpUl~rlSJ~ "JJ'
ntulfttna 1 cura. Ut Prlnap s 'pft dt "Ill Jm
put imrurtt . n . 6.
(2) Num. q.
. ,
(1) Mot!('j1~ qfliJef1l . f~d plant , .Qt.IJU( ptr{pl{ll~
,i{dtmfignificu, ufi lX animl'l pernllWnlU,J 11/ l/ijJ
p,uriJ opua ad [piritua/lm [UJ canf.'/alhJne 1ft p~)
libiro Ul anlllr j Mldiigtl1l1 ta men jlllUrQITI {'IIIf·r
in poufiatt SII"er;orum 1 CIIm dlu "if Uni fI/mi,
mU'l1.rionem, & liJ,uam P.Jtris, ut &- ,lturorllf1
1
pmnium, difFofitionem. n. 14 ·
(.of) Cllm inâdant [«pi (tipIS,
er
qll,b,1S pt.:t
.'
ln
' 97
- ' 1
On rent bien que la Société pour a
gloire de Dieu fe chargera toujours avec
emprerrement de cette fanai on épineufe & qu'elle employera même toute
fo/te de moyens pour en dé livrer les
autres: on cannait en ce genre des preuves de fon zé le qu't1 efi diffici le d'oublier, Elle voud rait bien s'attribuer le
choix du ConfeOeur, mais ce point eIl:
de trop grande conféquence : elle les a
changés quelquefois; le Pere Cauffin,
Conferreur de Louis XIII, en cft un
uemple, fa lettre au Général VitelleCchi manifefie les caufes de ce changement.
On ne connoit point d 'Ordre qui ait
rait un chapitre exprès d 'infirufrions
pour les Conferreurs des Rois, Cellesci m'Ont paru Airer d'être expofées
fous les yeux de la Cour: c'efi un ou'
vrage d'Aquaviva, approuvé par la
fi xieme Congrégation, ,
On recueille des Confiirutions, qu'il
faUt préférer les grands aux petits, &
les riches aux pauvres: Ja maxime de
ménage r les grands efi infinuée en plulieurs manieres.
L e Corps des Profès doit litre principalement compofé d'homme, f\avans ;
11 Y a mIlle bonnes rairons à en donner:
celle qu'o n apporte efi qu'ils aurOnt plus
de crédit auprès des Princes, (,) dea
Grands & des peuples.
a/ill in commorfll SocittQ. J1 flTaius loci (l1.11fJ in alii.J
FlurihuJ non [t~il1. d.ITon" (1IIbht,U. 11. 1. '
(s) Conji. S. c. 1. j" D ular. A. p. 4~4.
1 ii j
�•
Le Provincial
'9 11
doit avoir foin d'éctire
lIUX Princes & a ux Grands , (1) pour
"onferver le ur bienveillance.
Les femmes (1) ne doivent point entrer dans Jes Maifons & Colleges, à
.moins qU'elles ne foien t diflinguées par
Jeur charité, (l) ou qU'elles n'ayeot de
l'autorité avec un certain degré de charité.
O n ne doit point vifiter les femmes,
fi ce n'ell par nécellité a l! dans l 'efp~
rance de tr ès-g ran d s fruits , (4) On fe
plaint dans l'inHruél:ion des Confelfeurs,
.( 5) que ces v.ili,es multip liées font oc.
cafion de pe rte de tems& de dillipation:
cependant on obferve 'lue la façon d'agir connue de la Société , le foin d'.viter le reproche d 'impolltelfe, la reton-
r "
199 ,
ire les inllruire dans les E ghfes par a vOie
de la Confellion , & par de s entretiens
pieux; 2 9 , que cette fe.m Ole de qualIté,
o u du premie r rang, aIt, ~e ndu des fer-
vices importans à la Soc leté, ou répao:
du fur elle des bienfaits; jO, que le m,,;!
& les parents ne voyent pas de mauvaIS
œil les Jéfuites dan s la maifon, Sur ces
regles le Provincial da".s fe s vlfites, les
Confulteurs ouis , ( 1) hxera la hile d es
Dames gui doi vent être vifitées.
Dans les Millions on doit préférer les
li eux où le peuple ell bienfaifant envers
la Société; on doit s'attacher anx
Gran ds 1) & aux Pr<lacs , parce qu'i l
en refulte un plus grand bien univerlel.
~onf:ffionihus ,
6- piis , olloqlliis. & jUJlarÎ & tnfirll Î..
noilTance, rendent fdtr ent ces viJltes
Ibid,
néceflàires.
On prend donc le parti de décider
qllelles fOnt le, femme , dignes de recevoi r ces marques d'attention. Troi.s
chofes font requifes : l , que ce fOit
une femme de qualité ou du premier
rang) cet honneur ne devant point étr~
fait à des dévotes du commun, det'ortf
."jufmm'lue gr,dOs.. (6) qu'i l (u ffira
( 1) Volnmm. rom Proy:ncialis y;fitat fingula.
collc.ia .ouJitÎs C<mfu/coribus . dtjign~ t t~s • "ui-
(1) R~gu l.
Soc. Provinc. T.
2.
p. !1.0 . n. 11.
(2) Conjl. J. c. 1. §. 14- p. 3i1. Rtg. Pr~pcf.
T. ~. p. 96. n. ï1.
(3) Si illœ t:rimia duui(a(t. vd auaoriraujil1/J/J
cum drariratt ,ffint con{piculZ. Confl. ) . c, 1. III
Du/o.r. 1. p. 37r.
4lr R'g,
P"po{ T, " " 96, n,7"
Inft· 3· pro Con.f~ . T.
309· n.. 9·
!
6 Cum [aIls po.8vu
'1.
HI
.
n~J,iJ l:."/~fiu
J
&
bw fine ofJènfronc • prlZta w'(/Imfl~nlllZJ )Ilm ,Jt. ta s, id ncgdri non de "tal . Ibid.
('1) 1\ )' a (eux ve rs Anglois foTt connus 1 ~r\l i
accu(ent le~ Nfuites de n'avoir ;;!mais bâti d'Eghle
clMS une terre n~rile . ahj marris d,Dem us , ut ,n
loe is illiJ. i" quihus domus vel eoUeg;a SorielJ(ù
funt. vtl II1iquj ex téi 1 91/; flut/c.nt • (;. he'lefi, enll,1
populi juvanlllr • (fi paria eJ!ent e«ura , qll~ .z ,l
fpiriUf(Jltm profial/Ilt auintnt) magiJ eOTJi'en;rel
"/iquo5 nojlrj)$ operJrio$ ,'erJari, , ,. quia 'bo llum .
quo IIniverfaliu$. tf, dit,inil/j efi .. " Sic fpi.ritualc:
aU.'filium • gllod homi"ihlH ma!nÎ$ & publie jJ •
(/iVt [ŒeulllrtJ lit Prin,ipts • Domini 1 Ma~iJlrQ
tU f . vel lll/tùi<t Min~(lri ; five E alefia(Hei.. illi
Ji~t, III l'.r rclilfi) qlOJq/le viri,s Joflrin& t:" allfiontale t 'Tilntn/iuT/rus eon!c.rw r, majuris moment/
effe prop"'r rlJlI,Jnem t,J"J!1n 1>oni uni,',,(allOrÎl
Ol,iflimandulII tfl. COIlJ? 7. c. 1. 6- in D tdar. D .
l"g"' 418.
I iv
�.oa
10r
La faveur du S. Siége ell bOlttet
prédominant de la Société, ( 1) & ap rès
elle la faveur des Princes, des Granc4
& des perfonnes d 'a utorité, On doit
s'attacher à cultiver leur bienveillance ,
& à détourner leur haine, non par la
€!dinte des contradiruons , ( ,) mais
pour l'intérêt de la gloire de D ieu . Le
P rovincial & le Reél:eur du College au.
r on t un roin particulier de conferver les
amis, & de re gagne r les ennemis. (!)
Les ami s puinan, (ont ceu x qu'Ii faut
principalement cultive r ; & les ennemis
dont il tàut d~farmer la haine) font ceux
qui ont de l 'a utorit~, homines 1I0U 'Uu!·
garis a1l[l )Y1 tatis. (4) Aucun genre de
fervice ne doit être oublié à cet effer,
mtl/um .ffiCii gelifls prteH'rmlttanr , (5)
J amais Ordre n'a parlé fi fouvent dans
fes RerJes , de fes amis & de Ces enne·
b ans le chapitre qui a pour titre, [J"
moyens de conferver & d ·a c.,ro ;tr~ le
Corps de la Sociité dalu un irat floriffant, on compte parmi ces moyens naturels , Je vœu de n'accepte r aucune di gnité fans l'ordre du Supéri eur, & celui
de fe (ou mettre aux confeil , du G énéral.
quand on aura été fo rcé <l'accepter une
Prélature; l'unirormité de dodrine, l'amiti é des externes, la mod érat ion dans
les travaux, le foin de la (anté , l'ufal(e
prudent des priviléges , & enfin l'exafre
i mpa rtialité dans le, q uerelles des Princes.
Quelques diviri ons ( , ) qui agitent 1es
Potentats, la Sociétc! do it être neutre :
il ne faut point qu'on apperçoive , ni qu'il
y ait en elfet la moindre pen te dans le
Cœur pour" un parti plutôt que pour Ut>
autre · La Société, par un amour uni ver~el, doit embralTer t Olites les partiel
belligérantes dans la ch~rit6 en JefusChrifl.
Et dans la paix comme dans la guerre
que tous (e fouvien nent , qu 'o n doi~
montrer & fentir une aflèfrion égale
pour toutes les nations : l\'arionts omnes
mi s.
Les moyens humains ne d o iven t poin t
~tre négligés par la Société, ce (00l
des infirumens de la gloire de Die u,
(t ) ImprimÎJ ~onrtr"tlur btntvoltnt;a $tdi, A pof
Joliet%. • cui ptculitlrira inJtryirt dtl-t l SociutJJ:
dt~n dl .P,incjpu,!, f'%OJ(arium. & M agnaL/m.~'
prunana:. auBorUat LS hominum. Confl. 10. ( , unlC.
in D u/nr. B. p. 448.
( 2) lJ9ue non timon conuadi..-:;ionum. ,tl 9l1lld
afperÜi.s ijuidquarn nobil indè poOa Qwdu: j ft J
ut pu hujufmod! hominum nencyo!ulfiam , mllgll
in rebuJ omnibuJ Dei obfoq .. ium (;. gl" r;.1 crt/fat.
I bid.
(3) Confl. 4- c. J O. in D a!ar. C. p. 394- R ~cui.
ProYÎnc. T. 2 . p. S6. n. 9f.
•
(4) Re(u/. R ea. T. 2. p. 103. n. 7"
, ,) Regut. Mij]wn. T. 1. p. 1-1 3. n. 17,
pari aff,a"
ampl,8end~.
(,)
.
\ 1) [n ipfa vero SocÉtta rt nu fit • nte
[<rJtitltUJ'
a ~,mQrum propenfio ad. partan. Q{rUl./tram fflR l9~
nu! ?u'! tffu fOrlrJ.{fis .mur . Prln.clpCJ yel Dominos
ch~j/h~no$ : {ui fit P,0!IIIJ 9.u~da,!, tmi!-u[aIiJ amor.
1/1/
b
4rte.$ (Jm nu
(licu filn
IIIY l clm C017.lriJ:rit»:
6mlf/O nojlro amplcflllt"r. ConfJ.
§. I l . p. 447.
SI/mm. Cl'infl· T. 'l~ p. 74. 11. 43ln
(2) Rtg"I. comm . T.
1..
r. ; 7.
1 0.
n. ;('1.
J,
fim )
c. Imie.
�1'01. •
La dextérité ( t ) dt recomman dèe ~
tonS ceux qui ont des affaire s à tra iter·
au-dehors. On doit être fo igneux de
parler avec pureté la langue vu lgaiœ
dans le Pays qu'on habite; Bouhuurs(,)
prouve par les ConUHut ons, qlle c'dl
un dev oir de regle dans la Seci.!t" . Il
fuut qu'un Jé ltm~ ail de la grace (il
dan'. le dl!cours ,de la politene (4) &
de 1entr~gent ; )e ne troure palOt de
mot qui exçrirne mieux cene forme dans
lès proc.!dc:s, c<,tte fJçon d'a gi r, de
converrt:r avec les hOl1ll nes , (~) cette
rnanierc de traiter les hommes & d~
trai ter avec eux, dont il dl parlé li fnuvent dans le, Con il i mt ions.
L. Su ciété a (ur tous Jes points de
ronduite., d'adm inHtration , & m~me
fur les pratique. de reli11;i o n . des rubriques qu'elle s'efl faites, & qui lui
font propres; c'ef! ce qu'on exprime par
ces mors : » Selon l'ufage de Il Soci~ té,
») relon fa maniere de procc! .kT 1 çonfor):t-mérnent à 1'1nnient, conn)fmément à la
"maniere d' Jgir utitée dan, la Société,"
CI) ConJl. 7. c. '2. in Du{ar L. p. 4~o.
Con(1.9. c. 6. ~. 11. p. 444·
Conft· 10. c. 1. § 3. p. 446
T. , . p'" 53. §. 1. p. 64. §. t. p'g. 66. §. 1.'.
'44· §. J,
(~) .ConJl. +- c. B. §. 3, . . • VieJefaintlgnOlce ,
ng·
~05 . & fuiv.
(3) Sermonis ,ratia , ad
1.. 5, p.
IIgendûm cum proximis
IlmlClf!.tria. Conf! . . " c ~, ~ . 9, p. 360 .
. '
(4) Modus ag:nJ.. SOCUldlis •• .• • & dultna lltJ
ntJlicit ,;. tir. T . :1, p. 30 ~ . n. 9
• (,) Ccnf'. 4. , . S. §. 8. p. 390. C••fI· 7""1..)II IhcUu-~ F. P: 419,..
10)
t Odtes ces rubriq nes pe u connues des
èxternes , favorifen t bi en des éq uivoques & des rell ri él:ions mentales. L a Soc î~té a une méthorle uniforme pOUT ma rcher, une méthode pour contraél:e r,
pour accepter les fo ndations, pour prêcher , 1our confeflèr ; mais elle s'accommode, quand il le fuut·, .ux ufages cies
lieux. J à J'e xce ption cie la mt thode pour
contraaer, dont il paroit qu'clle ne Ce
dé~art jamais.
On ne doit point dans les Sermons
3:,nllller les auditeu rs par des p laird lltertes burler'lues, ( 1) ni rnettr' rous leurs
yeux des, figures & cks rerrL'rentations
l' our eXCiter la terr~ur & les brmes à
moins 9u~ .le ~upé rieu r ne le juge u:ile
pour 1~cllhcat10 n, relath'emf11t à la
di rpo lition du pays.
L e Pr{dicateur cioit éviter cie blell'er
les Pri nces , les 'Magiflra ts , les Pré lats
a:- autres eccJéfiafiiques par une CenCll.fe
~'reae, attendu qu'on retire peu d'utiItt,é cie pareils ~ermons. (7) Le Code
J dUltlque ne pre fenre Jama is de max ime
nxe , tOutes ont leu r excep tion dans la
volonté du Supérieur, ou dans la nature~
(1) Nt [.1cttÎis aile in uÎfÎl/m rtrum narNllionl
conumptihiltm f,;.ciam , iiflt nlldi.tùrts ad
~'r m n!f",tll?l ; l'el contra 1 lit Ild fta llm txcitml 1
1§:,it.dndoJ altqltll popl/ta proptJnanf, .2 cOmmllni i/%
~cU/au con.rÎ'-'.na fldi conf.ttudirlt afitna , nifi in
tJ 'lgl~O ptttll'flr!. C3.(t, dd commfln.:m «dificQti.'m:m
patmu.: SllptrlOr pro rationt loci.
. d'
c~nclOnlm
:Il 'C
t, .
.
~n~t?n.
T
'
',2 .
p.
'4'"
n, ,6.
,jU ICd ru. ·
.. ft)- NtllilllulwUlS prr(ipj ex jis ,on cjvnibtJ.~. ·
I~J',
' fi.
12.,-
1 -jl
�1
°4
OU motif qui peut varier ruivant les con.
venances.
Le Général nomme tous les Supérieurs
l <>caux, & regle la melure de leur pouvoir: il convient qu'il leur communique
jufqu'à un certain point, & propOrtion
gardée, la facu lté de renvoyer les fujets , afin que ceux-ci voyent clairement
qu'il leur ell: avantageux & même n~eer
faire (1) d 'obéir pour J, C, notre Seigneur. Ce motif ne co nduie point H obéifTance pour J'amour de J , C. mais a
l'obéi"ance par Ja cra inte qui peut être
utile à la police du C o rps,
Les Affitlans doivem Jouer les rérolutions du Généra l, ( » prifes fans 1"
ouïr , ou contre leur aV IS. Le re(peâ:
extérieur etl de devoir; la louange ea
un peu aux dépens de la finc éri tt' .
Le Généra l peut reflra indre en fecret
le pouv oir des Supérieurs locaux , en
feignant de Jeur accorder des pouvoirs
très-a mples par Ces patentes; pOlir que
les inférieurs, utilement tro mpés var
ces apparences , confervent plus de refpeél:. ( 3) Le G énéral qui nomme & révoque Jes Supérieurs comme il lui plait,
ne pourroit-i1 éviter de blefTer la vérité,
en choififTant des fujet s d ignes de fa con(1) Et 'fuoJ fi";
('on . ~njtU plurimum
imo Maffe
fit. in omnibus l is [u beffe ,propur Chriflum Dom),
nurn. noJlmm. Confl. 1. C. 1. §. ~ . p. 36r.
(1) L4Udtn t POtlU J Sl!pa ioris ( onfilium dtque
tucamur , Reg . AjJifl. T. 2 . J'.. S"o. n. 9.
.< 1) Quo magi~ Ji.:f' dùi (Ofd.:rn vaurtn 'ur , (, hu.
1J t ~/OrtJ. n - [ubm iJJwres ft. txh,b(ant, Confl, 1 . (III·
z. in D eclar. B. p. 3G6.
J
lOf
liante. Ces 010\'eos pour le falut des
ames font nouveaux dans le c1l1ïfl!anlr...
me & dans la difcipline monaflique.
Si Jes ]éfuites ont prétendu ( ce que
je ne fçaurois croire) anéantir par des
;nfiruél:lons (ecrettes des contrats pafTés
en force d'un pouvoir oflentible , (1) ils
ont fait inurilement les frais d'une infigne mauvaire foi: car qui adm~ttra jamais cette juri(prudence ? On dIt que le
Généra l etl conflitué Juge des contrau
panes avec la Société , par la Bulle
E,· d,buo de '582, (» Ce priviJege n'dl;
pas de meilleur aloi ; il ne peut être
dangereux que pour les dépô t, (c crets ,
& au tres cOntrats dont il n'exiHcroit
aucune preuve.
.
On ditencore que le Général peut refcir.der par fon improbation, ( l ) les aél:es
fui tS en force des pou voirs qu'i 1 a dOI1nc:s: il n'dl pas clair dans le texte que
cene faculté s'étende fur les COntrat s >
& il efl certain qu 'on ne fouffi'iroit pas
cene extenfi on dans la pratique.
Cependant on ne peut nie r que cette
méthode de contraél:er, (*) fuiv,nt les
loix d'un Infhrut que les externes ne
cQnnoifTent pas , & par l'entremife du
(1 ) On ne fçait point au jufle q\lell e t'fi 1:1 me- '
{ure du POII\'oir d~ (rntrafle r acconl..!c com munément nux Sup~ r iel\ r s locaux : le G énéral , qui a
fc ul cc pouvoir, en communique ce qU' II lui plaît.
C,"j/. 9· ,. 3· §. 1. & [<9' p. 436 . . ..
1.
D u r. 10 0. p. 475 ,
(:1) T. I. p. 7 1.
( ~) Conj/. 9: c. 3· ~. :1 0 . p. 438 .
' cnc,.
(') Voyez NOTE XL.
�166
feur pfé~ofé cl? Général, h'entr.ln~
bIen des InconvenIens, Elle donne li,u
à des emprunrs oufeurs & clandellins
pour fourJ;Jf .des com, .ibutions au Der~
pote: on cpLllfe les m~lfons; on les rend
mfOlv,alJ}es ~. o~ cOtltl~ue J~s emprunts
dans l.!rard lnlolvab dlré qUI ell inconnu
aux Hehg!eux de la maifon, au public,
& aùx, creaoc.lefs. Les e]nprunrs par affembkes capICuJalres dc:\'otleroient ca
myltere; on (I~~lélerojt ceux qui ont la
colleéte pOlir obJer ; le public (eroir inr_
trUlt; dtS dettes trOp multipliées don-
nerQlent de l 'ombrage; les cl~anciers
feroient lur leurs gardes .
D'aut re parr, cette fo rme de eontraéter par le minil1ere fe nl du Généra l
& lous fa dépendance, lairT,nr dans I~
rruage la ,validité de plufieurs Contrats J
efl arTortiC à la maxime favorite de la
Société, qui ell de l ier les autres en
évlt~nt de s'engager : ITIJ.Xllne qu'clle
pra.tIque avec rou::; ceux qU'elle reçoit,
& Ju(ques dans le L' rs vœux folemnels'
qu'elIe mer en œuvre dans tolites le~
fbndariom faites en fa faveur. & aUlant
qu'elle peut d~ns tQUS les attes qu'elle
parTe, La ratI hca ri on de touS les contrats imporIa ns , réferv':e ( 1) au Général
fUI
n,t l'Ordonnance ô'Aquaviva, a
été d un merverlJe u x ufage dans cet
o bJet: On cache aux parties que le con ..
trat demeure en fufp ens jufqu'à la raIi-
v.
(1) 1" r~~us mc;o~il mOr7.'tntÏ , ra tifitatioRun
Pr.z.pujù o "encra li Nlaytt. l nflr. pro RtR. T. l ,
p, 3H ~ n. 8.,
10r
Bcation ; ( 1) on la fa it envifager comme
préeaul ion (u rabondante po ur la plus
grande va lidité d'u n afre con rommé;
là ratilieatin n promife eil toujoars (u(pendue; le contrat parTé avec cette'
Ville, poor (on College, en cil UA
exemple,
Nul ne doit engager un Prii1ce, oq
une Communauté, à demander un J éfu ite par écrit ou de vive voix :' mais
il le pourra , après avo!! prel1enti en :
fec rer le Général (2)' & de fon agrément . Il tdut ménager au GéntElal ]'a ..
vantage d'accorder une grace , & lui
épargner l'embarras d'lin refus,
Dans des lettres écrite~ à des externes
al1 nom du Gén ~ ra l , le Secretaire doit
obrerver que tOllt refpire la piété reli- gieufe de J'C rdre , re/iglOfatrl' SO(leralis
piet arem ftmprr 0/ am (1). On rrou vepar-tout des recommandations fembJa-
bl e< , qui marquent plus l'oll:ntatioi7de :
p, <té que la vraye piété. ,
(1) L'Ordonnance n'A !'fuowiva défend cfe promettre (~~éremen t C~tte ratili,c3ti,on} eHe veut qu'on
avertl/rc les Partle~ que 1oh!·~"tl on cIe 1;1 Soci~ t~
en (u(pendue jtlf9.u',l la r.nific3ti::ln, Nu illa"l u"
mtr( prOmitt.lt i Jed dlIrè fÎt.niJiar . ",,(prn(um 'ma--TJ"Tf t ontr"ébm, Janu ohttrlta futrit. '''id .. , C'ell:
le (ontt~ire que l' on plOItiqne communément.
(:) HUIr p!anllm
prohi" ,tri ne qltÎ5 P' ÎntipUlt
"Û Cc;,mm.llnltmem . QUI homtntm t{ram1lù magn"- ·
cfln,or/tatlS, ad f:.ribtndllm Suptriori • lit! ,.u/Jo
uml.1 f~l(ndllm al'qutm de SOcÎttflU movtac . nifi
pt.
I!r ills e/lm Sl!peri?rt tommuniralâ rt , hfln~ tffe
Îr~1H '/Iolllntilum U'll.dlt~trjt. Conf!. 7. tap. l. .. iIt !
D ùl.u, C. p. 42.0 .
(J),T, ., p, y8, n, 51"
�t oS
Si l'on renvo ie un fujet , il ell bon
que les externes s'édifient) en obCer.
vant que 1 Ordre ne tolere point ce qui
ne dojt pas être toléré ( 1),
JI (era bon de rendre ou de ne pa!
rendre rairan du renv oi, d'en rendre
raifon plus ou moins, en commun ou
en pafticulier, fuivant le degré de réputation & d'eflime dont le fujet jouiC.
foit, & le degré d'aJfeétion qu'on avait
l'our lui dans la mai fan & au dehors,
Cette rnefilre , comme on voit,
priCe
dans 1. politique plus que dans la cha.
rit6( , ).'
En rransftfrant un fujet d'un lieu à un
autre , il faut fe compOrter avec une
t elle prudence dans le choix des moyens,
que ceux à qUI On J'enleve , augmentent
d'attachement pour la Société, plutôt
qu'ils n'en reçoivent de mécontente.
ment (l J,
L'ollice) le chant & les procellions
doivent être réglés fur l'efpoi .. d'anirer
Je peuple: les J éCuites en fo nt diCpen.
f6 par privil ége ; il s s' y fou mettent
quand il le fuut , pour amene .. la foule
dans leurs églifes : fjuauntu judi(arrwr,
quod popu/us ad magis !r(1urnumda!
en
2. <.). §. 10. p. 168.
R eJdcN TatlOnem CaUf<iTllm. propur qu~s
(,) Conj/.
(l}
yd non reddert 1 ln COmmllfJ/,
.. el i" p=rti culari , magù ",d mÙlus convt n.i:1 ~
prout i~ 9i1 L di.m iu iwr • in majori .,ef mmo~l
exifii·, ·· _ 'ra & fMfis aUL ",in us domi & ((1"$
ah jus
dl7llrtltUr .
ch:lr~ s
t' :-; .
pol' 3u9.
(3 ) C6nj/. 7.
, nJ!.
C. 2.
2.
cap.
in D ectar.
). in D uwr. C.
H. p . .po.
20~
'"
,
'ç()nfiffionts , ,oncio~l(j, & If"UO ~tJ m~ ..
",mur, & non a/"'r (1) ' Le bIen fpr.
rituel des ames ell te prétexte) & peutêtre Je motif de ces réglemens : crolt--on
que la vaine gloire ne s'y mêle pas 1
Il dl reconn u dans la Société) quela
.. ine gloire (.) en un principe ~thf pour
exciter aux chofes louables; c
pourquoi on prend foin de partager entre
plulieurs l'honneur des aétlOns éclatanres. ~ j)Le Supérieur doit faire ce partage,.
& ne pas fe les réferver à lUI feul! nt
vouloir remplir par lui-même tout <;>ffice.
Cette inrlru/li on fage en d'AquaVIva.
Lorfqu'on rencontre dan, 1.. M!flions
un Reli gieux d'un autre Ordre) Il fuut
lui marquer bienveillance, & le gagne r
dans le Seigneur, autan t qu'il fera poffible (4)' Le ton de cette infi ru8:io n
fait fentir la fupériorité que les J éCuite"
s'attribuent fu r les autres Ordres.
Ils doivent avoir dans leurs ColIége.
oies amis qui les protegent) mais éviter
en
Cl ) Confl. 6. c. ). in Du/ar. B. p. 41J. Coner.
L D ur. )9· p. 464 . Congr. 3. D ur. H. p. fl 4·
(1) Ce n'cil pas péché de Coi, de convoiter la
l'aine gloi re; ains une choCe indifférente j de même
de convoiter de l'argent. T olet, infirull . des
jlue
rêtres 1. S. c . 6. n. S.
( 1) P' ;XttrM non ra d ant ipfi QU09lU omnia ptr
ft • 6- p'4mim nobil jou! ac1icnts • f cd dividallt
t ilS cum (/lis . lnflr uéi. ad Provinc. 4. t . ~. p. 312.
Tl. 4. col. 2. •
(4) Ubi Rûiçio[os cuj us/tber Ordin i! nanci(cun tur. omncm in .l/os bcnclJolcnt itt. jigl/lficationcm dt.
c!arau jludcant j cofque in Domino 1 9110tJJ fieri
poujl • /Jurifaarc. InJ!ruR . ad Pro"in(. Il.. t . .1.
p. )24. n. u ..
�210
le nom de Proteél:eur, qui femble attri..
buer une forte d'autorité ( 1), Les J éfuites n'oublient rien pour fe làire des
amis dans le Cac ré Collége; leurs Hif_
t oriens font l'éloge de di vers Cardinaux
qui leur ont été entierement dévoués'
mais ils n'ont point de Pl'Oteaeur e~
t itre comme les autres Ordres: la ma.
jefié de la Société en fe rait ble{fée,
La nob le lTe , les riche{fes , en les dét achant de tout autre mérite, ne fone
pa. des titres fulMans pour être admis
<l ans la Socic!té : mais ces confid~rationt
aident merveilleufement à faire recevoir
ceux qui ont d'ailleurs l'idonéi té re.
'lui fe, parce que Dieu en retire fa gloire
~ l'éditica tion du prochain (l) ,
D'autres qualités extérieures font encore des v.;hicules pour la réception,
Il en eli de méme dans l'éleéhon du Générai : la nobleiTe , les ri che{fes font pancher la bllance (j) , pour lui donner plus
cI 'autor,té au dedans & au dehors, 0"
( .) Conl[l'.
l,
D ur.
11:1. p.
4-8.
(2) Qu';wuu tftrrun ad «difoa·jontm faâ/Jr.~ ,
Ttddunt ma~u idonl!os • ut admtttat1lur. qUI Jmt
./ropi effenz idonti prQPur do~es a~ds p'~.
Jlaa~ . .•. Q ua: (dmtn mtnfimz omnibus ln rth~
u.n :n d.btat. unaio dillllht Sapitnti~ .... t!ou6u" ,
Confl· 1. c. 2. ~. 13. p. 360 .
.
(3) Extl!rna c nftn tur. no .~ditas, div;ti,,- qUdJ ~
[tzculo hahuit • IU)nor & fim i/i 1 ; & lror4m, Cltltnl
J).Jnbus • aliqu.J r/Jtto ej/ haben da. Confl. 9, C,l.
in D u/ar. C, p, ..,3 6. Ct' ngr, 1. inrtrrog , §, [3 .
;pli!
pag 416.
,
L'avantage même tie la ligure n'en poin,t n~glJg~.
»our la déceuce & l'édification. de ptm ",,,ms
Illi tk.cçnlÙlm ~ «diJicationtm id.nta .. J;)id. §, Il.
.u
~efi're dans le Général un grand CO\\'"
r~ge & une grande ame, & l'on veut
fu rtout qu'il lOir prêt à braver mtlle'
morts pour le bien de la SocIé té, pro
SoC/cltttif bono ( 1). Cette exprenion n'~
point échappé au ha(ard , elle dl réfléchie & répé tée dans les Confiltutlons
& dans les Congrégations. L a: difpofi~
tian au martyre pour le bien de la Société, efi e{fentielle dans le Général,
On ne peut rien exiger de plus, &
après l'e xemp le du Monarque il ell év ident que tOuS lei JéCllircs do ivent être ,
comme autant de D écius , prêts à l'épand re leur fang pour l'inté rêt du Corps.
La Société nurque en plufie urs lieux
fa recolll1oifi'ance envers ceux qui ont.
b ien mérité d'elle; & lorfgue dans la
Congrégation VI elle accorde à la France
un Affilian t qui avait été d 'abord refu(é,
elle décla re que c'ell en làveur des mérj tes dillingués du Roi & du Royaume'
de France à fon égard, & de leur attachement pour elle (1) . ' , Il efi impoflible de mettre plus de di gn ité dans J'eKpreffion ,
L a Société doit. p'l' ptudence s'at:-
tU'et.
(1) P aratiffimus, eum Opl/S
ad morrtm p ro
S oclttJ tif bono, in obfoquulm " C. Dei ac Domini
noftri • [~b.e~doJm. COllfl. 9. c. 2. S· 5, p. 435 .....
C.trtll~ , nifl Id utiliur e:~equat/l r. {t. nu bo"o 50cutatl.$ 1 pro ql~J [afl,f!.uintm fundere paratlls eJJ~
dcbu. nu propT/<t con[citflti« Jàtitfaaurum . Congr.
1'- Dur. S4· p . J'59.
(~) Pr.r.c/arÜ rtgni Gallice 1 RegiJque i'fiuJ ill-'
SOCle!aUm nojJram ouriûs tU jJU4JO. C~gr. 6~.
mecr__ 1-.p. S6~.
�>1)
Hl
Commoder aux loix des Princes , quand
la contravention elt impoOible, ou q u 'ell~
n 'elt pas fort utile, La roumi1lioh n'efi
pas de devo ir(r ) ; e ll e
que lquefois
d e convenance, Cclt ce qui rérulte des
d ifférens textes , où il
dit que , pour
ea
ea
ne pas blelTer le Pri nce ,
On
s'accom_
modera à la d irpoGtion de t el ou tet
Edit, dans telle ou celTe part ie, II> hu
T f : in hoc n ~gorio : qu 'on s'y prêtera
c dmmunément , non pa s tOuj ours, or..
tlintlTi è.
On voit dans les Congrégations que
le tranfport d 'argent form Oit dans plulieurs Etats un fujet de pl ai nte COntre
la Société; & Sacchin( , )nous app rendqu.
r.et argent était porté à Ro me pour les
beloins du Co lI"ge romain, L e Général
reprc!fen ta da,,. la C ongrégat.ion 1 l,
q ue li on re déterminai t à oblerve r les
E dits en cette panie , ce rerait le Cujec
d'u ne grande éd ification pour les Rois(J '.
L es avis fn rent fort partagés; & apres
de longs débats , dans le rquels l'autorité des Idix civiles n'eut pas le moindre
poids , on Ce détermina) du moins en
apparence , à édifie r les Pri nces, parce
qn 'il était dangereux de s'y refur« .
Quarante decrets différens or,t été
fuits arec beaucoup d'art pour diliger k
,
lefuite Novice ou Ecolier dans l'abdIcation de (e s biens, pour ra cçO UrCll"
?t1
prolonger I~ re ten.tion qu'il peut faire
du drDi t ,de propriété , pour 1
; mettre
('0 garde con tr~ (es par('ns. meme pau,..
vros. Croi t-on de bOll ne fOl que tollt~ s
CI'.S loi x artificieufes , qùi re replient en
cent tâcons différentes , en fe rapportant
toujoul~s à la gloire de I)ieu, n'ayent
pç ur oiljet que le ra lut du propriétaire .
& ra perfeél:ion dar s les vertus évangé_
Iiques? Une inaruél:ion fi mple I!< c!Jrétie nne aurai t fu fli une fois pour tout eS.
Les regles de la vraye piété ne varient
point comme celles de la politique ,
Lorfque le N ovice a lailfé fon bien ~
la dirpofition libre du Gé néral, ce qu.
ea la vraie perfeél:ion ( r ) , il ea de regle
(,) que les biens foient dinribués dans
les différentes mairons de la Pro vince
jéfuiti'que où ils [ont fit~és ,
0 11 elt embarralfé lorrque cette Provinée s'étend dans des pays de différçnte
domination. La Congrégatiqn Il! recommande d'obrerver la reg)e ( , ) , en
méoageallt les Princes , & en évitant
de Je. offenfer, pour l'édification & poUF
la plus gra nde gloire de D ieu ,
('1
Confl· 3· c. ( ;(1 p ular. H . p. 3n .
(2 COner. ~ . D ecr. 23 . p. 493 .
l e G~néral pellt difpe nCer de cette Tégle , &
(1) Mo!ina , dt juJl. (, jur. T . J . tra!1 .l. Jifp ut.
1 39 , fi . 7· p. P3 .
Hifl· Soc. le! part. 3. 1. 1 . n. 40.
(3 Ad 11lQjorUrt <f!Jijicdtionem Pr:nâpum fort
I ;art! . fi Edifia Nl:ia in JJ at p.lfU r(fl'tlf,ru~r.
CMg,. . 2. D ur. 15. p. 49 1 •
(2l
[ ro
f.:.ire l'a pplication hors de 1" l)rovÎnce ,
j e_
miQariis noflrorulIl , qult in.dig.:nnt . Cong r. . D u r.
S. p.
(3 ) N l, in â s caufa ulla Qlfonfionis duur ; fod a~
major"" «dificatio nem Omnium , & fp iritualem Qni~
,nar.J7IJ profdilU1t • & glon'am D ,i. omniq (ttffln't
p ur. 16. p. 511 .
.
,6 ,.
�114
'l'outes ces diCpoGtions Cont-el1esdonc
(liél:~es par une détell.ble Il ypocri"e !
je ne prétends point le làire entendre:
rnais on apprend à tous les J éfuites à ne
point féparer l'Eglife de leur Société;
fa catholidté ell concentrée dans ce
Corps; fa n accroiffement ell le plus
grand bien univerfel • qui doi t être préféré à tout intérêt priv ~. Sur ces prétextes la juO:ice eO: [auvent pe u ména_
gée vis-à-vis les particuliers; l'indépen.
d an ce de toute puiffance f.!cullere efi
4le ma xime fondamentale.
On a déja cenfuré l'obli gation impOf ée aux J élu;tes de Ce déférer les uns
les antres. fan s faire précéder des avis
c haritables. (ui v.nt le précepte de l'Evangile, & fans obfe rver la loi du feCtet naturel. Il y en a, dit - on . des
exemples dans d'autre~ R ègles , La con.
formité n'ell pas plus réelle dlns cet
article que dans ceux que nous avons
d éja diCcutés. Les R ègles de la Socié,é
fe di/bnguent toujours par l'excès de
l'abus; & d'ailleurs la différence en fen·
lible dans les effets de cette d"la,ion,
Les autres Religieux ne peuvent être
punis de peine grave qu'en obfe"an,
les formes req~ifes ; la Mlation Culli,
pour décider de l'é tat d'un J éCuire . .
Outre cet e(p ionnage univerfel qUI
s'étend de l'ami à l'ami, du fu p.' rieur à
l'inférieur, & de l'inférieur au Cupé.
.rieur , il Y a encore des Exp l orateu.r~
fecrets ( 1). Rien n'eO: cach~ pour ~
(1) T, . , P'C' )81..
111
Cénéra' ; tous doivent lui développer
(*) les plu! intimes rephs de leur c~~
fden ee , & lUI découvru le f-:cret ( )
des autres: quels puiffans reOorts pour
l 'exercice du pouvoir abfo lu! Les DeC.
potes ne font fervi s que par la crainte,
le Général l'eO: par la crainte & par la
confcience, plus forte & plus étendue
que la crainte.
Je ne répérerai point ce qui a été dit li
fou vent fur ces Lettres(' '' )multipliées,
qui tiennent à tout inllant les quatre
parties du Monde fous les yeux du Général : on lui écrit fur les chofes même
qui regardent les externes ( 1) , Il faut
s'aveugler pour ne pas voir ici l'invention de la politique. ou du moins l'ab,,s
gu'elIe en a fait & celui qu'eIle en peut
faire.
Les Conllitutions recommandent auX'
J éfuites de s'abO:enir des aRai res féco.
lieres (1) : le Général doit s'en mêler
moins qQe tout autre, excepté qu'elles
ne tiennent à l'objet de la Société, L a
rai fa n qu'on en donne pour le Généra l
- ,,'ell pas la difcon venanre de ces forre;
d'a ffaires avec l'état religieux mais la
nécenité de ménager fan ttm~, & de
réumr toutes fes for ces pour le ioutien
d'un fardeau qui cft prefque au deff".
de l'homme (1).
')
i('l .
VOllfL NOTE X LI.
H) Vdt y' NOTE XLlt
...~ Voy. NOTE XLl iI .1
2. pag. 12-, n. 25 .
(1 Confl· 6. ,c. 3· §. 7· p. 4'1(3) . Quod 2urdtm m'!Cù 9uam tOlum
nfulru. Confi. 9. f~ 6.~. 4· p. +ft.
nOMilltm
�1t6
L'exception cles choCes relatives à fi
Société ell très-valle, car la Sociéeé
tient à tout. Les D t! clarations ajourent
que cecce difpofition doie ètre entendue
de façon que le Généra l év ite , cane
qu'il pourra, de fe charger d'allai",
écrangeres il la Sociét é , & qu'il n',,_
corde fon recours qlJe pour œ uvres pies,
importantes po ur le fervice de Dieu (, J,
ou sJefirées par des per[onnes impor.
tantes.
Ce n'ell ici, ,,-près tout, qu'un fimple
con(èil pou r délivrer le Général de certaines importunités, & pour ménager
fes forces, Tous les J é fuites peuvent ie
mê ler d'affaires externes , avec le con(entement du Supérieur (1),
Il ne leur efi pas défendu de fréquenter les Princes , & de fe mêler d'ufuires féc ulieres , s'ils en on t l'agrimene
du Général (Il : ils peuvent même en
ce cas intriguer fans fcrup ule , pour fuire
parven ir quelqu'un au x Dignités ecclé.
fi alliques ou temporelles; maIS Il fuut
que la permillio n foit expreITe & Im.]lée du Général, la Congrégation VU
lui en fa it une réferve (4),
( 1) Vil9uod magni jinl-m01T1tnti jn Dt; ohfof~io,
'Ile! in t Tatjam lorum 9u; id impetrare ji";(III.
Congr. 9. c. 6. in D ccl,u. B. p. 444.
(1) Congr. 5. D ur. ~ S . p. >5S. Concr.7' Dm,
69, p,6,'4(3 ) Con~r. 5· Cano 13. p. 7 16.
T. 2 . p. 66- n . 3.
T. 1. p. ê!.49 . n. 2 , 6- p. 251 . n. ' 9.
(4) Nell/Jo prœttxtu in propi"qllorul"l , Q llr~u~
rcmc:Jm~t:& çxarf/OfUm.
n&gQLÎis
1
Tnbun<J!tfuJ
Jt
La
U1
La Mfenfe cle fc mô le!' des "raires dll
fic'dè cr.- allèz ado ucie , C?ITI,me on VOit,
dans la Soc:été ~ les J erUIteS ont profi té ,k la d,fpell le, lis avouen t ( 1) dans
la Con~r~g-ation V ) que, pa r la faute ,
l'amb irtJI1 , Ou le zèle inchf;ret d~ que lques -uns ,d'e l1tr':l1~, la rt:pu~atlon de
la Soci.!tc fou/holC c1es atteliltes , &
que plulieurs Princes étOlcnt pr~ven us
contre elle, fu .. le fonpço n qu'elle f~
m~ lo jt d';lflàires polit iq ues.
Le réfnltat de ces .. éAex ions fnt le
renouvellement des d.!renres de s'inrtnuer dans la fa lTIili a ri t~ des Prin ces) &
de s'immifcer dans les affaires clu Gècle ,
fans la per million des Supérie urs ( ,),
fiflant ; nn'e CI/film Ill/am ad:n~nijl r an~i jlloru~7Z
bona , lû:fve f.roJ&~lItndl • ayr rllT/gef/JI • ex '1Ya C/lt;u/,c t41/fii fufcipilUll : aUl i/lorum '1l.1e n:tjuam ati
ecd<fiajlic,u • nut f.s!tuiar:s tfiglÙdUS prr.mlClI'tr&
jludeam ,fin& e::preff3 R, P. n(ll}" f.J .ultat! ~
'1 l1am joii Gurtrali éôngNf!atio ' O!lIjl r:/tn.uiJlTI .
Con~r, 7, Dur, 13. p, S91. La dé~pll'e de pro.:urer
il dc"'s Externes rles dlgllités temporelle s & ecdéfiall ques , (ans l'agrJmcnt du Général 1 annonce
que la permilTion (e.a accord(e 10r« luc l'intéri!t
du Corps ou f~ leconMif[ance l'exigt'ront. Cette
clifpofition paroit fin~ulierp. d~ns le Mcrct d'une
Congréga tion réguliere. La N!Jta • dans une requête
1Jréfentée it Phi lippe Il , reprochoit a J;'\ Société cie
faÎre par.1de de (;,\ pUiJl~IlCC pour s'attacher les ambi:icux 1 & d'.lffdl:eI de r~pandre dam les efpflts
l'upinion <f'IC chacun ohti enclra par (QIl (ecours les
places & les gr.1deSill'll pOlirn (Ietirer, Omnes
o!.l. .opin;one {oh,u.r il. cùme 1 f!imirlim ipfvr:.;m op' 1
(jllld'lilid ilbucrj· fdâ . Obtintri, LiJJtll. (upp , Phi ...
Iippo li. du:us d,t 21 Apriiîl. 4. rlJ/. fil)l. Congr.
dt dU:U!. T. 1. if! apptnd. p. 6,.
(1) COf/gr, 5, D, ..r. 47.p, H5'
p.) Co"r , 5· Deu.4S,p'5H.
K
�>IS
Cette matiere dl tra irée à fond , dans
Je ch. l ~ du traité intitulé , Illdufllï!e
ad curand=s am mi morbos ( 1).
On (e propofe dans ce chapitre d'ar_
rêter le progrès de la f"cnlarité & de
l'aulicifme; maladies dan ge reu(es qui (~
gliOènt dans la Société, fo us prétexte
de gagner à Dieu les Princes & les
Grands, & de les concilier à la Société,
pour le bien de la Religion & le fecouts
du prochain,
On fait voir que ces pré textes (pécieux couvrent l'amour propre & l'a~
mour du tiécle; & parcourant les lignes
de cette rnal:1<lie, on obferv e, entr'au_
t res fymptômcs, li le J élu ite ,',fTelle
fenfib loment des allàires des Grands, &
comme des tien nes propres ) t411qwiln
Ploptiir; s'il en.trepren~ volon tie~s de
négocier les affaires du \réele , & s " I ~,
trane à l'infçu de fan Snpériour; s'"
cherche à (e concilier la faveur des
Grands plus qu'à les attacher à la Société,
On oO!1ne enruite, pour remed~s , des
avis falutaires ; & entr'aut res , que ceue
recherche de la faveur des Gra nds attire l'envie, qu'elle e1I I 'occalio~ deJ'I~
fieurs bruits fâcheux conrre la SOCle[!! J
& la fource de beaucoup de haines; &
qu'e nfin il en rélùlte une rorte d'inégalité parmi les memb res du même Corps:
d'où l'on conclut qu 'un J éftlltc d011
avec prudence éviter qu'un Prince ne
(1 ) T ,
1,
pag, 376,
21 9
l ui donne des marq ues ~e confiance p~r
des commiffions trop eclat~mes; qll il
nur O)~lil e fu ggc.-'rer au PrInce, ~our
cer[aine~ affaires , d'autres age ns dans
Ja Société on ll1~me au dehors, de peUl"
qu'elle ne paroinè donne r le branle .à
tout )'Un i\'ers , ne Vld anw r no/lrl omma
m Ot'fïf ( I).
Je dcnnnde qui ofera maintenant
compa rer ces gra nd es idées des J érQires
,avec les pieules minuties des autres 111(riru rs) où \'on trouve q\lelques précep-
tes de mœurs, que lques régie mens fur
la police de J'Ordre, avec de longs d<-
tails (ur l'affifla nce au chœul" , fur les
mortirications & les jellllC S J fur les COf_
reébolls monaftiqu es , fur le réfeft:oire ,
& autres objets auffi peu importans pour
l'Etat,
MO R AL E DE L A SOCIÉTÉ.
11 el1 impollible de ne pas recannoitre
dans le co~e de la Société cette prudence felon la chair (l), li vantée par
un ctlebre Cardina l J~ru ite , & C]tt'il
pr~rcnd être li nécefjàire au maniement
ttes affaires de la Helrgion, pOlir cannoitre Far les règles de la politiqlle, le
bien pnblic que J, C, a ell eq vue dans
l'in!litution de fOIl Eglire (') ,
( 1) Ibid. n. 7. p. 377. f.2.
(2) IJl. ad CfJ /l cil. di TUQto 1 inuod. cap. ( ;
n. 3· lb. I. c. 25· Il. q. 1. r. (, 16. n. 3.1. 6.
c. 4· n. 6.6- 7· 1· 9. (· 9. n, 15. 1. 16. c. JO. n.9.
1, 21. (.6 . n. 9. 1.23. c. 1. Il. )0.
('Î VOl" NOTE XLIV,
Kij
�2.!.O
2H
La politique qui a pour objet le bien
puhlic, le plus noble des biens. cil la
premÎcre & lupréme venu mOI ale ( 1).
Ceue fcience etrentÎelle à tout gOllver·Ilemcn t, s'acquiert clans 1.1 rra tique des
nlhÎles (') du monde & ,les humn:c"
L 'Eghle confidérée cOlUme Corps ro.
Inique (~') , doit être r~gie con~orm~
Jnunt aux principes reconnus les mcil~
leurs Far tOuS les Sages de l'antiquité;
parce que J, C. ea la (ource de toute
vérilabJe (ageOe, & qu'II n')' a pm"t
deux fagelles op1'o«tS l'une à l'a utre,
Ariaote ( ' h) a connu Je bien public par
ies rayons de ce tte lum iere ; & II le
Prince des Philo(ophes .;evenoit aujonr.cl'hui au mOllde avec le rlivin Pl aton 1
il s conviendroienr l'l1n B<. l'au tre qU'lU(un Empire ne tut jamais mie ux cultivé,
plus noble & plus vel tueux , que la Ilépublique Catholique fous la dominatioR
,du Pape ( , ).
Les (çal'ans du monde (j), feuls capables de gouverner, rui vant le m~me auteur J élùi te , ne s,.,ga rent roint dans
des fpéculations chImériqu es fur des
,exem ples(" " }& des rè~les antiq ues. qui
font inapplicables à l'eta t plHent, Ils
(1) ''':J. lib. f . c. JG. n. 3.
(') V OY" NOTE XLV,
(h) \'oynNOTE XLVI.
C" . . ) V (l\'ez NOTE XLVIT.
• (1) Ibid. 1. 12. C , ", n. 9 .. . . . El le approche le'
hommes cc la conàltion des Anges . 1. 1. ch. :f·
pum.
1.3.
r H) YOle'!, NOTE XLVIiI.
( 3) Iilil.. lib.
l. .
c. 6.
fi .
-.
6- (. 7. n. 9. 6-
J:;.
étudient les penchans d'une nature im~
parfai te pour COncerter toutes leurs
opérations poli tiques fur bOuranre dn
fu ccès ( * ) : ils mépriiènt la rude!f!!
d'un û fe indircret & réformateur ( 1 ) ;
& s'accommodant il la foible!fe humai"
ne, pour taire (ervir les relFeéh humains , ou rairons hnmilines , aux intéréi:s de Dku & de J'IlUman icé J il s toIerellt à propos (,) le mal dont il doit
rélulter un bien,
Les richeOes , la pompe (**). les plai!Ïrs mêmes (***) entrent dans ce fyn ~ tne
de Religion, pOl ce que le bien uni verfel
efl la melure de tOus les jugenlens po-
lInques, & que le melllc\i r r~llim~ en
celui qui mene plu$ r'lr~ ment l~s hommes au but COmmun à tous , d'être heureu~ en· ce monde & en J'aut re (j) ,
L Auteur de la nature a con JuJt~ ce
vœu grav~ dt! (., main dans tous Jes
H".
cœurs, lorfqu'i l a inllitué clans la
publique cat hol iq ue une Monarclüe univerfeUe & abrolue, Le Pape ea fuprême
Magl l1rat & Pnnce (up rême (ur la
terre (4), Les Princes féculiers ne peevent (e plamdre de ce frein falutaire ( 5 )
l ~ leur pUI!fance , puifqu'il contien:
ment leurs peuples dans la fou C') Voyet NOTE XU X
é
(1 ) l bd. lntrod. r. 10 . ~. J.
!'l) IbLd. 1.1.. C. 6. n. 7 (;. S
'
} n) Voyez NOTE L ' c.. n. 9· U'
'""'ihtd.
) 1.
6. 7
i(S)1) lb,t.
1. ~'.
LI.
Vo)ez NOTE
S. c. ' 7 Il 5
4) If.t,f. 1
c
n . 2 • <" '1
f
;. 3. 'n~ I ~. 7· c. 14· n. ;.
K üj
10 ...
�,il
million" Cette forme de gouvern~ment
étant la plus parbite, & la pi ns PiOpre
à procurer le bonh e ur unh' el Ce l , flli\'Jnr
les meilleurs Phllo fophes , On ne peut
douter qu"elle n"ait ét~ pléfé r<e ( 1 )
pa r Jefus-Chria dans la torm.t ion de
Ion E glife "
Cea cette gloire t c rr e are de la
Roraut ,: du P ap e q ue les F rançois ,
<i ont la foi n"ell poin t érurée ( , ) ra,
l'Inquifirion, a ttaq ue nt par d es erre un
féditieufes & dellr uétives de la lri(m -
d 1ie , ad abbaleJf la M()Il,zrclntl . . "',
, /c,".r 10 fPlmdore r t m'perio bila
COfl e HGma.n a .
L es J é'fui tes , au·cont r2.i re , fuilant
Je témojq:rage du même C;!:,di r:31, (~.
fe~d~nt ~le ((\l.!tcs ku rs fert:e
Jiù;uchit:
r C(O~ Ii..:e
ra ..
s.
((trc
1. .··~(t' &
J a rl a}ntz(;t,,"). C 'd l pOl: rsuc iL. . ( où r
de
l ~o me
ne reu t rkn fJ: rc c:e
n'Tt
x
<l 0e d babl r en tous l lcLX 1JIlGuilition (~) , & de mu l t i~He r ,autant qu'~ 1
f e ra po/lible, les College. des" J cfUIte s ( j ) , pour que les \Tais prinCipes
foient ad minillrés aux e nfa ns dès le bas
Sp"
.
Tel ell, Me/lieurs, le nouvel E va rie
(I ! Ihid. 1. I. (. :l f. n. 15, 1. 6. c, 3· fi . 1. (,.
. . S. c, '- . n. 1". J. ') . c, 16. r, . 4·
( ..) Voyez r.:OTE LIT.
('PO-) Ye-yez NOT E Lill.
('lli-id. 1. 14· c, 9 n . 4· & S·
( 3 Hu. 1. Jl . Co 7. n. J C, 1.10. C. 4- n.],
{, c. 11. Tl. 5. 1. l ~. c, G. n . G.
Jt~
1!)
• a rebroché (1) il P a1l3vicln d'atjuon, e' le/dans fon H lnoire du Concrle
VOir CC \'
. . ' d
d Trente & qtùl avolt appns an.
l'Jcole de I~ Société. Ne foyon s d?nc
oin t lurpris que de bux O oéteurs s ef.
forcent de founraire aux teux de s FIdé les r ancien & vérrrable Evangrle. Ce
Li vre divin, (ource de toute vertu chr~ ...
tienne, n'ell plus fdit que pour 1..· he
des e"fans d' Adam: de s fages mond ali1s ,
des Heligieu x polit iques Celon la charr ,
fça!"en t aœommoder la . forme fm~ ant
les di[poG tions de la matlere (,) , c eaà-di re , qU"lls [çavent farre pher la Moral e & les Loix ruivant l'humeur, les
pré ju '<s & les inclinations de s peuples,
& g~uv erne r les hommes t els qu 'ils
fo nt (j) , & non tel s qu "il s de vroient
être, pa r rapport à un Dle ll Créateur ,
& à une éternité de peines & de récompenfes"
Dam cet Evangile nouveau, on corn ...
pte peu lur les lecours de la grace ; les
di[poGtions pour approcher de Dieu ne
font pas diRiciles; il CuRi t de craindre
les peines pour mérite r la réconciliat ion .
L"amour de Dieu n'e a p lus nécetraire
pour rentrer en grace; l e pO lI voir du
Confetreut dans le Tribunal de la ré(1) Le s nouvel!. tumier. polit. o\ll' Evang. nouv.
du C:lrdinal P<ll\avicin .
Mém. attribué par Moreri a M.le Noir J Théolog.
de Sées.
I bid. l. 2.. C. 6. Il. 7.
il 9utfla foccitl J'Adamo. [mrod. c. S. n, l,~
J. 9. c. 9. n. 8.
('1
o
Ki.
�l.lof
nitence, y (upplée; & t'dl un trait d.
la politique religieule , d'ajouter à
torit~ du Juge qui reconClhe , autant
qu'on retranche des dilpOI;tious indll~
peurables du pénitent: par-là les hommes font invirés à venir en foule au Tribunal , ce qui affermit le re gne terrenre
de l'Eglife.
1',"-
SUI T EDE LAM 0 R ALE,
Donrine mt'urtricre.
S'il faut juger à préfent du nouvel
Evan gile par les fruits qu'il a produItS,
un Recueil n!d i g~ par les {oins d'un
Senat augufle, & qu'il a eu I-anention
de vous cm oyer dans la forme la plus
autentique , lur la demande faite par
oous en votre nom, va vous dévoileF
la Dottrine effroyable de ces prétendu,
fçavan s felon la chair.
Je voudrais pouvoir de tourner les
yeux de toutes ces horreurs qui vous
fon t déja connues , mais un objet trOp
int éreffant fixe l'attention de mon minillere : c'efl ce fyll ême affreux qui
c ompromet la rûreté de 1. Perronne facrée des Rois, & qui arme contre l'Oint
du Seigneur des mains facrile ges,
Dans les max imes d'une religion différente, & d'un gouvernement ddfé~
ren t , Rome Faycnnt! avoir loué des
confpirations contre cies T} fan s uflJrpareurs; elle avoit ex" lcé comlT,e (lc~
Heros & des Libérateurs , ceux 'lu la
Hf
D o<hine Apollolique réprouve comm\!
des meurtriers & des alfaffins; aucun
mortel ne pouvanc en aucun cas,
fi ce
n'efl par autorité publique ou pour légitim~ défenfe de loi-même, orer la vie
à un aucre, quelque méchant qu'il Coit ,
"on oecides (*) . Des Chrétiens plus nourri, de la ieI.'lure c1es Auteurs profunes
que de l'étude de l'Evangile & des P eres, Ont renouvell~ panni nous cerCIl
Morale p,)'enne , Cefl le premier reproche qu'on peut faire aux J éluites ;
ils Ont poulTé l'éga rement plus loin, &
fupporaut qu'un Princ. légitime .bure
de Ion pouvoir, ce qu'ils appellent Tyrannie d'adminillrarion , ils le livrent au
m€:me fort. Mais de toutes les tyran.
mes, la plus criminelle efl celle qu'un
Prince Chré'rien exerce canree les droitS'
de l'Eglire & les intérêts de la R e lision.
Ceft ici principalement où l'a, voulait en venir, & c',ft dans la pratique
le grand danger de ces opinions monrtrueures. ] 1 n'ell point dans nos mœurs
que des Princes légitimes roient Tyran~
de fuit de leurs Sujets, & que les Su} e~s arment leur bras COntre leur Souve . . .
cam, pa,r I,e tranfpOrt fanatique: d'un
faux patnotlrme. II cil écrit par-tout,
que nous devons rerpetter l'autor ité fou vemne , lors même qu'on el1 abn.(e &
qu:i1 Il'efl pas permis de réj; ller à C~l11C
qUi en (ont revêtus) lors même qu'ils
(') l'oy" NOTE LlV.
Kv
�»6
nous oppriment
quel eft l'homme qui
s'expofera à ll11e morr certmne, dans
des lilpplices affreu x , .& à des peines
éternelles dans l'autre VI C, pour fe \ enger de quelque mal tem porel q u'.l a
(o uffe rt 1
Il n'en eft pas de même de la tyrannie
prétendue contre la Rel'gion: Le Prince
le plus juf'te, le plu, ché ri, le plus
relig ie ux, peu t à. chaque milant pa r~,.
tre rebelle ? 1 Eglife aux l eux d un ta·
natique i nr..:-nf~; & la rtcompcllfc ~e!
joyes c,,!enes lUi étan t propof,c , au lieu
des peines GUI l'attenden t , la crainte
des fupplice s palTa~ers n'arréle pl us une
t éte en y vrée de l 'aflurance cl 'une heureufe
éternité.
Je ruis obligé de l'atteller , Meilieurs,
les princpe~ de cet h')rnbl..: lam.'lime
Ont été conflamnlcnt n.p3ccillS pa r le~
Fcrits de.) J~fui'es. SUllez, 1cl2r Oracle, l'a d~c1aré , lU hac (aju ,/ tmwn J1Imus. Plu Ifurs de lel:r:; AUleurs appuyt'tH
cette Doé'trine p dI des maximes ré\,u-
blicaine!:i & lét,ù [ et!fes ; d'dilues rar des
gpmlons: d~teflabks l'ur l'homicide. en
g "nùa l (') : il y a fur tOus ces po,""
eles nllanc~s ditlérentes dam leurs Ecnts ;
mais ils ont un lyflême commun , c 'e~
de l'Eglife & du Pape, qUI
) 'au rorit~
ea
en
le M"narque fur ,ous les Ro yaumes de la Chrétienté (*. l.
C e principe pofé, il e"ine une autO-
'"7
.
tité Cupérieure, qui étallt établie pour
ve iller rur tout le trOu pe~u -' d,é po uIlle
le Magillrat politique tnhd d e a Dieu,
& rebelle à l'Eglife. Le Pape, en vertu
du pouvoir indirec1: J reprend, ponr ~mfi
dirè", la Cuu ronne qU'li enkve .au ~rlnce
corrupteur de fes Sujets.' & .1 d,fp,?fe
pour le bien de la ReligIOn , du TrOlle
& de la vie même du coupable. .
11 n'eli pas permi s a~x Chrét;ens,
felon Bellarmin, de talerer un 1 ~' lOce
qui Cl1tr3ine Ces Sujets dalls l'hér".he o u
clans Je fc\Jifllle, Cette maX1Jne tlent à
des principes encore plu,", ~tendqs .( * ).
Cell au Pape il ju ge r s',l y a Cch,Cme
ou h~ rélie; il doi t réprl lner un tel ppo·
ce, par toli te \loye qui lui ~a rOltr.a I~~
cenaire 1 omm ra llonf: ac 'U l a: m:us Ion
jugement éran.t rendu, c'en a d','.Utres
q'J'd doit biOer j'exécution J C:xtWtlO
(dahus perrinet: & quds (Ont ces exécu teur') ? D'autres Princes qui auronr
ét~ inyeflis du Royaume enlevé al] cou·
pable; ou à leur d.f. ut, des particuliers
qui fe dévoueront pour certe crpecc de
Cwif,de, & qui deviennem Jul1es Mi"illres des decrets de l'au torité ful'érieme.
La conftquence en ici n~cefrairement
liée ail principe. Si le pouvo' r lndireél:
• été nécelTaire au régim e de 1EgliCe ,
'pour la garantir dC's llIauvrüs Princes capab les de pe rverti r leurs Sujets ; il eft
également n~c e nai re au même régime,
( ') Voyez NOTES LVI, LV III , LXII< LXX,
(H) Voycl. NOT~ LV.
(') Voyez NOnS LVI & LXI,
K vj
�,,8
'lue le Pape ait le pouvoir ,le f.lire e~,.
cuter fon jugement par lOure 'oie
omnÎ rau oue a( ':.'lfi. Si J. C. n'eil[ ra;
fuAifamment pourvù à fon Egllfe rans
J'inl1üution du rOll voir Ind ireél:, Il n'y
am"oie pas fufti fammen t poun'u, en dOn-
nant à fon Vicaire un pouvoir chi mi-
nque {ans coafrio n & fans force : les
brebis ne (er oient point prc: fcrv éc"l dc~
pâturages dan ge reu x , IÎ l'on
Conten_
le
t oi t de déparer le mam'ais Prince, fan$
le Mpolreder. 11 taut, relon Bel la rmin (l ) ,que le Sou verall1 PaHe ur pUlITe
éloigner du bercail le lou p ra vi nimt ,le
b elier furieux, & le chien muti le. Ces
parole.s \ Out bien Join.
Qu'on juge à préfent de la bonne t;,i
de ceux qui oreot publ lcr , fUllS \ ('I~
yeux, que Bellarmin n'a point tlr~ du
dogme du pouvoir indireét les c·onf~
qu enee .. dangéreures qu'on \'eut yatta-
cher. Suarez en a bien mieux jugé,
lorfque dé"eloppant toute la chaine de
cet horrible frHème, qui aboutit à plof~
crire les R ois , ,olle , pr~(mbt, il finit
par dire que c 'eH-là l'opinion de Bellarmin , & de tous les Cathohques :
BeitarmintlS & no s omnes fjltl i" /oac (aI/fil
tlnum [umuf.
Mais les Sujets doi ve nt-ils attend re
le jugement du Pape, qui déclare le
(1) D t: uanfl. i.mper. 1. J. c. Il . n. '"" , & Je
R. !'onti! ,. 5. c. 7. n. IS. & F'l' Ad (apL'nUlt,
Cltrifli D omini prov;dtntwm hoc f' rtil1tf.ru. SU"I~t.
Jt! fid. 1. 3. C.1p. 1l. pag. 168 (01. t. & (ap. l1 ·
pJg. '74, (01. J.
>19
Prince rebelle al'Egli(e, & celui m~me
ni prononce l'abrolution du ferment de
~M l it" & la profcription ? faut-ri pour
l'exü urion recevoir l'ordre du , P~pe ?
En-il permis de s'en charger de 1 avIS de
quelques perfol1l.es fages, & même de
devancer le jugement en cas de pénl
imminent pour la foi, d'apoftafie no~Ol
ro, de tyrannie ~v idente contre l'Eghfe?
On trOuvera ici des différences dans les
A ureurs J "fuites; plulieurs diflinguans
Je Tyran d'uCurpation, de celui d'admlniaratian , ne veulent point livrer au
poi gna rd un Haî légitime: tous entendent également qu'un Hoi condamné
par le Pa pe , celle d'être légitime, &
devient u[mpateur du Trône où il veut
fe maintenir.
Les dillinéHons (ont d'nne foible reffource; dès que cette doéhine parricide circule dans 'les Etats, le vuJgai re ne difiingue pas. Des Fanatiques
te perfuadent confuf~ment qu'un per(~
cmeur de l'Eglife pellt être mis à mo rt
en certains cas; que les Chrétiens ne
doivent point tolérer un Prince qui en Iraine fes S~jets dans l ' hér~ tie, dans le
fcll1Cme & clans le péché. Chacun place
enruite la perrécution , l'h ~rélie & le
!Chif",c où il lui plait : \ln malheureux
enflammé par un faux zè le, & (ouvent
entf~ Îné ,par un Céduéteur qui agite un
.e {pm fOlble par une (au Ife, peinture des
. maux de l'Eglife , fe précipite dans le
plus grand de tous les crimes dans
l'erroir d'expier ceux qu'il a co~mlls;
�!
JO
& de-la partent ce, coups affreux qui
plongent tout un Royaume clans les plu.
vives 3l1armes , o u d.ns le deu il le plus
protond.
,. Sur ces ~ue(ljons qui n'auraient pas
du être agitées, une feu le prorofition
en vfaie .' c'eft qu'il n'en jamais permi~
à des Su~ets de porter des mains racri.
leges lur leur So uverai n, La détènre de
fOi-même, li I~gitimt en tout autre cas
& li naturelle il l'homme , ne le, y a uto~
nfc pas , Q uiconque limite ou alruiblit
cett e \'ùit~ , compromet la fùret~ de
la Perfonne fa c"'" des Ro is , qu' un f,,rteu x rendra refponfable des maux quï ls
n'ont pas faits
S'il exitte un pouvoir in di rea fupérleu r à la Royaute;! même, dom les de·
Crets puilfent cn certai ns (as trlOsformer
le ré g cide en aél:ion louable & méritaire, le làng augll fie ~e s SouveraÎns
cO'Jlera au h:lzard . Vainement des Th~o
logiens t ~m~ra ires p re rcrir~mr le-s forma "
~i té~
'lui Je Jr oaroinènt ntcefTaÎI e" pont
Jurn'ier cet horrible at' entat : il n'cil
point de bùmes fixes pour arrêter la fi!·
duél: ion & la Frén " (j~,
~ e \'eux croire C')ue (OU S les Au teurs
qUI Ont «lUtenu le pO tl\'oi r inctireél: du
P ape, n'On t pas égaleme nt Centi ces
affreures con féquences : mais il n'dl: pas
rno ins vrai qu'elles tiennent au principe
par l'ne chaine qu'o n ne peut rompre.
L e , J éCuites les Ont appe rÇ ues pu"r les '
adopter, Le Pere Alexandre (t) les a
(1) I{ot .d. A/~ 'HI'''r. D il làl. 6. in h~'1, (((ftf.
'5· & 16. p. 115.
f.«.(.
'P
'd éveloppées pour m!eu~ combattre le
principe, qU'II quahhe d opinion fa uffe,
erronée con traIre à la parole de Dieu,
da ngere~re , nui !ible a l'Egille , ' dont
elle expofe le minllkre à la halOe , &
propre à exciter les f"d i~ions & les pa rricides des Hois : l'aIJam , tn'Onfam ,
'Vtr'bo Dei & SS. Pan um doélrinc:e con tranam , ptnculo/mn , invid,:oJam , a~
flduirncs & parricidla PrilJClpum t .'I;(1 IO.tem
(*) ,
Qu , tOltt François parle ce langage,
ou qu'i l 100t reconnu pour ennem i des
maXimes les plus rd ntes de l'Etat , Les
J élu"e , O?pOlent pour leu r ju!hfication,
que la do{tdnc contraire: enrei gn~e dans
les Auteurs qu'oll a fl ~ tris, n't'fi point
celle de leur SOCiété entiere ) & encore
moins celle des J .!fuites F ranço i, : fautil les en cfoire lur I<:ur parole?
J'ai Mmontré ailleurs qu e le dogme
du p JUVOli , au moins indireét, du Pape
[ur ie temporel , ett lié à l'exittence oe
la So.:i ~[é ; quelle ('ft vou ée irrévocablement à le dcfend e, & par 1 engag;Hlent Je pl us lo l emn~ l, & par un inr<ret permane nt dont elle ne pent re dépa rt ~~. Je v;ens de pl ouver que les
conleque nces Jes plus alfreu es d ~ cou
lent né celTairement de ce pnncipe : 11 y
a donc tOut lieu d'en croire Suarez en
16 14 , & Zacharia en 170 , qui no us
atteJ1en t que la doétrine qui nous Fait
llûrreur , ell cell e de la Soci",é Ciltlc re .
(') Voyez NO TE LVII,
�l
Jt
Rallèmblons les autres indices, La
d ofrrine
dl
uniforme cians la Sod~té
f~i\'an t les C.onl~i~,udons , fur des OPI~
nIons m~me tndltlerentes ; comme'1lt lè.
roit-e1le contraire fur un article efrell-
tie l, confacré parmi eux par Un enga_
gement fùndamental & par un Întùét
commun, je veux dire, le pouvoir du
Pape '
Le langage peut varier fuivant le. mêmes Conflirutions, & il dl aifé de COrn·
prendre que le Gc!néral permet, ou mê·
me qu'" prefcri. aux Jé/oit" Franço"
un peu plus de ménagemcnc, pour éviter des Arrêts, des peines, & l'expulJion même.
J e l'avouerai, ~leflieurs , ces m ~na
gemen, Ont été fi médiocre" quïl femble que la polirique même J éfuitique
pou voit en exigc:r ddvamage, fans trflp
d~ro3:er au rentiment fd\'ori de la Socié té. On trouve parmi eux un peu
moins de Théologiens , ou Cafuiiles
François, qui ayent enfeign.! Il Doél:rille
parricide; mais il y en a plufleurs qm
l'ont foutenue , & le filence politic,ne
des autres ne fuflir pa, pour expier les
faures de leurs Confreres , & pour rfpouOèr le foupçon d 'un;formit< dan, une
accufation auni grave.
II fuut que leur arrJohement à ce pou·
voir meurtrier attr ib l1~ au Pape (Olt
bien opiniâtre, pour avoir fi (ouvent
perc ~ au grand jour malgré le danger,
& pour ne s'~ [re j ama~s démenti: . car
je ne com pte poim d~;) Décl arations
llJ
forcées, imparfàites, ~qllivoqt1cS '. defti ruées cie l'aveu du Géneral , q~1 ,<h:cdellt prerque tou ees, par des reflnél:I?IlS
étudiées, l'attach,,menr à la Doétrtnc
qu'on feint de défavouer, &, don~ chacune fuit voir la fauffeté & Illlfufli fance
de celle qui l'a pr<CéMe.
,
la condut:e d ..
Piu; je réflechis
JHuites en France, plus Je fUlS t!tonné
du peu d ' ~gard qu'il s ont eu pOlir nos
maximes. Si nOus rellons dans ,'aveuglement J c'cft nOtre faute, ils n'on~ pJS
lIlême dli gn~ garder les mefures necerfai res pour nous tromper. Leur ,rrobablH[me, leur (cience dans les éqUlvoque~,
le pr~(ex te de s'accommoderau x mœurs
& aux LO i X du Pays, pOtlVO ell[ les
engager à prendre quelquefo Is le ml fque
pour parOltre ~rançoi s. La licence P?Uvoir êcre donnee à quelque Théologien
de Coutenir nos opinions, parce qu'elles
font au moins probables; les Jéruites ne
l'Ont pas penf~ de même , & pour dire
vrai, il:; ont cru que' la France feroit
~loins attentive que Ro me à lellrs démarches. Ils ont compté trOuver ici une
confiance aveugle, & ils ont craint la
pénétration défiante des Ultramontains.
Il s rçavem bien que dans un Ordre
'lui a établi la Folice ( 1) la plus exaéte
rur
(1) Gonzalez :l j?;;,\HJé pendô'l:lt 14 ms en rnannf_
crit. (\Jus lcç génélalan d'Oliva t,< de N'j'cllcs ,
\ 1n e.xcellcnt OUVr,lg~ dont le Pape <!c/i.lOic ]'impr,,!l lon , & q~le ~' Ante\1T n'oroit pnhlicr -' m31gré
les orrlres préCIS d Innocent Ir , parer <lU' t! Mp l;, i-
(oit il la So,iC::té . (Voy NOTE LXXJ. ) Cette
�1.34
flour l'imprerGon des L ivres , & (ous un
régi me defpotique , le C"néra l ne feroit
1'0lllt reçu à d ire qu'il a ét" fu rpris, qué
les Revifeurs ont t't" négligens, que le
Provincia l n'a pas Fait ron devoir le
tout (ans t'unie ni J'Ecrivain indi(cr~t
l'li les Officiers prévaricateurs, & mémé
en les avança nt dans les dignités de
police G f'x ,,(le & li fé\'c re a pour objet de con(e-rv~ r
l '~\Il iformit é .re (l?ftrine. m'~_Titr.t ~ l doa/ ill" f<J/;.
tuas, 6- IJ/lifnmltas fjlJ..Jm (ofl.î!t4t Il":J rt~lt:inlll
in SoàltaU con(crvllllr. R ' f!. }{.:~iJ. ((fUT. r. 1.
fi . 1. CQIl)!. l . c. 1. §~ 1S. p. 171.
Auenn
Liv re nc doit {tre puhli~ (ani la pcrmîlfion du Gi.
né ral. Cr-nfl. 4. ,c. 6. in D,dar. O . PQg. lS? Si ,
apr~s la (orrehon. l'Au t eur f .. ir ic~ ch:ans"me-ns j
il fera f~"~n.'me t puni. Rrg. Rc~ij. l:n~,. t. !.
p. 64· n . J \' i" fin Congr. s· Derr. ~. p~~. 54~.
Il f;:ut que les Reyift'uts , d~ns les ProvÎn('('s. en'\I oyent leurs obfero,':!tions il Rome, & qu'on auer.de
les ordres du Génrral. Caf/gr. 10 . D .' CT. H . ,.6,6.
On punin m~me corporellement ceux qui impriment fans perrniffion & (ous un nom emprunt~.
Co"gr. 11 . D ur. I S. p. 64 1- n. 1. O n entend pu
livre s, les {euilles volantcs 1 & tout ce qui En mis
(ous I~ pre([c. I hid. n. 3. Les peines s étt'ndent
.aux complices. & même aux SopéJ ieutS. Il.1. Via.
t. "1. Summ. ConjJ. n 42. p. 74. On ne publim
f oim de Tr a~lItlions fans la permiflion du Gén~ral.
R ~~ . Provo n. 60. p Sl. Les Jcfuites ont encore
lm moyen pOlir cOhfer\'et l\miformicé ce Dofuine 1
c'elt de ne lire & cie n'ellimer que les ouvuqes ~es
Ecri,·ains de la Société. Q c iql1\m Livre fOlt hor'
de too t Coupçon pO Uf la c!ollrine • il lem efi dé·
{endu ne le tire, s'il (ort de la plume n'un de CCI
Rct \'.:I Îm q ll'ils ::ppellent fu(pclh 1 rMce que 1
c'ift>n·. ih , le Le CtellT (e J'rend inf""nfiblement t e
Jt" tÎt &. <J'e/lim e pour lin Auteur. CClIIJl • .(. c. t4. il!
Datar. A. p. 197. Cette mn Îme • qt,'ils (ont ot·
f!:'rwr enllullcnt il leurs (eé\a tcurs ) leur a ùi
4'Wle gr ande util ité.
p. 61.
~lf
,
cl
l'Ordre , Il n'y a qu'en France, ou e
fi foibles exculès puHlent r epal'O~ tre C,: nt
fois fans êue uf~~s , & (ans eXCiter lwdlgnation,
d d
Je ne fçais même r, le fecon . e~ ret
d'Aqnaviva & cdui de ViteJlefclll n ont
pas eu pour objet d'aOure\' 1enfe.lgnement conOant de la doélrine favonte de
la Sociél< & de füurnir à fe s enfans
un prétext~ de difpenfe dans le~ Pal:'
où J'on voudra it exiger d 'e ux. cl enfe lgner le co.lt raire da!lS leurs .1 Ivr~s . .~l
en certain 'lue la ddl!nfc de ri en l rotH 1mer qui n'ai t t t~ rev û .à H. o~nc, ' aflure
'lu-e rio:o ne parOitra au JOur S Il n eft coofonnL: aux pr~tention:; de ~ettc ~our ;
& la d~tènre de rie n enfelgner fil pour
ni contIe , lain~ra impunies , par la
COn rl h ' ènCe des Sllp~r ieu r s , tontes les
tranfgreffions raites en tàveur des ~)ape s.
Je ne daigne pas m'arrêter Ol à 1.
variation des dates, ni aux ret ranche ...
mens faits dans le, textes de ces decrets: Aquavi va (*) Mtè nd d'enfei gner
qu 'jl dl: permis à tout~ perfon ne , ou fi
l'on veut, à qudque perfonne que ce
fo it, de tller les Hois ; il n'ordonne
poin t d'e nfeigner la doél:rine contraire :
on ne donnera point de nuuvelles armes
('1) Voye? NOTE LVllI • . • . Ona ù aou it t n
c:er01e r lieu li :jeu", cJJt. pa r ces mots, qu'i! foit loj·
fiU:. (Je]: ju.f1if p. I l . ) Ce n·eA. ras-1â 1'.1Ilcienne
tradu€l.ion qlli nous a {té donnée par l'Alltelir dlt
l\lém. fur l'Jllllitut, ra~. I l l. 0/\ Y lit. qu'il (fi
loifibl,:, Lcs caufes oc cette oifférence (éront aü"é.
ment apFcrçues dans h. NOTE LYUI.
�216
à ces exécrables meurtl'iers , on leu,
laiO"ra celles que tant d 'Ecrivains k
fuite~ ont mifl!s en leurs mains. Ce qu'il
y a de plus clair dans ce decret odieu:>; ,
c'dl qu'cn ne veut point mettre à cou.
vert les Rois qu'on regarde comme M.
chus de leur Couronne, Jorfqu'lis funt
profcrits par les Papes, Ce gue tOUt par.
ti cul ier ne rOUi'ra entre prendre de fon
amorit~
f~es par
privée, des perfonnes autori.
un decret du Pape, On par un
avis de Cafuines écl-airés, le pourrom:
tous les dangers fublillent, ils font mi.
me augmentés par un dec ret , qui prome:
!'enfeiJnemem antérieur de ces opinion:;
mon l!r~eul"s , & la r<pugnanee a y
apporter les v<ritables r<medes ('j,
Vittellefclli pour ne bleil;'rpe1'ionne,
déTend d'écrire fur ces maticre~ . Ce
ménagement perfide
dl meurtrier pour
1. Pe rfonne des R o is: on ne condamne
au "Ience une opinion facrilege que dan,
la craime de faire des mécontens, &on
enfevelit la v~rité da ns les tellebre"
avec toute certitude que le menfonge
rep.roitra impunément, & que la Ceule
vérité fera étouffée,
Après les decrets d'Aquaviva, le livre de LeRius parut avec permiffion d'un
Vifiteur que le G<néraf avoir COIl; I11.'
po"r l'approbat ion, Le dccret de V,,·
tellerchi ell de , 6,6; il .vo t .pproul'e
le /ivre de Sanél:.rel en ,6'5, & on,6'7
celui d'Adam Tanoer parue cncore (ous
( ') Voyez. NOTES LVI!l &. LI X.
'l7 par 1e P rovlOCIa
, '1
fe s .ufpices , lpprouvé
qui éroic munJ d'un pOU\'OIr exprès .~u
Gé!1ùaJ. 0 mire rc des t.err.s t on ne s c:!leva poin~ avec indignatlo.l1. contre cette
neutralité jnlidicufe, & \'Illblement f~r
pe&e clans une matiere où la nentraht6
la plus abfo lne ne peut être tol"rée,
Et que fàut-il de plus gue ces malheureux decrets pour d",'oikr l'erpne de la
~o iér~? La chaine de fa tradition n'a
point é(~ interro~pue , . le reeue,il ~es
Alrertions nous en fuit vOIr la continUité
jufqu'à ce jour, A que l titre les ]é(uires
ti'ançois veulcnt-i ls qn'on les diftingue?
Ce n'cll point là l'cfp!'it de leur lnllirut,
(uivant leguel les enfans de S, I gnace ,
épars chel les dilfiremes nations , doivent avoir par-tout les mêmes rentimens.
Ce n'otoit pas non plus le fyllême du
frere Coton dans fa lettre d.!c1aratoire
( ,) des fentimen s de fa Compagnie
adrelfée a la Reine Marie de Medi cis.
Il reconnoie qu e la Société n'a qu'une
même .créance (1.) & un fens unitorme
fur cette quelliOIl, qui efi celui de J'Eglife un il'erfelle,
11 Melare au no m de tOute fa Compagnie que, tel lft te gom.:e rnemclJl fPl(1) ImJlri m~~ 4 Paris chen Claude ChappeJet.
Jacques, 16H).
Il .dit ((\1'on a\'"it fait retirer les exemph:::ires de
r-:I~mna ,ll't2nt qu'on l';;voit 110 . mais que I~s hérli] Crs de Wcche\, qui (Ont Prot~1l3n s • l'ont fait
r,hmprimct il leLll~ dl!pens par malice, p. 15.
(1) Je ciéd.. rerat avec la même briéveté , quel
eO I~. (em commun. queUe l'Il la créôlnce de nOtre
50CLcté l'parCe par tOut l'univers, ibid. p. 6.
rlle~.
�'1 8
Ylrur! d, l'Eglift qui ft rappom . '.
Y icairt de ]. t' . ; u t (ft le t.m fortl dt
/'Era, & Roy"'''''' de FraI/ce; ( 1) c'efi.
à_dire, que le Pape eft Monarq ue ab.
fo lu dans le fpi ri tuel: qll' les RoIS pM
l e umporellJf rt/ t'V ent que d" D i"" Im/·
(*) ce qui réfen'e au Pape le pouvoi;
indirefr: qu'il ,,',]1 rom, loifibl, d'."" .
trI' fur lwn P el!onnes; ce qui doit ~tre
entendu fan s préjudice des cl roits du
Saint Siége pour les dépofer, les di,
pouiller & les profcrirc, De cette expOtition capt ieufe des fentimens de la So·
ciét~ , l'auteur conclut qu 'on ne doit
point lui imputer l'opinion particulicre
d e Mariana , Il cite pOUL' garans de la
vraie dofrrine du C o rp s , T olet, Bel·
larmin, Gregoire V alentia , Alphonfe
Salmcron , Martin Delrio , Sébafliell
H ei!!'.u" (*) Martin Becan , J acque;
Gretferus, Leonlfd L err,"s, Nicol"
Serier ou Serarius, Jean Azor, & Loui)
Richeome,
T ous ces profelfeurs de la dcXlrine
meurtriere , dont la Heine ne hfOit
point les ouvrages , font cit.!s dans le;
Allèrrions, excepté R icheome, Jls Co
déclarent tOUS pour le pouvoir indire&
avec (es affreufes conleqllenCCS, ou
J:'0l1f des opinions encore plus atroces.
Ce font là les gara nts cle l'attachement
ge Coton pour les Ro is,
Son confrere R icheome a écrit pOlit
(1 ) Ibid. Pl1f. 17.
("" ) Voyez. NOTE ' LVI.
(H) Voyn NOTE LX.
'19
jufiifier la Soci~té contre cette accura.
tian , ~ a ns le fort de la temp ête; ,il
n 'el! pas ponible qu'i l n'ait cherché à fe
<léguifer, Cependant fa n attachemen t
aupo uvoir indiretl: efi fi fo rr , qu'on le
VOlt à découvert dans fan apologie Olt me
qui f~t préfentéeà Henri j V, en IGo l '
II détend la doél:nne de Bellarmi n, ( 1)
~ Il ne cramt pa, d'adop ter les excès
d Emmanuel Sa (4) dan s fes Apho rifmes
au mot7yral1nur.
1
Le fentim en t commun le dogme de
l'Eglire univerfe ll eauq ue Î fe rapporten t
Rl cheome (Il & Coton, (4) c'eft le
pouvoir Indlreél: qu'ils attribuerlt fau lTe_
ment ,au Pape,'.& qui
la racine de la
doél:nne pan'Iode; c'ef\ là le do gme
l'our la défenfe duqu el tou s les enfans
de la Sociéré '. (*) tOu s les vrais Catho_
lIq ues fe réumllent ) fuivant Suarez &
Z achana,
L es Jé ru ites Franço is t'airaien t alors
comme l'on voit , taure commune ave~
leurs con~eres étrangers, ( t) Qu 'o n
nous d,fe a quelle époque ils 9nt t'ait
en
(1) Plil}ntc .. polag. p. 69.' & 117,
2) lbl~. pdg. 12.7. & fUÎ.. ,
li/blft. 97· 113· & li S.
Lettre Déc1:~n t. P: 17.
\ . . Verel. NOTE LXI.
( S) Mins,' S I.R ~, qu'enCeignons - nous e F(
.6.
;lI C nO\l$ n enfelglllons en l uJ ie, en Efi aIl
an ('~
en Allemôlgn(' , & par-t
f gne 1 en
bItons, & ql1i ne rOllchc au tant [e~l~tu~lI nOlis hatjl1es & Potentats que les Rois de Frd res Monar_
!Jllel, toutefois nc s'cn .
. ~
nec. nu l der.
I\Îcheom(; 1 Plainte apd[Jogm ..p
s ormal iréeontre nOl~.
. . 71 •
,olognc
1
�'4 0
fchirme avec eux, Il s ont p\1bli ~ d'"l
les Remontrances .d'Aux.erre en l iL6.
que l'erprit des anClens VIt encore
<lan~
les modernes, & q~'ave~ le recours du
Ciel il ne change r~ pmalS,
.,
J 'avoue qll' lls n ont p<lS p,ubh".la do,c.
trine meurtl"iere avec la rn cme hbeH~;
doit-on leur en tenir compte? lis n:ont
fait aucun ouvrage pour ~lettre e,Ll fure.
la perfonne c1e s ROIs: plac<~ fOIl'
les yeux des Parle mens , ris ont <lé ret enus dans que l q~e contraint;, & Ils y
one plus d'une lOIS échappe; malS les
t"
li vre ' de leurs confreres leur ont tenu
de
lie u
ceux qu'i ls n'oCo ient compofer,
Ils les ont accueilli s , répandu~, Jufil'
fiés; & quand ils n'ont ~û les défendre,
ils ont déchir" fans menagement ceux
qui les eenfuraient. Les auteu rs cie ce~
livres pernicieux font chez eux les plu,
rév érés' ce font ceux qu'on eucenr,
dans le; catalogues, & qU'lis propafent à leurs éleves comme des objets de
vénération. L 'hifloire de J ouvencl,
bli" e par ordre de la Société en l''' ,
renouvelle toUS ces bla(phêmes, pUlr·
qu 'elle canonife (*) tous ceüx qUI les
<lnt prof.:rés , ou qui les ont mIS ell pra'
tique,
n.
. 1
Guignard (H) lui-même el~ pem,
en quelque façon, fous les traits ado·
rables du Sauveur, Le théàtre du rup-
,Il·
(') Voyn NOTE LXII.
1
( .... ) Vo ' Ct NOTE LXIII . Ricbeo me dë·,~
Plainte ;lpO~Og. nous .Ie rcpréfen!c d~s I~ h
prÎ:lnt pour fes <nncmlS, p. 135,
pliee
" 41
~lice d'O ldecorne fur celui de fa gloire.
(1) Il yeu, parmi les Cathohques. un
combat religieux pour les dépOUi lles
faintes de Gamet, (
L 'ouvrage de
Suarez pour la Mfenre de la foi catholique ( •• ) a été condamné par des fauteurs
lecrets du Calvll1lCtne. M, Scrvll1, confondu par le Coufecreur d'! lenri 1 V, ell
*)
préfence de ce Monarque, n'a pli trou ..
ve r un Ceul paOage r"préheulible dans
J'ouvrage de Scribanius, ( ***) La Ligue
elll'œuvrede Dieu: (.... ) & le Cerment
exigé par le Roi d'Angleterre , qui ne
renfermait que "expreffion de nOS maximes , & qui fut refufé par le plu~
gran d nombre des Catholiques à la fuggeflion des J éfuites, & au détriment de
Ja Religion, étoit impie & amichré.
tien , ( ..... )
Cette hifloire compoCée par un J éCuite françois retiré à Rome, ('e/t-àdire, dans la véritable patrie de la Sa.
ciété, excita l'indignation , Les JUui tes la défendirent d'abord par des 016moires; ils l'abandonnerent enfin pou r
fauver la perronne de l'Auteur, & ob tenir des mt!nagemens dans la condamnation du livre D'Avrigny, plus diflimulé, parce qu'il écrivait en France en
171. 0 ,ne peut cacher fa tendre affeébon
(1) A.d fùl'pfiûi ~tl pOtÎlIS glQrid! thcatrum. Hift~
Sor. hJ. p. f.l. q. n.. p .
(,) Voy" NOTE LX IV,
(H) Vovez NOTE LXV.
('H") VOYCl NOTE LXV r.
C' h .) ~oyez NOTE LXVIf.
(' ..... ) Voyez NOTE ~XYfl[.
r,
�14"
pour les ouvrages & pour les auteur!
condamnés, &. fa ha me pour les criti.
ques; & l'on retrOuve le même erprit
dans les Apolog.(les modernes, quel.
q u'intérêt qu'ils ayent aUJourd'hui à
feind re le zèle pour nos L.bertés,
A tant de réfle xions déClfives , je
n'ajoute qu'un feul mot: Un chrétien
de bonne foi ne peut demeurer dans la
Société, s'il n'ell: U Itramootain dans le
ceeur. La Il:ruaure de cet Ordre, r.
de(lination, le plan de (a fondation,
les priviléges inhérens à fon exillencc,
{es Con(litu tions , les aaes de fe s Co~.
g régations , touS les ouvrages des parti·
culiers touS les fyRémes & tolites les
démar(hes du Corps, refpirent la M•.
narchie du Pape & ce pOUVOir tndtrell
dont le régicide découle,. .
Les J éfui tes feront-Ils lufltfiés à nos
yeux en prouvant que ~ette opinion leur
-dl commone avec pluheurs autres D~c
·teurs ? ·Une pareille excu(e ne rutJa.
mais admiffible , & ce f010 de recuelli.
des témoignages qu'on ne peut tropen~
fevelir dans l'oubli, n'ell: n. louable ru
utile: il s'en làut bien d'ailleurs que les
garants qu'i ls citent ne foient tombés
dans des excès fembl ables aux leurs . .
On ne trouve nulle part cette a uo~
té, cette univerfali.é , cette p~rpétulté
de doarine . J'avoue que plulteurs Or.
tires religieux qui fe (ont retirésprOm);
tement & avec gloi re des écue.ls de
morale relâchée, n'ont pas eu la même
fDr" pour attaquer les opinions ull(l,.
143
•
lIlontaines; il ell aifé d'en dev.t1@r les
caufes: mais on trOuve par-tou.t des
hommes qui Ce lont élevés au-defi us de
ces rimides m~Ilagemens; on en ~r(:)Uv.e
d'autres qui n'ofent nier le pouvOIr tndlrett, & que les conféquences embarrafrent; ils craignen t en les défa vouant
de donner atteinte au prmcIpe. Les
J éCuites , de leur plein mouvement, outrent toutes les conC':q uen ces ; Ils défenden t le principe avec toutes fe s fUItes
affreufes, non par foibleffe & par dépendance) mais par penchant, pa.r engagement) paor intérêt , par erpnt ùe
Corps. Ce pouvoir ellla fource de to us
leurs privilèges & le pivot de lem gran deur; il (emble même que la doarine
rneurtriere ait une forte d'attrait particulier pour eux.
Ce n'ell pas Ce ulement la fûreté des
Princes qu'ils mettent en danger, il s Ce
jouent également dc la vie des autres
hommes : le fang le plus abjea comme
le plus précieux ne leur COût. rien à
répandre,
Le régicide cil certainement le plus
affreux des crimes: c 'ell cependanc
celui que la politique & le faux zèle
ont entrepris le plus fouvent de jllflifier;
& par une bizarl·erie inconcevable de
l'eCprit humain , on n'a ~as dit aulIi (ou·
vent des autres hommes q1.1e de~ Rois,
<J o'un fimple particulier pouvait les tuer
de (bn autorité privée,
Tandis que des maxi mes puifées dans
les Auteurs payens, & réunies avec cett.
L ij
�'44
fautlè & ambitienfe théo logie qui .lI"u.
jettit les Couronnes à la Thiarc, avoient
en fant~ des erreurs monfhueures COntre
la fùret6 des Souverains, fous le pré.
te",te du bien univerfel, de lïtlt"ri:t de
l'Eglife & de la religion, le commnn
des hommes jouHToi t obf(ur~i1lent de
fêcurit~, que nouS donnc.:nt à tOus b
regles fainees de l'Evangile . Les J éfui·
tes ont armé le bras de chaque particu.
l ie r, pour la dé tente d' un fa ll X point
d'honneur. pour l~ plus vil intérêt tem·
porel; mais ce n'ell que par Mgr" qu'ils
ont étend u cette doéhi ne meurtriere.
Ce qui ell né avec ed" , c'eil le fyf·
t ême fanatique d 'éte ndre la Religion
par le fer & par le feu , quand la pero
fuafion ne réufiie pas, Ils furent les arc·
b outans de cette Li gue qui d"fola la
France ; & l'on a pu leur app liquer dans
chaque cootrée de l'Europe, ce s,ue
Gulla ve Adolphe leur reprochoie 3 Er'
fu rt, (*) fui va nt les mémoires de fon
tems, qu'ils ne ceffoient de corner le
fan g & le carnage. Il leur ell Mfendu
pa r leurs C onllitutions de mene r l eu r~
écoliers à aucune fo rt e de fpefucle, Jo
ce n'ell aux fupp li ces des hér<eiques:
(1 ) ce n'ert point la vraie religion, c'eft
un e fuperll it io n cruelle qui apprend à
regarder la mo rt d'un hérétique dans
les fuppli ces , co mme un fpe é1:acle con·
folant ~ ueile à la jeun~ilè. Lorm( ,)
la
~
')
Voyez NOTE LX IX,
1) Inié. 50:". hf. l . :1. r. nI. n. 13 ,
l) Extrait des Men. p. 484.
'4t
,hos un ouvrage imprimé en [6r 7 avet
approbation d'Aquaviva, en Ceigne que
Pierre avoi t eu plus de zele que les autres , lorfqu 'à l'exemple de Phinéez il
fi'appa le Cervieeur du Grand Prêtre ;
que c'dl: pour cette raiCon même que
J. C. lui confia le rouverain Sacerdoce;
&. s'il dl: permis de faire une comparaiIon, nouS pouvons affiner, dit-i l , C)"u'Igllace a éeé choir. pour être le Chet de
notre Ordre , parce qu'il voulait tuer uri
Maure qui avoie blafphémé .
Saint X avier dans les I Oes Moluques
(1 ) convertit les habit ans d 'une ville
appellée T olo , il en bàptiCa q mille &
c<,,,aruir.t une églife, Les habitans mal
afkrmis dans la foi, retournerent au
Pagam!me à l'infiigation d'un de leurs
Chefs; ils raferent la nouvelle églife
& avec elle détruifirent les Croix & le:
flatl'!C3 des Saints . Xavier vou Jant pun 'r
ce come par la voye des armes, cOn:ui!it COntre les coupables quatre cent
,nquanre combattans; mais étant arrivé
vec la petite tr ou pe à une dinance de
':, ville , il fe mit en prieres, le feu du
uel eom ba & réduilit en un inllant la
vdle & leshabltans Cn cendres.
Je n'admets poilU dans \\0 Saint dOnt
la charité a toujours égalé le zè{e, ce
m~rac le controuvé par les panégy rille~
Je;'"tes, Les <nfans de Zé bédce propo,erent au ,Sauveur de faire defcendre
le feu du Ciel fur une ville des Sama(r) lnfi, SQC, l~~ t,
J.
p, '33,
L iij
�116
ritains qui avoit retufé du~ement de les
recevoir' J éfus les repm en d,fant :
V ous ne 'fçave z pas par quel efprit vou.
de vez agir; le fi ls de J"homme n'efi pas
venu pour perdre les ames , mais pour
les fauver, ( , ) Qui croiroit qu'on ait
fubllitué un Evallgile de fang à cet
Evangile adorable qui ne prê ~ he que la
p aix', la douceur & la chame.
Une V ille idolâtre rédUIte en cendres,
le fupphce d'un H érétique, les converfions miraculeufes op érées à la mOrt de
Guignard, la gloire d' Oldecorne, les
reliques de Garnet, l'exemp le de Phinéez , celui d'A od (*) que le Jéfuite
Commolet invoqua it dans fes diICours
fé ditieux, le fou verain Pontificat donn é à S. Pierre pour avoir frappé ~bl
chus, le Gé néralat à S. 1 gn"ce p0ur
2 ',70, ( \'o1.l1u tu er un Maure: \ 011.1 ks
i déê~ dom lè nomrit le z'; le Jé r~\i [ i que ,
& l'on fr émi t de penfe". QU'lb ont été
t ent':s com me Abraha m pendan t leurl
premieres épreuves , & qU' Ils Ont promis d'exécute, aveugl ément t out ce
qui leur ferait prelcnt pour venir au
fecours du Corps entier de la Religion,
SUI T EDE LAM
0 R ALE,
Confciena trronte . Igul' ranu in vimiblr.
Péché philofophiq>l' . PTobabd,ftnr.
Les opinions d'u"e foule d'AuteUri
(1) S. Luc. c. 9. v. r. . . $ [tq.
(') V O) e L NOTE LXX ,
;tél'uites
147
(ur la fuuffe cbnlêience qu'îl.
regardent comme la re gle forn' elle, prochaine & immédiate de nos all:io n. , ( 1)
fe concilient pa rfuirement avec le fun.ri fine , Toutes les allions q u'u n homme
fuit de bonne foi, fan s remords & fans
fcrupule s, font légitimes: COllfiie.tia
ûrca Illiciru m intrrptda excufat à p eccalo.
(1 ) S, Paul ne péchait point en perCéeutant l'Eglife; il était poulfé par le
:zele de la vérité , il fuiioit des ravages
par l'erprit d'Elie.
Ce n'efi plus la lumiere éternell e qui
nous éclaire, ni la vérité immuable qui
nous guide; ( 'ell une confcience vraie
ou faune, qui efi notre regle propre &
perfonne lle, Le bien & le mal moral
dépendent du ju gement que nous en
portons dans nos ames; le crime même
clevient méritoire & agdab le à Dieu,
lorfque notre confcience trompée par
une ignoranc;e moralement in vinci ble
des préceptes de la loi na turelle , n0US
le préfen te comme une bonne athon,
& l'homicide commis par l'impulfion de
la confcience ell un aile de religion, (j)
,rit opus re ligionis iJ/ud homicidltlm.
La rource de toutes ces erreurs manf..
trueufes fur la confcience, efi la poffi-
~
ll Extrait des Affcrtions
J p. 1:17.
There fout enllc à. Aix en 16S6. Extrait de~
A ertions 1 p. 123. Théol.duP. Henrioe S.Ignace,
c. 6. & 8
(3) De Rhodes . Tlzeol. Sc/zolaj/. tom.. t. trl1.:7. 2 .
d ifpu t . 2. dt aéfib. hum. tjuœfl. 2 . (ta. 1.. p. 324.
c~l. ,1, Lugdun i !67 J . av"c l'approbation du ProvlJlCIal, & l'éloge des Revifeurs.
'1
L iv
�'4 8
bilité fupp ofée de l'ignorance invincible
des premiers principes de la loi nat u_
relie, & des conCéquences prochaines
& immédiates qui en dérivent: Cyr.
tème q!'i iuflifi; tous les c rimes, & que
Jes J~ l ll1tes dâendent avec une opimâtret~ incroyable. Les preuves de cette
perC~v~rance (ont rapportées dans le re·
cueil des AlTertions. (1)
De ce principe erroné, ils ont tiré à
leur ordinaire les conféqucnces los plus
détellables, foit en regardant comme
invincible une ignorance qui peut &
doi t être [nrmon tée, roit e n concluant
que les crimes commis- dans l'ignorance
deviennent mtritoires aux: yçux de
Dien .
Non.feu lement on peut méconno!tre
tes premieres regles du droit naturel,
mais encore fA UTeur de la nature; (.)
!'exIllence du C. ~lteur peut êrre invincibl.ement ignorée par la créature, & il
fuAit à ceux qui le connoiOènt, d'avoir
banm d'avance toute idée de fa iunice
& de fa loi, 10r{qu'lIs COmmettent leI
plus grands crimes , pour s'affurer l'impunit ~ . Si la <oonCcience erronée peut
. trausformer en œuvre de lumiere , l 'œu-
Vre de rénebres; la conCcience dinraite
ou inattentive fuffit pour nous exempt er des peines du péché,
Le pécheur qui cannait la loi, mais
qui n'y fuit point d 'attention dans le
(1) Extrait des ACfertion s, p. Jl7, 11 9 , IlS,
13 :> , 133. & '4"".
(l) btrait des AffcrtiQnS
J
r. 115, &.
ilS '
t.i?
moment du crime, n'offenJe pOillt la
Majellé clivine.
UII adultere & \1n homicide peuvent
n~r ite r
èes chà[illlèn S dans les TClbu,ux, mais ils ne m~riteront point les
<mes éternelles , & D!cu ne pourra le.
~Ulllt ,
fi le coupable n a pas fuit atten ·
iOIl à la nialice du péché & à ron opOlitio n avec la divine loi. Cen un péhé phll oCoplllque , parce qu 'il blene la
·oite rai fan .; il n'eIl point théo logique,
lrce que D ieu, auqne l on ne penro i(
as, Il 'en poillt of'fenf': : pucalUm pllifop/ucmn.
Cette horrible découverte en dûe à
' ,1 Société. La cenfure de la Sorbonne
;I~ 164'. , celle du C lergé en 16<1"
la
,.'ellonCianon à l'Eglire du pé ché philoophique , J'ingénieuCe fatyre du Pro\r: llelal, les rca vantes requê;tes des Curés
de Paris & de R ouen , une foule de
Mandemens ruccellifs, la ,ond.mnatioo
prunoncée par le Pape A lexandre VIII
en '. 69° , enhn la cenfure fo lemnelle dl>
l 'AlTembl~e de '.7 00 , n'om point .rrété
les J éluiles.
'
Depuis 164 ' juCgu'en '.7 °0 , le comh.t en perpétue l entre les Curés & le.
Théologiens qui fonnoient le tocfin fur
la Soc iét,;, les Univerfités , les E l'éques,
les Papes , Cans celTe occupés à cenfurer
cles erreurs fi pernicieure$' & les J éf"ite s invillciblement at tacÎlés à les défend re,
On ,l'~i t, d'u ne part, de doétes & folipe s E01tS pou r l'enger la re li gion & la.
Lv
•
�15"
1! t
. .
te plaignit de la trOp grande licenéè
de cerrains Théologiens de la Sociéré
r.ature, des Mandeme ns, des Brefs, da
S. Siege, des cenfure s ré iterée.; & de
l'autre , Apologies fur apologies, Thef. s multipliées pour fuire reparo.tre les
mêmes erreurs, livres publiés pOUl' le.
pallier ou pour les défend re, & da ns Je
même rems autres li vres cOl1certéspour
dénier de lei avoir [ou tenues , citarion9
fciemment infidèles , men ronges Cans
on
qui enfantaient des o pini ons nou\'elles ,
ou fe plairoient à reflufciter de viei lles
opinion s abandonn ées . Piccolom ini fit
en conféquence (*) une Ord onnance ou
Re glement pour les Ecoles , qui fut envoyé aux Pro vinciaux en 16 5 () & qui
contient une lWe des opinion. rhéologiques qu'on ne doit point enfeigner l
il Y en a d 'abord vin gr-quatre , & enfuite r, x, qu'on diflingue des autres j
parce qu'on ne (uppof" pas qu'e ll es puiffent avoir été enfeignées par perfonne.
Ces pro pofitions font prefque routes,
pudeur, calomnies, in trigues , Ecrin,
inrolens, reb e llion ouverte contre 1'au~
toriré des Patleu rs.
J e ne parle plus r,mplement de la
C onCcience erronée & du Péché philorophique ; je parle de ce. tOrrent d'opini ons corrompues) don t
Ils
one
affligé
Ou d'une mé taphylique ab{urrl e) o u d'une
Impié té ett'·o yab le. On défend aux Jé-
l"Eglile, & qui amoienr ré volré , Je ne
dis pas les Payens cles Nations policées: , malS ceu x qui viven t fans apparence exrérieure cie Religion, Ne
croyons point, Mellienrs ,.'1ue le vafie
Recue~ des Affemons r en~erme routes
ceS borteurs; ce n'en
fuites d'enCeigner fous le s tn ê mes termes , que le Verbe peut être uni avee
le: Diabl e. 11 leu r eft parei ll ement défendu de (outenir qu'abfolumenr parlant,
le Chrift pouvait perdre l'union hypofta"
t ique en péchant; qU'il n'était pas de
en qu'une parne.
foi qu~ Dieu connllt d'une maniere dé-
La calomn ie rend ue lég.time par ces
CaCui lles, pouvait reule fournir un Ch.p itre, & il n'en dt pomt dans ces Afferrions qui ne fait fuCce prible d'un ample
fupplément.
,
.
T andis que les H érétiques nous .nrul-
terminée les é lus & les répr0uvés; &
aurres propo fitions de ce genre.
Ce n'éroit pas là le remed e dont l'Eglife a voir befo in dans le corps de la
Société ; c'éroit le Péché Philofophique,
Je Probabilifme, & autres opiniollS pero
verres dans la Morale, qu'il eût été il
défirer qu 'on eûr condamné.
Cette lifte appe ll ée E/wch", Pia% mi,,; . eft la feule barriere que la Société
ta ient de (Cures parts fur la corru~tlo.n
cie la Morale, que l'E glife en gé m.ffOlC
& combacroit pour l'extirper ; je de·
mande q ue faifoit le Corps de la Sociéré plur,eurs fois affemblé en Congrégation général e?
En 1649' après la mort de Caralfa,
(') Voyé. NOTE LXXI.
1. vJ
•
•
•
�'P
~it
opporé ~ ce débordement de morale
corrompue. Cinq autres Congrégation,
t enues jufqu'à la fin du dermer hécle,
ont vû avec une forte d'indifférence les
excès des J Uuites, leurs infâmes apo.
l ogies , les reproches ranglans de leurs
adverfaires, les cenrures & la rt'volte
contre la cenrure.
On a parlé quelquefois dans les Con.
grégations, des bruits fâcheux qui cou.
l'Oient contre la réputation de la Société : mais cette conr,dération a frappé
médiocrement des efprits décidés ,bns
l eurs fyllèmes; on a délibéré de fai re
de nouvelles !iltes pour les Ecoles, aucune ne paroÎt, & la Congrégation
X VIn. en 1751 , s'elt content':e d'ordonner que le decret imparfait de Pic·
co!omini ferait réimprimé d,n s l'édition
de Prague, en réfervant aux Provinces
la faculté d'enfeigner, avec la perl1lillion
du Général, ce qui paroÎtra convenable
aux tems & aux lieux (J).
Qui peut méconnoître l préfent les
{yltêmes du C9rps entier de la Soci':té 1
L a connivence de toutes ces Congréga·
tians les dévoile, mais la Congrégat ion XV, tenue en , 689 , nous donne
une preuve pofitive de cette prévaricat ion univerfelle.
Vous fçal'ez , Mefljeurs , que la doct .. ;ne du Probabilifme, elt la (ource de
t ous les mau x poffibl es, & le principe
(1) Pro r.Jtior.~ lo(orum
D ur.
•
20.
p. 691.
4'
umlorum. Co~g'. 18.
'Il
rétend de toutes (ortes d'égare mens ;
elle renferme dans elle feule tou tes Jes
erreu rs rur la Morale, puifqu'elle les
adopte routes, en permettam de fuivre
dans la pratique l'opiniOn la moins fûre,
lorfqu'elle elt appuyée par l'avis de
quelques miférables Caruitles, ce qui
fuRit pour la rendre probable. Le dange r_ de cette doarine fcandaleure elt
uni l'erfel , & fur-tour dans l'objet q~e
nous' ne pouvons perd re de vûe : ceux;
qui détèndent une foule ,,'Auteurs ré gicides par l'exemple d'autres Doaeurs
Guï l ~ prétendent imbus de cette ex~
c'rable opin ion, nous indifJuent affez la
conréquence. L es J éfuites voués à cette
d oéhine meurtriere par fyfiême, le Co nt
ellcore par le Probabilirme .
D'autre part, cette prob.bi lité elt
d 'un merveilleux ufage dans la pratique:
uh Confeffeur propore à fan pénitent
deux opinions conrradiâoires , en )ui
laiffan t le choix de ce ll e qu'i l troll vera
plus commode ( 1 ) ; il peut l'abroudre
ront re ra propre opinion, & fdon l'opinion d' un autre qu'il croit probable.
Nous trouvons un exemple approchant
dans les COl'lflitutions au titre de l'inftruaion d" Confeffeur des Princes ( ,) :
un J ~ruite interrog6 dans un Parlement,
oU par un Evêque , poun.. répondre
felon un rentime'nt exafr qu'i l croira
fimplement probab le , en re réfervane
(1) De RhoJes neol. Scno'afl. l,
.dUP/I" J.. 9u..rfi· 1.·fdl . 3· p. 319-
'('Ù [nJl. Soc. hf.
t.,. p, 1 Gl . . . ,.
l ,
traâ
1.
�114-
d'enreigner & pratiquer le contraire 1
il pourra répondre quelquefois leJon Ull
f entiment, & d'autres fOIs Celon l'autre.
Il devient toul'-à-tour Nvere ou relâ_
ché Cuivant les circonfiances, Ultramontain ou François au beroin.
Le Probabi liCme a le double avantag~
d'adopter toutes fortes de propootions,
& de les défavouer toutes quand il le
faut; il fe défavoue lui-même au bofoin,
& l'efpece de Pyrrhooirme q~i en dl le
principe , permet de profefler to ur-àtour, & fans répugnan ce, les opinions
cOlltradiél:oires,
Cette Doél:rine étan t li commode en
politique, elle a été embra!fée par la
Sociét~ avec un acharnement que rien
ne pourra jamais vaincre; parce que le
Probabililme a des re!fources inépuifables pour fe cache r & fe reproduire,
Sans cet appui, l'éditice qu'on a élevé
fur la fau!fe confcience, ferait imparfait
& facile à renverfer; le ProbabiliCrne
efi pour aino dire la clef de la votJte.
A près a voir abCous la COn fcience erronée & la confcience inauentive , il nê
manquait plus qu 'à établir les droits de
la confcience probable, L 'ignorance
quelconque jufiifie le pécheur, l'oubli
de Dieu l'excuCe dans le crime, il fal.
lait enCOre le tirer d'intrigue 10rfqu'i1
cannait le précepte, qu'il y penCe, &
qu'une voix intérieure l'avertit de s'y
conformer. Cefi ce qu'on a fait en
lui permettant de fui vre , contre res propres lumieres , l'opinion de quelque,
'1H
Do/l:eurs reUchés dont la Société fourmille,
Le Probabilifme n'efi pas feulement
d'une reflource infinie dans la Morale,
il efi encore d'un grand ufage dans leo matieres de la foi, Nous avons a!fez de
foi pour nOus fa~ver, 10rCque ,la ré~é
!ation nous parOlt probable, L Infidele
& l' H érétique peuvent être invinciblement plongés dans leurs erreurs ( 1 ) ,
& ils p~'lvent aufli les crOtre probables.
Cefi le Scepticifme univerfel.
Je ne prétends pas dire que tOus le9
Pr.:>babilifies Coient tombés dans les mêmes excès; mais il y en a des exemples d.ns leu rs Ecrits & dans Jeur pratique , & leurs principes y condUlCent.
La Société s'étoit depuis long tem~
décri ée fur cette matiere, lorfqu' elle
s'a!fembla en 1689. ThyrGs ' Gonzalez ,
qui par une eCpece de miracle s'était
fauvé de la co ntagion. fut élu Général
par la volonté d'Innocent X,I. & tout
ce que purent produire fes eHorcs r~uOl '
avec ceux du Pape, ce fut d'obceOlr de
la Congrégation le de cret Cuivant.
La Société infiruite que plu"eurs perfonne s Ce fo nt perfuadée, qu'elle s'étoit
appropri ée en corps le rentiment des
Doél:eurs qui ont enCeigné qu'on pouvait fuivre en {lll'eté de conCcience dan9
la pratique l'opinion la moins probable
& la moins f'He (,), déclare qu'elle n'a
(Il(2 Rdi.1a
Extrait des Allenions, p.
p,ohQ~ili""
C<,In:r. 1 J. D. 18.
114,
• Jhm" pro pr«clf'.
�'5~
jamais emp"ché, & q u'e lle n'empêché
point que ceux q Ui approuveront davanta ge j'opinion contraire, ne la Cou-
tiennent: SoC/rra/cm n{'C pro/1!bmffo n.,
prohlbcre qnomiml! connanam jelllfll/Îtmi
aur; poflim , qwbus ca maglr probaretu7 .
Vous ètes làn. doute fcand alif"s ,
M ellieurs , d'un deeret qui adopte ouvertement une opinion perniciellfe, &
qui fe contente de t,!lérer le fe~ till1ent
de l ' Eglil~" La pr"lence d u <;ard:oal
CIbo envo)'e par le Pa pe , fu t n<ceOalf~
pour ob ten ir cette conde{cendance gui
paroifThit être une fu ite n"ceffaire des
principe. mêmes du Probabhrme, Le
Pyrrhonifme était deve nu IntOI.rant
d ans là Socit,té , & ne voulai t point ê tr~
combattu. Ce de c ret a été reproché à
G onzalez jufqu'à la mort comme un aae
de tyrannie; le G~n éra l qui peU[ rout,
a tout à craindre lor{qu' i 1 veut le bien
& la réformation de la Morale.
La cenru re folemnelle de l'Affembl <'e
du Clergé de I,QO , n'a point ouvert le,
yeux aux J "fuites ; ils employerent
mille refforts pour la tra verrer ; il s ne
l'ont pa, plus refpeaée que Je. précé.
dentes : je me rapporte pour la preuve
aa recueil des AOèni ons .
Opporons à cette conduite de la Soci ~té & des Con grégations , celle d'un
Ord re cékbre que les J élu ites & leurs
éhlilfl:' \ oudroient envelopper dans
les ~ G. i- , ()!"·" hi~es contre eux . La
Sel
fi
4l \d l'~.,C'.J
C effrén~e du f.. !z léme li~c1c
le l:tUJ.l~' ~ [ubtilùi's, iIH1"O-
'57
1
. .
(luit dans plulieurs Ecoles (CS opllllons
dangereufes , ceIJe de S, Thomas n'en
fut pas exe.mpte; m~i s le re lâchement
ne fut jamaIS la dofrflne du Corps.
Le Chapitre généra l tenu en 1656 ,
dans J'Ordre de S. D ominique, ordo nna
a tous les Reli gieux d'abandonner toutes les opi nions tendant es au relâchement. D es hom mes célebres ont été
choilis pour compofer des corps de Théologie morale dans les prinCIpes de la
plus faine doarine, & il n'a plus été
permis de s'en éca rter.
Il en erl " peu près de m ~ me des
autres Ordres; to us fe font revei ll és à
la voix des Parleurs, Les reul s Jéruites
Ont été défenfeurs obrli nés de la morale
corrompue, & implacables ennemis de
<eux qui la cenCuroient.
J 'avoue que la ré union des autre.
Ordres dans l'en feigne ment de nos
maximes , n'eIl pas aulli facile que l'a
été chez eux la réfo rma tio n de la Moraie: les obflaeles pn font connus, ils
ne font pas inv incib les pour la partie de
ces Ordres que le Roy allm~ re,~ferme
dans fan fein; ils ne fo nt pOlllt elelaves
de leu r Général, ni affenris à l'u niformité
de doéhine avec les Ultramontains; ils
font Fr;tnçois, ils en OIU le cœur, ils
en ont [otlvent clonné des preuves; &
les engage r prendre pour toujours no·
t re langage, c'elt leur rendre en quelqu e façon la li berté.
Cent trente-d eux Do minicains affe l11blés capitulairement dans le Couvent de
a
�Ils
l',rls (r), appellerent au futur Condl~
de la fumeufe Bulle Unam fané/am qui
fou mettait à Boniface VIII. toutes les
Couronnes: de ce nombre était, parmi
beauco up d'hommes célebres , Jean de
Paris (2) Auteur d'un Traité Cur la puirfance Royale & Pontificale, imprimé
à Paris en ' 506, & dans lequel le pouvoir direé\: & indirea Cont fortement
combattus. J 'ai en main pluoeurs Theres Cou tenues dans les Couvens du même Ordre, où l'on trouve non-feulement
le langage, mais l'e fprit de nos Libe ...
tés Gallicanes, Le Chapitre Provincial
te nu à Touloufe a u mois d'Avdl de la
préfente année , décerne des peines
contre les ProfelTeurs ( l ) qui négligeroient d'enCeigner les quatre Propofi(1) Natdl. Alcx.md. i" Hifl. Etc/cf. {l'lc. 15.
(,. 16. Jifftrt. 6. p. u 6.
(l.) Dl,lpin 1 Dib ioth . des Auteurs EccJé6illliquu
.lu treit..iémc Mele 1 p. }6 & 57.
(3) Eri4mfi pro UrtO },lI.beo.mus rroflrorum n~mi
"tm ~ pOlijJim lim lx Proftffurihw • aliter Jtnm'
'1uàm pu fil , C;TClZ omnÎmoJam à "udeumqut POa
ttf/au Crtala Rt&um ilIdtpendtnti3m ; no/quc omneJ
ytntrtmur R ·gts u r!qu;lm {ow Dto mmoru. f{lttbl.tJ
{ Imper plJrtu Untmur, 'I - in ul/omorlo aDJoivE poJlimus d fidtlita riJ [auamlntO q/lo "$ f! djlrill'f,Î.mur j
dutmtnd.,m tamelJ JuximuJ & datmimus. quo
p romptiora fin! impoj/trum ad htInc facrdm vin di·
calldam vtr;raum Momt.nta. Ut à '1l1o /ibtt Thto ..
l ori« Profffou IradillllUr. tXpon'lfuur , 6- Jtfofl.
dant~~.'1uQtuor f~/t..'ia Ctlfitil à Clua Ga llican? in
ComuUJ çt.nuall bus annl 1681.. rancita; ,ü 9UlbuJ
p'ublutU Jt.md ÎnUil '1uadrit.nnium ha.ht.bunt conar·
tatwnts : dcficicntts auttm in hilc parte. id cfi. 'lui
e 4 fl/ltem non doounnt. Profofforum juribus nOIl
,~dcbunt J ncc ProftfforiJ tirulo donabuntur.
119
,
' t
tions du Clerg~ : & nOUS n avons pOln
de Théologien 'i,ui ait parié avec autant
de liberté & de torce contre le POUVOir
indireél:e, que le Pere Alexandre: Il
l'a?pelle un Monf!re d'erreur, Errons ,
Monflra quai, d/ud 'ft dt R oma", POIftifiCH in umporalia R!gmn po't'flatt ; Il
déclare à cette malheureuCe fi/hon une
érernelle guerre, t'xplodo .rotis 'V/~'~brtS ;
il la juge digne d'e.xécratlon , Ttl";" ,
impugnare , ,xteran ( '. ).' parce qu elle
ouvre la porte aux fédltlon s & a~x parri cides des Ro is. JI ef! mort paIhble Ile
reCpeaé dans fon Ordre; Ile un S, Pape
de nos jours fuiroit gloire d 'être fon dlCciple, Il y a donc cie la lIberté dans les
autres Ordres, & il peut y en aVOIr,
On retrouvera encore le même erprit
& la m~me vigueur dan~ cene Ecole
& dans tomes les autres. SI malgré la l~
miere 9ui • dinipé les ténébres des Gec1esprecédens , leurs langues ront encore
fou vent captives ou corn plat Cantes pour
la Cour de Rome> n'en imputons la faut':
qu'à no".-mêmes : nouS gardons parmi
nous un Corps d'Ultr.mûnta,"s qUI ont
voué en nailTant la def!rufuon de . no.
maximes , dont l'Inltitut ef! inconCIlIable avec elles & avec tout notre drOit
public, qui obCervent les Re"g~eux des
.autres Ordres pour en ~(re les delateurs,
qui CéduiCent une partie d,e n?tre Clergé, qui corrompent luCqu à 1 enCelgne(1) M'Ilal. Alex4ndr. Hift. E"ltf. fliC. 15 & 16..
pag. 1.16.
�·
~6o
hlent de nos Univerlités par dei intelli_
gences fecretes , ou par des coups d'au_
torité , qu i fafcinent les ye ux d'une
aveugle multitude , qui cherchent à
ébJ,puir les Magillr.ts mémes,
Il n'ell plus permis cie fe clillimuler le
dan ge r, il ell à découvert: lin intérêt
tr op précieux excite notre vigilance. Le
faux dogme du Pouvoir intl!reél: ell attaché à 1 Oènce de la Société, & de lui
d écouJent les parricides des R ois: Que
t ou t Sujet fidè le fe reveille à ces terribles paroles; que tbus les Ordres Hel igieux qui ont le R égime François &
)'efprit nationnal , confpirent avec nO\l5~
à extirper ce monllre d'erreur. Hen.
'I1o)'ons au·delà des Monts un O rdre qui
ne fut jamais fait pour ces contrées , &
reprenons les Citoyens qu 'il enlevoit à
la patrie.
'A BUS DEL' l N S T l TUT
E T DES VŒ U X .
J'ai prouvé que le plan fond amenta l
de cet Ordre renfermoit une COl1jurarion
CGntre nos L ibertés; que les pri vi léges
qUi en furent la récompenle , & qui
font lOféparablemenr lies à l'Innltut ,
Ont été demandés & accordés par Ull
d'ambition, qu'ils font exorb itaos, déraifonnables, o u, comme difoi t
cOncert
~ ·E.véque de Paris, aliJ" ù de r.ll/on , inJuneux. aux Conciles g~n~ratlx , à J'or·
dre E~lfcopal, & au M;nlnère hiérar-
chIque , attentatoires aux droits des
16.
Sotlver~ins, & dellruél:ifs de tout ordre
civil & eecléliallique ; que l'abdication
que les J éfu ites onr faite en F rance de
ces privil éges ell illufoire , & par eux
mt!'connue en tQut rems & en to ute ocrafion ; que leur Ré gime ell arbitraire,
tous les pouvoirs étant réunis en la perfonne d'un Général fou mi. à une réli-,
dence étrangere ,
Que leur> Connitutions ont pris poue
bafe l'in dépendance de toute PuiOance
temporelle ; que la fup éri oriré du Pape
fur les Conci les & fur le temporel des
Jl.ois y ell par·tout fu ppofée, ainli que
dans les priviléges auxquels elles fe
rapportent; qu'elles font frauduleu fes ,
tendantes à dçcevoir les Citoyens , à
rendre les comrats& les vœ ux iIlufoires,
& à dillraire les Sujets de l'obéiffance
à leur Souverain, en les [oumettant fans
réferve à la domination d'un Général
étranger & perpétuel; que l'obéiffance
aveugle au Sup~rieu r conlidéré comme
Dieu même, qui ell ieprincipe univerfel
des Conllitutions, ell contraire à la L oi
div ine , & ouvre la po rte à touS les
e xcès du fanatifme ; qu'elles font répugnantes pa r effence à noS L ibertés, périlleufes pour la fùreté des P rinces &
des Etats , inconciliables avec les principes fondamentaux de tOlOte focié~~
ci vi l e) & irréfOl.mables par leur nature.
Q ue les vœux c:m\:, ré!J.tivement à ce
R égime , • ces Con!titutions & à ces
Privlléges, font inconiiOérés , t éméraires, ~ffentiellement contraires à la.
�~6.
Loi naturelle 6< au bien public, viGo
blement furpris à ceux qui s'y engagent
& frandu leufement exigés par ceux q~
Jes reçoivent.
Que la Morale des J éCuites, dont on
apperçoit le germe dans les Connitu.
tians, ell: corrompue 6< perverfe, &
notamment dans l'en feigne ment cannant
de la doéhine impie qui expofe la Pero
fonne facrée des Rois, 6< que Cett~
doél:rine perverfe e(l: celle du Corps en·
tier de la Société,
Nullités du T irre d'établiffèmem de I~
Société ('IJ Provence.
Pour abattre cet édifice qui en élevé
iufqu'aux nues fans avoir aucun fonde.
ment fol ide dans le Ro yaume, l'appel
comme d'abus ne ferait point néceffaire:
les Jéfuites Ont éré reçus par l'al\e de
l 'Affemblée de Poiffy , non pas comme
Ordre ou Religion nouvelle, mais cam·
me Société 6< College de Clercs étu.
ctians enfemble fou s la fupérintendance
& jurifdiéiion des Evêques, leur Jnni.
tut 6< leurs Priviléges fllrent également
rejertés; ils furent tolérés par manier.
d'épreuve fOlls diverfes conditions qu'i l,
Ont perpéruellement violées, L e m'u,
vais fuccès de l'épreuve qui a coûté
cher à la France, le violement des con·
ditions, le danger reconnU de cette 50'
ciété doit mettre fin à la tolérance,
L 'Edit de 1601 , dont ils veulent fe
hire un titre, les rétaplit dans l'~tal
~If l
eù ils étoient avant leur expullion !
tout ce qui a fuivi n'ell: que rélatif il
cet état provifoire, La tolérance étant
prolongée, il falloit bien pourvoir à la
poli ce qu'ils obferveroient 6< au repos
des familles intéreffées dans l'admiffion
6< le renvoi des fujets fans fixation de
te ms ; mais tOuS ces arrangemens Cont
faits indépendamment de leur Profeflion
folemnelle; ce n'ell: point elle que la
D éclaration de 17 1 f prend pour époque
c,:ell: l'âge de trence·crois ans?
MaTs ce qui fait ,ellèr tout prétexte
dans la Province, c'ell: que l'Edit de
,60j n'a jamais été enrégifiré, Il cil: de
rnaxime inviolable que des énonciations
qui pourroient s'être gliffées dans des
titres poll:érieurs, ne fuppléent point ce
d éfaut d'en régill:rernent, Le titre d'établiOement des J éCuitcs dans cette Province, ell: de l'an , 6u; c'ell: ce titre
primordial qu'il fuut examiner,
Il parott par vos regill:res, que le
projet d'établiffement des J éCuites à Aix
fut d'abord un fujet de difco rde parmi
les habitans : des Lettres Patentes vous
furent préCentées en date du 6 Février
16, J, qui leur permecroient de s'y établir pour remplir les places de Regens;
ces Lettres écoient accordées à la requête des Gens des trois Etats, 6< fu r
les repréfentation, des Con fuis d'Aix ',
Procureurs du Pays, Il<: il n'y avoit eu
aucune déhbération ni des Etats ni de
la Ville, Nos Prédéccffeurs releverent
cette rurprrfe, 6< ne concluent l'oint ~
l'enrég iClr ernçnr.
�Ü i4
Cependant l~s efprits div iCés fe rapo:
procherenr, I on confentl[ à recevoir
les J éfu ites moyenna nt certaines conditi ons & modifications qui de vaient être
i nférées au regiCl re du Parlement , &
enfuite pour 1. plûpa rt rappe ll ~es dans
Je contrat qni fe rait pafTé par l'Hôtel_
d e- Ville . L a Con r enrégiClra en conC.quence le 17 Mai ré lati ve men t à ce.
modificatiolls.
Les J éfui tes firent naltre alors des
d ifficultés fur q uelques- unes des claufes modificatives. N os PrédécefTeurs ,
qui n'avoient jamais ét'é d'a vi s de le,
admettre, en prirent occafian de renou·
vell er leurs repré fentatio ns à la Cour;
ils réquirent q ue préa lable ment à tout ,
les J é fui tes fu fTent te nus de prêter Cerment de reconnaî tre l'i ndépendance de
l a Coutonne> & que l'InClitut leur Cçroit communi qué , pOUf exalniner S'Il
ne contenait rien de contraire aux Li.
bertés de l'E glife G allicane, JI y eut
Arrêt le 16 J ui n, qui ordonne que le
ferment fur l'indépendance de la Couronne ferai t prêté , & l'injonétion de
c o mmu niquer l'Jnllitut fut mife Cur le
regifl re avec les autres modifications.
, .L e Provinci al , qui fe trouvait alors à
}.IX , refufa le ferment fur l'indépen.
dance de la Couronne, & la com munication de l'Jnllitut ; il obtint des Lettres
de juflion adrefTées au Parlement &
C hambre des Vacations, qui enjoignent
d'enrégiflrer purement & fimpkment,
t enant toutes remontrances faites ou à
f.ire
16 5
faire pour entendues : Sa MajeClé voulant que lerdits Peres Colemnellement
fatisfa its & contens , ne recourent plus
à fa n autorité ni à aucune plainte.
Les Lettres de J ullion (1 ) datées du
17 Juillet 16 " , fu rent préfen t ées à la
Chambre des Va cations & enrégiClrées,
en rafTemblant les Officiers qu i fe trouverent cafuelle"lent dans cette Ville.
Dans le Contrat qui fut pafTé avec la
V ille, plufieurs des modifications portées par l'An'êt d 'enre gillrernent fure nt
inférées comme paétes , parce qu'elles
regardai ent direél:ement l'inté rêt de la
V ille & du pays : te lle eCl celle de ne
pouvoir évoquer à des Tribunaux hors
de la Prov ince , con formément à nos
Statuts , & encore cell e qui Joum" le[dirr P fYcr à. n'av oir 4flCWU a !J ""~ maifon
(1) l 'HiGoire de la Société nouS" apprend qu'e lle
UOU\'3
beaucou p d'obllacle 3 fon entrée en Pro-
vence . mais
<t\l' e H ~
les (nrmonta par de plus puif.
(ans fecolUS. Les Cltoy~ns d' Alx ,A'lIl·nfos. Il 'é taient
pas bicn difpo(th a (on égard , parce qu'ils la
croyoient trop dévouée a l'Efpa.sne : noJlr. "omint s
,l.us nimis Hifpil flls ., ddia i Ju. hanwr Cord aTd
part. 6. 1. ~. p . 10 3 . Le Parlement ne conCentoit
qll'avec pe ine à la mettre en po llèrtion du Collége .
obflaIJat [/lprema ' ''ria ( Psrla/,'unt J.lll Calli vocant )
ibid. 1. 7 . p. 373 · D 'autre pUt • les Conruls leur
éto ieat for t affell.ion nés , CO"[II/O egrtgiè .zn imati.
Le Roi étoit favo rab le. mais fur-tout le D uc de
Guife . Go uv~rncu~ de la Pro"i~ee.• les p~o tégeoit
;l \'ec la plu s "we ardeur . Pro vmcJ,e admll1iflralOr
Carobli D: L Olha rin~ia. Dux Gu,1!/r., nihil op t abat
impen.!ilu • ihid . C cCl: le même 1 ri nce qu i fit bâtir
leur Églife de Sainte Croix à MarCe illc . il é toit
Fils du heros de la L ig ll~ 1 il leur devoit cette
reconnoiJfance.
M
�166
ott coU'ge dan, la Provin", & qui leur
défend de recevoir à Aix des Penfion_
naires, La Ville demanda au Hoi ,la
confirmation de ce contrat, qUi lUi t~t
accordée par Lettres Patentes du mOI!
de Mars 162.2. , enregifirées le 2.9 AVril.,
toures les Chambres alTemblées ; maIS
les J éfuites ne tarderent pas de [urpren_
dre d'autres Lettres Patentes, qUI fous
prétexte de ratiner le contrat, l'anéantirent en touS fes chefs, Ces Lettres
Patentes font du H JUlIIet J6n, obtenUes à la requête. des J élUltes , & en·
re iflrées le premIer Septembre par ~a
fe~le Grand 'Chambre (,) qUI détrull"
tOlit à la fois l'ouvrage du Parlement &
les paétes du Contrat de la V Ille,. .
Pour mieux éclairCir tou~ .cecI, Il
faut obferver que l:,s ~ondltlons ap·
po(~es au premier Arret cl el1reg~firement
dans vot re regiflre font de trOIS f~.rtes:
o L 'obligation de reconnottre 1 tndéla Couronne, & de c~m
muniqu r l'Infiitut. l..'
modlhcations de deux genres dlffc::ren.s ; les unes
n'intérelTant que l'ordre publtc, comme
dl celle de ne pouvoir former aflcunr
Congrégation quelconque ,fauf1" E.colfim,
ltUdlallS au Coll/i.e) pour le Cauchl me
tant feulement bien e,.A.·a~tcmfm; celles:
là ne tirent pOlllt partie du Contra~~
]cs autres, comme ~ a ~olln:lflîon, a
charges publiques, lobhgat,'on d au g:
menter les dahes en cas d augn.enta
~e~dal1ce de
pes
(1 ) Le p.. rle ,ncnt üa contin\l~ cette ann~cf
16 7
tion de revenu par quelque événement
que ce foit, la défeni'e d'évoqutr, de
rien entreprendre COntre l'Univerlité,
intérelToient la Ville, & furent autant
de paét.. du Contrat dirigé par le Parlement.
Les Jéfuites fe firent difpenfer des
deux conditions préliminaires) & des
modifications purement re lative s à l'in-
térêt public, par les Lettres Patentes
du '7 Juill et r6Lr , enregiflrées par la
Chambre des Vacations de la même année; il s trOuverent le recret d'anéantir
les autres modifications qui avoicnt fait
partie du Contrat, par les Lettres Patentes du ~ 2. J ui Ilet J 62.2. , enregiChtEes par la
feule Grand'Chambre, <ompofée de
onze Officiers.
Je prOtefie contre ces enregilhemens
irreguliers, & fur l'obreption & fubreption, & autres vices eOelltiels derdites
L ettres Patentes, par lelque lles le Roi
vilibl.ement furpris, & (ans connodlànce
de caufe , fans fpécinc ation & diflinétiOIl
des' ditférens genres de moditication,
déro ge aux droits elTentiels de fa Couronne, & aux droits du tiers confacré
par un Contrat; me r~ferva"+ de me
pourvoir par [Duces les voies de drOit,
pOur r~ r a r er ce qui a été fait COntre le
droit public & les loix elTentielles de
cet Etlt,
Les J éf"ites, en conréquence , n'ont
rien ob!'ervé de ' out ce qui a voit été
convenu; il s ont eu des Pt>nfio l1 naires,
des Congrégations; ils ont oh,enu des
Mij
�.68
Lettres Patentes contra ires aux droit.
de l'Univerfité, telles font celles de
1689 pour la fondation des chair;s de
Théologie de Marre"le ; Ils Ont etabli
des Colléges à ArIes , à Frejus & à
Marfeille, & des mai fans où ils ont pu;
ils ont évoqué tous l e~r~ procès: ils
avaien t promis la ratification de leur
Général. elle n'a jamais paru; ils s'ét aient roumis enfin à faire enregirlrer
l'Edit de 160j , qu' ils ne regardaient
point alors comme un ti~re Gfa vorable.
ils ne l'ont lamaiS fait; I l s _~ rérentol<nt
même cet Edit comme ruAil ant pour les
précautions à prendre à leur é~ard, &
devant les difpenfer de celles que le
P arlement avait jugées nécelTaires, ,
L'Edit de 16o} leu r a donc rem de
prétexte pour fe rlifpenfer de rapporter
leurs Conrlitutions, parce que cet Edit
relatif à l' Afre de PoilTy. & il l'état de
ti mple tolérance, ne reconnoiffoit point
leurs Conll:inuions ; il leur a encore
fervi à fe {ourlraire au ferment pour l'in·
dépendance de la Couronne, comme fi
le ferment prefcrit par cet EdIt pOUI'OIt
en tenir lieu ' & enfuite ils ont pm des
mefures J'ou: fe fouflraire à l'Edit même, qUl n'a été ni e nvoyé ni enregiflré.
La Cour avait des motifs d'autant
plus jurles d'infifler rur le ferment d'in·
dépenda nce de la Comonne. que ICi
J éfuites , par leur conduite en Angleterre à l'occafion d'un aél:e pare", plOU'
voient la n"ceffité d' ufer avec eux d'une
.69
précaution qui devient indifpœnfable
lorfqu'on y répugne; & le Roi n'a pu
les en di(penfer après leur refus, parce
que c'efl donner atteinte aux droi ts effenti els de fa Couronne, dont il a juré
folemnellement il fan Sacre de confer ve r
inviolablement le dépôt . La communication de l'Inflitut à nos PrédécelTeurs
n'a pu être regardée comme fuperllue ,
que dans la fu ppofit io n que cet Inflitut
était étrange r à la France. conformémen t à la dé libération de l 'Eglife Gallicane,
Que font donc en Provence les Jéfuites? Des Clercs vivans en commun, &
étudians en(emble} que vous avez reçus
pour remplir les places de R égens dans
le Collége de cette Ville, avec interdiél:ion de tout autre établilTement ; qui
fo nt entrés par la fraude, en felllane la .
diCcorde. & en violan t toutes les loi" .
& qui Ce font maintenus en manquant
à toutes leurs promelTes, La preuve évidente qu'ils n'one point été reçus comme Ordre & Religion, Outre ce lles qui
réfu ltent des afres méme, efl le refus
autOrifé de communiquer leur JnCl:itut ,
condition préalab le il la réception de
tOut Ordre , & qui de vient inoifpenfable par toutes les loix, lorfq u'elle efi
reclamée, Les Afres fubféq ue ns, dalls
lefqu els Il pourroit s'être glille des équivoques fur cette origine, ne Jeraient
que les fruits de l'erreur,
La Cour, en ordonnant, le 6 Mars
<lemier, que les Conllirutions me feront
M iij
�"7 0
communiquées, a fait droit non à ml
J
requilition, mais à celle de mes Pr" d~
œll;'urs. Les J éfuites doivent être replacés à J'encrée de cerce Province,
puiiqu'i l ell permis pour la premiere fOl.
au Mmillere public d'examiner ce qu'ils
font, & quelles font leurs loix. J e reprends )'aétion intentée en , 62. 1 par ceux
qui m'ont précéM, & je viens , les
Conllitutions en main, vous dire ce
qu'ils auroient dit eux-mêmes, & ce
que l'expé rience de cent quarante ans
de plus n'a que trOp confirmé, que la
porte ne peur être o~verte aux J éCuites,
fans livrer le Royaume aux plus grands
dangers, ébranler nos maximes les plus
importantes, & renverJèr tOutes DOS
loix.
Les Conllitutions n'ont par elles·mêmes aucune autorité, & aucun aéte do
pouvoir légillatif ne leur a donné d'ex if·
tcnce; e!les ne font donc pas fimplement abufives, elles méritent d'être re·
ierrées avec indignation . Les vœux qui
y font relatifs tombent d'èux-mêmes;
j ' Etat qui ne reconnoit point les Conf-
'7 1
parce qu'ils font relatifs à la R ègle , c:"ils doi vent être obfervés ( .), & s anéantifTent avec e ll e , indépendamment
de tous les autres défauts errentiels que
j'ai obfervé dans ces engagemens.
Cependant, pOllr calmer des confci ences qui pourroient être agitées, &
pour me conformer à des exemples refpett.bles , je déclare appeller «omme
d'abus, en tant que de be foin eil ou
fero it, de tOli tes les Bulles, Brefs , Lettres Apollollq ues , Oracles de vive voix
concernant les Prêtres & Ecoliers de la
Société Coi-di fant de J eClls, Conihtutions d'icelle, Déclarations fur lefdite.
ConfHtutions
1
Decrets des Généraux
ou des Con Fé~.tions gén<rales de ladite Socifté. & généralement de touS
autres Régiemens ou Attes fem blab les.
Formul es de Vœux, même des Vœux
& Sermens , fuits lors de l'émiffion d'iceux con"ormémcnt à. mes Conclurions
9
par écrit,
Si l'appe l comme d'abus n'étOit poin:t
effentiellement néceITaire, l'intimation
J'en encore moins. Nous iugeons [ur les
titutions, ne reconnoit point les V œll.x;
Conlli mions même, qu'elies ne font pas
c:eux qui les ont témérairement émIs,
n'ont point contratté avec lui ni fous
fes aufpices; peu lui importe l'opinion
<Ju'i1s auront en fecret de leurs engage'
mens. Il eft clair que l'ob':Hfance, efi
fans objet, n'y ayant plus de Conllitututions, Il ell connu de tous les Cano
nilles que les vœux de challeté & de
pauvreté n'obligent pas davantage,
recevables; c'ell à ceux qui croiroient
devoll' Ce plai ndre à fe prérenter d'eux-
mêmes pour expofer leurs raifons. Nans
. (t) Hoc VOt/lm efJ~ pu f~ afltl(xum flalui l'digU)[.' . 6- fraditiOlli ((.U dtc!ar4tionj ad cultu", Bei,
qum" dt f~ [ad! lalis pUrOtlQ in lalj rditiont ap_
pr.ob~tQ. ~ll;'lreZ , 1. 4. c. r. n. 1. p. 481. Ntm.o pro",WIt fufltntrt on~rQ Religionis njfi ill 'pla Religioll(. Ibid, t. u. c. 3. 11. 6. p. 793.
Mi v
�'7'
ne connoiOons point cornille Ordre &
comme Religion ce Co rps donc les Conf.
titutions nous étaient inconnues , & encore moins ce Général que les Con!\i.
tutions loi donnent pour Monarque ab.
folu, Cependant, par furabond ance de
précaution, je demande que nOtifica.
tian fait fuite de mon appel comme
d'abus au Provincial, pour y venir dé·
fen dre, fi bon lui femb le, & que le
jugement fair renvoy é après la S, Remi,
FIN S PRO VIS 0 1 RES,
Sufp enfion deI Vœux & de la ""pt;o.
drs Nov;a!, COflgrégations) Coliigel.
Cette condefcendance qui nous en·
gage à fufpendre une détermination délinitive fur les ConOicutions & les Vœux
d es J éluites, & à la renvoyer jufqu'à 1.
rentrée du Parlement, exige que vous
preniez des mefures di gnes de votre f.·
geOè , pour que le délai n'ait ni incon·
véniens ni dan gers,
L'appel que je viens de relever des
Conftiturions & des V ceux, elt par lUi'
mê me un obltacle provifo ire à l'émi r;
fion de ces V ceux que j'attaque, & a
la récep tion des N o vices da ns une Règle
que je prétends étoe e llentiellement con·
traire a ux lo ix de l'Etat,
O n ne doit point s'engager ni par des
V ceux, ni par l'entrée en ProbaClon,
dans un Ordre dont l'état in certain dé·
pend de J'événement de l'appel comme
'73
d'abus, L 'efprit de fanatirme qu'on communique de bonne heure aux Novices ,
le genre des épreuves qui préparent 1'0béilfance fans bornes qu'ils doivent promettre, tout exige que vous teniez e n
fufpens, & les émiffions de V ceux, &
les réceptions de Novices, Ce premier
point étant fans aucune difficulté, je
ne m'y arrête pas davantage,
Les Congrégations doivent être fermées , & indépendamment de toutes les
conf/dérations qui nous fonc regarder
ces aIremblées COmme illicites & dangereufes, ferait-il prudent de les lailler
ouvertes dans ces te ms de fermentation?
L 'attachement pour la Société, qu'on
in !pire aux perfonnes de tout état affi.
liees dans ces Congrégations , n'a point
de bornes , & le zèle redouble dans une
circonltance où l'on croit voir la Société
en danger, & la Religion avec elle.
L'Arrêt du .6 Mai 16.. , qui enregiltre les Lettres Patentes pour l'éta.
bliffement des J éfuites, leur défendit
de former " aucunes Congrégations
" quelconques, fauf les Ecoliers étu» dians au Collége pour le Catéchifme
» tant reulement bien exaélement.
On n'oppofe à ces fages difpoGtions
que des Lettres Patentes obreptices &
fubrepnce s , & un enregiltrement irré.
gulier, Je puis donc reclamer la loi déja
faite par votre Arrêt de 16>1 ; elle ell:
o'ailleurs conforme à 1intérêt de l'Etat,
& à toutes les maximes de droit public.
Ces Congrégations font unies à la
My
�~74
1
Congrégation Romaine, el/es en dépendent (r), Cell un premier carad:ore peu
convenable pour des a/lèmblée$ de François, Elles font e/lèntiellemellt dépendantes du Géné ral réridant à Rome;
c"ell la Société qui les érige, ou pOur
mieux di 'e , le Général(,) : ceux qui defirent l',,,efrion d' une Congrégatior.
nouvelle dan, les maifons de la Société ,
doivent écrire deu x lettres (j) , l'une au
G énéral , l'autre au Pré fer & Alliflans
de celle de Rome, Les J éfuites doivent
t âcher de multiplier ces Congrégations ,
mais il faut écrie< à Home pOur les établ ir (4); le Compagnon du Provinci~ l
fait une Ii lle des Congréganilles & des
pénirens ordinai res de la Société, dont
Je Provincial rend compre au Général,
1/UnJr;-um foCtorum in Jodalitiis & ordùJa_
riorum pœnitemiflYn (f) .
Suivant la Bulle de r758 , les membres des Congrégations doivent obéir
au G~néra l) in omnibus partYe & ob_
umperare, ou à {on député, pour le
bien fpiriruel de la Congrégation, pro
fPirrwali ConfratrrnitalUm bono( 6 J, Cètte
(,) Bulle de lï:;9. lnfl. Soc, hI. t. J. p. 204(2) La C .ngtég./tion arpellée des Me(Jicurs clans
cette ville <l'Aix J a été éri&éc (ous cetee fonne par
Je Généra l Vitellc(chi.
(3 ) Infl· Soc, hf. t. 2. p. l.Sf. n. 2.
(4! l hid. Infl· ad Super. Il. t. 2. p. J'l+ n. ' 4.
(r 1.'id./II,f/r. ad ProYi'lc l.1. t. 2. p. 33? n.9.
(6 Pancarte imprimé!!' déporée au Grelfe du
Parlement, & qui étOit affichée d.lns la ."iaaitlie
(je laCon\!; égation dite des Mellieurs , intitulée:
n J:OMMAIRE DES INDU LGENCES accordées
,., tant à la prÏ1ltipalc - & premierc Congrégation
'75
Bulle en cite plurieurs autres, fui vant
lefgueUes les Congréganilles doivent
obéir aux ordres & aux conCeil, même
"
"
"
"
"
,.
,.
"
"
établie dans le C ollége R omain, (ous le t itre de
l'Annonciation de la Sainte VIerge qu'aux autre s Affociatioll!. Confréries ou Congrégations
gouvernées par la Compagnie de J ~(us 1 & qlli
le trouY'ent dans les autres Colléges . Mai(ons.
Séminaires, RéJidences de la même C ompagnie J
ou en quelqu'autre lieu que ce (oit; fait que ces
AlTociations (oient fOlmées d'Ecoliers (eulement ,
ou de non Ecol iers (eulement, ou d'Ecol iers & de
Il non Ec orie ls réunis en une feule Congrégation,
Il ou de Fideles cie l'un & de l'autre (exe : pourvu
>l néanmoins qu't Ues :lyent été aggrégées a cette
" p incipale & prcmie re Congrégation du Collége
" ROIr.nin par Je Génio!ral de la Compagnie de ]cCns,
)' Cuivant le pouvoir qu'il en a re çu du fa int Siége.
1) & qui lui a été Couvent confirmé .
On trOll1'l! ici UfI ftnvo; tna'Yu/ (a), qui indique
4U bas dt la Panearu la Note jÎlivaflu : " Il Y a
JI eu re l't fois des LettTcs Apolloliqucs émanées à
" ce (ujCt. Bulle de G regOire XII I . Omnipountls
.. D el Saivilloris floflri. , le 5 Décembre 15 84.
,. Bulle de S ixte V • Suptrntl. difpofit ;tmt ) le 5
.. Janv ier 1 ;86. Bulle du même Sixte V. RomanulTl
I l d :uI Pnntifictm. le 29 Septembre 1587, Lettres
.. Aponoiiques de Clement VllI 1 Cum fieut . obis:
I l nupcr t.''Cpon; [trifli ,le
30 Août l6 02. Lettres
" ApolloJ iques de Gregoire XV 1 Alias pro parte,
.. le 15 Avril ,611. Lettres Arolloliques de Benoît
.. XIV. Pr«claris R omanorum PontijieulTl.fradtIl (tfforum noflrorum dt Îndiul Socir.r.ut hfu bu te_
)1 mcrtntiffimomm " lfiigiis injijltntls 1 le 24 Avril
" 1748. Bulle d'Or du même Benoît XIV. Gloriof«.
h D omifllC Dû Glnuricis Maria cult/Jm ae vene:,. rationcm 1 le 17 Septembre 1748.
On lit a la prtmEuc eolomnt de utte: Pancarte
après le premiu article:
" I NDU1.GENCES pour les Ceuls C'lJgréga..
" niRes & autres qui Ce trouvent 3u (ervice de 101.
" COJ'lf;régation.
Et Il l'article
Il • • • • Il
D e plus on cnjoil\C
Mvj
,
�276
clu Général avec une volonté prompte ,
(1 ) alacri & prompt. <'olullta". Je ne
fuis point [urpm que la Bulle (.) de
1749 ait accordé des Indul~ences aux
Princes & aux Grands qUI entreront
dans ces Congrégations, ils [ont à demi
J ,fuites,
Le Général peut viliter o u faire viliter
les Congrégation~ par [on député; c'eft
à lui qu'il appament de leur prefCrlre
des Réglemens , oe changer & réformer
les anciens à fon gré , fans requerlr le
confentement des Con!(régations, La
Bulle de 17'9 ajoute (1) que li ces Olc:.
politions étoient révoquées par les Papes [ucceffeurs, du propre. mouvement
ou à l'inltance des Souverains, elles fetant cenfées rétablies de plein droit.
" aux CongréganiAes une parfaite docilité pOM-r
.. les ordres & les avis qu'i ls rcctvront du G énéral,
ft Ou tle ceux qui les gouvernent en fOIl nom.
.
l ei fi tTOIlI (. un tl.uta unYOl miuful (b) , 'IUt
i"diqu( la Nolt fo j YiJlIlt (lU bas Je la PtI'1ruu:
,.. Dam tou tes & chacunes affaires qui concernent
,., la Congrég:nion 1 les SOU\'erains Pont ifes exigent
,. cette dé ~ndance ( nonobfumt toute chofe à ce
" contraire) co mRlt il eACo ntenu danslclIu Lertres
" Apofloliques. Cette clilUfe Mrogatoire en encore
" plus formellement exprim~e dans le Brer de Gr~
n goire XV, & dans la Bulle d'Or de Benoit X IV j
7t faquelle Bulle , ~man6e du propre mouvement du
'H S. Pere, confirme dans leur rorme fp~cifique les
' 1 anciennes Lettres Apotloliques, & accorde encore
7t
7t
de nouvelles graces, de nouvelles ind,Llgcn.ces, &
de 1\Quveaux privilé"ges.
(1) T. 1. p. 247. col. 2.
(,) Loft· S.t ..
t. 1. p. 1,1. §. J.
"J.
• /1
(3 ) Injl. SO~ 1ef. l. 1. p. :1004. Ii n. Il.. IIfille
1
f.
'77
Les Congrégations ne peuvent poiréder aucuns immeubles; la raifon qu'en
donne Aquaviva (1) ell que la Société,
qui a le pouvoir de les ériger & de les
aggréger à la Congrégation Romaine,
n'en poffede elle-même aucuns: ce qui
prouve combien ces Congrégations font
intimement unies à la Société, & ne
font qu'un corps avec e lle: elles peuvent avoir du mobilier, Le Général peut
Jes diffoudre , fuivant la Bulle de (,)
Sixte V de l'an 15 86, & la Société hérire des meubles comme lui appartenans ( 1); le Général en difpofe après la
diilolution.
Les Chapelles de ces Congrégations
· ont communément des portes extérieu_
res fur la rue (4); mais il y a des tems
de retraite & des Exercices où l'on
n'admet que les A Riliés : il paroit même
par les Regles du Provincial qu'on peut
fuire èes alTemblées de ces Congréga_
tions dans Jes Mai[ons & Collég.. ,
pourv& qu'elles foient dirigées à la même
6n que ces Mai[ons & Colléges pOur le
di vin fervice ( 5) : Nec "IIi farum COn_
"'tmus agantuT J nifi qui ad finrm t4rum_
tltm Domorum & CollfgioTum in divino
.bftquio fient .. & dans la Bulle (6) de
. il) Ibid.
t. 2. p. 285, n. 3.
'l Ibido t. 1. p. 94. col. ~.
3 ComptnL privil. Y. BIM(l Soeiu.tis, §,
PQg· '179· Bull. 1758.
(4) Infl· Soc, hf. t.
C, PQg . ..p2.
(5) Ibid.
(6) Ibid.
t. 1.
J.
Conjl. 7. C.4. in DU/llr.
p. 86. n. 101.
2.51. n. 3•
t. 1. p .
10.
�'78
'7\3 il efi parlé des Mai Cons de retra'Ïte
pour les ExercIces Cplrltuels, telle,
qu'on en connoit d'<tablies en divers
lieux,
Toute Congrégation & toute aITemblée particuliere efi aiCémen t Cufpeél:e ;
il faut convenir que celles'Cl COnt hors
de rout rang par les carad:eres particuliers que je viens d'?bferver: On ~ coutu me de juger de Imfiruél:ICn qu on y
reçoit par les Livres faits à leur ufage :
le Manuel ( 1 ) des Congrégations des
J éfuites , comporé par le Pere V.ron,
établit en premier lieu que toutes les
Congrégations font des l11embres de la
Congrégation Romaine; il enfeigne que
l'attrition conçue par la feule cramte dc.
l 'enfer (2) fuilit dans le Sacrement de
Péni,eoce : cette propofition a été cooda mnée en ' 700 pa r le Clergé de France,
Dans l'e xamen de cOl\fcience, il veut
qu e le pénitent exa mine (l) s'il a eu de
la haine & du m.'pris de Dieu, ou de
l'averlion pour lui, accompagoée d'une
certaine horreur: l'Auteur ne fait aucune mentio n de l'omiilion des aél:es
d'amour de Dieu, il n'efi occupé dan,
cet examen qu'à empêcher la haine.
J e paITe Cous filence diverCes autre'
propofitions d'une morale corrompue,
rnJi s je crois devoir obferver qu'au tltre
des Exercices pour les Dimanches &
(1 ) Imprim é à Lyon en 1621.
('2.) M olnutJl. fodalit . p. 1° 3_
(3 ) I bid, pag, .. S,
F~ t ~s
«() , il
1 79
donne dnrers p(~( e pte9
pour leur fanél:ification, fans parler jamais de l'obligation d'aRilIer à la MelTe
Paroiiliale. Cette omiilion ell d'aurant
plus remarquable, que les JéCuites ont
des Bulles qui difpenfeo, de ce devoir
ceux qui affifieront au x exercices de
leurs églifes, & qu'ils ont été cenfurés
par M. l'E vêque de CarcaITonne , pOUl'
avolt fOutonu dans des cahiers de Théologie, que le devoir paroillial n'obligeo" pas,
Il ell certain que ce livre, & la doctnne connue des J~[uites , Direéteurs de
ce s .Con gr~gatÎ on s ne l"aJfurenc po int fur
les Inllruél:lons que les Fid èles peuvent
y rece volt,& Cur l'efprit qu'ils peuvent y
prendre.
, Si l'on s'ell quelquefois relâché de
1 exaél:e . obferl'ance rles regles qui exi,
!J.o., ~our la formation de. CongrégatIOns 1 auronfatlOn des deux Puill ances
ce na eCt: qu en
•
"
1
fa veur de
certaines'
Confrairie. & AITociations qui n'ont" '
pour but que des prieres publiques dans
des éghfes ouverte. à tO us les Fidè les
fans exception, & fans aUCllne al1emblie
particuliere, Toute A ir"mbl~e no n l~ gi
r~mern em aurorifée , & qui a des înftrucrions & des dévoti-ons qui peuve nt être
fecret~s ou peu connuc:s , eH illiCIte j &
à plus tarte rairan J li l'on y joint l'union
avec une Co n gr~garion Romaïne, & la
CupérioTité d'un Général ultramontain.
(1) Ibid, pag, '41.
�·So
Suivant les maximes de ce Royaume,
il n'dl point de Congrégation légitime,
li elle n'a l'aurarifation par écrit de l'Iiv';gue, & fi elle n'dl approuvée par le
Magillrat politique: il faut que l'Evêque
puilTe la viliter, & en connoitre & réformer les abus,
Ici VOtre Arrét a improuvé dès l'origine les Congrégations formées par les
Jéfuites ; ils ne veulent point reconnoitre la nécefiité de l'autoriCation de l'Evèque) & encore moins roumertre les
Congrégations à fa dépendance (J) : le
Généra l ultramon tain a feul droit de les
vifiter,& de leurprefcrire desréglemens,
J 'en ai déja !rop dit pour prouver gue
ces Congrégations doivent être interdites, EIl-ii bofoin que je parl e de l'i.fttudion de la JeunelTe? Pourriez-vous
t.értter de l'enlever au plutôt à de pareils
Maitres? Le Général a tout pouvoir (»
fur les Coiléges & Cur la dodrine qu'on
y enCeigne,
Il nomme (l) à tous les emplois, de
Prédicateur, de ConfelTeur, de Régent;
nll n'a million d'enfeigner pour le fpirituel & pour le temporel, que du GénéraI. On doit envoyer au Général les
comporttioos (4) des Etudians en Belles(1) ConrptnJ. priyile,. JI, Sotta/itas, §. 6. pag.
33<,
(2) l nfl. So" "J. t. J. Co.fI. 9. ,. 3. §. 3 & 4·
po" 436.
. (1) Co'fI, 9· '·3, n, ,. p, 437. Confl.4, ,,6,
.." 'Dec/ar. F. Pl 388.
(..;) Confi. 4, c. 6. in DU[4r. L. p. 388,
18.
Lettres, Philofophie & Théologie,
l' inllruire (1) de leur nombre, de leurs
progrès & de leurs talens, & lui référer
tOut ce qui concerne l'ordre d .. études (1).
Je ne crois pas qu'on puilTe rien imaginer qui contra Ile davantage avec nos
100X, que la direél:ion de no. études &
l'éducation de nos enfans , livrées à un
Gépéral étranger & ultramontain. Je
oe ramene ces conlidérations Curabondantes, que pour remplir l'obligation
que vous m'avez impofée de vous rendre compte des Conllirutions .
Après l'expolition de la Dodrine des
Jér~itor,!s ,que vous avez entendue, après
aV01r mis fous vos yeux ce Recueil
d'AlTertions qui vous ell déja connu, &
ou l'on trouve l'Extrait de l'ouvrage de
Turfelin, compofé pour l'ufage de leurs
Collég.. , pourrois' je croire que votre
détermination ftlt fufpendue? L'inllructl on de la JeunelTe leur ell d éja ôtée
dans la plus grande partie du Royaume;
les Eleves de l' Etat Ont palTé dans d'autres ColI':ges,& vos enfans feruientencoreconfiés à des mains aulli fufpedes! Des
SUjets dépoui llés de cette fon~ion pour
des callres auffi graves, nous reront envoyés puur la remp lir dans cette Pro(r) T. 2. p. 83. n. f9. &0 p. 1'18. n. 29.
(2) 111/1. SOC. Jef t. 1. Conft. 4. c. '3. in DU/tir.
A. ~. ?96. On dOit in11.ruire le Géné ral des- con_
trad ,ého~s & perCécutions que les JéCliites éprouvent ,1 J occalion de Jeurs ColJégcs 1 1. ~. p. 118 •
R. :'9.
IÎ "
•
"
,
1
"
�.S,
.8 J
*wwwwwwwwwwwww w*~
vince ! Non, Mellieurs, je ne fçaurois
pen fer que ce fcandale, fubone parmi
nous au détriment de lordre public,
& à I~ honte de la Magiflratute. VOtre
fagelfe & votre zèle me raOùrent,
L 'intérêt légitime des Créan ciers,
des Billets préfent",s chaque jour au
Controlle à Aix & à MarCeilie , des
dettes qu'on .tfeél:e de faire éclater,
exigent des p,,!~aut ions , foit pour gré.
venir les Cuppollnons de de.ttes, fOlt
pour em pêchet le. dl ve",Oement des
biens' tOuS ces objets font ré!lIllS dans
les C~ncluoom que je laiOe [ur le Bureau.
NOT ES
A ufqruLle5
Oll
a renvoyé dans ü cours '
de tOuyrage précédent;
A vec l'i ndica tion des pagcs au(quel.
les chacune fe rapporte.
NO T E PREMIERE. Pngt 5.
L (H;{loire du ConciJe de Trente, 1. 8. ) ,
A y nez,
au rapport de Fra - Paolo
ava nça, d;tns la Se ffion du 16 Juin 1) 6 3,
L'Arrét du 5 Juin 176., conform~ aux
que le Tribunal du Pape étoi t cel ui de Je(usChriO:. Le Théologien Hugoni s s'offrit clet
montrer que ceue propo{ition éto it impie
& fcan daleufe. Voye z le Continuateur de
COMlufions 1 a ,'eé impnmé.
Fleury, 1. 164 , n. 74. Le lUu;,e Palla-
,
vlCin l'a retranc hée du difcours de Laynez.;
cependant il l'adopte, & en fait l'apologie
dans un autre endroit de fo n Hinoire.
Cette propolirion, dit - il , a un fen s très _
bon & très - véritJble : D ieu ne voulan t
poi nt exercer par lui· même la puifTance judiciaire da ns le monde, il convenoit cl'établir un MJgiftrat fuprême humain J qu i l'exerçât en fo n nom J & dont le Tribunal fût
le même que Je fouverai n T ribunaJ de D ie u
[ur la terrc . Non voünte Iddio eforcilar egli
immediatnmmu /a p odeflà giudicùzle m t
Jvfundo; Convenne che Ji p omffi Un M .lgifIrnlo [ttprtmo IInlano, zl quale la eflTcilaffi
in [uo nome; e cize p erà il Tribunak di 'fuel
�.84
lùpumo A1Jgijlf.ltO fo.De un lIudifzmo colfommo Tribundle di Dio in Tura. Iflor. dd Cone.
di Trmto.l. 7, c"4, n. 3. P" lI avicin rapporte avec admiration & avec complaifance
los célebres di (cours de La ynez dans la (e(.
fion du lO OélGb re 1 562 , ibid. 1. 18 , c. 15,
n. 1 & fuiv. dans la Scffion du 16 Juin
156 ],1.
21,
c. 6, n. 9 &fuiv. dans la
Congrégati on du '2 Oélobre même ann ée ,
1. '23 , c. 3, n. 30. On y verra toutes nos
max.imes co mb attues avec le plu s grand emportement par le Compagnon & le Succef(eu r de S. Ignace; & il fa ut avouer que la
Lettre du Fondate.ur aux Jéruites Portugais
éCiite dans les mêmes principes, lnfl.
Soc. hl. 1. 2, p. 166 , 10. Laynez y ajoû-
.8j
oracle divin. Eju{q uc flU!ll1n pro di'llÎno Of0,ulo {tmptr Întutfltur. Imago prim; ferc. Soc.
J.I,p.6f·
Le Tribunal du Pape
celui de JerusChrifi; il gouve rne le monde Chrét ien
avec le recours des Jéfui tes , (uccerreurs &
imitateurs des Ap ôt res. Voilà , felon enx,
la hiérarchi e 3 tell e qu 'ils ont voulu l'établir en Angleterre & au Japon. Le moind re
fi gne du Pape efi un oracle divin: vo ilà le
tànatifme de ceux qui le troyent d ans la
Société, & la polit ique de ceux qui ne le
croyent pas.
ea
en
'Oit une adulation politique; il enchérit dans
le Concile de Trente, fur les flateurs les
p!us outrés de la Cour de R0"lo. C'étoit
l'e(prit de (a Compagnie qui pari oit par (.
bouche . li n'a poi nt varié. ,
.Suivant les Auteurs d e l'Image du pre~
mler fiécle , les Jéfuites Ce dévoue nt à une
entiere (ou million envers le Vicaire de Jefus- Chrifi, à l'exemple des Apô tres , qui
voya ient toujours le Sauveur préfellt dans
la pe rfonne de S. Pie rre. JI paroit cependant que Saint Paul en fai{oit la différence,
pui(q u'il réfi(!a en face à Ccphas. Les Jéfui·
~e~ rep~ ndent que cc Cephas n'étoi t pas
~alflt Plcrre. H.m:!uin. in cap. 'f, AEl.
ApoJl. (,. in c. 2, Epij/. ad GuI. Bcrruyer,
N. T . pa rt. 2, p. 14, & {uiv. Thèfe [ou tènue à M ar(eiJle en 17\ J.
Ils dirent que le moindre figne de la vo·
lonté du Sou verain Pontife dl pour eux un
L'enthoufi afme des Jéfuites po ur leu r
Ordre n'eit pas concevable: ie n'ent repren.
drai point ~'en donne~ une jufie idée, Je ne
perfuadero,s pas, & Je ne pourrois peindre
avec des couleurs afTe1. fortes la haute opi.
nion qu 'ils Ont de leu r Société, & le ur
amour dérég lé pour cette idole: on verra
dans la fuite, du moins en panie, ce qu 'ils
pen(ent (I1r 1, !l'andeuf & la noblelre de
leur defi jnat ion . Leur origine
célcne ;
D ,ieu les a fufcités, ils fom régis par des
lOlx que le Saint. E(prit a diElées : SccÎeto1s
qua: mcdii.! ~mm.znis infliru/J non tfl . Conjl.
p. 10, c. unie. §. '3 T. 1, p. 445. D ominll$
D~us idtam LOlam SocittatÏs noflret. Wm exltrtorem , tum ttiam 'Iuœ 4d interiorum vir.
/lltum form~,~ putintrtt 3 li (lgntl /io ) 3 tan.
quam Capw & Fund4forÎ communicavÙ.
Protm. Dirdl. Exacit. §. ), t. 2 3 P'4JJ.
Tot,11n Socùl4ris formam, & tjuafi [abri_
en
�'86
um, 19natio divin;Uls oJlmfillll creJùum fuit.
Im.J~t1 prim.jitc. l. l ,p. 8, .
.
..
S~ocittas li Deo, non ab homlne oflguum
trJhms. Ibid. p. 66.
.
.
; .fus primus Ile prœcipuus nU/or SOCltldtl.J.
I bid. t. ',C. J , p. 64 {,> c. 4, p'. 66. &- h :
}le nrfci.l! SO~it'tds fora, Je 1tb.l!JlU ,ab J~Ju
fT JH.uiJ mJgts 'lu ,lIIJ ab 19ndtlo lulU . lblJ,
p. 74'
. . . 1 h'
Spirimm Sanflum fuiffi pnnclpd cm uJus
Rellgionis autoTcm. Suare{ de rel. Soc. ft!
L. " c. 4, §. 4, p. J 9.7' 19ndfium fpeci.J1i
inJlinélu ilillminJndo. Ibid. 6- §.jèq. Und,
fil, ut quafltlun auiml ad [ubjlantJ:lfIl Infh~
luti .... non fo/am credendumft :,abll~1fo ,B. I~
natÎum quomodocumquc Spmw..s ~.J!j{" e~cl.
tatloMm 6> infPirationern, fed etldm /iJtCldliffimam dirtElionan. §. IJ ,p. 4°1.
Suarez. ne croit pas que toutes les paroles
ayent été diélées par le Saint - E(prit au
F ondateur, comme les Ecritures aux Ecrivains canoniques; mais feulement les cho.
{es ti.tbfiantielles à l'lnfl:itut. I bid. Laynez,
confulté par Saint Ignace, J'av oit décidé .de
même, & S. Ignace le crut. Vie de Sa~nt
Ignace rar Bouhours , 1. 3 ,p. 282. P.J~u,
1679. (,luoiqu'en dire ~uarel., "vplOlOn
c"lmmune n'eHpoint que les paroles a)'~nt
été diélées aux Ecrivains canoniques j alO~
l'I nihtut n'eil: pas moins divin que les Ecntures, puifqu'il nou s affûre ,-!ue S. Ignaœ a
c u l'excitation, l'infpiration & Ja dl rcéhon
très-(péei.le de l'Erpri' Saint. Cette prétention efi bien forte.
,~)
NOT E III. P.gt 9Saint ,Ignace a vou lu ~ue l'o~é.icr~n ce, ~!:i
eil: fi necerTaire dans 1état militaire, tut
dans la Société la premiere & pri ncipale
vertu. Ohedùnr;t1! virlUtem ~ [ummi ill mi!itid
mOfflcnti. ~ vu!t in Socù/Il/e primam ni,Inl ac
principcm effi. I mago prim. Jt.tc. p. 69 .
Voyed'Epit re de S. Ignace aux JéfuÎtes
de Portugal (InJl . 50",1</ I.l,p. ,6,), la
foumiffion du propre Jugement aux ordres
du Supérieur y en comparée à la foumif{ions aux dogmes de la Foi. Ihid. p. 16f ~
n . J8 . On cite les exemples d'Abraham, de
S. Maur, difciple de ~ a int Benoit, qui (e
jetta dans un lac ; d'un M oine qui fut chercher une lione. Ibid. Le Fondateur abandonne aux autres Ordres la fupériorité pour
les jeûnes, veilles & abfiinences: l'obéiffance
aveugle doit difiinguc r le Jéfllite~ l biJ. p.
161 ... lors même que le Supérieur manque
de prudence & de probité) ttiamfi SUptriOT
pruden/ia (.. confillo minus valtat :1 Ibid, p .
J6J ~ col. 2. Sivt prohita/e ... careat Ibid. p.
/ 62 , col. 1. Cette obéilT.lnce prefcrire par
Saint Ign ace ell: l'étendard de la Société,
fuivant Yex preflion de Saint Fr.lOçois de
Borgia,; c'eft le but auque l tOllt fe rapporte d'ans la Compagnie de J efus j c'ell: (on
plus ferme rempart. Ad 'lUdffl SOcÎe/ols Offlnia refert /(l1l'lUdfll ad fcopum & vextllum ~
qUd!'lue !?jus cftturris pra:cipua . Epifl. Pra!.
pVJ. Gencr. Amuerpit1! apud hleurjiWIl'/6JL
p. 6J. Que devien dra donc la !>ociété, fi
cette obéllJallce eH réprouvée par le dro it
naturel 6< divin?
.
�188
Chacun (çait que le! Jéfu ites doivent
être entre les mains du Gé néra l comme des
cadavres qu'il remue , ou des bâtons dont il
Cc CCrI à Ca volonté. Confl 6, c. " §. 1. Ces
fameu(es ftmilitudes, pieufement employées
par que lques myniques, font très - défecU1ellfes dans un corps de loix, dont les cxprcJIioll5 doivem être exaaes. T out cc qui
les accompagne dans le Code Jé(uÎtique J
les d éte rmine au feos le plus vicieux j &
d'ailleurs eUes ne doiven t plus être CouRerte s depuis les erreurs de Lut her & la condamnation qu'en a faÎt le Concile de T rente, StjJ. 6, Cano 4, & f. Si qui.s dixtrit,
libtrum arbitrium à Dco motum &> tXcll.!tum
nihiL coopuari .... fed tIl/wi intll!imt quodddm ni/iii omnino IIgere , mU(9lu paffiv, fi
holbtrt; anatfu ma Jit. Les Luthériens enCeignoient que le libre arbitre cédoit fous l'opération de la grace, comme le liJ!lon que
pétrit le Potier, & cependant ils reJe ttoient
lacomparaifon du tronc inanimé. Le Conci·
le a décidé que le libre arbitre mû & excité
p ar la Grace, n'étoit pas purem e1ll pafiit:
La grace néceffitante de Luther & de Cal·
vin n'efi pas plus contraire à la libe rcé, que
le commandement auquel on cede, comme le cadavre & le b âto n fe lai ([ent remuer.
NOTE IV. Page
tl.
Suare. obCerve que le Général ne peut
creer un Provincial fans aucune (orte de
jurifdiaion, parce g,ue la jurifdiél:ion e~
de l'effence de cet office; mais il eCl: arbI-
traire au Général de lui en donner plus ou
moins;
18 9
moins: ils dépendent ab(oJnment de lui
pou~ c~ p~u~ o~ ce mo!ns , 'luoad 'll",nlita~
/Cm juri/d,filOlll.t . ..• a peu près de même
(lue les Evêques dépendent du Pape, hoc
Jcri motiq pmdml Epifcopi li Papi. Dt rtlirT.
Soc. ft]: 1. 10, C. f) n. J, p. 7J9. Cet~e
con;paraifon n'eJl pas fl .ltteulc pour les
~\'e911es . Le faux fyfi tme des Jéfllites {ur
1 Epl(copat eCl conHam rn cm fùivi . On re c?nn~it ici les difcdnrs cl~ L2.ynez dans le
C onnie de Tren te, & la lettre aux JéfuÎtes
de Portugal, qui ram cne tout à l'unité de
~ou;.oir, après avoir trac é les préceptes de
l'ob~lfTan.ce..a\'euglc : Un (cul m obIle univedel qU I tait toumcr tous les cieux: un
feul Dieu dont d~pend'.!nt les Hi c.!r,:Hchics
cé!eftes fubordor.n ées les unes aux autres'
un Pape fur ,la terre, qui communique l~
mouvemem a tous les membres de la Hiér~r~hie ,ecclétiaftique, & qui efi la Co :.! rce
d ou .decoulent tOliS les pouvoirs, in Hù~
rdrch/J..uc!(fiaflica ... cujus omnia mr:mhr.%
(,. fu~Ehon(J ah uno gtnudli Cluijli Domini.
noflrz V,cario duivantur. l nfl . Soc. JtfU tom.
2, pnC' 166, n. 20 .
Le P~re Fontaine prét~nd que les Evêqucs dOivent au Pape une obéifT.:"1.nce telle
<]uedes fid.}!es SUjets doi,'ent à leur Prince
I~ s Religieu x à leur Supérieur, les domef~
tiques au. P~re de famille, les temmes à
leurs mans, les orphelins à lems tuteurs
les enfuns .à leurs peres. Confl, thtol. pro:
pu!". 1. 1. In prol<g. p. 68, col. 2 .
�'9'
NOT E V. PagtS 'J ' '4J.
Paul IV. vouloit que les Jéfuites aflin.fl ent au chœur, & que le Général tÛt élu
t ou,; les trois ans. Larnez reçut ccs ordres
avec les apparences de la plus parfaÎlc ré·
fignation aux volontés du ~. P.ere , mais il
fit échouer l'un & l'autre proJet. Le Cudînai Pacheca avoit été envoyé à la Congrégation, pour qu 'ôn examinât s'il convenait que le Généralat fût perpétuel J (.Ill
fimplement triennal: Laynez fit déhbfrcr
qu'on ne tra iterait d'aucune affaire CJu'après
l'éleHion du Général. Voy. Congr. 1. Sac·
chini Hift. Soc. h! part. 2 J l. 2, n. 19 .
Laynez ay'lnt é~é éh~, o,n fit, des repr.\Jelltations pour malnte\1l r ilnfiltut dans f:'t pu-
reTé. Le Pape, fi nous en croyons Sacchini,
paroi([oit pancher pour la perpétuité du
Généralat.) Ibid. n. 28; mais les difpofi.
tians changerent: c'étoit un de ces génies
véhémens qui {'Ont (ujets à variation) Ibid.
n. 58; il iniifia pour la néce1lité du chœu r,
& contre la perpêtuité du Général. La) net
redoubla de foumiffion & de re(peél) mais
il fit ob(erver à (a Compagnie qu'on Ile de voit poin t (e m ettre en peine du changement projetté dans le Généralat; qlt'll arrivait bien des révo lutions dJns l'c!pace de
trois ans, n. 6J;' qu'à l'égûrd du chœur, il
falla it chercher des moyens pour donner
{atisfaélion au Pape: on en fit quel~u~s
démonfirations dans la MaiCon pro leITe.
Le Cardina l Jacobus Puteus con(ol:!. beaucoup le~ Peres, en le ur duant que rorclre
du Pape n'ét oi t qu'u n {impie commandement, qui expire par la mort de celu i qui
J'a fa it, n. 65 . Le Pape était vieux, il ne
lhrvêc ut pas ng-temp s. Pie Y. D ominicain , & prévenu en faveur des ufages de
{on Ordre , ne pouvait approuver les vœux
conditionnels (lue font les JéfllÎres; ils réfifieren t, & le ur Hifiorien prétend que le
Pa pe reconnut la force de leurs rairons ,
( Sacchini hiJI. Soc. Je! pare. J, l, J, n.
!l.2 ; ) m.is il ne fut pas ponible de lui
faire goûter les motifs d~ J'exemption du
chœur. Vainement on lui repréfe nra que
ce changement ob(curciroi t toute la gloire
de la Société, n{ SOCÙlllS minuatur & obicurl?/ur .. ibid. n. /6. Les Jéfuites prir~nt le
par ti d'uCer de délai.. dill1tionÎs bmeficio
contenti fiuu, n. :25. Le refpeE!: pour le Pape
les empêcha de faire de plus grands mO'Uvemens, 1'trfCu.ndia flJmmi Paf/oris lCnuit ..
nt ulu,j wht'menrius lend(fenl~ ibid. Pie V.
leur donna cncore de l'inquiétude fur un
autre article efTemiel: il défendit d'ordan ..
ner Prêtres à titre de pauvreté, ceux d'C A.
tr'cux 'lUI nc fe ra ient point liés par des
v œux (olemne ls. Le S. Pere croyait que
ceux qu'on jugeait dignes du facerdoce
pouvoient être admis à rap rofeffion. Après
~\'oir épuifé tous les expédiens pour remé.
dier à ce tte innovation .. on imagina pen.
dant ce Pontificat de multiplier les Pro~.$
des trois vœnx, fi . 26 & J8.
Ni;
�NOTE VI. Pag, '4;
Le bien & le mal de la
iété, dl le
bien & le mal de l'Eglife; p:1r conl(:cluenr
le plus grand bien de la Societé efi 1" l' ilis
grande gloirç que Di eu pUliTe re~e\'o:r dans
ce bas fTlonde. Ecolltons A quanva Gans la
oouzie me de [es décrétales , datée du 19
Ju illet 1 61 1.
Nous qui d'ici comme d'u n lieu élcyé t
pouvons contempler d'un coup d'a·il toute
la face de notre O rdre ~ nous n"avo ns pilS
de peine à reconn oÎtre, que quoiG ue les
~ribulations & perrécutions a-yent tOU)O\l~S
tté abondantes pour cette Compagme, Il
n'yen eut jamais cependant de fI univerfeUes & de fi continues que celles qui lui
font fufcitées dans les différentes Provinces
par des hom mes de tou t genre . C'en pou rquoi preITés par le devoir de notre ?ffice)
nous excitons chacun, & nOlis le conjurons
'J',r les entrailles de J. C. d'embraffer d'""
(:ommun effort cette caufe, qui en noo(~ul ement celle de notre Société, mais en·
'core celle de l'Eglife de D ieu, dont l'intérêt en évidemment & in timement \lm à
l'état, {oit fâcheux, fOÎt flori!Tant de notre
Ordre,
Nos fan; l 'lui in hoc loeo, tanquar1l eX
fpeeula 1 IOlim Ordinis noflri JlalUrn uno af·
FcElu conumplari polJùmlJs ; facilè animad·
'JIertimus, lie?:l nullo unquam lUnp0f( l nunC
hac, nunc il/a ex pMfe , advufa defiurinl.;
lantb lamtn & magis univufldu & rnll~~s
~ofllinfJqJ
tribulqti!)nes ae puftcutioflts varus
. ..
,~iH
i Il PrOVlnCllS
nunc ~( , qUa!
l
ft
"
müluof
dlVdÀ
ji~.'lue h~minum f.tncribus infirllntur, Ul Oifi-4
Cil ~OJlfl n~c1!arta fjuadam infligatione pu'mou, eXClltlfe onmes
(1)
cogamur:l Ile 1010
cordis affiEla in Chrifli vifaribus orau ut
commun; fludio tllqu e ope communem hane
ca/fom compld!.lIltur ; nte SOciU4ti modo
11Oflra .. (cd ipft ( liam Dei Eccltjiœ Commu_
nem .. "'Jus cum ro1lioll ibuJ conjunflijJùnus
h~ud ~ubiè jJatlls cft .. feu mt/lOf ~ fiu deu"'lÙ~ hUJlifèe R eligioni.r. Epifl. 12. Aquaviva: 1
Epift· Prœpof. Gtntr. An/mrpia apud Meur.
jiwn, 16J f· p. 299 .
C'efi cette confufion des inttrêts de la
Société , de rEglife & de la glo ire de Dieu,
qUI eil le pOlOt de conJontlio n de l'amo ur
propre, de l'orgueil & du fanar ifme, pour
enfanter les erreurs & les crimes.
, Il feroit .a{fez curieux de parcourir les diff~:-ente s tribulations dont fe plaignoit Aqu:x.
Vl ya le 29 JuiJJet 1 6 1 J.
Les D omi nicains s'ohninoient à défen~
cire D oél rine de' S. Thomas, contre les
fyfic raes nouveaux du célébre Molina.
Le P~p~ Paul V. en 1608 avoi t permis
.aux R elIgIeux, fous certaines conditions
de ~rêcher la Foi au Japon, ce qui déro~
~eoJt au privilége cxcluflf des Jéfuitcs pour
e ~oll~~r~ement ~c cette Eglife. Les A n~
glols n CtOie nt pomt ·contens de la conju-
la
( 1) La t tadl\él:ion d.l! mot omn~s n'cil p:\s littérale:
EIl·c e tous. les Jd ulte.s ? EIl·ce tous les Fi(!eles ?
On pem (b ~ e ~lu7 I.e ('énhal n'a ( IIIC les Jér~, itcs
en vue! ml1S crOit-li nécd l" j(è de le~ exhorter 3.
c~?r<!l1er IJ. caure C!C la \o.:- i,· tt:. Il y 01 :.pr Ircoc.
qu. il Je.s CXCI!e cous il. Uciter rou.c le mOllcl~.
N iij
�>9~
tation des poudr~s; ils c?ndam~oient all
fupplice ceux qw en aVOlent éte les moteurs & les approbateurs. Le Roi Jacques 1.
exigeoit le lermel~t d'allégc,ance ; ferme,nt
très-Iéoitime & tres-nécciTalrc dans les (Irconfla~ces : les JHuites remuoient ciel &
terre pour détourner les C atholiques de le
prêter. Les François pleuroien~ le p~us
orand des Rois ; ils ne vou IOle nt pomt
~dopter la D?thinc regic}de ; le Parle ment
de Paris avo lt condamne au feu en 1610
Je Livre de Mari ana. L' Univerrlté ne vouloir point bitter don?cr ~ttcintc à fon an cien privJlége
1en(~lgncmcnt . .
L a Seignelmc de V cnde prét;ndo,tt qU,e
les Ordres Religieux devoient etre fOUInls
aux Loix de l'Etat j & conféquemmcnt ell~
ne vouloit plus ne Jéfuitcs. On les avoit
obligés à. Dann,ich de reIl:ituer un Monaf·
tere de Religieufes, & à Thorn la gr:lnde
Eglife dont as s'étoient Ctnpar~s . Le f~lIx
Démétnus , qui étoi t monté fur le Trone
de RulIie par leurs intrigues, ayan.t etc
tué ils avoient été obliges de fortlf de
1\1o(cou J & de renoncer a l'ét.1bliffemcnt
que l'Ufurpataur leur avoit fait. $igifmond
livré à leurs confeils, avoit perdu la Suede,
& la Pologne étoit agitée en conféqllc~ce
de plu lieurs fauffcs dcmarchcs de cc Pnn·
cc dont ils étoient- les ;-tuteurs . On peut
voi'r dans un mémoire préfent~ J. la Diette
de 16°7 , les différens excès qu'on lc~r
reprochoit fous cc R égne & fous le precedent. Et pour finir en un fcul mot, tO~S
les troubles qui défoloient l'Europe dcpll1~
plufieurs almées , fo nt rapportes par ce
rOUT
..
' 9r
l'némoire à l'ambition démé(,.Ifée qtl'j . ~.
voient les Jéfu Îtcs de régler les Etats &
les Empi res. ( de T hou, 1. 1 J 8. ) Aquaviva les avoit cependant avertis de prendre
garde qu'on ne les foupçonn ât de vouloir
remuer ' tout l'Univers, ne videdntur noflri
omnia movae. l nfl· Soc. t . 2 . p. 377. n. 7.
Comme c'eCl un devoir pour eux de
s' accroître, & une nécellité de dominer
pour le bien des ames, ils Ce croyent véxés dès qu' ils ne régnent pas. C eux qui
s'oppofent à leurs progrès, pour cooren'u
les bl(!I1S, les 'droits & les priviléges dont
ils étoient e n poffclIio n' , [on t à leur égarù
des efpéees d'ufurpateurs.
.
N OT E V II.
Pag' 14.
en
L'origine de la Société
divine, (a
cleilination
fublime : il a été prévu plr
les Prophétes qu'elle (eroit CuCcitée dans
les tem s pour défendre & protéger l'Eglife;
eJle a rempli la Prophétie de M alachie cn
fe répandanr par tout l'Univers; SOcit!olS
toto orbt di./fufa impltt Prop!uû,l1n }\-f,zlachi",. Imago prim. ["colih. 2. pag. 318 . Ses
Ecrivai ns lui appliquent ce que le Prophéte Roi a publié de Sion, c'cfl-à-dire de
l'Eglife de Dieu: gloriofa dina funt dt ft
Civitas Dti . ... ipfo fit.ndavit Mm AltijJi'nu;
ibid. lib. \. '"p. 1. pag. \8 2 • Comme Jefus
ef! dans le VailTeau de l'Eg life, il ef! dan,
le Vadfeau de la Société, ibid. lib. 4. cap. 1.
pog. 483' Suare~ donne peu r marque de
la direél:ion de l'E1'prit Saint fur J'Ordre
des Jéfllites, la con1qrmité de ce, établilTe_
en
~iy
�'9 6
lnen' .vtc celui de l'Eglife: Il prouve pat
ce parallele que J'Auteur de la R e ligion
auffi l'Auteur de la Société; il tire les
argurn ens de l'émi nente fainteté des prem iers Inftituteurs de la Compagnie de Je-
en
fus, & de divers aunes rapports: la conf.
tance dans les perfécutions , raccro ifTement
p ar le fa ng de s Marty rs, J'exten!i. on prompte & rapide, le mon de converti par un
petit nombre d'hommes, l'uni on ~es membres avec le Chef. Sic a ga ex ptrfo8 a uniom chùritatls mtmhrorum hujus R eligioni.r iR~
ur fi, & unionis ptrfi8œ, fT fin gularis ohedù"nt;a;. IO!ÙU R eligionis ad fu mmum Pontifi"·
um , el'idens conjeélu ra fit, eumdem Spiri-
rum fi/iffi hujus R d:gionis princiralcm A uroHm, qui fuil ipfius Eccleft:!.o Suarez. dt RtL
Soc, h! lib. 1 . cap. 4 , n. 9 . pag. 399,
Aquaviva , dans fa trc i2.ieme Epine, ne
com pare point la Société avec la Cité fainte , mais avec le T e mpl e d e Salomon. Il
" eut que les Jéfuites confide re nt cet éd ifi ce
m agnifique , que Dieu a élevé ave~ une
:m: hiteéhlre fi fubl ime; qu'o n exa mme fa
il:ruétu re, la fo lidité des colom nes , l'élévatio n des porti qu~s , les ornemens des
chapiteaux , les riche!res e n or , 1\ tilité de
ce grand vafe qui étoit appellé du .~o:n de
l\fc r, la fai nreté d e l'Autel, la van ete des
(acrifices , & mille autrc ~ chofes admi rables, qu'il ell facile d'appliquer d,ns, ,~n
(e ns fpirituel à l'edificc divin de la SOClet': j
& q ue les J&fllites tranfpo rtes ho rs d~e~lx
m êmes à la vûe de tant de beautés ravt{{an[es , s'écrient dans u ne f.lime yvre~e:
Q ue
\OS
T abernacles font délicieux, D,eu
des 'vertus ,
19'
.
Tahanacu/a 1U4 ;
Domint 1,;rluwm. Epifl. Prœpof. gmtral.
pag. 3 [4 · Il exhorte en(uite to us les membres de fa très-petite Con"régation, huic
minima Soc7ttati, de s'humilier dans l'abyme de leur néa n t, humiljuur in abyjJo fui
nihili, pag. J 16.
qUtlm di/d!a
NO T E
V 1 r I.
Paf' '''.
L'humilité d êS Jéruites ne peut leur f 4 1o.
cher les rapports de leur Congrégatio n
~\r~c celle . ~es A~ôtres. Les Apôtre;
eto l e ~c RelIgI eux ; Ils portoient le t-lOrJI
d e Jcfus par toute la terre; c'en le même
In!tituc. Puki'u.um tft, S~Citltlltm ftfo ail
A.poflolorullZ lnflUUlO 4' rtlLgion~ non diffirr~
nifl It mp'8rt ; nt: effi Mvum Ordintnt, fil.
ItlnlUm mfld!trottontm '1uan1dam prim« iJlius
R elifionis, cujus Au flor unUJ {,. fohu fuit
h jiu . Imago p~i", . ["c.lib. I. Cdp, I. p. 65'
. Petrum. Chr~(lus capul EccLtjia: dtdit, {paIlum S OClflttll; 6- UlrUIn'lut ROf1la. rcruM
Jiunm" prtUffi voll/it. ltid. pag, 84,
. So,ulas. ... ApojloLorum munus, 'JU 0a "difcurrtn.dulR ptr orbem , ad p r«dicandurtt
E lItlngtbum , participai. Suarct. d~ R tlig
Soc. ft! lib. 7. cap.
l, n. 4. pag. 626,
•
V?ycz. la comparaÎfon Cntre (aint Pierr~
& falOt I~n~ce, raint Paul & Caint Xavier.
I mago pTtm, ["c, lib, " cap. 6. pog, 8; f.~4· (; cap, 7· Voye, ibid. lib. " cap, J (; 4~ l~s ,quatre D ifcours (ude Nom de Jefus
lnfpl rC .par ré.vélation à S. Ignace, p_ 12,.
J~fum
M an
III
.'~r.J!(~nda
(.Tt/I :U~
' !Iê J
S oât!ate prorrfi.r admirtt_
l'a~
{J ,I I6. C Omm e 1a "crm
]\"y
�'9 8
'd u Saint Efprit fut répandue fur l'AIfembl!.
des Apôtres, elle (c répandit de ~ê.~e fur
faint 19nace nouvell eme nt reconclhe avec
Dieu' même tremblement de terre & m~.
me h:uit. Imago primiftZc.lib. I.pag. 6)~.
Q uafi in Apoflolorum cœtum , S ~nE1l f~ Spmtûs virtus infùnduet. Les Je~ultes a~e87nt
aujourd'hui de méprifer ce Llvrc,qu~lqu un
Auteur trèS~VODé dans leur Ordre aIt alTuré que tout ce que les Flamands y ont
avancé eG: véritable.
Le cél-:brc Suarez (t:ra encore ic i leur
garant. La Société dans fon Apollolat a.
pris faint Paul pour modèle. De Rtl. Soc.
hf lib . 4· cap. 7· §. '3. pag. . 1°) . . . :
Elle eille hm droit du Samt S ..!gc Apol.
toli9ue Ibid. lib . •• Cdp. 7. §. I./,"g. 4 10 ...
La fin de fon Inl1:itut cft la même que celle
de J'lnilit\lt des Apôtres . ... . 11approche
de très-près de la fin de l'Jv6nemcnt cl,u
Sam'cur maximJ accedit .z.i fozem Il.dl°tnll1S
Chrijli. Ibid. §. 7. pag. 4" ..... Il cil très·
fem blable à la fin de l'Inc_rnation, pr~x.,~
mus (,. jimi/limlLl fini lncarnati(l.fllS Chrifh J
hb. t. C. 9. §. 9. pag. 4,8.
.
Le nom de Société de Jcfus hu appar~
tient à jufle titre, parce qu'elle lui dl érr?itc'ment conjoime pour coopér~r fp ec l3.~e
m en t à l'efficacité de la Jéd cmp tlOn ; Ch~jflo
Ruia/ira conjungiLur ~ III e~ Clrcol effiCl1Cll1lR
redeTllpûonis,(,.fa/ultm hommum J quam no -
mm JeflLl prlP.
lib.
1.
cap.
1.
fi fert
J
fpecia/itcr coopertlU;.
§. '3. pag. 386. D'autres Reli·
gions peuvent tendre en quel~ue manlc~e
~ ce grand objet,. mais la ~oclét~ y
d:~
.vouée d' une manlcre parfilltc; elle h.: che
:Jf
99
. touJours)
.
& par
1 1es a é!'IOns 1es p l
che.
us'
parfa ites dans leur genre : ljUtZlnVU multfZ.
R eligioms mndelll POJlilll finem inttndere a/iquP modo J lt1men Socùtas per[eflo 'luodam
modo fi ofltndit in ilium propenfa : nam per
aEfiones in foo ordine perfiEliJJimaJ ~ (,. P"
olllneJ qUiT!. moraliLer dtfldcrtzri poJ!Unl , ilium
inquirit , Ii.b. 1. cap. 8. §. 7. pdg. 4", . . . •
Les Jéfui tes de toutes ies Nations tiennent
Je même langage; voic i les p aroles du
Frere Berruyer.
cc L 'autorité de la Synago,;ue Cut tran sférée irrévocablement à l'Eglite de Rome; d'où
les tllcCcfiètll'Cj de S. Pierre, Vi caires de Jefus-ChriO: & Paneurs nés d~ tOlit le troupeau, ont continu~ & COntmuent encore
tou s les joms de répandfe ou de conferve r
1a Religi oll ehn!tienne, pa r Je moyen des
hommes Apofioliqucs , qui, revêtus 'd e
leurs pouvoirs, & envoyés (ous leurs allfpiee.s , ont porté le nom de Jerns x extrémités de la terre.)) N T. /. 7.p. ]29 .
C'dl par la même rairon que Laynez
écri\'oit aux J éruites des Indes, que dans
leur.s travaux & leurs dangers ils march olentfur les pas des Apôtre" & deS'Difci pies , dont ils é:oient en qu~lque f:lçon
les émules, par la nature & le mérite de
Jel1rs fonélions: ./Emu/antes if! l.J1n [.mfli
chanjmatis txtrcttio & mu;to J ipfos fanElos
A f1.o.folo$ &- Difcipulos, ~ilOrum veftigiis injifll!lS, pOrian,tes Nomm ejllS COr.un gtntibus.
Epijl. P r..epoj.ffMU. Antuerpi(f! 16351 apuJ
Afeurjillln , p. 46. Ccpe'nc'ant les Jéruites
felon Su:trez, n'ont point pris le nom d'A~
,
1
potres)
q41• .Cue
a é te' donné en plulleurs .
N vj '
�lDo
Jieux par une pienfe &. probable analogie;
la reITemblance n'étant point un titre lui:'
fi{ant , pour les ;!.utorifer;l <l..ccepter cette
dénomination fans quelque loupçon d'crgucil. Hoc nomm fccundum 'illa~d'Jnl ana/ogÎirm (" participdllOnan inulldlum , nu folfo.ttdl', nu m.lgnam jnvidi~lm .hl1btrt .l'uil.
IUr. Tamm tlÎ.JnI cartt fUffiCltlltl flu{!orIlQU,
f.,. impoJitione, (,. non niht! arrO;Jntia:, habat ,,'ùJerttlIr) Ji pfopria 't'oluIH/l!6 (P, tUceptum ; Wïum , ut dixi ~ noftri RdigitJfi 'I/uri
non uJurpdlll ; fid powu quantum .m"'Ffs
1ft, cO/libert '& cmmdare fludmt . lis rcpOIlf.
{-enr donc par rnodeltie cet honneur, )Of(·
qu'il leur eft
par la piété: des pcuples;
ils (c (ont contenté~ du titre de Soc Îelé de
] e(us. unicum ergo ae proprium ,/Omm tu-
onen
jus Re/igioni.J eJI
ibid. 1.
1 , C. "
SOcleIdJ
Jtfil.
SU~rt{,
n. 7 & 8 ,p. J84'
NOT EIX. Poges
11.
88. IS 8. '93'
Je rapporterai ici la formule de ces vœux
!impIes, fuivant la traditloc qu'cn ont don·
née les Hiuites.
I.
Je N. Profès de Ja Société de Je(n,.
promets à Dieu Tout- pnifTant, devant la
Vi.:rge fa Mere, & toute la Cour céleJle J
& devant le R, Pere N. G énéral, ou devant N. (en2nt la place du Général , que
je ne travaili êrai 'jamaIS en a.ucune faço~ .
l'li ne con{cntirai au changement des Reglemens f2irs fur la Pauvrete par les con{hHlt;ons de la Société, li ce n'eH quand,
pour de jones caufes , I ~<; cir con{lanc 7s paroi tron[ exi <l'er
que cette Pauvreté
~
. fOlt En;
CorI! rc1lraimc dav.lntilge.
. 1° 1
.
~. De pIns, le prornets que Je -ne tra-
vaillera i jamais, ni ne prétendrai, pas même indireél:ement.J à être ~11I ou élevé à
quelque Prélature ou à quelque dignité que
ce {oit, dans la Société.
J. Je promets en outre que ie nc rechcrcherai , ni ne trav<lillerai à obtenir aucune Prélatu re ou dignité hors de la Société, & que je ne confentirai pas aux
choix qu'on pourrait faire 'de moi, amant
que ccla dependra de mo i, à mOinS q ue
je n'y {ois forcé par l'obéilIance que je dois
à celui qui peut me le commander fous
peine de péche.
"", De plus, je promets q\le s'il vicnt
jamais à ma connoiITance, que quelqu'un
pretende ou travai:le à l'une de ces deux
chores, je le dénoncer:l.Î lui & toutes les
circon!bnccs de J'affaire à la Société, ou à
{on Général.
. 5" Je pn?met~ en out re, que s'il arrive
Jam ::llS que Je fOIS placé, par la voie de 1'0heiITancc ,;J, la t ttC d'une Egli(e; vû le foi n
que je cois prendre du {;"Iut de mon ame,
& pou r la bonne adminillration de la charge qui me fera impo{ee, je ferai tan!" de
cas du Général de b Société, & aurai ta nt
d 'éga rds pour !ui, que je ne refuferai
mais d'eco uter les confcils qu'il dai one ra
me donner, 0 11 par lui-même en p;rfonne " ou par telle pcrro nne que ce foit de
la ~ociété 1 qu'i l Ce [ubfiitucra à cet effet.
Et Je promets ete toujours obéir à ces confeils., !~nt q~le je tc~ jugr.rai. mcilJeurs que
les Idees qU I me Viendront ~ l'e(prjt. Le
tou t entendu conformément aux Confiitu.
ra-
1
�)01
tia ns & aux D eclarations de la Soc i e , ~ d~
J efus. En te l lieu , tel jour , tel mois &
telle année, &c.
J e m'arrête rai peu (u r le premier de ccs
Va: ux . '!'out ce qu i con,cerne la pauvreté,
illu(otre dans la Societé. T ous les Profès promette nt de ne co nfe ntir à aucu n
changement dans les Réglemens fa its fur la
pauneté, fi .ce n'eI! quand, pOUf de june,
caufes , les C1 rconfi~nce.s paroÎtront exiger
que cette pauvrete (Olt encore refiraintc
davantage. Sua rez nous apprend qu'il faut
encore e~ceptcr ,les ,cas où, pour de jul1es
caufes, li paTOltTOIt convenable au bie n
c.lc la Société de mitiger les Réglemens
(ur la pauvretA! ; parce qu 'il cfi de la nat ure de tout va:u ,qll~ (on obligation cefTe,
lorfque (a matlcre eil devenue inutile ou
qu'clle fait obnacle au plus grand bie n.' Dt
Rd. Soc. L. 6. c. 6. § II. p. 599 & fig. Cc
vœu ~m(j réduit n'cxige point de commentaire.
Le (.cond & le quatricrne (on. peu intérclTans.
Le. troifieme mérite queique attention.
Je Ja~{fe °a,ux ~hé?logiens à difcutcr quelle
peut Ctre 1obligation rHultante de cc vœu
de n'accepter aucune Prélature fans le corn.
rn~nde m ent exprès du Supérieur: on peut
VOiT le pour & le Cont re dans Suarez , /.
6, c. 8.
Lcs Ca nonifl-es. t!cnnen t qoe, de droit
commun, un, Religicux ne doit poi nt accepter de Prela tures hors de (on Ordre J
{ans I~ oco nfcntement de fo n Superieur. C.
Ji rt"G.lO/Ù.s de elc8. in 60 • C!mzml. cum
conuJJù dt el fi.
en
C hez les ]é(uite;,1e con(en'ernenr dU
Supéri eur ne fuffit pas, il faut un °ordre.
On demandera peut-être qui doit le do nner. La fo rmule des vœu x renvoye à celui qui peut comm ande r (ous peine de pé.ché. Q ue l e{l·il ? le Pape, ou le G én"ral
ou l'un & l'aut re
'
L 'autorité du P;J.pc n'eil: pas douteufe, il
n'étoit pas néccflaire d'cn fa ire mention ,
& il n'e{l pas po ffi ble de pe n(er qu'o n ait
eu Je rouverain Pontife en vue: la formu le
<luroit été conçue d'u ne maniere plus décen.te & plus refpcétueu[e : o n ne parle poim du
chef de l'Eglife en tennes genériques , &
la fuprême Digni!é n'en jamais confond ue
avec des erlJeCeS inférieures. D 'autre p3 rt ,
il en difficile (t'attribuer cc droit au Généra l : à quel titre ordonnera-tO
_iI à li n
R eligieux l fous peine de péché, d'acceptC r un Evêché? C ela paITe toutes les bornes du pouvoi r des Supérieurs d'Ordre. La
gloCe rUl: le ch. QI/znis qui g"ntbat 36) "lU]:
J, 'luœjl. 1 ;, v. c?aRè ,dit que le Supérieur
ne doit employer que les prieres J qu'i l
peut cependant comm,., nder ponr faire cel~
fer la réfiftance & faire naitre la volonté;
ma is que le Pape feu l a droit de forcer
l'acceptation: j'appelle forcer cl'accepter,
lor(qu'on ordonne fous peine d~ pl"-<.hé.
Cette autorité n'exille point dans le Supérieur régulier; & chez les CMITICS déchauffé .. , qui paroilTent avoir copié cc vœu
.des Jéruites , il n'en point parle de 1<1 pein ' de péché . C"nJl. Fralr. Difcalc. p. I l J,
Par~(ii.1 1638.
Cela nc conclut pas contre Je G~n~ral
�j04
des Je(u ites; il efl plus que Préla t régulier,
'il elt Vicaire dl! Pape. Je ne ba!anre donc
p oint à l'enfer que les Confiituti ~~s l'O~t
un.;qucmen t en vue dans cètte penphraJe
ambigue.
On oppo(e ra peut .. être que, (uivant
les mêmes Confiitutions, le Général ne
doi t donner (o n confenternent à aUcun l é.
fui re pou r accepte r un Evèché, s'il n'y crl
forc é par Je Pape. Conf!. 9, c. J , §. IJ ,p.
4]7· Celui qui ne peut con{entir pOUTr;:":-iJ
donner \111 ordre?
Je reponds qu'o ui) fans héfiter. Ce n'en
p as un précepte pour le Gén éral, (e!on
Suarez, lih. 6, c. 9, §. 20,p. 6 J6,cefl:
une iimp lc rc oole & une regle de politique.
.
La Société a pû lui tracer ce devolT , parce
qu 'il n'agir que dans fa qualité de Prélat :e~u
lier lorfqu'il conlent; elle nc peut lUi lIer
les mai ns lorfqu'iI ordonne, J:>3rce qu '.a!o rs
11 agit comme Vic aire d~ S. S,ége. Yod.J la
railon de droit, en voiCI une de poIH:'l uC' .
L e Général n'ordon ne, dans la pll-nitude
de fa fuprématie, que pour le wen de l'Ordre, fuprd Socinaum ... dd honam guhrrnaliont/n. Bul!. I!JO. Infl. Soc. J~f. 1.1 :lP' 2J. ,
col. 2, Il pourroit confenri r par complalranc e pour des Souverains, pour l'Eghfe
qUI dema nde Je Jéflllte, pour les protecteurs du J.é(ui te, pour le J(.(uitc Iui-mêt~e:
il faut le merre il J'abri dés importunités
qu'eJTuya Saint Ionacc pJr fJppOrt J (on
Co mpag on Le JaOy, Eouhours, 1. 4:1 P:)l.
C'cll pJr ce m otif qu'o n cJche Je pouvolr,du
Gén~ral dam la formule èes vœux, & qu on
f<tir (emulant de le re!l:raindre dans les
Con!l:it.ltions.
36 ,
Je parr. (ous folenc. Jes Bulles de Gré~
geire XIJI , p. 80, de Paul V, p. 1171
cl' Uhai n VI II , p . J43, p~rce qu'enfin une
(econde Bulle d'U,bain \l.m de 16 43 , p.
147 , a tranché le nœud en réfervant ce
pouvo ir,au Pape) & l'interdi(an: il tous les
Généraux & Legats à !..Jlcrc:l· ce qui acheve
de prouver que )u(qu'c n 164 1 le Gén éra l
étoi( déJigné dans la formule des vœux.
Pourquoi fubfil1:e t-elle fous les mêmes termes depuis CC!te Bu J!~? Po urquo i ne dit-on
pas qu~oll promet ~ Dieu de fi e p oint "J,ccepr er d'Evêché fans l'ordre du SouvcIa:Jl
Ponr ife ?
Je (..l is cette ob(>rv.Jtion) parce qu'jl ell
Ïnlpof'lible de (ç<lvoir (u r quoi compter avec
l es Jéfllites. 1°, Ceci dépend de l'lJltt:ntio n
du Profès dans l'érniffion de {es vœux; ca r
s'il Voue de ne point accepter <J'Evêché,
fans l'ordre de (on Géné ral, il n'y a pas de
raifon pou r Je rou mett re à attendre un ordre
du Pape. 2°. Le Géné ral peut fa ire rc[titue(
par un oracle de ~ive voix,les di(p?~ti,ons ,
foit des Conflitutlo ns, (Olt des Pnvtleges •
qui anroient été changées , ou même les
rétablir de (a pleine autori té. Il faut donc
renoncer à voi r dair dans la phîpart des
uf.lges de la Sociéré : ,ce q ll'~n ap~erçoi.t
bIen nettement, c'ef1: 1alfeél:a t,on cl obfcu...
tité.
Je fu is obligé de m'étendre davantag e
fur le clnquicme article de cette formule ,
par<:e que le peu que j'.n ai dit
dev.enu
objet de cn nlrove rfe.
Ce cinqlli.eme vœ u renferme ~eux proIllcil'es: la p»cmiere d'écouter touJours , &
en
�10 6
ne jamais refuCer de recevoir les con{eils du
Général ou de (on délégué; la (econde, de
Cuivre l'avis qu'on lui donnera" s'il lui P?roit
meiHcur que fa pro~re penfee. Je l'Hlre,
pour un moment ~ à J'ccan les phrafcs fuf.
peélcs qui (uÎvcnt ces paroles dans la f~rmu.
Je des vœux. L'obligation de recevoir les
confeils duGénérals'étend au gouvernement
du troupeau, ae pro rdla munuÎJ mihi im_
pofti IldminiJlralionc: de ~uel drci,t ~e Chef
des J.!(uites veut-il Ce meler du reglme des
DiocHes, & en devenir refponfable par
fe, con{cils ?
L 'Epi(co pat cil un fardeau fi pefant,
qu 'on exige de tous les Profès le v~u de le
(uÎr ; pourquoi le premier de~ Profès veut ..
jl, fans mifTi.on & {ans vOCation, en charger fa con{cience ? Le don ~u g~uvc;n.e"
ment cil: une Cuite de la confecr::l.tlon epJf.
copale :le Général & (on commis (Ont de,s
étrangers à l'égard du trou~e.au confi~ a
1'Evêque ; ils n'ont rrt la folhCltuue ~ m Ja
grace du Pafieur.
.
M ais, dit - on, le Prélat rejettera le
con(eil, s'il n'efi pas pour le plus grand
bien. Qui (çait fi l'autorité du Général ne
lui fera pas illufio n ? 11 n'efi pas encore
temps de difcuter cette quellion ; j'obferve
auparavant que, de droit commun, "Evêque n'efi point obligé de faire en toute o~....
eafion & en force d'un. vœu, tout ce qu 11
ya de'plus parrait; ce qui (eroit to rt onéreux & même dangereux, (elon Suarez.,
~{fil tnim onelOfa lIalde &> periwlis exp~Ji~.J
ob/igalio . L'Evê9ue Ex-Jéfuite y ellobhge,
d ès que le Géneral ou Fon commis le [om-
3°7
ment d'embrafTer ce qU'li y a 'de plus pu~
fait j le bien ne fuffit plus, il faut le mieux;
Je furveillant eft en droit d'y forcerl'Evê_
que, en conféquence de (on vœu, toutes
les fois qu'il Je trouvera convenable. C 'ell
une grande dépendance d'une pan, & de
l'autre une autorité énorme: ce vœu ell:
téméraire dans celui qui le tàit & dans ceux
qui l'exige nt.
.
L'abus qu'on en peut faire efi évident,
li l'o n fuppofe que l'Evêque a con(ervé
'luelquel - uns des préjugés de Fon Ordre,
{.lue fera-t-il , par exemple, fi Je furvcil.
lant lui expo(e , au 110111 du GJnéro.J, que
la .société a des befoins, qu'elle fert l'Egli1e, qu'il a été uni à elle plf les Ii\!ns les plus
intimes, que dans J'ordre le plm parfait de
la cha(Îté, elle doit avoir ulle part abondante dans la difl:ribution de fes aumônes ?
Cette inunllation n'eil pas la plus dangerc ufe de celles auxquelles l'E\lêque efi expofé par cette direélion fufpeae.
J'en tends bien qu'on di ra que c'en à l'~_
v êque à décider ce qui ell le plus parfalt_
Cette folution ne répond point alLX obJections que j'ai faites; & d 'ailleurs efi-i1 ?ie n
fi'!r que ce foit à l'Evêque? La formule aJoute tout de li.lite, que le vœu fera entendu
& expliqué fuiyant les Confiitutions :. & les
confiitlttions difent Ouvertement qu li faut
pour la perfeEl:ion (oumettre (Ol~ , jugement
a celui du Général. On fe récncra, f.1.11S
doute, contre ma propofflÏl'o n , f?us prétoxte
qu'il
reconnu dans les C~nfbmtiOn~ que
le Prélat n'a point de Supéneur dans 1 Or~
dre, flon 'il/od //abtQ/, 'lui Pra/J/us (fi, alI.
ea
�30~1
tfUtm dt Societfltt Supuioris lo~o. 1'av~ue
'lue mes foupçons ne [om pOlOt guéns:
ceae régie de l'Eglife cil trop connue pour
que les Jéfuit~s n'affeacnt pas de s'y rapporter pour cacher l'atteint e qu'ils lui donnent . ~·efi. leur méthode ordinaire. Je ne
puis dire :lU 1i.lrplus quelle dl: leur rllbriquc
à l'égard ~'es Jéfllites.de~c~ns Evêques: ceffent-i1s d' we de la SOCII~fC des N" T R [s 1
Saint Ign ace a dit: Ex nof/ris Ilon Epifcopis quJm Epifcopis i &:- ~n.c Bulle oblcme
donne au Gcnérnl JunfoTéhon fur les per{onnes même exemptes, ttÎam in exemptos.
Je «fOiro is donc voJontier5 que les léJi.ti . .
, t es devenus Evcqtles
.'
,.tlcnnent pl
us'a 1eUT
Qrdre que les autr~s Réguliers, !ans [çavoir au jufl:e la mc1ure de cene dcpendance ;. & je le Coupçonne aycc d'au,tant p.lus
d~ fondement, que ce vœu {jnguher & inconnu dans tous les Ordres cn dl una
preuve : ~e paffage mê~e qu'on alléguc ,~u
contraire Jull-ifie la conJeéture. Ce \'œu d ecouter & de fuivre les confeils (e cerrent
beaucoup de l'ancienne 1i.tbordin~tiOIl : le!
Auteurs des Confiitutions le fçavolcntblen,
& pour parer la cenfur~, ils difcnc qu~. J'E·
vêque fait cette promefle, Ilon pas gl~ II ~:.
connoiffe avoir un Supérieur dans la SOCiCté, mais. parce qu'iJ veut bien s'ohliger, par
lIœu, à avoir LOujourc tant d'igJJrJs pour!t
Ginù.d, qu'il If rrfoftra jnmùls d'Ù:OIl/lf
& de !lli"re fis confii/s, tfl/lIf}u'illu J"l!~r.,
nuillmrs 'lue fis propres idL·s ; le I Olll er.undM
jitit'clnt lts Confli/Il/Îons.
Cette continuation d'é-t1ard
ne doit - eUe
o
1°9
pns etre entendue (U1vant les Conflitutio",s?
le Général n'cil: plus Supérieur, je le veux;
aulTi ne dit - on pas qu'i1 ordonnera ni qu'il
recevra les appels des Jugemens de l'Evêque: mais {es confeils , cront J'exercice eil:
continl.lé , ne pé(eront_ ils pas plus que
ceux de tOllt autre particulier? Eil-cc·le rens
~es ~aroJes : L; tOut cntmdu fUj,'4nl !u ConfIJf~tlons? Qu on .nous exp li que donc ceue
énigme. Les Jéfultes (ont d'ét ranges gens
de vouloir toujours {e rapporter, dans Je;
vœux & dans les contra ts, à des Con{litutions dont ils prétendent avoir feuls la clet:
, V o.ici l'in.ferp.rétation qui fe prérente.
L Ev~que dOit ,cuivre le r:teilleur & le plus
parfait, fi Je Ge~éral le lUI propofe, cela efi
convenu; on dOIt entendre cette perfeétion
fuivant les Con!litutions , jux/a ConJlùutio_
nu. Ces dernieres paroles fignificnt de deux
chores 1'11~e ;.0\1 que le plus parfait, fuivant
les Confiitut'ons,
de (ou mettre fan jugement à celui du Gén éral; ou que l'on doit
décider par l'efprit des Conilitutio ns même,
quelle œuvre fêra préférée pour le plus
grand bien. Qu'o n choififTe de ces deux:
interprétations celle que l'o n voudra; je
demande que dira l'Evêquc fi le furveilJant
lui prouve que, fUÎvant les Conllitutions.
ce qui procure l'avantage & j'accroiflèment
de ~a Société, qui
toute confacrée à la.
~Jolre de Dieu; cc qui rournit de l'empl'o i
il (on zèll? & ~I celui des flljCts formé s dans
fan fein, et1: le plus grand bien pofIible? Je
défi Il le Prélat de répondrc à cet argument,
à. moins qu'il ne \'cuille.paffer pour l an(é ...
en
en
",{le, Voyçz NOTE XXXVI. infim,
�1 10
Je demande, en hndl~mt , pourquoi n'eft..
il jamais parlé de ce vœu dans les Bulles des
Papes? pourquoi l'a - t - on paffé fous filen" dans la Bulle Afétndmu Domino (page
80) 1 Si le Général des Jéfuites doi,dirigc,
les Evêques dans la charge pafiorale, il
étoit du moins néceffaire de faire approuver
au Pape ce régime, qui
nouveau dans
)'Eglife.
en
NOT E X. PaC- 22.
La Société approche de très-près de l'ét at Epifcopal, propinquÎ.ffÎl!1( vide/ur acctdere
ad fiatum Epifcopal,m. Sua,,{ de Ret. Soc.
Iif. 1. " c. 7, §. f, p. 4/0 •••. Proxim t acCtdit ad fiatum peifeElionis Epifcopalis. Ibid.
Elle dl: principalement ordonnée pour com-
muniquer & exercer la perfeaion en force
de (es vœux; & c'en en cela même que
confine principaleme nt J'excellence du caraaère Epifcopal.lbid. Mais comme l'EI'êque en renfenné dans (on territoire, 1. 6,
c. 9, §. '5, p. 6,S ,& que Je miniflère du
J Huite eO: univerfel , Suarez conclut, fans
héfiter, qu'un fçayant Profès efi: plus utile à
l'E&life , dans fOll état) qu'en acceptant un
Eveché : "'Iora/iler oc r(grt/oriur /ofjlundo,
Profiffi SocictaLÎs doéli. & rtl;giofi uli/iom
cront Ecclefiœ in [uo nllmili flllU pcrm.znmdo; &- miniflerio SOChl'lli.s.jide/iur e:xtrcendo, 'luam Epifoopm/;s flcceptando, 1, 6,
~. 8) §.2 2,p. 6/0 , ObJervel. ces mots, in fo~
Aumili fiacu : 11 n'y a que les Jéfui,'s qm
puiOent conferver l' humilité avec des IdéiS
fi propres il nourrir l'orgueil. C'e!1 dans le
Jrx
m~l}1e {ens qu'on di.t, hœc minima Congteg4.
tio , &- .que Richeome appelle la Société
cette fOlblette. Congr~gatjon; ce fryle leu:
.11 propre: R,badenelr. (Vita Ignat. L ugd.
'59 f, J. J , c. ' 4 ,p. 298. ) me' dans la bouche ~e ~aint Ignace ces étranges paroles,
que 1E&JI(e retirera plus de frdle du J é(uite
non .Eveque, que du Jéfuite Evêque: '11tèd
ubulOru pU~tplura fit [ruflus ChflJ1i Ecc/efia ~ tX nojlru nOn Epifcopis, quàm E ifcopu.
p
Jean Floyde di, que les Evêques qui fe
f~nt Re~lgleux,. montent en quelque manJere: c:fi la vmg.c-qu atriéme propofitio n
condamnee par la Sorbonne le 15 Février
16 3 1 • La preuve qu'en donne l'Auteur
dl: ",que les Réguliers ne .peuvent deveni;
~veques, (an~ la .permilIion de leur Supén~ur. L Ordlllation des Mini{l:res de l'Eg!J(e
felon lui, la (eule chofe qui rend
Un Evêque nécefTai re. P ,opof. 1 I.
On a attnbué aux ] éfuÎtes per(écuteurs
de Belnardll1 de Carde~i1~ , Evêque du Paraguay, des vers (atynques, où il eil: dit
d~e per(onn:: ne voudra perdre en faveu r
u~e fou~ml d'~vêque l'amitié des géants,
P:,d(r amlgS.f glK,anlu, por un Obi/po horg Mem. préle~té au Roi d'Efpagne en
,65: par un Religieux de S. François pour
1 Eveque du Paraguay, rapporté dans la
M?~ .. ,prat: t. 5, p. 101-, Cet excè1.. de té mentt::
a peme croyable; cepend!l'nt rie n
ne. (urprend lor(qu 'o n connoÎt le peu de
re{pell des Jéfui'es pour l'Ep;fcopa, & la
h?ute opinion qu 'ils Ont d'eux- mème~. L 'E.
Itre de S. Ignace al':< ] éCui"s de POrtll-
ea,
:I l.
ea
r
�~ .U
gal p\"uye ~u'il pC nl~1t co m me Laynez ru/
fa llicrarchle, & qu ri rapportolt le pou\' Qir des Ev êques à la même fource; &
dans la Le.ttre aux Jéfuites d'Efpagne, il
les prie de confidérer combien .eCl: élevé
noble & To)'al Je genre de vie auquel ils
font appellès, n'y ayant aucun~s fon [t.ÎOfls.
pins fublimes ..que les leu rs, ni parmi les
hommes, ni parmi les Anges. lnd~ vidul
j
J,icct, ad quàm ctlfum ~ nobi[t &- regalt gtnus
",ivtndi vos tXlultriê ; cum nu in hominibus
suc in ipjis Angais •• ... mJllwn txtrcitium
j
officium9ut jùblimius repairi po.Ui:. Epifl.
Prœpof gmtr. 1 6 J ~, p . 31. Ccll ain G qu~
'penfoit fur la vocation des Jéfuites le plus
faint & le plus humble de tous. Il ne vou-loit leur faire envifager cette grandeur de
-leur état, q ue pour radoubler leur zèle:
~e fentiment d' orgueil a. pris le deerus.
N OT E X 1. pag.
1
t, 1).
On connoÎt les p ronoflics {jnit\res du
pieux & fçavant Melchior Cano (ur ceue
Société : voici (es parole!! dans (a Lettre
ou Pere Regla. ConfefTeu, de Charle;Quint: t( Plût à Dieu qu 'on ajoutât foi à
mes paroles . .. . Si on l aiIT~ marcher !:s
Pe res de la Compagnie du meme pas qu Ils
ont commencé, D ieu veuille que le tems
n'arri~ pas où les Souverains voudront
leur rëfiner , & ne le pou rront. 1)
Chartes - Quint, Prince habile & ~o n·
{ommé dans le gouvernement, eut touJOl~r~
de la défi ance pour cet Ordre. SacchlnJ
hijl. Soc. hf part, , , lib.
l,
n.
1 12...
phil'ppe
~IJ
Ph ilippe II a COnnu le da nger de leut'
R égime & de leur Doélrine j mais (on ma.
ri~ge ~;vec l'Infante de Por;ugal avoit été
~egocJe par Laynez.. Les Je(uites ont touJours (outenu ~on p~rt! en Angleterre COIltre EII(abeth; Ils lU I Ilvrerent le Royaume
de Portugal ; (on Traité avec les Gu i/es fut
fait par leur entremi(e; ils {ubomerent
Pierrre Panne Cn '598 pour aflàffiner le
P{ince d'Orange {on ennemi; ils étaient lés
efpions dans toute l'Europe; ils portoient
Je fe ~ dans t~us les 'pays Où (a politique allumolt des JOcendles. Il étoit inévitable
qu'ils n'eulTent quelque crédit dans (a Cour:
cependant {es inltances auprès de Sixte V
& de Clement VIlI prouve~t qu'if n',voit
pas perdu de vue les avis du célebre Arias
Montanus, qui penfoit & éc rivoit {ur les
Jéfuites comme l'Evêque des Canaries.
C'étoit dans la prem iere aurOre de la
S.oc~été, que le favanr & pie ux Ca...,o prédifolt tous les maux qu'elle devoir produire!
il craignoit de n'êt re {emblable à CalTandrc .
Çes prophéties ont eu un fon plus finglliier :
11 y a encore des incrédules après l'accom..
p lilfemenr.
II accu{o it les Jéfl!ites de vouloir en quelque façon concentrer dans leur Société
l'~gl i fe dont ils uUlrpoient le no m. C'efi un
fait prouvé par les Conl1itutions qu'ils juge~t la dofuine. & réforme nt l'Eglire elle.
me me : les dec rets de leurs Congrégations
fOnt ~es Canons. L'on afTure qu'ils ont un
recue il des aéles des Saints prétendu s de
le ur Ord re, intirulé, M éno loge' & leurs
, hos répetent en tous lieux que' la. Reli~
~~
g'on ne peut {ubiiller falls eu,<.
0.
�1'4
11 annonçoit aux: tlTi,ntes 9ue le ~ems ~r..
riveroit où ils voudrolent refifie r a la Société , & ne le pourroient pas: nou s avo ns
vu (es armées combattre contre les troupes
combinées de deux R ois.
Mais quel en donc le but ~ue Ce. prepoCe
cette SOCIété redou table? C en ICI que les
uns Ce li vrent à t oUS les Coupçons que l'im agination leur .prHente , & que les autres
(ous leurs yeux.
refu Cent de voir ce qui
Les rêveries des plus célèbres J éCuites rur
leur origine & (ur leur vocation font effrayantes , fi, com me il y a toute apparence , les proiets de la Société (ont propo rtionnés à 1 idée qu'elle a d'elle· même & de
{a de ll:inarion.
Je m'en tiens à ce que nous apprennent
Ces loix & (a conduite : la Société p.O: la
Troupe choiGe du camp de J érufalem; elle
doi t (oumente toutes les nations à J. C.
R oi de la terre; elle eO: (u(citée pour la
~ropagation de la plus grande gloire de
Dieu; elle cherche à l'é tendre en y fairan t
concourir les moy ens humains, en s'emparant de l'erprit des Grands qui donnent l'e...
xemple, en gagnant des Cardinaux, des
M indl:res, des favoris, en e.xterminant les
hérétiques qu 'on ne peut converti r, en né·
gocia nr des traités & des alliances, en (ufcitant des guerres & des révoltes, pour favori(er les intérêts de la Reli gion .
Cette maniere d'e nvi(ager le devoir qu'elle
s'en prefcrit de procurer la plus grande
~loire de Dieu, la conduit naturelfe~ent
a. vouloir s'attribuer la domination uO\\'er{elle par principe d'é,at & de confcience,
en
0,
•
d'li PI
y..pourmleux 1 pofer les moyens huma'n •
auffi a-t-eUe ,fi ni par réï)eI en Amér'Ique,
1 .5 .
pour alTurer J œuvre de ieu & le falut des
peuples.
Si elle eut autrefois de vaRes projets
po~r les Papes ~ fur les Papes, je crois
9u Ils, (o~t rallenns, & qu'eJle compte auJourd hUI beaucoup plus (ur elle-même,
ne do~te pas que fi eUe pou vo it établIr un ~ahfe Monarque univer(el qu i fû t
(ous fa dependance, elle n'y tnvaillat de
toutes (es forces, En a-t-e lle formé le l ,
' li '
l '
pan.
ou na plre-t-e le a la domination univer..
~elle que par la direétion , les pr.He n ~, J'artl~ce , la vengeance & les intrigue) multi_
pliées? Je m'en tien s à ce dernier parce
que les preuves en (ont éVidentes: Tout
eft croyable au furplus , quand l'orcrueil eil:
poulTé jufqu'au délire.
0
~(erai -.ie le d~re ? cette plus grande
glOire d~ .Dleu, qui en le mot du $U ~ , da ns
ce tte Ml ilce? me. paroÎt une idée (àHt.teure
de Cbevalene Elpagnole, qui entlamma le
zèl.e ,d'un G lI~rr~er pieux & pénll~nt, &
~Ul etant ampltfiec & mal ime:prétée par
. es enfa ns , e~ dev~nue. la. plu:, dange,eu[e
,lluGo? qu.e lorg ue ll ail Jamai:, faH n<litre
dans 1e(pnt des norrunes.
I.e n'aŒurerai point que cette exprenion
fû t IOconn~le avan~ 1~ Société: C.lr qu e n'at--<J,n r.as dit ? .Je n ~I garde de difcon venir
qu el e ne COl t aUjourd'hui (.,) employée
.le
d (l) La pl us grande gloire de Dieu 1 dans l'Or.li(on
c. la ~clfe pour 5. Ignace, ell cciii: que J'E ,I(e opi
fOIt dé,a par Ca ~fédICa (ion : elle cn mire c; oppofi:
fIOn avec II. momdre gloire qui étoit re ndue a Die~
o ij
�ll6
dan s un (ens très-julle & très-bon: elle elt
conftamme nt nouvelle dans le (ens en_
tendu par les JéCuites; .on ne la trouve ~oint
dans les Ecritures, nI dans les ConcIles;
J C. s'émit contenté de chercher la gloire
d~ {on Pere ' 'llJœrit gloriam ,jus qui mijit
rom . Joan. 7', 18. S. Pau l (e bor~oi( à e~i
ger que les Fidèles filfent tout .. la gloire
oe D ieu. Omnuz ln g/orlam D el [aelit. 1. Cor.
I O, 31. La Société a des viles pl us rel evées, elle fe charge de procurer la plus
grande gloire de Dieu.
Nous prions tous pour que le ~om ~e
Dieu {oit fan&fié , Cauch . COIlCII. Trzd.
part 4 in expof. Or41. Domin: p:tit. 1,
If. ~ ; ce que nous d;mand~ns a DIeu, ~ es
J é(uites l'operent. L Evangde ell la glOire
de Dieu & de J. C. (elon S. Pau l 2 COTinth.
4, v. 4, & J . Ti rnoth. 1 l ,4: mais cet Evangile dans lequel!' Auteur & le con(om;nateur de notre foi trOUVQlt 13 glOire pë!rtë! lte
de fon pere & la (ienne, n'a pas fuHifamment powvû à fa propagation, par J'établiffement du Minifière hiérarchique; &
rEglife ntétoit point allèz puifTamment
courue par les Ordres Religieux qu'eHe a
approuvés.
Un nouveau Minifiere, plus ferti le en
moyens) vient apporter un nouvel Evan-
re-
par le culte "/ udaïque. Les J éfu i te~ dam leur (yllim.
comparent a gloire qu'ils opere ot a\·cc celk! que
J. C. recevoit de l'ordre hiérarch1que & de toutes
les Sociité~ religiE:llfes.. avant leur établifTemcnt.
L or~ueil leur fa it prendre auffi plus de part que
l'Egh(e ne lenr en donne dans ces paroles de J'In.
trou : 1" nOmJnt hfu omne genu fldlalllr, , itltl..
'Ûlm, u TrtJlrium 6- infirnoTllm!
~17
gae, & procurer à Dieu une glo ire plu.
grande que celle qu 'il retiroit du Minil1:ere
.ltabli par J. C.
. E~. ~tfet, fi J'o n confidere ce qui a été
Jufqu ICI opéré dan s l'ancienne & dans la
nouvelle Loi, rien ne reffemble aux Jéfuites p~)Ur l'étendue & J'univerfalité de leurs
fon éhons. J. C. a renfermé fa prédication
dan~ la ~l1dée ; les Jéfuites afTociés par leu r
Inlhrut a la fin de fon Incarnation, fe répandent par tOute la terre. Les Apôtres ont
po,;,é. Je nom de J efus parmi les nations,
~ aJs Ils n 'e~tend?ient ri en à la politique )
Ils ~e fçavo~ ent ni faire des préfens pour la
glOIre de DIÇU, ni conduire avec dextérité
un~ intrigue utile à J'Eg/ife : ils fe re nfermOlent dans le min ifiere de la prédication
& dans J'opération des miracles; les mêmes dons Ont éclaté dans la Société mais
elle a bie n d';lUtres relfources pour re~dre à
J'Eglife des fervices importans.
~'a~cie~ Minifiere e~c1é{jal1:iql1e ne con.
~OIITOIt po lOt aiTez le meIange utile des motI fs & des moye ns humains pour-parvenir do
la fin furnaturelle; c'eft de cet art fublimc
que réfuJte, par Je minifiere des Jéfuitcs ~
la plus. grande gloire de Dieu: ils ont la
prétentJOIl de tOutes les vertuS" ils ne né~ig~nt aUCuns talens, & leur' prédicarion
eil: !ouven t aidée par ceux qui paroilTent les
molOS apo ll:oliques ; jls gagnent des pro fe~tes pa: la fl atterie, par [es préfens, par
es fen'lces profanes, par des amufemens
agréables, & le regne de l'Egli(e (e trouve
tOUt d'un .co~P établi par le jeu m~me des
pallions; Ils Intéreffent pour la bon ne caufe
o iij
�~18
la cupidité, J:ambition , la v~nité) la curio{rté. Les Apotres ne (ça.volent que prier
pour leurs perfécuteurs , cela eft très-loua_
ble : mais fi l'on peut s'en défaire, & leur
lubfl:iruer adroitement des Princes mieux
intentionnés, l'objet eft bien mieux rempli,
puifque la plus grande gloire de Dieu confUte à multiplier les adorateurs.
Les Jéfui tes lont officieux, complai{ans ;
{ecourables ,emprelfés; & quand la politique religieufe j'exige, implacables & cruels.
Gregoire XII I. leur a permis d'exercer la
médecine, & d'employer par la main d'autrui le fer & le feu pour guérir les playes;
ils traitent de même, quand il le faut, les
maladies du corps politique. Le même Pape
avoit autorifé leur commerce au Japon; ils
ont rendu cette faculté univer{elle, p_arce
que leurs richeffes donnent plus d'effoT à
leur zèle. Ils Cont mendiants pour l'amour
de Dieu, ils deftrent d'être riches pour fa
plus grande gloire. Ils font Rois en Amériques, Mandari ns à la Chine, Négocians
par-tout, Poëtes, Compofiteurs de fables &
de ballets, Empyriques, Mathématiciens,
Ingénieurs, AmbalTadeurs, 1vliniftres,
Courtifans : & d'autre part, ils fe difent
Apatres , Doéleu rs en jfraël & Martyrs. Tls
prennent toutes les formes pour procurer en
tons te ms , en tous lieux, & par touS les
moyens, la plus grande gloire de Dieu; .&
Comme la plus grande gloire de leur SOCIété eil le plus puifram moyen pour y parvenir, c'eft à celui-là qu'ils s'arrêtent,
11 efi: vifÙJle que ces hommes univerfels
ne peuvent Ce diriger que par eux-mêmes
119
dan.s cet~e va fie & pénible carriere , qui ne.
{ut JamaIs .ouverte qu~ pour eux: que d'obfta~les (ero~ent app~aOls, & que la gloire de
~I~U (eroIt parf~tte, fi leur domination
eto lt par-tout palfiblement établie & reconnue! Pour y fuppléer, il faut réunir
toutes les forc~s de ce Corps de la maniere
~ a llus propre a augmenter (on aétivité, {on
I? uence, & fa puitTance: de-là le defpo_
n(me, ~ toutes les ~ngularités abufives de
ce RegIme. Un efpnt attentif apperçoit aif~~ent la chaine qui, de la recberche ambltleufe de la plus grande ~Ioire de Dieu,
condUit aux pl us grands cnmes.
.Une fin li relevée & fileu affortie à la
{OIbleLTe hum aine, a fait es Saints· mais
elJ~ a {ait encore plus d'intrigans , de ~ifion
naJres, & de fanatiques capables de toutes
les horreurs que peut enfanter la fuperfiition.
NOT E XIL Pag' JI. 99.
S. Ignace avoit toujours recommandé
l'attachement fidèle à la Doélrine de Saint
Thomas: la Théologi e de ce S. Doéleur
ell la (eule dont il {oit fait mention exprc{}è
dans . fon R églement pour les Ecoles de la
Socleté: ln Th~oLogia l~g((ur VelU.J &- No~
'Vum T(flam tnl~m, &- Doflrilla fcholaflica
Thom~J &- ln (4, 'luam pojùiVOnl vocant .
tltg(;-IUr li aUloru, qui ad fcopum noflrum
magl.1 con1ltnin vidtbuntur. epI/fi. 4, c. f 4 ,
§ 1, p.J97. En Théologie on lira le Nouveau T ellament & la Doéhine fcholafiique
de S. Thomas; .l?our celle qu'on appelle
pofitlve, on chouua les auteurs qui paroi-
p.
OiT
�l-; 10
tr nt convenir davantage
ention étoit conçue en
à notre bat : tel
le texte des Conll:.innions. La
c~s
D~d3ra
termes: On ex-
liquera encore le M aitre des Sentences;
P
. Il
r , à la fui te des tems,
quelque
m ais
,
Il . autre
, .
Th éo logie, non contraire. a ce e-cl, eto,~
jugée plus utile aux étu dl ans, comme 511
paTa iIToit quelque ouvrage en ce gen~e ~Ius
accommodé à nos tem s , on po urrOit l,expliquer après un mû r eX:l.~en :1 S ed fi.vldertlUr (unporis dUlI.rfo alram . TJl(O'O~ldm J
huic non conutJfiam J fludenllbus ultllOrt~
fore; ut fi ali'luo. confiCtr~fllr J ,'lUtE hu noflns
umporibus accommodalJor vldutlur J &,.
Congr. , J Dur. 6 f J p. 468.
.. •
Il Y a deux chofes à conudérer ICI , ~ ordre des ~ tudes, & le fonds de la dotlr'"' ;
le Profe{feur pourra fui vre I~a méthode de
S. T hom:ls, ou celle du Maltr~ des Sentences
ou même dans la fU ite queJq~e
méthode nouvelle. C 'eO ce qui a été pratique dans toutes les Ecole: .
.
,
Pour Je fonds de la TheologIe, on s attachera à S. Thomas, & l'on n'adopte~a
point une T héologie contraire à celle-CI,
fOlls prétexte que l'ordre, en eO plus, mét,hodique huic non (Onlfanam .... C eO a la
Théol~gie de l'A nge de J'Ècole que ces. paroles fe rapponent princi.p a~e~ent: Le bvre
de Pierre l ombard eto lt indique CQinme
mét hode,
•
Laynez fit {upprimer cette c1aufe gcoon:
te ; fon penchant pO lI r les n~uvea lltés, qlll
_woit de}a pant dans II: C onCile de T rente,
quoique retenu par les exhortation~?u Fo~
dateur, & réprimé par {on auton te, {e ht
•
•
r
l'rD'
Jour apfés la mort; la
eclaratrofl fut ré:
digée de la maniere lui Vante :
M ais Ji dans III fuiu des UfTZ.J On voyoit
Iju 'un aUUur dût élre plilS lJli/~ aux Thiolo_
gims, comm!Ji On f.ûfoit un~ Somm~ ou Un
livr~ d~ T~iologù fcholüJlt9ue 'lui polrtÏl plus
4ccommod~ aux lems ~ on POU"OIl i'expli_
IjUU.
L'addition {uperflue du mot Summa parcÎt affetlée pour réfléchjr {ur S. Thomas.
mai,S ce qui eil beaucoup "plus eJTentieJ, o~
fe re{erve de prend re de nOli VeatLx guides,
n on-{~ulement pour la Méthode, mais enco re. pour, la do8:rine, en (uppnmant la
d élUte, hwc nOn ContrllTiam.
La Congrégation V. mani(dle la même
int.ention, Dur. 56. prœf.ll. ad Reg. de dd.
o/zn. p. 56 0 . On doit lùjyre S. Thomas
( y e/l-il dit,) parce que Clement V Ill.
le deftre, parce que les Confiitmions nous
l'ont recommandé, ~um nfJbis commmdtlnt
& parce que la Société devant s'attac her ~
la doarin e de quelque Ecrivain qui paroîtra
la plus con,'enable am: nôtres (ConJl. 8 ,
C. 1 ~ ln Dul. K,) on ne trouve point dans
ce tems, de doll.rine plus ÎlIre & plus (olide
que ceUe de S. Thomas, hoc umpon; ce
n'ell plus la methode feule, c'ell la doctnne même qui ell {oumitè à. l'empire du
temps. S. Thomas étoit enCOre en apparence le D otleur du rems, Suarez n'avoit
point écri t.
On peut voir dans l'hi~. de la Congrég.
de tluxt!. ch . " quelle a éte dans la Société
l'époque des opinions nom'elles qu'elle a
embrJ lfées, & dans le ch. :1. les fuites de
Ov
�~e
31>
projet Cormé, prelque en naitTant, d'a-
bandonner la doanne de S. Thomas.
NOTE XIII. Pdg< 34.
La Société déclare dans la Congrégation
1) , decr. 8, qu~ co~unément elle veut
b ien dans les dl(pohtlons que font les JéfUite;, s'accommode r aux loix des Nations
qui ont déterminé J'âge requis pour avoir la
faculté de diCpo Ce r. Il efi bon de Cçavoir
pour l'intelligence de ce Decret, que dans
le Cyfiême de la Société l'abdication des
hi ens doit être faite, non par un tefiament
qui demeureroit en [ufpen s jufqu'à l'emir.
:fion des vœux de Coadjuteur ou de Profès,
mais par une donation qui lie fur le champ
le jeune Jéruite. Or il n'ell pas néceffaire,
[elon eux, qu'un ~eligieux ~it atteint J'âge
re quis par les
L OIX
pour dtfpo(er de
lés
biens, il futfit qu'il ait J'âge requis pour
être Rcli~eux dans la Société: la loi civile
eO: fans °autorité, parce que les Jé(uites
{ont indépendans de toute JuriCdi&on Céculiere. Ces maximes font parfaitement dé~
velopp ées par Molina près de cent ans avant
la Congrég. J \.
Cum 1/tro tdm hi, qUdm Novitii, txtmpû
jam ab omni jurifdillionc Principum fttcula Tium , dt fuis honis difponant , a/qut in commune Eccltjit! & rûigionu honum , ~ ad jint,?9"t fuptrnd/uraltm, idqut tfficiant tX SOCI(taÛs Conflitutionihus 4C InJliluto à Sanaa
Stdt apoflolica approbotu; confiqutnJ P'~
[tflù cfI, ut dd hoc ut ,jufmodi di!poJiuo
...lid. omnine Jit, nmffi non fit Rd'flofum
.
.
.~
IL'
4t1Jngtrt Vlge.J1mUfn quintum fut! tt/mis 4nnum ~ fid fat~ ,tJJt ut tjus fit ttl4tU, qUl%
fuffi~1I ut ~ûlglOr~ noflrtl! SocÏttatis fit.
Molina dt jUfl. & JUT. t. 1, tra8. 2, difpm.
IJ9, n. 7, p. flJ.
, Mai s c~~me il y a des Tribunaux (écu_
Ilers a!fez InJufie~ your ne pas vouloir reconnoltre ces pnviléges , il arriveroit (ouvent ,que les préc~uti?ns prifes pour affurer
les blens du Jéfulte a la Société, tourne_
roie~t Contre eUe-même; plus les aé!es
ferolent folemnels, plus il y auroit de dan&er d'en perdre le fruit. Il ell plus SÛr de
s accommoder aux loUe civiles la Société
aya nt le choix de hâter ou d; reculer le
mome nt de l'abdication.
NOTE XIV. Pdg, 44.
Voy. Suarez, dt Rtl. Soc. JtJ.l. 1, c. l ,
§. f, p. 3 8 J . La Société prend à jufie titre
le nom de Société de JéCus Celon Suarez
m~is elle n'appelle point fes' enfans JéCuites:
Ib,d. q. 6, p. 384. On a déja vQ dans la
Note VIII. que ce nom fafiueux de Société
de J eCus a des conCéquences plus CérieuCes
qu'on ne le penfe aujourd'hui commu né_
men,t. Ce n'étoit point fans de puHTans
m?tlfs que les plus grands hommes Ce récnerentcontre cetteuCurpation dès l'origine
& que l'EgliCe Gallicane la condamna.
ell fingulier que ce qui a été vû avant l'é~énement, Coit obCcurci après que l'expéflence a confirmé la conJeéhtre. Le nom
myllérieux de Société de JéCus renCerme
toutes les prétentions ambitieu(es de cet
Ii
Ovj
�O rdre
·;1 ' 4,.Ion orguel;
'J il nent
.
qui noumuent
à l'idé~ de fucceffion à r Apofiolat & au
(yllême qui concen;re l'Eglife dans la Société . les Jéfuites 5 appliquant par-tout les
paroles d. S. Paul: jiJeI". D'In P" q"tm
'J'oc4ti eflis in Societattm filu .9~ JtfU Chrijh.
Melchior Cano dans fon traite. dt /oc. thtol.
1. 4. c. 2 . aer~ avoir .démontré que la Société de Jetus déf,gnée par les paroles de
S. P atù, eO:' J'EgliJè fans al1cu~ ~ollte )
ajoute ces paroles: Que ceu~ q,U1 ulurpe~t
ce nom prennent garde de ~ Im',ter les heretiques , qui fupp.ofent que 1 Eghfe eil renfermée dans le {em de leur Cette: qUet fille
Jubio Socie!tts cum ClzriJli. E cclefid Jit, 'llti
titulum ilium fihi arrogant, hi vidttlfu an
luut/icorum mort pen(.I fi E cc/tfia m exifltrt
mellli,'n/ur. Suarez répond que le mot de
Société ~'applique communément à la guerre
& au commerce; & que dans cette guerre[aime & ce négoce tpirimcl ~ il ~omiem
parf:J.itement à 13 Compagme d 19nace ;
qu'elle a'pris le nom de Jéfus pour que ce
Nom adorable rot plus profondément gravé
dans tous les cœurs.
A l'objeélio n de Cano, que c'eil un .or.
gueil jnfupportahle de s'arroger un tItre
qui eil celui de l'Eglife u", verfelle., SU"""
replique qu'on ne peut être taxe d'ar~o- .
gance , que Jorfqu'on s'attribue un bIen
~ u'on n'a pas opére , & des vertus qu'on
ne poffede pas , ou que l'on r,apporte
~ (oi-même des avantages qu'on tient de
Dieu ; qu e (ous ces deux points de vûe ,
il n'y 3 point de reproche à fa ire à (a ~om
p'gnie, Après cette humble déclor.uoR,
~~1X
Il produi t les titres
Compagnie, pouf
faire voir qu'elle e il pa r l'efprit & par le.
(onétio ns) fi ce n'eil pa r le te ms & Je lie u ,
la Société de féfus ( 0 0 chef, dont eHe tient
(on origine & fes progn!s. l. I. c. I. §. J 2.
p. 38 r. Les Au teurs de l'Image d u premier fièc1e n'a uroient p as mie ux parlé.
•
NOTE XV. Page p.
D es Clercs vivans en commu n , & ne
pri ant jamais en commun) s'éloignent viiiblement des maximes de l'Evangile. L'idée de fe rend re plus ut iles à l'Eglife par
leurs talens que par leurs prières) n'ell ni
humble ni chrétienne ; c'eft Oppu ye r fa
confiance {ur fa propre force & (ur les
rnorens humains.
l eft. des Ordres approuvés , qui ne
font p'0mt dellinés à l'office du chœur,
mais dans lefquels il y a tous les jours des
exercices de prières communes. Les Con~régati ons occupées fpéciaJemenr des fonctI ons du zèle & de la charité , célebreot
les Offices en chœur, au moins dans les
jOll rs auxquels les devoirs de la Religion
'ppellent les Fidi:/es dans les Eglifes. Les
J éfu ites en font difpenfés ; cela elt de la
fu blhncc de leur l nnitut) SUl1rt{ 1. ro,
c. '.4 ) §. 3 ) p. 181 ; ils veulent bien s'y
.nTllJetrir , ,Jorfq u 'iI le faut pour mettre en
Vogue leurs d laires & leurs confeffion
•
naux
CQnfl . 6, c. 3. D,cl. B. p. 4').
D u refte, ils n'ont par leur Regle ni priè!es publiques, ni prières communes: car
Je ne pari. point de leurs Litanies du foir ~
�)16
Jon! l'époque & l'objet ont donné lleu ~
tant de commentaires fatyriques. Ils ont
des heures de méditation particulière) que
des gens d'étude tournent aifément en réflexions pour la compofition des fermons
ou des ouvrages de littérature.
Jamais ils ne s'aiTemblent pour implorer
le (ecours du Seigneur, fans Jequell'hom~
me ne bâtit que (ur le [able; iamais ils ne
Ce réunirrent pour célébrer (es louanges dans
fon Temple, & pour lui demander de les
préferver par fa grace de l'orgueil & des
autres miferes de l'humanité~
Leurs momens font trop précieux; ils
font prerrés de faire des converlÎ.ons, &
ils ne veulent point (onfum er le tems à
prier en commun, pour que Dieu difpofe
les cœurs.
Cela
inconcevable dans une Société
religieufe, qui Ce pique d'unir au plus haut
dégTé la vie comtemplative à la vie atli·
ve; mai~ce qui en encore moins édifiant,
c'ell qu'ils font gloire de cette cfpece de
dillinétion: elle nourrit l'opinion qu'ils ont
de la furéminence de leur mininere: ils
laiffent à d'autres le foin vulgaire de prier
en commun, la gloire de la Société en (e-roit obfcurcie, fuivant Sacchini ; des œuvres plus éclatantes lui font réfervées. Confl·
6. c. J. §. 4. p. 41>. Cell-là fon pan age, & il ne raut pas qu'aucun de ces Or·
dres defiinés à chanter l'office, entreprenne
de le lui difputer.
Jefus-Chrill & les Ap&tres ont conflamRlent réuni les exercices communs & pubUes de la prière avec les fonéiions cxti.-
en
32 7
rieures du rninifiere évangélique; ft/QS vu;'
(dileJlt les Apôtres) oral ioni & miniJl(Tio
'fItrbi infl,mtf!J erimu.r, Afl. 6. , 4 ; ils tra"ailloient avec un zèle infatigable pour le
bien des ames, & ils prioient D ieu dans
J'affemblée de s Fidèles pour qu'il daignât
verfer {es bénédiétions fur leurs travaux.
Geux qui ne voyent pas que le fyfl:ême de
la Société eO: contradiétoire avec l'efprit
de l'Evangile, font aveugles.
NOTE XVI. Pag' 19.
Suarez convient que, depuis le Concile
de T rente, il faut fe préfenter à l'Evêque
pOUl lui demander la permiffion de con{effer ; c'eil: un effet, dit-il, de la bonté
du Pape, 'luamvÎs ex benignitau ipJiu..s P ontificÎs re'luiratur confinfus Epifcopi ut condicio ntetjJaria, de Rel. Soc. 1. 9. c. ], §. 8,
p. 666. Mais on ne peut pas dire que ce
confentement de l'Evêque foit une grace
pour un Jéfuite , ni une vraie délégation
ou conceffion de juri{diétion ..... L'Evêq~e ne peut la refufer avec juflice , fi le
{uJet en idoine. Nunc vuo flantt privJÏtgio ~
non pOffunt juflJ negare hanc liccntiam , fi
perfona tfl idonea , quia tfl contra Pontificis
vo/untaum & inltntionem, qui hac ralione
ahfoluû canctdit hanc focultatem, ibid. Ainu
la jurifdia.ion émane du Pape, undè pu Je
ab il/a manat, ibid. Mais c'en par l'entremife du Supérieur que Je Jéfuite doit la
recevoir, & c'en le Supérieur qui lui confere la faculté fubflantielle d'entendre les
confeffions, & 1. jurifdiéiion nécejfaire à
�'31 g
fet effet: fubJlantidlis flcu/ld', UI fic di~
Colm , auditndi cOllfl1Jioncs J & jurifdi8io
ntaffarill. Suarez ibid. J. 9.1 C. 2 J §. J )
p. 675·
NOT E X V l 1. Pag< 60.
Les Jéruites abrolvent des Cas rére,yés
au.x fvêques, SUdU{ de Rel. foc. 1. 9, c. 2,
li. "1, p. 677 ; ils abrolvent des Cas r'.
rervés au Pape. Ainfi le Jéfuüe ayant reçu
le confentement de l'Evêque, exerce dans
le T ribun al de la pénitence un pouvoir
plus grand que l'Evêquc lui - même . . . .
Alex andre VU. a condamn é cette preten.
tion pour les Cas re(ervés aux Evêques j
elJe paraît abandonnée dans le Compendium
privileg. v. Ahfolulio:l t. 1 , png. 265 .. . .
Clement VIII. en , 60 1 , & Paul V. en
16, 7, avoient défèndu aux R é&ufiers d'ab{ou~re des Cas réfervés aux Eveques; mais
le F reTe Bauny difoit que ces Bulles n'avoi ent jamais été reçues en France, qu'elles
n'obligent que ceux qui (ont au de-là des
Monts. La Sorbonne condamna cette pro.
poJitioh le 14 Avril 164 1 ; c'eft le onzieme chef de la cenrure. Les Jéfuites y
{~u[crivent-iJs ? la Congrégation des CarQ>naux, enfuite d'un ora re d'Urbain VIIJ.
avoit dérogé au po uvoir de s Régu li ers pour
l'ah(olution des Cas rérer"és aux Evêques;
mais Bauny répondoit que cet avis des
Cardinaux n'avoit jamais paru en France
av.ec !es formes requifes, qui font la pU-.
bllcauon (,. riception d'icelui par ceux J 'lm
k fait import. : ce font res paroles. Il
ea
3>9
remarquable que les Jéfuites ont voulu {aire
valoir en Fra nce leurs priviléges contre
nos Libertés, & faire va loir nos Libertés
contre les modifications ~ue la Cour de
Rome eUe-même mettoit a leurs privilé ....
ges. On ne fait jamais à quoi s'en tenir
avec eux.
Quel trouble n'ont-ils pas excité dans
l'Eglire de France par leur obltination à
vouloir confe{fer fans aucune (orte d'approbation de J' Ordinaire? La di(poJi tion du
Concile de Trente étoit , diroi ent-ils, ef{enriell ement répugnante à leur Innitut ,
Cong o 3, p. S29 : leur z.èle pour nos maximes ne leur permettoit pas de s'y (oumettre.
Ils éto ient Ultam ontains pour (e jouer
de~ conditions de l'a8:e de Po iiTy , & FranÇO.lS fimulés po~r {e {oulhaire aux di(poti tlons du Concile les plus confonnes à
notre di(cipJine.
Tout cela en (ans remède. Tant que
leurs priviléges ferom décidés légitimes
dans leur opinion, ils trouvero nt les moyens
d'en abufer, ou de nuire à ceux qui les
em-.fêchent d>en jouir.
Le P~pe dont ils tiennent leur pouvoir,
eft. Ordmai re des O rdi naires j il a toute
PllllTance dans l'Eglife. L'In!l:itut en né..,.
ce{faire à la Religion ; les priv iléges 'ont
été donnés pour le bien commun des ames.
Tant qu 'on ne changera pas ces principes ., tOUt eil à craindre de la part de la
Soc~été ; & quand les changera-t-on?
SI le Pape limite on (ufpend quelques!
un s de ces priviléges , c'eil par bonté pou..;
�les Evêgues
33°
btnignitau : ces motifs de
bonte peuvent cefler ou céder à d'autres.
tX
Il faut de plus que le Général ait aulIi la
bonté de ne pas rétablir les priviléges ; il
Y a même des ~or~ns honnêtes pour con.
ciliee tous les tnt<~rets.
Suppo{ons, par exemple, qu'un privilé~e qui leur. eft c~mmu n ~vec les autres
Reguliers, aIt des tnconvenlens par (a généralité, on le révoquera pour donner quel.
que fati>!aélion à l'Ordre épifcopal, &
l'on pourra même l'ôter du catalogue des
privileges de la Société. Un or~~I~ de vive
voix le rend au Général; les Je{lHtes, gens
plus habiles & plus utiles, en feront en
{eeret, & au beCoin, un ufage prudent
& modéré. P,œm. comptnd. privil. p. 261.
Modera/us & prudm.r J ConJl. 10 J c. unie, §.
12 , p. 447.
NOTE XVIII. Pag,61,
Ce fut un Jéfui,e qui le premier fit im.
primer en France la Bulle in cana Domini,
que les Ligueurs vouloient introduire. Hen·
ry III. fit mettre en prifon le Jéfuite édi..
teur, & l'Imprimeur; peu s'en fallut qU'Il
ne leur ôtât la vie, fi l'on en croit le fameux Jean Boucher, Curé de S. Benoit.
Il ajoute que le Roi haïtToit les Jéfuites ,
qui furent toujours odieux aux hérétiques;
qu'il empêcha le ur établifTement dans plufieurs Villes 0\.1 ils étoient défirés par la
plus (aine partie des citoyen5 ; que le
fuite Campian fut exécuté, & les JéfUites
perfécutés en Angleterre , dans le ,em$
!é-
lJl
que le Duc d'Alençon, frere d'Henry III
y étoit. Tous ces aaes, prétendus de tyrannie font reprochés a Henry II I. pat
cet Auteur dans fon abominable livre, dt
juJlJ Hm,;c; III. abd;cation, p. 139, ,dico
'59 1 •
Anno 1180. P atrtm S. J. qu; Oul/am Cœntt Dominl imprimis curavcral, una cum. lmpreffort in carurt/fI. trufit , (; qu;n utrumqut
nuartl parum abtuit. CoLltfia t.ti,!m flacitan-,
tihu.s civibm '1Ulbufdam ln cllntaubus fiu/.
noluit, (; lo/am Soûc/aum na!rtlicis maxime invifam odio habuit : quin tlÏam quo ttmporc cjus frater Alcnçonius in A nblia crot,
fœvitum accrrim~ in Catholico.f, txtÎnflo lum
ttiam Campiano Socictatis tjufdem presbytcro.
Boucher eut la hardieffe de mettre fon
nom à la tête de cet ouvrage dans la premiere édition faite chez Nivelle, & dont
J'impreffion ne fut achevée que peu après
la mort funefie dlHenry Hl ; le me me
Boucher publia dans la fui,e l'Apologie de
J. Chârel & des Peres & Ecoliers de la
Société de Jefus. Son attachement pour
cette Société, fondé fur la conformité de
{entimens, ne fe ralentit point dans fa
vieilletTe ; il approuva encore le livre de
Jean Floyd contre la Hiérarchie, argum.
oper. P. Aurtliip. Jo
NOT E
XIX. Pag' 74.
Le Supérieur qui ordonnc en vertu de
J'obéi(fance, a droit d'cxiger, fûivant la
Régie, la foumiffion à peine de péché
lIlonel , ConJl. 6. cap. f. §. ,. pag. 4' f. ConJl.
�~
Il'
!p. cap. 3. § .0. p.g. 438. A moins que (o~
précepte r.c renferme un péché manifcllc J
la (oumlflion doit être prompte & aveugle.
avec {acrifice entier de la volonté & de
l'entendement.
JI dl vifible 'lue l'cxception du plché
manifefie en in1UJnfante: tout el'!: décidé
en faveur du Supérieur, fi l'évidence du
péché ne rrappe pas fur le champ; le Religieux craignant de pécher par la défoheif.
lance ou par l'obéiiTance, n'a pas la faculté
de douter & de délib ére r; l'a utorité du
Supérieur entraîne la (oumitTion prompte
& rapide, fi le péché ne Ce montre manifelle au pre mier coup d'œil.
T oute cette théorie de l'obéiiTance JC.
en
fuitique, qui
la bafe de leur régime ,
~tallt manife!l:ement vicieule , l'édifice entier croule par le fondement. Les Jéfuites
voudraient échapper à cette ohjcétion vic.
toneufe ; leurs émi{[aircs répandent de'
nuages fur les Textes les plus clairs , il
faut les accabler de preuves.
On ne niera pas que l'e~ception du pe..
ché manifclle ne fait la feule dans la Leur.
de [ai nt Ignace. Omni.hus In rehus, qute cu",
p tCCllto manififlo conjunElœ non fUn!. tom. 2.
pag. 16 f. n. 18.
Vo ilà la régIe donnée par le Fondareu r
lui-même; il efi à prHumer qu'on ne s'"en
fera poi nt écarté, pui[que le régime eil d,evenu toujo urs plus abColu. Dans le Tr:l.Ité
d es In dufi ries pour guéri r les maux de l'ame, cap. f. dt dtfoEl. ohtd. tom. 2. pag. J60.
la letlure la plus attentive de cette Lettre
~ll recommandée à tout Jéfuite , parce
HI
qu'elle ell: Je miro; r de leur obéilTance:
ibi tanquam in fptculo fwu maculas intuta_
lur; ils doivent prendre quelques jours
pour la méditer, Infl. 1. ad Supucap. 4. n. 1.
p ag. 29f· T ous leurs Auteurs fe réunifTent
due que 1'0béifTance <ju' ils pratiquent eit:
celle qui leur a été prdcrite par S. Ignace ..
Saint François de Borgia dans fa Lettre aux
]éfuites d'Aqu itaine, I~s renvoye à celle du
Fondateur, pour y prendre le modèle de
l'obéiffancc, fans rien ajouter ni diminuer
. d"
,
omm Ignam admiraûone, quipp; cui ntc
'Juidquam addi, poJ!ù , nu dt/rahi. Epijl.
Prœpof gm". pag. 63 . Et Mutio Vitellefchi
écrivemt aux Peres des Congrégations Pro ...
vinciales, les conjure de Ce rappellcr fans
ceere ~ue cette EpÎtre divine, & jamais
affez lue, a fuhlhtué l'obéilTance dans la
Société à toutes les Pénitences & Macéra..
tions des autres Ordres. Ibid. pag. 44 1•
On obje8:e que dans la troifiéme partie
des ConO:itutions, cap. 1. n. 23. pag. 373.
il en dit fimplement qu'il faut obéir en toutes cho{es, li l'on ne découvre point de péché , in omnihus rehus uhi puclltum non Ctrmutur . . , . propo[rca [rbi 'Vo/untaU , ae judi~io Suptrioris pro regula ftue 'VolunlatÎs &
judicii. Je ne puis omettre ici que c'efi en
partant de ce principe,que dans les déclara...
tions (ur ce ch, Lill. V. pag. 376. on ordon ..
ne au Supérieur de tenter le Novice comme
Dieu tenta Abraham: preuve afTe1. claire
qu'il n'y a point de péché qui difpenfe de
l'ohéifTance, ou plutôt que ce qui eO: or..
donné par le Supérieur, ne fçauroit jamai~
ttre regar,dé comme péché.
�114 .
On objeae en (eco nd heu , quo dans 1.
Part 6. cop. 1. n. 1. il faut être cadavre ou
bâto~ fi l'on ne peut définir que quelque
genre de péch~ ~e rencontre da?~ l'atte prer:
crit, ubi dtfimrl. non poffit abquod pfCC41L
zmll.I inttrcedtrt.
Voilà deux Textes fonnels où l'on n'exige point que le péché, foi~ manifeCle. pour
autorifer le refus de 1 obélfrance. Mais ces
Textes qu'o n dit être du même~. ~gnac~,
ne combattent point. fa L~ttre <:u Il tral~e
la quefiion à fonds, Ils dOiVent etre exphqués par elle.
Po ur découvrir le peché dans le précepte
d u Supérieur pour le définir , il faut le
voir mani fene~ent, dans le fynême de fai nt
Ignace & de (es enfans. Cefl ainf, que les
déclarations ont entendu les deux Textes.
que l'on oppo(e; il efl connu, que ie> Déclarations ont la même autonte que les Conf.
titutions , & qu'etant pofiérie ures ~lIes
fixent le fen s des premieres; ce 'l,Ut ell:
d'autant plus (enflble dans le ca,s prefcn~ t
que les Conniturions dans l'endroit errcnuel
renvoyent aux Déclaratio~s. (ur le ~ hap: 1.
de la Partie 6. Litt. B. & la ,1 efl d.t qu on
doit obéir dans tous les cas où il n'y a
point de péché m.nifelle ; hujufmodi (Ulll
ill« omnes [ ru 1in quibus rwltum manifof
lum tf/ ptCCalUln.
.,'
Aïnu les deux Textes qu on fait valotC
mâl.à-propos & à contre-fens, font interp rétés d'avance par la Lettre de S. Ign.ace.
& pofiérie urement par les Décllf3uo ns.
Suarez, l'oracle des Jéfuites , nous en .a
donné lui-même le commentaire en UOIS
. du T r"'té
' qu'il
llf a [ait fur l'Inllitur
e ndro,ts
de la Société, lib. 1. cap. 2. §. 1/. pag. ]9°,
lib. 1. cap.]. §. 7. pag. ]9]. & lib. 4. cap. 'f_
§. 18. pa~. fJ9.lIfaut, dit-il, qu 'il confle
~u péc he pour d'!penfer,. le Religieu x de
1.obélllance, de meme qu ,1 hwt que l'injuf.
tlce de la guerre foit fenfible aux yeux du
(oldat pour qu'il refu(e légitimement de
marcher.
la régie {uivie par S. 19nace
da~.s la tr~lu é rne Part.des Conn. ch. 1. §. 2J.
qu II ex,p~lque dans la fi xiéme Partie, cnp. 1.
§. J . ou 11 y a un renvoi à la D écla rati on
liu. B. & dans cette D écla rati on il ea dé~
cidé qu 'il fau~ toujo.urs obéir 1 à moins que
le péc h. é ne (Olt mamfel1e, ce qui el1le langage de fa Lettre (ur l 'obéilTance : Ubi in
ptelarationt litt .. B. ~jcitur : huju[modi font
Il/a omnu [ ru ] ln ru.1bu.r nu/lum manififlum
tft pteCalum. El jimzll modo loquitur in Epif
sola dt Obtdùntia.
D e-là vient que dans l'fndex de l'Jnflitu r:
où tous ces Textes fom récapitulés au mot
"btdit/ltia, on trouve ce qui ru it. ObtditnlÎa
CtUa , UI codavtriJ , 1/tl bacul; . ... i n omnib~ rtbus tliam nOn obligantibus , nifi prttci ...
platu r ptCC4tum manififlum.
Il (au,t donc qu 'on prenne condamnation
fur Cet article eilèntiel, & qu'on reconnoître
que le J~fui{e doit obéir, 1°. en ren onçan t
aux I~mle res de fon entendement 1 judicium
pr0p'rl~m a~ntgando: 2°. qu'LI doit touj ours
obeir a mOinS que le précepte du Supérie ur
ne re nferme un-péché manifefie. Voyons à
prér~nt q\lel efi le péché- manifefie pour un
Jé~l1tte, c'ell: ce qu 'il n'el1 pas facile de définir. L'exemple. des Novices tentés comme
c'ca
�11 6
'Abraham 110US prouve que les a~es con;
traires à la Loi naturelle ne p arodrent pa,
d ans cette Société des péchés manifeO es
Jorfqu'ils {ont ordonné~. par Je Supérieur.
La Doarine du Probab,h(me , dont eUe ne
fe départira jamais, nous Jette dans les plus
~andes incertitudes. .
.
Suare7.déc ide en premier heu , que de deux:
opinions probables , il
permis de Cuivre
ea,
dans la pratique, la moms pro~~ble '. &
qu'il faut la Cuivre lonque le ~upeneur l Ofdonne & abandonner cette di{cuffion de
plus o~ moins de probabilité en !3Veur de
la venu d'obéiflànce. Non pOl,tfl tI/t. tXctf
fus prohahilitaûs tantu~ t.lJè, '1um "!m~o prlZ~
ltnniuatur ~ propter VlrlUlt"! ~btdunlltl .. .•
Suarez, de Rdig. Soc. "J. "k. .+ ,cap. IJ.
§. 21, pag. J40. Ainli, la prob.bil,t~ la plus
légere décide en faveur du Supérieur, &
la probabilité contraire ., quelque gra~de
qu'elle puilJ'e être, ne difpen(e pas d~ l 0 béiIfance, parce que l'autOrit é du $upeneur
ajoute un poids prépondérant dans la ba.
lance de la probabilité.
.
Quand dl-ce donc qu'il faut dérobé,r?
Quand le péché eO tellement proba~le,
qu'il n'y a pas la moindre probabdt.c au
contraire, parce qu'alors on a .Ia ~ert~tude
& l'évidence morale de la mahce mtnn(e ..
que de l'aae.
. .
TI Y a cependant une conlidératlon lm"
,
porrante à faire dans ce cas la.m(,!me
,c 'efi,
que li le Supérieur qui ordonn; ell doae &
prudent (les Supérieurs des Jdultes le (ont
tous) {on autorité rend probable ce qU I ne
J'étoit pas auparavant. Confidfrand~m ~J1 t
~"9uandq
IP
,..liqllcndo IJ/cm p0.f/~ effi p~rfonofn Supuio_
ris , lJt tju.s amOrihl..f poi/ù probabilem efficer~
part~m illam , qUa! tlnUa l,llù non app~~ebat
nec Judicab:lfUr , U( fi non folum re!tglofus
// piUJ , fod tll.un donus [ans & prudens
haheatur. II ne peut plus être moralement
cerrain que ce qu'un tel homme ordonne
foit criminel cn (oi , parce qu'il ell: reconnu
qu'une opinion efl: probable, !orlqu'elle elt
adopt ée par un D o":'leur gra \'e. On fépare
donc le Supérieur en deux perfonnes; comme D otl:eur, il crée la probabiliré, il rend
j'opinion probable par le poids de (on (ut:
frage; & comme Superieur il la rend préféra ble par [a jurifdiébon. In tO c,zfo non oluditllr contra Judicium morl1liter certum , neljue
confideratur Pnzlütus fonn.lliur tan/um ut
Prœlaills eft, 'luod ad obedientiom /peflal ;
fid eonfiduaLUr III homo doflus (,. p rudelU
efi: 6> ut fie , prius prœhn Ilutorù.:ztem rei.
pra:ceplœ, tollitque eonftquencu mor.zletn cerlitudinem prioris judicü, & hune loeum hahel obedientiœ ~c4citas. Ibid. §. 2] , p. f 40.
Cette méthode peut être nécefTaire pour
juflîfier ]'obéinàuce, elle ell: très-utile pour
conformer plus facilement (on pro pre jugement à celui du Supérieur. Potefl id effi nece.fJdrium ex paru mùterùr: ohediemiœ, I1d ju[tificdnd.lm ilLlm, & nculoriter ((ù:m eft
utile ad faciliùs conform.1ndum proprwm judicium eum judicio Supcriori.r. Je crois que
Suarez nous a dévoilé le fecret dt! , ] élüites ;
jamais ils ne (e départiront du ProbabililÏne,
il tient à leur Régime.
�! J g~
NO T E
1 ;~
XX~ P ag< 77.
~es O rdres monafiiques en général
D!
-prcfcr1\"e.nt l'obéiffance que dans b melùre
.de la Regle, ficundùm arl.lm R (g?Ja mcn-
{urolm. Suarez , dt Rd. Soc. Jef. 1. ", C. 2,
6- /1, P. 1.90. L es Freres Mineurs doi\'ent
pbéir dans {Out.ce qui n'eO: pas contraire au
bien de 1'~!T}e & à la Regle. L es Ch.rtreUl
promettent une (muniffion abtolue. Ibid. 1.
J, C. J, §. 7, p. 3PJ ; c.e 'qui eft toujo~rs
,enfenné ~d.ns la (phèr. de la Regle, ou
.clans la prauqJJe de quelques vertus analo~les : [cd lùfZlltm in2his quœ ad profeffioneru
(u« R egu/œ fpdlüfZt , diu8, vtt udul1il,è. !.
6, c. 4, §. 2.), p. 59/. Pire que toutes les
;laions morales font réduaibles à la Regle
d e 1. Société, parce que la fin de Con InGitut
univertelle, c'eO: un pur fophifme;
.ce n'efi plus
l'obéiffaqce réguliere qui
doit avoir un~ .tne(ure certaine, c'e,fl une
DbèifTance uniyerfelIe qu'on rend au Généra i , en lui fupPQfant ~es attributs qui ne
'Peuve nt convenir à la nature humaine.
Epifl. dt vut. obuJ. n. /6, t. 2 , p. /6 f . D esJors to.us les abus de l'obéiiTance paf1iye,
.c::fans li n régime dont l'objet efi: fi valle ,
{o nt à découvert & dans leur p. . incipe &
.dans le urs effets. L'obéifTance', {elon SuaTet, n'eil point li mitée dans la Soci~té par
j a Reg!e écrite, mais par la Regle vivan.-I.e , qui.en le Supérieu r, da ns l'étendue de
,tOUt ce qui
hon n~te ~ c'e!l.- à-dire, .~
..tout ce qui ne porte pas l'évidence du pe_,hé ! id rjI , in 7uibus nullum maniftfium <JI
en
la
en
1. 4,. C. 12 '-:J',
~ 7 F. f' 4 , v' "
~.
'4, p. J2l·..LJ hn de l'InJ1i~ut efili u~i\"e;
fet~c, qu eUe paroÎt embraJ:cr toutes les
a~ons.J ":ora~es: finis, & Inflitutum Socittaus dutO
jùr.l ' '" 0'"
~.
..umvtr~IiJ
J~
'f.nts 11.:00nts .homlnl.S, qu,z n!or.1iiter /.Oou-n
J
"
,r.
~ 110 ln liJum
1'(f!lU poffint, cOfïlprehtnJJ~I.. IhiJ §
Le c~s ou'1.e frecepte
'
.
"'4·
~u ~upt::rieUl' n'obli ero't p~s, et ,pour amü dire, màaphy_
'que~ Ib,d~ ~. 'f. La meCure de l'ob elance
'"fI
J ~""
ellntlque eil de n ':l,-olr point de bornes'
auffi "emportent - ils filr tous les Ordre~ ,
'Juoad mtn/ùr,rm obtditntii% . ils l'e
• 1
d
.
mportent'
ega e~ent ans la m.aniere dont elle efi
exercee, quoadmodum' eHe dOlt" etre
•
en eux
ave~g 1e, préCipitée. , avec facritice enrie'r
de J entendement; il faut obeir de toute Io n
ame : ~e tOUt {on eJÎ>rü, de toutes {e :, torces.
§ Il: P' J90 ,auper
&
. il
. Ib,d. 1. , , .C. 2 "
meme d~ la ne, l. 4 ~ C., 12 , §. 'f, p. 526.
POU:tr;rquOl. donc vouloir Juilifier "excès de
'Ce~e éJiTan.ce par des comparaifons lori:'
qu
~e glonfie d'avoir enchéri fUr tdus les
~Utr~.s :- Le commandement ell: univer{el
10beiGance uni\"er1êlle & toujours aveugle:
l'uCd!Um,
i
J
NOTE X X L P Jgu8J & '4J.
, li.y a deu."'( fortes de ProfelIions chez les
J l!.fll1tes : la prem iere, qui confi.fi~ dans rémillion des VŒlL't fiIDples après les deu'{
ans de Novicia.t ',.& la (econde, qui el\:
folemnelle ; malS lmteryalle eil tort long
d~ la premiere à la teconde, & il Y a peu
cl élus. l'état d'un J étüjte , dans ce. intervalle, efi diilicile à définir: il cfi vrai Re-
P ij
�J ' 11~
ligieux, cela efi uCCJ~C
par G"
regol~~ X]IT
, ;
il elt Pro!<s & il ne 1 cft pas. Gregoire XIV
,~ut qu'o n le regarde com~e :rol~s! & en
cette qual ité) il. en ordo nne P~e[re il. .tltre de
p auvreté, fub muio pauperllws ; malS corn.
me il peut ètre renvoyé f.l1lS autre caufe que
d 'être à charge ;:' f~~ Ordre, ,on c~ cmb.arra.tl~ de pOtlf\"?'f,a Ion e~tretl en: C~ Prctre
u'on a engage cl abord a Ce clcvomller de
biens, & qu'on
!O?
état de R eli~eux , ne dOit pas erre redUlt a
Inendier. ( Voyez S~aTe1., L·.3 , c. 2 " §. 7,
p. 152.) ta S Ocl~te a t?I~JOllrS. pretendu
qu'elle ne de"oit riel? lUI lourn ,r , parce
~s
clépo~ille el~fllite ~e
qu'clic uroit.de fon drOit. (~ong.
2,
De;,77 1
J'. 5 01 .) On voulut ,~ec?lInr fur les EYeqll~S
ordinateurs; cela n etOlt 'pas propofablc, &
cette même CongrégatIOn lI., tenue en
l S6S ,r~connoit q~e les E\'êqucs ~e pouvoient erre tenus a. donner des al~mens.,
parce que le Relip'~ux y a renonce en le
iail"ant ordonner a titre de pauvrete. Faudra-t-il donc qu'il meure de mifére? Pie V,
qui rnon(a (ur le T rône Pontifi~a,1 en 1 5~6,J
n 'aimai t point ces Vœux condl~lonnels, Il
Ce redui!i.t à exjger que les JéfUltes adm:,ttroient à la Proteffion {olcmnelle ceux qlliis
prélenteroient à l'Egli(e pour Je Sacer~loce j
& n'ayanr pû vaincre leur rJfi!b.nc?, d de~
fendit de promouvoir allX Ordre<" L\~re~ , il
titre de pauvreté, lesJ":(uitc" qni ncfer~lent
pa5 liés par des ';œux i~len:n.ch. Aprcs ~1
mort Grenoire XIII. (/ullm luccéda, éra t
,
b
,
.
le.
parlaltement dévoué a 3 )cl:léte, le Rég
menr li!t mal obfervé, le':i plaimes lCCOfll.~
rn cncerent. ~ixre Quint voulut y poun'olr
1
li r
par une' autre voye, II ordonna que la So ...
ciété fournirait aux Religieux Prêtres renvoyés, une pention alimentaire de 40 écus
d'or. 8arhofa d, oflic. Epifc. n/l,t. '9, Il. 7.
Theol. Salmant . tom. 6) Traa. .28, n. 756 ,
&h
Mais la Société n'a jamais voulu (oufcrire à ce Réglement ; f~s motits fom expofés fort au long) & a"ec plus d'art que de
bonne (oi, dans la C ongo 7 , du. ], p. J8 7'
Enfin elle a obtenu nne Bulle de Benoît
XIII en 17:2.8) l, " p. 200, pour être .l jdmais à l'abri de recherche.
~iJite V voulait encore que les N oviccs:
f~nellt reçus par les C~ngrégations Pro\"in _
cldlcs , t. 1., p. 106,. & li ilVoit conÇ11 de l'hl'
gntndj projets ~Ic r~fotmc,pour 1.1 SoCictè;
nmourut empOI(o",lé : la t.aion Efj"gnole
.généJ'al,emenr {oupçonn" ; J. m~me
faéüon a\'OH été aC'cuQc d'<lvcir vouJu devancer le, jours de Paul IV , qui n'aimoit
pas les UftllreS : étoient-ils complices de ces
attentats? c'cil cc qu 'on n'il pozs droit d'mlinner (ans pro"ves, Après Ja mort de Sixte
Q uint, Urbai.n VII n'oCCupa Je Sié~e de
~ome que, treIze Jours. Gregoire xrifpro_
tegea la LIgue & Jes JéfLl Îtes, & ne regna
pas !I~ an entier. Le C ardinal AlcIobrandin
fut elu (ous le nom de Clément VIlI . ce
Pontlf~ (age & pieux étoit recommand;bJ e
p~r rndle vertus; ma is il avait le défaut de
n être pas trop dévoué ~ l~ Société, forna
{lit
'Yulga'lle;tlt mm non tffi nrrnu SOcÎetatl deditlim, Rift· Soc. Ir! part. J', !. Il n. IJ p f
a El ].
•
P
') . )
QU'IIencl. eodant fan Pontificat d 'a{Jez
longue durée, il {ut (ans cclfe occupé des
li
P iij
�.
H'
il vouloit rétormcr plu(,eurs point'-i
de l'lnftÎtut & leur dofuine fur la grace;
l'adretTe cl' Aquaviva rendit toutes Ces mefmes inutiles. Larré de la réfdtance du Génhal , il lui ordonna èe partir pour aller
viuter "Efpagne; il étoit prêt à publier (a
Bulle fllf les aifputes agitées dans la Congrégation dt Allxiliis. Aquaviva tomba
malade de l'ordre reçu, le Pape mourut
;tprès l'avoir donne. Vainement,le Génér~l
s'étoit jetté à fes genoux pour faire changer
cette rêtolurion; vainement tous les Rois,
Princes & Archiducs aVC'lÎent écrit :l.U Saint
Pere pour parer ce coup à la Société; vainement les lVlédccins avoient attefl:é que le
voyage niettoÎt en danger les jours du Gênéral : le Pape inflexible avoit répondu que
le voyage étoit nécefTaire, & qu'il falloit
l'entreprendre dès que la Canté le pennetl'Toit; mais lui - même frappe d'une maladie
mortelle expira peu après, & le Général fut
d élivré de ce voyage. Int",à ipfo Clrm,n,
,"orbo Unlatus , todtm paulo poft txtinguit~r.
t,. Aquaviva imptrato Îlintrt folulus (ft. H~.
Soc ltf. part. f, 1. Il, n. '04· Les ennemis
de la Société fe repandirent en Coupçons
qu'il n'dl pas permis d'adopter lé~ércment;
m ais la maniere dont Jouvenci rapporte
cette mort avec une efpèce de triomphe,
p aroÎt rem;rquable. Plu(,eurs autre~ Papes
ont trouvé les Jéfuites réb elles , fOlt pour
le maintien de leur régin:e, toit pour ~eur
morale; je n'en retrace point 1'!llftOlre,
elle eit conuue, & le détail ieroit trOp long.
JHui,es:
',4'l
NO T E XXII. Page 8J:
Le Général, qui. cit le Chef lilprême jnJ'
tctn.e , , rélI,nlt. en !tll .toute la puitfance de la
SOCléte , a. 1exception des chores qui lui'"
{ont exprellement prohibées: 1" Centrali
tan'luam ù, fùprcmo capite Ù,ltrr.o ( ut fic di:
cmn), tfll{){:l' pot~JltlS rUa! in Societdu e./ft
1'~/ejl, excepllS folllm hlS quœ txprtfri: proh/hmlur. Suarez, de R el. Soc. Jef.l. 2, c. 4, §.
,>~ , p. 44" C'~fl:d.e ce Chef interne que parr
1mfluence qUI aOlme & fai t mouvoir toutes
les pal1ies du Corps. ConJl. 8, c. " §. 6,
p. 4 2 .4' Le Général Monarque, pendant
{on vlva?t , nomme celui qui doit Ctre Régent apres fa mo rt & pendant l'rnter-re$lle
Jous le nom de Vicaire Générjl. Conjl. 8 :
c. 4, §. " p. 4'9. L'Eglife n'a poil!t en- '
core v~ de G énéral d'Ordre revênl d'ur(
pOUVOir ;lUffi vaac, & dont l'influence foit
auHi immédiate .dans toutes les parties du
i~uyerr.'-emen.t : .Ln 1UO maxima ~fl pouflas ,
. e;us .lmnudJatto~ ~njlu~u.r ,fou gubtff1.4tio.
~uam ln ulla Rtltgront lnvtnlatur. Suarez,
,Rel. Soc. le! 1. r; c.,J. §. 7,P. J9J. Pour~UOI donc , encore une fois, chercher à
s C'Xcufer par des comparaifons avec les
autres ~rdr~s , :Iuand on décl;tre qu'il n'y
erra pomt a faIre? que ne s';tttache-t-on à'
J lk~uve~ 'fue le ' pouvoir ab{olu, perpétuel '
Imme~at du Général cft compatible avec '
nos maxImes & avec "intérêt de l'Etat?
Suarez reconnott qu'on peut abu{er d'une '
.fTance , malS
•
•
liauffi vafie
' pUlll
cette cramte
ne.
n~pa,. dit-il, pOOl empêcher l'étirb-Iijl.
~ i..
�144 é ".,
h
Ccment d\lOe pui{fance n C.CLl~lre :l~l ?JI\
gouvernement· autrement Il taudrolt dire
que J. C . n'a
dÎllaifler un Vi caire fur
la terre avec une fi grande étendue de pou,voir: Wumquid ob l41n CIlUfoln. non eJiIIOIIIlnibus commiuenda pocefias ad ffge~d/lm rt'~
pub/icam Mctffaria ; ,~litls ~ec debuiffit Ch,if
/ILS Vtc,ujum in luns rdlnqllue Win I.Jnla
poufi.lIe. De Rel. Soc . 1. 3,~ ' 27 §. 1 t ,pllC4)3, Ce railonllement ~fr fa~x C,l plllfleu~s
1)oints : 10 • le Pape n a pomt ce p0.uvotr
.b(olu que Su~re. lui (upP,O(c,
qu.' (e~
,j;oit: plotôt a la ddlru~~I\ . q~;t 16dlhcarion; la l'rim:1uté de ~uâ~dléh an (IU~ J!
pas
e:,
droit divin lui dQnl1e, na rten Oi! P~11!11 a
ce de(potifme, ,., 11 était nécelf,ire que
l'Egli(e cOt un Chef, & il n'cll,nullemc"!
nécelfairc ni qu'il cxiJœ de. J~fwte., ni
que ce. ,éfuite. foient régi> par un D.fpote,
NOTE XXIII. Pag, 84, 181,
!a
Dans les Maifons & Colléges de Société, on ne connoît point d'i{['e~bl(!c~ ca·
pitulaires. Les Jéfiütes {ont des c~res manimés (ous la dépendance du ,Prepofé d~
Général; il emprunte tant qu Il. vcut, &.
même au-delà de la valeur des !.ncns , fans
que per[onne ait ricn à dire, & m~me (~ns
qu'on le fçac he; il n'ell comptable qu au
G énéral.
L es P rovinces font égaleme nt gouvcrnéés
par un Commis du Général fOU5 le nom de
Provincial' elles ont cependant une erp~ce
de Chapit;. ou de Congrégation pro\ln-
345,JlITlluH.:uon
'r., 'n'
Cette
ciale, m a'tSrlans aucune
.
Congrégation provinciale ne s'affemble que
pour élire des D éputés qui doivent, avec le
Provincial ) affifier à la Congrégation générale, lorfqu'ellc efi convoquée, ou pour
nommer tOliS les ans un D éputé fous le
n om de Procureur, qui doit fe rendre auprès du Général, pour former avec lui &
les AlTifiam un Chapitre qu'on appelle
Congrégat ion des Procureurs.
Cell une e(pèce de Chapitre général ell
abregé, qui n'a pour objet que de décider
fi le vrai Chapitre général fera convoqll~;
la réfollition doit paITer au moins à la plurali té de deux voix. F orm . Congr. Procur.
t.2'f· 4] ~ n. 8. Congr- . 14 ~ Dccr. 6. Le
Géneral y a deux fllffrages , & fon autorite
p erronnelle doit y êt re d'u n poids eflkore
plus grand, parce qu' il connoÎt mieux
qu'aucun autre les hefo ins de la Société:
cui magis perfpdlUJ tft univtrfc1! Societatis
fl atu.r :. F orm. P roc . n. 6, c. 2, p. 43, Conft.
8, c, 2, in. D ul. C ,p. 427.
Au furplus, la faculté de convoquer la
C ongrégation génêrale n'e n point arbitraire à la Congrégation des Procureurs;
il fallt que la matiere fur laque lle il échoit
de délibérer, excede la compétence du
Général. Conp . 8, c. 2., §. 2. Ce cas eil fi
difficile ) trouver, que cette Congrégation
des Procureurs, qui devoit être triennale,
s'aITemhle rarem en t , fuiv<lnt le témoignage
du Minifl:ere pu blic dl! Parlement de Pal-is.
Si par quelque caure imprévue & di fficile
à imaginer, la Congrégation dite des Procureurs délibere la tcnue de la Congrég._
l'v
,
�11 6
110n glncrale, ,'dt au G ~ l1éral ~ indiquer
le lieu, le mois & le jO\lr. Le Chapitre nI,}neral a jurifdiaion fiIr toute la Société ~ fi
repraèntc le Corps entie r, c'efl: la rclilrrectio n des cadavres : le miracle n'e n pas
talile :. opérer, à moins que la mort du
G énéral ne leur rend!! leur exifience.
De fon vivant , nulle Congrégation n'dl
t enue que d.lIls les cas de la dCnlierc importance, & qni exccdent (on pom·oir.
Q uel!. (ont-ils?
Le Général ne peut dell:iwer, f.ln5 le
confentement de la Société, les Affifians
'Ju'elle lui a donnés; mais il les remr!<i.ce
( 1) en cas de mo rt, on de lon3ue ab(cnce,
Congr. l ~ Dt'~. 87 ; il peut les éloigner ,
C0n..' . 9 J C. ) ,in Dec!. A .. p. 44 1 ; les ful~
pendre, Long. T .. Dur. 87 ; il trcU\'C des
moyen s pour les torcer d'abdiquer: on peut
voir dans Jouvenci comment AquClvivd fi·
gnifia à Hor.ams, A!lifiam d'Allemagne,
qu'il ralloit abdiquer. H iJI. Sa'. !'f part. \,
/. 1 1 , n. 66 .
Il ne peut faire des loix que l'es fucceÇ(eurs (oIent obligés de maintenir; m~i~ il
f.1Ît des Ordonnances générales fur touS les
'Objets du gom·ernement , qui obligem après
fa mort jufqu'à révocation exprefTé.
Il ne pem ditToudre le, Mairons & Col·
léges qu i font de quelque conficfération,
mais il le peut en prenant les fuffrages par
(1) Le Géné ral doit faÎre ce r cmplacemcnt~v('c:
l'approbation de la majeure partie <les Proytnclauz:
d'Europe . Confl. 9. c. 5.~· 3. p. -448. Cong.!. Du.
Bi. Congo 4. D ocr. 21 ' C'cdl le Général qui no~
,t11e & dcQJtuc tous les Provim:i;lux.
w
34 7
L"'ttes . COhJl. 4"e .• 2 , § , 5, & in ]),,/, Ar
p. 381•
H ne pent al iéner les immeubles, Coup:
9, ,. l' §. j , p. '13 6 ; les Bulles lui don nem a cet egard un pouvoir plus étendu.
T. l,p.6o (,. 61, 7 1 &7 2 ,voy. Congr.l.
D.cer: 100 ! ~oy . l. 2 , p. 284 , col. 2. Son
V.!~al re Gel'~ra~ p~ut en contequence les
ahener pour l ~t,hte de la Société, 1. 1, p.
4~! Il. 10; 11 le peut donc à plus forte
ralion ; & pour trancher toute difficulté a·
ufera ~e lexpédie nt des Lettres.
'
Ii ne peut abroge r, de fa feule ôlutorité
les loix générales de la Société· mais el le:
font .prefque toutes à (on avan t~gc ; il dj(~
penfe de toute s dans les cas particuliers,
ConJl. 9 , c. 3, §. 8 , p. 437; il peut 10Ut
pou~ le bien, omntm habu 4lltorùau/n in.
Soeul4Um ad adifieationcln . Confl. 9" J e. 3 ,.
§. l , p. 4 )6.
Les autres aniclcs prohibés au Généeaf
fom de s, déférences pou r la Congrégation.
a{{'emblee , comme de ne point la difToudre
fans fon confentement , Form. Congo ge/u r.'
1. '2., e. 7, n ~ 75 , p. 24; de ne point change r les S~lpéri~urs locaux pendant fa tenue y
tans qu oI JI decompo(eroit l'Arremblée.
Il ef! bien diffici le, comme l'o n voit de
trouver, dans le détàut de pouvoir du
néral , des moti fs pour aITemblcr le Corps'
exam m
. o~s a"pre.en!
r:
r
ules pouvoirs qu'cl:erce'
ce.tte Aflembl ée peuvent la rendre néceCfaI re ; les voici.
.
zo. EJire le Général, la Thiarre ne pou-~ant point être héréditaire. Le Généra l cR 1
obJi6~ de nom:ner un R égent qui admirtifire
P vj
Gé-
�148
ptnchmt l'inter-regne, & qui co",'oque l'a{~
{emblée.
2.°, Dépo(er le Genéral dans fîx cas marsues (1) qu: n'arrivent point, CunJl. 9;, c. 4,
:Jo 7, p. 440, & P}frrU le(q~l~ls on n.e compte
point ni roppreftlOn d~s (uJ~ts., 111 le n:auvais gouvernement) ni la neglJgence meme
volontaire. Congr. 1 :1 Decr. 48. Les cas de
dépolition arrivant, ce feroit aux Affifiani
à convoquer, ou aux Provinciaux à Ce raI:'
{embler d'eux-mêmes, alii alios "'oc.Jndo,
Confl· 9, c. 5· §..;4' Mai~ d;ns le fait, on
n'a jamais dépoie le General, ce cas ell
métaphyliqne.
JO. Faire des loix, ou changer les anciennes. Le Général fàit des Ordonnance~ pour
(T) 1°, Des péchés morte!ç notifiés. par un ;l\:e
& nommément celw de la chair .1". B/('a~r
~xtérieur
qUtlt{\l'un. 3" Convertir à Ion ufage les revenus des
Colltges. 4°. Les dOllner a quelqu'un hors ~ la
Société. 5°. Aliéner les immeubles des mai(ons ou
des ColJéges. 6. Avoir une mauva;(e D oElrme. Confi.
9· <. 4· §'7'P' 440·
Le premier cas & le (econd ne p~uvent ~tre (Ilp.
po(és. Sur le troililme & le quatrl~me, Il ell ~i f
d,lns les Déclarations que le Généra~ pourra !ôl1re
(Jes dons à des externes pour la gloire de. D~ll :
il emprunte tom autant qu'II veut, & ]'arncle des
dépen(es (ectètes dl conlitlérable. Sa dépenCe ~et.
{annelle eR frugale; (j gr3ndeur dl dans la domlnl ·
tian & le crédit, & non dans le falle : 3UX yeux de la
véritable ambition le hue eR frivole. Le cinquiéme
MticJe n'a plus d'application dans la r ratÏtjue par
les rairons dé;a dites. C'eR dans l e fuiéme qu'ellle
grand danger: le Général a be-allcollp à craindre,
s'il s'écarte de la D ollrine de la Société. En IlB
mor le Defpoti(me exerce tous (es droirs pour J'a,·
croifTemt'nt de la Société; il ell u n pel! gêné daM
lu -:hoCes qui comrwueroient i affaiblir la pui{fanco
4u Corps.
' ne Te
le O'OtlVerncment, 149.
le~ anClennes JOIX
lie~t gueres dans .la pratique; rien ne prefie
donc pour cet objet.
4°. Ali éner des immeubles: on les aliene
rarement, & il Y a d'autres moyens.
5°' DilToudre les Mairons & Colléges:
les réflexions font les mêmes fur cet artide.
Suivant la Dulie de Jules III de 'il o ;
c'étoit à la Congrégatio n à déclarer les dou..
tes {ur l'lnllitut; le Général s'dt fait tranfporter ce droit important par les Papes &
par les Congrégations elles-mêmes. 11 réfulte de tOnt ceci, que }'affembJée n'cil: jamais néceflàire que pour J'éleB-ion , & ,,'clt
auŒ le {eul cas où elle {oit Convoquee: on
a vû peu d'exemples contraires depuis plus
de deux fiédcs ~ & ces exemples Ont eu des
cau{es particulieres qui ont cene dépuLs
long-tems.
e'efi donc une queC1:ion plus curieu(e
qu'uti le, d'examiner l 'é~ndue des droits
que donneroit à la Congrégation, pendant fa
durce, le pouvoir foncier qui réfide en elle,
fi elle vouloit le mettre en exercice. Suare-z
lui accorde un pouvoir idéal très-étendu ,
dont elle n'a jamais u(é, & dont eHe ne doit
poi nt u{er, à ce qu'il dit.lJ avoue en même
tems qu'il y a de!> chores qu 'elle ne pourroit
jamais entreprendre; ce font celles qui {ont
attribuées nomm ément & fpécialement au
Généra l par les !Julles. Il convient qu'elle
n'a pas le droit de renvoyer les Pro/ès, il
réferve cette faculté au Général, qui en ufe
9uand i1lui,plaÎt '. quoiqu'elle ne lui appar
uenne pas a plus Juile titre. Voy . NOT,
XXXV Il.
�HO
En laierant à l'écart toutes ces que fiions
fur ce pouvoir idéal, je me COntente d'obferver que 1.\ Société a éré fi éloignée d'cm...
piéter filr la prérogative du G~n'ér;:d, qu'elle
l'a obligé à nommer a,,~mt fa mort nn' Vice"....
tai" , qui continue à goU\crner après fa
mort, & qui exerce comme Vi caire du
G énéral, & non comme Vicaire de la 50 ..
ciété , tous les aacs du. pouvoir fÏ.lprême ,
à l'exc~ptfon de ceux qlll ne demand:lnt aucune celérité, dt>i,rent I2tre réfervés au Man'arque futur.
L a Con C1 régation ay:mt le pouvoir l ~gi n:1.
tif, pourr~it 11:3wcr qu'elle feroit COITVOqllée à des termes fixes; mai s elle eIl bien
éloignée d'avoit cette tentatio n.
S. François de Borgia voulut propufer ce
régie ment dans la Congrégation 2. , D ur.
J 9, p. 491, il ne put parvenir à le [aÎre
adopter. Les Papes y om échoué à plu rieurs
reprifes ; Inno cent X en avoit fait la loi,
1. l , p. 1.19, la Société n'a cerré de travailler pour la faire fufpendre , & ennn révoquer. Co/:gr. 1 l, D ea. 1.2, p. 640 . Congr.
u, Dw.
2,
p. 64? CO"!J" J6,p. 681,
D ur. 6 • Bull. AI<X<lfld. VII, p. 119. CI,.
mm!. IX, p. , 62 fT 16) . Bmed. XW,
p,rg.
22 1.
On recommande au Général lui-même
de ne pas alTembler fréquemment les Congrégations; Confl. 8, c. .2 , § l , p. 427. c. 4.
~ • .2, p. 4=-9. Jamais alTemblél! n'cut une
averlio n plus mJrqr!\~e p'J IIr (o n cxillence,
ni un foin plus confbnt de travailler à fon
an éa nritTement.
C'dl d'une part, que la Congrégatio n
l I 'en,
" n."
compa rée comme cite
CH pOi.nt un
frein au de(potÎfme; & de l'autre, quc le
de (potifÎne n'eil point dans la Société une
maladie de gouvernement, mais une inlhtmion poli tique, conforme au génie & aux
intérêts du Corps.
NO T E XXIV. Pag'8f.
Le premier cha ngement de l'Infii rut ea
.Jans la Bulle de J ules Ill. de r Il 0, qui efi
différente de celle de Palll Ill. de rI 4 0 ;
c'ell: donc le Fondateur qui a tàir ce chan gement, ou peut-ê tre celui 'lui comptoi t
lui fÎ.lCccfd er. La Bulle de PaullIL réfcrvoit
à la Congrégation générale les afhires
graves donc la déci!ion devoit s'étendre .i
toute la fuite des temps, in r(DUS gr'lviori. bus & perpewis ; & au Général, aŒfié de
tous les Profès de fa rélidence , la décifion
des chofes moins importances & pafTagcres.
Jules III. fpécifie les caufcs maJeures, qui
font, le droit de (;tire ou changer les Joi x ,
la déclaration des doutes liu les parties ef{entic1les de l'Infiinlt, & autres, comme
la diilàlut ion des Malrons & Col/eges. En
fixant la nature des caufes majeures , il les
limite en quelque fason; & pour les aflàires pafTageres , il Veut que le Général en
décide, non à la pluralite des fuffrages des
Profès de ra réfidence , mais avec le recours
de l'avis de res Freres qu'il confliitera aina
qu'il le j l1~era convenable: ex 'lUO inulfigimus ~ !ttl/~e fuiffe u!timaln 'FlInd.zlOris cogitaJiQfII~m ne r~fo/ItlioJUm, ut eXlrJ M n(gofiA-"
'llJœ generùlis Congreglllionis propTi'l font ,
�H'
il1 reliquis omnibus Gtfurali..s fupremam poCe.
JIJtefn h"b(.lI.Suare{, 1.10, C. 1, §. 'f'P'7 2 8.
L.s Profès de la rélidence n'aya nt plu.
ciroit de fuR'rage ni décifif, ni même con[nltarif dans les matieres paflàgeres , on ell
COllyenu que la Congré$:ltion nommeroir
des Aflitlans (1) au Genéra l; ce (onl la
les Freres de l'avis defquels il pourra fe faire
aider, fuivant la Bulle de Jules fn ; mais il
n 'dt obligé ni de Cui vre leur avis, ni de le
prenare; ce font [es Mininres. COlIgr• f J
Dm. 6~ & 65 , p. 562.
Trois chofes (ont réCervées comme ma...
jeures 'à la Con~régation par la Bulle de
Julles III : 1°. (aire ou ' changer les Confiitutions; 1 °, déclarer les do lites fur l'Infiitut; JO. aliéner ou éteindre les Maifons &
Colleges. On a vû dans la N OIe précédente
que le Général pourvoit à tous ces objets.
Le recond changement efi dans les vœux
!impies, qui font conditionnels par la fuhf:'
tance de I1nfb tut ; le Général a fait ajouter
que le vœu limple de cha fie té formeroit
empêchement dirimant au mari age, ce qui
contre la nature du Vœu lim ple , & tend
à lier d'avantage le fujet envers la Société
qui n'a pris aucun engagement.
en
(1 ) COr"/jI. 9· C. 5. §. :1. & fiq. Il s n'étoient d'a.
bord que qmure , ibi d. c. 6. §. 10- p. 443; la Congreg.6. Dec r. 1. en a établ i un tinquiéme pou r la
France, & la Cohgreg. 18. Dccr. 10, un (jxiéme
p<,ur la Pologn e & ra Lithuanie. Outre ces Aflill:ans,
la Soc iété a encore auprès du Général un Admonitellr. Conjl. 9. c. 4. ~. p. 419 ; il peut être lin des
A (l'j(bns, Con.f""
I.
D u r. SI j il eft nommé &
renl-
placé cie la me me m<1 niere que les Amnans. ContI.
3· Dur. 4 1 . p. 516, Congr. 4. D,u, l.1. p. f36,
"~~1 trol'Jilen:te C11angement
Hl
p lus'Importaf1f i
en 1interruption totale des Congrégations ~
qu'on ne tient plus que pour élire le Gén éral,
& qui ne peuvent traiter d'aucune ;]ftaire
avant l'éleéhon. Il paroÎt par les premieres
Dulles que les Congrégations devo ient être
tenues de tems en tems : les C onllitudons ,
auxquelles on n'a mis la demiere main qu'en
dix-huit ans après la Bulle de Paul
Ill, ditènt que ce (era très-rarement: ce
IrèJ-rartlntnt a paifé dans la Dullc de 159 1 ,
t, l , p. 1 ~6. & dans l'uf"ge il lignifie Jamats; car Je ne compte pojnt la cinquiéme ,
tenue l':tf ordre e '~ pr~:t Je CI~ITiCilt VIIl ,
",8.
(lui ~{JlI l o i t ~ef,: Congrcgatiûl1s g6nc rales,
la (ix lCtne qUi fut une (mte des troublCb in-
Icrieurs de la Sociélé. & qui ach.". le
triomphe du Général ; la on.ieme & Ja
quatorziéme tenues en exécution du Bref
d'Innocent X. qui les i~di~uoit tous les ans t
& que le Genéral a fall d abord fufpendre,
& enfin révoquer: toutes les autres n'ont
été tenues que dans la vacance du Trône,
& c'elt pour prévenir la néceffité de leur
convocation pour toute autre affaire, qu'elles fe font dépouillées elles - mêmes des
droits qui leur étoient THerv~s. C'cft dans
cet objet ~u'on a inventé des moyens pour
que le Gcn~ral pût (an$ elles anJantir les
Colleges onéreux, & qu'on lui a tran(poné
la faculté de déclarer les douces fur }'lnilitut: ~es me(ures {ont prifes pour qu 'à toute
éternité la Congrégati on ne {oit plus convoquée que pour élire le Général.
Un quatri éme changement tr.}s-elfentiel,
ift le renvoi a,bitraire des Profès des qUil-
�H4
\Te vœ'lLx, J'avoue qu'il ell établi pOr les
Connitutions même, mais certainement il
n'yen a point de traces dans j'Inllitllt &
dans les Bulles (ond,mentales, Quelle que
{oit la main qni ait écrit cette dirpo(jtion
cn 1 S~S, il n'a pas été permis 3U:X Jéfuifl?f
d'ajouter à leur Inftimt un reglement auffi
étt'ange. La tàcnlfé donnée à un Corps de
fe faire des loix, n'emporte pas celle d'ê4
tablir des loix pofitivement contrai res au
droit commun. Les Jéfuites dilent que Gré.
goire XIIl. 3. approll\ é ce Reglement ert
1582 , dans la Bulle CiLm ali.l.s, l. " p. 73.
Je crois pouvoir prouver le comr?j~e ; r:n ais
ce n'cft pas ic i l,a place de cet~c ~iOcrtat101;:
il me {uffit de dire que fi Gregoire XIII. ta
approuvé, c'ell: une innovation à J'lnllituc
en faveur du De-fpotÎfme. Suarez. veut l'ex.
cufer, lous prétexte qu'il y a ~n paét:e ta"üe d1Lns le vœu (olemnel d'u JMuite qui le
[oumet à être renvoyé j or l'Innitut ne reconnoÎt pour conditionnels que les vœux
!impIes, & c'étoit bien affez.
NOTE XX V , Pdgt86.
Pour confenrer l'Infritut dans (a pureté;
il était établi depuis long-tems que dans les
€ongrégarions même générales, on n.e I~et.
rroi[ j)oint en quelhon les articles eHenu.el.s
t:le J' nll:itut: S,mcitum olim fiurat, ut mhd
tra flare!u.r ill CongregationibuJ, uiam' gmt~
rdlibus, '1uod ad IriflitUli, ut vocant, [uDft,lI11idtn pertiner.e/. Hift. Soc, J ef. parI. 1, ,.
I l , n. 112, OUI. JouvencL Congo 1) Dur. /6,
f' "f61 . eongr-. 2, Dur. 6 , P; 489. Formul.
lH '
Cong, gm", t, 2, p, 2J, n, 66 (,. 68, Il elt
défendu, à plus forte rairo n , aux particuliers d'cn parler à peine d'être punis comme
permrhatcurs de l'Ordre. Bu/l. '574, l. "
p. 8~, Bull. 1591) t. 1 J p. ' 04. Conl7. 5,
Dec. 54. p. 558: ce Decret ell: fulminant.
Les Provinciaux , lùivant la Congres. 6,
doivent faire les pe.qllificions les plus ftveres. d.lns les Provinces, Congo 6 , Df:cr.,...2 ,
p.. 566 j on avoit même propole de faire à
ce (ujet un vœu nouveau, mais on fe con...tenta d~ défendre , fous des peines, a~IX
Congrégations Provinciales, de traiter des
chofes !lIbfi.anticlles à l']nllitut, ou même
des articles qui peuvent y ê:rc rapportes,
quo iqu'il y ait du do lite. Congo 4, Dec• ..26 s
p.5]6. COllg. 6 , D rer, 12, P.569 , (,. Dccr.
'9, §. J, p, 57 2 , Con~, Î ' D t<, J5, p, 599
(,. p, ?,8 , §, J, Il ell même interdit. pour
pl us grande précaution, a.ux Congrégations
Provi nciales·de- propo(er aucun changement
dans les Con(}itutÎons j il leur efi flIT1plement permis de faire ob(erver les inconvéniens , Congo6, D ccr. /J, p. 569, pourvû
toutefois que ces inconvéniens n'attaquent
pas des articles relatifs à l'I nfritu t, ou qu i
pem'ent s'y rapperter , quoiqu'il y ait du
doute. Ibid. Dccr. 1'2. Les Congrégations.
générales peuvent changt''f les Confiitl1tions
atJX deux tiers des voix, Congo 6 , Drer. Il ~
p. 569. mais ne doivent point traiter des
articles relatits à la fubf1:a nce de l'lnfiitut.
Les cho(es étant, comme l'on yoit, difpofées de faço n qu'aucun Jéfuite ne peut hazarder un {eul mot, ni en commun, IÙ en
]>articuJier,
les ch<:\llgemens à faire dans
tw·
�H6
<es artides, il eil impo{!jble dans le rait,
que la ~ociç~é pre.nne aucunes m~{ures. il
cet égard , il moms que le G éneral n y
trouve (on intérêt. Il ~oit pcnnis par la
1 \9', l, l, p,
'04~ de s'adreffer à la Congr~g.ltion PO?f
propofer des chang~mcll.s ; m~!s elle a deridé qu'elle ne traUerOlt PO!nt ces que(...
Bulle Ecclifi.. Carholicœ de
tions: elle a interdit non-feulement aux:
pan:culiers , mais ~ux Congrégations pro:vincialcs de les lUI propo(~r, On pourrolt
encore s'adre!Ter au Pap'e: quel fera le par'"
ticulier aflèz téméraire pour ri fqllc r ceue
démarche, fans avoir pu pre!rentir aUCun
de (es Conrreres? Il ne reil~ donc qu. 1.
Génél'al .\ imflorer, fui;;lm cette mime
Bulle' lu, {cu aura le mo jO " d'opé", &
'h
de folliciter
CC! c an :\"'Irt<Jl\'j: .,.lI)li.rq~IO''
voudraÎt-ii channer des d;(pofitions qui
tendent toutes à ~îr'crmiJ' (on auturité 1
NOT E X X V l, Pag' 88,
Après que 1. Congrég.',on gêntral. (~
{ut interdit de tïaÎter des changemens qUI
pouvoient aroÎtre d•.Jirables dans l'Jnfii1Ut ,
elle u[a encore long-teï.ls du- droit de déc1arer, dans les cas de do lite , quels {ont
les articles efTentiel'i de ce même Infiill1t:
ce (ont là deux cho{es différentes. La Con.
gréaation cinquiétne fit urage de cette 11clll~é dans les Decrets 44, 45 & 58, &
<.l 'u ne maniere tr~s-J.vantageufe au Général;
elle attacha irrévocablement à l'eiTence de
l' fnfiitut diverfes difpo{itions des Confiitu·
tions, dont la relation avec la fin de l'lnf-
H7
titltt n'ef'l: rie n mOtO::. qu'évidente. La Congrégation fixi~me , en vertu du même pouvoir, déclara dans le Decret 18, p. 57 1 ,
que les Prolh & les Coadjuteurs pourroient être nOl1r:"~ aux d~p(Jns des Colleg es ,
{ans contrevenu· a la defcnfe d'appliqul.'r le
revenu de ces Mai(ons :lU (oulaaement de
la Société Profelfe ;, enfi? la tongr. 7,
Decr. 4 0 , p. 600, determm<l de ne point
.achever le Cata logue des articles efTentiels
d.e l'll?!iïtut commencé par la Congrég;uion
crnqUlcme , & de relJvoyer le tou t au Gén~ra l , pour décider les doutes. Voi là donc
J.. D éclaration des doutes (u r rrnflit~t attlibuéc .3U Gé~ér~ ; ~ il faut c,o nvenir que
fon drOit pa roijTolt clairement etabli par la
Bulle Afce~ldenuDomino de l'an 1584, t . l ,
p. 83, qUI tranfporte au Général leul le
droit de déclarer les doutes que les Bulles
de 1540 & 1) 50 do nnoie nt au Gé néral à la
tète de la Congrégatio n. Aïnli l' on p~ut
pen{er que les Cong.régations 5 & 7 ne décla rerent les doures fur l'l nllitur, qu'cn VCrtu
de la tolérance & approbation du Général
& att~ndu le bon ulàge qu'elles firent d~
cette faculté: .car c'eft une maxime certaine
dJns l'Ordre, que ce qui appartient au
Gcnéral par ces Bulles, ne peut être entamé
p;1~ '.E'S ~ongrégations. D ans le Compelld••
J flvdegrorurn, v. Genera/is) §. 6, p, ]06 )
o n attribue au Génera l (eul le droit d~ dé( Iarer les doutes (ur l'Inflitut e'n yertu de la
Bulle de ,\84; ce qui juilifie ma conjec_
.turc, & conQate l'opinion de la Sociéu!.
,
�,,!I
N 'OTE
XXV II. Por;. 97. ,8):
en
CO~
. fi ~me dans la Société
que
La 10 Cu'
aO"ujenis pe,nrer
toUS les J
I:l . l'ordonne: 11 n y a pOint
lie le veut ".
r
&
.
me
<l nt elle (oit plus Jalou,e ,
qUI
0
:1
lus luites ombrages
\IC p
., condde· 01 donner
olve
Jeruite n'e!\: re-çu "'lu a C'ert~
tre elle. A~~~am. c. 3 , §. 1 l , p. 344.
condition J
•
ntreYÎent eft renvoyé ;
Tout Profès qui ~ co
,3 7, Le Général
~~rioient
~
t.
6
Con~.
C. 'l'è s qu
' 4'0'!s'efi affu
'
, él'1,qu'apr
, ré qu'il st.
ne
u Cong.
confQrme.
1 .)
D u . 6 , mterrog. n. ,
6
p , 45 . '"
' de l'Eglife c'e1\ de l, 5",
Ce n'CH pOI~t .
e oit 'le. loi pour rée le Jefulte r ç
,
Ctete qll
C 1a aroÎt hors de vr31171er fa croyance . e Ptrienn'efiplusvrai.
Q
bl
c · & cepen don
~
fcm anc ,' ,
cl
1 Cono, 5 , vter.
La Sociéte dec,lalle n:nsré:end p~int ~'arro6, p, H\ ~ que: d: la 'oi & la puiiTance. de
ger le Maglfie
C' fi la feule exceptlon
définir le Dogme.
e
ttre fans préjuqu'elle aÎt bien voulu ad me fi 1; décifion de
dice du droit de pr.ononcer 1 l'dl: s. Du
1'~life efi dogmatique, °lu ne
drae quel..
h ' o oglque
re e toute opInIOn :- e fr( rit ~n dernier
q ue nature qu:elle fO'~, r~r:: de la Sociéreffort au T nbunal upr
deux eJfets
té , & cette police importante a
."
principaux.
.
. artagent ~es
o Dans les opinIons qUI P,
d' 'd,'
1 •
' Egff; n' a pomt CCI 1
DoB:eurs, & que.1 dll e
ncer à la liber'
le Jecuite fe~a ob! lgé/ r~~'embra{fer 1'0té 'flue lui l"iTe 1Egh e, 5 " , _0 Lorf.
'
pinion
que lUI..In d'lquera la onet • . ••
~r9
tJlIc l';;:gl ife, prenant un parti, aura adopt@
.J'opinion la plus commune parm i les Docteurs, le JéfuÎte pourra être aU(01 ifé par la
SQciété à cmbraffer le .centiment COntraire.
Sur le premier point qui par.OÎt le moin.s
révoltant, & qui l>éll: cependant beaucoup,
les JéfilÎtes difent qu 'ils ont voulu établir
.l'uniformité, pour .maintenir l'union. J'ai
.fait voir l>iJluGon ,& le danoer de ce prétexte, je-puis ajouter, la faJIèté. Les l éfuites
.ne veulent point être confi-amment unifor_
mes , il filint d'être difpofé à le devenir,
quand la Société 1'ordonnera pou r rallier (es
.troupes. L'uniformité !l 'atTo rtiroit pas toujours la po litique; l'art exige quelquefois de
la variété , des démarches hardies, & une
contr.adiélio n apparente. La naie.uniformité confifie à prendre toutes les formes que
prefcrira l'intérêt du Co rps, & -à les..difpo_
iec. au premier fignal: il y..a.ura c~pendant
certains fyMmeslrîvilégiés , à l'éga rd deÇ.
quels l'uniformit fera de rigueur, parce
qu'ils Ont été adoptés par point d'honneur
ou par politique. Hardouin & Bcrruycr
-combattront avecJKence les vérités les plus
.importantes; m2is per{onne ne (era a{fez témé rai re pour attaquer l'infaillibilité du .Pape, ou po.ur défendre .aujDurd.1lUi la grace
efficace pM elle-même.
Sur le fecond point quime paroit du plus
grand fcandale , les Jé(uites difent qu'jls om
voulu interdire les opiniO l1s nouvelles. Je
prére nds au .contraire qu'ils ont imaginé ce
moyen pour ouvri r la porte à toutes 'les
.JlOUveaurés qu'il leur paroîtroit convenable
~'.dolJter. Tout Jéfuite q11i aura des opi-;
�160
~io ns oppofées à la DoEtrine de l'Eglife 1
fera obligé de les (ou mettre au tribunal de
la Société: , foit qu'il n'ait eu ces opinions
qu·J. la pointe de l'efprit, conceplll.J, foit
qu'clles 3yent pris racine dans fon entende~
met, va/dè fixas . ... On ne lui ordonne
point de fc confo rmer au femiment reçu
dans l'Egl.fe , mais de s'en rapporter au
Tribunal JHlli ti que. Ce cas n'cil point m
etaphyfique, il cft l'objet d'une attent ion fi
{uivie de la part des LégiOateurs , qu'on ne
peut douter qu'il ne leur tienne extrême..
ment à cœ ur.
'
ln urrogetur an Ilabuerit vtt habtat con.
uP/UJ ali'llJos vd opinwllcs ah ii.r diffi:ww t
'l UI.f! communiùs ab Ecclefia 6- DoElonbuJ ab
~adtm apprabalis tmtnlUr: & Ji 'lu.lndo "ujufmodi opinioncs Ilnimurn [ubifrint , nu,"
paratu.r fit ad jlldiciu~ [uum .fubmit~tndu"'. J
flntitndumqru lU fiunl confhtutum ln Som·
lau dt hujufmodi rcbus fintireoporurt. Exam.
c. 3. §. 1 l ,p. }14.
.
.
C'eO: la Societe en deTOIer rerrort qui fi.
xera l'opinion de cet homme qui ~ 'a ,pu
foufcrire au fentiment de J'Eglife. SI le JU~ement fouverain eil: en faveur de l'Egli.
!e, n'cil:-il pas inconcevable C[lle l'obliga·
lion de fe foumettre nailTe de la déférence
pour la Société, plutôt que du refpeS: pour
rEglife ? Si l'oracle prononce contre ~'~
gli(c , cet hom me ne pellt plus rerem~ 3
la foumifl1on pour ellc j il s'eO: engage à
pen(er comme la Société decidera ,qu'on
doit pen(er (ur cette matiere, ut fo!!rt! (onf
tilU!Um in S açICl4tt de lu~ufmodi rcbus finlire OpOrl&rc.
3"
La m€me chofe ell ~ép é ,ée en plus forts
[er,mes d,ans les Confhtutlo ns : Si. quiJ ali.'luld finllrt~, '}uod difcrtpartl ah (0 'Juod
Ecclpa &- t/u.t D~~or~s.conrmunittrfintiunl;
fou,!: ftnfom dtfinlllom lpfius SOCletatLs dthu
ph)lC((t, Conjl. J , C. 1, in D ufar. 0 .
375·
,p
An opinionu hahuerù ali'lful.t vauû fixa
~iffirtnt(J à communi. DOfirinâ, 6> approha:;
1ft ~c~kJi.a, ; & an paralli.t fluât in hujufmodl jUdJCLUm ·fuum fulunitttrt ,
nun;
. ro
~, ngr.
6 l~ttrrog. n. 6, p. 416.
1, D tcr.,'
obbgandu l\!0jlris ad foum judi.cium
rUhmll~~ndum. ' flntundumljut ut foerit confii..:.
lUtum , ln Socletatt, dt opinionifnu ah iis diffirtnuh.u.r J Ijua! communiÙ$ ah Eccltjia 6D oflorchus ah ta 4pprohatis tmen/ur , ftntire
0port((t . Cong." Decr 6 p 5
f'
' , . 45·
Il e~ plus qu' evident, ce me {emble J ue
la SOCiété ne croit point être, dans fon ;11_
gcment " e(clave des {entimens que l'Egli{e
a adoptes , 'JUa! {(ntt Eccl(/ia ; elle prononcera pour ou contre , & ' apprendra à {on
é~evece qu 'il ,fa ut e~ penfer, ut foait conflllutum de hll}ufmodl rehu.r ftntire 0porter(
Je voudrois à pré(ent què les Jéfui;es
nous ti~c~c com~rendre par des exemples ,
le c~~ ou xl peut etre permis à un Corps de
~el~leux de condamner le {entiment que
1Eg ,fe. a p,éféré. J'efpere qu 'on ne fera
pomt d équivoque {ur les mots, communé ..
ment ~ plus communément, communius ,
~~mmunuer. ,Cette exp re ffion défigne fort
len la r:nanlere dont un (entiment efi reç,u pa:ml les Doél:eurs, mais elle ne peut
'appltquer à l'Eglife fans ahrurdit é : le fen-
D:
Q
.
"
�j6~
liment de l'Eglifc n'cft ~i plus ni moins
commun ' ce feroit une Impertinence dfl
fuppoter deux (entimens oppoCés dans le
m ême co rps moral, dont l'un fût plu~ corn.
mun & l'autre moins commun dans les puties penfantes d~ ~e ~ème ~orps.
,
Il s'agi~ ?onc ICI cl un ..fcntllytCnt que 1~_
gl ife a prcferé, parce qu il étoIt commune_
ment embrafTé par les D oéleurs qu'elle ap-prouve : touS ces pallages ne peuvent avoir
aucun autre fens.
~fais
fi d'une part, la Sociéte recon-
noÎt ne d;voir point ,s'an"oga le Mngijlm
d, la foi &- la puiffance de d,finir le Dog.
me . comment , d'autre part, fe croit-elle
en 't!roit d'exiger de {es (uPPô~s.' qu'ils ;eglent leur foi no n Cur la définItIOn de. l Egli{e, ~ais .{ur l~ fi~ne : Dtftnmom lpfius SOClCl~ll.S ? C efi-I a une de ces connadiétions apparentes que l'on tr,o~V~ fOllven,t
dans l'lnfbtut : elles y ont ete l.fl(érées a
dclTein, pour fe ménager des faux-(uy~ns ,
au cas que, malgré tomes les précautIOns
que l'on prenoit pour ten ir dans le ~Ius
grand fecret des Loix qui ne pouYOIent
manquer de révolter 4> Ut le monde, elles
vin{fent à être découvertes & attaquées.
Mais l'injonaion aux Particuliers r.épétée
àe la manière la plus précife dans dlver(es
parties de }'Infritu t , de régler fa croyance
Cur la définitio n de la Socié,é dans les queC.
ti ons même où la foi de l'Eglife eft coonue!
montre que c'efi-Ià \'éritableme nt la ~Ol
de ce Corps; & qu e ce n'cil que pour.""
ter un voile fur une loi li révoltante, qu elle
(elllple reconnoÎtre' n'~yoir poi nt l, Mil·
16 1
gif/Ire d, la foi, ni la puiffance d, definir ft
Dogm,.
Je demande à préfen' où ell ce Tribun al
-qui doit adopter ou rejetter les (enrimens
de l'EgliCe? où Cont Ccs Céances, & qui cil-ce
-qui le compo(e? Je trouve par -to ut le jugement de laSocjété Cubllitué à celui de l'Eglife, ou mème préféré : ce n'cll: pa" la
Congrégation générale qui Je prononce, elle
ne s'atremble que pour élire un Général. Il
dit dans l'Examen, c. J, §. J, que pour
certaines difficultés & cas de con{cie nce J il
(aut {oumettre {on propre jugement.à celai
de la Société, ou du Supérieur, 'Cela eft
-entendu: le jugement.de la Société efi donc
celui du R égime; la Société n"'a p oint d'autre
opgane pour faire entendre (es oracles, c'eft
le Général qui., par lui ou par Ces prépoCés ,
foultrait (es SUJets, quand il lui plaît, à l'em..
pire des décilions de "EgliCe;mais il doit coo_
fuiter le vœu ,la tradition & l'intérêt da Corps.
Le Cçavant Melchior Cano d it qu'il y a
de l'impudence & de la tém érité à rejetter
le Centiment commun des Ecoles, d( loci.I
n"log.l. 8, c. 4. Le Régime de la Société
(ait plus ) il rejette à fon gr-é ce (entirnent
'commun, lorfqu' il eil adopté par l'EgJife.,
quod Ecclifra & 9us D oflores communitnfirttiunI ....... quœ communius ab Ecdejiâ t;.
ea
DoEloribus ab ,tÎdtm "pprobalu Unmtur.... Ii.
,communi doElrina {.> approhal4 in Ec(.lcfiâ.
Je lai{fe aux Théologiens à décider, Ji
oe n'ell pas l'à l'excès de la témérité & du
[çandale : je me contente d'ob(erver que
l'EgliCc & l'Etat ont tout à craindre d'un
Corps li Cuperbe & li audacieux.
Q ij
�•
,64
NOTE XXVIII. Page
110.
Je rotelle de nouveau Contre "attribu_
tion Faite {ans preuve.s à
l&nace de
maxime fuivante: Mc.}ora ulllJuefigna rtqum
(Id flatutndum, '1uod ta fi~ Dû volfl~ta.s , ut
ui-s in tO flatll mantlll, ln quo faits fit flr'Jvau prœupta,. quam
, ~l
.r./Vlam con)l,lorum
Sa~nt
.1~
'flolYTtdialur . qUIa D OmlflJU (am aptrft ad
:onftli4 txhortatus tfi., al Vf~O in il/a flalu
gna oflmdit tffi peneu/a. DirtE!. txcrc. c,
m;
n. 4
p. 457· Ce qui lignifie en dellx
~o~s, q~e pour Ce difpen(er d'être Jé[ui~e,
il (aut une vocatio n & une volonté de Dieu
plus marquée, que pour entre: dans la 50 ..
ci été (a). Telle efi 1. leçon qu on donne au
. de des exercices, pour q~'il la pr~.rent.e
qui les font. Je ne crOIs pas qU11
néceflàire de combattre ces paradoxes:
rengagement qui fuffit pour nous mener il
la vie
formé dans notre baptême, c'en
la pr~mefTe d'accomplir les p~éceptes. On
ne doit point J fans de. fortes ~alfons & rans
une grace fpéciale , ajouter a cette ob!tgation ' celle de Cuivre les conCeils , dont la
pradque efi lailTée à notre choi.x. ~~ Sau.
veur n'a point recomm~nde. m~dbnae
ment la pratique des confells ; il fait entendre au contraire qu'un grand courage en
fOI~
rceux
en
(.) Je fçais que te te xte parle de Jlé~at ~tl~git~t
cn génér:ll, & non de la Société en p a rtlc~ber, mu:
comme l' autcur clu Direll-oi rc in(it1~ touJou~~ ~fI.
qu'on choiti$fo t'Ordre Ic plus p.:Jrf1l1t. & q~lll (01
9;nc b. Société de la man icre la plus d ;ure)
ÎntcntioSl:
en a!fcz évidente.
t 6,
néceJTaÎre pour form er ce redoutable enga~
gement. S'il propo(e la pauvreté ab(olu.,
c'eil: à celui qui avoit dép ohfervé tous les
commandemens, Matth. 19, 2 J; & c'en:
au (ujet d .. l. chafieté perpétuelle qu'il dit
ces paroles remarquables: Qui po/l1 capuc
capial. Mallh. 19, 11.12: c'efi: un don q,ui
n'ell: po int commun, il faut con(ulter les
(orces av~nt de s'impofer un joug li pe[ant.
Que lignifie donc cet :!mas de [ophi(mes &
de paradoxe!>, & cet abus manifefie du texte
(acré ?" L'an;ou r de l'inilitutefi bien déréglé,
lonqu il prepare des filets pour (éduire de.
Jeunes gens crédules.
NOTE XXIX. Pag_
"2.
On a étendu le mot de Retraite à des
Exercices publics qu'on fait dans des Egli .... ,.
(es, les portes ouvertes, pour ramener dans
certains tems de l':mnée les Fidèles, de la diffipat ion du fiécle à la conlidération des
vérités de la Réligion. Les Miffion.5 font des
retrai~es de. ce genre; elles tournent quelquefOiS en lpeélacle par la faute de cew~; 'fui
les
donnent; mais les Chefs de la Reii"0 io ll
• repnment ces abus, Il n'y a poinr di d.lnger
pour !'Era,t; il peut veiIJer a fa ffireré, ce~
exercices etant publics.
Il n'en
pas de même des véritables
retraites qui (e font dans le lilence & l'obfc~rité : plus les Retraitans (ont ft~pJrél du
ficcle., plus ils (on t livrés aux imprellions
du Dz reéleur des exerc ices' on ne connoit
ni le guide , ni ceux qui s'Z1h;ndonnent à (ei
leçons) ni la nourriture qu 'o n donne à leul'6
ea
Qiij
�•
' l'JeTes rn é'
':RI'Ie5. Ces retr.lÎtes~66
partleu
nten~
toute l'attention des Pafie~ & de ceux qw
font préporés à Yordrepublic,
Les Prêtres de Saint ~az.are ad~etren t
dans leurs maifo~s ceux, qu! veulent ,faire .d~s
retraites panicuhereJ ,; ~ n en dl: , JufqulCI ,
réfulté aucun inconvement, ~a~e q,ue ,ces
Ecc1éfiafilques fo~t fournIS
<;)rdmaII~7'
& parce que l' er!",!! de fimplmte & de, defin térefTemem regne ,d ans cene Congrega_
, ,'ls en ont hérite de leur F ondate ur,
uon,'
d l U'
C e n 'ft
pas là le portrait es clwtes-,
e
'1
1
ils veulent être indépendans, 1 s. veu ent
, 'h Y."
' , s'acc réditer: les retr;utes {;leur
"enne
,
donn ent de~ moy ens obr~urs pour .a~r:
réuffir des projets nuüibles a la tranqu~ lllle
ublique, ou favorables à leur, accro l~e
qu'ils confonde,nt avec le bIen generaJ
de J'Eglifc . ils acql1lerent par ce moy~,
& à petit brpjt, des pro(élytes, d~s partl~
fans , des affiliés , , & de s gens devoués ~
toutes lenrs infpirluons..
_
l e Direé10ire nous apprend que Ic~ E~er
,
"
1s ont ete
L' 1
('lces
rpmtue
C moye n fcpnno,p'[
dont la Société s'en (ervie pour/e o;~er:
.
s 'accrome
. 1'1S d·
olvent donc etre nupe
L Jé
P ui(;qtl'eJle 's'en (crt J: (on avantage. els ' , , ou dans
fui tes donnent ('cs E xcrClces
, ' eurs
:M ~ i[o ns ou dans celles de kurs penà,tens,
, per[onnes , ou m ème ' une
à ...plufieurs
?!
~ent
feul e,
'"
d l" magi-
Ils font jouer tous les rCn orts e 1 d
n.t ',on c'en en quo i conf,tle la gran e
' &. rou!
d"xtér',I,I. Le fond de la rr.é cl'ItJ.uon
.
...
1:"" .
,
"
cl mJ.nu,~les objets ex:téricur~ font d,fpoies ~
'4e
re
.d.
favori1è.r l'imprefficn
qUI!
e
gUI
3~7
"tut (aire Ill' les ames : l'urage de J'im agi ...
nation dans les médi tation s di dangereux
pour ceux qui Ont ja conceptio n lente, &
pour ceux qlli o nt la conception vive; les
cerveaux qui ne {ont pas de fo rre trempe,
en Cont Couvent dérangés, il yen a des
exemples dans toutes les Provinces. Dc là
les illufions, les apparitions im ag in aires,
tes rJvélatiOl1 s & toutes les chimères de la
{autre (piritua]ir-é.
D 'autre part, les ames fenfililcs, atten_
dries par Jes vérités de la Religion, [Ont alCément féduites par des ducour, enthouQ'af_
tes; les ames atroces, pouCfées au défefpoil' par la terrenr , & les cœurs 11lcéré~ de
crime: ~onçoivent les forfa i:s pour ve nger
la Rellg,lOn , & pour patverw- au martyre.
Je·fims en me rapportantYI'avis des qn a...
rante - cin q E vêques, pou r prou ve r comhÎen il eIl: nécelraire que les Pafie urs chargés du régime ipirituel) ayent pleine inren_
àance & lnfpeéHon (ur les retra ites. II feroi t
à defirer qu'clles fuficnt toutes (ur le m.Jdèle de celle du Sauvenr avec {cs D ifciples
dans la mon tagne. !.-[atlh. c. f. La fimplicit~
{ublime du di/cours qui la {uivÎt nc fçauroit
être imitée , mais on peut du moi ns y apprendre à parler au cœUr & à l'efpnt plu!,,!
qu'à l'imagination.
NOT E XXX. Pag, '>0_
, ~n abu(~ du texte de l'Evangile pour
(c~~lre les Jeune: gens dans les Exercices
{pvlt~els; on {e Joue de la difpolition du
Concile de T rente,
Cn
les liant par des
Qi v
�368
vœux {ecrets pendant leur Noviciat, & aVôtm
l'expiration de la premiere année.
Cet
abus, le plus criant qu'on puilTe imagi ner
!le s'eft poi ~t plaTé furtivemen~ da~ s }'uf.lge:
.1 ell: amonCc par les C onll:itutlons: ceci
mérite d'être approfondi. L'Eglife veurq u'un
N ovice ait un an entier pour connoÎtre ra
R égIe, pou r s'accourumerà J'ob{erver, pour
éprouver (es (orces. Le Concile de Trente
2 pris des précautions pour qu'il ne Ce paJTât
rien dans le cours de cette année, qui fît
ohftacle à la liberté du re tour au héde:
voilà l'efprit de l'Eglifè , voici fufage de 1.
Société.
•
Après quelques mois de probation , on
engage les Novices à vouer en fecre t qu'ils
feront leurs vœux: par lJ. toures les loix de
J'Eglife tOnt étldées, & (es précautions fom
rendues inutiles; ce Novice qu'o n vouloir
être libre, efllié, ou Ce croit lié, car les
{entimens font partO\gLS panni les ThéoJo.ti ens; le fcrupule le retient lonque la vo~
cati()n l'abandonne, & la Société s'affi1re
{es Sujets avant le terme prefcrir par les
C anons. On -dira qu"il en permis à un No~
vice de vouer qu~il fera (a profeflion.
Je réponds que fi le "œu n'oblige pas,
comme plu(.eurs Th~ologiens le prétendent 1
Tluo/. Sa/mal. IraO. 1 f, c. 2, p . 4, n. 27, il
cil iHu(oire & par con(~quenr illicite; car
on ne doit (1) pas faire des vœux en vain.
Si le vœu obfige, comme plufieurs le (OU~
(1 ) La Société a décidé que ces vœux (t'cr~u
obligeAt. elle le fdit entendre aux Novices: novmnt
lamen. eOJ ohligotion tm t Ontra/ure ad ell {t,yatid..
Rite· Inag. H. tit.
2.
p.
1 J 1.
Suarez en examin~lit
' .
cl r
,69
tIennent, e laçon-qu'on ne puifTe plus recuJer (ans de nouveIJ es raifons très _ (ortes &
très-pretrantes , il efi.imprudent & précipi té ,
CO",'re les {ages difpofitions de l'Eglife,
MaiS quelque .opinion qu 'on ait de la prometfe du NovJCe, qui anticipe (es vœux par
un. m~l1ve~ent ~e fenfeur & fans y être indUit, ,1 eil Intol erable qu'un Ordre ait une
mér~ode pour engager (es No vi ces à Caire
pare.J1s vœ ux fecrets. On dira que les ConftllutlOns permettent ces vœux mais qu 'elJcs
défendent d'y engager per{on~e. Ces petites finefTes, qui font éte rnelles dan s les
COI; fh tuf'ions des Jélîl Îtes, {Ont révolrantes.
A coté de taure di(pofition vicieufe, on trouune al~trc queflioJlyo(e un principe qontmire à cet.
te décl~o~ : profiU10 non poufl effe yoltda ,IJI/iD. per
!tgem ~mt'! fod~ eJl : ago nef/ ut promi{fio ejus po-'
ujlohltgallonem Indueere. De relig. tratf. 6.1. J, c.
8. n. 10 . p. 425. dans le traité (uiva nt il t.l,ha de
(auver les m:1x i~~s de (on Ordre. T raél. j. 1. 4. c. 4~er lOtflm. M'IlS ~I a beaucoup de peine à les cond_
cr avec le Concile cie Trente: Ftutor conjeElura1l'l
~p'~arenUm, effe 1ue fa:iJ con[entaruflm mtnti
COf/Cllil.•. ut ~4'c Vota net conJul:zntur ~ nu fada
fiant,' 1/I."".oml1lu$ atJirmare IJOn polfumus t ale 1I01U/1l
fimpltx Irnl~l/jm elfe .:f COfuilio . f/ ,lia irricD.tlo VOlt
ejJe
~j1 rts C~Il~'il!ima. 6-
e:cprejJe {tuien.da e.ou fi fiûjJ"
,buf.' n. 6. p. 139. li etf donc. {elon lui, dou ..
tcux que ces vœux anticipés foi ent nuls. il eil certain qu'ils répugnen t à l'dprit du Concile. N'en eRce pa~ a(fez pour condamner (ur (on propre i1Vel\
la priltlque de la Société? La (éduruon qu'elle exer~
'e (u r les N~viccs en d'alitant plll.s ocÎcu(c qu'elle
affeCte de reganler leurs vœux fccrets comme obli8'tOircs: O n donne pour appui à cette décilion lme"
rdOMlInce m~nllfcritc du Général Noyelles, & des
Aaes rnaoufcnts d'une Con~égation: le ttibunuJ:
& le rtgime de la Société donnent par des aA" f-e~
iOrelS des rcgles (ur lef vceux mêmes.
MUnia.
Q.
�ve un cotrefli f on pa11'10
lat 'f
l , qUI"~
n Cu pas l'a
our empêcher Je mal, mais.~our écarter la
P 1fure de ce qu'on veut tatre contre les
cel
ll"
'
cl'r
,
,
r~gles. L es Connitl~t10~S :.H~nt 'lu on n e.nger.1 aucun Novice a f:!lIC des vœux lega ' qu'cn amve-t-il ? que tous
les&font,
crets •
n....
ou prefque tous, à ce qu'?n ::IMITe, . ,cela
ne peut être autrement: l Ex aI!len.general,
les Confliturions, les Congregations par-
Iem (ans cerre de ces vœux, pour cn \"amer
Je mérite; dès lors ils font propofés aux plus
fervens, ce qui excite t\ne é~u12.t1on dangereure à l:i liberté, Le fomm a rre des Conf-
tinnions, qu'on met cntre les ma,?s des
Novices pour leur cacher I ~ texte, mJÏnue
§. 19, que plus on Cc lie étroitement envers Dieu, plus on s'~ tthe de gTace; plus
on efllibéral ellvers lUI, & pl.us on reçoIt.
Si le Maître des Novices n'aJoûte aucune
invitation c'eft dans le mtme efprit qui (ait
dire à l'A~teur du Direaoi re, que, pour
mieux gagner les Sujets, i~ fa~t cacher l'en~
vic de fes avoir. L es Con.fiirutlOns ont pourvu à tout en vantant la v~onté emprelfée 1
le lien ~l~ étroit, la plus grand~ lib~raliti
envets Dieu. ~es vœux (am redlges ~ar .
ffrir: c'eil, dit - on) pour que le NOVice
s'en rappelle Ja mémoire. La Société en ;~
tient un , double, apparemment pour sen
[()uverur auJIi. C>ttlles renouvelle tons les {IX
mOls, parce que la dévot.ion augmente par
cette répétition fréquente. Je demande Gce
:D'eft pas 1~ une co ntrainte indireéle, & un
.a.ttentat formel contre les canons? Q uel
'fura le Navice aui voudra avoir le mauvai5
air cl tue moins' cmpreITé, moins [eITent,
pl
moins libtral envers V ieu, qlle (cs camJra~es? En un mot) ces veux font faits par fédutOon, dès-que les Con!1iturions parait:'
fe nt y in virer , &. que la Société Cn tient regifir~ ; ils fom faits avant que l'année néceOàire aux épreuves ro it écoulée, & communément aVant J'âge de (eize ans fixé pour
la Profeflion ; c'ef1:une double contravention
aux Canons; ils font donc abulifs . L e vice
Ce commun ique aux vœux: fairs en conféquence d·un premier vœu abuftf) qui per~uacle fautTemem que les autres (ont néceffaires. Tous les vœu'( de la Société Ce tiennent par la mène chaîne : la promeJTe
faite dans le Noviciat engo:ge à la premiere
Profeffioll; on ne croit plus pouvoir s'en
défendre: & dans les premiers vœux on
p romet de faire les y~ux: ultérieur·s . Qu'on
ne dife pas que le laps d e temps a validé
pour plulieurs ces engagemens illégitimes.
Ce n'c il: point ici un panicuJier qui Ce plaint
de la furprife ou de la violence pratiquée .it
fon égard : ceux qui Ont été féduits, ignorent eux - mêmes qu'ils onr droit de fe
plaindre, L'abus n',fi point dansl'hypothèfe
d'un c.as paniculier, mais dans la méthode
générale pratiquée par un Ordre, COntre
l'intérêt de l'Et.'" les regles de l'Eglif< & 1.
fi'irete des familles. C et abus efi co nue le
public, il ne prc(crit point.
NOTE XXXI. Pa$' "7,
Celui qlli fai t (es premiers V ~x) rerient
res bi(lOS pour en faire un
JOur Ja difuibution; le moment étant :lr-
!a propri éré de
Q vj
�.17'cette (lHfI
l'''-'b'
ri ,'~, il ne peut faire
UtlOn en
œuvres pl'ofanes, (ans l'avis & le confeR_
tement du Supérieur. Suarez dt Rel. Sa" f.
4, c. 6 , §. J, p. 499, Cela n·eil. ~ as douteux ; mais la quellion eil plus dehcate s'Il
fait l'application de Ces biens aux pauvres.
Suarez objene qu'on peut regarder de pareilles difi)Ohtions comme autonfées par les
C onfi.itutions , & qu'ainli en aumônant (es
biens aux pauvres, (ans la pa rticipation du
Supérieur, le Jéfuite paroit pécher Contre
la {uhordination , & non cont re le vœu de
pauvreté. Cependant il décide que le vœu
de pauvreté eO: ,riolé, la chaCe n'étant plus
dirputable depuis le Canon de la Congrégation V, {oit que ce C anon ?1t, ?Lt-d,'
lOtroduit un droit nouveau, fOlt qu Il ait
d éclaré J'anci en ; de même que l'Eglifè prop ore quelquefois ~~ ~otiVe~~ à la, croyanc,e
des Fidèle!l des ventes de tOI qu elle aVOlt
déja définies: pd ulm firê modlJ.m qu.o Ee.
ckfia VtritdltS aliquas dmuo proponl! (ft .
dtnd.J.S dt fid,. [hd. §. 10, p. <01. La co
p ar3iton
toujours (outenu..: ~ r. ~(e 1Egblt
&< la Société de Jdus.
rn-
en
NOTE XX~II. Pat;-
1)1;
Suarez examinant le cas où l'on peut
crai ndre j'eHrême pauvreté du Religieux
q u'on renvoie aprè s qu 'i l a do nn é. (es blen~
.à la SOClé~é, dic 9ue dans la pra tique 1 1u1
etllaitTle :lU Génera l, on a coutume dt es
rendre , r(flitui [olmt, dt Rd. Soc. f. 3 J
C. 2. J §. J 2. , p. 454; mais dans un autr,e
ouvrage où il l1.ite la quellion à fond , Il
J
ôi;\'ertit la. Société de
pas rendre ces re(titutions trop fréquentes, de peur que la
coutume ne s'introdui(e, & ne (orme obli.
gation. Il accumule, pOUI l'en détourner,
diverlès autres railo ns d'adminifiration &
de confcience J en décidant cependant qu'il
lui efi pennis de les rendre par des confÎdérations d'équité J & pour ôter toure oecation de m,urmure. D e oh/ig, Rdig. l. 4,
".EI. 8, /. J, c. 14, §. 2, & fi9 ' p. 26 9;
& dt Rtl. S oc. 1. 4, c. 4, §. 19, p. 49 6 •
Suarez décide, comme on le voit, que la.
50ciëté peut en con(cience rendre en ce rtains cas, les bie,n ~ ~ui lui onr. été donnés.
Ceux qUI ont red'ge le Recue..l des priviJéges (ont plus rigides ; car dans le cas même du Novic e renvoyé avant l'émillio n de
(es vœu.x, ils craignent que la rérroceffion
des biens, en tOUt ou en partie, ne (oit une
efpèce d'aliénation interdite à la Société
fans la participation du Saint Siége Apofiolique. Comptnd. Privikg. v. bona SOcitl4Jis,
§. 9 ~ in· nOlis, p. 279.
JIe
NOTE XXXIII. Pag_ IF.
Si le R eligieux qui ne s'ell pas enCore
dépouiJlé de (es biens, fait un teilament
e.R faveur de la caule pie à l'in(çu du Supénenr , Molina décide que la dil'potition
nulle; d( juJl. (,. jur. l . J , traEi. 2) dlfpUl.
139, n. 1 l , p. 514. Suarez eil d'avis que
le Supérieur pourra l'annuller; mais il obfenre qu'on rombe dans l'inconvénient d'ou.
vrir la (ucceffion ab imiflat en faveur des
parcns : d'où il conclut quo le R eligieux
ea
�r
df7~S
,.
qm" a te {l"I! a l" tnlÇU
u upencur,
pem d·r.
t ..
n cilcment, à caufe du fcandale, être e>..('u(é
de péché mortel, (ur-tom s'il a difp ofé en
faveur de [es proches on autres œ uvres profanes, dl Rel. S oc. l. 4, c. 6, ~. 1') , p. ')03.
Que doit-il donc fa ire lorrqu'lT fe trouve en
péri l de more, & éloigné de {on Supérieur?
II doit fai re un teftam cnt pour empêcher la
1tlCCelIion /lb in/cfta!, & dans le teftament
m êm e {ubordonner (<1 difpofiti on à la vo-
lonté du Supérieur, avec pom'oir de commuer en aucres Œuvres. La fame de celui
q ui fait [on teilament fans 1'<rvel1 du Supe.rieur, ell moins grande s'il n'en en core
que Novice, & qu' il n'ait point fai t les
vœux qu'on appelle de dévotion; il ne pe-
che qu e cantre J'obéilT:mce fil ia le, & contre cette efpèce de convention, qui fe form e entre la Religi on & le N ovice; ('eft
un p~ (hé véniel. Suarez, ibid.
§. 16. Molina {e promet qu'un pareil malheur n'arri.cra point dans la Société, quod, dOnf(
D omino, num'luam in Socialfte twnitt. Mais
folin s'i l arrivait, il D'ofe décider contre Ja
validité du te{bment , parce que Je No, ice
ell enCOre libre , 'JI Iili juris , §. 9. Ibid.
Molina J n . 9, laC', cil.
NOTE XXXIV. Pag. IJ6.
Les Novices des Jéfuites far tent pendan~
le Noviciat pour diverfcs éprcU\'es, qUI
{ont le {ervice de s pauvres, la mendicité en
pélerinagc , l'ir1rutlion de la jeuneiTe, lil
prédicatIon. Exam. gtntr. c. 4 , §. 9, p.lg.
347· Dans les autres Ordres, les Novi~es
Ile {orceot point du Cloître; nuis les No-
,
..
1"'1\'
,"ces d~s J (>fill~es. (Ont lernblables aux Apôtres & ilQX DJ(oples, qui n'étant encore
que No,'ices pendant la vie de J. C. étaient
quelquefois détachés pour prêcher d;lns la
Judée, & préluda ient ainli aux fonl'tions
de leur A pollolat. Non ftmptr in illo qllcji
N~1Ilc:a/u, r~s 4pud ft ~eluli irl/ra c!auj1r,J,
~etlnztlt , ftd ln/trdum ad pr.-:dicar.dum miJi/,
1n1(.2 Judœam falum , ut indè p.1Uldlim (Id
lIlt1Jor.l profiurent. Suarez, de R tlig. Sa,.
': 2. C. 5, §. 1 0, p. 444. Il [embl e que
Suarez en tre dans une efpèce de delire lor{.
qu 'il p.arl,e .de~ f~ In fii~llt: il (a?t ,que cette
malad Ie epldcm:que fO H hum gene ra le dans
la Société, puitque les plus granJs hommes
n'en (Ont point exempts.
NOTE XXXV. Pat. 137.
Les Conllitutions dirent fonnellement:
que les premiers,"'Yceux ne , fon~ accep.tés par
perfonne , & qu ils ne (Ont faits qu a Dieu
(euI.,
~o, vo/um full D to offirtur, {,. non
"omm, j Ua nUn<J id admi//it. Propurtà. in
,!lIl1iu.s manibu.s fieri dicitur. Confl. 5J C. 4,
ln D,dar. D. p. 406-~ 407.
Si ces V ceux ne (ont làits dans les mains
de pedonne, li perfoflne ne les accepte, il
n'y a point de tradi tion valable de la perfo nne .~u , No.vice; il n'eIl donc point uni à
la SOCi ete; 11 ne devient pe int Reli gieux
comme le ("ppofe la Bulle Afctnd,ntt Dommo; Suarez reconna ît le principe & 1<:,
confequ~n,ce, L 3, c. 1 J §. 7 ,p. 4~O, c'efr~
pOurqUOI il avoue q ue les V ceux (ont faits
oa''1uel que façon entre les mains du Su!>,,-
lI'
�)76
.
& qu'il Y a une acceptatIO n tel~
quell~ de la Société, non pas ab~olue,,~ 13
vérité, mais {liffifante pour confbtuer 1etat
rieur
ibid. §. 6 (,. 7, (,. c. 3, §. 10,
Maltr'; qui reçoit la tradition d'un efclave, & qUI 1accepte
f.nss·obligerà le garder, c. ~, §. TO'P'4j6.
Cene maniere d'accept~t1on eIl:, da-Il,
futii.fammcnt expliquée par . la . claufe, le
tout tnttndu foiv.Jnt les ConjlltU flons) ',7,
§. 6, p. 472 .
Cependant les Con~tutions di:enr elles~
mêmes que le vœu n cft: accepte par per{onne : la c1aufe , lit tout entendu fuivant lu
ConflitutlollS, ne figni ae donc: point que l,a
choCe fera interprétee par les parole! exprim ées dans ce code, mais par l'efprit gén~ral
des Conflitutions c'efi-à-dire, par l'mtention de la Société qui les a faites, &
qui les imerprete comme il lui plaît. Quel
abus, & quelle illulion !
religieux
p. 4 j 6 ,
f~rnblable à celle du
NOTE XXXV I. Pag. '57,
IjS.
Sacchin fait mention de la mort préma~
turée du Cardinal Robert NohiIius, dont
J'arne fut affinée par les prieres de toute la
Société de même que s'il avoit vécu dans
fon rein', parce qu 'il s'étoit dévoué-..à, ell~
tout entier, & q.u'il n'avoit pas tenu a I~t
qu'i l ne fût venu prendre rang avec les Je(lutes dans les exercices de la vie comm,une.
Ejus animam, 'fie/uri in
SOcitl4U
IVlxiffit 1
ljut1!ldoquidrm ft i~l( lOl.um li d~voverat , nt~
ptr ipfum, quommus ln convIé/am 1.uoqu
venira ,fluant, cunfla Societas uft/allS Pf(-
cu.. !dcrificwrumque foffragiis proficul"
,JI.
HifI· Soc.
ft! pari.
177
2,
1. J , h.
1.
Cc Car":
dînaI Nobilius n'avoir-i l point fait {on Noviciat dans la Pourpre, & (a profeffio n danS!
fon Palais, {llivant la méthode approuvée
par Suarez. & par Pellizarius ?
S'il exill:e des Jéfuites externes, comme
on l'a toujours prétendu; fi le Général, outre tous les ! Huites coonus, a dans Je fiéde
des cadavres & des hâtons; s'il peut introduire par ce moyen des efclaves & des efpions dans toutes les places de l'Eglife &
de l'Etat: il faut avouer que ce régime effrayant devient mille fois plus formidable.
l es Jéfuites difent que c'eU: là une chjmere
& un Conte fait à plaiflI j cependant le Fon(lateur lui-même en adonné l'e).emple dan,
S. François de Borgia. Orlandin, 1. 7, n.
55, l. 8, n. 69· Injl. 50<. t. l,p . 18" col.
2. Les J éfuires externes font prefque auill
anciens que l'Inllitut, ils ont précédé les
Confiiturions. On foutient aujourd'hui que
t:C[ exemple n'a, point eu de fuite, & les
Jéfuites ont raifon d'écarter ce foupçon;
car s'il était fondé, il n'y auroit pas moyell
de tolérer dans un Etat une Société fi dangereufe.
Je n'ai point alfez de preuves pour les
démenti r en fait: le Cardinal Nobilius me
parait un J Uuite déguifé; mais une conJeélure n'cil pas une démonfiration. Je me
COntenterai donc de pPOuver, 1 0 . qu'attendu
les loix Gngulieres de la Société, elle a des
moyens pour s'incorporer des Extemcs fans
qu'on le fça..che ; 2. 0 . que s'il peut y avoir
des Jéfuites externes, l'efprit & la fin de
l'lnilitut ne permet>Cnt pas qu'on néglige
�I7 B
l'en créer quand l'occaCla" le pré(ent~:
Ma premiere propofition fera facile à éta.
ea
blir ; la (cconde
fi évidente ) que j'ai envie de renverfer J'ordre qui s'était d'abord"
préfenré à mon efprir, & je forme mon argument en cette maniere. Rien n'eft plus
t: onforme à la fin de f>InO:itut qu e de créer
.. ~s Jéfuires Externes; la Sociérê a des loix
, 19l1lieres qui lui en fournHfCi1f les moye ns:
donc ces Jé1ùites exifienr.
La Sociétt! efr une milice inftituee pour
procurer la plus grande! gloire de Dieu, &
pour travail ler au falut des ames, rom des
in6dèles que des hérétiql1es, ou des C.tholiques. II ef} néc~aaire , pour remplir
fa dellinarion , qu'elle pénetre paT-tour, &
qu'elle Ce répande en tous lieux; elle
()bl ig~e par devoir de travailler fans cene,
à fon accroilTe menr. Il n'eft plus quMlion
que de fçavoir , fi dans la difiribmion qu'elle
fera de {es folclats , on n'en trouvera pas.
qui combattront plus milement dans le fiécie & fous l'habit ordinaire, que dans une
mai1()Il de l'O rdre avec la robe cie Jéfuire ..
Cerre que fiion fe réfollt d'die-même:
qui ne voit que [el fujet excellenr pour la
Société, fera peut - être arrcté par des obCracl es qui " empêchent de lè jetter dans le
Cloît re; & que [elallrrerrui n'a pas les mèmes liens, (era un inflJ'ument plus mil!! à
la gloire de Dicu, en cOflfervant Je rang
C'Ju'Il a dans le momie, q u'cn entr;:nt dan,s,
u~ Novic iat, Faut-il déplacer J'u n? (auHI
rCJc:~cr l'autre? C'ell ce qui ne viendra en
penlï;e à aucu n de ceux qui oonnoi1Teut.
J:e(j"i t tic ce t Jo/htut,
en
..
1-r '
f79'
'"
que leraIt le profit d'auocier un Car..tlinal ou un Minifue à la vie commune des
Jé(u;tes ? Ce n'eil pas là que (ont leu rs devairs; to utes leurs fonélions font extérieu_
r~s , ils ne prient pas même en commun.
c.t
En revanche, quel s fen,ices nepeuvenr.ils
pas rendre 3. la Société ) c'eft- à-dire à ,'Eglife, en reilant dans le pofl e où la Providence les a mis, dirigés par le Général?
Les Con.llitutions recomm anden t par-rou t
de ménager la fu veur des Grands , Comme
~oye ~ d'a mener à Di~u un pl us ~r~nd nombres cl ames : or cft-ri un exped len t plus
lûr pour ga gner un grand Seigneur, que
de le transformer en Jé(uire ?D ès-lo rs il n'y
a plus de cour à faire, ni de caprices àcraindre, l'obéifflnce le dirigera cl ~ns tOlites
(es v?Îes : & c~r~ainemellt o n o'imàginera
Jamuls qu un Jélulte Confe lTe nr foi t plus utile au bien commun q~'lIu Jéfui lC Min ifire.
Un Ma')'j{hat au milieu de fa carriere Cc.
tent appellé dans la Socié(é ; le G énéral (eroi t aveugle s'il "habilloit fur le champ en
Jéfi.lite ; il fJ.udroit n'avoir poi nt ;l cœur la
gloire de Dieu, & le fuccès de fa milice:
on ne (eroit jamais de ce profélyte ni un
grand Préd icateur, ni un ProfetTeurea Théorogie ; il vaut bien miCQx le laiiTer dans les
Tribunaux de la terre, pour y défendre la
caufede la R eligion , que de rétablir, après
bien des années d'épreuve, dans un confef{jonnalohfc uf.
Je ne m'arrêterai pas davantage à démon_~
trer l'évidence. Si "inllitution a es Externes
eil poffi ble, ri e n n'eil pll1s capable de lorolier la Société & d'':'endre Ces cocquêtes. _
�~80
~e ces (oldats cachés, qui combattent pour
elle (ans qu'on s'en défie.
Parce moyen admirable, les Jéfuites, re~
pouffés d'une Ville qui ,leur fer~e l'entrée.,
s'y introduiron~ lorfqu o~ croua les aY~lr
exclus, & OUVriront enCulte les porte~ ; Ils
feront cha{fés d'une autre, fans en (orttr: les
)?renliers établi{fem~ns Ce feront fao,s &ais &
fans bntit & (avon(eront ceux qu on peut
vouloir fai're dans la fuite. Le J Milite opinera dans lin Tribunal ou dans un Confeil municipal, pOlir fçavoir fi l'on don~er~ un Col~
Iege d la Société, ou li les COnfiitutlons [ont
abufives.
L'avantage étant li (enrible , .Je, Jé(uites
{eroient inexcu{ables de le négliger, pwfqu'ils ont tous les moyens de le mettre en
œuvre.
La profelTion ne devoit autrefois êrre.f.lite
qu'à Rome, elle peut l'être partout aUJour~
d'hui,t. l , p. 13, col. 2,p. 19, co/. l .Il
n'y avoit d 'aU(r~ Profès que ceux des quatre vœux, & l'on ne pouvoir gu.ere propo~
fer à un Minifire , ou à un Magdrrat , ou a
un Militaire de faire vœu d'obéifTance au
.Papc po ur l~s Millions., !uTes I~l. . a I~"é
cette difficulté en 1550, If a déCide q~ on
pourroit admettre quelques perfonnes a
ProfelIi on de troi5 vœux, attendu le~lr devotion & leur qualité, & par p~f1nilTton.du
Général. D e lictlllia Prœpojift generallJ,
propter ipforum devotioncm, (,. perfonarum
,/ua!itaulIl, (. l ,p. 24 -' col. 2.
,
Suarez nous apprend que ces Pr;>fès p~
l'ilégiés peuvent etre di(penfés d'etre Pre...
tres, quoique les PtOiès des quatre V(Ellt
!a
j3r
Je {oient tous, & même les Coadjuteurs (pt....
rituels, la Société étant une Société de Prêtres.
L'habit féculier ne fait point d'obtlac1e
arce que les Jéfuites n'ont point d'habit qui
eur (?Ît aAèa~, Confl. 6, c. 2. , §. 15 , p.
4 10; Ils !Dnt vetus comme les Mandarins à
la Chine, & comme les Banians aux I ndes.
La priee d'habit ell de l'elfence des épreuves
dans tous les Ordres: la difPOfition du ConciJe de T re nte, & ce!Je de J'art. ,8 de J'Ordonnance de Blois, paroiiTent expreffes.
Cette r~gle n'a point li~u che.z les J é(uites :
les NOVIces ne (ont po lOt oblIgés de quitter
J~s vêtemens du fiecle ; le Supérieur en déCIde. Exam. gm. c. 1 , §. 13 ' p. 341 , & i".
D,cl. F,p. )42: Conjl. 1 , C, 4, §. 4,p- 3.6 ).
Confl. 3, c. 2 In D ec!. C, p . 377. Vie de
S, 19nace. par Bouhours, 1. 3, p. 293.
~n ~rOlt communémllnt que le Novice
doit faire les épreuves dans la vie com mu_
ne; mais le Jéfuite Pellizzarius nous avertît
~ue cela ":eil: pas n ~cefTa ire quand le Supé_
neur en dlfpenfe ; il cite A zoc , Emmanuel
Sa J Cafiropalao , & autres, Manua!. rtgu!.
trafl. :2 , n. 8. p. 55 ; & il faut conveRir que
cela eil: peu Întére{fant pour les J éfuÎtes. On
n'a pas be{oin de faire éprouver aux Novi_
ces les aufiérites de la Regle ni les exerci_
ces?e la vic commune, ils n'en Ont point :
la V Ie Jéfuitique en: toute en de hors; on eil:
obligé de faire fortif les Novices même qui
[ont dans les maifons de l'Ordre, & des lix
grandes épreuves, il Y en a quatre qui {e
fOnt hors du Couvent, Ex,am. gen{(, c. 4,
~, II, & /<9- : Jes deux q'u (e font dans Ja
r.
�18 •
.
r. 1 ConfeflioR générale & "'
Mm{on, O",t a fi irituels . or le Direfloire
jSj
Il (emble que 'O U[ cil appbni pOur res
Externes qui auroient la vocation décidée
de fa;r. la Profellion : du relle il ell plus
naturel de fe Contenter de lenr faire laire
les trois VŒUX fimples, aVec la promene ulitée d'entrer plus avant dans la Société, com_
)11e le Général le voudra (1). On pourra
{aire ces Vœux Cn {ceret, comme les Novi_
.ces les.(ont par dévotion au commencement
de leurs épreuves.
.·r
mois d'exer~ces
a des' perfonnes à quI
a~prend ClaIre
~u , 1 'faire les exercices chez
ilnous
conVient
1 lu~rand (eeret.
eux
e Pd U 0 viciat eil. conlmunémcnt
D
L epour
temps
L Congrégation) J eer. I:1
de deux ans. ~
D ea. 63 ,p. )6r ,
46
& 1 J ,p. 51
ce terme pour
n'a pas ,:ou II qrdl1·on,3es qui font deilinés à
, 54~;égeât
1
N
Ices 0
malT
ar
é
es cv 1 lafl' des Ecoliers prouv S-j
entrer dans a. c d ~. fi enfer que ceux qui du
eUe ? 'a pemllS ed; Ple;n (aut à la ProfefNOVIciat palfentCetre difipenfeparoÎt
{olemnelle.
" ces Profès des trOIS
cnr en vue
l,
Jifion
mgn
lerem
d"
& leur qua,.
Vœux, attendu leur evotlon
avo~r
I;té.
{,. nt la regle générale;
La ProfelTion, Ulva
'fi -de l'Ordre;
devroit (e faire dans la ,mal o:nt bons pour
mais tous les lieux ~of1n! eg~I~~fi pourquoi il
b Profeffion des Je ulte~. Jelliite peut la
e11 déc;dé qu'un autre qu un. D cl B p.
. CrJlC' C 1 ,ITIt faire
t.
,
rf'CeVOlr, on. J I ' ,
Pro(ef402. Suarez décide qu ~n peu
demeulion dans f:a pTopre malron
S é" en ymantns lfJ.
rant aux ordres ~l~ up ~e~r ad nutlt'"
li
[tu'; dt !ictntla StipUlOnS
~mo
.g
iraft.S I !.},c.7,'"
<JUS. Dt Relp, · ,· 4,. l'attefle
également,
II
,,8 e I2zanus
.&
3,P·-M.
J2p.14 1,
Manual. R tr;ul. trIlEl.) , c. l, n·des'cas pareils
c'ell vra;femblable~eÜ?d~r lare les Jéfi,;c
que la Bulle, de Pau '(d.É!;on du Général,
tes fourniS a la Jun 1
t 1 p.14,
quelque part qu'ils demeur~n; ~t 'att~chée à
•
& que 1que ex ernption qUi
r 101es .ltiam III
leur rang & .à leurs penonn ,
exemptos,
&
Cela s'accorde, on ne peut mieux, avec:
les ConRirutions : le Généra l
le maître
de prolonger l~s épreuves tant qu'il lui plaît;
l'habit & [e féJollr dans la Mairo n ne font
point néceiT'aires aux épreuves; & t O llS ceux
qui les ayant commencées con{enrent à vivre fo us la dépendance du G énéral, {ont
.unis à la Société. Omnu ~os, (jIû fu.iJ ob~dùn_
lia Prœpofùi gtlurlzlis vivunl, ~tillm No ..
~ûios ; &- 'll.iicunu/lu, Cl.im propoJùum tIiven._
.di (,. morùntli Ùl SOciUfl(( ha!;~.ml. in proba_
tionibu.s tIUfontur. Conjl. 5 , c. t , in Decl.
A, p. 402,
ea
Ain{, lien n'!!Il 'plus (ao!e que d'unir à !a
Sociérédes Externes, en les JaiiTant dans le
fiède avec leur habit ordinaire. "Cette adop_
rion dépend uniquement de la volonté du
Général. Il a encore une autre lll1aniere de
(I) Cette promeffe ntell poi nt 'cffc1H iellcment-né..
cefr.u-e • on peut en èirpcn(cr. Les Chevaliers de
l'Ordre de ChriQ peuvem <!tre reçus dan s la Sociéquoiqu'on n'ait pas lieu de croire qti'ils veuil!ent raire ProlelJion. AI! !cufdnns 9fli erniu/nft 'VOId
'n Ol'liin~ militari, V OCll lO Chnfli, P0.lTult.od Soâet.Ut", nojlram admit li, lieu creddtur non tmiJJuf'os
frOfeJJioncm
ap1td 1I0S ? Rt{p()n[um 'fi admit'; pofi.
ngr
tt,
CO
• J, Decr. 12.9 1 p.
�)84
~ ther des Jé(uites dans le ,monde , c'efi le
renvoi (1) fimulé ou Ilm!te:
.
U homme qu'on a vu di X ou douze ans
prend un autre hab it , repa:oît
)
nde & rep rend tous les drOi ts de Ct~
emo,
l' e r r l '
a mom_
toy e n, fans que per(onne Ul Jalle
1"
~
Jé{ili~e ,
da~s
dre objeétion. Tous les yeux lon t accoutu_
més à cette métamo:pho \~ ; ~n en con~Ju~,
fans {avoir pourquOi, qu ~ n
plus. J eÎu~_
te,o n ne lui demande flen de pl us:
r maiS
a ,cl il montreroit des patentes en lorme,
qu ,
' r
'1
& un renvoi abColu , qUI peut lçavolT es
ea
c ond it ions fec rètes ?
On ne doit délier de (es vœux en enti er que très-rar.ement , celui qui demande
fon renvoi (ans Juite caufe. Congo 7 , D ur.
n
La Société hcon'é
(erve
~2, • 3 , P. ,'9',
,
C (ur
les renvoyés une infpeétion de co am , on.
,., c. 3 , § . 7 , P· 368 : il y a des cau
§ es
p affageres de renvoi, Confl. 2. '. c. 4., . 7 ,
• '369 ' il Y a des Jé(uites qUi revie nnent
ou qui rev iennent étant rap--
t,
~>eux:-~êmes,
(1 ) Le P rofis rcnvoy~ qui n'a point p ~lTé d~n,
lm e ..aurre regle doit {elon Suarez travailler fans
cerre à fe faire r;ppeller & Ce tenir prêt a obéit li
on le rappelle. D e Rdig. Ira. a. 8.1. 1. c. l· fi. 4.
l, feq. p. "
l iS. Il n'eR p.. s au pouvoir d'~tne Congt
g ation quelconque de 1'enODCer a~ ~rolt tle rappe,~
fer le ProfèS" expul(é junement ou In1ullemsnt ..
ibid Ce principe en r emarquable dans lot OC I t 1
eUe' (e délie comme il lu i pl ait de " ('nsagement
<o ntrallé avec les Pr ofé~ 1 & eUe enten que ,,,
. l'expu
on
engagement (ubliilera de lenr part apres
é IGbi~
même: d'où il réCult(' quo le Profés renv?y ar !t
traire ment > pouvant être rappe!l é ~~I ~et: 'C:it
t oujours dans la dépenda nce. COlt qUér . e Ir ~rnel
qu'il craigne (on rappel : c'en un ) Julte ét
'lu' on reprend quand on veut,
pellés,
é'é .
j8 r
pel1és, 'llJi'/pont( lu.' rcdeUllt 6. admi/lun_
tlJr, vd reJu.?i n:d'·UI!I . i bid il! Dec!. C.
p. ]7°'
l''''
.
<l Ut peut ( ucmguer parmi ccs revenans ,
011 non reven ans, ceux qu i ont été verita_
blement déliés de l'obéiiTance, d'avec ceux:
qui n'oTlt que Id limple permiflio n de rellef
dans le li èc1e en habit cccJéliafiigue ou (éculier, pour y rendre de plus grands fervices à Dieu & à );1 Société, & Y vivre
fous la dépendance du Général , que Ile que
(oit la place qu 'ils ocCUpent, ubilil!èt com_
morontu, et;tun cxunplos.
Si les Jailitcs nc lçavent pas tirèr parti
de tant de moye ns commoJes, ils mJn<lllent
de zèle pour l"lIr Inl1irut & pour l'accroiJ~
fement de leur Société: je ne crois pas qu'on
Jes en accure.
Les mêmes motifs me déterminent à croire que les ! c(t.Îtcs (ont Inguiliteurs par
fiat peut-~tre ont~ils des titres formels
qu'ils ne montrent pas; mais le plan de leur
Inl1itut fuffit.
M. Sen'in, 1. l, P 342, col. l, proupar le Direaoire de l'Inquüition irn?ri_
mé à Rome en 1, 8) , qu'ils (ont Inquir.,....
reurs fècrets : il eil donc de leur devoir ,
pour ainli.dire, de cach..:r cerre prérogative,
mais il y cn a des indices aflèz fons pour
les déceler.
Suivant la Bulle de Paul II I. de l'an
1549 ,le Gén~r.:d peut rappelle r ccux qui
(ont em'oyés comme Inqui1iteurs de la foi)
& en filbllituer d'autres. Il a donc le pouvoit cie commettre po ur les fonHions de
l'lnquificion. & ce). eil /impIe; car le
\'e
II
�l86
t,pe
Cénéral en Vi"ire nt du
rlans rout
ce qui a rapport à l'Inlliluf, & l'objet de
nn(li[U(
le faim de toutes les ames.
.( mil PrapojilUs gtnu,z1is altqut. f/l Profiffum
mini! in vif/Hu hujus 1'Ofi J proprii: g.·rit 1,j_
as Ponriftcis ,Co pu [peci.Jiem pottj/.uem db
irfo da/am) (-"igi! promijjioncm Pontifici f.tctam. Suart{ dt. rcfig. Soc. l. 6, c. 4, §.
en
3' ,p. \93 ·
11 dl: bOl) de fçavoir pourrintclligence de
ce texte de $unrez. , qu'il regarde ce quatricme vœu comme rent~rm<..lnt l'ctTence de
r Infiitnt, & qu'il n'dl: pas de CCliX qui limitent l'obligatio n qlli en n.~ (ll'lte ( 1) : il
l~étcnd ~l tous les fl!cours1pirirue\s du l'roc haî n , infidele , héritiquc ou catholique: par
où l'on voit que ic Vicariat du Général cil
fort étendu .
C 'efi en vernl de ce Y icariat que tout Jé(i,i te député par fon G é n~ral , pour quelque
tonénon que ce pttillè être, tendante au
bien des :lmes, reçoit tout à la foiS'I'ordre
& le pouvoir. Il ell vrai que pour certaines
fontlions jl y a des préali\bles à r~mpljr j
mais les Jéfunes ayant /:"tisfait à ces (or·
malités qu'on a jugé de convenance, & qlli
ne ie nt req\life.s que da.ns qu elques cas par1.iculiers, exercent tO\lS ies droits de Delé·
-gués du Pape; Ils ne tienr.ent que de h~
-'j eu r jurj(diél:ion, par l'entremilè tle leur Ge( 1) Pa r exemple . Iln J ~ ClI>tC pe ul ~tre envoyé, .en
,.ertu r.e ce \'reu, pourn~goci e r 1" paix clItrc dCI PI ln'
.ces, ib id. § S : lc rape peut lui enjoindre de ~ 1'.m~ lI'
. rer d:ms l1l\C Vi1\e, ou d' en Cortir, Li cel.1cfiuule ::t1
profit (les nmes ,.§ f S : tOll S les mi llillercs de!J .S~·
.j~lé (ont établis "pro'por~ooocllement v.0l1r la J1'I~"ia
in,·§
,8.
58 7
. éral, Vicaire du "lcaire de Jc(us-Chriff;
Il cil prouvé par la Dulie c!e-fa~1 Ill. que
parmi les Pou\'olrs que le General ell en
coutume de leur tran[meure, ils re coivent
de lui .le car~étcje d'Inquifiteurs, & 'II n'en
etl pOlOt de plus analogue à leur état & d
l'erprit ~e le~r Inllitut; ils (ont principa_
lement etablls pour démarquer les hérétiques, les terraiTer, les convertir ou faire
enlorte <111'on les puniJTe pour Jr.l;ficr &
prélcrver les Catholiques. L'établiffemenr
de J'Inquifition & celui des Jéfllites on t
d,es rapports marqués dans leur objet prinCIpal.
L'A pologiJte de Ger{on n'a donc pas eu
tort de dire, que par la nature de leur In(titur, les J éfuites [Ont deflinés à exercer l'OC:
oee d'Inquiteurs c.ans tau . les pays Olt il
n'y a point d'Inquifition établie, Apo/. pro
Gtrfon. p. ' 98 . & flq. Con{acrés à la plu,
grande gl6uc de D ieu., leur (ollicitude doit
~'e[en~re fur"les dé~ordres de toute efpece ;
Ils dOivent erre (olgneux de s'infirui re des
o~~Dres les plus fecrètes Contre la 1vhjellé
dIVIne, & fur-tout de connoÎtre ceux qui
corrompent les autres, ou dans la Foi, ou
dans les mœurs. Leur curioGté, qu'on leur
a tant reprochée , ell un devoir d'état, Pons
de Thiard (1) les accufo it autrefois de Corromp re les b omefiiques , pour pénétrer
dans les (ecrets des Maîtres : ils ont
dans vos ma ifons, difo it-il à fes concitoye~s , ùes Corycées pour d~couvrir
ce <ru fe pafre .dans J'intérieur des familles.
F.lnlutitia veflm Icnocinio verbomm &- fU.Jvi~
(,) Voyez NOTELXVJL
R ij
�•
)88
tutline fi~qili(f, pitltltlS ~JJefcllt,: ' o~cultiJfma
'JU4 qutillis ttperiunl ; In dOfnlbus ctlttm lItfln.r
CoryCtOS (t) htlb~nt , fi quibu..l .1bflr~f.J Ofl/nia
~xpiftanlUr J n~h.'.tql/e ,,~ct1nll1n J m/Ill cl;lUfu,,:
(,. mil il in fomIllls vejlfls occultum, 'luoJ lUIS
non prodatur, p. 57·
.
Pons de Thiard ne fçavolt pas que les
Corycees dont, il parloit, étoient d~s minil:
tres d'une InqUlflt~on <lmblilant~ ,qUi eL~"oy~
tOUS (es Regifl:res a fon Chef relidant a Ro~
me. Lorfque les J ~ruites furen,t ~harrés de
V ~nife le:, p:lpÎers de cette Inq Ulfltlo n ayant
été (aili~, on prétendi,t qu'elle etendoit .r~s
recherches (ur des objets purement pO!Jtl~
ques , & 011 leur fit ':ln crime de leur lfr,m1t
Er pemMe CIlriofité. Cela, e~ quelquefOis ncce{fairc dans les Pays ou Ion ne peut atta~
queT à force ouverte ceux. 9t~i penfJIl~ m~1
lur l'Eglife ?u f~r
SO:I.e~c. ' (~nt JU,fb~
ciables de IInqulfitiOn Jclllltique. ce n efl
que par une conduite poli!iql1c 9.u'on. peut
les réprimer, & les mettre d~ns lllnP:IIJTan#
ce de nuire. Ce Tribunal kcret, n ~yant
point de coaétion extérieure, a be(olfl de
dextérité & d'adreffe pour faire exécuter (es
Decrets; il faut qu'il fupplée p~r d.es manœuvres à la force Pllblique qUI l~, ~an
que. Et .d'aill~ur.s, l'ln9u~fi~jon ~rdiOa,rc.~
pOU! objet d'etel~dre 1 herclie; c eil: un ml
!a
([) Ce~ Coricées étoient de~ 13 ig;:n~ céle~rcs 1
h:.bitans d'une montagne d'Ionie, al pe~!é::" aUlou r#
d'hui f..'om bru/(a 'J.ui al! o i ~!l t cam les 1 Ol't§ ,.pour
·
les
f ,avoir avec :JJ'
adf( e la route (Ille d
CVOIent tc~~~ r e
Marchantls , afin de le ll T courir (us, d~s <[U I,S br. •
roient <:mbarql\~s . Ce nom avoi~ pa,!é en proyer e!
pour dire lin adroit Voleur qUI éplc tout 1 &: q~
djIrunule pour cacher (on jeu.
jS9
niltere de rigueur; celui des uruites elt
plus éten~u , ri en I~e leur cft étranger ùe
tour ce qUi pellt fen'Ir à la plU') grande gloire de Dieu; ils doivent fourcnir les fOlbles
pcrfeél'ionner les fons, & procurer en to,,:
le plus grand bien, leur follicitude cft IIniverlèlle. Il efi bon qu'ils n'Ignorent rien,
& (urtour que leur Compagnie {oit inltruite
de tout ce 9u',on trame c~ntre elle, la puif...
fance des tenebres ne ce!lanr de lormer des
orages COntre ceux q ui veulent lui enlever
t0115 les hommes & tolites les Nations, Il
[;rut convenir que les Jéfuitcs Externes fcroient d'un merveiUeux recours pOUT cette
Inquifition ; c'eil: un nom·ea u motif qui
nou.s affure de leur exifience,
'
Depuis cette Note écrite, j'ai vû J'excellent difco!.lr~ d'un de A<Ieffieurs des Requê_
tes du Pah:us du Parlement de Paris· c'eft
un~ démo.n{lration complette. l'ai ~rou"é
q: Il de\'olt néce1Tairernent y avoir des JéfUlres , EXtCr~les .' ce (çavant ~ agifrrat a
prouv~ le fait: 11 faut donc qu o n prenne
condamnation filr cet article.
La differtatio n que je viens de lire me
confi~e da ns mes premie rs foupçons (ur Je
Cardmal Ro bert Nobilîus. Il n'y a qu'à
c~nfrontc r le paffage de Sacchin où il en:
{an mention dl:! ce Cardinal & celui d'Ale~ambe tilT Alexandre des Urfins.
Il y a des exemples de tous les genres
dans cette dilTertation ; mais on y voit
comme je l'avois conjeél:urc, que " on f~
contente comm,lI1cment des trois Vœux
/impies, Le V œll de pauvrc.é s'entend, aulant que J'état le peut permettre. Biblioth.
R iij
.
�190
,script. Soc. hf. ,676. p,'g.. ,>.& 26. fi cft
prouvé EU la Lettre 7,2 J. cl OItV;} tom. 1.
que le Général des J efuttes a des, moyens
1
pour accorder le Vœu .de chan~~c avec le
rnariaoe (1),& pour U~I~ 3\'CC ce Sil~rement
les pafrncs de l'etat rellgl(~ux. Il parolt par le
réci, d'Alegambe fur Alexandre des Uriins,
qu'on peut ne tàire que les Vœux compatibles ;l l'état. Le Cardinal Donghy , Evèque
de Ferrare, Ce facrifla à Dieu par un Vœu
fceret d'obéiiTance , Lettre 7'2). tom. 2 . cela
ne (,unt pas pour ~tr.e Religieu x, ca~ I~s
tro is Vœux de ReligIOn font fubfiélntlels.
JvIais on peut être de la Société (a~s être
Reli~eux: l'ell'entiel de cette Rehg,on cfi
l'obédTance , on ler:l de la Société &. l'on
n 'en 1era pas , parce que cc mot, fUi".:nt
les Confiitutions, s'entend de quatr~ manieres différentes; on dira f~ns mentir tout
cc 'tue J'on voudra. Le Cardmal de la Rochetoucault, l'Evêque de Nantes avolent
f;,it les trois V",wc. (»
( 1) Le lien du Mariage en un des cinq en'lp~che.
mens principaux; il Y a lieu à la dir~enre ~our rOlll
Jes ernpêchemcns en faveur des ClIJCU d,lllflguD~I.
E ;rom. tenu. c. 2.. IL 6 1 p343
. . 6- in Du/ar.
. D 1.
COf/JI. 1 1 c. 3 1 § 2., u(que ad 7) p. J61, 6- UI a.
C p. 362 & Regul. ProJ,j"c. ri. 3S· t;;m. 2..
g~.
5u'arez prduve fort 811 long, que la _ch;lAe t~ . an; e
Mariage , qui confiO:e d,ms la fid d it.é eOQJIJ~3~,
peu t fuffire il l'état Religie ux, dt R .: h.~ . t,4 ,§tfoJ .
9. dt 'Variet. R.:Ii~.!. ,) ~ . 4, § '3 ' Ilhu~ ~d je,
& Cl.ue (uivlnt l'I nCtitut qu'on embnAc) ,1 pent y
avoir l1~e ch.1fleté, lIne pauvreté & une obél/fance
accommoMes à cet etat.
.
fi un
(-) <:uarez eX.1mine :\ fond la qlleAl0n , R' ['
- ~ peut (<lire profc(hon
- dan s un o rère Cl'
'i:vêque
f Il
Ve\lX , tandis qne fon mariage Cpirituel a\'ee 0
t
,
l? '
l'obfe rve que dan::. Ja Lettre 64. tom. 1'1.
p:tg. 32 . Oliva difpenfe LurOlZO du Vœu
d'entrer en Religio n: J e le difpenle de tout
lien du~ Vœu. qui l'oblige d'entrer parmi
nous. Cette dIfpen[e ::!.nnonce bien le. Vicaire né du Pape.
En~n tous les Cardinaux & Evêques qui
Q~f fait vœu d'obtilTancc au GénéraJ, expliquent le vœu {impIe que tOnt Je!' Profès
en ~~s qu'ils .loient ,PromÎls à l'Epifcopat:
Je flus convaincu Je J'avoue qu'aucun
'
• Ex- Jé(uite n'ell
Enque
délié de ,l'obéif1àR_
ce , (uivant l'efprit des Conll:itutions . il
devoit J'être fUÎvant les régIes de J'Eg lire.
Ce vœu fimple n'a ét~ inventé que poue
conferver J'a utc:>rité JII Général , & pOl\f
derog~r ~u drOit commun de l'Eglife. Les
ConlhtutlOns avouent, dit-on) que le Gén~ral n'dl plus Supérieur du JéfüÎte Evêque: f~ns doute., il n'eil:- plus fo n Supérieur
de droIt & en titre ~ & ne réfon,!cra poin t
Ccs ordonnnances , Il ne reCCna point Jas
appe ls de fes Officiaux; mais l'Evêquc fu i
demeure fourn is, parce qu'il a bien voula
entretenir le lien. de l'obéifià nce perfonne}....
Iglire (ubfiae. Il conclutr qlro la profeOion ne reroft
pu ~IlUe. qu'eHe. n'elt p~s même exprelTément
prohibée ra~ ': prolt. COlnomque, mais que cepen.
~ant elle ~~. Ilhll :c fillva~t l'opini on la plus commu ..
e ' lr~hl'ltUm effe Epiféopo rdigivntm profturi.
De eJ ~g. traft. 7. 1. 6. c. ~. n. 12. p_ 16. Que doit
don~ .raire un Ilrélat qui croit trouve r dans l'état
Re!lg~ellx un accroiOement fie perfefl ion? 11 peut
(dit-li ) (uppléer ;i la pro(efiion par les "œil X fim ..
~le;, fie pauvreté & d'obl!iff.!nc:e , p:lr la prép:lr.;;tiQ.n
(! -",!,:~..: le cfcflJ. Le Cardinal de la Rorhc(91I~ult
-yOlt lut" Jo: cunfeil oc SuarCl,
ni\<'
�;9'
le ; ce n'ef! pas une Ii.!bordination hiérar..:
chique, c'en une fubordin ation de volo nté
en corféquence d'un Vœu; le Général n'ell:
point Supérieur à raifon de la dignité, la
perfonne lui demeure (oumifè à railon de fa
promefT'e : les deux Jéfuites placés auprh
du Cardinal de la Rochefoucault, nOlis lom
connoÎtre les fonétions du Moniteur aupr~s
<le l'Evêquc Ex-Jé(uite.
Pui«!ue dc!s Ev~ques étrangers qui ne
tiennent point à la Société, deviennl!nt des
natres pendant leur Ep ifcopat, les notTes
ne cerrent point d'en être lor(qu'ib accep~
tent une Prélatmc par la permiilion du Gé,n éra!. C'ell-Ià l'obje t de ce V œil
rieux qu'il n'étoit pas poffiblc de développer davantage.
myn,-
NOT E X X X VII. PJg' 167,
Il n'eO: pas néceffaire de prom'er que les
J éfuites t'rores des trois & d\!s quatre VœlLt
peuvent être renvoyés , cela cft convenu)
Confl, 2. Cdp. l, §. 1. pag. 365. (,0 in D,,/.,.
C. pag. 366. (,0 cap. 2. (,0 in Du/.", J''' /O.
turn. cap. J. in D cc/ar.A. p.lg. ]68. Conf'. 9.
cap. J. §. ,. pag. 436. & puif'J.'le le Général
lui· même peut être charte , Confl. 9. cap. +
§. 7· pJg. 440. il Y a lieu de conclure il
plus fone raifon , 'lue la régie
faite pour
tOtlS les autres. C'cfi une maxime g~ n~ra ..
le, que tous ceux qui font le plus inti mement unis à la Société, peuvent L'n ~tre {C.
paré~ en certains cas, in quihufJ:IIII c(ifib~J
ea
{tpnr.ITi ab C,l, COllfl. 2 . ('Ip. 1. 9, l, MaiS
quels {ont ces cas, & comment doit-Oll pro ..
ceder lU rCl1yoi ?
'" CVI'd cnt qUI!191
Il eH
pour chalTer Je Général , il faut ,un délit récl , ou réputé tel
dans les max,lmes de la Société, des preul'es. , & u!: J,u~emen! de la ,Co ngrégation.
La SocIete J- rofeae a droIt de juger &
d'expul{er le Géif.ral, & lui il {Oll tour
peut renvoyer en ëér~il chaque Profès parti...
cuher: comment les Juge-t-il, & (ur quelles régles ? voilà la qucilion. Ji eCl: noté [ur
le chal" I. de la 2. Part. dc:> Conf1:itutions
.~ Çhcl.lr. C. in fine, pag. J66, que les Supen~urs locaux ne pounonr rCl1\'oycr les
Protes en vertu d'u ne dJlégation du Génér:1 ~.s'il, n'e? ~ ~té r~lëré J Illi en pel (onne .,
& s I~ n a dend e , ;:!prt>s mur examen, qu'i l
can~,ent pour le (t'Po icI.! de ~JI.!U, & pour
Je bIen c~mmU/~, de la S0Clet~, qU 'li n tel
homme COlt chafl\! comme éralH, par exempIe, incorrigible ou Contumace.
Cette Déclaration s'-ékagne deo;; maJ..!mes
comml.in~s aux Régulicr~,en cc qu'elle propofe p~r m:miere d'exemple le 1i::uJ C~b qui
dan:., le::, ilutre~ ~égles. opere la d~jee..ion cles.
hotes; œ qUi fuppole qJ.c dollh la SOCi~ê~
il}' a d'aurres califes de ren"oi. ~Llarel dit
ouvertement, que le d.·oit J e renvoyer les
inc?rripbles efi commun ~l tom le5- OrJ;-es,
maIS que la Socicté a des {acult·~s plu:; (tendues ~n ce genre: Sinr duhio Il.lbn ,unl'liQr~'m ln hoc g.:nert focultl1.lcm, mnjo({'mquc
/ihm.Item:. lIu,im regul.Jriur alitt:. Re!iE,ioncs.
l}dig. Soc.lih. Il. cap. /. ~. 2 , p.lg. 78 7.
) oblcn'e en paiTant , que le droit prétendu
de rCm'OVCr les incOITigibles a cté rnodihé
P?r les ùecrets des Papes; & comme il
n efi nul1~ment adrnls en France, nous
I!t
Rv
�394
,
pouvons encore mOllls tol~rer cette facnlté
plus étendue que la Soci~té s'attnbue ('onJ
ne l'efTencc du Y œu folemnel. 11 rcfie à
1çavoir au iunc en quoi elle conflile, l'oit
pour la nature des caufes du renYOI, foi\
pour les preuves.
Suare7. dit qu'un Profès peut être chaffé,
non-feuleme nt pour inc orrigibi lité ~ mais
encore pour crime grave, qui tourne au
fcandale , ou à la honte de la Société. /tu/.
~ui"ant les Confiinltions, Pa rt. 1. ch. 1 .
§. :..
un Profès enclin à des pench ans vicieux, ou à de mauvaiCes- habitudes dont il
)l'aroit impoŒble de le corriger, fera renvoyé, quoique Ces fautes ne aonnent aUClin
1candale , étant (ecrètes, lieu a/ils nfliliulf
offcndicululJl ( quod "MnifiJla non tffint )
prœbatnf; il n'y a donc ic i ni fcandale, ni
honte pour la Societé. , . aÎnement diroit-o n
que dans ce cas le Sn jet eft ch aflë comme
incorrigible; on n'appelle incorri gibles dans
cette matiere, que ceux q,ui ont été (onyaincus , mis en pén itence a plufieurs repnfes, & que rien ne peut changer: cClix-là
{ont contumaces, qui Cc révoltent obtlinément contre la pénitence qui lenr eil: pref..
crire.
Cette faculté de renvoyer pour fautes
j'ecretes cCl, comme J'on voir, très-éten<lue, & fuffiroit pour rendre le lort du Profes forr incertai n ; mais il y a encore d'a.utres ca.uf!!!> d'expulfion communes à toutes
les cla rr~s de ]éfuites , qui (ont e,'( polees
d ans le Chap. 2. de la 2. P ::trt. des Conllitut ions. 1°. S'il cil: contraire au bien de la
Socicté de retenir un Sujet) l'avantage du
•
J~f
C' orps deV3J:U etre
pret e"'~ au L '
....
m ... n P<lrtICU...
J1er par tous ceux qui dCfi,r"nt fi
...
lIl ceremcJ\t
'
.
rJ gJOJre
de D ie u. 2. 0. Si le b·, cl C
& J . cl S .
1 n
u orp'
b
•
, ce UI li uJCt lili-même ex ige nt qu 'o 1
rem'oye. 30. S~ le bien des E xtcmcs le ~e~
;~lIde; ~t quoique ceue D otlrine du ch. 2.
ep CLt~ ' . {e"mblc co nvenir d ava nta e à
ceux q UI lon t encore dans Jes é
g
cl;
preuves
ceren ant elle ea commune à tou s {;"l n'
Suarez: D o{/rùld il/ius Ca n 2. ad ,c °d
. . r"
om/us t
..."oeil'Idre
;n;
.. 'lun~:/lJ.rnlllS I1li cOlljUI1Elos a c P ro fi..r.uos J ~x.rm~llur. Ibid. §. 2. pn;y;' 88. la
Jeule ddl:ln ého n qu'on puil'r'e a
7
r.
d p "
lU
mettrc eo
l,l'
eur u rotes , c'e ll q li '.J
r cl
.
J lau ra un e dol? un peu plus forre de quelqu 'une de
ces caufes.
Suare?" ~~trant enfilÎte dans de lus
grands dctads , nous apprend qu 'on a l oit
de renvoyer ~:I ui qui a caché, dans "cxa';len , des dctams qui lui allIoient don né
1excl~fion ; par exemple, une ancienne
maladie,
derr;::t ncles deues , &c • 111 ..' .15.1J ne
f4"
cro~t pa'S J.u
de cha{[er un Profès pour
caule ~areJ lIe, li le défau t 3 été connu de
l,a SOCJété pendant le cours des Ion es
epreuves ~ui conduifent à la Profeffiof: fi
~~ contraire la Société cil demeurée dans
~Ignorance, elle a c~nfervé tous (es droirs ;
faut pefer le préjudice plus ou mo ins
~rand ~u 'e lle recevra, ou de la rétention
u Prof s , ou du murmure que [on- renvo i
~C~t occaGonner, ponduandum. tfl quid major~s mom:nti fit .. vd fcandalum .. aur nanor
~~~ tX hUju[n:odi . ,/tElion/bus orirÎ foltt ..
l/ num SOCIe/a/lS ln rf/menda tali pcrfc na.
l ,d, §. J .
vtt
R \'j
�39 6
Un péché commb àvant l'entr~e en Re':
ligion & ant~rieurement ~l l~, ~rofe{[jon,
s'Il ,'ient à eclater après 1 cmlffion des
Vœux tolemnels , pourra t!trc, en certùin
cas, jufie caufe du ren~'o i , q\loiq~e expie
d~ns le for interne, l /Jld. §. 4· Il n y a pas
de doute pour le péché commis aprb la
Prolêllion, parce qu'il blc,ire da,'an~a~e la
aloire de la Société P rolerTe , qm n'eR:
point mi{~ ~ coavett p :'l.T la (orrcélion du
coupable. Le Gt!néral lui-Ill ~me pe.a ~tre
ch.dl"i: <1Uoiq\l'on ne
d~re{r(:re plS
de fa
(\)f-
rcttio n"; Etl.1fi1 in ;I!,J J'crJà!l, l non }'o;lul.l.
!:Ir i '1,:orrig i tiii!~s
F"r~in ,l~i,l ~ F.! J'ru.1cnn.!!i judic:ù :'O ~'U!rztlS r~'hll~.!tt!i:r, Pl" ,oeu!1f
t ab..."!,,-'.I . quod ,~d m''10 nm Da glvn.:1Il &>
lm ;1' ·1.d~ bOTUtm SùCÙ:t.Ufs f'.'e. judtâ.1biwr.
l liJ. ~. 5. Li prudence aibnr"urc, la pokzq ue , ~ lo.! bJ.iancemcnt ùc~ intfrl'ts clcivers
.
<I.e il Société d~cident de tour e;t ~.n:er
rd'iorr.
~l1Jre! ne parle pas du crime irrémiflible
dans la Société,fi'':/.'IJ in:xp:/-..!t't, c'en celuI
t!om les Confiituttoru. font mention dans
ce ch. 2. §. 4- Part. 2. & dont
rend C~t1pable le Jéfnite qui, contre i~ promell.e,
ne veut pa.s {ourncttrc fon {enwncnt au l',tgement de la Soci~té {ûr IC"S opinion. depattues parmi les 0 0élclITs, 'luod ~~q~(~r ,
/l,li no/i! proprium /ùum fenfum, a.ut JuJl~lUm
infringer~; il n'y a peut-être po mt de l,lute
moins pardonnable: Thynes G0n7J..l1~~, ennemi du Probabilifme, n'~chappa 'lu avec
}'clne par la proteéHon du Pi'lpc.
,
Pa lIons maintenant à rex<!m~n de 1ord re
ju.d:ù..:.ire. 5Wlrez <!t!,:Je qf..;1! fi Je n~Jli'oi dl
6:
Fe
397
en forme de peine, il faut obferver l'ordre
{ubll:antie l des jugemens, tel qu'il eft prefcrit dans la ?ocié~é., orJintm faltem fub illl.
lill/tm, ac lfl Rtf/glO ne prœfcnptum,
,
c. 1J , §. f, p. 779.
Quel efi donc cet ordre judiciaire prefcrit dans la Société? il (emble qu'il eft prefcrit de n'en avoir aucur.. On voit à la vérité une (orte de jugement rendu COntre
ceux CJui briguent le Généralat, ConJ!. 8,
c. 6, 9· 2, p. 430, 6> in dtc/.lr. A; on y
dil1inglle l..l .conyjélion & le foupçon trèsprob;~)lc r~tultJnt des témoignage~; mais
fans tracer aucune (onne pou r les reccvoir
& pour ~n al/ure r la foi. Dans la Congrégation yI, on rappelle plulieurs Jélits
do~t la dclat ion, eil n o n~(eulcment permili.!;
maIs ordonnée a tout Je[uite, [am oublie r
la rJ"olte contre l' lnfiittlt; & quand il pôlroitra 'tue L'in~érêt du tiers, ou celui de la
Société, n'eil: pas fuffifammem rempli par
la ccrrc(Den paternelle, on yeut que le
Supérieur quitte l'office de pere oom prendre ceh:ti de juge: cc mot pro~oncé, on
en emb~rra{;~ fur l.t Conne qui doit êrre
fu:vie, les voies judiciaires éta nt peu l,fttées dans la SociJté; la C o ngrégalion annonce une ir.l1flll:lio n à ce fujer qui n'a jamais. paru,. Cangr. 6, c.U!. 10, §, f J p. 720 ~
Ad mflmEllOlle1n rcmiuitur, qI/a! t.f/ntln p ofl
tdùulli Canuncm dat.z non (ft. SuareL, 1. 10,
c./ ], §.] , p. 7ï9.
C'~toit app::remment fotls la flJi de ce~anon q\!e les D épmés de la Con ',régation
'lI pn:Jenrerent t~ne formule jl1Jici.zirc;.
m,hS la COfl~rtbatlon ne crut pow dcvo~
�19 8
1'3pprouver, elle a-ima mieux l'abandonner
la pnrd'e llce d'u G~néral pour la c ommu~
n ' . r aux Pro\-i ncia nx qU311d il II.! ;ut"leroit
à
pos , & quand des circonn-ance~ plu~
prelTames l'exigeroient: cenJÙir Congng.uio,
.de nce du G'encra)
, 1 199
Il ie conduira avec b
a
nulla iI/am D eoreto fiJO firn:.lrldam, J~J P.
noflri proJentiœ n'm ra/dm commit/cnd<!fIl , 911i
tJm, qlldndo (ommodum opporlUlllllnguf, tU~
'IUt exp/dire in DDmino judicavuit, Prol'in_
eia/ibus communicaredig'llllbilur, m.Jxùntcum.
gravior ali'lU.1 neccffitas id.roflu!,wuit. Congr.
7 J Decru. !T4u p.- 610. Quelle elpece de
1vlonarchic oil tous les jug~mens font Jrbitraires !
QuoltJue les fonrralités de l'ordre jlldiciaire Jétititique , telles que nous 'Çenonsde
les voir, ne foren t pas bien gênantes, on
ne s'y alfujettit point fcrupuleufemenc ,.
(clon Suarez, lorfque le renvoi n'eil: point
en forme de peine, mais par maniere de
précaution & pour le bien de la Société,
§. 6, ibid i il faut cependant toujours quelque efpèce d'ordre & de regle, alln que le
S';Pérc:Jf ait une notice moralement certaine du fait qui décide f.î déterminai ion ,
§. 9· On demandera peut-être, quelle en
la rnc(ure de cette certitude? Suarei répond
qu 'aucune loi ne l'a pre(crite, & qu 'on la
lailTe à la prudence, prudencia relinquirur)
§. 10, ibid.
Pour réduire tout ceci en peu de mots,
Je Pro~s peut être renvoyé pour la gloire
de D ie u, pour Je bien de la Soci~té, pour
Je propre bien du (ujet conjoint ;lVCC celui
de la Société, pour le bien dcs externes.
La maniere
procéder efllailTée à la pm-
cry
charité .& le don de difccrnement que l'Ef~
p.m , Samt lUi , dO~ l~era . ChtlrÏtIl..l, & di[cfl-
IlOniS donllln 4 Splruu S,inRa dllium doabie
modl/m, qui ill eis dimiuClldis tenu!d,LS fit.
Confl· 2 , C. J , ill dU/'lr. A.
Il ~e faut pas que le Profès fc plaigne du
renvOI comme d'une in1ufiice à lui faîte
parce qu 'il a été reçu (ous cette condition '
(l) lion fit COntra juflitiam am Contra paRu:z.
~n f!rof1fione incll!fian, ~iciendo P roftffum
Ju/h,s de cal/fis , } ux~a. Confli(wiones, quia
SO~l(l4.s fub hae condlflOne, & nOn Illas, ft
ohltff·l! ad Profi.{fàs foos retinendos. Suarez,
tit Rd. Soc',I. Il, c: l, §. l , p. 7 8 7.
Pourqu~l donc les J éfuites dirent-ils que
leurs premiers vœux [ont conditionnels? Ils
le (ont tous: dans les premiers, il fam (ousentendre la dau(e, Cauf le renvoi ; & dans
~e$ vœux folemnels, fauf le renvoi pour
Junes cau(es dont le Général juge arbitrai(1) Je nie cette condition: li elle n'exifle p~s, c'el1:
unt fraude & un abus de la fuppofer' fi elle ~xiAe
l'abus
é'vident, puifque le Vœ:1 folcmnel n~
peu~ rccc\'oÎr de condilion 1 & qu'il dùit être obligatolrede part & d'autre . On annonce au Novice
avant ~'ém.i Oiù~ de fcs premiers Vœux , qtl'aprr:~
Irs aV~Ir, faits" " p~ltrra être renvoyé; ce qui pré(ent~ a 1efprtt. (Ill il ne pOurra plus l'être aprh ces
de~n,ers Vœux ; & comm ent penferoit_il Je Contraire ~ Qui le lui a révélé? On ne lui montre (Ille le
(omm.urc des COllait ut ions , les Regles communes 1
les Regl~s c!e !J modellie, où il n'e!l point parlé
tllt n' IWO I du Profès. Les Con aitutiorls rùnt donc
ilbll!lves l'II cette parI ie; c'eil un autre abus ùe lèS
cJc.hcr 1 & une fraude inli gne de (\lppofer I\n paflc
fa~CltC , qui ne peut être ci çonnu, ru fOUPÇOMé pu:
ca
Ic
ontrallant.
�4°0
rement: mais le con~é ,t\'o~ donne après
les premier~ vŒ\LX cl?'t etre cgalc~ent fon-
dé [ur de jufies cauf es , dont. le ~ugement
cCl: lain"é à la pmdence. Pt'ltl.{oml.l, manu.!!. Regu!. trùR. 3 , c. 5, [dl. l , n. 4, p.
185·
d
La différence des uns & cs autres n'eftelle donc qu'un jeu de mots? & ne peut·
on pas dire qu'en ch~rc~a l1 t des rafinem,ens
de politique, la SocIete en pan'e~u~ a fe
jouer des cngage.ll;cl1s les plus fleres.
Les Jéfuit'-!5 dlicnt que ce Vœu [olemnel,
d 'inventi on nom elle , & dont l'in~g3Iité cft
fi manifefle a été approuve par le~ Papl!s
~n confinna~t les Conl1i(tltion~ qui en rc-
gient les condi tions. Aucun rJ.p~ n'a a,pprouvé les Conl'htutions p.u mamerC de JUgement; il n'cft dit nulle part dans les ~~Il~s
qu'on les a:1prouve après e xa~len diicul·
fion: 0;1 ne cite que des connrmatlOnS ~'a.
gues & g(nérales des ConCtitutions fllres
ou J. faire, fans prendre ~~nnui1TanC,e ~'all.
cune & tàns aatre mOtl, 'lue celUI d lI~e
confi~nce qui ne doit point l tr~ t~omp~l!.
Une pareille approb::mon, qUI n auton~e
point des di(pohtions coat~alres au droit
comm'"J.ll , juftlfle encore m,Oins des :\bus.
Suarez rcconnoiiTant 1 dluflon de ,es
claufes gtfnérales de con~T1natiol1 , ch~rche
d'autres titres pour auton(er le ren~o l d~s
Profes & il cite la Bulle, NOIl tJbas '. <le
Grégoi~e XlI I en l SS'l, qui eH fi ob!~ure
qu'on eil tcnte de fOll"\)ço:1oer qudque tout·
de pratique dans la C 1.ll1cel,',erie Ron~aillC'.
Il eil: l1-!celTaire pour l l ntclhgenc~ d~
cene Bulle, de i<1ppcHer quel'l.uc::,. m'lx.uW
s:-
du R<.!gimc r"'bulier.
4°1
T out R eligieux peut de droit commun
palTer dans un Or~r~ plus aufrere, en demandant la permlOlOn de fon Supérieur,
mais fans être te nu de rapp orter (o n coorente ment. SlIartt d, ob"g. Rtlig. tom. 4,
t~d{/. 8 , f. 3, c. 10, §. " p. 24 1. Ptlfi{{a .
mu, mllllllal, Rrguf. tmEl. 3, c. f, fiEl. J ,
n. 77, p. 202. Cette faculté peut ~tre reftrainte par les privil egcs de certains O rdres .
Un Religieux nc peut l'alTer dans une
Regle également auil:ere , (an~ le confentcment de t'On Supérieur qui renonce au
droit acc!uÎs à l'Ordre. Ibid. Suarez., c. 9,
§.I.
Le pa!Tage dans un Ordre plus relâché
nige, de ,lroit commun, une di(pen[e du
Pape. Ibid. !i. 21.
La Sociét6, relativement à ce droit commun , ade ux fortes de privilegcs: 1°. Aucun
JéfuÎte Pro fès, ou non Profès , ne peut
palTer dans un Ordre plus aufrcre, fans la
pcrmiffion ex-prelTe du Général, fi ce n'eft
pour entrer che~ les Chanreux; & maintenant il ne leur cil: plus permis d'entrer
chez. les Chartreux même, fans permiffion
expreffc; aucun Ordre ne pouvant être regardé comme plus parfait que la Société.
2°. Tout Htùitc, ProRs ou non Profès ";
peut, avec la permiflion de Jon Généra l,
embraffer unc Regle égale à la flenne, ou
même moins aufiere; il n'cil point obligé
de recourir au Pape pour pafler dans une
~ eglc.p l us relJ.chée, & comme l'on dit 1
ln llxlOrem.
Cc fccond privilege eil: puiré, dit-on t
dans 1. derniere DulIe de Palll III, & d.os
�40 •
u ne Bulle de Pie IV rapportée dans fa pren1icre Bulle de Pic V Oh fa veur de la So~
ciété. Mais il y avo it beaucoup de doute
ainfi quc Suarez l-e reconnaît, .It Rth~
Socitt. l. 1 f , C. :1 , §. 3 6> fit]. p. 79 0 j &.
dans les bo nnes reg:es canoniques on pon.
voit dire que ce privilege n'cxi{loit point:
c'di l'objet de la Ruile ('/lm "Jj ,ts de Gregoire XII'I, qui a tt ribue conflamm ent au
G énérat le pouvoir de donner consé à lOI!
R e l i~e\lx, même Profes , pour pJ Hcr dans
Un drdre pl us n:lâc hé. Je ne crois point que
ce D iplome de Gregoire X II!, dont l'obf.
cunte efi ruft)eae, ait cu d'autre motif dans
J'intention du P:l\?e ; Suarez prétend au
"C ontraire que P a \)c a app ro uvê, par occafLon & comme par accident, le lcmfO~
des Profès pour jufic s caule~ , ex (.lIIi ù id
txigr:ntibfu, & qu'il a décidé enfuite qu ~
les Profès r~nvoyés, ci! Jic em~Uis, pour·
rom. paŒet dans tou tes fortes de Regle~
avec la permitrion felùe au Général. Cene
i nterprétatio n de l'a Bulle Non aflas me
parOit Înfoutenable: voici mes rairons.
Le Profè's renvoyé n'eil: point oblige
d'entrer dans aucune Religion. SU.1(({ le
R ciig. t. 4 , lran. 8 , dt oblig. Raig. 1. J, (.
f, § . .20, p . .2.22 . Le. Sup~rieur qui l'a char·
fé , & qu i fui ferme tout rctOur, n'a pl~
ri.en à !ilÎ 'prcfcrire (ur le choix de la Rel!·
glon ou il "oudra cherchcr un aryle; ra
p orte lui efl: ouverte pour rous les Ordres
qui voudront le recevoir, excepte les Ordres mil itaires, ibid. §. 18 & ' 9' Il n'cil
d onc pas vrairemblable que IJ Bulle :onti.nn e d"\lx difpofiüons di!lin[les , 1W1e
re
4°3
pour approuver le renvoi des Profès, l'autre
pour autorilcr le Général. à. permett're rentrée en route forte de RelIgions, aux Profès
eXl'ul(cs de la Soci&ré. L'intention du Pape
a ete, non- d'amorifer la déjeélion abfoJue
qui eft ordina irement exprimée par les
mots tjictf(, dimÎut re, mais de donner au
Général le pouvoir le- plus ample p OUT
translcrer (on Religieux dans tOUte (orte
d'Ordres, tmi/tr(f • . . . ut tr.mfoal.
Suarez ne peut méconnoîrre cette unité
'e ditpofition; c'ell pourquoi il fuppofe
une cfpece de renvo i pour la purgation de
la. Société, à la charge de pafTer dans te-!
011 tel Ordre; cc qui peut fe faire, di t-il,
en chaffa nt un R~h6ie u x pal' un'? prO:lOnciltion altcr'T1Jti"e: Je \ ' OliS conJ :unn e aux
Galcie5 ou à em bra l1èr une a'.1 tre H..: ; Ie ,
III l'tl frtlnfoal ad tl li ,un • . " IIIl! ad lrlTl:.7US
taI. ib.d. §. 2 o.
Je pourrois JiCément argumenter fl.:r cette
Cuppoûtion, je ne \'eu.x. pas diCpute r J'avJntage. J'accorde fi l'on veut contre l't~viden
ce , ~ue cette Bulle approuve par occafton
non-Ieulement cette déJcélion peu honnête
pour les autres Ordres , mais encore La déJeélion ab(olue Ior(que le cas l'exi3:era, ex
cdafis id txigcntibus. Efi-ce !'cxruUio n de
droit commun pour incorrigi bilice & contumace, & après avoir épuiiè les l'Cmédes canoniques , ou l' expu lfi on arbitraire uCitée
dans la Société, que le Pape a approuvé?
Certai nement le Saint Pere aurait fixé les
caufes & les formes du renvo i , fi on lui Cil
aV,oi~ demand é l'app robillion. Par où paron-Il qu'on !lu ait expofé que- le GWral
�40 4
des Jéfuites Tcvoquoit les Profès pOur des
cau(es qu'il trouve jufies, & avec les formalités qu'il lui plait d' cb!erver ? Comment
fuppofer que les Papes approu,'ent de pareils ufages? (1) On n'a ofé les dcvelop_
p er aux yeux de Grégoire XIII lui-même
& la feule obrcurité de la Bule, dont le;
J Huites veu lent (e faire un titre, dépare
contr'eu.x.
Pie V vouloit que tous les J éfuÎtes fuOeM
J'rofès avant que d'être rev êtus du Sacer.
doce ,_ parce qu'il (uppo/cit que le lien de I~
Profeffion était indilfolubJe, & qu'il ne
croyoit pas que ce po.éle pôt être condition..
nel à la mode des J éfuÎtes. Sixte V en ord onn ant que la Sociéte payeroit par forme
d'alimens une penflon de quarante écus d'or
(1 ) On dir.a peut êt re.
~util
eA. impol1ible ~e pen-
fer que tous les Pilpes ayt'nt ignore le~ mixÎmes I.e
la Société pour le renloi dèS Proft-s. Jè c1ifungue
ce qu'un P"'p'e dinimule ~e ce qll'il a rr ",se p~r
H uile; je Mlingue cnCOre tles- hm ce qu' il 1pprol."
\ 'C in g 'obo, dans des C:onfti ruticms qU'II ne iil pOll1t
av oir l!les , de ce qu'il aFprou,'e HI reO':;r.enr. Il
n'y a jamais eu de Pape ql.i eût appTOll\'C , p~ r un
D iplome Apollolique, le rem,oi arbitrai.e ~~s Profès, le Vœu de l'Ex· Jé Cl:ite, & Ilne inlil1ité G""auucs
difpo{itions des Conffitut ions. Le GénùaJ èC5 léiuit es ayant çeint la Thiare . ne les aprrouveroit pas. On
objetlera l'exemple de f'l1aimboIlT ~; je r éponds que
l'ordre particulier d'un Pape irrité n'cil point une
Bulle; qtle dans les Cyllemes \1!rramolLtaim, le pou" oirdu Général, excité par l'ordre d\l P::Fe, ne
c onclu t pas pour (On pouvoir or<'inair('; enfin., qu'Ill'"
n Otent XI a. condamné Maimbollrg comme Crlmmel ,
contumace. rcbel1e ; (on délit étoit connale! par
p llllicli rs OUYT3~E'S; il s'étC'it armé p~ur noS Lihert és contre le Vatican 1 fui,·an: l'exprdfion èu Cuàinal Sfondrate.
4°f
au ReIigie lLx Prêtre renvoyé, n'eut en vûe
que les ~on-Profès: la Bulle de Gregoire
XIV qm permet de re~"oyer les Cujets (ans
garder aucune fo rmalité , nulli.r ttrmiaLs
tli.1m fubjlantialihus ftrvatÏs, 1. " p. lOJ,
col, 1 6,> 2, ne parle que des non-Profès: la
Congrégation VII, Decr. 3, p. 587, juf-
ti6ant auprès du PdpC le congé (ans alimens, ne fait auffi mention que des non
~rofes, Enfi? la Bul.le de . 172.8, qui auton(e le renvoI avec dJfpenie de fournir des
alime ns, déclare qu 'il n'eil: pas quefiion
des Profès , ante . , , , folu nlll!m P ro!&ioncm
f , l, p, .200 . ~i la Bulle de Palll V. de I>a,;
1606 , t. 1, p. 11 2, confirma le D ccr.) 4
de la Congrégatio n 5, qui permet de renvoyer les rebelles COntre l'lnfl:irut c'eil un
cas particul ier q ui efi regardé co'mme révolte .& .cc:>~tumace , Le Pape (uppoie un
ordre JudlClatre pour la convièlion il n'e ntend point que ce (oit nullis lermi~is ttiam.
fuhfdnlialib~ls ferva.ti.s: la Congrégation 6
avol~ promis une formule pour cette inftr:u~lon , ~a C ongrégat.ion 7 la rejettaj les
Je(llltes (ulve nt les maximes que la politique
I:ur a diélées , (~ns .a.lIcu n~ dépendance ,
ni des regles de 1Egide, ni de la volonté
des Papes.
NOTE XXXVIII. Pog. 177,
Suarez convient que la tradition de la per.
ronne du N ovi~e, acceptée par la Société
dans les pre~lers vœu.x. " exige dl moins
ce~e (orte d Immutabt llte, qui empêche
qu aucune des parties <le puilfe réfoud,e
�'106
,·.aepar [. (eule volonté , /. ) , c. 9, §. q
& 15, p. 478; ainfi le J ~(u i te ne . ~eut demander Ion conge fans June motlt de difpenCe , & la Société, de Ion ,Côté, ne peul
le ren voyer fans ju.fle caure, §. 1 J , ihÙI.
&/.), c. 2, §. 4,P' 41" li OJDUlC que le
conrentement du
Reljg~eux
ne fuffit pas
pour .auto ri fer la Sociétè à le r~vo~c r IA
ans
caure légitime : le vœu, n,e doit pomt eue
anéanti ni par la volonte cl un~ [eu le des par.
ties , .ni par les votontes ré~l1Ies des deux ,
fans jufre caure, ou de. dlfpenfe pour le
Reli~ie\lx ou de renvo I de la part de la
Societé. Àprès Vloir pork ces principes inconte1l:ables, Suarez ~herchê a s'e n dtbar,.([er: il (uppo(e que dans l'eCprit des Con(:
titut1ons, une .caufe imparfaite de renvoI
peut être fuppl éé~ 'par le confentc~ent du
Religieux; en VO ICt un exemple qu Il donn.e
lui-même. Un Jéfuite s'épuife de travail
au (ervice de la Société , & lui devient inutile, & par conféquent J. charge; cette
caufe de renvoi n'dl pas fuffifante felon
l'équité, elle le d~vi.en~ra ~vec le ~onfen~
tement de la panle tntereIree : mais peur
eHe donner ce confememem? La religion du
vœu ne doit-elle pas "en empêcher ~ Suare,!
en convient dans la thèfe générale, maIs
non pas en {uivant les Conlliturions d: la
Société, qui [uppo(ent ( 1 ) un paéle tacne,
(1) Cette (uppo fiti on d'une patte tacite e(ljr~b.
furne, Le Novice ne connoit poin! les Con ~~:
tions & encore moins les D éclarauons & I~i
crets 'des ConIFTégatiolls., dont il raut recueillJ~tO~:
.
. d .
npasl u11'c.
tes les petites •h.nc(fes
1 pour III Ulre, no
tence , mais la nJce llité prétendue d~ .cf'J~ •
te , dans le (yGeme de Suaret, dont VOICI
gu,
me.nt.
407
fuiv~nt . lequel Je ReJigietL'C
en
:1utorifé, en
certains cas, à réalieer pa r (on con(entemenc
une caure impar(aite de renvoi, /, 3, c. 2,
§.I),P·478. Cong.), D m. )O,n. ).Uy
a bien des maniere'i d'engager un Religieux
dont on veut fe défaire , à donner ce conreiltement; aïnli le vœu fera anéa nti par un
conrectement très-imparrait & une caufe de
renvoi très-imparfaite. N'efi-ce pas Ce jouer
Ùes enoagemens les plus (acrés, & de pareilles °Conft:irutions ne (ont-elles p,as evÎ8en:ment abufives ?
·,Si l'on renconfte un homme opiniâtre
Les ConAitutions ne (eroient point junes & can()oo
niques , (j.c e paéle tacite n'ex;lfl:oit point: or les
Corllitutions ront JuGes & canoniques: donc ce
p ~(te exi/le, Je dis au con~raire. Les Conllitutions
ne ront ni juAes .. ni c~ouiqnes , {elon Suarez. fi
ce p~lle tacite n'ell (upporé j or il n'exille point. &.
nepeutex iller; donc, &c.
J'ajoute encore, que fi ce palle exiAe, il elltrèsm~uv;[is 1 très-contraire à la nature du Vœu, & que
les Conflitutions , en tOitS rens , ne (ont ni juRes 1 m
canoniques. Reprenons la cho(e de pl us loin, &.
d.ans la there générale. Le Novice n'cil point conf.
1ltUt dans Nrat Rel igieux , fi la tradition de (a per6
ron ne n'eR acceptée BU mornS en qu elque maniere ;
1'~W~pt;[tlOn relconque exige au moins ceUe (orte
d'JmrnUlôlbilit , qui emp~cl1e qu'aucune des partie~
ne puilTe ré(oudre l'a.El:e par (a (eule volonté. Ces
principes font-ils convenus.? void commen t je rai(onne.' Il eR dit nettement dans les ConRimtions •
qu: la tradition n'ell point acceptée; il eft prouvé
d,urtment qu'il ne ré(u[te de cet 4lEl:e aucune (orte
d'immutabilité; don c toutes le s rtlppO(ltions de Sua~
fez: pour jl1Uiller [es u(a~es de la Société , rOnt chimérlques; donc le Novice n'a j3m ~i s été confiitué
d'une maniere canonique dans l'état Religieux ;
donc J'abus eil évident dans les ConJ1..itutions et.
.clins/cs vœu~.
�40 8
qui réCufe {on con(emement, il faudra hien
recourir à d'autres expédiens , & trouver des
refTourccs dans les Confiitutions. Suppo(ons
un J éfitite qui, reconnu {ans tale ilS & (ans
aucune faute de vo lonté, refu fe de Ce TCn.
dre juilice & d' accepter fo n congé, on a
~ec~>urs ~ un autre patle ,,: l'ineptie du fuje[
etolt, dtt-on, un empec hemem, il a été
reç~ fous"la condition ~acite d'êtr~ renvoyé ,
fi 1 empechement qu on efpérolt pOllvoir
vaincre (e perpétue, cauft: nOll /ùmitur ~x
d'fiEl. ut prœcejjù .... fid"pt durat./bid. 1. ),
c. 9, §. 1 l , p. 477' Ce paéle tacite ,,'efi
pas de l'invent ion de Suarez, il eil (ormel
~ans les D éclarations, part. 2, C. 2, B, p.
367' Mais c'ell une règle dans la Société de
ne point montrer les Déclaratio ns au Novice, t. 2, p. 1 °7, n. Il ; d'où peut-on
induire ce confe ntemem tacite à un patte
qu'il ne connaît pas ?
En un m Ot, un ~co lier approuvé peut
être renvoyé après {es premiers vœux , par
le (eul détaut de talens) quoiqu'il ait tOUle~
1es vertus religieufes & le dellr de s'infiruire:
l'incorporation du {ujet eil: réfoluble par la
vol onté arbitraire de la Société , déterminée par le fimple in térêt d'économie, ou
même par le caprice; cela cil: contraire à
l'effence des vœux de R eligion, & de plu~
la fraude eil: ~videl1te, pui(qu'on pcr/uade
conllamment au Novice qu'en remplilfant
{es devoirs il fera affuré de {on état.
N OTE XXXIX. P,'g. 177,
Suarez prétend que celte Profeflion imparfaite
4"9
f, ite des 'Ecolie rs. approuvés l'emporte etf
mérite (ur la profetIion des autres Ordres
par cel~ ~ême qu'ell~ n'e,ll: 'pas récip roque:
Le Religieux en mOllls hbcral, pour ainu
dire, dans la Profeffion réciproque parce
qu'en {e donna nt il re çoit en comp:n(ation
l'a~ura nc~ d.e vivre dan ~ l'Ord re qui le reÇDlt; le Jefulte au contraire donne tOut dans
ce contrat, & ne re çoit rien. Et li l'on dit
que cette Profe ffion cO: au ffi par trop libérale, & ~'il (e fait torr à lui-mê me par un
marché fi inégal, Suarez répond qu 'il e1l:
libre, & .qu'il peut difpo(er de fa per(onne
en toute h~erté , l. 3,C. 2 ,~. 2,p. 45 1 . Nonfeulement ri fe donne & devoue tout entier
fans aucun retour de la parr de la Société
mais il renonce encore à tout droit filr (~
rép'ut.ation qui pourroit faire obll:acle aux
delauon,s ufitées dans ~ a ~ociété ,juri Jzmœ ,
quod qUl.I habel, ne,ft InvltO, apudalios iflfo_
mttur. Il le peut encore, nous dit-on, parc e
9ue l'homme eft propriétaire de fa réputa_
tlon, Juta homo efl dominru fùa foma, l. 10)
"7 , 9, 18 ,p. 7i r.
N'efi-ce pas dup oferde trop bonne heure
d~ to~lt. ce qu 'on a de plus précieux? Les
Civiles & canoniques n'oQ,t autorifc~ qu 'avec peine à l'âge de feize ans la ProfeHion
réciproque: celle qu'on fa it çlans la Société
par l'émiffion des vœux d'Ecoliers ne doit
point être meCurée {ur cette reole; elle n'ell:
pas fimplement plus libér,ùe ~ comme l'aV.oue Suarez , elle ell prodigue.
Entrons un peu plus avant dans les e n...
gage01ens ctue contraéte le Novice par ré. .
l!liili9n de les Vœux.
-
mu
S.
�.po
1°. On a voulu faire de (on Vœu (impIe
de chaltcté un empêchement dirimant au
mariage, ce qui nc convient qu'au Vœu
fùl~nme1.
2°, ùn pr~(end qu 'i l lui en défendu
d'accepter un Ev~ch~ (.~ns le (o.ntentement
de fon Supérieur: cela cil: conforme, dirat-o n au ch. Ji Rdigiofus de tldl. in 6°, &..1 la
Clem. cum concc.u;l dt cidl. Mais ces Decrét;tlcs parlent du nai Religieux qui cCI: affuré
Ù~ fon état) & non de celui qui peut être
rem-oyé par le caprice
ou ~\;péricnr.
Les Contlinaiolllt vont encore plus loin:
il efi interdit aU G~nér.ll de donner ce conCt:"l1tcment (ans y lne forcé par le Pape. C'efl:
un moyen de plll ~ qu'? n ~'dl ména.s~ pour
le refuler. Cette Conlhtlltwn des JctUlteS cf!:
contraire ::lUX reglcs canoniques, en tranfportant au Pape un pou:oi~.qui n·e~. que
la conleouencc du vœu d obtlflance tan au
'upérieu~' elle
de plus inconnue au
N ov ice, ;lont le joug n dt: Jéja que trop
pelant , puifqu'il donne touc & ne reçoit
rien.
3°' On lui fait promettre d'entrer dans la
Société: la Con"r.V. a dccidé que cette pro..
me!fe étoit un ~'œll. Je crois la déci fion
mau\'aife & incomp~.ente , mais je n'cnrrerai point daO!> cettC di1cuflion , je me ~,on
tente d' examiner la valeu r de ce quatneme
vœu prétendu.
.
Par les trois premiers yœux, le Novlc~
entre dans la SOCiété, avec promeffe d'y
\- ivrc dans l'éternl.!l!e obéifTance, fous la
,condition qu'on pourra le renvoyer; par
le.:: <luatricme , il promet d'entrer dam la
en
4n
'Société, (ous la condition qu'elIe pourra
non-feulement l'exclure, mais encore le
forcer d'accepter les plus bas offices de la
mairon.
Tout ce j.cu de m ots vien t de l'ambiguité
du mot Société, que lcs Conllitutions entendent en quatre manieres diflcremes pOUl
multiplier les équivoques.
Le Novice eft dans la Société; il entre
da~s la Société quand il fa it les VŒlIX, parce
qu Il l~afT~ dans la ~la(fe des Ecoliers approuves; il promet d entrer dans la Socl(hé
parce qu'il a{pire il la dignité de ct!s Protè;
ém~nen's qui co mpofent la vraie Société:
~als cet h~nneur peut lui être rdu{é,
quelques eAorrs qu'jJ fa(fe; & qui pis eft ,
on pellt, en conféquence de {Oll vœu d'entrcr dans la Société, le réduire dans une
claire de r éfu ites de rebut, qui Ont une
forte d'afIilrancc de n'y entrer jamais &
qu'on relegue dans quelques confeŒon_
naux .
.Ce {ont les, Coadjuteurs {piritucls que,
le bnuc commun, on appelle dans
l'Ordre, /a br,u CtzffdJ, Pour arranger tout
-cela, on feint <Ille les Coadjuteurs font ua.
fUI\'Jm
peu plus unis à la Société, que les Ecoliers
~pprollvés ; mai s c'eft là une 6tl:ion. L'Eco-
llcr approuvé eft réellement dégradé par
cette, métamorphore, parce qu'elle éteint
en,lui ce germe de Profès des quatre VQ!UX ,
qUi ~fi le bm de tous les defirs, hi film in
l((mJna,
On tllppofe de même." qne les Coadjuteurs
f~?,porels font un peu plus unis cl la SoClete; c'eil: pO\lrql~oi on pourra lignifier à
S ij
�4"
l'Ecolier approuvé, qu'il faut accepter c~
grade e~ ~onféqu~nc~ du vœu d'entrer dans
la Societe. CelUi qUl ne peut acceprer un
Evêché fans ordre du Pape, fera forcé Ull
mois après de devenir FreTe Lai par la volonté de (on Supérieur. La SOCiété a voulu
~cquerir les droits les plus tyranniques (ur
ceux à qui elle n'accorde pas même la ru.
l'eté de leur état en [aifant leur devoir.
Je fuis bien aOùré qu'aucun Maitre des
Novices n'a donné à (cs Profélytcs l'inrtruélian très-imparfaite que je viens d'é ..
baucher.
Toutes ces regles iniques doivent exciter
une
jufi~
indignation :. l'amour aveugle
~e
l'Inili tut excufé en partie les hommes, maIS
n on pas les loix.
NOT E X 1. P ag. 44, 87, '0\.
La méthode de contraéler, {elon l'lnni.
tut avec des Externes qui ne le connoifTent
-P3S' paroit extraordinaire; on hl trouvera
bie~ plus furprename , ft l'on con~dere que
ceux même qui ont étudié l'Infiirut ,', (o~t
~n peine de réfoudre les cloutes qUll fait
naître fur les effets de ces contrats.
Je n'el:amine point ici ce que l'équité
peut fuggérer dans les T ribuna.ux, pour ve..
nir au fecours de la bonne fOl dans le ca~
d' une erreur commune autoriree par un long
l'rage. Je ne parle que de l'Inlli tut pris pour
re&fe, & je me réduis aux: feuls contrats da
;pret & d'emprunt.
1°.
Les Supérieurs locaux n'om J,e pou~
loir de çontratlçr que par délégation d~
Ir
C~néral , & dans la !e(ure qui leur ell don J
née. Conf!. 9, c. 3 , §. 7, p. 437. Cell
pourquoI la teneur de ce pouvoir fourcrit
de la main du Gén éral, & muni de fon
{ceau, doit être inférée dans l'aéle. Voyez.
la formule qui en dans le Recueil des Ordres des Généraux, t. 1 ,p. 184, n. 3.
Ces formalités font ici communément né~
gligées. Le Reéleur déclare qu'il empnmte
Celon l'Inftitut, en y Contrevenant fonnel)e~ent; il ~e f~it point mention de fes pouvO lrs, ou II dIt vaguement qu'il
autorifé, & on l'en croit fur fa parole.
~o. Il en ordonné au Supérieur de réferver la ratili cation au Général dans les contrats qui font importans, & d'avertir Jes
parti~s qu~ J'aéle demeure (u(pendu jufqu'à
la rao6C3tlon, 1. 2, p. 343, n. 8. On ne
parle point de cette ratification, ou elle
annoncée comme une précaution Curabondame; les parties Ce larrent de l'attendre
ea
ea
& {e per{uadent à la lin qu'on peut s'e~
palfer.
3°, Les Contrats étant-'paŒés par l'entre...
mire du (eul Prépo{é du Général, & AquaVIva ayant voulu en écaner jufqu'aux Confulteurs. t. 2. p. 283 , n. 2.) les parties contraEtantes étant pre(que toujouts des perfonnes gouvernées par la Société, tous ces actes demeurent enveloppés dans un rnyaere
fu.cpefl. La pl ûpan des emprunts n'étoient
faits que par convention privée, & les pla ..
cemens l'étoient fouvent fous le nom d'una
Mai[on qui [ervoit de couverture à une autre, [ans qu'on fçache pourquoi. Le Pro-
<ttreur du ColJége de Lyon place une rom.
S iij
�d~~~n
me à Paris au nom
Collége, & dé_
clare au bas de J'aéle or iginal, qn'o n a foin
de retirer, que le placement
pour le
compte du Collége d'Aix ou de 1.1 Mairon
de Teulon. C 'ef!: app are mment pour cacher
aux bienfaiteurs ord.na ircs de la Société que
les revenus ont été plus q ue {uffifans. Il
encore remarquable, que ces Ma iJons qui.
fom des ph::.cemens (bus d~s ViU c!i éloignées) doivent fur les li..::ux, & ne pJyent
en
en
pas. C'dl "~'pa rcmment pour :l\'oir d~s
effets négocia.bles, il l'ill(çu des créanciers)
lor(que le Général d~mande des (.com,
inopinés.
On trOuve enfin des Colléges qui retirent
des revenus appartenans à d'autres Maifons, & qui en joniJTent fans q u'on lçache
à que l titre.
0
4 • Il ef! défendu au General de c!ilfolldre
le, Mairons & Colléges; mais actendu le
pouvoir exclufif qu'il a de contraél:er, il peUt
emprunter pour le compte de ces l\1ai(ons
au-ùelà de la valeur de leur3 biens. On connoit, dans 1. ReiTort, des Colléges fullifamment dotés, qui ont emprunté, dans
un court efpace de temps, des fommcs confidérables, dont il ef! impollible de jullifier
l'emploi. Il y a apparence que d,ns le befoi.
on emprunte dan3 les lieux où l'on trouve
plus d'argent ou plus. de dupes. De là naît
la quelhon importante, li. ces i\1ailons doivent être feules teoues de l'emprunt en to,.lité.
Faut - il que les créanciers d'nn CollLge 1
qui a été épuifé, perdent leur bien, tandis
'lue d' autre.; Colliges, qui ont été plus lfli-
4'f
na~és '. auront ~111 iuperflu? Je ne prhienciral pOlO t la déctfion de cette queflion j'obferve feulement qu'elle ne peut naîtr~ que
d::an s la Société, parce qu'elle en la feule
Congrég~tion dont les maifons n'aye nt pas
d~s man Ies fépa.rées Jvec pr,op~i~té de leurs
biens. Les Mat(ons des Jefliltes ne font
pas des Corps politiques qui ayent la vi~
civi~e; eltes. n'om poin: d'alTcmblées capitu!alres, & tlne .r'fJ.l1f~lt a\'oir de Corps
pnvé de la f;jcult~ d~ reuolr fes l\tcmbres.
~~ Socj~t~ n'ell proprern.ent qu'ttne feule
Mat/on: omnu t:m'llldm e;u[dem domûs T(putanwr. Suare{ de Rd, Soc. 1. 10, C. J ,
§. I~. Elle ne fonne qu'un feul corps, qui
reç?lt toute fon.aél:ivité du Chef unique qui
efi: a Rome. S ocu/rH 'fi unurn Corpus, (,. bona jinguIIlrum CoU'giJJrwn m.lgÎ.)·jùnt 10lius
Corporis, qll,im p.lrtis. SUdre\., dt Rdig. t . 4,
/fafl. 8, 1. " de oblig. Rdig. C. 28 , §. 8 ,
p. '72 . Il n'y a ùonc, a propl'eI1lCnt p:lflcr ,
qu'un feu l panimoine, & la communica...tion qu'on voit établie des biens d'une Maifon à j'aut.e, eft de croit comme de fait :
Collegi'l ~ocielatis non ~{fo jingu!a rn,mbra ,
fcp~,.Jta InUr fi ; fed ~fJt m,mbra unira Corporu /ùb uno c.lpitl!, 6·/Mb"e bon,r communicabilia. /v/angion ( 1) tlf/ri. intXI. Ih ,or.part.
.r
2,9 uafl· 1 , n. 78 (" 79 ,[omm. 20~.
~es autres Ordres nc forment point un
"fal Corps politique & individue l, mais une
efpèce de famille divifee en di ffére ntes
branches, dont les propriétés font diflinéles
( 1) Ce p3{fage :1 été cité dans le mémoire ;'a
co?rult;r P? ur LOlley , p3ge 87 1 il me p:1roit
'fol il n il poun été conte
né.
Sv
�il6
& Céparées. Les Généraux n'exercent lell/
prélature que fur c.e 9ui conc~me la di(~ipli~
n e réguliere, m alS Ils ne dtfpofent ni des
perfonnes , ?i des bien~ . •
•
La Sociéte au contratre n a qu une macre
commune de biens dont le Général cO: (eul
admi ni!h ateur ; tous les Supérieurs locaux
font f~s commis. 11 {emble donc qu 'en bon~
ne dialeHique, les contrats parres par le
Général & Ces PrépoCés, devroient opérer
l'obligation (olidaire de tou~ les b.ie.n~ qu'il
aclmÎniftre. D 'autre part, II eil: ddncde de
pen(er qu~ chacun de,s, commis du Çénéral
puil1e obhger la SocIete pour des fommes
illimitées, lorfque la n égociat i ~ n qui donne heu à la dette, n'a pas éte connue du
R égime.
11 feroit même impofIible d'étendre cette
folidité d'un Royau me à un autre, cadi
les loix de la Société autoriroient cette prononciation, la politique de chaque état y
mettroit des obfiacles.
La :{uefiion peut {e pré~ent~r rou~ des (aces difiérentes entre les creanCiers d un Collé.e obéré & les autres CoUéges de la 50ci~té ou enrre les créanciers de deu.x d,(fére n; C olléges plus ou moin.s chargés de
dettes . .La rolidite , {uivant les c,rco~fi~nces,
rencontre plus de difficultés; maIs Il y a
prefque toujours de l' i~c?nr~q.uen~e ~ I~ re~
Jette r, & des inconvcmens II1finls a l adm etrre: l'équité pourra la demander" &
les claures des contrats y répugneront; c eit:
l'effet de cette Conlbtutioil bizarre que la
Société a vou lu re donner.
Suivant le droit commUIl de s Ordres
411
r~ers, le Supérieur de chaque Mairol!'
contraél:e, avec le confentement de l'Alfem_
biée capitulaire, in conlraflibuJ alicuju..s mommli, PeJizzar. M 4Ilual. rtgul. l. 2, IraE!. 9"
c. J, fiEl. 6, fT. 2 ~ 8 ,p. 64Z. Le premier
plan de l'InClitut des Jéfuites n'a rien de
contraire, les Conllitutio rrs même n'en difoient rien; mais Laynez prétendit, dans
la: Congrégation prem iere 1\ avoir trouvé le
proje t d'une Confiitution particuliere approuvée par Saint Ignace , qui tranrponoit
au Général {eul la faculté de contraéler: il
rédigea cette C onfti rution dans le Comité
[euer, la fit approuve r dans la Conoréga_
tian par Je decr. 77, p. 47 1 , qui OI!à onna
qUe J'article {eroit en chafl'é dans Je texte
des Con!litutions part. 9, c. J , §. 5 , p. 4 J 6 •
où nous le trouvons aujourd'hui.
Telle e!ll'origine de la regle aujourd'hui
reconnue, qu'au G énéral (eul appartie nt la
fJculté de contrafter. On dreffa en conféquence l·alle public rapporte dans le déc r.
100 . p. 474, pour notifier à tout J'univers
le valle pouvoir qui venoit d~êt re accordé
an Général. L a Congrégation ratifia en mê.
me tem ps un contrat d ~ja pa.lfé dans ce
/lyle pour le ColIége de Parme.
On reconut dans le de-cr. 144, p. 4 82 ,.
~'il faudroit obtenir un Bref de là Sainteté
pour cOllrolider un anangcm~nt fi contraire
an clro)t commun; & en :lttendant il fut
convenu que pour come nter tout le monde ,.
on contraél:eroit par Alfem bJées capitulairesavec ceux qui l'exigero ient .
• ~e Bref ne fut olltenu qu'en 1) 68 , il caMltttuM , " Ccnl1rrnatio n ch!~ Conlbturions.
S vj
�la
·pS
"touchant
faculté de contr:1éler fans Ar... " femblées capitulaires," t . l,lp. 38; & com_
me la pl\lpart des contrats avoient été faits
par anticipation (ans obferver cene forma_
hté, le même pape Pie V les confirma par
un Oracle de vi,re voix, qui cil, rut-OH,
rapporté dans le recueil de ces Orades,fo/.
5 3. Ccmpmd. V, CO!llrtl 8.u.s ,p. 189Depuis celte époque J,l Société s'eft: toujours lèr\'ie du Bref de Pie V, comme du
titre qui l'autorife à contraéler fans Affem-
hlées capitulaires. On ob(erva cependant
dans la CongoIII. en 1572, que cette forme
avoit des inconvéniens; on propoJà de recourir au S. Siege pour la ch.mger, & pour
accorder aux Pro vinciau.'X la fJ.cuhe de
cO ll traEter dans une certaine mciilfc,Cong
Dur. 28 , p. 5']; le Général trouva e
moyen de Ce faire renvoyer la difficulté,
,l.'
c,.'etoit l'éluder.
Aquaviva recommande dans les Ordonnances de guérir les efprits difficiles, en
leur démontrant que le contrJ.t lc plus {olide
cfi celui qui cil fait fans AfTemblécs capitulaires, conformément aux priviléges accordés par le Saint Si~ge en ccne parti~ ,jUXIIl
privilegia nohis ad id in fp"ù,
aS,d, ApoJ-
lo/iea eOf1ajJà. t . .2, p. :l8J.
11 eil écrit dans la regle du Provincial,
t. 2, Reg. 9 ,p. 79, qu'Jl ;tUr3 tau!> les pouvoirs dont {e::" inŒrieurs joujrr~nt. La Congrégation VilI, Dccr. S4, t. 1 . p. 623,
expliquanr cette regle , d it que JI.! PlOvincial
cenfé avoir le droit de colt_ aEter pour
le bien de la Province, d es Co lléges OJ
Rl:fidences, in bonum Provinc:a 1'f1 Col"-
en
,'9
giorum dut Rifidenti,lfum , m'lis qu'i l doi t {e
concerter avec }es Supéri~I1fS locaux. Cela
.ne s'ente nd que des contrats lucratifs &
non des contrats onéreux.
'
Il ne doit donc empntnter qu 'e n vertu
d'u n ~ovvo~r à lui donné par le Généra l.
Pe~t -II obiJg~r en conféquence de ce pouVOir tous les biens de fa Province? & cette
Province fera-t-elle la feule obligée?
En fuppofant que tous les biens Ile foient
pas, égal~n:ent obligés pilr les opérations
deI Ailm1l1!lhateur univer{el, il aun moyen
fu r
tranfp?rter les biens d'une Province
ou dune Malron dans une autre, en épuifa nt , par de!:. emprunts, celle qu'il \'oudroit
abandonner. Il peut même rendre inutiJ():S
la plûpart des créances, en recevant dcs
~ains de fes prépof~s , les tommes qui proviennent ~es rembourfemens qu 'ils exigent.
. Il efl: IOconcev;\b lc que tant de parti en
hers ayent lîné leur fortune fous la toi de
ces co~trats équivoques; mais la p!llpart ne
pO~IVolent Ce dé fier de ceux qu'ils rcgardOlent comme leurs direél:eurs & leurs ~llidc!;
dans la plus importante de tOUl.es les.....tfELi r:s, 9ui eft celte du f:Jlut. Ce qui cil plus
dI1fic!le à expliqiler, c'eit que l'Etat fou[;e
depUiS fi long-temps dèS emprunts, qni peuVent porter à r.. ome.la valem de tous les
biens de lordre f:.tUtS cn France, & lille
m?nierc de comraéler qui abufe de la bonne
fOl des particuliers. Tous ces contrats font
nuls par le droit commun' il : " ne font autorifés que par des pri\,j l ~~~s non co nn us &
non rc 'r"'Us; ils ne peuvent donc étl c téoitim~s que par l'équité, ave.:: tout remba~ra.s
d;
�4 10
poffible de fixer l'obligation qui en rUuft~;
Il eO évident que les I Huites n'ont d'autre titre, pour contraéler d~ns cette forme
que le Brer de Pie V, pon/rieur de (ep;
:ms à l'aéle de PoiiTy : c'eft: en vertu de ce
Eref qu'un ~tranger difpofe, contr les Loix
du Royaume, de tous les biens limés eA
France, tandis que les JéfuÎ tes nous difent
qu"ils ont renoncé à leurs priviléges.
Je ne les blâme point de leur attachement
~ leurs priviléges ) il eil: impolfible que la
Société (ubfill. fans eux; ce qui en r/voltJnt, c'eO: de leur entendre dire qu'ils y
Jcnoncenr. T out eil privilége dan s leur ln!:'
titut, confidcré dans fa tin. & dans lès
moyens: leur fryle dans les contrats cil un
privilége, l. 2., p. 283, n. 1 ; leur manière
oe procéder dans les jugemcns en
un aut re, Congo 9", Dtcr. 25,1. l , p. 629; les
fanélio ns qu'ils (ont dcfiincs à remplir en
force de leur:' œux , f~~lt des priviléges j I~
devoirs dODt ils font dll pe nfés rom àes pnviléges ; leur exiftence fous tomes ces conditions eil le premier de tous.
Les Novices font bien plus inll:ruits des
privileges que des regles : on leur cache les
Conilitutions, on leur montre les Bulles,
Ordo Gener. c. , ,1 .. .2, p. 240, & dans un,e
de ces Bulles on fupprime ce qui pourrort
Jeur f2ire connoitre les inconvéniens de l'lnC·
tirut. Cette méthode pour les Novici ats
obCervée en FI-arlce comme en halie. On lit
à table un e Fois par an les extraits de deux
TI ùlles principales qui ont confirmé touS les
privilee;es, J. 2 , p. ,; cette pra.iql:e eft la
m :mc d.rr.,; to ute:, l-e~ !',1..u[v,.s de l'Ordre.
en
ea
411
te Provinciaf, R'g . 18, le Préfet de fa MaiJ
{on Profelfe , R'g. IJ (;. 18, le Re éleur '
Rtg. '7 , doivent en France (1) (omm;
ailleurs, étudier dans les Bulles I ~efprit de
leur ~n~itut ~ fes loix. Le Com'pagnon du
Provmclal dOit conferver préG:ieufemem ce
Recueil dans (es Archjv~s, J',2, p. 121,
". 2J . Les JéfuHes FrançOIS, qUI Ont promis
d'a,bandonner leurs privileges, & de n'en
~omt dem~nder de nouveaux) affifient aux
Cong~égaù.o ns gén~rales; ils Ont toujou rsconfp,ré avec elfes a la manutention & extenlion des privileges, Congr. l , D eCf. JO] 1
p. 476 . Congo 6, Decr. 2 ,p. f66. Congr. 8,
Dur, 2J ,p, 6 16, DeCf. 44 P. 621 Dur
fO, p. 622. Qu'ils DOUS faient don~ con':
noitre les privileges auxquels ils Ont renoncé': feroit-ce à celui de prêcher & de ('onfelfer fans l'approbation de l'Evêquo? Ceal~ ~oncile de Trente qui le leur a ôté: lesJefwtes ,François o~t eu fi peu d'égard à.
leur abdicatIOn, qu Ils voulOlent en Jouir,
fous préte-..<te q~e ce C oncile n'efl: pas reçu:
~ France; & Ils prétende nt encore qu'ils
nennent de la million de leur Général le
fonds du pouvoir pour conferrer.
Ils ne créent point de Juges comervateufS malg~é la men ac,e qu'ils en firent en 1 667 ~
fa~t-" l~ur fça vo lr gré de cette modération?'
DuonHls q~e m~lgré Jeu n, Bulles ils ne forrne?t aucun etabldrement fans penniŒon dll
ROI , & fans confentement de l' Ordinaire ~
ft) Le P~ocureur Gé~é,r<l l doit l'm'oyl'r il touUs les ,PI OVLnCeS les i1rld ltlOns Ol\ changemens qui,
(OR! faItS dans 1", Bulle ln Cana D omini. Rt!~..
Proc , g:n" .. tom. J., p. GG) n. 17 r
�4"
t:e pro&s des Jguites de Marreille en 1609
-prouve leur bonne toi fur ce point. On leur
a reproché il y a ~Ul a~., dans ,une caufe
célebre, qu'il'ii aVol~nt ..ut depuIs p:.llltne
tentative lemblahle a Boulogne, & ~ Ils ont
échoué, ce n'eil pas i~u!e de 2.~le pour la
confervation de leurs pnvileges.
Qu'efl:-ced0!l~ 9.l~e ce~te ~bdication illu ..
foir~ ? L'impoilib,hte de JOUIf de. quelques.
uns de ces privileges, la. volonte con~J.nre
de travaille r à s'en remettre en pofTefhon,
& un murmure continuel contre "injufiice
des Tribunaux qui les en dépouillent. Voy.
Bouhours, V ie de S. Ignace, 1. ? ~ p. 302.
Le plan de l'] nlli tut rend c~s pnvrl~gesen
quelque faç~n néc~rr~l res, 1efp,nt ~ ambition les a faIt multlp~ler, les p~~J\lges (~I,e
pouvoir du Pape pe~111.ad.ent qUlb lont legltimes : tout cela Il a pOlfit changé dans la
Société. Si les Jé{uite3 François fom d~
bonne foi honteux de l'excès criant de c~s
pri vl legcs (1), .s'ils co~da~nent les TrlXI·
:mes ultramontalOes, sils detefient la doc·
trine meunriere , le Probabilifmc, &c. le~r
{ituatlon cft trop viol~n~c ~~ns ~n~ COlregatwn qui a. pour 101 1 Ul1ltormltc de octrine, il dl: Jlii'l:e de les en reClrer,
NOTE XLI. P.
"J,
"J.
Les Jéfuites {ont obligés de r.~ire tOllS l.e.5
{IX mois, ou tous les ans, fi.lÎvant leurs dl!"
(a) Il !('IIT dl rc.<rcnQlI c!'<lvoir !e m.o~ndre (~
pul e <'II le moinore ooure (ur leurs pr'\' ,lé~esc' (
ete l'inCpiTer aux autn'5. /n/iit. Soc. tom. 1. tll).
lY Putt. c. 2. pr.z.c. 'h, 1. p. 3.
4H '
rerentes daITe" une confeffion g~dérate au
SUférieW' , ou au ConfeJTeur par lui défigne. E"o/Jl. genu. c. 4, §. 10 & 4' . Conflit. "
c. 4, §. 6, p. ]64. Conf/. 6, §. 2 , 1. "
p. 4p8, 6- Summ. Conf/II. §. J, f. 2 ,p. 70.
Suar., de Relig. Soc. 1. 8, c. 4, §. l,p . 64].
Je lailIe à l'écart toutes les autre~ gênes pour
la conf.!ffion , la néccfltte de réitérer l';:l\ e.),
de (es tautes au Con(efleur ordinaire Jorfqu'o~ s.'efi confe!fé en voyage, J'unite de
Confefleur dans les i\1;1J{ons, la privation
on choix libre ponoant le Jubilé, la li Ile
très-ample des cas ré{crvés au Sllp~rieur.
Je me borne à cette confeŒon gé nérale o~'_~
donnée tous I~s {lX m OIS, ou tous h.. s ans,
en partanttou)oUISde la précédente. On cite
llexemple d'un ancien Statut des Chartreux,
des Bernardins, & des Hiéronymites, ibid.
Su.te" ~· 4 & fiq.p· 644, &c. J, §. '7,
p. 649· ùes {çavans Th éologie ns bHiment
ces Statut.S, ainr. que la Regle de la 50cle~e ~ lilr !~ fondement qu'e n ne peut être
vbhge de relterer de~ conlefIions valides &
]~gitimement faites, ut prccola femd ritè
({)nfojJz iurùm conftuatur, ibid. c. 4, §. 2 .
~arez répond que cette obligation tendanr à la per(eftion, peut être établie par
Une regle qu'on accepte volontairementl:
9JilZlllvls .zhJotlllè G' omninb {lb extrinjdo IUmo cogi polii/ ad ifer;ltnm conf.iJivntm , poiin
ItJmt~l fi'ppoJîto priori cor.fmfu per 1'Olum ,
promiffioncm, &c. ibid. §.. 4.
Il relle encore à julli/ior la nt'ccllité de
faue cette confeffiorr gén~l'a le J.I,! Supérieur ,
ce qui ell contre les regb de l'Eghfo. S,rare, obferv< que le picceptc de fe conf.ife<
�414
lu Supérieur n'auroit rien de mauva;s el
lui-même, fi l'Eglife n'avoit cru devoir dé.l
fendre cette pratique; qu'i l n,Y avoit autre...
fois dans les M ona!l:eres qu'un feul Prêtre
qui étoit communément le Supérieur. ihid:
c. ), §. '7' li fe contredit en ce point, car
il avoue au /. 9, c. 6 , §. 4, p. 742, que
les anciens Abbés n'choient pas ordinaire_
ment rev êtus du Sacerdoce; ils n'étoient
donc point Confeffeurs des Moines. Il ajoute'
enfuite que l'objeEtion faite contre la Regle
de la Société porte à faux, parce qu'il n'ell:
point dit que la confeffion générale pério ..
dique fera faite au Supérieur taxativement ,
rnais au Superieur ou au ConfefT'eur par lUI
déftgné./. 8, c. 5, §. 18. T oureela n'enpas
{ans cliffiClùté ; on peut cependant le (outen ir, en confidérant celte difpofttiort des
Conllitutions féparémem & comme j{olée :
l'embarras devient extrême, lorfqu'on la
rapproche d'une difp0Îltion qui paroitcon ...
nexe, dont SuaTcz a trouvé bon de ren ...
voyer l'examen aLL'l livres {uivans.
Le Jéfuite efi obligé par cet autre précepte
de la R egle, de maniteficr fon ame au Supé...
rieur, aux mêmes termes de fix mois 011 d'ul1
an; car le précepte de la manifcfiationmar'"
che d'un pas éga l avec celui de la confeffion
générale, pour qu'ils Ce rencontrent toU~
JOurs en{emble. Exam. gentr. c. 4 , §. 34 f/
fiq· p. ]50 & ftq· Confl. J. c. " §. 12, p.
]72. Confl· 4, c. 10, §. 5, p. ]!J] . ConJl. (, ,
C.I,§.2,p. 408. Confl'9 ,c.J,§.19,P·
438. Congo 4, decr. 40, p. 539' COI/gr. f,
Jur. 58, p. 560 . COllgr. 12 , dur. 'f, p. 6511
1. j: Et in t. 2, Sttllllll. Confl. §. 40, p. 74"'
.
~1f
Rtg. comm. 4, p. 76. Reg. Provine. in fint p!
9 Pnzpof
"
2],
P: 9J· R etT.
22,
p. 99. lnJlr.
ad rtddend. confcunl. Ip. Iif. Ordin. Gentr.
c. 1, n. '7 , p. 242. Inft. Il ad P rovin . n. 2,
p. ]2 /. / nfl· IJ, c. 2 ,P. J2f. On cite encore
i~i l'ex~mpl e de~ anciens Cénobites. La mamfell:atlon de I ,ame à un fage O ireéteur a
é.te recommandee pa: les Peres de la vie fplnruelle, , fur~tout
aux jeunes Reli~i eux'• done
A
eUe dOIt etre pre(crite à tout J (uite à ,'é.
gard de tout Supérieur. S. Bnfile S B
noit, Ca!f",n, l'Abbé Moy(e & ~luÎieuer:
autres, l ont regard ée comme lin mo
'1
d .
ye n
~tl e,pour c~ n ulTe le ~eligieux à la perfectlon , donc I} faut la faire ~ervjr au gouverne~ent de 1 Ord.re, ut mduiS /ùperior pOffit
ordl~ar(. de proll~dt:fe, quœ corpori unillUfo
~ocwatlf eonllmlunt. C 'efi toujours à cette
Ido~e qu on facritie, & ce culte., qui ne devrOit entrer po~r rien dans un pareil précepte, en efi l'objet .pri~c i'pa l ; ce qui eft direaement, co?tralfe a 1efprit des anciennes
Ret es qu on 1.nvoque mal-à-propos.
e, faux pOlOt de vue éta nt pris , on eft
to~be dans une foule d'abfilrdités. Le J é~UltC! efi obligé de découvrir (on ame , noneule~ent aux te ms marqués ou quand il en
a~efom pour fa confolation fpirituelle, mais
pus {ollVe?t fi le Supérieur l'exige. Ce n'eft
pas. le befolO de la confc icnce qui cn décide
mals la com.nodité du Supérieur parce ml;
l eProvn
. 1 1 V ·ft
.'.
,.
1 na o u e
1 Iteur qUI arnvent n'ont
pas le,tems d'attendre. Les anciens Momes
Oient Jeur cœnr à leur Direéte ur cela:
e {impIe: dans la Société on doit ma~ifef_
ter fa confiClence
.
'
au S
upéneuf
ou à tout au,,!
°fivr
�.p6
tte au choix du Supérieur, & non du Pé~
nitent; il le faut bien, afin que le Général
ab1èllt puiflè choilir (es repréfentans pour
rec evo ir le" déclarations. Les anciens MOI.
nes (édentairc:. etoient conduits à la perfec.
tion par un Dirclleur, à qUi leur caraHere
étoit cOllnu , de même qu'un Médt:<.in ordi.
naire connoÎ t le tempérament: le Jéfuite
fans ceITe ambu lant eil obligé de s'ouvri r
{uccellive ment à tOUt Supl;:rieur dl:! la Maifon où il.urÎ\'e, parce que cela dl néce(~
faire pour le gouvernement ..
fa confiance, feinte ou réelle, d Oit etre cntierc
pour le Général, ou ceux qu'il choifira ! le
Provincial & [es fuccetTeun., & tous lesSupéricurs des 1\1ai(on5 OLI il eil: envoyé.
On deli rera peut-être (çavo rr comm~nt
on garde le (eeret, J. celui qui o~l\'re,lon
cœur. Aquaviva repond en premier heu f
<lue le fecre t qui cO: dû n'eO: point celui dl!
la confctlÏon, mais le (impie fecret naturel.
InJlr. 1/ ùd P roville. n . 2, t , 2, p. J21 . le
feeret de la confeffion eO: violé cn deux ma·
nieres , ou lor/que le ConfelTeur le ,rc\'ele ~
ou lorfqu'jl !,;'en {en pour la condwte & le
gouvernement extérieur; mais ce n'ell: pas
de ce (eeret de confeffion dont il s'agit ici.
Il eO: vilible que notre (ecret naturel ~~
(era point gardé dans ce dernier (ens , P~,lt;
que le meifleur gouvernement de la SOCIete
efi un des objets principaux de l'ouvert~rc
des confciences. Il efi quefiion ?e (çav~lr ,
s'il fera gardé dans le premier len,s, c ea~
à-dire, fi. le Supérieur ne revé lera a perron:
ne ce qtl' i l,~ appris par l'ou.''erture de contGiencc deI mfeneur. Aquav,varecommande
Aff.
4~7
a\lxSupérieurs d'être fidèles au (ceret , quo: .....
qu'ils ne foient li~s que IJ~r-.!e fecret nan: ..
rel; fa ns quoi, dit-il, la loi de l'ouverture
de eon(cience, quelque recommandable
f,I'elle toit dans la Société, (eroi t bientôt
eludée par mille raifonnemens théologiques.
il faut donc entretenir la confiance pOlif
maintenir la loi. Aqua.,riva déc la re Cju'il d~
po(era les Supérieurs indî(crets, & il Veut
qu'on prenne ~oin de rél~andre dan) la Société fa réfolutlOn à cc (uJ e t.
Le Supérieur contreviendra-t_il à cette
déf,nCe , 10rCqu'il in{truira le Général qui a
droit lUi-même de faire ouvrir les con{eiences? Je ne fçais ce que répo nd;ont les
Jé(uites; mais je crois pouvO ir alTurer q ue
fi le Supérieur commét par-Id une ind iJérétion, il Y a route apparence qu'clle fera
ÎfTIpunic.
Ne dj!Iir.l\Ilo!ls point cepend:mt 'Ille la'
Congrégat ion XII. Dccr. 15, p. 65'2, a
décidé ~ue le Supérieur ne de\'?Ît rh~ler
ni au Général ni au Provincial, tans le confentement de la perronnc. ir:réretlce ; ce qui
efi: dit (ans doute pour nc pas décrier 1<1:
loi de la manifC(btion; car en pratique le
Religieux ef! obligé de fait de donne r [on
qonfentement pour l'intérêt de la Société,
& il Y tenu de droit fuivan t Suarez.
Le feeret que la Congréga tion exige en
4pparence vis-à-vis le Gcnéral , ne regarde
que le Supérieu r à qui la con(ciencc efi o\~
"erte par le droit qui lui cil propre; malS
celui que le Général délegue pour recevoir
Cette manifcfiation en (on nom, doit-illu\
en faire un myfiere? il n'y a nulle appalence, la manifefiation étant principale..
en
�~18
ment introduilfl pour l'ur.,ge du Général '
Superiori qui IKnc ruait Sociuati,s. Exa;'
c. 4, §. J6, il eft obligé de connoitre tou_
tes les confciences des inférieurs. Confl. 9,
c·3, §. 19, p. 438. Comment les connai.
tra-t-il li perfonne ne les lui décele? la ma.
n~efiation doit lui, ,fervir pour, le Régime
gen éral de la SOCIeté, ut meltus Superior
poJ/it ordifl.ilrE (Je pro vidtre, 'lUte corpori uni.
'Vtrfo Societatis conveniulU. EXllm. c. 4, §.
J f· c'ca à, cet effet, qt~' il peut e?joindre en
tout tems a tout J e fUite de
l UI
ouvrir fa
confcience, l}uandocum'lut •••• fouit nobis
injunEl",m, ibid. II peut commettre tout
JéfuÎte pour recevoir la déclaration, vtt
oliis ex infirioribus, §. 36. Comment ce
JéCuite fubalterne pourvoirait-il par lui-même au gouvernement, s' iJ gardait le {ùence!
cependant il efi bien dur pour un Religieux
de {çavoir que le {ecret de {a confcience
fera confié au papier, ou à la relation d'au.
trui. Ce {ont là les inconvéniens qui nai(~
fent de ces manifefiations forcées, que par
lm abus évident on veut faire {ervir au gou..
vernement extérieur de J'Ordre.
Examinons à pré{ent l'abus de (lItte ma';
nifel1:alion par {a connexite avec l'obliga.
tion de faire une confeffion générale. 13
rnanifefiation de l'ame renfenne plus de
cho~es <:flle la confeŒon, multo pIura in.
cluJu, Suarez, l. 9, c. 6, §. 8, p. 743;
& da ns un autre (ens elle en contient moins,
arce qu'il fu/lit qu'elle fafTe voir l'état de
f.'homme
intérieur, flal um inluioriJ hominis
miniftflanl. lnjlrufl. 1). ad Provinc. C.2, §.
~ , t. 2 , p, J 26, Il faut da)l' ~ette ouver,
•
.'119
lure décolIvnr tes vices & tes vertus - les
fautes & I.es tentati ons, les penfées co~(en_
ties ou reJettées, les inclinations, les penchans, les comb ats. Suart{, ibid. l nflr. ad
rtdd. confc· Tation. 1.2, p. Iif. lJ Y a là pll..Pueurs chefs qui ne {Ont point de néceffité
dans la confelTio n, !llais d'autre part la con~
fe~on renf~rme touJours une expolition plUi
naIVe des clfconfiances; les details y font
plus. néceffaires: T. 2 -' n. ,2, p. )26. Il Y
aurolt donc de 1 avantage a réunir ces deux
aéles , pour do nner au Supérieur une con ...
n~i{fa nce plus exaéte de l'état de l'ame du
CUJet , pourvû qu'on écartât ce que Je fceau
du Ce cret facramentel a de trop rigoureux.
C'e~ ~ ce but qu'on eil: parvenu dans la
SOCléte, par un~ alternative bien .m énagée
de confeffion genérale ou de manlfefiation
de. l'a~e au Supérieur. Je demande que
~Olt ~alrc le Jéfuite au &noment de la con-
Jonllior. des deux préceptes? s'il les fépare
s:- Ce c~ntente
d'ouvrir {on ame au Supéneur, Il faut qu'il aille au.x pieds d'un au-
tre par !ui défigné fair. fa confeilion général~ : 5 Il les réunit, comme il en a le
drou, ,!nftruEl. 1], n. 2, 1. ;l, p. )26, il
faUt.qu Il mette le Supérieur en état de fe
fervl,r de fa,.confeŒon. Aquaviva plus ré..
f~rv~ dans 1mfirufijon faite pour raffurer les
Jefultes fur l'abus de cette manifefiation
dit qu'on do it louer ceux qui après la con~
feffi,on répéteront les cjrconfiances rendan..
tes a donner des lumieres pour le meiJleur
gouvernement, utiliorem gubernationem./bid.
u~rel nous apprend nettement qu'on les y
pbllge, lonque l'ufage qu'on veut faire d~
�4!0
tette connoiflànce (end à la police exté.:.
t'ieure, ou rcnfcnne quelque toupçon de
révélatio n. L. 9, c.6 , §. Il , p. 744Pour écarter le!; [oupS'o ns que cette politique. fi re~herc:,~c. peut f~ire naître dans
les etprits tpeculauts, o n Il a garde de rap~
prochet ces lieux préceftes 1\11,\ de I·a~tre. ;
on répare l'examen & 1ap<;:>logle ; on juflifie la Rcu!e lilT la confelhon genérale eQ
..
dilànt qu'Ü n'en,pas nécetTaire de la f~,re au
Sup~rieltr , & l ouverture de confclcncc,
en difa ut qu'cHe n'cCl: pas facramentelle:
c'eft donner le change au Public.
La confelTlOo génerale périodique émit,
dit-on, autrefo is cn ul:1ge dans quelques
Ordres : on ca..:he qu'aucun de ces Ordres
n 'a réuni l'obligation de l'oU\'erture de conl:
cience au Supérieur fous une même époque,
La manifefld.tÏon de rame a eré recommandée par les Peres
rn.tiquée par les Cenobites mais elle n'~toit inflituce que pour Iii.
conlo'hllion & perfeétion du Religieux, &
non pour la difiribtltion des emploIs & pour
le go~vel1~eme~~ d~ l'<?rdre ; &, en,fin,cet~e
manitdlauon n etOlt potnt accolee a lobl.lgation (\'~~e. conrefllon gêné,rale: combl·
naifon artlficlcufe dont Il reCuite dans la
S ociété, 1 0 • qt;c la confctEon. dc\'ien~
commc forcée au Supérieur, p~it~:cn lUI
ouvrant Con arnc on n'eil pas dilpenle de fe
confefler, & qu'e n fe cor.fefTam à.un, au:
tre on efl encore obl ig~ de recounr a lUI
pour manifefler fa confcience: 2°. Que
cette confelIion fcrt au gouvernement. e~
térÎeur fous prétexte qu'elle eft Cubflltuee
fl · '
,
à une ouverture
de conJèience denUlee
a'10
~ ~ Ir
.m'ême fin, ~ qui ne devoit ~as l'être: 30,..
Que le pénitent, dans le Molé où il efi ré.duit, fe trOllve obligé de difpenfcr du lècret [ac ramcmel , ou de rép éte r hOI's la Confeffio n les circon1l:ances dont on "eut tirer
des lumieres pour le gOllVCi'nement; ohli_
gation qui ne peut lui être impofé\! td llS abus
manifefie du Minifiere.
NOTE X L II. Pa;"/f'
JI a paru convenable au gouvernement
de la Société, non-feulement que le Prélat
connût les délits & les d~taut.s de tOIlS les
fujets pa~ la InJ.llifef1:ation VOlontaire que
chacun fatt de fa prop!'e confcience mais
encore parl a dénonciation murtrelled~ lems
fautes re(peai"es. On demande au Novice
dans J'examen '. 5'iJ ne confent pas de bon
cœur que tous les confTercs décelent au Su ..
perieur tOut cc qu'ils découvriront en lu i de
répréhe~ftble, & qu'il s aurOnt appris par
autre YOiC que ceHe de la confe(}ïon. EXtlm .
': 4, §. ~ ,,t. l , p. 347· La m~me di(pofinon eft repetée dans le {ommaire des Conftif1:1rions, § 9, 6> 10,1. :L,p. 71. Il n'en eft
pomt parlé dans les ConfiitutÎo ns , maÎs la
.congré~arion \' 1, drcr. J 2 & J] , p, 578 •
~ donne des regles foTt amples fùr cette matlere, ,t~nt po~r Je ~énonciJ.tcur que pour
l~ Supeneur qUI reçoit la dénonciation, qlti
lont répétées dans les O rdonnances généraIc~. T. 2, p. 266, c. IJ.
°les R egles pour le dénonciareur font
~ . que tOUt ce qui efi dCleélueux efi ma~
U<:re à délation direae au Supérieur, fans
�laire
pr~ceder
41'
aucun avis charitable, puce
que tout JéCuite a renoncé, quant à ce
à fa réputatio n , & au droit divin & naturel
q ui obligeait (es Confreres à la ménager:
que cette dénonciation embralTe non·feule.
m ent les fautes, mais encore les défauts
)es erreurs, & tout ce qui mérite cenfur;
grave ou légere; qu'on peut révéler au Supérieur ce qu'on a appris fous la foi du (ecret naturel , pourvû que ce ne foit pu
fous le (ceau de la confeffion 1 ou hors de
la confeŒon en conCultatÏon Cecrète pu
rnaniere de direaion de confcience; que
ce qui efi dit da ns la R egle, qu'on doit dé·
férer, fur-tout li le Superieur l'ordonne 1
marque alrez. que l'ordre du Supérieur n'en
pas nécerraire, & qu'on doit être difpofé à
remplir le minill:ere de délation avant tOUt
ordre. Ceci (era plus développé en Mant
qu'un Jéfuite remplit fa Regle en déférant
tous (es Confreres ; mais qu'il n'y eft pas
étroitement obligé, fi ce n'eil: en deux caSj
}o. lor{que le délit porte préjudice au tiers
ou à l'Ordre; z o. lor(que le Supérieur l'or·
èonne. Dans ces cas graves, le Supérieur
pourra obliger le délateur à palrer de 1.
dénonciation fraternelle à la dénonciation
judiciaire. Il faut encore ajouter que la dénonciatio n a lieu lors même que le pécheur
eil: corrigé, parce qu'il peut y avoir encore
des mefures à prendre pour empêcher lei
rechûtes, Suart{, /. 1 0 ~ c. 9 # §. 8 , p. 71 8.
D e la part du Superieur, voici les reg!es:
II doit profiter des lumieres qu'il a acqUlles,
mais prendre garde de ne pas décéler Je
délateur
,
à moins qu'il ne donne Jan con ..
feotement i
45l
rentement ; & CclIII-CI le ra en certains ca!
oblige de Je donner, à la charge q'"
. a' J<l
c ~
_on
l,onrvOlra
lureté.
Il do it même garder Je {cere t à celui 'lu'
eft dénoncé , & ne dire le fait qu'à ceux 'lu:
peu:en't eon~ourj r à la fi n , qui cilla correél-~o~ du fUJet, & le bien COmm un de la
Rehgton. I l peut appeller deux témoins pour
affilier
corre8ton qu'il fera; confu(ter
{ur le ch IX des rcmédes en impof.lnt le fecrer au~ Confultans ; ufer de toute voye de
corr~~on envers le coupable en évitant de
le dtflamer ; le changer de mairon , lui ôter
(on office , le renvoyer de l'Ordre, en obfervant .d.e pré{e~ter ~'~ut:~s raitons pour
le renVOI, fed ail/IS. alJ,l Via c'gIJÙJS not.z.s
O,!ponllt, q~œ ad. 1!lulIl dimittendum fiiffi".t~ltJ . fim Ln OpJnlone alioruln: aut e.:rtJ
nthd.dlC'll, nt~ de.t oeenfiontln aii'luilm eredm:',., quod aiJ'IUld taie imponnlur in pcuzam
d~ltfh). quod om~ino fieTttum efl , nec alla
~a [wur, '1uam paltrna denumiationis.
Mg. 6 , D ecr';3 , p. 579.
. ~ette police de la Société (ur {es déno nclatlonsl fraternelles a trouvé beaucoup de·
cen:eu!!. · On 0ppo(e d:a~ord le précepte
~e 1EvangJle qUI fait preceder les ayis chan~~les : « ~Iel & reprenez. Yorre frere de
hll a vous, lnUr te, & "ipfum folum, N/,jllr~
~8, '5; & quoique l'obligation de (e confl°r;n.er au précepte ceilè en certains cas
peclnes par Ger{on de corrept. pro:o.:. t. 2 ,
~. 480, on ne peut pas convertir l'exceptlon en regle , & faire un Statut dire&ement
oppo(é à l'ordre de la correfrion fraternelle
tracé par J. C. Suare. répond que tous le~
T
�414
JHuites ont renoncé, quant à ce, à leur
réputation , & (anCenti d'avance à ceUe
diminution de l'opinion que pouvoit avoir
d'cux leur Superieur: ren onciation d'amant
plus licite, qll'atte~d\l le trantpan du domaine de leurs Ecrionnes , leur réputation
appartient à la Société beaucoup plus qu'à
eux-mêmes, l. 10, C. 7, n. 18, p. 7$1 ;
d'olt il conclut qu 'ayant Tcno
au droit
qu'ils avaient de n'êt re point (eréTés (ans
avoir été avertis, on ne teur fait point d'm.
juflice par cette d~nonciation direéle & immédiate au Supérieur.
On oppofe en {econd lieu, qu'indépên_
damme nt du précepte de jufuce, la loi de
chari té ne permet pas de diffamer aupr~s
du Supérieur celui qu'on pouvoit reprendre
en {ceret, & que la renonciation qu'Ji a faite
du droit à fa réputation, peut ahfoudrc d'in·
jufiice le délateur, mais non pas ..lu dHaut
de chari:é. Le même Suarez convient du
principe général; mais il obfen'c que cette
loi de chdrité cede ici à un moti f de chanté
plus général & plus partait, qui efi le plus
grand profit de l'a01e de celui qu'on dcfe~e,
.td m.ljortm in fpùi[1l profiElum, & le bIen
commun de l'Ordre, n . .2 0, p. 752. La
preuve q"..!e la charité n'dl point blefTée. 1
mais au contraire mieux obfcrvée, efiqu'~
ell dit dans l'Examen que la d'latio~ doit
étre faite par amour du prochatn & pa~
(harite, cum am ore f.,. charit.lh'; fur quOI
l'on rapporte qu'un certain auteur ay.am
(enCuré ouvertement l'uf<ige de la Societe
clan:.. une Som01e des cas de conrcience,
çr~oire XllI. voulut examiner par lUI-
•
4H
m.ême , & apr~s avoir lû ces mots avec!
amour & charité , il loua beaucoup Îa Société, & fit re tra:ncher du livre cette fllluvaire critique , ibid. 1. 10, C. 10, §' " p..'
76'. Tous ceux qui , co mme GrégoireX llJ ,
[e contenteront de quelques exprefTions
pieufes , ne trouveront aucun abus dans les
Conlliturions.
. Bannès, 2 . .z . qu«fl. 3 J, art. 4'* clitiql1C
cette police fous un autre .point de vile; il
prétend qo'elle efl: co ntraire aux principes
d'un bon gouvernement, parce qu'elle détruit l'union & la concorde entre les Freres .
ibid. S uart{, 1. 10, C. 7, ~. 6 ~ p. 748. Le;
Jé(uites penfe nt b i~n différemment, puifque dans la Congrégation 5, ils ont décidé
qu'eUe étoit de la (uollance de leur IlIflitut)
parcequ'il ne pouvoit {ubfill:l!r [ans eUe,
Congo f, D ur. f8, p. f 60 . Cette déc:ifion
f4nguliere encouragea les délateurs fous le
regne d'Aqu..1.viv.a; & les plaintes refpecmeures qu'cn la Socié.é dans la Conw. ï.
D ur . .J.2, p. 590 (.. 59', {embicnt j111l:i6er
l'opino n de Banuès. Elle deGre qu'il y ait
des peiues & des recherches contre les
lomniatcu.rs & cenfeurs téméraires; q ll!.!
Ce'lX qui ont donné de faux avis, dont il:;
ne peuven t indiquer les auteurs, {oie nt re~ardé~ eu x-mêmes comme aUJ:eurs; que les
,)upéncurs ne prêtent p<iS l'o reille à dl.'''
fou pçons vag.u~s ; qu'as ne laiffent pas 1'111nocence g~Jniffante fous les Coupçons, &
le CalOOlm<ltenr daos l'impunité: enfùl la
Congregation fupplie très-humblemont le
"no~"eau Monarque de daigner mettre un
frem aux délations, diglietUf'lUt dda[ionÎ-
nt
c,.
T ij
�41 6
~u.s rnodum flatutrt. J:.lle délireroit encore
~'il pla ifoit au Général de J'accorder, qu'o~
quelque rcgle aux écritures. Ce Decret
re ffemble afTez. aux cahiers de nos Etats.
Vittellefchi ayant voulu donner quelque
contentement à la C ongrégation fur ce-s
-griefs., adopta en partie cette eCpece de
fuppüque: le C anon 2I, p. 71) , fot fai,
Tl1Ît
en con(équence, par lequel il efi ordonné que
les D élateurs s'adrcfTeront dire Element aux
Superieurs immédiats, avant que de recourir aux SupericllTs majeurs; qu'cn cas de
re cours aux Supérieurs m édiats, ils ajout eront dans leurs lettre. qu 'ils ont aveni Je
Superieur lo cal, & 'Ille la correRion n'a
pas Cilivi; & fi pour de grands motifs ils
Înterverriffent l'ordre prefcrit, ils en mar-
queront les raifons , ordinis tranfgreifi cauf.u
I1perin.
Ces précautions étoient néceITaires, ne
fi'it-ce que pour délivrer le Général de
l'ennui importun de tant d'avis minutieux,
P rœLztis cffit rnolcfliffimum, 1. 10 ,c. 7, §. li,
p. 712 , ( car ceux qui (ont de quelque con·
féq\lence ne lui échappent pas, ) & pour le
me ttre à l'ab ri de la vexation des délateurs
in difcrets. Suarez prétend que cette charge
de déférer n'eft pas donn ée ind ifiinHemeflt
à tous, & que l'on choifit quelques efpioru
en particulier qui rempJilTent cet office po~
]a Communauté, ibid. Cepe.ndant touS dOivent être di(pofés à s'e n acquitter pRr eux·
m êmes fi le cas l'exige, principalement lorf.
que le Supérieur l'ordonne , &(ans fon ordre
d ans tous les ct\s exprimés dans le Decr. p,
d e la C ongr. 6, p . 577, qui énonce tQ\tS
les délits de conféqu:JJe ; & notamment ce
qui cil dit ou tramé ou opéré contre l'ln(tiNt, c'eil-à-dire, contre le defpotiftne du
Général.
J'ai expofé les ufages de la Socié,é fur la
délation, j'ajouterai peu de réflexions. S.
Thomas déci?e en reglegénérale,que l'onlre
de la correébon,. fraternelle .,abl:,Par l'Evangile, dOit etre gardé dans 1 etat religieux. Si (Go [cio, 'l uod {rata pu me corri.
gill/r, tu,nc non debeo hoc denuntiare Prœlato. Il ajoute cependant, que fi le Sup é~
rieur peut op érer plus utilèment cette cor.>
reŒQn frate rn elle, il fera permis en certains
cas.. de recourir à lui direéi:ement & {~ ns
avis préalable; mais à lui comme ami dtl
pécheur, & non comme Prelat, Celon l'ex preffion ?c Gerfon. ~uar.I, 10, C. 9, §. 8 ,
p. 758., C eil pour9uOl S. Thomas exige gue
l~ Supeneur.loJt pieux, dlfcret , homme fpiC[u~l , chantablement difpofé envers l'accure : & Sl~arez. ne difcol1\-ie nt pJ.S, que.
faute de peJer les circonfiances, la èe1a~
110n précipitée, quoique d' un fait "~!,j[a
hIe, ne puilTe être péc hé mortel. IbiJ. ~ . 17,
p. ~6o~ Ces prin cipes pofé.s , il eft difficile
d; Julli~er dans la pratique de la Socié,é ,
1 . la genérahté de la Regle, ,0. l'objet de
la Regle qui eIl: le gouvernement du Corps;
de façon que le S upérieur re,oit la déla~
tIO?, non pas comme ami du r~chellf .
maJS comme adrn ini ftratellr : 3°, les effCt9
~e cette R egle qui peuvent abouür à {.;tire
chaITer de.l'<?r~~e, parce qu'il n'y a point
de ror~e J~diClalre requife dans la Société;
pour depouiller un ReJigieux, de fon état,
T iij
�4lS
ainfi l'on ne peut fép..arer dans le Supérieur
la pnifl"ance d'adm inifiration, de la puir~
fance judiciaire. D'oll je conclus que la dé.
lation ell: faite, non pas à l'ami, mais au
Prélat qui gouverne, qui juge, qui punit
{ans formalité; ce que S. Thomas , Gerfon
& tous les T héo logiens condamneroient
fans compter Bannès, qui trouve un pareil
Statut contraire,.tlLLX vrais principes du gou-
vememe nt, qu 11 (uppofe devolT établir la
confiance & la bonne harmonie entre les
fujets. B ann ès n'étoit pas Machiavelj/le.
Suarez avoit défendu de toutes (es forces
dans le dixiem~ livrede (on Ouvraae IO, le
régime fingulier de la Société & tl;ltOrité
énorme du Gén éral, 2.°, fa perpéruiré, 30,
l'i nilitutio!1 & dellitution arbitraire des S,upérieurs locaux fans prefixion de tems, 4°.
l'ouverture forcée de la confcienee au Su~
périeur, tous les lix mois ou tous les ans:
il employe enfn quatre Chapitres à défencre la délation mutuelle. Il avoit tâché de
jufiiner , dans les livres prée édens , l'obéiffance aveugle, la[auvreré illufoire , le dr~
faut de réciprocit des yœux, 1" necefIilé
de réitérer des co nfelIions faites dans tomes
l es regles & lIne foule d'autres ufages. Chaque chef de l'Infiitut a befoi n d'une pénible apo logie. On parcourt les Ordres ancie ns'& m odernes pour chercher de lauJTes
lueurs de reiremblance, fa ns confidérer que
tout cc qui cft (uepcB: dans les autres Ordres
efl: porté- aux derniers excès dans la Société,
& Je devient encore davantage par la réunion avec d'autres difpofirions égal emen~
;vicieufes, qui ne font nulle part, ou qui
4 19
trouvoient êlilletfrs l~n correé1 if darls un al ..
jiage plus pur. L'a{feJnblage d'une mu ltitlldl!
de loix, qui, eonfidérée~ Céparément, Ont
fauteS de l'inconvénien t & du dclnger , eCl:
effrayant.
Je prouvarois, s'il le (alloit qu'e n plu ..
fieuf> chelS l' Apologifie élud{Îa vraie dif~
fieulté: par exemp le, dans cc Chapit re , il
ne jull:ille que pa r le li eu commnn du bien
des ames le vio Jement du Ceeret naturel.
Le JéCuite elfe obligé de déférar Con Con~'
CreTe qui l'a confulté par rnaniere de direction, & qui a oublié de demander le feerer .
& s'il n'a pas été conCulté en direétion,
en obligé de déférer malgré le Cecret natll-
ii
rel promis, & même juré. Il t~lut cllmllLI tivement, pour in terdire la délation, quI.!
Je fe~ret ait été demandé, & qlfil ait étl.!
proffilS en confultation pour direéti on , 1. 10,
'- 7, §. 2J, p. 7!2- La fe ule r.éponfe cfi que
la Congrég. 6, Cano 10 J §. " a décidé que
la renonciation des Jéfuites à leur réputa_
tion en faveur de la Société, efi prefque
tOla~e , Ilmpli.jJimam, & qu'étant faite pour
le bien des ames , on doit l'interpréter d'une
maniere ~tendue.
.NOTE XLIII,
PdC<2I!.
~ .a paru n éce!Taire pour le Régime de h
SOClcté, & pour J'uni on des membres entre
eux & avec leur Cher, que leur mutll('llc
correfpo ndance fût entrete nue par un commerce de Lettres très - vif & très-fréquent.
(onfl'4, c. '7, §'7.JP.400. Confl.7,c.l,
§. 2, p. 417- Conft, 8, c, " §. 9,
.
T iv
C. "
p.
�~4°
'4.24, (,. in du/ar. 1, L, M, N, p. "'16,
eongr-. J, De". 7 cS- JJ; &- t. 2, p. /25 &
fiq· p.
gle
28/
&0
282.
La maniere dont la Re.
en exécutée dans cette partie, ne laiITe
rien à délirer; & li la perfeélion & la fam.
teté d'un Ordre (e me{ure par la quantité de
lettres qu'on écrit & qu'oll reçoit, il n'yen
eut jamais qui.ait pû Ce flatter d'approcher
de la Sociéte. lndtpendamment de la (orrefpondance des Provinciaux a\'ec leurs inferieurs & des Provinces cntr'elles, ce que
le Général reçoit à lui feul de relations 1 de
catalogues, d'etats détaillés & u'écritures de
toure cfpèce, par b. nHe exécution de la
Regle, (ans compter le caruel, n'eil pa~
croyable. C'efi le jeul Ordre que "on connoj!fe où chaque Supérieur ait au-deffous
de lui & à (es côtés des Religieux charges
de le cen(urer, & de rendre un compte
périodique Je fa conduire & de ion adminifiration. Le Général dans le fonds de (on
cabinet doit tout voi r & tOut entendre; des
3Y-i.s.ci'~onlta.flciés, des rélatiolls détaillées
qui Ce Cuccedent fans interruption, mettent
[:ms ceJTe fous {es yeux tont ce qui peut intérefTer la Société au..dedans & au-dehors ,
c'eft-à-dire, tom ce qui (e paITe d;;tns l'un~
& dans l'autre hérnilphère . Lorfqu'oD lUI
écrit des chofes concernant les Externes (1),
(1 ) Un Jéfuite
<j\1Î \'<1
('!lel un Préla t Ol~ chez
qucJqll'au trc pcrfolln:'lga de cOlllidhation, dolf r.lp'
porter au Supbieur ce qu'il;! f:l it Rr!:. ~ommlin.44.
' Dm.. 2. p . .'1 8. Ces récits fervent enr,ute de m~
t ériaux pour les Lettre s Pc.rÎoc!i1 ues. ~\1 pour .Iei
L ettres extraordinaires. On <loÎt y faire ~enl!on
des faits importans IJu 'iJ ne COMtent pOlOt do
44 1
1/ faut mefurer les termes, de façon qu'on
ne fe faITe pojnt d'affaires, fi les lettres
étoient ouvertes par la perfonne intérelTéé
Form·fcrib. n. 25, p. 127 j mais le pJus sû:
eft de fe fervir de chiffres convenus avec
lui, n. 18 . Le Général connoÎt par nom &
~urnom, état & ca!aét:cre, ceux qui (c diT~~ent par les Jéfultes , C~l1X qui font affilies dans leurs. Co?grep:at.lons, leurs am is
& leurs enneml.s j c efi-a-dlre , tous ceux qui
ont quelque exdlence dans 1<1' fociété civile.
Il connoÎt à fonds le génie, les Vertus & les
vices des principalLx aél'enrs de la (cène du
monde, le fort & le foible de cinque Gouycrnement, les humeurs qui fermentent
dans les Cours & dans les PCllplc.s ; 8& cet
homme, inftruit à point nom!n~ de tout ce
qu'il veut fçavoir, difpo(c d'un clin d'œil
des tré(ors, du crédit général & des forces
de I~ Société, du crédi t local qu'elle s'ell
acqule dans chaque Nation , & du crédit
particulier de chacun de fes m~mb:es d.ms
Jes p~rties fubalternes de chlque Etat.
Ajoutons qu'il dilj.>o\è dans chaque
Royaume de pluiieurs milliers de Sujets,
~~ilTer ig~?rer .:III G énéral , quoique très-étraIlO'ersa la SOCJcté , à 'lOhlS liût "_10 fJ!1t t. 2. p. n§ n.
'9· On ne doit point oublier les noms & les cireonJlances, n. 30. ihid. Le G éné ral doit oonnoitre les
noms dcs Ecoliers, Pénit en. & Congréglnii1'?s.
~. 2. p. 3]9. fi. n.·c.;. Il doit être. innr\lit du nJm"
re, progrès & talens des E.:()l;ers. t. :1 , p . .113 ,.
11: 59. & p. 128 nes contr.lnill:I.l:1S & perf..l.cutlOIU 9~1 e fa Socit!té éprouve ~ J'ùccalio1l d~s l\hûIons & Colléges, I~~l: '1. p. 1z~ . Il . 2?; en un
m~t , de toul ce Q'lI mtérdfe <Jirea"Tnen': la So ....
(Ir:,! , ,11< Ile tout ce q.ti ne J'int..§"t'.!I1~ pas. Ititt..
"1.}, 1;,
3<>,
Tv
�,
.
prêts à exécuter to{;ies {cs volontés; qni
n'en reconnoilfent point d'autres, & qui
les (ont adopter à tous ceux dont ils ont
furpris la con6ance , & dont le nombre eR
infini. Je- n'acheverai point cette peinture j
je ne pourrois q\l'affoi~lir ce qui a été dit
d ans le Compte rendu a R ennes) pag. 115.
& fuiv. L'échafaudage cf\: tOUt prêt pour
d es confpirations dangereufes dans les mam ens orageux; & dans les (ems plus uan·
q uilles, c'ef\:' une intrigue pennanell~e à
laquelle les intriga nts ~e toute efpece VIennent {e rallier & qUI par des branches de
la même cabal~ trouve Couvent de l'appui
d ans les Etats voilins. Le danger pour la
ffireté de l'Etat ell feI1Gbl., & ce pouyoir
{u[pet} à la tranquillite intérie~~e ,eft lou·
vent incommode pour les aAalres du de-
hors. Les Conftitutions veulent que le Gê·
n éra l foit neutre parmi les Potentats: c~t
article très-ma l obfervé, étoit de toute J~fii..
ce car fon accetroire peut en certames
circ~nflances mettre un poids dans la bOl·
lance politique. Que de moye~? n~a+il pas
p our fervir un Prince au prejud ice dun
autre, par fes correfpondances , ~ar ~a multitude d'efpions & d'agents dont il M~ole.'
& par l'influence dangereufe de [es mmgues en différentes Cours?
,
Si de ces srands objets nous pa{fo~ a
des confidératlOns moins importantes, .1 nt
fe ra pas inutile de réfléc hir fur Yé.no,nue
d epenfe que doit coûter à la SocIété 1entretien de cette machine politique. Com~
r
' rJans lecomment auroit-elle pû y lourmr
Ge e..
snerce 1 le, frais des Polles pour le n _
441
rai feul , fans compter les C ourriers , li/t~-'
r,Jrum I,llores ~ tom. 2. pa;. 6 f . n. Il. forment
on objet de dépcnfe, fui vant J'évaluation
d'un mémoire fait il y a plus de cent ans ;& ('e fi-I à le moindre. D e -là naiJTent ces
contributions & ces co llettes qui confument
Couvent les revenus des M ai{ons & les bienfaits des dévots de la Société. On fe plaignoit dès la {econde Congi'égation , qu'elle
taiCoit {onir l'argent des Royaumes pour le
porter à Rome ; la Congrégation promi t de
taire ceffer ces g riefs, & la parole a été ma l
tenue. Il ne faut pas s'atten dre à rccueillir
de grandes lumieres fi.lr ces collettes dans.
le_s Conltitutions. L e Général en le fuprême
Adminill:rateur des biens de l'Ordre, c'eft
lui qui régit tous les re venus par (es Prépa{es; il en (épare ce qu'il veut pour la cailTe
des dépen{es communes, & il n'a garde de
nous infuuire de la méth.ode pour fa direction de fes finances: nous fçavons {eulement, par lcs Con!litutions, que ce qui
dépenîe pour l'utilité commune de pluiieurs, doit être Cupporté. par t()Us les intérelTés proportionnellement. Confl. 4, c. 2>
en
in D,clar, E , F, p, 382. Confl, 9, c, 3 , ,_
J,§, 16'Pdg'43 8 ,& c, 6, §, 12,pag_
444· Congrcg. 2 , D ur. 8 1 & 82 $pllg. 501 ~
& t. 2> p. 65 > n. Il . Le Genéra l peut (aire
des dons à des externes ponr la gloire de
Dieu, Confl. 9, c. 4, in D ular. D, p.
44°; c'eft: encore ici mat ie re à contribution, car tout ce que Je Général dépenfe
pour la gloire de D ieu, doÏt être payé par
les maifons & colléges qui ont des reve~us , Il ell IIr.\ndiaot' de fa perlOnne, & res
Tvj
�444
libéralités ne peuvent ~tre puifées que dans>
les biens de l'Ordre, dom il cil: dilpenlà_
feur; il n'a d'autre fifc que la caiffe commune. Les Provinciau.,<, qui (om (cs faB:eurs
& {es commis, ont aufIi une efpece de
fife ; ils le"cnt des contributions. 11 leur
re~om mandé de n e p as tro p charger les
en
C oJléges, fi ce n '~n pour les beCoil15 llTgens des Nov itiau , COllgr-. 7 , Dur. 82 , 1.
l , p. 607 , & l.~ 2 ,p. }41 , n. 2. ~~ Pro,-incia! doit pI mor les aider de cc ql1l! t\ en
{on pouvoir, quin m'Jgis ex jis 1u,~ in puuf
JdU liL, l I/Obtnl , (orum mdigmtitlm fu.bll!'wnr.
Que11-ce qu e les fonds que le ~ro\inci~1 (I~
a en main pour foul ager certams Collcge~ .
D'où les tire-il? T Ollt eit m '/flère dans cet
Ordre. Il y a certa in ement des tïibms or,dinairc~ d.1ns la Société; mai .. il en: VTa.!{emblable que dan s les conrributions Cl.rraordinaires, le G énéra! lie fuit point une
p ro portion arithmétique; il l'rend où 11
trouve. La Socié,té n' d. 'lu'unc feule menfe,
& ne forme qu'u ne m aifo n, llna ~Q~lU.
S on accroiIfemcnt , fa glo ire, fa deten(e
<lans les Pays où elle efl: attaquée,. ef\: canfe
ifommcr..e. La m anÎere de cont raéler
d' une grande relTource dans ces cas inopin és: le Prépo(e du Gén éral, que ne rend
en
(1) La Con~égatio n 7. parle 3uffi de ces fonds
JaiiTés à la difpolition du P rovincial . Quod fi 9'1 •
ob m4jofNn ho/pitum co u llr[lIm , ~trum~u'
u mporalium ( r!nr~it Hcm [u ~fidio ~g ft, ",dtrtt/l~:
pour/J.IJ t Pro YUr cl tlh s , ~x ~IS qUit. h&:rc tOfl/fIJ Jlf
r ojitio'li ri fiributnda rtlù'IJuunLUI" rra onerum "~.
tlOfflllS
tU graJlit.Ju. loco d!, {tJC.u,~"rt. 9114111 ,.~
P. " oDra CVJIII,'hnl,J uf.v:; ct 1;'1,::, (.'" ,~-. -. Da'. I~.
p . J'J.
7i'!a'c
,
, Confl. 4~
compte
qu "a lUl' ou a,4,4f
les D c' I'egucs,
81
c. 2., §. 5 J p .• 3 , emprunte & f..1it pa{fer
les deniers en fes mains. Voilà les dettes
que l'on trouve pre fqu.e partout , au g rand
étonnement des créa ncIers & du Public, qui
ne calc ul e en chaque Ville que les revenus
des Jéfui tes, les bienfaits qu'i ls ont re çus , &
leur dépenfe (ur les lieux, fan s évaluer les
dépcn(es généra les de l'Ordre & les tributs
qui paffent à R ome : ainCt l'o n peut dire que
chaque Etat paye bien cher une école de
fanatifme, une pépiniere d'intriga ns & la
perte de plufieurs bons [ujets qui , 'placé~
ailleurs ~ rend roient d' utiles fervices.
NOT E
XLI V. P.zg, "9,
JeCuscChrifl a (ormé (on Eglire de la ma~i:re la plus conve nable , pour affurer la félicité temporelle & humaine des Fidèles ..
PotrtPlO t:-1IlIederci che ChriJlr) hà formata la
fo~ C~iefo in quel modo ch't pi" conformi!
t~l~ndlo) all'unlilna ,{tlicità d~ flddi . P al/alliC/ni lflor. dt! Con cil. di Trcflto, l, l , c. 25,
11. 15. La politique bien entendue, qui ell
celle de~ (ça vans , ell: la fuprême vertu moraie, parce qu 'elle a pour objet le bien
(?~mun : P olliâta vera ltlU{Q doCli fcitn{fa~l ~ /a quale 1: III foprema dc!ft: virtu mo.
~jl~l; ~ffondo cl/a llno f1udio dû bm comune $
Ihld, l. 5, c. 16, n. 3. Ces fçavans (ont
ceux qui connoilTent le mond e, peritÎ. dcl
11londo , Lr 1 ,. c. 4 ~ n..- 6..
�44 6
NOT E XLV. P"g.
Adrien
147
120
VI étoit un excellent eccléGaf.
tiq~e, fçavant dans la Théologie , exem-
plaIre dans Ces mœurs, fans ambition (ans
in térêt de la chair & du fang ; mais il :nanq ua des part ies les plus eOèntielles pourun
Pape, il n'av oit point la poli tiqu e des (çavans du fiècle. L'artifice étant comme naturel aux Courti Cans , fu r-tout dans les Nations ingénieufes, il étoit tro p ouvert &
trop franc pour les Italiens. Ihid. 1.
!t,
l , C.
NOT E X LVI. Pag.
220;
La puiiTance que J. C . a donnée à (on
Egl i(e, ell telle qu 'il le fallait pour une
conduite huma ine) fclon Am ;cus. La prudence politique doit préfider à fon gou ve rneme~t. & à fes loix, prudenra polùica .
Pallavlc m 1. 21 ) c. 6 , n. 9. C 'ea de la
bouche de L~ynel que l'H illorien rappor~
te cette ma:(lme.
NOT E X LVI I. Pag.
>l0.
n. 6, c. 3 , n. 4, c. 7, n. 9 ~ fèq . Zélé
& trop zélé pour la réform ation , if ne s'ap-
perçut point que (es pieux de!Teins étaient
des idées ;lbllraites , parce que la forme
n 'était pas proportionnée à l'état de la matiere che Î. [uoi {dami difigni aano idu ajlra.
/( btlliffimt à conttmplarfi ; mà non formt pro·
poqionau aile condi{ioni della maJtria, 1.
:l , c. 6, n. 7. Ses prédéceiTeurs, tels que
Leon X & autres dont il paroifToit blâmer
l'adminiOration) lui étoient fupérieurs d~ru
l'art du gouverne ment ; ils avoient èes vert us moins utiles au falut de celui qui les
poiTede , mais plus utiles peut-être au falut public. 1. 2, C. 7) n. 10. Pour que la
fainteté {oit con{ervéc dans les fujets J la
fainteté efi: mo ins néceITai re que la pru~
dence dans celui qui gouverne. Ibid. Une
probité médiocre avec une grande prudence vaut mieux po ur le R égime que bea~J
coup de Caintete & peu de prudence. IbId,
Nous devons à Arillote le developpement de plufieurs aaticle s de foi. l bùl, J.
8 J c. 19 ,n. 13, Ce mot eil une ironie
de Fra·l>aolo ; mai s Pallavicin l'adopte, &
prouve que Je cenfeur a dit plus vrai qu'il
nt penCo;,. JI qualt , ft non fi foffi adop,rdla in diflinguCT con diiigeTl{tJ i gmtri. del/~
cagiani J à noi TntJnchuebbono moIti tJrticoli
di F,d, ? Ibid. La Société a embraffé la
philoCophie d' Ariltote comme plus utile
à la théologie. Congr. 16 , Dm. 36, p.
68 5' Cefl: p ar la mème raifon que Luther
vouloit détruire la réputation de ce Philofophe. Pallavicin 1. l , c. 8, n. 13. Le mépris de la {aine philofophie d'Ariflote a
été pour cet héréfi.rque une (ource d'égaE"emens , & c'eft auffi la caufe que (a fette
:1 ~u peu de réputl ti o n) Px qu'elle n'a prodUIt que des Ecrivains médiocres. Ibid.l~
l ' . c. 17 , n. 4. Il s preferoient à la rualeilique des Scholafiiques l'érudition & la
cO~."oifraDce des langues grecques & hé-;
bralques,l.
l,
c. 23, n. 5'
)
�44 8
NOTE XLVIII. Pag'
220;
Pallayicin demande aux ré onnateurs;
s'il (eroit raiConn able de revenir à "arc hi.
teéture gotique & à l'ancienne rnufiquedans
les Eglites, ihid. l. 6, c. 4, n. 6; autres
tem ps, autres mœurs. l. 2. 3 , c. 10, n. 8. Le
Nonce Aléandre répondant ~ ~~u.x qui .o~
pofoient les exemples de la pnmltlve Eglûe,
dilOÎt qae (ur de pareils principes on
pourroit proporer aux homme,s de retourner
à la nourriture du gland. Ibid. 1. 1, c. 25,
n. '7' Pallavicin appelle ces premierStemps
de perfécution & de fouA-rance, l'enfance
de l'Egli(e. 1. 8, c, '7, n. 2 & ftq.
NO TE XLIX. P.
221.
D ieu ne veut point arracher de nos ames
les inclinations innées , ni exiger en général une fainteté héroïque, 1. l , C. zS' n.lO.
C 'eO fur ce principe qu'il faut modérer les
loix de la difciplinc eccléGafiique, ihld. &
1. 21 , C. 6, n. 9. L'Eglife doit, à l'exemple
de Dieu ùans l'Ancien Tefiam~nt, s ac~
commoder à la foihleflè des hommes de ce
JiècJe ... il eft nécefiaire qu'clle attire des
fuj~ts dans la milice eccléGallique ~ilI I:e(.
pOlr du revenu, /. 9, c. 9, n. la; &.,fi Ion
y regardo it · de près, on trouveJOIt que
dans cette auoienoe E()life !i vanlée, les
Clercs n'avoiaRr.pas m~in~ hérité du rieut
Adam que les modernes, t. 9, c. 9, n.8.
Si l'Eglife ancienne, par la .... iétoire de~obf.
t4.cles, avoit plus de Saiuts, ceUe ·CI p..r
~49
Je (ecours des facilités a un plus grand nombre de Fidèles {auvés. 1. l , c. 2.5, n. 20.
Doit - on en conclure qu'clle a perdu de (a
valeur? au contraire elle efi augmentée de
beaucoup: ,adlin'i~e la ~hiltfo ~ Ca~ll.:1 di f.u-
gio? an{i, crc{clUta a moLtijJiml doppy. t.
9' c. 9, n. 9 · Ce {Ont des contes de vieilles
q~e cettc co":corde, & cette éminente fain~
teré des premiers Fidèles. 1. 6, c. 3, n.3 .
NOTE L.Pag'",.
Il faut que la Com de Rome ait de la
rplendeur , & qu'ellc puiO"e dilhibue r des
rccompen[e::. , & il en ulile , en quelque
façon au repos public, qu 'elles ne (oient pas
toujours données au plus digne. Si le plus
grand mérite avoit une prél~rence aO"ûrée !
il Yauroit trop d'humiliation pour ceux qm
ne l'obriennent pas, /. 1, C. 2~ , n. 2.1. C'eU
une confolation de pouvoir accufer la fortune comme ennemie de la "ertu, ibid.
La magnificence dans les Temples cil:
utile pour altii"er le Peuple par les (ens , &
faire concourir Je pladir à la dévotion, n.
19; dans les édifices publics elle s'accorde
a\'ec la poli tique. Le lu xe privé dans les
Ecclélialliques doit être pardonné. Il en efi
du gouvernement ecclélial1:ique comme de
tous les autres, on peut dclirer plutôt qu'e(pérer la rHarmation, & d'ailleurs la Cour
de Rome loue (ans cerre la pauvreré yo lontaire, & excommunie ceux qui la reprennent, Il. 20. Pallavicin abferve fur- tout
que la politique ne permettait point. à l~
Cour de Rome d'accorder la réformauon a
�la révolte, l.
15 0
en
6 , n. 8. H
vrai
3Joûte - t - il, que ceue confidératÎon n'é~
toit point un obftacle à la correélion de certains abus .néceffaires pour con(en'er la réputation & pour empêcher les mécontens
de Ce joindre aux rebelles. Mais il faIlOÎt y
procéder avec de fi (ages tempéramcns 1
qu'on vît la volonté de roulager des Sujets
fournis 1 & non la foibleffe qui donne (atj~..
fallion à ceux qui ont recoué l'obéifTance,
ibid. Cell ce que Rome a fait lorfque l'en.
tiere réparation des H érétiques ne lai{/'oit
!., C.
plUS lieu de foupçonner qu'eUe eût en vue
l'intérêt de les ramener) ibid. Toute cette
{agelre profane relremble bien plus à l'EvaO'
gife d'Annote qu'à celui celui de J. C.
NOT E LI. Pag'
22 /.
11 (eroit inepte & abCurde de vouloir retrouver aujourd'hui dans les Conciles l'an-
t..ienne flffiplicité. /. 6, c. 4) n. 6. C'eft p.our..
quoi l'H ifiorien Jéfuite e!1:ime qu'il eU de
(on fujet de raconte r les fêtes données par
les Légats 3 Philippe Il, d.ns une perite ln,
de l'Adige à trois cent pas de la Ville d,e
Trente; il décr it avec complaifance le Palais
qui fut confirui t, le feflin; la mufiqnc ~Ie
bal où le Prin ce danfa lui-même, &lesJoû'
tes & jeux où furent repréfentees l~s proueC-
{es de Chevalerie d'après les 6810nI alOI!
nouvelles de l'Ariolle. Amelot de 1. Hour·
~ay~ , ?ans la Préfa~e de la tradué1ion de
1 Hlfiol re du Concile de Trente p,tT Fra·
P aolo
s'in{crit en faux contre Palla"jcin .
fous prétexte que Philippe 11
,'ea ranlé
4 fI
toute {J vie de n'avoir jama is dan{é. 011 ne
s'attend point à u~e parei lle diCpute dans
l'hifioire d'un ConclJe.
./
NO TE LU. Pag'
222.
L'erreur principale que Pallavici n Tepro ...
che auX François , efl!' opini on de la (upériorité du Concile {ur le Pape. C'efl Wle
opinion féditicufe, erronnée , pefiilente, &
khirmatique , 1.6, C'7 n . 3,1. 9,c. 16,
R. 4 ... 1. 16, c. 10, n.
. 19, c. 1 l , n. 5.
N OT E LIlI. Page
222;
Laynez.d.ns la feffio n JU16 Juin 1\63,
{e lailfant emporter à (on zèle COntre nos
maximes attribua les m alheurs dont la
France ét~it alors affiigée, à un jufle châ,-
timent de J'efpèce de fchifme qu'elle avOlt
{ait par fo n attachement pour le Concile de
Bafle, J. 1. l , c. 6, n. I l . Laynez efi le
héros du Cardinal Pallayic in.
NO T E L I V, Pag'
22f.
nell difficile de s'e ntendre lorfqu'on difpute avec les J éfuites ; jls échappent toUjOurs par quelque endroit. S~l:rr~Z conyiendra, li l'on veut, qu'u n p~lrtlCul.ler ne .p eu~
tuer de (on autorité privee; mais celuI qUI
immole un tyran, aait en vertu de l'aut,orité ub lique, ou par conrentement t~Clte
de,
épubhque , ou pa: la v~lonte ~e
Dieu qui l'autorife , id Jacll aUIOrt~a" Rcz.puhü'ie la,iû çonfenticnûs, vcl fa :a aUIOTl~
le
�4i t
taIt Dtj. Suarez, dej'n! fiJ. 1. 6 , t. 4, Il
118 , col. 2. Il ne faut pas imaginer que
Suarez entende par l'autorité de Dieu, une
infpiration divine particuliere, c'efl un droit
général, & une apprObiilt i?~ ullive,felle
que Dieu a donné a
ranmclde par la loi
naturelle , qui prr nalUrnlt m. lcgtm tildil
unicui'lut J oufl?tef!1 defondtnJt. (e, & ROT'.puhlicam JU4m a VL, qu.am fim~ll..1 TyatlJl~
focit, ihid. Suarez.. I d n.on jÙ'rL tune. auJOf/lale privata , fld ubltctl, lItl pOtlUS R(-.
B'li voknrÎJ à q
et cive ûlTUJUdTn a,nUII _,
bro e,. organo /ÏJ~ tfond;, 1ICf
IlUloru
llaturœ danLis cUlcumque hOlnlnl poteflaum
defindtndi. innocmum. Ibid. 1. 6, c. 4,p.
Jf9, col. ,.
pû
NOTE LV. Pagt,,6.
Le Pape eil Monarque a~(olu dans l'E.
g1i(e, c'eil la bafe du Syilcme u1tramon.
tain : mais doit - il 3voit", en qualité de
Vicaire de Je(us-Chrifi, une autorité fup~
rieure aux Rois dans le gouvernement temporel de leurs EtôltS? ce point ell encore
convenu parmi eux. On difpute fur le genre
& (ur J'étendue de cette autorité: les uns
dirent que le (ou verain Po mile ~/l: de droit
divin Roi des Rois, & (ouveraln du mon·
de entier ; que tous les Princes, n~ .(ont que
fes Lieute nans ; qu'il peut lcglumement
détrôner les Rois Payens & Ma,ho~ctans:
& tranfporter leur Couronne .a d autres,
qu'en un mot les deux glai ves Ill! aI>
en~
nenr par un droit ~gaJ, & qu'il comma~de
à tous les Souver.ains, tant;. dans les maue"'l
"fil
les profanes, 9ue dans ccll~s qui font fpiri_
welles, ou qU I Ont du rapport avec la fin
fpirjmelle. C'efi là le pouvo ir direél, en
vertu duquel le Pape d i(po(e de toutes les
Couronnes, & regne dans tous les Etats.
Voy. Definf. Clu. Gal/ic. t. l ,parI. J, 1. 1,
f.
l, C. 2 .
D'autres Ecrivains (e COntentent d'attribuer au Pape un po uvoir indireél {ur le tem_
porel , tmincnum [eu indirdlam pouj/aum.
Dt! fid. 1. 3 , c. 22, p. ,69, col. 2. La
COllr de Rome n'y perd rien; car [a 'puiffance n'cft pas moindre, quoique pré/entée
comme indireéle, Interim indirdlœ potcjla_
tis Mmint, ta in Romanum Pontifictm confiront, quœ non minortnt ipJi pO~atem auriDU4nt. Dtfin(. Cla. t. l ,p. l , fi! l, f. J, C. 2 .
Par exemple, ceux qui ne (Ont pas affez
verfés dans ces matieres pourroient (e trom_
per, en rapportant au pouvoir direa la
fameufe ligne de démarcation, qui partage
le nouveau Monde entre les Efpagnols &
les Portugais; elle n'cil que J"elfet au pouvoir indireEt. Bellarmin, de Rom. POnt. 1.5,
c. 2. Cependant pour affigner la d iAerence
entre ces deux pouvoirs, il faut ob(crver
que le Pape, li o n ne lui accorde que la
puiffance indireéle, ne doit point annl1.Jler
l'Edit d'u n Prince en matiere purement
profane, JorCqu'il ne renielme aucun danger ponr les ames, ibid. 1. 5, c. 6; mais
comme il eft difficile qu'on ne pu itTe envi(a~er en toute choCe , ou un plus grand bien
a faire, ou un mal à éviter, il en réfillte
qu'au fond le Pape a dro it de [e mêler de
10ut; & quoique les deux autorités (oient
�454
.
{ouve raines , la !ienne en touJours fupé~
neure parce qu'eUes ne forment qu'un feul
Co s'dans la R épublique chrétienne j &
la ffn natur.clle é"rant prédomi~ante, les
pouvoirs dOivent e[rc fuhordonnes, comme
les fins le (ont entre elles. Ihid. Bellarmin,
(,> 1. " Co 12 , n. /6, dt trnnJI.lmp. Celui
qui préf,de à la Jin la pl", noble & la pl",
relevée -doit préfider aux moyens néce{.
faires p~ur y condui~e. le Peup~e chretien:
a ïnli la puitTance (pmtuellc 1,~lrre aller,la
temporelle tant qu'elle ne s ecarte pOUII
.de la route dt R. P. [. f, c. 6; el!ea
droit de l'y r;mcncr pa~ vo ie .~e diretlion,
& par "oie de contr .. mte 5 II le faut. DI
/rdnJl.lmp./.
l ,
C.
/ 2,
Tl:
I~.
.
,
En verU e ce pou'Yolr ,"dlfea, qw .e~
11ltriniëclllement attaché à lôl puiITancc (plotueHe, le Pape veil~e gaiement, dans toUS
les Royaumes chrétIens., ~u r .Ie~ aA,.'les émlnés de la puiffance d~ }unfdlétion ou .de
puî(fance exécutrice, Il ordonne o.u il de·
fend relativement .UI falut des oUf:ll1es; .
Il peut faire malgré le Prince une 101~'
, île, ou en abroger une autre, li le hjf.l
des ames l'exige, de R. P. 1.5, c. 6. S~131tl
n'fin! fid. 1. J , c. 22, p. 168; Il Gifle dfI
jugemens, ou évoque à (on T i"Ibunal ~~
callfcs.lemporelles 'lui Întéreflent la. rp~[i·
.'.'J'" S uare{, p. l 70 , col,
".
tUa 1·Ite, 'H~
. ,·,1 'JI'
, i
• il
terclit au
J!tince une guerre .II1Ju
e, 011 tT'Ut
ordo nne .de prendre )es armes pour J'uu I.~e
del'Eglife cohlbendo vtt moveMo. Suarez,' '
Bellarmin', lM rrt.:nJl. impa. 1. , "; !" n.l~
il prohibe la toléranc.e des H.éretlquil'
(or.ce le!! Souverains à les pumr, ou pro-
!,
,
4>5
nonce lui - meI!'~ les peines qu'ils doivent
fubir. Suare{, Ibid. ,. 2), p . '74. Enfin il
peut obliger le Prince à corriger Ces loix,
1 non- feulement pour le falut de (es Sujets,
mais encore pour l'utili té fpirituelle d'un
peuple \'o iCtn. D e R. P. 1. J, c. 7. En un
mot, la puiffance temporelle eil: fubordon_
née à la fpiriruelle , comme la chair l'ell à
l'e!prît.
De ces principes pofés, Dellarmin tire If!
conf/que nce, que la R ôpubliquè fpiriruelle
dont le Pape efi le fuprême modérateur'
peut obliger la République temporelle ~
changerfon adminifuati on,dépoCer les Prinçes & en établir d'antres , lor{que la fin (urnaturelle j'exige. Ibid. /. f, c. 6 (" 7. Ici l'o~
dlrpute pour (çavolr dans quel cas le Prince
peut être dépofé : nul doute dans te cas
d?"réfie, de .êh![me, de lêandale ; l'opinIOn commu~e el~ que ,tous ~es crimes peuvent d~~ner heu a la dep~Gtlon , :nais avec
,cette dtfl~rence que les Pnnces infidèles, ou
~oi.lvelJem:nt co.nvertis, ne dOlVe~t point
etr~ dépofes, fUlVallt Bellarmin, a moins
qu'ils ne. cherçhe.nt à détour~ef leurs peuples
de la FOI. Les Pnnces Chrétlens, au Contrai_
re! pe~Yent J'être q.uoiq:t'i.ls ne cherchent
p01l1t a corrompre lc~trs SUJ
De R. P. L
5 , c. 7· Cette fOllmiffion de ur {ceptre à
Jefi" - ChriJl & il fon Vicaire, ell un paa.
de leur BéJptême. Dè tranfl. Imper. 1. " C.
J2, n. 17· ~uare~ , D ef fi4,,"I. J, c. )0, p.'
18p. ,Les Pn nces mfidèles ne fOllt point fOll.m l~ a la PuiJTance ecclélial1ique, fi ce n'eil
m~lreélemen~, lorfqu 'ils inquiétent J~urs
Su)et'.Catbohque" ou lorfqu'ils empecheo,t
�iS 6
la prédication de l'E:-:angile. Ibid. SU'''t. Si
l'on dit que cette (uJetlon fpéclale des Prin.
ces Chrétiens dégrade leur Couronne au-def.
fous de celle des Pa yens; Sua rel répond
qu'iJs acquierent en com~enfation.des droits
importans ; tels que ~elU1 .de pUOIT les ~e
rétiques: Nlulta punu dellf/,l, qUit ex VI fI)Lus rationis naturalis non punira, Ut, w,bi
gratiâ na!fejim, l/el aliud /imi/e, Ihid.
D'a~tres pretendent que Bellarmin traite
trop bien les Princes infidèles, & que le fon
doit être égal. On difpute encore pour (çavoir ~ 'il dl: jufie de dépoCer pour caure d'illo
capacité: ainfi ces Ecrivains fe partagent (ur
les caufes plus ou moins graves, ~ui fom
requifes pour déparer les Souverams, &
fur les fonnalités néceffaires pour les prof.
crire.
NOT E LVI. P ag. 216, 227, '38.
Grégoire de Valence, ,. ), difpu,.
9u~Jl. J 2.
1,
punfl. 2. , déc ide qu'nn Roi n'en
point déchu de (a Cour~nne pour apo~~fte
de la Foi par le feul-drolt naturel ~ dlVlD,I
mai s qu'il en eil déchu par le ~rOI,[ ec~lt
fiaftique; Gue la {emence de pnvatlon?dI
,
pas nécefT.,· e
foit nommé
qU' II
{ulli, que le PfI'"
e~t excommunié par le ]o,g~
ecdéfialtique pour caure d'héréfie ou d,·
pofrafie de la foi; q\1'a~'!nt la renr~nc,e
d ' excommunication, les (uJets (ont en ,roi!
de re[u(er !'obéilfance, li le fait ell notol~j
mais ils n'y (ont formellement obligés qua·
près la Sentence.
1 . qui
Ceci elt important, parce que ce UI ,a
4)7
droit de refuler l'ohJifT·tnce,,> cfl cil
droit de Ce détendre par la t()i"ce, loJrtqu'on
exige par la force une obcinànce qUI n'ell:
point due. SUMer., 1. 6 ) c. 3 ) p. J f f , col.
dl: en
~
c.6,p. )66,propuf I I .
Le Roi déporé, qni s'obfline à garder le
T rône, devient T yran d'ulùrp<ltion, fêlolt
J
Suarez 1 incipit rffi Tyra/wus
In ûtukJ. Ibid..
c.4,p· 359, col. 2 .
Le Pape ajoute communément dans la
Semence, comme dans celle de l'Empereur
Henri: Et nous interdirons :1 toute pedonne
dele (ervir comme Roi, Ihid.l. 3 J c. 23,
p. 173, col. I. Il n'eil pa:, cependant formellement ordonné de lui dénier toute obéir.
lànce, extérieure , lor(qu'il rc:tient la pui{fance dans le fuit, mais on lui obéit comme
à un Tyran oppre ITeur.
Il y auroit lieu de cooclurre, (ui vant les
principes du mème Au:enr, que tOUt Citoyen, tout étranger même, pebt le tuer,
non par Yengeance. mais. pour la. défenlè de la R épublique, qUI tll touJours
cenlêe confentir, parce qu'elle eCl dans un
éta t de guerre a,'ec le Tyran d'u{i,rpatio n~
Ihid. l. 6, c. 4, p. 359, col. l, Suarez. tire
lui-même cette conféquence : Ergo rx tulle
portrù t01l91l,lm omnino Tyra~nus irllél,zr:i;" {/
confi'lut:nfcr .1 f]uocum9uc pnv.llo pouru ln((ffici. Ibid. col. 2. ~pcndant, par un relle
de tàvenr pour le Prince d~pofè J il ne veut
point donner encore la li cence indéfinie de
le tuer, li la conceiTion g~l1érJ.le n'dl: éno ncée dans la Sentence, ou lÎ.lppl éée par le
droit: w!-O'Mudlis ha, commiJlw ln ipj'.1 fenlmtia" v~Ïjure dr:claruur :1 ibid, p. 360. coL.
V
�4-f8
fi le Pape ne charge per(onn, d
t. Que
l'exécution, la commiffion générale ou e
. l'
• d
'
par.
.tICU IeTe p~)Urra etre, onnee ~ar le Ûlcce(.
fem catholIque, 0 11 a (on détallt par la R'
publ ique. La tlmple Sentence de dépoGti:"
produit encore un gra nd effet, c'eil u'o n
~'efl: pl~s ~bligé, du ~oins à titre de 6~eli,i
& de fl'JetlO n, de dcceler les confpir.:lIioni
don t on a connoitrance. i bid. 1. 6. c. 6, p.
366, col.
I.
Le Prince hérétique cil privé de droit '
& pa: le {~t11 fa it, de fa C~l1~onne; cepen~
dam JI a titre pour la :ete~lr Ju fqu'à ce que
la Sentence dcdara~o:re 1 en depollille' jl
de vient vrai ty ran apr~s cette ~enten:e J
c. 4 ,p. 359, col. 2.
Le Prince frappe fimplement d'.mathême
en forme commune à rairon de (e~ ~~chés,
n'etl: que fu fpendu de la (om·era;nelé; il efi
privé du droit de c.ommandcr à les 5ujeu j
& s'il veut les forcer à J'obéilTance, ils (om
amorifés à rHiller par la force: la doanne
contraire
hérétiljue , c. 3 ,p. 35 5. (01. ~ j
c. 6, p. 366, pr.Jp(){ .1 J. Mais ifs ne doivent pas le dépoCer ni l'au;-tquer, la dépo.
fition n'étant point un eilèt intrinfèque de
J'excomm~nication, ;1 mO:lls que le Pape
o'ajoll!e cette peine, r, 365 , col. 1
~n g~néral on pem oppokr la (oree défenüv~ à celui qlli c.<rge un~ obéiffancequ'il
r,,'a plus droit de préten dn~; & le ryran d'admÎn iftr.1tion, 'lui ne peut être tué {ans corn·
million particulière du fi.lpérieur, 011 (Jns
<wmmiilion g~néra]C! donnée par le droit 011
par Sentence, pellt ê~re mi s à mort par
t.')ut.e per[onne, s'iJ agit hvRib~nt C\lntl.
ea
419
fon Royaume on conere une Ville) c. 4,
P·35 8 ,col." & 359,col. 1.
Dans l 'e~~ommuni catio n fimple, l'obéif[-ance des SUjets n'eft que fufpendue pour
celui que l'Eglife a retranché de là COmmunion: dans j'excommunication pour hérélie
ou apofialie de la foi, tom lien d'obéiJTance
efi rompu, loute obéiffance volontaire fe roit criminelle. C'efi: le cas prévu par Grégoire de, Vale',lc.e,,~ ~'efl, dans ce {cns que
Bellarm m a dit qu Il n étolt pas permis aux
Chrétiens de tolérer un Prince héretique ou
in6d~}e, q~i. e,ntraîne f~s. Sl.ljcrs,.da~s l'~érélie
o~ ,1 m(j~chre : conditIOn. qu d n a aJouté,
dit-II, qu en faveur des PrlOces infidèles qui
avoient la Couveraine puiqànce avant la
convertion de leurs Sujets, (Bdlarm. de R.
P.l . 5, c. 7·) & que plufieurs Théologien,
reJettent, parce que le feul exemple du
Prince
corrupteur. Def. Cler. Gall. l. 1 ,
p. Li. L,fiEl. 1. c. l,p. 93 .
Bellarmin réferve au Pape de décider fi le
Prince ent raî ne ou n OIl fes Sujets dans }'a~o{b.(je J & s'il convient ou non de le dé po .
1er. Cependant fi l'héréfie ou l'infidélité e!1:
notoire, comme ]'obferve Grégoire de Valence) jls peu vent fecouer le Joug fans attendr~ la "Sentence du ] lige eccIéJiafiiql.le ;
& pUirqu lis le pe uvent, ils le doivent, fuÎVant .Ie pr,incipc de Bellarmin, li le péri l de
la fOI efi: tmmin ent, il moins qu'on ne (uppore que le Pape ne fe foit ex.preffément rérervé la ~épofirio n , comme il peut le faire
en certains cas (elon Suarez,
Tollt peuple a droil de dépo(er un Sou.
TeraIn qui l'opprime. Suar<{ de[. fid. 1.6,
en
V ij
�"6,,
4, p. 3\'), col. 2 . Cc droit eJl dansle
-peuple par nécetTité de dd~nfe & de (on.
fenarion , comme il cil: dans le Pape par
autorité de jurifdiébon, ibid. Mais dans les
R oyaumes Chrétiens qui ont une drpen.
-<lance pl us particuliere d~. Saint ~iégc, le
Souverain Pontife peut ddendre au peuple
d'uler de fo n droit de depofltion aVant que
la caulè ait été par lui examinée: ('en ce
qui fait dire au 'CardinalJ)allayicin ~ue le
frein du pouvoir indi reCt eft falutaire aux
R ois, parce qu'il contient d'une part les
peuples, & de l'autre il empêche lc~ Souverains de tomber dans des- excès qUI expoferoient leurs Couronnes. Ij1ûr. dt! COljci!.
' di Trent. 1. 12 ,'. J, Il . 1 0.
Il ell d'uCage qt~e le Saint Sié~efoit con·
fuIté ava.nt de depofer lm ROI mepte ou
t yran ineplllfn /lut l)'rannum. Suart{, ibid.
l. 6 , : . 4, p. 360, col. 1. Le Pape réunit
alors les droits du peuple & les liens, pour
· changer les mauvais R ois: il peut pronon-cer par lui-même la dé~olition , ou ,la con{eiller au peuple, ou hu ordonner d f p.rocéder : non j o!ùm confukrt, dpl conjtnllrt,
't.
o
ut Rtgnum Rtgtm jibi ptrniciofum ~cpon~l,
fui eLiam pr«dput &- cogUt, lU I d [aMJ.
I bid.
Cet ordre é", nt émané du P'pe, il n'<il
, plus permis 'de halancer, _Dans le cas d'hi·
, réfie , la déchéance de la Cou ronne efi de,
1 droit; ce principe eit reco nnu par ceux meme qui refufent mat-~\-propos au peuple le
• droit de depofe r les ty rans: fi l'on auend la
Sentence déclaratoire, c'ell: pour ne. pas
· fe . D?éprendre dans l'imputation d'hêrifle;
46'
ce q.u} conduit à. penfe r qu e dam Ilhérétie
m.amfefte cette formalité n'eft pas nécef_
['aIre.
Les, Etats catholiques, {uivant le ch . 17
du Deuteronome, n'ont pas la liberté de (e
don.n~r u.n Ro~ qui ne ~oit pas Catholique:
Chriflt.JnI proht/;uuur tlrgat Regan flOn dlrif
ûdnum. Bdlnrmin dt R . P. 1. 5) c. 7) n. 12.
11 Y a ~o_nc da ns tous 1 ~5 Etats catholiques
une 101 fondamentale qu i exclut du thrône
1c Pri~ce qui n'e{t pas catholique : le Grand
Henn, avant ~on ~b(olution, ne peut être
q,~e le Navar:ols. SI le Prince régnan t cetTe
d.etr,e catholique, le paéte tond : unenta l eil:
"Iole. Cette loi efi d'autant plus for~e
qu ,~ Il e. n'eIl point établie par la volo'nté,
ar~ltralr~ du pe,upie, mais par l'nuto rité de
Dieu meme; c ef!: un devoir de Rel igion'
de. là vient que le peuple ne peut s'en dif~
pen(er : umntu,r Chriflinlli MIl p.ui fupcr
fi RcgUlr non cllriflinnum,
ibid.
Le Pape a lor~ ne délie poi~t les Sujets du
fermen~ de fidellté, dont lobligation ne-~ub(j{lolt plus; mais il déclare que les (uJet~ (ont déliés, (; hos à jur~melfto fidcliIdils folvcr~, wl Jolutos dtclarnrt. Suare{,
d'ffid.l. J,c. >J,p. '74, cvl. 2. Ainft la
p~~nonciati?n varie fuivant les cas: le Pape
del.le les SUjets lor('lu'il renferme le Belier
[ur!eux) tel que le Roi qui vend les Evêehes , Ol! dépouille les Eglifes. Bdlarm. de
R.
1. ), c. 7, n. 20 ; mais lorrqu'il met
r~ ' ~1I.te le ~Ollp ravïrrant, eell:.à-dire,
., erC!lq ue , Il prononce qu'ils écoicnt dé-
f,',
Jles.
11cft rem?rqu abl c que Suare7 enrcigna.nt
\ . iij
�.;.61
tes détef1:ables maximes, croit pOUVC'Îr co",,"
czilier fon opinion avec ceux qui Couticnnem
qu e le Prince n'cll: fournis à pedonne (ur la
terre pour le temporel. Philippe le Bel écrivoit à Boniface VIII: Sçachel.. que nOliS ne
rcconnoiffons aucun (up erieur {ur la terre
pour le temporel. Que lignifient, s'écrie Sua,.
rez, les paroles de cette lettre inepte? Qui
en-ce -qui a jamais nié cette maxime? Des
que Philippe Ce retranche à l'i ndependance
pour le temporel, il avoue tacitement (~
fujeffion pour le fpirimcl j & la puifTanœ
indireél:e fur le temporel en intrinCéqllemcnt
un je à la puifTance (piritueUe : tjlJod fi ci in
fpiritualibus fub'1f' faJ1i1! 'fi , "cgare pro{tO'
non potui! J fi umfora/ibus contra fpiritualia
Rex abUlt1lJtr, rallone fpirilualium poffi tliaro
in umporalibuJ VlXflri 6- corripi. Dt! fid. ~
3, c. >9, p. J 87, col. 2.
JI dl bon de (ça voir , pour éviter les lur.
prifcs, que les Jéfuites ne difent rien Jorf..
qu'ils affurent en apparence, comme Corort
dans fa Lettre à la Reine , que les Rois n'onl
aucun fUp...-4iellc (ur la terre pour le tempo-
rel : ~ela n'emptche pas, fuivant Suarez,
qu·un Roi ne puiffe être dépolé par le Pape
& par (on peuple. Les Jéfuites font des
Prothées qu'on ne peut lier.
Le Pere Ale xandre applique avec "i{O.
au faux dogme du Pouvoir indiretl les qua~
Htications que la Sorbonne avoit emp!oyé~s
en J 616, en condamnant le principe & rel
affreufcs co n féquences ùans l'ouvrage de.
4~}
S,nfure!. Vid. D'f. Ua. Gall.
1. 1 ;
P 971
Ce Jé(uite marchant fur les traces de '5aJmero n , de BelJarmin., de Eeca n , de Suarez,
&. d~ t?US fes ConfTeres, donne au pouVOir mdlrea la plus ~rande ét.endtle; il veut
que le Pape dêpofè les ROI s, non-fèule_
ment pour apoll~(je,ou po ~ r héréfie l & pour
loute fo rte de peches, malS encore pour incapacité, pour in{uRi{ance: c'elt le chieh
inutil e de Bellarmin,. & le R oi inepte de
Sua.rez. Ce la part toujours du principe que
le bien du troupeau demande lm Sou\re rain
plus éclairé, plus pieux, pl us vigilo.nt; mais
tous les (cé1.atcurs de ces opinions meurtrie_
r~s n ~ conV iennent pas qu'un Roi doive être
depof(!) ~ pa r co~(çquent e.\'po{~ à la mort,
~arce qu on ne Je Juge pas a(fcz hdbile da ns
1arr du gonvcrn Om6nt. Sanéla rcl prétend
encore que le Pape peut co nda mner le
P,rin:e à la m~rt , pon.r c~ [lire un exemple:
J au,res Ca(uilles mOinS mhumains parojÇ(en r avoiF de la répugn ance pOUt ce;te d~ci-l.
fio n. Le Pape {e Contente co mmunément de
prononcer ce qui eft nécelTa ire pour le falut
des Fidèles; c'ell en{uite la faute du PriRce
qui s'expo(e à perdre la vie, pou r avoir
vou!u garder hl. Couronne, qui ne lui ap ~a.rtlent plus après fa dépofition. II efi dirClle ~e contenir {o n indignatio n, en voyan t
la pudfan ce & la Îureté des T êtes Couronnées livrées aux difpmes téméraires d\m
ta~ de Scholalliques. H enr i de Bourbo n..,
Pnnrc de Co ndé, repré{entoi t :l Louis X III
en 1 6 1 S, .que le dogme du pouvo ir indicea nne fo~s admis, il n'eil: pJ us poffible de
liuver les )O llCS de celui qui a cerré d'être
V iv
�4 64
Roi, & qui veut encore J'être. Le Cardi.
na! du Perron preffé par cet argument, feignait de croire que le R oi dépaCé devolt
e rre e n lÙreté, à caufe d'une Certallle apti_
tude à la Couronne, qu'il peut en certains
cas recouvrer, s'il Ce corrige. Le grand Bo(.
(uet répond que ce miférable fophifme n'eR
qu'une dérifion & un Jeu, mtrum ludibrium.
Dtftnf Cltr. Gall. 1. 1 , pari. t, 1. I,fitI. l,
C. 3 , p. 9 5· Qui peut peofer fan, Irémir ,
qu'un François, qu'un Prêtre , qu'un E\'ê~
que ait o(~ lè jouer de la crédulité publique
fur pareille matiere? Le Pere.A1exa?dren'J
point pris le change; ce ne tOnt pomt funplement les con(équences affreufes du pouvoir indirea qu'il combat & qu'il dételle,
, 'eft l'opinion du pouyoir indireét en lui.
m ême qu'il qualifie d'erreur monlhueufe,
parce qu'eUe eft la raci ne. de la do~~e
p arricide. Quiconque ofe ni er c~tte v~me ,
imite Je C ardinaJ du Perron, 1} trahit (es
Roi, , & inCulte à la crédu lité du vulgaire.
NOTE LVIII. Pag. 186. ,,6.
' 35· '3 6.
A quiviva défend d'enfeigner qu'il (oil
p ermis à toute perfon ne de tuer un T)'~an.
On lit dans l'édition de Pra~ue, (UlqU(
ptrfonœ , /llfl. Soc. t. 2 . p. f; 'la trad~él:.ion
litté rale
à toute per/o nne. Les J.c(UJ~es
p rétendent qu'on fait tort à la memoire
d 'Aqu3\'iva, gu'il fallt !tre d3ns !e De,crer
cuicumqlu ptr/ana (1), & traduire, a qu
(1) Dans l'édition d'Anvers 1 chez Mtl1rfiusét~
en,
i
,,635, on lit elulue perfon..c. Le ,bangemtnt a l,
46r
que ce {oit. M ém. (ur J'Infijtut , p. 1 la
Je demande J 'abord, pourqu oi le tex te
prétendu a-t-il été mutilé dans l'édition de
Prague ? pour~uoi a-t-?n (ubltitué les mots
cuiqur ptrfonœ a ceux-CI CUlculnqur ptrforut?
Les J~(uites craignoient - ils qu'on n'eût
porté trop loin da ns ce Decret le zèle pour
la îu ret~ des R ois?
J'ajoure que (j le mot cuicum'llu eO: dans
J'original, il ne peut y avoi r d';mtre (ens
que le mo t cuique: ce fe roi t une fo urberie
de plus, d'avoir, da ns ce Decret ob(cur
employé à derr:ein, pour donner le change :
un terme équIvoque, qui a difparu après
avoir rempli l'objet qu'on (~propo ro it.
On veut qu'Aquaviva ait défend u d'enfeigner qu'il eit permis à q uelque perfon ne
que ce foit de tuer u n ty ran, ficùum tffi
cl/icl/mf/ut ftrfonœ, j'y confens ; & pour
démêler l'equivoque à laquelle le to ur artificieux de la yhra(e donne lieu, il fam décompofer le Decret, & fépa rer la propo iition affirmative que le Généra) défend de
foute nir. La voici: II en loifah le à quelque
perfonne que ce (o it J cuicunujlU p trfonœ ,
e'eil-a-dire, au premier venu, de tuer un
Roi ou Prince, fous qu elque pr étexte de
tyraAnie (1) que ce fait, c'efi:- d _dire ,
bi~n prompt 1 s'il
y avo it cuicumqul ptrfonlt dan s
l~ DtC"ref e»\'oy~ en France en 16'4.
(.) Ce (ont ces mots. [1/6 q/locunz.qut frttuJllll ,
qul.ont été mis a detrein pou r éblOUIr. Ils na
ligmfient pas qu'on ne pOL1rra tue r un ty r.1n , fous
qu~lque
prétexte <lue ce foit. On " voulu le fai re
o1re
c:r
par Je tour ~rlillciellx de 1., ptliode . qui
he lil propollcion prohihée ol\'ec l'Oraifon (lui la
dUend. Aql'aviva n'a point ordonn~ d'"n(c:gner la
Vv
�466
tyrannie d'ufurpatio n , ou tyrannie d'ad'...
minifiration.
Le Decret fe r Mui! don c à défendre de
[outeni r cette propoJition indéfinie: Tout
tyran, fo it d'adminifiration , foit d'ufurpatio n, peut. être tué par toUte per(onne..
(;'efi la dolh lO e de Jean Peta, qui alloit
m ême encore plus loin.
li eil vif,ble quo le D ecret dCfend de
foutellir une propolition affirmative : JI.
fondons dt Joultnir quO il 'fi loijihl<. Je
d éfie les Apologine. de la Société de,
conce voir une propofition affirmative (1),.
en traduifan t le cUlque perfonœ par ces
mots , à qui que ce Coit. Je vais copier.
la traduélion qu'ils nous préfemcnt eu;(m êmes : ,, 11 en loifililc à qui que ce foit,
propofition négative 1 qu'il n'e(t pe rmis ~ qu i 'quec~
foit 1 Cous qltclque prétexte que ce foit 1 de tucr un
T yran . l\ défend d'enCeigner la propofition ; flirmative , qu' il ell permis 3. chilcun cfe tuer un Ty·
r:m quel qu'il foit . (Vovez. NOTE LX ,) Quilih!/
ryran,"l!ll ptr qutmcumque yafJalium .
(1) On doit voir à préfent pourquoi le Demt
a ~té falfifié dans un En it intitulé. hfuie, jujlif.
ou l'on a traduit 914 'aucun Rûigitux, • , ' n'tllrr.~
p r.:nnt. dt. fouttntr qu'il foil loifiblt. a qui 9ut (t
foi t. POlir avoir la démonllration, il faut avoir fous
les yeux le Mémoire fur " Inflitut 1 pag, Il:,
Qu'aucun R t.litÎt.u% • ' , n'tntreprtnne d'foutt~1f
qu'il t.fl loijjble qui li/Je ((. foil , •• , Sépare1
dl1 T exte la propolÏtion prohibée 1 il tfi pamiJ d'
9ui que ce foit, cela nt peut p<lS fc dire i il, (lut
d"onc en revenir il l' autre int erprétation. I! tft
permis à 10UUl per{onnel. C ell pom {aire d~fpa'"
r9itre cette conféquence , <I\l'On tâche d'nnll' la
propoGtion prohibée avec le T exte du ~ecrtt!
n
n'tntreprmnt dt (ouunir q/J;i/ foir p,rm" à 9~JI
"U ce Joil.
46 7
'n & fous quelconque prétext e de tyrannie
" de tUer les Ro is ou les Prince~. u
'
Si l'on dit qu'Aquaviva défend. d'enreigncr qu 'il ell: quelq uetois permis ~ certai.
n~s perfonnes de tuer certJ.Îns tyrans; je
reponds que ceue propofitlo n ne peul s'allier avec le Decret, qui prohibe de (ou tenir une propolition affirmative gé .,érale
& non pas fimplement p,miculiere.
'
Et de ~onne ~oi efpere-t-on nous perfuader qu Aquaviva) le cruel Aquaviv a ( 1)
ait défendu de Coutenir ce que fa Comp,gniœ a enfeigné con(lamme nt avant & après
(on Decret, & ce que Suare7_, écrivant
\ou~ (es yeux quatre ans ap;Ls , appelloit
lopiOlOn co mmu ne de tous les Catholiques ,{tnlenLÏù.m cormnmuT'll.
, Examinons ~'a/bon.l quels éraient les prinCIpes de ce General fur le Rég;cide, C'en
fous (on regne que les JéCuites Ont embrafé
la F ranccd ll feu de la LIgue, qu 'Henri llL
,& He,nri,
ont ét~ ~oign;udés) que lei
lours d Eh fabeth ont etc (ans cerre menacés
que Pierre Panne vou lut alTal1î.ner le Princ;
d'Orange, que l'Angleterre a vû éclater t:\
conj,uration des Poudres, & que le.:. J é(Ulte~
ont mondé l'E urope de Livres qui enCeignent la D oétri ne meurtriere,
La premiere éditio n d'Emmanuel Sa
a été faite (0 us (on Généralat
,
' qui a
commence en 1) 81 ) & fini en J allvie r
!V.
(t)
n ell
o.c!lelll( poo les Apologines du De.
CTet. que pour le déf\:,flr(!, il faille le rendre trop
beau 1 & c!loquer !t I~ foi ~ les vrai(emblances poue
les te ms & les retlonnes 1 & la connruA ion. nif.
~lTaire cie la phr.de.
v vj
�~ 6, S,
468
Il n'y a qu'à conlulrer le Recuei: des
AITertions dans tout ce t IOtcrvallc • il ~'en
faut bicn que la co lleélion nc foit corn..
pl~ "e.
Les Œ uv res de Salmero n ont été im.
primees par (es ordres '. elies lui fure nt
d édj ~es ; rAme ur le~ lUI avolt !adTees en
mourant.
Le fecond volume de Gretfer, pour la
d~fcnfe
des Comroverfes de Bellarmin ,
imprimé à Ingolllad en 16°9, efi égalc~
ment dédié à cc Général, par ('ordre du.
quel il avoit ent repri~ cet ounagc:
.
L 'Io{lirution du Pnnce ,de M;mana, lm.
p ri mée à Mayence cn 1605., avait éte ap-
prom-éc par Aquaviva, & Il :lpprouva encore le 10 Mar> 1609, l'Apologie que fit
Scbailicn Hcl!1ins de ce t ouvrage execrabIc.
Le 8 J Utn 1610, le Parlement de Paris
condamna au feu le Liyre de Mariana: les
Jéfuitcs d(ja foupçonnes d'asoir ell part à
l'.. flàffinat J'Henri IV , fe trouverent dans
une fltuaticn critiqu~ par le fC3ndaJe de ,cc
L ivre, 11 falloit néccflalf(:~ment calmer J'In'
dignarion pnbhque : le Général fit un De<.rer dom nous ne con~olfr~ns pas panai"
tement la t..:neur, mais qU I eCl: un ch~f.
d 'œuvre en fa it d'adrefTe & de mau\,i11(e
foi, puifqu'il do nna quelque fati~fatl~on à
ceux qui (e plaignoie nt de tant cl Ecnts rt·
gicides, (ans demcnt ir aucune des approbarions conccdées par ce Généra,l , ~ (a,ns
l 'e~pêcher d'en donner de pareilles a 1avenu,
Il efl remarquable que ce Decret tel que
469
lÎous le prHente l'edltion de Prague, ou
même tel que l'Apologie des JéJuites le
rapporte, ne défend pas en toute rigueur
de foutenir ce que Mari:lna avoit (outenu ;
car la doélnne de cet Auteur n'équivaut
pas totalement à cette propolition indéhnit: Il eil: permis à toute per(onne de tuer
un T yr3 n, foit d'u(urpation, foit d'adminilhation. Elle en approche fort, mais il y
a quelque légere difference.
'
Un pareil Decret n'étant pas fait pour
:lrrêter le cours des opinions meurtrieres ,
Je Tr:lité de Jacques Keller {ur le ty rannicide fut imprimé, en 161 1 ~ avec permit:
fion du Général. Le L ivre de Nicolas Serier
parut auffi dans la même année, ainli que
celui" de Salas qui cite Mariana & renouvelle (es blafphêmes ,avec approbation du
Général.
Va[quel. en 1612, autorifé par Aqua ..
viva, (outint le po uvoir ind irea avec tOIlS
fcs acceflàires ; Benoît Juflinien écrivit
dans les mêmes principes. D anscette même
'année, Martin Decan, publia (on ouvrage,
intitulé ; Controvtrfia A nglicana , que la
Congrégation m ême de l'Inquifition fut
obligée de condamner.
Enfin la défenfe d~ la Foi catholique de
Suarez parut en 16 14. Aquaviva mourut
en 16 1 ~ , & J'on pellt alTurer que lui, tous
les Provinciaux qu'il menoit en place, &
tous les Re vifeurs qu'il employoit , ont
vêcu & font mortS dans cette même fo i
que Suarez vcnoit de défend re, & qui
about it à déporer & lu er les Roi s.
Les Centimens cOnnus de l'Au ~e ur dQ
�47°
Decret, l'exécution (lui a {uivi fous tc~·
y'Cll ~, cn fixent le (cns ; l'occaGan qui 1&
flt éclore aide encore à l' interprétation.
C 'étoit l'o uvrage de Mari ana qui avait
e'xcité la tempête. Qu'e nCeigne cet Auteur ~
qu'il cll: pennis à toute pedo nne de tue r
un tyran d'ufurpation fans aucun rréalable, & un tyran d'admini!lratÎc,'n ~ il a été
déparé par le peuple, ou s'il empêche le
peuple de s'afTcmblc r , puimi à 'luocumqut,
Q uelle efl la propoCttion qu'Aquaviva défend de foutenir, qu 'il eft pe rmis à toute
perfonne de tuef un tyran, [oit d'u(urpa.
tion ? foit d' admini!lration.
On voi~ le rapport du Decret à la doc~
trine de MarÎana, & cependant la lége re
différe nce qui laifTe encore une reITource
aux Apologifies de cet A uteur. Une autre
circonfiance nous donne la cl~f de ce Decret; c'eft: qu'on a toujours voulu le jufii?cr
par la comparaifon avec la condamnat,~n
prononc~ e à Co nft:ance contre Jean Peut,
Ce Dotieur enCeignoit que tout tyran pouvoit & devoit être tué par tout SUJet, & par
toute voye , nonobft:ant tout fe~ent ~?n.
traire & tout traité fait avec lm. Qmltbtt
lyrannus ...•. per quemcumque vn./J.;lIum.
Ecoutons S\la rez : Le Concile de Conf~
tance dit~jl n'a point défini la qucfiion
"
r
!
.
par cette
propoution univenelle
nt"gatlve,
il n'dt jamai's permis de tuer u~ tyran,;
mai s il a condamné cette propofltlon ~m~
verfelle affinnative, to ut ty.ral1 p:ut ~tre.
tué, &c. 11 ne la condamne pas mcmC> Jfo:
lée, mais accompagnée de dive~ ,:lC CerrOl$es, 'lui la rend en t encore plus v,cJeufe, 1..1
41 f
~e6nition du C oncile
'e
réduit d-onc , ~ ccttl1'
propofition indéfinie , que tous les tyrans
ne peuvent pas être tués fans (enten ce préalable, Suare>. d'fin. Fid./, 6, c, 4. pag. 358.
col. :1. De cette condamnation indéfinie, iIn'en réCulte aucun arg.umcnt contre le ty Jannic ide enfeigné par les Jéfuites) contr ol,ommuntm flnttnliam , ihid.
Quoique ~lariana ne fafTe pas grand cas
(10 D ecret du Concile de Con i1ance , fa
doélri nc n'étoit pas entie rement fcmbJable
à celle de Jean Petit. On a obfervé , pa.
exemple , qu'il ne dit pas comme lui, qUI)
t()nt tyran doive être tué; ce q ui impofe
une efpece d'obligat ion , cO: excefiif: c~~
pendant il eft: all é trop loin po ur les tems
& les circonflances , fon Livre excitoit
des tracafTeries, il falloit ceder fans tr()P
reculer. La propofition affirmative de Mariana étoit trop gé néral e ; celle qu'Aquaviva défend de Coutenir cft: encore plus gé . .
néra le , pour ne pas Ce renfermer dans des
homes trop étroites ; mais dans le fonds,
rintention du G énéral en qu'on ne fe co rn ...
promette pas par des propoutions affirmatives univerfel1es , & 'lu on Y fup plée par
diverfes p,ropout ions parti(,;u lieres. Ce .D ecret quoi qu~on dife , il en fo n exécutIOn:
les léfuites qui o nt écrit pofiérieureme nt ,
ont communement mod ifié la doél:rine trop
âpre & trop générale de Mari ana.
Gef:: ce que Suarez exécute ad mi rabl~~
ment dans (on Livre de la defcnfe de la FOI;
il fpécifie les cas divers cl ans lefquels le
tyrannicide en permis , mais il évite ~es
propofitions générales. Il ne veut pomt
�47%
~uton tue le T yran d'ufurpation
1
fi l'on'
a fait lm .raité avec lui ; Cctte exception
n 'étoi t point dans 1\1Jriana: il ne Veut
point qu'on le tue par efprit de ven_
geance , ou pour Ce mettre à fa place: il
Inet auffi quelques modinc<ations à la doctrine RégIcide, quoiqu' il reconlloiffe que
le Tyran d'admmi!lration peut être tué
dans plufieurs cas J & qu' il puilTe être dépoCé par le Pape & par le peuple,
Ce Livre de Suan~2 approuvé pa r (on
Général ne peut être reg.lrdé comme le
fent imenr d 'un particulier, c'eil la détfm(e
de la Foi c:Hholique (ur cette matiere ,&
l'a pologie de la Société entiere dans "affaire du ferment d'allégeance, contraire à
cette foi . TI eil dédié aux Rois & aux Princes, bons & fidèles catholiques; il écrie
en
contre un Roi hérétique, mais difpofé à
!avorifer les Catholiques, s'ils confentoient
.à ne pas dépofer ou tuer leurs Rois à l'or<Ire du Pape. Il efi vifible que pour le bien
d.e la R eligion en Angleterre , & pour le
repos des Catholiques) on a dû adoucir la
doéhine Régicide) & rab:l.ttre tout ce qu'on
FouvoÎt des principes du Corps. Le bYTe
de Suarez était donc Je dernier mot d~ la
Société en 1614, fur cette ITIJtiere; comment pem-on le concil ier <lvec l'idée qu'on
\l'eut nous donner du Decret d'AquJ"ivii
de 161O?
J'ajo ute en fini!r::lnt, que les mots con(acrés dan s cette di1Ï)ute du Tyr:1n nicide :.&
fans cerre employé:, par Su;uel pour {jgmli~r
lOllles pujJnnu font) d qu,dtbr! p((fona J
à tjuQüb(! J cuilibèl p.Jrticulûri perfonœ J qUIl·
17J
eumqut ptrfonœ, cuicumqlU /Zomini; c'enTé
quilibtt & le 'I,umcul!lfjtlt de Jean Petit le
quocflmque de .M ariana , & Je cuicumquc
f(rfontt. ~ ou cuifjut ptrfolUJ! du Decret
d'AquaVIva.
J
N O TE LI X. Pag.• 2J6.
Jouvenci nous attelle que le Decret d'A..:
quaviva avoit fa it verfer la mefure en faveu r
dcs R ois, en défend:l.Ilt ;l tout }1!(uÎte de
tn.ite t' de pareilles ma.tieres , dam la djfcuffion defquellcs il n'y a qu'à perdre &
rien à gagner. Abulld( Jom. proyijÎlm fiurat à
Pntpofito gen er,zli SocÎeldlis J ne Iratldrentur
anoftris j~rip!oribus IlUju r gf!ntrù al~fjumtr.td ,
t quibtLJ vulgo nillil tmo/ummli J delrimcnti
vuo plurimùm oritur fT Ill! iJiœ. Fjtfl. Soc.
}rf. p. S JI. 12, n. 94· C't'ft r dr k~ mémes
mOlits que dans le5 Rt'~l,,!~ dt,:, Prédicateurs
il efi détend" de ,prêcher contre les R-ois &
les Magillrats. hfl, Soc, ftf. r, " p. 140 ,
Rte· 12 . il f~mble que ce paffage de Jo uvenci confirme la. conjeélure de M. le Pro cureur Généra 1 de Rt'nnes dans la note
p. l OS· Cependant l'hilloricn rapporte à la
lin du liv. T2 le Decret tel qu'on nous le
préfente aujourd'hui: pourquoi dit- il donc
que le Général avo it déft!ndu d'écrire (ur
' cs matie res ? leu r défendre de foutenir la
doétrine régicide dans le dernier des excès,
efi-ce leur a éfendre d 'en parler? T out devieM énigme dans cette affaÎTe. Jouvenci
prétend <lue le Decret de 16 ) 0 fut une
grace (p~ciale pour la France, & qu'il ne
tut point publié en Efpagne & en Portugal.
�-j.?4
p-atee que la Soc~ét.é n'y ét~ it point C}(P~;
{ée ~l ces tracaOcncs , 'luta nulla ibi li ,
4ufmodi Ifu)lIcbl1.rur
C'eft ce qu 'lis diroient en.France, Ou ils
~:'Voient affeHé de répandre <lue le Uecret
prohiboit l'en(eignement de la doélrine
régicide, & où l'on voyoit arrive r chaque
jour des livTes ét rangers remplis du même
venin. Mais comment concilier les Jéfuiles
avec eux-.'nêmes? Ce Decret avoit été par
eux demandé pour n'êt re pas expofes ,l
foufFeir perféc ution par l'il. prudenr.e de
leurs confreres étrangers, & c'cO: d.ans les
p'ays d'où venoient ces mauvais livres, que
Jé Decret n'el\ point publié.
L'Hitlor ien ob(erve que ce Decre t ayant
été (olliciré par les Jéruitcs françois , le
G énéral le regarda comme uniquement
cl'efrlOé pour l.ur ufage , w'lue Dartfum
A quav;'t'tl! à P.Jlr;bus Gall;s filtrat prO(Ufl1_
lIun, fic ad tos propriè ptrtinert pu/abJtur.
Mais de quel ufagc pouvoit·il être en
Prance? Le Parlement n'e n avoit pasbefoin
pour punir les Jéfu ite9 françois qui s'écaT·
tero ient du devoi r; & ceux-ci n'en pou·
voient tirer parti pour empêcher les Ma·
riana , & autres Auteurs de celte trcr.np:,
d'écrire en Efpagne. Cc Decret dén(ou~
n'étoit donc qu'un jeu jnra lent , concerlt
dans la Société, pour contenter par quel...
qu'appa rence les R ois & les Parlemens.
Si le Parlement exigea que le Decret
{eroJt reno uv ellé, c'eil qu 'étant fans :~rre
tfaver{é dans (es mefures pour la (~,re,é
des Rois, il oppoCoit toutes les dLg~es
'in'il pouvoit à ce d.bordement de doftnne
'H S
ineurtrierc, Les .Téfui tes {airoient Gntend~
que ,tou.tes les plumes s'arrêteroient à la
publication de cc D ecret; le Parlement
aff'eé1a peut-être de les croire pou r les lier ,
& il leur fut déclaré qu'i ls feroient garants
de toutes co nt raventions: l if91u dec/;,lrarum,
fort ut Glzlli burent, fi quid in hac p.UIt 06
t~tris dtinctps puCartLUr. Ceue garantie
pr~uveaJTez.la conviétion de l'uniformi té c.~
(entimcns.
L'Arrêt contre Suarez cft du 26 Ju io
16 14: le Decret fut rcnouvellé le 1 Août,
& quoiqu'il n'irnpo fât pas des loix bien feyeres à la Société , on lui en (ubflitua un
autre dès le lendemai n , qui porte qu'aucun livre ne fera publié Cur ces maticres,
s'il n'a été rcvû & approuvé à Rome.
Le Général mourut en Janvie r 161) 1"
mais a1'ant (a mort il avoit approuvé les
livres de l orin & de Leffius qui parurent
1617,
Les Jéfultes firent imp rimer à Lyon ea
1619 1'ln{lrué1-ion des Prêtres de Tolct, &
en 1 62.~ le détef1:able ouvrage de Sanélarpl
parut avec l'a probJuion du nouveau Général Mutio Vi telle(chi .
Ce livre excita en France la plus grande
rumeu r; on en auroit moins parlé, à ce
que di t dIA vrigny , 1i les Jéfuires avoient
eu moins d'ennemis, Mém . chrono édi t. de
17 10, t. l , p. 405 : réflexion digne de
l'Aoteur.
Mutio Vitel/c Cchi Cllt recours à rexpé~
d~ent déja prat iqué avec fucc ès par AlluaV'iVa; il publia un nOllveau Decret le t 3
Août 1616, qui prohiboit d'écrire fur ce$
.n
�476
fuatieres pour ne pas faire' des méCOnteni;
& l'année d'après on trouve cncore (011
Jl.om à la têt e de l'éd ition d'Adam T anner:
ce qu i a continué juCqu'à nos jours.
NOTE LX. Pog.,)8 .
J amais les cOTlfpirations, les afTaffinalS,
& les Ecrits régicides ne furent plus l'ré.
quens qu'à la tin""Clu feiliém~ fiécle &au
c ommencement du clix-feptiéme. 11 im-
en
poffibJe de pen(er que Ja Societe n·cût.p"
adopté un {entiment [ur cette <{llefl!on ,importante, qui étoit deve.nu"W: de pratlqll,e
Journaliere. Nous {S'avons par l~ Con~l.
tution s qu'ellc doit ~xer la croyance, de !~S
enfans dans les matleres controverlces, &
<ju'ils font obligés de fe foumettr.e , u~
Juuit conflitutum in S.~citt"u d~ hUJuf,,!odl
rebus ftntir~ oporuTt. SI les cfpnts aYOl~~1
é té partag~s {u r cette quefho n, la mOIl~!
d es Jéfui tes auroit pû regar~er l'~ut~e ~Ol.
rié comme des m onfires: Jamais 1umfor·
mité ne fut plus néceITaire.
,."
SuarCL parle (ans cefTe ~e J llmte ~UI
r eone parmi eux en cette pawe: fin,mtltJ~
co~muntm .• .• B cll.lfmÎnus & nOJ omnuqul
in hac caufo unumfom uJ. Beca~ ex~liquaft
fa doélrjne fur le réoicide, dit quellC"e
o diS
.,. 'UlJ
c onforme au fentimem
e a oClde,
1
l tfoitœ (enliant fic accipe. Coron arru~e que
tous les J éfuitcs .n'on t qu'un fcntlme~t
c ommun dans cette gran dc aft','re'
l . R"
cheome ,qUf' leur façon de pen fe r fur ce~e
m atiere efl: uniforme: & pour 3cheve r e
-r
-,
u..
nous convaincre de cette U~llo
nrut e , S
4n
.
fiz, Ri cheome &C
' own ajoutent que leur'
1emiment cCl: celui de la foi catholique &
de l'Eglife univerfelle ; preuve certaine
.qu'aucun Jéfuite ne s'en écarte, & n'oCerolt
'5'eo écarter.
Lc fonds du lillème ell donc1a doarine
du Corps: on n'en peut douter lorfqu'o n
voit paroÎtFe, à la t ête de tous les héros
.de la Société , A quav:iva qui dirigeoit la
manœuvre" & approuvoit les livres; & à
~ (uite Emanuel Sa ,Mo lina , V a(quez,
Gr~goire de Valence, Bellarmi n, Mariana, Becan , Heiffius, Grelfer, Suarez,
lellius.
IJ y a apparence que Je jugement doctrinal du Corps n'avait reglé que ce qu'il
éloit indift)enfab le de tenir: les plus moderés demeuroieot dans ces bornes; d'autres Théologie ns alla ient plus loi n, ils
étoient approuvés, ils partoÎent des principes communs; mais comme ils élevaie nt
conféque nces fur con(é~uences, on pou voit
dire au befcin qu'ils n'etoient pas de l'avis
commun.
Trois circonfiances fin gu lieres , fous
même époque, nous fo nt voir à peu
pres jufqu'où l'on pou voit mettre au rabais
la doélrinc meurtriere. Jacques 1 défuoÎt
ardemment que fes Sujets catholiques voulu(J'ent bien renoncer au droit de le tuer;
~uarez écrit pour lui expofer la foi catholIque. La Sociét é accu(é.e d 'aVOir ap pris
aux François les m<lximes régicides, étoit
chalTée du Royau me ; Richeome co mpofe
fon apologie, & J'adrelTe au Roi. Ce grand
Pemce 'yant .été .flàiline quelques annét~
Cette
�478
':i.piès, les Coupçons te.double~t contre les
Je'l'U\'tes', Coton écrit a• la
C Reme pour
' dé.
clarer le {entiment de ta ompagme.
Si ces trois hotnme,~ (ont .confo:mc~
s lis le d,Cent a qui.
d ans leurs principes,
'"
{sait les entendre , J~ C~OIS qu on peut tenir
~ur
Certain
en
que 1aVIS commun le plus
'cl 1
mode ré
celui qu'on appcrçOit ans eurs
Ecrits. J'ai dévelo'ppé le litlèmc de Suarez,
'tI'rl dit être cehu de tous (es <onfrercs,
fl nUnl.Ùlm communun ; Coton
au
r t'ment commun de!J. Sociéte, & rejette
.en t
b ' "1 '
(
l'e xcèsd:ms lequel
tOI~ C,ll' :mana nous
adhcr~
•
, ce
en
Cite l
(ur-touf d
RI'
que c'cO: ); 'li I
c h eorn e com me rami " & le prote eur . es
' , n OtIS avons de,a . quelques notions
R OIS.
..
de la doarine de c~ Rlche ome, en VOICI
encore quelques traits.
.
Il adopte la ,do.'!rine do , Bellarm •• , p,
ell
" 7 : "" efi connue Il "unitie ies D1JXlm~s
'1
fur l'indl!penùance des Clcrcs, p, 1523.,,1,
répete ;\ plufaeurs reprifes , que I~ O~lete
n'enlt:lgne ricn en France qu'elll! n en(clg~~
, l CUTS, p. 1'2 ,' (ll i 'clic Ile vcut
temr
partout ad
.
ni en France ni ailleurs aut re ~O~rJne 'fI~'
71: nous (çavons cc .CJue les J e(Ult js.~n, eL'
gn oient ailleurs . Il :lJoute que lcs Se Ul1is
,
' d i! nOlIve ',
'Ill ' p
: (C.lil
n'en(elgnent
nen
,' l i ble
Cfi vrai l'en(lCip"nement étolt detetla ,
,
b
'tlesconn' ~tOit ras
nouveau,
1'1 s outrOlen
'b
" ucnces. Q u•on a t or t d;,\,; leur :lttfl , ucr
féq
Il
la doélrioe (ur la puifTance du P;IPC ' q~ e ~
leur eO: commune avec tOUS 1e~ O olo.eUTS
d't
catho!iques, P 97: c'e~ aulli ce (l~e d;s
Su ', ~z flue cene dottnne dl ce
• c ' " & ties f.llnts
'
J) ccrets, pli).
Conciles
.
yc rron
1 79
Du Perron l'a dit de même: c'el1 avouer
(on opinion & la folltcnir; Que ce n'ell pas
la pui(fance du Pape qui renverfe le,s
Royaumes , flJaj::.la d~~prd\'Jtion des hommes, p. 89 : où JOIlC les Roy,,"umes perdus
par une Bu lle & un morceau de parchemin,
p. 9°? Cette ql1efiion {.lite à J'héritier du
HOla~":le d~ Navarre ér~it ?~placée.
\!UI Jama is douta, s ecoe Rirheome;
gue les Rois chrétiens fulTent <\eigncurs
lou \'erains .de J ~ur Royaume, ,& que les
clefs de falOt Pierre fu{f~nt les ciers des
Ciellx, p, 60? Les Papes rOn t Chefs rouverains li)irituels en la Monarc hie de j'E$Iil< militante, p, 99, Philippe le BeJ a
rCconnu le~ Papes chefs en la ip irirualité,
p. 9°; Suarez nous a applis à connoÎtre la
valeur de cette r~flexion , voy. Note LVI
à la 80. On ne devoit pas mct~re au milieu
de Il paix cette quel1ion, p. 63,
Sur j'accufation fi . eaux Jailites d'avoir
IOUS, embra(fé le part; de 1.:1 Ligue fans exceptlon, Richcome dit ail Roi que tout a
é,~é fait, par zèle pour la religion -, & que
,,' aVOIt entendu la Melf.. plutôt (1) , on
(I) L~s Allt~lIn de l'imare du premier l'i~dc nOLIs
donnent encore ici \In tl moign:zge clu rentimellt com~un de la Société & de (a foi cette matiere.; ils
~rtnt h;tterncnr q1l'a\lcun Cnho[jquc Il'aurait pu
reconnonre
Henri }V s'il ne ~'~wit converti. Et
IiO
!u«d<u7I todem umport tv:n'r,; /l'Ill, ,,'ntilatis
( T. t.ologiû (l'us:Jlio"l'bIH ir.genum erin.inatio'fum
Irt~"a,!, adlltr!a. ii eon.e<1!cfllIJ( lldl<ljll' de.8rinaf1l
/Cltt.:ztlS: ntfim~fcilielt }fauie; ur/ii e.l!dtl; &~'CtiJio Htnrie; quarlÎ , tum '{uldtm li Catltolit:«
(~lTit1JIJ,JiOnt alitni : 'lUtm ) nift romana majorum fa,,:
rur
1
�l'aurort
plut~t
'480
reconnu, p: 107 & log:
cela n'a pas befoin de comme ntaire.
Sur la queUion du tyrannicide , il femble
d'abord qu'il tombe daus quelques comra.
ditlions, mais rie n n'en plus facile ~ue de
le concilier avec lui- même par le fecoun
-de Suarez.. Il jufiifie Emmanuel Sa ) ~,o.
TyrdflnlU ,p. 11.7 ; il dit que la quefliondu
tyran étoit da ns les papiers de Guignard
fuivant la d08rine de S. Thomas, p. 161;
que G uignard prie au Ciel pour (es enne'lois, p. 13') ; que les aél:1ons doivent être
jugées tyranniques par la regle des bonnes
loix, p. 80 J ce qui prou:,e qu'il nc veul
pas qu'o n Ce rapporte au Jugement confus
d 'une populace difperCée, mais que le tyran
foit rl éclaré tel judiclairemem : c'cO l'aVis
le plus commun dans la Société, Enfin il
i nterprete comme Suarez le Concili! de
Confiance.., p. 104; il ju(1ine les Jéfuile5
accufes de tenir qu'il dl: loiflble à chacun
d e tue r un tyran quel Hu'il foit. P: ,8 t. ,
Remarquons en partant que voda le Decret d'Aquaviva; le Général a penle tR
16 10, comme fon fils Richeome; Il a.de·
fe ndu d'e nfeigner qu'il en loiflblc à chaClI1l
de tuer un Tyran que l qu'il foit (1)'
CT4 41lZpltatrultT, on1.oJoxonqn ntmo rtgtm
a ru. Imag, prim. C3?C , p, f04,
.
,,:n4'
On ne peut qu'admirer cette harmonte de
.
13 r
• éle' e ' é •
" Le Decret. Je le répete 'l\cc\U
Jen"troulve uncle'Enollvelle pre uve darls 1~
onzleme Cttre
ufebe Eran :J1c •
'1 ·
J'Y·1I re d'E tat, t . 2 p. 186 ur
data' Uncl " 1'"
,
ce u 27
Novcm b rc 17 60, ou"
cite un l e' fiulte mal'
derne qUIO
par c d lin cha[]~eme
0,
d
1
nt arnve
parmi eux ans a do éhine u t ' 'cl
e1l16IO.
yrannlCl e
0
o
Je uc conviens point du change ment te 1
que ce JéfiuJte Je [uppo(e mais"
d
''1
'
J accor e
qu 1 Y eut une petiee révo lutiorL Va
Note LVllI.
y.
Pourquoi donc les JéfuÎtcs F
'
{emblent-ils dire en 16 14 que 1 D rançod'$
' '
, e ecret e
1610 n avo lt é.té publié
qu 'en France ,pUIOf.,
que nous trouV Ons ailleurs la tr.,·I:.'
d
ce qu 'il ,opera
' cl
.. W.lIon e
an~ la Société?
Lafirda~on ell fimple : ils avoient eXFofé
peu \Uement ce Decret ils Cn
'
prom's cl
'Il
'
aVaient
doi 1 es ,m~rvel es; les fruits nc répon_
en,t, pa,s a ~ attente, ils fe rejetterem (ur
ce Ji ?,aV,olt pas éte publié.
, n s etolt ~pperçu dans les interroga_
,tolres,de,Ravalll ac , qu'il était imbu dc tous
'1esfupnnCl!'CS de M ilna nJ. ; On Jut cc livre
l,
. horrenr, A!luanva lè décid
l'
mcoonanc , ' .
a par a
.
e. JU qu alors on avoit donné'
carnerel aux zélateurs du régicide on ufa
de oue que te
'
1cs propofitions
•
' t al
mperamcnr;
g~ner
es, trop femblables :a cellc:, de Jean
0
8u
0
t()\))
les Auteurs de la Société, 11 en re marqu~bJe 1jUt
cene réflexkn des Auteurs Fl amands éfi placée dalll
les é"enemens de l'année 1 ~94, Ils rcgard?ie n~ en:
c ore Henri comme hérétique apres Cen ahJurJ~on J
Catholiçp communiont afitn i, c'ell qu'il n'avolt p.1S
encore reçu l'abrohaion du Pape,
,
(1) C'efi. auffl en Cubll.nee la lettre de CI,)I(,~
I~RciM, dootvoi il
'
...
la DQII.'
1 pc('rc~
,C! tltt.c: " Lettre cI~daratoirc de
(trme ces
J/r. '
('
crets d ' c ·
1,;!\lIt<:~, COl\lorm~ aux 0 ' 4
u, oncllc de C fi
\;
plHs qu'à ( . '
~on :lnee l" Il Il:! rcf1:c clone
pu cc De~:;~I~ccccqll'o.)n entc".d dam la ~odété
buarcz &
ou/bnce , LICcz Ri,hcome &
1
\' oy, Notc LVIII.
x
�i8L
Petit, furent bannies. On ne parla plus du
C oncile de Conftance comllle avoit fait
M ariana J on Ce contenta d'éluder "erprit
de (on Decret.
Voilà pour le fonds de la do~ri;-e, voici
cc qui fut ohfcrvé par rapport a louvraoe
de Mariana; on le défendit, & on I·aba~.
donna, fuivant que les circonfiances pou.
voient l'exiger.
Dans la lett re de Coton, Mariana eft le
{("ul coupable ) il eil le Bouc émifl'airc.
Coton lui oppoCe ~ntr·,autres .Becan, Gre~.
fcr, Heiffius , vralS depofttaues des f~ntl'
me ns de la Compagn ie.
Je n'ai fous les yeux ni cet O.~vrag~ d;
B ecan ni celui de Gretfer, J en al vu
des ex:raits dans plufieurs livr~s: B~c3n
approuve le (entime~t de Manana J 11 te
concilie avec le Conctle de Connancc: ce
pafTage eft: rapp orté tout au long dans les
1ettreS d'Eufebe Eranifie ) t. 2., lett. 11 1 p.
2.2.6 .
.
Gret{er n'abando nne nullement Manan~,
il le confond avec les utres Théologiens
de la Compagnie: Quid flntiant t.a~ M~~
, a / tl"' "P'h
A.
•
CrJmmall()'
TÎana quam
J. J tO'Ogl • •• ' . .
nu in Marianam &- ltfuitaJ, zbld. P: 1H'
En/in Gret(er (e rapporte à l'apologJe qUI'
H eiffius a fait de M ariana: e lle eil dans e
recueil des Affertion s , p. 47°·
fi
Heiffiu s défend l'av is de (o n con rer~
avec la plus grande force ; cependa~t 1 •
ajoute qu'on ne peut pas d"Lre que l'opmon
5
de Mariana {oit l\ lvis commu,n d~ la,
ciété , il s'en éloigne un, peu l~,-;e.~:, les
voiCI le point de feéhon qUI LVI Olt
&
,,8 1
Jefui tes zélateurs rigides du régi cide comme
Maria na, & les Jé{oites amis des Roi, qui
formoie nt l'av is le plus commun. Ils con.
viennent que le tyran d 'ufurpation peut
être poignardé comme Eglo n , voy. Note
LXX ; le tyran d 'adminiO:ration auffi,
après que le Pape ou le peuple l'Ont condamné. Mariana veut q ue lesavi.s du peuple
difperté (u/li(ent lorfque le tyran l'empêche
de s'alTembler, pourvu qu 'o n s'affure de cc
jugement tacite de l'Etat par le confeil de
perfonnes {ages.
Heiffi us trÇ>uve cctte opi nio n très-confé..
quente & très-judicieu{e; cependant il (e
détermine à pen fer lui·m ême , qu'on ne
doit tuer le tyran d'adm inin ration qu 'a près
une conda mnatio n juridique par le Pape
ou par1e peuple, fi ce n'ell en défe n(e de
fOl-même ou· des liens. Cette déci lion de
Heiffius ea: l'avis mode ré , c'eO: celui de
Suarez , de Beca n , de Coton , de Richeome, en un mot, l'avis commun de la
Compagnie (1).
L'on voit à préfe nt que li Mariana a donné
dans quelque excès, fon opinion eft tr~s ':
(1 ) " SebaR.ien Heiffius en (a Déclil.r, apolo~"
du Aphorifmes attribués il la Dollrine des Jérult> les, montre par les propres paroles de Manat> n,a, qu'il a parlé ne ra tète, & que lui-même
t> $ ~ppercevant {IU'il excédoit les limites de la
t> ~o~rine commune, avoit reconnu qu'i l étoit ru.
t> )ft a erreur 1 & s'éto it fournis à la cenrllre de
t> E:i que ce fût; imméd iatement apr~s il ( Heir.
~, lUS) apporte ron opinion. & la commune de
.. tous les T héologiens de notre Compagnie. qu'i l
d/olltre pOinte à celle dudit M ariana, l i Lettr.
1\
clar. à la Reine, pag. 10.
X ij
�4 81
{ou"cl1ahlc . Hciffill.., (r..I.ite mLmc de fcrll.
Illllc.1.3. douce~l r e:x c.efTi~'c de Mariana, qui
contcdle de {e fen' If cl un poiro n extérieur
pour évite r de le tàire avale r au tyr;l,n
'PIS. flllunti:J , ft quid v;lIi IzJbtI, nlm~
lrllilds tfl. Ce paITagc n'ell: point dJns les
AtTertio ns ,je Je t rouve encore cité dans
E u(ebe Eraniile. Ibid. p. 2)8 .
Je remarque cn nnilram, que cet Auteur
Italie n répond à deux Jéfui tes qui Ont cent
d-epuis peu d'années fur ceue maticre
dont l'un abandonne , & l'autre jufiiti~
~1ariana
,p. 229:
NOTE LXI. Pdg. , 86 , 226, 227, 'J9.
• Les JéfuÎtes ont donné quelquefois de
linquiétuc1e à la Cour de Rqrne , en lui
faif.. nt craindre le déchaînement de leurs
pl umes , & une erpecc de défeélion de (es
maximes; mais dès qu'ils font parvenus
à fe faire ménager, ils reprennent leur
zèle -:>rclinai re pour les fauffes prérogatim
de s Papes : ces moun!mens irréguliersCont
comme des (h'olutions dans cette redou·
table milice. Au fonds ils ne peurenr Ce
départir des principes ultramontai ns, qui
font les fondemens de leur puiOance , ju(·
qu"à ce que l'~ difice {oit élevé juTqu'all
comble; l'ouvrage fin i, il ne leu r cn coù·
t~roit rien pour détruire l'échafaudage.
Si le Pape vouloit par une Bulle dJlivrer
le ~ I ndiens du Paraguay ,de l'd,lavage, ~n
:turoit beau fai re valoir auprès de ces M~(.
fionnaires R ois les argumens de Bellarmin
& de Su~rç" pour le pou\'oir in~irea:!ls
~B5
motifs les plu s fobd cs de devoi, & d.
co~lèiencc ~ 'ont pu ~~s eng:tger ~ reconnoure la VOIX du Ponutl!, dans J~s matiere$
qui étoient évidemme nt du relfor t de fa
puiffance (pirituclle.
L'3~,o~ r de la do.m ination , l' in ~ rê t de
la SOCU!t~ , (on accrOl(fl!ment & fa puiJlànce
reglent ,toutes leurs 0IJinions , & deci den.t
alternatIvement Je ûle fanatique pour les
prétenrio~s ~e la Cou r de R ome, ou Je
refus témeralre de reconnoitre l'autorité du
S,5ieg~ . Uner S?ciété ddli née à dirige r &
ailu)ettlr les Na ti ons , a dû néceJTairement
?volr ,des moyens pour écarter les Prinrcs
I~docdes, 0.0 po ur les tenir en cdinte;
cell: un objet eapital ~u 'elle n'a jamais
perdu de vûc , & pOlir lequel clic ne s'ell:
p~~ lo~lemcnt rcp o(ée {UT les idées fuper -
fi~tJeuJes, q~i. a.v?iem {ait du Pape une
~J ~èce de dJVlOl tC . Elle a plus d'une corde
a ,J ~~ arc pour (e débarraflèr dçs Princes
he~tlqlles ' . c'efi-à-di,c, ceux
ne Cont
po~ nt ,ca~holiques à Ca mode; J • Le pou"olr I~dlre a du Pape & Ces con(~qtlcnces
mcur~neres ,; 2°. le pom'oir du peuple CJlll
a ?ro,lt.de depo(e r les mauvais Ruis; 30, Ia
dIVine q~i d~fc.n~ aux peuples de toC'" un R ot qUI Il
pas cat holique (,).
P ~ttc lOI a deux faces; elle commande au
nnce de pro(crire les Cujcts hérétiques o u
~llX qu~ la Société regarde comme t~ls ,
R ~ne ,o ~d.onne aux CUJets de profcri re les
OIS heretlques ou fauteurs de l'hérê lie.
1ui
:é'
en
,(1) l.a Dolhine (ur l'homicide en général fou r';
rncore d'a\.l.tres moyens Voyez Note LXX. .
I II
X iij
�486
Uu feul de ces trois principes (ullit. 1
peuvent ê tre réunis ou (éparés , jls (Ont in~
dépendans l'un de \o-autre; on cache ou J'on
fait v~loir à pr~pos le fyfiême qui convient
ou qUI ne conVient pas aux circonfiances
Celui qui abandonne le pouvoir indireél'
n'dl pas obligé de lâcher le pied fur I~
droits du peuple; & celui qui n'ofe fe mon.
trer ni Républicain ni Ultramontain, a (on
retr.mchement dans la Loj' divine exclu(lve
des hérétiques, qui doit être regardée corn.
me fondamentale dans tous les Etats. On
dira donc que le Pape ne peut délier les Su.
lets
de fidélité, & l'on ne dirn
. du ferment
.
.
Tlcn ; on aJoutera que le peuple ne peut fe
foufiraire à la fidélité jurée, & l'on ne dilil
rien encore, parce qu'il n'exifre pills de fer.
ment li la Loi fondamentale cft violée. Le
Pape ne délie pas, il déclare que le liene1l
rompu; ce n'ell plus comme Monarque,
mais comme premier Doéleur de la chré.
tÏenté qu'il tranquilifc les con(ciences; &
la Société, fan rational & (on oracle, a fçu
plus d'une fois remplir cetee fonélion.
On fcme en (ecret ccs malheureux prin·
cipes ; ils demeurent cachés (ous terre; le
temps de la m"ilTcn eft celui des difpuces
& des troubles, que les Jé(uites (çavent fai·
re naître dans l'Eglife & dans les Etats, Dk
,!,,'o~ \uppo(e les ~o.is déc~us pa r la reb,ll10n a 1Eghfe , le ret;'Clde n ell pas lom; 1.
dialeéhque ne manque pas d'argumens pour
éblouir, & la direélion de moyens pour
féduire.
'
Cell ce droit ou ce devoir des peuples
qui a été le principal fondement de l, Li·
487
gue, dont l'efpcit ne fera jamais éteint par...·
tout où (ubC:lle ra la Société. Un Philofophe
Prote~ant d une ~fpèce peu commune, qui
,n'a pomt de pafllOn pour fa Seél::e, ni de
haine contre la Société, reconnaît que ce
pouyoir & ce devoir du peuple, & celte
loi de defiruétion des hérétiques, eft l'arfena! où les Jé(uites ont forgé leurs traits
parricides. Ils n'ont pas inventé ce:. (cnti ..
mens, maj~ ils en Ont tiré les conféqucnccs
les plus ocllOu(es & les plus préjudiciables
au bien publiC. Ils Ont , dit·il , bâti (ur un
fondement qu'ils ava ient trouvé tout fdÎt
jlson: élevé con(équen~es fur confé9uences;
fans s étonner de la laideur des obJets; ils
omcru que, d'une part, cela fervirQit au bien
d,e l'Eglife, & de l'autre, qu'ils ne feraient
nen contre rart de rai(onner.
Le bien de la $ocicté , comme je l'ai
prouvé, ell celui de l'Eglife, c'ell Hamour
d'elle· même qu'elle rapporte toutes fos démarches, tous (es projets & tOllS Ces (yfiê.
I~e$: fi eH: défen.d .les droits du Pape, ce
nefi pas qu elle (Olt l'loufe de les lui conferver ~ c'en pour s'en iervir : fi elle défend
les ~roits prétendus du peùple, c'cn encore
mOlflsr,0nr .adoucir le joug, & pour tel11~
pe~er ~. pulifance ; les Jéiuites n'ont pas
~eme Idée de libcrté & de patrioti(me,
blfn 10111 d'en avoir le fanatifme : & fi 1'011
tToul'e dans leuts Livres les maximes des
plu, (~~ itiellx Républicains, ce n'efi point
p,our llOtérêt mal entendu des peuples,
( ell pour leurs propres querelles qu'ils
préparent des armes : jamais leur credit
diUl.S les COUtS, & leur empire fur les
!
Xiv
•
�i~8
conrciences n'a été employé ail roulage.
nlent des miférablcs.
Corrupteurs politiquee; de tout gouver~
nen~ent , flatteurs des Gral'lds & de leurs
palllon9, promoteurs du de(poti(me pour
étouffer la raifon & s'em parer de l'autorité 1 ennen}is des, loi>.: qui s'apparent à
leurs deffems obliques, calomniateurs de
tous ceux qui aiment fincérement le Princi
&. l'Etat, ils mettent un (ceprre de fer d~n,
la main des Rois, & le poignard dans ceUe,
des Sujets; ils cOIl(eillent fa tyr:mnie &en.
feignent le tyranJ1Îcide ; ils aHient de mêlt~
au gré de leur intérêt l'intolérance Ja pIn'
cruelle J\'ec une indifférence (candalcu(~
pOlir Je fonds de la. religion & pour la mo.
raie; ils permettent tOllS les crimes, & ne
pardon nent,.p3s des difputes fur dcs mou
dans cles m!\:ieres peu intell igibles; ils (auvent l'Idolatre qui les confidere , & perfé.
cutent le Catholique qui leur refule (a con·
fiance. Une querelle théologique eU en
E urope une artai re d'Etat, tandis que lei
fuperllitions Malabares & le culte de Confucius {ont permis en Alie.
lis ont répandu dans le Public un Ecrit
qui a pour titre: Lu JcfuitCJ juflifiù pJf
lWrJ propru AUflUrJ fur [.t doflrint m(ur·
tri.,rt. Quiconque a dit qu'Henri IV. n'é·
to~t pas un tyran, & que Ravaillac a rom·
mis un grand crime ~
cite avec élobe
dans ce Recueil, comme g;Hant de la
bonne doéhine de la Société. Quatre-vingl
citations Ce réduifent prefquc tolites d de5
affertions de cette cfpéce. Si qucl~u'~n
petIt fou tenir l'ennui, & retenir (on mdi·
ea
,
"1 l'r ,.89
gnatl~n ,~lll,
,
f!e cet EcrIt, il n'aura pas
de peine a derncler les équivoques dont
{e , /er~e,nt les. J éfuircs .pour abufer de fa
c:~dullr.e publl,que. TrOIS Auteu rs méritent
d.c{l~ dlflmgues dans cette mi!érable complfanon.
L'étrange Hill:orien du Peuple de Dieu
qui . a.H3que le.~ principaux myficres de I~
Rel'gt.on , 3 bien voulu faire grace à nos
maximes fur l'indépendance des Ro ' s
quoiqu'il (oit d'ailleurs Ultramontai,~
l'exces. fur I~ conlliturio n de l'Eglife :
pOI~VOlt fe dlfpen~e, de fou tenir le pouvoir
In.dJreé1. ~on {yllerne de doéhine meurtnere ~tOlt arrangé (ur des prin cipes différens, amlÏ qu'on l'entrevoit dans le recit
de la. mort d'Eglon , édition de 17 28 ,
Recueil des Affertions, p. ) 2 2.
r
ii
Pa(fons à d':Avrigny: Je demande d'abord
fi pourconnoltre les fenrimens d'unJéfuite
on doi~ În,~e~réter fes paroles, comme o~
le ferolt s Il n y avoit point de Parle mens en
F~an(e. Accu(és conl1:amment d'une docInne (ufpeae & réprou vée , avertis de
~oute part du (oupçon & du danger, ils
ont Comme des coupables qu'on inte rroge; ce qui leur éd13ppe efl: concluan t
COntre eux, & le menfonue ne les fauve
pas, lorfqu'il y a d'ai lle~rs des indices
fllffi(ans pour les convaincre.
MD'~vrigny avoit entrepri~ d'écrire des
étnolres (ur l'Hilloire Eccléfiallique cl ",
l~tS li~~lc , pour raconter à l'avantage de
oncré des événemens iml)orcans &
r.
'
POure ~poler
de
~vec beaucoup d'art, & peu
6d.hté , différentes difplltes dans lei:'
Xv
'
�qaelles el le
9
,1
'.
pfl~ "1'e p1us gr:in d'IIlterer.
avolt
Il etuit dit1i.cile, dans le cours de ces annales, de ne pas s'expliquer fur le!. artie/es
de 1682; la réticence abrol ue décrioil
l'Ecri vain; le Probabili(me était plus que
nécelTaire pour (ortir d'un pas fi délical,
D 'Avrigny était Fra~çois ~ il écr.ivoil en
France & (ur une L OI de 1Etat, tI prend
habilement (on parti, il abandonne eh ap-
p arence le pouvoir indireél que les Parlemens ne pardonnent pas, & dont l'ura le
p eut être remplacé, & il fauve l'jnfai! ib ilité en affeEl:ant une fauire impartialité
fur cet article eflentiel.
II dit que Gerfon a été parmi nous le
plus fameux des adver(aires de l'infaillibilité , que (a rép~tation ~ccr.édi~a d'abord
ce {entiment,
qUI
toutefoIs n ~tOlt pas. nou-
veau, 1. J. p. ~12. Ceu~ q?i.C??nOllTenl
la date de l'opinion de l'lnfatllobtlue &du
{entiment contraire, apprécieront cette impartialité.
Son ad héfion à nos maximes contre le
pouvoir indirea, n'eil: pas moins {u(pe8:e :
il les préfeme comme des rég.le~ens de
Police, p. 219 , comme des oplmons donl
la probabilité n'elillas un fondement fullifant pour jurer, pag. 217. La. d~po{jrton
d'un Prince qui introduiroit l'Anam(me pat
force, ell, dit-il, un cas métaphy~qu~ &
chimérique, pag. 110; c'ell: VOU~Oir dlf~.
muler que le principe qui auton(e la de-
pofition eil général. Panégyrifle de Bel:
& de tous ceux ~UI
ont c;mhattu le ferment d'allég~an~e j
Du Perron eil {on héros, lorfquil ,op-
larmin de Suarez
49'
po(e:. la propofitiol1 du T iers-Etat en .6 r 5,
Cenfcur amer de quiconque attaque les (ectateurs du pouvoir indiretl J il calomnie les
intentio ns du Parlement & de l'Univerlité
dans tOi4fes les démarches ~aites P?ur f?~te
n~ l'independance des RoIS, Qu on hJe le
recuei l des Affcrtions J p. 519, ou plutôt
qu'on lite Je Jivre ~ fi l'on veut apprendre à
connoître lè génie des Ecrivail1j de la 50ciétc. Il eft airé d connaître lor(qu'un auteur défend un {entimem qui lui ell: propre ~
ou Jorfqu'il adopte par contrainte un [entiment qu'il voudrait détruire.
Maimbourg oll ie feulJéfuiteque je ConnOllTe, qui ait écrit Comme zélateur de nos
libertés; on l'a cité dans {on hifioire de la
décadence de l'Empire ~ que ne citait-on
ron Traité hiilorique de l'établilfement &
des prérogatives de l'Eglife de Rome de
168 5, & (on Hilloire du Pontificat de Saint
Grégoire Je Grand de 1686? Il fut chalfé
de la Société par ordre du Pape. Sa chaîne
élant rompue, il écri\' it au R oi dans fon
Epitre dédica[oire de ]'Hifioire du Calvinifme J que n'étant plus Jéfuite, il {eroit
de fa grace tOut ce qu'il lui plairoit pour le.
fervir avec plus d'ardeur J de zèle & de liberté que jamais, Il faut donc celfer d'être
]é(uire pour ~tre véritablement François.
Si Cette contrainte afFreufe difculp.e un peu
les particuliers, elle accu(e l'Ordre.
Les Jéfuites étant confacrés au Pape par
tant de titres, le Cardinal Sfondrate, da ni
J~ P~éface de {on ouvrage intitulé Ga!/ia
'IIlndrCata, S'étonne de la révolte de M3Jm..
bourg Corttre le Vati.an, Quid cauf'" fo"it ,
Xvi
�fjUtl
hune hominem
49 2
lOl
cifuliJ· Pontifiei Roma.
no .1Jflriflll1n in ' '''llÎcllnum armavcrÎt.
Il cherche les caures de ce phenomène 1
( 1) & il loupço nne qu'on peut J'attribuer
~u génie de la Soci~té q\.!Î avoit alors cm-
bralle la fomme & la puiflance de la..rrance,
en haine du Pape qui cenlurolt Ca rnoraie
corrompue. Ce trait cft remarquable: An
gtnius SOclU41is, [ortun.1fn ~ d~' POltnlilll~
G,lllicam arftplexO!. , fid PWJ,lijiCI ~ffonft!J a
'duo lot duo/agiœ [lUI! mora/if Cilpitol ... COn.
figi viderat.
Aïoli l'attachement à la morale carram..
pue .. la hai!lC cont~e un ~ap: q\li la proferivoit, la faveur d un ROI pluffilllt & ~Io
rieux .. mirent pour quelql1e tems la SOCiété
dans nos inté rets. Ne pouffons plS trop loin
l es reflerions J peut-être devons-nous à (es
circon llances des mODumens importans pour
la France; la politique de la Société f3"or~
foit alors ce que fon crédit aUroit rraverle
~ans d'autres temps.
NOT E LXI
r.
Pag' 240.
Je commencerai par Suarez la lille des
H éros célébrés par JouvencÎ , dans Je cours
du perit nombre d'années que renferme (011
hilloire. Le nom de Suarez vau t lui (eul Ull
panégyrique; il avoit confacré les fçavames
(1) Le C :lrdinal Sfrondrate ex pl ime ailleurs (on
étonnement en ces termes: GI/(r couJa MtJjm~lI"
/{o fuit, t;. S acrü ad/fiElo, 6- J>ontifici jurai", C4m
f~nlC().tfam tkfcr.:ntii. impllgl/ anni.}u.: 1 fl.Il Q'!I am~:;;
SOàU41ts [ua: D oflor.·s lot tdiw Mm pr"J'JJ'
fMm. Gall. rind. Dijf. 1, §. 1, p. 577 ..
49/
veilles à la déCenfe dl.! a religion ; fâ piété ~
(on éntdition, là renommée, engagerent:
le Pape à jetter les yeux (ur lui pour combattre Je ferment exigé par le Roi d'Angle_
terre. Il n'a\·oit pas befoin d'y êt re excité,
l'importance & la juil iC'e de la caufe l'appelloient au fecour~ de J'Eglifè; il envia Je
lort de fon li vre lor/qu'il fut brûlé en Angleterre, parce qu'il défe ndo it la foi. Je
crois qu'à préfetlt la toi de Jouvenci doit
nous être connue; on oppofcra peut-être
que dans fon Ecole de Rhétorique à Paris,
il n'a jamais enfeigné Je régicide.
Emmanuel Sa, nom à jamais ilJ ufrre par":
mi les Théologiens de la Société, clartll1'l
inter Socieratu Tlu%gos nomen.: il all ioit
deux 'lualités diffi ciles à réunir, un jugement 10lide qui l'attachoit tortement à la
vérité, & une fle>';bilité lilTprenante à adopter l'opinion des autres. Judicium maturum,
folidum, I1C vui I max , docile fmnen ac flexihile J adeo ut ad a/imam flnuntiam (,. nUlu",
ft1cili fingU(fur.
Molina eil au- detTus de t OliS les éloges;
& l'on admire fu r- tout en lui fa {évérité
fcrupuleufe dans le choix des opinions les
plus fa,'orales à la vertU, & les plus confonnes à la loi.
Les travaux de Grégoire de Valence
pour la Soci.té & la Religion (erout im-
monels.
Va(quez a été regardé comme un Ange;
ou Un a~treS. ~u~ll:in ..
.
MartIn Delno etoit un mIracle de fCl enC7,; ,il n'étoit pas moins ·diftingué par fa
piete &(00 obiiilànce.
�494
Nicofas Serier a forcé les adver(aircs de
fa Religion de le reco nn oÎtre pOlir un Jéfuite
très-humain & très-fçavant..
Sanchez. rega.rdé comme un orade dans
10ut
le monde chrétien ~
en célehre dans
fon Ord,.e par fon all1l:erité, [a pénitence
& (on humilité.
NOT E LX II 1. PJg<24 0 •
Il n'étoit pas pollible de 10\ler Guignard
par (es ouvrages, Jouvency célebre [a (ain..
teté .. il met clans fa bouche les paroles du
Sauveur: luiJus fubmiture gtnufl, ddi8i9U(
'VtIliam D eo .. Rege (,. Senatu patft j Dto
a
a
'juidtm, IjlUfIl jœpJ offindijf(/ , vtniam ft
dixit rogare fuppiiciter : ab Rtgt aUUm f;
]udicibus non tffi cur 'Veni.zm piura J
q/l{/J
FrobJ fciret nunquam à ft [œfos fuiffi J C«"
uroquin ipfo J fi '1uiJ in fi committmnt,
c."Cunplo Chrifh condolloft ex animo. Aiafi.
Guignard reCu(a de demander pardon au
Roi & au Sénat .. mais il leur pardonnz
à l'exemple de J. C. ta dictnttm 4JJjU/Ul,
ÎmpaElo ctrvicibus valido filpt , l7avittf pero'
CUjjil, '1uem refpiciens vu/tu fida/o PlJur 1
CUr me cœdi.s, inquit? R efponfi Imita/em ad·
lniralUS, flui tldpaba/. adoltfcens , confiliu.
ca!pil ampleflendœ SOcÎetati..r, eamque p4ul~
pofl ingreffu.s Patrts confl.lntillm &> lIirrullIt!
pr",dicar< non etffavit. R ift. Soc. !t! part. 1,
J, '2,n.27·
NOT E LXI V. P. 24"
Les Catholiques (e di(puterent tes Reliques de Gamet; ctrlatum tft pi< à Ca/n,li-
49>
cir ut ejlL1 veflu dertperent, out [angumelf
fudariis , dum corpus profiindtba/ur, excipmnt , ibid. 1. ,), n. 56. Une foule de miracles furent la récomp enfe de ce faint zèle,
& l'hi/loire de l'é pi de bled, dont il n'eft
pas fait menuon dans l'Imago primi [œculi ~
1·4, c. '4, p. 1)6, n'efi poi nt oubliée par
Jouvenci. Il rapporte encore un miracleéclatant arrivé a la mort de Thomas Garnet , J éfuite, executé deux ans après la
mort de (on Oncle, ibid. 1. 1) -' n. 77. Cettehiiloire
remplie ùe prodiges opérés en
faveur de la Société & de (es amis, ou contre fes adverfaires. Si la piété de ceux qui
s'emprelTerent pour les reliques de H enri
Gamet fut récompenfée, (a mort fut également vengée par des miracl es , ou dlt
moins par ces marques {en(tbles de la colere du Ciel: Impiorum calamÎtateJ' dillinitits T III apporel, infli{/f.'t, Ge nonnuflo-'
rum lu8uOf,. mortes. Ibid. n. 97. Les dé(erteurs de la Société, 1. 25 , n. 62, & fes ennemis déclarés périlTent de mort tragique ...
Les deux Appariteurs qui avoient faira Garnet firent la ·plus trifie 6n; un Satellite ennemi des Catholiques, & principalement
de la Société, fut tu é dans un cabaret par un"
vafe qu'o n lui jetta à la tête; le nomméSheffeld 'po/bu périt avec lix de (es enfans ;
l'Evêque de Lincoln, contre qui le J éfuite
Perfon avo ir écrit, mourut d' une mort (uhite & effrayante, & (a femme tran(portée
de Joie à. cette nouvelle, fit des vœu'( pour
e fon époux fût traité fuivant {es méritesans l'autre vie, s'il y avoit un Dieu dans
le ,i.l, & un Bourreau dans les enfers,
en
ra
�i9 6
'
.
iJ.,id. 1. 1J , n. 97· D es CroL~ m,ràculell(es
nvoient paru fur les vêtemens des Jé.~·uile) J
& principalement (ur leurs orne,mens jactés 1
avant le funefl:e evénement qUI donna lieu
à leur expulijon ; le démon, challè du
corps d'un po~~cdé par un ?e leurs Peres ,
lui annonça qu Il Ce vengerOlt , en chalTant
du Royaume la Société, 1. /2, §. 2, /J, 46.
Efi-cc de bonne (oi qu'un homme d'e(prit
a charoé
o .(a ,narration de tant de fables fu-perfiirieuies .
NO T E L XV. Pag' 24'.
Le Li vre de Bec:m, quoique devenu né..
cerTaire par la conduire du Roi d'Angleter~
Te, avoit paru en .France dans, une c~n.
jonfture critique; Il .écha~P? a la h~lfle
contre les] Hultes par 1autan te de la Remej
mais leurs ennemis furent plus heureux con..
tre le livre de Suarez pour la défen(e de l,
Foi catholique. Le Roi d'Ar"s,leterre aVOIt
condamné aux flammes cet ouvrage qui lui
étoit odieux' il avoit voulu eng#&er le Roi
d'Efpagne à 'imiter cet exempl~ , mais !l ne
put rien gagner auprès d'un ROI Catholique
de nom & a'effet: (es efforts eurent plus de
fuccès en France; les circon!1:ances étoient
favorables )'héréfte avoit dans ce Royaume beauc~up de proteEtcurs , la Sociéte
heaucoup d'adverfaires, ibid. 1. /2, n. 94"
]1 faut comparer avec ce récit d~ Jouvent)',
l'extrait de Suarez dans le recueil desA~er
tions. Le li vre de Becan éwit encore pire,'
il (Ut condamné par le Tribunal de !'Inqul/irion.
.
"197
N OT E L X V I. Pag' 24
"
Opuam SulfÎnus in quœrmdo /uft . ibid.
Jouvency, l. / 2, n, 8]. Servin pe~di~ fa
peine à che.r~he~ .dans l'ou,:rage de Scnb~
!lins de quoI jul'hfiel' la eenlure que fon 301-
mouté lui 3'\oit diél ée. Quand on a lû le
Li,tre affreux de Scribanius, dont le recueil des AffcrtÎons a donné un extrait, on
li peine il comprendre tul tcl excès d'impudenc .... Senin, continue l'hi tlorie n, fut
ohl!gé de cacher fa honte, & lc Pere Seri ..
banius rl! çm ties mlrquC,i éclatantes de la
bienveillance du Roi, mdris n:giœ ht7Cl'Oltn.lilE docummtis ill!~1ril'u.;) ibi.!. L'Autcur
de la Préf.:ce de 1'0una,"'I-= de P~tntS Aure::l
•
, .
lius raconre un fair bi'201 conmme an n:clt
,
C
.
de Jouvency. Il prétend q~l\;, otOIl ml en
prélèncc du ROÎ, ((tiC le IiHe intitulé ./!~l
phàdtrum HOllori~, fut l'ouvragl.! d'~m Je:
Illite, mais qu'il fut fil: le ,c.hamp. clementi
par un grand Seigneur a CjUI il J,,"Olt donné
lui-m€me ce livre avec éloO'c J en ['alTurant
que c'étoit un ouvr:ige de l~ Société qui. feroitfort llt i l~.'1 [on 1115 par 1.1 pur:.~ ~~l {hie:
id ipfum rn/fil hoc in negotio contigu liS quod
olim p.uri Co/c:nio Jcfiàtœ J qui .tum ll~g:JTj~
(Ordm uge H ,nrico IV, lihmm ln rcges '.IIl~
pium, infcriptum Amphitheatrum H ~ n?ns,
il quoqu.zm ,[ua SOcieltl/e InJn4fo, VIT dlu[tris qui .zdertlt , ipfom ment/acii coram t~'1tO
Prin?i e r('dar(>uit arjJèren.; lib,l/um fibl ab
" commtlldtltumque
,
ta il'. () rr.lditum
ut d'S
OriU.lIe fu'; mr.n;nrem. , fT fi/io [uo emdiendo
Ilfiltm, quod pl/ro formant confàipws ~ffel ,
p.
I l.
�49 8
NOT E L X VII. Pag'"
168.
'4'.
D ~s le commencement de (on Hilloire i
Jouvenei déclare {on attachement pour la
Ligue .. qu' il appe lle Union (acrée.J Sacrum.
fadus; il compte parmi les atles les plus
louables du Pontificat de Grégoire XIV. les
fecours qu'il donna aux rébeU~s ContTe leur
Roi .. 1. / 2 .. §. 2.J n. 2. M ais comme la
guerre la plus (ainte & la plus jul1e entraîne
toujours beaucoup de péchés, le Pape prit
toutes les précauti ons poffibJes pour en d~
minuer le nombre ; il voulut qu'un déta.
chernent de JHuites acco mp agnât les Trou~
pes 3luiliaires qu'il envoyoit aux Ligueurs.
Sed :luiJ. tolli omnino belLum non pottfl, cujus jacùndi duram nect.ùùatem flZp~ juflitiJ J
inurdùm rtligio imponù .. inttrtfl Ctrlt, u:
'luam minimum in tO guendo peccerur. HUI,'
rd navavit operam Socùtas J quantum hotunibus Reli!!iojù naV.lre licez. . _.. Gf(goriUJ
XIV: Ciltholicis in Ga!lia, facra 'lUOdllll
fœd~r~ ad Religion~m lU.endaffl col~igfJtis, /lUxiliarts copias anno 1191 fubmiftrat. Eu
comÎtati. fum dtkEli. à Pontifia Sacmktcs
Socùtati..r J lib. 16 J §. 4, n. 2) in fint.
Ces dignes Aumôniers de la Ligu e ac·
COururen t de toutes parts. Le Pere ~igriU5
entr'aurres qui étoit Maitre des NOVlces à
Verdun accou rut avec une troupe chowe
de ces génércu.x apprentifs; ~ais b.ientôr
frappé a 'une maladie épidém Ique, il aUa
recevoi r le prix de fon zèle; les autres ,furent refen'és il de nouveaux travaux. IbuJ.
Il parait par.cc récit, que dan s une guerre
.
1es Jé"lUItes
nécelTaire pour la 499
H.e1,IglOn,
avaient été choiftS pour diminuer le plus
qu'il feroit poffible la fomme des péché.
inévitables. Ils s'acquitte rent fort mal de
cette commiffion, fuivant ce que nous apprennent les monumens de ce temps. Pons
de Thiard de Bi~, Evêque de ChâIons
fur Saône, a fait ans une Lettre une peinture affreufe des horreurs de la Ligue, &
du déluge de crimes abominables dont la
France éroit inondée; & déplorant les malheurs de fa trine patrie; il (emble J dit-iJ,
que Dieu irrité veut abîmer ce beau Royaume que des Impofieurs au mafque de fer ont
eb~nlé de toutes pa~s: Frag. EpJfl. pii. cu.j·ld. Epifc· p. 55.. BtbllOth. Ponti[ fou Papifm. vapulan.f, Llpfiœ , an. '7°8. Il ~.xhorte
les Ma"iilrats du Parlement de D J)on de
chalTer ~es Apôtres de M ahomet (1) J qui di{ent que la guerre efi la voie de 15ieu J p.
!9; ces féduéletm diaboliques des peuples,
p. 61; ces amateurs préfomptueux de leur
faufl'e (agelTe, ces zélateurs hyp.ocrit~s de
la Religio n ces murailles blanchies J p. 6) ;
ces EoIes a~teurs de s tempêtes civiles , ces
incendiaires des cfprits, ces boutefeux des
(éditions ces émifTaires de l'ECpagne, ces
e(pions d~ngereux & habiles dans l'art de
drelrcr des embuches , p. 1 00. ~t adrclTant
la parole au Jéfuite Charles & a fes Con/Teres'; Il Vous voyez, dit-il J tous ces for.falts
exécrables qui font gémjr les gens de bIen,
& vous n'oppofez pas le moindre f'~ne
(1) La tndull-ion n'en point ici litt~rale , "oi~i
It Tex te: Bdlum ~P'~ t'l4m D~i J '1& MfI~Mld".
Do.ÏJùla impiè pr~d"ant.
�500
d'improbation; vous faites plus, "Om J.pplaudj{fe1. , vous promettez. aux plus grands
crimes les récompenfes célefies, vous ex.
citez à les commettre, p . 60; & vous pla..
cez. dans le Ciel d'ÎnITunes brigands que
vons l aV~l de la rorée de votre mitëricorde.
p. 61 . Ce Roi T rès - Chrétien qui vient
d'être affafliné par )'attentJt horrible de l'OS
{ernblables, vous l'immoleL encore ~prtS
fa mort· vous le dévouez aux flammes crernelles ' \'OUS o(ez pn:chcr qu 'on doit lui
refulèr' le:, recours des pri eres (Q , pdg. 50 fi
54-
•
um-
» Et moi, parce que m1rchant avec
pli cité fÎ.lr ks ,,~~1i~e.s des ~ercs , &
me
conformant à leur:, h\"ons & a leurs exempIes, p. 50, je rl!fl.lf~ de fouiller dans tous
ces crime::> mon aille, ma langue & mes
mains; pa rce que )c .recomma~dc p~r, ';':1
vOL\: & par mes ccnts auX ROIS .b pU!le t
aux: pcuples l'obéilIl1lce, ?tlX p.~~I~ la con.
corde, au_, ennemis la r(.;c~nClhat1on,. II
paix à la R é:pl1bliq~lC chrctlenne" la ~efi~
pifcence aux hénhiques & le. retour a Il
vraie voie, le panlol1 o.ux 'Ivans , ~ ~e
re pos aux 1~10rtS, yOUS m·.:J.~pellcl h"retlque, quoique vous connOlilieL. lT~on anache ment inébranlable à la doElnne apofio.
lique ,1" 5 l ; YOUS Couvrez. de t~ncbres ~l
réputation, & vous foule vez. contre mOI ~a
haine des peuples, p. 52, parce que Je
fo uriens que Dieu a donné le com!"andement aux Rois, & n'a bilTé aux fllJets que
J'obéifTanee en partage p. 54.
» Par eux, continue-il, l'amitiédesfre.ret
(1
& des conciroyens s'ell tournée en une halO'
50!
affreufe, Le fon de la trompette leur tient
lieu d'hymnes faerés; ils voient d'un œil
(ec J & même avee joie, couler les torrens
du (ana chrétien J & ils arment le "ulgaire
contre "de pieux Catholiques qu 'ils n'ont pû
attirer dam leur parti, p, 59. Eh quoi! faudra-t-il, pour être Catholique J ajouter au
Symbole d~ ,Nicée. ce no.uvel article. de
Foi: Je croIs a la falOte U mon de la faého n
d'Efpagne, & de la conjuration COntre
Henri Ill. Roi de France & de Pologne? u
p. 53· Il finit par une exclamation fur les
bruits pan'enus à (es oreilles, de changement dans la forme du gouvernement, &
ils 5'écric avec le Poëte J 'lUù quo f"üJU
ruitù! Parmi ta nt de tîgmes véhémenres ,
je ne puis m'empêcher d'ohfer\'er un trait
afl"el. fingulier. Le bon E"êque ne trouve
rien en fa confcience qui ait pû déchaîner
les Jéfuites contre lui, fi ce n'eft fon attachement conllant pour Henri Ill. (1) l'_ 66.
'1 Si j'ai fait quelque faute" dit-il, ft le (uis
tombé dans quelque erreur, le Pere Charles
devoit m'en avenir fratern*cllemenr" fui~'ant le precepte de j'Evangi le; j 'au~ojs été
Joyeux de me corriger. Sa parermté efl:elle donc fi (ublimc qu'elle ne puifTe s'abbaiO'er à la fraternité d'un Evêque? (( p. 5 [.
Le cara€tere de Jéfuite étoit déja J comme
l on voit, un grand étJ.L Cc (lui paroit pl us
évidemment encore par la Lettre doe Pons
d'Thiard c'ell gue fi le Frere Charles, &
[es Confre~es de Bourgonnt:,
étoient charo
L
(1) Pons de Tbiarcl rut le reul Evêql!(~ qui d~_
m~ura fidèle il H.;uri Ill. dans ks Etats de llhm
., 1
;8'1.
�fO'
gés de veiller à l'épargne des péchés d,",
la guerre de la Ligue , ils répondaient mal
à la confiance du Pape.
L es J éfuites répetent fans celTe qu'on
doit jetter un voile (ur ces rems malheureux.
Ils ont beau faire, les féduéleurs ne doivent
point être confondus avec ceux qui furent
féduits; ils n'émient point Ligueurs par con~
t agion, ils J'étoient par principe, & ilsl'é.
t o ient tous; ils n'ont point éte entraînés par
l es tempêtes civiles, ils émient les Eoles.
J e n'examine point li Théophile EUpène ,
di t avec raifan que Bernard eût éte challe
en haine de fon atrachement pOUf le Roi;
cela dépend de ce point de fait: dl-il vrai
que Bernard eût du 'lèle pour fon Maitrd
L'uniformité était entiere dans la Société ,
parce que la Ligue éroÎt (on œuvre chérie.
Si les garans les plus reCpell.bles ne {.IIifent pas , qu'on liCe l' Edit de 1 594; le Grand
H enri fçavoit parfaitement quels avoient
été les re{fom de la Ligue.
NOTE LXVIII.
Pag' '4"
L e Cerment d' Alle~eance ell regardi corn:
m e détetlable par ] Hitlorien Jouvenci; il
l'appelle impie & perfide, 1. , J , §. 4, n. 6'
(.. fiq· conlr';r. à 1. Foi Catholique, &de{tru élif de la puiflànce que tout Fidèle reconnoÎt dans le Pape, fuÎyant la définition du
Concile de Latran. Il déplore comme uJ1e
eCp èce d'apollalie la chûte de l'Archiprêne
Blakuel, qui a voit prêté cet abo(Jlinable
fermen t, & comme un martyre glorieux la
mon de quelques coupables, qui pouyant
r~l
racheter leur vie par la prefiation du (erlnent, aimerent ,mieux périr. Ibid. n. 74 ,
76 & fi'l· Peu s en faut que Jouvenci ne
compare l'empre{fement qu'avoit Jacques 1
d'obtenir ce ferment de {es Sujets catholi~
~ue~, aux perfécutions de Dece & de Dioc1enen.lbld,~. 4, n. 62 . '
Après ces déclamations de ]'Hifiorien Jéruite, je c,r~is su'il ne fera point inutile de
rapporter IC I ce ferment.
"Je reconnais lincéremem prote fie té.
& dec
' 1are en ma confcience
'
, de)) mOigne
l) vant D ieu &. dev~t les hommes , ' que
n notre Souveram Seigneur, le Roi Jacques
"ea légitime R o i de ce R oya ume, & d;
1) tous les autres Etats & Pays qui font en
)) (a poiTeffion. Que le Pape, ni par (oi-mêII me, ni par l'a utorité de l'Eglife Romaine
l' ou du Siége Romain, ni de quelque autr;
)J (one que ce (oit, n'a pas la pouvo ir de
1> dépoCer le R oi, de dupoCer de Ion Reyau)) me ou de (es autres Domaines d'autori,,(er aucun Prince étranger à l'att'aquer ou
Il à troubler (a per(onne ou (es Etats ' de.
1> décharger [es Sujets de leur 6délité & .
)1 o~iiTance) donner à aucun d'eux la per" mlffion de prendre les armes contre lui
n d'exciter des troubles, de porter aucu~
JJ dommage, ou de! faire aucune violence à
JI (a perfonne, à (on Etat, à (on gouverneJI ment, ou à aucun de (cs Sujets dans (es
JI Etats. Je jure auffi d.c tout mon cœur, que
Il nonobll:ant tolite déclaration ou (entence
"d'excommunication ou de pri".ttion faite
JI ou accordée par le Pape, ou par {es (uc..:..
l) (erreurs, ou par aucune autorité que ce
•
�f 4
;, (oit , d~rivêe ou pretenùue dérivée de lu'
n ou de (on Siège, Cootre le Roi ou lès ruc~
» cefl'eurs, nonobnant toute abfolution
n d'obéilTancc donnée à Ces Sujets, je garde_
» rai une véritable foi & allégeance à S~
» Majeft:é & à (es héritiers & fuccellèurs &
" que je les défendtai de tout mon pour~ir
"contre tomes (ortes de confpîrations &.
n d'attentats qui (ero nt raits Cootre fa per" (onne ou leurs perfonnes , 1eur Couron.
" ne & leur dignité, fous prétexte ou ( 0\1" leur d'tme telle Sentence, ou de quelque
tJ autre chaCe que ce foit. Je ferai tous m~
" efforts pour découvrir & fa\re connoître à
" Sa M-aJe!lé & à (es (uccerreurs toufes les
:n trahirons & con~)irati o ns contre lui 011
» eux, qui viendront à ma connoilTance, ou
)) dont J'entendrai parler. Je jure encore,
,., que j'abhorre de tout mon cœur, comme
" imp'ie & hérétique cettc damnable do<)} trinê & alfertion , que les Princes excom)) muniés, ou privés de leur Etat par le
" Pape, peuvent être dépo(Js ou tu~s pli'
)) leurs SUJets, ou p ar clurlquc autre pero
,,{onnc que cc Coit. Je crois & fuis entie" rernent pe rfuadé en m.l confèience, que
" ni le Pape, ni aucune autre perron ne que
" ce Coit., Jl 'a le pouvoir d~ m·ahfoudre. ni
" de ce ferment entier, ni d'JUCliDe de (ei
" parties. Je reconnois que ce fcrmentm'en
" ~dminil1ré par une autorité I~,~tlme , &
" Je renonce à tout p~rdon & dllpen!e con·
)) traire. Je confl4re pleinemellt &. hn~êreJI men t, & je jure tomes Jes chofes fpéCl/iées
" c.i-deffu'i , {elon le (CilS nature l des parc:
l'lies que je v iens de prononcer, fàns ~qUlJI voque 1
f Of
"voque, ni évaGon me ntale, & (ans ilUCU":
"ne ré(crve {ecrette, Je fais cet avc'! ~[ cette
nreconnoiflà nce de bon CŒur, \'olontaire_
"ment & véritablement filr la foi d'un Chré"tien, Ainli Dieu me foit en aide. li Hia.
d'Angleterre p ar R apin Thoiras, t. 7, 1. d~,
p.4J.
.
Si quetc[Ue chofe peut ici in{pi rer de l'horreur, ce n'dl p as le fe.ment , c'efl le retùs
de le preter, en expo(a nt la R élioion à f<l
p;rte, dans un grand Royau~le. facques 1
n aVOIt eu re.cOl~ rs à ce tte prec aution qu'après la con.{p~ratlon d es, poudres; à cc prix
Il confentolt a tOut ol1bller, & vouloit {,lire
avec les Catholiques la/m oitié du chemin
tilivant le difcours qu'il tint au Pa rlement:
en montant [ur le Trôlle : ce n'étoit pas
leur, vendre cher CI. proteél:ion. Ce Prinçe
avolt du penchant pour la Religi on catholiq~e , il l'avoit préférée au Puritaniline en
p'1~in ~:ul:ment ; un [eul dogme le repouf(Olt , c etoIt le pouvoir exceŒf attribué au
Pape par les Ultramontains ) & la doétrine~euruiere qu i en découle, 11 importoit au
b;~n .de J'EgliCe de guérir des foupçons qui
n etOI~nt que trop légiti mes. Lorfqu'on déCO\lYnt "horrible conrpiration des poudres ,
Jacques ":larqua la plus grande clémence; il
l'oulut efla:er cet ~vénement en exigeafl t
des Catholiques un ferment confomle à
leur devoir: cinquante _ neuf Doéleurs <Je
Sorbonne l'approuverent ; r Archiprêtre
~lakuer donna l'exemple: mais les Jéfuitcs
s y oppoferent par tou tes fortes de manœuVres. Leur conduite, leurs Ecri ts féditieux
.
& l'obllinatioD de ceux qu'il, fédlliftrent ,
.r.
�~o6
étemiferent les fo upço ns de Jacques &.
portérent nn COlip fimcll:c aux affaires 1
H.cllgi,:n clan~ la Grande Bretagne. e l.
. Ce ferment appelle d·Allege.llec rurét•.
bil e,n Angleterre ,en 1606 : huit ans après
la CIl:lmbrc du !Icrs - Etat pro polà d'in.
trodmre un pareil ferment en F fance MU
, ' 1
'r" r
mett re en 1uretc a pcr(onne fJcr~ e des
R ois. 11 y a app aren ce que les D~puté.sne
P?r1?ient, poi,nt d'eux - ITIl: mcs '. fui\'ant le
J cfUlte cl AVfJ gny ; cette machme fut re.
muée ou par les ennemIs J~ la Société 1ou
,p ar les principales têtes du Parlement , ou
par les H u ue,nors. Mem. C?rono,l.t. l,p.
'2.07· Les l\J agdl:rab ne (onH l5 pOlO! places
,entre les e'nnemis des Jé(uitcs & les Proie[.
t ants, comme yoi{jns des deux? Je ne m'é·
tendrai point fur cette fameufe a/raire If"!
f C7
J
9
ea connue de
tout le monde , & dans b.
que lle le Cardinal du Perron, Clue d'Ani·
gny comble des plus grands élvgc.i , jO~3 te
principal rôle, J e remarque fe llJ~mCllt dam
l' Aureurdes Mcm. chrono). & dogm.ladi[;rence de l1y le entre le Jéfuite "écrivanten
France , après la condamnatio n de Joumci , & J ouvenci lui-m ême écnnllt 11 Rome
en 1710. Je Il 'aurais pilS de peine ~ procver, par une cxaé1e an:dy{c , que les cœU15
(ont les mêmes; la différence des tcmps&
des ci rconlb.nces cl1 marquLe par Ics 10U.c hes les plus fines que le pi nceau !e(uÎliqœ
pU Îffe fournir, On peut comp:uer , em'f3.1l"
:tres articl es, ce qu'ils ont dit l'un & l'autrt
de Suarez, de fan Li vre de la Délenfedeh
foi, & de la condamnation t.lecctoll.vrag(.
NO T E LXIX. Pagt244_
En Septembre 16 ) I, Guilave Ad olphe,
-après la bataille de Lelplik , v int à EriUrt
Ville, a~parté~a nte à l' ~"êqt1e de Mayence;
les JdUltes vmrent ~e Je~er à fes pieds, IJ
les releva, & leu r dit qu Ils avaient à rendre comp te de beaucoup de troubles émus
& de fang répandu ; (fU'il (çavoit plus de
leurs nou~e lles .qu' ils ne pen(oient; que
leurs de~ellls etole nt mauvais , leurs procédu~.es oblIques, '.cnrs maximes dangereufes ;
qu Ils fero lent bien de fe tenir à feur BreviaIre ~ à leurs Chapelets, & d'imiter la
modération des autres Eccl ~oa fiiqu cs fans
[~mêler d'affaires ? 'Erar , & corner fang
"& le carnage ; qu Il les exhortoit de (e te]lif en repos, & d'en avertir leurs compagnons, f!x- 9ue moyennant qu'ils (e minent
e? devolr,!1 n~ p ermet~roit pas qu 'on leu r
CIt a\lC~ I.l deplalflr. Solùat Suedois, p. 83Ce fait rapporté par des Mémoires de ce
1emps eO: très - vrai{emblahle. Ces Peres
Cai(oiem I~~r charge de Jtfuites, dans une
guerre qu Ils devoient regarder com me
f:"rre de Relig;on. Il n'efi pas poffible de
es r,enyoyer, comme les autres, à leurs
Chapelets & à leu r Bré,'iairc : Gufiave
~dolphe ne connoitroit pa) lems ConfiituMm, Us font cha rgés pu l'efprit de leur
Jnlliru{ de procurer en toute occaoon , &
r tous moye ns , la plu " (J'rande glv ire de
D.leu . C'étoit po ur la plus g rande gtom' de
J leu, qU'Ils cornaient en Fr:-ncc le fang &
e carnage, lor(que Pons de Th i~ld"diIOi t
quc le COn des trompettes leur tt:llu it lieu
,d
b.
y ij
�r0 8
d'hymnes facrés. Il n'y a qU'il ounir leurs
Annales & leurs Ecrits: cc ûle (anguin~re
éclJttCi ~e toutes p arts. Il s tàbri~lllent un
f.apx mtracle pour Cupporer une Ville
jdolâtre, dans les IDes Molll ques , cm-
brafëe par le feu du Ciel, invoqué pu
S ai nt Xavier. PoITevi n fe tr"ofpone en
SJ.voye , fon arrivée cil {uivie d'un l'pella-
cie édifiant; on brûle des Hérétiques par
une (;);inte émulation du z.èle du Roi Catholique : Cum ad hanc fiver'it.llcm fT ui nmjif.lS, & fann.z liifp4!li R egis œmul.lfio llei.
tara. S,lcchini H ifl. Sodet. pag. :2 , [IV. JI
n. 67·
NOTE LXX. Pag<s
I~, 68, 186,226, '46.
Le JéCuite Commolet prêchant à Paris
cl ans l' Egl ife d e S ai nt Barthele my en '194,
prit pour fo n texte le troi{jeme chapitre deI
J uges, où il ell parlé d'Aod qui tua Eplon,
R oi de ~oab, & après avoi r canoni(e Jac,:jues Clément, il s'écria: Il nous foUl u_~
A od , il flOUS faut un A od j [ût il MoÎtu 1
flir-il Soldat, fût-il Goujat, fitl.il Btfgtr 1
n>imporu dt ritn j mais il nous faut un AoJ,
i l nt faul plps qu, ce coup pour mm" ~f
pffiziru au point que nous pouvons diflltr. Du
llolllay , Hifl. Univeif Pa,i! 1.6, p. 8)1.
p e Tho u , 1. /10
Dieu avoit livré (o n Peuple il Eglo~i
Hraë l vain cu par Moah étoit aŒujett.i depUl;
dix - huit ans, lo rrgue A od s'in~rod,U1Ji{cheL
le Ilii des M oa b ifc~ pour lUI prd~ncer!~
tr ibut de ra N ation; il demanda à hu ~a~ler
en
fecrct, & lui euCon\';1 qlllS IJ pOIUlIIC
.
; 09
une dague ~ deux tran chants. li ell vifiblé
que Jacques Clément & [es (emblables ont
pris Aod pour. leur modèle : c'eft l'exemple
don t les Jéfî.utes (e .(ont (~n'i avec le plus
de (uccès, ou pour mieux dire dont ils Ont
le plus indignement abu(é,
'
J) Puifquc ce fut Dieu qui fu(cira Aocl
tI pour (auve r fon peuple , il faut (uppofer
») que ce ~It auffi par (on ordre qu 'Aoc!
li t.ua le ROI de M oab oppre{[e ur des IfrJ.ë_
), lites ; & ~et o rdre, éman é de celui qui
» ell Je ~al.tre de la vie de tOus les hom" mes, Juftlfic pleinement une aélion la)1 quelle funs cela dev ra it être regardée
tI comme un hor rib le aiTafTinat. Ces coups
" extraordinaires .& hors de la regle com" mune, PO UVOICnt avoir lien dans ce
l! t~s-l à, où Dit?u faifoit (ollver.t co nl! n~lrrc fa volonté 3 (on peuple d'UDC ma)) flIerc fen fiblc ; mJis à p.Ciènt qu'i l ne
" pa~le ~Ius ;lUX hommes q ue par tà loi
u, defend l'homicide & command~
1)
'h~norer les Som'erains, il n'y a que des
11 fune~x ~ ?CS fanatiques qui puiiTenc
)) fe croire divinement infpirés pou r por" ter I~ main, (ous quelque prt!rexte que
)J ce, (Olt, (ur ceux qui tiennent la pl ace de
': D,~u filr la terre. u Abrég. de l'hifl. de
"2
J.AnCien T efiament. t, 3, p. lU, à PaliS, 175 4.
. Le Théologien qui a compofé cet abré~e, .eO: comme l'on veit fort éloigné des
lentlmens de l'Hifiorien d u Peul)lc de D ieu
t J n
'd'
,
~' 'n 23 0, e H. de 1728 . Quelq ues perO?,e..; {mt pcn(t!, <.li~ S. Thomas , qlle c'é ..
tou une naion g~néreufe de 1(0 dé roilif r
y iij
�po
pour la patrie, cn i,?molant U," .tyr~ à
l'exemple d'Aod ; m aiS ce,tte OptOlon, nell
point conforme à ,la doElnne apofl:~l!que j
l 1 de rcgim. Pnn'c. c. 6. Que doit donc
fuir; un peuple opprimé ? I n~plo.rer COntre
l méchanceté du tyran la Julllee de (on
Saupérieur, s',1 en a ~n? & s'il n'po a point,
r ecourir à Dieu qUI tient dans la mam le
cœur des Rois.
Tel efl le (emiment de 1'.Ang~ de.I'Eco.
le, dont la mémoire ,eil, aUJ~m~ h~1 fi p~u
c
re~e
_ TY.tr
,__ des ECfl\'alns
. , terncralres. Du
·1 ne {trait pOint lurprenant que
re e ,
l'E 1.'
S. Thoma'! eût r CCOllnù ,dans .. g lie un
p OUVO .IT 1·nd·,reil.
Ct d'ini1itlttlon
. dlvme (ur
hl Je
temporel: on doit applaud~r aux ,loua es
de [es DiCoples
le nlenl j ce
e ft·om
fi·
&'1
zèle fait hOl)neur à leur, ocm~e aC~ft
attachement pour ce fault :p~1,: eur" .e
beaucoup pour le tems ,o~ Il éCrlvol! ,
que fes ouvrages ayent ladTe a!Tez.de/ou~
tes fur cette queilion J pour donner leu 1
des interprétations diff~ren tes, & pour lenir Bellarmin en fufpens .
,
C
"1
a d'évIdent dans les Ecnf5
de Se i~~mrs c'elt la (ainteté & la pur,,'
' "1homlel'd e ,'c'en la hcon,
de fa• doarine fur
"
. ·d e ( 1 ) en tOUS le" e",
damnation du r églCJ
a-e
dUI
S
CJU'on voit clairement la Do{\nne de C'{(ar
d'A~
( J ) C'eA: dans le JLlgeme n~ d~ l' 1000
Thomll,
qu'il
L'opinion de Cicéron (lIT la m~rt , efondée 'fur li
cite aillems fans , :e ,réfute r , tt:lbli ue RIIJI1v.
cont1. itlJtion partlcuhere de la R 'dïlfe~atio1\: et!
ne cc qui e),igeroit une longu~
Céfar dor.s
'
mdent
Répu hl"Icaln voyol' t tOUloursr. Patrie,"t.
. é d' aggre,
Œonrr lcontre
J.
,talle contlnLl
' Illan'ell rjen,~
fous le glaive de la 101 ,. a ma.
p r
S'il el1 vrai qU'li au cédtf au torrenf (ur
le pouvoir indircét, il il établi en même.'
ttmps les vérités contrillres à cc principe,
& il n'en il point tiré les con(~quences pernicieu(es qui en dérivent. Le Théologien'
le plus con(équent qui fut jdmilis , aura
donc cerré de J'être, pilrce qu 'jJ VeUt Con(erver le dépôt des vérités, & ne peut Ce ..
(ouer totalem~nt le .préjugé de (on [Iède.
li manque de Jutleflc pour nc point fe départir des maximes évanaéliquc\ ; & plurôt que d'al1torif~r le cr;n~e , (d dialeéliqllë
toujours admirable eft ici en défaut: celle
d~s Jéfllites Ce préc,irite j>Jr unI! pcJJte nilH~f\~lIe d,HIS lc~ COn!êquences les plus meUrlJlercs, & lOin de rec uk:r fur le: principe
à la vûe de ces objets hld.!~lX', ils s'y font
m3chés dav:lntage.
Dans les autres Ordres la doéhine meurlriere a été l'erreur ou le tàniltifme de quel....
ques particuli ers: chez les JélllÎtes elle eQ
1. politique du Corps, Natiin indipendan_
te, Milice am bitieufe, qui a pris pour cri
&pourdevife, t A PLUS GRANDE GLOIRE
pIEU. , & qu i doi t , pou r remplir fon
l,nfhcm , 10umettre tOu tes les Nations, dirIger tous les Peuples & dominer dans tous
DI
l~ ~tats ; la doélrine meurrriere qu'on a
dit ~tre .fon péché original, eCl en effc!t fon
P" "mome & (on héritage. Gefl.là qu'elle
prend le glaive qu 'clle tire au be(oin co nrre ceux, qui traver(ent trop puilTamme nt
(es de{felns ; c'efi-l~ qu'eUe p ui(e ce droi t
f,:rr!i(ca~cfaleul(
pOur l'~gl,i(c & pour l'Etat , qu,c
: natiOn de ces ECrivainS modernes à vou lol[
!lettre $, Thomas dans Je parti des régicides.
Y 'v
�.
5U
ëe guerre qu'elle croit pouvoir exerc~r col)oo
tre (es enne~is_ p.ar le fer & le poiron, pour
conferver 1aéhvlté de fon Infiitut, pOUT
.t!furer la liberté de fa predication, pour
maintenir le crédit qui lui eIl fi nécelTaire
( dit-elle ) pour '" bien dcs ames. Ce n••
vel ordre de chevalerie Cpirituelle s'appuye
oans Ces conquêtes) non fur le bras de Dieu
mais fur le bras de chair qui (ont les tale~
& la force; la fuperfl:ition lui fournit de!
efclavcs , le fanati(me des foldOl.ts;
dan!
ces régions de t~oebres qu'elle fait des ftcrues p OU T s'immoler des vié'tim6i.
Le récit de la mort d'Eglol1 dl commijo
'nément une pierre dl! tonche pour conno~
tre les feébtcurs de la doéb-ine meurtriere,
:Bermyer s'étoit déc~lé dans J'édition dt
:c Tl8 , on a mis un voile 1\1f les êdicioQS
fubféquentes . L'ortire immédiat, émané de
:celui qui ell: le maître de la v:e des h~m.
m~s, & qui étoit le Roi des Irr.lëlites "tUtifle pleinement Aod; mais fon aé1:ion c~il'
fld éree en elle·\nême, & fans ill(pirallo~
divine,
un détefiable atlàl1inat: louer
cet a8e en lui-même, en faire le récit are'
complaifance & fans correélif, c'eft \'Oli·
Joir préparer des imitateurs.
C'efl: ainJi que Grégoire de Valence,Eroznanuel Sa, Beca n, Molina, Leffius J G~!"
fer, SUJrez & tant d'autres, ont loué AcJ
p ar les principe ... tlu T y ranr.i cidc: Liâli(i~
Aod iruerfi ...it F.:g{fll L&lùn J qui fl~llndohl"
tyr.1nllidis gi:ure dtam &> 0(70 .ollnu ofpuf
fum klbcbJl /frJtd. J'JOlitId de Juj1. '" ]lv.~,
,'en
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1 -0 0,,0<
11 3 , dfj
J r Ul . 6 ,n. - ,,o. "
. !1it~
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q ue dans toUS ces Auteurs Acd en)U •
j l
.
3
f>?r.le drOit naturel , & non par l'infpir:;jtion
du'me.
, Un Ecrivain moderne a fOTt bien oh(er...
,'e que cet exemple d'Aod Il'é toit pas [euJ~men[ a~pJicablc au meu rtre du tyra n MI
tItre , mal<; encore. à. celui du tyran de régime.lm. (Id une' Mln~fl. di Stalu" ]/~ne{. 17 6 ,.
I . ! , p. :.~o .
er Eglon ,.'étoit pas un ufutpat:ur qu .o n tl~e tUns J'aggrcClion aéruelle
de 1~tat; I~ ,ét~J t po.{fe([cur reconnu & paifiblc . cc ~ CtOIt pOint un particulier qui
pour oppnmer (..1 patrie fè fraye au ~rône
une route par la vio lence" c'étoit l lll Ro '
véritable qui avo it fubjnguJ depuis dîx-hni~
ans un peupl~ "vaincu. Ilnd. p. 104.
Bccan, qU I le dit J'interprète du fcntiment
commun de !a Société, compare ce t Eglon
au G;ao~ Se1gneur qui a ufurpé le Royaume d Oneot. & pays voifms (1) ,fiClJt Tur(4 Rtgna OrunliJ (,. vicin.l. Gretfcr fe (ert
d.e la même c?mparaifon (2) . Sur ces princlpes, combien de pays conquis depuis
~Iufieurs tiècles peu\'ent fuurni r tles Aod ?
J fal:dra prefq~e re"monter au déluge } pour
S~uHr un R OI qUI ne (oit pas le Grand
, el~neur J ~ l'on .ne gagnera pas beaucoup
" f~lfe valOIr le titre le plus légitime & le
~oms contefi~. La per(on~e des Roi s n'cft
era pas plus a couvert, des que les Jéruites ~o~drOnt les regarder comme tyrans
de regune : leurs max irnes republicaines
ou fanatiques y ont mis bon ordre, & leur
T.~~ Ruan.
neol. $'/"01. L~gd.
l
:L . r. 64· 9·
r /1}n e pafragc de
<llu
CI
tom.
2.
r.
16811 Part. 3.
J/.
591 .
GrNI t'r en r;tpporté
pa!i' 'lp.
p:lf Euf<be
lV
�11 11'
doSrine finguliere fur l'homicid,e o~fr~ en.
core plus d'un moyen pour faire ceffet li
prétendue tyrannie. Ceci demande quelque
difcuffion.
.
Celui qui défend (a propre "ie contre I1n
injufie aggreffcur, n'en ,point ~embl~ble au
foldar qui étant commis par 1autorne pu-
blique' cherche à tuer J'ennemi pour le bien
comm~n. Le Chrétien dGit éviter par li
fuite & par toute :'oye ~oHible, ~e donner la mort, non occldrs ; ~ ,1 tue, ~ ellcont re (a volonté, étant forCè de Ce defen?re 1
& n'ayant intention de faire qu:- ce qu~ eA
abfolument néceOàirc pour une ,une defenŒ. S . Thomas 2. 2, 9. 64, "ri. 7· .
- Les Jéruites om Coutenu, au con.tralre~
que les Souverains n'ont re\,u, ~e Dieu, ru
par j'Ecriture, ni par la T radl(IO~, le droit
de vie & de mort; que ,'eIl: la ral(on nam·
relle qui leur apprend qu'on doit en u(er;
& que la même rai fan naturell~, ~rman!!.e
l)ras d(!" celui qu'on attaque, .Iut dléle quil
doit ôter la vie à (on adver(alre. Apol; d~1
CaruiJl. p. 8\ (1). La Croix ~apporte lop"
nion de S. Thomas; mals) opmlOn ',on.
traire., qu'on peut vifer. dire~emeo! a la
mort de l'aggreITeu r, hh parOit p~us c~m:
mune & très-probable. TambOUrin dlt"Z
la vérité, ain!i que Leffills & les ~u!res Je·
fuite s qu'en virant direélement a la morl
,
'r
de l'aggre{feur
on ne l'envnage
qu ecom.
,
r
"
me moyen de fauver la VIe, mltn dndotlUJ
r J.
. mrœ 11/(IZ,
. qua)".
.n /6,".
mOr/tin ut lIudWTn
'ta.1 c.
l ,
n. 2 . S.
Thomas
au
({) Page IJS. Edition de- Cologne.
contraire
!If
Ile permet point au chré[ i~n d'avoir po'ur
objet la mort du prochain, m::tÎs feulement
fa derenre : fi la mort de l'aggreffeur s'e nfuit, c'eCl fortuitement & Contre l'intention de celui qui {e défend.
La maniere peu chrétienne dont les Jéfuires ont envifagé la défenfe de foi-même,
a été un premier faux pas qui a conduit à
d'autres erreurs. On a perdu de vùe la
mefure qu i doit être gardée dans la dércn(e, & on a étendu le droit de repouJTer
ta force par la force; de-là cette faculté
accordée de [e défendre avec des armes
mcurtrieres contre ceux qui n'en ont pas.
Molina, l, 4, trJEl. 3, diJPut. 1 l ,n. 5, p .
\64·
l e recond principe de la Société el! que
non-feulement on peut repouJTer par la force l'aggreffion a8:uelle, mais encore pr~ve
nir celui qui eO: déterminé à nous donner
la mort: licet qU,Hllle occidert tllm dt quo
Urto confl{1/ , quod de foElo partt infidia.t aeI
11ÙJrlem. BuflmhJum, dub. 3, in 5. prœupt.
Dual. n. 9.) p. :.60, RavefUl4, 1756. Be(oln.pllfl . 3, (r.lfl. l , c. 64, q. 6, n.7,p.
595· La volonté de J'homme étam (ujc[te
au changement, on ne conçoit pas trop
d'où peut venir cette cercirude : cependant
les Jé\uites regardent cette maxime, ou
comme fûre.ou comme probable; îure ,Iorfque J'atle efi prochain, parce que le danger
piochain eft, moralement parlant,felon eux,
une aggreffion a<.:1uelle.Grcg.deVolLcnl. comm.
Th"r /. J, difp. 5,1. 8. punEi. 4, p. 989.
BU/In. Tlieol. Sc/lOt. p. J, c. 64, -q. 6, Il.
7 ,p. 595 ; probable, lorfque le danger el!
y vj
�pG
plus ~Ioigné, qui 1eluti nmole pnf,lI mt dt
medio tolltTt. Tambur. in DUd!./. 6, c, J,
§. 2,n.IS ·
Cette faculté de tuer celui qui nous piepare la mort, s'applique au Jt:ge inique 1 au
bux témoin, au calomniateur, aux exécu.
tenrs de la J ufiice, qui connoifTem J'inn!>
ecnce.
C'eft un troiliernc principe reconnu par
les C2fuillcs de la Société , que la défen(e
homicide, dtfcnfiooccijillll, eil permilè, nonfeulement pour conferver la vie & l'm.égrité des membres, mais encorc la renommee,
l'honneu r entendu (l1ivant le~ faufles maximes du li~clc , les biens & l'argent. De-là
la permiffion de tuer pour prévenir un fouf.
flet , ou pou r layer cet outiage ,pour empêcher un voleur q:.ll n'a point d'arme s, de
dérober ce qui nous appartient, ou pour
le repren dre lor(gu'j l s'enf"it. D e-là le r~
& Je poiron contre ceux qui nous dtchirent
par des calomnies 0 11 des médi(ances : prin-
c·pe que Je Jéfilite larni a pouffJ julqu'~
permettre à un Religieux qui auroit accorde
des làveurs à une femme vile, de la tuer
fi elle a la vanité de ~ 'en vanter; ce qui eft
une conféquc nce qu 'on ne de voit poin!
développer (clo n C aromue l (,) , mais Gui
ayant eté mife en avant, doit être détendue
par tout zélé Probabi!jlle, parce qu'eUe eft
proba ble.
Tomes ce .. horre urs ront fi connues par
les livres des Jéflli (e~ , par ceux qui les ont
(1) Cal amltel n'Jroit point JéfuÎtc J il a\'oit (ail
ligue avec eux pour le Probabjijfme .
<11
Wut" . par les C~n(ll re, de, Papes & d • •
Evêques, qu'on ne fçait ce <]\I.i doit être
le plus déploré, ou l'aveuglement ùes CafuiJtes qui profanent ainfi la Religion
Chrét ienne, ou l'avettglement de cellX qui
ont des yeux pour ne pas voir, & des oreilles pou r ne point entend re. Revenons à notre thère.
Ce droit de défenfe de roi-même, que les
Jé(uites ont rendu inhumain & amichréiien,
ils le communiquen t a u rujet attaqué par
{on Prince qu i veut lui ôter la vic. Cette
premicre erreur ell trè s-pernicieufe, parce
qu'elle commence à faire perdre de vue que
le Souverain efl: J',ima~e de Die u (llr la terre, & que {on injul1e violence ne doit point
eR'acer, aux yeux des Sujets, ce {acré caraacre. Du relle ce cas méraphylique n'auroit pas beaucoup de danger dans la pratique j ce qui cll fll l1 efl~ dans la (ociété ci,;ile) & dangereux ponr lit perfonne des Rois,
('en Je (yllême de s Jéfu Îtes, qui tourne Ja
dé(enf~ de Ilous-m~me en aogrefIio n de la
vie d'autmi, pour preveni r fa mort qu'-on
liOUS prépare.
Les Ca(u ifies Ont pennis, (ous ce pré texte, à la femme de tuer (on mari qui eache
).1J1 poignard fous fon chevet; à J'acc uré, de
tuer le faux témoin l'accurateur calom~Îeux, J'exéc uteur o~ le fatcUite de la juftlce à qui J'in nocence cft connue.
~ Je demande à préfent , queJ (crupule arrClera celu i que fon Prince defiine à une
mort qu' il croit injufie? qui re tiendra le
fer ou le poiron? Si arma tjuidtm ntc dum
p.lfJl'it , fld !labtl llJnlùm dtcrtlUm firmum
�fig'
~ ,ffiCflX te occid,ndi. L'Affemblee du CI".
ge de 1 700 a (cnu ces ternbles conféquen_
ces d~ns la een(ure des Propofitions 37&
38 qu elle condamne, cntr'autres ~ualifica_
à la sureté des
ROIs, & préparant les voies au fanatifme
phanatifnzo viam flemens,
'
Enfin, les J éf~ites ont n:is au même prix
que la Vie, les biens néceflaircs pour la (outenir ho~nê te ment , & ce (am( honneur qui
cilleuT Idole , & (an~ lequel ils trouvent
que la vie ell: inrupportable : nOllveaudantio~s , comme dangercu(es
ger pour le Prince qui veut ravir à un in.
nocent. des biens fi pnkieux. A quoi l'on
p;ut aJout~ r encore, qu'il dl: charitable
cl entreprendre pour les autres ce qui nous
pennis pour notre propre défenfe : Aod
n'avoit anné fon bras que pour làire cetTer
l'oppreffion publique; il Y aura de, Aod
pour toute oppreffion pOlrticuliere.
Que dira-t-on? que le Prince excepté
de ces barbares loix ? Ils ne l'excqllem
point: & à quel titre pourrons-nous l'excep""
te~, fi la défenCe naturelJe comre lui efiper·
mlCe, & fi tous ces accerroires tÎ\.!nnenr ala
défen(e naturelle?
Je yeUX croire qu'il répugneroit à ces Ca{udl:es d'autori(er le meunre d'un Sou\'craÜ!'
pour un (ouffiet ou un coup de bâton j
~ais ici la grandeur de l'outrage, les c~n·
fequences de l'outrage, la qualité desoflen·
rés entreront néccff..:.irement dans 1<1 balance,
Que dire) fi l1ne Mai(on illu(hc & iOùe
du fang de::. Rois , cO: inJullement couverte
d'opprobre s? fi le Pri nce veut perdre d'honneur un Ordre utile à l'Eglifc, &: qui fdert
en
en
r
'
.
P?
de 13 rep~tatlon pour diriger les hommes
dans la VOie du (;:}lut? Qui doit l'e mporter
dans la balance, l'intérêt de la glone de
Dieu, Olt la confervarion des jours d'un
Tyran?
On efi égaJernenttenté de croire qu'il ne :
peut être permi~ de facrifier la vie de fan
~~uveraill pour ~e garantir d'un pr~judice
l1lJufie dans fe~ biens; mais fi le droit naturel , qui nous arme pour la défenfe de no- tre vie, nous anne ég<l.leme nl pour la con(ervation des biens néceŒlircs à un honnéte
entre~i:n, la 'lue(hon commeRcera à paroÎtt~ dehc~te. ("lue dJc ider, S'I I s'agit de la ~
m~ne en:lere d'un~ Mnifon diflinguée, d'une
Ville, cl une Provmcc , d'un Ordre dont les
bi~ns {ont confacrés il 1.1 gloire Je Dieu &.
il (on [crvice.
La parité éta nt admire entre l'aggreffion
aéluelJe & l'oppreffion d~cidée , entre la vie,
I~~onnell r & les biens, leu:on (équenccs deViennent embarra{fantes : ut eCl: dit lorfqu'on a permis de tuer le Souverain pour
défendre (e. jours.
On ne pourroit excepter le Prince (1) du
fort co~mun à toute injufl:e oppreffeur , que
p:ar .trOis motifs, ou à raifon de la fupénonté du rang, ou par le titre de Mac-jfn:at politique, ou par rapport au prJludice que la République pem recevoir de (a·
mort.
. La (upérioté de rang n'e{\ comptée pour
nen par les Ca(ui{\es dans cene defen(e de
~.) Tout ceci eJl tiré des Lettres d' [ ll(ebe Er.- ·
�po
b. "ie , des membres, de l'honnenr &.des
biens; & cette confidération n'emp~che pas
que le Prince ne t'Oit tué d::ms le cas d'a"grcffion :tancHe. Or la parité eft ctabITe
entre 1';JegrefTion :!éhlellc & b mon rt':(olut
. elltre la ~Ie, l'honneur & les biens.
'
La même obfervation a lieu pour la (c conde rairon , qui cft le caraélere dt! Magifirat politique. L'on dira également que
celui qui opprime un innocent dépore te
f..1.cré caraél:ere, pOUf agir en injufie ennemi
& (e prévaloir, comme un voleur, dlld!oit
du plus fort. Enfin la pnifTancc publique ne
garantit point le Juge inique, ni le minifire
exécuteur, quoique l'un & j'autre agilTent
au nom du Prince.
La tfoifieme raifon, qui eil: le tort raid.
la République, peut (e réto rquer, puif'l"
le Prince efi oppreOeur & injufie.
Vainement dirait-on que plufieurs Jéfuites enCeignent le contraire; il Y en a mille
fois plus qu'il ne faut dans leurs Ecrits pour
rendre cette opinion probable & sûr~ dans
la pratique, fur-tout lorfqu'ils en elpereot
ce qu'ils appellent le bien commun. Que
dira le Ca(uifi< le plus (crupulellx de l, S,.
ciété, lor(qu'on lui fera \'oir que celte.doctrine eft confonne :\\D~ principes étabhspar
leurs plus grands hommes, ou qu'eHe en
dérive par des conféquences immédiates&
nécelTairc<; ? 11 faut ahjurer Je Probabilifme,
ou foufcrire d l'alTatTinat : le choix d'un N·
fuite ne peur guère {lotter entre (es deux
exrrém:t;;s.
NOTE LXXI. P. ,86, ,88,
1]];
'J';
En 1 S77 B..lrthelemi Medina, D ominicain, mit au jour le Probabili(me. Louis
Lopez, un de (es confreres, le fuivi t en
1~8). Les Dominicains ne di(conviennent
pJ S de cette origine: ils ont cru être obligés
de combattre avec plu, d'ardeur & de per....
fé\'érancc une errcur qu i avo it pris naiffance
chezcllx. Voyez Concina (1) Arpar. ad
t~tol. chriJl. dogm. Inor. t. 12.J L. ] ) C. l , p.
,69 6. '7'DO, l'an '598 les Théatins, dans leur
Chapitre Gener" 1 Cc declarercnt contre le
Probab!lifme, mais dans la même année il
2CqUlt de plliflàns protcB:curs. Valquez.. ,
Jéfuitc très-(cavar'lt & d'un génie hardi)
donna le plus grand développement à cette
doéhine j elle fc naturalifa dès-lors dans la
Société pour n'en plus fonir. Henriqucz en
fit profeflion en 1600, & fut imité par beau~
coup d'autres; cep~Ddant en 1609 Co mitolus, Jéfuite , reprochait à Bahhelemi Fu...
mus, Dominicain, d'avoir enfeigné le pro ...
babiü(me: la chance a bien fourf.é depuis.
En 161 l , Thomas S':111chez. étendit ce
pyrrhonifme cafuifiique à toutes rorteS de
macieres; il cite déja dix- fept Auteur, tous
Etpagnols, à l'exception de Lcffius " FI~
mand, & de Say rus , An glois; & blentot
le Probabilifme pé n~t ra dans toutes les Eccles. Mutio Vitcllcfchi, Général des J~ ruite s ,
([) C'en da ns les Oll vrngcs de cC! fç~\' ;lnt nl~O
{IILC j'J; puifé I\ne grôlnde parue des faits
\ olltcnm dans cette Note.
),'gkn
�,
fa
nt de vains effo rts , en 16 17 ) po ur en arc('.,
ter 1e cours _d ans (a Compagnie' & fi
•
peut en atrrwue"r l'invention \'1 51 o.~ ~e
, n.' Il
'.
' a onere
C Cil a e c pnnclpalement que 1
,
l
'
L
tlon en l:i due . , ayma"n
le pOrta a en A ,.
r'
magne, Banny 1Clllel"na en FrC0' hd
1 F
:::l
.. nce 1
,TOP't"
r
'
nmc clns a Iandre, Filiucius Cn Italie'
fOl~ plus g",nd progrès ell depuis ,6,,' r~
quen 1616,
,
L'Efpagne l'avoit vÎl naÎtre '1 " ,
é d h
) 1 Setolt
ten li C ~z toute~ les Nations par le~ foins
de
la
SOCiété;
maIS
la
France
fu' t r
, '1
&
~
Ion feuel
,~re. que fon tomb~au. A peine y parut-il
d~ Il {ut, ~eicé de mille traits; il Y troul'a:
"":" célebre Théologien Italien unepiélé
tclalfée & plus profondéme nt gr~vée dans
es ar:tes :. ,(.um primi'tm in Gal/ias ptrvtr.ù,'
r~per~t ~lltus pielaum rmprtffizm animis. Cor.clna lhl~. c. 2. ,p. 279.
Le Lrvre du Jétùitc GarafTe rut cenrl1r~
par la Sorbonne en 1626, & celui de Baunyen J642; le Clergé de France la même année, condamna plufie'lrs Ouvrages
de la S~ae des Probabilifles. En 164) on
Vit parome '.CI. Théologie morale des Jéluites
par M. HallIer, qui compora cet ouvrage il
la re,co~m~ndation de plufieufs Evêques.
Le Je(ulte Pmtereau dans (a Replique inti·
tulée, Impoflurts &- ltnorllnas , & Nicolas
C,aufJi?, dans (on Apologie de la Société,
défendirent le Probabili(me.
En 1646 le bienheureux Jean de PaJarOl
écrivit fa fameu(e Lettre il Innocem X:d'auIre part A mOllle
'
Efcobar pour faire un
,'c ~parr au P
',
'
robablhfme,
publia
{a SOlHme,
qu ,1 c<>mpare aucinquieme chapitre de l'A·
f" j'
ooealypre, G regoire de Valence , Varquez,
Suarez, Molina, font les quatre animaux.
Il nomme enJùite les vingt-quatre vieillards,
dont douze embralT~nt ordinairement l'opinion affirmative, & dOl11e la négati\'e. Cet
Ouvrage réimprimé quarante toi~ dans un
petit nombre d'~nnées, & re çu avec le plüs
grand applaud.trr~ment dans la Socil!té, excita l'indignation de tous ceux qui avoient
du zèle pour les bonnes mœurs.
Dans ces t~mp-Il, l'UniverfÎré de Lou"ain, ~ui avoir ete entraînée par le torrent,
u\'int a la Caine D oll:rine. Le famelL'C S)'nnick, préfidant à une Thèfc Oll l'on fo utenoit le Probabilifme , qui étoit l'opinion de
la Faculte , fut pou(fe par un jeune Bachelier dans l'argumentation, & terraffé par un
DoHeurqui Ce mit de la panic. Il commença à Ce défier d'une opinion embraJrée trop
légerement; les Lettres de Montalte, qui
pa...-urem en J651. , & les Notes de Ven...
drock acheverent de lui deIT1 1er les yeux:,
&l'Univerlité de LO\l\':.in Jpura (on en{eignemen,. Apo!. des Lellr. P,ol,inc. Leur. J 3p. 10J &> IIJ .
Les Lettres de- Montalte (j ·ent une rév.olurion pre(que générale. Les Curés de
Rouen &de Pavis s'cleverent contre les corrup,eurs de la morale, L'AŒembléc du Clergé de 16)6 , folEc itée par leurs (çavans
Ecrits, fit imprimer les Infiruél:ions de Saint
Charles aux ConfefTeuf~, pour commencer
à mettre une digue <lU rorrent.
La même année, Alexandre VII recommanda aux D ominicains de prendre les arm", co ntre la morale relâchée, Le Chapitre:
�f 1'1
.. énéral de cet O rdre en formà le Dec",.
qui a été fidèleme~t exéc~té.; ~ tandisqu'ik
montoient en chai re & ecnVOlent de toule
p art contre le Probabilifme & les aUtres
erreurs dans la morale, J cali Pi rot , JéfuÎte,
publia en mil (ix.cent cin q u a~[e-fix I~n, Apologie des C afmfies ; ell e tUt eenluree pal
plufieurs E,-êques & par la Sorbonne en
1658. Les Proyinciaux des Jéfilites lCtil'j_
r em à tous les ~upérieurs une Lettre circu~
laire la plus in juricufe qu'on puitTc imagin er contre la Faculté de Th eologie. Honoré
Fahri, en 1659, vint au fecours du mal.
h eureux Apologifrc, fous le nom de Smbroch.
U n autre JéCuite, .ppellé Moya, fi, imprimer en 1660 un c:uvrage infàme 1 follS
l~ ncm d"Amcdrus GUl1Ilfnœus. La Sorbonne
k cen(ur.t en 166.~ . En 166) \'ingt-~u3!re
E,-iques , qui ayoient ccn/llré Ic~ C,luifl!5
& leurs Apologies , recoufIlrcnc au Pape
pour le filpplier de prononcer. ~Iexan~~
VII condamna en 166) vingt-hOIt propo!r
tions, &~dix - [ept en 1666.
.
Ces propofitions étaient les ~t,S du Pr<:
babilifme, plutôt que le ProbabdJfme lUImême, l\.lais le Pape déplore, dans le corn- mencement du D ecret, l'aveuglement de
ceux gui ont in~rodui.t d~n~ l'Eglife un~~l
n iere d'opiner/urles IIltercts dt.: la.c~nLClel}
ce tout- .l- fa it contrai"e à l'Evangile. Ce
D;cret convert it qu elques Probablliftes , &
.
P11,"
entr'autres le Cardln"l
J.:I \ jCin " cl ont la
fi
.ré':l'<iB:ation , d~favouée par les Jéfilltes! e
3t[cftJe par leur Général GOIlZ:JIc7. fJJ;:alde, autre ] éfuite, J~ rél.racta égal~meJ1! ;
f', f
mais la converfion la pl us rem arqu able fut
celle du célébre Cardinal d 'Aguire, Béné_
diélin . on peut voir dans fa préface des
Conciles d' Efj>agne, quel hu le zèle de plll_
fieurs Evêques de cette Nation contre le
Prohabil î(me. T ous les Ordres religie ux, ou
étaient dép déclarés, ou Ce déclarerent contre cette erreur; les Jéfuites demeurerent
dans J'endurciiTement, Apol. du Provinc.
Lm,. J , p. 10 2 &> 10 J.
Mais l'état d~s cho fes dema ndant un au..'
tre plan de déCenfe , ils n'eurent porm de
meilleure refrource, que de répandre [ur
leurs adverfaires le vernis de J anfénifme &
de Rigori[me. T erille fut le principal Auteur de cette impolture ; CaramueJ, qu i
avoit fait ligue avec la Société pour le
Probabilifme J avoit eu la même idée. Cette
dangereufe' imputation étoit très - pro~re à
intimider une partie de leurs adverfaues ,
&à décrier l'autre. luCques - là ils étoient
convenus de bonne foi de la nouve2.uté de
leur origine; ils crurent alors qu'i l importoit de fe donner une généalogie plus ancienne; ils calomnierent les Ecrits de trèsgrands Saints , pour feindre qu'ils avo~ent
penré comme eux, & Terille remo~ta JU~
qu'à la Sainte Vierge, qu 'il préte ndit aVOLr
ufé du Probabilifme dans la recherche de
fon Augufie Fils. Concina loc. cil. p. ~95 ..
Ce T erÎlle a été regardé comme le Patn afche des Probabilifics modernes.
Parmi ces modernes , les uns s'étudient à
faire croire que le Probabilifme n'eil pas 1...
doUrine propre de la Société ; & par une
bizarrerie remar'luable, ils déCendent celt~
�r~6
.doélrine, & Yeulcn ~ Lcarter de la SociCn!1t
-rep roche de l'adopter en C0!'P!.' Les autres
dJ.clare llt nettement que la Société efi decidée pour ce te 0l?i~ion , qu'il,5 appellem
benigne, pa r oppohtlon a~1 _fentl~em c~n
train! , qu"ls appellent opinion ngoureule,
fille du Janfénifme.
En 1659, Et ie nne Defchamps (e joign_c:
à H onoré Fabry pour ?éfendre laSocielt,
ne le propora d'autre ob~et clans fo n ouvrage
intitule , Queflion de Fila J que d~'p'r?ul'er
qu'on avoit to rt de prendre la SO,etete afar'c & qu e le Probabililme ne lUI apparlieDI •
li ,
,
'f'
\"
. t cn propre: il tut Te ut\: par m,enl
~~;onius. Danièl a pris tà défe nte en 1.~?4;
il marque auta nt qu'i l peut,le, Pr~habdllme
pour cacher fa laideur; mais Il I~~~e enl~e.
voir arTel. clairement que la Societe ne]a·
bandonnera jamais. Lacroix, Fibus & plo·
fle ~rs autres tranchent le mot, & c~m'lf\
nent Ollverterr:ent que ee tt: d~~nl!e .~.
celle de la ~oci élé . Comme c cil III le pOI_:
capit::: l à di(eute r, il fauI e~trer plus mEJ
.dans l'inté rieur de la SOClctc~ .
..
A Mutio Vitelleflhi, ennemi dc~o~:n:~
relâch ées avoit ru ccédé en 164 1 \ Ir:' .
Cara/Et ~rand Probabilil1e ; c'cR IlIr' 'P
, ~
.
Ir.' cl Thomôls JCf
charmé dc::.prcl11lcrs
euals
C . 1.
" lent d'lJ.?,nes cl li l'Leu , UIO('
hourin qUI ctO
•
,
.
~ les melrt:l
don:1:t de mettre au Jou r, ur 1 D ~,,'
.,
r
d ou\,r;l0C
(ur 1ed p~
"
pnnCJp~s, I on gran
.
0
loguC' di"ilè en di" livres. AFo (f.' .,
'
1,i1lC. Lear,
2, pPg. 63, Tmil bur. FrlX JI. 1
Dua L
.
mbre de
Blanchus , Hfuite, du pe~~t nlo, h' {~t
.
" <1. V1tcl cie l,
ceux qui avolent
0 hCI
•
J17
,obligé de fe marquer ious le nom de Ct1lfr
,didc Phi/alleue, pour attaque r le Probabi_
lirrne en J 64 2 , dans le tems que (es Con{rcres travailloi ent 3\'CC le pius d'a rdeur à
l'amphfi~ r & à l'étend /e.
Pîccolomini qui lucceda à Caraffn, n'eut
qu'un regne fon court ; cc fut jous GO{Vi'l
Nic~el ~on. !ucc~ffeu r ) ql1e les J élu ite ~, après
aVOir fau Imp n mer le (candaleux Ouvraoe
de, T~mbour,i n fur ,le f?écalogtle , dans l~s
pnnclpales Villes cl Italie , crurent devoir le
(aire imprimer en Fran ce , pour br:lVer les
cen(ures des Ev èqllCS & de la Sorbonne.
Ce Livre pe rnicieu x , qu i le dj(pute .1 celui
d'Efcobar , parut à Lyon avec j':lpprob~ltio n
de Theop hile Reyn,ud & de Charles du
Lieu en 1659; il fut cond.:tmné la mtme
année pa r le Cardinal de Rets Archevé_
que dc ParÎs, à la pourruite d.~
Cle rgé.
Jean-Paul Oliva, élu Cn 166 1 , da:1S la
onziéme Congrégation, Vicaire Général de
Corvin Nickel, avec future (l'ccelhon faVOiua conflamment le Probabiiifine: cc~en
da nt ce.tte Congrégation voulan t obvier aux
mauvaIs bruirs qUI (e répandoient contre la
Société , prit des rnefurcs d:ms le Decret
2~, p. 64'2, pour qu'on évitât de donne r
p~I(~. Il efl: rccommtlnJé pu ce DI.'cret :It)'(
Je(uues, de ne pas mettre au jour Jilr Je
champ tOut ce qu'on trO l1\'e prob~ble, &
fur;tollt de ne Ja mais do nner pal' écrit ce
~u on ~~ Ve nt point ~trc puhlic. C'ell: Je
tohabllJfme d iri ~é avec prudence.
Les Decrets d'Alexandre V II , cn 166 5
&16 66 : n'empêcherent point Honoré Fabry
,de publier en 167 1 , avec l'approbation du
ion
�p8
Général, & avec une foule d'attefiatiom'
fa grande Apolo gie latine, dans laquelle ", '
ini éré "Apologie du grand ouvrage de Ta~~
hourin. La même J.nnée Sotuel, dans (\ln
Catalogue des ECfivains de la Sociéte
dreflà des autels aux Probabiliflcs: on;
rapporte avec complaifance que T ambou.
rin a vû imprimer vingt fois pendant fa "ie
fa M éthode pour les. Curés. Ce C"alogo.
ell approuvé par Oliva. Apol, da PIOI·i".
Lm, 2, p. 6) & 64,
En 167 ; François lops avança direrfn
propoutions, qui furent condamnées pu
l'Evêque d'Arras. Le feu de, diCpute, ,'al·
Juma plus que jamais en Flandres j & en
16791'Unive rlité de Louv.ind/pularol",.
nellement au P ape, pour obtenir la condamnation de diverfes propofitions. ~~
xante-cinq propofitions furent cenfu r~e5 k
I l M.i 1679; & pour le coup le Probl·
bilifme en pedonne fut condamné dan! Il
matiere de s Sacremens , & dans toU( ct
qui concerne la foi, la guerre, la médeciD~
& la matiere bénéficiaire; en un mOI, wt~
d oél rine fut con damnée à l'égard de tOUS
les préceptes de la {econde table.
Voilà donc cent dix propofitions (otdamn ées par trois D ecrets fucceffifs. MO)'l,
Ca{nedy, Cardenas ont répondu qu. l'
P ape n'avoit point prononcé comme Chtf
de l'Egli{e, m ais comme Chef du Trib"aI
de l'In quifnio n.
Le Pape Inno ce nt XI, depui, (on D"
cret de 1679, avo it fort à cœ ur de reformer la morale des Jéfu ites; la Congr 3'
lion XII, où fut élu Claude de Noyd',
1NI
•
ft,
rut tenue en 168" & l'on ne peut doutc~
que le Decret 28, p. 65), n'ait été fait
pour donner au Pape qu elque fatisfaélion
apparente. Il rccomm,\nde d'en fei gner en
loutes F~cultés les opinions les phu, ~ûres ,
& ce qUI eft conforme aux C onll:itutio ns
P: 4, c. 5 , ~. 4, lnjl. Soc. t. l , 38S ; o~
ajoute une défenfe de publier aucuns Livres
p.
en faveur du relâchement.
Le Jéfuite Terille nous a donné la cief de
cc Decret en expliquant celui d'Alexa ndre
VII: lor{qu 'on défend, dit-il, l'en{eigne-
~cnt ou la doétrine diretle de qu elque opi ...
relachée, ~n ne défend point la doc ...
tnne rellexe, qUI prouve qu'eilC!s fom pcr..
~~fes d<1n~ la pratique comme probables,
ihiJ: Concma , t. 1'l ,1. 3 ,diffirt. 3, p. 38o~
&diffm. 4, p, 44.4· C'elllà le gra nd myfthe do Probablhtm~ j celui ,<{ui condamne
rle bouche une doétrine, fe rclerve d'o piner
pour fa fù r~té ~ans la pratique par un juent, rHlcchl (ur la m ulti tll de des garans.
n n efi plus commode pour avoi r tous
lésnonneurs "de la morale rig ide, & tous
les profits de la morale relâchée.
Pen~nt' l'intervale 'lue nous venons de
parcourir, la Société élevait dans le rein du
Probabilifine Ufl adverfat re redoutable de
cene ~oéhjne. Tyrfis Gonzalex, après avoir
r~h ave c honneur une Chaire dans l'Umverfité d; Salamanque, la quin3 en 166 )
P?UI' fe devoucr aux fOIlElions du {aint mi~Iftère. li s' .pperçut dans 1. Tribunal des
mconvéniens de celte Joar;ne qu'il ~voit
~umé. dès (a jeuneJTe, & il 'j, 'occupa de ces
él\exlons lu Cqu'en 1670 : il employa les
m,on
r:
Z
�{30
trois années fuivantes à compo(er un Traite
t héologiq ue, p o~~ prouve r que ce n'en
point un e probabilité cembattue , mais la
vér ité, du moins en tant qu 'on croit 3\'ec
Ji'. udence la reconnaître, qui
la regle des
Ina.urs. Et co ~me il crai~noi~ q~e. le (en ..
timem contraire ne parut defimuvemem
en
do ~,é par la Société, li quelque Thiologier, n~ levait le mafque pour j'attaquer)
il r(folut de dédier fon Livre au Génétal
Oliva, & il l'envoya à Rome en 167]_
Le GéJ.élal nomma cinq Théologiens;
un FJarr.é.I.d, un Itali en , un Allemand) lin
François & un Efpagnol : ces cinq Revi.(eurs condaulnerent l'ouvrage d'une voix
unanim e , comme conte na nt une doéhine
trop rigide & trop appolée à la manière
douce dont il co nvient de mener les ames
à Dieu. Cancina , ihid. diffirt. l , p. 3°1.
En 1676, T yrGs Gonzalez recomm~nça
à profefler ~ Sal~manque; il crut .\'olr le
doigt de Dieu; 1) (e flatta de fOUir, dm
cette carrière d'un peu plus de "bene pour
la défen(e de la bonne caufe. Mais (Crie
idee de vocation de Dieu n'étoit qu'une
rêve rie J (uivan t Segnery ; & le vrai mo~if
qu'on avait eu de retjrer Gonzalez ?e5. ~if.
fi ons, ,'efl: qu'étant fet'l:aœur de 1Opl~IOO
rigid e , il refufoit mal-à-propos J'ab(olu~lo~
n eil bon d'ob(erver que ce Segnery etolt
J éhlire, & qu 'il éc rivoit fes Lettres en 1693.
fous le Généralat même de Gom.ale7.
Cependant le lélé Profe{feur de Salama~
qu e n'ofoit rien avancer co nt~e le ~r~~abi'"
li(me; il n 'y avoit point de lo~ prohlhltlèc,
~xl'reJTe d'ln, 1. So,iétt, mais une efp \.1
fl'
Be loi tacite, que pedo nne n'ofoit enfreirf.:'
dte, Tel é,oit l'état de la Société, après le
Decret 22 de la Congrégation X I , & les
DccrelS du Pape de 166 5 & de 1666, T ou t
Jé(uire enCeignoit librem ent J'opinio n qui
fai(oÎtgérnir le$ou verai n Pontife & J'Egli(e;
aucun n'ofait (e déclarer l'our la faine doc_
trine.
GonzaJez fit quelqu.es efforts inmiles pour
l'idition de Con livre; il abo nn ait pour
qu'on lui permît d'inférer dans le 4 e vol. de
fa Théologie fcholafiique,hui t propofitions
qui [ont d'é ternel1e véri té, ibid. Co ncina,
p. 3°4; & il comprit enfin aue ra doélrine
dêplaifoit en fubfi ance au Général & aux
Théologiens de la Société,
En ,679 , le D ecret d'Innocent XI ayant
." publié en Erpagne, le Légat du Pape
lui écrivit tOute l'hifioire de Gonzalez. Inn o_
cent Xl joyeux de cette nouvelle, donna
ordre au Légat d'e nvoyer au plutôt à Rome
nnecopie de ce manu(crit; ce qui fllt promp_
tement exécuté. Les Examinate urs commis
par Sa Sainteté,ne fu rent point des JHuites :
l'Qu\'rage fut approuvé &: applaudi j un des
Examinateurs aurait vou lu feulement un
peu plus de ri gidité, & un autre plus de
dêveJoppement po ur rejetter de fau{fes pro.
Mili,'s , ibid, p, 3°5,
Le Pape ordonna à Gonzalez d~ publier
(on livre, par Un D ecret du 26 Juin 1680.sui ~fi rapporté par Concina, ibi.d. p. 3 18 •
Il enJoignit au Pro fel1èu r de d éfendre avec
ardeur & avec intrépidi té (on fyfi ê.ne, &
a~ G.é~éral de veiller à ce qu'aucu n Jéfuire
".~~ml'lt pour l'ppinion contraire; ni l'ua
~ 1autre ne fut exé,uté.
Z ij
�fp
Gonzoiez fe défendit (ous différens pr!.
textes, & en ~achant toujours au S. Pete
la vtrirable ration, qui était la (oumiffioll
au Général & à la Société. Le Générn d.
Noyelle mourur en 1686 : la Congr,!,_
tion Xlll lut alTemb)ée; & le Pap., qoi
s'était apperçu de la con(piration générale \
voulut abColument que Gonzale1.
mt élu:
Dieu vous a appellé à cctte place, lui dit-il
après l'éle&on, pour faire enCeigner chili
les Collèges de la Sociéré la dollrin. d. Ir
plus granae probabiliré, qui ell préfer!. p.
le Saint Siege; il lui recommanda en même
tems d'établir da ns le Collége Romain ua
Profeffeuf qu i fùt dans les bons principes
{ur cette matiere. Le Général nt venir d'EC.
pagne Alphara; mais les oblhcles Ce muhi·
plJercnt ft fort, qu'Alphara n'o fa anaqun
dans des thèCes le Probabilifine.
Cependant la Congrégation XlII con;.
nuoit Ces Ceances; le Pape & 1. Gineral
réunirent leurs efforts; :3 réfillance fut pur.
qu'invincible, & tout ce que put faire le
Cardinal Cibo, Secrétaire d'Etat, envoyé
exprelTément par le Saint Pero, cc fut d'u..
racber à la Socié:é le Decret 18., p. 667,
qui !olere enfin rcnfeignement de la faine
doéhine, depuis long-tems interdit, .
.Le Papc en voulolt beaucoup pl os ,aJfl~
que nous l'apprenons du Mémoire préf€nlc
à Clement XI, en 17°1, par Gonzalet;
m ais il fallut fe c::mtenter de cette loh!ran ce qui indique aerez. clairement par elle..
m~me , & par la répugnance qu'on eUI à
l'accorder, le vrai fentiment du Corps.
On s'auendoit [ans doute d voir paroÎtf(!
fll
.nfin le Livre de G o nza le., ~ l'ombre de f.
place & à l'appui de ce Decret. Ce ne fut
que cinq ~ns ap rès, qu'il o(a rirqucr cette
entreprÎle, & avec to,us les adouciflemens
que la reli&i o n put lui permettre. Les cinq
Affinans le fouleverent , en apprenant
qu'on préparoit l'édition; ib lui demanderent par un mémoire de le fupprimer t
foit qtt'il fût imprimé en tout, ou en partie.
Le Général, les remerciant de leur 2èle t
déclara qu'i l n'étoit plus te ms d'arrêter l'impreffion; offrant de faire paroÎtre l'o uvrage
fous un autre nom qu e le fien, pourvû que
te fût celui d'un ] éfu ite, & permeH3nt toute
(orreaion de politique & de convenance t
relativement aux circonfiances.
Peu de jours après, les Al1ilbns repliquerent par un Cecond M émoire, ils infifloient (ur-tout à ce que l'éd ition
rupprimée rur les lieux, & qu 'il ne parût JU cun exemplaire à R ome. Le Général répondit que c'étoit faire le dernie r outrage:
.1.Société & à Con Chef, que de condamner le Livre rans le lire, qu'a près un pareil
éclat on ne pourroit plus douter que la
doarine contraire ne fût l'opinion confiante
de la Societé.
La fermeté du G eneral engagea les
Affifians à préfenter un Mémoire au Pape
pour annoncer de orands troubles dans la.
Société, fi le Li vr: paro iIToit . Le Géné ral
demanda qu'il fût examiné de nouvcatf par
Une Congrégatio n de Cardinaux &. de
Theologiens . Cetoit ce que • les J.éf~ltes
cr;l.1gnoJent , ils voulurent tramer 1afbl:e
'" loncueur, en fu ggérant au Pape de dlf:
mt
Z iij
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34 1
férer IUlqu'à a tenue de a Congrégation
des Procureu~s , où devoit fe former un
orage contre le Générai,. que la proteého D
décfa rée du faint Si~ge & de l'Empereur
détournerent. Enfin l'ouvrage de Gonzal ez
vit Je jour à Detlingen en 169 1 , & il fut
imprimé à Rome ,en. 1 694. C'était en 1693
que Segnery eCrlvolt des Lettres <luJli in.
jurieufes au Pape, qu'à fon Général. En
16 94 , D anie l entreprit de nouveau, en
France, la défen{e de ), Probabilité; il fur
réfuté par Michel Petitdidier, Bénédiélin.
En 1697 , un J,,{uite d'Erpagne publia
contre (on Général, fous le nom de Fran.
çois Perea, le Livre in titulé: Lydùu IJpÎl
nantÎJ
antiprob.Jbi/ifini. L'Arremblée du
Clergé de 17°0, condamna d'une maniere
tr ès-précife l'opinion que .Ia Société avait
ouvertement préférée dan" 1.1 Congrégation XIII; mai! des Evêques FrançOIs ne
lui en impofent pas: elle refiJ10ic depuÎJ
long-tems aux Papes. Les Œuvres morales
de Gobat turent imprimées en 1700, la
Douai. On réimprima à Cologne, en 17°1,
le J ugement théologique de Cardenas, &
la même année Gonz~lel (e \'oya?t à.la~
de (a carriere , préfenta un Memolre:il
Clement XI , pOlir le {a lur de la Comp"
gnie de Jefus , pro i!1colutnitùre Socitt.1/IJ
;,Iu.
11 expo(e, d'une maniere touchante, les
combats qu'il a efTuyés pour la d é toum~r
d'embraO er Je Probabililmc comme religion , db ampleElOldo Probnbilifrno pro nli~
giolle , & ùe la même maniere qu'ell: a
adopté la fcience moyenne. li con;;olt 1
tH
llir·il, pluueursJéfuites , gens de mérire;
qui fom perfu.ad és qu'il a rendu un grand
{ervice à Ja Société; mais on les accu(e
d'être courcifans du Général. Une foule
de Jéfuhes l'accufen t lui - même d'avoir
exercé une odieufe tyra nnie contre le (enliment intime du Corps; on lui reproche
d'avoir extorqué par force le D ec ret 18 de
l, Congrégation X III , qui tolére la {aine
doarine, tandis que ce D ecret a été fait
par ordre exprès du Pape qui en vouloit
davantage. On ann once fans ménagement,
que le Probabili(me triomphera après (a
mort, qu'il a été & (era toujours la religion de la Société; ce qui donne lieu de
craindre une guerre intefiine. Il implore
(aSainteté pour con(erver l'honneur de f.l
Société, & la conjure d ordonner ::lU)!
Supérieurs de veiller à ce qu'aucun Jé(uÎte
n'enfeigne rien dl! contraire <lU fe ntiment
.dope; par le Iain, Siéloe. L,bd'. jùpp. obi.
S. D. N . Cltm(nl. X ,ùpud Com'Inttfn ,
1.12. 1. J. d1f. 1. c.8. p. no & 1<9.
La réptmlc fut que les Supérieurs ne
pouvoi.ent rien {ai re de plus agreable à là
Sainteté, que de donner tOllS leurs foins
pOur qu'on s'abttinr de foutenir le libre ufd.ge de l'opinion la moins probable & la
moins fûre, le faint Pere étant per(uadé
que cela eft: de la plus gra nde importance
tur l'honneur & le fallit de la Socicté.
fancolin " écrit en J 706, Fr.lnçois Perirt
en 17I?, Ca{ned i en 1711 ; & ainli de9
autres Ju(ques à nos jours .
Dans cetre tradition (uivie de Probabilifme) on trouve quelques Auteurs JéCuites
Z iv
�fl6
qui l'ont combattu.ComÎtolus étoit UnTh~o,
)ogien ~'un mérite fupérieur , & d'une éru.
dition protonde: Lac roix obCerve qu'on ne
1'avoit Jamais honoré d' une Chaire de ThéolQgie ; '{'On LivIe n'a été imprimé qu'une
fois. Les éditions des E{cobar , Tambourin
B ufernbaum, (ont innombrables.
Blanchus',
.
il qui l'on ne permit Jamais d'en(eigner,
a été obligé de Ce cacher (ous le nom de
Candide Ph/Laltre. MIchel Elizalde raconte
llli-même les' tribulations qu 'il a éprouvéas:
Cal1Hfgo a été vexé comme JaotèniRc J &
le Généra lat a garanti à peine de la tempête
Tyrfis Gonzalel.; en voilà plus qu'il Ile
faut pou r conno Ît re quel a été le fent iment
dominant de la Société.
Si l'on veut remonter aux caufes de cet
invincible attachement au Probabjlifme, il
faut les chercher dans la nature & les effets
de ce fyllême.
L 'opin ion probable efi un confen.teme~t
donné à un fentiment qui nous parolt aVOIr
la vraifemblance de la vérité; ce co n(ente·
ment eft déterminé, mais il ell: aq:ompagné
de la crainte que le (entiment oppo(e De
{oit v..!ritable. Cette opinion a pl:Js de CO~.
fiG.nce sue le doute , puifqu'il y 3 dl/.
une préference donnée a un Centiment ,
mais cet te préférence combattue par une
crainte qui eft réelle & non pas {impIe:
m ent fcrupuleufe, n'eil: point fixé~. CelUI
qui ne s'arrc: te point à un e op inio n con~ue
la croyant (eule véritable, ell: encore m·
certain. Doit-on otgi r dans cet Etat au ~J."
zard de violer un précepte à J'ob{ervauon
~uquel on croit probablement n'être pas
f!7
? Nullement, il faut prier, examiner,
s'éclaircir, & fi l'on eil: forcé d 'agir avant.
tt:.tJ
que d'avoir {ur monté une crainte lég itime ,
il faut embralfer le plus lur, qu and même
J'opinion favorable à la liberté feroit pl us
probable, Fnpuzn in C. innitarif 8 dt Confl.
/.1. n. :128.p. 49.
Tant que cette crainte {ubfifte fur des
motifs qui ne font ni fri vo les ni m é prifa~
hies , on n'a point cette cercitude morale
quiell nécetTaire pour ne point pécher. La
cerl itude morale n'ell point la démonil:ra_
tian évidente de la vérité; mai s elle ne doit
être balancée par aucune confidération qui
loit de quelque poids. On ell .ffuré d" ne
pêcher pas contre (a confcience, lor(que ,
(uivant une opinion probable , après un
examen prudent , l'on ne trouve rien qu i
pui[e nous porter à fuivre celle qui lui ell:
oppolée. Théol. mor. de Grenob. trait. 1.
ch. 4· p. 51 . La certitude morale n'exclud
point toute (orte de (crupules , elle les
furmome, non fimptf fcrupulos omlUs abjicir,
fufficû ut COlltemnal vtl [upUll. Gerfon de
COnfo!. Théo!. t. 4. tit. 1. p.
Que fi les deux opi nions nous paroilfent
{ondées {ur des rairons égale ment plaufihies, & fu r des garands dont Je poids ell:
égal , c'cfi ligne que notre entendement ne
{orme aUCun jugement ferme & arrêté, &
que l'efp ri t
entiéreme nt flottant, en un
IllOt, ,'efi l'état de doute d,ns l.quel il
liut prendre le parri le plus /lIr.
Et à plus (orte raifon devons-nous prendr~ la rOUte la plus rore, lorfque l'opinion
qUt favorife la liberté contre le précepte,
'7'.
en
Zv
�fiS
& qui eft par confequenr la moins lûre:
paroÎt encore la moins Piobable. Ces
deux points {ont nettemeatdéC ldés par l'AC.
1èmblée du Clergé de 1700. Proc. verb. de
l'Afremb. de 17 00 , p. 5 17 & \l8.
Les Probabjlille::, foutiennem au (on.
DOUS
traire, que dans Je concours de delLx opi.
nions, dont la moins probable fa variCe la
Hbcrté contre le précepte, on peut prtt~rer
celle-ci, quoique moins probable OC moins
tùre. C'eft le {entiment de la
Soci\:t~J
qui
{:ontentit avec pClDe dans la Congr~gatjOIl
XLII. à tOlérer l'enCeignemem contraire;
tolérance dont il n'a guere été permis d'ufer.
Ce qu'ils entendent ici }Iaropinion moins
prebable, n'elt pas celle qUI dl regardée
comme relle par Wl plus grand nombre de
Doc...qeurs ; car comme les probabilités (oit~
refj)eaives, fuivam le J étrJ: de connoifran~
ce!> & de lumieres, li fè peut qu'un homme
éclairé donne, par un jugement trt-s~tâjn,
la préférence à ravis du plus petit nombre ,
aypuyé fur des radons pius fO,lides., IbtJ.
Concina, p. 3 l J. Gonz.llez n en <luconvient pas, mais il ne ve.ut pas que l'Age~~
fe détermine pour l'opinion qu'il reco~n(lJ[
lui-même la moins probable, & qUI dl:
en même-tems la mOlus fûre ; & c'eft là le
crime que Segnery lui reproche, & le fuju
du mécontentement de la Société contri:
lui.
Il eft: donc licite à tout homme, fuivam
les cenreurs de Gonzalez, c'ett-à-dire, fuivant le vœu général de la Societé J de s'ê-
loi~ncr du pr~cepte , en .l(;i{~nt ~Olltr~, r~
,cnl.è:ence qw 1ol.!.tclt..: pO".. r lobkr.éIl t..;n ,
5
ile (e di(pen(er du 1.?ùne, par exemple quoique les rairons qu'on lui donne pou;
l'en dilpenfer ne hu paroiffent pas d'un
poids égal aux raÎlons contraires, ni même
d'un &rand poids. Il {uRi, que l'opinion
relâc?ee ait quelque probabilité ; car ces
Cafulil:e5 fe ~?ntentent, pour la plûpart,
de la prob.ablhté ,la plus légere, foit in trin{eque, fOlt cxtnnfeque; & quoique ces
probabilités légeres {oient formellement
conda~ nées par le decret de 1679, ils trQtIvent mille moyens pour éluder cette ccn{u~e J Coit par des fllbtili~és fchol<tt1iqucs ,
(Olt ,e,n don ~J.~t de la co~{~ce à des prohabilites qUI n en ont pOll1t, foit enfin par
l~ prét~xte de la Iléce~lit~ qui augmente,
Ment-Ils, dans certaines ctrconltances la
probabilite. La Croix, J. 1, dt CO T'fi... n, ;66.
~~ .appeHe pr?babilité intrinfeque, cene
1
qui reluhe de la force des rairous ; extrÎnrepIe J celle qni s'appuye (ur les lufrrages des
Doéleurs.
Il n'y a point d'homme 'J.~e à <fui l'aoIO~(~ réunie de l'luGeurs ~rJ:1ds hommes ne
f~e ImpreJTion ; mais l'abus que les Probabillfies ont fait de ce principe, n'efi pas
croyable. T rois ou quatre Cafuifies du
commun J ou un {eul Dotleur grave- J ftlffi{em pour rendre une opinion proùable,
felon eux; & quand les raifons du O ocleur ne me fatisfcro ient pas, ma con.f",jence
pe~t . être tranquille. Il me parolt que je
doIS Jeûner ou rellituer; Vafque-z qui en
~aU,t ml~e, ou ~mll'cL qlli cille phénix d es.
Theofoglens, m cn difpenfent; J'abando nne le poicep .. en 'oute {ùre,é. Le fonds de
Z Ij
�f46
ce fyfiême en de ne compter pour ri.n 1.
cri de la propre conlcience, quand elle
porte à l'accomplilTement des de\'oirs J &
de Je compter pour beaucoup trop lo~
' e li e nous porte au crime.
'
qu 'étant erronee
On père au dehors de foi-même cesfones
de probabilités. On n'examine point ce
Tauon
que la
naturelle diae Jo mais ce que
penfent Suarez & Bufembaum. Si je d.meure ,en fuIpens par le conflir des rallollS
& des autorités opparées
ie ne
Jo
on m'alTure qUl
fuis point dans le doute Jo parce que
Je juge décilivement & certainement qu'une
opinion (outejue par Suarez efi probable.
Si J'évidence même me paroît êt.re conue
ce L1meu~ Doéleur') je (ens la fau./Tcté de
~ette évidence; je laiffe à l'écart mon opinion direéle, & je demeure convaincu pu
un jugement réflexe, qu 'un T héolooien plus
fçavant & plus (.lge que moi a réfolu des
difficultés que je ne puis vaincre; & comme
fon opinion efl: certainement probable 1 je
J'adopte dans la pratique avec intrépidité.
Judico 'luidem opimonem iflûmm dfo foipm J
'Juia (IlfUn hoc mi/li incertum tfl ) & ûliWTtS
mt fopientiorts, tjlÛ opù;Îoftun po.Uùm ft!.
Jeu cutù probaoi/"n, dicunt i/fùm tffi w.
Tam -' ego IjliOild h.mc OptlûlÎontm, mt Je.
commod.100 il/is -' {; imeTe.l prafcmd'lm J
Jirdl,z opjllio~e me'l. Il.:z tzi,fobl/( unrnl
Azorius) Vafquez , Leflius, &c. Lacroi.l ,
1. 1 de Confcicnt. n. 377. Voyez Notes Je
Vendrock filr la Jett. 5, p. 71. Tamour. in.
D rcol. /. 1 -' c. J -' §. J -' Il. f.
Ce principe fécond el1 d'une reffource
OIdmirabJe i.,iJ fe répand furwul i il
Je
ea
•
H'
rempart de toute licence -' Celo n Gonzale%'.
Non-feu lement on peut (uivre dans la prarique )'opinio? la plus I~rge & la. plus corn ..
mode' mais Il eil pt!lhtllS de varler dans le
choix ~ fi la légitimité de la perception d'un
droit ell comefiée -' je me fais payer comme ColJeéleur ; & demain devenu redevable ,ou même aujourd'hui) étant marchand,
je me (oulhais au payement. T~mbllr. /. 1,
in Dual. c. J, §. f) Il. 1. LacrOIX" dt confc~
1.1 J n. 37"
Un Dircé'teur peut varier -' & répond re
tantôt {elon un fentiment -' & tam<>t (elon.
l'autre) dès qu'il les croit probables ; il faut
feulement éviter de varier par écrit, parce
que les {oibles fourroient s'en (candaliIer.
Sanch. in D c:ca . /. ') c. 9 -' n. 'g.
Si l'on d;(p"te (ur la légitimité d'un con ...
trat que les uns réputent ufuraire & les aurres non' le même Confelfeur abroudr3 Je
créancier'qui reçoit -' & le débiteur qui déDie le payement.
Un Pro1èlfeur diélera dans des cayers -'
par une néce{ftté pratique) les propofitions
du CJe~é, que d'habiles gens Ont. re~dues
probabl~s) il travaillera (ous m.alns a les
détruire confonnément à fon (entlmem par_
ticulier, ou à celui de. (on Corps.
Inte rrogé par un Evêque) on répondr~
fuivant les inll:mélions de S. Charles aux
ConfelTems & 011 (e réiervera de penfer &
d'en(e::'I'ner ~H'il étoit jeune lorfqu'illes pu....
hli•.
Un homme eXJmine s'il peut employer le
ftr & le poiron contre cebi qui prepare des
embûches llour lui ravir la vie & l'honneur l
�'4'
II s'y détermine, parce que cette opinioli
efi rendue probable par plufieurs auteurs
& le lendemain il fait un livre pour fou~
teni.r le fenriment cootraire; il tue, fuivant l'opinion d'autrui) & il écrit [elon la
1Ïenne.
Celui qui eft repouffé par fon Direéleur ,
peut recourir à un autre J & à plnJieurs (uecefTivemenr, jUfqUd ce qu'il en ait trouvé
un qui, par le poids de l'on autorÎt6, lui
{ourniffe un moyen probable cfe Ce dilpenfer
d'un pr6cepte qui J'incommode.
Lorlque la corruption du fiecle, qui aug-
mente fans celTe, exigera quelque relâche.ment dans la morale, deux ou trois Doct eurs accommodan::. (uHiront pour introduite
la maxime nouvelle dont on a be{oin dans
]a pratique pour retenir les pénitens: & fi
d'autres plus leveres écrivent le contraire 1
ce Contra fie fera un bon elfet) & n'empê~
chera pas que l'opinion devenue probable
ne farre difparoitre Je péché.
S 'jj convient de re{fufciter une opinion
relâchée) qui avoit vleilli) il n'ell pas necerraire de J'adopter; il {uffit, en traltam la
matiere, de la rappeller, en dif.1nt qu'elle
eCt probable, ou qu'elle n'cCt pas improb.hie. On peut même {ans ri(que avoir le bon
ai r de la réfuter, en aR"eCtanr de citer les
Iloms de pluGeUTs auteurs qui l'ontfout~mlej
ce qui indique à ceux qui l'ignorolent,
qu'elle efllùre dans J:l pratique.
Lorfqu 'une maxime importante cCl trOp
Wrtcment combattne d;!ll f uu Pays., on pf!ut
en interrompre J'enfl:ignerntnt après ql!'elle
.. ét" rendue probable par UJl flOmbe< d Au-
, 54!
'.
feurs,& en co ntlnue.r
au br'
elOtn la pratIque!"
il n'ell pl us nécelTalre de Ce compromet~
ue, d'autres en Ont fait les frais . Le Pro ..
bahilifme augmente fans celTe fes richelTes ;
mais quelqueio is il les cache pour les mi eu"
conferver. O n reprend quand on le veut,
dans fes tréfors la doéirine meurtriere, le
péché phil ofohique, la faucre confci en ce ,
&. to ut le fyfiême de la morale commode;
lui (eul peut la mettre en œuvre, & lui
donner de J'aélivÎté. Peu de gens oferoient
(e prévalo ir de certai nes opinions relâ(hées J fi on ne dtkouvroit, il la Jumiere
de la probabilité , qu'eUes (ont ffiTes dans
Ia pratique.
Si J'o n demande à préfent pourquoi cette
plante venimeu{e, née par haz.artl chez les
Domi nicains, a éré li-tôt étouff~e dans cet
Ordre, & pourquoi ~ tranfplantée cheL les
Jéfuites, elle a pris de fi grands accroilTemens, & jetté de li profondes racines?
Cea évidemment qu'elle a trouvé dans la
Société un terrein plus difpofë que dans
l'Ecole de S. Thomas. Le génie dift-érent de
ces deux Ordres décide la quefiion.
Si Medina, li Lapez ont ét~ les premieT9
infcélés de ce pOdon ; li cl autres qui les
Ont fiLivÎs n'ont pû fe fauver de la contagion , c'cil: par Je vice d'une dialeéiique,'
~ui employoit J'art à g:aer la raifon. Il n'étoit pas poffible que J' Ordre ne rappellât
hien-tôt (es enfans fur les traces de S. Thomas, d'Alben le Grand, & de tous leurs
Patriarches.
Ii n'en efl: pas de mème des Jéfuites : un
régime arnbiticlU) une politi'l"~ rafinée"
�~f4
avoient pr~p .r~ les voyes au ProbahiliCm,'
& lorfque le haza rd le fit éclorrc ailleurs l
il trouva dans la Société le berçeau tou:
prêt à le recevoir , & l'aCyle d'où l'on n'il.
pû le chalTer.
Un Ordre qui a cherché dès fa n~r_
fance à accommoder fa doéhine au lems ,
aux lieux & aux circonfiances, qui veut diriger toutes les conCelences, bonnes ou
mauvaifes, domi ner (ur Ces amis , & lê
rendre redoutable à fes en nemis, ne pouvoit Ce pafler du P robabilifrne, Ce moyea
unique pour accommoder la morale avec
la cupidité, & la Religion chrétienne avec
toutes les fauffes religions, entre naturel.
lement dans le plan de conqu ête univerfelle, a".ch~ à l'lnilitut de cette Milice,
Il efi à croire qu'iJ étoit {uivi dans la pratique, avant qu'on l'eût développé & ri.
dui t en fyfi ~ me.
L'obéifTance a,·eu~le & fiupide, qui cft
la bafe du réoime
de la Société, eA un
vra i Probabilifrnc. Si je tàcrine mon enten·
dement , lorfque ma raifon dit que ce
qu 'o n me commande dl un péc hé, & lorS
même que j ';l1 cette e(pece de l.ert:icude
qui n'ell pas accomp agnée de J'évidence i
• li je préci pite l'obli{[ance (ans examen (ailtre l'opin ion plus que probable que le cor:-m andement
ill égitime, c'etl: par J'0pl'
nion probable que l'o béifTanc~ aveugle
m'excu{e ra du peché. Si l'on alo,u te ~v~c
Suarer., qu il ne (çauroit y av?" d é,,·
de nce C0mre l'ordre d'un Supéneur do8e
& p",Jent (1), dont l'autorüé cree l, plO( 1) Ad Qb,Jicndum pot!fl formari j/J dl'~
ea
fi! .
Jwilité, c'etl:-Ià le dernier exc~s du Pro..
b,bili(rnc,
Je n'avance poi nt cctte conjeflure au
huard ; les cinq Révife urs commis à l'examen du li vre de Gonz.alez. J reprHentant
toutes les Natlons jHuitiques , déc:larerent
nettement que fon fyflême contraire au
Probilbilifme , étoit incompatible avec 1'0béifTance aveugle exigée par S. Ignace:
t.u'
E% doOrinlt au/oris flquitur falfom
quoa
S. p, N. 19ntllÙM in rpiJlolâ dt obtJjtnti.i, Judie, Pair. R tvif G m t!. apud Con ..
ciflllm, c, 12 ,p. 7'J.
Ne foyons donc po int (urpris de J'attaJoCtl
chement incroyable des Jéfuites pour cette
do&rine analogue à leur regime , favo rable à leur ambiti on , conforme à. tous
les intérêts de leur politique J & qui ell le
rempart de la morale relâchée, par laquelle
ils prétendent atcirer les ames, premiere-:
ment à eux , & enfuite à Dieu.
En 1617 Mu tio Vittellefchi leur avoir
prédit que cette morale large {eroit !cur
p'rte: en 164\ Melchior Incofer ht d'mutiles efforts pour les enga~r à fe rHonner :
en 1649 on convim dans la Congrégatio n
lX, de faire un Catalogue des opinio ns
<lu'il feroit défendu de foutenir. Ce C atalogue fut publié en 16)1 par le {;,;néraJ
Piccolo mini , I nftit. Soc, t, l , p. 226 ; il
c?ntient trente propofitions th~ologiques ,
vmgt-quatre d'abord qui avolent eu pl,us
de cours dans la Société, & [lX enfwre
1'4 Sinnn. Suarez, b Rtfig,.. T,,,a. 7.1. 10. c. l_
' , 8, p. '!61. VOY" Note XIX.
�.146
prUume n'y avoir jamais é,é (o\l'e:
nues. Cela
aiCé à croire; car j'extrava_
gance de ces propofirions eil à peine COf1.o
cevahle.
lIu 'ort
en
Pamli les vingt-quatre, qui étaient apparemment plus répandues, il Y en a plu ..
lieurs qui paroutent aulTi abfurdes qulmpies.
On n'en{eignera p oi nt, du moins fous les
mêmes termes, que le Verbe pnÎlfes'unir
avec le diable,fuh lûs urmini.r non profir~ndl1.
Je laiLTe aux Théologiens à décider comment
on peut h abtller cette prop ofltio n pour la
rend re utile: celles qui (ont plus imeHigibJes
& plus pra tiques, font détefiables. !el en
la propot.tion dix-huit) que la ConfelTioll ,
{ans aucune (orte de ~ouleur, eIl valide ,
même pour les péchés mortels. Je me contente d'ob(erver que tout cc qlli eH condamné, eil dans le dernier excès d~ delire
ou de dépravation. On ne touche point àces
opinions relâchées, qui n'é toient que trop
relues dans l'uf.lge, & (fui atfligeo~ent I.'E.
glire; & cependant o n prend la precaution
d 'avertir qu'on ne cenrure aucune propofition, mais qu'o!t d~fend d'enfeigner celles
qui (Ont notées.
Cette défen(e
moins que ri en pout
les Probabi/ifies; elle a même des inconvénien s; car en a\'crtilTant que les propofi...
ti ons avoient été routenues , & même reçues dans qu elqu es Provinces jéfuitiques J
on commençoit à indiquer qu'elles pouvoient être probables.
En 1696 T yrfis Gonzalez, dont lacon(·
tance & je zèle inratil1able pe ndant un re·
gne de près de viJ1gt ~ns auroi, réformé Il
en
Sod',é, li elle n'eù{'l;é incurable, 6t dé~
libérer dans la Congrégation XIV, docr. 5.
p. 670, qu'il feroit fait un nouvea u Cata}o-
gue, & déclaré en même tems .'lue, la Société improu voit la morale relachee. Ce
n'en là qu'un mot dont chacun (e fait honneur : il s'agit de (çavoir ce qu'on entend
par morale rel âc hée.
Ce Catalogûe n'.} jamais paru: GonzaIez
en trop connu pour douter de fon zèle; &
quand on le voit, [u:: ans ap rès , implorer
Je recours du Saint Siége pour fauver fa
Compagnie de l'ecuei l des opi~i o~s. rel~
chées, on ne peut douter, ou gu Il n aIt faIt
ce Catalogue, & qu'on Je cache, ou que
le foulevement univerfel ne l'ait empêché
de le produire.
.
.
Quoiquïl en (oir ~ le Cat~l ogue dlurolfe
de Piccolo mini eft la feule 101 de ce genre,
reconnue dans Icl Société : la Congrégati,~n
a ord?,n~é. en 1715 , qu'il iero~t
relmpnme dans 1edltlon de Prague; m:lIS
avec cette protef1:ation, qu'on ne prétendoit point ren oncer :. enfeiz?er, fou.). le
hon plailir du Genéral, & hltvant le!:io Clrconfiances des tem!:io & des lieux, les propofilions notées dan~ ce CatJlogue : Ut flon
id,o prohihérl, gUOnll1lÙS pro ,.ulone liJ"oru/l1.
Ile ltmporum, Provinciœ aliquœ docer( paf:
jint, juxtJ. f.1CUlt,ltCS 1; PrœpofilO Gene~.,lr.
ipjù conce./Jas. Il faut avoir un amour bum
dccidé de la probabil ité, pour re rHerver
d'enleigner des propofltions de cette ef~ce : il n'y a pas d'apparence que ~ette
réferve foit faite pour des pays chrétiens.
XyI!!
Tel cille dernier éta, de la doé\rine dall~
�148
la Société; eUe {ou mit
encore tou, le,
an,
on Italie des athletes pour la défenfe du
Prob.bilifme; il Ce cache Iln peu plu, en
France, pou r s'affurer un regne paiCLbJe
<Ùlns les myllères de la direélion.
F I N.
'A RREST
DU PA RLEMENT,
DE PR OVENCE:,
�•
ARREST
DU PARLEMENT
1.
....
Du 5 Juin
'-
,.
DE PROVENCE.
-
.. -
176~,
par la Cour, les Chambres affemblées,
VUl' Arrêt
par Elle rendu le 6 Mars
176. ,
portant injonaion au Rea eur de la Mairol\
des Prêtres & EcolIers , foi·difans de la Société de Jefus , de ce tte Vii le , d'apporter
& remettre dans tro is jours au Greffe Ci vii
de la Cour, un e xemplaire imprimé de leurs
Conllitutions , & no tamment de l'édition
faite ô'icelles à Prague en l'a nnée 1757 :
allrre Arrêt du If du"même mois, qui concédeaéte au Procureu.-Général clu Ho i de Ja
prérentation par lui fait e de l'Edit du dit mois
de Mars, &: ordonne que l'e xemplaire des
Con~itutions dont il s'agitdéporé au Greffe,
lui (oit communiqué, pourl erdites ConOimtlous V\IeS, être pa r lui requis, & ordonné'
parla Cour au fu je t de l'enregill rement dudit'
Ed.t, ce qu'il appartiendra, dans l'affemblée
des Cbambres que la Cour a indiqué au "
Aij
�4
Avril prochain: Arrêté de la Cour duditiou
27 Avril, qui renv oie l'aOemblée des Charn~
bres au 25 Mal; autre Arr ê t~ dudit jour If
Mai, qui renvoie l'afTemblée des Chambre'
au _>8 d.u dit mois, Ouï le compte rendu, le:
Chambres afTemblées les >8 Mai, j &4 Juin
par le Procureur-Général du Roi: Vû f~
ConcluGons par écrit par lui lailrées (ur le
B urea u, en date du 4 Juin, avec les deux
Volumes intituMs : bl.ftltuwm S OC/f141 1Sft}rl
Prag,z , anDO 1757 , dépo(és au Greffe ,;
exécution de l'Arrêt de la Cour du 6 Ma~,
& à lui remis en exécution de l'Arrôtdu '1
dudit mois; enf<m ble l'e xe mplaire imprimé,
& en forme probante, des EXlYai/SdrsAJJN,
tions dangtrcujes & peymcJeu[es en tOI/1 genrr ,
'}fu tesfoÎ-difans f éJlIites ont dans tous leswns
& perflvéramm,nr jourmlles, ,nfeig.tu , &pu,
bliies dans leurs L 1vres , atVU t'approbauondt
leurs Supérieurs & Ginéraux autre Arrêtédq
... Juin, par lequel la Cour, après la lellure
des Condufions du Procureur-Général, auroit délibéré de continuer l'alremblée dOl
Chambres au lendemain 5 J uin : Oui lerapport de Me J ofeph-François de Gallice ,
Chevalier, Seigneur d'Aumont & de Bedejun, Confeiller du Roi, Doyen e. la
çour : Tout confidéré.
,
. r:A c b UR, les Chambres afTemblées(
a concMé afre au Procureur -Général du ROI
de l'emploi de l'exemplaire impr'tmé, &en
fCrme prGbante ,des J;.'xiraiu des Affimo/IJ
tiangfreujes Cr p,ermclf.ujfs en tom genre que
;';';-dif6IlS f/j'uÙ'1 ont dans tous tu "ml &,
l'etfévéramment jotllenurs, fuJtignhs (j pllh!"e~
I!fll!s Je~rs Livres, av" Z'''pprofamn de Irurl
us
1
f
SHpér;'"TI & Gé/ll!rarlx : Lui a pareillement
conddé aél:e de l'appel Comme d 'abus, qu'il
déclare interjetté , en rant que de befOJn
efi 011 feroir , de toutes les Bulles., Brefs ,
Lettres apofloliques, Oracles d ~ VI ve VOIX,
concernant les Prêtres & Ecoliers de la
Sociéré foi dirant de Jerus , Conflirutions
d'icelle, D éclararions (lli' Ida ites Conflitutions, Décre ts des G énéraux ou des Congr/garions générales de ladite Société, &
génér'alemenr de tous anrres Réglernens ou
Alles femblables, Formules de vœux,
même des vœux, & rermens faits lors de
l', miffioll d'iceux.
Notamment en ce qne ledit In n itut de
ladire Sociéct! (eroit attentatoire à l'Jutoritc!
de l'Eglife, à celle des Conciles générau x
& particuliers, à celle du Saint Siége , & de
tous les Supérieurs eccléfialliques, & à celle
des Souverains ; en tant que d'un côté, par
lel'dites Conllitutions , le Général po.rroit
tout dans ladite Société, au préjndice de.
d/ciGons defdi ts Conciles , des Bulles émanies du Saint Siége, des Réglemens prefcrits
par tous Supérieurs eccléfialliques , & des
Loix émanées des Princes temporels,.& 'iue
d'un autre côté, aucune Puiffance nI (plrIruelle, ni temporelle, ne pourroit rien dans
ladite Société, à laquelle non - feulement
auroit été attri buée la faculté de changer,
calfer & révoquerfes propres Conihtutions,
& de s'en donner de nouvelles, fuivant la
diverG té des tems, 'des lieux & des objets,
fans tubir à cet égarrl aucune infpefrion ,
même de la part du Saint Siége, dont l'autorif.tion ferait cenfée attachée de plell1
droit à toutes les "ariations utiles il ladite
A iij
�"6
So(iété ~ mais encore aUl'oit été accordé, a~
cas qu' il inte rv int d e la part de l'Eghfc
d u Saint Si.'ge , Ou de q uelq ue autre PU llfan~
ce q ue ce fut, quelqu e acte de ré vocation
ou de réfo rmatiOJ;}, de pou voir, en ce cas )
rétablir to ut d e fa propre auto rité dans l'an.
d en état, & même fous relie date que voudro nt choi lir la Sociét" , le G ên': ra!, uu !"
SlIp~rieurs d 'i celle , le tOut fans qu'i! foit
beloin d'obtenir même du Saint Si~ge ) ni
autorirarion, ni confèntemenr , ni COn.hrma.
t ion.
En ce que fo us le no m de laditeSociété,
un [eu] homme exercer ait une puitl ance mo.
narchique fu r ta Sociérê eodere , répandue
dans tOus les Etats, & fu r l'univ<ri"alit' de
fes membres , & des pet:(onnes vi vantes fous
Jou obéiffance , méme fur celles qui feroiellt
exemptes, même (ur celles qui feroient pour_
vûes de facultcls quelconques J & que cette
pui(fance s'''tendroit, non·feulement furl'a d.
miniftration des bIe ns , lur le drOIt de paOer
tous contrats, & d'annuller ceux déja fai"
Jnême en vertu de (es pouvoirs ; mais ferait
teJlement une & entiere , que chacun decelJ x
'1 u.i compofent JarIi te Société, feroi~ tenu de
lui obéir aveuglément , co mme a J,fus.
Chrifl l ui-même, qu elq ue chofe que corn·
mande ce Gé néral, fans refe rv e , fans eY·
c eption, fans examen, & fans hél)termême
intérieurement, d'a pporter à l'ex e c~non cl~
tout ce qu'il prefcrira la mêm e plém tudede
confentement & d 'adh ..fi o n qu'il a pour "
créance des dogmes mê me de la Foi catho·
liq ue, d'être dans (es mains comme u n~·
davre , ou comme un bâton d d OS celles dua
vieillard, ou COmme AbrAham fous
les 0'·
7
dm de D,eu , qui ,fui commandait d'imm@1er fon fi ls, en le p ené trant du prin cIpe que
tout ce qu'on lU! commande cft Jufte, & en
abdiquant tout femiment perfonhel & toute
volonté proprt!.
En ceque le précepte de ladite obéilTanée
fqoit fortifié par la pratiqu e re commandée
au' Supérieurs , de tente r les fUJ e ts de la
même maniere que Die u tenta Abraham, &
par J'autorité attribuée a u Géné ra l , d'envoye r chacun defd its fujets dans toutes le,s
parties du monde, pour falre tout gem e
d'aéliorrqu i lui feroit prelcrite, & pour exécuter généra!ement lOut ce qu'il lui f~r",it
commandé d entreprendre, & qUI ferOlt 1" 'putO nécelTaire! p our fe co urir le corps en'tier de la rehglOn,
En ceque ladite a utOrité abfn lue s': ten-
droit même (ur le comrat naturel, qui liant
les memb re , à la Socié t é doit lier la Soc ié té
à fes men,)lres , que néa nmoins l'a Socié té ne
reroit aucunement en gagée de fan côté, &
que tandis que tous (es i*embres lui fer,?ient
définitivement liés, le Géné ra l po urrait en
t'OUt tems renvoyer chacun d'eux, & même
les Profès des qt\atre vœu x , l a ns être tenQ
de pourvoir à leurs befoins temp orels ,
même les' plus urge n~ ,
,
En ce que peur cl autant plus a(furer 1exercice de ce pouvoir abfo lu, J'efpnt généralduditIn!titut Cuivi dons les Conftitutions ,
{"oit de n'établir difleeentes regles app.-
'remes, 'ou'en les détruifant en rn ême· tems ,
foit par d'autres reg les oppo fées qui fe trou-
veraient dans d'autres endroits des mêmes
Con!lituti ons , fai t par des dWinfri o lls &
.xceptions de tau, ge nre : ajo uta nt que dan.
A iv
�Il
la pratique? les me!"bres de ladite Sodété
ne {ont obhgés, morne Cous peine de peché
vern,eI, à .au~un. des pOIntS . COntenus daus
lefdlt es Conlhtutlons, à mOins qu'il ne le,
fait fp,écialement prefcrit en vertu ,de la fa,"~
te obetlfance , par le Supéneur, qui a droit
de Juger de ce qUI convient aux Occafions&
aux perConne., en forte que le feul pOint
confiant Ceroit de faire regler & décider
tout par le feul G énéra l de ladite Société,
En co qu'il ferait accordé audit InOit, t
toUt~ forte de privi le ge~ , même ceux qui
ferOlent le Flus contrau'es aux droits des
Puiflâgces tempo relles & rp iri tuelles, àceu~
s Ordinaires , des Pafleurs du fecond Ot-
dre, des UniverJîtés & des aurre::l'Corps reguliers & [eculiers, & que dan s le cas où
l'on voudrait attaquer leCdits privileges,
molelter ou in1uiérer tacitement ou expreffé ment ledit JnRitU!, il leur ferait concedé
de fe nommer des Confervateurs , avec la
faculté d'employer pour leur défenfe toutes
les re{fources o pportunes de droit & de fait,
même fans rerp ea"'la Puiflâncc Royale,
En ce que chacune de s dirpofitions furdites, nOtatllKlent l'obligation impqfée àtou.
les membres de ladite Société d'une obéirrance aveugle dans J'exét ution, comme dans
lacquiefcement , envers toute volonté du
Général, fan s examen fur la juflice d'aucu n
ordre émané de l ui, l'étennue des prohibition. portées par lerdites Con/litutions, le
genre des pouvoirs attribués aUJ,qits fotdirans Confervateurs, tendraient à compromettre 1. fùreté même de 1. Perfonnedes
Rois, Que des articles plus précis encore
defdjtei ConlHtutions, concourraient à POt-
9
ter atteinte à cette fùreté : que d 'ailleurs cha-
cun des membres de ladite Société étant
obligé de Ce roumettre aux dérinitions d 'iœli<, d.n s les objets mé me de leur doéhine
(ur lerquels il. auraient de s opinions diffé_
rentes des fentimens de l'Eglife. il ne doit
& ne peut y avoir qu'une créance, une doc_
trine & lfhe momIe uniformes, dans ladi te
Société; [ç.voi r, celles qu'elle jugerait le.
plus accommodées au rems, les meilleures
& les plus convenables ponr ladite Société.
Et en ce que pal' le ld its Vceux & rermens
lefdits loi-dirans J élit ites re roumettent aux
Regles & à l ' l~fli l ut de ladite Société,
ORDONNE que ledit appe l cOll1l11 e d 'abusCer. notIfié au Provinci.1 dddiès {o i-di_
(ans JUllites , pour y ve nir défendre li bon
lui {emb le, & à cet elfee a renvoy~
rcn,oye le ju gement c1udit appel Comme d'abus
apres la St, Hel1ly,
Enjoint .udit Provincial & aux Superieurs des Mairons du l'effort de la Conr '
{:h n cn
l'oit foi , de remeure a~
Greffe de la Cour avant le premier Oc~
tobre prochain: 1 " . Le Conrptnd/Um Ou
Abregé des Conflitutlons qu'on m~ntre
aux NovIces, & dont men tion eft Faitt! au
tome premier • page l4", D éclar. chap, 1,
§. G. & pag. 357) Pr~mil!m in dccllra tio-
&:
0
ut,2 ,
Les Décrets, ! Dflruél:i011S, ou Epi-
tres de. Généraux. clam men ti on elt faite
au [Oille premier, pag. 62..9 ' Congrc:g. 9 ,
d,cr, "4' & tome", pag, "16, ch'lp 8, n,
4, & ~ag" q 1, n, l, j 9. Les D écrets des
Con~rl!gatlo.ns générales nOn imprimls,dont
~~entlon
taite au tome premier, pag. 449,
.. lIS la Préface des , Décre tô des Congré-
en
Av
�,-~
gations, & généralement tous les DJcref.
manufcrits dtldites Con gréga t i on~ ,quidoi.
vent être envoyés aux Provinciaux, tomt:!
Congr. 0 , Déc ret '7 ' n, ! ' pag. 176. 4"
L es vingt-trois Liv.~e~ menrionnés autom~
.1. ,titre Regul,e Soc11 1 lov lIle/a ltI, pag. 11 1
n· 2.3, & exiftansaux Archives ciesProvin~
ciaux , parmi lefquels te tro ll \'enteentre aut res un Liv re contenant les Bulles & DI-
Cl'ers des Papes concernant la Soci~té; au-
tre Li\'re contenant les O rd01lnances det
Généraux rendues pour tO li te la SOCiété, &
non Imp rim ées;. autre Livre tonrenam Je!
O rdo nnances des Généraux rendues pourl,
Prov in ce; aurre Livre C0ntenant les Aétes
des Congrégations de la Province, avec lel
demandes & les réponfes venues de Hom,;
autre Li vre camenant les Déclarations des
ConfHtutions, Hegles , Ordonnances, De.
cioons des Généraux fu r les cas qui leurront
expor~s ; a\ltre Livre conrenanr les Ordonnances des Généraux non-imp rimées au iu'
jet des D oari nes pbil0fopbi<j
& th 0giques qu' il dl pe rmis ou défendu d'eni,ig ner dans les Colléges de la Soc iété; autre
Livre cOllunant les COutumes de la Province, Mai(ons , & Séminaires de la Sodét~ ; & général ement tOns les Lrvres men.t ionnés aud it end roit , compofant le r.rd"
nombre de ving t-trois. 5o. Leur enjointp~.
reillement de remettre le Cata logue des 0p.~
n ions pbilofoqhiql1es & tbéologiques , d,li.
béré par p luoeurs Congrégations , notam·
ment pa r la Congrégation 11, decrer !!
n , 4 , pag, 64L ; par la Congr. ", decr,
) 0, n. ! ,pag, 65 , ; pa r la Congo '4' dter,
f , pag, 670 ; & autt'Os Congrégations, Ou
j
il
de déclare r qu'ils ne connoiOènt d'autre Ca(ur cerre loanere que celUI qUI tur
ta log ue
. Il '.
,
drelTé
fous le Général PICO omlOl , rapporte
au tOm. 2., pag , 1. ~;. & (UI vantes , & qUi dl::
a ellé au tom, • , pag. ~9î' dans la Conr PPg décr. LO; ladite C ongrégarion renue
gr. l "
d d '. .
.
1'2.lln~e 1755 , avec or re e taire tmpn~er ce Cata logue te l g!",l ef!, ~ avec Mlafation que la CongregarIOn Il cmend pas
~mpécher par 1il11p~e(llon de c~ Catalogue,
que quelques Provinces n~ pUlffcnt , felon
les tems & les lieux , e nre l gn~r en cO llfu~
mité des pouvoi rs à ~ ll e donn~s par l e G <!léral. 6° . Les Pr.lv~ I ~ ~e~ non CO~lpl"l ~ d ~n s
leCompwdium prnJ1 1.g,orum , non. llllpnmI.":S ,
& mentionnés en la Preface dudlt Comp,n_
dium 1 pag. 1.6 1 ; & en~ore I ~s Oracles de
l,ive-voix' munis du femg P rtv~ des Papes,
ou de Refcripts des CongrégatIOns & de la
Pénitencerie de R ome, do.nt ,mention d l
faite audit Compendium prl'vlleglomm J pag.
p_) 1 au mot Orawla , ~ enco.r.e au rom ,. 1.,
fous le titre Rcgldœ Secretant ~ocze ta/IS ,
ch,p. l, Il . 6 , pag. 5 1 ; & qu'il foir fpécialement enjoint aux Reaeurs & Supérieurs de chaque Maifon du relTorr de la
Cour, de remettre le li vre lllent,IOnné au
tom, l, fous le titre Reglllt:t ReRons, chap.
" n. • 6 , pag. 99 , dans leq~e1 foor COnreDues les Ordonna nces des Ge n ~raux ..
Enjoint pareillement auxd i t~ Provincial &
Relleur ou Supérieur des M 31 foilS d u Reffort chacun en droit (oi , de remett're au
Gre~e de la COur ùa ns le même dé lai , un
état figné d'eux, &. par eux amrmi vé0table, de tOllS les 1I1embres de la Socleté •
étant dans lefdite. Maifons ou aflilrés d'Ice!.
A V)
�u
l es, dans lequel ,état [eront énoncés leuu
noms. fu r.nums , age , pays de leur naiffan~
ce, fonéhons & grades dans ladite Socié.
té, ou dans fes MaiCons par ricu liere, . dif.
tinétions des titres de . Profès de troi, ou
quatre vœux) de Coadjuteurs rpirituels ou
temporels, Ecoliers, Ou autres titres en la.
dite Société, date de leur pro t,, /lion Ou
émiflion de vœux, & renouvell ement d'i.
ceux, defquels vœux fimples ou folemnel,
feront joints extraits certifiés véritables J &
conformes aux regiftres tenus d'iceux ,m~.
me des vœux faits avant le terme ordinaire
de la Probation ou Noviciat, avec extrait
c:j es L ivres & lIlémoriaux particuliers , qui
(ont tenus pour lefciirs vœux émis avant led it tems de Probation, & dont mentioneR
fu ite au tom. l ', pag. 4° 6, n, 6; & en la
D éclaration § G. pag. 107 ; pareil extrait du
Livre dans lequel on fuit foufcrire des pro·
meffes aux Novices avant que ete les admer·
tre à la [econde ProDation ,& dont mention
ell faite au tom. l , pag, j64 , n.6; & en·
core du Liv re ou regillre dans lequel ceux
qui fo nt ad mis parmi les E tud ians approu·
vés , écrivent j'ex plication d'une promerre
ap pellée qu.triéme vœu des Etudians, p"
laque lle ils vouent l'indifférence pour les di·
vers grades de la Société, & s'obligent 1
accepter te l grade de Coadjuteur formé.ou
<le Profès, q ue le Général voudra leut lm'
pof",· , de laq uelle promeilè, déclaration&
formu le d ice lle, mention ell Faite au tom,
.J , Congr. 5 , décret 10 , pag.j55 , n, t)
& au rOm. :t. , fou s Je titre, Regfllte MI,gfJ.,ri [Vo l/iliorum ,pag. I I I ,n. 57. EnjQintpareillement auxditi Supérieurs, de relUem~
IJ
avant le 1 oéèobre prochain, des états Iignésd'eux , de to us les biens appartenans à
quelque titre que ce foit, à ladite Société,
dans chacune cteCdites Mairons, fondations
acquittées en icelles IX bénéfices unis, defquelles unions Ceront ~ar eux repréfen!és les
titres en bonne & due forme, enlemble
toutes L ettres patentes oQ<enues pàr le[dites Maifons.
Et pour Ilatuer définitivement [ur ce qui
ilfulte de l'exemplaire imprimé des AlTertians, des livres mentionnés en icêlles au
fujet de l'enCeignement conllant & non interrompu d'une doéèrine deflruéèive de
tous les principes de la morale chr,~"tien
ne , & notamment de la dofrrine meurtriere & abominable qui attente , nonfeulement à la fureté de la vie des citoyens,
mai.encore à la fureté des Perfonnesfacrées
des Sou verains, >ians ladite Société defdits
foi.dirans Jéfuites, ainfi 'lue de 1inutilité de
toures déclaratIons, dél a veux & rétraél:ations faites à ce fujet , la C our a joint la déliblration à l'appel comme d 'abus interjetté ,
en tant que de be[oin, par le- Procureur
Général du Roi, le tOltt fans préjudice des
moyens qu'il le réCerve de tirer du défaut
d'auwriration de ladi te Socie tt! , comme
Corps & Con grégation réguliere, enfemble
du d,fa nt d'autol'iration , eXJmen & COnnoi lfance des Hegles & Conllit1\t i01s d'i.celle, du Décret implobat ifde l' EgliCe Gat.
licane a{]emblée à PoilTy du 15 Septembre
1561, q~l n'a I l· ÇU lad lle. Societ e & Compa _
~mf, '{flf par form l' cit' ~o cié;é &0 Col/cgt', &
~on de religio:l /l.')/' ·cIlCrIJ , Ut Îllflitutc, & des
mduétions enré[ultantes [ur la non-[olemnité
�..
.'
'4
,.~
des' Vœux émis dans ladite Société' què
ledit Procureur Général prote Ile ne répute,
ni folenmels, ni obligatoires, quant au Iiert
re latit à la Regle & à la Colemnité du Vœu
enlemble de l'infraéH,on des claufes irritante;
dudit D écr ..rde POIOy , qui admet hdlt~
Société<omme Corps & College, & encore
du déraut d 'e m~girlrement en la COur dei
Lettres de rétabliOemen t & de graee de l'art
1 60 ! , de 1 obreptio'n, Cubreptio n, & null it(
radical~ des Leme$ patentes du 6 Fénier
162.1, & autres intervenues pour l'établiffement de leurs Colleges, J uO;o ns tendant"
à autor iCer le refus fait par leCdits foi-Man,
J éfuites, d e communique r à la COUt leu,
J nllitut, & de prêter f~ r ment fur l'indépen·
dance de la Couronne, & de l'adreOe &
cnregiflremenc <lcfdites Juffions nullement
faits à la Chambre lors tenant les V acation;,
& encore fans préjudice de' la déchéance d~
toute pofferr;on & to lérance , refultant de l,
r éclamation & ufage fait par lefdits foi·
dirans Jéfuites d ans le l'encre de la Cour , deI
privileges les plus coneraires aux maximes du
Royaume , & aux droits de l'Epifeop",
Et cependane par provi r.on , jufqu'à ce
q u'il ait été flatué fur ledit appel eomme
o 'abus, & objets qUI y fo nt joints, a fait &
filit très- expreffes inhlbieions & déFenfes à
tous Sujets du R oi, de quelque état , q<talit'
& condition qu'ils foi enc, d'entre r dan,ladlte
Societé , (o it à titre de Probation ou Non. .
ciat, fait par é mifflon des Vœux, dits r~
lemnels ou non folemnel s , & à tOUS Pl'·
tres, Ecoliers , & aUlres
ladite So·
cieté) de les y recev oir, afli.Oer a J ~ur inpeflion ou émiffion de Vœux, en rédIger 0'
oc
c,gneries a8:es , le . tout fous telle peine qu 'il
apparnt'ndra: A rait paredl~ment illl'II"Dlnùns
& dé(enfes al1xdic,;; l-'rê .res , Ecoliers & au'"
tees de lad ite !:>ocieré , de recevoir fous
quelque prétexte que ce toit , dans' leurs
~1ailons, aucuns Membr\!s de Ia:dite Societé
né) en Pay~ étranger, même d'y recevoit
rous Membtes de ladite Socieré, naturels
François, qui feraient à l'avenir dans laVill e
d'Avignon , & en to us autres lieu x hors d ù
Royaume, les Vœux dits folcmnc:ls ou non
folemne ls , Je t Out à peine d'être les contre\'enans pourfi.Jivis e xtraordinairemen t &:
punis ~omm~ pertllt?at~U!s. du repos public.
Afa lt ~"'eI I JementJnhlb!tlOn s & défenfes,
par prevlfion , auxdlts Pierres, Ecoliers Be
autres de l adi ~e Societé, de continuer aucunes leçons publiques o u particulier,s d ..
théologie, philofophie , ou humanités dans
les E coles , ColJeges & Séminaires d u
"lTort de la Cou r, fouste lJ e peine qu'i l appar.
tiendra , & ceà comprer du r Sept . prochain:
A liut & fate t rès·expreffes iuhibitions & dé.
fenfes à tous les Sn jets du Roi, de fréq uenk r,après l'expira tion dudi t délai, les Ecoles,
Penr.ons, Séminai res, Noviciats d efdits foi~
diralls J éluites,
E~join t à tousEtl1d ians, 'Penfionoilires,Sémi.nannes, de vuide r les Colleges,Penfi0ns, Sé.
"unaleosde lad . Societé dans le d élai ci deffus
6xé:, & à tous peres, meres ,tuteurs,curateurs
o.u aut res ayan t charge d e l'éducat ion defd it~
EtudlanS,. de les en retire r ou fai re retirer ;:
leur a fui t parei ll eme nt défenfes d'envoyer
lefd lts E tudians dans aucu ns Colleges ou
Ecoles de lad ite Sodeté te nus hors d u reffort
<le la Cour , & no tamment en la· Ville d'A~
�16
.. ignon o u autres lieux étant hors du Royan.
me, le tou t à peine contre les contrevenans
d'être pourfuivis fuivant la rigueur des Ordonnances , & quant aux Etudians) qui
continueront après l'expiration dudit délai
de fréquenter lefdites Ecoles , Pentions ,
Colleges, Séminaires, Noviciats & InOme.
t ians deldits foi difans Jéfuites , en quelque
lieu que ce pui!Te être, les a dcclarés & di.
clare incapablc:S de prendre
nt receVOIr
au-
cuns degrés dans l' Oniverut. ,de celto. Ville,
& de toutes charges Civiles & muntClpales,
offices o u fonél:ions publiques.
Et àl'effet de pourvoir à 1éducation de 1.
Jeune!Te ,enfemble d'av i rer aux murens de
faire fle urir les études, a enjoint à l'Uni"r.
llté de cette Vi lle, de s',!Tembler pour en
délibérer, & dreiTer à ce fujet des projet' ,
& qu'au même effet l'Alfemblée du ~ureau
de Bourbon fera inceiT.mment rndlquee à il
forme de droit, pour, après la délibération
q"i fera prife dans ledit Bureau de Bourbon,
êt·re à la diligence des Con fuis d'AI x , Pro.
cureurs du Pa):.s, a!T,mblé un Coufeil , pour
y délibérer ce qu' ils eflimeront conven, ble
pour la tenue du C o lJege de cette Ville,
établiiTement de SUJets dans ledit ColJege,
& gouvernement des E coles J à. commencer
d u l ~ Oé1:ob re proch ain.
E njo,nt aux Officie rs muni ci paux de la
Ville d'Arles , de s'an'e mbler le lendemain
d e la réception du préeent A rr"t, pou r etre
pare illement MJibér6 ce qu 'ris ellimeront
convenable po ur la tenue du College de
ladite Vill~, par alltres que par les COI·drla~1
JéCuires, li<. choilÎr Sujets fécullers, ecclefia(tiques, ou laïques capables 1 en tel nom-
11
bre qu'ils trouve ront convenir . pour en(e igner la J eunen'e , & gOll verne r les Ecoles,
auffi i\ commence r ou 1 h Oétobre prochain,
auxq!lels Suiets, ils attrib\~eron~ tels appointemensquïls elhmeront nccel lal : es à prendre
rur.l es leven'JS defdlts Colleges, & à cet
elfer , lefd i' s Olliciers municipaux feront
avec les nQ!Jveaux Sujets tels concordats
qu'ils avif~ront , . le tOut à la charge d:être
leldi tes de hbératlon & concordats qUi fe ron t patrés par les Conf"ls & Communautés
des Villes d' Aix & d'Ar e, , préalablemen t
com mun iqués aux Evêques D iocéCains . &
euregiflrés en la Cour, Urdonne que lerd ites
délibérations & concordats Jeront exécutés
par provilion au ~é1ai ci· detrus marq ué , &
les Sujets détermrnés par Iceux n1lS en paf..
fellion .
A fai t & fait très-expretTes inhibitions &
défènfes à tous Sujets du ROI, de quelque
itat , quali té & condition qu'ils foient, de
iaggréger, ou affilier à ladite Société, foi t
parun vœu d'oboiiTance au G énéral d'icelle,
ou autremenf , ainfi qu'à to us Prêtres, Ec()..
liecs ou autres de bdite Société, de faire
ou recevoir lefdites affiliations ou agg régations , le tout (ous peine d'être pourruivis
enraordinairement J & punis fuivant l'exigence des cas.
A fait & fa it dès-à prérent & par provifion , très- exp reffes inhibitions & défenfes
aux Prêtres ou Ecoliers de ladi te Soci été,
de te nir dans les Mairons de ladite Sociét é
ou ailleu rs, aucunes Cong l< gatio ns , A !Todations, Conrrairies, ou autres exercices
part iculiers: A fait & fait parei lleo Mfenfes
l tous Sujels du Roi, de quelque état , qua-
�tité 8{
~ondirion
.8
qu'ils
f~ient,
t9
rous telle
peine qu!l appartIendra, d Y affiller) moins
encore cl obéir aux ordres Ou confeils du
Géneral de l adit~ Sociétéou de res Mlégués,
<je lUI éCrire au lu)et deTd ltes Congn'garions
& de rien pratiquer d" ce qui el\ poné à c;
fujet par les Bulles & Ordonnances des Gi.
néraux concernan't lerdites Congrégations.
A fait & fait inhibitions & détenlesa".
dits Prêtres & Ecoliers, & autres de ladite
Société, d'entreprendre de T~ rounrai re di.
l:eétement ou indireéte.meI1~, & fous q~ef.
que prétexte que ce pudfe erre, à l'entlere
in fpeél:ion , [upérintendance & jtlrililr/lion
des ordinaires.
Ordonne que l'Edit de 1681 rera bien &
d tlemen t exécuté (el on la forme & tenellr:
Ordonne en outre, qu'à la pourfuire &
diligence du Procureur "énéral du Roi, 1"
biens tant mobiliers qu'illlmeubles, Titres;
Hegiflres , Journaux de recette & de di·
pe nle " états des clettes & de recouvr<menl,
feront faifis & nlis rous la maio du Roi & de
l a J uflice, à· l"aqoelle hn il rel'a fait inven·
taire des titres, pàpiers , meubles & effets
par MM. de Boades & de Boutaily 6ls, Con·
(eilIers du Roi, en préfence du Procu" ..
Général, pour les Mailons appartenant'"
ladite Sociécé, tant dans cette Ville qu'au!
environs; & à l'éga rd des autres Maifons
du k ellort, par les Sénéchaux & Juges
r oyaux des Sieges où lefdites Maifons font
lituées, le to ut ell préfence des SlIbllicuts,db
Procu reur Général .uxdits Sieges; & qua?
régime ~ gouvernement des biens. & reveIl US derdite, Mailons, (e,,,,!" "abhs par 1er·
dits COl1ferllers - C o mminalres & Jngl1
royaux à ce députés, Gardie ns , Seéjutf.:
tres& Economes fuflifans, par lefquels néanmoins feront déli vrés les deniers nécelTaire.
à la (ublîflanœ'des Mairons do la (ufd iteSo_
tieté, jufques à ce que par la Cour il en ait
été autrement ordonné. A fait & fait trèsexprelTesinhibitions & défen(es à tous Sujets
du Roi, de qllelque qualité & condition
qu'ils (oient, o'acheœr, vendre, ni receler
direaement, ni indireél:ernenr, aucuns effets
appartenans à ladite Socie,é ; ordonne à tous
ceux qui auront aucun defdits effets, titres
aucontrars appartenans à ladite Societé, fo it
aritre de dépôt ou autrement, de les remetrre inceffamment aux mains defdits Con(eil.
lers-Commi{f.ires & JlIges royaux à ce cOmmis, pOÛf être joi nts audit In ventaire à
peine d'ètre , COntre les uns & les autr;s .
procédé fuivant l'e xige nce cles cas Or onn~
(n outre, que le pr.Erent Arrêt fera tigni6é
fans délai, à la diligence du Proc"reur Gé-
né.. l,
>AIX Supérieur. des· Mai(ons de la St>deté qui font dans le RelTort de la Cour
leur enjoint de s'y conformer fOlls les peine~
y ponées, & aux Confuls des Villes & lieux
ymentionnés, Ordonne que copies collationnées du pré(ent A rrêt feront envoyées à tous
lesBailliages & SénéchaulTées du RelTort de
l~ Cour, pour y être llles, p"bliées & re gla,ées; enjoint aux Subfl ituts (lu P, ocul,urGénéral d 'y tenir la main, & cl'en certifier dans le mois; enjoInt aux Officiers
d,fdits Sieges de vei ll er, chacun en droit
~I, à lapleine & entiere exécution de l' f . ..
&t; Ordonne qu'il fera imprimé, lu, publié
alliché par-tout où befa;n fera. Fait à Aix
�20
'en Parlement, les Chambres ~{femblées , It
.cinquieme JUIn Illll Cepe cent lo'xance_deu"
Collationné. S iglJé~DEREGINA,
~*~~~~*~~~~~~~~~~
ARREST
DE LA COUR
DE PARLEMENT,
D E PRO VEN C E.
Extrait dts Regijlres du Parlement.
Du '4 Juin ' 76 ••
SUR
A Aix, chez la Veuve de J. David &
E Cprit David, ' 761.
la . requête préfentée à
la Cour par le Procureur
Général du Roi, Contenant
qu'en exécution de l'A rrêt par
Elle rendu, les Chambres aITem-'
blées, le 5 de cc mois, Meilleurs
les Confeillers de Boades & de
BoutaITy fils, CommiITaires dépurés par ledi t Arrêt, accéderem le 12 de ce mois, cn compagnie du Subl1itut dû Reque~
ram, en la Maifon des foi-dilans
Jéruites , pour procéder à la
failie & inventaire de leurs
A
�'f
fufdite Pancarte. Et comme il
importe d e conn oître les déten~
teurs defdits effets & pa piers!
d'en alTurer la rell:itution , de
pré venir pareils enlevemens , &
d e fixer au plutôt les Etats de~
d ettes , REQUIERT être ordonné
qu'il fera p ermis aux Commi[.
faires de la Cour ~ & Juge~
royaux tommis par icelle, d'ap.
peller & interroger, fous [cr·
men t' prêté , dans le cours de la
[airie & inventaire , tous ceux
qui pourront avoir connoilTance
d es effets, p apiers, journaux
de recette & de dépen[e, tirrcs
& documens appartenans à ladite Soci fté des foi-Mans Jé(uites, ou aux Congrégations
établies dans leu(s Maifo ns, &
d'accé der partout où befoin fcra,
pour fair!;! to ute perqu ilion né~
~e lTai re des effets & papiers qUi
pourroient avoir été divertis i
qu'il foit ordonné qU''14 déf~u~
de l'Etat des
·'r
dettes mentionné
dans la derniere difpoii tion d~
l'Arrêt du 5 de ce mois, les
Supérieurs feront tenus d'en
donner leur déclara tion auxd i,8
CommifTaires & Juges royaux,
par eux ;ffirmée vé~itable; que
le Scc Ile fera appofe par le[dits
CommifTaires & Juges royaux
fur les pa piers, documens, livres defdit s foi-difans J é[uites
ou des Congrégations, & ru;
leurs ,effets , autre~ que ceux qui
font a leur ufage Journalier, ou
employés au Service divin dans
leur Eglife. Requiert en outre,
que la Pancarte intitulée, Sommaire des Indulgences, & le Livre intitulé: Regles, Prieres)
Indulgenc~s & Offices des Con-
grégations, érigées es MaiJons
& Colléges de la Compagnie de
l efils) feront dép ofé au Greffe
?e la ~our, & que l'Arrêt qui
mterVlefldra, fera imprimé, Ile
�.,
6
copies collationnées envoyées à
tous les Bailliages & Sénéchauf_
fées du RefTon de la Cour.
Vu ladite requête fignée Ripen de Monclar; oui le rappOrt
de Me Efprit - Emmanuel de
Brun , Chevalier, Baron de
Boades, Seigneur de Meaux 8(
Villepey , Confeiller du Roi;
tout confidéré;
LA COUR, les Chambres
alTemblées, a permis & perme(
aux CommilTaires d'icelle, &
Juges Royaux commis, d'ap:
peI/er & interroger fous rerm~nt
Prêté , dans le cours de la falfie
& in vemaire, tous ceux qUI
pourr·o m a voir connoifTance des
Effets, Papiers, Journ.aux de
recette & de dépenfe , titres &
Documens appartenans ~ ladite.
Société des foi ·difans JefUites,
ou aux Congrégations ét~bh:s
dans leurs Maiions) & d acce-
.
~er par-tout où befoin. fera
3
pour faire toute perqUilitlon ne:
celTaire des Effets & PapIers qUI
pourroient a voir été divertis; A
ordonné & ordonne qu'au défaut de l'état des dettes 1 mentionné dans la derniere difpolition de l'Arrêt du cinq de ce
mois, les Supérieurs feront teJ:iUS
d'en donner leur déclaration
auxdits CommiJTaires & Juges
Royaux, par eux affirmée véritable; que le fceIlé fera appofé
par lefd. CommilTair~s & Juges
Royaux, fur les Papler~ , Documens, Livres defd. fOI-dlfans
Jéfuites, ou des Congrégations,
& fur leurs Effets, autres que
ceux qui font à leu; ufage j o~r
na lier ) ou employes au Service
divin dans leur Eglife: Ord.o~
ne en Outre que la Pancarte Intitulée, Sommaire des Indulgences; & le Livre intitulé) Regles~
R~ieres. , Indulgences & Offices
�g
'des Congrégations i rigées es
M aifo/lS & Collége de la Compa.
gnie de Jefus, ferOnt dépofés
au ,Greffe de la Co~r, & que le
pre[ent Arrêt fera Imprimé &
copies collationnées envoylesà
tous les Bailliages & Sénéchauf.
fées du RelTorr de la Cour. Fait
à Aix, en Par lement , les Cham.
bres alTemblées , le quatorziémc
Juin mil fept cent foixamc.
deux. Collationné.
Signé ) DEREGrNA.
A Ai x, chez la Veuve de J . DA VI D.
& E SPR IT D avID. 1762 .
,t'
~.,t.'JTr~**:**~: ~:.;.,t..f:t-~,t.~,t11
E X 'T RAI T
DES J{EGISTRES
DU PARLEMENt
DE
C!.
PROVENÇE~
jour, l'es Ch ambres atremblées C
MetliellTs les Commitraires depu.
lés par l'Arrêt du 5 dll prèlenr moi s ont
tendu compte de leurs opéralio ns , iis
ont obfervé qu'ils n'avoien, feulem ent
trouvé qu'un anc ie n C ara log ue des
pe,{ondes agrégées à l~ C o ngrégarion
dite de M~(fiettrs, & qu'ils onr fa it d'inutiles recherches pour découvrir celui
des Congréganift es aauels; qu'ils fé
{ont adretrés au Pré,er en exercice t
aux deux Atliftans , al' T ré{orier, ail
Direaeur de ladite Congrégation, &
au Frete Baudran, ReaetIr du College
des {oi-di{ans Jélllltes , & qu'ils n'ert
ont pu ret irer aucun éclaircilfement.
fi ce n'eft que parmi les O ffic iers de la
Compagnie, il y en a qui font pré!èntement en Charge dans ladite Congré~
A
�-i
.gation ', -& d'autres qui ,l'ont été dans
les dernieres années.
M. le Premie r Préfident ayant pr~
les opinions , le Compte rendu 'par
MM . .les Commi/faires ~ é),é approuvé
& il a été délibéré que les Officie"
la Compagnie qui font aéluellement dll
nombre des Congréganilles , & frlf.
quentant ladite Congréga ti on, feraient
déc)ar.és fufpeas dans l'affaire des foi.
difans Jéfuites, & ne peuvent y opiner,
d;
On a trouvé dans la CongTégation
, d'Aix un 'Imprimé portant p<1Uf.
titre.
Ommaire des Indulgences aCCOT~
dées , tant à la- principale & pre~
miere Cong'régalion établie dans le Co l.
lege Romain; fous le titre de l'A'nnon.
ciation de la Sainte Vierge, qu'amll .
autres AŒociations, Confrairies, ou
Congrégati ons 'gouvernées par la Compagnie de Jefus , & qui. fe trouvent dans.
les autres Co)leges, Maifons, S é mi~,
naires , Réfidenc es de la même Corn.
pagnie, & , en qu elqu'autre lieu que ce
loit; (ait qge ces A /fociations foient
formées d' Ec oliers feulement , ou de.
nOn Ecoliers feulement, ou d' Ecoliers
& de non Ecoliers réunis en une feule,
Congrégation, ou de Fidèles de l'u n &
de l'autre fex·e : pourvÎl néanmoinsqu'elles ayen{ été aggré'gé es à cette
p,rincipate & premier~ Congrégation du
Callege Romain, par le Généra l <le la.,
Compagnie de Je(us, fuivant le pOl1~,
voir 'iu'il en.3 reçu du Saint Siegc , ~
A ij
S
�4
qui lui a été Couvent confirmé ..:.: & d
~ôté on troll1'r. une (1ote ( a) .
N°.
II.
A cette occaGon on loue
h~a\lcoup l'u 'ape de l,a Confefiion génerale, de rneme que \~s Souverains
Po ntifes recommandent d'avoir une dé:
v otion fpç c j~le envers la Bienheureufe
,Vie rge Marie; (le plus , on enj oint aux
Cong réganiftcs un é parfaite docilité
pour 1es ordres !k I ~s avis qu'ils rece,
vront du Général ou de ceux qui les gou.
vernent en fon ne m : ~ ~ côté on
tro\1V ~ Une notte (b) . '
"
<a) Il Ya eu Cept foi, des Lettres ApoM'J
~u e5 émanées 2 çe fuj et. ; Bulle de Grégoilo
;XIII. Omniporenris pei Sa/•• ,er;, noj/ri, le 5
D écfmbre 1 f 84: Bull é de Sixte V, SuptroUf
pofiticrre, Je. 5 Jarrv j er I ~ 86 : Bulle du m'cme
SixJe V. Romanum dire! Po~';ji.em, le '9 Sept embre
1 ç 87
: Lettres .{\po llohq ues de C1e m(rrt
,vlll, Cum fi' u, nobi, puper ",:poni fuiJIi , 1'10
'~ OÛt 1 f (l l. ' : Leures A p o ll0J i~u es de Gregoir4:
:y..V. Alias pro parte , le I f A.v ,il 16,,: Le~
tr e, ApolloJiques de Bpnolt XIV. Prœclaris R",
l'IanGYU'" POnTifie"m Pradectlla flJm n'jlrorom de
inclyrâ Soàerare l eJu hene m~remiJFmorum 1tjligiis ;,fif/<n(es, Je 24 A v,iJ ' H O: Bulle d'O,
du même Beno ît X IV. Gloriola I)omi.. Dri
genitricis Mariœ ru(cum ac lIen(Taeio(le{n , le 1"
~epre m b re 1 )+ 8.
Ch) · Dans rout:,s & chacun es alfd ires qui cOJ!.:.
H!Jl~ll! la Con~ r é~ation ~ I~~ ~ uJC!~igs f Qi)
lileS exigent
c"ette ileJendance ? nOhobllanf
routes chores à ce contrai res) comme il 'elt:
contenu dans leurs L e ur~s Apolloliqu es. Cette
c1auCe dérogatoire 'ffi encore Rlus forQ)eUé..!lient expri mée dans le Bref de Grégoire X V.
1< dans la Bulle d' Or de Benoît XIV, làq uelle
llulle émanée dl! pro pre mouvement du Saint
Pere, confirme dans leur forme fp écifique les
anciennes Lettres A po niques ~ & accorde en.,
çore de nouvelfes Graces, . d ~ nouvel!es Irfdul~
~ences, & de nouveaux PnVl1eges.
Imprimé à Rome l'an '748, 1jpis Reverendltl
CG/llIT<I:
Afojlo/i,l'!~
-
..
�6
,
-
Tiré du Livre de la Congrégatiolt
.,
,
monitiq/le Soda:" de. IÇleêlione Officia ..
fwm proximo dt< dom/ntco faClenda , quœ
'oftea laaa tjI, pro ut in Libro Eleilio-
d'Ai,'C .
~m refertur. Poft aliqllod "mpus cùm Con-
Hiiloria Con grégationi!> Beat~ Vir.
ginis Maria: annuntiata: Collegii
Aqueniis civitatis ) Socjetatis
Jefu .
fodalium numerus, & a~ll ln eam. admU:I
c .. " ~
A'
Nno D omini milltfimo fix'n/sfim,.
Irigtfimo tertio; (,- ficundo ab ad.
1/entu Patrum Sociuatis Jefu in Itan, ur.
hem, cùm mufti tum fclzolaflici , tum ci.
ves iLLuftrej'iJue 'Viri in 'Varias Joda/ùaIU
Bealœ f/irginis in aliis Collegiis ,juJd,m
Socle/ads alias afcripti reperirenlur, op.
l arenlque, ae peterent
a Patrihus tTigi in
hoc noyo CoLLegio S odalitatem, 9uam [r,.
q uenlare, & in qua obife poffint ,onJli~ta5
pietatis exercitationes; vi/am efi PatriD/lS
eorum più volis jujlœque pttitioni acquief
are. Crevit igùur primum cœlUS ~x u.s
follll7l qui alibi fuerant in ejllfmodi Jodai<.
tales coopta li ) partim ex civibu~ , p~r~lm
ex fclwlafticis , idque allJPicaLO dl< ,fe"ICa
vigefimo quinto Manù , anl21mflatœ Vi,gifli facro ; fequenti v~rù die vigeji~/f) ~X'
10 foa" ejl Sanaor/lfll menfts dipllbu uo ,
g"gatio fœliciter procede'.,~, {,- augeretu~
poftu/arent; ad eamftabi"end~m, & fiLturl~
umporiblls propag~ndanz, vifum
IcU,
ef!
Concre.ationi, efufqu. Moder"tortbus.,
pllendr:rn à R. Paire Gmuali SocietallS
Mlllio Vialle/co, ut Izanc novam CongregdtlOnem {ua auao,iuue muniru, ae Romanœ primalùe aggregartt. l n tam :em
nomine totiltS Con"regationis p erfèrlptd!
funt ad ipfum R. Patrem Litterœ, & alia!
ad Romanam p rimariam Congregationem,
juibuJ Literis refpondit bmevolè. Re~",n
dus Paur Generalis, tmn PTlYQllS ad
Cong"gationem Litter;' , mm publicis a~
pattn/ibus, daris Romœ oaavo Jula
1623 , quibus Conl:)"
.r<'ationem
ipfam Te ..
upit ue.xi.t, oc Romanœ prunanœ a~grc.•
gavi/ [ub LiIU/O Allnu.ntiationis J3e~l(z
M;'iœ, ul ex ipjis quœ alibi eXlant Lue.
ris patet. Exind~ cœperunt nOVl , foda.le~
tum cives, Ulm fchoLaflici in tam admlltl
pro more ali.arum foda/italum.
�t
Ittttttttttttttt.t~ ·
ARREST
DE LA COUR
DU
PARLEMEN~
D E PRO VEN C E.
Du 28 Juin 1762.
f:x/Yait des Regif/res du Parlemmri
UR la Requête préfentée à la Cour;
les Chambres a/Iemblées , par 'Ie
Procureur Général, contenant qu'en
exécution des Arrêts rendus par la Cour
les 5 & 14· de ce mois, les CommilTai.
res par Elle députés ont procédé ~ la;
faiue & inventaire des Effets, Meubles.,
Titres & Papiers trouvés dans la Mai-.
fon des foi-diCans JéfuÎtes de cette Ville,
& dans les Chapelles de Congrégations
y annexées, en(emble des biens immeubles leur appartenant; que le(dits,
Commilfaires ont établ,i pour Econome':
Gardien & Sequellre du tout, Me Tho.,
mas-Louis-Bertrand Lantelme, Notaire
ao)'al c;le cette Ville; que les JU~et
S
4
�~oyauJ(
t
des, Vines de la Province oi! re
(roHvent des Maifons defdits (oi-dirans
JéIuites procedent aux mêmes failies
inventaires & établilt'ement de fequer.
tres ; q-;:;'il vient d'~.voir connoiffance
que les fo·i-difans Jelultes de la VIlle de
Toulon polt'edent des biens & revenus
dans 'le Relt'ort de la Sénéchauffie
d'Hieres & que ceux établis dans la
ville d'E~brun font propriétaires de
divers biens fitués dans le Re(fort de la
Sénéchault'ée de Sifieron ; & comme
les créanciers des foi - dif-ans Jeruites
peuv~nt prétendre que tôus les biens
~ revenus par eux poŒédés dans le
lielt'ort de la Cour répondent des dettes
qu'ils y on~ contraB:ées; qu'il importe
de prévenu les doutes que le~ Juge!
Royaux peuvent {e faire fur la diver~te
, de Relfort où lefdits biens font utues,
&: d'autorifer les Sequefires & Eco~o,
mes dans toutes les opérations qu'exIge
la régie & adminifiration qui leur dt
,on liée.
REQUIERT que les Juges Royau~
,
,
dA
' de
Clommis pour 1,exécutIOn
es rrets
,
la Cour des 5 & 14 de ce mOls, en ~ ra•
~édant à la {aifie & inve"taire d,es blellS
meubles effets, titres ' & papIers des
foi-di(\UI; Jéf\lites établis dans 1~ V~
3'"
[le leur Jur,ifdiaion , continueront fa:$
'dite faifie & inventai re (ur tOllS les
biens que les mêmes foi difans Jdu ites
poffedenr hors la Ville, terroir,& Reflort defdns Juges Royaux, à 1effet de
quoi ils accéder,ont p"r,tOllt Otl befoin
fera dans le Rello,rt de la Cour; & qu'ils
procéderont par~.lIe~len~ à la (ai;~e &
inventa Ife des b,ens Gtu es dans 1eten-,
due de leur J urifdiélion, quoiqu'appar~
tenans à des Ma.fons de s foi -difans Jéluites, étaplies hors du Relt'ort de la
Cour ou hors du Royaume .
Que l,edit Me Lante/me & les autres
Economes - Sequeihes établis par les
luges-RoyaMx, feront tOllS recouvr.emens & pour(uiles néceft'aires contre
lous Débiteurs, Fermiers, Locataires;
Tréloriers ~ autres des (oi-difans Jé.
fuites, lefquels Fermiers, Locataires ..
rr~forie!s, P~~eur$ & Déhitems, fe.
ront contraints de vuider leui-s mains ert
~e!les ,defdits Economes - Sequeihes ,
n~nobll:ant tous empêchemens, 0ppofitlOns & faifies faites fur lefdiIs foi.
difans Jéfuites de la part des créa nciers,~eWonnaires ou ayant caufe, fauf à eux
~ f6 pourvoir pour raifoA de leu rs créan,
ces pardevant la Com,
Qu'inhibitions & dMen[~s feron fai(e~
,
A il
�;(
""!-,xdits FermIers, ~ocatai~es, Tré(o:
IfIers, P~yeurs & Deb,teurs de(d'Isfoi.
d,fans Jefu'les , de fe deirai(,r d'aucuns
-deniers qu'en fave ur de(dits Economes.
Seguefires eu de leurs fondés de procu.
ratIOn; meyennant lefquels paye mens
teus lefdi ts àébitellfS demeureront bie~
& valablement déchargés.
Q u'en cas que quelqu'un des débi.
teurs des capita ux faills vell lût en faire
le remb eurfe ment, le(clits Economes.
Sequeftres ferent tenus fe pourvoir 1
la Ceur, peur être auterifés à le rece,
~e ir & re placer, s'i l y éch oi~.
Qu'inhibitiens & défen(es feront
faites a uxdits Ecenemes-Sequellres de
!e de{j'aifir d'aucuns deniers ou elfe~
par eux reçus, fçaveip, MOLantelme,
$:lu'en vertu d'Arrêts cle li( Cour , &
les autres Sequellres , {ur les Ordon.
flançe s des Juges Reyaux qui les au.
J'cnt établis.
.
Peurrent ' néa nmOI ns lefdits Econo;
JI1es .Sequeftres faire & acquitter les
Jéparatiens urgentes & ind.•fpenfablei
~\!s biens fends, & po.ur toutes les ~u·
tees rép aratiens il y (era pour ru par l,
.çqur, & pa, les Juges Reyaux, dont
le. Q f(;!on l1 a nc~s fero.'1t exécutéés pro.
el & 0reil!
.,ifgjrement nQilopftant
arr
r
litions, pourvu teutefeis que lefdité$
réparatiens n'excedent le tiers du re.
venu des biens etl elles dei vent êtnt
faires; & en cas d'excès, lefclites Or~
donn ances des Juges Reyaux ne (erent
exécutoires, même previfeirement
qu'après drle he me lo.gatio.n en la Co.ur:
Que lefdits Econemes-Sequelhes feront autorifés , e u leurs fendés de procuration , de pairer teus baux à ferme
ou à loye r des biens - fends, dîm es &
autres dre irs appartenans auxdits foiMans Jéfuites, peur le tems & dans
les délais o.rdinaires, & feus les fermalités r equifes, d'établir, fi befein eft
des Sequefires particuliers peur la per:
ception des fruits des biens no.n a/fermés, & des Gardiens po.llr ceux dent
les fruits fent à mégerie.
Qu'ils cenfiimero.nt Procureur à plaid
pour former telles dem andes qu'il appartiendra, & défendre fur celles qui
pourroient être fo.rmées co.ntre eux,.
lefditesdemandes & défenfes préalable,"
ment cemmuniquées au Requérant eu
Hes Subfiituts, & par eux fignées, &
que les Ju ges Reyaux peUFfent fi amer
fur les lins & demandes previ(oires ,
& délai{j'erent les définitives à la Ceur;
& cependant lIu'il (era (\.lrfis à teul!
f\ iii
�.,
~
p~yem-ens des cr éances dues par lddits
Coi- diCa ns Jé(uites , & à tOlltes pOur.
luites d'icelles, j\lfqu'al1 15 Septembre
prochain, dans leque l délai Jes crean.
ciers f.rop t leurs décla rations de l'état
de leurs créa nce, , lçavoi r, ceux qui
[ont dans cette Ville ou hors du Ref.
fort, all G dfe de la Cour, & les au.
tres a1lX Sé"échaulfées & l1ges Royaux
r efpettifs , don t les Greffiers envoye.
rOnt ex'r~it en forme all Requérant au.
dit jout 15 Sep te mbre.
• Que ' les S equ e!l:r , ~ établis par les
Juges Royaux, (eront tenus .envoyer
tOllS les troi s mois alltlil Me La ntelme
ies ,fom mes q,lI'ils auront reçlles, dé.
duçh9n fai~e de telles 'lu-!ils amonl
l'a~~e ~, .Iles érats plir 'eùx .figoés , &
virés par les Sllblhturs dtr Requemnr;
4e(dilS' reçl!~ &. payemens ; & moy~·
nan,t · 1. q" itrance qIJ',Js rapporteronl
qll'dit Me Lantehne. ils demeureront
bien & valabJerne nt décbarges.
_ Que leait Me Lantelme fera pareille.
J!1ej1Heptl de fournÎ.r au Requeranr cha.
que mois lin I)ref état de. fa Fe<.tle ,&
dé j3en(e, &. de ·l''\Î rendre comple eq
form é, de fa rég.Te & admiriillraiion
taures les fois qu'il en fera requIS. .
. .Que là où lefuits E,onomes·Seque~
.
auroient befoin pour leùr régie -&
adminiftration des titres, livres & mé.
moires dépofés au Greffe de la Cour
& des Juges Royaux, il leur (era, permis d'en prend re communication ès
ntains des Greffiers {ans déplacer.
Er pour aviCe r à la n o u.rrjtu~e '. en-'
trer ien & fllbfillance de(dIts fOl-dl(ans
Je(uires, que Iddits Sequellres & Eco.
nomes fourniro nt incelfa mment all Re.
queranr & à Ces Sublliruls, un état cootenant le nombre des foi·difa ns Jéfu ites,
habirés & de réfidence dan s chacllne de
leurs m.ito ns du Rell'ort d: la Cour,
IH! relevé de ce à qlloi Ce monte annuellem en t leur no urriture & entretien,
& de l'arge nt & denrées 'lue. lelèliies
tiCS
l11aifons pp.'!':\veJ.'lt aVOIr, re la tIvement
à leurs livres de rec ette &. de dépen(e;
enlemble des étots (olllmaires de la recelte & dépen(e ann uelle de{dires mai.
(ons, pour, fur le tOllt , être P?r le Requérant & (es SlIbfr,turs reqllls & or'
donné par la Cour & Juges Royaux ce
qu'il appartiendra. ,.
' '
,
, Et cepen lan t" 'lu Il fera acc~rd e .par
la Cour & Ju ges Koyaux, aux malfon s
dès (oi·di!iws Jcfuitcs dl! Relfort ,& ( ur
la requête de leur s Supérieurs contenant déclaration de leur fituatlon , telle
.
A iv
�g
fomme qu'a appartiendra .. pOIlT fournil
à la r.ourntnre & entrellen aéluel d
f
. d· f
J'f •
es
lOI: Hans elUltes, réfidans auxdites
mal{on~ ; pour leur être ladite famille
.expéd,ee par lefdas Economes.Sequef.
tres tur les premiers deniers qui lelU
entreront.
• Je r.equiers en. outre., ~ue l'Arrêt qui
mtervlendra, folt figOlfie auxdits Eco1l0mes.Sequeftres, aux Reéleurs ou Su.
périellrs des mai{ons de la Sociéte qui
{ont dans le Retrort de la Cour & à
tons autres qu'il appartiendra,' pour
~'ils ayent à s'y conformer chacun en
droit foi; que copies collationnées d'ice.
lui , feront envoyées à tOItS lei
.1lailliages & Sénécha,uiI"écs dn Retrort,
pour y être lues, publiées & regiflréesj
.qu'il enjoint aux Subftituts du Reque.
rant d'y tenir la main, & d'en certifie'
.dans le mois, & en outTe qu'il fera
împrimé, lu, publié & affiché par·tout
.ott befoin (era.
Vu ladite Requête, fignée , Riper d.
Monclar, oui le rapport de Me AntoineEfprit-Emanuel de Brun, Chevalier,
Baron de Boades, Seigneur de Ville·
1ley, Meaux & autres lieux: tout con·
fIdéré.
DIT A ETE' que la Cour, ~s
,:
Chambres alremblées , a ordonné & or~
donne, q.u ; le~ Juges Royaux, commis
pour 1executlOn des Arrêts de la Cour
des 5 & 14. de ~e mois, en procédant
à la fallie & mventaire deS' biens
meubles, effe!s, titres & papiers de;
foi. Mans Jéfuites érablis dans la Ville
de leur Jurifdiélion, continueront ladite faifie & inventaire {ur tOtlS les biens
que les mêmas ~oi.diCans Jéfuites pof.
fedent hors la VIlle, terroir & Re/fort
defdits Juges Royaux; à J'elfet de quoi
ils accederont par-tout 0(1 beCoin (er:
dans le Rellort de la Cour & qu'ils
pro.édetont pareillement à l~ (a ifi e &
inventaire des bi ens fitués dans l'étendue de leur Juri(~iélion, quoiqu'appartenans à des Mal (ons des (oi-difans Jé.
fuites, établies hors .Iu ReiTor! de la
Cour, Oll hors dn Royaume.
Ordonne que ledi t Lantelme & les
autres Econom es - SeCJueflres, établis·
par les Juges Royaux, feront tous recouvrem ens & ponrfuites nécc llàires
contre tous déb iteurs, fermiers, locata ires , tréforiers & autres des {oi.difans Jéfuites ; & que lefdits fermiers,
IOcatalfes , tréCoriers , payeurs & débiteurs feront contraints de vuider Jeu rs
DJains en ,elles dcfdit~ E,onomes· Se-
Av
�10
,
cfueRres , non
obfidnt t OllS
emp' ~ Ch'• ,
r '
,
m ens , oppo ntl ons & f.l !6es faites ~
lefdits (o:-di(ans Jéfllites de la pan dur
" nCi ers, ce /lOn
I inalres
'
crea
Ou ayant can(es
fanf à eux à Ce pourvoir, pO lir raifon:;
leurs créances, pardevant la Cour
A fai t & fait inhibit ions & d, r;nfes
a u.d,ts ferm iers, loca tai res, tréC,)riers
I)~ye urs & débiteurs de(dits (oi.Man;
Jeülltes , de (e de{Ta.fil' d'aucuns ~e_
nie rs qll 'e n faveur def,lits Economes_
Séqllefires, o u de leu rs fondé , de pro.
cmiltio n , moye nnan t le(q uels paye.
mens, tous lelèlits débiteurs demeure.
ront bien & vdlablement décharges,
Er en cas 'lu e quelqu'un des débite",s
oes capitaux (ai1is voullit en faire le
r embo ur(emcnt, ordonne allxdits Eco·
nom es-Sequefires oe Ce pourvoir à la
Cour. pour êlre al1tor.j(és à le recevoir
& replace r, s'il y échoi t.
A fa't & fai t inhibitions & défen!es
aiI xdits F conomes - Sequefires de fe
oelfa ifir d'aucuns deniers ou effets par
eu x reçus ; fçavoir , led it Lantelme,
qu 'en vertu d'Arrêtsdela COllT , &les
aut res Scqu efires , {ur les Ordonnances
des Juges Reyaux qui les auront établls.
A donné pouvoir neanmoins auxdiu
II
Economes-Sequefires de faire & acquit1er les réparat io ns urge nI es & in dif.
penfables des biens - fond s ; & pour
lout es les autres répa ration s, il y (era
pourvu par la Cour & par les J ug s
Roy aux, dont les Ordonnances (eront
exécutées provi ' o i r~m e nl, non obfiant
appe l & o ppof"ion , pourvu toutefois
que le(dites répa rations n'exceJent le
tiers du revenu des biens 011 ell es doivent ê, re fa ;tes ; & en cas d'e xcès, lefdites Ordonnan ces des Juges Royaux
ne re ront exéclIto:res , mê me provj{oiT'men t , qu'ap rès due hOllJo lo5a tioll en
la Cour,
A alltori(é &; al\torife le(dits Economes-Séquefires, ou leu rs fondés Je proeuralion, de p, lfcr tOUS baux à term~
ou à loyer cl"s biens fonds, d,mes, &
alltres droits appartenans auxdits foiMans Jéfuit es, pour le lems & dans
les délais or din aires, & fous les fo rm àlités requi!'es; d'ét" blir, fi bdoin e(t,
des Sequeilres particuliers pour la PC(ception des fmits des biens non aifermés , & des gardiens, pour ceux dont
les fr uits fo nt à 'méger ie. Les auto ri fe
en OUtre de confiit ll er Procureur à plaid,
pour forme r t ll e~ dema ndes qu'il "P_parUeudra . & défendre fur' celles qlli
, A '
, VJ
�~t~
'Pourroient être formées Contre ellr~
lefdites oIemandes & défenfes préalable~
ment con1tl1uniquées au Procureur Gé.
,né;al du Roi, ou à fes Subllitllts par
eu x ftgn ées: A ordonné & ordonn~ allx
J no es Royaux de fiat uer fur les fins &
de~nal1des provifoires, & de délailTe, les
définitiv s à la Cour ; & cependant
qu'il fera rudi , à tous paye mens des
créances ClICS par lefdits foit,Mans Jé.
fu ites , & à t outes pourfllitcs d'icelles
,jufqu'au JI, Se:'tembre prochain, dans
lequel délai les créanciers feront leurs
~éc!arations de l'état de leurs créances;
fçavoir, cellx qui font dans cette Ville
ou hors du Re/fort, :lU Greffe de la
Cour, & les autres, aux Sénéchauf·
fées & ] uges ROyJ UX re fp eats , dont
es Gr effiers envoyeront (xlr.it en for·
me au Procureur Gineral audit jo,~
''luinze Septembre.
- Ordonne aux Sequefires établis par
les Juges Royaux, d'envoyer tous les
-trois mois audit Lantelme les fommes
qu'i ls auront reçu es, déd uélion fait e de
celles qu 'ils auront pay é e~, cles états
-par eux lignés & ,'ifés par les Sublltt~ts
du Procurenr Généra l du Roi, deld,t!
,eçus & pa yemer5; & moyennant la
gu.ittance qu'ils rappoItuont dud. La)):
terme,
lf
ils demeUreront bien & valabléîmenl déchargés,
Ordonne pareillement andit Lante!.
me de fournir au Procureur Gênéfdl dd
Roi , chaque mois, un br,{ él,1( d" fa
recette & dépc n(e , & de lui rendre
com p,e en formè de (a régie & admi.
n illr~t J o n, toutes les fois qu'il en fcra
reql1ls,
Et là olt Iddits Economes-Seql1d hell
auroient betoi n , pour lour régie & ad.
mini-llrarion, des titres , li vres & olé·
mo ires déporés an Greffe de la Cour &
des Juges Royaux" leur a permis & ,
permet d'en prendre communication ès,
mains des Greffiers fans déplacer.
Et pour avi fe r il la nourriture , en~
tretien & fubfitlan cc defJits foi -difans
Jéfllites , ordonne auxdits Sequefircs
& Economes, de fournir incdra mment
au Procureur Général & il [es Sub/l:i~
tuts, un état contenant le nombre des
foi-dira 'l s Jé(uites, habités & de réli·
denee da '5 ch acune de leu rs Maifon,
du Ref10rt de la Cou r , un relevé de ce
à quoi fe monte annuellem ent léur
nourriture & entretien, & de l'argent
,& denrées que lefJites Mai (ons peuv ent
avoir, relati veme nt à leurs livres de
recette & de dépenle , enfelllbie d.e~
J
J
�'4
.etats fommaires de la recette & a~;
penfe annuelle defdites Maifons , POil!
{ur le tout êt re, par le Procurellt Gé.
iléra l & (es Subfiirut s, requis & or.
d onné par la Co ur & h: ges Royaux ce
'lu'il appartie ndra.
Et cepe nda nt il (era accordé par la
Cour & Ju ges Royaux aux Maitons
des foi-di rans Jéfll ites du ReITort , &
fur la requ ête de leurs Supériems
conten ant déclar3tion de leur {jruation:
telle fomme qu'il appa n ie:ld ra , pour
fournir à la nourriture & entretien
aéluel des fo i - difa ns )éfuites réfidans
"3uxd ites Mailo ns, pOl,r leur être ladite
fomme expédiée par lefdits Economes·
Sequefires fur les premiers deniers qui
leur entreront.
Ordo nne que le préfent Arrêt rera
f1 gnilié auxdits Economes - Sequefires ,
aux Redenrs ou Supéri eurs des Maifo ns de la Société qui {ont dans le
Reiforr de la Co ur , & à tOilS alltres
qu'il apparti endra, pOUt qu'i ls 'yent
à s'y conform e r, chacun en dloit f(1i;
que copies collatio nn ées d'ice lui I"ont
e nvoyees à to us les Bailliages & Sé·
néchauffées du R effo rt, pour y ôt,e
lues, publiées & enrcgifirées _ ~nJolnt
aloi" Su bllituts du Procureur Génetaldu
t
i
Roi d'y tenir la main, & d'en certilie;'
dans le mois. 0 rdonne en Outre' qu 'il
fera imprimé , ,u , publié & affiché
par· tout 011 bdoin fera. Fa it à Aix
en Forlement, les Ch.mbr~s affem:
blées, le vingt - huit Ju ill mil f~pt "nt
foixante . deux. Collat ionn é.
Signé, D ER EGINA;
•
�'l t;
{. **..}**~~~*ir*H':'-lI
ARREST
~~
DE L A COUR
DU PARLEMENT
{JE PRO VENCE,
Qui condamne un 1mpriml portant pOlir
, titre: Relation de ce qlli s'ell paITi
all P~rlem ent d'Aix dans l'affaire des
Jéfuites,'; lm lacéré & brûli par l'E.
xlculellr de la Haule-Jujlja.
tXTRAIT DES REG ISTRES DU PARLEMENT,
E jour, les Chambres afTemblees;
C
font entrés MM. Le Blanc de Ca·
ftilloD
Laurans de Peyrolles, Avo·
&
cats Généraux du Roi, & Me Le Blanc
Cailillon portant la parole, ont dit:
MESSIEURS,
On répand dans le Public un Imprimé
qui porte pour t ;tre, Relation de" qUI
s'eft paffi au Parlement d'Aix dans l'af
fairedeJ fd!uùes, Ce n'ell à chag ll e page,
& prefqu'à chaque ligne, qu'un tilfll de
1"
1
d"ImputatJOn,
. ~
(uppofitiorts gro !Iileres,
aulIi ablÎlrJes, qu'elles font 3t;o,ces; 1:5
unes dé menl1 es par la notonete publique; les autres par la foi inviolable de
vos Reuifircs, & par des fdllS dont la
Cour eft elle· même le témoin & le gan~
.
L'indignation générale vengerOlt a~ez
les Ma gifirats dont on o.fe cal~~ 01er
les fuffrages & les 1I1tentlOns ; Ilmpo/lure gui a dirigé les principaux tral!!
contre le Magifira t qu'on affcéle de dénomm er (cul da tes ce libelle, s'efi ellemême trahie en offrant à tous le. ye u"
un nom qui fuffit pour la confondre;
& l'ouvra ge ne nous paraÎtroit dign.e
que du dernier mépris, fi l'on pou VOlt
perdre de vue les circonftances, malheureufement trop connues, dans 1er'!
quelles on le fait paroÎ.tre .,
,
"
Nous ne fommes p01l1t etonnes, qu nne cabale, qui n'épargn~, qui ne refpeéle rien, accoutumee à fem er le
trouble dans l'Er,li(e & d a ~ syEtat , Ce
voyan t aujomd hUI pourflU.vl.e par l e~
loi, , fomente parmi les M1I1dlres des
loix même & par les plus coupables
efforts des divioù ns, qu au meme t e m~
elle ex~ge re , & dont elle rejette , tOl~t
l'odieux fur ceux qui pénétrent & eclaljl
,
,
A
�18
Tent (es intrisues; que doja profcrite
dans une parne de la France & con
fondue à la face de l'Univers' elle •
pelle la di{corde de toute part' & haP.
fi
' c er·
·
c.he u~ dermcr re uge dans la calom.
me qlU fut touJ.ours {on principal tef.
fort & fa maxime, favorile , maxime
dont elle permet [u(age aux partie .
lie~s à titr~ de légitime défenfe, &
qu elle pratique comme devoir de reli.
gi~ n , lor(qu'il s'agir d ~ perdre ceUI
CJu elle appelle (es ennemis, c'ell.l.dire
tjui conql)e aime l'ord re & le proleg!
contre .ces enrrepti{cs.
. N?us n'oppoferons point à des ré.
ClfS Incroyables, à des calomnies dé.
criées par leur propre exeès, un d~
tail des faits, fl]{' le{qucls la lagelfde
la ·Cour a cru devoir '{ulpendre lIne ju.
fie, ceo{ure. II nous {uffit de fçav~ir,
~ eHe a voulu borne r fes premiers
{oms à conilater ce qui intéreflàit l'ad·
mini/harion de la Jullice à commen·
cer de légitime r les Ju ges 'qui ont droit
·
r
'
d ,opIner
IUf le fonds de cette impor.
t~nre affaire, à donner à quelques Ma.
glilrats, dont on avoit trompé la bon'
ne foi, le tems & les moyens de recon·
naître &. de répa rcr la (urpr ife. Le fue.
~ès a répondu à {es vucs: ce qui refie
.
'J 9
il f~ire pOire le plein rétabliITement de
l'ordre, & contre des démarches répré"
henlibles, appartient à la difcipline in"
tériellre de 1;, Cour, & c' eil dans le (ecret du fanéhtaire de la Jufiice , que les
preuves & les remedes doivent être
cherchés.
. Ce qui doit fixer not re pricipalG at~
!ention dans cet odieu~ lib elle, c'e1l
que la même cabale y parle publique'
ment un bngage faétietlx . qu'elle op~
porc ouvertl'nkn! il la recherche !~g"le
.ks Tnbtl11aux , les fQrces du p;uti
qu'elle s'eil1'b.nnéc dlh~ l'Etat, & un
dénombrement d e {es fettateurs .
. Soisneufe d'entreten ir 1'.Il"Gon dan~
le petit nombre qu'elle a {~d :it , elle
hl' gro/lit en iMe ' par leI calcuh les
phis f!lux , rbt\r le muftiptiér en effet
par hl contagion d~ l'exemple . E lle ole
r.etlamer dÎ!s proteéteurs dans tous les
Ordres de la Province, & citer en (a
fave\lt le fuffl age clu publ ic jullement
indigné <le ' fes ma noeuvres , comme s'il
pouvait être trompé fn r {es r.ropres
fentim ens. Ellë prélente enfin l'image
fabnleHfe d'une vill< enlle" , qui Je croit
/rapple dans la pe10nm dts J.!jllim , &
d'Iln {oulcvement générd l. des citoyens,
pour 'parvenir p eut· être à le faire naî~
�'1G1
tte ailleurs, & pOur (e rendre en quel.
que fo rte redouta ble ;\ l'autorité,
L'aveuglem e nt elt porté ju(qu'n croi.
re honorer des Magillrats , en ne le!
défi gnant da ns la fonaion qu'lIs ont
rem plie, qu e (o us le nom d'amis & d.
p arri(ans des l é/ùùes , en publiant que
leur zele a été tel) qu'iL n'auroit'pu éut
p lus grand dans les l ifuites lUx-mim,,;
en me ttan t enfin dans la bouche de
quelq ues- uns d'entr'eux , l'étrange &
h o rrible difcours qu'on trouve à la
page g du LibeUe, & qui (uppoferoit
une co nfpiration commune des Jnges
& des Parties, co ntre l'autorité d'nn
Arrêt diaé par les motifs les pins pnif.
(ans {ur des Sujets ndeles, Que n'aJ
t-on pas à craiRdre du fanati(me par.
"ellu à de t els excès? Si le (candale
de ce Libelle, plus injurieux encore
d ans [es éloges que dans [es reproches,
d o it être au plutôt expié par les flammes,
notre Miniltere ne peut pour[uiv:e aye~
trop de vigilance l'efprit de (aEhon qui
enfante de pareilles produaions,
C'e{/: dans cet o bjet que nous avons
pris les concJufions que nolIS lailrons
fur le Bureau.
Eux rerirés.
'yu les Couc1ufions pal' écrit, laill'éej
fT
{ur le Bureau, fi gnées Le Blanc de CaC.
tilIon, Oui le rappo ' ! Oc Me A n t OJ ne~
Efprit-Emmd nll el de B:u n, (hc vabe r,
Baron de B o ade~ • SeIgneur de M" aux,
Ville pey & autres lieux.
DIT A E'TE'. que la Cour, les
Chambres a!Tembl ées • a ordo nné &
ordonne qu: l'Imprimé, p~rtant 2 ,O Uf
titre: Relallon de ce qu, s efi pajj' , a~
Parltm ent d'Aix dans L'affaire tles J éfiaIls fera la céré & brCrIé par J'Exécute:r de la Hautc-lnllice, comm e ,tten.
iatoiœ ;\ l'orare public. faux, calo:nnieux & [éditieux, injurieux à!a !ultlc,e
& à {es Minillres. A fait & faIt InhIbItions & défen(es à tous Imprime~rs.
Libraires. Colporteu~s ,& autres, d lm.
primer, vendre , ~ebl,ter. ou, auu-ement diltrÎbuer ledIt LIbelle , a pellle
de punition exemplaire; enj?int à tou,S
ceux qui ont des ExemplaIres dudlt
Imprimé, de les appo;ter au ~refe,
de la Cour pour yerre [upprunes.
Ordonne qu,à la requêt7 dll' Procureut
(;énùal du Roi, il (era lIlformé contre.
teux qui l'auroient cQrnpof'\, & e,nvoyé
.en mann[crit ou aurrementclonpe conr5,
sudit lib~lie ' Nf Me de Boade~, Con·
ifiller ~ Rol t rour ~e 'lu'ill a~Jl j
�1~î
faire en cette Ville; & pareillement ~
la requête, pour{uite & diligence de (es
Subiti tuts , par les Lieutenans Crimi.
Dels & autres premiers Officiers Royaux
des lieux du relfort de la Cour, mê.
me hors du relfort d'icelle, par les
pr ~ miers l" ge~ Royaux.requi, à la f9 r•
me dù droit. Ordonne que le prérent
Arrêt fera imprim.é & envoyé aux Si.
iléchaulfées du relfort , pour y être
exécuté {elon fa forme & teneur, & af.
fiché par-tout olt be{oin fera. Eojoin(
'lUX Subitiiuts dudit Procureur ,Giniral
d'y tenir la main, & d'en ,certilier dans
re mois. Fait à Aix en Parlement ,-kl
Chambres alfemblées, le 30Juin 1761 ;
(;ollatiol1llé.
Sitnç, pEREGINA.
A
ARR E T S;
ARRE ST ÉS,
ET
AUTRES PIECES
CONCERNANT
L'AFF AIRE DES JÉSUITES;
,,
A A1X, chez la' veuve de J. DAVID ~
-,
J!:SPRlT DAVID, 1762~
Parlement
de Provence.
PEN DAN T E
aIl
�3
+4-4~44444<'1~'"
'if.
".
'.'
'.'
'...
'...
'f.'
' ....
''''
'.'
de M. de MONCLAR,
en préJentant des Lettres-Patentes du 22 Oflobre 1762 •
DISCOURS
MESSIEURS,
r APPOR TI! à la Cour des L ettresPatentes fm Arrêt) en date' du 22
.oélobre 1762, par leCquell es SA
MAJESTE' déclare vouloir prendre
connoi{[ance par Elle - même des
Arrêrs que la Cour a rend,us & d es
Arrêtés qu'elle a pris les 5) 19 &
30 Juin, 2, 4 , 6 & 7 Oél:obre ,
à l'occaiion de l'appel comme d'abus que j'ai interjerré d es Conllitutions des foi - diCans J éfuites.
S. M. ordonne en conCéquence,
que j'envoye rai ince{[amment les
motifs defdits Arrêts & Arrêtés;
rait défenfes de les exécuter & de
Aij
�4
donner a~lcune .fuite} mon appel
comme d abus Jufqu a ce qu'il en
ait été autrement par elle ordonné.
J'ai remis à M. le Premier Pré.
!ldent les Lettres de Cachet qui
m'ont été adreITées pour la Compa.
gnie & pour lui , fui vam l'ufagr.
J'exécuterai avec toute l'exaélitude
polIible ce qui m'ell prefcrit en
paniculier ; le furplus vous regarde,
MelIieurs, & fait la matiere de ma
réquilition. Si votre fidélité ea al,
larmée d'un retardement dangéreux dans une affaire qui ell depuis
trop long. temps fous les yeux du
Public; la Cour a divers moyens
d'en faire connoître les inconvéniens à S. M. fans perdre l'avantage de bi marquer lafoumiflionla
plus prompte.
Je vois avec regret que vous
trouverez dans la leéture des Let·
tres-Patentes de julles fujets de
dou leur, Les vives récl amations &
les plaintes qu'elles annoncent, exi·
5
geroienr de ~non minillere dans
toute autre CIrconltance, que je
priffe dans l'intérieur de la Corn pagoie des éclairciffemens pour le
maintien de fa difcipline & pour
l'honneur & la fûreré de la Magiftratu re. MaiS dans cette occalion
uo:que qui n'a .ni ex~mple ni regles
gu on pul!re lUI appl!quer , Je: m interdits toute réflexion & tou te re';
cherche. Plus les objets que nous
découvrons foor afHigeans , p!us
ils rendent fcnlibl e la nécelIiré d'é.
carter, quant à préfenr, tout ce qui
peut faire diver!ion à l'obj et eITentiel du [ervice du Roi. Mon inaétion
& mon lilence feront donc aujourd'hui des preuves de mon attaëhemcm inébranlable au véritable intérêt de l'ord re public; & la dignité
de la Compagnie fe retrouve ro ute
entiere dans les facrifices qu'elle ne
celfe de faire pour s'occuper uniquement du bien de la Religion &
de l'Etar.
A iij
�0'
Je requiers que lefdites Lettres_
Patentes Coient enregiflrées pOur
être exécutées felon leur fo rme &
teneur.
ARR EST
D U
CO N SEI L
D' É T A T
DUR 0 l,
D u.
L
.2 2
OElohre '7 6 2 .
E Roi étant info rmé que fur
l'Appel comme d'abus interjetté par fon P r ocureu~ .C?énéral,
des Confiituri ons des Jcl ultes ) fon
Parlement de Provence au roit ren.
du différens Arrêts, & pris plufieurs
Arrêrés les 5 , 19 & 30 Juin dernier , 2 , 4, 6 & 7 Oétobre, préfem
mois, tous IcCquels Arrêts & Arrêtés auraient occafionn ~ de vives
7
lédamations' d'une partie de fon
Parlement , leCquels en auroient
même1Jorté leurs plaintes à Sa Majcllé , Elle auroit réfolu de pren d,re
parElle-même connoilfance defdns
Arrèrs & Arrêtés , & des motifs
gui les ont fait r~ndre, ~ de prévenir tout ce qUI p<?urrOit tendre
àétablir dans fondit Parlement une
divHion c'i1't'te' l~s_ Magifiràts quî
Ic~ompofe~t, qui fero~ t ,au~ co~~
lraIre au b ien de la J ufh ce , qu ~
l'honneur de la Magifirature ; a'
quoi voulant pourvoir: Oui le R~p
port, le Roi étant en fon Confell ,aordonné & ordonne que fan Procureur Général au Parlement de '
Provence, lui enve rra les motifs
defd its Arrêts & Arrêtés des) , 19
& ~ Juin dern ier , 2 , 4, 6 & 7
Oélobre préfent mois ;, & ~epe n
dam, par provifion, fait def~nCe s
d'exécuter aucun defdits Arrets &
Arrêtés & de donner aucune fuite
audit A~pel comme d'Abus ,- juf.
�g
qu'à ce qu'il en ait été autrement
ordonné par Sa Majefié. Et feront
tou tes Lettres Patentes néceffaires
expédiées.
Fait à Fontainebleau, le
tobre 1762.
2~
Oc.
L ETT RES - PAT ENTES.
Du
L
22
O{/ohr< '7151.
OUIS, par la grace de Dieu,
Roi de France & de Navarre,
Comte de Provence J Forcalquier,
& Terres adjacentes; à nos amés
& féaux Conf",illers , les Gens re·
nans norre Cour de Parlement à
Aix; SALUT. Nous fommes il}formés que fur l'appel comme d'abus
imcrjetté par notre Procureur Général des Conftitutions des Jéfuires,
vous a vez rendu différens Arrêrs
& plufieurs A rrêtés les 5, 19& JO
9
Juin dernier, 2, 1- , 6 & 7 Oélobre
préfent mois; tous lefquels Arrêts
& Arrêtés ont occafionné de vrves
réclamations de la part d'une partie
d'entre vous, lefquels nous en ont
même porté leurs plaimes : & voulant prendre par nous-mêmes connoilTance defdits Arrêts & Arrêtés
&des ,motifs
. qui les om fait rend re ,'
& prevel11r tout ce qui pourroit
rendre à établir parmi vous une diviii on qui [eroit aufIi comraire au
bien de la Jufiice qu'à l'honneur de
la Magifirature; nous avons rendu
ce jourd'hui en notre Confeil , nous
y étam , un Arrêt fur lequel nous
avons ordonné que toutes Lettres
nécelfaires feroient expédiées. A ces
caufes, de l'avis de notre Con[eil
qui a vû ledit Arrêt ci-attaché fous
le comre-fce! de notre Chancellerie J & conformément à icelui,
Nous avons ordonné & par ces préfentes lignées de notre main, or·
donnons que notre Procureur Gé-
�ID
néral en' notre Parlement de Pro~
vence, nous enverra inceffamment
les motifs defdits Arrêts & Arrêtés
dC's 5 , J 9 & 30 Juin dernier, 2,
4, 6 & 7 Oél:obre préfent mois;
& cependant, par provifion, faifons
défenfes d'exécuter aucuns defdits
A rréts & Arrêtés, & de donner
aùcune fuite audit appel comme
d'abus, jlJfqu'à ce qu'il en ait été
autrement par nous ordonné. Si
vous mandons que les préfentes
vous ayez à enregifirer, & exécu.
ter felon leur forme & teneur. Car
tel efi norre plaifir; Donné à Fontainebleau le 22 Oél:obre J 762 ,
& de notre Regne le quarante.
h uitiéme •.Signé, LOVIS ; & plus
bas par le Roi Comte de Provence"
JlHRLlPPEJ\UX, dûement fcellées•.
II
"'''A:''if~$&lI:Z:$; ; ' >t;ua
iiI.
l
.
ARREST
Du
J2
Novembre J 762.
A CO V R ordonne que les
. Lettres ~atentes feront eoregifhées pour être exécutées felon
leur forme & teneur, & conformément à l'Arrêté de ce jour.
L
$
==~
=-
ARRESTÉ
Du ) l Novembre,
AC 0 V R con{jdérant que
les Lettres Patentes fur Arrêt,
don t elle vient d'entendre la lecture [om l'effet d'une furpri[e hors
. d'ex~mple faite à la religion du'
Roi; mais que les me[~rcs que la
Cour ne pourra fe dlfpenfer de
prendre pour re monter a la [o~rce
d'un auffi grand mal, pourrOlent·
dans ce moment fav orifer des vltes
A vj
L
�12
contraires à J'intérêt eiTentiel dudit
Seigneu r Roi; & produire les in.
convéniens que [a [ageife a voulu
prévenir; que les faits qui Ont pré.
cédé & préparé ladite Jurprife, &
les moyens employés pour l'opé.
rer, [:)nt d e nature à devoir être
dévoilés au pied du Trône: A ARRÉ.
TÉ , qu~ rou s les Arrêts rendus &
Arrêtés pris à l'occa lion de l'appel
comme d'abus des Conflirutions des
foi·di[ans J é[uites, feront portés
audit Seigneur Roi par Meilleurs
le Premier Prélident , le Pré{td em
de Saint Vincent , & MefIi eurs de
Galifet} de Lubieres & de Lorys
Con[eilJers, qui [o nt à cet effet dé·
putés pour [e rendre inceifamment
auprès de Sa Majefié ; lefquels Dé·
putés font fp écialement chargés de
lui expofer toutes les circonfiances
dans le[quelles font intervenus 1er·
dits Arrêts & Arrêtés . Er fera le·
dit Seigneur Roi fupplié de daigner approuver les motifs qui en~
13
gagent la Cou;, à ~loi& ncr tout ,ce
qui ne tend qu a dlfir al re [on zele
d'un objet qui intéreiTe le premier
de [es femimens & de [es devoirs,
& d'agréer qu'elle continue à [u[pendre les ré[olutions les plus nécellaires à l'honn eur & à la fûre té
de la Magiflrarure, pour ne s'occuper que du [ervice dudit Seigneur
Roi dans l'affaire la plus in réreifante
pour la Religion, pour le T rône
& pour l'Etat. Et cependant pour
fe conformer aux intentions dudit
Seigneur Roi, & pour lui donner
de plus en plus des preuves de [a
parfaite foumifIion à [es ordres, il
a été arrêté que les Lettres P are ntes feront enregiiln!es pour être
exécutées felon leur forme & teneur, demeurant, fous le bon plaifir dudit Seigneur Roi, la [ur féa nce
portée par lcfdi tes Lettres fixée
au troi s Janvi er prochain; & au
moyen de cc} que rout es cho[es
reneront en l'état ju[qu'audir jour.
�r(
...
EXT RAI T
.D ES REG/TR ES DU GREFFE
,DU PARLE MENT
DE PROVENCE.
Du Lundi 22 Novembre 17 61 .
M. le P. Prélident, fur la réquifition de MM. les Commilfaires,
a convoqué la prérente AlTem.
blée cejourd'hui 22 Novembre
17 62 •
A
quoi plulieurs de Mer·
lieurs ont dit, qu'on répand depuis quelques jours dans le Public
un Libelle manurcrir i!1rirulé; Mémoire préJenté au Roi par M. le
Préjidem d'Eguille ; que dans ce
M émoire on porte l'impollure &
la calomnie jurqu'à ufurper le nom
PRÉ s
d'ûne panie de la Compagnie"
pour l'accurer, & avec e1le tous
les Parlemens, d'avoir par leurs
Arrêts attenté aux Edits & à l'au...:
roriré du Roi, & d'a voir formé
l'exécrable projet d'affoiblir ou
de partager la puiffance Légil1arive, qui ne rélide que dans la perfonne de Sa Ma jell:é, & qui ell:
incommunicable par effence, ainli
que les Parlemens l'ont tant de
fois reconnu; qu'ils ont cru devoir mettre fous les yeux de la
Cour ce Mémoire tout informe
qu'il ell:, pour qu'elle puiffe pren";
dre les premieres réfolutions que
l'honneur & la fûreté de la MagiŒrarure ' exigent, fur un objet
auffi important.
Et leéture faite dudit Mémoire
par le Greffier, tous Meffieurs,
après avoir témoigné unanimement
la Jull:e horreur dont ils Ont été
fàins à la vue des imputations que
ce. Mémoire contient) ont recon-
�16
nu, que la publicité qu'o n donne
audit Mémoire, q uoique dénué
d'authenticité, & même incroya_
ble par la noirceur du projet élevé
contre le5 Membres de la Cour,
par l'affreux Coupçon d'avoir calomnié le Corps entier d e la Magifirature auprès de fon Souverain,
& [ur le premier de fes devoirs ;
que ce foupçon, quelque indigne
qu'il foit d e trou ver aucune créan.
ce dans les efprits, ne peut, dans
la conjonétu re pré rente J être di[fipé trop prompte ment, & d'une
maniere trop éclatante; que le
premier objet dom la Compagnie
d oi t s'occuper, dl: de con1l:ater
d ans fon rein, par une déclaration'
la plus [olemnetle de chacun de fes
Membres, que fi une pareille dé·
marche a été faite auprès du Roi,
ils font tous également incapables
d'y adhérer.
M. le Premier Prélident ayant
pris les opinions) il a été arrêté,
11
que les Gens du Roi [eroient invités de ven ir prendre leur place
en qualité de Membres de la Cour,
pou r déclarer leurs [entimens au
fuje t des imputations contenues
audit Mémoire.
Meilleurs les Gens du Roi entrés, & leél:ure faite de no uveau
dudit Mémoire, M. le Premier Préfident' aya nt pris les opinions, il
a été ar rêté , que ledit Mémoire
fera retenu au Greffe de la Cour;
que tous M eilleurs qui fe trouvent
préfens feront interpellés de déclarer, s'ils ont quelque part à ce Mé~
moire, s'ils y ont adheré , ou a
tous autres contenant des imputations de même nature, & qui pou rroient avoir été préfentés au Ro i ;
déclarant , la Cour, qu e toute réponCe ambigue , ou le lilence, feront pris pour un aveu formel d'adhérton audit Mémoire. E t M. le
Premier Prélident a été prié de
�1'8
voulo.ir bien donner l'exemple , Ik
~e f~lre en[ulte ladite interpella_
non a chacun de Meilleurs.
M. le Pr~mier Prélident a dit :
~e~eurs, Je n'aurais jamais imagine que l'on pût vous accufer de
manquer de fidélité & de foumirfion aux ordres du Ro i. Vous donnez chaque jour des exemples &
des preuves du contraire. Vous
app renez au peuple combien fa
per[onne [a crée & fon autorité vous
font cheres: Je ne puis que partager votre Jufie fenfibilité fur les
imputations atroces & calomnieu.
fes, qui portent généralement con.
tre. to us les Officiers de la Compagme, & qui [ont répandues dans
le Mémoire do nt on vient dc faire
la leaure. J'ai tom lieu de préfumer qu'aucun Magifirat n'a ad heré
& '
,
, n a eu aucune part à de pareilles
dem~rche s, pour le[quelles il n'y
a P.blOt de qualification. Il ne s'agit
19
point ici d'uné Lettre écrite dans
mois de Juin dernier à M. le Chancelier par quelques Officiers de la
Compagnie. Une grande partie de
ces Officiers vous a déja témoigné
[es fenrimens à cet égard, & vous
en avez paru fatisfaits. 11 n'était
queftion que de réclamer des points
de difcipli ne, & Jamais d'attaquer
la Compagnie & [es Arrêts. On
ne fçauroit non plus mettre en
avant des réclamations particulieles fur des objets qui peuvent paroître per[onnels. On attaque ici
le Corps enticr. On l'accufe de
manquer au plus effentiel de [es)
devoirs, & dont il fut toujours le
plus jaloux . O n veut perfuader,
contre toute vraifemblance & contre route vérité, que c'eil: l'ouvrage
de plulieurs. O n repréfente le Parlement comme divifé en deux branches , bien plus encore par le procédé que par les opinions. Je fens;.
Meffie urs , la néceilité d'éclairôc
le
�20
un point li important. Il n'ell perfonne de nous qui ne foit rempli
d'indignation, & qui ne doive
s'empre{[er de manifefier publique.
ment fes véritables fentimens. Je
regarde comme une prérogative de
pouvoir le premier déclarer haute.
ment, que je n'ai aucune part à ce
M émoire qui eft fous vos yeux;
que je n'y ai point ~dhéré; q~e je
l'improuve & le rejette avec mdlgnation, & tous autres de même
. 'avoir
. ete
" pre.,
n atu re,qUl. pourrOient
fentés', & qui contiendroient pa·
reilles imputations , en tout ou en
parrie. Je me flate cl vous c o ~va in.
cre encore mieux par mes demarches q ue par mes difcours, de mon
zè le & de mon attachement pou r
la Compagnie , que rien ne fera
jamais capable d'éb ranle r. Ces fen.
timens font effenriellement UnIS au
fervice du R oi) à ma fi délité , &
à mon amo ur pour le Souvera in.
M. le Premier Préiident a incon·
il
rinent interrogé en particulier toU!
Me{fieurs, fur le contenu audit
Mémoire, & leur a fait l'interpellation portée par le précédent Arrêté. Chacun de[quels a dit, qu'il
adhéroit à la déclaration faite par
M. le Premier Préfident da?s, tout,e
b force & teneur; & il a ete arrcté unanimement que ladiœ déclaration ferait infcrire fur le Regiflre.
Pluiieurs de Me/Iieurs ont ajouté,
que comme le fait dont il s'agit, intéreffe l'univerfalité des Membres
de la Cour, & p e rfonnelleme~t
chacun d'eux en leur honneur, Il
convient que ceux de M e ffi e u~s
qui ne fe trou vent plS da ns la prefente Affemblée , quoique dûement
convoqués , foi~ nt mis ~ pan ée de
manifefler le me me fennment.
M. le P. Pré iident ayant pris les
opinio'1S , il a été ordonné au
Greffier de la Co,lr, de prendre
un état des Officiers ab[ens ; & ledit état vérifié , il a été arrêté que
�i2
copie collationnée dudit Mémoî
. d
'f
re
& extraH u prelent Regiflre,
feront mceiTamment envoyés par
ledit Greffier, & ponés par des
Huiffiers de la Cour à tous Mef.
fieurs abfens, qui feront invités
fçavoir ceux qui fe trouvent dan:
la Ville ou à quatre lieues de dif.
.tance, de venir prendre leur place
demain à dix heures du matin) dam
l'AiTemblée des Chambres) pour
répondre à l'interpellation faite ci·
d eiTus, par réponfe-p récife & non
ambigue, renouvellant la Cour à
leur égard la déclaration , que le
filence , ou toute réponfe ambigue
& non précife, feront pris pour
un aveu formel d'adhéfion au con·
tenu dudit Mém oire, en conformité de l'Arrêté précédent; & en
cas de légitime empêchement) fe·
ront temls, enfemble ceux qui fe
trouvent à une plus grande diflan·
ce, de déclarer ledit empêche.
ment, & de mettre: fur le champ
23
àu'bas dudit Extrait leur réponfe
iladite interpellation: Enjoint aux
HuifIiers qui feront chargés -des
ordres de la Cour, [ça voir ceux
qui n'iront q~'à la difiancc de quatre heues, d en rendre compte à
la Cour dans la féance de demain
,
'
& les autres a M. le Premier Préfidenr, au moment de leur retour •
~XTRA IT
des Regiftres du Parlement de Provence , du Mardi
23 Novembre 1762 .
Les Chambres aiTemblées, préfens,
&c.
M. le Préfident de
Coriolis d'EJpmouJe a dit, qu'il n'a pu [e rendre à l'AiTemblée des Chambres
du jour d'hie,r. Que le Greffier de
la Cour lui a remis un Mémoire,
enfemble [' Extrait des Arrêtés pris
dans ladite Affemblée, dont il a
�'i~
24
fait Jeél:ure, & qu'il adhére au dire
d e M. le Premier Prélident & à la
déclaration faite par lui & par
tous Meffieurs.
Les Huiffiers chargés des Or.
dres de la Cour, pour l'exécution
d e l'arrêté pt is dans la féance de
hier, [ont entrés dans la Chambre, & ont rapporté qu'ils n'au.
roient pû [e rendre que chez un
petit nombre de Meffieurs.
Sur quoi M. le Premier Ptef!.
dent ayant pris les opinions,
La Cour a arrêté que les ~x
traits rapportés par ldâits Huiffiers· feront retenus au Greffe,
pour, [ur lefdits Extraits, enfem·
ble fur ceux qui feront de nouveau
rapportés & remis fucceŒvemenr
par lefdits HuiŒers, aux Gens du
Roi, être fla tué ce qu'il appartiendra.
'
Un de Meffieurs a dit, que l'on
parle publiquemC'nt dans la Ville
d'lm [econd Mémoire attribué à
JI!.
'1\1. le Prélident d'Eg uille) & plus
criminel encore ' que le premier,
~'i1 éroit poffible: qu'il n'en avoit eu
aucune copie ; mais que diverfes
per[onnes atteaoient en avoir vu
en faifoient l'analy[e, & en réci~
toienr des lambeaux qui font horreur: qu'il n'avoit garde de combattre les fages ré[olutions que la
Cour a conflamment tenue, dans
cette affaire; mais que le fcandale
public de ces Mémoires, v rais ou
un cas imprévu qui pafaux,
roÎt exiger des mefures de la part
de la Compagnie pour éclaircir un
fait auŒ important ) & pour remplir ce qu'elle doit au Roi, à la
Magittrarure & à elle-même.
l'v1 e Ripert de Montclar ) Procureur Général, a dit: Qu'a vant
toute délibération, il fupplic la
Cour de permettre qu'il lui expofe, qu'étant chargé d'envoyer inceffamment les motifs des Arrêts
& Arrêtés des mois de Jllin &
ea
B
�~~
d'Oél:obre, il les avoit rédigés 1
qu e fon travail étoit fini avant
l'éclar qu'ont fait ces Mémoires 1
d ont il n'avoit que des notions im.
parfaites; que dans cet état 1 il
avoir cru devoir fupplier très.humblement Sa Majeflé, d'ordonner
que s' i! exi~e ~e pareils Mémo~.
res, ils lUi fOlent eommumques
Jlour confondre la calomnie, fe
trouvant lui·même attaqué dans [es
fonétions, & intereiTés, d'ailleurs
pJr le d evoi~ qui le charg~ de. la
vindiél:e publIque, & qU I 1oblige
de vei ller à l'honneur de la Ma.
gifl:rature ; que cepend~nt il .avoit
cru .devoi r Jufpendre 1envOI des
motifs , lorfqu'il a appri~ que !'A~.
fembl ée des Chambres etolt mdlq LIée , ne voulant ~aire aueu,ne démarche fur un objet auill Impor'
tant fans être a voué par la Cour 1
,
, f:'
& qu'il aura l'honneur d en aIre
leél:ure dans une AiTemblée de Mef·
lieu.rs les Commijfaires.
·~7
Sur quoi M _ le Pr~m,ier Pr~(i";
dent ayant pris l es OpIl1IOnS, 11 a
été arrêté unanimement, que le
Proeurel:lr Général enverra inceffamment les motifs en conformité
des Lettres Patentes du 22 Oél:obre' déclarant, la Cour, qu'elle
perGlle dan; fon Ar~êré du 1 2 ~o
vembre prefent mOlS : E r neanmoins attendu les circonllances
dont il importe que le Roi f?it !~
celfamment inllruir, il a ere dehbéré de députer Mede Gal iffer ,
Confeiller en la Cour, pour fe rendre auprès dudit Seigneur Roi,
mettre fous fes yeux le Regi~re
d'hier & le préfent, faire à ce fUJet
taures les démarches & inll~nces
qu'exigeront le fervice dudit ~~i~
gneur Roi, le zele ~ la fidehre'
de [on Parlement, & 1honneur de
la Magillrarure : le tout fui vant les
infiruétions qui feront données audit Député par Meilleurs les Com,milfaires: & oota01ment de Iepre·
�2&
fenter.- audit, Seigneur Roi; que
rout femble indiquer aujourd'hui
que les vives réclamations énoncées dans lefdites Lettres Patentes font de nature à ne pouvoir
être plus long - rems cachées à la
Cour, fans altérer dans l' efprit desi
peuples la confiance dont elle a
fur':'tour befoin d an~ l'occaJi(>D la
plus hnportanre qui fUt jamais pour
le fervice e{fentiel cludit Seiglleur
Roi; de lui fa,ire conno1rre les inconvéniens des courfes indécentes
& de la condtüre de M. le Préa~
dent d'Eguille " & combit"n il importe que toutt" audience fQit déniée à un MagWtrat que le Publio
a pû foupçonner de pareilles hot·
reurs, & qui, par la feule CQOUdé ration de fOFl a,bffjnce, devrait:
rentrer au plu~ô.r foU'$ Iles loix d~
la difcipline; artfI)~m, JSI Cour,
de la Juf1ice&de ~am{)urde~L0ix
qui cNIl:ingtle lemo Seigneur Roi
entre les Mona'r'lues ,,& de la P~Q·
'-9
rcllion 'dont il a honoré ju[qu'à ce
jour fon Parlement , qu'il aura
égard aux juftes repré[entations
que touS fes devoirs l'obligent à
porter au pied du Tr,ône ',,& qu'il
daignera Y reconnottre llmpref--:
fion du profond refpeé\: dont fon
Parlement eft pénétré pour les volontés dudir Seigneur Roi, & de
fon amour fans bornes pour fa Per~
fonne facrée.
�1
-
#
--' TIr
•
•
,
"
$
•
RELATION
Dece qui s' efl pa(fé tUt P ar/ement d'Aix,
dans l'affaire des ] /fuites, depuis le
6 Mars '7 C2.juJqu'a Lajin du mois
de No vembre fuivant.
,
I
L Y a' plus de dix ans qu 'on remarque
dans le Parl ement cl' Aix, quelques Ma~firats aveuglement dévoués aux Jélilites.
lis s'étaient affichés dès ce temps-là, pour
être membres de leur Congn!gatiOfl, pour
en occuper les dignités, pour en défendre
la c\oéhine & la conduite: deux en étaient
lII~me aétuellement Syndic & Sacri/hin,
lorfqu'on l'a /i'pprimée le ) Ju in dernier.
Dans les affaires du fchi/ine & des refus
de Sacre mens , ces Magifirats s' étaient
difiingués par leurs excès. Non feulem ent
ils s'y font touj ours montrés contraires
à lellT Compag nie , dont ils ont tr",verré
le zele autant qu'ils l'ont pu: mais , pour
que perfonne ne doutât qu'ils partageaient
avec les Jéfuites l'efprit de fanatiline , ils.
ont ofé protefier contre fes Arrêts & fes
Remontrances. On connaît leur oppo,!
A
�2-
lition à la loi du l1Ience. Si ces Maglaratl
aVOI;nt malheureufement formé la plu.
rahte dans ce Parlement, la Provence ferait aujourd'hui la proie du fchif,ne: tout
y {eroit en feu: & la loi du filence n'y
aurait point été regillrée.
A la tête de ces Magillrats , ea M.le
Prélident d'Eguilles. Qu'il foit permis
de copier ici, ce (lu'en dit une Lettre
cl' Aix, datée du 16 Novembre 1761 :
le mOrceau ell un peu long; mais en par eille matiere, il vaut mieux lajlTer parler
ceux qui vivent fur les lieux:
" Comme ce Prélident joue un r&le
» très-fingulier dans toute cette alfaire,
" où il {e préfente moins en Juge, qu'en
" agent & comme le po/Ellon des Jéfui"tes, ainli qu'on l'appelle communément,
"mê me dans (on village, on penfe qu'~
" ell à propos de le faire connOitre.
"Le Prélident d'Eguilles, âgé d'en·
" viron 55 ans , ell /ils de feu M. d'Argens
"Seigneur d'Eguilles, ancIen Procureur
.. Général, li fameux dans l'atr.,ire du
» Pere Girard, où il (ervit les Jéfuires
.. en bon valet, & comme leur couner;
» allant en polle de Toulon à Aix, pout
Il aj ufter la procédure des Commi ffa ir~
), à leurs intérêts. Son /ils a pour fr~re aÎne
3
"le Marquis d'Argens,
)1
li dé(avantageu_
fement connu par {es avantures rOma-
"nefques , {es L ettres Juives, {a retrai te
" chez le Roi de PruITe, &.c. Le cadet
,,( qui ell notre PréGdent) devait au/li
"faire di vers perfonnages.
" Il fut d'abord Chevalier de Malthe
"Officier de Galere à Mar{eille. Le~
"Galeres étant en courfe du côté de la
"Sicile, & lui étant un jour de garde,
"il qUitta fan polle, &. fut prendre l'habit
"de Moine, dans un couvent de Z oco,,[anti ou Recolets, qui était fur une hau"teur voiline du Port où étaient les Ga" Ieres. Il fallut que le Capitaine l'y en" voyât prendre, quand il fut temps de
" partIr.
"Etant à Mar{eille, il entreprit cle
"faire lin envoi confidérable d'huiles en
"Amérique, &. pour avoir de l'.raent
"il empruntoit, même des for~ats d~
" lere il qui il fai{oit des billets : le néggce
"ayant mal réu/li , il fit une premiere
"banqueroute. Quelques années après,
"Ii entreprit de faire bâtir une nou velle
Il falle de fpettacles à Marfeille, &. de"manda pour cela lin privilége exclulif:
.. la chofe ne réu/lit pas mieux, & il fit
"une feconde banquerou~e.
A ij
a,:
�4
"II vint à Paris, ai. il épollG Mil.
" Rou{]èau , qu'il amena en Provence
, eIl e mourut un an apres;
" laiŒant
H ou
" héritier par fon .teftament fOIl fTere, qlli
"hu avo.t fait la dot, & la jOllilTance
" des fruits à fan mari. Le teRament fut
"attaqué à Paris, comme la fignanue
"étant faulfe. Il gagna, parce qu'il fllt
" décidé , qu'on ne pou voit l'attaqller qlle
" par infcription de faux. A la mOrt de fa
" femme, qui fut enterrée à S. Fereo,
" Marfeille, il avait fait des folies, pal:
" fant trois jours fans manger, allant hur.
,,1er publiquement fur le tombeau, &
"au fortir de là allant à des lieux de di" vertÎffement.
Un an après la mort de fa femme,
n'ayant plus rien, ayant tout mangé,
il quitta le fervice, entra dans la robe,
acheta, fans la payer, ou loua de MI
Croifat , une Charge de Préfident a
M ortier au Parlem ent de Provence, &
vint, avec des difpenfes d'âge, d'etude
" & de fervice, s'y faire recevoir, (ans
" qu'il lui en coutât un fpl. Peu après ,1
" repartit, & lit une a/jfence de hUIt ou
"dix ans. Pendant ce temps, il p~fia
"avec le Prétendant en EcolTe, 011 ,1
Il çourut qu~ques hafards , & fe remaril
"
"
"
"
"
"
1J
eh ce pays-là,
5
à l' infçu de fOIl pere;
1J avec la lille d'un Minilhe. Revenu d'É.
"colTe, il refta quelques années à Paris
1J avec fa femme, jufqu'à ce que, n'ayant
"plus de quoi vivre, il écrivit à 'luelqu'lIn
"pour le r.commoder avec fan pere, &
"arri va enfin à Eguilles avec fa femllle
,,& une petite lille.
" S,m pere étant mort chargé de dettes,
,,& lui-même n'ayant pas de quoi payer
.le loyer ou les interets de fa charge, feu
1J M. l'ancien Evêque de Mirepoix donna,
il pour l'aider, une [econde Abbaye à
,,]'Abbé d'Argens fan frere, déja pourvu
1) d'une premiere, &
de plus C hanoine
1) de Saint Sauveur.
Celui - ci eut l'im"prudence de cautionner pour lui: aulli
1) M. Croifat, à qui il était de, déja quaI) rante mille livres, pour les feuls intérêts,
• fit faifir les revenus des deux Abbayes:
" ce qui donna lieu à un bon mot : comme
"après le dernier Arrêt le Préfident d'El) guilles crioit en fortamt, qu'il n'y avait
"plus qu'à déchirer la robe; M. de Mon• tau roux , ancien Coneeiller, qui m ar"choit derriere lui, lui cria: Monfieur,
"avant que de la déchirer, il faut la payer.
" Il Ya trois ou quatre ans, que le Pré"fident d'Eguilles céda les revenus de fa
A iij
�6
7
" Terre d'Argens à M. de Joannis p .
ll
,ro.
"
" cureur G enera (e la Chambre d
C
'r"
es
" om~tes '. JUIqu a entier payement de
" ce qu Il lUi devoit. Trois ou 'Iuatre m .
o~
" apr ès, 1'1 ven di t cette Terre purement
,,& limplement, à M: de Saint-Jacques
" de Marfellle , fans faIre mention de 1
"
a
"ce IliIon: ce qlll, ~ appelle fi,llional. M.
" de Joanrus a ete obliaé de l'attaque '
"l'affaire dl: aél:uelleme':u penda~te a~'
" Requêtes du Palais.
x
" On ne finiroit point fi on vouloit ra.
"conter to utes les avantures du perCon.
" n~ge .. A toutes ces folies, il a Couvent
"aJoute celle de s'aller habiller en Ca.
" pucin, tant au couvent d'Aix, où il
"allolt paiTer plulieurs jours fous le
" nom de Frere Félix , alliltant
Ol!i.
" de la nuit, lavant les écuelles, trainant
" un balai; qu'à Avignon, où des pero
" Connes de Ca connoiiTance l'on rencontré
" dans les rues, allant à la quête une be·
"face fur l'épaule, &c. On l'a VII aullià
;ux
" Orang.e dans le même équipage.
,., MalS comment lui pardonner l'inora·
"titude envers fes bienfuiéteurs,
de
" la T?tIr & M. de Monclar, qu'il déni·
" gre fI fort dans fes Mémoires! Durant
" la derniere maladie de là feconde femme,
Il
" le premier, ayant fçll qu'il etoit dans le
"beCoin , llll préta cent vmgt lOUIS. M. de
"Monclar lui avoit aulli prêté, & arran·
"gé Ces affaires. C'elt par reconnoi/fance
"qu'il les avait délignés, avec onze autres
"Magiltr~ts, pour les faire exiler par
" Lettres de cachet, dans le projet extra"vagant qu'il propofoit au Roi, de calTer
,,(on Parlement de Provence, dont il
"dépeignait les Membres fous les plus
"noires couleurs, ne lui faÎfànt regarder
"comme fideles, que les 19 à qui il étoit
, venu .. bout de faire figner la lettre fé·
, ditieufe, fabriquée dans la Maifon des
" Monvallons, Far le Pere de Pontevez ,
" JéCuite, qui la porta enfuite lui-même
"par les M aifons pour extorquer des li»gnatures. Le Prélident offrait au Roi
»10 Sujets dont il répondait, capables
"de remplacer tous les autres. Ne feroit"on pas grace à un tel homme, de le ren ..
" fermer aux Petites-Maifons?
" Mais tout cela pourrait encore pafTer
li pour des bagatelles , aupres des Méli moires infolens qu'il a ofé prélènrer au
li Roi, & qui devaient le faire mettre tout
li de Cuite à la Baltille.
"On a/fure ici qu'il elt dit dans le fecond,
.â iv
�8
" qn 'il demande pardon à Dieu & au
" Roi, de n'avoi r pas fui vi fon premier
" projet, de former un autre Parlement
" & d'y rendre un Arrêt Contraire à ceu:
"'lui av oient paru , par l eq~ il (eroit
" défendu, aux Jéfuites prel11ierement, &
" à tous autres, de les exécuter fOlls peine
" de la vie : llu'il fe reconnoit coupable,
>, pOlir ne l'avoir pas fait, de crime contre
" la Re ligion & l'État. Qu'il y dit que les
" divers Parlemens du Royaume Ont fait
H une ligue entr'eux, pour lIfrlrper l'au.
" torité légitime & anéantir celle du Roi;
" que le plus petit Con{eiller du Royallme
" croit avoir droit à cette autorité, & que
" les provifions pour ces charge. (ont des
"brevets d'indépendance, & des qUlt" tances ponr les dettes. Que quoiqu'il fût
"Aateur pour lui d'avoir part il ces pré" tentions, il les (acrifie à l'intérêt de la
"Perfonne (acrée de Sa Majellé ; qu'il
" (ent bien qn'il ne pourra plus fe montrer
" ni paroÎtre aux yeux du Public; m~s
" qu'étant accoutumé à manger du pain
>t noir
boire de l'eau, coucher filr la
"dure' il ne lui (eroit pas pénible d'aller
), dem:urer dans un antre écarté; Que la.
" tendrefTe paternelle le follicite l'ourres
" enfans : qu'il les met fous la proteébon
d Sa MaJ' ellé;
m~is en la filppliant
de
l"
ne leur rien donner 'lu "1
1 s ne
)1 Ile
" ,
aIent
JI mente.
. . .
"Il faut efpérer que le Publtc J~ulta
"bien-tôt d'une Piéce fi mervellleu(e en
,,(on entier.
." . \
"Le dernier trait de fo l,e que ) al a
"rapporter, c'ell: l'imagi nation qu'il lui
JI a plu de (ul'pofer à fon retour, qlle le
,, Parlement avoit envoyé des. gens pour
"l'alTaffiner. T rois ou quatre Jeunes gens
"étant allés à la chafiè au x petits oi{eaux
"avec' des filets, fans fulils ni alltres arIl mes
eurent la penfée, étant près d'EIl guill~s, d'y aller dîner, fur ce que l'un
)J dit, qu'il y avolt fon
pere nounCler
"chez qui ils pou voient aller. !l Ieur prit
Il em,ie de voir le château & le paVIllon
Il ou parc qui ell: au-defTous. Ils demanIl derent fi M. le Préfident, qu'on yattell Il doit tous les jOllrs, étoit arrivé. VOilà
»le fondement de l'accnCatioll, qUI tut
"traitée' férieufemem par 1 l de ces Ma"aillrats
alfemblés le lendemain chezl' les
O'
,
" Montvallons_ Ils manderent le pere ( un
"de ces jeunes hommes, nommé ~re
"mond, Chirurgien , & n'oublierent r~e n,
"m.ême par menaces & par promenes,
,,& l'un d'eux le prenant à part, pour
Av
�ro
"lui faire avouer
que
(on fils , qUI• etoll
1 •
"
)~ un peu libertm, avoit été envoyé
' ,
par
" le P ar. l,ement
pour executer
cet ana
Ir fli
' . f'('
,
1·
"n.at, ~ ,1al~ur~~t qu'Il ne lui arriveroit
" nen
fil .
a lUI fil a {es enfans , s'il VOll lOll'
.
" bIen leur dire la vérité, &1 nommer les
" êomphces ou les auteurs de ce de"'e'
n~
" L e pere, comprenant la bévue mena,
" <;a de lé pourvoir en calomnie ' foll fil,
" étant incapable d'une aéhon
noire
,,&1 fu t conter la cho{e à M. Arnaulfi :
" Avocat, qui le conduifit chez M. de 1;
" Tou r, Premier Préfident,
" Cep; nd,ant ~ e Préfident d'Eguilles,
" pour reallfer cette fi étion, &1 (ans doute
" pour s'en faire un titre & un mérite ala
" Cour, (e fit accompaaner quand il par·
, d'A ix, le lundi 1) ~, par, des archers;
" tlt
" &1 quand il partit d'Egui lles , par (011
" chafTeur
&1 autres ~,
aens armés pour le
"
" derendre cantre ceux qui voulaient l'a(·
,. {a/liner, En voilà bien alfez pour lui
" donner {es lettres, "
On dit en effet à Aix, que ce grand
préjident n'ejl hon qu'a m f!ttn aux Pe·
tites-Mai/ons. Mais il était un fi graM
homme aux yeu x de M. l'ancien Eveque
de Mirepoix, qu'il lui avait fait avoir une
penfion de r 500 liv. comme pour récom~
fi
1J
penfer fan zele pour le {chifine &1 pour les
Jelwtes. Ce ne fut
me que pour le {outenir, que ce Prélat donna une feconde
Abbaye à {on frere le Chanoine: &1 il 1.
lui anllon<;a, en lui déclarant qu'il ne la
lui donnait, que pour faire Illhfiil:er ce prouéleur de la Foi. T el eil: donc le grand
tenant du {chifme &1 des Jéluites d.lns le
Parlement d' Aix.
Entre les autres Magiil:rats, qui fe font
alfociés à ce fameux protefleur de la Foi,
M. de Montvall on &1 Mrs fes deux fils
(ont encore très- connus, par l'alfaire J.
feue Mme de Charleval, à 'lui M Ille de
Charleval (a brue , fille de M. de MOIll \'allon, a fait efluyer à la mort , de fi
cruelles per/ëcutions , de concert avec
ces Meilieurs, pour la forcer d. rece, oir
la Bulle: ils lui ont fait re(u(er les derniers Sacremens. Il eil: notoire au ili que
M. de Mons, âgé de 84 ans , eil: dirigé
par les Jé{uites; que lui &1 M. le Préfident
d'Entrecalleaux, avec Mrs de Coriolis, de
Beaurecueil &1 de Thoranne étoient con greganiil:es au mois de Juin dernier. Ivl. de
Coriolis a d'ailleurs un lils chez les l éfuites; il eil intéreflë par conféquent dd ns
la que ltion d' Etat agitée contre la Société.
M. d'Entrecail:e , ux eil: daus le même
me
A vj
�Il
cas: il avait un frere J é{uite , dont la {orh
lui enléve 80-000 liv. Cea ce Préfiden~
qUI et Olt Sacn aam de la Congrégation.
T ous ces M ellieurs aVaient protellé en
175 4 , contre les {ages opérations' du
P arle ment {ur le {chiline. On peut ajou.
ter à ces 9 Mellieurs: 1 0 . M. de Mira.
beau, li zélé pour les J é{uites , qu'il a
forcé {on fils , par la menace d'exhéré.
dation, à ne pas {c trouver au Parlement
parce cju'il prévoyait que (on avis ne fe:
rait pas pour eux; 2. 0 • M. de la Canorglle
qui ea neveu de M. le Prélident d'E:
guilles.
Depuis qu'il a été queaion de j'innirut
dans les Parle mens , les J é{uités Ex leur<
Emiffai res, {e (ont donnés les plus grands
Jllou vemens. L'in trigue. a été pouffét. aun
tel lXC!!S, c'ell ce que porte une leure
d'Aix, qu'il faull'a'loir vu pour le croi",
Il fallait pour y réliller, qu'un Ma~nrat
eût une vertu à toute épreuve, ou qu'il
n'eût ni procès pendans, ni créanciers
preffans, ni te!lamens à e{pérer & à crain.
dre : car tout était mis en œ uvre pour in·
timider, ou pour réduire. M. l'Arche.
veque d'Aix, dont le zele ea aufli ardent
pour les Jé{uites que pour le (chifine, n'a
pas rougi d'effayer lui-même d'intimider
Il
des Magilhats, en allan t leur dire, dam
leur propre mai{on, qu'ils étaient perclus
eux & leur pollérité : on affu re qu'il l'a clit
en particulier à M. le Procureur Général
( M. de Monclar). D'un autre côté, les
Magillrats livrés aux Jé{uires , tinrent des
comités très-fréquens avec ces Peres, qui
leur avaient remis un exemplaire de leurs
conllitutions, & chez qui on les voyait
aller fréquemment. L' Arrêt du 6 Mars
qui ordonnait l'apport cie l' [naitut, au rait
dû, ne fut - ce que par décence , rendre
ces vÎfttes moins afTidu es ou moi ns publiques, pour ne pas {e rendre fu{pet h
dans une aflàire dont on voulait demeurer
Juges. Mais ces Mellieurs s'ob(erverent
fi peu (ur ce point, que quand ils eurent
appris, que Mrs les Gens du Roi av oient
reçu l'Edit du mois de Mars, ils ne firent
pas difficulté d'aller en robe chez les Jéfuites, pour les en complimenter. Cette
conduite imprudente, d'autres diront indécente , a toujours continué depuis.
Les délibérations du Parlement n'étaient
pas plutôt fini es, qu'un ou deux courraient
chez les Jé(uires , pour leur en re ndre
'compte & prendre langue: & c'ea par
ces Meffiellrs eux-mêmes, qu'on a (çu,
dans le Public, que le plan 'jU'i1s avaient
�14
arr~té avec, étoit d'empêcher le J'uoement
.
• •
a
par que1que v~ le que ce put ctre; <[uepour
empêcher la dehbératlOn, ds multlplieroient
les incidens, la dénonciation du dircours de
M . de la Chalotais devoit en être un; que
quand les incidens {eroient épuiiés, il,
d iroient qu'ils ne {ont pas fuffi fa mlllent
in!!ruits , & qu'i l leur faut du temps; que
quand il s'agiroit du fonds, ils opineroient
chacun pendant huit ou dix heures, pOlir
éternifer l'affaire; en un mot, (J u'ils argu .
m enteroient Illr tous les articJes; fauf, en
d erniere analy fe, à venir aux éclats, pOur
mettre tout en trouble. T el e!! le plau que
les Jéfuites ont infpiré à ces Me!lieurs;
que ces M eŒeurs ont eu l'indi{crétion
<.l'annoncer d'avance , & qu'ils n'ont
malheureufement que trop bien fuivi.
Après ces notions préliminaires, ve·
nOns au récit des faits.
SÉANCE d.s 6& d MarslJô2 .
Le 6 Mars ' 762, M. de Callillon,
Avocat Général, requit l'apport de l'ln(·
titut, par Ul'l difcours qu'on a imprilllé ,
& auquel le Public a généralement applaudi. Le Parlement ordonna cet apport.
Les M a<ri!!rats dévoués aux Jéfuites, ne
furent p~s de cet avis; c'eft M. d'Eguilles
1~
qui nous apprend ce fecret, dans un de
{es deux Mémoires. Ils furent au moins
.!fez fages, pour ne pas trouver mauvais
quela pluralité des voix form ât l'Arrêt.
L'Edit du Illois de Mars fut prélenté
le 1 5 , par M. de Caftillon, qui fit encore
un difcours très-j udicieux, qu'on a imprimé ai nli que l'Arrêt. Ce Magi!!rat y
.elllarclue, qu'avant de pouvoir prenclre
un parti définitif, cet Edit ,Joit pour l'importance de fan objet, qui tend donnu
un ;tre
ia Société, fon régime
. !éuai
,
li a[on I njlùut , [où par La nat/li"< de
JOllléS fis difpofitions, exigeoit des Tribunaux non feulement une connoiffanc~
entiere de fis conjlùuûons, mais encor,
une rtcherche exaêle de tout ce qui peut fervir
acara8érifer Le but> L'efprit & les e./J..·!s de
Ct ,!uime : pian d'dtabiiffiment de celle
Soci!,';; ordre & dijlribution de Jes diffi'lnleS CLaJ!es; préparation & choix de Jes
Sujets; a{fociation d'exercices ; caraae~es
dt la règle ; préceptes & privi[,fges relatifS
Ql'intérù des P uiffances; gtnr~ de domtnation exercé par Le Clzef, (/ d'en~age
mens conuaêlés par Les Membres; rtlZlU de
créance qui eft 'Vouée par ia SociJtt! entùre,'
(; qu'il [arL! rapprocher du decrets 'm,.a~es
a
l ur le tirannicidè, & de
a
c< corps de
a
dotÏnne
�I~
de morale ,fuju d'um alternatlv, con~
tinutile. de cen/ures & d'infames apo/ag;,s;
de condamnations jUtriffanus & d'etogtJ
rdpandus fur de.s noms que. L'autorité pu.
blique a profcr;'s; enfin de difav,ux fuf
peas Oll impuif!ans, {/ d'aLlarmts tou_
jours renaiffànlts. Mrs les Gens du Roi
ajouterent que, dévoués par étal ala fou.
miJIiOIl La plus parfaiu. aux ordres dit
Roi, ET A LA FIDÉLITÉ LA PLUS
l NY IOLABLE, ils craindrvi,nt d, trahir égaleme.nt deux devoirs 'lui tiin~e~( au
mime principe, Ji, dans une cOT1Jonallre
'lui les Il/IÙ avec tant d'évidence, ils pou(,>
?loient méconnaître, Un fuLl inftant, (om.
bien ils font infiparables, Er s'ils ntgli.
gefJùnt de s'injlruire, p our diriger ÜU~
ob/iffanct (/ leur {ele, {/ pour donn/r a
Sa Majejlé touus üs preuves qu'"'' tJI
~Il droit d'attendre de tellr amour pour
fa Perfonne facrée. Ces réflexions font
{enlib!es; & tous les Parlemens les ont
faites comme celui d'Aix.
L'Arrêt rendu ce même jour 15, porte
en conféquence ; " aéle au Procureur Gi·
"néral du Roi, de la préfentatlon par
"lui faite, de l'Edit du préfent BlOIS de
" Mars; ordonne que l'exemplalf' des
" Conlbtutions dont il s'agit, clépofé aq
17 . ,
1~
G e""e lui foit commul1!que, pour, ell'
"fllI,
"dites confiitutions vues, être par . Ul
req uis & ordonné par la Cour, au fUJe t
" d l'enregifirement d e l'E (l'It, ce 'lu '·1
1
"'partiendra
dans l'AlTemblée des
"ap'
'
. d. ,
"Cliambres, que la Cour a m .Iquee a,u
"17 Avril prochai n." Les Maglfirats lefuites ne furent pas encore de cet ~VIS;
mais ils refpeélerent encore les regles.
La plur.hté forma l'Arret: & ces Meffleurs ne fe révolterent point contre la
Loi qui l'ordo~ne a,'nfi. .
.
Mais ce 'lu ris repandrrent depuIS cet
Arrêt, qu'il. s'infiruifoient de l'lnfiltut
(avec les léfuites, chez qUI ces ~ellieurs
alloient très-ouvertement J, & qu Ils argumenteraient fur tous les arLicüs qu'on
voudroit relever, déterminerent le; autres
Magilleats à s'infirui re eux - mcmes à
,
,
fonds, pour être en état d argz~ment.e,r a
leur tour. Il y avoit dans la V Ille deux
exemplaires de l'Inllitut : chacun des Ma~firats fe fit un devorr de le confulter &
de l'étudier. En forte que, de part &
d'autre on étoit bien préparé, dès le 17
Avril , ~our la difcullio n. Mais une maladie de M. de Cafiillon ',.leur donna enco~e
plus de temps pour s mllnure, en obgeant de remettre la féance au 15 Mal ,
�t8
& depuis aU 2.8: & le 2.8, ce fut M. de
Moncla r, .rrocu.reur G énéral, qui l'orla
la .parole
,au heu de M.
de Cailillon ,
,.
qlll n "etOit. pas enCOre guen.
SEANCES
des 28 M ai & 4 Juin.
Le D i(cours que M. de Monclar ni
dans ces trois Séances, fera (ans doule
imprimé. Il fut (olide, beau, fort & lu.
mi neux. Il remplit la Séance dû 18 Mai
furveille de la Pentecôte; celle du J Juin;
1:-.: une parne de celle du 4. On y admira
fur-tout, ce qu'il dit (ur le régime & fur
les voeux, ainli que le morceau (ur la
doéhine du Regicide. Le Magiilrat le finit
en demandant, li l'on pouvoit concevoir
après cela, que les Jé(uites eulrent encore
airez de crédit, pour exercer leur domi.
nation dans les familles, pour y melire
la divilion, & pour y armer, pourainfi.
dire, les peres contre leurs en fans , dan!
la vue de les forcer à s'abilenir de rem·
plir leur devoir. Cette réflexion pOriOil,
fy r ce que plufieurs des jeunes Magifi"t!,
s'étoient vus contraints de s'ab(enter du
.. M. de Monclar obligé de (éjourner il Pa~s
pOllr les affaires de la Comp2gnie, n'en
etOlt
revenu que le 14 Mai. Il n'avoit eu que celte
quinzaine pour préparer fon diCcours.
19
,
r
'
Parlement, pour ne pas s expoler a l'ex';
hlredation dont leurs parens les menaloient. Car tel d l: le cruel fanati(me 'lue
le; Jé(uites in(pirent à leurs Par ti(ans.
Un 'des Magill:rats en qui l'amour du devoir avoit prévalu , di(oit, dans l'Alrembile m~ i1le, à celui qui liégeait à côté
de lui: Jt, vùns d(, faire mon devoir; mais
il en réfultera qae mes en/ans n'aUTont
point de pain : Trait héroïque, 'lue les
Romains auraient bien célébré.
Dans la (éance du 4 Juin , M. de Monclar laiffa (es conclufions fur le Bureau.
Elles tendaient à être re~u appellant
tomme d'abus de l'Inll:itut, même des
vœux & (ermens faits lors de l'émillion
d'iceux, en ce gne les (oi·di(ans Jé(uites
fe roumettent aux Règles & à l'Inll:itut:
Haire notifier cet appel a~ Provincial des
J/fuiles, pour y venir défendre, li bail
lui femble, après la S. Remi: à faire dé -,
fendre, par provifion , le nov iciat & les
vœu., les congrégations & les confrairies : à retirer les Colléges des moms des
Jéruites, à compter clu premier Septembre, IXc. Il y demandait l'apport de '9
Livres manufCrits, ou Recueils de Bulles,
Ordonnances , D ecrets, Priviléges , &c.
qui (e trouvent indiqués dans les deux
�20
volumes ,de l'lnltitut imprimés à Prague!.
Il y requerOit .él:e , de ce qu'i l em ployoit
pour un de {es moye ns, l'exemplaire
imprimé & en forme probante du Recueil des a([ertions; & pOur lt~tuer défin itivement, {ur ce qui rélulte de l'en(,i_
gnement confiant & non interrompu dans
la Société, d'une doél:rine dellruélive de
t ous les principes de la morale Chrétien_
ne, & notamment de la doélrine menrt rie re & Regicide; il dem?llcioit 'lue la
dél ibération fllt jointe à l'appel COlllme
d'abus. Au {urplus, il déclarait qu'il interjettoit cet appel comme d'abus, li en
" tant que de befoin, * & {ans préjudice
.. Tvi. de Mondar l dans {on D ifeours , fit
ohferver, qu'il étoÎt en droit de reprendre les
chofes où elles en étoient en 1 62 t , lor(que
les Jéfuites demandoient à s'introduire dans
la Province, & lor{que le Parlement demandoit
J?réalablement à voir leur Infiitut, qu~jls refil"
terenr de lui mOntrer: qu'ay~mt enfin cet Intli.
long-temps & fi audacieu(ement refufé ,
il les replaçoit à la porte de la Province dans
la quelle ils demandoient c1'être admis, & qut'tI
s'y oppo(oit: qu'il étoit en état de leur dire ,
d'après cet In1btut, non (eulement qu'ils n'é·
toient pas reçus dans la Province , les aéles de
Jeur éro.bliffem ent étant nuls & l'effet de la
(u rprï(e , mais qu'ils n'y étoient pas recevables:
que par cette rai[on, il étoit en droit de ne
tut, ft
u
"del moye ns qu'il fe rérervoit de tirer
"du défaut d'au tori{ation de la Société ,
"comme corps & congrégation rég ulierc;
"en(emble du défaut d'autori{ation , exa"men & connoiffance des règles & con{IItitutions d'icelle; du decrct improbatif
"de l'Egli{e Gallicane a([emblée il Poi([y,
"du 1) Sept. 1) 6 l, & des induél:i ons '
"en rUultantes, {ur 1~ non-{olemnité des
"vœux émis ,Ians ladite Société, qu'il
"protelle ne réputer ni fo ler'mels, ni obli"gatoires, quant au lien relatif à la règle
,,& il la (olcmnité du VŒU; en{cmble de
"l'infraélion des c1au(es irrita ntes duelit
"decret de Poi([y ; & encore du défa ut
"d'enregillrement en la Cour, des Lettres
"de rétabli([ement & de grace, de l'an
»160) ; de l'obreption, fubre ption &
"nullité 1adicale des L ettres - Patentes ,
"du 6 Février 16u, & autres pour l'é"tablilfement de leurs Colléges, & des
»jullions tendantes " .utorifer le refus
"fait par eux, de communiquer à la
"Cour leur lnllitut, & de préter fermel)t
point reconnoî~re le Gé~éral, auquel les Jé.
C
uites n'étoient li~s, que par un Inftirut qu'on
ne, recevoit paso, & par qes vœux que l'Etat
n'a p,Olllt é9alement autorifés: ql..ùunfi l'appel
,omme d'<u>us étoit CUfiIPon<lani.
�:1.1
), fur l'indépendance de la Couronne. &
» encore (ans préjudice de la déchéa~ce
» de toute pofTe/liOIl & tolérance rérul.
" tant de la réclamation & uCaae ~ar 1er.
"dits (oi·di{ans Jé{uites, dan: le retro n
" de la Cour, des Priviléges les plus Con.
"traires aux maximes du Royaume &
» aux droits de l'Epi{copat. " Ces Con.
clulions adoptaient, {ur le relte, les diJIé.
rentes clau{es de l'Arrêt du Parlement de
Paris, du 6 Ao ût 176 I. Elles portoient
au/li la {ai lie des meubles & des revenus ,
le {equeltre, l'inventaire des titres, &c.
comme dans les autres Parlemens.
M. de Monclar, dans {on Dircours,
avait fait ob{erver, qu'il ne prenait pas
aétuellement de conclufions {ur l'Edit du
mois de Mars, parce que l'enregifire.
ment dépendait nécefTairemenc de cet
Inltitut; que la Cour l'avait jugé, (ainfi
que les a).ltres ParIemens) par ion Arrft
du 1 5 Mars; & que ce ne pouvait êue
qu'après le jugement définitif, qui {erolt
prononcé {ur {on appe l comme d'abus,
qu'il {çauroÎt ce qu'il devait requérir a
cet égard. C'elt en effet ce qu'ont Mw"
les autres Parlemens. Celui de Toulou{e
en particuli er , apres avoir reçu le Pro·
çureur Gépéra! "ppellant comme d'ablll
13
de l'Inltitut, par Arrêt du 5 Juin, a arr~té
le même jour: qu'il Jera farcis tOllte$
dilibtrations Jllr l'/ldù du mois tU Mars ,
jufqll'après le jugement de l'appel comme
d'abus.
Comme il n'était que 10 heures, quanc!
M.de Monclar finir {on Difcours, on entama l'affaire. M. le Premier Préliden!
nomma un Rapporteur : le rapport des
conclunons fut fait (ur le champ; & l'on
allait délibérer, quand M. de Bealllerecueil, fr ere du Curé de Sainte Margue_
nte de Paris , fe leva, & fit paroltre une
requête des Jéfuites d'Aix , de T oulon,
d'Arles) d'Apt, &c. On aflùre qu'elle
avait été diétée par M. de Coriolis, &
ecrite dans le cabinet de M. d'Eguilles,
par un autre des Juges. On y pariait de
l'atremblée de la veille; ce qui prollve
la Cuppofition. On y faiCoit demander
aux Jé{uites) d'être entendus {ur les 1111putations de M. le Procureur G ~néra l,
avant tout ju"ement défin itif ou provl foire. La del~ande d'être entendu, ell:
en Coi très-légitime. Ma:s il y " d~s règles
dans les Tribunaux ; & 1on dOIt les (IlH're,
lor{qu'on veut s'y faire entendre. Quand
le Miniltere public interjette un appçl
~omme d'abus , la règle elt toujours de
a
�~4
lui en donner aéle, parce que c'ell une
formalité nécefTaire pour {aifir le Tribu.
nal, & de prononcer {ur le provi{oire
qu'il demande, parce que la proviJion
ell due, à l'office public du Magillrat qui
parle pour le Roi, & pour le bien général
de l'Etat. Les Parties intérefTées doivent
attendre en ce cas, ou que l'appel 1,,"
fait notifié, ou que le provi{oire leur {oit
lignifié, ou enfin que l'Arrêt {oit rendu,
10it pour dédUire leurs moyens de dé.
fen{es li on les intime, {oit pour former
oppo(i;ion li on ne les intime p~s: tel/es
font les règles de l'ordre Judicla"e.
il ell inoui que des ParticulIers {e pre{en.
tent d'eux-mêmes à la Jufiice, & avant
qu'un Arrêt {oit rendu, pour empêcher
qu'on ne donne aéle au Minillere Pllblic
de {on appel comme d'abus, ou qu'on
ne Ilatue fur le provifoire qu'il reqllerre.
La requête n'était donc pa~ adml~ble :
elle était irrégulIere : elle etolt prema·
lU rée.
Il y eut cependant les débats les.plus
violens, de la part d"" amIS des ] 1{lIItes ,
pour la faire admettre :. &, pour le bren
de la paix, il fallut, quoique par une complaif.1nce contrair~ aux règles, leur a~·
Corder au moins qu'elle (croit lue. Apres
.
b
,M",
.
1"
)
.
fa Ictrure, il fallut encore con{entlr a
délibérer; & la condelcendance fllt portée, jl1{qu'à ordonner, 'lue .la ~equ~te lèroit
montrée au Procureur General. Les cOnc1ullOns du Magillr.at, furent à la rejetter,
comme prématurée , & contraire à tOlites
les règles de l'ordre jucliciarre. Elle le {ut
en effet, à b pluralité de 27 voix contre
18 après 5 heures de contradiélions &
cie ~Iameurs, de la part des Allidés de la
Société. Il en ré{ulta touiours, gue la
leance du 4, qui ne finit qu'à 3 heures ,
fut perdue, & clu'i1 fallut renvoyer au
lendemain la délibération {ur le fonds.
('étoit le commencement du plan: {auf
à propo{er de nouveaux incidens, pour
éluder le jugement dans les {uivantes.
Stance du 5 JUill, qui a duré 8 hwres.
Ces Mellieurs devnient occuper cette
féance p.r deux incidens: ils avoient eu
l'indi{crétion de s'en vanter. Ils voulorent
delnàtrder des conclu lions préciJes fut
l'Edit du -mois de Mars: M. le Prélident
d'Eguilles devait dénoncer en{uite le cé.
lébre di{eotlrs de M. de la Chalotais. Des
la veille, M. Defpréaux avoit glifTé qu'il
B
�~6
)' auroit d'autres réquifitions à faire par
exemple, qu'il falloit des concluftons
{ur l' Edit: mais M. de Montvallon le fils
lui avoit crié de (a place, qu'il n'étoit pa:
tell1p~ d'en parier.
M. de Mons, âgé de 84 ans, pere d~
M. l'E vêq ue de Vi,'iers, & dirigé par
les Jé(uites, commença donc la Céance
Far sappoler à la dé libération, jul~u'à
ce qu'o n eut des condullons {ur l'Edit,
Il fut interrompu par la demande que fil
M . de Montclar d'entrer.
Le Magiltrat inltruit du projet, voulut
Je faire tomber en s'expliquant de nou"eau (ur cet Edit. Il fit remarquer 'Ille
Je Parlement étoit lié par (on Arr~t dll
J S Mars; 'lue l'enregiltrement dépe ndoit de J'examen de J'lnltitut; que l'Edit
tendant à donner aux Jé(uites clans le
Royaume, une exiltance légale qu'ils
n'y ont point, & conformément à des
Bulles & à des ConltitutlOns qui n'y {ont
pas reçues, il falloit ~xal11iner préalablem ent cet In!litu!; & 'lue comme cet
examen ne fer oit con(ommé, que par le
jugement définitif de J'appel comme d',a.
bus qu'il en av oit interjetté, il étol~ m,M'l 'enfable d'attendre cet Arrêt defimuf;
'2.7
qu'il n'étoit pas même poffible de pren;
dre auparavant des conclu lions , puiîque
fi l'lnllitut elt Jugé abullf, il ne pourra
plus être queltion d'enregiltrement. Il
requit 'au (urplus 'iu 'on délibérât pré(en.
teillent, &. avant toute autre fdélibérarion, (ur les conclufions qu'il avait laiffées la veille Illr le Bureau; d'aurant que
le rapport en avoit été fait à l'infiant,
& que par con(équent l'affaire étoit entaillée. C'étoit la règle: les u(ages &
rlg!emens du Parlement y {ont précis.
M. de Mons s'obnina cependant il ' 'ouioir qu'il fût délibété (ur ce 'lu' il avoit dit.
On le fit pour lui complaire, /){ (a de{!lande ftlt rejettée. Il vou lut au moin<
qu'on en chargeât le Regiltre.
I.e requifitoire de M. de r-Iontclar
ayant déconcerté ce plan d'incidens, iJ
fallut enfin laiffer continuer de délibérer.
Les Jéll1ites avoient fait yenir au Palais
pour cette affaire, des Maginr:Jts 'lui n'y
paroiflüicnt pre(que jamais; tels que M.
de lILrabeau. D ans la (uite ils ont mèmc
fait re,'cnir <le Paris , M. le Préfident
Grimaldi de Reguffes, ab(ent clepuis 7 i
8.ans, Il ne s'agiffoit pour eux que de
{aire nombre, Quelques-uns de Meffictlrs..
B ij
�~8
p~rla.nt de fendre du temps,
agita
d aho rd li 1on opmerOit préa lablement
{ur ce dé lai. Plu lieurs Magiflrats obIer,
vercnt, que les opinions étant Ouvertes
dès la veille (ur les condulions des Ge",
du Roi, il était des règles qu'on conti.
nuât d'opiner fur le m ~me objet ; l'x que
chacun, dans (on opmlon , dirait ce qu'il
ju geroit convenable , tant (ur les con.
duGons, que (ur les inflruélions qu'il
croirait nécefTClires , & (ur la maniere de
fe les procurer. Ces réflexions paroiffant
trapper tout le monde, M. le Premier
Prélident prit les voix pour les conclu,
lions.
L es premiers opinans furent de l'a,
vis de les adopter. Mais on ne tarda pasa
voir éclore le (ubterfuge annoncé d'avance
par les Jéfuites. Un des Magilhats amis
cles Jé{uites, opi nant ù (on tour , dit qu'il
étoit d'avis de donner aéle de l'appel
comme d'abus; mais que pour Ilatuer {ur
les fins provi(oires, il n'<itoit pas inllruit,
& qu'i l lui falloit beauctup de temps: II
étoit d'avis de ren voyer à des Commif.
faires. Le mot éta it donné. T ous les autres
de ce bord , au nombre de J 7 , furent
du même avis i pl\ltieurs renvoyaient
011
:!.9
mtme ~ la S: R emi. Mais aucUn d'eult
n'opina à refu{er aél,e de l '_~ppe l. 18 au
contraire, furent d aVIs d adopter d~s
l prélent les condulions. Cependant M.le
Premier Prélident & 3 autres de ces 28,
oblerverent , que, quoiqu'ils {e crutrent
furt en état d'opiner à adopter dès- ilprélent les conclu lions , étant {ulli{am·
ment inllruits pour Ilatuer fur ce proviloire, néanmoins ils ne re{u{oient pas
d'adherer aux defi rs de ceux de ~!ellîeu(s
qui demandoient du temps pour une plus
ample inllruétion ; & qu'ils feraient de
leur avis de nommer des Comrmflalfes,
mais pour rendre compte du tout le 1 ï
ou le 18 fans plus ample délai : trouva nt
uop d'inconvénicns & même d'irrégula.rité , à re nvoye r ce rapport à la S. Remi,
Ils ajouterent cette réflexion, qu'il fal loit dillinuuer le fonds d'avec le prov'a
l
foire : qu'on
était afiez in(hUit
pour ce m·'
ci: mais 'lue quand il s'agiroit de Ilatuer
fi" le fonds de ~ta t des Jé(uites , de leurs
l'Deux & de leur Inllitut, il étoit ju lle
d'epuifer l'inl1:ruétion; & qu'on y avait
pourvu, en renvoyant le jugement à la S.
Remy. Les 24 autres voix l'arortrorent
difpolëes à reve nir à cet avis, & II allOit
B iij
�3°
form er l'Arret, lorfque M. de Coriolis '
l l 8, , .5'é'
l'un. (es
. cna qu"1
1 s n'acceptaient'
pOlllt un e1elal {I court; qu'ils vouloient
0
1 . être tous CommiŒaires ; 1 0 . affiner
il toutes les confér~" ces , ISe Y propofer
toutes les obJeŒol1s qu'ils voudroient .
lire toutes les conflitutions , colla:
tlonner {ur les livres tous les patTages des
:dreetIOns , !tre tous les écrits cités pour
ISe contre , ISe que tout cela {e fit nOn
{euleme~t par les CommitTai res ,' mais
encore a la Chambre lors du rapport:
qu'i ls entend oient en un mot, que ce fût
lIne inftruét ion au(Ji épuilee pour ce provitoire , que 16rfclu'il s'agiroit du fonds;
4 0 • qu 'ils {entoient bien qu'il fall oit pOllr
3:'
cela , non des mois , mais des années;
qu'auffi ils vouloient être les maîtres d'in.
diquer le temps du rapport; ISe qu'il ne
fe l'c roit, que lorfilu'i ls te jugeroient alfez
; nfiruits. Il ajouta qu'i! entenduit 'lue ce
travail {e fit fam interruption du {ervice
orelinaire, qui, dans ce dernier Inois du
Parlement, (qui entre en vacances le pre.
mier Juillet ju{clu'a u premier Oélobrc)
remplit les {éances du matin ISe de l'apdsmieli .
.c'étoit lailTer voir trop {enliblement,
~t
& d'une manlere trop mal-adrO;te,
è~
tjU'i ls avoient dit en quelques oc caGons ,
qu'ils VoulOIent ne pOlOt l.,lTer Juger du
tout. La pIuralité, qui {cntit le manége,
perfifla donc dans {on premier avis, ISe
felon les Loix {on avis , d'adopter les
concluGons , forma l'Arrêt. Il a ete im"
primé , il fe roit inutile de le rapporter ici_
Il faut remarquer, 1 0 . que pendant
la délib~ration, il Y avait deux CommiIraires au Bureau, qui tenoient les cieux
volumes cle l' Inflitut, ISe celui cles a(fertions. 1 0 . Qll' on offrit à ces 1 8 Mefli eurs,
de vérifi.er fur le champ les textes qui
conllatent les vices de l'Inftitut; ISe '1 u'ils
le refu{erent. On leur fit fentir en vain,
que le provi{oire étoit dû aux Gens du
Roi; que les J é{uites n'étant point re~us
légalement dans la province, c'étoit un~
fUite néce{faire de leur interdire provifoirement la réception des Novices , l'émillion des voeux, l'enfeignement dans
les Collécyes, ISe d'ordonner la {aiGe de
leurs bien~, pour la ffireté des créanciers; que tout ce provifoire {eroit tr'::sréparable en défini tif, li l'on jugeoit dans
la fuite que l'Inft itllt ne fut pas abulif;
qu'on étoit d'ailleurs plus que fu flitàmB iv
�32
ment inlhuits, pOur llatuer (ur ce provi{oire, fm-tout depuis que les autres
Pademens avoient publié leurs comptes
& leurs Arrêts; & gu'enfin, s'i l pouvoit
lnanquer quelque choie à Pinlhullion
de ces Mellieurs, on leur offrait tous
éclaircilTemens; qu'ils auraieut de pIns,
tout le 10iGr d'y iuppléer, dans les trois
mois de délai qu'on accordoit pour fia.
tller {ur le fonds. Mais ils ne vouloient, ui qu'on jngeât le pro,;ifoire,
ni qll'on les inllruifit. 3°. Ces l\!dlieurs,
en dil,mt qu'ils n'.!toient point inftrnits ,
opinerent cependant très-longuement, &
en gens qui polledoient fort-ben l'Inn ••
tut, dont ils citaient même de longs
textes , clui tnrent rétùtés & éclaircis
. par,
les aut,es opinans. Plufiet~rs. te nOient a
la main des cahiers manulcnts m-folio,
& annonçaient qu'ils étoient en état d'o·
piner pendant Îleuf heur~: M. de M~nt
yalion avoua m ~me , qu li aVOIl ~u d un
bout à fa/ure les conflitUlions, aJouta~t
qu'apr~s rEvangiü (/ f'1n:!latio~) c'éto~t
Il LivTt ü plus pieux qu tl y ,ut. Ma~
qu'on ne pou.vaù en apprendre ü ft,ns veritable que des HJùius . M. le Prefident
d'Eguilles prétendit auai prouver par
33.
r r ' l,ans
l'Inllitut, 'l,)'il Y avait
tro.s [aunetes
.e M. de Montclar en avait dit: ces
,e'l'
trois fau{jetés préten dues rmrem b'len re·
levées dans le cours des Opll1l0ns. Ces
difcuffions de l'inllitut par ces Mellieurs
donnerent m ~ J1le lieu à une {c0ne atTez
laifante . Car ceux d'entr'eux qui (entifent 'lu' elles renverfoiem toute leur.allégation de n'être pas mllrUlts, leur fado.ent
iigne de lÉ: taire : & l'u~ d'eux d.n< {on
impatience , leur cht meme affez
. haut,
,
qu'il ne fall a it pas tant parler, ni parolt;.e
ail fait. M. d'EgUilles fit aulli toue ce 'lu ,l
pGt, pour faire taire M. de Mol1tvallon : Il
lui di{oit de ceffer, & de ' lalffer faire
M. de Corio lis. Pour M. le Préfide~t
d'Entrecalleaux, il avoua {ans fa<;on 'lU Il
étoit, felo n lui, très - inlhuit; maIS Il
ne l'étoit pas légalement. Monfieur de
Montvallon . I ~ fi ls, aeJ,e1la les affertJons Les miftrabüs ajjeruofls du Parlemm,' de P aris' ce font plutôt les mi{é-
rables affertio:s des l élilites: il trouva
auffi 'lue M. cie Montclar étoit ~tn vra,
fanatique . ~I. de COriolIs: pouiTe forte ment fur le< atTertions, cht lçavament your
Ce tirer cI'affaire, gue le P arlem'nt n " OU
pas comp:'unt pour t.."oll~20ÎlreBd~ La fllO-
�34
roll<.
On
('lait
'lue
ces
Mellieuts , dePUll.
. .
·
1 a"s, loutlen"ent aulli dot\eme 1
('X
t 1
• Il:
1
n1
tlill r.' l'''~ pa! cOolllpetent pour réprimer
e c ulme. -4. n vient de voir qu',1
· pour l'Arr~t,Y
8 VOIX
COntre 18. Car fi 4 des 28 propofe"ol
d'adopler l'avis des CommifTaires c'étoil
Jou, ~Ies conditions qui ne furent 'pas aeceptees. AulTi M. le Prem,er Préfidtllt
q!,i étoit l'un des 4, ob{erva, quepuil'IU)!
Il y aVait pas 1lI0yen de (e cOllcilier fur
l'i ncident, l'avis de la pluralité làiloil
!'Arn~t de la Cour; & con{équemmem
Il le pronon'la. Il )' eut même plus que
ces 2!i voix, pui(qu'il y avoit 16 opinans,
Mais les parentés & alliances reduifirem
les voix non caduques à ce nombre.
Selon la loi, tout étoit conlomml;
& li les amis des Jé(uites avaient eu POl"
eux la pluralité, ils auraient trouve tris'criminel , que quelqu'un ofât le conteller. Mais les Loix ne (ont pas foiles
pour les Jéluites, ni pour leurs l'artifans,
Onze cie ces MelTieucs, [ou plutôt huit',
eut propremt:nt
2
• Ces 8 iont, Mc< les Préfidens d'Eguilles
& ù'[nrrccaflC;lux, Mrs de Montvallon pere)
{on fils l'Ahbé, de Coriolis, de Mirab ... ,
De~"éaux & de Mons pere,
H
.
car il y en eut trois afI'ez (ages, pour (e
défi!ler, deux dans la (éance même.
Mrs de Thorame & de Fortis, & le
troifieme dans la (éance (uivante M. le
Prefident de GlIeidan, (\'~ne demande
fi contraire à la d,(cipline des T ribunaux, ] p'rétendi~e~t, .en y joign,am 11l~l1l e
des c1aules fort Il1Junell(es, qu on de"oit
r,ire mention (ur le Regi/he de leur rctus
d'opiner. Ils avaient cependant opiné,
bien réollement & bien longuement, pour
le rem'oi aux CommifTaires. Un cie
Mellieurs oblcrva jndicieu(ement, qu'il
r.lloit que la Compagnie en clélibédt,
Et M. le P"mier PrélIdent aurait pris les
voix, fi tous Meilleurs n'eulfent pas
levé la (éance: il étoit plus de 4 heures
~près midi.
On apprit dans l'après-dîné, que le,
liluites, dépités de n'avoir pu faire prévaloir le (entiment particulier de Ces MeC_
iieurs, (ur celui de h Compagnie, les
animoient à éxiger, qu'on inférS.r dans
le Regi!lre, non (eulement 'lu lis n'rivoient
point opiné, mais qu'on leur a"oil refulé les moyens de s'in!lruire. M, le Premier Prélident indiqua (ur cela une alfemblée des Chambres, pour le luncll 7,
B vj
�)6
afin de pouvoir re concilier rur la Ina'
d
'cl
nlere
e re, Iger le verbal. II voulut bien aller
lUI-IlI~ m e chez (I".tre d'entr'eux ,c
1 [J'1·
manc he 6, pOlir les en avertir. Mais il
{e trou va il l'AiTemblée qu'un reu l decn~
Mellieurs, M.l e Préfident de Gu eidan cs
, d ' -Il
"
,qlU
S
~(I a exprellemem de la reqUlli,ion.
L, ablence des a~ltres par~t dire qU'Ils y
r cnon'lol~11t aulll, & (lU lis avaient [ut
des réfle,!ons plus mûres. C'ell ce ~,"
fit penfer a toute la Compagnie, qu'il ne
faliOit faire aucune mention li" le Re.
gillre , ni de leur prétention, nl du r,CIt
(lue M. le Premier Préfident venon de
faire, des démarches qu'i! avolt fanes auprès de ces 8 ~Jellieurs: afin de ne pas
conllater un fajt qui pouvait leur être
détàgréable. Cel! ce qui fut Mcidé al'unarulllité des voix. On a {'lu depuIS, que
ces Mellieurs les Protel!ans, c'el! le nom
qu'on leur .donne il Aix, avaient jugé
plus expédient c1'écrire à M. le Chancellier, contre leur Compagnie, uno
lettre où ils ont expo{é les choies comme
ils auraient voulu qu'elles fuiTem. Elle a
été concertée avec le P. Ponte vez Jérui,e;
& c'el! ce P. Ponte\'ez & M. de Montval.
Ion le /ils, 'lui {e {ont chargés d'aller de
r
37
porte en porte rolliciter des fi gnature!,
Quelques-u ns de ces Magll!rats eurent
atTez d'honneur & de fermeté pour ret"ct1er la leur, On y tùppléa , en prenant la
fianature , non {eulement de ceux dont
le~ voix s'étoient trouvées caduques , ma;s
cclle même de trois Magil!rats qui, par
défaut d'âge, n'avaient pa encore voix
délibérative, tel que le jeune M, de Charleval , qui d aIlle urs ell petit - fils &
neveu des trOIs Mrs de Montvallon: ce
font donc (luatre fi gn1tures 'lui (e rédui{ent
à une reule. Cel! ce qui a produit les r 9
noms qu 'on a réunis all bas de la lettre,
On y trouve celui de M. de Jouqnes pere,
qui a réulli par-là à s'aiTurer une li,ccerfion confidérable. Plufieurs de ces Me{fieurs Ont depuis ab" ndonné leur lignature,
en ont fait {atisfaélion à la Compagnie, & {e font réunis aelle. Les Protef·
,Illns pdr-Ià re {ont réduits à neuf ou dix:
Si l'on dit après cela, que des Juges , qUi
fe concertent fi publiquement a vec les
Parties, contre le pins graml nombre des
Juges , & qui, pOUf les favorÎler, manquent fi eiTcntleliement aux r~gles de
la bienréance & de la difcipline, ne dOIvent pas être tenus pou, fulpeéls dans
�3~
la caufe !n~me 01. ils lévcnt ail1fi 1"
. l' é ,il. faudra demander
• eten·
<la,r<1cl,e 1:' partla.t
ce <il.l.l taut donc pOur rendre un J
uge
recu/able.
filais ce ne font -là que les premiers
écarts de ces MelTieurs.
Suit.:s de L'Arrlt du J fuill, Ju/qu'a
l'Arr'" du f 9 lui".
. L' Arr~t du 5 Juin porte, <Iu'illèra fait
inventaire des effets mobi~ers Titres
Rcgillres IX Journaux des Jéfui;es. M,~
ces Peres n'avoient pas attendu l'drri\'ée
de Mrs les Commi{]aires. D'un côté ils
avoient eu (oin de multipli r leutl dettcs
apparentes, par de prétendus billets ~u'ils
eurent la prévo) .nec alfeétée de ùire
contrliler avant l'Arrêt: on alTuroit, dans
l'alTemhlée des Chambres du \ Juin,
qu'à Aix IX à Mar(eille , on en cOllllo.l~
foir deja pour 40000 liv. De l'autre, fu
{oir mi'me du jour de l'Arr0r, l'un d'CUI
partit en pofie pour Marletlle, & l ou
6 ballots l'y /itivlrent. Pendant près d'un
Illois, on vit l'alTer pour MariCille d<s
J élù.tes avec des effets. AinG, le I l Juin,
quand les CommilTaires du Parlement
VUlrent proceder à la faiiie & à l'mven·
39
taire vOlllant commen<ler par la CfJlt, :!I~tion des D etmes & des Mel/ùurs ,
g'.
. ,r: r. '
.
ib ne lfOllverent nz vaJes J'lCr.;s, nt autune pidee d'arge~ttrie ~ l'Ilfû~e du Sullee Divin. Lts lilres (jo ü:; documens l':J
importa,n.s ,de .La Congrégation, le
n~iflre des deltbutltwns, ( CJr un carton
~'on trouva en citoit une, ) éloiau Jgafmltnt fouflraits. On n'avo~t lailfé qu'une
pancarte intitulée: Somn:am des I ndul-
rluI
guzctS
J'
un livre qUI avolt pour titre:
Regles, Prieres, Indul!fet1as
(,> .offices
Ju ConfTrégalÎons, érigas ès Ma/fons &
Col/,"es~ d. la Compagnie d. l<JilS, IX
une "Li(h des ancil!ns CongréganiJhs.
Celle Jes Con"ré,,".lnifles
modernes, non
o
'j.,.
ft
plus que le ngifire des rUt-plLOIlS) ne, e
uouverent point. On apper~ut un etat
des dettes de b Congrégat.on: on les
(aifoit monter à 53 33 liv. en prlnc'paux.;
mais nul titre fur la caure, ou fur la con/trturion de ces dettes. C'efi ce qui rétillte
d'une requête prérentée le ) 4, par M. le
Procureur Génér~l; IX (ur laquelle .1 fut
ordonné, )0. que la paocJrte & le livre
fernient dépofés au Greffe; 2°. que les
CommilTaires interrogerotent fous (erment dans le cours de l'inventaIre, toUS
�.
ClUX qlll
40
.
p~lLrrOnl avoir connoiJznce. des
t.ffus, papu,rs, Journaux . titre.s ft do.
cumens apparunans a La S Oelit; Oil
C
'·
0
aU.t
ong~~g~lJons,; 3 . qu'iLs /uoi em tOllit
perquiftuoll nccenain des e"èts ft
.
.
.
:11"
:1J'
papurJ
0
9/(1 P,o:t,,?unt aVOIr eu divertis; & 4 .g u 'i!s
o.PP"j erQUfll le fcdLJ fllr!es papiers, doC/l.
~mns, ~c. et Arrêt &. la Requele lont
U!'pnmcs. On avait trouvé que le Collige
cl AIX a environ 7000 hv. de revcnu &
que les JClllites en font monter les d;ues
à 80000 liv.
La pancarte ou Som72aire des Ind,,/.
Genas ett remarquable. Entr'autres ar[(des·, ellc enjuinl aux COIl(7r1ganif(J
um p.u/aiu docilll'POU R LE; ORDRE;
1
•
ET L ES ArlS, QU'ILS RECEl' RON r
DU GENERAL, OU DE CEU X QU I
LES GOUVERNENT EN SON NOM.
Ainfi les Congreganittes des Jefuilcs (ont
autant de Sujets, gouvernés par ft Gentral
ou en {on nom, foumis il fes avis & a
{es ordres. U ne note de cette pancarte
• Un des Réglemens de ces C on~régahorts
porte , que le D ircéteur de la Cor.gr~g;lUon
ne donnera que trh-ditficilement , la perml(]ion
d'aller d. confe!le .J d'autres qu'-" lui. On recon-
non IJ. Je
r~gllne de~
Jdulte~.
4'
ajoute: danJ tOllle~ {,> ~'Ulcrtnt, alfa;",
9ui conetrne.nt fil Gongregauon, Les SS.
pontifes EXIGENT CE TTE DEP EN DANCE, NONO JJ STANT TOUTES
CHOSES A CE CONTRAIRES, commt
il ejI conft,nu dans üllrs Lettr(.s Apoflo-
"iues.
10IRE
C E TTE
cft
CL.,-iUSE
D ÉROG A-
enfore pLus !vrmÛfifnelll tx-
prim .. ... da m la B ull, d'or d, B molt
XlV. Ce n'ctt donc pas une pllre clallfe
de fiyle , 'Ille cette injonélion "UX Congrèganittes, d'obéir aux ord res dll Gênerai, n()llobjloTlt t{)UUS chnflJ acc conua;r s. C'ett une dérog.tion capitale , ft, r
laquelle on infitte a"ec foin, pour (lu'on
n'oublie pas , qu'il n'y a point de loix, ni
de devoirs, qui puifTent di fpenfer tes Con gréganiltes, de cette obéillànce aux ordres
du Général.
Après cela on ne fer. point étonné, de
l'Arrêt que le Parlement d'Aix a rendu
le 19 Juin, conformément à ce qu'ont
~gé , il Y a plus d'un fiécle, celui de
Iouloufe cn 1630 ; & celUI de Rouen en
16)1. Mrs les Commilraires , en rendant
compte de leurs opérat ions , expolèrent
qu'ils avaient fait d'inUliüs reclure/us ,
pour dtcouvri.r te Ctltùlogue des Congré-
�41
·
~aniJl,'s admIs, &;,U'ils n'avaient u
t irer ri' alltris ù/liirel 'mens du R ~ P
du. PrlJet,
Ir:
dr:.s dl!ux A{fijlalls du"""r,
T'
forier 6- du Di, éhurde."'a Con~r!rTt1l '
f( .
:J:Jlon ,
SI CI!. N EST QUE PARMI LES Om.
~
.
CIERS DE LA COM~AGNIE, IL y EN
A QUI ~ONT PRESENTDIENT EN
CHARGE DAl\'S LADITE CONGREGA_
; I ~N, ET D'AUTRES QUI L'ONT
ETE DA~' LA DERNIÈRE Al'iNLE. Ce
ll1yltere leul manife!1oit l';ntérèt 'lu',I'OI!
la Société, à ne pas biffer connoltrc cel
Maglltrals Congréganiltes, & ;\ (e les
conferver pour Juges: il ne rendait 'lue
p lus {enlible le moyen de recu(ation.
On avoit fçu d'ailleurs, 'lue M. de Thorames étoit Préfet aéluel; 'lue Mrs de
Mons & de Coriolis l'avaient été dan,
les années précédentes, & qu'ils y étaient
enco re aEtuellement Officiers. Mrs de
Beaurecueil & de Montvallon fi~ en
convinrent. TI fut donc délibéré, 9U< III
OffiClerJ de La Compagnie, qui font Il'l ueLltmtnt du nombre des Congr/ganijlu,
(; .frJqUtnlelu ladite Congrégation, ft·
rount dJdarés j/lfpe.éls dans l'ajàire d(5
foi-difans Jdfuites , 6- ne pli/vent y opinlt.
Cet Arrêté & le rapport des Commi{faires
43
ont été impri més. On y a joint l'extrait
de la pancarte, 'lui jullifie de plus en
plus, 'lue des hommes gOflvam!s par te
G(nlra!, &. obligés d'o!Jéir a fis ordres>
!lIJnobflant lOUU,S clLOfos à ct contraires ~
ne peu\'cnt légitimement demeurer Juges,
dans une alF.i,e, ai, il s'agit de l'ét.t du
Genéral & de fa Société. Cependant
cet Arr~t, li julte & fi {age, a été vivement contredit au mois d'Oélobre {ui "ant , par 1 de ces Mrs Congréganilles,
qui n'ont pas apperçu, que les elforts
mème qu'i ls font pour demeurer Juges,
ne (ont propres ' lu 'à les metue plus manifenement dans le cas de (ufpicion, &
qu'à ju!1ifier la [.gelfe de !' Arr~té.
Ajoutons que depuis ces Arrêts , les
Protenans n'ont plus voulu aller cral'ailler de Commilfaires chez M . le Pre mier Préfident : il a fallu, pour leur
complaire, fe rendre au P alais {air &
matin.
Manœuvre du P réfdent d'Egllilles 6dcs Nfuites, allp,es d. ta Chamhre
d.s Compus.
Le P rélident d'Eguilles & les Jé(uites .
n"yant pu réullir au Parlement) imagi-
�44
nerent de recourir à la Chambre del
Comptes, 'lui ell aufli Cour des Aides
pour all~J.ntlr ce qui s'était fait au Par:
!cillent. L lIlvention était diO'ne d;eux
A la t~te de cette Chambre, étoient le
Prélident de ia Garde, beau·frere du
Prdident d'E~ulllès, & le Preficlent Ma.
1ènot au Iii (on parent. Celui-CI croll Con.
greganilte, & m~me clans les honneurs
de la Con ~regation: Il en étoit Portrer,
Ces deux Mellieurs, avec Mrs de ~I~nc
& Mor1\'al, s'a,ilèrent d'un expédrent
qui lcur parut mt" "llIble.
L'Arrtt du \ Jwn porte, que, /, BuTfllU de Bourbon fora 'iffombld, pour, dpr~s
L, ddtbù,llion qui j };ra PrI}' , ,Ir< aJflm~U un CoPjûl, cl la diligma d,s
COllfuls d'Aix, pour y ddl<bé", " qu'i"
tjiimeront con'Y~n"bü, pour la ttTlJI~ du
Collige d'AIx {,> étahlif{tmmt ( de nouveaux Régens ),
comnunccr du 18
Oaobre t 762. Or c'elt la Chambre de,
Comptes & la Cour des Aides, aujour.
d'hui réunies, qui fourniiTent les princi.
p:1UX Membres de ce Bureau, creé par
Henry IV en 1601. Il doit ~tre corn po·
(~ du Premier Prélident cie la Chambre,
du Doyen des Gens clu Roi, & de piu~
a
..
.oiS
r,~urs autres Mcmbres -des deux Cours
des Comptes & cles Aicles : il doit y a 'air
,ulli.deux T réforier cie France, les quatre
Confuls & deux Notables d'Aix .• Ces
Mellieurs en concluaient, 1 0 • que ce
Bureau etait inclependam du Parlement ,
/:1 par conféquent, qu'il n'avoit pu l"i
ordonner de s'aiTembler. ~ o. Que ce Bureau ayant la Sur- lllIendance du Collége
d'Aix, le Parlement n'avoit pu charter
les anciens Régens, ordonner qu'on en
nommeroit de nouveaux, ni decider que
les Jéfuires n'en rdl1pliroiem plus les
chaires. 30 • Que ce Bureau ayant de
rn/me l'infpeélion fur les revcnus du
College, le Parlement 'l'av oit pu faiftr
res revenus, enlever fes Journaux, &c.
D'après ces argumens, le Préftdent
de la Garde aiTembla les Chambres le
16 Juin. 11 était concerté, qu'il fe réduiroit à annoncer une a{l'emblée prochaine du Bureau; & à reprérenter qu'y
• La Direét10n de ce Bureau étoit anéantie
depuis 161) , que les Jélüites, fans (on con~
(entement, s'emp:uerent de ce College. ~e
Parlement (airoit donc revivre touS les drotts
lu Bureau par (on Arrêt; ces Meffieurs aU I oienJ
dû le (emir. Mais ils n'ont pas fçu diilinguer,
rmfpeltion d'a,'c< la jurjfdithon.
�46
;tyam un ficcle que le Bureau de Bou.
bon ne s'ètoit a{femblé , il étoit néccffai;e
<le nommer des Commi{faires, pOur ex ••
mmer l'Edit de {Oll établi/fement ex le
cérém on;' 1 qui s'y ob{ervoit , IX p~ur en
rendre compte le 18. TI {uivit tr~s-cxal\e.
ment la leçon. On fut de l'avis de ren.
voyer aux Commilfaires: mais ce rut AI.
le Préfident de la Garde, qui prit (ur lui
{eul de les choifir tels qu'il les falloit pour
le projet; M. de M~ne fut du nombre.
Le 18 Juin, les Commilfaires extraor.
(linaires alloient commencer leur rappon
& ce rapport devoit attaquer l' Arr~t d~
Parlement du 5 Juin, lor/que M.de Rians
'lui voulut {auver à {a Compagnie un écla;
fi Jeshonoram IX li dérai{onnablc, con·
tdh la validité de cette Ilommination de
Commi{faires , & prétendit que ce de·
"oient être les Commilfaires ordmaires
de la Chambre.
M. le Prélident de la Garde n',,"oit
pas prévu la difficulté, IX {on talent n'en
pas d'avoir la répartie prompte. M. le
]'réfid çnt Ma{enot voulut venir à fon Ce·
cours. Mais le PréliJcnt de la Garde con·
vint enfin franchement qu'il pouvoit avoir
eu tort, IX 'lU 'il con(entoit qu'on en di·
47
libérât. Il {ortit, ainli 'lue M. de Rians;
Dans la dé libération, M. le Prétident
~I.{enot montra beaucoup de chaleur
contre M. de Rians, vo ulant prc(que lui
(aire un crime de {on ob[er~ation. La
libération fut longue, IX conlom ma la
fiance. Il fut decidé 'lue les Commilfaircs
nom més par le Préfident de la Garde,
feroient leur rapport.
Ils le firent le lendemain 19, & ne manquerent pas de préfenter l'Arr~t Ju j Juin,
çomme ulle entrepri(e (ur l'indépendance
du B~reau de Bourbon. Sur cela de grands
àibats s'éleverent. Plufieurs Magifl:rats
ob{eryerent, 'lue les Commi/faires excédoient leur commiflion, IX qu'ils n'avoient
lié chargés, 'lue de rendre compte des
lilres IX du cérémonial du Bureau. L es
CommilTaires prétendirent au COlltraire ,
qu'on n'avoit demandé l'examen des ti.
Ires, yue pour les comparer avec les dif0Gtions de l'Arret qui entreprenoient fur
f.'autorité du Bureau. Il fallut faire apporIcr les R egifl:res, pour prouver la faulfeté
de cette fuppolition. Mais M. de Mêne,
dans la pétulance de fon zele pour les Jé{uites, dit d'un ton mena<;ant , à l'un d.:
m M.gifl:t.ts: l'OUS m la d(/nflr~{ pas
de.
�43
& à l'inllant, fe tourn'Ilt
J'A "fY'emblée: le vous d.!'ere M'• fli vers
y
'1
:/',
Leurs
ult-I , a,'ec une cfpéce de tranrp' Ort . '
","InJ;
VOU5 ~t:.J ae
J'['
l'A r~et' du.
PIlrÜnunl dit J. J'de
Il reprit alors les trois formi_
dables argumcns dont nous vellons 1
le
"
.
par 1cr, 0 n connOlt a AIX la Logique Ordmalre de ce Magillrat. C'efi tOUI ell dire
que de rappeller ici ce qu'il répé,e {ou:
vem? que les Parlemens, en ô,ant les
Colleges aux ]é(uites, fe {ont rendus
crim~nels d~. Léze - Majellé au premier
Chet, & qu ds en veu lent à la Couronne,
111. le Prélident de la Garde s'empreffa
<le mettre l'alf.ire en déliberarion. Lui,
M, le Préfidem Mafenot & M. de la Ro'luette, furent d'avis d'admettre la dénonciation & d'y faire droit. M, le PreCident d'Albert demanda que la clénonciation fût mife par écrit, pour 'lU 'on pût
l'<;avolf {ur quoi elle port oit , & où elle
tendoit. Car M. de M~ne n'avoit pu dIre
ce qu'il requ éroit , li c'étoit de s'oppofer
en forme à l'Arret, ou de pro,eller contre, ou de le calTer &c. M. Gaillard d'A,
gout , D oyen, la trouva fi ~ t range, C11!'!1
ce mOI>:
vouloit de m ~ me la voir par écrit, pour
(e réJouelse
1 la tenir pour férieufe, Pree·
que
49
que toutes les voix adopterent cet avis.
11 en faut excepter M. de Monval, qui,
non content d'être de l'avis d'admettre
la dénon ciation, en fit fon afre per{onnel,
en y adhérant , & M. de Gaillard de Longjumeau, qui dit. fçavamm;nt,. Cju'ilny
ayoit pas U/Z.! vlrgu!e de 'Arrl!l, qUl Il'
mé,ita't d'être dinoncé.. M. de T ournefort
dit au contraire, que , pour l'honneur de
M. de Mêne, il étoit à défirer qu'il {e déf,fiât d'une dénonciation li peu rai{onnable, & 'lu 'il ne concevoit pas comment
il avoit pu s'y porter. M. d'Agout le lils,
voyant l'agitation que cette dénonciation
produifoit dans la Compagnie, lit aufli
cette judicieufe obfervation, que rien ne
montroit mieux combien l'Arrêt du Parlement étoit julte, & la néce lTtté qu'il y
avoit de delivrer la province des Jéfuites,
que le trôuble où leurs menées jettoient
la Compagnie. Il y eut encore bIen ,des
t,airs remarquables dans cette déliberanon qui dura deux jours ( les 1 9 & 2 l
Juin)., M, de Mène par exemp,1e, di t qu ' on
ravoit forcé à faire cette denonclatlon .
& dans la fuite il la réduifit à ces mots;
Je dinonce rA rrêt du P a'Üment du .5 J uin,
lomme <tant contraiT<
illdépmdançq
ar
c.-
�5°
du Buroall d. Bourbon. M. le PréGdent
I.fcnot ajouta , que la crainte de meUte
i.I divilion dans la Compagnie, l'avoit
détermine , & tous ceux de fon avis, a
s'en rapporter à tout ce que M. Guerin,
l'un cles Membres de la Compagnie, en
décider oit ; qu' il dcmandoit feulement
qu'on leur accordât la gr.ce, de [aire men.
t.on de cette dénonciation fur le Regiflre ,
donna nt parole d' honneur:. qu'il n'en feroit
fait aucun ufage; & qu.l voyo.t avec
douleur qu'un grand nombre de MeOieurs
r avoient prife en mauvalfe p art: li a/Tura
'lue nul mOllf fecr;t ne 1aVOlt animé:
mais on ne d.t pas s 11 en fut cru fur fa parole de Congréganifie. Q~oiqu'il en f?it.,
on demeura d'accord qu il ferOlt mlent
fur le Reginre: I udication du BII".a d,
Bourbon, fans parl er de l'Arrêt ,~u
lement. C'en à quoi fe termma 1e~UJpee
du Prélident d' Eguilles & des Jéfu.tes.
Ce qui rendit les dénonciateurs Gfournis ce furent d'une part la réfolulJon
que'venoient de prendre huit ou neuf des
d ix - neuf Maginrats du Parlemem, do
défavou er la lignature, que le Préfidellt
d'Eguilles leur a voit fait mettre au lrecl
de fa lettre à M. k Chançellier, &: e fe
Pa;.
p
. a• 1eur C ompagme:
.,
rOunrr
Ù~ l'autre Jes
railleries qu'on faifoit dans toutes les mai {ons d'Aix, fur ces R éformateurs des
Arr~ts du Parlement. On tro uvoi t fur-tout
fort à propos qu'ils fe m€lalTent des Jéfuites, parce que le Parlement les ayant
profcrits ,ce n'étoit plus qu'une marchandiCe de contrebande, du relTort de Mrs
d,s Aides.
Le mardi 21., la Chambre délibéra, fi
les CommilTai res fe trouvcroient au Bureau de Bourbon. M. le Prélident Mafe_
not vouloit encore qu'ils fulTent chargés
de protener , en cas qu'on y vou lut mettre
(ur le Reginre , que le Bureau étoit convoqué , en vertu de l'Arrêt du ) Juin. La
propolition fut rejettee li unanimement,
que tout le monde fe leva , fans vouloir
délibérer plus long-temps. M. de Monval
s'étoit propofé de renouveller toutes ces
difputes le mercredi 23 , veille de l'alTernblé, du Bureau. Mais quelqu'ami fage,
fçut le déterminer à ne pas venir à la
Chambre. M. le PréGdent de la Garde
vouloit l'envoyer chercher, ainli que
quelques autres des affidés du . P rélident
d'Eguilles. Mais fur ce qu'on lm dit, que
,'étoit à eux de fe rendre au Palais ; qu'olt
Cij
�51
n'~toit point obligé de les envoyer cher~
cher, ni de les attendre; /)( qu'au {urplus
il ôtoit à fCuhaiter qu'on ne parlât plu:
d'une aff.. ire, qui n'auroit pas manqué de
des honorer la Compagnie, le Prélident
n'in{ill:a plus. Il trouva feulement fort
étrang~, qu'on lui_imputât de des honore,
la Compagnie, /)( dit dans fa colere ;\ Un
des Magill:rats: VallS me trolt""'{ pnr.
tout. Le Magill:rat lui répondit, qu'en fai.
fa!)t (on devoir, il ne craignoit per(onne.
Ain{i finit cette affaire, le Bureau de
Bourbon s'étant tenu le lendemain trèspai{iblement.
Les Jéfuites s'étoient flattés, en émeu.
tant la Chambre des Comptes, contre
l'Arrêt du Juin, d'émouvoir autli les
.T réforiers e France, & les Con{uIs ou
Echevins, pour pouvoir dire en Cour,
que les trois Cours Souveraines, ainli
que les autres Corps, étoient pour eux;
/)( qu'ils n'avoient contr'eux que quelques
Magill:rats du Parlement. Ils comptoient
autli traver(er par-là cette nomination de
nouveaux Régens, /)( faire manquer le
Collége, au 18 oaobre , faute de Pro.
fetreurs. Il faut dire ici qu'il n'a pas tenu
â M.l'Arçpevêque d'Aix, que cela ne fui
J
B
~infi. Ce Prélat, quelques jours avant
l'ouverture des Clatres, fit venir deuk des
Profetreurs nouveaux, /)( leur ordonna de
qu'tter la place, (ous peine d'exclu {ion
des bénéfices /)( des ordres. Les Profetreurs
intimidés, voulurent remercier. Mais M. le
Premier Prélident prévoyant le trouble
publ!c ~ui en auroit réfulté, ne leur ayant
iaJtfe d alternatIve, . que de remplir leur
pone, ou la pnfon, ris ont préféré leur devoir. Aux Etats de Lamberc, les Jéfuites
comptoient autli manœuvrer. Ils .'étoient
ltfures d'un des D éputés, qui devoit y
prefenter une requête en leur faveur. Ce
plan a encore échoué. C'ell: ainfi comme
va le dire M. de Callillon, que Jifuites
.ppel/Qùnt la difcorde de toute part.
ü;
e, qui s'ejl paffi aU Par/ement,
les 23
& 28 Juin, {,o le 3 0 Juin ,jour aU'luel
It Parlement d'Aix entre dans fis
YIlCanCts.
Le 13 Juin, M. de Montclar demanda
la fupprellion d'un petit Collége inutile,
que les Jé{uites ont à Fréjus. Elle fut ordonnée. Le Magill:rat n'en av oit point
parlé dans (on réquifitoire du 4 Juin. Il n'y
apas parlé non plus du CoUége de Bel-
C iij
�H
{unce à Marfeillc, parce qu'il demeure
fermé de droit à la fin d'AoL.t: le Collége
de l'Or.toire, dom il tenoit lieu, devant
Ce \'{)uvrir au mois d'Ottobre, (ur les inftances de M. l'E v~que, & par la permif_
lion expreITc du Roi. Il n'y a donc que
les Colléges d'Aix & d'Arles, aU"'luel>
il s'agit de nommer de nouveaux Régens,
Le 28 Juin, le Parlement rendit un
autre Arrêt, concernant la (ailie, le fequeflre, la perception & l'adminiflration
provi(oire des biens & revenus des JéCtlites. Le Parlement y pourvoit à la fubliflance des Jguites, & leur ordonne de
fournir cet elfet, un état des perfonnel
& des provilions qui (ont dans leurs mai(ons, ainli que de la dépenfe annuelle a
laquelle (e montoient leur nourriture &
leur entretien, Cet Arrêt cfl imprimé.
A la fin de ce mois les Jé(uites répandirent à Aix, le Libelle dont on a vu des
exemplaires à Paris , & qui a pourtitre:
Relnlion d. ce qui s',ft paJF au Parlement
d'Aix, dans l'affaire des J.!foius. Il n'y
a guéres de vrai, dans toute cette Relatian, qu'un aveu lingulier, que le {cie
des Magiflrats amis d<s lifuim , Il ùé at,
~u 'il n 'auroit pu il« plus grand dans les
a
~~
Ji/"ius m'mes. Mais on y lit à la page ~ ,
qu'un ConJeilltr (M. de Montvallon) Il dit,
dlns l'Affemblée du ) , qu'if avoit r"mar~ué bien des faufJètés dans le 'equi/itoi",
de M. de Momclar , & qu'il en détailla
fut/qu,s-ums qu'il fit toucher au doigt.
La diffamation étoit trop publique,
pour pouvoir être dillimul ée. M. de Montclar entra donc, le 30 Juin, dans l'Arlemblée des Chambres, pour demand er
au Parlem ent de vouloir bien conflater,
s'il étoit véritable, gu 'tm des Magiflrats
l'eût accuré de fauITeté , & qu'elles
itoient les fau ITetés qu'on lui avait imputees. Sur (a requilition, le Parlement dreITa
un procès-verbal, contenant ce que les
Magiflrats (e font rappellés (ur ce fait,
& il en ré(lIlta que M. de Montvalon pere,
Ivoit accu(é de deux fauITetés le requifi loire de M. de Montclar: mais que plufieurs de Mellieurs avaient réfuté (on allégation. M, de Montclar requit al'te de (a
plainte, & toutes les voix fe réunirent à
le lui donner. Il n'y eut pour l'a\~s contraire, que deux voix: M, de Mons fils,
& M. le Préfident d'Entrecafteaux.
De (on côté M. de Caflillon, Avocat
Général, venait de dénoncer ce LibeUe ,
C iv
�S6
dans cette m~me réancc f par nn dircourJ
plein de force, imprimé à la tête de
l'Am~t du m~me jour 30 Juin, qui con.
damne cette Relation au feu. Nous en
rappor~erons 1>lulieurs traits, qui donnent
une ,dee b,en Julie de cette affaire & de
la conduite qu'y ont tenu les Jéfuites &
les Magilhats leurs amis: " Ce n'ell il
" chaque page & pre{qu'à chaque ligne
"du L,belle, d,t le Magillrat qu'un
"tiITu oe luppofitiollS grollieres', , , Lel
"unes démenties par la notoriété pu.
" bllque, les autres par la foi inviolable
" de vos Regifires, & par des tails dont
" la COllr ell elle·m2me le témoin & le
" garant, , , Nous ne fommes point éton.
., nés , ajoute l'éloquent Magttlrat
"
.. qu ,une C AB ALE QUI N'HARGNE,
"QUI NE RESPECTE RIEN, ACCOU.
" TU MÉE A SEMER LE TROUBLE
"DANS L'ÉGLISE ET DANS L'ÉTAT,
,,{e vo~ant aujourd'hui pDurruivie par
"les LOIX, fomente parmi les Miniltres
"des Loix même, & par les plus cou.
"pables efforts, des diviiions qu'ail
" même temps elle éxagere, &: dont elle
" rejette tout l'odieux, rur ceux qui PÉ.
.. NETRENT ET ÉCLAIRENT SES IN-
~7
" 1RtC UES : que déja prorcrite ,hn5 une
" partie de la France, & confondue à la
"fdce de l'Univers, ELLE APPELLE LA
"DISCORDE
DE
TOUTE
PAR T,
&
"cherche un dernier réfuge DANS LA
"CALOMNIIi, QUI FUT TOUJOURS
"SON PRINCIPAL RESSO RT ET SA
"MAXIME FAVORITE, maxime ...
"qu'eUe pratique comme devoir de Re.
"ligien, lodqu'il s'agit de perdre ceux
"qu'eUe appelle SES ENNEMIS, C'EST"A·DIRE QUIC<;NQUE AIME L'ORDRE,
"ET LE PROTEGE CONTRE SES EN"TREPRISES.
," Nous n'eppo{erons point il des récits
" ,"croyables" , un détail de faits r,rt
" lefquels la {ageITe de la Cour a cru de"voir SUSPENDR.E UNE JUSTE CHI"SURE. Il nous {ulnt de {cavoir, qu'eUe
"a voulu borner {es premiers roim , à
"conllater ce qui intére{foit l'adminillra"tion de la J ullice; à commencer de
" ( déterminer quels (ont) les Juges, qui
"Ont droit d'opiner fùr le fonds de cette
"importante ./faire; à donner il quelques
" Magillrats, c10nt on avoit trompé la
• bonne-foi, le temps & les moyens de
"reconnoÎtre & de réparer la {urprili:•
Cv
�58
(( L~ fuccès a r/pondu a[es vues. u ( On a
(l~ja dit 'lue huit ou neuf ont témoigné
leur douleur, cie la démarche que les
J élùites &: le Prélident d'Éguilles leur Ont
fuit faire: &: Ce (ont reunis à la Compa.
gnie. ) " Ce 'lui relle à faire pour le plein
"rétablilfement de l'ordre, & contre des
"démarches répréhenlibles, appartient
" à la di!ciplme intérieure de la Cour; &
" c'ell dans le (ceret du ianétuaire de la
" Jullice, 'lue les preuves &: les remédes
" doivent etre cherc hés.
" Cc qui dOit fixer notre principale al.
"tention dans cet odieux Libelle) c'el!
" 'lue la m~me Caballe y parle publique"ment UN LANGAGE FACTIEUX;
" qu'elle oppo(e ouvertement à la recher·
"che légale ~es T ribunallx, les forces
" du parti qu'elle s'ell form ée dans l'Etal;
" & un dénombrement de (es Seélateurs.
" Soigneu(e d'entretenir l'illulion ,'an;
"le petit nombre qu'elle a (éduit, elle le
" grol!it en idée, par les calculs les plus
" fuux, pour le multiplier en elfet par la
" contagion de l'exemple ... Elle pré{ente
" l'image fabulellre d'une ville entiere qw
" (e croit frappée dans la per(onne des Jé" (uites, & d'un {oulévement général des
" Citoyens, pour parvenir peut-être à le
•
. 1 59
•.
PO tJ n. S l:
"RENDRE EN QUELQUE SORTE RE"DDUTABLE A L'AUTORIT É.
"L'aveuglement ell porte, ju(qu'à croire
Il honorer des Magillrats, en ne les déliIl gnant, dans la fonétion qu'ils Ont rem• plie, que (ous le nOm d'amis (/ de P arIIlifam deJ Jéjiûus: en publiant que leur
,,{de a éd ul, qu'il /l'ouroit pu êue plus
"grand dans leJ Jéfuites eux-mêmes, en
Il mettant enfin dans la bouche de quel~
Il ques uns d'entr'eux, l'étrange & hor"nble c1ifcours '" qlli fuppoferoit UNE
.CONSPIRATION COMMUNE DES
"JUGES ET DES PARTIES, CONTRE
»L'AUTORITÉ D'UN ARRtT diété rar
»Ies motifs les plus puilfans {ur des SUjets
"fidéles. Que n'a-t-on pas II craindre du
"fan.ofme porté à de tels excès, &c."
Le Libelle ell copdamne par l'Arrêt,
comme auentoire à tordre public , faux,
(a{omnùux & flditia/.x , injurieux à la
J"flic< 6- fis Minijlres.
~ (aire na ltre ail eurs,
0'-
a
C, qui s'eJl paffi pendant l,s vacances
du Parlement, depuis le /." Juillet
ju/qu'au
1." oaobrt.
Il avoit tranfpire II Aix, qu'après les
CV)
�60
Arr~ts des ) &. '9 J uin, M. le Premier
P réfide nt av oit inllruit les Minillres &
M. le Chancellier , du véritable état de,
chofes, &. de la maniere dont eUes ,'é.
toient pafTées. C'étoit prévenir l'impreflion que pouvoit faire. la, Lettre des r 9.
Cepend.nt ri fe répandit a la fin de Juin,
que M. le Chancellier venoit d'écrire à
M. le Premier Prelident, au fujel des
plaintes que plulieurs Magillrars lui
avoient portées, &. qu'il demandoit
qu'on l'in formât des faits. On fçut aulIi
que ces Meai eurs les Protellans repro.
choient au Parlement, dans leur lettre, de
n'avoir pas admis la requète des Jéfuite.s :
d'avoir rendu l'Arrêt du ) avec précipit ation: de n 'avoir pas inléré dans fes Regillres, cette protellation qu'ils n'avoient
point opiné: d'avoi r déclaré fufp etts les
Congréganilles aéluels. Ce qu'on a dit
jufqu'ici, montre aITez l'illulion de ces
leproches, pour De pas nous y arr~ter.
L es Protellans qui prévirent que la réponfe de M. le Premier Prélident alloit
ren verfer leurs hatter ies , députerelltaulIitôt pour V erfailles , le Prélident d'Eguilles leur Coriphée, & l'Abbé de Montvalon fon cou(lI1. Ces Meaieurs partirent
~t
! l'inllan!, en ann on<;ant (au moins le
Préfident d'Eguilles) que ce voyage &
le [éjour n'étoient pas à leurs frais: on
del'Ille "fément aux frais de qui?
Qu'ont fait ces deux Meaieurs pendant
letl r long voyage en Cour? Voici cc qu'on
en a lçu: ,0. ün a vu par leUTs lettres,
que pendant quelque temps, ils fu rent
incertains du luccès. Le P rélident d'Eguilles mandoit, que fi l'affaire prenoit une
tournure heureufe pour les Jéfuites, il reviendroit pour les appuyer, lors du jugement définitIf; qu 'autrement il paITeroit
l'hiver à Paris. 2°. JI en réfu lta, vers 1.
mi· Septembre , une nou velle lettre de
de M. le Chancellier, datée du 9, qui
demandoit encore à M. le Premier Préfident, de l'informer de ce qui s'étott
pillé: ce n'étoit que pour la troiGeme
fois, qu'on alloit l'en inllruire. Il y marquoit auai, que l'intention du Roi étoit ,
qu'il fttt furcis à l'exécution des Arr~ts &
Arr~tés , jufqu'à ce qu'il fe fùt expliqué
fur la "':ponfe que M. le Premier Prélident
devoit faire à Ca lettre. Ce 'lui parut fort
etraoge , c'ell que cette lett re couroit
toute la ville d'Aix, & que plulieu" Couvens , dévoués aux JéCuites, en avoiem
�61
~es. copies; plu.lieurs jours av.nt qùe
1 ongm.l en parVlIlt au M.gillr.t. On re.
connut là cette tendre prédileétion de M
le Chancellier, pour fes chers COlIégue;
les Congréganilles. Car M. de la Moi.
gnon a été de la Congrégation: c'en lui.
m ême qui l'a mandé à Aix. 3°. La lettre
de M. le Chan cellier pari oit de Millloi",
préfintis au R oi, contre les Arr~ts & Ar.
rêtés du Parlement; & ['on (çuc que le
Prélident d'Eguilles & {on ColIégue ,
,vOIent en effet préfenté un Ecrit mena.
çant pour intimider la Cour, & pour la
forcer de leur accorder ce qu'eux & les
Jéîuites demandoient. Quoique ce Mémoire vienne d'être imprimé, ai nfi qu'un
deuxi eme , du 22 O Etobre, donc nou.!
parlerons en (on lieu, il ell bon d'en rap.
porter ,c, quelques traits, pour faire remarqu~r l'étrange e(prit que les Jéruitel
in(pirent à leurs Parti (ans ; ju(qu'à quel
degré ell: veritable ce qu'a dit M. de Cafnllon, qu'ils appdLenda difcorde duoua
pllrt, & la difpolition où ils font, de mettle
t out en feu dans l'Etat, li on les lailfoit
faire.
D'abord les cleux Mellieurs y donnent
M. de Montvalon pere , pour le plus
63
raCt, le plus [çavant (; le plus fidde Ma.
giflrat du R oyaume; les Protellans , pour
III fiddes Magijlrats de ce Parlement:
les autres, pour cles hommes audacieux,
qui attaquent le Trône jufques dans fis
Jond.:mcns " qui Je révoltent Contre Le
Prince, & contre le droit légiflaLif qui. lui
'ppartllflt ; ( parce qu'à ['exemple des
aUlres Pad emens, ils (urçoient à délibérer,
rur l'Edit du mois de Mars, ju(qu'apri:s
le jugement de l'appel comllle d'abus, interjetté pa, le minillere public); to us les
Parlcmens en général, comme tâchant
IIt.bûr un nOuveau drolt public, qui
réduiroit Les Rois a une puiJ!ance fans
,Ialit'; la lettre écrite par les 19 à M. le
Chancelier contre la Compagnie, comme
un parti p eut-être trop modùé.
"Ils connoi/foiem, ajoute-t-on, l' obLi-
"galion indLfpillfable où ils font, de ne
»plus voir diformais un P arümtnt, t;.Ies Repréfintans du Prince, dans des
• Juges , dont les Arrêts & Am,tés ne
)1 {~auroieRt exiller fans la révolte contre
./, Prince ... Ils avolent donc d'abord
.,ifolu de faire fci{fion, de ca/fer le(dits
"Arr~ts & Arrêtés .. , de déclarer les
• P'ifonnes qui les avoient rendus, d.t-.
�64dms de talLit aUlorill, par le {eul fair
"de lenr rébellion; & enfin d. d'fond"
tous üs Sujets du Roi dans le R4fort,
,. & notamment aux Jéfuites , tf ohéir fOUl
" pline de la vie. Rien n'ùoit plus légal
" & ,Plus digne de leur courageuCe fol<.
" liu .. ' Il n'était pas à craindre que la
.. Cour eih jamais condamné cos prin.
.. cipes; puifqu'il ne {era jamais poflible,
" qne Les Minijl"s du Ru. veuillent Con.
" nive,. avec les P ar/emens , pour établir
H Ul Frallce ... un droÎt public, qui rédlli~
" roÏl /es Roù dune PUifJàll" fans ria/id.
"Le {clIl motif qui a pu empêcher de.!
" Magiflrats TIi ont encore le cœur Fran.
" çois, dt diJIùer jufqu' ala rentrée. de Ltur
H Parlement, un tclat. qu'ils doivent ait
" plus faint, ail plus im'iolabl<, ail plU!
"prtJJ;rnt de Leurs devoirs, ( quel fana·
" ti{me! ) ç'a été l'erpérance 'lue le Roi
" les ti rerait de cette cruelle nécefliré, tn
" caffant Lui-mime d'office l'drrit du S
" Juin: (c'efl.à-dire, que (j le ROI ne le
calfe pas, ils le menacent d'oCer eux·
m êmes le calfer; d'élever Tribunal cOJ)tre T ribnnal, & de mettre la Provence
en (eu.) Et pour que le Roi ne s'~
trompe pas, ils ont la hardieffe de lur
Il
"a
6~
fi
aire en termes exprès: " mais le COltIIjtlt Je tai/oit par impoffible, & lailfoit
"l'Autorité Royale à la merci de leurs
"adver{aires, qui ne le {on~ devenus
H qu'en haine de leu; inébranlable ,fi• délité ( pour les J e{Uites ) ; ce qu Ils
• doivent au Roi, aux peuples de leur
Il reffort, à tout le Royaume, à leur
H rerment, à leur honneur, à leur per.ror.ne ( ou plutôt aux Jé{uites,) üs néIl aJfùeroit a un Idat, qu'aucune confit! diration ne pourrait Les tmpie/ur de
.faire, dts la rentrée du Parl,m.nt, On
• a cru devoir mettre fous les yeux du
• Soul'erain 6- d, Jes j,ùnijlres, la fitua~
,. lion, les devoirs & /es "foLutions â un
"nombre confidùab" de Magijlrats, 6-c. "
qui Ce rédui{ent peut-être à ces deux Me{.
fieurs. Voilà en quoi conlifle leur Ctdélité
& leur {oumiffion : aUClIne confidération
ne pourra les empêcher, de mettre le feu
dans l'Etat, li l'on ne caire pas un Arrêt,
que la pluralité des voix a rendu contre
1er Jé{uites. On n'a peut.être JamaIs vu
de langage plus audacieux, de principes
plus propres à boulever{er l'Etat, nt de
memoire plus criminel & plus pUntlra~
hIe à tous égards. li faU! être bien témé-
�66
raire, pour avoir ofé prérenter ~ (on
ROI., & au Chef de la Jullice, un tel
Ecnt. Cependant on voit que la le me de
M. le Chancel!.er , dont on vient de p
1er, en 3 été la récompenfe & le (rui::·
On aura peme à croire les vaines forfantenes que fit le Pré('dent d'Eguilled
(on retour .. Il avait eu des converfation
avec le ROI: Tiens, difoit-il il fes Pay~
(ans, en leur prenant affeé1:ucufement la
Ulam, le te. louchI! la main J ayec dut/lm
de f'la.ifir 1lte M .. .. me l'a lou,he. ..
mOl: Il a taIt courrir le bruit d'une lettre
Gue M .... lui avait écrite, pour intimIder ~e~ uns, & gagner les autres: Sa
1I1 ~Jelle a la~uclle il avait préfente fon
M emOIre, 1 aVaIt lu trOIs fOIs l'avoit
t ro u vé (ans réplique, & avo/ engagé
(tS Courtifans à le lire : T out le monde
était pour eux, & pour les Jéfuites a la
Cour & à la Ville: en un mot, la'foule
des Admirateurs était telle, que , pour
leur propre repos, ils avaient ete forces
en beaucoup d'endroits de cacher ce
Gu'ils étaient, &c.
'
67
Rmtrte du P arlemcnt, le 1." O([obre,
Slanu du ;2 de ce mois. D élibération 6affreux projet du Préfidcnt d'Eguilles.
Le Parlement ouvrit (es féartces le premier Oé1:obre, par le ferment que tous les
Magilhats renouvellent chaque année ,
Idon l'ufage de cette Cour. On fut étonné
d'y revoir M. le Pré('dent de Reou[e ,
ablent depuis cinq à lix ans. L es an:is des
lieuites l'avaient fait r evenir de Paris,
pour groffir leur nombre : & à fan retour,
il s'étcit très - fid element concerté avec
M. d'Eguilles & fes Prorellans. Le Maginrat fe vit dans le cas d'entendre requérir contre lui une admonition, (ur une
fi longu~ abfence fans le congé de la
Compagni e, comme la difcipline du Parlement l'éxige: elle ne lui fut épargnée
que fur les humbles excufes qu'il tit, les
larmes même qu'on a[ure qu'il répandit,
/;. à la priere de M. le Premier Prélident.
Mais par une délibération précife, il fut
privé de l'honneur de recevoir, comme
l'ancien des Pl éfidens, le ferment de M.
le Premier Préfident, attendu que luimême n'avait pas fait le ferment dans
le Parlement précédent. Le plaifir de venir
fervir les Jé(uites, valait-il la peine de
l'expo[er à ces déboires?
�68
L e lendemain 2. Oélo~re, on apprit
avec lilrpnfe, clue les Je(uites avoient
conllitué Procureur, & que le Procureur
venoit même de faire (on aéte de pré(en.
tation au Greffe. Cell le (eul Parlement
où ces Peres aient bien voulu (e défendre.
La (ulte ap prendra s'ils l'ont voulu (é.
rieu(ement.
Ce m~ me jour les Chambres furent
alfemblées. Il y fut fait leélu re de la lettre
de M. le C han cellier , du 9 Septembr~.
La délibération dura cinq heures; 1\( il
fut arrêté, à la pluralité de trente.deux
voi" contre quatorze, qu'il n'y avoit pas
lieu de délibérer. Le motif fut que cette
lettre n'étoit point .drelTée aU Parlement ;
que d'ailleurs, le (urcis à l'exécution
des Arrêts , contenu dans cette lettre ,
n'étoit point notilié dans les formes lé.
gales & ulitées: le Roi ne notifiant (es
volontés à {es Cours, que par des Lettres
P atentes; & les Ordonnances du Royaume défendant d'ailleurs expreffémerll
aUI Parlemens, de déférer à des (ureis,
pour des at!àires pendantes en Jullice ré·
glée. Mrs de RegulTe, d'Efpinou(e, de
Gueydan, d'Entrecalleaux, de S. Paul,
& quelques autres, (Iuoique d·avis de
69
~rl"eoir, convinrent que la règle étoit
contraire à leur avis, & qu'il falloit des
Lettres Patentes. 1 ~ voix, qui fc réduinrent à i4, furent pour le (urcis. 40 au
contraire, qui fe réduilirent à J2., furent
pour l'Arrêt6.
Il fut quefiion enfuite de l'at!àire de M.
de Monclar, {ur l'accu{ation de fauffeté
ha(ardée le 5 Juin, par M. de Mont,allon. Il s'agitfoit (eulement de juger, li
ceux de Mellieurs qui étoient leurs parens,
devoient s'abllenir d'opiner. L es MagifiraiS, qui {e trouvoient dans ce cas, for.
ùrent tous, pour laiffer la liberté de déliberer. Il n'y eut que M. le Prélident d'E!"illes, qui ne voulut pas (ortir. Non {eu lement il fallut que M. le Premier Prélident le lui dit, mais il exigea qu'on en délibérât, & qu'on en délibérât en fa pré(enee. II convenoit alTez ouvertement,
'!'le "s ràgles ùoient con'" lui. M ais il (e
~geoit ap paremment au deffus des règles.
La (éance fut enfuite interrompue par
l'éclat {candaleux que lit enfin ce Préli.
dent, la tête de l2. autres, dont 3 n'ont
pas encore voix délibérative. Ils (ortirent
de la Chambre avec emportement, en
protelhnt verbalement contre l' Arr ~t fur
~ futos. M. de Coriolis) l'un des u.
a
�,.
70
mît mem,e (ur le Bureau, une protc/la.
tlon lignee de lui, avec un aéle Ou mé.
m Oire portant oppolition à l' Arr~té du 19
J,um,. 'lUi ordonne 'lue les Congréganifiel
s ablhendront. Ce mémOlre étoit auffi
{ign~
lui; & M. de Thorame y avait
adher~. Pour M. de Mons pere, qui efi
t,'Ollieme. des Con gréganiltes aéluds ,
Il s elt (ou miS .. l'Arrêté. M. de Thorame
en avoit fait autant pendant tout le mois
de JUIn. M. le Premier Préfident re.
montra à M. de Coriolis, l'i ndécence de
ces voix irrégulieres & violentes, &. corn.
bien de pareilles démarches lui fai(oient
tort. Heureu(ement deux de (es proches
parens vinrent à {on (ecours en déchirant
la proteltation, ce qu'il parut tacitement
agréer. Le mémoire étoit dans un cas M.
férent : il demeura {ur le Bureau. M. le
Prélident de Reguffe (ortit au{li, comme
les 1 1 , mais (ans rien dire. M. le Préfi.
dent d'Eguilles, en retournant chez lui
crioit dans les (alles & dans les rues: il
Il plus d. R oi. Il n'y a plflS de Sujets}id."s. Il n'y a 'lu, des rébdles. IL n'y a
p lus 'lu' brz,ler fa robbe. Mo"Ji",r, avanl
?e.
!c
n;
a
Ill> On ven oit d'obliger ces deux Mt'dIicurs de
(e recirer, pour délibérer {ur la lettre de M.le
Chancellior.
.
7I
Je la decherer, "faut la pay" , lui cria
un Magtltrat qUi le {uivoit. Ce bon mot
rappolla à lui-m~llle le P rélident qui étoi;
hors de lui.
'
Les 11 , ou peut.être les 13, (e réunirent t?US chez le Prélident d' Eguilles:
on en étolt convenu. Celt alors gue ce
Préfident e~t la témérité,de propo(er l'exé(uuon , de 1 horrible projet, an noncé par
(on mcmOlre au Roi, de former un ParI,m'nl d. fciffion, ce furent (es termes
& d'opo{er Tribunal à Tribunal. N ou;
cafTerons leurs Arrets, di(oit·il avec un
(mg.(roid qui fairfrémir, & n~us défendrons d'y obéir fous peine de la vie. Ils
cafTeront les nôtres; & nous les décreterons.
. Ils nous décreteront à leur tour',
matS nOlis leur oppo(erons mai n-forte. Le
Préfident certifia r Affemblée, qu'il étoi(
me de quatre à cmq cens PayCans, qui
~re~drolent les armes en leur fave ur.
rOJet effroyable, qui fit une telle horre~r fi x ~u tnê,m~. Cept de ~es Mellieurs t
qu ils {ortlrent a 1mfiant d un conventicule, où l'on o(oit ainli con(pirer contre
les 101~, & contre la paix publique de
l'Et.t. Le Prélident voyan~ (on Parlement
riduit, à fept p.er{onnes, e~ le comptant
lui·mcme, (enut que le proJet n'étoit plu,
a
�7%.
praticable; & fe Tetira à Egui1\es. Dien
lui en prit. Car fa propolition s'étant ré.
pandue dans la Ville, elle fouleva telle.
ment le peuple contre lui, qu'on l'eût af.
{ammé, s'il fe mt préfenté. L'irritation
fut li grande aufli contre les Jéfuites,
qu'on a!fure qu'ils furent deux jours en·
fermés dans leur malfon, fans ofer en
{ortir. Rien ne leur a fait plus de tort, &
ne les a plus décrédités. Qui le croira ja.
mais, qu'un plan li affreux ait été propofé,
agité &: a~opté par des Mag,~rats? Ce.
pendant fix y entrerent fans repllgnance;
&: le plan fe réalifoit , fans la retraite des
autres. Le Préfident d'Eguilles fut fur.
tout furieux, de ce que M. de la Canor.
gue (on neveu, reculait (ur (a propofi.
tian: il penfa l'étrangler de fa propre
maIn.
Séancts d<s 4, .5, 6, 7 (; 8 0,70''''
On avait ordonné dans la (éance du 1,
(lue le Procureur conll:itué des Jéfuites ,
{eroit averti, par une figmficatlOn en ré~le,
de (e tenir prêt pour pla,de r le Lund, 4·
Dans cette féance du 4 Oélobre, le
Prélident d'Ecruilles, &: une portion de
(es AilDciçs, ~e parurent point 1 non plus
qu~
73
que dans les fui vantes ; IX comment l'au·
roient.ols ofé, après la propofitlon du l?
Le Préfident était à Eguilles. Mrs de Mirabeau &: de Thorames, a voient aufli pris
leur parti. Ils avaient fait, difoient.ils,
tout ce qu'ils pouvaient faire, pour Jauver
/J.r !<fuiteS & la Rdigion: n'y pouvant
plus rien, ils alloient,ce retirer: M.le Pré.
lident de R égu!fe eto,t part' de même
pour fan château de Mimet, en fe plai.
gnant qu'on l'avait trompé, &: qu'on lui
avait diflimulé que le Parlement preCqu'entier était contre les Jéfuites. On remarqua avec plaifir dans la féance , Mrs
d'Éntrecall:eaux , de Roù!fet, de FOrUS
& de Camelin.
On commen~a la féance par la letl:ure
Ile l'aéle dt: hl. de Coriolis, fur la fufpi.
cion des Congrégani/l:es. Ce Magill:rat y
difoit, que l'Arrêté qui les oblige de s'abC,
tenir, ell: nul dans la forme, &: injull:e au
fond: nul, en ce que les Gens du Roi,
& les trois Congréganill:es atl:ue\s, n'avaient point été ouis : inj4ft, en ce qu'il
était décidé, par une Déclaration de
16) a , adreffée &. regill:rée au Parlement
de Touloufe , que les Congréganill:e5
peuvent opiner, dans les affaires qui ,on",!
p.
�74
cc ~ncnl les Ordres auxquels ils font affo.
Cl es.
Mrs le~ Gens du Roi. à qui cet aélc
fU[ communi(Jué, fIrent un requifitoite
beau /',{ folIde, 'lui vient d'être imprime
tout récemment. Tls )' prouyerent la validité de l'Arr~t, pour la forme, ainfi que
pour le fonds; /',{ l'on fut fort furpris, de
leur voir produire une expéditioll authen_
tique de l'Arrêt d'enrcgifirement fait l.
Touloulè de cette Déclaration de (6)0,
& d'y lire en termes précis: pour être exiCrUel ès caufls ou Les Congrégations n'au.
ront intédt : pendant que J'expédition auth ntiquc de M. de Coriolis, port oit aIt
contraire, un enregifiremcnt pur & fim.
.ple. Il fur arrêté cependant, que Mrs de
Coriolis & de Thorames , abfens cie l'
{emblée , {eroient priés d'y venir prendre
leur place, pour être ouïs dans leurs rai.
Ions: /',{ ces deux Mc/lieurs ne s'étant pa!
Irouvé. chez eux, l'A/femblée, pour cet
objer, fut remife au 6. On ordonna de les
j!n avertir, pour qu'ils' pu/fent s'y r(mlre.
Enfuite l'audience fut ouverte pOlIT la
caufe des Jéfuites. Mottet, leur ProcurellT,
en ayant demandé le renvoi au premier
jour', M. de Montdar, ProCllreur Géné,
75
.,.,
raI, obferva, 'lue ce renvo~ ? aVOIt p0tnt
d'objet; que c'éloit aux Jetlutes, 'lUI le
'(entoient comme l'Arrêt du 5 J U11l
pre
,
éd". ,
leur en lai/foit la facult, ctre prct,"
qu'il étoit étonnant, que pendant 'lu ils (e
plaignolcnt dans des Libelles, anon), mes .
qu'on refufe de les entendre, ils ne lutTent
pas prêts, apr~s qnatre mois de ,délai
qu'on leur a donné pour parler; 'lU il (eroit en droit de dClmnder, que tonte audience lcur fù déniée, juf,!u' d . ce qu'ils
eulfent fatisfJit il l'Arrêt du 5 JUill, {ur la
temife au Grelfc des 27 volumes manuferits ou imprimés qu~on l~u: den~andol t ~
mais qu'il n'c?tendolt pas le p;evalolf a
cet égard de {es avantage,'.; 'lu il n~ demandoit pas même de detaut conlr .eux,
faute de plaider, comme Il pouvait le
faire; /',{ que, par conde(~EI1d~n~e? Il
eonremoit qu' on leur accordat dcI,,: ' Jufqu'au Jeudi 7;. pe:>dant lequel , Ils .oonneroient leurs dden{es ,fi bo? ("Ar /:".blolf,
Cell ce qui fut ordonné p3~1
Le mardi 5 , on f"ut qu Il 'lI,Olt tenu
un comité lecret à Itgullle<, ou III. de
Coriolis avait affiné; /',{ que dès le fur.l:ndemain 7 , le PréGdent d'Eglillles! 'lu on
nOmme à P.ix le ' Poilillon des J efultes #
Ql'oit pris la polle pour Paris.
D 1)
::d,
�76
ta Céance pour entendre Mrs les Con.
gréganiaes, étoit indiquée pour le 6. M.
de Thoram~s '1voit été joint Marreille
ar l'I-lu iffier chargé de l'avertir; il f;
ou\'a la féanee. M. de Coriolis ,'était
fi bien caché, qu'on n'avoit pu le joindr~,
On fit part à M. de Thorames, du difcours
de M. de Callillon. Il y répondit. Mrs les
Gens du Roi furel1t encore entendus. Cette
réponfe & la réplique, viennent aulIi
d'être imprimés. L'affaire "'yant été mif~
en délibératioq, il en réfult" l'Arrêt fui.
vant.
" La Cour, les Chambres a/Temblées;
"a conçédé aae ~ M. le Corneiller d~
" Thorames dc fa comparution, dire ~
" déclaration, & a donné défatlt au Pro" cureur Général, contre M. le Confeil.
" 1er de Coriolis; & de même fuite, fans
" s'arrêter à leur oppolition, ordonne quç
"l'Arrêté du 19 Juin dernier, fera çxe" cuté, felon fa forme & teneur; &
" cet effet, qUe les ORiciçrs de la Com" pagnie, qui font aauellement du nombre
"des Congrégani~es, & fréquentant la.
"dite Congrégation, font déci >rés ruf., peas d'lns l'affaire des foi - difans lé.
tl fuites, & ne peuvent y opiner. "
a
a
a
Les voix furent u;,;nimes. Mts DeCpide RoulTet, de
ure d'Entrecaaeaux,
no
"quolqu
"d
Fortis , & de Camehn,
amIs es
J,fuites, furent de cet ,avIs ;om~ne les
autres. Il fut auffi arr~te, qu on ecmOlt
lTouloufe , pour s'informer comm~nt Il
'en pu faire, que le GreRier aIt deltvré
deux expéditions li différentes du même
Arrêt.
,
,
Le Jeudi 7, l'audience s OUVrit encore
pour la caure des Jéfuites, Mais la vetlle,
le Pere de Pontevez av oit repréfenté à
M. le Procureur Général, que quelque
défir qu'ils eulTent de fe défendre, & ~Iuel
que facile qu'il leur fût de le faIre, I!S ne
pouvaient trouver nt confells, nt Defenleurs tauS les Avocats les ayant refurés;
& q;'il leur reaoit pour relTource, de
lupplier la Cour de leur en nommer
d'office. Les Avocats s'étaient alTemblés
ce matin me me avant l'ouverture de,
l'audience, pour vérifier le fait. 11 en av Olt
rHulté un procès-verbal, qui con~atO\~?
que les JéCuitei ne s'étaient adrelTes qu a
quatre Avocats, leurs amisaRidés & leurs
conreils dont l'un ne plaIde plus depUIS
JO ans,' l'autre n'av oit été que conrulté,
rms lui parler de plaider; & les deux
D iij
,
•
�7~
autres n'Jyo;ent été requis de plaider
que d~pul~ le ma r,G preeédent, Telle eft
la lillCe'llté de; bons Peres, Ils choifirell!
enfin an parquet avant l'audience , M, Si.
meon, It!ur Avocat ordinJ.Îre, qui, nIa.
fant pas convenir qu'II jugeât mauvaiÎe la
caulè de lès amis, & nc voulant pas nOn
plus paroltre fe coneener a"ee eux pour
refus, conre ntir enfin de s'en charger ,
en lui donnam du t~mps: Ils choilirent
de meme deux autres AYOCals pour le
conrei!. C'ell ce qu'cxpoC. l'au,henee
M, de M onclar, cn dévoilant tout le Jeu
de ce Ill anége, Ainli, l'auchence fe tenni.
na à renvoyer la cJufe au 1 ~ Novembre ,
pour rOllte pr"lixion de délai, ahn de
lailTer à l'Avocat le 10iJÎ r de préparer (a
plaldoierie, Les Jéfuites annon~oient qu'ij
auroit à parler pendant vi ngt heures,
V oici l'Arrh
" Entre le Procureur Général du Roi
"ell la Cour, appellant comme d'abus
" d'urle part ; & Frere Jean·Pierre Gar.
" nier, le difallt Vice-pro inml des (oi" dillns J,,{uires, & Reéleur du Collége
" de Dolle , en la quabté portée par l'Ar.
" r2t du 5 Juill, d'autre,
/) La Cour, les Chambres atremblées,
U r!
a
•
79
ren voyé la caufe au J l N ovemhre
r .
chai n' & cc, pour toute prc llxlon
"prO
,
"('f"
.1
& délai fans q U'II pUlIle Cil etre uemall,,~,
1
é t
,1 a
J
1
0
"dé d'autres , fous ""e,que pr te, e qli-
'e (oit, dans lequel temps le Vl ce.pro·
r
, donner.
"v"lCiat ju(lifiera de la
9ua l'It~,
!es délènic<, li hon lUI Icmble, t, {atlS·
:. iera;\ l'mjonéllOn à lui fJite " de r;meltre
"les Livres énoncés dans 1Arret ,du 5
,i1uin, ou (e purgera plf ,rerm~nt Ge n~
S les ,Iétcmr & cie Il aV!)1r connol[·
"pa
'
."
<,
,(,nec clu Ii~u ou ds iont dcpO(es , L'CC ,
)1 par- de,'.nt
( 1. SénéchaulTée ou Ballll.lge
.. ,
,de la ville de [a rélidcnee, co:mm!e a
""
"a cet
erret..
'd
A permis &, permet au D efen(eur u·
"dit Vicc-provmclal, de prendre COI11 "muniCJtion au Greffe tous \e~ JOurs de
"Palais m ~llle fériat, des plcees qUI y.
,.font dépofées, comme ùe cclles <.lUI
,,{ont fous le !Cellé : à l'elfet de ql~OI a
,,<ommis & comlnet Mrs, , :' pour LI:C i
"par l'un de{dits Commlifalfes , proc,~de
»a la levée du (cellé, avec pOUVOI! d or~
"donner, S'II Y échoit,' que \es pleees lu~
" (eront remi{es en ongllldl , (ous (on char
)1 gement.
"A Aix en P arlement , les Chal11 b res
Div
l'
�80
alremblées, le 7 Oélobre 1761."
.on pretend à Aix, que les Jéfuites aurOlent déliré, ou de ne point trouver d'Avocats, afin d'être difpenrés par ce pretexte de {e défendre: ou d'en recevoir
de la .main "lC" ,~e du Parlement, pour
p OUVOir dite, 'lu on leur auroit choir. des
A vocats,,/u'o n I~avoit devoir les défendre
m al. Mais ils n'auront point cet avantage,
Car M. SlIneon ell: leur Avocat ordinaire
& leur ami.
'
)1
Ce qui
5'eJl pnJ!l depuis le 8 nao,\" juf
'!u'au 12l\'ovemhrt. D~ uxi(!l1!' M(moi,~
de M. d'Eguilles. H orrible calomnie
Contre un MagiJlrat_
Cependant, le triomphe des amis de.s
Jéfuues , {ur ce renvoi de la caule au Il
N ovembre, répandoit des allarmes dans
les e{prits, & faifo,! croire, que c'était
pour tout autre objet que pour fe d<fendre, qu'ils av oient demandé ce délai.
Elles augmentoient par l~ bruit qui courut,
d'une lettre dure, écrite à M. le Premiet
P rélident, par M. le ( hancellier, ,!uand
on vit arriver, le 11 Oél:obre par le Courier {uivanr, deux lettres de M. le ChanceUier, à M. le Premier Prélidem & à M.
81
le Procureur Général , qui calmerent les
inquiétudes. M. de la M o'gnon mandoit
a M. le Premier Prélident , comme au
nom du Roi, qu'il étoit fort {age d'avoir
pris le parti de donner du temps & des
Défenfeurs aux J é{uites : que li les Arrêts
des autres Parlemens lailrent croire qu'ils
tiennent quelque cho{e du préjugé, il faudra pen fer que li le Parlement de Pro vence leur ell: contraire, ,1 aura eu de
bonnes rai{ons, & que les Jéfuites ne pouvaient plus dire, qu'on les jugeoit {" ns
vouloir les entendre. S'ils {ont condamnés , diroit ce Magill:rat à M. d~ Monclar,
ib ne pourront fe plaindre, d'avoir été jugés fans être entendus. C'étoit viliblement
approuver l' Arrê t &1 abandonner le furcis_
On apprit cette nouvelle par les Magi{trats, que M. le Premier Prélident avoit
3ifemblés chez lui, pour leur communiquer la lettre. T oute la maifa n Montvallon ' en fut li con/lernée, que dès le
lend~main elle {e retira à la campagne,
• Il Y a (ur-tout trois D ames qui (Ont céléhres à Aix, par leur z.ele outré pour les Jé~
fuites. Me de Ro'lan , 611, de M. cle Montv.llon :
Mme de Colobrieres , de la même fam ·tle:
Mme de la Garde, ,œur de M. le Prêfident
Dv
�82
Les Ilr~ p"atifs des Ulùites pOur leur
défont\! , coao-,bt:e,ent encore à diffiper
Ics cr,liIHC~. M. Simeon fermoit fan cabinet pourtour autre 'lue pour les lé,,"tes:
le Pere Pontc\'ez & M. Simeon veno,ent
fn!qu~mm~nt chez M. de Monclar, {oit
pom le prier de leur dire quels feraient
{:os moyens, ce '1u'il faifoit avec ouvertu rc; IOlt pour le prévenir fur les leurs.
Ils ann o n~oient {ur-tout une longue (uite
d lIl!crl"cutoircs : déclmatoire fondé (ur
l'incompétLnce du Parlement, en muiere
de vœux: inlcription de faux Contre les
ttflèrrions .' compulfoires de titres, &te.
Mais le Prélident d'Eguille, ne s'endormoit .pas auprès de M. le Chancellier.
II avoit mandé dès fa premiere arrivée à
Fontainebleau, qu'il avait obtenu (ur le
champ, du Confeil des dépêches, tout ce
'lu 'il delll3ndoit. De-là, le bruit qui cou rut, vers le 15 Oétobre, d'un Arrêt du
<l'Eguilles: Les PI';(,ns dirent do 1. premiere ,
<14'eUe eft muumnlt dt dJu!fur ; de la deuxieme,
qu 'clle
nWllr.mu dt colert ; & de la troifieme!
qU'flUe e1l fTU)ur.lIlu dt r.lg' . C'efl celle-CI qUi
en
dit du Parlement de Paris, lors de l'Arret du 6
Août 176 l , qu'il t:Jloit le décimer: & du Parlement de Rouen, lors de Ion ArrJt du 12 Février, qU'li ;.. lloit tenailler ces Juges.
83
Con(ei!. Ce n'éraient la 'lue de (es van:
teries ordinaires. MaIs, le 22 Oél:obre, Il
ré(enta contre fa Compagnie, un deup
'.
n· ,
1 R . II
IIClIle MémoIre, deltme pour e . 01 ••
oloit y. dire" que l~ _Pa,rlement aV~l t Jal".'
" dtrijîon a la d.j oheiJ!:znco; qu" aVait
oUlraué M. " Chancdlicr; qu'une leure de
ce M~gill:rat , était en forme té:;ale ê· fufftrante pour un furcis; que les Confreres,
pilis forts 'lu' eux en nomhe, [ 44 comre
14, ou plutôt 70 contre-6 ] étolent d,s
gCIJJ accouttl1ués dl!.pUlS qudql!e te mps" cl
tout ofor impunément, & que leur d~Jo
heifana étoit fujvù, fyjfématÎ?,u, con·
,erlCt Er diRù p~ut-ilre dt ~?O {u ,~e ~ ..
Il ofoit y déclarer au ROI fan fcd ltlCU'C
projet: " Quatorze . . . qUltterent, tout de
"fuite leurs places, fortlrent de 1A(fem"blee ET FIRENT UNE SCIS SION,
"qui a~non~a LEUR RÉSOLUTION, DE
"SE REGARDER DORESNAVAN T, EUX
,'SEULS COMME LE PARLEMENT, &
"de ne plus voir l'autorité du Roi, dans
"des mains 'lui nt J'en ~rvolfnt que pour
"l'anéantir. Tout ce qUI leur rell:e encore
.. à faire, POUR REMPLIR LE PLU~
.. DIFFICILE ET LE PLUS RlGOUREUX
"DE TOU LE D"VOIRS, c'ell: de
D ,j
�84
,. RE.NDRE ARR~T CONTRE ARRÊT"
[ Quelle hardiellè! d' ofer prendre ce t~n
en parlant au Roi, Jorfqu'on efi abandonné de fes propres Partifans &. qu'on
(e voit réduit à 6 , contre plu: de 70. )
,. D ès que les autres auront mis" co",hI.
,. à leur difobéiJ!ance, en jugeant malgré
" le furclS; &. cet Arr~ t fera rendu dans
" la forme &.
Jes moufs contenus au
" Mémoire prijènd ci-devant a Sa Mtl"jefl<, par M.le Comte de S. Flortntin ....
" Ils Ont cru devoir conllater, par lin,
" DùLaration fignée d'eux, TOUT CE
"QU'ILS SE CROIENT OBLIGÉS DE
"FAIRE ENCORE, li J'on continu; J
" mùonnoim L'Autoriti Royalt. Le Pré" !idem d'Eguilles ell revenu du fonds de
" fa Province, JI PPOR TER CETTE DÉ"CLARATION (féditieu(e) A SA MA" JESTÉ .... Ils ,ùnnent d, faire fci{jion:
" ET ILS SONT RÉSO LUS, SOUS LEBON
" PLAI SIR DE SA MAJESTE', DE CON" TINUER A·SE CONDU IR E, CONFOR·
" ME'MENT A LA DE'CLARATION SI·
.. GNE'E, qu'ils ont l'honneur de PRE"
" SENTER A SA MAJESTE' avec ce Mé" moire. «M. d'Eguilles animé de toute la
fureur des Jé(uÎtes, conclud de cet affreux
r,ar
8)
préambule, que le ~eul moy:n de l' e~,p ~.
cher, lui &. fes conlors, de le porter a ces
excès, ell que le Roi Elit PLOI E, contre
f.Compagnie, LES PLU S FOR T S
MOYEN S DE SE FAIRE OBE'[R; &. il
lui expofe ta faciliti d, les em~loyer avec
fuccès.
Paffant enfuite au fonds de l'affaire des
léfuit es , il pOl te le ÎanatilÎlle , ju(qu'a
dire que les Arrêts des Parlemens n." peu"cnt itre Joutr.IlUS, que par des pnnclpes
SI ANTI-CATH OLIQUES , QU'[LS METTROIENT L'ÉTAT, QUOIQU'ON EN
PUISSE DIRE, SOUS L'ANAT ÊME DE
L'ÉGLISE, .fi mal/zeureufcmwt ils d,venoient jamais le droit Jublic {/ umverfcl
d, la Nation:
Il porte la frén é!ie, ju(qu'à avancer,
que les motifs des Parlemens dans ces
~~~sT~:' ~~~C~';I~N ~~~B~~:A~NS~
L
"A UN CORPS TOUT RO YALlS TE,[ les
• JélllÏres Royaliftes ! c'ell donc par ce
"qu'ils tuent les Rois? ] , pour la fa".
»paffor dans du mains touteS dJpendanlCs
"du P arlemens; &. que li ce fr ftême
"n'efi pa> détruit, DANS SI X ANS L'A NIl GLICISME LE PLUS OUTRE' ..• ACHE-:
�~6
"VERA DE TOUT PERDRE." Ainr. voilà
M. d'Eguilles l'.,ecufateur de tous les Parlemens, & du Cori" de la Nation .
qUI
"pp 1au(1,t' a, 1eurs Arr"ts :
Il porte la folie, jufqu'à accufer Ie.
Magtllrats de cOII!édùtlLÎon5 , d'un maLh'UI~IIX ejpr:t de Corps., & . d'avoir pour
maxllne, 'lu li faut y Jacnjur fon avis
fa !uLeLirJ , fa conflùnce , en /ln mOL J
D uu , le Roi & Jôi.IJ~ÙJl' .'
'
Il ole m~l11e dire ouvertement que
c'cfi l'incertitude pré tendue ou 1'~11 pa" erre a'G renobLe, a D Ijon,
'
r,olt
a Pdll,
Cl , Touloufe '. a B ,Jançon, au fnjet des
Jefun es, qUi les a déterminé, lui & lès
lix c?n1orts, afai.re un éclat , qUt la ji~
tll~llon dl.! chofis pf1.~"Oij[oit rendre n l'if"
J.lIft.
On ne . peut dire plus clairement ,
, 11
que C èu un Iquement pour les Întén:rs
~s JétU/ fCS, qU'O it te porte à ces eXCt\'
'n Cr0\ .. ble" Et quand on ne le diroit pas
n:efi :. il pas évident , gue M. rI'EgUl\le~
n ,c.ft 'c,,' 'lue l'in!lrnment &: l'organe des
]du,te, r Il dl leur cadav re & leur baroll,
comme eux-m êmes le for.t de leur Gé·
néraL
Le Mém oire ell terminé par un (xpofé
des dlngers, am.quels M . d'E ~uill<s fcr.t
~7
qu~1 s'cxpofe par un procédé li crimind,
qUi le rend coupable envers le ROI, l'Etat,
leI PJrlemens &< fa propre Compagnie.
Lil pfft.: dl! Lcur ~l al fl rou Ü moinJr~ ro!"", aU<Juel, lw & Ces i ou 6 PartJans ,
dMo;"'t s'atlmdr<. Il en condud qu~ le
Roi doit l~s protéger, LES 50 UTEN 1R.
OE TOUTE ~ON AUTOR.ITE', [" "<TI;r
,I,urjecoltrs ET A CELUI DE LEUR
CAUSE, c'ea-ii-dire d"s JéfUites; car
,'en le but un 'que ou tendent ces aud.l'leufes menaces. Ces Meflieurs méritent
d'autant mieux cette protetlion du Roi, .
ajoute M. d'Eguilles, '1u'on doit leur fc;avoir gré, du BON EFFET QUE PEUT
PRODUIRE L EUR EXEMPLE, fans
doute en portant les amis des ]élu ites,
à en faire autant dans les autres Parlemens & à mettre ainfi le feu dans toutes
,
. l'
les parties du Royaume. On reconno't a
les Jéluites. Voilà leur eCprit, & celm qu',ls
veulent inCpirer à tous leurs Z élateurs.
~!. d'Eguilles demande, 1°. gue l'Arr~
te du 2. Otlobre fait cairé. 2.°. Qu'en renou\cHant les Itlrcis, le Roi rétdbliffe les
Jeli.lItes ddns leurs Colléges, leurs Penfions & kms biens. Car c'ea-I:' l'effentie!. 3 0 . Qu',l fait ordonné au" n ou 2.3
�88
Magilhats, qu'il prétend être pOur les
Jé{uites, de venir au Parlement. A w
moyons, Sa Maj'flé p ourrolt tn ajOl/ur
d'autres, dit-i l , QU I FUSSENT DE NATURE, A A S~ UR E R L" PROMPTE ET
ENTlÈRE ÉXÉCUTiON DE SES OR DRES,
On a {~u depuis, que c'étoit 1 l Lettres
de cachet qu'il demandoit , cOntre I l de
{es Confreres, M. d'Eguilles s'ell follement vanté à Aix, qu'on les lui avait
offertes; m ais qu'il av oit demandé grace,
Cette phrafe odieufe de [on Mémoire ,
apprend ce qu'on doit en croire.
Enfin, le mémoire dit, 'lue la fciffion
'lui vùnt dt ft faire dans" P arümcnl dt
Provonce , a un exemple bitn "fp,a.blt
dans ct 'lui S:r paJ!a lors dt la ligu,.
Temps affr eux, 'lue les Jéfuites nous apprennent ici 'lu 'ils voudroient faire revivre? On ne verra pnint d'ailleurs, 'lU,
pour s'oppofer à la ligue, les Maglnrat!
aient fait fci llion de leur autorité privée,
{ans Lettres de tra nllation. Quel rapport
y a-t-il au furplus , entre la caufe de nos
R ois &. la caufe des Jéfuitesr Et ne {Om·ce
pas les Jéruites au contraire, qui femblent
vouloir jo uer aujourd'hui parmi nous,
le rôle de la uque? Il n'en faudrait pas
89
é'
•
d'autres preuves, que les m mOITes memes de M. d'Egu illes.
.
Ajoutons une anecdote, gUI montre
bien encore l'e[prit de la Societé. Le 30
Ollobre M . le Premier Préfident re'lut
une lettr~ de M. le Chancellier, qui lui
marquoit, que le Roi av Olt été,informé,
qu'un Confei!:er du Parlement d AIX aVOlt
tenu dans une des rues de la Ville, un
dife;urs fc andaleux; que forcé de fe mettre à genoux, devant .Ie Saint Sacrement
qui patToit, il avolt d,t publIquement, en
rerelevant, gu'avant qu:il fût 10 ou )0
ans l'u{age de {e mettre a genoux deva nt
le
Sacrement, ne fubfilleroit plus en
France. M. le Chancellier paroitToit ignorer le nom du Magill,at , quoique ce fût
à lui , ainli qu'à M. de S. Florcntm, comme on va le voir, que la calomrue av Olt
été adretTée. Le Roi l'av oit chargé d'éenre au Premier Préfident de lui en rendre
compte, voulant que ce pro~os fût puni.
Le fait n'étoit pas croyable; ,1 étOlt faux.
Il relloit à f"avoir, qUI aVOIt pu porter
ces calomnies en Cour, lorfque qu elques
jours après, M. le Marquis ?e S abran,
homme de la premiere conliderauon dans
la Provence, re"ut, dans fa T erre de
S.
�9°
JIcaudinrif , lIn~ :~ltrc de M. :e ChallcelJ
I ,~r , 'lUI lm lI1arquolt qu'il avoir re~u 13
Iienne du 22 Oétobrc; 'l"'il en aVOIl fair
part ~uffi-r~t au Roi & il Monfeigneur le
~~uphm,; & 'lue le ROI lui a ordonné
d ecnee a M: le Premier Préfident de s'mforn'er du la't. M. de Sabran tombe cie
lèm h,lUt , & écrit à M. le Premier Pré.
Iidem, l'our lui demander l'explication
de cette lettre. Le 4 N ovemhre, M. de
Sabran . en reçoir une autre de M. de S.
F1orentm, 'lu i lui lI1 a rq~e de même (n'il
1
a 1 cçu la. 1ctrre.'lu 12 Oaobre, au' fujer
de propos '!lJ\Jncux à la Religion, renus
par ,b p~rlonnes <;u 'il indique alfez pour
rre M.'g·Cl,;!ts. ~1. de Sabran hlt indi.
~é c:\u p 'lnnagc oruc\Jx que le< Jéfnires
lUi fllrOIC'lt J'lUer : & vir à l'inllanr 'l"e
c'ér?it:lit l'ouvrage de l'cfp,rir de p;rtl. lI
en ec""'r a,·cc m,ban.rlon a M. le Chancellier, il M. de S~ Florentin & il M. le
Premier Préfidenr, & leur fir fenr;r la néc~~ ré 9u'il y avoir pour le repos public,
d erouffer ces mon/hes de calomniareurs
~,de. cIélare\Jrs. C'étoie nt des impolleurs :
c dOit 'LUC c,.bale, dont M. de Callillon
a dit fi hien, que la colnmni.:. fLt tOTljoun
JCil prùlCIp.Il r"fOrt, & que fa tn"ime
1)1
tnde la pratiquer comme devoir d. Rdi.
gion, lorfqu'il s'agit de perdre w/x qu'elle
.ppelle fis ennemù, qui avoient fabriqu é
certe impo(lure, fous le nom de ce Seigneur. Et il e(l remarquable, que cette
calomnie étoit tellement concertée, que
ces deux lettres pour la Cour, font du
lendemain meme du jour où la Ville étoit
en joie, par les deux lettres qu'enl y recel'oir de M. Je Chancellier; & qu'eUes font
écrires le jour même, où M. d'Eguilb
préfentoit en Cour fon horrible & ca lom·
Dieux mémoire, contre fa Compagnie.
Les lettres aécorées d'un nom rel que
celui de M. de S..bIan, devoient vemr lA
l'appui du mémoire •• Comment de telle..
horreurs n'ouvrent - elles pas les yeux t.
, La lettre à M.. le Chancellier , portoit auffi
des plaintes) de ce que le Lieutenant G~ncral
de Marfeille, en ut::cutant l'Arrét du S Juin,
aroit tCJlU aux JHuites de::, propos injurieux &
indécens fur eux & fur leur Fondateur. Le'
Leurenant Gênerai, qui en a été jnformé, y a
ro!pondu par un cerrificat ~es Jefuites mfm\! ,
qUI certifient que le Magifuat les a traités avec
1
toute la pohteffe & les ménagemens qui ont
dépendu de lui, & qu ils ont eu tOut lieu de s'en
louer. V oil" cepc,)dant le, lettre, que 1\!. le
Chancellicr ,'emprelTe de porter au Roi & à
loIonfeigneur le D auphin.
�d'av~:ta"e
?es
rn faudrnit-ir
"Our prou
1an,é ce IIiIt é 'l u"11 y a" pour
" ' tla' tranquillité
ver
de 1 Etat & l~ mrete
Citoyens, de
les délzvrer dune SOCleté qui fe défend
par de teUes armes?
A r"t du Conflit (/ LWfts P aUnus porLant furcis. stance du 1.2 NO'Ytmbrt.
Le mém oire féditieux & menaçant d~
Prélident d'Eguilles fut préfertté le 11
Oétobre; &, ce qui doit furprendre, dès
ce Jour m~me, Arrêt du Confeil & Lettres Patentes fur cet Arrêt, qui femblen t
récoll1penf~r le Magdhat, en lui donnant
une forte d avantage fur fa Compa!mie,
Ce qu'il y a enCOre de /ingulie';., c'ell
que le Pré/ident d'Eguilles en envoya
vers la lin d'Oétobre, à Aix, descoples
dIfférentes de ce qu'il el! en effet. Les Jé.
{UJ~es y trou voient un triomphe fi entier,
qu Ils lirent revenir leurs Régens pour
a prds
l ! 'a reprendre leurs Chaires,' après
~tre
1 enregJl!rement. Les extraits qu'on en fit
parrer de toutes parts, exciterent aulli de
grands
mouvemens. A Marfeille , les Je.
'
liultes ann oncerent qu'ils ail oient rouvrir
leurs Colléges: à Montpellier, on fut à la
vetlle d'une (édition, les Ecoliers ne vou-
93
lmt plus obéir aux nouveal1x Régen~.
Cependant cet Arret, tçl que Mrs les
Gens du Roi le reçurent de la Cour le ....
Novembre, Qlt feulement, llue le Roi
"etant informé, que fur l'appel comme
"d'abus, interjetté par fon Procureur Gê.
"néral, des conl!itutions des Jéfuites ,
"fon Parlement de Provence auroit rendu
"di/f~rens Arrêts & pris plufieurs Arrêtés
• les ), J 9, 30 Juin, 2., .... , 6 & 7 Oc~
• tobre , tous lefquels Arr~ts & Arr~tés
"auraient occa/ionné d, vives réclama"tions, d'une partie con/zdùabü de fan
'?rlelpent, lefquels en auroiel]t même
"porré leurs plaintes à Sa Majel!é elle
• aurait réfplu de prendre par Elle-m'ème,
• connoilTance d.efdits Arrçts &ç Arrçtés
• III des motifs qui les Ont fait rendre ~
• III de prévenir tout ce qui pourrait ten• dre à établir dans fon Parlement, une
• divifion ,nt" les Magiflrats qui le comMpOrent, qui feroit aulIi contraire au bien
"de 1" Jufuc~, qu'à l'honneur de la ma·
'1 ~(Irature; oui le rapport, le Roi Or.
• donne qlle fan Procurellr Général au
• Parlement de Provence, lui enverra
• incelTament les motifs dcfdits' Arrêts &
• Arreté~; ÔC c~pelldjUlt, p<!r provi(ion J
�C
dcH,nres
'r
94
d'éx~cuter aucuns l 'J'
(e'UIiS
" A
0.: _
Arrêtes
. frcts
.
, &. de donner aucun
" tUlte audit appel comme d'abus )'ur. 'J'
,, <ut
A
. . '
3
"1 . "
, 'lU
"ce 'lu 1 aIt ete autrement ordonné par
" Sa Majellé, &: (eront fur le(dits An2t
"tout~s Lettres Patentes néetJ!aim
" pédlees."
Il cil re~arqu:ble, qu'il n'y ell pas dit
un mot, III de 1 Edit du mois de mars
ni contre l'appel comme d'abus ni '
r
des JdUItes.
'"
, en
laveur
L a (urpri(e n'en
pas moins é\;idente ~ par l'expo(" feul,
Car li ces reclamatlons font vivtS ou
plutôt flllieutès, elle tont /i peu l'ou\:'J~e
d'une partit conjidùabl< du Parleme;ll
d'~ix, que de 8{ Magillrats qui le COrn .
poent, en y comprenJnt les honoraires
la prefque totalité défayoue avcc indi:
gn:Jtion, les deux mémoires préfentés
au ROI: &: J'on n'en trouve pas 8, qui
tergl\'erfent fur ces réclamations \'iolentes.
Encore de ces 8 , il n'yen a peut-être pas
un feu l , excepté
M. d'E"uilles
qui ole
~
b'
avouer expre Il émellt les mémoirc~ : on I~
e::
en
~erra dans lin IllOment, par Jcur~ déclara-
tiOns. On '1e peut pas dire qu'il ell quellion
dans l'Arrêt, de la lettre /ignée le 6 ou
~ JlUn par les
pui(qu'il parle de r '
'9,
.
9~
damJlJons contre 7 Arr~lés poiiériel1f~.
JI el! conl1mt d'ailleurs, que plutieurs de
ces J 9 ont abandonné depuis cette démarche, &: qU'Ils en ont même témoigné
leur déplaifir au Parlement. Tout fe réduira donc toujours aux clameurs etfrénies de 6 ou 8 Magillrats, qui veul<nt
remporter lur 75 , &: qui prétendent donner la loi au Corps entier.
2°. Cette dil'ifion ~nm /(s Magijlrals ,
fUlflroll alljJî COTltralfC ait l,im de ln fuJlia, qu'a l'honneur dt: La. magifirtllure,
n'dl pas plus fondée. On ne pourra jamais
dire, que la révolte cie 6 ou 8 Mag,chats
d'ull Parlement, contre le Corps prefqu'entier, y forme une cliviholl dangereufe, Ce n'ell alors qu'un {oulévement
[candalellx de quelques membres, pour
lequel on n'a betoin que cie la ditèipline
& ces réglemens qui confiituent tous le
Corps. C'ell il la loi d'agir en ces circonflances; &: il ne faut que lai/fer un bbre
cours à ton autorité, pour \'oir cetrer le
[candale.
.3 0 , L'Arrêt ne parle point de l'intérêt,
ru des motifs cie ces riclamations vives.
Dans la vérité, ces 6 ou 8 Magillrats n'ell
Oot pas d'autres, que de fen,if les Jéfuites,
�96
dont ces Mellieurs {ont Juges, Confeill '
Solliciteurs & Courriers. AII~gueroienl_i~
leur conlcience? Mais li des Juges intégrel,
qUI ont opmé ddns leur ame & con{cience
gémi{fent de ne pas voir prévaloir un;
opinion qu'i ls croient la meilleure, on ne
les verra jamais Ce ré volter contre la loi ,
qui veut, que la pluralité des avis forme
la décilion; parce qu'ils {~avent que lelle
efi la loi de tous les Corps. Leur confcience n'en {ouffre point, dès qu'ils onl
r empli leur devDir & Juges: cela leur
fu !!it.
Ils ne pourront plus dire ici, ces 8Magifirals, qu'ils demandent ~ s'infiruire, &<
qu'on le leur refu(e. Car c'efi préci(ément
cette infirutlioJl qu'on veut leur donner,
& il laquelle ils s'oppo(ent; 1\( rien ne
montre mieux que ce qu'ils en ont dil le
~ Juin, n'étoit qu'une vaine & fautre couleur_ Y a-t-il en effet un moyen plus fûr
& plus efficace pour s'infiruire, que la
plaidoierie contraditloire, indiquée ponr
le 7 Oaobre, & qu'on avoil remife au
1 l. N ovembre pour dernier délai? Ils IOUchoient donc au moment de cette inllruc·
tion, qu'ils paroi{foient tant défirer, &
qu'ils diCoient, au mois de Juin, êlre
l'objet
RELATION
D'" qui s'tf1 p aJ!é au ~ arltmefll d'Aix,
dans r affaire dts Jéfuues, depUIS
Ü 6 Mars 1762 .
E T
Dl
,té
ct qui a
flalué par le Roi,
lette affaire, le 23 D Jcembre.
M. DCC. LXIII.
fur
�97
l'objet uni'lue de leurs réclamaIions. Cependant, c'efi dans cc moment meme .
qu'i ls obtiennent un furcis , pour 'lue cette
in!!ruélion ne leur foit pas donnée, &
pour que la caufe ne fe plaide point. Ce
n'ell donc pas l'infiru élio n qu'ils cherchent: c'efi de fauver les Jéfuites.
Mai s c'efi les perdre, au lieu de les
(a",·er. Car c'ell dire à toute la T erre ,
qu'on ne peut les (auver, qu'cn empl!chant leur caufe d'être écla ircie publiquement & contradiéîoirement , & d'être
in!!ruite & jugée, comme on in/huit &
l'on juge toutes les autres caufes du
Royaume: c'efi dire que leurs propres
amis croient cette caure fi mauvaiie, qU'lIs
n'ont d'autre re{fou rce à leur offrir , d'auIre {er vice a leur rendre, que d'empêchec
les Jé:ùiles de l'expofer à une plaidoierie
contrJdiéloire , leur Avocat de la dé fen~re, & leurs Juges de la juger.
Et de ce point de vue, naît une nou"elle preuve de la furprife fai te au ROI_
Car les Jéfui les dem andant à fe défendre .
& {e plaignant même dans leurs écrits,
de ce 'lue le 4 Juin, on n'a pas admis
leur demande d'être entendus, ell-il compréhenlible , que le Roi voulut défendre
f.
�98
d ~ les entendre, dans le moment où ils-
vont l'être? Cen même un véritable déni
, de Juftice, que de leur interdir~, par un
{urcis indéfini, l'audience qu'ils demandent, &. la liberté de {e défendre. Aulli
tous nos Rois réprouvent, en p.reil cas,
ces fortes de {urcis, &. les Ordonnances
du Royaume défendent aux Juges d'y
avoir égard.•
L' Arrêt &. les Leitrçs Patentes arriv~-.
rent il Aix le 4 Novembre, avec un~
• li n'en pas befoin ~~ dire que dans le vrai,
e'dl pour la forme que les Jéfùites atleRent
avo;r envie d~ Ce dét'endre. On voit aiTez par
ces manœuvres , que ce font eux qui (ufcitent
toutes ces traverf~s, pour ne pas Ce trOUver dal\$
cette nécellité : tant il cO: vrai qu'ils (entent eul.~
mêmes , qut: leur caufe n'eO: pas f?uu:.n~le.
Avar.t l'arrivée des Lettres Patentes, 11~ a~OI~nt
imOlginé un expédient poor recul~r}a plaldo,lene:
c'étoic de demander par unç requctç , ,q~ avant
toute plaidalcrie, M. le Procurel,lf General mt
tenu de lelu commuhi<.\U(!r fon D\[cQurs des 3,0
"rf'lal,
. 'l & 4 Juin " .inll ,que fçs conc\uc,ons
dé.'
. . . & que ·Jur.qu'a cette comm\lOlC3t1 °fl,
fi mtlves .
,
l '
M ïl l
. toute audience fût refu(ee a ce
,
agi. ra(. a
uête étoit tOute drerrée: mais à l'i\r, nvc~ d~s
L~tres Patentes, les Je[llites ~e... (ont ~m,Pn:~~
.
ne pas l~lIher VOir .
. lde la reurer , pour
.' '. .
, . ~ <kr
~ ment, qu1ils ne chcrchoi.cn: qu_a fuir &\1 e \1 •
99
lettre cle M. le Chancellier, qui marquait
à Mrs les Gens du Roi, de requérir l'enregillrement dè~ le lendemain; &. de le
requérir pur & fimple. Ce Magl!l:rat y
montrait, dit-on, beaucoup de chalcur
pour ce {urcis. •
Le Parlement étoit diCper{é , ne devant
fe ra{fembler que le 12. {l fallut attendre
fa réunion. Dès le 9, le Prélident d'Eguilles fllt de retour pour recueillir {es
.lauriers. Il montra , dans {on triomphe,
une ollentation in Cuportable: le Roi lui
avoit offert 12 Lettres de cachet; &. il
avait eu la modération de les refufer: le
Parlement avoit même été, (ans lui, (ur
le point d'être éxilé : M.... lui avait fait
pré{ent d'un diamant de 30000 hl'. , &
avait envoyé recommander au College
du Pleffi ~ , le fils de M. Simeon Avocat
des Jéiùites comme le fils d'un 'homme
dont il n'oublierait jamais le {ervice im:portant qu'il rend aux Jé{uites.: l~ cnOlt
dans les rues en arrivant, qU'iI etott le
[."vmr des J'juit,s. Il ;tHa {e jettcr, accompagné de 4 JéCuites ,' devant l'un~ge
de Saint 1~nace &. leur annonça, d un
" ,
ton prop.h~tique, c~ {e rel;'! \'ant, :tue
dans 1 (Jours les Je(wtes d AIX allOlent
J'
J.îj
�100
Ctre rétablis , & dans 6 mois, tous le.
alll res du Roya ume: on cite mille autres
forfJnteries pareilles.
Lc 12, M. I ~ Préfident d'Eguilles &
les liens fc trouvcrcnt à l'Alfemblée ,
quoiqu'i's n'y allillalfent plus depuis le l
Oélobrc: cc qui y avoit rétabli la paix.
M. le Préfident de Regulfe , que M. le
Cha ncellier avait eu 1" préca ution d'averlir, ne manqua pa~ d'accourir au (çcours
de ces Menieurs. La féance fe trpuva
compofée de 66 Magil1rats. . .
On vient d'imprimer le reqUlfitOlre que
ht M. le Procureur Gênér,,!. Il y ob(çrve
que li " la fidélité des Magil1rats el! allar" mée d'lm retardement dangereux, dans
"une affaire qui el1 depuis long-temps
" (O ll S les yeux du PubJiç, le Parlement a
" divcrs moyens cl'çn faire connoltre içs
" inconvr:niens au Roi, fa n.s perdre l'iI" vantage de lui marquer la foumiffion la
" pl us promte. le Magil1rat ajoutç , que
" la COllr verra dans ces Lettres Patentes,
" d, juflts lujus de dou/mr; que les l'Ives
" réclamations & les plaintes qu'elles anH noncent, exigeroit~ll de fon fIllllijl';t ,
" dans toute autrç clrçonl1ance, QU iL
"PRIT, D ANS L'J}{TEfl.U;UR DE LA.
JOI
»CÔMPAGNIE, DES EctAIRCISS ,"~
)I I'l
' ' ENS POUR L E MAINTI EN D
, E L.4.
DISCIPLINE, ET POUIt L flO N "
"NEUR
ET LA SURETE' DE LA M A "GISTRATURE; mais que dans cette
»Dccanon unique, qui n'a ~i exe~np,'.c,
" ni règle, qu'on puilfe y appliquer) il s 1Il~
• rerdil toute réfleXion & toute recherche.
• & que plus les objets qu'il apper<jolr,
• (Oht âffiigeans, plus Ils rende,nt fenGble
,da nécc lli ré d'écarter , quant a préfent ,
»tour ce qui peut faire diver{,on à l~obJec
»efientiel du fervice du Roi,« Il fil1lt, en
ohfervant, que dans cette affaire, Id Com pagnie ne celfe de , faIre des facr~fices ,
»pour s'occuper IInlqUf!.71lnl du bun de
"la R eli"ioJl (;. de rEI"/'«
On p;u r juger dèS lumieres de M. le
PréGdenr d'Eguilles &I.des liens , amG <Jue
de Id connoilf.lnce <Ju Ils ont des Ordonnances du Royaume , par les étranges
maximes qu'ils hal,uderent dans leurs Opinions. L'un ( M. de l\lontvallon) avanS,a
que les Lettres Paten;es aVOle~t leu,r ex.ccurion dès qu'elles etolent prefenrees lur
le Bure'au, & avant lOute délibération lu r
l'enregil1rement. L'autre (M. de, Conolts )
(outint Clue l'Arrêt du ConfelEI e,tOtt obJi...
Il)
�1°3
10l.
gatoi re p3r Illi-Ihême, indépenclamlnfnt
des Lettres Patentes, 'lue cet Arr~ t luimême reconnoÎt ê ~re . rz.laJ[airt5 , &cc.
- Malgré ces belles &. JudlClellfes maximes
inouies ju(qu'ici dans les Tribunaux
France, M. de Coriolis &. M. de Thorame (urent obligés de fe retirer comme
Congn!ganille, : &. (ur le fond s , il yellt
4 8 voix réd uites à 36 , pour l'Anet que
110US allons rapporter: il n'yen ent 'lue
18 • réduites
'4, pom l'enregiflrement pur &. /impIe. M. le Préfid Ult de
R ~gu/le n'ouLlia pas d'~tre de ravis de
M. d'Eguilles: il elt du nombre des '4.
Ce M~gillra.t, dans les Compagnies , affeêtc de délapprouver la conduite cfu P.
d'Eguilles, de Mrs de Montval!on & de
Coriolis : il la traite même d'ird!;u/i",
d;
a
• Ces 18, (u rent Mrs les Préfidens de RegulTe, d'Efpinou[e, de Gueydan, d'Eguilles,
de S. Paul, d'Entrecafieaux: Mrs de Montvallon pere & fcs deux fils, de Beaurecueil ,
de ] ouq:les pere & fils, de Fram , de RoulTe"
de Forris , de la Canorgue , de Camelin & de
Charleval. Quelques-uns de ces 18 n'ont pas
encore voix délibl!rativc. Les parentés rendent
caduques la vo ix de quelques aurres. Tl y eut
œpcndJ.nt un de ces 18, qui revint à l'avis de
l.l. pluralité, quanti on eut compté le) voix.
If de/oll,. Mais ,bns l'occafion, il Imle
& agit comme eux. Pour M. le Pré/idcnt
Gueydan, paralyti'lue depuis long-ten",
il fe fait apporter à (a place , pour y répéter la leçon qu'on lui donne: 1< /Ilis
J, m/n.. avis pour üs fiji,il.s.
A rrêté dit /2. Novlmhrt ' 76'2..
" La Cour con(idérant que les ttre~
"Patentes (ur Arrêt , dont elle vient d'en "tendre la leêture, (ont l'effet d'une (ur"pri(e hors d'exemple, faite à la Religion
"du Roi, &. que les mefures que la Cour
• ne pourra (e di(pen(er de prendre, pour
• remonter à la (ource d'un au/li grand
"mal, pourroient clans le moment, faH vori(er des vues contraires à J'intérêt
• elfentiel dudit Seigneur Roi, &. produire
• les inconvéniens <lue (a (agelTe a voulu
"prévenir; que les faits qui ont préc~dé
, OC préparé ladite (urpri(e, & les moyens
• employés pour l'épreuve, [ont de na• ture à être dévoilés au pied du Trône:
" a arrêté que les Arrêts rendus, &. Arrê,1 tés pri.! à l'occa(ion de l'appel comme
• d'abus des conlbtutions des (oi-dità ns
"U(uites , (eront portés audit Seigneur
• Roi, par M. le Prenùer Pré(ident, le
E iv
�10{
" Prélident de S, Vincent les Con(eillers
"de Gahtret, Balan, de' Lubieres &< de
" LaurIS, qui (eront, à cet effet députés
r
,l '
"
" pOur .e
renure
mcelTamment auprès
de
,,~a Majefié ; , Iefquels Députés rerOnt
fpeclalement chargés, de lui expoltr IOutes
" les clrconfiances dans lefgudleo font in"tervenus lelè:lits Arr~ts l'x Arrêtés: &
"fera dit Seigneur Roi fupplié d'agréer
" l'x d .IPI"ouver les motifs qui engagent
" la Cour, il élOigner tout ce qui ne tend
" qu 'à difiraire fan zele, d'un oiliet <lui in" térenè le premier de fes {emimens &1 de
" {es devoirs; l'x d'agréer qu'elle cOllli" nue à (ulpendre les ré(olutions b plus
" néceiTaires il l'honneur l'x à la mreté de
" la magifirature, pour ne s'occuper que
,,~u {ervice dudit ,Seisneur Roi, dans
" 1atralre la plus mt~renante pour la Reli" gion , pour le Trône l'x l'Etat; & ce,
" pendant, pour {e conformer aux inten"lions dud,t Seigneur Roi, l'x pour lui
"donner plus de preuves de (a parfaite
" (ou million à (es ordres, il a été arrêté
v que lefdites L ettres Patentes {eront en" regifirées, pour (ltre exécutées, (elon
"leur forme & teneur, demeurant (ous
.. le bon plailir dudit Seigneur Roi, la
1°5
• (urcéance portée par le{dites Lettre~
"Patentes, fixée ju{qu'au troiliellle 1an)t vier prochain ; &,
au moyen de cc ,
"lOutes cho{es refieront en l'état j"f'l"'auIl dit jour. Fait à Aix en Parlement, le
"Il Novembre 176 2,"
Cet Arrêté concilie tau s les devoirs &.
touS les intérêts; l'obéilTance aux OrdonHances, qui défendent d'avoir égard à
ces {urcis; le refp eéi profond pour le Roi,
dont on a furpris la R eligion; la réclama rion pour la confervation de la diiCipEne,
indignement violée par M, d'Eguilles & le'
fiens; les droits l'x la fûreté de lamagifirature; le bien public deYEtat l'x de la-Religion; enfin, la hberte que dOIvent aVOir
les Jeruites, comme tous les autres C,toyens de {e défendre devant les T "bunaux o~dinaires. Le Préfident d'Eguilles
en fu t déconcerté. Au fortir du Palais, il
vint tout ouvertement chez les J é(uites.
Il y prit langue; il YJina; & à 3 heures,
qu'il en {ortit , il monta dans {a chal{e,
qu'il tenait prête depUiS Le. matm, l'x revint en Cour , pour calomnier l'x menacer
de nouveau, C'eft le trOllieme voyage,
qu'il a l'indécence d'y t~lÎre pour les JéfU lles qUI ont en lUi, le Juge le plus ou,
Ev
�106
.,erte111ent \'endll, l'agent & le pollillon
le pillS a8:if.
Ct qui J"fI pnffi d'p"iJ le ,1. Noyemb"
(, 702), jujqu'au1.3 du
III
"ne mois.
L'éclat de la députation allarmoit le
Préfi Jent d' Eguilles & les Jé(uites: ils rentoient qu'ils alloient être déma(qués ; il,
ont réulli à l'empêc her. M, le Chancellier
a mandé , qu'elle ne devoit point ,'effeetller, mais qu'il falloit (eulement lui envoye r les motifs. ~(. le Procureur Général
les a rédigés, & M. de Lamoignon les a
re~lIs au commencement de Décembre_
Ils ont été imprimés depuis à Aix, & à
Paris.
Ils n'auront appris au Chef de la Julliee,
que ce qlle M. le Premier Pté(,dent lui en
avoit déja écrit trois fois; c'ell-à-dire, que
tout ell: conforme aux Loix, dans ce que
le Parlement a fait; qu'au contraire, toute
la conduite de M. d'Eguilies & des fiens,
clt le renver(cmem de toutes les règles 1
de toute décence & de toute di(eipline;
qu'il (eroit incompréhenlible, qu'on vou·
Jat protéger une conduire au iii (candaleuCe
& aulli crim'nelle; que c'elt ici la révolte
de 6 ou 8 Membres d'un Parlement, con·
tre le Corps tntier; l'audace du très-petit
flombre, qui veut faire la loi ~ la très-
1°1
,
grande pluralité, & la vangeanee, cles 1e(uites, qui, parce que la plurali te ne leur
paraIt pas favorable, ;ntre~renl1ent de
"Iomnier leurs Juges, d oppnm~r un Parlement , de menacer le Roi & tes MIOI(tres de mettre le feu dans le Royaume,
/,( d~ perdre tout ce qui n'elt pas pour eux_
Cependant, le premi;r des deux, ~né
moires du Prélident d EgUilles, s,etant
répandu manu(erit dans la Ville d A,x,
vers le 20 Novembre, toute la Ville en
a été indignée , & les J<'fuites par- I~ , (ont
parvenus à s'y perdre tout-à-falt d e!hme/,( de réputation.
Le Parlement s'ell: a1femblé le 22 No.embre; & (ur la repréCentation de plufieurs de Mellieurs, qu'on répandOlt, de.
puis quelques jours, un Libelle .m"nu(.
crit, qui, (DUS le nom d'une paroe de la
Compagnie, l'acC/lfoit, & avec
toUS
ftJ Partemens d'avoir formé ti'<x,crables
projm, & d~ vouloir partager la Pui[fance légijlativ" qui ne rfdt qa, dans
la P'rfonne d. Sa Ma/tftt, & qUI ejllntommllnicable par tffinCl; on lut une
copie de ce mémoire , & wus M~(fi,urs
témoigneront Itnanùmm ent la Jltjle h?rTfUf
itl émient fltijî!, .. lit 'Yut d~s lmpu ...
E vJ
"!'
"'nt
�JoB
ltltioru lon/enues dallJ le m'moire, Il fin
conclu , à l'unanimit~ des voix, que quoi.
'lue ce mémOlr~ parut ",croyable, par la
nom:.ur du proJel, cependant comme il
d onnoit lieu, contre des me~bres de la
Com pagnie , à l'affrellx foupr;on tf avoir
calomnié l~ Corps ,!Ui~r de Lamagijlralurc
aupr~s de fon SouveraIn, &> fur ü premi"
dt fis devoirs, il étoit indifpenfable de
confiatu, par ulle déclaration foltnmtLle
dt chacun de fis Membres, que fi Un< parûllt démarche a éci faite auprès du Roi
, S Ji.Olll 10/lS egaLemelll
,
il
incapables d'y'
avoir adhéré, L' Arr~té porte, que 10us
MeJlieurs qui fi trouvent prifells , feront
interpellés de d,clar." s'ils ont quelqll'
part a Cl mémoire, s'ils y ont adhl,é, ou
à tous autru, contenant des imputations
d, même nature, &- qui pourroient avoir
tri préfintù au Roi: déclarant la COllr,
touU réponfi ambigu, , ou ü ftünce ,
'lUt
firont pris pour un ay,u formel d'adhiJion
l1udit mémoi,e.
M, le Premier Prélident, prié de vouloir bien donner l'exemple, le fir par un
di(coul s touchant & énergique, qui vient
d'erre imprimé ainli que l' Arrêté. Il y",'
garde comme une prérogativ" d, pOUYOlr
le premùr dicta"r hautemmt> thomur
1°9
9U'il " de " M.!moi" &> de. calomnùs
qu'il contient : il ne peUl pré/umer qlt'au~
cun Magijlrat ait part d, pareilles démarch,s , pour !tJqu"", il n'y a point
tk qualifications fufftfantes. Il ajoute, que
ce mémoire n'a rien de commun avec ta
lettre écrire à M. le Chancellier , au mois
de Juin, (ur des points de difcipline; que
d'ailleurs, une grande partie d, ces (19)
Ojiciers, a dJ/a témoigné au P aritment
fis ftntimens
cet éffard, & qu'it en a
parti f atisfait. Le rell:e de ce difcours 1
roule fur l' horribl e accufati on de manquer
d, fidélité {,> de foumiflion aUX ordres dlJ
Roi j (ur Les exemples &> Les preuves que
l, Parlement donne chaque jour du conITai" j (ur le (oin qu'il a d'apprendre aux
P,uples, combien La Perfonne {,> Autorité du Roi lui font ch.,es, &c. Tvus
Mef!i'urs firent avec emprelTement la
même déclaration; & il fur asrt'té : que
copie cot!.;LÎOllllée. du. mtmuifl & extrait
l u regif/re, feront Ùzce..ffà/lii,nt pOfltJ ,
par des Hiliffiers de la COllr, a 10US Mef
fleurs abfolls, qui flront invités, fçavoir.,
ttllx qui fi trouv~nt dans La VilLe, ou
'/ lùu<s d, dijlana , de venir prwdrc leur
place demain 10 heures du maûn, dflnJ
(affimblé. dts Chamb,.s •.. pour répondre
a
a
r
a
a
�! 10
.i tinJltlnt, par r~ponfl p,ùift & noh n"'Q
bitT/il: Ttnouvdlant La COllr, aüur trrarti
0
,
la dùlaration, que ft jilcnce, Olt rJpUllfi
~.
ambigue , flront pris pour un aveu formel
d'adlUfon au conunu dudit mémoire; fi
en Ca.J de lIgitime empiclununt, flront
tellUS de meftrt fur 1. champ /tur riponfi
au bas dudit extrait.
Mrs de Montvallon etoient avec !roi!
Jéfuites, quand l'Huillier vint chez eux.
L"s Magifuats prirent leéture du mémoire
& des Arrêtes; firent retirer l'Huiffier,
pour déliberer avec les Parties dont il!
prétendent demeurer Juge.; & le refultat
de la délibération, fut en fubfiance cette
réponfe : " qu 'ils n'ollt point de connoiî.
" {ànce du mémoire; ( voilà encore M. le
Prétident d:EguiUes, aba~donne par les
liens, fur 1article des memOIres); que
" s'il a été préfenté au Roi, c'efi au Roi
"feul d'en connaître, & qu'ils croient
" conforme au refpeét dû au Roi, que le
" Parlement n'entreprenne point d'cn dé" eider:" c'efi l'avis perfonnel de ces
trois Mellieurs, avis mal fonde. Car les
Parlemens ont connu nombre de fois, de
memoires & de lettres fchionatiques ou
{ëditieufes , préfenrées ou adrelfees au
Roi, notamment en 17 t 8 , 272 5 & l?"
tU
Src. t es trois Jéfuites firent pall'er lr !'inr~
lant cette formule à deux autres MagJftrats qui l'adopterent Cervllement; ce
rure~t M. de Coriolis &: M. le Prétident
de Regulfe, qui Ce retrouve encore ICI,
avec les plus zeles partiCans de M. d'Eguilles. Il y a m~me cftte anecdote Cur
M. de Regutre, qu'il avoit déj. donné fa
déclaration, lorfqu'il re'iut la formule, &
qu'il envoya la retirer à l'infiant, pour y
(ubfiituer l'autre: on ne dit pas Cil que
portoir la déclaratio~ re~irée: M. de, Deau:
recueil répondIt qu Il n aVOIt nen a dire,
& M. de Jouques pere, qu'il Ce rendraIt
incetrJJ11ment à Aix, pour av;fer (ave~
les Jéfuites Cans doute) ce qu Il aurolt a
dire. •
.
M. le Prétident d'EfpinouCe, quOIqu'ami desJéCuites, Ceconduitit plus dIgnement &: plus noblement. Il Ce trouva da~s
l'A tremblée du lendemaIn 23 , &: de(approuva hautement le mémoire. M. de
• Plufieurs de ces Meffieurs, entr'autres Je,
trois Meilleurs de Montva11on) font par~ns au
premier & fecond Mgr., de M. lePreGdent
a'Eguilles. 11 parle dans fes Mémoi;~s au ,nom
de cinq Préftdens. Quatre l'ont delavoue; &
il rent ainft le feul Préflclent : à moins qu'on ne.
veuille lui joindre M. le PréGdent de Reguffe.
�lU
Mons I~i-m~me , q\~<ii"u~ ~ohgrégal!ifle;
avolt repondu par eCTIt a 1 HuiŒer que
des 'Iut La Couf L'a jugi fuJPea J c~mllle
Congrdgaflijle, dans l"affaire des Jifuius
il J'hait foun:is
fon, Arrêt ~l & qu,j
trouve Lu plamus poruu par Le mémoire
a
de M. Le Prifident d'EguiLlu, mériter reprélunfion; pour roiJon de '1uoi La Com_
pagnie doit agir. M. de Mons le fils l'a
également dé{avoué, ainli que trois 'des
Prélidens, au nOm de {quels M. le Préfiden!
d'Eguill es ore parler dans {es mémoires.
Les Huilliers, chargés la veille des ordres
du Parlemerlt, ayant rapporté ces décla.
rations, il fut a rr~ té qu 'elles {eroient dépo{ées au Greffe, ainli que celles qu'ils
recevroient dans la {uite, pour, {ur les
conclulions des Gens du Roi, qui en
prendroient communication, être ftatué
par le Parlement ce <Ju'il appartiendra.
Dans cette réance du 13, Iln de MeC.
lieurs dénonça un {ccond mémoire, dOn!
on pari oit publiquement dans la Ville,
Comme pLus criminel encor< 'lUe Le premier, ( d'autant <Ju 'il y eil fait mention
d'Ilne Déclaration conforme, (ignée par
plulieurs Magiflrats). Il ajollta, qu'il y
en avoit plu lieurs copies; que pLufeurs
perjOnnes
<n
récitOÙnt des lambulIIx 'lui
tl3
font l1Orr<llr; & que te fcandale puMû
dt ces Mémoires, vraisOIl faux, eft /ln cas
imprevu, q~ti parolt exiger des /Ilefures de
la Pd" de La Compagnie, pour éclaircir
pn fait a/lift important, {,> pour rempLir
Ct ,//l'elle doit au Roi, a La magiflrdlure,
fi aelü-mùne. On entendit en{U1te M. de
Monclar, il1 t4reflii à cet objet, par L,
devoir 'lui Ü charg' dt La vi"diae publique,
fi qui L'obLL'Te veiLLer à L'honneur dt la
magiflrawr/ Et Cur le tout, il fut arrelé
a
d'une voix umnime, q~le M. de MOnclar
enverroit les motifs des Arrêts & Arrêtés
LIe Juin & d'Ottobre; la Compagni~ perfillant dans {on Arrêté du 12 Novembre :.
& que M. Galifet ConCeiller , {eroit député au Roi, pour dçmander commu,n l •• tion des mémoires du Préfident d):':guilles. Voici cet Arrêté:
Arrêté dl" 23 No",mbre t 702,
" Il a eté arr€té unanimement, <JI1e le
»Procureur Général enverra inc~{fam
"ment les motifs, en confonnité d~s
"Lettres Patentes du 12 Oétobre, cIe"c1arant la COllr, qu'elle perfilte ~ans
,,(Oll Arreté du I l N OVl!mbre pr~{ent
"Illois. Et néant)loins , attendu les cir~
" col}!laucçs, dont il importe que le ~<»
�114
.. foit ÎncefTamment inlhuit, il a Ctc arr~t'
" de députer M. de Galifet, Confeiller ~
" la Cour, p our fe rend re auprès dudit
"Seigneur ~oi, mettre f?us fes yeux le
" R egl(lre cl h,er &. le prefent, faire à ce
" {uJet, toutes les démarches &. ",/lances
"gu'exigeront le fervice dudit Seigneur
" R OI, le zele &. la fidélité de fon Parle" ment &. l'honneur de la maoi(lrature:
" le tout fuivant les in(lruétion~ Dgui feront
"données audit Député, par les Com" milfaires; & notamment de repréfenter
" audit Seigneur Roi, gue tout fembJe
" indiquer aujourd'hui, Gue les vives ré" clamations énonc~es dans lefdites Let" tres Patentes , font de nature à ne pou" voir être plus long-temps cachées à la
,. Cour, fans altérer dans l'efprit des PeuH pies , la connance dent elle n befoin
.. dans l'occR{iop la plus import;inre qui
" fut jamais, pOlir le (ervice efi'entiel du" dit Seigneur R oi; de lui faire connoÎtre
" les inconvéniens des courfes indécentes
,,&. de la condoite de M. le Prélidenr
" cl'Eguilles; & combic'n il importe, Gue
" toute audience loit déniée à un Ma~f
" trat , que le Public a pu foupçonner de
" pareilles horreurs, & qui, par la feule
Il confidération de fon abfence, devroit
liS
au pluf8t Cous les loi" de la dif.
" cipline; attendant la Cour, de la J ultiee
" 1\( de l'amour cl ,s Loi x , qui diltingucnt
" ledit Seigneur Roi entre les Monarques,
,,& de la proteétion dont il <1 honoré
"j4 C'I u 'à ce jour fon Parlcment , gu'il
" aura égard aux jultes RCf"'éCentations ,
» Gue toUS Ces devoirs l'obligent à porter
• au pied du Tr8ne , & qu 'il daignera y
.. reconn oltre l'exprellion du profond reCIt peét, dont Con Parlement eft pénétré,
.. pour les volontés duclit Seigneur Roi •
.. & cie fon amour Cans bornes, pour fa
»Pcrfonnc façrée. Sig/l4 DES GALOIS
H rentrer
"D E LA. T OUR."
M. de Galifet elt arrivé à Paris fur la
fin de Novembre. Il a remis à M. le Challcellier, les motifs des Arrêts & Arrêtés.
Le Jeudi 21 D écemb, e, il a été tenu,
pour cette affair~ , un ConCeil \;xtraor<li,
naire. M. le Comte de S. Florentm y a
f.it le rapport des motifs. Le réfuttat de
cc COIlCeil , qui a duré trois h~ures, a été,
que Sa Majellé a chargé M. de S. Florentin, de dire à M. de Galifet, " que les
Il dellx Mémoires de M. d'Eguilles, n'a,
Il voient fait aucune impre(lion fur Ion
Il efprit; & que par conCéq\lent,. il étoit
"inutil~ d'cn donner cammumcatlOl\;
�116
" qu'Elle étoit très-fatisfaite de la r,délité
"du zele, &. de la conduite de fon Par:
" lellle'!t d'Aix; &. que le Péputé pou)) VOIt S
en retourner. (
Ainli s'eil terminé, à l'avantage du
Parlement, ou plutôt des Loix &. des
bonnes règles, cette étonnante affaore.
M. de Galifet eil repartit pOur Aix, d~s
le 25, pour porter au Parlement, ces
précieule~ paroles. A l'égard de M. d'Egtli ll es , l'agent ces Jéfuites, il avoit
comme difparu de la Cour, lors de l'arri, 'ée de M. de Galifet. Il s'y était enfuite
remontré. MaÎ5 il en a difparu de nouveau, depuis le 24 Décembre, lendemain
,le ce C?nfeil, qui a fait prévaloir la Juftice &. les Loix, tllr les intrigwes odieu{es
des JéCuites, &. {ur leurs calomnies. /1
reile à voir, s'ils Ce réfoudronl enfin, à
plaider cOntradi~Girement le 3 Janvier.
Nota. On a omis de faire ob{er"er,
que dans la lett re d'Aix, au fujet de M.le
Prélident d'Eguilles, rapportée au commencement de cetto! Relation, il Y a des
méprifes de dates, en certains faits.
r
•
RELATION
De ce qui s'efl paJ[é au Parlement d'Aix, d{1.ns l'Affaire
1
des Jéfoites.
MONSIEUR,
Les Chambres du Parlemen t
d'Aix Ont été affemblées les 3 ,
4 , 5 Juin au fujet des Affaires
des JéfuitéS. Le 4 M. le Procureur Général fe plaignit en linijlàn t
n Réquifitoil'e, de ce que les
Jéruites ne paroiiI'oient pas pour
[e défendre: qu'ils viennent, dit-
A
�~
il, &c. Dès qu'il fe fut retiré)
un Confeiller préfenta de la part
de ces Pères, une Requête, par
laquelle ils demandaient à être en.
tendus, & qu'il leur fut permis de
fe défendre. Leurs Ad verfaires,
qui ne s'attendaient à rien moins,
furent déconcertés. D'abord on
opina, li on devait lire ladite Requête. La pluralité fut pour Jalecture. Enfuite on l'envoya à M. le
Procureur Général qui y mit néallr,
malgré la plainte qu'il venait de
faire de leur lilence. Enfin elle
fut fejettée par le Parlement à la
plural ité des Voix.
Le 5 les Parrifans des Jéfuites
commencèrent la Séance, par [e
plaindre de ce que M. le P cureut Général n'avait pas don.
g
né fes Conelulions fur l'Edit du
Roi, comme il en avait été chargé par le Parlement. Ils repréfenc/:rent avec force qu'il fallait abfolument que ledit Procureur
' '1 cane1"ut, ou a' l' enre-Gencra
gillrement de l'Edit, ou.à des
Remontrances. Celui ·· ci n!pondit qu'il donnerait fes concluuons
lorfqu'il s'agirait de poner un Arrêt définitif, & l'on fe contenta
de cetre l'éponfe.
Les Amis des J éfuites fe plaigni.
rent enfuite de ce que contre l'ufage, M. le Procureur Général
n'avait pas laiiTé fur le Bureau fan
Réqui(jtoire, qu'on voulait examiner, mais feulement fes ConduGons. Ils ne furent pas écoutés.
.on voulut abfolument venir au~
A ij
�4
opinions fur' le Réquilitoire.
M ..... ouvrit l'avis de nommer
~es CommifTaires gui feroient
obligés de faire leur rapp ort Je
15 , guelyues-uns des A mis d~s
J e(Î.Jites panchoiem à fuivre cet
~\'is , dans l'efpérance de gagner
une voix pendJnt cet intervalle.
Il n'en fall oir en effet qu'une. Mais
M. de .... _. fit (enrir viv~ment
que dix jours ne fuffiroient pas
pour lire l'inflitut & l'examiner:
d'aUlant plus que M, le Procureur
G énéra l lui-même venoit de dire
qu'il falloit un tems très-confidé.
rable pour en faillr le véritable
Jens. Il ajouta qu'on auroitencore
à lire les aiTerrions, les RequiGtoires de MeiIieurs les Gens dt!
)\oi de Paris & de Rennes, aux·
5
quels ledit Procureur Général
avoit renvoyé. Un autre Conreil1er dit, que quoique la leéture du
Rég\Ùlitoire eût été uès-rapide , il
y a voit rem'<lrqué bien des fauffetés, & en détailla quelques. unes
qu'il fit toucher au doigt. Enfin.
on dit les chofes les plus fortes.
pour faire femir combien il émit
injufle de deshonorer & de ruiner
par provilion des Religieux fans
'Vouloir les entendre. fans même
examiner les ac.:ufatÏons que leur
Partie, le Procureur Général,
.venoit de former conrre eux. Malgré cout ce qu'on peur dire en faveur des J éfuites, leurs ennemis
' voulurent abfolumenr qu'on en
vint aux opinions fur le RéquifitOlre. Alors leurs Amis déclare.
A iij
�6
rent qu'ils ne pouvoient opiner,
. parce qu'ils n'éroient pas infiruics,
ni par le ra ppon d'un Commiffaire, ni par la leéture de leur lof.
titut, ni même par celle du Ré.
' quifitoirc, qu'on n'avoit pas Iaiffé
fur le Bureau. UnM'embredu Par.
lement dit alors, que la veille il
avoit inutilement demandé au
Greffier la communication deI'Inf.
tieut & du Réquifitoire. Les Juges favorables aux J éruites deman.
. . dcrent qu'on mît {ur le Regi/1re
le refus qu'ils fairoient d'opiner,
& le motif de leur refus. Dieu a
a bien voulu que leur demande
leur fût accordée.
L'Arrêt proviroire fut enruite
porté à la pluralité de vingt-qua.
tre Voix contre 22 qui n'one pas
voulu opiner,
7
Les Regill:res du Parlement pOl"i
tent le refus de ceux - ci, & les
motifs de leur refus.
Les Ennemis des J éfuires ont
b:entôt [enti que l'Arrêt qu'ils ont
porté ell: contraire à touteS les Régles, à routes les Loix,& que rien
ne feroit plus aifé que d;: le faire
caffer. Ils OQt paru confl:ernés Br.
les Amis de ces Peres triomphent.
On affure que M. de Monclar, dès
qu'il eût appris qu'on avoir couché fur le Regifl:re le refus d'opiner qu'avoient fait les vingt-deux
Juges, s'écria, on m'..z facrifié. On
ajoure, qu'en rentrant chez lui, il
dit à fa mere hautement, je jùi~
l' homme du monde le plus malheureux. Je Ile me fais aimer dt perfoll/U, 0- une foule d'honnêtes
Gens me déteJle .
�,
,
8
Le 6 qui [uivit l'Arrêt, M. le
Premier Prélident fut dès les fept
heures du matin chez les Amis des
.J éfuites pour les engager à entrer
dans des voies d'accommodement.
Nota, que ledit Premier Prélident
a été d'avis qu'on nomm~t des
Commiffaires, a vaut que de juger
_prov'i foirement, & qu'ainli les
faulfes démarches du ParJemenrne
peuvent retomber [ur lui. Lefdits
Amis des J é{uiœs lui répondirent
avec fermeté, que l'Arrêt éroit
porté, qu'ils fçauroienr bien le
faire calfer, & que fi les R egiltres
n'étoienr pas fidèles fur ce qui avoit
été décidé à l'occa!ion de leur refus d'opiner, ils poufferoient l'affaire à toute outrance.
J 'ai oublié de vous dire que,
9
quand on opina fi l'on m~ttroit
fur le Kegifire le refus que le~ 4.mis
des Jéfuites fairoient d'opiner fur
le Rel]ui!itoire, M ..• .•. fit ü:mblant d'être forr indifférent fur cet
art:c1e, & que cette ind.fférence
litnulée fit donner dans le pan';
neau les Ennemis de ces Peres, &
les fit confeutir à la demande de
leurs Amis.
Dans la Ville, tout le monde
crie contre l'Arrêt, & plus encore
contre la maniere dont il a été porté. Le fentimem des perfonnes
fenfées elt, que les Ennemis des
Jéfuires les ont mieux [ervis que
leurs Amis mêmes. L'Arrêt proviroire, dit-on publiquement, ne
peut manquer d'être calfé; & dèslors le Parlement ne pourra plus
�11
iO
juger le'fond. les Jéfuites ont ~Ù
pour eux fept Prélidens, tOUt ce
qu'il y a de plus refpetlable dans
le Parlemenr, par les lumieres &:
la piété J s-'elt déclaré hautement
en leur faveur. Je puis affurer que
leur zi?le a été tel, qu'il n'auroit
pll être plus grand dans les Jéfuites mêmes. Des Vieill-ards Ont été
à jeun au Palais jufqu'à quatre heures du foir.
Je dois ajouter que toute la Ville
fe croit frappée dans la perfonne
des Jéfuites, je dis toute la Ville;
car ~es J éfuites ont pour eux les
neuf dixiémes : on fçait les [entimens de notre refpeéhble Prélat:
tout le Clergé n'ell: pas moin~
fenfible au fort de ces Peres , la
·Cour des Aydes, la Maifon de Vil.
le, tout ce qu'il y a d'illull:rc dans
la Province les dédommagent par
leur e!hme de la prévention de
vingt-quatre perfonnes ; & parmi
ces vingt-quatre l\'1agiltrats mêmes,
pluueurs parlent de façon qu'on
pourroit Gouter fi leur fuffrage a
été libre. Du moins, quand on
leur demande rai[on d'un Arrêt li
~ngulier, ils prétextent, je ne fçais
quel paquet; peut-être entendrezvous ce qu'ils veulent dire; pour
moi j'admire qu'on ore dider â des
Juges ce qu'ils doivent penfer, &
que ceux - ci foient affez foibles
pour juger contre ce qu'ils pen-
fell-t.
J'ai l'honneur d'être,
�1
AR R EST
DU P ARLEME N T
D E
PRO VENC E
Du 26 Fivrùr '76J .
E jour , les Chambres atremblées , le.
CGens
du Roi (ont entrés,
M' Le Blane
&
de Callillon, Avocat Général dudit S"ignellC
Roi, ponant la parole ~ Ont dit ;
MESSIEURS,
Une dénonci ation faite à la Cour des Coml""
t~ JArdes & Finances par le Procureur Généni, de la Rd"ûon anonyme, & déja (upprimée
pu Arrêt , d~ a 'lui ..f'cft.falJi au Parlemtn'l
J'Aix dans raffdire du fijuitt.J , depui..s le [LX
Mars '76.2 , t;. de C( 'lui Il il' flatrU par ft Roi for
alfoire le 2] Di"mbrc ; un Jugemenc qui.
adopte cene dénonciation, & qui enchi!rit (ur
les peines dcja prononcées contre le Libelle;
'CtlU
une infornytion vague & générale, portée par
le même Jugement ; l'ordre de l'imprimer & da
l'afficher par-lOUt où befoin fora. ; l'exécutioo
qui il {uivi dans toute la Province J ne {ont pat
moins un phénomene-aux yeIU du fimple vul-
g.ir< qu'aux yeux du Magillrat,
00 chercherait vainement un mot if capable
de colorer cette complication d'entrepriCe,.
A
�"
on • te la peine à pénétrer celui qui. pû e.
faire naitre l'idée.
La C?ur Ce .ra~pcllc 'lue ce Libelle. qui n'a
P?lnt ete Impnme oans (on ReIToN & qui par~
VlOt dans cette Ville par la voye de la pofie
fut ~énoJ?cé fur le .cham p par un de MeŒeurs ~
le tItre leul du. L,belle ~ema~doit la (uppreC.
fion, & tOll.t eXIge Olt qu elle fut prompre: occupés du (010 de/amener la tranquillité publi_
que, plUJ trou.ble~ dans cette Province qu'ailleurs, par les Intngues des ci-devant Ce di fans
J éfuj~es ~ de leurs Partifans, vous crÛtes ne
d eVO IT pomt confiJmer des inllans precieux
par la leaure d'un ouvrage qu'on ne pOUVQi~
trop-tÔt faire rentrer dans le néant.
Nous fûmes mandés pour conclure dans la
JIl~me Séance où la dénonciation avoit eté admife; & nous c,?nformant au t-:1an ~ui nous étoit
tracé, nous fixames nos vues a arreter la difiri..
butio n du Libelle.
L", Cour, en adoptant nos Conclu fions par
fon Arrêt d~ 1 t Janvier ,fuF,prima l'Imprime .
oppo(a les deCenCes les plus leveres à l'indiCerere
~uriofit~ qui auroit pû le multiplier & enjoignit
il tout d~tenteur des exemplaires de les apporter
au Greae.
Cet Arrêt devint public à l'Înfiant par l'im~
preffion , l'affiche, & J'envoi aux Sénechauffées
du Relfort. Les déCenCes ont eu tout leur elfet:
il .It de notoriété publique que le Libelle étoit
tombé dans le plus profond oubli. lorCque la
Co~r du Comfus.J Aydts & Finanus a cru pou",olr fiatuer a fon tour le 18 de ce mois.
Le Procureur Général de cerre Cour J qui a
re\TIa;q~é dans quelques pages de ce Libelle,
tlq rçcit.s calomnieux & injurieux a Idditt COUf
(;- li
M,mhm. ne Ce plaint pas de Ca publi,
dt4. ~ ne parle 'lue d'un fC41 EXM'fl"j" !'Ii
.J
J
f&'
3
hli (ft p/JfVtRU : l'intervalle d'un mois qui (épare les deux Arrêts, fuit alT'ez préfumer que
cet Exempla.ire eil arrivé par la même vor e
que le premler.J & prouve du moins que rien
n'étoit plus rare. Si quelques Exemplaires reparoitrenr furtivement , on ne pourra regarder
ceue contravention à VOt re Arrêt, que comme
un elfe' du delir & du beCoin qu'on a eu de les
recherche r , ou de la fingularité de j'entreprife
de 1. Cour d.. Aydes • plus propre à réveiller
la curio(jtélJubHquc , CJue ne pou voit l'être un
Libelle indigne de créance.
Tels (ont les faits: rappellerons - nous les
principes importans que cette cntrepri(e compromet ? Ils doivent être préfens à J'erprit &
au cœur de tout Magiltrat.
Des Compagnies intérefTées à publier que
le caraélere, la dignité que la PuiITance publique leur a imprimés, font fondés fur le r.:apport
de leur autorité avec la Jurifd iébon dans la..
quell~ tout po..uvoir a .ét~ originairement ren ...
felme ; des Cours qUI s honorent dl! (Olljèrvtr
( {uivant le langage des Auteurs) qu,I'Ilit dùiJ
'VJlion, danJ lalr origint (,. [,ur inflitution , avec
lt P arltmtnt , doivent ètre les premieres à reconnoitre ces bornes annques pofées de la mai"
même de nos Rois J & que leur jullice rend
immuables; ces bornes qui répareront à jamais
un pouvoir refpeEtable puifé dans b. m~me
rource, mais particulier, d'avec l'autorité plus
genérale de ceux en qui ( diCoit Louis XI )
confifle fous no/rt autorité /a dirtElion du faits
P'" ltfqu"-, ,JI policée 14 chofi publiqu, d, nolT<
ROyJume, & d'ict/ui ils font minij1rts 'ffin/iaux
Comme
mtmbru du Corps dont nOUf fommts le Clref.
11 en des vérités {impIes & primitives, dont
la profeffion doit être uniforme dans tout T ribu nal.
LaPolice publique en qui rélident l'harmonie
A ij
�~
}es termes précis de l'a tlribution; eUe el! aulli
"
d. la (ociété, la p~ix gé nerale & particuliere de
fes me~bre~ ' .
a. la fOIs le pnncipe & Je cen.
tre d,c ,l adr~Hntfirat'ou de la Ju l1ice: dc-IJ Cette
en
admmdlrauon eO: par elTence territoriale & l'er{onnelle , & n'appartient" fous ce point de
qu'au 'ReiTon général & univcrfel de Ja
Cour.
L 'attribution de certaines matieres à des Tri-
T UC,
hunaux nés dans l'Etat long-tems après la diC-
tnbutlo,n des
p .O UVOIrS
Cubordonnés, & .qui ne
fo nt pomt part'e du Corps de Ja J unice ordi.
nain~ , ne les a poin.t rendus proprement territoriaux & de police; ce caraHere demeure in{éparablcment att aché aux Mini{lres de la luri(·
diélion univerfelle & de droit commun.
L a Police particuliere qui veille fur les con.tTavenüons aux Ordonnances & Régleme ns de
la Librairie & de l'Imprimerie; la Police encore
lus ÎméreJlante qui détend les ma ximes de
'Etat, les mœurs publiques, la reputation des
.citoye ns cootr~ 1.1 fureur des Libelles, em):,ra([. , dans la recherche & dans les Ju~emen, ,
tous les lieux & les citoyens de tout erat; elle
f
forme .conCéquemmcnt une matiere uoi"crfeJJe
-tnent locale & perfonnelle: uniquement dirigée
par des loix générales & d'ordre F.Jblic, dont le
p
a
d épôt appartient 1" Cour, el e cil:, par cela
m ême, néceffdirement étrangere à tout T ribunal, qui par le. titre de {à création n'eil appcllé
Cf~'à une junJditlion de privilége, & à rairon
cl une cercal'D,z matlerc.
La juriCdièlion ,\u\1Oe telle Cour acquiertCur
les citoy.!n), n'dl J. leur ér,ard qu'accideotelle;
eUe eU toute rènfcrm~e dans cene maciere fixe
& détermin~e; elle ne donn.e au Trjbunalql~'Jn
lt~rritQire born~ " qu'un petit nombre d'objels
& de jufl:iciables ji);c~. &des fujets, pour a;nfi
clin~ 4 caJuels ; clIc cft, pour parler com~e nbs
Peres t Col!Il/!';lU , c'eft·à-dire, cirçonfcore par
,aUlrellement Împrorogtobü.
En Pro.. ence la même Compagnie cil à 1. foi.
Chambre des Comptes & Cour des Aydes ;
tHe peut , Celo n ùes R 6gleme ns connus, intirul er (es Ju~emcns du nom de C()Uf des ComplU
Aydrs /;0 Finana,; mais elle cil obligée de dé~
c1arer dans le difpof,tif, & fu ivant la diA·e rencc
de.) matICre), li elle prononce comme Chambre
de~ Comptes" ou comme Cour des Aydes
& de tenir des regifues {éparés; elle ne peu~
en aucun cas confondre les objets des deux
Jurifdiélions , & l'autorité diverfe des décilions
qui en émanent : le Parlemen t
Întérdré à
~ 'opp ofcr à cette con(ufi o n, & c'eil fur {es reprlCentations que le Roi l'a prohibée.
Ladlnornination ifolée de Cour, ~'on a em ....
plo.vée dans le prononcé, otant rHeree au titrede l'Arrêt, unit & confond, dans l'exercice,
Jes deux pouvoirs dillintls de la Chambre des
Comptes & de la Cour des A ydes , & donne
en même -,tems à cc Tribunal l'ava ntage de
.s 'annoncer par J'exprefUon unique de COUf,
qui dans cetre Province ne déCigne flue le ParJement , Cour prcmîere ~ & le Ciege principal
de la Jufiice fouverainc.de nos Rois j l'AfTem.blee des Bureaux a été transformée par le même
A rr~t, en A([emblée de Chambres: ce Cont là
autan t d'iITégularités y autant d'indices de la
conviaio n intime d' une in.:ompétence , qui
craignant de fe manifefrer par le choix de l'une
des deux qua lités , a cru pouvoir Ce cacher en
les cumulant.
L'autOrité que cette C o mpagnie ex erce comme Chambre de s Comptes, & qui (uBit pour
rélever au rang de Cour Couveraine, en encore
fingulie reme nt difii nguee par l'ancienneté d e
l'origine des Chambres des Compte,.
Nous n'examinerons pas fi cette autorité ne
Aiij
en
�6
confifi. pas plus en direilion qu'cn J·u fllU1I.:tlO
·"· 0· lt
proprem~n t dite & contcnti~ule; il nous fuRi!
de fI avoir que 1. Chamb re des Compte, b
née au fait des Finances à l'ordre de 1 C! Orb·l· é
'
• omp_
ta 1 ft , au droit de rendre des Juoemens C
à .1a r év·fi
C
0
! I ~n en hambre neutre, qui a été"'Jetl
(lib.
1lltuée a .1 appel ~ cft fans pouvoi r {ur ce qui
touche ~Ireae~e nt & uniquement à la Juflice ,
?lIa Poilee, à 1ordre publ ic: que ceUe même
Compagnie , confidérée comme Cour des
~~'de5 , ",C trou veit ni occalion ni prétexte de
s lever cl office contre un Ecrit qui n'cil incident à aucune affaire portée à [on Tribunal
q~i n'dt même relat if à ,llJcune des matiere;
ou réCtde t~ut le fonds de fJ junfdiélion; encore
cet!c ~ela tl o n (euIe, & fans litifFcndance ne
fil~rOlt-cl1 c pas pour l'auto ri fe r à prendre con nOlfTancc d'u~ Imprimé, objet de marutention
I\énéra l ~ , qlll ne fç.uroit dépendre de l, matlere qu on y traite.
Le Ptocureyt Général de la Cour des Aydes,
{emble par 10n Requifiroire, reconnoitre J'incompétence générale & ab{olue de cette Cour,
en ne ~ecla~mant qu'une competence pattieUe
& relatIve, un feul endroit du Libelle, qu'il
~u~llfie ~e ChùfJtr~ particuliu, p. 4J jufqu'J 11.
1 fI.! .plamt de Ilmpo(lure qui attJque plUfitUrs
OjiCUf$ de fa Compagnie; & fe défi.", avec
T~ I {on de . ce premier motif, il ajoute q~ Ct
~Ib c l le dm,lfUTt fr calomnÎr: l'objtt drJ dilthira4
IlOnJ du COtpS ; j'erreut eil: manifelle dans le
principe & dans l'application.
• On. ne" veut pas voir que tout Libelle eJl,
pat l Ul~meme & par (a publicité, un vioJement
des LoIX générales, & que ce violement (oumet
l'~l1 :vrage, l'Auteur, les difuibuteurs, à la
vlnd ..'te du Tribunal prépofé à l'ordre public.
La qualité de l'injure, la dignité du Corp'
gu'elle attaque, aggravent (ans doute Je deht,
o
,
nuis e-l.le~ ne tr~lnfportent point la JurifdilEon,'
du Tribur.al naturellement compétent au Tribun:ll offenfé; elles ne le rendent point Juge
dans (a propre caufe, fur un fait à raifon duque l
Il ne peut le devenir; elles ne font point Cortir
ce T ribunal de la fphere dans laquelle il dl:
renfermé; elles ne l'élevent point à un genre
de pouvoir auquel (on être rélifle, à une Jurir..
ciélion qui, devant être exercée fur les Auteurs
de l'Ecrit, de l'Imprellion , de la difiribmion ,
(ur les détenteurs des exemplaires , & fur tous
les lieux du Reffort où le Libelle ell né , où il a
pris cours, (eroit indéfinie à l'égard des pcr[.>nnes , & affetleroit l'univedàlité du ter.itoire.
, L'intérêt du Tribunal offen(~ doit f.lns doute
être rempli; les Loix veillent pom lui; J'e:inÎt
d'union &de fraternité, qui lie toute:; le!"! Cours
Souveraines, les égards que les prer:lÎe rs MagiA:rats doivent à {Out T ribunal qui exerce une
portion de l'autorité royale, principe unique
& commun de toute pui(fance civile, leur
lquité , Ja nobletTe de leurs {enrimens, (ont
autant de garans de leur attention fur cet objet;
la négligence à remplir un devoir auffi eITentiel ,
auquel on ell: porté par le penchant & par le
foin de fa propre dignité, pourroit former un
julle fujet de plainte & de recours au Trône;
aucun motif ne peut Jégitimer l'excès & l'ufurpat ion de pouvoir.
Mais le Libelle dont il s'agit • .ltoit-il dirigé
contre la Cour des Aydes ? le titre {eul dément
cette idée, & le Procureur Général fe plaint
lui-même que l'Auteur J't/oigne de fon (ujN.
Pourquoi donc envier au Parlement, Juge ~a
turel du Libelle, & plus fpéci.lement du
la connoifI"ance qu'i l en a priee ? Un épi{ode
déplacé & malin a-t-il le pouvoir d'altérer .inli
l:i compétence des TribWliUX ? Un Libelle
rU)" ,
AiT
�~latir, dans fon entier ~ J'ai!:' d
.le di fans Jélùires &' aux t iillre es ci.devant
e xcités,
deviend~_t_iI toutr~ubles
qu'ils ont
'"
d 'rgrelllon
de quelques a es• coup ' rar unecenfure pour le m.inifterePdgp ) un objet de
de 1. Cour des A ydes'
ro<ure~1r Général
un pO Înt individuel d ' P a compe~ence fur
e 0 llCe pubilq
r
· .r
d Ivl~era-t-eUe
en autant de Ju es u'il ue J le
avol~ de rapports aux dIvers ~rili q pe~t y
ProVlOce .) dans les matieres u~~;UX dune
anonyme traite & d
1 q
Auteur
ï
<
;l
,
ans es per(onnes qu'il
"ttaque, Faudra-t-il aue le Libelle l'E . .
Jes diJL~L
J
' cnvam
. . IUl.Duteurs, es étenteurs fubilTent d '
l e meme telfort ) des pour[uires & des J ' ans
{ans fin & fans mefure ?
ugemens
D.fons plus: cette partie du Libell
'
détache du corps de J'Ouvra e
e quon
cett~ Cour ou fa Jurifdittio~ l' Â~~:;.e;teN"
Arrets n'a été méprifé aucun'
J'" e es.
La COur des Aydes' a aflèmbl
na[u erre
res B '
.. l'é
d l'
..
H
Uteaux
4. J ~oql1e e
Aner rendu par Je Parlement le
, ~'" dans la Caure des ci-devant (e Mans
J é'
éfultes,. Le Procureur Géne'ral .e
r pi alnt
' d' un
r c.t quI calomnie J'objet de ces alTemhlées' iJ
&e nous apprend ~as quel en fut Je fujet ré:l ,
~nous n ~vons 01 droit, ni intérêt à le connoltre; maiS pour faire celfer jufqu'au moindre
~~te~e dâ,compétence, nous ne pouvons nous
pe er ohferver que li les délibérations d..
cett: Co ur ~l\~oient eu quelque rapport à votre
~rret du ) 1ulO , & aux aJlarmes qu'on ayoit
tach~ de répandre, en accu(ant cet Arrêt d'en.
~ep~[c fur les droits du Bureau de Bourbon ~
il n en réfulteroÎt, en faveur de la Cour des
~ydes, aucun principe de compétence fur le
libelle,
La Cour
Comptes, Aydes & Finances
ne fourn'tqu une paniedes Membres du Bureau
de Bourbon , & Je Bureau entier chargé dt
?es
9
J1'ntenJancc du College, n', qu'undl1.;:Ji(lion
économique: cette Cour ne peut donc rendre
des Arrêts pour la confcrvation des droits ctu
Dureau, & moins encore contre l'autorité de
ceux du Pa rlement.
Des Arrêts auffi manïfefiement incompérens,
(fi la Cour des Aydes avoit pu Jes rendre) •
ne lut auroient point donné Jl1lifdiétion pour
flecrir un Libelle qui en auroit fait un faux
expofé : elle pourroit , à la vérité , prendre
des délibérations au fujct d'une cntreprife corltraire aux droits de ce Bureau; mais de !impIes
.Gclib érations, qu'on ne peut jamais confondre
avec clc!t Arrêts, [ur-tout lorfqu'ellcs ne portent
pas fur les droits de la Jurifdl&ion , aurOle nt
cncore moins le pouvoir d'attribuer à Cltte
Cour la competence de fuite & par extenfion "
qu'elle veut prendre (ur le Lbelle,
Au fonds, les ffiQUvemens qu'urn! cabale
connue s'ell ~onnés auprès de touS les Ordres
de la Province, pour fC!t fouleyer contre l'Arrêt
du
Juin & qui ont excité dans l'op:nion
publique t:.~e jufic indignation, n'ont produit
que des éloges en faveur des Corps dont la
(ageOè a repoulfé des tentatives au ffi io(enfées
que criminelles. Comment cette C our pou.r-~
lOit-elle fe croire intéreITée à venge r la Junf-d.thon ou la di!;nit" de fon Tribunal, d.ns une
alfaire qui lui était étrangere , & fur laquelle il
.JI'a rien prononcé?
.
L. Libelle allra m,l-à-Eropos, .mputé li
quelques Officiers
cette Cour, d'avoir fait
{ur ce (ujet des propof~tions aux ~ureaux aŒembles; il lC<i aura du mOinS c.(ager~es ".dénatu.récs .
dans une Relation fa!y rique ; .mals s 11 e~ du en
même-tems qu 'elle les:) re}ettées., 1 er~eur,
J'mjure, ou fi. 1"00 Yeut, la cJ.lomme. touJours..
pnnifiables, fon.t perionndles à ce,s 0fl!cl~rs :
leur COffil"l>nie porte-t-eJle fa pretent IOn ,uf:
Av
1
le
�10
qu'à s'attribuer le droit de venger cette injure ~
Une telle idée choqueroit les premieres notions.
Les
lOt ri gues
dom le Public a été témoin t
l es manœuvres des ci-devant fe difans Jéfuites J
qui vouloient armer tous les Ordres de la Pro ..
vince contre leurs J uges; celles d'un Magilholl
de la Cour, qui non content d'avoir trouble
la Jullice dans (o n {anétuaire, pouffoit la perfidie & la révolte jufqu'à lui chercher par-tout
de nouveaux ennemis ; ces intrigues ténc-hreu(es , ces détefiable~ manœuvres, n'oru
re ndu coupables que leurs auteurs.
Le nom des Officiers d'un autre Corps n'auroit fans doute jamais dû être mélé, daTis des
R elat ions, avec le nom d'~m Magifirat qu~ fa
Campagnic , que fa Patr,te ' . gue la NatlO,n
entiere voudro~ent P?UVOlr, del,avouer: maiS
ce m êlange memc (a ne 1envl(ager que par
rapport à la quefiion de compétence) 1 s'oppO(..oit:' celle que la Cour des Aydes réclame.
& n'indiqueroit d'autre Juge du Libelle & d,
l'injure, que le Juge naturel de~. Jé1ùites, & d,u
Magifirat, filr qui (culs porte 1 mculp,at~on d~
reEt-e. La calomnie dont on Ce plaint, n a Jamalt
été ponée juCqu'à compter, parmi les :Jdhéra~s
de ce Magi Jlrat , ceux d·une aut,re Compagme
qu'il aurOlt tâch t! d'abuCer ,en IntérelTant leur
2.èle pour la manutention des droits du Bureau
de Boorbon.
EfI-il à craindre que les leaeurs du Libell.
ayent pu Coupçonner des Officiers .1'une. Cour
~ouYerainc d'avoir donné dam lesyreCbges de
cette cah:Jle, jufqu' à vouloir .ravol ner, un Ordre
"ifiblement (ufp ea, & dé)a profcnt P'.' des
Arrêt.s {olemncls ; jufqu'à déférer aux IIllJnuations cmpoifonn écs ~run Maginrat, q~e fi.: (eule
ilémarche auprès d'eux leur annonçolt ~om~~
r ebelle & traitre à fo n Corps; enfin JuCqu a
ol énoncer ;. la COllr des Comptes , Ay des &:
li
Finances , & à {ou mettre à (on autorité ,ros
Arrêts , l' Arrêt d u 5 Juin, diaé par des motif,
également p uilTa ns (ur l'efprit & le cœur detou t
fuj et fidele & éclairé.
Qu i pourra jamais croire, fur la foi d'u n
Libelle, que des Membres de cette Compagnie
lui ayent propofé (éneufement de difputer au
Parleme nt !'aute>rité de Couneaire le, Sujets du
Roi à l'education de Maîtres dévoués, par état
& par principe, à !'enCeignement d'une mora le
perverfe & meurtriere? Que ces mêmas Officiers ayent élevé contre le Parlement le Coupçon
d'avoir voulu attenter aux droits du Bureau de
Bourbon, préfidé, indiqué par M. le Premie
PréCident, érigé par une fondati o n royale qu'i
a enreSifl:rée, & qu'il maintiendra de tout fox
pou VOIT , comme un établilTement plus précieut
que jamais à cette Province? Qu'enfin on ait
cr u entrevoir le projet d'ufurper dans l'ArrêT
du 5 Juin, qui confiate au contraire le pouvoir
du Bureau pour le remplacement des Régens ,
& qui , pour le mettre à portée d'ufer dl! ce
pouvoir, dit que le BUUJU fora affimhU?
Si la répmation des OfficierS de la Cour des
Ardes dé favoue tOut récit capabie de la bleffer,
l'meptie même de la conduite que le Libelle
prète à quelques-uns, & des difcours qu'i l
me r dans leur bouche, n'a pû fervir qu'à les
rendre incroyables ; ces Officiers les O~t méprifés, puiCqu'ils n'ont pointinvoqu61e Tnbunal
tompétent ; ils ne pouvaient [e croire o~enfés
par un Libelle toujours digne de mépns, &
réprouvé par l'autorité publique au tri-tôt qu'il
a paru.
Il s (o nt trop éclairés pour ne pas voir toutes
les cjrconfiances qui ont iur le champ déterminé
le genre de peine dû à une Rela tion qui demanùoir plus à être livrée à l'oubli qu'à ladtfcuffionj
ils (ont trop jufies pour ne pas (corir ce q ~'auroit
A VI
�'1 1
1)
1
eu d jrultile ; d'irrégulier & de dangereux'
l'cl.amen des récits de la conduite de plufteur:
Membres de la Cour, dans un moment [ur-tout
où cette conduite alloit faire la matiere d'une
procédure {cerete & intérieure: d'autres Mel...
gifirats du Parlement, cites à tort par le même.
Libelle, ont rendu jullice à vos motifs, & ne
fe font l'''' plaints.
Un combat d'Arrêts des deux Compagnies,
{ur un pareil objet, ell: un monfire dans J'ordre
Judiciaire; le Libelle, (upprimé par un Arrêt
du Parlement rendu public, n'cxiftoit plus, {ur.
tout aux yeux des Tribunaux.
Le Procureur Gên':ral de la Cour des Ayd..
lit <lomme Citoyen par votre Arrêt, qui oblige
tous détenteurs d'envoyer les exemplaires au
Greffe, o'a pu s'avouer publiquement muni de
ce LibeJ1e , & moins encore le rechercher ~ le
teproduire, le faire revivre, fous pretexte de
le mieux étouffer; il n~ pu faire éclorre un
concours de condamnation, qui s'entrechoquent , & paraître accurer en quelque raTte
VOtre jullice d'avoir été imparfaite ou pafElale,.
tandis qu'il ~toi.t notoire à tous que la Cour,
p~r des rairons fupttieures , avai t r~prou vé le
Lilielle :. la feule infpeélion du titre, & que,
(ans vouloir pénétrer dans l'intérieur de cet
Ecrit, (ans connaître les perfofll1eSqui peuvent
y être intérelfees , elle s'étoit hâtée de le (uppnrneT.
Il n'il pu {ur une matiere interdite à fa Corn:
pagnie, requerir une information générale qUl
pourrait s"étenùre fur toutes fones de lieux Sc
de perfonncs j une information qui n'en pas
toujours la (ilire nécefraire de la condamnation
d'un Libelle , & qui dans le cas préfent, ell
fam objet , l'Auteur étant préfomprivement
étrange r :a b Province; une informati~~ (.. n~
<orps de clôt ap' os la fuppreilian d'Ja or·
donnée; une inFormation qui ell elle-même 1«
fuite d'un délit & d'une contravention forrnell.e
à votre Arrêt, de la part de ceux qui ont fait
parvenir au Procureur Général de la Cour des
Ardes l'Imprimé qu'il a dénoncé,
Il n'a pu co nt ratier les fages mefurcs q.ue
vous aviez priCes ,offrir de nouveau à la CUTlO{.té du public , un Libelle mêlé d'erreurs &
de vérités affligeames , qui n'intéreffent dlrec·
ternen! que la Cour & l'honneur ~e plufieurs
de fes Membres, & qui font un fUlet de deUil
pour la Magifirature , de honte pour notreliécle, d'étonnement pour la pollérit é.
11 n'a pu, (ous le vain prétexte d'une con:..
pétence empruntée de quelques traits du LIbelle donner lieu à un Arrêt qui commence
par I;déclarer faux fans rellriélion: difpolition
dont on pourrait abufcr , pour fuITe reg.arder
comme autant de rau{fet~s, tous les détails de
la conduite malheureufemenr criminelle de
~uclques Magifuatsde la Cour. Qui fçaitmême
li l'on n'abuleroit pas de cette d'(pofit,on de
r Arrêt pour conteller la véritê des afrurances
que le Roi a daigné faire donner à ~on Parlement qu'il était foti.Jfail dt fa condultt , dt [on
{il,
d, fa fiJi/ici? Cell une vérité que l'aveugle fanatifmetenre d'.obfcurcir en toush~ux,
pour entretenir les efpnts crédules dans 1 illufion: Eh ! de quoi n'abufe pas, en effet, une
cabale, qui (comme l'a. dit cet iIIulle dépotitaire du Miniflere public dans un O~Yrage
immortel qui a fervi & honoré la. N at.on ) ,
pofredc !'/Jrl de faiu d prop?S des dlNrfionJ, dt
foi" nau" du difpttus (" d m ["ppoftr quand tl
n'y <n a point. (1) . .
.
Les di(cuffions qm n'J.IfTent entre les T nbunaux , font celles dont cette cabale abufe le
&
(1) Compte rendu à Rennes des CO.l
).dultes . p3g.19Y.
\.". ions clt'S
�14
plus:
ln Cour
des Comptes , Aydes U\
0- F'
r
'.
m3nce~
ne lçaurOlt oublier que dès Je mois de J .
'b
Il
r
'
UIR
autre L 1 e e OIOlt annoncer en fàveur d ' un
.
devant Ce di fans Jéfuites, ~ne proteélio es J~
c1arée de la part de cette Compagnie & d." to~
les Ordres , un (oulevement général d C'
'du 5 Juin.
es ,t oyens Contre l 'A rret
Qu.el moment, pour hazardcr des entrepri(es
J)our Innover, pour ufurper J que celui où J~
Cour combat pour (a di(cipline fon honneu
{on ~tat, & ne peut le conferver' qu'au prix d~;
facnfices les plus douloureux; où Je fan3tifme
Cncore en a~ion , f~ilit avidement tout moye~
d~ rallumer IlIlcendlc, & de [u[citer des advertalres. à la Magdhature , en haine du Cervice le
pl~ls ,Important qu':lle p~t rendre à la mon ar~h,e. Rlcn de ce qui a trait aux Jéfuites ne eut
etr~ rappellé fans danger; leur nom Ceul un
énl '. tout proCc~t 9u 'il en ; le fouhait de tous
Cs Citoyens cloIt etre de le voir en oubli
autant qu'il eil en horreur à tout amateur d~
rordre & de 1. paix publique,
Des conlidérations auffi puicrantes ont (ans
doute échappé, puif~ue l'entreprife a eré con{ommée. Nous voudrions pouvoir ne l'attribuer
q~'à une (enCtbilité outrée aux imputations d'un
Lib~lIe qui étoit rentré dans le néant.
S~ la démarch~ n'e.ût été animée que par ce
motif, on aurolt fait préceder la voie des
conCérences, des éc1aircüTemens amiables où
dans un cfprit de paix & d'union tOl:S le;
doutes auroient été diffifés, & j'équI'é de vos
procedés reconnue; rn.lIs on vouloit un éclat
on vouJoit rendre un Arrêt qui dans un;
feule entreprife, en contient plulie~rs : confulion, dans le prononcé de 1Arrêt de deux
p~u.voi(s .difiinéls; exer~ic~ publiqu; d'un afte
c..I ufurpatlon filr le territOire enlier
fur tille
maliere tUliver{elle & de police {u;l.. Jufu-.
eh
t
,
d.bles de 1. Cour, (~( (a Jurij(Jiaion el1'en~
tiolle , (ur (on caraaere propre & di!Hnai(:
cenCure ouverte qu'on a fait de votre Arrêt, en
ajoutant aux peines qu'il prononce; ord.re de
lacérer le Libelle au pied du grand 'fc.lur du
p.laiJ , pour dér.gner le degré de l'en'rée
principale , & peut-étre pour fe préparer un
moyen d'étendre dans la fuite la Jurifditlion de
la Cour des Aydes hors de l'enceinte du heu où
elle tient fes Céances; affeél:ation marquée de
repandre l'Arrêt Cous deux formats différens &
dans toute la Province ; affiches pofées dans
10uteS les Villes principales, telles que Mar·
(.ille & Toulon. par les ordres immédiats de
cette Cour, & dans celle de la (éance du Parlement, ju(ques fur l'Hôtel de M. le Premier
Pré(,dent , & fur la pOrle du Temple de la
Jufii c.e fouveraine du Roi: tout annonce le
de{[ein d'innover, tout reCpire l'ambition,
l'atten,at , & femble le [aire dégénérer en
injure.
Cette derniere entrepri(e vient à la Cuite de
tant d'autres li graves" fi ~ara~éri~ées , qu'el!es
ne font enCemble que 1executlOn ~ un pla~ ufurpation Cytlématlque, & du projet ambmeux
que cctte Cour paroÎt avoir formé de changer
d'état, d'attenter à l'ordre public du Roy.aun~e,
de renverfer à a fois réconomic de la léglfl.auon
& ceac de! Tribunaux.
"
La premiere atteinte a ~té porté~ a c~tte .101
qui maintient toutes les IOlx, la necefhté 10di(penf.ble de leur enregifuement au Parle:
ment, & la priorité de cct cnregln~emcnt JU~
a pour objet rétablifTemcnt de la 101, Cur ~e Ul
qui a pour objet la comptabilité ou l'exécutt?n ,
maximes liées au bonheur des peuples & a la
{tue té du Gouvernement.
Un (y!lème de!lruaeur des vrais principes de
b Monarchie fut publiée l'année dern.ere au
?
�16
nom de cette Cour; vos A rrêts furent d~;lond&
& qualifiés d'attentats à J'autorité JégiflatÎ\'c
pont ils maintenoient l'unité dans (on exercice 1
comme dans fa fource; votre fidélité ne fu;
point refpeél:éc ; des remontrances, diéH:es par
Je z.èle le plus pur, éprouvcrent une eenlure
téméraire.
Dans le même temps, cette Cour, fous le
prétexte de l'appel qu'elle reçoit des Jugemen,
des SénéchaufTées en matiere de {ublides, tentoit d'ufurper CU,r. ce~ Tri?unaux un droit de
police & de (upenonté umverfelle.
Elle entreprit de forcer les SénéchauITées à
publier, de (on autorit~, les loix qui crééent de
nou\'caux impôts, contre la difpohtÎon des
Ordonnances confirmées de regne en regne,
& contre le droit attaché à l'inO:iturion du COlm
Je P,lfÜment de 'lui. lu B aillifs &0 StnicnJux
doivent ((uvoir IlJ loix ,pour lu publier.
La Cour des Aydes leur ad,effa même d"
loix dénuées du (ceau effenticl de renregi i1re~
mnnt en la Cour, des loix fur lefquelles le Roi
daignoit écouter les Remontrance s de (en Parlement. EUe voulut faire précéder la publi,,tion de la loi il (on établiIrement , & prévcmr
même la réponfe & les dernieres rérolutions de
S. Majefié : c'étoit olfcnferfon autorité iffir.l<J
diate.
La même Conr Vtut aujourd'hui, par une
p rogrellion dufyMme, forceries ?énéchau~<"
a publier, par (es ordres, une de,dion qll elle
~ {ollicitée au Confeil des Finances {ur des
droits 3uHi efTenrieis : une déci lion où la furprire (c montre à chaque Iig.ne , qUI. qucique
revêtue d~ Lettres-Patentes, temblc 5 exdu,re
elle-même du nombre des Loix, p lilèw'el/e eil
d~nuêe du ritre angufle par lequel le Légina:eur
annonce d<lnc; cc rte Province les ::laeS de (o'Jveraineté J ê,- qu'dIe n'dl: pas adr.:{f:e à 13 Cour,
'1 ,.
.. la vé rilication de qui aucu ne loi ne pe ut ~tre
{Qufuaite , moins encore une loi émanée (ur la
D;latiere des enreg ifiremens; une décioon provi{oire, incapable 'par fa propre nature d'êt re
appliquée il des oblets décid's par les loix fondamentales.
Vainement le propxe t .. te de l'Arrêt du
ConCell &des Lettres-patentes fe borne, d'une
part, à interdire par provifion la voie d'inhibitions & défenfes, quoiqu'uotée dans les
fimples conRits, & néceIfaire pour arrêter le
(ours d"entreprues intolérables; de l'autre, à
maintenir proviCoirement la Cour des Aydes
dans un droit de relTort fur les SénéchaulTée5 ,
qu'il ne définit pas, & qui ne pourroit être
qu"mcomplet, partiel, & relatif. Cette Cour
abuCe de cette expreŒon , pour prétendre
non-feulement que les Jugemens des Sénéchauffées en matiere de fubüdes lui reIfo"ifTenrpa.r l'appel , mais encore que ce Tribunal entier
eO fous fo n rèffort : elle les quali6e Sinicha.f
pu au rtffort dt la Cour.
Vainement cette même décilion garde à
qelTein le plus profond fùe nce fur le point
contefié par la Cou r des Aydes , la priorité de
renregifh"ement du Parlement, & (on droit
e.x:dulif d'envoyer les Joix al!.X SénéchaulTées ..
La Cour des Aydes étend la décifion contre
Cpn objet , elle contrevient même formelle ment à ce titre réclamé par elle, en reprenant,
contre les SénechaulTées , les voyes de contrainte pOlIr les forcer à publier, & la décifiorr
qui n'ordonne point l'envoi à leur Tribunal!
& l'extenfion vicieuCe que fe~ Arrêts lut
donnenr..
Déja la Cour des Aydes s'eft crue eo droit"
de punir le refus d~ procéder à cette pubhcation : une u{urpation toute récente emplo ie
pour Ce maintenir les peines les plus éda.tame5
(\( les pl"s [everes.
�18
Le Mini/\ere ~lIblic de toutes le. Sénéch.u(_,
fées .Il oppnm< pour avoir été fidèle à "
fen~lent, pour avoÎr con1ervé les principes, ~~
droits de la Magi(haturc lOférieure.
Un ~remier Arrêt de la Cour des A des
~enaçolt 11 050 Subfi:iruts d'Întcrdiltion des
h0!ls de leurs charpes dan s tOlites les aAàires
'lUI fon~ dl III comp,unct dl alle Cou,. , s'Ils ne
J~lbfioJent ~e leur obéilTance ou~Jes mot ifs qui
la ~u(pendo,ent ; un fecond Arret prononce la
pClOe, après même qu'ils ont allegué les motifs
les plus lég itimes, les Arrêts de réglement les
defe n(es pré~i~es & ré,iterees de la Cour, qui
fcule Jes BrulJ.fs & Senéchaux (ont li és par Jeur
infiitution .
L'état naturellement indivi(ÙJle des Officiers
deJ u!tice ell frappé & fcind é par ce genre cl.
pe~ne bizarre, qui n'a point d'exemple & même
pOlOt de terme fixe pour la durée , qu i t (ous le
nom d'interdi8:ion, dégénere en vraie defi.itution d'une partie de leur Min ifiere ; le mêmc
Arrêt le tran sfe re arbitrairement en d'autres
mains.
L'ordre des Avocats dévoué à la défenfe de.
Loix; uni par tant de liens à la Magiltrature
dont il ell Je féminaire, ell appellé p"une Cour
extra?rdinlHe à remplacer en cette partie nos
Subfiltuts dans toute la Prov ince. A-t-on pu fe
Ila~ter qu'un fetll d'entr'eux oubli ât jufqu'à ce
pOint les premiers principes & l'honneur de
~e~r profeffion? Ce tte efpérance fcroit auffi
lDJurieufe à leurs Jumieres qu'à leurs fentimens.
To us les Tribunaux inférieurs font menacés,
par un Requilitoire public, de {ubir à la fois
Je même (ort , s'ils imitent la réfifiance , c'efi-à ..
dire , la fidélité de nos Subllituts.
AinG toute la Magiftrature inférieure pourr oit être dépouiJJée par la Cour des Aydesd' une
]urifditlion qu'elle exerçait avant J. création
fane-
à
1'9
de cette Cour; d'une Jurifdiltion qui, dans les
main!l des Sénéchluffées , fa it parlie de leur
JuriCdit'Hon ordinaire, & que cette même Cour,
qui croit pouvoir la leu: cnlevc~ '. ~e . porrcde
qae par attribution ; cl une Junfchéhon que:
chaquc M embre de ces T ribu~aux tient ,de la
main du Ro i, dont la C our lUi confere 1exercice en force de s proviGons qu'elle enregifuc:
fcule' & fous un fcrment qui n'eO: prêté qu'à
elle ' d'une Jurifdiélion enfin qu' une loi fpéciale
oblige la COl!r de maintenir contre les ufurpati ons de la Cour des Aydes, ln clzargeant 1.:
Cour de Parlement, ln CtlJ dt contrawntion, de
rut1loir lu plainus du S"jtt.s du R oi.
.
C'e a fur eu x, c'cO: (ur l'univerfa lité des CItoyens que retombero~t l'oppreffi o n; clic , les
priveroit de leurs preml::rs J u~t:s, ~Ile les Jetterait dans une perplexIté qUI feroIt cefTe~ le
cours de la Juilice en matiere de tailles & d'Impôts t & qui pourroit devenir le germe d'un
trouble univerfel.
Les ennemis des Loix & de l'Etat avoient
deja vû avec joie, dans cette premiere ~ontef
tation élevée entre les deu y Com.pa 9n;es , .le
fu jet d'une diverlion utile a. lc,urs.1nte.rets : Ils
eCpéroient en vain pa~e."lr a dlO:ralfc votre
zèle de l'~ffai re la plus lOterelTante pour la Religio n, Je Trô ne) l'Eta t, & reculer l'~n~ant redouté d'll n examen dont leur pro(cnptJon devait être l'infaillible effet; votre (ageITe a fçu
éviter cet écueil.
.
On a voulu meUre à profit no~ cl.ifgra:es part!..
culicres, en fajCantrevivredepuIs.le mOlS de De:
cembre dernier l'affaire des :nregl,fireme~s., qUI
étoit a.bando nnée depuis trOIS mOIs; le ,ventab~e
zèle fuRit à tout, & rien ne fera négligé. ~al~
il eft un ordre dans les devoirs; il eil: p~rmls a
la Co ur de perdre,. e~ gulque fort~ , de vû.e
les droits de fa ]utlfd,tlion. lotfqu eUe fe do,~
�"0
toute
' ca ..
1_
.•entiere ou (oin de veng.r
~ 1·
.. NallOn
"lUmmce
auprès
de
(on
Souverain
&
'e
' ca 1om·
J'lI e en vue de cooren'er dans le feiu cl e 1
France une Seae née pour la denruaion
pour Jes attentats.
L'inébranlable 6déGté des Tribunaux d.
tte Reffort, leur perféverance dans le refusv~.
fe ~oumettre à un joug tll~gitime , que le de~
VOlt & l'amour de leur état) que le fentÎrncnt
~e leur propre dignité rejettent ne nous IJ (fe-
&.
Tien appréhender des fuîtes
qu~
la Cour
des
A yd~s parcit vouloir donner à fa prcmie re en.
tropnfc,
~·efi.par. cc motif que nous avons cru ne de.~Olf pomt Interrompre- par des recherches de
tlt,t es nombreux, devenues néceIfaire s , dei
{oms .auxquels nous nous livrons {ans réferve
&
demandent toute préférence.
'
cureux les pays où les Cours fouveraines
font regardées par le Parlement comme autant
fœu,rs , parce qu'elles ne (ont jamais riv.a ..
. -es , .ou des prétentions oppofées ne divi(cnt
1am ~s , ob l'obier fupérieur du bien publrç
~éunlt touJours, & obtiendroit même des (Jcrices., Où le pouvoir que le Parlement exerce
reçoit. de nouve Iesl 'forces de la con(pin.tion'
îtn ~ntme des Tribunaux, pour le fervice du
. 01 & le bien de (e< Peuples !
ChHeureufe fur-tout la Capitale J qui voit la
ambre des Comptes, & la Cour des AyJe$
chercher l'occafion de reconilDÎrre les <!roirs
~es ~réro$atives du l'arlcment , de publier Cc;
eTVIces, de (econder fes efforts!
Le même efprit anime fans doute le T ribunal
dOnt nous fommes forcés de combattre les entreprifes; & fi ellcs parviennent à l'excès où
nou~ les voyons depuis quelque te ms , c'en un
et pm érran~cr qui fouffie . il n'cn favorifé que
parce qu'il dl mécOJllUl~ ,
;1Ul
te
01
C c Tribunal, qui dans l'efpace d'une annèe .
veut devenir à la fois Mini{he de l'établifTemen~
des lo,x qui créen,de> Impôts, & MlOiilredc la
police publique J ne tardera pas à reconnoÎtre
que ce n'en qu'en fe renfermant cl.!.ns les bornes qu'il peut conferver fon pouvoir & fa di.gnité.
Peut-il ne pas voir que le fuccès auquel il
alpire, lui feroit funene; que Ces propres Mefllo-o
bres y perdroient plus comme Citoyens 1 qu'ils
n'y,gagneroient comme Juges; que le Tribunal
-entier s'ébranleroit lui-même, en i!.branlant cet
ordre efÎe ntiel & primi tif, hors duquel Il n'eil:
plus ni prerogative, ni fûreté? Eloignons ces
idées 1 10US un regne qui
celui des loi x , fous
un re gne o\! rien n'ef!: poŒble que ce qui eft
june : efpéron.!o au contraire que ce Tribunal
s'éclairant fur {es vrais interéts, & ne Cuivant
que fes propres fentimens, l'efprit de regle, la
.concorde &. l'unio n renaÎtront .
Vous ne pouvez. cependant laiITer périr le
dépôt qui eil dans vos mains; ces entrepriCes
font d'une nature trop étrange, & mulJipliées
avec rrop d'éclat, pour pouvoir être ignorées.Nous noUS retrOUvons aujourd'hui malgré
110US dans le cas de recourir à ce g rand principe, univerfellement reconnu, que vous reclamiez. l'année demiere , que vos Peres on t
foutenu avec un plein fuccès fous les yeux de
Louis-le-Grand, & auquel noUS ne fçaurions
... enonccr fans trahir la fidélité de notre miniftere : que fi la Cour des A ydes exe rce dans les
li mites de fon pouvoir une autonté indépendante & en dernier reITort , l'uCurpation mani{efte qu'elle fait fur des matieres réfervées à la
Cour par la nature de fa connitution ,ne peut
{c confondre avec ces quefiions pdrticulierd ,
-nées fur des objets qui femblent renir aux d~ux
Jl1rifdiaions , & qui fon' , pour ainu dire, li-
en
�..
nlitrophes ; que l'attentat formel à des Arr~(S
rendus en ~acierc de police publique, l e jouit
pas du droit de regner par provifion 1 & de
mettre le trouble dans la J uilice. La Cour des
A ydes, Juge de privilege, & par I1tlrihulion,
n'uant fcndù ql~'tn un, lurifdiE/ion CarlU/dir,
fur (trtalIIts maturu, ttInt flu/munt J & t1u.dtfJ
d~fq~t~llt.S tOut Cl 9,! 'dlt [tût par mtrrprifo (ft
AmbIlUUX , ~Ommtfalf par ptrfor.nt.I pl1lliculiuu,
[dlU p~UVOlr
& conçu m lurnts qui nt lui
applJr/unnent ptU.
D 'apr.1!s ces principes vos PrédeceITeurs annullerent & calrerent en ,6)3 un Arrê, de la
Cour des Aydes, qui, {ur le fondement d'nn
Arr~ t du CO,o(eil furpris à 1; religion du Roi,
aVO.lt entrepris {ur Je ~rolt cl annexe dont jouit
Je Parlement; ce droit en par (a nature lié au
miniOere de !'établifïcment des Loi x & à "infpetl-ion f~r la Police publique, que c'ette Cour
veut aUJourd'hui envahir; leur conduite fut
apprpuvée , & l'Arrêt du Con{!:!il nit rétraélé.
Nous citeriofis d'autres préjugés, fi des maximcs :lUffi conllantes avoient be{oin de l'appui
de s exemples.
NOV S requerons que l'Arrê, de la Cour
des Comptes, A}des & Finance~ de Provence
du J ~ de ce mois '. {oit déclaré rendu pat entrepn{e & attentat formel ~ la Jun{diélion de la
Cour, & à "Arrêt !lar elle pré(édcmmfnt rendu
le ~ 1 Jan.:ier dernIer; & au moyen de ce Gue
led,t Arr., de la Cour des Comp,es Aydç.
& Finances fOlt, comme tel declarl nul, &
cafl é ; que l'Im primé fOlt fllpp~imé; que l'Arrêt
rendu par la Cour le 11 Janvier dçrnier foit
e xécuté (e lon {a forme & teneur; que flOU velles & plus exprefTes jnhibirions & cléten(es
{oient taite:, à .toutes perfonnes de diflribuer le
Libelle aya nt pour titre : Rtlation dt Ct qui
,'<fi paffi au Parlelllent d'Aix dans raffairtda
" 1
'
"
'3
Jifuius depu;' le 6 Mars ' 762, trc. fous la peine
portée pa r ledit Arrêt, de punition exemplaIre;
qu'il foir de nouveau en joi nt à tous détenteurs
des exemplaires dudit L,belle de les apporter
au Greffe de la Cour J pour y êt re & demeurer
(upprimés ; qu'il foit informé de l'a utorité de
la Cour concre ceux qui l'auroient répandu de puis ledit Arrêt; fçavoir, pour ce qu 'il y aura
a faire en cette Ville, par tel CommilTaire qu'il
lui plaira de dé!,u,er, & hors d'icelle, par les
Lieutenans des Sénéchaullées; que l'Arrêt que
la Cour rendra, fe ra imprimé & affiché partout où befoin (era , & que copies collationnées d'icelui nous (eront expédiées, pour êt re
tnvoyées à no s Subfiituts dalls les Sénéchau{_
fées du ReIT"on de la Cour, pour y être lû .,
publié, enregiftré & exécuté inceITamment &
fans dél3i ; qu'il foit enjoint à nordit~ Subnituts
d'y tenir la main, & de certifier de leurs diligences.
Eux retirés:
VÛ l'Arrêt de la Cour des Comp'es, Aydes
& Finances de Provence du 18 Février 1763,
&oui le rapport de Me Amoine.EfpricoEmanuel
de Brun, Chevalier, Baron de Boades, Meaux,
Ville pey ,& aut res lieux, Confeiller du Ro i ~n
la Cour de Parlement de ce pays de Pro venc~:
.lOut conCade ré.
LA COU R, les Chambres a[emblées;
a déclaré 1'< déclare l'Arrê, de la Cour des
Comp,es, Aydes & Finances du , 8 de ce
mois, rendu par entreprife & attentat formel
, la JurifdiB:io n de la Cour, & à l'Arrêt par
elle précédemment rendu le 2. 1 ]:lnvier dernier; & au moyen de ce, déclare ledit Arrêt
de la Cour des Comp,es, Aydes & Fin~nces •
Rul , & de nul effet; & comme tel, l'a annullé ,
~ carré; Ordonne que l'Imp rimé dudit Arrêt
�. \
\'
fe ... & demeurera fupprimé; que l'Arrêt r~nd.
par 1:1 Cour le '2.1 Janvier dernier , fe ra exécuté
iel on tà forme & tCneur : A tai t & fait nouvelles & plus expreffes in hibitions & défenfes
à toutes perfonnes de dill:ribuer Je Libelle
ayant pour litre : R tlalion dt a 'lui J'tfl poffi au
Parltmtnl d'AIx dan.r l'aJfaiu diS l ifUlltJ dtpuis
ft 6 k Jürs /662 ~ t're. (o us la peine portée pa r
ledit A rrêt , de pu nition exemplaire: Enjoi nt
d e nouveau à tou s dé tenteurs des exemplaires
d udit Lib elle , de 1.. a pporte r au Greffe de la
Cou r , pou r y ê tre & de meu rer [upprimés:
'O rdon ne qu'il {er.a info rmé , de (on autorité,
co ntre ceux qui j'auroien t répandu depuis ledit
Arrêt ; {çavo ir , pou r ce qu'il y aUTa à faire en
cette Ville, par M' de Boades, Confeiller d.
R oi, & hors d'ice lle par les Lieutenans des
S énéchauffées: Ordonne en outre que le pré(e nt Arrêt fera imprimé & affiché par-tout où
.beCoin fera, & que copies collationnées d'icelui (ero nt expédiées au Procureur Généra l , pour
les envoyer à (es Suhfiitllts da n ~ les Sénéchauf..
fée, du Reffort de la Co ur, pour y être lû, publié , enregiflré , & exécute ince{fOl. mment &
fans délai: Enjo int auxdits SuhllitulS d'y tenir
la main, & de certifier de leurs diligences.
Fait à Aix en ParJement , les Chambres .(l'emblée, , le .6 Février ' 763, C ollilttonné, Signi,
D E R EG I N A .
A A IX. ch ez la Veuve de JOSEPH D AV ID &
E SPRIT DA V ID,
Imprimeurs du
& du l'ar/ement. 17 6 3.
R OI:)
ARREST
DE
LA
COUR
DES COMPTES,
AYDES ET FI N A N CE S
DE PRO VEN C
E~'
des R egijlres de la Cour
Comptes > Aydes 6- Finances.
d~
FXTRAIT
E jourd'hui dix - huit Février mil
fept cent fo ixante-trois, les ~h~ m
bres a/Temblées , le Pro cureur General
du Roi entré , a dit :
C
MESSIEURS;
Il m'dl par~enu un exempl aire, d'~ n
libelle intitulé , R elatIOn de ce qu. s ~fl
paffé au P arlement d'Aix' dans L"if""e
des Jifuites , depuis le 1 G Mars ~ 76 t , Gdue 'lui a ité flat lli p a, t, R o. fur m{~
....
..
J:
A
~
�3
:t
pf!Jire 1. 23 Décembre. J'ai été fort (ur.
pris d'y voir que l' AlIt.eur s'éloign~ de
fo n fujet ùans un ch ap llre partic ulier.
pa ge 43 , jUK]lles à page 53 , pour répandre fon venin fur plu rieUrS Officiers
de la Cour: il veut méconnoÎtre la
{upéliorité de leurs, lumieres : l,eur
droiture leur problle , dont vous etes
t OllS les 'j ours les témoins; il R enfin
l'audace de s'intr oduire dans le fanct uaire de la jullice pour y penetrer les
m otifs fecrets de vos d ' libérdtions dont
il dénature & calomnie les objets à fon
gré. Mon min.illere doit s'élever con·
tre pareIlles tmp~llure.s ; ce (ont ces
raifons qui ont determtne l ~, Conclufi ons que je prends, & qu~ Je la, {f~ par
écrit (ur le Bureau avec 1Imprime.
Lui retire. vtt l'Imprimé intitulé;
Rdarion de ce qui s'cft paf!' ail Parlement
d'Aix dans l'affaire ,[e5 l<jû!tes, depul)
le fix Ma rs , mit ftpt ans fOlX(J~U dt.ur ,
& de ce qui a été flatué par le R a, /e .mgl.
trois D icembre . enfemble les Conclufi o ns par écrit' ùu Procureur Géneral
du Roi' & oui le rapport de Mellire
Jacques~Jofeph.Gabriel~ Benoît d'An·
dré Chevalier, Con{eiller, Ja ma·
tier~ fur ce mife en délibération.
LAC 0 U R
J
toutes les Chambres
Rtremblées, a ordonné que ledit Impri .
mé fera laceré par un Hui ffier au pIed
du grand Efcali er du Palais , comme
faux, calomnieux & injurieux à la Cour
& à fes Membres; & qu'à la requête
du Procureur Généra l du Roi il en foit
informé par le Commi/fai re Rapporteur
<lu préfent Arrêt, pour ladite information faite, conclue & rapportée, être
ordonné ce qu'il appartiendra: Ordo nne , en outre, que le préfent Arrêt (era
imprimé & affiché partout olt be{oin
fera. Fait en la Cour des Comptes.
Aydes & Finances du Roi en Prove nce féant à Aix, le 18 Fevrie r 1763.'
Collationné Signé, FREGIER.
Et cejourd'hui dix· huit Février mil fep!
cent foixante tro is, al'iJ!ue d, L'AuJie"ce
p ubtiquo du Vend,.di , te Libelle ci-d'.ffûs
mentionne a ùl Lacéré au pied du grand
E fla/ier du Palais, par L"bros, HuY.
fier en icelle , en préfence de nous lofeph.
N ico/as Perrin, GrejJier Audiencier en
ladite Cour, foufligni, a.i!1U de deux,
Huiffiers, Signé, PERRIN.
A ij
�:of
~~~~~~~~~****~~~~t~
ARREST
DE
LA
COUR
DES CO MPTES,
AYDES ET FINANCES.
DE PROVENCE.
'J?,XTRAIT des R egifIres de la Cour d(~
Comus, Aydes t/ Finances
de P Toven".
Du • J Mars 1763,
C
E jonr, les Chambres alFemblécs;
les G cns du Roi {ont entrés: &
Mc. de Joanis, Procnrenr Général dudit
Seigneur Roi, portant la parole, a dit;
MESSIEURS,
Votre Arrêt du 18 Févrierdernier, par
lequel vous avez ordonné qu'un Libelle
(;alomniell~ ~ injurie~lx à la Cour ~ ~
~
(es Me,mbres" f~roi( lace:é , & qu'il eri
/erOlt Informe a ma requcte , paroit &tre
aUJ o urd'hui le fignal de nouveaux trou'bles. Votre conduite foutenue & mC'dérée , la fermelé & la fagelre avec laquelle, {ans donner la moindre atteinte
Il la jurifdiélion du Parlement, vous
a vez {çu mainfenir la vôtre, en efi peur.
ê tre le motif.
Le Procureur Général ml Parlem ertt
ne l'a pas même dillimulé: la plus
gra nde panic de cc long Rcquifitoire ,
lur lequel II a fait prorroncer le 26 Fé.
vrier dernier, non' feulement la nullité
de votre Arrêt, mais la {upprellion
même des exemplaires imprim és , qui
avoien t été affichés par votre ordre, ne
contien t q,u'un PlaicWyer, {oit contre'
les Lettres· Patentes par lefquelles le Roi
vous a maintenus par pro vifion dans li:
pouvoir que vous exercez {ur les J uges inférieurs, {oit contre les d é ma r~
t:hes que vou!y avez cru devoir faire
pour e n maintenir le titre.
Obligés par notre miniClere de vous
propo(er dans ces circonfiances, le
parti que nous croyon s le plus conforme, & à la dignite , & aux devoirs de
la Co ur, nous écarterons d'abord tout
, e qui, dans le Requiiitoire du Pro,t.:!1
;. iij
�7
6
Général du Parlement, paroît relatif
il un", contdlation dont le Roi (elll dl:
{; iii .
Les Comp3gnies (ollveraines (ont
(dites pO~lr juger les peuples au nom
du Roi, mai, 1100 pour di(cuter devant
t!ux des prétentions (ur le (quelles le
Légiilatcur (enl doit prononcer. Tout
ce que nons avons à dire, McfTieurs,
fllr les droits cie la JlH i(diaioll qui "OuS
cfi confiée, eil coniigné Jans des Mémoires envo} és à Sa MajeOé pH (on
rdre, & iuxque ls le Parlement n'a
po:nt cnCOI e répondu. Il pourro:t même VOliS paroÎtre finglllicr, qu'au liC\1
de défendre, (ous les yeu" du Souveram :, de~ dl mandes régulierement portées à [on Confeil, le Parlement ne
paroiOe occupe que du (oin de (c It"lldrc lui - mCme Juge d"ns fa p,opre
caufe .
Nous écartons également, MefTicllTs,
tOut ce qui, dans le même R cCj\llfiroirc ,
a pour objet l'affaire des JC(llites qui
cil ùra ngere à votre JurifdiElio n : vous
fçavez que vous n'avez jamais prétendu
prendre aucune part aux Four/"ites qui
ont eté f.ites contre cette Société, ni
oppo(cr des obilacles aux démarches
du Parlelltent, celles de vos aûcmblées
qui ont donné lieu aux calomnies répandues dans le Libelle que vous avez:
pro(cri!, n'avoient pour but que l'examen & le maintien des droits du Bureau de Bourbon ( • ).
Nous ne rcleverons pas enfin les
plaintes frivoles, & les vaincs prétentionS ramenéesdar.s ce RequiGtoire pour
juilifier une entrepri(e injuriellfe, &
diminuer, s'il étoit poffible , le rcfpeél:
dll Ù l'autorité dont vous êres les Jépofltaires. Ne pOllvant la dérruir~, on
fombl e vouloir l'aviltr : ainIÏ le 1 rOCll reur Général au Parlement appelle vOire
Juri(d,Etion Cartlliaire, c'ejl-n-dire cir_
cMfcrite par les termes prùi, de l'allrilutian; Il donne à (a Compagme un( JIl·
rifdiélio n l1nivctf<!I. ti de Droit co,rr;ml1n ,
c'efi-3-dire (ans melure, (ans rderve ,
& aufii ancienne que la Monarchie;
ce lanoage cil celui de l'erreur. L'ambi,ion d~ s'accroître fait (ouvent perdre
de vue les vér itables prinCIpes: toutes.
les Juri(diEtions font circonfcrites , limi(') L'Edit du m ois d'Ollobre 1 60 l , conti en t é,.bliifernent du Bureau du Co\leg o de
Bourbon, comporé des CommdTanfs des d~ux.
C o urs, des T réforjers de France , dd Conr,:,ls
d' Aix , & de quelques N ot.ble. de ladlt!!
:Ville.
�9
~
té es par lenr création, & relatives
alll(
objets de leur Juri{diEtion; chacune a
fa portion d'autorité dijlinéle & pparl.
qu'elle ne tient que du Souverain. L'u:
niverfalité rélide dans la Per{onne {acrée
de. Sa M~jefié; l'intégrité de çe POllvOIr efi Incommunicable, & aucnn
Corps dans l'Etat ne peut {c l'atribuer.
Ces vérités ne {ont fu(ce ptibles d'aucun doute, & font partie de nos ma'ornes.
Mais li l'on retranche .du Requilitoire
du Procureur Général au Parlement Ics
allégJtions hazardées , & tout ce qui
efi ltranger à l'objet des Conclufions
qu'il a prifes, quel a pÎI être le motif
ee: (es plaintes? Ul1 Libelle efi dillribué dans le public: le téméraire Auteu~
cet Ecrit {candaleux (e r: pan d
en mJures contrè la Cour; il ofe interroger le {ecret de (cs délibérations
&d e' n.a tu~er d
"
es ~rrctes
(ages qu'il ne'
c onnol t nt ne dOIt connaître' il ofe
leur prêter des motifs odieux.' en un
mot, il calomnie votre conduite avec
la fureur la plus indécente & ce Lib~lle imprimé tombe dans n~s mains,
Le Procureur Genéral du Parlement
en avait, il cfi vrai, requis la fuppreCtion > & clIc a voir été ordonnée pal;'
?e
~rrêt de cette Cour, du :l.! Janvier
r
rn~is ce Magifirat attefie lu i- même &.
dans le Reqnilitoire dont nous n~us
plai gnons, & dans celui fur lequel il
fit prononcer celle (llppreffion , que ni
lui, ni les Officiers du Parlement ne
crurent dt,yoir confumer des inflans prÎciwx à la /eéluTl de ce. Ouvrage. Il ne
fut donc {llPprimé que comme >trie
contravenlion à la police de l' Jmprim~
ri e. Pouvait - on prononcer par autre
m otif (ur un Ecrit que l'on ne conn oi(fait que par (on titre?
Ce que le Parlement n'avait point
fait, nous crumes, Meffieurs, devoir'
le faire. Nous lomes ce !.belle, & it
n ous parut par le fonds même des cao'
lomnies qu'il renfermait, mériter toute:
l'animadvedion du Tribunal qu'il avcÎ.ro{é inCulter •.
Inut ilemen t le Procureur.Général dU
Parlement prétend-i1 que cc Libelle ayant
été (u!>primé, ne devait plus Ce trouver dans nos mains ; & que s'il nouS'
avait été remis, nouS devions, comme Citoyen, l'envoyer au Greffe de;
Ta Cour qui l'avait pro[crit. Mais le ti··
tre de Citoyen ne fait point oublier lesdevoirs de M"gifirat; & prépofé par la
~ même ~ pour maintepir le- refpe[\.
Â.'Ii
�TO
qui vous el! co nIii'ee
Û à la juri(èiélion
,
nous ne pOUVlOn~ nous di(penfer d'ar~
mer 'JTvotre
zele' contre
un dertl'Ill!'
'
,
,
parOIllOIt n aVOIr echappé à la (évérité
du Parlement, que parce qU'II avoil cru
deVOIr (e repo(er (ur nOire (urveillance.
Alnfi en prenant les Conclulions (ur
Je(quelles vous avez rendu vOire A "t
cl U 1 8 F'eyrler
. dernier, nous ne vous
ne
avons r~lnt propo(é d'entreprendre {ur
la Jun{d,éh?n de cette Cour, mais d'u,
fer d~ la VOire, en punitrant des ca1 0,mOle~ que le Parlemenl n'a pas jugees dIgnes de (on attention il avoit
~uppri/U~ un libelle (ans le b~e , vous
1 a,'ez fall la·:erer apres l'avoir lù ' il ne
s'eit occupé que d'un foin de p~lice
,
'
YOUS avez voulu repnmcr un allenm,
En aVIez-vous le droit, Meilieurs!
C elte quefiion peut elle être re~ardee
~om~e un problême? & qui a Jamais.
.oule que toules les Compagnies (upé,
rreures du Royaume, en recennt du
OtlveralO l'autorité dom elles ont été
rcvêtu~s ,n'ayent élé armées du glai';e
des LOIX pour la mainlenir , & que quiconque ole m{uller un Tribun al (c met
dans le cas d'élre pUlli par {es jugernens.
Ce pnnclpe n'ett-i1 pas an elle pal'
toutes les Ordonnances de nos Rois.
11
I!i: pour nous borne!' à celles qui ont'
e'u pour objet de fixer vos droits, &
de regler vos fonllions, ne Irouve-l'on
pas dans l'Ordonnance de 1548 cette
importante d i(pofition: connot/ra la COl/r
der Ayd,s ( dit formellement !-lénri [t )
p,ùnativemult à tous autreJ JUCTes , du
. .
0
rnJlues au conumpt ( mépris) des auto·
rités , préroga/ivcs &priéminwc<s dt
leUfS.
offices & Itat.
L'article 28 de l'Ed it de 1555, qui fait'
un des titres particuliers de la Cour , attcfie avec la même énergie la vérité
d'un principe au/Ii confiant: il vous.
attribue, M: /Iieurs, la pleine & entiere
'connoifT'ance des inju",s ou exct:s commis.
à la perfonnc de vos Officiers, au contemp&.
ou m/pri s dts prérogatives ) alllorùés,
p réemimnces, & droits dt leMS Offices t;.:
ùaf,
Après avoir cité le texte re(pellable
des Loix, aV<i)nS,nous befoin d'invoquerla iuri(prudence de toutes les Cours, &
notamment de celles qui, dépolitaires
du même pOli voir qlle VOliS exercez:
-au nom du Roi, ont toujours joui &
de la meme indépendance, & des mêmes prérogatives? Nous remettrons;
fous vos yéllx cinq Arrêts de la ChamIlre des Comptes de Paris des 2 3 F~
-
A 1
.,
�j,t'
vrie~- '760; l'~ Décembre '76 r ; 4'
Janvier, 16 Jum & 9 Juillet 17 61
& quatre de la Cour des A ydes d;
cette Capitale, dc~ 23 Mars 1753,10M~rs 1760,? 3 hun & 18 Ao"t 1761 ,
qUI tous fev,{fent contre des écrits par
lefquels on avoit ofé ou reveler les
délibérations, ou publier les arrêtés dè
ces Compagnies, ou s.'écarter du re(.
peét qui leur ell dft: ces Arrêts ne fe
bornent pas à la. fuppreflion des écrits ,
i ls ordonnent l'information contre I~_
Auteurs, ou dillributeurs ; tous ordonnent la publication & l'affic.he,
& tous ont été exécutés fous les yeux
du premier Parlement du. Royaume.
Heureufes les Provinces, (.) '"unl/f'
fur.tou! la Capitale, Ol! les Parle mens
regarden! les autres Cours Souveraines
comme ( •• ) autant dt fœurs! M ais dans
'lut! Pays le Parlement d'Aix pourroit.i1
fe flatrer d'cn trouver, s'il n'avoit d'a>!tres fcnrimens <le fraternit é à leur of.
frir qu~ ce,ux qu'il n'a jamais celTé de
;vous temolgner?
Nous n'en dirons pas d'avantage;
MefIieurs , pour vous convainçre di;'
C ) Page r<4 du RC'luiJitoire..
1 ~'1
Page li.
.
, 1ante
.• de l'Arr
T'Je t IUr
r
•."Irregu
lequel nout
fommes obligés de vous propofer nos
réflexions: quel peut avoir été fon llTotif? Vous venez de voir que le Parlement n '3 pû avoir pour but d'arrêter
une entreprile lur fa Jurird,étion : s'il
a cru ne devoir fe permettre aucunes
pourfuites contre les Autenrs du Libe)l.
le, a-1:-il pft croire que fa tolérance
alI"ureroit l'impunité au calomni ateurr
Et quel ell donc ce téméraire Ecri·
vain qui pr~tend déchirer le voile qui
doit couvrir le fantluaire de vos déli~
bérations ? Quel intérêt n'ont pas tou. tes les Cours de réprimer & de punir
cette licence, qui livre aux regards da
peuple tout ce -qui fe paffe de plus fecret & de plus important dans l'intérieur
des Compa ~ nies ; licence funelle, &
dont les effets n'ont fait que trop fott.
vent le triomphe des rivaux de la Frall'ce? Et lorrque nous voulons févir cont-re de pareils attentats, lorrque nOUS
croyons devoir chercher des counables
qui, quels qu'ils foient , deviennent fOllmis à vOIre J urifditlion , dès qu'lis ont
voulu trahir vos délibérations, ou calomnier vos démarches, on croit pOll'voir arrêter l'atlivité de nOlTe Minif·
re ). fOlls Erétex te q,ue 1'0n- a [u ~
�14
primé un Libelle que l'on n'a pas même
pris la peine de lire.
.
Sufpendons ici, Mellieurs , les mouvemens de notre zele; notre objet n'eil:
pas d'exciter votre indignation, mais
de prci(enter à votre juil:ice le devoir que
la loi lui prefcrit.
Le Parlement vous a donné l'exemple de la calTation , & par là il vous
force à le fuivre ; mais il eft néce(faire
de vous faire ob(erver, que cett e forme , par laque Il~ les Cours ont coutume de maIntenir leur propre juri(diction, n'cft dans le vrai, qu'une défcn(~
faite à leurs lufti ciab les d'exécuter le
Jugement dont clics cwicnt devoir Ce
pl aindre.
Indépendante, les unes cles autres.,
les Cours (upérienrcs n'ont pas le drOIt
d'allnull er des Arrêts rendus par une
autorité égale & paraldlc à la leur; le
Sauverain fcul a ce pOli voir : aufll ces
calTa tions rcfpeél:i ves {e terminerontclles touJours par un confliél qui loumet la conteftation au Lég iila teur humême, de 'lui touteS' les Cours ont
emprunté leur autorHé.
Nous vous propo(erons don~ de
caffer, mais cc mot ne (cra plus ,~q~ll
'9oq,ue, apr~s que nous l'avons ddinl.
r I ) ".
cl l"
.,
Q\lant à la IlIppremon e Impnme
de votre Arrêt, c'ell une contravenllon
aux O,donnances & aux Lettres-patentes du 19 Mai 1,762, ainft la nt~l
lité de cette d'(pofttlon eft prononcee
d'av ance, & nous {omm es bien perÇuadés que le Parlement ne l'exécutera
JamaIs.
Après ces réflexions, ii ne, n?us ,rcfteroit qu'à condurre , fi la (evente de
notre Minifiere ne nOlis forçolt malgré nous, de relever dans le Requifiloire même du l'rocllTeur Génér<tl dt!
Parlement, des expreffions {ans doute
échappées à (on attention, & que cette
Compagnie eft bien éloignée d'adopter,
mais qui paroiŒent favori(er le (yllême
dangereux que vous avez cru deVOlr
déf"rer à Sa MaJefté par votre Arrêt du
16 Décembre 1761,
"
On vous Bceufe , Meffieurs, d aVOlr
voulu devenir Minijlres de rùabliffiment
des Loix ( ' ). On prétend qu',:n envoyant aux Séné~hal!fi'ées ces Ed,ts que
vous avez enre,,!llres avant le Parlelemcnt, vous a~ez entrepris d~ faire
récéder la publication d, la LOI a Ion
~,abliffim'nt ( "). Ainfi on ok quah:--
( • ) Page r4 du RequiJitoi.ce.
(~') PJge l!<
�'r6
Jrcr ltahliffimtnt dé la Loi, la vérific;r,;
tion de l'Edit qui {e fait dans les Cours ;
& par cette exprel!ion , on revien t en\.
core à ce (yOême dangereux né depu is
quelques années, inco nnu à nos peres, & qu'ils-eu([ent unanimement profent.
A D ieu ne plaire que nous (u(peélions
la fidélité d'une Compagni e qui a donné
des preuves fi éclatantes de (on zele
pour les Lo ix de la Monarchie, de
{on attachement aux maxi mes qui e!l
font la (fIreté & en garanti(fent la durée, nous ne crai!!n ons point pour ces
M agiOrats l'a lt ération des principes ,
mais nous craigno ns pour les peuples
l'a bus du langage, toures les fois que
n ot)5 appercevrons le mo indre chang~
men t dans les termes con{acrés par la
tradition des maximes, Oui, Mdlieurs ,
le langage des Loix eO comme celui de
la Reilglon; tout ce qUI tend à 1'.ltér er doit imprimer les plus vi ves allal"mes aux :I~pofit a i res du Dogme, &
fo ures les fois qu'i l s'agi t de maintenir
dans tout e leur pureté le' Loix fo ndamenta les , dont tOll< les Tribllnaux (ont
garams les uns pour les atltres, le (cn1>-pul e même en un d ~ voir,
Si les eX2Iel!ions. éçhaJlI!ées. au Pr~
du[~arlement
eureur Général
(e fu([en r
trouvées dans un écrit particulier, nous
ne do utons pas que le Parlem ent lu;même n'en eût ordonné la (upprel!ion' ;
& v ous auriez, Mel!ieurs, le même
devoir à (ui vre, fi elles (e trouvo ier1t
dans un ouvragc (ur leque l vous fur.
fi ez obligés de prononcer; mais les
égards dû s à un Ma ginrat qui, dans une
C ompagine refpeéta ble, exerce le Minifiere dont nous (ommes revêtlls aup rès
de vous; la per(ua{jon intime oil nOliS
(ommes, qu'il a été bien éloigné de vo uloir jetter allcundoute (lIr l'unité du pou-'
v oi r !égillatifdont les Cou rs n'ont jamai s
partagé l'exercice dans l'établi([oment
d es Loix, ne nous perme tten t pas de
vou s propo(er à cet éga rd auc une délibération ; & (ur cet obj et nOus allen.,.
drons vos ordres {ans les prévenir,
Si nOliS nOliS dérerminion s par l'exem~
pi e , plutôt que par la regle, nous poürri ons vous propo(er de traiter l'A rr~t
du Parlement comme il a traité le vôrre.
& d'en ordonner la (u pp rel!iQn ; mais
eerte di(pofition feroit de no rre part
aul!i irrégllii ere & aul!i illll(oire qu'el1e
l'a é,é de la {jenne, Vous devez vous
é le ver, MeŒellfs, au -deifus de toutes
çes. petites çonfidératÎons, qui ne naif-::-
�te nt que de la
Tg
vivacité du re{!"entimenr.
Les Juges ne Ce vengent point ils ne
vengent que les Loix.
'
Nous ne voy~ns pas non plus, Mef.
fleurs, quel motif pourrolt vous déter·
miner à envoyer aux Sénéchauffées
j'Arrêt que vous allez rendre : VOIlS
en avez lans doute le droit· mais cet
envoi ne le fait que quand: en exc·
(Ull On de vos Arrêts, tt:s Juges de 1'0tr~ Re{!"ort ont quelques devoirs il remphr. Le Parlement il jugé à propos d'cn.
vOY,er ce!lli qu'il a rendu: nous ne
prclumerons point que ce foit pour
donn er plus de pl~blicité à l'injure qll' 1
vous a falle ; mais li cela étoit cc fe.
'
rOll pOlir ,'OtiS tlne nouvelle rai(on de
ne point Cuivre Ion exemple. NolIS
croyons donc, Meflieur>, que la Cour
doit fe borner à la publication & il
l'affi che de Con Arrêt.
~ous ne vous ren drons point compte
aUJourd'hui de l'état Oll fe trouve l'affaire
de la publication des Lettres, patentes
du '9 Mai dernier: nous avons cru de·
voir donner au repentir de nOS SlIblli.
tuts interdits, plus de tems qll'ils n'allrOI ~"t pli nous en demander; mais in·
C1ellamment nOUS reprendrons la fUlle
de '-et te affaire, & nons vous l?rol?o~
•
T9
ferons n05 vues, pour faire refpeaer
une Loi du Souverain dont l'exécution
nouS eft confiée.
Imitez, Me/Iieur5 , la Loi dont vous
êtes les Minillres : elle nt> Ce 1rêre prilWl:
à la vivacité ries fentimens de l'homme;
fa démarche eft lente, mais elle cft
{lire: on ne la voit point, par des coups
rapid es & redoublés, détruire & lenvcrfer les obllac1es ; mais ils tombent
d'eux mêmes, dès quelle leur préfente
l'aut orité dont elle eft armée, & la lumiere qui la conduit.
JE REQUIERS qu'il plaiCe à la Conr
déclarer l'Arrêt de la Cour de Parlement du 26 Février dernitr, ~ux chets
cont enalÙ la ca{!"ation de celui rendu
par la Cour le 18 du même mois, &
fupprel!"ton de 1imprimé dudit Arrêt,
rendu par eotreprife & attentat formel
à la jmifdiélion de la Cour, & comme
tcl nul & de nul effet, en conféquence
calfer & annul1er ledit Arrêt auxdits
chefs; ordpnner que votre Arrêt fera
imprimé & affiché par-tout olt beCoin
fera.
Lui retiré.
VlII' Arrêt de la Cour de Parlement
du 2.6 Février dernier, & oui le rag-
�~r
20
port de Me. Jofeph Gafpard de BoilTon;
Chevalier Seigneur de la SaUe, Con'{eiller du Roi en la Cour ; tout conbdéré:
LA COUR ,. les Chambres aITen1'blécs a declaré & déclare l'Arrêt de
la Co'ur de Parl ement du 26 F~vrier
derni cr, aux chefs contenant caffario n
d e ce lui rendu par la Cour le 18 dn
m ême mois , & (~ppreffion de l'imprim é du rlit Arr ê t, nul & de nul eilet,
comme rendn par entrepri(e & at tentat
formel à la Juri(ditlion de I~ Cour; en
c onfcquence a c~{fé & .ann~Ué ledIt
Arrêt auxdits chets: Enjoint au Procureur Géneral du Roi de ten ir la main
à l'exécution de l'Arrêt par elle rendu
Je 18 Février dernier, comme au ffi de
p our (uivre au Con(eil de Sa Maie/lé le
Ju gement définitif de la contefiauon (m
la compétence des deux Cours relallve
à l'enregiflrement des Edits & Déclarâtians & au droit de les adre/fer am,
Juges inférieurs: lu i en join t pareillement
à cet effet de rem ettre fous les yeux
.Ju dit Seigneur Roi, dans les Mémoires
qu'i l en verra pour l'inflnrélIOn de lad.
conteflation , toutes les expreffions .nou,v elles, par lefqu elles il Jào.it à crawdre
que le dépô t des ma ximes dont toutes
les Cours {ont {olidairement dépoJi!ai_
res ne fln alteré, contre l'intentIOn
mêr:re de ceux qui {e permettent le{dites expre/lion~: Ordonne qu'en atten_
dant la déciuon de Sa Majeflé {ur le
fond s de cette contefl ation, l'Arrêt dl!
Con{eil du 6 Avri l 1762, & les Lettres patentes {ur celui du '9 Ma.i , enre'
gillrées en la Cour le ~o J~m ?e la
même ann ée , feront executes {ulvant
leur forme & teneur: ordonne que le
pré{ent Arrêt {e.ra imprim.é & affi ché
par-tout où beCom fera. Fait en la Cour
des Comptes, A ydes & Finances du Roi
en Provence , Céant à AIX, le l. 3 Mars
1763. Collatinné. Signé, FREGIER~
A.
A 1X, chez la Veuve de !o(eph
David & Erprit David, Impnm eurs
du Roi & de la Cour des Comptes.
J7 63·
•
�
https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/1/149/AD-EPSI-4124_Recueil-procedures_Vol-2.pdf
e34b4338fdfd6baca6275a01b14fd4fd
PDF Text
Text
JOURNAL
DES
ARRÊTS ET ARRÊTÉS,
DU PARLEMENT.
D E PRO
v: E NeE.
,
Q
f
��•
~H ,},}
( 3)
*
{-"H·,}t,}:,},},} "H-,},}-t'lfi
ARRESTÉ
Du 5 Juin '7 0:>'.
u Samedi cinqui" me Juin mil Cept cent
[oixante-deux , les Chambres affemD
bl"es , où éroient prérens , &c.
M. le Confeiller de Morel de Mons a dit.
que fur le RequiGtoire des Gens du Roi.
M. le Blanc de CaRillon, A vocat Général.
portant la parole, l'A rrêt qui fut rendu avoit
plulieurs objets ; rO. qu'i l fu r concéM aél:",
d e b remifiion qu'il faifoit de l'E di t du moi.
de Mars dernier; z. " . que l'e xemplai re im-
primé des Con!htutio ns de la Société de J efus, Mpofé au G relfe de la Cour en ex.!c ution d'un au tre Arrêr de la Cour , lui fùt
communiqué; J". que pour lerdites ConlHt uri ons vûes ,
o
H fù t par lui requi s & ord onné
par la Cour, au fuj et de l'enregi!"ement dud it Edi t , ce qu 'il appartiendra; que nélnmoins M. le Procureur Gé, éral du l{o i dans
fan R equ ifitoire & dans fes Con clu lions ,
n'avoir tai t au cune mention cludit Ed it, (tIr
lequel néanmoins il aurait dt, concl urre; ce
qui étoit fi important, qu 'tl le req ueroit
comme étant un préalable indi fpenCabl e .
M. le Premier Pré,ident a dir, que MM.
lesGens du Roi l'avoient prévenu avant l'afCembl ée des Chambres, qu'il s a voient à par1er) le ur étant revena que dans la derniere
.. rremblée des Chambres on " voir relevé qu'ils
n'avoient point fuit mention de l'Edir du mois
A ij
�(4)
ile Mars derniel' , pl'érenté à la C o ur le Il
du même mois.
Et eux entrés, M, le Procureur Général
du Boi a di t, qu'étant ve nu à fa connoitlance
que deux Magiltrars avaient avancé, dan::
r atlêmblée des Chambres du jour d'hier ,qu'il
n'al'oit point pari" de l'Ed it d u mois de
Mars dernier dans le compte qu'il avoit eu
l'honneur de rendre à la Cour, de, Confl itu ions & de la Mo rale des foi.chfans J é fuites, ,& qu'on pourroit même propofer de le
mander à ce fujet : 'l,ce l'e mprenement qu'il
aura toujours, non-Ieulement de fe cùntormer aux intentions d~ la Ç our , mais encore
de prévenil' tout ce qui peut fervir à faire nai·
tre des doutes & des ditlicnlt "s dans les délibé rations de la Compagnie, l'a engagé à
devancer ton te requilition : qu'il a rendu
çompte des C o n[litutions , en exécutiol~ de
l'A rrêt du 15 Mars, qui ordonne sue lefdltes
C on(litutions déporées au Grelle en vertu
d'un Arrêt précé dent, lui feront communiquées, pour icelles vûes , être requ is par
lui, & ordonné par la COUI' ce qu'il appar• t i~ndra au fujet del 'enregi!hement de l'Ed it
du même mois : que pal' cet Ar,êt, qui trace
~u Bequerant la rou te qu'i l cI()i t fuivre, la
Cùur a d écidé que la connoinance & l'exa,
men du R égime & de J'Inflit ut de la Société,
d éja jugés nécena ires par l'Arrêt du 6 Mars,
Je devenoient bien dav antage pal' la nature
des d ifpoliti ons de l' Edit, & Four mettre la
Cour à portée de prend 'e , lo rs de la vérifie
Côtion, une détermination di gne de fan zele
& ut ile au !crvice de Sa Majefl~ : que Je
lI e'luerant a d~veloppé la r1ifpolilion & l'ef.
11 rj~ ces Anêts 1 en commçnç~nt à rendlc
rF
( s) ,
•
c ompte ' mais ce qu'il en a dit peut 'VOlt
échap p,( à quelques perfonnes, ou s'être effacé de leur rn~moire dans le cours de, trOlS
f~ allces confécutives : qu'ayant reconnu par
l'examen des Confl:itutions , qu'e ll es étaient
pernicicufes & contraires aux L oix de J'Eglife & de l'Etat, il a cru deVOIr en appel 1er
comme d'abus: 'lue l'é vénement de cet appe l, dont il a été forcé de demander ~ e ren-
d oao . .
bre, p e~t feul , en fi xant l '~tat aél:ue} du
R ~gime & de l'l nflitut de la Société , déterm iner les démarches & les réfolut loD s ultéri eures de Id C o ur: qu'au fu rj>lus il ell no.
v oi en juO"emea t au commencement
t a ire que le premier P arle .... ent du Royaume,
à qui cet Edit avo ', t été pré lenté, a penfé que
les Confl:ilutions devoient être purgées par
l 'épreuve judiciaire de l'appel comme d'abus ,
& qu'elle avait en même lems chargé M, le
Pre mier Pré ti dent de préfenter au ROt le
Recueil des An"rtions, dans la julle confiance que la con',oi(fance de cette Doarine
corrompue, conftamment enfeignée dans la
Société, fe roit prend re des V\les nouvelles
au Souverain L égiOateur : que ce même Recueil a été demandé par le Requerant a u
nom de la Compagnie, & par res ordres:
qu'il a eu l'honneur de re ndre compte à la
Cour de ce qui y efl contenu, & notamment des articles qui intéren"ent le plus fenCi blement le zèle in violable de cette COIllpagnie pour la perfonne facree de Con Roi :
qu 'après ces éclaircillemens , que fo nt trèsfup erAus , fait parce que l'efprit & la difpoCi tion des Arrêts des 6 & 1) M ars dernier dl: connue de tOUS, & qlle la plùpart
de Mdlieurs fe rapre llent cc qu' il eu ~
A ,i,j
�(6)
ilit, foit enfin par la certitude du peu d.
fuccès d'une p.reille requifition, il ne doit
point dillimuler à la Cour qu'on annonce des
requifitions nou ve ll es; & la Requête préfentée hier ap rès le rapport de fes Conclutians , au nod de qnelques Jéfuites, f.ngaéhon & fan s car.étère pour l'objet dont il
s'.gifloi!, préparée d 'avance fur un appel
CQmme d '.bu s non émis, & qui de vait
être ignoré, l'engage à inlifler pour qu'il
f o it flatné , avan t toute autre d~libérat ion}
fur fes Conclulions prifes le jou rd' hier , &
<iont le rapport a été fait, à quoi il conc1nt .
L es Gens du Roi retirés, M, le Confei ller
cle MOl el cie Mons ademandé qu'il fùt opiné
fur f. regu fit ion _
M. le Pre t"ier Prélident ayant pris les
Opinions:
Il a été délibéré que conféq uemment à
J'Arrêt é du Ii Mars dernier, l' Inflitut, les
Confiitutions & la D oétrine des foi-difans
J é fuires clevoient être vues & examinées
par la Cour préalablement, & qu'il ne devait être dé libéré que fur les ConclulÎoOi
r emiC<s hi<r fur le Bureau par le s Gens du
Roi.
Sur quoi M, le Premier Prélident ay.nt
pris les opinions:
Il ya éré pourvû par Arrêt étant au Greffe
civil , confo rm ~ ment auxdires Conclu fions.
{ligné, DES GALOIS DE LA TOUlL
Arrl" du 14 Juin J 761..
Du Lundi 14 Juin 176L, les Chambre~
;tffemblées, où étaient préfons, &c,
1
i
(7)
_
,,.
Mr. le Confeiller de Brun de BoaMs s elt
mis au Bureau, & a fait le rapport de 1"
Req uète préfentée à la Cour, le, Chambres ,
a{femblées , par M, le Procureur <?énéral du:
Roi requérant être 6rdc:mn'é qu li fera per-,
lUis ~ux Commiffaires de la Cour, & Juges
Royaux comm\s par icelle, d'appeller & ,
interroger, fou s Cerment prêté, dans le cour~
de la failie & lOventa1re, tous ceux qUi
pourront aV'oir connoifrance-des Lffets, p~J
piers Jouenau" de recette & dépenCe , Tltres
Documens appa rtenans à ladite So'dété des foi-di fans J éfuites, ou aux Congrégations établies dans leurs Maifons, ,&
d'accéder par-tout ou befOln fera pour fall'e
toute perquilition néce{faire des, Effet~ , &
Papiers qui pourraient aVOIr ére dlvertIs ;'
<ju'il fait ordonné qu'au défant de I,.,tat des
clettes mentionné dans la dermere dlfpofrtion de l'Arrêt du 5 de ce mois, les Supérieurs ferant tenuS d'en donner leur déclaration auxdits COl1}rni{faires" & J nges
Royaux, pal' eux , affirmée. véntable; que
le fcellé Cera appofe par lefdltsComrnlffal res
& Ju ges Royaux fur les Papiers ~ Docurn ens,
Li vres defd its foi-d iCans JélOlteS, ou de>
Congrégations, & fur leurs Effets, autres
que ceux qui (ont à lem ufage Journalier,
on employés au fervlce dIVlO dans leur
Eglife, Requerant en outre que la Pancarte
intitulée: Somnfaire der Indulgenas , & le
Livre intitulé: Regi", P-;ieres, ~ndu!ge~
as & Offic es des C01Jgregauo11S engees es
M:ifon, & Colleges de la Compagllie de J'fi",
Ce ra nt dépoCes au Greffe de la Cour, & que
l'Arrêt qui interviendra fera lInprlmé, &
cooies collationnées envoyées à touS les,
A iv
&
�(8)
lIaiUiages & Sénéchauffées du Reffort de la
Cour.
V û ladite Requête Ggnée Ripert de Mondar, & oui le rapport de Me Antoine- Erprit-Emanuel de Brun, Cheva lier , Baron
de Boades , Seigneur de Meaux, Vill epey
& autres lieux, C onreiller du Roi , tout
o:onGdéré.
M. le P re mier Préfi de nt ayant pris les
(l'pinions , M. le ConCeiller de Thorame a
d éclaré qu'il n'opinait pas , a tt e nd~ qu'il
'ra it fu Cpeél:, & dl forti.
Me meurs les Confei ll ers de Montvalon ,
c:1 'Efprau x & de RourTet ont déclaré qu'ils
1]Iopinoient pas , & font forci s.
L es opinio lS nnies 1 il y a été pourvu par
.A rrêt , étant au G reffe Ci vil , en conformité
des C on cl u.ions du Procureur G énéral du
l{oi, Signf , D ES GA LOI S DE LA TOUR.
A rrêté du 19 Juin ' 76 >,
.
Du Samedi ' 9 Juin <76>, les Chambres
Qffemblées , où étoient préfens , &c.
MM. les Confei llers de llrun de Boades,
& de BoutarTy R ourTet , ComnürTai res députés par l'Arrêt du 5 du prefent mois, ont
re ndu compte de leurs opérations; ils ont
obCervé qu 'ils n'av oient feulement trouvé
qu'un ancien Catalogue des pel'fo nnes agg régées à la Con gr égalio~ dite des Meftieurs , & 'lu 'ils ont fai t d'inut iles recherches
pour décou vrir cdui des Congréga nirles actuels; qu'ds fe font ad reilés au PréFet en
e xercice , aux deux Afli flans , au T ré(orÎèr,
au D ireaeu r de lad ite Con rrrégation , & au
F rere Baudo n, R eél:e ur d u Coll ege des
-( 9 )
•
roi-di Cans J éCuites, & qu 'ils n'en o'nt ]l"
retirer aueUll é"clairciffe ment, li. ce n'dl que
parmi l.,s O lliciers de la Compagnie, il Y en
a qui fane pré rente ment en charg~ dans ladite Congré gation, & d'autres qUI l'ont ét.t
dans les dernières années.
M. le Premior Pré lident ayant pris le~
opinions.
L e compte rendu par MM. les CommiC"
faires a é té approuvé , & il a été délibéré'
q ue les O fficier. de la Compa gnie , qUI font'
aél:uell ement du nombre des Congréganifte s,
& fréq uentans ladite Congrégation, Ce"
raient déclarés fu fpeél:s dans l'aflàire des foid ifans Jéfllites , & ne peu""nt y opiner.
Slgn f , DES GALOIS DE L A TOUR •
A rrêté du
J
9 Juill 176:. .
Du -Samedi '9 Juin '7 6., les Chambre,
arTembl ées , où écoient pré eens , &c.
Il a été délibéré de nommer des Commiffaires pour examiner les ConfHt\1tions , la
Morale & la Dofrrine·des foi-difans JéCui t os, les extraiu des Affertions par eux foutenues & enfeignées , & les L ivres de di vers
foi-diCans J éCuites qui ont été re mis par le
Procureur Général ; & à cet effet ont été
commis MM. de Roades, de S. Marc, de
Boutaffy fils , de Beauval & du Bourguet,
C onfeillers du Roi, leCquels rendront compte aux Chambres arTembl ées de l'examen
qu'ils en auront fait. Signé, DES GALOIS
D E LA J OUR.
Av
�( 10')
(Il)
Arrhi du ,8 Jilin ' 76,.
T eneur dll dire de M . Je Confoil/er de Co, yioli"
inforé dam le Regil/'" du det<" Or/obre , &
auquel M. le Confeiller de Tb orame a adh"é•
Du Lundi ,8 Juin ' 762, les Chambre9
afTembl"es , où traient prUeos, & c.
.II a été repréfeoté qu'il feroit convenable
d IndIquer à un jour précis l'afTemblée des
Chambres , dans laquelle MM. les Commiffalre,s do~vent rencù·e compte , en exécmion
de} Arreté .du J 9 de ce mois, de l'examen
qu Ils aurOnt faIt des ConlHtutions, de la
M ora le & D oél:rine des foi-dirans J éfuites ,
des extraItS des Affertions par eux Coutenues
& enCeignées , & des li vres de di ve rs foid'fa ns J éfu ites, remis par M. le Procu reur
Général.
Mis e n délibération .
L'A Oen,blée des C hambres a été indiquée
au '.Oél:obre prochain, & tOus MM. on t
été InVités i 's'y rendre, & à ne s'en difpenfer fans excufe légitime. Signé , DE S ,
GALOIS DE LA TOUR.
Arrhf du 4 Oélobre '76'.
Du Lundi 4 Oaobre 176" les Chambres
afTembJ-es, où éraient préfens, &c . .
M .. le Premier Préfident a dit, qu 'il a cru
ùevolr mettre fous les ye ux de la Cour le
RédIgé des Délibérations priCes dalls la [éante du deux du préfe nt moi s.
. Leél:urefaite dudit R édigé par le Greffier,
~I a été approuv.!, & Il a été arrêté qu 'il rera
Inf.. é dans les Regllhes , & que le dire de
M. le Confe" ler de Coriolis y fera annexé
~ign' ,DES GA L OIS DE LA TOUR : •
MESSIEURS,
»L'Arrêté du '9 Juin dernier a été fait
" dans une affemblée des Chambres , à la"queIle aucun de, Officiers de la Compa») gnie , qu'on vo uloit exclure du ] ugem~ n t
»de l'aflai re des J éfuices, n'a a{\fOé , & il e!1:
"à préfumer que Ci la Compagnie eût dai"gné les faire appelle r pour les entend,'e ,
"avant que de les ju ger & de les condam·
» ner, les l11otifs qu'ils auroient all égués pour
» être maintenus à leurs places} auraient ptt
~) faire unete\le impreffio'1, que la Compa» gnie m~eux inrtruite , & fe décidant avec
"plus de réflexion , ne fe Ceroit pas portée
» à faire cet A n·été.
» L a forme dans laquelle il a été procé" dé à cet Arrêté, el! nulle & irréguliere ,&
" la décilion qU"11 contient en injulle : il ell
"ajCé de démontrer ces deux propoGtions .
» En premier Heu, cec Arrêté eft nu l,
»parce qu'il a été fait d'office, fjns aucune
» demande ni conc1ufions des Gens du Roi,
l) qui étaient (euls parties Cn la caure des:
" JéCuites. Les Juges ne peuvent pOlllt pro»poCer des r.!cuf.tions les uns concre les au·l)
tres ; la raifon en eft qu'ils n'ont aucun in-
"térêt à exclure leu rs Collégnes d'un juge» ment, & ifs fe montrent elix-mêmes par»)Claux & rufpefrs, au moment qu'ilsfechar"gent d'oAice de veiller à l'intérêt de la
~. Pa"ie; il n'y a que la Partie qui puilTe pro~
A \'J
�(10)
" poCer des récuCations; & comme dans l'af_
"faire des J éfuites M, le Procureur G énéral
"y eO: la feule Partie; c'était il lui feul qu'il
»'ppartenolt de ré cufer les Ju ges qui au"raient pu lui paraître fufpeél:s, & fans dou"te il n'a pas cru que les moyens de récuCa"tion funent légitimes, pui fqu'il n'a pas
), voolu les propofer lui-même,
" Cet Arrêté eO: nul, en fccond lieu, pat), ce que la récufation dont s'agit n'a pas été
), propo fée par requête, ainfi que le preterit
), t'article 23 du t itre L4 de l'Ordonnance
JI de 1667; cette requête auroic dll enruite
" être commu niq uée aux Ju ges récufés , fui), vant la difpotition de l'artrcle L4 du même
), titre, pour qu'ils pu fTen t y fourni r leurs
), e xceptions & défenfes , & alin que le Ju,) gement qui s'en feroi t enCuivi, tû t rendu
:)) en connoHfance de caufe , & ap rès a voir
), oui les J uges récu fés,
" Au fonds, ce t Arrêté e O: in ju(le , parce
., que le moyen de récuC. tion n'eO: pas ad), mirlible , L'atticle 1 0 du même titre do l'Or"don nance dit: Que le J uge pourra être ré), cufé , s'i l e(l Proteél:eu r ou Syndic de q"el), que O rdre, & prenez garde, s'il vou sp la it,
» à ce mot, & s'il (ft nommé dans les qualités;
"s'il eO: Abbé ou Chanoine, Pdeur, Béné), ficier , ou du corps d 'un Chapitre, Collé,» ~e, o~ Communauté: aucune de ("es qua::n h ficatlons ne peu t convenir ni au Préfet
), aétue l de la Cor.grégation, ni au x anciens
" Préfets , ni aux autres Congrégan i(les, L es
), Congrégations ét ablies chez les J éfuites ne
" font a utre chofe qu'une afTociation de perl) fonne s, pleUreS, qui aiment & prat iquent
» la R eiJglon catholique, apoftùlique & ro-
,1 mai ne ,
('3)
& qui Ce mettent plus Cpécialement
» Cous la proteél:ion de la Sainte Vierge, Les
» exercices de cette affoc iation conttnent à
)>récÎter en commun l'office de la Ste Vier)) ge, à entendre les exhortations chrétien"nes qui Ce font dans la Chapelle, & à Y
» réci ter certaines prieres particulicres aux
), Congré ganiO:es .; & entr'autres à y prier
"D ie u pour l'EghCe, & pOUT laconfervatlon
), du Roi, Cette Congr<gation n'a d'autre
» revenu que' ce que chacun trouve bon de
" d onner au balIin le jour de la tête , cet
), argent elt em ploy é à l'illumination & à la
»décoration de la Chapelle, Les J é fulte.
), qui ont toute la peine du fpiri tuel , la pren» nent grat uitement, & n'en reçOlvent au"cune r<tr ibution ; le Pré fet qui eO: é lu par)1
mi les Congréganilles , n'a d'autre fonétion
"que de récite r les prieres , auxquelles les
»Coug.·é ganiO:es répondent par ver.Cets; la
"Congrégation ne forme ni béné fice, ni
» corps d'un Chapitre, Col1ége ou Commu» nauté, Le te xte de l'Ordonnance ne Cçau"rait donc y ê tre applicable; la deO:ruél:ion
"des Congrégations & des J éCuites n'a
) rien de ~o~munavec chaque Con grégani!le
), en parttculter , Préfet ou non préfet: la
"de(lruéHon des Cong régati0ns n'eO: ame»née qu 'à la fuite , & comme une d épe~
"dance r.éceltaire de la deO:ruél:ion des Mal), fon s des Jéfuites : perfonne n'ofera dire
"qu'on veuille détrui re les Congrégations
"par rapport à elles-mêmes, & p.rce qu:on
" y pratique cles exe rcices de piété , D'ou Il
» fuit) que chaque Congréganille en oa rtI» eulier , n'a aucun intérêt perfonnel à 1a
» con[~rvation des Congrégations , qu'au-
�(14)
), tant que ce [o nt d~ s moye ns de faJut rc.·
:" tranchtEs , & qui peuvent néanmoîns être
» fu ppléés da,;s to ute au~re Eglife : ainG le
"moyen de recufan on n eft nullement ad» miflible.
"II. n'y a nulle différence à faire de J'alTo» c!atlon de, Congrégations établies chez Jes
» J érui tes , d'avec œlles des Confrairies des
"Pémtens, qUI font en li grand nombre dan,
) cet te ~rovince , & parricoliéremem eft
»cette vIlle d'A ix : les Ofliciers de la Corn»pagm" aggrégés il ces Confrairies ont
"perpétuellement jugé dans t Outes 'leurs
),caufes , & aucnn de le urs Collé gues dans
» le Parlement ne s'e ft jamais avifé de les
"récufer à ce fujet.
"Au furplus, cette quellion n'eft point
"nouv;lIe , elle a été folemnellement jugé~
» & decldée en 16j0 pal' le Roi lui-même
,,~I 'occ. fion de femblables récufations, qui
:n ~tOlent alurs pFopof~es fioéquemment au
» Parl ement de Tou loufe , tant contre les
"CongrégaOlf!es, gue contre les AlTociés
»a la Confrairie du Rofaire chez les D omi"mcams. Le Roi crut devoir les fa ire celTer
» & s'en. expliquer une fois ponr toutes pa:
"une lOI genérale; c'eI! dans cet objet qu'i!
»fit expédier, Je 16 Oétobre 16jo des
» Lettres patentes adreffées au P arl e'ment
) cie TOll lollfe , où elles furent enf""ITiltrécs
»le , Août .161" pa r lefquelles i ~ Hoi,
» pOUf rnvoJ'l fer les moyens qHi peuvent
» augmenter lerdites dévotions, plutô( que
:»
de pcrmettfe qu'elles {oient dimin u~e s
ni
" que .Ies entrh, cl 'icelles puilTent rendr: les
)'p,rlonnes fnfp c1:es an rait de la Jun iee
»déclara pareilt,s récuCations fri voles e~
(1 j')
'1 Impertinentes , ordonna à fa n P arlement
»de les dé clare~ relies, fans permettre ni
"fouffrir qu'il en fut à l'avenir pro paré de
), Cemb lables.
» J 'ai en main un Extrait en forme fu .
) parchemin de ces Lettres patentes, avec
" la déclaration de l'enregi f! rement qu'en a
"làit le Parlement de Touloufe ; cet Extrait
"eft Ggné par le Greflier dudit Parlemenr ,
" je le lailTerai (u r le B ureau, afin que vous
:I~ puiffiez li re; tout au long le contenu de-
n ces L ettres patentes: j'en ai envo .... é un,
»collationné à M. le Chancelier, & je lui
"ai expofé dans une lettre que
j.'a, cu l'hon-
,) neUf de lui écrire, les mèmes motifs de
)-) d ~cifion que je vi ens d'avoir l'honne uf de
:n vous préCenter. M, le Chancelier en a
.. rendu compte au Roi; & c'ef! en· con(é"quenre, qne le Roi a jugé à propos de (nr») (eoir à votre Arrêté , & con[c!qllemment
" de me maintenir a ou place , & dans les
)~ dro its de ma charge . Les o rdres du Roi ,.
»à cet é gard, ont été portés à M. le Chan"ce lierpar M. le Comte de Saint-Fl orentin ,
,,& M. le Chancelier les a envoyés à M. le
n
Premier Prélid~nt pour les faire ext!cuter ,
), ainG qu'il ef! du devoir de fa Charge & de
"la place qu'i l occnpe: Je ne d~ut~ pa~ que
"M. le Premier p,élIdent ne talle tout ce
"qui d épendra de lui, pour ~ous porter à
"obtr mpérer aux ordres du Roi; & connnoirrant d'ailleurs par moi-même vOtre IÏ"d~lité & votre [oul11iffi on envers votre
u Maitre & le mien, je fui s perfuadé que
vous n'aurez,qJas beloin d'être incités à
» l ' ob~iflànce que vous de \1ez aux o rdres du
» Roi, que vous VOliS porterez de vone pro:
:1.)
�( 16)
"pre moùvernertt à révoquer vo:re Arrêté.
lU &
que VO".l S ne voudrez pas me menre'
:l) dans la dure n~ cdTi[~ , ou dd ne p~.lUvuir
» ex écuter vÇ>tre Jugement que contraint
» & forcé, fi vous venie~ à confirmer votre
., Arrêt': , ou de me rendre d.!fobélnànt aLlX
" ordres du Roi, dont l'intention cil que je
"relle à ma place, & que j 'y r~m phfle le,
" devoi rs de ma Charge.
" Je demande que tout ce que je viens de
» dire J & qui e ll: contenu en ce papier,
" que je vais remettre fur le bureau avec
» les L ettres patente , de 1630, foit tranC" crit mot à mot dans le regillre de la Com») pagnie; & je vous prie, Meffieurs , &
» en tant que de beroin ferait , je vous rel > quiers de délibérer {ur mon dire, & après
l> votre dèlibération faite, de vouloir bien
» me taire ra? peller pour m'en notifier le
» réfu lt at ".
M. le Premier Prélident a dit, qu'il avait
fait prier MelTieurs les ConCei llers de Coriolis & de Thorame de fe rendre chez lui;
qu'ils y éroient ven us, & qU'il avait cru
devoir leur déclarer de nouveau les diCpofitions de la Compagnie à entendre lenrs
rai Cons & exceptions {ur l'Arrêté du 19 Juin
dernier, qui d éclare les Congré ganilles act ue ls fréquentan. la Congrégation, {uCpeas
dans ralf.ire des Coi-diCans J éCuites; que ces
M e lTieus lui avaient répondu qu'ils s'en rapportoient à leur dire qu 'il s avaient laiiTé flIr
le bureau, qu'ils n'avaient rien de plus à
ajouter, & que la Com?agnie Y Ilat ueroit
com me elle jugera it convenable . M. le Premier Préfidenr a obCervé qu 'ill .s a voit prévenus qu'il rendrait compte à l'AiTenlblée
(1 7)
<les Chambres, indiquée à ce jour, de 1<1
. démarche qu'il avait faite à leur églfd, ~
-<le ce qu'ils lui avaient répondu, maIS qu Il
conviendrait qu'ils s'y préCentaiTent euxmêmes pour Y expoCer les moyens d~ ré~o
cation qu'ils peuvent aVQlr contre 1 An eté
du '9Juin,
. '
M. le Premier Préfident a priS les ?P'InIons, & M. le Préfident de COrlohs d ECpinoufe,& MelTieurs les Con[eillers de Beauval pere & fils font form.
Il a été arrêté que le dire lai fTé fur le Bureau par M, le ConCeiller de COriolis, auq uel M,le Confeiller de Thorame a adhéré,
fera communiqué aux Gens du ROI, enCcmble l'e xtrait des Lettres pate nres de d>j o ,
adrenees au Parlement de T oulouCe , l'aJOe,.Ilement remis par M. de Conohs, & q~ Il
leur Cera donné communication de l' Arre~é
du '9 J,lin ' . & ,du R,égillre du z du pref ent mois. Srgne , DES GALOIS DE LA
TOUR.
Les Gens du R oi mandés [ont entrés dans
la Chambre, & M. le Premier Préfident
leur a donné connoiiTance de l'An:êté (1deffus, en exécution duquel le Greffier leur
a remis le di re, l'ExtraIt des L~ttres Patentes, & les RégHlres des 19 JUIn & '. dll
pré Cent mois: ils ont demandé à fe retirer
au Parquet pour en conférer, & fe mettre
en état de cl onner leurs Conclufions dans
la prérente AiT<;mblée des Chambres, &
font forcis. Slglle , DES GALOIS DE LA
TOUl\.
L es Gens du Roi rentrés" & Me Le
Blanc de Callillo", Avocat G ené ral dudlc
Seigneur Roi, portant la parole ont dit ;
�(IS)
MESSIEURS,
La leaure du Regifl re dont la Cour vieM
'd'ordonner que com munication nous fût
faite, a été pour nous un fujet d 'étonne_
ment & de douleur : nous croyons devoir,
quant à préfent, contenir les mOl1vemens
de notre zèle, fnr ce qui a donné lieu au:.
D é libérations conlignées dans ce R egiflre,
nous arrêtons nos vûes an diFe que M. de
Corio li. lalflà dan~ la féance d'avant- hier
fU I le Bureau, avec l'adhé fion de M , da
Thoralne , pour conflater leur oppolition à
l'Arrêté dn '9 Juin dernier, qui décl are
fn fpeas dans l'affai re des foi-dirans J éruites,
les membres de la Cour qui font aanell ement du nomb, e des Congréganifles , &
fréqnentans la Congrégation dite de Meffie ll rs, Nous fnp primons jufC}u'aux réflexions
qui nailTent des maximes, de la forme &
du f1yle de ce dire: attentifs à nous renferm er dans le plan qui nous efl tracé par
fa Cour, nous attendons le moment qu 'elle
choili ra pour ré~ " blir & venger fa difcipline, cant de fois outragée dans le couri
de cerre affail'e
Nons propoferons fur le fonds cie l'oppolition feulem ent 1 quelques obfervations,
non pour in(huire la Religion de la COlif
f ur un point évident, & deja j ugé en connoHfance de caure; mais pour mettre ces
deux Mag iflrats à portée de fortir de leur
e rreur, lorfque venant reprendre feur place,
ils prendront communication de notre Réquifl toire,
L'Arrêté efi attaqu é par M. de C oriolis
"1 •
(19)
,
c~mme nul &
' ' Il ' nul rO, parce qu 1 na
lOt
e ~ arce que les formes
point été appell e 'é' '!atiOns n'ont point été
pre rentes pour es r cu
1
gardées.
,
' t la réponre s'offre
Sur le prem1er pOlO.' ' , par l'Ard 'elle-même. La rufplc\O,néJ1d~~~arée & re• é de la Cour, a volt ct
J ' ,
let
M d Thorame le ] 4 am,
connue par
. e
qui parnelle éroit comjune ~. t?~~ ~~~gréganifle ;
a
~ent avec lbu;, ~ qd I~~é,end,e qU'I I ramit
li ferolt a tur e e " (j
ui efl interl es ente ndre lOU S ; la de Cl ) O~ q n'affeéte
du même mOls,
ven ue 1e '9
, ]"
elle ne d énomme
perfonne
part lru le~éclare 1 oint de
aucun Officle'/1i' e,lIe\
e Juge F-applicadroit, & lat e a c 1aqu
tian perfonneldle"
M de Coriolis con.Su r le fecon pOlnt, .'
fée pat
fond la récurat ion contentlel1re pr~fé ~ tOUS
les Parties , avec le de~Olr &,Ppar les OtJuges pa, ladL~!ab"ti,~;i~ 1~r'fJ,""IS reeonlloif
donnances, e
'JI'
l
r em en eLX des caufes de nw attO~'.
de
L es Ju ges particuliers s'abll~~nr:,~\éu,
leur propre mouvement; ceux q ~ t leurs
:n
1
f is en
•
f~rpb 1~n?~;~)':r:;,'~ kr,~Ïg~o~~ Cet~e
rl1 rage de a
cruIPeu(f~o~ efl confacrée par
eCx P .
& c'efl le cas le plus ordmall'e ; ,:,als
"
Maglllrat n ap un 1 i donne l'exil peut arnve r aua,
perçblve pomt le motl qUI U 1 lui l'apr
& que fa Compagnie e
C IUllon ,
OUI ' .
'li!
pe1e~ devoir de veiller à nntégrit des tur~
1:
'eu vent être nul s par la ute
.
fe:~I' J~~: furpea, l'intérê t folid~r~a;~~
anime chaque membre de la Cour
�(21 )
(10)
"
t'enir l'orclre & la pureté dans le Sanél:U[ire '
exigent cette difcipline; elle a toujours été
obfervée dans cette Compagnie, elle efi un
monument pré cieux de fan amour & de fon
attention pour la J uClice.
li ell vrai que les Tribunaux fOnt plus
fouvent occupés à reJetter des délicataflCi
exceJlives qu'à réveiller de jufles fcrupules;
maIS fi dans l'examen d'un procès On décou.
vre des pi~ces qui manifdlent une caulè
l égale de fufpicion ignorée des Parties , il
demeure confiant dans les manximes de la
C,our, qu 'e lle ne fçauroit permett re au Juge
d en remplir la fo nébon; la Compagnie
e xe rce pOUr (OUS fes membres, mais avec
la plus gran d~ réfen'e , ce devoir de jul.
tlce qUI prefcrit au Juge fu!peél: de ,'abf·
temr.
N ous n'avons rappellé cette regle qtJe
parce qu'elle paroit entiérement méconnue
4Jans le dire de M. de Coriolis; le fait nOus
di lpenfoit de la réclamer.
Les membres de la Congrégation de cette
V ~lIe étOlent inconnus; jls le font encore
aUJourd'hui, puifque le Catalogue n'a point
paru. La Cour déhbe,e le '4 Juin [ur une
requête de M. le Procureur Général, con.
cernant des opérations rélatives à l'in ,'eutaire cles Effets & papiers appartenans à la
Société ~ aux Congrégations; M, de Tho·
r ame pré lent à la déli bération fe reconno it
fufpe ét, & fort: Mefiieurs les Commiflàires
députés ra Ir cet Inventaire, ren dent
pte le '9 de leur Procès· verbal , & (0:111.tent que M, de Thorame ell Préfet de la
Congréga~ion ; qlle Meniems de Mon, pere
& de Conohi l'ont été, &: qu'ils font du
rom:
l10mbre des Confeil\iers aéJ;ue1s de la m~Jlle
Cong"':gation . Cel\ aioli que la Compagnie s'el! trOUvee engagée à prononcer j il
fallait examiner fi M. de Thorame ne s'étoit point exclu lé gére ment. La difcipliae
embraITe le double objet de re ten ir les J ugcs trop fcru puleux, & d'avertir ceux qui
te font iliuDon ,
M. le P r':lident d'Fntrecafleaux dit qu'il
avait été Congréganiile , & que dep uis pln{ieurs années i\ n'a rrd'toit point aux exercices; il propofa r... rel igion; il fut déclaré ~
d'une voix unanime, qu'il de voit juger.
Ainfl la Cour décida deux points, .& fut
forcée à les décider; le premier, qU' UTl
Congrc'ganifle fréquentant aél:uellement 1"
Congrégation, d\ fufpeél:, le fecond, que
cette rulpidon ne doit pas être étendue aux
anciens Congréganil1es qui ne fréqu<:ntent
plus les exercices.
M, de Coriolis n'a donc pas à re plaindre de la forme: il peut, à la vérité, proparer fes rairons, contre l'erreur qui pour-roit s'être gliITée dans la déciDon, & fOIl
oppofition a rendu nécenà ire l'interventioll
du minil1ere public: il ne l'é tai t point dans
J'o rig ine; l'urage I)'e fl pas que no us foYons
entendus fur pareilles queil:ions • 10rfqu'e1.tes n'.\ilfent & le term:nent fans conteJl:atioil
dans le fein de la Compagnie.
Avant que de dileuter le mérite de l'op"
pof'ition, nou'> devons ex aminer les circonf...
tances dans lefquelles on la forme.
M, de Coriolis, membre & ancien Préfet de la Congrérratioo , fe plaint de fe
trouver enveloppé dans une exclu fion gé'p",ale, Pouvons ·nons dlnimuler qu'i l eil év",
�(22)
llemment fufpett par un autre titre? c.n
celui de pere d'un J éfu ite , fon fi ls ainé ,
qui a fai t des vœ ux funples , & qui D'ea
pas parvenu à l'âge de trcnte-tro is ans , fix<
pour l'exclufion des fu cceflions, L'appel
comme d'abus tient l'état de ce fi ls en fufpens : un pere ne pronon ce pas fur l'abu,
de l'é miffion d'un vœ u qui avoit mis fon
fil s hors de fa puiITance, hors de fa famille,
Nous revelerions ce mo yeu dans la fOlme
prefcrite s'il é.coit néceOàire, mais l' Arrêté
fu flir.
M, de T horame donne un exemple inoui
d ans cette Compagnie; il rort de l'aOèmblée
des Chambres en fe déclarant fufp ett : la
Cour ne fait que ratifie r ce que le premier
mouvement d 'équité naturelle avoi t ditté à
ce Magiltrat; tI e xécute , ainti que M, de
Coriolis, l'A rrêté, en s'a blten,nt des affom bi<!es d es Chambres qu'on a tenues depnis fu r cette affaire les 2. 8 & 30 du même
mois de Ju in Ne recherchnns pas les caufes d'une variation d'autant plus Curprenante
de la part de ces deux MaglC!ratS ,que M, de
M ons pere, qui Ce trOuve c('mpris comme
e ux dans l'exclufio n gén~rale portée par
LA rrété , continue à leur donner l'exemple
<1'/ défé rer, Celt ici un ph ~nomene de la
n ature de ceux que ce tte malhe ureufe aff,ire
a cà" éclorre ,
M . de Coriolis fonde le moyen d'injuO ice
fu r l'art icle 1 0 du titre des réellfat ions des
J uges de l'Ordonna nce de 16 ; 7; il réclame
·Ia partie de cet article, qui ne déclare réc ufable le Juge Pt o/frlcuro u Sy ndIC de qllelque Ordre, qu'amant qu'il efl nommé dan lfS
qltolilf" de la couft , & ne voit pas fa con-
(23)
'1damnation écrite dans le m~ me artlc e , qUI
excl ut gétéralement du d,roit de juger tou,t
membre d'un Corps) Coltege ou Communa ~'te.
Les Con~régations doi vent êt re nécelTatrement rangées fous quelqu'une de ces dénominations , dans lefquelles la prévoy an ce de
la Loi a voulu tout renfermer : les C ongrégations ont un Temple, des affemblées publiques, un Régime, des Offi cI~rs ; Il elt
prouvé qu'elles s'obligent & 'lu elles empruntent : ell es 0nt donc t o~s les caraétê r:s
d 'un Corps ou Collége tacitement tolére;
elles font des anne xes d'un Corps , mal heureufement trop répandu dan. le mond e chrétien , la Socié·té des loi-difans J éfUi tes.
Ofernit-on dire qu'étant dénuées du fceau
elTentiel de l'aut.orifation de i' Evêque , & de
celle que la PuiOànce féculiere donne par
q uelque titre confiitutif de leur eXlltence •
ou approbat if de leur poffe ffion, elles ne
peuvent être réputées Cetps ou Coll éges ?
L'objettion p ro uveroit feulement qu'elles
f ont Coll éges il.\i cites; mai. il . n'en elt que
plus vrai que jufqu'à ce que la dllTolutIon cl,:
ces Corps foit p]"Qnoncée, les membres qUI
les comporent doivent s'exc1urre de Juger
d ans leurs caufes. L e membre d 'un Corps
illicite attroit.il plus de privilége, feroit-il
moins fuCpetl: que le membre d'un Corps
licite!
L 'exemple qU'OA cite des Confr,iries des
P énitens ef! fan s appli cation : le d egr~ d-affeétioQ préfl1mée , décide ce genre de fuCpicion .
V os Regiltres prouvent (1) que dans les
CI) R ,gijlres du Par/'mmt d·Ai". Du ri I uin
.16 i3 de relevée, dans la Grand' Chambre.
�(>4)
tems uù la dévotion aux Confra iries des Pénitens étoit plus uiitée qu'aujourd 'hui, on
admettoit ou ]'on rejet toit la récufation , fe.
Ion que le Juge fréquentoit ou ne fréquentait
pas la Confrairie : l'abandon où femb lent
être tombées ces Confrairies, a fait ceffer
cette forte de fufpicion, Que l'on compare
J'indifférence d'un Juge pour le titre flérile
de Pénitent, avec le zéle qui attache les
membres des Congrégations t enues par les
J éfuites , aux Congrégations même, & plus
enCOre à l'Ordre duque l elles dépendent,
ne feroit il pas contre toute règle qu'un J uge
Congréganifle, qui ne pourro it dé libérer
fu r l'aél:ion d'un particulier introduite contre
fa Congrégation, pllt opiner lur l'aél:ion du
Vengeur public, qui attaque l'exiflence &
d es Congrégations & de la Société,
M . de Coriolis les alli mile aux aut res Con.
grégations, il réclame le Réglemen t COn.
tenu dans des Lettres Patentes de , 6)0 ,
enregiOrées au Parlement de Touloufe.
Tous ces ra ifonnemens manquent par le
En voyant la Requête de récufation préfentée au nom .de la Confrairie des Péniren s de
la Chapelle dite des Carmes de cette Ville
d'Aix, contre M. le Premier Prélident, au pro..
cès qu'ils ont contre IE'conome de ladite Eali_
fe des Carmes, attendu le procès que les Plni.
tens Ont contre ledit M. le Premier Prélident.
MM. Gautier;. de Forefla, Leyder & Erp"
gnet ont du ~u t1s étalent de ladite Campa.
gnle , maIs qu ,1 y J. longues années qu'ils n'y
om été : & étant forcis,
Mi:i en délibération, a été arrêté qu'ils te':
\'iendront.
1
droil
(>5)
~roit & par le fait: on exalte les avantage~
de ces Congrégations, & leur deflinôtion à
des exercices de pi~té ; nous en a VQns prouvé lc:s illconvéniens re lativement à un intérêt
d'ordre public, qu i doit toujours prévaloir
à ulle perfeél:ion de limple confeil , & quelquefois id.:.le. L e dange r rée l de ces Congrégations étoit Mja reconnu & préjugé par
l'Arrêt provifoire du 5 Juin, lorfque les
Congréganiflesontété déclarés fufpeéb dans
la caufe.
On fuppofe que les Congrégations ne Coot
point attaquées en elles-m Imes, que leu r derlTlIaion n'eft amwt!e qu'à la [tÛte) & comme
ulle dépendallce nécefJa;re de celle d" M.aifons
des Jéfui tes : nouve lle erreur: les Congrégations font dénoncées par des Conclullo ns
direél:es; elles font combattues par des rai .
fons propres & diflinél:es ; elles deVl'oient
être détruites, dans le cas même où le régime de la Société pourroit fublifler; elles
different ·de tout es les autres Congrégations
par l 'indépendance de l'autorité épifcopale
dans leur établinèment, & par celle qu'elles
affeél:ent dans leurs exercices; elles font illégitimes , & condamnées par le droit public
du Royaume, qui ré prouve toutes Confrairies, d'où réru /teroit J' union, ou J'afJociatioll
de perfolJn cs de d !J'hem lieu.\· & P rJvinces .
Nées fous l'empire excluiif & abfu lu d'un
Général étranger, dérivées de la Congrégation du Colléee Ro mlin, elles portent dans
leur être, & dans leur fuLordination à la.
Congrégation matrice, un principe de ré ..
probation (t),
e l) Elles lui (ont unies comme des membres à leur chef, & avec une entiere fubordio
Il
�( 26-)
Cell d'une mai n ultramontaine, en qui
réfi(Îe tout..k pouvoir, pr:1Jèr quem l'fi om,lis
po"]la" que ces Congrégations tiennent
leqr exillellce, leurs loi x , qu'eU.::s reçoivent l eurs Oireaeurs lIarticuliers (r); c'cft
au Génér~l des JéCuit~s que des,François,
à qui on infpire le dertr de former u'le Congrégation, doivent reçourir par.des J,etrres
que ies Ordonnances des G én.éraux exigent
comme un rréalable nécellilire, comme un
premier hommage qui dévoue d 'avance à c.e
Géné ra l le CNpS & les membres: t oute.s les
Congrégations de la Provin ce, ç~lIes de
cette Ville en wr~\culier .. ,o nt été ,créées
dans cet~e forme ~.?) , Le vice de leur créanation. E t:.fque Congregalionu hui~ .R omanœ,
Mt primùriœ J lamquam memb;a caplll aggrcgdre
liceae . ... ei annextl!. &- fubordm4/1Z fUTJt . (Voyez
ci-après Pie ce premie:re.) Les loix de cette
Congrégation métropolitaine leur (ont com..munes. Legu a Roma1llJ Congregatione tJ2iffa.s,
( Voyez Pie ce IV. )
(.1) . ~uivant les,llulles, robéilTanée eft d~e
au Général & au..x Dircé}eurs particuliers qu'il
nomme; mais -,eux-ci déclarent qu'ils ne font
que .l'inflrumen t du . Ginira/.. ( V 9yez Pi~ces lU
&vq
.
( 2} 'La P.tente de Mutio 'VittelieCchi , qui
érige la.Congrégation d'Aix, dite de Meffieurs ,
a (té fupprimée; mais elle eil énoncée dans
un e l-linoire abrégée .de .cette :Congrégation,
qu'on a trouvé dans (es Regiilres. { Voyez.
Pieee UI.) On • le. Lett~s Pate ntes du Général Oliva pou r l'éreétion d'une autre Congrégation de 1. même Ville. (Voyez Picce
prcmi:re, & l'extrait d'une Patente d'Aqua•.
(.'1 )
t j" n exclut toute préComption de tolérance
de la PuitTance Cécul iere; & }' Arrêt de t 62 J,
qui donne l'entrée aux foi-di fan. J éfiütes
dans cette Ville capitale pour la tenue dl!
Collége, marqua le vœu de la Cour pour
la prohibition abfolue de toute Congrégation.
Concluons que fi, comme on eft forcé de
l'avouer, la diffolmiol1 de la Société entraine
celle des Congrégations , c'étoit pour ces
deux Magiilrats un nouveau motif de reconn.itre que ne .pouvant décide r do COrt des
Congrégations, ils ne pou voient décider de
celui de la Société, quand même aucune
demande ri'auroit été furmée contre les
Congré gation •.
Revenons au vrai & au rtmple; la fufpicion eft évident\! raI' la nature même dei
Congrégations , fait qu'on les conrtder. dans
leur indépendance des P'lÏffaoces légitimes,
fai t qu' on les conlidere dans leur foumillioll
a'li Chef de la Société, & dans leur relatio"
aux vûes a mbitieufes de fon régime,
Les Conflirut ions olrrent à tOus les yeux
ces Congrégations comme autan t d'annexes
de la Société; elles leur interdiCe", la faculté
yiva pourla Congrégation de T oulouCe. (Voy.
Pie ce V). Ces titres dévoilent l'étendue du
pouvoir du Genéral fur les Co n ~régatio n s &
l'uniformité de méthode pour leur éreédonc"efi la nue exécution des Bulles & des Ordon~
nances des Généra.ux , dont on ne rapporte
point ici les textes , parce qu'ils font connus:
la foufiraaion des Pie ces dem andées par l'anto:ité de la Ju.ni~e, ma rq~e l'influence de l'ef..
pOt de la SOCIete {ur ces Congrégations.
fi ij
�( ~8)
<1e PQ!1'écler. de,s iln 11leubles , par ce matit',
que, la SOC I~t.< Protdle 11'en pol1ede aucul1.
~ décident qu elles ne doi vent point former
Ull corps fiable;, que ces Corps n'ont qu 'une
ex!llence précaire & amovible au gré du
Gcné ral. La Société s'attribue le droit de
les dil1oudre, & de fuccéder il leur mobi.
lier.(l)
. Mais, ce qui fixe notre principale atten.
t\On, c dl leur liaifon au plan de l'Inflitut
~l1anifdlée dès les premiers tems de la Sa:
<Olété, comme. l'hiaÇlire le montre; c'ea en·
hll la conformité , & I ~ ra~port effentiel du
r4gune d~ ces Congrt!ganolls , avec celui
de la Sociét~
même.
P eut-on méconnoître clans l'étab liffement
èe toutes ~e s Con,$régatiof&s) répandues en
l'utant de Iteux 9-u Il y a de J Uuites, divi·
fées en autant d ordres & de c1affes qu'il y
en a parmi les citoyens , form~es entin de
l'erfonnes de tOut fexe & de to ut â.ge ; (2)
( ,) T ome
& 280,
J.
Compend, Privil, §. la. P,279
I bid, §. 6 , pag, 334, Tome 1-, Ordin.. Ce/"',
n, 3 , page 28"
Cette variété de Con gré~atio ns dans la
meme V1l1e, & fous la di reébo n du même
Corps, introduit dans les aflernblées des Fidè.
!es une cliHinEl:ion contraire à l'~rprit du Chfll:
ti ani(~;. Il en rurprenant que les Papcs rayent
!lutonfee pour rendre plus univerfdle la direc~
ti on qu1ils ont connée à la Société : Ullum .. ".
",~I p!u'(d, Sodaliti.4 ilt Jingrdis lùcÎs ~ VI 1 Eccle~
fùs , pro perfonarum ficq""/CtjJ, SE; U QUALITATE . . Bulle Sup,ma , tonL ., p. 9! ' Leurs
!QIlS n""cnt {eloll la même proportion, f'~
S,)
( '9)
llèut-on, dirons-nous , mecol'lnoître. clans
l eur établiffement ce fyll:ême orgueilleux
d e l' Inaitut, de multiplier les (uJets d;'
néral de dominer fur le monde chretien. ;
Ge-
de prétendre communiquer aux
h~tmnes la
perfeéhon par l'exercice des fon8:lOl1s ~ar
t araies . d'envahir tout mlmaere dans 1 Elllife; de l'"ercer par un droit propre en
torce de !'Infl:itut, ex Inf/mm , (,) avec
varia Sodalillm condjûoiu. Bulle Glorioftt) tom.
1 , page 240.
'
,
L'objet réel ell: de r épare: les ~lvers éta~s
pour les mieux arruiewr <}la SOCléte, pour. p~
nét rer t'erprit propre à chaque état, &. ddhtbuer à propoS les principes de cette morale
tOllt~ politique) qui varie non. feulement felon
It!s tems & le s lie ux, mais encore fel on la
qualité des perfonnes. C'e!\: ce que l'lI:fiitut
,développe fans détour en parlant du chOIX des
Miflionnaires : Et quadrabunl P ERSONIS &{cbus propt:r tjll.J,s mirmnwr. Conre. tom. 1 ,
'p age 4 1 9, Declar. lett r. F. Et c'e!\: ce que les
Auteurs de rlma gc du premier ftécle avouen t
en parlant de cene diftribu tio n des Congrégations cn différens ordres: Nullum Sodalitntis
prœtcrm~Uitm gemu
quod (X proximi u/u ~Uè
poffit ~ Lalinas j Flandrieas, Gallica.s , H ifPa"icas excit.1vimus ~ (,. pro œta/wn ~ ordinumq'lc
diferentitî divufas. Imago primifœc. p. 773 ··''''
J
Et voici le motif qu'ils en donnent ailleurs:
Nll1nquid alia [ma: plrbi,) alia Patriciis 6> Scna,loribus propommtur . . . ' Ubi res fort, amant No ..
biles &> viri primlZrli non mifcui curn opijic i411J e,
l'lebtiis. Idem, p. 36 1.
(1) Socictatis ad /Zoc potiffimltm inflitultl ut ...•
.~ d Jidei propag,rtioncm Fer plJblictls prœ.dicaûones~
f
B iij
,
�( 30
)
indépenàance des Pa fleurs àu premier Or.
dre, & à l '~x clufion- de ceux du fecond ~,
" lIubi p ei miniJle.,ium ... . de Cltrifli fidelium in
~Qn~~UionJbus audicndis , fpiritualcm confolatio .
nem prœcipui if",nant .. .. SP EClALl VOTa
(ldflringi, Ît.; l1C quidquid . " . Romani P ontiftcu . . . ';uffirint a~profi{fu1/l tVlimarum, &- fieUi
pr0l!ag.lll~nem pCT:InCns . . .. illico, qllantùm ln
noblS fiun t , ex equl tentamuT ,jive mifirinl nos ....
"d quofeu",qu< . ... I nfiddes . .. , ,feu nd quo/vis
Fidelt.r. Bull~ RegJmini, ~o m. l, pag. 6 & 7.
TOla ( Socltlas) ad maJoum D ei slorid1ll, oc
UNIVERSALE BONUM inJlilurol 'JI. Conllit,
tom . 1 ) pag. 371 , n. 9. Qui unicus fCop us nabis
<fi· Conflit. tom. l , pag. 40 l , n. 8. Qua: ob:
J(!rv~n~J f unt; ... e~ga proximos (qui fin is noflri
Inflllull Vdldt proprms eft) dum dividun/uT ptt
,Chrifli vintaTn, Con~. tom. l , p. 41 5 , n. 1.
. P oteJlas ahfoivendl &" a/que hœc omnia SD.
cmarrm noJlrnm EX INSTITUTO SUO fouTe> CUI Convenu hoc munus doélrinœ chriflianœ 1
t ~m. ?, p. 323, n. 5. Pcr propria Inftitwi miniJlend, tom. 1, Congr. 5, Dccr. 47, p. )5),
p'er noJlroJ ~a Inl flarÎ convenir qua:. NOSTR.JI!.
T-OCAT/ONIS ad D ei glorinm /unt m<1gis proprltz, tom . l, pag. 412, n. 4.
L'en (eignem~~ t univ er(el, le pouvoir de prêcher & de con effer ne fu rent jamais pOUf la
Sociéré un privilége : c'ell: fa deflination, c'efi
le but de fa creation, c'elll'eD" " ce & I-expreffion m,ême de I~ fo rmul ~ des vœux pac le (qt;e ls
elle s engage a remplir toutes ces fonél:ions
f~us les ordres, à la volonté, & pour le {ervice du Pape: E omm vitam perpetua D. N. J. C.
alque [ua {, : . . . . Romanorum Ponrificum SER VITIO dtdrcavuanl, Bull, E xpojCit debitum ',
( 11 )
' 1,-
r r.
velle Eglife clans Y r. ~ l "
,re' cr éer une nOU " t. d'éloi ner I ~ yeumême, & hors de 1 Et; 'Il . 19 tidelès à.
' 1 du Palleur, & de .ou raue es
- '
p e à qui l'ordre effentiel de la Heh qlo n
ceux
. à
què DIe u meme
les avait foumls ,
ceux
, ft qu'à
ordonne d'écouter, parce . que- ce· n e
eux qu'il ordonne d'inftrUlre ?
.
1
Dans les Congrégations des J éfu~es{ es
Evê ues font privés non-feulement ~ . rOlt
d' q robation attaché au caraétere e plfco. jl'p· ls le font mê me du droit d' infpealon
~ d~ viGte. Un Réglement de C\emenc
V III a vainement rappellé cette obhgatlon
pour les Congrégations tenues par les Ord;. ~.s
ré guliers: les Jéfuites s'en déclarent I llenfés; ils réclame nt fur cet ob)'" de~ l'nvileges; ils font plu., l~ S ofent en ]omr pu;
b liquement, ( 1) L eurs Ir vres correfpon den ~
tom.
l,
page'!, C"ell du Pape feul & du Ge-
n ~ral fon re:ptéfentant, qu'éman,ent la m~ffion.1
délégation immediate., lx la regle d.. 1..;fe.-
gnement fur'le p ouVOIr du ~ape, ,la Soc iete eft
toute confacrée par etat a la de~enfe de fon
auto rité; Romani Pontificu pouflatl t/UndtZ ~x.
INS T/TUTO fe toram imp wdit. Bull, Rauont
CO"~rUil, tom. l , p. 11 9) §. 1:
.) T om.!. Comp/nd. Privil. §. p. 6·334;
où 'on cite les Bulles qui 'Contienn ent la déro-
gation au Reglement de Clement V Ill , en favenr de s Con gr~gation s dirigées par la Sociéf~.
Et tome 2. Ordin . Gaur. n. 3, pag. lJ~5 ' ut
fine, où l'on voit qu'Aquaviva ,regardoit comme un point capital de fou~ralre ces Congrégations à l'infpeaion des E... eques.
Non-feulement l'Evêque ne v;{ite P?int ce~
Congrégation s , il ne peut 11lê meBfç.~\Volr cc qUI
IV
�( 32 )
à ce fyMme, en ré pandant la fauilè doél:ri.
ne, qu, difpenfe les lid e les de toute obli.
gation d'allifler à l'Othee paroiilial, (1) 8(
s'y palTc; allcun externe ne peut fe gl iffer dans
l'.flemblée fans la permiilion du P ere. (Voy.
Piéce VI. ) El tous doi vent garda. étroitement il
fter!!! ~ quand /a chofe le requiert .. .•. [oit au~
étrangers, [oit aux Confreres qui n'ont pas a1lifU
li f a'![emb/ù . L e P ere &> le P r.!fot Il e manqueront
pas d 'enj oin dre des peines convenables a ceux qui
le violeront.
el) Nec ad id udproprias Parochia!es Ecc!efias
I/ccedac Uncantur. Bulle L ice! dehitum, tom. l ,
pag. 16. Audù:nus Miffas in Iloflris EcclefiiJ ...•
in dicbus Dominlcis •..•. fat ùfaciunl prœceplo
E cclifiœ , nec ulltlm pœ/lolfn aut cu/parn incurrwll ,
t om. I. Compe/ld. Privil. il/ vo , Miffa §. 2, paa,
J 20 . Les C ongrégations ont le libre choix,
Jour de la {emaine, pour leurs a/Te mblées. Bulle
Prœclaru, tom. 1, p . 236 ~ col. l , Bulle Gioriolte ~ tem. l , p. 247, col. 2. La Dofuine d~
B~fembaum, Lacroix, & celle des autres Jéfuites fur ce point, eil: contraire aux maximes
de l'Egli(e, au Concile de Trente & aux décla·
r:ations & cenfures faites par le Clergé de
France, & par divers Evêques de la Chrétienté.
Ces Auteurs tranchent la difficulté en déniant
a.ux Evêques)e po uvoir de ra ppeller les fidclcs
au devoir paro i!lial. A n Jit oblig.-llio tludiendi..
M ijJ:lm in Parochid. , D ominici; &> Fr:fli.s majoribus. R efP . 1. E rfi id q.uidcm dCCCllsfit , non t'lmer.
Ijl obligatio ,. &oc . • '. R efp . 2 . Epifi:0p'u non
p ott!jl ~~~furJs ~ cogae ad dllJÙ:ndolfU A {~O;Zfn in
P,lrOCtl/,3 . BUJC1!zb.zum Theol. Mo.-,zl. liv. 3, pJ rr.
l , n. 67'1., pag. 247 , Edition de l ï 56 donnée
pa r le J,,(uite Zaçharia à Raven ne.
lu
( 33~
.' .
en contetlant aux EvêqCfes le drOIt de rap~
, eller leurs ouailles à (e d eVOIr; Dlvorl,,?
~enfures n'ont pû arrête~ les progres de cet~e
erreur. ( 1)
Ils 5'3ppuy ent des privileges des Rég.ul!ers
& fur- tout de ceux des JéCuitcs,. ~ publient
u'ils ne peuvent renoncer à ces pnvllegcs f3~
~ confentement du Saint Siege,; 9ue lal. renonciation feroit nnlle; qu'elie ler~1t me me uIt
péché & un pré1udic~ à l'~.glîfe ~l ~ve~:er\e, finf
conJenJu S,dis apof/olt,,,, , Ils pnvllegn, ) renu~
liMe aul fo dere non poffint , imv fi fllecrent lrTIt~"é
e
fore (" p eccalltros , qUttt injuriatn inforrcnl OrJuif
& EGC/'fi'"
lOli .
Ibid.
,
.
,
.. C'en ainSi que les Jefuites' nous ont lOfrru~t
tl' avance du cas qu)on devroit faire d'u ne abdl~
cation de leurs privileges, quand lnême el~e
feroit fai te JU nom de la Soci/he entiere. MaiS
que fe rt de parler d'abdication? ce que. l~s Jé..
Cuites feignent d"ap,Pelier ~ u nom ,d~ pllvl1ege-,
dl: pour eux vocauon, mlffion fpectale : C lerc$ enfeigna nt par, état, P afic.urs ~niverfe! s par un.e
délégaù..n irrevocable, Ils. n ont de 1. état rehgi eux qu e le vœu de remplir cette mtfIio~ : la.
Société ne peut y renoncer fans r~noncer a (oa
I nt1:i tut à fes vœux , à elle-même, en un mot,
{an, {e cliŒJ uJre; & lorfqu'elle y ell forcée par
la Puirrance publiq'Je, le~ principes de fa mo~
raIe (ur les défaveux & les fermens, le fanatifme de l'Infiitut font -. douter de la finc~rit'é
de l'acquiefcement de (es membres: irréfortR8.
ble par e/Tence , par le (ytlême & par l'en chal.
nement de fes loix, elle a pris, pour fe re ndre
indenruE\ible, des précautions capables d'aUar~
JIler encore les Nations qui l'auront profcrite.
(1) Si chaque Congrégani!\e doit obéir dan$
4
. '
.
Bv
�( 3\
(34 )
Le d,?it attribué "au Général de changh
à fon grc les 101:< qu l' donne aux Cong,éga.
Dlfles, (,) IX de les faIre ob!en", il/viola:
m'III (L) tant qu'dies fubfiflent ; l'autorité'
plus étrange enc~re, dont il jouit, de le:
réeabltr en cas d abrogation, & de les ré·
puter rét~bils de plein droit, dans le cas
m ême ou le Samt SIC~ge les amoie abolies
fur Ir s rnftal/ces des R OIS, ( l ) font vifible·
~e nt Imités de l' Inflitue , ou plutôt ne font
'que le même genre de pouvoir que le Gé·
n é ral exerce lur les Conflitutions de fon
Ordre: Il communlque aux Congrégation!
tOutes I ndu l,gences , gra ces, priv il éges fpi.
~,euel s & meme temporels, (4) que le Saint
,tout c: qui.intére~e le bien de la Congrégation
& la dlret'hon ~e 1ame, quel
le vrai Palleur
en
du Congrégamfle? l~ Curé qu'il ne connoît
p refque plus, ou le Jéfuite à qui il promet
d'obéir?
. (1) QUŒcumqUt duuta. . con~trt (,. tj Ut'f! jam
con dui1.
T~rum
font txpmdtre,
.q~m ttra~ dûnceps pro
a.' /emp'0rum condlllone ,
ut ln D omino juJ,cavennt '. lmmutare, (orrigue &> refoTmar.:.
( V oyez Pie ce premiere,) Les Bulles s'expri.
D'lent de même.
(2) Bupe Omnipounûs , tom. l, pag. 9J~
, ( 3) Meme Bulle ibid, & Bulle Suptma, tom.
,l , pag, 94. ,
, .l~) C,!urafque focult,!tes, indU/la &> privilegia
'fp~~lll1alla (,. temp oralza diffa! Prim ariœ , aU!
il/ilS Sodalitatihu.s ... .. conc~rr4 &> conadenda ,
pt,rpetuà commun/care. (V o yez. Piece premiere. )
C eil: ce gue les Lettres Patentes d'Aquav iva
pou~ la CO~qrëg~tion ?e Toulou{e, appellen;
,J~s !nun~mtes, ImmUn/laItS. (Voye. Piece V.)
J
.
Si~ge a accordés à la Congrégation Ro·
fi1J ine.
• D'autre part , l'obéi~ance au~ ordres, & .
même aux Gmplos confells du G enéral, malldaûs & cOI/fi Iii, , ( obéilfance réprouvée par
l'Evangile , qui ne permet aux fideles d~ fe ,
foumeme qu'au.x Pafleurs é rabhs de D,e ..
même, ) elt la loi imporée à chaque, Congréganiile rur tout, ce qUi concerne l état.
le .égime & le bIen des Congrégations.
, On rep:érente cette obéillance avec. le.
caraéteres, & prerque avec les exprefhons
propres à l'obéilfance des Hruites , p arn'e ~
oblfmperdre, !nbeffè ' •. alam a/q1le promp/a.
'Uolunlatt obte' mporare nllnquam rcwJcw. ( 1)
Cette obéilfance que vous avez fi féverement condamnée par l'Arrêt du 5 Juin, ant.! rie ur à celui qu i exclud les Congrégani[- '
tes, ell-elle conciliable avec l'impartialité ,
la liberté, l'autorité du Juge qui examine
& qui ordonne? DétrUira-t on rans rcrupule
ce pouvoir qu'OI: a p,r omls de con,ferver, &
auque l on s'étOlt fOl-mê me voue? pourrat-oll,fe réfoudre à faire un objet de cenfure
& de profcriptiofi., de ce qui jurqu'alors
C eci cil. encore ti ré des Bulles, Voyez Bulle
Omllipotentis , tom . 1 , pag. 90. Le Pape, e llaC(lOrdant au Général cles JéCuites le pouvoir de
communiquer à toutes les Congrégations du
monde chétien les privileges te mporels de la
Conorégation Romaine, re confiitlle rniniflre
'
fi
de (ao puilTance
au moins indirec'le
fur le tempo ..
rel , comme il l'en par \'lnfiitut pour fonder des
Eglife, & des Colleg" contre la volonté des
Rois & des Eveq~es.
(,) Tom. \ , Bulle G!oriof.~, paJ;. 247_
II
V)
�,
.
( 36 )
( 37 )
& de ref.
peél: 1 Rompra-t,on enfin bien libre ment d..
engagemens qu'on avoit CCli prendre avecla
reli gion même?
C'efl dans le fein de ces Congrégations
qU,e la Société choifit & forme pour elle de:
fu]ets, qu'elle s'a!l'ure des ferviteu rs conra.
crés à fa défenfe: (,) le nombre des Con.
gréganifles doit ( ruivant les C o n1ÎÎtutions)
être recueilli avec foin, pom être porté fous
les yeux du Géné ral.
La fin de l'Inllitut , univerfelle par eOèn·
ce, puifqu'elle el11braOè toutes les .étions
morales poffibles , & tout genre d'hommes
olnllia hominum genera compleèlawr (2):
ll"O ' ( été un objet d'attachement
(1) Tous les Congréganilles font pris parmi
les per(o nn es dévou ées ou dévotes à la Soc iété
CllriJli fidclium ipfi Socle/mi devotorum. Bull. Om~
nip0lellris D ei .. p. 90. Bull. SuperTuz .. p. 92.
Bull. l! 0l~anum J p. 9 5. C 'efi le no m que les
C o nfl:ltlmons do nnent aux amis de la Soclété
BUlt1lol~s &
de'f/OlOS conftTl1et .. tom.
'2,
pag. 86:
n. 95. S. le ~évouement à la Société efl: exigé
('~mme qualité néceiTaire pour être inCcrit pa r~
m l les Congréganifies, l'e xpérien ce m ontre
a~ez ce qu'on exige d'eux aprè s qu'ils Cont admis.
(2) Coni1:it. tom. l, part. l, C. 3, n. l,
pag. 361. Les Lettres patentes d'Oli va m arquent la liaiCon des Congrégations avec l'I nfiitut; les Congrégation s fournilTent, {elon O liva t
de grands moyens pour communiquer aux ho m~es la perfe0ion. Cum Soeù:tas noflra omnibus
9ut! [UO InJllluto eonvmiunl ralionibus , prox i
morum falulem ae ptrfeflion~m in fpi ritu ju v.lre ae
04
promo v'" , cum D,i ope, Jlud,"" Gea la fiq
L'exiflence déHlontr~e desJ éCuites externes,
fpirituelle de l'InŒtut (tom.
l
,c.
1,
n. ~,
pag, 340 ), fin qui n'appart,iont qu',à l'Eghre
& auX Paiteurs , & que les J efult.e~ n ont pu fe
propofer fans orgueil & Cans uflirpatlo~ .. A cette
nn l'lnO:itut mêle par-tout la fin pohtlque, &
l'objet le plus réel de ron ambition, qui eO: de
s'attacher les hommes. L'Inaitut préCentc cette
fin fous le titre fcandalelLx de moyens humains,
medi.a humana , pour arriver à la fi~ rpirituel1~.
Le but de l'accroi{fement de la Soclétc , le fom
de cultiver la bienveillance des hommes, &
(ur,out des Grands, &l'art Cllprême de les traiter & de traiter avec eux, forma agtndi cum hominibus eofdcmqu! traflafldi; enfin la dex~érité
dans les affaires" d,xleriras, le don de dlrcerner & de gouverner les efprils ) font. recommandés à chaque page. O liva, rempli de cet
efprit, dit que l'exemple entraîne les hommes
par une douce impuHion, quelque p<1rt qu'on
veuille les conduire, ad hominum animos in omm m parl!nl filil vit u &> facilJ impellir.dos. ( Voyez.
Pie ce premiere.)
C 'eU par ce motif que, {elon Oliva, on a
ét:J bli les Congréga tions , & qu'on ne fÇJ uroit
trop les multiplier; il eft é vident qu 'en fuiv J.tlt
ce principe on doit attirer dans chaque C o n-
grégation le plus grand nombre poflible de (u·
Jets; la lifte doit êt re recueillie par les Supérieurs, pour juger des progrès, coLliget numfmm foci orum in SOdlllitiis, tom. 2., p. 339. Il
ya des Congrégations di{\ina~s & variées de
tout fexe, de tout âge & de t0U~ et at. Les Jéfuites ont voulu en 1116 former des C o ngrégations de Soldats; le Gouvernement n'approuva
point ce projet, pourquoi donc leur permeme
�· ( 3n
l'ufage des exerci<es fpirituel1 , (1) af!'eaés
fu r-tout aux Co ng réganifles, les Indul gen_
ces particulieres defiinées à ceux q ui pra tiq.uent ces exercices, indiquent aiTez que
ces Congrégations font du nombre de celles
dont un Concile tenu -à R ouen en 1536 ,
d'cnroller t~nt de citoyens (ous leurs étencl'ards?
L .. C ungréganifles élant obligé> d'obéir au Général avec joie & avec une volonté prompte
& empreffée , alacri a/qui promplA lIoIuntare J
il pourrait arri ver à 1:r fin, fi les tra vaux des
J-éfuites avaient un l'lein-fuccès', que tOUS les
Catholiques, ou du moins une"très-grandc"par.
tie, auraient pro mi s obéiffance au Général; il
ferait, pout ain{i, le Pane ur univerfe l : c'en
hien là l'eCprit & le plàn de l'Inflitut, (Voyez
Piece premiere.
( r) D a,ns le Oireétoire des exe rcices, on
donne des regles de conduite & un Gui de, Inf
truElior, aux perfonnes de tout état, & particulle l'ement aux GrandS', !lUX N1agifrrats; on
tes fait délibérer {ur le choix d\m éta t , fur le
projet de pre ndre ou d'abd iquer les charges &
les di.,gnités , & fur la rnaniere d'en remplir les
devolTs : les perfonnes préparées aux affaires
p'ubliques , doi ve nt, pOUT' l'ordin aire, recevoir
Je Guide, & faire les exercices dans leur mai·
fo n, & ptus uri lp.ment en co re à la (ampagne ,
pour affurer le my fiere, quia fic !acili.ùs ru C(~
Iatur, tom. 20 , Direél. in cxerc. c. 9. n. 1 1 ju{~
qu'à ,l ~. T ous ces me>yens , que la Société a pris
pour régner fu r les con{cienccs, font aujourd'hui
déférés aux Tribunaux; la Société doit - elle
avoir pour Juges ceux qu'elle s'en attachée par
tant de liens, & qu'elle a voulu maÎtri{er ju[·
q ue, dans l'exercice de leurs fonaions ?
'
(3 9'
d'
Z' d ot
diroit tI'clle< ne font .qll' eranger or 1
établi ~ans l'égli[' , & rnrrodutrc l, [allatifr.'
dans les ' [ p r i " , .
, à1
Ces renait es myfléneuf-es o rdonnees . a
campagne, ou dans l'a chambre de~ médlt <ttians rec ommandée par les Epmes des
G éné:aux pour l'uCage des externes ~ ( 1) ces
Congrégation·s intérieures, pe,rmlCes par.l es
Conllitutions toutes les fOIS qu elles lentrent
dans l'objer de l'I nmtut, Il< qu'elles Cont
diri g<es à fa même fin que les Mal C" ns &
Colléges , (,) font antan; de I~,oyens d 'af·
fervir les confci ences , cl entralO'e r dans la
fuperflit iorr , d'identifier en q,ue lque fGrte
les Congrégations & la Soclet é , de faue
naltre dans le Congréganifie u n attac~e~
ment exceflif à fon C orps, à· la Socléte , a
l'Inl\itut ,
L 'en feignement,d:une Mo.ale co rromplle
dans ce que la rehglOn a de plus Calnt , &
la fociété civile de plus in violable , des
erreurs publiées jufques dan,s le Manuel
des Congrégations des Ecolters (3) , qni
(1) Ep,tr, I Ci crAq~aviva, dt Ufl Exm iri.,um, p. 2092(2) Conail, to m, t , p, 422, D eda.', lett, G,
tom. 20 , pag. 86 , n. 10 ). Le SUpultur dt , r~
Maifon, étant comme linflrumenr du R. P . Genefal de la Compàgnie , dllqu~l dépendent/oults
Con","igaûons, doit Ilvoirconnoiffance de ceqwft
pratique en. ic~lfe qui (fi immidi4rem t~l ~us fa
charge, afin 'IU'OIl n';ntrodui[e rien qlll fort con.trai" à l'Inflitut, (Voyez Pie ce VI.)
(3) Le Manuel des Congrégations impri mé à
Lyo n en l 62 z , combat les premiers principes
pe la Religion & des I\)OCurs,
!lS
�(4 0 )
f ont comme le Séminaire de celle dite de
M aieurs, augme me nt le danger. Quello
L'A uteur non co ntent d'enfeigner à la ~aae
1°3, que la crai nte des peines de ]lenfe r tuttt
p our obtenir la remiffion des péchés dans le Sa·
crement de Pénitence, omet <l\'ee aff~Qatio~
dans l'examen de confcience tout aéle d'amour
de Dieu. Il veut que le Pénitent examine en
lui-même s'il a cu de la haine, du mépris de
Dieu, & de l'averfio n pour lui, accompagnée
d 'une certaine horreur, an odium vcl contempIl/In Dei hahucrit, aut overfiomm (lb eo cum 'Il!Odam horrort; paroles qui contiennent le germe
d u bla(phême proféré q uelque tems après par
l e Pere Sirmond , JHui tc , & in{inué de nos
jours par quelques Ecrivains du même Corps?
qu'if n'cft pas tan t commandé d'aima D ieu qUl
de nt le pas haù.
Le même Au teur enCeigne en la page 11 0 le
plus dangereux probabilitine dans la pratiqt!c
d u Sacrement de Pénitence, en di(penfant le
P énite nt de confe!fer les péchés auxquels il ju&e
probableme nt, qu'il n'a pas confenti) q uoiqu Il
n 'c n foit pas abfolument certain.
Le ferment fait (ans néceffité, Ct févérement
défendu pa r la loi divine, eft mis au rang deS
péchés véniels; pag. I SO & 167; l'u(oge de~
équivoques & des refirit1ions ment~des eil aurorifé J pag. 41 l , le pafTage efi cité dan: les Ex.traits des Arrertions , p. 307.
C 'efi: encore un péché véniel de ne pas ent eodré la Me!Te eotiere d'un feui Prêtre; orl
p eut, de de{fein prémédité & fans jufie caufe .
ex direEla inuntibn~ (,. jim: juJlâ Cl1.ufâ , entendre
deux moitiés de Mcffe, page 167: quel en{cign~ment dans un livre qui ne devroit contenir
r( 41 )
~ttrce d'~garemen s & cie pr~jugés reçù! .
cIès l'âge le plus cenclre ! quel écuell pour
que les vérites de la foi & des ma ximes pro~
pres à nourri r la pi été? ,
' '
Le même livre inrrodult la fuperfhtlon, en
flattant les Co ngrégan iftes d'une fauITe aITurance du (aiut ; il raconte des miracles fabuleux des viCtolls, des appa ritiûns, fur-tou t c,n
faveu'r de ccux des Congréganifies qui ont fait
de s libéralités aux COllorégations ; le {impIe
de{ir d'y entrer en réco~l~lenfé par les fave~~s
du Ciel: on effraye par l'exemple des chaum ens les plus féveres ceux qui refufen t de s'y
faire inCcrire , & plus encore ceux qui s'e n reti - ,
rent. Plufaeurs Congreganifies qui étoient dans
le dernier cas, ont pé ri par le feu, par le fer ,
ou pa, des !D.an~ !abitt:s. Voyez depuis la page
4 .j~Cql1'J. la page 28 : l'Auteu r, en vue d'acc réditer ces étra nges récits, fait obre rver qu' il les
a tirés des lettres annuelles de la Société , p. J.
Ce i Lettres annuelles font envoyées à R ome
des dilférem ColJéges : on forme du ré(ult.t
une Lettre circulaire pour toutes les P rovinces;
un J éfui te du ColJége R omain efi char~é de ce
foin, tome l , cano 1 l de la quatrieme Congrégation, page 712, Confiit. part. 8, chap . l ,
b ~cb.ration, le ttre M, p. 42.6.
L'obje t de ces Lettres en de répandre dans
la Société tout te qui peut fervir à l'édification.
Ibid. p. 4'4'
On trollve au T ome recond, fous le titre
Formula Scribendi, p. 1'27, un chapitr~ entier
de Lilleris IlTlTluis : il en ordonné à tous tes Supérienrs de re cueill ir ce qui arrive 'd'édifiant
dan s les Colléges; il Y a dans chaque M aiCo n
Un Jéfu ite prépofé à ç.ette fonB:ion, mamrus
�( 4')
MS maximes!" Heureùx ·ceux qui ont p~ e~
G?nferver l'efprit, & échapper à t anf de
p~éges,. Nou, ne prétendons point former
de conJeaures,.& moins enco re d'applica.
tlon ; 11 nous fuffit de dire que ces Congré.
g atlons font telles, que nul CitOyen fiMle
&,éc!a irén'Y feroit entré, s'il. en eût péné.
tre l "'pnt ; qUe tout Maglf!rat qui ,'en
trouvé <Songréganifle au molnent d'une ré.
diligeTts r.!fu.m notab;Zium invf!jliudtor : c'en
1 un des é!abliffemenl'l d'Aquaviva. 'è'et1: de ces
dé
i
recueils qu'on forme les Lettres anntle ll es qui
fèrve nt elles-n1êmes au corps d'hi:O:oirê
la
de
S ocié~té. On y fait mention de touS les n1Ï'nif·
t~res de la Scciété à l'éoard dol prochain du
r . ' qu ,ont en 1es E"
jucce~
xe"cices fp iritnels,' du
J1 ? mbr~ ~es, Pénitens, de ia Donne- .ép'..lt~~iorr
c;lè !a Socléte ~ des don.s & J.uni.?rfèS un peu con·
fidel"ables qu elle reçoit) & meme des com ~a·
diaions & des perfécmions ql'l'elle éprouve &dont le ré"!t peut éd:~~r, O~ y rapporte t~ut
c,e qUI parolt dlgne ·cl eloges, & jufqu'aux ac·
nons remarquaMes d~s Fondateurs D évots &'
.Amis, lorfqu'elles {O!lt rchuives à la'Sociéte.
Le Manuel d~s ~ongrégat ions, en citant les
Lettres annuelles, comme garants cert;lÎns de
la ~éri~é de c~s · e~emple s, fid~ffimf certiffimiqJli
-rr,erlta.,/u nun!1l &, I,ntcrpreus ',mbilt re afTez 'flle
J efpnt de fuper/lin on, ~lI e 1on fllbf!itue dans
les ~~ngrégat!ons au ,vérita ble efpïit de la piété'
chreuenne, 5 Y établit par les (oins de la Socié·
té, pOUT refTerrer les liens de la dépendance au
Géneral, feul dépoCttaire des trHors f~)iritllels
dellinés aux Congtégani{les , comme \, l'en
d?os- U. Société même. des graces & des pei:
v.Iéges accord", ' aux Jé(u"'"
(43 )
.
,
clamation· auffi éclatante, auffi unlVerfeIJe
que celle qui s'ef! formée, a dt, prdfentlr
la fufpicion, & même rompre tout hen avec
lin corps publiquement dénoncé.; que ~e
Juge , qui eft demeuré Congrégamf!e a?res
cette époque , a confirmé paI fa condu,ile
cette pre miere fufpicicfn de droit: qu en
de.1l1eUrant attach~ à une Con gl 1.:,atIOn ,
à une Société · dé férée à l'univers, & fuumis
aux D ireéteufs d'une morale noircie par les
plu, graves imputatiotlSJ il s'ef! en quelque
(orte expliqué en leur ra"eur·, Nous d,fon,
encore qu'à ne regarder taot de plaintes que
comme une accufation'incerta,ine , cette accu ra tion
de nature à ne pouvoir être jugée, appréci-ée par · les membres du Corps
auaqué : croira-t-on que la pmiTanc e. de JUge r ,qui n'ef! qu'une honorable fervltude,
ait pu dans ce concours de circonClances ,
être regardée par deux Magif!rats , comme
cn droit aliez évident pour s'obfliner à le
conferver contre le fentiment de leur Compagnie , & . comme' un drott alfe~ jaloux,
'pou r en faire la matiere d'une 'réc1amatioa
éclatante & hors d'e xemple, contre un jugement de difcipline naturellemenc r, puif(ant fur des Magi f!rats , & pr..!venu par
une abf!ention volontaire & fo\emneIle •.
Quant aux Lettres patentes de . 6\0, ell es
furent éman~es dans un k ms où l'on -ne coonoilfoit ni les \tues de rlonitut ,ni l'é troire
Mpendance des Congrég-ations à.\'égard ·de
la Société, telle que VOtiS l:avèz' connue ,
de l'Arrété d'exclufion. , par une Pancarte
qu'on a trouvée imprimée & affichée dans
la Congrégation, pour rap peller les Con gré·
ganilles aux ll;laxime, desBlllle s , & fur~tol1t
en
�(44 )
I\u devoir de l'obéiOànce au G énéra l (l).
Mais ces Lettres patentes ne fervent d'ail_
en·
(1) Suivant cette pancarte, r??éifTance
exi t/ce en termes abfol1l5, on CI/jOint (l UX Cor.~
gr/ganijlcs ; elle embraiTe, comme clans les
B ulles, l'ordre & le flfl1ple conCeil, on enjoint
une p;.,.f.fj'c docilité pour lCf ordres &> les avis du
Gù,éraL -' ou de cellx qui les GOUVERNENT
CIl fol1 nom . Le Général ne re gnc donc pas
ayec moins d'empi re fur les Congrégations que
(ur la Société , fupremo Socit:t.'ZtÎs non 1ll,'gu
quA", SodaLit.trum omnium) P {/rlhcni.1fum .Aia.
dera/o,i}) dit un Hifl oricn de la Sociét é) en parlant d' Aqu a\'iva (Hift. Soc. Je! Gemlilnia; Auel a re Fr..mcifc:o Xœycrio K ropf, dccade 8, nO,
5J7 )' Aufli ce Politique profo nd, vrai Fon.
d ateur de cette Société , devenue formidable
aux Souverains & funefie à la Religion, cru t
n e pouvoir mieux after mir l'empire polî ti<!ll~
qu' il clevait fur le monde chrJrien, qu'en don.
nant à l'ét abl j([ement des C ongregations l'J t end ue & la fo rme qu'il a encore aujourd'hl~i :
o n 'Voit par les Bulles qu'i l a obtenues, & ~ a~
les Ordonnances &. infl ruéhons qu'il a donntes,
co nbien il était occupé de cet objc::.t efTenticl·
}ement lié à (es vues ambitieu(es.
Selon la même pancarte, l'obéi{fannc Sl·.
t end à tout genre d'affa ires; ddns toutu & cllf1(U nes a.g;ziru qui CQnccrntnt la Congdgation , /e$
Souverains P 011 tifi s exigtfl l cette dépœd.;nce dM
G inér.zl, lIono/flan! toute clJOfl fi. cc coner.lif{,
Q ue lle affeéla ti on d'a ppl iquer cette dauCe g~
n érale des Bulles à la dépendance du G ém r.r1!
L'objet de cette étrange précauti on efi- d'élo~~
gner tout ce qui pourroit balancer, dans l'efprlt
d os Congr<ga ni{\es, ce prétendu devoir d'q-
é'
(4\ )
kms qu'à confirmer nOS Princi pes: e) les d Clal\!nt
qu t! les me mbres de s Con&r~gatlons
(\irig~t!s par divers Ordre~ Rchg1eux. de
I?'
'l'ouloufe , Jacobins , Jéfllltes
autl~S J
Il e pourron! à. t'avenir, fo us ce pretexte) cIre
Trchercltés IIi emphhl~s J'é rre "R:apportettYs ou
Juges li;! procès au xquels lcfdz.tr :!ffS J~(Q ...
bills , Jéfu ites & autres. flu ront tn ~e r~ t. Qm ne
VOlt que cette Mci lio n, n'au\()I~ JamaIS pu
s'appliq uer au cas tm pr(! \TU ou Ion anaque
l'eOence, le régime, la morale de l'Ordre
'qui dirige les Con grégations , qu'on peut
"encore moins l'éœnt\re aux caufes qUi ten'dent à diffoudre ces C ongr~gation s par des
rairons qui le ur font propres· Ce n'eft point
ici une lim?le exception de la re gle établie
par ces L ettres patentes, puifque la regle
e{\ limit.!e par le texte mê me aux caufes
des Religieux: les cau Ces des Congrégations
ne furent jamais , ni dans la lettre, ni dans
l'eCprit de cette loi,ell es font demeurées dans
le D roit commun, qui dl!fend aux membres
de tout Corps & Coll.!ge d'en juger les
procès ; & c'e!! , nous ofons le dire, très.fUl'abondamment que le Parlement de T oulouCe , en proc~dant à l'enregi ftrem em de
ces Lett res , prononça qu'elles Ceroient exécut ~es relonleur forme & te neur , ès caufi s
où le{dites Congy/ga/lollS n'aurOlJt imér;r.
Nous laiffons rur le Bureau un Ex trait en
forme de l'Arrêt d'enregiarement que nou&
n'avons re çu qu;hier au fa ir; nous defirerions
b~inànce, .& d'imprim er dan s leur ame ce fyCtcr~e ~anatlque ,. que· nulle autorité ~ nulle CO n ..
fid~ratlon n~ ~oJvent prévaloir il l'engagement
quon leur lait contr.acr, (Voyez Piece lI ).
�( 46)
'que cet Arrè.t eût été au pouvoir des Ma.
giflrats, qui ont produit, à l'ap pui de leur
prétenti on, un E xtrait des L ettres "!'atente,
avec une mention de l'Arrêt qui C'1PPofe an
enre,ginrement ordinaire J tandis gue la te4
ne ur même de l'Arrét décide èon.rr'eux le
point précis de la queflion ; ils auroient
trouvé le reméde à leur erreur dans le titre
mê me, qui, fans doute, a contribué à l'entreten ir.
V ous .pourriez confirmer votre Arrêté,
fans entendre de nouveau ces Magifuats ;
il s ont déduit leurs moyens, ils ont été in.
vités à les fouteoir ; mais on doit efpérer
qu'ils revier.dront au premier fentiment qu 'ils
avaient d'abord (1larqu~ , lun en Ce déclarant
fuCpett de fan propre mouvement, & tOus
les deux .e n s'abllenant des affemblées des
Chambres: ce n'efl que dons cette eCpé.
rance que nOtIS nous bornons, quant à pré.
fe at, à req ueri r que Menieurs les ConCeH·
lers de Coriolis & de Thorame feron t aver·
ris de venir prendre leurs pbces dans l'AC.
fembl ée des Chamb res , ou II leu r fera don né
communication de not re préCent Requ iG.
taire, de l' E xtrait c~i1ationné des Lettre,
pateates de l'année 16jo , & de l'Arrêt
d 'enregiflrement d'icelles au Parlement de
Tauloufe,
Et forrt forris, après avoir laiffé fll r le
Burea" ledit E x trait coll ationné , enCemble
Je dire; aut re Extrait deCd ites Leme s pa·
t entes; l'Arrêt é du '9 Juin , & le R egi ltre
du deux du préfent mois, qui leur avaient
é(~ remis.
Le8:ure faite de l'Extrait deCd ites L ettres paten tes de , 6 )0 J & Arrêt d'enregi[·
(47 )
crement.d'ieell es au yar1~ment de,Touloufe
du deux A vril , 6j' J eollat!onn~ : 5,.gnt ,
ESP.A GN qN, Eqle l'autre Ext<alt, de l dl t~S
Lettres patenles, Nllaq.onné, Signe, L EB·E .
Mis en dé libération .
Il a été arrêté de faire avertir Me llieurs
les Confeillers de Coriolis & de Thora me,
de venir prendre leurs places qans l '~{lem
blée des GhafI\bl'es f éante , où il leur fera
donné commun ieanon du ReqUlfitOlre de~
Gens du Roi, & de l'Extrait eollanonne
des Lettre.s patenles ~ Arrêt d'enreg\Ctrement d'icelles , p~ eux remis. SIgne,
' DES GALOIS DE LA TOUR,
En exéèution du·d it Arrété, M. le P remier
P rélide nt a ordonné à I Coard ,.Huinier, de fe
rendle à la mai fan de M, le Con{eiller de
C. riolis 1 pour l'avertir de venir prendre fa
place dans l'affemblée çles Chambres n~al1te ;
il a donné le mt me ordre à Rebu ffu t , Hur[·
fier, J'our M. le Confci l l~i· de Thorame.
Slg"é, DES GA L O IS DE LA TOUR .
RebuJfat; Huillier, "fl l'entré & a rapporté qu'il s'étoit préCenté à la maieon de
M. le ,Co!1i'eiller de Thorame, qu'on hû
a voit dit, qu'il n'y étoit pas; qu'il avait
été declà chez le Sieur L ordonne t fan beaupere, où on lui avoit ciit qu'il éwit parti
pour M.arreille à ~euf heures du matin.
Ifoard, Huillier , a rapPol,té qu 'il avait
t rouvé feulement le domeflique de M, le
Confeiller de,Coriolis, qui lui avoit dit que
fan Maître était forti, & qu'il ne f çauroit
où le trouver.
.
Les Ge ns du Roi mandés font entrés dan~
la Chambre, & M. le Premier Préfuden t
leur i donné connpi(fance de la réponCe des
�(49 )
fait J.ellurepar le Greffier du regitlredu qua.cre du prérent mois.
'
M. le Confeiller de Thorame , ~près en
avoir oui la leaure, ainfi que du Réquifiroire des Gens du Roi, inféré dans ledit
regi[lre, a dit qu'il avoit adheré verbalement d,ns l'aOèmblée des Chambres du deux
de ce mois , à ce qui y fut dit par M, le
Confeiller de Coriolis au fujet de l'arrêté
du dix-neuf Juin dernier; ' qu'i l y expof.
( 48)
deux Huilliers; ils ont requis le renvoT de
J'a!Temblée des Chambres à un jour précis ,
& que Mellieurs les Confeillers de Coriolis
& de Thorame fero ient avertis pour s'y
rendre,
Eux retirés,
Mis en délibératioft,
Il a été arrêté de renvoyer l'alTemblé,
'des Chambres à Mercredi prochain, &
ordonné au Greffier d 'écrire à Menieurs
les Cou(eillers de Coriolis & de Thorame,
pour les avertir de s'y rendre.
que s'il avoir reconnu en lu i la moindre
caufe de fu(picion, il n'auroit pas manqué
.
Signé, DES GALO IS DE LA TOUR,
Arrêté d" 6 DElobre ' 76 . ,
Du Mercredi fix Otl:obre mil (ept cent
foi xante-deux, les Chambres a!femblées,
où étoient préfents, &c,
•
M. le Premier Préfident a dit qu'en conféquence des ordres de la Cour, Rey,
Huiflier, s'étoit tran(porté à Mar(eille , &
avoit remis à M. le Con(eiller de Thorame
la lettre qui lui étoit écrite par le Greffier
au nom de la Compagnie, & que ce Ma,gillrat lui avoit répondu qu'il Ce rendroit à
Ai x.
Le même ordre avoit été donné à rfoard
Huiflier, pour M. le Confeiller de Coriolis ,
il fe tranCporta à fa campagne, mais il ne le
trouva point, il ne parla qu'à la Dame de
Coriolis qui lui dit qu'elle ne f,avoit point
où étoit fon mari, qu'elle lui remettroit la
lettre à fon retour,
M. le Confeiller de Thorame fe trou vant
l'réfent à l'aOèmblée des Chambres , il a été
fait
de s'exclure llli-même, comme il avoit fa ie
dans l'afO:mblée des Chambres du quatorze
Juin dernier, où il avoit été quellio n de
dé li berer to uchant les effets appartenans à
la Congrégation, & les pcrqllir.tions à faire
à ce fujet; ay ant ab lleou pOlir lors , avant
qu'auc~ne r~~ui(itioR en fùt faite, parce que
cet obJet lUI parut concerner direaemen,t
l'intérê t des COl1gréganilles: de forte que
cette abtlen.tîon p~rticuliere ne pOU VOIt en
aucu~e mamere, llil être oppofée comme lIll
acq uIefcement a l'Arrêté du '9 Juin, fait
polléne~rement, m comme contraire à ra
récla~"t1on: que (on objet avait été qu' il
c o~!\a t de c~s motIfs fur le regiltre , ainli
1:
qu Il
reqUIert, & qu'aallclle ment il n'a
plus nen à dire; & efl rorti,
M: le P,emier Prélident ayant pris les
oplmons:
I! a été a rr~té de mander les Gens du
ROI, & de leur communiquer le dire de
M. de Thorame. Sigllé, DE S GALOIS
DE LA TOUR
Les Gens du R oi' font entrés : ils ont ri~
commumcatlon du dire prononcé & rgnis
C
�(so)
par M, d-e ThQrame, ~t M, le l>lanc de
Cafhllo n 1 Avo,cat Géneral dudit Seigneur
JtOl 1 portant la pal'ole 1 ont dit:
MES SIE ~U R S,
M, le Confeiller de Thorame 1 par la dé-
~1aration qu' il vient de faire
1 ne rétraél:e
point la fufpicion qu'il avait déja reconnue
& par rapport à laquelle la Cour n'a fait qu~
,confirmer le Jugen:ent qu'" én avoit lui,m ême porté, Il d,lt avoir abflenu alors
parce que J'agiJfant de délibérer tOHcham Ir;
!ffetr appanen·ans à la C01Jg réga/Ï'ln, cet ob~
,et lui pattU (oncerner direélement t'imérét drs
Congril5"nifles , Mais pe\1t-il nléconnoitre que
,c ette fufpicion s'applique avec encore plus
de force à la quefl ion d'état 1 & à la demand,. en diffo lution de cette même Congrégatlon? que cette demande ell inféparable de
celle qUI tend à la dlffolution de la Société
non-feulement parce qu'eUe en cil une fuir~
"éceffaire 1 ain,fi qu'on l'avoue dans le pre"'1er dire 1 qUI hli ell commun avec M de
Co;iolis 1 mais encore par tous les m~rifs
'lui établiffent la dépèndance & le rapport
.ffentlel d~s Congrégations au Régimedela
SOCIété qUI les dm ge 1 & la fOllm illion fpépale & réprouvée des Conlrréganilles au
Général de cette Société? (,2ue fi M, de
;t'.b?rame a cr,u : dans le principe, pouvoir
hml~er fa [ufplclon à un obiet pa rticulier'
fan ,1C!é~ qu' il D'a point développée dans I~
temps, peut ~excurer (on in'ention, mais
ell~ ne fçauroit limiter l'effet légal de la (0(plclon & de la Mclaration qu'il en a faite &
,qUi ex~u~ ~'ell~-mêm~ toute réclama;ion
(S')
,
de'la part du Ju ge, A cette premler~l""
.~
011.,
s'unHTent celles que noUS avons dt!l.a don-
11"es (ur le fonds même de la qudho n 1 &
'dont M, de Thorame ne dOline aucune (olutian, Ils requierent qu 'il fOlt donné afre à
M d- Thorame de-fon dll~e & déclaratlon,
,&' à -eux du défaut de comparution de M.
de Coriolis; & de même fUlt,e que " fan~
s'arrêter à leur oppù6tion, l'Arreté déhbérê
,p ar la Cour le 19 Juin demler 1 fera exécuté
Ieton fa forme & teneur,
Eux retirés 1 & mis
en délibération.
La Cour, les ~Chambres a{femblées ~, a.
concedé afre à M, le COllfeilb de Thorame de fa comparution 1 dire & Melaratian, & a do naé défa ut ail Procureur Gén éral contre M, le Confeiller de Coriolis.
'Et de même (uite 1 fans s'arrêter à leur oppoGtion, ordonne que l'Arrêté du 19 JUi ll
dernier, fera exécuté fdon fa forme & teneur; & à cet effet, qu e les Officiers de 1..
Compagnie qui font aél:u. llement du nombre des Congréganifles, & fi-équentans ladite Ceogrégation , font déclarés Cufpeél:s
,daa! l'alfaire des foi-dirans J éfuite s, & ne
peuvent y opiner, Sig"', DES GAL 0 l S
DE LA TOUR.
C ij
�$
PIECES
I N D I QUÉ ES D A NS LES NO TES ,
P HEM l EI!- E PI E C E.
EXilait des, Lettre s de Jean_Paul Oliva , dé.
pof ées ail G reffe du P ar/ r mr", dr Provence.
annes-P aul us Oliva , Societatis J efu ViJ. Ocarius
Generalis , uni verlÎs & lingulis prre.
nolh as L itte ras in fpeéturis , fal lltem
~e o tes
eo q ui ell vera falus. Non (olù m rati o , fed
ufus e tlam arque ex perie nt ia femper o[lend itJ piorum hominum Soliditates, prz [e rtlm
fllb Beat ini ma! Virginis Mar i", tute lâ inlliIII
tutas , magna m habere vim ad pie.ratem au·
~en d .l l~, rum, ob peculiare ac cert Ulll ip11lls Del Marrls patro cinium, tùm ctiam ob
propri as , q Ua! in ipfis elTe folent , virtu ti,
ac rc ligion is ex ercirationes , tùm dClliqu t ob
mujttilm e,:e/l1p lum, quod quidem valdè rffi( 4."( efJe [o l t l ad hominum an imos ill O1nnrm
poncm f aejU ne fila vite r imprllrndor. H anc
ob caufa m ) w m SO,cie tas noflra omnibus) qu~
Jua [ np/mto cOJJv enzyilt , ratlonibu s, pro:cimo
r um Jalw em ae perf ;élion em in fp irit tt j f!Vare
ae pj:(Jm,Ol!ere ' . eum D ei ope, fl ude rct, Ile
hanc qwdem C!lJ I/ S cfficacia rn experta efl omit.
f~nddm pm a'1..:It . Qual'!! cum Gregorio Felic iter re gnant l Pap'" X III. per Patrem Clauw
1
. 1
( n )
( 5' )
<llll m Aquavivam pia! me moriéE' PréE'dece{forem no(hum , expontulîl efret R om~ in Collegio noilra! Societatis inllitutam jamp ridem
eiTc Sodalitatem fcholal\icorum, fub o nt d
, '
'
'us delOceps exe m·
Virg'OIs Annunciata!, CU) .
.. C lklUI11 fecuta jl1ventus , ql1re 10 ,varus 0
~i o ru m noltrorum rchoHs er~dle~atur , . e,andem formam , ~ a (d e mque p17tatiS exe [ ~ltdè
l1
tiones magno fuo bono arriplllf\et , a~ prOl
operœ pretium vidl!ri, ut, quo tam plum ?fiP\~~
0d " ma. '· s promoveretur , pontI Cla
q uotl le
0
~ cl
auétoritare non (olùm cqnfi rmaretur , e
etil m fpirioualibus beneficlls auge(erur ; placuit eidem Gregorio fehc\t~r ,regnantt P~Pa!
XII L ut erat an ima ad dn.tlnum h,,?O Ol CrR
ol11l"fi ex' parte al1lpli fic~n~um p î?mpt~~I )~O ,
in hâc quoqlle re, pro lphus Del ,glona e) Ur-
dem noitr i pr<ec\ ece lToM pofl:ulat's annuere ,
idqlle Litteris apol1o lici s quarto non~s De. . .
comb ,is anni M. D . LXX X IV. daus contellari. P rimù m igitl1 r in Collegio ipfo noll ro
Romano primariam Congregatione,I~ , e x:
fcholallicis nolhis , uvè etiàm ex ailis limu l
fi dc libus , fu b titulo Annunt iationis B. Virginis Maria! , apo {lo li c~ auél:oritate .erexit
& infti tuit ) eique vanas Indulgentlas ac
rri vileg ia ex Ecc1eure thefauris liberaliter
!mpertiit. Deind è PrxpoG ro , vel V!Cano
generaLi quamcumque pro tempore erre cootigerit potef\:atem conce nit , ut in qulburcu mgue aliis Societatis noth", Coll egiis
alii, alias ejufmodi folidi tates , ex ipfi , fcholaru m dircipulis , fiv e etiam ex aliis fimul ~
quos ad id pietati, llodi~m permov ilTet, fub
eodem ti tul o Annu ntiationis B. Ma ria! Vi \'gini' , one ullo t amen C olle giorum, vel Eccleliarum', quce ad ea pertinent, prrejudi cio ,
e rigere , earque huic Rornanœ , ut primarùe,
ttwquam membr4 eap iti aggregare lieraI ; ità
ut iifdem gratiis , induigentiii , peccatorulIl
t
üj
�CI4 )
remiffionibus, ac reHquis omnibus privilègiis fruantur, quibus ipfa primaria. QuarulU
quidem Congregationum, tàm primaria!,
quàm earum qUa! fi , annextt ~- fubordi~
idem Gre~orius Sodetali 110[4
tra! cunm ità commiflt , ut ad Prœpolitum
vel Vicarium generalem fpcttet per feip_
lUlU, vel alium quemvis è Societate ab eo
deleaum, cas viii tare , & ad rea.m earulU
lJ4tte [Wlt,
admini~rat ion em qJUtcZlmquf durera cOlldrrr,
& .g lue Jam co"dua [WH expendere; quin rrinm
dnnceps pro rtrHm ac umporum conditione,
ut in D omino judicaverint , immfltare J corri_
gere & reformaT<. Sed & pol1eà Feliciter re·
gnans Sixtus Papa V. iple quoque prœcipuo
2elo divini cultûs .ugendi, & pro luo paHorali follicitud ine totius gregis Dominici
lib i crediti , fpiritualis- falutis comparandz
lludio acccnfus , ejufdem nol1ri Pr",decetforis fupplicationibus benignè annuens, facul.
ratem , & Litteras fupradW:as Gregorii
P ontilicis, fui Pr",decefforis, ità extendit,
conceflitque , & indullit, ut limiliter Pr",·
poli tus, Ceu Vicarius gene,al is nol1r", Socie·
taris pro tempare exHlens, non folüm unam,
fed etiam plures Soliditates, five fchol.fiieQrum tantllm, fivè aliorum fidelium dum.
taxat , livè utrorumque fimul , t!tm fub B.
Mari", Virginfs Annuntiatœ, quàm aliâ quâ·
Eumque invocatione vel titulo, in fingulis
Societatis no,hœ locis, Ecclelîis , domibus,
vel Collegiis, nccnon & in Seminariis qUa!
Societatis curre commifTa rune, anétoritate
apollolicâ erigere & innituere, illafque fic
pro rempare ereéhs & infbtutas primarire
Sod alitati pr",ditt", aggregare , eifdemque·
Sodalitatibus, fic pro tempore ereths & ag·
' na rias
.. , ve1·
.
' nes &' ()d
Gngulas pIe
gtcg'atl ' 1OUl. • &peccatorum remifiione's
allas 10 u gen i s
mptiones J 1m"el r~1axatio'~Jeesr~g,eUc6n~;C:~:te r , indul,a &
mun ufltcS J ....
'1"1
J'
l ' d' CL
•YI'vile ia [Pi ilZ!aL ltf & lempara la lClre P(~
~arhe ~ aut alii, Sodalitatibus ficaggreghtls
vel aggregandis, earumqueSc dahbus, Cc o~.
lanicis vel aliis. conceffa & cOl.cedenda, perpetna communiea,e , illafque & Ilia .d eadem Congregationes, earumque Soda les ~
oriam non fcholares) indiffere~[er J . ~ œque
principaliter extendere~, ac etlàl,n l.'hs ~on
aedere, & elargiri pOnlmUs, prout \11 dlverfis Litteris apoHolicis ejufdem Sacn POntlfieis latiùs explicatur. Quamobrem cum fincerè nobis in C1"iflo dileal DOml11l Prœfeétns & Alliftentes Con gre,gatl011ls ]unlo-
d
rum artificum, qua::, fub uculo 13. Mana:
Virginis Aifumptœ, in Colle~i o Aquenlt
.Roftr., Societaois eH, fuo & rehqu orum llnus S.odalium Ilomine , Dro iofigni eorum ln·
P~U01 pietate , ac in VÎI:ginem facrofanétam
de~~:~uê r;' ;;~~;;; p~i:ierint, tùm per Ce
ipfos, tùm etiâm per fincerl! no~is item di .....
lettos Dominos pra:dia", priman", CongregJtionis Roman., Pr.,f<aum & A llil1entes "
tlt juxtà hanc facultatem nobis à Sede ApoCtolicà rributam, in eo<lem Collegio Aquenli
çongregationem unam juniorum artificum,
f\lb invocatione B. M. Virginis Affumptre,
erigere, eamque diétre primarire Congregationi aggregal'e velimus. Nos ejufmodi
pietatem non !olùm ampleél:entes , Ced eti).m
magnoperè laudanres, auétoritate nobis, ut
fuprà diximus, concelTl , in eodem Collegio Aquenli, Congregationem unam junio_
rum artificum, fub titulo B. Mari"" Virgi_
C iv
�( ,6 )
lIis AlI"umptre, edgimus., eamque primari~
Sodall tatl Roman", conJungimus & aggre.
gamus, ac omma prIVIlegIa, I ndu lgenti"
e~lam pl~nana s , necnOll & gratias alias pr~.
<hél:,., pnmari,." vel aliis illi , Ut fuper iù,
d lél:un: el" agg regam Congregationibus,
.haét:enus conceIfas , & impofterùm conce.
dendas ) eodem prorfùs modo quo ipli Pri.
I!lafl.<e & allls Congregatlol11bus concen~
tu.e nnt, communicamus & elargimur , inno.
mme Sanétiffim.:e Trinitatis, Parfis & Filii
& Spiri t ~s Sanél:i, cuj us di vin.m Majerlatem
fupplices oramus, ut cQnceffionem hane cle
ccelo ratam & nrmam habere velit, & So.
<laies ipfos cœleflium donorum acceflionihus
auélos .tlbi in . dies magis reddat acceptas )
ac dentquè etlàm retern.:e gloria:" com pores
f~o ,& B~at!(fimre Virgin is cui piè & re li~
glOre femennt, perpetua dignetur .fpeélu.
1 n q uorUIll fidem prœfentes manu nofirâ rub.
fcriptas , tigil10 Societatis noflrœ muniri juffimus. Dat. !lom", die VIII . Julii M. De.
LXII. Slglle, Joannes-P.\UUS Oliva.
SE C 0 N D EPI E C E.
Extrait d'ulJe Pancarte impYimée ) drfpo}&re au.
G II: d Parleme .. de Provence,
qUI
. r:JJ ejfit;héc dans la SacriJHe de la ConerQ~ t a
d 'te de Meffiears , intitulée:
gregauOIJ
1
"" S
accordées tant à la pnnClpale & ~l rmiere Congrégation établie d~ns le Co "
OMM AIRE DES I N D U L GENCES
lége Rùmain, f" us le titre de ~ AnnoncJation de la Sain te VIerge , qu aux autreS
Arrociations, C onfré" es ou Con~réga
tians gouvernées par la CompagOie de
r S & qui re trouvent dans les aunes
" J elU)
.
H '1), Colléges, Maifons , Sémmaltes, " 1» den ces de la même Com~agl1l~, ou en
» quelqu'autre Jie~ que ce (Ol t ; Cm,t que ces
" Aflûc latio ns (OIent formées d Ecohers
" fe ulement, o u de non Ecoliers feu le " ment , ou d' Ecoliers & de non Ecohers
" réunis en une reule CongrégatIOn, ou de
" Fidèles de r un & de l'autre fexe , pourV\t
" néanmoins qu'elles aye nt été agg régées a
» cette principale & pr~miere Con gré ga" tio', du Collége Homaln , par le Géné ral
" de 'la Compag nie de Jefus , ru ivant le
" pouvoir qu' il en a reçu du Saint Slége,
" & qui lui a été fouvent confir:né.
.
On trouveic; tm renVOI marque (a) , qnt
indique au bas de [a P alJCarte la Note jui_
'liante : " Il Y a eu fept fois des Lettres
" Apoltoliques émanées à ce rujet. Bulle de
,> G regoire X III. Ommporen'H D e. S alva» lori, /Ioftr; , le 5 D écembre 1584' Bune
"
)
"
"
Cv
�( \8)
" dt Sixte V: Superna difpofitiolle , lé
!
" . Janvier 1\86. Bulle.du même Sixte V.
)) Roman'um drert Pom ifircm , le 29 Sep_
" tembre q87. Lettres Apoftoliques de
" Clement VIII. CH'" Ji"'t t.obts n"per ex·
" poni Jècifti , le l O Aot,t , 602 . Lettres
" . Apofloliques de Grégoire XV. Alin< pro
) ptJ rre, le 15 Avril 15l..1. Lettres Apollo.
» liques de Benoit XIV. Prodaris Roma·
'1 norum P onrificmn prl'edtCf'florum nojlrorum
" dr Înclita Societate Icft, bene mrrent ffim o.
»). rtlm 't'efligiis infiftcmes J le 2.4 ·Avril 1748.
" Bulle d'Or du mê me Benoit X IV. Glo.
» riofft DomÎlUf Dei Genil1"icis Marial cU/film
»' ac vrnrralioJJem, le 2. 7 Septembre ·1748.
On Ut à la premiere (%ml1e de ce tte Pan.
carte avec le premier attieJe :
« 1 N DU L G E N CES pour les feuls
" Congréganifles & autres qui fe trouveot
" au (ervice de la Congrégation.
E r il i. 'anicle I l . • . . . . (( De plus on en·
" . joint aux Congréganifles une parfaite do" cilité pour les ordres & les avis qu'ils
,,, recevront du Général, ou de ceux qui '
" lès gouvernent e.n fon nôm.
I ci Je trouve un atltre retrvoi marqué (b),
qClÎ j"dj~ flr la Note fuivante ati bar de la'
Pancarte: (( Dans toutes 8{ chacunes afli f~ires qui concernent la Congrégarion,
" lès Souverains Pontifes exigent cette dé·
,,, pend.nce ( nonobflant toute chofe à ce '
J) ' contrai re) comme il
dl contenu dans
' " . leurs Lertres Apofloliques. Cette clauCe
" dérogatoire efl encore plu s formellement
" exprimée dans le Bref de Gregoi re X V"
", & dans la Bulle d'Or de Benoît XIV; .
), liiqq.eUe Bulle, tmanée , du Nopre .mou· ·
(\9)
. '
da
ent du Saint Pere, confitme
ns
. V
I em forme fp"cifiql1~ les anClennes L edt~, eur
r
& accorde encore e
,; ~res Apo(to Iques 'd
Iles indulgen'
.•f nouve lles graces , e nou~e.
e nOuveauX pnvll~ges ".
" ces , & d
~.
--------T ROI SIE M EPI E C E.
E.wra. ,: t des Regiftl'tS de 14 Congrég4tio
d'Aix, dite de M'fliCttrs,
.
H io.oria Congregati.oni$ ~eat.~ Virgini$
Mari", Annun!iat'" CoUegu AquenG.
Soderaris J eCu,
Nno D Ojl\ini milleGmo rexcenteGmo
vigelimo rertiq & Cecundo 'ab adventll
Patrum SocietatÎ9' J efu in ha~ c urb~m, ; CUln
nlUlti, tum (cbolaflici , tum CIves , lll uftre[~
que viri in varias Sodaliprtes Bea~ ,;, Virgmls
in aliis Collegiis ejuCdell\ Soèletatls .has
adCcripti reperirentur , op1àrencque ac peterent à Patribus erigi in hoc nOvO Collegl~
Sodalitatem, quam frequentare, & ln qua
, obire panent con(lletas pietatis exe~~ltatlC:~
nes : vl fum en Patl'ibus eorum pus yo tlS
jbfl",que petitioni acquieCcere. Coaluit i~i:
t ur primùm cre.tus elt iis ,olum qUI ahbl
fllerant in ejufmodi SQdalitates cooptatt,
p'artim ex civibtls , partim ex Schola[Hcis,
idqlle aufpicaro die tdlicèt vigeGmo quint~
M:lrtii Annuntiatre Virginis facro ; fequentl
vero dio vigelimo (exro f.él:a eft Sanaofum menfts dillriburio, monitique Sodalès de eleétione O tlicialium proximo die
A
\,; vj
�,
-
..
(60)
D onllOiCO facienda, qUa! pofieà fa
prout 10 hbro eleél:ionum refertur P ~ cil
q uod tempus ,cum C ongregatio. fer
0" ahprocederet, & augerctur Sod r
IClter
rus, & ~l~i in eam admitti pofi~~~~urne
eam fia brllendam & futuris tempo ob t, ad
0
,
p~gandam, vifum eft tot! Congr~~4~~ pr~_
'Juh lle Modera/oriblls , pete/ldwn à R p"l,
4trt
enfYall Societ4tir MatJo Vittellifco . h
c;"gr<gd'ionem fitâ
, , amante prunartIB aggregarer 1
t'fmJ"
.nMm
ll
' o ~zn e totlas Congregationis;;erfcriplit
Il
odlpfum
R.
Pa
m
m
limr",
1
d
fiR oma
.'
C
, a lce a
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,nam przm~Ylam ongregatiollnn, uibl
lutera reIpol1dlt benevolè R everend,t qp "
Ge
l'
..
r altr
. nera
. If, zum t.rtvatH ad Congreg 4ttOntm
lute ru , tum pu liciI ae patentibnr da . R
::~a~
QUA TRI E M EPI E C E.
Ex~rait
d'1UJ article tiré du Livre, de~ élec.
tions , de Meffiwrs de la Congregauo u en
la Maifoll ProFffè de T ouloufe , pag. 6.
tlépofé au Greffe du parl,menl de T ouloufe.
aurori/;t;t:nt~,~~
0
0
,n~ fJélavo
Julû 162.)
tlS. o·
or.
0 ' qui bus Co ngregatlonem,lplam receplt, erexit, ae Romand! riiarue af.f".gavlt, fub titulo Annul1tiati~ni,
l .ea~
ana!, ut ex ipfir qUd: alIbi extJn.
I/lerrs pa o" . Exind~ c'"perunt novi - So
dales , .tum ci ves, tum f,holafiici, in ea~
adpUm pro more aliarum Sodalitatum.
SE' T l M A
E L E c T [ o.
Ie olhvâ Aprilis 1\9°, pon receptas
& approba~as Cong regario llum. tlmniu.rn
communes teges a Romana Congregauon e mif-
D
Jar , f"u nd,,'" formam
A
in eif pr"'Jcrip,arr> ,
omnium [uffragiis eleél:u~ en Prrefeél:us jacobus ab Ulmo , Alfrllens primus Michael
Gaionis , [ecunùus Stephanus Martimortus;
fex conCultoribus ultimis confirmatis, alii
fex de novO" additi funt , Pontius Purpanus.
Antoniu, Hidriardus, Francircus Connantins, J acobu, Deliotus , Geraldns Ufencius,
Joannes ZeraÎcus; Secl'eta r iu~, Georgius
De Nulli conlÏrmatus ; cui datus eft fubfiirutuS J oannes Capellanus ;confiitutus efi QU<Er.
tor Petrus de Badianus ; Sacrifice munuS
obi vit Arnaldus Pagefius C>lm Abraham SaHnco; J anitores delignati funt Petrus Vigneron ,& Ponti us Salanus. Collauolwé pa't
0
no", Greffier fOlljJigllé. A TOlllollft le 1"a-
"iéme OtlobH 176., Signé, ESP AGNON.
�G l N' Q 'U lEM E Pl E CE.
Ex t~ait ,d'une P arente de Claude AquavÎrlf "
d'po[rea .. Greff' du ParlanenJ de T Ol/lullfi
eu cngmdt.
LAUDIUS AQUA YlVA, Societati,
Jefu Pr",po{itus generalis , uni ve rl;s
C
l'mgu lls p ..",fentes litteras infpe&uris, faln.
&
tem
in eo qui dl vera fa,lus, &c.
N oll;'i,
fu'pplic~tionii,us b~nignè
ann'uens;
& Imeras fupradi él:as Gregorii
Pontlo cls fUl Pr",decerroris ità extendit
conce llitque, & indulf.t, u~ fimil iter no~
& Pr"'politlls feu Vicarius generalis nolhre
SOCleratlS pr<;> rempore exifiens , non folùm
u nam fed etlam plu.es Sodalitaoos
fivè
{cho lallicorllm tantùm , (jvè aliomm fidelium
dumtax,a t, flvè utrorumque limul , tàm fub
Il . • Man ", V Irglnls , Annunciat'" quàm aliâ
ql1~Cllmqt1e mVQcaUQne, 111 fingulis Societ~t1S nollr", locis , Eeel.fiis , Domibus, vel
Colle(llls , nCGnon & in Seminaciis quœ 50cleratJ:;. c;lra: commi ffa funt') alt~l:ol!i.tate
ApolloIr ca etlge.e & iullitue r., illafqlle fic
fàcult~tem
plO t~mp.o re ereél:as & inflirutas primarire
SodaltraH pr",dlél:re. aggregare , eifdemque
fic pro t <;mpo re ereél:is & aggle ga tl s, amnes & hngu las plenarias vel
ahas Ind ulgentlas & peccatorum remilliones
v~1 relaxanones ,nec nrn exemptiones Îrnmtl_ '
nlta tes ~ c"'terafque facu ltates , indu lta &
pl'lVllegla, Jpiriw alia & mupora/ta , diéla:>
Sodalr ~a tl bus
(6))'_ ". c .«gr&'·
vr\rna n re .ut aliis SodahratluUs IIC ç
g~tis vel ;g~regand is , earumque Sodahbus,
iCholafiiciS "vel aliis, concerra & concrm~
da perpetuo communlcare, IlIafque
a-d ~afrlem omnes Congregationcs, .ear~~l"' ~
que Sodales, çtiam non fcholare s , rndl , e- ,
rente r & requè princlpalrter extendere! "ils
concec\ere & elargi ri pollimu~ , prout, l~
diverfis Lirteris Apo(\olicis ejufdem SiXt!
Pollti 6cis lati ùs explicatu~. quamobr::m
wmjÏ"crrè nobi s;'J Chtifto dtlcat DD. PI.d!_
fi El", & AjJiflenm Congregatiolli' ~. Man.e, .
qure in Collegio Societaris nollr re III clVltate
Tolofanâ elt, [110 & reliquorum
Sodalium nomine ) pro ' infi gn i eorum 111 D eum ·
pietate ac in Virginem faero- fanél:am devùclone, ri. nobis petie rinf ~ t~m pe~ fe ,pros, :
t t'tm edam per JbJcerè ,wb,: t~em d,le [los prd!diE!a: primaritE Congr~ga,,0111s Romand! Prltfi E/um & AjJifl",m, ut juxtà hanc faculta- '
tem nobis à Sode Apultolid. tributam , 111 '
eodem Collegio Tolofano Congregatlone m
unam , Cub titulo Conceptionis B. Virginls , erigere , eamque prredi8:re prlm":rlêE
Congregationi aggregari velimns. Nos elufmodi pierate m non folùm compleél:entes,
Ced etiam magnoperè laudantes, auél:oritate
nob;s, ut Cuptà diximus , concefsâ, in eodem
Collegio Tolofano Cong regationem una m '
fub t itulo Conre ptionis B: Yirg inis erigimus, eamque ipft primarire Sodalitati R o- mana! conjungilnus & aggregamus ,ac om- -
,II""
nia privilegia ) indulgentias edam plenarias ,
nec non & gratias allas prrediéhe Primarire .
vel aliis illi, ut fu periùs diél:um ell, agg regat,i s Cong(egationibus haél:enùs conçellas
�1
(64 )
& impofterum concedendas ,eodem pro"",
modo quo Iph pnmar,,',.& e.-etHs Congreg,.
tlombus conceŒe fuennt , communicamus
& elargimur.
Dat. Rom'" die X. menus Maü an"
M. D. LXXXVIII.
Collaliollll é par nOlis Greffier fouffigni.
A T Ol/lollfe , le 4 Ot/ob .. e 1 )62 . Signé
ESPAGNO~
1
•
S I X lEM EPI E C E.
E xtr rtit
o
parte in 'luâ, des Statuts & Or-
dO"nt1~Ces géIJérales manu!,ritr , pour l~
direElzolJ de s COlIgrégati'ln!) rrou:ués p~rml
les papiers de la ma if011 dd foi-difa.s
l lflûtes de Fréjus , & d/pofls aH Greffe
du Parle ment de Provence.
DE CE QU·IL FAUT OBSEVER EZ
CONGREGA TIONS.
N ne pourra fai re aucun Statut per-
O péme1 & de chofe importante fans le
con rente ment du Supérieur de la maiJon,
parce qu'étant comme l';'Jftrumcm du. R. P.
G énéral de la Compagnie, df4(]tal dépe~
dellt tomes les Congr!gations , il doit a VOlr
connoilfance de tout ce qui fe pratique en
icelle qui eft immédiatement Cous fa charge,
afin qu'on n'y imroduije ri en qui (oit cont raire
ô.. l'ItJjfiwt de la Com pagn ie. Tour garderont
txa élcmc1J.t le rec ru , quand la chofe le re. quiert, ne donnant ni par paroles, ni par
Cigne aucun , le moindre indi ce de ce dont
on a traité , foit aux étrangers , {oit aux
Confrere s qrli n'om pas affifti à l'a!fèmblée ;
& à ce que le fecret fe ga rde plus fidèlement, le Pere & le Préfet ne manqueront
d'enj0indre des peines convenables à ceux
qui le violeront.
i'
�( 66)
REGLES DU PORTIER'~
Il ne prrmutr"'" qu'aucun Etra lJge.r e11lrt
'-.ans J,a Congl'.ega.t1olJ, pour y afllner aux
Exerclc~s Ordll1alreS, fan s la p~rmillion dl.l'
Pere qUI la gouverne, ou du Préfot.
EXTRAIT
1)" Rrgiflr<s de la COtir du ~arlflmnt dl
Norma ndie.
, Sur le Rapport f, it par M. de Brinon,
de la Hequête de Récurat\on prérentée par
ere Jac9 ucs de Courteville & Charles de
yon , Pretres , B e llg:eux au. l'rieuré des
deu x Amams ; tendante à, ce qu 'en procçdan, au Jugement du Procès d'entre Mellir.·
'J acq ues de L, Ferté , ci - "eval~e l'rien!
Commendata ire dudit Prieuré, & lerdits
Religieux> Il f~!! Oi"fi.an~~ que M~ffire Jacques Poener, Sieur d'Amfreville, PréGdent
en ladite Cour; Mellires Jacques VoiGn ,
Sieur de Campheront ; J~an le Carpentier,
~ LOUI S Bretcl , Cooredlers hmlOraires en
Icelle; & Memres Marc-Antoine de Brev,edent , J ean- Baptine le Brun & Pierre
d Amiens, . ulli Confdllers ell ladit. Cou r"
. abll,endront de connoÎtre du Procès, &
différend defdlts Religieux, pour être venu '
à leUi cunnOiffance goe lefdits Sieurs PréIidens d'Amfreville, Voilin & le Carpen.
11er, & aulli M. de Gallentine font Con'
freres de la Congrégation des j ':fuites , ~
t
(67 )
';te_l'
Il'
Jerdits Sieurs de Prevedent, le Brlln,
& d' Amiens, Affillans en IadHe Congé' ga
. . & qU'lÎ fera reconnu & atrell par
tian
.~
ço·'
Jefdi'{s Sieurs, que tOU S ceux qUI ont ~ "*
<" ladite Congrégation , ~Iont le Re eu~
defditS ]éruites eli le Slipenenr , Gouver
neur & Direaeur abfolll , lors de ladite
éception font fcrment d'Obélnance filiale
~udit Reacur , & de maintenir de tout leur
pouvoir ladit. Congrégation en général, &
t,OUS leurs ConFreres en p?-l'çiculier , comme
il apert par les Articles lecond , quatre &
donze du Livret, in titulé : M~ntlal/S Sodalitai" , au chapitre de l'Obélnance que les
ConFreres doivent au Supél'leur de ladite
Congrégation..
.
.
I te m, par l' article derlller du Llv~et,
intilUlo : Reglcs & Prallq'''' de la Cong".galion
au chapitre qui commence la mantere
de r~cevoir les Confreres à la eongréga.tioll· & par le Chapitre, intitul.! : Rtgle'
d" Àffifowr, de forte que Ierdits JUuite.
au Collége defguels l'union de la manfe
l'riorale dudit Prieuré des deux Amants,
a été faite, étant les Supécieurs , Gouverneurs & Dirdl:eurs , & d\! nombre des
Conf,eres de ladite Congrégation, intéretrlis au diff<rend deCdits Religieux; lefdits
Sieurs Prét,dens & Confeillers, pour la
conGMration furdite , fe doivent abRenir de
la connoitrance dud it différend, & avoir,'
.utrl éS""d que Me Jean Baptifle Godard,
ConfeUler, eR dos Aff.[tans de la dite Congrégation .
Après avoir oui lerdits Sieurs Poerier"
PréGdent, & de Brevedent, le Brlln, d'A-,
miens & Godard, fur le contenu en ladite
�( 68 )
Requ h e de R écuCa ti on , qui ont di t; !
fçavoir , ledit Sieur Préfident J que comme
les dé vo tions COnt lib res> il va Couvent por.
t er les Ii~ nnes dans l'E g liCe des Peres Jé.
fuites , C0l11lne aux autres Mona(t eres , ce
qu 'il a eflimé pouvoir fa ire , pui fqu 'ils [ont
apprO'lVéi d u Hoi, de l'E gl ife > & des Par.
Jemens du Royaume, même reconnaît qU'li
fe confeil" fou vent à e ux, & qu'a ux Fête,
So lemnelles> il va dans fon E g li fe Paro ifliale
& lè confdle à fon Curé; proterle n'avuir
allcun Serment 'l ue cdui qu'il a fair au Hai
dans cette Compagnie. n'en a jamais fa it
& renon c~ à en fai re d'autre ; & par lefdits
Sieurs de Brevedent , le Bi lln , d'A miens
& G odard> qu' il s ne fon t point de I.ldi,.
Congrégatio n & (om c'agnie, ni des Aflil:
t ans : Su rq uo i > M, du V iguet, Avocat Gé,
m' rai , a dit ; qu e par les O rdo nnances , il el1
dé fendu à tous O lliciers d u R oi, ta nt d..
C o urs Souveraines , qu'autres , d'être Con.
feillers Penfi onnaires, Officiaux ou V ica ire~
G énéraux d'aucuns Prélats o u , SeigneUr!
t emporels , C hapitres & C om munautés ,
f ans Di fpenfe & D écl arations du R oi vé ,
ri6ée en la Cour; & que ~ou t es les Congré.
ga tions & ConfTairies , foient défendue s :
L e fd its Sieu rs Préfid ens Poeri e r , de Bre.
ved ent, le Brun , d ' A miens & Godard ,
re tirés ; & ledi t Sieur du Viguet , Avocat
G énéral, & l'alfa ire mife en dé libération ,
erl paffé & arrêt é à dire , qu e le d it Sieur
Préfident Poerier s'abrliendra de Il connoif.
fance & Jugement du Procès d'ent re les
Parties ; & po ur le regard defdits Sieurs de
Brevedent, le Brun , d'A nlie ns & Godard,
qu'ils en pourront connaître ; & quant aux'
,
dits Sieurs V 011i~,
( 69 )
Ccl! '
1 Carpentier) Con e •
d~ Gallen tine ) Confe il.
lers honoralCes,
' " 1 fera pourvu .
r
eux QUIS, l
lers ab,entS, - d _ & au fUl-p lus, oy-
- c '- 1 apparClen ra ,
le .
atnll qu 1 .
le Li vret) l\1tltu •
donne ladI te CoS' que de la Congrégation,
L" R'gler & tau'" r cureur G énéra l.
fera commu01q~éar ieum:ntO, le qqatre Ao~t
A R ouen, en
, Collationné, Signe,
mil hx cent trente Ur)
MAR CATTE,
Signé, AU ZAN ET.
EXTRAIT DU XVII' , REG ISTRE
D E S ORDO NN ANC ES .
Provifions concernan t les Confrerrs de .N otrj;
f
D ame du Roraire , & CongrtgauolIS
"
",
;r.
de,
N one_Dam'! a ll x JrJ.4Ij onJ
. Peres J1a_
'Obl~
m
Jéfu iter ' tw dan t a ce que fi
Con f
e[dites 'Cong .égations qm fo nf.
dl! Co s ae la Cotir ) ne pU fJfonr , {Oti S~t
aux Caufes defdtts
Pdu>:tt: > ( Ire récufés
Perrs Jacobins & IeIr.
Jfâtes.
O U IS , pal' la grace de Dieu> Roi de
L
France & de Navarre ; A nos amés &
féa ux C onfei:lers , les Ge ns t enant no tre
Cour de Parlement à T"uloure : SA L'! T.
Nous aVOns reçu di ve rfes plaint es des tréquente, Hécurations de nos Pré lidens &
Con Ceillers en notre Par) e ment , ez Cau fes
ezquelles les Peres J aC9b}ns , J éCui;es &
aut res Re1ig ieux ont \n teret , fO:l~ pl t!te xte
que nofdit. Fréfidens & C on[etllers [ont
�(7° )
-immatriculés ez Congrégations de la Vierge
<lu Rofaire & autres inllitu.!es en diverle,
EgliCes, par le moyen deCquelles récur.tions, l'on empêche que leCJirs PréGden,
& ConCeilIers qui font deCdites Confrairi"
ou Congrégations, rellent & opinent aux_
dits Procès; ce qui pounoit non Ce ulement
retenir à l'avenir ceux qui font immatrÎcu.
Us, & donner Cujer à ceux qui n'en Cçavoient
pas les cau Ces , d'en fJire jugement Ccanda_
Jeux & préjudiciable à la r~hgion_ A CES
CA USES J delÎrantpréven îr les in c onv~n i enS t
& plutôt favoriCerle s moyens qui pou1roient
augmenter leCdires dévotions, que de permettre qu'elles loient diminuées, &. que
J'exercice puine rendre [uCpea: au fait de
la Ju llice ; fçavoir faifons , qu'après avoir
mis cette alfaire en délibérarion en notre
Confeil, nous avons dit & déclaré, dirons
& déclarons par ces PréCentes , fig nées de
notre main, que les Préfidens & Confeillers
<le notredire Cour qui feront defdites Congrégations & autres" ne pourr~ven.ir,
fous ce prétexte, être re cherc1!!!W1k empêchés d'ètre Rapporteurs ou Juges des Procès
a uxque ls leCdits Peres Jacobins, J éCuites
& autres auront intérêt, Voulons & nous
pl ait , que nonobllant leCdites RécuC.tions ,
'lue nous déclarons frivoles & impertinentes, & voulons être par vous déclarées telles, il foit paffé outre aux J ugemens des
Procès, fan s permettre ni fouffrir qu'il en
{oit propofé de fembla bles: SI vous MANDON s'lue ceCdit es Préfenres vous falliez
lire, publier & enregifleer, (a ns permettre
ni (ouffrir qu'il y foit contrevenu : CA R tel
cCl notre plaifir. DONNE' à l,yon le feiz~
( 71 )
& de nûtl.:(!
.ol1:obre mil fix <ent trente 1
0 U 15 _
1 . gt_'lIliéme- Srgn, , L
,~egne ehvm Par le Boi , P}I ~LJPEAUX,
Et !.fUf as,
1
,Et (cellé de cire jaune fur fimp e queue,
, , regt'fi'
Ltfditts LettTtr 0111 ete
rres e,z. R, ..
Cotir
le
(Ol1t
~nfl d ,cel/es
g l'fi ' " (l, la
"
fi'
l'AI'dl
•erre gar de' & ob
ErJe
tuva1Jt
) ,
1 .r.
d, la COllY de "Jourd'huI, .t1. T oit ou)' ,
Je d,ux A-r;ril 16 j.-
""OUf
,EXTRA IT des Regiflres du Parlement,
du Vendruli 2 Avril 1632, en la
Grand'Chambre_
U les Lettres Patentes du Roi, données
V
. à Lyon le 16 Ol1:obre 16j o , fignées ail
pied LOU l 5, Et plus bas: Par le Roi,
PUELI PPEAUX, Il!f(ellées du grand Sceall
<1e cir~'
ne à fim ple 'lueue; par l ef~ue ll es
Sa M
po,!, prévenir le$ fréquentes
récuratt
qui étoient propoCées COntre les
Prélidens & Conf.ilI,,·s de la Cour, fous
prétexte qu'ils font immatriculés ès Congrégations de la Vierge ou du RoCaire, &
autres inflituées en diverfes EgliCes, dit &
déclare, que lefd its Pdlidens & Confeillers
qui Ceront deCd ites Congrégations. ne pour.
ront fous te préte xte êcre recl1f~s , ni em.p êchés d'ètre Rapporteurs ou Juges des
Procès auxquels les Peres Jacobins, Jéfuites, & autres, auraient intérêt; & que
nonobllant icelles comme frivoles & impe rtinentes, il foit paffé outre au Jugement
,<,les Procès. Et vu aulli la Requête préfell-
�(72 )
par le Syndic des Congrégations de Notre,
Dame du RoCaire au Couvent des 1 " "1
Prêcheurs, & de la Mallon ProfeOè dOl
P eres J "rui,es de la prérente Ville, alll
lins du Regifhe deCdites L ettres, avec la
réponfe du Proc ureur Général du Hoi.
L a Cour a ordonné & ordonne, que 1er,
dites Lettres Patentes Ceront regiflrées Il
Regiflres de la Cour, pour le contenu d'i,
celles être gardé & ob fer,,': [elon leur forme
& teneur, es caujè$ où /t!ditfs COllgrég 4tio m
n'auront imlrle.
.
CAMYNADE.
SUITE
DU JOURNAL
IJES ARRESTS ET ARRESTE'$
DU PARLEMENT.
DE PROVENCE;
..
'C07Jcernant l'A.!faire des foi - difal1~
, JéJuite~. .
-
�Audience tenue dans la Grand'Chambre
le Lundi 4 OElobre 1762, les Chambres afJemblées, ou étoient préJells;
Ge.
•
Ottet Procureur, pour Frere JeaAPierre Garnier, fe dirant Vice-Provincial des foi-dirans Jéfuites, & Reaeur du
College de Dole? en ia. qualité portée par
l'Arrêt du clOq JUIn dermer, a reqUIs le ren~
voi de la caufe à la huitaine.
Mr le Pro;;ureur General du Roi a dit:
M
MESSIEURS,
Le Vice·Provincial des Jé(uites paraît dans
cette Audience, après trois mois & demi
d'attente, pour demander un délai, tandis.
que les Apologiaes de la Societé répan dent
en tous lieu. que la Cour refufe d'écouter
(es dèfenfes .
. ~e V,ice.Provincial n'a point jufrifié (a qua~
l,te ptetenduc , malS le Reaeur d'Aix l'a
certifiee; les Jéfuites nOl',s lepré(entent comme leur Chef dans cette Prov ince, cela peut
(uffire pourl'objet que la Cour s'ea proporé_
On m'a cxpofé que les copies des exploits de
lignification étaient cg.rées; le Procureur
A ij
�4
.con!l:itué 'ne pouvait redige r (on aéle de prê_
!entation, les exploits en original lui ont été
.c~muniqu és (ur le .champ par mon ordre;
l'intention d e la Cour eil qu 'on facilite all~
.{oi-difans Jéfu ttes tous moye ns de défonCe.
Le Provincial o u Vice-Provinci al a urait
;èii, en (e préfentant, dépofer au Greffe ·les
;Livres que l'Arrêtd,,) Ju) n lui enjoi nt de
)'emettre, tels que les Regiftres des Vœ ux de
d évotio n pe ndant le Noviciat, le R ecueil des
.Oracles de vive voix, cité par feuillet da ns
le COJ1lP'(I.d. pflviIeg . .110 . C.oneraélw , les Or40nnancesdes Ge nera ux non imprimées , les
D écrets des Con gregations non imprim és ,
,& les atUres Livres dont la rémiiiion eil or.
10onnée.
Ce préalable n'étant point rempli, je p our.
l'ois r~p o uil'er dès l'entrée ce Supérieur <les
Jéfuites qui ne m'eil point connu, qui n'a·
voit point en {on pouvoir les co pies des ex.
:l'Ioits de notification, qui Ce préfente en dé{obéiil'ant, & qui continue à vouloir fouftraire à la }uilice les Réglemens & le~
.P rivilege.s de .Ia $ociçté . .Le juile defir d'entendre ce qU'ils voudront propofer pour l~
j.J/lilication de leur Inftitut , m'e ngage à fuI·
pendre une exception fi légitime.
Mais ce qu'i-! ne m'eft pas permis de dif.
4irnnler , c'efi que toutes les circonftances
~o ncourel,lJ à rençlre ~ette ))f.~ Centation M:
. 11 '
~
,.
r~
& ddnnent lieu de pemer <lue .
. . ' '' 1
' tdu)Jl11l2'
pe e,
même efpnt qUI dlc.a a reque e
l'
ernier
a
diri
oé
cette
démarche
,
dans
U
d
,
b
d ~
.
nique objer de gagner u. le ~ps . , .
, ,
Le Provincial des (OI-dlfans Tefllltes ~ a
point été intimé (ur mo n appel comme d abus: la Cou r a déc idé , e n c6 nno.il'a nce de
caufe, qu 'il ne d'eveit po int l 'ê tre ; . EIl~ <!'
ordonné- que n0tilication 101 e~ CerOlt faIt,':
pour venir y dêfendre, fi bon l,uI fem?l e : Il
paroît, & ne défend point; fa prefentatlon clr
comme non avenue .
11 eft donc décid é que ma ve:ita~le par~i:
cet Inftitut dont la comm'umcatlon a ete
rd ufée à mes Prédéceil'eurs , & do nt une pa r:'
tie conudérable eil encore au jourd 'hui fouftrait-e à- mon examen, malgré 'l'Os Arr ê ts •.
c'cft l'fnftituf lui-m ême qui fe déclare inad· ·
mi!!ible: Les·JéfuÏtes, que je ne puis r egarder comme reçus' dans cette Province, veu'"
lent-ils le défendre ? La: faculté le ur en efl:
offerte; ils ont le cho ix d'expofer leurs ra i~
(ons, ou de garder le filence: un intervalle
de près de quatre mois a été mis entre l'A rrêt provifoire & l'examen définitif, toute juC.
fi~ e .eft. rem~lie à ~eur ég.ard ~~r un fi lon~
delal ; Ils dOIvent etre prets , s Ils ont un de.
lir uncere de fe Faire entendre; & fi leur
etéf~n tation n'eft qu'un jeu, lel1 rs lente urs
A iij,
J
en
�~
affettées ne (il(pendront point le cours de la
]ullice.
Ils ne font point cités pour comparoÎtre ,
& pour venir contclle r. Je ne pouvoi s pren.
dre un défaut co ntre eux en vertu de lim.
p ies exp loi ts de notification; & par rairon
tie réciprocité, ils ne do ive nt point retarder
mes pourfuites; le dél. i , plus que ' fu/fi fa nt,
qni le ur a été do nné po ur fe préparer, n'eft
poin t 110 délai fi xé fur les calcuh de l'Or.
d 0 nna nce ; c ','llle tem s que vous ,a viez mar.
'J llli po ur procéde r au Jugement définitif. Je
les en ai inllru irs po ur les mettre à portée de
rléfend re , li bon leur femble , & non pour
les y ob liger.
Leur marche cil libre ap rès co mme avant
leur préfentatio n. Ils peuvent fe prefenter,
$'éclipfe:, & reparoitre en tout état de cau.
fe , la J ullice les écoutera toujours, & ne
s'arrêtera jamais pour les attefldre.
Ils étoient rérolus ( difoient.ils ) à Ce dé.
fendre le 5 Juin, ils l'ont décl aré, & le 4
Ottobre ils demandent un délai; l'affeEtation
dl trop manifelle: cependant,M effieurs,pour
la rend re enc o re plus fenlible, & faire celfer
tout préte xte, je confens au renvoi de la
cauk , en pro teflant qUe cell,e rem ;fe de gra.
ce ne pourra tirer à conféqu ence . Je ne de·
mande point q ue le renvoi foit prononcé , à
.
'" étendant point Irede'
peine d'exploJ\, ne ~~s formalit és o rdinai'\I ice. ProvwCla par
les droits qui lui
, 1 ladre clans touS
'1 cl '
res ;,
er
é
l'Arrêt du 5 Juin : 1 cont ete relerv s par
J;
f~I~I~~~l~i:~m!I~~le
foitren~
fenta ,
la caufe
e,con. udi dans lequel tems la parue de
r.flr~:t àd';nne;a {es défenfes, Ct bon lui {em.,
ff'
bl ees,
'
ble,L Cour les Chambres anem
a r en-'
'Voy: la ca~fe à jeudi prochain, dans le,q uel
tems la partie de Mottet donnera fes deten-,
fes , CI bon lui fe mble.
AI/dience tenue" Jeudi 7 Oaobre 1762 d~ns
la Grari</-Çhqmb" , 1" Ç(lam pm alf'mblees!,
où ûoùnt préflns , &c.
M
ONSIEUR le Procurem General da
Roi a dit:
MESSIEURS,
J'obfervai, dans la clerniere Al1dience > ql1e
le Provincial des Jéfuites n'avoit point été
intimé fur mon appel à la forme de l'Or_
donnance,la CO!\r ay antCtmplement ordonné
que cet appel, dont le Jugem ent étoi t renvoyé à ql1 atre mois de terme, lll i fcroi t no'
4 iv
�Il
tifié pour y ve nir défendre, " bon lui rem;
bIc.
· Je n'ai pas be[oin de rappeller les motifs
cl~ c~rre ~Ifp ofit:on de l'Arrêt du 5 Juin. Les
· J;fu'tes n o nt pOInt de titre d'établilfementou
retabiIlfement en cetteProvince,ils n'ont pas
n' ê me un état légitime de tolérance' leur
p o!fel!ion efl: clandeltine,pui[qu'ds ont I ~ouvé
le moyen de cacher leur Inftitut à m es Pri.
d ~C'c lfc urs, qui en avaient requis la commu.
nI ca tl o n.
, Il. eft donc qt~e!li o n d'examiner aujour.
<1 lUit , fur le pted de l'lnftitut manifefié
pour la premiere fo is, no n pas (j les Jéfui.
dOIvent être ex r ulrés du Relro n, mais
s Il s. peuv~nt y ê ~ re admi.s : n'ayant aucun
, cl~oJ! a~qtllS , 11 n y a pOl nt de formalités
necelTalrcs pou.r le~ en dépouiller! fi lems
Regles & ~onftJt~I~!Ons [ont ~econnuesperni.
· cleufes, c eit la plece elle.meme qui déride :
c~pendant o n a voulu leur permeltre de four.
nIt des Mémoires & des défenfes pour jur.
Jhet leur In/btut, S'I ls croient; pouvoir y
1 . uŒr.
Le
. Général
f , .étranger
. , ' réfidant à Rome , n'a
pomt ete mtlme.; cela eft fimple: nous ne
reconnollfons pOInt les Loix iin guli e res de,et
Or~re qui le co~fiituentMonarq"e . Quelques
Pretres & EcolIers de cette So ciét é parurent
en 1621 , ayant ù le ur tête un S" périeur Pro.
1;.1
Provi~cial
"incial' c'êff ce
qui refu(a la CODj.)
munica'tion de leur Inmtut, c'dl: à [on SI!C;
ceffeur que mo n appel comme d'abus a ete
notifié pour ydéfendre, 11. bon lu: [emble ..
I:e Frere Garnier fe d.fatlt V lce-Provlncial a fait mettre ude préfentation au Gr~ff~
Ii:: 2'Oélobre; l'ét iquette ayant ~té appellee a
l'Audience le 4,ie' Procureur qu " aV?lt con~
titu é a"p.aru pour demander un délal de hUll.
taine ; la Cam a renvoyé la caure il .ce iour~
d'hui ,dans le quel tems le Frere GarOl~r don-.
neroit fesdéfenfes, fi bon lui [emble.
,
C'eft dans "cet é tat, Meffieurs, que les Je~ '
fuites , changeant tout --à. coup de ba!!erie ,
demandent un Avocat pom plaider le\lt' cau{e: cette demande a -plufieurs objets ;'ils veu- "
lent perfuader que des obftacles de tout genre s'oppo[ent à lear défente, multiplier les
longueurs ,fe pl-aindre , en cas de refus, d'une
efpéce de dénrde Jultice dans un certain pu-.
blie crédule '''Iu'ils féduifent par leurs écrits.
Je laiffe tous ces motifs à l'écart, & pour·
examiner leur demande en elle-même [ous le point de vûe le plus favorable, je [uppo[e
que les Jéfuites [ont parties légitimes & né-"
ce{[aires' , qu'ils ont été affignes à la forme '
de l'Ordonnance, &. que tous les délais étant
échus, h caure étant auclienc ée, ils viennentexpofer qu'il s n 'ont point cl' Avocat. U DIe
pareIlle e"cufe dO.t·ellc êu e reçue? C~ fer oi~ ·
Av
�10
ouvrir la porte à une chicane d'une efjlécc
nouvelle: la partie qui voudra fuir lai/l'era
écouler tous les déla:s, & demandera eniilite
un Avocat, & du tem s pour fa préparation ;
011 doublera, on triplera les dei ais par ce
mauvais détour.
Les Ordonnances condamnent tacitement
ce prétexte: on peut prendre un défatlt con·
tte celui qui ne donne point de défenfes , le
faire fi gnifier, & huitaine après le donner à
juger; & li la partie veut le rabattre, il fallt
qu'ell e plaide dans trois jours. J'en aurais ulë
de même, fi J'avais dll regarder le Superieur
des Jéfu ires comme partie néceJfaire & inti;
mée: les délais font donnés pour faire pré.
parer des Avocats & pour les inilruire; le
tems des Vacances cil le plus favorable de
!DIIS pou r profiter d'un plus grand loifir , &
fi l'on épro uvait un refus, ce ferait dans le
mome nt du refus même qu'il faudr oi t s'en
plaind !e. En fait, le concert de s Avocats à
refu fer leur miniilere, qu'on veut la iJfer (oup·
çonner par cette démarche, n'exiile point;
les fentimens de cette Ordre fon t connus, le
zele des Syndics veille fur tout ce qui inté·
reJfc les devoi rs d' un mi niilere fi eilim ab le:
j'ai l'honn eur d'ê tre à la tête du Barreau
pOli r concoulir avec eu x au mainticn de la
difciplinc; & n'cil·i l pas notoire que plufieurs
A vo,ats donneroient leurs {oins à la défenCe
rt
"
ces Coi-di fans Jéfuites, (ans faïre vio\errcc' â
leur inclination--=-J
,
. '
JI Y a donc lieu de croire que les Jeftlt tes
n'ont pas defiré fincéreJ11e~t de trouv;r des
Avocats; toute leur condlllte prouve 1aff<;.ctation. Le 5 Juin ils préfenterent u~e reql~ete
pour demander,d'être entend us: !Is aValent
donc des Confe!Is. Le 4 Oélobre leu r Procureur conll itué demande un délai de huitaine: ils éto ient donc [lITS d'avoir un Défenfeur ou défendre par eux ·mêmes , ce que
la C~nr agréera toujours, ainfi que je les en
ai a/l'urés de fa parr.
Que lignifie aujourd'hui ce défaut imprévû
d'Avocats? Les Jéfuites [ont les vrais avocats
de leur Inilitut & de leur morale: les Bibliotheques font remplies d'apologies [ur l'un &
fur l'a utre; toute la Franceles connoît: leurs
Ecrivains anciens & modernes ont travaillé
fur !'Inllitut; la querelle fur leur morale dure
depuis plus d'un liecle; toutes leurs armes
doiVéJ1t êt re prêtes.
, Ce n'eil donc ici qu'un vai n prétexte pour
eluder un Jugement, & un de ces artifices
que la Juilice rejette. Je pourrois infifter pour
la regle, mais des conlidérations {olides m'engagent à prendre une détermination toute dif.
férente. Jene puis confentir à la nomination
d'un A~oca t , ce ferait recor noître qu'ils ell
on t befom, & qu'ils n'cn OLt po int trouvé,
.
,
AYJ
�IJ
12
je fuis convaincu du conlraire, ils n'ont point
manqué de défen(eurs , ils n'en m~nqueront
point; la Cour pe ut s'en re po(er (ur mon zele
& (ur celui des Syndics. Mais loin de m'op.
po(er au délai qu'ils ddi:ent , j'adhere for.
mellement à leur requiGtion , en me dépar.
tant de toute rigueur des regl es : je (upplie
la Cour de leur fixer définilivement un 1er.
me alfez éloigné, pour qu'il leur (oit inter.
dit d'erpérer de nouveaux délais, & qu'ils
ne pu ilfentm ême y penfer avec bien(éance.
Leur delfein a parti ju(qu 'ici uniforme dans
toute la France , de ne point défendre : je
n'examine point quel eneille principe. Des
écrits an onimes ont paru plus commodes
pour diilimuler les objeB:ions, pour répéler
des rai (ons cent fois détruite s , pour répandre
la calomnie , pour alfeB: er un faux air cle
trio mph e (ur de miferables incidens, lor[.
qu'o n d l confondu fur le fonds des chofes.
D ans cett e Province ils lai{fent appercevoir
lin ,pla n iin gulier, qui efi celui de ne point
déte ndre en réalité , & de vouloir f•.ire entendre qu'on les en emp êche: ce trait ache.
ve de
. pe indre le geni e de cette Société ,' il
ne ti end ra pas à moi de faire celfer tOllt préTex te. Q .I'ils paroiflè nr enfin dans le Sa nctrI ai re oe la Jufiice, ou que tou t l'uni vers
içache qu'ils n'ont ofé fo utenir le jourde cette
Audience.
,.
1 caufe foit renvoyee
Je conclus à ce gue
Cour d'indiquer,
à tel jour qu'Il p l alr~ . a & délai (ans qu'il
&
ou r tou te prenxlon
'
1 e
ce p
d
d ' d'aut re fous que qu
puiife en être eman. e
s l~ ue l tems le
prétexre que ce (Olt; dan (; q l" t' donVice· Provincial jull:'ifiera ~e. ~ qU~ lle e,& {anera fes défe n(es! ft ?o n. UI. e~ r;mettre
tisfera il l'inJonlhon a !tll faIte e
J'
les Livres énoncés dans l'Arrêt du 51 llldn;
d res e-'
. ou fe purgera par ,lerment ,de ne pas
te nir & de n'avoir connot/fance ;1 lel~ O;l
ils (o'nt dépofés, & ce pardevant la Se~e=
ch auffée ou Bailliage de la VIlle de
re~'1
dence, gui (era co,:,mi(e à cet effet;. ~1I 1_
fe ra permis aux defenfeurs dud'l Vrce, r;;.
l'
.'
vintial de prendre communiCation
all Grerre.
tous les jours, même fériats, des pleces qUI
{ont dépofées, même de celles ~t~1 (ont
tous le fcellé . & à l'effet de quoI Il fera
ordonné que (ce lié (era levé paT l'un des
Commiffaires qu'il ~Iaira à .la Cour de commettre avec pOUVOir auxdm Comlm{falfes
d 'o rdo ~ner , s'il y échoit , que le s pieces leur
feront remi(es en original (ous dû charge..,
ment.
, La Cour, les Chambres a{femblées , a rcnvoye & renvoie la caufe au ~ 2 ~ov e n , b~e
prochain, & ce pour toute prefiXIOn ,l';~ delai (ans cu'il pui{fe en être demande d'au1
Ire,, fous que
lque prétexte que ce fi'
Olt; dans
à\
t
1;
�14
lequel tems le Vice-Provincial jullifiera dé
{a qualité, donnera {es défen{es , li bon lui
{emble, & fatisfera à l'injon él ion à lui faile
de rem ettre les Livres énoncés dans l'Arrêl
du j Juin, ou fe purgera par ferment de ne
pas los détenir, & de n'a voir connoillànce
du lieu Oll ils (ont dépofés , & ce pardevant
la Sénéchautrée ou Bailliage de la Ville de fa
r élide nce commife à cet effet: A permis &
permet aux défenfeurs du dit Vice Provincial
de prendre communication au Greffe tou s les
jours, même feriats , des pieces qui y {on!
dépo{ées, même de celles qui {ont fous le
{cellé; à l'effet de quoi a commis & commet
Mes de Boades ,de Gras pere, de Mon.
tauroux, de Galiffet, de Ballon, de Bouta{fy
fils, de Chate~uneuf, & du Quaylar, Con.
{eillers du ROI, pour être par j'un defdits
CommiiTaires procédé à la levée du fcell e
avecyollvoir d'ordonner, s'II y échoit, qu;
les pie ces leur feront remifes en originallollS
dû chargement.
.Arrêté dU 80ëlobre '7 62 .
Du
Vendredi huitieme Oél:obre '762 ,
les Chambres ail'cmblées, Oll étoicDt
préfents, &c.
Mr de Ripert de Monclar ProcllTeur GeneraI du Roi 1 eft entré, &, a dit; que les
.
d q t lm Avocat avan t •'
Jéfllites !tH dema n eren . L'Ordre des
.
~ .
6 de ce mOIS.
hier au ol,r 1a"'emblé par les Syndics le 7
Avocats a ete n'
'
b 1 de
, , ., conile par le proces-ver a
~~t~a~;re~blée ,qu'il a,l'honneur d'app~r~::
à la Cour qu'aucun n a entendu parie r
Jéfuites
ce n'dl: Mes Gueyroard, u len,
S' meon ' & le Cle rc; ils dirent qu'ds ont en
r~cours' auffi à Me Buterne, il.eft ab,{ent ,
& de notoriété publique il ne pla!de pOlOt en
cette Cour depuis plufrems annees.
Lapropolition n'a été faite ~ Me Le Clerc
que depuis deux jours: c'eil: ?Ien ,tar,cl , après
de fi longs délais ;la pré{e ntatiO~ etol~ falte ,
la caufe audiencée, & l'on VOit c1aiTement
que l'uniqu e objet étoit d'avoir un ~efus , &
de couvrir le retardement Far le defaut {~p
po(é de défen(eur. M~s Gu.eyroard, Juhen
& Simeon ont des I,a,{ons Intimes avec les
Jéfuites', cela ell connu, ils ,(ont lems conCeils : ce {ont donc leu rs amis & leurs con{eils qui refufent leur miniil:ere : il n'ajolHe
aucune réflexion. Qu'il doit cependant ddhnguer entre ces trois; Me Gueyroard a quitté
le Barreau depuis long-tems , & {on âge ne
l"i permet pas d'y re paraître, {ur-tol~t da~s
une caufe de cette nature; Me lulten ell
très-for! en éta t de plaider, ma is il ne plaide
plus depuis près de CJuinze ans ; Me S meon
eil: un des principaux fomiens du Barreau;
fi
�1'6
res ]é.fuites le liIi ont demandé nommément
pour défen{eur, après que les Avocats eu.
rem été alfemblés , en déclarant qu'il étan
leur con{eil de tous les tems; ils {e (ont
adrelfés audit Me Simeo n il y a neuf à dix
jours, c'eft à-dire, à la vei Ile de la pré.
fentation, & pendant {on {yndicat: tOi"
indique que c'eft à lui à prê ter {on mini!.
tere ; les Syndics afurels le lui ont témoigné
hier vainement; il vient de le reconnaître
aujourd'hui, & il con{ent à {Il charger de
la- caure.
C'eft là le dénouement : ' les Jéfuites Ont
déliré d'être refu(és en apparence, & vrai.
femblablement le défen{eur n'eft pas fâché de
paroÎtre excité dan s une cau{e {u(ceprible de
beauco up d'inc ;dems.
L'intention ue la Cour étant au ' (urplus
que tous les recours po/Tibles {oient accor.
dés aux Jé{uit es , il efiime qu'il eft ronve.
-nable qu 'i! faITe connoÎtre de {a part à tOIiS
les Avocats con{ultés par eux, qu'ils doivent
les aider de leurs con{eils, & le joindre à
Me Simeon pour leur défen(e. Et eft {orri.
Surquoi Mr le Premier Préfident ayant
pris le s opi ni ons;
Il a été arrê té que le procès-verbal dont
il s'agit/era & demeurer a annexé au préfent
régifire , & de charger le Pro~u i eur Geoer~l
de dire aux Avocats confultes par les {Oll
17.
r
'1
1
.
. 'i der de leurs comel 5'"
.Ji fans Jéfu.'tes, d: ~es ~on pour leur défenfe.
& de Ce )orndre
r~S DE LA TOUR.
Signe, DES GARL~ ndés Mr le Premier
Les Gens du 01 m~
'ijfance de l'ArP'rc!fident leur ado~nD~~~oALOlS DE LA
rêre ci·delfus, $'gne,
'fOUR.
\
bal des Avocats;
Temur du Proces-ver
Nous, Syndics de l'Ordr,e des Avo~ats <IU
Parlement de Provence, declarons 'lu ay~nt
été mandés le jolll' d'hier par Mr le Prenll~r
Préfident pour aG'cmbler l'Ordre, la con~oca·
tion allfoit été faite en conféqu cn c~ ce
d'hui à huit heures du mann ; & 1 Or re
n-ouvant allèmblé dans la Salle des Con{ultations, nous avons été appellés au ~arq~retde
la part de Meffieurs les Gens du ROI, qur no~s
ont dit de demander arrx Avocats a.lfe~bks
s'ils avoientété requis de prêter leur ~tnrfi~
re aux Jéfuites , dans quel t ems , & S'Ils avolt
été porre quelques phrintes à cet égard a~x
Syndics de l'Ordre tant zél:uels, que palfes.
Surquoi, étant rentrés dans ,ladIte S?lIe de~
Confultations, & après avou expofe ce qUI
nous avoit été communiqllé de la part dé
Me/Tieurs les Gens du Ro i, Me Gueyroard
Doyen & l'un ues précéde ns Syndic5 a ~é~la.
ré qu'il y a enVJron qurnze Jours qu Il f~
JOu;;
,
�18
prié par un lé(uite de (e charger de la défc n~
_ de (on C?rps, & qu'il s'en excu(a fur ce qll'i~
2';01t qmrté le Barreau depui s plu/ieurs an.
nee,s. M;.SI~eon ., autre précédent Syndic,
2 decla.re qu on lm aVa it propofé il y a envi.
Jan huit à ne~fJ ours de:e charger de celte di,
fcnfe,' ~ qu Il aVait repon~u qu'il en étoit
empe~he. par les autres affaires auxgud ies il
tr a,v~dlolt : & Me Le Clerc, autre Syndic
l?r;cede,nt, a déclaré qu'il avait ét;alcment
etc p,ne. avant-hlcr de prêter fan mini!lere
aux Jefultes, & qu'il avoir répondu qu'il ne le
pO ll~o ltpas. ~eJulien, Syndi caél:u el,a di,
cl~~e que depllls quelques Jours il ava it éti
pne de la part de s Jé(ui tes de défendre leur
c:u fe, & 9u'il s'en étai t excufé à caufe <Iu'il
s eft retne du Barreau. Les autres AvQC<Il.\
ont ?éclaré n'avoir pas été priés de ddendte
les Jefllltes.; & tant les précéden ts gue les pri.
fcnts Syndlc~ n'ont pas été priés de leur pro.
curer u~ Defenfeur ~ à l'exception de Me
Juhen,1 un des Syndl~s aél:uels, Il qui iI5l'a.
d r~.fTer~~t Il y a deux jours, & qui a appris
gUl ls s etOlen t adrelfés ;\ Mr le Pro cu reur
Géné:al dl! Roi. A ~Aix ce 7 Oélobre 1 ~ 62 ,
SIgne, J UUEN, Syndic. GASSIER Syn.
dlC.
'
19
ARREST
Du la Décembre 176~ ;
UR la requête préfentée à la Cour, les
Chambres affemblées , par le Procureur
S
Géné ral du Roi, contenant, qu'une CO,~I~ du
(econd Mémoire attribué à Mr le Pre 1 ent
d'Eguilles, dont un de Meffieurs avolt do~'
né connoiffance à la Cour le 13 du mO,rs
paffé vient de tomber entre {es ma1l1S ; qu Il
ne pa~oît pas néceffaire, en l'état, de renoll'
veller les procédures faites le u ~ o~ell1br~
& jours {uivans ; que ce {econd MemOire vraI
ou faux, doit Cuivre nécetTaireme?t le fort de
rautre; qu'il Cullit de le fa ire dépo{er au ~ref
fe pour qu'il y demeure JOint au premier.
en attendant de plus grands éclaircifTem ns ,
& qu'il en {oit envoyé copie au Député de
la Cour; qu'il n'dl: pas même encore tems
Ele mettre ordre au fcandale dé la publicité
de ces Mémoires; que l'inconvénient de la
di!lribution qui en a été faite dal'ls le public,
e/l, en quelque façon, réparé par l'horreur
qu'ils in(pirent, & par ['indignation génera.
~e, & qu'on ne pourrait /laltler fur cet ob·
let, fans prendre tout-à ·la·fois des mefures
qu'il convient de {ufpendre , l' Our fe confor.
Iller au plan que la Cour a conllamment fui~
�2.'0
"i dans cette atraire : Requiert être ordo nn:
que l'ecrit anhelle à ladite requête, intitulé
Second Mémoire prijènte par M. ü Ptijid,;
à'Eguillts, fera dépoCé au GreITe, & qu'J
en Cera envoyé copie par le Gr effier au D,.
puté de la Cour. Vt. un rnanu(crit intltlll~,
S,cond Mimoi" prijènt.f par Mr. " Préfid..
d'Eguilles du 12 OBobre 1762, la regu!!!
dont il s'agit, /ignée Riperr de Moncl ar. Oui
le rapporr rle Mr Jo(eph de BOlllalfy , Che.
valier, Marquis·de Chateaularc, Seignellrd.
Fuveau & de Rou!ret, ConCei l'er du Roi en
la Cour: Tout confidére. la Cour , les Chambres a!remblees,-a ordonné & ordonne que
l?écrir intitu lé, Second Mbnoire prdfinté pal
Mr l~ PréJùiene d Eguilles, fera dép oCé an
Greffe, & Qu'il en tera envoyé copie par le
Greffier au Député de la Cour. Paid A;x en
Parlement, les Chambres a!remblées , le di!
D écembre mil (ept cent {oixante-deux. Col.
lationné. Sign.!., DER li G l N.A, .
II.
SUITE
DUJOURNAL
DES
ARRÊTS ET ARRÊTÉS
DU PARLEMENT
DE PROVENCE,
Concernant l'affaire des foi.di/ans
Jéf~;etes,
�t
+~~~~~~~~****~*****
ARREST
DU PARLEMENT
DE PROVENCE.
Du '1 Man '7 62 •
Es Chambres affemblées , les Gens du
Roi étant entrés, & M' Le Blanc de
L
Caflillon Avocat Général dudit Seigneut
Roi, por;ant la parole, ont dit:
MESSIEURS,
Nous étions prêtS à rendre compte à la
Cour de l'exécution de fan Arrêt du 6 de
ce mois, & du dépôt fait au Greffe de l'édition require des Conftitutions des Prêtres
8< Ecoliers, foi-dirant de la Compagnie de
Jefus , lorrque nous avons reçu un Edit
COntenant Reglernent pour cette Société,
Nous avons reconnu que cet Edit) roit
par l'importance' de fan objet, qui tend à
donner un être légal à cette Société, &
même à fan Regime, à fan Inftitut, Coit par
la nature de t OUtes fes diCpofitions, exi ge
de la part des Tribunau x à qui,il d0it être
préCenté , non-feulement une connoiffance
entiere de ces Conflitutions , dont la Cour
a dé]a lugé que l'examen était indifpenfable,
malS encore une recherche exafre de tout ce
A
�s
<1 ui peut rervir à caraél:erirer l'erprit, le bUI
& les effers de ce Regime; plan de l'ét,.
bliifement de cette Société; ordre & difiri_
bution de res différentes c1afTe.; préparation
& choix des Cujets; afTociarions d'externes;
caraaere de la reg le; préce~tes & privileges
rél atifs à l'i ntérêt des Puillances; genre de
domination exercée par le Chef, & d'èn_
gagemens conteaaés par les Membres; unité
de créa'nce vouée par la Société entiere , &
qu 'il faut rapprocher des Decrets émanés
fur le Tyrannicide, & de ce Corps de Dar.
trine & de Morale, fujet d'une alternativ,
continuelle de CenCures & d 'infames Apo.
Ib~es , de condamnations MtrilTantes &
d'elogesrépandus fur des noms que l'autorité
l'ublique a proCcrits, enfin de défaveux fur.
peas ou impuïfTans, & d 'allarmes toujours
lenai franres.
Nous n'avons pas cru pouvoir perdre d,
vûe les grands objets qui ont ani mé rro,
premieres démarches, & pui(qu 'ils intérer.
fent efTentieIlement la tranquillité des Etats,
la puifTance & la vie même des Souverains,
ils ne peuvent celTer1.d'être préCeGs à no,
cœurs.
, Del'oués par état à la fouminîon la plus
profonde aux ordres du Roi & à la fidélité
la plus inviolable, nous craindrions <le tra.
hir éga lement deux de voirs qui tiennent au
même principe,
fi dans une conjonéture qui
les unit avec autant d'évidence, nous pouv ions méconnaître un (eul
inllaDt combien
jls font inf.!parables, & fi nous négligions
(:c nous infiruire pOur diriger notre obéif.
fance & notre zèle, & pour donner A Sa
Majeilé toutes les preuves qu'elle ell en droil
,
, fi PerConne
d'a'!!en d,-• de notre amour pour a
facrée. ,
. (fi toutefois il elt perNous aJouteron, ~ fi plus puiflàDt fur des
mis d·ajou.terau":.~t\'E~lit du mois de S,epSUJers 6deles ) q , é ablit cette Sodée< en
tembre r6?! " qUl,' été envoyé à la Com;
F~anf;i~a~ta I!~~:~~iers principes du drOIt
qbel'Ic nulle énonciation con tenue dAan.
pu,
,
"fuppléer ce
des loi x pofiénenres, na pn
A l'é d
défuut d'enrégiRrement, fm-cout
gar
<l'une loi qui fecr de bare .aux dlfpofitlOllS
du nouve l Edit.
,'".,
1
II importe que Sa Majelle connolne a que
titre, dans quel état, par quels moyen~
cette Société exifle dans cette Provmce.
qu'Elle fait informée de l'A rrêt rendu fur
notre précédent requifitoire , où nous avons
marqué cet état tel qu'il réfulte de vos Regillres; qu 'ElleCoit infiruite des ~on f6quen
œs qui en dérivent par rapport a une ~ro·
vince qui , unie à la Conronne fans erre
iDcorporéé à la Monarchie, a un drOit n~
tional qui lui ell -propre, & ne reconno.t
que les Loix .que le Souverain defline à régir les divers Corps qu'elle renferme dan~
/Dn fein.
Obligés cependant Rar le devoir de n~re
minifière de communiq uer fans délai à la
Cour les ordres de Sa Majellé, privés par
l'éloignement des lieux de l'avanta ge de lui
expofer les cjrconllances locales , de déyOiler à fes yeux des motifs encore plu~
Intéretfans qUI ne peuvent être dinîmulé.
fans prévarication, & de recevoir d'Elle la
regle de notre conduite , nous fuivons la
Voye unique que nos (emimens les plus in-
�:.
rimes, que des exemples refpeébbles , do.
rnefliques, propres à l'occalion pré fente ,
enfin que l'exaéhrude que nous devons ap.
porter cians l'exécution de vos Arrèts nous
prefcrivent, en requérant qu'i l nous (oit
donné afre de la préfentation de l ' Edit du
mois de Mars ' 762 , & que l'Exemplaire
imprimé des ConlHtutions d ont il s'agit,
qui a été dépofé au Greffe en exécution d,
l'Arrêt rendu par laCeur, nous foit commu_
niqué , pour, lefdires Confiitutionsvtles, être
requi s par nous, & ordonné par la COur au
fujet de l'enregiflrement dudit Edit, ce qu'i l
appartiendra,
Les Gens du Roi retirés , après avoir laiffé
fur le Bureauledit Edit,leél:ure faite d 'icelui:
LA COUR, les Chambres affemblées ,
a concedé afre au Procureur G énéral du
.Roi de la prérentation par lui faite de l'Edit
du préfent mois de Mars; ordonne que
l'exemplaire des Conflitutions dont il s'agit,
dépofé au Greffe, lui foit communiqué,
pour, lerdites Con !lit ut ions vÎles, être par
l ui requis & ordonné par la Cour au rujet
de l'eoregillrement dudit Edit, ce qU'II appartiendra , dans l'Affemblée des Chambre<
que la Cour a indiquée au 27 Avril prochaie.
,
~ u'il y a <le grands
Enfin '. le ROI penree l~ rocédure comincon~é01ens à J Ulx Mon;vallon, Doit-on
menc,e contre . e
ui échaprendre public, quelques dPro20n't qfon fulfraà Maglllrat en onna
.
pent un
u"ll d',t dans fan opinion dOit
.
é
d
la
ge ' r out ce q
la dIibe"
être. r,ecret , & c'ell "~ller
~
é '1 ont00Magillrature doit jouir , q.e e r ve r, r nI f
feulement les avis, mais les muyens ur e·
uels ils font fondés, Le Parlement a con~amné un Libelle qui a a,vancé des faIts,
qui quelque véritables qUlls pu{fent èrre,
dev~ient être fecrets ; le Libelle n:ex! He
plus , ain~ le récit de ces faItS doit ct! e
cenf< aufli ne plus exiller, IIi ne conVient
pas de le faire revivre, Le Maglllrat ,'ttaqué dans cet Ecrit, n'ell-Il pas Julhfie par
l'Arrêté de la Compagnie, qui a déclaré
que c'était à tort qu'il avait été accule? Il
paraît au Roi qu'il doit fe con~enter de. cette
juHification , il ne peut pour fUI vre cdUl dont
il fe plaint, fans taire violer le ferment que
tou, les Magi!lrars ont fuit de tenir les Délibérations de la Compagnie clofes & fecretes; rerment que fan minillere l'oblige ft
faire ..,rder inviolablement, pour le bien de
la J ullice , pour (l'hollneur de la Magillra_
t llre, & pour empêcher les d ~runions aux_
quelles les Compagnies feraient Couvent
expoCt:", s'il était permis de demander
contre des Confreres des réparations judiciaires, pour des paroles échappées dallS la
chaleur des opinions.
V 9us aurez agréable de me mettre bientôt
à portée de rendre au Roi le compte qu'il
vous ~emande . L'intention de Sa Majellé
cH qu 11 COlt [urGs à l'exécution des Arrê~s
�t
,0
re~dus dans le mois de Juin, jufqu'à"
qu Elle l'OUS aIt fa,t fçavoir fa volonté fw
la reponfe que vous ferez à la préfente.
Je mande à M: le Procureur Général que
VO~S lm commuruquere z cette Lettre, ilnll
qu" fe concerte avec vous pour l'exécution
des ordres que je vous envoye de la pan
de Sa Majefié. Je fuis
MONSIBUR,
V' otre très· a!feéHonné
Servireur. Signi 1
LAMOIGNON.
,Ji Paris
le
10
Septembre 176 ••
H·,f.·,f.·,f...,t-H*,f.·
*********
D.,Il l'Affimbllt dt< Chambra du d","
Oé/obre '76<.
M.le Premier Préfident a dit qu'il venoit
d'être prévenu par M. le Procureur G é~éra l,
que les foi.difans Jéfuiteo aVOl~nt OIlS lme
J"éfcntation au Greffe, & qu ,1 écolt en
état d'eh rendre compte à la Cour, quand.
elle jugerait à propos de le mander.
"
M. le P,-emier Préudent a ajouté qll ,1
de\'oit auparavant communiquer à la Compagnie une Lettre datée du 1 0 Septembre
dernier, qu'il avait reçu de M. le Chancelier, portant entre autres chores qu'il envoyât des éclaircilfemens fur les A!T(;t, &
Ar,-êtés des ~. 1. 19 & ]0 Juin dernier, &
qu'il rut fnrfis à leur exécution jufqu'à ce
gue Sa Majené fit connaître fes volontés
fur la "'ponfe qu'il était chargé de lui fuire,
M. le Premier Prélident a dit qu'il 'l'oit
f.ti,fuit à tout ce qui lui était demand.! par
M. Je Chancelier,
Leéture faite de ladite Lettre , M. le
Prfudent Gl1maldy de Hegulfe a requis
qu on y délIbérât. Sm quoi il a ét é oblervé
par plnge u~s de M,etlleurs, que les Magil1l'ats
Congregamfles declarés ulfpeéts par r Arrêté
d,~ 19,JtlIn, d.n~_Wllt c; qui avait l'apport
II 1affaire des fot·chfans J<ruites doivent [e
retirer.
'
M. le Confeiller de Coriolis l'un d'eux a
prIS la parole, & a voulu faire valoir ies
~'I',~ùffis &d excepuons qu'il avait. oppofer,
-a , et e demeure,- J lige dans l'affaire des
l
�>
kli -difans Jéfuites, quoique Congréganifie ,
& il a laifle fur le Bureau fan dire par écri;
DOn figné , avec un Extrait des Lettres p,.
tentes adrelTées au Parlement de Toulouf,
en 16 JO, concernant les recuracions fOuvent
prélentées contre des Officiers de ladite COur
affiliés dans les Canfrairies ou Congrégations
des Jacobins, J éfllites ou autres Religieux ,
dans les Procès deCdits Religieux, parler.
quelles Lettres Sa Majeflé déclare pareiller
recuCations frivol es & nOn admiffibles.
M. le ConCeiller de Parery Thorame, autr,
C ongreganille , ~ dit : qu'i1 adheroit au oire
remis par M. le ConfeiUer de C oriol is.
. Sur quoi M. le premier Préfident leur ,
drt que les rairons &: e xcep tions qu'ils venoreotd'oppofer, concernaient le fonds de la
qu eflion, que la Compagnie était tr ès-M
pofée à les entendre, mais qu'il ne s'agilTolt
dans le momen t préCent, que de fça VOir "II
pouvaient opiner fur la L ettre de M. le Ch"
celier. Ces deux Meille urs [Ont fort is.
Quelques-uns de Mellieurs Ont également
t eprél"nté que M. de Montvallon, Conf'll.
1er honoraire, devoir {oni r auffi, ainlî que res
paren s au degré, & ceux de M. de ~I<n·
clar, PrOCureur Gén éral, la L ettre de M. le
Chancelier fuifant mention d e l'Arrêt" lu
jO Ju in, qui cOBtient la plainte de JI.!. de
M oncla r.
M. le premier Prélident a pris le s op inions,
& il a éré dit que ces Men;eurs fe re tirer oient 1 & qu'on leur donnerait c:onnoi flance
de ce qui feroir déci dé.
En conféqnence, M. de Mo nt va llon, Con·
feiller honoraire, M. de M ontvallon fi ls,
M. l'A bbé de Mont va llon , M. l e Preliden!
• 'rtt:,
.
le1 Prefident d'Egur
de Mahverny, M. M de Charleval, &
M. de la Canorgue,. .
[ocCIS.
. .
M . de Lille (one
. P éGdenta pris les opmrons.
M. le ~remIedé rue uoique la mariere en
'11 11 a ~t< d~C~ inJiviGble • néanmoins .par
e e-meme
l\
Ma i(lrats qui pOUV Qlent eue
égaé~8~~r I~~ vo~loit bien (e depa" ir de 1.
~~~(e
ad:nettreen conféquence M. de ~Io~
vallo; & Ces parens, aïoli que ceu~ ,e ..
de MonrIar à opiner Cur tO~C ce qUI n aVaIt
point rapport à l'aflaire partlcuhere ~e M. ~e
Montvallon; & qu'; l'égard de Memeurs e
Coriolis & de Thorame . fubGrlant un Arrêt" qui les déclaroit Ct,fpeas dans l 'afi"aIre
des Coi-difans J é(uites , ils ne pou varent Op'ner Cur des objets qui y étai ent relaCl fs , &
qui les intérelToient perfonnellement : que
néanmoins on 1es arlmettrOl~ à opl~er rl~[
l'affaire de M. de Moncv.Uon , qUi étOlt
dil!infre de celle des foi-diCans Jélilites ,
dans le cas où il feroit délibéré [éparém<nt
[ur les différens chefs de la .Lettre de M. le
Chancelier. Sign, , DES GALOIS DE
LATOUR.
Ces MeOieurs étant rentrés, M. le premier
Prélident leur a donné connoilTance de ce
qui venait d'étre ",êté. M. de Gociolis &
M. de Thorame Cont Cortis de nouveau, &
M. le premier Préfident les a pré.venus de ne
point s'éloigner, qu 'il les ferait avertir pour
les ,"I!rilire de ce qui Ceroit délibéré.
M. le premier Préfident a enCuite pris les
opinions fur le contenu de la Lettre de M. le
Chancelier, & il a été arrêté 9,u'il n'y avait
pas lieu d'ydélibérer. Signé, DES GALOIS
DE LA TOUR.
�Mefiienrs les Pré6dens de Regll(!'e
d 'Efpinoufe, de Gueydan & d'Eguilles ro,,~
foeris , de même que Meilleurs les Conred:
1er.. de Montvallon, honoraire, de Beaure.
cued , de Montvallon fils, de Mi rabeau
honoraire , de Jouques honoraire, l'Abbi
de Montvallon, de Franc, de la Cano1gue
& de Chadeval.
M. le premier Pré/ident a f.it averti,
Mellieurs les ConfeilJers de Coriolis & dt
Thorame; il leur a donn~ connoHTance de
ce qui venoit d'être arrêté , illellr a ajouré
que c'étoit le momenr de donner leurs rai.
Ions & exceptions contre l'arrêté dn '9 Jui n,
qui les dé clarait fufpeas dans l'affaire der
foi·difatlS Jélùires en qualité de Congrég•.
mŒes ; que la Compagnie était difpolée •
les entendre.
Ces Mellieurs ont dit 'lu'ils perCinoiem
au dire qu'i ls avoient remi s rur le Bureau,
& fe fOnt retirés. Signé , DES GALOIS
DE LA TOUR.
M. le premier P réfident rappellant ce qui
lUI avait été dit par les Gens du Roi, 1.
Cour les a mandes; & eux entrés dans Il
"Chambre, M. Lebbnc de CaŒillon, pre.
mier .Avocat Général, prenant la parole,
Ont d,t : 'lue les foi dirans J éfuites avoie..
mIs leur préfentation au Greffe, & qu'ils
faifoient en conréquence les procédures &
pourfuites requifes.
Vallàirea été renvoyée 11 Lundi proch'in,
Chambres affemblées, Siglli, DES GALOIS
DE LA l'QUIt.
.,
*******~**~~~~~~~**
Copi' dela l e'm de M. Ir Chancrli,,. à M. le
Prnnitr Pré/idem au Par/fmrnr de Pro'UtnU
du
10
Srprembre 1762..
MONSIEUR,
Sur des Mémoires qui ont été préfentés
au Roi au Cuier de ce qui s'eŒ palTé au Parlement de Provence pendant le mois de J llin
dernier, par rapport aux Jéruite" Sa Maje/lé m'ordonne de vous écrire pour en étr.;
exatlament informé. Je n'ai pas manqué de
faire voir à Sa Maje n" dans leurs tems les
lettres que vous m'avez écrites à ce rUle.[;
mais Elle deore avoir de nouveaux écbtr ,
cilTernens Cur les Arrêts ou Arrêtés des 4,
5, 19 & jO Ju in: c'<CI l'objet de la préfente que je ne vous envoye qu'a près l'avoIr
montrée â Sa Majellé, qui l'a approuvée dans
tout ron contenu.
Le 4 Juin M. le Procureur G énéral a mis
fur le Ilureau les Concluoons qu'il prenoit
fur rallàire en quemor.. Ces Concluoons
rendaient à être reçu AppeUant comme d'abus des Conmtutions des J éfuites, à intimer
les JéCuites fur fan appel, dont la c1écifion
ferait remife à la rentrée du Parlement; &
cependant il requeroit par provifion plufieurs
chofes, dont je ne fais pas ici le détail. La
Compagnie a remis au lendemain pour délibérer, il était difficile de prendre un autre pa rti, vû l'importance & l'étendue de
l'a ffaire.
Mais Sa Majellé a été étonnée de voir
�6
que dans la m~me f~ance, les J éfui tes ayant '
préfenté une Requête pour être admis à fe
défendre contre l es demandes du mininer~
public, & cette Requétc ayant été lùe, elle
ait été rejettée,
En eKet, il dl (,n gulier qu'on refuf. i
lme Partie de répondre aux demandes qui
(ont formées contre elle : la J uOice doit
érre rendue également au Demandeur & aQ
D éfendeur; & comment peut-elle leur ê~,
rendue, li on ne leur permet pas de fe nire
entendre.
On dira peut-être que le Parlement ayant
rcmis l'appel comme d'abus à la rentrée des
Yacances, a ordonné que les J éfuites f"
ra ient intimts Îur cet appel, & qu'a in" on
a (.tisfait aux Re gles de la procédure: mali
li on y a C.,isFait par rapport à l'appel corn,
me d'abus, il n'en a pas été de même pOl
rapport aux demandes provifoires porté"
dans les Conclur.ons du miniflere publit;
demandes li importantes, que l'exécution
Jes Jugemens qui les auron t accueillies ne
pourrait " re reparée en Mfinitive, Devoi"
on donc prononcer (ur ces demandes prt>
~' lfolres, fans appeller ceux qui avaient
IJ1térêt d'en empêcher l'effet, Il Îe rencon,
tre quelquefois des objets, qui requierent
une telle célérité, qu'on Ce croit obligé d'y
fiatuer Îans appeller les Parties intérelfées'
mais quand les Parties intéreOees Ce préfen:
tent d'elles-mêmes pOlir s'op pofer à une d"
mande pro vi foire qu 'on forme contre elles,
il n'y a point d'exemple qu'on ait refufé de
les entendre, & ce refus peut être regardé
comme un déni de J uflice : c'cflle premier
article qui excite l'attention du Roi ,
' 1 7 (l: l'An~t qui a été
Le Fecond artlc e , e ' , Arrêt entiererendu le lendemam! J UIO ,
m~: ~~~~~r:;o~~: d~1~~~;~~~~e cet Arrêt
ui concerne l'appel comme d'abus; mars
feulement de celle qui concerne les clndan=
nations provifoire,' re~dhe~ d~n~~e r,,~~rder
fuites, Peut-on s empec el
'd 1
comme un Jugement rendu avec bIen e
é
précipitation? En lifant cet Mrilt q,'ll a é:é
public par l'impreflion, aD VO'yt ,\U 1 a d
prononcé Cur le vû des deux , a umes es
Conftitutions des J éfuites il1llpnmées à Prague en 17 57 ' & d'un gros Yolume qUI con:
tient des extraits de dlfférens Auteurs JéCul
te, connu Cous le titre d' AS SER TIaN S , &c.
Comment dans une feule féance , les J ugcs ont -il s
non ?~S lire entieren:'ent
ces trois Volumes, & faIre des obfervattons
fur ce qui peut s'y trouver de plus re~ré
henlible, mais Îeulement les parcourir. M,
le Procureur Général en lailfant fes ConclulionS Îur le Bureau, n'y avait pas joint les
dikours qui les avaient précédés, & Il
était impoflible que les Juges pulfent rappeJler à leur mémoire les palfages que M,le
Procureur Général avait extraits de ces Livres pour les vérifier , Il eft donc vrai qu'on
,'efl déterminé pour rendre l'Arrêt du cinq
Juin, fans avoir lù dans la réance ces palfages; cependant l'Arrêt porte qu'on a vllies
trois Volumes, On ne dira pas fans doute
que les Arrêts rendus dans d'autres Parlemens, dans lefquel. on les a voit examinés,
ont déterminé l'Arrêt du 5 Juin: car on ne
peut pas (uppoÎer que des Magi(l:rats fe déterminent, fnr-tout dans une matiere fi im-
é
;û ,
�8
portante, aut rement que fur leu r! prop",
connOlffances, & les mouvernens de leuu
confciences.
Il y a plus, le Roi fçait que la féance
clu 5 Jnin a été employée en partie en al.
tercations entre les Ju ges, dont les ~nr
demandaien t q,u'il . fût accordé du temp.
pour examtRer 1affalïe; les autres voulaient
la décider fur le champ, & ruivre lesCondu.
lions: ce dernier av is a prévalu; mais an
milieu de ces débats, a-t-on eu le temp.
de jetter les yeux, & faire les réfl exion!
nécefTai res fur des pièces efTentielles, qui
fo nt le fondement des .ceufations Cantre Ic.
Jélilite, ?
En troilieme lieu, l'Arrh ou Arrêté du
'9 Juin, n'a pas cau ré au R oi moins de (ur·
prife qu e ceux des 4 & 5 du même mois,
Des CommHfaires chargés de faire exicute r l'Arrêt du 5 Juin, ont porté au Parlemellt la line de quelque, Officiers de Il
Compagnie qui fréq uentent les Congréga.
ti ans des Jé luites, Sur ce feul rapport, il
a été déciaré que ces Officiers feroienc dic1arés["fprfls dans l'affaIr , d" }iJ;""" Cellt
Dél.bératioa n'a point été précé dée d..
fo rmes établies par l'Ordonnance de 16(;,
pour ju ger les recufatio"s des J uges, La
caufe qui a (ervi de pré!Cxte il déclarer ce;
M agilhats fufpe ')s, n'efi point écrite d,ns
l'Ordonnance, L e P .rlemennt de Paris n'en
a pss jugé de même, ni celui de Be(ancon
& celui de :-ouloufc, auqu e l il fut ad rerré
au trefois une D ~ c1aration ou Lettres Pa·
tentes, qui déci dent la queflion d'une ma·
niere bien différente qu' elle ne l'a ~ré dan>
votre Compagnie.
11
te>~+,e>~t': te>~~e>~t
LETTRE
DE M. LE CHANCELiER
A M, LE PREMlER 'l'RESiDENf
DU PA 'l LEMEN'!
DE
PROVENCE.
. Le 15 OEl.br< li6<.
MONSIEUR,
J'ai rendu compte au Roi de \' Arr~té. du
Parlement de Provence du 8 de ce mOIs.
qui remet la Plaidoirie de la Caufe des Jéfuites au IL Novembre procham, & leUl:
nomme des Avocats & des Con!ells pour fe
défendre Je n'entre point dans la difcuffion
de toute; le, raifons que vous alléguez pour
juaifier les Arrêts reRdus dans cette alfalte •
& pour condamner la condUite que les J éfuires ont tenue depuis le commencement de
cette affaire, JI n'eft pas impoffible de fe perfuader que dan, une alfaire de la nature de
celle dont il s'agit, il n'entre pas de part &
d'autre quelque efprit de prévenu 0'" QUOIqu'il en foit , l'A rrêt du 8 de ce mois remet
les chofes en reg\e ; les J éfuites feront entendus; s'ils font condamnés , on ne pourrit
�. .
Il!.
~
mire ~ux Ju~es Je reproché de leS a .'
,
~ondamné. fans leur
avoir permis de fi vb,
fend,e •. Cette grace ell accordée aux· di,
gran?s cnmmels, pourquoi la réruCe plœ
J1
JéfUltes. Je '-D'en .dirai pas davantag:
(ujet, Il faut attendre ce que le Pari ~
emeu
dé Cl'dera 1e , '2 du mois prochain. Je fuis!
t
fl'otototototototot: ~otototot'*'otot
ARREST
DE LA COUR
DU PARLEMENT
MONSIEUR,
DE PROVENCE,
Votre très-affe8:ionr!
Serviteur. Sign'
DE LAMOIGNON,
'4
FQVI~in~blealA
*'"
ft l!
Du
11
lanyier lJ63·
f,XTRAIT DES REGISTRES DU PARLEMENT.
oaobrt '762.
e
E jour, les Chambres affemblées, les
Gens du Roi foot entrés, & M,le Blanc
de Callillon, Avocat Général d""it Seieneur Roi, portant la parole, ont dit ;
MESSIEURS.
L'Imprimé que la Cour vient de nOu9 faire
remettre, & qui a pour titre RI/ation de ce
!"; ,"JI pa/fi au Paderne", d'Aix dan, J'affatre
Jer Jifuiser depui' J, fix Man mil fePI "nI
fo.xantr-dwx J fe condamne lui· même à ne
plus voir 1e jour : la forme dans laquelle il
par?lt ell une contravention aux regles de la
pohce. & le titte qu' il porte, offenfe le droit
public & lere(peB: dû aux Délibérations des
€ours. Vous ,Je confumerez point par la lecture de cet ouvrage un tems précieux que les
plus grands Intérêts & le vœu public réclalIle.nt; & V.oUS donnerez vos premiers foins à
arreter la dlllnbutlon de cet Imprimé. Nous
requerQn~ que le di, ImpIilllé fera III; QeJDc\I-
�'' ;
fera (upprimé ; que très-expre{fes inhibitiOQl
& défenfe. (eront fuites à tous Imprimeun ,
Libraires, Colporteurs & autres, de l'hn.
primer, vendre débiter '. ou autrementdif.
tribuer , à peme de pUnitIOn exemplaJre;
qu'il fera enjoint à tous ceux 'lUi en Ont d~
exemplaires, de les apporter nete Le Greff,
de la Cour. pour y être fuppnmés; & que
l'Arrêt qui interviendra fera tm~rlmé &,~
voyé aux Sénéchau/fées du HeOort, pOur 1
être exécuté felon fa forme & teneur, &
atliche par tOut où be[oin rera .
.
Eux retirés.
Oui le Rapport de M. Antoine-Erpril.
Emmanuel de Brun, Baron de Boades,
Seigneur de Meaux, de Villepey &.aulr"
lieux, Chevalier, Con[etller du ROI en"
Cour; tOut confidéré.
LA COÙR , les Chambres a/femblées ••
ordonné & ordonne que ledit Imprimé q~
" pour titre: Relatioll de ce ~ui s"JI p,afJi"
ParJemem d'Aix danr l'affant dt) lijurttl,
depuis le Jh Mars mil fip, cem foix4I11e.d,ux.'
fera & demeurera fuppnm é; a fait & fall
très-expreJlès inhibitions & défen(es à rom
Imprimeurs, Libraires, Colporteurs.& au·
tres , de J'imprimer, vendre, débIter o.
autrement difiribuer , à peine de punitio.
exemplaire; enjoint à tous ceux qui.en ollf
des exemplaires, de les apporter rlere k
Greffe de la Cour, pour y être (upprimés:
Ordonne en outre que le pré(cnt Arrêt reo
im primé & envoyé aux Sénéchaulfées d.
RefTort pour y être exécuté Celon fa form,
& teneur, & affiché par-tout où beCoin (era,
Fait Il Aix en Parlement, les Chambr..
a{[emblées , le:o. J an,vier '76j. CollatioDD~
Sign., DEREGINA.
.
1
~~~~~.**t.**
'lI!' ....
~"'l'.'l!<· 'lW"
•••
PROCURATION
DU FRERE GARNIER,
VII 6 S,prembre ' 76 ••
Près midi du fi xie me Sept~~lbre mil Cept
Acent [oixante-deux , en 1bl ude pardevant Louis Calm er, Notalte Hoyal a Do&
e ni . é & en préCencc des témOinS
le, 'ou
'on ,
lr
1 Ré 'end
ci-après nommés , fut pn::lent e
ver.
Pere Jean-Pierre G armer de la CompagnIe
de J elus , Vi ce-Prov incial & Rcé1:eur du
Collége de Dole, lequel a nomm,é .& con[timé [on Procureur général & Cpec,"lle
à qui il donne tous pOllvoirs de comparo~r
pOUl' lui en tOus Jugs mens & dehors repre(enter fa perConne, elire dom IcIle, confiltuer & deA:ituer tous Procureurs, & notamment de paroÎtre au Pal lemt'llt de Provence
féant à Aix, pour y dé fend re & répondre
[ur la de mande de M. le Procureur-Général
du dit Parlement, & (ur l'appel COmme d'abus , que le Révérend Pere confli ' ll an t a
appris que monelit fieur le Proc ure" " G énérai ya interjetté de l'Intlitut de ladite Compagnie de Je[us, & de ce qui peut y a', oit
trait , Mfendre dans ladite inflance , y fournir tous moyens , y faire lignifier toutes
écritures, même répondre à tO' lS interrorogatoires, & faire , à l'occalion de ladite
A
�,
innance & des proc<idnres qui feront nécer.
fau'cs pour parv el11l" à fo o enticre décilio
circonllances & dépendances , tout ce n,
ledit Procureur conHitué trouvera le mi~~e
convenir ' . & tout ce que ledit H. P. confii~
tLla,nt ferOit I Ul-m é ~ne s'II .!toi t prérent, fa~
qU11 faIt befOIll d un pouvoir plus ex près
quanclmême les cas que l'on ne peut pr~ vo~
l 'exige roi ~nt ; fous pro meDé '1 ue fa it le Il. p,
C?nnltuant, fou s .la quaht é qu'i l agi"
d aprrouver & rauher, comme il le fait dè,
à prdent & pour lors , to ut ce qui fera là"
par ledit Procureur co n n i t u.! à l'occafion de
ce que deffus , circ onlhnces & d épendan.
ce s , & de le relever de { OlH~S charges: pOil!
fûreté de quoi il obli ge, &c, renonce, &r
Fait, Il, & paffé audit Dole, les jour, m
oi
& an [ufdits , en pré(ence du fi e ur J o f,p~
G a brie l Vallon , Avocat en Parlement, &
de Charles-Emanue l Pantez , Praticien, ri.
fid.n s rous deux en ladite VIlle, témoi",,,.
quis & fouffigné s a vec le dit H, p , conltiruanr,
Sigr~Jr à I II mmwe , Garnier J J. G. Vallo!!)
Pamez, & Cahuet, Notaire. Conrrôli l
Dole le fix Septembre mil fe pt cent foi x,,·
te-deux '. reçu douze fo ls fi x deniers ,fig,!
Debonn'Ire, Groffe DOU r le R. p, Ga,"i~
que j'approuve ) figné Cahlle t , Notaire.
N ous George-François Bt:rai ne, Che\'a.
l~~r de l'Ord re de Chrift, C onfeiller d.
Roi, Lieutenant-Généra l au Bailliaae &
Siégc de D ole en Franche-Comté , ~ù l,
papier timbré D'eft pas en u fa ge , certitioru
à t-ous qu' il appart iend ra, q ue M' Lou.
CahUN, qui a re çu & ligné j 'aél:e d'a urrl
part, eft Notaire ro~.l a u .Bailliage dudi'
Dole, de l a réfide~ce de ladite Vlile , & qu,
•
, &entiere foi doit etre .;autée.. tant .e11
pleine
ue dehors aux aél:esq u'll reçoIt,
uge':':dél(vre en cett~ qua lité;entémoigna.
ligne IX
c é l ' <r te, &
è dequoi nOUS avons lign
e~::i prr: l~n . '
g,
e figner p.r le G reflierordm'Ire da
[a
It contr d ' B '1
Sié e, qui y a appofé les rce au x du It alliag~. Fait à Dole le fix S7ptembre mt! fept
cent roix.nte-deux, fig .. Bergtne,'par ordonnance & comme GreAier ,fig.e C hap·
puis, Scellé à Dole le 6 Septem~ re 1; 6L ,
re çu quinze fols [eptclc11Iers ; fig .. , Oebonnairc~ ,
,
Paraphé ne variewf, à Aix ce 3 Janvler
1763' figllés B.udrand , J éfui te , Reaeur
du Collége, Ponte vé" Brun de Boades 1
Meyronnet de S. Marc, Tamifier.
!
Prlfe lJttuion faite
le
1.
dU
Greffe du Parlement
OElabre 1752.,
Oél:obre mil fept cent foix. nD teII (econd
deux, Me Mottet s'en p réfe nté a\l
Greffe des préremations pou r R. p, J eanPierre Garnier de la Compag" ', de Jefus,
Vice· Provincial & Beael' : du Collége de
Dole, fur la not ifi cat ion qui lui a eté faite
par exploits des cinq & neuf J uin mil fept
cent ~oi xa?te-~eux, de l'a~pe l comme d'abus , rnrel'jet te par M. le Procure ur-G éné.
rai, du Roi, de l'Innitut de la li te Compa_
gme de J efus,' & de tout ce qui peut y
aVOlr tra it,
d une part; comre M. le Pro.
eureur.G~néral du Roi, Sig'" Mottet, B. udland , J erUlte, pour le p , G a rnier Vice.
Provincial, à l'origi/lal , C oll3tio nn'é.
Sig", Tamifier.
A ij
�.AEI, j/lj/ifi(d/if des pO!lVoirr du Fi-m Car,
nÎtr ) ell fts qualltrs d~ V,a-P;'UVlI/C,,/
& Pro";,,,ial des foi-dlfans J'fi';,es ,
l:xrrait des Minutes du Greffe du Bailliage
& Siége de Dole,
'An mil {ept cent Coixante-deu x, le vingl_
L
hx Oél:obre, à Dole, & pardeva nt noUi
George-François
,
B ergi ~ e
L i~utenant_Gé.
néra l au Bailhage & !:llege de Dole, ayant
a l'cc nous pe ur Grelner J aeques- EI~ono"
Cavenne , que nous avons commis pOur
J'ab{enee duGreffi ier ordin;lire, dll qllel now
avons reçu le rerment requis , a comparu
R. P. J ean· Pierre Garnier , He ~teur du
Collége des J éCuites de cette Ville > &
Vice· Provincial, leque l nous a d it que
pOUf la validité des attes qll'il efi ob lig~ de
paOer > il lui émit néceOàire cie nous fuire
conller de Ca qualité de Viee·Prov incial;
à cet effet> il nous a prié de lui permell"
de nous l'ré{enter lp piée>, fui vantes, de
Jes examiner> & de lu i en donner aIle:
de fui te il nous a exh :bé une L ettre de P,
Pierre de Baleine, ci-de va nt Pl ovinei. 1dt
la Province de Lyon, c1at.!e de L yon du
vingt A otl t dern ier, par laquelle Lett re ,
qu e 110US avons lue , ledit Pere d e B,leine
l'étab lit Vice-Provincial; & ledit p. Gal"
Ilier nous a aflirmé que l'Infiitm des ) ~ fui
tes, ,tom . 2., p.1.g . 79 ) cct, l , nom. 10,
autor:fe Je Provincial :l nommer à fa place
un VIce-Provincial avec la même a mol' it~:
de plu~, led it P. Garnier 110liS a fi;ic \'Oie
c)j\,Of [eS L,ttres de r~ l!JÎellr: l kétcurs C!"
5
Colléges des Jéfu;te, de ladite Province ,
qui lui
d() nn~[) t
Je ti tre ci e Prov illcia.l ou
d e Viee·P rovincia l , & le rceonnol{fent
pour tel : en fin, le Pere Garnier nous a
exhlb': une L ettre lal ine du H. P. L aurens
Ricci, Général • datée à Ho me du o n.e
Septembre dernier, dans laque lle non-fe u:
lement la qualité de V lee-Provlllera i lUI
efi confirmée, mais ce lle de P'rovrncia l lui
eR donnée, à laquelle Le tt re lo nt jointes
des Patentes pour exercer res fo[1él:ions, de
mê me tignées dudit Pere G éné:a l, fce/lée.
d e fa n [ceau ; toutes lefquel les piéces ledit
Pere Garnier a reti rées : de tOUt quoi nous
lui avons donné aéèe, pour lui v~loir &
fervir à la part qu'il trouvera convenir, &
a {igné avec nOlis & notre Greffier. Slgnrs
à l .t mlnutc , Garnie .. , J éfilitt: , Hcrgine &
C avenne . Contr'll..' à Dole le vingt hx Octobre mi l lept cent Îoixante·deux : r~ç u
douze roIs Cix deniers. Signé Debonnain: ,
& pour extrait, fignl, Chappuis.
Nous Georg e -FrJnçois Bergine > Chevalier de l'Ordre de Chrill , Co nfeille r ou
R o i, Lieutenant-Génùa l au Bai ll iage &
~iege de D ole au Comté de Bourgo gne ,
où Je papier marqué n'ell pas en urage ,
certifi ons à tous qu' il appartiendra que Me
George-Antoine Chappuis, q ui a fi gné &
délivré l'e xtrait ci-delTtl s > ett Greffie r Civil dudit Railliage, qu e pleine & entiere
foi doit être ajourée, tant en J llgc mel1~
que dehors , aux ext raits qu'il lig ne & dé-
li vre en cette
qna l i r~ ;
en témoignage de
quo i nous avons IÎgné ces préfemes , & fait
cGntrefignel' par ledi t Chappuis, leque l a
appofé les fceaux dudi~ Bailliage, A Dole,
�6
en notre H btel , le vingt-r.x Oél-obre mil
lept cent foixa nte-deux SignéBergine. p~
Ordonnance, & comme Greffie r , fig n, Cha~
puis. Scellé à Dole le 26 Oél-obre '76,
.R eçu quinze fols fept deniers. Signé De:
bonnaire.
A& lignifié à M. le P rorureur-Céné'4f
/e j In/lVin X7 0 j.
t
E Procureur du R é véren d P ere Jea~
Pierre Garnier de la Compagnie de Je.
IllS, Proyinci~l de ladite Compagnie, inti.
mé en appe l comme d'anus, interjetté Pli
:M. le Procureu -G.énéral du R oi, de l'[nr.
titue de ladite Compagnie de Jefus , & de
~Out çe qui peut y avoir trait, d 'une pan,
7
.
1
cution des Arr hs furpendus , qt\o~que e~
J ~ f\1ites de Pr~~encc n 'ay e~)t ( elh: de lm
demander ces pleces , pour e rr~ en état d.e
les préfenter l o rfqu' elle~ ro ~ ,,· ~ te t1t deventr
nécelfaires pour la décenfe. S, les ordtes
du R oi font à pré fent ré voqués, le Pere
Garnier n'ayant enC Ore pû~ en aVOlr ( 0 11noinànce J le fouflignc: agiflant pOUf It:'s J é-
f ui tes de Provence, fu pplie la Cour, au
de lui accorder le rems n é ce~alre po ur en
do nner avis audit Pere Garmer, & recevoir res derniers ordres ~ o u de ne pas tr~~
ver tnauvais qu'ils s'en tl ennf l!t:l ceux qu Ils
ont reçu par la lettre ci-denu" conçue eR
c~ s
termes.
D ole , du
1
r OElobre
'7 6,.
C ontre M,le Procureur-Général du Roi,
Dit que les J éfuites de Provence om
toujours été dans la rélolution lincere dt
fe défendre: c'eft par leurs milances qU'lh
avoient engagé le Pere Garnier à envoyer
fa procuration, ce qu'il fit en e«et au corn.
mencement d 'Oll:obre dernier; mais du
depuis aya nt appris que les ordres du Uei
"toient de toU t fufpendre, i l écriv it, le ' 1
Oll:obr~ dernier, llne Jettre au fo ulligné,
qui fera franfçrite ,ei-apr~s , portant que
pour fe conformer aux intentions du Roi,
jl ordo nnoi t il celu i qoi étoit çhargé de fl
procuration, de Î"fpe nflre aulli fa défen(e:
c 'eft fa ns doute par le même mot if qO'11
~'a point envo, é dans l'intervale Jes piéces
qoi lui avoient été demand ées, ni déclar,
l'elles qu'il n'ayoit pas , parce que cet envol
& cette déclaration eu flènt ~té une exl.
M on Rév",end Pere ,
" Pour fatisfaire aux ordres de la Cour
,) du Parlement dl! Pro vcrce , j'avais en:u voyé une proc.ur~ti o ~ rour I .d é fe~d:e_ en
}} mon nom; malS Je V!eï: S cl ~tre .111tOI mé
" des ordres que l~ Hoi a ~on né de fu rl)
feoir: [ur quoi Je
CCOI S
devOlr donner
ordre à celui qu i eft chargé de ma procurar ion, de fu rpen d re au lli ra défenre;
c'ef! ce que je prie votre R évérence de
lui notifier. J'ai J'honneur d' être ave~
>, refpell: ,
"
>,
"
"
M on R évérend Pere,
D e vo tre Rév érence,
Le très-humble & obéilfant re rviteur~
SIgné, G arni er, Jéfu ite.
A IV
�S
Le (aulligllé. fairallt la déclaratio~ ci.def.
fu s , pour fervlr & valou' à ce que de raifon
& s'el! foufligné. Sigll!, Baudrand, J "Cuite'
à l'origùJaI.
,
Pour copie ce j Janvier ' 76"
Sigllé, Mottet,
ARREST
Du
j
Jall vi cr '7 6 j'
u Janvier 17 63, j,s Chambres ar.
D
.
remblées, ManGeur le Procureur.GI.
j
néral ef! entré, & a dit:
MESS I EURS,
Les al/armes des foi.diCans J éfuites r,.
naifTent le 3 Janvier, ils recoorent à de
nouveaux anitices : cette fécuri{é qu'ili
affeaoient a dilparu; ces faunès nouvelle!
qu'iJs rt'pandoiem pour entretenir les e(p(#
rances de leur cabale, Ce COllt évanouies,
Le " un Prédicateur déja connu par dei
dlfcours féditieux, a râcf,é d'émouvoir fon
auditoire par de triaes arlieux' & ce ma.
',in on vient de me r.gn ifier d~ leur part
1 Aéte le pJus extraoniinaire qui ait jamai,
paru fo" s les yeux de la Jullice . Je croi,
devoir en fa~re leaure à Ja Cour, parce
que rOllt ef! Imgulier dans cette piéce inepte & Mrifaire . (*J
(') Voye']. l'Alle ci-de1rus
1
FJge 6.
La Cour voit qu/cct Aéte ef! ogni6é ,
au nom du Frere Garnier, fOI-chfant aujourd'hui Provincial; il femble que Ge font
des défenfes donn ées en fon nom par fOIl
Procureur; & cependant ce n'ef! ni le Frere Garnier ni fon Procureur qUi parlent.
c'ell: le Frere Balldrand , Heéteu r du Collége d'AIX, non ca.m me A gent de Frere
Garnier, mais aglflant ( d".l l ) pour les
J tE/ùites de Provence , qui demande pour
Je Provincial un délai que le Procureur du
P rovincial ne demande pas. Les J éfurtes
de Provence n'ont point d'aaion pour défendre l'lnf!itut, elles réfidellt dans le. Ré·
g"i me ; Frere 8andrand n'a aucune mlffi~~m
pou r repréfenter une Provillce de la Société, & s'il avoit un titre pour agir , l~ devroit fI.! pourvoir par Requêt p.our Intervenir dans l'] n(\,·,,el .. CClI< ..néee a les
mêmes caratt:èforl que la R }llête pr~Cent62
le 4 Juin au nom du mê me Jérui te , eUe
ef! même plus abfllrde.
•
Après avoir examiné cet. Afre dans ta
forme voyons ce qu'il connent an fonds.
F,·ere 'Baudrand expo~e, que ler Jéf:liter .de .
Provence ont toJ.jouïS fie dans la réfolul1ol"
fin te r< de fe défindr, , le men ronge Ile l,cm
coûte rien: ils ont (dit-il) déte rmrne le
Prov incial) par leurs in fiances , à donner fa
procuration au CO'llmencement ~'08:obre
dernier. Ma;s dep 'lis ayam appl:u que le.t
oïdres du Roi étaienr de tOUt JufpClldre , zt
a ordonné, par une lettre éerire de Dole
le 15 O él:obre, " celui qui étoi, chMgé de
fa pro", .. a,ion , de fu(pendre auO' fa d,finfe;
& "cft fanr dame par le rnbn~ motif 9U;'d
l ft l poi!}t cnvoyr dtliJS l' ill len'aile 1er pZ' ClS
A
Av·
�JO
9ftÎ lui dt10inlt été demandées, ni diclart
celltr qu'il IJ'avoit par J p.ra que (('1 envo '
& , ue déct.lrarion !ufJem hl UIU ('xé'utio~
drr A,d" ["{pendus.
fi e11 vilible qu'on parle ici de la Lettr.
écrite par M. le Chancelier à M. le Pre.
mier Prélident le 10 Septembre, qui a été
lùe dans l'Aflèmblée des Chambres du 1
Oél:obre, & dont il e11 notoire que les Ji.
fuites avaient e.l1 connoilfance avant le If
Septembre; mais étoit, ce à eux à juger li
cette lettre fu(pendoir le COurS de la Juf.
llce ? Ces ordres leur font étrangers, ils
ne font poin t demandés par eux, ils ne
leur font point adrelfés; il. feignent d'i.
gnorer que vos déli bérations doivent leur
fervir de régie; cette t.!mérité e11 in(upportable, & en même-tems l'artifice f.
t ra hit par fa grofliereté.
Le premier Oéh>bre , tems auquel la let.
tre de M. le Chance lier fui(oit le plus grand
bruit, on a demandé de pré (ente, au nom
du Frere Garnier; la préfentation étoit fuite
le " lorfqu'il a été dédaré dans l'Alfem.
blée des Chambre. n'y avoir fieu de dé.
libérer (ur la lettre de M, le Chancelier,
AIn li l 'on a contrevenu fans fcr upule au
(urfe~1 qUI f~rt au)ourd:llUi de pr.!texte,
Jufqu à ce qu On alt appns que la Cour n',.
VOlt pas cr~ pOtlvoir s'y arrêter.
De-là naltun dilemme auquel on nB peut
éçhapper: SI F rere Gamier a connu la let.
t,e av~nt le 1 Oétobr~, comme il n'y a pas
lI eu d en doute r, 11 Q a pas cru qu'"lIe dÎlt
[1lfpendre (e' M~arches, puifqu'il a pré(enté
le ',Oél:c Qr~: s " ne l'a fçu qu'après' , il a
appm en meme-tems votre d~hb é ration. ,
l ,
Dans l'Audience du 4 ' les (oi · dlfano
J éluites ont demandé un renvoi, qui a été
accordé ju(qu 'au 7 ; le 6, le F rere de Pontev és, accompagn~ d'un autre Jéfulte, eCl:
venu de la part du Frere Baudrand me demander un D éfenfeur; le 7) la Cour a ac~
cordé un délai ju(qu'a u I2 Novembre; cet
Arrêt a été lignifié au Procureur du Frere
Garnier les JUui tes m'ont remercié le 8,
i ls m'on; alfu,,~ que 1.. r.!folution de fe défendre étoit déciMe; ie lellr ai promIS au
nom de la Cour tome taveur dans une défen(e légitime. Tout cela a dû êt re conm'
GU Frere Garnier le 'I, jour auque l on pré.
t end qu'il a ordonné de fuf~endre par déférence a un fur(eoi qu i n'a Jamais eu h eu.
La f.ulfet.! de cette allégation e11 prou vée
par tous les ~ ts an,!~r Î~urs; elle l'dl encore
par ceu x gUI om IUIVI.
,
Le Détenfeur des Jé ltli te§ m'a demande
une conférence à la fin d'Oél:obre , & 10
premier N.ovemb,re le Procureur cl? Frere
Garnier m a remiS une Requête qu on .de...
voit préfenter au. nom dudit FreTe Garlller ,
& dans laquelle il déclaroit qu'a n'a,'oir par
perdu le tems que la C~UT IHi avoi, donr.r
POllY inftruire fes Con[,tls, Cette Requête
contenait en effet une réfuta non fuccmte
des mo yens d'abus énoncés d.ns l'A1'l'êt dù
1 Juin.
_ On m'annonea quelques jours après , qud
cette Requête ne feroit point profentée< 1
&: qu'on me la f,g ni6eroit. Je me d ifporot~
à fatisfaire à quelques-unes des demandd
contenues dans la hequete, j'atte ndis deu'"
jours cette lignification : On me d~c1:trà
enfin qu'il n'en [eroit plus guefho\l , & les
A VJ
�11
Letttes Patentes que j'ai eu l'honneur de
préfenter à la Cour le l ' Novembl.e alti.
verent. 11 elt donc faux que le Frere Gor.
nier ait fufpendu les démarches de C"
Défenfeurs par une lettre écrite le 15 Oct obre; cette lettre elt fuppofée, ou fai"
ap rès coup.
Les· Lettres Parentes enrégi ltfées le l,
Novem bre., portaient, à la vé rité, un ordre
de fll rreoir, mais Frere Garnier & les Jé..
fu ites Ont dû apprendre en même-rems que
le fu rlea i expirait le 1 Jan vier . Cc nou.
veau dé la i a;outé aux précéde ns , était u.
avanrage pour leur caufe, & un moyen de
plus pour in nruire & faire prépare r
D éfenleurs: il elt ablilrde de s'en faire un
titre pour demander enCOre des d" l.,is, Je
fupp lie donc la Cour de m'accorderaud ience
il demai n ; & quoique l'Aé1:e qui m'a été
lignifié ce matin ne méri te que le dernier
mépris , je vais. faire voir que tout ce que
les J éfuires feignent de de lirer fera rempli,
. L e Provincial abuf" n'a point fatisfair .
dlfent·ils , aux injoné1:ions portées par le,
Arrêts des 5 J uin & 7 Oé1:abre : je l'en
difpenfe pour ce moment, fous le bon
plail;r de la Cour. ils ne doiven t pas crain.
dre que je- Ies repouOe par Cètre exception,
L e Provincial aura toUt le te ms de pu rger
f.1 demeure pendant le COurs des Plaidai;
ries, & de julhfier fa quali té. Je plaide rai
le pre-miet , Contre l'ufage de cette Corn.
pagnle ; tous mes écrits feront manifeltés:
je ne prétends point hâter Jeur marche dans
les A udiences , je demande l'examen le
plus. lent & le plus fcrupuleux, c'elt l'in.
tentlOn de la COur. Que kurs D étell Ceurs
1er",
J'
parotlTent au Barreau ponf n1'en~end(~ , tO\f'
te taveur leur fera accord te , Ils a U l ~ nt eu
tOtH
le rem s néceOài re pour recev Qtr . les-
ordres du Frere Garnie r, a~ant q,~lC d'crre
oblig~s de plaider. J 'afe dite qu Il eil de
leur devoir d'entrer dans ces arrangemcns ,
ils le feront li les J éfui tés n'y met ten t pas
des obltacles fecret5.
Mais il n'e!l'pas difficile de prévoi r qu'on'
re réferve le prétex te de dire que Frere
Garnier a ordolln ~ de rufpen dre fa c1éfenfe.
Ce fubte rfuge elt pitoyable: j'ai prouvé
que la lettre était faulfe; fot-elle véritable.
l'ordre de fufpendre n'elt q ue condItionne l!
attendu le fur réai fuppofé. L'ordre ~n n1lt 1f'
de défendre fu bfilte donc, le furfe o l étan t
e xpiré ; la prélentalion en cfi le gage.
S'i l elt déterminé œns le confet! de la
Soci.!té d'empêcher le D~ren fe ur de paraitre au Barreau pour écouter mes plaldoirie.s , il leu r l'etlera encore affc:z de
moyens de fe défendre •. pour que leur
mauvai fe volonté & leur IDlpUllfance parailfent à découvert :s'ils perfiltent à garder
le (j lence.
Je He clernander:ii point dallS une c~ufe
de cette importance que les. C on d nlrons
que je pourrai prendre me fOlent adln gées
par défaut à l'Audience, la Co~r le s vérl~
trera avec cette fageff'e & cette lultlce qUI'
p rélident à tOIlS fes Arrêts, J'an n?nce a v~c
confiance au Frere Garmer IUl-meme, qu IJ:.
aU ra le te ms de re d éfendre , indépendem:
men t de celni que les Ordonnances lUI
d onnent pour rabattre l' Arrêt de défa ut.
Les J éruites de cette Provll1ce drront.
peut· être encore que le G énéral & le PtO-
�14
vi"n cial les ont abandonné.: je ne puis 1"
adme'tre comme parties, les regle, y ri.
fillen'; mais je leur déclare que ta u, JI.
fui,e pourra me remettre des MémOires
p our la défenCe de l'lnlli,ut & de la mo.
raIe; qu'ils feront prérentés à la C Our, eX/.
minés & v'fés dans l'Arrêt.
Qu'ils ne viennent donc plus dire à l,
COur qu'ils Ja fupplienr de nc point lrouv r
ma uvaIS qu'ils S' fII tiennent au ....: ordres 'lu',,,
Ont rrfu par la l ett y( du 15 ~ élabre du Frcrr
Garnier. Cell- Ià la conclufion & I"u nigu,
objet de l'aél:e biza rre qUI m'a é,ot fignifii
aujourd'hui; on ne fe défendra point, 0,
voudrait éviter l'infamie de ne pas fe dl.
fendre ap rès les pl aintes pOrt~es {ur un
prétenJu dén i de Jullice.
La Cour ne tro uvÔÎt point mauvais, rani
doute , que les J éluite, s'en rapportalTent
à elle de rexamen de leur Inlli'ut ; elle n'a
fait nptifier mon appel comme d 'abus au
Provincial, que pour y défendre, fi bon lui
lemble; mais on ne peut voir fans indigna.
tian qu'ils afl"eél:en t de vouloir (e défendre ,
& qu 'ils ne (e défendent pas; quï ls fe jouent
de la J ullice, & que par toutes leur ma.
nœuvres & leurs intrigues, que je me ré.
(erve de développer en tems opportun, il,
t émOlgnent connOltre les vices de leur In[titut. & y être attac hés ; craindre la cen,
(Ure de leur morale, & en conferver 1"
maximes, L 'impui{fance de défendre ce
qu'on ne veut point abandonne r , eft honteufe; le refus de défendre par mauvair,
volonté, & par efprit d 'indépendance, efi
criminel.
Si les J éfuites penfent que leur l nllitut,
,.,,/ .
fU p.neur
"
à coute pui{fa"ce,
n'ell f"int
d
Rois & de 1e\l1"9
chaflè!s; s.'Jls di?e~c~eu'lls (uccom.beronr par 1"1WUlhc'i-,di:
J es ce lont des Impo eurs
1
folt~~s r;, rl~xd~~~ee~1t ~~re
~urs u~iJs 'n'orcm paroître dans le fanct1e~x: 5 la Jul1:ice , parce qu'ils rec~:m
rua~e de . 1 Inflirllt ell incompatible
nOlilent que eur . s de l'Etat qu 'ils
a\'ec tOu S les pnncl pe'_
foiEnt r~gard .Es
l'abandonnenr, ou qu 1lS
.
d leur
comme des fanatlqu€s, ennerUlS
e
Pj~~~i'me qu'il doithrearrêr~ que l'Audàcn-
ce me fera donnée à demam; & cepen ;:u~t
ue Frere Baudrand & Frere de Pomeves
teronr mandés pour répondre. fur les f~','rf
contenus dans mon Re'lUlhtOlre, .&.. ql 1
leur fera enjoint de remettre ffi ongm
a
prétendue Lettre ~crit-C de D?le!e l'~' d c& que M. le PremIer Prell ent
t a b re , les Défenfeurs ~cs
., J e.IUlteS
"
pour
mandera
ô
leur faire connoitre les inrennons de la
Cour: &: ell forti,
.
M. le Premier P réfident ayanr. pm les
.. s , la Cour ,fur
la rcqmhCJon du~
oplmon
_
Procureur G én~ral du ROI, a renvoy~
l'Audience à dem~in mardi, Chambres .((emblées. Signé, DES GA~OIS DE LA
T OUR . Collationné, Slgn., R;glbaud.
L e 3 Janvier Iï6 i , à la reque:t~ ae M.
le Procureur Général, nous , HUlllier en 1.
Cour de Parlement de ce ray~:Je .~roven
ce, foulligné, avons imimé & Ilgmr.e Arrêt ci ddlùs, & tout fon contenu, à ~~e
Mmtet , Procureur adverCe , rarbnt à. lm ,
& lui ayons laiJTé copie par nous dit. ,
Signé 1 Itoard .
~
1 __
�,
'Atrhé du mlmt jour 3 Jaiwier 176 1
4
Ans la mê me AlTemblée des Cham.
D bres
, il a été de plus arrêté que 1"
Frere~ Baudrand & de Ponrevés I;'roienc
mandes dans la Chambre, & qu'il leur fe.
ra e~'J omt de remettre l'original de la Lee.
tre ecnte de Dole le I! Oltobre dernier
& que M, le Premier Préfident manderai;
les D é fe~reurs des foi.dirans Jéfuites, pOur
rçavoIr S Ils [ont refolus de plaider, & les
infhuire des intentions de la Cour,
Signé , DES GALOlS DE LA TOUR,
En ex écution dudit Arrêt é , M, le Pre.
mier Pr~lident a ordonné à Cazeneuve,
Huifliet, de fe reanfporcer dans la nJaifan
du Collége , pour enjoindre aux Freres
Baudrand & de Pontevés de fe rend re in.
continent aux pieds de la Cour,
L'Huifiier avant rapporté à fan recouc
qu'ils étaient à la porte de la Cha mbre
les Gens du R oi Ont été mandés , & ayan;
rep rIS leurs places , M. le Premiet Pré".
dent a làit entret Freres Baudrand & de
Pontevés,
M. le Premier Prétident leur ad reffant
la parole, a dit :
11 a été tignirié en VOtre nom un Alte'
M. le Procureur Général, dan s leq uel il
en làlt mention d'une Lettre de Frer.
Garnier, (oi-dirant Vi ce-Provincial, écrite
de D ole le I! O~obre dernier, portant
de ru fpendre fa détenfe dans l'aflàire pendante il l'Audience concernant l'appel comme d'abus, interjetté par le Procure ur Gém' rai , & dont le renvoi a été fi xé à au·
"
,
. d'I '
J anviet : ledit Alto tendanf '"
Joar
lUI l
d
'
l
'
à
ouVOl
r
obte t11 r un nouveau cal, ou ne ,P.
d
être inculpé perfonnellemenr du ddaur .e
défenfe : cet Alte elt mfoltte & e xt ra · J~ (h
ciaire, & la copie de la L,etHe qUl 1accompagne a rou, les caraél:e res- de la fu fidan. La Cour vous enjo int d'en remettre
f origmal,
Frere Baudrand a répond Il
'l ' '
etOlt en-
qU'1
tre les mains de Mottet, Procureur de
Frere Garnie r.
,
M. le Premier Préodent a obfe rve ,qu~
cette Lettre étoit plu" qu'e::<. traOrdmcllre J
& que le mGti-f ne pouvoit e n être, développé. Frere G a rni~ r s'en pr.6fento, le 2
Oél:obre' fon Procureur a demande le 4
un délai' qui a été accordé jufqu'au 7 ; ,le
6 il a demandé un Avocat & des Confed s
qui ont é t ~ accord<!s ) . vous ,en avez f,llt
vou s-mêmes vos rem erCl mens :il M. le Pro:
cureur Général; & le 7 la Cour a renvoyc
1'affaire au t 2. Novembre , pou~ donn~r le
tems de l'inllruire, & de fûurmr les pleces
nùe{faires. Serait-ce la Lettre qui me fut
adreITée par M, le Chancelier le 1 0 Septen:brc
1
qui aurai t engagé le Freee Garnier
d'':crire le I! Oél:o~re ? Mais d ans ~e cas ,
il aurait écrit pluta t , Il auro!t arre.t~ un~
partie des dé marches qui ont été faite s '. a
commencer du 2. Oaohre. Toutes ces Clr....
confiances annoncent que la L ettre du 15
en fUPFofée, ou concertée après coup.
Frere de Pontevès a répondu qu'il n'y
av oit rien de plus fimp le ,que tout ce qU!
s'étoit paffé. Frere &armer avOlt envoye
un pouvoir pour défendre fur l'appel com me
d'abus ; c'eft en conféquence que la préfell-
�.
.8
t atr·
lon . a l été fuite , t&o u t ce q . ,
en lUI VI ; e rout efl a.nréri . à Ut S en eU
d S la Lettre du r 5 Ofr~' la réception
I,e les mains; qu'il n'ell
ufie qUI leur a
FreTe Garnier n'ait pOinfaJcr~lrprena"nt que
p ouvant manquer d'~ .
t plutO[ J ne
c oup d'objet; &
etle ?ccupé de beau
gé de s'.dreff;r à ~~~n~~ a~lJrurs été obli:
M . le Premier Préfiden~ e~ s.
~~~jleLettre , fur laquelle ils fe ~r.nedrvé que
ment pour ne
les a voit pas néan
em
1
3(.
P us comparaître, ne
,.
mOlliS empêché d
él:"
s e COnti·
Po
é
n ru IOn . F
ntev s , vers la fin d'Oél:0 b' rere d,
à M . le Procure ur Gé é. 1 re, demanol
pour Simeon Avo n a une conférence
elle fu t acco rd A . ~r 1 e Frere Garnier'
rai développa à-~rm ' e Procureur Gén/
d ont il avoit déja :~; res moyens d'abus,
par la fignification de l' Aco~nolffance légal,
les contient.
rret du 5 JUill qui
II y eut quelque chore d
ble encùre; il fut drene : plus remarq ua.
IFes premIers jours de N
ne Reg uêle dans
nuer d agir pOur 1' 1' Il
d
Tere
Garnier, pOur d ove'dbre, au nom da
cureur G é néral com~:;an er à M. le ProIes pieces qu' il entend nsc},tlon de toutes
de toutes Jes COn 1 pa aIre valoir J &
prendre' Je P
cu lIons qu'il comptait
'
roc ureur de 1<'
G
porta
à
M.
1
,;
P
rere aroier
la
prévint qu'elle de . r~cUl'eur Général , le
la lui laiiTa me' VOlt UI être fign ifiée, &
.
me entre le
.
s masns pendant
d eux JOurs. Ces diff.!:
ou, que la Lettre d pens faIts prouvent ,
tOit
point . ou
.u
cere Garnier n'exif-
fan s ponr fa regi~don avoit de bonnes rai·
er
pourquoi ces raifon Comme non-avenue ;
p.s aUJo urd'hui?
s ne fubfiiteroient-elles
g
Frere de Pontevè: e ll convenu de la vé.
rité de:; 1"aits ; mais que la Lett re du Frere
Garnier n'èn étoit pas moins delle. Ils ('avoient foU icité inllamment d. révoquer
J'ordre de fufpendre fa défenfe, ils Ce fla ttoient de l'obtenir, & dlns J'intervalle il..
fe préparoient pour être en é tat de fe défend re quand il en (eroit tems.
M. le Premier Préfident a dit, que fans'
(loute ils avaient rend u compte exaél::ement
à Frere Garnier de touteS les démarches
fuites depuis le • Oél:obre , avant & depuis
la réception de fa L ettre du 1 \ .
Frere de Ponteves & F lere Baudrand
ont ré rondu qu'oui. '
M. le Premier Préfident leur a demandé
fi Frere Garnier leur avoit répondu.
Ils ont répondu qu'oui.
.. M. le Prémier Préf,dent le$ a interpellés'
de reprérenter les Lettres qu'ils avaien t
reçl!es enrépoll(e, que rien n'é to:r plus çropre à jullifi er leur condui« aél:ueUe , & à
rpanifefier les véritables Cencimens de Frere
Garnier.
F rere Bau drand a dit qn'il avolt brûlé
& d~chirt ce., d i ff~rentes Lettres n'a yant
conCervé q ue celle du 1 \ Oél:obr~ cOlr me
(ontenant quelq~e chof. de poncif 8< d'important.
M. le Premier PréfideT!t leur a té'moiO'né
qu'une correfpondance (ur nn.e affaire ode'
c.ette nature m ~ rit o it d'2rre conrèrvée en
e~tier '. & qu'il n'étoit gueres cro yable qu'on
e.ut agI autrement ; il l e~lr a fair fe A ~ ir que
~lns, une caure aulIi majenre, où leurs C'onftltuttOns & leur .rnflitut étosem attl qués
comme (OlltralfCS. & Incompatibles avec les
�,0
maximes du Royaume, où on leur repro.
ch oit une doél:rine perverre, une morale
dangereufe ; une Sociétt! comme la leur
tépandue dans les quatre coins du monde'
devo it s'empreflèr de produire (es moyen;
de dét"enfe & de jufHtication : que la COn.
duire qu'il; avoienr te:me jurques à préCenr
ne p~:)Uvojt manquer d~ faite naitre des pr/
VentIOns , & donner heu de penfer qu'il,
fentaient eux-mêmes qu'ils n'avaient au.
Cunes rairons légitimes & valables il oppo.
fer; qu'il les exhortoit à re défendre pOur
lem propre int~ rêt; qu'ils devaient faire
comparoitre l'Avocat de Frere Garnier à
l 'A~dience indi quée à de mai n; que M, le
Procureur Général, contre l'ufage, COn.
(entoit à plaider le premier; que les Au.
diences ne reroient point pdcipitées ; que
l' Avocat f~ préfenran t, elles fe fuccéde.
roient de huitaine en huitaine; gue l'Avo_
cat aurait par+ là tout le tems de s'in(huire
des moyens d'abus, de fe préparer à y ré.
pondre, de recevoir dans l'intervalle les
piéces n~ce{fai res , & les nouveaux pou ..
voirs dont on croyoit avoir bel"oin.
Frere Baudrand & Frere de Pontevès
ont remercié la Cour de la grace qu'elle
vouloit bien leur accorder; mais ils ont: inIiOé à repréfenter qu'ri n'étoit point en leul
pouvoir d'aller ~orrtre la dé fenfe pattée par
la Letrre de F rere Garnrer, & de fa ire
par01tre ro~ Avocat; qu'ils entreprendroient
fur .Ies drOIts de leu~ Supérieur, qui leui
avolt tnterdlt toute dereufe ; qu'ils lui l'cri.
rOlen t de nouveau pour obtenir qu 'il don.
nât des ordres contraires.
M. le Premier Prélident leur a dit, que
H
fi l'Avocat de Frere ~arnier ne eomparouroit pas , il les prt:\·.er:OIt .encor: que
l'a-ffaire ne ferait point tr.!ltt!e i l~lv~nt 1 ufage
ordinaire; M. le Procureur.Gt:l1c!ral ne tl reroit: point avantage ~u d~ta.u t ?e c,o~pa
ruoO.1, qu'ü
plaideîol: Cùffime ~ 11 a\ OH u.n
contradiéteur ; que la Cour, n~ ~atue r~l!
qu'après l'examen le plus rdl"dll, la dlleufi'ton la plus exaae; 'lue c1,aque, MaglCtrat Ce feroit un deVOir de luppleer a la
. Mf nre > & que dans l'Îmerval,le de la VI(ite des piéces, & pendant 1 rnlhuc'l:ton ,
ils feroient: les maitres de prodUIre eux~
mêmes des Mémoires, de les donner .a
M. le Procure~r GtEn~ral, qui les mettro~t
fous les yeux de la Cour, & qu'il y CerOlt
toujours 'fait la plus grande at ~ention; que
d'après ces a{fw'a?ces , !ls fer~)le~t d~..mauvalle foi, & devlendrOlent r~pr.t!"hery I~les,
s' ils fe plaignoienr de n'a\'oir pO.lnt ,~tè entendus , puifqu'on ne pourrOlt 1 Im puter
qu'à eux, la. Cour leur en ayant ouvert
tOute5 les vOie:;.
•
Frere Baudrand & Frere de P,".nteves
s'étlnt retirés, M. le Premier Pr;hdent a
mandé Mottet, lequel .étant ;~{r\! dan~ la
Chambre, l\\. le PremIer Prdldeot
a
dit de remettre l'C'riginal de la Lettre ecnte
de Dole le 15 Oaobre dernier par Frere
Garnier :
A quoi Mottet a fa.ti, fui t fur le champ;
M. le Premier Préltdent lUI a demande
s'il n'en avoir point d'autres du Frere Garnier - entre les mains.
A r.!pondu que non.
Les Gens du Roi, à qui l'original de ladit\! Lettre du 15 Oaobre a "té commu-
!Ul
�a
'Tliq ué , ont requ is q~le les Freres Baud rand
& de Pomevès repond rOient pardevam
denx Commllfaires de la Cour.
. M. le premier Pr~lident ayant pris les api.
fllons :
Il a été arr~té, conformément au Requi.
litoire des Gens du Ro i, que les fi'eres Ba.
drand & de Pontevès répondroient plus am.
pie ment pardevant Meilieurs de Boade, &
de St . Mar c , Confeillers du R ai. Sig,!
DES GALOIS DE LA TOUR.
'
M. leprern !cr Préliclenr a fait rentre!' FreTe
Baudrand & Fre,e de Pontev ès, au(quel'il
a donné c[.)nn oiOance de l'A rréré ci-denùs
S igné, DES GALOIS DE LA TOUR.'
I lltfrrogatoÎres & rép0 1Jfn de Frete Bartlultl7lÎ
B aud, and, R tE/eur du Collfge des léJi"",
dt (t'Ile r d le.
U) J anvie r ' 76), à Aix dans le p,.
D laîs,
pardevant nous Efprit-Emmanuel
de Bnm, Baron de Boades, Seigneur de
V illepeix , Meaux & autres l'eux, & Phi·
li rpe de Meyronnet, Ba ron de Saint· ~:'"
Seigneur de Collonglle & antres li enx Che:
valiers, Confeillers du Hoi en la C:'ur de
Parlemen t de ce Pa ys de Provence, COOl'
mifTaires députés par Arrêté de la Cour
rend u les Chambres afTembléescejourd'hui;
écri-vanr M ~ LouisTamilier , Grettler Audien·
cier en la Cour .
. Conflitué le Frere Bauclran d , lequel
moyennant rermem ad pettuJ ,
Interrogé de (on nom, (urnom , âge ,
qU2hté & demeure,
A réFondu s'appeller Bar thelemi Bau·
.)
drand, Reactif du C ollége des J é (uites de
cette Ville d'Aix, nati f du Dauphiné, âgé
de hl. ans .
I nte rrogé quand dt-ce qu'il a reçu le pouvoir de prérenter Procureur le • Oél:obre
dernier.
A répondu qu'en conféquence de la Requête du 4 Juin, ils ont toujours été dans
J'inte ntion de (e défendre, fa ns avoir alors
(l'autre pouvoir que cellli conrenu dans les
procurar ions qu'ils avaient au nom des autres Coll eges de la Prov ince.
Interrogé fi lorlqu'ils ont fait pré (enter le
). Oétobre , ils n'a vaient poin t de pouvoir
particulier pour cela.
A repondu qu'i ls ont agi en vertu des
pouvoirs antérieurs qu'ils avaient reçus, con-
tenus dans la Procuration du Frere Garnier
du 6 Septembre dernier.
L ui avons pré renté une Procuration en
bl anc du Frere Garnier, pour préfenter &
défendre à ce Parlement (ur l'appel com me
d'abus , que led it Freee Garnier a voit appris
que le Procureur Généra l ava it interjetté
de l'Inflitut de la Comp~gnie de Jelu., &
de ce qui peut y avoir trait, en dare clu fi:t
Septembre dernier, pour fçavoir s'il la ce"conn9" véritable & telle qu'elle a été commun iquée.
A rép ondu qu'il croit l'avoir reçue vers le
milieu oula lin du mois de Septembre , &
qll'i1 la reconnoit être véritable ,
Inte rrogé fi ledit Frere Garnie r ell Vi ce_
Provin cial, comme il Ce dit dans ladite P rocuratio n.
A répondu qu'il le reconnaît Vice-Pro_
vincial par la notification qu'il lui en a faite.
�'4
interrogé en que l tems le Frere Garnier
lui a nOtiti~ fa qualit ~ de Vice-Provincial,
& comment.
A r~pond u qu'il penCe que c'elt vers la 6n
d'Aoùt par une lettre ,
I nterrogé , II a enCOre ladite lettre en COn
pouvoir.
_
A répondu qu'il ne l'avait point, & qu'il
déçhire les le ttres qu'il reçoit dès gu'" y,
rérond u , lorfqu'il croit qu'elles ne doivent
lUi être d'aucun uf.ge dans la fuite ,
Lui avons repré lenté que ladite lettre
répondue n'était pas indifférente, & que
[ Out de même qu'il refloi t nanti de ladite
Procuration, il boit elléntie l gu 'i l conletvàt
Une le ttre qUi étoit aullî elléntielle,
A répondu q.'il a regardé cette lettre
COmme indifférente du moment qu'ellc lui a
donné la notÎùcation .
I nterrogé en vertu de quel titre ledit Frere
Garnier a t!te: con!litué Vice-Provincial.
A répondu que c'en en vertu du t it re qui,
felon leur ufage , lui a été enrayé par le
Pere Général .
Imerrogé en quel tems ledit Frere Garrier
a été conltitué Vice-ProvincIal par le Pm
Général.
A répondu qu'i l s'elt trompé lorfqu'il a
dit que c'ctoit le Pere Généra l, & qU'II
penfe que c'efi le Provincial précédent qui
lui a conféré le titre de Vice-l'ravin cial ;
gue pou r le te ms ledit Vice-Provincial ne
l'a pas notifié au répondanr,
Lui avons repréfenté qu'ri a feint d'igno'
rer Je titre qui confiirnoit le Frere Garnier
Vice- Pro,incial , & la date de ce titre;
que cependant leur Avocat avait dit qu 'ils
a \'oient
'5 le titre qUi, l; con.Ht'"
avoient en teurs. m~ins
tuait V ice- ProvlIlcraL & la da,te d lCe l~I,
A répondu qu' il a dit la véme telle qu e lle
dans ron cœur, & que dans c~ ~l1oment
il ne fe rap pelle point le tems precIs de ce
titre & de cette date.
Lui avons repr<Centé gue puifque. le ur
Avocat avait dit qu'i ls avaient ledit titre ,
il doit décla rer s'ri s l'on t encore en leur.
mains, ou s'ils l'ont remiS à leur Avocat ~
& dans l'un ou l'autre cas l'avons llIterp_elle
de nous le repréfemer ou de nous le tarre
repréCecter.
.
A rép ondu qu'il n'a point ce titre ent",
les mains , qu'il penCe que l'Avocat dOIt
l'avoir, qu'il n'en elt cependant pa~. a~uré,
& qu'on lui di,'a de, le repré~enter sri 1 a.
Lui avons reprefenté qUII ne peut pas
ignorer lî leur AVOCJ~ a en mall1 ce tltr~,
puifqu'il ne peur l'.volr reçu que de la maIn
de lui répondant.
,
A répondu qu'il en affuré qu'on a demande
ce titre, l1JlÎS que fe cro u\'an~ malad~ ~h:
rant ce tems) il ne pouvoit al1urer pn:clfement ce qui aI'oit été fait pendant Cd ma' .
ladie.
Interroaé de nous fixer 1 époque du .oms
de fa mal;die & de fa dur':e"
.
A rél'0ndu que fa maladIe etolt en Septem bre & Oél:obre, & que durant ce t ~ms
il aV"lt prié le Pere de Pontevès ~e loppléer à ce qu'il ne pouvaIt p~s Iu~-mcmc ,.
Interrogé fi le Pere de POl~teves .ne lu~ a
pas dit , dans Ion tems , ' ~vülr relm s. Jadlt:
piéce à fan Avocat, ou s ,1 ne le lU! a pa,
dit depuis,
c .
A répondu qu'il ne fe rappelle pas poutl.
en
E
�vernellt
r.
,6
le Pere de Pontevès le lui a dit
ou non .
Lui avons repréCenté que par fes réponr"
& par la ruf(ht~ Procuration , le Fr."
Garnier ef! quahh.! V lce-ProvlOcial ,cepen.
d~nt par l'a~e tenu à ,M. le Procureur GI.
.nera l, hgOlhé aUJourd hui, il fe dit Provin.
cial; cpmment concilIer cette contrariété?
A repondu que le Pere Garnier a voit été
Vice-Provincial dans un tems, & enruir'
a ét~
Provincial.
depuis quel tems il a été nom.
mé Provincial.
A répondu qu'il n'en fça it pas pr.6cir"ment
le rems.
Interrogé dans quel tem~ de l'année Je
P"o"lIlCIaI ef! nomm.! , & Il après la nomi·
nomlllt!
Interrog~
nation on n'en donne pa s connoiHânce aux
Maifons de fu dépendance.
A répondu qu:il n'y a point de temps fixe
p~Ul ce[~~ , nomlllatlOn , que le Provincip.1
lUi a nouhe fa no.mination, & qu'li ne r~
J'appelle pas préciléntent le tems,
. L lU a vans repréfen té comment cette notification lui a a été faite.
A répondu que c'ef! par une Lettre de
mèm~
qu'i l lui avoir notitié fa nornin;rÎon
au VIce-Provincialat, & qu'il n'avoit plu!
ladIte Lettre,
Lui avons, repr éfenté que dans les dr·
conrtances ou d le trou voit il de voit con·
ferver ladite Lettre,
A répondu qu'i l avait re"a1'cl< cette Let·
tre .com.f!1e in~ · ffér~nte duo momt'nt que la
lloti fica d On lUI avolt été fa ite
Interro ~é 11 il! Frere Galni;r avant d'envoyer ladIte Procurat ion, 'l,oit fait ,dalli
'7
la Province {onél:ion de P ro vincial ou de
Vice_Provincial.
A ,':pondu qu'il a fait les fonaion s ordinaires rélati vement à res emplo.is.
L'avons inte rpellé de nous déclarer en
quoi conll~Oient les aél:~s emanés de lui en
ladite quallté avant ladite époque.
.
A ré pond u que ledit Frere Garnier, aux
f"rdites qualités , répondoi t aux Letttes
qu'on lui é.criyoit, & aux demandes qu'on
pouvait IUl fall'e .
.
Interpellé de noUs exhIber quelqu'une de
{es Lell rrs en r~ponre .
A r~pondu qu'il n'en avoit aucune, par
la rairon qu'il a dit ci_deITus ; que du momellt qu'i l a fait urage de res Lettres, il s'en
défait.
Interrogé li après \'A!rèt du 1 Juin, ou
lors de la lignitication bite au Provincial ,
dudit Arrêt , le répondant a demandé au
Provincial une procuration pour fe Mtèndre , ou li le Provincial, de ron propre
mouvement, lui écrivit de fe défendre .
A répondu qu'ils ont tOujours demandé
la permil1ion de fe défendre au Provincial,
& qu'alors le répondaut aVait la procuration des autres Supérieurs de la Province
pnur fe déFendre en leur nom.
Interrogé" il 100fqu'j[ a demanM après
l'Arrêt du t Juin, au Provincial la perminion de 're- défendre .& les pouvoirs né. ceITaires pour cela, ledit Provincia l la lui
a envoyéé, & s'il ne lui marqua pas qU'lI
étoit clans 1'intention d'e (e défendre.
1
. A .repondu que le Provincial avait tOlljours per!ll" de fe défendre; mais que le
répondant n'avait point alors de procur~.
lion en reg le de fa part.
B ij
�,8
Interpellé de nous d ire en quel te ms il
~ demand ~
prolôuration au Frere Garnier
pour le d"le dre .
A répo ndu. qu'il croit l'a voir demandée
peu après qu"il eut appri s fa nomination
ne Ce rappe ll ant pas l'époque à laq uelle il
l ui a fd it cette demande .
I nterrog é à quelle o ccaGo n le Provincial
a no mmé le Frere Garnie r Vice·Provincial.
A répondu q ue c'elt parce qu e le Pe"
P rovincial étoit fous les Arrêts du Par"ment de Paris , & qu'II ne po u voir plus
exercer Ces fonél: ions.
Lui avons repréCent': qu e G le P ro vincial
,ne pou vo it plus exercer Ces fo nél:ions , il ne
pouvoit point nommer un Vice- Provincial.
A l'épondu que Ce lon les apparences il
l'aI' oit nommé q uelques jours avant .
Lui avons repréCe nté q ue tam q u' il avoit
le drOIt d'exercer Ces f"nétions de Provin.
_cial , il ne pouvoit pas nommer
Uf!
Vice.
Provincial , ne devant pas pré voir qu'il
f erOlt mlll bé de les exerce r.
. A répondu qu'il étoit fage dans le Pro.
vlnclal de prendre fes acraugelllens 'à tOut
événement.
L ui avon s reprérepté que coml~e il pou.
VOIt
trouver dans la Province quelqu'un
q UI pat nommer up V ice.P rovi noa l , cette
précautio n étoit inutil e.
. A r épondu que .nul autre dans la Pro.
VI nce ne le pou voit par lui- même.
I nterrogé comme nt ilsreçure nt la procu·
ratIO n du 6 Septembre du Frere G arn!er,
& par q uelle voie.
A r épondu que ce fut par la voie ete la
polle.
If
19
inter rogé fi cette procuratio n ne (u t pat
àccom pagnée d 'une L ettre&, l'avons mterreli é de nOUS la repréeente, .
A répondu que la procuration fut a ccompagnée d'une L ettre, & que fe lon fou urage
il s'eA éto it défait ne la c ro yan t plus uti le .
Inte rrogé fi le Frere Gar nier ne leur a
oint é crit d'autre L e ttre av an t le J j Otl:obre (ur cette aflàire ou po fl:~riet~remel~t.
A répondu qu'i1 leyr avait éCl'lt pl uheu rs
Lettres en réponfe de celles qU'li lm éC rlv Olt
pour demander les pouvoirs de le défen dre ,
qu ils n'ont ? as co~. reryées .
.
In te rro ge qu e s Il n a pas conCerv é lerchtes
lettres , au moins il doit s'en rappe ller le
contenu , ce q ui doit lui fervi r de regle &
de pouvoir, & qu 'il doit en mème- ccms
nOUS en faire part.
.
A répondu qu'i l ne fe rappe ll e pas qu ,1
y eût rieô1 de plus efl'enttel daps ces Lewes
qu i puifl'e int ére ffe r cette affàl ~e ,
Interrogé fi , io rrqu'ils prélen'''I'ent le ..
Oaobre dernier , ils ne rendirent pas compte de cette préfentatigo au I?rere 9aTnier ,.
& s'il lui répondit, de n ous reprelon ter
réponfe .
A répondu qu'ils lui hrent part de cette
préclfè Préfentation , ne fe rappell ant ,pas d'
ment la réponfe , n'étan t pas en t!tat . entrer
dans les affaires à raifon de Ca malad ...
I nterpellé cie nOUS dédare r, moyennan t
le ferme nt q~'il a déja prété , s'i1 ~ reçu d~s
m ~moi res & piéces touchant l'aftl l,re dont 11
s'agit , de la part du F rere Garlller o u de
t Out autre.
A répondu qu 'il n'en a point r~.çu de la
Part d u Frere Garnier , maIS GU li a reç u
B iij
r.
�JO
~e. divers endroits divers oUI'rages qui co .
.
u.
rOient le Public.
Icnterpellé . de&nous déclare r s'il n'a po·Int
en Ion pOUVOlC
dans fon Couvent, quelq~e ade , quelque lettre, Ou t OUte autre
Pléce quelconque, émanés dudit Frere Gar.
mer en (a qualité de Vlce-Provin e;'1
·
1 &. é·
dp
e rOVlnCla,
cntes de fa main "',ou
' & Cn
ce cas (e
1 nons les remettre.
A répon du (ous le (erment qu'il n'en.
aucune en f Oll pouvpi r ,
que tOnt ce qu'il
en a con rervé a étc! remiS à "Avoeat, comme étallt néceffaire à la Cau(",
,. Interpell~ de nous déclarer préci(ément
S 1,1 a. re!llIs a r~n A vaeat, ou s'il fç. üt qu'II
lUi ~lt et~ r~mls par quelque autre , une vU
plu I ~nrs pleces de la qualité eOntenne dam
Je precédent.lnterrogat , alltre que la pro.
curanon dudlr Frere Garnier
A répo~du, toujours (ou s ' la foi du fer.
ment, qu Il n'ell affuré d 'autres piéce, qu,
de la procurat ion.
Interrogé ~' r1s ~'on t pas été inllruies le !
él:ohre de 1 Arreté portant n'y avoir licu
de Mhbérer Co" la lettre écrite par M. le
C;"nceher le ~? Septembre à M. le premier
P t!!,denr , & s ils n en rendIrent pas comp t~
audit Frere G arni er.
1 A : !~on du qu'ils en ont é té inllruits par
a VOle ou public, & qu'i ls en Ollt dcnn'
connotffance au Pere G arn ier .
d ~terro g" qu·dl ce que lui répondit là·
ellus le Frere Garnier?
.~ répondu qu'il ne (e rappelle point pré.
c ~e mellt le co~tenu de (a réponee , & que
q IquefOiS meme Ii ne recevoit pas de ré.
pOnle.
!X
o
jl
t nte rrogé fi cette r é ponfe arriva a:vant r"
lettre du l j O llobre.
A répond u quï l ne fe le rappelle pas. .
Lui avons reprér('oté que tout cOl~me 1,,1
a conrervé la lettre du 1 S Otl-ob re, II a dl1
conrer"ver la lettre en queHi on , ou du moins
qu'il devait s'en rappeJler le cont,en l~ , cette
réponfe étant affez IH~portante, ,a ~'alron des
circonfiances dans lelquelles étolt ll1tcrvenu
l'Arrêté du , Ollobre .
A répondu que la lettre con ferv ée lui a
p~ru d'une couféQ uence effent ie l c dan s l'affaire , & qu'il n'a pas regardé l'autre comme telle.
Lui avonS rep rérenté qu'il ell à préT\Iln e,'
que le Frere Garnier lui don noit des infiruc~
tion \lour la con du ite qu'li dev ait tenir à
raifon de leurs défen(es, t out comme il a
fait le 15 Otlobre
A répondu que le Frere Garnie r les lai(foit entre les mains de leur Conreil qui était
plus en état de les inflruire que lui.
Interrogé li le -l Odobrc , jour auq uel ils
àemanderent un déb.i de huitalne, lis en
rendirent compte au Frere Garnier, & ce
qu'il lui répondit .
A réronrlu qu'ils en ont rendu compte ,
& qu'j croit qu'il approuve leur conduite ,
~e fe rappellant pas qu'il ait répondu là deffus.
Interrogé s'il s rend irent compte du nouveau délai obtenu le 7 O éloble, jo(qu'au 1 >
Novembre au Frere Garnier: & cc qu'il lui
répondit.
A répondu qu'i ls en avoient rend u compte
au FreTe G arnier, IX qu'il ne Ce ra ppelle pas
la ré ponfe.
B iv
�'it
Interrogé quel i our il a reçu la Lettre du
.', 5 O étobre.
A répond~, qu'ils ont reçu la lettre par 1.
polle, & qu 11 ne fe rappe lle pas du jour de
la reception , mais que ce doit être fept 1
huit jou" après fa date.
Lu i avons repréfenré qu 'il ne peut pa.
aVOIr reçu ladite Lettre par la voie de 1.
p olle , ~e paroillant pas que I ~di te lettre .it
été taxee , .nt tlmbrée,' & 11s enfuit que 1.
d ate de ladlte lettre Il e ft pas connatée.
A n' pondu qu'i l y a quelquefois plulieu"
Lettres dans \ln paquet ) & qu'alors toutes
ne peuvent pas ~tre timbrées.
L 'aV'ons interpellé de nous dire dans 9uel
paquet ou Lettre ce lle du ' ; Oétobre <tOil
loclute , & à qui le paquet ou la !cerre qui
ftrvolt d'enveloppe étolt adrtlTé,
A ré pondu que le tOUt lUi étOltadrclT,1
l ili répond3nt.
L 'avons intelpelJé de nous dire de qui
étaien t les autres Jert,es,
A répondu qu'il ne fçauroit fe Je rappeller,
Interrogé fi depuis la letrre du 15 0<10bre Il en a reçu quelqu'aurre dudIt Fwe
Garn ier , & interpellé de les reDréfenter.
A répondu en -avo ir reCll diverres autrèS
f ur lefquelJes il perfifle en les réponfes cid d l'lS ,
Interrogé (j te Frere Garnie r l' informa des
L et tres Patentes comenam le (urfcoi.
A répondu qu'ils l'avaie nt app.-is ici par,
la voie du J ub lic.
Interrogé lÎ Me Simeon lenr Avoca t eur ,
à la tin d'Oétobre, avec M, le Procllreur
G énéral une conférence qui Ill i fllt demandé<
par le F rere de Pontevès , Illi repl ~ :entant
que s':ls avoiellt reç:: ; comme ils, le pI"étenr
dent une lettre du Frere GarnIel' portant
de fufpe ndre la défenfe , ils n'auraient pas
demandé cette conférence .
A répondu que le Pere de Pontevès &
M' Simeon fon t plus e n état de [é pond[,:
pofiti vement là-detHlS, que le répondant qUI
était alors malade,
,
I nterrog é li le premie r Novembre Mottet
Jeur Procureur porta â. M. le Procureur
G énéral une Bequéte a.u no m du Frere Gar~
nier, en Îa qualité de Vice-Provincial, ten~
dante à avoir la communi ca tion de diverfes
piéces pour pouvoir fe déFendre.
A répondu qu'il croit bien que le projet
de requêt e a été préfenté par déférence à
M. le Procureur Gé n ~ra l , mais comme ce
n'était qu'un projet ) il ne croit pas qu'il ait
été pré(entt au nom du Frere Garnier.
l. ui avons repréfenté que cett e Requête
ne pouvo it pas être un fim ple projet, pui(que
la Requête était clrelfée dans les formes
ordinaires , & é toit fi gnée par le répondant
pour le Frere Garnier , Vice -Provin cial.
A répondu que par projet , il entend projet de préfentation de R ~q u ê re , pllifqu'en
eAêt la Re quê ~ e n'était point prc!fentée en
1e g 1e.
Lui avons repréfent é qu 'on ne fçàuroit
coocilier le feu l proiet de préfenter ladite
Req'l,,'e avec la le ttre dl! 1; O ~0 bre , con~enant o;'dre de fufpeodre la défen fe_
A réDondu q'" le projet de pré fentati01l
d~ Requ ête éroir toujours UN~ préparation,
fmvant qlle les événemcns ultérieurs pourroient le demander.
L ui avons rep (~[e oté qu'il ne relIt ~ as dif~
Bv
'
�H
tonvellir que quelques jours après que Mor.
tet, leur Procureur, étant allé dire J. M.le
Procureur Général qu'il avoit "té réfolu de
ne plus préfenter ladite Hequéte à 1. Co llr ,
ils demanderent néanmoins J 'agr~ment de I~
lui faire lignitier,
A répondu que c'ét0it toujours par Mf,.
re':ce à M,le Procureur Général, Il la chofe
deva it avoir lieu dans la (uite,
Lui avons reprlle nt é qu il n'dl pas dou.
teux qu:ils n'ayenr ral11afJ~ la plus grande
~arrie des piéces uéce ffa ires pou r leur dé.
tenfe , P\llfqll'il eft dit dans cette même
Requê te que deOùs , qu'ils n'ont pas perdu
Ic tem s que la COUf lèur avoir donné.
A répondu qu'en eAét , ils ont M ja pr/.
paré bien des piéce" mais que dans une
Caufe aulJi érendue , il en reHe encore
b eaucoup à préparer, ,
Lui avons repr.!fenté qu'il réfulte des fairs
c i-deffus, & ' l'oués par le ré pondant qu'ils
étoient dl ns l'intent ion de fe Mfendre 10rl
du premier Novembre, & même pol1érieu.
rement après cette époq ue, Ou
ou
moins
qu 'Ils le témoignoient ainfi à M. le Procureur Gé (j~ra l, d'où il fuit évidemment qu'il
n'avoir po:nt reçu alors la prétendue lertre
du Fter. Garnier en date du 15 Oél:obr.,
Oll que s'ils l'avoien t re çue, leur conduire
ne te ndai t qu'" faire ilJ ufio n à la Juilice,
A réponJu qu'il lui pa"olt que le réfultat
de toures fe$ réponfes cft, 1 • qu'avant la
]e ~tre d,Il Frere Gar n. ier, qu i défend la pour·
fUI te. ds dvoient tOujours été da "s l'inren.
tion de fe de fendre; 20 , que d opui; 1. 1er:
tre, ils ont tOuJours, à tOtlS événemells qUi
pourraient arriver, pris le$ moyens qui pou,
li
voient (ervir pour la dé fen(e " fi rar quelque événel~lent q.l1'i ~ s ne pOl1vO!en~ pr~ \ o! r 7
die pOUvOIr aVOir heu dans la fUi te , 'lU au
fur plus il protelle encore fOll s la foi d~ ferfnent que jamais ils n'ont eu la penfce de
manq~er de refpell à la J ullice en cherchan t
à lui faire ilJu fio n; qu'enfin le Hépondant
ayant ét é malade pen~a.'lt long temS &
n'ayant pt1 fuivre le ~ ~flal1' es , le Pere ,de
Ponte\'ès qui les a fUlvl es J fera plus en etat
de f.ti ,faire à tout.
I nterrogé pourquoi, puifque de (on avell,
ils vouloient à tous événement Plendre leS'
moyens qui pouvoi en t Cervir pour leu r c1,é fenfe ils abandonnerent enfUi te la conduite
qu'ils' avaient tenue, & le projet de préCellter la Requête dont il s'.git,
A répondu qu'il ne leur parut pas que ce
rut encore le tems alo rs , & qu'ils (erOlelôlt
à tems de le faire dans la fuite, li les événemens le demandaient.
Interrogé fi .prê, que la nouvelle d..
Lettres Patentes du H Ollobre, portant
furfeoi , fut l'épandue , ledit Mottet dit à
M, le Procureur G énéral qu'on aI'O lt cha~gé
de deffein , & qu'on avait retiré la Heqnete.
A répondu qu'il le croiroit ait~fI , m~~ s
qu'il n'en eil pas affuré, par la ral foll qu Il
étoit malade,
Interrogé s'ils avaient rendu compte de
toutes les opérations au Frere GarOlcr, &
lui avons repréCenté que t outes ces opérat ions démentent l'ordre de Cufpendre la défenCe,
A répondu qu'i! croit avoir déja fatis mit
à cette demande, qu'au rcOe ils on t toujours
rendu compte de: toutes Jes op~ rat i on s eIT'en-
tielles au Frere Garnier.
I:l vj
�36 .
Interrogé s'ils ont informé Je Fr"re Gar_
nier de l'Arrêté de la Cour du I l Novem_
bre, partant renvoi de la Caufe au 1 J an_
vier, & ce qu'il leu r a r"pondu ,
A rt!pondu qu'ils en aVOlent rendu ccm.
pte au Frere Garnier, & gu'i l ne fe rap.
pelle pas politivement la rtponC".
Luî avons r ~pr~fel1[~ que dans l'atte tenu
bier à M. le Procureur Gtnéra l , & auiour_
d'hui dans j" Aflèmul ée des Chambres , ils
on t dt!dar~ avoir fair des inflaocC':i cf.Jnri-
nuelJe~ au Frere Garnie r , j'avons jnterl'en~
cie nou:) dire li le F rere Garnier leur r~~ol1 ...
, lait, & ce qu'il leur réponduit.
A ré pon du qu'ils avoient en efFet mit tou.
t es ces inHances, & que le FreI e Garnier
ne lc:ur a pas donne: des réponrc~ poJiriv('s
là-deflùs, en dil"nt fimpiement qu 'JI l'errait, qu'il prendrait cÛlI:eil , & qu'Il rcroit
~ rems.
L ui avons repréfenté qee ,.tans la même
Ani:mbléc des Chambres il a dédoré n'a,'olr
J"t~çu du Frere Garnier que la lettre du If
Odobre, cependant il vienr de nous d~c!a
rer dans fes préfemes réponles qu'il en 3
rfÇ'l plufieurs autres, qu'il n'a pas gardi.
A répondu qu 'i ls n'ont reçu que cette
L ettre qUi lùt par. ive, mais qu'i l ne fe
ra ppelle pas avoir dît n'en avoir reçu aucune
autre , parce qu'en effet il en a 1eçu d'autres,
mui s ~ui n'tEroient point pOlitives.
LUI 3vOr.l.S repréfe nr~ que 1..: Frere Garniel1
ne leur ayant ord onné cie (ufoendre la Mfcnre CJll ~à caufe des ordres. donn":s de rlll'.
feo ir, ils fimt aujourd'hui I lbre~ d~ (e dé~
fend,:,e, ce fur{èo i ayant ét~ fixé juflu'an l
JanvIer , (ous le bon plaillr du Hoi, & "tant
17
notoire qu'il n'y a plus d'obflacle à cet égard.
A répondu qu'il s (ont bIen , é lolus à profiter de la grace que la Cour veut bIen leur
accorder; qu'au fujet de l'Av oca t Il s ne né.
gli geront rien pour J'engage r à {econd er
leur intention & leur volollté fin cere de (e
défendre.
I nrerrogé ,'ils ont reçu du G énéral ou
du Provincial quelque ordre (ecr'et de, ne
point fe défendre, & s'd s ont <Cm au Genérai à ce rujer.
A répondu qu'à l'exception cie la Lettre
du Provin cia l après le rurCeoi , i l o'o ,:t reçu
atlCUn o rdre pareil, qu 'lis ont donne connoilfance au Général des principaux événemens , mais fans aucune répon(e de fa part.
Lui a\'Ons rer r~fenté qu 'il n'dl: pa s à préfilmer que s'agiOà nt d'une a~aire qui con.c e,rn.e
la Conllitotion de la Socleté, & qm aOlt
Mcide r de leu r é tat dans le H oyarrme , le
Général garde le fil ence , & ne leur donne
aucune ord re.
A rc!pondll que le Provincial feul éta nt
intimé , c'~toit au Provincial feul à répondre.
L ui a va ns repréfenté qrr',] s cloi!"ent fa ire
3ttention que M, le premler Prélidenr leur
a annoncé , que non-feulement le pouvoir
de fc Mfend re {ubilfloit , purCque la fufpeniÎon contenue dans la Lettre dll (i Octobre n'étoit que cond Itionnelle, mais que
M. le Procr,,",rr,. Générall . ur a anr déclaré
que, contre 1'nfage, il plaidera le prem ier
fur ies moyens cl'a brrs rarrortés dans l'A rrêt
du 5 .T uin, & qrre dans le cas où ils fe pré(enreropt à !' Alldienre , on renvoyera le f<Ii t';s Plaidoiries fur Jefque lJes leur Avocat
�•
38
qui les aura entendues poutra continuer à
fe préparer; que dans le ca s m~me Où leur
Avocat ne
pr~remeroit pas, M. le Pro.
cureur Génè ral a d~claré quîl ne deman.
derait pas) comme il ferait ell droit de le
faire que la préfentation du Frcre Garnier
foit rejettée par le défaut de julhlication d,
fa qualité; il demandera lui-mê me que res
COnduflons (oient véritiées & examinée)
par la Cour; qu'il recevra tons les M ~llloi.
l'es qui Ceront remis pOl\[ la dé fenfe d,
j'Inilitut & de la Morale, pour être exa.
miné s & viCés dans l'Arrét, que d'ailleurs
les Ordonnances donnent le rems pour rab attre l'A rrê t, faute de donner des défenl"
& ?e plaider , qui pourra intervenir aprb
ledIt examen , & que par ce moyen ils
auront plus de re ms qu'il ne leur en fuu~
pour Î1~Hruire l ~dit Frere Garnier, & pOUl'
f::
J
recevO\r de l UI de nOuveaux ordres; lui
avons de plus reprêfenté , qu' il paroit qu',1
en de leur devoir de défendre leur Innit",
& leur Morale; qu'il s ne peuvent négliger
ce devo r, fans marquer un efprit d'mdépendance envers les Tribunaux, & Cans
rendre fufpeas ; que M, le premier Préfidem
le ur ayant dit dans l ',lfemblée des Cham.
bres, qlJ'i 1 était con ven lble 'lue leur A\'o~at parùt à l'Audience renvoyée à demain,
I JS 1 ont rec?nn u , & ont déclaré qu'ils en
parlerolent a leur A vacat
. A répo!ldu quïl feroit' part de l'énoncé
c '-denus, a l'A vocat, qu'au liltpl lls li con·
nollrolt 1étendue de leur devoir pour d'·
fendre bit lnllitut & leur MoraJe, qu'ils
font mh?lment é loi gnés d'a voir la mojr~dre
penCée d Indépendance envers les PlIiff.,nW
r,
'19
que D ieu a établi fur eux, & p()"r tdquelles
ils auront toujours le reCpea ~ la CO~"'lfliort
ui leur elllé!l"itimement due; quenfin l~
~ous Cupplie d~ flire attention qu'ayant ét."
au PalaIS depuis ooze lIeures julq u'à flx '. 11
ne pouvoit avoir écrit au Frere . Gar~ler
pour l'inllruire de tout par le CourrIer cl auÎourd'hui,
- Lui avons de nouveau repr~renté l:lll extrait de la procuration, en ? Ianc . .falre par
le Frere Jean-P ierre Garnter J VIce-Provincial , en date du 6 Septembre 17~1, ,
{ignée, Cahuer N ouire) duement .' ~.gah fée,
fi gnée Ber gine Lieutenant au Ba!ll1age de
Dole,' & encoœ mle Leltre datée de Dole
le Il Oaobre dernier; fignêe , G arOler ,
J éfuite, à l'adrelfe du Révérend Pere Baudrand, Reaeur du Collége d'Aix, interpel1 ~ de nons dt!c1arer s'il les reconnoit , s'il
veut les parapher , & fi elles font les mêmes
qu'il a remi(~s à fon Procureur.
A ré pondu qu'il les reconnni t pour être la
Procuration & la Lettre dudit Frl!re Garnier ci-deffus ~noncée3 , & à lui adreOë:es,
& qu'il a déclaré avoir remis à Con Procureur, & les a tOUt de Cuite paraphées avec
nous.
Et plus n'a été interro~é , Leaure à lui
fa ite des pré1ens iOlerrogats & réponfes,
il Y a porli né , & à r.gné , Sign" , Baudr l nd HCuite , Brun de Hoades , Meyronnet de Saint-Marc , TamiGer, à l'orrgilJa/ .
�4°
(nlcl"roga toirtr & R époJl{r, du Frtrt Fr".
f ois-I-ienri de Pomev ès Jéjuùe, ci-dt1Jalll
Principal du Col/ege de C"te Vlile.
u
D lais , pardeyanr nous Efprit Emmanuel
3 Janvier 1163
à Aix, dans le Pa.
d e Brun, Baron de Boades, Seigneur de
VilJep"y, Meaux & autres li eux, & Phi.
l ippe de Meysonnet , Blron de Saint-Marc ,
Sei-gneur de Col ongues & autres lieux J
Chevaliers , COll feillers du Roi ell la COur
du Parleme nt de ce Pays de Provence ,
C ommiflaires déput<s par Arrêté de la Cour ,
rendu , les Chambres aflèmblées, rej our.
d 'hui; écrivant lII e , L ouis Tlmifier, Grâ.
fier A ud iencier en ladite Cour.
Conflitué le Frere de Pontev;'s , lequel
...moyennant fermellt ad pcélur ,
J nterrog~ de ron nom, furnom, âge,
qualité & demeure ,
A répondu s'appelle,· François-Henri de
Ponrevès , J~luite, ci-devant Principal da
Collége de cette Ville, natif de la Ville
de Gralre, âgé de 7 an"
Interrog6 fi p" la gualit ~ de Principal
du Penlionna t , & en conféquence de la
confiance q"e le Frere Baudrand, Reéèeur,
a en lui
1
il lui fait part des afFttires qui (e
pauent dans la Maifùn & qui l'inttrenè nt,
A répondu qu 'en q.alité de Princip,1il
n'avoir aucun droit d'exiger que le Pere
Daudranei lui f,t rart des alfaires d" Col.
lége , & que par confiance le Pere n,,·
t eür lui a , dans tous les rem':), commu-
niqué bien des affai res qui regardoient 1.
M.ifon .
4'
'']1 a nupJ,''
Interrogé fi pour l'adminillratlOn
pl"é au défaut du Fre re.B.udrand dans .:
cas de maladie, abfenee ou autre emp'
ehement,
l
lent es maA répondu que pendant d'ffé'
lad ies du Pere Reaeur, & nommément
dans la !IIaladie qu'il eut fur la fin ~'O~b=
tembre & dans le commence r~ent
b re led it Pere Reaeur le pria de donner
fes foins aux affai res courantes de la malfo
I nterro gé s'il a fçu quand efl-ce q'éer; e
Pere !laudraud reçut le pouvoir de pr enter Procureur le 2 Oaobre.
1
A ré pondu qu'ayant ét é ab Cent dans e
courant d\] mois de Septembre) étant revenu le 1. 1. o u le q dudit mois, le Pere
Heé1:eur lui dit qu'il avoit reçu la procura-
1·
tion du Pere Garnier pOLlC prérenter .
Interrogé quelle eft la qualité du Fre re
Garnier.
. L'
A repondu qu~ 1; 'flrere _~~~n;~~_ ~O_lt_
Y::::-:
?:~";i;:;:~t JV1.Cj,üï.1
curation .
InterroO'~
a
c::nv u)c hl p~ v-
'.
.
s' il éto [ Provmcla 1 & non
Vice· P ro~ineial , puiCgu'il eft di t dans l'Aéle
figoifié aujourd'hui à M. le Procureur GéIléral du Roi, qu'i l eft ProvUleral< .
A répondu qu'.! ne fça ,; pOInt prcclféme,nt
les dates auxquelles le 1 ere Garmer a d abord été nommé Vice· Provmcral & enfUlte
Provincia l.
.
I nter rogé par gui il a été nommé VlceProvincial & enIÎ. ite Provln cla1.
A répondu gu'i l do;t avoi r été nommé
Vice - Provincial rar f~n prédécefleur &
I?royincial par Io n Gén':raJ. .
.
.
Interrogé s'il a fait des fonébons vlS·à, vlS(
�41
1
oe la maiCon d'Ai x avant l'époque de {Q
ptocllration.
A répondu qu'il ét ai t abCent depuis le 1 f
ou 16 d'AOtlt , jufqu'au rems marqu é cidelfus pour fan retour,' qu',1 ne fçait pas
I!. le Pere Garme r a fi", d'autres fonCtions
oc V lee-Provi Cia l que celles de répondre
aux lettres qu' on lui écrivoit de la MaiCon
d'Aix.
I nterrogé s'il n'a appris qu'à fon arrivée
que le, Frere Garnier ~roit Vice - Provincial.
,A repondu que le Pere Saudrand lu i avait
fait fçavoir pendant l'ablènce du répondant
que le Pere Garnie r émit Vice-Provincial}
In;errogé li le Frere Baudrand reçut dan;
l ~ meme rems ladIte procu ratIOn , & le titre
en l'el tu duquel le Frere Garnier géIOi[ dans
)a Province .
A rérondu 'l u'il ne fçait point pooti"ement en quel JOur le Frere Baudrand avoit
r~çll ,la proc~l ration , & IJ a \ ec la procuratIOn l~ ) avolt quelqu'autre piéce .
. LUI (\\'ons repré(ent~ qu' li ne devoir pas
19l10rer que le ntre du Frere Garnier avoit
ét~, <11\:0)''', puifque leur Avocat avoit dit
qu Ils 1a"Qltnt en leurs mains, & le Frere
Baucfrand en ayant inlhnit "Avocat ne l'aura
pas lailfé ignorer au Répondarit. '
A répondu que le titre dont dl mention
d ans l'interrogat ci-deffils ,& qui n'eH autre
que la juflification de la qualité dudir F .. ere
G arm er , é~ant pol1érieur à J'envoi de ·Ia
procuration, le .. épondant était fondé à dire
que .Iors .d~ la p~ocuration il n'y avoit point
de tltre lOlnt, a lui connu
, Inte rrogé par qui a été 'remis ce t itre à
1 Avoca t, & en quel tems.
~l
, .
A ,'ép0ndu qu'i l l1e fe rappelle pas POlltl.ement en quel te ms il fut remis à l'Avo ...
car , ni s'il ll1i fut remis par le Fre re Baudran d ou par lui.
Interrogé {1 leur Avocat a encore en (011
pau voi r ledit \ti tre.
A répondu qu'il croit que l'A vocat le lui
a rendu, & qu'il croit l'avoir emre les
mlins, tunt prêt à le repr~renter, !:J 'il lui
cCl de mandé.
Interrog.! par quelle voie la procUl'ation
du 6 Septembre cil parvcnue au Frere Saudrand.
A répondu qu'il ne le fçait pas.
Interrogé Ji le Frere Garnier ne lui a poin t
écrit a \rant fe 1 S Oétanre fur cette afl:üre.
A .. .!pondu qu'il ne le .. appelle pas avoi r
reçu de Lettre du Pere Garnier.
Interrogé li le Fre.-e S aud .. and ne lui a
pas fai t part de la Lettre du, 1 f Oél:obre ,
& interpellé de nous dire ce qu'elle contenait .
A répondu que le Pere Baudrartd lui
avoit Fait part de cette Lettre, & qu'il fe
rappelle qu'ell e ordonnoit à celui qui avolt
en main fa procuratio n de l'ul'pendre fa Mfenre en canféquence des ordres du Roi.
I nterrogé 0 lorl'que l'Arrêt du l Juin
fut rendu & - ognifié au Provincial de la
Province de L yon , ce Provincial lui écrivit quelque Lettre à ce fujet , & s'il leur
marqua qu'i l étoit dans J'intention de fe
d ~fen dre.
A répùndu qu'il n'avoit point reçu, lui
Répondant " de Lettre du Provir:cial, qu',1
De l'ç au pOInt quand la fignihcation de
l'Arrêt lui a été fai te, & qu'il ne [e rap-
�44
pelle pas fi le Pere Baudrand avait reça
quelque Lettre, ni que l en était le conrenui
Lui avons repréfenté qu'attendu qu'il,
ont affirmé qu'ils étoient toujours dans la
fincere intention de fe défendre, ils ont dù
d'abord, après l'époque de l'Arr,;t du \
Juin, demander à leur Provincial qu'il prit
des mefures pour la défenfe, ou qu'il les
autotisât à. défendre en fon nom,
A répondu qu'il ne fe rappelle point co
qu'on a fa it dans ce tems-là, où n'ayant
aucun caraél:ere qui l'obligeât de fuil're les •
affaires du Collége, il s'occupait plus d.
fan Penuonnat que des affaires de l'autre
Maifo n,
Lui avons repréfenté que quoiqu'il fùt
occupé d'ailleurs, il n'cft pas pQnible que
le Frere Ilaudrand, qui avoir une fi grande
contiance au Repondant, ne lui commuDi~
guât tout ce qui fe palfoit au fujet de cette
affaire, & ne lui demandat fon avis,
:.. r~ ponci u que la confiance du Pere Bau,
drand ét2nt toujours libre, ledit Pere !laudrand peut fort bien ne lui avait pas fuit
part de toutes ces opérations, & qu'il n'ca
pas furprenant auffi que lui Hépondant, n'étant point chargé des affaires, ne fe rappelle pas alfez poutivement toutes les démarches dont on a pu lui faite part durant
tout le cours de cette affaire,
I nterrogé s'ils rendirent compte de la préfeRtalion faite le , Oél:01>re au Frere Garnier, & ce qu'il lui répondit,
A répondu qu'il croit avoir lui_même inftruit le Pere Garnier de la préfenration , &
qu'il ne fe rappelle pas fi ledit Pe re Garnier
lui répondit, <!:autant plus que la Lettre pat
oH
_
laquelle on lui annonçait une démarche fatte
en conféquence de fa procuratIOn. , a:. con·
forrnérnenr à {es intentions, n'exIgeOlt pas
abfolumenr de réponfe,
I nterroaé s'i l a eu coonoilfance de l'Arrêté
du > Oél:~hre, portant quil n'y a voit lieu
de délibérer fur la L ettre écrite par M, le
"Chancelier le 10 -Septembre à M, le Premier Prélident, & s'ils en informerent le
F rere Garnier , & ce qu'il leur répondit,
A répondu qu'ils eurent connoiltance par
leur Procureur de cet Arrêté, qu'i ls en ont
informé le Pere Garnier, & qu'il ne fe rappelle pas s'il fi t quelque r':ponfe ou au répondant, ou au Pere BaudrandInterrogé s'ils l'ont informé encore du
délai de huitaine qu'ils avaient demandé le
4 Oél:obre , & du renvoi fait au 7 dudi t
mois, & s'il leur répondit,
A répondu qu'il ne croit pas l'avoir informé de ce qui fe palfa le 4 ,attendant
toujours la réponfe à la Lettre, par laquelle
on lui avoir donné connoiffance , tant de la
Lettre de M. le Chancelier que de l'Arrêté du , Oél:obte,
Interrogé fi le 7 Oél:obre , jour auqu.!
ils obtinrent un nouveau délai jufques au
n. Novembre, ils en rendirent compte audit Frere Garnier, & ce qu'il leur r~ondlt.
A répondu qu'ils informerent le Pere ~at
nier de ce qui s'ét ait palfé , qu'ils lui brent
obreryer que toutes les démarches qu' ns
avaient faite s en vertu de fa Procuration,
étaient pour fe mettre en état de fe défen' dre jurques à ce qu'il leur fit fçavoir ' fès
intentions après la connoHlànce qu'il devoir
avou'eu de la Lettre-de M, leChancelier,&: la
�46
.réponfe qu'il fi t fur la L ett re du 15 Oélo.
bre.
I nterrog~ que l jour ladite Lettre du Il
O étobre eft arrivée.
A répond u quïl ne fe rappelle pas préei.
Cément le jour.
I nterrogé li ladit e L ettre arriva par ~
polle.
A répond u que la L ettre ne lui ayant
point été adreOee, Il ne le fçalt pas.
L ui avon' repréfenté que ,'il ne fe rap.
pelle pas précifement le jour de l'arrivée d,
cette L ettre, il doit au mOllls (e rappeller
li e ll e arriva avant la lin du mois d'O,'tobre.
A répondu qu'i l ell comme fùr qu'elle en
.arrivée avant la lin d'Oétobre.
I nterrogé li Me Simeon leur Avocat eut,
à la fin d'Otl:obre , avec M . le Proculeur
Généra l , une conférence gui lui fut cl:.
mandée par te répondant, & fi ce fut apres
j'arrivée de ladite Lettre,
A répondu que Me Simeon avait eu une
c onférence avec M. le P rocureur Général,
'luoique le répondant, dans la viC,;e qu'il
avait rendu à M. de Monclar, n'eur pOint
pour objet cette conférence qu'il ne lui cl:,
Jl1a ndoit pas , mais (eulement qu'ri voulut
bien lui com/lluniguer les ma ens fur lei·
q uels il fondait fan appel comme d'abus;
quant au tems, le répondant (e raprelle que
~a conférence n'était point verS les de rniers
Jours d'Oétobre, & que quand Me SImeon
eu t ce tte conférence, il [j'avoit aucune
c onnoi!rance de la L ~ttre du Pere Garnier,
foit par~e qu e peut-.ér~e n'~toit-elle pas eoW re am vée , fait Parce que quand elle hlt
.arnvée , le répondant crut qu'il ne falloir
47
point la lui commuOlquer ?. l'0ur ne pas fufEendre le travail qu'on fallOlt J'our la Mtenle étant dans lïntentIon de reprérenter
'Pere Garnier, qu'il ne devo ir point
à ce qu'il, prilTent touS \es
moyens pour Ce défendre en cas qu'ils y fuffent obligés,
.
111terpellé de nous dire dans quel te ms Ils
ont donné connoinance à Me ~Imeon de la
L ettre du 15 Oltobre .
A répondu qu'ils avaient fait lire ladite
Lettre hier à Me Simeon .
Interrogé fi avant qu~ iI ait fait lire cette
Lettre a Me Simeon, il ne lui avait pas du
moins donné connoiffance de l'ordre reçu
du Pere Garnier de fulpendre fa défenfe .
A répondu qU'Il ne croit pas lui avoir
donné à connoi tre J'ordre de Provincial.
Interrogé li le premier Novembre Mottet
leur Procureur ne porta pas à 1\1, le Procureur Généra) une Requête au nom du Frere
Garnier, tendanre à avoir communication
de diver(es piéces pour pouvoir re Mtèndre.
A répondu que Me MOItet porta à M , le
Procure ut Général le plan d'une Hequéte
qui devait être pré (entée à la Cour à ce rujet; que ladite Requête , quoique dreffée
au nom du Pere Garni~r ) ne l'eût pourtant
pas été enfuire de quelque ordre particulier
de fa part.
I nterrogé C, à cette époque il n'avait pas
déja reçu la Lettre du Pere Garnier du 1)
Oaobre.
A répondu qU'Olli.
Lui avons repré renté que s'ils avoient en
eHet reçu alors cette Lettre du Pere Garnier, il'n'ell pas vraiCemblable qu'ils eul{eQt
�48
voulu fui re des pro cédures diretl:ement cun.
traires aux ordres contenus dans ceHe Let.
tre ,
A répond u que comme il, avoien
rit
au Pere Provincial pour qu'il leur It pero
mis de continuer leurs d~ r"n(es , r, elles d,.
ve noien t néceDài res, dans l'e{pérance d'ob.
t enir cet agrément , ils continlJoient de
prendre les moyens I\~ceffaires pour prep.·
r er leurs défenCes , d'autant mieux qu'ili
avoient penfé que la Heq uê.te dont le plan
avoit été drell~ , ne pou voit être préfentù
qu'aw. Il. Novembre te ms auquell 'alTem.
bl ~e des Chambres avoit été fixée, &que
d ans cet intervalle ils recevraient du Pere
Provincial les pouvoirs néceffaires,
Interrogé r, quelques jours ap rès ledit
Mottet leur P rocureur ne fut pas dire à M,
le Procureur Général , qu'ils avoient ré(olu
de ne plus préfenter la Hequète à la Cour,
& s'il ne lui demanda pas n~anmoiD s l'agri.
ment de la lui fuire fignifier,
A répondu qu'il ne {çait point ce que l,
P rocureuo' Mottet a dit à M, le Procureur
Général , parce qu'il n'étoit point aveelui,
q u'il fçait bien qu' il n'avoit point chargé Me
M ottet de dire à M, le Procureur Général
1
Je contenu en i'interrogat ,mais fet.:.Jemenr
d e retirer la Requête, {ans qu'il fût que!·
t ion de fignification faite ni à faire,
I nterrog~ s'ils n'ont pas rendu compte au
Frere Garnier de l'Arrêté du I l Novembre dernier , portant renvoi cle la caufe au
3 J anvier , & ce qU'il leur a répondu .
A répondu qu'ils avoient informé le Pere
G arnier, tant de l'Arrh du Con{eil ,revétu
de L et tres-Pat entes , que de l'Arrêté; qu'en
mèmMellli
m~me-tems ils lui 1~oient fait ohferver ,
que quoique le, {urfe oi porté p~r I ~rd}te$
Lettres ne fixar aucun rems, 1 Arrete l e
6xant a~ ~ Javier, il pourruit arriver que
l'on fe trouvât ho rs d'é tat de.défendre alor~ ,
fi la C our exigeoit que I.'aff.nre co,,!mençac
audit jour, rupporé qU' lI n'eOl'oya< pa~ ,
dans l'intervalle, les Pléces dont les A rrets
du Parlement ordonnaient la remiClion . Sur
q uoi ledit Pere Garnie r a répcndu , que fi
fon confe il croyoi t que dans les circonfi an-
ces il dût envoyer lefd ites pieces, il les
e nverroit en effe t ; que cependant elles ne
font point arri v~es .
In terro gé s'ils ont reçû du Général Olt
d u Provi ncial que lqu'ordre {eeret de n e
point défendre , & ,'ils ont éCrlt au Général à ce {ujet.
A ré pondu qu'i ls n'avaient point reçû
de lettres ni d' ordre re cret d u Pere Générai, & qu'ils ne lu i Ont jamais écrit à ce
fujet , çe q u'il affirme pofitivemenr Four
ce qu i le conceme , & ne croyan t pas que
le Pere Ila udrand lUI ait éc, i, aU<: l\ ne let,
tre; que pour ce qui concerne le P 1- ~vi~
cial, il n'a au cune connoHrance qa'lI aIt
en voyé d'autre o rdre que celui COntenu
dans la lettre d u • j O tl:obre dernier,
Lui avo ns re préfenté un extrait de Ta
procuration en blanc, fuit e par le F rere
Jean -Pierre G arnier, V ice Provincial, e n
date du 6 Septembre 1)6 . , fign <e CallUer ,
N otaire , due lOent légali fée , (ignée Bergine , Lieutenan r au Bai ll iage de Uole, &
encore une lettre datée de Du le le ' j Octob re dernier, fignée Garnier, J é{u ire, à
l'adrerre du Ré vérend Pere Baudrar.d,
C
�5°
Reaeur du Colh'ge d'Aix, & l'ayons in.
terpellé de nous dé clarer s' U les recon·
nO lt , s'il veut les parapher, & par qui ell'I
ont été remifes à leur Procureur.
A répondu reconnol.tre lefdites Procura.
tian & lettre, vouloir les parapher, ce
qu'il a fait taut de fu ite, difant que 1. procuration fut remife à Mottet par le r~pon·
dam, dans la chambre du Pere Relleur,
qui étoit alors malade, pour metrr_e en étal
ledit Procureur de faire fa prUentatiop, &
que pour ce qui concerne ~ ad,ite l et~~e)
c'ell le Pere Baudtand qUl 1a remlle à
Mortet, ou hier 1 ou ce matin.
Et pLus n'a été interrogé: leétme à lui
faite des préfens inteHogars & réponfes,
il y a pertillé, & a Ggné Pontevès, Ji·
fuite, Brun de Boades , Meyronnet de S,
Marc, Tamifi er_
Arrhé du 4 Janvier 176j _
u 4 Janvier 176 les Chambres .lTem'
DM.blées
où étaient préfens, &c.
le Premier Pré fident a dit qu'en conj ,
(équence de l'Arrêté de la Cour, du jOIll
d 'hier, il avoit envoyé chel·cher Simeon,
Avocat de Frere Garnier, qu'il lui avoi[
demandé s'il ne comparoirroit point à l'A~·
dience indiquée pour aujourd'hui" qU11
avoit r~pondu qu'il ne comptoit pOlOt e
prélenter; que les Freres Baudrand & de
Pontevès étaient venus chez lut 11 y a
deux jours, pour le préveni r qn'il ne ~.,
l'olt point pI.ider. M, le PI el11 1er P,eh·
dent a ajouté que çonFo rm~ me nt aux lJl"'à
.tentions de la Cour, il l'avait e~harté
it
,
cOl11paroitre, lui fuirant entendre que M.
le Procureur Général parlerait le prémier,
quoique ce ne fait pas l'urage, & qu'il
auroit par ce ma) en encore pins de tems
pour s'inllruire & fe préparer; mais que
Simeon av.oit continue;! de lui obferver, qu'il
ne pouvoit pla ider COnlre l' in tention de
ra Panie, & qu'il ne paroitroit en aucune
façon à l'Audience, ,M, le Prem ie r Pré fidem lui a demandé fi lordits Freres Baudra nd & de Pantevès lui avaient fait part
d'une lettre écrite par le Frere Garnier,
datée de Dole du 15 Oétabre; il a ré-.
pondu qu'ils ne lui en a voient point donné de cannoiflance, qu'ils lui avoient feule ment dit, depuis deux jours , qu'i l rie
plaiderait poim,
M. lé Premier Pré fident a dit enruite
que le Frere de Pontevès s'étoi t re ndll
chez lui ce matin, qu'il lui avait témoigné fa crainte, que, dans les réponres qu'il
avait prêtées hier dans l'AlTemb lü des
Chambres, il Il 'eût dit d'lofes qui encren;:
pt, Mplaire à la Cour, qu'il en reroit trèsLiché, .& {eroit toujours prét à les d~fa
vouer.
Que ledit Frer" de Pontevès l'avait prié
de repré(enter à la Cour, que dans la 11- ,
tuatlon . fae)1eu(e Où fe tronvoient les foid~rans ~ éru ites de cette Province, il ferait
~Ien tl1 fte, pour eux qu'on les (oupçonnât
oe ne Vo.U IOlr polot fe défendre , & d'en
~lllder les moyens: Qu ' ds ne pourraient
e..,tre recon~us par.ties dans J'a flà ire ; que
F rer~ Carmer aVOIt feuJ le droit de COmp:lrOltre ,en ra qualitt! de: Vice-Provincia l .
qu'ayant donné ordre de (ufpendre fa d<~
Cij
�~,
fenre, ils ne pouva ient fai re autre ment qu
de s'y conformer ; que Frere 8 audra nd avo'
.
,
. à M e flile urs les Commir.If
e~o ml s neanma ms
lalres de parler à Simeon pour l'engager 1
c omparaî tre à l'Audience; que led it Frete
Bau drand s'é~aot .trouvé malade , lui, Fre.
re ~e P ~!1 t e~es ' .s ét"Olt re o?u chez Simeon,
malS qu Il n aVOl t pu le dl!terminer.
Le Frere de Pontevès à en core ajout.
que Mottet, contre leur intention & leur
d elir , avait fait lig ni fie r à M. le Procu.
reur Général \' Aél:e dont il fut f., it mention
dans l'A ffemblée d'hier ; qu'ils s'éraient con.
t entés de remettre à Mottet 1a lettre de
Frere Garnier , pour qu 'elle ptlt leur Ce.
VIr d'exc ufe lors de l'Audience , lU r le dé.
làut de comparut ion de l'Avocat .
Meflieurs les Confei llers de Brun de
Boades. & de Meyronnet de S. Marc, fe
font m i S au Bureau, & ont fait lelfu"
des répon res prét ées le jour d'hier par les
F reres Baudrand & de Pontevès.
M" I ~ Premier Prélident a yant pris lel
opin ions :
.
Il a été arrêt é que lefdites réponCe, Ce·
rD:1eof communl'luées aux Gens du Roi.
S /gll' , DES GALOIS DE LA TOUR,
Arrh é dll 7 Janvùr 176) ,
DUfe mblées
7 J anvier 1763 ' les ChampresaC.
, M . le Procureur G énéral
ef! entré , & a dit :
M E SS I E URS ,
Les réponfes de F re re Bandrand
el de
li
Frere de Pontevès , qui m'ont éré communiquées en conféqu~Dce de l' ~rrèté du
-4 de ce mois, ne ~o~tlennem: qu une
CO?-
tinuatioo & amphatlon des menfonr,e"
contradiél:ions, equivoques & relhialons
mentales , que j'avois entendu lorfque la
Cour me 6t appeller le ; dans l'A ffemb lée
des Chambres : c'ell la Morale de la Socié té mife en pratique . Ils ont appris dans
leur Inftitu t & dans leurs Auteurs que
vous n'avez pas droit de les interroger
c'eft le cas de la maxime, qu'on peus
doooer le change à celui qui veut pénétrer
dans u n fecret fans jufte titre , arcani rtfcifcw di nullum j us habtt, E xtrait des Affert.
pag, l.98. Il dl permi,; de développer t oUtes les reffources de l'équivoque & de la
reftriél:ion memale , fans fcrup ule pour le
ferment prêté, condlldimT qtlod ralem Jo w tiontm jur.:z.mtnto jirmare non. fi s ptrjLTium ,
p. 100 , ibid. Leur conduite e ft conféqueo .
te , Vous ",'ez eu ce fpeél:acle fous les
yeux, vous avez pû reconnoitre fucce CfîvemeDt le nient d'éluderles queftions, &
l'incertitude & rh.éfîtation do nt réfulte le
*;
menronge , l'embarras des contradiétiOns,
& l'arc de les pall ier. Meffieurs les C ommiffaires pourront vous e n d ire davantage ,
Cui vant ce que j'ai appris d 'eux-mêmes. Il
n'ef! point de diffenatia n dans les Livres
.. .L ~cel a.quivoc( jurdrt, fi juramtnl;Jm ex ;gttlU'. '!l)ufN ~ ut v. g. fi 'luis t Xigolt jurammlum ~
qlll Jus non n"htt , v . g. Judtx in'vmpatns . "t,tl
Ji non flrvtt ordintm juris. Bufimh.zum TIz:Olog~
mor. lih. J ) pttrt. , , TrIZEl. 2 ~ C. ~ ~ dub. 4 , n. 4-
C iIj
�54
pins -capable de làir" impren;on que cene
expérience : j'o re dire encore que ces deux
J éfuites, fi connus dans cene V ill e , \'OUS
Ont préfenté en racou rci le t ableau de la
Socié té: l'un q ui a le titre pour le comman.
d ement ,ell M,'oué à la direél:ion & au~
bonnes oeuvres; il ell de ceux dont on re
fert pour édi 6<.>r les Peupfes ; l'autre tient
les rennes pour la manœuvre , appelJé ail
G ouverneme"m par fa naiffa nce & fon ca rac_
t ère, il a la confiance des Supérieurs m._
jeurs , il prenoit fa ns cefTe la paro le fur fon
.R eéteur; tous les deux ont foute nu leur rôle,
dont on voyoit les n'Jances differen tes &
la réun ion dans l'efp,;r de PInllitut,
J 'apporte avec Jes réponfes un Aél:e qui
m'a été re mIS le même jour 4, pa r le f rere
de Pontevès en conféq uence de fes répon(es; cet Aél:e ell empJo yé poru· j uflifier la
qualité de F rere Garnie r ci-devant ViceProvincial , & maimenan t devenu Provincial en titre.
J'obfer"e d'abord .qu 'il a f.rit les fonétions
oe
Vice-Provincia1 en vertu de fa nomina.
tion émanée du Frere de Bale ine • ci- devant Pr ovincia ~, en da te du ' 0 Août, C'eft
une contravention à l'Arrêt ùu Padc::menr
de Paris qui avoit difTous le régime; la rem arque eft utile pOtl r prou ve r commem on
d éfere aux A rréts dans ce tte Sociét.!. J e
ne m'en fers poi nt pOur rerou ffl" r Je Frere
G arnier , il a été reconn o dans J'Ord re en
cette quali té , à ce qu 'on nous anefle j fe
G énéral par Lettres clu l , Sept embre a ratiiié Je pa tTé , & J'a même cré.! Provi ncial.
La t en eur de ces Lettre s aurait dû érre
W erée dans 1'Aéte du '6 Oél:obr~, mais. je
!! c,c\o!l'ation: l~ Frere
n'inC,fie point fut cette con l la date du titre
C •
d"gnorer
.
1
Ba\lClrand lelnt "e Garnier a nnt dan,s a
en vertu duquel FIel . d Vice_Provin.lal;
Province les fon~lOF:'er: de Baleine l'avOlt
il a Cuppof" q~e e
queJqu<s iO'Jrs avant
nommé par preca~t\~1:rêt du pa d ement de
la fi gmhCa tlOn d Il dé menti par l'Aél:e du
Paris. TQut cel~ ~ été remis par Frel'e Ba,u,6- Oél:obre,
.
•qu à 1cm Avocat , & qUId a
rlrand IUI - me,me d l'Avocat en celles u
pafft! des maInS e ui me l'a remis.
Frere. de Pon~rès aqde plus fin gnli er, c'ell
MalS ce qU ! y
décla re n'a voir pOlnc
que F re re Baudrand 1 uelle le Vi ce-Pr? en mains la )lléce pa! a q
pouv oir la fi n
vincial lU I ht cOG
nn o!~re, con
a gouverné cette
a
arnlel
'ur u'au comProv ince depuis ce[rte~né~~~:~ ~u~~h"é de V~mencement de ~?; Reél:eur ,l'A IX a fl1~pl'l:
ce·Prov InClal , &".,
la L el tre qUi 1111
,
e tn dlm:rente
'L
me ~?~l m
. ' n du Su p~nell r qu l .
certl hOl( la n omtna ll~
il' ' il nc fçait pas
devoit recol'.uoltre à Ida ve ~ ~Ia a-t.il quelmême précif~meL
nt laC atge · ~ decr ' .n , p.
que apparence? a o n r . '
6
6
& la Conge 17 , de cr. 7 • pag - 9_ ~
II ,
. ,
'on prend des pre
nous font co nn01 t e ~l
1 Société pour
cautions pl us exaél:es ans a \ e la gellion
Il
l' ~ q ue qUI term n
connaSter
. epo & qui comme nce l'adminifd
'un up é nem,
d'Août. Frere
traJ~o~'~~~~i:Uj~~'a iS
fi ni {j je voulGis relever les abrurdités & les meufollges COll te:
nus dans ces ré poufes . L 'oblot de tOtlt ceCl
elt de pel'fuader que les J éfl1i tes de Prove nce
ne font poine d'accord avec leurs Supéneurs
.
maJeurs,
qu",ls onttouJ·oUI'S voul uC fmc
iv ere ..
�,6
ment fe défendre., que le Vice-Provincial
y a donné les mains pour la premiere fois l,
6 Septembre, & que le 1 f Oaobre "1
cJlangé de dejfein , attendu l'ordre do~ ~
de rurf~oir, d 'où ils concluent qu'après ~
mOlS d atten te, il faut leur accorder en co
un délai pour le coorulter de nouveau. "
Je dis au cuntraire que c'ell ici un jeu in.
décent '. & un concer~ frauduleux entre 1.
P IOVlncla l & res lOfeneurs: il en dl tou.
Jours à peu près de même, lorfque les Jé.
fu"es fel~~ent?e n'être pas d'accord entre
eux rur 1 Intéret de leur politique, ou fur
leur Doanne. Les J éfuites de France infultent à la crédulité publique, lorrg u'ils
pl étendent dIfférer du blanc au noir de tou,
leurs Confreres d'Europe & des Indes &
les prérendu. Jéfuites de Provence fon/en.
Jore de plus mauvaife foi, lorfqu 'ils v,"'
ent fe dillinguer de ceux de France.
~rere Baudrand en Jeuf nom m'a misen
1I0tlce qu'ils avp,ient toujours eu' la voJOnt~
~ncere cie fe défendre, je n'en dOllte pas ;
Ils forlt pins que de fe défendre, ils atraquent
q~and " le faut; mais veulent· ils dire qlle
bl.mant dans leur ame la conduite de leur
Monarque & d~ res Minillres, ils ont eu pOlir
objet "ncerement & de bonne foi, de plai.
der contrad,aOlrement & par les voies lé.
~aJ es : ce leroit Un infig"e menronge, ou fi
Ion veut, nne rellriétlon mentale fur le genre
de défenfe.
.J'en te nds bien que les Supérieurs ont pero
mi S cie lâcher quelques en fans perdus rails
aét'on & fan s caraaere , pOur tâcher de
~tarder la condamnation par des chicanes,
pour feconder p~r de feintes d ém.relles,
57
..•
les efforts des Protell:eur! qu'on trotWOlt ICI.
Mais que la Provence ait e~ .le prlvilég.e
particulier de renfermer un eilam de J éfUltes fournis aux LOIX, rerpoauenx ~our les
Tribunaux fans l'aveu de leurs Supeneurs,
& contre leur exemple, c'eO: ce qu'on ne
perruadera jamais ~ aucun efprit 1:aif0Ilna~le.
Quoique la SOCiété ne fOit qu une famJi le
en une même Maifoll, /l nn! Domus, on peut
comprendre la dillinétioll des J éfnites de.
France, des autres Nations, attendu la
difficulté d'admettre contre nos loix une
multirude cl'Etrangers ; mais qu 'eft-cc que
les J ~rui(es de Provence? Ce ne font pas
ceux qui font natifs de cerre Province , &
répandus dans les différcns Colléges de leur
Ordre, ce fon t les J érnites qui étaient hier
en Provence) & qui n'y feront pas dernain.
Veut·on dire que les M,irons de Provence, mieux conreillées, ont formé la réfolution de jultifier leur Inllitut aux yenx de
la Cour? Elles n'ont point d'affemblées capitulaires, elles ne déliberen t point.
Le Frere Baudrand déclare da liS fes ré.
ponfes, qu'il avoit le 4 Juin la Procuration
des autres Supérieurs de la Province, pour
fe défendre en leur nom: certainement ils
ne fuifoient point cette démarche, fans l'agrément du Provincial, fuivant la regle 6"
du Reé1:eur , lnll. t. " pag. 1 0'.
Auni le Frere Baudran convient·i1 que le
Provincial le leur avoit permis; mais il n'avait point donné pouvoir de défe ndre en
fun nom: il permettait donc la défenfe déri(oi re, il ne permettait point la défenCe féneufe & légitime; il vouloit bien qu'ils fifr
fent contenance de Ce défendre, parce que
Cv
�,8
leurs démarches ne r,gnifient rien ; il nevou_
lUit pas les défend re, parce que cela étoit
d e con(équence : & fur ce point, le Ginilai, le Provincial & lès prùendus Jé ruited~ Provence étoient d'accord _
'
~ ~ ~ J uin, J'A rret a reconnu pour Panio
ié.g ltlme le P rovi~,ial_ Frere Balldrand n't
pu éViter de lui ecrire , pour l ui annoncer
cet évenement , fuil' . ,]t les regles ~ & 9 de
la Formule. Fo rllltt! . fc~lb . if/for,_t o ~n. l , p.
H~ & .,6_ 11 a du' lUI demander Ir fon in-
tention éroit de les défend re . Qu 'a ré r ondu
le Provincial ? Fœre Baudrand élude la
'1 ueltion.
_ Ils n'ont cerr.,., di rent-ils, de fuire des
mll:ances auprès du Provincial pour avoir
fa Procuration ; cela elt faux:' c'ét0it bien
le moment, après le roje t de leur Requête
le 4 JUin, & après l'Arrê t du \, de lui de,!l~nder ~a ProcUrati0n, pour fo rm er oppo..
imon à 1Al1'êt qui le reconnoirroit partie
Jé~ltlme , ,Qu'ont-ils écrit alors? Que leur a'
t-II été repondu ? Ils doivent avoir la minute de leUl:S Lettres , fuivant le § '7, tit,
dl' 111t . ann. pag. 1 2. 7 ibid· ils ne r-:euvenr
s'être difpenfés de ga:'der ~elle de leur Sup érieu r par les mt:l11es 1110tits , elles faifoient
<l'ailleurs leur décharge.
Frere Baudrand veu t lairrer tOUS ces fait'
dans le nu;,ge , il fe contente de dire quïl
a demand e fa Pro"curation au Frere Garnier
<Ie ven u \lice-Provincial à. la tin d'Août.
F rere de Ponrevès dit qu'tme fe rap pelle
-pas ce qU 'Oil a lài t dans ce rems-là, ni r, le
Pro vlIl Cial a écrit au R eéteUl~ à l 'occaGon
de l'A rrêt du 5 J urn : t ous ces faits onD
ichal'ré.de fa m ~ruoire , l'arce qu'il s'oeçu-
19
poit plus des a!taires de fon pwflonnat ,
ue de celles de la MaHon, .
q Eit-ce dans cet aug ufle Tnbunal , dans
cette Ville, dans cette Pl'ov tt~ce , . ME~
SIEURS, que Frere de POl.lt~ves ole t:mr
ce langage? 11 ignoroit, dit-Il, ce ~Ul fe
patTai t dans le mois ~e J':110 ) 11 ~tOlt dl ange t à cette affai re, lUI qU! donnolt le brl~ le
à toutes les intrigues dont vous av e~ eté
témoins,
1
1
.•
Je vais déclarer ce qu'j s ve~ enr ~~Ire •
le Provinci al était reconnu Parne 1 ~glt l(11C ,
c'était une rairoRpour qu'il ne voulût ~as
prUenter ; d'où vient donc Frere Garnrer
deve nu Vice _Provincial a HI donné fa Procuration le 6 Septembre? EfI-ce qu'il a changé de fylteme ?N on ,M ESS [E UR S, ce chauge·
men t lu i efl interdit par le D ec , 5 j de la Congr. 1 2 ) n. l ) t. T , p. 66 l j & d 'a!1leur~ , le
Monarque n'éroit-il pa~ ~ e mén:~ ? AurOlt-on
ofé innover dans une aflalre aufh Importan te?
J 'ai dit que la détenfe dérifoire , tend anà retarder le Juge ment , fans compromettre le Ht'gi me , avo it toujours étt! permire.
on ne pou voit plus la continuer fous le no m
filtif des J ~ruites de Provence; cie nouve l-les r~flexiom & de nouvelle s cÏrconftances,
à la fin d'Août & au commencement de Sep-
tC'
temb re) Ont pcrruad~ qu'on pourrait la pro-
long<r fous le nOI11 du Vice-Provincial ou
Prov incial.
Frere Garnier a envoyé en conféqllellce
Procura tion le 6 Septembre l ponrn'en fatre
ufage qu'au beJoin, & fll irant les o rd res
des Pro teéteu rs qui iè dévouoient pour la.
Société.
Le 10 Septembre, M, le C:lancelier a
.
C vj
�60
éc,'it une Lettre à M, le Premier Prélidem
pOllr que les Arrêts & A rrêtés du mois
Juin demeurafTent fufpendus, Les Prote"
teurs des Jéruites qui follicitoient ces Or.
d;
d res leur en donnerent des avis anticipés
qui éroient publics à Aix le . 2 & • l Sep,
tembre ; le Vice-Provincial a dû en rece.
voir la nouvelle de la premiere main, mlis
au plus ,ard il en fut inllruit par le Reél:'ur
d 'A ix , lorfque ce R etreur & les autres
Jéruites en in!huiroienr
tOus
les CoU\/cns de
Rel igienfes de cette Ville, c'cll--à,dire le
)2 & ] ; Septemb)'e ,
Par confèquent, fi le Frere Garnier avoit
~r~ devoir (e conformer au (urfroi , il auCOlt écrit à tem. de ne pas pré fenter en fOIl
nom à la rentrée; mais l'Arrêt défin itif 0<,_
roit été re ndu fans qu 'on pût fe plailldre;
ce n'était pas là le projet,
La prélenratioll fu t faite le 2 Oél:obre, Le
même jour la Lettre de M, le Cha ncelier
ayant été lûe dans l'AOèmblée des Chamb~es , il fut déclaré n'y avoir lieu de MIiberer, Le Frere Baudrand avoue qu'il l'en,
<ht compte de cette D é libération au ViceProvincial; il ne fe rappelle pas, dit-i l, fi
Je Provincial lui a r~ pondu, ni quelle fut
fa r<pon(e, Il convient également d'avoir
rendu compte de l'Audience du 4 , où ils
ùemand erent un délai de huitaine
j
il croit
que le Vice-Provincial approuva le ur con
dUJ~e, ne fe rappe lla nt pas précifément s'il
a, repon du, & il obfel've qne le Frore Garmer les laiffoit entre les mains de leur Con-
{ei l , 'lui était plus en érat de les innruire
que lui,
Rem arquez, MES SIEURS, que ceci (e
6.
paODit au commencement d'Oél:obre, Frer,e
Garnier leur éent le 15 de fufpendre fa defenre, & il ne les a plus laHUs à leurs <;:onfeils, Quels étaient donc les Conferls auxquels il les laifToit auparayant? Ils ont deJOandé le 6 & le 7 des Defenreul's , ,Is \eur
ont été donnés le 8 ; ils en ont rendu compte tout de fuite, & Frere de Pontevèsavo.ue
qu'en réponfe on leur ordonna de furfeoll',
ce qui prouve que dès qu'ils onteu des COIlfeils ,il ne leur a plus été permlS de les fUIvre. Ceux qui le s avoient conduit ~ jufgu'alors , & notamment da ns les premIers Jours
d'O-9:obre , étaient do nc des Confeil , d'un
ordre fup érieur, qui a voient toute la con-
fiance du R égime, & qui étaient en droit
cI 'exiger que les démarches des Jéfuites fufrent en mefure avec le s leurs.
Il parait afTez fingulier, Mellieurs , que
le Provincial , qui fçachant votre d':libératian du 2 Oél:obre, avait approuvé la conduite du Retl:eur jufqu'au 4 Oétobre inclufivement, leur ait ordonné enruite de furl'eoir, 10rf'lu'i1 a appris par eux que vous
leur aviez donné le 7 un délai qui pafToit
tOUtes leurs efpérances J 'expliquerai bientÔt cette contradiét ion apparente; en voici
une autre. Le Frere Garnier qui avoit écrit
le li de furfeoir , lè préfente le 26 devant
le Bai lly de D ole pour jullifie r fa qualité
de Vice-Provincial pour le pafTé, & le titre
aél:uel de Provincial pour l'avenir; ce qui
paroit être fait en exécution de votre Arrêt
du 7, A la fin du même mois , le r rere de
Pontevès me demande que lq ues éclairclffemens au nom de leur Avocat; o.n m'e ngage
dans une cont<l'ence avec "ü; le premeer
�6i
Novetnbre on me communique une lor.gù~
Requéte, dont l'hifloire elt COll nue de 1.
Cour ~ & dont j'ai remis la copi~,
I l conne donc que les Jélilltes pourfui_
voient ici après la L e' tre du r 5 Oél:obre
q ui leur ordonnoi, de fufpendre, & que
d;
fO!1
côté le Provincial travailloit à les met.
tre en état de pourfuivre, par ra préeenta_
tion devant le Bailly de Dole,
On te perd dans ce labyrinthe; mais ceux
qui connoiOent les J éruitcs , fça vent qu'ils
font confique ns & uniformes dans leurs va.
riations & leurs contradi8:i 0ns apparentes.
L a préfentat ion a é té faite le • fou s la
di reB:ion des Confeils majeurs, & avec l'agrément du P rovincial ; il a approuvé la re.
q uitition faite le 4, & la Comédie du 6 ,
pour demander des Défenfeurs : tout cela
affùrti lToit le plan de défenfe Mrifoire, pour
prolonger ou pour fe m.!nage r des prétext"
de plain te. L e 7 vous avez déconce rté tOIlt
Jeur fytlème, en leur donnant un délai de
fi x (emaines: on comptoit que vous ju geliez
a u fonds , & comme on le plaignoit alors
d'un déni de J ullice dans l'A rrêt pr ovifoire,
On vou loi t joindre une feconde plainte en
d éni de Junice contre l'Arrêt définitif: leur
obje t a été dans tOus les t ems de ne pas (,
làlre entennre ,& de pouvoi r dire qu 'on refufo it de les écouter,
Cet A rrêt du 7 Gél:obre co nfonni t leurl
cfpéra nces en paroiffant les comble r. Depui'
cette -époque On n'a plus été occupé qu'à
mendier des COllpS d'autorité pour éviter un
J ugemt:nt, ou ou moins à cherc her des cou·
Jeurs pour ~ollvrir la honte de ne pas fe défendre apres une préfentation,
(j'y
"11 ' c
La Lettre du r 5 Oél:obre , fOlt q;' e e;n
{"té écrire fous cette date ou apres c~uK'
l'aél:e du 16 du même mois , étOle nt e 1né5 à fervi r (uivant les différen~e s oCCl~rren'"
€es mais toujours dans le me me obJet . .
Le prernie·r Novembre on me com muru- .
que une Requête , p" laquelle 1"'_ F rer.
Garnier diri ge01t contre mOi dlvelS chefs
de demande : on erperait
t rOU,ver
dans mes-
refus des préte" tes pour fe pl,und re & pour
Re pas dt!fl!ndre, & dans 1.a cramte qu ~ le
ne les milTe au pied du mm,,1s feprécaunonnoient par des Lettres du PrOVJnC1a~ , portant ordre de fufpendre, Jl s fe Aatto,.nt en
Rlême- toms d'obtenir des Lettres-Patentesrle furfeoi, mais <ela étoit douteux; , 1 falJoit parer à tou' les év.!nemens, Les Le ttres Patentes arriverent j le s Jé rulteSa vouent
qu'ils ont renct.u compte à leur Provincial de
votre Arrêt d'enrogiHrement;-i ls l'ont pré
venu difeos- ils, de l'i mpotlibilité où ils fe-'
roie n: de fe défendre le j Janvier , s'il n'avait pas fa tisfait aupara-van t à t'lOJonébon
de remet tre certaines piéces.
.
Sur quoi le Provincial a répond u , flllva nt
le r~por t du F rere de P<i>nte,ès, que fi fo~
C01l)fl1 croyoit 'lU '! dans l~s âr, onfla lJ':ts zl dût
tnvoyer lcjdius pifers ,.illes wverroit ell c!fer.
Frere Bandrand ne fe rappe ll e pas pofltl vement la répon re,
Les J éfuites ne voyoient dOllc d 'au tre
ohaacle pour leur défe\1 fe -que ce défa ut
de rem illion des piéces, Je les ai difpen fés
quam à préfent de ce pré li minaire , je leur
ai t1.it (ignirier le R ~qt1i1itoi re qui contient
cette déclaration, en [ommant lems DéJ
fcnfeurs de venir à l'Audienee ; ils n'ont
�64
point paru, Il di év ident qu'on n'a jlmais
eu d'autre ime ntion que ce lle de fe Couf.
trai re à l'examen de la J u!Hce.
Tout cela ferOl t encore parrnite ment éclair.
ci} fi Frere 8 aud rand av o ir re mis les Lettres
de fon Pt"ov incial & les minures des fiennc5.
Il s ont di t d'a bord n'avoir reçu d 'autre Let.
tre que ce ll e de noti tl cat io n des pouvoirs ,
& ce ll~ du 1 5 Oétobre. & enCuite de n'en
avoir gante! aucune , à l'exception de cette
derniPore. Cela ve ut d ire fan s donte ) dans
le langage de la Sociét': • qu'e ll es Com mi·
fei e n dépliE en qu e lqu e lieu (ùr & fecret j
Frere Baud rand a même (ou t enu qu'il n'avoit
pas eu fan pouvoir une li gne d'écritu re du
Supt! rieu r qui gouverne la Prov im:e depuis
près de cing mois. Ai nG l'on ne pe ut juUi·
rier par comp.rairon la réali té de la Lewe
du l j Oaobre ; elle a to uj ours été cachée
au PiOel/rem; elle n'en conllue de )'Avocat
que dep uis pe u de jours , Plu Ge urs circonf·
tances fe r<' un:ITen t puu r la rendre fu fpelle,
Je ne veux point cependant adopter de pa·
f"ils foupço ns fans autre ,; indices.
Il s ont convenu que le Général avoit été
inilruit cle toutes leurs démarches; ils ne
pou voient le nier, c'efi la re gle ; l'approba'
tion du Pro vincial n'e n difpenfe pas, fuivant
le § " de la Formule, p, u 6,
Ils ajoutent q ue le G énéral ne leur a pas
répond u. cela e fi fau x , il doit écri re à toUS
les R efreurs au mo in s tOus les llX mOl S ,
fuivant le ~ I l.) & certainement il n'a pas
attend u ce M lai dans une occa Gon de cette
importance: ils n'ont ni ignoré ni méconnu
fes ordres & fa volonté; fa conduite elili
~,f
bciulTole fur laquelle nous pouvons recennoitre les intentions du Provln c"l & des
inférieurs, Le G énéral efi l'ame du Corps.
Il feroit inutile de preITer 1., J é fUl tes fur
cette correfp ondance; c'elil e !;rand ~ yfie re
de l'Ordre, ils en ont Gut dlfparom e les
traces dans t outes leurs Malfons, ,
J e ne prétends pas poulTe r plus lOIn, cette
analyfe des r~ponfe s dont la Cour m a fat t
don ner communication. L e manége , de la
Société étoit déja connu ; il a été utIle de
le confiater. D e plus amples recherches fu r
cet objet ne feroient point convenables à la
di gni té du Tribunal..
Mai. je ne puis d,flimuler mon étonnement en voyant fur le Regifire du s, que
Frere' de Pontevés a attefié à M, le Premier Prétident que l'Aae du 1 m'a é té fi gnifié par une imprudence du Procureur Mot;
tet, contre leur intention. L'Aét:e en Ci gne:
par le Frere Baudrand , Reél:eur : Motte t
m'a aITuré qu'il avoit é té Fait fa ns fa partl- '
cipation; qLol'on ne l'a point con rLll té , &
qu'on n'a pas même voulu écouter fes repréCentations contraires.
Ces menfonges ét ernels , cette volonté
Mcidée de ne point fe défendre, cette défenre Mri foire & limulée • ces manœu vres
encore pl"s repréhenG bles , qu'on a reproché jullement à quelques· uns d'entreux, &
qui pourront être dévelopées en t ems opportun, ll1~rite nt l'attention de la C our J molOS
pOur en marquer fon indignation que pour
regler les précautions à prendre contre la
Société & fes éleves,
C'efll 'unique ufage que je prétends Faire.
�ti.
66
ces rlpon Ces. Elles Cerviront l Janiais <k
inonument de la mau ,r aire fO I & de la du·
pliciré des ] ~ fuites (1.\Os cett !! al1àire, &
<'le IJ conde rcendance de la Cou r, qui a bien
" Dt.lu, après en avoi r entendu la let'ture,
re-wo}'cr ma pla-idolrie à b . huitaine, dans
r ubjet uniq "c de les attendre, & de leur
<lOI ,ner le rems de réAéchir fur le tort qu'lis
fe fom par leur cO'1 duite.
J ~ le ré pete encore J je ne demanderai
point qu'il me foi t donné dé!':,ut à l'Au·
dience fH!te de ? lalCk r , mais tim?I,ment
flue- me s Conclll ilons roient \' é ri ti.~ es : dan~
le cours d' un examen lent & fcrupuleux J
t out J é fù Îre pourra donner Ce :; obîervations
pour fe rvir de Mt' l11c ire. Le Provincial Îera
tou jours reçu cornme Partie, & pendant
les délibérat ions fur le Regi nre, & dans l,
t ems ou rabi'lttcmem , fi le J uge mcnt eU
contra;re à la Société.
Le F rc re de Pontev.!s a oC" dire d,no
les Chambles ar emblt!cs , qu'ils n'avoient
pas le te ms cie fai re des Mé moires : & que
(Ont devenus ceox de leur Avocat, 'lui de·
voient être prèts au 11. ovembre, & qui
n'a fçu que de puis deux jours qu'il ne devoit point pla id er? Eux-mê me s ont-il<; el,é
tellement o..:cu pés de leurs intri gues depUiS
HX mois, qu'aucun n'ait penlë à r.lÎre des
ré Bexions fur l'Inflitut & fur la Morale, avCC
le feco urs oe tant d 'Ecrivains qui les ont
préc éd és dan s cette carriere 7 "
Quel tems 1 ur fa ut-ri donc ?our juni~er
leur D oil:tlnc? Ils doivent étre toujourspr..! ls
~ en rendre témoignage . Quel te mS leur faut.
il pour nous développer leurs Conf\i!utionsi
(,1
Les grands Profè's ?ettvent-ils les i ~norer ~
C'efl leur maniere d" t lfe & de Vin e , &
lem regle rO ~ l r ~()'J ,r~ln cr. C C' q ui dt p<?ur
moi une t!t 'J d~ n~n ibl e • n'ell l our eux qn un
fimpl e r~ci " dL' n .: q ll ï l ~ pra tiq l lc nt & \l o yent
prït tÎqu eL : il leur fd ut du ,tcm:. pou~"men ...
t ir , il ne leur en faut: pOInt pour oue la.
vérité .
Je requiers que les rl ?onÎes de Freres
Baudrand & de Pome v"s , & les piéces
jointes , enfemble l'Alte du ,6 O-ôtohe ,.
tendartt à. jufl itier I~ s pouvoirs dl1 Frcre Ga rnier, & qu i rn"a ~ té rem}:, par te F rei e de
~on tevès , Ceront d.!por", au Greffe, & que
copi-es m'en fero nt expéd iées par le " reAïe r
de la Cour, pour me Cervir aino que de
raifon. Et d l fo rt i.
M. le P remier PréGdent ayant ?r is les
opinions :
. 11 a été aHêté que les rt éponCes de FreJ:fS Baudrand & de Pon,:cvès , & !e l pi ~,Çes
jointes, enfe mb le l'Aéte d ll 2. Oétobre "
tincl1nt à juHlfier ks pouvoi rs du F rere Garnier, & qll i a été re mis au Procureur-G:Eltéral pa r le Fre re de Ponrevès J fl?'rnnt d c:po rés au Greffe, & que cO'pies en r~ron t
expédi é es a u Procureur G t!' néral par le Gretfier de la Cour, P~ll" lui (e r vlf ainG Cl u e de
raifon. Sign é
r
DES GA LOIS DE LA
TOUR.
Autrt .A.nêté Judit jOrt r 7 ] lztlVlC r 1763.
L a encore été arrôté que Motte t, ProI cureur
du Frere Garnier, Pro\ indal des
foi-dirans J éCuites, feroit mandé dans la.
�68
Chambre, & que M. le Premier Préfident
)"interrogeroit lur les faits rérultans du Re.
quifitoire du1'rocureur G ~néra l . Si. né , DES
GALOIS DE LA TOUa.
Mottet étant entré dans la Chambre,
M. le Premier Prélident lui a dit de re·
prérenter l'Original de l'Afre qu'il a fait fi.
goifier à M. le Procureur Géné .. 1 le 1 de
ce mois de Janvier.
Morret y a fatisfait, & l'a remis Cur le
Bureau.
M. le Premier Prélident lui a obCe"é,
que le Frere de Pontevès s'étoit pl aint à lui
de la jlignificatioo qu'il en avait fai ' e à M,
le Procureur G énéral, contre l'intention &
le delir des foi-diCans Jéfuites du Conége
d'Aix,
Mottet a répondu, 'lu'i1 étoi( Curpris de
cette plainte, & qu 'il lui importoit des'en
junifier. Frere Baudrand le fi t ve~ir au Col·
l.!ge, & lui donna connoilfance de l'Alle
dont il s'agit , le chargeant de le faire li·
gni fier. Mottet lui répondit, que cet Alle
"toi t exeraordinaire, & qu'il ne Cçavoit pas
qui Je lui avoit conCeill é ; qu'il alloit cher·
cher deux feuilles de papier t imbré , lur
lequel Frere Baudrand pourroit lui·même le
~ranrcrire , ne vou1ant point qu'on pùt lui
imputer à lui Motter une pareill e procédure,
Il alla effefrivement cherche r chez lui du
papier timbré, & le rendit dans la chambre
du Frere Baudrand , lequel tranCcrivit ma'
pour mot, (ous fa difrée , & d'après le MI·
moire qu'il lui avoit remis , l'Ac1:e en quel'
tion qu'" ligna, ainfi qu'il ap pert par l'ml.
pefrlon de l'Original qu'il a remis fur le Bu,
(9
teau; que cet Aéte dl l'ouvrage du Frere
Baudrand; que conform ément à fon obJet,
il n'a ptl en faire d autre ufa ge que de le f. ,re
fignifier , & qu'il auroit à (e plalOdre. IUImême du reproche qu'on lUI là", qUI e~
contraire à la vérité & à la bonne fOI,
Sigi/é ,. DES GAL01S DE LA TOUR.
�I II.
S V I .T E
DU JOURNAL
DES
ARR:ËTS ET ARR:ËTÉS
DU PARLEMENT
DE PROVENCE.
Concernant L'Affaire des foi-difans
JÉSUiTES,
�"
.....
·tI~l'JtI~l'J· tI~1'J tI~I'>"'~1'J4
... ",oQ', l'J <1b:
, 4->
' ~
~;;..~,..~,
.. ..
ARRESTÉ
/
DU PARLEMENT
DE PRO VEN C E.
Du '3 Novembre ' 762.
Po R TAN T D'putotion de M. le Confoil/a
de Galliffet pour fe rendrl aupr,s du Roi ..
u
Mardi vingt-trois Novembre 1761., les
Chambres allèmblées , où étoie nt préD
fe os, &c.
Un de Meffieurs a dit, que l'o n parle publi..
quement dans la Ville d'un recond Mémoi re
.ttribué à M. le Préfident d' Eguilles, & plu s
criminel encore que le premie r , s'il eto it poffible ; qu'il n'en avoit en aucune copie, maig
que diverfes perfonnes attefloient en avoir -vû,
en fairoient l'analy(c, & en récitoient des lam·
baux qui font horreur; qu'il n'avoit garde de
combattre de Cages rérolutions que la Cour a
conflamme nt tenues d ans cette affaire, mais
que le {canda!e public de ces Mémoires, vrais
ou faux , ~fi un cas imprévu 'lui paroÎ t exiger
de s mefures de la part de la Compagnie pour
écJaircir un fait aufli important, & pou; remplir ce qu'elle doit au Roi, à la Magifirature
"'- à elle·même,
.q
'
�"M' ..le
..
Ripel~ cle M onclar, Procureur
GI.
/l~rJ.l , a dit, qu'avant tOute délibération il
fupplie la Cour .de perm.ettre qu'jl l ui . exp~(e
qu'erant chargé d'envoyer inceOamment les
mo~if5 des :Arrêt,s & Arrêtés . des mois d~ Juill
& ,!,G&oQre , il les avoit récljgés ; que (on tr,.
va il étoit fini ava nt l'éclat qu 'O nt til it ces Mé.
,moires ,.dont,il n' .. voit qu,e des no tions impar.
~ite s" que , .dans cet -etat, il..avoit cru devo~
1upplier très-humb-Iement 5<1 Majellé d'ordon.
-Der que ,,'il exifl:e d,e pareils 'Mémoires, il s'Iui
j'oient communiqués, pour confon dre la C3lomnie s. fe trouvant lui - m ême attaqué dans (es
fonél:ions,& ,intéreffé d'aille,urs paf le devoir
qui le charge de la vindiéle pub /ique, & qui
" oblige de veiller à l'honneur de ln M'giftr;,
turc; que cependant-il aVQit cru devoir .(u(pen.
dre l'e nvoi des mot ifs, lorrqu'i l a appri s que
rAlTem/déc des Chambres &o it ind,quée, ne
. .\:OU,liUlt faire auçune dématche fur un objet
::luth importa nt fans être avoué par la Cour, &
.qu'il aura Fhonneur d'en fai re le6lu re dans .u ne
AITemblée de Mellieurs les CommilTai l'es.
Sur quoi, M. le PIemier PréJîùcnt ayant
;pris les opi ni o1\S ,
Il .a ~é ..arrêté unanim6ment que le Procu.
,feur Général.en\'erra ince!Tam ment les motifs,
-€n conformité rles Lettœs..patel'l tes du 22 ,O(l~
:bre, déclar.mt la Cour qu'elle perJîfl'e dans (OR
,Ar~êre du l.2.Novembre.prélènt mois; & néall.mOUlS , attendu les circon1l:aru:es dont il int·
,porte que le Roi roit illcelTamment infl:ruit, il Ol
lOré dél iberé ,le députer.M' de Gallifi'et Con·
{ei~ler en la ~our\ po ur fe rendre ;:uprè; dudit
..scl&'neu.r ROI t mettre fous fe s yeux Je regit1rt
~'.hler & le préfent , fajre .à ce fujer tou tes les
@..:m;lrche!. ~ innan,~s qu'exiy.:;oIlt lI! (eJyiC(
d;,dit Seigneur R oi, 1. !èle & la fidélité de
0 11',
,' r~
l' ar1emen t , & l'honneur de la M.lgdhatute
,r
cl
tont (uivant les infiruaions qUI JeroRt .on,nees
audit D épuré pa.r Mef[ieurs les Co~ml~alre.s ;
& notamment de repréfenter ,,~dtt ~cl~ncur
Roi que- tOÙt fc mble in d1quer aUJourd hUI ~ucr
les ~ives reclamations énoncées dans le(dtt~ s. :
Le ttres pate ntes , (ont de n at~tre à ne pOUVO I ~
être pl us long-tems cachées a la Cour, (an ...
41ltérer dans l'efprit des peu ples' la confiance
<1ont elle a fur·tout be(oin dans 1''O ccaflOn, la.'
plus imp ort2. nt :: ~ui fut jal~ ,üs pou: le. fervlc~.
effen ti el dudlt Seigneur RO I ; de . luI, fu.l~e con
noÎtre les incon"tcniens d es courfes IndecenteS"
& de la conduite de M. le Pre(ldentd'Eguilles ,·
& combien il importe que toute audience fOlt>
déni ée à un 'Magifirat que le public a:. pu [oup.:.'
çooner de pareilles- horreurs ,..& qUI, par 1.J.i
feule conGdération de fon abre nce .' ~e~'rolt
rentrer au plmôt fous les loix de la d,fclpüne j '
attendan t la Cour de la jufiice , ?e l''3mou~~
des loix, qui difiinguent led it Selg~eur R OI
entre les 'lvlonarques, & ~e la proteé}10 n donc.
il a honoré ju(ques à ce Jour [on Parlement ,
qU'Il aura égar~ au~ ju~es rcpréCe ntatio ns qu~ ·
t9 tl S (es deVOIrS 1 obligent a poner au pi ed.
du T rône , & qu ' il daign era y rc co nnoi tre
l'expreffion du profond rerpetl do nt fo~ Par~
lernent efi pénétré pour les volon lés dutht Sel~
~neur Roi, & de fo n amour fans bornes pour
fa Pedonne (aCTée,·
J
Sign" DES GALOIS DE LA T OUR,·
�,
6
r:A"'tI
~4"lré du
vingt-neuf Noyembre 176,;
D ules Lundi
Chambres aflèmblées ,
'
D
du 29 N01Jtmbre 1762, fur Ils LUrd
de M. le Chanceliu &- de M. le Comlt dl
SilLnt-Florentin, conCtrnant la D iP1ll4tion,
M. Je Premier Préfident a fait faire leflure
de deux Lettres de M. le Chancelier & de
M. le Comte de Saint-Florentin, 'lui expli.
quent les intentions du Roi au fUJet de la
Deputation délibérée le douz.\! Novembre.
Sa Majefié difpenfe les Deputés de faire le
'Voyage; Elle de1îre feulement qu'on lui ad relTe
inceifa)nment les motifs qu' Elle a demandés,
& par kfqueis le Parlement pourra fufliC,mment fai re connoÎtre à Sa Majefté les objets
'lui pouvoient avoir donn é lie u à la députa.
tion.
Il a été arrêté que M. le Prem ier Préfident
écriroit à 1\-1. le Chancelier & à /\1. de Saint.
Florentin, pour leur rapreller les mottfs qui
Ont déterminé le d<parr de M. de Galliffet,
1es prier de vouloir bien l'entendre (ur les
objets des re pré(entations ùont les D~putes
étoient n o~mément chargés , & lui procurer
Un accès iavor.ihle au pied du T rùnc, qui le
mette en état d'inllruire pleinement ~J MilJcdléj
& qu'à cer effet, il fera adre{j~ ~I nI. de Ga}·
liffet extrait des Arrêts & An ~tt:s des mois
de Mars, A,,-ril, ~!Ji, Juin, Oé1Qbrc & No~
vcmbr~ pr~f~nt mois , cnrcmbl~ Je l'Artile
de ce Jour.
Signé, DES GALOIS DE LA TOUR·
1r01J Janvià 176.1 J fur le dire dt
M. Je ConfoiIJer de GalJ~ffit , a fort retout
de Ja Cour.
Udit jour troi, Janvier 17 6) , les Chambres affe mblées, où 'toient prée.ns , &c.
M. de Galliffet a dit:
M .ESSIEURS ;
En exécution de v otre Arrêté du 13 No";;
,'embre dernier, je me fuis rendu auprès cl.u
Roi: la million dont vous m'avez. honoré aVait
pOllr objet des imputations graves, contenues
dans des M émoires que vous n'avez. que t rop
de raifon de croire avoir été préfe ntés à Sa Majefl:é par quelques-u?s de vos ~onfreres: j'étais
fp écialement c h~rge de la ~uppher de vo~s donner communication des VIve s redamauons &
plaintes tnoncées dans les Lettres patentes d~
2.2 Oélobre dernier, de rendre compte au R O l
des r.iTconllances dans lefquelles ont été rendus
vos Arrêts de dema nder que toute audience
fût dl!niée {-'l'Auteur de ces Mémoi res, qui par
la feule con{idér:uion de (on ab(ence , devait
rentrer au plutôt fous les loix de la difcipline.
Un préalable néce{Taire etait d'l1v?ir la comn:unir:ation des plaintes & reclamatlo ns énoncees
d:Jns les Lettres patentes; je J'ai demandée par
-deux différens Mémoires. M. le Comte de
Saint-Florentin a été chargé par le R oi de lui
en rendre compte; il ra fait clans (on Con(~i l
tenu le 23 D écembre dernier l & voici ce qu'il
m'a dit le lendemain matin: J'.li rendu compte
au Roi de vos mémoi res, je les ai IrlS dans fa n
Confci! J il m'a ordonné de vous dire; J) que
• Aiv
�$
;; ê'e'nx qui lu1 ont été pré(ent~s co'ntre IOn Par:
" k .nen r , n'ont fait aucune ïinpreffion fur (on
efprir, qu'aiofi il éfait inuti le de vous en
" don ner communica tion j qu 'il cf\: contenule
" la conduite, du zèle, & de la fidélité de (on
v · Farlement . te
Je Cens, 111 E S S 1 I: URS, qu'ayant )'honneut
(Je vous repréfenter, .je devais recevoir Cette
réponfe de la bouche du Roi; je (uis même perfuadé qu'il auroit eu la. bonté de m'accorder
cette grace., mais des circonfianC'es partieulieres m'ont engagé à ne pas y inflfrer ; j'Ji cru
q u'une réponCe tiite par fon ordre, enfuira
d'une déciGon prire dans un Conft'il , auque!
tous les M.ioifires ont affifié, avoit une audu:n~
ticité (u-ffifante, & je n'ai pas héfire à pen(er
que cet exemple ne pourroit jam<Jis nuire au
~lroit de la Cour, de porter au Roi direétement
!es· repréCentations , {es plaintes, & l ~s affu.
ranc es de fon refpeél:, de fa foumilIion , & de
fa fid"lité .
Après quoi, rvl . le Premier Prélident a pris
la parole, & a dit, en s'adre{fant à M. de Gal.
liRet : Recevez., Monlieur, les jufies remerci·
mens de la Compagnie; vous avez jufii6é entierement fa con6ance , vous avez. rempli VOIre.
rniffion , avec· aut;j,nt d'honneur que de 2èle ;.
le (uccès en elLd'auta nt plus fl atteur, qu'il ne
p eut manquer de devenir utile à toute la l\1.a ..
gi!1:rature: la réponfe du R oi) dont vous venU
ùe nous donner connoi{fance, doit nous raffuTer Cm ies impreffions défavorables que J'intri..
gue & la cabale s'étoient efforcés de lui donner.
Sa Mdj~fld (fi conUnU de la conduiu , du {ae fi
de I;z jide/ill d~ [on Parlement. ~u'il
heureu:(
& con/olant de vivre (ous un ~laître ào.1t la
jufiice reg~e toutes les démarches & les déci.
1)
en
flons ! La preuve que 9"
nous ,vtrtons d' en rece-voir augmenterait, s'il était poffible., notrè
refpeél , notre amour & ,n otre reconnodrance ; ,
nous ne fçaurions lui en donner un.e marque
plus CenGble, qu'en nou s occupan.t umqu~m 7 ~t" .
&. par préférence à tout autre o:bJet, ~e 1aRam:
importante qui inrére{l"e tout a la fOIS la Religion &- l'Etat. Sllfpendolls dans le moment
préfent toute autre confldération particu liere-'
& per[onn elle.
.
..
M. le ·Premie r Pre[,dent ayant Pel, le, op'~
n:tons ,
LAC 0 UR a témoigné à M : de Galliffet'
toute fa fatisfaélion) & a arrêté que fon dire"
& notamment la ré po n Ce. . qu'il a l'appor~ée de'~
là part du Roi, de m e me que I,e d~re de
M. le P remier PréGdcnt , feront mCcnts fur t
l~ rcoj(hc ; la Cour approuvant que, dans '
les ci~confl:ances particulieres , M. de G .dliffet ·
n!ait point in/îllé à ce que ladite réponle Ill r- t
ait été faite par le Roi lui -. mê~e, !an. .s néa,": :
moins que cet exemple pl11rr~ Jama is etre tueà conféquence contre le droit , de (on ~arl~--·
ment) de porter direEternc nt a Sa MaJene .,'"
pat la voy e de (es D éputés, les rep re(entatians que le bien de fOll (e rvice peut' exiger" ,""
& de r«evoir de Sa M.jellé elle-même - Ceg '
volontés ; drOlt eflentiel , dont la moindre '
atteinte donnerait .Iie\.l. à des inc:onvéBiens fan"...
nombre •.
�]0
Copi~ d'{zfle d~ comparution du Frert Jean-Pitrrt
Garnitr ~ Provincial du foi-difons Jifoiles 1
pardeva/U }'1e Cahuu ~ N otaire ti D o/e,
C en
J
EI0URD ' HUI 11) Janvier 176), après midi,
comparu en perfonne R évére nd Pere
ean- Pierre Garnjer, Provinci al des.T éfuitC5 1
étant préfeme ment au Collége de D ole, 1.-
que l a dît qu'il a"oit donné une procuration
k 6 Septembre de l'année derniere 176" re.
çue du Notaire fo uŒgné, pour faire préf~nter
Procureur & déf~ndre à l'appel comme d'abus,
déclaré par l'II. le Procureu r Général au Par4!ment de Provence, de !'!nll:itut & des Conf·
utotions des Jéfllites; il avoir écrit une Leme
le 15 Oaobre derDier au Révérend Pere Baudtan, Reacur au Collége de la vi ll e d'Aix,
par laquelle il ordonnoit de ne faire aucun
ufage de fa procuration, attendu que le Comparant :tvoit appris qu'il y avoit un furtis à
cette affai re ; & comme on pourroit prétexter
q ue ladite Lertre eft infuffifante pour ré\'oqu~r
la procura tie n donnée par le Comparant, Il
déclare par la préfente elr:pre{fément approuver
la Lettre par lui écrite le 15 O élobre dernier 1
& )' OTdre qu'il avoit donné de ne faire aucun
ufage de ladite procuration, qu'il révoque de
nouveau en tant que de befoin (eroit, défa'Vouant toutes pourfnites, procédures Ou défenfe s qui pourroient êt re faites ou donneei
? am la fuite au nom du Compa rant : de qu?i
il a demandé aae au Notaire fouffig né , que Je
lu i ai oaroyé. F ait , Ill, & pallè au Collége des
Jéfuites établis à D ole en Franche - Comté ,
par.dcv:\ n.t Louis Calmet, Notaire Royal en
ladite VIlle, en prefenee du fie ur Antoine:
tI
F ranço .ls Fl'gurus , Clerc ton(ure
. , rencontré
P ' . à
D ole, & de Jean Quintin V Ulll~t , ratl~len ,
r éfidan t en ladite Ville, témOin s req~ls. &
r ne
's av"'c le R évérend Pere PwvlOclal.
, oulIIgne"
.'
V 'II
Signis à la ",inute, Garnier, Flg~r u s, U1 et
& Cahuet, Notaire. Con troll. a Dole le 15
. 1763 reçu douze fols fixRdel11ers.
JaOVlcr,
"
d
S' , Debonnaire. Groffe pout: le everen
P~~:'Provincial. Sign~, Cahuet, Notaire. Scellt
ledit jou r.
\
.
.
Nous George-Fronçois BergiOe, C!leva.he r
de l'Ordre de Chrin, ConCeiller du ROI, Lieu'
tena nt G énéral au Bailliage & Siége de Dol~
ail Comté de Bourgogne, où le pap ier m~rquŒ
n'efi pas en ufage, cert~fions à tous 9'1'11 appart iendra , que Me LoUIS C ahuet , qUI a re~,
figné & délivré l'aEl:e ci-defTus '. cil: No t~,re
R oyal , réfldan ~ à I?o le; que pl:lne & enuere
foi doit être 3Joutee, tant en Juge ment .quo:
deho rs, aux alles qu' il ra~oit ,Cigne & (~éhvro:
en cette qualité : en témOignage. de quoI nous
avons ligné ces préfentcs , & falt contr~fignet
par George-Antoine Chappuis, Greffier dll
Siége, le quel a oppoCé les ~ceaux dudit Bailliage. A Dole, en notre HoteI, le [5 JanVle r
176). Signé J Be rgi n e~ Par ~r~onn a.nce , ~
comme Greffier , Jign' , Chappu Is, gratts. Scelle
" Dole , le Il J anvier 1763, reçu Il f. 7 den.
Signé, D ebonnaire.
Exploit de Ii.r;nificatio n au bas, du ~6 du
même moi s fatte à M. le Procureur Genérnl
du Roi en 1; Cour, à la requête dudit Frc:re
Jean~Pierrt Garnier, par F. Cazeneuve , HD:i[.o;
fier en ladite C Ollr,
�t
tin nou'veau :
~7 Janvier 1763, les ,C hambres .ffem'
blée5- ,où étoient pré{ens, &c.
le Procureur Général du Roi efi entré
dans la Chambre> & a dit;
DM.u
MESSIEURS; .
ON m'a fait lignifier, au nom de Frere Gar~
!lier, Provincial des foi-difans J .Huites, \III.
.Aéte qu'il a paffé pardevant un Notaire à Dole,
& dans lequel il rap pelle qu'il a donné le 6
'Septembre ane procuration pour défendre fur
:mon appel comme d'abus; mais q:t'aycwt apr
pris enfuite qu'il y avoit un CUrllS fur ccue
:affaire, il a écrit une lettre à Frere Baudran
le. 1 1 06lobre, par laquelle il ordonnoit de ne
fane aucun ufag~ de fa procuration; & comme
«)n pourrait J dit-il, prétexter que fa lettre du
J 5 oao~re efl in(uffi(ante, pour révoquer l~
procUI3non par lui donnée, iJ déclare expref.
{ém~nt approuver la lettre par lui écrite.le 15
Oaobre- dernier, & l'ordre qu'il <lvoit donné
de ne faire aucun ufage. de fadite procuration..,
,défavowant toutes pourfuites, procédures &.
:dHenfe.s qui pourroient être faites, ou donnéu
far lui en ron nom.
It e/tdiflicile de pénétrer quel efi l'objet de
~et aB:e; les manœuv res des Jéfuites foOt tOUr
JOw's obliques, leur~ iruentions louches, leurs
expreffions équivoqyes; ils..ne marchent jamais
par les routes ordtnaires .
Celui qui veut" retenir (on Procureur dans
]' inaé'tion } luî dOlln~ communément (es ordres
en fe<ret i (jtJi! défie de lui, . il ell ç~nJ\il~e
'3"
.
à quoi Don cet aae p:l.rdavant
Notaire? Pourquoi le flgnifler au Mini{l-ere
public? Frere Garnier prend po~r pr~text~ ~~
ordre prétendu.de Iurfeoir , dont Il ~V.Olt !.~lt.ll,
reçû la nouvelle le II Oélobre. J" dela dé.
montré dans -mon dire du 7 de ce mOIS, que
F.J'ere ·Garnier , ,inRruit de la lettre de M. lé
Chancelier & de votre délibération du 2. Oêto~
bre, avoit approuvé la préfentation ~aite en [on
nom le même JOUI' : ce prétexte eil donc faux
& limn lé' j'ajoute que c'eft une témérité in..
rapportable de le renouveller aujourd'hui, en
conn oiffant les claufes de votre cnregiftrement
du 1 2. Novemb re, qui ont été approuvées tst .
ratifiées par Sa M.jefié . .
Frere Garnier inf:.llte les 16ix en feignan t
de les reclamer; il cache le refus de défendre
l'Infriœt fous une fauCIe apparence de foumiffion
à des ordres qu'il VOltS accu(1! indireaement dè
méconnoÎtre : on "oit dans le même AB:e la
fourberie, ('i r.dépendance, la déri{ion des T nhunâux, la haine des IOlx, & la calomnie contre.
la Magj(lrature; tout refpire l'dprit de la So~
ctété.
Jlgnorerois de quelfe: main je tie ns cette piéce;
ft delLX Jéfuites n'étoient venus de la part du
R eaeur Ine la préfenter pour me la faire lire;
la flgnification m'cft: faite au nom du P rovincial
abrent; la cop ie qu'on m'a laiffée n'cil: !ignée par
perronne, tout réGe1e dans la foi de l'Hu ifiier
qui peut être dCfavoué:
Lorfque cet Aéle me fut p,éfente, on me
montr.a e,Q même~tems une lettre que le F rere
Garnie r a écrite au Frere Baudran, en le lui
en"loyant ; cette lettre dl: le (eul titre qui foncle
la figJlific:.ation qui m'.a été faite; elle m'a été
F"!!I,é~ l P?"' !'!ollve r 'l,!e le Proyinçial k
-
. "
--
.
.
�f4
cerufe aux repréCentations que lui font les
J ef~lites de c-ette Ville, pour l'engager à les
déte?drc; ,on campe.oit me la Faire fignific r , on
a pns enfultc le panl de la retHer. J'efume que
Je tout doit être remis au Greffe, pour prévenir
de nouvelles variations.
Je ne daigne plus raITembler les circonllance.s
pour prouver que ,'eit un manége concerté'
on (çait qmt les Jéfuites Ce jouent de la. Juilice'
& ne rerpeS:cnt point la vérit~, ce n'en pl~
la peine d'e n parler : ce qu'il importe aujourd'hui, c'dt d'examiner ft j'ai encore une partie
& fi cette panie a un Procureur.
J
~rere Garnier, par fa lettre du 1) O étobre ,
vraIe ou fauire, ou poll:datée, déclare qu'il ne
veut point qu'on fafle ufage de fa procuration
[o us pré t.!xce d'une lurfé:lflcc qu'il fçait bie~
ne paim cxi!ler; ju(qu'!s - là ce n'efl qU'UTJe
chi~dne, l'é;at de la cau(e:- n'dl point ch:mge:
mais dans l,Aae du 1) Janvier 1763, il r~vo
que) en tant que de befoin, fJ procuration,
attendu cette furféancc .
, que ~eut ?îre cela? Une (ur(éance légale
n e>"lgerolt qu un ordre au Procureur de (urfeoir
les pourfuit~, & une révocation perpénlelle
de procuration ne fe concilie point avec le
motif d'une [ur(éance pafTagere. L'intention de
F. Garn,ie T eil-elle de révoquer ab(olument,
ou de ladrer dormir fa procur<1tion pendant la
durée du rurreoi qu'il ruppore? Cet Aéle a delLt
faces. La Société for me une Nation à part; elle
a une langue quî n'eft point en tendue des autres
Peuples, expliquons-là po r nos régIes . O n ne
con noÎt point de révocatio n à tems' toute révo~
cation de procuration eft abfolue: ~ais ce n'ell
po int (on Procureur à plaids que Frere G3rnier
révoque, ,'ef! fa pre<uration envoyée en blan.,
•
'1
& qui n'a poi nt été remplie ; s'il a prétendu
revoquer (on Procu reur ) il ne l'a pû fa ns en
confii tuer un autre , (uivant l'Ordonnance de
1\3 \ , chap. ;, art. 14, & le R églement de la
Cou r de 1672, tit. de l'annotatio n générale art.
19 : du rd\:e, il ne déCaveue poi.nt la préf~nta
tion faite en fon nom; il a donc préfemé , & il
a un Procureur.
Frere Garnie r eil t oujou rs en caufe, m.us
c'efi une partie que j'ai amenée par condefcend3nce & fans néceffi té) pou r lui donner, par
gr;}ce, la faculté de défendre fu r mon appel
comme d'ablts.
Il avoit le coo ix de (e taire ou de parler; ce
qui nc l\.li a jatnJis été permîs, c'eft de con ftgner dans un AB:e public la déclaration indéw
c~nte de ne pas vouloir Ce défendre. N'examinons point cCt Aae trop (~veremer.t ,il méritel'oit Lmimadvcrflon de la Jufrice.
Mon appel comme d'ahus aya nt été noüfié
au Provincial, pour y défendre fi bon lui fembJe,
& celui-ci ne donn,lnt & ne voulant donn er
aucunes défen(es, il eft: évident que je n'ai pas
befoin de dernand<.\ exploit: J'y ai cependant
conclu fiuabon~amment, & en tant que de he foin feroit. Je ne change rien à mes conclufio ns,
parce qu'il fe peut que la Cour, nonobfrant la
conduite repréhenfilile du Provincial , veuille
accorcler à la Société un délai de grace, cn
OUvran t la voie du rabattement .
J'attends avec reIpea fa détermination , malS
après \' Arrêt ou après le t erme fatal d u rabattement ~ fuivôl. ot la nature des pro nonciatio ns
<lue la Cour adopte ra. je déclare très-e.xpreficme nt qu'en aucun cas , & fous quelque prétexte
que ,ce p~ifre être , je ne reconnoÎtrai plus pour
parue) 1'11eProyincial, ni le Gênér.11.
�16-
r' I ~ftitut fe condamne lui-même: h l'iÎtt~r~t
dc-Ia Nation le décla re inadmiilible, la quefiion
de (ça vo ir fi la Société peut être tolé rée ou
non , n'ea poi nt la rn atiere.d' un procès entre
L~Eta t &. les ]é(uit es; ,'e nà l'Etat à prononcer
~'efi à eux: à re cevoi r la Loi. T omes les M~
unIes que peu t do n ~er une Congrégation fur.
pelle ~u repos pu~hc ~ ne fo nt que d~ {impies
MémOires pom fa Juildication , & des éclairciffemens fur {es faix & (ur fà conduite, ten~
dans à infirui re la religion de ceux qui doivenr
-i"
M_le Premier PréC,dent 'Y'N pris les ol'i~
nions,
LA COUR, les Cl1ambres affemb!é.s , a
~njoin t & enjoint à ~rere ~aud ran de rem et~re
à un H ui ffier l'extraIt de 1 a8:e du 15 Janvier
17 6 3 ' & la Lettre en original ~ lui ec ri~e par
le Provincial : O rdonne qtr'extralts collanonné6
l ui en feront ex pédiés pa r le, Greffier :1 pour
{ervir à,fa décha rge .
pro noncer) plutôt qu'à forme r une infia nce eil
. régIe. J'ai cédé aux exemples, en relevant mOI)
Sign' , DES GALOIS DE LA_TOUR.;..
appel comme 'd'abus le 4 Jùi n , dans la poGtion
où je t rou vois la Société, & en le faifant nCJ
~andtmtnt &0 E xploit d'injonf1ion au Frer<~
t i6er. Je foufcris avec la plus parfaite (oumifIiOI1
à tour ce que la Cou r voudra me tracer dan!
fon Arrêt, par un effet de cette même condej~
cendance dom elle a déjà donné tant de preu~
ves,; ~ais je crois devo ir prote Cler , pour le
malntle~ des régIes, que je n'a i jamais reconnU
},es J~(ult~s,corn~e vraies panies, & qu'après
l A r~et ,qUi intervIendra, ou après le délai attaché a 1a prononciation, je. regarderai comme
t rzÎtre au Roi & à la Patrie quiconque oreu
parler du _rap~el d. la Socié,é, & que je le
pourfiuvral {UIvant toute la rigu eur des Ordonnances. Je,demande que mon dire foit couJ
cbé {~r le~regdlr,e, & que ce reginre {oit viré
dans JArret; & Je requ iers qu 'il {oit enjoint l
Frere Baudran de remettre ~ un H uiffier de-Ia
Cou r l'extrait deJ'Aét; du 1 \ Ja nvier '7 6J, li
l~ Lettre en, ongl!lal a lui écrire par Je,ProvinJ
ctal , & qu extraits collationnés lui {eront ex~
pédiés par le Greffier, J>9l1f {cFI,jr à fa
,h~ge.
Et ell-forri, _
d'-\
B aud"ln :l tl-vtC
fa
réponft au bas.
Ui\'ant-I'Arrê-t cejonrd'hui rendu fUr la Cour;
enfuite de la
~. 1
:: Procureur
Général du R oi , & a fa reql::1ete " Il en ma ndé
au premier des Hu i ~ e:s ,de I~ C~ur, ou autre
fur ce requis , de faIre IOJonéb on a Frere Baudran de remettre à l' H uiffier, porteu r de la
commiffion l'extrait de l'aé'-~ du 1) Jan vier '
176 3 , & la Lettre e~l origi nal à lui écrite par I,e ',
P rovincial; de ce faHe vous eft donné- pOUVOlI'
& commilIion. Donné à Aix en Parlement 7
les Chambres aRemblées, le 2.7 Janvier 1763_
Par la Cour. Signé, DE, REG I NA ..
.
•
L'an mil feet cen~ fOI)~ante- ~ rOls ,& le vlO ~t...
fe ptféme jOllT du molS de Janvier , ab requete
de M. le Procu reur Général du Roi , nous
H uiŒer en la Cour de Parleme nt de ce Pays
de Provence, fouffigné, avons intimé & lignifié
le préfent Mandement & tout Con come nu au
Frere Baudran, "fin qu'il n'en ignore; & d,e
même fuite, en vertu d'icelui, lui avons faJ:l;.
Sles Chambres afl cmblées ,
requilition à elle fa!te par
�t8
injonaia!l d.e nous remettre l'extrait de r:l8e
du 15 Janvier 176J, & la Lettre en ongin.1i
lui écrite par le Provincial, Je tout en confor_
mité dudit mandement; & donné copie tant
dudit mandement que du préf.nt exploit, par
noufdit ~l1iŒer, en parlant à (a perfonnej
lequel a dit 9U( , pour ft conformer aux ardus dl
la Cour, il a ((mis Ji [ 'Huil/ùr, pOrleur dt i,
commiffioll, L'~x!rait de L'Ane du If hnvi(f
J76J , ft l'original d( id Le(lu à lui icritt paru
P ert Gamùr , Provincial J tn dale du 17 lam,itr
176J; & a ftgné av:et nous tant il ce prelellt
original qu'à la copie expédiée par nouCdit
'H uiffier, en parlant comme derrus. Signù 1
BAUDRAN, JéfuÎte) CAZENEUVE.
Lellre dudit Fure Garnitr.
'9,
r
.
•
" défavoue toutes les délenles qUI pourrolent
JI être faites en mon nom.
» J'ai J'honneur d'être avec refpea )
" Mon Révérend Pere,
" de Ve. Re.
" Le très-humble & très- obéilTant
" (erviteur, !igni, Garnie r, Jéf.
" Contrôlé à Aix le 26 Janvier 176; ,reçu
J) douze {ols {ix den. Signi, Du Temple.
Et au dos eft icrit ,
}) Au Révérend Pere ,
" Le Révére nd Pere Baudran, Reéleur des
" Jéfuites ,
) A Aix en Provence.
L ..zdiu L ettre n'ayant fur l'adreffi ni timhre
ni taxe de la polit.
Arrêti du 28 Jar.vier '76J.
" D ole, ce 17 Janvier 176);
') M,m Révérend Pere,
P. C.
"Quelque porté que je fois à dWrer "
" tom le Telle à vos lumieres , je ne puis me
" difpenfer dans cetre circonnance de prendre
" un parti tOUt contraire à celui que vous me
), proporez.; ainfi, bien loin de me défil1:er de
h ma Lettre du 1 )' O aobre dernier, je confirme
l ) l'ordre que j'ai donné par cette Lettre; &
" ann qu'il vous confie mieux de ma volonté
." à cet égard, & que VOlIS puiffie1. en donner
), à qui il .app.lrtiendra des preuves no n ' c~~
~ (ables, Je vous envoye la declaration que Je
» viens de fdire pardevaut Notaire, & vous la
" rem ettrez s'il vous plait à celui qui ~toir
~) chargé de ma procuration pour defendrc en
" mon, nOI." , ann qu'il fçache bien, & qu:il
" pUllle f.ure (çavOil à tout le monde, que Je
Du
.8 J anvier 1763 , les Chambres a(femblees, où étoient préfens , &c.
M. le Procureur Général du Roi cil entré
dans la Chambre, & a dit :
MESSIEURS,
J'apporte à la COllr l'exhait en ronne de
l'a8:e tait à Dole le 1) de ce mois, & la lettre
ecrite par le Provincial à Frere Baudran
le 17, qui n'eft ni (axée, ni marquée du timbre
de la pdle, non plus que celle du 1) 0 8-obre ;
ces d.:ux piéces ont été, remilf.s à l'Huifficr par
F.r~re Baudran. II parait par ces deux nouvelles
pilees, que la rHoh.:tion de ne point donne r
~es dUenfes , cil: im' ariable ; cela était déja
c?n~u : nous apprenons cepend;1nt que le ProVlDclal de T oulouh: fe n1Qntrc aujourd'hui dans
�U)
'te Parlement; c'cflqu'on ya intimé leG én~ ral ~
i.clmon appel comme d'abus a été notifié au
Provincial ' c' éto ient les Reéteurs des Müilons
particuli~r~s qui é'(~iem c?argés des démarch'cs
à faire pour uPoe fèmte defenCe, le manege cft
le même. Le cadavre de Dole , .& cel ui de
Touloufe cedent à la même impulf'on, quoiqt!e
l'un foit immobile cn apparence, & l'autre en
allion. Jé ne dirai rien des repréCcntations pré.
tend ues du FreTe Baudran , pour engage~ le
Provincial à dHendre la Société;
tin langage de convention. Je . requiers que la lettre
du Provincial à FreTe Baudran, ~n date dtlll
cle ce moi., & l'atle pairé à Dole'le 1\ , (erom
dépo(és au -Greffe. Ét efi foni.
M. le Premier Pré/idenr ayant pris les opio
,'en
nions,
U a été anêté que la: Lettre du Pro\lÎ'ncial li
FreTe Baudran, en date du 17 de ce mois , &
1'.aHe patré à Dole le 1) du même mois , (eron"
dépo(és au Greffe & joints à la procédure.
Signi , DES GALOIS DE LA TOUR.
J(;rEti au fitjet dt l'Edit donn i à Ptrfoi/ltl I1d
mois dt Mars 1762 , conurnanl /es ci-dtvl1nl
fi
di['1ns Jéfoites.
Du
vingt-huit Janvier mit (ept c~nt (o~.
xante- trois, les Chambres a{femblees, ou
étaient préfens , &c.
,
M. le Procureur Général mandé , cf! entre
dans la Chambre, & il lu i a été dit de prend"
ùes condulions fur l'Edit du mois de Mars COll'"
cernant les foi-difans Jéfuites.
Sur quoi, M. le Procureur G énéral d,1
ltoi a dit :
"MESSIEURS;
-Je croyois devoir attendre Id dé termination
,de 'la Cour fur l'Jnaitut , pour prendre d~
conclufions défini$ives Jilr j' Edit du mois d.e
:j'\'Iars dernier: j'obéis, puifqu'EIJe veut aujourd'hui que je previenne fon Arrêt. Si, comme
je n'en fçaurois douter, Elle demeure frappéF!
' des motifs qui m'qnt fait regarder ce Régim~
comme pernicieux & effrayant, (on zèle pOllr
'le bien de "Etat, (on amour pour la Perlonn!-!
fa crée du 'R oi, (a fidélité, (es [ermens h~
traceront fes devoirs. ,Cet ,Ordre en irréfor:mable par elTence: cette vérité eil démontrée:
'il Ceroie Cuperflu de la pré[~nter au Souveraifl
-Léj;iilateur ; d'autre s ' Cou rs l'ont fait avec
fuccès. Il dl: notoire, depuis longtemps, qu~
ia fa~e{fe du Roi lui fit bientôt appercevoir l~in
fuffilance des moyens de réforme "que fa bonté
lui faifoit délirer de pouvoir adopter. Ce qu'il
importe de confidérer aujourd'hui, c'eft que
cette Société ne peut être détruite en quelque
'Pays 9ue ce foit , fi eUe ne l'efl: en tous lieux;
que l'hydre renaîtra toujours , fi on n'abb3: t
toutes les têtes ; que ce Régime, tant que
I,e, germe en fubfifiera , répandra par-tout des
{uJets & des agens 'invi[~bles; que, ch:tlTé du
Royaume, il divi(era Glns..celTe rEglife, menacera 1Etat, &. l'agitera par des cabales, que l~
guerre inteaine qu 'il excite aujourd'hui, pour
.~mp êcl~er, fa pro[cri pti~n, fera continuee pour
,parvefllT a fon, rét abldTeme~t ; qu'ijenri I,e
Grand o'auroir Jamais pen(é à le rappeller, s' il
CÛ~ pu efpérer de 1\1néa lltir; que le moment eft
;t'.IJour?'hui fa,'orable, tous les yeux étant Ol) ..
,...:rts {ne [~s exe~ s ; q ue l'intérêt généra l de J~
�••
Chrétienté follicite hautement la dellru'd' un 0 rdre qUi' ~~ peu t plus fubfifier (ans (can.
"'on
dale pour la re!tglon , après fon expulflOn hon.
(eu[e de deux Royaumes Catholiques' qu 1
" ' ac cu rl e~
' d
e Morale corrompue' &..
dr
S oCle~e,
D?~ne meurtnere, refufant ob ni né ment dt
fe Jufi:ifî~r, marque tout à, la, foi s l'impuilTan(~
de , fe défe ndre, & le mep" s des Loix & d"
T ,I'I? unau.x ; ,que c'eft un double motif p<ll!l
declder fa rume, & pour la faire pro(crire dt
toute la terre. Vous avez vû, ]vle(lieurs, dans
n1es Concl uftons fur les abus de j'Inftitut ce
que m'a infpiré le zèle pour la Îuretc cl; ~
l)~r[onne de nos Rois, & pour la paix de l'E·
glde & de l'Etat. Je ne puis qu'implorer la Co.
p?U~ que I ~ Ro i foit très-humblement (.pp'"
d agir aupTes du Pere commun des Chrétiens
en qualité de Fil, alné de l'E gli(e , & aup'';
des ~utres R OIS , parmi leCquels il tient le
premler,rang, pour la fuppreffion & eXlinéOOD
t~tale cl,~ Ordre, r,econn~ pernicieux à la rel~
giOn &, a 1hu~anttc en general. Et en foro.
Ap~e~ qUOI, M, le Premier Préfident a pro
~ es ~pmlOns {ur l'appel comme d'abus, interJette &ar!e Procureur G énéral, de l'Inffilul,
Con lUtions, Morale & D oarine des [oi-difam
Jéfuites.
Il y a été pourvu par Arrêt étant au GreK,
civil.
!VI:
le Pre~ ie~ Pré!ident a enfuite pris les
opmlons fur 1 Edit du mois de Mars concel'
n ant les ci-devant (c difans JéfuÎtes, '
, L,,! COUR, le, Chambres alTemblées,ap'O
) Arret par elle ceJo1.,lrd'hu i rendu concernalll
les Conilitutions & Infiitut des 'ci-devant ft
~ifan~ l éfuit es , délibérant en exécution à
1 Arret du 1 j Mars tlernier, à l'oC,,"Qn dt
,
13
rEdit donné à Vertaille, le même moi, , & (ur
les conclufions priees par le Procureur G énéral
du Roi, a arrêté qu'il fera très-humblement
repréfenté au Roi, que, loin que la fidélité de
(on Parlement eût pu lui permettre, en aucun
tems , de procéde r à renregifi~ement dudit
Edit, ouvrage d'une furpri (e manife!l:e faite à
la religion dudit Seigneur Roi, & re connue
prefqu'à l'in!!.nt , cette même fit!elité l'oblige
à fuppller ledit Seigneur ROI, avec les plus
vives infianccs , de confidérer qu'un. Infiimt ,
dont l'eefence eft de réunir des Cu jets ré pa ndus
chez toutes les Nations (ous la puifTa nce exc1ufive &: abfolue d'un Souverain, da n~ la perl'onne de qui ~ls voyent tou jours Dieu préfent .
qui régnant en fon nom (ur leur entendemen~
& fur leur volonté, les defiine & les applique
à- tous les genres d'aétions pofiibles; qui joui(:fant du pouvoir de leur commander le (acritlce
même de leur vie J leur donne l'exemple de
dévouer la !ieone au bien de la Société. & à la
défenfe de I)Infiitur contre tout projet d~ rétormation ; qui, après les avoir formés, dès leur
entrée dans la Société, à être (ous lui comme
Abraham fous la main de Di~u, à (ub ir les
mêmes épreuves de leur foumiffion, & à recevoir les mêmes otdres J les meut & les tranf·
porte) à fon &ré, dans tO\ltes les parti es du
monde, & fada nt à chaque individu un préceptt fpécial de Ce porter avec joie à tout aél:e
co~~a nd é pour fecourir le corps entier de la
r~hglOn ) enflamme & aveugle à la fois leur
zde par une defiination auiE rele vée) & tellement au- defTus ùe celle d'un !impie Rcll uie ux
qu'ell,e ,c~raaérife l'objet de les dévouer ~O llS
Ce precrplter, comme,autant d'infpirés, dans les
pl", fUliflTes entrepnfe:t; qu'une morale per-,
à
�-;4
-,'vetrc'& ryl\ématique , qui a tenté de CDrrompf/
la rainteté de la loi divi ne , & qui dégrade t hu.
rnanité ; qui outrage la puilfance) & menace ~
vie des Souverai ns ; .qui a pour prin cipe de fe
maintenir par le défaveu d'elle-même, & parle
parj ure : qu'lm Q rdre en6n qui s'en annoncé
comme. in.de firuélible p ~r les, p réc.autio~ s qu't!
H
. . .....
A RREST
a mul tipl iées pour furvl v re a (a ,profcnption
DE L A
&. qui eli invifible par le nombre & l'eCp,,;
des Cujets qu'il renfer me , Cemblent ,défier l'aut orité de tous les T ribunaux de la t erre, &
ta{fernhle t o u S les. moyens de tromper en tOUt
rems & en to us lieux la vigilance & la (cverÎtc
des loix: que les maux (ous leCquels ,cet Ordre
fi!it gémir, de puis fa nai(fance , l'Etat & la
Chrétienté J ne peuvent être attaqués dans lem
wuree , que par de nouv.eIles melutes uniquement réfervées à la puilTance & à la fageffe
wpérieure dudit Seigneur R oi.
SiJ"i, DES GALOIS DE LA TO~
-,
~~<'I'9'~
4 4 4~"'~"' l"iè> <'I?~~ <'I~~',
~
C O UR
DU PA R LE MENT.
DE
PR OV E NC E ,
-
.>
U par la Cout, toutes les Chambres alTém,.l
blées , l'Arrêt par elle rehdu le jour d'hier ~
par I,eq uel eile Ce rcroit réfervé de pourvoir à
vind lEte publique , moll qu'il ap partiendroît 1
V
r;.
contre ce ux des ouv ra ges des ci-devant foi: '
difans ] é[uÎtes , énoncé::. aux, Ex traits des "'A ITerJ
tions, & aut res remis au G reffe de la ·C our
e~fe~ble cont re les Auteurs, Imp rimeurs -e.O
dlflnbuteurs d'iceux: les condulions du Procureur Général du Roi, fip nées , R ipert de
M onclar: o ui le rapport de
i~e Antoine -Efprit-
Em~a nu e l de Brun, B aro l~ de Boades, 'ieÎgneur
d e VIII.e pey, Mc~ux &autrcslieux, Chevalier ~~.
Confeiller du R
OI enta Cour , CommilTaire cn
1.1,\
\,
cette partie député , tout coh'fidere'
La Cour , les Chambres affcmblées , a op.,
donné & ordonn e qee les ou vrages I-nthules :
Commentariorum de D }jjJlu,ttionum ih -p.,.imam.
Stcu~dœ Sanflî Thomœ, lOmus primus eonz.P.hElens.
f uœfltonts à primâ ttfque ao nonagtjimam ,ldilPa-:
.
#.RRJ:SI
,
B
'.
�~~
'ationihtu CXLIX. p" capÎta diJIributls tXpli.
calas Autou P. G<lbriele Vafquez Btl/omon•
lanD' Tht%ao Soc;etatÎ.r J efit. Lugdllni 1620.
G;egor~i le Vale~t!a, t Soci~tatt ft[u; foc"
Theologiœ zn Academl4 Inçolftadunft ProfifJoru,
CommO'fta,iorum tJuologrcorum tamus ltrlius 1
compûElens omnia Secundœ D. ~h.omœ t~tOTt.
mata, cum variu indiclbus; edl/JO Urt/Q Il'
AilE/OTt nunc recuts ~ diligtnti.IJim;, accurntiffi.
Jffèque emmdatil, mu/tifiJue in lacis aulM, lMgo
duni 160].
R. P. Pauli Laymann ,;' Societaulefo, TIu~
logia ,!,oralis, in ruinque llbr~s partita, mw.
l oque anu /wc aufllOr, Mogunuœ 1624.
R. P alris Thome S'anchel. Co,dl/hmfis, t So.
'cielaIt ltfo , dt fonElo Ma/rimon;i facrlJmtnt~
difjJfllationfJm ,tom; fns, f!0fltrior & ..Ilccu,ali~
eduio , SUptrlorum
autOrltaU
rtcogmta, fpJf.
JifiJue ninc indè mendis quœ in !'.iori excidtrQRI J
~xpurgala; uburimis prœurta .zndi~ibu~, a/UN
JifpUlalÎonum, altuo rerum fiau dlgfl10rum d,.
tilla. Lugduni 1621.
Commtntar;i ae difpulaûones in uniwrfa
joElrinam D. Thoma dt SacramtnlU & Ctnfum
J./)mi duo, auEloff JEgidio de Conink, è SOcl([,JJt
J ,!u, in Acad,miâ Lovanitnfi S. Thtol.profoJJou.
L ugdun.i 16'9'
P raxis flri pœnituuialis ad dirtEliontm CCI'"~
[e./forii iftujù facri foi mUlluis , aullof( P. Valerio
R eg.i naldo Burgundo Stquano, t SOcitlaltlt/uJ.
tditio novijJima ab ipfo auE/ore rccogrûta. LugdJJr;j
t6.:zCh
R. P. Leonardi/Leffii) è Socletau Jeft ,JM"
Th<ow~ in Acad,miâ L ovanitnfi Profifforis, ~
'luflitiâ & Jure, eœuriJiJue lIirtlttibus eardin,}j·
ku, libri quatuor" Dd [ecundDm Suund(l p,
Thom", à.fJ""J!. '/7. "hue ad '7', ,diti. ", ..if.
'J}
{U04 ad mûiora ,,,,,mplaru. diüguuijJimi
.
caf1i~
vata , (, a plurimis nundis vindicaliJ. VenelUS
' 7].'
OpllS morale in P rŒctplJ DUi110gi R.P.Thomee
Sanchez Cordubenfts, Societatis lefu Theo/agi..
Ytnttiis 16/4'
Joannis Lorini Socidalu Jefu Comment.ilrÎDrom in librum Pfolmorum lomus unius, co"'.p kélen.s 'luinquagenam urlÎam
ultim.am, lit
quibus, prœur tUcuratolm flnp~ liutralu explanalionem lIariarum Lam edlllonum, tum ketionum cdUeélionem rom vulgolLa, qua deftndi~
lur , phr.:Jfe0n eLiam Scril!('!rœ) .alque ".ocabuÛJ rum di/quifoiomm, my/ha omnLS çt.nens fonflU JI
lX P dtrÎtus prœcipuè grtZcis, Uztl?ifilue tra~u.n
tur . editio aecuri1ta qUtE non ante /ucem Vldu;
cu,; indiâJ,us wcupÎ~lijJimis locorum S. Scriplura) nmmqlu infigniorum ad h~ he~rœorum JI
t;rt2corum'lue vocabulorum) [triu Infiruur. Lugduni 16,6.
Commentaru 4C difpUlationes in ttr:!iUT:. pane~
div; Thomœ ,ZU/Oie P. D. Francllco Suarez
Gr.maunft, 't SOCùtiJU Jefu~fdC:Œ T.heologùz in,d~br; ConimJ,ricenfi AC,J,duTU4 pnm:zno prof1fore.
&:
Lu~jun; 1608.
..
. .
E lifobèlh.z Angilœ R:pna. h~f(jin CJ~Vlfua-.
tultiZ propugnllnIis, ffE1.·ljjur:um ln C.uhoi.uos (ur.
regni E diflum, quod in .tlios 9l:0'lue '.tlpu~lJc~
,,~riflwnt% Principes, (onlum(/~a~ eOnll~tl lnd~
gniffunas, promulg.:2IUm !ondim .2 9 J.\.Ol-·unhn:,
, 59 ' ) Clim refponftone ad jin~ CdpU': ~ 9ua.
non l-lnlum JizvitiJ. & impUliJ.I Lam InlqUl
Edilli, fid mendaci.l 1U(!tjue & [ruudes &
impoflurte aelegwllur & ccmfu.li1nlUr, pu D.
Andream Philopatrum Prub)·u~m de Theologum Romanum, tX Ar.glis olim oTlundum. Lugduni 'J91-
Bij
�.... '2.~S
~
Ana Apofl%rum f .. in Epif.
'toLu Canonicas, auton: Cornelio à Lapide ,
SOciClalC I t:fu , olim in L 01',uûmfi, poft vero in
R"m.mo Col/egio !.JcroJTl"n Littul1rum Profiffor<,
Lugdimi ,627 .
Antonii de E fcoba r & Mendoza P.lllifoittani J
'S ociettltis hfu Theo/agi, univerfœ Theoloçittmo.
·
CommmJa,ia in
ralis Tccep/ions ahJiJue liu flntcntia, nte- mm
p robl"maticœ difiJuifùiones. L ug.luni 165 2. 166].
H ?no rati F~bri . Socie/,ais .',f~ apoloGtliclH
doElrwŒ morq.lts t)ufdrm SOClttdfls, nUlle pTi.
mum in luccm prodit . L llgduni /67°.
G ecr,:7I Î de Rhodes Awnior.cnfis , t SOcit/all
] eft,
Jlu.lIionls theologiœ fcholaflicœ. Lugduni
J671 .
iW
Somme des péchés qui fè commette nt en
tous les Et<lts , par E. Bauny de la Compagnie
de Jcrus, revne & corrigée par l'Au teur. A
R ouen J (,n .
Fpn.:ifci T olcti è SOcÎet.7U f t/il, S. R. E.
r ruhirai Cdrdin.dis J Com",e,'i l.lrii & lmno/am-
19
fUO Cnlviniflarum in SOCitlaU hfu cr iminatiorus
Jugu/a/tE ; tditia alraa I V.lihro auf/io" Pa/ao p hili AdvatieoTllm 1606.
R. P. Ludovici M oli n~ primari; 'luondam
in Ehorenfi A cadcmia S. T lu%ria prof4Joris, è
S ociaate lcfo, dt juflitiJ (,. jure . M ogunlitZ ~
anno '59] '
Amad<e i Guimenii, v ero noJmint , Moya,
l omartllfis , olim primarii {.1CTtZ Thlolocia pro -
fofToris , opufoulum. Lugduni ,664.
Pauli Comitoli , Puufini, Socie/atls Thtologi,
rtfp~nfo moraUa in fiplem lihros digefla. ROlho-
magl '7 °9'
H ifloriœ [aCTa {; p,ofantZ Epitome oh H oratio
T urfellino conUxl.z, t ditio nova. Hae ah cditione
rtmoti [un! numeri romani , ii'Jue tXprtjJis vtrhis
rtdditi funt in tyronum gratlaTn. LUli:tiœ P arifiorum apud vidu:zm. B roc/ls, via } acob(â, propè
f antem S.JnEli Bentdiai , ad infignia Capitis
Sanai Joannis '71' -
J efu !'lColo~i , ac Bihliot/uea: E(hnfis prlt.ftRi J
uJ:errlTna,proiEgoTlun.1, in ljltlhus I Jmburini dog~um cxlubelur , {; tjus doEfrina li wteribuI,mnIIhuJiJue RR , P.;tmm O aniclis Concina! 3e
VÎ ncem~ i Mariee D inelli crÎmiTùuio ..,ihus l'intllçaf11r. LUl!du..ni 1659. rau /iis '751.
Apologie pour les CaCuifies contre les calo mnies des hnCénilles , où le Leaeur trouvera les véri tés de la Morale Chrériellfle, li
neHement expliq ué es; & prouvées avec tant
de folid ité, qu 'il lui Ce ra aiCé de voir que les
maximes des JanCénifl:es n'ont que l'apparence
de la vérité, & qu'effettivement elles portent
à tOutes Cortes de péchés , & aux grands relâchemens qu'elles blâment avec tant de Îevérité, pJr un Théologien & Profelfeur en
Droit Canon. A Cologne, chez Pierre de la
Vallée, J658.
t 6! r .
'
ThtOlogia moralis antè hae br~iur conci.nnata
li R. P. Hermanno Buz.embaum Socittatis J tfU ,
[acra Tht ologia lieuttiato,'dtindè pluribus partiblU
aUaQ à R . P. Claudio Lacroix tjufdtm Soeietalu
A"'phùrfltrum honoris, ;1
$. Th ,Q/ogia in Univrrfù." Colonitnfi.. DoHoT'(
na in EpiJlù!.;m Bfdti. Paufi ad Rom.mos. Lugduni ,60].
J/u% pa maroNs Thomœ T amburini Cabünifut.nfo SlJcù!,zr! Irfo; Îll hl;c n"111 tdÎliont
t!ccedul1/ PrJncifcÎ Anto nii Zachari::::! Sacit/oris
R. ro~l ~ apo logetiq ue à. ,1'~llti ~ ç~ton, par
LJ"l R!~'Jh'orn'! de la SocIe te dcCeree a la
_F.tCuLe de 1l1éologie (le Pari; , le 1 février
ClaTi BQnarfçii
�3°
1 '
. n ' 'Vuo,fUr/lm
. , ,"uuu.
1/ ProfeJfore puoltCO
; pOj.remv
loeuplct",. & j1udwjis propojila à R. P . Fran,ir,.
A ntonio Zacharia S. J. Tlua/og. 6- Blbhollucl,
Ej1mfis PrœfoEio. Ravenn", ' 756.
Franci(ci Suarez. Grllnllttnji è Soci.etate h{1l
D oflorÏJ Tlualogi ~ fiturarllln primar~i profifJoris,
D 'forrjio Fidei Catholie," & Apoj1obcœ. Colon;'
Agrippin,r. 16 14- curn ptrmijJu Joannis Ah'/HÎ III
L ujùanâ Provinciâ Vifitt1.10ris tiC P rot,jnci.J!ù
foeultau ad id ipji j".lflû. à Claudio Aquavi,.,
Gul'tr.Ji J &- ex opproballone 9ufdem SOCUltJ/1f
grJ1/Ùtm doflorumque hominum : & cum pt:miffo
Henrici Scherini Societaris hfll, pu Rhent Prr)" Încl.:zm ProvÎnciltliJ; feront lac ~rés & brûles
1
J
a
fur l'échafaud qui efl dreITé la Place dite d..
Prêcheurs, pd l'Exécuteur de la haute JuH.ice;
enjoint à tous ceux ~ui en ont des Exemplalm,
de les apporter au Greffe de l~ Cour, pou~ y
être fupprimés : A fa it & fait tr~s-cxprejre~ IIr
hibitions & défen(es à tous SUjets du R OI de
réimprimer ou dillribuer, vendre ou d~bittr
lefdit5 ouvrages, fous quelque forme ,o,u ~me 1
& avec telles cGCreEtions que ce pUine etre t
ni aucuns ouvrages femblables, comme auffi
o'enfeigner, fowenir ou l'enouve,lIer aucu?c d~s
AiTertions contenues dans lefdlts ExtraItS de·
pofés au Gt.lfe de la Cour, fous peine d'è",
p ourfuivis extraordi nairement, & fui,'ant "e:u·
gence des cas; enjoim aux Officiers des SénechauITées du ReITort d'y veille, exaaemenl &
fans difcontinuation, Cauf au Procureur Géne~1
du R oi de prendre telles Conclullons qu ,1
appartiendra pour la vindiae publique ) c?ntr~
ceux qui auront contribué à la compofmon. 1
approbation , imprellion & réimprefTion defdlls
-ouvrages, enfemble Contre tous Imprimenn &
PifrributeUIs d'iceux: Ordonne que copie, co'
,
~I. r
,.
lationnées du prerent Arret feront envoyecs ~
toutes les SénéchauiTées, JuriCdiaions royales du
Reffort, pouryêtre,lûes, publiées & erueg~récs:
Enjoint Jaux Subfiltuts du Pr;>cureur G~neral
d'y tenir la main '. ~ d'~n n?ufier ~u mOIs , ,~
aux Officiers defdltes ."énecbau{fees & J urd~
diaions royales, de veiller , ch.acun en ~roit
Joi , à la pleine & entiere exécutlO.n du prcfen;
A rrêt , qui fera imprimé ~ lù, p~bh ~ & affiche
'par-tour où be{oin fera. FAIT a Ail:: , en Par-:
lernent , les Chambres affemblées, le vingt-neui
Janvier '763. Collationné.
Sign' , DER E GIN A.
u
même jour le/dits L ivres &- Imprimés mm~
lionnes ci-deffu.s , olli iti ~acùés &- b:~l!is ]'4r
rExicuteur de la Izawe Jujllee , fur l echeJaud
dreffi la Place diu des Prêcheurs J en fréflnce
de nous Louis Tamifirr, Gr~ffier audunCle~ ,ftr~
"v:znl J la Grand' Chambre , affijlé de de.ux Huij/ùrs.
Signé, TAMISIER.
a
ARR Ê T É
QV 1
ordonne le paraphem.m des dtltx Volumu
dtSConjlitulions des ci-dt1lant ft difan.s Ji/ùitts ,
de l'exemplaire des Affirtions ~ &- de t.z L atre
d'H enri IV. du 9 hmviu '191 ~ (,. {PU le tout,
enfemh/e le foc des Piùes, fora dipojè aux Arclû~
. 'JIes du Parlement.
Janvier mil Cept cent foixante-trois;
D .ules'29Chamb,es
aITemblée, :
Il a été arrêté que les de ux Volumes in-folio
!ntitLtlé$ ; In~itutum So,iettirir je!u, au/orirall
�)Z
Congregationis genunlis XI/Ill. mt/iortm in 0"
l
dimm digeflum , auE/am, (,. rtt'ifum , PrJ'~
Typis Uflilltrjila/is CJrolo-Ferdinandeœ in
f(gio SOcletmis Je[u ad S . Cl,men/cm J anllJ
ëi
M. DCC. LViI. déporés au Greffe de la Co.
le 9 Mars 1762, par FreTe Barthelemi Baudran , Reaeur de la Maifon des Prêtres &
Ecoliers ci-devant Ce difans de la Sociccé de
Jerlls de cette Ville.
L'Exemplaire imprimé, en forme probante,
des Extraits des AfrertÎons dangereufes & pel'
nicieufes e~ tout genre J que lei ci devant ft
difans JHuites ont dans tou s les tems & pero
féveramment (outenues , enfeignées & publiées
dans leurs Livres, avec l'approbaûon de Jeun
Supérieurs généraux, remis au Greffe de I~
Cour: & la Lettre or~ginale du Roi Henri IV,
à .M. de Buzanval , Gentilhomme ordinaire de
fa Chambre, & (on Amba{[adeur aux Provinces-Unies & Pays-bas, du 9 Janvier 1j9i
fignée ,HENRY, & plus bas {igné, De Neur.
ville, ft!ront paraphés ne' v..zrù:tur, par Mes de
Brun de Boades , & de Meyronnet de SaintMarc, Con[eiIters du Roi, en préfence dQ
Procureur Général.
Il a été encote arrêté que le(dits deux Volumes in-folio, ledit Exemplaire imprimé d~
Extraits des AlfertÎons, ladite Letrre d'Henn
IV) (eront remis & retenus JUX Archives de li
COUf , fans pouvoir en être déplacés que poli
ordre de la Co ur, Chambres alfemblees; &
moyennant ce , les Greffiers dépoli.taires en
Crom bien & valablement d<C hargés.
Sien!, DES GALOIS DE LA TOUR.
MOTIFS
lJ ÉDU ITS au Parlement d'Aix, les
Chambres aJJèmblées , le 2 OBobre
J 762, par M . de Coriolis) COllfeill er , de l'oppofitiol! qu'il a
laiffée filr le Bureau, avec l'adhéfiol! de M. le Confeiller de
Thorame, à l'firréré du 19 .'uin
précédent, qui déclare fi{peEts
dans la CauJe des foi -d '.fans Jé~
fiâtes , ceux des Juges qui font
aBueliement Congréganijlcs , &
fréquentans la Congrégation dite
des MefIicurs.
M. ft C011f-il/cr dt CorIolis a dit:
MESSIEURS,
L'Arrêté du 19 Juin dernier a été
fait dans une Alremblée des Chambres,
à laquelle aucun des Officiers de la
~ompagnie qu'on vouloit exclure dn
.
A
�.. 1
Jugement de J'ati'aire des Jéfuites, n'a
alfifté ; & _il cft à ptéfumer que fila
C ompagnie e ût daig né les faire appel.
1er pour les entendre , avant que de
les ju"er & de les conda mne~ , leI
motifsOqu'ils auraient allegués p~lIr êlre
maintenus à leurs plac es aurOlent pu
faire une t elle imprelfion , que la Corn.
pagnie mieux inftruitc, & fe déci dam
avec plus de réflexio n, ne fe (cloil
pas portée a faire cet Arrêté.
La forme dans laquelle il a été pro.
cedé à cet Arrêté , ell nulle & irrégu·
liere; & la déc ilion qu'il co ntient eft
jnjufte : il ell aifé de démontrer cel
d eux propolitions.
En premier lieu, cet Ârr&té dl nul,
p arce qu'il a été fait d'office, fans al,
cune demande ni con du lions des Gens
.d u Roi, qui éto ient fculs parties en la
caufe des Jéfuites: les Juges ne peuvcnl
point propofer de récufations les ~nI
contre les autres. La railon en ell, gll1i!
n'ont aucun ·intérêt à exclure leurl
:C o ll egues d'un Jugement ; & ils le
montre)l! eux-mêmes pa rtiaux & lui·
p eéls , au moment qu'ils fc chargenl
d'offi ce de veiller à l'intérêt de la par;ie. [l n'y a que la Partie qui p,,&e
propofer des ré~ u(a!io ns ; & comme
J
oans l'affaire des Jéli,ites ; M. le Procureur Général y ell la feule Partie,
",'était à lui (eul qu'il appartenait de
·récufer les Juges qui auraient pÎt lui
paraître fu~)eéts : fans doute il n'a
pas cru que les moyens de récufation
CuiTent légitimes , puifqu'il n'a pas voulu
les propofer lui-m ême.
Cet Arrêté ell nul en fecond lieu;
parce que la récu(a tion dont il s'agir
n'a pas été propo fée par requête , ainli
que le prefcrit l'art. 23, du tit. 24 de
l'Ordonnance de 1667 _ Cette R equête
.aurait dû enfuite être c o mmuniqué~
aux Juges recufés , fuivant la difpoli_
tian de l'art. 24 du même titre, pOUf
qu'ils putTent y fournir leurs exceptions
& défenfes ; & afin que le Ju geme nt
qui fe ferait enfuivi , mt rendu e n con.
noiiTance de caufe, & après avoi r oui
les Juges récufés. Au fonds, cet Arrêté
eft injuile, parce que le moyen ùe récufation n'ell pas admiŒble. L'art. 10
du même titre de l'Ordonnance dit
que le Juge pourra être recufé, s'il ell
Proteéteur ou Syndic de quelque Ordre , & ( prenez garde s'il vous plaît à
c~ ,mot :. ) & s'il efl nommi dans ù s qua/'us: S Il cft Aobé ou Chanoine
Prieur, Bénéliçier , ~u du Corps d'u~
A ij
�5
4
Chapitre; Collége , ou Communauté'
Allcune de ces qU31ifications ne peu;
convenir ni au Préfet aétuel de la Con.
grégation , ni aux anciens Préfets ni
aux autres Congréganifres. Les C~n.
grégations établies chez les J éfi:tites ne
font autre choCe qu'une afiociation de
pcr(onnes pieufes, qui aiment & pra.
tiquent la Religion Catholique, Apof.
tolique & Romaine, & q\li fe mettent
plus fpécialement fous la proteébon de
la Sainte Vierge . Les exercices de cette
A{fociation confifrent à réciter en COJl}
mun l'Office de la Sainte Viage, à
entendre les Exhortations chrétiennes
qui. fe font dans la Chapelle, & à Y
!~cIter certaInes Prieres particuliem
aux Congréganillcs ; & entre autred
y prier Dieu pour l'Eglife, & pour il
confervation du Roi. Cette Conari·
gation n'a d'autre revenu que ce ~e
<chacun trouve bon de donner au baf!ill
Je jour de la Fête; cet aruent efi em·
ployé à l'illumination &
la decor/·
t ion de la Chapelle. Les Jéfuites qui
ont toute la peine du fpirit\lel, la pre~
nent gratuitement, & n'en ~eçoivent
~ucune rétribution. Le Préfet, qui cft
clu parm~ ks Con gréganifres, n'a d'afr
tre fon.ébon que de réciter les Priçre s,
à
~\lxquelles les Congréganifles répon:
dent par verfets . La Congrégation ne
forme ni Bénéfice , ni corps d'un Chapitre, Collége ou Communauté. Le
texte de l'Ordonna nce ne fçauroit donc
y être applicable. La defrruétion des
Congrégations & des Jéfuites n'a rien
de commun avec chaque Congréuanifre en particulier, Préfet ou non P~é
fet; la defrruétion des Conurégations
n'cft amenée qu'à la fuite &: comme
une d.! pendance néce{faire de la del~
tru élion des Maifons des J éfuites. PerCon.nc n'ofcra dire qu'on vcuille dé!J'd ,'C les COIl f!r~bations par rapport à
"
. parce Q.llon
,
ell t:s-memes
, ~
y p ,.,:!: '!.
ql~e des ExefClces d~ p:été. D Oll il
fmt 'lue chaque COl1gré~anifb en parncuher n'a a.ucun intéret perfollll.:!l à
la . confervatlOn des Congrégations ,
qu autant que ce font des moyens de
falu.t retranchés, & qui peuvent néant,n0 IOS être iitppléés dans toute autre
eghfe. AInfi le moyen de récufation
n'efr nullement admiŒble.
, 11 ~'y. a nulle différence à faire de_
1a{foClatlOn des Congrégations étab li es
ch~z.les J éfuites, d'avec celle des Conframes des Pénitens qui font e:l fi grand
Jlombre dans cette Province, & parti-
A iii
�()
cu liére ment en cette Vilte d'Aix. Les
Officiers d,: .la Compagnie. aggregés l
~es ,Conframes, ont perpetuellement
luge dans tontes leurs caufes , & aucun
de leurs Collégues dans le Parlement
ne s'ell jamais avife de les récurer à ce
fujet.
Au iiuplus , cette quefiion n'efipoint
nouvelle; elte a été folemnellement
jugée & décidée en 1630 par le Roi
lui-mêm e, à l'occalio n de femblables
récnfations qui étoient alors propofCe!
au Padement de Touloufe, tant contre
l.es Congréganifies , que cont re les Af.
loclés à la Confrairie du Rofaire chez
les Dominic ains. Le Roi crut devoir
les faire cdler, & s'e n expliquer une
fOlS pour toutes par une loi aénéralc.
C'e1t dans cet objet qu'il fit e~pedicr
Je 16 Oétobre 163 0, des Lettres Paten:
tes adreIT~es au Parlement de Toulou(e ,
olt elles filrent enregifirées le l Aoûl
163.2, par Je(qnelles le Roi, pour (a·
vonfer les moyens qui peuvent augmenter lefdites dévotions, plutôt que
cI~ permettre qu'elles foie nt diminuées,
nI que les entrées d'icelles puiffent ren·
cire les perfonnes fufpeél:es au fai t de la
Jufiice, déclara pareilles récu(ations
frivoles & impertinentes; ordonna i
{on Parlement de 7les déclarer teltes,
{ans permettre ni fouffrir qu'il en ft,t à'
l'avenir l'ropofé de femb lab les.
J'ai en main un Extrait en forme (ur
parchemin de ces Lettres Patentes ,
avec la D éclaratio n de l'enregifirement
qu'eA a fait le Parlement de l'ouloufe .
Cet Extrait eft ligné par le Greffier dud .
Parlement. Je le lai!rerai fur le Bureau,
alin que vous l'uiflicz lire toU! au long
le contenu de ces Lettres Pat entes. J'en
ai envoyé un collationné à M. le Chancelier, & je lui ai expofé , dans une
Lettre que j'ai eu l'bonneur de lui
écrire , les mêmes motifs de déciflOn
que j, viens d'avoir l'ho nneur de vous
ptéfenter. M . le Chancdi"e r en a rendu'
compte au Roi; & c'e fi en conféqllen-ce, que le Roi a jugé à propos de furfeoir à votre Arrêt.!, & conféqu mment, de me maintenir à ma place, &
dans les droits de ma Charge. Les ordres du Roi à cet éga rd ont été portés à'
M. le Chancelier par M. le Comte de
Saint-Florentin, & M. le Chancelier les
a envoyés à M. le Premier Préfident
pour les faire exécuter, ainfi qu'il efi
du ,devoir de (a Charge, & de la place
qu Il ?ccllpe; Je ne doute pas que M. le
Preœler Prelident ne faITe tout ce qui
Aiv
�8
dépendr~ de lui
pour vous porter A
o btemperer aux Ordres du Roi' &
connoilTant d'ailleurs par moi - ~ême
votre fidélité & votre fo umiffio n envers
votre Maître & le mien, je fuis per[nadé que VOliS n'aurez pas'befoin d'être
incités à l' obéilTance que vons devez
aux Ordres du Roi; que vous VOliS y
porterez de votre propre mouvement ;
& que vous ne voudrez pas me mettre
da~s la ~ure néceffité , ou de ne pouvOIr executer vo;re Jugement, que
cont!,a,"1 & force , fi vous veniel à
conhrmcr votre Arrêté; ou de merendre déLob~ilfant aux Ordecs cil! Roi
1
l"iI1tentlon
.
"
.1(' r\.:JI! Ù ma'
Gont
Ci!
que
place, & que j'y remplilic les devoirs
de ma charge.
Je demande que tout ce que je viens
de dire, & qui eft contenu en ce Pa·
pier que je vais remettre fur le Bureau,
avee I ~s Lettres Patentes cle (6)0,l'oil
t ranfcnt mot pour mot dans le Regifue
de la Comp3gnie; & je vous prie ,
!'1etl'ieurs, & en tant que bdoin (eroit,
J ~ vous requiers de dél ibérer fur mon
("re, & après VOIre délib ération faite,
de vouloir bien me fa ire rappelle!,
pour m'en notifier le réfultat.
Dit
,2
OElobre 1 J
Ô,2:
La Cour, les Chambres a/femblées;
a arrêté que le dire laiifé (ur le Bureau
par M. le Con{eiller de Coriolis, auquel M. le Confeiller de Thorame a
adhéré, fera communiqué aux Gens
du Roi, enfemble l'Extrait des Lettres
Patentes de 1630 , adre/fées au Parlement de T ouloufe , pareillement remis
par M. de Coriolis , & qu'il leur fera
donné communication de l'Arrêté dll
1'» Juin? & du Regiftre du 2 du pr~~
fent mOlS.
�10
JI
•
RÉQ U 1 S ITOIRE
De MM. les Gens du Roi! fllr
l'oppojition de MM. d e Coriolis
& de Thorame) Confeillers.
Du 4 Oétobre J 76 2.
LES Gens du Roi ent rés, & Me "
Blanc de Cafiillon, Avocat Géneral
duc\it Seigneur Roi, portant la parole,
ont dit:
MESSIEURS,
La leé1:ure du regifire dont la Cour
vient d'ordo nner que communication
nous rut faite, a été pour nous un fu.
jet d'étonnement & de do uleur. Nous
croyons devoi r, quant à préfent , con·
tenir les mOllvemcns de notre zèle fur
~e qui a donné lieu aux délibérations
confignées dans ceregill:re. Nous arrê·
Ions nos viles au dire que M. d,
Coriolis laiffa,dar,sla Séance d'avanthier,
{ur le Bureau, avec l'adhéfion de M.
de Thorame, pour co nll:ater leur op'
pofition à l'Arrêté du 19 Jllin dermer,
qui déclare f"Cpe as dans l'affaire des
foi.difans Jéfuit es, les Me mbres de la
Cour qui font aauellement du no mbre
des Congréganilles & fr équentans la
Congrégation dite de Mef!iet~r$. N o u ~
fuppr imons jufqu'aux réfl exIO ns qUI
naiffent des maxim es , de la forme, &
du Il:yle de ce dire. Attentits à no us
renfermer dans le pl an qui nous ell:
tracé par la Cour, nous atte ndons le
moment qu'elle cho ifira pom rétab lir
& venger fa difcipline tant de fOIs ou·
tragée dans le cours de celte affalfe.
Nous propoferpns filr le fond de
l'oppofition feulement, qu ~ lques ob·
fervations, no n pour Inllnure la reh ..
gion de la Cour fur un point évident &
déja jugé en co nnoiffance de caufe ;
mais ponr mettre ces deux Magill:rats à
portee de forti r de lenr errenr, lor{que venant reprendre lenr pl ace, ils
prendront communication de notre Ré·.
quifitoire.
.L'Arrê té ell: attaqué par M. de Co.
rioli, comme nul & injull:e; nul l o. parce
qu'il n'a point été appeilé; 2°. parce
que les formes prefcrites ponr les récufations n'ont point été gardées .
Sllr le premier point, la ré po nfe s'of·
fre d'elle · même. La fufpicion jugée par
A yj
�17.
l'Arrêté de la Cour avoit été déclarée
& reconnu e par M. de Thoram, le 14
Juin; elle étoit commune à tous ceux
qui partagent avec lui la qualité de Con.
gréganill:e; il (eroit ab(urde de préten.
dre qu'il fali"t les entendre tous. La
d~ci{jon qui efi intervenue le 19 du
même mois, n'~ffeéîe per(onne en par·
ticulier; elle ne d ~ n omme aucun Offi·
cier ; elle déclare le point de Droit, &
laifre à chaque Juge l'application pero
ionne lie .
Sur le (econd point, M. d, Corioli!
c onfond la r~cu(ation contentieu(e pro·
porée par les Parties, avec le devoir
lmporé Ù tous Juges par la Loi naturelle
& rar les Ord onna nces, d< s'af,JI,"ir
Lorfqll' i.h reconnoiffint en fUX des caufis
d~ récufation .
Les Ju ges particuliers s'abiliennent
de leur propre mouvem en t; ceux qUI
{on! réunis en Corps de Compagnie
proporent leurs rcmpules, & fontjugIT
i<ur religion ; (cette expreilion ell: con·
(acrée par l'urage de · la Cour) & c'en
le cas le plus ordinaire: mais il peut arriver auili qu'un Magill:rat n'apperçOlve point le motif qui lui donne l'exclu·
fion, & que (a Compagnie le lui rap·
pelle.
, ,
13 il l"1I1tegnte
" / dte devolr de veiller,
e.
:Arrêts qui peuvent être nuls par la faute
d'un (eul Juge (u(peét, l'intérêt folidaiTe qui anime chaque Membre à m a1l1tenir l'ordre & la pureté .da?s .le fanctuaire , exigent cette dlfClphne : elle
a toujours été obfervéc dans cette Corn·
pagnie : elle ellun monument précieux
de fon amour & de fon attentIOn pou.
la Jullice.
.
Il ell: vrai que les Tribunaux font, ~lus
fou vent occupés à reJet;er. des del~ca
telfes exceffives, qu'à revClller de Juftes Ccmpules; mais li dans l'examén
d'un procès on découvre des piéces
qui manifeilent une eau(e légale de fufpicio n ignorée des parties, il demeure
conll:ant, danslesmaximes de la Cour,
qu'elle ne {çauroit permettre au Juge
d'en remplir la fonaion. La Compagnie exerce pour tous fes Membres,
mais avec la plus grande réferve, ce
devoir de Jull:ice qui preferit au Juge
{ufreéî de s'abll:enir.
Nous n'avons rappellé cette regle
que parce qu'elle paroît enti ercnlent
méconnue dans le dire de M. de Co/iolis: le fait nous dilpelloit de la redamer.
Les Membres de la Congrégation de
�14
~e/te Ville étoient inconnus; ils le font
encore aujourd'hui, puifque le Cata.
logue n'a point paru. La COll r délibere
le '4 Juin fur une R equête de ~1. le
Procureur G énéra l , con cern ant des
opérations r elativ es à l'inv entaire des
effets & papiers appartenans à 1<1 Société & aux C o ngréhations. M. dl Tho.
rame, préfent à la dél ibératio n, fe re.
co nnoÎt fufpeD: & fo rt; Mellicurs les
Commilfaires, députés pour cet ln.
vent aire, rendent compte le 19 de lem
procès-verbal, & con fia tent que ~I.
de .Thorame efi Préfet de la Congré.
gatIOn; que Mellieurs de M ons pere,
& d. Coriolis l'o nt été , & qu'ils {ont
du nomb re des ConCeillers aD:uels de la
même C o ngrégation; c'cfi ainli que la
Compagme s'efi trouvée enoagée à pro·
noncer.1l {alloit en miner fi"lI1. de Tho.
Tome ne s'éroit po int exclu lége rement.
la di{cipline embraffe le double objet
de retc?ir les Juges trop fcrupul eux , &
d'a vertIr ceux qu i {e fo nt illulion.
M. le Préfident d'Entrteajleaux dit
qu'il avai t ét é Con oréga nifie & que
. 1
b
,
d epms
P uli (Urs années il n'a llifioi t point
aux exerc ces; il propofa fa reli aion ;
il fut décla ré d'une voix unanim: qu'il
devait juger.
r ~.
Alnli la Cour décida deux points, & .
fut forcée à les décider. le premier,
qu'un Congréganifie fréquentant aé:uelleme nt la C o ngrégation, efi f\l~)eD: ; le
fecond, que cette fufpicion ne doit pas
être étendue au x anciens Congrégani{tes qui ne fréquentent plus les ExerCIces.
M. de Coriolis n'a donc pas à {e plaindre de la forme . Il pem, à la vérité,
p,o po(er'fes raifons contre ferreur qui
pourroit s'être gli!fée dans la décilion ;.
& fon oppofition à rendu nécelfaire
l'intervention du Miniftere public. Il
ne l'étoit point dans i'origine; l'ufage
n'eft pas que nous foy ons entendus {ur'
parClÎlles quefiions, lorfgu'e lles nailfent
& fe terminen t {ans conteftation dans
le fein de la Compagnie.
Avant que de di(cutcr le mérite de '
l'oppofition, nous devons examiner
les circonfianees dans lefguelles o n la
forme.
M. d. Coriolis, membre & ancien
Préfet de la Congrégation, fe plaint de
(e trouver enveloppé dans une exc!ulion générale. POllVons-nous dillimul er
qu'il efi évidemment fufpeD: par 110 alltr~ titre? Cefi celui de pere d'un JéfUIte, (on fils aîné; qui a fait des vœux'
�16
iimples, & qui n'ell pas parvenu il l'âae
de trente·trois ans, fixé pour l'excl~.
fion des fucceffions. L'Appel comme
d'abus tient l'état de ce fils en fufpens;
un pere ne prononce pas fur l'abus de
l'émiffion d'un vœu qui avoit mis fon
fils hors de fa puilrance, hors' de fa fa.
mille. Nous releverions ce moyen dans
la forme prefcrite, s'il éroit nécelIaire;
nIais l'Arrêté fuffit.
M. de Thorame donne un exemple
inoiii dans cette Compagnie. Il fort de
l'Alremblée des Chambres en fe décla·
rant fulpeél:. La COUT ne fait que ratio
ber ce que le premier mouvement d'é.
quité naturelle avoit diél:é à ce Magil~
trat. Il exécute, ainfi que M. de Qlr;'.
lis, l'Arrêté, en s'abllenant des Affem.
blées des Chambres qu'on a tenues de·
puis fur cette affaire les 28 & JO du
même mois de Juin. Ne recherchons
pas les caufes d'une variation d'autant
plus furprenante de la part de ces deux
Magillrats, que M. de Mons, pere, qui
Ce trouve compris comme eux dans l'ex·
clufion générale porté e par l'Arrête,
continue à leur donner l'exemple d'y
déférer. C'ell ici un phénomene, dela
nature de ceux que cette malheureufe
affaire a tàit éclore.
'7
d"
.
M. de Coriolis fonde le moyen ln;
ju!lice {ur l'article 10 du tItre des Re·
cu{ations des Juges, de l'<?rdonnance
de 1667 : il réclame la partie de cet ar·
ticle qui ne déclare r~Cl1{able le Juge,
Prow1wr Olt Syndic de qutLque Ordre,.
Iju'autant qu'il efl nommé dans Les quaLlles
de la Ca"ft .' & ne voit pas la ~ondam:
natio ns écrite dans le même artIcle, qUI
exclut généralem ent du droit de Juger ,
tout membre ,l'un Corps , Collége Olt
Comnmnatud . Les Congrégations doi·
vent être néce!Tairement rangé~s fous
quelqu'une de ces dénominations, dans
lefquellcs la pré voyance de la L~I a
voulu tout renferm er. Les Congrega.
tions ont un Temple, des allèmblées
publiques, un régime, des Officiers;
ilell prouvé qu'dies s'obligent & qu'el.
les empruntent; elles ont donc, touS I,:s
caraél:eres d'un Corps ou College tacItement toléré; elles {ont des annexes
d'un Corps malheureufement trop répandu dans le Monde chrétien , la So~
ciété des foi-difans JéCuites.
Oferoit-on dire qu'étant dénuées du
{ceau effentiel de l'autori{ation de l'Evêque, & de celle que la Puilrance fé·
Clliiere donne par quelque titre conlli.
tutif de leur exi!lence, ou approbatif
�18
de leur poflè/Iion , elle.s ne peu vent être
réput ées Corps o n Coll égés? L'objec_
tion prouveroit feul ement qu'elles foot
Colléges illicites; mais il n'e n ea que
plus vrai que jufqu'à ce qu e la dîilalu.
t ion de ces Corps fo it prononcée, les
mem b.es qui les compofent doiveot
s'exclure de juge r dans leurs Caufes.le
membre d'u n Corps illicite aurait- il
plus de priviléges , fe roi t-i l moins fur.
pea que le membre d'un Corps Iicitd
L'exemple qu'on cite des Confrai·
ries des Pénitens eft fans applicatloo,
Le degré d'affeaion préfumée décide
ce genre de fufpicion.
Vos Re uiftres prouvent que dans le;
t eml)s Otl la dévotion aux Confrairie;
des 'Pénitens étoit plus u{itée qu'aujolU'
d'h:li , on admettoit , ou l'on rejetto~1
la récufation, felo n que le Juge fr,·
quent oit ou ne fréquentoit pa~ la Con.
frairie. L'abandon oil fembl ent ctre tom·
bées ces Confrairi es , a fdit ce{fercette
forte de fufpicion. Que l'on ( Ompaf;
l'indiffére nce d'un Juge pour le n~re fie·
rile d e Pénitent, avec le zèle qm attache les membre s des Con grégations,tenues par les Jéfuit es , aux Congrega.
rions même, & plus encore à ~'Ofdre
duqu el elles dépendent. Ne {erolt'll pas
J'9
contre toute règle, qu'.un ~u.ge, Cortréganifte qui ne .pourrolt dehb~rer fur"
Paélion d'un Pamculter m.:rodl~lte confre fa Conorégation, put 0rmer fur
l'aélion dn Vengeur public qUl atta~ue
à la fois l'exiftence & des Congregations & de la So ciété?
.
M. de Coriolis les a/Ii111l1e aux a l~tres '
Congrégations, il réclame le Reglement contenu dans des Lettres-Patentes
de J 630, enregiftrées an Parlement de
Touloufe.
T~u s<:es raifonnemens manquent par
le droit & par le fai;, 0." exalte les a vantages de ces Congre~atlO ns ~ ~e~l: deftlnation à des exerCices de ,piete. nOUS
en avons' prouvé .les, i~c o~vé!llens re- .
hltivement à un lhteret d ordre public .
flui doit toujours préva~oir à une perfeélion de {impie confell, & quelquefois ideale , l:.e dan ger réel de ces C?ngrégations éroit dé,a reconnu ~ preJugé par l' Arrêt ~ro,:ifoire du ~ J~lln" 10rÇque les Congregamftes ont ete declaresfufjJeas dans la Cau(e ,
On fuppofe que les Congrégations ne
font point attaquées en ,:Les-';'.émes '. que
/eur dejl ruélion, n' eft ament:~ ljU a, la fute &
<omme une dependance nece({am de ceLLe ,
.us MaifollS
des l éfuit,s. Nouvelle er"'
�20
teur; les Congrégations font dénoncées
p ar des condulions direétes , elles font
combattues par des raifo ns propres &
diilinétes; elles devroient être détruites
dans le cas même Oll le Ré"ime de la
Société pourroit lilbliiler. El~s different
de toures les autres Con grégations par
l 'in dépendance de l'autorité Epilcopale
dans leur établiŒemen t, & par celle
qu'elles alfeéten t dans leur exercice.
Elles font illégir im es & condamnées
par le Droit pub lic du Royaume, qui
réprouve toutes Confrairies, d'ou riful.
t eToit l'union Oll l'a({oci'llion de pe1àflntf
d, dif/ùens li,ux {/ PrOl'i" c<s. N:es (mu
l'er,Jpire excldif & ablolu d'un Général
étranger, derivLcs de la Congrégation
du Collége Romain, de qui elles dé.
p endent, tan'lua11l memhra capite, elles
portent dans leur ètre & da ns leur {ub.
ordination à la Congrégation matrice,
un principe de réprobation.
C'eil d'une main ultramontaine, en
qui réfide tout le pouvoir, pm<s qUlm
ejf omnis pouflas, que ces Congréga.
t,ons tIennent leur exïilence, leurs
loi x , qu'elles reçoi vent leu rs D ireéleurs
p art iculiers ; c'eil au Gén éra l des Jé{ui.
tes, que des François à qui on infpire
le de[ll" de former une Congrégation,
a
iX'
'doiyent recourir par des Lettres que leS
Ordonnances des G énéraux eXIgent
comme un préalable né ce~ai r~ , com';1e
un premier hommage qUI devoue d avance à ce Général le Co;ps . & les
Membres. Toutes les Congregauons de
la Province, celle de cette V Ille ell
particulier ont été créées dans cette
forme: le ~ice de leur création exdud
toute préfomption de toléra!,ce de la
Pui{fancc féclliier e ; & l'Arret de 1621
qui donna l'entré e au' !oi.-difans Jéfui,
tes dans cette V Ille capItale , par la tenue du Collé ge , marqua le vœu de la
Cour pour la prohibition abfolue de
tout es Congrégations. Si ,. comr,ne on
eil forcé de l'avouer, la dlŒoluuon de
la Société entraîne celle des Congré.
gations, c'était pour.ces deux Ma~i{
trats un nouveau monf de reconnoltre
que ne pouvant décider du. fort ?~S
Congrégations, ils ne pouvOlent decIder de celui de la Société, quand même
aucullC demande n'auroit été formé\:
contre les Congréga tie ns .
Revenons 3U vrai & au
pIe: la
fufpidon eil évidente par la nature mê.
me <les Congrégations , {oit qu~on les
confu:lere dans leur indépendance des
)?i>iif~nces légitimes, foit qu'on le~
um
�~"7.
conlidere dans leur {oumi/l'ion au Chef
de la Société, & dans leur relation aUI
vues ambirieu{es de {on Régime.
Les Conllitutions offrent à tous lel
yeux ces Congrégations comme autant
d'annexes de la Société; elles leur in.
terdi{ent la faculté de polréder des im.
meubles, par ce motif que la Société
profellè n'en polrede aucun; & déci.
,dent qu'ils ne doivent point former Un
-Corps fiable , que ces Corps n'ont
'' lu'une exifience precaire & amovible
au gré du Général: la Société s'attribue
le droit de les dilfoudre, & de {llccéder
à leur mobilier.
Mais ce qui fixe notre principale at.
tention, c'efi leur liaifon au plan de
l'Infiitut, manifellée dès les premier;
tems de la Société, comm e l'Hifioire
le moncre; c'efi enfin la conformite &
le rapport elrentiel du Régime de ces
,Congrégations avec celui de la Sociéré
même.
Peut-on méconnoÎtre dans 1'ét~bli('
fement d e toures ces COMgrégati0ns,
répandues en autant de lieux qu'il ya
de Jéfuites , divi(ées en autant d'ordres
& de claires, qu'il y en a parmi les ci.
toyens, formées enfin de perfonnes cl;
lout fer.e & de tout âge ; peut-on, dl'
3, d l
' •
fons nous, méconnOItre
ans eur èta.-blilfement ce fyllême orgueilleux de
l'Inllitut, de multiplier les SUjets du
Genéral, de dominer fur le Monde
chrétien, de prétendre com~umq~er
aux hommes la perfeétion par 1 ex~rçiCe
des fonétions pa{lorales, d'envahlrtout
mini fière dans l'Ealjfe , de l'exercer par
un droit propre, oen force de 1'r nfi'Itut,
IX lnflitluo
avec ind épendance des
Palleurs du 'premier ordre, &, à l'ex,
dufion de ceux du fecoll d ; oe creer
une nouvelle E a\i (e dans l'Eglife même,
& hors de l'Et~t ; d'éloigner le peuple
du Pa{leur. & de foufiraire les Fidèles
à ceux à qui l'ordre elrel.tiel de la Religion les avoit fournis , à ceux que
Dieu même ordonne d'écouter, parce
que ce n'ell qu'à eux qu'il a ordonné
d'infiruire ?
Dans les Congrégations des Jéfuites;
les Evêques font privés non· feulement
du dwit d'approbation attaché au caraélere épifcopal, ils le font même du
droit d'infpeétion & de viGte. Un Réglement de Clément VIII. a vainement
rappellé cette obligation pour les Congréaations tenues par les Ordres Régulier~, les Jéfuites s'en déclarent difpenfés , ils réclament fur c.:t objet de~
12
�14
Privilé"es , ils font plus, ils oCent
jouir p~lbliquement. Leurs Livres
r efpondent à ce fyfiême, en répandanl
la fau/fe doéhine qui difpenfe les Fidèb
d e tout e obligation d'affifter à l'Ollicl
paroiffial, & en conteftant auxEvêquB
le droit de rappeller lems ouailles àce
devoir: diverfes cenfures n'ont pu ar·
rêter les progrès de cette erreur.
Le droit attribué au Général de char.·
ger à fo n gré les loix qU'il donne aux
Congréganiftes, & d e les faire obj""
inviolablement tant qu'elles fubfiflem;
l' autorité plus étra nge encore dont ~
jouit de les rétablir en cas d'abrogation,
& de les réputer rétablies de plcin drou
dans le cas même 011 le Saint Siége I~
auroit abolies fur les inJlances des Rois,
[ont vifibler:lc nt imitees de l'Influul,
ou plutôt ne font que le même genre
de pouvoir, que le Général exerce lm
les Confiitlltions de (on Ordre. Il COD)
munique aux Congré~ations toutes l~
dul gences, Graces, Pnviléges Cpiritueb,
& même temp orels, que le Saint Siège
a accordés à la Congrégation Romarne.
. D'autre part, l'obéi/fa nce aux ordr~
& même aux limples con(. ils du Gen;.
rai, mandatis {,o confliis, (ob é illànce~'
prou vée par l'Evangile, 'lui ne permrt
alll
1)'
Fidèles de (e fou mettre qu'aux Paf·
tenrs établis de Dieu même ) ell: la loi
impofée à chaque Congréga nifte fur
tout ce qu i co nce rne l'état, le régime
& le bien des Congrégations.
On repréfente cette o béi/fance âvec
les caraaeres , & prefque avec les ex·
preffions propres à l'obéi/fa nce d es Jé.
3ttX
fuites , parue, obtemperare ,fubeffi ... ,;
alaer; a/que promplâ voluRtate obtempe.
rare numquam recuftnt . Cette obéiffance
que vous avez fi févérement condamnée
par l'Arrêt du 5 Juin , a ntérieur à celui
qui exclud les Congréganiftes, eft·elle
conciliab le avec l'impartialité, la li.
b ert é , l'autorité du Juge qu i examine
& qui ordonne? D étruira - t - on fans
fcmpul e ce pouvoir qu'on a promis de
conferver, & auquel on s'étoit foimême voué ? Pourra-t-o n (e réfoudre à
fa ire un o bj et de cen(ure & de prof.
cri,Ptio n de ce qui, jufqu'alors, avoit
éte un objet d'attachement & de ref.
pea? Rompra-t-on e nnn bien libr ement
des engagemens qu'o n avoit cru pren~
dre avec la R eligion même?
C'eft dans le fein de ~s Con gréaa.:
tians, que la Société choiiit & for~e
pour elle des Sujets, qu'elle s'affure
des Serviteurs confacrés à (a dé:erue ;
B
�!!.6
le nombre des Congréganilles doit, fi,i.
vant les Conllitlltions, hre recueilli
avec foin pour être porté fous les yeux
dll Généra l.
L a fin de l'Inftitut , univerfelle par
e[ence, puifqu'elle embra{fe toutes les
aétions morales po/Iibles, & tout genre
d'hommes, omnia hominum gentra corn.
püaawr , l'exillence démontrée .des
Jéfuites exterJles, l'lIfage des ExefClces
fpi rimels, affeétes fur-t ollt aux Co~gré.
ganiftes , les Indulgences partlculteres
deilinées à ceux qui pratiquent ces
Exercices , indiquent a/l'ez que ces
Conaregations font du nombre de celles
d ont"un Concile t e nu à Rouen en IjJ6 ,
difoit, qu'dits nt follt que dérang" For·
d,. établi dans l'EgliJe , (; illtroduire l,
fanatifme dans les e/pries.
Ces re rraites myllérieu fes , ordon·
nees à la Campagne, o u da ns la Cham·
bre des Méditations, recommandées par
les Epitres des Gén éraux pOlir l'ufage
des Externes; ces Congrégationsinri.
rieurcs, permifes par les ConllillltIons,
toutes les fois qu'elles rentrent dans
l'objet de l'lnfiitut , & qu'elles (ont dl'
rigées à la même fin que les mai(ons, &
coll~ges, font autant de moyens d af·
fcrvir les confci~nces , d'entraîner daOl
27
la fuperfiitio n, d'identifier en qu~l,qt.,e
forte les Congrégatio ns & l? SOcIete,
de fai re naître dans le Con gregal1lfie un
attachement exce/Iif ù fon Corps , à la
Société, ù l'[nfiitut.
L'en{eigncment d'une morale corrompue dans ce que, l~ Rdigion a de
plus {aint , & la SOCIete clv.!e '. ?C fJlus
In vio lable , des erreurs pub},ees Jufques dans le manuel des Congrégat~0 ~5
des Ecoliers, qui font comme le Seml.
naire de celle dite des MejJieurs, augmentent le danger. Quelle (ource d'égaremens & de préjugés reçus dès l'âge
l'e plus tendre ! quel écueil pom nos
max imes ! Heureux ceux qui ont pu e n
cO Il (e rve r l 'e~)rit, & échapper !t tant
de piéges ' Nous ne prétendons point
former de conjeétures, & moins encore faire d'application; il nous fuflit de
dire que ces Congrégations font telles .
que nul Citoyen fidèle & éclairé n'y,
(eroit entré, s'il e n eî,t pénétré l'efprit;
que tout Magifirat qui s'efi trouvé
Congrégan ifi e au moment d'une réclamation au/Ii éclatante , au/Ii univerfelle
que celle gui s'efi formée, a dll p refCentir fa fu{picio n , & même ro mpre
toU! lien avec un Corps publiqu ement
dénoncé; que le Juge qui eft demeuré
B ij
�:l.~
Congréganill:e après cette époque, a
confirmé par fa conduite cette premie.
rc fufpicion de Droit; qu'en demeurant attaché à une Congrégation , à
une Société d~férée à l'Univers, & fou,
mis aux Direllcurs d'une morale noir.
cie par les plus graves imputations, il
s'ell:, en quelque forte, expl ique en leur
faveur, Nous dirons encore, qu'à ne
r egarder tant de plaintes que comme
une accufation incertaine, cette accufa·
tia n ell: de nature à ne pouvoir être
jugée, appréciée par les Membres du
Corps attaqué. Croira-t-on que la puif.
fance ·de juger, qui n'ell: qu'une honora·
ble fer vitude, ait pu, dans ce concou~
de circonll:ances, être rega rdée par
deux Maoifirats
comme un droir alfe!
o
évident pour s'obll:iner à le confe r~cr
contre le fentiment de leur Compagme,
& comme un droit alTez jaloux, pour
cn faire la mati ere d'une réclamation
éclatante & hors d'exemple, contre un
Jugement de difcipline, naturelIeme~t
fi pui!!'ant {ur des Magill:rats, & pre,
venu par l'abfienri on volontaire & fo'
lemnelle de M. de Thorame?
Quant aux Lettres Patentes de 16)0,;
clles furent émanées dans un tems 011
l:on ne connoilfoit ni les vices de l'lnI~
~9
titut ni l'étroite dépendance des Congrég;tions à l'égard de la Société, telle
que VOLIS l'avez connue lors de l'Arrêté
d'excl u/i on, par une Pencarte qu'on a
trouvé imprim ée & ·affichée dans la
Conoré"ation , pour rappeller les Congrég~nifies aux maximes des Bulles ,
& IiIT-tout au devoir de l'obéillànce au
Général.
Mais ces Lettres Patentes ne fervent
d'ailleurs qu'à confirmer nos principes_
Elles déclarent que les Membres des
Congrégations diri gée, par divers .01'cires religieux de T ou loufe , Jacobms ,
Jéfitites & act res, n~ pourront à L'aventr,
fous ce prétexte, être recherchés ni empêcMs d'lue Rapporteurs ou luges des procès
dllXquelS [e(dits Peres Jacobins, lé/iLiles,
& aUtres allfOnt intérêt. Qui ne voit que
cette décili on n'auroit jamais pîl s'appliquer au cas imprévll 011 l'on attaque
l'elTence, le Régime, la morale de
l'Ordre qui dirige les Congrégations;
qu'on peut encore moins l'étendre aux
caufes qui tendent à diŒoudre les Congrégations par des raifons qui leur font
propres? Ce n'ell: point ici une fimple
exceptio n de la règ le établie par ces
brtres Pare ntes: puifquc la règle cil:
limitée pac le texte même aux caufes
Il ij
�3i
3°
'd es Ordres religieux, les caufes des
Congrégations ne furent jamais ni
dans la lettre, ni dans l'eCprit de celle
l oi; elles font demeurées da ns le droit
commun qui défend aux Membres de
tout Corps & Colléges d'en ju.er les
procès; & c'eft, no us o(ons l~ dire
très - furabondamm ent, que le Parle~
ment de Toulou(e , en procédant à
l'enregiftremen t de ces Lettres , pro.
nonça qu'elles feroiènt exécutées Celon
leur forme & t eneur, ès cau;;s où le/di",
Congrégations n'auront intérêt.
No us lai!fons (ur le Bureallun Extrait
en forme de l'Arrêt d'enregillrcmcnr ,
que nous n'avons r çu qu'hier au {oir,
Nous delirerions que cet Arrêt C' I! été
au, pOllv,oir des Magiftrats q ui on t pro.
dm à 1apptll de leur prétent ion lin
E xtrait des Lettres Patentes , avec une
m e~ti on de l'Arrêt qui fup po(c un en·
r egl(lremcnt ordinaire, tandis qlle la
t eneur même de l'Arrêt décide con·
tr'eu." le po int préc is de la qu efiion, Ils
aurole nt trouve le reméde à leur erreur
dans le t,itre, même, q ui fans doute a
contnbue à.l entretenir.
Vousr pourriez co nfirmer votre Ar••
t ete, Jans entend re de nouveau ces
Magifua!s ; ils ont déduit leLlrs moyenl;
.
_
ils ont été invités à les (outemr : malS
on doit e(pérer qu'i!s revi~ ndr~nt au
premier (entiment qu Ils aVOlent d abord
marqué, l'un en (e déclarant (u(p eé( de
(on propre mouvement, & t ous les
deux en s'abftenant des AlTemblées des
Chambres. C e n'eft que dans cette efpérance que nouS nous borno ns, quant
à préfent, à requerir que Mellîeurs les
Con(eille rs de Coriolis & de Thorame
(eront ave rtis de venir prendre leur
place dans l'AlTemblée des Cha r:'br~s ,
oit il leu r fera donné commuOlc att ofi
de notre préfent Re qnditoire , de l' Extrait collationné des Lettres Patentes
de l'année 1630, & de l'Arrêt d'enregilhement d'icelles au Parlement de
T oulo ufe.
(ont fortis après avoir lailTé
(ur le Bureau ledit Extrait collationné, enfemble le dire, autre E trait
de(dites Lettres Parentes, l'Arrêté du
'7 Juin, & le Regi ftrc du 2 du préfent
E;
mois, qui leur avoiem été remis.
L'Arrêt du m'me j our
Conclufions.
•
ejl conforme aux;
�.
Du . 6 OEtobre /762) M. k
Confeil/er de Thorame fe trou.
vant préfent à l'AJJemblée deI
Chambres, il a été fait leBuTe
par le Greffier du regiflre du 1
du préJent Illois.
MONSIEUR le Con(eiller de ThorilJ111
apres en ayoir oiii la leéturc ainfi qu;
du ,Réguiiiroire des Gens du Roi in.
férc. da,ns, I~dit regi ftr~ , a dit, qu'il
aV?ll aahere verbalement dans l'AfTem.
hlee des Chambres du 2 de ce mois
à ce glU y fut dit par M. le Con(eillc;
de. CorLO"s., au fujet de l'Arrêté du 19
Jum dernier; qu'il y cxpo(a que s'il
avolt reconnu en lui la moindre caule
d,e (u{picion, il n'auroit pas manqué de
s~xclure lUI . même comme il avait fait
da.ns l' AlT"emblée des Chambres du 14
J,lin dermer, Otl il avoit été quellion
cl e deTI'
1 Jere r touchant les effets appart e~ans il la Congrégdtion, & le~ per~"l{jllons :. fa ire ;\ cc (ujet ; ayant
(btl .:nlI pour Jors avant Qu'aucune ré·
quilition en fùt faite, l'~rce que cel
3 3 ) . "-
objet lui panlt conc,ern~r OIreClement
J'intérêt des Congrega01ft~s;. deCorte
que cette abftention partlwhAere ne
pouvait en aucune m a~,ere lUI ctre ,oppoCée comme un acqtllefcement à 1 Arrêté d" 1 9 Juin fait p ofté rietlrem~nt,
ni comme contraire à (a réclamat Ion;
que (on obi et avoit été qu'il conft~t
de ces motifs fur le re alftre, alnli qu Il
~
·1 '
le requiert; & qu'aétuelleme.nt 1 na
plus rien à dire, & eft (ortl.
.
M. le premier Prélident ayant pns
les opinions, il a été arrêté de mander les Gens dn Roi, & de lenr com-.
mnniqll er le dire de M. de Thorame.
Les Gens du Roi (ont entrés, ils ont
pris communication du· dire prononcé
& remis par M. de Thorame; & MC
le Blanc de CaRillon, AV0cat Général
dndit Seigneur·Roi, portant la parole 1
ont dit:
MESSIEURS,
M. le Confeiller de Thorame, par la
déclaration qn'il vient de faire, ne rétracte point la (u(picion qu'i l avoit déjà
r~connue, & par rapp ort à laquelle la
Cour n'a fait que confirmer le Jugement
qll'il en avoit lui-même porté. Il dit
�.
b
34
aVOIr a fie nn alors, parce que s'ag;n:
' touclzant les e"i.LS apparu'liant
d t dl','I.
ItJeTer
"C
,.
:LI"
Illms
a a ongrt:gauon, cel al,!"et lui p
a~
concerner dlfeBemtnt 'InterEt des 1.1
ro nOft.'
gamijl<s. Mais peut-il mécon noÎtre qu
cette (u(picion s'applique avec enco,:
plus de force à la quefiion d'~tat & '
la ~emande en diirolution des C;ng,/
g,atIons; quc cette demande cfi in(~pa,
rable de celle qlll t end ;\ la diilûlurioo'
de, la Société, n0':l- (eulement parce
qu elle en efi une (lilte néceiraire aio'l
" 1 l' av one dans le premi er dire, quiIl
ql~ 1
lUI efi commun avec M. d< Coriolis ,
m~I S en core par tous les motifs qui ela,
b.hirent la dépenda nce, le rappon e([en.
tl el d,e~ Congrég~tIOn au Régime de la
SO,cl,ete qUI les dIrige , & la lo umiflioo
fJ:eClale & ,réprou vée , des CongrégaI?fies au General de cette Soci eté? Que
11 M. d: Th~rame a cru dans le principe
pouyolr hm!!er (a (u(picion ;\ un objel
p~rtlcu " er , (on idée , qu'il n'a poiol
developpée dans le te~ps, peut ex Cil'
fer fon IntentIOn, malS elle ne (çauroil
lu,rnter t:effet légal de la (u(picion & dela
declaratlon qu'i l en a faite, Cette déclaratIOn excllld d'elle-m ême to ute réclam atio n ~e la part du Juge . A ce premier
motif s uniJTent ,eux que nous avons
•
,
, _
1
H
déja donnés fur le tonds mËme de la
quelhon, & dont M, de Thorame ne
donne aucune (olulion. Ils requierent
qu'il {oit donné aél:e à M. de Thorame de
(on dire & déclaration, & à eux du
défaut de comparution dc M. de Coriolis;
& de même fuite que fans s'arrêter à
leur oppo{jtio n , l'Arrêté délibéré par la
Cour le 19 Juin dernier fera exécuté
felon fa forme & teneur.
Eux retirés, & mis en Déliberation;
LAC 0 UR, les C hambres af[emblées, a concédé aél:e à M. le Confeil1er de Thorame de fa comparution, & a
do nné défaut au Procureur Général
contre 1\1. le Confeiller de Coriolis; &
de même fuite, (ans s'arrête r à leur o ppofllion, ordonne que l'Arrêté du 19
Juin dernier fera exécuté (elon fa fo rme
& ten eur; & à cet effet, que les Officiers de la Compagnie qui fo nt aél: uellement du nombre des Congréganiil:es
& fréquenta ns lefdites Co ngrégations,
font déclarés fufpeél:s da ns l'affaire des
foi:difans Jéfuites, & ne peuvent y
opiner,
�o
,
MOTIFS
DES ARRÊTS ET ARRÊTÉS
du P arlement de P rovence> des
5> 19 & 30 J uin, 2> 4 > 6 & .7
08obre >concernant l'affaire des
f oi-difans J éfuùeso
�3
*~~~**~~ttttt*tttt~
MOTIFS
DES ARRESTS ET ARRESTÉS
du Parlement de Provence des 5 , 19
& 30 Juin, 2, 4, 6 {,- :J Oc7obre ,
concernant l'affaire des foi-diJans Ji.
flûtes .
SIR E,
IL efi ordonné par les Lettres-Paten_
tes de VOTRE MAJESTÉ, du 21 Oûobre
17 61 , que votre Procureur Général
envoyera inceifamment les motifs des
Arrêts & Arrêtés de votre Cour, des i,
19 & 30 Jilin, 2,4,6 & '7 Oétobre;
A ij
�4
.& cependant qu'illera fudis " l'exécll_
tian defdits Arrets & Arrêtés, & à tOute
pourfuite de l'app el com me d'abus par
lui interjené des Conftitutions des loi.
difans Jéfilites.
Ces Lettres Patentes annoncent des
réclamations vives, & des plaintes por.
t ées au pied du Trône , de la pan de
quelques Officiers de la .Compagnie.
Les Chefs de cette efpéce de conjura.
tian contre elle ne font que trop con·
nus: le nombre de ceux qu'ils peuvent
avoir entrainés ne l'eil: pas; il Y a même
lieu de croire qu'on le r epr~(ente corn·
Jl1e beaucoup plus conlidérab le qu'il
n'cil: en effet. Les Mémoires ne nons
ont point été communiqués; ils font
ignorés de plu lieurs de ceux qu'on f!lppofe y adhérer.
Des conlidérations dignes de votre
fagelfe, & que votre Procurem Géné.
rai doit refpeéler, engagent fa ns doute
Votre Majefté à jetter un voile (ur ces
Mémoires & {ur leurs Auteurs; mais il
.eil: ffi cheu x pour lui d'avoir à combattre
contre des Parties invifibles (ur des
pbjeélions qu'il ne connoit pa~ : la vé,
rité cil: impunément attaquee, elle ne
reut être défendue qu'imparfaitement.
. Dans .cette obfcurité, les allégations
l
.
.
S
te, plus fauil'es, les plus témér'aires
fonE
les plus dilliciles à détruire: on n~ les'
devin; l'oint. Les Let,tres Patentes prou.
vent evtdemment qu un tableau infidde
~e, la ~t a~!~n de cette C,ampagnie ;(
ete prefente a Votre MaJelle : mais quels
{ont les traits de ce tableau; quelles
{ont les couleurs dont on s'eil: {ervi '
c'e~ ce qu'il nous eil: impo!lîble de {ça:
VOtr. Votre Procureur Général eil: horS'
d'état de déma{querun coupable artifice.
. Il n'a l'le i'e{jour~e que dans l'expofi.
tron fimple & nalve de la vérité &
malheureu{emem on ne peut la mon;rer
toute entiere fan~ fcan dale pour la Ma.
glfirature. Faut-Il mettre au jour des
manœuvres repréhenlibles qui font de.
meurées impunies, dès indécences qui
n:ont ~o}nt ~t~ re~rimées, .des délits qui
n ont ete fmvts d au cune IIlformation ~
~es haines privées auxquelles un devOIr douloureux l'expofe , affligent votre
Procureur Général, & ne l'<ibranlent
pas; c~ qui le touche fenliblement c'eil:
d'être réduit .. manifeil:er ce que fa Corn.
pagnie avoit cru devoir jufqu'ici renfermer dans fon fein.
Cette tolérance de votre Parlement
SmE" dont les motifs ne font point de:
mandes, eil: la feule partiede fa conduite
A iij
�6
difficile ~ )ufiilier; elle dl: cependant le
fruit le plus pur d'un zèle réflechi &
<l'une fidélité éclairée.
Votre Cour a arrêté qu'elle vous ren.
droit compte elle· même des principes
qu'elle s'ell rait dans une aflaire qui eft
tans exemple. Ce n'ell qu'au pied du
Trône gu'elle dévoilera des faits fur
lefgucls elle a part! jufqll'ici fermer les
yeux: c'efi dans votre fein gu'elle veut
rép"ndre fa douleur.
Dai gnez permettre, SIRE, que Va·
tre Procureur Général ne devanc e point
ces momens li confalaos pour elle: rien
n'échapper" de là plume que ce 9ui fera
arraché par une indifpenfable neceffité.
MOTIFS
de l'ArrétdujluinlJ6:1. .
Il efi notoire, SIRE, gue fur la nouvelle des premiers Arrêts rendus dans
d'autres Parlemens lOuchant les Conftitutions des Jéfuites , que lques Magiftrats de cette Compagnie, dont les
noms font dé;a connus par une protef.
tation fameufe contre les maximes du
Royaume, faite en 1754, & par leur
dévouement à la Société, formerent
entr:eux une efpèce de ligu e pour lui
{ervlr de rempart. Ils efréroient faire
des conquêtes pour elle parmi leurs
7
.
•
fi
.
Confreres. & ils pouvOlent s c.n ater;
la plGpart ayant été jufqu'à ce JOur peu
inflruir, fur cette matlere, & parfattement indiffére ns.
Cepend"nt les progrès de cette ligue
n'ont pas été conlidérables. La chaleur
de fes intrigues, l'irrégularité de res
démarches, ont mis en garde contre
elle.
Votre Parlem ent fut {ca ndaliré, le
6 Mars, d'entendre des Ma~ifirats opiner à rcfufer la communicatton de l'!n{titut à votre Procure ur Général, en le
deboutant de fa demande en apport tles
Conflitlilions au Greffe.
Peu de jours après, l'Edit de Mars
arriva; les Zélateurs de la Société furent en robe féliciter les Jéfuites dans
le Collége. Cette démarche ne fut point
approuvée; le Public ravoit que leurs
A(femblées étaient fréquentes, que les
Jéfuites y étaient toujours appel lés ,
qu'on y traitait de tous les intérêts de
la caufe commune. Chague événement,
heureux ou malheureux, donnoit licu
11 ces Conciliabules; le lieu ordinaire cl e
la féance était connu, il a peu varié.
Mais indépendamment des AiTemblées
générales, la communication par viGte
étoit perpétuelle avec les Jéfuites de
A iv
�8
(lette Ville, la correfpondance très-vive
avec ceux du dehors.
Ces indécences éton nent dans des
Magifirats, qui en auroient rougi en
toute autre circonfrallce ; mais tout efi
permis, tout devient louable, quand
on croit combattre pour l' intérêt de la
Religion. Cefi la maxime de la Société
& de fes Seé1ateurs.
D 'autre part, il feroit in juile de rejetter fur les Jéfuites tolites les dé.
marches de leurs Proteéteurs. L'im.
pulfion a été donnée par la Société;
mais des efprits ardens & enthoufiafies
ent fouvent franchi des bornes que la
Politique des Jéfuites auroit refpeélées.
Ceux-ci ont exigé à leur tour des facri.
bccs qui ont d'abord cOÎlté à quelques.
linS des Conféderés ; divers motifs ont<
fa it évanouir fucceilivement ces répugnances.
Le nombre des Profélytes n'a\lgmen.
tant pas en proportion des foins qu'on
prenoit pour les attirer, on commença
a craindre le dénouement; il fallur
fu ppléer par des intri aues il la foiblelfe
du Parti. Cefi le p~int capital de la
morale pratique de la Soci été , d'employer toutes fortes de moyens pOI!r
(on accroiifement, & à plus forte rai:
9'
(on pour la confervation de fon exif.tence.
Et comme le mot vague d'intrigue
rte préfente f ar lui· même aucun Cens
déterminé, i eil nécelfaire que Votre
Majefié fçache d'oll naît cette force
inviGble qui rend la Société redoutable.
Un grand homme a remarqué, en
parlant des Jéfuit es, que pour arracher
les Secrets, il n'y a poillt de queftion
plus violente que la religion & les motifs de confcience. La Direé1ion leur
dévoile l'intérieur de toutes les Familles; fi qu elqu'u ne leur refufe fa con.
liance , die ne le~lr échappe pas: des
Domcfilques a/!ides fe font un devoir
de trahir leurs Maîtres. Rien n'eft caché
pour la Société; fes r egards pénétrent
par·tout; elle connoÎt les dive rs inté.
rêts, les efpérances , les craintes, les
caraélères , les paflions , les liaifons ·
les. inimitiés ; & foit qu'elle veuill;
nture ou fervir , fa politique s'arrange
ftlr toutes ces cOllnoi{fanc~s.
On captive des efprits foibles fous
le Joug d'une fuperftiti on commode
qUI. ca 1me les terreurs, fans combattre•
l~s pen~hants. On allume des ima ginalIOns vives par le Fan atifm ~ qui croit
Av
�10
avoir le mérite de t outes les vertus'
{ans autre effort que le (oin ardent d;
per(écuter ceux dont la Société veut
fa ire des viEtimes.
Ces refforts ainli préparés peuvent
faire mouvoir les plus grandes machines. Un Fils eft me nacé par fon Pere de
l'exhérédation. Un Mariage eft fait ou
rompu au gré de la Société. Elle ditle
ou révoque les T eftamens dans le pais
olt la faculté de di(pofer eft illimitée.
E lle met la paix ou le trouble dans les
Familles. Plulieurs Afpirans (ont tenus
e n échec par l'attente de la fuccerr.on
d'un Collatéral. Une Epoufe (oumi(e à
lin DireEteur indul gent, impérieufe
dans le domeftique , (éduit ou tourmente un Epoux. U n Créancier devient facile ou impitoyable. La Société
dill:ribue les biens & les maux ; les
menaces & les promelfes (ont encore
aujourd'hui employ ées ; elle cft redoutable dans le (ein même du malheur,
elle eft puilfante dans (es difgrares ,
elle (e dit immortelle; fa reconnoi(fance & fa vengeance peuvent opérer
à chaque in ft ant , Ou attendre la Pof·
térité .
Celui q'lÎ ne craint ou n'e(pére r:en,
celui dont l'ame cft au· deŒus de la
l ,
crainte & de l'c(pérance , doit s'attendre ,', demeurer en proye il la calomnie;
il cft en butte à UJl ~ multitu de d'Ennemis qu'il.n:a jam~is otr~nfés , & qui ne
le connoltlent meme pas; & s'il (acrifie
tout par zèle pour Votre ~lajefté on
l'affure que fon zèle VOliS fera r~ndll
(u(pea .
Ce n'dl point ici un tableau de caprice & J'lInagin ation . Dans ce mo:
ment, SIr. E , o n menace hamement
de votre difgrace tous les Ma giftrats
qui ne (ont o ccupés que du repos de
l'Etat , du Servi ce de Votre Maj dlé
& de la !llreté de fJ Per(onne facrée:
Hs n'ont cn vlI e que v os intérêts ' j ls
..l
n'attenllent
aucune rccomnenfe : on
leur fait envifa ge r des ma lh~nrs de tou t
genre ; des bruits indécents font femés
l
'
Ilvec affeélatÎon .
Telle eft, SIRE, l'énorme puilfance
que cette Soci été cache aux SOllVC"ms, & dont elle (çait éblouit les PartlC:,"lers: c'eft ave~ d~ pareill es armes
qu cll e ~ombat depuis deux liécles COnt~~ la ralfon & la vérité qu'elle ~ intérêt
cl etoutfer.
•
Un Corps régllli er dont !'ambitid n
c,ft le ;nobile , & qui employe pour
S accrOltrc les moyens f\lirituels & hu~
A vj
�1'7:
mains, réunit le double empire que la;
reliaion & les paflions peuvent donner
fur les ames. La Pui!l'ance des Rois, fI
fainte & fI révérée, n'a point une in.
f1uence aufli immédiate fur les Particuliers. Votre Majefié verra dans la,
fuite combien cet expo!é étoit néceffaire, fans que votre Procureur Général
en fa!l'e aucune application.
La fermentation excitée - dans les
e[prits augmentoit aux approches du
moment olt il devoit renure compte
des Conllitutions. Il commença enfin
fon Difcours le 28 Mai ; & pendant
trois féances confécutives il fut écouté
avec la plus grande attention; rien ne
pouvoit lui échapper qui ne ftlt relev~
& difcuté.
Depuis plus de trois mois, les Magifuats que la Société réuniifoit pour
fa défenfe , faifoient à fon école une
élllde férieufe des Confiitutions. Ce
foin auroit été très· louable s'il eût été
accompagné d'une moins forte préven.
tion. 11 produifit un bon elfet , il fut
imité ; & comme une foule d'autres
démarches le rendoient fufpeé!, il re·
donbla l'ardeur que d'autres Magifirats
avoient de s'infiruire.
l.es Ecrits 'publiés pour {,{ contre·
T3'
avoiént déja fixé Ics points e!l'entiels '
& contcnticLLx; on les connoi!l'oit, on '
acheva de s'éclaircir fur le texte même
de l'lnfiitut & fur les Livres: plulieurs
Magifirats copierent de leur main les
Paifages les plus - remarquables & 10& '
plus décilifs.
Le difcours de votre Procureur Général trouva donc un auditoire préparé
pour l'évaluer & pour le juger. A l'i!l'ue
de chaque féance,des Magiftrats alloient
en confërer avec les Jéfuites , & d'au ties recueillans ce qu'ils avoient enten·
du , le vérifioient par eux-mêmes.
Le 4 Juin, il remit Ces Conclulions
par écrit fur le Bureau, & Y dépof. en
même tems les deux Volumes des Confiirutions & le Recueil des Alfertions
qui étoient entre{es mains; c'efi ce qui
eft exprimé par ces paroles de l'Arrêt:
V,u les Conclufions par écrit par lui lai[fas fur [e Bureau, ln date du 4 Juin,
avec les deux Volumes intitulés, lnfiimtum So;ietatis .. , enflmbü l'Exemplaire
mprzme {; en forme probant' des Extraits
tks Aifertions, t're.
Votre Procureur Général SIRE fait ceu,e obfervation, parce qu'on; expofe fauifement à M.le Chancelier que
l'Arrêt a été rendu fur le vu des C~nfii.
�"I4
tutions comme lues & examinées dans
l'alTemblée des Chambres: équivoque
dangereufe fur la nature de l'Arrêt, qui
é tant intetvenu fur la requiiition ver·
b aie du Minifiere public, Appellant
cpmme d'abus, & fllr le {eul rapport
de fes Concluiions, cfi un Arrêt d'alldience par maniere de provifion, en
attendant le Jugement définitif, renv oyé au commencement d'Oétobre.
Les Confiitutions & les AlTertions
devo ient être remifes {ur le Bureau
pour être confultées en cas de débat,
pour e n lire des palTages à la requifition
des Magifirats, & non pas pour lire en
entier ces trois Volumes: leaure qu'aucun Tribunal n'entreprendra jamais dans
une alTemblée des Chambres, non pas
même pour le Jugeme nt au foncls; parce
qu'elle confum eroit un tems infini, &
ne lailTeroit que des idées confufes.
Lorfque des CommilT" ires font nommés pour le Jugement définitif de cette
affa ire, ils ra ngent dans leur rapport ,
fous différens chefs, les preuves des
accufati ons {ur la morale & les principales difpofit1ons des Confiitutions; s'il
y a du dou te fur les text es ou fur le
fcns , on véri6e, on s'écl aircit, on
n~
lit point ce qui efi inutile, ou ce qUI
I~
dl confiaté & convenu : on opine;
Votre Procureur Général, SIR E ;
avoit fait ce ra pport, votre Cour pouvoit en exiger un fecond par des Commill'aires , ou fe contenter du fien après
trois loogues Plaidoyeries ; & fi fes raifons lui paroilToie nt folides , ricn ne
l'empêchoi t de fiatu er fur des fin s pro·
vifoires. Il arrive tous les jours &
dans to us les Tribunaux, que des fins
provifoires d'un e jufiice moins évid ente
& d'une difcu/lio n plus diffic ile, font
adjugées au Minifiere public fur un ré·
quiGtoire ve rb al.
Il n'étoit donc point de néce/lité de
forme de nommer des Commi{l'aires
pour rendre compte un e {econde fois
des Confiitlltions & des A!l'er:ions.
Ceux qui etoient au Bureau pour rapporter les Concl"lions de votre Procuwlr Général , & pour faire leaure des
palTages qu'on voudroit difcuter , fuffifoient.
On a oppofé encore q~e votre Procureur Génera l n'avoit point lailTé fo n
requifitoire {u r le Bureau. Il s'efi conformé à 1'~lfage de fa Compagnie; il ne
re~"t pomt fon requiiitoire, parce
qu on ne le lu i demanda pas. JI fe contenta de lailTer fes ConcluflOOS par écrit
qui ont été adoptées.
"
'
�1'6'
Il doit ~onc
être reconnu qu'âucùhe'
{orme n'a été violée dans l'Arrêt du 1
Juin, il n'ell pas po/lible qu'il foit alta.
'lué fous prétexte d'injullice évidente.
Plufieu rs Parlemens ont çondamné dé·
finitivement la Société; & leurs Arrêts
font hors d'atteinte. Celui d'Aix n'a
ju gé que provifoirement: Si l'Arrêt le
plus modéré ell évidemm ent injulle,·
la Fra nce entiere cil aujourd'hui le thea.
tre de l'iniquité. S'il elljlllle, par quelle
fatalité faut.il9ue ce Parle ment eprç)Uve
un fort fi different de to us les autres ?
La Lettre de M. le Chancelier du JO
Septembre nous apprend , que ceux qui
r'eclament contre cet Arrêt, fe plaignent
de déni de Jullice & de précipitatIon.
D éni d. Jujlice dans J'Arrêt du oS Juin.
Le reproche de déni de Jullice dl
1>ien fort contre un Parlement, & ce
mot ell bien dur à entendre, fur-tollt
quand o n penfe que ce font des MagiC.
trats de cette Compagnie qui fe portent pour délateurs .
Les ConcluGons que votre Procu.
reur Général avo it lailfées fur le Bureau le 4 Juin, tendoie nt à être reçu
Appella nt comm e d'abus de l'!nllitut
&: des Vwu;.: de la So,iété. 11 deman·
17' ' fi ' P "
doit que f? n. appel nIt not ~ c·au rovIn. ,
cial des Jefmt es, pour y defendre G bon
lui femble, & p.lr provifion, que leurs
Congrégations feroient fermées, que
l'exercice de leurs Colleges demeureroit fufpendu, & que l7lUS revenus fe·
roient mis fous la ma1l1 de la Julllce
pour la sllrete des créancie rs.
.
Les ConcluGons ayant été rapportées, ·
M. le Premier Préfident demanda les
opinions: c'e f! dans ce moment qu'un
Confeiller vou lut rapporter la Requê te
de quelques Jéfuites , qui fans aélion &
fans pouvoir, demandoient d'être ad·
mis à défe ndre fur les fins principales ·
ou provifoires' que votre Procureur Gé·
néral pourroit prendre contr'eux.
On a prétendu, SIRE, q ue' cctre Re; ·
quête n'étoit point l'ouvrage des Jéfui·
t-es; un foupçon généralement répandu '
indiquoit des A!:teurs que leur conduite
.. ilueile ne juflifie pas. E ll e ne devoit
l'oint être lu e dans l' Alfemblée des
Chambres, puifque les opinions étoient
ouvertes fur les ConcluGo ns de votre
Procureur Général. On confentit cependant à la lire, l'our v oir-li e ll e mcr i. ·
toit quelqu'attention; & comme elle ne
~onteno it aucune r aifon, mais feulement une demande d'être reçus à cOOr'
�tg
teller fur les fins que votre Procurehr
Général pourroit prendre, elle fll t re·
iet~ée à la très - grande pluralité des
VOIX.
C'ell-là, SIRE, ce qu'on ofe appeller
d éni de Jullice. Les J éfuite s, dit on
vouloient être entendus, votre Parle~
ment a refufé , contre le droit naturel
d'écouter leurs défenfes: deux fall/Tete;
infignes qu'on ore ava ncer au pied du
Trône, a"e c en co re plus de mauvaire
foi que de ténlérité.
Les Jéfllit es vou loient être ente ndus:
~l.Ielleillu(i o n! Ils n'ont qu'lIn (elll pro-
Ict, c'eil d'empêcher le JlI gement ; ils
ne,veulent point êt!e entendus, parce
qu Ils ne veulent pas être jugés. Il s (ont
à préfent affignés depuis plus de cinq
mOlS : c'eft pour n'ê tre po int entendus
qu'eux & leurs amis remuent le ciel &
la terre.
Votre Parlement a refufé d'écouter
leurs défenfes. D aignez, SIRE, jetter
les yeux fur l'Arrêt du 5 Juin; il ordonne que l'Appel comme d'abus fcra
notifié au Prov incial.
, Plufieurs Parlemens o nt ju gé définitIvement fans appeller les Jéfuites', ils
le pouvoient. Celui d'Aix le pouvait à
plus Jufie titre, parce que la Societe n'a
19
p~s même, dans cette Province, un état
légal de rolérance; il a voulu les entendre (lIr le fo nds , & ne rendre qu'un
Arrêt proviCoire.
D'alltres Parlemens ont fait intimer
le G én~ra l : ~et,te Procédure eft en regle,
p'lIfqu en Illl refident toutes les aélion!;
de la Société. Votre Parl ement d'A ix
s'efi apperçîl g"e ce Monarque ét range r'
ne voulolt pOInt r econ noÎtre les Tribunaux de votre Roya um e : il a cherché
des raifons, d~ n s l'établiiTemenr particuher des Jefllltes erl Prove nce pour Ce
cont enter d'appeller le Provincia l. Son
objet a été de leur donner un défe n(eur .
& c'eft ce Pa rlement qu'on accufe d;
refiler d'admettre leurs détenfes !
S'il a rejené la Requête du 4 Juin '
c' efi parce qu'11
,Olt
. pre.entee
' r ' contre'
e e et
toute~ les, regles de l'ordre judiciaire.
Le pIege etolt groffier.
Les opinions étoient ouvertes fur les
Concluuons de votre Procm eur Générai, lor(que la, ~equ ê te fut rapportée.
Cette ra,con deCl!ive ft.llit· votre Pro'
' ,
CUTeur G ~neral ne la fera point valoir
parce qu'II efi certain que votre C ou;
dans cette affaire auroit furmonté cet
~~racle fi la Requête avoit été admire par fa nature. Il ne fouffrira point
�1<>
que les Jéfuites Cuccombent p~l' la f?rine,
10rCqu'ilsauront quelque drol! au fond s,
M, le Cha ncelier reconnoît dans (a
r.ettre du la Septembre, qu'il y a
qut/qu.fois des obj.,s ql/i rupû",nt un,
rd" ci/ùid, tplon Je (roit obligé d'y jla_
ruer fans. appel",. lu Parties inti~1fétJ.
Celte maxime incontefiable reçOll furtout fan application, quand c'cft votre
Procureur Général qui reql/iert pour l'intérêt de l'ordre public, 11 n'arrive pre(que jamais en pareil cas, qu' on CO?, ffiU;
niqu e les fins l'roYlfoll'eS à la ~artle qUI
doit être intimée fur les fins pnnctpales,'
Le Juge peut cepend ant l'ordonner;
ce qui eft très rare: mais lorfqu 'ilpenfe,
comme votre Procureur Général, que
la matiere exige célérité, il n'y a point'
de Partie qui ait droit d'arrêter fon
Jugement provifoire,fous prétexte qu'el:
Je veut être entendue, Si elle expo(e
des rai(ons, le Juge pourra y avoir
égard, puifqu'il lui eft libre d'ordonner
la communication, lo rs même qu'elle
n'cft pas requi(e : mais c'eit une reg le
fo ndamentale de l'ordre publ1c, qu~ le'
Jilge n'elt ja mais adfiraint à lier une ~n(
tance (ur des fins provifoires requl(e!
par le Minifiere public dans l'intérieur
du T ricunal.
II
'Votre Procureur Gén~ral détacha~
d'une allion prin cipa le ~es ,fin~ pr?Vl(oires dont il d~ mande 1adjudlcat,IOn,
mplicltement à ce 'lu elles
.cO ne 1II t
.
"
(oient accordées
fans entendre PartIe,
~ s retard ement &. [ans co ntradllllOn.•
;;"Ia Partie pouvoit 'forcer le Juge d,~
l'entendre dans fes défenfes, elle fer~)1t
tomber l'oj,jet principal de la réqU1!ition,
~
' fi
Vainement, diro it-on, que la pr~ c,n,.
tation volontaire éca rte tous les dclal~.
On doit di(tinguer deu x fortes de delais, ceux que les ~rdonnances on t
fixé pour les AlIi ~natlOns , & ceux que
les retardemens inévitables de la contradiaion entraînent, Les premiers ceC'Cent par la pré(entatio n ,cl: !a ~artJe:
les (econds ne [ont po lOt ev ltes , Ils peuvent être fort longs; ce qlÙ feroi t inalliable avec l'intérêt public qui exige célérité,
L'objet peut demander ~él é r it~, ou
-par fa nature, ou par les C1rcon~a nces
dans le[quelles on fe ~r?I,IVe" L un &
l'autre motif co nco urolt ICI, D unepart,
le plus grand in tcr~t de l'Etat; de l'autre, l'agitatio n des efprits ,& la chaleur
des intrigues demandoient 110 Jugement
provi(oir~ .
�22
La R equête des JUuites ne préfentoit
aucune raifon de défe nfe; ils concluoient fimplement à la communica_
tion des fins prifes par votre Procureqr
G énéral, après un.:: plaido lrie de trois
féances , dans une.aflà ire imm enfe que
l'évidence & l'expéd ition la plus promp_
t e ne peuvent affran chir des longueurs
inévitables, fans compter les incidens
qu'on fç~it multiplier. .
Le mois de Juin te rmi ne la féan ce de
votre Parlement : ce tems paiTé, il é"toit
impo!Ttble de pou r vo ir aux CoIle ~es
dont la rentrée ea en Oaobre. Les Jéfuites devenoient néceiTaires pour dixhuit mois ; il leur e n faut beaucoup
moins pour bouleverfer les Provinces
& les Etats.
Il étoit donc du devoi r des Juges, de
rejetter cette Requête. Les loix l'exi~e oient ; elles o nt pourvtt également à
l'intérêt des Parties : les plaintes fur la
dureté de ce refus & fur le préj udice ir·
réparable , ne pourroient être ado ptées
qu e par des perfonnes peu inllruites.
Avant que d'examine r ce préjudice
prétendu, il fau t comparer ici l'io,térêt
de l'Etat avec celu i des JCfui tes : car
dans toute adjudication de fins provifoires requifes par votre Procureur Gé·
~3
néral , c'elll'interêt public qui combat
avec celui de certains Co rps ou de certains particuliers ; il n'ea pas étonnant
qu'il prédomine.
L'intérêt de l'Etat demande qu'il n'y .
ait point d'aiTemblées illicites dépendantes d'un Religieux étran ger, que les
CoIléges ne foient po int confi és à des
mains fufpeaes, l'>? qu'on arrêt e le cours
d'une doEhine meurtriere & corro m·
pue, L'intérêt des J éfuite~ ell d'élever
nos en fans malgré nous, & de raiTembler dans leurs Congrégations to us ceux
qu'ils peuvent rauger fous leur direaion
& (ous les loix de leur Monarque . Cette
alternative ne permet guère de balancer
dans un Jugeme nt provifoire, fi l'o n
con6dére fur·tout qu e le préj udice qui
en réfulte, bien lo in d'être irréparable,
peUl êrre à l'inlla nt réparé.
Sur la fi gnification, & même avant
que le Jugement foit fignifié, la voye
de l'oppofition ea ouverte à la Partie
9ui n'a point été entendt~e . La Requête
)uflement reJettée le 4, pou voit paroÎtre le 6 pour demander la révocation
~es. fin~. provi(o.i res. Le chef principal
etOlt 1Int7rdl01<:n des Coll éges ; &
leur exerCIce etolt permIs jufqu'à la fin
cl' Aottt: le mal pouvait être réparé avant
que d'avoir été relfemi.
.
�~4
'Mais il fa lloit plaid er (l~ r I~ cha mp;
les chicanes deve noie nt InutIles, Les
fi ns prov iCoires u ne. fOls, pro"? n_
cées enchaîn ent le plaIdeur teméralre,
'do nt't'objet uniqt~e .e ~ d'é luder le Jl~ge
m ent. C'éto it precICeme nt le cas Oll (e
trouvaient les l éfuites . LeurS" ~ efur~s
ont été dé rangées , ils Ce. Cont dOlgnes
du Canélua 're de la lu/h ce , des . gue
l'acc ès leur en a été ouve rt à condlllon
.<le Cuivre fes loi x . ils n e vou lolent y
p araître que r ou; f? jO:ler d'elle : ils
o nt pris le part I de fUIr lOIn de {es yeux,
& de cri er à l'oppreffi o n.
,"
On di ra pem.ê tre que le pre)lld,cc
irréparable dt dans la fl étri lTure. qt~i ré·
{ulte des co nda mnatio ns provl(OIres:
c ette fl étrilTure difpar oît lo rfqu'e lle eil
Cuivie d'une prompte juftifi cation; pour·
quoi la r etardent· ils ?
,.
Il leur li ed bien de mar quer cette dei.'.
c atelTe, aprèsla co nduite u niforrncqu',ls
o nt tenue dans tout le Ro y ame. Ils VOll'
loient , difoie nt·ils , être entc ndlls à A ,~
pour écarter un e f1 ét.rilTure p a ~agereqlll
les accable, eux qt" o nt ImITe accumuler ces flét rilTures c)a ns to us les Tnbu·
naux ; eux qui a c cuf~ s da ns leur Inil,.tut
& da ns leur morale , ne craignent TIen
tant qU'lin éclairciife ment jur idique , &
n'ont
~ï
n'ont de r elfources qll e dans des manœuvres o bliques ; eux qui ino nde nt
lalfranc e de li bell es , & ne négl ige nt allcun genre de défe nfe , i\ l'exception dll
feul qui eft légi tim e; eux q ui fll ya nt
l'examen de tOIlS les Parle rn ens , fe
mont rent & Ce cach ent à Aix con tre
les règles, paro ille n t au m ois de Juin
pOlir éviter lin Ar rêt provifoi re, gardent le fil encc dès qu'il cft re ndu , q lloiqu'amorifés à fo rmer oppo firi o n, &
aflignes pour fe défe ndre levent la
tête une (econde fo is au co mme nce ..
ment d'Oélobr e pO llr ~ca rt e r u n l uge ment défi nitif, & fe dé robent à l'i ni!ant
allX pOUTruitcs de votre Pl'oc llrc ur Générai par de no uve lles intriguel .
Vo tre Procureu r G éné ral , S J RE, a
Cnt de voir cxpofe r à vos y eux to ute la
manœuvre de la Société , qui cou vrant
par (cs artifices l'impuilTan ce de Ce défend re , voudro it e n même tems per [uader qu'on a refufé de l'éco ut er. Il de .
mande pardon à V. M. d'une digreffion
(urabondante ; un (eul mot fu !li(oit (ur
cette Req'tête , & le mot achev e de
hltre connoître le génie de b Société.
On a dîl cro ire pa r-tou!:I;l le ' rs, qu e
la ,R ~qu ête avoit été p rélCf:t~;.. pd r le
General, ou du mo im pa r le Provmcial
B
'
�~6
que votre Parlement cl' Aix avait bicn
,oCllu reearder co mme P,trtic. Nulle ment, S '1 RE, cette réfo llltion IiI bite
hn diCrée par ia circ on(hncc , & infpir~c par ceux ql!i réunilloicnt leurs ef·
lorts pom reClller le Jugement.
On n'avait pas le œms de prendre
k f,,:ng du Provincial, & peut-être ne
lui ~toi!-il pas permis de le donner; on le
{~rvit du nom des R eCre urs d'Ai, & de
:M ad"eille, qui lon t fans aCrio n & fans
Vou voir pour déte ndre l'ln il itut & la
Soci~té.
La Requête aurait été jointe à l'appel
comme d~abus , fans ce motif infiJrmon-
tat"; jamais elle n'auroi t empêch~ la
prononciation du Juge me nt provifoire.
\' otrc Parlement, SIR E , l'a rejettee,
p1. cc qu'il ne pouvait décider (ans ablurdité, que chaque individu de la 50ci~té
étoit Partie légitime pour exercer
Il s "Crions du Corps.
.
Tel ell, 5 11\ E, ce déni de JU{\lce
~ont on a fai[ retentir tou te la France.
Une pareille calom nie pa n ée au l~ied
du Irô nc contre un Parlemen t , mente
t Oll te l'indignation de V. M; Elle. co~'
naît les accuiat eUfS.
'-7
Précipitation dans l'Arrêt du 5",i,,;
le reproche de précipitation n'eft
gueres moins injurieux que celui de
déni de Juflice; l'un & l'autre accufe
la con(cience du Ju ge , fur-tout lor(gue
la précipit atio n imlutée cil dans le dé faut d'e,amen, & no n da ns le v iole ment des formes & dans l'i nobfe r vat ion
des délais prefcri ts par l'Ordonnance.
Il n'y a point de loi, SIR E , gui ait
déterminé la meftlfe du tems que le
Juge doit employer il balance r les rai(ons & les preuves qui fervent à former
(on Jugement. Les Ordonnances ont
réglé, pour ai nli dire, la marche des
plaideurs . & le cours de l'i nflruCri on •
mais lor(que le Juge a pris la bala nce'
elles abar:donnenl l'in,érêt & le fan de;
Parties à fa religion.
Des taler,s naturels, des lumieres
acqui(es , des inllruCr io ns antérieures
peuve nt hâter (a dé terminatio n, le défaut de ces avantages pellt la retarder.
~e r eproche de précip itat ion en cc fe ns
n,a lamais été fép aré de celui d'injuflice:
c dll~ prem lerc fOIS qrl'on attaque fo u.
c~ pre,texte un Jugement q ui n'a au eu,n
VIce legal, ni dans le fonds, ni dans la
forme.
i3 ij
�29
28
L'Arrêt du ) Juin ell: jufte, il eft
conforme aux règles, il a le bien pu.
blic pour obje t: il .étoit !,~ce~~ire de
le rendre: on Ce plall1t qu 11 a ete rendu
trop vite.
.,'
,
S'il eft inoUi qu on aIt reproche la
précipitation au Juge qui a bien j~'gé&
(uivant les formes, il elt fur·t ou t II1COn·
cevable qu'on employ~ ce reproche
co mme moyen de ca{[arlOn , lorlquc l~
Juge n'a pro noncé que ~ll; ~ ~s fins pro:
vifoires qUI eXIgent céle nt ~ , ~ qUI
ouvrent fur le champ la vOie d oppo·
fitiol1.
,
.
La conviaion n'eft pas necerralre
pour ju~er provifoirement& (ans communicallo n : de fortes vralfemblances,
des rat[ons îrappantes (uffilent p~ur af.
furer prom~tem;nt l'int.ér~t publIC, ce·
lui des Parnes etant miS a cou ven par
la f:!c uhé de l'oppolition qui leur eft
rérervée.
.
Si elles ont de juftes rairons à fme
valoir, elles recourent au Trib,unal.; fi
elles n'o[entparoÎtre, le Juge na po lOt
à (e repentir d'avoir pourvll à des objets qui exigent célérité.
.
C'ell: renverfer toutes les LOIx que
de tenter la voye de la ca{[dtion contre
lin Arrêt provifoirc , 10rfC;lIe cel.e de
l'oppoiitio n eft négligée.
On l'a reconnu , SIRE; les Lettres Patentes nous apprennent Gu e les Jéfuit es
. n'ont point ofé former par elix-mêmes
une inll:ance en ca{[atlon.
Les Maoiftrats de votre Parlement leur
" office , (;lns renoncer au
rendent cet
droit de les juger. Ils ne forment point,
à proprement par~er, un 7 il~fta~cp. en
carrarion , leur JalOn fcrolt vllib.ement
non-recevable; il s y fuppléent par des
réclamatio ns vives, par des plaintes
portées à V. M. C'eft une demande en
c.rrarion mafquée , & par-là même plus
difficile à repou{[er.
Ils abufent, SIRE, de ce qu'il ya de
plus (acré parmi les homm es, de votre
amour pour la Jull:ice; ils l'efti'ayent par
les mots de précipitation, de déni de
Jullice ,de cabale & d'iniquité. Une de-'
manrle en ca{[atio n formée en regle
échouerait contre les Loix. Ils veulent
par des calomnies enlever à votre Parlement le bien I~ plus précieux, la conliance de V. M. Ils efperentpal'.là d'cm.
pêc.her un Jugement: c'eft l'objet primItif & fondamental de leur confédération, & le mobile de toutes leurs dé.
inarches.
.Celte intention n'eft pas difficile à.
deVOtler. Des plaintçs, SIRE, attaquent
B iij
�3°
ouI' Arr~t , oules Juges qui l'ont rendu;
'cs objets (ont fort dlfl"c!rens.
Des intentions droites & pures ne ga·
Tantilfent pas toujours de l'~rrellr 011
de l'omiŒon des formes; & il pellt ar·
river au contraire Clue de mauvais mo tifs ayent concouru à faire r enùre un
JlÎgement conforme aux regles , ou que
des Juges ayent cu des procédés du,s
& choquans . Le Ju gement J emeure hors
d'atteinte : les Magi{hats méritent une
juile cenfme.
Votre Procurem Général n'cil point
chJrgé par V . M. de rendre compte de
la conduite des Particuliers: ce font les
motifs ùes Arrêts, & non ce<lX des Jugt'S,
qu'il lui eil ordonné d'envoyer. Mais
comme il cil airé c!'apperccvoir l'i nten·
t ian cachée de faire retomber (ur l'Ar·
r êt les fautes pr~tendues des J u~es, if
traite ra féparément ces objets qu'on af·
{eéte de confondre.
Les motifs de l'Arrêt du 5 Juin quant
au fonds, iont fi connus de toute la
Fran ce , que votre Procureur Général
n'a pas C!"ll devoir y entrer; il les met·
tra dans le plus grand jour, li V. M.l'or·
donne . Ce Juge ment provifoi re n'a ccr·
lainemen t rien de contraire à l'ordre
public J Plli[que les Arrêts n'1~me défi·
" r cl
3r
mttrS es autres Pa"rl emens {ont hors
d'arrelnte. Si fi. difpofition n'cil ni injllae ni oppreŒve, les Jéfuites & un
perir nombre de I\lagifl rats , réunis en (c".'ble; O~l agiITant féparément , n;olll
pomt d aétlOn pour l'atlaqller par la for.
me ; & ces pretextes de torme , piroY3blesen eux- mêmes, deviennentab(urdcs
à la veille d'un Arrêt définir :f.
" d'It qu ,On auroit dll nommer
Il a ete
des M~gi~rats pd ur rendre compte d e,
C,o nlhtutlons; cette objeétio n eil déF'
d~trlllte . Votre Cou!" :iVoit le choix
d ordonner un rapport par Commi((ai.
Tes , ou.de (e. contenter du compte que
votre PrCC\l relir Général avoit rendu
pendant tr?lS A:ldi ences con(écutives.
Il eflmeme evidellt que dans ce cas
particulI er,ellenedevoitpoint le 5Juin
charger des ~omll1inàires de ;arporte .~
les COnflltlltlOns. Les motifs (ont (cll .i.
bles ; elle ét<;it rérolne de fe borner ,[
Juger provI(oHement : l'exame n total &
(crupuleux de ce vaile recucil lui de v< no.t donc inutile.
lin Cc taRPon, étant imp.oŒb le avanr h
IU.ln., II d evenolt 1I1comparibie
avec .Op ' ~ lon conçue par elle que l'ob' .
Jet ex .geol! célérit,:
n fit cependant des effo.rts pour al.
df,
o
"
B iv
�31
Jier la nécc/lité de juger avec le deGr de
conde[cendre au vœu des Magiftrats qui
demandoient un rapport. Il eft conftant
'1u'on l'eî,t ordonné, li les Zélate urs de
la Société avoient voulu confentir à fixer
un tems pour le travail des Commi/Taires: mai, leur objet n'auroit point éré
rempli, ils vouloient affiile r tous à ce
travail pour le rendre éternel. Ils vOuloient un renvoi illimité, leur opinion
étoit conféquente à leurs vues.
On ne voit pas d'ailleurs quelle cft
l'influence nécelraire de ce rapport (ur
des fins /implement provitoires. Qu'apprennent les Lonilirutions fur les Congrégations & [ur les Col1ëges ? Que
tout eil fous la dépendance immédiate
d'un Général étra nger. Ce fait ea convenu. Eil·il nécelraire pour ti rer les con·
{équences, de parcourirtoutes les Conf·
titutions [ur les diff,'rentes cl J«es des
Jéfuites, fur le pouvoir des A lTemblées
générales & du Monarque de la Société,
{ur les cau (es de fa dépolit io n', fur les
fonCtions de fes Miniilres , [ur les équi·
,oques des VŒ!1X, fur le défau t de réciprocité , & [ur le renvoi des Profès.
& des non-Profès?
Mais, SIRE, une foule d'autres motifs indépendans des Conilitutions, con·
•
33
'r .
(ouroient à faire interdire provll olre ,nent des Congrégations dont le danger
au"mento ir par la conjonélure, & des
C;lléges dont l'inilfllélion eil déja décidee {"Cpeéle par plulieurs Arrêts, Il
étoit donc ab[urcle de fe jetter dans le
labyrinthe des Conilitutions pour parvenir à juger promptement & provifoirement des lins très· limples, requifes
par le Miniftère public, & déja exécutées dans la plus grande pattie du
Royaume.
La connoilTance générale de l'Tnititut,:..
acquife par le compte de votre Procu reur Généra l, étoit plus qne f,,/liCante .
TI avoit démontré les vices du régime
& de l'obéillànce pa/live. Les Juges.
avoient confronté avec lenrs propres.
connoilTanccs les réflexions qn'il lcuravoit préfentées.
C'eft IIne équivoque de dire qne les.
connoilfances qu'un Magiilrat acquiert
dans [on travail particulier, ne [ont
point légales. II faut fans doute qne
quelqueaéle juridique le mette à portée
de ks employer , Mais elles ne raban.
\lonn~nt point, il n'cf! pas ob ligé de s'erD
cl épouiJ:er, elles accélerent néce/Taire--·
ment fa détermination & celie des antres, auxquels il les communique. C'c.Œ:
B--r
�34
ainf, que chacull s'in1huit, pour former
par la réunion des lumieres les Arrêts
d'Audience.
Le Réquifitoire de votre Procureur
Général n'a pû, dit-on, fervir il la détennination , on ne l'a point Ill. 0,1 ef!
la nécdlîté de lire pui(qll'il l'avoit récit~ ? 11 etoit dans le Proc~s comme ef!
11ne plaidoirie.' 01,' ~omn:e cft un rapport. Il n'a pOInt ete remIS, parce que
ce n'eft pas l'ufage ; mJ is il ctoit prêt à
être exhibé à chaque inllant & ~ la premiere réquifition: . ".ingt Mogirlrats
avoient un RecueIl ecnt de leur mali!,
des principaux textes de l' lnaitut .
On ne peut trop le répéter, SIRE,
'Votre Parltment d'Aix étant déterminé
à appeller le Provincial des Jéfuites pour
défendre fur Iç fonds, & ne voulant JUger que provifoiremenr ,fur l.es Co~gré:
garions & fur les Colleges, aurolt
;Aconféquemment s'il eùt nommé des
Commilfaires pour faire un rapport des
Conaitutions.
Il a pll s'en difpenfer : cetre confidération (u/fit pour que l'Arrü fo:! hors
J'atuinte. Il a dû s'en dirpe nrer : cela
flifculpe pkinement les J u[(es, & i.n,~lp.e
les Accu{ateurs. Dirons plus , Il etolt
zérolu de con{cmir à ce rapport par
as,
3î
. fi
t1lmmilfai res: ce {ont ceux qUI e l'laI'
gnent qui l'ont empêch{.
Le fecond chef de plainte, eft la vÎtefie d'un Jugement con(ommé dans une
{eu le féance de fix bcnres. Ce calcul
n'eft point exatt: le Jugement a commencé, pOlir ainli dire, all 28 Mai, premier jour d u compte rend u )lar votre
Procureur Général. Il eft fenfible CJue
dans tout cet intervalle, chaque Maoif.
trat s'elt occupé d'lin atl/li grand obj~t ,
& a médité fllr le parti qll'il de voit
prendre.
Il n'y auroit pas le mot ;\ dire, li le
Jugement avoit été unanime. Mais plufieurs Magiftrats ont dit qu'i Is refuf0 icnt
d'opiner, qn'ils a voient beroin d'inftruélion , qu'ils la deiiroient, qu'on la
leHr a refnfée : delà les plaintes.
11 faut d'abord écarter du nombre deç
plaignans ,dont on r,roflît mal-il - propos
la l~e; ceux gl!i , p~r(;ladés gue le proVICOlTe ne deVOir pomt ronffrir d ifficulté;
opmoient à lin délai par conddcendance pour leurs C0nfreres : il !~roit lingldier d'employer con tre l'Arrêt du 'i
Jlun les noms de ceux qui {ont convainCliS que cct Arrê t ell: de toute Jlifiice.
Le nom des Plaignal15 ca configné
~ans Ulle Leme qu'on di: a "oir " t~ ~çrite
B vj
�6
3
l'1er; 1'1 s fontr
le 7 Juin il M. le Chance
au nombre de di.,,-neuf, parce qu'on y
a compris un jeu~eMagifirat,q~i n '~~a~t
point l'âcre regll1s p,our .la ,V?'X del"berative , Ce plaInt d aVOIr et~ pr~ve du
droit de fuffrage 'lue les 100x lm refufent.
Ce Nom n'étant mis en ligne que
pour figurer, il en refic dix- huit, parmi
le{quels trois Magifirats ne comptent
que pour un , deux autre.s combinent,
& tous les cinq, Pere, F,ls & Neveux ,.
ne forment que deux vo.ix d'lns une
Famille qui efi , pour :111ii dITe, la
même. Les iigoatures n avolent donc
que la valeur de quinze ~uffrage~.
Parmi ces Officiers qUI ont fa,t une
démarche commune, V<!ltre Parlement,
SIR E ne confondra jamais ceux qui
ont été féduits , & ceux qlÙ les ont
trompés ; ceux dont <:n. a (urp~ls le
feillg, & ceux qui mendlOlent publIquement des fignatures de vo~te en pOri;,
de concert avec les Jefllltcs, & pele'
mêle avec eux.
On a fai t entendre à quelques Maavait manqué
g ifirats , OIl'on
,
. d'égards,
pour eux; ils ont cru fe plaIndre, non
d'un Arrêt, mais d'un proc edé. La L~
~u.e dévouée il la Société les a fait
'57
r
{ervir d'inllrument à {es delreins , lan9'lu'ils s'en doutalTent ; on employe encore leurs noms, lorfqu'ils reconnoiffent
l'abus qu'on a fait de leurs démarches.La Lettre du 7 Juin, SIR E , efi un monument de malice & de féduEtion ; elle
fert aujourd'hui de fondement à des
horreurs que la plllpart de ceux qui
font fi~née, n'ont jamais prévu , &
lJU'ils detefie,nt .
. ,
On fe plamt de ce que la phu'ahte
avoit fait la loi : c'dl la régIe fondamentale de tOlites les Compa gnies.
Mais cette loi, dit - on, étoit injufie ,
plufieurs Magifirats ont refufé d'opiner.
011 dl-il écrit que la pluralité n'a pas
droit de faire un Arrêt prcvifoire &
'lui exige célérité , lorfqu'elle le croit
néceflàire? Pourquoi faudra·t·il qu'elle'
s'arrête, li des Magiflrats feignent de
manque r d'infiruétion, ou en manquent '
rée
ent par leur faute? Pourquoi
faut-II que la Bégligence des uns ;\ s'in f!ntire, leur indécifion , leurs fcrupu les,
& la manœuvre des autres , retardent
un Arrêt que la partie la plus nom·
hreufe, {uf!ifamment infiruite , croira
fulutaire ?u bien pu blic?
. Quiconque Il'ètoi t pas prêt à {e déCIder (ur les lins provifoires le 5 Juin ~
I\e rauroit jamais ~té.
�38
Pour en bien juger, il faut examiner
quelles étoient les fins prifes par votre
Procureur Gener"!. Ses ConcluflOns
tend oient a être reçu Appellant comme
d'abus de l'lnltitllt & des V ceux de la
Société, dont il accu(oit les Loix, le
Régime & la Morale. . .
U ne démarche au/li eclatante de (a
pat! doit fu(pendre au ~oins la COnfiance que des ParttClllters pO~I~rOJent
avoir conçue pour cette SOClCtC.
Votre Procureur Général requél-ant
pour l'intérêt public, n'eH p~int \lne
Partie ordinaire; ce n'elt pomt dans
{on intérêt propre qu'i l puife fes demandes ; il les pUe dans la bala.1ce
de la Jultice , loin du tumulte des pa(fions' il les juoe avant de les former.
Il ell: ' ailill:é da~s (es délibérations par
les Magiltrats que Votre Majelté lui a
donné pour Collégues , & qui partagent avec lui le poids du Mi . cre
public.
.
.
"
Qu'il nous fOlt permIs de le dIre,
cet A pp el comme d'abus (olemnel, ~It
une efpéce de Jugement d'un .premler
Tribunal fpécialement comnus pour
veiller à l'ordre Public.
Votre Procureur Général avoit expoCé en détail les motifs de fon appel
3~
•
p
'
somme d'abus pendant troIs Aumences
confécutives ; il (uRit pour des fins provifoires, que qllelques unes' de (es raifans ayent paru frappanteç. EUes étoient
appuyées par des préju és & par des
9
exemples dont l'autorite, fans être M(ilive, ne pouvoit être plus refpectable,
L'Appel comme d'abus elt lilfpenlif
par fa nature, (pécialcment celui qui
ell: relevé par le Miniltere public. Il
eil don~ conféquent il l'Appel comme
d'abus, que tOI1S les droits ré(u!tans de
l'Infiitut.demeurenr fu{pendu.s. L'état de
la Sociétê elle-m ême étant en fu(pens,
on ne peut 'Permettre ni l'émillion des
Vœllx
. dans cette incertitude , ni la ré~epl1on des Novices. Un Ordre réguher ,dont l'[nfiitut efi attaqué, dont la.
Morale elt fufJJeéte, ne peut en attendant le Juge ment, ni ra{lembler des
Externes dans des Congrégations uniqlleme~t dépendantes de {on Régime,
111 enfelgner la Jeunetre.
TOlites ces Fins font implicitement
comprifes dans 1eflèt fufpeniif de l'Appel comme d'abus. Votre Com n'a fait
qll'e~ ~rononcer le développement. On
le repete encore: l'oppoiition étoit recevable dès le même jour. Il faut avoir
�4°
S " ,
n n amour aveugle de la .oclete pOl~r
balancer fllr les fins provlfOlres , de~
qu'on ne juge pas le fonds . , . , .
S'il n'y 'a point eu de precIpItatIOn
dans la dtterm1nation des Juges; ,qUOI'
que la maniere d'en fo rmer le refultat
ait été prompte; li l'on doit ~econnoî
tre que toutes les f?rm es legales on:
été obCervées , rien d e!lentlel ~ la lu.tice ne manque dans ce Jugement.
La pluralité voulolt & croyOlt devoir juger par les moufs les plus prerfans . Les Ma ~i{hats attachés à la Société par un J'elfei n fuivi & perfévéra nt , vouloient éloigner le Jugement:
leur zèle étoit tel à ce que dit une relation publiée l'al' les JéCuites, qu'iL,n'm,;oit pû êm plus grand dans Les JifUlltS
eux-mimes.
Daignez pardonner, SIR E, Ct votre
Procureur Général employe les ~a r~
les de ce Libelle. Ce tranCport , tOMêret de la recon noilfam:e des JeCUlteS
eft un témoignage naïf qui ne l'e m être
{uCpcé\: à cem.: qu'ils appellent leurs
Amis.
r
L,~ même Libelle apprend au Pub IC,
que les Amis des J éCuites voulaient re·
culer pour avoir le tems de gB~n e r e ,~'
ëore des voix., Cc mot fait rOl'g1l'; malS
4'
tout el! ~ craindre dans \es affaires où
l'efprit de pa rti fa it entrer la religion .,
. Cel! le tableau de ce mome nt decifif qui doit être mis fous les yeux
de Votre Majefié.
La plura lité infiruite veut juger, le
petit nombre très- inftruit veut empêcher le Jugement, non par befoin &
par defir d'in!l:ruéhon , co mme ils oCe nt
le fai re entendre ~ V. M. ; malS, co mme
le dit le Libelle, pour montre r à la Société un zèle dig ne des Jélitites euxmêmes, & pour gagner des voix.
Ceux qui vou loient ju ger, r efi.,foient
de nommer des Commilfaires; ceux q ui
voulaient ne point juger, infifioie nt à
un Cecand rapport. Ce fut - là le plus
grand débat. Une troiCtéme Cl"lfe corr-fentait à la nomination des Commi{faires, les uns par condefcend ance, les.
autres par irréColutÎons ; & par mi ces
derniers, quelques-uns o nt été indu its
à figner la Lettre du 7 Juin, en leur faifam entendre que le refus d'un rapport
des CanltirUlions avoit eu pour motif
un défaut d'égards perfo nnels .
Les réflexions ~ préCente nt ici d'ellœs-·
mêmes. La nomination des CommilTaiTes n'était po int de néce llite : do nc'
l'Arrêt eft légitime. Cette nomioatioru
�~p.
n'étoit pas convenabl e dans l'ét at des
.. chofèS: donc le procéde n'a rien de dur
& de choquolit. Les égards réciproques
ne vont point jufqu'à compromettre le.
fort d'une affaire importante, par condefcendance pour des Confreres qui
auroient dîl ou fe procurer d'avance
plus d'inO:rl'étions, o,u fur monter leurs
fcrupules , pour opmer fur un ProVifoire.
Ce qui d~cide tout, ,c'eO: qu'aucun
motiflégitime ne pOllVOlt forcer la pluralité à con(e nt;r à un préalable très·
{llperfiu pour de umples fins provi~oi
r es, S'il y eut des torts dans cette delr~
bération, ils (ont du côté de ceux qUl
s'obllinerent à vouloir faire ordonner
un rapport, ou ne rien é~ollter.
"
Ils difent que l'inftruébon leur a ete
refufée ; cela eft détl'llit, dès que l'on
recon noÎt que .1'inO:ruétion,cl".ln rapP?rt
par Commiffarres ne leur ct Olt pas duc.
Ce qu'on leur a refufé , c'cO: le tems &
les moyens J'intri guer pour empêche.r
un Arrêt provi(oire. lis ont mIeux pns
leurs mcfures pour reculer l'Arrêt dé·
finitif,
Loin que l'inltruétion convenable aIl
moment & ~ la circonO:ance leur aIt
été reElfée J ils l'ont refufée aux autres.
, ont reconn
43 u qu "1
'"
Dès qU'lis
1 Il CroIt pas
èn teu. pbuvoir d'empêcher le Juge ·
ment, ils dnt cherché à le précrpiter ,
ils pl'étendoient par-là fe ménage r des
moyens de caffation. Cela paroÎt incroyab le, SIRE; mais le fait cft notoi.
re, ils l'ont dit, ils en ont fait gloire.
On connoÎt celui qui a l'honneur de
cette inventidn. Les moyerrs de calTation qu'ils voulurent fe préparet {ont
abfurdes; & cependant leur att ente n'a
pas été enticrement trompée. La confufion qu'ils mirent à delTein dans cette
(éance, eO: devenue par leurs foins lfOe
femence féconde de troubles & d'in.
cidens.
Ceft une vérité connue, SIRE, que
la pluralité confentoit à renvoye r au
15 Juin & même plus loin, 10rf'lu'ul1
de ces MagiO:rats déclara , de la rnaniere
la plus impérieu(e, que ce délai éto it
infuflifant ; 'il décrivoit les opérations
qu'il regardoit comme indi(penfables
pour le Jugement des fins provifoires ;
& (ur fon propre calcu l, des années ne
fuflifoient pas; il évita le délai qu'o n
accordoit, dans le delTein de fe' plaindre
que le Jugement étoit trop prompt. _
Aprcs les Concluuons rapportees, 11
n'y a pOInt d'autre parti ù prendre, que
�44
de conven ir des t extes dont la letlure
fcroit délirée par des Ma gi ilrats ; mais
ceux qu'on appelle dans la relation,
Amis des Jéfuites, vouloient faire nOI11mer des CommifTaires fans fixation de
tems , ou ne convenir de rien.
Quoiql1e la que Ilion ne roul"t Gue
fur des fins pro vifoires , on opina avec
for ce fur le Régime de la Société, fur
l'obéifTance l'affive, fur la doélrine menr·
triere , fur le Probabili (in e. O n cita les
C onllitutions , les Decrets des Géne ·
raux , CClIX des Congrégatio ns. On of·
frit la let\ure de plufteurs p afTa~es aux
M agiihats favorables à la Société, on
les fomma, on les interp ella de décla·
rer ce qu'ils déftreroient qu'on Itt t. 11
ne fltt pas poffihle d'arracher une ré·
ponfe. Leurs opinions étoient prép arées
& travaillées de longue main. On afTure
qu'elles ont fourni les mat ériau x de
'luelques Ouvra ges qui ont paru dans le
Public. Elles devoient durer plufteurs
heures, & remplir des féances enticres.
Un d'entr 'eux laifTa appercevoir un Manufcrit énorme, qu'il étoit le maitre de
lire.& qu'il fupprim a. Un autre , après
avoIr longtems difTerté (ur l' [nfl itut &
fur la Morale, finit en décla rant que les
Conltitutions de la Société étoient le
45
.
troilié,me Li,,:re de la Reli gio n, en comptant 1 EvangIle pour le premier & il
ajouta qu'il n'opinoit pas. Plulieu;s s'annonça nt comme forts in{lruits , fe contenterent de di(conrir pour confumer
le tems.
lis (e firent tou s une loi uni forme de
dire en (l~ ina nt , qu'ils n'opino ien t pas,
de, ne yOlnt d emander que le requilitOlfe fut remIS, de ne requ éri r la lecture d'auetll: texte, de ne rien répo ndre (ur les dlver(es offres qui en tilrent
faItes. Ils ,voulolent des C ommifTaires
pour empecher un Jugement provi(oire
ou des prétextes de plainte en cas d;
refus .. Aucun arrangement ~'a é!é po((Ible : Ils ne.perdOlent ]amalS leur objer
de vue" ~ O lnt de Jugement, o u point
de conctilaltOn.
, Il e~ ,évident que votre Parlement,
dlfpofe a c o n [c~ntir à nomm er des Cornnl1(f.lfes en fi xa nt un déla i, fe feroit
'encore plus volontiers prêté à t omes
fortes d'~clairc_ifTemen s fur lz Bureau,
~ (d ns, dl(conttnuer la la vilite du Pro~es . L offre en fut faite inu til ement awc
art/fans de la Société.
p es opinions de qua tre heures &
me,:,e d;: plulieurs feances, fi el les
aVOlent ete lues ou prononcées , en-
�4b
traînaient des r~pl iqucs, & ln leEhuedes
t"xt es .allé.gués de part Il(; d'aut re: ils
inllruiCoie nt leurs Conft eres dans ce
débat & s'in{hui(oi.~nt avec eux : ils
n'ont ~oulll ni convenir des leûures
préala?les aux opini?~s, .ni opiner. .
li reCulte de ce rectt /idde, StRE ,
que cellX qui (e p,~ilignen t, n'avo}ent ni
he(oin, ni delir d mfinlûJon ; qu Ils ont
inlifié fans raiCon à un rapport par Com)l1iITaires , dont ils voula ient abu(er ~
Gu'ils ont dem.1ndé un e in firnûlo n qlu
l eur était Cuperllue & qUi ne devOlt
,
"1
Foint leur êtr e acwrd~e; & qUI sont
refulé de concounr il ImfiruÛlOn convenable au moment aux circonfianees
& à la nature du Jugement qui devait
intervenir.
Il Y eut des Magifirats 'lui n'apperçurent pas d'abord cette manoc uvre ,
lem droiture a contribué à l ~s tromper;
ils ont liané la Lettre du 7 Juin avec
trop de facilité ils en ont témoigné
leur regret: la èompag;nie cxcufe rerre ur , oublie la démarche, & rend lU['
tice it leurs (entimens.
Motifs d, !' Arr'" du 19 Juin.
Votre ProCllreur Généra l, S t RE;
avait req;tis par (~s C onclu(lOns du 4
•47
Juin, & votre Cour avait ordonné le
5 ' que les biens des Jé{lIit es {e roient
mis fous la main de V. M. & de la Ju(tice, & qu'il {eroit fait invent aire de
leurs titres & effets.
Des conventio ns fous {cing privé
étaient portées journellement ail Controle pal' divers créan ci ers. D es dettes
[ans nombre écl ataien t de tour es parts
& ne fairoient point honneur il la So ~
ciété pa r la nature & la multitude des
em pru nts. Il co nve nai t de pourvoir à
la slÎrcté de ceux qui lui aVale nt co nfié
leur fo rtune.
Des Commilfa ires furent nomm és
pour procéde r à la {a iGe & inv en taire.
Le '4 , votre Pro cureur G énéral
préCe!lta, R ~qtlê te po ur faire dépo{e r au
Greffe dlve r(es pleces, & entr 'autres
un e Pancarte des lndu lger.ces, qui étoit
affichée dans la Sacrifi ie de la Congrégation dite de Me tlîeu rs. Cette P·ancarte confirmait ce qu'il avait di t dans
{on Requilitoire (ur les abus de ces Co ng,égations, unies avec (ubordination à
la Congrégation Ro maine , & en particulIer (u r l'obéilf"nce Mie par chaqlle
Co?gréga nifle ail Général o u ù {on PrépoCe, dans tout ce qui intérelfe le b ie n
de lellr ame ~ celui de la Congréga-
�4S
t ion. Il demando it par la même Re.
quête, que certai ns ~ffets qui avoient été
enlevés fuifent ret ablts.
Le fi e'ur de Thorame, C o nCeiller en
votre Parlement, & Préfet a.ttuel de
la Congrégatio n, [e déclara ful pett. Le
reoilhe en fall mentIo n en ces ter mel:
M~ de Thorame s'eji d'clar' Ju.[p,a , fi 'fi
fort;.
.'
Les Commi/raires rend,rent compte
de leur millio n le 19, On ayoit Meou·
vert dans l' inventaire des tllres & pa·
piers de la Co ngrégatio n, que trois
autres Officiers de votre Parlement
étoient du nombre d es Congréganifles,
dont le catalogue a vo it été {oullrait. ~~
• Sr Préfident d'Entrecafleaux avOI! etc
Sacrifiain en ' 746, les Srs. de Mons &
de Coriolis, Préfets dans les dermeres
années.
.
La Cuf:,;cion des Congréganifies aVOlt
été reconnue par le Geur de Thorame j
mais le fieur Pr.!Gde nt d'Entree afleau~ ,
qui Ce fai :oit une peine de juger apres
cet exemple, ayant déclaré que depUIS
l ong.tems il n'ailifroit plus. aux a~c~:
b lées de la CongrégatIOn, II fut d~Clde
q u'il n'étoit point dans le cas. de s abft enir, & qu'o n ne reg a rd ero ~t com m•e
fuCpetts que les Congr égan dles fr~quentant
4-9
•
quentant a é!u e lJe m e~1t les E x erCl~es_
L'équité & la Ju(hce de cette deClfion Cont" fenGbles . Le fieur d'Entreca{teaux avait toujours été confo rme aux
antres Congréganifles dans {es o pinio ns;
mais il n'étoit plus dans la dépendance
préCnmée, puiCqu'il avoit abandon né les,
a(femblées de la Co ngrégation. Ceux
qlti fréquentent aa~ e ll e me~t l,es Exercices {ont dans le he n de 1 obeIfra nce.
de droit & de fait. On peut mê me dire
qne ICllr préventio n fe déclare en fréqnentant des Congrégations intimement
unies à une Société que votre Procureur Général accufe de doé!rin e meurtriere. C'efl un Jugement authentique
qu'ils panent d'avance de la fau(!"eté d'!
l'imputatio n.
Les Membres d'un Corps ne (çau.
roient avoir droi t de {u f."rage dans une
alfaire ail il s'agit de Ca di([olution . C'eil:
la regle générale; .& dans l' hypOlhèCe
particulicre , les Congrégations é tant
atraquées par des conclulions direé!es,
comme illicites & dangereu{e <, un Magiflrat qui conti nue il les fréquenter, {e
rend vifiblement {u{peé!.
Cette quefiion tia de nouveau a" itée
les 4 & 6 Ottobre j il en fera fai t ~,en
tion dans les motifs de ces arrêtés.
C
�5°
A rrité du 3 0 Juin.
Le 30 Juin , il a été r e n ?~ un Arret
qui conda mn e au feu un m, (erable L,belle don t il n'y a pas d'apparence
q ue p~rfon ne ait oré prendr e la Mfenfe.
Le même jour, 5 fRE , votre Pro cureur
Général l'0rta plainte à vOU'c Cour, en
fon nOlll (ur lm fait qni l'intcreOàit
perfonncÙement. Dans le Libe lle qui
venoit d'être flétr i, il Y étoit dit , qU'lin
Confeiller avoit remarqué bim des fol/If'·
tt5 dans le R equijùoire , & qu'iL ln ditail!a quelques - unes qu'il fit Loucher au
Joj,~ e .
. '
Et comme o n fn ppero ,t que ce fa,t
s'étoit palfé dans l'alfemblée des C hambres, votre p rocnreur Gé néral fupplia
la Cour de voulo'r bie n co nnater quel
étoit le Magiih at qui avoit pn l'ac,cufe~
de fa ulfetés , & quelles fa u[etes lu!
avoient été imputées, pour que l'accuJàteu r les prouvât, ou qu'il fubît une
peine. pr0l'0,rtionnée à l'offenre .
LU! r eHre , chacun de MelIieurs fut
; nt erroaé fèparément. Les Cha mbres
<>
p
,
ail"emblées en on t dre/fé un roces ver·
b al fuivant l'u[age des Mer curi ales ,
Pe rf{) nne 'n'ignore que le fieur de
Montvalon, père, dit en opmant , le 5
51
Juin que le com pte renùu par votr~
Proc:"cur Général éto it rempli de fau Cfetés , qu'il auroit tro p long. tems il parler s'il voulo it les relever t our es , &
.qu'il fe co nt entoit de citer deux exemples.
De ces deux exemples choifi s comme
tes plus frappans , l'un fut [nr le champ
refuté par un Magilh at qui offri t égaIement de réfuter l'autre mo ins impo rtan t, iàn s que le fi em ùe Montvalon
ait repliqu é. Cependant fes amis répandirent qu'il avoit co nvaincu votre Procureur Général de fa uil"etc. Les Jé[uites
s'emprelfcrent de le publie r dans un
Libelle imprimé. On vouloit décrier
l'Arrêt, qu i n'avoit , di roit.on, que le
réquilitoire pour bafe; Votra Procurenr
Général vouloit le défe nd e : ce fut le
principa l objet de [a plai nte .
Il fi,t ordonné, le 30 Jui~ dans l'a/femblée des Chamb res, que le rcgifire qui
contlent le Procès- ve rbal des témoignages , Ceroit communiqué aux Ge ns
de V. M. p our prendre leurs co nclulions, & que la mercuriale feroit continu ée au 2 Oaobre .
Cet Arrêtfond é fu r la maxime {impIe '
que les Loix pro tegent l'ho nneur d;
tous les citoyens , & fur· tout des Ma.
C ij
-
�SJ.
r;i(lrats, paroit donner peu Je prife â
J~ cenfilre. Il n'appan ient point;\ votre
Procureur Général intc refré en fan
p~ opre nQm , de le défendre.
L.orfque la Lettre de ~1.le Chancelier
du J O Septembre, qui paroiIToit exi'e:
!ln'il relIât de ponr{uivre, h:i ell l~r
venue, tout éioit confomm e de fa part,
Depnis le regillre du 30 Juin, il nc faifoit plu s de démarche, il a Jdiré qu~
, out deme.urât fufpend u; & s'I! a fopJ,lie M. le Chancelier de faire parvenir
à V. M. fes très,hu mbles rep re(cnta1ions contenues dans une Lettre du 2)
SepJcmbre , {on objet principal a eté
.q u'elle [Îlt inllruite des motils qui l'ont
fait agir, & des circonllances qui l'ont
forcé à forti r d'nne inaélion qu'on lui
TCpr()(hoit.
Il ell: des cas 011 c'en no devoir de fe
ylaindre, q'tÎ ne peut être négligé fans
lIne confiance tro p pré(omptueuÎe. Ce
devoir en r empli; votre Procureur
,Génér:>1 s'ell acquitt é dc cc qu 'il devait
au minillcle qu e V. M. daigne lui con,
fier; fon honneur perfonncl eil à COll"elt ùe toute impntatio n dans l'opinion
des h onnêt es gens: il lui {jeroit mal de
S 'occuper d'une injnr e qni retombe fur
(on Auteur, 10rCque fa Compagnie, fans
53
t'c!!'e trave rfée dans les opérations ·tel
plus importantes, (ufj)end elle-même
les loix de fa difcipline pour facrrfier
tout autre objet à l'intérêt l'relIant de
la Relig io n & de l'Eta t.
Mais s~ 1 en du devoir cie votre Proéur.eur Généra l d'oublie( totIt ~e qtli
lui cil perfonnel,
ne lui cil pas permIs de perdre de vue ce qu i ef! connexe
àvec l'affaire générale. clon t V. M. le
charge de rendre compte.
Le li enr de Montva lo n dans l'~ge le
plus avancé, accufç f.1ns aucun fonde'ment le Cen fcur public de f;llllIctés!
que V. M. luge par ce procédé d~ fa
pailion aveugle pom l'int"r<t de la c,\Ure
qu'il défendoit.
'
Il rejwe le .mot c!'erreùr qui (e pré:
f~nt~, Il. cholfit celui de faufI e té, &
n ~ Ja ma~s voulu réparer une infulre
premédltee; on vo it l'efprit de parei
dans cette chaleur & dans cette obilinatlOn.
~
, 11 ell à l'inna nt confondu , & 1'0;1
tepa nd dans la Province & dans to ut le
Royaum e , qu'i l a co nva in cu votre Pro ~
cureur Général de faulIetés gr oŒeres
& palpa bles . C 'eil-Ià ce tte mauvaife
fOI qUI cili e partage des cabales
Il . à
.
opme perte de vîle [ur des points
!I
C iij
�)4
:lfl'ez aMraits de l'Inilitnt ; o n le com;
ba t, on le réfute. Il éroit don c inlhuit
& ceux qui étoient d'un avis contrair~
l'étaient au /li , quoiqu'on ait pû dire à
,Votre Majeilé.
L'indéce nce de (cs p ropos n'cil point
fur le champ réprimée; d'au' res dircours non moins répr~henÎlbles Onr crc
dan, cett e féan ce enfevelis par les mêm es motifs. L.es un s cherchoienr il mul.
tiplier les incidents, les autres il les év iter: tel ell encore le tableau aélucl de
votre Parlement, SIR E. Il commençait à fo rm er le plan qu' il a fll i"i depuis
avec conllance, de ne s'occuper, quant
à préfent, que de l'affaire principale.
Tout eft expli gué, ql,and on (çait
que quelques Magiilra ts ont formé I~
réfoluro n de fuppl éer par leur violence
à leur petit nombre .
Ils atraquent leurs Confreres, ils in;
{ulrent leur Compagnie même, ils la
déchirent au pied du Trô ne; ils voudroient de leurs mains dérruire le Corps
de la Magiilratlll'e; ils embraferoient
Je Royaume s'i ls le pouv o ient, plutôt
que de lai(fer jtl ger les Jé(uites. T elle
cft, S r RE, la rel igion que cette Société enCeig ne & qu'ell e pratique. Il ell
cncore dans les maximes. de cene rell-
55
ion d'étayer le fanatifmc par les folle:;
~fpérances de l'intérêt & de l'alnbltJOn,
& de l'armer de t omes les horrenrs de
la calom nie & de la vengeance.
Motifs d, l'A""é du
2
Oël06".
Les Arrêrs & Arrêrés du ';'lois d' Oc:
tobre form ent une {econde cpoque q UI
doit êrre (oignenfe ment diilin~ué,:, de
la premiere . " otre Procureur General,
S I RE, n'a\'oi( f,oint de Partl~dan6 1e
m?is de Juin ; il en a ulle dcpl11s le (0101mencemenl t!'Oétobre . Le V ice- Provincial des Jé(llites a vo;t mis fa préfentat ion an Greffe, lorfqne les Ch,"mbres
furent a(femblées le denx pour debbe rer
ill'o(caÎlon d'une Lettre de M. le Cha ncelier qui écrivit il M. le Premier Préndent', le 1 0 Septembr~., que l'intention de V. M. el o, t qu ,1 hlt {nrfis à
l'exécut io n des Arrêts & Arrêtés d"
mois de Juin.
Le premier incident de ccUe (éanc~ •
SI RE , fut la prétention des {jems de
Coriolis & de Thor~'l1e, qui, déclaréJ
fnfpeils c ~ mme Congrégan fies, le
Juin, voulurent opiner le ~ Oétobre-;
Ce fondant fur l'ordre général de fur(eoir
il l'exécution des Arrêts & Arr êtés me.tionnés dans la Lettre de M. le Chan-
1"
CiT
�r6
celier à M. le Premier Pré/ident.
Cette prétention, fembl. ble ~ pluheurs autres qu'o n a VlI éleve r dans le
cours de cette a/faire , étai t le renver·
{ement de toutes les regles . Une fur{canee pronon cée da ns u ne fo rme legale,
& enreo il\rée , ne rendrait point le droit
de futl~age à un Juge décl aré fu fpea.
La lu l\i ce ne fe cont ent e pas d'une im·
parrialité douteu fe , & la fufpicion ne
p eut demeurer en fu fpe ns: JI dl enco~e
plus étrange que de.s Offi Ciers Inlerd fes
au titre qu i furfeo lt , veUillent opmer
fu r fa validite.
Les /ieurs de Coriol is & de Thorame
ne pouvant parvenir il faire adopter UB
{y l\ème /i n O!,~eil\l , fo r~ e rent oppontion à l'Arrete d.u 19 JUIn. Ils donner ent leurs moyens d'oppo/iti on , & for·
tirent. Ils en ont été déboutes le 6.
La Déliberation continua fur la Let·
tre de M. le Chancelier; on en écouta
la leaure, quoiqu'elle ne fût adrelfée
CJu'à M. le Prem ier Pré/ident, par~e
qu'il arri ve fouvent qu'une CompagOle
r econnoilfant la regl e & la 10 1 dans une
Lettre d'un Minil\re , ~'emprelfe de s'y
conformer. Mais lorfqu'on a pperçut qu~
la Lettre tendoit à un fudis , ce qUI
>l'appartient qu'à la légiflation, le d~-
. de forme frappa
57 les' yeux. 11 lilit'
Jaut
dit n'y avoir li eu de délibérer, L'Arrêté
palra à la plura lité des voix au-delfus
des deux tiers.
Il n'el\ point de Magil\rat, SIR E "
qui n'ait à cœur d'au gment er les préHlgali ves de la Charge de Chancelier "
qui el\ la dignité (uprême de leur Etat ,
& aujourd'hui la plu s éminente dan s
votre Royaume ; mais il n'en el\ auc un
qui puill'e dire!. V, M. qu'une Lettre
de M. le Ch anc elier ait la force de<4'uf.
pendre des Arrêts rendus en votre au -'
gufie nom ,
Les Rois ont fou vent déclaré que
leurs volont és ne font point attellées
par des Lettres d ofes ; ils ont donné
des regles .aux D éliberations de vos
Cours (ur les Lettres Patentes; aucune
Ordonnance ne fait mention des Lettres'
de M. le Chancelier: elles (ont re(pecIilbles dans la di(cipline & dans la police
de la Jullice, mais inconnues à la légiflation.
Si des Lettres Patentes 'émanent du'
propre mouvement & fur affaires pubhques, vos Cours peuvent faire des ·
remo ntrances, & déclarer obreptices
& fubrept,c es celles qu'un imp étrant
Ohllent par !llrprife; elles n'en fon!.'
Cv
�~8
!'Qint fur une Lettre d'nn Cha ncelier ~
on ne la débat point d'Qbreption. La
preuve certaine qu'elle ne !ie point
l'obeilrance, elrque les LOIX n Ont pOIll!
é tabli de reméde contre la furprile .
Les Officiers de votre Parlement qui
ont opiné à furre~ir ~ émiem tous con·
, 'aincus de ces pnnclpcs ; ma" Ils vou·
loient qu'on ne ju ~e ;h point l'afl' Ii;e dcs
J éfuites ~ tout pnnClpe devo lt ceder à
"et objet.
€ependant, S.I RE, la Lettre m ê~e
'ole M.le Cha nceh er ne dlfolt pomt qu Il
feroit furfis aux pourfuites de l'appcl
comme d'abus;. il n'auroit point omis
d'exprimer une pareille difp ofition, qui
!le peut être fnppléée par conj eélurc.
lorfque vous voulez ordonner , vons
parlez en Maître & en Roi; vos inten.
rions ne font point envelo ppées clans
tles, détours ; la volont é cherche à fc
mo ntrer ; c'e!l: la furprife qui craint
.l'être apperçue.
li étoit d'autant plul étrange de vou·
loir (ur ce prétexte arrêter le cours de
f appel comme d'abus , que les JéfUlte.s
veno ient de fe préfen!<!r. Cette cireon/·
tance ignorée de V. ~!. & de votre
~ hancel ier , ne permett oit plu ~ d'argu.
menter fill" la Lettre, il dt hors de toute'
~9 une .ll111anCe
"
liée
règle qu'on fufp ende
cn'tre des Parties qui pourfuivent.
Arrété da 4 Oaobre.
Le 4 OEl:obre , vorre Procureur Gé·
néral ayant pris communication des
moyens d'oppofition que les Sieurs de
Coriolis & de Thorame avoient donnés
contre l'Arrêté du 19 Juin, qui déclare
les Congrégani!l:es fu(peas, réfuta en
détail tous ces moyens frivoles & inadmifli bles. Mais comme ces deux Magiftrats n'avoient point paru dans l'AiI'emblee, q\l oique mandés , Il requit de nouYcau qu'ils fuirent invités il prendre leurplace , pour que leur oppofition tut vui,..
dée ea leur prérence.
Arrêtl du 6 Oélcbrt.
Le 6, le fi eur de Thorame, Préfet
de la Congrégation , ayant pris fa plaCC'"
& la réponfe de votre Procureur Gé.
néral lui ayant été communiquée" i1\
expofa de nouveau fes moyens d'oppofition, auxquels votre Procureur Gê-neral repliqua fur le ch amp-. Le fieur'
de Coriolis ne comparnt point, il fil~
concéM aéle à votre Procureur GénéTal'du dire du fieur de Thorame, & dU!
âéfal~t de' comparution dH lieur de Ce.,.
C vjl
�60
riolis ; leur oppoution fm vuidée, &
l'Arr~té du 19 Juin confirmé d une voix
llnamme.
Les Regifires des 4 & 6 Oaobre"
(lontenant en détail tout ce qui s'cil jlaifé
à cette occa/ion , & les motifs qui o~t
fait regarder les'Congréganilles comme
fufpeas , votre Procureur Général,
S I R E a cru devoir mett rc fous les
yeux de V. M. dans un Mémcire feparé, ces deux R egillres, avec quelques
piéces concernant les Congrégôtions"
& de courtes· notes fur ces piéces.
Arrêté du 7 OEfo&".
Le premier ' Oaobre, un Procureur
vint an noncer à votre Procu reur Gené·
raI, qu'il avoit or~re?e fe pré.re~ter au
nom du Vice-ProvIncial des JeluJ!es. Il
:n e pbuvoit ju/tifier la qualité de fon
Mandant; il n'avoit pas mê me les copies des Exploits de notification qu'on
difoit avoir été éga rées. D ans cet état,
il lui étoit impoflib le de rédiger l'alle
de préfentation , & l'on pOU voit procéde r au ltwement
définitif. Votre Prob
.
enreur G énéral , SIR E , . ne crut pOlllt
devoir s'arrêter à ces difficultés, il (e
contenta de la pro me!fe, que la qualité
de. Vice-Provincial feroit J\l11ifiée dan~·
ih
frois Cemaines ; & il fit donner cQ'mr1lt!nication des Exploits en original, pOUl'
{uppléer aux copies qui manquOlcnt.
Il ne lui v ip.t point en penfée que
les Jéfuites ('u!fent la volonté /inccre
de fe défendre, il ne les en {oupçonne
pas; il n' ignoroit pas non plus les ~aJ1'
gers du retardement: mais· en fe de parra nt de la ri gueur des règles , il fui voit
le vœu de fa Compa?nie. Si l'intention
des Jé(uites éroit ree lle , il falloit ks
aider: fi elle étoit fa u/fe, il falloit les
(onfondre.
Le 4, la Caufe ayant été appellée à
l'Audie nce, les Jéfuites comparurent
par Procureur & fans Avocat; ils dernanderent du tems après un délai de
quatre mois de notification : Votre Par' lement renvoya au 7, ne fçachant point
encore que l feroit le dénouement.
Le 6, deux Jé(uites' demanderent à
votre Procu ren r Géné ral un défenfeut',
fou s prétexte qu'ils ne tronvoient point
d'Avocats ; il leur témoigna fa (urp rife
de ce qu 'ils ne l'avoient pas averti pint ôt. Le 7, l'Ord re des Avotats etant affemblé, il nl! conllaté qu'aucun n'avoit
refufé {on mini/tere, à l'exceptio n de
quelques amis parti culiers des Jéillires',
fllùl~avoient prié depuis. peu. de jOlUS
�62
(le (c cflarger de leur défen(e .
Votre Parlement, SIR E, connoÎt
fa valeur de ces rufes de Palais, il a fait
celTer tout prétexte, en rom'oyant la
Caufe du 7 Oélobre au 12 Novembre.
Votre ProcurellT G énéral a pris foin
q ue les Jefuites elllTent le D éfenfeur &
les Confeils qu'ils defiro ie nt, c'eil·à·
dire ceux qu'ils avoient déja.
M. le Chancelier in(huit de cet Ar·
rêt , qui donne un fi lo ng délai après,
quatre mois d'atte nte, écrivit ;\ M. le
Premier Préfident & il vo tre Procureur
Général, le 1 i Oélobte , qu e l e~ Jéruites
étant admis àJe défindre~s'ils ùoÎtm corrdamnls, ne pourroient ft plaindre d'avoir
été jugis lans être en-tendus. Rien n'annonçoit alors les .Lettres Patentes qui
o nt été ex pédi~es le 22 : il faut remon·
ter 11 la c;lufe de ce changement.
Le Geur Préfident d'Eguilles avoit fait
\ln voyage à Verfailles dalls le mois
d'AoÎlt; il en étoit revenu le 1\ Sep.
tembre; & dans l'imervalle qui lui ref.
toit jufqu'au premier Oélobre , jour de
la rentrée, il avoit compté (ufpendre le
J ugement des Jéfuites par l'exécution
d'un projet éclatarrt, qu'il n'appartient
EJ u'à votre Cour de dévoiler à V. M.
JJ. ,omptoit rJdllire' votre Parlement <i
Gr
Jcmeul'er fur la défenfive. Son projet ;,
afio ni & combiné dans toutes fes conkéq uences , étoit digne cie lui; mais fes
harangues n'eurent poin! le fucc ès qu'il
en attendoit: la plùpart de ceux qu'il
croyoit devo ir le lr conder, frémirent
d'horreur: la confpiratio n écboua par
la difficulté de trouver des hommes
femblables au fieur d'Egu illes.
Un fecond- voyage de Paris filt proo',
jetté ; l'indécence de ces courfes réité·
.ées cil un e trop foible confidération
pour arrêter' fon- zèle; ce n'eil qu'une
épifode de plus dans le roman cie fa vic.
Mais il fall oit trouver des moyens pour'
nrrêter un Ju gement définitif; o n ob ligea les J éfuites de mettre leur préfe nration au Greffe , comme on avoit dirigé leur Requête le 4 Juin, pour tâcher'
d'éloigner le Jugement provifoire.
Ces me(ures étant prifes, le fieur
d'Eguilles partit pour Fontainebleau le
7 Otiobre; & le 12 il obtint des Lettres Patentes , par lefqu elles V. M. (ur
les vives réclamations & plaintes de
quelques Magifirats" déclare voulo ir
prendre connoiffance par elle-m ême des
Arrêts Il< Arrêtés de votre Cour, & ordoone qu'il fera. f\lrfis à leur exécutioll
&.à toutes IXJlIrfultes fllr l'appel comme
�.
64
d'abus, jufq u'à ce q ll'alltt ement fait dlt
& o rdonné.
Des copies de ces Lettres Patentes
fi"ent fur le champ envoy ées en Ci gne
d e triomphe; elles .ét oie nt entre les
mains de l'luGeurs particuliers , & furt out répandues dans tous les Convens.
dirigés par les Jéfuites , quatre jours
ava nt que votre Procureur Général en·
r eçût l'expéditio n .
. Il eil éviden t, par la feul e leéture des·
Lettres Patentes , qu'clles n 'ont point
été demandées au no m des· Jefuites :
robreption & la fubrep tio n font donc
rnanifelles. Les Jéfu ites ne demandent
rien , jls n'en ont pas le d ro it : d'autr e~
feignent de demander c n leur proFre nom ce qui n'eil rcverGble qu'à.
l'ava ntage de la Soci été, ce qui ne
tend qu'à la fou/h aire aux loix du
Royaume. Ce_détour ell: nou veau.
Mais quels font ces Avocats fub tils
des Jé{uites , ces Agens dégui(és du Général ? Il {eroi t juile , 5 1 RE, que voIre Procu reur Généra l (Çl't quel en cilIe nombre , quelles font leurs p l a int~s ,
quel intérêt les autori(e, & q uelle aéhon
ils prétende nt for mer.
Les Sieurs de Coriolis & de T horame
Ont dit ~~Elemçnt dans l'alfemblée dei
6)
,
"1
Chambres du I l Novemnre, qH 1 5
,w oient porté des plai ntes à V. M. co nter l'Arrêté du 19 Juin , qui déclare les
Conuré:ga ni{les lulpeél:s .
C~ (o nt donc les deux feules Ptuties
que votre Procureur Généra l co nno iffe.
JI iunore s'i ls ~em a nd ent fo rme lle m e n~
la ~aŒat io n de l' Arrêté du 19 Juin ;
mais enfi n ils fe plaignent à V. M. lel1r
obj et ne peut ê tre que de faire anéa ntir
le titre qu i les bleffe : ils n'on t d'autre
intérêt 'lue de con{erver le droit pré,
ciellx de juger les Jé(uites.
Ils on t d'abord formé leur oppoli'tion à l' Arrêté c1 u 19 Jui n ; ils en ont
<lé déboutés le 6 üél:obre , l'un préfe nt
& l'autre ab 'c nt; mais tous les deux
en cont rad, éto ire défen fe , puifqu'ils
avoient été cités légit imement, & 'iu'i ls
Ollt donné leurs moyens d' oppoG tion.
L'épreuve de l'oppolitio n ne leur
ayant p~s réulli , i.s ne peuvent confentir à perdre toute efp éra nce , ils recott>
renl au T rô !1 e pour porter leurs plaintes. Se pourroit,il , SIR E, que les réclamations vives dont parlent les Lettres Patentes, cu ITent pour objet princlpal le tort fair à deux C on gréganiiles.,
en les empêchant de juger la Société t
L'ardeur de juger eft bien for te , lor),
�66
qu'elle fait oublier Il des Magifirats
tout ce qu'ils doivent Il leur état, à leur
Comp~ol1ie & à eux mêmes .
"
'
d'!Vers
L'Ordonn"nce
, en enonçant
cas de fufpicion, ajoute ces mots, &
a"ms , parce qu'clic lai(fe à la l'ru.
dence des Juges à évaluer ~ e s procédés
qui caraRcrilent en certmnes clfconf.
tances un penchant trop marqué) &
\1I1e prévention décidé e.
Sur c.es principes, . la fufpicion. ré.
fultantc de l'a ocrregatlOn à certaUles
Confrairies a é~g traitée plus ou moins
fcrupulcn{ement daos ce Parlement)
fuivant le dégré de chaleur & de zèle
qui regnoit parmi le,5 Confreres. Les
Congregations des Jefmtes on.t touS les
caraétères qui peuvent rendre les mem.
bres fufpeas dans les affaires du Corps.
Le langage & la conduite des Congreganiftes dans cette affaire montre par
tout leur a[ujettilTement aux maxImes
de l'Ordre. qui les diri.,.e; & fi l'on doute
~ncore en France que"lcs, Congreganif'
tes foient fufpeas da ns 1 alfatre de~ Jefuites la conduite des fleurs de Conohs
& de' Thorame décide la quefiion. Ils
COllfirment lem fufpicion par. leur obftina tion à la meconnoître ; Ils fe de.
.,larent incapabl~s de juger, pat leur
67
perfévérance ~ r éclamer le droit de
lidfrage contre deux Arrêtés de leur
Compagnie.
Une récufation {onùée ft" un re";
proche injurieux, attaque j'honneur;
la vive reclamarion devient alors lé.
gitime. Mais lo rfqu'une exclu lion gé.
nérale eO: attach ée all titre de Co ngré.
ganifie, ~ui ne blelTe perro':ne, ce n'cft
plus l'interêt d'honneur qu'on défend, il
cil plutôt compromis par des demarchcs
irregulie res & contraires à l'efprit de la
Ma gillrature.
Toutes ces réflexions {ont(uperflues;
l'ob jet de ces deux O fficiers neO: pas de
Juger les recuites, mais de rétarder leur
jugement par des plaintes a&8ées ~
leurs fuffrages feroient moins utiles à
l'objet géner ..! que leurs plaintes.
~e prétexte, qu'il faut légitimer le
Tnbunal avant que ùe lailTer juoer, n'a
,
b'
,
0
d
. autre 0 Jet que d empêcher qu'on
Juge.
Votre Procureur Général, SIR li;
pour !ev~r cet ob~acle men agé avec
tant d artIfice, crOIt devoir prouver à
V. M. qu'indépendamment de la fuf.
pi,cion g~nérale des CongréganiO:es •
demontree dans les RegiO:res des 4 &
, Oélobre, ces deux Officiers ont des
�68
titres perConnels d'excluiion,qui' ne lcill
permett ent pas de Jugc r dans cette affaire .
Si V . M. n'a voit fu(pendu toutes pour.
fuiles fur l'appel comm e d'abu s , Votre
Pro cureur G ~ n é ra l , SIR E , auroit deia
recufé dans les form es le licur de Co.
riolis, comme pere d'u n Jéfuite qui n'a
p o int cncote atte int l'âge de trente trois
ans. Le fleur de Coriolis auroit dft de
fon propre mot1Vemenr reconn oÎTre c:
m otif d'e, cl'ifion. On a tou/ ours Vil
avec peine, qu'il ne fe r erfru t poi nt iu(.
tic e lui-même. Des égards, pe\.IT-êlre
excellifs, cmpêcherent qu'on ne mît cet
o bjet devant (es yeux. L'exclufion ge.
n érale des Congréganiftes , qui l'enve loppoit (ans le nommer, éloigna tOI!jours cette idée qui r épugnoit à tout le
m onde, parce qu'elle re'n fermolt un.~
forte de cenfure de la confiance qu'II
avoit eu de juger , & de la vivacité de
{es opinions . On v oit à la fin du Re·
gifue du 2. Ottonre, co mment II a cru
de voi rrépondre à ce procédé. Il forme
à l'Arrê té du 19Juin uneo pp ofi tlOn du
fiyle le plus injurieux & le plus lI1(ultant pour (a Compag nie. Vo tre Procllrem G énéral, dans le Regiftre du 4,
lui oppofe fon carattère de pere" far.s
~9
former une recufatIo n cxprC,trc, Jlttendlt
fa fu(picio n deja jugée fur un autre tItre' & le I l Novembre, le lieur de Corioiis v ient décla rer de no uveau à la
Compagnie, qu'il VCllT jllger, & q u'il a
porté fes plaintes ;\ V. 1'1'1.
C'eft clone au pied du TrQnc qu'il
fau t le fuivre pour l'arr&tcr. C'eft aux
yeux du plus jufte des R ois que votre
Procureur Général [ccu(c folemnellement -liA Magi(hat qui étant ancien.
Préfet de la Ço ngrégat ion, ro ngréganille attu el, & perc cI'un Jéli, ite , v eut
jll crer dans cette affJirc mal gré fd Compag nie, ~ au mép ris des L~ ix;
Sa (u (plcion , dans fa qua l,te cie Co ngréganifte, eft démontrée da ns le Regi(\re du 4. Le fentiment naturel fuflit
pour éTab lir la fufpic;on des peres . Le
pere & le fil s ne fo nt, aux yeux dè la
Loi , qu'une {eulc & même pedo nne :
il n'cft donc pas permis à un p ere de
prononcer fur la validité ou l'i nvalidité
des vœux qui metrent (on fils hors de
(a puiffance, & le fo nt décheoir du partage de (a fuccelIion. Le defir ou la
crainte de le voir re ntrer dans fa famille, (uivan t les différentes poGtions,
préoccupent nécetrairement (on ame_
J"e {ieur de Coriolis, uni par tant de
�7°
nœuds '1la Société, a toujours marqué
le plus grand .attachement pOur elle.
.on a trouvé dans l'inventaire des papiers & documens du College d'Aix, le
dépouillement des tÎtres de cette Mai.
{on écrit de (a m ain, avec unc note qui
caraElerife une affeétion linguliere aux
intér:ts de ce College.
Il femble du moins qu'en voulantjll'
ger dans to utes ces circonf!ances, il
<ontraéto it l'ob ligation de m arquer une
modération extrême & la plus exaéle
impartialité.
Le lieur de Coriolis a opiné le 6
Mars à débouter votre Pro cureur Générai de fa demande en appo rt de l'Inftitut ail Grefl'e. Il s'oppo(a dans l'Arr êt du 5 Juin à un dé lai dont touS les
hges étaient fur le point de convenir;
il déclara le lendema in qu'il avoit eû le
delfein d'ouvrir une porte à la ca(fatian. D ans la féance du l OElobre, il
v oulut opiner malgré l'Arrêté du. '9
Juin; il donna des moyens d'oppo{itIon
q ui marquent un cfprit d'injure & de
.révolte contre fa Compagnie; il termina la féance par une protef!ation 10'
décente,que fan beaufrere & fan nevel!
ftIpprimerent pour lui r endre ferne e.
En un mot, il s'ef! dif! ingué parmI les
7
t
l'lus vifs zèlateurs de la Société, &
dans leurs plus vives démarches. Ef!·ce
à lui de (e plain dre au pied du Trône
pour conferver le dro it de fuffrage 'lue
taut de titres lui inte rdifent ?
Le lieur de Thorame porte également
fes plaintes à V. M. Il ef! Préfet de la
Congrégation, il eft digne de Pêtre par
{on zèle pour la So ciété. Il a opine le
6 Mars à reje tter la demande en apport
de l'InHitut au Greff.e. Il éta it de ce
cortège de Magif!rats qui furent complimenter les Jéli,ites à l'arrivée de 1 Edit cl" Mars. Il ef! un de ceux qui ont
écrit le 7 Juin une Lettre contre la Compagnie, & non pas de ceux qui l'ont
lignée par (urprife. Sa conduite, qui ne
s'ell jama is démentie, cf! toute conforme am' Rites de la Con "régation dont
'il ef! le Chef; & l'on v"oit clairement
9"e c'ef! à ce titre qu'il éleve fa voix
JlIfqu'au Trône. Il a donné lui-même
'lieu à examiner la fu(picion des Con" ré~anif!es. Il s'ell: reconnu fufpeEl le ~ 4 :
li ef! fortl, le Re?if!re en fait foi : il
s'ef! exclu en confeq uence de routes les
AITemblées des' Chambres cie la /in de
Juin: il a exécuté l' Arrêté du dix· neuf.
. On a peine à concevoir qu'il air oré
former enfUite une oppolition flir ce
�iL
même Arrêté; mai, le voyage du fiellr
d'Eguilles, & fan retour il la li? de S~p.
tembre , aVOlcn t faIt une revolutlon
d ans les eliJrits. Ccll dans cet or"ge
que le fiem de Thorame cil rev' nu à
la fuite du fiem de Coriolis, adh~tc; il
une oppoiition injuricufe pour la Corn·
pa pnie . Il a comparu le 6 danS l' A/Tem.
bl ce des C h ambres, & lorfqu'on lui a
oppof~ fan propre fait & fa déclaration
de s'abllenir, écrite {ur le Regithc , il a
eH uf" fa variatio n fm le prétexte qu'il
avait cru n'être fufpea que dans un cas
p articulier , olt il etait que/han des ef.
fe ts de Id Congrégatio n.
Cette excufe étai t démentie par fa
conduite; il avait cell"é d'aililler aux
Aflèmblées des Chambres lilr toute l'af.
faire en genéral. Elle était frivole : ce·
lui qui cil fu{pea lorfqu'il s'agit des effets de la Congrégation à laquelle il
préiide, l'cil enco~e plus lorrqu'il ;·a·
git de prononcer {ur {., dcllruElion,
Dons la Requête qui engagea le fietlr
de Tho rame à {ortir de l'Afremblée tles
Chambres , votre Procure\lr Général
<lemanda que la Pancarte trouvée dans
la Sacrillie mt déporée au Greffe , Cç
t it, e qui etablit la foumiiliol1 des Con·
g reganilles au Général , était bien pro·
pre
73
pre il faire appercevoir leur {ufjlicioll ;
qui ell d.e, droit, & gu i cil proll\'ée
par les talts: to us les Congreganifles
ont foutenu ce caraaere da ns le Tri·
bnna/.
,II e~ in oui qu'u,n Magiflrat gui s'd l:
declare fu{pea, reclame contre le JU gement de fa Compagnie, qui a confirmé
le fien. II ell inou i qn'après avo ir formé
oppolitlOn & en avoir été débout é il
renouvelle des in!lan ces au pied' dl!
Trône pour être admis il jllger.
RIen ne peut donc ex eu fe r ces deux
Of!iciers, fi ce n'ell l'obéiflanee qu 'ils
dOIvent au Général pOlIT le bien de la
Congrégation. D e pareilles plaintes doivent-elles arrêter un Ju gement qui in·
tére/Te la Religion & l'Etat?
'
S.i ces Officic;s {ont fufpeas dans cette
affarre,leur adhefio n à toute autre plainte
cft {ufpeae , leur no m doit être retran·
c?é de toute Lille ou Mémoire preCen.,
tes contre la Compagnie.
~ttels peuvent do nc êtr e les autres
Plalg?ans , & qu elle ell: lem aaion ? Di·
ro.nt-Ils que leur in térê t e ll d~ ju ger co nJoIntement avec les Congréga nifles ?
Cela ~e peut pa~ ~tre écouté; une cabale reclame {es {lIpp ôtS' lin Ma"illrat
n' a p ~rnt d'
n'
, acllon
pour fe ' plaindre0 d'un
Arrete glll en exclut un autre.
D,
�74
Le fieur de Montvalon, pere, {e plaint
.le ce que votre Procureur Général ofe
~rouver mauvais qu'on l'accufe de fallC-
jetés; il a raifon , lui & fes adbérans
s'étaient acquis le droit de tout faire
& de tout dir.c impunément. C'était
troubler ulle polfeffion acquiIe. Votre
Procnreur Généra 1n'a fait, de pu is, auclIne démarche; le Sr de Montvalon a pris
[" place paiGblement, on ne l'a point
empêché d'opiner & de Ju ger. Cette
plainte doit \:tre é,artée ; il n'en exille
donc plus fur les Arrêtés des 19 & JO
Juin, 4 & 60étobre.
Dans l'Arrêté du ~ Oétobre , quelques Magii1.rats ont penfé qu'il fallait
Ulr(eoir à l'e.xécmion des Arrêts & Arrêtés, cn veTlU d'une Lettre de M. le
Chancelier à M. le Prernier PréGdent :
la plttralité au-delfus des deux tiers a
décidé qu'il n'y avait lieu de délibérer.
Chacun opine fuivant (s con{cience, il
ne fçanroit y . avoir matiere à platnt~
dacs une pareille délibér,a tion : CCliX .qm
fe plaindraient du réfultat de la pluralité, feraient des prévaricateurs vendus
,,"vertement aux Parties.
L'Arrêté du 7 0étobre donne a\l~
JHuites un délai beau,c oup plus cOI)udcrable qu'ils n'ofoient l'efpérer : CO(ll"
l'lent peul-il fervir de pretexte à des
vives r éda\llations ?
75
A la veille d'un Jugement délinitif,
que la feule équité a diitëré , qui peut
(e plaindre de l'A rrêt provifoire du )
Juin ,dont il ne doit plus être queilion ?
Dira- t-on qu'on s'eil plaint parce que
les regles ont été re nv erfées dans cet
Arrêt? Cela eil faux . Il eil prouvé qu'on
y. a fuivi les formes, que la Juilice y a
été obfervée , que la Panie intérellëe
n'a nul droit de s'en plaindre; & par
conféquent 'lue les Magifirats qui prennent le rôle de la Partie, {ont encore
moins recevables à l'attaq uer.
L'ordre public ne peut être renvcrf"
fans qu'on ait ou violé les tOrmes ,01I
opprimé ijuelqu'un qui ait droit de s'en
plaindre en htilice. Il n'y a point ici
de violement des formes, point d'op~
prellion, & point de Partie recevable
à l'alléguer. Ce renver{ement prétendu
de l'ordre public n'elt donc qu'un grand
mot {ans aucune application .
Pour rendre la démonlhation plus
fe?fible, votre Proc ureur Général {up~
phe V. M. d'obfe rver qu'il pour(uitun
appel comme d'abus de l'lnfrirut de la
Société pardevant votre Parlement &
que les Jéfuitcs ~e défe nd ent. Entre' ces
deux PartIes pla idantes, & qui ne de~
ma?dent r~en ni l'une ni l'autre, quel eil
le tIers qlU peut intervenir pour les ar-
D ij
�76
rËter & pour demander de fufpendre ?
Des Congréganiftes qui veulent juger?
leur démarche efi odieufe, leur préten.
ti on mal felndée . Le üeur de Montva·
Ion Pere, qui craint q,,'on ne l'empêche de juge r? perfonne n'y met obfiacleo D es Ma giftrats qui difent n'avoir
pÎI o piner dans un Arrêt proviloire ~
V. M. a VÎI quelle fut leur conduite. Ce
langage dans leur bouche & dans la circonfiance préfente ,ne mériteroit que
l'indignation . Non, SIRE, il n'ell pas
l'omble que de pareils motifs fervent
aujourd'hui de prétexte à de vives ré.
~Iamations.
Le nombre des Magiflrats dont la
conduite a éte réprehenüble, n'efique
.t rop grand; mais qu'efl-il vis.à·vis le
total de la Compagnie! Et dans Ce nom,
bre même, il en eft peu que votre Parl'emellt foupçonne d'adhérer aux dernieres manoeu vres qui ont éte faites, &
~rè~-peu qui n'en marquent hautement
leur improbation.
Ceux qui dans l'origine ont formé le
projet d'empêcher le Jugement de l'affaire des Jéfuites , confpirent touS
dans ce deffein, il f'<lut l' avouer; mais
leur chalenr n' eft point égale. Il ell des
hommes natnrellement fougueux que
"',s aut,es ne peuvent atteindre , 'lue~
,
77.
que paflion ql11 les amme. Plubems al t
ment le fuccès des démarches qu'ils n'o~
feroient faire, & qu'ils bl~ment dan<
leur ame. Deux font connus l'om avoi~
donné à la Cour des Mémoires fecrets j
ils ont peu d"adhérans; ils ne l' cuvent _
avoir d'imitateurs.
Quoiqu'il en foit, ils {ont {ans inté.
rêt & f.1nt aaion pour réclamer contre
l'Arrêt dll 5 Juin. Cette abfurdité révolte. Ils connoiilènt eux-mêmes l'in~
c~ n(équence de leurs plaintes; mais ils
cfpercnt venir à leur but par une prévarication qui n'a point d'exemple. Ils
croyent par des plaintes vagues former
des nuages fur l'intégrité de votre Parlement ; ils voudroient pouvo;r altére~
la confiance dont V<ltre Majefié l'honore, & qu'il fe flate de mériter.
Des démarches imprévues- & défctpérées mettent toujours dans les affaires quelque embarras. Cet exemple en
la pr~uve. On , n'imagine point que
ceux qm. ofent rec1amer la Juftice de
y. fOlent des coupables qui avoient
JOU! de l'impunité. Il doit paroître incroyabl~ au premier coup d'oeil, que
des Maglilrats accufent leur Compaanie
fans, de, ~r~n~s motifs, & qu'ils ayent
la temente d attaquer la Magiftrature,&
de faulrer la foi qu'ils doive nt à leur
D iij
en
!'1.
�78
Souverain, en lui pré/entant le menfonae & l'impollure. Ils peuvent donc
efpérer que V. M. jullemem étonnée
de la nouveauté du {peaade, voudra
prendre connoilTance de leurs plaintes
p ar ElIe·même. De-là naitlent des retarde mens inévitables; l'objet cil rem .
pli, parce qu'on a confenti à fOllleranx
pieds tout ce qui peut arrêter les homo
mes, l'hon neur, le devoir, la lidélité,
la prudence.
Il feroit indécent pour votre Cour,
SIR E, que votre Procur~nr ~én éra l
daign:ît ré po ndre à de pareIlles lmplII,rions. Yotrc Parlement n'a voulu jll~er
que pPOvifoirement. 11 a appellé un Provincial des Jéfuites , pOlir qu'ils ellfi'ent
un Défenfeur. II s'ell contenté d'un Vice.
Provincial après la diifç>lutiondu Régi.
me de la Province de Lyon: ri a admiS
la pré{cntation (a ns jullilication des, qua·
lités: il a donné les plus amples delals,
fans qu'on eût fo urni les d~tenfes qlli
doivent accompagner la prefe~tauoo.
C'ell encore, de la part des Delateurs, '
tin artilice très-mile à leur obJet, de {~
porter aux dernieres extrèmités? pour
pouvoir dire que le feu de la dlvltioo
ell allumé dans votre Parlement. Cc
fyllême une !ois pris, les e~cès que 1'00
commet deVIennent d~s ral{ons; & les
79
limes des moyens de réul1ir.
c Votr~ Majell{ ai.me les Loix, & les
fait ob{erver ; Elle veut lailTer ~ {cs ParIcmens le foIn de rendre la Julllce , parce qu'ils font érablI> pour décllarge.r fa
confcien ce de cet lmportant & pemble
devoir de la Ro yamé : mais un Par~;:
me.nt divifc n'cxillc p:ns. POlir. {uPI)o/er
cette divifio n, 011 cache la fOlbl et1e d~
la cabale, on grotlît {e~rfo r ces , une 1'0 1gnée d'Irommcs fc muitipile par fa chalcur. L'audace & l'éclat des attentats
cachent le petit nombre, & entrerierlnent une efpèce de balance . Dans cette
incertitude on {e f1ate d'engage r V. M.
il ioterpo{e ..' fon autorir-': . Il tdl~t (ur(coir
pour exa!TIi~er; & Ji l'on pan' lcnt ,t
faire g!iŒcr dans des Lattres Patentes
de (ul'féancc la d aufe j llfqu'a ce 11t'autre;/lInt foit dit fr ordonne, qui eft de Ilile,
tout eil gagné.
ne'
Il n'y aura point d'efforts qu'on
fuffe polir empecher Y. M. de lever le
fmlÎs. On l'acca blera d'im pQ J'tunjt~s, &
'on fe fervira de {o n au gtTHe no m po ur
allumcr le fcu qu i n'exiftoi t point, '&
qu'elle vcut cteindre: on employera les
menaces & les promelTes pour fomenter des intrigu es dangereufes ~ le crédit
dc la Société étal11 étalé , & (es re/Tourecs exagérées, cenx qui redoutent le~
niv
�8.0
Jaltites fe cachent; ceux qui efpercnt
en eux redoublent leurs efforts.
Votre Parlement, SIRE, a apperçu
ce Plan de bonne heure, & par des Coniidérations qu'il ne peut dévoiler qu'à
,V. M. il a ful'pendules Loix de fa difcl~line, pour oppoCer la plus grande patience à cette phrénéfie de caraElere &
de politique. Votre Parlement a fouffert
les indécences, les infultes même de
quelques rebelles, qui animés par diff':rens motifs, cherchent par mani ere de
diverGon à faire naître des incidens &
<les fcènes d'éclat.
Tout feroi t fini, SIRE, fi votre Parlement avoit prononcé fur l'aff,,irc des
Jéfuites . Quel que foi t l'~ v é n e ment <\e
{on Arrêt, le calme fera profond. Il n'y
a plus d'aliment aux intrigues. De nouveaux délais en feroient l'encouragement. T out ce que l'on obtient par la
voye de l'autorité, eft préCenté comme
gage de la vitroire, & comme préfage
des vengeances de la Société.
Si des révolutions continuelles, méJla gées avec art, & annoncées avec in{olenee, n'ont pas excité une plus j;rande fermentation dans les efprits , c'ell à
la fageff'e de votre Parlement qu'il fant
l'attribuer. La Société, quoiqu'elle dtfe,
a peu de panifans , & encore moins d'a-
81
mi5 : elle a quelques efclaves Cupernitieux, beaucoup d'intriguans attachés à
fa fortune.
Il en inconc evable, SIR E , combien
on s'ell donné de mouvemens pour effrayer ceux qui fe préfentoie nt pour
remplir dans les Colléges les Places de
Rége ns : on en a détourné plufieurs par
la crainte; on menace encore tous les
jOlllS ceux qui ont oCé fe charger de
cette fonEtion. On voudrait per(uader
à V. M. que les Jéfuites font néceff'aires. Si les Colléges avaien t manqu é de
Sujets, on aurait tenté d'intéreifer les
Etats en leur faveur. On travailloit à
empêcher le remplac ement des J éfu ite ~.
pour expoCer enfuite à V. M. qu'ils ne
pouvaient êt re remplacés. Malgré toutes ces intrigues, malgré l'infuffifance
des fonds auxquel~ il n'eft pas poffible
de pOlllvoir , JuCqu'après le Jugeme nt
définitif, malgré la briéveté du tems;,
& la fray,eur de plufi eurs bons Sujets
qu'on a e1oignés; ces Colléges formés à·
la hâte valent déja infiniment mieulC·
pOllr l'm(lrnEli on de la Jeuneff'e, gue
l'enfeignement des JéCuites. Le progrès
fera furprenant , lorfque l'établiff'emen'
fera fixé.
La caufe uni ve rfelle de tous ces mon,
vemens déreglés, eft l'état préfent de la
D v
�lh
Société attaquée par votre Procurenr
G énéral & faifant des efforts pour fe
dérober 'ù fes pour(uites. Si cc fpeé\acle
eft prolongé , qui peut en prévoir l'et:
fet {llr des'têtes qu'on a l'art d'échauff er?
Un excès en amene un autre, T out
devient po/Eble, s'il eft vrai, comme
l e bruit pub li~ l'ann:lnce , que par une
noirceur inome o n alt accu(e votre Par·
lement SIRE d'avoir manqué de fid é·
lité & "de re(peét envers 1e S~llVe ra .ln
L égillateur , à l'o ccafion de 1Edit de
M ars .
Quelque déteftables que foie nt l e~
Tufes de l'Enfer, IOTfqu'il feint de défendre l'inté rêt du Cie l , v otre Procure ur Général , SIR E, ne peut imaginer
qu'il y ait un cœur capable de cette
Scélératelfe.
Il étoit généralement r eco~nu d~ns
la Compaunie au mOlS de lulU, 'lu en
conféquen~e des Arrêts précédens,
votre Cour deva it fj "e r fon Ju ge mcrrt
fur les Conftitutions, avant que d'~ plOer
fur l'Edit de Mars. Cette conv .éhon
était dans tous les efl"its ; & 10rCqoe
l e Sieur de Mons, pere, re g,tH; , le clOq
Juin, que votre Procur eur ~ e neral pren·
droit Ces Conclu/io ns fur 1 Edit, on regarda cette réqui/ition cQlIlme un de
83
cès' lnci~ens qu'on cherchait" à rrmlt!";
plier pour co nfumer le tems , ou tout
au plus, comme un trait de malice
ii,ggéré à cc Magiftrat ~bufé, ~ourf?r cer
votre Procureur Géneral à s exphqucr
flll" cet Edit. On n'imagina point que
ce fùt une pierre d'attente pom des. ca,lomnies atroces , Et com ment le cro",;!.;
puifque tous ceu;" 4u i avaient feint
d'adhére r à cette reql\l(itlO n , opl.ne~ent"
enCuite à un renvOI à des Commllfau esflll" l'Appe l comme d'abus?
Il eft notoire que t ous vos Parfe~
mens ont pen f" d'un co mmu n accord "
qu'il f:dloit, pOUl' le bie n de Vairé Se~
vice, procéde r à l'exa men des Conft,.
tutions & de la Morale de la Société ,
& qu~ V., M, par une volonté tacite
Irès-marquée , approuvait leur conduite & leurs motifs , dont le pre,mier
Parlemeht du Roy'aüme VallS avoir
r~b d\( Compte, en co n!ëqucnce d'nn
AM!':' folemn e!.
La preuve n'cft poi nt éqllivoque ;
puifqu'ilUcun Parlement n'a cprouvé à
ce fujet la moindre cenfure; que M. le
€hancelier qui a fai t tontes les objections poffib les co ntr e les Arrêts &
Arrêtés de cette Cour, dont il a ét6
rxa"t\ement in/huit, ne ll1 i a jamais.
~eproché cette criminelle n ~ gl';gence. , _
U vj:
�84
& quedans.les Lettres Patentes memc
du n Ollobre , V. M. ne fonde les
mûtifs du {urlis que lilr des divifians
qu'on a exagerées .
Dans la Lettre de votre Chancelier,
du 10 Septembre, toutes les démarches
de votre Parlement {ont examinées
. fous les points de vue les moins fava·
tables; rien ne fait "l'percevoir ce
d oute injurieux {ur {a {oumiffion ref.
p eélueu{e pour tout ce qu i émane du
T rône. On ne l'exhorte po int il faire
ce/fer cet odieux fo upço n. La voye de
l'A ppel comme d'abus efi reconnue lé·
gitime ; toutes les ob{ervations ne porrent que iur la maniere de l'inl\ruire
& de le juger. Il faudrait donc que
V. M. nous eÎlt induit à erreur, & que
M. le Chancelier eî,t ch erché à nous y
connrmer.
On ne pourrait faire un crime Il votr~
P arlement d'u ne conduite uniforme qU!
n'a été blâmée nulle part, qu'en lui iml'li tant une irrévérenœ prémédi,ée, &
un e a!fellation reb elle de fe [oul\raire
aux Loix.
Qui {eroit aiTez méchant & alTez témér aire , pour ha{arder de pareilles impa~
"'res? Vo tre Procureur Général en croIr ait à peine {es yeux. Cependant fi cettè
rumeur publique, à laquelle il ne peut
~5
' 1"Ile ,.1 "1l , ex~'Il e
ajouter foi , a quelque rea
dans la nature un homme qUI reum(fe
tout ce qu'une pareille noirceu r [upp.ore
de perverGté , d'audace & de fohe;
c'eft un fl éa u dangereux, dont la Société civile do it être pré{ervée. Votre
Plocureur GédéraL, SIR E , aux genoux
de V. M. la {upplie d'ordonner que ces
deteftables Mémoires lui [oient corn·.
muniqués . .
C'eft un crime affreux de vouloir
par des inGnuations fecrétes rendre
furpcéle la fidélité de votre Parlement,
en cachant à V. M. l'amonr & le refpefr
dont il ell pénetré pour votre Per{onne
facrée. L'honne ur de cette Co mpagnie
ollIragée par l'endroit le plus fenfible ,
demande une réparation éclatante ;
l'ord re public, un exemple.
Si votre Parlement a mérité de pe rdre la connance & la protellion de
V. M. par le violement du premier de
fes ~ evoirs , votre Procureur Général,
SI R E , el\ le principal coupable. [Ife
reconnoÎtrait indigne d'exercer le Mi.
nillere pu blic, il {e dellitueroit luimême , s'il ne confondait publiquement un accu{ateur perfide q.. i a uroit
ofé couvrir fa trahi{on du voile d'une
faullè ndéli té. Ce lui qui connoÎt le
fonds des cœurs, [çait dans ce mo~
�st
m\!nt , lequel des deux vous eO: fidél~ '
II eO: de la Ju O:ice de V. M. de donne;
à votre Procureur Généra l les moyens
d'éclaircir la vérité aux yeu", de tOllS
les hommes.
Si le bien ine O:imable de fervir les
Jéfuites peut porter des MagiO:rats il
des excès qui font honte à not;e Siècle
& qui éton neront la PoO:éritc; fi cett;
Société fçai t infpirer ou échau~è r un
Fanatifme fi dangereux : V. M. doit
VOIr de quelle importance il eO: da
lai~er ten:nin er au plut ô t une affaire
q111 entretIendra la ferm entation, tant
que dureront l ~ danger olt l'o n croit
'l'oir les Jéfllites, & l'efpo ir de les
1Îluver.
Ceux qui ont fait des démarches detefperées n'ont plus rien à menaoer ils
n "attendent de falut que dans "le trOllBle & le défordre. D'autre part, les fidèles SUjets de V. M. doive nt s'oppoJer de tO~ltes lems forces il des intrigues
fi contraIres au bien de fon fervrce & à
Jlintérêt de l'Etat. Les chofes en font
T~nues· au point que la tranquillité p.llhftq lle ne peut être affermie, qu'en readant aux Loix un libre cours.
Tout eft prêt pour ente ndre (olem"
nellement ·votre Procureur Cenéral &
les Jéfu iœs, Les Loix demanden t qu'oll'
)
I;s entenae,
8T
~'ordre public l'èxige ;
&
1ordre obferve tI ent tous les efprits dans
le calme : la raifon le dit, l'e''périencc
l'a toujou rs confirmé. Q ue les enne mis·
de la Patrie , qui s'oppo(ent à un li grand.
bien par leurs artifices, ceffent d'être
écoutés, ils rentrent dans le néant.
Cellx qlli pro pofent à V. M. de différer le Jugement, jufqu~à ce que toute
femence de divilio n {oit éteinte {ont
des fOllrbes déterminés à mettre le def·
0rd~e P?ur éloigner une paix qui (croit'
fillvle d'un Jugement qu'ils veulent em"
pêcher.
Ils (uppo(entune divilion qui n'exif-'
te pas; car la fcIllion d'un petit nombre
de rebelles· n'e1l point divilion fi elle
Il
'
r
'
n, en
appuyee
& loutenue.
Mais
fi la
fauffeimage de cette divilion leur fuffit'
pour mettre obftacle à l'Arrêt qu'ils redoute.nt, il n'eO: point d'excès dant ils
n~ f?lent c~pables, pour éternj(er les
delals; Ils ~Ienn e nt à leur but, qui n'eft
pas de dlfferer, mais Q'empêcher le Jugement.
Empêcher, dans l'état des chofes .
~u; les Jéfuite s. ne fo! ent juges, eO: un';'
Idee ql11 dOIt faHe fremi!' tOlit bo n Citoyen , & 'lue la fage!fe de V. M. ne Ill;
permettra Jama is d'a dopte r. La France
Ile ferOl! phlS un /Cjoux habitable pour
�~g
des êtres raiConnablcs , fi les JéCuites
pouvoient s'y perpétuer avec difpenfe
de répondre dans les T ribunaux fur les
~ffre ux Coupçons dont ils font chargés.
Ceux qui peuvent enviCage r de làng_
froid les fuites d'une pareille imprudence , ont pris la Société pOUf Idole;
ils immole nt leur Patrie.
Lorfque les Jéfuites en 1 6 11 , tenterent de s'introduire en Provence, i~
parvinrent par un co up d'autorité à cacher l'Infiitut à mon Prédéce/feur : maintenant qu'ils n'ont pîl éviter que cet
lnfii tut ne me fî,t remis, ils voudraient
me fermer la bouche par des artifices
encore plus étranges. J'attefie fous la
foi de mes fermens, que ce Régime efi
incompatible avec le repos de tout Etat,
& avec les principes fondamentaux de la
Monarchie: comment refuCer d'éclaircir une vérité li importante à la mreté
du Souverain & à celle des Sujets? Les
J éfuites (e (ont préCentés, il! feignent
de vouloir fe défench'e ; mais les allar·
mes redoublent aux ap proches du moment qui doit les confondre; ils n'ofent
élever leur voix dans le SanEluaire de
la Jufii ce ; ds cherchent à étouffer la
mienne. L' [nl' itut a été d'abord fouftrait auxLoix : c'efi maintenant l'examen
de j'Infuua qu'on yeut leur fouilraire 1
8
.
1a Illrprue
,9 or J"raIte a' l'an';
& c'eil tOIlJOurS
terité , qu'on emp[oye pour re/fource
contre [a raifon & la Loi.
La France a payé chéremen t fes premieres erreurs; la lumiere elt aujourd'hui trop répa ndue pour y retomber.
L'état de tolérance fut hafard é mal-àpropos dans l'incertitude: cette incertitude ne fublifie plus. Les f1 étri/fures
font trop fort es , la co nviétion trop éta·
blie: il faut nécclfai rement ; pour le re·
pas public , que la Sociéte diffamee de
toute part foit détruite, ou ' qu'elle fe
jufiifie quell e forte triomphante ou confondue de l'épreuve d'un Jugement fc~
lemne!.
La Société confervée en inûlltant à
l'opinion publique, ac.:ablée fous le
poids de j ignominie , & accablant les
antres fous celui du crédit, t riomphant
des Loix & des Tribunaux , & ne pouvant triompher de la raifon humaine
qui s'élevera toujours contre elle, eil:
une image d'autant plus effrayante, que
tous les hommes n'en font pas également effrayés.
Si les Jéfuites aimoient le bien un
pareil etat leur feroit · odieux & infupportable à eux-mêmes. Ils font haïs .
diffames & fl étris; ils n'ont de relfourc~
q.ne dans une jufiilication authentique.
�· 90'
Le cri public qui les pourfuit efi l'eifet
de la haine conçue cor.tre eux par les
bons ou par les méchans. Hs font haïs
en raifon de leurs \'CrttIS, o u en raifon
de leurs to rts: ils décident la queflion
en fuyant une éclaircille ment folemne\.
Ils mérite nt l'indignation publi que dès
qu'ils n'adhérent point avec chaleur à
la demande de votre Procureur Gél1éral.
"" S'il étoit pollible qu'une Socicté
d 'hommes jufies mt confiamment foup.
çonnée des plus grandes horreurs, &
qu'après deux li écles de di ffamat ion
elle fù t int erpell ée de rendre compt~
dans les Tribunaux , de fcs Loix &dcf..
Morale, elle (ailiroit avec empreffement l'oc~afion de fe jllfiilier : l'intrigue
& l'artilice ne feroient point employés
pour fa défenCe. Elle oppoCeroit la charité à la calomnie , la vérité au men·
fonge; & tandis qu'elle éclaireroit les
Juges pa, des ecrits m ode fies & {olides,
fa conaance, fa douceur confonclroient
la malic e de {es en nemis : ce {eroit le
moment de {on triomp he, & de la plus
grande édification pour l'Egli{e.
Pourquoi les Jé{uites donnent-ils aujuurd'hui un (peaable li di fférent, eux
qui veulent être cette Sociétéfainte injufrement per(éclltée? Pourquoi fuyent-
9t
ils la lumiere, qu'ils devroient répandre ? Pourquoi chercher tant de détours
pour (e foufiraire au Tribunal ven geur
de l'innocence, qui pro teg~ tous les
Sujets de V. M. & principalement les
Miniares des Autels?
Le moment efi veuu de dilliper touS
les ombrages: que tardent·ils de faire
éclater la droiture de leurs intentions,
& la pureté de leur morale? Il efi de
leur devoir de regagner laconliance née e!faiTe, à leur minifière, & de guérir
ceux que la préventio n auroit entraînés.
On n'oferoit blâmer dans un Particulier, même innocent ,. une (orte de
crainte des Jugemens des hommes : des.
apparences trompeu{es , de faux témoignages peuvent faire prendre le.chan&e
lur un fait particulier; & l'erreur d'tin'
moment peut - être irréparable. Les
exemples (ont ra res , ils ne font pas impoflibles. Mais. que peut craindre une
Congrégation vouée à l'exercice de'
toutes les vertus, qlÙ doit être jugée·
(ur (es Loix, {ur fa conduite & {ur {aMorale? Elle ne peut {e défier du {uccès, qu'en {e déliant de fa Cau{e : la,
crainte devient eonviaion.
Les Jéfuites diront-ils qu'ils feroient
opprimés par une aveugle pallion, &
que des. Magifirats. iniques , fermant
�,
91
1'0Teille à toute vérité, les attendent
pOlir les égorger? Ce lan gage qui prouve à la fois leur témérit é, & le défef_
pai r de leur Cau(e, deviendrait s'il
était écouté , une flétriifure pOl:r la
Magillrature. On ne peut donc l'emplcher de juger fans altérer fa réputa.
tian.
Cell une néceffité cmelle, que Ics
hommes les plus éclairés ayellt commun ément une idée peu favorab le de
la Société, & qu'elle (oit forcée de les
calomnier pour affaiblir leur jugemeflt
ou leur témorgnage. Cette aaion &
cette r.±aaion perpétuelle ellune vi7e
convulfion dans l'Etat. La Société ne
peut confentir à être jugée dans les regles ; l'éclat efi trop grand pour une
Caufe déplorable: elle n'a donc d'autra
re/fource que d'accu fer la Magi{lrature
de prévarication, par elle ou par fes
Emi/faires: bient ôt les Ju ges fe troll.v eront eux-mêmes les Accu(és .
Cette manoenvre qui excite l'indignation, dl inévitable. La Société, fi
elle était irréprochable, ne (eroit point
citée dans les Tribunaux ; elle y paroÎ.
trait avec co nfiance; elle Il'employ~
rait point la cal omnie; elle ne chercherait point à allumer le feu de la divifion . D aignez, SIRE, la jllger par f2s
JX:~vres.
9~
,
.Elle ne peut exiger qu on croye fur
f. parole la maife entiere de la MagiCtrature corrompue. Le feul moyen de
le prouver ell de comparoitre, de do nner des défenfes fol ides ; & fi l'on fitccombe à l'injullice, de recomir au Trône, qtÙ elll'a(y le des opprimés.
Elle trouvera, SIR E, dans votre
Parlement, un nombre de Juges dont
les dirpofitions favorables lui (ont con~
nlles, & peut-être trop connues du Public: on a voulu les llli laiifer , contre
lesregles ordinaires. Ceux qui ont opiné
contt'elle le 5 luin, n'ont Jugé que /ilr
des fins provifoires; ,ils n'ont point encore entendu (es défen(es, ils n'o nt
point été éclaircis par le débat des rai{ons refpeaives d'aIl (a rt la lumiere ;
une portion conGdérable de la Compagnie ne s'eft point encore expliquée.
A quel titre c~s Magillrats irréprochables lui feroient· ils fufpeél:s? Votre
Procureur Général a parlé contr'elle;
il e(\ Accu(ateur : mais il fe (ouvient
qu'il eft Juge bien plus que Partie; il
rendra les armes avec joye, fi on lui
fait cOOD0Ître la vérité; & s'il pel'Gfte,
tOnt le Public entendra {cs raifons.
Avant que la journée du 3 Janvier
{oit.arrivée, fix mois (e (eront écoules
Depuis l'atl)gnaüon, & plus d'llfl an &
�94
demi depuis la nailTance dc 7ctte affaire.
La Société aura eu tout le tems de ramalTer tout ce qu'elle croit être le plus
yjétorieux dans fes différentes Apolo.
<ries. Ce n'eil: point dans l'intérieur du
Tribunal, c'efl: au grand jour de l'Au.
dience , à la face de l' Univers, Gue
cette Caure fera agitée. Rien ne fera
pr é ci pit~ ; .les Plaidoyers rerpeétifs feront inferts à chaque A udlence fur l@
Regifl:re . Ce fera un corps complet
pour l'attaque & pour la défenfe; les
Mémoires des Jéfuites fero nt imprimés ,
& ce ne feront plus des Libell es 011 l'on
é h,de les quefl:ions : il fau(~ra qu'ils
triolnphent, ou que leur defalte {Olt
reco nnue. J'ofe alTurer, V. M. que la
v·érité fera mire dans tout {on jour: ma
fidelité lui en répond; & mon honneur,
à la N ation entiere.
Rome, votre Clergé, vos Peuples;
toute l'Europe auront les yeux fur nous:
V. M. au-delfus de noS têtes tiendra la
ba lànce pour juger nOS juf1:ices . Mais
je crois pouvoir préfager que ces COli'
riers infatigables, qui veu lent être à la
fois Juges dans le Tribunal & Agens
du Général à la Cour , n'auront plus la
même audace,
S'il efi un moye n d'alfurer le repos
l'récieux de V. M. trop longtemi> lm"
95
portun"ée par cette malhenreufe afFaÎre;
c'e(l celui que les Loix lui préfentent:
qlle les Jéfuites fe défen dent par les
voyes de la Jufl:ice : cc mo t fe ul déconcertera touteS ·les intrigues.
Qu'il me I oit permis de le dire , la
défenfe pour eux n'ef1: phls 6mplement
IIne faculté , c'efi un devoir. Ils avoient
ailleurs quelque ex wfe; le Général intimé refufdit de comparoître. Ils n'en
ont poiAt ici; cc font des Francois qui
ont été af!i~~ és 0. ils (e font pré{entés.
Je les pOUrflllS : 1e ler. r tends une mam
{ecomable ponr brifer le li en qui les enlevoit à leur Roi & à leur patrie; s'i!s
(e refufent à cette invitation, qu' ils répondent fur mes plaintes.
J"acClie un Régime pernicieux, &
IIne Morale co rrompue ; ils ne peuvent
(aos honte & fans infalUie éviter d'entrer en lice, <lprès le défi folemnel que
Je renouvelle à vos yeux.
.
MaiS", SIR E, mo n profond re{peét
ContIent à peine mo n indignation: jCl
les accufe d'une Doétrine meurtriere:
ils font François, & ils hé/it ent à fe juftlfier! S'ils fe dérobent à mon accufation, fis fon t par le fait feul coupabl~~ de Léfe-Majef1:é. Qu'ils par oiŒent .qUllsfe défendent, qu'ils dillipent de
trop JlIfl:es foupçons, ou qu'ils foient
profcu!s de tout e la tcrre .
�96
Tels [ont SIR E, les motifs des Ar:
t"êts & Arrêtés, dont votre Procureur
Général a été chargé <le rendre compte
;à
V. M.
Quelque attention qu'il ait eu de re.
[en'er aux Députés de là Compa gnie le
détail des circonilances qu'elle ne veut
dév oiler qu'au pied du Trône, il efi
impoffible que V. M. n'ait entrevît C(f.
ta.ins faits qui accu[ent l'indulgence de
votre Parlement, & l'inaélion de vo·
tre Procureur ·Général.
La députation a pour objet principal
(l'expo[er à V. M. les motifs de cette
conduite; votre Cour en a tracé le plan:
votre Procureur Général a cru devoir
s'y conformer. Son zèle, fait qu'il
agiife , [oit qu'il [ufpende fes démar.
ches, eil toujours dirigé par l'amour du
bien public. & par l'interêt du {ervice
de VOTRE MAJESTÉ, auquel il eil con·
(acré par tous les fentimens de {on
cœur, autant que par le devoir {pécial
~e fon état.
PLAIDOYER
/Je M.
DE RIPERT DE MONCLAR;
Procureur Gén éral dit Roi au Par-
lement de Provence, dans L'affaire
des foi-dif.ms Jéfuites.
�A U DIENCE
PUB LI QUE.
TENUE par le Parl"""'l de Provence,
üs Chambres affimblées, le 4 J an-
'/'
Il
vier '7°3,
~,
e
~
E premier Hu inier a appe ll é
. la Caure entre M. le ProcuoP reur G énéra l du Roi en la
Cour, appellant comme d'a" bus de routes lesBulles, Brefs,
Lettres J\pofioliques, Oracles de vi ve
\foi x ,concernant les Pr.hres & Ecoliers
de la Societé foi-difant de Jefus, Conftitutions d'icelle, Déclarations fur lefdites Confiitutions , Decrets des Généraux , ou des Con gré garions générales
de ladite Société, & généra lement de
tous autres Reglemens ou A8:es fem_
blables, Formules de Vœux, mç l)1e des
vœux & bmens faits lors de l'émillion
d'iceux, jointauclit appel cam ille d'abus
la Dél ibération fur la Morale; le tout
notif\é au Provincial de fdits foi-difan.
Jéfuites en leur Mai ron & CoJlége de
Cette Ville, par exploit du 9 Juin 1)6 ',
A ij
�4
& au grand Col!ége de Lyon, par exl
ploir du 1.8 du même mois, en ex&u ..
lion de l'Arrêt rendu par la Cour, les
Chambres anèmblées , le ! dudit mois,
d'une Pjii"t.
Et Frere Jean - Pierre Garnier, fe
difant Vice ' Provincial des foi-difans Jéfuite" & Heaeur du Collége de Dole ,
en la qualité portée par lcrlit Arrêt du
5 Juin, l\'autre .
Après quoi M, le Premier Préftdent
a ordonné à François Cazeneuve, & à
Jean-Baptine GUlgon, Huifliers , d'ap,
peller & reappellerà la barre l'Avocat
& le procun::u r ducile Frere Jean-Pierre
Garnier fe difant Vi ce- Provincial des
foi-difan~ J éfu\tes ,kfquels Ont à l'infrant été appellés & réappell~s, fa~sque
ni l'un ni l'autre fe fOiene pr<fentes.
Et ce fait, M, le Procureur Général
a dit;
MESSIEURS,
L'objer le plus intérelfant pour la Religion 8< pour l'Etat vous ra{j'emble
aujourd'hui fous d'heureux aufplces. b
joi~ publique annonce que les IOlx ont
repris leur cours. Le fouvemr des obft acles que votre fa~e{j'e a furmontés,
fera confer vé dans les fafles de la N,tian autant que durera la mémoire cl.u
plus juftc de fe s Hoi., dont On 'l'Olt
tenté de furprenelre la rehglOn. Il efi
tems que vous coo(ommiez votre o~..
vrape ; ceux qui avaient cfperé de lenll
la vérité captive,
t
fu ient & fe cachent;
ils croyent par~ l J. rend re (on tri omphe
moins complet J ils fe trompent ; l e~Jr:;
manœuvres la tont éclater) vos fuHrages acheverom la conviéHon . L es Peupies attendent avec emprelTement & avec
refpea: l' Arrêt que vous allez prononcer dans la plus importante affaire qui
air jamais été 19itée dans la Monarchie .
J 'accufe les Loix & la Morale d'un
Ordre célebre, qui a étendu [on créd it
& fa puilfance dans les quatre parties
du Monde, qui a gouv"rné les Hois&
Jes Peuples, qui a fçu , '.trire r des éloges de la part des Papes, & gagner la
connan ce d'une infiniré d'Evèqucs, qu i
a défendu l' Eglife par de fçavan, écrits,
& qui a produit des Saints & des Mart\' 1'S .
. Serait-ce que par une de ces révolutions qui fone Înévitlbles dans le cours
des chores humaine,,) cet Ordre tombant
en décadence,auroit corrompu f~s voyes?
Non, Meflieurs , le Régime que j'attaque fut toujours à peu près le même;
les Loi.< que je crois devoir défere r à
votre cenrure ) font prefque au (fl anciennes que la fondation; la Morale clont je
me plains, fe d~couvre dans les premiers
Ecrivains de la Société; tous les abus
qui excitent mon mÎniflère,font t.C:s avec
elle. Les accufations d3.tent d'aufii loin ;
chaque année de fèS anna les nous ~1.it
voir des AétrilTures humiliantes, & des
manu mens glorieux; des futfrages hoDorables , & des ceofures accablantes .
A iv
�6
QueT étrange phénamene , MEl! 1 E U R S ! Il piq lierait la curiafité de tout
" fprit raifonnable, qu and il n'intéreITe_
roit pas auffi. elTentie l1 ement l'homme
chrétien & le Cito yen, A près plus de
d~u x fiecl~s d'expérience, c'ell enCOre
un problême de lçavoir fi cette Société
,dl née pour l'édification ou pour la deftruttion , La SOl'bone avait décidé cette
que Ilion contre eHe en '514 , c'en·à_
dire dès fa nai(fance , Il n'y a prefque
point d'avis mitoyen: les uns voyent les
gieux n'a point rempl! l'objet de fott
inflitution , lorfq ue fa reputatlon ell éqUl"
vaque. Il y a plus de fcand ale dans les
foupçons, qu'il ne peur y avo," d'édification dans les œuvres, Il n ell nullemen t néce(faire qu'une Congrégation
quelconque exille dans l'E gliCe : il cft
n",elfaire ,r. elle exiJI e ,qu'elle répande
la bonne odeur de J eCus - Chrill , &
qu'elle ne fo it fufpeae ni 'dans fa foi ni
dans fa morale.
Vainement répondrait-on que les Jé-
J éfuites anteurS de tout bien, les aUire!
(uites ne doivent point ê tre refpon fa-
de
t Oll~
maux; ils ont des adorateurs,
& nn plus grand Ilombr~ d'ennemis,:.e~
gt!n~ ral, la hame a t OUJours pOUdUlVl
t.::e([e Congrégation, vOtlée à tOllS les
a.fres de charité qu i peuvent attir~r ,'a"
mour & la vénération des Peuples.
Comment fe peut-il qlle dans le rein
du Chrillianifille , une Société d'hommes jufies & bienfaifaos ) confacrés ail
falut des ames, au fecours du prochain,
& à l'exercice de routes les vertus, fait
conll.mment diffamée dep uis deux fiécles, & injullement chargée des plus
horribles fou eçons? Cell ,dit-on , l'ou:
vrage de ren ~er ) qui la redoute, & qUi
le venge. Il y aur ait du f:wari fme à fe
contenrer d'une pareille fo lurion , D'autrepart , comment fup pofe r qu'un, Co~ps
religie ux ait confpi ré pour détrUI re lEvangi le & la Morale? Ce font les tablea ux oppofés qu'on nouS pr<fente,
Sans fc Mcilrer entre ces deux fyn/·
mes, on peut dire qu'un Ordre Heli-
7
bles de l'injufHce des hom mes. La réputation permanente n'eft point l'elfet
du hazard , la vertu la fi xe ; la calomnie échoue contre une conduire qui n'ell
jama is démentie: chaque Particulier ef!:
tenu de n'être point f"fpett à fes Concitoyens; un Ordre religieux l'ell encore plus.
Les témoigna ges qui font en leur fàveur ne détruiCent point l'obj eaion , il.
donnent lieu d 'en faire une feconde fur
les inconvéniens de l'oppolition ext rême
que la Socié té ent retient dans les efprits, Ce partage ell un mal clans l'ordre
politique; il a produit de tous les tems
des divifions intellines : le bien qu', ls
peuvent fai re , & qui ell au moins doureux , ne balance pas l'inconvénient certain de la ferm entation qu'ils occaiion-
nent , je m'en rapporte à la nùwrié'tcf
publique. Si les jlJgelllens Gninres fur
leur compte étolent ul1iverfellemen t
adoptés, la Société ferait moins danA iv
�n
gel'etlfe , eHe tomheroit dans l'impuif..
fance & le mépris: la dlverÎl té d'opin ions
lui fournit des motifs & des moyens de
Yen geance-
.
L a dernie re renource dl de publier
que fes adverCaires Ont toujours été des
jaloux, des envieux, des libertins, des
novateurs, des fauteurs de l'héréÎle Ou
de l'irrélig ion. La vert n , la piété , la
fcience n'ont pOlot garanti àe (;s im·
putati ons les hommes les plus illun res,
Cell une efpece de n<ceilité pou r les
Jéfllites de noircir ceux qui d~crient
leur morale: on' prétend qu' elle les y
antorire , & leu r conduite jnfiifie ce
reproche. Ceux -ci rllpportan tavec peine
d'être dépeints comme jaloux, nO \':lteurs
& athées, il ell imponiblc de con(crver
la paix intérieure & les J élllites ; II faut
choilir.
Il me femble que, (nr cet cxpof" feul,
& avant toute difcl1fiion des fuits, la
r~ll (on porte à croire qU'l I doit y avoir
dans cette Société le pl us étranp;e alliage du bien & du mal : c'ell le furt de
j 'hllmanit~ , que ce m~lange fe trouve
dans les atl:ions & les motifs des Par·
ti cu liers , I I ne doit pDin t fe glifTer d,ns,
l es loix ,& furt out dans celles d'un
Corps régulier, qui ra pporte tout à la
D ivinité . Ce reroit un vice inh~len t à
fa con(Htution, qui aurait i nfa i1Ji b Jc\lle~t
d es fuitcs mnelles. Les plu ; faintes 100x
n'e mpéchenr pas roujours le mal ; mais
fj
la l ~gil1ation efi el le- J11 ~ me vieieu~e ,
les paflions qu'e ll e fa vori Ce n'auront pOint
de frein .
9
L 'orgueil , l 'e Cprit d 'indépendance ,l'ambit ion, la foi fd e s'accroitre, font des
Aeaux dans un O rdre religieux , plus
red outab les en core q ue la vol upté & la
molle(fe . L eurs ravages fon t plus éten·
dus & plus nui fi bles à la rranquillit< publiq ue ,
Ces relTorts dangereux font mis en jeu
par J' l nll itu t de la Société , dans l'objet
de procurer plus eHicacement le bien
univerfel ; on a re mué des «)Urees bourbeuCes pour fa ire ja illir des fo nta ines d'eau
vi ve.
Les J éCui tes ne font ni des An ges .
ui des démons , ce ron t des ho mmes qu e
Je zè le & l'enrhol1 fi afine ont ré unis dans
un faux Cyllême de He ligion. Or, comme
toutes les InfHtu tions déclinent avec le
tems , il n'dl: rien de pire dans la natu re
que la corruptio n d·un fa ux fyllê me de
Religion . L e fana ti fm e fa it aifément alliance avec l'ambiti on,qu'il confond avec
le zèle , La bonne fo i d m,;nue infellfible·
ment , l'ambirion augmente, l'i ll ufion e ft
moindre, & l'orgue il plus crimin~ l.
Un O rd re . ullere & contemplatif .
qui Ce corrompt dans le relâchement de
la diCcipline , de vient un poi ds inutile .
mais peu inquiétan t pour l'Etat. Ull
Ordre, qui a pris pou r objet de dirige r
toutes l e~ ames , & de dominer partout
pOU l' la gloire de Dieu , fe co rro mpt
dans les vices de l'efprit ; il en devien t
plus form idable : le pre mier tom be dan s
la mollefTe & la léthargie , le fecond •
dans une convllifion d'llmigues & d~
Av
�Il
10
projets ambitieux ; telle e n l'Hinoire'
de la Société .
, Cette ~natiere étant déja commeépui(ee , Je n emreprendral pOint de lui donner toute l'é tendue dont ellc peut étre
fufceptlble, Je prouverai que les loix
conltitutires de la Soci.,ré font eOen-
tiellement répugnantes
JUx
maximes de
l'!'glilè Gallicane, direttement 0pporees au yéntable efpm de la Religion,
lnJ.dl1l1fhbles dans .[Cute ~oc i é[é civile
& qu'eUes ont é(é 1:\ fource de cett;
morale qui a fcandalile & effrayi l' Univers.
J L elt a(fez naturel que les Ordres religi~ux diftioguem leur Hcgle primitive
~ tonda me ntale , des ~Dnltitutions pof-
terleures. Chez les J e fulte s les ConOituti Dns fDnt la Re gle elle · mê me , puifqu'ils les tiennent, à ce qu'ils dirent ,
de la main de leur Fcndateur. Mai,
comme ils ont le pouvoir abur.r de changer fans cene ces Conmtuti()1:}S , chaque
nOuveau decret s'incorpo re à la Re gle,
De'la Vient que l'enfemble de toutes ces
loix éparfes fDrme ce qu 'ils appellent
l eur Inllit ur.
Dans un fe ns plus écrDit, Dn peut ab(olument apre lle r Jn ni t ut cette léger"
ef'1ui(fe du plan de Saint 19nace,q ue noUS
prdentent les premieres Bull es qu'i l a
obtenues de Pa ul III & de J ulos Ill:
les dénominations font peu importantes,
pOUrYll qu'il n'y ait pe in t d' équi voq.c
fur les c hofes.
Il nC feroit pa s raifor.nable de \'ouloir
nons contrtlindre à ju ger la SocÎt! té fur
cette feu le formule de l'lnllirm ft!parée
des ConthrutlDnS (l ) qui en font le compltmenr, & des Bul1~ s poClérieures <lui
achevent de d~velopperle plan illl ~)alfair:
de la fondation ,
Vn Apol o~'[le (2) de la S.oci<té a d it
en dernie r lieu, que le Peintre n'avoit
fait que tracer le delTein du tableau, jè
réftn.'llm rie difpofi r /c s fig ures conmu il
jugeroit li: propos , d'ajotllu de certains
traits) d'en ïflranc!Je r d'allfr cs , de r f commrTfcer même fun owuragc jllfq u'fI l'CI1tierr prr[eflioJl . . L e tout enfemble ne
forme don c qu 'un feu l cab leau, dont il
faut avoir toutes les parties fou s les
yeux.
Je veux bien cepend ant commencer
par examiner en lui même ce premier
plande l'I nflitllt. Paul III reconnoÎt d .lls
la Bulle Regimini ) qu'Ignace & (es
neuf Compagnons avoient depuis longtems confacré leur vie au rervice de Dieu
& à celui des Papes, Q uanrl on veut
plaire à Dieu, on révere fon Vicaire,
on écoute avec refpett la voix du Succeffe ur de S. Pie rre, o n lui obéit com me au Chef du G euveroeme nt EccléGaftique, on ne le fert point, on fer t celui
.( 1) Réponf'! " J'id ée génér.le des "iee,
principaux de 1'Inftirut. Mémoire attribllé
au Frere Lombard, p. 20.
(2) Ibid p. 23 .
A vj
�"
qui eft le maître de tous, L e f<rvice du
P ape n'eftpoint par lni-mome un .ae de
religion,
Que lignifie donc l'étrange dininé1:ioll
de ces deux fervices embralrt.!'s à la fois
par un Ordre Reli gieux? Ceft 1;1 nouvelle milice établie par S, I gnace qu i
en a fourni l,dée ; elle (XpOrC cI.IlS f.
Supplique qu'clk fe conlacre . à (èrvir
Dieu & Je Pape, V' JOli D OPnmo (Htjtlt
J)omifici , rius in JOTIS I-'ùar;o ,Jn~
" "" ( J),
II l';,ut expliquer cette cxpreO,on peu
commune par l 'lIltention & les [(,!ntllnens
connus des Parties conrrafrances J c'eHil-dire de la Milice q ui fe dévoue J &
du Pape qu i la reçoit, Faudra-t-il pour
fervi r le Pape dans le (ens de cette Bulle, Mfend re fes d roirs luinnt le (yllê'
rr.e de I"Eghfe Gallicane C') J ou (uiv.nt
<el~i de la Cour de Ho me J La quefiion
)l'ell pas difficile à réroudre,
Paul III vouloit être Monarque ab,
folu dans l'Egli(e J infaillible J (npérieur
au Concile général & aux Canons; 11
croyait être en droit d'aITujeri r tous les
Princes par fon pouvoir au moins incH ..
rea ; il regardait le pouvoir des Evêques comme précaire, & leur J unrdlction comme émanée du Saint Siége ; Il
fe regardoit comme Pafteur ordinaire de
'3
to us tes Fid èles ( , ), & ell cette qualit€
il étoit perruadé que (es dé légués pouvoient admini{l-rer les Sacremens dans
touS les Diocères , nms le conremement
des Palleurs, S. I gnace , La ynez , Salmeron & rous leurs Compagnons le penfoie nt de même.
Ce fentim ent uniforme conilate la
nature de l'engagement fondamental COntraé1:é par la Société. Laynez & Sai meron commencerent à le remplir clans Je
Concile de Trente; le même zèle s'eQ
toujours (outcm" Suarez expliquant l'Inf.
rirur , rappell e touS ces princi pes ll it ramontains qui en ront la ba-re . On demande à prérent fi l'l n(litllt.ft attentatoire
allx Conciles générau.x : la premiere li. .
gue détruit leur puinance,
L 'inflitutÎ9n de cette milice a donc
été une €onjuration contre nos IibencEs ,
cet étendard dl: levé conne nos maxi_
mes. Je fçais qu'on trouvera dans tous
les Ordres cles Seébteurs cie ces opinions de(lrotl:i ves de la Hi éra rchie; mais
aucun Ordre n'ell voué 11 les défendre
par fon Innitut; ils ont fuivi le (OUr9
des erreurs des te ms & des Pays ; la
vérité V a trouvé accès à fon tour. Chez
Jes Jéfuites l'engagement eCl: irrévocable ; l'elprit de corps fe pel' étue , lors
même que les Part icul iers comme ncent
à être dé(aburé,dans le fonds de leur ame.
(1) lnJl. Soc.
t. T,p. 6, col. T.
(2 ) ,"ov. PaKluier , Recherches de la
Franec, li,'. J. chop. 4\' pa!;, 3IJ-
(1) Ordin.lr1US p .zflor fir.gulolum, Suarez;
JtRc!;g. Soc. l. 9~C. 2~n. IO,p. 677.
�T4
elt de nlèllle de l'immunité pré'
(endue des C le rcs & d es l{ égu liers, &
de Jeur indépendance de toute puifl"ance'
tem porelle: cecte erreur qui forme une
oes pré,entions les plus jaloulès de la
C our de Home , ~[oit aflÏ::z commune
dans Je r~i zkme tiécle j elle l'en enCore
d ,ns plufieurs Pays: les (euls J éruites en
o :lt fait un article fondamenta l de leur
In'titut ; I gnace & res Compagnons promettent de fervir le Pape, & de ne fer·
vir que lui rur la terre, & Joli D OfnlllO
al que Rom.1no P onufici ,rjm in terris Yi-
n en
(ario J f en-ire .
Cette immuoi té des C lercs & des Régu lie rs dé,ivan t du Droit ecc1éliallique
'lui les roultrai t à l'aurori,é de lellrSou-
r)
Cela ef! néco llaire à fçavoir ?pour dit.. rin guer dans les BuUes ce 'lUI elt vral·men t prhd lége pçmr les J é~u.lteS', cl e"ce
qui n'" f! que la fuite nécefiar re de 1111dépendabce de leu.- état; ce '1,n etl: grace
fp~c iaJe ' ,
de ce qm eH drolt commun..,
Cette matiere nous
en devenue en quel-
que fa çon é tran gere , parce que les loix
du Royaume ayant banni ces abus ,n ou~
jouiflons de ce bien, fans remonter aux
caufes qui nous l'ont procuré , fans réflé ·
chir fur ce qui fe paIre chez. plulil!ll,:"s de
}lOS voilins , & fur le danger rOUlours
(ubGflant d e voir réveill e r ces prétentians , fi ceux qui en ont dé livré la France po uv<>ient celle r de l'e n défendre:
tout cela nOus paroit chimérique avec
verain, pour les attacher au Pape, ell:
juRe raifon ; mais il n'ell: pas moins vrai
li ée a u pouvoir iod ireél: ( 1) , On prétend
q u'elle dl fon dée lur le droit Divin (,),
& que le droit Divin en a laifi," la <liC·
peolalion au Pape, pour qu'i l pùt la mod ifier 4Jivant les circonflances_ Ainli
l'immu nité elt immuable dans fan principe ; elle reçoit par la puillance du Pape,
& pour juGe caure, que lque Vflnat ion
dan s l'applicat ion , (uivant le, heux & les
p er(onnes (j) _
qu e le corps entier du nouveau Droit
( 1) Suarez, d,fen! fid. 1. 4 , c, J , p. '96,
col. 2 , & ibid. c. /1 ,pa tofum.
( 2) COf"il. Trident. j<"j! 25 , d, "Jorm'"
C.20 .
(3) Ut in particularihus ctlfib~J , Vil pa·
(anis;, illterdum variari lIel muI<Jrl polfit , fuf
canonique , & des autorités fans nombre, nourriffc:nt éternell ement un préjugé qui flatte les Ecc1éliafliques.
L 'immunité exempte pleinement de la
J uri(difr ion royale les biens & les per(onnes des Clercs & des Hé gul ie rs , j'a i
dit qu'on la faifo it dériver du D roit di vin, pour la dt!cence du cu lte & le rerpell: des chores f.1crées , Suarez aioute
que le Pap!: aurait pll la créer indépendamment de ce Droit di vi n, & malgré
fiaienJi.ffim~
prol ifurn [/lit ~ fubordinJndo pril'llegium potefldti Ponrificis, quoad hanc mul,zllonem ex cauf.1. f aciend'lm. Suarez , defenf.
fid, l, ·1, c. 9, p. 214, co/. ,_
J
�J6
les dirpofitions contraires du Droit ci-
vil (1).
L eur exemption tfefl pas ftmp lement
en eux une dtfpenfe d'obéir, car cette
diCpenfe feroit illégitime fi le droit de
commander fubtiltoit ft ans le SOuverain'
c'efl une privation totale de la JuriCdic:
ti on dans le Prince) & une cerration ab~
f olue du pouvoir de commandement (,).
L a raifon e(1, qu'i l ne conviendroit pas
'lue le Clerc fùt tout à la fois Sujet &
nOn Sujet, fit fimtll fit ji,bdiws & nM
fubdittls : il convenait clone qu /iJ nlt to~
t ale ment délié de la tnjetion. !:lellarmin,
Becan, Molina, Suarez, & tous les Jéfuites reconnoifTent ce,'principe 1 qui
en
le fondement de leur I nflitut.
Emanuel Sa en a tiré la cotlCéqoence,
que le C lerc 'lui tue ton Prince n'eR
point criminel cle Lefe-Majeflé : elle eR
révoltante, & tout à la fois diflicile à
défavouer. Les JéCuites François, à
'lui on av oit Fait ce reproche (3) , répondent, par la bouche de Richeaume
dans leur apologie à H enri JV de l'an
16o " li que la maniere de parler d'E·
), manuel Sa ne tend pas à diminuer l'é-
( t) Eriomfi nu à Dto ipfo dOlUm tffit;
'nec jus civile C'\Operduwr. Suarez, dt! fir/.
l. 4 ,co 9,pag. 2/1, col. 1.
.
(2) Auftrendo jurifditlionem fou omnc jiU
Juptrioris. Ibid. c. J J pdg. '96, col. 1.
() Voy. Pafquier, Recherches, 1.
',45, p. 3i 8.
J;
'7
" rtormité du crime, mais veut Ceulement
il déclarer, en terme propre , la qualité
" de la perfonne Ecclénaflique (1).
Ri cheorne craint enruite que cette ré ..
ponre ne paroiffe pas tatisFairante à Henri IV : » Pour ôter t Out fcrupule ajou" te- t-il , nous diCons que nonobflanr la
"propriété de langage des Clr.fuifles .
1
» l'attentat contre la perfonne du Prince
» eft toujours , en fa rubfia nce, un' cd"me de L efe- Majeflé (,l , C'efl apparemment pour édifier les Princes, que
dans les édi ti ons fubtéquentes d'Emanue l Sa (j), on a retranché cette Pra 'poution ) lIo1Jobftant ta propriété de lan_
gagf,
Les Clercs & Ré guliers n'.!tant point
Sujets, l'autorité royale n'a fur eux, ni
cette force clireél:i ve qui fOHrnet au
~evoir d'obéiffance , ni cette force coall:ivc qui oblige de le remplir par les
peines & plf la contrainte: ils Cont fournis au Pape de Droit divin là rairan de
l'une & de l'autre tujét ion: & ide" quoad
wTamqllr JUill P omifici [UbjfBi e~<r; ([i'Villo
jnrr, & confequwrtl" ab aliis exemp-
(t ) Plainte apolog. pag. 127, Bordea""
chcllvlillangcs, 16°3_
(2) Ib:d. Richeomc.
(3) Le livre d'Emanuel Sa fut corrigé par
Je r,taître du S~cré Palais , OH Y changea
~uelqltcs endroits. Voy. A1egambe ,Bibl.
&ripl. Soc. p. 10J.
�,8
Ji (1) . VoiJà J'explication ~ette & fi
l'le de l'lnftitut : des Sujets du Pa~~;
Jndéped,~ts de tout autre Seigneur, fe
. font, \loues ~ fervlr leur malne d'une
mam ere fpéc,"le.
. Il n'y a p.oint de jllrifd ifrion fans coac.
tlon, & pOlllt de JégiOation fans jurildic.
tIOIl ; amfi les Clercs & R éguliers étant
·affranchlS de toute jurifd i<1:ion tempo.
reUe, ne peuvent être chargés d'aucuns
tributs (.2), lis ne reconnoiffent ni les
Joi:< , ni les Tribunaux d'une Puiffance
qUI leur
étrangère quant il l'autorité
cl u commandement.
Cependant il ya que lque dil\inltion à
faire fur les loix : celles qui font adref.
rées à tous les ci toyens en général fur
une matlere commune, & dùnt l'ob fer·
vatian ,eIl .néccf!aire pour la r~dpro ci t~ r
pOllr 1umformlté & pour la paix int'·
r1eni'~, ont quelque emp ire fur les Clercs,
li ,elics ne le~r (ont point à charge & ne
de:-ogent pOlOt à leurs dr oits & à leur.
priviléges; on en d.onne pour exem ple
certams reglemens lur le prix des den·
r ées.
On ne peut, à la yériré, Jes (oumet·
tre à j'obferv ari on de ces loix par des
peInes) ni les citer dans les Tribunaux
{ur la. contravention, parce que l'Etat
n'a pOint contre eux de force coaébve.
en
( 1) Suarez d-f fid.1. 4 , c.
(2) Ibid, !. 4 , C. l , Îrl
~J'2
J.
col... 2 ...
f ,p, 21 J , col. l,
f ne
, & c. 16 , p.
19 '
Mais iJ femb le que da ilS ces cas patti~
euliers, il el\ de Jeur devoir de reco"~
noître la rlirefrioll de la loi, nOIl pour
céder à l'alJtoriré du LégiOateur, qui eft
nulle à leur égard, mais pour re conformer à la rairon naturelle, & à l'équité
envers leurs condtoyens, qui demandent d'eux cctte condercendance (1).
Ils fOllt partie de la communauté, & Ja
partie a tort, qui refufe d'être concordante, lorrqu'elle le peut commodément, & fans brêcher à fes pri viléges( z).
Quelques Auteurs peu exaéts ont fuppo Cé que dans ccs cas le s loix ob Iigeoient par lem force direétive; c'eft
une erreur qu'il fa ut éviter, felon Suaroz (3) ' parce que certai ns Schifmatiques en abufen t. La vàité efl que les
Clercs obfei.'vent ces loi>.: fans cerrer
d'erre libres de leur joug ( 4 ) ; ainli 1'011
peur di rc , en un fen~, qu'e lles les obligent , parce qu'ils ne font pas dc!'liés du)
joug de la railon naturelle; & dans l'autre, qu'elles ne les obligent pas, parcequ'ils ne doivent ~as [econnoitre le lieu
de la loi (Il.
(1)
Non ex vi Jurifdiflionis ~fld ex vi ra.
tionis. Ibid.!. 4, c. 16 ,.p, 2.33. col. 1.
(z) Ibid, Suarez.
(3) Ibid. l. 4. c. IÔ ,p". ::l32, col. 2. c. J~.
injnitio ,p. 194, &p. '95, col. 2.
(4) ObJetvare ,as Leges /lt LiberaJ à ju,o
illilrum. Ibid. C. 16 ,p. 2J] ~ '01.. 2"
(5) IbùL. Suarez.
�if
10
Mais cette dilHnébol1ll'a plus lieu fil
101 déroge à leurs priviléges ; il ea c~ a
venu qu'elle n'eft à leur égard d'aueo ne
"valeur: cependant ces priviléges éta
fufcepnbles de variativn & de modlfi Dt
t! on dans l'uf.ge, il n'eft pas défendu d~
s.accommoder à la loi pOur le bien de
J umfo,mlté , ou même pour l'intérêt
d 'un Corps qui a des ménagemens à garder.
A vec ces ndtÎons pnEliminaires les
Bu ll es & les COllfiitutiolls. relati~es à
l'état d'ind épendance, s'expliquent d'elles - mêmes, J'obferve d'abord que les
J é~llltes n'ont aucune Bulle particnliere
qUI les exempte des tributs impofés par
les Pnnces : l 'i mm unit ~, qui
en cie Droit
cammnn , y avoir pourvû (u tti(amment
en faveur de l'Ordre le plus dillingué de
tous. SI ,le Compilateur des privil<'ges a
fa.lr, valOlr, par co:mmnl1!catio!l , un pri~
v!lege des Chanomes H eguliers de Saint
Sauveur (1), c'eft à caufe que cette
Bull~ prononçait la peine d'excommunication encourue par le feu l fait ce
qui n'eft pas de Droi t commun; & ~n
core, parce qu'elle étend l'exemption
à certains cas, qui pou voient faire regarder la contribution comme nécefTai-
re , Mais au fond. tout cela efl au-de~
fo us de la Société, Ce qu i dl privilége
pOur elle. c'eft d'être exempte de toute
(lixme & de tout payement de portia"
canonique, droit de procu ration, &
au tres lemblables , par la Bul le Paflora,
lis Officii de 1572 (1) , avec dérogation
au Conci le général de L atran: Ceft
d'être affrancnie de toute décime papale"
Rtt-e lleétablie po ur u ne expédition contre les I nfidéles.
e lle accordée par
Je Pape à la priere des SouverainS pour
la d"fenfe de leurs Pays,
J 'ai Mja remarqué que les J éfuites
font indépendans des Souve rains pour
les biens & pour les perfonnes : cela eft
fi conflant par la premiere Bu lle, qui les
voue au fe rl'içe d u Pape. qu'on le (up _
pofe par - tout, & qu'o n ne l'exprime
nulle part dans le refle de l'I nftitut ;
l'indépendance efl la bafe de l'édifice, Mais plufieurs Canoniftes reconnoiffent que l'exemption des biens la plos
favorable, & 1. plus étendue ,celfe dans
le cas de cette nécellité, qui n'a point de
loi (2)' D'autres di(entque dans ce cas là,
même) le Souverain ne doit point agir par
voye de jurifdiél:ion, s'il peut recourir al4
Prélat ..cléfi.ftique 1 prochain ou éloigné, pour forcer les exempts à fe prêt~r
aux befoins de la Patrie; mais qu' il
pourra agir par voie de défenCe (1), li
mt -
:( 1) Ibid, " 1. r:: 6J'
(,) Suarez defi fid, l. 4, c. J4 , p, 271:
_ _
.
(3) Non pu modum jurifdiRionis ,[ed f'~
fTlOpum d'fmlonis, Ibid, Sùarez,
tol ~.
( 1) Compend, pri,.il,C' v, ,xemptio § 8. p,
"9 8 , Infl· Soc. " "
�H
le reCOllrs lui eCl ferm é. L'urage efi donc pour prévenir toute difficu lté, de recou~
cir au Pape, pour obtenir la làc ulté de
fuire contribuer le Clergé féculier & régulier. Gregoire XII! a décidé que les
J éfuites ne feroient point foumis à ces
décimes autorilees par les Papes , quel_
que prelfant que fût le befoin , & à plus
forte raifon qu'aucune autre Puiffance
eccl éJïaClique ne pourrait les y forcer.
Voilà le privi lé ge qu 'ils tiennent de la
Bulle Paflor"'is Officii : l' inMpendance
& l'exemption générale n'eCl pas une
grace, c'eCl l'I nClitut.
J 'expliquerai de même la Bulle Satis
fUP"9 u, de l'an 1584 (,) . Ce n'efl point
une làveur làite à la Société , que de
défendre aux Rois d'exiger des J é Cuites
auc un fervice perfonnel dans quelque
fonétion que ce puilfe etre: le Seu vecain eCl Cans ju rifdiétion coaétive, il n'a
pas droi t de leur commander ; mais il
eCl plus remarquable d'ajoûter que cette
d<'fenCe fubliClera, quand le Prince ne
trouverait aucun autre fujet qui put venir à fon recours, u i am p r 4!t(XfU '1u~J a!j~
inihi non
Ù1V l:n lllntur,
a q uihus
adJuv ,m
poffin t. L e cas de né cenité pouvait Carmer un doute par l'argument du ch. p" .
"mit, cXlrà. de)mmUl7lf . (Ccl, ( 2.») qui dé.
cide que perfonne n'eCl exempt du Guet
& de ga rde dans J'extrême n<'ceaité;
1J
/nais il eCl naturel que la milice du Pap:
ait des priviléges .au-deffus.d II cOI1l~un •
elle ne doit CervIr que lUI feul ; 11 Ce
l'approprie à juCle titre.
.c eCl dl' r_
Comme le Souveraln Pont ne
. ,.
penfateur de ce privilége d'exemption , .
pour le plus ou le moins , il eCl tout
fimple que des Ord;es m?ins éminens
ayentlàit déclare r qUlls en J?UlrDlent en
(Oralité; ces précautions n t! tOlent pOint
néceffaires aux J é Cuites; le titre de leur
fondation, qui les attache all feu l fervlce du Pape , conComme l'independalice
abColue. Les Bulle, n'ont fuit qu'aJout~r
à cette indépendance, quelquesattrtbuts qui étaient la fuite nécelfarre de
ce dévouement Cpécia!.
..
De là vient que dans le, ConOttutlons
la Société fe regarde touj ours comme
nation indépendan te , & que les L églf_
lateurs fe reglent fur ce principe, fans
recourir au Pape, ainG qu'il efl prouvé
par la défenCe de fe préfemer dans les
Tribunaux pOUt témoignage; par la
quefiion longuement débattue dan~ la
Congrégation premiere, pou r fçavorr fi
l'on céderait par complaiCance à la prohibition fuite par guelques Prin ces de
tirer l'argent de leur Roy aume en e Cpéces ( 1); par les argumens pour & contre
cette PropoGtion, rapp ortés dans S2Cchin; par le Decret If , qui détermi ne
•
(1 ) InJl. Soc.
,f' 8 f.
(.)Fagnan. Ihid. t, J,p. f9',
t. ,
(,) Voy. le Compte rendu à Aix de.
Conflitutians, pag. 2JO.
�~4
tn6n que la S oci~té veut bien donner
a~x Pri.nees c~ fujet d '~di6cation ; par la
refolutlon pnCe dalls la Congrégation
J
5 , decret 8 , de s'accommoder ordi_
nairement aux loi x civiles 'lui ont reglé
l'âge requis pour la capacite de diCpoCer
d es biens , condeCcendance volontaire )
fi l'on ne conCul te que Ces priviléges,
comme a fait Molina ( 1), mais un peu
forcée pa r les préjugés de cermins Tribunaux , qui pourraient bien manquer
d 'ég~rd pour les diCpoGtiolls anticipée,
avant l'âge légal.
A quoi penCe un nouvel ApologiOe
dda Société ( , ) , qui parait avoir écrit
pour cette Cour, lorCqu' il rapporte tous
ces decrets en preuve de la fournillion
parfaite, que la Société croit devoir aux
l oix civiles? L 'indépendance y ell partout marquée par la déférence de 1'0Jonté , de convenance ou de politique,
La délibération prouve la liberté: la
S ociété n'ell jamai s Cous le joug de la
foi: on œconnolt par - tout la maxime
de Suarez d'obferver les loi)t en certains
cas Cans Ce croire liés: Obfervart ha.
leges taJl'Iquam libero r à jugo ill.lmm . La
S ociété les obCerve quand il lui plaît :. &
fi elle veut bien s'y prêter quelquefOis.,
c'eft dans certaines paJ°ties, ÙJ n.ie re) m
, (1) Voy. je Compte rendu à AIx, d"
Canilitut. f.ditioJl de.Paus in-D (que nou'
citerons toujours) , p:lge 2 T 2.
(2) Voy. les Notes fur ce Compte, Note
XIlI, pag. )22,
l
IO~
'1
(,oc nrgo.;o; c'dl le langage perpétuel de
l'Inflitut & celni de j'indépendance.
Les J t! ruites auteurs ou revÎfeurs de
ce nouve l Ecrit, connoilrent fans doute
la dillinél:ion fameufe de la force coactive & de la force direébve , & tOut ce
qu'en Ont dit leurs plus c~léb res Docteu rs : peuvent-ils m6connoltre l'indé-
pentlance dans Jes loix fondamenta les de
Jeur I nllitu t, & dans l'e Cprit de to utes
leurs Conllitutions ? Comment oCent-iis
donc fe récrier, lorfqu'on les repréfe nte
COmme attentatoires à la fouvera ineté
des Rois? Un Sçavant du dernier tiécie ( 1) , li é d'ami tié avec plurieu rs
Membres de la Société, & gui lui rend .
à bien de; é:; ards, un témoignage Aateur, convient que la pudeur & la bonne foi n'habitent pas toujours chez le.
JéCuites, fidem & Plldorem fill); in quib U$ rrqU/raJ. Le reproche efi ancien ..
devrait-on aujourd'hui donner lieu I~
louvent à Je renouveller , & même à etl
rappeller be?UCOllp 'autres? TOUl (croit é,difialit dans cette circon1lance critique, fi cet Ordre étoit, comme il le
prétend, une Société d'hommes juile.
perrécut.!s,
Je reviens à la formule de l'lnflitut,
qU! eille précis des Bulles Cubréql1entes ,
& de toutes les Conltitutio ns . Le Papc:
cil Monarque ul1iverfe! dans l'Eglife,
Palleur ordinaire de tous les Fidèles; il
�;:6
une ru péria rité direae rur les Conci:
les géntraux , & indireél:e fur les Rois :
la Sociéré dl ra milice qui ne dc'pen d
que de. lui ,qu i ne, doit Cerv ir q\l~ lui,
& qui le voue à dd;'n~re & à enCelgner
'l
ces vérit~s par toute la terre .
...
P aul III ne voit rien que de pieux dan,
une pareill e réfo 1ution, quod pmm lIonfit
-'''If J4I1Û"rII ( 1).: je le crois bien, Ca ~oc
trine éroit conforme. Celt à nOus à évaluer en France une pareill e app robation:
• il ell hngulier qu'on la faOe Canner li haut
dans les apologies de la Société, tand is
qu'on lui reproche de toute pa rt qu e fon
I nflitu t immole nos maximes à la Cour
de Rome,
Ce!l le Pape lui - même, qui dans la
Bulle Reg/minI, donne le nom d' InIHtut, l nftiw/llm (~) , au plan propoCé par
S. I gnace & Ces Compagnons; il J'appdle
pieux: c'e!l Cur la foi de ce t émoigna~e,
(ans examen, & par égard pour le S.lIlt
P ere que le Concile de Trente répéte
tes mê mes paroles, en établilfant un;
foule de dirpafitians contradlél:OlteS a
cet In!litut,
Ce n'e!llà qu'un mot honnête pour le
Pape approbateur, & pour fa milice dont
On veut encourager le zèle: ce m?t e~
dit en palfant & incidemment; . 1obJet
n'e{\ point de décider fi 1In{\ltut e~
pieux: on le fuppo fe : e!l-ce là une dé"
aGan cond liaire ?
( 1) Inftir. Soc.
r.
( 1) Ibid, pag. 6.
l
,p. 8.
'7
L'a.pprabatio n d'un Innitut, dit Suarez ( r), e!l un jugemenr & une déclaration, aprè s examen, qu'une telle maniere de vivre eft fainte (ans aucun mê-
lange d'erreur ou de fuperfiition, de
tacon qu'elle canduiCe dans les voies de
Ia'perfeél:ion, tant par fa fin, que par res
.m oyens, & par canréquent qu'elle rait
propre à être érigée en Religio n.
Appliquons ces maximes à la formule de l'InOitutque Paul III a ju gé pie ux
dans la Bulle R egimini, &que le Concile
a fu ppaCé rel.
. La fin de cette milice renferme deux
objets: fervir le Pape
comll1~
Monarque
de l'EgliCe , fou s un Ce ul Chef Con Vicaire & Ion Lieutenant ; & travailler par
tous moyens à l'avancemen t rp id tuel du
prochaiA avec la million du Souverain
~ J) Approban ., nihilaliud (JI , quam poft
fufficims (X.lmtn judicare iflterù'u, (,. èxu .
,ilt.! auuntice declllrare , hune vivmdi modUflt
r/fo fanilum , fine ullo urare , vtt fupe~f1itio
ne, {,> t.lm in fint , '1uàm jn mediiJ ptrfi:flionis viam obtintTe, ide0'luc effi aplmn , lit
in rtligiofom flaturn aigol(ur & conficretur.
Suarez de rdig. traEl. 7,1. 2 J c. 16, n. I l ,
, Qg. 1('4· . . . Sicul non potefl ftnlL'ntia firri ,
fint 7tluflf; ~0b'!itione prœl·jâ , itJ nec conftrm,a~lO !tftglollU fim approbatione , quam ju.
dlCltlrtJffl ,
frit
declarallum veritatem
appel.
lare polfumuI ,fiui pou(1 : al il/a confirm,llio
ntcrJJar~a cft . .. . Ergb tliam approbatio P"
11Iodumjudicii Metffaria cft. ibid. n. 1]_
B ij
�L!
Pontife, dans la fuppofition qu'il c{l Pat.
t cur ordinaIre de to llS les Fidè les St
q ue les E vêques ne font que fes délé-
guh
Paul III ne trouve point d'e rrenr d,ns
ces opinions , & point de fuperfiiti on à
ne vouloi r fervir que lui; il a connu la
fin de l'Inflitut , il l'approuve ; il n', certainement J:oint c onnu les moyens , &
fur- cout on ne lui prérente aucuns moyens
pour acquérir la perfeél:ion, adwam per_
JrE!iouis .
L orfqn'un Ordre efl: approuvé, fui.
.vant la Regle de S, Balî le , de S, Auguf1:in , de ~" int Benoit, & qu'il ellper.
mis d 'y faire les trois voeux {ubnantiels
d e Reli gion, on fçait par quelle route les
fujets admis dans cette Congrégation
teront conduits à la pert;'él:ion , La formule de l'Inllitut ne préfente rien de
pareil aux yeux du Saint Pere; on voit
fe ulement qu'un petit nombre d'hommes
~elés fe propofent de conquérir l'Uni·
r ers à J efus· Chria & au Pape: le ur objet ell ie falut des ames, la propagation
de la foi , le mi niaère de la Parole de
D ieU par les prédications pul>liques, par
Je,s exercices fpiri tuels , & ~ar les œuvres de la charité; la con(u!arion des
Fidèles par la confeflion ; l'l11arultion
<le la Jeunen. & des ignorans : ce n'etl
pal là acquerir la perfeWon, c'cll l'e,ercel' & la communiquer aux atHrC5 , ce
qni cala fonél:ion plopre de l'Epifcopat,
La fin diretle des autres Ordres en
leur propre pcrfeél:iQn; pluGeurs s'ea
"9
tiennent là : quelques-uns re proporent
encore de travaille r au mil1lllère des
am es fi on Jes emploie; c'ell une fin (ecoodai re & accidentelle . Cet Ordre
nouveau , va de droit fi l à la perfeél:io n
du prochain, c'ell fa fin principale &
direél:e, S'il y a dans la Société des
moyens d'acquérir la perfeél:ion, ils ne
(ont pas même indiqués dans la formule
de l'l nllitut , il fa ut les chercher dans
les Conaitutions , qui n'Ont ét é achevées
que dix- huit ans après la Bulle Regi _
mini , & l'ona bien de la peine à les découvrir.
, Tou t ce que nous voyons dans cette
Bulle , c'ell que les compagnons & les
en fans d'Ignace (o nt di lpenfés de réciter les Offices en commun, non commurJj te ï . On demanda en confc!quence ,
dans la premielc Congrégation, s'il ne
com'enoit pas au moins de faire quelques prieres en commun: îl fut répondu
que ce feroit s'é loigner de l'e(prit du
Fondateur , R'fponji,m 'ft, jimul nO Il cffe
o~andum. cum prerfertim mens Patr;! lIoJfri
Igalii ,à /en.l'r .. (1) . Ce n'ell pas là un
moyen d'acquerir la perfeél:ion, c'ell un
ménagemen t (crupuleux du temps pour
vacquer plus librement à la perfeél:ion
du prochai n,
Les J cEfnltes ne croyent pas a voir befoin d'employer cette faime violence
que fait à Dieu la priere de plulîeurs Fi(, ) Cong,
1,
decr, 98, pog,
474,
Il jij
\
�le
cièfes ~ ..tremblé~ : il (emble qu'lrs n'o'n~
fI.en d elfenuel a dem ander ni pOur eux,
Dl pour les autres; ils (ont parfaits &
j.ls perfea ionnent leurs freres.
'
~'a pprobation du P ~'pe ~fi donc pl ..
'lu ImparfaIte, pUl(qU II n a pas connu
Jes moyens, & plus que Cufpeae dan.
Je jugement de la. fin de l'lnflitut.
Le Connie n'examine l'Infiitnt, ni
rlans (a fin, ni dans (es moyens; les Lé.
gats ne l'euflèflt jamais permis, fi on eût
youlu l'enereprendre: Con approbation
prétendue efi donc chimérique ; en yoi~i l'occafion : Le Concile établit nne
r~ gle très - (age dans le Régime régu_
her, qUl renverfOlt toute la conA:itu _
rion de cette mili ce du Pape; on le lui
Ier réfen te ; il déciare quï llailTe la Sa'
ciété dans (a polTellion, conFormément,
dit-il, à fan pieux Infiitut app rouvé par
le Saint Siége : il fallait nécelT.irement
J~ob(erve
JI
cependant Cil paITant, que
le Concile a (uppoC" que les J éfuites Ccrvirant l'Eglife & nOIl le Pape ( J ) , Domi1lo & e,ltH Ecc{'fitE inforvire p ofJit : c'ea
détruire une des fins principales de l'Ioftitut, Il n'efi pas poflible de croi re que
c.es motS (oient rynonimes. Cajetan dit
que l'Eglife eft n~e (ervan,e c1u Pape,
ft rva Pat te : nous cro yons qu'e lle dl
Epaufe de celui dont le Pape efi le principal mininre : entre ces deux ryll:êmes ~
il n'eft pas indifférent de fervir l'Eglife
ou le P.ape.
Le même Concile, dont on fait valoir
l'approbation , a ébranlé l'Inftitut par le.
fondemens , en attaquant la mit1ion immédiate du Pape qui en eft J'elTence. J e
ne parlerai point de toute s les difpoGtions
contra~ iaorres du Concile aux loix ~u la
Société; clles Cont recueill ies à la 6n da
la Congrégation lI! ('), en con(équen,
ou dùruire cet Ordre, ou en parler en
ces termes Mja inlérés dans la Bulle
1!-egimini. On peut diie encore que plu~
Jieurs des Peres pouvaient juger faYOla ,
"lement de l'Ordre nain'nt par le zèle
de (es Membres : S. Charles Borromée
<toit de ce nombre; il a bien changé
d'opinion avant (a mort ( 1).
(1) Palla,;cin fait honneur à ra 50ci~té
de J'e11ime & de l'affe8 ion qu'avoit pour
elle S. Charles Borromée, !(1or, dJI Conâl.
di Tunt. l. 24 , c. 6, n. 6. Ces lenrimens.
di [-il) continuerent jufqu'J. là mort , jill ill/a.
morte. Les Lettres de ~. Ch.ules 80rro,
. romée ,imprimées à Venife en 1 iCi,. chez
BalTagli a, nous prouvent combien il faut
être en gard e conrre les H ifioriens Jéfuites.
Pallavici n publie les bienfaits du Saint
Archevêque ; les Lettres nons font voi r
quelle fut la reco nnoiffau ce .
(1) S,jJ. 25, de R rcul. c. ,6.
(2) !nJl. Sor. p. 1196' 1 )0. On y trourera entre autre!! la difpo{ition finale de ce
c~. ,l6de la CerI 2\ , de Rq!"l, que la Sociéte n ~ Jama~s voulu obCerver. Ce Chapitre
a trOI~ pJ.rtl.es; c'efi proprement de IJ Ce-
conde que Laynez. obtint qu'o n excepteroit
B iv
�Jl
Ce des Decret s 8 '&
jO:
'lui bJelfent J'Jnltitut a u
ceJlité de re prerenter à
recevo ir r. bénédiétion
prêcher, Self, 5' c, >;
il yen a trois
cœur : la nél' Evèque pOUt
ava nt que de
Ja d"fenre de
f a Compagnie: l'exception entraÎnoit en
quelque façon la difpenfe de la prcmiere
Partie. Frapaolo prétend que Laynez fit
gliHèr captieufèmenr le mOt hœc pour débarraiTer des Décrets précédens. Hill. du
Condle de Trente, li\', 8 , fùr la (cition dit
11 Novembre. Pall.:lvicin fOUlient le contraire, Iflor. dal Cone. di TrUlI. 1. .24 , c. 6,
Il. 3. Quoiqu'il en foit, Lay nez n'a jamais
pû prétendre qllC 1"::5 Jéfi.litcs nI! fun~nt pas
compris dans b difpofition finale du Derr.
le
16 : ils
rcconnoiD.~nt
formellement dans la
Congrégation lII, qu'ils ne font point cx''<:eptes ; d'où vient donc :,'obflincm-ils à
pratiquer ce que le Concile a dJfenclu jolIS
peine d'anathême? V 0)'. le Compre rendu
des Conftit. p. 3) & 14"', & aux Notes,
Ilot. 32 , p. 108. La SO<.:iété qui ef!: menûÎ anre, & qui Ütit gloire de la pauvreté ,
craim de ne pom·oir en confcienn! refutuer
Il!s bien<: que le Novice lui a donnés: voy.
Compmd. pril'ilcg. va. Bon.1 SOd~/. § 9, Ù!
.nolis, t. l, p. 279; ellc craint de blelfer le
refpet1 pour !c S. Siégc Apofroli111~ , li elle
fe conforme a ce que le Concile UI a pre(et;t, fous peine o':lIlJthême , (dr. 2) , ch.
16, de R~gttl. C'cft ainli qu'ellc exêcute ce
D ecret, qu i appelle fon I nfiin.:tpicux ; c'ell
ainfi ou'elle rCl?cft~ les Concile:, gl..:néraU'l:.
, agrément
l.l
cl ans Jes EIi
prêcher raM Ion
g Jo'
res même de J'Ordre, refT. '4 ' c, 4 ; &:
Ja n~ ceClité do ron approb at ion pour
confelfer, ren: , j , C, J 5, Si ces d irpofitians ront exaéternent obfervées. 1. plan
de cet lnllitut n'elt plus qu'un ca ho, in.fOl'llle. La dellination direél:e & princi.
pale de cet Ordre efi J'e xercice des actes hiérarchiq ues ; fes uniques fona ions ,
res fonéti ons propres rontcell es des Parteurs, qu'il s'attribue (ous les ér:cndards
du Souverain Po nt ifl! ,Palleur ordinaire
~e touS les Fid èles ,
Ql1e l'o n examine at te nti vement tOtI tes les Bnlles & r<s Con[litutions, 0 11
verra qu 'e lles ne rom que les dépenJan ces de ce plan, & l'ex écmion des pade3
de la fond ation ,
Les Conflitmi ons r Oll[ ses maximesde cond uite pour des C lercs qui tom de.
vœu x, dans l'u nique obiet de trav aille r
à la vigne du Seigneur , & qui n'on r: d'autre état que celui deprt:cher , enfeigner ,
conferre r,
L es Bull es ront d es rauf-concluits, o u
des pouvoirs donnés à Ja milice du Pape
pou r conquérir les ames , & à fes I!nvoy és pour remplir la mi nion qu 'ils t iennent de lui. Ils ont pr is en conCéquellce
le nom de Société de J e rus, étant dertinés à Coumerrre a u Sauveur uoute la
terre, & rpécialemem dé voués à rou
Vicaire. O n a trouvt! de l 'orgueil dans
cette d ~nomination ; il Y ent re de ra.
moddlie ; il; Ont éc.uté par Jà Je nOUi
Bv
�,f4:
d'Apotre" qlÙ, relo n Suarez (t), leur
COli vient par une jllO:e analogie. Au fond
leur Innitnt etl le renou ve llement de
celui des ApÔtres ; ils fon t Clerc, réguliers , deflin~; à pOl ter le Nom cie Dieu
11
porel, & de fa fupério rité fur le Concile?
Cette milice <' rant établie dans un
Diocèfe, doit e n t r~ r en aél:ion ; il reroit rép"gnant cle pellier qu'elle fut dé-
parmi les Nations , Ces Ambaffadeurs
livrée de t oute priere commune, de
auprès des hommes pour la réconcilia·
tion , & .ffoelés à Jefns - (JlI"ill leur
Chef pour la fin de la fi "demp,ioll' JI,
n'ont aucun privilcge qui ne foit nüer_
[.irement attaché à quelqu'un de ces
térieu r & commun de Religion, de to ute
titres.
Dè, que cette milice fpiri'u elle efi ap'
prouvée, & qu'elle entre en exercice , il faut bien qll elle [oit autorifée à
s'établir partout; Jes lieux dalls le'qllels
elle trouverait le plus de comradiélions ,
foit par l'intrigue cles H érétiques, Coit
pa r des préjugés contraires à la Cour de
Rome, Ceroier.( pré'ciférnent ceux qui
'Ont befoin de fon fecours po ur changer
ces d ifpoutions vicieules. Cefi pourquoi fes établiOèmens n'ont pas befoi"
d'autorifation fpéciale ; ils pellvent être
hits contre le gré des Souverains & des
Evêques. Le premier point Mroge aux
droits de la Souveraineté; le Cecond au
Concile généra l cie C alc" doine. qui exi·
ge le conientemenr des Evêques, Mail
le Pape pouvoit-il faire un me,lIeur ufage de fon pouv oir indirdt fur le tem(1) Voy. le Compte R endu des Confiit,
p. 44, la Note 8, p, 297, & la Note '4,
p. J2 3-
toute procell,on publique, de toute célémonie de regle, de tout exercice ex·
mortification & ounérité , pour demeurer oifive ~ ce (croit non-feulement perdre tout le frlllt de cet te inflitution ;
mais encore j'avilir & la rendre ilIufûifoire: c'dl l'objet des Bulles qui onl:
achevé de perfeél:ionner l' lnllitut ; la
premie re Bulle de Paul III ne contient
que l'efquiflè,
Le partage des J éfuites en d'enfeigner : on leur
J.
permi s de graduer leurs
Ecoliers ; ku rs Col loges font alitant d'U_
niverr.tés ( 1) , Leur vocativn en de pn'_
cher, de confeffer , d'.dminiCher les So_
cremens : ils ont la million du Pape qUi
eA Palleur ordinaire de tous les Fidèles; ils n'ont donc p.s befo in du con _
fenrem ent des Evêques & des Curé••
La Bulle de '541 (,) , émanée du mê_
me Paul Ill, & obtenue par I gnace lui_ .
même, o'etl à cet égard que le développement de la fondatio n: ce Cont les mê_
mes parties qui, après le (uccès des pre_.
(,) Bull. '5 )2. r"JI. Soc. 1. l ,p. '7' Bull;
'5 6 1 , l" 3' , & ' 17 ' , p. 39·
(,) InJl. Soc, 1. l ,p.
1/ .
B vj
�16
mieres expériences, contin:'ent feur Ot1~
v rage. Le Pape y ajoure le pOU 'l oir de
( onmme r les vœ~lX fimples en tout tems
( , ) , & d'aHoudre de tous Cas ré ler".s :
c ela ell: Gmple , ils font délégués do Pa.
pe qlli rel1rain.t comme il lui plaie la Jur il,hél:ion Epilcople dont il ellia lou,.
ce, Il paroit ,l'Jborci plus ~nglllie, que
les E"êqHe< , dans le plus prelfant b,.
foin, ne puilT'èm fe (ervir du miniftere des
Jéf. s'ils n'ont le CO,l!ente-mem & b miro.
fion de leur Supérieur, Ji"e ( P'-fJo Su.
mais la fairùn en n:1turelle, ils ne fervent que le Pape, La
p~ rÎoris mondaro ;
mi ilion que 1 ur Général leur communiqlle efl Papale, l1s ne peuvent (ravail-
]~r
fous d'auttes enfeignes : ce font des
Apôtres qui viennem avec ardeur an
re-
cours des Evêques, & qui ne peoveDt
être â leurs ordres.
L'e xemption la plus complette des tri·
bues des Princes, n'di pas un pri vil{ge
pour eux: c'en eft un d'être exempts
(1) Cette faculté (uppo(e que les Papes
les Ordinaires de touS les Diocèfes.
Le Pape ne peut difpenfer des vœux non
réfenrés au S. Siége , ni deleguer pour en
difpenfer dans les D iocèfes , que dans les
'Cas de droit, comme dans les Jubiles.
Les Jétùires s'érigeroient en Vicaires gé.
raux du Pape, s'il~ uroient de ce pOUY01T;
Ja difpenfe des vœux n'appartenant pas au
{or Pénitentiel, mais à la Jurifdiélion gra·
cieofe,
font
17
de lotlte contribution canonique enver!
l'Eglife, mais il ell dtl à leur fervice , La
dilpenfe des O ffices en commun, des pro·
cerlions, dl: une ruite des devoirs de
leu r aponolat, L'ennemi du falut ne manquera pas de leur fufciter des traverfes;
la défenfe des droits du Pape leur attirera bien des contradiél:ions ; leurs pei·
vileges, leurs (uccès feront des jaloux.
Ce feroit les livrer , que de les mettre
aox mains avec l'Hérétique & le mauvais Catholique, fans fecours & fans armes; il leur tàut, pour le maintien de
leurs privi leges, des Juges confervateurs
(I} à qui les voyes de droit & de fait
foient ouvertes contre tout malveil lant ,
de q'le lque rang qu'il l'oit , Je ne fais
aUCllnes r.!'Aexions for ces Bulles; elles
prou\'ent toutes l'opinion du plein pou·
voir du Pape dans ceux qui accordent
& dans ceux qui demandent: elles con·
firm ent par· là l'explication de la fo rmule de l'Infl:itut, Toutes les parties de cet
édihce font liées) toutes les lignes de
l'Inll:itut aboutiOènt à ce centre; le Cervice du Pape, & la miflion immédiate
du S. Siege pour l'exercice de tOllS les
afres hiérarchiques) qui font les fonctions propres de la Société) miJJift~ ria
Societat;s (2.).
(1) Bu!!. '172, t."
P,)4.
(1) Obfer"ations (ur l'Arrêt du 5 Juin;
p. 68, f"fI. Soc, 1. 2 , p, ' 4', § 7 &0 8,1'\
147,
§ 7,
�l8
Ceil (ans doute un pieux deffein, que
(elui de.. fe confacrer au falut des ames i
mais convient-i l que des Héguliers roienç
cha rgés de cette fon&ion pail orale en
,'erru de leur Inflitut & de leurs vœux,
t.~ I nflittllo [uo (1) 1 Cela s'accorde-t_il
bien avec le r..'gime de rEglife 1 N~n·
il pas à craindre que cet Ordre fingulier
ne s'attribue une furérninence (ur tOIlS
les autres, & (u r tOus les M iniOr.s de
J'Eglife ; que, fe croyant fulC it" pOUl
procurer à Dieu la plus grande gloire J
il ne s'o:::cupe éternellement de Ion accroiffement , & de l'augmentation de là
puHlànce ?
Si le poiron de l'orgueil inftél:e tou·
t es (es œuvres ,~'i l méprife les PaGeurs
ordinaires établis pa r Jefus-Chrin, s'il
veut dominer partout, il finira par rraverfer tOut le bien qu',l ne fera pas, il
deviendra le fléau de l'Eglife .
L1nfiitut , dans cene partie, a deux
faces ' l'une préfente un objet pieux,
l 'autr~ un revers terrible , Le Concile
de Trente n'a pu , dans les circonftances où il s'dl trouvé J s'occuper de cerre
difcufIion ; mais il a porté ind!rea:cm~nt
la plus forte atteinte à ce fyileme fi bien
affort r & fi bien lié .
Il défend aux Ré gnliers de prêcher
fans le "onfentement de l'Evéq ue, &
de confeOèr fans fO Il app robation: que
devient donc la mifflon ImmédiaTe , qUI
c ft l'ame de la Société? Son afrivité,
(,) Infl, S.Jc.p. J2J, §. 5·
l1)
fi nécelTaire à Con exiftence, fera- t -eJ1e
ralentie par le rdus qu 'un Evéque fera
d'e mployer fon miniCt-ere ? Les fonél: ions
propres de l'l ntlltuc peuvent-elles î:tre en . . .
levées à reux qu i le profclTent? Pell Vel1Celles devenir incertaines & amovibles.
La Congrégation III ( 1) dé li béra de
demande r au l'apc de déroger à ces d ': crets du Concil e: D ecrer tim fuir fit R.
p , Gm cralir , primo qf~oque rempare opP0rltl'JO , rela,:alioncm il/arum dcrogauohum w raret .
Les ]é fuites ont toujours été un peu
Ccandal irés de la complaifan ce du Pape
à fouffrir ces Decrers : c'eft un trai t de
bonté de fa parc, à ce que dit Suarez
Il). Un Concile génée> l aOemblé exige toujours des ménage mens de la part
de la Cour de Rome: la ~ociété s'eft
du moins réCe rvée de faifir un tems oppOl'EUn pour obtenir la déroga t ion, op_
p0rtunQ 'luoqut temporr . Elle ne doute
pas de Ces droits & d e la puiffance du
Pape; mais ce moment ne s'ell pas encOre prérenté' : ce feroit un trop grand
éclat vis-à-vis le Corps EpiCcopal, intéreffé par l'endroit le plus fenlible.
En atren dant , l'état de la Sociéré eil
indéfiniffa ble. E lle n'a pour rout app.nage que des fonfrions qui ne lui ap partiennent pas , & pou r t ouE droit que
('(22Voy.
Con gr, 3 , ùécr. 3
p. 5'
Note 16, (ur le Compte readu
0 , t. 1 ,
des
onfiit. p. P7.
4·
�10
la volonté de tout faire, & de ne rien
laUrer faire aux autres . J 'examinerai dani
la luite comment elle remedie à ce défaut abl"lu cie titres par Ces maximes &
les prétentions, d 'où réfu ltent cles COn.
t radidions lans nombre dans l'Egli(e.
J e vais achever de parcourir la formule
de l'Iollitut.
La Societé aura un Chef qui réunira
toutes les parties du commandement ,
jnb elldi autem jur IOtuln ,peuh Pïœpofi.
.um tri. (1) . Cer, à l'imitation du pou·
voir clu Pape , [u ppu(é monarchique ,
qu'a été formé celui du Généra l qui le
r<pré[ente dans la Société . I l y anra
des grades difft!rens ; cela convient effentiellement dans une milice: : toutes
les promotions dépendront du Chef. Il
délibérera des affaires les plus importantes arec la majeure partie du Corps ,
qui ne d"voit être compo(" que de [aixante Profès, & des moindres avec ceux
de fes Freres qui [e trouveront dans
la réfidence , de (onfilio Co"fociorum : ce
fera- là Con Connaoire ; & les Profès ,ep rérentent afiez bien le s Cardinaux ,
C onCeiliers & P rinces dans l'Egli(e.
La Monarchie était donc, en que lque faço n , mixte dans fon origine; mais
il n'étai t point dans le plan cie S. Igna.
c e que la Conftitution demeurât dans
cet état; il Y a fait faire lui-même un
changement dans la Bulle de 15 51 ' Il
4'
làut alter pied à pied dans la fondatio1!
d'un Empi re; un Conquérant doit toujours cles égards à res premiers compagnons-
La formule de l'Inmtut contient en-
fuire un nouvel hommage au Pape de
cette obélfIàncc gén':rale, qu'on fuppoCe lui être dûc par tOus les Fidèles
dans le (ens de la Cour de Rome, Be
un qu>triemc vœl~ d'obéilfanc 7 fpétia le ,
que touS les Profes ,dOivent aJ~u~er amc
trois vœux (ubllannels de ReligIOn , Ils
s'engagent par ce quatrieme vœu à exécuter tout ce que le Souverain Pontife
leur prefcrira pOUl' le profit des ame~ ,
fallîlt-i l partir (ur le champ, & fans Viatique, pour all er fur les terres des Infidtle s ou Hér<riques, Il remble que les
J, fuires ont vou lu exténuer uans les
(uites cette rujétion au Pape, & augmenter , à fe::; dépens , le pouvoi r du
Gtnéra l ; il Cemble même que des Papes s'y font prêtés.
Quoi qu'il en fait, le voeu dans fa n
inlhtution eli univer(el ( 1) ; le l'rofès
prome!: d'exécute r tout cc qui lui fe ra
,efcrit pour le profit des ames· Suarez
'interprete de mt!me) & donne à cette
prom\!fle la plus grande extenlion ; il
en conclut que les J c:ruites rOnt rerf~
du Pape (,) à rai Con de ce vœu , qUI
r
p.
( 1) Infl, Sa'. t. 1., p. 6, ,aL 2,
(1) Compte rendu à Aix des Conaitllt,
160 & flliv.
('l) Suarez d( rel. Sile. 1. 6, c. 4 n. ]8 ,
J
p. 59,·
�4'
renfer.me toute
fin de l'!nfiitut, JI
foulcrlS à (on opInIOn; q,nel que puilfe
être l'ufage aftuel clans la Soci<té il
la
faut remonter au titre.
'
On a prétendu que ce veen des MiC.
lions enlevait les fujets à leur SOuve.
rain) en lesfoumettanc à (ortirdu Royau_
me à l'ordre du Pape ou du Général
qui elt contraire à nos Loix (1
Les Apologifles .. modernes répondent
'lue le Profès n ua palOt remplir fon
vœu fans la permiffion du Rai , Paul 111
& S, Ignace fw!>icl1t bien étonn.!s d'une
pareille réponfe, qui fuppofe que 1"
J éfuites font fujets des Princes & des
Loix. Je cfois avoir aflèz clairement
démontré leur indépendance, pour ne
pas y revenir: )'objeél:ion COntre ce vœu
fubhfle donc dans taure fa force pour
ceux qui croyent les J éfuites fujets de
.,e
i
leur Pri.nce naturek
II efl dit enfuite que tous les fujets
promettront à 'al" il" toujours au GénéraI; ils doivent voi r d:ms ra perron ne
J efus-CI,,;fl préfen<. Le, Conllitutionl
Ont développe la nature de cette obM.
{ance, cl )tlt on pore ici le principe. Le
Général commandera tOut ce qui lui
paroitra convenable pour la fin que Dieu
& la Société lui contient: il fe Couviendra de la dOllceur & de la chatité du
Sauveur) & des exemples de S, Pierre
. (1) Mém. du Clergé, t. 4, p. pt & 7",
Dibl. can, va. Religieux, t . " p. 460,
H
f< de S, Paul. La fondation annon<!e
encore un vœu de pauvreté, en corps~·
d'une erpece nouvelle: 1.. Colléges l'
Noviciats & Réiidences pourrom avoir
a:
des immeubles
des revenus .fixes:
les Maifons profenes feront mend iantes ;.
mais la Société profeffe , qui ne poffede rien, aura J'adminiCtration de tout ..
Ce Corps) defliné à de fi grandes entreprires , ne devoit être ~n tout com-
pafé que de (oixante Profès)
f~ivant
cecre premiel'e Bulle; malS ce n étOIt
pas- là l'intention du Fondateur.
Il obtint, trois ans après, la permir·
fion de recevoir aurant de (ujets qu'il
vocdroit fans aucune limitation. La Société, par des progrès rapides, s'étant
bientôt répandue dans (Out ru nivers ,
il a fallu, pour réunir fes forces, que
le commandement devint de plus en plus
abCalu ( 1). li en ell arrivé de même dans _
toutes les Monarchies militaires; le chef
de l'ent[e~rire n'était d'abord )..pourainfi
dire, qu'un Gén éral à la tête de fes
Pairs. L'armée di(per-féc étant devenuepellple, il a été Monarque; & fi l'em,-pire efi trop étendu, Defpote.
Peignons-nous à pnECent cene Société
méditant fa premiere invafion en- France. L'état de la Religion Be celui du
GOU I ernement favorite rent Con entrée:
la r~clamation fut g~néra l e , mais elle
fitt étouffée par les C1rconflances ; on ufa
(,) Cop.JI. 8) c.
l,
§ 1.
�.- ,
"14
~pendant de quelques tempérammensl
La Compagme de J efus arronoit ave
eUe . fan lnl:ltut, fcs privil<iges & fe:
maX Imes, 1. lnlhtu t rICU~ au.delà de
Mo nts , & jnadlJlif~ble cn France , ru:
reJett,é. L es pr.l~t1c:: ges parurent aldI/ii
d e raifi!tl ; on lu~ ota )llfqu'au nom qu'ellc
ufur~olt ; on Imld"la la polttique & fes
maXI mes q ue flen ne peut (kraciner'
c'était ne rJë'l1 .t?i~e ,. le dange r prtnCl~
'pal de I~ Soc iete efi dons I .fpm du
"If
•
1e plaignirent de tant de contraventionl
an Decret de récepti o n : l'U niverlit6
demandoit qu'ils fufle nt chatTés , les
Curés qu'i l leur fut fuit au moins défenfes
d'exercer aucunes des fonél:ions qui appar tiennent aux Pafleur~ : le procès demeura indécis par le crédit des protect eurs de la Société ( 1), Six mO Is au paraYant, le JéCuite Commolet appelloit à
leur recours tm Aod pour meure Id aJ..
fiures au poim qtt'ils pouvoiem le défirer
corps ; les maxlInes ramer..cnt toujours
(,): Jean Chatel fe préfenta (l), mar-
31lCnn poin t . La d~l1omination de So-
cevoir les Sacremens à l'Hôtel de Langres ,
p. 34 , ibid.
De Thou,!. 110,
2 Ibid. De Thou,
3 De Thou,!. J Il.
{on JnIli tut & fcs prl\ri l ~ges .
L'Aé1:e de l'oirr-y ne fut obfe rvé en
C IC:(~ de J ~(us , qui caraél:eri!e la nature de l'In lh r ut , & q ui ell un honnèur
é quiva le nt à l'Apofiolat , fut conkrvée ;
on .' Gulùt jouir des r lïvi l ~ges , on en
obnnr de l1mlVeaux ; on entreprit fur
les Ulü\'erGtés, on dé pouilla lès Paft eur, ; & le reu de la Ltgue ùant aHu~é pa r leurs ro~ns 8, par "leurs menées,
Il s regnerem dans cet affreux d~tordre.
Je, ne parle point cie l'exempti on; le!
JefUltes rOnt bien éloignés tie recon~oître la juriCd iéHon des Evêques;
Ils ne fe bornent point a lïndépendan,
ce, lis veulent les affu jét ir.
En 1594 , l'UniverGté (1) & les Curis
(1) Elle s'e n plaignoitJéja en 1\64, voy:
}.!aCquier , Rcchcrch. de la France, J. 3 ,
ch. 44, p. 345. Ils mirent des placards dans
les Carrefours, pon,. que le peuple vint te,
t'l
a Lettre (uÎ"<lllte du Roi H enri IV. à
M. de Buz.enval, AmbaITadeur en Hollande, a été remife en original au Greffe de
la Cour dans l'inventaire de produélioll contre les foi-ditàns J éti.ütes.
)) Monueur de Duz.anval, vous fulles ad-
'Jverty de m ~ bleffure ~.p Jr la d.épe(c~e qlrÏ
lJ vous fut faléle le XXV1J du mOIs pafle , la"quelle vous fut envoyée par la voye ?e
lJ Calais, pat homme exprh , & YOUs le leI) rés par la préfente de mon entiere guari)J .ron , grJces à Dieu, n'ayant été, que .huit
) 1 Jours entre les mains d.::s Chirurgiens.
)J Jeudy dernier j'en remerciay Dieu en puJI blic, ne vous pouvant dire combien a cité
Il grande l'a le gre(fe que le peul)le a monfiré
~t de ma convalefcence ,dont )'ay reçt} plus
�~6
cnant fur les traces de Barriere; il man~
<lua fon coup, & fubit la peine de ron
fOrfait: le Fre.re Guignard fut puni du
demie. fup plice, la Société fut expulfée; l'on " leva une pyramide comm,
un monument durable, qui devoit fair~
un éternel obfhcl e à Co n rappel,
Neufans après, les J é(uites furent ré.
tablis : l'hifloire indique aITez clairement
<e qui efl à peine croyable, qu ils furen:
" d~ con:olation , que. ,de m~l du coup qui
)) m aefie donné,tant J affealOnne mes lûb·
" je8s ,& plife peu ma vie, qui eCl: du(our
)1 defdiée au falut des autres. Je VOllS envoye
» " Arrefi du Parlement contre le malheu" relLX qu i l'a commis, lequel fut exécuté
" le lendemain après avoir recognerl (a faul~
1) te, comme ra été depuis un certain Jé~
" fuifie, qui avoit compafé plufieurs deri"
,, & Mémoires, approuvans , & foubOe"nans l'aifafTinat du feu Roi mon Seigneur
" & frere, & per(uadant d'en commettre
)) un femhlable contre moy, de quoy chan cun a ené fi efmeu & oA"enfé, qu'cn ad·
» joufraot tous ces male lÏces aux autres que
" ceuh de ce lle lëél:e ont commis du temp)
" du feu Roy , & depuis mon adveoemem
)J à la Couronne, contre nos perfonnes ,&
)J ce Royaume, ladite Cour les a bannis
n d'Îcelny p;\rfondit Arreft, ayant jugé ne
» pouvoir plus avoir (eureté pour ma pe r~
» fonne , & pour l'El1at, fouitrant telles
~ ge..?-5 vivre pann y nous, elbot Ci enveni.
1t mes contre la France , &obfiinés en Jeun
~,
rappdJ ~s
3U
m!:",e titre qui les avoi t Fait
charrer, la cra inte de leurs att entats. Ce
dtabliITemcnt a canC" bien des maux 11
J. France, fan s qu'e lle ai t recueil li dans
le rems le prix qu'on en artendoit.
Les J éfuites prételldent que cet Edit
de 160 } contIent pour~ux une ampli,ltion
deg races: celaeflditlici le à pellfer ;je Il'y
vois qu'un redoublement de précaurÎons,
qui indiquent à quel point leur fidé lité
était [ufpell:e. Au fùrplus , cet Edit n'a
)) confpiranons , qu'ils (e ront mon{hés par
" toutes leurs aélions tant publiques que l'ri...
" vées, au rcfic . . . .
L( [urpfrts d( Cttu Letlrt tfi écrit m chiJfru
Er figures, parolÏ lt/quels on Irouve cu molS . .•
mefmes de .. , nous avons .. . s'ail encores ... plus diligemment... les derniers
avis que j'ay reçeûs ... ur . . . de(orte que
l'on efiime que .... qu,ure 0 11 cinq cens
chevaulx fouhflenus de quclqu'infanterye . ~
ma mandé efperer bonne j{l"ue . . . toujours ..
ayant. ' . après aurry, .. & l'un & l'au·
tre, •• fans . . , continue à vou loir. ,. toujours ... encore que j'aye ... .. . .. Je prie
Dieu, MonGeur de ll u1.anval, vous avoir
en fa (ainte garde. Elèrit à Paris le J'(. jour
ùe Janvier ' 19\ , S;t;né HENRY. El plus
ba!: Signé, de Neutville.
El lIu-deffu.s (fi écrit: A Monfieur de Bu1.3.nval • Gentil homme orù inai re de ma
Chambre, & mon AmbaITadelif près Mei~
fleurs les Efb,ts des Provinces - unies des
Pays-bas,
, •. " , , . ~
�iamais
s
.~
été enreg'Hré dans cette Prto.
vince.
Ce n'ell: point à leur demande> ni aux
preuves de leu,r Inno~ence, que cet EdIt
e l\ accordé., ~ 'ft> dit le ~~oi, à la prirr,
q m !Jous a rIe falt~ par ..\ o'n' S411H Prr
~e Papf.p~urLe rétabLlfJemrm des ]eftlllt/
lis parOlflent comme des coupables POIU
teCque l. le Pere commun des Fidèles
aV.OIt IOtercédé: Le Pape en jugeai, de
me m~, p~lfqu Il éCrlvoltau Roi: QlI'tls
dn:otoJ' errc coments de ta gra,~ ql/'il
l <tlr faifoi , ( 1) .
Les fo lli citat.ions prelfalltes du Pap'
ne tend OIent qu à le ur rétablifTen"nt; &
la pre uv e qu'on n'étai t pas dirpoC< à ac·
corder pills quï l n'étoit demandé> ,G
que le rétabliffement ne fut point ,otal:
on leur permet de demeurer dans les Vil·
l es où ils s'~tO iem maintenus; 011 ne les
rétablit point dans celles dont ils étai,,,
chaffés: diverCes conditions leur foot
impoCées.
LO; Ils 11epOUrrollt dreffir aUCUN Coll.gt
ou réfidencc en autrCS VIl/es , l1i fnd ·ollS
du Royaume> fan, pmn'ffio" e~"FdJr du
ROI. L es contraventions ont été ralll
nombre . La Cour, par fon Arrêt du .,
A oût 162 1 , avo it renouvellé inutil~.
m~nt ces d é fenCes , qui ne Cont que 1',·
x<cutJon des loix : en 1661 ils foutin'
rent devant le Sénéchal de Marreille
( 1) D ifraurs de M. Hurault de 11aiIT.
au Parlement de Paris.
~~
qu'ils pouvaient dre ffer des MaiCons &:;
Colléges·fans permilEon du R oi. Sa Majeflé leur a fait don , en 1 71.l , d'un terrein conGdérable dans la même Ville,
pour y tranCporter lIn des deux établifJemens qu'il s avaient déja : ils en ont
fait un troirtéme Cans permiffion .
l. 0 , Qu'am"". Jéfuite ét ranger nt pou rra b re adr1fù ) ni avoi r lieu tIl leurs Col ..
Ilg" & RéJidtnct dall s le Royaumes. Le,
exemples contraires "ont été fré quents ;
d'ailleurs cela ne remédie pas au mal:
les J éruites ne font d'aucune Nation'
ils Cont gouvernés par un Derpote étran~
ger.
j '. Qu'un JéCuite Franço is Ce ra toujours ~ u p rès de la "Perronne du Roi,
pour repondre des aél,01JS de fI Compagnie.
Cet article peu honorable eft devenll
fort utile; c'eft le feul qui ait été exécuté) mais dans un objet fort diJférent
de celui qu'on Ce propoCoit.
4". Que tous les .fiJi'iI" qui font à
prirent, & 'lui feront ci · après dans le
R oy~ume , f:fo nt !ermem pardevant lei
Officrer~ des lieux, de nt rien fa ire comre
l, ferv/Ce du Roi) la p a;,; publique & le
rtpos du Royaume: qHf les procès ve rbJu ."I
en ft rom envoy és à M. le Chance lier, &
9Uf ,tous Ics refnfims F rom comraims de
fi!rllr du Roy aume. Toutes ces précautions étonnent dans un Edit de rétabli ffement . Pourquoi rappe l1er ceux dont
on C~ défie? Le motifel\ év ident; c'eft
parce .que la Mfiance eft pouffée juCqu'à
la crainte.
C
�5"
tes Artieles 5 & 6 ont pOUl' obj,t d.
Jeur prohiber d'a .qutrir des i'r. mfllblu,
même p .., achat jans pcrmlfJiofl du Roi;
ce premier chef a été fans exécution:
De Ils fmpé ~ hcr de re~lIedlir des fiue,,[Ji~ms après, lfUn pre'~1frs 'Vœtlx: &. dt
donner des nnmeublcs n ICftr Congregauon,
II n'ell pas aif~ d'':luder ces articles ,
parce que les familles réclament les
luccenions , & que les Parlemens ~ tien_
Ilent la main. BUll.hours leur en ~alt un
,rime dans la vie de S. J ~llace (')'.
L 'article i prononce qu ds feron, Joum;5 en tout & p .1r· tom au;\,' /o~.v du
R oyaume , & jujticiabler des OffiCIers du
R oi ) aux cas & aù~(i. que Ics at/~rfs Ecctejiafliq.er & Rcl'gm,x fom [t'Jlts. On
}le change point l'efprtt d Indép~n<iance
I(!n arrêtant quelques aétes extt:.n~urs;
il échappe bien des cho(es à laprocaution des loi x , quand des Réguliers font
indépendans par principe.
.
Suivant l'article 8, ils dOIvent fe
, ofl{onner au d~oit .,o'lIm UIJ, & nt rztn
tntr:trtndre, nt fazye autre ,110ft ',. ta,nt
"au Jpirituel qu'au temporel, nu ,PytJ'ld,c.e
de; Evrqu:I, Ch JpÎlfa, Cures, Unl.~
'l.:rrfids du Roy.JUme, Tii les autres RcI,~
girux. L'artiçle 9 n'ell qu'une conléquence du précédent: les Jéfuiles ne pOIl~~n/
fll/reprendu de prêcher & d,
wH/'plf,
1
j
P
cr ,," ft par la pmnifFon des EvlqUN
J;océfa;ns . Les comravel:t10IlS fur c~s
deux ar ticles Cont li notOIres, Ci multipliées, fi perfévérantes, qu'il faut avoir
perpu toute pudeur p~)U~ les nier; ~J1es
fuivirent de près l'Edit de ré,ablifferoent, Henri J V ménageoit les J "fuite.
& les conren0it : dèsqlle ce grand Prince eut fermt! les yeux, leur audace n'eut
J'lus de frein,
Leurs conte!lations avec l'E vêque de
Poitiers font de l'année 16,0, avec l'Eyêque d'Angoulême en 161.2. ; avec l' Evêque de Langres en 16'4; avec l'Ev êque de Cornouailles ou Quimper en
16'5. La fameu fe querelle de l'Evêq ue
de Calcedoine avecles J é(uites Anglois,
commença peu de temps après; le Clergé de France prit le parti de M. Smith;
les J éfuires François foutinrent leu rs
Confreres d'Angleterre: l'Ordre épiCcopal réuni , & Mfendant les d roits q u'il
tient de la main de Dieu même, balançait avec peine les forces & la puiffance
de la Société, Le P rovincial o(a parler
d'une maniere menaçante dans l'Allèmblée même d u Clergé ( 1 ) : Bauny ,
Cellot, Pinthereau Ce dillinglleren t
en juflifiant les excès que leurs Confi'eres commettoient dans les différens Diocères. Peut-on dire que ce ne foit pas là.
nne affaire de CorpS? 'Chaque attentat
(.) A'lr"m. op'" P. A.,dii ,p. J. Pari[.
Vitrai, 164 2 •
C ij
�( .Jo
était Lms doute l'afre d'ull individu'
mais ('émit en conC~quencc des pr~ten:
tions & maximes du Régime & fous la
prote.:tion , que les panÎculiers agiffent
On a dit dans un Ouvrage r~cent, qu'ii
n'y av",it plus eu d'entreprifes pareille)
depuis 1669' qui ell: l'époq ue du célibre Arrêt du Confei l obtenu par l'Ev._
que d'Agen: le fait n'cil pas vrai; mais
que voudrait - on en conclure? Tourie
monde convient que les J éruites lairrent
dormi r leurs privil éges, lorfqu'après
bien des efforts & bien des troubles excités , ils Cc trouvent dans !'impuinànce
de les f,ire valoir, Il rélulte do leur aveu
même gue les entreprifes fm la jurifdic.
tion épïrcopale touchant les pouvoirS de
prêcber & de conrefler., ont cOlltinu~
oprès l'Edit de 160, , pendant plus de
loixante ans: les autres difpofitious de
l'art, 8 o'ont pas été plus refpefr,'."
L'aaàire du Curé de la BoulTac, daO!
olaas le Diocèfe de Dol, cil: du 7 Avril
16'-4' fuivant le procès-verbal de la Ju·
rifdl/Hon de Landa!.
La même année , & le 16 Juin, l'U·
niverfité d'Aix donna fa procuration
po ur intervenir dans l'inll:ance g~nérale
des U oiverGtés contre les Hfuites qui
confpiroient leur perte: ell es fe r<uni.
rent toutes , elles furent oblig,'es de
faire li gue Qour ne pas fu ccOl11bcr, pro
4fJcrenda Ulliverfitatttm Jibertate , QmlllDUJ rf!gni A :adcmiir [a :r.Jmmtum frtd t rit & amicititt delluntiatur : ce Co nt les
paroles du Decret de l' Uoiyerlité d'An.
!l
gers 1 du 7 Avril 1625, L 'Ordre EpifcopaJ tut obligé d'Cil ufer de même; fa
Jettre circulai re de 1650 en fait foi.
Les Univerfités ayant gagné ce Iàmeux procès qui décidoit de leur fo rt •
Jes J éruites Ce {o nt retournés, ils les on t
attaquées en détai l. En 1682 , les JéflIites cie Marreille forceren t la Ville à fonder pour eux trois Chaires de Théolo gie , obtinrent des Lettres - patentes ,
portallt que Je temps d'étude làit fous
Jeurs ProfelTel1rs , ferviro it pour les grades,
En 16 40 , Je Fre re Saint· J uil: voulll t
enfe igner & difpllter un e Chaire dalls
l'Univerlit:' d'Aix , quoiq ue ion Corp •
. n'ait point d·aggrég>t io n : la contell:atian fut vive , & dura pluGems an nées.
En I ïI5 ,ils mirent encore l'Un1verr,t~ en caufe , prétendant former une
Faculté des Arts, & devoir en être feuls
Profeflèurs, L e Compte rendu à Bordeaux ( 1) nous fait voi r une entrepri[~
fembJable contre l'Unil'e rG,é de cette
Ville en 17' 1. L'Unil'erflté de R eims
fut obligée, en 172.4, d'avoir recours à
celle de Paris, po u, la dcfenclre contre
les JéCuites ; & l'U ni verfité de Cracovie
vient de l'implorer en dernier lieu,
aprês cent ans de combats.
En 166 9' Je Ch ' pi,,·e d~ AccouJes
plaidait avec les J é fuites pour la confervation de lës droits curiaux; c'en: ce
C Hj
�T~
meme Procès, qui 1eur donna lieu de
faire valoir le privilege de s'établir partou t fan s p.nniffion du Roi & des Evê.
ques, QU'ail confu lte tOllS les Corps qui
ont été à leur portée, tons les autres Ordres religieux, on trouvera par-tout des.
t races d'oppreflion de leur paFt.
T el eft le fort de cet Edit de 160J ,
clont le motif principal n'a point été l'empli, & dont les difpofitions ont été pref·
que toute s é ludées Ou méconnues. Le
Parlement prêta fon miniflère avec la
plus grande -peine; il obéit avec douleur: que répondre lorfque le Roi lui difait dans fes Lettres de Juffion du '7
Décembre 16o} : Nous ne 'Wflf jommes
tmbaïqfld à ce rétabilffi mcnt , ql. r fur d~
Très bonnes & fort S confldlrtttiollS . Ainfi.
le Grand Henry livra allX vents orageux
iâ t ête précieu1e : il fça voi t que c'étoit
&In embarquement ; le Parlement le
,"oyoit au!li, il frémiIToit, & il n'oroit
uop infifler pour en détOurner le Roi;
On craignait leurs intrigues S'Ils étaient
ad mis; leur dé/efpoir, s'ils ne 1'<tOi,nt
l'as. Le choix dans ces deux dangers
tut malheureux : rexp~ricnce a fait voir
q ue lle eft la meilleure politique.
Les Jéfui teo veulent aujourd hlli retirer de cet Edit deux avantages. lb prét.endent en premier lieu , que le titre de
Société de Jerus leur aéré conlÏrmé,
p arce que le Bai les appet~e J éfu ireSl
L'abus d'a/feél:er à un Corps particulier
cette dénomination de l'E glife uni \'er~
felle , les conf"quellces qui en r<rultCllt
Il
. d J '
font bien plus de la compétence es , u~
es.eccléliafliques , qlle d; celle d un
~oi politiqne & grand G<néral.
Henri I V . n'a point entreprIS de décider 'lue! étoit le titre qU,O A devol:
donner à la Société; 11 ne 1 aurait pa.,
f.,it fans confulter fan Clergé, qlI1 avOlt
rendu rur ce point un LJecret rolemnel.
Il fallait dans l'Edit d onn~ r une dénomination à ces hommes qu on rap.pe llOlt
par force; il évite le titre de Société de
Jefus, il les appelle par leur nom connu-,
Jé(.tites : fullo;t-il ajouter fw1iJalls J~~
ftiires ? Le Roi avait des motHS trop, (cdeux dans cet ernbar qurmen! , ~our s o~
cuper de ces détails : il rétabltt les J efuites, & les rétahlit imp"faltement,
<'en tout ce que l'Edit porte.
Ils prétendent, en /econd Iieu, ~I\~
l'Edit lesreconnoit pOlll' Reh~leux ; cl ou
ils concluent qu'il a introdUit l'Inftlt ut
en France, & renverfé ctal"!.s cette parue
importante l'Aél:e de Poilly . Quelle dl
la conjeél:ure qui appu!,e cette fuppolitian dans les circonllances & les motif.!
de l' Enit? Quel ell le texte qui p~ouv.e
que le Rùi connoit & approuve l lnllltut? Ce Prince aurait-il fran chi toutes
les difficultés qui s'y oppofent , fdns prendre l'avis de fes Mini[hes & . de fes Officiers? Le Parlement aurait-il enregiOrt!
fans pr~dre conna~{lànce de cet In.t1itut? I.'Eglife Gallicane, dont l'aél:e lm;
probatif fublilloit , n'aut'oit elle pas ér<!
conrultée <
La défenCe des droits .les Minift rel:
Civ
�Ils
des Al1tels, & du premier Ordre rie
fErat, forme une portion trop glorieure
ti es devoirs de mOn miniftere ,pOur qu'il
Ine Coit permis de la négliger. J e fcais
,,!u'un Ordre approuvé par le Pape &
par le Roi, peut être introduit en Fran.
ce, & enfnite dans chaque D iocèrepar
le con(entement des Evêques diocérains:
rnais il n'en efi pas de même lorrque cet
Ordre a été rejette! par un Decrer formel
& fubfifiant de l'Eglife Gallicane, L.
piété de nOS Rois ne leur permettra j._
mais d'llutori fer une Société, dans de
pareilles crrconfian ces , à s'établir dans
le Royaume-eomme Ordre & Religion,
Le Decret de Poiffy, loin d'être révoqué, a éré reconnu dans l'Affembléede
16 50: nul autre aél:e ne peut ~ t re regar.
<lé comme un monument du Clergé de
France ,
Il efi inutil'e de faire valoir dans ce ",s
particulier la croyance publique, la po~
f effion, la fouffi'ance , fui vant l'exprefflon
de M, Talon (Il. L'l mpi'Obation de l'Egli(e Gallicane (ubfifie; elle cf! doel.rée
par un aéte judiciai re digne ?e c~t au·
gulle Corps; les Evoques partlculiersn.
peuvent y cionner atteinte ~ Henri ry.
l'toit bien éloigné de vouloir l'anéantrr.
Tout indique au contraire qu'il prend
ce Decret pour guide, r.1au .il. veut en
même-tems pOlU'voir à la police de fon
Etat, & à la lureté des familles.
( 1) Journal des Aud, Arr, du 18 M,'; 16lf:
17
Coll pourquoi il déclare que les J é fllires , après avoi r fai t leurs premiers
vœux , ne pou rront hé nte r, ni polTeder,
des immeub les; qu 'i l leu r fera défend u
de fui re des dons à leu r Sociét é , ai nG
que ce la ell interdit aux autres Religieux ; qu'ils feront fournis au x loi x &
à la JurifdiéHon féculiere, comme le.
aurces Ecrléliaf!iques & R eligieux . Il
ne leur afligne point un rang dans le
Clergé (écu li er & rég ulier: il veut qn'i1s
fe reconnoitTent fujecs ,quetAue opinion
qu'i ls ayent de leu r état ,
Enfin l'in tentio n dn L égiOat eul' efi,
qu 'i ls ne pu itTent (l'anli1orter leur patrimoine à leur Corps, fous prétexte qu 'il
n'a pas été re~u comme Ordre & Heligion ; & que fous Je même prétexte, il s
ne recueillent point des fllcceffions après
Jeurs vœux prononcés , fans quoi le rejet de la Société , com me Religion, feroit pour elle un mo yen s>Jl' de dépoui lle r les familles.
D'autre part, le Cl ergé de France improuve nn I nfHtut qui leve l'étendard
-contre nos libertés & contre tous les
droits ou mi niltère hiérarchique; qui
voue des Religieux ~ la défenfe des fauffes prétentiOn< de la Cour de Rome;
qui afligne à des Clercs réguliers les
fonél:ions prop res des Palleurs.
En rejertant cette Société co mme Re]jgion , on rejette les vœux; le C lerge:
a de plus expreflement flipu lé que les
Jéru ites ne (eraient reçus en France qu'à
la charge d'y viv re faDs aucune exempCv
�58
tion , & avec foumiffion entiere fj la lu...,
rifd;8ion & jupcrilJtclId.WCf der EvE_
qll" . Ce font -là les conditions fondamentales de leur r~ception , auxquelles
rEdit de 16°1 n'a ni voulu, ni pù dér oger .
lis font donc R eligieux dans l'ordre
civil , à l'effet de ne roiDt Mpouiller les
fa milles ; ils ne Cont point Reli gieux dans
l'O rdre Ecc\élia!lique , parc e que l'E·
g!ife Gallicane les a rej lmés. lis rOnt ,.
comme ils ~ diroient ellx-mémes en
15 6 4 , tels que ls ( 1) ,alcs qllaIer . Pafquier
appe lle cette Religioll bigarrée de Rigil.
/i f )' & de Simlier , fUI Ordre h e rmapJHo~
dilr (,) : cet état bizarre a bien des inconv~n iens . L'entiere exc1ufion étai e le
feul parti raifonnable. mais ce n'ell pas
la loi & la r airo n , ce font les conjoncture, qui ont toujours décidé . En 1561
les Guifes protégeoient les Jéfuites; en
160} , le Roi les craignoit : les intrigues
pour l'cxclurre de la Couronne continuaient; la paix dépendait de leur rétabliifement ; il falloit ménager le Pape
qui les ménageoit malgré lui : cette ré·
flex ion peut Cervir à donner une idée
de la Société . Son rerour dans ce Royau·
me fut l'ouvrage d'un H éros gui la re'·
doutoit, & <tun grand P ape qui la CODnoilTait, & qui né l' a j.mai; aimée.
. Il
•
59
le meme Cl ément VIII , gui
~voi[ voulu, de concert a\'ec Philippe
11 , co rri ge .. les abus de ron régime,
Ce
& réformer fa D oéhine; il mourut
après avoir donné à. Aquaviva rordrefàcheux de Ce rendre en Efpagoe, & Jouvend ( t ) raconte fa mort avc€ triomphe.
Ceet de lui que Bellarmin (.) dira it,
après Jes féances de la Congrégation de
OfJXtlIlS, que le Pape vouloit & pouvoir condamner J'opinion des J éCuites ,
rna i~ qu'il ne le feroit pas. Le même Pape
t0UJonrs occupé à les répri mer , les a
loués fouvent en pu blic, & plu s rOUVent
• encore c en(uré~ en feeret & dans les entretiens partÎcu )'ers. Nous aVO HS vû de
nos jours des exempl es Cemblables.
Ceci explique les contradifri ons frap'
pantes de plu lie urS Papes fur le compte
de la Société. L e Pontife ell (o uvent mé·
(Qn~ent de fa morale , de fun erpritd'orguel l & de domina tion : la Cour de
.Rome ne veut point perdre une milice
quelquefois mi le . O n crlim C~s in trigues; on ai me Ces Cervices ; ün la loue
a~~ès j'avoir cenfl.1n!e, pour ne pas l 'avilIr, & pour la faiïe rentrer dans le
devOIr, en rn ~nageant fon faux honneur
dont elle ell idoldtre. H enri 1V , par fa
connance extérieure & par [es bienfaits ,
(1) Notes Cur le Compte des Con nit. Il.
(1) PaCquier, Rech. de la France, 1. 3,
~h. '14, p. 335·
C') Ibid. ch. 43, p. )l4 & Cu;v.
p, 342 .
(2) Hifi. Congr. de euxil. 1.
,2 1 ,
2,
c. 23 ,p.lg.
3 1 1.
C vj
�60c rut la gagner fans la lai!l"e r rcgner ; c'ft.
t oit un faux calcu l.
Celui qui n'aurait lû que la \tie du
Frere Coton écrire p~.r un de les cOnfreres ,croirait que ce grand Prince a\'oit
l'our \es J <rui tes la plus tendre eflime .
raierais prefque dire une préventiOI~
aveugle, Onau roit tort de l'en roupconner, & cependant les recits de l'Hlr·
torien ne font pas totalement faux; le
rétabliOèment avoit ~[c! un embarqMmm' forcé par de grandes conliMr.tions" cette poli tique étoit n<EOAaire
après l'rmbarqu eme'H .
Des conlidérations à peu près fembbilles nous font voir à chaque pas l'incon(éq uence & la conttadiél:ion dans tau,
ies évenemens qui intére!l"ent la Société,
O n n'agit, on ne parte prerque jamais
~ vec ufte entiere liberté fur Ion compte;
Il elt rare qu'on déclare par des alles
publics le vrai Jugement qu'on en porte
dans rame, ou avec des amis particu~
liers ; on le cache au moins en partie,lI
el! rare que les Mmarches publiques
n 'ayent pas des motif'i recrets, je n'ex'
cepte ni les Papes, ill Ies Rois. Les marq ues de confiance à fon égard ronr rou,'ent les ellers de la défiance; les éloges
ne lo nt p", des fig nes de la bonne opinÎun : les rervices & 1es bienfaits n'annoncent ni amitié ni eA:ime ; mais ces
~pparences ttompeufes lui fervent enluire à féduire des perfonnes crédules,
Tout efl équivoque vis-à vi, cette Snciété , vouée elle-mtmel à 1 ' <qUlv o~UC;
6r
if remb le q u.'une forte de duplicité eft
devenue n~ceiraire à tOUS les hommes "
depuis qu'elle s'ell rendue li pui!l"ante ;
& com ~16 elle allie rouverainerP~nt le
bien & le mal, elle fournit des couleurs
à cette va riation de langage , que des
conjonétures différentes font trouver
quelquefois dans les mêmes bouches_
J'aurai occafion de remarq uer plus d'une
fois les cau[es pieufes, honnêtes , fpé- ·
cieufes ou rep réhenfibles de ces variations. Je prouverai encore que la So-'
cié, ': , étant par le plan de ron I nllit ut
& par fes propres lùix e n contr;'l di c-'
tion avec elle · même, avec l'Eglire &
avec tOUS les Etats, elle met les Papes,
\es Evêques , les Hois , les Parlemens,
les Nations, tous les hommes enfin, en
contradifrion avec eux-Olémes. De tous
les lieux où elle exilte , clle n'a d'éta blilTement conféquent à ron elpri t & à
Ces principes , qu'au Paraguay , où elle
réunit tous les pouvoirs & to uS les gen...
res d'autori té ....
Le Concile de Trente appell e pieux
ce nouve l Inflitut qu'il n'avoit point
examiné; il l'elt en un fen s , cu égard
à l'objet de rauver \es ames _ Le Conc!le
ne pouvoit en parler différemment, j'en
ai fait voir les raifons : il établit en même-tems une diCcirlinc qu i renverfe ce
pieux Infiitut de fonds en comble ( 1) _
La Congrégation III a réuni rou, dix
chefs, douze di rpofitions du C oncile
( 1) [nJl, Soc,
l,
' ,p, $29-
�th'
qui "
attaquent
etrentiellement
l'Inffik't
d
cu ,
p l am: pugnare 'L', fntUT, & fix qui y répugnent ,
Je dis plus, l'Jnllitl1t n'exille point
li les J élui,es ne prêchent & ne confuf.
rent qu'en vert u d es pouvoirs des·Ev/.
ques : prêcher & confdTer eil leur. érat·
la miOion imméoiate Ou Pape . Il leu;
ti tre: fi leur é tat unique peut leur être
e!llevé , s'ils n'exerçem qu'en vertu cl'lIne
JuriCdi~ionMleguée pari 'Evêque,I'lnf.
t ltu t s evanOUlt , Il n'en rcOe plus des
n:aces; ce n'eft plus qu'un Rrojcc aVOrt-t!, & un cahas informe.
J ~ n'examine point comment on a ré·
p~rc: les aurres bréches Eütes par le Concde; voici ce qu'on a fait pour fermer
celle~ci .. L es Jéîuires Cu ppoCent o'abord
en prinCIpe, ce qu'i l dt diflicile oenier,
qn 'un Jnll itut qui le"r aOigne oes fonc'
t ians ~?mme à eux propJcs , leur donne
lléceflalfement un droit à ces mêmes
fonél:ions; que le Pape a pû leu r oonner
ce drOit par toute l a (eTre ; maxime que
les UI.tramontains nc peuvent conteOer.
Mal S cn rnc:me-rems ils reconnoilTent
que le Pape par bonté DOur les Evéques,
lX bemgllnare , a confenti à mettre tloe
condition à J'exercice de leur droit, qu i
conr,lle à les obliger de le préCcnrer aux
Ordinaires.
Le Pape l'a-t-i l pû avec jullice, cont re les paél:es de la fondation? Cell une
autr~ quelHon ; mais enfin il J'a fuit pour
le, bJ.en de la paix, ex bflligllitatr. lies
Je[wtes doivent s'y préter; nni,
l'Eve·
6}
/lu' n'a pas le droit de rcfuCer Con .c0Tl:fentement s'ils ront capables , & Ils le
font tOUS; Ce f~ ro i t agir contre rintent.ion & la volont~ du Pape , dont ils tiennent la million qu'ils reçoivent par l'CI~
tremire de leui s Supérieurs; &: ce rcro lt
tàire injure aux Supùieu-rs qu i les commettent, & à la Société cntiere, que
de les refuCer . Un Evêque mémge le Pape, le Gén ~ta l, les confeffeurs des Princes, un Corps puiOant & redoulabh! ,
oes Conf.·cres or~venus en fuveur de la
Soci",~ , des Di0céC,ins féouits; il craint
pour fa fdmille, pour fa propre tfanqui llité, pour la paix de fon troup::au qu'on
aliénera de lui, pour fan Eglife où l'on
rraverfera tout Je bien qu'i l voudroit faire; & Couvent il diOimule & t olere le
mal, par la crainte o'un plus gsano Ccan.
dale.
E" 1679, le F rere Saint- J uil , doot
le fouven ir n'dl: point effacé dans cette
Ville , Coutint à Grenoble le rôle du Jéfuite Mazarin Cous 5 , Charl es Borromée ( 1). La contellation étoit la même , M. le Cardinal le Camus (» l'OU(1) Voy. Lettres de S. Ch . rles Borromée, à Veni (e , chez. BaiTagiia, 17 6.z.
(l.) M. le Camus, dans fes Lettres à 1\1.
Arnaud, imprimées à Rouen en J743, fe
plaint de ce qu'il avOit à (ouffrir de la part
des JéfllÎtes, qui s'oppo(oient (ans celTe:lu
bicn '1\1'11 voulait faÎre, & qui le rédtl~fi
rent pluficurs fois à iouhaiter de quitter fon
�64
Ipit q uo les in/lruél:ions de S, Charles fur..
li: nt fui . ies dans le T rib\lIlal de 1. Pénit ence : le Frere Saint - J "fi étoit dan,
des fyfl<hnes oppofés ; appuyé par res
Supérieurs , il prècha & confelf. long_
tems , malgré la révocation des pOuvoirs :
o n obli gea le P r': lat à lui faire lignifier
une révocation pa r écrit , il en appell.
comme d'abus, L es aél:es de cette COnt ea ation on t été imprimés dans le tems
avec une relat io n.
C es deux P ré lats éroient fe rmes & 2èTés pOUl' la di fcipline; ils fOllffrire nt longte ms l'un & l'autre, ils euren t des mé.
nag:emens extrêmes. L e Jtruite Maza_
ri np rècha plus d'un an dans le Diocère( l)
6\
& dan, la vilTe de Milan , ftJa lgr~ le S.
Archevêque, Le Concile ele T rente autoriroi t le Prélat à réprim er fur le ch,ml'
cette licence , & il négociai t à R ome ( 1j
pour ne pas déplai re au Pape_
Le Pape a bien vou lu confirmer la di fpoliti on du C o nc ile de T rente en faveu r
des Ordmalres , ex be1l1gnttate j ma is J.a
Cour de Rome entenel qu'ils ne la ferone
pas valoir dans t Oute fan étendue , L ..
prérentat io n des J érui tes pour l'app robation rera un aéte de re fpeél: , à la charge que les Evêques n'cn prendlOnt pas
trOp d'avantage , c'eft une .rpèce de pac-
dirent du mécontentement de ce Prelat, &
de (es dém êlés ~n'ec les Jéfuites au fu jet des
6 , p. 60. Il a"oit ofé prêc her contre le Saint
Cardina l lui-même, Leur. '2., 'p. 28 : il
déclara qu'if ne dépendait que de Dieu &
.le fes Su~rietlrs , p. 30 , ibid.
(1 ) ledemallde ,.dit S. Charles dans la
6c Lettr. p. 5r, qu'on me laiffi l'lllllorittqUt j'ai commt EvEque, Juivan! h Concile de
Trmtt, d'interdiu la prMiCdtÎon dans mon-.
Diocèfo à emx que jt lit jup pas propres à
Wlt [onnion, (,. qu'on fa.Dt forti, d'ici au.
plutôt Ct mauvais fitjer. Void le jugement
conLr-aire que la Société a porté du Prédicateur Ju les Mazarin j In prœcipuis /le ctle .
btrrimis Siciliœ alque ltalia ei1,itatibu.s, totos
-fO annos de loco [uperiore vahafûciens , magno auditorum COflCU'jÙ & pl,lUfu , immortaJemfihi gloriam , &> Socictati d,cus comparll-
Reg1cme ns de S, Charles,
(1) Lettr, 4, p, 46, Lem, i ' p, )l , Lett,
vir, Bib/io/h, Serip/, S oc, J cf Auél, Philipp ,
4lrgafUbt~ vo. Julius Mazarinus , p. 291 ..
Siege.)) Les Jéfilites, dit-il, m'ont tons pro.
mÎs d'être fidèles aux rcgles de S. Charles ,
& pas un ne s·en acquitte comme il doit.))
D ans la même Lettre il Ce plaint du Frere
BrefTon, qui avoit (onferré fans pouvoir. , .
d'un Frere Ch appuis , qui avoit voulu le
faire pafTer pour Hérétique à la Cour de
Tu rin. On pourrait voulojr fufpeéler ces
Lettres; mai s la cOTltefiation de M. le Camus avec le Frere Saint-Iun ,dont la relation eil en mes mains, & dont les aélcs font
virés dans l'Arrêt du Contèil du 2 1 Mars
1 712, pattant Reglemen t pOlir !'Un;ver:lÎté d'Aix, confirme tout ce que les Lettres
�66
1e tacite, La cérémonie étant rempile i
le J "llIite s'aOèoit dans le Tribunal de la'
P<ni tence comme Mlégué du Pape; c'efi
du Pape qu'il reçoit le territoire & les
fujets , & non de. l'Eveque.
Ainl! la million Immédiate fubolle, 1.
droit qu'elle donne ~ux fOl;<l:ions ell rau~
v~ ; il ne reçoit qu une l~gere atteinte
par la {ervitude d'une cérémonie exrérieure, néceOàire pour éviter des COnt erla tions .
Ce f yllême ell très - conCéq uent , en
poCant le principe de la Monarcluefpl_
rituelle du Pape; & fan, ce fy Ilême , 1InCtitur ne peut exil1er , pa:ce qu'il. n'y a
point d' lni1itut Cans fùn<l:lOns , pOlllt de
fonélion::;: propres fans lin d~olt que~c?n ..
que, point de droit fans million fpecI~I.
,lu Pape, point de million 0 le Pape,1l ell
Palleur ordinaire dans tous les DlOcefes,
L 'erfence de \"1 naitllt eft donc la ~o
narcnie etn Paoe, fans e Ile il. s'anéantit;
d'où 11 n:lilhe -qu'err I a\lmettan t on rend
J
hommageà cette Monarchie, q,:,',01~ com·
promet les Ev~qucs avec la SOC.1èy:: pour
l'approbatloI}, & qu'on s'ex~~\ea touees
les entrepriiesque peuvent taire dansUir
Tribunal fe<ret ces délégués du SoulO'
rain Ponti fe, fo it pour l a comm.utatlon
des vœux ( r), Coit pour l'abColution des
Cas rérervés .
J e demande à prge"t comment on
(1) Ce {eroit un attentat contre l,a ]urifdiélion des E.vê'Lues. Voy. N otefupr.. , p. 37,
67
peut tolére r les J éliIites en France (an,'
inconC"que nc~ , & .comment il eft polli.
ble de les lailler exIfler , & de les rendre François 1. S'Ils n'ont ~oint ~:Inlti
tut cette SOCiété ell IlliCIte; s Ils en
ont'un, la Monarchie du Pape dl reconnue.
Mais, dit-on , ils abandonneront1eu~s.
maximes, ils abdIqueront leurs pnvlkges- Que lignifient ces mOts vuides ~e
tens ? Ils abandonneront la Mùnardue
du Pape qu'ils ont juré de défe ndre, &
gui leur donne l'être! Ils abdiqueron t
Jeurs priviléges , dont le ~,""lClpa l, &
celui qui renfe rm~ I mphCltem~nt tous
[es autres , eft d'avOIr pour fon<l:lOns propres celles des Pa ft eurs l Il s n'auront done
plu! d'état & plus d'Inltitut: une pareIlle
iIIufion ell-elle (upportable.
Je dis au contraire qu'ils travailleront
à introduire leurs maximes, pour pouvoir u(er d'" leurs priviléges avec plus
d'étendne & de liberté; & t OUS les faits
hiGoriques Cont pour moi. Leur admif.
fion en France ell donc l'établirfement
d'une guerre int ~ ri e u re , perpétuelle,
julqu'à ce qU'11-s nous ayent m ~(am?rpho
rés, ou que nous les 3}:ons anéantIs.
On r<pete fans celle que les autres
Ordres ( 1) Ont des privil~ges très -abu.fifs, & que perronnc ne s'en met en peIne, qu'il y a de bF1-eél:ation à ne ~·cche r.
cher que les Jéiuites. J'ajouterai enco-
(.. 1Obferv, (ur l'Ar,ot ,lu
j
Juin, p. 45.'
�68
•e , fi ,f'on veut ( 1) , 'lue ceux- ci Ont re...
nOnce aux leurs , & que les autr es Or~
dres n'ont pas Fait le même facri nce .
cependant on n'a nul ombrage fur leu;
compte , & on fe métre de la Société ;
ra i fan des priviléges fans nomb te qu'elle
a ab diqnés.
En voici la raifo n, Les priviléges de,
autres Or . .lres ne fOll t que des acceffoi _
res d~ leur état ; ils ne confl itllent pas
leur etat: les autres Ordres n'ont point
un I nmt ut formidable avec les pnvilé.
ges, & dériCoir. (ans eux, Les autre,
Ordres n'ont point voué de défendre les
ma ximes qui (ont le fond ement de ces
pri vilé ges : leur exiflence n'ell point atta chée l ces maximes; il s n'om point un
Manarq ue abfolu, rélident à Home; ils
n'ont P?i~t vo~é une.obéifTance aveugle-
& préClpltée ; lis craignent plus les Loix
du Hoyaume que leu r Général; ils tiennent à leur patrie; ifs font François, En
un mot, leurs privil éges , dont ils ne
prétendenr-point urer , ne forment f oine
avec lenrs Loix un tout indivi Gble un
(yllê me complet d'i ndépendanœ , & un
recueil de moyens pour parveni r à la domination. Cet.lx qui ont de pareils tines,
en ont l'efprit qu i nc fe perd jamais; &
par con(équem tome l'énonciation né·
celTairement iJluroire. On n'exi ge point
des autres Ordres qu'ils renoncent, par~
o:e qu 'ils renoncent en effe t; on l'exi ge
1
en
(1) Ihid, p, 46..
69
des J éCuites , parce que l'on fent leur
répugnance, La d~_liance fdit prendre cie.
précauti ons in(uffilantes, qui ne ralTurent
pas; cela ell Gmple.
Je demande à prérent quels font les
priviléges auxquels los J éfuires ont renoncé; qu'ils en donnenr la lifte. Je mets
au premier rang leur mim on immédiate,
incompatible avec nos maximes , & le
titre qui leur attribue, comme fonfrions
propres , celles des Parleurs & des Uuivedités j y renoncent-il s 7
L'abdication faite, ill globo ) des priviléges erl une ilJulion pitoyab le & une
fource intarHTable de contefl:atio ns ; la
contravention fe gli ffe bien plus fac ilement fo us ce nuage, le crt' dit & la fa.
veur procurent la t olérance, & l'on al·
legue enfi n la poffenion,
J e n'examinerai point s'il a été permis
aux Jéfuites de renoncer à leurs privil<ges, Un nouvel Ecrivain ( 1) s'efforce
~ e prouver que leur rénonciatio:1 a étt!
valide; je crois plus, je crois qu'elle ell
très - fuperflue, pui rque ces priviléges
rOnt non-renlement abufifs, mais encore
révolt ..". Ce l1'erl pas de la légit imité
de la l'énon ciation que je d oute, c'ell
de l'opin ion qu'ils en ont, & de la Gn·
cérité de leurs Mma rches : expliquons
ce mot pour fai re ceffer les équivoq ues.
Si l'on entend par renoncer, abdiquer
(1) Obferv, fur l'Arrêt du ) Ju in, P,lOI
& Cuiv,
�,-
lln 8.roit acquis, la France nuiroit
à rel
:JllaXlmes en recevant une pareille rénon.
jEiltiol1: S~ l'OD entend , au conOIaire, par
rénonc iatIon, un aveu de l'abus énorme
.des priviléges, les J éCuites n'ont poin t
fatt cet aae , & on ne l'a point exigé,
On a donc pris un parti mItoyen: on
s'clt contenté d'une efpèce de promerre
de ne rien attenter pour faire valoir ces
priviléges ; chacun demeurant dans fon
.opini on lur la légitimité ou l'illégitimité
des titres: c'et1 redoubler leur intérêt
& leur ardeur pour laper nos maximes.
Je ne connais d'aurre c\ éclaration des
J auites à ce fujet ( 1.) que celle qui cft
r eçue dans J'Arrét du 18 Novembre . 560,
& vifée dans J' Arrêt du 1 j Février 1;6.,
ron<lu à la requête d es J éCui tes pour la
réception de J'Aae de POiHY.
Cette décla ration ef! pareillement vifée dans le Decret de P oilly, mais clle
ne (crt point de fondement à ce Decret j
c'ea en vertu de (on propre pOllVOIr que
l'E ~life Gallicane rejette des privileges
a/mIl, de ra ira" . Les J éfuites ay.nt
po.urfuivi l'homologation de ce Decret,
"n peut regar-de r leu r d émarche cD,"",e
un acquiercement pOIÏtif.
. l'Edit de 160j ayant confolidé ce reJet des priviléges , on s'efforce très inutilement de nous prouver que la Loi tra..
cée par le Prince à fes Sujets , n'dl point
( 1) Comple rendu des Conllitutions.u
Padement de Paris J p, 176.
71
jln traité faita vec eux '. & qu'Henry le
Grand n'avait pas befo," de la ratihcd.tion d'Aquaviva pour Ce faire obc::Îr .
c'el! cbange r perpétue llement l'é rat d~
la quellion ; e ll e ne doit paine ê tre examinée for les regles du Droit public &
fur nos L oix, mais (ur celles de la Société, Nation qui ne dépend que du
pppe ,
.
Cet Aut:ur d onne pÇ>ur preuve de
leur (oumInlOn ,aux conditi ons qui leur
ont été pre rentes , 1 0 • la re ntrée en
France, en vertu d~ l'Edit de . 60) ( 1):
(;e qui forme, dit-il, un acq uiercement,
1 ' , la Lettre de Clement VII], qui, approuvant les dt(poGnons de l'Edit, forme le concourS des deux Puiffances pour
anéantIr les pnviléges: j O, leu r fidélité
à s'abllenir de ]' uCa~e de ces pri vi léges ,
~ la modération qu'ils fon t voir aujourd'hui, en ne créant point de Juges con Cervateurs dans le moment du plus preff,nt beCoin,
L 'Edit de 160) a rouvert, (ous certames conditions, la porte du Royaume qui leur écoit fermée; le G énéral
n'a point voulu foufcrire aux conditions,
les J éCuites fon t rentrés (ans mot dire'
donc ils ont donné un acquie(cement po~
htlf: ce raifonnement erl fort étrange:
quand il ferai t plus concluant, la Prorence ne pourrait S'f!11 Cecvir.
(1) Ob(erv, fur l'Arrêt du 5 Juin , p. 46,
] 90,201
& fuiv.
�F
Après le refus de communiquerl'lnr.
brut, & de prêter ferment de reconnol~
~re l'indt'penda!,ce d~ la Couronne , des
L ettres de Jullion r.lté rées ayant fOrcé
la Cour de céder aux ordres du Hoi en
,6, . , elle foumit les J éfllites à rappor.
ter l'Edit de , 60) pour être enregillré, Ils
ont penfé COl1'1me Aquaviva , ils n'one
point voulu de cet Edit, ni des conditio",
qu'il leur prefcri voit.
Cl emen r VIII a, dit - on , approuvé
les art icles de l'Edir de . 60) ; donc les
pri vi léges font anéantis par le concoUis
des deux Puiffances , mal gré la r<r,o".
ce du Géné ral. J e ne m'atte.,dois pas
à cet argument dans la bouche d'un Jé.
fuite, foit interne , foit e>Kerne ; & je
m'y attendois d'autan t moins , que cet
Auteur femble (ufpetter (1) le d,rcoun
de M. Hurau lt de Maine, qui ell la reule
preuve que nou(ayons de la Lettre de
Clement VIII.
P our moi, q ui n'ai garde de douter
cle ce difcours conr,/!né dans les regi(.
tres du Parl ement de Paris , j'avoue I~
L ettre de Clement VII Il, mais j'obferve
que cette lettre n'dl p(}int une Bulle
folemnelle, avec claufe de dérogation
aux Bulles obtenues par la Société,
L or(qwe Phih ppe Il voulut que les
J éfuires renonçaffent au plivil ége de ne
pOQvoir êrre délégués par l'I nquililion
(1 ) 'Ibid. p. ' 92 , 209.
71
'fins leur con(entement , fa valonté né
parut pas fuAifan~e ( , ) ; il obtint une
]lulle en bonne fo rme, & il fa ll ut
joind(e le confentement du Géu",al
de la Société affemblée.
'
• Cell donc à fauaos en fe ignes , que cet
Eer! ~a1n veut nous ranurer par la conlÎdéranon du pouvoir du Pape qui a dérogé à ces pnvtléges dans une lettrece q?l nous tranqui~li(e davantage , c'eft
le de faut de p~uvOir dans les Papes qui
les ont accord es ' . & c'ell ce gue les Jé.
l:.
f"lmes ne reconn Oltront jamais.
On no,us donne entin le palle pour garant de J avemr : Ils feront fidè les a leurs
promeffè's, comme ils l' Ont étr: ci-devant : cette efpérance n'el! pas flatteufe
p~ur ceux qUJ alment la [ranquilli[~ pubhque. On fair valoir leur modération
& leur patience, Ils n'ont jamais cu re_
(OU~s en France la l eurs Juges cOfl[cr'Ua_
mils ( 1), maigre les tracaffcYies [am notnbu qtl.'ilr o:u ef[ityées. Ils ont menacé, à
I ~ v<l'lté , 1Eveque de Pamiers en 16 6 7 '
d<nge~ ce Tn buna l formidable dont
les exces COntre le bienheureux J~an de
Palarox & tant d 'autr~s faints Evéq ues
fo~[ ~é m!r ; malS Il s 11 en vinrent poin t
à 1executlOn ; & aujourd'hui même, dans
le mOlDenr du plus preffant befoin, ils
(1) Congr: 5, Dm. 21 ,p. 548.
c.",pmd. p".rlcg. v·. Abfolurio, § 9, p. 267'
(2) Obferv. [url'Arrêt du 5 Juin, P.189'
D
�74
Ile IO nt point " rage de ce p,riv ilége ( 1);
L 'Auteur prévOlt une obJelhon qui fe
préfente d'elle-même , On dira que nous
ne l'avons pas pû : Nous Ile le potlnonr
donc jamais, continue-t - il) pourquoi
craindre des priviléges chimériques.
Voici ma replique : Vous le: pourriez ,
fi , le fuccès répondant à vos foins, vOus
parveniez à noUS me ttre. au niveau de
ceux qui le fouffrent ; fi nos maxiœes
pouvaient être anéant ies par vos artiri.
ces; fi vos Congrégations devenoient
auer. no mbre)lfes que ,vous le délirez;
fi vou s gagnrez la con fia nce de ceux qui
arrêtent vos entre pd(es , ou li vous les
rendiez fufpetl:s : voilà le canevas fur
l equel vous pouvez travailler pour remp-Iir le devoir d'accrom" la puiffance d.
la Société . Il fau t donc feindre de renoncer à vos privilé ges pou r biffer ",urie votre o uvrage: les combars (ont in~
vitables jufqu'à ce que vous ayez fédui t
ou anéanti rou; les défenfeurs de l'E,,,
& de l'Eglife Ga llica ne.
Dans ce combat les priviléges ne (ont
point inutiles, lo rs même qu'Jis paroif.
f ent dormir dans la pouffiere ; ce (ont
d es titres de grandeur: & li les préten·
t ians fabu leufes donnent de l'éclat au.
Maifons i\l ullres , les prétentions de ,la
Sociét é, qui on t toujours ~uelqu'eflet
r éel dans l'ufage , augmentent fes forces
& intimident ceux qu'e ll e attaque , Tous
( 1) Ibid, p, ,8).
7î
Ile découvrent pas au pJ'emier COtlp d'œIr
les bornes précif~s gui féparem dans fes
titre; conlliturifs ce qui e ll abulifs de
ce, qui ~e l'e~ pas; , 'cCt un avalJ~agt:
qu elle s ~{l menagée par une J'énoncia_
tion cor:ufe.
Jedi{lingue dans les priviléges , les
pllnclpes fm le fqne ls on fe fonde pou r
étabilr leur l~gJtlJnité , l'cfpl'it qu 'ils infp"ent & qu Ils fnppo fent dans le Cor p9
qUI les a obtenus , & l'exercice qu'i 1en
peut faire. Cet exercice peut 'être fu[_
pendu par, ta con tramte ex tùicure , e lle
ne, peut nen f4r les principes & fuI' l'efpllt du Corps.
Les princi ?e, fon t ici 10 Monarchie
du Pape , & tOlites fe. 'tltres préroga_
ti ves qUI co n/htuent l'eOence de l'Inllitut :, l'e!prit de, pl'iviléges e/1 l'amour
de ,llJJrlepend .. ~ce , le deill' de h dom inanan, & ce ranatinl1e rdigieux qui
perfuade à la SOCIété qu'elle dO l[' être
plJljTa~ te , honor~e., triomphante, pour
travadle l' plus pUIDamme", all (alur de.
ames) & à la plus grande glo ire de Die u.
De ces principes réunis 113 1t J'inviocib!e a[.tachement à des pri \'déges fuppo .
[es utiles à la Hç lig io n , & émanés d'lm
pOtlvoi~ I~git ime, & par cOI1 ~eCJllenr la
volonte de les recouvr~r quand ils font
perdus, d'en l1r~r en toute occallon plus
ou moins, fuivan t les moyens , èx.. de
t ravailler à les accroître s'Ji cil p0lfble.
Le préJugé , le û lc & l'o rguei l, s'umffan t pou r les rendre ('hers, il en viti.,
ble qu 'on ne s'en déFilrtira jam1is.
L> ij
�76
l.'Etat qui veut les méconnoÎtl'e Sc
recevoi r les J é fuites , elt le théâtre d'un
combat perpétue l. Il pe ut y avoir des
t réves , de, fufpe nlions d'armes jufqu';
ce q l(on fe fait renfo rcé par le créd " &
par le:, Intrigues ; Inais il n' y a jamaiS!
d e paix cimentée par un facnt1ce qu'on
ne peut ar rac he r de la Soci~Ct! .
On a dit, il Y a long·tems, qn'ell<
é tait en France dans un état de peine
& de fouffrance , ill Gailla paziw y ; ('ell
l 'idée qu'il s en ont e ux - mê mes: nous y
a vons eu des IracafJeri s
nombre à
tJJuyer, difent-ils dans cette derniere
A pologie; & quelles fo nt ces tracalre-
lm!
ries? Vous l'avez
V\I ,
77
Jé(uites, V uu lo ir les garder pour les
combattre , e Cl lIn déli re , vouloir les
forcer à embra{fer nos opinions; en un
projet chimérique & injnfle ; ce reroit
les rend re mép ri fab les pa .. une feinte mal-
honnête . Un J éruite qui s'avoue ultra-
montai n, fe conforme à ron Inflitut, il
remplit fo n état , il peut "tl e chrétien
Celui q ui _prend le mafque pour paroi :
tre F~a n çOls, eft un fourbe odieux, dont
la haine cOntre nos maxi mes augmente
par la cont rainte. I l ell impoffib le d'a llier le feu & l'eau; il faUt que les François ,cerren t 9'être Franço is , ou que les
J éfUlteS cen e nt d'êtr e J auites,
Mefiienrs , les
" lforts de la Société pour gagner du ter.
rein , & pour fe mettre plus à- fan aife
<lans l'exercice de fcs privll<ges , & les
e f10rts contraires cie ceux qui vou loiem
d ~fendre leurs anciens droits.
Il elt impollible qu'e ll e ne fait inquie.
t e, & qu'e lle ne Ce croye vexée, tant
q u'elle verra fes privil<ges fufpendus ,
'& a u'e ll e confervera fes maximes; c'en
-un état vio lent pour un Ordre deHini i
dominer , & qui f.Juff"re impatiemment
la rér,Itance , L 'inquiétude de ce Corps
remuant ell formidable : il s'e n bien vengé en F rance de ce qu'i l a loull-ert ; il
J'a rendu avec ufure; les Partic\.11iersont
été itr.molés dans ce combat, les Corps
les plus puiffans ont réli l!é avec peine,
Les éJ émens contraires n 'ont pas en"
u'eux plus de répugnance & d' incoml'.tibili.té,que n03 )11aximes & celles de;
l I.
Awlic nce du
LE
] 1
Jamncr 1763-
contrarle é,'jden t de nos maxÎmes, avec ccll~s de la Socic!té , fait
honneur à l'Eglife Gallicane, puifque
1efpnt de cet Ord re erl direélement cont..alre à celui de la He l i~ioll : les prin<Ipes de ce q u'on appelle nos Li bertés
rOnt des vérités immuables, qui t ien~
nent au cœll r & à la fuurlance de la RehglOn, quoi q u'e lles foient ail leurs obfcu~cies . Ces vérités ont ce{l"(! (\'ètre notOl~es pour tous , mais les opinions CORtralres n'en font pas moins faufTes &
dangereu fes.
.
Il ell dépl orable qu'i l exilte un Orelr"
régllher denin é il méconnoit re la connitllt~on de l'E gli fe, & à confondre fa
Hierarchie ; un Ordre qui doit fon ori.
D iij
�7!r
gine , fon l nlHtllt, fes fon&ions,
ron
être, Ces J?riviléges , fa pi.ü!Tcîn~e , à des
opInions fuulfes & (uperllitieuCes, qu'il
,-dl englgé de défendre de tou tes Ces
forces. L 'eCprit qui a intro duit ces Cyr.
t~mes
fi contraires à t'ancienne Tradi_
en
tion,
le même qui anime la Société,
& qui a prétidé à Ca nailfance, & ret
" Cprlt n'cil point celui de l'Evang ile
qui ell l'éternell e VC:l ité : on croiroi~
volontiers que les prétentions ambitieu_
{es de Grégoire V II ont pris leur ori.
gine dans une Hel1gion toute diff~ ren_
te , & que la Société a p"iC. dans la
m~me fonrce.
L'époque de ce Pontificat ea une révo·
l ution <lans l'EgJi(e- Rome autrefois 111,1·
trelle du monde par les armes & par l,
politique, a cru rérabli r [on empire uni·
verCel par cette chimérique mona.rchie au
fpiritue l & au temporel: cie faux "Iles
ont été fabriqués pour réalifer ce projet,
Il a fallu dès-lors diflinguer le S, Sil·
gc, qui re-ra toujours le centre de l'unité, de la Cour Romaine, t héatre d,
J'ambition & de l'intrigue, La Foi s'eR
wnfervée fuivant les promeOes, la dircipline a changé de face dans un Clergé
courrifan ; & -le Gouvernemen t Ecel/'
fI aflique , de principes ,
Le Sauveur a dit gue (on Roy au me
n'élOit pas de ce monde , & l'on a penfé
go il fallait qu e fan Vicai re dil1ribllhles
Couronnes. On s'ea im ag in~ Ql1 une
grandeu r terrel1re éra ie n~cenàire pour
fàire re(peaer le miniflore évangélique,
79
& que la puilfance , la pompe & les
richefTes, étoient des moyens efficaces
pour frapper l'efprit d e, Peuple, , & les
reœnir dans le fdll li\! la Heligion; ce
n'émient pas là les armes dont s'c:tuiént
fervi les Ap ô tres & leurs premiers Suc·
cefTe urs.
Cette politique ecclétiaf1:igue ay ant
fait inventer les f.ulfes prérogatives de
l~ Cour de Rome, les uns Ont adopté
ces opin ion! chimériques de bonne foi,
les autres par intérêt & pa r dépendance,
ce qqi a introduit parmi les T héologiens
une ditlimul ation peu éditiante, & des
ménagerrtens pe u conFormes au Chrîfiiarti line , Des fages , felon la chair, ont
Cru, qu'en mltiere même cie Religion,
le men{onge pouvoir fervir à Iïntért:t de
la v~rité ; CJue ces opinions, quoiqll?
Lulles, étolent uriles ; qt.t'il convenoit
au bonheur d~s Nations, qu'il y eût un
1hgilhac fuprême , remplierant le Tribunal de D,ell fur la terre ; qu'il fulJoit
parer cette idole de toUS les at;:riouts de
la Di vini,é ; qu'on afl<rmiOoit la Foi
Catholique , en rendant le Chef de la
Religion v~né rab le aux yeux des morte.ls, que Ja po litique étai t un art n~cer
faIre pour les cand'lire dans la voie du.
falue, & leur faire gourer dans ce monde
Une felici ré terrefirc : que la rigueur des
Canons effi-ayant la foib lelfc humaine, il
Puillance
ftlpérieure aux Canons, pOllr en dirpenfe~ à fon gré; une PuifTance difpenlatnce de tollS les Bénéfices , pour s'atta·
. convenait de reconnoirre une
Div
�80
<:het des m,ercenaires habiles; une Puir,
ronce qui evoq nc toute s forre s de ("aufes
;\ (on Tribnnal , pour qu'on recourût à
el le de tolites les Nations; un< Puiffance
\1niverfelle dans l'Eglife, & immédiate
fia os tou s le s Diocèfes, pour mieux:
81
eonnat te pouvoir légitime; plu{ieurs
CatJlo!iques, rOI1l~ ~rem dans l'excL'S op por~? Ils dè'fcndlrem , avec le pouvoit'
1 ~H1me , t~l1.s res faux atrriburs , on
~ralta de. politiques ce ux qui tenoient un
Juile milieu entre la fuperllition & la ré-
con(erver l'unité; une Puiffance enfin
voI re,
formidable au x SOlH'erains, pOlir les
contenir, eux & leu rs Sujets , fous Je
naltre) dans le bon part i meme , une for-
joug de l'obéilTance à l'EgJj{e,
Ce nouveau {ynéme de Heli gion efi
parfaitement dé"c1opp~ dans l'Hifioire
qlle le Cardinal Pa llavicin a publié du
Concile de Tf.nte, Pall avicin n'éroit ni
i1th~e, ni ennemi de la Foi, il était Jé.
fUÎte, & nourri oans ces principes; il
ne pellt fe défend re de regretter &
d'admirer la Cour de Leon X où ré·
gl'oient la magnincence , la molleffe J
un gallt exquis p OU f les Lettres , un
Im:e délicat; c\! n'é' oie ("ertainem~nt pas
Je n'goe de l'E vangile , Adrien VI, Pon'
tife di&ne des premicrS [iécles par fon
fçavoi r, fa n déGntérefTement & Cl pi ét~ J
Jui ramit un vil1onnaire; il vouloir r~'
form er les abus de fes Pré décelTeurs,
Les fchifmes de Luther & de Cahin
éroient déja tormés, les prérentions de
Gregoi re VlI & de fes Succeffellts,qui
avaien t d'abord fai t verfer des torrens
de fang, devinrent enfin l'occalion de la
perte (rUne inhnit~ d'ames ides Natio1'lS
enrieres fecouel'ent J'obéilTance , neponvan t plus fllpporte r les excès de la do'
mination Romaine. L'h é r ~lie , en am·
'luane le tà.ul: pouvoir & fes abus, rué·
~esq " erel1es de re ligio ~ fonttouj ours
te de fu narifme qu i el1un nouve l oblla.
cie à la conciliation: ri auroit fa llu n'o~
p~fer aux No~ate nrs que le, refpeél: & le
devo uement hlral qui efi d u au Chefdes
Palle UTS' l!n fa ll x zèle Ce ranima pour
les p,..!rentlons les pl?s outrées de la
Ctmrde Rome ; & ~etl1t ce zè leenthollliaCte J qui donna nailTance à la Soci ~té ·
fes Inftirureu.rs Ce vouerent a défendre;
avec les vt!r1tc!s qu'on atraquoit le~
opinions fupedtitieufesqu'r1 fa lloit ; bln:
dOflne.r (.1), & en même rem s ce [yHème
de ,ehglon cbame lle & politique, qui
ea né avec elles,
Cefi cette religion que la S oc iér~ re ·
~~ de la p:emiere main J non du Saint
Siege, maiS de la Cour Romaine, lorfqu'elle fc dédia à fon fervice; c'eil celle
\ (1 ) .Luther . . . . voulut du tout o.broger
1autonté du S:lÎnt Si~ge de Rome; & l'a u~e(Ignaçe ) par un vœu particulier lui C'l
Ollne pl~ s qn~ le Général de nôtre [g!iJ~
ne donnolt. Palquier ,Rech. de la France,
l, J , c, 44 , p, )40,
Dv
,
�8,
8,
que profeifoit Laynez (1), lorfqu'i1 s'op'
pofoit> dans le Concile de Trente, à la
réformation .
Les principaux carallères de cette
reli gio n font l'amour de la domination
conliMrée comme nécelfaire à la PUIC,
fance ecclétiaHique , la coaétioll pour
ramener les hérétiques au bercail, 1.
confiance en la venu des moyenshmnains
pour concourir à la tin furnature lJe, la
condefcendanëe pour les foibleffes qu'on
fait e xpîer par le culte ext~riem & par
la fou million au Direaeur, l'indulgence
pou r la tranfgreflion des ré gIes & des
pr<cept es , la fév~' ité inexorable pOllr
venge r l'autorité des Miniflres de l'Eglife, quand elle efl méco nnue ,
L' Inqui~ti on & h Sociéré foot filles
de cette religion, qui peue s',lIier dans
les particuliers avec beaucoup de piété
perfonnelle ; mais qui, dans les Corps,
produira toujours un erprit direaement
oppofé à celui de l' Evangi le, Le pre mier
e ll prouvé par l'exemple des Fondatel!"
de la Société; le fecond par toute 10D
hiftoire.
L 'orgueil a été fans doute la premier,
Cource de ces prétentions ambitieuresd,e
d e la C our Romaine: l'efprit d'or gueil
en i nhérent au Corps qui s'en voué.
les défend re pour les part ager,
.
R o me s'en fervie autrefois du pOUVO"
(1 ) Pû.1!tZl,icini, iJlor. dal Concil. di Tant.
J.
2 / , C.
6 , n. 9.
ra
oes clefs pour augmenter
puill'ance
temporelle> & d'une politique profane
pour faire redouter le pouvoir ries cleFs '
la Société employe également les moyen;
fpiri t~els pour l'acqu ilitiol1 des moyens
humams , & les uns & les autres pour
parvenir
a Ces fins.
Rome a voulu fubjuguer rie nouveau
l'Univers; fes projets de domination
n'ont point eu de bornes: le mê me e[pri~
anime fa Milice; elle a pris pour
objet fan ac~rOlffement & fa puifrance ;
elle ne perd Jamais ces principes de vue
& lorfque des Pontifes véné rables,abau:
donn ant les veltiges des Papes ambitieux, ront plus touchés de ce qui intéreffe la réligion & la morale> que du
fOIn de mam te mr un faux pouvoir elle
, p1us fies maltres.
'
'
ne reconnOit
La nécefCité de l'accroiffement, la foif de dominer> menent à l'ufurpation & à l'injuf-
tlee; fa premlere uCurpation a été fdite
fur l'Eglife univerfelle , elle en a pris la
Moommation po ur annonce r f~s gran-
des deOinées. La Soclé,é de J éfus ne
peut être trop étendue: ce nom eft un
préeage & un titre d'acC'roiffement, in
Jprm flllUYte magnitudillÎs ) non hominù
~liC1ljttS eximii , tU wm mos jfYf' bat,
fi el
,pftll' Jel" nomen pr"fcripf;, (1).
Saint Ign lce prétend que tous les pouvOtrs eccl8iafliq lies font con ce ntr~s dans
le Pape; ils déri vent tous , felon lui, du
(1) Grotius A nn, BdC' p, 274,
Dv;
�84
Vicaire de . Jefus~Ch ri ft comme de !'Il(
fource: luerarch,a C'cclcfiaftica wjllr
1
omnia membra i;,r {un[l iOllfS ab l'no Gt_
l1nali Chnfti D ~m im f'loflïi V/calio dt.
Tivamur ( 1) : par cOl1f~qucnt la Milice
du Pape recevant de fa main une miffion
immédiate , qu'ell e doit exercer partout J'Uni vers, tient un rang fublirned ans la hi érarçhie ; elle dl l'Oracle att aché à ra poitrine du grancl Prêtre. &
la troupe choifie cle celui qui repr<ren!<
ici bas !'!nflituteu r de 1. 1 eligion ; elle
forme avec le Souverain Ponrite , 'lui e~
fan Chef !ùprêm"" une pOrtion de l'EgliCe li privilégiée, qu'il doit lui etro
permis de prendre le nom du tou t qu'dl,
repréCe"te en quelque façon .
D ès qu'il eft déodé qu'i l faut un Ceul
mobile dans la République chr':tienne.
& un Magiftrat fuprèmc fu r la terre, 1.
M ilice deflinée-à fure reconnoitre entons
]ieux fon autorité, ne peut être trop force, tro? nombreufe & trop agifTante.
Elle efl dégagée de tout ce qui pourfOit rallentir Con aébvi té ; elle n'a point
d 'aJfcmblées pour délibérer. poiot de
prieres communes , point d'Ollices ; tout
marche à l'aggrandiffement & à la conqu~te, On Ce débarraffe autant qu'on
peut des (ujets inutiles 011 invalides ' 1.
confervation des forces de chaque individu efl une maxime du Corps; 1',:xemption des pénitences & des m,cl·
8,
I~trons en dt Ul!e ruite ; tette t'roupé'
~oit être r.l11 S cene en .élion. II cil cependant pern1i ~ , par la Congrégation
premiere , de Jeûnel' da.ns certa ins jùurs
à ceux qui en ont la dévotion ( 1) .
rom Ce recruter plus faci lemenr, elle
r~gles : on pore pou r
fecoue toutes le"
premier principe qu'il fa nt des fignes
plus cerrains P?~r
le
difpenfer d'entrer
dans l'éta t relIgIeux) qtre pour j't!m-
braOe .. (,); cette max ime tend à dépeupler le monde . Le commun des
hommes doit le croire appell é à l'état
religieux, fan s avoir reçu ce don fi rare
& il excelle nt qae l'Ecriture appelle le
lion choiti, donuQl cittium (3)' La vocation n'eft plus nécenàire pou r vouer la
prarique des con Ceils , elle l'cfl au contraire pou r fe t enir aux prC::cepres; ce-
pendant par excès de précaution. le
Direétoire etes exercices fpirirucls s'étudie à faire naitre une vocation ; mais il
apprend au guide, que pour mieux réu l:'
fir à f....e un J éCuite , il faut cacher l'envie qu'on en a (4 '(l} Refjwnfom foit .... quod J,mJ,1 e.{[tl
fdCUft.u volentlbus jejunid ûbfi:n,are, flcun-
dt'tm menfuram rCalf rJ/Îonis . Con~. " D. 96 ,
p. 474, v. R(g. R. J "p. IOO J/' 2.
('1.) Voy. Nores (ur le compte rendu des
Confiit ..Note 28, p:lg. 364.
ü) lib. Sap. J, '4·
. (4) "oy. Compte re"du à Ai. des Conf-
( 1) InJl, Soc, t. 2 ,p. 266, n. • 0,
nt. p. l.Q8,
�S6
Le Îuccès en preCque infaillible: on a
déja établi qu'il falloit des fignes mar.
qu és pOUl' être autorifé à relle r dans le
tiécle ; il e n fac ile de perfuader enruite ,
que dans l'état reli gieux, on doit em.
braJTer la reli gion la plus parfaite; & qui
doute que ce ne foit la Société, Telle ea
la marche du Direétoire pour les recrues;
c 'elt auni cell e d u Frere Veron dans le
Manuel des Congrégations: c'ell avec
ces maximes que tes J ~ruites captent
des fujets dans les Congrégations , dans
les Colleges & dans les retraites & exer.
ciees fpirituels.
La vocation elt fi peu néeelfaire,
qu'on n'attend point le tems de la puberté
pour commencer les enrollemens : on
embarque des eofans avant l'âge de qua·
torze ans; on les engage eofnite à faire
des vœux avant l'expiration du temps
prelcrit pour les épreuves, La Société,
prIS foin de décider que ces engagemens
[ont obligatoires; elle le peduade à des
jeu nes gens abufés : la pltlpart des Théolo~ ien s penfent le contraire , quand mê·
me Je vœu aurait été fait volontairement
& (ans féduétion,
Des profélytes fi peu affermis pom·
r aient aiCé ment [e rebuter , fi avant les
premiers vœ u x publics on leu r faifoit
connoitre les Conflitutions; on les leur
87
cache , on leur montre ce qui peut le~
aans l'admi!lion des Cujets, n'ont d'incon';
véniene que pour ceux qui s'engagent en
ettet, La Société n'en foulfre point, elle
ne s'engage pas ; elle conCerve la facu lté
de renvo)e rqui il lui plalt; elle na que
faire d être ferl1puleu Cc Cur les vocations;
en at tirant plus de Cujets , e lle a lavantage de choilir dans un plus grand
nombre.
Il efl vrai que le d élànt de réciprocité
dans l'engagement, remb~e rendre la tedu/tian plus odieule & plus révo ltante;
mais l'avantage de la Société étant le
plus grand bien lIniverfel, les Confli tutions nOUS apprennent que les particuliers qu i foufFrent , doivent Ce conColer
s'ils aiment le fc:rvice de Dieu .
Sur œ s principes, le défaut de n!d..
procité dans les vœux, efl pouffé li loin,
que la Société prétend avoi r la faculté
de renvoyer les fujets in'éproehables ,
lorCqu'ils manquent de talens; de làçon
que les vœux n'ont aucune forte de fiabilité de la parr cle l'Ord re. Ceci par oit
Jttaquer la reli gion du vœu (1); mais la
Soèi~té ne s antre pOint à ce fcru~u1e,
elle ne doi t point gï\rder un rerv!teu ~
inlltlle, qUI lui teroi t à (:harge . Cett~ 10 1
ea (dit _ on ) écahlie dans les (onlhrutions: cela ne futtlroit pas pour prouver
qu elle efl confo rme aux regles cle 1 Eglile & de 1équité naturelle , & d'ai lleurs
ébloui r dans les prérogatives de la Société ,
Ce violement de tout" les re gles de
l'Eglife , & cette façilité furprenante
(1) Voy. Notes fur le Compte rendu des
Conllit, Nore )8, p, 40\ .
�tg
.:es Conll! tu tions font cachées <fux ~~(l.>
v.lces.l l taut donc fe rabattre enco . r
' .'
I l s . ('
.
fe .ur
1I ~ t elet
(e ,1 OCkt~, qUI doit p é
lOir fur toute autre conlidération pr va_
n.
r'
arc<
qu ' e IIe ea
conlacree
à la plus 'grand
gloIre de DIeu.
e
L es vœux folemnels fon t plus embar.
r~ffan ts : la SocIété convient qu'ils [ont
reclproques ; elic, ne les refpcél:e pas da·
vantage ; le Géliel al l'envoie les Profès
a\.b!~raJremen~ ( 1) : il ya cependant une
~IAere!lce eOentie lie qu'on obferl'e par
egard pour le vœu folemntl ; l'Ecolier
appr0uv~ etan( renv?,y.E , demeure ilbre
de t out lien ,le Protes au contraire perd
fon écat , & relle fous le Iten. C dl par
ce tempérament que la Société croit
rempltr le droit acquis à un Religieux
par Ca profe(fion folemnelle : il a promis
de garder Ces vœux dans l'Ordre, on le
met deh<,?rs fans formalit~, en confer .
vant la tac~llté de le rappeller, & en
lalffant (ubhller l 'obligation de s vœu,.
l:es regles canoniqu~s ré"/lent à ce fj'f.
terne; mars ri efi eflentiel à la politique
de I ~ SOCIété de pouvoir expulfer un
Profes q ur ne veut point adopter les ma·
XImes du Cc:n'ps , velnoJ1t proprium fitum
ftnfum aut JudIC ,'um hJfrmgrrr (1 ). Ce
9UI en avantageux à la Société, eO tou·
10urs honnête, parce que fon utilité
en
(,)Vo y. Notes fur le Compte rendu,e~
ConlÎlt. Note 37, p, 393 & luiv.
(2) Con!!. " C.l, § 4.
S9
tObjOl1rs conjointe avec cell e de]' Eglifc,'
felon Aquaviva , Wj1/S wm fatlombru
(onjrm[ftflimus !taud dubiè fia ut! rft, fr;u
mthor , feu dClerio r hujufce Religio_/lit (1),
C'eft l'a r cette conr.dération qu 'on a
fait un long chapitre dans les Conflitutions , des moyens humains ou moyens
d'induflrie, pou r conlèrver & am~1io
rel' l'état floritT.-mt de la Soci':té 1 media
hllmana 't'el pey induftriam d(qI/Ijlla .
Le premier de ces moyens ellia Cdence: certainement Oll ne peut trop J'ho-
norer; ce pendant S. François de Borgia) dès l'année 1 ~6 1 , avcrtlflàit la
Soci.'té, 'lue r. on fairoit plus de ca> des
taJens que de la piété, la Société re
trouverait d ~ pourvue de l 'erpri t de
Dieu, & que l'orgueil n'auroit plus de
fre in j rmdè rXlfttt d,nbitio) & feje efferet
Jolulis habwis fuperl ia , ue, à quo cOluiIIramr & [upprimaltfr habebit (2.) .
La fcien'Cc peut mettre à portée de
rendre à l'Egli fe de ri us grands f,rvices: la Soci':cé J'envi(age fous un auue
point de vue; les Confl:itutions obfervent C,) qu'elle donne du m'dit rur les
Rois, fitr les Grands & fur les Peuples:
cela revie"nt au même apparemment,
(Il
Epifl· Pr."po! gcmr. p. '99'
(2 Epifl. Prœpu! g,,,,r.p. 5,· VOy. Lettre
6 de S. Charles Borromee , p, \ 8, dans
la traduaion .
(:»
Con!!. 8 ,c.
1
> in
De./. A. p, 4'4'
�9°
parce qu'on fe ferv;r .. du crédit ponrle
bIen de la SocIété qUI efl celui de l'E.
giIfe,
On affode à. la fcience une cemine
mamere
les hommes ,&e
d
. \ de rranerForma
t~l~€r avec eux:
agendi mm hrr.
nl1mbus, fl{dcmquf traaandi .
Ce talent
efl appellé ailleu rs dextérité; il efi fort
e!limé dans les Conllitutions: on y joint
encore le fom de cultiver la politelfe &
d'éviter le reproche de rullictt. : il
efl à crallldre que la dextérit': li vantée
dans les loix d'un Ordre réliO'ienx ne
devienne fouplefTe & nnene,"Un ApC).
logitle de la Soci':té a dit, que les Jé.
fU Ites étan t obligés de paHer par beau.
coup de tilieres , il fallait qu'ils fufiènt
cl 'une foupleffe non commune : la Cour
a pu appercevoir plus d'une fois, "ans
le COurs de cette aHalloe) quel le gé.
nie de ces hommes qui Ont pané par tant
de filleres.
La difcipline des Uuivedités & des
Colleges confiés à la Société, ell en·
fui te f()rrement recommandée ; c'en en
effet un puiflànt moyen d'dccroilfemellt
pour elle, que de fe rendre maitreŒ:de
l'éducation de la JeuneOè dans les Col.
leges, & de l'inllruél:ion publique dans
en
les Un iverGtls. On
le rapporte , dansce
Chapitre ,à la quatrieme partie des Conf.
t itutiol1S où cettc matiere ell traitée à
fond: cette quatrierne partie efi donc
tOute entiere :..lne dtEpendance du cha~
pitre de l'accroifTement; il en eft de
même des autres, t out tend au m,ruo
but.
9'
Cette difcipline des Colleges & des
Univerlîtés , fuivant la partie quatrie ...
me confifle e n un feul mot, à donner
le gouvernemen.t & toute furintendançe
au Général , qUI nomme tous les Officiers, & prefc rit les r<glemens qu'il lui
plait de faire obferver.
Paf exemple, il e ll o rdonn é dans les
Univerlirés, que le Secretaire J éfuite
duit recevoir les promeffes que feront
Jes Ecoliers d'obé,r au Reél:eur J éfuite,
& aux Confiitutions que ce Secretaire
leur pré(e"tera; li que lque Ecolier re·
fure, il fera a\'e rti qUlon prendra un loin
plus particulier de ceux qa i feront ln(.
CIits fur le reg lflre ( 1 ),
Les Contlitntiùns qu'on promét d'obferver & qu'on Iî.g1lC cn feeret , ne
fom point des régkmc,!s .donn~s. par les
Rois ou par leurs OH1Cll!rs ; lis ront
donnés par le G.!nùal qui préhde auX
études & à toute la polIce, & peut.
érrt! ne font - ce pas toujours de limp:es
réglemem de difciplme.
t 'Allembl':e de poilr)' n'aI'oit point
reçu les enfans d'lgnac~ pour enfeigner,
mais pour étudier enf~mbJe ; leu rs ColletTes n'étaient que des mailons des Eco11;1'5 de l'Ordre, & ils devaient êrre
fous la furintcndance & jurifdiébon des
Evêqlles : maIntenant ce font des C01leges d'externes gouvernés i1l1médiate-
(1) ConJl. 4,
D,cl. D,p.
401,
c. '7,
§ 3, p, 4°0 , (; i~
�9
merTt par le G én~ra l.' L 'éducation de ft
jeunefle n'dl plus fous l'i nfpeaion de
J'E rar , elle ell fOllS la direaion d'un
Religieux ultramontain & d'un Mo,
narque t!rrangel ; cda ~1Vorife rl."\\'an.
rage l'accroifteme nt de la Soci~té
vant la parr,
10
& la parr,
4,
J
fui-
de, Conn;,
tu[j o~ s.
Mais comment cles hommes aveugle!
ofent-ils publier qne cela ell nécelTaires
pour mainteni r 1ordre dans ce Royaume? Les U I1l\' erfit~s fom par nos loix
Jes rOUl'Ce S de l'enfeignemenr publi"l.
police de leurs études el1 fous 1infper.
tion imm~,hare du Souverain & de r~$
OAiciers; on veut, pa r cela même, lei
rendre furp edes. Les Hfuires (ont de;
intrus, ils ne (e root introduits en France,
que fous prétexte de venir y ~ t udieri
& l 'on prétend qu~.leurs I~çons.nous
font devenues nécel1au'es, Il taut,dll·on,
'lu'un Er ranger praide à l',,ducation
de nos eornns pour les rend ré vr~is ~ran.
çois, & la Na'fion p~ r dra ,res p,rIIlC1pei l
1i elle eil abandonnee à 1enrelgnemenc
natÎonnal ( 1) : c'efl ou trage r le G?uve~.
nernent , la MagiHrature, les Umverll"
t és la ation & (cs Loix , 0 Mliredu
fa n;tHine J Ô opprobre de la rairon, Ô
d ouleur pour la Magi!! ..at ure!
A près les U niverGrés & les Col léges,
ou el1 éronné de trouver parmi les
( 1) Vcrez le (econd Memoire prcf,",'
au Roi, SUitl du ] ourn,zl 1 p. 1l8.
I!>oyens d'accroi{fen;~1S, le (oin de mai,,·
tenÎr la p:tuvret~ : le fOIll cie conferv~r
les biens ell ailleurs fortement reCOm mandé, parce qu'ils ront le patri moine de
Jefus-Chril1 (1), Cette pauvreté joue un
étrange ro!Ie dans les Conllitutions .des
Jéfuires : Jls la vouent tOus en partIculier , & ils cGnlèr.lfcnt la propr i~t..é de
leurs biens après leurs premlcrs vœllx,
& julqu'à la profeilion fokmnelle i. \es
Déclarations fur lesCon fll cutlons aVOlent
méme réfervé aux Profès des quatre
vœux, des moyens pour allier le Dollilaine avec le vœu de pauvreté. La
Congrégation 1. (L) crut qu'il était convenable d'ellàce r cette difpofition, e,\'_
pm'g,ndam 'Ifi : fi elle avoir fublifié ,
cousles Particu liers de cet Ordre fans
exception ) auroient pû tt re à la fois riches & mend lans. li làur excepter au jourd'hui les Profès & les Coadjuteurs ,
qui font dépouiU.!s de lem patrimoine ,
& qui ne doivent pas J du moins.en ap~
parence , être nourris & entretenus fur
les biens de l'O rdre, L a Sociéré pro relTe en a la d ifpenfat ion & l'admini[tration , mais fans pouvoir les appliquer
1
(1) Ut tanquam bona D omini N oflri Jeflt
Chrifli propria f a curt!, CQnfl. J ) C.:;' , § 7 ,
p. 377. Procurawris ait confirVlue rfS U nzpOTales fu œ cura: commdfds, & CdS Curart
!anquam bona proprÎtl nom ini }/oJlri lr:fo
'chriJIi. Rrg. Procur. (,
(l)
2 ,
p. /-/8, §,
COllgr, , • D m, J8 ,
p, 464,
2,
�94
à fOI1 ufage : femb lable au Dragon de
la Fable qui gardoit les pommes d'or,
elle conferve tout & ne jouit de rien.
Ceci ne doit pas être pris à la lettre:
les D éclarations ont ménagé des reiTour. ces aux Profès dans la pratique, lis font
mieux entretenus que les autres; cette
pauvreté Il'el1 qu'honoraire. Le fuit ,ft
que les J éfuites n'ont p~s voulu c~der
aux Ordres memhans 1 honneur d un,
pauvreté ablolue & \o lol1taire. Le Corps
el1mendian t , il el1 voué il la pauvreté ,
de même que les Particuliers. Les Jifuite s ne pofledent rien en ,co,mmun ,
mais cette regle a une re~nébon : les
Colléges , Noviciats & Rélodences ~eu
vent être riches , & poiTéder des biens
imm eubles &des revenus fixes. Les feuJes Maif<;>t,, -ProfeiTes , qui font à p,ine
un fur éent) ne peuvent l'leu porreder,
ce qui el1 pourtant mitigé par bien ~e.;
exceptions. On alhe par ce m?rcn 1utili té des richeffes avec le mente & il
gloire de la pauvreté, & l'intérêt qu'elle
infpire aux Fidele, chantables.
.
La Sociét': Profeflè , qui en la vraie
Société, repréfente l'Ordre ; elle dOit
vivre d'aumônes , elle fe contente de
régir les richeiTes des Maifor.s & ColUges. L'Ordre peut donc étaler la pau:
vreté dans le fein de l'opulence: lorf
que le Concile de Trente ( , ) eut penn.
a tous les Mendians de pofli!der des ,,,-
9r
meubles, la Société renonça généreu:
(ement à cette fac ulté (1 JQuoique l'ill ufiofl foit évidente, il ne
faut pas croire que le vœu de pauvreté
ait été introduit dans cet Ordre par hy_
"ocrifie ; ce n'étoit pas là 1 efprit du Fon~Jteur : la piété de S, I gnace lui fuifoit
aimer, efumer & pratiquer la pauvreté;
mais fa prudence poli tique, que de
grands hommes ont démêlée , & fes
grands de{fems pour fon Ordre, lui faifoientfentir la nécemté des richeffes : il
voulut all ier la pauvreté en commun avec
l, po{feflion des biens; de là cette efpeee
de contradiél:ion dans fon plan: cc n'eO:
pas la feule qu'on y remarque; il vouloit qu'on fût pauvre pour conferver la
famtete ,& riche pour acquérir la puiffance. La Société a deux ames , l'intention de S. Ignace, & l'efprit inhérent à
fon vane projet. Les principes font fouvent louables, l'objet eO: ambitieux ; &
il arrive l'I.écefTairement dans le cours
des chores humaines, que l'objet ~ntraÎ
ne, & que les principes s·effacent. Saint
François de Borgia reprochoit déja à
tes amateurs de la pauvreté le tropgrand
foin de procurer des dotations aux ColJéges J ftttdio nimio procurandtZ dotatÏonit varios modo! exquirunt (1.). Le cri a
été univerfel fur la captation des legs
& des héritages: cette efpece de men-
(llCongr. 2, [leer. 33, p. 49,(, Ep'jl. Pra:pof. G'nfr. p. 64-
�96
~1icité nouvelle, forgée par S, Ignace;
n'a rervj qu'à les rendre qu~[eUl'S plus
ardefiS L'Auteur des Statuts de Marfeille (1) obferv". qu\, f "mêm, eupldu,
der J ~1H t f S les fij~t dC' ~ler par -foUI )tll:~
qui ne ma"qHe~t neau mollls .d~ rrcommnn _
der & de precltrr la chanu. Ces Men"
dians font de venus captateurs , ufurpatems commerçans, & commerçans ne
mau \'~ife fo i, L es conGMration< rur I:u,
tilité des ricbelfes qUI fervent à la glol"
de Dieu, ont totalement prévalu; &
fi les Hfuites o nt retenu quelqne char,
des principes primitifs , e'en,qu'd,s Il:a~.
ment pOlot l'argent par avance, lis 1a~·
mem par a.mbition; ils confentent faCIleme nt à la pauvreté perfonnelle , pour,
vû qu'Us en foient déd ommagés par l,
uiffance du Corps , à laquelle tOUl'S
fes lo ix fe rapporten t d'une mamere UOl '
forme.
Le cinquiéme moyen indiqué dans t<
Chapitre, conÎttle à é car ter l'arnbHlon;
c eci demande explication. L'ambulOlI
e ll un principe aél:if, on ne préten? pOlnl
l 'étouffer; mais il ne faut pas quellefe
porte a ll dehors pour fan propre comp'
t e elle enlcvero it à la Soclé,< des fu,
j et~ nécellaires ,ad propofiwm ~'If~ IIr"!farii: il ne f""t pas nOI1. ph" quell,
t ral'aille eo dedans ; ces eHortspartrcu.
ti ers fcrùient di .. ertion à l'etf?rt commun
pour l'ubjet g~néral ; & d' ..!I;ur" 'tl'
fermentation rép ugnerOi t à 1 et~
97
àavresfous la main du D efpote, On exigè
dOllC de tOUS les Profès un vœu formel
de ne rechercher aucune Prélature dans:
J'Ordre) & de n'en accepter aucune au
dehors, fans le commandement de celui
qui peut ordonner fo us peine de péché.
Il ne dOit y aVOIr dans la Société
qu'une ambition unique, qui ell ia puirrance & l'accroiffement du Corps, objet
fpécial de ce chapitre: chacun y trouve
l'a grandeur perfo nn elle, Le vœu d e n'ac_
eep ter aucune Prélature dans l'Eglife
n'e/\ point introdu it pOur la fanél ifica tion
des fujets, mais pour l'ava ntage de la
Société; c'ell l'cfprit g<néral des Con ftitutions : & le renoncement aux Dignirés ecclélia lliques étant ainf, di ri gé ,
n'in(pire point l'humilité pal' la pl i vation
des honneurS auxquels on ne croit pas
devoir afpirer ; mais l'org uel l , pa , le
mépris qu'on en fait: la Société n'accep·
te pomt les Mitres, elle les donne à fes
créatures.
Pallavici n obferve d ans fa n livre intitulé, V mdlcarionfS 5 oc, je/. (1) , que
plufieurs do ivent le chapeau de Cardi·
nal & la Mitre à l'aban don que les Jéfu ites ont fait de ces honneurs 11 ajoute(,), que le G <néral Vi telle fchi protegeant ceux qUi farta ient de la Société,
leur avait procuré des Evéchés : Qu~
alil Sacerdolia, alii Ca lhedra! ,quill tllanJ
(1) Vindica tioll(SSoc, Jrl Anluerpilf 1649,
p,~,
(2) Stat, de MarCeille, p, 355,
de
f-
t,) Ib:d, p,
ro~
�98
14"la; ob,;,uycnt : la Mitre peut être un,
r e!lource à qui a le malbeur de rortir de
l a Société, elle n'ell: pas digne de l''m.
b ition d'un vrai J éfuite, Gomez> dans
la Préface de reséloges de la Société (1),
<lit nettement qU'II a paru plus grand &
plus noble de donner la Pourpre qlle do
l a recevoir, 1J~blllUS ctft,nnalls pm ptl~am
dare qHàm aCClpere ; c efl: pourquOI le
chapeau de Cardinal & la mi,tre rOnt
-aux pieds de la Société dans 1eft,mpe.
qui dl: au frontifpice de l'Imago P","I
Jtecrtll.
L'humilité de ce vœu n'ell: donc qll"p.
parente; il n'eft en r~alité q~l 'u ne Couree
d'orgueil pour le J dUlte "bloui de 1.
grandeur de fon exiftence, &, un mo}'e~
de puiffance pour le Corps: c eft à quOI
fe réduirent da!,s la Société les lnft~tu.
tions qui paroiOent au premier coup d œil
les plus pieufes,
.,
On parle en Gxiéme heu, d un autre
vœu éxigé de rous les Profès , & 'pM
lequel ils promettent que s'ils érerent
obligés dans les fuites d'accepter une
P rélature par le commandement du Su·
périeur , ils déféreront tOujours au~ conreils du Généra l , ou de la. per onne
placée auprès d'eux de fa main, en cas
que les avis qUI leur reront donnés leur
paroi!lènt meilleurS que leur propr~r.~·
fée le tottl cntendu [uiV4lJt Jes OIIr
liw:ion s & Déclaratiom.
.
~9
Ce vœu qUI ea plus dé vel opp€ dan.
la formule> renferme deux obligarions
l'une de recevOlr toujours les confeib
que le Généra l voudra leur faire donner , l'autre d'y obéir s'ils paroiffent ten~re au plus grand bien.
Le Prélat ea donc toujours obligé en
conféquence de [on vœu, de renoncer
au bien qu'i l voulait faire , lorrqne le
Général lU! o r donne de faire mieux: la
dépen dance n'ea pas médiocre rous ce
premier point de vÎle, Il l'elle à rÇavoir
qui doit décider dans ce don te (ur le
mérite de deux œu \Ires qu'on met en ba-
lance: Eft-ce le (emiment du Général ?
Ell-ce l'avis de l'Evi:que qui doir prévalOir? La formule des voeux (cmble dire
que l '~vêque Mcid~ra , puirqu'il ne promet d obéir, que Ir le conreil qu'on lui
donne lui parait meilleur que fa propre
penCée ; m~1S le doute renaÎr par les paroles fllbfeq uentes : Le tOUt emwdu jui_
'-'am les Con]litutiOl1S & DùlaratÎOl1s de
la Socirl/. Cette phra(e renferme tm
myllère que les J é[uites pourraient
éclalr,cle: en attendant on peut tenir pour
tertaln que c'ea la le vœ u fimp le d'obéljfance> tel que l'ol1t fait le Ca , dina!
de Donghy, le Cardinal Francois de la
Rochefollcau lt , & tant d'autres externes. Le Cardha l de la Roc hefoucault
aV?i( re~ deux Moniteur . . ql1; ne le quitt01en~ Jamais; il o\;éiOüit quand leurs
c?nfedsparoirToient rèndre au plus g and
b,len., Le tOUt entendu fittVdm Ifs C nf-
""",ons, Son obéiffance n'éroit point
E Ij
�100
aveugle comme celle d'un J Uuite Profès
ou Ecolier app rouvé; elle était propor_
tionnée à l'état d'un J éCuite Evêque ,
(uivant le langage des Ecrivains de la
S ocié té : le Général n'étoit point (on
Supérieur hiérarchique; c'étOit un SUE,érieur qu'il s'était donné volontairement
au ta nt que fa Digni té pou voit le per:
mettre.
Je n'examil1erai point ici quelle reroit
t'oblIgation réfu lrante d'un vœu pareil,
volontairement fuit par un Evêque ; il
.'ag it d'un vœu qui ell exigé de tOus les
Profès d'un Ord re, & q ui Coumet au
G énéral tOUS les Prélats Cortis de fon
Ecole.
Ce vœu qui ell acceGoire aux vœux
d,e R eligion, n'a jamais été approuvé
par les Papes; on n'a jamais ofé le mettre fous leurs yeux: il efl att<ntatoird
la Hiénrchie , indécent pom l'Epi(eo'
pat) & c'efl une t émé ri té infupportable
au (; énéral des ]éfuites de voulOir s'ingérer dans le gouvernement d'un Dio ,
cère qui ne lui efl point conlié: le vœu
le porte expreffément , pro rrall murJt·
ris mei a dmilllftra tiont ; ce n'eil: plus nm-
pie ment la perConne, c'efl la dignité qui
eil (ou01i(e. Ceu x qui dirent que le Pape
peut faire un pareil vœ u, entendent toUjo urs qu'il efl borné à la di retlion de
j 'ame , dt> anjmte me.:e fa lut( , & qu'il ne
s'étend point à la conduite du trOUpeau:
c 'eil préci(ément le D iocèfe que le Gê.
péral veut gouverner .
Je d,mande à préfent, quel en l'ob;
10"
jet d'une pareille inilitution dans un Ordre régulier: eil- ce le bien des Dio .
(es ? C~ foin C;il ét ranger au Génér~r
malS ou pe~lt ~ tre le doute i Ncus fça\'on' que 1 obJet de ce Chapitre eill' vantage & l'accroirrement de la Sad 't ~
ad'.~
cOh[crVatlORt'nJ & in(Yemell/rlm e ~ ,
'
W tlU S
hIlJII)" COlpOrlS (1). Ceil donc
d cOd
pou r
,' "
l mt<ret e ,on r re que le Général
veut gouve:ner des E gli Ces , & Coumetrre des Eveques à Con obéirrance 0 a
'.
1 "
'
01b\tIo,n a~eug e! 0 amour inratiable de la
domInatIOn!
Le Ceptieme article concerne le choix
des fUlets dans les différentes c1aiTes de
la SOCl.!t.!
. r , & . fu r-tou t le reJ'et aM01 u d e
ceux qUI ,.rOlent ineptesa la fin oe l'l " ftltut , ad noftrtlm IJijJlItlfltm inrp'i: On
en~end par ces paroles ceux qui n'on e
po!nt ~e talens , parce que l'Ordre n'a
pOInt cl autre,s fon ébons que œlles oe prêcher, d'en~eJgn~I' de d,tige r & de gouve.rn~r J fi,} on n etOlt que raint, on pour..
TOIt
erre Inepte pour j'lnflitut .
II peut y avoi r dans tOus les antres
Ordres, des R eli gieux qui ne (ça \'ent
que pner, avec ferveur, obfe rver leur
regle, éd,fier leurs freres & le public:
iln tel homme eil inepte dans b Société '
faut avoir le don de gouvernement'
o!,la ~apacité de prêcher, de dU'iger:
d,nfelgn", la ThéologlC , ou du moin.
(,) Confl.
10 ,
t. unie. § ] ,p. 446.
~ üj
�lOt
le tale nt de la Poéfie, & le goùt de!
Belles - Lettres.
On peut ranger fous ce m'me chefdes
mû) ens d'accroiffement , la dlfhiblltion
des différentes c1affes de J éfuites. Au
premier rang font ceux qui ont la fcience
du Gouvernement, que L ayncz appelle
prtld,/za polirica, & qui polTé dellt au
louverain degré cette dextérité , cette
maniere de traiter les hommes & de trai·
t er avec les hommes, dont les Confiitotians font tant de cas· Palla vi cin (!}obferve que pour faire des faints, la Sainteté eft moins néceffal re que cette pru.
dence dans celui qui gouverne; &qn'une
probité médiocre, avec une grande pmoence, vallt mieux pOùr le Héglme J
'lue beaucou p de (à int~té & peu de prudence. Au fecof'l ,i ra~g ront le s r~avants;
ils honorent Il Société , ils lui donnent
du crédit Jiu les Rois , fur les Grands ,
& fur les Peuples ; ils fe rvent aux deffein s de ceux qui ont le don de goul'e~
nement. Au troilieme rang runt les devors, qu'on re legue co mmun~ment daD~
des Confetlionaux ; ils gagnent a 1.
S ociété les erprits crédule" ils.lm procurent de:; libéralités , ils tont ,(le:i
Congréganiftes , ils édifient le vulgaue,
& écart ent des foup çons que la poh~lque
d e ceux qu i gouvernent ferait naltre :
ce fom des argumens mis Cous les yeux
(1) Voy . Nores (u r le Compre rendu d~
Contlit. Nore 45 , p. 44 6 .
JOI
du Peup le & à fa portée, contre ceux
qui accuCent la Société de perdre la Religion.
Il eft donc de maxime dans cet Ordre,
que les Scavans & les Saints , lo rfqu'il y
en a, Coyent gouvernés par les politiques ; c'ell parmi ceux - ci qu'on choiftt,
le Monarque & res Miniftres , & qu'il
chailit lui-même [es pnn Clpaux agens &
prépor.!s ; -le fecret du gouvernement
efi dans leurs rnams· On obCerve toute·
fois de donner de temps en temps quelque fatisfoétion & quelque récompenfe
aux fçavans , pou r f~rvir d'aiguillon;
les dévot; fon t plus fardes à contenter,
on ne fait pa s de grands fr~is pour, eux;
ce font des infl:rumens ac'\Jmrables a mettre en œuvre dans !'oceation, par J'amour aveugle de leur Ordre. .
Ceux qui procurent à la SOCIété de.
avan tages, qui facilitent des établ1 ifemens, qui lui attirent des le.gs & ~es
héritages, qui gagnenr la conhance cl .un
Prince, ou qui rendent que lque ferVlCe
notable , méritent des récompenfes; la
politique les leur décerne, & il11e faut
pas cependant que ces récompenfes tendent à leur donner part au gOl1v:- rnement, s'ils ne {ont pas faits pour teme les
rênes. L'obéiffance ave ugl e eftà cet effet
d'un merveilleux ufage ; il y a des places
infér ieures qu'on peut confier à des particuliers , fans les initier dans les grands
myflères de l'Ordre. Cette diftribution
artific ieule des cl.ifes de J éfuite s eft un
moyen admu-able pour aiguillonner l' Wb
E 1~
�'°4
vitio n, fans compro mettre les imérlt!
du Corps.
Le Novice , après deux ans deproba.
t i0!1' fai t Ces pre-tnlc:rs vœux .publid 1
'lUI ne font pOlnt fo lemnels; il efi lié
la Société ne r e ll: point ; il efi femblabl:
aux Profè, des autres O rdres pour le lien
du voeu & pou r la dignité de l'état ;
mais il n'dt qu'Ecolier dans le lien,qui
ell: le coryphée de tous les autres Or.
dres : il ett parfaitement R eligieux, il
n'ell: J éfuite qu'. demi; on l'appelle
Ecolier app rouvé, parce que la Sociité
daigne l'admett re parmi fes ékves,
On le fait Prêtre treize ou quarorze
ans ap rès; mais un P rêtre dans la Société
dl peu de chofe; il n'ell: qu'Ecolie r ; 1.
dIgnité éminente do Sacerdoce n'en
q u'une difpolition aux différentes hié.
rarch ies : il y a des Prêtres qui fOl1 t exc!us
à jamais de la proferr.on , parce qu'ils ne
font que pieux; ils tOmbent dans le
n éant: on prét end qu' il s Cont appe llé"
par une efpéce de dériflon , les brar
craJ!h ,
C'efi o:-dinai rement à l'Age de trente ..
t rojs an s que le [art de cet afpi ranr ,
<J ui ell: ReLgieux & non J cfulte , Pro·
f~s & non Profèj . Prctre & Ecolier,
com n-ence à fe dévelo pper, Le Génl.
r:ll e/1- maltre ahCü lu des promOtions; il
l e~ ditfùe à fon gré, il expl ique quan,d
i l lu i pb lt fa volonré fupréme. On crm·
roit d'abord qu'aprè,:; une lï longue é~reu·
ve la ~ oc l~té, qui a la f.t. culré ?e ren·
1I0yer le Sujet, le licenciera ou 1admet,
l OI
I ra à la profellio n folemnelle ; une poli_
tique fublim e a fçu imaginer bien d'a utres arrangemens,
Dilfére"s arrêts peuvent être prOnoncés : le G énéra l pe ut fufpendre
fa dt'ci ~on , & retenIr l'Ecolier dans
fon état d'épre uve ; il peut au/li lui.
prefcrire de faire des vceux de différence nature; il a droit de le réduire
à l'état de Coadjuteur tempore lou F rere Lai, l'E colie r s' y ell fou mis. Ces
exemples n'arri vent prefque jamais;
mais ce qu i enplus commun, c'ef} qu'on
lui ordonne de fuire les vceux flmp les d",
Coad juteur fpirituel , ce qui en une
e xclu ~on pre fque d écidée de la profeffion Colemnelle, L es Coadjl1teurs ne Cont
pas de vrais J éruites , ce (ont des aides
des J éfuites dans les fonél:ions fpirituefles: les Profès font tes vrais J éfuites;
œ font les Pai rs dett inés à afiiller le Monarqae da ns fes hautes & import ntes
entreprires.
Cet état de Coadjuteur ell humiliant
dans l'intérieur de la Société; il ell: défendu d'en parler avec mépris (r) . &
le mépris ell prou vé par la défenfe ; ma Î$
l'opinion de la grandeur de l'Ordl e ell:
fi bien étab lie, q ue l'ombre d'un J éfuite
efi un être glorieux au dehors. D'ailleurs
il n'd t pas défend u au Général de récompenler le Coadjute.ur, en le fairant:
palfer à. un aut re grade, s'il fe dil\i.ngue
( 1) lnfl. SO~.I.:l , p, JOo, n. 6.
E~
�t06
par quelque fervice. important. Ceb
n'arrive prerque Jamals , mais l'erpér.nce
n'e1l point abrolurn <l1t interdite; il ne
faut pas qu'ell~ ioit a(fez forte pOur de.
venir inquiéte (1), mais il ne faut pas
11011 plus l'étouffe r totalement. Il leur
efi défendu de temer de changer leur
état (,); il oe leur efi pas défendu de
t ravai ller à mériter ct! changement; ce
faible efpoir produit un bon effet.
On ne marque pas clairement dans les
Confiituti ons , quelles font les railons
qui font continer un Ecolier approuvi
dans cette claOe des Coadjuteurs: ce
ce font ceux apparemment qu'on juge
plus propres à être i~{h umens qu'ageos
principaux, ceux qm marquent plus de
piété ()) que de talens , plus de zèle que
(I) lnjl. Soc.
1.
2, p.
300,
n. f·
(l)Exam.c.6, §5,P ·J54.
Conjlic. 5, c. 4, § 5, p. 40 6.
()) S. Charles voyoit des mêmes yeux
que S. Frnnçois de Borgia. Voici (es pa·
roles : La dijpftnc( qu'il y Il lnlr! Lu Pro/u
[,. ceux qui M II! font pas, tjluts.capablt de
caufor parmi eux qudqm jour un! confufion
'i lll aura dts fuites. Ct 'lui ml donne ru~tout
fujet de lt pmfor J c' tfi de voir les SupirUUIS
Jouvent ne I!0;nt admet.lre à, ~a prof1fion l(~
meilleurs fllJè/S , tandIS 'lu Ils reçolvtnt 1 Il
Imu ouv ats, au.y; qui ont du laltnl p.0u:.'e:
fciences, quoiqu'ils n'{zymt louvent nI pute,
ni intirieur. Lw. 6. de S. Charles, p. la,
Setl{" pi",;,
0
[pirito.
l07
de politique;
Ol!
les garde pour s en Itr-
vif, on ne les aflode point au gouverne ...
ment: cene infiitutlOn politique n'a
point été préfentée de même aux Papes.
La Bulle de J 546 (1) permet à Saint
Ignace d'appe ll er. à fan fecours vingt
Coadjuteurs ou Aides: on a multiplié le
nombre fans confulter le Souverain Pan.
tife. Ces Auxiliaires étoient appellé&
comme tels; ce n'étaient pas des Religieux afpirans , €ornme les autres, à la
profellion, & condamnés par arrêt à en
être exclus. J amais les Papes n'ont approuvé que le Général cUfe à un Religieux de la Société après quinze ans
d'épreuve: Vous n'êtes point inepte
pou r la 6n direae de l'Infiitut , qui eft
le foin des am es ; mais vous êtes inepte
pour une de (es tins principales, qu i efi
la domination; vous ferez Coadjuteur,
&puifque vans n'avez en partage que du
zèle & de la piété, vous ne [erez jamais
Profès; je vous réduirai dans un état
méprifable, mais je déf<ndrai de vous
marquer extérieurement du mépris, Cela
oifenre des oreilles chrétiennes: cette
Infiitution efi toute poli tique; eUe n'a
• rien de conforme à l'efprit de la vie ré.
gu!iere , ni à celui de l'Evangile.
Lorfque l'Ecolier approuvé a tro\,
0' efprit & de talens pour le borner all
titre de Coadjnteur & au foin des ames ,
& que cependant il n'a pas encore cettO
(1) IIlJl. Soc, t. l ,p.IJ.
�108
fagacité jéfuitique. , nécefT'aire au gou.
vernement , on clttfére fa promotion
ou l'on commence à le payer par le gra~
de de Profès des trois vœux: ce ne fOnt
pas encore là les Pairs de la monarchie &
les vrais JUuites, ce font des Coadjutems décorés , & qUi ont plus d'aptitu_
de à être ad mis à la grande profeflion ,
qui dl celle des quatre vœux.
La création de ces Profès des troi,
vœu x eft encore un des myflères de la
politique de la Société. Elle a, comme
l'on fçait, des petits Profès, s'il ell permis de le dire, qui font les Ecoliers approuv és après leurs premiers vœux publics ; elle a des vrais Profès, qui (ont
c eux des quatre vœux; elleades Coad·
juteurs : ponrquoi ajouter encore cette
.,fpeee mi (Q j'enne de Profès des troi,
vœux? Perfonne n'a pu en (çavoir au
j ufte la rai lon : celles que Suarez en don·
ne ne fom que d es d éfuites ( 1): il n'en
en: point fait mention dans les premieres Bulles; il en eft parlé pour la premie'
re fois dans la Bulle de J lIles III , de
J'an 1' 10 ( L). L e PapepermetauG<nérai d'ad mettre que lques perfonne, à
cette profeŒon (olemnell e des troi, .
vœu x, attendu leur dévotion & la qua.Jité d es perfo nnes, Pou rq noi la dévotion de ces perfonnes ne re contente-t-
(1) Voy Compte rendu à Aix des ConC~
tÎt· p. l \),
(2) InJ1, S.c, t . l ,p, 2~.
"'9
elle pas du rang de Coadjuteur?
p~:)Qr';
quoi leur dévotion & leur quaIJté ne
peut. elle leur mémer la profellion des
qualre vœux? cela eft fort obfcur.
Suarez (1) nous app rend une par ticularité remarquable il leur égard ; c'eff
qu'ils peuvent être diCpen fés d e 1. Prêtrife, ql101que les omples CoadJut eu rs ,
& les Ecoliers même , après un certain
âge, roient tOus Pr ~tres. Il arrive donc
par cette difpenfe, que de omples Clercs ,
& peut - êtle des L aï cs, funt dans un
rang fupérieur aux Prêtres d.ns la Société : on ne peut (J'ou ver que dans fa
hiùarchie un pare il rcn verl emenc de
celle de l'E gliCe, L e, Jélùites fon t .fCoeiés par leur état à la tin de la Ré demption ; ils ne- don tilt roint au Sacerdoce) mais à leu lnlil[llt , cette affociation glork ufe . Un Heg'ent dèS belles-Let u e, ell afloClé à l'œ uvre de la
Réde mptIOn & à la fin de l'av éoement
duSauveur: cela conl1ate la grandeur de
cette SOClét~ qui a pri s en conféq uence le nom de J~fl1s .
La plénitude d u Jéfll lt ifme n'dl q ue
dans le P ro fè~ des quatre V(\.:UX : chaque pas qu'on fa it dans l'Ordre pour s'ell
approcher & pour devenIr un peu plps
Jéruite , dl un e fa veurinl lgnl. , & quand
on eH pa r venu dan:t ce lJ..n g ,rlJp ~ême,
le Général peut d'un Cuuffie detrutre fan
, (1) Voy, Compte re"ùl\ 1\ Atx ù.> Conf,
p, '57-
~I,
�111
II~
ouvrage. Tous les grands Profès font
aptes au gouvernement; ils n'y font Pa9
[Qus appellés, le Géné ral les emplo)'<
qmnd 11 veu t, & les defhtue de m.eme'
l 'ambition d e fervir l'O rdre eft toujour;
e xcitée , la dépendance toujours entre.
tenue; c'eft un excellent moyen d'ac_
croi flèment.
Le h uitieme moyen eft l'obfervance
e xaél:e d e tout ce qui eft prelcrit dans
l es Conftitutions po ur l'é leél:ion du Gé.
néra l ; c'eft donc là qu 'i l faut chercher le
fupplément de ce chapitre fur cette ma.
ti ere irr,portante. II y eft dit que l'on
a ura éga rd à la nairla nce des é li gibles ,
& aux richeOes qu'i ls am eu autrefois
clans le liecle , pou r donner à l'é lû plus
cie con fidé rat ion au dedans & au dehors.
On ne doit pas négliger l'avanrage de la
figure; mais fur-tout on examinera foigneufement, fi celui qu 'o n propofe s'en
montré fourni s aux juge mens doéhinaux
cie la Société , dont il doit confer ver
la tradition; s'il a le cœur élevé au-def·
fu s de la bonne & mauvaife fortune, le
courage de réfifter a ux ménaces & aux
prieres de s Puiffances d e la terre, la for'
ce néceffaire pour tenter les grand es entrepriCes, la conftance perfévérante re·
'luife pour les p o urfuivre, la grandeur
<l 'ame proportionnée au rang aU'lue l il
efl appellé ) magnitudo animi tiC Jorrirtl.
do ; & enfin s'JI eH prêt à verCel' fan fang
pou r la Société, p ru SO(lelal;S bono . Ce
n 'eft pas le portrait d 'un Sup érieur régu-
lier, c'e(l celui du Cher d' une Nation
deninée à conquérir le monde.
Le Monarque doi t êt re prê t à verfer
fon fang pou r e ll e; qu 'on juge par fe s
difpofitioos de celles de, fujets. On exerce de bonne heure les J éfuites à dépouiller rous les fent imens 'lui ,affeél.ent le
commun des hommes; ils n On t pIcs de
parens & plus de pat ri e : celui qui eH en<r< dans le NovIc iat Ile d Ol t plus d Ire qu'il
a un pere & des frere s ( 1) ; le Franço is
ne doit pas prendre intérêt à ra Nation
préférablement à une autre ( 1) : mais
on s'attache fur - tou t à bannir d e leurs
ames la crainte de la mort; ils doivent
obéir au péril de le ur vie, felon Suarez l)'
ils doivent être prêts à mourir pour le
bien de la Socié té: Gr otius l'a dit, il
Ya long-te ms , & les Conftitu ti ons le
prouvent, nec quicquflm prz iis doctlHur,
quàm mort;s mewm & Ctmélos homillum
,jfrEllIs
(4) .
Une Troupe fi bien am eutée & fi b ien
ordonnée doit être invincible, fi fa difcipline e(l e xaél:e : il cil dit dan s ce cha pitre, que les Chefs partlculter auront
beaucoup d'autorité fur leurs roldJts ,
& le Général fur t ous ; mais qu'II Ce ra
'XII'"
(1) Compte rendu à Aix des Conflitut,
p, 1I 8,
(1) Ibid, p, '01 ,
(J) Notes [ur le Compte rendu à Aix;
NOIe 20, p. 338.
(4) Annal. Belg. p, ~74'
�'bi
'Obligé de refpeél:er l'armée, & qlle Id
pou voirs feront co mbinés de façon que
ceux qui en font re vêtus pu iflent t OUt
pour le bien , & craignent tous de mal
fui re, Ce ne font pas là des paroles
Meflieu rs ; ce pl an eft rée l > il ell ex/
c u té dans le code de la Société; il efi
réduit en pratique depuis plus de deux
fie eles,
Le gouvernement de la Société efi
d efpo tique> aucun fuj et n'ell afl uré de
fon état ; il n'y a point de pouvoirs inter.
médiaires , ce ne font que des commif.
fions révoca bles au gré du D efpote ; il
n'y a poin t de fo rme pour les ju gemens ,
l e de fpo te ell lui- même L égifl,ltenr &
Juge > il ne s'aiTujetti t à aucune regle >
fa vo lonté décide de to ut.
Cerre domination paroitra peu con.
forme au régi me monathqu e& auxmaxi·
mes de la religion, non do 'nJ Il ~mfS ill CIe.
YIS ; mais vous a vez d~j à vu que cet Or#
dre a chail! la conlh tu ti on la plus convenab le à un Corps politique , qui cherch e prin ci palement for~ accroil lement &
fa PlliiTance. C e pri ncipe poté , le derp ot ifme , tel qu 'il ell introdu it dans la
Soc;':t': , eft le chot-d'œuv re de J'cfprit
huma in.
I l e fl vifible q ue Ja d ifcipline d'un .granct
C o ps doit tu"e admi ra ble , & fa force
p l(:~rq ll e irré!dtible, 101 fql l'Il ell comll Jan~
clé par un leul C hef", qut ell p,,< f<lu en
tous Iiellx qui "'Hi c tout, €ll1 i entend
to Ir, q. i i. a i ~ tvut, qui pe t ' out , qui.
jiUr to ut mo uvoi r d' ut> clin J 'criJ ) & qui
"t
t ê01e tems ne pouvant avoi r ni luxe;
eni m
faotai(Îes , ~ .l a I~ Our ( Je , 1a vo luptt:' ,
n, caprices , nt dé lIre, d Oi t nécdlalrenient êt re occupé de fa gloi re qUI efl liée
~ I, grandeur de fon Ordre . Te l ell le
Général des J éru ites,
Vous verrez en M tail , & fucce fli vement ) les preuves de ce que i'~vance .
Toure obc'ilfance fe rapp orte à lUI , parce
que lui feu l commande pa r un droit ql\l
lui Coit propre ; c'dl mal à propos qu'un
nouvel Ecrivain (1 ) ' in ciden~e fu~ ce
point, T ous les Chefs parncllhers tl e nnent de fa maIn leur pOll\'O H' , d ~ commandent par lui & ,f'Ollslun ~utarit~ , il
les révoque ql1and lJ IUl plalt : cc fo nt
des Prépofés qu'il a l'a r rout p,? ur Ju 1 rendre compte, & ce Prépoie- ont ~Ie.
furveillans qu'il exem pte de leur obc.tCfance, pour les tenir en bri d~ .
Non-feul emen t il peut tOut lur les pa rticuliers , mais encore fur la Société entiere ,/ilprà Sorietatt m (1.) ; ,mai:, cene
plinitude de puiffan;:e ne rélide d"n, fa
per[onne que pour l 'e d lhcat l~Hl , ~d a~l
p,,,ion m ( 1)' L e mot ne do it pO I~ t faire
d'éqllivoqu e ; ce n'efl pas J'édl h<allo n
du prochai n ,c'eil: le bon gou,verncment ,
dans le même fens qu'on dit ad b Oilfl m
omma pOffi .1t , non pour fi gn ifie~ le bien
mora l , mais cette efpece de bien pour
"
~
'l ob cerv . fu rl'A rrêt du 1 J uin,p, 184.
Inf!, Soc. r. l, pag, >J .
J Ibid. p. 10J.
2
�"4
1 equel le Général doit donner fa vie
pro Societatis bOllo. Le Général peut tOll;
pour le bon gouvernement (1) ; & le
bon gouvernement efl: celui qui conduir
plus fùrement les fujets à la 6n propofe.
qui efl ici la puiffance & l'accroinemen~
du Corps,
Ce Defpotifme, le feul de fan efpece
n'efl point établi pour que le Defpot~
abufe de tout, mais pour qu'il ferve lui_
même d'infl-rument aux projets du Corps:
il ne coupe pOIlH J'arbre pour en avoir!e
fruit, i l le cu lt ive po ur couvrir tOute la
t erre dè fon Oill b . c. SO Il pouvoi r efl: fans
bornes , lortl1u'd rc: d ~ ploye pOur Jel\ int ~ ré t5 de Il :-'o cl~té ; ce qu i le limite
ne tend qu à Jè renfe rm er dans cet objet, il n'e n
' ll
plus redoutable au
d ehor<,
l
E ~~r
111'
qu'un l ,)\11
n éce:
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iff: 1.1' lt mitl ;
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lI,,' t1l' li 1 Cet
1
1) le cvurs
li(
)()uvoir dl
ln 'n .. hure par l'er~
r e ur de l'cptcndc1TIPl'lr ou par la corrup"
t:
ï;),bli
[l
\
l
le
hl(,ll,
t ion de la 'nlmjfc' . plus le POll \ Olf eR
grand
ln bl-'u$ efl à craill c1 re j fi on
p re nd de p r ~ c:l ution " pour évite r J'abus,
elles gènelollt quelquefois la faculté
(1) Ad bonam adminiJlr,"ionem, Ibid, p,
'1'
"!
d'opérer le bien, Comment faire pour que
1 bornes du pouvoir ne [ment que dans
I:'mal ? Cell ici le fublime de la légiflation.
'r 1
Le bien unlvera
e , qm. e fll '0 b'Jet d e
la Société ,efll 'accroi(fement de fa puiffance : il convIent pour cet objet de
rlunir dans les mains d'un leul homme
touteS les forces & toutes les volontés ;
comment s'aff:trer qu'il n'e n. abufera.
oint' Il efl dit dans ce chapItre, que
;'jJ pe~t tout dans la Société, elle. conferve à fan tour un grand pouvOI r fur
lui-, te comra Socit tas l1l Ger. era/err:. Le
Delpote efl donc retenu par la cramte :
une crainte r~clproque efl:: le pnnClpe actif & paflif de ce defpotifme.
.
Mais Gle G éné ral cratgnolt les parttculier' il ne f"roit pas toujours libre
pour le bien de l'Ordre, les ménagemens
inévitables affOlbliroient le commandement· il doit ne craindre que Je Corps ,
& il 'faut qu'il ne le craigne que dans
certains cas marqués , qui regardent plus:
ra per[onne que fon go uve rnement. Car
fi l'oll pouvait lui d ema nde~ co.mpte de
(on adminiflrari o n, les partI culiers fo us
lenom du Corps pourraient exercer leur
vengeance; le Defpote ceDeroit de l'être.
La Sociéré examina cette quefllOn
dans la Congrégation 1. (1) ;i1 fut déridé que le Général ne pOtlrrOlt être déporé pour caure de mauvats gouverne-
�·,6
ment, La goci~té la plus jalouCe d'être
bien gouvernée a confenti de l'être mal
par un accident pacr.,s:er , plu tôt que d'é_
nerver à jama is la toree qu'e lle veur
donner à fan r égime pour l'intérêt de
f an accroiffement, Si le"Général ne doit
point être recherché pour mauvai, gouvernement ,
il peut encore moins l'être
pour l'opprellion des part iculiers: Con
empire fur les fujet s dl abColu, fan s exa-
men, fans appel, fans forme judiciare;
il convient qu'un fujet qui ne confpire
pas au bien de l'Ord re, loit chaffé, &
il convient fouvent à la poli tiq ue de l'Or_
dre,q u'on ignore les motifs de Ion expul,
fion , Le DeCpote abuCera peut-être de
cette faculté, c'ef! le malheur de quelques particuliers; une ju fl:i cc plus exact e ferait un obfiacle aux vaf!es deife im
du Corps,
Qu'eO-ce donc que la Société interdit à fan Monarque à peine de dépout ian? Une volupté groffiere peu comp ati ble avec fan âge & fa profeflion ;
uillu xe fi'ivole qui nc peut s'afforttr avec
u ne ambition mâle; le don des biens de
l 'Ordre à fes parens, un J éCuite n'en,
point, On ne met point d'ailleurs de bornes à fes d é'penfes fecrètes pour l'avancement de l'Ordre & pour fes intérêts,
Il ne doit point dilToudre les grands ColUges; i l ne peut ali éner certainS Imme~
hie s du moi ns Cans certaines form,htés, : parce que cela tend au McroiiTeme nt de la Société; il peut emprunter
tant qu 'il voudra, & eOlployer toures
1 17
~
néceffaires pour gagner des
l's 'ommes
' d es ennemi' s.
's" & pour dé
trUIre
ami,
' une b onne
Il faut fur -tout qUI" l a~t
d Ihine c'efi-à- dire > qu 11 fOit fourniS
à~elie q~e 1. Soci été a choif", <!OOlme
1, plus favorable à Con aCG'ollTe ment.
Cette doél:rine efi fan p.tnmome, elle
el! j.loufe ; & c'efi ici pri nCipalement
~~e la crainte doit retenir le D efpote.
Si la crainte fixe Ces pas dans les routes que la Société veut lUI, prefcme ,
elie n'ell pas de nature à gener ou re:
rarder fa marche dans la carnere qUI lut
efi ollverte. T o ut lui devient poffible,
tout elllégitime pour l'intérêt du ~orps "
JI doit avoir au plus haut degré 1am bition & le funatiCme de touS !es J éfUltes pour leur Ordre, p\llfqu Il en recueille les fruit s, Il efi grand> tl cf! re fpelté lorfque la Société ef! BonlTante;
il el! terrib le 10rfqu' ll la fatt redOUle r.
L'ignorance, la léthargie, l'oublI des
principes qui efi ordinaire dans les ,gou"rnemens d efpotiqu es, n'ell palOt à
craindre, Le Monarque ef! habile, on le
choiut; il el! inOruit de tout; des Mlnifites éclai,,!s lui [ont donnés: toutes
ces melùres étant prifes, fa volonté,décide> & fa vol ooré ne peut OI'Ol r d 1I1~.
pulfion plus puiOànte que le delir de fa ire régner en tOUS lieux la SOCiété, & de
regner fur elle; c'ell ce qu'e lle veut, Son
derpotirme n'a d'.utre jOUlffance que
l'ambition; Ces plailirs font le~ grandes
entrepriCes; Ces délices, la domm. IOn &
4 gloire; & fan trône efi dans çe cabl..
�118
, net, d'où il fe plaîE à donner des 10'
par t onte la terre, & il influer furie \l<
f eils des R ois,
s COn.
On a vo ulu donner (,) en preuve d,
\7 ;-
(,) Nouvel Appelà la ,. iron J>
défenfeurs de la Sociét~ (e récri':>n', / el'
.
• f' d'A
... lur e
portraGI: ,q~ a 1 ait
quaviva M. le Proctl_
~ reur. enera. au Parlement de Rennes. Un
]YI agdt~at qUi e ~ .au -(~e{[us de tOIlS les éloges , . n a pas b e,~om d apologie. Yoici des
té~o 'gn ages 9u il eO: diffic ile de recufcr ' A
p em~ ,la Socicté était-elle formée ) qu'~lIe
{e dlvlfa en deux partis j les li ns vouloient
confer:e r la premlerc ferve ur ) les aUtre>
lou n~O l ent .davan~age" à la politique) ces
derniers pnrent blentor le defrus : S. Char-
les, s'apperçeva,nt. du danger de cet Ordre
l~alfTant, (ouhaltOlt fort que 1,1 Congréganon, IV , dont l'ouverture fe fit en 1580, nt
cho"x d'un Général animé d'un véritable
efpnt de piétc. M . Spetiano fon Agend
Rome, IUÎ écrivit le 1 2 Nov~mbre 1 ~ 80
com~ie n il étoit important que le nou"ea~
-G éneral pût remédier aux abus de cette
'C ompagnie, & le 2J Février 1581, il lui
a~non~: aV,ec d~H1,leur que , le P. AqUIlI,j,'J
'JIIent
d (trlelu G enmzl des liruitu
,
:J.
, au lirrründ
l tonncrnent des gens de bien; il fc rapporte,
pour le furptus, au Pere Adorno Confer.
{eur d,e S. C?arlcs, Jéli.l itc, de ~eux qui
Vou! 01 cm qu on marchât fur les traces qe
S. François de Borgia. La Lettre du Pere
~d ~ r~o ln ~u 25 Févr ier 1)8 1 ; on y voie
lopmlOn qU'II avoit de l'"lcaicn & de l'i1~ ,
" 9
J'humili té d' Aquaviva le refus qu' il fit,
di t.on de J'Archevêché de N apl es : il
,fi étr; nge que quelqu 'un ait o f': Je lui
p,opofer : qui f~ait auj ourd'hui le nom
du Prélat qui occup oit le Slége é pifcopal de Nap les, dans le t ems qu'Aqual'iva remplieroit toute Ja t erre de fon nom
& de fa puierance ?
Concluons d onc q ue le defpotiGne dan,
la Société eft injufte à l'éga rd d es partiliers , utile au x projets du C orps, dangereux & fo rmid ab le au x ex tern es ,
" ès - oppofé à l'efpnt de Ja R e ligIOn,
"ès - confor me à la politique . S. Paul
Je rejetteroit avec indi gnation, MachiaVel ne pourr?it trOp I ·~d mit~e r . .
.
U11 defp otlrme humaIn , eclatré , ralIDnn. ble , form e la plus grande union
entre le Chef & les me mb res; /' inAuençe du Chef qui les a~ime , dl bien plus
pro mpte & plus agillante . Hien ne manque plus à la forc e du Corps, li les me mbresfont parfaitemen t unis entr'eux : cet(e union dl: étroitement recommandée
pan, le §. 9' d e ce chap it re, & dans toutes les Conllitutio ns ; elle n'eft po int
(es trifies pronofiics pour l'avenir, & fa
douleur profo nde. Je dtjin' dt m'm retournu ,au plutôt , afin dr! ne TIl 'occlJ~cr ,~ue d,!
firwCt du amlS &0 de votre Clerge; J flurolS
tU. bw
plus de {tu isfaaion de n'àrc poil/t
p.rti. Voy. Lettres de S, Charles,;\' enÎ(c
che. Baifaglia ' 76' , pag. 84,8\ , 87 ,
dans la traduétion.
�110
Fondée fur l'amitié, les liai fans partieu,
lières font détèodues ; e lle n'el, poh!
J'effet de la confiance, 1. dé lation eŒ
ordo nnée aux d"pens même du reCret
nature l (1) ; ils ne cpnnoilfent dans leur
COmmerce qu'une def~rcnce exténeure,
& des égards r éc ip rogues; la Société
ne veut point qu'on tienne à ~Ja utre$ par
<ies liens trop forts; leur umon eO: Une
conformité de vlles & d'opinions , cil.
n'el, point dans les cœur. , elle elldaos
les têtes· ils ne font pOlllt UOIS comm,
hommes ,' ils font unis en tant que Jéfu ites pour confpirer au même but, L'in.
térêt & la g loire de la SOCIété elll,
cenc re de réunion de toutes les volontés.
L'~l11ol\r mutuel , dont il ell parlé dans
ce § , doit ê tre mis au rang de ces exprellions de bienféance dont Ce fervent
les Conflitutions; c'eft , fi l'on veut,
l 'amour vague du prochain, qui n'ellp.
terminé vers aucun obJet, ou plutor ,
c 'eCl l'amour de leur Corps gui rappro:
che & réunit tous les individus , & qU I
les fait tous mouvoir avec un enremble
merveilleu x .
Ri en ne contribu e plus, Ce/on notre
tex te, à reiTerrer cette un io n du Ch:f
& des membres entr'eux, qu'une ~e
quente correCpondance ; & la connolrf_nce qlj'on Ce donnera mlltuellement d,s
(1) Voy . Notes rur le Compte rendu il
Aix, Note 42 ,p, 4; I,
aflàires j
f 11
-a' /fa.Il·es
crebra communÎc41io & r.trrwl
muw4110Iitia ( 1).
,
Ccli en exécution de cet article que
le G'néral reçoit des quatre parties du
monde une multItude mno mbrable de
Imres & des relations périod iques qui
le met;ent au fait de ce qui fe paffe ,
non· feulement dans fon Ord:e, mais
encore dans tout l'U nivers. Il gouverne
tout par lui-même; il voit tout par re.
yeux, à qu~lque diClance que les objets
roient places; 0)1 1mCltUlt dans des tems
reglés, & à point nommé , .qu and il le
faut de tout ce que les J é ClIItes proJettent', operent , crai gnent & derirent ~n
COlpS & en particulier, de tout ce gu·rls
lont quand ils Vont chez les Grands, de
toue ce qu'ils apprennent, de . tout ce
qu'ils {cavent, de tout ce qU'Ils Coupçonnenr , du nombre des Ecoliers, de
leurs talens. & de leurs progrès , du
nombre des Congrég:.niftes & Péniten.
ordiRaires de la So ciété, de res amis &
de res ennemis, du degré d'aflèfrion ou
de haine pour elle, de Ces Cuccès , des
perr'cutions qu'elle éDrouve, & par con('quent du carafrère des perf~cuteurs ;
en un mot, de tout ce qUI la regarde dIteltement Ou indirefrement, & même
(1) Voy. ConCl, 7, c. 2, §. 2, p, 4 17.
Voy, Conf!. 8, c. l , § 9, p, 424. Cano
lS, Con 0' . 2, p. 70), Form . fcrib. r. 2 ,
.p, "5· reg. /. Voy, Compte rendu" Rennes , pag. 2 16 ..
�ru
<le ce qui ne la regarde pas, ,; )Jobi, lir"
rrmotum (1) : mais on obCerve de lui
écrire en chiffres, 10rCque les externes
(ont intéreffés. Cette correCpondance
ell établie entre le Géné ra l & tous Ces
fujets, le P rovincial & tous Ces infl.
rieurs & de Provlnce à Province , ll"t ..
bra (o:nmunicatio. On n'ell a p~s trouvé
Ja moindre trace dans les ~alCons de
cette ProviQce; eUe n'en cfl que plus
fnrpeae,
.
Il Faudrait être bien crédule, pourre
perru. der que t o ut cela .n'a pOlit objet
que d'eoeretenir la . chanté & l'aUiour
mutuel dans la Société,.
.
,
Pour rendre cette
lIOIOn
~naltcrable ,
fi écrit dans ce même ~ , que tOus
~ .e ont la rn~{ne doétrine)
rado1J
dOl·
l. U1yr
. ,
.
rq
Suit une difiimulation profonde; ceTa ne
peut être autrement.
L'uniformité de Doél:rine ell li forte.
,,"ent recommandée dalls les Conllitu_
tions ,qu'il n'e fl ,pas permis de douter
'1uelle ne Coit établie. Richeome, dans
la plointc apo logétique, attefle au 11001
des J éruites François, que cette ullifor.
"lité regne dans t'Ordre entier (1) : le.
Plamands l'ont Mdaré dans l' Imago pri.
mi fè",ll. 13eco" ,le confirme pour le ..
Allemands «2) ,Suarez pour les 'Erpa.
gnals & les P ortugais( 1 ). 'Laremontran.
ce des Jé ru ites à 'M . d'AuxerreeJlI7'S,
oous fait voir la continuité de la Tra-
ï
trina. L es ConlhtutlOnS ne s ~n ~lcnn~Dt
lit . elles detirent que l umfornl\té
pas
!
1 r... D'~ JIl .om·
{oit enoere en toutes c 10 H': S , ":'
'b
q·'ifnttlm fie r; PQtC
fo, tlll lforl1llllu.
nt u', ~
1 d' fi'
Les J éruites penren~ que , a .lve.r I~e
d'.. is dans le s affaire, meme IOddfe·
ntes' dl: une rource de difcorde J ma.
!~. (ffi!ole< difcordidl (,); ils ne Cec~n;
tredirent point paron eux, & la. mom f
' rL' n qu"lls trOU vent ai .lle, urs
contra dlc[:lO
é les
.é.volre ; il regne ,dan, la Socler Uije
complaifance fardee , 'lm s ra ~t ac(OI~"
pagnee de la crainte de la dd."an, pr ,
.
&Jo.
(t) 'nn. Soc. t. 2 , p. 1_,8 ' §.. '9
(2) C~n(l . J , ch, 1, § 18, p, )1-3 '
(1) Plajnte apolog. p, 7"
(2.) Quid JejitÎlœ jentiant ~ fic Iledp'; le
,palf'ge de la répon(e de Becan aux Apho.
rilines des Calvlnifles , Aphor. 9. cR cité
dans EuCebe Euranii1:e, t. '1,lett. Il ,.p. 224_
fi!""
(3~ Br1larminus & nos 'omftU 'lui in. 1/zJ,
def. foi. JI. J , c•
Il,P .t 4J .1i ne s'agit dans Beca n & dans
'Suarez que du pouvoir indircfr ~ du ré.
C4UJâ;lJnunz {umus. SU/lre{
gicidc ;mais cela fait voir que dans tou tes
Jes quellions importJ.ntes , la Société a Utl
{entime"t décidé auquél il faut
conformer , {uivant les Con!lituttons, & dont on
ne peut s'écarter, à mo; ns qu'eile ne le tolere par des raifons de convenance. U cil:
écrit qu'o n chaITera celui qui ne voudra pai
renoncer à (on opinion, fi nolit prllprÙ1r1'
re
finfUill 4U/ judicium infringtrc.
F ij
�•
"4
Gition, & l'uniformité des modernel
avec les anc iens.
Pou r aOî.lrer cett<: uniformité, la Soc iété a des moyens tOrt Iimples ; les Jé. f uites s'anachent principalement à. lire
les ouvrages des Théologiens de leur
. Ordre; on les leur donne pour guides:
,l ieur efl cjéfendu de lire les Ecrit' de,
Auteurs qu'ils appellent fufpetts , lom
m~me qu'ils recol1noi,tlent que l'ouvrage
n'a ti en de reprél)enilble , qzwn1,,, lIb"
.fufpiciollr mal", doarill'" va", ( , ),
On fa i, promottre dans l'exa men à
, t ous les afpirans de fou mettre leurs opi,
%ns au jugement de la Société (,) On
charre les Profès même qui s'en
t ent(j) ,
Cette uniformité de ConmilTion auju.
genoent de la Soci ét é , ell promife &
exigée en deux cas nettement exprimés.
D ans les quefhons indéciC«, qui part agent les Doéteurs , & que l'Eglife
laine à la liberté des Ecoles, ,0, Dan,
· )es quellions C~r lelquelles on connoi!
Mjl le fenrimeut de i'EgliCe, & dos
D otteues approuvé s par die,
Ces deux points font deux attentats
du Tribu na l de la Société fur celui de
l'Eglife, Le premier, en ce qu 'on oblige
. Ies Suj ets de renoncer à la liberté que
l' EgliCe lem !aitre dans tQute opinipn
é;,,-
,0,
4 , c. 14, in D" I. A , p. 397,
(0) E x am,c. 3 , § 1 1 .p. 344·
(3) COT/JI, 2, C, 2, § 4; p. 367.
( 1) COT/JI.
1 1$
tontroverf~'; , q~l'i l plaira à "!a Sociét~
de Mdd er, Le lecond , en ce qu'elle re
réfecve de pronoa~e r , lors même que
rEg-life a un (eournent connu , ICI]U
Eee/,jia ,
Dans le premier cas , lesi nconvtniens
font Cenlibles ; c'dl: contredire etreuriellement les vues de 1 EgliCe , qui voulait
éclaircir la vérité par la liberté lainee à
, h" un de Coutenir fon opinion; la Société veut l'union, lorfque 1 Eglife veut
la diCpute. Il ne convien t point qu'une
confédération forcée dans un Corps
puilfant, donne à \In parti trop d'aCeend~mt
fur l'autre, aux
d~pen s
de ),l vé ritt!
qu'on vouloit découvrir par la difcurhon, Il y a des Corps qui ont em bratré
certaines opinions qu'i ls Ont cru l~s meilleures; l'Eglife con noit cette adoption,
& ne l'improuve p a ~ ; ceux qui entrent
dans ces Corps le fçavent & s'y conforment volontairement: mais il n'y a aucun COtpS, qui, fans s'expliq uer [ur fes
f,ntimons , fe foit réferv é le droit d' y
foumettre indillinétemenr tous Ces fujets :
ce n'ell plus là fimplement attachement
à une opinion q u'on croit conforme ala
vérité , c'ell: droit de Tribunal qu'on
s'arroge; c'eft une inHitution que l'or-
gueil, formé, & que la politique dirige,
Le Corps choifira l'opin ion la plus
convenable à fe s intérêts, cotlvcniemior
nofiriI , & la plus accommod~e au tems ,
a~'0m.modatior hi{a umporibus . Le partlcuher fera oblig" de s'y [o um ecrre ;
& Sil repugnc , les loi x tingulieres de
F iij
�"ô
cet Ordre lui donnent la facilité de l'
r
"
ex.
pu I ,er , pour que rIen ne docange l'har_
mOnie de fa politique & la progrefli
<le res deITeins, & que tout CO/lcour~oà
faIre prévalOlr les opinions qU'II choi_
.fi",.
Or comme ratltorit é de ce 1'ribunal
ne fournIt ancun moyen de crédibilité ,
11 eft IIIl~oflible qu'au premier tÎgn,1
tout JéfUl te abandonne de bonne foi
rom opmlOn : II, fullira dOAc qu'il parle
Contre fa confclencc; ~ 5'< dogm"'ife POUl
le fenument de la Socleté COntre le liel>'
<ctte duplicité dans le langage s'établi";
nocelTalrement , elle fera autorifée.
Dans le fecond cas, la témérité de
cet Ordre éclate encore davanlage &
d 'une maniere plus réprohenfible : tOut
J éfUlte eft interrogé pou, rçavoir s'il nia
F,Olnt quelque opinion contraire au rentIment commun de l'Eglile, & des
D 08:eurs approuvés par elle: Quod dif.
lY'pa , ,, ab '0 quod E «Jrfia & rjus DOIl ores comm tmite. r ftmiwlt ... . . ab IfS JI{firentts 'lUte commrwiùr ab Ecclfji.,j &
~~a?ribùs ab eadtm approbatis trllfmu r.
S il 1avoue, on lN"i fui! pr omettlll! de re
fo umeme il la définition cle 1. Soci':t': ,
f,u um Ienfùm drjialliofll ;pflll'S S(Jeie tafl.l
111'
'M,
lui qui n'a pu déférer au fenti~~nt de 1Egli(e & de fes Doaeurs 1
D'où peut-il arri ve r qu e le Jugement d~
CC TrIbunal monacal lUI lnlpu'. plus de
«Cpea & piuS de con fiance q?e cel?1 d",
l'E life? Ceux qUI dlFent qu un J efmye
'e~abandonné fans referve à fa SocIété,
~'elle
fan Eglife & fan Idole, ont-
elt
ils tor~ ?
Joe demande à que l titre cet homme
(era-t_I1 roumis à la délÎniuon de " Sa-
Un Apologifle ,modeme, (1) a voulu
'olhfier cette cumtnelle mfoleoce: II
~ s'agit point là, dit - il , de ,créance,
mais d opiniC'JIls. " L 'Egltfe Clent eorn"m"Dément que la Sain,. Vierg 7 a été
"pr<fervée du pecBé onglllei ; 1Egll[e,
" n'exige pas de fes enfans, fur ce POll?t,
"une foumifflon égale à celle qu Us
"doivent aux dogmes de Foi. ". 1.a 501I,clé", ufant de l'on droit, s'eft déclarée
"dès fa naillànce pour l'opinion eoromunne .... elle veut y foumettre touSceux
Il qui entrent dans ron rein..
.
Je ne fçais fll'e ~emple eft bIen cholrt:
la Conception immaculée ell tenue communément dans 1 Eglife, elle e~ de
CfO~ance pieufe , creduH,r ;11 ~"lcJitl ; 11
ne. parOlt pas qu>on dOlv.e due enc~re
qu:elle ef! tenue par l'E~hfe, HI/el E cd'fi-, puifqu'il eft permIs aux D OlJllOlcai!lS d'enfl!igner le lentlment contr~~re
dans leurs Ecoles privées. La SOCle,é
~ut pl'Ononctf, non-feulement fm ce
(, ) Voy, Notes (ur le Compte rendlL de>
C onflirutions, Note '7, p, J 58 & (!tLI',
& lmy.
",b" fubjier" ( , J.
(1) Obf<rv. fur l'Arrêt du 5 Juin, p. '49
F iv
�(t8·
qui dl tenu dans rE glife in Ecrlefid
mais fur ce que l'Eglife tient q" .. "
f
mr ab Eccltfid.
'
11tIl_
Sila Société avoit"voulu fe f.lÎte une 1 •
d e Contenu' l a Conception immacul ' 01
elle en durvit formé le decret co <e,
"
ont rait
IesUl1lVerlltcs
'
"
'mme
de Paris,
Sala-
manque '. Mayence, Cologne; elle l'au_
r? lt notIfié aux afpirants pour fçavoit
s lis y adhérent: on n 'exill"roit point
d'eux la promeffe vague de Je foumettre
à tout e décifion quelconque, On cherche donc à nous abufer en voulant perfuader que les tex tes obfeurs, étudiés
& > conçu~ en t.e ffiles généraux, n'ont
'lu on objet ullIque 'lu il était honnêtede développer.
, Cela e~ fàux : . il ne s'agit point ici
li une OpIniOn partlculiere, mais de tou_
tes les opinions qU'on pourroit avoir eu
dans l 'e~p~it, COIJUpJU S aliqtlos ... 'Url ali.
'lu,!! opl1l1ones 'Vald~ fixas; il ne s'agit
pOInt d'un fentiment deja fixé par la SocIété , malS de tous les (entimens fur
JefqueJs elle pOurra prononcer dans 1..
fmte ~ ut fiuri'l cOl1ftiu!tum in Socirrarr
de ~uJtlfmo di rebus femire O;OTtfU: la
So~,été ne demande pas une fimple adh élion à quelque fentim ent particulie r ;
elle veut une foumiffion a.veug le à tOUS
fes Jugemens, fa polirique l'exige.
Le même Auteur obferve que les textes des Conllitutions Ont été critiquis
li ya long-tems : cela ell vrai; le vinérable La Nuzza les trouvoir imp;es ,
eo VOICI la raIfon principale, c'ellquela
•
1L9
Sodété fe réferve de jllger pour & COIltre le fen timent de l'EgHe; ,il en éta it
auuement, les Conl.hmt1ons au roient
recomma4dé de figniher au Pfofélyte,
qu'on ne vou lait pas de lui. sil n'adhé_
rait à l'opinion commune embrallc:e par
J'Eghfe,
L'apologilte ajoute qoe la Congréga_
lion V ( 1) ,a dû dilliper tous les ombrages. Je prétends au contraire qu 'elle les
augmente , en cherchant des fubrilités
pour jullifiër cette pernicieufe rubriq ue
de la Société : s' il ne s'agiffoit ici q lle
de l'immacul ée C onception , la Congr"gation n'aurait - ell e pas dit netrement
que fon unique objet étoit de rameller
l'Afpilant à une opinion pieuCe, communément reçue dans l'Eglife ?
Elle dit formell ement le conrraire,
die annonce ouvertement que la Sociét~
l'eut décider ce qu'on doit tenir, & non
pas faire adopter ce que tient J'E glifc ;
elle déclare , à la vérit.!, dans le Decr, 6,
qu'elle ne prétend point sanoger le droit
de roumettre la créance des Sujets et\
mltiere de dogme ; & dans le Decret
50 J que fon pouvoir de ju ger ne s't!<e.d que fur les matieres ou l'opi"ion a
lieu. L'ull s'explique par l'alltre: il ell
évident que la Société fuppofe que l'o-
pinion a heu fur tous les articles qui ne
rOnt pas érigés ell dogme, & qu'ell e peut
(Il Voy, De". 6, p,l146 ,& Decr. JO,
p. )56,
Fv
�'JO
prononcer; ceTa efl de toute fànrret~.
JI ya des fenti mens th':ologique, qui
ne font point érigés en do gmes &
qu'on doit refpel.l:er. Tout ce "ue
glife tient abfo lument & fons «flric.
l'E.
l"ioo ne peut être combatt u fans tom.
ber clans I>erreur. T ome doétrinc de
l 'Eglife ell: vérit~, paroe que l'Egiife
dl la co~ornne €le la vérit~, (olumnn 6prmam,vltum 'UtrittHis (1). Or la Sociéti
fe réJorve de corrda!~ner ce que l'Eglife
t ient , qitod reM' EccltJia; donc elle
\'eut pouvoi r prononcer cOntre la v é r it~.
Si e ll c cherche à connoitre los difpoli.
t.ions d'un jeune J e 'uite, ce n'en pas
po ur faire plier, fou s le joug de l' Egli(e,
un erprit hardi & novateu r , c'efi pour
en tir.... parti en le (oumetrant à ("
loix.
Deux fortes clevérités fo nt tenues dan.
l' E glife; les unes (ont de foi, on ne peut
les nier fans pe rdre fa Foi; les autre9
font des doél:rines univerCellement foutenues , dont la déné gl ti e n ébranle la
Fei fans la renverfet, alilla fid" CD/j,.
tica, ali"a do{/ri"" c.tholica ',).
Q uand on accorderoit au lIouvel Apologifle, qu e le t exte des Conflitntions
ne rega rde pas les premieres vérités'9ui
{ont de .foi; il s'appliqueroit au mom.
n éceffairement aux {econdes , qui (ont
(1) I. T imeth. 3, 1\.
.( 2.) Bannes
2.2. ,
q.
1l
CanO de loc. Theol. 1.
,
,art. 2. Melchior
12. C. 10,
III
!le dol.l:rine cad lolique, & c 'efi bien
alfez.
"
"
d' un
Mais quan d 1'1 ne s,agl1·01t
ln que
(enüment communément alloptc! dans
les Ecoles catholiques , Me lchior Cano
dît qu'uo particulier ne peut l'auaquer
(ans impudence. 11 efl d'une bien plus
gtlnde conféquence qu'un Ordre religieux fe r"unilTe en Corps pour le COrn·
battre, & qu 'il a(fuJ"rilTe tous Ce s Cnjets
à marcher fous res drapeaux; cela peu t
exci rer de l'iolen res tempêtes dans l'E·
glife. Ne pouO"ns pas pIns loin ces ré.
Rexions ; peut - être trouverions - nous
par le veiGnage des dates , & la ren'e m'
blance des opin ions , l'objet fpécial de
Laynez, dans cette pattie des Conflitu lions qni n'efl pas j'on vrage de S. 1gna·
cc; on peut a(furer qu'il ne penCo it pas
a l'immac11 1 ~e Conception: au fllrplllS,
la dirpolition efl générale & indotinie.
, L'uniformité efl exigée , non pu zèle
pour un lelltirnent déja çonnu, mal s par
politique géné rale . à l'égard de to us
ceux qu'il plai ra à la Société d'ad opter;
elle rejettera à fon gré ceux des lenti.
ntens de l' Eglife qui n'amont point Io n
approbation, & tous fes enfans fe ront
obligés de la Cui vre dans fa révolte.,
['uniformité de dol.l:ri ne ef! ~tab lie pour
augmenter les forces de ce Corps; ell",
en placée dans le nombre des moyens
humains fav orables à fon accroiffement.
li n'y a jamais ell que les J "fuites 'lu i
ayent enviragé la doél:rine fous ce [>Omt
de vue.
F vj
�-, j2
L'obéHfance aveugle eflle lien prin;
cipal de cette un ion politique, qui rend
la SOCIété Inébranlable, impnmi, hoc
prttftabit obedirmi$ 'l)i/lculum : elle ell
en même temps le puiOànt refro!"t qui
fait mouvoir ce grand Corps avec tant
de viteffe & de légéreté ; elle ell fuivant S. Françoi~ de Borgia , le pri;cipal
étendard de cette md ice , le bm qu'elle
ne perd jamais de vue, le rem part <tui
la met à couver t de tous les alTauts ( 1) ,
&, fUlvant Vitellefclll, le vaiffeau qui
doit la conduire au pOrt, malgré tous
les orages d'une mer ag itée (,).
Cea de mauvaife foi qu 'un voudroit
établir une comparaifon avec les autres'
Ordres. L 'intenti on formelle de Sainr
Ignace a é té de les f"'paffe r tous en ce
point ca~iral. Il le déclare dans fa fameufe Lettre aux J éfui tes de POrt u-'
gal ( j). Cdl d 'après lui que Vitellelchr
obferve que l'obéiffance a été fubllituée ,
dans la Société, aux macérations & auf·
t'érités des autres ordres (4). Les J éfuites doi ventabandonner leur librearbitfe'
au Supérieur, liberum in omnts parus
Rybirrium P',,[r[/is permi", .. , (5) , Il.
doivent être comme les Ché rubins de 1.
virion d'Ezechiel ', qui, avec fix ailes&
~
l~ Epijl. Prœpof Gm" . p, 6;.
Ibid. p, 394.
'3 [njl , Soc. t. 2, p. ,6" , n, 3'
,,)-lipij/; Prœpof. G",,,, p.441 ,
(\) Ibid, 394 .
"l
IJl
quatre faces , tour~ée s ver.s Ces quatl'e·
par-ties du monde , .t:tOlent tixe~ (ur Jeurs
pieds , banant to uJourS des alles pour
.envoler & abandonne r le Ciel au premier fIgnal (1 ). Hien ne pe ut arrête r le
\'01rapide de leur aveugle & impét ueule .
obiiOance, à 010 lOS que l'aéte CO mmandé ne renferme un péché manifelle.
Telles font les le çons de S. J gnace
dans cette même Lettre, qui a fui t la
r~,rle (ur cette matiere , & don t S. François de Borgia nous aOùre q u'o n ne doit
pas retrancher une. virgule. Faites ce la,
dit- il, & V-QlI S VIvrez , hoc fac, & 'VI W'(l) .
Mais e!l·il bien ce rtain que ce Coit là
Wle '\,oye qui mene fùrement à la Vie?
tette obéiffance e!l-elle vr ai ment chré·
tienne & conforme à la lu miere de l'Evangile ?
Ces deux hommes dignes de notre
vénération, quand même l'Eglife ne les
,uroit pas élevés au rang des Saints,
n'ont -ils point pris, pour la perfeébon
d'une vertu, l'excès & l'abus de cette
vertu? C'eIl: ce qu'il faut examiner, &
t'efi ici le fort du procès; car la Société
ne peut échapper . fi le navire qui la POtte toute cndere fait naufrage .
Suarez (j) nous attCae que l'obéiffan-
~
ll Ibid, p. 395.
Ibid. p, 6;,
1
J Voy. Notes Cur le Compte rendu à
Ail desConftit, Note2o, p. 338.
�IH
• 1a
(~aans
SoCleté
,,'l4
furpa{fe cel 1e de tous
les Ordres dans la maniere & dans la
meru;:e, q1lO a d modum & fjuoad mrnJu.
TQm, N'ell il pas dangereux de vouloir
"och"rir fur les preceptes cl .. plus grands
Saints, qui ont pouffé cette vertu émi ..
nente lU plus haut dégré, &'dont quel_
ques - uns avoient peut - êrre déj, palTé
les juGes bornes dans l'exprelflon? Ofe·
t.ai je ie dire; peut- ê tre ell - c.là le M·
t.ut général du plan de S , Ignace: il dl
trop valle & trOp relevé: l'on zèle &
fon cour3.g~ lui ont fait cOI"lcevoir dl! trot>
grandes id~es. Il a voulu in/lituer un Ordre qui rendit lui feul ?Ius de fervice s
que tOllS Jes Ord res prelens & panes,
tOUS \es minillères établis; il a caufé d.,
maux infinis potlr avoir voulll faire de
('OP grands biens, Si des Anges avaient
éto dellinés pour l'exécution de Ion projet, l'orgueil etrt ér.! lIne feconde fui.
!'tfcueil des EfpritS cc lelles.
L'apologille moderne enrre?rend de
juflifier cetre obéi{fance aveugle & im!l'étueufe, qui fe livre fans délibé ration,
& avec f.crifice entier du propre enten·
1
&
dement.
11 faut, dit· il, dillinguer deux cho.
fes dans l'obéi{fance , la chore com mand':e , & le motif de ce lui qui commande:
Soyez tom œil ftlr la premiere , & pr;lé
dl' la vue quant à l'tlfltre (1 ) . Si c'eltlà
l'obéiffance de l' Iallitue, i1 faut applau.
(J) Ùbfetv, fur J' Arrot du SJuin, p, I16·
dir; mais de bonne foi, à qulefp'ere-t'..
00 le perliJader ?
Cer.. Aureur ~onvienr quo l'obéi{fanceJ
dOlt etll: lUffilOeufe, clair - voyante
lorfqu 'jl s'.git de l'aél:e commandé: qu;
dira ~ t~ If fi Je contraire en: c1a.irement
établi par 1. Lettr~ de S, I gnaGe, &
par 1"" Conllitutions 1 Les exemples
d' Abrah~m, de S, Mau. & autres, au~
rOlent du 1~1 (arre appercevoir (on er~
J(u,r ,
ou
le défabufer de recourir
à
UrD
artifice gr~flier, Il cil .!vident que ces:
Samts) qu on fe propofe d'imiter, ont
fermé les yeux fur la nature des aél:e1t
~PI lellr, étruent commandés. J:0bé ir~
(ance, d?'t ê tre toujours aveugle dans la
Socle«, à mOinS qu e l'aél:e commandé
n~ re,nferme nn, péché, mannel1:e- , obeJ,mua ~eca C. ~) .... In ommbllr etiam
MIl ~b"g~ torl1s .. .' ... Ut utdavrrir &bilWl1, l1 if pr tCUpullur mttnifeftum peccamm , Cet~e exception prouve manifefie.ment q,,'11 s'agit ici de la nature des acIes) & que toute hé li cation , tont examelt~ toute dél ibéra tion font Mfeocl~s
à mOins qu" le.pé~hé manifefie ne fi'app;
les yeux, auAI-tot qu.! l'ordre a frappé
les oreilles,
LesConflitoti ons Vont même plus loin ·
,Iles ve~lent 'lue l"lnrérieu r cherche ~
(e convaincre Intérieurement que l'aéte
commandé efl julle & raironnable ; c.<:
�'l6
l'1'en pas a«ez d'obéir & d'acquierce!, le!
yeux ferm~s , il faut les ouv rir pOur voir
comme le Supérieur le veur, Cefl-Ià le
fublime de la perfeaion ; & ce qu'il y
a de plus Gngulier , c'eft qu'on avertir
en même te ms que le Supérieur petit
manquer de lumieres & de prudence, &
m ême de probit é ( 1), RieA de plus capable de gâter l'c Cprit que des efforts
pour fe perfuader que les ordres d'un mctieu" ou d'un viGonlla"e Cont Julles & '
r aifonnabl es,
,
Ceci ticnt à l'ent houGaCme ; .on VOI t
bien q ue l'inCpiration de I:Efpnr Salllt
efl fuppofée dans le Su~ér' ~elll' , o~ du
moins qu'il efl permIs à 1mh!ncurd agIr
comme s'i l l'a fuppofo re : Il faut, dlt-.on ,
c on lid érér dans la perfonne du SupérIeur
qui commande, celUi qu~ ne trompe Jamais , qui cft 1. fouverame fageOe '"la
bonté immenfe , la chanté IIlfinre, & 1111'
faillible v6rité. (2).
.
L e Seigneur a dit des SCribes & ,des
PhariGens , anis dans la chaHe de Morfe:
faites ce qu'ils vous prefcrivent , & non
pas'ce qu'ils font , omrJia e~~o qwewmqllt
tfixerinr 'UobtS [er'V4ee & {acue, (ecundflm
"",,, opera ,orllm nolire f ame ( )),
Pourquoi ab ufer de ce texte farré 1
( t) Sive confilia aU! pru1.~nti:i minus 1/,]:
lcat . ... five probitatt·, ah ifqtte ormzmentlS
carcat. l nfl. Soc. t. 1 , p. 16 / & 16 2 ,§ 1(1) Infl. Soc. t , ~ ,p. /61, n, ,6 ,
( J) Matth. 2J, 2 & 3,
117
C'était la Synagogue qui parl6 it ; eife'
avoit dans l 'ancienne Loi l'autorité de
l'Eglife. Ce n'",oit point un foible mortel qu 'on pare mal à propos des attributs, .
de la Divinité ,
!.-·Apôrre a dit: " ob~ iffez à vos Maiue". fdon la chair ave c craime & trem_
blement , dans la li mp licité de vo tre
cœur , comme à J efus - Chrifl « ( 1) . Ce
n'en pas là l'obéiffance aveugle pa r uoe
faulre confiance en l'ipfpirat ion d ivine,
l'obéiOànce ennoblie pa r le rapport
a Dieu, qui. nous- commande c\ 'obiir à
,',fi
àes Main'es , même ido lâtres , dans la
fphere d'une autorité légitime.
Le fyllê me de l'obéiffan ce Jéfuiri~ ue
ne peut étré expliqu é qu 'en fU PFo ,ant
dans le Supérieur l'nCpirati o n di vi ne,
ou en autorifant l'inférieur à la fupp orer, & à ft: hü«et condQire pa.r cette illufion , à moins que l'évidence du péchi) dans l'aae commandé , ne ra«e ceff" la prérornption.
De-là vient qu'oo prefcrit à lï nf':,ieur
d'obéir avec cette fonmifTion promp-:e
& cette plénitude t1 'adhélion de Cfe ur
& d'efprit que nOlis donnons au x do gmes de la Foi.
De-là vie nt encore qu'on fu ppofe dans
le Supérieur le dro ir de commander des'
afres de \l'ertu héroYq ut! , qui font audelTus de la nature huma ine, & qui fur palfeElt la mel\.u-e de vert u d'un homme'_
(1 ) Eph'f 6 , 5,
�)l8
lll ae, tels que l'obéiffance d'Abraham ,
la mort de Samfon, le courage de Ju.
dith " }uprtt ,o~Jditi~nem .ht~m~IJam J ji'Ut
[upra modum 1JJrWlIS hominu Jufti (1)'
Tous ces aél:es , qui font au- deOùs de
la nature humaine , Be par conCéquent
au-delfus de toute regle faite pOur des
hommes , ne pcm ent c!tre ent repris que
par l'i nt'p iration de l'Erpri t Saint ; fans
cette impullion divine) ('eIt témérité,
c'ea fanatifme : ce funt les furours des
Circomce ll ions,
Un grand Pape, dont la mémoire fera
t oujours che re à l'Eglife,Benoit XI Vl'),
nou s ave rtit que ce s aét:ions héroïques ne
f ont point rapponées dans I.es livres de
piét ~ , pOllr les faire imiter dans tOlites:
leurs ci rconOances; nlaih feulement pour
e xci ter à la perfeétion de l'obéi!fancc.
qui conGae à allier la pnldence avec 1.
Jimpli cité . & a s'é lever au deOus de 1'0b é itlance nécetTairc , hlns tomber dans
l'obéilfance indifcrete. Soyez prudens
comlae les fe : pens. & omples comme la
colombe (,), dit le Seigneur.
.
L es C onaitUlions ne ra ppellent point
res afres héroïques pOlir 1" fc,,!e édifi.
cation, elles ne [e bornent p0inr à exci·
(J) Voy. Lallr~n(itu B r,meilli de L.lIIf&:/J
Cardin,dis, in J. lib . St'f/(cnl. (.:1 , JifpIllJ /.
32, d'ô? virlU!': haozetÎ, .zr!. 6, n. 77·
(2) Deb'4lif & callonif. 1. J , ,. 4' , n. 9·
P ctflvÙ 174J.
(2) M,Jlth. ' 0, ,6.
JI?
ter la faiore émulatiun d'en prendr~ /'e(.
prit,elles les proporent ouvenemenrpOlll'
modèles d'imitation , elles ordonnent
de les imiter, & de fui vte Abraham dans
ron farrifice, S . Ma ur qui marche fur tln
lac . & cet autre. Difciple qui s'e"po fe à
la fureu r d' une hone. Eft igilllY h.. , ralio .... imitanda (J) omnibus ÏfJ rfbus gtuC
film paratQ. malliftftè conjun8tt lion JWIf.
Le Supérleo" éprouve lesN ovices en
les tentaQt comme Abraham , ce qui (oppoCe un oJ.fi re d Ol~nt! . Suarez nous apprend que le J érUlte doit obéir au péni Je .fa vIe (~). La S ~c i été exige de"
fon Genéral go .11fOlt pret à mourir pour
elle; ce"e maxIme ea rappellée puur lui
prefcrire ,If s'opporer aID< eRoets de ceux
qui voudra ient faire quelque change_
l\Ieot à 1'Inllitut (l). Enfi n ce n'elt gllere que par des aél:es de ce genre, qu'un
p.rtIcuherpeut vo ler au fecours du corps
entier de la Religion, ainl i qu'un
fuite doit le faire ,en étouffant toutes les
Je-
l umi~res de fan e"nrendemem , pour re~evOir l 'or d~e
de (on Sup.!ricur comme
lo:acle de 1 Efpri[ Saint , ad auxt/mm
IOtlln corp Jris ReligiOJliJ . Il dl: impoffibic de se pas reecnnoitre ici l' OIlrùuoafme & le funaüfme.
Ces aél:.s b,érolques font de différent
(1) Infi. So c. 1., ,p. 12) , § ,8.
,('~.) Vo y. Not~ fur Je CcmJHe rendu il
des Confiir. No r. 2.0, p. ) 'j 8.
()) Cong.). Deèr. H, p.))?
AIX
�-I4'f
14 0
flenfe : il y en a qui n'e x po Cent que nouS.
les tenter par une charite:! qui s'immole ; le Su.
mêmes; nn hornn1e vertueux peut
p érieur n'a pas droi t de les commander'
cela dt au-delfus de toute regle,
'
D 'autres expofeHt la perfonne & l'int~r ~t du prochain , & l'envelo\,penrdaos
Jo facrilice : de ce nomb re eil l'exemple
d ' Abra ham, le zèle d e Ph inéez, I"J.'lion
d 'Aod ; il faudroit une in(piratioll imm ~ctia[e
dans celui qui obéit, pour au-
toriler Je p récepte & l'cxéclltioll ,
Il n'y a qne D ieu qui puil1-e comman·
d er contre fa loi "parce qu'il fdit ceOer
la cau fe de la ,loi m'è me ; & dans les
tems préfells ou il Ile parle plus aux hommes que pal' fa lo i , il n'y a que des fanatiques qui pui iTen t fe croire infpirés
pour ces (ortes d'aétions extraordinaires.
L a croyance pieufe, que le Supùicur
dl afliné de' l'Efprit Saillt dans le gouvernement, n'a point lieu dans ce qui
en au - de lfus de la regle, & encore
moins dans t out ce qui tient du prodi.
ge : de pareilles illu~ons font elli'ayan""
Vainement dirait-on que l'exception
du péché malli fdte do it ralfurer, Que
peut-elle opérer dans la Société, pmfqu 'elle n'exclud pa s le facrifice d'Abraham & le dévouement de S_ Maur, lorfgue de pareils aél:es font éommandéspar
le Supérieur,
Mais indépendemment de la doltrine
COnnue du Probabilifme, gui rend l'ef,
pece d es péc hés m.nifenes fo rt rate "
<lette exception unique à J' ob<iII'ance
l,'eugle en 'infuRifante , ruiv.nt tcute9
les loix de la He h glon,
Abnenez-vous d e tOllt ce qui a l'apparence du mal, nOus dit J'A pôtre) ab Q1n _
.,[pu;, malâ abf/ille" '.'os ( 1), L es Confrituüons veulent q,u'on ne s'ablliennt d'obiir au Sup'érieur gue lorl"ue le commandement entraîne Un péch~ manifert.e;
elles abufent de la fimplicité de la coI.ombe ; elles rejettent la prudence du
ferpent,
J e ne Rrétends pas d ire que toute apparence de mal doive nous empécher définitivement d'o béir, mais elle doit empêcher l'obéilfanceaveugle & précipitée:
j'arrête donc au premier pas l'obéilfance
Jéfuitigue, N'examinons point encore fi
l'on obéira ; mais ~ l'on obéira fans réA<xion: faur- il Qbéir aveugl ément! mu ei! touiours obéir! Ce font deux points
.trèS-dillinél:ifs: fur le premier , je dis que
l'obéifrance dans la Société
trop précipitée ; fur le fecond, qu'elle en trop
général e_
Je foutiens en premier lieu que, fuivant la loi naturelle, & fuivane l'Evangile, il faut s'arrêter à la vlIe du mal
appareor , la précipitation feroit criml.nelle : omllia awem probale , qflod bO/Hlm
'fi tenm (2) : pefez tontes chofes, Sc
déterminezcvous pour le bien, L es Conf-
ea
Jirutions veulent Ilu contraire 'lue le com-
(r ) n 'ff./. " 5,22,
C,) Th'ffa/, / ,5,2 /
�'4'
mandement foit exécuté fur le champ fi '
le péché ne fe mOntre à découvert;
ne connoiffent que l'obéiffance aveugle
& précipitée , Ou le refus prompt & fubit de l'obéiffance : un doute prudent
ne doit point arrêter, & fi le péché n',fi
évideot, les Chérubins déploye" l,urs
aîles,
Cette imp.é tuofité aveugle réunit"
précipitation queS, Thomas fait con"fier
<Ians l'orni/lion de tous les degrés qui m,_
nent à un aél:e prudent (1), & l'incon_
fidt.'ration J qui, rel0n ce G1Înt Dalleur1
méprife & néglige toutes les opérations
qui peuvent rendre le jugement droit (l),
L'obéiflànc~ a.v eugle fur les moti&,
cil"
fur la maniere , fur lè tems du comman_
demeAt elt louable ; mais la moindre
apparerrce de ma l d.oit la rendre lumineule, attentiv;!, circonfpeél:e: celle des
J éfuites efl Inconfidérée , c'ef! le premier reproche; elle en trop ferrile &
trop générale, c 'eflle (econd:
Après avoir prouvé que la crainte de
déplaire à Dieu, de manquer à fa Loi,
ou d'en (ouiller l'obfervance , doit fu(pendre l'obéiffance & la rendre clair·
voyante, je demande que doit faire l'in·
férieur, li le doute rubline dans (on e(prit après la réAexion & l'examen?
La décifion commune elt qu'il faot
obéir, la préfomption dans le doute étant
(.1) Summa D. TllOmœ
(2) Ihid. ~rr. 4
J
2. 2,
'1. fJ
J/ul. ] _
'4!
l'
, le Supérieur: la véritable app Ica·
p.oor de cette maxime en dans les chores
!lo,n tére{fent l'obCervance de la Regle,
ql,Ollncement du Religieux dans la peravan
.
fO
•
l'ell' n & le bIen de H,n ame, parce
r; ayant un mérite a{furé daos 1'0_
qboé'~o
ce il ne rifque rien en renonçant
l11anpropres
, . idées, 1'1 c llOI'IiIt . tOUjours
'
1 fes
le meilleur pour fan falut ; fan Ju gemene
,fi droit,
S B
1 d'
Cell dans ce cas que,' eroarc, a le
''1 fallait obéir (,), a mOll1s qu on ne
~t lcenain de déplaire à Dieu, qtwd llIm
I~ c",um difplicere Dro, Cette ;xpreïfion de S, Bemard exclut la preclp",ation ; carla certitude en une e(peee d é,idence à laquelle on parvIent par la r<Rex ·Ion ; au lieu que ce qUI en mamfene
fe démontre par l ui - même,
JI rérul te de la doél:rine de S, Ber~ard ,
qu'.oq doit réfléchir & s'arrê,er, s" a
heu de craindre le mal; dérobé", fi 1 on
acquiert la certitude que l 'aél:~ com~aï
dé déplairait à Dieu ; & ceder:" e
doute fubune, parce que le mérite de
l'obéilfance n'en pas douteux.
'?
r
Cette dcrnÎere maxime ce{fe en deux
cas lorfque le Supérieur commande hors
" Re!<!.e, & lorrque le tiers (e ~rou"e
intérelfé. Toute obéiflànee cfl Ill:lltée
marrâalim;ratttrjuxta R e.
Parla ReO'le
\' le
' Supérieur qUi. ca mm ande
gldam (L):
(I)D ,p,mpc,6'difpenfc.,z.
(1) Suarez. , de Ret. traél. 7. 1. 10
n. Il ,p. 464.
,
�'44
hors h Regle? n'c ft plu~ le Vlcai.
re de J efm-Ch"lt ; la PUIO.nce domi.
nartve, qUI fonde fon droit d'être obI'
dans le doute, ne lui a étt! tranrponé~
que dans la Begle .
Les J .!Iui tes prétendent que leur Re.
gle s'étend à toutes les aétiens morales,
& à tous les aétes poflibles pOur le fe.
cours cI}1 pr?cham j cela n'a point de bo[~
nes :.Ilc:gocler une alliance entre des Sou.
~.'enl11S, ell une œUVre comprife dans la
fin de l'lnftitut, felo n Suarez ( . ); d'où
11.conclut, que le cas où un ] ~ruiœ (eroit
dlfpenf.! d :o~éi r eft métaphy :ique,
Leur mlO,on eft univerCe lle, elle efi
l eur Regle; le Supérieur ne commande
point hors la Begl.e , lorfqu'il envoyeun
J éfUlt 7 pour n égoci~r un mariage entre
des Prmces, o u un traité de paix : une Re, gle r, vafte ne peut é tre .!cme, Auffi leur
obélrrance, felon nIareZ , n'ell point dé.
tornnnée par la meCure de la Hegleécri.
t e , maIS J'ar la vo lonté de la Hegle yi·
v"JJte qUI ellie Supéri eur: & pour ex·
primer ceci en deux mots, le Supérieur
J éCulte ne peut ordonner contre la Re.
g le, il n'y en a point; il ne peut ordonner au-delà de la Regle, elle s'étend a
tout. C o mment la Reli gion a·t-elle pû
fer vlr de prétexte pour introduire des
choCesauili étra~ges !
'41
Je disau contraire, qu'il n'dl pas per.
mis de céder le domaine de fon enten.
dement à un mortel , qui n'a d'autre
regle que Ca volonté : c'ell un fanaliCrne
complet ljue de vouer une ob<ilf.nœ
aveugle à une Regl e VIvante, qui n 'dl
déterminée par al>cune Regle écrite,
cette obéirrance eft indifcrete pour Coimême; elle efi in ju Ite poude tiers , lorfque fon intérêt elt en jeu : i11'ell tou.
jours dans les fonébons qu e les J éCuites
exercent, Ils Ce d iCen t confacrés à procurer le falut de toutes les am es par toures (ortes de moyens, quibuJcurnqu, me_
dii,; ils font répandus dans 1.. Cours ,
ils onl des rapports avec tou tes 1.. Caciérés , & avec toutes les familles, ils
fe mêlent de tout dans l'Univers; &
dans cet océan de leurs fon /l:ions, ils
promettent une obéiffa['Jce aveugle, uni-
verfelle, précipitée, Cans ré flexion, &
fous la Ceule exception Ju péché maoi.
fefie,
Ce font des cadavres & des bâtons
qui dirigen t les Rois & les Peuples, &
ces êtres inanimés vo lent tête bailfée au
fecours du cor ps entier de la Heligion,
tDtiuS(orporiJ R eliglonis , lor{que le Sup/rieur l'ordo nne, & qu'il n'y a point
de péché m.oifeCle dans le comm.nde.
ment.
(1) Voy. NOles (ur le Compte rendu à
A ix des Conllit. Nor, 20, P' 3)8, Not, ,6,
p, )5 6•
Je
Ces grandes idées font frémir , l'exteption ne rarrure pas; c'eCl fous ce voile
religieux qu e le péché manifelle Ce dé-
robe aux yeux d'un jeune homme, accoutumé à voie Dieu d.o.s la perConne
de Con Supérieur.
G
�'46
Il n'y a pas lieu de craindre qu'un Supérieur ordonne à un Religieux de re
plonger dans des péchés grelliers & des
voloptés brutales : ce ne ront pas les
crimes qui aviliroient l'Ordre' qui ront
à redouter, ce font ceux qui peuvent
lui être utiles, & que le Fanatirme peut
Faire envifager comme uti les à la Religion _ Le F rere de Rhodes ( 1 ) , Prof,&
feur célebre , a dit qu'un homicide com_
mis par l'impul fion d'une faulfe conr.
cience, loin d'être un péch~ manifefie
pour l'agent, peut devenir pour lui une
œuvre méritoire , & nit OPtlS religiollis
il/ad HomÎcidium.
Je crois avoi r prouvé que cette obéirfance aveugle, dans le fens enten~u par
les Conliitutions, eli dangereufe , funatique, & contraire à la loi naturelle &
divine: ell e outrage la Divinité J en CORlmuniquant res attribues à cetui qui commande; clle dégrade l'humanité , en
rransformant en brute celui qui obéit,
à qui elle enleve fo n entendement &
(o n libre arbitre, C'eli là cependant le
pivo t de l'Inliitut, & le grand mobile
de la Société_
Je. demande à préfent à ceux qui re
parent à to ut pro pos de l'approbation des
Papes , quel eli le Pontife qui a connu
& app rou vé cette obéi Ifance 1 Elle n'ell
dével oppée que dans les Conllitutions,
'41
maxime ( 1) qu'ori ne doit rè_
prder comme vraiment approuvés dans
les Régies mouaniques , que les préceptes exprelfément confirmés par le Supé-
li en de
rieur; car
fi après avoir
obt enu une ap-
probation générale ' . un Ordre , f< fuit
enruite des Conliltutlons , e ll es n ont pas
la même force, quoique faites en vertu
d'une autor ité accordée par le Saint
Siége; on ne peut y introdu ire des difpofitions Cüntraires au Droit commun,
& encore moins celles qui feraient répugnantes au droit naturel & divin) auquel toute loi humaine doit céder ,
Les Papes Paul III & Jules III n'ont
connu que le plan de l'lnliitut renfermé
da.s leurs Bulles : & Si l Y eut jamais
un Ordre dans l'Eglife dont l'lnOitut
répugnât par elfence au Régime de 1'0biiffance aveugle, c'el1 .celui que Saint
Ignace a fondé : ce ne font point des Cénobites enfévelis dans une for~ t, & uniquement occupés du faim de leur ame;
"Iont des Apôtres qui dirigent les Na-
tions.
Aulli cette in(litution finguliere n'a
point été introduire dans la Société
comme principe de Reli gion alforri à
leur état, mais comme maxime de gouvernement, nécerfaîre pour cimenter l'union politique d'où naie la force du
Corps : les fonél:ions des J éfuites ne
(t) SuarCI d<rdig, traR, 7,L
Y oy, Compte rendu à Aix, des Connit,
P, 247-
.:!o ,fi, "J.
2 ,
c, '7 ,R.
Gi;
�.
1411
À.e m.ndaient point cette obéiffance
aveugle, etl.es l'exc\uOlenc ; maIS l'inté.
rêt de l'Ordre l'exige pour le maintien
& l'accroilfemenc de fa puilfance , i"'pri.
mis hoc pl"tEflablt obedicntitE 1Jinculum( 1).
Le Che f d'up petit P~uple inconnu.
des montagnes de la Syrie. étoit deve.
nu redoutable aux plu, grands Potentats ,
parce qu'il avoi t fçu inipirer à fes Sujets
une obéilf.nce aveugle & fanatIque; il
n'a voit pas Uni' multitude d'erc\aves ré.
l'.ndus dans les différentes Nations, pour
gagner la c.ontiance d es Peuples , .& di.
l"iger les conrClences.
Cell hors de propos que le nouvel
Apologi ft e de la Société nous fait ob.'
ferver, que l'obéilf,nce n'ell pas dûeau
Génér.a l feul , perlonne ne le dirpute:
on obéit aveuglément au Reéleur, au
Provincial , mais tous ces hommes ~e
font que les Minillres du Gén<'ral ; *.
donnent le, ordres qU'Ils re~OIYe~t;
c'ell donc lui qui tient en fa maln le lIen
d'obéilfance auquel t ous les fUJets font
enchaînés, eUllais per Qrb:m 'tfluJ lT1~pO_
niwr (1.).
.
Le Sauveur a dit ,que l'Efpl:itfo_ffieou
il veut, mais qu'on ne fçalt d,ou II Vltnl,
ftd ",[ci, undè venin" nmqllo vadnt (J),
Ili où il va, Spiritus lib, vult [prrar .. "
(1) Confl. 10, e, unie, § 9,P' 447. &
Co.fI. 8 e.
(2.)
(3)
" §.], p.4']'
,
Grotius , An f/ .t!. Bclg, p. 2J'h
JOJn,
J , 8.
'49
.
Cette parole na point cf'a~pJic ation d~e
1. Société ; le Saint - E lpnt ne. fouffie'
pas où il veut ', r.I ell allramt à rnfpIrer
toujours le Supt:r1eur pour commander,
& l'lnf.!rieur pour obéir: on (çait ,d'ou
,ient la V.DlX; du cabrnet d" Géneral ;.
on fç.it oÙ elle va; à l'a,ccroilfe ~ent de
la puilfance de la Sonétc, qu .. 1On COlJ~
fond avec la plus grande gloire de Dieu,
lOureedangereufe d 'ill ulions fp'intuelles,
'vrai tréfor d'eothouG.fme & de fanarifme.
Cette obéilf.1nce feroin moins fonnid.ble, fi le pouv oir atl'l.uel elle répond
était dirlgé ou tempéFé par des alfemblée. générales ; il' Y auroit moins de
. (met dans les délibérations, moins d'u,
nité, moins de célérité; l'aélion de .e
Corps (croit moins forte, fon .é\:i vité
moio s grande; c'eft ce qu'on veut éVHer.
L'obéilfance abrolue de tous a' été ét ....
blie 'pour lui donner plus de force; le
pouvoir . brolu d'un feul a le même objet, :'u.rez (1) nous apprend 'lue 1'0béiifance , dans la Société, l'lIrpalfe celle
de tous les autres Ordres; & il obferve
également (L ) , que l'Egllfe n'a jamais
YU de Géné ral revêtu d 'une .uffi ~.Ile
autoriré : c'ell qu'il n'y a point eu encore
d'Ordre régulier, qui ait méd ité profoodémenc pour chercher dans (ès loi"
(1) V"y. Notes fur le Compte rendu ..
Au des Confl_ Not. >0 , p. 3)8 & fuiv.
(2) Voy. ibid. Not. 2Z, p, 343,
(; iij
�Jjl
Ij~
& dans fa con/litution la multiplication
de. {es forces, & l'accroilfement de fa
pUllfance,
Les Congrégations générales font ra.
res; elles .confervent l 'efpri~ d~ Corps
& f~s m~x,lmes; elles ne fe melent point
de 1.dmIOlfh'atlon, le Général Lieute.
liant du P ape, perpétuel & irrévocable
«ouverne arbitrairement , & il nc rend
l'as compte de fa gemon: il efi vir,ble que
(on pou Va" abfolu, ImmédIat & univer.
fe! a été modelé Cur celui qu'on CupPof,
être dans le Souverain Pontife ; les Pro.
~ rnciaux Cont à peu près {emblables a\lx
Evêques, comme l'obCerve Suarel,
Tout pouvoir découle du Pape dans l'E·
glife, dalls ce f,Mme ultramontain;
tout pouvoir découle du Général dansla
Société; l'un & l'aut re limite à fon gré
les Pafieurs inférieurs qui ne font que
Jes délégués; l'un & l'autre gouyern,
lmmédlatement ,& avec une pleine pmffance, tout fon troupeau; l'un & l 'autr~
difpenfe de tOutes les regles, Les grand,
Profès font affez Cemblables aux Cardi·
naux : la hierarchie J <Cuitique efi l,
hiérarchie de l' Eglife, .
Ce gouvernement efi le plus parfait,
eelon les Jéfuites : le Sauveur a dû r.écelliirement le préférer dalls l'infiitntion
de l'Eg!ife, & il a dll,.tre imité par eux;
cependant leurpoli"que profonde arecohe: en plus d'un point cette conflitution
prétendue de l' Eglife : ils Ont donoé
.UJf Congrégations plus de
pouvoir
qu'ils D'en accordeHt aux Conci les ~ i-
Ilétaux ; le Népotifme a làit des ravadans la Cour de Rome, ils y Ont
ge;
pourvu; d'autre part,
l) S
ont aJOut~ au
pouvoir du Général " par le renvoi arbI traire de tOUS les fUJe ts, & par l'abolition de toute forme dans les juge mens;
le Defpotione de leur Chef efl plus ar-
bitraire. encore q~~ c.e tui qu 'il.s veul~~t
introdUIre dans 1Eghfe, & mIeux dmgé vers fon objet,
C'efl par là qu'ils ont perfeél:ionné
cetre conlHtution politique , qui reod
1. Société une malfe inébranlable COntre
les efforts de fes ennemis, & un corps
liger pour l'attaque que l'impulfion d'un
feul homme fait mouvoir avec une facilité (hrprenaote : Yolvimr, & revotvimr
hominis
ml/US
nUHt
SQcitralÏs ttniverfte
lama moles , rnoveri facilis , dijJi,dls
,ommovtri (1).
C'efllà le réfultat de l'union intime
de toUS les fujets, accompa~née d'une
mutuelle défiance , de l'obéiflance aveugle de tous, & du pouvoir 'abfolu d'un
feul, impr;m;s hoc pr",j/abit ob,d;'I11;'"
1t;nwltlm.
Après s'"tre épuifés fur l'obéilfance ,'
les Léginareurs, dans le §, fuivant, recommandent la modé ration dans les navaux du corps & de l'efprit; ce!;te douceuref! le prix de l'obéilfance elle-même, qui a été fubf!i tuée dans cet Ordre
à toutes forles d'auflérités : 1'0béUf..-
(1) Imago prim.filic. l, f, c, f ,p, 621.
G iv
�, f'
~e y tiont liel! de to~t , d 'Alfembl6
gén_rales ou Provinciales, de Cha ' "
pitres
de Rég 1es fi' ême ; 1'1 n 'y en a point
'
nel font que des maxime. de l'Etat ' 'jt.'
tIque.
le Ut·
i.e §. I l ' qui a en rue le foin de 1
fanre, eft connexe à celui _ ci ' il Y a
.
, d
aun
Cha. pl,treexpres ans les Conftitutions '1)
'lUi s Y rapporte égaleme nt, il ell intii.
lé, De. la Con
fervdt ion du corps cl d'
, Ont
o~ dOlt preu.., re rom pour le fervice de
r
DIen, Le Conj rt.'4riofJc (orporir. Je
préœnds point blâmer ces d.ifpofi 'ion;'
Je me c~rente d'ob(erver cet erprit uni:
fu" be qUi ne, fe Mmen t jama is.
On a penfe communément dans les autres Ord res, qu'un particulie r vouéà l'é.
tat ~~hgleux , n.'~ yant point de fumille,
& n :- tant néceflalt e à per (onne , pou voit
prod' g"\,er fa fanté _ & mê me quelquefois
a b.r~ ge~ les Jours, en les rendant plus
."les par un grand travai l , ou plus méntolfes par la pénitence. Un J Huit' f.
dOlC à fan Ord re; Cet Ordre ell nécor.
faHe à I"Eglife ; il faut con(erver toutes
les forces des Particuliers, & les réunir
t ou tes pOUT augmenter œ lles du Corps'
e'efl pour quoi nou s trQUVOllS tOutes
ce~
difpolitions placées dans ce même cha·
pitre.
. On y recommande, dans le même ob.
)"'t, de conferver foigneufement l'amout
& la cbarité de Wus les ext ernes pOUt
IH
la Société, & fur- tout de ceux d bnrlltl
bonne ou mauvaiC. dirpoution à fan
égard peut a v.oir bea ucoup d 'influence
pour faciliter ou empêcher le fer vice de'
Dieu & le C.lut des· a mes.
Ceft là ce foin de capter la bien veil _
lànce des Grands, fi fortement recommandée par les CODCiüutions, pour j'intérêtde la g lo ire de Dieu. Aqua"iva a:
fait un chap itl e exp rès des inflrllétion ..
po~ r les Confeffeurs des Koi s ( , );. il recommand e au ConfetTeur d'av.ert'Ïr le:
Prii nce des maux qui a riv.erunt par lîl!
faute' de fe s Min ,llres, d" cacher fan'
crédit, s'i l en a , & de travailler à ga.
gner les bonnes graces du Mon:u:q ue ..
non pour fon pt.opre C0mpl c, mais pour'
la Société.
. Il gémit dans un ·autre chapitre (7.) fu r'
les progrès d'une malad ie dangeu reufequi fe glilfe dans ia Sa- iété, fous prétexte de gagrer res ames à Dieu, 1amour
du fiécle & cdui des Cours. Il d éplore'
fl,r·tout l'égarement de ceux qui s'atta-
rnenr -aux Grands avec tant de zèle,.
qu'rIs lont plus $ccupé; de leur Protecr,ur, que de leurs propres amires; &
d, <eux qo i fongent plus à rendre H,u~'
p!!rfonne a).!r~able , qu'a, prUCUl:er des;
avantages à la Société •.
~I)" Compte rendu "
'93 &'. fuiv ..
Aix des (onil~p~
(~) Compte rendu .. Aïx cks t:omI1tur~
(l) Conft. 3, C.l, p. 376.
2' :<J'il.
�I\i
'54
Muti~ V,ittellefchi ( 1) fe plaint d,
ceux qUI s mfinuent dans l'amitié de
Princes, PO"1' f.üre agir le Général ,,;
gré de l~urs defi,rs. Aquaviva avoitavcrri
les J éfUltes qu on les foupconnoit de
vouloir donner le branle à to'us les évé_
nemens importans , ~e videanw r nofl (;
omm. rnovrre (,), Ymellefchi ne leu
d égu ife point qu'on les acc ufe uni\'el'[el~
lement de vou loir gouverner par-tout
d 'è" ,e . fuperbes &. ~olitiques plus qu;
Chret1e~s . & R e lt gteux , fit unm ia prr
admmiftremur ,
U O!
f."
1lobis pendfalll
,,,,i'Verfa ( 1)'
G rotius qui ava it un e forte de pen.
~hant pour les J éfuites , attendu [cs
liai fans avec leur. principaux fçavan,
obferve qu'ils fe fo nt ':levés au-deffusd;
leurs rivaux, & qu'ils regnCl1t dans les
Cours, fupty temu/antts cvrEli ttnmz
Principum domos (4) ' Il ajoute un éloge
remarquable; c'eft que dans ce degr,
de fave ur, ils tiennent un julle miliell
entre la baffeffe & l'arrongance , ne
fuyant point les vices des hommes, &
ne les imitant pas , nec f ugiunt homÎll um
"J)iria, nec ftquuntur.
Cet équilibre eft très-efiimable dans
un philofophe ; eft-ce a!fez pour un Re-
Ilgleux? Efi-il bien facile de refter tOu-
('1
~
Epij/. Pr"p.! gen". p. 441,
Inflit, Soc. l, 2, p, 177' § 7'
J Epijl, P r",po! {(<ner.!, p. 4'0.
Gr.y"!, Anno/, Ji,/f · p, '71,
2
(i
jours dans ce lufte milieu? Le pas elt
gliOant : c'ell lcl une de c.es contranétés inbérentes au plan de 1Infiltut, que
toute la fagelfe des L égiOateurs n'a pû
corriger.
I gnace étoit . Sa~nt, il aimoit la p~ u
vl'e té ; il entrOIt d .. lieurs dans fes vues
que fon Ordre r~ unit touces les ver tus
dans une éminente perfeétion: d'autre
part, les études & le projet de, c~t1 qué:
ril' toutes le, Natlons à J e fu s C bn ll!lOl
"de la terre, exigeoient des dt:pen fcs j 11
a falln amalfer des ri cheOes, & Vouel' la
pauvret~.
L'appui des G rancls paroit auX yeux
d'une rairon humai ne un moyen excellen'pour app lanir les difficultés; les Princes entraînent les autres par leur exempie ; ils font nés pour le fa lut ou P,ou: la
perte de plufieurs : on a cru deVOir s attacber à les gagner, & p<nétrer dans les
Cours pour s'infi:n uer dans leur famlIiarit~ .
Il auroit donc fallu tout à la fois refpire r l'air contagieux des Cours, & n'en
pas prendre l'efprit; sinGnuer dans la
familiarité des Princes , & ne JamaIs
intriguer; rechercher la faveur des
Grands , & méprifer le néant des grandeurs' fe mêJe'r de toute' les affaires du
uécle; & ne jamais s'y attacher ~ vi v~e
dans la diflipation, & conferver le recueillement . tolérer les vices de ceux
dont la prot~a:ion eft utile,. & ,ne rie>!
relâcher de la févérité du mlOlllere. Qn
miracle continuel élOit néee!1'a ire pour
G vj
�>,6
tronferver ce t Ordre, tel que le vOlll'o't
S. I gnace, & pour le prére"er de d:
~en!r .ce 'lU 'il elL Suarez erpere qu;
) Elpnt SalOt rounendra la Société dans
cet~e. dang~I~Ure . c~rrlc:re: mais il ené.crlt qu e Cel~1 qUI, aime le péril, y pé_
ma , l'Evanglle na pomt promis de miracle en faveur des Religieux monda ins
& des Apôtres courtirans,
S, Ignace connoilloit le prix de l'hu.
milité; il voulait qu 'on fût humble .
mais pour animer les eff'orts desJ~ruite;
pour élever leurs ames da ns le rein même
de l'erclavage, pour leur faire aimer le~
(;haines qu'on leur donnoit, il convenoit
de leur faire concevoir la plus hall te idée
de la vocation de leur Ordre, & de la
fubllmité de res fanai ons : ils do ivent
néceflairement dans leur cœur r.egarder
tes autres Religieux comme des Pigruées; il leur ell enjoint cependant de
les. trai ter ..vec bont~ pour les gagner
dans le Seigneur, & pou r ne pas lenr
fai re trop fentir leur éminente rupériorjté,
lis lailfent à de pieux oiors le roin de
~~ébrer en· commnn les riivjns Offices i
des choCes plus grandes, plus relev ées,
l'lus rmimement liées à la gloirede Dien,
l'eUt {'Ont réferv.!es : la connoilfance' de.
toutes ces vérités ell utile pour leur infpirer nn,amour
aveugle de leur Ordr.e ,
q,ui eft un ,,,ceHent principe de pui lTance·
'& d'accroilfement ; 'il faut cependant
1r-1'11s. s'humilienr.
~I~. vjennent., ·da~ tous I~ Liv!~
Il!7
Jéfiiitiql1es, ces délires d'orgueil. & ce.
exprellions de bienréa nee, qui rOnt des
retours apparens à l'humilité; ces étalages pompeux de tomes les prérogatives de leur Ordre, & ces invitations
fingulieres à l'humilité, en prérentant
toU S les objets qui p'euvent nourrir la.
vanité.
S. Ignace 1eur annonce lui-même que
leur mininère cil royal , & qU'Il n'y a
den de pareil ni dans les hommes, ni
dans les Anges, Aquaviv a ( 1 ) Ce plalt à.
décrire les magnificences du Te mple de
Salomon , 'qu 'il dépeint comme le plus
riche ouvrage d:une architefrure divIne;
il en fait enlùite un parallèle exall: avec
l'édifice fup erbe de la Société; il enyvretous le s Jéfuites de ces iMesilareures; il vent qu'Ils (oient ravis en e.xtafe,_
& rout d'un COllp il les prie de s'humiliér dans l'ablme de I.ur n<ant. 11 faudroit, pOlir bien remplir le double obje t
des Légiilateurs, que le meme Sujet pût
être humble comme homme, & orgoellleux comme J ~ fuire : l'amour ptapre Re.
permet guère! ces ab(lrat!i~).Js.
La Sociée< étan< delhnee à pénécrer
dans les Cours, & à re méler des alLires
des Princes, en a voulu 1 dans ce cha pi°tre', qu elle ttlt neurre) 'ou pour mieu x
dire. indiffùenre dans toutes leurs querelies & leurs gllerres. Certe Regle
(,} Voy. Notes (ur le Com!'te renduà
Aix, Note 7., !?, '95,.
�15 8
n'el1llis f. ite pour les Particuliers: ils
n'ont point d'exWence & point de volonté : c'efl une maxime d 'Etat pour 1.
Société, Nation indépendante, répandue dans tout l'Univers , & qui ne COn.
noinimt gue fes loix & fon intérêt, doit
être indifférente fur les querelles des
antres.
Cette impartialité n'a pas touioul's été
bien ob{ervée : il ell afiez fimple que la
Société favorife fous main laNation dOllt
elle attend de plus grands avanta ges , &
de plus grands recours pour fes projets;
celle gui aur" intérêt de la regagner .
voudra enchùir fuL' l'autre ; la Soci~t~
ne peut que gagner dans ce combat.
Henri 1 V , forcé de la garder, voul ut
par des bienfaits la détacher de la Mai·
fon d 'Autriche; il ne réunit point; il ne
vouloit pas être gouverné.
C',,1l encore une des leçons donn,es
dans ce chapitre, d 'ufer prudemment &
avec modbation des graces du S. Siégei
la précaution efi fage, car ces graces
Tout revolt.ntes. Les J éfuites Ont voulu
avoir des priviléges immodérés pour en
faire un ufage moMré: l'expédient quils
ont choifi ne pou voit être meilleur, ,'efi
qu'aucun individu ne jouit de ces pti'iUges (J) dans la Société, que par la ,om-
J
59
mllnicarioo J que lui en fJ.it le G ~n~
ral(I)'
' JI efi donc certain, Jorfqu'un parti culier réclame ces privi léges ou en rait
ufage, que le G':néral le veut, & que
,'efi le Régime qui l'aotorif•. Cette remarque eCl importante, parce qu'on a
o(~ avancer plus d'URe fois, & notam . .
ment en dernier li eu (.), que des tenta-
thres r~itérées pendant des fi écles entiers & dan s tous les Diocè res ) fouteDues par tout le crédit de la Soci ét é, &
repounees avec peine par l'Egl ife Gallicane réunie, n'étaient que le! en treprifes de quelques particuliers. Quand
on lit les Apo logies nouve lles , on demande à chaque ligne, où efi la pudeur
& la bonne foi,
Cet ufage difcret & mo d<ré des pr iviléges , confifie principalement à proportionne r le. entreprifes au génie des
Nations, à céder au temps & aux circonllances : les renonc iati ons feintes ,
les défaveux fimulés , entrent dans ces
ménagemens politiques ; il Faut gue Iguefois, pou r fauver les priviléges , paro itre
lesabandonner
J
en attendant qu'on ait
plié une Nation aux idées qui en favorifent l'exercice. Il ell imponibJe au furplus de connoitre au juRe l'étendue de
(1) Nec aliur caUrte perfontt. SOcittlltÎs ,
( 1) Prœpofito gmerali concfffa jnltlli~n.
tur. Compend. privi!.
rum , § f , p, 28"
11° ,
ComulllnJC.grtJtI.J-
prcrdiflis pri.viltgiis,facultatihllof, & alii.s prttmiffis uti) aut gau.dert po/fun! , Ihid.
(1) Obferv, furl'Arrêt du 5 Juin , P,Z1 3
�r6"
ces priv.iléges: le Général'Iescommuni.
que ~ Il pe~lt les. re ce vOIr par des oracle$
de vIve VOIX: 11 n'elt pas polli ble d',_
c1airer cette marche ;. l'ufagt: prUd\:M
& modéré exige. Couvent Le fecret.
Ici tinit le chapItre des Moyens humains de conlervation & d'accroHfe.
mem : tous Il:!s autres chapitres oes
Conl1itutions ne (ont , pour ainfi dire,
que
dépendances de celui _ci ,
nes
V.Oll S
aurez vu
t:11lS
doutt: avec furpri-
Ce, Mellieurs , que l'uniformité de doctrine) que je vœu folie par un JélUl te, de
gpu ve rne r ron D iocèfe s',J dev.ieor cv!,
q ue . pa r les confel ls du Gêné al, lo)'ent
réputés des _Moyens humains de conferver & d'acO"oitre Id SOCll~ \ t:! : cette maniere d'envifage, le :s objets lui enrani.
<mliere ; el le lc-s ré unit tO ns fou s ce m~_
ml.: r Olllt de vue. L èS moyens [lurement
fpi ' ituels fOnt dl lr o l;:s avec induU,ie
po rr la m~ me fin' ; la C onfellion,
tour di,e. rert à la p" ltce &à.l',dminif-
,',u
trarion de ce C ùrps .
Je ne pJrie puinr id etes accllri!.tions
népandues comr't? ux f U f l'abus d~ Iii
Confeffion de' Pri nce s & des paLticuHers; je m'en tiens aux Con!litlH iofls,
Celu i qUI entre d ms Il SOCIété , oie,
au mOment (t e. J 'en t r~ e, ou queil l'es
mois 'aorè s , O" lvrir fJ " ')n r~i~nce ( 1 au
<';énéral Ou à (o n d':l é gné, pour qu'OfI
.
C,) Voy, Not. {ur le Compte rendu.,
~ des c.onJht. Note 4 1, l" 4'Zo
r6.
en conMi{fe le bien & le mal. If aura;
foin fur-toue de ne cacher aucune faute,.
' quâ D lJminum uni'Vrr forum offenrt
nu lia ctlt,,~; c'ell là ce qu 'on appe Il e
d rit
ou manifd
larion de conf1:ou v:-··re
~r '
.
,
e
deIHnée à faIre- connoltre au
(Ienc ,
•
1
1
fu bieuT Je carafrere , èS vel:toS, es
l'i~es , les -peJlcbans, les tentanons , les
allions, I~.penfées..
.
P li ell d it qne cett e manmaanon pourra fe Faire an choix de l'afp lrant, ou fou~
le fceau de la C onfellion , 0U (~us celUI
du fecret nature1, & de la manh.' re enfin
ui lui paroi, ra la plus conf" lan te; elle
doit-ê,re reno uvell ée tOIlS kS,!ix mOIS,
& plus fouvent fi.\ eS upé n eur l ardonne:
ce Supérieur eJ1 le Gé néral , ou celUI
qu'il choili t pour le rep ré(cnter, le Provincial, le R.él:eur.
.
Ain[i , l'ouverture d econrCl e~e a u~e
époque cerraine tons les fix mOIS, ~als
elle peut être renouvellée à c~aque I~f
tant au gré des Su pécteurs; 1ame d un
Jéruite doie toujollfs être ouverte. poureu x. Cette inJ1i tution a pour objet le
falur du Relig ieux, cela va fans d'fe,;
mais on ajo ute encore qu elle ell de Ill:
née à inrlrui re le Supbieur de tom ce.qU1
pellt fèrvir au gouvernement , ext? r~e~î
du Corrs c'eR un moyen d .ccro,Oemem . U t 'me Îùs S Up frtO ï poffi, ordJi'J~rt
,Je pro'videre qu~ Corpor:i unJ'jJfrfo 5 0 ( 1f (atis convlniunl (1) .
�161
Un ufage fi fingulier doit nécellàire.
ment former dans tous les J éCuites, 011
la plus grande o.uverture de cœur , Cu la
us p,'ofonde dillimulation ; ils doivent
ri
erre d une candeur parfaIte, ou d'une du-
plicité fans égale.
Le même afpirant ell encore oblig<
(ous la même époque) de faire une con~
!ellion gon(ral e de toUt le COurs de f.
vie, au Confeffeur dé légué par le Supé.
rieur, & à continuer tOus les fix mois
cette confellien générale, en partant tou.
jours de la derniere.
Ainfi l'obligation d 'ouvrir fa conCcien.
ce, & celle de fai re une confellion gé.
nérale , naiffent enfemble , & (e re ncon.
trem en(uire toujours aux mêmeséchéances, Pourquoi cette do uble obligation 1
& pourquoi marche-t-elle toujours du
même pas? Cell un myl1 ère de politi.
que , tâchons de le devi ne r.
1°. Il ell conv enu que l'ouverture (Ot.
cée des confciences ell établie pour Cer.
vir au gouvern~ment de l'Ordre: rien
n'ellpl us nouveau dans les Ordresmon,f.
tiques, & plus contraire à l'efprit de la
,religion; mais il feroi t bien plus mOllf.
trueux d'annoncer que la confellion Cer.
vira dans cet objer.
2°. La manifellation forcée de conr.
ci€nce eCl faite au Sup~rieur, (uivant lesConllitutior.s; & l'on ne pou voit direc·
tement établir la même regl e pOlir les
(onfellions ; les Papes l'on t défendu par
des réglemens o hfet vés dans toute l'E·
g liCe.
15 J
" JI feroit quelquefois avantageu x cl,.
Ilnir enfemble ces deu x moyens de pet/
er dans les con(ciences : la mani tofconrient plus de chol;'s , elle fuit
~;:on
annoitre les penchans bons ou mauvais ~
plu.
naive le détail fc rupuleux des tllconflances.
,
é l'"
1. confeflion ex pofe d'une maniere
Avec ces notions pr Inllnalres, .examinons J'effet du double précepte de la
manifenation de confclence & de la conf,flion générale, dont la révo lution fe
fait au même terme"
,
Un J éfuite ef! oblrge , à la m ~me date J de faire une confef1i~n génerale a.u
Confeffeur uni que, établr dans la MarIon par le Supérieur, & à OUVrI!' fa con f-
cience au Superieur lui· même: Les.Con(ritutions lui permettent de s acqUltt.er ,
par un feul afre, de ces deux oblr gatl on.
en (e confeffant au Supéneur ; mais Il
faut alors confemir qu'il fe (~rve, pour
le bien de l'Ordre, des connOlff.nce, acquires dans le Tribuna l de la Pémtence.
Suarez le dit ouvertement ( 1), Aquaviva remble vouloir le mafque r ; Il exh,orte le Pénitent 11 y confent ir pour ,le bIen
de la Société: & à quoi lui femrOlt de
s'y refu(er ? On lui ordonneroi[ le len~e
ruain de procéder à l'ouve rture de C~
confcience , Ce préce pte dlffere de celUI
d, la confefflon générale, en ce que
ru,nifell.tion, indé peQclamment de la re-
!a
(voy, Ccm~te rendu à Ai, des Conn.
p, 122, Voy, Note 4 ' , p,4 8 4&(UIV. -
�r54
yolution périodique, peut ~tre répét(,
-à' chaque inllant à l'arbiHage du Supé.
rieur: Elle n'ell point établie pOur la con.
folanon 'plnt uelJe des Reli gieux mais
pour donner des lumieres à ceux q;igo .
u.
verrrent.
On cummence à appe rcevoir l'arti6ce
de cette combinaiCon, L'a Cpirant Jleui.
te peut ., à fon encrée, comme à toutes
l es at~tres échéances du double précep.
t e , s acqultcer par une feule conftffioD
génàale faite- à la perfonne Dommé~ par
le Gé néral : cdalalt naine de jufiesom.
brages Cur la tn.J mere dont parviennent
~ l1rui{e les connoillrl nces n~ce(làires au
J ~gill1e univerfel de 1'01 dre, qUd ,oïpori
..mutlfo SOCdtallI Convrlliu1Jt.
L'examen général nOll S apprend encore, qu'on tient l'afpiranc quine de Cettt'
~onFeffion g ' nérale de toUt le cours de
fa vie, s'i l l'a déja faite à. un J érUlt"dans
Jes exercices Ipirituels, ou en quelqu'au.
tre occafion ( ) ) : la Société ell tranquil.
le Cur Con compte, elle ell cenfee ruAi.
fam men t inftruite.
Je <lemande à prérent que l'on me cite
\ln exemp le d'un Ordre religieux, qui
ait accoJ é avec tant d'art l'ouverture de
( 1 ) QltodJi aliquando IJ'nmdiurconff
fol futri! .zlicui de So ciuatc ,'fItl in exucilliI
fpirilli4li1Jus, vcl extrà illa , {o tis crit gtner~
lem con/èjJionem aL alùz eti.lm rmerJfi. mi IIf
ufiJue umpus inchoare. Exanl. 4. , § "l' .. el.
J,t ,
. •6r
.
on(cienceà la eonfellion générale ' . &
e - air làit un pareil uCage de ces mllauiq~, ? Le bien de la Société ell l'idole
d~s ConllitutioM ; il n'ell pas étonnant
e ce culte Coit celUI de tous J éCu rres :
~~e fageni! , rel on la chair, efi la malaaie innée de ce C~rp.s ; die s'ell mêlée
dans l'origine a u zele qUI a préltdé a ra
formation; elle làit Cervir le.cacré &, le
rolàne à l'i nté rêt d'une SocIété '. qu on
~uppoCe être le rempart de la Heltg10n :
touS les J éfuites Ce Form ent à cette école
de politique ; & Vrre ll erchl leur re pré(ente qu'on les accu Ce d être plus poil-
tiques <tue chr.!tiens) prfldenus, nos h ~.
mlntf rg e m.lgis & pollttcOS , qI/am [olt ..
dè [piri",.l" (1). Cela pou voit_il être
autrement? C'efi encore ICI une des contrariérés de l' l nfiitut : ils .ont vo.lu aIlier dans un Ordre ré guiler , le; maxI·
me; d'une politique prolàne à celles de
l'Evangile; &: ils s'étOnnent que la poil.
tique ait pris le de LI us !
.•
.
Les mêmes motifs on t faH IO troduue
la délation mutuelle. q ui avilit les ames!
& qui établir dans un Ordre l, dup ltclte
& la mauvaife FOI: elle efl orclonnée contre l'efprit de l'Evang ile ._ puilqu 'on n~
fait jamais préçéder des avIS cha;ltables ,
Contre l'honneur & la pl'oblle , putfqu'elle ell e xigée pOUl' le bien de l'O rdre aux déoens du (ceret naturel. U?
gQuvernemênt paterne l {eroit le feul 011
(1 ) Epijl, Prœpof. Gen".p, 4/0.
�166
~lle pourroitêtre permiCe en certains cas,
fUlvant les m.ax ,mesde la Religion; elle
eillel .n écefla~re pour un gouvernement
defpotlque qu on veut éclairer: c'ea 1.
politique qui l'exige,
, On veut? pour donner plus de force
a cette mllrce, qu'un G énéral defpoti.
<]u~ ~ou verne.
t ou t par un pou voir irn.
med.at & umve rCel ; il mut donc qu'i l
voye tout" qu'il (çache tout: de-là les
lem'es pérIod Iques, les délations les
o~vertures de confcience, moyens' admirables pOur le defpotiCme fpirituel: les
mots de charité, d'amour mutuel de
profit Cpirituel , de gloire de Dieu ,'font
les couleurs dont on ne peut fe palfer
décemment; le but véri table eCl d'inf.
truire le régime , qui doit conduire ce
grand corps à Ca deClination , c'ell-à..dire
à la domination,
'
Cell pour augmenter la force de "
deCpotiCme , inllrument de la grandeur
de la Société, que les vœux n'om
]2oint de lien, & les iugemens point de
larme: tous les ab us Ce réuniffent au mê.
me centre i ils parte nt tOus d'un cfprit
u mforme, ris Cont Cyllématiques,
I.es exercices Cpirituels étendent l'empire de la Société, 1 Q, en la recrutallt :
Jean de Polanco , auteur du Direfroire,
nous apprend que c'eflle moyen prinCi'
pal dont elle s'ell Cervi.e pour Ce former &
s 'acçroÎtre ( 1).
, (1) Voy. Compte rendu à Aix de. Con('05 & fu i,',
t". p.
, 167
,', En inCpirant à des enthouGafies;
dont on échauffe l'imagination , les ré/oJutions qu'on veut J.eur fai re adO !" ter ;
on donne ces exerclce~ en [eeree dans
des lieux obCcurs Il< retirés, Il< quelquelois tère à tête· L e Direfroi re nous apprend qu'il faut dépouiller toute r.:rolurion antérieure, & attendre l'inCpir.rion divine pour s'y livrer dans le moment d'illumination. A quels dangers les
brebis , loin des yeux des Pafteurs , ne
font-elles pas expofées dans ces pâtura.
g~ inconnus?
JO, Ces exerci ces attachent a ~x J ~...
fuites (1) des Alfiliés qui (ont dévo ués
a tOutes leurs volontés , doci les à toules I~urs impreffions , qui reçoi\rent &
ripandent tous les bruits qu'i l efl de leur
intérêt & de leur politique de (emer.
Les CQllgrégatiQns procurent les llIê-
(Il Il ell dit da ns l'inllr. 13' aux Pro\inc;uux , que lorfqu'on rencontre un RelilJi~ax
dflns les Millions , il faut tâcher,
p~r des marques de bienveillance, de le
gagllcr dans le Seigneur, & lui dOnn(!f ,
s'il y alieu, les'exercices fpirituels: Omum in illo~ bene\'oümicc fignificationem dtcf4fllT' jludeant; eofq ue in D omino
qU04d
fiui potefl , 11lcr~rac(ru Quod Ji r(~ fèr.u ,
juvabù tXerciri.,fpiritualiil cu ipinm d!orum ,
~Iillt etf(lm ClerÎcprum, tradac. Infl. Soc. t .
2,p.).24, n. 1 .2 . On donne le s exercices rpirituels aux perfonne~ de tout âge, t\C
tout (exe & de tout état,
3
�168
mes :tvantages, avec un territoire pl ..
grand & plus étendu; elles forment des
Jéfuires internes ou externes, & des de.
mi-J éruites.
On a dit que ce. Congrégations étoient
des Paroiffes nouvelles, élevées dans 1"
anciennes, pour ôter aux PaHeurs la di~
ceél:ion du rroup.e au ; pourquoi fe récrier
COntre cette propOhtion 1 Elle ell évi.
dente; n'ell-ce pas là l'lulli tut ? Les Jé.
fuites ne ront-ils pas délégués de Cc P,f.
teur fuprême qu'ils regardent comme
Ordinaire des Ordinaires ? N'ont.ilspas
Je droit d'élever Autel COntre Autelr
Les ames dont ils prennent le gouverne.
ment, & qu'il s détachent de leurs con.
duél:eurs ordinaires , ne peuvent que gagner dans une dépendance plus immédiate au Pape & au Général fan Vie,i.
ce ; c'ell l'objet primirif de la SoCiété.
Je ne m'arrêterai point à prouver "a-
bus de ces Congrégarions ron-autorif~es
par les Ordina""s , & fQuaraites à leur
infpeél:ion; unies avec Cubordmation à
la Congrégation romaine, & avec corn.
munication de Ces loix ; érigees par le
Général qui les gouverne, & qui leur
donne des Statuts; vifitéespaf ceux (]lI 'II
d'!legue , & régies par Ces PrépoCés :
Congrégations qui ont des exercices de
piété auxque ls tous les Fidèles ne Cont
point admis; des infiruél:ions & des dé·
VOtions fecretes ; des délibérations dont
o n mit myllère ; des livres atfeél:és (.)
(1) Voy. daos les Notes de l'excellent
dont
,6
•
dont la morale ell p.fus que fufpeél:e;
& des privilégcs parmlleCquel. on compte la difpenfe de la MeOe de Paroin;,. Il
eO plus qu 'év idel1~ que de pareilles alRequiGtoire du 4 Ollobre , 1',nalyCe du
Manuel des Congrégations ( Journ.l des
Arr!lI /;1 Arrêt", p. 41. ) M. de Cafbllon
ya déia obierve que ce Livre étoit rempli
de narrations fabuleuCes , pour annoncer les
faveurs célciles aux Congre&an1fies , ~ les
châtimen-s les plus réveres a (C"UX qUI refurent de Ce fu ire inrcrire. Le LeS:eur pour.
ta comparer ces récits avec CCllX de Jouveney. (l\'ous fur te Compte n'n ill- desCo,7f
lit. Not. 64 . p. 494, ) Les U H' & los autres (ont puirés apparemment dans les
Leures annuelles; c'eO: le même efprit. Ce
n'en point la crédulité, c'cil la politique
qui conferve dans la Société ces traditions
(uperfiitieu(es pOUf les répandre: en voici
un ex.emple, tiré <les Regillres de la Congrégation des Artirans il Marfeille, qui ont
hé dépofés au Greffe de la Cour.
Pag. 6. 1719) 19 Janvier. Accidcllt trrsImpril'lt.
Monfei~nwr de Poudms , Evéquede M(zr.
foi/Je, défendit ,lU Pere D tre[/eur de 1.1 Çonxrirr,ztion de ne ptus tenir le Saint S,zcrement
d!l~s I{t Chapet/e, pourm donner/'I binédic·
lion avec le S,zln! Ciboire aprJs les Vêpres,
pllrce que ce n'était poim l'ufage des Congrcg,uions . }il. l'Evéqur! mourut fubircmwl ~e '9
JaRvier) d'u"llt co/i'I'ue qui téPUif.; fi j J." )
,Ut \'OlÛant prmJre UTl peu de repos ln'INn.
H
�'7°
(emblées font illi cites & r':prouvées par
les L oix du Royaume.
C e que je con lidère principalement à
pré Cent , c'e(l combien elles Com ana·
logues à l'r nm tut, & liées au plan gé.
néral de la Société. C"e(l une loi de ces
Congrégations, q ue tont Ccngréganifie
doit obéi r an G énéral o u à fon Pr/por/,
dans tout ce q ui intérerre le bien de
fon ame , & le bie n de la Congréga.
;ion , p ro bona fodalilis , pro bono anim~.
J e de mande leque l des deux efi le
P alleur; ou le Curé ".qui ne connoitprer.
le midi on l, tro~va mort dans fon Iii fur
les qua:" h,urts du foir.
Quelle hareur, de faire envifager à des
Fidèles la mort d'un Pafleur refpetbbl"
comme le châtiment de fon zele pour le
maintien des reglcs de !'Egti[e ! Sont-ce là
les leçons que des Rehgi<!ux donnent à des
chrétiens?
.
Pag, 8. 1710. 1 Z Sepumbrt. Châllmmf il
J7 r
que plus fes P aroifliens; ou ce Pere
[pirituel , dont le Congréganifte entend
fans ceffe la voix, & à qui il a promis
d'obéir pou r le hien de Con ame? J 'avoue
qu'on ne [e marie point dans la Con grétion , & qU 'on n' y reçoit point le Baptême j mais on y reçoit tout ce qui Cert
à l'accroiOèment de la Société, l'impreCfion de tous Ces [entimens , & l'impu l·
fion qu'elle veut donne r.
Les jeunes & les vieux • les ri ches&
les pauvres. les nobles & les rot uhers,
les hommes & les femmes, tout 5ge ,
tout fexe, tont état ell appc ll é dans ce
bercail . Mai$ on y garde les rangs (1 )
avec un fcrupul e extrême; on fépare les
c1alfes différentes. Il n' y eut jamais d'at·
remblée chrétienne où les vanités du
fi/cie ayen t été plus re li gieuCement rerpellées. L 'artifan ne prie point avec le
bourgeois ; perronne Ile connoÎt mieux
1
un Confrert .
Le / 2 Stptunbrt
J
.
un jeu nt Congrt~~nifl~J,
nommi Barthtlemy Mariton dt MarJedlt,agc
de ,22 ans Menuifier de proftJfion ,fuI t'o~'
J
J
vi mort J le matin
J
couchi fur jon banc ,qu~~'
'lu'jl ft portSt ji bien.1e jo.ur fricédent, ~u il
avoit travaillé jU{qll a mmllll. On attrl~Ua
~a accident d ce qu'il n'était pas ajJidu a 14
Chapelle.
l' .
On n'abuferoit point ainfl de.la R,e Iplon
dans des Congrégations foum.l(e~ a IDfpetlion & à la vibte des Ordm.\res,
(1) Prœttrea omnibus 6> fingulis RtgibUJ,
Prinâpibus , Ducibus, & Comitihus [apre.
m4lm pottflaum habenlibus , eorumque conf4lf!guùuis, &> affinibus , primi & feclllldi gradûs dunttlXal , qui Congrcgatltmibus ubique
locorum erefiis, 6> crigendis, 1'el primœpri~
mariŒ Iwjll[modi adfcribi pelÎerint , etji abftntibus , eadern tam!'n pietatis opera, ut prœ~
mittitur, extrccntibus, 6- aliquam ad eorumdtm commodum G' plnciiUm cccLefiam lIijiltJntibus, eofdem , ut fuprti, indulgentias ..•
imptrtimur. Bull. 1749, ad fetitionem Fran(ifti Ra{ , General. Prœpoj. t. l , p. .2 52.
H ij
�17'
que les J~ruite s le prix de ces cllni,,<.
tions chim~lïql1e.5, qui dlfparoiflentaul(
yeux de la Foi.
.
Je ne c<?nnois point d.e Congrégation
pour les D~votcs de bas é'tages i il n'yen
a que pour les Dames du premier ran'T
.q ui oot dro it d'être vintées , Cuivant k~
Capitulaires de la Sociér~ , pr;marj~ &
nobi/es. Neferoit-cepoint une fuite des
in{hué\:ions cl' Aquaviva, qui veut qu'on
fe cODtente d'inllruire dans le, Eglires
& les Confefi'onn.ux, les Dévores dq
commun (.l ) ?
Dans cette nlllltitu<Je, enrôlèe (ou,
les éteudards cie la Société , ellc choi.
fit des Sujets; elle acglliert des Péniteos
dévoll~, , elle trOUY~ des Oblats qui
lui fout aOèrvis p~r uue obéliTance vo.
lontaire, des J éruites externes q~and il
le funt, QU fimplement atliliés' tous
[Ollt au moins res partirln" zél., défen·
fe~rs de ra morale & de fa dollrine,
infirumens de res projets , rellateurs
a veugle, de ~out ce q u'elle veut leur
faire ernbralfer , échos ridèle, de tOut ce
qu'elle veut qu'on répéte : c'ell UIl~ ef·
{ 1) Tria concurrere d~br:r1.t , IIl.:z.Uqu ,1 ( mu·
lier) dign,z rxiJlimelur, qu.e /1 noflru ~tJiâj
cauri. invi(arur, Prirnùm, lll jit perfonol no·
bili. . &- prim.zTi.f. : net)tle enÎm (JmnibUJ divati;
cujufcllrllqUt grad~J id officii par ej1 prœpl1rl !
cùm faris poffinr in noflris tcclcjiis? fi ~fJ~
fiffionihus, & piis colloquiis, (,. jUV3fZ (;
Inf/rui. Infl . Soc . t, 2, p. JO?, § 9·
17)
pèce cie p r o~ation , da", laquelle on vic
lOus l'obéillance du G énér.1 ; ce qui
f"lIit pour être incorporé en quelque
f;çon à 1. Société.
On doit êcre ben né de la léthargie
des r\ations, lorfqu'on penfe que ce
même Ordre efi enCOre dellinô par fan
Innitut, à s'emparer des Collôgcs & des
Univerlit<': ron pl . n cil de s'attribuer
l'empire univerfd fur les erprits & fur
les a\nes.
L'accroilTeme.\t étan t fan ooiet génér-l\, il n'étoit pas Ilacurel de vouloir renbmer 1. Société dans des murailles &
dans des cloitres j c'en la remarque de
Grotius, qui ne doit poiot ~tre fufpeét
atlx J<!!ù ite s • AII[; f4}wn 'i.'iddJn,ul' , 5ocit_
ill~rcmnJ!l paricubus i ,lclt! d cif (1) .
PO\.l rq~J..oi exclure ô'une nü1ice couia.-
IIlt H
crée à la p'us grande gloire de Dieu,
ceux que des eng<\g:el11~n ~ irrevocz.bles
retiennent dans le liécle! EU - ce que le
'Cloître ell le théatre .le< combats le,
plus glor;eux pOUl" la Société 1 Ils fe
livrent fur la grande fcene du monde;
plufieurs de ceux qui y fon t engagés,
fe trouvent placés par les mains de 1.
Providence ~ dans les lieux 011 il boit
le plus inté,efiant de le, poiler; ils cam·
battront à la Cour & dans les Tribunaux.
Les fond:ions de la Société fon t ft "tendues & G variées, que les gens maClés
tux_ mêmes ne rOnt point incapable, d'y
(1) Grotiu"
Annal, Bdg.p.
27./.
H iij
�174
rrendre part, dam
1l0mi114
&
cOllju.
grI(I),
, On s'ell récrié contre cette Propofi_
tian; un fcavant Maglllrat (,) vient de
prouver le fuit d'une manie[e fi évidente
qu il n'ell plus poffible de le nier,Le cl
gérai Oliva jullifie Grotius: il connoit
dit - il, des moyens pour unir au Sacre~
ment de Mariage les palmes de l'état
Religieux, Suarez (l) prouve fort au
long que la chafieté dans le Mariage,
qui conlifie dans la fidélité conjugale,
p<ut fuflire à l'état Religieux, Il parait
d'ailleurs par les Confiitutions, que rans
être parfaitement Heligit!ux,
On
peut
être de la Société: l'obéiOance e~ ce
qui conaime l'elfence d'un J "ruite,
La Société, par la fingularité de res
loix, a des moyens fi faciles pour s'incorporer des Externes, qu'elle feroit
inexcufable de les négliger (-/) , puir-
(1) Ibid. Grotius.
(l( Compte rendu par un de Meffieurs
des Requêtes du Pal..1is.
(3) Suarez. -' dt Relig. IrolET. 9 , dt varitl.
Rt/ig. l. 1, C. 4 , n. IJ . ufl'uadn·30.
(4) Ut ad propofiwm huic Soût/Qti fintm
div/ni obftquii , & auxi/ii animawm crJn~(·
nit conftrvari , {; numtro dugai optrarzoJ
idontos ,a, uûlts ad 110, opus promovmdum.
Conf!. 2 ~ C. " §. l,p. ]6 f. La Sociéte renferme dans le fens le plus étendu ~ omnts t~S
qui fub obedÎtntia P rlZpofiti Gtntralu 1' /"lint, Confl. 5, " " in dccl.Jr, A, p. ~QZ I
171
qu'elle croit être fufcitte pour la phts
grande gloire de Dieu,
Veut-on être Profès? il n'ell pas nécelTai re de faire le Noviciat dans une
Mairon de l'Ordre (1); Suarez & PelliLe nom de Société de J efus annonce cette
extenfion ; on ne doit po int exclure ceux
(jui demandent avec zèle d'y être incorporés; tout vrai Fidele a droit d'y prétendre:
les Jéfuites (ont conféquens dans leur fyCle.
me, lorfqu'ils regardent comme mauvais
Catholiques ~ tous ceux qui ne Ce rangent
point (ous leur éte ndard. Ils ft difont vrai·
mtnJ de la Sociùé' dt JtfUS J dit Pa(quier,
quoi foifant , ils nous e~ttrmintnt ptlifibümau
fi nous ne Jommts de le'Ur Juite. R ech. 1. J,
ch.44, p . 352. IL n'y a celui de nous qui
nt fça che t qu'ayant pris pied dam le P or'ugal, foUJ le ûtre ,non de j ifuites , oins
J'Apôtrts, il.s folliciurent par toutes fortt~
J'impojlures, le Roi Sebaflien, de vouloir faire
une loi Ginùak, que nul ne fût appt/li à la
ÛJuronnt, s'il n'ùoit de ltur Sociùi; &0 en ..
core, qu'il ne fut i/u par les voix & fuffragt.
tf'iallejà quoi ils ne plunt atuindre, him
~u'1G folT?x.t . lombù ln un Prince bigot &fuptrjliû ;ux h1'4lJible. Ibid, ch, 4], p. ]25Les JéCuites nieront ce fait, mais fi ceux de:
Ponugal ont cru, fous Sebailien, pouvoir
obtenir cette loi, ils ont dû y travailler:
c'eft TeCprit de l'Infiitut, de 19umettre touS
les Souverains, & de les rendre compagnons de Jefus J Roi de la terre.
(1) Voy, Notes fur le Compte rendu"
Hi v
�'7 6
zarius nous rat~en C~lt. O~ peut faire profeilion fans aVOIr mIS le pIed dans le MoDallère ; "Suarez .( L) en don ne la ""Con:
c'ef! qu'il n' y a point cle melllCllre épreu,
ve qlle J'obéin.nee, q"" ,nU. mAjor pro.
bat /a qu!un obcdire .
Le Superieu r pellt permettre de par·
ter J'habit ieculier, relon ce. Auteurs;
& d 'ailleurs les J éltlites n'ont pvintd·ha.
bit qUI les dlf!ln gue. La profdlion pC Uf
être faite par- tout, fuiv~nt le, ConililUtions: il n'ef! pa, nécenalfe qu'un Ji·'
fuite la l'ecoive; on peut la faire dan,Ca
p ropre makon , & Y demeurer à l'obéiC·
fance d u G énéral (2).
On abrege le N ovici..~ pour ceux qui
palfent de plein faut à 1. profeilion 10·
Jemnelle ; la profeffion des trOIS vœux a
été inventée -en fa ve ur de certaines perfonnes , attendu le.ur dévotion. & leur
qualité; ces Profès font di lpent':'.de la
Pr.etrife (l) , qUolque la Socléto COlt
\lne C ongrégar>on d e Prétres.
Voilà d 'excellens matéflaux pour la
profellion des Externes: il_paroI! ~Il\'
diAicile de ·penfer qu'une lemme faITe
profellion dans la 'Société; cependant on
peut trouver des expé diens.
Aix des Conilit. Note 3,6 , p. ,76 & Cuiv.
.( 1) Suarez dt R t lig. tra{/. 7 , 1.5, c. ~5 • n,
'3, p. 1-9 2 •
(2) Voy. Compte undu À A.ix des Conf-
tir. p.
J 20.
·0) fj,id. p. 1I7··
117
Il Y
~u'une
a des Doél:eurs qn; enCeignent
fem me pem être adnllfe à la prc-
feffion dans une R eligion d'homm!!;, , à
Il charge de ne point habiter avec eux,
mais d·obCerver la Regle dan, fa maifon ( 1). Cela ef! facile pour les J éfuites;
leur Régie ef! l'obéilfance, leurs fonctions font l'Apof!olat: les femmes n'en
font point <xci ues , fuiva nt l'A pôtre (2) ,
elles peu vent fervir à la converfion du
prochain:
JI ef! vrai que, felon Suarez , une religion d'hommes ne
reue recevoi r de pa-
rei llcs profeffions , 11 ell c ne renferme des
Couvens d'hommes & de femllles, ou
fi elle n'a une conceffion particuliere du
Pape (j)' Les Oracles de vive voixpeuvent y avoir pourvu; & d'ailleurs, il
exiile des J "luites , comme les Vierges
de Hall (4) & .unes; elles fon t fans
clôture, & l'objct onique de leur Inf!itut eil de vine fous la direél:iol\' & la
rlifcipline des Peres de la Compagnie :
il eilaif" d'embralfer cette reg le en : e(tant dans fa mairon.
. Les chofes s'applanilfellt bien davantage, fi l'afpirant externe renonce à la
profellion (olemnelle.
(1) Suarez, de Rtlig. traE!. 7 ,l. 6 C. f .l-,
'f'
('2.) . Corinth. 7. '4'
Il. 2.4
J
24° ·
1. P etri, 1. 1.
(,) Ihid. Suarez. n. 1. f.
.
(4) Hif!. des Ord. Relig. t. 8 ,ch, 7 .&
Cuiv. p. )8 & tuiv.
HT
�1'9
'78
Plufieurs R e1igionsont reçu du Pape
fuivant Suarez ( 1), la facu lté de r.cc:
voir des Oblats fans vœux, qui ne fOnt
que donner leur perfonne, en Ce foumet_
tant à la puilTance dominative des Supé.
rieurs; la Société a donc cette faculté
par elle - même ou par communication.
Les Oblats Cont de plulieurs efpèces;
il Y en a qui font les trois Vœux de Re.
ligion, & qui donnent en même temps
leur perConne à l'Ordre: Navarre (I)
prétend qu'ils no ,font pas vrais Reli·
~ieux , parce qu lb proteflel1t ne pas
'Vouloir obfervcr les cérémonies
Be pra-
tiques de la B egle, Suarez (l) combat
cene opinion; il prouve que ces cérémonies & pratiques ne [ont point de la
fubllance de l'~tat Heligieux: & cer·
tainement les Jt:Cuites peuvent en faire
bon marché,
Voilà donc une premiere c1alfe d'O,
blats, vrai:: Religieux: Suarez comoient
qu',l y en a une [econde clalfe qui ne
font pas vrais Reli gieux, quo iq u'ils faf·
fenr les trois vœux; & ce qui les enem·
pêche) ce n'dl pas cle porter l'habit f'·
cuher, & de ne pas CUivre la Regle,;
c'ell qu'ils font les troh vœux, non pas
relativement à une maniere de vivre,
reçue & appro~vée dans nne Congrégation , malS dune mamere accommodée à leur état & à leur dévotion particuliere ( 1J,
Or ces Oblats de la feconde clalTe,
qui font des vœux de dévotion particuliere, s'ils ne font pas parfaitement religieux, font très-parfaitement Jéruites,
Celon la définition des Conllitutions (L),
Cette dt'finition doit nous faire apperrevoir qu'il y a une quatrieme maniere
plus !impie d'être Jéfuite; c'ell de faire
le Ceul vœu d'obé ilfa nce : ce vœu renferme la loi & les Prophètes,
Il eil connu qu'on peut faire vœu d'o·
béilfance à tin Pere Cpiritue! qu'on Ce
choiût, & qu 'on établit Vicaire de
Dieu à Con égard, volumaria ji,bj,Clio ad
Rllqtlfm loco D fi conftituwm (3 ).
Ce Vicaire de Dieu, /OCO D ei, ne
devient point fupérieur à l'elfet d'avoir
puilfance de jurildiltion, mais au titre
de la fujétion volontaire qu'on lui voue,
t"olzmtaria fubjfélio. Or comme tout
rœu doit tendre à un plus grand Ioien •
on ne (çauroit promettre d'obéir à celui
qui no us porteroit au mal ou à la dimi-
(1) Ibid, Suarez, n. 32,
(1) Suarez" d( Re/ig. tr.zEl. 7, /. 2 "c.~!
n, 5 ,p. 83,
(2) Confil. 49 , de R 'gul.
(2) Confi. 5 , (. 1. Da!. A. Omncs eo~
qui [ub obedientia Gmerlliis prœpofiti -"Iivunl,
p·40 2 .
(3)D(Rclig. Irafi'7,1.6,c. l,n·l 1
"p, p, 2 °9,
n.
(3) SuaTtt d, Relig. eraEl, 7 , 1.
21 ,p. 46o~
10 ,C, l ,
H vi
�r80
"utiOrT. d'u bien (,) ,: c'ell donc une
"ondltlon de 1 obe,ffance promire
'iu'elle fera pour le mieux.
'
' Cette reg le vivante qu'on
re donne
ell limitée par la convenance de l '<ta~
de celui qui voue (.),. t Oute obéiffance
devao t être aflortie à. la condition d,
la pe.fonoe ( 1) ; elle ell de plus limitée
par la nécef!ité de tendre au plus grand
bien (4) ; mais on peut fe fOrmer par
des principes extrin(eques un jugement
pratique qui nous porte à obéir dans le
.doute, ad obedi.end1,m porrft formaTi
j11 diciflm praEliwm ; & cela eft très(i:onforme aux Connitutions ) quand
même la perfonne choifie pour Supi.
~ieur ne futlito it pas, par fan prope<
poids., pour rendre une opinion probable, 11011 ftmp" neceffi 'fi UI ptrfolla pro.
cJpiens prr. ft fufficiar opinioll, m faml
pyobabilrm (5l'.
L es efelaves, les gens mariés , les
fils de fumille, ne font point incapables
de fuire ce vœu d'obéiffance, parce
qu'i lS font foi juYis , pour le bien de
ku< ame, & peuvent promettre obéif.
à Ull Per~ fpiriruel qui en. ufera
unce
(~ Ibid. Slr.lrez , c. 3 , n.
(2. Ibid. Suarez , n.
1L ,
2 , p. 46,.
p. 46.,., & n. :10,
p.4 6.
() Ibid. n . '), p. 465 '
(4) Ibid. n. 1 , p·46,.
(5)Jhid. n. 8 &9, p. 46'+
tfl}(
fans préjudice des parties intéreff{es ( ) )'"
Suarez prétend qu'on peut tranfporter.
lm même tems la puHfill1Ce dOmmative
àce Pere tpiritud par la rradit.ion de fa
perronn.: il n'ell pas né ce[faire que ce
Maitre , choir, pom être Il: 1. place de
Dieu, ait jUl'ifdiél:ion dans l'Eglife pOUt
accepter la nadi.tion de celui qui re
"Inge fous fa- puiflànce , & qui lui. foumet fes œuvres en promettant d'obéir à:
fes comm9.ndemens ; parce qu 'c1 ne
,ommande point comme SupérieuI"
fion rft propnè Sttperior , t'lir tH h-abe" p
p",j/."m if/Yifdict/olllS ç.): il commande en, conféq" ence du vœu (1) fillt à,
Dieu, ou de la puiffance à lui donnée
pa, le pacl:e humain de la tradition, de
la même maniere q.u'on Ce rend
ercla-.
we (4).
Ces deux droits peuvent concourir,
ils peuvent être féparés. Un Evêque fe
foumet à un Prérre de fan Diocèfe , ou
• on étranger (f) : le Pape peut faire
vœu d'obéiffance à un homme pieux ; &
qui fs:ait fi Gregoire X 1 V n'avait pu
fait vœu d'obéiflànce à Aquaviva. Il eil
vrai q.ue le Souverain Pontife ne peut
donner fa perfonne , & Ce [oumettre 11:
~~
Ibid. c. ),. n. ,6, p. 46\.
Ibid. c. J , n. 5 , p. 46)'3 Ibid. n. '7, p. 465"
4 Ibid. c. 1 , n. 21 , p. 460 , c.
p. 4 !.
2
(s) Ibid: c, 3 ~ n. 19 , p, 466,
2 ,
n. 5,-
�,8.
la, puiiTa nce dominative de quelque Fi_
de le que ce fmt : la D Ignité Papale
ré CIlle a cette tradition de la perConne
qui en en revêwc ; mais cet obflacle n'ell pas d'une grande conlidération
fi le Pape a intention de faire le vœu ri'o~
béiiTance ; ca r la dépendance qui réCulte de ce vœu, e ll plus forte, & d'une
obligation plus étroite, que celle qui a
pour tlne le tcanrport de la puiffance
nominative.
On doit comprendre à préfent quelen
le vœu que fon t les J éfuites, dans le
cas où ils deviendroient Evêques, &
quel étoit celui des Cardinaux de
Donghy, de la Hochefoucau lt & autres externes. Tous ces Prélats demeurent ou e ntrent dans la Société des
nôtres; l'obéiiTance ell un titre fuAifant
pour jouir de cet avantage.
Les lîmples Congréganilles ne peuvent fe dire pleinement de la Société
des nones; ils lui appartiennent de près,
mais ils n'en fOllt pas: ils doivent, à la
vérité, l'obéiffance au Général, mais
leur promeiTe n'ell qu'indireél:e & conféquente aux loix générales des Congrégations & aux Bulles des Papes ; ce
n'eft pas un vœu fo rmel, on fe contente,
dans le fait, qu'il. le pratiquent; & fi
la ferveur les gagne, fi les Exercices
Cpirituels les déterminent, il n'y a plus
qu'un pas à faire; ils ont bien des moyen.
pour fat1 5faire Jeur vocation, f'am change r d 'état,
Le ren voi arbitraire des Ecaliers ap-
,8,
prouvés , & m~me des P!-ofès , donne
eocore de grandes facdlt\!s pour répandre, des J é fu ites dans le (iécle , on peut
relàcher le hen l fans le dll\oudre: celui
qui fort, (ans juI,le caufe n'ell point dé li"';
le Profes que I on renvoye , ne l'elt jamais; la Société qui l'a expulfé arbitrairement , conferve toujours le droit
de le rappel 1er ; il cil Religieux après
avoir perdu fon état; il rentrera dans
la Société quand elle lui en donner..
l'ordre, ,
Je demande à préfent qu'auroient pu
fai re des hommes ambitieux Be conCom.·
més dans la politique, s'ils avoient voulu Ce (erv it du voile de la Religion pour
établir une Société puiffante, & pour lui
a/fùrer en touS lie ux l'empire le plus !lateur ?
On ne s'attendra pas fans doute qu'ils
eu/fent démafqué o uvertement leur prolft dans leurs Statuts: il faudroit donc
y trouver néceflairement , à cha flue
page les mots de divine bonté, de falut des ames, de fervlce de l'Eglire ,
de la gloire de Dieu; ce feroit êne dupe
que de s'arrêter à cette fuper ricie.
Qu'on parcoure les Bu lles & l'J nllitut
de la Société dite de JélÏJs, & qu'on
me réponde; Comment auroit -on pu s'y
prendre pour rendre la Ilrutture de ce
Corps plus to<te , plus compaél:e & l'l us
tendante à l'accroiffemenr; pour aOurer
davantage fon indépendance; pour
n:t~eux pH!parCr les voyes à fa dominatlon; pour lui donner plus de vitelfe
�18 4
·
dans les mOtlvemens , plus de matu . 6
dans les conCeils , plus de peCanren"k
de Colidité dans la rér,rtance, plu, /
femble , plus d'impétuor,té & plu:~;
l'>er~evérance dans l'attaque; ponrmieux
cou Vr!( do zèle de la Rélig ion rous 10$
abus, & pour aller plus direaement à
la fin, propoC"e '. aux dépens de toutes
l~~ fl!gles canomq.ues, en paroiffallt ne
$ ecarter des maximes de l'Eolire que
pour la mieux Cer.vir 1 Il faut ~OUt cela
d ans un parei l pro)et, & Cur-tout il impOrte d'édifier le vulgaire 10rCqu'on révoltera çous les eCprits "c1a,rés /li pén,,tr a!l~ .
Cette intention étant rupp oCée , je
défie tous les hommes enCemble de la
mieux remplir. Je dis plus, ils ne
réu/lirolent pOInt à faire un pareil chefd 'œuvre, La force du fanatifme la
plus puHfante de toutes, aurait ma~qué
fi la Mvorion n'était entrée dans te
plan ambitieux par un faux fylt'::me de
relIgron. Les L égiOateurs, s'ils n',VOlent été que politiques, l'auraient été
a,,:ec moins de fuccès. S. Ignace vouloit
faIre regner la Religion, en donnaot à
fan Ordre de la réputation, du créd't
& de l'autOrité; la puiOànce de l'eYrdre n'était que moyen. Laynez vouloit
les deux fins, & bientô t la grandeur &
fa glmr. de la Sodé l" devinrent la fin
principale. L 'un & l'autre avait du zèle,
&. en même temps du go\\t pour la domma:JOn , ,du .talent pOll r la politique,
&< cc,te ékvatlOn dans les idees & dans
rSr
Jes vues, qui tourne airé ment à f'ambidon. La. rainteré dominait dans Ignace,
Japolitique dans Laynez : il a eu la prin-'
cipale 'part aux Conlbtutions.
De tant d'abus 'lu 'on Y remarque, &
que je nIai pas tous relevés, il n'en dl
aucun qui ne tende à donner plus de
force à la Soci':té , au projudice desrégles de l 'E.ghCe, de la Couveraineté des
Rois, de l 'autorité des Pafieurs , des
droits des Pnrticuliers, & du repo, des
EtatS . T.O\1S ces abus ,"nt favorables
aux intérêts de ce Corps ambitieux, &
tOU' ég'~lement ,colnttaires à l'e Cprit de
l'Evangile; ils partent d'lm Cyfiême uniforme, très - oppofé à celui de la Religion i ce font autant de moyens d'accroifrement , aurant de degrés pour la
puiffance. Une pareille ConfHrutlOn,
d,ns un Ordre r~Lier, ne peut que le
rendre indépendan t & avide de domination : il caurera infailliblement Jes plu ..
grands maux dans l'Eglire .
l l 1.
Aud,ence du
]l.
Janvi".
UE peut -on attendre, dans Pordre civil, d'un CorpS organiCé pour
Q
,'accroitre fan s celre Qu'il abuCera de
1
fes forces, & qu'i l mettra pa<- tout le'
déCordre : c'efi l'hifioire de la Société;
fon horafcope n'étOit pas<iiffici 1e à faire ,.
die a été fuite.
Pat quel enchantement fe peut-il que:
�l8 7
186
~es Etats fonCentent
à garder dans leur
lem des hotes Il dangereux? ils ne ro
C · ·
" nt
nu Il e part IUJ ctS ou Citoyens' c'ef!: u
.
. dé
d
,ne
nanon ln pen ante q~i r~ mêle avec
tOu,tes l ~s autres , f~ns Jamais confondre
fesl!1tére ts, (es maximes &,fes loix; elle
deVIent fouvent ennemie
de
ceux
chez
qui elle habite,
Sa Mé tropole elt à Rome, où réfide
un Monarque qui la gouverne delpotique.
ment;elle a porté de là dans toutes les con.
trées de la terre, des Colonies dont quel.
ques· unes font devenues deslRoyaumes,
Ces différentes Colonies fe prêtent de
mutuels re cours : une cocrefp ondance in[ime les unit ; elles font toutes régies uniformém ent par les loix du Monarque
(tlllél~r
per orbfm llnw i mp oniwf ;
e lle~
t ra vatll ~nt tou tes dans leurs départemeno
refpeél:ils , <'clt l'efprit du Corps ; & li
c.ll es.p o ur r~i vem toutes des objeu par·
tlcuhers ,c elt en les rapportant à l'objet
commun.
L es vûes Cont uniformes , & tous le~
mouvemens harmoniques, malgré la dif,
tance des liellx : cette union d'harmonie
fai t que les parties les r ill s éloignées con·
courent au bien général; & comme la
réunion des force s ef! ce qui forme l'Etar politique, il n'ef! point d'Etat mieux
conf!itué que la Nation J<Cuitique, Les
autres Ordres ne ront que des Reli gions;
Ils . 'ont que des liens de Cpiritualtté &
de difcipltne pour des cérémonies , des
rites & des regles des mœurs: la Société efi un Empire dont toutes les parties
font liées enCemble, & dont l'architecture politique e f! parfaite,
Ce qu'on a quelquefois appell é indépendance dans d'autres Religieux & dans
plufieurs Eecléfialliqlles , n'ef! qu'un défaut de roumiflion fondé rur quelques pri,Mge, rrès-abufifs, qui font méconnoiHe une partie des droits de la Souveraineté, L'indépendance des J éfuites , à
l'égard de, Souverains, ell totale; c'ef!
un engagement irrévocable fous les loix
d'un autre Maitre & d'une autre Monarchie: ce n'ell pas une (imp ie exemption
de certains de voirs enverS la p~tne , c'ell
une abdication abCo lue pour s'incorporer
dans un autre Etat. On tient toujours
à fon Roi quand on n'en a point d'autre,
& à fa patrie quand on n'en a pas changé ; le Centiment de fujérion efi un peu
affaibli, mais il n'elt pas détruit, Les J éruites Ce font donnés un Maitre abColu
qui ne fouffre point de partage; ils n'ont
ni patrie, ni fQ.mi lle ; la Société leur tient
lieu de cout; elle feule a des droits fur
eux; elle abforbe toutes leurs affeél:ions
& toutes les facultés de leur ame ; c'eft
le reul élément dans lequol ils vivent,
fe meuvent & exiftent.
Je fil'arrête e ncOre un moment pour
conlÏdérer cette Société, qui Ce recrute
chez tOuS les peuples , pour former de
cet amas de (uj ets une (eule Nation indépendante, laquelle fe diltribue enCuite chez toutes les autres pour les gouverner, C'ef! une de fes loix fondamentale, de ne devoir aucun fervice à aucun
�,
.88
Prince ; c'~n eft ulle feconde qu'il folt
défendu d 'accepter aUcune dignité de l,
main des Souverains, f.'l.I: S un ordre exprès du Supérieur; c 'en ell nn autre en~
/in que le Général puiO" envo)'e r fes fu,
jets à l'extrémité de la terre: Ils volent
à fa voix, tellement ils <tot renoncé au
P rince & à fa Patrie; & que l tOrt lui
font-ils en la quittant? Elle ne peut rien
exiger d'eux, ils n'atrenoent rien d'ell c '
leurs intérêts, leurs affctHons, lellr;
elpérances , leurs devoirs, font concen_
trés dans ce Corps , dont~ la \luinàn"
eft leur idole; leurs œuvres & leurs perfonne s font eng.ag.ées à celui qui en eA
le fouverain modùateur : il regne jurques
fUI leurs pen fées , ils loi Ont roumis leur
libre arbitre & l"
cur erltendement.
Cette Nation ayant pour princi pe d'~
rlentitier ((1us res avan'tages ave( la gloire:
de'Dieu & le bien de l'Eglife, n'eO point
fel'UpU h~ufe dans les maximes de ron dtOit
des gens. Son intérêt confidéré comme
le plus grand bien rpirituel des ames, en
eft la regle : res loix connitntives &
fo" droit public fe réduifent, en un feul
mot, à l'autorité abrolue , immédiate &
unive rlelle du Olef, qui crée ~ous 1"
Magilha ts & les dépore ; & qui exerce une puiflànce arbitraire olns les ju~
gemens : (on droit civiln'exirle pas ~ puif.
qu'aucun des ruiets n'a ni droits certains,
Ili ·état ;;xe. Le feul G éneral crée des
J é mites ; lui leul expulfe arbitraireme nt;
<'eft l'arrêt de mOrt. La (ervitude pa.
roil extrême dans ce tableau, & l'auto·
18 9
,it< exccllive ,cependant les talen, font
cultiy~s dans ce gouvernement; le ru ..
jet ell fier & induOrieux ; le D erp""
humain & habIle, Ce peup le a de, maflieresdouces &infinllantes, & des maxi~
Ines crueUes ; il eft glol·ieux dans I·e r.clavage ; il airQ,e Ces ~hai~es , i~ -veut
les faire porter à tout 1Ulllv e rs, il bra..veroit la mort pour elles.
L'ambition l'attache à une confHtu ~
tion defpotique , dont l'Ordre tire ra
principale force, & chaque individu une
conGMratioo réelle, & une grandeur
imaginaire qui n'a point de b?rnes.
Le lien de confcience fortihe encore
ce Oefpotifrnc par touS les pr"j ugés de
la fuperllition : le Généra l eO Dieu, ils
ont voué d\~couter fa voix comme un
oracle; il commande les aétions même
héroïques. Cellie ge" ..e de fanatifOle le
plus effrayant.
Un gouvernement a acquis le dernier
de gr': de force pofflble. 10rfqu'iJ trouve le fecret de fe faire obéir aveuglémont par priocipe de confcien~e ; mais
cette: phrenétie ne peut d even~r .contagieufe que ellez des pellples IdIots &
ignorans : le commandement y ell .aveu~
gle autant que 1' 0béiD"ance,
Ici, c'eft un pellple éclairé . qlli ferme
les yeux pour recevoir les ordres qu'on
lui donee, & qui les ouvre pour les exécuter ; ce font des êtres. inanim és pOUT la
~fiO:ance à celui qui co mmande, pleins
d'intelli "ence & de feu pom fe co nder
resvolol~tés. Le pouvoir abfo\u n'éblouit
�' 9~
point celui qui' en e(t revêtu; le COrn
m andement e(t prudent, l'obéiffan , ,
"
aveug 1e, .l ext::c~t1on prompte & éclai.
r ée : [ap/tlllfr lmperanr , pd""tT pa.
YCIIt ( 1), Ce M onarqu e réunit dans u
in(tant les forces, les richelTes, le crl~
dIt & tous les moyens d'une Sotiété
nombreuCe , r é pandue dans tout l'univers , & il fait tomb er cet effOrt terrible par-tout où il veut frapper ,
L e tableau de la puiITance , du génie"
& des pnnclpes de cette Nation étant
très-fidèle, tout Etat qui lui donne en.
trée, & qui reçoit dans fon fei n une fi
dangereufe Colonie, compromet fa rureté, fa tranquillité, fes maximes & Ct!
mœurs.
L a premiere de ces propor.tions el!
inconretlable, s'il eft vrai que la Société
forme dans chaque Etat un Etat féparé,
qui garde toutes Ces forces pour lui-m~
me ) qui ne les réunit point à celles de
la R épublique, & qui a fouvent desvolontés contraires â. celles du Gouvernement, & des intérêts contraires à l'intlr êt général.
Ce n'e(t- Ià qu'une partie du mal: ce
Corps hétérogene feroit bien moins dangereux , s'il n'étoit qu'ifolé & inMpen·
dant dans l'Etat; fes intérêts .uroi"t
des bornes, on pourrait les connohre,
Je contenter , & fa ire avec lui une alliance durable. Ce qu'i l y a de pis , t'tft
(1) Grotius, A hual. Belt;. p, '74-
'9'
qu'il e(t ad hérent à un e Illnlcitu"e d'aut,es Corps femblabl es répandus dans le
monde entier, & qui forment tous eoCtmble une trop gra nde Monarchie, dont
les inté rêts font très-comp liqués, L a légion que chaque Nation renferme , n'ell
qu'un détachement d'une milice nombreufe & red outable, qui a un ChefabColu, & qui fe meut au gré de fes volontés.
De-là les r orrefpondances fufpeéèes,
le tran (port d'ar gent , l'efpionnage & les
trahirons pour fa cri fier un Etat à un autre qu'on veut ménager.
On m'oppofel'a, fans doute, que les
Conllitutions de la République J éfuitique lui ordonnent la neutralité, Cela
peut être bon , lorfque les querelles lui
ront abfolumen, indifférentes : il n'en el1:
pas de même lorfque fon intérêt demande qu'elle faO" ligue.
Les dIfférentes Colonies n'ayant pas
toutes un crédit égal, il peut arriver
qu'il convienne à la Société de fervir
ceux qui lui accordent davantage (,) ,
ou quelquefois de fac ri fier ceux qu'elle
gouverne, & dont elle e(t alTurée , pOUl'
en regagne r d'autres moins favorab les, Il
en donc dangereux de refufer aux Hfuites, ou de leur accorder du crédit:
s'ils en ont peu , ils tracaffent ; s'ils en
(I)Voy_ le D ireours du Pere Majus à
Henri IV . Mem. de Sully, ou E COIlOIB,
Royal. t. 2, e. 30, p- 314,
�,
'9·
ont trop, ils en abufen t, L. reconnoif.
fance ne conduit point les Nations 1 ('en
J:intérêt qui fixe leur politique,
L e meilleur ferait de ne p.s les I.if.
fer goU\rerner du tout, mais 11
faUt
alors
être avec eux dans un état de guerre.
dln,,:
il taut les veiller de près & 'en
La maniel'e de traiter avec la Soci~téen
devenue, dans chaque Gouvernement,
un des points d'adminillrat ion & de po.
litique qui demandent le plu$ de ~~.
télité, 00 a vù fou ven t la pl'lldence hi,
l1cerentre deux partis, & choilir le pire J
H enri IV en eft un exempl~.
Mais indépendamment de (es intér~ts
accidentels, qui naiflènt des ciTconfian_
ces relatives .ux différens établifl'em,ns
<le la Société, cette Monarchie. par f.
confiitution des engagCI11('ns irr~voc3.
bl es, qui font incompatib les avec 1~3
principes de tous les Etars : elle ,ea ap.
proprié toutes les prérentions d'unI!
PuilTance qu'on doit refpeaer , & quel,
quefois arrèr<:r ; elle a bâti fur cC fondement fa n plan d'accroilrement & d,
domination uoiverfelle,
S'il an;ve donc par toutes ces caures
diffc:rentes, que la Çolonie reçoi\c d~
fan R égime l'impuliLon d'une volonte
contraire à celle du Gouvernement dans
1e territoire duq ue l e lle ell établte , , II,
tourne contre lui fes force s , fourenuesde
l'cAon univerfel de la Société : res hor,
tilités font différentes, fuiv.nt l'exi.
l'en ce des cas; elle rrahit, elle tram·
1'e, elle féduit , elle dil ife, elle cam·
bat ,
'91
(,.t, elle lutte dans un Etat contre l'E.
ut même.
On peut évaluer les forces de toutes
les Nations ; On calcule leurs vaiffeaux.
leurs finances "les ho mmes qu'elles peuvent mettre lur pied : on ne c.lcu le
point les forces invliibles de l'Empire
Jéfuitique .
JI ell également impoffible de calcu_
ler les forces qu'on peut opporer à la
Société, Un gouvernement qui lutte
contr'eUe , doit toujours craindre les
défettions : un fanatifme contagieux
qu'ell e lçait communiquer, làit paOer
fous fes enfelgnes ceux qui devraient
la combattre; la M' giflrature elie-même o'efl point à l'abri de ces furprifes.
Un Roi ne cannait point que ls font res
fujets , & quels font ceux du Général
des J éfuites,
Chaque Nation efl renfermée dans UI1
efp~ce. circonfcrit, el}e n'exille , pOUL'
amI! due, que dans Ion territoire; &
fi elle en fart pour attaquer res voilins ,
c'ell de proche en proche, La Nation
Jéruitique efl en force fur les terres de
ceux qu'elle veut fubjuguer , & en même te ms elle efl puiOànte chez le urs voifins; elle a par-tout non-feulement des
Emifl'aires & des Efpions, mais des Colon.es nombreufe, ; elle agite & tra\raille une Nation fur les propres foyers,
1. tr.vede dans les quatre parties du
monde, Un Gouvernement fage qni fe
défie d'elle , efl fouvent forcé d'acquieCcer il fa volonté, ou par la crainte des
l
�'94
m oave mens intérieurs, ou pa r le ména:
g elllent des proteél:ions du dehors· : li
e ll e dl m<cOl1tente , e lle fça it divifer
un pe uple pour l'affaib lit , ou fomenter
res divifions ~ mettre en mouvement des
bume urs dangereufes, Ou les f<ure naitre,
L es mœurs des Nations étant adou_
cies, il Y a long-te ms que les Etats n'onr
a'autres révolutions à craindre que cel ..
l es dont la Religion e ll le prétexte,
Que l mobile plus puiOànt, que l illfirument plus dangereux que la Soci~t~ ,
pour amene r ces trines conjontlures ,
ou pour en proliter ? ( 1)
Que CI à la vûe de tant de dangers ,
une fage pol itique confcille de fe dé livrer de ces hotes redoutables, cerre
purgation fa ll1taire devient une rceouf.
fe violente dans un Etat: la fuppreffion d'un Ordre régulier a pre(que tous
ies inconvéniens d'une révolution j tom
ell en combullion , tout dl embrlfé,
La France a tenté denx fois cette pér illeufe entreprife ; elle fut oblig~e de
c éder la prem iere fois, il Ya heu d'efpérer un fuccè s plus heureux dans cette
reprife . Malthe les a Vtt rentrer en trioml'he; la f.ge Venife a été forcée de les
recevoir de nouveau. On connOit nlleux
aujourd'hui combien il importe de d/truire un Corp' li difficile à ébranler,
C eCl un moment de cr ire qu'il faut
( 1) Voy, le Compte rendu:' Rennes des
Conftit. p. 1. 1) & fuiv.
' 9(
palTer, les fra,i,s en fon t faits; une paix
durable dans 1 Inté rl eur e n fera le fr uit·
cette paix ne peut exifl:el' en confervan~
les J éfui tes ;, un Corps qui vife fans
ceffe à l'accrotlrement, eft néceffalre_
ment ambitieux, inquiet · remuant· il
faut qu'il heurte Cucceffive meFlt tous 'les
autres. La Sociétc! n'a de ~on5tions que
ce qu'e lle pellt empiéter fur autrui; elle
n'exiRe que par des privil<ges illégitimes dont Il fa ut tire r parti; clle a pour
tout drOIt de varl:es prétent ions fans titre : cet état équivoq'le & diflicile à
d/fin ir, l'invite à ufu rper , & fa confli.
tutlOll femb le formée à defrein pou r fal'orifer l'uCurpation ; fes loix l ui infpi,.,nt la plus grande audace, & lui donnent la plus grande force, Elle opprime faCIlement les particuliers, & il n'erl:
point de Corps , de Ilruéture affez forte
pou r lui réClCler : lorfqu'elle ne bou le verfe pOlnr l'Etat, elle l'agite dans tou_
tes fes parties .
Qui pourra fouten ir le choc de cette
phalan?e, dont les rangs Cont li ferrés ,
& qU i marche touj0urs en colomne
fous u~ Chef abrolu, e~, difperfant de
tous cotés des troupes legeres d' Aflilié.
& de CongréganiCles ? On a vt, en France les Univerlités Ce réunir & former
une ligue, pour fallver une partie de
leur ancien patrimoine; &. le Corps Epi fcopal, le plus refpeétab le & le plus pui r.
lant de tous , n'a défend u qu'avec beaucO~ f de peine & de combats, les droits
~u 1 tient ùe la main de Dieu mêm~ 1
l ij
,
�196
il n'en jouit qu'imparfaitement 'à leut
égard, fa vidoire a été une efpèce de
traité,
Le defir orgueilleux de dominer, qu 'on
n'étouffera jamais dans ceux qUi fuivent
cet Inflitl.lt ; leur aver{jon pour les ta..
lens qui ne kur font pas .Oervis ; leur
impatience à fupporter le bien fait par
d'autres ' les coups d'autonté qU'Ils ob.
tiennent'par rUi prife; les foupçon~ ~ter
nels qu'ils répandent fur la doétnne de
ceux qai le:, cunnoIfTent trop, ~ leurs
ca-
l omnies contre tous les Chrenens zelé,
qui éclairent leur ,conduite & décrient
leur mo rale; l'indlgn"tlon & les plam.
t es de ceux qu'i!s pelfécurent , ou 9u'ib
dépouillent, fuflifent pour entretemrune
agitation continuell e dans les eCp"cs ,
lors même que la Société n'a pa, inreo·
tion d'exciter de plus forces t~mpêtes,
Il n'y a point de paix à, efpaer avec
elle à moins qu'on ne lUI cede tout,
,
l '
ou qu'on ne l'enc lame av:c une at~ention perfévérante & pénible, qu elle
trompera tl'Jt ou tard pour faire éclater
fon mécontentement & fe venger d'une
l ongue contrainte . Si elle ne domine pas ,
elle efi en captivité; c'efi un Corps nom·
breux qu'on retient pdfonnier? la ga~_
de efi difficile, & n'efi pas touJours fu'
re , & fur-tout dans les grands Empires,
La Société mettra ce tems de fouffran·
ce Il< de contrainte à prolit , pour arta·
quer fourdement les maximes de l'Eït
qui réprime Ces prétentions , & qUi •
àépo\1ilIe de fes chimériques prérogatl.
, 197
ves; Ce{hommesadro'its travomeront à
accréditer les préjugés qUI réahfent lenr
million & leurs pri vilége~, à introduire la
fuperOition qUI les ~Jt regner auxdépen~
de l'ancienne & ventable Rehglon qUI
les condamne. I ls féduifOnt les efprir.
crédules ; ils s'infinuerol1t auprès des
Grands; ils furprendront la connance des
p. lleurs. L'efprit national s'affoiblira à
vîlO d'oeil , fi on les lailfeenfeigner & diriger ; on n'abandonnera pas d'a~ord les
principes re çus, <?n s'en é'OIgn~ra pas à pas;
la vérité fera enhn comme écllpfée pa r un
la ngage no u\<eau ;' le changement fera.
infenlible, il ne fera pas même apperçll
de ceux qui ~u r on t décliné des maximes
de leurs Peres. II n'y a Gue trop d'Ecd éfIa niques qui Ont ceOé d'être François, & qui crûyent pen fer encore com~
me l'Eglife Gallicane.
C'eill'enfeignement & la direétion des
J éCuites, qui tont peu à peu des tranffuges, & qui corrompent enfin l'enfeignement public, li faudroit leur fermer
1. bouche & leur lier les mains, pour
empêcher cene cir~ulation i.nfenfible d,e
leurs ma",imes , qUI pervertit par degres
celles de l'Etat.
Tant qu'ils combattront fous l'étendard que leur a donné S, I gnace, tant
qu'ils obferveront leur lnllitut & leu rs
vœux , tan t qu'i ls aimeront la do,:mnation & la grandeur de leu r Ord re.' Jl s fernerOnt dans tou te Société ciVile des
principes oppofés à ceux d'un gouverne,
ment éclairé,
l iij
�'9 8
E n attaq uant les maximes d'uh Etat'
ils alterem. néceff~iremen t (es lTIœurs ~
on ne rublhtue pOlnt à Id vraie piété la
fupedh ;lon, & la v~rIté au. m.nronge,
fans q U Il y alt bien des elprits & des
cœurs gâ t~s) pour parvenir à opérer
cette métamorl'hofe. La Sociétéa, dans
t Ons les pays qu'eIle habite , une intri.
~ue
permanente:, plllS on moinsagi{ran~
te, ruivant !"e!lor que lui laille prendre
le Gouvernement. Elle trouve par-tout
des caraételes qui fympa ehi [<nt avec elle
par le goût cie !"intrig ue., ou par le penchant au fanatlfine ; eJl.e les rallie pour
f ormer fon parti. La Congr<gation VII,
permet allx J éCuites]( J) de !:l'employerJ
av ec l'dgrément du G.'néral , pour faire
promouvoir des externes aux dignités
féculieres ou eccléliafliques . La Sodé·
té, par cette étrange diH'ofÎtlon, qui
<leVOIt OUVI ir tOUS les yeux fur fes pro·
jets, alfeae d'annoncer que par ron
crédi t elle récompenfera res amis, La
Nuzza (2) ne fe trompo: t point, lorrqu'il l'accuroit d'en fuire gloir. , pOUt
attirer à elle les ambitieux , Elle em·
ploye encore q nand il le faut, pour at·
quéri r des partifJ.n s , le!> trérors que fon
commerce lUI acquiert dan:; les quatre
parties du monde; elle ne ,'ell pas ren-
(1) Congr. 7 ,Dm.
1] > p.
,9'.
(2). Libell. fupp. P"il~ppo l!. d,III1S di,,,
~pflfl.l, 4- rllf, Hift. Congr. dt aU:4z1. t",
,
ln
1
opp""I, p, 6,.
'~9
aue marchande dès (a nailTance , pour
amaffer de l'argent, mais pour s'affilj~tir
les hommes. Cea dans le même objet, &
parun tranc encore,plus criminel , qu'e1~e
accommode les 100x de la Reli gion &
de la morale, aux penchans d'une nature corrompue, pour mu ltiplier (es Secrateurs.
Ceux q u'elle a gagnés lui (ervent à
en gagner d'autres, Ou par per[uafÏon •
ou par corruption, ou par dépendance
des premie rs. Ainu le (oin de fe faire
des proteéteurs & des créatures confi~e à fi",te r les paaions , & à tendre
partout des 'piéges ,dont les coeurs form ~s pour être honnêtes ne Ce garantir. .
fent pas toujours. Le Coin de nuire à
Ces ennemis , de les c1ù ruire par des
calomnies , d'épouvante r les indifférens
paf les menaces d'une impitoyable cabaie, ell encore un écue il pour les
mœurs, Il ea pe u d'hommes qui n'ayene
quelque vérir': déCagréable à craindre .
il n'en ell point que la calomnie ne
pui(fe at taq uer. On ferme la bouche à
plulieurs ; on parvient à en décrier d'autres qui auraient rendu d'utiles ferv ices
à la Religion & au Publi c.
Il cil im poaible de calcul er les cli ver.
moyens qu'il s ont pmu nui re ou pou r
fervir. D e-I.\ les ména gemens desames
fùihles, le dévouement desa mes baffes,
& les noi rce urs inv en tées contre les
cie pll1Ireurs Sujets indignes , & l'excl uu on de
pl.fieurs qui auroient rempli di!!nemen,
~mes fnl'te s : de-là l'avancement
Ii.
�~
10e
des places importantes = c'ell un mal
- moral & politique qui (e multiplie à
l 'infini.
On parvient enfin à faire regarder
comme prudence le lilence (ur les ma~ceuvres des ennemis de tOUt bien; le
zèle ell taxé d'indilc!étion, Il tOlérance ell fage{\;,
la dlffimulation de'
vient à la mocle
la prêchent d'exem.
pie , & la rendent COmme n~ceffaire
aux autres hOlllnle~. La franchlfe & la
candeur rOlle Il:!s premieres vertus qui
dif~aroifient d'un Etat infellé par les
J éluites.
II ell Mmontré qlle par leur Infiitut
jls ont des intérêts & des principes diam étralement oppofés à ceux de tOUte
Société civile. Il s auront donc toujours
pour adverfaires ce ux qui déFendent
l es maximes qu'ils veu lent altérer, &
les anciennes mœurs qu'i ls corrompent.
La partie la plus écl1irée d'une Nation
fera donc partout defl inée à être en
bute aux traits enventm és de la caLa le
J é fuitique : les me illeurs citoyens deviendront fe s viél:imes ; elle les rendra
fufpeél:s d'irré ligion au vul gaire ; elle
répandra des nuages fur leur fidélité
aux yeux du Gouvernement.
,ds
On chan ge tôt ou t rd les maximes
d 'un Etat, en corrompant par degré.,
la maDe des Sujets: le moyen efl lur,
mai, il efllent ; l'Ollvra ge efl bien pIntôt avancé, fi l'on parvient à rurprendre ce ux qlli font deflinésà dominer rur
les autres hommes ; la Sodét. s'attacbe
,
.tOI
partout à corrompre le Gouvernement.
Les J éCuites ne font Sujets nuJle
Fart, ils font par-tout Aatteurs & cour
tiCans: la flattene eflle meIll eur moyen
pour fermer à la vérité l'accès du trône, & la vérité efl leur ennemie dans
wu, les rems & dans tOus les Pays, Les
loix fixes font les gard iennes des maximes de l'Etat; ils les haïfTent , parce
qu'elles empêchent les coups d'auronté
dont ils ont beCoin : la Ici ence leur ell:
[u fpell:e , elle apprend à les connoitre ;
la raifon leur ell odieufe , ell e les combat, Le meilleur moyen pour étouffer
tOUS ces rayons de lumi eres , eil d'introduire, li ,'on peut, un delpoti Cine,
ami de la fup erfl ltion, del1ru él:eu r des
foix & de la raHon , & qui: aveuglant
également le mait re & les eCclaves, les
livre tous aux arthces de la Société.
Cellle but qu 'ellc ne perd jamais de
vûe , & c'dl le coup de partie pour
elle. La Monarchie ell: Ou mixte) ou
pleine & abr"lue, Ou deCpotique ; le fecond genre tient le julle milieu, Dans
'cet heureux gOllvernement , )'obéifrance
ffi éclairée par la fidélité; dans le gouvernement defpotique, elle ell aveugle
par la crainre : l'un efl Fond.! Cur des loi x
fixes, il efl immuab e; l'autre fondé
fur la volonté arbitraire, a 1a même inftabilité, il ell fujet à toutes les rév olu~
tions.
'Tout ell perdu dans ur> Etat, lorrque
.'on méconnott les boroes qui féparent
( es deux gouvernelllens fi diflérens, L~
Iv
�>O ~
J é fui tes s'app liquent à les confondre'
c ',"fi- là leur triomphe, & c'efi le pieg~
o~ Ils a{tencl~nt leurs ennemis , e'ell-à_
d ire, les SUjets fidè les , les Citoyen,
v ertueux & éclairt!s .
L a vérité pa,oit infulentc, lorrquela
p erfide adulation emprunte l'apparence
de la vérité; & le zè le lincere efirendu
c rimine l , lorfque le faux zèle a pû furprendre la conhance : c'efi Il le chef.
d 'œuv re de la Société. Cell "11 moyen
a{furé de clirgrace , pour détruire à la
fois les loix & leurs défenfeurs , la vérité
.& ceux qui l'liment, les maximes cle
l'Etat & ceux qui leur font attachés ,
la rairon & ceux qu'elle éclaire: tOut ce
que la Société recoute , périt à la fois,
La preuve eil: certaine qu'un Gouvernement aime les loix, & rejette la domin~tion arbitraire, lorrque la rai[on & la
v~r i[é peuvent Ce montrer contre les
Jéfuites: mais par une fualité cruelle,
une Nation qui a ce bonheur ne peut en
jouir fans allarmes,
Il j'aroit affez difficile que les biens
op"res par la Société puiflent compen·
fer les maux qu'elle fait, & ralTurer fur
c eux qu'e lle peut faire: on dit en fa fa·
veur , qu'e lle efi ut ile pour l'éducation
de la] euneffe,& néceffaire à la Religion,
Cefi d'abord un très-faux calcul que
de regarder comme pe rdu pour l'Etat,par
l'expulr.on des Jéfuires, tout le bien
q u'il s pouvaient y faire : ils lui enlevaie nt une foule de fujets à leu r choix,
qu i rempliront à l'avenir les diverfe,
10)
fon&ion s de citoyens, ou le faint mi ni.
fiere ; ils fero nt plus utiles à 1. Patrie en
travaillant pour e lle, qu'en travaillant
pour un Corp3 ennemi de r~s maximes.
Les laix nation -des nouS avoient don·:
né les U niverlit és pour l'infiruél:ion de
la JeuneiTe : cet enfeigne",ent cft plus
SI'r , il efi connu , c'eft celui de l'Etat.
Il n'y a que des trai,,·es à leur Roi & à
leur patri e, q ui puinènt regarder comme
f,fpell: l'e nfeignement qui ell fou s les
yeux des Magllirats ,& comme lIniquementdelirab1e ce lui qui dépend d'un R e.
ligieux ultramontain .
En ruppor,nt que les principes des
fciences foient auffi bien enrdgné ~ pat
rl .. Novices J éluites , que par des Maltres d'une expérience confommée , i l
n'efi poillt égal l'our les L ettres que le.
places de ProfeiTeur & de R égent l'oient
données à la difpute & aux talens , ou
alk'ét"es à un Corps régulier,
Dans ce fiécle , où l'intérêt domine.
il eft néceffaire que toUS les états raient
invit~s à cu ltiver les Lettres par des r~
compenres t 1àns quoi It!s prùfdTions utiles feront feules cultivées, le corps de la
Nation fera ignorant: les conooHlào ces
qu'acquierellt les Séculiers afpirans d ces
places, circnlent dans la Nation ; clle~
re communiquent il leur famille, & de:
proche en proche: ellcs font des imita.
teurs & des ému les. Les 111micres Cc:
concentrent cbvantagl! dans un Ordre
religieux, & les J duites prouvent que
1 yi
�1~4
'c e Corps peut avoir des maximes fUf_
peaes,
Mais, de bonne foi, n'ell-ce pas "ne
eCpéce de délire, d'oCer vanter ici l'uti_
lité des J éCuites pour les ét udes Illy a
cent quarante ans qu'ils occupent ce
Collége : jettez les yeux Cur l'état déplorable des Lettres dans ce Pays, Où le
climat favoriCe le génie, L es J éfuites ne
font pas des fça vans, ils les redoutent, ils
les perfécutent,
Ils ont ailleurs quelques Colléges plus
célébres: qu'dl-ce que la J eunetre en
rapporte, ap rès avoir perdu tout le rems
précieux de l'enfance 1 Ç1u~lques talens
fi'ivoles, une vaOlté décldee , une connoitrance Cuperficielle des Auteu rs profanes, & fu r-tout des PO~tes; quelques
pratiques de dévotion extérieure, qui
font bientôt négligées, un e ignorance
profonde de la Religion, & un vuide al',
freux de ces principes folides qui préparent le citoyen & le chrétien, L'Evangile
eCl inconnu à leurs é léves, ils voudraient
Je cacher à tout l'Uni vers : c'eCl dansee
livre divin que leur condamnation efi
écrite,
Peut-on croire qu'un Ordre foit utile
~ la Religion, quand il eClIi peu foigneux
d'en inculquer les principes à la Jeunetre
q ui lui eCl conti~e 1 Les parti fans de la
Société ne la difent pas fimplement utile
à la Hehgion ; elle ell nécetraire, (elon
eux, les promeffes auraient manqué , Ji
110llS n'avions point de J éfllires, L'exIravagaDee de cette propoGtiOD dOIt
10 5
'étonner & elfrayer les hommes rairon~
Dables: c'eCl un prodige de fafcination,
qui retremble aux enchante mens magi_
ques,
"',Ire à 1a R el'IglOO
,
ElH1 né cella
'l'
qU'I eXI-
fie un Ordre, que depuis deux fiécles les
Papes, les Ev êques & les Univerfités
font obligés tous les ans de een(urer ; qui
cache à tous fes feaateurs le livre fondamental de la Religion, parce qu'il s'en
écarte en tous points j qui travaille
conllamment à s'attacher les hommes,
bien plus qu'à les fanaifier ; qui forma,
dès (a naillance , le projet d'avoir des
(entimens différens de ceux de l'Eglife ;
qui l'a déchirée, en voulant faire prévaloir des dogmes nouveaux; qUl cherche éternellement à la divifer pOlir ca-
lomnier res adverraires; qui en parvenu
à la priver par fes artifices des ouvriers
les plus utiles ; qlli a fait des maux infinis
par (on ambition, & qui empêche tous
les autres de faire le bien par fa dange-
JeUre rivalité?
Ell il n':cetraire à la Religion qu'il y ait
une Ecole inépl1iCable en Théologiens
téméraires, & en CaCui Cles inrnmes,
d'où fortent , après les Efcobar , les
Tambo urins, le; Sanchez, les Pi rat , &
autres, les Taberna , les CaCnedy , les
Frantolin, les Pichon , & les Bermyer?
Efi-ifnécetrai,e à la foi cathofique, qu 'il
y ait un Corps (ans
oCCllpé à répand re la fl1perCli tion , & il corrompre
con"
la morale, par de) maximes dont la r~
Dgion païenne Be mahométane rOllgl-
�,oG
>°7
rait? Qu'en dl·i l an'ivé , Meffieurs' la
pi~té en gémit, la politique en ell aliar .
n:~e. 11 a tal1u pour donner un cham
libre à ce~ faux Dodeurs , tarir les meif.
le~lI·es ro~rces, & éteindre toutes lu.
1l11eres. S, la France n'en ell ennn déli.
vrée '. elle fera partagé. en incrédules
orguellleux d'un faux fçavoir, & en ig.
noran s fuperf!itleux, 11 eIl fans doute
une religIOn a laquelle les J él,lites fOnt
néceiTa,res) c'ef! celle qu'ils prêchent;
malS elle elt le tombeau de la vérit,ble
le fcandale de la foi, & la ho~te de:
mœUfS.
IL
étoit importible qu'un Corps gui a
pns fon accrOliTement & fa puin,nee
pour objee , & fa pohtique poue rég ie
confervât une morale chrétienne & pure:
LI fez le code de fes loi x , examinez f.
conllitution, obfervez quelle e!llana·
ture de ron régime,
VOllS
verrez Ces pro.
jets: les conf"quences de fpéculation
& de p ra tique en découlent n"cerraire.
ment.
Les Decrets 4' & \ 0 de la Congréga.
t ion \, le Decret 18 de la Congrégation
1 J, l'Ordonnance de Piccoiomini (,J ,
le Decret 20 de la Congrégation ,8, &
une infinité d'autres textes, font voic
aiTez clairement combiell fes fj'l\êm"
th éologiques & moraux font alfortis'
res vues. Les cenfures des Papes & des
(1) Injl' S oc. 1•• ,p. .. 6 & h.
Evêques, & fa révolte con ll.tée par
tant de livres, ront des monumens authentiques de Jon l1b(lin.ttion ; & cette
obflinarion invin cible prouve que cette
doél:rine ef!liée à l'dprit de l'lnf!ltut,
On ne trouvera dans les F.Oes d'allcun
Ordre une généalogie li compl<tte & li
fui vie d'Auteurs profcrits d 'âge en âge,
& une régén ération G prompte pour les
remplacer. On a beau couper les branches , le ma l eft à la racine,
La Gncérité, la douceur, l'humilité,
la Gmplicité de cœur, la charité envers
le prochain, le pardon des ennemis,
font les caraél:eres de la loi évangéltque:
mais ces vertus ne furent jamais des
moyens d'érablir une domination fans
titre; l'humil ité qui fe place au dernier
rang, ne s'allie point avec le deOèin d'effacer & d'avilir tous les autres) & de
prendre le pas for eux. L a diffimulation
& la vengeance font fouvent néceO"ires
à la poli tique: un Ordre Religieux par·
donne, un Etat fe verge; la Société eft
conflituée & gouvern~e comme on Etat;
l'injullice eft inféparable de l'ambition ,
jamais on ne l'a{fervira à une morale rigide: la paix & la jullice qui habitent
le cœur du chrétien, font inconciliables
avec l'efprit de 1'1 nllitut ; le projet éternel d'accroiiTement établit un e guerre
perpétuelle avec les particuliers, avec
les antres Corps, avec les loix qui les
ptotégent, & avec les Rois qui fe déclarent pour elles.
Ce n'O(l poine daos l'Evangile qU'OD
�10~
trouvera des armes pour une guerre p~
reille , il faut donc le lailTe r dans l'oubli.
un faux fyfième de religion aOàrtit rnieu~
une ambition tondée fur le prétexte de la
religion méme ; c,es hommes fuperbes
auront donc néceffau'emen t une dod:rine
corrompue: leur conduire fera circon4
fpeél:e dans cette partie de la morale qui
ne peut être violée fans grulli<reté; &
fans cela qui les fuuffriroit un infiant 1
'lui ne ferOit revol té contre l·enfeigne.
ment, fi l'un n'avoit attention d'édifier
les fimples par l'extén eur ? Ils auront
donc des mœurs en ce [ens , & ils n'au.
ront poi nt de murale.
Leur doéhine fera nécelTairement ac..
commodée aux rerns & aux lieux, & par
conréquent dépendante de ceux qui
ti ennent le rimon ,& qui commandent
la manœu vre. Le Probabih line fcra d'un
ufage merveil leux pour lùbordonner la
doél:ri ne à !J politique dont elle el\ le
principal relTort. Une difcipline aiT"
exatte pour la décence ex(c!riture,
& une morale large & complaifan'e dans
Je trib',i nal leur con c1li era ceux qu'ils
dirigent : c'ell un attrait bien doux de
trouver des guides qui calment les ter~
reurs de la conlcie nce, Cans faire la gnerre
aux pallion s. Enfin lel1rs fyfl émes fur le
faux h()nn~ u r , fur la ", lomnie . lur l'homi cide , I ~s autori!eront à fe venger
cruellc- ment & piculement de leurs enne·
mi,. Les Rois, qu i font les images de
Dieu ftp· 1a terre, ne reront point à c~u.
vert de leurs attemats. Il importe pnn~
16 9
• alement de ga~ne r ou de réprimer
tlp
c . a' 1a <vOClc:
.• é 1
eux qui peuve nt (aire
t es
~lu; grands biens & les plus gr,.nds
maux.
.
Je m'arrête, ME SS IEU RS, & Je .ne
,étends point accu fer les J éful [es d êrre les inv 'ntellrs de la dottnne IInple
q\1Ï expo[e la pe rlo ~ne ra~rét! des HOl S :
d'autres av oient m ~s au JOur a\'a~t eux
ces principes aboJn lOabtes , clom Ils o nt
tiré dans la ttBre de ~ cO:1 [é qur' ~(es ~~
core plus hor,.ible>. Il efl c~rtarn. qu Ils
font nés avec I"aff, eux fyfl eme cl étendre Il Reli gion pa,. le fer & par le feu,
quand la peeluallon ne fu Ait pas. I. e defir dangereux de s'accroitre , pa rdonnable d.ns Il fo ndat' 0'1 & dans les pdmices de la puiffance , infuPFortable qoand
elle efi formée , efl devenu par la fucce ffion des rems une ambition effrenée
qui leu r a fufci té. bien des combats:
la dofrrine rneu rtflere leu r a fourm des
armes. Ce qui n'étoit dans d'a.u~res que
le vice d'une dialeéHque permcI~U r~,.a
été chez eux maxime d'Etat & Interet
de Corps; de-là leur attachement !nvin cible pour ces errèu~s funelles, qu Ils
ont étendues & amp hhées pat de nOuvelles dé cou vertes .
. .
Ils ont pui ré leurs opinions parncldes
dans le droit qu'a le Pape de dépofe r
les Rois; dans le droit des Peuples
d'immoler les Tyrans , dans la 101 diVIne qui défend aux chrétien s de fou Ai-t<
un Maitre qui les rend infi dèles, dan~
une théorie horrible fur l'homicide, 'lUI
�He
en
de leur invention, qui égal 1 d~
fenfe de l'honneur & des biens\ a li'
de ,la VIe, & qUI légirime contr~elee
R OIS la défenCe meurtriere de l
'
du Sujet,
a part
Toutes ces inventions niant point été
enfàntées par un zèle mal entendu pout
Jes Papes, pOur les peuples, pOUr l,
r~lrglo,n ou pour l'humanité en général'
e ell 1~ntéret nanonal de la Soci<té'
qUI eXIge qu 'elle ait des moyens pou;
attaquer & pour fe déf:nclre : fi elle
pal vIent à gagner la cOnnance d'un Pa.
~e, li ,peut tout dans l'Univers; fi le
tuc,ceneu r veut la réprimer, elle mécan-
nOlt fur le champ l'autorité qu'elle
e xagerolt, la velll~: fi elle s'ell empa,
rée cle 1 erprrt d un Souverain elle
eonfelHe, demande & julline des'aaes
tyranmques; le defp otifme n'ell pasaf.
rez abfolu dès q~'eJle peut régner par
JUI : fi eHe dlfpo le de J'efprit des peu.
pies, ,cHe trace au bcfoin des routes
fangulmures pour la révolte & le par.
rICide.
Il n'ell plus néceITaire de renoUl'el.
1er .les livres qui
Ont
enfeigné, ou du
mOIns rendu probables ces opinions ex~.
erables, On peut les lai 11er en(eveli,
dans les t ré fors du Probabilifme; on
Jes reprend quand on veut & d'ailleurs
la réimprelliol1 fuAit. J 'ai ~n Illon pou-
voi~'
trois ~d .t ions de la Th~ologi e l'cho-
lalllque de Be ca n, faites. Lyon lue.
ceflïvement; cet 01lvraQe en entre les
mains de tOus les EccléliaOiqucs: il le.
2"
toit moins dangereux que Becan écrivle
de nos jours, on le condamnerait (olemneJ1ement , on s'<!leveroit contre fa doctrine: des ignorans l'achettent, le liCent
& re gâtent l'erpdt.
On Ce récrie rur le Recueil des AfTeftions ' on afrette une efpèce de mépris
pour 'la ~lû ~art cie ce~ ouvrag~s ;. on
vou droit ju(hfier la SOCIété par 1ancJen·
neté de leurs dates , ils n'en Cont que
plus dangereux: on les réimprime, on
les dillribue fourdement. L'édition de
Bufembau!11 de L yon ell de 1757, j'en
ai une aurre de Ravennes en J 7 56, &
une rroilieme de Home en f7 57 , l'une
& l'autre avec de nouveaux commentai·
res. Une ample édition de Tambourll1 a
'été donnée à Veni re en 1755, La Morale
corrompue & la Doél:rine meurtriere
n'ont jamais ce{r~ de circuler.
Que fignifient donc ces Decrets fameux d'Aquaviva & de Yitelleschi !
Que renferment-ils? y trouverons nous
une d~te rlation fillcere de ces erreurs
monfl:rueures que les J~fuitesa\'oient r~
pandues & accréditées? Nullement ,
MESS! EU RS , ce n'ell dans le fens le plus
favorable, qu 'uue fu(penGon paITagere
de cet enCeignement meurtrier, en laiffant aux affaOins les arme!) que tant d' E~
crivains Jéf'nites avaient mires en leurs
mains; c'cll à quoi fe réduit l'interpré.
tation la pll1s honnête qu'on ait ~û donner à ce premier Decret cl' Aquaviva, &
je prouverai bientôt qu'elle dl fauffe .
Son fecond Decret ell ilIuiolre, Il veut
�,,>
qu'on n'imprime' aucun ouvrage fur cette
matiere 1 qu'i l ne l'ai t revll &: apprOuvé
à Rom t:; lUI qui depuIs le commence.
mem de fo n Gén.!ral.t en 118, juCques
en 16 15 , n'a cefré d'autal'irer tom c~
li vres parri cides ; lui qui a VOlt approuvé
M ari ana lui -morne & tous fes Apolo.
g ifles; lui qui fut le principal arebou.
tant de la Liglle, & l'incendiaire de
toute l'Europe; lui dont le règne cruel
a é té marqué dans l'h,floir< par lIne fou.
Ie d'afTaŒnats , de conjurations, cl'inrrigues & de le ditions dOll t il a été regar.
d é comme le principal arti Can: quel
cenreur pour les li vres de c10éhine meur.
triere! quel garant pour la rùreté dei
R oi s !
L e D ecret de Vitellefchil efl captieux
& ind~cellt; il met au même niveau la
vérité & le menronge; il défend 1''Ofei.
gnement pour o u contre, & la fau/fe
impania lité ne tend qu'à 1.,1T'er im punies
les contraventions de ceux qui enrei~ne.
ront des opinions funeO:es qu'on ne veut
point aband onner: la conduite de ce
Général en a bientôt donné la preuve
authentique .
J 'ai dit qu'on d ifputoit Cur l'interpré.
t ation du premier D ecret d'Aquaviva,
t âchons d'en fi xer le Cens, Aqua viva dé·
fend d'enfei gner qu'i l cfl permis à toute
perfonne de tuer un Souverain, fous
q~elq',e prétexte de tyrannie que ce
fOlt.
'1
Ce Decret a plufieurs défau ts: r', 1
D'ordonne point a UK J éfuite, d'enfelgner
'IJ
b e bonne do él:rine, il Ce contente eTc;
nohiber à l'a venir ( 1) l'enCeignement
~fllne opi,nion déteflabl e , f.us réparer
le mal de]a fa.lt, & Cans ré t raél:er les
propolitions ellroyables réya,ndl~c s dans
tau' les livres de I ~_ Societe. 2 . ' Il défend d'enfeigner qu tI cfl pe.-";lS à tou-
teSperfonnes de tue,r u? ROI .ous prétexte de tyrannie; 11 rderve donc cette faculté à certalOes pedonues , .& dans
certains cas. } '. l~ ne veut, pOlnt que
les Ecrivains J éfuHes al1t~nl ent tout e
perfonne à tuer un SouveralO ,~ous . tou
te fort e de préte xte de ty ranme; tI ne
prononce rien Il ia tyrannie eft: é V ld e~te
& conllatée. On pel1r eocore [ourentr ,
fans infratl:ion du D e cr~t, que tout Sujet pourra, dans cef[a~ns cas, tuer un
Tyran, & qu e dans d autre~ occafions
tette faculté n'efl d onnée qu à certames
erCoones : & en effet 00 a cootlllué à
fouten ir .ette doél:rlOe Cous les yeux de
ce Général, & avec fon approbatlGn.
Aquaviva pardonne tour) pourvu q.u,on
ne Cou tienne point ce u e propohtlon
uni verCelle '" ind é finie, que tout hom~
me pellt tuer un Roi, lo us que lque prélexte de tyrannie que ce 101t.
Voila, MESSlEU RS, l'analyCe fidèle
(1) On a encore remarqué que le D ecret
J1,e rejette point cette propo,fltlon,. conime
m,uvaire & dételbblc, maIS qu ,1 défend
feulement de l'enfei gner affirmativement J
ru ~uis affirmare prœJu",at~
�114
~e ce fa meux D ecret, Comment Ce peur:'
Il donc que les Jéfuites s'en fanent hon_
neur "qu'ils le prUentent dans leu"
apologIes, comme un monument du zèle
d' Aqua ~ iva pour les Hais, & qu'ils
ayent rculli à falee :lIuhon à bien de,
per[onnes?
, On s'ea lailli! féduire par le tour ar.
tIficleux . du Decret. La magnificence
trompeule des paroles qui lui fervent
d 'écorce & d'e nveloppe, en a impoli,
Je vais faire leél:ure du Decret en en. '
tier, fui vam la traduél:ion que les Jé.
fuites répandirent en 1610 (1 J,
D ECRE T D'A QUA YlVA,
) D 'autant que ce n'en aOèz au!
), Théologiens de notre C6mpdgnie,
" quand ils écrivent ou enfeignent de
» bouche, de voir exaétemenc ce qui
» a. été écrit par les autres Doéteursj
» ams doivent enCOre bien conlidc!l'e"
" li les opinions de tels Doéreurs fan!
» appuyées fur un fondement folide ,
>, fi elles fonr fùres & ,pprouvées , &
)) I.10n fujetres à fcandales, & autres
:» 1nc~nvéniens. A cette oceafion ,pour
"' pluheurs raifons à ce nous mouvant,
nous enjoignons par ce prérent De"
l) cret, en vertu de la [aiDee obéiflàn·
3>
» ~e,
l>
fousleine d'excommunication &
Inhabilit à tous Ollices , & de (u(.
(1) Voy, Mérn, fur l'Inllitut , p' 1Il.,
'1. 1 1
autres peine~
arbitraires à nous réCervt!es; qu'au" cun Religieux cie nOtre Compagnie.
II (oit en pub li c, fOlt en parClcuher,
1) Ii(ant ou donnant fon avis, & beau~
» coup plus mettant quelque œuvre en
l) lumiere , n',ent re~ren~e çle ro~t~nir ,
" 1";/ ,ft loifible a 1'" que" Jo", &
"/~fIS quelconque prétexte de tyrannie ,
)) dt (llfr les Rois Ott les Princes, ou d'at.
Il IWUY fit r leurs Perfomus i afin que
), telle doérrine n'ouvre le chemin à la
1) ruine des Pri nces & trouble de la
" paix , ou révoque en doute la fèJreré
"de ceUX, lef,!uels , felon l'Ürdonnan·
" ce de Dieu, nOUs devon s honorer &
n refpeél:er comme perfonnes fdcr~es &
"établies de notre Dieu, pour heu"reufement régir & gouverner fOrl
" Peuple , Partant nous voulons que les
l) Provinciaux qui aurOnt eu la connoir~
" fance des CuCclites ehofes, & n'au» tont corrigé les dé linquans , QU n'au» ront pourvû à tels iuconv~niens, &
»procuré l'exaére obCervation de ce
" Decret, encourent, non-feulement
, les fufdires peines , mai s Coient pri.
» vés de leurs charges & ollice, , à ce
» que chacun Cça,he quel ea le Juge·
" !\lent de la Compagnie en tel cas, Il<;
I) que là. faute d'u'n particulier ne re• donde à cous les .u[l'es , & les ren.1e
), (ufpeél:s : Jaçoic que devanr touC
" homme de pan jugement, il ea no), taire que la faute d'un membre çe
Il doic être attribuée à tout le Corps.
if penr.on à divi/l1s , &
)1
�<11 6
" En out~e, nous voulons que tous lej
,) PrOVlnCla~x nous re~ d e nt compte de
" la réception d u prefent Decret &
» qu'ils le falrent fçavoir & an no~ter
:n par toutes leurs Provinces , ann que
" la mé mo ire & o b(ervation en dem".
" rent inviolables à per pétu ité. Fait à
>, Rome le 6 Juillet 1610, (1)
L'ap pare il pompeux de ce Decret
I· ùalage des peines qu'i l pro nonce
de s précaut ions qu'i l renfe rme , ne
mie pas de penfer qu'il fe réduif,t à pro_
11iber l'en feigneme nt d e l'horrible propOlitio n de J ea n P et it . Ces Paroles fonO~'e s , ft qui que .' efo it ... . . fo ur 'lutlque
p reux" 'lue Cf fim , (em blent faire ent endre q u'Aquaviva veut extir per le lié.
gici de & le Ty rannkide: ce n'efi qu'un
le urre; je le dé mo ntrerai bientôt: je
lilPpli e main renam la Cour d'obferver
qu e le mgr, à qui q ue ce fOIt , était né.
c e(fa ire po nr éblouir. En Iifan t dans le
D ecret, qu'auwn R eligieu.\: n'emrrprrn.
m de [am,niT qu"i l ell permis à chaque
pe rfonne, ou à toute perfonne, de tuer ,
l'iil li lion s'évan o ui t : e n (ubllit uant, qu'il
ell permis à qui que ce (oit de tuer,
hilulio n fubli lle.
Celt pOurqu oi l'o n changea dans le
t exte , qu'on répandit en Fiance , le mot
cluque p erfante , en ctuwmque perfollll ,
111
,&; ~n , ,,,duirtt à '1'" qu, r< fo i,; !}w'f'l"' .
, 'ell chaq'lle ; qU.clfwqtte , c'eh qUI que cr
Jo" , dans la p rop,,"té des 'ermes.
On veut aujourd'hui conferver dans la
traduélion le mot , à 'lUi qIle ce JOli ,
.quoiqu'on " re CIIiq'" perJon", dans I·éditian de J'InftÎ!ut de Meurlms en JO; r ,
& dans Œ ll e de Prag ue . J e lle dirpllte_
rai pOill e fur les mors: je ve ux bie n,
contre "é viden ce, leur céde r cet avanta ge, je les empêchera i d'en aG ufe r.
Le D ecre t éblouit, parce q u'on a
noy~ , dans une multitud e de paroles ,
la Pro po' ;ti on q u'i1 ·e n défend u d'enrei-
&
per-
(1) Voy. à la 6n du Plaidoyer les piéees
(ervant à 1ïnterprétation du D ecret d'Aqua.
"jva.
gner; ~ ca r ton s cetle en-veloppe .
Il s'a gi t de fçavoir qu e ll e ell cette
Propofidon: en-ell e aHirmative , ou nc!gati ve ? Ceux -qu' A qu avi \'a c.ondamne
au fi lence , nia ient - Ils ou attirmoient_
jl, que lq ue chofe? L e texte dé ci de netcement Ja queftlOn, ne q.uis affij 17)a r~
prcefim)af , qu'aucu n Reli gieux n'ore
ajfiTfT!tr; la Propolltion c:! toit donc affirmative.
,
J e de mande en fecond lieu, fi e lle
étoit univeerelle ou particuliere ? La
chore n'dl pomt é quivoq ue : le mOt
CUlljtlf perfon te , w i Cttm1.14 c pnfollœ , 10tl_
tt perJï:me) qui que .ce joit , ell néc e rra~
lement , en aili rmant, le (uje t d'un e prO.
polition indéfi nie.
L a Prn pofit ion prohibée étGlit dpnc
univerfelle & atli rmative: Dé ,acnons- Ia
du :Decret pour la mieux reconnoltre ;
~lI e fe pr6(enr e d'e ll e-même; le t,exte
IlOUS guide; Jjcil1lm rjJe cn iq11elerjoll (Ç,
�Hg
. il en permis à toute perfonne de tuer un
Tyran quel qu'" 100t,
, J'ai promis de ruivre la mauvaife tradull:ion des J éCuites, je tiendrai parole;
'ils n'en feront pas plus avancés. J e li,
dans le Mémoire fur l'!nflitut (1) : ,1 'fi
p .l'nus à qui qfle cc fOlt de turf 1 &c. &
clans la r<'poofe à l'idée des vices de
l'loflitut (,) , il eft permi, " qll,lqllf pn_
[omle que u foit de ttU'Y,
Certe tournure de phrafe ell alfez
mauvaife, mais la propolition efl au fond
Ja même que la mienne: qui que ce foir,
(ans négation figni6e quiconque, fuivant
le Di/lionnaire de Trevoux même (1),
JI réCulte dooc d e la Tradué1:ion.
adoptée daos les M é noires ater hué,
aux Freres Grilfet & Lo mblfd. que
la Propolîtion rejertée par ,Aquavi'
va efl la fuiv.nte : Il eft perm" a qlllqu,
cc foit J c'efl- à - dire, a~ prem.ier venu,
de ,"er lin Tyran, En dlf.nt, " ell permis à toute perfonne, Je me conform.e
'ao texte; ie parle plus clairement, maIs .
nous difons au fond la même chofe.
. Le dernier A pologille qui. ecrit pour
cette Province avec plus de 1TI,3uva,l fe
foi que les autres, exalt€ le zeled Aquaviva. L e Ginéra), dit - il , drclarr
cC
~
I~ Pag.
"9
,.ut ntt qu'il déf.."d d'cllfoigller 'lu'iI foit
ptrmis à qui qf4C ce foit de luer les Ty_
ra",(,).
Il y a ici un changement: au lieu de
dire. avec tous lestladuaeurs Jéfuite.
anciens & modernes, qu',l t'ft permir
on fubflirue, qu'dfoit perm;'; c'eI, pou;
cacher la propofitlon , en l'lOcorporant
ail texte du Decret qui prohibe de la
[omenÎr.
Orons cette équivoque. que refle-t_
il? fi eft permi, n qlli qll' ce fo " de '"er
Irt TyroM , c'e(}-à·dire J à tous ceux qui
Ce dévoueront PO'll' les immol e r,
SI Aquaviva dl fait • Go'il n'efl permis
à qUI q~e ce foi'. de tuer un Roi tyran,
les Jéfmtes anrOle ."l t ralfon ;mais d n'cnfeigoerien, il dél:end d'enfelgner qu'il
ell permis. à toute perfo!'ne , ou à ~ui
que ce fOlt, de tuer llll Rot tyran: qui
qlJ.e ce foit , ddns une prooofltion néga_
tive, lignifie, 111',j ileJt permis li perJo n_
1lt , & dans une propolirion aflirmatÎ\'e ,
qu'Il cft permis à tout le monde, ou à.
l Ollft perfonlle.
Je cro is avoir édairci ce malhet1reux
Decret; & pour r ~dujre la démonflration aux termes de la lo gique) j 'obfcrve
que le fuj et de la Propolition ell dans le
latin, Clâque p crfontE, cuuumque peJfolIet, &. dans le françois , rouie p crjollne ,
ID.
Pag.40'
.
3 D iHion. de Trevou.x, vo. QUI que
l()lt. Refiaut, Gram~ Franç. chap. 5 ,
art,
2
7· § 4·
p.
(4) Obferv.tions fur l'Arrêt d" 1 Juin ;
2)0,
K
iJ
�'1"; qtl< " foi'.;
11.,
»0
l'attribut efl la fan\lté
de, tuer un ROI tyran ~ous tOll~e forte qe
.I?rete~te; la propohtlon CUI vante elt
I.,,,,
donc celle qu e nous chercbons :
perfonne) ou' qui q!le Cf l'J! , a dro.t dt
Jtln Ufl Tyran 'lutl qU'I L foir.
Voilà ce qu 'A quaviva défend ,le COIItenir, & ce qu'aucun J éfuite , fans ex.
cepter Marian:!, n'avoit foutenu da,ns
tOUte Con étendue.
] 1 défend rionc d'en-Ceigner ce qu'OP
n'enfeignoi t pas, & il a\lturlCe la cOntinuation de l'enfeignement ant~rieur,
'lui a touj ours été le mëme dans la Soci~,é pendant Con régne, EfI - ce là le
reméde qu 'on attend oit de I.i, poqr
ca lmer les jnltes fray eurs qU'lIlCplrolt la
.doéhine meurttiere?
S'il refloir quelque doute fur mon interpr ~tatio n
, je renvoyerois aux Ecrits
attribués aux Freres Griffet & Lomb ard; l'un & l'autre }Ililitie Aquaviva
par l'exe\llp le du Concile de Conftance.
S\liva.nt 1. PropoGtion de Jean Petit,
. ~"Rdaml'\ée par le Concile, toocTyran,
quel ~u'i l foit} peut & do it bdtement
& meritoirernent être occis par (Qut va(fa l & pa r rous ",oyens 1) ,
Peut - on dire, s'écrie Ull de ces Au·
teurs ,que le Concile , en condamn:lIIt
,ce tte l'ropofition fundle, ail la:fF la
(1) Ré ?onfe à l'idée des pmieipaux vices de l'Jqfll!Ut, p, tl0'
/ib,rté de' di" r(j de fotlt"'ÎY qu'il 'ft
p(l~, I ft quelqu'un des Vaffàt:x Ou 4t'S
SUjetS
de tuer j Jn
SOtt'ut'rn;'l
?
Je n',urois pas de peine à démontrer
que
CC'
qili ne peut étre dit, (uivant ce
,)tfuite, r a été par leurs plus célébres
Scrivains qu'il ConnOlt très-bien. Je me
comente de prouver, par Ion aveu
qu'Aquaviva a imité le Concile de Conf:
tance; il a défendu rie fomenir la PropolitioQ univerfel!e & affirmative, que
tout Tyran pellt erre tué par toute perf~pne , & fous toutes fones de pré~
textes.
'Mon interp rétation efl donc re""onnue
J ~fuites, malgré tOus leurs déguifemens , Cepoint important étant fixé
je dIS Gue c'ell une rémérité infuppor~
table, & une lnligne mouvaife foi de
par les
comparer la conduite d'A quaviva avec
celle du Cun".! e de Confiance
. Jean P~ri ~
aVÇ)it a\·an.c~
(l',
une Propofi-
tlDn homble ; le ConcIle la condamne
telle qu' il l'avoit CoutentlC ; cda efl !impie, On le plai", de la doél:rine des J éfuites; Aquaviva, leur Général, elt prét'bf" p ar état à leur enfeignement ; que
lait - Il pOlir les redleOer ? JI ne condam-
ne pas ce qu'Ils en(eignoi ent , il condamne ce qu'ils Il'enfelgnoi ent pas; il
leur défend de foCltenir lIne, dootrine
dé)a profcrite comm e hérétique & com-
'(1) ,":oy. ~ la fin du Plaidoyer les piéees
fuyant il l'tnterprétat. du Decr. d'Aquaviva.
IK ii}
�12l
211
)1le impie par le Concile général, & qQ~
perfonne n'o fott renouveller dans t oUte
fan a t rocité: il tolé re au fu rp lu, tau.
Jeurs ex cès ; & co mmen t aurait - il peofé
à Jes répli mé.- ? Il a appro uv é , al'a m &
après, tous leurs Li vres parricities; il s'ell
contenté de donner le change par un
D ecret cap ti eux, q ui autorife les Jéluites dans leur mau val lè doétrine , & qui
fert à h pallier. Ce manege & cette du.
plicité , dans 'me marier!.! de cette im . .
portance, dévoile le g~ ni e & les feotimen, pernicieux du Génùal & de la
Sociét é ,
'
Je ne di s plus qu'lm mot: Si Aquavi.
va a défendu de fomenir qu'il elt pero
mis à certaines perfonnes , de luer les
Souverains , il a défendu d'en leigner œ
qo'il cro yait être un dog me de la Foi
cat hol ique, ce qu 'il a fait enfeigoer
avant & après, ce qu'Il a toujourt pradqué & fait pratiquenoute la VIe , ce que
tous les J éruites ont touj o urs penfé una-
nimement , & enfi n ce qui a été foute.
nu par Suarez, écrivant au Roi lac-ques; par Richeollle, adre fÎant la parole
à Henry 1V , & par C oton, fe jumn ant
de la mOrt de ce Heros auprès de la Rei-
ne fa veuve. Revenons don<: à
filOn
in-
terpré tation fe ule véri table, feule compatible avec le texte du Decret, &
ave c;: Jes fentimens connu s de J'Auteur·
Dans mon fynème , AquaviVl n'en
qu'un malheureux politique, imbu de la
doél:rine meurtri ..e; dans celai des Apologilles de la Soci<ré , c'eClle plus infà·
me (célùat, & le plus inGgne foorbc
qui ait vu le j our: j'en laiffe , le cho ix à
Ces enfans.
Il ne me reCle plus qu'à parcour;, les
différens cbefs de mOn appel COl1ll11e d'a·
bus, J 'ai dit que l'lnfiitllt étoit all' n/araloirr à l'fwlOrÏte der CQnClli:r gén éraux l
Les Bulles & les Con Clitutions annon·
cent par-tout cette autorit é comme [lIb.lteme ,& dépendante; la premiere.
ligne de n nfli,ut la détruit,
A l'a utorité du Saou Stis c : Des vœux
irréguliers introduits à l'infçu des Papes;
des ConfHtutions contraires au Droit
(ommun, établies à la faveur d'une confirmation anti cipée, & les précautions
prifes pOllr mettre d es régies abulives &
des privileges monClrueux à l'ab ri de,
,oote réformation, marquent l ' ind épen~
dance,
A l'autorité der Evêquer: Le plan de:
l'lnliitut renverfe la luerarcluc; il fllppore que le pou vo ir des E vi: ql1 es eil;
p",caire, & leur jurifdlél:ion dé lég uée ,
A t'autO rIté
d er SOUVt Y,llIlS :
L'I nHitut
1. méconnaît par - tont ; il le ur enléve
leurs Sujets; il les rend eux-mêmes S u~
jets du Pafe; il fJit plus, il compro-
met le.r lu reté,
'
Le Cecond chef d'abus eCl l'aulOrité
immédiate, abfolue, univerfelle du Gé·
néral; c'eCl l'Inflitut en entier, Celui
qui commande eft transfmmé en Dieu;
ceux qui obé iOènt) en brutes,
Le troilieme ne peut ètre nié, Le~
Kiv
�.
..
·""4
paroles de mèS Conclufions foot fidèle .
ment extr<lites de l'Intlitut .
Le quatrieme efi convenu en fait.
La queilion eil de (ça vOir s'il )' a abus
d ans les vœux , & principalement dans
le vœu Colemnel, par le Mfaut abrolu
de réciprocité : cette que(\ion cil-elle
douteure 1
. Le cinquieme eil prouvé par les excep.
ti a ns mires au vœu de pauvreté , qui.!tabli lYent la mendicité dans le rein des
rÎchcnès; par la défenfe de fe méler
des allai res du fié"I.. , & la pe.rmiffion
<le procurer des dignités {eculieres &
ecclélialtiques à des e xternes ,. avec I·a.
grément du Géné ral. Les dHfertation,
filr ces dilpofitions & ,,-utres remblabl ..
fneneroient trop loin, je les ruppri me,
Le fixieme eil évident, Les J éfilites
ne peuvent nier l'abCurdité <;le ces pri.
vil ~ges
ambitieux; 11 ~ 'agit de fçavow
fi leur re nonciation pr étendue eil valide
& futlifante,
Le feptieme , qui regarde la fùreté
de 1. Perlcn ne des Hois , eil prouvé par
les textes cir.!s au bas de l'Arrêt femhlab!e du Parl ement de Paris; il efi juftifié rar 1.. liv res des J <ruiles , & par
leur conduite, Je viens de le Mmontrer par les Decrets m ~ me de leurs
Géné raux, rapportés dan, l' !nrtitut,
Le hui rieme chef connele en ce que
les foi- dlfan; J éruite, fe fO 'lmettent aux
R egles & à l'Infhtu t de la 'ociété, Ce·
~hef dépend de ce point: l'InlH tur eflil .buGf? SU'abu; efi reconnu, les vœux
11S
'faits dans. cet Tnrlitut (ont non va1a.ble" ·
ment émIS: la conféquence eil certaine,
Le nou '·el Apologlfle croit l'é lud er, en
prouvant fort au lung que les J éiuite'
ne l'ouent point d'obferver leur !legle ~
c'eil une linguliere équi va que.
'
Oll fça it qu'un Heligieux ( 1) ne voue
d'obferver la Regle ~u'autant qu'ri y ell:
fournis. par le vœu cl obélnance ,nll qua•
l~flS ad obe.dlemiam obl/gatur fjllttm vo.
VIt (,); mais la per(onne du H e 1igieu~
en confacrée par la tradition à robrer... nce de la · Hegle , & c'eil la Begle
qui détermine la me fllre de r obéi llànce,
Iradmo eJI ordlnata ad objèr1.J41ionrm
Rtgu/œ} m obeditntia fit flcttndùm R ego/am (j) ; par co nf<qu ent li la Begle
cl! .buG,'e (4), Ou nOn apprauv.!e, le
.(1) Re!il;ioji RegdJm non proji"nrur. Sua-·
rel
J
dt rtllg. tran. 7 , 1. 6, c.
.2,
n. ]' J pag!
"9·
Z) lbid. n.3"
1) lbid p, 32.
4) Voveant finguli fi omnibus qulZ arl
pli! noflrtZ obforval ionem faciunc ob~ditnte;.
fOlt SOcltlalis Prœpofoo. Bull. Rt'gimini J p.
7,coL! . On voit par là que le vœu d'obéif..
r,nce en fait pour \'obrervanon de la Regle
& cette Regle en démontrée abufive: d'au~
Ile part, la Reg!e décide 'J1le cette fourniffion fera aveugle, précipitée &. contraire à
la loi divine. Les Jéruites ont donc voué
une obéitTance aveugle & illégitime dans
U1ie Regle abufive, Peru-on. dire que cett«
R.,-
!
Ki"
�2.16
Tœu d'obéilfatlce tOmbe avec clle , & .
entraine tous les autres.
Les t rois vœux fubllantiel s de Religion doi vent étre fa it& fui vant quelG\l'ulle des Regles approu • .'es dans l'Eglife, [e cu ndm" /üglllam; ils lont déterminés par la Reg\eo, Il y a des Ordres
militaires qui ne promettent que la ch.Cteté conjugale; plulteurs Ordres modifient différemment la pauvreté: l'obéiffan ce ell diffùente dans vrefque tous;
celle des J élùites ell contraire à la loi
naturelle & di vine: les vœux ét.nt déterminés par la RegI", ils n'exi(\enr
point li elle ell vicie.fe & non approuvee; ils cerreraient d'exiller, li l'Etat
fe contemait de rejett<'r la Regle, comme contraire à (eS' intérêts..
.Une foule d'abus dérivent ole ces diff",ens chefs, Gue j'avais dillingués dans
mes Conc1uGons pravifoires du 'f Juin,
J'ai cru aujourd'hui, f'11 donnant me~
moyens d'abus , devoir remonter à la
(ource. J'ai prouv é que nnOi tut était
elfemiel!emenl répugnan t au Droit public du Royaume, dit etl:e ment oppof':
li J'efprit de la Religion chrétienne, incompatible avec les pri n'Cipes fondamen tarrx de taute f(Xiété civi le, &
qu'il avait déterminé néceOâiremenc
ce tte morale corrompue des Jéfu i[es 1
qui aflhge YEgl,fe depuis deux lié des.
prometTe rende- ~l on plm grand bien, dt
mliiori bono ) ce qui.
de l'cOence du vœu~
ea
»7
Ce n' ell pas dire allez que de qualifier
abulif un pareil l nflitut; il ell perniCieux, il efi elfcayant. Je veux bI e n
cependant, pour e xprimer des ex cès
qui n'eurent jamais d'exemple, me (erVir d'une exprellion que l'ura ge a confocré. Je renouvelle donc mon appei
comme d'abus de l'aOemblage monftrueux de tant de parties défetl:ueufes ,
que j'ai tâché de raffembler dans mes
Condulions définiti ves.
E requiers qu'il me fait concédé aae
du Mfaut de rémillion des livres ,
Jordonnée
par les Arrêts des Juin &
5
7 Oélobre, & qu'il me rait ~ermis d'en
tirer les rndutl:lons de droit, que Je
déclare conlille r en ce que 1. Sociltc:
le regardant co mme indépenda nt~ des
Souverains & de . Tnbunaux , n a Jamais reconnu leur puitTance que par
(ontratnte, & a toujours cru rlevoiI
faufiraire à leur examen fon ln(\itut
& res priviléges.
Et attendu le défaut de défenfes, &
la non-comparution de l'Avocat & du
FrocQreur des Parties, dllement appe1lés & r <appellés à la bwe I<! 4 de ce
mois , après Commation à veAlr phld~r
faite la vedle , je requiers qu'il me fo"
donné, en tant que de belotn rerott,
exploit; & que fJifan r dloit fur l'appel comme d'abus par moi in rerierté le
4 Juin dermer des Bu lles, Brefs , Lettres Apoflollques , Oracles de ~ L ve
voix, concernant les Prêtre. & I;:CO.I<t.
K vj
�Hg
J~ fa Sociét'! re d,fant de Jérus, Conllir.
d 'icelle, Dé clarations fur lefd ites Conr.
ritutions , Decrets des G~nc!raux & des
Congrégations gé né rales de ladite Socié té, & générale ment de ta liS autre~
~ égl emen , , ou Aél:es fcmblables, For_
mules de vœ ux , mérne des vœux
&
ferm ens faits lors de l'émiilion d'iceux;,
lequel appel comme d'a bu, a été nori&é au Provincial des foi-d ifans J éru i.
u s le 9 Juin, dans cette ville d'A ix 1
& le L8 du même mois à Lyon, pour
y venir défendre, fi bon llli femble;
& fuifant droit parei ll ement ft" les autres Dé'libérati ons y jointes, il fera dio
y avoir abus dans led it Inltitut de ladite
Société fe difa nt de J efus, Bulles ,
:Brefs , Lettres Apofloliques, Conflitu.
tians, D éClarations fur lerdites Conf.
titutions, Formules de vœux, Decrets
des Généraux & des Congrégations générales, & paréillement dans les Héglemens & Pri viléges d e la Soci.'té ,appel.
lés Or~ c1es de vi ve voix. & générale:
JIlent dans tous autres Réglemens de
ladire Société, ou Aétes de pareille
fiature , en t OM ce qui conftitlle 1 efTence
dudit Inflitut.
Nota mment da ns l'établirTement d'u ~
Ordre reli gieux, qui, abandonnant
toute pratique de la vie réguliere, s'at·
tribue , comme Fonaions propres, celleg
des Palleurs, & qui, fe dif,nt {u fcité
pour COmmuniquer aux ho mmes la perfcaion , & pour procurer Il Dieu la plus
grande . gloire, a pris pour objet fOB
ü.~ '
:fCcroirTement conr,déré comme le plug ·
grand bien univerfe l : i1lufion dange-'
reufe, qui entralOe l'urllrpation & l'iojuflice , qui nourrit & fomente le fanarifme, l'orgueil & l'efprit de domination:
, ,
Dac,s le t itre de Societe dt ltfur quecette Compagnie a ufurpé fur l'Eg li{e
unive rfe lle, & qU'elle s'erl approprié
pour annoncer fa grandeur fut ure, &
la Curéminence de fon miniflere; intitblatio n jullement rejettée. par le Decret de l'Affe mblée de PoifTy , & cependant confervée , parce qu'e lle elt
liée au fyllême général de cette Socié·
té , fur fa vocation & fa de!\ination :
D. ns 1. miffion immédiate qu'elle pré.
tend avoir du Pape, comme Ordinaire
des Ordinaires , pour exercer le fa int
miniflère par toute la terre, & pour
travaille r par tous les moy ens poilibles
au falut des ames ,en vertu d'une ju...
rifdiél:ion déléguée par le S. Siége, départie par le G énéral, & qui n'e mprunte!
rien de l'autorité des Evêque" dont
, les membres de ladite Société reçoivent
l'approbation pour prêcher & pour confelfer :
Dans l'engagement concraété de défendre les maximes de la Cour de Ra·
me , les plus oppofées à nos libertés .
fuivant ce qui ré lulte des Bulles fondamentales de l'Inflitut, expliquées par
l'intention de ceux qui reçurent la promefTe, & de ceux qui la firent; par la.
nature des pri viléges que la Société ,
�1)'
1,6
en les cônicitant, a regarM COmme lé.
gfdmes; par fan enfeignemedt confiant,
& par toute' fa conduite:
Dans les pr<caorions prifes peur fe
fou!lraire à l'inÎpeaion des Souverain.
Pontifes, en obtenant fans examen) lit
confirmation des Con!litutions f. ites &
11 faire, la facQ I ~é de les changer fan~
ceffe , & de rétablir par la feul e auto·
ri té du Régime, le s Toix & les privi.
Iéges que ks Papes auroient au devoir
abroger; d'où il rlfulte 'l"e cette Société a voulu fe rendre lndependante de
l'autorité fainte & vénérabl e du S. Si< ·
ge ta ndis qu'elle trava illoit à a«rédi.
te..' dans l'efprit des P euples , les fauf.
fes prérogatives 'de la Cour de Rome
qui fervent d'appui à fes prOjets : , ,
Dans les PrivMges mouls &
dt raifo n, qoe l'ambition a entalTé!l
pour affurer l'indépendance, .& .pou~
monter par degrés à la dommatlon,
Pri vil éges dellruétifs de toHt ordre CIVil
& ecclélÎa!liqoe , éverGrs de la hierar·
chie "ttentatoires à: toute autor1té fpl'
rhu cÎle & temporelle ; les, uns inh"rents
au plan de I1nllitut , & n«e{farres pour
réali ler les prétentions qu 'i l re nferme ;
res autres obteous par furprife s. & ~ an~
des circonllances l1allllemenr m en a g~es ,
tous également affortis à l'efpl1t gené.
l'al qu i c!l le mobrle de ce Corps , &
,
, le r les
" maXI' mes & fes
propres
à decé
vu es : Pnvil éges dont on cache encore
aujourd'hui une partie p0ll:r ~/ en urer
qu'en Cecret, dont "" a fa it 1ufage le
J
al"."
lus criant par.tout où le champ' a été
fibre & dont Oll veut couvrir le danger e~ F,ance par une abdicatiun feinte
& limulée, en confervam l'cfprit qui
kslit delir.r, lopinion de leur légitimi,,, , le refpeel: des loix qui déclarent
l'abdication invalide, la volooré déterminée de les faire valoir, & de perfé.
Cil ter ceux qui les combatten t :
Dans la combinaifon artificieufe de
routes les parties de l'Iallitut , pour
".nduire ce Corps à la plus grande
puiflimce, & pour rendre tous les fu jets
qui le compolent tnfl rumens forcés de
fes ddfeins: c1 .. f-d'œuvre d'une po lrtiqne humaine ) qui, s'appuyant rur les
moyen, naturels , , 'attache à les difpofOI avec dextériré pour parvenir à fon
but; qui cherche les richelles fous le
voile de la pauvreté, la vai ne gloire fous
le nom d'édification , le crédit & la.
faveur foas prétexte de zè le pour le
bien des ames ; & qui, dans un plan
d'accroiffel11ent , doit né ceffairement
préférer les talens aux vertus, & fe
' préférer elle-même à tout aut re talent.
Dans la dilhibution de toutes les claffes de la Soci été, formée fur ces prioc~es , p OUl" introduire dans un Ordre
r11l'1lier une roi érarchie qn-i é leve la politique au plus ha ut rang , lalffe fou vent
fa piété dans, 1hu mi liat ion, & dégrade
l'~mill e nte dignirc! du facerdoce, ell.
"cluaor de la profe ffion Colemnelle pluficllfs de ceu x qui en font re vêtus :
. D~ns l'.ut or i,,' .bfolue, iOlmé diate &
�2\1 '
univerfelle d'un Général Monarque der-,
l'otique, qui enleve à leur Souverain
légitime & à leur patrie, tOus les fujets
qu'il acquie!'t chez les diffbenres Na~Ion s; qui difpofe arbitrairem<nt de
l'état des perfonn .s; qui étend fan empire fur les confciences; & qui étan t
affranchi de to ute Regle, dl toutelois
aOùjetti à ruivre l'intérêt,. l'efprit & les
ImIximes du Corps; ce qui rend le derpotirme humain , t cJ airé, ra~ronnab!e
dans la Soci été,. l'e {c lavage fier, auda.G'ieux & amoureux de res liens; d'où
réfulte ,. par la réunion des forces & des
Volo nté ; ,. la conllituti on poli tique la
Inieu x ordon née pour l'attaque & pour
J.. d éfenle , & par conréquent la plus
fufpe8:e & la plus dangerea{e au repos
des externes :Dans la di{pen{ation de tOUS les biens
de la Société fitu és en ce Royaume,.
laitrée à un Etran ger qui difpofe des richeOès & du crédit de cet Ordre puirfallt, & qui a reul la facu lté de con·
tr.él:er,. fans qu'il {oit be{oin d'aOèmblées
capitulaires
j
le (ont en vertu d'un pri-
t
vilege obtenu du Pape Pi e V , rept ans
àl' rès J'atremblée de Poitry.
Dans le défaut ab{olu d'ordre judiciaire pour la di{cipline du Corps,. &
pbur la correél:ion des parriculiers, tOUS
l es ju ge men s étant derpotiqu es ,. & le
Régime,. {cu l , difiribuant arbitraire·
ment les peines & les récompen{es,. pour '
rendre la dépendance pl us abro lue :
'Dans l'obélfl'ance aveugle au Sup4-
tlJ
rieur,. co.ud éré comme Dieu m~me y
qui elila fouveraille; Sageilè,. & qUl,ne
peut ni tromper, nl etre trompé j obelfrance fu perflltieufe, qui, tran fportant
lia créat ure les attribnts de la Divinité,
prend pour modè le la roumifiionprontpte
& abfa lue que no us de vons aux d~e.
de la Foi; obéiflance inconGdéroie ,. qui
omet tOUS les degrés par le{quels l'homme peut parvenir à un aéte prudent, &
qui ne s'arrête pOint pour éviter un
abimé qu 'e lle n'apperçoit qu'à demi ;'
obéiOànce précîpitée contre le précepti;
divi n,. puifque le mal apparellt ne ra lrentit point ro n impétuol!\é,. & qu'el le
ne peut demeurer ülfpendue, à moins
que l'évidence du péché ne frappe les
yeux au moment q ue l'ordre a frappé
l'oreille; obéiifance répro uvée par les
loix de la charité,. puifqu'ell e doit être
"engle dans l'exercice des fon8:ion.
qui interetrent le prochain,. & non pas
umplemem dans les pratiques monafliques qui conduirent un R eligieux à la..
perfeél:ion; obéiflan ce funa<ique. quin'elliimitée par aucune Re gle ,. qui efi
promile à une Regle v·ivan te dont le
commandement eCl arbitraire & uni ver..
rel,. qui s'étend à toutes les ailions mO'
raies,. & aux aél:e, mê me hérolques que
[lien reul pe ll t commande r; obéilfance
enfin plus que fufp eél:e & effrayante,.
dans un Ordre voué au Probabi li!ine ,
& convaincu d'enfeigner une dodrinc_
meurtriere :
Dans l'obligation imp ufée à tous les
�,
1)4
rujets,ie nian ifefler le ur cD)ifcience au
Supér.leur, pour fervÎr au gouvernement
extén eur de ,l'Ordre; & dans la déla_
tion mutu.e} le , y'lfablernent introduite
pDur le meme DbJet, & QrdDnné'e con_
tre l' (pm de l'Evangile, & au préjudice
de la fOl du fecret naturel:
D ans la correfpDndance pDlitique &
my{lérieufe, ,qui dévDile all Gén~ra l tout
ce qUi fe paile c;lails les Etats, & rn /me
dans les familfes particulieres, & Cur_
tout ce que les J éfuites Dperem auprès
des Grands:
Dans le principe fi (Duvent inculqué
par les C"nMtlltiDnS, & rappelié dans
" ;n{lruai?n peur les CD~feffeUl's ,de,
R OIs , qu li faut gagner 11 la Sbciet' Il
b ienveillance & la faveur des Puilfalices
d e la terre pDlIr mene r à D ieu un plus
grand nDmbre d'ames; principe cDrrupteur ,qui fu bflitue l'efprit de d ilflpation,
d'adulation & d'intr'!IlIe à l'e(prit dela
vie religieufe :
D ans les difpDfitiDns de l'Infiitut, qui
s 'attachent à ménager l'DpiniDn des hommes, qui envifagent CDmme Dhjet princlpa!, dans le bien, 1110nneQr qui en
re vient à la SDciété & dans le mal, le
préjudice que Ca réputatiDn en fouffriroie; qui recD-nm.ndent farts ceffe la
de xtérité' dalls la cDnduite des' alfai!'e"
& le (oiry d e multiplier I d atnis par des
Il béralit« , par des Cervices de tout
gente, & par les di gnitéç qu'on leu r
pro cure, (andis qu'on atT..:éte de rép~ce r
qu'il ne mut point fe mêle'r d 'affaires fi-
culien:s :
'If
Dans l'étrange reg!e que la Soci~té
s'eA: faire de ne jamais prier en cummunj
III dans les CDnflitutiDns, qui permettent
le chœur; le-chant, les procefliDns, &
laedébrat iDn publique & CDlemne lle des
div ins Otfices pDur att irer le peuple : Dans les p récept es donné. pour cap1er les CUJets , fur le fDndement q u'une
vocation plus e xp reife olt nécelfaire
pour amodIer un chrétien à refl er dan.9
le lied e, que pDur l'engager à enteCF
d,ns l'."" religieux; ma xime enfeignée
dans le direéloire des Exercices Cp iritOel91 & mire en œuvçe dans les retraile,qu'on donne IDln des yeu. des Pafteurs J & dans ccs Exercices obfcurs,
qui livren t à la Céduél:iDn du guide l'imagination de ceuX' qu'on y attire, & qui
atcachent à la Soci~tc: , par d~s hens de
différe nte natu re , des fujees de tollt
genre & de tolit e cDndition, de vrais
Religieux dDnt plu lieu ,.~ ne pDrtent pas
1" marques de leur engagement, de
fimples O blats dDnt les vœux Cont accommod,'s à leur état, des A ggregés
par le feul vœu, DU même par la timp le
promelfe d'DbéiO ance; ce qui favDrife
l'accroifTement par la faculté indétinie
d:admectre toure rone de perfDnnes fDUS
litendard de la Société;
D,ns les CongrégatiDns illi crres que
1. Soci"té a établie; en touS lieux Cans
r.utoriC"tiDn d es Evêques : CDngrégatIOns qui font annex~eg; avec dépen ....
d)nce J à uné Congrégation Romaine ~
rouOr~'te, à la vilite des Ordinaires, fOIl-
�"l 6
n'liCes à l'autorité immédiate du Généràl
de qui elles reço iven t leurs IOix, deOi:
nées à enlever aux Curés leurs ouailles
& li ées à ce plan gêné,a l de gouverne:
les ( oorciences , qui a fait introdu ire
hnage de recueillir les Iilles des Con gréganiftes & des pénitens ordirair<s de la
Soci ét~ , pour farisfdire, lur ce qui les
concerne, une curioGté lufpeéte, &
pour ex citer une émnlation dangt:retlre
d 'en multi plier le nombre, émulation
très-propre à altérer la pureté du Illiniftcre :
Dansle privih'ge prétenn u de recevo~
en probat ion avant r âge de quatorze
ans:
Dans les Regles tracées fur les vœux ,
par la politique & ,l'intérét de la. floclété,
contre les maximes lal ntes de l'Eglife ,
& au mépris de to~te Jufhce envers les 1
particuliers: & notam ment en ce que ,
)'l nIlI(Ot a prépalé des moyen, de féd uél:ion pour lier les No , ices , avaor le
t ems prercrit pour les épreuves, rar des
vœux fe crets que la ~oClèré prétend
être obhgatoiTes , & dont elle tient regitlre; en ce qu'il autori:e la pratique
nauduleufe de cache r aux No vices les
Confiitutions; en ce que par ledit l"nitut, les premiers vœux publics n'ayant
aucune forre de fiab ilité ou côté de la
Société, qui ne croit pas mc:me être
obli gée à re Cpeél:er le vœu folemnel,
lés Reli gieux peuvent être renvoyés
après l'émifIion Je leurs vœux, (ans
~ir commis aucune faute, & la prlr'
'p
'feffion 'm'ème tàlemne lle ne les garantrt
pOInt d'lln~ éjeél:ion arbinairc) ~e. qui
dé"uit l'etlence des vœux de l\elrglon,
par Je défaut abeolu de réciprocité: Que
de plus, led it Inlhtut e xige de ceux
qll'on appelle Grands Profès, un quaniéme vœu ) qUI les enleve à leur Souverain, en les rend ant ferfs du Pape & de
l,urGénéral pour les mi llions; & de tous
le! Profès , un vœu qlli les aflùjettit à
fe cond)lll'e par la direél:ion ole ce même
Général dans Je gouve . ue ment d'un Diocèfe, en cas qU 'II, loient obligésde l'ac_
cepter: & qu'enfin tous les vœux émis
ruivant Jedit lnfiitut·, foumctlem ceux
.qui s'engagent , à de, ConflitutionsabuIn'esc;t,ui leùr font inconnues. & qui peuvent laDS ceffc;: varier ; à un ft égillle COntraire â. la loi natnrelle , injurieux a la
Majeflé Divine, lufpeél: à la sûreté des
Etats, & qui efi dé , laré Imm uable:
Dans la jurifdiél:ion attribuée à la So<ilt", pour ex ige r oe tous fes fuje ts la
foumimon à Ces ju gemens doél:rlOau x;
pour approu ver ou condamner ceux qui
rejettent des fen timensenfeignés Rar l'EgirIe; pOlir le urprercrir. l'uniformiré d'opinions dans les matieres que 1'F.gliCe
,Iaiflè à la liberté de la difpure; po ur les
auto îler aavancer des opinions hardies
& folitaires ; & pour confer,cr plus si\lement par cesn ~ oyens divers , le dépôt
de la doéhine de la Société, dont le
d,oix a ét é d: termin é par la convena nfe
.u vlan de n nn itu t, & dont la di lpenfa,tionefi laiUieau H égime qui dingc les
J
�. ~lS
varia~ions conréquentes aux principes
ipvoriables de convenance & de proba.
bilirme; lequel Régime efi chargé de
condnire ce grand Corps à là deainarion.
par le recours d'une dottrine tenace Ou
flexible. fuivant Ces impreflions , ind/_
pendante de toute autre autorité que 1.
tienne, uniforme pour combattre des adl'erlà.ires, verfatile pour s'accommoder
aux rems, aux lieu x, & aux circonfl.tnces, corrompue pour Ratter & attirer les
hommes, meurtriere pour répand re l'ef..
froi & pour .utorifer la vengeance:
D ans la réunion & l'enlemble de tant
de 100x abufives, & inllitutions pernicieufes, tOutes également tendantes,
. par le renver reme nt des regles de. I'.EgJife
& de l'Etat, à favorifer l'ac(fOlnement
de la Société, en donnant à ce Corps
ambitieux la plus grande aaiviré & la
plus grande force; Corps pohtique Pir
la conllirution même, & qnl femble
n'être régulier que pour fdi re fervir la
, religion à res vûes: Corps redourable.à
tous les autres Corps, & aux Etats m~
me q~i oreut le. recevoir ~ Co:ps Ul9U\et
& remuant, s'Il ne domme, & qUI ell
inconciliable avec la paix publigue,
parce qu'il n'exifie que par des priyiléges
ilh'gitimes , & de valles prétentIOn, Cans
titre. avec l'audace & la force néceC·
faire pour les fuire yaloir:
Et conféquemment dans les vœux &
fermen s publics ou fecrets, émi s par les
Prêtres, Ecoliers & autres de ladrce$ociét~, & par tOUtes perConnes connues
lJ9
de fe [oumettre auxd ite~
les Conlhtutlons & R égime; &
~~~ to~tes aggrégations , alliliations,
:~meffes d 'obéiffance au Général, fous
Puelque titre que ce pUlffeêtre; lefque!s
q uK promeffes & formens, f<ront
déclarés illicites & nOn valablement
&< inconnues,
Imis.
li ' "
Et de même ulte Je reqUlers , en tan~
ue de beroin , être re~u "ppofant a
~Arrêt d'.e n'l'gifire!."ent fait en te ms de
vacations le 31 Ao ut 16,. des Lettros
~n forme dl' juflion d,U >7 J~llIet mt~e année , t,c ndantes a auronrer les fOl'Mans J éfuites dans le refus de communiquer leur Ioflitut • & de prêter ferment de reconno itre l'indépendance de
la Couronne; & pareillement envers 1..
./res qui font enfuiv), dans cette Pr~
vince concernanc l'admll)ion des (o,·d,laDS Hfuites : & que fuifant drOIt à mon
oppuution, l'Arrêt du 31 Août 16,. ,
qui enregiflre les Len,."s de JufIion du
17' Jpillec , fera & demeurera révoqué,
I,Cdite; Lettres feront déclarées obreprices '& Cubreptices, & cout ce q,Ul a
luivi de nul effet & valeur, & Ilnflitut fera déclaré inas:lmiflible : & attendu que ledit infiituc ne peut ~tre féparé,
rlans le fuit, de ladite SOClet". comme
formant enfemble un t Ollt ablolumem lndivilible & ' effentiellement ineonciliable
avec les maximes dé l'Eglife Gallicane
& le droit public de l'Etac, les foi~di
(ms Jé ruites feront déclarés madm lfIibles, même à titt~ de Société & Col.
�-
~~
[ége, ; ce faifant> qu'ih feront & d
rneurerOIlt ex.c1us à perp~tulté du Com~
de Provence Irrévocablement & fans aucun ~eto.ur , rous quelque prétexte J dé.
'nOmination .Ou forme que ce puille être'
qu ',l fera dit que la Cour gardera & ob:
fervera à perpétU1té les d,fro.ltio.,. de
], Arrêt qUI lera r~l1du , ,en t OUt ce qui
concerne l'excluhon d éfinini t ive & .b.
(oluedefdlts lnnitut & Société du Com-
té de Provence, COmme un monument
de fa ridéllté à la Religion & au Roi
& t.:oml\le un.! maxim,e HW lolable, don:
elle ne pourrQit jamais fe départir> lans
manq 1er à Jan ferment & aux devoirs
que lui impofent la fùret': de la pelfon/le facr~e des Roi s> l'intérèt des bon.
.Des mœurs, celUi de l'enft'ignemen~ pu~
blic & de la difcipline de 1 Eglif< J le
maintien du bon ordre & de la tranquil.
lité publi~ue , à l'elfet de quoi le Res;u,eil,mprimé à l'rague en '7 <7> en deux
yolumes in-fol . a , re(lera au Grelfe cilil
de la Cour, pOllr fer vi, de tilre & de
prenve perpétuelle des vic s dudit InCtirut : que très-exprelT<s inhibit;ons &
dé'fenfes feront faites à toutes perlonnes
de propofer J fol lic iter ou demanderen
aucun rems, ni en aucune 0CClifion, le
r appel & r.établilTement de ladite Socié-
lé, à peme,
COl1tre Cell X qUI auroient fait
JefJ ites propofirions , ou qui y auroient
alliO:é & acq UJ ercé, d'ètre pour C"ivis flli.vant la riglleur des Ordonnances, com'
me per " rbareurs du repos public> &
crames à leur .Roi & 'à leur Paerie,
El
'4
Et que procédant àla' a~libt'ratioll jointe
audit appel comme d'abus> r':lati vemenc
à la morale & pratique conO:amment &
perClvlramment enfeignée dans ladite
Société, ladite doél:rine , morale & prarlque, dont l'uniformité réfulte de s Conf.
rimtions même du dit InOitut & Socié-.
ti, & de la conduite confiante de ladite Société & des Supérieurs & Généraux d'icelle à l'égar,1 de tous ceux qui
l'ont enfeignée & publiée> fera déclarie pe,ver[e J deO:ruétive de toute Religion , & même de toute probité J injnrieufe à la morale chrétienne> pernicieufe à la Socié té civile J féditieufe,
attentatoire aux droirs & à la nature
de la PuilTance roya le> à la [ùreté mêmede la Per[onne facrée des Souverains ,
propre à exciter les plus grands troubles
dans les Etats> à former & entretenir
la plus profonde corruption dans lecreur
des hommes. Comme auffi que toures déclarati ons, déCa veux ou rétraétarions des Membres de ladite Société,
feront dédarés nuls & illuroires, comme cenfés faits en exécution d'aucuns
principes de ladite morale & pratique.
& comme étant d'ailleurs deO:itués de
l'aotorifation du Général, & toujours
démentis enfuite par la continuation dudit cn[eignement J & par la rediO:ributian & réimpreffion des ouvrages déCato.és en apparence, fauf à pourvoir à
I~vlnd,éte publique fur mes ConcluGons,
'lOfi qu' il appartiendra, contre les ouVDges dans Iefquels cette morale per~
L
�qt
verfedl enfeignée, Que le Roi fera très_
humblement luppli" d ' interporer fes ofnees auprès de Sil Sainteté , en qualité
de Fils ainé & de proteél:eu: de l'Eglife , pour obtenir la fupprefil OI1 entiere
d'un Ordre reconnu pernicieux à la chre.
riell té , & fpécialemellt la deflruél:ion des
établiflèll1eos fait s dans le COlllté d'A_
vi gnon & Comté Venai Oin, qui foot des
d épendances de cer te Province; & ce~
pendant qu'i nhibitions & défenles feront
fa ites à tous les SUlets du Roi de fe reti,.
tirer dans lefdits Comt és pour y prendre
J'habit dudit Ordre, à peine d'"tre pourfuivis extraordinairement, & à tous Jifuites rélidans eldits COllltés d'entrer eo
P rovence, à peine d'ètre pris & fai";
au corps & condui ts dans les priions de
ce Palais, pour étre procédé COlltr'euI
fui vant l'exigence des cas.
Qu'il foit ordonné que toutes les di(p.aGrions provifoires l con te nues en l'Ar·
du 5 Juin, feront & demeureront
définiti v.cs, & r~ront ex~cl1lée s dans
f et
toutes leurs parties , notamment en ce
qui concerne les Mfen fes faites ~ touS
les Sujets du Roi de fi'",!uenter enaueuns lieux du Roya ume QU hors d'icelui, les Ecoles) Penlions, Séminaires &
Noviciats rlel~i its soi - di[ajls Jéfu:tes ,
fous tes peines portées aud ~t Arrêt con·
tre lerdit' Etudians, leurs Peres & Mel'es , Tuteurs, Curateurs & autres ayant
charge d~ leur éducation, m!:me fous
plus grande peine, s'!, y échOit i &
avec injonél:ion au x OH.c.ers des S<ni-
'41
chaulfées & Bailliages. du ReiTort de la
Cour d'y tentr la mam, & à mes Submlut,' dans lefdits Sieges , de p.ourruivre tOUS .contre.venans , fi aUCun y en
avoit.
Qu'il [oit enjoint à touS & chacun les
Membres de ladite Société, de vuider
toutes les Maifons, C oll é ges , Sénllna.teS Rélidences , Millions ou aut res établiflèmens de lad.te Société qu'i ls occupent, fou s quelqu.e délignation ou dénominltlOn que ce fo.t, & ce cians li!
boitaine de la lignilicatioll de l'Arrêt qUI
interviendra, qui fera faite aux Maifons
de ladite Société, & de fe remer ell
tel endroit du Royaume que bon leur
[emblera, autre néanmoins que les Colliges & Séminaires , ou autre, Malfons
d,ninées pour l'éducation de la J eunef[e," ce n'e!tqu'ils y entra ITem. hitre d'é.
tudiaos , ou pour le tems nécen""e ~our
prendre les Ordres dans l eCd.ts Semlliaircs : qu'i l leur fera enjOint de vivre
d,ns l'obéiflànce au Hoi , & fous l'.utorité des Ordinaires , fans pouvoir fe réunir en fociétt! entr'eux , rous quelque
prétexte que ce puilTe être, & aux Ofticiers des lieux de ve.ller fur leur cooduite, & de m'en rendre compte: qu'il
leur foit fait très - exp relTes inhibitions
& défenfes , & à tous autres, d'obfcrvcr à l'aven ir lerdits I n(\ituts & Con!t.tutionSi déc lartEes abufives , de vi vre e.n
commun ou fc!parément fous leur emplre ou fous toute autre regle que ce lle
Ordres dûement autor ifés & l'':guL ij
de;
�'41
lierement ,'eçus dans le Royaume de
porter l'habit ulité en ladite SociJté
d'obéir au Général ou aux Supérieur;
d' ice lle, ou à autres perronnes par eux
préparées, de communiquer ou elltre.
tenir aucune corre fpondance direéte ou
indii"eél:e avec lefdits Général ou Supé.
rieurs, o u avec des perfonnes par eux pré.
parées, ni avec aucun. Membres de la.
d ite Société, réfidens en Pays étrangers ,
de faire à l'avenir les vœ ux dudit Inf.
titut, s'aggréger ou aAi lier dedans ou
deho rs le R oyaume au d it I nilitut , à tels
titres, ou par tels vœux & fermens que
ce puilfe êt re; le tout à peine contre les
contrevenans d'être pourCuivis extraor.
d inairement & punis fuivant l'exigence
des cas. Et à j'égard de ceux des Mem.
bres de ladite Société, qui s'érant trou·
vés dans l'étendue du Relfort de la Cour
lors de l'A rrêt du 1 Juin, ou qui étant
dénommés dans les rôles remis en exé.
('ution d'icelui, feroient enfllite fortis
de cette Province; qu'i l leur fera pa·
reillement enjoint de r.t isfaire aux die·
pofitions fufdites, & ce dans deux mois,
à compte'r de la fign,fication "faite dans
la Maifon d'Aix; à l'effet de quoi il fe·
ra drelfé un catalogue de tous les fuf·
dits foi-di fans Jé Cuites) pour être remis
au Greffe, & que copie collationnée me
fera remife par le GreAier pour me fervir
ainli que de rairon.
Qu'il fuit ordonné que ceux des Mem·
bres de ladite Société qui auront atteint
l'âge de trente-troi& ans accomplis, au
'4i
jour de l'A rrèt que la Cour rendra ne
pourront en aucun cas, & rous que(que
prétexte que ce foit J prétendre à aucunes
fuccellion s échues & à échoir, conformément à la déclaration du 16 Juillet
'7'5, regifl rée en la Cour le 4 Septembre fuivant , qu i fera exécutée felon la
for me & teneur, comme loi de précaution néceffaire pour a1Turer le repos des
fami lles, fans que de ladite Déclaration
il ait jamais pô être induit aucune approbatÎ0n de ladite Société, ni qu'elle
puilfe fuppléer au défaut d'enregiflrement en la Cour, des Lettres de rétabliflèment & de grace de l'an 160 1' ni
réparer l'obre ption &fubreption ,& nul.
liré radicale des Lettres Patentes du G
Février { 6 z.t ~ & autres intervenues pour
l'érablilfement des Colléges de ladite )0&~
,
Qu'il fait ordonné que tOuS ceux defdits Prêtres, Ecoliers & autres de la
Société fe difant de Jefus , qui, étant
comp ris dans la d ifpo fit ion de l'Arrêt
que la Cour rendra) auroient atteint J1âge de Il ans accomplis au jour c\udit
Arrêt ) feront (enus de me certifier de
l'exécution d'icelui en ce qui les concerne, avant le premier Juin prochain,
& de remettre au Greffe leur Extrait
Bapti!laire , ainli que l'Extrait des vœux
qu'ils auront faits dans ladite Société,
leu r dé clarat ion de tOUS revenus dont
ils pourroien t joui r à quelque titre que
ce foit , & un certificat du lieu de leur
rifldence qui leur Ce ra d~livré rans frili$
L ilj
�•
246
p<lr le Juge R oyal des lieux; me réfervant, audit jour premier Juin, de requérir qu'il foit définitivement /tatué rur
lefdirs Prêtres, E col iers & autres , roit
pour leur être pourvû de penGon .limenraire, s'il Y échoiç, /"r les biens .p_
partenans à la ci' devant Sociéré, les déclarations faites par les créanciers, en
exécution de l'A rrêr du 5 Juin, préalablemenr v.é ri fiées , foit pom être pris
à leur égard , & par toutes voyes de
droit, telles précautions que la mmé
publique & l'inrérêr de l'Etat pourront
exiger, re lativemenr à l'Inltitut qu'ils
avoienr embraffé , & à la morale & pra.
tique de la <ti-devant Société fe dirant
de J e fu s.
Paffé lequel jour premier Juin pro·
chain, ils ne pourront plus être admis)
fous quelque prétexte que ce puiffe être,
à oemander ni prendre al}CUneS penflons
alimentaires fur lefd its biens, dont ils
ferOnt déRnitivement déchus à ladite
époque, en \~er tu de l'Arrêt qui inter-
"iendra, & f.1ns qu'il (oit beroin d'au:
(fe , fans préjqdice d'être pris pa r mOI
telles C"ncl"Gons qu'i l aprartiendra à
l 'égard de tom Icrdlts Prêtres, Ecoliers
& autres de ladite Société , de l'àge
de trenee-trois ans & au-deifous , <lui
auroient négligé dans le terme preredt
de ratisFaire , en tont ou en partie, ~
la dirpootion de l'Arrêt qui intervient:",
Me rérervant encore de demander,
par des ConcluGons féparées , qu'il roit
inceffamment pourvu à une provifion ah·
'47
r.entaire en faveur des foi -dir.1\lS Jénlltes.
"1 r '
Je requiers tn outre, qu 1 Olt ordonné que tOUS ce'lX defdlts 1! r \;:t~~s &
Ecoliers J & autres de ladite ~,Oyl ct,f ,
ui fe trouvaient dans ks mallons &
bablillemens d'icelle SOCIété dans cc,tte
province au 5 J uio J 762. , dans !e reno rt
du Parlement de Parts au 6 Aout 17 6,1 ;
dans le Retrort des autres Cours, à 1époque fixée par kur, Arrêts? ne po?r.ont remplir des grades ,dans 1 Untverht,é
de cette Vil le, être amms à aucuns Benétices, fo it limples ou à charge d'ames,
à aucune Chaire ou enfeignement pubbc,
à aucunes Charges civiles & municipoles à aucuns Offices de J udicatures,
ou ~urres ayant fonêtion p~bliql1e; ni
être chargés d'aucunes Denertes, Stations, Pr~ dications J DlrefrlO\1S, da~s
les Eglifes, Monaltères , Communautes,
Hôpitaux, ni f.tr~ ~mployés à ~l1c~ne~
fonétions du Mlnti\ère ecclél!a/hque
dans Je ReOort de la Cour, qu'au préalable ils ne jultifient, dans tOUS lerd lt.
cas, de l'Afre de Serment par eu!, f~lt
en perfonnc , " d'être bons, & hdè ~s
}) Sujets & Serviteu rs du ROl ; d~ y~~lr
" & profelfer les Li bertés de ,1 Eghre
" Gallicane, & les quatre arncles du
») cte r g~ de France, conten~lS en la
" Déclaration de 168,; d'oblerver les
"CaBons reCllS & le, Maximcl du
)J
Royaume ; ~ de n'entreten,ir ,aucune
correfpOtldanc.."C direae ni tn~lrI~éte ,
" par lettres ou par perronnes tnterpo-
)1
L
IV
�'4 8
'l
porées, Ou autrement, en quelque
& maniere que cc puiffl!
" ôtre , avec le Général , le Régime &
» les Supéneurs de ladite Société 0
"at
r.
ures penonnes
par eux préparées, u.
» forme
l> a"ec aucun Membre de ladite SO~i~~
,. té rélidant en Pays étranger; de co~
:n battr.e . en toute ocearion la Morale
») perOlCl~Ure contenue dans les Exraits
» des Aflertions , déparés au Greffe de
» de la Cour, & notamment en tOut ce
" qui concerne la mreté de la Perronne
"des Rois, & l'indépendance de leur
» ~our<?~ne; & de Ce conformer aux
II dlfpoiltlons de l'Arrh qui intervien.
~) dra, notamment de ne point vivre dér» armai s , à 'lue l.que titre & rous quel-
» que dénof!1lOanon que ce puilTe être 1
» ra us l'empire defd its C onltitutions &
J)
Inrtitut
H.
Lefquels Sermens feront recus en 1.
Cour par tels ComlnilTaires qu'il plaira
à la Cour de députer. & dans les SénéchaulTées & Siéges du HelTort par le
LIeutenant Général ou autre Officier.
fuivanr l'ordre du Tableau, dont rera
drefTé atte • qui rera (oufcrÎt par celui
qui aura fuit ledit Serment, & dépor<
a~ Greffe de la Cour, al! au Greffe de,
SenécbaufTées & Siéges du HefTor t ,
dont Expédition en forme me Cera en·
voyée pour être pareillement déporée
au Greffe de la Cour: En con réquence
que très-exprefTes inhibitions & défenfes fe ront faites à touS Collateurs,
Eletteurs, N ominateurs , Marguilliers,
>49
Fabriciens, Prieurs, Chapitres, Supérieurs ou S up ~rieul'es de COR1munautés
(,culieres ou régulieres de l'un & de
l'autre fexe , Adminiflrateurs d'Hôpicaux, & généralement à toutes perronnes ayant droit de préfentation, nomi nation ou admiffion aux Bénéfices , Offices , Stations, Prédications particuIieres , D efTertes & fonaions rurdites, à
compter du jour de la pu blication, de
rArrêt qui interviendra, d'admettre à
remplir aucun Bénéfice. Office , aucune
derdites Sta tions, ou Préd ications dans
lerd ites Eglifes, à les delTe rvir à titre
d'Aumôniers, Chapelains, Deffervans ,
ou (ous tel autre titre & dénomination
que ce puifTe être, ainG qu'à faire eA
icelles aucune au t re fonaion publique,
ceux qui ~toient ci-devant membres de
ladite Société , encore que les nomina·
nations) préfentations ou adm iflions furfent antérieures à l'Arrêt, ou pour autre
caure & prétexte que ce puifTe être,
,'i! ne leur appert préalablement de l'oéte
de rerment fait par chacun des ci-devant
(oi-dirans J é(uites; duque l aae de ferment Expédition en bonne forme, ou
Copie dùement collationnée, leùr fe raremife par lerdits ci· devant foi - dirans
JéfiJites, avant de vacquer à aucunes
derdites fonaions.
Et au cas que par la fuite aucuns defdits M"embres de ladite Société feraient
trouvés exerçant le(dlts degrés, poGe dant lerdi,. Bénéfices & Offices , enreignallS dans leCdites Eco\e$ & Séminai-
Lv
�2(1
'\0
res dli"'ReiTort de 1. Cou r, & rempl ifrant
lefdites fonébons du Minj(lère èccloiliaf_
tiq ue fans a\loi,f fd~ t ledü Serment pr~a~
r~bl e , les nOm l~,atlOn s, cOIl(\rions, élec~
tlQns , prérentatlons & proviliOlls feront
~écl~~ées null_e s de p lein droit,' lei_"ts
Bénèhces , OH]ces, D egrés ou Chaires
vacans & imp étrables; le tour fous tell;
peine qu'il appartiendra- COntre les Nominateurs, C o ll ateurs, Eleél:eurs , Prl_
fentateurs , & contre ceux qui auroient
vou lu jouir de l'effet d.rdites nomina_
tians, collations, éieél:ions & l'réfentat ions. & remplir les fonél-iofls qu'il l,ur
(era in hibé d'exercer: ' colnme auni en
cas
oe
contravention
audit
Serment,
if
fera ordonnéqué lesCOntrevenans(eront'
extraordinairem ent
pourfllivis à ma re-
qu ête, pourfuite & diligence de m"
Subflituts (ur les lieux, & punis fuivant
l'exigence des cas.
Que copie de \' A rrôt qui interviendra,
collationnée par le Greffier de la Cour,
fe ront lignifiées fans délai au Coltége des
foi-diCan s J é Cuites de cette Vill e d'Aix ,
& dans les t rois jours de la publication
d 'icelui dans les S néchaujfées & Siéges
du R eiTore, à touteS les Mairons occupées dans le Rerron Ele la Cour, par
ceux de ladite Société , a vet i"jonllion
très - expreiTe de s'y conform er , (ou,
l es peines v portées , à J' effet de quoi
nombre fuf-lUàt,t de'( dîtes copies collati onnées me- ferô"nt Mlivrées pour les
cnvoyer à mes SublHtuts fur les li en, ;
que ledie Arrêt fera imprimé & .Biché
par_tout où befo in Ce ra , & que copies
collationnées reront envoyées aux Sé"lch.uiTées & Siéges du Heffon , pour
y étres lues-, pu bliées & enregi~rées ,
,vec injonél:ron à mes Sublhtuts d y tentr
1. main, & de m'en certifier dans le
mois.
RIPERT DE MONCLAR.
�'53
r 0 N S filr 1" Pil", ftrvant
à l'imrlligelJce du D re yet d'Aquaviva.
RÉF LEX
de Conftance condamna
L Ela Concile
Propolitlon de J .an Petit dans
la Serrion 15 ' le 6 Juillet 1415 , 'par le
Decret fuivant,
)) P reecipua folliciwdinc 'Volells hIE, Sa.
» crofalléla Sy llodu! , ad extirpationrm
» t'rrorwn & /ufr r!lIm 111 di'tlerJis mf/l1di
!)} partibus iwvale{cemium pravideH ,ficlI'
" tenetur, & aJ !Joc col/céla eft J lIt/prr
)1 accepit q !lod nommll te afJèrt jone s erronea
)t in fi dt' & bonis moribus , ae mllltiplici-
" ter [candalofd!, totiufque
rrip"blie~ fla,
(um (;- ordinem [t,b'T.hYlfre mo/ienter 1
" ~ogmatiza(te !roJt , inur quaI h~,tffJcr
" ttO de/ata 'ft: Quilibet Tyrannus pO" teft & debet Iicitè & meritoriè ocei" di per quemcumqùe va{!'allum fuum
» fubditum , etiam per c1anculares in~
" dias & fubtiles blanditias vel adulatioJ)
n nes J non obllante quocurnque pr.:elH...
J)
»
S)
ta juramento , (eu confcederatione
faéHs curn eo, non expeébtâ fententiâ, vel mandata Judicis cujurcurnque.
'), A d'Ucrfiu hUile f'rrorem fatagt1ls IJeee
" Sanéla Synodl/s infurg,re , & ipfl/'"
"fimditùs toUere, prte habizâ dclibcrario .
" ne maturâ, declarat , decenJÎt , & diffi" ,ût hujufmodi doélrinam (rromam e/fo
:u in fide & in moribus, ipfamqtle tlwf}lIam
"h .. rtti,am , [candaJofam , &- ad fraI/d es,
" druptiont$, mendacÎtf, proditionts ~
JJ deceptiones ,mendacia, proditiones ) per_
r,j"ria via; damem, rtprobat & tOndem-:
"nat. D tc14rat ùtfuper, decenJit, & difl}finit quodyertinaciter doElrimlm hanc
n prrnicioflflimam aJ!èrelll~ s {futu hœrclin ci , & tanquam tales 1uxta canonicas
"Sanéliones punie.di, Collrél. Cane HorduÎlJÏ, tom. 8, p. 'P4"
" Le Saint Concile voulant employer
n tout fon foin & étude à l'extirpati on
" des erreurs & hérélies, qui pullulent
Il en divers endroits du monde,
relon
" qu'II y eft obligé, & même a yant été
".tremblé pour cet effet, étant bien
" informé que depuis que lque temps l'on
" dogmati!e, & publie cetaines propofi" tions merveilleufement fcandaleufes ,.
II error.ées en
la Foi & aux bonnes
,. mœurs , & qui ne tendent qu'à ren" verfer tout l'ordre & l'état des Répuobliques; entre lefquelles Propolitions
" celle _ ci a été rapportée: U. Tyr." >
" quel qu'il fait, petit & doit licitement ,
mrritoiremem être occ;s par cm fiw vafJI fal ou fu}et q:let qu'il [oit, mefmement
l) par fureres embtuher, ,rahijoll1', fla/eII rÙf , & amres tel/ff mentCf , nO/Jobf1} tant quelque foi al! f ermfnt que le fujet
"JJ prtiffè avoir a'Ut( le Tyran i fam attffi
Il que ft/r cc fait le fujer doiv e a:, etJdre la
li Sentence ou te MaIJ.dement de Juge quel",onq"', Or le S, Concile ayant un linn gulier deGr de s'oppofer à cette erreur,
" & de l'extirper du tout, après avoir
» rn\\rement délibéré, déclare, arrête
n
)1
�>(4 doarine ell
) &- d'fi'
e nIt? que cette
,~ ron:::e en la Fo i, & aux bonnes mœ er..
l ) parta:1t
la réprouve & cond urs,
' é tlqlle,
'
H' co'.nlU e l1~r
fcanda!eu r.. am0 ne
f'
"
I
l
le) u_
) vrant e C lemin à toutes fortes l
" fraude, ttomperies J déception , me(n~
» fanges, trahlfons & parjures: déclare
») en ou~re_, a rr~ te & dt!finit, que tous
l : ceux C]~1 ~~fendent opiniâtrement cet.
» te pernlcleufe doarine , lont h':r,!ti,
l)
que.s,& comme tel s, quï1 s doivent être
conformément aux faints Ca-
)) pUni S ,
» n?n~. M:rc. fran,c. tom, 1 ) p. 460.
SI Ion s arrête a la lettre de ce De.
cret,
I,e. Concil~ ne condamne que la
PrOpOlltlOll gl!nt:rale, prife dans fOute
fan étendue. On fera do nc à l'abri de
t.outecenfure, pour peu qu'on adouciO.
I . horr~ble langage de Jean Petit: c'éeoit
J OptnlOn d'Aquaviva & des J é fuites
'
fous fan Généralat,
» Le Concile, dit Suarez, D rr. fid.
"1·1,c . 6,p. 358"°1. 2,n'apoinrdéJ, fint par une propoGtion univerfelle
)1 négative, qu'aucun Tyran ne peut étre
" ~ué, mais il a condamné la propofi'
) tlon uOlverreIJe affirmative, 101ll Ty'l yan peut être flle; & j] n'a vas même
» .con!lamné . cette Plopofiti on nue &
» If() le:, ~nals accompagnc:e de pluucurs
" ~mphatlons,; c'di pourquoi fa défini" tlo.n fe ;écJ?1t ~ cette Propo(jtion indé" finte : 11 n.,fi pas permis de tuer tou t
" TYI'an aV,ant toute Sentence du Juge;
J
») pa~' conrl;!quent l 'on ne peut rien in"dwre de cette définition contre l'a·
.5S '
,
n'vis commun, ConCllium., " non drfini'Ji
,,:ml'uflfaletn propofitionem IItga,ivam,
,,-null u. ' Tr.rannu s occidi potell ,~fc d
)1 dalli11at tIIH1.;erjalem affirm.J. tivam, om») ois Tyrannus occi9 i poretl: ,
llrJfJ
I)Abfolf~lè ,.eyotaram"Jed ,cum rnult,lS, amIIpNtltlonli.,.m; & ,deo (flH defimt10 '(f I) df/'t'tu;, ad hallc indefinitam: lion t)mnir
TyrawJI(f occidi poteft am è Sem entiam
,,'01H'~ arum pro/mam; ex quo Ilttllum
Il' argt4memwn (OlHra commu1Jfln fctHen)1 tiam filmi potrfl, (.;
Il faut obrervtf ces mors j 'contra comRtuncm fC1IJc,.,iam , & pl us haut, COJJ!ra
rrupt lJm fcntcmiam : cette opinion reçue
felon eux, cefi la leur, & c'efi le plus
.ltreux tyrannicide. Voi là ce qu'écrivoit
Suarez au Roi Jacques en 1614, fous
les yeux & avec l'approbation de fon
Général Aquaviva. Voyez Not. fur le
(cmpte rendu à Aix des Conllit. Not.
58 , 59 & 60, pag. 464 & 476. ,
Le Concile étoit entendu tou t dlfférem\llen~ en France, on l'interprétoit
par fon efprit; il ne s'étoit pas contenté,
(Omnle a fa it Aquaviva, de prohiber
1. propofition univerCelle & aAil'matlve
qui amariCe ind~finiment le tytal"'lC1de,
il l'avoit déclarée hérétique & contraire
à la parole de ,D ieu; J'ar fQnféquent il
s'érait rapporté 4IU éommandeR1el1t de
la l'o i, Mn ofâdrs , tu ne flli'nU pOint;
ce qui ne reçoit d':,xceprion ,que pour
rhomicide ordonne par alltonré publtque. Dès lorS le tyrannicide était condamné en tOllS [es chefs; de-là Vlent
e!
)1
�.
.\6
-lI u:en France on recueilloit de la dénmUon du Concile, la propor.tion néga_
tlve, umverfelJe: JI n·rj/loifibl. à 'ItCUll , four qtulql~e caufe & occajion que
ce P!,iffo être '. d attemer aux Perfonllts
facrt~r des Rots, & alltreS Primes [01/"'trams. Cela dl prouvé par l'Arret du
Parlement de Paris, du 17 Mai 16 10'
voy. Mere. Franc. tom. l , pag. 457vo,:
& c'efi ce qui fait dire à Pafquier'
Rech. de la France. liv. j , chap .
pap. 3! 7, que la Théologie Gallicane
D'efi pas carnafliere, & qu'elie nous
enfeigne d'obéir à no, Rois , bons ou
4!;
ma'\:1vais.
La France a voit des motifs particu_
liers rour appuyer ron interprétation du
Concile de Confiance: le Decret de 1.
feflion 1\, 6 Juillet 1415, avoit été
précéd~ d'une Cenfure de la Faculté de
l>aris, du mercredi 1 }" D~cembre J41J,
dont voici la teneur.
JI HlZC affi nio fi' gentraliter pofita ,0:» fectmdit m aueptÎoJlem nujus vocablllL
» Tyrannus, eft eYrOT in noftra fide & il,
») doélrina bonorum morum, & efi con») lrà prteupwm D ei , Non Decides,
» GlofJa, propriâ authoritate, & contra.
») hoc quod dùit D omimlS nofter, Qmnes
" qui gladium acceperint , GlafJa, pro» priâ authoritate, gladio peribunc.
) Item htZC affirtio vergit in Jttbverfio-
~) 1/.e-m totius RripublicdJ ,
& UlJiufCttjuf·
) que Regis a'Ut Princip is. I ttm dat
l.) viam & licemiam ad piura alig ma~a,
" Ht ad fraudes, violallolles fidei & JI>-
~\7
yament;, & ad prodidone, & menda») dt ae dcceptiones , ~7 generdliur "d
II om;em ilJ.obeditntiam [Hbjeéli ad D o» minr!m fimm, & ad omnem jnjideli" lau'm & diffi l!en tiam tmius ad altfrtlm)
")1 & confoqllcntcr ad tftc rnam damnauo'
nem. Irem i/le qll; affi -mat obflinalo
:: tlflem errorem & alios qui indè fequtmIl WY J eft Irefretieus, & tanquam hcereti" etH debet punir; , ttiam pofl fuam morli tem. Notatur in decretis 1.} , 'lu. Du
.. Houlay , Hifl· Ulliverfi'. Parif . tom.
» \, p. '57·
" Cette propofition prife ainfi gél1~
.. "lelllent , & relon la r. gnification de
'" ce mot 'l;yan, eft une erreur contre
" la Foi catholique, contre la doél:rine
Il des bonnes mœurs , & contre le Corn·
1)
mandement de Dieu, Tu ne luer4t
ce que la glore inter prete ,
" de propre autorité , c'e!lA-dire, fans
" le cOnfentement du Maglflrat ); pareillement elle contrevient à ce qu'a
)l dit notre Sauveur, T OUl ceux qui an_
" Toni pYil Ir glaive ( ce que la même
" glole e~plique auni, de 1,'yopre. aUlo" rite) pmro", paY le glaive. Davanl> tage, cette propofition tend à l'en" tiere fubverflon & rUIne de toUS les
• Etats Princes & Rois du monde.
l> Elle duvre encori le chemin à plu" oeurs méchancetés, aux tromperies,
l> trahirons, violemens de foi & de ron
" ferment, & g enér~lement donne h-
"pOÙII (
l)
)) cence aux fujets à toutes fO.l'tes de
,; dérobéi{fances contre lenr Seigneur,
�,
"59"
, ,)8
4
~) memement à la dé loyauré &
U
dé'
i1~t1C~'
la c\a m no\rio~i' & par
A u fi.1Iplus , quicon ue!TI ' ~ernelJe .
des u,ns à l'encl "Ol t des au ''''
» confeqtlent à
>'1
» ni5. trement une tellc1rreu at~ll11~ opio
u
autres qui peuvent êtr/;nl . ~CUIS
" cette propofitlon générale el~lt'l s, d;
) tique & do' .
' 1 k rc_
. '
.r erre pOOl comme tel
» rncmement après fa mOrt r. .
,
" q ' il
;
, lUlVlllt ce
Ut e
note au Decret Cl r
» queHion s , & fair J'an 14' 1 u1C !.j ,
).) crecli l , D ccem
'
bre (. JHuc.
" c:Franc
mer)1
>
J, P·1g. 45 9 ) vo,
.
La Fa culté, r o mme on le voit, cenfur e la propofitlon par le principe géné
ra . de la 101 prohibitive, Yfu nt tf/tra;
pOint: tu !le prendras point le glaive de
ta propre autorité , La tradition de la
~ra nce fut toujours que le Concile de
Con/la~le avOtt adopté cette ccnfure
alOfi qu on le voit dans l'Arrêt fUi,an;
d u Parlement de Paris. ,
" La Cour, les Grand'Chambre
" Tournelle & de l'Edit aflè mblées '
:» pr?céd~nt au jugement du Procès cri~
~ mine! & " ~xtraordin a i re , Fait à la
Requete du Procureur Général du
t om.
,.
101, 'pO Uf
le très-mé'chanr rrès.crucI'
J
» & tres-dé téllable parricide comm;,
» ~n la Perf'.l nne f,crée du Hoi Henry
" clV, OUI fur ce le Proc ureur Génér,d
ll)
II ~ ? I, a ordonné & ordonne qu'à
" la dIligence des Doyen & Sindic de
" la Facu lté de Théo logie, ladite Fa" cuI té f~ ra arTemblée au premier jour
), potr dehbérer fur la conbïrnation du
" Decret d'icell e clu 1 j D écelnbre' '4 t"J1'
" réfolu par cenfure de cent quaranre" un Do~eu rs de ladIte Facnlté , de" puis autorilé par le Concile de Conf" tance ( qu'il n'ea loifible à aucun,
• pour quelque cau ré & occa(,on qui
, puirTe être, d'attentl!r ' aux Perronnes
" fac rées des R ois & autres \1rin ~ es
" fouverains );, & que le Decret qui
" inlerviendra en la'dite AlrBmblée fe" ra foufTtgné de tous les Do",e" rs de
" ladite Faculté ayant anilt" à ladit ..
" Délibération, enfe n ble par tous les
» Bacheliers qui font au cours de Théo) logie; pour, .ledltDecret communiqué
li audit Procureur Génbal , & vtI par"ladite Cour, êne par elle ordonné
ce que de raifon . Fait en Parlement"
1610 .. Sig1Jf, VoUin.
De cette interprétation, différente
~u Conci"le' de Conflance, il" réfulte
que les Théologiens François recueillent de /l\ définition cette pro pofttlOn
négative ' , qu'il n'efl loilîble à aucun
d'attenter fur les Perfonnes facré e. des
Rois; & les JUuites, celle-ci, qu'if n'eft
foifible à. route- perConne de tuer toute
forte de Ty"ns, Il y a fort loin dé' l'une
a l'autre , & ce mal entendu fur le Concile de Conflance efl très_conftdérable. ,
Cepend'. nt les François éto.ien,t fi preve- ,
nus de leur interprétation chl C onCIle
de Con{\an ce, qu 'ils eroyoien: gue cou.
ceux, qui adhéroient à fa clénnltlon ne '
poU\'oient avoir une mauvaife doél:nne-fur le tyrannicide , Les J~fu!tes, p.cef-
»)
») le 2.7 Mai
�'6~
q.!le en arr~vant , ~n France, furent accu..
fes de temr 'lu " émit permis de tuer
UI~ P:lnce qUI ne Ce conformoit à leurs
prinCipes.' mettant fous pieds, dit PafqUler, 1artIcle du grand COÎlciie de
Conllance, p. 2., col. l , 3 ~ chap. 4J,
p. P5. Et lorfque lticheome veut repouffer le foupçon de do/bine meurtrie_
re, 11 té moigne le plus grand refpea
pour le Concile de Con Clan ce , Plaint
apolog. p. 1° 4; de même que COto~
rian5 fa Lettre à la lteine Marie de
Médicis. Voyez la Note 60 fur le
Compte rendu à Aix des. ConClit. pag.
476, & le Compte, pag . '17 : la Lettre
dl: int itulée, Lettre déctaratoire dt 14
doElrùu des Pcres Ir!fitilfs, conforme all.~
Decrus dtt Conci le de t OI/fiance.
Ce mot impofoit toujours en France,
parce qu'on y attachoit une lignification
to ute différente; Richeome, Coton,
Suarez, Aquaviva entendent par - là
qu'il n'eCl pas permis à chacun de tuer
un Tyran, quel qu'il (oit, p, 81, & le
Parlement de Paris entendoit que cela
A'étoit permis à perfonne,
Il étoit donc facile de tromper nos
Peres, er. profeffant fur la doél:rine meurtrlere la tOI du Concile de Confiance,
& en paroilfant lejetter ce qu'il avoit
condamné, Ce préa mbule eCl nécelfaire
pour. bien failir l'efprit du Decret d'Aquaviva.
Henry IV. ayant été affaffiné par Ravaillac, ce malheureux parricide, in·
terr()gé dans fa prifon par J'Archevêque
.>61
d'Aix & par le Préd icate ur Codrete.u
s'aidoit fubtilemel1t des 9maximes
Mariana, & autres qui ont écrit qu 'il en
permis de tuer les tyrans, JIIlerc. Fran r.
/," p. '4 57'
C'eClpourquoi le Parlement rendit le
'1 Mai 161 0, l'Arrêt rapporté ci-delTus,
poor que la Faculté de Théologie renouvellât fon Decret de '413'
·liile s'affembla en conféquence , &
dm un préambule qui contient le fujet
de fa convocation, e lle expofe que :
» DepulS quelques années certaines
" opinions étrangeres , féditieufes &
" impies ont tellement perverti l'efprit
de plufieurs hommes, qu'ils n'ont eu
" en horreur fouiller 1.. Rois & les
, Princes du nom exécrable de Tyran;
" & en conféquence d'un ft déteClable
Il prétexte, comme auffi (ous couleur
l) d'aider: ou avancer la piété, la Reli), gion , ou le bien public, de confpirer
n contre leurs perfonnes facrées , &
II d'enfanglanter leurs mains parricides
» d'un fang qui eCl li che, , & de ft grand
l) prix.») Mere. Franc.lom. l ,p. 45 8, V O ~
Les opinions étrangeres, introdui tes
en France depuis quelques années , dérrgnent affez ceux que Pafquier en accufuit. Rech . 1, l , ch. 41 ' p. 1 q.
La Faculté rap pell e enfuire la propofltiOn de Jean Petit, fan ancienne cenr"e , & le D ecret du Conci le; elle
condut enfin en ces termes:
» Partant, la Sacrée Faculté, après
»avorr <l'aétement & foignenfernent
cl;
)J
�", 6",
." examiné les opinions de tous les Doc..
" teul.s e~ général J & de chacun eD
JI
partl~uhe.r,
efi d'avis l pretnierement 1
." que Janclenne cenfure cie ladite Fa
" cuité, confirmée par le Concile d~
l) Confiance, foie non-reulement renou.
)1
-lI
v,elli~,· mais anBi bien imprimée en
1 e lpl1t de tous les llommes: (eeoD-
" dement, que c'elt chofe féditieulè
» impie & h~rétique d'attenter & m.et~
)) ,tre les mains vio lentes fur les facrée!
" PerConAes des R.ois -& Princes, quel.
0' qlte p,r"texte gue tout Sujet, Vaflal
" ou Etrange.r quelconque JluilTe pren·
dre Olt rechercher: en trOlueme lieu
elle v·eut & arrête, que tOUS les Do~~
" te urs & Bacheliers eo Théologie] au
II Jour que l'on a de coûtunie de taire
» ferment de garder les Statuts & artil}
l)
0>
.l)
cies de ladite Facult", jureront .ulli
&. promettront, fous leur ft:ing, d'en-
') felgner la vérité de ce Decret, foit
h fam la Théo logIe, ou prêchant la
)) parole de Dieu: en quatrieme lieu,
)} que ce préfent aél:e fera imprimé &
)') publié, tant en latin qu'cn françoi'.
)J Meye .
Franc. tom. l , pag. 460, &
J)
:n fui."
Ce D5cret ell: du 4 Juin 1610: Ra.
vaillac avoit été e~écut" le 27 Mai; le
li J uin le Parlement conda mna au feu
le d éreOable Li vre de Manalla; il ordonna que le Decret de la F aeul t~ du
4 Juin, remit enregillré, lu tOUS les
.ans 3 pareil iour daos la Faculté, & publié aux. Prônes le premier jour de Di-
~6J
~nche ~ avec d~fen l~s d'~cri re ou irn..
primer auc~ns l.lvres Ou T.raicé~ contre-
\'enans audlt DeCloet.
Cependant le décll.1inemenc cantre 1..
Jifuites eo France était extrême'
Aqu.viva crut être obligé de faire q uel:
q~e démarche your arrêter le cri pu ...
bhe : on répaniht fon Decret, qui dl:
daté du 6 JUlllet . 6,0. JI n'ya qu'à le
confron ter avec ceilli de la Faculté de
Théologie, pou r en fëntir le vice,
La F~culté veut 'lu'on jure & pro-
mette d enfelgner la v~nté; Aqllaviva
qui avait ce D ecret fous les ye ux le 6
JUillet 1610, Ce contente de défendre
qu'on enfeigne le menfonge; & quel
mrnfonge? Cell: l'erreur pouOee à un
\eI excès, qu' il n'y ~ p" lieu de craind~e que le D ecret du Général puilTe
gener les plumes de la Sociét" les plus
décidées, pour la doél:rin.e meurtritre :
parconfequent, en détendant de Cou-
tenir ce qui D'a point ~té romenu dans
b Société, & ce qu'on nt loutient pas,
0.0 ne rem~die à rien, on ne rétraéte
nen, on ne défavoue den . ,Aquaviva,
Approbateur de tOuS les livres pan'icides écrits depuis 1584 ' n'a Fas b honte
de chan ter la palinodie. Ce Decret n',,tOIt donc qu'une vaine fumée dont on
p'roit ,les François; il fa llait cependant
qU I!. eut bo n alC, & c'ett à quoi l'on
p~rVlnt par une forte d'imitation du Con,
Clle de Conllance dans la tournure. J'ai
expliqué par qu elles raifons cette re(femblance étoit précieurc aux Fran-
�'6-1
s ois, & ne coûtait rien 'aux J éruit~r.
Le Decret ayant donc produit <n
France quelque effet fur les eCprilS
moyennant une petite altération dans I~
texte lati n, & une tradu él:ion peu fidè_
le , l'on fut fcand alifé de voir paroi're
à fa fuite les livres de Becan & de Su.l"eZ: le Parlement manda de nouveau
les J éfuites, ils ne fçavoient que répon_
dre ; n'orant avouer que ce D ecret ne
lignifiait rien , & que le Général Ce
jouait de la crédulité publique, ils prirent le parti de fourenir que le Decret
étOit ad mirable, mais que malheureuf ement le Géné ral ne l'avait envoyé
qu'en France.
Et pourquoi cela? Le Decret elt
adrelfé à tous les Provinciaux, Aquaviva voulait être obéi par-tout: Cen,
dit J ouvency, que le Decret n'ayant été
follicité que par les J éfuites François ,
le Général le rega rda comme umquement deainé à leur urage. Voyez Notes fur le Compte rendu à Aix des
Conaitutions, Not. 5Gl, pag, 449'
11 parait l'art étrange qu'Aquaviva,
voulant arrêter le cours de la dolhine rneurtriere, n'envoye fon De·
cret que dans les lieux où la vigilance des Parl emens l'empêchait dé).
de fe produire. Sur les reprérentatlons
des J éCuites François , qui re plaignent
que leurs confreres étrangers les ~o m
promettent tous les jours par des . h ~'~es
régicides, on fait un Decret prohibitif,
& on ne l'envoie qu'à eux; ccft une
vraie
,65
vraie dérifion, Comment donc le m~me
]ouvenc y ofe-t-i l di re qu'il ' étaie forc
fuperSu de prendre des précaution, nou,elles en 1614' & qu'Aq uaviva a voit
Mj. fuffiramment pourvu à la rûreté
des Princes par un D ecret gé néral /
Abllndè iam provifllm f" ra, " P r" poji/a
Gmera lt Sociflalis , ne rraGfaremur à.
..ftris [<rip/oribus hujus generis argumenta.
Il
viGble qu'il parle ici d'un De-
ea
cret univerCellement reCOnn u dans fon
Ordre; pourquoi donc ajoute-t. il quelques lignes après , qu'il n'avait été publié qu'en France? Le menConge parait
évident dans cette contradi8:ion.
Je foupçonne cependant que Jouvency ne Ce contredit point; & voici comment je le concilieaveclui-m ~me . Nous
trouvons dans J'é di tio n de Prague deux
Decrets d'Aqu aviva fur cette matiere;:
le premier, qu i en le nôtre, & dont
la date primordiale
du 6 Juillet 161 0 ,
yefi ra pporté fous 1. date du premier
Aoùt 1614; le fecond ea du lendemain,
il défend de publier aucun li vre ou traité
fur le pouvoir indireél:, ou lur le tyrannicide, s'il n'a été reçu & app rouvé il
Rome.
Je roupçonoerois volontiers que ces
deux Decrets lont nés enCemble, & ont
/,/ ren ouvellés enfe mb le: ce font deux
<nfans jumeaux d'A q uav iva; on pouvait
les montrer tous les deux, ou n'en mon·
rter qu'un, fui vant le befoin : ils ne Ce
cOntredifent point; l'un donne' une re-.
ea
M
�J.66
p;te de pt':caution dan$ l'enfeignement .
qlllS ttffiYmaT~ prd!fumat; l'autre ne
cOncerne que l'édition des livres.
11 y a donc toute ap, arence que 1.
Decret fut fait double dès l'origine '
Jouvency attelle fur, le • Juin 1611 :
que le Général aVOlt déja pourvû à
J'édition des livres par un Vecret géné.
raI; c'ell le fecond Decret, qui efl daté
d" L Août 16 14 dans l'édition de Pra·
gue; il avoit donc originairement une
-date antérie'ure. IL e même Hitlorien
-ajoute que les J é fuites F tançois avoient
:folliciré un Decret , qui ne fut envoyé
qu'à eux, & qui n'étoit qu'à leur ufage.
C'elt le premier Decret qui n'étoit def.
1:in~ que pùUl' la France, & dont l'ufage
~toit de jetter de la pouillere aux yeux,
-par un fa\!X air dogmatique, & par une
imitation fimulée du Concile de Conf.
1Jt
=-tance.
Le Général avoit trois objets à rem·
, ·plir; 1 0 • il ne vouloit point rérraéle[
Jes approbations, !li condamner fa propre doél:rine, Beltarmimu &- IJor omlltl.
,o. Il defiroit qu'on gardât plus de me·
·fures que Mariana, qui s'étoit exprimé
trop durement, & en énonçant des pro·
'pofitions trop générales. )0. JI vouloit
tâcher de calmer les foupçons qu'on avoit
en France contre la Société: il faut bien
·du manege pour mire un pareil chefd'œuvre.
On verra dans les Notes fur le Camp'
"'.,. rendu à Aix des Conlt. Not. 60,
pag. 476, que Richeome lk Cotor. di-
,,61
foient dans le même erprit, qu'on ne
devait point affirmer qu'il elt permis à
toute perfonne de tuer toute (ol'te de
Tyrans. Le Frel'è H oreau le penfoit de
même dans les Ecrits qui firent tant de
bruit- en 164 J •
Après avoir autorifc: les trahirons,
les embuches , les allàffinats , & toutes
les peOes de la Société civile, il pro:
paroit la qLlellion, s'il ell permis à cha.
cun de tuer un tyran de régime, ttnicuique j il répondoit que non, avec bien
des dillinéèions qui exciterent la cenfure
de l' Univel'(jté, dont voici les paroles ,
extraites de fa Requête au Parlement.
)) Il faut remarquer premierement,
1> qu'il ne parle en la quellion, que de
"ceux qui ont autOrité légitime de te·
1> gner , & en abufen, à la rqine du Peul> pie, &: il (fonqu. aulll en fa réponfe
1> le lieu de 1. fdT. '; du Concile dé
1> Confiance qu'il rapporte; & ainli tan cttement ,
il expofe
aux a{faffins tons
"les Rois & les Princes , qui étaient
" réputés, fel on ceue doéèrine , n'avoi~
1> pas une autOrité légitime.
Cell ici le même mal· entendu : le
Frere H ereau intel'prétoit le Concile
de Conflance , comme on l'a toujours
fait dans la Société; & l'Univerfité
perfifloit dans l'intel'prétation reçue eu
France.
"En (econd lieu, ne difant pas abfo1> lu ment qu'il n'elt permis à perfonne
de tuer celui qui e. puiilance légmme
}) de regnet, & en abufe 11 la ruine d\l
)1
,
Mil
�'68
" Peuple; mais feulement qu'il n'en pa~
» permIS à un chacun ; il lailfe à penfer
» & à juger fans difficu lté, qu'il eft loi_
" fible à quelqu'un de tuer celui qui a
»autorité légitime de regncr & en
" abufe à la ruine du Peuple. '
La même oppolitlon de fyftême fe
trouve ici: le J éfuiteparle comme Aqu•.
viva ,Suarez, R icheome, Coton & tous
fes Confreres ; & rUniverlité perfévere
dans la cènfure de 141) & de 16 1 0 .
" Auffi finalement, lup polànt fa gran" de maXIme, que le droit de déf, n.
" dre s'é tend à tout ce qui eft nécelTaire
" pour fe garantir de toute injure J la" quelle il venait d'employer pour làire
~, tuef fans fcandak: ceux que l'on croira
)] vouloir détratter J &c.
Ceci fort de la thèfe de notre Decret.
Voy. N otes fur le Compte rendu à Aix
des Conftit. Not~ 70. pag, 108.
Dans la troifiéme Requête de l'Uni.
veruté du 7 Décembre 16<\4. pag. 19,
c::lle obferve d'abord que" 1. Con,d,
" de Conjlallce a déclaré qu'il n'eft pero
" mis à quelque Valfa l ou Sujet que ce
,. foit, de tuer quelque Tyran que ce
,. f oit, rans dif!inaion de Tyran par ufur.
" pation ou par abus d'une autorité lé·
". gitime, Le Cafuifte cie Clermont (fr,.
" re Hereau ) fupporant la Do/hine ce· '
" çue entte fe s Compagnons, ne traire
,. que des Princes qui ab"reroient d'unD
"autocité légitime.
L 'Uni verfité prouve enfuite que le Ca.
(uifie de Clermont ouvrait encore bien
~69
des voies pour tuer le Tyran de ré gi me ~
cela ef! démontré fort au lon g dans la
réponfe qu'elle fit à l'apologie du Frere
Cauffin, qui voulait excufer Con Con·
frere. Répollf. de l'Ulliverf· ,ho '1 > p.
"tauffin, Apologifte d'Hereau ,s'écrie
pag. 189 : " Q ue pouvait· il faire de
,) mieux, q ne de protdler hautement la
" Doél:rine du Concile de Canaan ce :
" s'il y a de la faute, c'eft cette grave
"A{femblée des Peres que vous accu-
)) fez . .
II déclare en finilTant, "que les plus
"fignalés de fa Compagnie en ce point
"fouCcrivent au Concile tenu & ob"fervé en France, " Apol, pour [cs Re.
lig, d, la Comp, de Jefus, P''-;' ' /644'
p, ' 91,
C'eft ici l'équivoque : ilsrouCcrivoient
au Conci le de Conftanec entendu comme
l'interprétait Aquaviva; & il Y a apparence que le CaCuifte de Clermont aurait été f~vercment puni pour s'étre conformé au Decret de ce Général, fI un
Arrét du Confeil n'avoit alfoupi cette
affaire.
Je l'ai Mja dit dans les Notes fur le
Com~te que j'ai rendu des Con{\it.p· 4 6 7
(note ) • il eft fâcheux pour les Apologilles de ce Decret, que pour le défen·
dre il faille le rendre trop beau, & choquer tOutes les vraifemblances. Ou l'on
doit convenir qu'Aquaviva fe joue de
I.crédulit é publique, ou il faUt dire qu'il
~ con4amoé le tyrannicide en tous Ces
M ii;
�'7°
chefs & dans tous les cas poffible<: fi I~
Decret n'eft pas parfàitement beau, il
eft pariairement horrible; ce dernier eQ
plus wr à crotre, & je l'ai démontré,
Ce qu' il y a de remarquable, c'et! que
Je Decret a paffé pour fort ho nnête dans
l'efprit de beauco up de gens, parce
qu'i ls n'ont pû le croire auni horrible
qu'ill'eft ; l'excès de Ca laideur lui a fervr
de parure,
Si Aquaviva e&t paru déte fter la propor,tion qu'il défendait d'enfe igner , on
auroit plus ai Cément apperçu qu'il avoit
en vûe la eropor,tion de Jean Petit; il
a donné à IOn D ecre t une tournure plus
fine, il exhorte tous Ces Sujets à hie
en grade pour ne point adopter des pro,
poiitions peu fùres & Cujettes à [c, ndale , quoiqu'enfeignées par d'autres
Doél:eurs ; qui reconMoÎt roit là l'hombl.
Propor,tion de Jean Petit?
Ce tour adroi t - focure deux avant!..·
ges 'on a l'apparence de la rigidité &
du (cfupule dans le choix des Doéhines ; il femble qu'on ne fe borne pas à
rejetter une Doél:rine effroyab le , ,,"dis
qu'au fond s cette D olhine effroyable
n'eft pas même rejettée , & qu 'a" la
laiffe dans une efpece de probabilité.
Cela co nvenait parfaitement à la polition & au caraél:ere d'Aquav iva: il a
approuvé Mariana, qui ne iairant pas
grand cas du Concile de Conftance, approchoit fort des Centimens de Jean
Petit; & Suarez, qui adoptant le Concile de Conaance ,réduifoit Ca défiOl-
17i
lion à la condamnatio n de la propofition
de Jean Peut : D amnaI
twz
un 'yerfeHe
i
.
erfrtlem affirmau/lam , omm! tyrannus
:wdt poufr, & n01l ~bfolulè proJa tam ,
{rd cum mu/us ampltal. 'lllbm .
JI eft vioble qu'Aquaviva trOuve la
Doéhine oeS uarez plu!> (û rc= , celk de
Manana probable, celle de J can Petit
fujette à beaucoup d'inconvénkns & de
fcandales ; elle n'eft pas abfo l ument improbable, mais on ne doit pa61'af!irmer ;
voilà le Decret.
4
FIN.
�r
i·H~~~{·~~~~~~,}~ ~ ~ ~ (~
ARREST
DE LA COUR
DU PARLEMENT
DE PROVENCE.'
Extrait der a.giftrer du Parlemtn,J
.Du
'1
Janvier
17 6 3'
jour, les Chambres aiTemblées ~
les Gens du Roi (ont entrés, &
Monfieur le Blanc de Cafiillon, Avocat Gén~ral dudit Seigneur Roi, por,":
tant la parole, ont dic:
CE
MESSIEURS,
L' [mprim~ que la Cour vient de nous
faire remettre, & qui a pour titre,
R,lation de ce qui s'eji paffi au PtnÙment d Aix dans L'a {faire des ] lfuius
"puis le fix Mars mil fept cmt foixan,..deux, (e comdamne lui-même à ne
plus voir le jour: la forme dans laquelle il paroît eil: une contravention aux
A
�l'
tégles de la Police, & le titre q "1
porte, offen (e le droit public & le u~.
'" d'u aux d'C l'b"
re
peel
1 eratlOns des COllrs
Vous ne con(umerez point par la lec~
ture de cet ouvrage un tems précieux
que les plus grands intérêts & le vœu
public récla:nent ; & vous donnerez vos
premIers fOins à arrêter la di{lribluion
de cet im ~ri~é, Nous requerons que
ledIt Impnme fe ra & demel11'era (up.
primé , que très .exprelfes inhibitions &
d~fè l'lÇes (eront faites à tous Imprimeurs
Libraires, Colporteurs & autres de
l'imprimer, vendre, débiter ou' autrement ,di{lribuer, à peine de'pl1nition
exempl~tre ; qu 'il fera enjoint à tOllS
ceux qUI e~ ont des exemplaires, de les
apporter nere I ~ Greffe de la COllr, pour
y et~e fuppnm e~, &, q~e l'Arrêt qlli in.
tervlendra fera Impnm e & envoyé allx
Sénéchaulfées du Relfort pour y être
exécuté felon (a forme &. teneur &
affi.ché par-tout 011 befoin fera. '
Eux retirés :
,Oui le rapport de f.! C Antoine,Er·
prIt-Ema nuel de Brun Baro n de Boades, Seigneur de Mea'ux, de Villepey
& aurres LI eux, Chevalier ConCcil1er du Roi en la Cour: tout ',onfidéré.
3
.
LA COUR , les Chambres aO:e m~
blées, a ordonné & ordonne que ledit
Imprimé qui a pour titre, R elation de
tl qui
s'tf1 paire au Parltmmt d'Aix dans
l'affaire des J <ruileS, d'puis le fx Mars
mil ftpt cens jOlxante-dwx , fera & demeurera fllpprim é; a faie & fait très exprefiès inhibitions & défen f'e s à tOllS
Imprim eurs, Libraires , Colporteurs &
autres, de l'imprimer, vendre, débiter , ou autrement di{\:ribller, il peine
de punition exemp'aire; enjoint à ta liS
ceux qu i en ont des exemplaires , de
les apporter ricre le Greffe de la Cour,
pour y être fllp primés; Ordonne en
outre que le préfent Arrêt (era imprime & envùy,é aux Sénéchalllfées du
refi'ort pour y être exécuté (elon fa
forme & t eneur, & affiché pa r.tout olt
bdoin (era, Fait à Ai x en Parlement,
les Chamb re s alfemb!ées , le 21 Janvier
1763' Collationné. Signé, DEREGINA.
A ij
�~
4
~****$************~
ARREST
DE LA COUR
DU PARLEMENT
DE PROVEN CE
,
Q UI jupprime les exemplairu, affiches fi
placards de l'ArrêL rendu par la Cour
du Compus, Aydes fi. Finance> le 23
M ars 1763 , & foi! difenfls a /OIIS
1 mprtmeurs d'i.mprimer
6· il tOutes
p ufonnes d'afficher au,u~ aae (ol1traire
4. ladite fop;mJlion, peine de puni_
tlon
txempLair~.
a
EXTRAIT DES REGISTR ES DU PARLEMENT.
Du 16 A vril '76J.
L
Es Chambres éta nt aiTemblées , le
Procureur Général du Roi eil entré, & a dit: qu'il apport oit à la COllr
lin nouvel Arrêt de la Cour des Compter, Aydes & Finances, en date du
:t 3 Mars 1763 , qui n'a été rendu pu~
blicqu'auÎourd'hui, & qui vi ent d'être
a/liché il la porte même du Palais. Qu'on
ne voit pas trop il quel deiTein cet Arrêt
a eté fi longtems fu fpendu & enfuit e
tIlanifeilé ; qll e fi la Cour des Comptes croyo it (a JlI rifdittion ble{l"ée par
l'Arrêl de la Cour du 26 Février dernier , elle dl voit porter fes plaintes au
Roi, fans apprendre all Public que
le Procure ur Génera l en cette Cour
eloit de nouveau charge de c"l om nier
ail pi ed d" T hrùne, des maximes également préeieufes au SOllverain & à la
Nation, que \cs regles fond amen tales
de l'Ordre étan t lol ide ment établies
dzns les Requi!itoires prée édens , il
feroit fuperflu d'entrer en difculIion {ur
les mot ifs & les difpo!it ions de cet Arrêt; que le {eul parti qu'il convient de
prendre il cet éga rd, ell: celui du !ilence; mais que ce combat indécent pour
la Magi/hature devi ent trop {candaleu,,>
aux yeux des Peuples , pour n'être pas
inceiTa mment arrêté.
Requiert être ordon né que les Exemplaires imprimés de l'A tte cmané de la
Cour des Comptes, Aydes & Finances, fou s le nom d'Arrêt, en date du
13 Mars 1763 , enfemb le les Placards
&: Affiches Ceront & .demeureront [up~
�6
primés; & à cet effet, que les Hu;lliers
de la Cou; fe porteront fur le champ
chez DavId, Impnm ~ ur, pour faifir
lefdits Exemp lai res , & dans tous les
lieux & carrefo ms de la Ville, pour
retirer les Placard.s & Affiches, & les
app orter au Greffe de la Cour, avec
défenfes à tom Imprimeurs d'imprimer,
& à toute, per(on nes d'afficher aucun
All:e contraire à la fu pprellion ordol1 née , ;( pei ne de punit io n exemplaire;
que l'Arrêt qui intervienJra , fera im primé & affiché par-tout oil befoin fera,
& copies collationnées d'icelui expédiées au Requerant, & envoyées aux
Sénéchau{fées du re{fort , pour y être
Ifl, publié & enregifi ré, avec injonction à fes Su bfiituts d'y tenir la main,
& d'en certifier au mois. Et efi forti.
VÛ l'Exemplaire im primé , in ti tylé ,
Arrêt de la Cour d<s Comptes , Aydes &
Finances de Provence du 13 Mars '76),
enfemble les Concllliions par écrit du
Procureur Général dn Roi, par lui laiC·
fées (ur le Bmeau:
Oui le rapport de Me Antoine-Er·
prit-E manuel de Brun, Baron de Boades, Seigneur de Villepey & autre~
lieux, Chevalier, Confeiller du ROI
en la Cour, tout coniidéré,
.,
LAC 0 UR, les Chambres a{fem:
blees, a ordonné & ordonn e que les
Exem1pl aires de l'all:e émané de la Cour
des Aydes fous le nom d'Arrêt, en date
Gll 1) Mars ' 76) , eufemble les Placards & Affiches fe ron t & demeureront
lupprimés ; & à cet effe t, que les HuifIlers de la Cour fe portero nt fur le
champ chez Da vid, Imprim eur, pour
laifir lefdit s Exemplaires, & dans tous
les lieux & carrefours de la Ville, pour
retirer les Placa rds & Affiches, & les
apporter au Greffe de la Cour, fa it inhibitions & défenfe s à tous Impnmeurs
d'imprimer, & à toutes .rerlonnes d'afficher aucun All:e contraire à la fuppreffion ordonnée, Il peine de punition
exemplaire: Ordonne que le préfent
Arrêt fera impnmé & affiché l'ar-t~ut
où befoin fera, & COpltS collationnees
d'icelui expédiées au Procurem GénéraI du Roi, & envoyées ~u" S~ n écba rif;
lees du re{fo rt , pour y etre lu , publIe
& enregifiré: Enjoint à fes Subfiltuts
d'y tenir la main & d'en ceruner au mOIS,
Fait à Aix en Parlement, les Chambres a{femblées, le 16 Avri l ' 763, Collationné , 5 ign< , DER E GIN A.
AAIX. ch.. la Veuve de J. D av id & Erprit
David. '7 6 3,
�A RREST
DU P ARLEMENT
DE P R O VEN C E.
QU I juge l'appel comme d'abus inurjetti par
M. le Procureur Général, du B nlles , B refs J
Conflitulioru é... 4ulns R iglt.m(ftS de la SucÎùi
fi difo'" ,1< J'fILS; fail J'finfi" aux foi-tfifons
lifuitu (,. à tous autres, dt porter l'ha,bit dt
ladiu Société J de 1,ÎVrl foUI fobiiffonet au.
Giniral (,0 aux Conf1iturions de ladite S o,jlei,
ft i tntr,uni, aucune co"efpondanu diffEle ou
indirtfle avec le G énéral (.,. la Supiritllr.I de
CWe Société, ou autres par eux pdpofts ; mJoint aux foi - di!am l éfuites de vuidu lu
Maiflns dt! ladite SocÎe'ti; leur foil déftnfo~
de vi"re ln commun, riforvant d'accorder à
chacun d'eux lu penflons alimentaires néceJfoi-
m , &c,
E xtrait des R egiflftJ du ParlufUlJt.
LOUI s,
par 1. grace d. Dieu, Roi
di,·
Fiance & de Navarre, Comte de Provence ..
Forcalquie r & T erces ~dj açentes; au pre mie!
A
�3
2
Hliiffier de notre Cour de Parlement ou a\,t
-0S
,re
notre H \ll 1er, ou ergent fl\r ce requis: Notredite COUf, les.. Chambres alTe mblécs c
vui<hmt .lf:. reginrc. ~rdo
é par- (OQ Arrêt r;Dd~
",n AIld.Mce pul>liq~e le 1 ~ Janvier t7GJ.
EN T R ~ notre Proc~reur Général en \Odi,e
Cour, appellant comme d'abus de toutes les
Bulles, Brefs, Lettres Apolloliques, Oracles
ùe vive voix, concernant les Prêtres & Ecoliers
de la Société foi-diC,mt de Je[us, Confiitutions
d'icelles, décLara.tions (ur IcCdites Conftirutions
Décrets des Généraux ou ùes Congrégation:
générales de ladite Société, & gén éralement de
t OUS
a.utres Réglemens, ou ARes Cemblables
Formules de vœux, même des vœux & (crmen:
faits lors de l'~miŒon d'Lceux ; joint audir appel
comme d'abus la delibération fur la Morale, le
tout notifié au Provincial defdits foÎ-difans Jéfui ,es , en le~r MaiCon & Collége de cctte Ville,
l'"' exploit du 9 Juin '762; & au Grand Collige de Lyon par exploit du 28 du même mois,
en exécution de }' Arrêt r~ndu par notredite
Cour, les Chambres alTemblée, le 1 dudit
mois, d'une part: Et Frere Jean-Pierre Garnier
fe ditànt Vice~Proviocja\, & cnfuite Provinci;. \
des foi-difans JéCuites & Reéleur du Collége
.de Dole, en la qualité portée par ledit Arrêt
du ) Juin, d'aune. VÛ par nût redite Courl' Arr êt par elle rendu, les Chambres alTemblées,
le 6 Mars 1762, fur la requifition de notre
Procureur GenéraJ, portant injonaion au Re~
tellr de la maifon des Prétres & Ecoliers foidilans de la Sociét..! de Jefus de cettO ViUe,
J 'apporter & remettre dans trois jo~rs , ~u
Gr:t(.c civil de notreditc Cour, un exemplaire
if".1primé des Conflitutions de ladite Société ,
ilot:a..n:;.nem de l'éditioI) fAite d'icelles ~ Praglle
cn far.née 175;"
Expl~it de fignificati on dudit Arrêt 'lU Frer.
Baudran, Reéleur de la MaiCon des Prêtres &
l,ohers [01- dIfans de la Société de J eCus cl
ceue
du 8 du m ême mo is de Mars.
e
Certificat des Greffie rs civils des dépôts cl
la CI our
9
moi', de Mars: que
'po urnes Iflt ltu es : Injlitu/um So,ittatis hfu.
(agœ, ann~ 1757, ont été feRus au Greffe ledit:
l,ur par ledit F rere Bart helemy Baudran RecIfur du Collége d 'Aix.
'
ArG rôt re'ddu par ~ot:edite Cour le 'S Ma ..
'7 2, qUI , onne ~\:le a notre Procureur GénéraI d~ la prefe~[at1on pu lui faite de notre Edit
du même. m?lS, & o~d_ot1ne que l'exemj)laire
d~s C.on{htutlon~ do~t t! s'agit, dépofe au Greffe,
I~ll (Olt comn:umque , pour, lefdites ConflitutJons v.ues., eue par lui. requis & ordonné pat'
not~edlte. Cour, •.au fUJet de l'enregiflremenC'
dU,dlt Edit, ce qu Il appartiend ra, dans :'affemblee d:.s Ch an:b~es indiquée au 27 Avril.
Arreté dudlt Jour 27 Avril, qui, fur le dire
de,.no~re Procureur G,énéra! ' que d.ans l'objet
qu Il s cil:. p~opofé d examiner conjointement
le~ ~on{btutlons & la l\Iorale de la Société des
rOl-difans !,éfui tes, il croit ne pouvoir rien faire
de plus utue que de fe procurer un exemplaire,
en forme probante, du Recueil des AfTertions
tn(eignées dans cette ~oci ché , drpofé au Greffe
~u Padement de Pans, & d'écrire à cet effet
a Meffieurs le!:> Gens du Roi du même ParleM:~.t, renvoie l'arrembl~e des Chambres au ~)
V~lIe,
d~ dl~dit
deu~
, Autre ~rrêté dudit jour 2) ~'fa i, qui renvoie
l,lfernI:.lee des Chambres ail 08
Pr Arrêté du ,~~ Mai, port;n~ que notredit
ocureur General a commencé
rendre
tom pte des "Conilitutions & de la doélrinedos
A ij
oe
�·
4
foi-difans Jéfuites, & des E xtraiLS des AlTertion s par eux Coutenues & enfeignées , & renvoi
de 1'.lfemblée des Chambres au J Juin.
Arrêté dudit jour 3 Juin, portant que no.
tredit Procureur Général a continué de rendre
cornpte,~ renvoi de l'alTembl"e des Chambres
au 4.
Autre Arrêté dudit jour 4) contenant que
notre Procureur Général ayant continue & fini
de rendre compte, a pris & laifTé {es condufions fur le Bureau , avec l'exemplaire en deux
volumes des Confiitutions des foi - difans Jéfuites de l'édition de Prague de '757; enfemble
les E;traits des AtTerrions foutenues & enfei~
gnées par lefdits foi-difans JéfuÎtes, verifiées
p ar MeŒeurs les Commiffaires du Parlement de
Pans, & dont l'exe mplaire, e~ forme probant~1
a été adrefré aux Gens du ROI, par ceux dudlt
Parlement.
Que MM. de Gallice Doyen, & de Boades
s'étant mis au Bureau, fait rapport defdlte5
onclurlOns & M.le Premier Préf,dentprenant
fes opinion;, ayant dem ande l'avis de. M. ~e
Gallice, M. le Confeiller de Beau~ecuetl .. dl~:
qu'il avoit à rapporter une requete prcfentee
, la Cour les Chambres a!Temblées par les
R eéteurs d~s foi - difans JHuites des Maj(ons
ù'Aix, de Marfeille, de Toulon & d:Arles i
laquelle requê!e ayant été rapponée, Il a éte
d é lib ~ré, (ur les Conclufions de notre Pr?cu~eur
G énéra l, que le l~its R eé1enrs pourfulvrOient
ainli qu'il s'appartient, & r.aITcmblée des Cham·
ures re nvoyee al~ lendemain 5- .
. ç 1
Autre Arrêté dudir jour') JUin, q~lI, ur a
requilition de notre Procureu: <?éne~al, ordonne que, conféquemmcnt a 1A~ret~ du ~
~lars précédent, l'!nfiitut, les Confittutlons &
{oi-dil~ans
la Do8:rine des
JHu ites, devoient
être vîtes & examinées par notreditc Cour
prealablement, & qu'il ne devoit être délibéré
que (ur les conclulions de notre Procureur
Genéral, remues le jour auparavant (ur le
Bureau.
Arrêt rendu par notreditc Cour ledit jour
5 Juin, par l,equel, e?tr'autres difpofitions,
il eO: concede )) aél:e a notre Procureur Gé» néral, de l'appel comme d'abus par lui mI) terjetté,
en tant que de befoin
ou fe1) roit, de toutes les Bulles , Brefs, Lettres
Il Apofioliques, Gracier de vive vo ix, conu cernant les Prêtres & Ecoliers de la Société
Il foi-difant de Jefus, COnfiitLHions d 'icelle,
» Déda ration s fur lefdites Conflitutions , DeII crets des Généraux ou des Congrégations
II générales de ladite Société, & généralement
lJ de tous aut re s Réglemens, ou Aél:es femIl blables ~ Formules de vœux, même des vœux
Il & fermens faits lors de l'émiffion <l'iceux.
» Ordonne que ledit appel comme d'abus
)) fera notifié au Provincial defdits foi-di fans
n Jéfuites, pour y venir défendre, fi bon lui
n femble , & renvoye le Jugement dudit ap ...
" pel comme d'abus après la S. Remy.
~) Et pour {tatuer définitivement fur ce qui
li rHulte de l'exemplaire imprime des A[er11 tions, des Livres'mentionnés en icelles au
11 fujet de l'enfeignement connant & non in)) terrompu d'une doElrine defiru B:ive de tous
)) les principes de la morale chrétienne , &
n notamment de la doéhine meunriere & aboI) minable, qui attente non-feulement à la fûn reté de la vie des citoyens, mais encore à la
Il fureté des Perfonnes facrees des Souverains,
" dans l.dite Société defdits foi-difans Jéfuites .
Aiij
en
�.6
" ai~rHfU! de l'inutilité ~e toutes déclarations
)t de(aveux &
retraflatlons faites il ce r· r
t d· C ·
oUJet
" no ce He our ... Joint la Délibération \ l' '
" pel ~omme d'abus interjetté , en tant q:e
at
" be(om , par notredit Procureur Général' 1
" tout fans préjudice des moyens qu'il fe Jré~
" {~rve de, tl~er 9ll défaut d 'al1toTj (~tion de 13~
" d~te ~oclére, comme Corps & Congre ation
" reguhere, enCemble du dèfaut d'autoriFation
" examen
& ,.connoiflànce des RégIes & COft C'•
o.
" UtuttQns cl Jcelle-, du Décret improbatif de
Il l'Egli{~ Gallicane a«emblée à PoifTy du 15
n Srptembre. 156 l ' , & des induéliom' en n~.
n fultant (ur la non·{olemnité des vœux emis
" da?s ladite Sociét~, que nct Te Procureur
» ~(!né~ l p~otefic Ile réputer ni (olemnels,
" DI obhgatoJres) quant au lien relatif à la
" Règle & à la lolemnité du vœu en(emble
" de l'infraaion des claufes irrita~tes dudit
" Décret de Poi{fy, & encore du défaut d'en" regHlrement en not redite Cour , de~ Lettres
de ~établi~ernent & de. grace de l'aD 160) ,
,) de 1obreptlon , fubrepuon & nullité radicale
)) des Ler:res Patentes du 6 F~vrier 1621, &
l) autres lIltervenues pour l'établirrement de
n leurs Colléges, J uJUons tendantes à autorircr
.n l~ refus ~ait par kfdits foi·difans JéfuÎtcs, de
1) commumquer à notreclitc Cour leur Infiirut ,
Jt & de prêter ferment {ur l'indépendance de
" la COllIon.ne , &. de l'adreITc & enregifire.
", ment def<.h tes ruffions, nuUernent faits à la
" Chambre lors tenaot les V;lcarions, ~ CIl#
11
:" corc fans prtjudice de la déchJancc d~ toute
" poffeflion & tolérance, réfuhant de la redan mati on & uCage fait par le(dits {oi-di(ans Jé" (uites dans le R.e{fort de notre Cour des pri.
)) vilé&es les plu.s com ràÎres aux ma;imes du
7
" Royaume, & aux droits de l'Epi(copat.
)J Et cependant, par provilîon, jUl4u'J, ce
JI qu'i l ait été {lanté fur led it appel com me
" d'abus, & objets qui y fo nt joints, fait trèsJ) exprefl'es inhibitions & défenCes à touS fujets
)1 du Roi , de quelque état, qualité & condiJI tion qu'ils (oient, d'entrer dans ladite So-Il ciété, (oit à titre de probation, ou NQviciat.
Il {oit par émiffion des vœux dits folemnels,
1/ ou non îolemneis, & à tous Prêtres, Econ.liers t & autres de ladite Société, de les y
" recevo.ir, affifler à leur ir.greffion ou émif" fio n de vœux, en rédiger ou ligne r les
n aaes , le tout fous telle peine qu'lI apparIl tiendra.
u Fait pareillement inhibitions & dJ.!fenfe s
" allxdits Prè tres t Ecoliers, & autres de JaIl dite Sociétè 1 de recevoir, fous quelque pré)1 texte que ce foit, dans leurs rvbi(ons, au" cuns membres de ladite Société nés en pa ys
II étran ger, même d'y recevOir tOuS membres
" de ladite Société tlaturels François, qui fen roient à l'avenir ~ans la Yille d'Avi gnon, &
Il en toUS autres lieux hors du Royaume , les
" vœ\!:'( dits (olemnels ou non folemnels, le
1/ tout à pe ine d'être les contrevenans pour1) (ui \'iS extraordinai rement, & punis comme
II pertl.lrbateurs du repos public.
" Fajt pareillement inhibitions & d Hen (cs ,
)J par pr ovifion, auxdits Prêtre s &
Ec olie rs,
J) &
autres de ladite Société, de continuer
)J aucunes leçons publiques ou particulicres ,
II de Theologie, Philo(ophie ou H llnlaoités
Il dans les Ecoles) C olléges & SémÎfj;\Îres du
" ReITon de notredite Com, (ous teUe peine
1) qu'il appal ti endra, & ce il compter du pre1) mier Septembre prochain.
�8
~) Fait ''l'''· ...
S ~reJfe' inRhibition, & défenfes
" a tous
es
uJets du
oi) de fréquente
)) après l'expiration dudit dé lai, les Ecole;'
J' Penfions, Séminaires, Noviciats deCdits foi: .
») di fans JHuites.
)) F:ljt très-expreCTes inhibitions & défenfes
" à t<:')Us ,Sujet.s du ~oi, de s'aggréger 0\1
" affiher a ladite Société, folt par un vœu
» d'obéiffance au G~néral d'icelle, ou autre" ment.
n Fait, par provifion, très-expre!l"es inhiXI bitions & défenfes aux Prêtres ou Ecoliers
n de ladite Société, de te nir dans les Mai(ons
n de ladite Sociéti , ou ailleurs, aucunes Conn grégati ons , Arrociation ~ , Confrairies, ou
" autres Exercices particuliers.
Exploit du 9 du même m ois de Juin, portant lignification dudit Arrêt aux Retieur,
Supérieur, Prêtres & Ecoliers foi-difans de la
S o ci ~\é de Jefus, & à lem Provincial, avec
not ification ':Jdit Prov incial de l'appel comma
d'abus , inrerjett é p", r notre P rocureur Général )
pour y defend re f, bon lui Cemble.
Au tre Exploit de tignific4lt ion du même Arrêt à l'Uni ver lité de cette Ville, d u i 6 du méme
mois .
Autre Exp loit de fi gni fic atio n dudit Arrêt )
& de notification de l'appel comme d'abus ,
au Provincial des foÎ- difans J6fuites de la Pro_
vince de Lyon & de Prove nce, rélidant à
Lyon, Fajt pa r C onflan s , H ui fli er R oyal en
la Sénéchauffée & au Préfi dial de Lyon, en
parlant au Frere Portier de la Maifon des foidiC.n, JéCuite, du grand Collége de Ly on, où
ledit Provincial rélide ordinairement; ledit Ex·
ploit du 28 du même mois de Jllin.
'
Arrêt rendu par notredite Cour le 14 dudit
9
mois de J uin, au Cujet des failies & invenlaires à faire en e~écution de . l'Arrêt du ) ,
des biens, effe ts, titres & papiers defdit s (o iMans Jéfuites, & l'appofition du Ccellé , & qui
ordonne Clue la Pancarte intitulée, Sommaire
du Illdl1lgmcts, & le Livre intitulé , Regla.
Prieres, Illdulgmces & Offica des COllgrigarions
irigùs lS Maijons &> Colltgts de la Compagnie de
lefus , trouvés dans la Chapelle & Sacri!be de
la Congrégation dite de Me ffiturs, feront dé~
pores au Greffe de notredite Cour.
Arrêté du 19 du même mois de Juin, par
lequel , fur le compte rendu par les Commif.faires députés par l'Arrêt du S, de leurs opérallons, il dl: délibéré JJ que les Officiers de
II la Compa~nie qui font aétuellement du nom11 bre des Congréganifles J & fréquenrant la
)l Congrégation
dite de M4Jùurs, feraient
Il déclarés fufpeas dans l'affaire des foi-difaOlii
li Jé(uites, & ne peuvent y opiner.
Arrêt rendu par notredite Cour le dit joue
19 J lIin, fur la Requête de notre Procureur
Général, & qui lui donne atle de la l'emiffion
par lui faite des Livres de divers foi-difans
JéfllÏtes , des piéces & Livre5 trouvés dans les
Congrégations) & dépoCés .u Greffe, pour
lefdites piéces & livres mentionnes à ladite
Requ ête, {ervir au Jugement comme d'abus,
& délibération y jointe, concernant la Morale
des foÎ-difans J Huites.
_
Arrêté du même jour 19 Juin, qui nomme
Me, de Boade" de S. Marc, de Boutarry fils,
de Beauval & du Bourguet, Commi!raires,
pour examiner les Confiiturions, la morale &
la doéhine des foi-di{ans Jéfuites, les Extraits
des Affertions par eux foute nues & enfeignées,
& les Livres remis par notre Procureur genéral ,
.
Av.
�11
10
8< ~.mire compte de lew- ex.men aux· Chambres
./Temblées.
Arrêt rendu par notre dite COtir le 18 du
~ême m~is de J.uin, qui ordonne la Continua_
t10~ des lnventatre5 t & prefcrit divede, opé~
raUons au,x ~eque~es, Gardiens & Econome~ ,
P?ur la regte des- biens & effets (a irls aux (oiQlfans JHuites : ordonne qu'il (era accordé
auxdirs foi-difans JHuites du ReITorr & fur
la. requête de leurs Supérieurs, telle' fomme
qu' il appart iendra, pour tournir à lem nourriture & entretien aétucl , & furfeait à tellS
payemens des créances dûe~ par les (oi·difans
Jéfuites, & à toutes pour(uites d'icelles ufJO
q~ ,a~
1
'
S Sep!em~re lors prockain , d,ans lequel
aucune connoilTance qu'il y aÎt dans la Biblio'
:) theque , ni aucune c,hambre ni endroit de la
Il mairon, aucun des Ltvres, D éc rets, InC\rucIl tions ou EpitTes & Ordonnances des Génén TauX, Bulles & D .!crets des Papes concernant
"h Société, Ao!tes des Congrégations de la
Il Province, Cata)og~es des opinions philoFo"phiques &. théol?gLq~es , Ç>~acles de Vive
1) voix & autres. qu Il lUI eO: enJomt de remettre
"riere le Grcrfo! de la ( our par j'Arrêt du
") Iuin li; ledit Procès-ve ,hal en date des'?",
t4 1(' , 16 ~ 17) 18) 19 & 21 dudit moi~
'
de "Juin & '4 Aout.
Arr êt rendu par notreditc Co ur le :18 Juin,
qui déclare celui du S exécutOire dans la Ville
delill , les creanCiers feront leurs dedaratiom
de l'état de leurs créances au Greffe de notredite
Cour ~ des Sén&h.ufrées & Juges.Royaux '
refpe8ifs, dont les G reffiers envoyeront extrait
e n forme à notredit·Procureur général audit jour
1! Septembre.
Arrêté dudit jour 2,8 Juin, qui indicflle an
z-Oé1:obre fuiv_nt l'a/Temblée Jes ChambleS.
dans laqueUe les CommiiTaires rendront compte
de Frejus.
de l'examen des Confiitutions "de la Mor::.le
& Do8rine des Jéfuites, èes Extraiu des
.Acrertion~ par eux {ontenues & enfeign~cs, Sc
des Livres remis pa r notre Procureur Géntral.
notamment:
La Pancarte imprimée, trou\o·te dans la
Sacrillie de 1. Congrtgation dite de Mellieu f5
intitulée: «( Sommaire des Indulgences accor)) dées tant à la principale & premiere ~on~ré
n gation établie dallS le Colh!!ge Romam ,' fous
" le titre de l'Annonciation de la falote Vierge.,
»qu'aux autres AlToc iarions , Confréries ~u
" C ongregations gouvernées p:ar ta Compag1l1e
li de Je[u, , & qui fe trouvent clans les autres
JI College:s
Maifons Sémïnaires, }téfldcnces
.
'
" de la même
Compagnie,
ou en que l '1:1 ' a~tre
)) lieu que ce foit· foit que ces ArrOc13tlOn s
1
Procès-verbal d accedit de M • Boades & de
BoutafTy fils, C ommiITaires, da ns la mairon
des (oi-di(ans Jé(uites de certe V,lle & Chapelle
des Congrégations y annexees, contenantfai tie
& inventaire. de leurs biens meubles & im·
meubles, titres, papiers & documens ; établilfemenr ù'un Sequefire, Gardien & Econome,
& d'da ration ùu Frere B:;mdrand , " qU'II etOlk
» p"'t de (e purger par (erment (omme il n'.
-
Autre Arrêt du même jour 28, qui ordonne
la continuation dl! la faifie doi:s biens & effets des
Jefllites , & détermine les fo naions des Sbquefhes , Gardiens & Economes.
Les titres, livres & papiers dépoCés au G reffe
de notre dire Cour, en exécution de fon Arrêt
du I4 Ju in, & des Ordonnances rcndu(!s p~r
lefdits Commitraires dans leur procès-verbai,
•
'.
A
vi
�u
" roient foc.mées d'Ecoliers fenlement , ou de
" non EcolIers feulement, ou d'Ecoliers & de
» non Ecoliers réu nis en une feule Congréga.
" tion, ou de fidèles de l'un & de l'.nltre Cexc
" pour~u néanm?in~ qu'elles ayem été aggré.~
" gées a cette principale & premiere Congré" gati?" du C~lIege R omain p~r le Général de
" la. Compagnie de Jefus . [ulvan! le pouvoir
)) qu'il en a reçu du fain! Siege, & qui lui a été
» fou vent confirmée.
On. IrOU1/e ici u.n renvoi marqllt (a) , qui in.Jiqru au bas de /" Pancilft e id i.VOlt fui,'.mu:
)} Il Y a cu fept fois ùes Lettres Apofioliques
"émanées à ce fuiet, Bulle de Grégoire XUl.
" Omnipoumis Dti Sa/vatoris noflri, le ) Den cembre 15 84, Bulle de Sixte V , Supuna
" difpofiûone , le 5 Janvier 15 86. Bulledu même
l ) Sixte V, Rom,znum decee Pontiftcem , le 19
"Septembre- 1\87- Lemes Apofloliques d.
" Grégoire XV , Alias pro paru, le q Avril
1621. Le ttres Apofioliquesde Benoit XIV 1
Prœ.claris Romanorum Pontificum prœdtcej[orum noflrorum de ;nclita Socielau Jefo htntm~
rentiffimorum vefligiis infiflenres, le 14 Avril
::n ]748. Bulle d'Or du même Benoît XIV 1
" Gloriofœ Domina D ei Genüricis M.uiœ cultum
?' ae venerationcm, le 27 Septembre 1748.
On lit à la premier! colomne de cette Pancarte
4pr'$ le premier article :
:n
"
),
"
" INDULGENCES pour les (euls Congré).J
"
})
))
"
ganifies & autres qui fe trouvent au fervice de
la Congrégation.
. .
El f article] 1 •••• •• )) De plus on enlomt
aux Congréganilles une parfaite docilité pour
les ordres & les avis qu'ils recevront du
Général, ou de ceux qui les gouvernent ep
a
"wn nom.
1
3
Ici ft trouve un, ali/re rt1llloÎ mar9ué Ch) ,qui
indiqlie la J'vote [UlWlnU au bas de Id P.JJlcarte:
"Dans toutes & chacunes affai re s qui con ..
"cernent la Congrégation, les Souverains
" Pontifes exigent cette dépendance (nollobCII tant toute choCe à ce contraire) comme il
Il
contenu dans leurs Lettres Apollohques.
Il Cette claufe dérogatoire efi encore pins for"mellement exprimée dans le Bref de Gré"goire XV,&dans la Bulle d'OrcleBenoit x IV;
li laquelle Bulle émanée du propre mouvement
"du (aint Pere, confinne dans leur forme
J) fpécifique les anciennes Lettres Apofioli<Jues ,.
JI & accorde, erx::ore de nouvelles graces, de
n nouvelles mdulgenccs , & de nouveaux ptil) vileges.
Le Livre intitulé: R egle du Dames dt la
Congrégation de la très-Sainte Vierge, établie à
Aix fous le titre de la Purification., imprimi à
Aix lfl l'année 1688\
Un Livre relié en parchemin, intitulé fur la
couverture, L ivre des 1'œ1tX ,[épuILUres , contenant J 96 feuillets, & commençant par cinq ditTécens modeles imprimés; le premier pour la
déclaration, cote & paraphement du Regifl:re
des premiers & derniers vœux; le recond pour
le repifire d'entrée; le troifiéme pour chaque
entree; le quatrié,me pour les premiers vœux:,
portant qu'un tel, aprJs fis dtllx ans de lVOvici.t accomplis, a fait dans la Ch'lpelle inririeurc
de etlle Mailon, les premiers vœUX de la Compagnie en qualiti dt Coadjutwr temporel, conformement à l'IAfiitut de la Compagnie, qui diclare
que Ct! premiers vœux n'engagent 'lUt pour autant
dt ltms qu'il plaira au Riwruui Par Ginùal dt
men;r dans la Compagnie celui qui les a faits,
ti qu'au cas qu'i! [oit congedii , il renue dans
en
�14
It monde tout auJfi lib" que s'il n'avoit jJ. m,J jj
foi:
C($
premiers
VŒIl " - .
Et le cinquieme derdits modèles étant pour
les dernien vœux, contenant: Le Pat. Oll nom
Frac . . . . par l'ardu dt noire Ri,'ùmd Pat
Ginr,al . . . il fait publiquement d,lns l'Eglifo
de cettt Maifon. la profc.Dion dts qUJtrt vœux,
oU II! vœu de Coadjuteur Ipirirucl formi dans b
mains de moi fluJJigni, Erc.
Et~nt immédia teme nt après ces Formules
imprimées, la déclaration tn:lnu(cr ite du p:mlphement dlldit Rc gi{\:re , faire par le Pere Je:1O
. Croiret, Reé\cur ci u College d·Ai x, le 1 clu
mois d'Oaobre 171), & cnfuiœ divers aCtes
d e prem iers vœu},. écrits de fuite; le premie r ,
du 5 OElobre 1718 ; & lec.\erme r, dn 30 Ayrii
176 1.
Et entre le premier feuillet & la coU\'crture
l'original de la Lettre d'envoi de ce regifire t
{ignée Gafpard de Buhon, fan s date, & daM
l aquelle il en dît: ]) en conféquence de la
), D éclaration du Roi, en faveur de ceux 1
"qui après être forcis de che-t nous , veulent
), rentrer dans leurs biens, donnée le 16 Juillet
» de cette année 17 J S, & enÎemble pour ac~
"complir de notre part ce qui nClUS eil pre(crit
)) dans.. cette D éclaration.
. . . . • . . . }) L'on avertit que ce que
)1 l' on prefcrit ici de nouveau, nt ch/lng~ rim
." aux ufagts anciens qu'on <2 garde jllfouu·ici,
" dt tLn ;r chtt lts Sup ùuurs lts Livrt! du
)l vaux, &
d'y icrirt cu vœux quand qutl)1 qu'un en [ait dans wu dt nos Maifom: ainfi
» on IÎtno r d kfdits li1lru, on y écrira comme
» on a [Ji! l1up.:ravant , ohravant ln tout, Ct
» qUÎ fi pntlÎIJuoit ,;-dCl'flnf parm i_nous .1 crt
), égard.
en
IS
"Le Liv re qu'on envoie pour fèn'Îr de noe-:"
"veau. R eg~llre , n'.tfl fait qu.e p our être produit
,,{,I fol rt JOI (n l-ttJhct ; Oil n'y rrall (pr.rterd pas
"Ct 'lui efl. ou fora écrit dans nos LL'ilrts 'lut nt'
"font qUt pou~ la ~omp.tgni(:?~ n'y écrira gue
li les aéles d entree an NO\' l cl3 t , d'cmilhon
" des vœux, (elon· la forme qui
contenue
"dans l'Imprimé, laqutl!t a été di:igù à Pdris,
"avec les aéles d'a pprobation du nouveau Re"oinre.
1Jédaratl on PTi vce du Frere Pezenas, Jé(tÜTe '. ~? date; du 4 Juill et 17S3 , portant que
la mOltIe de 1 emprunt de 8000 li" . fait le JOur
précédent par le Collégc d' Ai x , a été f.it en
~ave~r d~ ~a Maifon. de Sainte. Croix, ayant
Icehu retue la (omme de 4000 hv. de la moitié
duwt emprunt.
Une expédition du contrat pacré en faveu r
du Collége de Lyon, par le Frere André Cocin, Pro~urêur G éRerai de la Pro vince de Lyon,
le 9, JUIllet 1731, portant déclaration que le-s
7~ !Iv. de rente, au principal de 1.2SO liv.
confiituée par les Officiers Gardes-NUit des
Quais & Ports.de Paris , appartiennent au Coll'ge d·Ai •.
Lettres original es en parchemin données par
Jean - Paul Oliva, Vicaire Gelléral de s foidifans Jéfllires, à Rome le '2.8 J uillet 1662,
portant étab1i{feme nt de la Congrégation des
Jeunes Artifans •
Autre Lettre origi n..île dudit Jean-Paul Oliva) donn ée à Romr; le 1 0 Juille t 166'2, pour
J'erea ion de la Congrégation des Ecoliers.
. Extrait du Regiffre des Eleaions des OffiCLers de la Congrégation d'Aix:, dite de 1\. lcffieurs , portant à la premiere page: H ljloTiœ
Congugationis Bea/lE Virgillis Marlœ Annuntigt4!
cn
Col/tgii Aqu,nfis Societalis ;t[u.
�16
. Extrait d'un Article tiré du Livre des ElectIOns de Mefficurs de la Congrég:uion en la
1'1aifon ProfelTe de Touloufe , & déporé au
G reffe du Parlement de ladite Vi lle,
. Aut~e E~trait d' u?-c. Patente de C}aude AquaYlva depoiee en ongl.nal aU Greffe du Pade-
ment de Touloufe.
Extrait, p.lfU in. quâ t des Statuts & Ordonnances générales manufcrÎtes pour 13, dircéhon
des Congrégationc; , trouvés parmi les papiers
de la 1\laifoo des foi-difans JéfuÎtes de Fréjus,
& déparés au Greffe de notredite Cour, conte nant au Chapitre de cc qu'il faut obferver
aux Congrégations, )) qu'on ne pourra faire
)J aucun ~tatut perpetuel &
de chafe imporli tante (ans le confcntement du Supérieur de
), la Mairen , parce qu'éta nt comme l'infIru" mml du R. P. Gtnir,Jf de la Compagnie, du» quel dépendent toutes les Congrégations, il
"doit avoir connoifTance de tout ce qui fe pra·
" tique en icelle, qui ell: immédiatement fous
" fa charge, ahn qu'on n'y introduife rien qui
l i foit
contraire .1 l'lnflitut dt la Compagpie.
,» Tous garderont exaaement le fecret ,quand
n la choie le requiert, ne donnant ni par pal ) role, ni par figne aucun, le moindre indice
J) de ce dont on a traite, l'Oit aux Etrangers,
" foie dUX Confrerts qui n'ont pas ajJiJli J L'Affim.
" bI" : & à ce que le fecret fe garde plus fidé_
" lement, le Pere & le Préfet ne manqueront
J) d'enjoindre des
peines convenables à ceux
» qui le violeront.
Et au Chapitre des régies du Portier» qu'il
)) n.t pemutrra qu'aucun Etr.mgtr tnIre dans JjJ
71 Congrig.uion , pour y affiner au.x Exerci~es
l ) ordinaires ~ fans la permiilion du Pere qUl la
" gou\'erne , ou du Préfet.
17
" Extrait des P rocès- verbaux de {ailie & in·
fentaire faits par les Lieutenans ès Sénécbauf·
ftes d'Arle'., Marfeille, Toulon & Draguignan, des blens meubles , Immeubles, titres
& papiers apparte nans au.x foi-difans JHuites
t"bh, d"" lefdites Villes d'Arles, Marfeille
Toulon&.Fréjus,des Il., 17, 23,25 Juin.'
De ux baffes de papiers faifant partie de
ceux trouvés dans la Maifon des foÎ-d ifans Jéfoi'es de la Ville de T oulon,
La premiere liaffe contenant fDe différentes
Bulles & Brefs imprimés, publiés à T oulon,
en vertu des Decrets de différens Evêques y
mentionnés au bas en original, & fans qu'il
'l'!'aroiife de l'a nnexe defdites Bulles & Brefs
m notredÎte Co ur.
La feconde lia{fe renfermant j
1°. Deux copies de Mandement ayant pour
lIfie: " Mandement de .. . .. au fujet de la
!' ConfiitutÎon Un.igmÎtus,
& des appels qui
nen ont été intcrjettés au futur Conci!e.
2°. Un modele de difpofltif du même Mandemem pour les Diocèfes où il y a des Appellans publics.
3°, Autre modele de difpofllif dudit Mandement pour les Diocèfes où il n'y a point
d'AppelIans publics,
4°. Un autre modele intitulé: n DifpOhtif
"du Mandement auquel il eft de la derniere
lIConféquence de ne rien changer.
~ o. In firuEbons fur les mefures à prendre
pour la publication dudit Mandement, conçue
en ces termes:
" 1 N 5 TRU C T ION,
n Voyant que tous les projets d'accommo·
�.8
,; derhenf n'ont aucune fin , & que totis les
"délais acc:.ordés dans l'eCp érance d\me paix
" proch aine, ne fe rvent qu'à rendre la bonne
" caufe plus difficile 0. routenir , & qu'à lui
" CuCciter de jour cn jour de nouv eaulI:: obfia" des ~ on croit que les Prelats bicn intenl) tionn~
, ne peuvent ?h.l~ différer i, parler,
"fans ie rendre coupables de)'am Dieu &
" devant le6 Hommes des outrages faits 11 la
)) vérité.
)J Mais comme il eft très-important que les
)) Prélats parlent enfemble, afin que leur una-
)) nimité ùonne plus de poids à leurs paroles &
,) à leurs a€Eons ; & que d'ailleurs la diGançc
), qu'il y a des uns ~UK autres., demande q\lel~
" que tcms pour qu' ils roient avertis 1 & qu'il!
)) fe ~réparent; on n ;jugé à propos de 6xer
JI le Jour de la publication de leur Manden ment à la Notre-Dame de Septembre pro11 chain.
"Mcffieurs les Cardinaux de Rohan & de
)J
"
"
"
"
Bitry feront paroltre les leurs le même jour ;
cinquante Evêques ( vous compris ) 1 def·
quels on cO: très-aITuré , en feront autant le
m êmè jour, &. il Y a lieu d'efp érer que plu,;,
lieurs autres des Prélats acceptans Cuinont
) leur exemple.
" On a juge à propOS, pour ne pas expo(~r
" le feeret, de ne rien faÎre imprimer qu'apres
" la publication; pour ceIt!. ayez. la bonte de
" déporer votre Mandement, re~lement dans
"votre Sec\,(tariat , & de le fai re ,(~ulement
,1
li publier & afficher au jour marque a il po~" te de VOtre Cathédrale & d'en envoyer hmt
" jours auparavant, par deux ordinaires d~!Té.
)) rellS deux Exe m~\aires (jenés & Cccne~ à
H10
" M_ 1; Cardinal deRollan, Si-tôt après l,11
f<)
blication faîte en la maniere ci-de!Tus , vou~
nferez imprimer votre Mandement, & Y~Us
11 auret foin de le répandre dans votre DIO"
Il ,He t comme aulft d'en envoyer inccITam"nlent un Exemplaire à touS les Prélats duJI Royaume ,_fans oublier les deux Cardinaux
.de Rohan & de Bi{fy,q~i en r.ront de même
Il deleur c6té,
.
'
"L'on joint ici urt modcle du Mandement"
Il dont vous aurez la bonté de vous {ervir,1
Il parce qu'il a ét§ fait avec toute l'exaaitude
,rpoGible ; &, qu~en (ol1~nant la bonne ca~(e,
)1 il ne don.ne aucune prare à [es Ad verfalres.
n-Comme il ne s'agit pas ici de -faite paroître
" votre é.rudition , & que le tems préCent
H fort coun ; que d'ailleurs l'u nanimit é
ab·
Il (àwDlent néce{fai re , vous ' ne devez. vous
"faire aucune peine de vous en Cervir.
" Cependant fi vous jugez à propos de faÎre
"quelque ch an~ement à l'énoncé, il faut ne
n s'écarter que le moins que l'on pourra du
"modele ci· joint, & bien prendre garde de ne
u point donner atteinte à nos Lib ertés.
Quant au difp_ofitif, q\}i commence par ,ces
n mots; -ACE 5 CAU SES, vu la Con{btuntio n &c. jufques à la fin,il cO:. très.imponant
ude n~y pas change r un [eul mot. C'en ainfl
"qu'en ont jugé les gens les plus capables &
n les plus zclés.
» Si les Parlemens s'élevent contre votre
1) Mandement, & ~'ils le déclarent aburlf, il
Il nc faut pas m oins le faire exé.~ute!/ q.ue fi '
») quelque Prêt re de votre Dlocèle s éleve
II contre, &
pourvoit par appel .comme ·
)) d'abus au Parlement, il frZlJt n y poml cam..
)) paroftr~, Er fi laiffir condJmntr pJr défoUl 7
)) mais agir contre cc refraéLJ.ire par les voy es
Il
cn
re
en
�·0
) canoniques,
r.,'1'
r'ane
.
. . c't!n-~-dire ' en lui l"lIant
"trOl$ mOnitIOns par d'autres Offi'
' E ' hé
<lOrs d.
- » l vec que ceux de l'Officialité &. ,.
/ d'
..
,nL\llte
» e penonCtr ~ vous-mtme , txcommunr"t..
U
renez la peine d'accurer la réception d
» ce paquet (Hôt que vous l'aurez reçû. Pri~
» MM. vos confreres dont vous êtes char
l) de vous faire f;çavoir de même quand '1 g ,
1 saul) ront reçu vos dépêches , en les exhortant
e
A
t,rè,s-fort de s'y conformer, le Calut de la Re ..
IIglon confinant lrélèntement dans l'un'
Ion
'E ' f
) de l ~licopat,. quand vous aurez reçû
l)
l)
" leu~s reponfes , faites-les fçavoir auffi-tôt à
» Pans.
2.
6°:.. Copie d'une Lettre datée de Paris le
Aout J 718 , fans (lgnature, & contenant en
~ubfian:e les mêmes Curdites in{lruéiions, y
etant dit d.e plus; )) prenez. donc la peine s'il
» vOlls.l?latt. (parlant du dernier projet du di(~
» pofitlf ) d en envoyer copie à M rs . les Evê» ques de T oulo n, d'Apt, GraiTe, &'M. d'Ar·
),lcs; ilJ~roit li C13illdre de vous ouvrira d'au·
)J Ires , à moins que vous n'en fuffie{ trJs-fii,.
7°. Copie d'une autre Lettre datée de Paris
le ~ 9 Août 1718 ,écrite en pa.rtie de la m~mc
maIn que la Cufdite copie de la Lettre du 1
Aota, p ortant entr'autres » M. le C. de N. à
donné un nouveau projet de Mandement &
» d'J.,ccepta~ion '.& quoiqu'il ne paroiiTe pas
» qu on pudTe s en accommoder ni "approu» ver, par pluûeurs rai(ons, & entr'autres,
» parce que l'acceptation eil reilriétive & con» ditionneHe ; cependant Mrs. les Cardinaux .
» ne pouvant ~onner leurs Remarques que le
» 21 d.e c~ mOlS, ils vous prient de differer la
~, publIcauon que vous t1eviez. (aire de votre
» Mandement le 8 Septembre, ju{qu'à ce
'l
"
" qu'~n ait 1'1~onneur dc vous éc rire pour vous
)l marquer le Jour.
Le turplus de cette copie de Lettre du 19
Août, en écrit de la main du lieur Guerin,
Prêtre de la Ville de Mar{eille , y étant dit,
qu'il» ne faut pas que Mrs. les Evêques s'cm)J barraITent de faire publier leurs Mandemens
)) par tOUS leurs Cur~s ; qu'il (uffi( de le faire
»dans leur Cathédrale, & qu'il (oit affiché
»aUX portes des principales Eglifes de leur
1) Ville .... ; que s'il y avoit même quelque
») Evêque qui craie.nît que fon Chapitre ne fit
» du mouvement lors de la publication, il con..
)) viendroit de (e contentcr de!e faire affic her
)J aux panes de la CathédraJc &
des autres
»Eg'i{es de la Ville,
A la fuite de cette copie de Lettre, Ce trouve
une Lettre originale, datée de Mar(eillc le 30
Août 1718 J écrite & flgnée par le lieur Gue"':,
rin, Prêtre, portant, entre autres chores:
»MONSEIONEUR,
II Monfeigneurnotre Evêque ayant été obli ..
gé de (e rendre dans le moment à l'Eglife ,
)lOÙ il va commencer l'Office de S. Lazare,
l) m'a donné ordre d'achever de copier cette
II preftnte Lettre, & cn l'adreiTant à votre
») Grandeur, de vous dire que vous po uvez
Il compter fur l'imprel1lon de votr~ Mande l) ment comme vous Je defirez.; il n'y aura qu'à
nie mander ici dans (on tems, &c.
Mandem ent en original, intitule: » ManIl dement de Mon(eigneur l'IIlme, & Rme.
l) Louis-Pierre de La Tour-du-Pin de Monl) tauban , par la miféricorde divine, & la
"groce du S. Siége Apofiolique, Evèque de
II
�...
)) Toulon ~ Confeiller du Roi en (cs Confcils.
" Au fUJet de la ,Con{litution Unigfnuus
" & des appels qui ~n Ont été interJettés a~
l"~ futur Concile.
D.té de To ulon le .8 Aoû' 1718, C,gné
de Ton!tm , fcellé du (cecu de
tes armes , & contre-{jgné par P amel, Surelaire.
8°. Letüe écrite par ~!. de la Vrilliere à M.
l'Evêque de T oulon le 30 Avril 171 8, portant que M. le Duc d'O rleans lui ayant remis
fa L ettre .dreO'ee à M. le Cardinal de BilTy,
contre la conàuite du nomme Louis Franc,
t. Louis, Evéq.
Prêtre du Diocèfe de Toulon, qui aA.èéle d'y
.entretenir le trouble & la difcorde , par les
difcours fMitieux qu'il y répand , S. A. R.
a c:onfenri d'éloigner cet Ecc1éfiafhque du Dio·
eèfe ,ainft que ledit Evêque le dem:-tndoit.
9°, Copie de Lettre de cachet, fous la même
date, portant ordre audit fieur Louis Franc de
{ortir du Diocèfe de Toulon.
10°. Lettre de M. de la Vrilliere à M. l'Evê·
que de Toulon, portant révocation de ladite
Lettre de c3chet dLl 12 Avn11719'
11 0 . Copie de la Lettre écrite par M. . de
la Vrilliere à M. de Lebret le 10 Mai ' 7'9,
contenant qu'il lui avoit envo yé , qu.elque-tems
avant Pâqu es , des Lettres de lachet (ur \a de·
mande de M rs. les Archevêques d'Aix & d'Arles, & de M. J'Evêqlle de M.rreille , pour
obliger Ql1clq.ues Eccl~lîaniql.le s ~ s'éloigner de
leurs Diocèfcs pendant ces (aÎnts Jour5.
Que ces Lettres ont produit tout J'eiTet
qu 'on en pouvoit attendre , fans les mettre
en ufag e .
Que M. l'Evêque de Toulon demande.u~e
pareille Lettre pour le fleur d'ECparr., Pre vot
'.
'3
d< (on Eg.\ife ? par.ce qu' il ne pcur.& ne. doit
~ uffrir qn 11 fott préfent Jes Jours qu ,1 offiCie.
'Et charge M. de Le brer de titire fçavoir
audit fieur Prévôt les intentions de M. le
Duc d'Orleans , qui font qu'i l s'abrente de
Toulon pendant les Fêtes de la Pentecôte,
lors prochaines.
.
.
12.°, Copie de Le.ttre écnte le Il Jum 1719.
par M. le Cardinal de Noailles à M. d·Er.
parra, Prévôt ~e Tou1on , portant que c'cO:
contre les intentions de M. le Regent qu'on
lui a ordonné de s'abfenter de Toulon pour
la Pentecôte.
,, ' . Copie de Leme de M. de la Vrilliere
au/Cmés de MarCeille , du 29 Août 1719,
au fujet de l'Arrêt du Parlement, qui enjoint
~ux Communautés religieufes de lajfTer dire
1. Mdre dans leur Eglire aux Appellans, &
afl'ure lefdits Curés qu'on a écr"it au Parlement de ne pas poufier cettc affaire, qu'ainfi
i~ n'ont rien à craindre.
14°. Original d'une Lett re de M. de la
Vrillicre à M. le Cardinal de BilTy, du 12
S:!ptembre 1719 ) portant que (ur la demande
de M. l'Evêq.ue de Toulon, Jl1. le Regent a
chargé M. de Lebret de faire fçavoir au fieUJ
d'Erparra, Prévôt, de s'a bfenter de J'Eglife les
jQurs que l'Evêque offiCie.
'1°'
Autre L ettre de M. de la Vrilliere 'fi.
M, 'Evêque de T oulon, po rra nt que l'ordre
donne contre le fleur d'Efpana , n'en point
thoqué , que l'intention de M. le Regent
é oit q_u'on n'en fit pas trOp de trophée '.
qu'on entendoit feulement qu'il n'officiât point
avec M. l' Evêque , & non J'exclure de J'Eglife.
LiaiTc - des titres & pietes concernant l'éta-
�'4
hlifl"oment du Collége d' Aix & des foi-difan.
J éfuites en ladite Ville contenant entr'autres .
D~l ihération des Etats ~.e Proven~e du 17
Févner 1 60 1 , portant qu ,1 fera fau article
au R oi, & S. M. très- humblement fuppliée
d'octroyer fur le prix du fel un augment de
deux fols pom chacune émine qui le vendra
& débitera par tous lês greniers établis audit
Pays de Provence, annuellement & perpé.
tuellement, fans pouvoir être révoqué pour
aucune occalion que ce foit , pour être les
deniers en proveAans cmploy~s au profit &
~nlr,lmemtnl du Collige établi é'n fadiu Vilte
d'Aix, à la charge néanmoins que les denic!f.I
dudit auqm"ll ne pourront être divertis ni
tmployù cl aucun U/dg,: qu'à l'entretmement dudit
Col/tg"
Edit donné par le R oi H enri IV au mois de
J anvie r 1603, portant établiffementen la ViIIlt
d 'A ix, d'un Collége, A cadémie ou Univerlité
pour l'infiruél:ion de la Jeuneffe, tant en let.
tres Humaines & Philolophie, que en Facultés de Théol ogie, Jurirprudence 1 Médecine, & crue de deux fols fur le prix de chaque érni ne fel qui fe débitera par chacu~ an
~ Greniers à (el de Provence, avec afte8ation à l'cntrerenement dudit Collége ~ payement des gages des D o él:eurs , Ré gens, Recteurs & autres Officiers & fuppôts d'icelui .
Arrêt d'enregifirement en norredi te Cour
dud it Edit, du 4 Novembre même ann~e,
D élibératio n prife par notredite Cour le 26
Novembre 1 620, fur la requiCation de notre
Procu reu r Général, contenant qu'il fe prépare
en la Ville certaines divifions entre les gens:
les uns parlent d'établir les ]éfuites, les autreS
au contraire; d'où pourroit naître beauc~up
d'jnconyémcns
,)
J'nconvenienspr~judiciables au (ervice du Roi ,.
fI~n-feulcment en cette .':'ille, ~ais au G énéral
de la Province; (ur quoI Il reqUIert ~ eil, rél?',1I
ar notredite Cour )1 que (eront faites mhlbt~ons & défenfes aux Confuls de cette V ille,
de ne faire aucune p.ropoCation ni dêl,i,bérn~io .
(\ans la MaiCon de Ville, concernant 1etabhffenient des Peres JéIuites , fa ns l'.expreJTe per~
million du Roi & de la Cour. cc
Lettres Patentes du 6 Février I6l t, portant
ermiŒon aux Co nfuts d'Aix, Procureurs d.
~ays de Provence, d' établir & infialler les Peres
léfuites au Collége Royal de Bour bo n, pour y
cnfeigner la jeune{fc ès lettres humaines &
philofophie" (ous les, e,..xpreffes cha~ges & co nditions portees par 1 Edit de rétabhlTement deCdits Peres JCfuites en ce Royaume, du motS de
Septembre! 60).
, ,
Requifitoire de: notre Procureur General,
li Mai 1 6 l l , que préalablement la pourfulte
des Confuls d' Aix, Procureurs du Pays :l po~r
l'enregifirement de fdi tQs Le t.tres Pate,ntet;, '., fOlt
repréfentée tant au Confel l. de lad~te Ville,
qui fera convoqué po ur cet cAet en prefence de'9
CommifT.li rcs qu'il plaira à notredlte Cou r de
députer, qu'aux pro.:?ains E,tats généraux de la
Provi nce, pOUf fçavolr defdlt:5 Affe,mblé,es, ~
elles a('lléent lefdites pourfultcs fattes a lelir
nom , °p our , v ûes leurs dé libérations,
C coodure à ce que de raifo n ; & là où 1~ our ~e
voudroi t ren voy er l'a veu de!a pour fUite defdm
Confuls au Coni"il de la Ville & ErRts de b
Province , notre Pro cu rem Général dectare qU'1 ~
faire de très-humbles Remontr,l11ces au R 1
fu r le fujet defditcs Lettres pour le bie n de fQ!.'
fervice, requerant délai pour le repré(enter ;,t
S. M. & cependi\ll! q\\e toutes chofe. d.m~u"'"
?l!
aa
CAl'él il.
Il
�.6
~1
Arrêt rendu par n otrcdite Cour le mêmt!
jour, qui ordonne que les (l1Cdites Lett res Pat entes du 6 F évrier 1 6 '21 rero nt enregiilrées è,
Regifl-re s de nouedite Cour, p ou r être gardées
& obfervées (eloo leur fo.rme & teneur, aU;J
charges & conditio ns portées par j'Edit de ré.
t abliflement defJits Peres ) éfu.Îtes du mois de
Septembre 160), & autres modIfications Con.
tenues au RegiUre; & pour procéder à J'exé..
cution d'icelles, fera afTemblé un Conreil ordi.
na ire de la M.auon commu ne de cette Ville
d' Ai x., appellé les Confulaires, .ès pr,éfences de
M " Antoine de TllOron & GaCpard de GI,n.
devés J C onlèille rs du Roi ,à ce commis & député!>, pour traiter des mOyln s de.., .I e~ r éta~
bliffement, Cauf à notre Procureur Gen,:ral, G
.bon lui femble, Cc pourvoir pa rdevant Nous 1
& faire telles Remotltrances c;lu'il avjfera bOl)
être .
D éliberation priCe par le ConC~il de la Communauté de cette VIlle, aITemble en prelcnce
des deux Commi{fJ,Îres d é puté~, & des Gens
du R oi du PMlement, le 3 Juin )62,1 , ~O,rta~t
f Jtifi cation & approbation de ce qUi a etc fait
par les Confllls ; détermine c~ qui (era donné
annuellement aux Jéluites, & que l! contrat
leur fera ,paffé en préfence de. Meilteurs , I~s
Cornmi!I'aires fuivaot les articles, qualHcs
- , pJr 1es Con ~
& condit ions ,qui feront arretes
fui s, avec l'avis des D <put,,, de ladite Com-
"1
munauté.
.
Q uinz.e articles arrêtés par Je(dlts Con u.s
& Députés de la Communauté, pou r [:f\'lr
de paB:es au contrat des JHuites, & rcmlS le
I l J uin aux Commi{faires du Parlement 1 ch~r~
gés de la rédatlion des modifications or~onnee5
par l'Arr~t d'enregi!lrcment du 14 Mal précl,
':eot.
Requilitoirc cle notre Procureur Général d~
'16 Juin 1611, repréfentant que les Commiffaircs
de notredite Cour ont exa miné les articles réw
(olus par les D éput és de 1. Ville , & fait un
projet des aunes conditions qu 'ils ont lu gé de.
voir êt re mires tant au conrrat que {ur le re,gifire; & ente'autres, H qu'a u fe rment 'lue lerclilS Peres J ~ruires font tenus de faire par l'art.
4, de l'Ed it de leur réta'bliffement , 011 doit
comprendre un Chef particulier fur là recon noitrance de rind épendance de la Couron ne &
-de' la loaveraineté du Roi en fon Royau me,
comme ne le tenant nuement & imm édia te-ment
que de Dieu Ceul & de (on ép ée. "
Qu' il fut dé lib(,é pa r lefditS C,eurs Commif{aires, qu'on dreO'eroit le formul aire du dit ferment pour l'enregifirer au Greffe de Id Cour.;
ce qu'étant \'enu à la notice dn Provincial defdirs
Peres ! Huites, ,, (Iauroit infifié par fes follicitations la décharge dudit ftrmcm & J l' duiantiffimml J'une fi [.lime 6> falulahe rifo/lltion, délibérée pal' lefcJits fleurs Comruiffaires) qui
etoient 2\1 nombre de douze.
Qu'i l importe $randement à rautorité du
Roi, que larlite refo lution, qu'a déja été di"ulguée par toute l':l Ville, fo it cltèéluée , &
que la maxjm~ de ladite indépendance &: {ùu·\'eràineté du Roi .., au 'tcmporei tie foJn Royaume J ne foit point ébr,mlée dans l'efpr it & en
lacroYJncede {es Suje ts, comme indifputable,
& app uyée fur toute forte de UlOits, tant div~ns que hum ains; en façon qu'on ne peut tenir
nt propofe r le contraire, fans tomber cn un
manifefie crime d e lèze mc:jené.
Requerant que ledit article réfolll & d~ libéré
par le fdits lieurs Comm;craires, for le ferment
particulier de ladile indépendance. {oit autorifé
a
BiJ
�23
par la. Cour, &. le formulaire dreITé &. enr~
gifir.é, avec les clau (es. requifes pour la manu..
tenttOn de la Monarchie & Souveraineté.
Et néanmoins parce que lefdirs Peres Jéruites
en leurs pourfuÎtes & follicitations Ont allegué
que , plu{ieu rs articles qu'on prétend mettre au
contra t, font contraires tÎ leur I nflitut , requiert
communication d'icelui pour voir s'il y a chofe
qui foit répugnante aux libertés de l'Eglife
Gallicane; & d'autant que par lepremierartide
de l'Edit de rétabli(fement des Peres Jé(~ites du
mois de Septembre 1603 , ils ne peuvent dreffer
aucune réfidence en aucunes Villes ni endroit
de ce Royaume fans une expretTe permiffion du
Roi, & qu'ils ont formé une nouvelle réfldencc
fous prétexte d'un H ofpice en la Ville de Mar-
feille, puis quelque tems, fans qu'ils ayent fait
apparoir d'aucune permiHion du Roi; requiert
aufIi qu'il leur foit enjoint d'exhiber & faire
apparoir de la prétendue perrnilIion de réfider
l Marreille , dans un bref dél.ll, fous les peines
contenues audit Edit.
N'entendant toute fois par les préfentes re ..
quifitions déroger aux Remontrances qu'il pré.
tend en faire à S. M. fur l'etabli{fernent deldits
Peres Jéfuites au C ollége de cette Ville, &
'lui lui ont été réfen-ées par l'Arrêt du 1-4
}(lai. ((
Articles & modifications fur l'Edit d'établiffement des Peres Jéfuiles en cette Ville
tl'Aix, rHolus & tranfcrits fu r le regifire, de la
Cour, enfuite du (ufdit requifitoire, le(dlts ar..
tides & modifications portant cntr'autres~) que
lefdits Peres Jéfuites ne pourront à l'avenir demander ni accepter aucun C~llége, g,rand &
petit, en autre part des Villes & lieux, de
li! f'.Qvipce ,uotilJlUl1e.Jlt en 1. Ville de MaIfeillc.
'9 .
N"
-
Qu'ils ne p~urront aVOIT O1u~un
o~lclat.,
Seminaire, M.llfon ProfeiTe, 01 H o(plce cri
cette Ville, ni en aucune, al1tr~ part "de la
province, fauf &, rérervé 1 H.o,rpice, qu ils ont
de pré!ent en la ville de Marledle, a la charge
qu'ils ne P€lUffO nt, tenir que quatre Religieux:
originaires FrançoIs, ~ l,es Etrangers ne pou rront féjourner q~e trOIS JOurs , & f~ront ten~~
de certifier les Confub de leur arnvéc & depart.
.
•
Qu'ils ne pourront tenu au~uns PenCionn~l'"
tes, en quelque façon ~ t?amere qùe ce fOlt ~
ni former aucune CongregatlOn de ptrfonnts qU,el(onques, de quelque li~u {,o con~ition qu'elle [olt,
fallf des Ecoliers étudlans audit Collége, & ce
avec le co nfentement de leurs pere, mere, ou
adminifirateurs , & pour le Cdttchifme tant ftu ..
I(ment,
Qll'ils contribueront aux charges, rê,,~s &.
impofitions de la Ville, comme les Chan~m~s,
Bénéficiers & Prêtres de l'Eglife Métropolitaine
Saint Sauveur nonohfl:ant toutes fran chifes &
exemptio ns q~'ils ont ou pourroient avoir
l'aveni r.
"Qu'en cas de procès & différends d'entre ladite Ville ou Particuliers d'icelle, & lefdlts Pere~
Jéfuites ne pourront évoquer ni décliner la juri(diaio~ des Juaes , tant Souverains que Subalternes de laditt Province, pardevant lefquels
feront tenu s (ubir jugement comme ~es autreS
habjtans d'icelle , fors aux: cas pert;nlS par les
Edits & Ordonnances de Sa Ma)el\e.«
)) Qu'ils ~e pourront e?trepren~Te aucu~e
chofe au préjudice des trOIS Facultes .~e ladite:
Ville, Régents & Profe(feurs Royale' d Icelle, fil
du fOnd. deiliné pour 1'.ntreteneBm.ent defdl"'"
a
Il)
�3"
trois ~'acl1ltés & de l'Académie pOur res exercrce3
de Ja letlneLTe. "
n (.lu'ils feron t tenus garder & oh(en'er 1
antres qualit~s.& concliliCl1s pOrt~('s par l ' Ed~'
d~ leil: rétablifle~ent de l'annêe 16° 3 , & mo~
dJ6c:ltlons co uchees (ur I~ regi{h-c de la COllr. Il
", QU'ilsHb<l il.!,e ront "" u.1i~ d~f~ur l njlitu/, &
cop;e de 1 etab ldrement de ! hoipicc en:a Ville
de M.1r(eill e, au Procureu r G ~n é rJ.1 du Roi. cc
Jl Que I>
Edit de rétabl illèment du moi s de
Septembre 160) fera enregifué au Greffe dei.
Cour.
(C
)) Qu'ils ne ponrro nt acquéri r aucuns biens
immeub!es, fo us prétext~ de Collége ou autrement . • ' . que a:L'( qualités de l' Edit."
)J Qu' ils ne pourront co ntreyenÎr auxdits paell es, ou aucuns d'iceux ~ à peine Ge nullité du
(ontrat qui (era pallè de leur ~tab!JJ1ement . u
" Que filÏv3nr lefdits articles de modifica_
tion, leur (era paiT~ contrat avec le R. P. Prov incial dudit Ordre, en préfence de M . le Premier P réfident & Commiilàires qui (ur ce feront
députés, auquel contr~t toutes les modifications
feront illfcrÎ!"es, & fera te nu ledit P. Provincial
Je fai re ratifier au R. P. Généra.I dudit Ordre, &
jcelle ratification rapporter dans q,uatre mois
âprès la pafi'atian dlh.i it conttat, enc ore icdui
fa ire autorifer dan::, lec! it 'cm s à S. M. & moyenn ant ce, ap rès qu 'lis (lurOnt J'rété le l~rm (nt en 1.J
forme conlfmu tlll rtgiflre de "1 Cour. J ils feront
mis en pofrelli on d ud it Collégc.
D ~llb& ra tion p ri t~ par notredite Cour ledit
jonr 16 Ju in 1 62. 1 ,po rta nt que, (( les Chamb res a{fembl ées , en procédant :lU X articles &
m odification s fur l'ctabl ifiernc nt des Peres Jéfuites en cette ville d'Ai x , a été réfolu qu'ilS
{j
•
,O
f
, rlttront le ferment de fidéliu\ pardevant l:f
t our, co nfo rméme nt ~ l' E dit '. & Jureront
Qu'ils reconnoiffirille R OI Souveraln:n [on EI4l1
Rtdlptndt1nl immédiattmcnt que dt D~tu & de fc.n
, Ir m la temrnor4lité ; Er que ~oles SUjets dit ROI,
,
our tjlulqut pritexte que Ct ~~ll, ne,!)(uvc.//t e/ r~
~ifp'"fis de l'obt([fonce & fid""é qu Ils dOl,Wll 1 "
S. M. dirtEltment m rn dlfeElenu:nt; & fc~or:. temu
dt J'richer & ênflignrr c~llt ~,.êm: do~rrnt, &> T?~
ft méleror.t d'aucune follieftd(ufn d affures dt Juf
lice ni de P olice. "
.
Requête préCentée à t'i?tr.edite Co'olt pa r... le~
•
Confliis de cette Ville d Aîx , 1~ 28.du rr.c.me
mois, pour a·voir extr~it des, moddlc~ tlOns f~ltes
par la Cour, pOlIT, (ulvant rcelles, etre paIlé lé
tontmt a.ux Peres )éfaitcs , a\'ec l' Ordonnance
au bas qui leur accorde ledit ex trait.
Lettres de juffion du 21 illillet 1?2I, a~ref
fées à notredite Cour, p·O'rtilnt de faIre reglfirer
les Lettres-paten te·s d~ ~é'0"ier, (1 & de tOI~t
Ie-comenu en ic elles larfier JOlllr les Peres JeFUlles pleinement & paif,bleme nt , fans les obliger
à autres conditions & charges qoe cell~s portèes
?
par l'Edit de leur rétabliffement d~ rn-olS d. Septembre 16°3, nonobfl:ant l'Arrct dl.! 14 "'tal,
tes modifications. contenues au Raglirre. de la
Cour, les caufes. qui <?nt me~l de les f. we? &
tout es aUlres charges & conditions cont raITes
aux intentions & volontés de S. M. non plus
que les Remon.t rances, ~u i p~urroi ent ~ui être
faites fur ce fUJet, qu [ !le declare teOlr, p~ur
entendues; enjoignant à fon ~ro,curen~ General
en la Cour requerir & confenur 1 en~eglfl:rement
& vérificatio n pure & fimple deCdltes Lettres.,
l'accomplifTement & exécution d.' icelles, t.eOlT
la main à ce que lefdits Pe!"~s fOlent ét<lbbs ~
mllallés audit Cclléoe & fure en forte qu'ds
o ,
D iv
�P
fil .Jemeurent tellement conten, & (ati,r.ut, •
<lu'ils o'aye nt [uJet de rec ourir à nouvelle;
fl:Jintes. ((
D élibé ration priCe par la Chambre d., V>ca:
lii ons de notredite Cour, le 30 Août fuiV3nt
fur la pré(e ntati~~ ~ef~ites Lettres- patentes:
41a115 laquelle Deliberation cIl: le Récit du fieut
D~nans, de la Ville de Marfeille, portant I( que
fe trouvant auprès du R oi à l'armce pour affai!es importantes à fon fervice, Sa MajeHé fut
4vertie de ~e l,!ues modification s (lue la Cour
;!.,,{)it f.ù es ab vérifica.tion des Lettres-p::.tenrcs
J' our \'I.:rabliffement des P eres J ~fllitcs au Col10ge R oyal Je Bourbon de cette V ille d'Aix, du
, Février paflè, de quoi Sa Mai0Il~ fut trèsInarrÎ , pour Ci re contre [es intentions & volon,és ; pour raifon de quoî elle fit expédier fes
Le ttres-paténtes en forme de juffion , que lui
remit en main avec ùeux Lettres miffives que
lui commanda de porter à la Chambre, & lui
~ii'c de procéder incontinent à la vérificatiof\
J'icdles , nonohRaru l'Arrêt du 14 Mai, & moJi6.cations faites en la C our; que fi la Chambre
différoit , de la garantir de la peine de venir e1\
p erfonne pour l~s étahlu- ; qu'elle ne fit faute de
v érifie r l.fdites jUffiOD', & que ce fut fa \,0lonté. u
Arrêt rendu par la Chambre des Vacations
de notredite Cour, les Préfidens & ConJeillcrs
étant à la Vilte affemblés, le 3 1 du même mois,
portant enregifuement pur & /impie d,Cdites
Lettresppatentes , &. qui ordonne que les Peres
J éCuites Ceront mis .n porretlio n du Collige
Royal de Bourbo n, Chapelle & Eglife S. Louis,
p ar Mr. le Premier Préfident & deux Com.,iJTaires députés.
Procès-verbal de miCe en porreffion des Pm'
.
33 .
lHuite, auxdits C ollége & g gü[e, du même'
jour.
Extrait de contrat parré pardevant Me Louis
GaCel, Notaire d' Ai x, le 30 Oélobre 162 1, en
eréCence de Mr.le Premie r Pré/ident &de deux
Commi{[aires députes par notredite Cour, entre
les ConCuls d'Aix, P rocureurs du pays, & les
Peres Jéfu,ites ; .leCquels , apr~s ,dive,rees condiJ
tions fur 1~tabh{fement, admmdl:ratron & reve..
nus du Collég. , Ce chargent de célébrer le fervice de Dieu en l'EgliCe St. Louis , ftlon leur
InfIitul (,. colÎ.wme ; promettent n'avoir à l'avenir nol autre Collége, grand ni peti t, en cette
Proyince ; de ne tenir autuns Penho nn aires; &
en cas de procès avec la Ville, de Cuh ir Jugement pardevant les Juges Souverains & Subalternes de la Province; de tenir & "arder les
conditions portées par j' Edit de rétabliOement
de l'a nnée 16°3, & de faire Tatifier ledit conttat à leur Provincial.
Délibération du Confeil de la Communauté
de cette Ville, affemblé le 24 Pév rier 1622"
p,our la ratification du comrat paCfé entre les
Con fuis & les Peres l étùites , lequel contrat
n'ell:: ratifié & approuvé, à la pluralit~ des voix,
que fous les q ualités des articles accordés par
les D éputé, du Confeil du 3 Juin 1 6 21 ; étant
même délibéré que les mandemens qm Ceront
faits auxdits Peres JéCuites pour le pay ement
d-es fommes à eux accordées annue\lement, feront faits Cous la proteRat\on de l'obCenration '
de(dits articles.
Le ttres-patentes du mois de M ars t62 Z,portant confirmation des articles accordés par les
Députés du Confeil de la Com~~nauté d' A ix ,
& du contrat p a{f~ aux Peres JefUites ; & q~e ,
fnÎvant ice\Lx leCdits Peres J éfuites ni leurs lnc-
,
B y
.
�H
ceffeurs ne puiirent à l'a\"l~nir dl!mander ni ac';
cep~er aucun College ou Noviciat, grand ni.
petit, pour y enfeigner & irulmire, ni f.ure aucune fonélion publique., ou en particuli.er, dans
aucune des \i IPes & heux de.. la. ProVInce) (cs
Terres adjacentes, & parricu:ie:em~nt en la
Ville de ~eille ; ce 'lui leur el1 déiendu par
lefdites Lettres, à peine dt! nullité defdits articles ,contrat & établi!fement.
Arrêt rendu par norudite Cour, fur la Requête des Conful s de cette Ville, 1_'9 Avril
{uivant ,. pour la vérification defdites Leures_
patentes, qui ordonne qu'elles feroo.t
enre~if
mes, en ce qui concerne la confirma non & autonfatio n du coottat du JO Oaohre 1621, pour
être gardées & obfervées {uiv.ant leur fOime &
teneur; & pour le furplus d.fdites L~ttres &
articles attachés fous le contre-feel cl Icelles,
dit n'y avoir lieu d'aucune a:utre Yérjt1cation~
Et néanmoins ordonne que lefdits Confuls payeront aux Peres Jéfuires les fommes contenues
au conrrat pu:em.eDt & G.rnplemant , fans aucunes protefiatlons.
D élibération du Conf_il de la Communauté
d'Aix du I l Juin 16.22, por:am de fe pourvoir
_u Roi pour avoir Lettres de Juffi~n à la C9;lJ,
pour yérifie: ennerement les fufdnes Lemes·
P atentes du mois de Mars.
Lettres-Patentes du :ll Juillet même année,
()btenues par les Jéfuites, y étant expo(é entr'autres, que les anicles drefrés en 1~1 1 pa r le
Con{eil général de la Communaute.~ cette
Ville, contiennent de.s cluIrgrs &. con~lll,on..r ~x
Ir~oriin.Jircs, & du. roU! i11-compatlhl,~ a Il~flltl~
dtfJi.t.s P U(.f, prejudiciahks
drolU & /fbtrt~
'llli l,ur ont iIi DE/rayés par !'E~ll J,Jeur r~t.z,blif
fmurJ ••. tju 'il.r ft ~'OJ (TU mdiul1tmml pnvtsdu
au:
3i du 6 du mou. dt nt
r ' .
'/ du Ltttru-Pattnlts
"~1'
Jr:'
.. acc'pur l, ColllC' fins Irf'0', , pour nt pou~~i
&
dfi '
li J conditionl
me
:atrons conltnulS cu f t #~t dt /;1 Cour . . ,., Q ue Je~ Con.fuls de cette
~ille d'Air., fo ',s p'etcxte d obtentr d. Sa ~b
, né la ratification & confi~matlon du contrat du
~o Délobre 1621, Y auroient attaché Jefdits arrides & obtenu les Lentes de ratification, tant
dudit 'contrat que defdits articles du mois de
Mars précédent; & en ce fuifan~ ~ chargé les Per.!i Jr.fuites de c1a ufes & ~ond'tIons contenues
auxdits articles qu'l's n'ont jamais acco rd es: h E t
d'auta nt (y efi-il d,t) que l.rdi" C~nfuls pourf<lient encore, par furpnfe , obtemf de Nous
Lettres de Jl1ffion aux 6ns de faire vérifier nos
précédentes Lettres du mois de Mars en tous
Ituts chefs lerdits Peres Jéruites ont été contraints de r~courir à Nous, pour avoir fur ce nos
Lettres néce1Taires , h'jmb!em enr requérant icelles, POUR ces caufes , nous vous m3n don~ (à
nos amés & féau'( COi1 (eillc rs, les Gens temn5
noIre Cour de Parle ment de Provence) & très("[preffément enjoignons que, fans avoi~ égard
ànordîtes Le ttres di1 mois de Mars dernier, &
Arrh de verification d'iCellès, lefquelles, en tant
que de be(oin , nous avons révoqué & révoquons par ces préfei-ues ponr ce- fignées dè notre
ma.in, comme fubrepticement ohterruf's '. V?US
.rez à (ouffrir & faire jouir lefdlts Peres Jefuues
~einement & paifiblement du :ontenu en nos
Lettres du 6 F évrier & 27 JutIlet 161. l , en{emble du comrat paT eux palTé <Ive<: ladite Ville, lequ el en tout loft contenu d'i c~lui nou s ~on
firmans & ratinons fans (OlltefOIS les obliger
~ autres conditions charGes que celles portées
plT nofiJite~ Lettres de Julfion & par ",Edi t de
klK rl tahliffem~nt &. p01.lr ce OlVOnS dérogé &.
&.
,
B vj
�_,.
Ir'
J5
uerogeons
1 r
" " exprellemenr à toutes autres caule,
& con d ltlOns contenues audit COntrat no r.
"" en notre Edoit de retahlilfement
,
, n Ipe·
ctnees
'
d
».
. A rret cen li par la Grand'Chambre de notre_
dite CO llr le 22 Juille t 1622 (la (éance du P _
lerncllt ayant été continuée) fur la requêt:rà
elle préfentée par Frere Louis B ronget, Procur eur ?u College Royal de Bourbon de la CornpagOJe ~e J efus, qUi ordon ne l'enregilhement
des rll fdl tes Lettres-~at~tes, pour être gardée,
& obfervées , & en )'Oul r par les Impétrans {eIon leur form e & teneur.
Délibéra tion de la Communauté de Marreil_
le J du 8 Novembre 1620, portant qu'on ne doit
faire aucun établilTement de College des Jcfuites pour phl~eurs co n{jdérations qui peuvent
concerner l'elat J repos, &> trolv/uillitt! de ladite
Fille, & que pour ce fUJet on ne doit le faire làns
que le Roi {olt premierernent <1verti des occafions pour le{quelles il ne (embI~ être railonnabic qu'on introduire ladite Socié,é & Congré,;ation en ladite Ville.
Sentence rendue par Je Lieutenan t Général
en la Sénéchallifée de Mar{eille le JO Mai ,668,
cntre l'Econome du Chapitr. de l'Egli{e Paroirfia le Notre Dame des Accoules dudit Mar/eille,
demandeurs en requête du 2.3 du même mois,
t.endante à tàire condamner les Peres Jéfu ires de
]a mai[on d~ Sainte Ccr>Îx, aux droits dudit Cha·
pitre, pour la nouvelle Eg life qu'ils fairoient
conlhuire àans l'étendue de ladite Paroiffe des
Accoutes, & qu'jl le ur fût fait inhibitions & dé'èpCes de paifer outre à la con{\ru8ion de ladi,e
Eglife, le tOut conform ément aux Confiitutions
canoniques, droit univerfel de l'Eglife) & Bul·
les fur ce données, d 'une part. Et j'Econome
à efdits Peres] 4[uites , défendeurs en ladi,e re-
37
quête, & deman~eurs en ~ut~e Au 19 du mê~e
mois, en révocation des inhibitions de continuer la confirutlion de leur nouvelle Eglife , obtenues par Jedit Chapitre; par ladite Sentence
rEconome des Jéfuites étant débouté de fa requête en révocation des défenfes, & ordonné
qu'au principal les Parties feront ouies au pre~
mier jour, les inhibitions tenant.
Tranfa8:ion paffée entre lefdites pa.rties le 1 tOlloure 1668, pardevant M' Poncy, No,aire
du dit MarCeille, contenant I ~ dé,ail du procès
entr'ell es pendant en la Sénéchaulrée au fujet de
la conftr1l8:ion de la nouvelle Eglifc des JCfuitcs,
& que la pennialon par eux demandée de COHtinuer ladite confiruétion éwit (( fondée (ur les
Bulles de Paul III , Pie V & Gregoire XIII,
portant permiffion aufdits Peres Jéfuites de bâtir .
des Eglifes par-tout où ils jugeroient itre ri propos
pour la gloiu de Dieu,
alltc
difmfos ri qui 'lue ce
[oit de les emp&her ,,; étant comrenu par ladite
tranraélio n, qu'il appartiendra perpétu~lIement
au Chapitre des Accoules" la moitie de tous les
flambeaux, cierges & chandelle6 qui ferviront
~ux funérailles de tous les corps , tant grands que
petlts, qui feront pris dans I\~tendue de ladi~e
P.aroiffe, & enfcvelis en l'Eoli{e Sainte CroIx
"1 s
<les Peres Jé{uites , ou encloso d 'icelle, JeJql:e
corps le Chapitre pourra aller accompagner, &
fijire l'office -dans ladite Egltfe:t leur enterre
JtIcnt, qu and bon lui ("emblera.
Au tre tranfaélion pafTée entre les mêmes pa:ties & pardevant le même Notaire le 26 du mOlS
de Février 1669, contenant le détail du même
procès pendant au Parlement, dans laquelle il
ellencore dit, que la requête des Jé{ui ~es en révocation des inhibitions, & en perm ,ffion d.e
continuer la confiruiiion de le", Eglife, "étolt
,
�tli
Ton Me (..r l es Bulb
P'rivileges des l'a t4
P~u! III , P, e V & Gr~oi. re XlIl , portant p~r.
mll'hon auxdlts Peres J\dUl tes de balir du Eglifi
par:-IOUl Où. lrouveron( à propo.! pour la gloirt ;1
Dle~, avec difinfls- à qui que ce [oit dt tu
tm.pechu JJ ; d e· l?q l~e.lle requête lerdits Peres l é.
fultes ~, fans (W ou tait apparo ir defdites Bulles
pour etre contellées , aUJ'"Oient été déboutés par,
Se.ntence d u 30 M-ai précédent, & dont ils au~
rol~nt rele vé appel en Ja Cour; conviennent def
droits dudit C hapitre fur les enterremens qui fe
t;
fe:ont en FEglife des Jéfuitcs , des perronnes.
pllres tant dans lad it e ParoiŒe des Accoules que
d:lns les autres ParoiITes de Mar{eille que lefdit s ,M (u ites renvoyeront les femmes r;'evées de
couche. à leurs Curé & Paroi!fe , & au moyen
de ce , Ils révoque nt la precédente tran[",Elion du.
f2 Ot\obre 1668 .
Lettres-Patent~s du premier D écembre 171"0,.
portant abandon a la Communauté de la Ville
de Marfeille du refiant du terrein par elle ache lé
& delli né à la conllrut\ion de l'ArCenal, pour les
deOiers pro ve nans dud it refie du terrein, êtreemployés fur les ordres du fieur de Lebret, au '
payem e:nt des dettes de la Co mmunaute dudi t
M.arfeille, « & encore à la charge d'e u céder gratUltement aux Peres J éfuites de ladite Ville la
quant ité de deux mille toifes eJ~ tel lieu & endroit
Gue .Ied it lieur de Lebret trouv:era bo n , pour
y fa l~~ co nll:ruire un e E glife à leurs dépens , &
) es batlmens néceffd.Îres pOllr y mmfporur J'un du
JtlJ.X ùabliffimellJ qu'i/.r ont dans-ladùe Villl Il.
Brevet du 10 Août 169\, par lequel le Roi ·
voulant g ratIfier & favo rabl emen t trait er les Peres Jéruites de la ville de Mar(eille , Sa Majefie
leur fait don d'une place dans ladi te Ville attenant leur maifon , & 0\1 e1l fimée la fonderie ap..
3~
· fi é, enCemble des b!ltimen§
~:rrlenant •a 5 a M ale
qui y font, PQ~lr y conflruire IIIIe Ecole dt Thé%.·
Cif que Sa Majefli [eur.. a permu J 'établir dam IA- '
di" Vdle.
Lettres-Patent es du même mois, conn.rma..tive~ dudit Drey.et •.
n.lib érat;on du.Comei! de 1. (Zommun,uté
de la· vIlle d ~ M,rteill e ,. du ",lanvier 1689,
dans laquelle le (leur N apollon, premier EcheviD, expofe qu e depuis une année M. l'Evêque a.
fait connoître qu'il y avoit néceŒté d'établir trois
Pro[e{[eurs ou R ége ns., pour enCeigner la Théologie, at tendu que cet établiITernent regarde la
gloire de Dieu, te {ervice du Rei & Je bien pu ...
hlic, & que la Communauté devo it faire.la dé...
pen{e, qu'on fixo it à 900 livres par an , pour h~
fubfiflance de{dits trois ProfeITeurs ou Régens »
que MM. les Echevins avoient trouvé la propa{,tion de cet étab!iITement necefT:J.ire & avanta_
geu.[e, mais qu'ils n'avoient pas jugé rai{onnable
de- charger la Communauté de cette dépen{e ~
farplufieurs raifons dédu.ites en leur lett re écrite
• M. 1. M arquis de Croiffy, Minifi re & Secrétaire d'Etat, le 10 M ai préeédent, dont la principale efi, 9u'il y a pluft'urs Mai]o", R digitllfes
fn [aditt Ville qui cnftigmnt publiqutment [a Thtolagie , outrt les fondations pùufts qui fi trou"'fnl
faiuI à Ct fuja ; & ainli que l'établiil'ement qu'on
demande fi trouvant fait, il n'y avoit pas li eu de
charge r la Communauté d'une nouvelle dépen~
fe, vû qu'elle efi d'ailleurs' extrêmement chargée; mais led it Seil?neur E~q\le ayant continué
!es infiances , & repondu à toutes [es. raiCons ,
Sa Ma)<!ll:é a trouvé bon de faire con.venir M.
J'Evêquc avec la Vi!le, {ur l'établiflemenr par
lui propofé ; de quoi M. l'Int endant en a reçu
les ordres p3f Wle lettre dudit Seig.neur Ma.rquis
pe Croi{fy.
�4° '
Sur quoi ledit Confeit, par p1uralité d.
fu fhages , & pour aclhercr à la volonté du Roi
& au defir de M, l'Evêque , a délibéré d'accepter & accorder en faveur des R. P. Jé(uites
l'établiiTement de trois Profeffeurs ou Réoen~
de Théologie , aurque~s fe ra payé annu~lIe4 .
ment, pour leur fubfifl:ance & des FTeres (ervans, l'entretien des clafTes, & généralement )
pour toutes prétentions, la fomme de '00 liv. '
par an, [ans que la Communauté fOÎt obligée
d~ leur fournir des. lieux POOt leur habitation,
nl ~pour enfeigner, ni qu'ils puitTent prétendre
à préfent & pour J'avenir, & fur quel prétexte
que ce (oit, autre chofe que ladite pen flan de
~oo li v. quand même le norn4ri des Profe(j CI.ITS ou Régens feroit augmenté dans la Cuite
du rems.
Lettres Patentes cl'U mois de Mai 1 689 ,
données fur la fupplique des Echevins & Communaute de Marfeille , pour avoir confirmation de la {u(dite délibération, & qui expofent
avoir été délibéré par ledit Confeil, qu'il feroit
p ayé aux p, Hfuites la fommoe de 900 li v, par
cha,cun an , pour l'entretien de trois Régens de
T héologie, 'lui fouis auroient la faculté de ltn fiigrur puj,liqu~menl : lefdites Lettres portaot
confirmation de la [ufdite délibération cie la
Communauté de M<lrfeille, li biffant la liberté
aux R éguliers de I.dite Ville d'enfeign er la
Théologie dans leur cloître aux Reguliers de
leur Ordre feulement, & auxdits Peres Jéfuites celle de profcffer publiquement, & de
donner des attenation'i du tems des étodes à
l euts Ecoliers, pour leur {ervir à prendre des
degré s en la maniere accoutumée.
Obligation paITée par les Echevins de la
'ville de Marfeille, en faveur de; Peres Jé-
04'
fuite!, le 13 Oétobre 1689, de leur donner
& «pMier annuellement la fomme de 900 Ide pen[lon, pour l'entretien de trois Profef(curs dt! Théolo gie, acceptant & flip ulant pour
lui & [es fucce!Teurs à l'avenir le R. P. Pi erre
Davendy, fuivant le pouvoir qu'il en a du R.
P. Pr"vincial, le tout énundu. fiLon L'lllflitta de
!tllr Compagnie.
D~ux Tranfatlio ns parnes entre M. l'Evê·
mie d'Apt & les Jéluites du Collége d'Aix,
I~s 1) Novemb re 1698, .. Notaire Corta fTe
"'Apt, & 26 M~rs 1699, Not,aire, ,Beaufin
,l'AiX", portant etabhflement d lin Sem maire
en la V ille cl' Apt, pour être uni à perpét uité,
fouI le bon pl."flf du R oi, au Collége de 1.
COln ?agnie de s R, p, Jéfuites de la Vdle d'Aix,
él Jnt convenu entr'autres:
Que ledit Séminaire demeurera [OU.5 la.
Juri!diHion épifcopale, & fujet à icelle, à l'é~.lru des Séminariftes & autres EcclHlaftiq~e$
r~Œlicrs qui pourront êt re employes au ferVlce
dlldit Séminaire ; qu'à l'égard des Peres Jéfuites qu i auron~ la di~eai~n dudit Séminaire ~
il ne fera rien lOnove, ni autremeet déroge
ùes conditions portées par les Lettre.s Patentes
de nos Ro is, en con(équence detquelles la
Compagnie de Jefus a été 'établie dans le
Royaume.
1) Qu'à l'égard des denx cens dix livres af)) feB:ées pour l'entretien du Prédicateur del) l'Avent & au Carême, pclr lefdits Peres
l) Jéruites, M. l'Evêqut pritTa le R. P. Pro:
)) vineiai de f ournir un Prédicateur, fans obhr;a rion, cOll[o rrnùnent aleur l/~(lirul.
)1
'Lettres Pat entes du mois d'Oaobre 16 99,
obtenues par M, l'Evêque d'Apt, porta nt por-
�'ffi
43
4t
nu Io n 8< '''toriration de l'ét. blill'eln
d
Sémi naire d'Apt.
ent "
Arrêt rendu pat notredi re C our le ,F ' ,
] 0
li
..
J
e"net
7° , qtl1, ur la R cqllete à elle préfenc~e
Rdleur du Collége d'Aix
d
l'par le 'p,(
1'
, or on ne
enregl reInent delditfs Lettres Parentes & cl
C ontrat du 26 Mai t 6Y9.
U
•T, oili,émc Tranlà& '>n panee entre M, 1'1':.
v ~q~e cl Apt & , les I~P •. J~kHtCS, pour l'étabf; ldh: 01ent ~u m('m ~, SemlO3rre
& en tout Con,
'
orme aux d~llX pr-ecC'den tcs fm-menti onné
p~rrée ;l P aris pard evant l'lie Geoff!"oi &
Confrere, Notaires au Châtelet l~ 21 Av~:r
?'
'700 ,
Aut res Lenres P;lientes du mois de luin
f7 0 1 , obtenues
~
. par ~,1. l'E\'èque d'Apt , po~
t ant connrmatlon ~ approb:u ion du (ufdit
C~ntr~t du 17 ~vnl 17°0 , & dt! l'nnion dc.s.
P:le~lI'cs dl.! J~ Garde, ,,'11 Villars & de Saint
C~Iï~ol , f~l ~e audit Séminair;:., & qu~ con ...
f~lm e.ment a Iceux, les PP. lel ~lîtes ayent la
dlreébon du Séminaice d'Apt
& oue lefdits
Pri~urês & leurs reV"erlus dcm'eorenr annexes
& IIlcorporés au C olJégc d>Aix.
Arr êt rendu par notredite Gour tenant la
Chambre des V 2cnions le 2 6- Septernhre 170 1
{ur la Requète d-e M, l'Evêque d"Apt, & d~
Re éle ur d~ C oll ége d'Aix,_portaot enregiftreo:
ment d'cfdltel Lerttes Patentes & Contrat.
Au tres Lett res Parentes obtenues par M;
rEvêq,ue d' Apt, au moi s de J UIllet t 728, portant' cOTlflrmanon d.es D écrets d' union desPrieurés du Villars, la Garde, Saint Ch nfiol
8< S, Pierre d' Agnane, & que les fruits 8<
Tevenus d'iceux feront à perpétuité unis au Sé..
Itlip....airl: d'Apt, nonohfianr la !bpuJarion jJfrf
/lr!eaU pro lit du Collège d'Aix dans le COI1;
trat du 27 Avril 1700 , ou :nltres aEtes &
~nonci ations qui ont été faites au pr6flt dudir
Colléoe d'Aix dans les Lettres Patentt!s obtenues ~Ir lerd;ls D éc rets d'union au mois de
Juin 17° 1 , l.efquelles ltipulations & énonciation nI! ponrront nuire ni préjudicier au Séminaire d 'Apt, pOUfVÛ toutefoi!:o qu'auxdiu
deuet<; il n'y ait ricn de contraire aux faints·
Dfcrets & Ccnfiitut ions canoniq ues, au d roit
de S. I\J. & a n ~ priviléges, fran.chi fcs & libertés de l'Eglîfe G allicane,
Arrêt de l.1 0tredite Cour, port ant enreo irtrc mcn t des fufdites Lettres Patent~s, du 0J 4
Juin 1729ABe extraj udiciaire, figniflé tant au Greffier
de la Cour, qu'à notre Procureur Gér.~r;d en
icelle, le 10 Février 17'59, de la Fart du lieur
Henri-Jofeph Aubert, Curé de l'l:.glife Paroif~.Ie du lieu du Villars , contenant:
n Qu'en 17 38, ayant repns l'IUllance pen";
dame pardev n. nt la Sénéc hl llffée de Forcafquier, entre (on prédécdTeur & les PP- Jéfuites
de réfidence à Apt, gros D ,~ cim:"\:eu r s dudi t
Villars, au fu jet des novales & menue!. K-.urni.
tures , lefdib PP. }éfuites l'évoque!cnt au Grand
Confeil.
Qu'en ' 74\, ledît ûe nr Aubert ayant été
pourvn en la V ice- Lég;1 tio n d'Ayign on, du
Prieuré~ Cure teculier du Villars, il releva ap~
pel comme d'abus, pardev:J.nt la Cour, de 1..fciffion dudit Prieuré- Cnre en Prieuré t'i mpie,
& en Vi cairie pc'pétuelle, de s déc rets d'cx.tin8:ion du titre dudi t Priemé, & de l'uniorT
de fes revenus au Coil êge d· Aix, pour le pré.
tendu Séminaire d' Apt, du 6 Mars 1699.
Que les JefuÎ[es ovoqllereot encore ce t 0111":
�~4
pel
" comme
d d'abu, au Bureau de, U'
mans a, l'.!~
riS, par evant lequel fut 'Jointe J'infl ance con
cerna~t les novales & menues fournitures.
R Qu..e n 1749, les JHuites préfenterem une
equete au Bureau des Unions 1'011 f"
l' 1
1 d" r
'
r air.
( ~C arer e It Heur Aubert dévolutaire' &
par Arrêt du ~ Septembre 1754 , il fu: dCc~\;:
non d,évolut3lre , & les JéfuÎtes condamne
aux depens.
S
Qu'en 175J & le 12 Novembre ils firent
affigner en la ite infiance M. !'Evê<I'ue d'A t
pour prendre leur fait & caufe, & défen~r;
en relevement & g~ rantie aux conclufions d
fieuF Aubert; & que ledit fi t"ur Evêque auro~
abte.nu p~r. Arrêt du CanCeil du 7 Février 1756,
Q~S InhibitIOnS & défenCes au fleur Aubert d~
f;u re aucu~~s Po.urCuites fur l'appel comme d'a_
bus par lm IOteqetté de la fciffion dll Prieuré:
Cur.e du yillars , faite en 1) 9 l , & de l'uniON
dudlr Pneuré faite audit Séminai re d'Apt en
1699, & fur les demandes par lui formees cn
conCéquence, à peine de nullité, cafTa'cion de
pro~édures , & de tous Jugemens qui intervien·
drolent, enfemble de tous dépens dommage$
& intthêts, '
'
D~cla.r~n.t led it Cieur Aubert, par ledit aéle
extraJudlclarre, oppoCition envers toutes Lettres..
Patentes obtenues & à obtenir Arrêts de
notredite Cour d~s J 5 Février 1700:26 Septem.
h;e. 17°1, 14Jum 1729, quiontordonnel'en~
~egtftrement des Lettres-Patentes du mois d'Octobre 1699, Jlùn 170 1 , & Ju illet 17 28 , &
contre tous autres Arrêts renclus ou à ri::ndre
.fans oüir les Parties intereffees_
Arrêt rendu par notredite Cour le 30 Juin
~76:, (ur!a Requêle à elle pré(entée par M,
1Eveque d Apt, aux /ins que les biens meuble,
4
4,
&. immeubles appartcnan, au Séminaire de la
Ville d'Apr, quoique légis & adminiO:rés par
I\s Peres Jéruites de ladite Ville, (oient déclares n'être point comp ris dans la di(pofition de
l'Arrêt de la Cour du S Juin préccdent, quant
àce qui concerne la faifie d'Iceux, & la députation des Gardiens, Séqueltres & Econome
pour l'Oldminifiration , laquelle fera délai{[ée
audit fie ur Evêque, pour la faire régir par telle
per(onne qu'il avifera ; & Id où lefdits biens
Juraient été faifis & mis fous la main du Roi
& de la Jufiice, ordonner 'lu..e main-levée définitive en fera faite; étant ordonné par ledit
Arrêt que ladite Requête (era jointe à l'appel
comme d'abus, ponr y être fiatue, s'il y écheoit,.,
en jugeant définitivement; & cependant qlfe
l'inventaire dC5 meubles & Îmmeubles dont
s'agit achevé, main-levle provifoire fera faite
d'iceux audit fleur Evêqlle, fans préjudice du
droit des IntéreO'és , & lui il audit cas lai ITé
]'adminiO:ration & garde de(dits biens, pour y
ttablir tcls Séqueflre, & R égHTeurs qu'il trOUvera bon.
Délibération de l'UniverUté Royale de cette
Ville d'Aix du 2 Novembre 17°5, porta nI que
les deux Ré gences de la Faculté de Théologie
"vaquent, qu'il n'y eO: fait aucune leçon depuis
que le R. P. Jean-Bapti rte de Saindurt, JHuite
du Collége Royal de Bourbon, Membre de
l'UniverGté, qui les a faites, toutes l'année précédente, a diCcontin'ué de les faire, (a commi{.
[lon ayant fini; & de fupplicr M.l'Archevêque.
Chance li er de l'Univerfité , de vouloir lui faire
mceffamment expédier de nouvelles Lettres,
. afin qu'il recommence au plutôt les leçons dans
la clafre de Théologie de l'U niveruté , &
meure à la dirpute J'auIre Régcnçe .ux fQ{~
�47
~6
' r
"'es pre,crÎtes par les Eilirs & D"
'
"Roi.
(!c.a.ratIOns du'
Arrêt du C on reil d'Et'" dl, 7 J ln VIer
' 1706
.F 0 ~1ant R égle me nt pour l'Univer(jt~ d' Ai:'!: &.
qUI ordonne que les cleu,," Chaires.de p' 'f. (.
feues e n Théoloaie
vacan~es , c
& e Il es qUI
r? Vil·
e·
, l'
<1 averur, tant dans lad,'," F i é d
Thé 1 •
..... aeu t
e
C o'~fl1e, que dans ceUes de D roit Cv il &
anünlque, & ùe Médecine e'1 lad',te U '
r , d'A
r
"
'
lUyer,
ut\.:
L"(.) leTonI. mires a la difpute & au con
cours en 1a mamere acco ut umée
Q
P?ur cette fois feulement, les d~~; . ·~s a~~
tiens D oé1e uTs -ggrégés de la Facu lté Théo,
\ o ~le, & . à leur refus ou ernpêchtment, ceux
qm les fUlvent (elon l'or-dre du T ableau fero
l es leçons de Théologie jnfqü' à cc qu' jl'ait é~~
POU l V il aU~,de,u.x Cl:laires.de ,Théologie vacantes, & qu a Lavenlf, vacatio n arrivant d'aucu ne .des Chaires de ladi te Uni\'erfi té il fera
,q uero nt
<:)
4
de
nomme! pac délibération des lieurs ln~endans
~raduës, & des !,rofelJ:e urs & D oaell" 'ggré'
ges de la Faculte dans 1aquelle la Chaire aura
vaqué, à la plur31ité des voix un des D otlcu rs
:tggrégés de la même Faculté , pour (:lire les
lesoDs pendan t la vaca nce . ... • . Veut S, M,
~'auc\lns ne pU.ilf;nt être admis aux ditputes
& c? J!cours , ni ct re pourvus des Chaires de
P rotdfeurs e n ladite U niverfité ni nommé;
pour en fa ire les fonétions 'p':enda~t qu'elles va·
queront , s'ils ne font D oCte urs ou Licenciés
e n la F aculté dont les Chaires fi!ront vaca ntes; comme auffi q ue letèli tes Chaires ne puiffent être unie s ni affcaées à aU~'un Corps ott
Communauté fi,ufiere ou régulùf( .
Autre délibération prife par ladite Univer·
:fité le '2.0 Novembre 1 706 , contenant les plaiA ..
tes de plulÎe urs M embres d'icelle fur la gradua.
~." du p, de Saint J u{l, & les entrepriCe< cl ..
1ê(uites, pour donn er atteinte all x priviiéges
de ladite Univerfit é , contr~ le h it:Jl dt: l' F ta r,
les Loix du Roy aum e, les A rrê ts , & no tam~
ment celui du Confeil.d' Erat du 7 JJnvie r der11 1er, & qu'il fera donné de plus amples défen~
fes, pOllr empêche r que ledi tP. de Saint Juil:
& autre s de la SoclCté, ne foie nt pas admis
aux degtés ) encore moins à la difplae des
Chaire s.
Autre délibération de ladite Univerfit é du
'9 Décembre 1 710, po rtant déCaveu du fleur
~rcfi , en fa qualit é de Syndic & D ép uté de
l'Univ.crfilé, & qu'elle n'a d'autre intérêt que
de fupplier Sa Majefté de ne pas aAoibli r, diminuer, ni déroger e n ,rien auX Edi.ts & D éclaratiom. du moi!' d' O aohre 1603, ftat,uts , pri..
vilé.~es & prérogatives de ladite Univerfité.
ExtraÎt , partt in fjuâ , d'Arrêt rendu par le
Con (cil le 1 '2. M ars 1 7 1'2. , portanl Régl ement
général pou r rUniverfité d'Aix, les JétU ites de
cette Ville & le P. S,aind ufi en qualité, y élan'
inoncé,
1 o,~ Une Requ ête préle ntéc au Par\ement de
Provence ..par ledit P. Sai nt J ufi. le 15 Oaobre
1706 . tendante à ce qu'il plût à ladite Cour
oblige r les Officiers de l'Univeriité, de lui donnér de~ poi nts pour les degrés de Licence &
~oaeur en Th~ologi e , ~our concourir à la
dlfpute de s Chaores de l:ulite F acu lté.
20. URe autre Requête par ledit P. Saint
lutl préCent~ à Sa Maietlé, à ce qu· il lui plût
ordonner qu&il jouir.o it des m ~mes honneurs
& priviléges des autres Ptofdfeurs , en vertu
de [a Cubrogation , & fon ferment prêté, po ur
faire la leau re pendant la vacance des Chaires en l'iUlnée 17°4, comme étant autorifc!:a de
�~
fes Supérieurs, & autres Jéfuite. du Collégo
d'Aix, qui avaient pris wn faH & caufe pir
~éle du , 6 Mai
' 7°7,
3°, Autre Requête des -autres JHuites du
Collége d'Aix, à ce qu'il plût au Roi les mai".
tenir dans le droit commun J. tous les autre,.
Reli gieux ?e ladite yil1e~ de prendre les dcgr(s
ode Bachcher, de LicenCié dam l'Univerfité de
ladite Ville ., & de concouri r pour la dirpute
tles Chaires de Théologie le cas arriv:lOt .
.comme auffi les maintemr & garder ès même;
honneurs & privi léges que les autres Facilites
de l'Univerfité d'Aix, dont ils avaient droit de
jouir en qualité de ProfeffeuTs de la Faculté
des Arts , comme ayant été etablis dans le
Collége de Bourbon de
la Ville d'Aix, en qua·
lité de Membres de ('Univedîté de la même
Ville; & en cOl~féquence les maintenir dans le
droit d'affifier aux Affcrnblées oit fe trouvaient
les trois autres Facultés, d'y avoir voix déli ..
bérative , d'y avoir féance devant les Doéleurs
aggré~.és qui. n'étoient pas Profeffeurs, & qu'à
<cet effet le Bedeau fût tenu de les affigner
comme les autres Profe{[eurs , fous peine de
nullité des Affemblées oll ils n'auroient pas é!é
appellés , d'être Examinate.urs de ceux que
l'on graduait aux Arts, &. que le deoré de
Ma't, e· ès . Arts fût conféré dans le ~ollige
Royal de Bourbon,
4°. Requête des Syndics des trois Facultés,
les Dol1eurs en Théologie & les ProfelTems
en Droit & en M(,;d~cine de la même Univerfité, à ce qu'il plÎlt à Sa 1lajefié, faifant drOit
{ur les propofitions des 2. Novembre l7oS,
Septembre & Oélobre
17°6, la fub rogation ~~
P. SaintJufl: de l'année 1704,(on ferment prete
Sil
conféqueuçe, .uJIi·bien que fil promotion
a.
49
au degré de Bachelie r en Théologie du moi.
de Septembre 1706, feront déclarés nuls, &
comme tels rayés des Regifl:res de ladite U ni\'.erGté, avec dé'enfes aux Officiers de la même
Univerlité de faire femblables fubrogatio ns à
J'avenir , ni promotions, à peine de 100 liv~
&;.mende; leur enjoindre de garder ell te l cas
la difpolitio n des Statuts & Arrêt du. Confeil
du mois de Janvier 1706; & en conféquen.
ce ayant égard à la plainte en obreption &
fvbreption des Lettres·Patentes des 6 Février
16z1 & .Mars 1 62.2 , portant permiŒon &
confirmation de l'établ iffement des Jéfuites
dans le Co!lége de la Vi lle d' Aix, leCdite.
Lettres - Patentes feraient déclarées obreptices
& fubrcptices, & fans s'y arrête r ni à l'en ré-
giftremen t qu i en avoit été fa it, taifant droit
fur l'oppo(ltion de ladite UniverCtré , lefdits
Peres Jefuites feroient condamnés de garder
& entretenir 1e douziéW1e article des conàifions reglées par les Députés de la Ville cl' Aix ,
&;la di fpoutioll
de l'Edit de leur rérablilfemcnt
en ce qui concernoit ladite Uni verflte , avec
t!efen(es de ricn entr~prendre au préjudice de
Ces priv i!e~es , {bruts & régi cm cm , fous peine
d'être déchus de la grace portée par ledit Edic
de rétabliflement, & de l'aéle de leur établilTement dans la.èite Ville d'Aix, avec touS dépens, dommages & inrérêfs envers ladIte Uni ~
~rfi té , ProfeiTeurs & Doéte urs d'icelle : Et
ayant pareillement égard à la demande formée
au nom de ladite Univedité , aux fins d'être
maintenue & 9~lrdée dans tOUS [es droits,
privileges & prerogatives, la maintenir & !?ur . .
der dans tous lefdits droits; ce faif.'l nt , fans
avoir égard à la Requête du Pere Sain: Ju il du
'i Otlobre ' 7°6, & des autre s JéCuites Ces
C~
�5°
Confrer~, aux fins d'être admis aux de réa
&
au concours pou r la difipute des Ch ,g
.,
'\ r
.
;llrcs
tiont' 1PS lI!rOlent
déboutés
"
S
.
' il (eroit fai, cl C0"Cines
au
amt J uit & .
\ .tous
J~' I"lUtes
& dRIt l' ere
.
. . ."u'res
.
. e Igl~\\X n.o,n çompri~ dans les StJturs d~
l ad. te Ù01v;e~rllC , de fi! prltfentcr pour les de rés
& eour la dl,'pute des
dont ils
e:<c,us ; qu tll,~ ur ferOlt tait ùefentes m ~
C~1;l.î~es,
;mx
, 1lers ~<,
secu
Icro~ent
l':\. c 1°!gleu
, ~ aGgreges p::lf' lc(dirs
eme
Stafllts
'
• , , de fe pourvoir ailleurs qu'e 1l l'U m~
,'~rI.lte. , P?ur, ce qui concernait les grades ,
ùi(c~phne ~ reglemen,r de~ Univerfltés j & que
la d,(pOGI1PJl de la Decla ratio n d'Henli llleroir
Tcn?l\vell~c ~ c.e (~jet : & ennn que ladite
U01verrlt~ ~ les trol ~ l?3c ultés fupélieurcs qui
hl. compo10lenf J fUOIent gardJes & mainrenues
dans le dro it de conférer le def'ré de Maitr<lès-Ans, chacune en ce qui la ~oncernoit &
d 'y admettre les Ecoliers des différens êollcges de la Province & des Ecole!> d('~ ReligJcux at!g ,e::;és ~ le tout en conformité des
~tatU,ts dt: 16~ [ , & cie l'ufage j cc fail<!.l1t , te
deg re de M:lltre-ès- Arts de Marc Nicolas de
J'ann ée J i02 , 1~roit déclaré nui, a\ ec défenles
aux )é(u"e. d",:i, College de Bourbon de (e
dire propriétair~s de ladi te Faculté des Arts
& de lè quali6eJ mem!;.res de ladite U niv cdité
d.'Ai:< , ni de donner les den rés , ni aucunes
L ettres tefiimonia les & d'étude, conformément
à l' Ar~·êt du Parlement de Tou \oure, rendu ~e
19 J UIllet 162.) , & confirmé par Arrêt du
Confeil du 27 Septem bre 1624, qui fer.oient
exécutés con tre les JéfuÎtes du College de
l3ourbon fuivant le ur fo rme & teneur; le tout
à pej ne de 6000 fines d'amend~ , de toUS
dépens, dommages & im érêts.
5°' Le tl.e du feu lieur Cardinal ~e C;lmus
51
au Pere C amaret, Provincial des Jéfuites de la
Province de Lyon,
6°. Ordonnance d'interditlion rendue par le
même Cardinal, le 16 Avril 1679 contre le
)
Pere Saim-Jufi.
7°. Thèfequc le même Pere ht foutenir ùans
l'Univedit é d'Aix, le 14 Mars 17°5 .
,S," Commiffiondon née par M, l'Archevêque
dAlx au 0eur Abbe de Juh an ) pour prier le
R, p, Saint-J uil de defTervir la deu xie me
Chai re de Théologi.e dans la même UnÎyetfitt!,
yacante par le décès du Gellr Corneille,
90. R~rutation des raif~ns particulieres que le
Pere Samt-J ufl emp\oyOlt pour répondre à ce
que les Proft.:{feurs <lvoient dit de (on interdit
do Grenoble & d'une de (es Th e(es,
10° . Memoire des Peres Jé(uites, tendant à
ce qu'avant f<lÎre droit à leur demande d' être
~ainte n us dans la ,poffeffion des droi ts & priVllcges des ProfefIeurs des Ans de l'Univedité
<fAIx, & en ceae qualité de donner le degré
de Maitre·ès-Arts, & autres droits des Proferreurs, leurs Mémoi res feroient communiqués
au x Procureurs Généraux de la Province de
Pro\'enctl, & aux Confuls, & à l'Un ivcdité
d'Aix 1 & cependant qU'lis (eroient adm is aux
degrés dans ladite Univerfité , & à la dirpute
des Chaires.
Etant ordonné paf ledit Arrêt, qu'avant
faire d,roit fur les demandes refpeEtives des
Profe!leurs & Syndics de ladite Un iverfite, &
des Peres Jé(u i,es établis dans le College Royal
de Bourbon, que les demandes de~ Jéfliites
(erontcommuniquees, tant à l'Univedité d'Aix,
qui fera à cet effet aITe mblee 1 qu'a)l XProcureurs
du Pays de Provence, & aux ConCuls de la
,ville d'A ix , pour , la délibération de ladi,e
,C
i;
�51
Univer[jt~ , & les réponfes deCdits Procurel1r$
& Con{uls, vÎies & rapportées, être ordonné
ce qu'il appaniendra , dépens rélervés J cet
égard,
Dél,bùation priCe pa r l' Unive rfité de cette
.V ille d'Aix, les trois Fac ultés aIT'ernblées, le
I oN ovembre 17 15, (ur des Mémoires pré(emes
à ladite afiemblée par le Primicie r , & à lui
1 cmis par le Premier llrélide nt de notredit Parlement, concernant les R. P . Jé(uites . dans
laquelle délibération font 'enregifirés Îefdits
Mémoires intitulés : )J Mémoires des R. P.
JéfuÎtes , pour (ervi r aux R. P. J éfuites du
College Roya l de Dourbon de la Ville d'Aix,
dans le no uveau réglement que j'on clpere de
Sa Majefié, pour rétablir & entretenir le bon
ordre dans l'UniverGté d'Aix. CI
Il Y eO: exporé en tT'autres choIes, n que
parmi le grand nombre des per(onnes qui (e
plaignent du dernier réglement qui vient d'êt re
tait pour l'Uni\'erCtté , & qui prétendent que
)'on a renve rfé ab(olument toute cette Univerf!té, en dérruiÙm t les Statuts, ignorant fes
uf;ttres ,.carrant t OUS les A rrêts, & dérogeant à
tou~ les droit s,du Corps & de~ Particuliers, les
Peres Jéfuites fc trouve nt heureufement en kit
de Nous repréfenter très-humblement le droi t
incontefiable qu'ils ont d'être regardés comme
membres oc cette Unive rGté ,& de jouir de
tOllS les droits, honneurs, privileges & prerogatives dont les autres Profeiïeurs, Régens
& Ecoliers de ladite Unive rCtté font eo état de
1" olite r.
cc Q ue pour faire connaître que les Peres
JéCuitcs ne prétendent fe difiinguer que par leu r
déC,ntérefTement , & que la gloire de Di~tl, ~
amour du bie n publi c font les Ceuis mouf, qw
r
ront
agi"
r1
, 1 s nous1J{upplient très-humblement de leu r permettre de déclare r qu'ils ne
préte ndent en ar.:cune manicre aux émolurr:ens
pecu niaires de l'Univer{,cé; & comme il ne leur
doit ri en coû ter pou r les prefiatiol"lS de leur
ferment dans leur 3$grégation , ainfi que d,lns
toutes les autres U nlve rfités du Royaume où il
Nousa pl û de les admettre,commedans ceJÏes de
Bordea ux , Caen, Poitiers Pont-à.-Moi{[on
'
Bf r.lançon, T ouloufe, Perpianan
Cahors ,
~lon tpelJier, S!r<lsbourg , &c~il ne' (eroit pa;
Jufl:e non plus qu 'ils reçulTent aucuns émolumens, auxquels m~l11e ils ont renoncé par leur
etat & leur profclhon , .1. 0 , .Qllilrne prùendrnl
fes
plus aucune c1lofl dan; IfS aeux Chaires de T héologi, fondits à l'Univafité, &0 à la diJPu/t deIquelles , .lors de l~l v,!c,zna, ils cOnfonttnl de
ne POUVOff concouru dlre{/cmtnl ni indireflèfllflll,
Il Qu:i1s Oll~ lieu d'e{pérer qu'il Nous plair.l,
en procedant a un nouveau réglcment, dé :larer
le College R oyal de Bourbon memLre de 1 U.
niver{jté d'Aix J en [airant p:Htic d'icelle, conform ement il l'Edit d'H enri IV de I GO) qu i
fera' exécuté {elon (a forme & tcneur '
en
r' uence que les ProfeITeurs & Régens
'
comeq
qui
enfeig nent ~am le ColJege Roya l de Bourbon,
les Humanités , Philo[ophie & Théologie .
feront cen{és aggrégés à l'Univer{j té , tout ain{i
que les autres ]Jrolerreurs & D alleurs de chades ·
autres Facuhés de l'UniverlÎté', 'Iu'il
cune r
Ieur ,era tcuJolirs permis d:ms leur Colle<7c de
donner le degré de Maître· ès- Arts aux E(~liers
qui ét~l~ieront ,d ,lOS ~eur Cqllege , .l la fin de
leu r Fhllofophlc , mone de pfi/mur tZUX autres
dtgris de Théologie, BlIChtlitr , Licence &Do.'l~ur, tOIlS ceu x qui tZuront ill/di; dons tCllr
College 6- filli leurs COur.J ) en g:lfd!1l1t pn.!ala.C iij
&.
�\4
blement to\ltes les fOrmalités re qui(es & ncce(..
i:mcs , & en payant les mêmes droit s que les
autrçs afpirans aux degrés; dans lefq uels éml).
lu mens les ProfefTeurs JHuites ne prendront ni
percevrcnt <tucun droit ni aucune portion en
confidératlo n de la prefiation gratuite du 'Cerment qu'il, feront à l'Univerfuc!; & en Outre
que lefdits Profe{fcurs Jéfuites jouiront de tous
les autre, droits honorifiques) rangs, privileges
m arques d'honneur, dont jouitTCnt les autre;
Prorc:1T~u rs de l'U niverlÎ.té : déclarant an (urplus
Cju 'ih nc prJtendent, en ;lUŒne manicre, concouri r aux deux Chaires de Théologie de
rU nive rfil é , do nt les Jilputes & la colbtion
fe feront à la maniere ordinaire. 11
l ad ite D élibératio n portant que l'AB:eur de
nom, tiendroit un tléle
Collége Royal de BOlltbon, en la pedonne du Pere Reél-eur, pour
l'i nte rpeller de déc1a;-er préciCément ft les (u(dits l\1émoires , dont il leur fera donné copie, ont été remis à 1\1. Lebret , Premier
Prdide nt & Intendan t, par ledit R, p, Recteur, de l'o rdre & du con(en tement deCdits R.
P. Jé'i.tÎ tes , s'ils les avou.ent & les a-pprollvent, & s'ils ÎnftHent à vouloir !>'en fervir;
& que faute p:lr eux de fournir une répon~e
précife, il prendra 1eur filence pour un de.{aveu d~s fufaits Mémoires, & un dépa.rte.ment d~ toutes les prétentions qu'ils comiennent.
Leque l aéle & exploit de flgnificatio n d'i...·
celui aux R. p, Croikt, Rc8:cur, & Gonon,
Frocureu r ce la MaiCon des JéfuÎtcs de cette
Ville d'Aix & (,ws aucune r<!ponfe de leur
l'Ul1i verfit~, cn (o n
~ux R. P. JéCuites du
part, font
libération.
~nregifirés à
la fuite de ladite
D~
Il
Leitr. ori~inale écrite d'Arles le 3 Avril
1701 par leo Pere La font JéfuÎte a·u R, P.
Gono~ de la C o mpagnie de Jelùs, à Aix,
corée, Il1flruftion fur ft drofl que. nous avons
dt dem.!nda au Chapitre P r,ceplor/a/e, & ùans
laquelle il eO: dit : " Nous avons un droit in"comcJl:able à demander l' union des Pré cep" t6riales dans les V!lles Otl il )' a de parelin les Prébendes; œ droit eO: fondé . . . . •
)) fur le Concile de Trente, & (ur l'Ordon~
)1 l1 ance de Blois qui a été taite enfùitc de ce
,., Concile; fI m ai ntenant nous n'avons pas
" pû obten ir dans cette :'il!e tou~e l ~ Pré ben») de, c'eil fa Ir des r;lIfons par~ , cuh~ r .e5 ; &
»n'étoit que le nombres ~e~ Chano!Oc::. eft
)1 (, petit,
nous 1'2.urio ns lmm a:nqu;lblemt!llt
"emportée toute entiére ,à l'exemple de plu" lieurs .:lutTeS Coilé'ges, qui ont même obte)J nu la Prébende du Théologal.
J) Vous
devez. a'foir dans vos archives un
"Arrêt du CO"lfeil dl! l'année 1683, qui dé"chtlrge les Colleges qui ont des Bénélices ,'1de toli tes les contributions que les Evêqlles
~) P?u,:roi.cnt exig~r pour l'entretien de le.urs
w
"Senunalres 1 vous Y trouverez. d: h?ones mr)) trlJél ions : on a envoyé cet Anet a touS les
)1 Colléges. «
LETTRE originale du Roi Henrr IV • à
M, de BUlanval , Gentilhomme ordInaire de
fa Chambre & Con AmbaJI. deur aux Provinces-Unies
Pa) s-'9as, du 9 Janvier 15 9r'
concue en ces termes:
))'M onGeu r de Btl'l;anval, vous fufies ad), vert y de ma blelTure? par la ?épetC~e -q'tlÎ
&
" VOUS
fnt faite le
XXVIJ
du
mOIs
paiTe , la-
" quelle vous fu t envoyée par la vo>:e de Ca~
,-;
�, l'
<
~6
parU
nomme"
ex~rès - &
, VOUs 1e (er"
:1) par l a f)ft:ICnte de mon Cot)'cre gue' "r
'.
rJlOn gr.
" ces à leu, n ay<mt été que hUÎt "Jo
" d Ch"
Urs ,nt
e
1
" .; cs maIn~ es
Irurgiens. Jeudi dern'
" J en remerciai Dieu en public ne v
1er
b'
'
ous pou"
l ) vant d ne com len a eflé grande l'ale ren;
,. que le peupl~ ~ mo~(tré de ma con~:llc;'
~ eenee , dont Jal reçeu plus de con{olatio
" que .?e m~1 du coup qui m'a été donné'
"r peu'
" tant J affeébonne
'
. mes fub)' eéh , & prlIe
:" ma "le, qUl an du tout defdi ée au [al ut
,) des autres. Je vous envoye i'Arr~t du Par)1 Jernent contre le malheureux (lui l'a comm'
IS
l i lequel fut exécuté le lendcm~in après .v "
'rc.."
ou
)) rccognn:u la l~u lte, comme l'a été depuis
"
lIS,
un certam Jéfultc, qui avoit compore plu& mémoires, approuvans &
"fOllbllcn;;'lns l'afTaflinar du t'eû Roi Mon'(cil)
» fieurs efcrits
" gneur & frere ,& perfuadant d'cn commCt~
" tre un femblab!e contre rr.oi j de quoi cha~un a ene fl efrneu & oRen{e , qu'en ad)) Joufiant tous ces maléfices aux autres Gue
)) ceulx de celle fefte ont commis du temps
n du feu Roi, & depuis mon advenemenr à
" la Couron ne " contre nos per(onnes & ce
" Royaume, ladite Cour les a bannis d'ice~
"lui par fO,ndit Arrefi, ayant jugé ne pouvoir
)) plus aVOIr feur eré pour ma l'erfonne &
n pour l'Efiat, [ouffr2nt telles gens vivre part)
"my nous, eilant fi envenimés contre la
)) Fr~,nce, & ob{liClés en leurs con (pirations ,
qu Ils [e font monll:rés par toutes leurs ac~
"tlo ns tant publiques que privées, au rene, ,
L e fl/rp/us dt: cette Lellre cft écrit tn chiffre
& figures, p.1rmi lefiJuelles on troul'<' as m(lls
• . . mefme de . . . nOlis avons . . . s'd't
eacores .•• plu!:> d iligemment . . . Ic:lo J~r·
II
17
niers ~vis que j'ay reçeûs . . . ut ••• de·
(or;:e "lue \'on dhmeque • . . quatre ou dnq cens
chevaulx fOl1bfienus d~ qudqldnfanterye ..•
tna mandé e(perer bonne jlTüe . . . toujours
. . . ayan t . . . après aulIi . . . & l'u n &.
l'autre • . . fans . . • continue à vouloir ..•
touj ours . .• encore que laye . . . . . Je
prie Dieu, Monfleur de Bm.,lnval , vous i\voir
en fa Ste. garde. ECcrÎt J. Paris le jx. jour de
Janvier I 5?\' Si,n, HENKY, Et plur b,H ;
Sign< D e l\,ufville,
Et au~dr.O;LS e,.(l ecrit: A Mon{ieur cie BtI7<l Il.val) Gentilbomme ordinaire de ma Cbmbrc ,
& nlQn Amba{fade ur pr~s r.. ldli..:urs le .. E:i:a;:;.
des Prov:nccs- Unies ùes Pays .Bac;.
Extrait de Procuration l ûitc J. D ole le G
Septembre 1761 , pardevant LOll;" C;:.huet,
Notaire de 1. \'ille de Dole, par 10 R, p, km·
Pierre G,l1'Iliel de la Compagl1ie de JclùS, \'ice.Provin,ial & R eéleur du College de Dole,
donnant pouvoir au PrOCUleur r,~o ~ ral & (p~
ci.\1 qu'il con{litue 1 & dont le nom cft en
bl.mc, de comparoir pour !lu en tou' }Ilgemens & dehors) rep réfcnter fa p('rÎonn\!, ~llIe
domicile, confiiruer & de(\ituer tOUS Procureurs & not am ment de paroltre pardeyant
A IX,
"
notre , Parlement 'de p rovence, r"
l t'aH! a
pour y défendr~ & répondre [ur la demande
de notre Procureur Général dudit Parl ement,
& /ùr l'appel COl1"une d'abus qu'i~ a ini:erj~ttl!
de l1nfii tut de ladite Coml':lgn!c de Jelus ,
& de ce qui peut y :lvoir tr:'lit) dMcndrc dans
ladite infb.nce, y fournir tou:; moye m, y
f:.ire fignillèf toutes .écritures,. m~m~ répo ndre à tOliS interr0 0'3toires , & f:\Ife à \ oc ca fion
de ladite infhnce~ & des procédmes qui (elOnt Jléce1Tair~s pon.f parvenir à fon e Hic",:
1
Cv
�)8
d éc i{ion , circonflances & depenclances toUt
cc que led it Pr ocureur confiitné trou,,;ra le
mieux convenir, & tout ce que le C011lh.4
tu ant feroÎt lui-même, s'il éto it pré[l!nt. fans
qu 'il fOÎt hcCoin d'u n pouvoir plus exp r~s,
quand même les cas que l'on ne peut prév o ir, l'exigero ient: led it Extrait ligné Cahuet,
Notaire, avec la légahration au bas faite par
le L ieutenan t G énéra l au Batlliagc & Sieg~
<ludit Dole .
Etats & roll es des foi-difans J Huites, réftrl ants e n Prove nce, ès Collége & Penfion
d 'Aix, Collége de Belwnce, M, ifon <le St<
Croix & de St R egis de Morfei lle, Collige
d 'Arles, S éminaire R oya l de T ou lon, Réfide nce de F réjus , & Séminaire d'Apt, TemÎ s
au G reffe ci"il de la Cour, par Frere 19mcc-Jcrôme de Duranti, recond Supérieur du Col-
lége d'Aix, le premier Oaohre , en(uite de
l'Arrêt de notredite Cour du cinq Juin pré.c édent.
E xt rai t de préfentation mife au Greffe civil
de norredite Cour !e 2 d udit mois d'OAobre.
au nom dudit Fr~re Garnier Ce di(ant ViceProvincial derdits foi - difans J Huites, par
lvI otte t Procu reur en n 01redite Cour, {ignée
F. Baudral1 , réCuite , pour le Pere Garnier,
~Vice-Provincia!.
Arrêté du deux O aobre 1762, contenant
l'oppofit ion de Mes de Coriolis &
!ho~,;
me Co n{ei!ters en notred. Cour , a ! Arrete
<lu ~9 Jujn ,qui déclare les Magifir~ts ~on
gréganifies & frequentans la Congreg~tl~~ ,
1ufpeél:s, & ne pouvoir opiner dans lafhure
des loi-difans J rHui tes.
..
...
Autres Arrêtes des 4 & 6 du meme mOIS ,
~ontenant
les. dires defdits fieurs Conf,ille~
,
d:
l'
de C oriolis & de Th ortame, ceux ~c no tre P r~(ureUf Général, & la confirmation du {ufdtt
Arrêté ,du 19 J uin .
Extrait en pa rchemin de Lett res patentes du
16 Oaobre J 630 , portant que les membres
des Congrégations dirigées pa.r dive~~ .Ordres
Religieux de Toulou:e ~ ]ac~b!Os , Jel ult;s, &
autres, ne pourront a 1 fll 'cnu fous ce pn:uxlc ,
ftf( rtcherchas ni emp(chis (/'c'tn: R.zppcrteurs ou
JugtS d(s prods aux<jutls ':fd~t: Peres Jacobins:.
l ijùùtS , &> /tli!res duron t lIl1m:t ,; y ~ta? t d~t
au bas: lefdites Lettres ont étc reg!firees e7..
Regifires ~e la Cour, p0W: le cO I: tenu~ dïcelles
être garde & obCerve fwvant 1Arret de ~a
Cour de ce jour d'hu i. A TouJoufe, le 2. AO:.lt
r6 32. Collationné. Signé, ~eb é .
~
Au tre Ext ra it en parchemIn des memes Lettres patentes, y éta nt au bas l'Arrê t d'enre-gifireme nt d' i,e.lIes au Parlement de Tou'loufe du 2 Avnl 163 2, pon ant:.)1 La Cour
II a ordonné & ordonne que lefdlt es l ettres
» r ate ntes feront regJfirées el. regifires de 1.a.
" Cour, p ou r le contenu d'icelles être gardé
» & obfervé Celon leur fo rme & teneu r t{
Il CDllfos où. le[dites Congrigacions n'aUTont inI l téric .
Prononcé à Toulollfe en Parler;('n t
)) le 2 Avril 1632 , & ex~Jdié .par ~upiIca'03.
li le 28 S eptembre 1762. Colianonnc. Slgn: ,
" Efp'lgn 011 .
.,
.. , .
E1I.traÎt en parchemtn. ù. Ar.retc ptt..s pgr notre
Parlement de Normandie fur la requete de Frer.e
J.acqlles de COUTteville &, Charles de Lyo n , .
Prètre s R eligieux au Prie ure des D~ux-Am,; n s. ,.
tendan~e en récufatio n d'lm Pre1Î~\!nt & do.:: f\!;Jt
ConCcillcrs audit Parlement, an. pr0cb d'~n~e
~diu.
Relitieux & le. Prieur CoroUlcnd ltôu:e
�60
cudit Prieuré, dont la rncnfe étoit unie C 1
'c '
&
au o.
, cl es Jt!lultes,
l ege
attendu que lefd • Magi
'/\ fats
.
L
é to~ent conrrercs & aflifla ns de la Congr.'g ;
' J 'C '
at,on
cl e Id Its cnutes;)) que tous ceux qui (ont resus
" e~l I~dlte Congrég~tion , dont le Re(leur des
)1 j t!fUltes eille !:>upcrieur, Gouverneur & Di"refleuf ab:ol~ ., !OT; de, ladite réception tont
"fennel~t cl o,be,flance filiale ~udit Reélcur l &
») de maintenir de tOllt leur pouvoir ladite C
,.,
on _
») grli!g,ltlOI1 en gcnera l , & tous leurs confrcrcs
» en particulier , com,me il appert par les arti" des 2. , 4 & 1 2 du liv re intituté: At.lI/lf.l/iS Son d.t!it:zti.s , au .chapitre de l' obéifTance que les
») confrcre~ dO iven t au Supéri-eur dE: ladite Coo» grégation.
n lu ';7. , pu l'article dernier du livrer intiilllé
" R.erJcs &: Pratiques de 1.1 Cl)ngrég.1fioll; au cha~
" pare qUi commence ~ La m.lnim~ de reu"uÎr
') ks cor/iucl' fl /n Con~dg.; tion, & pM le chaH pitre inlÎmle, Regles do Affifltllu. u
Ledit Arr~té ponant que le Prétident, l'un
des Offi,ciers recnles ,lahfliendra Je loI connoiff.:na 6- juganmr du procès d' mtre /u p.7f!ies ; <fue
quatre des fept Confeillers en pourront (0:1noitre; & qu'à l'égard des trois autres Officiers
r~ctlli.:s & abfcns, eux ouis, il (era pourvu ainfl
qu'il _appartiendra; & au (urplus, que ledit livret mtltulé, Les Regles fi Statuts de /11 Congrigalion , fera communique à notre Procureur Gén érai. Ledit Extrait collationné, ligne, M.urut
& Autant/.
Arrêt Tl!ndL1 par notredire Cour à "Audience
du 4 Oé.1 ubrc dernier _ COntf:"h:,.nt requifuion d~
lviortet, Pr ocu rem de Frere GarnÎer, du rem'o i
de la caule à huitaine, & qui rem'oye a\ol Icpt
du il mois.
6,
Procès-verbal de l'Orrue des Avocats alTcm~
blés fur le prétendu refus de leur minillcre aux
foi-di fa ns JéCuites, du 7 Oélobre.
Arrêt rendu par notredite Cour à "Audience
dud it jour 7 OOobre, contenant le dire de
Motte t , Procureur de F rere Garnier, que fi.l
Partie dema nde un Avocat ,
(a requifitioh
du re nvoi de la caure au premIer jour; ledit A rrêt po rta nt renvoi au 1 2 Novembre pour toure
préfix ion & délai, f.'ln5 qu'i l pui{fe en être demandé d'autre l (OUS quelque prétexte que ce
foit ; dans lequel tems le Vice,Provincial juClinera de fa qualité, donnera Ces defen(es, fi bon
lui femble, & fatisfera ;t l'injonélio n ~I lui faite
de remettre les livres ê n oncé~ da ns l'Arrêt du
5 Juin, ou fe purgera par ferment de ne pas les
dchen ir , & de n'avoir connoiITancc dll lieu
où ils (ont dépofé!>, & ce pardc,,:tnt la Sênéchauffée 0'...1 Bailliage de la Ville de fa rHidence
cOll'mi(e à cet etrer,
A rrêté du lendemain 8, portant q\lC le procès-verbal de "Ordre des Avocats demeurera
annexé au rcg,ifire, & charge notre Procureur
Général de dire aux Avocats con(uhés par les
(oi-di(ans ]i=(uites, de les aide r de leurs confeils,
& de fe joindre à Simeon pour leur défenre.
Extrait d'aae de comparution tàite par Frere
Jean-Pierre Garnier, R eéleur du Collége des
Jéfuites de Dole, eil per(onne, le '26 dudi c mois
d'OB:obre, pardevant le Lieutenant Gcn éral ah
Daillia::,e & Siége de ladite Ville, contenant
reprHentation de piéces itlfii~an~ les gualités
de Vice· Provincial & de PrOVinCIal dmht Flere
Garnier '; collationné, flgne:-, Chapus, Greffier
-dudit BaHliage, avec légd\(ation aU Las. ,
C;opie de Reqll~tC retenue pa r nOtredH Pro-:
�6.
6)
Cllreur Gênér"l, (ur l'original en (;orm • 1 •
"["N
r emiS e premIer ovembre 176'- l" r IY'
"eau.
otcet
P r OCUTeu r
L
F
en
la Cour' ladite Rcquêt
G
. ).
'
•
C Ctilnt a\1
n?m ut: r~re arnrer ~ VICe-Provincial des (oid,fans Jéfllltes de cene ProvJ.nce ' ugllJ:e
r -, B '
d
aurail pour le P. Garnier, Vicc-Proviucla[ te
d~~te à ce q .,lui fût communiqué dl~erfe;
plec,es pa.r notre 'Procureuc Gé néral, COntcnilOt
Jet refuta tlon des mo)'ens d'abus coharte' d
l'A 'd
J"
, an,
Het 11 5. um; & y étant dit enlr';),ut;oes cho[es. par , le?~lt Frere G arnier, u qu'il avou dt"mand~ d elre Mft.ndu avant l'Arrêt du 5 J ,
'" 1 r"
,
"In
)) 17 6 2; qu 1 a lait prdenter Procureur après
» la St. Remi, & dem,lOdé un Avocat pour de-
" fendre ..... qu'il a examine avec (on Défen)1 feur t ou~ les alles attaqués par notredit Pro)J (".ureu r Gén~ ral. , .. qu'il a cherché dans l'J n~
» tltut .. ~, fait les recherches les plus exaéles
1,) dans les Conllitutions de fon Ordre, , .. &
" q~e notredite Cour comprend encore par la
v ~I(cufl!0n q~e contient cette Requ ête, q\\e le
" SUPP}12nt ~ a p~s perdll le ltms qu'elle lui a
pour mjlrture fis COTlfeils. H
Lettres.patentcs lur Arrêt du 2.2 Qétohre
] 762 , p<).r lerquelles il eft ordonne à notre Procureur ~énéral de nous em'oyer incelfamment
les mc::>ttls des Arrêts & Arrêtés des 5 , 19 &
JO JUin, 2, 4, 6 & 7 08obre, intervenus à
l'o ccalion ,de .l'appel comme d'abll'i interjelté
d es Confl!tuflons des foi-di(ans Jéruites' jjit
défen{es de les exécuter, & de donner au~une
(u i,~e aud ~ [ ':ll~pel comme d'ahus) ju(ques il ce
qu Ji e~ ait ete autr('me1lt par Nous orqonné,
Arret rend11 par notredite Cour le J l Nove mbre (uivant, q.ui ordonne l'enrel1iftrcmellt dcLclite.s. Le.ttres-patentes fur Arrêt) pour être enre.~
1)
tWllIU:
gitlrécs & exécutées cvnforméOlent à l'Arrêté
audit jour , qui porte entre autres chores: CI de '
" meu ra nt fous le bon plaifir ou Ro i , la [url) féancc portée par lefditcs Lettres-pate ntes ,
" fixe e jurqu 'a u trois Janvier prochall1 ; & au
" moyen de ce , que toutes chores rcfteront en
" l'eta t ju(qu'audit jour. «
Copie cl' Aél:e fignifié à notre Pr ocureur Gê.,
nérar le 3 Janvie r 1763, aUllom de Pere JeanPierre Garn ier de la Compagn ie de J~ri.1S, Provin cia l de ladite Compagnie, contenant copie
d'une Lettre par tui écrite de Do le le 1) OEtobrc 1762, au Frere Baudran, R eacur du Col-
Mge d'Aix; kdit Aae étant ligné par ledit
Frere Baudran, qui y fupplie la Cour de lui
donner le tem s ne.ceŒaire d'écrire au Pere Garnier & recevoir fes derniers ordres, ou de ne
pas trouver ma uvais qu 'ils s'en tiennent à ceux
qu'ils ont reçu par ladite Lettre,
Ar rête dudit Jour 3 Janvier, portant que Freres Baudran & de Pontevés feront rr.andés d~
fe rendre aux pieds de b Cour, pour être oilis
fur les faits réfulta ns de la requif'tion de notredit Pr ocureu r Gén ~ra l; & après leur audition
dans la Chambre, ordonne qu'ils reront interrooes ~ & repondront pardevant deux Commiffai~es de notredite COUT; & donne audience à
notre Procureur Général au kndemain 4 .
I nterrogatoires & Répon(es perfonnelles defdits Freres Baudran & de Pontevés , du même
lOur.
Origi nal de la l.ettre écrite de D ôle, Je 1)
O El:obrc 1762, par Frere Garnier, au Frere
Da udra n , Retl:eur du C ollége cl' Aix, remis par
Mottet, Procureur en notrc:: dite Cour, mandé·
dans la Chambre à cet effet; ladite Lettre '011-::
sue en , es teIme:s.i
�6,
64
Dol" "
1
O[/ob" 17 61
MON R ivÉREND PERE
P.
C.
•
'
POllr fruisfaire aux ordru de lf! Cour du Parl :nIml de Pr~'Vence ,j'avois envoyé une procura_
tion pour dcfrndre en mOIl nom' mais J', •.,', s
"
'.1:
'.
, . n
d elro! .lfl;orm~ d~s. ordres que le R oi (1 donni dt
fùrfiolr ,fur quoI Je crois delloir ord0111ur J ct/IIi
'l~li cft, dltl;.gi. de ."1<1 promr,zfion ~ dt:: fufpcndrt
a,1]i la d'J~nJe : C 1ft ce que Je prie ( 'Olft R;!I'drmee de lui Tloûjier. J'ai l'ltonnillr d'àre .ll'te
-e!p,N,
R i14rm.i Pere,
D : Votre RJvérenct,
L e très- hllmb/~· (,. t'~S.Obl~W;lnt
fl"fiteur. G A R N 1 [ R , JH.
Et an dos efi ecri t : Ali RI,'ùmd Peu It
Révùend Pere B,llldrlln, R et/mr du C\)ll.,,/ Je
/ .1 COIn}"Jgnù de lt-Jus, en [on abfollu U, dU
R. P . V. Rel/mr, fl Aix.
N'y nyant {ur lad ite adretTe, ni taxe, ni
timbre de la polle.
Original de !'Aae fignifie ;1 not re Procmem
Général au nom du Frere Garnier, te 3 Jiln~
vier, aut1i remis par Mottet, fon Procureur.
Sommation faîte de la part de notre ProclIrcm Général à Mottet, Pro'.:ureur du Fre re Garnier, ledit jour 3 hnvier, de ,'.; nir plaider avec
fOll Avocat le lendemain 4, 3.vec l"exploit de li·
gnification à lui faite par Hoa rd , Hui!licr ell notredire Cour, t;lnt de ladite (umm ~t ion 'lue de
~'Arrêté du 3 , qui rCllvoye l'A udience .(ueli,
Jour 4 ·
Arrêt rendu par l10tredite Cour en l'Aliclienc~
publiCflle dudit Jour 4 , portJnt renvoi de la caull!
.à la huitaine.
Arrêté du 7 qui ordonne que les réponCes d.
'\-[011
fre-es Baudr.n & de Pontevés , & les pie ces
joint~S, enCembJe l'~ae du 26 Oaobr~, tendan~
àjufiJfier les pouvoirs du Frere Carmer, & qUi
:l été remis à notre Procureur Général par le F re ..
re de Pontevés) (eront dépofés au GreRc, & copies ex~éd!ées à notre P~ocureur Gé néral, pour
lui fervlf alOfi. que de ralfon.
Autre Arrêt rendu à la même Audi ence publique le 11 , portant renvoi de la caufe au len-demain 12.
Arrêt rendu ledit jour 12 , qui o rdonne qu'il
en fera délibe ré (ur le regifire au rapport de Mo:.
de Boades.
Arrêté dudit jour 12. Janvier, portant que
M~ de Boades s'en mis au Bùreau, & a commencé le r2pport ordonné par Arrêt du même jour.
Autre Arrêté du même jour 12., portant que
les CommiITaircs depmes par l'Arrêté du 19
Juin précédent, pou r examine r l' lnflitut, ConftitutÎons, Morale & D otl: rine des loi-difans l éCuites, les Extraits des AITe rtions par eux foutenues & enfeignées , & les Livres des foi-d'ifans J é lllÎtCS remis par notre Prl. cureur Géné ...
raI, rendront compte de leur examen dans l'affemblee des Chambres, indiquée au '9 dudit
mois de Janvier.
Aéte & exploits de flgnificatio n faite à Mottet, Procureur de Frere Garnier , les 2) & 26
du même mois .
1°. D'une Lettre écrite par le Roi Henri IV à
M. de BU2.an\'al , fon Ambal1àdeur aux Provinces-Unies & Pays- Bas , le 9 hnvicr J S9S '
20. D 'une Sentence rendue pu le Lieutenant
au Siege d'!! la ville de MarCcille , entre le Chapitre de la ParoifTe des Accoules & I~s Jéfuites
de la M.ifon de Sainte-Croix dudit MarCeille,
du JO Mai 1668.
�66
, 3~· De deux tran faélio ns pafTées entre le(clit
J elllltes
. & 1e Cha'
. d de\ 1. M.iCon de ~"mte--:\:.orOIX
ce e!. n.ccoules, des 12 Odobre 1668 &
fit
6
evner 1699 ., Notaire 1 Poncy dudit Marfe l~
4°, De trOIS tranlaGion::. pall~C5 entre l'E~'
qlle <l'Apt & les Jéli",<s du Colleg" d'A. 1 \C N ovcm b re 1 698 , Notaire , Co rta1'TC' dudIXit .A" \
!l6 ~ars 1699, l\ oraire, Eea u/lin d'Aix, &~r.
A vnl !700, Notaires, Geoffroy &foncon!'rer~
au Ch".I.t.
5 . D e q~lat re délibérations de l'Univerficé
d e cette vi lle d/Aix des 2. Novembre 170 lO
N o\'em bre l ï 06 , 29 D écembre 1710
l
Novembre ' 7'\'
'
1t
9
6°, D'u n extrait, parle in qua , d'Airèt du
C on(cil ~u 11 !"lars ~ 7 ~ 2. , portant Réglement
p our ladite Von'effite d Aix.
7°, ,D'une Pa~ent~ cfe G au de Aquaviva du
10 Mal t s88, depo1ee en origmal au Greffe de
notre Parlement de T oulowCe.
8°. D'un article des Livres des Eleélions de
Meflicurs de la Congrégation en la Mailon Prof, (fe de T oulou(e.
9<: - Du rédigé des Conclufi ons dé6nitives prifes par nctredl[ Procureur Général à "Audience
p ublique du 12 dudit mo is de Janvier, fauf à
l ui de prendre telles autres & plus amples concl ufio ns qu'il app~rtiendra.
1 0°. D'ant res Conclufions prifes par not red it
P rocure ur Général le lendem.:.in 26 Jam~ei.
Copied'aéle de comparutÎon faite p~r le Frere
Jean-Pierre Garnier en perfonne, fe diCant Pro~
vincial des Jéfuires , le 1) dudit mois de Janvier
1763 . pardevant Louis Cahuet, Notaire ro)'al
en la ville de Dole, portant déclaration de la
part dudit Frere Garnier le qu'ilavoit donnén ne
procuration le 6 Septembre del'année dernierF
67
,
f.
• 6" reelle du Notaire CoufIigne, pour aire
, 7élènte
-, .Procureu r, & cl'erèn
c crel '... l' appe 1comr
pre d'abus déclaré par notre Procureur Géné ral
:u Parlement de Pr~vc.nce, ~c rln~l:it~lt ,& des
ConO:it utio ns des J cfUltCS 1 Ji avo lt ~cnt une
Lettre le 1) OHob re derni e r~n R. B:lUJrand,
Rea.ur au Colleg. de la Ville cl AIx , r" 1.ueUe il ordOimoit de t1e fai re aucu n ulage d#c
procur:üon , at.tendu rqu; le, Com?~lI·~~t a~olt
appris qu Il y avolt un !urliS a cette a~alre , &
com me on pO'.lrro:t prétexter qlle l ad't~ Lettre
eft infufIiJ.lntc pour ré\'oque r la procu ration dorl.
née par le Comparant, il déclare par Ia.~ré~ente
expreITément approuver la lettre ~.arlU1.ecfite I~
, Oélobre dernier ' & l'ordre 'lu Il avolt donne
l ,
.
de. ne faire aucun ufage de la.dite procuration. '
u'il révoque de nouveau, en tant que de be,Com
(eroit, détavo uan,t t outes pourfuit;s, J?r.oceclures ou dHenCes qui pourroient eue tOliteS 00
données dans la fuite au nom du COO1parant ;
de qu oi il a demandé aéle audit Notair~ ." . Au
b as du quel aRe ~n la légalifatio.n . du IelOg du
Notâire par le Lieutenant au B all~lage & Sleg:
de D ole, & l'e xeloit de f'gnificatlo n d~ tout a
notre Procureur Générol de la part ducl!t Fr~re
G arnicr, pa r Caz.cneu . . . e, H oi tliet en notredlte
Cour du 2.6 Janvier 17 6 3•
Arr'èt rendu par notredite Cour le lendemain
17, (ur le Compte rendu par notr~ ~rocureu r
Général, de la fignification du futcht aél:e. de
corr,parutiôn & déciara:ion d~ ~re:'c Garnier ,
qui. ordonne que la cople expediéc ,1 notre P.rocurcur G~nérd feia dépofke ail Greffe & :,(6~
dalTs le prêtent ArrLl, & qll'~l fera ~n;?Jnta
Frere .Bludr<lnd , Reél:eur du Collegc d A.IX ,de
remettre à l'Huit1ier, porteur de la comnlifr.OI1 ,
l'extrait dudit .ae du '5 Janvier '76" & 1.
p..
la
�69
68
lettte en original à lui écrite par le P . •
~ "Man.dem~nt & exploit d·inionaio:°la:~c,al.
n~eme .lOU r a F [crc Baudrand de remenTe ciel;
dites pleces , avec fa réponCe an bas 1'0' u que
r
c
'
r ant:
pour le conformer aux ordres de not ed'
Conr, il a remis à l'HuifTier porteur de 1 r ne
miffi,10?! " extrait
. de l'aCl\~
l'l..'
comdu 15 hnvier a176
& 1 o n glnal de la lettre il lui écrite par le l' J,
G.P .. I
ere
armer rovlOCJa, en date du 17 Janvier 17 6
{ignés Baudrand, Jéruite, & Cazeneuve (H2(~
fier) ».
EX,trait en forme probarltc dudit Jél-e de com_
parution & déclaration du Frere Garnier p
d
LOUIS
· C ahuet, Notaire à Dole, 'du ,,eva,nt
1<
Jan vier 17 6 3,
J
. Le;tre or iginale , écrite par ledit Frere Garnier a Fre~c ilaudrand, pour renvoi du (ufdit
a~e, conçl..le en ces termes;
" Dole ce t7 Janvier 1763'
) Mon Révérend Pere,
P. C.
l) Quelque porté que je (ois à défé rer en tout
" le relle ;\ vos Jumieres , je
puis me di(pen-
ne
" (cr dans ceue circon!l:ance de prendre un parti
)J tout contraire à celui que vous me pro po lez .
" aioli bien loin de me défift:er de ma lettre d~
)J .1
,5'. Oao~re dernier, je confirme l'ordre que
)J J al donne par cette lettre· & afin qu'il vous
)) conGe mieux de ma volon~é à cet éO'ard, &
" ((ue vous puiffiez en donner à qui il apparu t,end:3 des preuves non récu(ables, je vous
)) envoie la declaration que je viens de faire
JJ pardevan t Notaire, & vous la remettrez, s'il
" vous plait, à celui qui étoit chargé de ma pro ..
" curation pour défendre en rno~l nom, a6n
)J qu'il lçache bien, & qu'il puiffe faire fçavoir
)J à tout le monde, que je défàvoue toutes les
,
n déCenCcs qUi pourroient êtrc faites en mon
nom.
" J'ai l'hor.neur d'être avec rcCp&..'l:,
JI
)1
) Mon Réverend Pere,
" De V otre Révérence,
n Le très-humble & très-obéïfTant (ervin te ur. Signé) Garnier, J éfuite.
n Contrôlé à Aix le 26 Janvier 1763, reçu
douze [ob [IX deniers. Signi, Du Temple.
Et au dos tft écrit ,
" Au Révérend Pere,
" Le Révérend Pere Ila udrand , Reaeur des
Jéfuites.
"A Aix en Prove nce.
Ladite lettre n'ayant fur l'adreffe ni timbre ni
,axe de la polle.
Arrêt rendu far notredite Cour le 28 du
JI
même mois de anvier, fur l'a pport defdites
pieces par notre Procureur Géneral, & qui or~
donne qu'elles feront dépofées au Greffe.
Déclar:ltion du Roi donnée à Marly le 16
Juillet de l'année 171) ) concernant les foidi fans Jéfu ites) enregifirée en notredite C::: 0ur
du Parlement de Provence le 4 du mOlS de
Septembre même année, portant qu'à compt~
du jour de }'enregi!hement , touS c.eux q~l,
après être entrés dans la Compagme dtfdtts
foi-di(qns Jéfuites , par l'érniffion des vœux
(ImpIes, en (eront liçenciés & co.ngediés avant
l'âge de trente· trois ans accomplis, )"entreront
dans tou~ leurs droits échus & à écheoir, avant
ou depuis lefdits vœux ftmples , fuivant l'art. ')
de l'Edit de 16°3 , (ans néanmoin s aucune refiitutio n de fruits jufqu'audit jour, qu'ils en feron.!:
la demande api ès qu' ils feront fortis de ladite
Compagnie.
. .
çompte rendu des ConllitullOns de. fol.
�(\ifans JéfllÎtes p~r not7e~lt Proc ureur Gé é t '
les 28 Mai, 3 & 4 Juin dernier & fe~ en 'l' ,
[,
é . 1 ·n·
'
one ulOn~ par CrI t 31 ~es fuI'" le Bureau ledit ' 0
.Ju,n.
lU
~ eux. vo lumes in-f?lio, intitulés: IlIflitutum
Sc~ulaclS J~:fll , ol~(ort(a[~ Congrcg.uionis gtnt~
rab; XYll]: mrllOTmz li) ordintlll digeflu
tluElum &p ,:pgœ , 'Typis U"ivcrjit;i;
r~vi!ùm.
Cor% ·FerJuumd.:œ, 1Il Co/lq;io Socielati f lift
ad S. C~emcnurn, allno M . DCC. LVII. dépo(c~
au GreAe de la Cour le 9 Mar; 1762 pa, Frcre
B arthelemy Baudra nd .
Exempbire imprimé, en forme probante '
à~s. Extraits des AffCrli.ons c1al1géreu(es & per:
l1IC1e llfes en tout gen re, que les foi ·difans
Jé(ui~es ont daps tous les temps & perfévél"arn rne r1t (ou te nu es , en feionécs & publi ées
dan s leurs Li vre.!. , axec l'approbation de leurs
~Ilpé~ieu~s g~l1éraux , depui s l'annéc 15 90 ,
}ufqu en 1annee 1761 , [ur le Probabili(me ) le
Péché philofophiquc, la Simonie & Confidence
le Blafphème, le Sacrilege" la ~hgie Ql:
I\ [alé~ce, rI rrêl igion , l'Idolâtrie, l'Impudicité ,
le Pal:Jnr~,!~ Faul1cté & faux témoignage; lÎlr
la preYjlrjçaao n ..les Juges, le Vol, la Compen{~tj on occulte, lts Recelés, J' H omicide, Suiç ,d~ , & p~rti c\l li7rement (ur le R~gicide &
Crime de Lez.e-Majefié au pr.;:mier& au Cecond
çhef, par leurs Auteurs, Edi.teurs ou Apologifles, Yu auffi aucuns palTages placés en tête
dudit Recueil, & extraits pareillement des
L ivres des fù i-dif.lns Jéfuites , par l~tq\lels ils
attefient l'entiere & parfaite un animité de doc ...
trine &. de femiment entre toUS les membres
de ladite SOClé,é. V û les parragcs deloires
C onftitutions qui p:-eCcrivent ladite uniformité
& Je témoignage d'aucuns defelits foi-dif.,ns
7'
1t(uites, que c'eO: par leurs Livres qu'on tloit
juger de leur doB:rine, & qu'on ne peut mieux
connoître l'efprit d'un Corps, fur-tout te l que
télui de s Jéfuites Oll le gOI,I'\' ernement eil: mo-narchique qUI! J'Olr les Ordonnanccs de ceux:
qui Je go\;\'ernenr, par les R~glcmens portés
\l3.r les' AITemblées g~nérales, compofées ôes
Supérienrs & dcs m,qnbrcs les. p~us cOl~f~dé
rables, Lc[dits Extraits des A nc~ttons verdies
& collationnés p:u les CommilfJ.ires de notre
Parleme nt de Pans, CR exécution de l'Arrêté
dudit Parlement du 3 t Aoi'tt 176 1 , & Arrêt
du 3 Septembre fui"a~t ~ fm les Li:~es , Th~(es, '
Cahiers compofts, dlél:es & pllbb~s p~r les [01·
di(ans J(:fqites , & autres aé!es authentiques, &
dépoCés au Greffe d' iceiui en ex..!c lltÎon de fes
Arrêts des 3 Septembre 176 1, 5 ~ 17, 18,?-6
Février & ') M~rs 1762. Eta nt ledit exempl:ure
en papier timbré ~,,-ec le collatÎ.onné au bas,'
fur la minute dépofée au Grene de notrcdlt
Parle ment de paris, par DUfrilnC , l'un des
quatre anc ie ns de nos Secr~taires fen' ans près
110tredire Cour.
Conclurions prifes par nott'(~cljt Procureur
Génér:11 à l'::l.Ildiçr.ce \Jllùliql,e, ten Ue par {cs
Chatrtbres an'embl~es le 1'. du courant,
Oui les Comptes rendus I~s. I,9, 21, &;4 du
préfent mois, par ies Co~mtn~l ..es deputcs, par
l'AJTêté du 19 Juin, f5avOIr : p ar M~ AnromeEfprir-Ernmanuel de HnIn " Chev alter , Baro~
de Boades Seio neur de V111cpev , Meaux &
autres 1icu; derdits Inftitut & Confiitutions ,
, du Réo-imc de 1a '",-" OC1ete
. " .uCS 101.r·
& notamment
enCans J éCuites &
t'autorité cl'-l Général;
& prem~ercmen~ , des Loix & Déc.r:ts, Oracles
de vi ve voix, des changemens tal,tS dans le~
t~xtes des Confiitunons ; du pOUVOIr & [aculte.
de
�7'
de changer & de rétablir lefdites C onO:itutio •
donllé~ par d~s B\l lles, fans avoir beroin n~~
recoun f au $a111t Sl(.~ge , & fous la date que 1
Général voudra .c}loiflr ; des fonaions aux~
queUes ce ~te ~oCJc:é cf!: appeUée, de celles
dont elle te dlfJJente; de l'o n dévouement au
Pape ~ a u~ ma,>..i~~s de la Cour de Rome j de
fa,. de{hnatlon a J egard du prochain fous les
ordres.?u Pape & du Général ; du pouvoir
re{petb! des Congrégations & du Général' de
la ~ a niere de I ~,s ;enir; des différentes loix' qui
~bhge nt la So.clete , & de tout ce qui raraélé_
nre le pouvoir du Généra l fur les biens les
p ~r(~~nes & l ~s ~?n(cie,nccs; enfin du g~nre 1
cl obedTance 'lUI s t:tend a tout genre d'ac1ion
& à ce ql\i intéreffe le tiers , ladite obeiJTanc~
fortifiée par la pratique de la manifefiation &
des ouvertures des confciences , & du précep:e
de la daation mutuelle , & par la dépend ance
& la contrainte vis-à-vis du Général, lequel
d ans J'ordre fpiriruel cil: regardé comme Dieu
même, & exerce un empire abfolu dans le
R égime,
Par Me Philippe de Meyronnet, Seignenr ,
B aron de Saint-Marc, des d i lt~rentes clallès
dont la Soc iété des foi-difans Jéfuites cft: com~
pofée, & des différentes fortes de \'œux &
d 'engage mens que J'on cOlltraéte dans chacune
de ces clafTes. Rçl ativeme nt à ces objets, il a
expofé, en premier lieu, ce qui concerne 1"
préparation & le choix de> iujets , & les moyens
par lefquels on les attire dans ladite Société;
t'n Cecond lieu, il a e),:pofé les divers chan·
gemens que cet ordre de claffes a reçu p:u les
Bulles fucceffivement émanées fur le plan de
l'Lillitut : En troiliéme lieu, il a rendu compte
en particulier de chacune de ces claires , & de
l'é,at
73
rétat du JéCune en probat ion , de~ Ecoliers al~
prouvés, des Coadjuteurs fpirimels & tempo--Tels, des Profès de trois & de quatre vœux,
des preuves de l'exiftence desj éfuites ex ternes ,
& de la di!po{ition de l'Infti tut , d'où l'o n peut
induire quiils font .appelles aux fonétions d·lnquifiteurs relat ivement à chacune de ces datTes.
11 a traité des précautions par lefquelles ladite
Société s'a{fure des fujets, foit pour les (entimens, foit pour la difpofition des biens, foit
pour d'autres objets; de la nature des engagemens ou vœux qu'on leur fait contraéter; de
l'autorité que le Général prend fllr eux, foit
pour les , retenir, foÎt pour les avancer dans
les difFérens prades, & même pour les renvoyer
de la Sociéte.
Par Me Bruoo de Boutaffy , Seioneur de
Rou!fet ,des privileges accordés à l~dite Société) de leur liaifon avec l'elTence de l'In{litut
& avec la vocation & la milli on de ladite
Société, & de l'ufage fait par ladite Société ,
dans le re{fon de la Cour, defdits privileges les
plus exorbitans.
.
Par Me Louis-Théodore-Xavier de Cymoft
de Beauva l fils, de la Dofuine & Mo rale ré{ultant de l'Infiitut & des A uteurs & Ecrivains:
de ladite Société , notamment du Probabilifme
& de la D oétril1e meurtriere.
Par Me Pierre - Guillaume d'Efiienne du
Bourguet, de la partie de l'Innitut & Conilitutions concernant les Colleges & Congréçations ; des entreprifes faites fur les U niverutes ;
& des titr'es d'établilfement defdits J Hui tes dans
le reffort de la Cour, & des preuves de l'infra&ion des conditions dudit établiffement_
Oui le rapport dudit Me Antoine-E[prît':
J;mmanuel de
llnm, Chel'alier, Ilw;on
p.
de
�H
Boades, Seigneur de Villepey, Meaux & autres
lieux, Commiflàire député pOUl' la yuidange dq
Regietre ordonné par l'Arrêt du 1'2, de ce moi s:
Tout conftde ré.
LAC 0 UR, le, Chambre, affemblée" a
concédé aéte à notre Procu reur Généra l du
défaut de rémiffion des Livres , ordonnee par
les Arrêts des S Juin & 7 Oélobre; lui a per·
mi s & permet d'en tirer les induétions de droit,
coofdtant en ce que la Société fe regardant
comme indépe ndante des Souverains & ces
Tribunaux, n'a jamais reconnu leur puiOànce
que par c?ntrainte, & a tOlli ol~ rs cru devo~r
loufiraire a leur examen [OTT ln{lltut & Ces pr!..
vlléges .
.
Et attendu le défaut de défen(es, & la non
comparutio~ de l'Avocat ,& du ~rocure,ur ,des
P arties duement appelles & reappelles a la
Barre ,; 4 de ce mois, après fommation à venir
plaider faite la veille, d. donné, en tant que de
beloin (eroit, Exploit à notre Procureur Gêne·
Tai; & failant droit (ur l'appel comme d'abm
p ar lui imerjetté le 4 Ju in dernier des Bull~s,
Brefs, Lettres Apofi oliques , Oracle,s de VIve
voix concernant les Prêtres & Ecohers de la
Sociité Ce difant de Jefus, Conllitutions d'icel~
le ' Déclaratio ns fur lefdites Confiitutions ;
De~rets des Généraux & des Congréga ions
générale, de ladi te Société, & généralement
de touS autres Réglemens, ou Aéles femblables Formules de Vœux, même des Vœux:
& f:rm ens faitS lors de l'émillion d'icCllX ;
lequel appel comme d'abus ,a été notifié .au Pro·
vincia! des toi-di fans J HUltes le 9 Jmn dans
cette Ville cl' Aix, & le '2.8 du même ?",ois à
Lyon, pour y venir-défendre, fi bon lUI fem~
75
hie; & faifant droit pareillement fur les autres
Délibé rations y jointes, dit y avoir abus dans
ledit Inllitut de ladite Société (e d,fant de Je(u,
Bulles, Brefs, Lettres Apoftollques , Conai:
tut ions, D éclël.rations fur lefdites ConClitutions,
Formules cie Vœux, Décreb des Généraux &
des Congrégaüons genérales , & pareillement
dans Jes Réglemens & priviléges de la Société,
appellés Oracles de vive vOÎx , & généralement dans to us autres R égle mens de ladite
Société, ou Alles de pareille nature, en tout
ce qui conilitue l'e{fence dudit Inllitur.
Notamment dans l'établ ifTe ment d'un Ordre
Reli.gie~x, 9ui aha~do~nant toute pratiGue de
la vlf! reguhere , s :fttnhue , comme fonétions
propres, celles des 'PaCte urs, & Gui fe difant
lufcité pour communiquer aux hommes la per(eaion, & pour procurer à Dieu la. plus gran_
de gloire, a pris pour objet (on accroiffement
~onlidére comme le plus grand bien univerfel :
illulion dangereufe, Gui entraîne l'u(urpation &
l'injufi ice, qui nourrit & fomente le fanatitme,
l'orgueil & l'eîprit de do mination.
Dans le titre de Société de Jefus que cette
Compagnie a ufurpé fur l'Eglife univerfelle
& qu'eile s'efi appropriée pour annoncer C;
grandeur future, & la (uréminence de fon Minillere: dénomination jufiement rejcttée par le
Décret de l'Affemblée de poifry, & cependant
conferv ée , p arce qu)elle eft liée au fyflême
général de cette Société, fur fa voœtion & fa
defiination.
Dans la million imm édiate qu'elle prétend
avoir du Pape, comme Ordinaire des Ordinaires, pour exercer le faim Minifiere par toute
la terre, & pour travailler par tous les moyens
poUibles au Calut des arnes , en vertu d'une
o ij
�6
dél cguce
' , par
7 le Saint Sieoe cl \
pa
tle par le G enéral, & qui D 'empr-un~e' . c d,·
'
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l autonte (es v ques dont les Mc b
, '.r,' '"
i~rWJl(,:[1011
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çOlvem appro tlon, pour prêcher & p
Seffer.
Our Con·
D~ns l'engagement contr.a8é de défendre les
1!laxlmcs de la C our de Rome les plus 0
.
' r
'
j f'e~
a' nos L '1 b
enes,
lUlvant
ce ' qui ré fuite pp'"
de
null~~ fon~atnentales de l'lnfl:itut, expliquée:
l).lT l lnteot lon de ceux qui reçurent la prome{fe , ~, de ceux qm la firent ; par la nature
cl~ s pnvllcges , que la Société, en les foJli_
Clt~l~r, a r.egardé comme légitimes ; par fon
en1cIgn ement confiant, & par toute Ül COR-duite.
Dan'3 les pré cautions prifes pour fe (ounTai·
Te à l'infpeél.ion des Souver ains · Pontifes en
obtenant, fans examen , la confirmatio n' des
Confii tutions faites & à faire. la faculté de les
changer fans cefTe, & de rétabli r, fous une
~ate arbitraire par la (eule autorité du Régime,
le~ LQix & les, priviléges que les Papes au·
r Olent cru deVOir abroger; d'où il rHulte que
,cette Société a voulu fe rendre ind épe ndante
pe l>autorité fainte & vénérable du Sai nt Sié~e,
tandis qu'elle travailloit à accréd iter dans lef·
prît des Peuples, les iau lTes prérogatives de la
~ollr de Rome, qui fer vent d'appui à Ces pro-
Jets,
D ans les privi léges inouis & tl/iillés d( fdi·
fan, que l'·ambitio n a eotaflës pour atTmar l'indépendance 1 & pou r monte r par degrés à la
.domination :.,Pnviléges defl.ru8:it~ de tout ordre
.civil &. ecc!cfiafiique , éve rfi fs de la Hiérarchie., attentcltoires à tome 3urorité fpirituelle
& temporelle; les uns inhérens au plan ~e
:'!o!lüut, & néce{faires l'our réali[er les pre:
77
,en tio ns qu'il renferme; les :lutres obtet1us patt
furprife & dans des circonfl:ances hJ.bilemenr
ménagées; tous également aITorti s à l'efpri t général, qui
le mobile de ce Corps, & propres à déceler fes maxim es & {ès vues; Privilcges d ont on cache encore aujourd'hui une
partie l'our n'e n ufer qu'en fecret 1 dont on a
fait l'u{age le plus criant p J. r-tout oil le champ
a été: libre , & dont on veut couvrir le danger
en France, par une abdiC,ltio n feinte & fl1nulée , en confervant l'efprit qui les fi t dHlrer,
l'opinion de leur légitimité, le refp eél des lbîx:
qui déclarent l'abdication in va lide, la volontédéterminée de les faire valoir & de perfécur cr
ceux: qui les combattent.
D ans la combinailo n 3rtificienfe de touteS
les parties de j'Infiitut , pOllf conduire ce Corps
à la plus grande puiITa nce, & pour rendre
tous les fujets qui le compofent Înfirumens for
ces de fe s delTcins : chef·d'œuvre d'une politique humaine 1 qui, s'appuyant fur les moye ns
naturels, s';utac he à les difpofer avec dextérité:
pour parvenir à fon but; qui cherche les richefTes (ous le voile de 1., pauvreté, la vai ne
gloire fou s le nom d'édificati on, le crédit &
la faveur fous prétexte de 2~le pour le bien
de s ameo; ; & qui dan s un plan d'accroiITemcnt,
doit nécenàircme nt préférer les taleos aux verms , & fe préfére t elle-même à tout autre talent.
D ans la difhibution de toutes les c1aITes de
.ra Société , formée fu r ces principes, pour introduire dans un O rdre régulier un e Hiérarchie
qui éleve la politique au plus haut ran g , laifTe
{ouvent la piété dans l'humiliation, & dé grada
l'éminente dignité du Sacerdoce, en excluant
en
4
Diij
�•
78
<Je la pro fellion (olemnelle plulieurs de ceux
'
en (ont revêtus.
qUi
Dans )'autorjt~ ab(o lue , immédiate & .
"crCelle d'"n Général Monarque De' . umue
qUi enleve a leur Souve rain légitime
'
)
'1
.
"
a CUc
?t~le , tous I.es {uJets, q\~ il acquiert chez. les
dift~ren tes Nations; qUi dlfpo(e arbitraireme t
de l'état des. perfonnes; qu i étend (on empi~
{ur les confClences ; & qui> étJnt affranchi de
tou te R é&le, en toutefois atTuj etti à Cuivre l'in~
téTét , r efp rit ~ les ma xi':les ~u ~orps; ce qui
re nd le de(pot lfme humam , eclal ré, rai(onna_
ble dans la Société, l'efclavage fier, audacieux
~ a~ollreux de (es liens ; d'où réfulte, par la
TI.!UOtOn des forces & dli!s volontés, la con(titut io n politique la mieux ordonn~e pom "3tta_
ctue & pour la défenCe, & par confJquent la
.
.
'
g;0tlï
plus fulpeae & la j,lus dangereuCe au r.po.
des externes.
Dans la diCpen(ation de tous les biens de la
Soc ieté lim és en ce Royaume, laiITée à un
Etrange r qui difpo{e des richefl'es & du crédi t
de cet O rdre puilTant , & qui a [eul la faculté
de contraéler, (ans qu'il {oit beCoin d'Affcm·
blées capitUl.1 Îres, le to ut cn venu d'un priv i.
lége obtenu du Pape Pie V , Cept ans après
l'AlTe mblée de p oilTy_
Dans le défuut abfolu d'o rdre judiciaire pour
la difciplil"e du Corps, & po ur la correélion
des particu liers, tous les juge men~ étant def·
l)otiques, & le R égime J (eul, dithibuanr 31 bitrairement les peines & les rl'comp en(cs, pour
.
r endre la dépendance plus abfo lue.
D a ns }'obéinànce aveugle au Supérieur, confidéré comme Die u même, qui cO: la louveraine Sage~e, & qu~ ne peut ni ~rompcr, ,ni
être tromp!;! : obéifiance (uper{btleu(c , qU I J
~
~e
tranfportant
la crér?ure les attributs
ta
Divinité .. , prend pour rnodele la foumdTio n
prompte & abfolue q,~e nous .d evons ~ll~ Dag:
mes de la F ai : obedTance mconflderee , qU I
omet toUS les degrés par lefquels l'~omm~ p:.ut
parvenir à un aéte prude nt , & qUI ne s arrcte
point pour évite r ~ ~ aby(me, qu~el,le n'appe rçoit qu 'à demi: obellfance preCipitee contre le
précepte divin, pu i(9 ue le ~al app~rent ne rallentit point fon lmpetu,ofÏte? & qu cll,~ ~e pe ut
demeure r fufpcn due , a mOins que 1eVldence
du péc hé ne frappe les yeux au moment que
J'ordre a frapp é l'oreille: obéifTaoce réprouvée
par les loi x de la cha rite, pllif~~'etle d~it. être
ô!.veugle dans l' exerci ce des fonéhons qUI Intérerrent le p rochain, ~ n on p~ f~ffiplem~nt dans
les pratiq~ es mo n"afi~ques, 9111 condulfe~t un
R eligic ux a la perteéhon: obèl~a nce fa.natlque ,
qll i n'e H lImitée par aucune Regle, qUI ell pro mife à unt:: R égie vivant~, dont le c.on;~nande~
loe nt eIl arbitrai re & unn"erfe! , qll1 S etend a
toutes les aHions morales, & aux aaC) même '
héroïques que D ieu fcul p~ut comm,:ndcr :
obéitfance enfin plus que (u{ pelle & effra)'all ~
te d,ms un Ord~~ voué au Probabililme ,
& ~onvaincu d'cnJt:Îgner une doEtrine rncur ~ ere.
.
Dans l'obligation impo.rée à tous les, ~ .qcts
dc mani fefie r leur confoence au Supencll' ,
pour fervir au gouverne ment exûrie~r d ~ l'c ) ·_
drc . & dans la délati on mutuelle, vlflblt!ffi.! 1t
,
b
'
1
.
introdllit~ pour le mêm~ 0 jet , & ,?rc?n h:-!
cont~e l"e fprit de l"Evangde, & au pre)udlce JI!
la fOl d u feeret nar.ureJ.
Dans la eorref?ond3.nce polit ique & my/1~
rieufe , qui dJvoile au G~n é ral tOUt cc qt~i Ce
palft.: dan > les Etats , & mcmc dan .. I~s f,:l.In.t lle ,: ,
D,v
�•
,
80
'Partlculieres , & (lIr~tout ce que les Jéfi •
,
rent auprès des Grands.
uaes Ope~
Da?s I.e principe fi (ouvent incul ué ar 1
Confhtutlo.05, & rappellé dans l'infl:r~o~ 0 ~s
les Confe{]eurs des Rois qu'il f:aut ga n P, "Ir
SaCier
"' é 1a b"renveillance &
' la faveur de
g erPa 'f.•
lances de la Terre, pour mener à Dieu US "1'., d mb d'
""
nplls
~ran . no
Te. ames; prinCipe comlpteur qni
j~~fl,~e l:e(pnt de diffipation, d'adulatio'n &
d Intngue a l'~(prit ~e la vie religieufe.
Dans les dt(pofitlOns de l'Infritut qui s'attache?t à tnén-age r l'opinion des ho~mes, ql1i
-:nv,fagent c~mme o~Jet principal, dans le bien,
1 honneur q~11 ~n revient à la: Société;&dansle
m~ 1 , le ,préJUdice que fa réputation en (ouffriTO It; ql1l recommandent h1.nS cerre la dextérité
~arl.S la conduite des affaires, & le Coin de multiplier les amis par des libéralités, par des ferVIces de tOut genre, & par, les dignités qu'on
. leur procure, tandis qu'on affeéte de répéter
qu' il ne faut point fe mêler d'affaires féculiercs.
Dans l'étrange regte que la Société s'eU faite
de ne jamais prier en commun; & dans les
Conftitutions qui permettent le chœur, le cham,
les proceflions & la célébration publique & foJemnelle des divins Offices pour attirer le peuple,
. Dans les préceptes donnés pour capter les
fUJets , fur Je fondement qu'une vocation plus
exprefre eft néce{faire pour auto ri fer un Chrétien à rcfter dans le fiécle , que pour l'engager
~ entrer dans l'état religieux: maxime enfeignée
dans le direéloire des Exercices fpirituels, &
mire en œuvre clans les remrites qu'on donne
loin des yeux des Pafieors, & clans ces Exerci~
ces obfcnrs , qui livrent à la fédutlion du guide
l'imagination de ceux qu'on y attire, & qui at-
81
tachent 1. la Société, par des liens de diff~ rente
na ture, des fujets de tout genre & de toute CO:1dit ion ,de vrais Religieux dont plufteurs ne portent pas les marques de leur engagement, de
fimple~ Oblats dont les vœux font accommodés
à leur état, des Aggrégés par le feul vœu, oa
même par la {impIe prome{fe d'obéiITance ; ce
qui t'avonfe l'accroiffement par la faculté indéfinie d'admettre touteS (ortes de perfonnes fous
l'éten dard de la Société.
Dans les C o ngrégations illicites que la $0cieté a établies en tous lieux fans J"alltoriro:lt Îon
du Prince & l'approbation des Evêq ues : Congrégations qui font annexées, avec dépendance , à une Congrégation Romaine, foufiraites à
la viflte des Ordinaires, foumifes à l'autOrit~
immédiate du Général, de qui elles reçoivent
leurs loix, defiinées à enlever allX Curés leurs
ouailles, & liées à cc plan géneral.:lc gouverner
les confciences, qui a fait introduire l'ufagc de
recue Illir les Enes des Congréganifies & des Pénltens ordinaires de la Société, pour fatisfaire,
fnr ce qui les concerne, une curiofité fufpeB:e,
&. pour e~cÎter une émulation danp'creu{e d'en
m~lltiplier le nombre, ém ulation t~s-propre à
ait t rer la pureté du minifl:e re .
Dans le priviléoe prétendu de receyoir en
prob.ltion avant r~ge de quatorz.e ans .
Dans les Regles tracées fur les vœux par la
poli tique & l'intérêt de la Société, coorre les
maximes faimes de l'Eglife, & au tnépri ~ de
toute jufiice envers les Partic uliers ; & notamment en ce que l'fnfi itut :l. préparé de;, Tf1 - ens
de réduélion pour lier les Novice ~ avant le rem s
prercrit pour les épr~u\·es~ par d6 vœux fecrets
que la Société prétend êt r~ oblig"ltoires, & dont
elle tient regifue ; en ce qu'il autorife la prati...
Dv
�s~
~ne ~rau dul eu(e de cacher aux Noyi.ces les Conl.
tJtutl OIU ; e n ce que p ar ledit Infiitut les
.
bl. '
'
pren~l~r,s vœu~ ~u les n ayant aucune forre de fiablille du cote de la Soci ~té qui ne cro·,
•
•
b·'
'
1 pas
l\leme :t~e 0 ligée a refpeéle r le vœu folemnel
le~ Religieux peuvent être renvoyé s après l'é~
m.ffion de leurs vœux , fans avoir comm is aucune faute, & la profeffion même (olemnel1e ne
les. ga;an:it point d'une éjetlion arbitraire, ce
qm ?euUlt 1c{fence des vœux de relig;on paf
] ~ defa~t abfolu de réciprocité: que de plus', led It Inlhtut exige de ceux qu'on appelle Grands
Profis , un quatrieme vœ u , qui les erJeve à len r
Souverain, en les re ndant fe rfs du Pape & de
leur Général pour les m'lŒons; & de tous les
Profès, un vœu qui les affujett it à Ce conduire
pa r la direétion de ce m~me Général d.ms le
g01~vel nement d'un Diocèfe) en cas qu'ils foient
obhgés de raccepter : Et qu'enfin tous les vœux
émis) fui\'ant le dit In ni tut) fo urnettent ceux qu i
s'engagent, à des C onnituti olls abuflves qui
leur font inconnues, & qui peuvent fans ce Ife
varier; à un n!gime centraire à la loi naturelle
inj urieux à la Majeflé Divine, fulpeél à la îu~
re H! des Etats , & qui dt déclaré immuable.
D ;lns la jurifdiétion attribuée à la Société,
pour exiger de tous fes fujets la fo um iilion à fes
Jogemens doEtrinau x; pour approuver ou cond amne r ceux qui rejettent des t~ntimens adop-t és par l'Eg life ; pour leur prefCirire l'unifonniré
d'opini ons dans les matiercs que l'Egltle laiffe à
l a 1ibert~ de la difpu te ; pour les autorifer à.
avancer des opinion:. hardies & (o \itaires; &
pour conferver plus Îurcment, par ces moyens
divers J le dépôt de la doélrlne de la Sociéte,
don t le choix 3. été déterminé par fa con'ilenance
~u plan de l'Ini\itut, & dont la dilpent:\tion ,ft
.
81'
laifl'ée au R égime qui dirige les variatÎoJ'lS con... )
fequentes aux p rin c~~es invariables de ..conv~
nance & de probablbCme : lequel Régllne en
chargé de conduire ce grand Corps :.t fa deftination, par le recours d' une doélrine tenace Oll
flexible, (uivant fes impreffions ; indépen~ante
de toute autre autorité que la Genne , unitor me
pour combattre des adverfaires ,verratile pour
s'accommoder aux tems, aux li eux & aux circonfiances , corrompue pour flatter & attirer
des hommes , meuruiere pour répandre l'effroi ,
& all to rifer la vengeance.
D ans la r.!union & l'enCcmblc de tant de loix
abll(tVeS, & inttitutio ns pe rnicieu(es , toutes
egaJeme nt tendantes , par le renverlement des
rogles de l'EgliCe & de. l'Etat , à favorifer !'accr..:n{fement de la Sooéte, en donn ant a ce
Corps ambitieux la plus grande aGivité & la
plus grande force: Corps pol itique par (a conftituuon m ~me , & qui femble n'être régulier
que FOur fai re fervir la Reli gio n à (es vûes :
Corps redoutable à tons les autres <;:orps , &
aux Et ats même qui ofen t le recevO Ir : Corps
inquiet & remuam , s'il nC domine, & qui eft
inconc iliable avec la paix publique, parce qu'il
n'clot.:n~ que par des privileges illégitimes, &. de
vafies prétentions fans titre! avec l'~udace & la
force néceITaire pour les [aIre valOIr.
E t con{cquemment dans les \'œux & fermens
publics ou fecrets , émis par les Prêtres, Ecoliers & autres de ladite Soci~té) & par toute~
pedonnes connues & inc on ~lue.s, de fe f~ll~et
t re auxdites R egles, Confbtutlons & R egime;
& dans toutes aggrégati ons, affili~t ions , promerres d'obéiiTance au G<ncral , tous quelque
titre que ce puilfe être; le(quels vœux, pro-
meffes &.ferll'.ens notre dite wr a déclarés &.
,
D vj
�'ucc
-" larc 'II"
&. non84
1 l:l t~s
valablement émis.
Et de rncme CUlte reçoit, en tant que d b
r·
1010,
notre d'Ir Procureu r Généra l oppo'e <-,
'd' c:nreglnrement
.n.
c
j ' A rret
fau
en rems de "nt •
.
1
A ' 6
vacat lOns, e 3 1 out l '2. l , des Lettres en '0
" . l'
"rme
lUe lut ton du 2.7 J uillet même année t
..1
'
•r I '
.
, en(lames a autonlcr es fOI- dlfans JéfuÎtes dans 1
refus de communiquer leur Infiitut , & de prê~
t er ferment de reconnoît re l'indépendance de
]a .Couronne ~ ~ pareillement envors les Aéles
qUI fo nt enfmVls dalls cette Province concernant l'admillio n des {oi-dilàns Jcfuires : & faiJànt droit à l'o ppafl tion de notredit Procureur
G énéral, révoque "Arrêt du 3 1 Août 162 1
qui enr eglf'tre les. Lertl e:l de juffion du '17 Juil~
let; déclare lefthres Lettres obreptices & fubreptices , & tout ce qlli a {uivi , de nul effet &
valeur, & déclare eri out,e l'Tn Jlitur in;'\dmiffihie: Et attendu que ledit IGfritlit ne peut être
fêparé, dans le (,.lit , de ladite Societé comme
iormant enfemble un tout ahrolumen~ indiviftble, & e{fe ntie llem ent incof!ciliable avec les
m ax imes de l'Eglife GJ.llicane & le droit public
de l'Etat, décl.l.re encore lerdits foi-difan, Jefuites inadmiffibles, même à tit re de Société &
Collége ; ce (airant, ordonne notrt:di re CV'lr
qu 'ils feront & demeureront exclus à perpétllité
de tome l'éte ndue du reffort de notredite Cour,
irrévocablement & fans aucu n retour, fous
quelque prétexte, dénominatio n ou (orme que
ce puiITe êt re: D écla re notredite Cour qu'Elle
garde ra & obi"ervera à perpétuité les dj(pofitions du préfent Arrê t, en {Out ce qui concerne
l'exclufi o{l définittve & abfolue dc/C1its Inflimt
& Societé de toute j'étendue du rerrort de notredite Cour, comme un monument de fa fidé-
Iilé à la Religi<>ll & all Roi, & comme lme
85
maxime inviolable, rJant elle ne pou rroit ja.!
mais Ce départir fans manq uer à (on ferment &
;'lmC devoirs que lui impofent la {Ûreté de la
per(onne (acrée des Rois, l' mtérêt des bonnes
mœurs, celui de l'enfeignement public & de la
ùi(c i?Jln~ de l'Eglife) le maintien du bon ordre
& de la tranqu rllité publique; à l'effet de quo i
le Recueil imprimé à Prague cn 1757, en deux
volumes in-folio, reile ra au Greffe civil de 00tred ite Cour, pour y {ervir de titre & de preuve
perpétuelle des vices dudit 1nfiitu! : A fait &
fait très-expre{fes inhibitions & dHenfes à toutes perfonnes de propofer, (olliciter ou demander en aucu n tems, ni en aucune occafion, le rappel & rétabli{fement de ladite Société, à pei ne contre ceux qui amoient fJit
le fditcs propofuions , ou qui y auroient affifié
& acqu iefce, d'être pourfuivis ruivant la rigueur
des Ordonnances, comme perturbateurs du
repos public, & traîtres à leur Roi & à leur
Patr ie.
Et procédant à la délibêrati on joihtc audit
appel comme d'abus , relativement à la Morale
& pratique conllamment& perfévérarn~ent enfeignée dans I<ldite Société , déclare la~ltc Morôtie & pratique, dont l'uniformité rél ulte des
Confiitutions même cludit Infiirut dl Socié1é ,
& de la conduite conllante de ladite S~)Ci~;:é &
des Supéri eu rs & Gén\haux d'icelle à ~'égolrd de
t OliS ceux qui l'on t enfeignée & pubhée, pcrverle, dell ruélive de toute Religi on, & même
de toute probite , injl~ri el1fe à l~ !'1~ r~le C~r~
t ienne, pernicieufe a la SOCIete Clvde. redltieu(e, att entat oire aux droits & à la n atu ~ .. le
hrPuilTance R oyale, à la sû re,é mêmede la Perfonne Sacrée des S o uverain ~ , propre à exciter
les plus grands !roubles dan, les ElalS , à for;
�86 '
mer & entretenir la plus profôride corru tia n
doms le cœu l: dès. hommes. Comme DulL déclMe nul s ~ d!u(olres toutes dédara(ions) dé f.' weu.'( ou rotraél:atio ns des Membres de 1 d'
a Ite
SOCI'é'
te, comme ceorés faits en exécution d' _
d
au
"
cuns pn~cl pes, ~ ladite ~orale & pratique, &
cQJJ1.me etant cl ailleurs tou jours denitués de l'autoriiati o n du G énéral, & toujours démenti s eilfuite par la continuation dudit en(eignement &
par la,T.ecbnr,ibution & réimpreŒon des o\l\:rages .d el.avoues e.n appar~nce ; fauf à pourvolf à
fa "mdltte pubhque, amIi qu'il appJrtiendra,
{ur les Conclufions de notre dit Procureur GcnéTaI, contre les ouvrages dans lefquels œue morale perverfe
enfeignée .
Fait notrecl!tc Cour inhibitions & défen(es à
tous Suj ets du R oi de (e retire r dans les Connes
d 'Avignon & Comté Venaiffin, pour y prendrc
l'habit d:Jdit Ordre, à peine d 'être pourJi livis
extraordinairement, & à tous les foi - difà ns
Jéfuitcs ét rangers du Royaume. nOtamment à
ceux réfi dan s efdîts Comtés, d'entrer cn Provence, à peine d't?tre pris & (ai fis au corps &
conduits dans les prÎions de ce Pa la is , pour êt re
procédé contr'eux fl:livant l'e xigence des cas.
Ordonne que toutes les difpofltions provifoires contenues en l' Arrêt rendu ~ Juin) les
Chambres affemblées, (eront & dt!meureront
définitiv es J & feront exécu tées dans toutes leurs
parties , :10 tamme llt en ce qui concerne les dê[enres faites à tous les Sujets du Roi de fréguenquente r en aucuns lieu x du Roya ume ou hors
d 'ice lui, les Ecoles, PenfÎ.ons, S~minaire) &
Novi ciats delClit~ foi-di (ans Jéf"uùes, fous les
peines portées audit Arrêt cont re lerdits Etucians, leurs peres & meres ,tuteurs, curJt~urs J
§t.. autre) ayant charge de leur éducation, mème
ea
S7
ph.1 s grande peine, s'il y écheoir ; enjoint
auX Officiers des Sénéchaunees & Bailliages du
Refi'orf'" de la Cour d'y tenir la main j & aux
Subrlituts du Procureur G ~néra l dans lerdits
Sieges, de pou.rfuivre touS contrevenans, ft
aucun y en avolt .
Enjoint notredite Cour à tous & chacun les
Membres de l .. dite Société, de vuider toutes les.
Maifons , Colleoes , S émi naires , R éfidences,
l\'LtTions , ou aut~es établiŒeme ns de la dite Société qu'ils occupent, fous quelq!lc défi gnati~n
ou dcnomi nation que ce (oit, & ce dans diX
jours de la figl.1ificatio n d\1yrHen~ ,A,rrêt qui fera
faite aux Mal (ons de ladite Societe. & de fe
retirer en tel e ndroit du ROY::lUme que bon leur
(emblera , autre néanmoins que les Colleges &
Sémin<li res, ou autres M ai (ons de{ti nées pour
l'éducatio n de la jeune tTe, fi ce n'efl qu 'ils y
entrafi'ent à titre d' Etudians, ou pour le te ms
nécetTaire pour prendre les Ordres dans le{dits
S~minaires : leur enjoint de vivre dans l>obéiffance <lU R oi, & fous l'autorité des O rdinaires,.
{ans pouv o ir fe réunir en ~ocié~é entr'eux, (ous
quelque prétex le que,ce pUIITe et re, & 3':'X Officiers de s lieux de veiller fur leur condUite, &
d'e n rend re compte à notre Procureur Gt!néral ;
leu r fait très-expre!Tes inhibiti?Qs, & ~étèn~e~ ,
& à tous autres, d'ob(erver a 1avemr le( cltts
l nilitut & ConfiiuHions d~clarée,s..aburlves , de
vivre en commun ou {éparémcnt fous leur empire J ou fous tou te autre Regle q.ue celle des ..
Ordres dûemcnt autorifés & réguhe rement reçus dans le Royaume, de porter l' h.\bit uCité
en ladite Socié té , d'o béi r au Génér~l ou aux
Supérieurs d'jcene, ou à a~(re s perl onnes p~r
eux préporées , dè communi quer ,ou .entretemr
aucune correfpondance o.l.el,.te ou 1l1dlrcéleavec
(OU9
�1e (d'Its G eneral
"
88
ou Superieurs
ou a
r
ne, p
• ri
, v e c perlon;.
ar eu~ prepou:es , ni avec aucuns M
bres de ladite Société réfida ns e P
L emd t"
'1"
n :.ays c::tran~
g•e,
r, e aire a ?Ven iT les vœux dudit Infiitnt
s aggrége r ou affiher dedans ou dehors le Roy ,
&e audit Infiitut , à tel s titres ou par tels vœa;:ft'rmens que ce puitTe être; le tout à ein~
C'Ol1t~e. I~) contrcven an~ d'être pourfl1i"i~ extraOldtn:1 1 ~emCnt & pUniS fuiv;).nt l'exigence des
cas .. Et, a 1~ga,rd de ccux des Membres de ladite
Socléte qUI s étant trouves dans retendue cl
R~rrort de notredite Cour Jars de }' Arrêt du li
JU.lIl, ou qui étant dénommes dans les rôles te~
~IS en .~xéc ution d'icelui, feroi ent enfuite rOT4
!I ~ de 1et~ndue du Reffort de la Cour; leur en.
1 01fl~ pareillement de fati sfaire aux difjlOlltions
fu fdltc~, &. ce d ~ns deux mois, à compte r de
là flgOlf1catlOn faite dans la Maifon d'Aix· à
l'effet de quoi ordonne qu'il fera drelTé un ca~a
logue de .tous les fufdits foi-difans Jéluites, pour
~re rern.ls au Greffe , & que copie collationnee
fera remlre a.u Pr?cu.reur Gé néral par le Greffier, pour lUI (ervl r :lInfi que de raifon.
<?rdonn~ que ceux des Membres de ladite
SOCiété qUI au ro nt atteint "âoe de trente-trois
a ns accomplis, au jour du p~é(ent Arrêt, ne
pourront, en a ~cun cas & (ous c;uelqne pretexte que cc rOH , prétendre à aucune' {\l ccefnons éc~ûes & à t"cheoir, conform ement à la
Dé cla~a t,() n du 16 Juillet 171< , re~ifl jé e en
n otred~te ~our le 4 Septembre (ui\'ant, qui fera
exécutee lelon la turnlè & t('nenr. lUmme Loi
de préc~tltion néce{fai,e pc-ur a(furer le repos
à~s. familles. r.,ns que de ladIte Décla rati on il
an lamais pû être indu it auc une approbaTion de
ladite Société, ni qu'elle pui{[e luop~éer au dé fau t d'emegiftrcOlent en notredite Cour des
l?9
Lettres de rétabliITement & de grace de l'an
160) , ni réparer l'o breption & (ubreption
&. nullité radicale des Lettres Patentes du 6
Fév rier. 1621 , & autres intervenues pour l'établifl'emellt des Colléges de ladite Société.
Ordon ne not redi te C our que touS ceux defdits Pr êlr~s, Ecoliers & autres de la Société
(e.di (ant de Jefus, qui, étant compris dans la
clifpo{ition du prHent Arrêt, auroie nt aneint
l'âge de ) 3 ans accomplis au jour d'icelui, cer·
tineront ll otredit Procureur Général de l'exécu ..
tion du (ufdit Arr êt, en ce qu i les concerne,
avant le premier Ju in prochain; & remettro nt
au Greffe leur E x-trait Bapti{bire, ainfi que
l'Extrait des vœux qu'ils auront faits dans ladite·
Sod~té, leur décla ratio n de touS revenus dont
ils po urroi ent joui r à quelque titre que ce foit ,
& un certi6cat du lieu de leur réfidence qui leur
fera dél ivré fans frais par le J uge Royal des
li~u x; ré(ervant à notredit Procureur Général,
audit jour premier Juin, de requérir qu'il foit.
dé:6nitiveme nt fiatue (ur lefdits Prêtres, Ecoliers & aut res, foit pour leur être pourvû de
penfl on al imentaire, s'il y écheoit , fur les biens
apptl rt enans à la ci-devant Société, les déclarations faites par les créanciers , en exécution de
l'Arrêr du S J uin, préalablemeot vérifiées, foi t
pour être pris à leur égard, & par toutes voyes
ue droir, telles précautio ns que la fûreté. publ ique & l'int~rêt de l'Etat pourront eXiger,
rel ativeme nt à l'I nfiimt qu'ils avoient embrafTé,
& à la M orale & Pratique de ladite Société fe
d ifant de Jefus.
Pafi'é le quel jour premier J uin prochain, ils
ne pourront plus être admis . fous quelque prétexte q ue cepuifTe être. à demander.,:i p r~ndre
aucune.s penfions alimentaires fur IdOlts bie ns,-
�_
,
~o
n~tredlte Cour les en déclarant cl "fi ..
dec hus à ladite "poque en
e dn ltlvernent
A ' &
.
,
vertu uprér.
r~, ct,
fans
qu
'il
en
foit
he'o'
d'
ent
d' d'"
l ~ ln autre' (a
p~t!Ju lee etre pris par notredit Procure' ns
necal telles C onclu {jo n s qu'il appartie nd ur,
gard de tous lefdits Prêtres Ecoliers &f'J. a ét
~Utre5
& ladite
cl I rSociété ' . de l'âge
rente-trOIS an
au- ell?US , qUI au roient négligé dans le t S
~e p~e(crlt de fat isfaire , en tOut ou en
~r....
a la ~l~polition du préfent Arrêt.
partie,
R efen"a nt encore à notredit Procureur Gê
n ~ral de demander par des Concl ufi ons fép Tees, qu'il foit Îllceffamment pourvu~!' a~
G
"é-
ae
'c,
l"
PrO~ 1 !OO Cl lmentalre
J éCImes.
de
•
Ilne
en fa veur des foi-diC
ans
.9 rdo llne e~ outre, que tous ceux deCdits
P I: tres & Ecoliers, & autre .. de l.Jdite Société
qUI Ce trOll VO ient dans les mai{ons & établj/lè~
mens dïcelle Société dans toute l'étendue du'
rerrortde la Cour au 5 J uin 1762, dans le reffort
du Parlement de Paris au 6 Août 176 1,& dans
le relTon ~es autre~ Cours, à l'époque fixée par
leurs 1rre.ts, n~ pourront rempli r de~ grades
9ans 1Un!yerCite de cette Ville, être admis à
a uc ~lO~ Benéfices , .foit Cimple~ ou à charge d'a~e), a aucune Chatr~ ?u Enfelgnement public.
a aucunes Cha rges civiles & municipales, à aucuns .Offices de Judicature, ou aut res ayant
fonébon _pub'ique; ni être charges d'aucunes
D~lTert es, Statio n) , Prédications Dlre8.ions
d ans les Eglifes , r..Ion aficres Cdmmunautês'
Hôpi~a~lx, ni ê:rc employés à ~ucnnes fonél:ion;
dl] "tJndl '~re E ccl,ffi ,d"lique d ,lI1e; le reHo n de la
Com, 'qll'au préalable ils ne jllflifi~nt, dans
t o.us \.erdits cas , de l'Aél:e cl..! i'è,ment par euX"
{;ut en pcrfonnc,,, d'ê oe hons & ficlel1!s rujets
&.. (enitcurs du Roi; d~ tenir & p.ofef1~r les ·
6:lIicane,
Libertés de l'EgliCe
& les quatre
atticl es du Clérgé de France contenuS en la
D éclaration de 1682; d'ohferver les CanoJ!s
r~ç us & les maximes du Royaume ; de n'entretenir aucune correfpondance direae ni indirecte, par lettres ou par pe rConnes interpo(ées, ou
aut rement en qu elque fourte & maniere que
ce pui{fe être) avec le Géneral, le Régime &
les Supérieurs de ladite Société , ou autres
per(onnes par eux prépofées, ni avec aucu n
membre de ladite Société réfidant en Pays
étrange r; de combattre en {Qut~ occafion la
Morale pernicieufe contenue da ns les Extraits
des AfTertio ns dépoCés au Greffe de notredite
Cour, & notar.;mem en tout ce qui concerne
la fûreté de la \. erCon ne des Roi s , & l'indépend ance de le~r Couronne; & en tout de Ce
con(ol'n1er aux di(pofitions du préfent Arrêt,
notamment de ne point vivre déformais, à
q uelque ti tc..! & fous quelque domination que
ce puiffe être , Cous l'empire defdits Conflitutions & Inflitut."
LeCqucls {ermens Ceront reçus en notre dite
Cour par Me, de Boades & de Saint-Marc ~
Confeillers du R oi, commis à cet effet, & dans
les Sénéchauffées & Sieges du reffort par le
Lieutenant G énéral ou autre O fficier, Cuivant
l'ordre du t.lbleau , dont (era dreffé aae qui
Ccra fourc rit par celui qui aura fait ledit (crment, & d,!po(é au Greffe da notre dite Cour ~
ou au Glefre des SénéchaufTées & Siéges du
refTort) dont l' e),."pédition en forme (cra envoyée
à notredit Procoreur G énéral, pou.! être pareilrcillement dépoCée au G reffe de norredi te Cour:
En con(équcncc fait très.expren~s inhibitions
& défenfes ~l toUS Collateurs . Eleéteurs , Nominateurs, Marguilliers) Fab~'icii!ns ) p.ièms,
�Chapitres,
Sl1~érieurs ~~ Supérenres de Com';"
rnunautés f'écuJieres ou rcgulieres de J'un & cl
l'autre fexe, Ad{T1~nifirateurs d'Hôpitaux &.
~r~nér~lell1e~t à toute.s p~rfonnes ayant droit
e prefentat'o~, nornrnattOn ou admiffio n aux;
~én~fiGes, Offices, Stations, Prédications partlcuhe res, D~{fertes & fon élions {u(dites à
compter du jour de la. publication du ptéfent
Arrêt, d'admettre à remplir aucun Bénéfice
Office, aucune deCdites Stations ou Prédica~
tiens dans lefdites Eglifes '" à les deITervir à ci.
tre d'Aumôniers, Chapelains, DefTe rvans, 011
fous tcl ant re titre & dénomination que ce pui([e
être, ainfi qu'à faire en icelles aucune autre
fon éhon publique, ceux qui étoient ci-devant
JUembres de ladite Société, encore que les nominations, prHentations ou admiffi ons fuO'ent
:tntériellres à l'Arrêt, ou pour autre ca\lCe &
prétexte que ce puiffe êlre, ~:il ne leur appert
préalablement de l'aéle de re:-ment (ait par chacun des ci-devant foi-difans Jeftlites j duquel
aéle de ferment expédition en bonne forme, ou
c opie duement collationnée, leur fera remife
par lefdits ci-devant 1oi-difa ns J éfuites, a"Jnt
de vaquer à aucunes defdires fonélions.
Et au cas que par la fuite aucuns derdits
membres de ladi te Societé feroient trou"és
exerçant Jefd its dé~rés , po(fédant lefdits Béné-fices & Offices, enCeignant dans lefdires Ecoles
& Séminaires du Reffort de la Cour, & rempliOant lefdites fonflions duMinillere Ecc1é{iaf.
tique, fans avoir fait ledit ferm ent prealab le,
déclare les nominations, collations , éleélio ns,
prélentations & provlfions. nulIes de plein
droit, lefdits Bénéfices, Offices, D égrés ou
~Chaire.5, vacans & impétrables j le tOUt fous
93
1 N
..
télIe peine qu'il ~ppartiendra contr~ es otm..
nateurs., Collateurs, E~eétews, ~re~entat~ur~.,
& contre ceux qui aurolent vo.ulu Jouir d~ l ellet
defdltes nomin ations, .collatlons., éleéh,c:>ns &
réfentations, & remplir Les fonétlons qu .1 leur
~ll: iohibé d'exercer: comme auffi en cas de
contrav.ention audit ferment '. or?onne que les
Contrevenans (eront extraordinairement pour{uivis à la requête de notredit Procureur ~é
néral, pour(uite & d~lig:~ce de, fe~ Subfiltuts
Sur les lieux, & puniS havant 1eXigence des
cas.
.
cl
0'
Ordonne en outre que copies u pre lent
Arrêt, collationnées.par le Greffier de la Cou~ ~
(eront (ionifiées (ans délai au College des fOIdifans Jffuite s de cette Ville d'Aix, & dans les
trois jours de la publication d'icetui , ,dans les
SénéchautTées & Siéges du Reffort, a toutes
les M",ifons occupées dans le ~effort ~e. notredite Cour, par ceu~, de ladne ,SOClelt~; leur
enjoint très - expreOe,men,t ,de s y conl~rmer,
tous les l'eines y porlees: a 1effet .de Q?Ol nombre (uŒtant de/aites copies collationnees Ceront
délivrées à notre dit Procureur Géné~al ) pour
les envoyer à Ces Subfiituts/ur les. heu~; ,ordonne que le préfent Arret fcra nnpillne .&
affiché par-tout où be(oin f~la, & q~e , copies
collationnées feront envoyees auX S~nechauf
fées & Siéges du RelTort). p.our y etre h~es ,
publiées & enregiihées; e,nJ?tt1t au~ Sub(\:~tuts
de notredit Procureur General, d Y. telllr la
main, & de l'en certifier dans le mOlS.
PO UR CE ES T-I L, que fuiv.nt l' Or c
donnance eejourd'hui rendue par notredlte
:çQur , les Cn.mbres .{[emblées, au bas de 1.
�94
requ~te 3. Elle préCentée par notredit Procureur
Général: MANDONS mettre le pré(~nt Arrêt
rendu par notre dite Cour par exploit en tant
que de befoln, le 28 du mois de Jan~ier dernier, & non rabattu, à dûe, pleine & entiere
exécution, felon fa forme & teneUr : de ce
faire te donnom pouvoir. DON N É à Aix en
Parlement, les Chambres a1Temblées, le neuvierne Février mil fcpt cent foixante - trois.
Collationné. Signé, DE REGINA.
ARREST
DU PARLEMENT
D E PROVENCE.
QUI ordonne [Il continuation de la régie par
Garditns & S equeflres J du biens da ci-
devant foi-dilans Ji/hiles j prefcrit La
fé-
para/ion des bâtimms fT urrtins des ColT
iégts ; pourvoit 4U traittm t nt du maladu,
au reCOllemtTll da Vafos facd.r, lillg( &
ornmmu de f Chap(lIe.r, au reT/mu du Co[~
Ug(.r, à la fixation d(.r bim.r du Coll(ge.r,
union du B énifices, fondlltion.r, cri onciu.r, pmJioll.f alimmfairu, wnte (,. re f1:lIdication du mobdiu; itintrairu & provifoll.r alim(ntairu ; fix( lu (ffiU 'lue
cha ,;un de.r cÎ-dnlt1nt foi-Jifan.r Jijùircs
[DU -ra emporter ett fi retirant, &c.
Du 28 Janvier 1763.
V U par la Cour, les Chambres atrem-
A A 1X, chez la Veuve de Joreph David Sc
Efprit David, Imprimeurs du ROI & du
Parlement. ' 76).
bl ées, tous le5 Arrêts par Elle rendus depuis & co mpri s le ) Juin 176 2, en(embl~
celui rendu ce jour d' hui , qui déclare abufifs
l'Infiitut & les Conftitutions de IJ Société
fè dic'1nt ci-devant de Jefu s ; les Conciufi ons du Procureur Cél1ér;t! du R 0i du 12
,dl! CC nh.~;<; ~ ( ... c:l~s du : 6, fi~i1"'~
Cl '
�f
~e Monclar ; O ui le Rapport de M' An~ome-Efpnt·Emanuel
de Drun , Baron de
·
B 001 des, S. c~gneur de . Villepe , Meaux J
& antres lieux, Confedler du ~oi e 1 d'
C
'c ' n"
n alte
our , ommillalfe en cette partie député'
Tout con rtdéré,
'
LA CO{)R, le . Chambres a!Temblée,
a ordonné & ord?nne l que les Gardien;
lIrSequellres etablts pour la régie des bien!
• S
f des cI-deva nt fOI-d.fans Jéluices dans les
1 • eque , dïff
' ) conlimleront
'
pres
conti- 1 creos l'" eux. d: 1~ provmce
~,
l~ur gefilOn ]ulqu à ce qu'aut rement (oi t
,
dit ~ ordo nn é , & pourvoiront à la ~ard
d,es bâtimen,s qui f~ro,nt ,évacués ,par lefdili
cl-deva nt fO l~d l (anS" Je:fultes ; & a cet effet,
MM. de Boades & de Saint-Marc Con·
(e ill ers du R oi, Ce tranfporte ront dans la
Ma iro" des ci-devant foi-di fans Jéfuites de
's't SJpal':'\- cette Ville, les Confuls d'Aix & le Gar, i'ol'} des blti · dieo a pp~lIés , pour faire la féparation dl!s
!n~nsd& Çt"l- bâtitnens & terreins appartenans auxdits
rems ~s O · JeJ.l
' r 'ltes , & de ceux fervant aux Ecoles &
J~t:~
1
Col ége , lerquels COll)mi!T.irel prendront
po{1effi on d~ s bâti mens apparte nans à ladite ci-devant Société, & en remettront
les clef, ,à J'Econome Sequellre , & met·
!ront les Con fuIs en potTeffion de tous les
hatirnens & tc rrcins (ef:vans aux c1 a(fes &
Collége , enrèmble des meubles meublan,
pelliné, au fervice du Collégc , Il> ih dref.
{cro~t du tout procès-ycrbal.
.,- ~ Et p areil1emen~ que claps les autres Vil~
les de la Province, le Lie utenant Géneral,
{iu pr~inièr Officier du Siég~ Roya l , à la
r~q4ête du $ubllitut 0" Procure!" Général
Roi ; prcqd r~ po!Teffion dans la m,me
j~
~Qf~its bâlimens ~ terreios .rrar1
eu
1
térlans ,l1x ci-devant foi-difans JéCuites, &
mettra les O fficiers Muni cipaux en porref/ion des Ecoles & Colleges appartenans
aux Vi\les, bâti mens ya R."eé.tés , & meubles
mcubl ans deft inés au fe rvice de s Ecoles &.
Colléges,
Et donne pouvoi r aux Commi{faires dderru s nommés J ou Officie rs principaux
des Siéges J de pourvoi r à ce que eeux defdits ci· devant (oi-di(ans JéfllÎtes, qui (eroi ent reO:és ma.lades da.ns lefdites Maifons, 3°. l\1af.;
fi aucuns y tl. , foie nt vûs, vi!\tcs, foigoés dC'i.
&. médicament és par tel s Médeci ns & C hirurgien s qui feroht par eux nommés d'ofli ce , & qu'il leur foit fourni touS (ecou rs
tt éceITaires à leur état, par les Economes
Sequellres, doot la dépenfe leur fera al"
louée dans le ur compte.
Ordonne que (ur les procès.verbaux dœ 4(>. Var.
faifie & defcription des Vafes faerés, linge Cac rés , linge
& ornemens des Chapelles extérieures & &. ornemens
intérieures derdits ci·devant foi-di fans Jé- f~s Chapelt,
fuite s, il en fera fait recollement par les es,
mêm es Officiers, en préfence de s Curés,
dans l'étendue des ParoiOès dans lcfquelles
fo nt fitu~s les Mai(o ns & établirre mens de(4
dits ci.devant foi·difans Jéfuites, ou en leur
abfe nce , en préfcnce de leurs Vicairès &
de s Gardi ens établis, s'ils fo nt du nombre
des ci-devant foi·difans Jéfuites ; Jefquels
Gardiens, après ledit re colle n~ ent, reron t
& de meure ront valabl emcilt déchargés de
ladit e garde, à laquelle nouveaux Gardiens,
au lieu des ci-devant (oi-di(ans Jéfuites, (e..
To nt établis par lefdits Officie rs:. Enjoi nt
:auxdits Curés de veJl er & pourvoH, auffi·
tôt après la fortie dçfdits ci· devant îoi~
AU
�Jé(ui,~s,
di(ans
de I:u" Mairo", & é'a.
bhlTemcns! a tout ce qui co ncerne la dé..
eenee derd,ts Vares Cacrés & delditcs Ch
apelles intérieures & extérieu res.
Q ue le Ro i (era très-humblement rup.
l'd' Rc,v'l- plié de vouloir bien ordonner que tous les
JHlSUO" 1 e me nt quelco nques, pre_
lége.
re venus genera
c ~demment oEhoyés par lui & par res pré.
deccffeurs ROIs, pour la dHeaion & entretien d'aucunes defdite s Ecoles & Colléges, continueront d'être employés à un
ufage auffi ûvantageux pour le bien de
l'Eta t , & nOtammen t que le produit de la
crue de deux {ols (ur chaque minot de fel
fera déli vré en entier aux I ntendans d~
Collége Royal de Bourbon, pour ceue
defiinatÎon, en confo rmite de l'Edit du.
60. Biens m ois de Janvier 1 6o~ .
.le, CoUé~e!.
Qu'il fera procédé a la fi xation des biens
qui feront affe9:cs à la J.ire élion & entretien des Ecoles & Colléges des Vill es où
il n'y avoit que ceux defdit s ci-devant (oidira ns Jérui .. s; à l'elle, de quoi les Offi·
ciers munic ipau x feront tenu s d'envoyer à
la Cour, avant le premier Mai prochai n ,
des Mémoires contenans, en premier lieu,
Je détail exaa des biens & Bénéfices de
l'ancienne dotation defdits Ecoles & C01·
l éges , avant J'introduélion defdirs ci·devant
foi-difans J éfuÎtes, pour la tenue & entre tien derdits Ecoles & Colléges, fond ations
eu chaires, & aut res objets de pareille
na't ure ; En fecond lieu, ce qu'ils efiimer oot convenable fur la forme à prendre pour
la régie & adminiCl: ration des biens qui feront affeaés a,,(dits Colléges & Ecoles:
En_ troifiéme lieu , la forme dans laquelle
ont été érigés & formés lerdits Ecoles &
ColIéges , avan' ou f depuis l'i ntroduaion
defdits ci-devant foi-difans J Muites ; au(~
quels mémoires fe ro nt joints les titres jufii ..
ficatifs , pour, le tout comIT)uniqué au Procureur G énéral du Roi , & examiné par
les COffimiffaires qui feront fur ce dépu ..
tés, être {tatué par la Cour ce quil appartiendra , tant cn cas de (uffifancc qu'in(uRifance defdits biens, ou autreme nt ; &
êtrc ledit Seigneur Roi très _humblem~nt
fupp\jé de faire expédie r toutes Lett res rur
ce néceffaires.
Q ue ledit Seigneur l'toi fera pareillement 7· Uniond.
très-humblement rupplié de faire expédier Bénéfices.
toutes Lettres qui feroient néceffaÎre~ au
fujet de toutes un ions de Bénéfices faîtes à
toutes les Maifons & établiITemens de la..
dite ci-devant Société: & cependant ladite
Cour, par provifion , & ju(ques à ce qu'il
en (oit par ledit Seigneur Roi antre ment
ordonné, a fait & fait inhibil ions & défenfe s à touS Patrons, Fondateurs & Collateurs Laïcs & Eccléfiafiiqucs, & à touS
autres, de pourvoir auxdits B ~n~fices ,fous
quelque pr éte ~te que ce puiffe ~tre ) d'en
prcndre poffellïon , de s'immifccr dans la
]ouiITance defdits Bénéfices) de fa ire ou
pourfuivre aucunes procédures à raifon de
dHunion , réverfion. ou autres conditions
portées aux attes d'union, patronage &
fondation, & à tel autre titre & en quel.
que forme que ce pui{fe être; com me auAi
à tous Officiers dans l'~tendue du reffo rt,
de mettre en poffeflion defdits Denéfices ,
fauf néa nmoins auxdits P.Jtrons, Collateurs, F'on date urs , & à tous amrcs prétend ans droits auxdits Bénéfices unis, de
remettre au Procureur GêneraI dll Roi,
A iij
�6
S.
Bi ~ ns
ch.ugés de
Fondations .
tels mémoires qu'ils avi{crom bon être
pour êt! C fHf le "li d'iceux par lui ceq" · '
' arrembl~es",
& par 1a C am, les C hambres
ordo nné ce qu'il apparticnclr~.
'
Ord l..' nne qu'il fera procédé en la Cour
(ur les titres qui (Ont dépo(és au Greffe &
{ur ,les mémoires qui pourront être re~is
~U~lt ~rocur~ur <?énér~1 par les Panies
mterences, ' a ,la ù,~raého~. d,es biens qui
apparten?l(~nt a ladite SOCiete, & qui Ce
tro~lverOlent chargés de fondations parti.
c~heres ,autres néanmoins que celles orlef-
drtes E coles & Colléges, pour être enfuÎtc
délib,éré en la ~our , & po~rvû à l'acquit
dcrdlt~s
fondations par qUI & ainel qu'il
appartiendra.
9· Cré<ln·
Que les déclarations faites au Grelle
ciers.
par les Créanciers de ladite ci - devant
Société, enfemble les piéces & aaes con_
cernans icelles créances, feront remi{es
entre les maim des Commi!Tai res ci-deiTus
nommés; enjoint aux Créanciers d'e s'a{{embler le quinze Mars prochain, à trois
heures de relevée , par devant le Commif[aire rapporteur du préfent Arrêt, & dans
{on H ô!el , pour fe fyndiquer ; & à cet
effet lefdits Créanciers feront affigné$ par
3fl1.ches, à la d ligence dudit Procureur Général, dam les Villes & Lieux principaux
de la Province, &. par-tout oh be{oin fera,
de comparoir à la fufdite afTignarion en
petfonne ~ ou par Procureur fpé ciaJcmem
fondé .
tt~~u~ Et av~nt dire droit fur la requête de
t~ cI~,l VI!- J'Evêque d'Apt du 30 Juin, jointe à l'appel
que
pt. comme d'abus, ordonne qu'clle fera communiquée aux Syndics des créanciers d'a-:
10,
bord après leur nominatioD.
Pen
Et pour pourvoir ?ant auX pcnfions ali- Il. I·
.
fi é
d · · d lions a uMU"
mentaires qUi feront x es aux ItS CI- c- taires.
vant foi-difOins Jéfuitcs , lefquelles feront
principalement affeaées (ur le revenu des
Benéfices unis, qu' au payement des créanciers légitimes de ladite Société , ordonn~
que les Syndics qui feront nomm és par leldits Creanciers, feront tenus de préfcnter
à la Cour , les Chambres aOemblées
, tels
.
mémoires & requê tes qu'ils lugeront convenables -'pour le tout communiqué an
Procureur' Général~ & examiné par lcfdits
Commiffaires , être par lui requis & ordonne par la Cour ce qu'il appartiendra.
~
Enjoint à touS Détenteurs d'effets ou
u. Dd",
, 1 d·
. d
S tenteurs c
papiers appartenans a a Ite c~- evant o~ biens • p"cieté, & à tou s débiteurs d' Icelle, &.a piers &. ef-:
tous ceux qui auroient prêté leur nom dl- fets.
reaement ou indireél.ement, à ceux de ladite ci.devant Société, pour la propriété,
poffeffion & jou;ffance. d'aucuns biens , ~
meubles & immeubles, tttres ou effets, genéralement quelconques; enfemble à. toUS
Notaires qui auroient dan s leurs êcntures
des aaes relatifs auxdits prêts, détention~
& poffelIions, & à tomes perfonnes qUi
auroient affiné aux dits aacs par entremlfe
ou comme témoins, ou qui auroi~nt directement ou indireél.ement conno~nance defdits aaes prêts, détention & poîTeŒon ,
de le déclarer au Procureur Général ou à
fes Subfl:ituts fur les \ieux, un mois après
la publication du préfent Arrêt, fous peine
d'une amende égale au tiers de la v~leur
tle la chofe ~ moitié <Ipplicable au pro nt d\l
dénonciateur, & n-:oitié aUX pauv res des
_ Villes) pour fur le fdites déclarali~ns, êt~~
par lui requis & par la
~ppartiendra.
CO\Il·
ltatue çe qu ~
�,
d~rb~~~Qd:
la Société.
s
1?éc1are, ladite
COUT
9
J
que les biens dll
la?lte Soclét,é , aut res néahmoins que les
b~néfices unis, après que les revenus der..
d ites Ecoles & Colléges auront elt\ fi é
l~s ~ondation~ ~rélevées, le~
dettes
cl: sl~
Soclé~é acqult~ces en p rincipaux intérêts
& frais, appatnendront aud . Seigneur Roi
pour êt~e employés ainli qu'il îllgera à pro:
pO~. de ,l o rdonner, le tout néanmoins fa ns
prejudice des penfions alimentaires qui feront accordées aux membres de ladite cldevant Société pout le tem s pencb .nt lequel elles auraient cours.
è11~ . Vbile~te
Ordonne que tout le mobilier apparte mo \ec. nà nt a' 1a d'Ite '(1, devant S oetete
" ' dans tQutes
& d'lacunes les maifons & ctablilTemens
d'Icelle , faifi à la requête du Procureur
Général, fera vehdu fur les procès-ve rbaux
des faifies , à fa p onrfu ite & diligence en
"ette Ville, & à la requête de fc s Su bnituts
~~ ns les .Siégr.s d~l reffo rt , auffi-tôt ap r~ s
1 evacuatlo n dcfdaes Mai(ons & ce au
plus oH"rOlnt & dernier en chérilrcur en la
fo rme ordinaire, & après qll'affich~s aU
ront ét~ appof~es ; à l'effet de quoi toutes
oppofiflons qUI pourroient av oir été fa.Îtes
;J.uxdites faifies mobiliaires tiendront [u r
le prix de la ve nte defdlts effets mobiliers ,
& feront les deniers provena.ns dcfditc s
v entes , à la déd uétion feulement des frais
de faiftes & de vente fix és par les Jnges
des lieux, remi s aux Economes-SequeClres
nommés en execution des A rrêr s des 5 ..
J4 & 28 Juin 1762 .. & autres Arrêts particul1.ers , pour être lefdits deniers par eux
verfés , fans pouvoir être employes à'au<li n autre uf3ge, dans les mains de Lar.~e! me , Econome: Sequefire, nommé
6
pour cette Ville d'Aix, pour être employés ainli qu'il fera par la Cour ordonn é,
Ne comprenant néanmoins ladite Cour 15· Effe~s
dans lefdites ventes, les meubles meublans don ~ompns
des Ecoles & Colléges des Villes, où il
cs ven.
n'y av oit que ceux defdits ci-devant foi- •
difans Jéfuites, ni tout ce qui fera efiimé
néce{faire par les J uges de s lieux pour
l'exploitation & entretien des biens de lad.
Société, dont il fera drefTé un état par les
Huiffie rs chargés de faire lcrdites ventes:
comme auffi ordonne qu'il fera furfis à la
vente de l'Argenterie , de tous Li vres,
Linge, Ornemens , Vafes facres) Chandelieu, & généralement de toU S autres
ornemens & décçrations d'Eglife , ainfi
que de t9ute Bibliotheque, jurqu'à ce qu'il
ait été autrement par la Cour ordonné,
t:;s
les Chambres .ITemblées,
Qu'en cas de revendic ation faite ou à 16. Revenfaire d'a ucuns effets mobiliers ,foit en cette dficationdlbe~''II
'II
r 'r
' 1
'
.l., ' "
mo lV I e ou al eurs , laU li a a requete uu lien.
Procureur G énéral, les Parties fe pourvoiront en la Grand'Chambre, à l'effet d'y
être f1:atue, foit provifoiremcnt, foit définitivement , fuivant l'exigeance des cas; &
cependant qu'il fe ra (urfts à la vente de(dits
effets mobiliers ainfi rev endiqués, jufqu'à
ce qu'il y ai t éte {lamé ; à l'effet de quoi les
Partie s inté reITees fero nt lignifier lefdites
revendications, tant audi t Procureur Géneral & à fes SubO:ituts fur les lieux, qu'à
!'Hu.ifIier chargé de la ve nte, faute dequoi
lefdits Hu iffiers pourront procéder à la
vente defdlts effets mobiliers: Ordonne
auffi que (ur toutes les autres conteflati?ns
qui pourront s'élever dans le cours defcl",:,>
�11
tO
..". ltint>-
f~~re & PI,ro.
vlilons
Cl
lm.
en attendant
que les pen-
fl ons foient
axées.
v~ntes , il Y fera /latué par les Juges des
Lieux, dont les Ordonnances feront exécutées par provifion , nonobfiant oppofitians . ou. ~ppellations, 9~elconques, & fans
y préJudicIer, & experlltlOns d'icelles feront
envoyées audit Procureur Génér~1 fans
dél ai,
Qu'il fera délivré par les Economes feqncfl:res établis dans Jes Villes & Lieux du
rr
de'
renort e la our, a chacun defdits cj.de~
vant foi·difans Jéfuites, ayant atteint rage
de 33 ans au jour du pré(ent Arrêt, dénommés da.n s les Etats remi s au Greffe de
J,a Cour, & at1:uellernent réfidans dans les
Mairons & établiiTemens de ladite Société,
firu és dans le Teffort de la Cour, aUtres
néanmoins que les Coadjuteurs temporels,
la fomme de deux cent cinquante livres,
4Jui leur fera payée préfentement pour leur
tenir lieu d'itincraire & de provifion alimentaire jufqu'au premier Juin prochain,
Qu'il fera pareillement délivré par lefdits Sequefires & Economes, en la même
forme, maniere & condition que delTus ,
aux Coadjuteurs temporels la fomme de
deux cent livres par provifion, payable
au/Ti préfentement.
Et quant à ceux defdih ci-devant foi.
difans Jéfuites , tl'ayant pas encore atteint
l'âge de 33 ans) non Coadjuteurs temporers ,compris dans lefdits Etats, & aauellement réCida ns dans les rnaifons & établir·
femens de ladite ci.devant Société fi tués
dans le rerrort de la Cour, qu'il leur (era
délivré pour itineraire & vefii:lÎre, la fomme de cent cinquante livres 1 & aux Coadjuteurs temporels n'ayant pas auffi encore
f"te.int l'âge de j 3 ans, celle de cent lines.
CO,i-diCans
Q Ue chacun deCcli'" ci-devant
fi
d
,8, l!1f",
qtte chacun
JHuites pourra emporter, en ~ reu.rant es des ci-devant
(11aifons & établirremens de ladtte cI-devant foi-difans JéSociété, les lits ga:nis , les tables , cha~fes, fuites, pOUf"
bureaux & livres a leur ufagt:, ne [alfant ra cmporte.['
nas partie des bibliotheques defdites mai ... Cil Ce reu.~
,
b
h
raqt.
(ons & etant dans la cham re que c acu n
d'e\l~ occupoit dans lefdites maifons ; comme
.u{fi, que du linge étant dans c~acune der:.
dites rnaifons ils pourront ~mp9rter chacun,
fi tal1t il s'en trçuye, ju(qu'à copcurrence
~'une d.ouz.aine de chemifes, & une douza ine de toute autre piéce de linge (ervant
à leur ufage perfonnel '. ainG que tr~is paires
de draps & une douz.alfl~ d~ fervlettes ; à.
l'effet a~quoi & , jufqu'à . ladit~ .con~urren ce
a fait rnain·levec des falfl(~s faites a la requête du Procureur Général & à celle de
fes S~bfi.ituts & to~S autres, lefquels effets
feront délivr~s al"u:dits ci-dçv~nt foηdifans
JéCuites , par les Hui({lers qui ont fai.t lefdites {"ifles, en préCenee des Gardiens ,
If Cquels en demeur~ront bien & valablel11ent d'autant quittes & décharg~s.
.
19. Em":
Et au cas qu'il yait infuffifance de de mers pf~nts perdans les mains defd. Economes Sequefues, mis au x S(S~
établis dans les Villes & lieux du reITort de qu~ll:res.
I ~ Cour leur a permis ~ germet d'empnint~r ~eHe {om~~ qq'il é!Pparti~pdra., à
la meilleure conclmon poilible Ô( avec I~t~rêts quoiqu'à jour, attendu le befol.n
urgent de deniers comp t_ants , avec P ?~V'O lr
d'obliger & d'hypothequer avec pnvilege
& préfé rence à tou~ c,r':ancI 7rs., tous les
biens des ci-deV'ant fOI-dlfans Jefultes , pour
être les fommes empruntées , & tout.es.
avances qui pourroient être faites par lefdlts
fçonomes Sequefues l rçmbourfees' [", l~
�a
pre,?iers deniers qui rentreront en 'l'f''.
. ·1
ca.n.
au Il 1 par pnvi ege & préference à tous. '
10. Paye.
Comme auffi pour pourvoir au pa
ment dc.J
des e·
b'
yement
c... •
fa·,1 S ell
j,lau.
, IraiS)
.
cl len & lévitimement
O'
executlo,n es Arrets dèS) , .}4 & 18 Juin
] 7 6 1., am~ qU,e de ceux ,q ui pourraient être
faits en executlon du pre(cnt Arrêt autres
que ceux des faifies & ventes à faire a
A
ordonné que ] e~ Mémoires defdits f~i5
fe ront envoyés incerTamment au Procureur
G énéral du Roi , à la diligence de (es
SubfiltutS {ur les lieux, pour être fur iceux
par lui requis, & ordonné par la Cour ce
qu'i l appartiendra.
Et que copies collationnées du préfent
Arrêt lui (eront expédiées pour être en, royées à toutes les Sénéchau{fé~s, Sieges
& J urifdiél:ions royales du Teffort , pour y
être lues, publiées & enregiil-rées ; enjoint
aux Subtlituts du Procureur G énéral d'y
tenir la main, & d 'en certifier la Cour au
Illois, & aux Officiers derdits Sieges & Jurifditl:ion s royales, de veiller cnacun en
droit fo i à la pleine & entiere ex écution du
préfent Arrêt, lequel fera imprimé , Ill,
p ublié & affiché par-tout où be{oin fera,
ngtamment dans toutes les Vjlles où il y a
des mai(ons & ét ablilTemens dcfdits cide\'ant Coi-diCans Jéfui tes . FJit à Aix en
Parlement, les Chambres afTemblécs , le
.8 Jany ier 1763.
Collationné,fgnt ,
A
DE REGINA.
Ai.x , chel ia VC lIve de Jofep h David~
~ [Iprit D a.-itl, ImpnnclIrs du Ri, j
:;. lup .. ,'erncm. 1- '-;1'
'l'
-"-'-"-
ARREST!
'DU PARLEMENT
D E PRO VEN C E.
.Au fujet de rEdit donné à Verfailles au
mois de Mars 1 JO:! • concernant les
û-deyant fe difans Jéfuites.
Du ,8 ~anvier 1163.
u
vingt-huit Janvier mil fcpt cent
foixante-trois, 1e6 Chambres affemblées où étoient préfens, &c.
M. le Procureur Général mandé, ed
entré daru; la Chambre, & illui a été dit
de prendre <les ConclUIÎOAS fur l'Edit
du mois ,de Man ,oncernant les fli-diJans
D
l'fuites.
Sur quoi, M. le Pro,ure\1f Genéral
du Roi a dit:
MES SIE URS. j
Je croyois devoir attendre la determination de la Cour fur l'Inlhtut , pout
prendre des Condu/ions défi nitives fur
A
�-
'3'
"
'~
l'Edit du mois de Mars dernier: j'.obél '
ptllf<)u"ElIe veut aujourd 'hui que je prï
viennç. fOA A~r..êt, Si, comme je n'en
fçaurois douter, Hie demeure frappée
des motifs qui m'ont fait regarder ce
Régime comme permcieu x & effrayant
fôn zele pour le bien de l'E ra t, fo~
amour pour la perfop ne facrée dlt Roi
{a fidelité, fe s fermens , lui îraceron~
{es devoirs. Cel Ordre eft irréformable
pa r effence ; cette vériié eft démontrée'
il {'eroit fupe rfJu de la préfell ter au Sou:
verain Legiflat eur; d'autres Cours l'ont
fait avec fucc ès. Il eft notoire, depuis
lo ng-tems , que la fagdfe du Roi lui fi t
bien-t ô t appercevoir l 'infuflifan c~ des
mo ye ns de réform e, que fa bonté lui
fai[oit délirer de pOli air adopter. Ce
qu'il importe de conlidérer aujourd"hui,
c'eft que cette Sociéte ne peut être dé. '
nUlte, en quelque Pays que cé fait ; fi
eU e ne l'eft en tous lie ux ; que l'hydre
ren aîtra toujours, (j on n'abat toutes les '
.
tetes; que ce Regime, t ant que le germe
en {ubfifrera, répa ndra par - tout des
fu jets & des agens iovilibles ; que,
chafi'e du Roya ume, il divifera [ans
ce{fe l'Eglife , menacera l'Etat & j'agitera par des cabales; que la guerre int~ftine qu'il excite aujourd'hui, pour
.
'
empêcher fa profcription,fera continuée
pour parven ;r à {on rétab lifi'emè'n t ;
q u'Henri le Grand n'aurait jamais penlé à le rappell er , s'il I:!Îlt pû efperer de
l'an éantir; que le mome nt eft ait jourd'hui favorable, !Ous les yeux erant
ouverts fur fe s excès; qile l'intérêt-générai de la Chrétienté f6 lhcite hautement
la deftruélion d'unOrdre quine peù! Illi,s
fubfifter fans fcandale pour la r eligidlLt
après fan expullion honteufe de 9~
Roya~mes Cathohques,; que ~a SO; let.:!
accufeede Morale'cbrrompue & dâ'Do;
arine.mall rtrieré--; réfu [a nt ébll:in'é'I/le n.t
de fe juftifier, marque tout à la fOIS l'im~
puifi'ance de fe défe ndre, & le mépris
des Lo ix & des Tribun aux; que c'dl
un dou ble motif pOlir déc ider fa ruine,
& pour la faire profcrire de t oute la
terre. Vous a vez Vtl , Meilleurs,
d ans mes Conclulions fur les abus de
l'Inll:itut, ce que m'a infpiré le zele
pour la ftlTeté de la Per[onne de nos
Rois, & pour la paix de l'Eglife & de
l'Etat. Je ne puis qu'implore r la Cour,
pour que le Roi fai t très_ humblement
fupplié d'au ir auprès du Pere commun
des Chrétie"ns , en qualité de Fils aîné
de l 'Eglife , & auprès des autr.es ROIs,
parmi lefquels il tient le premIer rang,
A tj
If'
/
�"
~
{j.o.i'rrl~,f~ppreffion & extinéHon tOtale
un Ordre reCOllnu pernici
à
re(lli~io.~
& à l'humanité en,gé~;al ~~
e ,OTtI.
•
Après,quoi
R
I ' .-M.
, le Premier Pr'eu~den!
,pns ,es oplOl,ons {ur l'appel co.mme
d ~b~s l~terJ,(m~ par le Procureul'Géné.
~~ e Il,n ibtur "Confritutio.ns Morale
~ Il .oanne
flÛtes
" des fli-difans
,
';Jo.
, ,y . a , ~t~ POUr",l l,par Arrêt· étant au
'
t ,reff!: CIVIl. '
l ,M. !e,Premier Prefidc:,nt a enfuite'pris
_ ~o.pmlOns fur l'E~iJ du moi~de Mars.
ç~~~ernant les ',- <levant fi dira
*****~***********~
ARRESTÉ
DU PARLEMENT
b
7 iji'lllS.
l
DE PROVENCE.
Du 28 ]onv;" '76J.
f:XTRAIT DES' REGISTRES DU PARLEMENT.
'
•
~
4
J .......
.. 1 {.I
1
A Co.ur, les Chambres aitemblées,
après l' Arrêt pat elle cejo.urd hui
rendu, co.ncernant les Co.nfritutions &
l'Infritut des ti-devant ft difans JifuÎteS',
délibérant, en exécution de l'Arrêt du
J ~ Mars dernier, à l' D'l:Galion de l'Edit
do.nné: à V èrfailles le même mo"is, & fur
les Co.nclufions prifes ce jour d'hui par
le Pro.cureur Général du Roi : A ARRF.·
'li;. qu'il fera très_humblement repré.
fen1é an Roi, que loin que la fid6tité de
fo.FI P'arlmlent eût pM lui permettre en
aucun tems de procéder à l'enregilhement d1J'dit Edit, Ouvrage d'une (ur"
prife manifefre faite à la religi o. n dudit
Seigneur Roi, & reco nnt1e pre(qt1'à
l'infrant, cette même fidélité l'o.blige à
lupplier ledit Seigneur Roi, avec le~
L
'J' n$
~!
J
°
�6
'i
plus v i ves innances, de co nûdérerqu'un
l nfiitut do nt l'elfence efi de réunir des
Sujets répa ndus chez tomes les Nal ions, fous lij 11lIi!fanc~ exc.Iu{jv~ &
abfolue d'unSouverai n, dans la per(onne
de qui ils voyent t oujour~ Dieu préfenl;
qui regnant en fon iiom fin leur enten d emen t & (ur lellr volonté-, les deftine
& les applique à tous les genres d'actio ns poffibles; qui jouilranj du pouvoir
de leur comma nde r lé ùci-ifice même
de leur vie, leur don ne , l'e-l'''mple de
d évouer ia fteÎlIle au bien de la Socié té
& à la défcn(e . de l'Infiiiur. ·contr'e tOtit
pToje~ de ~éform ation, ; qUla'près les a : o,ir
formes desleur entree dans la SocIete;
.à être fous lui comnlCAbraham fous la
m ain de Dieu, à fllbir les mçmes épreu.
ves de leur' fou miilio n , & ,a recevoir
-les mêmes orores , les meU! & les rranf·
p orte à foo ; gné dans toutes les parties
d u monde, & faifant à cbaque IndlVldu
un précepte fpéei.1 de Ce porter avec
joie à tout aéte commandé pour (ecoutlr
Je Corps entier de la Religion (a), en·
i1ilme & a vcugle à la fois lellr zèle par
unè defiination auffi relevée,& tellement
au . deiTl"; de celle de limple Religùux,
qu'elle caraéterife l'o bjet de les dévouer
touS à (e précipiter comme autant d'infpirés dans les plus {joifires en trepri(es :
qu'une morale perverfe & (yfiémati,que
qui a t enté de corrompre la falOtete de
la Loi divine, & qui dégrade l'humanité,
q ui out rage la PllliTance & ménacela vie
des Souverains, qui a pOlir prmClpe de
{e mainte nir pa r le deraveu & par le
parjure; qU'lin Ordre enfin, qui s'eil:
ann oncé comme IOdcfiruétlble, par les
précaurions qu'il a multipliées 'p0u~ (u:vivre à fa profcriptlOn, & qlll efi InVIli ble par le nombre & l'efre~e des ~ujets
qu'i L renferme, fe,:"ble defier 1autorité de tous les Tnbunaus cle la terre,
& ra{!"emble touS les moyen~ de tromper e'l tout te ms & en tOllS lieux la
v iailance & la févérité des Loix; que
le~ maux fous le(quels cet Ordre fait
gémir depuis fa naiiTance l'Etat & ~a
Chrétic:mté , ne peuvent être attaques
dans Leur fource que par de nouv elles
mefures uniquement réf~ryées à la
puil1ànce & à la fagelfe {upeneure ducht
Seigneur Roi.
(n) Voy;,. Compte de M. de Moncl.r,
Note VI. page 292 , & Note XI, depuIS la
l'age 315, ju!qu'à la fin. _
A A 1 X ch ez la veuve de .1. DA"ID
& ESP ~IT DA"ID, Imprimeu rs dn
Roi & du Parlement, 17 6 3.
J
�ARRESTÉ
DU PARLEMENT
D E PRO VEN C E.
Du :z8 Janyier l16J.
�- ARRESTÉ
DU PARLEMENT,
DE PROVENCE.
Du 28 Janvier 1763;
Extrait des Regifrres du Parlement;
ACour, les Chambres
affemblées , après l'Arrêt
par eUe cejourd'hui rendu ,
concernant les Confiirotions &
l'lnfritut des 'ci-devant fe difans
J éfuites, délibérant, en execu.
tion de l'Arrêt du 1 5 Mars
dernier, à r occafion de l'Edit
<lollné à Verfailles le même
mOlS, & fur les Conclufions
A ij
L
�4
prifes cejourd'hui par - le -Pro.:
cure ur Général du Roi : A
AItRÉTt qu'il fera très-humble.
1Jlènr répréfenté au Roi, que
loin qtle la fidéli~é de fOlf Pal'
lem~nt eût pû lui permettre en
aucun temps de procê~er à
l'enrégiil:rement dudit · Edit,
Ouvrage d'une furprife maniniFeil:e faite à la religion dudit
Seigneur Roi, & reconnue
prefque à l'inil:ant, cette même
fidélité l'oblige à fupplier ledit
Seigneur Roi ~ avec les plus
vives inil:ances, de confidérer
qu'un Inil:itut dont l'e1Tence eil:
de réunir des Suj ets répandus
chez. toutes les Nations, fous
la pui1Tance exclufive & ab[o.
lue ' d'un. $ouvèrain ~ d~ns la
\'
per[ot1ne de qui ils vayent tàU~
jours Dieu préfent ; qui regnant
en [on nom fur leur entendement & fur leur volonté , les
deil:ine & les applique à toUS
les genres d'aétions poffibles ;
qui j ouiffant du pouvoir de leur
commander le facrifice même
de leur vie, leur donne l'exem.
pIe de dévouer la iienne au bien
àe la Société & à la défen[e
de l'lnHitut éOntre tout projet
de réformation; qui après les
avoir formés dès leur entrée
dans la SQciété, à être fous lui
comme Abraham fous la main
de Dieu, à [llbir les mêmes
épreuves de leur [oumiffion, &
à recev ~ir les mêmes ordres,
les pleut & les t~anfporte à [0\1.
�7
~
gré dans toutes les parties du
monde, & faifant à chaque individu 'u n précepte fpécial de
fe porter avec joie à tOut aél:e
commandé pour fecourir le
Corps entier de la Religion Ca),
enflame & aveugle à la fois
leur zèle par une defrination
auffi relevée, & tellement aude{fus de celle d'un 1Împle Religieux, qu'elle caraél::erife l'objet de les dévouer touS à fe
précipiter comme autant d'in[pirés dans les plus 1Înifrrés entreprifes : qu'une morale perverfe & fyfrématique qui a tenté
de corrompre la fainteté de la
Ca) Voyez. Compte de M. de
Monclar, Note VI. p. 292, & Note
XI, depu4s la p. 315 jufqu'à la lin.
•
Loi divine, & qui degrade l'humanité, qui outrage la pui{[ance
& menace la vie des Souverains , qui a pour principe de
fe maintenir par le défaveu &
par le parjure; qu'un Ordre
enfin, qui s'efrannoncé comme
indefrruél::ible, par les précautions qu'il a multipliées pour
furvivre à fa profcription, &
qui efr invi{ible par le nombre
& l'e[pece des Sujets qu'il renferme, femblent défier l'autorité de tous les Tribunaux de
la terre, & ra{[emblent tOUS
les moyens de tromper en tout
tems & en tous lieux la vigilance & la {évérité des Loix;
que les maux fous le[quels cet
Ordre fait gémir depuis fa
�8
.
naHrance l'Etat & la Chré.
. ,
tien te , ne peuvent etre attaqués dans leur fource que par
de nouvelles mefures uniquement réf!,!rvées à la puiffance
& à la fageffe fupérieure dudit
Seigneur Roi •
•
�
https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/1/149/AD-EPSI-4124_Recueil-procedures_Vol-3.pdf
cfccca7cab62a6ee44873340394d3ac4
PDF Text
Text
1
~!(' ~~ ~~;r.:("~i7
*ir-+.
ARREST
ET
r.
ARRESTE
•
DU PARLEMENT
DE PROVENCE,
CONCERNANT LA F ACUL TÉ DES AR TS.
D~s 10
&. '3 Mai 1763,
l:XTRAIT DES REGISTRES DU PARLEMENT.
Du
dixieme Mai mil (ept cent (oi.
xante-trois, les Chambres a{fem.
hlées, olt étole nt préfens, &c.
M_ le Pro cureur - Général du Roi
eft entré dans la Chambre, & a dit :
MESSIEURS,
-L'Univerfité ayant été aiTemblée, en
:exéçution des Arrêts de la Cour des S
A
��2.
Juin 1762 /5( 1) Mars 1763, clle a nom_
mé des Députés. pour drelfer des Mémoires con cernans les obJers {ur le!:
quels elle était con{ultée. Ce travail eft
fait, & le Mémoire que je pré{ente à la
Cour m'a été remis par les Députés.
Ce Mémoire roule {ur trois chefs
principaux, la néceffiré de s'attacher
dans les Colleges à former le cœur des
Eleves, le choix des Maîtres, les
moyens d'établir le plein exercice de la
Faculté des Arts.
Je pafferai rapidement {ur le premier
chef, le fujet efi Irop vafie pour le tr~i
ter en peu de mots, & la matiere trop
importante pour ne faire que l'effleurer.
Les Sages ont ob{ervé depuis longtems
qu'au lieu de rapporter taures les leçons à infpirer l'amour du devoir & de
la vertu, l'en{eignement de la plllp'art
des Ecoles tendait à faire des Rheteurs
& des Sophifies pllllôt qu'à former des
Chrttiens & des Citoyens. Cet article
de réformation , le plus effenriel de
tous, demande de notre part l'attention la plus fuivi e , & de ceHe de l'Univerfité des réllexions plus détaillées &
des régies pralIques qlli trouveront pIace dans un plan d'étude qu'on ne peut
trop méditer.
3
(
\
L'éleétion des Maîtres efi ici confiée;
par l'Edit de ~603, à des per{onn es capables de chollir, & inr éreffées à fdire
un bon choix; & {uivant les ancien,
Sratuts, l'Univerlité con{acroit elle-mê.
me les MaÎtre s-èç-Arts à l'lnftruétion publique, en leur accordant la faculté
d'en(eigner fur la demande qu'ils en fai.
{oient dans une {lIpplique; ce qui la
mettait à portée de remplir un des ob-jets qu'elle (e propo (e dans {on Mémoire, qui efi d'<x . miner non-feulement
la capa~ité des Maîtres, mais enmre
leuls mœurs & kur conduire
Elle ob{erve, avec ra ifon, qu'on
ne. peut trop honol e~ ceux de qui la
RepublIque & les famtlles r eço ivent le
plus important de tous les {ervic s, par
l'éducation qu'i 's donnent à la :euneffe.
Il efi de jufiice qu'ils (oient ,écompen{és; il elt de l'honneur & de l'intérêt
de la Na tion que leurs per{onues & I~urs
fonétions (oient refpeétées.
Cel! la faculré des Arts qui nourrit
clans {Qn rein ces hO'llmes eft imabks &
précieux à l'Etat; c'eft elle qui eft l'ame
de l'V niverlité, & qui prépare des Candidats POurtoutes les autres, en donnant
à {es Eleves , p3r la co nnoiffance des
Lettres humaines & d~ la Philo{ophie,
A ij
�4
.
la' clef de toutes les SCIences.
Rien n'eit donc plus elfentiel que de
tirer celte Faculté importante de l'oubli
dans lequel on l 'a laifie e lo ng,ems enCé:velie: l'Univedité, dans Con Mémoire,
,appe rçoit les traces d.e l'origi ne & d.e
l'ex iftence de la Faculté des Arts, maIs
elle n'a pû les conftate r ,q u'imparfaitement: elle reconnoÎt que le College lui
apparrenoi[ ; mais l'aya nt confiamme,:t
rej etté depuis que les ci-devant Ce dl{ant Jéfuites s'en étoient mis en poifef!ion, elle héfite , en quelqu e façon,
à changer fur le champ de langage.
I=ependant les titres ne [ont point
équi l' oqJl: s : on enCeignoit à ,Aix la
Théologie .& l'un & l'a utre DrOIt, lorfque I.ouis Il , Comte de Provence,
Y ou lut ériaer une Uni.v edité dans celte
Ville capitale. Le Pape
Alexa ndre V, à
la priere de ce Prince, confir ma cet établjifement en 14 ro : il appelle cette Univerlité du nom d'Etude l'é nérale, Studium generale; il donn e a~lx Maît res &
aux Eco liers les mêmes privileges don t
jouilfoient les {,iniverfités de Paris & de
ToulouCe, & cette Conceffion ell: pour
tou tes les Facultés, in t/!tib,'.ftumqu. Fafultc.tibus lieiLis, ... , . audit"t.s {,o do;.nres , ibidem, , , , , , fil TheQlogia, Ile in
"
~
r
,
iwoque :fit" &' alti. Faeu/tamu •. Lou is 1
donna cn conléquence Ces Lettres P;rJ
t entes en 1413 : il (e félicite d'avoir ét<l.
bli à Aix l'Etud e général, Studium genemie ad tolius nofir", Palri", {,o Incolarum
ejTls jiddium decorem, utiLitau".l t> '0";modum. Il exhorre tous les SUjets à s y
rendre pour profiter des inftruétions
que l eu~ donneront des Maîtres h abiles
dans toute s les Facultés, ad ipfrun Studium in noflra Aque!lfl civitate, & non
alibi, propterca fiudeant.fi tramfor".
Le plus ancien Statut de l'UmverfIt é;·
au titre des ObCeques, fdll menuon
des Maîtres en Médecine & des Maîtres·
è~·Arrs, Ji"e [uerit Magifler in Me~ieina ,
Jiv. in Artibus; & au t i tr~ des SCIences
qui (eront enfeign ~e5 dans 1U niverftté ,
t outes les Facultés font pla cé es à leur
rang. L egaLUr Theologia, ium Jus Cano.
nicum & Ci.ile, ÎIem !egawr Mcdieina,
item !egan/ur etiam liberales Artes.
On trouve dans le même Statut des
preuves que la Faculté des Arts étoit
di.viCée en différentes Nati'ons : le Statut
futvant donne lieu de penfer que les fimpies G radués, ét udia ns dan s les Facuités fup~rieures, étoient comme incor..
porés à la Faculte à es Arts : Ego tait, N.
de naûone Burgundorum fludens in Jure
A iij
1
�li
Canonico veZ Civili. Il paroit également
que le Reéleur était choili dans cette
Faculté ava nt que cette prerogative fît!
attachée à la Faculté de Droit; il ell le
Chef du College, Col/cgii capm efl. Tous
les Et l1 dians Juraient obéilrance & fou_
rni(!jon au Reéleur, qui ne pouvait être
MOIne ou Religieux que par une efpece
de difpenfe. Sa jurifdittion s'étendait fur
tous les Membres de l'Univerlité. Son
Co~feil était ~ompofé de Députés de
dlfferentes Nations, deux de la Nation
Bour~ui gnon ne, deux dt) la Ndti on Provençale & deux de la N ation Catalane'
& il était de regle qu'un ProfeLTeur ès:
Arts fût du Confeil, dont étaient exclus les Régens & Doéleurs des autres
Facultés. Item ultra prœdiElos ft equidem
Conf/iarius un us Magifler in Ar/iblls de
RegentibUJ fchoLas in Ci9itau, item unus
M,diClis in M.dicin a fludens fve Gradua.
lUS, modo non ft D oElor.
Il ell fait encore mention de la Fa.
cuité des Arts dans le Tarif dcs Droits
pour le gra de de Bachel!er , gradllm B ac.
ea/al/reatus in fllre Canonieo vel Civili
in Medicina vel ù. Artibus. T ous ces an:
ciens Statuts font imparfaits confus
' ' ' bb
' on en-,
&d ' une latlmte
ar are; mais
trevoit des rapports avec les ufages de
Pa~is,
l'Univedité de
que Louis 1l
avait voulu prendre pour m?dele d~n5
la fondation de fonEtude géneral~ àAlx;
le premier Statut le porte exprelfement,
lI/m ft [lIndata ad inflar PariJîmfs &
ToloJanœ.
.
..
JI {~roit inutile d'ex~rnI?er ICI quelles
furent les caufes de la de cadence de la
Faculté des Arts, & comment la Facu,l.
té de Droit açquit fwr toutes l~ne . ~re
pondcrance qui ~enverf,: tou,t ~ql1lllbre
dans l' Univerlite, & qUI a et~ fl~nelle
d"ns les fuites à cette Faculte mem~ ,
ayant fervi de prétexte pour la rédUIre
en fervilUde,
L'U niverlité devait être rlans une
étrange confulion en 1603' 10rfqu'Hen.
ry-Ie-Grand voulant lui rend.'e fan an·
cien lullre, la créa, pour alnli dIre,
de nouveau. Ce Monarque, auffi gran~
dans la paix que dans la guerre, ~ qUI
ne néglige a it rien de tant ce ~UI p~lI.
voit contribuer au bIen publIC, s eft
déclaré Fondateur de l'Univerfiré.
L' Edit de 1603 érige un Collcge &
Académie, ou Univerlité en la Ville
d'Aix tant aux Lettres humai nes qu'en
Facu\;és de Théologie, Jurifprudencc
& Médecine: le Roi attribue il ce College, évidelUment compofé des quatre
A IV
�g.
Faculfés, les mèmes honneurs & privi.
I€ges qu'aux autres Univcrfités du
Roya ume; il le décore du titre de ColIcge Ro 1 de Bourbon, & ii Y établit
}-"'O ur la profellion des- Lettres humai.
ne s , un Principal & quatre Rége ns"
deux de Philofophie, deux de Th éologie, !l'ois de J urifprudence & trois deMédecine.
Il el! évide nt, [ilar toutes les difpoû.
tions de l'Edit> que la Faculté des Arrscft un e partie prin cipale de ce Corps,
don t les membres réunis forme nt l'Uni.
verfi té {OllS le nom colleElif de College.
Royal de Bo urbon.
Le Statut de 16·t ~ regle la (orme qui
doit être fuivie dans la réception des
Bacheliers & des MaÎtres-ès-Arts ; mais
on ne veut poin t donner entrée aux
Maîtres - ès· Arts dans l'Alfemblée de
l 'Univedité, pour qu'ds nefoient point
m êlés avec le s D oEleurs en Théologie"
Jurifprudence & Médecine.
Les Facult és ne s'alfembloient point
{éparément ; ,'Univerllté étoit régie par
110 College compofé des D oEleurs de
t.o utes les Facultés, qui opinoient par
tête; les DoReurs en JUTifprudence,
i41finiment plu s nombreux & plus émi·
nens ,en crédit & en dignité, donnoient
Ià 'foi dans les A(fe~blc:!es générales, Ils
ne vouloient point être confondus avec
les MaÎtres-ès-Arts, C'el! cette hauteu r
niaI entendue & très-déplacée dans la
république des Lettres, qui d,Ela le Statut abufif de 1611 ; ce n'étoi t pas-là le
moyen de faire f1euri,r les Let~res" &
d ~encourager ceux <fUI les CU ' llvOlent.
Les ci-bevant Jéfuites ayant été mis en
p'o(fellion du Collegè en 1621, des raifons plus folides les Ont repouffés du
{cin de l'Univer!Îré, malgré leurs ef~
fortS_
'
Il réflllte de cet expofé , que la Faculté
des Ans el! née avec cette Univerlit é,
& qu'elle tomba enfuite en décadence;
Gu·étant rétablie en 1603, par l'Edit
de rel!"uration de l'Unive'!Îté, elle fuc
bientôt attaquée par les mêmes préju<
gés qui avo ient déia caufé fa chute, 8ç
cMin é,lOu/fée par l'introduEl:ion des Jé·
fuites dans le College; mais la 10ngue
écIipfc qu'elle a fouffdt depuis cette
époque, ne peut détruire les loix réu
ni'es des deux fondations; le momen.
en: venu d'exécuter dan5'toL le leur étent
due le s volonlés de Louis 11& d'H nri.
le-Grand.
L Univerfité paroÎt deC:rer ce rétabliffement de la Faculté des Arts : dieAv
�10
en connaît les avantages; mais elle
craint qu'à l'avenir ceux qui auront acquis la MaÎtrife-ès-Ans ne négligent
d'obtenir des grades dans les Faclllt~s
fup érieures ,
L' Uni verlité s'oppofe à ce que le grade de MaÎr re-ès-Arts fait réputé néceffaire pour obt enir des degrés en Th éologie. II eft vrai que l'ufage de efque
tomes les Fac ultés de Théologie, eft
d'exiger le grade de MaÎtre-ès-Arts ,
comme un aéte pré paratoire à leurs de~
grés; mais aucun e loi n'ay ant étdbli
cette nécellité, on n'a pas dÎl craindre
qu'elle fÎlt inrro du;te fans le confentement de la Faculté intére/I'ée: l' Unive rnté delireroit encore que les Lettres de
Quinquennium ne pÎllI'ent {ervir po ur re· ,
querir & polfeder des bénéfices, qu 'à
ceux qui auraient employé trois ans du
nom bre des cinq à I:étude de la Théologie ou du D roit Canonique.
Cette Pro polir ion ble1fe les droits de
la Faculté de Médecine; & de la maIliere générale dont elle eft conçue, elle
portera it trop de préjudice à la Facult é
des Arts. Mais avant qu'on ait pÎl achever un cours d'Etllde académique ,
ru nive dité aura eu le tems de concilier tous les intérêts dans des Statuts;
Il
elle doit, en les redigeant, fc conlOrmer à la police genérale du Royaume,
ou recourir au Roi, pour lur cxpofer
ce qu'elle croit être de fon utilité particuliere. Le pouvoir de la Co~r dt
renfermé dans l'exécution des IOlx; Il
ne lui cil: pas permis de déroger à leur
difpolition.
On a enlin repréfenté dans ce M émoire que le College ne doit plus être
conlié à une Communauté: l'Univ erfité s'y. oppofe par de juftes motifs; & l,
fes repréfentations n'étaient point écout~es , elle fe réferve d'abandonner la Faculté des Arts & le College., Ce cai
n'éil: nullement il craindre: fi la Faculté des Arts reprend {on exercice, elle
devient elle-m ême un gage qui doit ra[~
furcr l' Univerfité.
Il y a des Facu ltés dans lefquel!es on
n'ad met pas même les Particuliers engagés dans les Ordres ré~ulie~s; c~ttt;
ri gueur ne peut convemr au)ourd hlll
dans cette Faculté renailfante, attendu
le befoin de fujets, & la reconnoi/I'ance que l'on doit à ceux qui Ce font conCacrés avec zèle au {ervice du Public.
RE QUI E R T être ordonné que le
Reéteur ou Primicier exercera {a juriCdiaion dans le College de l'Univerfité,
A vJ
�Ji
& pourra y faire fa vi/ite: qne l'tfnij
ver/ité fera ince{famment a{femblée auX'
mrmes ordinaires, pOlir, édiger les StatUts de la Faculté des Arts, lelquels me
feront remis dans CIx mois, pour êt re'
homologués pH la Cour, s'il y écheo it;
& cependant qu'il (oit ordonné, fous
le bon plaiCir du Roi, que lad ite Fa r ul.'
ré des Arts fera proviloirement repré.
fentée par les Regem aCtuellement éta.
blis dans le Co ll ege de l'UniverCIté,
tant féculiers que rt gn liers, aux'I uels le'
grade de MaÎtr " ès- Arts demeurera dé.
finitivement acquis à la date dp. l'Arrêt'
qur interviendra, (ça voir , aux RégepS'
de Philofophie , de Rhétorique & d'Hu.
manité après deux ans de ré~ence, à
celui de l'roiCIeme après trois ans, à
ceux de Quatrieme & de Cinquieme
:après quatre ans, lequel tems de fervi·
ce- fera compté du jour de leur inllalla·
fiorr; le Profdretl r de PhyCIqut!, qui
remplit aél uellemen! la place de Princi~
pal ~ a}'l'nt lè premier rang d'ancienne·
ré', celui de Logique le fec ond, ce lui'
de Rhétolique le troiCieme, & {lIcceff,vement les alltres fuivanr l'ordre deS'
ClarTes -, & les Régens fecu:iers porte·
i'ont dès à 1,éfem , en qual ité de Maî~
tres-ès-Arts 1 la r-Qbe dans leurs Ecoles-
13'
,
lSl da'ns (es cérémonies de l 'U n i ver Il t é'.',
QlIe t ouS les Afpirans à la MaîIri(e ès
Arts fubiront un premier examer. (ur les'
t.eIlres humaines &: (ur la Rh éto rique"
eo prélence du - Reéieur ou de rd Docteur qu',l choiCira dans les Iroi, Fac ultés-'
{upérieures pour préfider à fa place,
d'es deux Regens de Philofophie & de '
ceux de Rhetorique & Humanité, &
enflIIte un' fecond examen fur la Phdo~
fophie, en préfence des mêmes Cen{eurs, Ci mi eux ils n'aiment IOUlenir des
7hèfes publiques de Phdofophie, aux·quelles le Rl éieur ou Primi ciet pr éfidera, alliaé des Doyens des trOIS Facu l-'
tés fupérieures & d'un Pro/t{feur de
Fhilolophie, autre que'le Cathédrant,
lefquels feront avec le ReCte"r juges
de la capacité du Car.didat: Qu'à l'aveml', & après le premie r OCtobre pro.
chain, les deux années d'etUde en Phi.
lofO]:lhie ne pourron! être comptées
qu'en faveur de ceux qui etudi eront
d<lns le Coll ege de l'Un ive,Cile, on
dans ceLIX des autres U"iverCIlés du
Royaume, & qui rapport eront des attellations d'étl1de, expédiées par les
ProfeŒellrs, en bonne & due forme:
Que ceux qui aUfoi ent fait ci~devant
leurs étnd.s de Philofophie dans des'
�14
Colleges non dépendans des Univer!i~
tés, pourront pendant l'efpace de cinq
ans être admis à {ubir les examens par
difpenfe , qui fera accordée par un
Con(eil de l'Un iverlité , compolé du
R eéteur o u Primicier, du plus ancien
ProfdTeur & plus ancien Do c:teur des
trois Facultés Illpérieures, & des deux
Pro{elreurs de Philo{ophie: Que les R égens qui pourront être choifi~ par le
Bure au de Bourbo n, feront reçus MaÎt re~-ès-Arts làns examen & fans frais,
en prononçant dans une Alre mblée de
l'UniV~rlité, & dans la grand'Sa :re d'icelle, un Difcçurs ldtin d'un quart
d'heure, dont le Recteur donnera le fujet, fans qu e ledit grade de MaÎtre-èsArts, ainfi conféré par di(penfe dans les
cas fu(dits à ceux qui n'auroient point
le tem s d'étude comp étant dans les Univer/irés , puilfe leur (ervir pour pofiëde r ,les bénéfices affeétés aux Gradués,
ju(qu'à ce qu'il ait plû au Roi de faire
connoÎtre (es intentions ;\ ce (ujet: Que
le grade de MaÎtres-ès-Arts ne (era point
néce lraire pour obtenir des degrés dans
la Faculté de Droit, ni même en celle
de Théologi e, ju(qu'à ce qu'il y ait été
par ladite Faculté de Théologie plus
ampl ement délibéré. Et ell forti, après
IS
avoir lailfé (ur le Bureau l' Arrêt provi(oire du 5 Juin dernier, rendu contre les ci-deva nt (e di(ans Jé{uites, ail
bas duquel ell la ligOllication qui cn a
été faite à l'Unive rlité de cette VJile ,
parlant à Me Molinard, ProfcŒcnr en
Médecine, Aéteur, par explOIt du ~6
dudit mois de Juin; l'extrait des Regl(tres de l'Univer/it é du 2.1 dudit mois,
portant nomination de Commilraires ,
pour drelfer des Mé moires; la R equ ête
prél'c ntée à la Cour par le ProcureurGénéral du Roi, le 15 M ars derni er,
re quérant être ordonné que l'A/remblée
gén é rale de toutes les Facultés fe ra incelramment convoquée à la diligence
du PrimlCier: autre extrait des Regi(.
tres de l'Univellit é du 18 Mars, & un
autre extrait du 16 Avril {uivant; le
Mémoire drelré par les Commilfaires députés par 1'Univerfité alfe mblée, & le
Requiotoire du Procureur - G énéral,
ave c {es Conclu(lOns au bas.
Leéture faite des (u(di,tes Piéces, Mémoire , Requiliroire & C o nclulion s ;
Il a été arrêté d'e n renvoyer l'exa·
mcn à des Commilfai res particuli ers , &
à ~et effet ont thé nomm és , M. le Prélidem de Fauris de Saint Vincens, Me{beurs les Con(eillers de Boades, de
�i~
r;:an;ff~t, de Lubieres, des érottes;~e, L a~l~is & de la Boulie, I; fquels ont
ete pnes de voulOIr bi en s dlfem~ler ,
p our examiner lefdites Piéces , Mémoire, Requifitoire & Conclu(jons remis
par le Procureur. Général, & en rendre
c·o mpte il une Alfemblée des Chambres,
Signé, DES GAL OIS DEL A:
TOU R,
V U par la' Cour, les Chambres alI'em-
bj~es,
l'Arrêt provi(oire rendu contre
la ci-devant Société des foi-difans Jéfuites, le 5 Juin '762, par :equel 1adi e Cour, entr'al1(res difpo(jtlOns. à
i' effet de pourvoir Ndllcation de la Jeumffi, enftmhle d'avifer aux moyens d.
foire fleurir /cs ElUdr:s, tIenjoint à fUni ...
".rjit/ d. cette rill, d, J'ajJèmblu , pour en
dé/ib/ru, & d,,({er ce jùj" des proius
{/ 9"' au mime eff.t, r AjJ,mblù du Burea~
Je Bourbon fera inuJ/ammtnt indiquée ala
forme de droit pour, aprèJ la délioaatiOlZ
9ai lera prifi dans ledit Bureau d. Bourhan, itre ala diligence des Con fuls d'Aix,
Procur,u,s du Pays, affémbU un Conflil,
p(!J'ur y dJLtbùer Ct. qu'ils ejlimuont cony,.
nable pour la lem,. du Cvll""e de cuté
Yill., ùabli/J,ment d" fui ts ~dans ledit
C~l'g', & gouvernement dés E coles·, à-
a
a
17
du lB Oélobre prochain; î'cxploit de lÎgnilication fait à Me Molinarà
par Ca(cneuve, HuifTier en la Cour ,
le 16 dudit mois de Juin; extrait de$
Regiflres ?e l' Univedité d' Ai~, du 11
dtldit mOlS,' portant nOnlIna110n de fi"
Commilfaires, p0ur travailkr à desmémoires & projets; la Requête prê{entée à la Cour par le Procu re ur-Généra l , le 15 Mars 1763 , requéra nt être
ordonné que l'Afi"emblée généra le de
toules les F~cultés fera incelfamment'
co nvoqu ée, à la diligence du Primicier,
il l'elfet de dOMer un avis (ur le moyen
de faire fleurir les Etudes, & de rendre à· FUnivedité les fonaio ns qui lui·
appartienn ent, en étab!ilfant le plein
exercice de la Faculté des Arts, &
qu'extraits de s délibérations qui interviendront dans celte Alfemblée, ou al1~
Ires tenues fuccefTivemen~ darts le même objet, (e rent remis au Requémnr
avant le 1\, Avril, avec le D ecret au
bas du [5 Mars , wnforme a uxditei
Co ncll1Gons; l'ex ploit de Ggnilication
fài! à Me Jullien, Av ocat en b Cour"
& Primicier de l'UniverGté, par Germond, HuifTier, le 17 Mars; extraitdes Regifires de l'Univ er(jté d'Aix, du,
LB- dudit mois de Mars, portant que,
CD1tlilunttr
�d!
.
les CommilTaires nommés s'a [emble.
ront incelTamment. pour dreITer le.\rs
mémoires & avis {ur les objets portés
par l'A rrét du S Juin J76L, & par le
D ecret du J 5 Mars 1763; autre extrait
des Regiflres de l'Univedité, du 16
Avril {uivant , portant qu'il a été Lit
lefrure des mémoires dreITés par le{dits CommilTaires, qu'ils ont été una·
nimement approuvés, & qu'ils (eroient
remis à M. le Procureur ·Général du
Roi, le(dits mémoires fignés, Benoît,
Prêtre , Barreme, Prêtre· ProfelTeur ,
Rollolan, Efmiol, de Regina, & Joannis ; le Requifitoire. du Procureur·Gén ér;d du Roi, avec {es Conclufions au
bas, fi gnées Ripert de Monclar: Oui
le Compte rendu par les CommilTai res
dépu tés par l'Arrêté du 10 du prérent
mois, defd ites piéces; & oui le rapport de Me Antoine-Efprit-Em anlle\ de
Brun, Ch evalier, Baron de Boades,
Meaux, Villepey & autres lieux, Confeiller du Roi; tout confid éré. DIT
A ETE' que la Cour a ordonné &
ordonne que le Refreur ou Primicier
exercera {a jurifdifrion dan s le College
de l'Univerlité, & pourra y faire {a
vifite: que l'Univerlité fera inceITamment a!remblée aux formes ordinaires,
J~
pour rédiger les Statuts de la Faculté
des Arts, lc{quels {erontre,Qlis , dans 6x
mois au Procureur.Géneral du ROI,
pour' être homologués par la Cour,
s'il y écheoit; & cependant ordonne,
fous le bon plai6r du Roi, que ladite
Faculté des Arts fera proviCoirement
repréCentée par les Régens afruell:.
ment établis dans le College de l'Umvedité, tant Céculiers que réguliers,
auxquels le grade de MaÎtre·ès·Arts demeurera définitivement acquis à la date
du préCent Arrêt; fçavoi r , aux Régens
de Philo{ophie , de Rhétorique &. d'Humanité après deux ans de régence, à
celui de 'T roilieme après trois ans, à
ceux de Quatrieme & Cinquierne -après
quatre ans, lequel tems de Cerv ice fera
compté du jour de leur inllallation; le
Pro fe lTeur de Phyfique , qui remplit actuellement la place de Principal, ay ant
le premier rang d'ancienneté, celu i de
Lo gique le fecond, celui de Rhétorique le troifieme , & fuccelIivement les
autres {uivant l'ordre des Claires, &
que les Rége ns Céculiers porteront dès
à préfent, en qualité de MaÎtres-ès-Arts,
la robe dans leurs Ecoles & dans les cérémonies de l'Univerlité: Que tous les
Afpirans à la MaÎtriCe ès Arts Cubiront
�10
tin pretnier examen {ur les L~ttres ha;'
maines & fllr la Rhétorique, en pré{ence du Reaeur ou de tel Doaeur
ql1'il choilira dans les trois Facultés fupérieures " pour p ré lider à ta place
des d:- ux Régens de Philofophie, & d~
ceux de Rhétorique & d'Humanité &
enfuite un (econd examen fur la Philo{ophie , en préfence des mêmes Cen{eurs, fi mieux ils n'aimem foutenir des'
Thèfes pl1bliques de Philo(ophi<l, auxquelles le Reaeur ou Primicier prélider.a, aŒllé des Doyens des trois Facul-'
tés {upérieures & d'un Profeifeur de
Philofophie, autre que le Cathédran t "
leC,lu cls fero nt, avec le Reaeur jugesd~ a capaci!é du Candidat: Qu'à l'avenir ~ & apres le premier Oaobre pro"halO, les deux années d'étude en Philofophie ne pourront être comptéeS'
qu'en faveur du ceux qui étudieront
dans Je College de l'Ulliverfité, ou
dans ceux des al1tres Univerfités dll
Royaume, & qui apporteront des attellatlons d'étude, expédiées par les
Profeifeurs, en bonne & due forme:
Que ceux qui auroient fait ci·devant
leurs études de Philofophie dans des
~olleges non dépendans des Univerli,
~s, pourront> péndant J'efpace de cinq
l~
ans, être admis à fubir les examens par
difpenfe, qui fera accordée par un Con.
feil de l'Univerfité, compo(é du ReB:elJJ"
ou Primicier, du plus ancien PTofelfeur
& plus ancien Doaeur des trois Facultés fuperieures , & des del1x Profelfeurs
de Philolophie : Que les Régens qui
pourroQt être choifis par le Bureau de
Bour1;lon , {eront reçus MaÎtres-ès-Arts
{ans exa,men & f~ns frais, en prononçant dans une Alfemblée de I"UnivcrGté, & dans la grand'Salle d'icelle, un
pifcours latin d'un quart d'heure, dont
le Reaeur donnera le fujet, fans q ue
ledit grade de MaÎtrc-ès-Arts , ainfi
conféré par difpenfe dans les cas {ufJit~
3 ceux qui n'auroient po int le te ms d'étude comp étent dans les Univerfités ,
puilfe le~lr Cervir pour polféder des b é~
néfices affellés aUle Gradués, jufqu 'à ce
</u'il ait plll au Roi de faire connoÎtre
Ces intentions à ce fujet: Et 'lue le grade de Ma,tre-ès-Arts ne C~ra point né,.
celfaire pour obtenir des degrés dans la
Faculté de Droit, ni même en celle de
Théologie, jufqu'à ce <lll'il y ait été
par ladite Faculté de Théologie plus aritplement d . libéré. Ordonne que le préCent Arrêt Ce ra imprimé & affiché par~ot!t olt be[oin Cera, & que copies col-
�21.
lationnées d'icelui feront expédiées au
ProcurellT-G énéral, pour les envoyer
à (es SlIbilituts aux Sénéchallfi"ées du
Re/fort de la Co ur, pour y être lu
publié & eoregil1re; enjoint à iceu;
cle tenir la main à fon exécution, & de
<:ertifier la Cour de leurs diligences au
mois. Publié à la barre du Parlement de
Provence, féant à Aix, les Chambres
afi"emblées , le 13 Mai 1763, Collationné, Signé 1 DER E GIN A.
A A 1 X, chez la Veuve de 1. David
& E, David 1 Imprimeurs, 1763,
MEMOIRES
f
au ROI par deux:
Magiflrats du Parlement d'Aix ;
contre des Arrêts & A rr#is.
de leur Compagnie,.
RÉS E N TÉS
�,
3
PREMIER MÉMOIRE
PRÉSENTÉ auROlpar M. d'Eguille,
Préfidel!c à Morcier ,& par M. de
Monrvalloll) Confeiller Clerc, du
Parlement d'Aix.
SAM AJ EST É n'ignore pas que dans
l'Arrêt provifo ire du ï (Juin 1761)
rendu contre les Jéfuites par le Parlement de Provence, vingt-neuf Juges
o(ercnt en ôter de leurs places vingtfept, qui avoient déclaré ne pouvoir &
ne vouloir juger une affaire de cette
importance fans aucune inllruélion,
fa ns Compte rendu par des Commiffaires, fans aucun examen des Conllitut ions , fans Pieces, (ans rapport, fans
Rapporteur, fans la moindre leéhtre ,
& fur un fimple Réquilitoire du Procureur Généra l ; Réq uiGtoire gu'il s'étoit
bien gardé de laiITer fur le Bure au, &
dont on ne pou voit par conféquent
difcuter les inexaétitud es. Ces excès
élOient d'autant moins tolérables , qu'ils
A ij
�4
avaient é t~ précédés par d'antres en~
co re plus rév olrans.
Le premier, en ce qu'o n avait rejetté
la veille une Requête, Otl les J.!(uites
demandaient d'êt re ouis en leurs dé.
fenfes, avant que d'être jugés ; ce qui,
peut. être, n'avait encm e été re!ufé
à per(onn\!.
Le fecond , fur ce qu'on avait Ol é·
prife! J'autorité Royale, jufqu'à laiffer
dans le Greffe, comme un vi l & inutile
papier, l'Edit portant R eglem ent fuI'
J'affaire qu'on alla it juger; ce qui eil
'd'une t elle conféquence , qu'on peut
dire que la Monarclùe n'exilleroit plus ,
& qu'i l n'y aurait pltlS de véritab le
ROy' aume en France, s'i l s' établilfoit
qU'li ell permis aux Parlemens de Laiffer
des Lettres du Prince, non-feuleme nt
fans exécution , fans R emontrances
fan s D éliberatio n , mais encore d'or:
donn er l'exé cution contraire.
Les /idèles Magillri\ts de ce Parl e~
ment, qui voyaie nt atra quer ainfi le
Trô ne jufques dans fes fOl1d emens ,s'é.
le v~rent aveC beaucou p de douleur,
malS cncore avec plus d ~ ferm eté contre
leurs Confreres. L'exemp le de ql\elqlle~
IItltres Parlemens qu'on 1'[.1 leur çilcr J
, . qu'à' 1eur~r'
•
lervlt
raI re encore nlleux
{entir le danger du Droit public qu'on
t âchait d'étab lir, & qu'à redoubler
leur zèle pour s'y oppofer: ils deman.
cleren t il grand s cris qu'on délibé rât
prealab lement fllr l'Edit; ce qui fut refufé, conformément aux condulions dtl
Procureur Général. Onze d'entr'eux de.
manderent que leur dire fllt mis fur le
Regifire. On le leur accorda; mais par
une nouvelle prévarication, o n n'en 6t
le lende main a\lcune mentio n dans le
rc digé duoit Rcgifire.
Partagés entre la 6dé lité jurée au
R oi, & les égards dils à leurs Confreres , dix·neuf Magillrats , parmi lefqucls
{e trouvent qualre l' rélidens à Mortier
Ce réduili rent au parti, petlt.être tro p
modére, de te~dre compte limplement
à ~.Ic Chanceher de ce qui s'était pa!Té ,
Iatffant .à la {age~e d,e Sa Majefié & de
fes Mlmllres , d arreter ces défordres
par les voies qui leur paroÎtroie nt convenables, en fe cont entant de demander pO~lr eux la liberté de ne point être
co~tra l nts de Juger des affaires non inf·
tnules , non rapportées & déja déci·
dées par des Edits, no~ révoqués.
Tant de moderatlOn dans ces dixneuf Magillrats, au lieu d'ouvrir les
A iij
ne
)
\
�6
yeux aux autres, les rendit encore plus
audacieux; ils vOloient avec peine,
que la malheureu,e pluralité dont ils
avoient li fo rt abufé, leur pou voit
écha pper par un e feule de leur voix,
qui paffcroit de l'autre côté. Pour Ce l'affurer , i!s firent un Arrête le 19 Juin ,
dont l'Extrait en forme ef!: dans les
mains de M. le Chancelier, par leqncl
ils chafferent de leurs places , non les
agf'régés aux Congrégations des Jéfuit~s~, car la ph\part d'eux l'étoit, mais
limple ment ceux qn i ilvoien t continn.é
de fréquent er lefdites Congrégations;
ce qni ôto it trois voix aux Magiilrats ,
dont ils cra;gnoient les lnmie res & la
fermeté .
Enfin, encor~ trop peu raffurés par
cette étonnante expu lfi on profcrite par
un e D éclaration de Lo uis XIII d" 16
O étobre 16 30, rej ettée derniere ment
avec indignation à Befançon , & ino uie
dans tOllS les antres Parle mens , ils ont
ofé, le 30 Jnin dernier, jour de le,!r
Affemblée, ad mettre le Pro cureur Gén éral à pourfuiv re le (j eur de MontvalIon, âge de 8) ans, le plus fage, le plus
{avant & le plus fid èle Magilhat <41
R oyaume, fur ce qu'il avoit dit dans la
liberté & dans le feere t in violable des
fauifet~
opinions , qn'i \ / a voit des
dans les citatio ns que le Procureur Genér,1i avoit adoptées dans les Comptes
rendus aux Parl emens de Pans & de
Renn es. C e qu'i l y a encore de r lns
inique, c'eil qn'on a décid é qU,e la Jufti ce de cett e pl ainte ferOit lugee , non
fur l'infpeétioo du Reqtll~tOlr~ du Sr de
Mondar , ail1(i que l offrolt M. de
Mo ntv all on, & qne le fc ns co mm'~ll
l'exigeoi t , mais fur cC (!UC les MaglÇtrat s pourroient (e rappeHcr par memoire, des preuves bonnes ou mauvaifes qu'avoit donnçes le heur de
Montvallon de ce qu'il avoit avancé.
Le P réfi d ~ nt d'Egllille & l'Abbé de
Montvallon l'un neveu germain,& l'autre fils de c'e refpeétable veillard, fo nt
v entiS du fond du Royaume, cha.rgé s de
(a procuration, fe mcttr.e aux l)le~~ de
Sa Majellé , & avec hu la ~';> ',tJ(: du
Parlement qui \,artage fa fid ehtc & (a
11:
'
fermeté , (es, Centimens. & ,[' anront
. qu .on
veut lui fai re; fes amis n aurOi en t pOl~t
eu be Coin pour le défe~dre dc rec~)llTll'
à l'autorité extraOrdlllalre du ROI ; 1<1
portion de cell e qui leur a été c;>nfié.e
dans leurs provifions , les autOTlfero lt
{uffifamment à faire retomb er fur les
autreS l'ignominie dont on .vonloit l~
Arf
�8
couvrir. Ils connoi/l'oient l'obligation
indif"enrable Otl ils (ont de ne plus voir
d éfo rmais lin Parl ement & les Repréfentans du Prince dans des Juges dont
les Arrêts & Arrêtés ne (çauroicnt exi.
fler (ans la révolte contre le Prince, &
fans l'entier anéantifièment du dFOit légiOatif qui lui appartient, & qui fait la
loi conltitutive de toute MonarchIe. Ils
avoient donc d'abord ré(o lu de faire
(cillion ,de ca /l'cr le(dits Arrêts & Arrêt es comme attentatoires à ladite loi con fiitulive, de déclarer le s pcr(onnes qui
les avoient rendus déchus de toute alltoril é par le (eul fait de leur rébellion, & enlin de défendre à tous les
(ujets du Roi dans le Rc/l'or t, &
notamment aux Jéflütes, d'obéir fOlls
peine de la vie. Rien n'était plus légal & plus digne de leur coura"'eu(e lidélité. La pluralité de qllelques
~oi" ne fçanroit en effet mettre l'autorité du Roi dans des mains qui
6'en (ervent pour l'anéantir, & qui
dès ce mom ent en (ont incontcfiablement déchus de d roit. Il n'était pas à
craindre non plus qlle la Cour ellt ja mais cond amné ces principes , puifqu'il
ne fera jamais pollible que les Minifires
du Roi veuillent çonniver avec les P ar~
9
l emen s pour. établi r en France , par une
t olérance volont aire , li n droit public
qui réduirait les Il ois à une puilfance
fans réal ité. C ar fi l'o n pouva it impun ément lailfer leurs Edits au Greffe (ans
y opiner , & fia nl er éga lement le contraire 'de ce qu'ils porte nt, ils contribueraient moins à la légiOation que le
dernier Confeiller de leurs Parl eme ns.
Le fell l molÎf qui a pu empêch er des Magifirats qui ont encore le cœur fra"ço is,
de différe r jufqu'à la rentrée de leur Parle me nt , un éclat qu'i ls doivent au plus
fain t , au pIns inviolable, au plus preffant de leurs devoirs, ç'a été l'efpérance qne le Roi les tirerait de cette cruelle
nécellité, en calTant lui-même d'office
l'Arrêt du ~ Juin, & l'Arrêté dt; 19, &
en défenda nt de ponrfuivre (ur la plai nte portée le 3a contre le fieur de Montvall on.
Néanmoins, fi des coufidérations (upérieures, & dont il ne leur appartient
pas de pénétrer les motifs, faifoient
différer Sa Majefté d'anéantir ce monument de la plus répréhenfible témérité, il refteroit un autre moyen d'arrê.
ter leu r zele (ans compromettre leur
fidélité. Elle n'aurait qu'à ordonner
dans fon Confeil qu'on lui rendît comp~
Av
�10
te des motifs de l'Arrêt du 5 Juin, de
ceux des Arrêtés du 19 & du 30 du mê·
me mois, & des raifons qui ont pli au·
torifer à refufer de déli\)e rer {ur l'Ed it,
& ordonner le contra ire de fon Con'
tenu; de même fuite (urfeoir il toute
exécution, tant dudit Arrêt. q!'le def.
dits Arrêtés , & défendre ul térieurem ent toute procéJurc contraire à la te.
neur de l'Edit, ju(qu',\ ce qu'i l ait été
auparavant fur ic elui délib éré par le
Parlement, & l1:atué par Sa Majel1:é ce
qu 'il appartiendra.
Alors cette affaire fe t rouvant entre
les mains du Roi dans une forme qui
en inveftit léga lement le ConfeIl, ces
Magilhats fe croyant par ce moye n à
l'abri de la perfécution & du desh onneur , ils n'auront plus à faire que des
{ouhaits pour le retour de l'ordre &
de la paix. Mais fi le ConCeil (e taifoit ,
par impolIible, & laiifoit l'autorité
R oyale à la merci de leurs Ad verfaiTes, qui ne le font deve nus 9u'en haine
de leur inébranlable fidélit e ; ce qu'ils
doill<n t au R oi , aux peuples dt leur Riffort , a tout le R oyaume, à leur form ent ,
a üur honneur, a "urs perfonnes, les
'.n;
. a, un ", l
' aucune con)l,
,Cd'e·
necl.JjlleTOIl
al qu
ration ne pourrait les emp<cher de fai"
dts la "nuée du P arlement.
li
O n a cru devoir mettre fous les yeux
du Souverain & de fes Minil1:res, la fi.
tuation les devoirs & les réfolutions
d'un no:Obre confidérable de Magi l1:rats,
qui étant fes plus fid èles Suj ets , no n en
pa roles, ma is en réalité, ofeot efpérer
qu'il les trai:era co mme fes enfans , &
viennent lm demander comme à leur
pere une proteétion & une jultice qu'il
leur doit co mme leur Ro\.
Av;
�"1 ~
SECOND MÉMOI~EJ
Pr.!fenté par M. le Prélident d'Eguille.
. D u.22. Oauhre IJ6.2.
E Roi efi déj" infimit de tout ce
qui s'cfi palfé dans {on Parlement
de Provence, à l'occafi on de !'afht il'€
des 1éfuites, depuis l'inntile envoi de
fon Edit du mois d'Avril, ju{qu'à l'Arrrté du 2 Oaobre; Arrête pal' leque l
joignant la dérifion à la défobéilfance ,
on a o{é prononcer en termes exprès,
qu'il n'y QJ.'OÙ pas lieu de dllihéru fur
lIne Lertl e écrite au nom du Souverain
par le Chef de {a Jullice Royale.
Sa Majefié aura vu dans le procèsverbal, envoyé en double original à M.
le Chancelier &à M.le Comte de SaintFlorentin, tout ce qui fut fait & dit de
plrt & d'autre dans la {éance.
Elle aUTa ob{ervé (ans doute, que
<jue vingt. deux Magifirats prouverent
de 13 façon la plus forte, qu'on ne pouvoit (ans la plus repréhenfible témérité
refu{er à {on Maître de (ur(eoir au ju.
gement d'une affaire dont il demandait
à être préalablement infiruit, de quel-
L
)
dA~t; que c"eque façon qu'il le deman
to it outrager M. le Chancehe r que de l e
'oupçonner d'avou (al~ parler le ROI à
on in{çu , & de hu aVOIr mê me (uppo{é
Ilnc volonté qu'il n'avoit pas; que l'ordre ' en quefiion contenu dans une Lettre du Chef de la Jullice écrite au nom
d u Roi étoit en forme (uffifante &
léaa le , ~ttendu qu'il ne s'agilfoit que
<l'~n {nrfis ; que jamais, poue un {urfis ,
on n'avoit envoyé des Lettres Patentes
a u Parlement d'A'IX; qu"on n y en ell voyoit jamais que quand il s'agilfoit de
ftatller déli1litivement; que les Reglfires
en feroient foi; qu'on n'y trouveroit
p~s, depuis l'établilfement de la Compagnie, un (eul exemple du .contralre;
<I ue l'Ordonnance de FrançOIs [, pour
la Province en 1536 , portait exprdré.
ment, que même pour les Lettres c1au{cs, tout ce qui était permis aux COUTS,
lorJqu'dles y lfouvoitnt qutlqueJ difficultés ou raifons, c'étoit d'en avtrUf, ou
{aire avertir Le Roipourqu'il y donnât, ou
fit donner provijion , telle qu'au cas appartiendrait : Que le mépris qu'on allait
marquer pOlir fes derniers ordres, ferait d'autant plus frappant, qu'il ne
paroîtroit qu'une continuation de celui
~u'on avoit eu pour l'Edit du mois d'A 3
�14
vril., Edit JaiITé au Greffe depuis /ix
mOl~, comme un,vil & inutile papier,
quoIque bIen & duement revêtu de Let.
~ .. es Patentes, & quoique reclamé
Journelleme nt par nombre de MM. qui
demandoient envain qu'on y délibérât·
que l'exemple de quelques autres Parle:
mens ne {ervoitqu'à faire encore mieux
{entir le danger du Droit public qu'on
vouloit établir, bien loin d'en dimi•.
nuer l'illégalité; Enfin, que le premier
& le grand devoir d'un Magilhat
était de (avoir obéir.
Mais rien ne put ébranler des Gens
accoutllm.és depuis quelque temps à
t out orer Impunement; ils mépriferent
la douceur & la lidélité de leurs Confreres, & plus forts que nouS en nombre , ils nous obligerent à leur montrer
que nous étions plus fans qu'eux en
courage, quand il s'agilfoit de faire notre devoir.
D'abord donc que la Délibération
de ne . ~as obt7mpérer ellt paITé à la
pluralite des VOIX, quatorze, de vingtde~l.x ~u~ avoient opiné à obéir, crurent
qu Il etOlt temps enfin d'élever la voix,
~ qu'.à une dé(ob é i~ance {uivie, {yftematlque, concertee & diétée peut·
être de deux cens lieues, il falloit o~
'
poCer avec le plusIS gran d
ec 'atI aIreclamation la plus forte & la plus folemnclle.
.
Ils diclartrwt aux Clzambrts ne d,VOIr
ni nt vouloir prendre paT! à de tlmérai:ts
ddibùations : ils quitterent tout de fUIte
lems places, fortirent de l'AlTemblée ,
& lirent une fcillion qui annonça leur
ré{olution de fe regarder d'orenavant
eux (euls comme le Parlem ent, & de
ne plus voir l'auloriti du Roi dans d,j
mains qui ne. s'e.llfervoient que pour l' ané~n.
tir. Tout ce qui leur relle encore à faIre
pour remplir le plus difficile.& le p}us
rigoureux de tous les devOIrs, c eft
de rendre Arrêt contre Arrêt, dès
que les autres auront mis le comble à leur défobéilTance, en jugeant
malgré le furlis ,relativement à l'Arrêté
du 2: & ( et Arrêt fera rendu dans la
forme, & par les motifs contenus au
MémoirepréCenté ci·devant à Sa Majefié
par M.le Comte de Saint-Florentin.
Pour continuer d'agir avec aut1nt de
franchife que de fermeté, le Pré/ident
'd'Eguille , de l'avis de frs ddhérens, en
a prévenu M le Premier Préliclent,
alin qu'il en avertît les liens; & rral~ré
leur fécurité affeélée, ce n'a été fans
doute que par la crainte qu'on leur
�16
tînt parole, qu'ils on t enfin renvoy6
au 1 ~ Novembre un jugement qu'ils
avoient deux jours auparavant fixé irrévocablement au 7 du courant,
C'efi dans cet état des cho(es, que
les mêmes Magifirats qui ont confiat':
par un Procès-verbal ce qu'ils ont déla fait en faveur de l'autorité Royale,
ont cru devoir confiater aulTi par une
déclaration lignée d'eux tout ce 'l,l'ils fe
croyent obligés de faire encore, fi l'on
continue à la méco nnoÎtre,
Le Préiident d'Eguille efi revenu du
fond de (a Province, apporter cette d~
c1aration à Sa Majefié • (e mettre au
pied de (on Trône, avec les plus fidèles
Magillrats de (on Royaume, & la (upplier, en leur accordant à jamais (a
Royale protcélion, de vouloir permettre à leur zele des réflexions bien
aflIigeantes pour eux, mais elfe.nrielles
pour (on (ervice , & qui portent, tant
{ur la nécelTité d'employer les plus forts
moyens de (e faire obéir, que (ur la
facilité de les employer avec (uccès,
On cornmencera par dire un mot en
paffant, de ce qui intéreffe la Religion
dans toute cette affaire, il fdut d'abord
convenir que tout Prince pourroit,fans
rien entreprendre contre les droits d~
'7
'
j'Eglife , éteindre chez hli un Ordr~~~:
li gieux , dont il crolrOi! les C: 0n ~\,I
tions (ans ana logie avec le DrOit pu , le
r Royaume ou avec la fituatlOn
(Ie Ion
,
Il fi é lement
aEluclle des affaires,
e , , ga
r
"
r
r
autontc
&
en
Ion
certain que, 10US IOn,
'
nom les Magifirats aurol~nt le ~ c~e
"r & oue par confequent 1 n y
POUVOI,.
'f, d 1 part
auroit point eu d'e ntrepn ,e e" a ,
des Parlem ens contre l'Eghfe , ,s I,ls s en
étoient tenus à att_quer l,es Je(lIltes &
leur Inftitut (ous cet uOlque, po 1111 , d;;
vIle, Mais condamner cet Inllitut, all1 1
u'ds l'ont fai t, non par le, manqlle de
ort avec l'intérêt pubhc, m~ls par
la ~~tllre & l'intrin(éqll~ de l'Infiltut en
lui,même; y déclare~ det~fi~ble, ce que
le Saint-Hprit ya declare pieux ,dar:s le
, C on CI' 1e "'"
' en 'l qI'e', )ulli/ier
dermer
\,ILCllm
cette étonnante di[emblance de Juger.
refu(ant comme les Prote mens, en
, ' l" f il'
tans, à cette fainte Allemblee 111 al 1bilit é en matiere cie mœurs; aller enfin
en partant de-là, jufqu'à déclar~r, nuls
les vœux de trois mille Reh pleux,
vœux contre lefque ls o n ne r<;c1a m,e
aucun man que de forme, III de hberte,
vœux qu'on profere en France ~lepl,lIs
deux cens ans, de l'aveu de 1 Eghfe
univerfdle, avec le confentement du
;a
�18
Prince , à la vûe des Magiftrats fou s hl
p rotettio n des Loix, à la face 'du Cid
& ~e la T erre: on ofe le dire, c'eflun
exces que l'avenir aura peine à com.
prendre, que les fiécles paifés n'au.
ro ~ent pas cru po/Tible, qui ne fçau.
r OI! ê~r e foutenue ~ u jonrd'hui qu e par
des p n~1Ctp e> fi antt ·catholiques, qu'ils
mctt rolent l'Eta t, quoiqu'on en puiffe
dire, fous l'ana thême d ~ l'Eglife, fi mal.
hCtlr< ufemc nt ils deve noient jamais le
D roit publ ic & n niver{el de la Nation,
Ma is, fi l'Eglile eft co nftamment ou.
tl'<lgée par les Jl1geme ns rendus contre
l'I nflit llt des Jé{u it es , le T rône e n en.
core phls direél:ç ment ,attaCjué par les
deu x pnnC! paux motIfS qUI Ont pané
leurs ennemIS à Jemdeftrnél:ion,
Le premier de ces moti fs a été vif..
blcment d'ôter l'édncatio n des enfans
& {urtout des Gens de qualit<l à u~
C orps tout RoyaJifle, pour
faire
palTer dans des mai ns tontes dépendant e: d~s Parleme,ns, tels que fer ont des
SectI,lers amo vIbles à la volonté des
{euls Mdgiflrats loca ux, & qu'on ne
mettra & ne con(ervera dans leu rs places , qu'autant qu'ils in(pirero nt il leurs
Eleves ! e~ 'pri~cipe s de leurs protecteurs: d ou il fult que, fi ce fyfiême n'ea
1;
~
as détruit, dans fi?ans I:Anglicifm e
Plus outré formera 1efp,n t de la momc
~e la Nation, pénétrera Ju(ques dans les
armées, jufques dans les PalaIS de nos
•
& achevera enfin de tout
M aLt r eS ,
perdre,
Le fecond motif, t out au/Ti dangerellx que le premier, a été d'éto nner
tO\1S les autres Corps du R ?yaum e p,ar
la chîlte effrayante de celut qUI pa rOlffoit le plus inébranl.ible , ,& de leur
faire fentir par.là, qUt ltl htltne d<5 Par.
lemens éto it pLus a cr(lindr~ que. La protee-tion des Rois fI, étoit arech,er"~er . .
.
A ces premieres c~nfide~atiOnS qm
auraient fuffi pour dctermln er l e~ fi·
dèles Magiftrats de Provence à s oppofer de to~te,s leurs ~orc; s :\ la de~n~c.
tion des Je(l11tes , 1\ s en cft lomt
de plus pre{fantes encore; ces r;latians ces conc erts, ces confédera"
r
'
tions,, pour les detrulre
, lans
men~gemcnt, fans pudeur, fans hu~ a l11te.
ces frequentes ceifations d. fervlces en
divers lieux ' ce nouveau langage des
1
ClafJes du P~rlemwt unique, de Confiil
eJJwûel de la Nati on; c,e m~lhe,ureuoc
efprit de Corps, lequel s etabhifOlt partout; qu'il falloit (acrifier fan aVIS, fa
fidélit é , fa confcience , en un mot
�10
D:.cu,
le Roi, & foi.même; tout ccls
effraya, r&volta, réunit les ames fer.
m~s du. \arlement de Provence. Ils
pr;rent I,r:e,:oc~blement ar.rès la plus
mure deJ.beratlOn, la refolution de
ro~'prc unc malheureu(e chaîne qui al.
10lt tout entraîner, li on la lailfoit
achever de fe former.
.
Ce qui s:elt pa{[é à D ouay & à Col.
mar, les dl{[enfions qu'on {ça voit êt re
à T oulou(e & à Be(ançon, l'in ccrtitude
Oll l'o n paroi{[oit être à Grenoble à
Dijon & à Pau, (ur le parti quion
p~ e n d rol t , & beaucoup d'autres confi.
deratlOns, ache\'erent de les dét ermi.
ner il fai re de (uite , en fdvellr de l'Aut~lrit é Royale, un éclat que la lituatlOn des cho(es paroilfoit rendre né.
ce{[aire. Les excès Cli (e porteren t dans
ce même temps leurs confreres en
, •
'
ren da.nt l Arre! du \ Ju 'n , ne leur en
fournIrent que trop l'occafion. Ils com.mencerent donc par écrire la lettre dl!
J 9 que Sa Majellé a eue en (on tems .
ils chargerent en(uite le Préfident d' Ai~
guille & l'Abbé de Montvalon de (01·
li~it e ~ les .derniers ordres qu'Elle a don.
nes; Ils viennent de faire fcifIi on avec
ceux qui les ont mec on nus ; & enfin ils
{Ont re(olus, (OllS le bon plailir de Sa
2.1' •
Majellé , de continuer à fe contluir,d
conformément au contenu dans la dedaration {ignée qu'ils on~ l'h?nneur de
lui préfenter avec ce MemOire.
Mais après de telles démarches, fi
Elle ne les foutenoit pas de toute fon
autorité, la perte de l~ur itat /,roit, l.
moindre revers auqrul ds devroient s attendre, & leur ruine lui ôteroit à jamais
l'çfperance de trouver encore dcs ~a
gillrats qui eu{[ent le col~rage de fa Ife
leur devoir pour (on (ervlce,
.
La force & l'éclat avec lequel Ils ont
rempli le leur, le bon e/f;~ queyeut pro:
duire leur exemple, & IlmpU1{[ance Olt
ils ont mis leur Compagnie de continuer
impunément à dé(obeir , leur fait eCpe-:
rer. que. fatisfaite de leur zè~e & t~u..; .
~hée de leur lituation , Elle vIendra JO";
ce{[amment à ltilf (ecours & à celui de
Jeur Caufe.
Ils orellt dire qu'ils font d'autant plus
pignes de toute fa proteaion, qu'en
-tout ceci ils ne demandent ni ne fouhaitent d'autre recompen(e que la gloire
,le l'avoir bien (ervie, & les moyens
de pouvoir continuer de même toute
leur vie. contens de leur fort dans le
j;ours 011 la Providence les a fait naî-
Jr~, riç/,'J
4e
"ur mQ!iér(JJi0T(,
Ill'\. 't~
�~1
l'lfJ,ës ptt! Itur fidtlité {/ par leû, courait;
ü-ur fortune ejl lou.re faite, Ji Ie..UT con_
duit, a ptt plaire à l'augujie t.laùre 91/'
Di.:u l(.ur a donné fur La terre,
Au refie , pour t out finir dans le
Parl ement à la fatisfaétion de {cs bons
{uvÎteurs , & pour y affurer à {es VO.
lonté . la plus promp te exécutio n, Sa
M aJefié n'anroit qu'à donner un Arrêt
du Con{eil revêtu de Lettres Patentes ,
qui cafIilt l'Arrêté du 2 Oaob re, &
t out ce qui pourroit s'en être cn{uivi,
lequel, en renouvellant tous les Ii,rlis
contenus da ns la lettre de M. I ~ Chan.
celier , ordonnât qu'en attendant, &
par provilion , les Jé{,ûtes continue.
r oienr à joui r de leurs Colleges , de
leurs Pen lions , & de leurs Biens.
li (eroit aulli fort utile de faire or.
donner tant aux vingt-deux qui opine.
r ent à obéir dans l'A {[emblée. du 2 Oc·
tobre, qü'à quatre autres qui auroient
été certa inement du mêm e av is, s'ils
avoient Pl' , 'y trouver, de venir n Aix ,
& d'y continuer le {ervice, .pour ôter
à des Magifirats bien inte nti o nn és toute
pollibilité de le faire ce{[er. A ces 'deul(
moyens Sa Majefié poul'roi t e-n ajouter
d~autres tels que {a haute {age{[e les lui
fn ggereroit, &. qui fuil'eh t de nature à
~3.
,.
affure!' b prompte & entlere exect1tlOn
de {es ordres.
O{cra-t'on, cn finilfant ce Mém?ire j ,
rappeller à Sa M ~je fié , que la {Clllio n
qui vient de fe faIre au Parlemen t de
Provence , a un exe mple bien refpec t able dans ce qui s'y pa{[a lors de la
Ligue. Ce Parl ement .é toit li gueur alors ,
à l'exem ple de cehu de Pans, & de
quelques autres: {cpt Ma gifi;ats qu'on
n'avoit ptl entraîner, {ans ~'etonn(!r de
leur petit . nombre. ,{e re!l rerent da ns
la petite Ville de Digne, eurent la force
de s'y déclarer le ~arlem e~ t, & fans
autre re/lource que 1admirat IO n du peuple par leur eoura geur:e fidélité.; ils
continrent dans le deVOIr une partie de
la Prov inc e , & ne contribu erent pas
peu à y fai re e n(ui, e rent rer l'a utre. Il
y " encore dan$ fe Par/"nent de Pro venclt dts dtJcendans, comme des imita ...
leurs de ces modd<j de la iHagifirature.
J O/ll nal de ce qui /,(1 paffi au Par/,mene
de. Proyenctt dans j'affiurt des Jifuius.
Le Parlement a ren du le ) Juin, un
Arrêt, par lequel, fans vouloir d ~l ib"·
l'cr {ur l' Edit, il ôte provi{oiremcnt
aux Jéfll itcs les Colleges , les Penlion-
�~4
nats , le Noviciat, & la manutention
de leurs Biens.
Par un Arrêté du 19 Juin, il a dé"
cidé que les Confe ill ers Congrcganilles
ne pourroient pas être Juges dans l'af.
faire des Jéfuites .
Le 30 Juin il a permis par un Arrêt~
au Procureur Général de pour(uivre
M. de Montvallon • fur ce qu'il avoit
dit en opinant, qu'il y avoit des fau(.
{etés dans le R equilitoire de M. de
Montclar.
Arrêt du 2 Oaobre , qui renvoie la
Caure des Jé(uites pour être juaée à
l'A udience du 4·
"
Arrêt du 4, qui renvoye la même
Caufe au 7, fans efpoir de nouveau
,délai.
Le 6 Oaobre , Arrêt confirmatif de
l'Arrêté du 19 Juin.
Le 7 Oaobre , au lieu de juger l'af.
;làire de , Jéfuites, il a renvoyé la Cauf"
Po Novembre,
. ,
r}l
ARRESTS
DE LA COUR
DU PARLEMENT
DE PROVENCE,
Rendu les Chambres affemblées ,
Sur
t" Procédurt <n M ercuriale , contre M.
te Prijident d'Eguilles, M. l'Ahbé d.
Monlva/on 6- "utreS.
�1
3
~~~~~~~~~~~~~***~**
ARREST
DELACOUR
DU PARLEMENT
DE PROVENCE,
Rendu les Chambres affemblées;
Sur la Procédure en Mercuriale, contre M.
le Prijident d'Eguilles, M. l'Abbé d.
Montvalon & autres.
ACOUR, les Chambres a{fem~
blé es , a déclaré & déclare la contumace bien inll:ruite contre le Préiident
d'Eguilles , l'Abbé de Montvalon, Confeiller Clerc, de Beaurecueil, de Coriolis, de Mirabeau pere, de Jouqucs
pere. de la Canorgue & de Charleval,
Confeillers en la Cour, & jugeant le
profit d'icelle, déclare lefdits accufés
vrais COlltUmax & D éfaillans , a donné
A ij
L
�4
défaut ~u Procureur Général du Roi
contre les Confei llers de Montvalon
pere, & de Montvalon fils aîné, faute
par eu" de s'êtrè pre(entés pour [ubit
l'Interro ~ alOire par atténuation; a déclaré & déclare le Préfident d'Eguilles
& l'Abbé de Montvalon, Confeiller
Cl"rc, dùement atteints & convainc us
de divers cas & crimes à eux impofés
dans les plaintes rendu es en Mercuria le
par le P, oemeur Général: & pour réparation d'iceux a condamné & concla mhe; fçavoir le Préfident d'Eguilles
à être&demeLlrerbanni hors du Royaume à perpétuité, & l'Abbé de Montva.
Io n , à êlre ban ni de la Province & du
Re{for! de la COLlr pend ant le tems &
terme de vingt ann ées ; leur en joint
de garde r lem ban, fous les peines
portées par les Ordonnances; & le s
condamne en ou tre folidairement à une
amende chacun envers le Roi ; [çavoir, le Préfident d'Eguilles, à une
amende de mille livres; & l'Abbé de
Montvalon , à une amende de cinq
cens livre : A déclaré & déclare les
ConfeilJers de Corioli s ,d~ Beaurecu eil,
de Mirabeau pere, de Jouques pe re ,
de Montvalon pere, & de Mont vaIon fils aîné, d liernent aHeinrs &
a~ec
convaincus de con{plicités
Tefdits
Prcfident d'Eguill es & l'Abbé de Montvalon fur divers Chefs contenus aux
même; plaintes & r~fulw~s de la Procédure; fçavoir, d IOtelhge nce & de
concert avec les ci - devant fe dl fans
Jéfuites, dont ils étoient J l~g~S ; d'Aflemblees illicites, & Affoclatlons fol'mées pOUf concerler les moyens de
conferver la ci.devant SocJ(~te def?,~s
fe difans Je fuites; d'attentats prém edltés cohtre les régies de la Difcipline &
les Loix conllirurives des Parlemens;
de machinations & intrigues contre
l'autorité de la Cour, & contre l'honneur & la sÎtreté de la Ma gillrarure. Les
declare pareillement atteints & convaincus du refus de défavouer, fur l'interpellation précife à eux faite en exé,·
eution d'un Arrêté pris par la Cour,
les Chambres a{femblées, un Mémoire
rendu public, & dès - lors a ttribu é à
deu" Magillrats précédemment munis
de leurs Pouvoirs, pour redamer en
leu f nom co ntre les Arrêts rendus par
la Co ur au fujet de ladite ci-devant Société ; ledit Mémoire conte n ant de,
principes faélieux & fanatique s , l'annonce des plus criminelles réfo IlItions ,
b(lîon fcanda lcllfe & voie de fa it con-
�6
tre l'autorité légitime, tendant à décrier par de (auffes délations l es dém arches de la Cour , à rendre [u[pe8e
l'inviolable fidélité des Parle mens , à
exciter la Cédition & la révolte, & à
accréditer le[dites délatio ns & atten_
[ats, en les préCe ntant comme le vœu
de la moitié de la Cour ; de perCévé_
Tance dans lellr complicité & adhéiion il
diverfes manœ uvres prati quées en fa.vellrde la ci-devant Société, tant au Palais qlle hors d'icelui; lefdite s man œuvres relati ves & conféquen tes aux ré CoJutions, récits, annonces, in ftances coo-tenues dans ledit Mémoire , & rappellées
dans un C<cond Mémoi re, pareillement
rendu public, qui renouvelle contre
le Corps en tier de la Magilhature des
calomnies enCOre plus atroces, & qll i
préCente lefdites réro lut ions & fciffi ons
déja annoncées dans le premie r Mémoire, comme ayant depuis été effec·
tuées par la conduite tenue par leCdits
accules; d'avoir , après l'époq ue defdits
Memoires, contin ué à Ce réunir pour
{"[pendre & troubler le cours de la
J"ftice, & procu rer, en leur qualité
de Jllges, l'exéc ution d'ordres furpri s
& accordés Cur leur propre réclamation: pour réparation de quoi a décla-
. 7
ré & déclare le[dits Mont~ a l o n pe:e,.
de Coriolis, de BeaurecueIl, de Mirabeau pere, de Jouqu es pere, & de
Montvalon fils incapables d'exercer
aucune fonaio~ de Magiihature, &
en co nféquence a privé & prive leCdits
de Montvalon pere, de Mirabeau pere,
& de Jouques pere, ConCeillers hono raires , de tous droits attachés à ladite qu alité : ordonne qu'ils feront
rayés de la lille des Officiers de la
COllr; enjoint ladite Cour aux Con[cillers de Coriolis, de Beaurecueil,
de Mont valon fils aîné, & de Montvalon, Confeiller-Clerc, de donner la
démiflion du titre de leurs Offices dans
quatre mois, autrem ent, & ledit tems
paffé, lefdits Offices déclarés vacans &
împétrables aux Parties ca[uelles : condamne en outre lefdits de Montvalon
pere, de Coriolis, de Beaurecueil, de
Mirabeau pere, de Jouques pere, & de
Montvalon fils aîné, {olidai rement il
une amende de trois cens livres chacun
envers le Roi: condamne les Con[eillers de la ,Canorgue & de Charleval
pour les cas réCultans du Procès à.
être & demeurer interdits de tou~es
fonélio ns de leurs Charges pendant Je
tems & le term e de qtlinze années: or.
�8
donne en outre que la condamnation
prononcée contre le Préftdent d'Egllit.
les, fera écrite dans un tableau 'il la
farme de l'Oxdonnance.
SECOND MÉMOIRE
CONTRE
M. DE MIe H A E LIS,
Ci - devant Confeiller du Parlement
de Provence.
"
?\ .,,'
.,.
: 1
,
.-
1
...
�AVERTIS SE ME NT.
LE Parlement d'Ai:, vient de rtndre
en Mercurial es , contre plrifeurs de fis MtmbreJ,
( le '7 Mai, 763 ) un Arrêt
c0l1VaÎnclI5 d'avoir fctll1dalt/lfuntnl outra-
gé la difcipline & 1'IlOnnwr dt la MagiJIralUre. Si on rapproche Its dlfPoftlons de
ct f "uelllent de. chefs dt l'accufation dont la
tJ
proctfdurefoit La preuve, malgre lu fttUtll-ces & les menagemens des témoins, on ,ttonnotlra qu.'encore qUt L'exemple foit UIrihl. & douloureux pour des Confi-e"s;
conjlit/lés Juges par Ils Ordonnances & pld
état, ils ont plus ptnclzé à l'indulgence,
fju'a la rigueur.
On entend d<ja qudquts perfonnts fi
récrier, par ignorance ou mllTlvaifl inun,ion, f ilr " qltt le Parlement d'Aix a fait
lin proeLs d L'extraordinaire ( en Mercuriales) par recollement & conji-ontation. Il
tft bon de leur laire connoître que l'ufage
du Mercuriales n'a pas déginé" ln Provence comme aiLLeurs, qu'elll$ y ont confin:é t OUle rétendue d'au.torité & de pUll'"
"am qu, les Ordonnances l,ur donntn! &
'l,Le l~ punition des coupables ny ejl ~as
reJlramre à de fmples réprimandes ou cori
1
a
1
•
�'rUfions , mais qu'ell.s font m PC1J;~~
d'infliger ,fuivant üs cas , des peilles ;'~(o. ..
nuulles, dts dejJitutwns ..Je cluugrs, 6,(,
'lui f1llportent néc~(r(/iremCfll
L'il1Jlntilion
}1rJ,zlahü par recolkment & cOll/tontation,
L es Aldg,(lrats y Jont punis de toutes 1"
f aults qu\ls pcuyent commettre, (Ommt
J'Iagiflrats ; tOlltes les régies effinticllts
f Ont dlf'rvùs dans Cl Tribllnal de la Ma.
gijlrnt"rc; tir{irlléfio12 fi fait , les Clzambres affimblies , "'s pdrens d. l'acC/ljl ne
f ont pas excllls, para que l s'il ejI permis
"de parler ainf) c'<fi le Trihtnal dornejliIJlIf. On n'exdllt que us ft<res & o"du
germai/ut
On auroit pÎt rapportir plllfmrs prello
')les d~ cct ujizge . Mais comme Oll en IrOlttl
Ilne grande partù , avec üs p rincipes fort
/lùn diJClllés, dans lin A-fellloire fait tQ
' 70!), par /ln A"OClU céléhre, dans f'nffniTt d. M. de Miel",elis , Conflilt<r ail Parleflu nl dt Provenu., on a pcmfl qu'on nt
p ouvoù mùux faire dans üs ci.rconflanctJ
pr.!fenus , 'lU< de réimprimer ce Mlmoi"
'l"i <fi p'" COIlIlII , & 'luj mirite de l'im.
SECOND Mt:MOIRE
CO NT RE M. de MIeH AELIS:ci-devaIU Conflit!.r au P art,ment de
PriJvence.
N a donne un premier Mé-"
moire qui contient le difpo~. fitif de l'Arrêt rendu en mercuriale, le 8 Mars 1709"
contre M. de Michaelis. On y a joint les
preuves des crimes de concu/li.on, exaction, malverfation , prévarication &
{ubornativn de témoins, dont il a été
atteint & convaincu par le même Arrêt_
On fe propofe ici faire voir que les
mercunales ont un fondement légitimeque l'ufage en eft aulli ancien que l~
Parlement de Provence, & que la mamerc dont on y procéde n'e[t pas moins
propre à réprimer l'injuftice, qu'à conkrver,l:honneur de la Mag iftrature . rI
fera aIfe de prouver en{uite que les
moyell.\ de M, Michaelis, contre l'Arrêt
A
lt1
~
�:t
Hont il
le
plaint, ne fo nt fondés que
(\\1' de vaines éqllivoq\le~ , & qu'il lut~
lit de l'oppo{er à lui- même pour tàite
cjetter la R equête q u'il à p réfe ntec àu
onlt'il.
'
Mais il ne fera pas inutile <!'ob{ervcr
d'abord que ce n'ell: pas ici la premiere
fo;s que M. de Michaei lis a été jugé en
mércuriale : il a déja {"bi trois précé<tens Jugemens; il Ya acquie{cé ; il les a
cxécutés . Peut-i t e{pérer de réll{!ir en
pn.:nant contre le quatrici11c la voye
ntraordinaire d'une dcm and~ en ca {fatÜ,' Il
?
Un homme qui ore v~nter {o n int':gr'!e , & qui n'a qu'à (e reprélcnter
p '1<:r fu ire tomber la contumace , de'~roj!-i l craindre de paro:tre deva nt lès
JlI ~e'\ n~turl'l; & privilégi es, devant (cs
cl}~n frc r e~ L~ (cs compatriotes r Ne Cent·
j; 1';'5 que le procédé qu'il tic'nt , lo;nd,~ n r~vcnir en 1:"1 fityclIr , donne \lIlC
!u;velle forc e à la jllllice de l'Arrêt
qui le condamne.
. On va expo{er en abrc?;" les fi, ;!s
qui ont donné lieu au trois premiers
Jl1"emens rendus contre I..!. de Michae Es : ils feront conn GÎtre {on h umeur
e mportée & la violence de rOll di) rit,
cor,'I1:~ ceux qui' ont tlèlerminé k- cl,-r--
1
nier, ont mis ail jo ur (on indignité
la corruption de (on coeur_
&-
Fait dll premier Jugement l n mercuriale;
contre iU. de Michadis .
M. de Michaclis étoit à peine r eçu
dans la c ha r~e de Con{eiller au Parle"
mellt de Provence,
gu "1
, commença par
in (u!ter un ancie n Con{eiller ~gé de
{oixantc ans , & h omme de q ualit~. On
affembla les Chambres, & par les (uffrages de toute la Compagnie, il fut
condamne à demander publiquemen t
pardon il celni gll'i l avait offèruë; il
efluya en m&me-tems, to ntes les Chambre; affemblé cs , Ilne {ev ore r éprimande
qui lui tllt faite par M. le Premier
PréfidentFait dit ficolld A ,dt rendit Ut mercuriaLe
Cùlltro M . d< Micllaelis.
M. de Michaelis ayant palré IIne nllit
à joner avec u n autre ConCeiller dl!
Parleme nt, le jeu {e termina par des
coups de bâto n que M. de !liichaelis
donna à {on Confeere.
Le lendemain le Con{eiller maltraité
entra dans la Grand'C!lambre, & de ..
A ii
�"4
lUantla réparation de l'inCulte qu',1 avoi~
reçue.
M. le Premier Prefident 6t allèmbler
t~mt~s les Chambres en mercuriale, /':{
appeller Mellieurs les Gens du Roi. On
fit en[uite entrer les deux Parties qui
k placerent derriere le Bureau.
Le Con[eiller in[ulté dit que c'étoit
avec la derniere çlo\\leur & coofufion
qu'il étoit nécellité de venir' avouer à
la Cour d'avoir reçu la plus grande de
t{lutes les offenfes par M. le Con[eiller
Michaelis fon Confrere, au [ujet de
quelques paroles qu'ils avoient eu la
nuit paITée, pendan t le jeu, dans la
1l\ai[on de la Dame de Forbin, lefquelles M. de Michaelis ayant priees ,~n
mauvai{e par.r, lui a dOl1J1é un grand
coup de bâton qui l'a fi fort étourdi,
Cju'il l'a rendu pre{qu'immobile, étant,
kdit fi eur de Michaelis , [orti avec pré.
cipitation de la chambre, oil il a laiffé
{on bâton à terre & (es gants .... (upplian.t très-humblement la Cour de lui
fàire jufrice, & d'ordonner telles réparations qui fe iro:\vent réglées en pa,.
r eil cas.
I! faut maintenant entendre la réponCe
que 6! M. de Michaelis, après quoi .on
'Verra j'Arrêt,
5
, M. le ConCeitler de Micha;}is. a' d'd
~u'affurément [on Confrere n et?lt pas
à lui-même, d'expofer contre !tu une fi
forte impofture, & que la perte de
treize piftoles qu'il a faite cette ntut.
l'a fi fort étourdi, qu'il s'eft imagin.é
d'avoi r été battu, protcftant de n'aVOlT
cu aucun démêlé avec lui, & d'avobr
joué pailiblement tome' la nuit, juCqll'à
lix heures du matin.
C'eft ainfi que M. de Micmelis, aprèis
une off"enre & un excès aulli énormes.
in(ulta encore publiquement {on Con~
frere, en di(ant qu'il étoit devenu fou
par un elfet du chagrin qu'ilavoit d'avoir
perdu (on argent; il convint néanmoins,
dans la (uite, de la vérité du fuit.
Les Gens du Roi entendus, on pro~
non ça l'Arrêt, tontes les Chambres a({emblées , & les pareos de M. de Mrchaelis furent du nombre des Juges.
. Cet Arrêt 'porte, que' la Cour i11for.mée d~ la verité du fait, pour la fànte
commlfe par ledit de Michaelis, l'a in1erdit de l'exercice de là charge pour
dellx,années , pendant lerqt,elles elle l'e
ba~mt de la VIlle, & ordonne qu'il {e
retlrera à hr Tour cl' Aigues. On lui fuit
défen,fes d'en {ortir, pour quelque caure
& pretexte que ce {oit, ~ peine d'intel\. A iii
�~ diaion
6
pour quatre années On ordonne
que les gages de {on office {cront aumôn~s, pendant les deux années de {on
interdiB:ion , il rH ôpital général de la
ville d'Aix. L'Arrêt ajoute la forme de
la réparation que M. de 1ichaclis {('l'oit
tenu de fuiTe , & qu'il lit clfcüivCillent
de la maniere qui {uit.
Et il l'infiant le Con{cill~r offenfè
étant entré, a j)ris {a l'Idee ; blit cie
Michad is mande venir cl ~tric r" le Bu·
reau {ans ceinture, QCdots ni bonnet a
'>'
~." tres
, ·llllmblc1l1cnt
'
lut
qu "l1 ""man
dOIt
pordon ~ la Cour de r aB:ioû qu'il ayoit
4:ommife, & en même-tems s'adref1'll\l
audit .. __ hli dit: Monfiem, je VOliS
d~m~nde pardon de l'o~en{e que je VOliS
lU faIte brutalement; Je {llis extrême.
-ment ";Jarri de m'êt,re fi .fort emporté a
y~tre egard; & fi J avaIs reçu pareille
InJure , je {erois fnisfait de la même
-réparation que je vous fuis, me {oumet·
tant ?UX mêmes coups que je vous ai
·porte.
. M. de Michaelis {ortit en{ltite de la
V,iU:, & {e retira à la Tour d'Ai gues,
ou Il demeura pendant les deux années
pre{critcs par l'Arrêt, pour garder {on
:ban.
A peine fut·il rentré en poffefiion de
"7 .
n'
.f., charge, qu'il commIt tlne aut1'l; a<u~
encore plus hardIe, & non
mi" ellc.
mO_ilS
cr!-
Fait du Iraifù",' IllfJ"",nt rend" en Ille'·
curiale contre M. de M,duuüs.
Les Chambres éta nt afI'emblée9 pOlir
, vérifi er une Déchlriltion du Roi, M. de
Michaelis s'olmo{a à l'enrégiîtrement.
1
fli
M. le Premier Prélident dit au Gre er
d'ccrire les avis; alors M. de Michaelis
fe jctta {ur le Greffier, lui arracha avec
violellce la feuille 011 éwient écrites les
opinions de la CQ01pagl1Ïe, & la déchira
en l'réCence de tQUICS les Cllamh(es iiIf{emblées.
M. le Pre.mier Préftdent fe leva & Ce
retira chez lui; toute la Compagnie 6t
la même che{e.
. Le le~deIRain la Tournelle & les En·
• qu~tes députerent Il la Grand'Chambre
un Préfide!1t à Mortier, pour demander
l'affembl~e des Chambres {ur ce qui
s'étoit pa/l'é le jour précédent.
M. le Premier Préiident , après avoir
loué le z.zk de la Compagnie, lit une
réCapItlllatlOn de tous les excè~ commis 'par !VI. d~ Michaelis, depuis qu'il
,ilvOlt éte reçu Con{ejller. Il dit ~nfuite
A iv
�~
,«]~,fil avoit écrit à M.le Chancelier POliT
l'l~firuire ~e ce qui s'étoit paflë , &
<ju Il croy~lt qu; c~ (e~oit manquer ail
re(pelt qll! Ill! erolt du, fi on trait oit
,«,n mercuriale une a/fàire dont pellt.
ê~re il vOt~droit rendre compte au Roi;
:unfi , dIt Il, Meilieurs, croyez-moi
attendons les ordres.
'
Les Gens du Roi étant entrés on
leur fir lelture, les Chambres aR-em.
blées, du di(cours de M. le Premier
Préfi~ent ; ils ~ire.nt qu'ils étoient d'avis
qu~ 1a/fal.re fut Jugée en mercuriale,
& Ils expliquerent les rairons avec éten.
due. Ils donnerent en même-tems leurs
. co~clufions verb~les, qui portent, que
ledtt lieur Con(elller de Michaelis (era
mandé dans la Chambre, & derriere le
Bureau (ans bonnet, (ans bourrelet
fans ceinture & (ans gants & qu'il
déc/areroit que follement, téméraire.
ment, & (ans fuire réflexion à (on dev oir , il a pris è!cs mains du Greffier la
feuille & l'a d~chjrée, & en demande
pard?n à la Compagnie, & néanmoins
(era tnr~rdit de la fonélion. d,e {a charge
durant 1e{pa ce de tro ,s annccs.
M. le Premier Prélident idifia ~ ce
qu'on "ttendît les orcln:s èu Roi ou de
M. le Chançelier. On alla aux opinions,
~ il fut arrêté qU;le pré(ent Regifireu, contenoit les rairons pour & conue
q . env oye' a' M. le Chanceher., de la
(erOlt
part de la. Compagnie. .
M. la Chancelier rendIt compte de
cette affaire au Roi, & Sa MaJe~é fit
écrire au Parlement par M. de Cr?,lfy ,
Secréta1re d'Etat :.L'ordre contenolt que
.Ie Roi laifioir à la Compagnie d'ordonner ainli qu'elle le. juge~oi~ à propos>
de la. peine que méntOlt 1altlOn du fieur
de Michaelis.
On alfembla les Chambres, l'ordre
fut Ill; les.Gens du Roi per(tfIerent dan.
.leurs premieres conclulion,s , & on re?dit l'Arrêt en mercunale; c eil aill/i qu il
eft conçu.
A été arrêté que, pour la faute cornmire par ledit lieur de Michaelis, icelui
(era mandé dans la Chambre, & der..riere le grand Bureau, {ans bonnet.,
{ans bourrelet, (ans ceinture & . (ans
gants ; qu'il recevra, de la bouche de
,M. le Premier Prélide,nt, une (é.vere
réprimande; qu'il demannera en/ilÎte
pardon à la Compagnie de (on emportement; & néanmoins (era interdit des
fonélions de {a charge dur dnt une année
à compter de ce jourd'hui..
'
- Ce trQilieme Arrêt fllt exécuté. dans
Av
.
�1'0
te rn~me inflant par M: de Mi c'haeli';
De ces diŒ rens fuits rapportes avec
]a plus grande fimp licité, il refulte
1°. que M. de Michaelis a déja efTuyé
'& exécuté trois Jugemens rendus con:t re lu i en mercuriale.
0
2 • Que le Roi, en connoifTance dt
-caufe, & de l'avis de fcu M. le Chancelier à qui on avoit envoyé le , Re Jo it~
t re des mercuri- les, a app,'ouve & mê'me ordonné que M. de Michaelis
jllge en mercuriale par hl Compagnie ;
'& cela pour un tàit infiniment grave,
à l'occafion dllqlle l il a cté interdit des
fonEtions de fa charge , & condamné à
,fuire une reparati on pllbliqlle.
30 • Que J'Arrêt dont il demande au.
jourd'hui la cafTation, ne contient pas
-c:!es peines plus rigoureu{es que celles
' qlli lui ont été impo{ées par les trois
p récédens lugemens, fi ce n'eil que par
eelui-ci {on bannifTement doit être plus
long, & qu'o n l'obli ge à {e défaire de
'fa charge. Tant qu'il n'a été coupable
'que de violence & d'emportemens, il
iernbloi t qu'on pouvoit efperer que
~'''ge moMreroit la férocité de {on hum eur, on lui a biffé un droit de retour;
mais quand on a v u que le cœur étoit
:CorWllIpu & dépravé, -qu'il mettpit à,
me
,YI
. , la 'J'uaice qu'il devoit rch~re'
au;\:
• PTlX
fT:
&
Sujets du Roi, qu ~ {es conCl,uu,ons
{es exaéiions contmuelles fu l{olent la
meilleure partie cie fes reve~us, & qn':il
ajoutoit par la fnite la con~ léhon de {es
crimes aux preuves 9Ul reflllto,lent, des
piéces & des dépofitlOns des te ~ o ms •
alors que pouvait-on taire de ItlO illS que
de le mettre hors d'état de vexer le Pu. blic de fuire gémir la Jufti ce , & de
dèsh'onorer fa Compagnie ? La clémence
du Parlement n'a-t' elle pas panl à, {on
éuard dans l'Arrêt même do nt Il {e
pTaint 1
Enfin , pa r le récit qu'on v ient de
f.,ire des trois premiers h lIle mens que
M, cie Michaelis a exécllt)'!s , on a pu
reconnoÎtre quelle eft la for me & la
maniere d'intrqduire, de traiter & cie
juger les affilires en mercuriale contre
~es Officiers de la Compag nie.
t'
Qlldle ejlla forme des mercuriales.
, Un Officier fe plaint de {on Co nfrere , ou il le dénonce: une ou plu(ieur.s
Chambres font une députation po ur demander l'alfemblée de la Comp'lgnie.
Ceux qui (ont accufés ou dénoncés (e
4I1ettent derriere le Bureau; ln plainte
. A vj
�r. __
l
t~
Ou la dé non~iation (e fait en leur' pr~.
fence; ils (ont entendus par leur bouche.
On fait entrer les Gens du Roi. Si' les
faits (ont certains-, on' juge (nr le champ:
:fi la chofe demande un plus grand éclair.
ci/fement , on fuit la leéture des piéces
(ln informe, & l'information fe fuit:
toute affaire ce/fante ,p~ f M,le Premier
Prélident. T outes les Clrambres a/fem.
'blées ,lestémoins entendlfS (ont recolés,
,& enfuite ronfrontés à l'accufé : les
Gens du Roi donnent leurs conclu lions
.verbales ; l'es parens de l'accufé" à
l'excepti on du pere, des freres, d'eS
;beau.freres, des o,?cles & des neveux,
Iont du nombre des Juges; chacun dit
fan avis, le tumulte, ta cabale & la (0 1.
licitation n'y ont point lieu. Tout Juge
devient Commi/faire & RappoTteur; la
:pluralité des voix fOffile le J ltgement:
il efi lÎt 3ulli·tôt à J'accu{é, & l'exécu"
tion s'en fait dans J'infiant.
Cefi ainli que tous les Officiers <le
la Compagnie qui ont part à l'infimc-tion '& au Jugement, {ont engagés par
l'exemple d'autrui, & par ce qui {e
pa/fe fous leurs yeux, à faire des réflexion s fUT eux- mêmes; c'eft ainfi
qu'on regarde comme un premier devoir de corriger les abus, de venger ~
'11'
fulYtce & l'honneur de la Magidratt1r~:
Si les affaires (ont légeres·, ona u~ fOlll
de renfermer cette Procedure
, '
.' ,.
d 1
re lIgleux
de correétion dans Ilnteneur e a
Compagnie; le Jugement :n efi {ecret ;
on ne lui donne pas meme l,e, ~om
dTArrêt mais leulement de Dehberation, (u;vartr les Ordonnances,de eh~r
les VIII & de Louis XlI ; Il n efi pOl11t
mis au Greffe, qui eft u~ lieu public,
il demeure dans les Regillres les plus
fecrets du Parlement.
..
Si les fuutes (ont graves, s'il efi queltion d'un, crime commi s dans les fonctions de la Chargé-, alors le Jugement
devient néce/làirement public ; il 1\:
trouve non-feulement dans le Regifire
des Délibérations, mais on en remet
encore un Extrait an Greffe, pOlIT l'intérêt des Parties, au prolit clefquelles
OIT a ordonné des refiitutions & pour
la réparation df,e au Public , qu'il a
elfenfé & fcanclalifé:
Un ulllge li louable, li utile, fondé
{ur les anciennes Ordonnances de nos
Rois, & fortifié d'un e po/feffion de
deux cens, ans, peut-il être rega-rdé
comme Tlfl ahl1s ? Et feroit-ce en fav eur
d'u n homme comm e M. de Michaelis,
<ju'o'! commenceroit à en faire la ré-:
forme?
�t:4
" Il faut mairttenant, avant ' que ' ~
rapportcr les autorités, expliqucr dè
~ucllc maniere l'aftàire dont il s'agit a
eté introdtlite en Mercuriale, & J'on
{cra étonné de voir que M. dc Michaelis, après avoir provoqué, con,
Ienti & approuvé tout ce qui s'eft fait
.o(c (c pourvoir contre l'Arrêt,
•
. Fa 't (/ origine de (affaire dont iL s'agit,
Le 22 Décemb,e 1708 feu M.le Bret
Y.remier ,Préli dent de la Compagnie:
.!ht à Me(!iel'rs de la Grand'Ch ambre',
-<Jue Mellieurs de la Tomndle & des
Enquêtes lui envoyerent avant,hier des
.Dép"tés, pour lui demander l'a {lè mblée des Chambres au {itjet d'une con .
.t eftation arrivée le jour précédent entre
NI. le Confeiller de Michaelis & M. de
-la Garde, Procureur Général du Roi,
,dans la Gta,nd'Cbambre , après l'alTcmblée des Chambres; leur Million, à ce
'<lue dirent les Déplltés, ne re"ardant
aucunement les injurcs verbale"s & le
.dém.êlé ' que ces Mellieurs pouvoient
aV01r cu enfemble ; mais qu'ils ne de·
·mandolent l'AlTemblée que {ur ce que
M. de la Garde avoit foutenu avoir des
'll iéces I)c M~moires en main pour per-
1'5
'dre M. d~ Michaelis , fi la CO,mpagn~
vouloit l'aider de {on autome : ayan~
, rr: 're d'al'profo ndlf en quOl
..ent necenat
M' .res
,
conÎutoient ces piéces &
emOl
our procéder contre leur Confrere!
p"l
't de'linqué', mais d'en"1ufer de me..slaVOl
me contre M. de la Garde, ~ 1 ne prouvait pas ce qu'il aVait avanc,: ~ & cO I~m.e
il était déja tard, & que la Seance etOlt
nnie il dit aux Députés qU'Ille propOferai: aujourd'hui à la Gran,d'Cbamb,r,e
pour délibérer fur l' A{femblee, & qu etant forti du Palais, M. le Confell!er de
Michaelis vint chez lui, pour Itu dire
.qu'ayant appris ce que M. de la Garde
avoi dit contre hu , 10rfqu'Il Ce fin
retiré & le ïnouvement de Mellieurs
de la'Tournelle & des Enqu êtes, il
adhérait à leur zèle; & parce que ces
Me(!ieurs les Députés font revenus,
all(!i·bien que M. de Michaelis, pour
lui demander l'AlTemblée , M. le Premier Prélident a prié Me(!ieurs de la
Granc\'Chambre d'en délibérer.
En lifant le difcours de M. le Pre~
mier Prélident, qu'on n'a filit que tranfcrire, on voit en même-tems la caufe
& l'origine de cette affaire, ce qui a
donné licu à la Mercuriale, & comment
-elle a été provoquée par le zèle de III
�r~
<Compagnie. On a tem\" précifémerlt
dans cette occalion la même conduite
<J11C l'on avon tenue 10rCqu'il fut quel~
lion de procéder contre M. de Mi.
chaelis, pour avoir arraché le Regillre
des Délibérations dda ma in du Greffier, & l'avoir déchiré clans l'A/Tem.
blée des Chamb~s. Ici M. de Michaelis
a demandé lui-m.ême à ~tre jugé en Mer.
curiale, il eft r~venu à la charge ,. pOil!
dire qu'il adhéroit au zè le de la Compagnie . Il fçavoit qu'il étoit queftion d'approfondir des chofes qui alloient il le
perdre s'il fe trouvoit coupable, ou ete
punir M. le Procureur Géneral, s'il étoit
·Calomniateur.
Quelle eft donc la hardie/Te de M. de
'Michaelis , d'",fer (outenir aujourd'hui
que les MercurialeS> ne font établies
que pour les fautes légeres? Appclie't-il fautes légeres ce qui lui avoit attire
un premier banni/Tement, des répara,ri on . publiques, & dr llx différentes
interdiél:ion$ pendant j'efpace de trois
années.
11 cft vrai que les crimes qui fui ont
\ittire le dernier Arrêt, marquent davanta ge la dépravation de fon cœur,
J"in fam ie & l'indign-;t~ de fa. conduite;
-maïs ignoroit-il que ,'étoit cie cela me,
'7.
1
e
me dont il s'agli!foi; '. P;"~~~~ita S:~i\~:t
qu'on en vou Olt lalr
de font fort?
Suit< des "'l/tifilions. & tlc.f{uiifc,mens
de M. dt Michaela.
Dans la Séance du 2 Janvier .J7°C).;
il fut arrête que cette affaire {emlt traItée & jugée en Mer.cunale ; on fit err:
M de Michaehs & M. le ProCll
trer
reur G',ene'ral . M . le Premier Prélident
leur prononça l'Arrêté de ;.a C;0mp;rgnie & ils déclarerent qu Ils s y {ou..
mett~ient l'un & l'autre. .
Dans la Séance du 9 JanvIer, M. de
Michaelis dit que> fuivant l'ufage de la
Compffgnie ê les parens ont toulours
j ng~ aux a,ffalres qUI {e tralre"t en Mer~
cmiale, il 1exception des peres, freres ,
beau - fi-eres oncles & neveux gcr~
mains. Il avdit raifon, & par-là il a ea
l'a vantage d'avoir tous {es alltres pa~
rells pour Juges.
Dans celle du 2 r , il a encore ap""'
prouvé qu'on traitât l'affaire en Mercuriale.
Dans celle du 22 il a inlifté de nOl1'veau, & il a dit qu'il n'avoit aucun
~hagrin penonnel CQntre M, de la Garde.
�. dl
.qu 'il ne lui demandoit rien comme 18
'-G ard e , mais que co mme Procureur
G énél'a l, il demando it qu'il fùt tenu
de pré (enter les pi é c ~s & Mémoires qll'il
avo it co ntre lni , & qlle lni-m ême fe
joi ndroit à M. le Proc nr~ur G énéral
p our pour(niv re ceux qui po urroient
avoir ab u(é de (o n no m.
D ans la Séance du 30 Janv ier M. dè
Michael is reconnut ex preJrémen t 1'1\'
{age des Mercur ia les affran chi de la ri.
gu eur des O rdon nan ce. , il co nvint
-<Ju' e lle~ (e tenoient tans Procès & liliiS
- .évocati on.
Si à toutes ces déclaratiOils & apprQ.bations rêitérées, on joint les co nten.
temens qu'il a donnés, pendant deux
mois entiers, à la procéd\lre qu'il fçavoit qu'on fai(oit contre lui, fi l'on r.
joint les différcns interrogatoires qU'II
a (ulii après l'information faite; ioterrogatoires qui roui oient (ur les fllilS de
.concuûion, exaélioTl, malv er(ation &
prevarication dont il étoit accufé; corn.
.ment peul' on concevoir qU'Il ore tenir
.aujourd'hui un h~a ge t out di!Férenll
qu'il ail la hardieue de fe lever contre
,l'u(age des Mercuria les, & de fo utenir
.qn'elles ne (o nt établies que pour corri.
~e r les irrév~ renc es & les fa utes légeres?
' 19 , M 's indépendamment d'e tant de/c, . / ' 5 & d'acqniclcemens qUI 01'q\l1 Idon
lins de no n-recevOir
ment autant de Il lis il ell: faci le de
contre M. de MIe lae 'fi ' , ble &
(a ~e
1 v enera
prouver que ce t n 't> " fi L Ordol'J~ '1 efi encore fonde ur es .
nutl C,
,
UOI on en
nances du Royaume ; apres q
1
. (Hiera la poifeffion par des exemp es
~ I~"r des argumcns qui ne fOllffrc n.t
point de re? hque,
.
Que lis ft·: .. rcurialc.s font fondJo fur ü,S
an, i.llms Ordlll1f/am:s du Royaume. .
" Par l'Ordonnance de Charl~s, vm
" de l'année 1493 , An, 110, . I~ e~
CO)' oint aux Préüclens, Confelllers,
' éraux,'
•" Avocats & Procureurs- Gen
: (ur leur honneur & confcience" &
" filr le ferment qu'ils ont faIt à Dieu
" & au Roi, de Ce dCnoncer les UIlS
" les autres, de provoquer & convo-" quer les AlI"embl~es. g~~éral~s .de hl
li Compagnie, de turc mqullillon ,
" c'efi-à-dire, information contre les
"infraéteurs des Ordonnances , (ans
.. aucune diffimulation ,nonobflant tOtl..
" tes amitiés ou alliances , & de fuire
,,, le Ptocès aux coupables, en fuçon
" qu'ils toient pljl1is des peines pon.!cs
'" par les O rôoùnancq ,
•
�10
" Par les Ordonnances de Louis XIf ,
en 1498 & 1499, & par celle de
François l , fa,t e pour la l'rovence
en 1535, il eft ordonné aux Parle.
mens de pour{uivre en mercuTlales
ceux des Officiers qui, de leur auto.
rité feroient cho{es répréhenlibl es 011
déroaeantes aux Ordonnances.
" AI~qllels Prélidens & Con(eillers
"eft exprelTément enjoint & donné
"pouvoir , puilTance & a ut o rit~,
" en chargeant leur honneur & conf.
" cierlce , de procéder , t outes expe.
-" ditions ceffantes , à la (uf[) enli on,
" jtr ivati on d'office -ou autres peines ,
" fllivant l'exigeance des cas , contre
1> ceux qu'ils tro Iveront être coupa" bles.
" Enjoigno'lS & commandons -C')
" auxdits P r~ !i.clens , {ur peine de nollS
- 1> en prendre à eux, que defd ites AlTem .
." blé es , inquiiitions , délibérali ons &
" punitions ils falTent faire Regi/he ;\
" part ...... de maniere que nos Or.
1> donnances {oient gardées , {ans les
" enfreindre , au bien de J.uftice &
l' (oulagement de nos Sujets.
,r Auxquelles mercuriales voulons
.,.
"
"
"
."
"
»
(1) Charles VIII, '493 , Article 110.
~ouis XII, Art. J.
u '
il' que fautes faites par nofdits O/liciers;
" de quelqu'ordre ou de qu.elque qua" lité qu'ils {oient, .être plem~ment &
" entiérement déduItes & Jugees, {ans
.. intermillion ou di(cootinuaüon, pour
" lefdites mercuriales être envoyees à
" nous & à notre Chancelier.
" EnJ' oianons à nos Avocats & PJ'~, ,
fiur petne de pn" cureurs "Generaux,
" vation de leurs ,charges, de promou_
" voir Iefdites merCllriales & eo pour" Cuivre le Jugement. l'aire au/l.i que
" le(dites mercuriales nous {OIent 8{. il.
" notredit Chancelier envoyées.
" Fai{ons .défenfes auxdites -. cours de
" vaquer à l'expédition d'aut~es affai~
" res, que le{dites mercuriales n'ayent
" étté jugées, déclarant les Jllgem~ns
" qui aur'ont été aupa<"avant donnes ~
" nuls & de nul effet & vale.ur.
" Les mêmes Ordonnances y~ulent
" que toutes les faute~ des <?f!iciers
" & contraventions [oIe~t traIte es .en
H Dlercuriales ..((,
Si l'on veut fçavoir ce que l'on 90~
entendre par les contraVentIons .qtu
doivent être trait~ e s & jugées en mercuriale: voici la maniere dont nos ROIS
~ {qnt exprimés à cet éga rd.
l' péfe n 90JlS à tous nos. JU,lles &
.om,
�~r
" 'ciers (1)
que nul ne prennc & he.
" reçoive par roi , ni pa~ d'.autres pero
" (o nnes,dircélemcnt ou mdlreél ement
" dons corro mpa bles , ni qui puiffe mou:
,) voir ou pervertir le co urage des lu.
" geans , ni pré{ens d'aucuns de ceux
" aui auront affaire de,'ant eux, & ce,
" tur peine de privation de leurs Offi.
" ces , & Je plus grieve punition, (elon
"l'cxigeance des cas & qualités des
" per{onnes.
" Charles IX (2) ~ Orléans en 1)60,
.. dit, à pein e dc concuilion.
" Ord onnons que par nos Ju ges nt
" fera pris aucune cho{e des Panies di.
" retlemcn! ou inJireétcment, & que
" les làlair cs que nos Juges t axeront
" feront mis au GrelFe pOlU' être baillés
" l'<lr les mai~s du Grc!tler à celui qu'il
" appartiend ra.
" Tous luges feront tenus d'é crire
" ce qu'i!s auront reçu dcs Pa rties ,
" {oit pou r épices, vacations, (alaires
" & autres -cau[es ,I c t out [ur peine
" de concllilion & de privatio n de leurs
., Offices If.
(1) Charles IX en 1446 , Art. 1 L & 14)3 ,
A rr. 1 30. ! 'enri 1II à Blois , Art. 11 4.
(2) Charles VJI1146) , Art . , 6. Fronço;s 1;
1 536, Chal" l. Art. 6, . tIenri Ill , 1)8j ;
13
. On ne finiroit point, fi l'on vouloit
rapporte r tout ce qui cil: enjoint aux
Magifl:rats , pour con{e rver l'hon neul'
& la dig nité de leurs Charges, & pour
r endre la lllilice ave c pureté & défin· .
t érellè ment. Rentrons da ns ce qlli f.1Îf
le {lIj ~ t d~ la qlle{lion q ui ell: ù décidcr.
A la !caure de ces dilF';rens articles ,
pedonnc ne pClIt préf'entemenr d ou ter
que les mercuriales n'ayent lem fondem ent, & lem a'l tOl'it& dans les O rdo nnances d e· nos Rois; que les Offici ers
n e (oient ohli"és de Ce d éno nccr les lins
o
. "'
les autres , nonobltant t oute.\ 3n1lllCS
& allianœs, lor{qn'ils l'cco nn oiffen t
dans lellrs C o"fj'cres quelqu e ch ofe d,->
gne d\:' r ~p n: h ènflon ou pun irio n ~ &~
Cn hl) qll~ les m~rcllria l es ou aflcmb!ées
g éll~rah~s
cl(!ji
CI1J. mbrcs ne dolvc!lt être
p .. o VOO,lI·'; 2S & convoquées dJl1) tous,
les tems , lodqllc Ics Pr~fidc\w , les
Conféillers & les G ea , d'I Ro i le recl"ie rell t pour l'honneur (,,, le bien de
la JlIJ1ice.
Ainli ce [cro it [e méprendre , de
croire que
tc"
mercuriales n'on t été
ét"b\i es que cO'mme des jours de Fêtes ,
où l'on s'afl.~mble de ux fois l'a nrée
pOli r ente ndre cl es Di{co ll1'sd'éloqll c nco
fllr les attributs de la lutEec & IC$
�"4
<revoirs des Magiftrits. Les Légifla.
~urs ont. eu des vues plus utiles au
~,en pubbc '. & ce [eroit en détruire
1 ?bJ~t pnnclpal, que <le vouloir les
redllIre à une fimple c~rémonie. Il
git de Contenir la di(cipline, de faire
o fer ver l.es Ordonna~ces , de repren.
<Ire, cornger ou punir des Maoifirats
qui 3viliifent leu!' di9~ ité, qui font de
leurs Charges un rn etler de mercenai.
res , ou qui {e reooent coupables d'exac.
tion , de prévarication & de concullion'
voilà précifément le temS l'occaflOn'
~
,
'
,
l ,o b'Jet <les
mercunales.
Il eft enjoint aux Prélidens des Cours
de faire tenir un Regifire à part des Af.
[emblées, inquiiitions, délibérations ou
punitions ; donc on doit s'a!I'embler
informer', délibére r. punir .en mercu:
l'iale.
Il ep: d ~fend~ aux Cours de vacqned
rexpedltlon d autres affaires, ju(~u'à ce
q~,e le(du,es m ~rcuna les ayent eté ju·
gees, & 1on de clare les Ju gemens , qui
auront été donnés dans l'intervale , de
nul effet & valeur; donc toute la Com.
pagnie en Corps doit travailler fans
relâche .il l'inlhuéhon & au jl'lgement
<les affaires qm font de la compétence
ges mercuriales, & reuarder
comme
o
WI
25
un devoir de préférence, de corriger
ou de punir les Miniftres de la Juftice
qui ont prévariqué,
On ordonne que le Procès (oit fait
aux coupables, de maniere qu'ils (oient
punis de peines portées par les Ordonnances. 'Il ne s'agit. donc pas, dans les
mercuriales, d'une fimpl e folemnité; il
n'y eft donc pas feulement queftion de
fÎlutes légeres, touchant l'indécence d~s
habits, les irrévérences, ou les manquemens aux heures pre(crites pour
e~trer au Palais; mais leur objet prinCipal eft d'examiner , & de punir les
Maglftrats Celon la qualité des excès
corn/ms.
Les mercuriales doivent être envoyées au Roi & à M, le Chance lier.
C~ n'eft pas la copie d'une haran gue
qu on dOit envoyer au Roi & au C hef
de l~ .1~lftice .; ce .(on,t les Procès qui
ont ete rnftnllts & Juges en mercuriale
contre les infraél:eurs des Ordonnan~
C9 ,
.
. En un mot , de tous les Articles qu'on
vient de :citer , il n'yen a pas un dont
On ne tlfe un argument invi olable
pour (outenir la validité des inftruc~
t lOns fà!tes , & des Jugemens rendus en
merçunales, pour autorifer la conduite
B
�1.6
qu'on a tenue contre M. de Michaelis
pour détruire les {ophi{mes qu'il em.
ploye contre un u{age fi légitime.
Quels fant Les crimes qui fOllt la matier!.
des Mercuriales.
Mais afin de prévenir toutes les ob.
jeétions de M. de Michaelis, il ell ne.
ceffaire de faire une diftinétion effendelle, entre les crimes que les Magif.
trats commettent comme Maaiftrats
& ceux qu "1
'"
1 S commettent comme
Ci.
toyens.
A l'égard des crimes qu'ils commettent comme Citoyens, tels, par exempie, que le vol, l'homicide, &c. il n'y
a pas d'autre maniere de procéder con.
tre eux, que contre le commun des
hommes.
Mais lor{qu'ils prévariquent comme
Officiers, lor{qu'ils violent les Ordonnances , lorfqu'ils commettent des fau·
tes,. des abus ou des crimes, dans l'exerCIce de leurs Charges; alors on doit
allx termes des memes
Ordonnances •
•
& l'on eft dans une poffcllion immémo~
ria le ail Parlement de Provence ainfi
qu'en plufieurs ~utres COllrs duRoyaume , de les traIter en mercuriale: &
17
cette maniere de procéder cft, {ans
contredit, plus exemplaI re, plus conveoable à l'honneur. de la Rohbe , & à la
di nité de la Magdlrature.
.
gQu'on ne dife pas que tous les cnmes
qui peuvent être c0n:'mls par les homcontraes , e'tant des lIlfi-aétlOns ou des
m
' li'
ventions
aux Ordonnances, 1'1sen
\\lvroit qu'il fauelJ:oit procéder en mercuriale contre toutes fortes de perfon-.
nes.
Lorfque nous parlons des contra,ven.
tions aux Ordonnances, comme etant
la matiere des mercuriales, c'eft par
rapport aux Magiftl'ats, & non pas à
l'éaard des autres citoyens.
Les Ordonnances ne défendent point
les crimes publics, tels 'lue le vol,
l'homicide, &c. parce qu'ils font prohi.
bés par le droit naturel; elles fe contentent de prononcer la peine qui leur
convient.
Mais les contraventions aux Ordonnances, par rapport aux Magiftrats •
ce font des aétions, qui n'étant pas en
elles - mêmes des crimes pour le commun des hommes, le deviennent à l'égard des Magiftrats par la {eule prohibition des Ordonnances.
Ainfi {ol/iciter l être Agent ou Fer.
B ij
�18
J1Iier, recevoir de l'argent, faire dei
emprunts, ce ne font pas des aétio ns
criminelles par elles- mêmes; mais attendu la prohibition des Ordonnances
& le caraétère du Magiil:rat , il Y a des
circonftances 0\1 cela devient concurfion, exaétion, prévarication. C'efi la
loi qui fait le péché. C'eft ce que nos
R ois appellent contraventions aux Ordonnances, & c'eft ce qui doit faire la
matiere légitime des mercuriales.
. Néanmoins, dans ces contraventions
aux Ordonnances, On diftingue celles
qui font légéres, & qui ne méritent
qu'une fimple remontrance, d'avec celles qui étant plus graves, doivent être
réprimées, ou réparées par une punition plus exemplaire. Quoique les unes
& les autres foie nt traitées (1) en mercuriales, il Y a, fuivant l;t Lettre & l'cf.
prit des Ordonnances, une maniere
différente d" les inftmire & de les juger. M. de Michaelis affeéte de les conf9ndre, & il eft à propos d'éclaircir fes
é,qu~voques.
. ~ les fautes {e trouvent légéres, on
Juge de piano, fllr les premieres pneuv.es, & la procédure eft terminée par
(1) Manieres différentes de tra.iter en mercuria,\cs Jei
curpcs &,j le5 fautes lé;ércs.
, ~9 .,
E . .
un jugement cl admonltlon." nJOl" gnons, dit l'Ordonnance, de remon" trer aux Prélide ns , ConfeIllers, & au" tres qui fe trouv~ront conpables d:ir"révérences & negiIgences, ce qu Ils
" verront à remontrer.
Si les fautes {ont graves, fi elles méritent un ch~tim cnt plus févère & une
pein e infd.uante; on procede, quoi<jue
toujours en mercllriale, par recoleruent
& confrontation.
C'efi ce que les Ordonnances appellent faire en mercuriale plus grande inquilition, li le cas le re ~uiert, faire le
procès nonobftant an1Ïties ou alliances,
mettre en délibération en pleine Cour,
pour être par elle procédé à la fufpenfion, privation d'Office, ou autres peines furvant l'ex i~ence des cas.
N'eft-il pas éVIdent qu'il y auroit de
la contradiétion , & fi on l'ofe dire, de
l'abfurdité dans les Ordonnances, de
prétendre d'tm côté, comme le foutiellt
M. de Michaëlis, qu'il l'l'y a que les
fautes légères touchant la difcipline intérieure, l'indécence des habits, ou de~
irrévérences, qui puilfel'lt être jugées
en mercuriale; & de voir d'lm autre
~ôté que ces, fautes légères méritent
IlnftrualOn d un Procès, & doivent
B iij
�30
1tre punies (aux termes des mêmes Or.
oonnances ) par la {u(penlion, privation
d'Office: & autres plus gra ndes peines
{lIlvant 1eXIgence des cas? La peine ne
doit - elle pas être proportionnée au
crime ou à la faute des coupables?
Après avoir prouvé l'autorité des
Mercurial.:s par la d.!{polition des Ordonnances, expliqué les équivoques
& démêlé tes con n,lions que M. d~
Michaelis a répandues dans {a Requête
en cairation, il {e pré{ente deux r éfle.
JLlOns qu'on ne doit point négliger.
Il cft sÎlr que la procédure qu'on a
tenue a été toute favorable à M. de
Michaelis, {oit dans le commencement
le progrès ou la conclulion de {on Pro~
cès.
(r)Par rapport au commencement, li {es
fautes euirent ,ét,é trouvées légeres, elles auraIent ete en{evelies dans le filence.; on auroit jugé de pLano {ur les
p~em~ere.s charges ; le {eul regifire des
dehberatlOns en auroit été chargé.
Dans le progrès & la fuite de la pro·
cédure, il a eu le bonheur de n'être
point decreté, on lui avoit {eulement
enjoint de {e tenir à la fuite de la Cour ,
. (1 ) Qu'il ell 3\·ant.ageu~ d. M. de Michaelis d'avo ir été
Ju,é cn mercuriAle.
JI
& de ne point {ortir ~C; la Ville. Il;1
encore eu l'avantage d eVlter la publIcation des Monitoires, parce que la
procédure étant renfe:mée dans l'intérieur du Parlement qlll procede, t outes
Ics Chambres airemblées, l'accu{ation
ne devient publique que par le lugement.
Enfin, lor{qu'il a été quefiion du Jugement définitif, il a eu trois de {es
parens au nombre de {es Juges, attendu
la di{polition de l'Ordonnance de ~493 ,
qui porte , nonobitant amitiés On
alliances, ce que l'u(age a interprété,
en y admettant les parens ju(qu'aux
coulins germains incluuvement.
M. de Michaelis a-t-il donc droit de
{e plaindre d'avoir été jugé en Mercuriale? en a-t-il {ouffert quelque préjudice ? en a-t·il reçu un plus mauvais
traitement?
Que ne diroit-il point, s'il avoit été
jugé à l'ordi,,aire? Quoi! s'écrierait-il,
malgré les Ordonnances & l'u{agc immémorial du Parlement , mal<>ré les rcqui/itions des Députés des Chambres,
& les demandes que j'en ai fuites &
réitérées, on m'a privé de mon privilége, on a commencé par moi un u{a<>a
nouveau; on a traité un Confcill~r
Biv
�J1
OU Parlement comme un homme de la
lie du peuple, & cela s'elt fuit pour me
perdre! Un tel moy en ne (eroit-il pas
très-plaulible & très-favorable? Sa Requête en caffation ne paroÎtroit-elle pas
tout autrement fondée? .
D'un autre côté, feu M. le Bret
Premier Prélic!ent de la Compagnie)
& la Grand'Chambre oll il prélidoit)
pouvoirnt-ils refu(er aux Députés de I~
Tourn elle & des 'Enquêtes de procéder
en mercuriale? Pouvoient-ils le refufer
aux inltances redoublées de M. de Michaelis lui-même, qui trop plein de [on
ll1érite efpéroit de cacher (es crimes aux
yeux de la Jultice? Le Parlement entier
avoit-il quelque'prétexte pour s'écarter
de [es anciens u{ages ?
(1) Il Y a,:oit d~nc, [uivant le [yltême
de M. de Mlchaehs, des deux côtés un
écueil certain & inévitable. Si l'on procede en mercuriale, il (e trouve Celon
lui, qu'on n'a pas [uivi à la lettr~ l'Ordonnance de 1670, quoiqu'on en ait
con{ervé l'efprit. Si l'on refu[e au Contraire de procéder en mercuriale c'ell
p;iver , M.. de Mi~haelis de (on ~rivi
lege) c elt mtrOc!lUre contre lui un u[age
(1) Qu~ M. de Michaelu re joue de la Juniee &:
llU'ü ne tend CIu'. fe prorurer l'irppUllÎté de ~es CTime~
33
-
nouveau) liJl~nli.er & inconnl1, & par
confequent c étOlt un moyen de caR'ation indubitable.
En vérité doit-on ecouter un homme
qui fait de femblables dilêmes , & qui
s'éleve li témérairem ent contre (a Compagnie l, Doit-on a~oi r des égard; pour
lUl filgittf, qUl au heu de [e rcprefenter
devant {es Juges naturels , pour fuire
tomber tout d'un coup le Jugement de
contmnace dont il {e plaint, prend la
voi e extraordinaire d'une dema nde en
ca1Tation, & qui vient in{ulter le Tribunal qU'JI recu{e, après ravoir tant de
fois reconnu comme {on {cul Juge compétent ?
li elt airé de juger que le but de M.
de Michaelis {eroit d'éviter qu'on procédât contre lui en aucune maniere;
qu'il voudroit qu'on le laimlt noirci de
crimes, jouir impunément de toutes le,
prévarications qu'i l a comrrri(es dans les
fonêtions de {a'Charge; & enfin qu'on
le mIt en état dl? continuer à deshonorer
{a Compagnie, à vendre la Jultiee, &
à opprimer le Public; c'eft là ce qu'il
defire , mais il peut s'afi'Llrer qu'il n'y
parviendra jamais. L'aut orité du Con{ci l n'agit qu e (elon l'ordre & pour le
bien public. Vlus on appro che du TTÎB"
�34
bWlal du Souverain, & plus on el! at.
tentlf à ne pas lai (fer l'adminil!ration de
la Julhce entre les mains de Magil!rats
corrompus; on y fçait maintenir les
~egles de la {ubordination, comme
etan; \e fondement & le {outien de la
{ooete; on ne s'y perfuadera point
qu~ toute une Compagnie qui s'el! condlure par des vues li · pures, fi delinté.
relfées, & avec tant de modération
ait excédé fon pouvoir, ni qu'on doiv:
c ouronner à fon préjudice la fuite &
la défobéi(fance d'un particulier conlllmacé , & r~beUe à fes Supérieurs léai·
rimes.
0
(1) Mais il faut montrer de plus en plus
q~ 'il étoit impoŒble de ne pas pro:
ceder en mercuIlale contre M. de Mi·
chaelis.
En effet, quand on voudroit {upper
{er, contre la difpolition expre(fc des
Ordonna nce~, que les procédures de
merc~lr~ale n ont l,ieu que pour les fautes legeres, Il n en {eroit pas moins
certaIn que la procédure dont il s'agit
a tOltjOurS dû comm encer comme on ~
f~it: 1°. Parce. qu'il n'étoit d'abord que{.
lIon que de fults & de mémoires incer·
(~)Qu'il étoit impoŒble de ne pas proc;édec cn me[.mUIe.
35
,
tai ns : 2°. Parce que cette proc edure
n'a commencéquc; parie zèle de la Corn·
pagnie & des D eputes des Chambres,
qui obli gés par les Ordonnances (1) de
déclare r ce qu'ils {çavent de leurs Confreres, ne pouvoient, fans trahir leur
devoir, cacher que M. le Procureur
Général avoit dit tou t haut q u'il avoit
cles piéces & des mémoires contre M.
de Michaelis.
Or la Chambre de la T ournell e, les
Chambres des Enquêtes & leurs D éputés pou voient-ils fe préfenter à euxmêmes une plainte circonftanciée {ur
des faits qu'ils ignoro ient encore? Il eft
{enlible que la propolition el!: ridicule
& que l'exécution en étoit impoŒble:
, D e-là il s:enfuit qu'il n'y avoit point
cl autre partI à prendre que celui de la
dénonciation, & que jamais il n'y eut
d'occalion plus naturelle d'a(fembler les
Chambres en mercuriale.
D'ailleurs, dans l'incertitude de ce
q:ü de v?it réfulter de la procédure,
n y aurOlt-tI pas eu de la dureté de diffamer d'abord M. de Michaelis ? & n'étoit-il pas plus doux & plus convenable de s'éclaircir par un e procédure
. (I)Le urenjoignon~que de ce qui leur (era Mnoncé,
Ils en falTe~t. leu,r rapport dans ladite Alfemblée , (;m\i
<lu.cuoe am~tlé ru faveur.
Bvj
�3'
fecrette entre des Confreres qui font
liés par la religion du ferment?
A toures ces réflexions, qu i nailfent
des précédens J\I ~e m e ns rubis & executés par M. de Mlchaelis, de (es requi.
fitions & acquiefcemens à la procédnre
qu'il comefte , de l'autorité des Ordon·
nances, & de la nature même de l'af.
faire dont il s'agit, il faut ajouter l'u·
{age & la polTeilion.
L 'USAGE & la pofJe.flion des Mercuriales
au P art,ment de P royena.
Une polTeilion non interrompue acquiert un droit certain , & fupplée à
tous les titres.
Un long ufage eft toujours refpetlable par lui-même, & devient inviola·
ble par fon ancienneté; de-là chaque
Province a fes coutumes particulieres
& [es loix mtinicipales; c'eft l'ufage
{eul qui les a fondées.
Ici l'u (age & la poffeilion des mer~uria[es ont encore cet avamage finguli er, qu'elles tirent leur origine des
Ordonnances mêmes du Royaume, de
ces Loi x facrées, dont tant de Souverains ont filcceilivement prefcrit & recommandé l'exécution, comme s'ils
37 '
avoient appréhende que faute de les
réitérer, elles ne tombaffent dans [a négligence & le non-,~fage., .
Seroit-ce donc aUlourd hUI une chofe
digne de bl~me & de repréhenfion d'avoir été fidèl e à les obfetver ?
L'Ordonnance de François 1. faite
pour la Provenc e en l'année 1 53 5 , &
qui a toujours
été reoardée comme fal-
fant [e droit commun 'cl" cette Province,
contient des difpofitions expreffes.pouT
[a tenue & [a forme des mercunales;
ainli ce Parlement a llll droit plus particu[ier, un privilége plus marqué, &
i l ell en que[{jue façon dans lme obhgation plus indifpenfable que les autres
Compagnies, de fuivre u ne [oi qui n'ell
faite que pour lui, quoique d'ailleurs
elle ne di/fere point des Joix générales
du Royamne.,
,
, ,, ,
D ans la m eme annee 1)3 5, c en-adire immédiatement après ['Ordonnance
de François r, [e lieur Mathoei fut jugé
en mercuriale , on [e priva de fon Office
de Confeiller, il fut déclaré incapable
. d'en pofféder aucun à j'avenir, & banni
de la Province. L'Arrêt ell rap porté en
bonnne forme; i[ n'y eut ni Commiffaire part icu lier ni Rapporteur; [e Parlement en corps lit l'inftruaion & rendit l'Arret.
�38
Le Jugement intervenu contre M. de
Michaelis efi fuit {ur le modèle de celui.
l~. Leur conduite a été la même , il s'y
a" iffo it é"alement de co nculIio n & de
p~évarica~ion; n'efi-il pas jufic qu'ils
ay ent le même fort ?
Il Y a do nc auj ourd'hui 178 annéel
que cet ufage a,c? mm~nc é , & depuis
ce tems-là 11 a ete ftUVI fan s lIlterrup.
tion . Autant de fois qu'il s'e fi trouvé
un h l"c infra tteur des Ordo nnances ,
~
~
.
ou prevaricateur , foit qu e la laute aIt
été " rave o u légère , autant de fO IS la
C OI~pagnie aifemblée a donn é des preu.
ves de 10n zèle , pour le punir, o u pour
le corri ger.
Et pour montrer la fuite de l'ufage
& de la poffelIion, on rapporte un Ex.
trait en fo rme , tiré des regifires des
Mercmiales , q ui contient tous les Ju·
gemens qui Ont été rendus de la même
maniere depuis l'ann ée 1535 , jufgu'à
celui qui làit le {uj et de la co ntefianon.
M. de Michaelis y tient quatre fo is fa
place co mme Pan ie , & trois fo is corn·
m e Juge : ce {o nt autant d'aétes de pof.
{elIio n po ur le Parlement , & autant de
fi ns de non- recevoir contre M. de Mi·
chaelis.
Comme cet EJ.' traÎt feroi t une trop
j 9' & que d' al'lIc tJrS
longue Întermption,
il ne {eroit pas ~on ve na?l e, de rapp eller
dans un MemOIre Impnme les no ms de
pluueurs fa milles co nudérables , do nt
les ancêtres ou les parens o nt {ubl, des
Jugemens en mercuriale ; o n dOIt referver cet Extra it pour en faIre fe ulement
part auX Juges.
D ans ces circonfiances , on prend la
liberté de demander, avec la co nfiance
qui co nvient à ceux qui d~ fe nde nt une
bonne caufe, s' il efi permIs ou polIible
de donner atteinte à un tlfage au IIi folemne! aulIi confiant & aulIi avantageux p~r lui-même? & d'en lev~r. à,un e
Compagnie un drOIt & un pnv Ilege ,
dont elle ne fe fert que co mme d'un
remede mile & néceifaire pour repnmer les abus & pour conferv er la dIgnité de la Magifirature & l'intégrité
des Magifirats.
De l'ufage du Parlement de Prov ence, il fdut paifer à cehu (les autres
Parlemens du Royaum e .
des Mercuriales tenu<s dans
/es autres P ar/emens du R oyaume ,
E XE M PLES
M. de la Roche·Flavin , PréfId ent ait
Parlement de T onlouCe , ra ppol'te nu
�'.
.
40
grand nombre d'exemples de Jilg eme l1.l
rendus en mercuriale en différens Tri.
bunaux. Cef! fous le titre même des
mercuriales, cen{ures , repréhenfions
& punitions des Préfid ens & Con{eil.
lers; on y voit que la puniti on des COIlpables a toujours été me{urée à la qua.
lité des crimes.
"L'an 1 348, Alain de Laidery, Con.
" {eiller au Parlement de Paris, fut pen.
" du & étra nglé pour avoir enregil1:ré
" la dépofit io n de certains témoins,
" auxq uels il n'avo it oncques parié , &
" corrompu le dire des autres.
" En 1437 Jean de Vlm o, Préfid ent
" à T oulou{e, fut pour rai{on des fuu" tes, concuflions, & autres crimes
" par luI commis , condamn é à être au
" Parquet de l'Audience exauth oré des
" habits & marques des Préfidens , tête
" & pieds nus , tena nt une torche allu.
" mée en {es mains fa ire amen de hono>, rable ; le Pro cès-verbal par lui fuit
" en la Mai{on-de· Ville de Montauban,
" comme faux, lacéré en {a pré{ence ;
,, & ledIt Ulmo être livré entre les
" mains de l'Exécuteur de Haute.J' If!ice,
" pour /i u- un e charette lui faire fui re le
" coms accoutumé par les r ues & car·
» refours de T oulou{e , & ame n~ en la
;p'
place Saint Ge orges , pour lUe ~ être
pilorié par trOIS coups , & apres fl étri d'une fl eur de lys au fr ont avec
fer chaud, & confiné au Ch ~t ~au de
Saint Malo, pour illec fimr {es Jours ,
" & n'en {ortir à peine de la hart.
" Le 18 Aouf! 1528 , Bernard Jogla,
" Con{eiller de T oulou{e, pour con" cuflions & révélations de la Cour,
" filt privé de {on Offic e , déclaré inca:
" pable de tenir Office Royal, & banm
" de la Ville & Viguerie de Toulou{e.
" Sa mere filt interdite par le même Ju" gement de l'entrée de la Ville.
" M. Laurent Bouchel, en {a Biblio~, t)1éque (ur le mot Mercuriale, rap" porte la fameu{e Mercuriale qui fut
" tenue en ' 559 par le Parlement de
Paris , en préCence du Roi Henri II,
" dans laquelle , en conformité des an" ciennes Ordonnances qlll reglent la
,. forme des mercuriales '. après avoir
,. oui un chacun des Préfidens & Con,. Ceillers, on procéda de pIano & {ans
" autre inquifition, contre plufi eurs
" Con{eiUers, qui furent arrêtés {ur le
" champ, pour des crimes graves dont
" ilç étoient prévenus.
,. Le liMai 1542, le fieur Gaillardy
l,
"
"
"
"
�4:1"
"
"
"
fut privé de {o n Office de Con(eiUer
& condamné il fuire amende hono:
rable, l'Arrêt exécute en pleine Au.
dience à Toulou{e ...
M. de la R oche-Flavin rapporte trois
autres Arrêts, deux du Parlement de
Paris, & un du Parl ement de Rouen
par lef"quels IUl Maître des R eq uêtes fit:
ddàu tori{~ & prive de (on état; un
C on{eiller condamné & exécuté à mon
& par celui du Parlement de Rouen'
lm autre Con{eiller auffi condamné !
être pendu & étranglé.
Et plus récemment (dit-il) en l'an
1 60 2 " Nous fimes le procès, les Cham·
" bres alTemblées à un Con{eiller de b
" Cour, & CommilTaire en notre
" Chambre. L'Arrêt conte no it, que la
" Cour, les Chambres afièmblées , a in·
"terclit pour jamais audit Con(eiller
" l'entrée d'icelle, a ordonné & or·
" don ne que clans lln mois il {e défera
" de (on Office de Confèiller, lequel
" Arrêt & délibération lui /i.lt prononce
" par M. de Verdun, lors Premier Pre·
" lident de Toulou{e & depuis Pre·
" mier Prélident du Parlement de Pa·
" ris, les Chambres alTemblees ; pour
" ce ledit C on{eiller fllt mandé venir
43
" par deux Hui/l'i ers, étant debout, tête
" nue derriere le Bureau , en la préfence
" des Gens du R oi" .
Telle eft préci{ément la forme qu'on
a toujours obfervée au Parlement de
Provence; c'eft ainli que. cela s'eft prati qué trois différentes fois à l'égard ,de
M. de Michaehs. On y fuIt le pro ces ,
& on y juge , toutes les C hambres a({emblees.
Il {eroit inutile de rapporter un plus
grand nombre d'Arrêts rendus dans les
différens Parlemens du Royaume, pour
juftilier l'ufage des mercuriales; on n'a
choifi que ceux qui ont paru avoir plus
de rapport à l'e{péce de M. de Michaelis. Oferoit·il foutenir encore q ue
les mercuriales ne font établi es que po ur
les faures légeres, & qu'on n'y condamne poi nt à des peines infamantes ?
Qu'il fe fulTe pour un moment l'appli·
cation des Jugemens qu'on vient de citer, en comparant les crimes qui y on t
donné lieu à ceux qu'il a commis &
qu'i l juge lui-même de bonne foi
le
Parl ement de Provence a été trop févere il fon égard, ou s'il a excédé les
bornes de fon pouvoir.
M. de la Roche·Flavin, fous le même
titre des M ercuriales, en parlant du
fi
�~4
Juge vénal & concu/lionnaire , dit.
" Encore moins {ont tolérables , ain;
" punilfables les fautes des Magifirau
" (ouverains , que les autres , parce
" qu'ils ont l'autorité de juger & punir
" les fuutes de tous les autres ordres &
" états , & per{onne ne juge les leurs
" qu 'c u x.m ~ m es , par les mercuriales à
" cette fin & occalion introduites ,,:
D 'ol, il fu ut con clure que les mercuri ales n'ont été e/fettivement inrrodui.
tes que pour la correttion & punition
des O ffi ciers.
L'article 3) de la Coumme de Breta.
tagne , au titre des luilices, porte " que
" les O ffi ciers doivent répondre du me.
" fu it mis Ii,r eux, {ans autres ajourne.
" ment ni retrait d'autre Cour toutes
,. dilations & plaido ieries celf~tes ' &
" s'ils {ont hors de leurs Offices , fOIl!
" tenus répondre de{dits maléfices &
" malver{ations, en les ajournant ,,_
Cet article {emble avoi r été tran{crit
mot
, pour. ,mot {ur les Ordonnances
qu on a cItees .
. Et Dargentré, {ur ces mots de l'ar.
tlcle, t outes dilations & plaidoiries aflanus, après-avoir remarqué les Ordon.
nances d'al, cet article de la Coutume
a été tiré, s'exprime en ces termes~
45ftme J,gura
t::
• d' ..
J u ""
fllllllllariè (,- de pIano,
jus faciant.
Ce qui prouve de plus. en plus
Gue {uivant l'u{age d ;s ~ercurI~les ? les
délais & les (ormahtes n ont pOInt heu,
quand il s'agit de fu ire le p~ocès aux
Officiers de luflIce, & de reparer les
malver{ations qu'ils ont commifes.
C'eil ainli que M. de Michaelis s'ell:
lui·même expliqué dans la féance du 30
Janvier 1709 , lorfqu'il a dit & reconllll
Gue les mercuriales n'étoient poi nt a{·
{ujetties aux formalités de l'Ordonnance, & qu'elles {e tenoient {ans pro·
cès de Ii,ite & {ans évocation.
D argentre, dans le m~me endroit
cité s'exprime en ces termes : accuJans
Officialcm non tenUur offirre libellum ,fed
ji1ftcere jimplicem & verbaltm faéli narra·
ûonelll. Il n'e{l: 'be{oin, dit·il, ni de
plainte, ni d'a/lignarion, la limple déduétion verbale du fait eil {uffi{ante,
Jine procl!u & velo l<V{/to, on doit agir à
découvert contr'eux, {ans être ailreint
au détail de la procédure, vim auteTn.
ytrhorum omni di/alione & (irtpitu j udicii
ceffimte perfequitur. Ill'l'eif queil:ion qu€:
de Cuivre & de prouver la vérité des
faits qu'on a avancés verbalement.
Toutes. ces prop<ilitions touchant
�-+6
l'ufage & la maniere de faire le procès
aux Officiers de Juitice, font font enues
d'un très-grand nombre d'autorit és rap.
portées dans le même endroit.
Ainfi tout concourt à julhfier la Con.
duite que le Parlement de Provence a
tenue à l'égard de M. de Michae1is.
On doit obferver encore que les nou.
velles Ordonnances n'on t certa inem ent
pomt abrogé les anciennes touchant
l'ufage des mercuriales, & qu'elles
n'ont point privé les Cours de leurs
anciens priviléges.
Par exemple, c'ell: un ufage ancien '
un privilége non contell:é aux Parle:
l1?ens du Royaume, de juger les Offi.
cIers de leur Compagnie toutes les
Chambres alfemblées; ni l'Ordonnance
de 1670, ni les autres nouvelles Or.
donnances n'en parlent point, & On ne
pe~lt pas dire qu'elles l'ayent aboli,
p\ll.fque cet ufage {ubfill:e, & que jamaIs pee{onne ne s'ell: avi{é d'en fuire
un moyen de calfat ion. Il en faut donc
conclure que les autres anciens u{ages .
par rapP'?rt au~ priviléges des autre;
Compagmes {upeneures doivent être
r
'
&
'
conlerves,
qu'on ne pourroit
y don·
ner attemte qu~ par une loi exprelfe.
De ce premIer argument. il en ré.
47
f"lte lin autre qui n'ell: pas moins (0lide.
Le privilége qu'ont les Parlemens de
juger les Officiers de lellr Compagnie,
& de les juger toutes les Chambres a({emblées, n'ell: certainement fondé que
{ur les mêmes Ordonnances qui ont
établi & pre{crit les mercuriales; ce
n'eft préci{ément que par rapport aux
mercuriales que ce pri vi lége leur a eté
accordé. On n'en voit ai lleur~ ni trace
ni veftige, on ne le trouve écrit dans
aucun autre endroit comme un privilége {pécial ; ainfi ce privilége n'ell:
qu'une (uite & une con{équence des
mercuriales qui doivent (e tenir toutes
les Chambres alfemblées.
Or li on a confervé la forme des Jugemens Celon ~\Ifage des mercuriales, y
a·t·Il, on ~e d~t pas quelqu!" rai{on plaulible, matS meme le plus !eger prétexte
pour en attaquer la procédure qui {ert
de ba{e aux Jugemens, & qui en ell: le
fondement & le préliminaire.
Si , l'o~ conferve l'accelfoire, peuton detnllre & fupprimer le principal?
SI quelques Parle mens ont difcontinué .la ,:,~ni;re. d~ procéder; s'ils ont
ladre rem 1utIlIte des dénonciations
la convocation des alfemblées géné~
�48
r.ales , r appareil, la dignité & la promptltude de 1 mll:ruého n; en un mo t , s'ils
ont négligé la forme pre{crite par b
Ordonnances pOUf la tenue des mercu.
riales , {eroit -i1 jull:e de faire de leur
n églige nce & non-u/age, un titre contre
cetLX qui o nt touj ours fuivi exaélement
la difpolition des anciennes Loix du
R oyaume; & qui o nt confervé le privilé ge dans {on entier?
D'ailleurs, une dénonciation fuite
à toute la Compagnie aifemblée, ne
vaut-elle pas bien une plainte particu.
liere? Une Inll:ruélion fuite de fuite
& toute affaire ce{fante. par le Premie:
Prélident, en pré{ence de to utes les
Chambres, ell:-elle fujette à plus d'inconvéniens , ou plutô t n'a-t-elle pas
plus d'exaéhtude & d'autorité, que celle
qui n'ell: faite qu'à différentes reprifes
& par un feul Commiifaire ? Le zèle de
t oute une Compagnie réunie par des
fentimen s de vernI, par l'amour de
l'ordre & de la di{cipline, & pour le
bien de la jull:ice, doi t-il être mis au.
deifo us des mouvem ens Couvent obliques & t o uj ours pafIi on nés d'une Partie qui fait faire une Informa tio n à fa
requête.
Tout homme qui (entira l'importan.
ce
49
.
!e
cc des fonétions de la Maplltrature,
prix de la Ju/hce, & la Jl ec~fIi té de reprimer promptement le~ de{ordres de
CetLX ql\l flétri{fent 011 qUI aVIhifent lellr
dignité, loin de regard 7r comme un
abus l'u{age des Mercunales, delirera
dans fon cœur de le voir rétabli dans
tous les Tribunaux du Royaume.
Au reile, ce {eroit faire une cruelle
injure au Parlement de Provence, de
croire qu'ell cela il méprife , DU qu'i l
ignore l'Ordonnance de 1670; il {çait
Gue toutes les difpolitions en doivent
être refpeélées, & il s'y conforme dans
toutes les autres efpeces de Procès criminds;. mais ici il ioutient un privilége
parttCtÙler, IUl u{age ancien touchant
l'inllruEtion & le jugement des Officier»
de fa Compagnie; ufage qui n'ell: pas
même contraire il l'e(prit de l'Ordon.
nance de 1670.
.
.Ai~li; l'~ique quell:ion que le Con{eil aIt a deClder , c'ell: de {cavoir li cet
uIage:ll: ma~v;lis en {oi, li 'ce privilége
peu; etre ote à une Compagnie qui
ne s,en {ert que pour l'utIlité publique,
& 1h2nnel~r d~ la Magifl:rature. S'il.
peut etre .detrUlt. {ans IUle loi nouvelle'
~ exprefle; & il tOut ce qltÎ s'ell: fait à
j egard de M. de Michaelis avec taJU de
C
�n' Sdo & l"
., , peut
t!andeur, d,exacu
tu e
(eqlllte
€tre renverfé & anéanti malgré la bon_
ne ·foi de l'ufage, & la confiance du
privilége.
D etruire l'wage des Mercuriales, ce
{eroit accorder -à M. de Michaelis plus
qu'il ne demande : car à .proprement
parler, il ne fe plaint pas de ce qu'on a
procédé contre lui, .Bi de ce qui a éte
jugé en Mercuriale; ,ln'a garde de corn.
battre de front ce qu'il a dit, requis,
Contenu ,.& approuvé tant de fois ; il Ce
retranche feulement à delcx propofi.
tions pa,ticulieres ~ .dont il ~fi aiféd.e
montrer la contrad,ébon & ,1abfurdlte.
li foutient premierement qu'i l n'a
pas dû être condamné à d~ fi grandes
peines, parce que, dlHl, elles paITent
le pouvoir & la compétence des Mer·
oJ.ri?les.
li dit en {econd lieu, qu'on n'a p~
{uivl àla lettre l'Ordonnance de 1670'
Al'égard de la premiere propofi tion,
.dès qu'il ne fe plaint que d'avoir ete
condamné -d .de trop grandes peines,
.c'efi avouer qu'on auroit légitimement
:procédé contre lui, & qu' il au roit été
yalablemeot jugé, fi les peines prononûes avoient été plus légeres.
Loi quefiion , felori lui , n'eil: donG
st "
. , .
plus de fçav?ir s'il a l''' etre jug.e ';lT
Mercuriale, II en convIent; maIs d. s agit uniquement ~'exa,?,ine,~ li les pemes
prononcées par 1Arret qUll attaque,outrepaITent le pouvoir & la compétence
des Mercuriales.
Or on a déja prouvé par la difpofition c~preITe des mêmes Ordonnances
qui ont établi les Mercuriales, & par
les exemples non· feuleme nt du Parlement de Provence , mais encore de
plu{ieurs autres Compa~nies fup érieures du Royaum e, que j'o n peut condamner en Mercuriale au dernier {upplice ,parce que la peine doit être proportionnée au crime, parce que les
Mercuriales Ce tiennent contre les infraét eurs des Ordonnances, & qu'il y a
telle contravention ou infraébo l1 qui
mérite la mort; & enfin parce que c'ea
une illuli<}Q & un paradoxe inoui,de dire
qu'un Parlement entier n'ait pas autant
de pouvoir que la Chambre de la Tour~
nelle.
Il s'eoii,ivroit même du raifo nne':
ment de M. de Michaelis, que les Mercuriales ne {ont établies que pour procurer l'impunité aux Officiers pré va ricatelJrS, & que toutes les réquifitions
qu'il a faites pour être jugé en mer.u",:
C ij
�~u'à
5
tiale, ne tendoient
éluder la l'unl;
rion qui lui étoit due.
QU~l'lt il la feconde propolition, <j1û
roule fur ce que l'on n'a pas fuivi à la
kHrc l'Ordonnance de I f:qO, il eil fen.
{,j,le qu'il cherche à en impofer , & qu'il
s'abufe volontairement: car comme il
eil forcé de convenir ql1'on a P\t & dû
procéder en mercuriale, il faut de tOIl.
te néceŒte qu'il convienne en même
te ms , qu'on a dû (uivre la procédure
natmelle, propre & affeaée aux Mer.
curiales.
.
Cell donc une illufion manifelle, &
une contradiélion évidente de commen.
cer par (otl{crire à l'at,torité & à la va·
lidité des MerCltriales , & de (ou tenir
enliute. qtl'il falloit y procéder d'une
.maniere différente.
Si M. de Michaelis difoit : il ell vrai
.que j'',ti dîl être jugé en mercuriale,
mais on a manqué il fnivre la pwcédure
qui s'y ob(erve ; alOTS il poun'oit avoir
rairon, il fal/droit l'éco\lter. Mais paffer
le principal & combattre l'acce/Toire t
conven ir du principe, & en nier la
conféquence , (ou(critc 'à l'autorité del
M en:urialès, & en att.1quer la proce'
Aure par l'Ordonnance de 167:>, qui né
,to)lçhe point· à ce privilége ; c'eft être
•
•
~~
, 11
l'
c;ontr<ure à (01' meme; c eH VO".Olt'
faire illulion aux Juges & ~ la Jullice.
. Cela Vréfuppofé, on n'a garde de
l?rendre ici le cha"ge Itue M. de MI~
chadis veut nous donner. Encore \111<:.
fois, & on ne (c;aurC!)~t trop le rép ',e ~;
il ne s'agit pas ici d'examiner fi daf1lS laprocédure qui a été tenue contre M . de}
Michaelis, on a manqué à quelques articles de l'Ordonnance de 1670 : mais
l'état de la queftion , eft de fçavoir ~
Pufage des Mercuriales cft légitime &
~ien fondé; & li on a pÎl (e di(penfer de.
procéder de la (orte contre M ..de Midla elis.
Le Parlemel1t de Provence fera tOtljour&en droit de lui dÎl;e: nous avon!>
Ituvi les régIes ancicQnes fans me!>\"ifef
les nouvelles; nous avon6 continué IInt;
pofl"effion qui a deux cens ans d'anciel\~
oeté. NOLIS avons conferve notre privilege , & vous avez joui du vôtre 1
nous avons procédé & jugé de bonne,
f0i en conformité de vos ReqljÏf,toires
& de vos acquie(cemens réitérés. Le
zele de la Juftice & non la paflion ~
conduit toutes nos démarches; la re,
cherche de la vérité a été notre (eul
obJet; fi VO:IS êtes innocent , pourqüoi
avez-vous dl[\?arU à la v~ill e de la con.
iij
e
�r_
')
~fi4.
rrontatlOn. Votre ute n'acheve.t.eUe
pas la conviGion de vos crimes? Que
l'on compare .les char~es 'lui rUultent
des InformatIOns, à 1Arret qui a été
prononcé, & l'on fera periiladé que
la Compagnie a plus penché du cote
de la clémence, que de celui de la ré.
v érité ; que l'Arrêt dont il s'a"it ne
mérite d'être cen{uré , ni dans le fond
ni dans la forme; & qu'un homme e~
contumace n'a d'autre parti à prendre
que de (e repréfenter devant {es Juges
naturels, pour faire tomber le Juge.
ment dont il {e plaint, & {e juftifier
s'il el!: innocent.
La {agelfe du Con{eil ne rebuteroit
point les ju!les remontrances d'une
Compagnie {upérieure qui s'exprim eroit
de la forte, & la queftion devant être
décidée {ur ces vérités de làit, {ur ces
principes inconteftables, il s'enfuit gue
les moyens obliques & détournés de M.
de Michaelis tombent abfolument.
Il Cent lui·même que {a caure eft dé.
plorable, & qu'il ne peut pas ta foutenir
de {on chef; aufli le voit-on emprunter
des recours étrangers pour y donner
quelgues couleurs apparentes.
Il obJeéte que le nomm é Merindol,
,qui a été çondamné au bannif[emem,
~S
-
conjointement avec lui, & quelquét
autres non Magiftrats , ne devOlent
point être jugés en mercurIale:
•
Réponft. Premiere ment,Mennd ol qlU
étoit l'entremetteul' des concnflions de
M. de Michaelis,& Ie~ antres Part;cuh ers
qui ont été condamnes par le m~me Jugement, ne (e plaIgnent pOl~t; ils o~t,
au contraire fub, les pemes prononcees
contre em<;' ainfl M. de Michaelis n'a
Fas droit de combattre de lem c~ef la
Procédure & le Jugement, plUfgu Ils en
reconnoiŒent euxJm êmes la juftice au
fond & la validité dans la forme, &
qu'al:ClIn d'eu)/ ne s'dl joint à M. de
Michaelis.
En {econd lieu, Merindol & les al(tres n'ont été qu'incidemment compris
dans la procédure de mercuriale, COOl·
me complices des mêmes crimes, ott
comme a-yan t eu pan aux {ubornations
pratiquées par M. de Michaelis.
Or, c'eft une maxime certaine &. une
régie conftante, que l'accufé principal
& privilégié attire devant {on Juge les
autres non-privilégiés, parce que la
procédure criminell e efi indiviflble.
3°. Comment étoit - il poflible de
renvoyer Merindol devant les premiers
Juges? ç'auroit été vifiblement expofer
C iv
�~6
toutt~ Tes {lI'euves de la procédure: ces
premier! Juges auroient-ils ~t. entendre
de nouveau des témoins déJa entendus
devant le ~arlement ? Etoit-il permis de
les faire dejlofer deux fois fur les mêmes
faits contre la di{polition expreire des
Ordonnances? Falloit-il courir le rifque
de la fubornation , & les mettre au hafard de dénier devant les premiers
~uges ~e qu'ils avoient déclaré dans l'al~
iemblce des Chambres? A qllclle fuite
d' irrégularités & de nullités ne fe feroit.
on pas engagé, li l'on avoit {uivi cc
<Jlle prétend M. de Michaelis.
4°· Si pour éviter la variation des
t émoignages & la {ubornation des témoins, on eût envoyé Merindol devant les premiers Juges, avec les char.
ges réfiùtantes de la procédure faite au
Parlement, que feroit·il arrivé? On au.
roit vu la cho{e du monde la plus abfurde; un Juge {ubalterne auroit continui
b procédure commencée par fon Supé.
n eur. On auroit Vll encore que pendant
que le Parlement auroit continué cette
•
meme
proce' dure contre M. de Michae.
lis, Merindol auroit demandé à fon Juge
{ubalterne la cairation de la procédllre
faite contre lui au Parlement; parce
que quand on renvoye un accufé, oa
lui conlerve tour!:{es défenCes' & {es
exceptions: aioli, par un renver(ernenc:
de l'ordre, par ,une abfurdité {ans exem~
pie, le Juge inferi,e ur auroltju la fuculte
de cairer la procedure fuite' par {es {t~
périenrs ;,& penda~t que la Coltr aurolt
condamne M. de Mlchaelts comme concuilionnaire & prévaricateur {ur W1e'
procédure réguliere à {on égard, Le Juge inférieur au Toit pu, fur le fondement
de la même procédure, abfoudre Me~
rindol fon entremetteur & fon comphce. ,
L'indivifibilité de la procédure crimi.,.
nelle ne permet pas qu'ml partage les
preuves, les indices & les conjectures
dans diver(es informations, & dans différens Tribunaux: elle exige, au contraire, que tOtiS les complices fa!rent
réciproquement charge les uns contre
les autres, par leurs aveux & leurs réponfes, & qu'ils {ubiffent la même pro~
cédure devant le m,ême Juge.
Auffi le Parlement de Provence,toutes les fois que le même cas s'eft
praenté en mercuriale, a toujours prononcé incidemment, & par le même
Jugement, contre tous les accu{és.
En 168 , un Con{eiller fut 'dénoncé
·en mercuri:de, & accu{é d'avoir reçu de
l'argent pour donner foo {uffrage : il fut
Cv
�j8
prouvé que la D emoi(e ll e de Bonpai
avoit reçu cet arge nt pour gagner lc
fulli'age du Juge: il fllt prouvé auffi, &
la Demoif~le Bonpar avoua, qu'elle
avoit re~u Ta (omme, & que le Con.
feiller n'avoit eu aucune part à cettc
négociation criminelle. Par le Ju gemenr
qui intervint en mercu"iale, le Con.
feiller fut julhlié, & la D emolfelle de
Bonpar condamnée il laire amende honorable & an banllilI"ement.
On voit par cet Arrêt, que l'mage de
la Compagnie dl, non-feulement de
déferer en mercuriale toutes les efpèces
de crimes qui concernent les fonEtions
des Juges, mais encore qu'on eft en
polI"eaion d'y juger incidemment les
Complices.
Nous avons cité auai PArrêt rendu
en mercuriale au Parlement de T01ÙOItfe en l'année 15 82., par lequel un Confeill er, convaincu de concuflion, futpri .
vé de fon Office, déclaré incapable d'en
p olI"éder il l'avenir, & condamné ait
banniilèment , & fa mere interdite par
Je même Arrêt de l'entrée de la Ville,
Mais, encore une fois, Merindol qlÙ
éroit un Gentilhomme accommodé, ne
s'eft point plaint de (on Arrêt, il l'a ex,'cmé, & il ei! mort dans {on ban; IU1
Religieux qui a éte59 condamne" au bl'a~
• l' a a UIll
Il": execu
'
t e,
'
me par le même Arret,
& (a Communauté n'auroit pas I.''la.ngué
de fe pourvoir fi on lui avo it faIt In)u(tice, & qu'il y eÎlt eu quelqu'(;)llverture
il la calfation. M, de Mlchaehs eft , pat
conféquent, non-reéevable & mal fo~~
dé il combattre, du chef de fes comphJ
ces une procédure réguliere à leur
éga:d, & encore plus réguliere par rapJ
pOl1 à lui,
D oit-on répondre (éri eu(ement à ce
qu'il ofe ava ncer contre M. de la Garde,
Procureur Genéral du Parl ement? Il
s'avi{e de dire auj~urd'hu i que c'étoir
{on ennemi & qu Il d ~VO lt fe recufer;
cepe ndant ~n a vu dans le récit de 1<t
procédure, que M. de Michaelis a d é~
c1aré le contraire dans les différenteS'
fé ances du Parlement; qu'il a requis &
demandé pli,sfieurs foi,s qu; M. le ,~ro
cureur General reprefentat les pleces"
& mémoires qu'il avoit entre les mains,
qu'il a interpellé de le pourfuivre en '
fa qualité de Procureur Général, &
qu'il a acquiefcé à la procédure commencée & continuée en mercuriale:
Un homme, après cela, cil:-;l recevable
à alléguer une inimitié imaginaire?
D 'ailleurs, un Procureur Général
C yj
�60
n'dl point recufable lorfqu'iJ agir ratÏoTTt
o{jiâi; c'eil un princip e inconreilable
' ' 1ne fait'
parce que le Procureur Genera
que la fonélion de parti e publique,
& non point celle de Juge: de plus, M.
de Michaelis n'a point même été dénoncé
par M. le Procureur Généra l , il l'a été
par les D éputés des Chambres; & enfin
M. le Procureur Général n'a point a~
felù, tour le Parquer afiemblé a adnu.
niltré conjointement les preuves, & le
premier Avocat Général a t oujours por.
té la parole dans les diflërens incidens,
& dans les conclufi onsdélinirives. Ainfi
dans la forme, ce feroi t uo mauvais pré.
t e>.te à prOFof~ r que l'inimitié préten.
due de M. le Procureur Général : d'au.
tant plus que M. de Michaelis s'e lt fou.
mis;\ cet égard au Jugement de la Corn·
pagnie , qui décida que le Procureur
Général apiroit en fa qualité de Procureur Géneral.
MalS au fond, veut-on fçavoir ce que
M. de Michaelis allégue pour caufe d'i.
nimitié? Il dit qu'en l'année 1687 M. de
la Garde étant alors Lieutenant Particulier de Mar{eille, fur decrete d'ajour~ement per{onnel; que lui, de M,chae:
lis, filt nom~ Commiifaire pour l'ill~
tir
terroger, & que c'eil-Ià la caufe au re(1
fentim en t.
Ce fait elt fàux. M. de la Garde flIt
limplement decreté d'un affigné pour
être oui & cela fut une éqUIvoque ~
il fe préj~nta ,& il obtint lm A~rêt , au
rapport de M. de Micbaehs, qUI le ren..,
voya dans les fonilions de fa charge;
l'Arrêt fut même rendu ave c éloge pour
M. de la Garde. Elt-ce dOllc là tille caufe
cl'inimitié? ne feroit-ce pas all contraire
lin fuj et de reconno ifi'ance ?Oll r>lutôt.
en-i l permis de ra~pelle; lIn fàade VIngt;,
cinq années, & d Y meler de la fàufi'e te
& de la malignité?
Que peut-on pen fer de cet aut1'e reproche qu'il alléplIe , en difant que M.
le Procm'ellT General a confervé dan~
{on coeur de la haine contre lui, pour
n'avoir pas voulu affiner à la nôce d'une
de fes parentes, aveç un Confeiller,
neveu de M. le Procureur Général?
C'elt encore une fàuifeté nouvelle.,
ment imagin ée ; il elt certain qu'il aŒila.
à cette nôce , que le mariage fut agréé
par les dem: familles, & applaudi Fa(
le Public.
Quancl on propofe de pareils moyens
p OUi' faire valoir une Requête en caifa. tion, c'ef! convenir qu'on eil dans l'im,
�6î
puilI'ance d'en propo{er de {olides, c'cœ.
montrer qu'on défe{pere du {uccès de fa
Caure.
Il elI'aye en{uit.e de faire valoir des
moyens tirés de l'Ordonnance de 1670
mais il n'ignore pas, & on lui ré pete '
que l'unique quell:ion qui ell: à décider:
confifie à {çavoir , s'il a dll être jugé
en mercuriale? Q{eroit-il nier aujourd'hui, après en être conVentl tant de
fois, que ces fortes de procédures {ont
affranchies des formalités extéri eures
de l'Ordonnance de 1670.' que les paT{!nS y Jugent & que les mformations
{e font {ans forme ni ligure de Procès?
Cependant on peut alI'urer pa~ fi".
abondance, que dans la procédure qui
a été tenue, on ne s'eft point écarté de
l'e{prit de l'Ordonnance de 1670, &
qu'on l'a même fui vie à la lettre.
Il ya eu, en effet, une dénonciation
qui vaut une plainte, une information,
on decret, des interrogatoires, dçs re.
colemens & confrontations de témoins
& un Jugement définitif. Les témoin;
on t été
aflignés , ou à lem refus ' ils
, ,
ont ete amenés par main mire : ils on t
prêté le ferment, on lelIr a demandé
s'ils étaient parens, altiés ou domc{ti.q ues, lis Ont ligné leurs dCpofitiol1>,
6
&
confront~:
leurs recolemens
leuts
tions ; les Accu{és , & M. de Mlchaehs
tOllt le premier, ont figné leurs mterr.ooatoires & tous les autres- A8:es de
la procé,llllre oh ils ont paru;: M. le ~re
mier Prefident qUI fa,{çBt 1mfiru8:JOn
en préfencede toutes les Chambres, &
{on Greffier, ont figné aufli & paraphé
les pages, felon l'Ordonnance . Efi-ce
là une procédure monfirueufe , inique,
irréguliere, & contraire à,l'Ordonnance
de 1670 ? Quand une Comp~gnie, fe
conduit de la forte , peut-on lUI enV,Ler
d'aillellts un privilége dont elle jouit
depuis 200 ans, (lit le fondement des
anciennes Ordonnance~ du Royaume,
& de celles qui ont été fuites eo particulier pour la Provence?
Quand après cela, M. de MichaeliS
vient nous dire que la plainte n'a point
été libellée, efi-ce que la dénonciation
des Défllltés des Chambres n'y fupplée
pas? Efi-ce que les Mémoires fourni~
par M. le Procureur Général n'o nt pas
été le fondement & J'objet de la procédure? M, de Michaelis lui·même n'a-t'il
pas adheré, con(enti & acqlliefcé;à cette
dénon :Îation ? N'y a-t'il pas même des
cas 011, fans contrevenir à l'O rdonnan~c de 1670, on infrruit un Procès (\li;
�Je
64
champ, & {ans qu'il y ait aucunè
plainte rendue? Qu'un fi lou {oit {urpris
dans une Chambre du Pa lftis en volant
qu elqu'un, on l'arrête, on l' interrooe
on le juge, il efi condamné dans l'i~lf:
tant & exécuté une heure après, dirat 'on, parce qu'il n'y a point de plainte
libellee, que cela forme un moyen de
.:aJlàtion ?
Si l'on vouloit parcourir le {urplus
de la Requête d€ M. de Michaelis , il
{eroit airé de montrer qu'il impofe
EJu'il donne PQlIr moyen de ca{fatio~
ce qui ne pourroit être propofé que
comme reproches ou moyens d'abfolution , qu'il {e plaint même des indulgences qu'on a en pour lui, & des
graces qu'on lui a fai tes; qu'il tombe
{ans celTe dans des contradillions évidentes , & qu'il donne pan ont pour
ralfon de d':cider, ce qui fait le fujet
de la conteftation ; il n'y a qu'à ré{umer
{a Requête pour en être convaincu.
. Nous dirons qu'il impofe, lorfqu'il
dit, 1°. Qu'il n'y a point eu d'Exploit
d'alligna tion aux témoins: 2°. Que M.
de Molltvallon, neveu du Procureur
Général, a amené quelques-uns des temOinS de Mar{eille à Aix dans fa chaife
roulante: 3 0. Que dans la premiere af·
6~.
"
{emblée des Chambres, ilf,~ d~t 911 ~11
traiteroit en mercuriale le demele qu Il
y avoit cu entre lui & M.le ProcureUJ;
Genéral.
.
Ce font trois de (es moyens, & tr~ls
faufi'et és . 1°. On rapporte I~s e;<plolt.5
d'a/lignation donnée aux ternolflS : 11
en ell fait 'mention dans la procédure;
quoique felon l'ufage des mercuriale~
, pu" sen di~'pemer,
r
i parce qu' on
on eut
a coutume de les envoye r chercher
par un Hui/lier pour acce l e r~r l'infiruc:
t ion, & pour ne les pas expofer :'t la
fubornation d'un Magiftrat accredité_
2°. Il n'y a nulle preuve , & il n'eft
point vrai que le neveu de M. le Procureur Général ait amené aucuns témoins de Marfeil1e à Aix. 30. Toute li\
procédure 9ui a été tenue fait foi qu'il
n'a jamais eté quefiion du démêlé particulier d'entre M. de la Garde &.)4. de
Michaelis. Le contraire paroît évidem~
ment par les déclarations exprelTes de
M. de Michaelis, de M. de la Garde,
& des D éputés des Chambres.
En fecond lieu, nous avons dit, qu'if
donne pour moyells de calTation ce qui
!Oe pourroit être prop ofé que comme
reproches ou moyens d'ab[olution de~
vant les Ju&es du fouds..
�66'
Et cela paroît , !ot(qù'ir dit que to,~
les témoins font fubornés, fU/iJeéls
decretés , en procès avec lui, ou qU'il;
ont été condamnés en d'autres Proeès
par (on /tlffrage. Sont-ce Iii des moyens
de caJration ? Que ne fe repréfente"'il
pour {e julhfier ? On l'écontera , on hu
fera jutlice ; il trouvera dans le cœur
de fes Confreres, de fes parens & amis
des di{po/iti?,ns fuvorables pour fa juf:
!Ificatlon, s JI peut prouv er qu'il foit
mnoccnt.
3°· Il fe plaint de ce qu'on lni a fait
grace, & qu'on a eu trop 'd'indulgene,
p,o ur lni. Il en fuit même deux moyens
de calfat'Ïon ; le premier, en ce qu'il n'a
pas été décrete, & le fecond , parce
que M. de Montvallon, qui lui étoit
fu(petl, ayant bien voulu s'abftenir, la
Compagnie a eu la bonté d'y confentir,
Ne faut-il pas être bien déponrvll de
moyens pour en propofer de femblables?
4°· Il tombe dans des contraditlions
perpétuelles. En effet, convenir d'un
côté qtre les mercnriares fe font fans
fuite, {ans forme, fans figure de Pro·
cès, qu'elles (ont affranchies de la ri·
gueur des nouvelles Ordonnances &
!lu,eIl es ne [ont point un Prods 'pal
67
A
,
écrit, (c plaindre d'un autre cote que
les G~ns du Roi ont donné deHoncl~l
~ons verbales' que M. le Premier PreJl
' .
. ,. l '
/ident a fait l'inll:rutllOn, qu 1 ny a
point cu , de Commi~ai;e particuher •
que les temOIOS ont ete entendus, en
prefence de t~ut le Parlement; qu on
lui a prononce l~s pre,ll1IerS Jugemens
all lieu de les lUI /igmner ; & enfin,
qu'il-a eté ordonné que le recolement
vaudroit' confrontation {ans l'avoir contumacé " quoique ,fdon la f~rme d';S
mercuriales on n ait procede par de-faut qu'aprè; deux dilfér~ns Exploits
de perquilition; n'ell:-ce pas être contraire à lui-même, attaquer l'u{age qu'jL
a reconnu, & combattre le pri vilé ~
Celon lequel il a prié, requis & demandé
avec iFlftance d'être jttgé
De plus, n'dl-ce pas donner pour
moyen de Mcilion ce qtli ell: à décider?
L'u{age des mercuriales ell:-il légitime
& bien fondé? A-t'on -pÎt (e di(pen{er
d'y procéder dans-l'al!àire pré(ente ?
T el eflle fujet de la contell:ation. Voilà
ce que le Con{eil doit juger; c'ell: (ur
cela que M. de Michaelis devroit S~g
tendre; mais il évite' de s'y engager .
, parce qu'il fent que la prétention dl:
Ulfoutenable,
�6~
Enfin, il Ce tait des moyens d'une au>
tre cfpece;)1 dit qu'on lui a refufé un
d élai de deux jours pour aller chercher
des piéces à Mar{eiUe.
R/ponfl. Il paroiiroit par la procédu.
re, & on avoit des preuves par écrit
qU'li avoit fait {uborner des témoins;
Mar{eiUe ; ainti il éto it à propos d'empêcher qu'il ne contimlât fes matlvaifel
pratiques, Cauf à lui donner ,ap~èsï'inf.
truélion, tous les délais pour fe juj~
tifier.
Il objeéle encore qu'on n'a pas voulu
lui accorder un autre délai pour pro.po[er {es moyens de nullité.
RéponJè· Tout Accufé doit être prêt·
ependant on lui a laiiré un temps fi~
Mant: d'ailleurs il avoit propofé fes
prétendus.n yens dans {on interroga.tOIre , & Ils furent tous relevés & dé.
truits par le Plaidoyer de M. l'Avocat
Général.
Il ajoute qu'on a exclus /âns rai fan
douze Juges dtt higement définitif,
quoiqu'ils euirent airillé ~ celui parle·
quel il fi,t débouté de fes moyens de
nullité.
,
Réponfl· Pourquoi dillimul e-t'll que
c es douze Juges avoient manqué plu.
fleurs féances? Lorfqu'il fut queilion du
{;9
•
J<lg~meot définitif, fi on ne tes aV?iil
pas e~chlS , il auroit raifon de fe plalR.
dre d'avoir été ju;gé paT des Juges nOl1'
illftru1rs & qui fe feroient ab{entés . ,
>lIais ici il dl: réduit à objeéler la régtt·
larité même ou'on a obfervée .à (011
•
égard.
, II (e fait encore un moyes, de ce
qu'en la Iroifieme AlTemblée des Chambres, il ne fut f<ut aucune mentIOn dll
ré(ultat de l'AlTemblée des Commijfai·
(es; ce qui étoit , dit-il, un préalable
J,lécefiàire.
On répond que les Officiers nommés
pour priparer l'inJlruélion, nlrent d'avis que tout {e fît les Chambres airem-.
blées : tel fi,t leur réfulwt ; cela ,t ilt exéQlté , & M. de Michae1is y aC'ltüefç~.
Mais il y a ici une réflexion impor.t.wte à mre·. Ce dont M. de Michaelis
fe plaint 6 mal-à-p.ropos, il le tire de
la forme & . de l'ufage <les mercuriales.
ainG il l'le peut s'empêcher d'en con,
noÎtre la valiciité.
li voudroit, d'un côté, fe procure;des .
moyens lirés des omillions '1\I'il pré.tend qu'on a faites dans la procédure,
par rapport ~ ['u(age des mercnria les,
& il croit, d'un autre côte, pouvoircoOo
J,re l'u~gc des mercuriaJ~s • (e iàire cle~
�70
1I1Oyens de calT'ation fondes fur l'inoh-'
fervation de l'Ordonnance de 1670.
Comment le concilier avec lui-mêmel
ou plûrot, ne revient-il pas, (ans s'en
appercevoir, à la véri~é ~ue nous fou.
tenons & qui le pre!fe interIeurement;
Cçavoir, que cette affaire ne peut & ne
doit être jugée au ConCeil que /ilr le
fondement de l'u(age des mercuriales,
qui a toujours éte Cuivi au Parlement
de Provence, comme une Loi dont il
n'etoit pas permis de s'eca.ter, comme
un privilége qu'on devoit maintenir,
& comme un rempart contre les entreprifes & les abus des Minifires de la
Juftice?
On finit ce Memoire par quelques
ob{ervations qui peuvent mériter l'at·
tention du ConfeiL
La premier€, c'cft qu'aux termes de
l'Ordonnance même de 1670 , il ya
des cas ·dans lefquels.on peut infiruire
le procès (ans information. Voici les
termes de l'article 5 du titre 2J' 1, Les
" procès criminels pourront etre inf'
" truits & jugés ,encore qu'il n'y ait
" point d'information, fi d'aiUeurs il y
J' a preuve fuffi{ante par les interroga" toires & par pi.eces authentiques, ou
" reconnues par J'açcll{é, & par Ie$
71'
autres pr ~fE>mptions & c'Îrconfiances
" du Procès.
L'application qu'on veut faire de c~r
article de l'Ordonnance de 1670, quOIq,,'elle ne touche point à l'ufage des
mercuriales, c'eft qu'indépendamment
<le l'i"formation qu'on attaque, les
Piéces qui .font ,jointes au Procès,
étoient .feules fuffifantes pour faire
condamner M. de Michaelis à des pci'Iles aulli févéres que celles qui ont eté
prononcees contre lui; <J'OI' il re{ulte
qu'il a encore moins de rai{on de s'élever contre une information dont il ne
{Duffre aucun préjudice; en voici 'les
preuves.
Il
Extr"it des Pilm qui ont flrvi au Jugt';'
m'nt du Proc~s de M. il, Michaelis.
Dans l'af!àire des Dames de Chapus
& de 'Viany, il a pris, pour une Enquête, 450 liv. au lieu de 45 liv. qui lui
revenoient légitimement; il en convient, & en rapporte {on reçu. C'efl:
lme exaétion.
D~As'I'affâire des 'Religieux de Saint~
Antome contre les Ordres Mandians de
MarfeiUe, dont il étoit Rapporteur
on a ,produit le Rcg.ifue des Religieu~
�72
de Saint - Antoine, qui prouve que la
Dame de Michaehs fa femme, a reçu
des préfens de lin, de fucre.' de calfé,
de tauron d'Efpagne, de liqueurs &
.d'étoffes de foye du Levant : o~ y voit
.encore qu'une fomme de 600 liv. dont
:ils n'ont point voulu marquer l'emploi,
a certainement tourne à fon profit. N01~
ne parlons pas des 30 louis d'or, que
.le PrOCl!reur des Religieux Mandians
avoit conftgnés de fon côy~, COl~ la
condition que l'argent ferolt rendu file
Procès n'étoit pas gagné; parce qu~ce
fait n'ell: prouvé que 'par des T émoins,
<:jl1oiqu'irréprochables ; maiS le regiJlre
{uf/it pour prouver la conculIion.
Dans l'aflàire du ft eur de Peyrefc ,&
dans celle du nomm é Olivier, il em·
pnmta, fur de la vaiŒelle d'argent, une
fomme de 7)0 liv. quelques jours avant
l'Arrêt; il retira enCuite adrOitement!,
vailfelle, au moyen d'un tranfport qui
'Il'a point été acquitté.
.' La preuve en réflllte des Lettres du
fieur de Peyrefc décédé, d'une Lettre
de M. de Michaelis lui-même, du tranç
port qu'il fit, & de l'Arrêt oil il a ete
•]1.19é.
-Pour prouver les emprunts qu "11 L'
rdl'
.k>it des Parties dont il étoit Juge, ou
.
RapportellCI
73
'r cl M • .
Ra porteur, par l'entrem ne e e1'ln~
dor, fon premier hom(lle de confiance,
lilr des gages que M. de Mlch3e hs retlroit après l'Arrêt, on rapporte le R~.illre de Merindol & .Ia declaratlOn qu il
~t étant prêt à mounr, contenant que
Michaeli! fe voyant POurfUlYI en mercuriale, l'avoit obligé à effacer de fon
regillre tOuS les articles qlU concernaient le s emprunts.
On prouve encore, par fon prop~e
récépi!lë , que non content cie recevol: .
par fes mains, les vacatIOns qlU, lUI
etaient dLles, dans une affaIre ou II
avoit exécuté une CommilIion du
Confeil, il reçut en même temps, &
appliqua à Con profit les droit~ du Greflier.
On a aufli la preuve complette par
des piéçes authentiques & reconnues,
qu"il a fait en même temps la fonélion
d'Agent, de Partie, de Juge, de Rapport~ur, d'HuilIier & de Tyran contre
les Porteurs de chaires de la Ville d'Aix.
Ces Piéces font trois Arrêts rendus à
fon rapport contre ces malheureux,
des Exploits de failie par lui rem,is entre les mains de l'HuilIier , les informa_
tions faites, & des decrets par lui décernés, & enfin des arrêtés de compte
D.
�.
,
7~
lignés dc là main. Une conduite fi oaiell~
Ce, des procédés fi violens , ne mar;
qu e nt-ils pas un caral1ère dt: malver(a_
tion, de prévarication, de cruaute &
<l'indignité ?
'
Quand on réunit ces <lilférens faits
l'rouvés par des Piéces non contellées
' l'Ar ret
A ren du par Contu.'
&r '11.1' on VOit
!'nace, juge-t-on que la peine pronon.
cée contre M. de Michaëlis ait excedé
la gravité des crimes qu'il a com.
mis ?
Il n'étoit donc pas bc{oin, pour af.
[eoir une telle condamnati on, de cette
multitude d'autres faits prouvés par les
dépolitions des ,T émoins , des vingt
ptiè0!es demande es au nommé Loug a
la veIlle du Jugement de {on Procès &
de ~e lit de Danlas envoyé d'Aix à
(f.'II,e , mis en gage pour une fomme de
1300 1iv. qui paifa de main en main a
ceux qui avoient des Procès , pour (e
rendre M. de Michaëlis favorab le &
qui lui revint enlin, {ans r embo:,rfer
ce qu'il avoit emprunté, en le mettant
~ gage. Le (ait ~ême fi bien prouve
de la propofitlOn fuite au Fermier de la
glace , par M. de Michaëlis , n'a rien
~jouté à {on Jugement. Je v ous donne.
W J ' lui di(oit M, de Michaëlis , en re-
Mar,
A
,~
Oevanr (a Requcte; un
A
A
•
•
rret qUI voUS
'ermettra d'a u~menter la glace GC quaire deniers la Itvre " fi vous voulez me
donner cinquante Pilloles; fi vous ne
m'en donnez ~ue trente, l' A~rêt !le
contiendra 'lu une augmentatIOn de
deux deniers.
A la vérité cela ell horrible; mais
~ncore une fois, les Piéces {cules , telles
'1 u'on vient de les rapporter, {ont plus
~ue (uf!i(antes ,[our fonder la jullice de
1Arrêt qui a ét rendu, & par con{é~
que nt , M. de Michaëlis ne gagne rien
à attaquer l'information par des moyens
~bliques, & qui ne peuvent s'appli..,
quer à l'u(age des Mercuriales,
La (econde ob(ervation roule (ur ce'
que tout Magillrat, qui ne (e défend
que (ur des formali tés, qui ne cherche'
qu'à éloi gner fa condamnation, & à
kire dépérir les preuves ft" le fondement des prétendues nullités qu'il allé.
zoe, n'a Jamais mérité d'être écouté.
Il y a {ur cela un Arrêt célebre dLl
Parlement de Paris, rapporté par M.le
Prellre , (ous le titre des priviléges de;
Con(eillers du Parlement de Paris, de
o'être jugés que les Chambres aifemblées.
. li ne fonde ce privilége que (ur 1'1l~
D ij
�76
{age & la pratique; mais il r~mafql~
en même temps, & il prouve qu'on s'y
cft toujours maintenu. Cependant lm
Confèiller du Parl emen t , accu{é de
co.ncuiliOh, s'érant plaint que, Contre
fon pl'ivilége , le Lieutenant Général
d'Angers avoir fuit ulle information
contre lui, la Cour , dit M. le Preflre
les Chambres a{!'emblées, après e~
avoir long-tems délibéré, ttouva que
le Lieutenant d'Angers avoit fort mal
fdit d'avoir intitulé fon information di.
reétement contre le Corrfeillel' & contre
fon privilege- , & contre la Commillion
même; & toutefois, attendu qu'i! eût
femblé que pOlir une formalité, l'on eût
voulu fuire évanouir la preuve d'lm
crime ptétendu commis par un Con{eil1er de la Cour, ordonna que, {ur la
Requête civile, les Parties {eroient mi.
fes hors de Cour & de Procès, {ans
dépens, & avant que de faire droit fill'
les Condulions du Procureur G":néral,
'lue les T émoins {croient répétés par lm
Con{eiller qui {e tran{porreroit {ur les
lieux. Jugeant la Cour,que l'information
avo!t été mal fuite, comme tout ce qui
avolt été fu ,t en conféquence , & né.n.
m<;>ins qu'i l importoit trop à l'honneur
.d'un Juge de {e juilifier, & de [c dé,
77
. ['
Ji'
fendre autrement que par des lormâ tes
& des nullités.
. .
·
fi
le
Parlement
de
Pans
Jugea dans
A 1
. 'l '
'e
celte10c{péce,
que {on pnvl
e e mcm
g
dont il eft li jaloux, devon ,ceder à l~
jufie appréhenlioll de parol~re fuvo,
r>s Membres ,
j qUI,
Tl' f"el un de 1,,..
.accu[e
de concuilion , ne {e dcfendrolt, ~ue
par des nullités. Ici M. de MIchaelts ~e
trouve dans tlne lintattO'l1 bIen ddrereTlte; ce n'ell pas parce. qu'on a procede contre lui, an préJudtee ?e {on
privilége, qu'il attaque la procedure,
il {e plaint au contraIre de ce que la procédure à été faite, & le Jugement r.endu
en conform ité de [on privilége, {l11vant
l'ancien u[age de la Compagnie, &
felon [es l'equilitions, con{e ntem.e~t
& approbation réitérés. C'eil: {on pnvllége même qu'il attaque, c'eil:. contre
cet u{age & cette anclcnne pratt que de
fa Compagnie , qu'il s'éleve , & qu'il
cherche à trouver des nullités qui n'y.
ont aUcune application.
La troiliéme ob(ervation, c'eil: que
(uivant les Ordonnances des Rois François 1 & Charles IX, qui portent que
les Cours feront obligées d'envoyer
copie de chaque Mercuriale au Roi, ou
à [on Chancelier, le Parlement de PrQ~
�,,8
Vence a toujours eté infiniment exatl ~
tendre compte à Mellieurs les Chance.
liers de France, de toutes les affaires
jugées en Mercuriale , & à leur en.
voyer des copies tant des Procédures
que des Jugemens. On a rendnle même
devoir à M. le Chancelier à l'égard du
dernier Procès de M. de Michaëlis:
M. le Chancelier & tous Mellieurs {el
Prédécell"eurs Ont toujours fait l'hon.
neur à la Compagnie, de lui faire dei
Tép onCes qui marquoient leur fatisfac.
fion; jamais ils n'ont défaprouvé cette
maniere de procéder; jamais l'ufage ê(
Je privilege des Mercuriales ne leur a
parll dipne de répréheofion ; jamais ib
n'ont temoigné qu'on di'tt le rerrancher,
ni le r~former : Ils l'ont to"ljOurS re.
gardé comme une Procédure dont ils
{ont les Protetl:eurs particuliers, corn.
me une coutume louable, comme un
ufage utile, comme lm privilége qui
loin d'autorifer ou de fomenter des
abus , n'éroit employé que pour les
l"éprimer.
. Or, toutes ces Lettres, qui font parties
.{uccellivement de la ma;n &du cœllrdes
Chefs de la Jufiice, des premiers Inter,prètes des Loix, des organes de la Ma-l-efié Royale ~ ne {ont-elles pas, linon dei
to'nfirmations exp7lll"es, du moins d<;s
approbations refpetiables. & authentl;"
Iles de l'u(age des Mercunales?
.
q Le Parlement de Provence POUV~)!t~
'1 donc s'en écarter pour la premlere
"fois dans l'aflàire dont ils'agI!
'?A
'
~Oltilliell de pen{er 9ù'il {e trouverolt u,n
homme all"ez preComptueux & téme~
raire pour entreprendre de l'attaquer,
& qt;e cet homme {croit M. de Michaëlis, qui a {ubi & exécuté trois p~e
miers J ugemens en Mercun,ale, qUl ~
r ~ quis, conrenu & approuve la Procedure du quatriéme, & qui n'a qu'à fe
r epréfenter devant {es Juges naturels,
pour anéantir le Jugement de conmmace dont il fe plaint, & pour fe lUCtifier, s'il eil vrai qu'il ne {oit point
coupable?
NO TE Icriu dt
N IE R E ptrt.
[Il
main dt M.
DE LA
B LI...
M. de Michaelis étoit parent de Madame de
Pontchartrain, la premiere belle-fi~le de M. le
Chancelier .
Quoique (uiv,nt l'Ordonnance de 1670 il Y
eût plulieu rs nullités dans la Procédure, M. le
Chancelier n'a pas jugé que ·l'Arrêt rendu en
Mercuriale dût-être ca[~ ; mais il
convenu
en
•
�80
"vec M , le
1
Pr~fident de Piolene. député <i<
U,f,o,H,f,o'lt·,f,o,f,o,f,o'lt·,f,o-t-t-t '1H 'It- ~
{o.n Parlement pour {omenir l'Arrêt, que M.
de l\flchaclis donnerojt un billet portant pro.
meITe de fe défaire de fa Charge, & de n'"
poffêder aucune à l'avenir, après quoi il fe tt.
prérenteroit pour purger la contum.ace, & qllC
ARREST
l'on le mettrait hors de Cour;
Ce qui a été exécuté~
DE LA COUR
Nota. L'Arrêt rendu en Mercuriale al! Par.
lement de ToulouCe contre M. de la Roque,
DU PARLEMENT
vient d'être approuvé & confirmé par le Roi
m ême, M, le Chancelier. & tou s MM, t.
Commiffai res, Oilt témoigné qu'il con"iendroil
de rétablir l'urage des Mercuriales dans tOUtel
Jes Compagnies, Le Parlement de Paris p.
DE PROVENCE.
n'
roit pas s'y prètcr.
•
QUI
.
condamne
un Imprimé ) CQnte_
nant deux !If/moires, le premier ayant
pour titre: Premier Mémoire pré-
{enté au Roi par M, le Préfident
d'Eguilles; le jecond ayant pour
titre : Second Mémoire préfenté au
Roi par M, le Préftd ent d'Eguilles, ..
êt" lac"é {,o hrûlé par l'Exécuteur dt
la Haue.-luJlice,
Du 17 Mai 1763'
Extrait der Regiftres du Parlem<nt.
E jour, les Chambres a/I'embl~es que .la Cour a jugé la mer:
,
cunale mtrodulte le premier Fevrier
dernier, les Gens du Roi font rentrés
& Me Le Blanc de Cafiillol1, A voca:
C ap~ès
~
�1-
général dudit Seigneur Roi, portant la
parole, ont dIt;
MESSIEURS,
En rentrant dans ce fanfruaire de
la JulEce • où nous venons de rempr
)a plus douloureufe fonélion de la ce U
fure publique
, ., nous y trouvons les Lo~'~
vengees; mais nous y voyons en rnê.
me ·tems la confternallon répandue &
tomes les ames, pour ainfi dire a:ca.
blées Cousl'e/fort d'un rigoureux devoir.
Cette augufte Compagnie, en rom.
pant les hens qui lui éloient chers s'ea
elle - même immolée à l'ordre pt:blic
n?us a~rons lo ng-tems à gémir de 1;
neceiIite de ce Cacnliee; pui/fe-t.il ren.
dr~ le fa~atifme honteux ,de fes progrès,
plllffe.t-il du motO S premunir tous les
eCprits ~ontre les ,in,finuations empoilOn.
nees d une Societe, dont la pol itique
cruelle eft encore moins (unelle à ceux
qu'elle perfécute avec tant de violen.
ce , ~u'à ceux que Con Inftitut appelle
{es dev oués, & dont clle fait {es inllr~.
mens & {es vifrirnes.
Après avoir rendu un Jugement q~i
a.ccorde à l'hu~anité tout ce que la Ju(.
tlce peut IUllal1{er dans l'application des
~
.
pei nes. utl10gement 011 1'011 recontlott
cette Cage modération, dont l'exe mple
du meilleur des Rois fait une loi à tous
ceux qui jnge nt en {on nom, il ne vous
refi. plus que d'enfevelir dans l'opprobre ces détefiables Mémoires deja livrés' aux flammes partout 011 ils ont pénétré. & dont la publicité perpétueroit
le Cou venir de la conduite criminelle que
vous avez punie: au(li n'avon6 - nous
garde de rappeller les horrems qu'ils
contiennent, nous ne les avons que trop
{ouvent retracées dans le lie u même
011 nous venons con(ommer notre mi:
nillere; & tous nos delirs tendent en
ce moment à les abolir, s'il Ce peut
de la mémoire des hommes.
'
Ce foin importe à l'honneur de la
Magiilrature & de la nation, bien moins
compromis pa, des délations in{enCées
que par la qualité des délateurs' mais
il importe encore plus à la tranquillité
d'u 'le Province, dont la Société des cide vant Ce di{ans ]éfuites avoit fait le
théâtre principal de Ces intrigues &
où elle en fomente chaque jour de ~ou
velles. Permettez à notre zele des ré.
flexions qui nailfent de la vûe & dl1 {entiment de nos malheurs,
Les Jugemens fi folemnels qui
A ij
Ollt
�4
aéclarécette Soc:été pern icieu fe aux loit
& aul< mœurs, n'en ont point éteinl
l'efprit ; il ne peut périr qu'avec 1Ordre
entier. Efpérons que l'Empire & le Sa.
cerdoce s'uniro nt en tous lieux pour
abolir une Société affranchie de taille
{upériorité , avide de to ut genre de do.
minalion, drrigée pal' fcs loil< & par
{on enleignement vers l'ufurpatio n &
le crime, rebelle par principe a ux Sou.
verains legitimes, perfide fur-tout dans
les témoignages de fa foumlflio n , pOUt
Ile demeurer /ide le qu'au M, itre qu'eUe
s'dl donnée, & à qui elle a voué une
obéi/l'ance idol ~ tre,
Société, dont la dcftruétion exécmee
dans une partie de l'E u rope, éloit déja
prononcée dans tout le mo nde chrétien
par cette fuite non interro mpue de COn.
damnations & de f1élTJiTur"s, & dom
l'exiftence continuée aille urs, met en
contradiélion avec elles-m êmes les Na.
rio ns qui la conferve nt après l'avoir
avilie, la rend encore formid abl e à cel.
les qui l'o nt profcrite, & fo rme pour
tou les un fuiet de di viGon s , de Ican.
dal e & de péril: qu'ell e difparoifTe de
la terre entiere, puifqu'e ll e embrafTe
toute la terre par fo n amb it ion, n~ cefTe
de la menaçer de [on joug, & de la IroU'
-~
'II
r'
d'
.,
.,ler par fes attentats : qu e e ,olt etnute
dans fon principe , dans ce chef abfol u,'
à qui, tant qu'il fu?fiftera: chaque par:
tie viendra fe reJoindre. d el.le-r:>ême.
Oui Mellieur, l'efpnt qlll a mm e ce
Corps: réunit en.core la .plLlp~rt d.cces
membres , de qUI la Nanon n a pu J~f:
qu'à ce iour, ni s'a~urer, nr (e ~e h.
vrer, difperfés à l'exte~l~ur , malS ree,I-,
lement a/l'ervis à un reglme réprouv~,
& à cette unite fi dangereufe de {entl-.
mens & d'aélion.
Après avoir vécu fO~l ~ ~e ~égill1e in.;'
compatible avec la lidehte due au Souverain, & parmi les fauteurs de la ~oc.
trine meurtriere, ils refulent de nous
ra/l'urer, & demeure nt ch argés volontairem: nt d'un {oupçon qui devroit leur
être infupportable ; il s s'obftinent à con·
ferver un-état qu'ils n'ont iamais po/l'edé
Jéua!ement, & don t l'E91ife Gallicane
ex~lm à ja mais cette Societé au moment
qu'elle parm en France. Ils font encore
dans les liens d' une o béill'ance illégitime en elle-même, & vouée dans une
Regle abufive . Ils prétextent la foi d'un
engage ment qui, felon toutes les loix ,
ne peut plus avoir ni objet ni matiere,
après la profcriptio n de la regle à laquelle tOUt vœu d 'obéi/l'ançe eft néce/l'aiA iij
�,6
rell1ent t'el alIf , & après la dill"olution
du Corps dans lequel ce vœu fUI émis
. Jaloux de cet état fervile & amovi:
hIe au. gré du G é ~ é ral, ils difpment
(lux 100x le pouvoir de les affranchir '
i ls croient {ans doute en cor~ d'après leu:
Inlhtut, que la re~ l e ell IOdellruélible
il t.oule pU,itr?nce, &. qu'il
au pou.
vOir du General de faIre revivre leurs
ConJ:!itutio ns condamnées. Le fanalif.
me pOlir leur 9rdre. & l'e{poir cri.
mInel de fan retabliffement peuvenl
!euls retenir dans leur part ie' ceux qui
ra~oient en qoelq ue {orle abdiquée, &
qUi. {erolent encore prêts à la quitter au
mOIndre ligne de la volonté du Général.
S'I!S ne veulent point l'habi ter corn.
me citoyens & {ujets , ils ne {ont donc
plus qu'émiffaires de ce Defpote étran.
ger conjuré pa r éta t co ntre nos maxi.
mes, .c?njuré même plus d'une fois par
fa poll!1que Contre le nom français' de
~e De{pole qui prend part ~ IOU; les
evénemens , à tontes les affaires de la
7eligion & du liecle, dont l'œil pénetre
par· tOut , dont le comm andement eil
arbitraire & I1niverfel. qui peut corn.
man
la loi divine & naturelle ,
. der.contre
,
q .u1 a Jure de ver{er {on fang pour le
1I1en J & à plu~ forte raifon pour la con.
ea
't." & ql)1_ pllu.•
{e[vallon de la Soclele,
vant à fan tour exiger de fes efclav~,
le facrilice de leur vie, fe rend arbItre de celle des Rois, tandis qu'il ne
ceife de l'attaquer o uvertement par la
morale qu'il ofe f"ire p\.blier dans tout
l'univers: quel ea le maître auquel pr~(
que tous les ci·devant JéCuites patol{lent vouloir demeurer inviolablement
attachés.
Il ont enfoui leurs talens : privés par
leur obaination des droits les plus jalo ux du citoyen & des fonLhons du
minillere eccléfiaaique, ils {e ré{ervent
J'exercice de celle dont on peul faire
l'abus le plus facrilége & le plus caché;
ils ont furpri s ( au grand étonnement
de la Nation, & contre toutes les regles)
des pouvoirs de confeffer que l'Eglifl:
n'accorda jamais à des {uje!s déclaré:;
.{u{peéls à l'Etat. Eh! que {ont ce. pouvoirs aux yeux de ceux qui, par le reJus d'ab jurer le rég ime, témoignent afCez qu'ils tiennent encore à nne Société
qui s'attribue cette fonélion comme
fonttion propre. qui {e dit promi{e &
néce{faire à l'Eglife, fondée iùr un 10ilitut revelé , appell ée au miniaere de
l'Apoaolat pour l'exercer avec indépendance par toute la terre.
A iv.
�~
. ' On· Ce propofe de perpétuer dans lé
fait cette Société, on plutôt cette a[o.
t~ation illi~itée , qui n'a p~int de ligne
';Ilib l. e, qlll ne f~ caraéten{e, ni par
1 habIt, nI par la vie commune, ni par
'Ia profoflion publique, & qni{e formant
de toutes les conditions, n'a pour toute
Teg le que l'obéi/Tance fans réferve à un
{eul homme: qui fçait même li ces homo
rnesrépancius aujourd'hui dans le liecle,
n'incorporent pas à cerre Société prof.
erite, de nouveaux fuj ets qu'ils peuvent
y attirer par l'exemple de lem état
aétuel , & qui feraient dès-lo rs autant
de transfuges, ou d'ennemi s intérieurs
du Royaume?
Le tems que les Tribunaux leur ont
donné pour fe ren dre à un devoir que
leur nai/Tance leur impofe, eft employé
à nous retracer l'Inftimt perfon nifié dans
leur eondl1ire, à regagne r ou à foulever en leur faveur les Citoyens, à
entretenir I ~efp r it de parti, les impollu.
res, le fchlfme, a faire circuler leurs
maximes, pour changer l 'efprit national ql11 les repouilè, à préparer le tems
des vengeances de la Société, & à la
me.ttre en éta t de pu nir un jour la Jullice
qUI les a dlfperfés , & l'humanité qui
cherche à les conferver, en leur offrant
. r le Le rappe? de l'Inftitut, ou la
tin aly ,
, If
h .
. de
l'Etat
rume
, tel eft 1a reuX jou. ait
c ,
tel ellle plan que femblent ~VOIf IO~·
' 1 Defpote & fes pnnClpaux MIme e
.
d
tt
nillres, Qu'on juge maintenant ,; ce e
Société par ce qu'elle eft dans 1 etat de
difperfion & d'opprobre, & par le pouvoir que lui donne encore la feule force
de l'efprit du Corps,
Ne parlons que de ce qu'il opere fous
nos yeux; nouS le voyons profiter de
cette difperlion ap parent e, pour fe c~m
mun iquer avec plus de chaleur &. d Impunité . il agite toutes les parties de
cette m'alheureufe Province, il y fai t
éclorre de toutes parts les diilè ntions
les plus incroyables, pour environner
la Magillrature d'enn emis, & pour la
rendre , à force de troubles, d'attaques
& d'objets de diverlion , impui!fante
cootre lu i [eul.
On travaille à étouffer dans tOLlS les
cœurs ce fentiment li naturel qui attache la Nation à [es Magifirats , & qui
n'ef! que l'amour même des Loix: o n
voudrait, s'il é tait poflible, provoquer
la haine publique conU'eux , parce qu'ils
ont méprifé celle d'une Cabale impitoyable, parce que uniquem ent to uchés
du faillI de la Patrie, ils ont été a!fez
�:'0
gé néreux pOur détourner, s'il le falloit l
{ur leurs têtes ce f1 eau qui depuis deu;
fi écles afflige la Religio 1 & l'humanité,
Nous pournons appuyer ces trifits
réfle,xions par un récit de men ées, de
p ra tIques {ourdes & cependant connlles'
nous les développerons en tems oppor:
tun ; nous ne pouvons renoncer entit.
rement à l'e(pérance de voir renlrlr
dans l' Ordre ceux dont les y eux fonl
encore fa(cinés. La voixde laRe1i aion&
de la pa trie ne pourra-t-elle fe faYre entendre? Mais li cette efpérance eil trompé~ , la France ne (ouffrira pa s que ceux
glU fement le trouble, demeurent dans
{on rein ju(qu'à ce qu'ils {oyent parve".IIS à tout corrompre, ou à tout anéan.
tIr.
A prés un tems de (upport , il faudra
s.,arm er Co ntr' eux de no uvelles précau.
tlOn s que la fû relé publique exige, re.
latl~ement à la nature de l'Infiitut qu'ils
aVOlent
. embra/fé, à la morale , à la
pratI9ue de ce régime dont ils (ont encore Imb~s , ~ à leur conduite perronnelle : precautIOns (ans le(quelles tant
de travauxn'aboutiroient peut-être qu'a
rendre cette alJociation plus dangereu{~ '. à dérober à l'in(peéli o n des Loix ce
reglme qu'on a cru détruire , & à faire
Il
' I,r- ,
{uccéder à l'en(eignement ~ubhc emet·
nement privé & clandeilm. . .
g La fidélité qui avoit déjà InftJIté c;s
précautions {alutaires , s'eil vu e force:
à les lu(pendre ju{qu'à ce qu 'o~ aIt pu
di{liper des préventions adroIt eme,nt
fem ées, Le tems & de pu iffan s motl (S
mis en évidence en attefieront la nece{lité ; il importe au (uccès qu'elle (Olt
publiquement reconnue, & qu e ces
précautions foient deliré~s de, ceu; m ~
me qui en les accu{ant d exces d apr es
des impre/lions étrangéres, les ont rendu es impraticables pour le mo ment. ;
elles (ont jllfies & indi(penfables , plllfql;'elles (ont du es à la confervat ion des
jours les plus précieux à la Nat io n :
elles (ont équ itables , puifq u'elles ren:
dront la confi ance publique à ceux '1 U1
fe ront fideles à leur (erment, & ne l'enleveront qu'à ceux qui o(eroient le dénier ou le trahir.
Tous les prétextes dont on a coloré
le refus d'abjurer le régime, di (paroltrom lor(qu'il (era relégué de là les
Monts par le Jugement unanime de tous
les Parlemens, quiconque héliteroit
alors à foufcrire, prononc eroit luimême l'Arrêt de {a pro(c ription.
En attendant cet infiant décifif > vous
�H
lie pouvez différer de (ou/haire all~
yeux du publlc des ouvrages qui font
les produéhons da fanaofme , qui lui
fervent d'aliment, en publiant des ex.
~ès ,dont il fe g.lor~lie: à la vue defquels
" s rnllame h,,·meme, & devient à la
fo.is fi contagieux & fi révoltant, qu'il
fait en lin fermenter tous les cfprits par
enthoufiafme, ou par indignation. Hâ.
tez·vous, MeiJieurs de replonaer dans
les ténébres ces Mémoires, frui~ odieux
des premiers comp lots que cette Cabale
a tramés parmi nous, & qui Ont déchiré
le fein de la Magifirature.
Nous requerons que l'exemplaire que
n ous remettons fur le Bureau d'un lm.
primé. contenant deux
. Mémoires', le
premIer ayant pour tllre: P"miu M,.
moirt p'réfil1.té au Roi par MT. le Préfi~em d Eglultes; le lecond ayant pour
ture : Second M;moire préflnté au Roi
par Mr. le Préfidem d'Eguilles foit lacéré & brCdé par l'Exécuteu'r de la
Haute.Jufice, comme étant lefdits MémOIres calomnie ux, fanatiques factleux, & injurieux à tout le Co:ps de
Ia Maglfiratllre , tendant à rendre inu.
1I1 ~ l'autorité du Roi dans fes Cours,
q.ul en fon,t .I~ plus ferme appui, à exCHer la {edlllOn & la révolte ; qu'il
't
3
fait enjoint à tOllS C~L1X .gui ont des
exemplaires defdits MemoIT.s & Impnmé, de les apporter au ,Greffe de . la
Cour pour y êlre (llppnmes; que t:esexprelfes inhibitions & défen{es fOlent
faites à tous ImprImeurs, LlbralTes ,
Colporteurs & à tous autres, de les
011 am,,:imprimer , vendre, débiter,
.
,.. .
r
ment difinbuer , à peme d etre POUlllllvis & jugés comme pert~rbate~lTs durepas public; & que l'Arret qUllntervlen·
dra ' . fera imprimé & affiché parlOut 011
b e(ol n fera. Et font forus.
Vu ledit Imprim é contenant deux
Mémoires ~ leprem!er,ayant ponr litre,
Premier MemOire pr'finte ail ROt par M.
le Prijidmt d'Eguill<s , le [econd ayant
pour titre, Second Mémoire prifinté au Roi
par M. " Préfid,m d'Eguilles, en(emble les Conclufions par écrit du Procureur Gén"'al du Roi: Oui le rapport de
Me. Antoine.E(prit. Emanuel de Brun,
Chevalier, Baron de Boades, Meaux;
Villepey, & autres lieux , Con(eille~
du Roi: tout conlidéré.
LAC 0 UR, les Chambres a[em.
blées, a ordonné & ordonne que ledit
Imprimé, contenant lefdits deux Mé-
.
�14
moires, fera lacéré & brlllé p~r !'Exé.
cllteur de la Hame - Jullice, comme
étant le(dits Mémoires calomnieux,
fanatiques, faEtie ux , injurieux à tout
le Corps de la Magillrature, tendanl il
r e ndre inutile l'autorité du Roi dans (es
Cours, qui en {ont le plus ferme ap.
p ui, à eAciter la fédition & la révo lte;
enjoint à tous ceux qui ont des exe m.
pl aires defdits Mémoires & Imprimé ,
de les apporrer au Greffe de la COlll
pour y être {upp rimés, a fait & fait
t rès-expre /fes inhib itions & défcn(es il
tous Imp rimeu rs, Libraires, Colpot.
t eurs, de les imprimer, vendre, dé.
biter, ou autrement d,llribuer, à peine
d'être pourfui vis & ju gés comme pero
turbateurs du repos public; ordonne
que le pré(ent Arrêt (era imprim é & affi.
ch é par-tout 01, befoin (era. Fait à Aix
en Parlemen t , les Chambres alTemblées,
le dix- (eptiémeMaiI763.Signé .DE
REGIN A.
Le même jour, ledi t rmprimé con.
tenant deux Mé moires, mentio nné
ci - delTus , a été lacéré & brîdé par
l'Exécuteur de la Haute _ Jullicc fur
l'échafaut drelTé à la Place dite des Prê.
cheurs, en préfence de nous Jo(eph.
Guillaume - Jean. Baprille Regibaud,
rr
G ellier audiencier, ferv. nd la Grand·
t bre, aIii1 (l é de deux H,"liiers
de
Cham
UD
la Cour. Signé, REGIBA
•
A AIX, chez la Veuve de J. David
& E. David, ImprimeUfi . 17 6 j.
�1
t+.~~+.t,, +.,~tr*++
A RR EST
DE LA C O UR
D U P tRLg~ENr.
DE. PROVENCE,,
CO'lÇUN1l(T
les ci-devant Jéfuittr q'fÎ
dam /, Rr/forr.
.
lroav,~,
ft
EXTRAIT DES REGIST~ES DU PJ\.RLE l\IENT.
~hambres
E jour, toytes les
a(femC
.
M, le ProC4,eU\ Généra! du !tQi
ell entr,! , a dit;
bl ~es,
&.
Les fl.rr~t~ pe l~ Cpu\, Q'1 ,8 Janvie, &
1 Juin 1,6; ont r.nvpyé au c():nmenc e~
ment de la préle"te f-nn~. à Il~rqer définitiven\",t (UI les Prêtres & Écoliers de f~
ci-devanr Société , fp, it pour amgner ulle
~~nr.on alimentaire à cev~ q~i .yast palf4
l'Ige <le trente-trois ans étaient excl~s dt;
l,eur patf\IjlOme, rQIÇ PP~f être pris à leur
.ga~d t,I1;s "1er~rq que I~ fùreté pqgliqqC;
il l 'préret d, 1Etat P9~"qiçnç e'figer.
•
A
J
�,
•
ces ob jets el!: rempli; 1.
Le ptemier de
bon t~ & la ju!lice du Roi ont pourvû !
leur entrerien : ils peuvent jouir en paix,
& dans le fein de leurs familles, des graces
de Sa lI-bjefté ; ils peuvent même augmen·
t er ce revenu en Ce dévouant
JU
fervice de
l·Eglife. après avoir prêté le ferment " .
quis. Mais n~ Ceroit-ce pas ~'abt1,fer a~jour.
d'hui volonta irement, que cl erp~rer 1unou
l"ailtre! L'humanité ell: fatisfaite, puifque
Jeur fublillall ce el1 aOûrée; l"indul gence eŒ
affez m arqn~e par un an d'ep~euve, qui
leur a ét< J oone pour eifacer de Jull:es foup.
ÇOIlS : il dt t e ms d'ex,aminer leur éta~ , leur
con duite & leurs proJets, pour en tJr~r les
con l<quences qui doivent diéter l e~ r<lolu.
tior~s ch: la Cour, & diriger les prt!cautlOm
qu 'ex ige l'intérèt public.
L eur état n'ell: pOillt équivoque; ils ne
le d.'guifent point, il s en font gloire, il,
ne veulent · être ni Citoyens pailibles , ni
Eccléfialliques utiles: ils font J éfoites, ce
mot dit tout, la valeur en dl connue; Il
faut ajouter à fa fignificarion naturelle 1"
idées acce{foires qui naHfent de leur firuation préfente & de l'enfemble des circonf·
tances . Ils ont quitté l'habit que leur dODo
noir un ancien urage ; celui qu'ils ont pris,
en exécution de l' Arrêt, ell: plus conforme à l'efprit de leur Infli tut : cet aél:e ,de
(oumiffion, qui était forcé, ne leur coure
rien, ils fonc dans leur Régie; cette légère
m ~tarno rphore
les favorire dans leu rs cour-
fes & dans leurs affemblées fccrétes. Du
refle , ils alfeétent les titres attachés à l'i·
tat régulier; ils regarderaient com~e une
humiliation profo"de , d 'être réduitS à 1.
~
condition de limples Eccléfiafliques , eux
qui dédaignoient i'Efpifcopat, & qui vouJoient dominer fur les Evêques : ils {ont encore ces Clercs téguliers fuccelfeurs des
A pôtres.
L 'évacuat ion de leu rs maiCons & réfidences les a obl igés de laiffer en arriere ,
& dans J'obfcurit':, les fujets les mo:ns actifs & les rnojns rcmuans ; une trOupe d'élite ell réCerv.!e pour défendre le terrein
pied à pied; & malgré la privation de leurs
revenus, & "intndiéhon de tOUt emploi &.
de toute delferte, c'ell: dans les Villes principales. où la fubfil1ance eil la plus chè re ,
que fe ralfemb1ent les Athl etes de la Société : on y a fur-tout retenu les Direéteurs
les plus accrédités, Le Général compare
ces Communautés comme il lui plaît ; il
leur d~nne fesordres, il nomme leurs Chefs:
On [çalt de la bouche même de leurs partifans, le nOm du nouveau Provincial & des
Reaeufs des Communautés principales.
Tous les membres Ce reconnoifTent encore
Mpendans du R~gime ; les mêmes liens les
ul11lfent, Ils ne font f<parés qlle d'habita_
tlon; Ils Ce ratremblent quand il mU t, & à
toute h~ure; Ils gouvernent leurs affiliés &
le~.rs devotes , avec d'autant plus d'empire
9u ils ne les perdent plus de vûe, & qu 'i ls
JOIgnent à !OUS leu rs artifices ordinaires,
une compJazfance allidue & l'agrément du
comme.rce: c.'ellun~ rorte d'a vantage qui naît
~~ Jeui pOOtlon, Dlrperfés, ils tiennent pl us
e pace, Ils font plus répandus, ils s'infi~uent plus facilement; ils Ont plus de tems
pr Plïs de moy~ns pOur CUltiver & multi1er eurs profdytes ; dél:agés de toute
A ij
�4
di(cipline, ils n'ont d'au trI! (oin que <e!al
d'intri guer. L ' Arrét ne leur a ô té que fa ,.
ne de le ur état , il leur en a laiffé l'er;it
& l'o rgueil; il Y a joint la fureur & la ven.
geance.
T el eO: , Mefiïeucs , le tableau de ceu,
Sa<:iété , qui f~ regarde co mme difperfie
plutôt qtte diffoute ; qui fe dit perfécucl,
& nullement M ttuite , L a conduite de res
~nfalls efi conféque nte à leur état, à leur
tlraél:ère connn, & à l'efprit de leur l nni·
tut, Chaque J é flli te qui av oit que lque con·
fidération dans fa n Ordre , régne aujour.
d 'hui dans un cercle dont il efi le centre '
il s om chacun leu r troupeau J il s c(jrrer~
pondent les uns ave c les autres J & touseo·
(emble à leur G éné ral: leur effo rt ef! en·
core c omm~n & d iri g ~ par le Régime ;
le ur occupatlon cf! de groilir 1. cabale var
laquelle ft ule ils e~iile n t, & de nuire 1
leurs ehnernis par tou~ les moyens qu'ils
o nt appris dans I ~ ur école : ils s'a ttachent
principalement aMeriel' ceux qu i fuccéden!
aux fona!ons qu'on leu r avoit mal a prQ..
pas con~es ; à tra\'erfer par toute four
d 'intri gues les ét abhffemens dethn':, à les
remp lacer; à e ntretenir la dirc ord~ daoi
le s V illes , pOUt e mpècher de, r,:COllltionS
qui feraient fentir les aVln t8 fT es de leur
e xpultioo .; à fa fcine r le~ efp~,ts de w
VTerges pTcufes , qu e la cloture & la retral"
t e rendent plus fufoepti bles de leurs impref
fi Ohs ; à répandre des nuages fur la répu,,·
ti an des O rdres les pl us refpe8:ab les ; à!,·
dU1 re des Pré lats , jufqu'à faire oublier 1
q uelqu es-uns ce ql1 ne: ùoivent à lem Roi,
il leur Patr ie & à e ux·mémes, pour
re~'
r.
~
clre dHenfeurs 8' lme CJlufe aulli déplOl'\Loble; à compofer -& débüe< des :libeUes anonymes & ru épl'if. bles, ou des IE crirs dangereux & féditicux , que .ceuo< qlri Ce diY"en t
à eux ont la foibl effe d'.clOjlter; à iofpir.r
h baine de la Magilh,ature, & le mép".
de la J'uffice ; à callomnier le Gouverner
ment, 10rJ'lu'lls ne peuvent perCuader que
l'auto.ité leur etl rev0rable,
C'eft alnli ~l1' il s entreoiennent par-f\:out
des. roux fout.erra.ins pour allumer un jaur
un IAccndie , !& 'lu'rls pl'6parent des mines
pour .les fail.e éclater au !>efoin. Leur Ibut
/lll évident, ,(éli lle ,retOllr & le tlriomçlhe
de lia Société; & q>l oique cet événement
Itnlfire ne.(@;tnullemerrtà craincl,,,, ,~ l efi afh~UX ,de perifer 'lu:",. 'll1uloicude d'enne..
IIIIS dortleftiqlles travaillent à fomenter la
dirce<de , & à me&Ore le défo, dr. llans
toutes j es parti es de l'E tat , pour parvenir
& qu'une
~ 'cette commotio n uni verfelle ;
foule de Citoye ns abuf"' , . ega rdant com·
me 'le flilur de ila '~eligion Ge qui fe.oit /I..
deflru8:lon de lour 'Panlie , font di(pofés ..à
porrerles '/la~bea llx 'lUi l'embraCeroient,
00tte ,Chim"re peu d. nge l'eufe pour ta_
VO?" , 1oft (beaucoup par 'le mal préfen[
qu olle opb e : 'la caba le feroit .fans athvi."
: fans mouvement, ,fi l'illu fion fanatique
l'u V.'our de la Société élOit diffip6e; c'elh~a ,I e~erme allquel tendent tant ,de menées
ourdes , 'tant de manœuvres & d'inNligues.
~e roiet expliqué, on <lntend f" ns péi.
e e fyllême de conduite lies prétendus
J é~ultes .l])es. perfonnes ~ ui ont ,le cœu r
pie- & droIt, ,ont 'Paru furp"fes qu'ils
A iij
Ë
fi:
�6
ayerit ofé, après les Arr~ts prononcés COD.
tre leur Compagnie, s·ingérer dans le mi.
nifière de la Confefiion , Cans être lavés par
le Cerment : il le fallait ppur canCer ver
l eu~ crédir. La direél:ion efi leur principal
refiort : c·efi par I"abus de la direél:ion qu'il,
échauffent les têtes, qu'ils Cubjuguent 1"
eCprits , & qu 'ils Ce rendent arb itres des
familles. Ce qui efi plus étrange, & ce qui
n·a ptl être jufqu'ici d illimlllé que pour le
bien de la paix, c'efi qu'on leu r confie dOl
fonél:ions alllli augufies , Cans éga rd pour
j 'aut oriré qui les a déclarés fuCpeél:s à l'Et at. La Société démafquée trouve encore
des Proteéteurs qui s'aveuglent volontaire_
ment; la Société anéantie Ce fait redoutet
& ménager; le Co laITe abattu efFraye enCore par fa maiTe.
_
On a peine à comprendre qu 'aucune confidération n'ait pû contenir
dans ceue
P rovince, les foi-diC.ns J éCuites t.nlli,
Que deux Arrêts confécurifs , en 'fuCpend ant de prononcer fur leur (art les averticroi e~ t d'~~re fur leurs gardes ~ ce qu'on
ta x~rOl t d Imprudence au
premier coup
d '?,11 , _efi la pOlitique du momen t. Il eR
neceiTatre à leur but de marq uer de l'.u.
dace, pour en infpirer , & pOur relever &
{outenir les eCpé ranres de leur caba le. On
n'a Cçu que par leurs P arti fans les liftes ,
v:aies ou faulTes, des nouvelles promotIons de leur G énéral. Il faut qu'i ls kal'ent
les L OIx , & qu'ils affeél:en t de les braver ,
pour a!mer contr"elles leurs efclal'es. Ccft
le ur revo lte qui intérerre en leu r faveur
ceux à qui ils font enten dre que leurs JieOl
{ont JndiiTolubles , que l·autorit'; tempo·
7
•
relle efi impuiffante , & qn·en re).o trant
J'Inllitut elle s'éléve contre DIeu m~me ·
Des ci-del'ant J éCuites p~ir.bles & moclelles pourraient vivre l~c llr~ux '" rafls c1o~
te · mais la Société ferOlt bIen rot oubliee
& 'fans crédit: il faut, pour fa n iNér"r ,
que des Jéfuites turbulens entretiell.nenc
l'eCprit de faétion : la chaJellr de !%>rrt , li.
elle fe refroidilfoi t , ferait bien-tôt éteinte, & le f.tnatiCme fe ra it dillipé , r. des
menronges aOortis aux dilf"renLCs difpoGtions des efprits , ne le ranimoient à chaque inllant.
On demande pourquoi ils hér.tent <le
faire le Cerment d·abdication de l'Inllitut,
eux qui toujours prodigues de fermens,
font prêts à jurer l'adbérance aux quatre
articles du Clergé de Ft3nce ,qui leu r COnt
odieux. L a r"ponfe dl la mê me: ils tr Ollveroient des reffources dans leur moralepour abdiqu!" l'l nllitut; mais la politique
ne fçauroit leur fournir des expédiens pour
faire ce ferment & corlferver leurs fefrateurs; le d"cri ferait bien-tôt uni verCel :
il r.e ferait dès- lors plus pollibJe de repréfenrer l'Infiitut comme le boulevard de
l'EgliCe, & fes denrutteurs comme les en nemis de la Foi ; il faudrait, ou convenir
du parjure , ou reconnoitre les droits del'autorit'' temporelle ; tout ferait perdu
POUr eux fans reffource : comment annOncer
le triomphe futur de la Snciété , en abjuran t Ces L OIX & fa n R égime?
Cette abdicaüon de 1·lnfiitut, & de tOute correfpondance avec le, G éné ra l , cil la
pierre de touche: cenx '1 ni prêtent ce {hment, 011 ce([ent d'étre -J é fuites , ou cef.
A iv
�,
'8
fent a'être -dangereux: de>Jà l a 'répugnanc,
l1ni verfelle.
Si cette répugnance fub fi lle érerne\I,.
ment, il feroit comradiéOOire d'avoir dé.
tnlÎt l'InlHtut comme pernicieux , & de
retenir ceux qui -le profe{fem ouvertement
& qui , fpirenr à le rétablir. N'auriez.voù,
donc rrava"l.! que pour le bonheur de nru
lleveux, & pour le malheur de la généra.
tian pr~f~nte ?
Les J é{uires~ s'ils étaient dangereux,
le fonr devenus bea ucoup d'avantage' il,
()bélffoient à la voi x d'un Derpote 6~ran.
gor, ils font aujourtl'hui le$ efcl.ves d'une
Pui lfanee offenfée & irrirée , les inhru.
mens de (es detfeins & les miniClres de fOl
vengeances.
Ce. feroîr un vrai d<lire de I"s garded
ce" titres· Votre Arrêt a (agement prercri!
lIll ferment de précaution, p OU f les rtn.
ère capables des emploi, civ ils & eccJ<ô,f.
tiques; mais pour vivre paifiblcs dans l'E.
tat , il n'e~ige d 'eux que de confentir à
'l'être? & 'de ne pas troubler le repos pu·
bltc; tI leur défend en conRquence de vi,
v~e t:n C'Ommun, ou f<!par..fmeot." fous llem_
pife de l'Inlhtut .'d'obéir à leur G én':ra l Ou
à Ces p~porés , d'entretènir avec lui ou avec
e~x aucunt: correfpqndance di re&e (lU in·
dlfeéte, .& de pr-opo[er , \0 lIicirer , ou de·
m~nder eh 'auC1.ln tem s le retour de la Sa·
ci~ré : c'en à ces candit-ions, & non aunement" que vous avez remis dam Ja (aciéré
civi le -ces homtn~s jullement fwpeéts ,par
IIE-cole 'qui J ~s -a formés.
, T elles fOht 'Its .J!ifpofitions de votre Ar·
ret; vous . connoiffez, Mellieu" , l'exécu.
110n ~01 eh a ·~te rRre , le fpè~tJe. c'/!<
foos vos yeti1c; chacune de ~es prohIbitions
rcnfertl1e , fi on Veot le~ crOlc.e , un atteJ1t~t
de votre pltrt en lem INtel'(llfaM'ln deVOIr
(acré poUr eox; il n'y eat JamaIS ae rt:bclliOn plus marquée aUK oracles de la Jullice. C~ n'dl poiht ici la faure d'on 'PartlCU11er, qU'II Bu'!l\: co~llater par des procédures' la cdntraventlon elt nniverfelle . notoire &. d~c1atée ; elle dérive 8'Ull prinCIpe
commuil , dont ils font gloire dans leurs
Ecrits & d~ns ceux de leurs 'déf , Hfcu rs ;
c'elt 1. (ainreré de leur Infiitur , & '1 'lndif:Colubiliré de le,,,'S vœux. Ils (ont encore
dé,'ouds à cette obéllfance aveugle & fdn>tique aUx ordres de leur Oénéral ; Ils reGonnoirront 'tOujours fes loix, iJ's foumetrront roujours leu r enrenderncnt à {es voldnrés ; ils vous l'annoncénr avec la plus
grande auoace : foHr-ce là les citayens que
VOU" avez voulu conferver à la IFrance ?
Les conditions elfedrielles de l'Arrêt
'écant ouveftemenr violées , tm ne peut fe
difpenfer de pre"dre des rnefm'ès plus efficaces, Notre but doit être, non de reconnoltre 1", réfraétaires , purr'l.u'/I~ le fOiit
to"S , mais de Mmêler ceux qll~~ n pourrolt
"mener à l 'ob~ilfance, s'il s'en trouve, 'Ce
n'oll pas uferde rigneur, gue d'exiger d'orne
"ne déclaration ,olemnelie , qu 'ils Mœllent
la doél:ri ne meurtriere, & qu'ils ne vivent
P?int lous l'émpire de l'lnrlirut & du Géné_
rai: qUlconqtie refu(è ra cette èléclaration,
dl , par le feul fait , reconnu rébeUe àl'Arrêt.
,Le [ertrleritr plus-~ten'du 9ue'vous ave z tra(ç, fera ' nêcètfairt pbù< la ' capacité d'ac-
�1<')
quJrir des Grades, des emplois ou des Béni.
tices : on n'exigera de ceux qui Ce (omen.
tem d'être Citoyens, que la fimp le décl.o.
tian de ne rien tramer CQutce l'Etat, & de
n'être point des bâtOns ou des torches .lIu.
mées fous la main du plus redoutable de r"
ennemis. Si cette promeHe Icurcoûre, qu'il!
tùienr- loÎn de leur patrie quïl,s Ont voulu déchirer lorfgu'elle leur tendait les bras,
l'vIais ne nous prelfons point, ME~~I.Et1RS,
de faire expliquer les ci· devant J elUltesen.
t re leur Hoi & leur Général; la fermen".
t ion dl encore trop grande, le faux point
d'honneu r troo enrragtE
; aucun 11·~c happe.
o
rait à ce farb ti (me cie Icur Ord re , qui eH
augmenté par les illtrigues all:uelles d"
principaux émiO'ires du Généra l: ce 1001
ces agens dangereux de la cabale, qui di·
tournent les aunes de )'obéiIfance aux lOlx;
il efi effenriel de les réduire à l'i nall:ion , &
de les rendre inutiles aux vûes du Général.
Nous ne pOuvons oppofer à la Soci été un,
politique pl us sûre que la fienne : elle . fuit
la diflribution de fes Suje rs fui v.nt fes lOtIr"ts; il efi donc de l'inrorêt public de ch.n.
ger cette dillributiOI1 . Elle I1QUS cil connue,
nous en voyons les motifs & les effets j rom·
pons les mefures du H ~gil1Je; diOipons. ces
camps· volants qu'on formait dans les Ville.
principales; la difpe rfio n des Chefs fera
peu,· être le falut de plulieurs des m~mbre"
la faélion étant d oconcertée, fes pflnClpaux
l iens étant coupés, les uns fe l'on' rendus à
Jeur Hberrt! natureJie , & les autreS n'a~ront
plus cet artachement opiniâtre à l ' rnl1l c~t,
lorfq u'on leu r aUra ô té ce qui en fait le pno·
cipal charme, lioc calion & les moyens de
<lbaler,
.
1[
Par-là du moins vous f~re z fans re ~ret,
après avoir épuifé fuccefi.v ement ~ou s les
moyens de ramener ces efpnrs In ol,!lptables, & vous n'aurez plus d'autre oAKe à
de ceu x dont
l'oblhna
remp 1·If à l'c'-al'd
,
..
d 1 btlon
fera invincible, que d~ fo ll! ~lter e a 00té du Roi que la penfron qUI leur efl accordée leu doit payée hors du ,Hoya ume. leur
abfence faluraire ne peut ecre mlfe à trOp
haut prix.
~,'
Je requiers qu'il (oit déclare: "l avo ~r
lieu, en h' tat, d'a!ligner des penlrons alimentaires : mx Prêtres & Ecoliers de la Cl-:devant Société fe difanr de Jefus , qUI
avaient paOe l'âg~ de trente-trois an~ au l.8
Janvier ' 76 ), attendu qne Sa M'Jefié. a
bien voulu pourvoir à leur entretien; & de
même fuite , que Je terme prefedt par ~'A~'
rêt du 7 Jui n dernier, pOUl' Hatuer dt:Nntti\'ement fur Iç,s autres objets les concernant , qui ont été réfervés par l' Anét. d"
,8 Jauvier précédent, fe ra prol'ogé Jnfqu'au 18 Décembre prochain, (auf d'a ntiC I_
per fuivant l'exigence des cas ; & cependant
qu'il foi, enjoint à tous leJ"dits Prêtres &
Ecoliers , non originaires de cette Province) d'en fonir dans quinzaine, pour fe re_
tirer dans le lieu de leur origine, ou du
domicile aéluel de leurs familles, & qu'inhibitions & défenfes feront faites à to us lefdits Prttres & Ecoliers natu rels du Pays &
Comté de Provence , de féjourner & fréquenrer dans les Villes d'Ai x & de Mar(eille
& leur terroir, s'ils n'en font originaires ,
ou fi leur famille n'y efi all:uellement domiciliée , à peine d'ê tre pourfu ivis comme perturbateu~s·dll repos public, le tout, fi mieux
�" & Ecoliers
n 'ai m.nt , lefdits Prêtres
pr~~
ferment; D e m poir;; 'L'n ITe dr:form~is r!
,~"mJtm 011 Jéparé,~rlt~, fo1ts l'empirt dt hlff.
tlttlt & drs Co nfl1ltll1 om {le Lad-m: cÎ-dtvllnI
SOC1~l r .- De ~'(1I ~ n· tellir flUetme (') rrcfpond4L
cc dH'ft!e ou m dlTeéle , rplf,ï 't. t/réS Ou p""ptr.
fonnes 1lilff,tl()[ÜS , ou autr611Jem , t'/J qu' I9111
j QY,1n; 9rl manirre que 0': pttiffi élu , IlVtc It
Gf:J1trlll, le R:!gime ., & ICI S1!périwys dt /,_
dif(', SQ (i~,i
1 Olt autres p CrfoillJC S p ar tu),' p,L
(lVU am'Im membre de ladite Socieli
rifidtm en pays é,,-angcr j &- de tenir pour Îm.
polets,
-ni
pu la doUrine qui compromet la sûJeté de J~
p"Jon", des Roit : leCquels Cermens fero~
reçus en la Cour par les Commi!T.,ires qui
feront d~putés , & dans les Sénc'chaulTét!
&, Siéges du ReITort par Je Lieutenant gl_
nc:ral, ou a~tre Officier fui vant l'ordre du
tabl eau, dont Cera dreO"é .<fte qui Cera fouf-
ent par ceilli qui aura fuit "c<lit Ce, ment &
d,'pofé an Greffe de la Oour, ou au C(elfe
d,,, Sc'néchauITées & Sié ges du .Relfort
dont
~xp é.d i ti~~ en fOllme me fera envoyée;
Que 1,J\rret qUI Interviendra fera imprimé&
atliche par,tout où beCoio fera, & que l'at:
fiche d 'icelui vaudra IÎgrification & injoDCtlon à chacun d.rdits Prêtres & Ecoliers; &
<"lue fur les contraventions il en fera informé de l'autorÎt!i de la Coor , pour ce qu'il
y aura à faire en cette Ville & fon terroir,
par les fuCdits Commi!T.-üres députés: &
dans les Siéges& S"ru:cluuflees du ReITort,
par le L ieutenant Général., ou autre 'OlliCler fUlvant l'ordre du tableau, Je requi",
en Outre , que co)'ies collationné es de l'Arrêt me ferontexpc!diées ,rpourêtre envoyées
aux Sénéchaulfées, & '-y étre lùes, publié
lJ
" à ID e3
& qu'il
(o i~ .nJomt
.
& de m'cn cerSubllituts d'y temr la mato ,
[j6er dans le mOlS.
.~
,les
loc regm:r
'.
Lui retiré ,
Oui le rapport de Me François-~ouis_ da
Gras, Chevalier, Seigneur de Routlc!t,
ConCcilier du Roi en la Cou r de pr,~\e':]('"t
de ce Pays de Provence: tout con 1 ~re .
LAC 0 UR, le, C ham~r,es aITe~bl ées,
déc laré n'y avoir lieu, en 1 t![at, cl affi~ner
des penllons alimentaires a~~ ~rètre~ & Eco ..
Iiers de- la ci-devant SocIete (e dlfant de.
Jefus, qui avoient paITé l'âge de trente-[rOI9
ans au vingt-huit JanVIer mil fe~t cent f~,
xante-rrois, attendu que Sa MaJeCl.' a !>,en
voulu pou rvoir à l e~r. entretien ,; & ~e même fuite, a prorogè Jurqu'au dIX-~Ul.r Décembre prochain, le terme prekrlc par
"Arrêt du 7 J uin dernier, pour fiatuer définitivement fur les autrei objets les COIIcernam, qui ont été réren'és par J'A rrêt du
vingt huit Janvier pn:!ctdenc , Cauf d'antici ..
per fui,'ant l'exigence des cas; & ce pendant enjoint à tous leCdits Prêtres & Eco1iers non-originaires de cette Provinçe, d'en
(ortir dans qu inzaine, pour fe retirer dans
Je lieu de le ur origine, ou du domicile actuel de leu rs familles; & a fait & fait inhibitions & d~fenfe;) à tous lefdics Pft:tres
& Ecoliers naturels du Pays & Comté de
Provence, de féjourner ou fréquenter dan.
les Villes d'Aix & de MarCeilie & leur tcrroi l', s'ils n'en font originaires, o u li leur
"mille n'y efi aél:uellement domiciliée, à
:t
�14
peine d'être pourCui vis comtn~ petturbateurf
du repos public; le (Out) fi mIeux n'aiment
h:!èJi ts Prêtres & Ecoliers, prêtlf rerment~
De ne pOille vivre déformais , en communo~
féparement, (ous l'empire de Ilnltitut &
des Confll[urions de bdJ[e ci-devant SOcié.
té; de n'entrerenir auç:une corrcfpondanct
0<.1 par pero
fonnes inrerpofc:es ,ou autrement, en quel.
que forme & maniere que ce puille: ëtre
avec le Généra l, le. Régime & les Supi:
rieurs de ladICe SOCle té , on autres perron.
direéte ou ind ireél:e, par lettre;:;
nes par eux prépol~es, ni a vec aucun mem.
bre de lad ite Société rélident en pays étran.
ger, & de tenir pour impie la dotl:rine qui
compromet la sùret~ de la perranne de3
Rois : lefquels (ermellS feront reçus en il
Cour rar M ' de Gras & de Ballon, Con.
feillers du Roi: & dans les SénéchduITées&
Siéges du Rerrort, par le Lieutenant-Géné,
raI ou autre Officier flllVant l'ord re du tableau, dont.i l fera drene aae, qui rem
foufcrit par celui qui aura fait lec"\it (erment,
& dépOli! au Greffe de la Cour, ou au Greff,
des SénéchaufT':es & Siéges du ReITon,
dont expédition en forme fera enroy~e au
Procureur Général du Roi: Ordonne que l,
préfent Arrét fera Imprimé & aHiché part out où beCoin (cra, & que l'affiche d'icelui
vaudra lignification & injoné1:ion à chacun
defdits Prêtres & Ecoliers; & que Cur 1"
contraventions, il en fera inform ~ de l'au'
tOrité de la Cour, pOur ce qu'il y aura à
t'dire en cette Ville & fon terro ir , par les
CommifTaires ci-deOùs Mputé;; & dans lel
5iéges & Sénéchauflées du Renort, plr J,
L ieutenant Général ou autre Officier fui v,,,
15
Ordonne en eutr, que
l'ordre clu tableau. du ré fent Arrêt, (ecopies colla~lOnnéed-tes lénéchauffées , pour
ront env,?yees ~I'~ Be regiflré. Enjoint aux
y êrre lu, pu 1
ureu r Général d'y teSubflituts dud~ Pl~~~ certifier dans le mo is .
nir l, m''", & ep 1 nt les Chambres
'1 r.
' à A' en ar eme.
F~1(
aOembl éesIX , 1e d'IX'-hu it Jan vier ml lept
cent roi xante-quatre .
.
Si-/lé , DER E GIN A.
A A 1X, chez la veuve D A V [ D, &
E. D A V [ D , Impr imeurs,~ 1764,
�i,~,*_**'Ik******,HH'*,},{'
ARREST
Dl! PARLE.MENT
DE TOULOUSE ;
RENDU en confiqtùnce' de l'Edit da
moù de Novembre dernier, qu.i di{follt
la Societe d,s J«uites dans le Royaume:
Du 19 Oélobre 1764-
,
L
E jour, la Cour, tomes les
Chambres arre~blées , délibérant
{ur l'exécution des L e ttre~ Patentes en
forme d'Edit du mois de Novembre
derni er, regiflrées ce jour d'hui , cbnudérant qu'il importe à la tranquillité
publique, que ladite Cour ne néglige
rien pour prévoir & prêvenir tomes
occalions de troubles . Et {ur ce, les
Gens du Roi mand és, ouis, & ellx
retirés, a ordonné & ordonne que les
ci-devant {oi-di{ans Jéfuites qui (eront
da~s le cas de prohter de la permillïon
qUI leur efi donnée par ledit Edit,
feront tenus de rélider dans le lieu
leur nailfance, Ol! dans celui du doA ij
C
oe
�4
micile de leur famille, de (e conformer
aux Loix du Royaume, & a'ux Arrêts &
Réalemens de la Cour les concernant,
& de Ce co porter en bons & fidéles
Sujets du Roi. Enjoint ladite Cour ay
Procureur Général du Roi de veiller,
par lui & par Ces Sublliturs, à l'exécu.
tion du préCent Arrêt. Ordonne en ou.
tre , qu'il fera lu, publié, imprimé &
affiché par-rout où beCoin fera, & que
copies d'Iement collationnées d'icelui
feront envoyées aux Bailliages & Sé-.
néchauilëes du Re!fort, pour y être
pareillement lu , publié & enregiftré à la diligence des Subftituts d~
Procureur Général du Roi, qui en certifieront la Cour dans le mois. Pronon.
cé à Touloufe, en Parlement, le dixneuviéme jour du mois de Décembre
mil fept cent foixante.quatre. Colla,
tionné, LE B É. Contrôlé, VER L H A C.
Mo Yt.ur DE BASTARD, Rapporteur.
Collationné par nous Ecuyer, Con(eillerSecrétaire du Roi, Maifon- Couronne d!
de France, Audiencier en la Chancellerie
de Languedoc, près le Parlement de
T oulou{e.
A TOULOUSE, de "Imprimerie de la
veuve de Me BERNARD PI10N. Avocat, {eul
Imprimeur du Roi & de la Cour, Place Ray,/e
,
ARREST
-
~~~~~~~*~~~~*~***~~
1
DU PARLEMENT
DE PROVENCE,
RE ND [7 en conféqu,nc< d, Fenregif<rement de l'Edit da mois de Nov,mbrt
dunier, qui d1l0Ul la S odité des JijrûteS
dans le Royaume,
EXTRAIT DES REGISTRES DU PARLEMENT.
Du
22
Décemhre 1764.
E
jour, la Cour, les Chambres
alTemb lées, délibérant fur J'exéC
cution de l'Edit du mois de Novembre
dernier, regiflré cej<lurd'hui, conlidé~
rant qu'il imporre à J~ tranquillité
publique que ladite Cour ne néglige
rien pour prévenir tOlite occalion
de trouble au fll iet de la permiffion
accordée par ledit Edit aux ci-devant
foi-difans Jéfuites de vivre dans le
Royaume, a ordonné & ordonne que
lefdits ,i-devant foi-difans Jéfuites le-
�6
ront tenus de rélider dans le Diocèfe de
leur naiŒa" ce , (ans pou voir néanmoins
féjoumer ou fréquenter dans les Villes
d'Aix, MarCeille & leurs terroirs, s'ib
n'en font natifs, ou li le:'~/ami le n'y
efi aéluellement domlCllJee, à peine
d'être pour(uivis extraordinairement
comme pertubateurs du repos public:
Enjoint aux Subfiituts du Procureur
Général du Roi dans les Sénéchau{fees
& Ittri(diélions royales, de certifier la
Cour tous les lix mois, de la rélidence
de(dits ci - devant (oi - di (ans Jéfuires
dans les Diocèfes de leur nailTance,
& de veiller chacun en droit (oi à cc
qu'ils fe conforment aux Loix du
Royaume, Arrêts & Réglemens de la
Cour, & fe comportent comme bons
& 6déles Sujets du Roi, ainli qu'il eft
prefcrit par ledit Edit, & d'en rendre
compte au Procureur Général du Roi)
& icelui à la Cour: Ordonne que le
préfent Arrêt (era imprimé, publié &
affiché, & copies co 'lationn ées d'ice.
lui envoyées aux SénéchauŒées & Iuri(diélions royales du ReŒort) pour y
être pub ié & enregifiré; enjoint aux
Subfi,tuts du Procureur G énéral du
Roi d 'y tenir la main, & d'en certilier la Cour dans le mois. Fait à Aix,
7
.
if"
•
en Parlement, les Cha~bres aue~blées, le vingt-deux Decembre m~
{ept cent (oixante -quatre. CollatIOnne.
Signé, DE REGINA.
A AIX, chez la veuve de J, DAVID &
E. DA YU>, Imprimeurs. J7 6 4.
�. . .. .
J
.
1'I~1'J
"'~"'f.'\~1'J"~"'f.'\~,,~444
~
~
~
ARREST
DU P.LlRLE M E N T
DE PROVENCE ,
D u '26 l anviu 176).
'L Efemblées,
.6 Janv;er 176) , les Chambres
les Gens du Roi (ont entrés,
a(.
&M C , Piérre de Laurans de Peiralles) Avo cat Général dudic Seigneur Roi , portant la
parole, ont dic :
MES S I EURS,
Les deux Ecrits que nous apportons à II.
Cour om paru en même rems 1 mais fous des
au(pices bien différens ; l'un
l'ouvrage
en
d'up Prélat difiingué par (es émi nenres verlUS, & refpeélable pour nous e n particulier; l'autre eil une piece jufiement (u{pec~e, qui n'a tlUcun gara nt , ' & qui e1l: milè au
jour co ntre toutes les Loix de l'Etat.
Le premier a pour titre: Lcttre de M.'
l'A rchtvtfju e d'Aix à Nf.l'Evéqut _d'A!ais,
ln doit du prtmùr D ùembre 1764 J au bas de
·"
laquelle efl une Lettre Paflorale à {on Clergé Séculier & Régulier, pour inflruire res
A
�•
oUlilIes des fuhes de l'e(pece de eeorure
qu' il avoit fait. de l'Ordonnance publié
p ar M.I' Evêque d'AJais le 1 (, Avril delni.:
Cette fOTm: que M. J'Archevêque .choi:
fie. dès la ?<\llTance de cette, affaire , n'en
pOlOt atTo rt le au caraé1erc & a la dignité de
d eu.'( Prélats J qu i doivent che rcher la vérité
dans un éclai rciirement récip roque. C'efile
combat de deux PaftellTs dlVi(és, doud'un
décrie & condamne l'enfeigncment de l'au-
tre; ce qui dt contraire à l'ordre canoni.
que, peu décent pour l' Epircopat J dange.
reu x pour la paix de j'Egli(e. Ces ob(erva.
tions avaient été faites lorCque vou s rendiles
l'ot re Arrêt du 3 Décem bre dernier.
1\ efi furprenant qu'après cet Arrêt M.
l'Archevêque fe (oit obtliné à répandre dans
les derniers jours de D éce mbre fa· Lettre du
premie r du même mois. En-ce pour j'édifi.
cation publique, qu'il a ,'oulu meure fous
]~s yeu."\: des FîdeJes des commentaires poin.
ti lleux {ur les correéi:ions qu 'il prétend avoir
été faites dans l'éditio n imprimée de la RéponCe de M. l'Evêque d'A lais à fa premiere
L ett re?
.
• Ce~te diITertation peu intéreIrante pour
1 e(pTlt & pour le cœu r, remplit pre(que
cnt:erement la nouvelle Lettre dom il s'a.
git : on y a joint quelque :, autorités pour
combaure l'cpinio n de la néceiTité du rap-parr des aétions à D ieu par le motif aéluel
o~ l'impreflion virtuelle de la charité.' opi.mon que M. l'A rchevêque reconnaît pour
catholique malgré fa répugnance' mais
qu,'jJ voudrait (oigneu(emcnr écarte r (an
DlOcèfe , & dont il blnme {ur- tou t J'excts
dans I.s 'crits de M, d ·Alais.
j
de
~'
C 'ell: ce que nous n'e ntreprendrons point
de péfer dans la balance de 1. Juniee Séc~.
lieTe ; nous rem arquerons feulement qu Il
ell aite d'effrayer M. l'Archevêque par le
rigoTi{me {ur cette matiere , pui{qu' il regarde comm: les héros de , la foi, dans la
do8rine de 1amour de D u~u J des Prélats
connus par des dogmp.s fo rt mitigés fur ce
grand précepte, qui dl: la plénîtuae & l'aDreué de la R eligio n.
fa chaleur de (on zele contre ceux qui
donnent trop d'étendue au précepte de la
,harité , j'emport e fi loin ) que, pour accabler Ion adver{ai re, il ne cra int point d '~
vancer qu'une AUloriti fitp iriturt ddns l'orJ,t hiira,chi'lut, & jullement rcverée par
u>u s les Evêques, s'ell: déja expli quée contre l'Ordonnance de M. d'Alais. Cefi ici
ce qui intérelfe elrentiellement notre minifiere. M. "Archevêquc annonce à tout
{on Dio l.'ère & à toute la France, d'une
manic re fort clai re , qU'II eIl: émané un Rer.
<nt de Rome, & que l'Ordonnance de M.
l'Evêq ue d'Alais a été improuvée: d'où le
(çait-,J, & qui lui a perm is de révéler ce
myl1ere?
Les Lo ix de fEtat défendent étro iteme nt
à toutes perfonnes, & notamment aux Evl! ...
que s , de publier aucuns Brefs ou Refcrits
imanés de Rome fans Lettres d'attache; on
excepte en France ,Ics Re{crits qui n'intéTfrrl!nt que les affaires des particulie rs &
d ans ~ctte Proyince rien n'en excepté ;' les
Re{cTJts les plus communs {ont fournis à
rA nnexe ; les Brefs relatifs aux affaires de
J'Egli(e, ou q ui intéreJTent l'ordre public
A ij
,
,
�4
nt petJve ~'It ~tre publiés (a ns Lettre~ P.ttn•
tes enre~i{lrée.s en la Com.
Le.. t1 ~onumcns le'\ pl~.!. anciens prouVflll
que n05
Peres
ont t()l1JOllT~ cru 4I e\'oir f~
p,é.:autionne r contre Ic~ entrepri(es ull11.
mo ntamcs ; & Jans des lems plus réceru
l'A rrêt de la Co ur du 19 O él"bre 17,S di,
[md J tmu Archev,''lu(S , El ( 'i UC.I , !t~rl
PU.JÎftS ,
Officiaux . . . . &> .1 l ous alUus
(.llr( lire, publier ~ ,it" , I,"~
Je r;Cé1'iJir ~
p rima, diflributr, ni rJ UI~fnllnt mtUf( J lX;'
eU/ion, di,dl(mtnt ou mJutllemm t, dt qud.
que mûnicrt &- fous 9,u/q ue prùtxu qUI Cl
puiffi Errc , aucuntS Bullts ou Buis dt l.:
ClllJr dt: R Ollu foru L tltrts P ù/tnltJ • "" J
p einr J'ù r,' " &lités romme ptrturbolltUrS du rt.
p os public,
l\ t. l'Arche\'êquc ne craint point d'en.
freindre ces L OIX qui fon t le rempart ce
nos Libertés & le gage de la trJnquilliu
p ublique, Il fai t pl us que de ciler un Hf«
non rev~[U de Lett res Parcotes, il manifelre
un Bref inconnu, ignoré & vraifemblable.
ment fuppoCé ; il lui donne exécution dans
fon Di oc~fe , en appre nant à fon Clerge1
avec beaucoup de détails, que R ome ùfl
déclarée contre "Ordo nnance de M. J'Eve·
que d'Alais,
Si nous l'en croyo ns , Je Pape, en im.
prouv ant hau te ment cette O rdonna nce , en
a dévoi lé tous les défauts, Le (" ndal,
qu'elle a excilé dans l'E~ l ife a été fo r",
mem repréfe nté à M. " Evêque d'Alais i
cl'affii.;;e:ms reproc hes ont accompagné ce!
e -'c!tortations. On l'a blâmé en pa niculier
d'érige r CA véri té s appartena nt .. à la Foi
dt {impies opinions ~ contr~ d'Ites p:lr one
(oule de Théologiens de dlV ~ rCes Ecoles,
ce qu e ~l. l' Archevêque a pplique, . d ~ , (o~
autorité , au point de doa rin ~ qUi lalfl.i J[
J'objet de leur dirpute ; & peu s,e n fau,t, (I~e
dan s la joie de fu n tri omphe , Il ne li eer.l e
que la caLft: dl jugée, puifque l'Aulorut
dont tous lu E tI(!Ju(J Catho/i'llJu [c f 0nt un
d(tloir (,. une gloj(( de ((avoir lu leçons atl(c;,
ufPdi &- docllil~, a ~ronon ~~ contre ~ ;
d' Al ais, Efi·cc amfi qu un E\ eque Fra1lçols
im mole à fa quere lle partieul iere, & à feg
préjugés, les maximes du R oyallme, les
droits & l'honneur de l'Eplfcop:u ?
Nous apprenons encore de M. l'Archevêqueque lonC onfrere dl: co nvain cu par le
même B ref d'avoÎ r t raite d'err ems des fen üm f ns permi~ dans les Ecoles Catholiques ; il prend foi n d'!.:n mfimirc (011. Clergé & ~ ' il s'arrête :tprès c(' !te an al} fc, cc
Jl 'eh pas pu rc:fpeél p OUT k s Loix 'ln'I! a
fi o uvertement me ?ri (é ~5 , c".d l par un mén ag'!m ~ nt charitable, & pour ne point 10[ul rer il l'affilélion de 1I1. 1'Evèque J ' Al." .
Q uiconque entrep rend de pub li e r (ans
perro nLettres Par..: ntes un Bre f 'lui lui
nellement adreOë , fe dé.:!are infrotétc:u r des
Loix de l'Ecu j mais celui qui met au jou r
un Bref deihné à êt re fecre t , & ad re lTé à
lm tie rs , (c rend doub}emcnt rcpréhenf.ble _
M , l' Archcvèq\lC méco nn oÎ t " la (ois les re gle~ dc l'orJrc publ ic , & ce~les des procéMs qui forme nt un dro it privé re(pcébble
po ur tOUS le~ hommes : il défobéi t à (on
Vrince ; 11 ou trage fo n C onfrere dons l'EpiCcop" , par la public~tio n AiD~ i fc rcte &
en
U)
�6
témérair~ d"u n Bre f qui devroit) s'il exit
le , être enfeveli clans les léncbres ; & il
"eut, par une réticence fimulée, S'3ltribller
Je m.!rite du [L1ence ) & mème celui de la
charité.
Une circonfiance fàc heufe aggrave (el
torts: le prétendu Bref a paru avec fa nou.
·n.~lIe Letrre, qui en cerrine l'exillcnce &
~ui ~'y rapporte. Ces deux picces choient
annonefes depuis long-(ems.
Sur des avis certains qu 'on Ce préparail i
dillribu er le Bref 1 & fur des cra intes très~
fondée, qu 'il ne fût accompaj;né de la letue
Pafiorale que M. "Archeveque de voit publier, nOlis requîmes le 14 Décembre qU'II
fût fai r nne vifile chez tous les Imprimeurs'
~e qui fut 3i nfi ordonné.
Nous n'ignori ons pas qu'il
'
en des moyens
pour (e (oullraire à la v igilance des Magil:
tfars, mais on pom'oit efp~rer que J'éclatde
cette vifite produjroit d'utiles réflexions:
1l0S précautions ont été vaines: clics n'ont
r etardé que de peu de Jours la publicillion
de ces deux Ecrirs.
Le Bref étant imprimé furtivement 1 pa.
roilfam dans une langue étrangere à la Cour
de Rome 1 & portant les cara ttercs les plus
m arq ués de rép robatio n, bien des perfonnes
qui J'auraient, (ans héli te r J regardé comme
a ?c cry phe & (uppof';, ne (,avent que penfer en li /anc la Lettre de M. J'Archcv~quc 1
qui en fait un (ujet de trio mphe pour lui &
d"humiliation pour (on C or frere ~ ce qui
ôl chevede meUre à leur jufic valeur les charitables ménagemens dont il Cc pare. Le
Bref traduit & imprimt fert de fupplétllent
7
ll.l.ettr. , & 1. Lettre f.rt d. paIT.port ~
trouver quelque
cet étra nge Bref , pour
.
créance dans les c(pnts.
GeU de cette derniere piece que n0l15 d:vons maintenant vous rendre compte. QUOI"
ue M. l' Archevêque s'en f~it .~cn~u en
quel ue façon le garant, quolqu 1~ fait n~
q
. q,a t ou te l'Europe que le Pontife
tOlre
. vénefi:
cable qui occupe la Chaire de Pierre J e
expofé journellement aux plus gr~ndes fu~ri(es de la part d'un MlOifièretouJours prcr
~ {acrifier aux defi" de la Société la paix de
J'Eglife & les intérêts facrés du Samt Siege ~
il n'en pas poffihle d'imaginer qu'un .Href
.uffi déplorable foit émane, nous ne dU,ons
as db Pape, mais de la Cour Romaine.
tes Annales de cette Cour ne nous montrem aucun exemple qui puilfe rendre. cet
excès croy able : elle a fçu confer\' cr de la.
dignité, & (!.livre des m ~xi mes de 'prud~~(e
& de poli tique, lors mcme que 1ambition
l'écartoi t des routes de la Jufbce,
Ici le {lylc eH aITorti il la ~etiteITe d ••
idées. Croi rons-nous que le Saint Pere (Olt
éddié & canfolé par la révolte in(ol e nte
qu'o n (uppo(e avcir éclaté a Alais de lil
part de quelques efprits faibles & (éduits,
que l'a rtifice a {oulevés comre l'Ordonnance
de leur Ev êquc?
Cette idée peu décente a palT~ des Lettres de M, l'Archevêque dans le prétendu
Bref; ce premier trait de conformité mérite
attention.
Croirons-nous que le Pape ait reconnu
que l'Ordonnance ~e M. l'Ev êque d'Alai .
eil à couvert de cenfure J & qu'en mêm~
Ai.
�,
8
ttm5 il lui enjoigne de la r~tr;}aer :l\'2nt
q~'il ait parlé du haut .d~ /a Chaire dt Saillt
Purrt ? Nous n'exarrunerons point ici p~
où cette caufe, qui cft née dans le Royau~
Ille, pourrolt être dévolue à Rome ' &
quelle eH, (uivanr nos L ibertés, la va'leur
de ces ordres & de (es men aces à un Ev~_
Cfue François: ce n'eO pas la peine de cher.
cher dans celte piete des défauts, noUs
,nous arrêterons aux Învrai(cmbbnces ~U.
ne [Ont pas en moindre nmnhre.
Le Pere des F.ddes avertît avec douceur
& charité ceux qui s'ecartem de la làine
<1oéh me; ici l'on déploye un fiy!e plcin de
h.wreu T & d'amenume, contre une Ordonna.n~e ~pif(opale qu'on n'oCe taxefcle la
moindre crreur ; circonflance d 'autan t plus
remarquable, qu'on biffe voir peu dedl(.
pofihon) à ménager l'Auteur, & qu'oll for.
me contre lui di "ers chets d'J.. cUfJtlon bien
Jll oin ~ IInpOrtJn5 & mOIns gTOl"I!S.
Il a ap prom-é hat.Hemcnt Ct qUI Il il/["il
m France con/rt /., S"ciù (. Ce reproche eR
trop honorable pour qu'u n PreJat \ rai Fr~n.
çois voulût s'en défendre: cepend;]nr on
pe ue dire en un (ens qU'II porte à faux il
,,'ell Guellion dans J'Ordonnance de 'M,
d'Alais que des AlTcnions dH~rées aUI
Evêques par le ûle & le (oin des Maglf.
.rats.
Le {ccond ehd d'aceuration ell d'avoir
puJi defavantageu{emcn t de cetle Sociéfe,
dont la doétrir;c efrde~lIi" IOllgre clS Je P.Jau
& l'opprobre du ChflHiandn.è,
l e troifieme, de n'avoir ricn dit contre
les. erreurs d'une Sede o;u'on fuppofc dmlff
allJourd'hui 1 Eglile.
Quelle ell cette Sell. ? le nom en- (.(i1e à Il'J'pléer : c'cft celUI dont les .Jéfuites (e lon t (ervis fi fouvem & li habllc!:ment , pour écaffer ~cs D ignités ,~c~!éliafli
'lues le méri te, la fCleRce & la piete. •
Quelles font ces erreurs ~ !e Br,c f n ert·
treprend point de les d éfinlr;.c en ,une
vieiHe énigme que chacun explique a. f.,
famaifie, & que per(onne n'a ~u p.ufaltcment ré(oudre : il ~û t été pénlleux pour
M. d'Alais de le tenter, & ce n'ell pas ~.à
cc qu'on cxig~o!t de lui; il fuffifo,1t qlL,l
prodigu3t de!) mlu.res Vd" ues ~u x ~ret.endus
Rovateurs : fon cmne
de n aVOIT pas enfreint la loi du Cilence.
J\<\ais pourquoi devait-il inveéliver contre
Je Jan(énirme dans (on Ordonnance du 16
Avril ? Paree que "Ut 5<8, vexe plus tjlU
eff
j.mJis tEe1if.
Dans le plus grand feu de cette dlfputc- t
qui
aujourd'hUI prerqu 'éteinte, lES E'V~
ques om reconnu de part & d'autre, qu'i l
n'y avait point de diviGon dans la Foi. Des
hommes d'ailleurs recomm anddobles s'é.
roient rendus autrefois (u(peas d'une (orte
de rigorifme par leur extrême aull~rité dans
le dogme & dans la morale: ces hommes
Jl 'exiflent plus, & le danger préfent eil dans
l'e xcès contraire.
On afTure cependant que les lanfénine..s
[om plus puifTans, plus remuans & plus
èangereux qu'i ls ne l'ont jamais été. O ù cCl
ra preuve de cette a{fertion hardie? c'ell le
traitement fait en Fronce à la SOciéti, p.u
/'~{ftl d, la f,fl;on & d, la /win, la plus ,~
en
fi/nie.
Av
�to
l'eut-on rntconnoÏtre à ces traits les ra_
bricateurs du Bref, ces hommes fupérbes
accoutumés à {e déchaîner avec empo"e~
ment contre toute auto rité qui a entrcpri~
de les reprimer; ces calomniateurs perfides
habiles a faire naître ou à {uppo(er des di~
vifions, pour donner des noms de
ce ux qui combattent leur dothine, Ou qlli
démarquent les vices de leur InO:ltut & 1«
rellorts de leur politique? La Socithé en
l'E~life; les ~ea3JreS qu i f~tig\lent l'Eglife,
ce 10nt les Defenfeurs du bien public COntre
la Société.
Ce!l dans cc fens qu'on a dit axec jufi,
sead
raifon, que le Janféni(me ef} répandu 111jourd'hui plus que jamais; fon cxtenfio n
n'a plus de bornes depuis que chacun le
place où il veut: le CafuiJle rellchi l,
voit dans la morale (évere; le Paneur dominant (ur (on troupeau, dans la plus le.
gitime rélill. nce ; l' Eccléli3!lique voluptueux & diffipé. dans la vertu qui le con.
damne; le Théologien ignorant & {uperbe,
dans l'opinion qui J.ui dép laît, ou dans le
filence qui refufc adhérence à {es décifioosj
les JéCUites, dans J'amour de la parole de
Dieu & dans j'oppofition à leur doélrine annchrétienne.
Le Janféni{me moderne ne confiae point
en dogmes certains qu'il faille combattre;
c'eil un nom qu 'Jl [uffit de rendre odieux par
des injures ~ pour que l'application en foir
faite au be{oin.
On pré[enre un fecon~ motif ~ qui de'Voit engager M. d'Alais à décla mer contre
le. J..!enilles : c'e!l qu'ayant enttepri. dt
ri
:trier contre les AlTe~tions, focc4jion liaIt
~ hl'p our prbnumr [on ptuplt contrt
lu
Il1l1oro
,
d
lt
mamere e
,"tUrf d'c ti
. EtranQ'e
Q, M
d'A
raifonner ! Le Parlement détere.J . ,
des
C3fui!les
de
la
SOCiété
· 1es excès
131S
,
1 d
'
.:
donc ce Prélat eil inexcufab e e n ~volr
S tourné fa plume contre les Janfémt'les.
pa Cette omiffion eil fi criminelle, qu'el,le
le rend de plein droit fufp.a de Janf~n,C
me: tant il eil vrai que dans c~ g~nre Id ac·
cu(ation les preuves (ont arbitraires. O,n
reconnoi t à la vérité, que ce Prélat a mis
la doélrine'
de0
(on rdonnance a' couvert
de centùre' mais loin de lui en tenir comple, on fer~it prefque tenté de lui {çavoir
mauvais gré de n'avoi r pilS do~né plus de
prilè à la cr~tique, parce que c en a mau,vaire intention que ~ renfermant (es fenttmens dans {on ame, il a mefuré Ces t!xpre(.
fions, il n'a pas voulu marquer de J'éloignement pour J'erreur, il s'ell: contenté de
ne pas 13 profeffer.
Le Bref e!l inépuiCable en réAex ions
contre ce filence (u(petl : on rappe lle à
M. d'Alais les devoirs Cacrés d'un EvE'Iu, ..
tjui, ,n inflruifant [on peuple, nt ptut fi dif
ptnfor d, lui montftr clalr'mmt & pricifi'mmt
fur chl1fjue point Ct 'lui p~ut sy troUv~r de
contrai" à la viril;: dign', s'écrie-t-on ,
du rtprochts lu plus [iverts , fi par un lan~l1gt ambigu 'lui paroLl plutôt s'approcha de
/"".tur, il mtt fis ouaillts ln dang".
Cette derniere réflexion, qui eil généralifée, ,'applique-t-eUe nomm ément à M.
d'Alais? On ne J'accu{oit d'abord que d'o.
lDi!lion) il n'a pOlllt :Ul'e. prémuni fon pell,
s,u,
A vj
�..
pIe contre l'erreur; on gémit cnCuitt (lU
l e~ Evèques t{ui, par un clI{t! lgncl1lent do\!_
tcu~ & lOeert.lin 1 mettroicm leurs ollaillei
en danger: ce dernier trall J~ rcgarde·t il!
q ueHe dl l'ambiguïlé qu'on lui rcp roche1
11 faut avouer que ceux qui blàment ici le
IJngage ambigu, parollTent erre eux-mêmes
les plus grands Jll.lltrcs en équivo<.j ues.
On ne propo(e point à M. l'E\'êque
d 'Alaîs de s\!xpliquer , on lui en Ôte même
les moyens, pwrqu'on n'indIque pas les
propOJÎ tions qu'il taut éclaircir: on exige
u ne rétraHatÎ un a b(oltle; ce n'eCl uonc p.A
l'ambiguice qUI dl l'accu[... tJOn capitille
quelqu'autre grief plus eOe nt iel opere cett~
rigueur; ce ne peut être l'erreur, il en efi
exempt, OD l'a\ oue : parcourons !.es autres
reproches.
I l d,voit monUtr afan ptuplt, for , ht19UJ
point , tout ct qui pCJUvoit J y trou".'tr dt (O/ju.Ûft J I..J " triti. Cette m:lx;me indéfinie
troit de dliJiciJe ext!cution dans 1.1 cenfure
de cette muhitude d'AfTcrtÎons dangereu(es
~ pemicieu(es en tout genre; & fi l'on e.o
Juse par des Decrets allez. réc.cns, & piU Je
relus confiant de les e.xphquer, il n'en
poilU à préfumer que Rome veuille pouffer
.uiIi loin la oécefIité du dé ,'elopQement de-s
erreurs : les plus gr~nds ennemIS des cenfuresin gloho n'en deman de roient pas unt,
ils aggraveroient mo ins les de voirs des Paf.
teurs.
Un Evêque qui combat l'erreur, remplit
tous les devoirs de la charge paflorale en
montrant en quoi l'erreu r confine, & en lui
oppo[ant li ven té j c'eil une emreprife. au-
t.y
delT'1J5 de l'homme, de combattre ~ la Coi.
toutes les er rellrs poilibles dans un corp~'
de doEhinc. La vérité dl une, les routes qU1..
en éc~trrell t lont (ans nombre. Repro,cI~cr à.
Al. d'AI.tis fOD filen ce- fur III Ja~{c ~l(me
dan ) rO rdonnance <lui Rétrit les AOemons "
c'ell exig.e r qu'un fvéquc OIille chercher
bi~n loin les erreurs pour les c<:>mbaure ..,
A cet ,',icle près, ,1 !Cmble que M. d A·
lais n'a rien néglige ; li a montré ql~e ,les.
AlTertions formOle nt un corps de do .. bne
lié, (uÎvi & (yfiématique, <lue c'en pr~
prement un corps complet de morillea~t1c.h r~{ ieilne , un nouveau corps de RehglOn
con traire à ceUe de-l'Evangile.
112 divifé cn(uÎte en dive rs ,hers ce.corps
de morale, & (ur chaque préc('pte il 2 f2~t
voir qu'elle comba!toit oU\;ertement le D~
calogue J qu'clle étoit co ntraIre au drOit
naturel & au droit des gens , dellruaivc de
to ute religion & de. toute probité. li a oppo(é fur chaque palOt, à cet enCeign,ement
digne d'exécration J fuivant ]'expridhon de
l'Alfemblee du Clergé de 17 00 , IIne doctrine qu'on n'a ccu(~ra pas de dégrader la
Ill.jellé & la (airu.,t de l'Evangile .
11 a marché fid élement (ur les traccs de
cette célebre Affemblée ; mais l~ s circonftances engage rent les Prélats qui 1.1 compafaie nt à cacher les n o m~ de s A uteurs.
M. l'Evêque d'Alais n'hélite point à rcco nDoÎtre aujourd'hu i qL1e cerrl' morale peryerfe ell le réfulta' d'un fyltême ronédl;
lin corpJ mlitr dt P/~lrtS &
dt Rtligùux, fuiffo.m, ûc.:rlditi, ripûndu
& adopté par
dAns tous IN P"ys; il Jéfignc ouvertement ,
�'4
il nomme tes Jéfuites: ne (eroit-ce pointl'
le crime capital qu'on pourfuât dans le pre~
tendu Bref, fous les pré .. xt.s les plus dé.
plor.bles.
On reproche enfin:' M. d'Alais d'avoir
mis llU nom6rt da virités dpp:lfltnanlts à III
Foi, dt fimplts opinion.! , pour nt ritn Jirt dt
plus fort. Ce chef d'accu[ation n'étant pu
plus développé que les autres, M. l'Ar.
che"èque, dans (a derniere Lettre, (emble
l'appliquer à la que{tjon qui étoit agitee
entT'eux (ur la néccITité du rapport des acnons à Dieu par la charité.
Il efi vrai que M . l'Evêqu. d'Alais &
tous ceux qui en feignent comme lui la' n~.
(effité de ce rapport, fondent leur {entiment
fur la relation de la créature au Cr~ateur
fur le premier précepte, (ur la doéhice d~
Saint Paul, &. {ur la Tradition; mais ils ne
taxent point d'héréfic l'opinion d'une mulfi..
rude de Catholiques 1 qui interprétent dif.
{Jramment le T exte facré.
Saint Augufiin n'a point regardé (a doc~
trine) (ur ce point important ,'" comme fim.
pie opinion d' Ecole, pourquoi ne {eroit·i1
p~int permis de penCer & de parler comme
lUI?
Les ~éologiens ne Coutiennent. ils pas
tous les Jo~rs, {ans altérer la paix 1 que
leurs A lfernons (ont renfermées implicite.
ment da ns les fajnres Ecritures, ou conrequentes à d~s prémices révélées, & qu'ainfi
elles appartiennent à la Fo i , quoique combattues par d'autres T héologiens Calholl.
ques? Pourquoi (e roit-il interdit ho un Evê·
que d'cnfeigner il Ces ou.illes coqu'il y a de
I~
lus parfai t pour la regle des mCturs, &
~e montre! qu'i l pui(e (o n e n(eignemenc
dans les divi nes Ec ritures?
•
Au (u rplus, il efi v:oble que M.! Ar chevêque prend le cha nge: le Brel n a <lUeUR
trait direél à cette d.fpute (ur l'amour de
D ieu; on n'y penCe qu'a.ux J éfuite,s & aux
All'ertions; il fuffi.t de lue pour 5 en convaincre,
VOUi mcttt{, y cff-i l dit 1 ~u nombu dtJ
,,/ri/li dppdrtm.JnttJ à III Foc, dt fimp/~s
opinionI J ~ ou Ilombrt du .({rturI, du fmllmtns ptrmu dani lu Ecala; car vOUI condamlJt{ J [.InS diflinélion , touUS lu P,?poft·
lions r.Jrnl1{fitI dllns /, Livf{ du Aj{trtlons.
On VOI'1 que tO US les tort~d~ M . d'A lais
font lies à (a. ccn(ure des Afie rtlons; elle
imparfaite; il n'a point parlé des erreurs des
Janfénifi:es; elle eft trop ,'~~ue ~ trOp étendue, il a condamné fans dlŒin810n les pro ..
polit ions ramarrées dans ce Recueil) où 1'on
trouve du fintimmJ liliffis à la lib,rti du
Ecolu, d'aulru adopcés par l, plus ;;rand
nomb" du ThiologimI {; Jurifconjulus,
d'llutru {mus pour vraÎI p .u {OUS /($ Théo·
en
IOgÎtni o
Ceci efi encore copié ·de la pre mi ere Let·
tre de M l'A rchevêque d'Aix: nouveau
rapport, qui fait préfumer que ces Ec rits
Ont la même fource ; ceux qui o nt abufé de
la confi ance de M.l'Archevêque, ont fabri·
'1ué ce pr,éte ndu Dref.
Leur objet efi fen Oble" ils d écrient le
ferment ordonne pa r la Iu!lice, sils pa rviennent à pe rfua der qu'on ne pe>J t déteC'er 1. morille des AlIertion s • fa ns dire aDOl,
�r6
1~~me, ~ ,d~s opinions permifes & à desvê.
lités rcvl!rces; & comme on n'indiq1.4e M"
.
ces OpllllOns
_& ces" é'nt é!l, tontes les pl
pofitlOns qU'A! voudront routenit feront;
~e nombre: ils '"auvent le::. points les pl~
lmpOrtan! de leur doé1rine, en répandant
que les Editeur, & le. Cen(eu" des
C·"'
Arr".
tJons
Ont
conJondu le froment le plus piU'
:wec J'ivra.ie.
Ce n'eil point chaque liAne, ou chaqce
phr3(e de ce Recu eil , que '"le Parlemem 1
déféré aux premiers PaGeuTs; ,'eilun corps
de do<lrine & de morale lié & fyfièman.
que: li dans la chaîne du raifonnement
quelque vérité incidente Ce trouve ~ coté:du
blafphème ~ l'evldencc & le bon (em ta
font h (ep,JfatioD_
. M. l'heque d'Alais adéyeloppé les prin.
<Ipes afh~ux dont découle celte mor;t!e
pen"crre; il condamne les propofi.tionspar.
t.1C~lieres qui en (one les conf-équences 1 re'
JatJvemem aux cen(ures dt'ja faites par le
Slint Sie~e , par les E"êques J norammer.1
par l'A/Temblee du Clergé de ' 700, & foUi
les mêmes qualihcJtÎolls;. il <lpplique à des
proporations e'C:traitesdes oU\'fages du Frere
J:iard?u in & du F rCre Berruye"-r , le~ quah6cal)ons dont la Faculté de Theologie de
Paris I~s ailé.tries: il ne paroit doncp~sqDe
iâ ccnl.ure folt vague & générale.
On Juge cependant qu'elle ell pécilleu(,
po~r (es oUJ..iII,I!S, (ous pré tex te qu'el!en'eJ1
l' 0mt" affez. d,ll-inéle, & l'on ne trouve poinl
de ddn~er dans l'apologie, taite vaguement
& (.lOS précaution, de ces AIf~rtÎ'Ons lm·
pies, qui conciennent, dit - on, des opi·
'7
'Ilions permifes & des vérités r econ nues.
A qui perfuadera-t-o o que la vue de ces
horreurs n'ait in fpiré au Pape. que des re ....
roches amers pour ceox qUi ,,,eulen~ en
prefc rvcr l'huma Nte, & des elog~s :Jo la.SociLté qui a enfaOlé c.eue ~oaflne, &.
ui l'a con Clam ment cnfelgnée .
q Les mêmes yeux qui v~i~~t dam .Ie R ecueil des Affertions des vefl(es précleu~ts,
ne trOuvent dans l'Ordonnance de M. d Alais que Cujet de Ccandale, o(cafions, d,e
{Lûte pour les Fidèles, & Coupçons ~ heréCic cachée, Ce n'en point le Recueil des
Aflertions, c'eft l'Ordonnance qui
le
en
l:ourbitr.
.
•
On exhorte M. l'Evêqu.e d'AlaIS a cf:
[uyer les larmes de I.'Eglî(c., maIs on l~c,lul
ap'prend point ce qUl les faIt coule r. SI 1on
gte du Bref le reproche d'avolr condamné
les Afrertions, & de n'a,oir pas déclamé
contre les Janfénifl:es, que refl:era-t· il pour
{aire renrrer ce Prélat en lui·même? On reconnoît qu'il a mis fa doéhi ne à couvert
de cenfure, quel vice lu.i fait - on ap~crce-:
"oir pour exciter celtt rriJltJfo fi'lan Duu tju~
Dntrt loZ PirrÎunCt? On veut qu'il Ce réfor~\e & CJ-u'il [e ré(raél.e ; la bénédi8.ion nc lu~
eCl donnée tju~ dDfLS l'aufnu de [on. amanJtmml; mais queJle erreur a-t·il favorifée ,
quelle véri~é a+~1 méconnue. ou pro(crite?
On lui laine le fom de le devmer, & on Ce.
rHerve \1I1 ch:unp lihre pour de nouve lles
imputations, on n'en eclair«it aucune. . . E~..
ce 3infi que le 111pt rtprtnd dans fa miftil,orde? Efl·ce là le témoignagt J'amour deJir~
par /, ProFhitt r Ell - cc enfin le réfwtat
�ta
d'u n Bref, où l'on prend pour principt
le de voir de 1. charge paÎtorale en d' qui'!
exp"
quer nettement tOute erreur cl celIX q ,
&'
,
u
'~n.'
0,
lnnrult,
qu on Yellt retirer du bourb'
'her d'y tom ber?
'cr '
ou empec
Tant de contradiElions él0nnent au p
mier .couf,
. d'œil
, , t ~ mais la manœuvre n!~
ell
pas difficl e a demeler: on n'a pas pour obj
dans le prétendu Bref ~ de faire rét .... l1n'
' 1"
l
'·"er
~u ec a,lfclr, que qu~ propaCation partlcL!..
~ere J c dl a la ce?ju~e ~es AlTertions que
J on en veut; & s il etolt poffible de trou.
".er dans ce Recueil quelque arrenian (u((~P
tlble d'une interprétation favorable on n
i agneroit rien à la faire excepter de'la ccn~
ure, ce feroit con6rmer la proCcription de
t OUfes les autres: il faut donc répa ndre
(ur routes ces horreurs, un épais nuage'
avec le té~~ignage va.g.ue qu'on y trou\'e~
ra des oplOlons permlles, & des verite,
conllanres. On voud rait bien pOUl'oir faire
Tétra~er une Ordonnance qui condamne Its
AIT'I!ruons; ce monument ferait aufli Con~ola~t pour I~ ~oc~été que fcandaleux pour
) ~gh(e : mm JI n en guères poffible d',r.
perer ce fu ccès ; on s'attache à décrier les
cenfures déj a fJites, & à empCcher qu'eUes
ne, fe mulriplie~t. C'efi pour y parvenir
(eme, des epines fur tous les pas. Un
vcq~e qUI entreprend de condamner lei
Â;~crtlons , doit montrer netteme nt & precl fem~nt, fur chaque point, tout ce qui
pe~t S y (fOUver de contraire à la vérité' il
d,ol.t ram~ne r à fon fujet les erreurs des 1;n[e~l~es; Il dOÎt trouver dam ce Recueilde,
apmlOns permifes & des véril és confiantes ,
tU ?"
19
t,
& quoiqu'il faITe, il peut ~tre ",«uré <>!1
trouvera fa ceofu re imparfaite:, vague ' . 9w •
pré muOi
(u
voque , qu ")1 n'aura point affel
•
d
ouailles, ou qu'il le!; aura mlfe~ cn- ang~r,
qll'on (u(citera cootre lui uoe ca?ale pUlr..
(.mte, qu'on roule~c~J, s'il le {aut, ~ne
partie de (es DiocelaiOs , ~ cette P?rtlon
du Clergé dont la Sociét~ d,fpo(e : c en ell
aflez. pllurfillre envl(ager 1entrepn(e comme
r
.Impo t1ible , ou du moin s très· dan2c
.. '? neufc.
T elle en 1. clef de ce Bref .qu ,1 n. pas
permis d'attri.bue,r au Sa l ~t Siege.
.
S'il en vrai 'lu un re(cflt de Rome aU été
.drdfe à M. l'Evêque d'AI. i" fon Glence
en un hommage re nd u aux loix du Roya ume: mais fi. ce Re ecrit, qu'on a (ans dout~
mutilé & total ement défi guré. , pOUVOlt
~voj r quelque relfc mbla nce avec la tradu~...
ti on funive qu'on déb ite, cc Préla t ferolt
doublement loua ble d'avoir gardé le plus
profo nd fecret ; il ne pOUV01. donne r une
reuve plus forte de fon refpeEl lilial pour
Saint Siege.
r.e Quel
contraflc
avec M. l'Archevêque
rl 'Aix, qui divulgue, dans une Lettre à (on
Clergé un Dref defiiné à femer le trouble
dans le Royaume, à émouvoir les con(ciences, à éch<l.uffer les e(p ru s ! Si Rome
lui a donné cette commiffioo, lui était-il permis de l'accepte r? S'il n'cn eft pas chargé.
plus (a démarche dl volontaire & plus elle
devient repréheoCible ; il viole à la fois les
loix les plus re(peEl.bles & les bicn(éances
les plus communes; & les ci rconfiances le
placent d,ns la claITe la plus défavorable
de ,eux que les Arrêts fur cette mati erct
�.u
70
.qualifient perturbateurs du repos publ'c'
Ob(.,,·ons que par le rapport des cp' :
q.u~s , & par la confrontai ion des pa(fag~s
~ltb d.ln$ la Lettre de M . l'Archevêque
li dl: demontré que l'Imprimé que nou:
a\'ons en main en le Re{crit de Rome auqll~1 Il (e fa p,porte : nous ne dOutons point
de la rnppohrÎon en tout 011 en pa.rtie'
ma.is ll'é~ard de M.l'Archevêque, le Bte}
qU'li cite &: qu 'il exécute dan, {on Diocèfe
autant qu'il
en lui, eil conll'amment
cette traduélion plus que (u-fpeéle qui a Pat"
en même-rems q'Je fa Lettre.
. C'efl donç C,"t Ecrit Oll diflille toue le ve.
mn de la Sociéte J ce prétendu D r~f adrelTé
à \10 E"êque pour lui donner en apparence
des aVIS qu'onnedonne pa" & fabriqué en
effet pour devenÎr un !lAmbeau de di (corde
dans I~s m.llns ~ e quelques Préla(s dveuglés
p~r leurs préjuges; ce Bref qltl tend d ranimer cn fu~& la CfuereLte. du Jan cenÎfme
& à excite; de~ trou'blcs encore plus dJn~e~
reux, qui :mribuc à 1..1 cabale 6t. à ~a n.ine
)a prokript:on f.,ite par l'amori.é publique
de l'In~It1H & àe Id Société , qui répté{e nte
la ~~agdh.l~ me con:me fu'~eHe d..l~s lJ Foi,
tillIf ln full~ ;{ ta Ndtl0n entlere, qUI protegE
les /,,\iTe-rt:.j,.)ns par de vams détours ,,& qui
t:<ll~mn.Î~ ceu', qui le) ccnrurent. qui outra~
ge 1 Epdcopa r pour le din{er Sc. qui cher~
che à, ,emL rafê r le R oyaurne' des feux du.
fananlme : , 'c,l ce Bref, di (ons- nous que
M, l 'Archev ~q iJc adopte, qu oit']u'ad r~JTé il
un autre , qu'.! fe M,t~ de divulguer, qu'il
elicen(e, &. qU'II propo(l!.i l'On Clerg~ corn·
me obJet Ce \:.énératlon. Une pareille COIV
en
J
d\lite le rend complice de ceu~ , 'lui O~J
rocuré cette traduétion & cettc edltlOIl CTl4
p
mineIle : fa Lettre qUI. l' annonce ne peu t
~n être (éparée ; ces deux pieces doivent
[ubir la Ulême flétri/Ture,
,
Si nous ne prenons pas des conc1ufions
direlles contre ce Prélat, aïoli que les
Arrêts nous le pre(crivent, nous e(pér~n$
que vous ne ùéfapprouvere~ pas un dermer
Jrait d~ ménagement que tant de motifs
tlutorifent, Nous avons d'aîlleurs un titre
pour nons en di(penfer, dans la date
ue (a Lettre antérieure à l'enrégi O:rement
de l'Edit du mois de Novembre dernier,
quoique la ddlibution {oit pol1érieUte:
fTlais la même indulgence ne peut s'thcnère {ur l'ouvrage; il a été répandu après
J'enrégil1rement de l'Edit, la dil1ribu tio n
efi un délit que chaque innant renouvelle.
Hàtez·vous donc, Meffieurs, de prHer"er le Royaume des danger.s d'une pareille
licence & d'arrêter les projets de ceux qui
cherchent à compromettre J'honneur du
Saint Siege par des Cuggellions & Cuppofitions.
T els {ont les motifs des ConcIufions que
nous lailTons (ur le Bureau.
3
Les Gens du Roi retirés.
coua,
LA
les Chambres .{J'emblée.;
a ordonné & ordonne que les deux Tmprimés portant pour titre, j'un Brtf dt notre
St. Pm le PÙP' CI,mmt XIII a M. l'E.f~u, li'Alais, au fujtt dt f"" Inf/ruE/ion Paf
�1l
toralt Ju,6 Avril'764 , Gall dt Romt ,dSu
It-Iarit M.1jtl/.rt, fouJ ['Anntau du Picht~
Il '9 Stpumbu fUÎ.v.Jnr, {ans nom d'lmpli.
meUT; & l'autre, Ltl/rt dt M. l'Archtvtvll(
J'Aix d ft.>1. fEv/qu I d'Alais, du pmnur
D éctmhre '764, Ji Aix chS.,AllguJhn AJi.
hm M. DCC. LX 1JI" , Y ) Olllt 1. Le"," de
communication d'icelle au Clergé f~(u~er
®u lie r du D iocè le d'Aix du IHèmClour,
feront lacérés & brûlés par J'Exé cu teur de
la Haute-Juf1icc : A fait & fJÎt inhibitions
& défen(es à to~ Imprim eurs, Libraires ,
. Colporteurs & autres, d'imprimer, ven.
dre , débi ter, ou autrement difiribucr lef.
dits Imprimés, à peine d'être procédé con.
tre eux extraordinairemqnt : Enjoint à tous
détenteurs des exefPplaires de(dirs Impri_
m é, , de les remettre incelTamment au
Greffe de la Cour, poury êtr~ Cupprimés:
ordonne qu'un exemplaire d'un chacun de(.
d its Imprimés demeurera dépoCé au Grelfe
Civil de la Cour: ordonne en outre qu'il
fera informé par M~ de Boutalli, pere,
Con(eiller du Roi, contre les I mprimeurs,
Libraires, Colponeurs. & autres, qui ont
imprimé ou fair imprimer , vendre, débiter,
ou autrement ditlribuer le fufdit Ecrit J
ayant pour titre, Bu! dt Notu St, PUt ft
P apt Clmunl XIII à M.l'Evéqut d'A/Qj"
p our, fur l'information, être requis par le
Procureur G énéral du R o i, & ordonn e par
la Cour ce qu'il appaniendra : & cepen.
dant en renouvcllant , Cn tant quc de be·
foin , les Arrêts d es 3 Juin 1615 & 19
O élobre 1718, a fait & fait très -e xprerr~s
inhibitions & défenCes à tous Ar,heVl'
~1 V"ICiures &0""
Ev2ques , leurs
P ' . . m&
&
à
touS
Reéleurs,
ClauX,
C nrnlclers
& C _
Su ôts des Univeriités, o:ps
om
m'e,
,
" ,-
m!!.uté' EccléGalliques (écuheres & régu-
lieres du ReCfoft de la Cour , ~ to uS, autres, de recevoir, faire l~re, pubher, citer,
. mprimer diClribu er , ni autrement mettre
~ extcutio'n, direEte ment ni indi refte ment,
de quelque maniere & fous quelGue préte xte que ce puille être , aucunes Bulles ou
Brefs de la Cour de Rome, fans L ettre;
Patentes du Roi enregjfirées en, l,a, Cou r,
11 l'exception toutefois des e~pedH1ons d,e
Cour de R ome pour les affai res des partl~
culiers J fuivant les Ordonn ances, l e fq~elles
pourront être exécut ées, après aVOIr, ét,é
annexées par la Cou r, aux formes ordtna,lres j le tout à peine contre I ~s EC,c1éfialhques, en quelque dignité qu 115 fOlent, de
dix mille livres d'ame nde, & de plus gran.
de J s'il y échoit, pour laquelle ils reront
contraints par faifl(~ de leur temporel, &
même, ruivant l'exigence des cas, d'être
procédé extraordinaireme nt con,tre eux com~
me perturbateurs du repos public; & contre
les I mprimeurs, Libraires, CoJponeurs ,
& autres dillribureurs J à peine des Galeres. O rdonn e qu e le prélcnt Arrêt (era
imprimé & affiché par-tout où hefoin (era,
& copies collationnées d'icelui feront envoyées aux Sénéc haufTécs du Rerro,rt , pour
y être lû J publ ié & enregifhé : enjoint au,x
Subfiituts dudit Procureur Général d'y tenir
la main) & d'en certifier la Cour au mois.
ÇuUa.ionné. Si~n' , DE REGINA,
�.. u même JOUI', lu
~4
deux Imp,im/J pOrtant
pour litre, l'un Bref de nOtre St. Pere I~
Pape Clement xm .. M. l'Evêque d'AI",
iHl fujet de (on lnfiruélion Pallorale du 16
A vril 1764 , daté d. Rome _ :. Ste. M,,~
l\.1ajeure, fous j'Anaeau du Pécheur, le t9
S ep temb re (uivanr; 6- (.lUlU, Lettre de M.
l'Archevêque d'Aix à M. l 'Ev~que d'AI ••
du premier D écembre 1764 . (,. liJ Lttlrr!/t
commun:cation J'icelle au C/crgi fieu/iu ft
rigulitr du D.iocéft d'1ix, du m~mt jOur,
[,. dont mtnJJOD tJl folle au. !ufdu Anù 1
ont id LJCÙÙ 6> ImUés f.:lr r Exicultur dt /~
H oJute-Jltfiice Jiu l'ùlzajüud drejfl Il la Pl.z(t
dite du PricluW's, en prifonet de nous Louis
Tamyiu, GuJfia Auduncù, firv.Jnlo 14
Grdnd-Cb.Jmb_l't ~ affijIé dt: dmx H uiffim.
Signé, TAMISIER.
A AIX, chez la Veuve de J. D avid &
Efprit D ,l\'id t I mprimeurs du Roi
& duP,rlement , 17 6 5-
1
•••••••••••••••••••
EXTRAIT
DES REGISTRES
DU PARLEMENT,
D u 7.6 Janvjer 176.5.
A
l1'ert avoir été ordonné par Arrêt rendu ledit jour par la Cour, les
Chambres a{femblées, que
les deux Imprimés portant
pour titre, l'un Bref de Notre
St. Perele Pape Clement XIII
ct 1/1. l'Ev~que d'Alais, au
figet de fon InJlruElion Paftorale du 16 avril 1764, daté
de Rome, d Ste. Marie Majeure , fous l'Anneau du P~_
cheur le r 9 Jeptembre Juivant ;
&. l'autre, Lettre de M.l'ArA
�.2
che'V~que
d' ALais ~
d'Aix à M l'E')I~que
du premier décembre
I7 6 4 , Y joint la Lettre de
communication d'icelle au
Clergé {éculier & régulier
du Diocèfe d'Aix du même
jour, feront lacérés & brûlés par l'Exéc uteur de la
Haute-Juftice : A fait & fait
inhibitions & défenfes à tous
Imprimet:rs, Libraires, Colporte urs & autres, d'imprimer, vendre, débiter, ou
autrement diftribuer lefdits
Imprimés 1 à peine d'être
procédé contre eux extraordinairement : Enjoint à rous
détenteurs des exemplaires
defdits Imprimés, de les remettre ince{famment au Gref·
fe de la Cour, pour y être
3
•
fupprimés : Ordonne qu un
ex emplai~e d'Ull chacun de~
dits Impnmés qeme urera depoCé au Greffe civil de la
Cour Ordonne en outre
qu'il '
fera
ll1formé par Me _
de Boutaffy pere, Confeiller
du Roi, contre les Imprimeurs, Libraires, Colporteu rs & autres qui ont imprimé ou fait imprimer, vendre , débiter, ou autrement
diftribuer le [u[dit Ecrit ayant
pour titre: Bref de Notre St.
Pere le Pape Cl~ment XIII et
M_ l' E')I~que d'Alais, pour,
[ur l'information, être requis
par le Procureur G énéral du
Roi, & ordonné par la Cout
ce qu'il appartiendra : Et
cependant en renouvellant,
Aij
�4
en tant que de befoin, les
Arrêts des 3 juin 1625 &
29 oélobre 1718, a fc1Ït &
fait très-expreffes inhibitions
& défen{es à tous Archevê.
ques , E vêqu es, leurs V caires & Offic iaux , & à tous
R etieurs , Primicie rs & Supp ôts des Uni verfltés, Corps
& Communautés Eccléfiafiigues , féculi eres & régulieres du Re{[ort de la Cour ,
& tous autres J de recevoir,
faire lire, publier, citer,
jmprimer, diihibuer, ni autrement metrJ"e à exécution
diretiement ni indirettement, de quelque maniere &
fous quelque prétexte q ue ce
puiffe être, aucunes Bulles
o u Brefs de la Cour de Rome ,
{ans Lettres /atentes du Rai
enregill:rées en la" Cour, à
l'exception toutefots des expéditions de" Cour de R~me
pour les affatres des partlculiers , {uivant les Ordonnan,
ces, le[queUes pourront etre
exécutées J après avoir été
annexées par la Cour, aux
formes ordinaires ; le tout
à peine comre les EccléflalHques, en quelque dignité
qu'ils [oient, de dix mille
livres d' amende, & de plus
grande, s'il y échoit, pour
laquelle ils feront contraints
par {aifle de leur temporel ,
& même, fuivant l'exigence
cl es cas, d"etre proce'd'e extraordinairement contre eux
comme pertubateurs du re-
�6
pos public; & contre les lm.
primeurs, Libraires, Col por.
teurs, & autres diHributeurs
à pein e des Galeres. Ordo nn:
9ue .le pré{el~t Arrêt fera
lI~pnme. & affiché par-toUt
ou be{oln {era, & copies
collationnées d'icelui feront
envoyées aux Sénéchaulfées
du ReiToft, pout" y être lû
publié & enregil1:ré : Enjoin;
aux Subll:ituts dudic Procureur Général d'y ten ir la
main, & d'en cenifier la Cour
au mois. Collationné) Signé,
DE HEGINA.
1
.Le m~me jour, les deux Impnmés paTtant pour titre, l'lin
Bref de Notre St. Pere le
Pape Clement XIII à M.l'E-
7
vêque cl' Alais, au {l,jet de
fan lnll:ruétion Pall:oraJe du
l 6 avril 176 4 , daté de
Rome, à Ste. Marie Majeure) fous l'Anneau du Pêcheur
le 19 [eptembre [uivant ;
& l'autre, Lettre de M.l'Ar-:
chevêque d'Aix à M. J'Evêque d'Alais dl! premi er d'
cembre 1764, & la Lettre
de communication d'icelle au
Clergé Jéculier fi rég ulier du
DioceJe d'Aix, du mbne jour,
& dont mention efl faite au
fitfdit Arr~t, ont été lacérés &
bralés par l'Exécuteur de la
Haute - Juflice fur l'Echafaud
dreffi d la Place dite des Pdcheurs, en préfence de nous
Louis Tam i(zer, Greffier aIL-
�8
'diencier , fervant à la Grand.
Chambre, affiflé de deux HuY.
fiers. Signé, TAMISIER.
AR RE S T
D E LA C OUR
DUPAR LE MENT
D' A 1 X,
D u cinq Mars milfipt wu foixantt-cinf.
A A I X, chez la veuve de J. DAVID,
& ESPRn DAvID, Imprimeurs .1 76j.
�,
"lt-.. ~t.:t'('t<t:~~r')?f1.r'lt~
,.
'
ARREST
DE LA COlf!?
DE PAR LE M E N T,
D u 1 Ma" '761.
les Chambres .ffembl ées , M.
C leE jour,
Procureur Gofn<ral du Roi el! entré,
& a dit;
MESSIEURS,
L 'Innitut des foi - dirans J éruites étant
é~ranger à ce Royaume J nous ne prendrions:
aucune part au
1
uveau D ecret qui l'ap-
prouve, files fingu ari tés q_ue l 'on remarque
dans cette Bulle, & l'afleél:.tion (enlible
dans Je choix du moment, ne décelaient les
inten tion s de ceux qui ne cencnr de prat:i-
<Juer des(urprifesauprès du T,ûne Pont ifical.
On n'a pas compte , (ans doute, de gagner
avec une Bu lle de plus ceu\: <Jui Ont démontré
ou reconnl1les abus desprécedentes; on veut
allumer la difcorde, & reteni r dans les liens
du Gênerai les François qui ayant été engagés dans cette Société, hélitent aujou, d'hui
entre leur Roi légitime & le Monarque auque l ils s'étoient donnés,
Cell daDS cet objet que le lendemain d'un
A ij
�Edit qui pro(crit à ja ,;.ais l'Illilitnt dec
,
'
Mo narc llIe,
on r10 Il'
lClte
une Bulle q eu.
-1
préconile & l'exalte , poureoll/ol" l" a~1 •
-'_ '
d 'Eg lift
' ÜS !rffluf.l!r
J
lU ("rner
S. »"g"
Ce procedé inoui n'e xcitera point d.
plam tes de nOtre part, Les motifs d. l'
~ullion de la Soci~té font fous les l'ellx e~
1 Umv~rs: nOus I.le (onl!11es que trop vengés.
C ~ qUi n,o us offi'ge , c elt de voi r camp",
,n"tt le 1 hOI!n,e ur du S, Siege par des d"
marches J.urh eclatanres que mal concerr[e,
C eu x qUI abu fe nt ainli de l'lnAuence q~;
leur donne ~b ns les Confei ls de Rorne un
t'
fll!01tl-ere affi dé, méritent l'indignation gé.
n raIe,
, Il s efperent conferve, en France une h"
tiOn de vouée à leu rs intc!r~B, & peuc-êtrt
cherchent-ils à nous provoquer pour Cl,
Jo.mmer enruite~ I ~s ?) e rU~e s que nous prer·
cmOlt la nécen,te dune Juile cl<fenfe: 1",
attente ~er~ tro~)pée en tous point~ .
La paiX ,ntérleure, affermie par l'Edi,.ro
m01 ~ de ~ ovembrc der
r ,ne lailTerl bién.
tJt li. France d'autre ou venir de l'Infiltij[
qu~ le deJÎr d~ voir les autres Eglifes dit,:
vrecs de ce Beau. ~près le moment marqDt
par la fagel"e du ROl pour ,erminer cc grand
oU\'r.:.ge ,en ufant du droit crTentiel de fa
COlUvllnc, la Magiflraturc ne dc\!oÎr pl.
s'attendre à de rQu vcaux combats. Lep!ui
douloureux de tous feroit fans contredit
cel.u i qu'on cherche aUjou/d'hlli à Curdle/
maiS qu'on o'crpere pas ~branle T nOtre fee·
meté. ~ & encore m01!lS nous faire perdre
Je \ lle cet attar:h.:ment inviolable & a
1 efpett
filia l pour le S, Siege, dont noc,
donn cons
t OUjours
l'exempk.
~os per~ ~
5
noUs on t appris à repou {f~r
Jc:f
'r
entrCpr,lU,.!3
cie la Cour de Home , lans d.!roger d la
v~né'ration prorollcle que nOUS devons au
Souverain P on tif~ .
Ccl! dans cet e fprit que j'apporte à.!a
Cour la Con(ljeuti on A,oflollcunJ , pnuiJ.l:e
à Rome le feptiémc dcs Ides de J anv,er
J 76.~, ce qui rev ient, J"uivant notre calcu l,
au 7 Janvier 176 5.
Cette Conilitution ne paroilfant pas de Ctinée pour la France , & nt! pOlI vane fa
concerner, mon dcfrclll n'cO pa ~ (h.n fJ.irc
une ana l}'fe fCfu pn leufc, pour en rl.!ndn..: 11~)
COm pte fuivi ; je tâcherai Il mp lemenc de
mnntrer à que.l pO int on trompe le SOlH' Crain Pontife, comment on e fpere abu(er de
la cn:du1ité du vulgaire : c'en tout cC que
la cir.;:on(}ance me parolt exiger de mon
m iniller ~.
Je panerai donc fous filence la c1,ure d"
(l' li , jllim~ à la d~cla
ration de vouloir paitre le rf \Jl.pcau en tout
rems & en tout lieu, annon~~ des princiEes
analogues à l'Inlhtut fur la Jurirdi tbl) n orehna ire & immédiate q ue les Papes s'attri buent dans [Out j'Univers.
Il ell dit, routcfois, clans cette Bulle,
qu'elle a été défirée par plu fieurs EI,tqucs
Cl ui ont écrit au S. Pere cie tous les Pay;
Catholiqu es, On excep te fJns dOllte ceux
de Portugal, Les Evêqlles de Franœ ne
[ont pas moins fidèles à leur devoir: fi quelqu'un s'en était éc,~,té avant l'Edit du mois
de Novembre dermer, il n'y a pas lieu de
douter qu e cette lo i r,'ait fuit relier Iles démarches contraires lUX Loix & au ferment
prêté à leur Sa III crain,
prop rf mOflvemrnt,
A iij
�6
L es vraH promoteurs de cette Bulle ~
connus:
ils ne peuvent dc:f~ndre le r"
Oct
& les loix de la Sod .'t': , llar des ra'rl>'m,
' par j'.I UfOrité. "ons '
à é l olllr
SIX Papes, avant
Clemenr
XII [ , o·,
.,
.
approuv
,
l é & c"nhrm" l'Intbtllt ',llx
' , -net'f'
l ?nt lonoré ete graccs & de t:'vCu rs 1 .
claies; les Eveque< do ce li écle & des
p réc~dcn< l'ont loué hautement; des ll~~
pUllhns & plO UX l'on t protegé ' le Fo d'
teur eH faint; neuf de res enfa'lls ~on~.
, d
1 l'
, rmo,
par 1es lOIX e cet nl,!tllt . Ont été béatifié
& c.nomres
; des perlo nn ages illuflrcs I~'
,
nOLIs lOvoquons dans le Ciel, l'ont comblt
d ~ I~~e s; J Egi (e unlver(e lle ,'a pOrt~ dall~
fon ,cm pendant de ux "é cles; elle a con6é
à, ceux qUI , le rUl vent les principales Ii,,<_
tlons du famt nunil1ere . enfin cette m~
E,glirc anemblée e n C~nci l e l'a déci:;
!"eu x , Ipfa d'",qllt Catho",. E"lrji. "
'1 Clerc
1 hent
rs
t'
T ndt ~/!Ja S)lIodo duJ,lrav 1 fIl pitlm ,
~n Itfanc œs dernieres pa rok s. qu'onne
cramt pas de me ttre dans !J bouche {'cr/,
du Pere de Fidéle" notre [, rpr,re <'gal,
no~ e dou lel1.r. St, le fi),~gueux Aure ur d'un
qUI ~ F.1It gém Ir la Magiflratll re&
M <molfe
Ja .Nat :on ~n tl e re , a, olé avancer que It
~atnt-Efi ru , (11..'011 defi/Ir' J>lnfl lltu
ritul
dam Il. dtrllle" Cone,le, les A{'\ologines de
1". Soc,ét~ , 'ant roit peu j, [ou x de leur
,repuratlon, Ont eu plus de rC:: 'erve. SuC.
pend ons nos rUI.!x;ons pOU f cOI1~cfber le
ta[ble.u que la Socibe c~n r.cre ici a f,
g Dire.
" .on ",Poire t ous les lieu x commllns cent
C;'-' employé, à ra Mfenre , & cent /ili!
«futés; on cam.lfe <lvec alfettation ta". 1..
é .
7
ticres cI'honneu r, d ont plafieors ront qUIvoques 1Ic quelques-un, (uppofés; on cacho
les Aétriffures qUi ront en b ien plu~ ~rand
nombre: eU-ce là pre rente r la vé,rlt~ a ux
FrMfes! O n confond la Compagnte & res
[oix , le corps & les membres, poer fuICe
parade de quelques marques de blenvtl l-
lance , que l'on vell[ conv~rtlr ,en approba[Îons forme Jl es d'uo R~glme Inconnu à
ceux doo t on r<clat1l@ les té moignages , &
nous orans le dir<: , inconnu au Pape lUlmême . IUen ne l'errent ici la maidh: d'ull
Ju gemen t Pontinca l ; c'efl one faible apologie d'ane caure dérerper~e,
,
S l~' P 4 j , (S Ull t approuve J' Inj1Jtut. Nous
ne voyons pas commenc on a pu comprendre
P au l I V dans ce nombre; les Bull es de
GrégoireXII J de I\R, & '1 84' (a) d irent
finrp lement que l' Inflitut a érté examiné rous
le regne de Pau lI V ; & les Bulles de Grégoire X I V de 1\9' (b). & dc- Pau l V e n
1606 (, ) , ne permettent pas de penrer que
ce pontife ait do nn é (on approbation: nO\19
fçavons d'ailleurs par les Hi flol'iens J éluites
eux-m êmes , qu'II vouloic obfwrcir la giolTe
dt la Socilrl (d) • e n exigeaor l'afliflance a u
chœur, & décruire ron r ~giOle en ordonnant
que le Général reroit changé touS les trois
ans. Ce Pape ne mérire point d'être mis au
rang des approbateu rs , il en l'e(le cinq &
c'efl bien a!J'ez ,
D iX _fUit! Papt s l'onl honoré dl' [n·trln &
dt gra cC's p.trtlcu!icrts . Le 110111 de vingt
(all"~. Soc. hf. T.
lb
U,d. p.
1 1
p. 7$
t
p. 7 8.
1 0 1.
, 1.'. p.
1d) Note V (ur le Compte rendu des C('InOit.
II I.
A
IV
�8
Pontifes cil écrit;' la tête du BuU,'
lre
la Soci"té ; c'e{l vraiCemblab lcme't dl'
d'I nnocent X
,qu' on a trouve" bon d'eJ!àce Ui
?e.l~ H{le, Le retranchement devrait !~I
lnlintment plus confidérable, li on voulOi:
l,ayer COus ceux qUi Ont Connu les ab
cnormes de cette Société, qui Ont condarn '!
fa .do(crin: '. qui ont éprou.vt! Ces r~VOlte~~
<]m ont ge~l (ur fa cond~lte, qui ont r~.
douté res Intflgues ~ qllt 011t apperçu let
VIces de ron RégIme, & qui 011t eu delfe~
de le réformer,
Benoit XIV d'immortelle mémoire, en
c,ol11pté le dermer parmI Jes bienf,lÎtellrsd,
l In{lltut Jes rentlmens pour la Soci.!t' rOnt
connus; 1hlliotre nous apprend que re' pit"
ill~lflres pr~décenèurs en ont penfé c~mme
luI.
Mais qll'e{l- ce que cet In{litllt objet
éternel d'éloge & de tenrure? De~x glOS
,:olumes ln folio ont été imprimés à Pragae
lou, le titre, d'Inllitut de la Société de
Jerus: les JerUtte. connoirrent la propriélé
des ter,mos? Ils n'en .burent point rans de,
fem : JamalS le .mot [npaui n'a lignifié une
~~lIeth0n, de 100x :
C
rte d~nomination eU
lCI .lfe,'!:ee ~our fJire rejailbr rur toute"
Jeglnanon Jdulnque les approbations don.
nées au feul InlHru[.
On a dillingué clans des Ecrits diMs par
Jes J .!Cuttes eux-même" l'rnllitut, la Regle,
les Cùn{l,tllt,ons: l' [nJlIIIII rJi la fin parri.
cul/~r~ qlu fi·w ~~IJ O(d~f d4flS tin gel/rf fin~
gU/In de pCifrEl/o n , fitlt.'ant Ir plalJglnrrd
qlU lt ,FolzdauliT r~ a cO,nçll. De-là vient que
dans 1 ur~ge , on Identifie quelquefois 1'01.
dre a veç 1 obJet de (on lnlhtutioo ; on eotend
1
ar l'~nllitu t de l'Or.tore ,
par exem~ e ,p de ce nom: dans ce Cens
la Congregation
'
l'Jomtut des J ,ruires rer oit cetle C ~nw,;glfie
_IIe. même; rlan, le Cens propri' cde ~a. ~
principale que lui donne le p .n e d LalO
1 nac< & nouS fçavon s que le F on ateur
a~nmtl:é ra Milice pom rcrytr DIeu (I& le
Pape dans les fonaions du laI,nt mlnt ere,
& par les œllvres de la charite,
Ce plan fur expor" à Paul JII dans une
fuppl ique, par laquelle Ignace & Ces Comrag nons demandent rl e re fixer, par les trOIS
vœux de religion, dans, ce genre, de. Vie
dont ils avaient fair l'effal , fwm '!.litt' ml!,I rHum. Ils ajoutent un quatr ~ é~e . vœu ,cl~
béirrance au Pape rous l'autorlte d un Generai qui fera comme ron L ieutenant, & le
vœu de pauvreté cn parocuher & e.n comm,un
a vec des relh i8:ions, Le Souveratn Pontife
ne trOUla rien daos cet e"poC" qui ne fût
pieux: ClI1n lJIhi/1I1 prtttmffis tepfrt4JUT ~1tod
'10 ,) fit pium (.l' !an[lllm, Quelques artIcle ..
que les Jéfuires regardcnc comme tl,s f âwVfgardrr & des co,,{iq,,""rr du plan fondamental, ont ét': ajoutés dans les Bulles
fubféq UClltcs.
Coll là ce qu i confiime, de l'av u de~
Apologi{les, 1'["JliI111 proprrmmr dit • g"'
'fi rxpofl
les Bul/cs dt, Pap" ,furto",
dt P.,,/ TIl , de J"les III , ét de Grégoire
XI II, J e n'examinerai pas ft ,'c{l impropremenr ou fraudllieufement, qu'on a communiqué ceue dénomination a toutes les parties du Code Jéruitique : il Cuflit de lçavoir que dans la langue de la Sociéte •
l'Inlli,"t en la colleéHon de res loix, &
dans les llulles ,'e{l une formule de deux ou
d,,,,
AI
�JO
trois pages, iD qllJdam flirmu14 comprt.
'Jtnfilln.
Ces for tes d'équivoques font commun~l
d,ans tOUt ce Cl ui J. ra !)pOrt à !a Soc i rt:"'; die
s e'l fè'",t hJ.b,lellk'IJ t p lUf r<!palldre la COn.
tl1lUa, fa n lb qU 'l:! lle vante r~)n ln lliiut
fe adverÙif~' J"J"ra'luenr & I ~ d~crjent~
0:1 les foupçonn.: dt: f,Lre outrage aux .lppr~
b.He l r ~, & l'o'll e rrom p~,pJ(c e :tue le même
mot dl pri :; o,l n.; u, fe ns tOi t dl il": cm ; c'cn
J'ln tirut pfO !"rem~ !) t dit, qui a été expoU
au>,. Pape" , & qu 'd.. ont aprroU\'é 1 dlhrrflll
lX.r nur pl'r,'lIijum & a plo!·.1lt1m. La B,lIe
de Pa',] Vell relativeà celles de Paul 111 &
de Jules 1I1 ; la Conftitullon Apojl,tin,m,
aux préd den -es.
Ce n'ell point l' e xécu tion du platT, t',n
la fim le erqui fl e qui a paru re fplfer la pillé
& la fOlnte,é. Suarez pofe pour prinCipe,
que la_ delHnation d un Ordre gn ; (e rror o(,
la perteébon du prochain, ell la plu, fubl 'm,
qU 'OA roilfe imaginer: voilà l'Infiitut p;eUJ,
11 ~t abl , t en lui re fur les maximes ultramon~
tai leS > la ml(f1O!1 néceffa ' re aux J élilill!
pour remplir ce< In(limt : c'eft ce qui le rend
abu;if en France , & petlt-êtr~ précieux à
R ome. Il conVIent enlin que ce foin d,
chercher les ames (a), choir. par un Ordre
religi eux rOU f fin premiere & principale,
l'expo'e " beaucoup de dangers, & (urtout
à l'orgue il . à 'ambition & a la vaine gloire:
voilà Iïnflitut pieux, & cependant dangereux. "impoT'e de (ça\ air, fi dans l'exé.
cut ' ~n du plan> les Lég:na teurs de la So.
tl~t " le font g rani is de ces écueils: c'dI
ce qu'aucun Pdpe n'a prononcé.
(,,) CO'Tlp ce rendu des Confut , p.16& Note 8~
11 y a peu
JI
h '
d' E vêques dans le monde c .re:
tien q.i ayent faIt leur étude des Con/htu
tian:: elles font r. capeieures, qu'on perl ua :
à plufieurs Evi:ques de france en [7 6 , ., q
fobhffan" env," /, G,nl,./ y 'ft 4'';;' rtfuaintt que daM a:4pmf amfr CompagnJr, Les
UltramontalnS de cœur 0\1 d'origine ont pu
trouver pIeux, fans mêlange, l' J .ftltUt proprement dit ; mais à parl~l' e,xafremenc, les
éloges faits par des partsc?" ers , le rappo~
portent plus direétement a la Soc!ét< qu Il
fes loi x > & ces éloges (auvent Cnlpeas pOT
les motits ou les circon{lances , & comb~ttus
par des témoignages du plu, gr.lnd pOi ds,
ne font pas de grand~ valeu~ . .
L' Jnflitut a été juge deux tOI< : à ROIne ,
pou r l'approuver i à Poilfy, pour le reJetter
ma lgré le crédit des Proteaeu.s : ,co J ~ .~e:
ment des Evêques de France a '::rc: conhr1l1c
par l'AlfembIC-e d: 1650 dan , f~ I,cttre ~Ir:
culaire du 18 Aout; Il aVOIt I.:tc pn;c~Jt:
d'un avis de la Sorbonne plus fO lm~1 encore
contre cette Société nai lfante.
Mais ceux qu i trOuvent l'Jutlitut dange_
.,.eux, Je Régime pervers, & les loi x pernicieures, [erpeélent les intentions picufes de
Saint Ignace: quelques-uns de fes eofans
1llarchant (ur fes traces, ont pu fe fauvor
de l'orguei l, de la vaine gluire & de l'ambition ; ils oot édifié d'autres Saints & attiré
des éloges ~ la Société; ces Saims ont
changé d'av is , lorCquïl , ont Vll fe multiplier les enfans de Layn és& d'Aquaviva,
5, Charles Borromée & le vénérable Jean
de Palafox en font des exemp'es.
Il n'eH pas jllfie de faire valOIr le futtT1lge
des liais en faveur d' une Cornragnte q ui
A vj
�rL
attaque leur puilTance par Ces loix , & I,U!
fûreté par fa doétnne. Les Hois coonolif"t
p~u I"In{li[Uc : il e!l écrit dan. le Code
J dultlq ue que les ConfciTeurs aurOllt foin
d~ capter L. bicnveI!lanc~ du Pnnce en fa.
veur de la .)oclétc! i la captation a plus d'une
fOIs ,,,utli De~ Rois plus inilruits des vic"
de ce Rc!g"lme J 0115 voulu en d ~ livrer leun
Ec,lts 1 & n'ont ok l'entreprendre; d'autre)
n'onc pu l'exécuter qu'cn éprouvant d..
c ontrld ittions qui font voir combien cet
Ordre e{l dangereux: la Con{litution Apaf.
acheve la preuve. «u 'on IIOUS fçache
gré de ne pas repoutTer avec plus de torce
cet imprudent étalage de la proteétion de>
Roi,.
A près I·.,numération cles Papes , des
Saints., cles Evêques & des Rois, On ri.
clame le cc!moianage le plus puifTant de
{DUS, & qui renferme cous les autres, celui
de l'Egli!è univerfelle : elle a nourri l'lnRi.
ZUt dans fon fein pendant deux fiée/ es , aluil
& fovlt ; elle ra déclaré pieux dans le
70lICurn
.ConClle , d( claravlt
tH
pium : ceu x qui en
jugent diff!remment, imputent à rEglife
tlne erreur grolliere.
Il e{l évident qu'on veut perCu.der aux
perConaes fimple., que le Concile a jugé,
qu'" a Jug ~ a vec l'autorité infuilhble , & qae
J"HgliCe difpe rCée a confirmé ce Jugement
avec l'alliltance de l'Efprit Saint. On favonfe l'erreur de CCux qui confonden t avec
l 'In{litu t la légiflation complette de la So-
cjér~ .
Tous ces paradoxes ne font pas avancés
avec la même arTurance ; on rie
s'etai Tne de
l'
..
1 efi rits ces faufTes OpJnWDS : du
dafOl' e~n ~énage les expI'eflion s pour fe
re e,
.
'ï dl poffi ble
compromettre le mOIns qu 1
cl .~ à
Nous [cavons déja ce qu'on enten.
Ot ,
Trente par le mot l nJliffll ; le. ConCIle n y
pIeux efl:
lai !Te point d'équivoque J: l'In{lICut
1
s
III
venaIent
&
III
1
celui que Pau
. . u c . S . aâ S,de
d'aumrifer plum mft.wtum
6.
an
ApoJlolied ~PrrobalUm. (a) Cette apptobatian du S. Siege e{lle motif de 1',épIC le te •
& la merure du fuj et auquel on 1 applrque.
L'lntlitut éta nt appro uvé par les, Papes
'aloux de leur autori ré , les L égats n en atI: oient jamais fouffejt l'examen . les J é fé't~t'
défenfeurs par état de la fup én ont
u
Pape, n'auraient eu garde de fubor d onne~
fan approbation à une nouveile dlfcuflion •
la chofe eO évidente par elle-même, & les
faits (ont connus.
· N 'y ayant point eu d'ex.amen, il ne (ça~
rait y avoir d'approbation Jundlque: on dOIt
en être convaincu fans lire le Decret; Ja
certitude ell entiere après l'avoir lû, il a un
objer tout différent.
.
. .
Si nous eo croyons la relanon du J llIte
PaJ/avicin, le mac pitux n'avoit point été
infe ré dans la format ion clu Decret; Laynés
fit enfone qu'on ajouta cette !.pirhete) dont
/es Papes avaient honol é l'Inllitut. Le
Concile ne "eut rien innover ou natuer, 11
n'approuve point, il Il'entend pas
d~rruire
ce qu'i l ne juge pas & ce que le Pape a
jug.! ; il ne donne pa s même le tItre de
· pieux , il le répete avec d'autant mOIns de
· fcrupule , que cec Inllitut lui était repré-
la vérité qu 'autant qu'il le làut, pou/étabhr
A \'j
�r..
r~nté' comme ayant pour fin le (ervice d,
D ,eu & de l'Egilfe.
L 'add ition faite après coup do pit ..
prou v~ qu'on ne change r ien au fonds
Decret; ce n'eCl qu'un accefroire honori.
fique, forma ph. ollorota, (b) & par confl.
quent ce n 'efl point l'objet de l'examen
de la Miibération & de la conclutl on. '
T ous les Théologiens fpnem que 1".'0.
rité du Conci'e n'ex iAe que dans l'obltt
déte rminé du Decret; les accenoires, 1"
propo firions incidentes , les raifonnemen~
q l11 fer vent de preuves , les réponre"DI
obieéhons ne font pas d.es Décilions Cono·
liaires.
Eil-ce ici one épithe~ d'honneur? Efi·"
une approbarion Juridi lue? Toure mépn(e
-feroit vol onrairt : Il lion pouvoit mécan.
lIo/t re l'o bjet des Decrets , comment efi·"
' que les F ,dèles trouvoroient dans les Co..
ciles la regle de leur fui ?
ln Prélats les plus favorables aux JI.
(oites am fouvent répeté que les Peres d,
Trente avaie nt appellé l'Jnllirut pieux. Apl'ell<er n'eA pas jnger ou déclarer; dire qne
tEfpri t,S<ri m alliAe les Conciles dans III
' ogtJ &- I f S dlftinflions 'lu ·"s 4uordtnt ,ce
(eroit t romper les Peuples & abufN de Il
Reli g 'on.
Le Pape Paul V rappelle, dms la Bull,
de ' (,06, toutes les ap~robations donnée!!
l'InAitut; il ne fuit .ucune mention ni du
Concile de T rente , ni de P.ul JV.
Grégoire X 1Il ramaffa nt tOUs les témoi.
gnages fa vorables à la Société , dit que
d;
(a) $ 10'4 dd Contil. di Tr/nlo, 1. l i) ~ 6 , 11. 1'
rf
't'loflitut a été approuvé par dC,ul< die re~
r"déce lleu rs , & lo ué par le onC! e, "
PTn dt n/l ".a' ..' y "odo
,omm,ndalo \ a ) :dcet é loge
.
rranliw'n'e ôlHCI e eflelitiellement une aprobatioll par voie de Jugemenr,
p D
la Confli lution A oflo/,m m, Cle-
men~X ' Il dl/lingu e pa~mi fes prédécelleur$
ceux qui ont approuvl! )'jnlbtut, & ceux
qUI l'on t exalté par leurs Bulles. Plufieurs
de ces derniers ont en ché" fur 1. louange
donnée par le Candie de Trente ; on ne les
comp te pas cependant au rang des approbate ur;. 11 cA donc évidem que k , .promo te?r.
de la Bulle font de mauvoife fOl , lorfqu 11$
fu ppofe nt un Jugement du Conc,)e,
II a Fallu démontrer ceci avec la plus
g ran de é vidence, il fout gémir après l'avoir
M moncré. CeA un ttran ge phé nomene que
de voir Rome, qui pré tend dominer fur
l'Eglife alfemblée & dirperrée , s'a b.. lfe~-à
une fuppofirl on pour étayer fur le Jugement
d'un Concile un Infli tut appr ouvé par cInq
Papes ; elle oublie routes fe s idées de grandeur , & m~",e l'intérêt Cacré de l'honneur
du Saint Siege, pour ne s'occuper que da
péril des J é luites.
Ce Ayle nouveau découvre le proiet de
lier à tout prix l' I"A,tot i la Rellgton, &
de l'app'lyer fur les o rades de l' Efp rit-Saint
dans l'imagination des peuples , qUJ ne
ctoyent pas l'infuillibilité du Pape. C eA en
France furtout qu'on veut remer le tJùuble,
& c'eA pour échanffer les erprits dans ce
Royaulne qU'aD ménage les principes N~
tionaux.
(.:1 ) Infiit. Joc. tom. ) , p. 7J
($.
78.
�.6
De-là vient cette mention modene d.
gr.ces accumulées Cur l'lnflitut, fans s'e:
pliquer ouvertement Cur les privil':ges· c
"
dun
' I nOlLltut,
.
ton apo l oJt:nque
dont "let
Bulles ~récédentes interdiroient !'eX3m"
ou la rUormatIon à toutes les PuiOane" d.
la terre ; cette o m iaion des claures fo,:
droyanrescontre les réfrafuires; cet humbl,
r eco Jrs à l' autorité du Concile de Trente'
& toute,la contexture de cette Bulle. o~
les max Imes ultramonta1lles ront ,léguirleJ
& mitigées , pour (ervir plus utilement il
Société qUI tranille à leur propagationdlDi
le monde chrétien,
L'ill ufioo. & qui pis efl , la volonté d,
faire illuoon efl ici manifefle. Le Concil,
JI'a rien flacu" ' sil avait jug" & approuvl
il n'en réCulteroit qu'une Ceule conf"quenc;
nécetfjire , c'en- qu'un rnllitut ayant pOur
objet la Mfen(e & la propagation d , la Foi;
tel qu'" a été prOf.nt': à P,ul III &. Jul"
Hl, n'a rien de co \traire à la loi éVlngl.
lique & à la regle des mœurs,
CeCI à quoi Ce r"duit l'i ,fai ll ibilité dan,
l'approbation des Ordres Monafliques, L'E.
glife n'approuvera poi nt le mal moral, ell~
ne condamnera poine les venus ' mais elle
n'dl infadlible eQ matiere de m~urs, qU'~D
ce qui concerne les mœurs nécerTaires au
fa lut,
Aucune Congrégation ne peut être reglrdée c.omme nécelTaire pour le ralut des hommes; ce fe roit une impiéccE & lI1 d tf [i r~ de
le ,penrer, ün co nvie nt m1:m " go! 1éralentent
qu un O cdre peut être approuvé avec plu.
d'ln co"lv':niens que d'utilit~ , relacivem.:f/t
aux drco.1flancei & à la trop grand olul.
r7
Ù
,
les Conciles ont voulù e·
tiplicattOn , que
puis longreis arr;thé~logiens veulent faire
MaIS que ques,
omme ligne infallenvifagc,r l 'êrPJob:~O:t1le aux IlIlc" qUI s'y
JI~le qu un
«u'il ouvre la vOIe à la perdGv?uent, d
'l:Îa ad ptrfrnu mm.
.
fe/hon, quo,
m"l
être appltLeur OplOlon oc peut ,
(fentiCI dans
qu ée à la, Société ;Ole lom~n le jugement
l'approbation d '~n r re, 1) cns à la fin
des rapports qUI Itent les nt Y '" ' de la
1 Ir
0 peut h re ,"IUt<
de (on n It~rle l~ bont" cles moye ns dans
convenance .
.
ur tin unique
les Congrégations ~UI ont
Re liou pri ncipale la perfeého~ ( ' d ' eurs
_
C
fl pas de meme une om
,
'l '
gteuX : 1 n en e
b' d" él: d'exercer la
pagme qUI a pour 0 Jet 11 C
operfeéHon & de la communiquer au
h' 11 (era toujours vraI & dans tOU~ es
~e~~n. que le {iknce , la retra ite) la pnere
com;'une & les macérations font unies ~oït
condui« les Ch .. treux dans les vOIes fl \ a
perfeél:ion ; la oonté de ces rel! vres e a folue : mais il n'y a point de certitude mo;
raie que les Hfuires meneront les ames _
Dieu pOt leur diTeél:tOn & leu rs Congré~é
tions; l'utilité de ces moyens e~ tr OP.
pendan re de la doél:rine & du zele de 1ouvrier qui les emploY7'
,
'r.
Cette diflinél:ion le tt à eXp'hquer la dl poGtion de la Bulle qu i approuve les, moyeo~
de 1 Innitut , m,d,a: ce mOt efl éqUIvoque .
il Ggni6e dans les autres Ord, es les pratiques
de la Re gle qu'i ls obCervent • & dans la Société les fonél:ions qu'e lle exerce à l.!gard du
prochai n, L es moyens dont parle la Bulle,
ne font pas les Conllitutions , ce f~nt les
lx.
J'\
Pf 1
Pi
-
�,8
lI'1iaions , J'admioilhation des Sacrem<nr'
les exercices fpirÎtuels , l'enCeigne01ent d~
lettres di vines & humaines, les Cangr~p.
tions , obJets fur lefquels l'ap probation no
peut être fixe & permanente, L'Eglire n'.
point de garanrpour l'alfure! qu'une Congr~
gation vouée ~ roures les fonébons do '<Je
ne fe livreraopoint ~ l'ambition: le Cantile
ne prophétife pas. Ce qui eH oCCulte ('1
peut échappOf ~
cenfure : il dl enCOle
mainsinfpin' pour prévo" les abus de l'ex~
cutÎon , les loix futures, les inconvénitlll
politiques pour les Etats , Cefl un fuit no.
taire~ue pl ulieurs Ordl'es onc été 'l'prao,i.
qui n'écoient point utiles, ou qui Ont cc[/
de l'c!tre & qu'on a reconnus dang~reux.Si
l'ln/Htut avait été préfcnt.! aux Peres de
Trenre, ils n'au,oient point été obligésd'.p.
ra
percevoir dans cette bric:-ve formule le valle
recueil des Conflitutians & des Decrets, &
de deviner le projet de domination onivtr-
!elle dans le vœu de trav.iller a la fan/h6.
catiOft d.! ames. LïnfaiHib}/it.é n'ell que
dans res Mcilions ; il n'y a point d'infonlli.
b ilité de prévoyance .
La Bulle Ar oftoih m a prévu l'obje/lioo
& préparé une réplique. On prétend que
cleux fiecles de patience fuppl éent au déf.I1Jt
d'examen & de difclIflion , & Forment, par
One forte d'~Pprobarion perfévér. nte , un
'Jugement de rE g llfe difperfée. qu 'il n',ft
pas perm isde contredire, Si l'I n(l;tllt n'éroit
pas pieox , rEglife ne l'auroit point noorri
(a ) Plenio,a ip(a (spè pr;c.,,(/.
C~17I al~uo ~xp~rimtnro
.cl
rojhn'orihUJ
mUI-
ap~rllllr fl101
~ItJfJ/inn ua'. & C'ogllo(âtf.r çUDJ lalda l. AtI~. 1. 1.
J~ Ba?l. c. 3) 11.. 4.
J4T.tur,
ru.'"
. pOlOt
.
. 11 '9'amOlt
co nfié i
dans fon fein! e e l ns principales fondions
ceux qui le. f~Hvent e
.
du raint mllllflere. rticuliers de complal-
De tOUS les ~él:es pa e reconnoiiTanE:e t de
fance, de cramte f d d'efHnle li l'on veut,
politique, d'efpéran(~; quelqu~s Membres,
pour le Corps ou po un témoignage unl ver~
On prbeod recuerlhr d' de la SocIété.
d la con UltC
&
fel en fuveur e ' ,"rches équivoques:,
on interprete des deGdératiOns variées à I ll1diél:ées par des con 1 J II e ment uniforme.
hni pour en IndUIre un g, de préfompd'oi, l'on fait réfulcer par ;olrutilité du R,,tion nn recond Jugement \lro'lt & qui efl:
.
·fonne ne conn ,
gllne que pel
. ca tieures, longte ms
conG~n" da us des 10léx p, 'Ite dans le ca7
& enf,>r m es eniU
, .
cac hces,
r ç
os Pour trouver ICI
bine t dequée lqïfu' ~~~i~ I~ placer dans cette
tlllfullhblht ,1 ,u a
qu'on éleve l'uDe
gradation de conl~ ~re~int d'oh jet connu
fur l'autre;. C3
n y qJeI les fu/frages dif& détermm é ,.ur le .
rés ent pu fe réulllt.
''[ Il
peL S":ciété a été foufferte. parce qu ,1 e,
dilli~i1e de la chalfer, l'arce qU'e~e f~on~~~~II~
dans les Cours par fes IOt~,~ïJ: allie le bien
~I~mm":.ï~a;atr~~ ~~re"fo~ ambition exige.o~
u'elle eût des mœurs, parce que Rome s el
~lait, un pOlO
. t d'honDeur & de politique de a
n:'
'prV~~~~~d nombre de Jéfuites ont prêché
& (onfelfé plrce que le Pape le voulot~,
parce que I~ Corps écoit puilfant & redo\l~e ,
que plufieurs particulIers aVQlent .10qlle d'autres montrole":
de la piét~ & do z~Je , Dans ce dange< J cCus
arce
~eille des Grands, &
�>0
Chrifl a veillé fur fon Epoufe ; elle n'a "Ifi
d e cenfurer la morale perverfe d'une S"
'
~
h ypocnre.
L'E ~ l lfe clifperfé. a illnorJ! les loix d'h
Soclbe, elle a 1 epouO. fa clothino & r.
morale; des accufations rans nombre fe fo !
ll
élc:\ ' ~e ~ des quatre panies du monde Conlr~
f.1 conduite, Ell-ce là ce Ju ge ment d'approbation all~ el toUt Fidèle dort foufc rire 1
Les l\1agill.rats ne peuvent trop pr~munir
orci ite ir ré vocablement
giol,' ,; eliefen en~ ~r reUl'e , La Conilitution
aprcs une un,
,P: l'attemion de mon nll Apofloh",m n a a ttJd~montrer l'obreption &
Diacre ~ que pourur révenir par cet exemrubreptl~ , d& Pr, p~rfS auxquelles le Souple les enets es ur
fé
verain Pontife ~fI expopl~s nécelfaire , que
Préca ution cl autant p oV'lnce ne permet
C'
de cette r
S
les peuples COntre ces c1angérellfes chitnerCi,
L es ~o llverai ns ceffent de }'~tre) fi l'on!!!
renferme l'infJillibil ité dans fo n objet , qui en
c,,!ré ne celfe lde ré~é du R'o i retient encOre
Général, que a b on
anifans qu'ils ré-
la vc:r t~
rt',,\.: J ~e .
On fl,profe un Jugement qui Il'cxiJle pas:
on dOllne le change 'ur l'objet de ce J uge'
ment , qui n':luroit pu être que l'Infl:tut: On
attache il ce Jll gement h.' fccau de l'infailli.
bili,,, dont ri n'cil pas fufceptible > & l'o.
amCne enfin les efprirs crédu les d. tirer d'euxm~mesla -on rtEquencc ,que ce qui efl affermi
rem
par J'au 'orité infaillible ne
ètre aboli
fans ébranler la For: d'où i ré fu lre roi"u,
iourd'hui qu'un Prince ne peut chalfer d,
Ces Etats un Ordre qu i donne de juOes Dm,
brages,
Cette abft" dité ne fera point foutenue
ouvertemen t; mais fans le dire On fait
naître ce fcrt!pn le il1fenft!' dans les conf.
cience~ (u perfHtieu (e3. Rien n'en plus dan.
gereux dan s l'Eglife que ce lan gage nou-,
1
vea u, qui inlinue ce qu'on n'auroit garde de
prononcer.
~10 11S ne propofons ces réflexion" 'lue pour
l'i ntùét de Couronne< & pour le bien commun de la C hrétienté, La Société n'a jamais
été reçue en Fran,e comme Ordre ou R,li-
"
~l.~sltd~nla prgerve~:JlseEc[:~,e~ï~;:s J~
~~m,n~e.l~~i~:~gel:: ,g" pour la dinribu-
tion clandefline, & le vorlmage du Comtat
facilite l'introduéhon: n.
annexe de la
Cette contrée, qUI en une
l' '
Provence , "'ur laquelle les drOits" du 'bl,01
font déclarés inalIénables & imp,cllcrJlr , es
ar vos Arrêts , eCl devenue pour cs luites
efpece de citadelle> d'où il s eyercent
leurs hol\ilité, fous le nom 8ç la proteébon
de la CoU!" de Rome ,
,
Cet abus efl inrol<'rable: Si /lOS RoIS ont
bien voulu. par c!gard par~lcll1Jcr pour. I".S.
drortS ens,lege , "rufipendre l'exerer ce des
, é fi
le
conccflables de leur (ou veraJnet.
,ur
Comtat il ne leur eil pas permis d abandonner l~ ftlreté & la tra nquillité des Provinces fournifes il leur em pl e. Les Inconvénicns que vous aviez prévm. 'tans vptre arrèté
du.z.8 Janv ier 176" tll1t pané v<?tre att~nte.
Nous ne pourrons é v1t~r de faIre valOir les
rl raits de la Couronne, & de réclamer la
proteaio n du Roi pour les Provinces enferréeS' par ce voifinage J fi cet te Ilc"nce ~ont.l
nue; & l'on ne dOit efpérer ni trèv e, ne paIx
~ne
�u
tant q\1e le R égime des J Uuites exifi
'lé'mtnguanre
.
C ecre SOClet
& \'in(hcati~e~
rr .
muera l'Univers , li nous ne l'armons con .
el le .
11 efi évident que po ur fubGfier ailJ"
avec que lque efiime & quelque conlian,,"
les J eluites font obUgés de répandre en to '
lieu x , que la France & le POrtugal font~
peme C atholiques, que la fa t e ft éteinte &
la religion perdue dans ces R o yaume. C,a
pour eux oue nécellito indifpenfa bl e dei,.
ploy.er ~ous leurs artifices à dlvifer la Ca.
thollClte, & à chercher la matiere d'ua
fchifrn e,
, Dans ces drconfian ces , le péril commun
iodique à tous les Gouvememens le leul ex,
pédient qu' il y ait à prendre pour mainttnir
la paix de l'Eglife . Cofi au FIl, .. né de
l 'Egllfe qu'il apparttent de le fa Ife adopter:
IOnApofiolat extorieur n'efi point concentrl
da n~ les pays de fa domination, il Ce dOIt
au bIen général de la Chrétienté. La di'nitl
d e Ca Couronne, la jufle conliance e~ Cel
vertus lui do nne cette préponMrance qui
doit entraîner par Con exemple tous les Euu
Catholiques,
Main tenant que les yeux Cont édairés Cur
les dangers de ce R égime, qu el efile Sou'
veraIn qUi puiffe conrentir raifonnablemeo!
que troi~ ou quatre mil le de res SUJets, deC·
tmés à dlnger les conrcienccs & à élever
la JeunelTe , (oient e(claves d'un Gbi,,1
étranger? L. Régime monarchique dao> les
Ordres Rel igieux efi incompati ble a vec le
G ouvernement Civil, depuis qu'ils rom r~·
pandus dans différens Etats, & qu',l s rem·
pl,{fent les [onttion, rélati l'es à Il dire/ho'
1J
des am es ; le Régime de la S ociéeé
que mOllarchique .
ca plur
.'
Quel dl le Gouvernement qUI veUIlle:
tent~ rm er dans fon rem des fduteUrs du pou.
vou' indireél:, & des Profelfeurs de cette
doctrine horrible qui compromet ,la ffireeé
des R ois 1 Quelle efi la Contrée ou nous ne
t roUvions des traces de leurs attentats, de.
cendres encore fumi-nres des- feux qu'i ls ont
a-Ilumés , des 'monumens de leur ambition,
de Jeur cupidité & de leur com mel'(:e /
Quelle efila Naeion qui voie avec indifférênce le Cpe/hc le qu'ont donné Cuccellivement la France & le Portugal, & qui ne
reconnoHlè qu'un Ordre G dangereux dan,
l'acta'!,ue & dans la dé fen(e, ne peut être
trop-tot détruit?
Cette erpece d'enchanteme.nt qui retenoit
les Nations dans la léthargIe, efi d,lIipé.
La France a montré l'é vidence des mooif.
& la fucilité des moyens de l'expullion.
Rome ne peut opporer le plus leger obfiacie; le concert l'empêchera de former la
moindre plainee. Cea lui rendre un lervice
Ggnal6 que d'extirper cette Socié eé , dont
l'ex ifience efi un reproche continuel qU'OD
fait à (a polieique,
Et pourquoi ne pas eCpérer qu'elle voudra
y concourir e lle-même pour l'édification publtque ? Pourquoi Cuppo(er qu'elle fermera
l'oreille aux repréCentations les plus frappantes & aux vœu x des ames pieures ?
La Confiiturion Apof/ol"",n lailTe entre·
voir des pr év entions bien forteç : ne nous y
trompons pas; ces pré ventions (ont plus
affeaées que réelles; c'efi l'ouv rage d'une
politique mal-entendue, qui cedera bientôt
�1,
24
à de julles conGdérations de (agelfe & d,
prudence, & au cri d; Ja ReligJon,
Le Pape approuve J I nthtut: cetteappr~
bation ett iltuCOIre , pUlCque ce n'eO poiet
dans J'Innitut qu'on trouve Jes finelfes, J~
détours, Je deCpotiCme du Hégime,.
e craignons pas de
VO ir
parOitre I~I
Contlitutions , avec J'Jttellation qu'ellesn,
contiennent rien que de faint & de pie,x,
On (çait que nous Jes a VOn, attaquées, &
J'on n'a garde de Jes approuver. La Pro~.
dence divine ne permettra Jamais ce fm.
dale, & R ome craindra toujours de l,
d onner.
L e Pape n'approuvera jamais l'obéilf''te
aveugJe dans Je, fon ébons rél.tives à l'" .
térêt du prochain, telles que font cell"
d es Hlùites ; l'ob.tlf.ncc inco nfiM",e , qui
De M ilhere pas fur l'a pparence du mal, &
qui ne peut être (ufpendue que par l'évidence du péché; l'obélflànce vou.!e ' un,
Regle vivante pGur toutes les aCtions poffi.
bl es , & pour les aCtes mê me qui (one ho~
des regles ordinaires & de la melure des
vertus d'un homme julle ; la foumiffion aa
jugement de Ja Soci . t é fur les poin rs de
d oCtrine que J'EgJtfe tient; J'unifùrmit.! po'
litique de dofrnne & J. varia tion du langage
{uivant Jes pays ; l'abus des confellion, for.
cées & de la manifelluion de conlclence"
Supérieur pOur fervir au rég ime de J'Or.
dre; les délations , J'e(pio nnage & rous l"
attrIbuts du derpoti line du G énéral ; le Pro,
b.bili(me qui ell le pivot de ce Hé"ime &
ra {o urce de ro ute s COrrupt ions ; Ja foorberie des privlle;es ca c h ~s , dom les J t! (uues
u(ent de J'aveu du Généra l, ou au be{,in
CaDJ
.
raO$ Con aveu, Cui vant leS rogles ,qlll leur
font tracées; la captation des fUJers, Je.
, es de Polal1co
pour les ', r
ttlre
r à Ja Somaxlm
,
. "
1.
ciéré par le moyen des excrClces ,pJCltue s #
les vœux recrets que, par uo.c! m~tbode
frauduJeuCe, on fait fail e à des JeunéS h 0\:'ices , & qui deviennent le germe. ~e toUS
les aunes; Je foin de cacher aux alplr:ms l~
partie des Conllitu tions & dl!s BulJ<!s qm
fa lloe CO Il!l0ltre la nature de
Jeurs engagemens ; le dJaut abfolu de (tabUité dans les vœux; le rcuvo\ de, E~o
Jiers approuvés Cans faute de l e"~.pa ,, ; 1expul fion arbitraire des grands Profe, ; Ja f\,umifiion de l' Evèque exjérui[~ au G~ nera l
pourraient leur
dans le gouvernement ,de fon ~.g.I lIe ; I..:~ ~a~t
d 'autres innruélions d Ilne pOJl t lq ue ra hnt:e
qui fuit fervir Ja Religiona te:, vûes.
Si les vices des Conllltutrons excluent
J'approbation de Rome . le SalOt Siege a
encore plus d'él oignement pO ur 1. doCtnne
& Ja morale des J éCult .. , Clemenr XIJI a
lui-même foudroyé Jes im pIété, du here
Berruyer; iJ a publié un Href pour \Jlterd\fe
Je co mme rce à la Société fans la nommer;
il a réprimé par un autre Br<fl'abus infolene
qu'elle fulfoit de fe, privi leges dans le Tonquin, où le fcandale de les e x c ~s a ét~ porté
au comble, Les Prédécelfeurs du Pape aujourd'hui regnant ont réprimé par diver{e.
eenfures la licence de ces malheureux Cafuilles; & tandis que le Prince temporel
protégeoit Ja Société par des railo ns d'Etat,
Je Pere des Chrétiens maintenait contre elle
des mœ urs.
ledépôt de Ja foi
Le jugement de la conduire de cet Ordre ambitieux, l'exameQ de foo eCprit géRée
B
�26
r.. l (ont du . fetrort de la rairon. Tou. 1"
hommes qUI fçavent hre & pen fer COnt jl).
go< compétells ; pluueurs manquent d.s iDe.
truaions nécetraires pour fonder la profon•
deur de fa politique , pour ratrembler 1..
preuves de tous Ces forfaits. & pour apprl.
cier au julte le zèle dont elle fe pare pour
la plus grande gloire de Dieu.
elt à Il orne que font dépofés l.s .1It1
les plus importans. pour fervir à l'hiOoi"
& au procès de ces faux Apôtros : .lIe.élé
Je touC temS I~ th éacre de fes intrigues , /(
Je nibllnal où les plaintes les plus éd.tont"
ont éte portées du bouc de l'univers, L,
Congtégation qui veille à la prop.gation d,
la Foi , conferve tous les monumens qu i conf.
tatent la maniere dont cette Compagnie l
rempli la 6n principale de fan In!litut: on
ne peut la juger fous des titres plus autht..
tiques.
Gardons-Dous de pellfer, Mellieurs, quo
dans la Métropole de la C at ho licité on 'u
quelque eOime pour un Ordre conltamment
foupçoDne: & fouvent con vainc u des pl"
grandes horreurs; un Ordre qui a ioula
accommoder la Reii gion à tOus les culte"
& les loix de la morale à tOutes les pallions,
qui a Favorifé l'Idolâtrie au mép ris de t01ll
les Decrets du Saint Siege, & qui a fait
périr des L égats Apofioliques dans les fers;
un Ordre cont r~ lequel le Decret a été for·
mé Cous InDocent .\I1I • pour défendre la
recepnon des Novices; un Orore général..
ment diJiàmé par fes intrigues, fan ambi.
t lon & f. cupidité ; un Ordre enn n qui,
comme le difoit eD 1649 le véné rabl e Jan
Jean de Palafox , 1. foui dus /' Eghf..u DI'"
e
17
9"; ai, lime< la ~4"que & 'lui ai, fai, bat>q",,.Ult .
é 1.
1 ho mL a lu miere du jour c aire to US es
mes. Nous voyons d es mêmes yeux que. les
U ltramontains, le RégIme , les Confi~tu
rions, la Doéirine. la Morale & la condutte.
Ils aiment l'IoOitut analogue à leurs princIpes ; il nou, rép ugne par le m~me endrOIt :
c'elt la Ceule cli ff"'ence.
,
PJ~ t au Ciel que Rome voulut aballdonner ces fr Oêmes inconnus à la véritable anti qui té ; elle en devl endrOl~ plus chere à
[Qus les Chrétiens , plus pu Ifrante & plus
révérée,
.
Nous n'ofons encore noUS en fla tter ; ma IS
nous ne croi rons jamais que par cela feul
qu' un Ord re ef! voué il la défènfe de ce.
/àuiTes maximes, il fait aiTu ré de trouver
prote<'l:ion, au péri l de la R e h glOn & aux
dépens de la paix de l' Eglife ; ce qui deviendroit un (ujet de Ccandale pour le, FIdèles ,
& de triomphe pour le, hérétique, & le,
incrédule"
Ceux qui ne rendent pas la même ju/lice
que nous à la Cour de R ome , doivent pen1er du moins qu'elle ne s'expo fera pas ail
Coupçon d>u ne auffi odieufe politique, lor[qu'on mett ra devant fes yeux le tab leau ];iftoriq"e tie la Société & l>ana lyCe de fes 100X.
L es JéCuites . quoi qu'on dife , ne font
point invincibles il Rome ; ils y font
connus , &par conféquent haIs. Cette Egli(e
inere' raITemble une fonle de Théo logiens
pieux & fcavans. & par conféque nt enn.,.
mis de leur mauvai(e doél:rine. L e (acré College, qui n'a point été conCulté ,a des membres illuOres, qui gémiiTeot des maux que
li ij
�.8
.cene Soci~té a fait & de ceux qu'elle prl
pare .. La haode & l'art!nce Ont fe'mé
qU'lcr les avenues da Trone Pontincal ~~
le PontIfe cl1 vénérable parla faiDterl de
"le & par res ve.rtus ; Ja vt!riré il des droiu
certam, fu r une ame fi droite & fi pure, 1..
cri des; ations fi-appera l'ore1l1e du Pere d"
Fidèles, & l'intérêt facré de l'Eglife tou.
cherl fon cœur.
Il el1 e llentiel d'attaquer, par-tout à il
fois, l a, ~oc!"té,.& de la réduire à Ro,",
fur la detenllve: SIon la ladfe refpirer, ell,
allumera des lOcendles J elle parviendrai
fare naitre des que,~lIes théologiques pOU!
falfe dwerfiu n, & IL elle n'el1 bientôt im.
molée à la Religion, e lle armera l'aveugt.
[uperltition pOur fa défenfe.
L e t raItement que le Portugal éprouveà
fon occallon , l'out ra ge fait à la France Il
tache qui en rejaillit lur la Cour de R o~r
doivent exciter l 'indignation g~nérale:tout~
les circont'lances vous indiquent de recourir
au Roi pour le fu pplier crès· humblement
d 'interpofer (es offices auprès de Sa Saint.ti
& de tOutes les PuilTances Carholiques, 1
l'effet de procurer l'abolition enriere d'lUI
Ordre reconnu pernicieux. L a Conaitution
ApoltJ/icum doit étre le figaal de la lig ue de:
NatIOns & le tombeau de la Sociéré, 11 étolt
ré fervé à notre Monarque de terralTer 1.
mOn (Ire que tant de grands hommes Ont
voulu étouffer dans le berceau.
J e .lailTe (ur le Bureau l'Imprimé de la
C onl1ltutlon, & les Conclufioas que j'ii
prIees par écrit.
',i
t
Et ell forti .
VÛ l'Imprimé en 'Latin & en François
in-'>. inritulé : San8tfFm, tn Chriflo Pa,,,s
& D omtni Iloflri , Domin; Clementis ,
Pl1Jl:
n"r,rovidemul papt# XIlI. Conftllullo qu~
In) IlUUlm SO,iCI4I1S frfi, den"o approbawr ;
ladite Conl1itution commençant par ces mots:
A po{loliwm paftendi D omi,.; Grrgu munrH ~
& finiflànt par ces autres mo~s : D41um Romtt apud Sanélam Mariam Ma}orcm, dllUO In_
carnat , Domln. millefimo flpri l1gclJ /efimo fixa.
gefimo quarto , ftplima idttS JanntZn;, P6,p.
ttfica:l1s noflti IInno fep"mo, & au·delTous :
C. Cardo Prodatari", . N. Cardo Alllonellus.
Vifa dt Curiâ. J. M an.ffii , L . Et/genius.
JO(O t plumbi . Rcgiftrala in Secrftartâ Bre_
'viun" fan s nom d'Jmprimeur; en(emble les
Conclufions du Procureur Général du Roi.
Oui le rapport de M' Anroine-E (prit.Ema.
Duel de Brun, Baron de Boades , Seigneur
de Vil/epey, Meaux & autres li eux, Che·
,.alier, Confeil/er ,Doyen en la Cour.
LAC 0 UR, les Chamb res alTemblées.
a ordonné & ordonne que l'lmprimé en La·
tin & en François ill- r1.. imitulé : Sanéliffimi
;n ChrijJo Pat yi; & D omin ; noftri, D omini
Clementis, D ivinâ Providcnriâ Papte XIII.
Conftirtltio quâ Il1ftitutum SocÎfttrtis k!" df'nuà
approbatttr , commençant par ces mots :
A, ofto1icum pa/und; D ominici Grtgis munu s,
& finilTant par ces mots: Va mm Rom .. apud
SanElam Mariam MajoJ f'm, anno In carnat.
D omin. mdlefimo fepttng,mrfi mo fexagdimo
quarto, ftPtimo idtJS JantlaYli , PomificatD.s
no/lri amso feptim o , & au·delTous: C. Cardo
P rodataril/s. N. Cardo AnrontUus. Vifa dt
Cl/riti, J. Manaffii. L. E I/gen;us , lo~. t
�'1 0
plrrmbi. R.,gi~rala in Stcr.M,i. Brtvi••
(ans no~ d'hn~rimeur, fera & demeu~
(upprIme; enjoint à tous ceux qui en ont
des exemplaires, de les appOrter au C,,1ft
de la Cour pour y être pareillement rop.
primés. A fillt & fuit inhibitions & dé.
fenles à tous Libraires, 1 mprimeurs, Col.
porteurs ou aunes, d'imprimer Oll Faire irnp~imer , vend,re ou d~bir~r, ou autrcmeut
dlfinbuer ladite Confiltutlon Apofloli".
fous les peines portées par les Arrets de b
Cour; ordonne que le préCent Arrêt r'n
imprimé & affiché par tout où befoin ""
& que copies collationnées d'icelui feron:
envoyées aux Sénéchauff"es du RefI'ort
pour y être lû, publié & enregifiré;
joint aux Subfiituts du Procureur Gininl
d'y tenir la main, & d'en certi6er la Cour
au moi •. Fait à Ai x en Parlement, les Cbam.
bres aOèmblées, le cinq uiéme Mar, mil
(ept cent foix.nte-cinq. Collationné. Si!"i,
d-
DE REGI A.
ARR ÉTÉ.
Dans la même AfTemblée des Chambres
du 5 Mars '765'
LAC 0 UR, les Chambres afTemblées,
après l'Arrêt par elle rendu ce jour d'hui por.
tant fupprellion de la Confiitution ApoJlo/,.
cwn, confidérant combien efi dangeren~
lJ.u repos public la liberté qu'ont les loi.diran!
J éfuites de faire imprimer dans le Cornot,
& d'introduire dans le Reffort tOus les Ecri~
qu'ils "eu lent répandre, pour femer le trou·
ble& fomenter des divifions, a arrété qu'il
jf
,
fera rr~s-humblement reprérenté au Ra! '1u~
la tranquillité publique ne peut être au)ourd'h '
aintenue dans le s Provinces vOllÎnes
cl Co'::,tat r. ce petit état enclavé dans la
MUonarchie 'devient l'afyle & rarrenal des
J éCuites, pour infefler les pay s hm,'tr"phes,
en correfpondant avec d'autres JerUiteS retenus jufquïci dans le Royaume par la bonté
dudit Seigneur HOI.
Que la feule por.tion du Comtat, foumet
ceux qui le gouvernent à éviter fOlgneuCement tout ce qui peut nUIre à une Monarchie qui l'environne & qui le protege.
Que cette obligation efi d 'a utant plus
étroite, que la fouveraJOeté fur cc pays ap-
partient au Roi par des tItres mconte~ables,
& qu'aucune confidération Ile peut dlrpenrer
ledit Seigneur ROI de les exercer, & fes
Olliciers de les faire valoir, lorfque le devoir de proteél:ion envers Ce, fuje rsrex ige.
Qu'aucune paix ne peut être fohdemenc
établie, tant qu'exl!lera. le RégIme de la
Société, cette Compagllle Ingrate & VIndIcative n'ayant point d'autre moyen pour re-
pouffer l'infamie dont elle efl couverte, que
de calomnier/es Royaumes Cathohques dont
elle e!lexcl ue , & de mettre touS fes artifices
en œuvre pour entretenir ou exciter des
fchifmes funefies,
Que ces conlîd érations , joinres aux motifsénoncés dans l'Arrètédu ,g Fevrier '763>
engagent de nouveau la Cour à fupplier ledit Seigneur Roi, comme Fils alné & protede.ur de rEg"re, de prendre les mef~res
que fa [agelfe lui fuggére.ra, pOlir détruire
le mal dans f. fource, & d'interpofer res
oflicesauptès de Sa Sainteté ,Heffet de pro-
�j1
eurer l'extintl:ion d'un Ordre qui ellle fCln
dale & le Aoau de la Chrétienté, Sig,!'
DES GALOIS DE LA TOUll..
•
ARREST
DE LA COUR
DE PARLEMENT
s f: A N T
A AIX.
Du '7 Mars ' 765,
E jour. les Chambres affe mblées , M.
C
le Procureur Général du
ell entré,
&a dit:
ROI
MESSIEURS,
Je fuis obligé de met're fous les yeux de
la Cour divers LIbelles, que des main1l invifibl es répandent a vec chOIX & avec atfeétarion , & qui acquièrent plus
Ou
moins de
publicité, fuivanr J'intérêt ou les craintes de
Id cabale qui enfance ces malheureufes produéhons, Je joinrs à regret plu/ieurs Brefs du
Pape. dont les éditions & les traduétions ,
plus ou moins infidèles. font multipliées à
l'Infini, & parmi lefqu elleson trouve encore
ce méme Bref à M. l'E vêq ue d 'A lais, qui
=
A A IX, chez la veuve de J, David & E,
David, Imprimeurs du Roi & du Parle,
meoc, 17 6 r.
nous avait d'abord paru fuppof.! • & qui ell:
ici imprirn~, & de nouveau traduit, à la
tête de deux autres.
Vo s A{réts des ,6 Janvier & f Mars fem_
blent aVOir {uHifamment pOurvu à fou s ce.
Releri ts que l'artifice fUI prend à Rome, &
A
�•
que l'audace introduit en F, ance, I.es Libel,
les (e conda.mnenr d'eux. ~11 2111es ; malsquel.
que méprilable que lolt chacun cle t"
ECflU en rarticuher J la mulasplicatiol'l &
l'afièmblage annOncent une efpèce de conl',
rat,i0n COntre Ja tranqUillité publique, qui
m(!rtcent yotre attention .
Daignez vons rapp~J1er , ME SS IEUR S,
ce JOur à Jamais mémorable, Ou dans Ce
même lieu & dans cerre même AlTemhl ~e
la C~ur prononça la dilTolution de la
So,,/
[~ . Vous vou!urcs m'en tendre Iur l'EdH du
mois de Mars 1 ï()z , avant de recllt!illir les
flltfrages : je n 'héli tai point à pr~VlJlr \'Otre
détermination j mais j'oüli .l ès-Iors \'OUspré.
ire que l'Arrêt que VOus alliez rendre,
après (ant d'orages, ne leroit point le terme
de vos combacs; que ce H~ g!ll1e J tanrque
le germe en rublil1eroit, 1 ~ran droit par~
tOUt des Sn jets & des Agen, inl'llibles;
que chaITé du Hoyaume , iJ d,viferoit fans
celTe J'Eglife, menaceroit l'Etat , & l''g''
rercit par des cabales, & que la guerre ex.
citée pour ~vi(er là proraiption, fe oit
cOlltinuée pour parvenir à fon rétablilfe.
ment.
Je fens qu'au m'lt de rétablilTement 10U;
k s bons François doivent frémir: Cet i,inement finIllre n'en nullement à craindre,
je II.! fçal S; malS nous devons étre l~lOS celfe
en garde COolre de folles efpétances 00
contre le déJefpoir. Tournez un moment
vos regards lur les Libelles que j'apparie,
vous y verrez le plan uniforme de la ,oeil.
te:, fes principes, fes noirs projers, & les
nlO en, odieux qu'elle fe propofe de mett"
en œune .
qll i mérite le preCe1Ut. de ces. Libelles
rit ul c' LCttrf {frm Ch~'t' a
mier ,,,~~, elft ,-n M J'Et'qu, de ,~~. J I ell:
lIn dt
lt'l tJl r Ir a
.
."
'té
lus ancien par la dare , mais J a t:
Je p . .
l ' & re{lerr~ dans
le feere'ce
..
long- rems cac lI!
.
d 1 cabale, parce qu on Il avOi
WtlOlC
e a uaquc!
pas encore a
auffl oU\'cnemellr
le
Gouvernement.
1 féd"
& le
L'Auteur ne refp!re que a
mon . l
fch i(me les prc!cltr je ur ~, avec, plus, de he
&
oins de fanatllme , ne lllanl~en01enr pa:
de~l~ntentions auffi criminelles; il en le pie:
mie r qui a franch I toute:, les bOrll.es , ~ qUi
a donne l'exemple de ne plus rien re pec-
teriI s'.!force de perfu.a1er que le
dl mfetté tir det/x heléJies
1
H ~yaume
if ! .wjefl,'Jmt. ,
que It Parlemen t fa1.'oTlJt , & 1... ~,flprefl(atl e
qu'il a rllfamlr ... . & qut l'amorlle royale eft
.'enue (onfit mel & conJaltdcr.
Le PLmat des Ga/JI, s , Cjw eft au).' gage l
é;- aux ordres du J>adnnrn/ 1 ~. de Fitz-Ja.mes , digne d'ëtre invoqu~ (1 G t fu ..'e & a
UU fc h , M. (l'Alais, dont le i\IandfmrnJ rft
l'''g,,wo,; M. d'Angers, égalemellt déclaré
rou r l'hérélie, ont pris le parti du menfon ~
COntre la vérité.
Du ,ô'/ cie ,es Evêqll<f Jallf'mfles & Su-
prrmaliens , Jt trou vent rangés l es P rwcfl ,
1er MWljlrrs , le COII)er!, les Parltmens ~
beaucoup dt Prêtres & ellcore plus de Rtli.
gieT/X .
Dans ce danger , ant - 'Ui'llgl Evêq1lft
abandonneront _ tls à dix ou douze la gloire
dr combatrrr pour Dieu?
Le premier but des Pa rlemens a id de
donner lfllTI ft anches coudée s auJ.' Janlent/ir s.
A il
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L a pllip1rt der l.Ha~iftr,ItJ ,qui joignfll/
r ','l fUI p.tt (/ ''·IfC
I I'grllcr 41'1"1,
grt: bon",)'n
, ..l 1l'mf/JI qUi'
rOlfnt C;
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P,arI fnJtJH, r.-"':"'f,t ~Jon
n,aorlle , on, call,~!.
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Ir Jan/t'mjme , CJ- mIS l'n prali1tft' tOllsir
pYlII=ircs dr la S ttprémutir, parh (omm, 1r
Ca~1)j,; 'ftcI fur l'itwl RI I :gJtux & fur Ir Sil ;:
Gregr, comme Ir; DézflesJur If Chr,Jlta'lfmr
(omm,: Irs A thùs fl/r l'Enfer,
On nl' [Fair qw l'emporte d.uH Irl/rt t'xliI
dl' l'IlTé/igl1n Ott dt' la folle.
1
L eI E",Jéqufs ne 1'[flll-dI pas Us hormm ,
ou ne ln comprr,;nwl - ,Ir P,ts ?
1
L ,ftl. lfUrs A,T.~fI) patrot,rrt IfUn Rf.
monmwets , tcOf/trZ lrurs Pi OWYetlrJ Glnt.
,-duX , t'OUI crOirez ctJtenda l'I! "/(i~ntmtnl'/
Gellh,t, & L/Tè fts Synodrs Plol t'flans UIII!
nUlrrfolS COlltre If Salnl Sl(~e.
JI " ,>l f.ut bim qu, fou, Hrnri T'I/Il.
Re/'glofl fi:, alla1uér en Allgleu nt fur d;.
la'" dt ' pOints qu'elle l't'fi 4ujourd'/H// /1
frolnce.
Ci'jl ft refu/er à l 'b.. iden(t , qut de ntp'j
VOIr d:wr tOUl ct '1111 fort du Conflll du fuI,
depltil tlll 411, /"approbatio'l la plus t'mufti!
l.zplllS legale dr lOtit Cf! qU'tmrrpnnnclll/n
Parhmem.
Les PrOtfjltlnS bnt préttndu qut It P~fl
/tOit L'AntfChrljl, & rlI l' om a "a '1(1 ro~b.
mou; nOlu le di{onI tn Flana par C/r on/~
cmioll . C'efl tOlUt la dltfirella qU'lM mnla
C'H C IJJI Chambres affimblid &' ItMSSy'"
d."
QutUe imprrffio'l n/peut rna"qlltr dfftir~,
litT l',frrlt afr F,d/lcs , I~ conJ~1It(mcht J CI..J
1rd du Roi à JOIt/ ct qlll Jl' fall .
Ln Evrqtles nOlv ni fane obftrt.tl" au
Pril1Cl' qut le droit pl.bl.c de fon Roy,a,:me
N'ef/ plw Ca hohqlle i que roui crux qUI font
habll, qw l'om favorr!', 10us.au."J: qtl~ aul'oient da ''y opp";;r , Jo'" d" 1 fo", 1 .na.
,h'.:mr; qu'ln eart,lle nUflitre (11ft mel (0/même) par le jeuJ fall , daus lei "CIIS de 1 c.Y'_
J
communicar IOn,
L'abandol/ t.1CÎtf q1le les E't." ~fjfte! font rit
Icur junfdtél/Ol1 par le plus I.hlle Jes/ilt nets ,
ll'dl_tl pas 'Vif _ à_Vif de l'Eg/ife, d?nt lIr
flm les Gard/cm & Ics Pern, tlne enormr
p,/vllncQ/ion?
0" A1. dt Paris l'ft ttn [anfltiqlle, Q(I fer
COfl{rrrl'j lu plm ~"nflC'ux fo nl tlet1 t'mll dts
prév4r~lll el(n.
"
..
Lts Brtbù t'oiem II' loup de)" au md:trr
d'files, & le Bergrr ....... 1/.1. f,'li mf,ne oJe
élt1'fr fa 7..' l ix pOtlr les avertu.
Le Parlement d'Aix rend un Arrt:t facrilege, & ln AgnIS Ginerau.-e refitftm de ft
pourt'oir en cllJJàtion. Qrlt petit-on el1 COl1 _
dure) Jinoll que rieu 'légale la ltic/ute dtt
Clergé dlfllS ces dCïfJÙrS IfnlS , & que lt
Royaume fi flroit Tttrc qu'on ft cont('l1/eroit
J'rn gémir l
Les El'êques on t lu le Procès - vcrbal
drefP fUT 1" rameu[i, Affinions par 1"
Princes , les Pain & les MagtforatI .... ; tir
fn ronlloiffènt le f.mx & l'impoflllre , & ils ft
14iftm; ils la,ffim fOtls leurs ytux la calommf, tnomphante
immoler à fls fUrCftH la rrJj,t
' ,
'IIenu.
Aiij
�(,
Lwr [rroir _11 fi d·fficilc de S'fIHWd,"t
dt s'ellg.lg r lt'I uns na.'" autres?
1 (,
L es dt"to: avis donnés au Roi 'ts der·
/'f/"
"
a .J:te,l rs l i[tUIfI
font nllrll
d'
!,
1
Il nl1td
, (.lnJ
Jd/è f.J1b.rffi , qu'il aurait Pflll_l"f mUJJ
'"
':'a / t l /Jt pas Jes
qu e dt fit ,IdII/rt
. dOnJH'r,
, .
com ne 0 11 a f .lIt, (1 Il Y parleT qut nf la h '
fr. ' s, d e la pUlt
" d lellr "or
· d f I J (Julte
(~ " dmu
1fI1ttll,
& df j'incompltrlUf du Ma
, 1/
-jllrafJ./I·
1 / .
,:, J.
1 {J r
pas p IH 0111 • ••.• , on mt/tin laK:.
11011 .1 ptnftr [.lflJ]èmfm (! fJe la conlfn'4
" CI flOIl
'
/ fJculobJCt
r.
' rffi'Jltrl
l'
J fI J(llU.'
de fO:l1
(~' 11 ~ dnt
fi"
n os dcrnrrrf m au'.'emCf1i.
C'e~ pour écarter ce fOllp çon , qui pour,
fOlt refrOldl~' bien des perfonnes) que l'Au.
tellt: veut f.l.l re ren ~ft re les refus arbitraire-;
de S~remen s, de Prieres & u 'honneursfu.
nèbres : il regrette ces jours heureux dont
la 10 1 du rtlence a terminé le cours, A~
1ou~d'JIIII l'on Je tal~ par - rOut : Profiffiur/,
PredlCateuTl , Cures, Evl qu'r J toUI
ft 14i.
fi:,t. 011 ~ntnre , on pYle, 011 a.Jmintfht f..,
ulTatla) ton, fanr inurTogalÎol1.
Rfgardrr Irs Ev;ques comme de s Prrvlricatft/rr J c'rfila [til le [,.,ÇOlJ de pouvoir nt;"
ln rfg arder comme dfr hilél1ques.
J\TOS fll ibles E v/quel crOIWt é~'ltr r 0/1 ((.
lulcr le Schi(me par /",r {t/enee , & hur li,
lenu n'aura [.Ût que J'acd/fret,
Le Schifme [trait pfW _ h re tm birn 1 ou
)om au moins tm main 1re mal
L 'Auteur a cependant pré~u que les Ev/·
lues pourront dire pour leur juflification:
e paru boit pris, IfS l l[tulf s él u;WI ptrJIl
fam ret~~r: nous ne fFaurions leur hr, d'au'une ull/tte; nom ne feY/am donc, en mil/II.
7
pliant 1er ]1Ij1mBions f,afl oralrs ~ qU'lWg ...
menter ;nuti[munI le dijol dl e.
y a. I_on bren pr.Ji, ;'écrie. t-il, ~
parle_t_on f/fltlIjCm enr! Les JéplllfS ne jOlll_
tIr par fncore en Flandre, en Franche-Comtl, ('n AlJàce & e" Lor a'nr ~
.
Ceci dl ~crit avant l'EdIt du moIS de
Novembre dernier; mais pour parer à tout
événemellt, on ajoute ; ~f,ppofoIlS pour un
tnOTl/rm qlle ,am cr que les l!. véq ues pourront
dirt ou teMer, Jott v entableJ» ent Inull~e. eU/x
lé/wus de trance _ 1_ jerol - Il m/x lc'ju lfrs
tin al! Il cr P IlyS , que Cf 1jtl1 s'cflfail (h rz nous
a diffames par_rouI?
Le fells de ces paroles n'eCl point équivoque , ni ditlictle à elltendre. On cramt
que 1. Soci.!t" ne puine exiOer nulle part
avec eftime, li nous fommes rega rd és comme pa ,làitement Catholiques, CeCI pou,
j'honneur des J éfuICes ~trangers qu'on entreprend de perfuaJer aux Eveque, de France que le Schlfme ferolt un bIen ,
J'appercois , Mefiieurs J une indignation
g<n~ra l e ·dans cette auguCle AlTemblée;
que (eroir-ce fi je dévoilais les horreurs que
je crois devoir enfévelir!
Quel eCl donc l'Ecrivain qui a pu mettre
au jour ce déteClable Libelle? 11 Ce dit Militaire; il prend le titre de Chevalier de
Malthe: il fe glorifie d'hre en butte depuis
long-te ms aux. traits de ceux qu'il appelle
ImpIes; Ji Ce plgue de conhOltre nos Requifiraires qu'il fa lhhe fan s pudeur, & vos Arrêts qu'il déligure; il a été dans la confidence des, mefures prifes en vain pour 1.,
artaquer; Il a voyagé en Ho llande; il prétend fur - tout être fort inflruit des Loix
A iv
�8
.Anglicanes, & de l'<tat de la Reli gion da
les trois Royaumes. M. !'A r.chevè l ue d~
Pans el! fon Idole j 11 parblt IOm é dlns [Ow
les fecrets de la cabale qui entoure"
Prélat.
Une ignorance profonde de nos max im..
une imagination déré g l ~e , un erpm re~
muant pour qui le CchiCme & le trouble OC,t
des attraits, une audace: que n'a rr~{e ni Il
conliMra[ion du péril , ni le refpea de ce
qu 'il y a de plus racré, caraéb!"rent lin Eco.
,'ain dont l'erpéee ne rçauroit être commu.
ne. Une Nation Ceroit trop à plaindre fi
elle en prodUIrait pluoeurs de C'!tc
pc. Le COupçon ne peut AOtter que (ur Un
petit nombre de têtes; il n'ell pas permi,
tr;m.
de le tl xer l'ur aucune en particulier dansUD
làit qui mérite le dernier rupplice .
Mais quel avaotage la Société peut -ell,
recueillir de pl reils Ecric!:. , qui la décrient
aupr~sde tou~ les honn~tes gen,? PariezauI
Jelùircs eux mém~s, jl" gém iront cie ce~ex.
c ès. Aïoli raifolnent rcu,< qui ne connoir.
fem pas cette p\lluique infernale.
J 'aimerois J 1 1tJ'1t d:!man.1t'T que ga.gnent
les J ":/uires à (èm~r dcs·cJ I(Jmllics.~blurd.!s,
à d~bjter des menli.mge::. lévùlrans, il re.
nouve!ler des argum~n'l C~nt foi, J~crui:s,
& ~es fourberies cent fors d~m .r.1U'<>, i
r épeter Cans cefTe que I~ Concile de Tron_
te a apprOllv~ J'In(lltllt) à n.:'nvtrfer dall~
leurs écrits les nOtiOn ) les plu", certlines lur
la PuifTancc t~mporelle & luI' la J u"I,hatO'
Eccléii.lttqlle
Les J Uuit.s n'ont rien j perdre dan" '().
pihi on de') per;Olnes Îl1fhnÎre'> ; "~ne craignent point d'augtnent<!' kur ltldtgn.tloo,
9 écrire leurs affiliés
ils écriv~nt, OUI font fubjugué !'.ntendepour ceux dont 1 s éOcï,~ de hre les H':futament;
on les
.
Ile emp
· ne 1cur parviennent POInt,
tians) ou e ~ . à leur pOf(~e.
Ou elles ne (ont pOfint. res gagn~nt les efLes idees {upe~ ·1t1t:ï commun; les arprits grolliers, qUl lont ia (uperflition (ont
gumens qui combfut~I~~t à failir. Les Ecri/!<
pour eux mOIns C t' tes les plus foibles
[ournentàles ed es partll _ ns le' plus
Je diticux
·r e&vts ·VIS
.
t·
au
anatllm
. d·(\
tbu[eur en .efl, qUlth
•
le J·é lutte
1 r
L
1 é C..; la \ !Vacltt:. es
onnetes,
te ~'our blâmer '~xc ~ It!ine coupe, les
tins avalent le pOlrO
c~oire ta moiti~ des
autres (e contenlen t
1
& Il s adh~rreurs que l'A u.teor aduavancc:es,
Dire&eur . celulmirent la modé~a[lo~1 dlfiri buti n du Li ci (orr pour connnuei a
é'
vre fur leque l il a feint de g mir.
. ..
La Socit!ré a des principes, des en eUls ~
des me n ~onges des caJolllI11CS, d e~ argu
,
mens èes preuvcs,
de- 0 b'Jeéfla.ns 'r Jes
.. ro&
d:
licmL pro ortlor.n~s à t<>.us .le . . e
h ~ns de tout étar. Un tocliO lorln~ (~urde,~
fit);
route~ les oreIlles
.t
J'im preffion dont on VI..:'u t (lu'
• dles
roient frappées.
, 'l:.
A u moment pit je parle, des cml l.:u res
(ont r~palldus crans plullcurs Villes dt: YOrre
Henûrt pour diflnbuer & com lllcntLI .es
Bre f:, &' les Libelle<. L 'Et"t ne r·") < VOll1t
d'agens pour "'pondre à tous cc, ~l'phrilcs,
& pour dérrompe r le limple Cito)'en, la
R eltgiellfe crédule & 1 ArttCan grollicr . Les
Libe lles les plus odieux nc ~lInt~lIc::nr pu lnt
le nombre des partirans , Ils IOCplrent" pluAv
t
& l'on I,répare
Illt:O
,
recevoir
�"
fieurs d'entr'eux une plus g,'ande chal'ur
c'cll ce que l'on veut. Je n'.ll que deuxexcm:
plaires de la Lettre du Chevalier de M,I.
the, ils (ont d'~dition d,fférente ; On >Url
(010 de les muhiplier 11 l'intini, en d<p lor.n
]a (eméntc! de l'Auteur, & perfonne n'ou.
vrira les yeux.
Il dl: douloureux, i\1effieu cs , de trouver
a la
queue d'un pareil EcrIt, un Brefdu
Pape à M. l'Evéque de Grenoble, en dat,
du 4 Avril 1;(, 4' Les Bref,au Hoi dePol~
gne & à M. l'Archevêque de Paris, rOnt
accompagnés d'une glofe du mt:me genre,
intitulé!;! Rdfi l'xlOnr unparl1ales. Ceux àM.
d'Alais, à M. d'Angers, & à M. l'Ev,que
de Noies , (ont imprimés fépar~ment ; m,il
ils font cit ~s , a na lyf~s & frauduleufement
interpr"'''' dans toUs ces L,belles : les Bref,
lervent de te xte & d'appui, les Libelb
font des commentaire~ pertides. On apper·
çoit la correfpondance & l ' unit~ de vu",
entre ceux qui fabriquent ces refcrits aRo.
me, & ceux qui en abufenr en France.
Les r~AexlOns qui ont , té faues rur le
nref à M. d'Alais & fur la Conflitulloo
.4poj/ol cum ,fervent de réponfe comm,""
à tous ces rercries. Ceuc multiplication de
Brefs D'ell qu'une continuation des mêmes
furprifes.
M, 1 Evtque d'An gers eil blâm~, corn·
me M· d'Alais, po or av o ir condamné les
Alfertlons. M. I"Evéque de Noi es , dond.
C c,ni"ul tatlon eil un jeu de la Soci"ré, eft
con6rmé dans la bonne opinion qu '" a conçue des Jéfui tes. M. de Grenoble eil remercir! d'avoir computé trob volumes poudeur
défonfe : le /'ap~ d é clare n'avoir fài, qu',n
"
pareouri, rapidement quelques lambeaux,
& cfIIl'endanr il en apprau ve le contenu a \'CC
les plus grands é loges, qflamtllfl propfram,
ow/o ( nf'lut flJim nobis Jau! cft ouI) tria.
il/a volumma pc,-Cftrr~ rf hac ,liae palll/mus.
Cet ouvrage n'étant point connu, 11 par oit
vraitèmblable que le refpe llahle Pr"lat,
qui l'avo it compofé à la hâte, a trouvé hon
d'en redrer les exemplaires, après avoir
mieux approfond i les Conlbtutions, & certainement la caure n' ':toit pas d'gne d'un tel
Défen(eur,
Chacun fça it que M, l'Evêque de Grénoble, trompé par des e.x rraits inhdèles, avoit
fupp of" que le Probab,l,fme éroit détâvoué
& condamné dans la coUeébon de Prague,
& lor(q u";l y eut re connu par lui-même l'atrachemenr opiniâtreà cene erreur, il publia
fur le cham p fa rérrafution dans un écrit im-
primé. c'ca ce·traitdecandeur qu'on ne peut
rrop eilimer. & cet ar.1our Imc~re de la v~
ri té , qui rnù iteroien t de julles éloges.
Ce qu '" y l de plus remarquable dans le
Bref à M. de Gr noble , c'ell l'altèfution
d'exhorter ce Prdat & fes Confrere. à
refufer les Sacr~mens à ceux qui Cont impudemment réfraéhires à la Conilitution
UlJigenitus, ne Corpm ChrlflJ lTadatw' /'0_
milllbuI4ftti impl!dwtcr ApoflolictP Conflitu_
lion; Unigenitus tefiflUllt & uF al,aJJtto.
Ce langage, qui eil au fond , conforme
aux difpofitlons de la L ettre encychquc de
Benoit XI V , ell ici delliné à prodUIre un
eifet roUt d,ff"renr, par la diffùence de.
~Jrconllance" Benoît XIV vouloit mettre
tin aux refu s arbitraires de Sacremens ; 014
veut les faire ren.itre ; ce n'ell pOl là l'in-
�h
tention du Pape, mais c'cO le pro'et cl
r .!dadeurs ultramo ntains du Bref ~
Interpretes anon)'mes.
ti
.Quolqlle
la
L
me
de
Benoit
XII'
r
.
_
"
t
J ~lt pas ,en tous pOIntS contormc à no~ ma.
'X:.n~es, 11 pr~~lJ deffi prlécautlons fi muhi.
~ tees polur tJ.IDr~ ccl. er 'oppreRion exercee
ans q~e ques tocdes cie France J qu'II n'
a pas !teu de craindre qll~ cCux qui fè con~
forme ront exaél:ement à les préceptes do
n~nt ~es
fujer) ,de plainte dam la pra;i9u~
la ITU:lIUC IJ. plus l~o uce de taire
ent~ndre JU F~t1t nombre ue Prélat~ qui
C
étolt
aVOlen~ r~fufe ,les Sa~remens, combien ces
.. e~us etOlent IrrégulIers. & contraires aux
100x oc l' Eglife,
.
Ablntenant que ces aacs de (chi fine ON
c~{f~ , & qu'O'l f~ tait par-tout, comme le
dIt le Chevalier de Malthe , Clement Xlii
fe ~Iaignanr de la profanatio. f.crdege. &
lnVlranr les Evêques à rerurer les SJCremeTh
paroit dUavouer tout ce que fon prcdtcef,
feur avolt fait, ou donner la pin ' faufTe inrerpn!'tation à la Lettre enyclique J on
Br~f.tx o1"lJ1J1bus, qU'li a Jui-m~rne confirm~,
RIen n'ell plus doigné de la penf'. do
Salllt Pere: Clement XIII n'a pOlllt varié.
Il ne dément point l'enfeignemenr de Be·
nOlt XIV, il n'approuve les retùs de Sa·
cremeus que clam les mêmes cas & rous lei
memes condItions; & s't! déplore Id cdfa.
tian de ces refus, ( 'en en perf~v~rant dans
JJl ,rl~~rlOe qui condamne ceux qui aVlJient
ete t'allS.
Comment concilier cette étonnante COil·
.tcadllb,?n' Rien de plus fimple, Menieur,:
JI ell vlhble qu'on a fait au Pape unc pein·
1J
,
ture infidèle de l'Eglife de France, & qu on
abufe indignemen t de fa contiance . ,JI efl
aif, de r engager à r~nouveller fa d, clilon
& celle de fon préd<ce(feur [ur cetre ma.
& on plaCaR[ cette dOl..b Ine dans un
tl ere ;
,
,
é fi bl
ï
.•
faux jour avec un art ct le a ~,1 arrl\ e
par la prévarication des Mmdlres, les
qutmes paroles qui éroiem dan~ la bouche
Je Benoit XIV des paroles de patX, & qUI le
font encore dans le cœu r de Cleme~t X III,
d eVIennent dans fes Relents le "gnal de
nOuveaux troubles.
Il vous el1 facile de m'entendre, Melfieurs ) vous qui 'çavez ra~procl~er les ~lf
fé l entes claufes de ces Brets , & en Mmder
le véritable efprit, Mais combIen de gens
fimples croiront, fou , la fOI des falfturs de
Libelles, que le Papc .r egarde comme des
prévaricaœurs les Mlm fires qUI admettent
aux Sacremens ceux que l'Egli fe n'en a
point exclus , & qu'on nt' peut nen fair.e de
plus méritoire, que de fument<r un fchlfme
qui efl abominable aux yeux du SeIgneur.
On veut une querelle de religion, c'elt
le point de ralliement de to~s ces Ecri\'~ins .
L e Chevalier de Malthe a dIt que le fchlfme
ferait peut-être nn bien; & pour vainc~e
tOllt fcrupule, l'Aureur d'Mi fecond LIbelle intitulé, A'''!IJ unronllm, ob(l;;"fVe
qU'Il fuflira de féparer de la communion tille
mince troupe de grm gru n'out TH a/hallce nt
Tang . .. ... prrfque ,0tlS I gells de ln. lu du
p'upl<.
A cette maniere de rai fonoer fur l'i ntérêt
fpiriruel ries ames , il eil difficile de méconnaître un J~ruite, ('eO: cependant celui de
tous ces Auteurs qui affeél:e le plus de
�'4
fang froid & le plus d'indiff~rence Curie fo
de la Soci~,é,
'1
Cereproche à plur.eurs repriCes toUt"
qu 11 dit fur fa deflruébon, qlloiqtttJar ,,..
"dent: ce quLlui tient à cœur,' ,'(fi la JI.
nId/El/on cce/ijlafltqlu qm rJ/ Hd'lIIf à nu
la FOI qui s'rlti"" ta ReilglOfJ qui s'aIl1411/,/
I l ne peut cependant d,OImul.r qu'un
{~ite plus étourd, que coupable, qrtOlqu',/8/
fi" pas exemp' dt tort . .... ';)0"tan1 film
!.I
Ji
tromNr ftn! , (/fource
à J'md,gcnu de fol
(01.
dans If Royaume, donna [,ftl il la Je.
mande qu'o" fit de /'IlIjlutlt , à ['examen du
{rfTfI
ConjilfutlOIJJ , & à tout ce qui s'en cft
fil.
{tlivi . ... Il n'fn auroit pas même tant dll
fi la dfjlnh~lo" der hfiû/fS n'étoit fn,r~fdu:
le Flan dt conjuration , pour introduire le
Tol t!rantirme , comme fin moyen né(fJJàirr.
L 'origine de cette tempête COntre l'E.
glire ell dans l'Edit du Vingtiéme & d.ns
celui des Mains·mortes , dont le projet, qui
ell 1ouvrage de l'rllu{lre M. d'Aguelfeau,
ell IC' atmbué au Minillre qui prélidorr
alors .3U,X ~jnances. NoulO ne fUivrons pOlOt
cet ECr! vain dans rous (es écarts: ëgale.
ment faux & téméraire dans Ces (entures,
dans (es é l o ~s & dans les anecdotes qu'Ii
invente, tl précend Mvelopper les plUl
(e .. recs reflcns du Go.uvernernent, & il
l 'outrage par les plus horribles calomnies,
Rrdmfons) a-t-on dit, irs Fran folS d,lfll
r ~/4 1 dt parfait! tndlfférm ce pour la Rtl,.
glon .- Il nt foUI pour cela qu'un peu de ltmJ 1
bf~U(OflP de lICenct, & la deftntEl 'o n des }t[ullfr "
Oton! (fS pédago(ue s chrititns ail
pwplf, chacun croira ce qu'zI voudra,
nes trai ts à peu près femblables échap'
de tems en tem: ~ l'im partialité, de cet
p.ent . 0" a dit : fupprimons les Jlfut!" ,
EtI'C,~::al~~ ctllt MtllCt ,mporwlle tft emlert~
~1fI1I J'voure
au Corps Ipifcopal .. .Supprz~
titfs & ter OrdYts rt 19reux a
le
,e'Ji
mOllI
S
,
.r:
b
IIi ils forment tam dt pro)e/}ltS , tom rront
Jonc rfforr & fans hfuit, Fai]o"s ,q u' les EvtufS n'ayenl que' peu de gens a promou,vo1r
~u.t' Ordres, l' Etat s'emparera d,es biens
eccl~fiafliques, Il trot~vc!a des trtfo~ dans
1me mine donr 11 nt In olt qlu des pierra.
Pour ejfe[J"cr cc plall, dé'Tlufom les Colleges des féfU/ les ... . cda fira "}allfjtl er en
pfll de Icms la ra ct oif/ve des L;'Vllc s.' . . •
Encore une gdJératlOIl , & la revolutlon ei}
[a ite . .. ' . Cardmawc, Archev éfj u~s, Evt' ...
ques qu'avez-vous fait pOUT l'emprcher!
Ici l'inrolenr Ecrivain cite à ron Tnbuna lle Clergé de France, pour , endre compte
de (es prévaricauons. JI n'a 'pas plus de
rerpeél: pour les évêques que'e prétendu
Chevalier de Malthe ; tl leur prolhgue les
mêmes injures: votre cond,,"c , leur dit il,
n'offre que conlYajl'. indtJJé",,,, & fltbl ffiI l leur reproche leur inaél:ion dans les progrès de l'im' Iigion & de l'incrédulité; &
ces triltes effets des querelles que les J éfuites on t excit ~es , il les pré(ente en
preuve de la nécelftté de conrerver la Soci<,é .
La peinture. malhcurc ufement trop vraie,
l1es maux que fait lè ma t~nali ' me , eft fui vidmmédiatemenc de deux avis au C lergé
de Fran(e : le premier, de mieux con(erver
les biens conCacrés 11 Dieu; & le recond ,
de re fuCe r les Sacremens à la fainte Table à
tous ceux qui ront appellés réfraél:aires à
la Conltitution.
JO
�16
On av.rtit ai ll eurs les Evêqucs d'!
plus adrOIts c1ifpenfaleurs de leurs d tt,
s'III lit ~..:fuloH pas (r-C plus rconomrs ~O!,
fonger -qUf
d' d,
. lfS cordons de lil bourre
J' rVII ...
ncm drs lum pOlir crux 1111 'L'fulfnt y pu/fl"
On les ~,hOlte par-tout à lever l'<tend;d
du Schllme.
r
Le zèle pour le bien de l'Etat, l'amow
de la paIX, la chamé pOur le trOup"
devi.,..nent les r"jets des reproches I..
arne~.
w
C'ell une honteure pr~varication d'avoir
(ouffert en filence I~ M ~ndement de feu M,
de SodT?ns, gru a l'l'Ige der oP.In/ons in dOl.
mes. Qu o't.:tZ-':.'OflS f.ut, s'C::cne· [-un POUf
Ttprlm rr cetlr témir;d?
'
L'illuitre M. de Fitz-James n'a poi,!
~f1gl! en do~mes les quatre articles de 1681'
11 a dt~ que c't:toir .des v.~rités (aimes qUl
a\'P~rttenn~t à la f<vélatlon; cela ea fon
dl .ff~:ent : ~ulconque ne parle pas comme
lUI n ell pOInt François; il ell membre d,
cette Soclc!té, qni a t oujours fair gloire
de dételler les quatre Article, (1), Ou il ,ft
(eduT[ par elle.
Vous O'L'ez vu , pourfuit-on. quata dt,or
Conf. trtI garantir au ROI que M, de Soif.
{ons n'avoit rien avance! qui ne ~ùt conforme
à la. doéhinede .l'Eglife de France. Eh'Guel
Eveque pourrOIt les contredire, s'il n'en
d'jO[~lligence avec nos adverraires pour
leur livrer nos maximes!
l
(il) Doarina hue u(que abominatJ Societati
unl\'err~, Cauf. Soc. Jer. contr:l nov, M.tgifrr.
ad gubern. Provinc. Galliœ- petltum, N. '9, p.
, 14, Arr, du P .rI, d, Bord, du 6 JUin 176+
'7
Ces maximes faint~S a~par,ienncnt à la
rév~ la[ion , li elles font h)nd~c~ fur .I a paole de Dieu IX rur la Tradltton; & II el les
~e le font pas, quel lera leur apr ui ? Ceux
qu ,. nouS ddÎputeAt , cette
. . garantie lI1ébranlable vifent à les d"rutre.
,
On objeB:e que nOUS nOUS feparons des
Eghfes qui foutIennent l'opmlOn conftr~re,
fi noUS appuyons la nôtre fur la révt:.latlon.
La làulfcté de ce rai fonnement eil év!dente,
l'artifice ell gro nie r ; ce font les Aatteurs de
la Cour de Rome, 'lui blenènt à notre
égard la charité; ils é.,"gent leurs adulations en dogmes . Ils noUs colereot" dirent-ils comme on fouffre les Cournfannes ( I)'d ans les Etats policés . Nou; répondons, fans alt~re r la paix, que nO,tee
,loB:rine ell fondée (ur la paro le de D,ell
& ru r le témoignage des Peres. Ce n'e l!:
point par m~nagelT,e nt , c'eO: par teahlfon
qu'on veut nous interdire un lan gage légitime & n~ce!Taire .
Un événement plus affligeant encore que
le Macd<ment de M. d e Fitz-James, n'a
pu retirer les Prélats de leur h:thargie ; 0"
de [lIrprf"drt la Hilg lO H du ROI , tn
arrachant de lUi p. r imrorwnité fOl Edit qui
't';fnt
fa., tille bleffine mortelle à la JunftliElzon
ucltfi lftiqut ; qUf fi rf2 - '{'Otis? qUf dllez ...
'VOtu? La P tllfJlnct lert.piJrd/f pal lm Edit
delYt/it tul Ordre ,rll~;f'u)" , qu',lIf n'auroit
pu établa jiws If' (O~IJC01US de La Plllflàncf
R ~(p\J b ' ic.1 pennitt<l. t mereadulter la , en timor adultcriî,
non approbatio mtrctncÎl. Scrutin. doétrin. Ca
3, an. 14, Q . 5) p. 2.10.
(1) SIC quod
trÎces
J
ne n<lOt
�.8
fpi'Ït.Jlcllr; & ala contre l'aJ..°iomr
a f.,lit la. In. peul jtul la dtftrttire. "fil
Cr ~ ll,'
E dll p12,oifPnt nt par loucher (lU 1.' .11f
ann" lIt /es VŒfl.\.', 1-ay ['onp ffibdIlIP:J/~ull!
aj!."~ qu'If s Ont [Jill, df /(S remp/nO:',' 1/'.11
m '!". Edit, m 't'OIIS rrnd ,lIIf IfS PT/ru"~
trg.lIrf!,
't'OUI
fll/61'(
/'e/'pérfl/Uf d'
Tt7lol/t;fllfr la T.Tet par unt "bOllll e
J
~r.
édu';;'D~f;rr
Eh, d.1n s comblfn d'.Jtllr.es
chotts
nie '/Ino".",
_
•
'J~
'L'oru trouver ,ndrf{trtlls in fnr.!l
.,
é
,~I ft
ou {OnrrOlffr a VQus-m mes.'
1
QIl p.jJ
II elt ditlicile de concevoir l'audace d'
E cnvam obfcur , qui s'c!leve contre les !lA
te;:, du Couverain Léglflateur, & qui cen~a{.
les Rois , les Minilhes, les Evéqu"
M agilleacs. Il repréfente l 'Epifeo"a,co' "
' pa,r la fdute
~
a~l' 11
de ceux qui en fom- re.
l'-: tus; II parCOurt (ucce{livement tous les
O rdres de l'E,at, po ur r é pandre des ,1.
larmes, pour faire naiae des ombrages &
pour fe",er la dircorde, Il .nnon .. fur.ta"
une volo~[é décidc!e dans le G()I1V~rnemeDt
d'anéantir l'Etat régulier, que 1. p'ôré de
D~S ROIS protege; & tandi s qu'il cherche
à .méreffer les. Hel}gieux à fa querelle, "
{entlment de he"e & de (up<f1omô l'",
tr.al~e comme malgr~ lu,ï : Craignez 1 leUl
dit Il, ~~t'4p'rès a t'Ol r detruit les It[UIltI J
pJ r~t qu ds ttoum Ir~p fi.dèlt'f li l (..I r PI(MJ
Inft,tu~" on Il '' :'011$ detru,ft , parre qut 'Mil
aurez ftr tr01t'VtS infidè/rf aux vôtres .
Les Magiltrats , qui fonr les objetS
1"
Ô",.
nel s de la haine de cet Anonyme, ontenin
parr à(~s avis: illesapo(lrophe a lellrtour,
& re Jouant de leur attachement rid/I,
aux anciens Canons & aux Li bertés del'E.
glife Gallicane, il quoi nous ftr";, ote", , leur
L 'btrds fi~tJ Ev!:qucs d'lm (Om·
:"(11 1Jol~loltnt [w/U {werw tifage ?
mu" 4((01 d
fJ. d'wx pOlir l'a,.
Nt pOIJVall' p lU VOIU pa • r .
d
rten meHt pratique à flJS maXimes, vous . t, à x pOrlY lrur maln~'ez 'VOlIS tn rapportcr
tU
e
,
/ , app' 1S comm
ûm /pfculatt!: car tons r
1
d'abu.$ lI'onpich lroltnt pH, paf, exemp el
tl' un Darel a~oftollq"e, ~OIJl~alre dafu, a
g
,
L,' ,rtés fl'af!i'JCtltl Les c0 1Jfc,tnorme
nO$
,
,r. Il
fice, desaFidel
·, ,fi le Corp' Ep'jcopa e ""'/Jo;t; ou bien, vous feriez d' f!n~ Nation cathoLique une Seae de Pr esby,teYltns, , '
L 'Auteur ne fe limire pOII,lt all~ ~l!clflOns
vraiment dogmatiques, ~1I1 d~hndre~t les
. '
dit-I I , ccs'
obiets de foi, & qui obligent dès qu elles
font accept~es par le t::o~ps dç,s PaA:eurs ,
& connu~s ; il parle en ,genéral de cous De~
crets apoflo liques. Il ajoute même nettement q ue fi d."" IfS choft' de dlfflplm' /,s
E vlqrul aJfiJUs de Jeun Fidèles coopérateurs
'IIouJoiem paffir par_defJus nos max.mes , le.
Maglftrau lIt 1Jlendrolent point à bou, de te,
en emplch,r,
.
_
Sou:enir con tre l'affertlo n de cet ECrIvain, qu'aucune loi d e dircipli oe ne peut
hre in troduite fans le confentement du
Roi, feroit-ce l'hérér.e d e Suprématie dont
le Cheva lier fo n complice accufe la Magif(rature.
Cette image des Evèques & des Prètre.
réunis pou r la deltrull:ion de nos Libertés,
cette Nat ion qui devient prelbytérienne ".
cette impuiOànce fuppofée dans l'Autorité
royale pour maintenir les maximes fondamentales de la Monarchie, font des idée.
qui n'ont pu naître ql1e dans une tête jéfuitiq\\e .
-
�'0
Serait-ce pour nous monrrer la for '
réfillible de ce concert dans le c'~; ~r.
qu'on exhorte nos Evèques à fe r~lIni gt,
t,'t,,,,- &- 4V('{ It Cheflle l'EgllJt ~ r rI!.
L 'Eglire
a tOujours
Fail glo'I~
. de France.
d "erre .
Innmement ume au Sall1t SIege'
3t'ac 1lemene 1'
era,mc'b ran 1ab le jufqn'à la' ct,
f.
des ftecles. Le mOt de n!union mOntre dI~
',nes rufpefres: ce, n'cil poin r au Papt~
c eft au MJnlflre qu on voudrait réunir l'I~
E~êques , qui ne font point jaluux d'un pl.
Tet! avamage.
Après avoir montré aux dépofitaires de
1 A ~'(QrI[C: l'orale leur impuinànce à main.
tenir nos ma~lmes, on leur conr~ilJe de s'en
rappOrter de. bonne g ra ce aux Evêques pour
leur urage. Cralg nez-votl s rtlaut'emtll!'
R om, .1~lIr dit-on, que l J Et'l~q tt(! Ilt/1I1
[ acnji nt r.o s q~ul"f A rricltS? VO Uf j'.Jim
) fljJnne nr ce qu'tl [lUI pottr Jeu r Cil dannt JJ
!t'n./Ir.
On nous a Mja f"ir renrir que fi la penrl,
Jeur t'n venolt , Il faudrait ou (éder ou être
Pre'hyt.Erit:'n,,: heureu le menc nous n'''\'Om
pa, la moindre crai.,re qu'dIe leur vien nt
{; d
,.,
'
pa~ce que c~ Jom /I ..'e ntes (atntes qui 4P'
pa. t:f/Mt'!t n la Yrt, jlallon , qw font parut
du d<p~' lacte qu , J. O. a {onfil .; ftr Apt.
1re s, . & qUI IUtU om éd tTanj ml/es par 14
(,.d",on de tOit! les jiec!tl.
Ceux qlli veulent nous faire renoncer aux
titres qui fondent nOtre confiance, ne tra.
V lI \lem pas à nous raffu rer. ObCervez,
Me~ e urs, que Je premier de ces quaCTt
Arti cles ell l'inrl épendance de la Puilf.nce
ne rera donc ir..
d e~endante, fel on cet Auteur, que rous le
bon plaifir du Clergé.
te,mt"\ordJe: la Couronne
11
Du pouvoir indireél:, ,qui etl l'opinion
COn[radH~tolre au premIer ~rncle '. découle la doél:rine régicMe, a,,,fi ,la f~reté
de la Perfonne de nos ROIS, Iltldependance de leur Couronne ne Cont plus que
des biens précaires qu'un Coume pt:llt nous
enl~ver.
.
L 'A nonyme prévoir nOS a)larmes, tI nou.
a{\ure que le premier de us qUil trf f.mJ(u~
Articles • . • . . do", L ctllS Xlv ft j.,vu
pour marqr'fl" à un Pape j on mtconttntfment
pa, ffagf r . . . . ,
atlfJi ch er aux E Vt:qU.f S
& ' rH le Clerge) qu'à nous mêmes j . . . .
par que tranfmis ffj now a-JfC la 1)ie paT
"t'ife! de n'llre amoul" pour os Sotr.;erams , &
flJrrttelJtt par relm de J
CattOIl, Cf fond ..
rn e1lJ ('ft eMO t fm préjuge national, dont att~
cun FrançoIS ne pertt ni 1)eut ff de'tache r; ....
mau aucun n'en [ait, comme nom) fin dogme
de fol.
L 'amOtIt de IlOS Rois, les leçons de l',,d u-
fP
cation ponrroiept 110US fJire dlullon , mais
l'Evangile & la Tradition n nous trom-
pent ras. Le
CIer~é
fera tOujours fidèle au
prf}ugi nilllonal, mais IO US comptons encore vi us (ur ron attachement à la parole
de celui qui a die que Con Hoyaume n'émît
pa< de ce monde, & qu'il falloit rendre à
cor" ce qui ell
à Cer.II'.
Nous n'ùlgeons point nOtre opinion cn
dogme, mai::; nous dllons qu'elll.! pourroit
le devenir, parce qu'<lIe app artient à la révé lation, & que J'opinion COnt ralfl:~ ne peut
l'être, parce qu'elle ell oppOI'êc il la parole
de Die u & a\l térnoi 2 ~age des Peres, pétllleuCe, nm llble à l'Eglife dont elle expofe le minillere à la haine, & propre à
•
�11
exciter les Céditions & le parricide des Roi,
YflboDoJ&~S. p6U fmJ dotln//(tconl'
riam , [trICfI/o[am , UJvidlOj.,m,
nt! & parrrCldfa Prll,npum rXClltlnttm
ad J'd,;;:
)\'ous dlCoos de plus que par le drol;~
tu re l feul, la PuilTance tempolelle fe fcd;
à elle-même, pour maintenir fon IndépeJo
dance & fa (ûreté, & qu'elle n'a
1
cratndre des entrepnfes qu'on tenterOIt ~
fà"e à fan pré}udICe , fOit par VOIe de Ju.
rifdi éèion , loit par voie de dé <1 lion do.'!n.
nale, dont l'Illulion & l'abus leroiem m.,
nifefles,
Le fourbe, qui en feignant de pr Ikr
fi"
,he à la dérruÎre) eU II:!
ou voir indlrelt; il von
dans le lerment d'allégeance "oh)" P"nI'F,1
tf'rralhr la ,\uprimal/(, & dans la propofi.
tion du Tiers-E tat en 161-1 un complot dt
PronflalH qU! LouIS )(/[1 n'apf,nn'd pfJ:
d'autres preuves non équivoques 3cheve.
ront de 1< décéler,
notre opinion ch
fauteur caché du
Il efl de meilleure foi fur les rrois a,rlt!
Articlè~ ; il ne cache roint (on oppoliuoo.
& COntinuant fon .pollrophe aux M'gil.
trars, 'l'OU I n'Ql'fZ, dit il, ni droll 1'/1 "m'.
rit d'tmTtT dans les 1 rois autrCJ Arllcltr, Qit
~'o,iS faH à 't'am & à la NatIon, q ,r It
Pape fou rnfo1r1/,blt ou non? Qut 't'ouI i1lJ.
l OTIr qu'tl nt ptltffo pa! falr t deI Cmolll,,,
'1"-,, QIt ponr f,'prntur Ir Concdt ?
Si lfS Et'lqut! inttrprflo ,tnr rn Corpllt
fins dt CfS trOIS ArtlClrs (O I.lre
ctU.T
qui Ils
ont dr(ff s, . . . . 'lu {crltZ_t'Om eneore
fou at'te t 'OI tlPpriI (o~me d'abus?
Il''
Les trois al.tres Articles font la fupbiorité du Concile g én':ral; la putfiàoce dl
'1
Pape régl~e par les Canons, de façon qu'il
ne peut lenverler les ufages de nos Peres;
la néceUitt! de l'intervrntJon du confentement de 1E ~ hfe , ponr rendre irréformables les d~cilJons du Souverain POlHif~ en
maciere de foi, 11
pien étrange de nous
dire que nous n'av
ni droit ni lntc!rét de
{olltenir ces importanres vérités.
Que 'VOtif imF0rte que le Papt [oit infaillible ou / Oll? Cell le plus grand intérét de
tOUS les Chrétiens d 'avoir une re gle de foi
fùre & convenue: il importe de plus aux
Magifirats Fra~çoi s de ne point reconnOltre
pour inf.111lible une Autorité lujlo:tte à e rleur, parce qu'elle pourrait ériger en dogmes les opinions conlradia:olre s aux quatre
Articles, & peut-être nous prouveroit-on
que cela efl déja fait,
Si le Pape ell reconnu infaillible fan s l'être, l'indépendance rle la C ouronne peut
êtreé~ranlée : s'il ell fupérieur aux Canùns·,
c'efl tait de 110S Libcrtés: & l 'on ofe dire
que nous n'avons 01 droit ni lnt~rt:t de combattre ces dangereufes chimeres!
A1alS que fi {1(::_',':Ot/! a~ '(( 't'O! a;ptb CQm mr d'abm, s'" pla (oit aux E\ éques de déclarer que le Pape ell inf"l1ible & fupérieur
au Concile? Ces luppofitlons Il 10uI'cnt répérées font fi c!mir, & en même tems font
paié,
L'?glife é,ant in 'àillible; nous fommes
alTures qu'elle ne Mclarera point le Pape
mfallhble & fupéneur au Concile, parce
'1 ue D?( ~e doa:nne apparrienr à la rév~lat ion.
~os fvequesne contrediront poine le (.on_
cile Œcuménique de Conllance : c'.fI ce
ferme appui qu'on veut nous enlever, en
�q
reléguant no s maximes les plus Cacrées d.
la cla llè des limpks opinion" La dOll '
n
des quatre Articles efi h "e : li l'on di ..r~
u ne pierre., l '~dltice croul:; Il manque Pli
la baCe, s li n dl pd< fi de lu r la parole d,
D ieu & fur la fra dlt
C e ux qUII" .
t entent de l'tnlàlilibtht du Pa pe (al ~.
propufent de ramener qu and il leur pl,,~i'
pou \'Ot~ indtrefr & la puiOànce ar bnr",, &
llhmlt«,
Toutes les leçons de l'A non yme aux Ab,
gifirats abO~tlnel1t à leur infplrer, au œ.
fom ~ une rC:JJgnatlO~ parfaite pOur la der.
trualOn dl! nos maximes , & une toltrance
.bfo lue de tous les aél:es d e Ichir"Je,
On le ur rep ré fcnre qu'Jis nt Vfll/Cm p4f1t
[ch /l m . , &qtt'/~s li flm en s'y oppolànr,ot
du m iJI /1f tlI prrpartnt Ir:~ ch'J!, S Il U t 'II
l ure l~f:llIlJble. S, le,s EVt::ques fODt dJviits,
r
le fchll me tJJtre ftf Nanoflallx eH in~via.
ble : fi Ir [chi/me "'tft pas ent re les Nallrr
naux , il ft fora avu Ir S aim Sugr & IOurU
/'1 Eg"fil C"h'''q,,'' ,
Ou /a ruplure ft fora dt (OllUrt avu ft,
(~) Il ell éviden, que l'infdilhbi lirè dècd~
en taveur du Pape enc ra ine les autres
A rtin!
de 1682, fÏJivant le Cardinal O rli dans laPr~.
~ac~ de (on Traité D~
J.uJ~c.
trriform. R umJ!l. P<JfIIIf.
VU{U:S jùum. SUptr~fl ut tand~rn NtWntm
tndtUmui tnVtrfi J nabis ordinu cur nimirUlf
B.0.Qùtft,zni opuis ex.zmm ab ,a p;oP/J.(itiOfU auf
p IC(mu,:, t;uam Ln u"imum loeum G.1 llicam Epif
:Opl Uj tccrulll :
tterùm ca fuis
ln
omnIUm O(IlJù
mjifu,. qUII (,mm non f.JCilè illUl/iç.Jl tx hJt
qU,triol propofownc CœLcr.UlJfII vclmÎ. f orum JuilC1um'lUt pmL/ut?
El'lq'"
E v IqHff dt FrtflJu ,
Fr"n'""fil ait
fi
lUI JUllY
D iru permet 'lat la
de maUVIlIf; ou
J
C
F.r
que
ellt ft ftla ,m' Igrrlti vœu x
tt f'
OYP;
'P'J-
copal &- ffJ conféquol(f de J', fI ,laIOn 011 Olt
/',z:.. ra t/J u.t .
.
Ou enfin li les Evêques re d1l111(fen~ dans
Je fen :lo de l'Auteur, la Nation r.:ra l orc~e
d'abandonne r fc:s maxlJiies ou de dev enir
Prefbyté rienne.
Par conféquen' il ya tOllt li e u d'efpérer
qu e la France , lJ!ufe croù f/lc,J~e C~,"ol:qtl~ ,
(ui\ranc le Cht:vahe r) (era ble !l ' u ~ h ~ rét l
que, ou au moins rchi~ma ti que cn tOlit o u
en partie; ce q UI r~ ro lt fort c?n~o la nr, &
meme fort ho norable pour le~ J eJultesÙrange " ,
On ne voir qu'un rem éde à to us ces maux
dan!l l'A vis important J mais nous: ne rom ...
mes pas encore digne" fln'on nous J'adminiCtre. Nou! nt 'Vous do'ons ptts de rappel/tr /c s
Jljiulf s l 't'om /Je conflO 1ft z. pa s t n 'O~ ( 'Iffi Z la
p frre 'lM V J ttS 4V " :' f.l; tr . .. .. !\'o sn" t 'Ouf
flr on! pJÎ 1 app t' rcevolr J'IIJ tlffif.l:, a de l'Edit
qlu V OlU 4VI z obtenu, ' Ol/! nulII rrga rdrrier.
comme l (s Apolog,jJ.. s de Ct CO IP S, quand 1I0Ul
ne [omm cs fJU( tri inltrp rl.~lt s des br(oin s dt
1" NallolJ .
Quel mép rifahle Mt our ' qllclle pitoy>ble hnc;:: (f'e! C'ell Il un des caraéleres qui
fervent il dif1in g uer , clans c es deux dc!reCtab les Ec rÎrs 1 le J ~ru lte par erTence , du
r,mple J é fuite pa r aoo pflon , On voit dans
1" Lettre du Chevalie r, l'ivreOè d'un fana_
ti~ue elltraj!)" par fon dévouemen t à la Socier,,; dan, l'auere , l 'o rgu ei l révolté de la
Sociét" elle-même. D ans le premier, la
cQJleur du ttyle fe mble lcnir à l 'tmpétuo~
~
�.6
r.t~ de l'imaginatioll &: du Or.a.,.,
J\lih
raire, vr3.1 ou
t:llIX, fl' p r~ciri rc dal" ri'
,
ri'
, ,
E:nm e <lVl'C une lorte (e tralldJifè. Dan~ It
fecond, 1emportement & la r.lg~ Onr phil
de fangfroi d,; fa ,~,i1ice efl.p~us "'A,ch~
& pl us etud,.:e, L un efl anaRIO &: incer.
diaire à virage d.!'couvcrt, l'aurre veut~lTt
empoironneur avec art & mérhode.
11feroit l'alhdieux de joindre ,ci une an,.
I)'fe de. Rifl"'''""' ,mpamal" & de la Lo.
I re dit CùJrnopolit~. II f;tll t confentlf encor~
que ces Anon ymes mépri fa bles interpellent
les Pademens & les Gens du Roi d'enlre,
en l ice avec eux) & I ~s fomment dl! r~.
pond re en détatl à chaque Libelle,
C efl an;,z de dire que le même efprit,a
Tépa~Hiu dans tOutes ces œuncs cle t~nr.
becs: cependant comme l e~ rùles ton t dll:
tribu\!,:, dans cette cbale . 11 FarCI[ 'lue Cl!
deux Ecrivains (Ont dellin~s li,.:cialemert
à d':cl amer contre tous ceux Cjll'elle hlt
& '1u 'e lle re doute, & au prenllcrrang cor.tre 'dluflre Magirl .. t il qlll le lIlilllllered,
la parole efl conlie' dans le Parquet de p"",
& qui le re mplt t avec un e gloire hér'di·
taire.
Les Auteurs des deux oUI'rages donti.i
déj. rendu compte, ont pOllr objet direa
d'émouvoir les efprirs, ran~ renoncer J che.
min fuilant, à l'ul' ge desea lo mmes perfol!nelles: cellx·ci ont la charge exrreiTe d,
calomnier les pedonnes en particulier J en
fe propofant ég31ement dl! mettre Je trou·
ble ; c'e n le but général où ils (e r.!uniiTent
tous .
Le titre de RéAexi ons impartiales ne
fut jamais ,hoifi avec plus de mauvaife fol,
~7
L'Auteur nouS .nnonce, d'abord 1"',[ J Il
b(QtUOIlP d","",' n" ':'fs gtlH If Romt>. t!( I ~OfU dlu
,
. on pillt comptcr ,_
Ir Pj.e (J la Ute. H
tta tS~
l10nnhrs gens qUI OIU dJolli t {one fclnfm.e ,
conjomlur.rl1l avu /vI. l' Archevc'lue dt Pans ~
& de ff réparer dt communiolf d'aJ f~ lrs hon" ",m du Parlrnunt ..,. trI b Ol1 JJ:IfS gt llr
,ltf S b
d'AI·
du
Clrrgt de FI,l1Jcc . ~f. l'E'
veql~e
air
ft rl1 le (('nlre dt 1 Ullltt, n.ltrrntlflvtmenun t
at'''c l'E v,,'que d'At:gcrs , chacul1 par [emeftre.
_
Cen la,premiere fo is qu'u~_ h om,n1C qUI
fe di t Ch«"en, a annonce à 1 Egide le plus
grand des malheu rs av~c un t on de 9~rifion
& de plaif. merie, N en foyons po,nt fur -
pris , Meffieurs, le (<l1I'me en 1obje t d O$
vœux dc cette c.bale, Le fcl,,(me ferOl t un
bien ( 'eH l'image la pluS' riant e pour un
J érui~e; celui·ci .ttefle qu'il ne l'dt point,
il efl conHammeot di gne de l'être,
11 apprend à (es led:eurs qu'ult t (Olljmïl_
tion rJI {o rTfirr pour dl. trwyt en l',.ane!', c:,p ,1 r-lolH Plllwrs , le rcgllf d:s P':l:UtS. On
entend bien que cet tl! con)uranon a ponr
but d'a néan tir les droits [acrés de l'EgJi(e >
car le regne du Prétre éternel & de ce Ul(
qui tiennent de lui Ja million, n'ell pas de
ce monde, Ce mot indécent erl mis dans la
bouche des -Conjurés, pour exprimer la
haine & ,le mépris du Sacerdoce; c'ell encore id un agrément de (ty le.
L 'ufage de cet Ecrivain en de chercher
à égayer l'imagination des leéteurs , 10 rCqu'il dérlore les maux prétendus de la R eligion, & lorfqu'i l r.!pand fur fes ad ver_
faire s le plus noir veni n de la calomnie. Il
veut amure r en préremane le poifon.
13 ij
�.8
D e fro:des raHlcrks , d~ s ironie1j in~
le ntes , de s IInagt:s même deshorn.l,c· •
com pa.;ncnt 1e~
.,' l
" , ac,
Jm.ttIOn' les plu
u~c
lentes fur la dt.nr~lIlon prOth.llnc <I~ ~',!t
vangile & la prof.lI1anon a~l:lIell~ de
qu', 1 y • de pl us fur. , Cell avsc Un m~'
lange inconcevable de gayer'; & de nn:
ceur, ' que l'Auteur annon~c Ir plole'/ /:
(lI'l{ fou /er 'Trlb'OIallX jtud.crs J'.zr.w
ttr l a R",gIO/~, l'Eg llf' & /'Ep l{lOp4t,;
Fral1a • . ••. (j' /il J{r!: Cl 101J blfn 10/ bJlIJ
par A,) it dt, Parl(mtl1lo, paret ljflt Ir p~;~
Iruunt IJ'mme p.'u les l é/ullts .
La t'frité, J~ pa/rlotlIme , 1.1 Rrhgio1l r./
peut'cm pl"s [(wr ellltlldre lfUr t'01.\'" d4r.dl
corps de la Maglftratul'r .
Parmi les f\h1.g1nnn s, les uns font o"\.
preneUls fans conlC\enc~ & fJns ptodcu:
les auues prévanc.ltcurs par fulblclfe &
malJr~ leurs remord s, les autl~~ tla.'lrtJ~.
"amfugtf pour flnr ffrti.lll.. jQ,tJmr fl'.ngUI,
On ne s'attendr01t point que cet homm~
fi prodigue en injures, clùt tOurner en
riuon ~eux qui ont [ou tenu que les injures
pou men t aVOIr J~ charite! pour prinC1~e,
Il renQ:1ce pour la part à cette mauvai'r
excu!e; & comme on pourrait lui obl,a"
qu'un Chrétien dOit a {es Ma ginr.rs un pt,
plus que la charite! , il répond qll'il j,
nort [es /l1:tg lJfratr prljoIJnrllrf1,rm, 1 r[ql/'lll
s'ho~~rtnt eux_m émd , & qu'tl rrj}'rOt IWfI
{un[:tJnr, lorfqtldf les ex,HrJJt fn ~Ja IfIra", Il n'en point JUuite, àce qu'il dit,
dl
I~ n''''-,fi ni ll:g~ ni partie: c'en un {impie parti culier ~U , {e donne à lui-Olé me 1. millioo
pour juger les jullices des Magillrats , & l,
droit de lDéprifcr leurs fon~ions, parer
'9
qtl'il fup pofe qu'ils les dégradent,
On croirait ue cet Auteur lI1(o lent &
préfom,pcueux
oit,au moins quel~ue co~
l!derJClon pour les Prlllces & les PJlrs : mais
dans la dfconfiance pré(enee, c'ell.-à dire ,
dans l'a{fJire la plus intére{fanre pour la
tranquillité de 1. Monarchi e, 1,/ COIIT fllffi Iammrul garnir de Pai rs, li t pttlr {rH , Cdon
Jui , 9ft'fIIl objtt dr nfér & d'é,onnemrnr_
Re!o lu de ne point épargne r les Evêques ,
il les prév;ent qll' lor/qu'll s'agi, de la RdigiolJ, Ics bHbis UH ,'roit de donnrr des lefons
pqb/'qucs atl.'\: Paflwrr qui la t1 ahlfJm t,
Qru doit 011 , rn tfrn, pCllfrr drs EV/glUI
FrarJfois , r'ilf Ile fe J e'''lI1JF", point, f' ils nt
flm paf au moiiJS pjf /Jolml'ur , ce qtt'tls devroitm fa irt par zèlr.
Ce pe n~ant , p OUi Ile fai re injufiice à perfon ne . il fepare les Ev ~q ue s en (r ois clalTes,
ceu x qui parlent bien, ceux qui ne pa rl en t
point , & ceux qui pJrlem mal.
Ceux qui pa dent bien, fvne cn plus gran d
nombre dans fes cah:uls que dans ceux du
Che vaiicr : t1tais il s'en faut bicn qu'Ils ne
s'é noncent evus avec une t~ rmc.::(é épif(o pale, M. l'Archet·;quc d'AIX ne/art,; de '0"rtlgc qu'CIl tremblant. Qut prn rait ce rrfpcEbble pdlat d'un PaflalY qui, rn dormant
unt j,;fb u~lOn il [cf pwplrs, (raind roit d'être
tntrndtl deux , ' .. qui 'Ucrro;, le loup danf
la bngcne ac/laïni Il égorgtr le IrOrtpCilll cr'
91.J [trou WH' difRrr4IJolt fle,~m",ifjuc fu:' la
'J J'r~rt dt's lOt/ps éJ- der bïcbis.
M, l'Archevêque d'Aix ne s'e fl jama is
p!a\Ot ~Ies mcr:l1,rs dc~ J é:uitcs dans fa n Dlocere; Il cannO lt ks vi ces cie leurs Conlliun.ons fn phJlieurs che:s , lem orgue d,
BIIj
�jO
leur indépendance, leurs f,u{1"es maximes
contre les droits vénérables de l'Epifcorat;
il ell: bien éloigné Je croi 'lue la SOCl'té
foit n.!ceil;'ire à l'Eg,1i/e, & Ull fchifme fait
pou r les J .!fuites feroit pour lui un ob)"
d'horre'lr; il a des préjugés d'ùat rur lil
Junfdlcbon ecd.!naflique ; 11 les a e"prim"
dans U:le Ordonnance, mais jamab Il ne f~
rendra le chlmpion de la Socl~[é.
C'e;l le fujet d'une apoHrophe infolente
& Mrifoire, qui occupe quatre pages de
cet Ecrit. Les Evèques qui ne park nt pOlOt ,
font enClHC plus Inaltraltés ; les uns foot
de Ilclles prt!varicateurs, la diiTimulation
des autres ell d'aucant plus dangereufe , qU'II
, a tout if crai"drr d'tin Irai/Te dont on flt
HaWl rtC ,1 .
Doux Archevêque, fur-tout font fort fuf1/f Fra pOint leur car.:[fere, ortplulô, leur; caraflarr, car tir CIl Oilt plus ,-l'tin ...
I f y a tl'c.r:,-rll.:ns ,/~fimoirfj ru tlJ/ltJtf mm"!.
L'auteur eH diJpoft! à ceJer enCQre tI~
Cardinal. la Sea, Parle ment.dre, L'Egil)'
Gallicane t! eu des Cardll:au:r: .e tan, de [or_
1es, que cc Sacrifice couterait peu.
Les El'êques qui parlent mal font ceux
que le Chevalier appelle Sllpr~matiens. Ou
:/artend b;cn qu'il vomira contre eux un tOrrent d'injures. mais lr prcmin eft juct , ,rfp,Elo"" dl! il, {f, rf/d,e; , Ce reHe d'hu·
peas. On
manité <!tOnneroit, fi on ne I,Coit en mèm~
rems qu'li a éd j flgi fur la terfC au Tnbll~
".1 d" VIC,tire dt J.-fi".Chrifl, dOIll il a ml.
Tité 1er ctnfu(er , .dan; Irs rcgiftrfs d" S~lnr
Offia, da'ls Ir! Af1rr du Clergé de FranC()
da", l'opinw., dt {f, Col/tg"", L'oTlhodoXl'
du PTt/al d.,film 'JI pl", qu, probl,mM'.
j'
fI / . - C, p r/lat a ,o/ljours craint ,le p"'fi r
(:~;';ie Chef de rEglifr, 1111 loujo"r.s affcElr
dr cOn/rediT! [rd lo~ll' I~Egllft G3l/uanc: ..•
S," pari, dam /'AfJ"nblu du Cltrg;, Il 'wu
un IJn~ag' qu, la {fandal,[.- ... " EJI· ft paT
Ifprit de paix qU'li 4ron dEr/a,ré une gutrrt
tl/verte à tOIlI fes CORfierts? Sur la terre ,1
n'l1jamttÎf ,'té dt l'a7..'Î! dt prrfofl~lt, fc.ra-,-it
de L'aVH de qflrlqtt'Iln d4f1f le Cul?
On petit apwdam crotTe pit,'~rt,mrnt gr/une
((rttf/nt ignora1ltr (XWfo dt p,uhe.
Le dtnJirr &
plus drp/orable monu.
m.nt de l'Epifcop,l1 d, A-1. d, FII~-J",ntr, cft
fOIl adhfjioll a" MaI/d' min' '1',011' &' fcJllfina IJqfledt M.I'Et'fqttl d'A/.Hs .
Toutes ces horreun font accompagnées
d'indécentes plai/ànteries fur le tine do
Pair J qui ~'alhe Ji naturellement a\'ec le
nom que lui donnait fa nai{1"ance, fur celui
d'Evéque par 1. miféricorde de DIeu, fi
convenable à un Prélat de J'Eghfe Galhcane: On ajoûre la déri ~ion à la calomnie.
EfI-ce .inG qu'on refpette cette cendre précieure ,. qui répandra éternellement la bonne odeur de JeCus - ClUlll ?
Ces miCérablcs Ecri, ains fe r~uni{1"ent tOl'S
à déchirer la mémoire de cet homme junc .
qUi ~c1aira l'E~llfe pa, «s EcrilS, & qui l'a
édifi<e par fes "ertus.
Le C{mopo',t< raroit mlrcher fur les traces dl! François impartial: il a r.iralu, COmme lui, de n'~tre pOInt Jé li.tite; il l'imite,
& le r~pé-e lou':em; il en ~galell1ent atroce , & .fpire à être plai(ant, Je ne daignerois pas plendre garde à cette prt!ttntlon,
fi dar.s une matiere auRi grave, & un fujet
.u!li trifie, cJle ne pelgnoit le g<nie & le:
BIV
�1·
carat1:ére de ces hommes turbulens : leur
langage n'ell point ce lui de la Ua 'lieur • ou
de la pIété. c'efl l'orgueil & la méchance_
[~ qUI lçs anime.
Le Cofmo,olite unit (a voix à celle d,
{es con 'r~res, pour anl1OT'cer u t (onjura.
1/011 d,pu.! hng-lrmsflJiUltt WillY( It Trô/lt
&- l'A HI .... Les m :Wt '31S ,,,oyClls ajp/ralld
une ÎnJ/pcndai1ce Iln.1:nfcllt, foUI IrI41if.
picrs d" Pall,nunr .
L fS tlltC11td tS
pQffls
11'0111
Id lju'tln
l1(hrmi.
r.rmrm aux dttl'lItdU à
,ir ... . La NatIon
s'Qu fnd à lOtit, Si lafu 1: r ltgalt rffi aytlrJ
gtns dt bltlJ J tilt 1:( 1fJ,J fioprend paL, ,,. LA
lvlon tln'.;t t,r llifll.HÙ d'wH' d volul/on.
Les Jéiù"ites rOnt compar~s aux Aporm
profcrilf p.lr dts Ala31fhats id, fti" es & ciro
CO ncl! •
L es l éfu 'IC I fa" , a'fjourd'hui ( f qt!t Ics pr(.
mirïs Chrd ,rnr fu,tnt dh Ir co mmrn(( mtm ...
m a,-"s fi l, s le, ft. J S rr({èmbltnt at''\: ErcmlrH
Ch rlIùm , IfUTl prr!lcutWr! Il. , (fftmblrnr.
ils ras aux p,cnJ. frS Tyt:Jl1S (
On nt 7':fJ;t po 1lt dans l'E··..:anp, d( qut Iif
A ponrJ (l'Ifnt 0/'<1 li /.J /{Ji dtt filer.ct, m,'lu
0 '(1) 'nt Ir' Confcd d(r JUlfr qtll l'avo,, porfù,
L'Aurel'r l'rérend rrême prouver par l'e·
l:empl~ des Parrian!.es du Clillf1'am,ille 1
QU'JI
conv":nabJe de dire de:::. Injun.:s aux
Magifha.r!o>; & (I ans cct Ecrit lin:ncieux les
J.étesdes ApôllesfO'ltrra\~nIS~ pour{er.
v ic de macieee J de facrile g'~~ plaijalHede~,
Je n'entrera i poinr d ans un decad oJJeux:
en
c haque page, chJq',e iJo nc augment\! J indi·
gn ation & le m~pr i s . 0
Deux fu it .. m'ont paru mtflter ouelq, e
att~mion: l'un eft tire: cie l'h iHoire de celte!
Il
"
Compagnie; c'cA: )'exc ommunlcattop -<pronOllcée par L eo n X contre vos Predccef(eurl & l'abfa lutian qui la (Ulm: 1',lUtre en
une n~u \'cJle d. .'collvcrre f!Jr l'a;:;proba tlon
pdtendue de l', nfhtut par le Cunclie de
Trente.
Su r le premie r point, l' J\ non}rme paroit
avoir i::;norc: qu~ la v~ ri tablt: canfe de ce
tMlirend JCOl t l'AnJlc.\e; il n'a pu connu
Ics arlic'e~ feerets , par le:quels Leon X
recDllnoiOjnt la 1 ~J, itjlllil.i de cc Jroir d'Annexe, COllronna la fe rmeté de V ~l~ Pr~Jt::
çefT'c uf'> , L1 roumiOion & II! re i'peét nt! peuvent et re ponl1'és tlop loin. lorrqu'on obtient la pai ( , & qu'on rnaiqritnt des drOits
J ~gitimes. La nlLp nft: de l'Ccrivain elt ici
e xcufJb le; il a éc~ cnrl.lin'; pa, plutieurs
Hiflorens,
Su le (econd p0il1t fa fOllll>el'ie dl infiglle, 11 er!tr~prend dl.! prouver, dans une
JOllgre ditTc:nation, lue II.!'') ConP.itutioll'i
om ~ ~ approuv~e:l Far le CO:lcile de: T rente, & Ion a,'gumenr e!l cn cleu'( moc)' ce Qui
fUit: les Conl1irutions Ont été rédigées
avan t )', poque du Decret du Concll~;
donc le, Conllitutiom (ont l'rnflitut ,'ppellé
pieux; donc CCll.\· 11!t 7mp' Orlt'I!nl cu [l1ft/mt
font r/(S hO,mm~s rebeller à l'Egllf:.
, Ce "qu'II y a d'i Icroyal> le. Meflieur~,
c cf! 1Ir,fob·ce . c fl l'ai r de triomphe
avec, I~quel ces abful dltés font propoîées :
c~ nC',1 ~lus la pel j,~ cie les dl rcurer; Je
n en
dlrOl s
pas lin mùt, fi par
tille
fi.lrp ri re
d~~lorJLle on~ n'a\'()i~ rer'liadé à. r 1uiieuri
Prt"l?rs que Je Con.: i1 e d~ l'relire Il!'OIl aF-
pille If $ Conj!-ltlJtio'H IfIt rs.
Je (fuis pOJ\'vi r r S'li der comme dé-
B.
�H
montré, ,0. qu'appe lle r n'e{l pa< juger. ,.,
Que le Concile a fimplement appe ll < l'J nf_
t itut picux , mais qu>il ne l'a pOint d~c1aré
pieu'( & cncore moins corn me pieu x, llt
p .",n . ,) 1 . Que cet In{litut n'ell que la for_
mule approuvOe paf Pau l III & J ules III
& en dernier lieu par Clement X III , qui
dans la Bulle Ap>Jlù/,ctllil n'approuve pas
plus les Conttirution" que la CO\lgr~gatlon
où le Général Ricci a été é lu. 4° · Que
Cè'tcC brieve fJrmu le de 1'l l1(l:Itu[ n'a pag
meme ét~ préfentée à l'exJ.mC'11 du Concile,
& que les L égats ne l'auraient pas fouflért.
5° ' Que 0 l'lnrHtut avait été préfe nté 'u
Conci le) pJl lavicin o'auroit pas manqué
ùe nOus inflruire avec comp laifance du jour,
<le l'heure, de la feflion, des réfle xions des
Peres , des Précauti ons des Lt'r,ats pour
l'aurorité du Pape, & de tOutes les CIrconfiances.
Mais que n'aurait- il pas dit, 0 les Conft itutions peu connues en J ~6! & long·rems
après, ava ient faÎt l'édification du C onci le~
s'il avoir fufpendu toute autre occupation
pour le~ examiner , les difcuter, les admirer , & cl !clarer enfin folemnellement qU'II
n e vouloit rien y charlger ? Car tel efl le
fens que par un excès d'effronterie on donne
(, ) Cet ut, qu'on a inféré d,ns l, Bulle
A po{lolicufll, n'eil pas dans le texte du Concile:
c'eff un~ addition, tlne interpolation ; il ea
confirmatif; il fair entendr~ que le Concile :1
eu pour objet direO: & p:incip . d le pium , <lUi
devient qU.lldlcatif & caraa~rÎfllque , tandis que
IZe n'e!t qu'une (impie énonciation.
!
Ir
ces mots , tlon intel/dit S•• rla Synoàfl!
Qliqt/id m novare. .
.
.
'
1
L e Concile ne Ju ge pOlOt 1 Jnlla ut & es
Joix qu'on n'a point fo~ ml s à fon examen;
fon intent ion eft de lal fTer les cho fcs dJnll
l'éta t où e lles étaient à. l'éga rd de l.a ~o
ciété , nad tntnldlt, al/q;ud mnolJ1f1C #, JI
n'ajoure rien à fes tI treS, &: ne veu t, nen
y di minu er ;.cela eflplus claIr 9ue le JOur .
Mais les l elU lt.S dU'ont Ju(qu a lellf der_
niere heure , que le Conci le a décla ré le ur
Infli tu t pieux , & q ue les Magiflea" qui le
nien t font des préva ricateu rs , des fa uflàires
abomi~ables, fans honneur & fans pudeur ,.
des at hées fans con fcience & fans re li gio n .
Rie n ne no us é tonn e de la pa rt de ces
JlOmmes qui ont un front d'aira in J & ta
h langue plus \cnÎmeu fe que l'afpic o n ]a
yipere-, V ous croyez les connoitrc pa r l eur
bHloirc & par lems Joix; mais il eCl Ï1"npofiible de mefurcr le degré de noirceur .
de fc~l~raterre & d'atrocit~ où ils peu \'ent
aneinche, Lirez ce que je n'or~ pronon cer ~
jettez le ~ yeux fu r l'avis important p. ~4 ,
fur la L ettre du Chevalier, p . • ; , " &
& fur l'abo minable note , p_ j ' d e 1. fecond e éditio n; fur le C o fmopo lite, p. ,g.
68, '00 , , 06 & • - ~ ; fur les R éBexiollS
impa rtiales , pag. 1 r , 46 & 97.
J ulie oiel , d.ns q ue l oeel e vivo ns- nous!
les portes de l'Enfe r fe fon t-e lles ouvertes
l'our vomi r un errain de monnres fur ce
malheureux R oya ume ! Ce 11'1,:([ point ici
un rctl~rat iro l ~ qui che rche ~ fe faire dc~
pJrt Îfans & des complice", c'eft une fa&ion
r.o.ute formt!e Clll~ \ <tnte fes forces) qui eu
tait la revue, qU I ~ es e.'.ia g(:re , & 'lui mcB vj
j'.
�,6
nace ouvertement d'embraCer la France . o.
de la Mclllrer. Le nom bre de COs L lbo lI.,
les éditions mulcipliécs, It:s nOt~s variée:
& ùe diff~len(es rnahs, annoncent un~
foui.: li..! coupable~ . Clmffonrc-z tous ('es
abolllin:lbics E.:rits , Je .. pri!'H:ipes Com lem.
bl..tbles, la nûir\..el1T ':gJI<:; C~ que l'un dit
à d~mi mot J j'alltrC' le d~\t~ loppe ; le même:
eli'rit les dirig-i! , les ar(irjce~ font les Ol~.
tn~ s l'objèt èll tlntfolï1,e .
l
Un delordre lIniverfel eft n"celTaire pOur
f3:re rentrer les J~I\.lÏres en France; & ~'I I
n'y a pOlllt d'efpoif d'y parl'enir > il faut
Un fchlr1l1~ pour les tirer d'inTrigue, & pour
qn'il s ne rougi.renr point ailleurs cI'avoir
tt" chaIT", do la Mondrch ,e,
S'ils p0u"oi~nt nOli S rendre Pr('sb)'t~_
riens, ils en clc\ i ~ndrlJÎent plus vc:n~ra_
bll!s , & ,'on le rel riroit de nOtre exemple
pour Jccrc::dl:-er le !Jldfrh~me , que la ReJjgion ne peut fou .i ncl" fans CllX.
L 'Aurcur de l'A \ is important ft: Altreroit
prelqllo d'y entrevOir qllclq'le roOibllité>
1i la pcnf~e \'cnait aux Prc:lars Fiançais de
flcn her les quatre anides à la Cour de
Home, & s'jls vouloient bien fe r~llmr pour
recevuir un Decret de chlcipline COntrJlre
à no'i Libelt-!s : mais comme de r~reUles
proponr io:1s leur fo?ror t horreur, & que
notre attachement J. la FOI catholiElllc tH
in~bran!ahle, il fanc (e r~duire au Schd'me- ,
qui ruAira pou r d écore r 1e'pullion cie la
Sociéré . On annonce dt:ja en AI cmagne
Je Schilme comme confonJmé (1), & eo
('l) le rè" Krei n" D oyen & Proletreur
de la F.culté de T héolog" dans rUniverfil<
exhoit~
France on nous
à le faire: le Schiîme feroit un bien.
, ~
Un Schlf1l1e pOlit protéger l' E colo ou ,e
form~nt ces excellens c iw'y:os , ~es Ch r~
tiens charirables , <i CS Keligle nx il doux.&
fi humbles de cœur ~ Un Sd\Îlme pour J · m~
t<I';[ feu l de, Jél ultes! C<tte iMerévolte,
elle 1" rendrait encore plus odieux: le
Chev,lter de Malthe a fort bien obfe rvé
qu'JI ne but pas qu·on croye qu'ils en Cont
J'unique occalion.
Ccll pourquoi tous ce< monflres à l ~
fo;s jeccenr des hmlemen!i fu r la prétendue
profanation dl.!~ Sacremens. C.ctte q 'l~rel.l e
étoit éreinte & la patX rérabhe dep UIS diX
ans: mais l'In ftl t ut ayant é t é d éc laré abu{if, des voix pertidc..; I~ rt!unilrent pOUl' crier
de toutes parts qq'il faut refur~r les Sacremens, On pre',d la Ilulle pour pr"lexte , &
l'o n taxe les Evé'W es de la plu , hontellfe
pr~vlfjcatiun. Pem - on ne p 1S voir cette
manœuvre? Peut 00 la VOIr fans hce péutErre:: d'horreur & d'lndignatlon ?
de- Treves, ayant avancé dans des T hèfes de
T héQlogie, imprjmée~ & fOtlten'les au mois
d'Aora 1-63, que les phs fJ.m~ux Schif'11e s
ddns J'Egh(e étoient celui ùes Grecs & celui
d!s FrançoIs, la prr·,,'ofition rela tive aux Fr,mçois a éte condamnee comme fauiTe & témérai re ; & pour réparation de "injure (aite à ,'Egli[e d~ France , Je Pere Krains a été defi.itué
de (es pIlees, déclaré inh o:bile à re"1plir aucunes tontlions dans les Ecoles de l 'A rch~
véché de Treves, ba nni dt.!s terre <; d~ l'EJ~c
torar, & obligé de fJlre lifte re' r,1éL t:cn fo-lemne!!e , imprim<e & publique,
�l~
On vou drait pouvoi r rallumer les reux
Je la Ligue: qUOique ce prOjet C,.it ,ulli
iolènf~ ,quï l dl dét<lhble, ne négligea",
pas d ete'mdre le) premieres é!illcelles
Tome cabale peut deveni r dangereufe dan;
un Et>t, Il elle,n'dl n'primée. Des libelles
19
expliqué , fa volont é cfl nO.
re~~:; nOliS devons rerpetb~! les D,racle:.
de fa l'gelfe, ou 1es effets de la b,!nt~, ,
JI s'agit uOiquement de bien fait " 1efprit
de l'Edit du mois de Novembre derOler,
qui d~h\'re à jamais le Hoyaume de la $0R '
'en
mul(lplJ~s furellt prefque touiours des avanr~
ci~té. Mais avant toute dlrcuffio~, ,D~1.nou9
coureurs de troubles: il ell éVident qu'on
cherche à foule ver les e(prits contre l'au.
oppole q1le cec Edit ell un afre IlIegltl"!e ,
& ce lonc des Frlnçois qui, da,.,s le feu l
de la France, ofent maquer 1. pUltT.nce cl u
(ouverain Légiflareur.
.'
Je me rendrois rcprébenfible , n le da lgnois leur H!pondrc: : ce n'en pas mon derfei n, mais il importe de développer l eurs
principes,
Le Cofmopolite routient qu' un Orclre
rel:gieux , établi par, le t::oncOl~rs des (lellX
Puiffances, rc peut erre d~trUlt que par le
même concours·
Ce raiConnement vague d'un Ecrivain
qui ne connoit pas la matiere. qU'll entreprend de traiter, ne pe~t avmr auc~~e a~
r l>cation en France, pUlfque la Soclc,é n y
a jamais é r ~ recue; & en effet, 11 Y a heu
de croire que cet Aureu r ne parle que de
cerraines Provinces nouvellement réunles à
la Couronne: mais c'eR pr~cifément ce qui
d~montre la fauReté des cor.fc!quencc'\ qu'if
tire d'un principe- mal entendu & mal expof.!,
Comment routeni r r~rieurement qU'UR
Souve rain C" it obligé de fOllffrir dans une
Province annexée à fa Couronne, nn Ordre qui lui ell fufpea, parce qoe le MoJlarqoe étran~er qui roflédoit avant lui cette
Province, D" pa, eu le. mêmes fOUpÇODS ,
tvrirt!.
La l'indié1:e publique exige le châtiment
de ces Ec 'vains (éditieux; mais ils Ce ca.chent, & On les cache . J e compte vous
pro.Po r~r ~e ~ecou r ir à la voie etes een/ures 1
& je gemls d avance de penfer qu'une foule
~~ t~moms croiront fl!rv,ir la religion, en
Jo.gnant au parjure la defobé.Oance à l'E_
ghf~. M~lheur à ceux qui écoutent la voix.
de ces f.dué1:eurs, MOll devoir ne me permot pas de rien négliger dans le danger de
fErat , la preuve ou l'impuilT,nce d'y parvenIr, donneront des lurn ieres (ur les trames
de cette cabale , ou fur les progrès de foo
horrible morale,
L'lntrOdufrion de ces Ecrits furtifs en
très ditti , ile à empêcher; vous en connoiffez
les ca~fes, . VOus a\lez déja rendu compee
au ROI des lnconvéniens auxquels le voifi nage du. 'om.tat nous ~ ~pore , & des mef~rè's ~U I parOiffenr néceOaires pour y remédler: 11 ne rdle plus qu'a examiner Il dan>
ce moment de fe- rmenration Il cil convenable de tolérer les J éfuires parmi nous &
de renfermer J'ennemi dan~ le corps d~ 'la.
place,
J e n'ai point la témériré, Mellieurs , d'e:rallliner cette que Ilion en politique; le
�4"
Ou n'a pas ,'econnu 1.1 m~me incompatibiHté
avec
I~ dr(H[ puhli~ de les EG\ts?
11 f.iut être ÙnatLple pOlir (Omprc!r parrni
Je~ pri \ lIé 6 e:-. d'une PrÛvlOl.e J Je bonheur
<.le pOlr~ler des J~ruJtes. Au (u,piu ", au_
cun rflvli~gl! Il ';: p~lIt éric n. .:dam~ CÙIHre
la poilee généra'e & la fù,('tc! du COrps de
l'Etat; " li l'Infîactio\1 de~ privd':ges k,.
cali" ùoit réelle, le ... drojts dl. peuple fe .
raient kf.::s : ce ne It-rdlt point une ull!! pat ion Illf la Pl1llT',tnce eccl~li . dtique, qu'on
aJf..:-tte m~ch:1mm{nr d'intc!leIlCr.
A-lli, quand nO ~ IS ruppolenons que le
Pri nce lUI-même a d .mn e Ion approb:lt,on J
s'enillit-il qu'il fuit lié dt' manll.:re à ne IOu-
voi r la rc'r r:téter, s'II reca nnOlt fOIl erreur'
li ne pourra donc pOnnOlf à la fùrer~ &
à la rranqulllité de ron E'Jt li l'ap prvhation
a tEcé OO:l1lo::e I~~erem\.'nc, Ou li 1C:tabliJ1è.
ment dl det't n J d.ln~e rcux : cela ell ab furde. L'A no.1ymc d~dde h;ordrmenr que
Je Prince ne peur détruire J rail'. titre &
fans r:l ifon 1 ce qu'JI a une foi~ aurorif~:
mais il ne faut pas di.e qu'il dc:trUit farlS
t:tre J parce qu'il ell: Souverain, ni qu'i l
détruit Jans rauon , ruee q 'l'il nc doit
compte qu'à Dieu. L'aére peut l.tre imprudent, fi l'établilfement étoit mile; CCln.
IrJire à l' humanité, fi On nc poun oie pe Nn
au fort des perfonnes intirefT~..::s : On ne
peut dire en aucun fen s qu'il roit attematoire à la jurird,éHon de l'Eglife,
On affure cependant que fes droits facré, Ont <té foulés au", pieds rl an' l'Edit de
Novembre dernier. L'avi'S imjlortant en
donne pour ra'(on, qcc qui a t'-.t la loi,
-t[
'G ' fi quo
ellt Ceul la Mrruire ( ,) fa; cc U " '~ntJ ; dc'A rorité fl'irituelk a 1[ a o.", 'd
fvie~drois inimelligiblc , I~ je,i fUdaO~: i~~s
à pied ces mirüables E
cnvams
c 1 h b'J'ter
L'autorit~ fpirituelle peut ~eu cali
leurs fophifme s,
Société à admettre des CUJers aux vœux
Les vœux Ivlemnel, ne deviennent immu ables que par l 'acCep[a~lOn
,
C'
l'EgliCe dan s tel ou tel In{!ttut
quenr Jlt
,
l'E rI':
ui
u'elle approuve, Cell donc
g, Ile q.
J o.nne à une So.ciété nailTante cet etre rpiri tue l cette capacité canonique , qU,l a.
co.nllit;,e Ordre & Religion ; & ,1 n} a
ue J'Eglife gui puilTe lui enlever 1etre
(pintuel qu'elle lui a donné, L 'Ordre une
fois approuvé par l'E gliCe, ne Cero.lt p~lI1t
d~[rl1it , fi tous les Prin~es de, l~ terrt 5 accordoient à lui refurer 1étabhOement dans
leur territoire: il manqueruit de rUJet~,
mais il confe.rveroit la b.culré tl'en re c~vO\ r,
l'oblbrcle celTant, Si un Prince reçOit, cet
Ordre d ans un territoire, pour y remphr la
fin de fon [nllitut, & pour y faire Ces re-
~~eReligion ,
crues
& que cette permirTion ne fOit pas
par Gt'nple ro lérance & par maniere d'épreuve, J'Ordre acquiert l'établilTenlent
léga l; & l'o.n dira dès- lors, avec ra,fon ,
(1) L'AllIeur cil dans les ~rincip" de l'Inftiml, il parle d':lprès Greg~lre XIV : N~' /fa
po~m,m .. , , 111,!1!. ~b -:"pojlof,ca S~df fcmd./l.z bil'Iü _{I~7t, pIiPClpU.! Clrcrl Rr!/{uLmum Ordlflflm.
u1j1iwtivnem &- confirmationrm, in tjud.UJ .IJ
tilrndi'1n Stdcm t,lflfil1n fn31lUS appoTltrt fpdl.21 :t
impllp;rz.lU ,ml entrtl..zre lIt"zpunJ prœfumanl. Bull ..
'/9" !nJlil, Soc, T, ',p , 1°1,
�4L
que prfr 14.{!lliffdI1Cf aclifitrflifJ..1lt il t.tiflt
d.J1H r Egil C, que par /a PU ljJ.11lct trmpo~
H/J~'I L o:;J r dan f t'Etat,
On peut appeller concours, fi l'on veut
cetre rencontre des deux PUI!fan ces qui
tâvorirent le même Ordre, chacune pH des
aél:es f.!parés & pour des objers d lfférens
Mais dan s la r"ali té, J'action des deux Pui
fan ces n'eA: point
comm~ne,
l'Eghre ne
conCo urt point à l'écabliflement l.!ga l , l'Etat ne concourt point à la cr~ation de l'étre
fpiriruel : de ces concenion~ ém;jllé"es de
deu x Aucorit.!s dHlinfres, il ne r.!fu lte aucun paae entre l'Egllfe & l'Etat ; la PUlffanee t~nl1~orene peut rc pr~ndre ce qu'el le
• donne: lans que la Puillance ecclé~,ai_
q ue ait droit de le plaindre, Le Prince qui
c haOe un Ordre devenu (u fpeél: ne le détruit point . La Soci~t~ qu i n'aura plus lieu
en France , exille dans les quatre parties
du monde ; elfe pe ut former ailleurs des
établitlemens , rencrer dan s la Chine ou au
J apon, & Y recevoir des Prof';s , L'Edit
du mois de Novembre dernier ne pone
point d'atteinte à Ca conflit ut ion canonique
& à l'être (pi rituel que les Papes lui ont
d onné, & pa r conf'quent le liai n'a pao
b e:oin de follici te r en Cour de Rome l,
ratl ocation de fon Elit , Cen UH aire de
fùuverameré qu i donne 1 '~tJbfillem.:nt I~
~I ; c'en un air.' de f"uver,meté qui le
n:voqne : & la rouvera ; ne~~ 1!f1 Ind~pen
dame.
,Snpporons que cette la' li (ag~ , qni ne
d ~velopp~ aucuns motifs , p Irce qu'die en
il .r;op , ait eu. pour caure: 1111 1 lue l'lI11pofflbll,," de conCllier \'JnJlitut avec no, nllxi-
& l'horreur c~n(\a nte des J éfuiteS
m;~: une doarine dont dép~nd la lùret< de
f Couroune &
de la l'erlonne fa cde de
: os Rois; aUl'oit-i l été bien facde de faIre
réunir cette accu Cation dans U~l T,nbunal
ulrramontam? La France aurOlt dtt. ,: Je
cr;ins que, par les mano.;uvl'es des Jé{uH~s,
les opinions ultra montaines ne gagnent 10fenr,bl eme nt dans une partie de mon Clergé;
je compromets ma tranquillité ou ma d~c
tri ne, li je ne cha!fe ces féd uél:eurs ~c1ro1t s
& inlinu,ns, Croit-ail que Ho me eut déféré \'olomiers à ces ail armes ?
La requ éte de la France étant rej ecti!e ,
le Souve rain aurait éte obligé de ga rder
les ennemis de nos maximes J il auroit reçu
la loi dans fes pl,.,pres Etats, Cette I~p
po ~tio n répu gne au bon fens , à mOll1s q u.on
n'établi!fe que dans tOute mattere qUI a
quelque rapport avec le bi en des ames, il
y a une autorité fu pérleure à la fouverallleté
même, ce qui en le pouvoIr IOd"eél: que
Rome s'attribueL a Société, quoiqu'elle ,life, n'en point
à'Ïnf1itud oD divine; elle n'dl pOint de nécetlité de falut pour les Fidèles; par (on(équent, r. elle donne des ombrages, le
Roi pellt la bannir pour le bien public_ Le.
Ultramontains penrent au conn'aire que le
Pape peut lui ordonner de la ga rd e r pour le
biril de la Heligio n, L e Roi dira : ces R eligieux (ont intriguans & ambitieux, je
voudrois m'en di livrer. Le Souverain Ponti fe répond: je vou. ordonne de les con{erver , parce que leur direltion peut t ue
urile aux a ml! S·
Ne ferait-ce point là le {y flême de ce$.
�"'
. . ~ L 'A:urcu r14d~ l'Avis important
LCnValns
après aVO ir fait les pitoyab les obJeého n;
que j'ai rapport,,"s, déclare 'lu'll ne V"t
~3~ ~O\l~ fJ:re apperccvoir j'lnf"uHirance de
l'Edlt : Il a donc des :l.rgumcl1s Cn rércrve
~ui. ne peuvenr être tireEs que du pou\'oi:
lOdlrefr.
11 elt permi. de forme r les m~mes foup.
çons fur le Cofmopolrte , qui fe fait un feru .
pule de condamner la propolïtion, que les
Clerc . . ne lont point roumis dl reétement aux
Joix civiles.
C.ependant U avance ailleurs ~Ile le n'f
d, / l!.~/'j, ,,'a Jorna;, d" 11/' Je; ord" , f<f.
fifo.'tNt ro r IIHrodtllr(' les J Jfwr! S {'II Tf ilIJer
pH OÙ il femble méconr:oirre la pl ~n irud~
du rouvo:r indirea .
,M4.i;:; ct-a.ns cette matiere le langage eA:
fi eql1lvoque, qu'on n~ peUt compter (ur
rien: L , C',! d, J'Eghfo !J'a jamm dit
cela n~ lignifie. point qu'il n'Cl1t pli le dire:
1.1 ne 1a pa s dit pour la France en particulIer, mais JI rl dit rour tout 1 Ud\'~rs.
L'A utellr lçai t bien <11\e les 13 Il Il es fan.
damentales de nnOltut dcfendenr
3liX
Prin-
ces .~e, rraverfer les é,ablilfemens que 1.
SOCIc! rt; veut faire, & menacent le ~ Rois
même ci'excommunication. Le Pape a donc
uf.! du pou,oi r indirefr ; & par (onf<iquent
tOllt bon l}ltramo",~in ooir dire 'lt-e l'Edù
& Il ne relit le di re (Jue (ur
cc pnndpc, ou ru le:; conr~ r uc-l1ces qui
en d,:l ivent .
1
Si l'on ~'a pa~ mis cc ptïncipc en avmt
d1n s certaInes clrconlh~,ce s où l'on aurolt
r û s'en fen'ir en f~!.\'el! r dt" la $(,.)ci ér é, cela
ne conclut nen. Le pouvoit' indireét (çroit
tJl II.(r'ffi/ IIr,
4i
trop ,,!voltant, fi l'on n'e n ufo it avec Je
plus grJ.nli 111i..lla semclI[. Ce Jl'en gucfes
que dans de!i rems dl! rru nbk 'i ! & lor,lqu u.n
Trône chancell
(Ju'on le dc:pIOH! il pleines VO iles. Ll Cour de Home J tIti 1 s'attribue ouvertement le pOllVOII· IOd!rt:ét, en
tire lart'men t de., nml ~queO<..·es plan(Jt:es ,
& fe , fuppù[s qU I en [ilcm k . . (on{\.:qu~ nces
cachenr le pl indpe. Ùn nc dl!'.! j OlOt que
le Hoi ne peut c;'ane r 1.1 So,.:i~ {~, r arce
que le Pape la juge ut!1~ au lien dt:-, J I~'CS ;
maiso n dira qut: It: C0ncoms Je la l uli}ance
(piri{udl~ dl Ilécell aire , & le" BrcJs an·
noorerOnt le refus de cc ConC(ll1r!), c..omuien
de faulTes maximes dans k droit can\llllquc.!
font adoptées paf le:; EcclJI1Jniquc.), tans
appercevoi r qu'elles décou\..! nt du pOl1voir
indireét ?
Ceci el1 déclfif pl..lur la quellion prl'rente;
1
car li l'Edit efl l"glt ime, les Jérulte obéi ,
rO,IC tàns doute: s'il. It: croient miùHlan[ J
ib Il'en remrLr om pas ks cond,tlon~ , &
d's·lors il s font dé,Lus de il t.cult': que
cet Edit leur accorde . Ils difcot
qU'Ofl
n',
ih crient au fJcn lege, Jes PMJeme-ns ont mis la. main à
pli ollltHdlc,"/cws '1.'a..'o.; i
1'encenfoi r,
Vailles <Iéclamations: le Parlement a dû
ex~min('r.Jcs loix d'nne Sociùé rehgieufe ,
qUI voulol[ domin er J qui nleud t par· lout
le dé(ordre, qni commcr..:uit & qui fuirait
banqueroute j & i l 3. reconnu ue ces loix:
ferOlen[ à perpétuit~ des hdi gieux inr ri-
guans, commerçans & ambitieux . L'obéir.
rance aveug le au Généra l , qui ell la plJ nitude & le [ommaire cie l'Inflitnt, a pa ru
contrarre au drOIt naturd & aux principes
�~(,
<1~ t?l~t Gouvernement; & en conr~<]uenct
l'c.~mlrhoncl(''s vœux de fe foullIt'Ule a ((~.
Conllltutions & à ce genre d'obélfl,nce
a rEtcf dc:cbrJe abufive. Le Parlement n~
lOuche poine lU hen incc:'rielir & à la. fub.
fbnce des vœux: , en rejenant les CXlen.
ti(,n~ de j'obél11J.nce & le r~glme auqud elle
a ~{<! vou':e; il dlffouc une oci~ { ~ qUi ne
peut fubtifler en France avec la paix pu.
bh,]ue. Le cI-devant J .!fuite , dont les
VŒu x avoient li peu de (l-abillté pendant
que la So(i~té troit tolé r"e • fera t-i l hl
à pe'pétlllté après la dinolution de cette
S.oci.E[~? Comment remrllra-t il "ohhga.
tlOn du vœu de pauvret\;; & d'obéiOàncf .
& dao.s quell" merure? C'dl-Ià le cas de
conrcience, ( 'ell à l'Eglire à en deci.
der. Il n'obéi ra point (,llvant les c..onm",nons , qui lonr Mela rées. a tmGves & permCleuf.. ; Il n'obéira pOlilt à un Defpote
étranger, les loi x du Hoyallme dident
certe Mfenfe, & les ArrÎ! rs l'ont pror.onde : l'Edit irrévocable du mois de 0-
vembre dernier laiffe enCOre moins de pr(·
texte aux chicanes,
La So:iité n'4tlT,~ plur /leu dam /a AfJnar.
("ir, Le Roi n'eH point Souv~rain J s'il ne
peut dilToudre une Société incomm ode ou
dangereule. II permet aux Membres de cet·
te Société de vivre en Particul iers,
l'aUto ité fpimuelle d., Ordinaires,
fous
en le
conformant aux !oix du Hayallme, qui dé·
f~ndcnt de reconna ître la jUrlfdiétion d'un
D ominateur étranger, Ob~irollt _ ils aux
Ev~que.> , comme Clercs, en confé'quence
d e> prome nes de l 'Ordination, ou en conl.quenee de leur vœll ? C'efl: ce que la Pwl~
fallce temporelle ne d~cide pas.
47
Ils re plaignent, dans J'A vis imrortant;
<me c'eH là annulkr leurs vœux, l.n les ré~uifan t dan:s lïmpoflibtlhé de les n.:mp llr:
ri en n'ell pilis faux fur le piet] de t' Edit. Un
n'annulle p01l1t le vœu fan par fan
fils pube re pou r le pcl.!rinage de Home ou
de Compolle lle, lorfqu'" lUI O[e, ou lUI
interdit tOuS moyens de dC:p ... rr ; il ne (ait
qu 'arrt:tcr ou empéc lJcr l'ex ~cul1on : le
\'œu Illblifte s'il cil légltime menr mis,
Comment oft!-r-oll dire que c'eH là Ul'!e
abomination dev ant Dieu? L e Hoi l1fe de
(on droit, en rapp liant fes ~ujcts à fon
obéilfance; & fe s Sujets , obi igés en COI1(cience de reconnoicre fes loix, ne font point
tenus de remplir un autre cngagt.: !Der.r indi (cretrement contraété , JI pouvoir in con tetlablement bannir la Sociél<' , & empêcher
"émigration de:; Jéfuites: il ne }'apa:> f.lit,
les portes du Hoy.ume leur font ouvertes_
Qu 'ds (ortent s'lis croient encore être liés
par leurs vœux relon t'lnllitut ; qu',ts allpere
J
lem habiter dt's contrées ou il s puHle: nt vivre fous la d.ipelldance de leul' Généra l:
Jeu: f.mllè con(cience leur en fait la loi;
qU'Ils portent aiJleurs l'orgueil &" Ie fànatirme, qui fane les principes de leur con nu it~ .. ll ne leu r ell pas pe rm is , d,n s leur fyfJ
t<me, de ne pOlllt ufer de la li berté qui
leu r ell offerte: la patrie a re lâché tOIiS les
liens oont elle avoir droit de les attacher'
& le reu l a8:e de citoyen qu'elle eXlg~
,J'eux, c'ell de l'abandonner plutôt que
de la déchil er.
Si au contraire ils veulent être Francois
qu'ils fe hâten t de le déclarer: la Frànc~
leur tend les bras , elle a pourvu à leur fub-
�48
finance, elle réconlrcnre ra avec joie lel1fJ
fen i ces: qu' ,1:. l.~llënt cl' être J ~rlJ lte~ PUIf.
q ue la Socirté dl bannie du Ho} aun.e;
1
qu'il" vir ent en p.:rt i~uhers r~)t1, hutonté
fVlrituc:llc' des OrJlt1alre~; qu Il s (onFJcrent
l ~lIrs talens & leurs vClllts au f rVl\e des
Autels & à l'''d,lÏc.tion de l' Eghie, &
qU'Ils conferve['\[ de I cu~'s anciell~ v~ux .lIn
attachement r1us parfait à la pratlque de)
conft. ils cf\'angéliques dom il:, avaient promis J obkrvance .
Leur Prince les y invite , la Reli gion bien
entendue leur en
Fal[ un devoir. QUOI qu'il
en foir , i l n'y a qu'un de ces ..deux t anis à
prendre,
r.
l'un confulte l'honnètet< & Il
bonne foi; ou fonir du I\oy<\ume, ou y \'i.
vre en Suiet:-. tidèlt!s : l ~ gbâe de Id SO(là~
en a imaglnè un uoiliémt: .
Ceft par la \'olom< du Général <, ue 1"
ci·devant Jéruites ref1:ent parmi nous. ('cil
par fes o rdres qu'ils fe pl,lignent d'être ré-
<luits dans l'impofiibilllé de lui obéI! . I.eur
f~jotlr , qui parait êue une accept.ation de
l' Edit, en un nouvel aél:e de foulnlflÎon au
Supérieu r qU"lleur cft défendu de recon·
naître; illesa difpe nf~s ne tO ll~ leurs vceu~ ,
à l'exception ete cette ob~itlànce contraire
au droit nat ure l & à nos 100x.
Ils ne \ ivent point comme Particuliers ,
mais comme JUuites difredé, pa r la force ,
& réunis (ous le mêm e H Jgirnc ; il<.: rc .fo~(
point fous j'autoritt! fI iri ruelle deli OrdllJall es, mais (o us la dom inarion d'un Defpoce
étranger; ils ne (e conforment point aux
Joix) ll liafpirent à les d~truire.
Ils demeurent en France Dour y mettre
Je feu, pOurourùir un Schifme funeOe, P.our
agiter
a iter les conrdenc:?(uperOiticuf~s , pour
r~pandre dans cous les Ornres des .femences
de di vÎlIon , pour .cendle des pl~ees a ux
Prélats , pour ~'exhol ter mutuelJement à
pedévùe r dans la rb a ire , pour rompafer
ou dilhibuer des Li belles dételtable, , pour
recevoir & commenter les Hrels que Je Gé'H~ral furpre nd à Rome.
"
Ils jouiflent de la faveur que 1Ed,t leur a
accordée, pour publ'er que ,n.dlt eft lilé girime & auentatoire à la Jun fdltbon de
J'Eglife, pour outrager le Gouvernement,
&Ies L OIX.
Cette licence effrenée n'eft poi nt le crime de quelques particulie rs , c'elt le crime
~e la Société, qu, tait Corps encore mal gré
fa dirperlion , pal' la réuOIon des Membres
fous une feule cere.
Il n'ell plu, pOllible de garder dans le
Royaume ces eh:laves d'un Général ennemi
irréconcilIabl e de la France, ces hommes
fufri eu x & remu ans , qu'on ne peut COnte-
nir par les IOIX , & que b bienfaits ne dédommagent pas de la grandeur chimérique
de l''''ot qu'ils ont perdu.
Après l'expérience du pafJ'é, c'ell leur
faire grace que de les admen rc:à un ferment
en acce ptarion de l'Edit, avec (o umillion
total~ aux loix & au x maximes du Royau_
me. Ils fe vantent d'é"e tous d,fpofés à le
refufer: s'ils le d ~mente n t tous, ce COncert
efl fufpett, il Mcele honre uremenr leur
mauvaife foi: li un petit nombre fe (ournet,
ils fe détachent des auttes , & iDdifpofent
leurs parrifans.
Mais dans une affaire majeure, & intime ..
ment liée à l'admiaiftration générale de
C
�1°
l'Etat, il ne conviendrait pas d'inno"
dan s l 'e''''c.~ti~n d'un Edit folemnel, ra~
aVOir eXt'0k cl avance,. aux yeux du Roi
Jes motib:i d'une r~ rolution qui ne peut pl~
être long - tems furpendue, Peignez -lui
MefiieurS, le danger de l'Et.t, & oPPOrt;
à res bontés pour des Sujets ingrats raD
amour pour un çeuple fidèle .
'
Je Iaifiè lùr le Bu:e.u Icfdits imprimé.
& les ConclufioDs que j'ai prires par écrit,'
Et efl forti,
Vu l'imprimé in - u , intitulé: L'"T1
d'IIIJ Lhf'l.lalirr dt Mailh e à lIfJ. l'Ev/qu!
~t
D rjruf cft hic [trmo .' dt/ritl! a, pt.
***.
taure. Sam t BrnJard; commençaotpar
ces mots : A1onftrgn.ur, dans l'ilJ ct rmfldt fi
vous 41.'('% conno!JJal1cr d'un Brrf du Pape i
M. dt Grenoble, contenant 6 2. pages; &
J US
tininant par ces mots: Préfènttz - vous dt
bonne g racr au combat, montez l ur III brunt ,
0- rc,~,;!tZ l'ennemi . Le figne df notre fa/ut,
que vous FOTlez fur la p OlrrÙl/ , fi
J'Qvez grai-'Ù par la foi au fond du
(tEIlY, vous rlpond de la 'I.:iBoift. In hM
figllo, A la fui te de laquelle L ettre fe trouve
un autre Imprimé françois & latin , inrituU1
B~'f d, nom S2m, Poe t e Pap' àM, /'E_
. . ·cque de Grrnob/e du 4 Avril 1,64 J commt!nçanr par ces mots: A notre Ytllfrdblt
Pr tn' han E'r911e de Grnoble, Clilnrnl
X,III, Pape, Ven/l'able Frtr, ,jalflt Cr bl,
md.,firon apojlo/ùj"e. Quorque la Compag111t
d~ ltfus ~ au grand rrgHt dt tOll S tes gws dt
bien , 'iJltnne d'être détruite en FranC(, con·
teRant 9 page., & finilfant par ces mo,, :
la
crOIX
':.!OUS
D onne' à
Rom~,
à
I:inu MttrieAvrilMajwrt;
l'an d,
foUI l'Anneau du Neh ,ur, l,
4
grace 1764 , de nOtre pontificat Ir fixilmt ,
fans nom d'Imprimeur,
Au t re Imprimé tn-u, de la même Lettre
& du Bref.dreiTé à M, l'Evêque de Grenoble, mais d'une édition dlff~renle.
Autre Imprimé in -Il., intitulé A"!ù im_
portant adrcfP à N ojfiignwrJ Its Cardmaux,
Archrvlques &- Evéques j al'X S ognturs de
la COtlY; à tOUlt la Nobltffi ; à M t ffietl(J les
Magrftrau dts Parltmens & autres Tribuna"p; [tlplrirurs & i1,firiwrs; aux Magiftrats municipaux du YEllts & Commftnamts ;
aux EuIfflafltques Jécttlirrs & réguJiers j at,X
Rtligirux & R tJigiertfrs; à l om les Ordre;
f!r Paniwlirrs de l'Etal; à /4 Nation tn_
lim, A Bruxelles 176f, fans nom d'Impri-
meur) commençant par ce6 mots: IJ "'tft
perfonnt' qui ne s'apperfoJ'Ue des dangers de la..
Rtligion dans ce Royaflme, contenant 118
pages, & finil1ànt par ces mots ' S'Il vtu:
'l)Endre la Re[,glon pour en acheur unt nou_
velle dignité, qp'il foit d'clari l'tnntl1li de
l'Eglif~ & d, la PalTi'? & qu'après avoir
!"dlrnrme~t Ira~i IfS ,;n/trlu du G.iel ,' trop
1uftemtnt IIvd a /a n gueur de fa Juflue, il
trouve dans J'exécration publique, dans fil
propret remords, le prix de fin ambilJon, la,.
finde [rI brigues, & le eommrnctmen/ de ft•
petne.
A'Utre Impri mé in_ ft, intitulé: Lmr'
"tm Cofmopol;te " fur le RéquiOtoire de M,
" Joly de li'Ieury, & fur l'Arr8t du Parlel) mem de Paris du 1. J anvier 1764, qui
" condamne au fe u l'Ioflruéhon Parl"ra]e de
~ M. 1Arcbevêque de l'.àris , du ,g Ofr~
Cij
�"
br~ 176"
), qfUtur)
$'
Strmo/J" (o", r~ E .•<tlji,m 1
&- SanElos At"ffimi
(Onfertl
;;
), pUlabu tJod p 1Ft tnwarc lempora &' J(
>, grs, tradrNtrt ù, man" t'jus ufqtlt ad ttm:
)1 pus. Dm ri 7' ~~.
A Pans, ch z Ro.
l) maIn Confhua ) a lImage de S. A,hanafo
» 1765 «(, commençant par ces Mots: lent
flair, Monfieur ) fi ,'cft tint Lettre, flnt dt.
c/amariOIJ, OH u.ne dlffirtat;nfJ qllf j't1llft.
prrnjs , contenant 171. pages, & finiffantpar
ces mors: Qu',l (fl pw dt Phdofop /, ,, J 1,i
Irs ard IlrI d'wIt fihrt brûlantt ne l'tlldt1/t
(fS prtHndus pdjllgés pl.11IfibJer, certa;m &
frdO!ttablt r .'
Aucre. Im primé in - 11., intitulé : » Rlftr,
» XIOns lmparutllts d'un Franfois Pap /ftt (;
R yahfl'. Cur le Réquir.roire de M- Orner
" Joly de Fleur~ , & 1 Arrêt du Parlern"'t
» de Paris du premier Juin 17 4' qui fup.
» prime les Brefs de N . S, p, le Pape CI,» ment XIII au R oi de Pologne, Duc de
'" Lorraine & de Bar, à M, l 'Archevêque
» de Paris. M itlet D omÎmu increpar;onrm
» in omma oprra ma qUd: t1l facies, dont~
» CClrrrtrat te & ptrdat velociter ,propttr 4d.
l) inventionts tuas pt.D'mas. Dllt fTon . :8. A
» Alli, , chez NardITe BuiITon, Impri» meur, à 1'enfeigne du ProbabiJiîme, ce
» I ! Juin r 764, contenant 1. 71 pages J &
" 6niiTant par ces mots: Pottr anett/HlY tout
» à la fliI J'aulDrlII fplYllrl,lIe d, t'Eglifr (;
" l'amaTit! rempoTt lle dfl Souverain H , A Ja
r"ite de rql1elles Ré flexions Cetrouvent deuI
d iff~ rens Brofs impriméHn latin & en Fra...
ça": lepremierintit ulé: CI.mmI Papa XIII
,ar~ffimo in Chriflo fillo noflro Slaniflao, PoIon". R 'gi illuflri , f4lul<m &- apoflolirlIII
:n
If
bln,diflion,m commençant 'par ces mots:
. tamtÎ Galllct/Ilte EccltJilZ
pt rwrba tlo.. n:
1n hne
t
contena nt 17 pages, & hmllant par .ces
n • . Dalum Romlt Ifj,tld 5anélam. A-Ianam
motS.
Majorcm ,Ji~b Annula ),fcatort~, du 1.4 Aug"jl, 176 i' Pomificatûs noftYl (fnfJO J,lXI(J:
Et le Cecond intitulé: Vu", abd, l'ra",
ChYlflophoro. Archi,pifropo Pariji",ji. CI,""nI p~pa XIII, Vtnerab'/" Fra"r, fa lzuem, commen çant par ces motS:
I!0IJ P!l-
tAmUI fral trnit4lÎ tuet tm; rovlfum , IIIOP n4_
tflm ~tle t'urniffi quod "b, nU f): r acc idlt, rit ,
tdlta tuâ lJoviflimâ P aftoralt ,I nftruElIOIJI ~
finiITant par ces mOts: P ontifiealt" /lofl"
Ilnno [tXIO.
Autre Imprimé in· 11 , des mêmes R é fle-
xions impartiales) mais d'une autre édition ,
la date de l'impreffion n'étant marquée que
par le miller. me 1764, étant d 'aille urs chargé de notes différentes, & n'ayant à la
fuite aucun Bref,
Autre Imprimé latin & françoi, in
contenant deux Hrefs , t'un intitu lé: Ytn f_
rabil; Fralri Jacoba EpiJeopo A~d ,gavrnfl
CI, m'nI Papa XIII. Y t nrrabr/iI Fraur , JaItl- ttm & apoflollcam btntdil1iont m, commençant par cel mots : L ,Eld PofloraJi E piflolti quam anu hos ftpttmdtcim mtnftI edidit {raurniras luit, & finiCfaot par ces mots:
Dawm Romer apud San8am Maria m Ma;orem, [ub annulo Pifcatori s , d,t 19 Stpttmbris J 764 , P ont;jicattis noftr; 4nno frpuma.
Et J'autre Bref intitulé: Cltm,., P ap.
XIII. EpiJtopo M ,lano, Y , ntrabiJiI Frarrr ,
Jallll'm & apoflolieam b,n ,diElion,m , commegçans par ces IIlOU; ]UHUld" nabis
-11,
."i-
�d,rune Littcrtt t"tI,
'f4
e~,;
'b
t}tll III
ptrfpr:rimur
umm trga nos gra'iJJimum tJflimum J & 6nif~
fant par ces mots.: Dawm Rom~ apud Saflc~
Jam Jl-lariam 1I1aJortm} (X. Kal. Aug, 417,
lj 6-f.' PonrijicJIIÎs l10pri allno [t'plimo. En.
femble les concluf,ons du Procureur Géné.
rai du Roi, Ggnées Ripert de Monclar, Oui
le rapport de M - Antoine.Erprit.Em ma.
Duel de Brun , Baron Ù~ Boades , Seigneur
de VilIepey, Meaux & autres lieux, Che.
valier J Confeiller du Roi J D oyen en la
Cour, Tout conlidér': :
.
LAC 0 UR , les Cha mbres arrembléés,
a ordunné & ordonne que les furdits Impri_
més intitul ~s , Lettre d'liN Chfvallrr de A1al.
,b, a M, /'Edq", de **-*, de deux Edi.
tions différentes; Avir important adrrJJt ,
&c, Lw .. , d',m Cofmopo/", , &c, Rif/t.
xi nt imjJIJrtialr.s d'lm FrançoIS P apiflt &
Roya/ij/, , &c, ;mOi de deux Editions différentes, (eront lacérés & brûl"s par l'Exécuteur de 1. haute J ufllCe; & que les cinq
Imprimés intitulés, le premier, Brr! de
Notre Soi .. Per, le Pnpf à M, l'Evéqll' de
GTt'nob/t J du ... Avril 1764 ; le (econd,
ClemellI Papa. Xl11 (a"ffimo ill Chl'1f/o fi/ ..
1Joftro Stanijlao, F%miS Regi jll"firi ; Je
t roilieme "Yenerabili [ratrz Chnfloph9ro ,
A.rchiepifiopo Parifi,nfi Cl,mwI Papa X I IJ.
Ytmrabilis frater , faJutcm; le quatrieme,
rentrabili ftatri la.coho Epifiopo Andegaven.
fi Cl,m'nr PtrpIl XIII. reneyabili s fta", ,fa'
I.umé- apoflolrcam b,n,di8,oncm; & le cino
q uieme, C/cmelH P apa X III Ep'fropo N ..
1400. r entrab";, fr41er ,f4/u,erJ'l & apoft'.
If
liCdm Irntditlio.rm, feront & deme ureront
fupprimés: enjoint à tous. ceux qUI ont des
exemplaires dcfdits Imprimés, de le • .',,porrer au Greffe de la Cour., po~r. yerre
fup rimés : A fait, & fait wh,bltlons &
dé(.nfes à toUS Libraires, Impnmeurs J
Colporteurs Ou allrres, d'Imprimer ou f.l.Jre
imprimer , vendre ou dt!'bi.ter, ou. au:re ment dirlribuer auc un defdltS 1mpnmés, à
peine des, Galeres, qrdonne ladite Cour
qu'il fera Informé, mem.e par C~nrules ~c ...
cléfianiques, en cette VIi le & Ion terrOir ,
par M ' de Boadcs, Confeiller du l!-0i , &
Ilors cl'icell e par le, L,eutenans G <n"raulC
ès Siéges de cette Province, contre les Au·
teurs & tous autres qui ont fourn i des no·
tes
Mémoires, Ou autrement coopéré à
la compofi tion , rédaéèion & tranfcription
des rurdits Libelles, & contre tous Impr)meurs, Libraires, Col~orteurs & autres,
qui ont imprim~ ou fait i~pr~mer , vendre,
débiter, ou autrement dlOnbuer tant lerdits Libelles , que les furdlts Brefs, avec
pouvoir auxdits Lieutenans Généraux d'accéder par· tOUt ou beroin rera dans leur ReCfort pour , rur lefdites infùlmarions, être requis par le Procureur G~né'ra l , & ordonné
par la Cour ce q'l'i l flppartiendra : Ordonne
en Durre que le prélent Arrl:t (era imprimé
& alliché par - tout où befai n f~ra, & que
copies collationnées d'Icelui feront envoyées aux S<inéchaulTées du Hello!'t, pOur
y être lu, publié & en régiflré ; enjoint aux
Subairuts du Procureur Général d'y tenir
la main, & d'en cercitler au mois. FArT à
Aix en Parlement , les Chambres a{[em.
&.
�16
blées, le vingt- rept Mars mil Cept C<nt
foixante -cinq. Collationné ,fign, DE RE-
GINA.
.-:"H*****:*:****'ll-**'llEXTRAIT
DU REGISTRE
DES DÉLIBÉRATIONS
DU PARLEMENT.
Du )0 Avril '761'
E jour. les Chambres airemblé.!., M.
le Procureur Général du Roi ca entré.
C
& a dit :
MESS lE URS,
]9apporte à la Cour un exemplaire des
Affiches qui ont été mires dans les carrefours
de cette Ville & aux portes des Eglifes 1.
nuit du '17 au 2.8 de ce mois " & qUI étaient
toutes conçues en ces termes: Allis 4UX Ft,Jtlcs. 0" n'tft point oMigi dt ,éviltr par un.
].,fonitoirt 'IUt l'Eg/ift dictrnl maigri tLü.
Vous fçave-z. quel cil: Je Monitoire qu'on
publie atluellemenr. & quels (ont ceux qui
en redoutent les effets : vous reconnoiffn
l'Ecole & la Morale . On devoit bien s'at-
tendre que de pareils difcours (eroient tenus
A A 1 X, chez la Veuve de J. David &
Elpm David, I mprimeurs du Roi
& du Parlement, ' 761 .
à l'oreille; mais ce qui étonne, c'eO:la pu ..
blicité de l'enfeignement , c'eO: de voir dans
une Ville chrétienne & policée prêcher la
rebeUion à l'Eglife & à l'E,at. par forffi\!d~
~élifion Q~ m de çon(liençe.
A
�Le t rouble & l'agitation font Ç:xtrêmes
d ans cette cabale depuis l'Arrêt qui il permil
d'obtenir Monitoire; l'épouvante a aug_
menté lorCque quelqu~s témoins, produits à
m3 requête, ont été ~ntendus : c n a craint
de n'être point à tems de les lèduire lousen
particulier, il a fallu les inviter à la défobéif.
fànce par un avis général. Ce fall3tÎ(me im.
pie en efrr~yant ~ & ce G4Î e~raye encore
plus, c'cO: qu'i l perCuade, & qu'il parvienne
aubutqu'on fe propare. Ue quo i ne (Ont pas
capables ces corrupteurs de la Religion, &
les hommes aveugles qui fe lailTent conduire
paf de pareils guides?
On p'e(\ point obligé, difent-ils, de ri.
véler , -parce que l'Eglife décorne ce Moni.
toire malgré elle. Les Loir de l'Etat ne
comptent ici pour rien : il eft convenu puml
eux que le Juge laïc dl incompétent fur l'af.
faire des ci·devant Jéfuites & fur toules (es
(uites, & que la Puiffance Civile outrag~e
n'a pas droit d'exiger de (es Sujets le cle\,e".
loppem~nt des vé rités dont ils ont aonnoi(.
fance : mais les Cenfures Ecclé(jalliques
Ont produit quelques fcnrpules qu'il (am die·
fiper, on y remédie en publiant '1ue !'[gli(1J
cO: forcée . Quelle eO: donc cette anlorité,
(lui limite à fon gré la Puiflànce Civile, &
qui explique le vœu de l'Eglife ? Sur quoi
préfume·t-on que l'Eglife "'pugne à la publication de ce Monitoire? Efi-ce (ur la na·
ture du délit, fur les Canons, ou fur la conduite extérieure de fes Minifires?
Il s'agit Ici de Libçlles fc and aleux & dl·
tenables, '1ui (e qualifient eux-mêmes de
)Qç(ins , & ~ui cherçhent il allume r le CeulQ
la réditi on: quelle hotel1rd',ofer public;que
l'Eglife fe prêre malgré elle a fecoum 1Etat
pour réprimer de parei ls dé(ordres !
Elle accorde (auvent les Cen(u res pour
des inl érêts civils; il efl permis, à plus torte
rai fa n , de contraindre les témoins en mOldere criminelle. Nam in civilibll.l offenditur
principalitu priva~a u:ilùas, ft~ in Cfi"'.Înnlibu.l Dw.l offinduur , RtJpub!Lca I«dltur,
proxithus corrumpitur. 11 eO: diffici le d'imaginer des circo nflarlces aufquelles ces motifs
{oiem plLls applicables .
La regle générale en de he point accotder
des Monitoires pour injures verbales: Je
Concile de Sens excepte celles '1ui (ont le
plus atroces, niji forte atrociorJJus. Eveillon
ajoute qu'il faut ayoir éga rd à la qualité des
per(onnes; & des Canonifies plus recens
donn~rH pour. exemple l'injure verbale qui
attaque une perfonne publique, & qui tombe fur les fonélioos de fa charge : ils -re!onrtoiffem que dans ce cas il y a lieu 2U Monitoire, parce que l'ordre public eft blefTé.
Il ne s'agit point aujourd'hui d'injures ver."
b:lles ; des Lihelles affreux {ont répandUi
dans tom Je Royau me Cont re les Parlcmens J
les Miniflres , le Clergé, le Souverain luimême, & l'o n ofe aOurcr que l'Eglife, in.
fen(tb le à ce ~c:mdale, rép ugne ~l employer
(es annes fpmtuelies pour contraindre le..
témoins ! La conduite de fes Minifueli eil
~ne preuve authentique du contraire. Un
leul Eccléfiafliq ue a 1';([6 foupçonner en luj
cette répugn ance criminelle fans oCer la dé..
c1 a~er, & il a ét~ (ur le champ puni par (on
El'eque: le MoDitoire a été publié par-tout
Aij
,
�lous les
yeux des
probation.
•
Prélats
5< avec leur 'p.
.
.
II réfulte donc de ces Affiches Impie';
que tous les Minifire,s d~ l' ~glife font cou.
p ables d'une lâ~h.e prevanca~lon " & que la
crainte & la pohttque les obligent a prononcer des eefl(ureS qu'ils déCa vOUent dans le
cœur.
Cea à J'Eglife, Mellieurs. qu'il app".
tient de confondre ces faux D etteurs , de
démentir l'impofl:ure, & d'éclairer,les con{ciences qu'on abufe. Nous devons Implorer
de nouve au fo n (ecours, il nous eil néceffaire pour p:l.rvenir à ve,ng:r r~)ufTage qui
lui
fajt , & à maintenu l obélITance & Je
en
refpe ~l qui IUÎ (ont dûs.
",
C ' dt l'objet principal de la :equ~te en tn.
formation par addi tion, que Je ladre (ur le
Bure au avec l'exemplaire des,Afficbes.
Et cA (orti.
lui retiré,
1
M, le Conf,iller de Boades. Doyen. ,
mis au Bureau, & a fait le 1 ap ?OH de ladite
requête.
. 1
M. le Premier PréGden t ayant pm es
opinions,
.
Il a été pourvu par decret mtS au bas de
ladite Requête.
,a
R equête à NoffiÎgmurs du P,arlemml,
les Chambres affimbiees.
S U PP LIE le Procureu r Général:
Remontre qu'cn fe pourvoy ant par Cen{ures Eccléliafiiques contre les Au teurs &
Editeurs des affreux Libelles con da m
~.
Arrêt du '7 Mars derOier. le RelJllérant a
prév u & annoncé à la Cour ~ue la Canale
dévouee à la ci-devant Soc!eté feroit, les
plurgrands efforts pour cmpeeher les rev,élati6ns, & qu'elle emplo~eroit ~ cet eR~t
toutes les refTources que lUI fou~mt fa 'pe.rnlcieufe Morale: que ce prognothe a éte ~Ien:
tôt vérifié par l'évenement: que. l' Arre~ q~l
â permis au Requérant d'obtenir Momtolte, a d'abord répandu des allumes & caufé
une inquiétude fenflble, attendu le nombre
de perfonnes de cette ~r?vince 9ui .ont . eu
part à la rédaaion, édition & dlfinbutlo~
de ces Ecrits, & la multitude de ceux q UI
en ont connoiffance : qu'on a tenté d'engager les Prélats & Officiaux il rcfufer la pu:hlication; & ne pouva nt y réuffir, on a fait
atrachef pat deux (ois les affiches de la Parcelle de Monitoire : on a fait entendre à Certains particu~ers, que la matiere était trop
légere pour donner lieu aux eenfures Eccléiiaftiques ; à d'autres, que l'Egljfe étant for_
cée de les accordet, il n'y avoit point d'obligation de révéler : qu'on parvient par ce
moyen à {ain?lune fauffe con{cience à ceux
qui ont de juCles remords fur leur lilence;.
mais dans la crainte de ne laillèr échapper
quelqu'un qui eût eu part aux {ecrets de la
Cabale, on a ofé la nuit du 2.7 au 2.8 afficher dans tous les carrefours de cette Ville
des Placards, pour an noncer au Public qu'il
faut bien {e gardér d'obéir au Monit oire.
Ce.., Placa rds, dont un exemplaire eft joint
à la préfente requête, étoient conçus en ces
te,rmes: Avit aux Fidtles. On n'eflpl1S obligé
. i, ,ivik, ,., un Monùoirt qui [' Eg[j[t
A iij
J,_
�li
cITnt
7
mJJlgri eUt: que ce fanatifme impie nt
peut être trop féverement puni, & que les
rnefures qu'il prend pour Ce foufiraire à la
Jufiice exigent qu'on uCe de tous les moyens
poffibles pour l'aJTujettir à un julle châti-
PA ReELLE de Monitoire par adJi.
tion, la "quel. d, M. le Procureur'
Ginéral du Roi, accufateur en crimè
a
ment.
d~
Requiert que fur les nouveaux railS ex·
pofés ci-delTus, & pratiques employé"
pour rendre le 1vlonitoire & l'Arrêt qui en
~ permis l'obtention inutiles, circonO:ances
& dépendances, il (era informé par addition
par le CornmiITaire jà député , même par
een(ures Eccléfiafiiques , en fu?plément à
la Parcelle du dit Monitoire, & que le Placard remis par le Rc~uérant, fera & de-
p o/ition Je Placards â- Affiches ,pra-
tiques
mal1œuvres pour empéc/u.,.
f~{fet dtl Monitoire concernant les
Lib,ll,s "mdan/nés par l'Arrêt du
27 Mars 176.5.
M. de Boade ..
Soit informe par addition fur les noa·
.. caux faits expofés en la prHente Requête,
& pratiques employées pqur rendre Je Monitoire & l'Arrêt qui en a permis l'obtention
inu tiles, circonfiances & dépendances 1 par
le CommilTaire jà député, même par Cen·
fures Eccléfiafiiques , en fupp léme nt à la
Parcelle de Monitoire; & {oit Je Placard
remis par le Procureur Général joint à la
procédure J pour, ladite information priee 1
"Communiquée audir Procurellr Genéral, &
rapportée, être ordonné ce qu' il appartiec.
dra, Fait à Aix. en Parlement, les Cham·
bres alTemblées, le JO Avril 176 5'
.S igné, DES GALOIS DE LA TOUR;
{,o
CONTRE LES COUPABLES,
meurera joint à la procedure.
Sign' , RIPERT DE MONCLAR.
compofition , tranftription & ap4
PRE M 1 1: REM· E NT.
,
UI fçaura, tant pour avoir vû que
pom avorr oui dire, quelles per{onnes
Ont comporé, tran(crÎt J affiché & fai~ afli ..
ther les Placards manufGrits en lettres majufcules, trouvés aux portes des Eglifes &
carrefours de cette Ville le matin du 28 du
mois d'Avril dernier, jdur de Dimanche,
& contenant ce qui fuit: .Avis aux Fiddu.
O'! n'(fl poùu Obligé d( rivilfr par un Mani...
IOlre qUf I.'Eglift dkfm( n;algri (Ile.
n"
~ont ceux qUI oor con{cillé ou
f~vonre lefdltes Affiches, qui cnt cherche à
re~and:e q~e l'intérêt de J'Egli{e exigeoit
qu o~ s abilint de révéler, (ous prétexte que'
les ~Ibell:s condamn é~ par l'Arrêt du 27
Avnl ~t~))ent co mpofés pour la défen(e de
la Religio n; & qui Ont pratiqué divers Fi ..
del~s pour les détourner de remplir l'oblj ..
~atlon que leur impofent les LoU: de 1. Re-,
Q
gUI
�,
8
lî'gion, & pour prévenir & étouffe, leurs
remord s.
III. Qui (o nt ceux qui, pour empêcher
les Fideles de s'inftruire par eux-mêmes des
faits contenus en ladite Parcelle de Moni.
taire, en ont fait arracher par deux différentes fois, les Placards qui furent appofés
aux portes des Eglifes & carrefours decett<:
Ville les 30 Mars & lO Avril dernier.
IV. Et finalement ceux qui auront vu ou
{çu di raéteme nt ou indlreé1:ement aucundet
(u(dits fa its, leurs circonfiances & dépendances, & qui en connoirT'ent les auteuri,
~teurs & complices, ayent à le révéler 1
fous peine d'excommunication.
RIPERT DE MONCLAR.
ru
la prifentt P arcelle de MOTlitoire Pd!
Ilddition , Ji la requéu de M.le Proclmur GIntral du Roi, !igfJÙ R iper: de Monc~ar , Mfim bld A rrêt du P ar/'mmtdu JO AVrI' 176\.
por/ont flit informé , m~mt par ~~nfo'~s Ee·
,Ufiafliques , fur [es faltS compnf audit Ar·
rit. Signl, DES GALOIS DELA TOUR.
,Nous ordonnons 'JIU It préfint Monifojrj
fora publii ptndant trois Dimancnn conjl'/J"
tifs au Prône de la Mtffi P t1fo!{fal~ par J~s
Curù ou Vicaires fur ce t1tfuis. Fau J AI~
dans l'Auditoi" d, rOificia/iri " 6 Mut
' 7t: 5· PAYAN, Oille.
PARCELLE de Monitoire à la reqrtêtt
de M.le P rocureur Gdnlra! du R oi,
IIccl/faceur en crime ~t compojiuon "
impreflion, diflrihutlOn, venU & de ..
bit de divers Libd"s JUitieux &
jcandateux.
CONTRE LES COUPABLES, '
PREMIEREMENT.
(çaura, tant pour avoi r
que
Q UI
pour avoir oui dire, qui (ont les ,Au,,",
VU
teurs de quatre dilférens Libelles im pnmés
j n-1'l.
l e premier intitulé: l eure d'lin Chtva!i:,
I/e Malthi à M. l'Evéque '" '" "'. Dllrus efi hic
fermo : durius ac pejus tac"e. S. Bernard,
commençant par ces mots: Monfiigneur ,
dans l'incrrlÎfIlde Ji vou.$ aVt{ ","no;iJan"
J'un Bref du Pape a M . de GrenohLt, contenant 62 pages, & finiiTant par ces mots :
Prifintt{-voUS de 60nne grace au com6at,
monu{ (ur III oruhe, (,. receve{ l'ennemi. L I
figne de notre fa/ut, III Croix que vou.$ porte{
fllr la poitrine, Ji vous a1le{ gravie par la
Foi au fond du cœur, vous dpond de la victeire. l n hoc figno.
Le {econd intitulé: Avis important adrtffi
J Noffiigneurs la Cardinaux, Archevêques &EvêqlUS; au:>.: Stignturs de la Cour; à tOUle
la N oblcffi ; à M rjJùurs les M agiflrats des
PtJrltlnm.$ (,. autra Tribunaux fuplriwrs Go
inJüiturs ; aU.)( Maçifir"lJ Municip"ux du
r
�lb
Yi,"U. &> Com,,!un~Ulis ; aux E.c'./lfiafliqutI
S u/durs (,. R tgulras ; aux Rt"guux & Re.
liguufts; à tous la O, drli &- Parllculitrsdt
J'Etal; à la Nation entlert. A Bruxdles
l76) ~ (ans nom J' Imprimeur, commençan:
par ces mOIs: Il n'efl perfonnt qui nt l'OF.
jJtrçoi1't du dangers de la R tligion dam Ct
R oyaume, contenant 1 18 pages, & fioiC.
{am par ces mots: Il tTOUVl dam l'lxiera.
tion puhliqUt, dans fis propres rtmorJs J le
prix dt [on amhition , la fin de fls hf/guts
(,. It commcncèmmt de fa ptint.
Le troi{j eme intitul é : ,) LCltre ffun Cof
" mopolitt I UT I ~ Requditoire de M. Jolyde
" Fleury, & fllr l'Arrê t du Parlement de
), Paris du 2 Janvier 1764, qui condamne
» au feu l'Innruélion Panorale de M.l'Ar:11 chevêque de Paris, du 28 Oélobre 1763'
" Sumones contra Exctlfum loqlLctur, "
" Sanflos A1tiflimi COnfCr(/, & plitabit quod
" l!0jJit mUla:t umjora & legts , 6> tradtnJ/Jr
)) III manu tjlJ.J uJque ad umpus. Danùl7,
" 15_ A Paris, cht{ Ro"..... ill .COnflant 1 J
" rlmagt dt S. Atlzanafo, ]765 ", com.
mençant par ces mots: Jt nt /fais, Mon·
Jùur ,Ji ,'tJl unt lturt, unt diclarnation 1 ou
unt diffirtatÏon 'lUt j' tntreprends , contenant
"2.7 2 pages , & finifTan t par ces mots; Qu'il
cft ptU dt Philofop/us à qui lu ardturs d'unt
fi~vrt brûlanu nt rmdent as prùtndus priju.
ges plaufhlts, certtÛflS & redOUlabiu.
Le quatrieme intitulé: "Rijl,:xionJ in.'
,) p.artuzlts d'un Françoi.s Papiflt &> Roya.
" lijle 1 (ur le Requi{itoire de Mc. Omer
" Joly d~ F1ewy. & l'Arrêt du Parlement
" de Pans du. premier] uin 17 6 4 , qui (llp~
If
" prime les Brefs de N. S. P. le P.pe CIe)1 ment XIII. au Roi de Pologne, Duc de
" l,orraine & de Bar, à M. l'Archevêq ue
" de Paris. Mi/ut D ominus increpaûontllJ.
" in omnia opera Iua 'luœ LU facùs , donte
" cOnltrat Ir & padat vtloCÙtr ,propur adin"
" vtntiones luas pc.f!imas. D eliteron . 28. A
fI Al ais , che~ NarcifTe BuilTon, Impri:" meur, à j'enCeigne du Probabill(me, ce
" l'! Juin 1764", contenant 271 pages,
& finifTant par ces mot.!> : P our anéantir tOllt
à la fois l'aulorité liJÎrùuûlc de t Eglife t;.
raulorité umporelle du Souvtrain.
.Il. Quelles perfonnes ont rédigé lefdits
L.bel!es , fourni des mémoires, des pieces 1
des nçtes, ou autrement coopéré à la COlf'l~of'tion i r,éda{Jio n 1 <J.Qnot<ttiOIl!Ji. tranfcriptlon des (ufdÎrs Libelles.
.
1II. Dans quelle, Villes Bourgs Villa'
" ville, ou à la
ges 1 Ch ateauï',
maifons de
~ampaglle, & autres lieux, fe font afTe mblés lefdits Auteurs , Rédalteurs Ecrivains, Copi fies & autres Coopér;teurs
~our la compofition, rédaélio~ & trafl(crip~
tlon des (u(dirs LibelJes.
IV. Dans quelles Villes, Bour.s, Villages, Châtea ux, maifons de vilJ€', ou il la
œ?1pagne, & autres lieux, & par quels Impnmeurs, Garçons, Apprentits, & autres
Ont été imprimés les (u(dits Libelles.
'
Quelles per(onnes, outre le(dits lm.
pn~:u,rs',. Garç:on s & Apprenrifs , ont coppgr~ ~ Ilmpr~fIi9n de(dits libelles JIIr la
~emlfTion des manu(cnts, la corrcltion des
~preuves , le port de(dites épreuves au Co,..,
Jetteur, & lenr retour à nmprimeri~.
'
,v.
�a
'VI. Quels Libraires, C olport.urs &
~utres, ont été employés à la vente 1 débit
tranfport, envoi, & à toute difiributio~
d'aucun des (ufdits Imprimés.
VII. Et finalement ceux qui auront vu ou.
(çu direélernent ou indireélement aucun des
{ufdirs faits, leurs circonfiances & dépen.
dances, &. qui en connoiITent les auteurs,
fauteurs & complices, ayent à le rth'éler 1
fous peine d'excommunication.
RlPERT DE MONCLAR.
ru
la prifenlt Parc,lu dt Monitoire H:
nqu(u dt M.ft ProclJftur Cinéral tn la COUI
ARREST
DELACOUR
dt Parltmmt , jignù Ripert dt Moncla" lnftmb/t f Ardt du Parltment du 17 dt Ct moiJ
DU PARLEMENT
dt Mars, ln" qu'il ordonne qu'il fora infor.
mi , m€mt par Cenfurts Eccliji.Jj!iqutJ J fUI
p.ucun.r faits inonds dans ledit Arrêt, Coliil-'
lionni, AMISIER,
DE PRO VEN CE.
r
NOll! ordonnons t}ue le prlftnt Monitoirt 1
con/mant fipt arlida , fera pub/li ptndar.t
lrou Dimanchts conflcutift au Prônt dt U
Melft Paroiffiak par lu Curis ou f/î,ajm~
Ct Diocèfe Iur Ct requir. Fait
Aix dans
a
l'Auditoi" li< l'Officialit, f, '9 Mars 17 611
P.A Y,AN , <Dllic •
•
'A A 1X , chez la veuve èe J. D avid, Et
E. David, Imprimeurs du Roi 1> di
Parlement. 1765 •
•
�i~t~~ttttttttttt tt t
ARREST
DELA COV R
DU PAR LEM E N T,
DE PRO VENCE,
Q[71 ordonne que les ci - devant foi -diJans I éJuiies, qui. étaient Membres de IlL
Société l'époque du ) Juin 17 62, fe-
a
Jè
ront tenus de retirer hors du RGyaume dans qui.nzaine, a l'exception de.
ceux qui aurolent prété les fumens or-
donnés par les Arrêts d<s 28 Janvi.er
17 6 3 & 18 Janvier 1764; & de ceux
qui. n'ayoù,nt point aUeint L'âge de trente ...
. trois ans le 28 Janvier 1763 , & qui
prêteront Ù. forment ordonné par tA rdt
dudit jour.
Extrait des Regifl-res du Parlement.
D u Samedi.)o Mai. 17 6 7.
C
E jour , les Chambres aifembfées;
les Gens du Roi mandi!s , leur a été
donné connoiifance du récit fait par un
de Me{!ieurs, des événemens {urvenus
en Efpagne, relativement à la Société
A ij
,
�4
tles ci· devant Jéfuites , pour être pris
par "eux telles con dulions qu'il appar.
t iendra, à la prochaine atremblée des
Chambres .
D I/. Lundi premier JlIin '767.
E jour, les Chambres affemblées ,
les Gens du Roi lont entres , & le
Procurellr Général du Roi a dit:
C
MESSIEURS,
Le récit, qui donne lieu il votre dé·
libération, renferme en peu de mOts
touS les moti fs qui peuv en t influer fur
la dét ermination de la Cour.
Les Jéfuites de Fran;: e, (car ils me
démentiroient Ji je les appel10is d'un
autre nom ) avoient abufé ollverte·
ment de la' tolérance accordée dans le
Royaume à cellx qui avoien!é~é en~3'
gés dans la Société; ils n'ollbholent nen
pour vous convaincre qu'on ne peut ,
ni les ram ener par la douceur & la p.a·
tiençe , ni les. contenir par le~ l .oLx.
,v ou!!, ~éA~z cependant encor 7, & cles
cpnfideratlOns très.fo;;tes. aVOlent fuf.
pendl~ une réCohtioo qui devenait de
jour en jour p4ls indifpeofable, lorfque
~
la volonté du Ciel s'elt déclarée par la
révolution imprévue qui vient d'arnver
en E(pagne..,
. ,
La même Etoile prefide fltl·l a.clelhnee
de ces deux Empires, qui fon t aUJourd'hlU li étroitement unis; le même Sang
& les mêmes vertus regnent fur deux
Nations éual ement fide1es ; & fi pOlir
mainteni r ~la fuhordination, la paix &
la }ujlice en Efpagne , il elt nécellàire
d'en faire {ortlf tous les mdlvldus de
la Soci été, leur féjour n'eft pas moins
dangereux en France, 011 cette Société
a été démafquée & couverte d'opprobres.
Ils n'étoient point provoqués chez
. nos voilins, lodijtt 'ils ont ourdis des
trames li noires, que leur expulfion a
été regardée comrr.e un aéle de clémence. Le feul dépit d'une ambition
qui n'était pas pleinement {atisfaite.
a porté le Régime aux plus grands crimes d'Etat. Rendons grace à la Providence, qui a r enver{é les confeils des
méchants , qui a permis les complots
& fait échoir les attentats. & mettons
à profit cette in/l:ruélio n fa lut2ire.
La théorie de lem lnltitut & de leur
Morale nous avoit appris qu'al1clÏn for~
[,lit ne peut les elfrayer, lorrque le GéAiij
�6
néral l'ordonne. Nous fçavons mainte.
nant, par plus d'une ~xp~ri~llce, que le
D efpote aéluel eft tem eralre dans les
projet.> & atroce dans (es moyéns,
fait un jeu cruel d'émouvoir les
qu'il
peuples & d'ébranler les Etats, que
dans {on dé{e(poir il ne refpire que le
fang & la vengeance, qu'il ell nOire
ennemi implacable, & qu'il a parmi
nous une foule d'efclave< réfolus à vi.
vre & mourir fous {es Loix . Un fenti.
ment irrétillible, {upérieur à toute dé.
monftration nous diéle le parti gue nous
avons à prendre, je n'examinerai plus
que l'ordre des procédures.
Dès le 28 Janvie r 1763 , jour mémor able olt la Société fut dilfoute dans
cette Province, vous avez porté vos
vlIes {ur l'avenir. La Société fubfiftan·
te, après {on expultion honteufe du
Royaume, eft un 1Candale pour la Re·
ligion, & un danger tOl~OurS ren~.rr~nl
pour l'Etat: vous fupphates le ROI d, Ill'
t erpo{er {es offices, pour procurer 1ex·
tinélion de cet Ordre pernicieux: les
ci·devan t Jé{uites {ont en France des
ennemis domeftiques & des éminai~es
du Géneral . la dél ib ération fur ce p01ll1
fut renvoyée aux premiers jours du
mois de Juin, pour leur donner le tcOlS
d e rentrer en eux-mêmes.
te
VOt1~
te compte que i'?us à
,rendre. de
leur conduite le 3 h~ljn, n eWlt nen
moins que. favora bl ~ : J excu{al d es.,pre~
miers torts par les clrconllances , J oral
mieux augurer de l'avenir, plutôt par
delir que par perfualion : on pourvut .
ù leur fublillan ce , & la délibératio? fut
renvoyée une feconde fois au mOIS de
Janvier ' 76+ Cet In:crvalle ne me fournit que de trilles vérités à I,nettre fous
vos yeux : ell es [ont conti ~n ees dans vos
Regillres. Vous ne vOlllt,'tes pomt encore prendre lin partI. delÎn ltlf : Il f~l
loit cependa nt po urvoIT à la tranqlul.
lité de la Province par un arrangement
provifol re. On avoit ob{ervé que les
principaux Ch efs étoient étrangers de
cette Province, & que le Général les
y retenoit: il fut ordonné le III janvier, à tous les Jéfuites non originair~s
de la Pro vince, d'en {ortir dans quinzaine pour Ce retirer dans leurs famil.
les , avec défen{es à tous Prêtres & Ecoliers naturels du Pays de féjourner &
fréquente r dai,s les \ ïlles d'Aix, Mar[cille & leur terroir, à moins que les
uns & les autres ne confentilTen t ù dé clarer, {a us la foi du {erment , qu'ils ne
vivoient pills fous l'cmpire des Conllitutions & du Régime. Cet Arrêt fuf
Aiv
�Il
U~ derniere épreuve de condefcen;
dance: vût\S crClles ne pOlLvoir trop les
multiplier ; la délibérat ion définitive
filt qmvoyée alL mois d e D écembre
fauf d'anticiper il be(oin étoit, &
pris {oin d'avertir encore une fois les
Prêtres & Ecoliers de la ci-devant Soci été , qu'i ls ne pou voient demeurer en
France & êtr e Jé{uites.
Le fer ment ne fut point prêté; les
Chefs étrangers, qui gouvernoient la
Société dans la Province, fe retirerent;
la douleur fut imm odér ée dans cette
multitud e aveugle , qui les con(ultoil
comme des Dieux: mais bien-tôt d'au·
tres Jéfuites, jufqn'alors {ans réputation & fans t alens , inveftis des pou·
voirs du Général rendirent des oracles
lX reçurent les mêmes hommages.
L'Edit du mois de Novembre J 764
intervint (ur ces entrefaites; il fut enr egiftré le 21. D écembre, ave c quel.
"lues p récauti ons con venables pour af·
fur er l'exécution des Arrêts precédens.
T ous ces A rrêts défendent aux cidevant Jéfuites d" vivre en commlln,
ou en pa-rticuli er, {cm l'emp ire. des
Confti tutions ou du Regim e : la dlfpo·
ilt io n de l'Edit eft la même, il leur permet de vivie en parti çnlier fOlls rall-
j;
9 O r d"Ina Ires , & en
torité (pi rituelle des
fe conformant aux loi" ; il chatre la Société , & ne conferve JlUeun Jéfnite
--dans le Ro yaume; il per me t à ceux qui
l'étaient ci-devant d'y demellr<!iO<, à la
charge <[n'ils ne feront plus les efclaves
d'un Général étranger.
Cet Edit nit bie ntôt (niv i d'Il ne Bulle
{ollicitée par le Régime pour confirmer
l'Inftitut , confoler les affligés & écarte r
les [candales, c'eft ·à-dire , pour combattre l'Edit & i es Arrêts, & ret enir
les Jéfuites Franço is fous la loi de l'lnft itut. Un Arrêt du ï Mars 176 ï fupprima tous les exemplaires de ce Decret de
Rome, & par U tl Arrêté du même jour
.Jo Cour eut foi n de repréfenter aIl ~,o i
'lue les Jéfuites continua ient à -remplir
les e.qgagemens de l eurancj ~'n état, en fe matit par-tout le trouJ::e & la difcorde '
'fué le Comtat ét-::.it devemf leur ?:yl;
& leu~ arfen~l , pour infefter tous les
pays ltm!trophes par u ne da noer ellfe
" con"
c9rr~ r,pon d'aFlce avec ceux de leurs
freres que la bonté du Roi retenoit encO.Te ~ans le Royaume; que la Souverainete, [u~ ce pays appa rtenant à Sa
Ma]efte par des titres inconte1fubles
aucune c~n{j dé rati o n FIe pouvoit la di
penfer d ex~rcer des droit/; légititnes
Av
:f
�JO
& {es Officiers de les faire valoir lori.
Gue le devoir de prote[tion envers [es
Suj ets l'exige. L es tl'pplicati ons furent
r enollvellées au Roi pour interpoler
res offices à l'effet de procurer l'extinc.
tion de cet Ordre.
Cependant les Jé (uites répandoient
d e tomes parts des L ib elles affreux; ils
s'excitoient mutuell ement il la révolte,
& t~ choi e nt d'y entraîner ies e[prit!
foibl es; non-contens d e (e montrer en
tous points réfraétaires il l' Edit qui les
traitoit fi favorablement, ils le c,lom·
n ioien t ave c fc and~le par des écrits &
d es propos fédi ti ellx; ils allarmoient les
c onfciences {uperilitiellfes en anno nçant
1111 changement de religion; ils cfier·
choi ent il émouvo ir une partie du CleT'
g é pour alh.mer un incendie dans
l'Etat.
Je fus obligé de. me pourvoir à la
C our le 27 Mars 1765 : il y eu t ltn nou'
vel Arrêté pour dénoncer ail Roi Iel
manœuvres de la Sociü6 dirper~ée, &
j es efforts r edoublés pOlir divifer tOUl
les Ordres, pour r end re orageufe l'AI·
[e mblée lo rs prochain e du Clerge,
pour former s'il .!toit poiIible, un
{c hifine dans France. La Cour inflUa
,e ncore fur le danger des établiJTemenl
1;
Il
du Co mtat, & fliT la nécciIité de pmg! r
le Royaume de ces homm es [,,':heux,
d~ vou~ s à Ull Général enn~nl1 de lcu~
patrie ;, elle. expofa au ROI les motlt>
d'une refolutlOn qlU ne pOUVOlt plus dt'·
meurer long-tems fufp endl1e . D eux an,
fe font écoulés depuis CCI Arrêt é , &
l'obilination a toujours été plus mar-
-quée.
.
J'avois obfervé le 3 Juin 1763, tjue
contre l'efprit des Arrêts , plufieurs Jéfuit es s'ingéroient dans le min i!lere de:
la Confeilion, fans avoir effacé par le
fermmt la {u{picion légale réftIltante
d'un Inititut que l'Etat a réprollvé, &
d'une Morale perver[e. Cette licen ce a
continué, & c'eil un des principaux
moyens dont ils {e fervent pour maimenir leur cabale. L'orgueil, l'i nt rigue,
le fan atifme , la révolte contre l'autorité, les diilingue bien plus que le challgement d'habits ne les déguife.
Les derniers événem ens r élati fs " la
Société en Efpagne, les ont d'abo rd
conilernés, & biemôt reprenant leur
audace criminell e, ils publient que leur
expulfion, loin d'être un aéte de clé~ne~ce, eitl'effetde l'intrigue & de l'inJuillce. Ils ne féparent pOll1t leur caufe
de celle de leurs confreres d'HI,aone
Avj
" ,
�I
ri
'c e qui {eroit contre l'elrence de la Sa.
ciùé; ils dirent qu'elle ell calomniée
& pour{uivie en tous lieux par l'efpri!
d:;rreligion, & que c,ette nouvelle perfecutlOn, que leur zele pour la Maifon
de Dieu letl{ {u{cite, con{omme leur
martyre & couronne leur gloire: ils n'é.
pargnent pas le fang des Oints du Sei.
gneur, comment refpeéteroient-ilsleur
réputation}
L'Edit qui a chalré la Societé de la
France, eri t olérant les particuliers qlU
y étoient engagés, étoit , fe l ol~ eux,
<lttentatoire aux droits {acrés de l'Egli.
[e. Ce lui qui chaire d'Efpagne la Société
& fes membres, ell une abomination
devant D ieu & devant les hommes ;
c'ellie dernier coup porté à la Religion,
dont le péril doit révei ller tOllS fes fec.
tateurs fidèles : mot perfide, autrefois
la devife de la Ligue, & maintenant
l'Arrêt de ceux qui n'exiltent que pour
former ces odieux complots.
Ce tableau fidèle pré{ente trois dan.
gers po ur l'Etat, la durée de cet Or·
dre, le voilinage des établilfemens du
Comtat , le f~jour des Hfui!e, en
France.
Il a lieu d'efp ér er qlle bientôt toUS
les Pnnces chrétiens détruiront les re:
r
J3
paires de la So~iété dans leur t e~rito;re;
mais tant qU'II e~lllera un RegIme à
Rome , qui pellt repandre des Agens 10vilibles, tant que cet Ordre, con/ervera
J'~tre fpiriruel & la capacI!e can~l:lq u~
pour admettre des StlJ ets; la C hre tlent"e
oe fera point délivrée d e ce fl éau qui la
défole depuis plus de deux /iedes.
Le moment ne fçauroit êrre plus fayorable pour renouv eller les fUIJPlications contenues dans vos précédens Arrêtés; la piété du Souverain Pontife
répond du fucc ès des démarches du Fils
aîné de l'Eglife; vainement lin Miniftere
intriguant chercheroit à fufciter des obIlacles, Rome ne peut plus recul er fans
outrager la Majellé des Têtes couronnées, fans abandonner l'honneur &
l'intérêt de la Religio n, fans s'expo fer
à la cenfure du Tribunal fup érieur qui
r éforme !'Eglife dans le Chef & dans les
membres.
Le refus de recevoir les Jéfllires Efpagnols, elt un engagement form el d'anéantir la Société, & comment pourroit-on ~ Rome maintenir l'Inftitut &
rejett er les Sujets qu'il dévoue au Pape?
Si fa dellruétion prochaine n'eft pas le
motif de cette réfollltion, clle marque_
roit la 'volonté contraire dç le {auver en
�14
dé pit de tonte la Chréti enté: on auroit
p ris le parti d'i mm oler quelques parti.
culiers , peur me tt re leur Souverain
dans Ilne fo rte d'embar ras ent re la pitié
& la prude nce , avec e1iJérance d'ex.
citer d e la fer me ntation dans les famil.
les de ceux qui fon t les v ifl imes de
cette po litiqu e. Dans ce fyilême ma.
chiavé lique , digne d tt Généra l & de
{es p ro teéleurs, il fer o it prefque im.
pollibl e de détruire la Societé , li tOIlS
Its -" ouverains ouv ro ient les yeux à la
fois; l'horreur & la défian ce qu'elle
infpirr, dev iendroient fo n fa lut , parce
qu'étant dangereux de la ch aller en gar·
dant fes enfans , & perfonne ne vou'
lantrecevoir ces hÔles perniciellX, l'cm,
b arras & le danger fufpendro ienr les
r é{olutions des Princes les plus làges :
la Société {ubiiileroit par la terreur &
p ar la haine ,
Quel exemple dans les (ailes de rE·
gIile, quel {candale pour la Religion ,
q uel t riomphe l'om l'hérélic , li maigre
le cri des Nations on voyoit fu bfiller à
l'ombre du Vatican le trone de ce Religieux cl e(pote, qui com mand e dans
toutes les parties du monde les cTlmes
utiles à (a poh ti que !
La deilru:lion des établitremens du
1-
Comtat n'cil point t~n iitjet de négociation c'eil le Souverain légitime que
vous' implorez en réclamant l'autorité
du Roi: quan d cett e pe tite contrée enclavée dans la Mo narchie n'en {e roit
dépenda nte que par fa poiitiOl;, l'inte rru ption de toute commu,OlcatIO n fuffir oit pour la forcer Ù relpeéier la l'tuf(ance qu i la protége; & à cellèr de lui
nll ire : mais ce moyen ne fçanr0 it COITvenir à la Puilfance vra iment lo uver ai·
ne , qui fans préj uù ice de fes droits déclarés inaliénables & imprefcriptibles ,
la if[e allX Papes lInc pof[eŒon purem ent
précaire de ce petit Etat , & la rc pre nd
/lès que l'int érct de (es Suj ets & la t ranquillité d e fes Provinces l'exige ,
L'expullion des Jéfuitcs fi'an<;,.o is n'cil
pll15 matiere à délibé ration , un inté rêt
trop prelfant nous domi ne & nOliS enfraÎne : nous ne devons pas ccpendant
négl,ige'r dans les détai ls la juilice qui
peut être cllte à certain s part iculiers,
, Dans l' Arrêt dll 28 Janvier ' 7 6 3 ;
qni prononce la ditro lution de la Société , v ous avez cherché à déuage r de
cette chaîne fatale le plus gran/no mbre
de SUl et~ qu'l! fcro it pollible ; vous a vez
dIlbngue, ce ux qui n'ayant po int encore
attemt l'age de t rcnte-trois ans ) r en-
�16
troient dans tous leurs droits : ceUe
diilinélion eil encore plus marquée dans
l'Arrêt du 7 Juin 1763, Vous avezef.
péré que, confondus dans la m<:Jfe des
citoyens, ils reprendroient infenfible.
ment l'efprit patriotique, & abdique.
roient cehù de la Société: divers en.
gagemens ont été contraélés fous la loi
de ces Arrêts, & s'il n'en eil point d'in.
çompatible avec l' Inilitut, il faut avouer
que le fdnati{me pour la Sociéte fe rai.
lentit à me{nre que le cœur fe remplit
d'affeétions humain es . Il paroît donc que
la préfQmption réfultan tc de ce change.
ment d'état, peut {uflire pou r regarder
aujourd'hui COmm e citoyen s, ceux qlU
prêteront le ferment ordonné par l'Ar·
rêt du 28 Janvier 1763 , pour rendre
les Sujets de la Société capables d'acquelir des Grades & des Bénéfices.
Il n'en eil pas de même de ceux qui
ayant palTé l'1l.ge de trent e-trois ans,
âvoient nécelTairem ent perdu toute idée
de r etour dans la fociété civile: que
penCer de ces hommes , qui, étant ex·
clus de tOllS droits fucc eJlifs, n'ont pas
voulu, par un (erment d'obéilTance aux
Loix & aux Arrêts, fe rendre capables
d'acquérir des Grad es & des Benefices,
& de remplir des De{fenes? Leur v~
17
.
{
t'
.
ionté per(évérante de vl"':,~e ous ent~
pire de l'rnilitut & du Reg,me e~ COrl/latée, l'épreuve du ferment {ero't une
occalion de parjure & un danger pour
l'Etat. L'amour pour le Roi & pour !a
Patrie a diété les Condu/ion.s que Je
lailTe fur le Bureau.
Eux retirés.
Vu le récit fait par un de MeJlieurs;
& les Conclulions du Procureur Général du Roi, lignées Ripert de Monclar:
Oui le Rapport de Me. Jofeph de BoutalTy, Marquis de Châteaularc, Seigneur
de Fuveau & de RoulTet, ChevallCr,
ConfeiUer du Roi, Doyen en la Cour,
CommilTaire en cette partie député;
tout conlidéré :
LA COU R, délibérant à l'occafio
dudit récit, & fur le gequiliroire du
procureur Général dll Roi, jufrement
frappée des evénemens qai fe font patTés
en Efpagne, d'ot, la Société & fes Membres {ont bannis à jamais pa" un Monarque fage & équitable, cédant aux
mouvemens de fa clémence; confidéTant que par les Confritutions des ci~
�18
devant Jé(uites , aucun complot n'a pu
être formé fans l'implùlion & l'aveu du
R égi me & du Général; que les crimes
d'une partie de la Société font ceux de
la Société entiere, par l'influence nerer
faire de ce Régime, & la difpofition
un,forme de tous les Membres à fervir
d'inflrumens à fes deiTeins , ce sui pré.
pare les mêmes périls dans tous les Etats;
que le Génie cru el qui prélide aéluclle.
ment à ce Régime, s'eit développé en
Europ e par les plus noirs attent.ts , qu'il
paroît s'irriter par les pertes qu'il a fai.
t es, & rendre plus formidable gliC ja·
mais l'obéiffance aveugle qu i lui ea
v ouée , & la Morale attentatoire à la
{Îtreté des Souverains , conflammenten·
feignée & fout enue par la dite Societe;
que pre(<jue tous les ci-devant J éfuite~
François ont ma rqué une volonteobfii·
née de vivre & mourir fous les loi x de
ce Régime ennemi de leur Patrie, &
chargé de crimes d 'Etat en Efpagnc ;
qu e contre les Arrêts de la Cour, & la
volonté expreiTe du Souverain, ils veu·
le nt être Jéfuites , & fe ,glorifient de
l'être; & qu'attendu l'unité de fy~êmcs,
de principes & de conduite, qll1 dl de
l'eiTence de ladite Société, il ne peut y
19
avoir ni 1tIreté pour la Per(onne des
Rois, ni tranquillité dans les Etats, tant
qu'il y exillera aucuns Membres de la'dite Société :
A déc!aré & déclare ladite Societé &
lOuS fes Membres, publics & (ecrets ,
ennemis de toute Puiffan ce & de toute
autorité le"irime, Je l:t Perfonne des
Souverainso, & de la tranqu!lIité des
Etats: En con(équenc e ordonne qu'ils
demeureront déchus du bénéfice à eux
accordé par l'Edit du mois de Novembre 1764, & que tous ceux qui étaien t
Membres de ladite Societé à l'époque
du 5 ltûn 1761, fe ront t en us de fe r etirer hors du Royaume, dans quinzaine
de la publication du préfent Arrêt, laquelle vaudra lignification à chacun
d'eux, fous peine d'être pourfuivis extraordinairement, à l'exception toutefois de ceux 1ui auraient prêté les fermens ordonnes par la Cour les 18 'fanvier 1763 & 18 Janvier 1764 , & Conformément allxdirs Arrêts, & de ceux
qui n'avaient point atteint l'â''e de
tr~nte:trois ans le 18 Janvier 17
&
~111 p:eterom . le ferm ent o rdonne par
1Arret dudl! Jour. dans huita;n e de la
publication du préfent Arrêt dans le
6} ,
�j.o
Chef-li,eu de la Sénéchaullee ou Bail.
lIage Olt 1Is font leur réfid ence & d
, à A'ans.
. d e 1a pu bl'Ication fuite
d eux mOlS
s'ils fo nt hors la Prov in ce ' & Ceral~,
R oi {upplié d'o rdonner que les penfion:
a~Ime nta lres a ccord~ e s aux ci -devant
J,e (lllt ~s , ne leur {OIe nt plus payées!
1avenIr, qu : fur le C ertifi cat légaliféà
la form e ordinaIre du Juac des lieux Ou
ils auro nt fixé leur r éfi dence hors des
terres de {a do minati on.
Fait défen{es à tous & un chacun de
ceux qui auront été obligés de Ce retirer
ho r~ du Royaume en v ertu du prérent
Arret, de rentrer, fou s quelque pré.
t exte que ce puill'e être dans les Etats
de la d? mioati on du Roi, à peine d'être
POur{UI VIS extraordinairement & à
tous les Sujets du Roi de leur donner
r etraite , à pein e d'en répondre en leur
p~opre & privé nom, même d'entretenIr d,rettement ou indirettement cor·
refpondance avec lefdi rs ci-devant Jéfuites, à peine d'être pourfuiv is (uivant
l'exigence du cas .
. Fait parei Ile ment très-exprelfes inhi·
bItIons & défenfes à to us Suj ets du Roi
de recevoir du Général de ladite 50'
ciété , ou de q uelqu'autre en fon nom,
1!
des lettres d'alfociation ou aRiliation
quelconque, fou s peine d'être pour{uivis extraordinairement. Ordonne que
tous ceux qui feroient en polfeffion 'de
ces lettres , ou qui en auroient eu précédemment en l'eur pollèflion, feront
t enus d'en faire, dans un mois pour
tout délai, leur déclaration par écrit
parde-vant le plus prochain Ju g.e Royal
des li eux, même de remettre audit Juge
leCdites lettres , fi aucunes ils avoient
entre les mains , lequel Juge fera tenu
d'envoyer lefdÎtes lettres en origin21 ,
& copIes collationnées defdires déclarations, aH Procureur Gén~ ral du Roi
le tont fous peine co ntre les CQntreve~
nans , ,eça,:oir , contre cet,'x des Sujets
du ROI qlt! aurOlent cache , diŒmulé
ou r~célé lefdltes lettres d'alfo~iatio~
O~' aRiliatÎon, d'être pourfttivis extraor·
dm aIre ment , s'il fe trouve preuve iii/Iil'ante pour conilater 1adite alfociation
~u aRilia~ion, & fous peine d'interdictIan, meme de plus grande peine, s'ill
y éche~, contre les Juges qui auroient
manqu~ d'exécut er ponétuellement la.
difpofitlOfl du préfent Arrêt.
OrdO?ne en outre que le~ Arrêtés des
~8' JanvIer 1763, S & 17Mars 176, ,
�21
23
feront de nouveau envoyés au Roi en:
{emble le préfent Arrêt, comme m~nu_
mens de la fidélité de fon Parlement &
du zèle perfévérant qui l'anime pou; fa
Perfonne facrée, & pour l'intérêt de la
R eligion & de l'Etat: & fera ledit Seigneur Roi très - humblement & trèsinilamment fupplié d'interpofer {es oilices auprès du Saint Siege, pour procu.
rer l'extinéiion totale de cet Ordre pernicieux, & fa puiirance {ouveraine pour
la deilruéiion des établiiremens qui {ubfiilent encore dans le Comté d'Avignon
& Comté Venaiffin.
Ordonne que le préfent Arrêt fera
lu, publié, imprim é & affiché par-tout
Otl befoin fera, notamment dans cette
Ville d'Aix , & dans celles d'Arles AnOb
'
11 ,es, A pt, Barcelonnete, Barjolx,
Bngnolles, Cailellane, Siileron, Digne ,Draguignan, Forcalqui er, Fréjlij,
Graire, Hieres, Mar{eille, Toulon; &
copies collationnées d'icelui feront ex-,
pédiées au Pro cureur Général du Roi,
pour ê,re envoyées à toures les Sénéchauirées du Reirort, & Y être regi{lré,
& 'pareIllement Ill, publié & affiché:
EnjOlDt
à {es Subil:ituts , d'en certifier
,
au mOlS. Fait à Aix, en f'arle/l1ent, le~
Chambres airemblées , le premier Jtùrt
mil fcpt cent foixante-fept.
SiGné, DE REGINA.
'A AIX,
chez la veuve de J. DAVID &
E. DAVID, Imprimeurs du Roi & du,
Parlement, 17 6 7,
�ARRESTS
DE LA COUR.
DU PARLEMENT
DE PRO VEN CE.
Du 30 Juin 1768•
•
�_
J
.
H'~'+++++ ')}~ 'Ift'lft')}**'Ift } t'
ARREST
-DEL.ACOUR
DE
PARLEMENT.
DE PROVENCE,
déclare exécutoires dans' la Vitte
"A-vignon 6- Comté Venaiflin les Ardts
r<ndu. par la Cour les 28 Janvier '7 6 3
f,- JO Mai '7°7 , concernant l'lnjlùut
& Société Je dijàflt de Jefi,s, 6· les
Prêtm 6- Ecoliers de ladite Société.
QUI
Du 30 Juin 1768.
Extrait des R egijlres ;:lu P adement.
S
UR la Requête pré(entée à la
Cour, les Chambres alTemblées.
Par le Procureur Général du Roi, contenant, que parmi les inconvéniens politiques qüi réfultoient du démembrement que la Provence avoi t (oull"ert
par la féparation dè la ville d'Avign(,n
& du Comté Venaiffin , rien n'a été
plus nlliiible à l'ordre public que l'alyle
Ouvert aux infraUeurs des loix , qllÏ
A ij
r,
�~
trou~{)ient Îouvent ,
0\1 du moins e(pt.
roielH d'y trouver l'impunité:
Que ce préjudIce n'a jamais été plus
fe nlible que depuis 1es Arrêts rendus
contre la Société-des ci-devant Jéfuites.
qui ex?ulfée de la Monarchie, s'eft
cant'onnee, pour ainli dire, dans lin
territoire fournis à la Cour de Rome,
d'oll el1e foumoit la difcorde dans les
l'rovinces voilines :
Que tant que l'autorit é de la ~our
,n 'a point été reconnue dans les hellx
01, élOit le foyer du mal, elle ,n'a pu
l'ét eindre par [es fOIns & fa vlplance.
Ili alfurer la paix intérieure dans le
RelfoTt :
Que cet ohftacle celfe aujourd'h,ui;
les Arrêts de la Cour deyenant execut oires dans la ville d'Avignon & Comté
Venaiffin depuis leur réunion au , domaine de la Couconne & Comte de
Prov'e nce; & cette réunion fera mare
.quée par l'époque la plus heureu(e ,.
.pui!qu'elle ~onfomme dans le Royallme
la defiruCtion d'une Société ennemIe de
tout bien ;
1
Que ce.pendat).t on doit difiingue; e~
différentes çlalfes les ci-devant ,foI-dI'
(ans Jéfuites ralfemblés dans Avàgnof!
&, dans le C()l)ité Venaiffin;
les uns (ortant; des Provinces d'li
Royauffi,e _après des Arrêt~ p~ovifoires
ou défimtlfs contre la Societe, fe font
retirés danS le[dites Ville & Comt~
pour vivre ouverte"?ent en, habit de
Jéfuites & fous l'empire de 1InfiHut &
des Conflitutions; leur défobéiJTance
notoire décele des fujets dangereux,
dont PEtat ne peur être trop tôt délivré:
Les autres Ce font établis dans celte
mntrée;\ la même époque, & Y vi l' ent
(éparém ent en habit féculier; >1 doit
leur être ordonné d'en lortir & de (e
conformer aux Arrêts des Cours qui
les ont compris dans leur catalogue ;
Les derniers enfin (ont originaires
d'Avignon, ou du Comté Ven a iffi~.
011 yont pris l'hab;t avant les Arrêts
'de! Cours , & Y Ont fair leur rélidence-,
& c'el! fur eux principalement qu'il
s'agit de fiatuer ; l'évi dence par-tout
répandue fur les vices de l'Infiitut les
mufe, mais la proteCtion du GOll vernement fous lequel ils ont vêcu peut
leur avoir fait illulion, & exige qu'on
me de quelques tempéramens à leur
cgard;
J>ar ces confidérations, requiert
1u'en déclarant exé,utoires dans la ville..
A ii;
�{;
(l'Avignon &. Comté Venai1lin lesAr~
rêts de la Cour des 2.8 Janvier 176J &
30. Mai 1767, concernant l'Inflitut &
Sociéte fe di(ant de Jefus, & les Prêtres & Ecoliers de larute Société, il
foit ordonné"que les Prêtres & Ecoliers
~e ladite Société. qui ayant vêcu ci·
(l evant dans les te rres de la domination
du Roi fe font réfu giés dans leCdites
Ville & Comte, pour y porter l'habit
de JéCuite & vivre fou s l'Inflitut, con·
tre les défenfes pron oncees par les Arr&ts des Cours refr eaives , dans le
R eifort defquelles ils faiCoient leur réfi·
. dence , Ceront tentlS de fe retirer hors
du Royaume dans quinzaine du jour
d e la publication, qui fera faite dans la
ville d'Avi gno n & Comté Venàitlin,
de l'Arrêt qui interviendra, laquelle
vaudra lignification à chacun d'eux , fuus
p eine d'être pourfuivis extraordinaire·
lnent:
Que cellx qui à la même époque ont
pris retraite dans leCdites Ville & Co'".'
té, pour y vivre (éparément en habIt
cccléliail:ique, feront tenus d'en Corut
dans pareil delai , & de Ce conformer
pOUf le Curplus aux Arrêts des Co lits
da ns le reilort deCqu ell es ils rélidOlent,
fauf d'être pourvu par des Arrêts patU,
,1
rnljets à ceitx qUI préfentetont req!t~t~
dans huitaine pour être admis au ferment en prouvant qu'ils ont abdiqué
de bo~ne fo i l'Infiitut , & pris des êtablifl"emens dans la ville d'Avignon &
Comté Venaiilin avant l'~ge de trentetrois ans , & dans des circonfiances non
fuCpeéles,
.
Et en ce qui eil: des Prêtres & Ecoliers de ladit e Société, ui étant originaires de la ville d'Avignon & Comté .
Venaitlin , on ayant pris l'habit de laditeSocieté dans le Noviciat d'Avignon
avant l'Arrêt de 10 Cour du ) Juin t 7152,
ont contir.ué de vi vre dans les maifons
& réfiJences de la Société dans leCdites
Ville & Comté, requiert être ordonné
que dans huitaine de la lignification de
l'Arrét qui interviendra; lefdits Prêtres
& Ecoliers prêteront ferment en perfonne. pardevant le Lieutenant Général
de la ville d'A vignon, on celui du
Comté Venai/lî n établi à Carpentras,
d'être bons & fidèles fujets du Roi, de
tenl~ & profe1Ter les Libert~s de l'Eglife
Galltcane & les quatre Articles du Clergé de France contenus en la Déclaration de 1682. ; d'obferver les Canons
reçus & les maximes du Royaume, &
de n'entretenir auçune correfpondaRce
Aiv
�1-
'dir~ae' nt indireffe, par lettres ou pi!!'
perConnes interpoCées, Ou autremeot
en. qu<;.lque forme & , ~niere q!,e c;
pmffe etre, avec le General., le Regime
& les Slbpétiellrs de ladite Société Olt
r
"
autees pep,onnes
par eux prepo(~es
ni
a.vec atXllll membre de ladite Société
rélidant en Pays étranger; de combatUe en tollte oecafron la morale pernicleuÎe contenu dans les Extraits des
AlI'erlions déporces au Greflè de ladite
Cour, & notamme nt el) tout ce qui
concerne la sl.reté de la perCon ne des)
Rois & l'indépendance de leur Couronne , & en tout de {e conformer aux.
difpofitions de l'A rrêt du 28 Janvier
1763 , notamment de ne point viv re
défor",' ais,.à q,~clque litre & fuus quelque denomlnarlOn que ce PlüITe être
fous l'empire def<lites Con!litutions
In!litut.
Et fume par leCdits Prêtres & Eco~
licrs rI'avoir prêté ledit ferme nt dans 1"
d élai ci-deITus prefcrit, qu'ils feront
tenus de. fe ntirer hors du Royaume'
~" ns • qlll~~atne .de la p"blication d"
Ar;et qllllOterVlendra ; & que Sa MaJ~!le fcra très-humbkment fuppliée de
pourvoir à leur {ubfi!lance fur le proclwt des b,ens dont jouilI'oit ci-devant
&.
!
1adit' Société dans la vale & territoire
d'Avignon, & Comté VenaiŒn :
Que très.ex~relfes inhibit.ions & dé:
{enres {oient faItes à tous {ulets dn ROI
de la ville d'Avignon & Comté Venaiffin de recevoir du Général de ladite Société, ou de quelqu'autre en fon nom,
des lettres d'alfociation ou affiliation
quelconques, fous peine d'être pour{uivis extraordinairement ; que tOllS
ceux qui feroient en pollèffion de ces
lettres, ou qui en auroient eu précédemment en leur poll'effion , feront 'tenus d'en ·faire, dans un mois ponr tout
dclai, leur déclaratio n par écrit pardevant le plus prochain Ju ge ro yal, même
de remettre audit Juge lefdites lettres,
fi aucunes ils avoient entre les mai ns ;
lequel Juge fera tenu d'envoyer lefdites
lettres en original, & copies collHlionnées defdites déclaration s au Requérant:
le tout fous peine contre les contrevevenants, fçavoir, conl re ceux des fujets du Roi qui auroient cach é, diffimulé, ou recélé lefdites lettres d' dITOciation ou affiliation, d'être pondui vis
extraordinairement, s'il fe trou ve preuve fuffifante pour con!later lad ire afro:ciation Ou affiliation; & fous peine d'interdiUion, même de phl$ grande ~ine,
Av,
�JO
s'il y 'échet , contre les Juges qui air.
roient manqué d'exécnter ponéluclle_
ment la difpolition de l'Arrêt qlli interviendra,
Que copies dudit Arrêt collationnées
p~r le Grelli,er,de la Cour, feront figni.
tiees fans delal aux Ma,fons des ci·de.
vant foi-difants Jéfuites dans les villes
d'Avignon & de Carpeiltras, en la pero
f onn e de leur Supérieur, & qu'il leur
foit enjoint très - expreiTément de s'y
conformer, fous les peines y portées:
<]ue l'Arrêt qui interviendra fcrd impri.
mé, publié & alliché- par-tout 011 hefoin fera, & que copies co ll ationnées
feront envoyées aux Sénéchauifées &
Sieges du ReiTon, not amm ent aux lu·
rifdiélions de la ville d'A v ignon & du
C c mté Venaiffin , pour y être lît, pu·
bli é & enregill:ré , & qu'il foit enjoint
am Subll: ituts du Requérant d'y tenir la
m ain & d'en certiller au mo is.
Vît ladile Req uête, lignée Ripert de
Moncl ar, les Arrêts rendus par la Cour
~s 28 Janvier 1763 & 30 Mai 1767 :
Oui le rappo rt de MC Jofeph de BoulaiTy , Chevalier, Marquis de Chateaularc, Seign eur de RouiTet & de Fuveau,
Confeiller du Roi, Doyen en la Cour!
,Tout conlid(ré:
11
tA COU R, les Chambres a{l'emblées a déclaré & déclare les Arrêts
par eÙ~ rendus les 28 Jan vi~r 1,;,63 &
JO Ma, 1767, concernant I-lnIl:Itt~t &
Société {e d,fant de l e{us, & les Pretres
& Ecoliers de ladite Société, exécutoires dans la ville d'Avignon, {on territoire & Comté Venaiffin ; & au moyen
de ce, ordonne que les Prêtres & Ecoliers de ladit e Société, qui ayant vêcll
ci·devant dans les terres de la domination clu Roi, fe {Ont réfugiés dans le{dites Ville & Comté, pour y porter
J'habit de Jéfuite, & vivre fous l'Infiitut, contre les défenfes prol1on,:ées par
Jes Arrêts des Cours relpeétives , dans
le RelTon defquelles ils faifoient leur
réfidence, {e retireront hors du Royaume dans quinzaine du jour de la publication, qu i fera faite dans la ville d'Avignon & Comt é Venaiflin , du préfent
Arrêt, laquelle vaudra fignification à
chacun d'eux, fous peine d'être pour{uivis extraordinairement : Que ceux
qui à la même époque ont pris retraite
dans lefdites Ville & Comt é , pour y
,ivre {éparément en habit ecdéfialhque, foniront dans pareil délai, & {e
conformeront pour le {url'hts aux Arrêts des Cours uans le rdrort def'q,uelles
A vj
�11
ils r<flid,oient ',{auf d'ê;re POltf'v1! pat
des Arrets partIculIers a ceux Cj\ti pré.
{enteront requête dans huitaine pour
être admis au ferment, en prouvant
qu'ils ont abdiqué de banne foi l'InJli.
tut, & pris des établiffemens dans la
ville cl' Avignon & Comté Venaiilin
avant l'~ge de trente-trois ans, & dans
des clrconllances nOn fufpettes: Et, ell
(e qui ef! des Prêtres & Ecoliers de
ladite Société, qui érant originaires dè'
la ville œAvignon & Comté Vellaif.
lin, ou ayant pris l'habit de ladite 50'
ciété clalls le Novidat d'Avignon avant
rArrêt de la Cour du 5 Juin 176~, ont
continué de vivre dans les maifo ns &
lélidences de la Société defdites Ville
& Comté, ordonne que dans huitaine
d~ la figni6cation du préfent Arrêt, lef.
dflS Prêtres & Ecolier~ prêteront fer-ment en perfonne pardevant le Lieutenan t ~énéral de la ville d'Avignon,
GU cehu du Comté Venaiflin établi à
Carpentras> d'être bons & fid èles fu·
je,ts du Roi, de tenir & profdfer les
LIbertés de l'Eglife Gallicane & les qua·
tre Articles du Clergé de France con·
tenU$ en la Déclatarion de 1681; d'ob-,
(erv er les Canons reçl1s & le$ maximes'
du Royaume, & de n'entretenir aUCUDe
If
'tol'1'efpondance direEle ni indireé1:e, ty;!t
letlres ou par perfonnes interpofées ~
ou autrement, en qUl!lque forme &
maniere que tE: puil1'e être, avec le
Général, le Régime & les Supérieur~
de ladite Société, ou autres pe.-{onne9
par eux prépofées, ni avec aucun membre de ladite Société rélitlant en Pays
éiranO'er ; de combattre en toute oc·
ta6o; la mora le pernicieu{e contenue
dans les Extrai IS des A{!'errions dépofé:;
au Greffe de la Cour, & notaUlmen~
en rout ce qui concerne la s\lreté de la
perfonne des Rois & l'indépendance
de leur Couronne, & en tout de fe
conformer aux difpolitions de l'Arrêt
du 28 Janvier 1763 , nOtamment de ne
point vi vre déformais, à quelque titre
& fous quelque dénomination que ce
puitTe êrre, fous l'empire defdites Conf.
ritutions & Inllituts ; & faute par lef·
dirs Prêtres & Ecoliers d'avoir prêté
ledit ferment dans le délai ci·de/fus preferit, qu'ils feront tenus {\e fe retirer
du Royaume dans quinzaine de la pu·
blication du pn!fent Arrêt : Que Sa
Majef!é fera très -humblement fuppliee
de, pourvoir il letu fublifiance fur le
produit des biens dont jmliffoit ci· deYant ladite Société. dans la ville & ter'1
�~4
"ltoire d'Avignon, & C omté Venaif~
Jin : A fait & fait inhibitions & dMen.
{es à tous fujets du Roi de la ville d'A.
vignon & Comté Venaiffin , de rece.
voir du Général de ladite Société ou
de quelqu'autre en fon nom des' let.
tres :d'affociation ou atliliation'quelcon,
que, fous peine d'être pourfuivis ex.
traordinairement ; enjoint à tous ceux
qui feroient en poffeffion de ces lettres
Ou qui en auroient eu précédemmen;
en leur poffeffion , d'en faire dans un
mois, pour tout délai, leur déclaration
par écrit pardevant le plus prochain
Juge royal, même de remettre audit
Juge letdites lettres , fi aucunes ils
avoient entre les mains, lequel Juge
fera tenu d'envoyer lefdites lettres en
original, & co!? ies collationnées def.
dites déclarations au Procureur Géné.
raI du Roi , le tOlIt fous peine contre
les comrevenants, fçavoir , contre CCLIX
des fujets du Roi qui auroient caché,
d iffimulé, ou recélé Itfdites lettres d'af·
fociation ou atli liatio n, d'être pourfui.
VIS extraordlll alrement , s'il fe trouve
,
preuve futlifante pour conllater ladite
a~oci ati.o ~ ou atlili<1.tlOn , & fous peine
cl ',nterdlchon , même de plus grande
p eme, s'il y échet , contre les Jllges
1~
pon~"
tueUement la difpolit ion du préÎent
Arrêt, Ordonne que copies d'icelui,
collationnées parle Gretlier de la Cour,
feront fi unifiées (ans délai aux Maifons
des ci.d~v. nt foi-difans Jéfuites dans
les villes d'Avigno n & de Carpentras,
en la perfotlne de leur Supérieur, &
qu'il leur fera enjoint très· expreITé-ment de s'y conformer, fous les peines
y portées; que le préfent Arrêt fera
Imprimé, plIblié & atliché par-tout oà
befotn fera , & que copies collation.
nees feront envoyées au" Sénéchauf·
fees & Sieges du RelTort, notamment
aux Jurifdidions de la ville d'Avignon
& du Comté Venaiffin, pomy être lîl,
publié & en regifiré; enjoint aux Sub·
nituts dl! Procureur Généra l d'y tenil"
la main & d'en cert ilier au mois, FAIT
à Aix en Parlement, les Chambres <le.
femblées , le trentiéme Juin mil [ept
cent foix ante·huit ,
qUI auroient man qué d'e'fécuter
Collationné , DE REGINA.
�t~
';}')}*,},},},},}~':'}H',}*,}'}H{6
ARREST
DELACQUR
DU PARLEMENT
DE PROVENCE,
Q li 1
ordonne la continuation de la r,gie
d., EconomeJ-feqllejlrrs des biens des ci.
/ùvant foi - difants Jlfuites d. la ~ill,
d'Ayignon & Comté YenaiJ/in; pour.
fiait au traiment des malades, au "cole-
ment des vafos faués , Ling. & ornt.
mens des Chapelles, &c.
Du ] 0 Juin J768.
EXTRAIT DES REGISTRES DU PARLEMENT.
UR la Requête préfentée à la Cour;
les Chambres aifemblées, par le Procureur général du Roi, contenant, qu'en
exécution des Lettres patentes de Sa
Majeflé du premi er Juin préfent mois,
enrégiflrées le 9 , les Commilfaires dé·
putés par la COllr s'étant rendus à
Avignon & à Carpentras, ont appo{é
le {cellé aux Maifons que les ci-devant
S
'i1'
f, ··diràns Mfllites avoient dans ces demi
~:lIes
; ils ont établi
?es
Eco~omeS
~ queflres pour la régIe des biens,
~eubles & immeubles , aveé charge
de pourvoir à la fubfillance des mem·
bres de ladite Société, .& ont procédé
aux Inventaires du mob~her ~ ~cs l'a.
piers' & par Arrêt du lourd hm ladite
Socié:é des ,i·d eva nt fo i-diCans Jéfuires
ayant ét~ dilfo:'te à A. vigno n ,& ?alls
le Comte Venalffin, Il ell necefialre
de pourvoir à tout ce ql~j ',oncerne.les
établilfernens qu'e lle avolt Gans lefd,tes
;Villes & Comté: Requérant, &c.
Vt, ladite Requête, li gnee Riper! de
Monclar; l'Arrêt rendu par la Cour c'ejourd'hui : oui le rapport de Me J~fel?~
de Boutalfy, Chevalier, Marqms de
Châteaularc , Seianenr
de ROtllfet
& de
,,
.
Fuveau, Confeiller d" ROI. Doyen e~
la Cour ; Tout confidéré.
. LAC OUR, les Chambres alfemJ
blées, a ordonne & ordonne que
Gollier., Notaire de la vi lle d'Avignon.
& Mmin , Notaire de celle de Cafpentras , établis Econo mes fequefl~es
par Ordonnances des dix-huit & d,x.
neuf de ce mois > pour la ré&ie de.
�!~
'biens des cr:devant (oi-difans Jé/itite$)
dans les villes d'Avignon, Carpelllras
& Comté Venaiflin , contihueront leur
gefiion ju{qu'à ce qu 'autrement {oit dit
& ord,o?né, & P? urvo iron,t à la garde
des . bawnens qll1 feront evacués pat
le{dlts CI-devant {ol-dt{ans Jé{uires . a
donn é pouvoir aux Lieutenans gé~é
raiL"" établis à Avignon & à Carpen.
tras, de pourVOIT à ce gue ceux defdits.
ci-devant {oi-difans Jé{uites qui {eroient
refiés malades dans le{dites Mai{ons, fi
aucuns y en a, (oient VltS ,vifites foi' & me'd"Icamentes par t els lVIéde.
.,
gnes
cins & Chirnrgiens gui feront par eu"
nommés d'ollice , & qu',1 leur foit
fourni tous recours nécetraires à leur
éta1 par les E€onomes {equefires , dont
la dépen{e leur fera allouée dans leur
compte: Or<klnne que {ur les Procès.
verbaux de de{cription des vares {acrés
linges & orriemens des Cm pelles ex te:
rieures ou intérieures defdits ci ·devant
{oi-di{ans Jé{uites , il en fera fait réco.
lement par le{dits Lieutenans , en pré.
,(ence des Curés des Paroi/Tes dans le(.
qu elles {ont fitués les Maifons & établif.
(em ens defdit.s ci-devant foi-difjjns Jé{uit es, ou en leur ab{ence en préfence'
de leurs VicaIres & de; Economes
~~
,
Curés 1e1d":
I&qt(eflres établis, auxgHels
.,
(es facr es (eront remIs pour etr e gar~:s par eux, comme fequefires & dérltaires de Julllce ; enJomt auxdltS"
pOl'
.
/Ti '
Curés de veill er /li 'p 0ll ~votr au It~t
après la (o rtie de(dlts cl-~evan1 ~OI& etadI"ians Jé{uites de leur s Mal(ons
.
1
bli!feOlens , à tout ce qUI ,concerne .a
Mcence defdtts vares {acres, & defdlles Chapelles intér~e llTes & e:xténellrps :
Enjoint aux OffiCIers muniCIpaux des
villes cl' Avignon & de Carpent r~s d'envoye. à la Cour , dans \Ill mOIS, . des
menioires contenants, en premier hell,
un détail exaét des biens & bénéfices
qui font de la dotation dcfdites Ecoles
& Colleges , ou a/reHés il des. fondations de chaires & alltres objets de
cette nature; en fec onJ lieu, la forme
dans laquelle 0nt été t rigés & formés
lefdites Ecoles & Cplleges , avant ou
dell\lis l'introd uétion detdi~s ci-devant
foi ·difans Jéfuites ; en trodieme 11eu ,
ce qu'ils efiim ero nt con venab le pout"
retablir dans lefdites Ecoles & Colleges, l'enfeignement le pl liS utile ~ la .
jeune/Te ; PO\lT, le tout communique. a~
Procurellr général du Roi & examtne
par des Commi/Taires qui {ur ce feront
Mputés, être provifoirement ftatu é par, .
'f
�~,t
i.O
Cour ce qu;i1 appartiendra & ~tfe
ledit Seigneur Roi très-humble~ent fupp lié de faire expédier toutes Lettres
{llr ce nécelfaires ; & fera ledit Seigneur Roi pareillement humblement
{upplié de faire expédier toutes Lettres qui feront nécelfaires au fujet de
toutes unions de bénéfices faites aux
{u(dites Maifons & étabdlfemens de
ladite ci-devant Soèiété ; & cependant
pa: provilion '.& ju(qu'à ce qu'il en
fOlt, par ledit SeIgneur Roi, autrement
ordo nné , a fait & làit inhibitions &
d Henfes à tous Patrons, Fondateurs .
~ Collateurs laïcs & eccléliaJriques
il tous autres, de pourvoir aux dits héné~ces , fous quelque pr~texte que ce
pllllf~ êt~e , d'en prendre po/lèffion ,
de ilmmlfcer dans la jouilfance defditi
bénéfices, de faire ou l'ourfuivre aucunes procédures à raifon de défunion
léverlion ou autres conditions portée~
aux. aétes d'union, patrona ge & fondallon , & à tel autre titre & en quelque forme .que ce puilfe être; comme
aulli , a làlt & fait inhibitions à touS
Offi;ie.rs de la ville cl' Avignon , {on
terntolre & Comté Venelfain & all>o
tres du relfort de la Cour de mettre
tn polfeffion de(dits bénéfic es , Cauf
ta
,&
,
'fléanmoiriS aU1!'dits Patrons, Collateur,;
FOJldateurs, & à touS autres prétendans
droits auxdits bénéfices unis , de remettre audit Procureur général tels
mémoires qu'ils verront bon être, pour
étrc, fur le vû d'iceux, par lui requis
& ordonné par la Cour, les Chambres
afi'emblées , ce qu'il appartiendra: Enjoint à touS détenteurs d'effets ou papiers appartenans à ladite ci - devant
Société, & à tous débiteurs d'icelle.
& à tous' ceux qui auroient prêté leur
nom direétement ou indireétement à
ceux de ladite ci-devant Société, pour la
propriété, polfeffion & jouilfance d'aucuns biens, meubles & immeubles,titres
ou effets généralement quelconques, en.
{ernhle àtous Notaires qui auroient dans
leurs écritllres des .aÜes relatifs auxdits
prêts, détention & polfeffion. & â
tout~s per{onnes qui auroieat affi/lé
auxdlts alles, par .entremi{e ou comme
témoins, ou qui auroient direétement
ou indirectement connoilfallce defdits
aaes~ 'prêts. détention & polfeffion •
de le declarer au Procureur Général ou
à (es Subfiituts fur les liet1.~, un mois
apnès la publication .du préfent Arrêt,
fous peine d'une amende égale att tiers
de la iV.w:ur de ..la cholè., applicable;
�1.1-
moitié au profit du dén onciateur &
m oitié -aux pauv res des Villes, p~m
{.Ir le(dites déclaratio ns, être par lu;
requis , & par la Cou. fiatué ce qu'il
appartiendra : Ordonn e que les biens
do! la Société, dans la ville & territoire
<1'Avignon & Comté Venaiffin, a utr~s
n eanm oiAs que les Bénéfices unis, après
que les revenus defdites Ecoles & Col·
Ieges auront été fixés, les fondations
prélevées , les dettes de la Société
acquittées en principaux , intérêts &
frais, apparti endront audit Seigneur
R oi, pour être employés ainli qu'il
jugera à propos de l'ordonner; le tout
néanmoins (ans préj udice des penlions
alimentaires qui feront accordées aux
membres de ladite ci·devant Société,
pour le tems pendant lequel elles au·
raient cours : Ordonne en outre que
copies du préfent Arrêt, collationnées
, p ar lé Greffier de la Cour, feront ex·
p édiées au Procureur Général du Roi,
pour être envoyées à t outes les SénéchautTées, Siéues & Jurifdiétions raya·
le~ dll RetTort~ pour y être lùes, pu·
b~l ée5 & enregifirées ; enj oint aux Sub·
fhtuts dudit Procu'r eur Général d'y tentr
la main, & d'en certifier la Cour au
mois, & aUK Officiers çlefdit& Sieges
13
&:1urifdiétions roya les, de veiller cha ..
cun en droit (oi, à la pl eine & e~ti ere
exéCl~tio? dudi! ~rrêt , le9ucl (era imprime, lu, publte & affiche par· tout où
befoin fera. FAIT à Aix en Parlement'
jes Chambres atTemblées , le trentiém~
Suin mil (ept cent foixante ·huit.
CpllationDé, DE REGINA.
'/1
A 1X, chez Es P RIT D
A
v
1D '
~I'rimellr du Roi & du Parlement.
'
�1
H~~*****~~~~~**+
ARREST
DE LA COUR
DU PARLEMENT
DE PROVENCE.
QUI ordonne que la Ville d'Avi·
gnon &Comtat Venaiffin feront
réunis à la Couronne.
Du
2
Oaobre 1688.
Ex/rait des R'gijlres du P ar/em,nt.
U par la COllr , les Chambres alfemblées, l'Arrêt
rendu en icelle le 26 Juillet
1663 , pour la réunion de la
ville d'Avignon, & du Comtat
Venaiffin au Domaine de Sa
V
A
�2-
Ma jeilé , l'Article 1er du Traité
conclu à Pife le I I Février
1664, pour le rétabliiTement
de M. le Duc de Parme dans
fes Duchés de Cafl:ro & de
Ronciglione : l'Article XIV du
même Traité, portant que Sa
Sainteté entrera en la poiTeflion
& jodiiTance de ladne Ville &
du Comtat, avec toutes leurs
appartenances & dépendances,
pour en jouir comme avant les
ARes & Arrêts, & tout ce qui
a été fait par ladite Cour de
Parlement d'Aix: La Déclara·
tion de Sa Majefl:é du 31 Juillet
f664 , pour l'exécution dudit
Article , enrecrifl:rée
où he{oin a
b
eté : La Lettre de cachet de Sa
Majefl:é du 13 Septembre 168S
3
écrite à ladite Cour: La Re~
quête du ~rocur~ur ~énéral de
Sa Majefl:e , prefentee à ladite
Cour ce jour d'hui , tendance à ce
que, pour les caufes y contenues, & entr'autres l'inexéqltiondud. Traité de Pi{e,il plaife
à ladite Cour ordonner que $a
Majetl:é rentrera dans la poiTeffion & jouiiTance de lad. Ville
& dudit Comtat, dont elle ne
s'étoit <départie qu'en conlidération dudit Traité: Oui le rapport de MC Charles de Lom-x
bard de Gourdon, Marquis de
Montauroux, Con{eillcr du Roi,
Doyen en la Cour, &. Commif{dire à ce député; tout conlîdéré.
DII A t: Tt: que la Cour,
A ij
�-
4
les Chambres affemblées', t~ou.
vant la demande defdits Procureurs Généraux de Sa Majel1:é,
due ment jullifiée par fes produits, a ordonné & ordonne que
ledit Arrêt dudit jour 26 Juillet
1663 , fera exécuté felon fa for·
me & teneur; & en conféquen.
ce, a déclaré & déclare ladite
Ville d'A vignon & le Comtat
Venaiffm être de l'ancien domaine & dépendance du Comté
de Provence, & icelui n'avoir
pu être aliéné ni féparé, & au
moyen de ce, les a réunis & réu·
nit à la Couronne: Ordonne en
outre que le Roi fera mis & éta·
bli en la poffeflion & joui/Tance
de ladite Ville & Comtat, droits
& appartenances, par Mellire
i
Marin, Premier PréGdent, MM.
d'Oppede PréGdent, de Gaillard, Ricard, Cabane, de Gras,
Montault Ballon, du Bourguet,
J.l'Enfant, Confeillers du Roi,
que la Cour a commis pour s'acheminer en lad. Ville & Comtat aux lieux où be{oin fera,
pour en prendre la réelle & actuelle po/Teffion, recevoir le
ferment de fidélité, foi & hommage des Con{uls & Habitans
dudit Avignon, & autres femblables des Elus & Syndics dudit Comtat; établir par provifion, & jufqu'à ce que Sa Majellé y ait pourvu, des Officiers
de Jul1:ice au nombre qu'ils trouveront à propos, pour connoÎtre
des différends civils & criminels
�6
des Habitans defdites Ville &
Comtat, dont l'appel relfortira
à la COlir, & ordonner tOut ce
qu'ils jugeront néceŒaire pour
le bieft & avantage de Sa Ma.
jeil:é , circQnll:ances & dépellc
dances . nonobll:ant oppoiitions
ou appellations quelconques .
pour leCquelles ne fer<\ différé.
A fait & fait inhibitions & dé[enfes à tous les Habitans de ladite Ville & Comtat, de s'adreffer ni reconnoÎtœ autres Magiftrats & Officiers que le[d. CommiŒaires, & en leur ab[ence,
que ceux qu'ils auront commIs
& délégués, ou qui feront dans
, par
la fLlite pourvus & nommes
le Roi, & par appel à la Cour;
& à tous les Officien; de Sa
7
Sainteté de plus fe mêler de
leurs Charges, à peine de faux
& autres arbitraires; Et feront
les Armes de Notre S. Pere l,e
Pape ôtées, avec re[peEl & decence, des lieux où elles [e trou.
vent, & à leur place remifei
celles du Roi. Publié à la Barre
du Parlement de Provence Céant
à Aix, le [econd OElobre mil
Ûï cent huitante·huit.
..
AAIX, chez E SPRIT DAVID , lmp •
.tu Roi & du Parlement, /7 6&,
�EXTRAIT
DES REGISTRES
DU PARLEMENT,
DE DIJON.
�DES REGISTRES
. ,
DU PARLEMENT,
DE DIJON.
U par la. Cour, toûtes
. les Chambres aifemblées ,
l'Edit du Roi donné à Ver{ailles au mois de Mars 1761',
figné Louis; EX plus bas par le
Roi, Phelypeaux, & {cellé du
grand Sceau en cire verte, concernant la Société & Compagnie des Jé{uites ; les Conclufions du Procureur Général du
V
.
A ij
•
�4
Roi; & oui le rapport de M"I
LQuis Maletefl:e _de'yilley, Con,
feilkr - CommilfaiJ.e en cette
part député : ~
~L A C..o...l.J'~ R ., . 'toules [eS.
ChaTI\bres alfilmblée.s, ,conhdérant qu'elle ne péut délil'lt!rer
fur cet Edit" fans 'avoir examiné
. l'Infl:itut ç1efd\ls. Jéfuites ,-à
l'effet· de reconnoÎtre, s\l ' eft
~~fceptib1.e ,des chqngemens ill',
gés necelfaires par cet Edit, &
fi ce,t lnilitut, peut être rendu
compatible avec l'es Loix du
Royaume & le bien générat
cl e l 'E.ctat: 1 ~
Prononçant hlf les Réqui'lî-'
tions du Pt:ocureur GtéIléral du:
Roi, a ordonné & ordonne,
.J.
5
que dans trois jours , à comp~
ter de la fignil-icati on du préCent Arrêt, le Supérieur, ou en
fan abfence, le plus ancien de
la Maifon & Collége des Jé~
fuites de Dijon; remettra au
Greffe Civil de la Cour tous
StattltS , Bulles , Privileges .,
Conftitutions , Decrets & autres Règremens quelconques,
concernant ladite Société, notamment un Exemplaire imprimé de la derniere éditi0n clefd,
Conftiturions fai te à Prague
en (7)7 , en deux vol umes i llfolio, ayant pour titre, InjliwLUm S oeietatù Jefu , (le . aur
quel effet le préfent Arrêt fera
fignifié <ilans vingt-qutltre heures audit Supérieur, 'ou au plus
�6
an cien de ladite MaiCon & Cotlege de Dijon, à la diligence
du Procureur G énéral du Roi ,
qui rendra compte à la Cour,
.les Chambres affemblées , Sam edi prochain, d ouze du préCent mois , de l'exécution du
préCent Arrêt_
Ordonne de plus au Supérieur ou plus ancien des deux
MaiCons defdits Jéfuites de Dijon , ainfi qu'au Supérieur ou
plus ancien des deux autres
Maifons , C olieges & R élidences de ladite Société, établies
d ans le R effort de la Cour, de
mettre ou fa ire remettre au
Greffe Civil d'icelle dans le
m ois , à compter du jour de la
fi gni&<;ation du préfent Arrêt,
. '1
tes titres d'Etabliffemens defdi ..
tes Maifons, Colleges & Réfi..
(\ences '; auquel effet le préfent
Arrêt lui fera fi gnifié à la dili~
gence du P~ocureur ~énéral
du Roi , qm en certifiera la
Cour dans quinzaine. Fait en
Parlement, les Chambres affemblées , le huit Mars mil
{ept cent foixante-tr ois.
ET a été en outre arrêté,
que le Procureur G énéral du
Roi fe procurera , dans un bref
délai, un E xemplaire en forme
probante des Affertions foutetenues & enfeignées par les
foi-Mans Jéfuites ~ dont l'impreffion a été ordonn ée par
Arrêt du Parlement féant à P a-
�B
ris, le 5 Mars 1761., pour le.
dit Exemplaire être dépofé au
Greffe de -la Cour, & après
avoir été communiqué au Procureur Général du Roi , être
enfuite ordonné ce qu'iL appartiendra.
EXTRAIT
DES RE G I S TRE S
DU PARLEMENT
DE DIJON.
·V
Du 18 Mars 1763,
U par la Cour , toutes
les Chambres a{[emblées,
l'Arrêt rendu en icelle le 8 de
ce mois , par lequel Elle aurait
ordonné au Supérieur ou plus
ancien de la Maifon & College
de Dijon de remettre dans trois
jours, à compter du j our de la
fignification dudit Arrêt, au
Greffe Civil de ladite Cour,
tous Statuts , Bulles, Privileges, Conftitutions & autres
A
�z
Reglemens quelconques Concernant ladite Société, notamment lm Exemplaire imprimé
de la derniere Edition defdites
Conil:itutions , faite à Prague
en 1757, en deux Volumes infolio, ayant pour titre, Infiitutum S oCle/atls Je/a; ordonne
de plus au Supérieur ou plus
ancien des Maifons de Dijon)
ainfi qu'aux Supérieurs, ou plus
anciens des autres Maifons,Colleges & Réfidences de ladite
Société, établis dans le Reffofl
de la Cour, de remettre ou
faire remettre dans le mois, à
compter du jour de la lignification dudit Arrêt, au Greffe
Civil de ladite Cour, les titres
d'EtablifTemens defdites Maifons, Colleges & Rélidences,
ledit Arrêt fignifié le 9 du mois
de Mars au Supérieur de la
3
Mai{on de Dijon, par Exploit
de Perrin, Huiffier_ Extrait de
l'Arrêt du 1 2 du même mois de
Mars, par lequel la Cour aurait
ordonné que pour l'exécution
de celui du 8 du même mois, le
Supérieur ou plus ancien de la
Maifon de Dijon fer oit affigné
au Mardi r 5 de ce mois heure
de trois de relevée > pour fe
trouver au Greffe de ladite
Cour, & Y être préCent au Procès-- verbal qui Ceroit dre{[ê
pour le Greffier, des Livres.
Pieces & Titres mentionnés
audit Arrêt> leCquels feroient
paraphés, tant par lui, que par
ledit Greffier, ledit Arrêt figni.
fié le 1 5dudit mois au Supérieur
de ladite MaiCon de Dijon par
Exploit de Sautray, Huiffier;
le Procès-verbal dre{[é par le
Greffier Petit puîné, ledit jour
A ij
�4.
1 5 Mars, duquel il réfulte que
le Frere Charles Gauthier, Rec.
teur du College des Jéfuites de
cette Ville,auroit remis au Greffe de ladite Cour un Exemplaire deCdites C~nfl:itutions de la.
dite Société de l'Edition tàite
à Prague en 17 57, ayant pour
titre, ftif/ù ulUm S ocielaeis Je.
fu , &c. lequel auroit été pa·
raphé par le Greffier & par le.
dit F rere Gauthier, lequel au·
roit de plus demandé atte au·
dit Greffier de fes dire & re·
quiGtions, portant que le Roi
par Lettre de Cachet en date
du 30 Septembre 176 l , adre{·
fée au F rere N oirot , Provin·
cial de la Province de Cham·
pagne, dont le College de Di.
jon fa it partie, avoit ordonné
qu'on lui envoyât dans le cours
d" mois
fuivant les
.
. titreS des
r
Etabli/femens particuliers de
la MaiCon de ladite Province;
que cet ordre avoit été exécute &les Originaux de ces titres
el;voyés à M. le Chancelier,
ainu qu'il avoit été prefcrit par
~n recond ordre du Roi, notifié par M. le Comte de SaintFlorentin, Minifl:re & Secrétaire d'Etat, le 18 Ottobre
176 ( , lefquels ordres avoient
ete paraphés, tant par le Greffier que le F rere Gauthier, qui
auroit en ourre rem on tr é que
les copies des mêmes titres font
au Cabinet des Archives du
College de Dijon, mais qu'au
mois de Septembre dernier,
l'Huiilier qui a faifi les meubles
& les revenus dudit College, à
la requête des Lioncy, a mis
le {cellé fur la porte de ces Arçhives; raifon pourquoi ledit
�'6
Frere Gauthier étoit hors d'état
malgré lui d'exécuter entiéte.
ment les ordres de la Cour, lui
demandant en grace de voul oir
bien s'intéreffer Elle - même
pour lui procurer les moyens
de pouvoir exécuter fans tef·
trillion, les ordres qui lui ont
été ilgnifiées.
LAC 0 UR, toutes les
Chambres affemblées , le Pro·
cureur Général du Roi mandê,
fur ce oui, & lui retiré; oui
le rapport de MC Louis Male·
teftc de Villey, Confeiller, 1
Commiffaire en cette part, ~
ordonné & ordonne que l'Exemplaire des Conftitutions dépofé au Greffe, fuivanr qu'il en .
confte par le Procès -verbal du
J 5 de ce mois, fera communi·
qué au Procureur Général du
'7
Roi) pour lefdites Confl:itutions
vfres, en être par lui rendu
compte, toutes les Chambres
aifemblées, le Mardi 1 du mois
de Juin prochain, & être enfuite ftatué par la Cour ce qu'il
appartiendra.
ORDONNE en outre que
l'Arrêt du 8 de ce mois fera
exécuté fuivant fa forme & teneur; ce faifant, que les Supérieurs ou plus anciens des Mai(ons, Colleges & R é/idences
de la Société des Jéfuites , établies dans le reffort de la Cour ,
(eront tenus de remettre, ou faire remettre au Greffe Civil d'icelle dans le délai porté par
ledit Arrêt,les titres d'Etabliffe.
ment defdites Maifons , ColIege·s & Ré/idences , ou à leur
défaut, copies collationnées d'i·
�1l
ceux, & fera 1e préfe nt Arrêt
fig nifié auxdits Supé ri eurs ou
plus anciens deCdites Maifons,
Colleges & Réiidences, à la
diligence du dit Procureur Gén éral du Roi , q ui ti endra la
m ain à Conexécution,& certifiera b Cour des diligences qu'il
a ura fai t es à cet égare!, dans le
d élai porté par l'A rrêt du 8 de
ce mois. Fait en Parlement à
D ijon , le dix .- huit Mars mil
Cept cent [oixante-t rois.
'r
ARREST
DU PARLEMENT
DE B OURGOGNE,
Qu 1 ordonne que l' Imprimé intitllU
p:r
Mémoire ~réfe nté au Roi
deux Magdh ats du Par!emeoc
d'Aix , cancre des Arrêts & Arrêtés de leur C om pag ni e , fe ra
lacéré & brûlé par l'Exécuteur de
la Haute-Jufl ice.
:Du 18 Mars 1763 .
Extra;t d<s Regijlres du Parl.m."t.
Sli
R ce qui "li été remontré par le
Procurenr Géné ral du Roi , am,
Ch~ mbrcs aiTemblécs , 'lue des Mé~of res pré rentés an R oi pa r de ux Maçl~rat ~ du Parlement de Prov ence, ont
Ctc repandns fucceffiv ement dans le
'Public, dont ils o nt excité l'indi gnation '
que Je premier de ces Ecrits olt réan;
b
�~
Je fanali(me Je plus marqué, & l'indé.
cence la plus injurieu(e à la Magilha.
turc, a été bientôt fuivi d'un (econd,
qui en adoptant .Ies erreu rs de~ faux
principes, & les m(ultes qlla"~ees du
premier, les a encore agg!avees par
des imputations plus fortes l'1C plus
odieu(es que. celles. que ,c~n~eno t .le
Mémoire qlU l'avolt precede : cleJa
plufieurs Parlemens (e (ont empreITés,
avec rai{on, de s'é le ver contre ces
Ecrits également inconfidérés , violens
& téméraires
leurs Anêts leur ont
imprimé la flltrilfure qu'ils méritem;
& quoiq.u'il n'y ait aucun lIeu d~ craindre que l'exemple des deux Magtllrats,
peut - être unique ju(qu'à nos Jours,
puitre jamais ?e~e.nir co~tagl; u,x , kdlt
Procureur General auroll hate, fi les
conjooaures lui avoient permis, la
démarche de déférer à la jufie cen(ure
de la Cour ces deux Ecrits, Ott des Con·
freres, fi peu dignes de l'être, char·
gent des imputations les plus &ra ves &
les moins méritées, leurs Confreres
même en particulier, & manquent en
général au re(pea d~l ;) l'honneur ,de la
Ma&iflrature, en Violant à fon egard
tout es les règles de la l;>ienféance ~ du
devo ir; que pour, venger la Maqdl,rature olfenfée , .ledit Procureur Gencril1
3
requeroit que le Livre qu'il lailT"oit fitr
Je Bureau, intitulé, Mémoire prifenté au
Roi par d,ux Magiftrats du Par/,ment
J'Aix, toritre des A rrêts {/ Arrêt" de "ur
Compagnie, fllt lacéré & brîtlé par l'E-
xécuteur de la Haut e-]ufilce, au devant
de la principale entré e du Palais, qll'il
rut enjoint à tous cellX qui en auroient
des Exemplaires, de les apporter au
Greife de la COllr pour y être fllpprimés; que défen(es fu/fent faites à tous
Imprimeurs, Libraires, Colporteurs &
autres de l'imprimer, vendre, débiter
ou dillribuer, fons telle peine qu'il appartiendroit; qll'à {a diligence il fîlt in.
formé contre çeux qui pourroien t dans
la (uite imprimer, vendre ou ditlribuer
ledit Imprimé, & que l'Arrêt qui inte r.
viendroit, {eroit imprimé, publié &
affiche par-tom où betoin {eroit , Oui
le Rapport de Me Louis Maletefte de
Vi ley , Confeillcr.
LA COU R, tes Chambres alT"emblées, faifant droit [ur les requifitions
du Procureur Général du Roi, a ordonné
& ordonne que l'Imprimé, intitulé,
M,moire préf'mé au Roi par d<ux M"ffif
du Parlement d'AI."C , contre dtJ Afrit, & Arrêtés d. Imr C~mpagnie, fera
lacéré & brûlé par l'Exécuteur de la
lrtllj
�4
Haute-Jufiice, au -de vant de la princi.
p."e entrée du Palais, comme f.aieux
calomnieux & fanatique . atlentatoir~
à l'Antorité Souver"ine, in jurieux au
Corps de la M~gifirature, dépofilaire
d'une portion de cette Autonté, &
defiwélif de tout ordre public.
Enjoint à tous ceux qui en ont, ou
auront des exemplaires, de l, s apporter
.au Greffe de la Cour, pour y être (up.
primés; fait défenCes à tous lmplimcurs,
l..ibraires . Colporteurs & autles. de
-l'imprimer, vendre, débi~er ou dillri·
.huer, fous telle peine qu'il apparti endra.
Ordonne qu'à la diligence dudit Pro·
cureur Général du Roi, il fer.., informe
pardevant Commiffaire de la Cour,
contre ceux qui pourroient dans la (uile
imprimer, vendre ou dififJ bllcr ledit
Ecrit, & qlle le préfent Arrèt (era imprim é , publié & affiché~ par· tout 011
befoin (l'ra. Fait en Parl ement, les
Chambres alremblées , il Dijon le dix·
hllit Mars mil fept "cens (oixante-trois.
Signd, PETIT. C"Ilationné MOR ISOT.
Lequel Arrêt a été r.xùuû le même jour .
.A DIJON, chez CA USSE, Imprimeur~u
Parl ement & de l'InIendance, pres
)'Evêché.
A VIS
L'A F F AIR E
DAN S
DES JÉSUITES,
D'UN CONSEILLER
DU PARLEMENT
stANT EN BOURGOG NE '
D,n'sl
, ..
r lll a reunlOn (l la Couronne de
tette ancielln.e Pairie.
Du
Il
Juillet '7 61.
•
�A VIS
DANS
L'AFFA IRE
DES JÉSUITES,
D'UN CONSEILLER
DU PARLEMENT
stANT EN BOURGOGNE.
a
Depuis la réunion
la Couronne
de cette ancùnne P ai,Ù.
Du
II
Juillet
17 63-
ME SSIE URS,
No U S avons à prononcer fi" le
fort d'une Société célébre qui a fait
!leanCol1p de bien & beaucoup de
mal; produit des hommes utiles &
A ij
�des hommes pernicieux. Par-hl elie
prête plus qu'aucun Ordre Reli.
gieux aux clameurs de la partialité,
& il n'e1l: pas (urprenant qu'elie ait
obtenu de grands éloges, & qu'elle
ait clfuyé de grands reproches.
S'il étoit permis de parler ici d'a.
près (es propres connoilfances, je
pourrois dire que je n'ai ricn vît
qui ne fÎtt à l'avant<lge des J éfuite~,
Elevé pendant neuf ans dans un
de leurs principalLx CoUcges, tout
m'a paru y concourir à l'inftrntlion
'& à l'édilication des Penlionnaires
q\tÎ leurs étoient conliés. Les d~fallts
de l'éducation publique ne peuvent
pas leur être rai(onnablement impth
tés plus qu'aux autres lnil:ituteurs,
PeClt-être même ces défauts ne font·
ils pas auffi réels qu'ils le paroilfent;
peut-être (eroit-il difficile de fttbil:ituer à l'éducation en ufage une méthode qui el1 apportant d'atttre,
.avantages, n'entraînât point d'~\I.,
~
tres inconvénients . Rien rt'eil: li ré ..
duifant ni li trompeur que le délir
du changement & l'efprit de réforme; il détruit ai(ément les liftêmes
établis, rarement il fe charge d'e r
prUenter d'autres, & dans le ca
011 il le tenteroit , il n'a pas il craindre pour le moment la plus flu'e d~
toutes les critiques qui cil: celle cie
l'expérience.
L'éducatio n dont on (e plaint cil:
à peu près la même que celle qui a
formé ce qu'il ya eu de plus illuftre
dans le dernier liécle. C'eft la dépravation des mœurs qu'il faut accufcr
de la dégradation des homm es . La
foif de l'argent a pris depuis quelque
temps en France la place d l'aétivité
de l'honneur, l'ame de cette Monar.
chie; que l'on remonte ce relfort ,
les mêmes phœ nomenes r eparoÎtront, la nature eil: toujOl!rS la mênte , & fes opér ations n'ont point
t,hangé .
A iij
�6
1[
me
Ce1"Oit, quant à pl'çfent;
dillici le de décider fi la jellndlc ga.
gneroit à être rcmiCc e:1 d'mltres
mains . Le pour & le contre offre
lin détail immcnfc , mais ce n'cft
p as-là ce que nous avons à exami.
ner. D'une part, il efi q"cltion des
Jé{uites en général , & non pas des
Colléges en particulier; de l'autre,
il s'agit de l' Etat entier, & non pas
fimplement de l'éducation de la jeu.
nelre.
Les circonfiances malhcureu(es
qui ont {ufpenau notre vigilance (ur
un point fi capi tal , nOliS ont laifi'é
dans l'impofl'ibili té de pré(enter de
nouvelles idées a près l.es grands Ma·
gifirats qui s'en {ont occupés ava nt
nous. L'e{prit n'a plus ri en à faire,
8? nous n'avons be{oi n que du (ecours de la mémoire. Je crois donc
devoir me born er :
Premierement, à rapporter (ails
r éfl exion llil extrait {uccint de ce
7
qui eil contenu dans l'Infiitut des
Jé(uites {uivant l'édition de Prague.
Secondement,. à examiner fi cet
Inftitut efi abufif.
~ Troifiémement, {uppo{é qn'il le
[oit, à juger s'il efi réformable.
La Compagnie de Je{us n'cfi pas
comme les autres Ordres Monafiiques compo{ée de Religieux égaux
par leur état, & li és par les mêmes
Vœux. Les Confiitntions les div ,.
fent en plufieurs claires. Des Profès,
des qllatl'e Voeux; des Profes des
trois Voeux ; des Coadjuteurs; des
Ecoliers; & des Indifférents.
Les Profès des quatre Vœux for-'
ment la Société proprement dite
inllitllée par Saint Ignace, & adoptée par Paul III. Ils {ont après de
longues épreuves admi s ù la Profel:
fion des Vœux {olemncls de pauvre-
té, de chajietC , d'obJijJàllcc, & de {oumiJ/ion au Souyerain Pontife pour ce
qui concerne les Mt{fiolls.
A iv
�c
, Inde pendamment de ces quatre
Vœux) le Profès jure:
D.: n~ jamais aCyllùfar li a qu'il
foit rie!}, cluzngé à l"garli dit V œil dl
J'au vred , à moins qll~ pour dl jujlts
cnufés il ne parût néaffizire d'en re./firTtr les nœuds.
Dt: ne jamais- agir dire,1~nltllt ni
illdireêlemeru pour J~ procunr quelqu~
dignitd dans I,l Socitfté.
De ne point conflntir à ùre pr()~/l
.à aucune efpta dt! prJ/dtllre hors de ln
S acUd , a moins qu'il n'y.fût con~
traint par celui qui Il droù de lui 0'.
donner tn vertu dt! L'obJiffi1.l2ce.
D ans le cas 011 par l'ordre de
fon Général il {croit promîl ~ l'Epif.
copat, de ne refùflr jamais d'ecolUer
/es cOllfeils , mais d.: S:y conformu s'il
les juge meill",r, qu, ü, Jiens propm ,
le tout entendu d~l1lS le J~ns des GOllflilutions & D ic/aralio!ls de la SociJté.
Suppo{é q u'il parvîn t à {a c onnoi l~
rance que quelqu'un chcrclh: à Ce
9
pfocurer des dignités au dedans ou
au dehors de la Société, de le réyüer àfon GénéraL.
Les Profès des trois Vœux (ont
dillingués des grands Profes ) en ce
qu'ils ne fo nt poi nt le qua trié me
Vœu d'obéiifancc au Pape pour les
M~'!ions) & des C oadj uteurs ) en
ce que leurs Vœ ux (ont (o lemn els)
& que ceux des Coadj llte lll's {ont
fimpl es.
Les Coadjuteurs (c fOlls-d ivi{cnt
en Coadjuteurs lp il'it llcls & cn
Coadjuteurs temp orels ) appellés
communément Freres ch ez les autres Religieux. Les C oadj uteurs fpirituels (ont après u ne troifiémc année de probatio n, admis ù l'émi lIion
des trois Vœ ux de pauvreté ) de
challeté,& d'obé iifa ncc . Ce, Vœux
fimples comme ceux des Eco liers
approuvés, n'en ditfercnt qlle parce
que des derniers fon t fai ts direètement à Dieu feul, & les premiers
A v
�10
1r
entre les matns du Général ou de
fa n Délégué.
Les Ecoliers approuvés font ceux
qui, après deux années de proba.
tian, font les trois vœux ordinai·
Tes, avec prome/fe d'entrer dans 1.
Société & d'y vlvre jufqu'a la morl.
Les vceux des Coadj ~ltenrs & des
Ecoliers, quoique jmp/es , font fl/h.
ftantiels. Deux Bulles de Gregoire
XIII, déclare nt Religieu."C ceux qui
les ont prononcés : ils ne peuvent
après les avoir faits, rompre leur
engagement, pas même , fui vant le
privilége commun à touS les Religieux , qui leur permet d'entrer dans
un Ordre plus auftere.
Enfin, les indifférens font ceux à
qui le Général permet l'émi/lion des
trois V ceux, {ans les attacher à au
cune c1~/fe, fauf à décider par la
fuite à laquelle ils feront propres,
même à les reléguer dans celle des
Ça adjute urs temporels, s'iJs ne font
pas dignes d'un rang plus élevé.
Je ne parle point des perfonnes
afli1iées, qui, {uivant la Bulle de
Paul Ill, vivent fous l'obéi/fance
du Gén éral, joui/fent des exemptians, pouvoirs & facultés qui appartiennent à la Société, forment
des Jéfuites invifibles , & par con. féqu ent inconnus : j'adopte la maxi.
me de droit, qui veut que ce qui
ne paraît pas {oit cenfé ne pas être,
& je me reftrains aux Jéfuites qui
en porten t l'habit.
Tant de nuances fi variées dans
un même Ordre , tiennent perpétuellement les membres entre l'efpérance & la crainte; leur état eft toujours en [ufpens , & ils pa/fent toute
leur vie à cfperer un nouveau grade , & à craindre de les perdre tous.
Tous les Jé/i.lites, de quelque
cla/l'e qu'ils pui/fent être , qu'ils
foient liés par des V ceux fimples on
par des Voeux fol emnels, peuvent"
A vj
�1•
11
J
être roovoyés en tout temps : lh cinquiéme Congrégatio n a décidé que
ce renvoi s'opere , [tlllS en dir" /es
caufls ,jans objèrver aW..·une forma/id
judiciaire ; & par un autre Decret
confi ,mé par Benoît XlII, il n"ft
dû ni p enjioll III t:bn:ent aux
Rdi~
gicux qu'on cOllgddù
.
,
Le but de l'In fii tut eft la plus
grande gloire de D im, ü Sdllt ,/"
1unes , & l'accroiffèlllent de ftz $ociÙt.
Il n'eil pas ailé de découvrir fo n
r égime , même par la Icaure des
deux v ol. in- fo lio de l'Edition de
Prague. Quand o n a parcouru les
Bulles des P~ p es , depuis Paul III
ju[qu'à Benoît XIII , le Recueil des
Priviléges, l'examen Ot' font infér ées les regles pour J'admi/lion dans
les différens grades, les dix Livres
des Conftitutions , Jes D ecrets des
Congrégations gé nérales , (à J'exception de la dix- neuviéme ) les Can ons des onle premieres Congréga...
lions ()eg autres ne fo nt pas pl(.;'
bliées), la coIleRion des cenfures
& des préceptes Jes plus en tlfage ,
!es formul es des Congrogatio ns générales ou Provinciales, avec les
devoirs des principales charges , le
fommaire des regles qui concern ent
la direéhon fpiritu elle , la Lettre d ~
Saint Ignace fur l'obéiffancc , les
Reglemens pour les Etudes , les Ordination ~ des Générau,;: , l'[nftruction d'Aquaviva pour les Supérieurs , cellc du mê me Gé néral pou r
les Provinciaux, les inclu!l:ries pOUl"
guérir les maladies de l'ame , ley
exercices ~pir i tuels de Saint ["nace
" ,
& le Direaoire pour les exercices ;
on a vù tOut ce que les Jéfu ites o nt
fait imprimer; on a reconnu qu'il y
a pluueurs décifi oJ1s dont il s fe fo nt
contentés de rapporter les titres , &
on ne l'eut pas défi nir précifement
en quoi con iifie leur Régime.
, Lçs PriYiléges de la Société font,
A Vl
�14
plus clairement énoncés que le~
points fondamentaux de fan Inaitut. Les Papes Pie V & Gregoire
XIII, hû ont donné en général tous
ceux qui avaient éd précéd~mmwt ac ..
cord" ou qui pourraient l'être à l'avenir tous Ordres R eligimx d'hom-
a
a
mes ou de filles,
tous Chapitres,
toutes Communautés, toutes Congrégations, toutes E glijès , toutes COll/rairies, tOIlS H ôpitaux (,> autres lieux
de piété.
La difpofition de cette univer(alité de priviléges cfl: confiée au
Général , pour les communiquer filon
qu'il le trouverlf le plus expédient,
Outre le droit qu'ont les Jéfuites
de s'approprier tOllS les Priviléges
en général, il Y en a qlli leurs font
particuliers. Par une Bulle de Paul
III, ils ont pouvoir de prêcher .,t
Clagé & aux Peuples da"s tolites lu
EgLifes & en tous lieux, d'écouter les
Conf1JiollS de toUS les Fid'Üs, de
1)
Ils "for,,"e de
les cas ; même
ceux r.Jjël'Yés aU Saint Si;ge; dt commuer fts f/œux, d'adminijlrer fts Sacremens; le tout fallS l'approbation des
Ordinaires & le conftntemmt des Paf-.
toUS
lwrs.
Il ell enjoint aux Evêqlles de leS
faire jouir de ces prérogatives , & d'em ..
ployer les cenfures pour contraindre
aux qui voudroient les y troubler.
Le même Pape déclare par une
Bulle ,' que mt! J'fuiu ne pmi ac,,pur de D ignité , pas mime Epifcopal, Jans la permiffion du GJnéral;
& fi le Général l'accorde , nous
avons VÎI dans les V ceux des Profès >
de quelle maniere le nouvel Evêque
doit régir fa n Diocèfe.
Les Jéfuites, defiinés par leur
Inaitut au minifière évangelique >
ne (ont point obligés de s'y prêter
pour aider ceux à qiIÎ l'Eglife en a
confié le foin; ils (ont difpenfés par
r
une Blille du même Paul III, d' 4'-:
�,.
16
~()rd r atLt P,ttnarches, Archevêmus j
. ,
Evilques,
Olt
autres Prélats,
"S
SU ..
j Lts dont ils pourraient avoir bejoill ,
à moins que par une dùogaûon ex",
pr'ffi le P tipe Tl . l'ordonru.
Cette Bulle donne au Général
le droit d'abfoudrc ccux qui lui font
fournis, ou qui afpirent à l'~tre,
lit. tout péché , cenfure ou excommunf"
c,uion: ellc exempte la Société d, Id
l urifdiélion & corr.Bion de tOI/S ",
Ordinaires ; tous [es Memb~es &
tOllS ceux qui font à [on fervice nt
c:été. Grégoire XII!, qui a GOn nrmé
toUS les P,i 'iLges accordes par lès
Pred:certenrs, a ajoute de nom Iles peines contre ceux qui y lldr0ient apporter le moindre changement à ri.uurut ~ L l .. qZUS ~ Âr.:1z:.-
l·:r.us,
P.l1ri.1 r ... ':t.5 , Cudin.m.x oIl
Pliif.u;~·15 S . . ::. .L":r'-s, :pulL.:s -Ju·,-.!i..S
puiffint il rl.
hl!es III a accorde aux j<:,ùitès
la permiilion de gradu r leurs propres fuj ts f=s 1u 'ils liIffim m.lié
dms
tZ.!llIDU
Un!. !r:fiti:l
il aJ1i.mik en
pe.uvent é'tre interdits ou ~xcommllTlils
tour Us Graduls d~ citU if/ua J a:Lt:
par /es E v<qms , pareilles interdiëlions
qui auraient pris du gTiuics d.zm I<s
ou excommunicalÏoll5 fon t par avance
Un!l'e.rjius.
Pie 1\- a renoU\'ellé cette permif.
lion, Paul\' J'a confirmee; il d clare
md teul "qui pOIllTOÎl iJri. fait .2U préjudice du, droit, & il etablit d~s CommifJ.zircs ApoJloliques pour le. m.:zÎn-
déclarées lluLüs ; tOtlS les Fidèles peuvent, commc ft elles n'avoient pas
été lancées, reUl-"oir les StUrmuns
dt La main des lifuùes excommunib;
& ces Fidèles , en les recevant ,/ont
difpenfls de fréquenur leurs Paroiffis.
li eft défendu aux Evêques d'interprécer les Conftimtions de la 50;
Unir.
Les immunités des J'fuites s'étendent fur 1 s chofes purement lem-
�•
19
18
porelles. Ils font exempts de t OUIIS
impofitions ordinaires Olt excraordinaÎ.
res , par qui q'" ce fait qu' ,l/,s ay/nt
pu ou pourroient être! imp o{üs, Empereurs, R ois , & autres Pri1Z:!5 q!ulconques. Et en cas qu'clics fi.llTcnt
établies, dlfenfos fon/fait. s d'o{èr I<s
~",iger à peine d>excomrnuni,atio~ & de
malédiaion.
Ils peu ve nt poffider d,s "ions fla'daux fans inveftilure, & fans pOrlr cd,
encourir la commifl; on ne peut oppofer aucun, prefcription moind" de
'60 ans ,contre les biens, perfonnes, fi
Domaines de la S ociiti , même dans les
chofls dija prefcrites; nul Jéfuite ne
peut être obligé de ,épandre en Ju!
tia, foit en matière Criminelle, foit
en matie Te Civile ~fans la permijJion de
fon Supérieur.
Pour être jugés fuivant ces Loix
particulières, \cs Mfllites o nt le droit
de choifir parmi les Archevêques, Ev,-
ques , AbbJs, Prieurs,
Olt
aflues
per·
[onnes conjlituies dans q/Ulqlu D ignitl
,aclifiafliqlle , des Juges-CvnfervatwrJ
de ces pri1'iléges, pour les garantÎr d.
loute entrep'ifo de la part des Crdinaias, ou de ceLLes d l S Pll~(!àn cts
Siculi<res , lefquels J uges p,uvmt prononcer des interdits Olt excommunica·
tions, Er aggraver les cenfures fur la th,
de ceux qui y apporteraient quelque oppofilion. Ces J uges font prépofés pOIlr
juger toutes les Caufes de la Société,
tant Civiles que Criminelles & mixtes:
en cas de rents de fe fou mettre à
leurs décifions , ils ont en dépôt,
pour les faire exécuter, us cenfures
& les excommunications.
La Société a enco re grand nombre d'immunités indépendamment
de la reffource des Oracles de vive
voix , ce font des réponfes v erbales faites par des Pap es dans l'intérieur de la converfation ; elles Ofll
la mêllle force que fi Les ordres, ou les
priviUges qui en réfulant , éto ient an~
�'-1
10
nonces par des Brefs, ou /1ccordl, par
des BulleS.
Une plus ample énumération me
méneroit trop loin, tâchons !impIe.
ment de ralrembler ce qui l'eut encore aider à former une idée de l'el~
prit de l'Inftitut autant qu'il eft poffibl e de le déterminer; je ne puis
y parvenir fans emprunter de nouveau le fecours des Bulles.
Les Conftitutions ne renferment
que des textes épars que les Jéfuitcs
peuvent altérer, chsLnger, dùnLÎrt. &
rétablir par une Bulle du même Paul
1ll, auquel ils doivent leur établirfement.
Paul V a été plus loin, il a fuit
palrer dans les mains du Général le
pouvoir de cette légiflation incertaine & mobile.
La cinquitme Congrégation avoit
décidé qu'il nt fallait point fixer ùs
p oints Jubflantiels de l' fnjlilllt, qll'
c'était une mati"e dont iL/alloit s'ab/--
unÎr de s'occup" , qu'en tout um 1~
Général pourrait Les déclarer, & qu'on
apprendroit de lui et qu'il en folloit
penfir.
Ce D ecret fut préfente au Pape;
qui l'autorifa par une Bulle don née
en 1606. Il approuva tous les D ecrets;
StatUIS & Ordonnanets qui pourroient
avoir lei faits juhu.'aLors. Par un e ef...
pèce de méfiance de lui-même, il
défendit d'auaqu" ceUe B ulle par la
yoy' tk fi/br'pliolt, ou aulres ".oyes de
droit; & par une méfiance plus
grande encore de ceux qui viendraient après lui , il déclara que ni
lui, ni
ru Sllcceffiurs ne pourraient
y dlroger de quelque moyen qu'ils Je.
ftlviffint pour exprimer leur voLonté ..
Suppofé toutefois qu'ils y apportaffent quelque changement, il donna.
pouvoir au Général de tOllt rùabli,
dans le pranier état Jous telle date
qu'iL trouvera
propos, fans avoi"1
a
rr.çours
a aUCUne
tl,uloriti, pas mÎme
li "ll, dit SI/int Siege.
\
�:11
1:1.
Cette Bulle a fixé pom toujours
le Régime de la Société, en lui in.
terdifant à jamais la pollibilité d'en
avoir un qui ftlt inaltérable.
Il fuit de cette difpolltion que le
Code Jefuitique ne contient aucune
règle é€rit e , il fe borne à la loi
vivante de la volonté momentanée
du Général.
Un pouvoir auffi étendu dans le
Chef, fuppofe une obéi!rance illi·
mitée dans les Membres : c'eil: la
bafe de tout l'édifi ce; {aint Ignace
en a cm devoir faire l'objet d'une
Lettre aux J é{uites de Portu.al ,
rapportée dans les Conftitutions.
LaifJons, dit·il, aux autres R di!Jieu.t
~
la !Jloire de nous f urpaffir en j eûnes,
en veilles, en aufléritb , je ferai con..
Unt Ji nous l'emportons lur eux par
une parf.ûle obl.ifJànce, & une abdi. .
cation entière de notre 'Volonté & de
notre jugement.
Un Jéfuite doit être perfuadé ;
{ans autre examen, que tout Ce qui
lui eJI ~rdonn' efl jufle. Il doit êtr.e
" cadavre qu'on p eut manier dans
les fins. Ce bâton dont le vieillard
fi firt en touS les lieux. Il doit être
vis·à.vis de {on Gén éral cet Abraharrz
prée a immoler fon fils. Il doit voir
dans fon Général J. C. prifent. L'intOUS
frallion de la règle n'eft jamais pour
lui un piché même véniel, mais 1'0miJlion des cho{es les plus indifférentes devient pùU mortel au gré du
Général, 'lui eft unf' ordonner aU
nom de J. C.
Ce de(potifme exercé au nom de
Dieu, influe non·feulement fm les
allions, mais encore fur les pen(ées.
Tous les Jé(uites ne doivent avoir
qu'une même opi ni on, ils ne doivent /ilÎvre qu'une même Doéhine,
celle chaille par la Societé comme la
meilleure (/ la plus cOlwenabl. pour
ellt. Ce (ont fur ces difpOlltions que
le
Novice eft principalement exa-
�.
14
1~
tniné , on fait promettre à l'Ecolier
approuvé de s'y foumettre, & ftlc
Profès enfreint cette promelre, il
eft congédié.
Un homme qui renonce il fon
opinion & à fa volo nté, doit met.
tre celui qui la gouverne en état de
la déterminer.
T out Jéfuite do'lt à cet effet ren.
. are compte de fon intérieur. L'Ecolier approuvé tOUS les jix mois, le
<::oadjuteur tous les ans, & le Profès
de même. ILdoit montrerfa cOl1fciemt
à nu, lU conferver aucune ptl1fle difJl.
rente de celle de fon Supérieur, ne lui
,éür aucune antation, ne s'abandonner jamais àJon propr!!. fins, d moins
qu'il ne foit d'accord avec le jllgemelll
de celui qui tient la place de NOire·
Seigmur Jifus.Clzrifl . Si le Religieux
choi/it pour rem plir ce devoir la
voie de la Confeilion , il t:,ut qll'Il
difjmifi Ion Supùieur du jieraf.lera.
mente! , qu'il lui donne pouvoir dl
fizire
foire ufage de fa COflfi:(jio/t. S'il prt.
fére la /impie manileftation de fa
confcience , il ea obligé, par un
double précepte, de filirc dans les
mêmes intervalles une ConftifiOfl g<'
lléraü, afin 'lue Le Supérieur foit en
état de mùux pQurvuir ail bien flltier
de Id Société; & s'il nc fait pas cette
ConfefIion , 01l lui refuft fa nourriture
illI corps jufqu'a ce qu'il prenne ü .
nourri lure de t ame.
Comme ces précautions pourroient encore n'être pas fu/!ifantes,
comme il feroit à craindre que cha.
que Religieux ne fît pas bien exac.
tement une ouverture /i humiliante
il faut qu'il trouve bon qllc fis foute;
& fis foibleffis fo ient rapport<es , par
{on Confrere, a/on Supérieur. Tous
les Jé(uites (on t par devoir dclaleurs les uns des autres.
Il n'ell pas étonnant que de pareilles Conilitlltions ne {oie nt pas
publiques. 0" "'<Il doit montrer al/X
B
�'16
lu'angers q-ll'un abrégé rédigl d'une f~
~on plus conforme. aux idhs ordinaires,
CelL'( même qui s'oblig€nt relative.
ment à ce qu'elles contienneAt, ne
èoivent pas les voir en entier , des
quatre - vingt - douze Bulles rappor,
t ées dans l'I nftitut, o n ne leur pero
met la leéture que dc quatre; & oa
{e contente de leur fa ire un précis
d~ ce que chacun doit obftrver, àmoins
que pour dè.S raifons parLlculùrts le
Supiriettr ne juge
couvrir Le tOllt.
apropos de tui d"
Les J éli.ites ont t rois moyens de
recruter des Sujets; les Collég", lu
Congrégations, & üs Exercices {pi,i ..
tluls. Ceux qui {ont chargés de ce
foin important, doivent prépa", lu
EÜVl!s fans paroître /es attiru,
lorfqu'ds marquent du pen,hant
&
pOUT
LaSociùé, Les renvoyer aleurConfeffiur
pour la déeider. Il fau t {tlttout /aif;,
le mouvement di Dieu au premier Ifl~
flant de fan aman. Les Confiit\lliop~
~7
ne veulent pas toulcfoisqu'OIl laiffi
"happer un S ujet brillant, mfllle quand
la vocation flroit dOllteufi.
Les crimes ne forment ~1Il obfiacie à l'adm iiiion des R eligieux que
dans les lieux oi/. ils ont été commis :
Et celui qui a confeillé un aJ!àl/ù zat ,
dom t'ejjèt n'a pas été [uivi , n'a contre
lui aucune im:apacité.
L'~ge du Novicia t cft fixé il quinze
ans ; mais le Généra l, qui peut di{peniër de tOllt , pcut abréger ce
terme. Il n'y a aucun tÎJ'-' qui foit
fubjlantiel.
Dans les dernieres di[politions
de ceHX qui {e (G nt Jé{uites, les
parens doivent être exclus, même
quand ils {eroient dans un égal degré de pauvreté. Ce forait é,ollter la
Cloix du Jang, & il ne faut écouter que
tg, voix d)t Supérieur, ou des peryonnes
.hoij"s dans j'Ordre cet effit, dans
tous les cas, ceux auxquels aIl tjl
q,uachépar d~s liens fpirltuds méritellt
1.;réprence,
B ij
a
�~g
Quand le Sujet ell: admis, on lui
infpireen général plus d'attraits pour
fuivre üs confiits que pour accompli,
1<J préapteJ. Tout le direaoire des
exercices [pirimels eft un recueil de
ce qu'il y a de plus propre à échauf,
fer l'imagination.
Il y a dans les ConCt.itutions un
Chapitre dtS moyenJ humairu d, con·
f'rwT & d'acaotm " Corps dt la S...
ciùi dans un itat floriffant.
Il y en a un autre fait exprès par
Aquaviva, pour injlruaion des Con·
f1feurJ des Rou; le détail de ce qu'ils
renferment pourroit donner lieu à
une jufte critique de l'efprit qui les
a dia', mais les bornes d'une opio
nion ne me permettent que de les
indiquer.
Nous venons de parcourir les
préceptes de la conduite extérieure ,
perçons rapidement dans les difpo,
fitions de l'économie intérieure.
Lnmédiatement au·defi'us des fim~
r
19
pIcs Religieux [Ont les Officiers infé.
rieurs. Ce premier grade renferme
les Miniilres , les SOllS-Minifues ,
les Procllrenrs, les Préfets des cho{es fJJiri tuclles , les Prétèts des Cla{{es, les Confe/I'eurs du dedans, les
ConfelTeurs du dehors, les Prédicateurs & les Régents.
Au-delfu; de ces Officiers (ont
les Supérieurs des Mai{ons Profelfes,
le; Reaeurs des Collégcs & ceux des
Noviciats; ils exercent dans leur
dillria, (ur leurs inférictrTs, une
autorité proportionnée à celle qui
cll exercée (ur eLL\: par les Provin.
Claux.
Ccm;-ci (ont des Sujets de diilinc~
tion qui Ont, (ous l'autorité Ju Général, la (urint ndance de leurs Provinces. Ils nomment, dans l'éten.
due de leur département, les Officiers inférieurs, tous les autres emplois {ont à la nomination du Générai, à la ré(erve de (on Admoniteur
B üj
�Ji
3°
& des Affiftans, qui font Mmmés
par les Congrégations. Il y a aujonr.
d'hui iix AŒil:ans, celui des Inde.>
cdui de l'Efpagne & dl! POrtu.al'
o ,
celui de l'Allemagne, celui de l'Ita.
lie, celui de la France, & celui de la
Pologne. Ils doivent être grands {ii•.
' mrs du bien de la Sociéd. Ils formenl
le Confeil du Souverain, mais ils
n :ont que voix con{ultativc; "droie
â or .lonner n'app'lrtien t qu'au Général.
Sa feule volonté imprime il fes ordres
la {anétion de la loi, & il ne recon·
naît a!.tcun pouvoir intermédiaire.
Richelieu diCoit qu'il falloit évite!
les épines des Compagnies, cc
grand' génie étoit né pour être Gé·
néral des Jauites. Il étoi t digne de
la place, & la place étoit digne de lui.
Toutes les perfeétions réunies
[uffifent à peine pour la remplir di·
gnement. Il faut, fu ivant les Conf·
t itutions, que le Général ait /ln ginù
profond , une prudence confonulllc l
,
'6talIc01/p ri' adreffi, bettucoup de edu.
rage, & fur-toue qu"ilfoù prù afoll:.fj"'tr
Id mort pour le bien d. la SociJti.
D'autres qualités moins eiI'entielle9
~oncourent à lui mériter la plurali té
des fuffrages, la nohlcffi & les richr}
J.-s qui. pe/uvau Lui. donner plus d'alltoritl au-dedans ~ & plus de conft.iéra:~
tion au·dehors. La ligure même n'ef!;
pas 11 néglige r pour la dùence &- poue
f Idification.
Son féjour eil: fixé à Rome, qni
eli la Métropole, d'oCt il régit les:
Colonies. répandues dans l'V nivers.
Toutes les places font à fa nomination & amov ibles à {a volonté.
Dans l'enfance de l'Ord re o n avoib
voulu fixer la durée de {a puiiI'ance ;
mais il a été décicle qu'elle {"l'oit
aulli longue que {a vic; elle s'étend
même 2u-delà. Ses Ordonnallc~s ont.
gp"S fa mort La même force qu'elles
kYoient de j'Oll vivant ,jufqu'a ce lju'elJe, foi,nt ri,'oquécs par j im fi,cceffiur.
B iv
�P
TI eil revêtu de l'alltorité la plu~
defpotique qu'il fa it pwer aux Provinciaux, des Provinciam: aux Supé.
rieurs locaux, des Supérieurs loomlx
aux Officiers inférieurs, & ainfi fuecell'ivement de grade en grade.
Il diil:ribue également ail in'gal<:
ment, JeLon qu'il le CToit cony nabü ,
üpouvoirqll'iL communique, il le ruire
'Il/and il lui plaît, il t' affoiblù Jans [,
utirer, il rrflraùu en furet alui qll'il
accord, plus amplement en public allX
SltpJrieurs locallx pOUT leU.T concilier
plILs de reJPe8 de la part de lellrs infl~
r/lurs.
Il a {enlIa t:,culté de fai" des "git.!
"" d'~n difpenfor, d'altérer, de chan ..
ga, de dùruire & de rhablir les Conf
titutioll5.C'eil: à lui {eul qu'appartient
le droit d! p:tjjêr t01lS ÜS Contrats, de
ratifier ou d'alznuLLer ceux faies par fis
P"!po[is lm "atu de fis pOl/yoirs. En
\In mot, t oute la Société cil: concentree dans. fa feule per[oone.
nwnnoît
11
il fond la con(cience
de touS ceux qui lui (Ont fournis , &
particuliérement celle des principaux Officiers.
Les ~rovinciaux, les R eaeurs ;
les Supérieurs des Mai{o ns Profeife~
doivent lui rendre un compte fi
précis, qu'il p uiJlê cOJZnoi'tre les per..
[onnes,. les affaires, les PrOYÙlCes.
l lifli e.VatTemellt qUI!- s'il avaù leJ objetsfous les yell~.:.
Les Provinciaux doivent lni écrire
tous les deux mois , les Supérieurs>
des Maifons Profeifes tous les troi~
mois; ccux-ci écrivent toutes les
femaines ~ leurs Provinciaux. Outre
cela, les Supérieurs locaux (ont
temls de lui envoyer tous les ans.
deux Catalogues des Sujets qui compo{ent la Sociét~. Le premier contient leurs noms, Leurs p ..1tries , !r;llrs
tiges , le t'ems de leurs entrùs, leurs
uudtS, {rurs exercices, leurs grddes. Le
feeond plus détaillé com prcncll\Jl~
Il'!
�~..f
notice des qualités dechaqu, porticlllÎu;
de leurs taiens, du €araRer" de leur
ifprit, de leur jug(.ment ) de lmr prli..
dence, de leur exptrience- dans les nffai.
s, de la force de leur tempérament,
& d, leur aptitude tl/IX difJ.!ren.s emplois.
L'objet de ces Lettres n'dl: point
borné aux chofes qui intérelfent in'
trinféquement les maifons & les pér.
{onnes de la Société ; il s'étend J
tout ce qui regarde les affaires fi les
perfonnns du do/zars, & s'il fur vient
des cho{es qui méritent le {eeret,
on fè flrt d'un chiffrt done l< Gin"al
lui-même prtfcrit la méthode.
Indépendamment des Lettres qlle
les Provinciaux lui écrivent touS les
trois mois, ils fo nt tenus de luïenvoyer to us les ans ce qu'on appelle
hs L ettres annuel"s ; celles -ci renfer·
ment un dùall circonjlaTlcù! de lwrs
Provinces, elles contÎ.ennenlloUl ce qui
.s'ej1!aù par te minijlue dt../a SoçjéJ/,
~, qu'Oll pmfl
3f
d'elle , les contradiêl,olls
& les pe1écuciolls qlielle eJ!uie. Les
matériaux en' font fournis par les
Supérieurs loca\tx dans leurs Lettres
hebdomadaires , ils ont foi n d'y ob{erver ce qui fa palTe autour d'eux;
ils [e fonf aider dans cette rechercha
par une perforuu exafle & cltrùlIjè, qui
met dutque jour en écrit tOllt ce qui
arriye: de: pLlls intJreffan l .
Cette relatio n graduelle & con."
t;nuelle n'd l: pas encore [uffithnte;
lès Reéleurs & les Provinciaux, on t
des e[peces de Contrôleurs ou de
f\.rveillans , qui écrivent direéle
ment au' Général, ceux des R eReurs
um fois L'an, & aux dru Provinciaux darIS les mois de Janvier & dt
Jllill<l .
M. de fa Chalotais a fait un re~
levé de cette imm enfe correfp on.
dance ; ell e monte , indépendan,"
ment du commerce du dehors &
de celui qu'exigent les affaires IOllr~
B vj,
�36
nalieres , il 65"84 Lettres périodi_
ques. Il n'y a point de t ête qui n'elt
fùt effrayée, point de Mini/he qui
pÎtt y fu/lire ; auffi n'y a-t'il point
de Potentat qlli ait lm empire auffi
r épandu, & une adminifiration auffi
éclairée que le Général des Jéfuites,
Arrêtons-nous un moment, pour
admi rer le chef - d'œ uvre de l'efprit
humain, le plus beau plan poflible
de gouvernement mis à exécurion
depuis deux liécles. Nous l'examinerons enfuite fous un autre afpea;
p our voir s'i l n'ell pas abuGf.
T outes les opérations de la Nation Jéfuiti que ont pour objet LA
GLOIRE DE DIEU comme terme, &
L'ACCROI.s~EM EN T DE LA SOCIErÉ
comme moyen . Son titre, au droit
des gens, tire {a {ource du pouvoir
.Iu Pape fur le fpirituel & fur le
temporel, de la communication qlle
le Pape en a faite à la Nation, &
-clu tranfport que la Nation en a fail;
57
à {on Chef. De cette {ource eil na·
turellement fortie l'indépendan cede toute autre Puiifance , (pirituelle
ou temporelle. Cette indépendanceétoit néceffaire pour que rien ne pî,t
arrêter aIL dehors les mou vemcns
de rEtat, & pour que rien: au- dedans-n'en l'ta troubler la direélion,
il falloit une obéiffance (ervile. Le
defpotifme qui s'eft formé chez les
Jéfl1ites , réunit les avantages de
tous les Gouvernemens, {ans en
avoir aucun des inconvéniens; il a
tout à la fois les refforts des trois.
Etats du Républicain, du r-Ionarchique, & du D e!potique. Le Citoyen
y préfere le bien général au bien
particulier; par-là il fuit l'impulGon
,le la. "mu; en contribliant à la
gloire de l'Etat, il travaille à {a confidération per(onnclle, par-là il fent
l'cguili on do l'honneur; il n'a rien
'lue dans un moment il ne puiffe
perdre, par -là il cil: toute (a vie
�11'
ltiïet à l'iïnpreffi on d. ta craillte?
quoique plus efclavc que le Mu{ulman, pnifqu'il n'â pas même l ~
liberté de l'entendement; il chérit
{es chaînes, parce qu'il les' a choi.
fi es; il n'dt pas né fOlls l'empire
du De{pote , mais il s'y ell: rangé;
Le contrat {ocial de la NatiolT
renferme la il:ipulation exprelfe
d'une autorité ab{olue dans le Chef,
& d'une entiere fervitude dans les
M'embres · pour l'éUvdtion dit tom;
Le Chef defpote, éleétif, & Magifual
p erpétuel , ne craint rri les fdaions
des Républicains, ni les perfidiel
des Courti{ans, ni l'in{urreaion
des eCdaves : il peut tout, & n'el!
arrêté fur rierr, parce que {on defpotifme eil: le moyen le mieux combin é pour procurer le bien général!
il eft pour les Grands de l'Etat l'ame
qui le fait mouvoir pour fan pbu
gralld accroiffement : il cft pour le
p euple de la N a~ion , J. C. lui ~
19
In ~me qui lui commande pourlt>
plus grand, gtoire. Si Dieu n'el,t arfêté dans {es decrets que les h ommes
conferyeroient leur liberté, il el,t
youlu qu'on fit ob{erver à fon Peuple le régime des Jé{uites. Que de
merveilles alors n'el,t pas opéré le
gouvernement> de Moy{e ! (ous un'
Chef réellement infpiré, la légi/latioll
la plus parfaite n'équivaut pas à une
entiere abnégation de foi-m ême , &
à une foumiffion aveugle aux ora.
cles de. vive voix. Le Chef de la
Société des léli,ites· renferme dans (a
volonté. celle de tous les Membres ,
il la déterm ine à (on gré; la loi de
rEtat eil: dépo(ée dans (a t ête, il la
fait parler (elon (es vlles; ila dans
(es mains pour la fa ire exécuter tou'
tes les financ es de {on empire; il
a (ous (es yeux les portraits de l'ex,
térieur & de l'intérieur de tous (es
{"jets; il (çait à quoi ils (ont propres , & l'emploi qu'il en ECU! tài~
�~
te; tes m~mes files qui lui p<JTlent ~
tout moment ce qui' fe pallè dans b
quatre parties du monde, rapportent
fes ordres il tous les coins de l'Univers. C'el!le Soleil qui dans le Poë.
me (lIblime que D e(cartes nOllS ~
donné, agit par une implllfion inftantaRée du centre il. tous les points.
de la circonférence.
A P R È s avoir admiré l'Inf!itllt
des Jéfuites, comme le chef-d'amvre de la (ôgacité humaine, & corn.
me le modele du plus parmit gouvernement politique pris en lui-même
•
•
Il n'ell pas di/lici1e d'e découvrir le~
abus qui en peuvent réft,lter par rapp!)rt aux autres Sociétés.
Rien n'el! fi à craindre qu'une
tête froide & politique qui fair
mouvoir une multitude de bras armés par le fanatifme. Quelque (nblime que foit le but qui les fait
agir ~puif'l.ue ç'el! pOUl" la plu; gran~
'ft'
(Je gToire d, DiC/t , ce but ell: pTtl~
fait pour cimenter l'enth ou!iafme ,
qu'il n'ell: propre à le légitimer. Re(peRons les vues du Fondateur, elles auroient pu être i="emp lies , fi la
lifle non-interrompue des Généraux
ne contenoit que des Ignaces ; mais
attendu la èléplorable infirmité de la
conditiorr humaine, il el! impoffible qu'il ne s'y rencontre un plus
grand nombre de Lainez & d'Aquaviva; aiofi, ab(haétion faite de la;
faioteté ou de l'ambitio n des Chefs ~
. examinons l'!nftitut en lui-m ême.
r trOllve qu,
"1 d'etnut
. tout-il-la
,e
fois!e droit divin, le droit naturel,
le droit des gens, le droit politique,
la Hiérarchie de l'Eglife , par conféquent le droit ecclétlaftique , & le:
droit civit.
Droit Di"i".
Il ef! contre le droit divin qU'lI'Ile creature humaine u{urpe les at-
�4'1:
• ribllts de la Divinit é. Je ferais pent:
Iltre peu touché des· comparaifo ns
lirées du c~davre' qu'on peut manier'
dans touS les {ens, du bâton dont le
vieillard {e {ert dans tous les lieux,
ce {Ont des allégories employées
pour frapper l'imagination; mais il
ya dàns les Confiitutions des ehofes.
qui parlent plus direélemen! ~ la rai{on d'un Chrétien·.· Un Jéfuite doit
voir Iefus - Chnfi prêtent dans l~
perfonne de {on Général, il doit ajou.
!er ;\ ce qui émane du caprice de fon
Génémj la même foi qu'à ce qui fort
de la bouche du Verbe incarné; il
doit être vis-à-vis de {on Généra!
cet Abraham prêt à immoler (on fils
fllr l'ordre exprès de Dieu. La loi de
~ette obéilTaf>ce efi un attentat ma.
nifefie aux droits de l'Etre Suprême~ .
Le defpoti{me Cj)iritue1 s'arroge ce
qui n'appartient qu'à Dieu, & plllS
encore qu'il n'a voulu s'attribuer
i lui-même. Dieu n'exige pas d~
~1)
le {acrince de nutre entendement; on ne pourroit plus difiinauer la vérité de J'impofiure, & if
~'y aurait plus de vraie Religion .:
s'il nous a révélé des M yfteres qlll
font au-delTus de notre l'ai (O IT , il ..
établi cette révélation fur des preuves fi convaincantes., que même en'
fe foumettanr , l'homme con{erv~'
Uexercice de (on jugement.
1I0l1S
Droit Natltret..
Le Droit naturel peut être re';-ardé
comme une branche du Droit
h
divin. Les Confiitutions bleilènt
également l'un & l'autre. La nature
a imprimé chez tous les êtres le de/ir
de leur confervanon ; dans l'env~
Ioppe matérielle où ce monde ter.:.
reflre tient l'ame captive, {a vie eib
fon honneur? il n'cft pas plus pero
mis à l'homme d'y renonce r volon.lairement, qu'il lui cft loi/ible de
,e[er d'exiller par (on propre motll
�44
, rement. Le Jé{ili t~ ne peut clone
fans vIOler les LOIx de la nature
facrifier fon honneur. Si ce facrifice
eil: une efpece de Suicide, la délati on cil: une cfpéce d'aflà/linat. Quelle Société que celle qui eil: formée
par des efpions qui ne refpeélent
pas même le fecret l'un des liens le
plus univerfellement reconnu, pOur
être de Droit nature:: que clevientla
charité que .lç "'-prêchc l'Evangile
& que l'humanité nous infpire.
D roit des Gens.
Si l'on difmte le Droit des cens'
b
,
la Société n'a de titre que le princip e vicieux du ponvoir abfolu du
Pape li" le fpiriruel & fm le temparei; elle n'e",il:e qu'autant qu'elle
détmit ; elle n'a de territoire qu'autant qu'elle en fubjugue les ju{!es
poffeil'ems -Peu jalou{e d'éte ndre les
limites du Paraguai , elle a re.ardé
0
les PuiŒances temporelles du même
r
4r
tiil que les Dignités eccléiiail:i ql1es;
qu'elle trouve plus noble de donner.
que de "cevoir. Elle a penfé qu'il
valoit mieux influer fur les Em"
pires que d'en poil'éder.
Ç'eil: pour faire reconnaître les
inju{!es prétentions de hl Cour de
Rome , que cette Milice indépendante couvre la furt:1Ce de la terre;
qu'elle introduit parmi les Nations
une Nation heterogene qui eil: en
guerre forcée avec elle, & qui par
la direélion de fa n int érêt particulier dérange la marche uniforme &.
reglée de l'intérêt public.
D roit P oLitique.
Le Droit politique fe réunit avec
le Droit des gens pour profcrire
l'lnllitut des Jéfuites . Il fufliroit
de relever quatre abus conlidérables qui ne peuvent être tolérés par
aucun état policé.
Le premier réfulte de l'imn1ll~
�I(G
<!Ûté prétendue de toutes Impèli.
tions ordinaires ou extraordinaires,
par qui que ce fo it qu'elles ayent pû
.être établies , Empereurs, Rois ,
ou autres Princes quelconques, &
de la défenfe /àite d'ofer les exiger
.iL peille d'excommunication & de
malédiétion.
Le {econd, de ce qu'un Etran.
ger nomme à fon gré, revoque par
fon caprice les emplois les plus
irltéreffans pour la tranquilIité publi.
que, en ce qu'ils influent fur l'édu.cati()n de la Jeunellè par les Collé·
ges , & fur les mœurs des hommeJO
faits par les Congrégations, les
.cliaires & les C onfeffionnalLx,
Le troi/iéme, de ce que ce mê·
me Etrangerpeut expatri er tous ceux
qui lui font fou mis , faire perdre
à une Nation tes Citoyens pour les
'donner à une aut1'e , & les enlever
é~al em ent à toutes, en éteignant
à:ns 'leur cœur tout [entiment deP~
uiotifrne.
~r
te qüatriéme de ce que tenant
:dans fes mains toutes les Financç§
de l'Ordre, il peut en t out temps
faire fortir l'argent d'un Pays pO\lr
Je répandre dans un autre, le faire{ervir aux projets de (on ambition,
& l'employer peut· être il la la rnÎnSl'
.Je l'Etat dont ill'au.ra .tiré.
Quelques importans que (oient
ces abus, il en ell: de plus redoutapIes. Partout (u cceffivement , fi ce
n'cil: en tout temps , les Jé(uites ont
des intérêts oppofés à ceux des diffé•.
rens ,Gouvernemens am:quels de
droit ils font fo urnis, Par - tout ils
lent 0ccupés à fa ire valoir kur chi.
merique indépendance. Par-tout ils
menacent le repos des Etats & la
{tIreté des Prin ces , en inrpirant la
tirannie aux Souverains , & la ré-volte aux Peuples; ils ti ennen.t
igalement dans leurs mains les SlJ.~
jets par les Rois, & les Rois pa,.
les Sujets.
�4~
, Ou ils gouvernent de~)otique<
'ment, ou ils intri guent ouverte.
ment, ou ils {édui{ent {ourdement.
Tous leurs fanatiques ne (ont pas
' Membres de la Société; elle en eleve parmi ceux qui par état doivent
-être le plus en garde contre elle.
Nous venons de voir deux Magi!.
trats Ce porter à des excès qui vont
même au - delà du fanati(me; l'~
macre du Paradis ouvert peut eng~
ger" des am es foibles iL (acrifier leur
vie pour une Caufe dont elles n'apperçoivent pas l'injufiice, à Cc vouer
même avec tranfport à une mort
naturelle; maîs conduire des ho~.
mes éclairés à fe livrer de leur v,·
vant à une mort civile, fans efperan.
ce d'obtenir promptement la pa lm:'
du Martir, les déterminer à (url'"
vre à leur honneur, c'efi ce qu'on
ne peut pas comprendre, & ce que
les .]éCuites viennent d'exécuter.
Que n'a·t · on l'as à craindre de
l'areIlS
49
pareils {éduéteurs ; que ne doît-oll
pas redouter de ceux qui par des
vœux indifcrets ont promis d'obéir
{ans examen aux ordres quels qu'ils
pui{f~nt être d'un defpotc étranger.
L'ex~epti on tirée du cas 01, l'ordre
feroit un péché manifcile eil une
iHufion évidente. Un Jéfuite qui n'a
d'autre opinion que celle du Générai qlli lui commande ious peine de
FéclzJ mortel, .pourra·t·il {oupçonner
un crime dans ce qui lui cil ordonné au nom de Jefus-Chrift ? & pour
lui le péché le plus manifeile ne Ce.
ra·t-il pas celui de la défobéitfance?
D roÏl Ecclijiajlique.
t'Infiinlt eft contraire à la Hierarchie de l'EgliCe, par con{équent
au Droit Eccléftaitique. A peine
les Jéfuites ont-ils exifté qu'ils ont
fait remonter leur indépendance
ju[qu'à celoi dont ils la tenoient. Le
Suççe.fTeur de faint Pierre qtÙ leur a
C;
�5G
eu
. cl(mn~ l'être, n'a bientôt plus
{ur eux qu'une autorité fecondair~
à celle du Général. lis prêchent partout l'infaillibilité du Pape; mais s'il
tcuche à ce qui les concerne, le
Général peut le reformer, il peut
détmire ce qu'il aura fait, rétablir ce
qu'il aura détru it, fous telle datll
qu'il jugera à propos, fa ns avoir
recours à aucune autorité, pas même à celle du S, Siege,
lis ont fecoué , fans refpeét pour
la fubilance de leurs vœux, le
joug qu'ils s'étoient impofé pour
le faire porter aux autres . Les grands
Profès qui jurent au Souverai n Pontife une foumiffion entiere, pour
ce qui regarde les Miffions , peuwent être rappellés au bout de trois
mois par le Général. Ce n'cil qu'avec foo attache que leurs voeux fan!
obligatoires, & que les ordres du
Pape peuvent avoir une exécutioij
réelle & permanente.
51
Dès que les Jéfuites n'ont pas
n1jJeété l'autorité du Chef de l'Eglifè leur unique Potentat, il n'ell:
pas étonnant qu'ils n'ayent pas grande déférence pour cette Mere commune de_tous les Fidèles. Dans tout
ce qui n'eil pas Il:rié'tement article
de fo i, ce n'eil pas fa doéhine qu'iis-.
doivent Cuivre , ils ont promis de
fe conform er à celle que la. Soc iété
s'cil choifie o u qu'elle fe choilira.
& la Sociét~ s'cil choilie, ou fe choifira la meiLtwre 6- la plus convenabl<
pour ûle; mais comme il ferait paf.
f.ble que la doé'trine la plus convenable pour la Société ne [ùt pas en
tout temps & en tout lieu la plus
oltcnftble, l'obligation indiCpenfable
ile porte que fur l'opinio n idem fopiamils ; pour la parole o n lui lailfe plus
de liberté, clic dépend davantage
des circonilances, idem ( QUO AD
ElUS FIERI POSSIT) dicamus, Le
Jéfuite doit penjèr comme l'exige
C ij
�r~
l'intérêt permanent de la Société;
& parler comme l'exige l'intérêt du
,m oment.
Si les diCpolitions des Conciles
font favorables il l'ordre entier, il
les adopte ; li elles ne le font pas,
il les r ejette. Après s'être glorifié de
la qualification de pieux , que le
Concile de Trente a donné à {on
Inil:itut , il a fa it des mouvemens
_p our f~e révoquer les D ecrets de
çe Concile, qui confirment la Hic.
rarchie de l' Eglife ; la troifiéme
Congrégation s'eil: expreifément re.
fervée de déroger il ces D ecrets ,
& de failir un temps opportun pour
obtenir cette dérogation.
Il faut en effet convenir que la
Hierarchie Jé(uitique , & la Hierarchie Eccléliail:iqu e ne peuvent pas
fubliil:er enfemble, Comment accor.
der le compte qu'un Evêque doit
~ Dieu de {o n Troupeau, avec le
"ççu par le'l.uelle Pro~s s'çngage,
n
èn cas qu'il parvienne il l'E:pifcopat ;
de {e conformer aux ConCeils du Gé.
néral. Ce veen renferme une obligation li étroite, que le Pape n'cn peut
pas difpenfer ; il cd ntient une difIJofition li étendue, qu'il oblige no n
feulement le Jé{ulte élevé à quelque Prélature ; mais encore celui
qui n'y a été promtl qu'après être
forti de la Société; en(orre que fi
un Ex-JéCuite parvient il l'Epi{copat
le Géneral qui avait perdu (es droits
{ur lui les reprend pour le conduire
dans (a nouvelle Dignité, {elon le
Cens des Conil:itlltiol1s; or no us venons de voir quelle eil: l'eCpéce d'obéi!rance que les Conil:itntions exigent.
Si les JéCuites ne conduiCent pas
les Evêques, ils méconnoiflè nt les
droits de l'Epifcopat ; ils prétendent
remplacer tout à la fo is les Prélats , "
les Curés, les Univerfités. Leur
miffio n pour le Min iil:erc év;mgeli-
C ilj
�~4
que leur per[uade qu'ils font en drQit
d'en remplir toutes fes fon[tioru,
Ils peuvent prêch er fans la permiC.
fion des Ordinaires , adminilher les
Sacremens [ans l'agrément des PaC.
teurs, donn er des grades fans être
affiliés à aucune Univertité , contre
le droit exclutif de ces anciens Corps
dép06taires de notre D otlrine.
Les foudres de l'Eglife s'éteignent dès qu'ils t o mbent fur eux ,
les Fidèles peuvent recevoir les Sacremens de leurs mains , comme s'ils
n'avoient pas été lancés, & ceux
qui choi tiffent de préférence pOUl
Pafteurs ces Jelllltcs excommu nIes ,
[ont dilp enfés d'aller à leurs Pa·
roiffes.
D roù Civil.
l'
•
"
Enfin les Coni1itutions des Ji.
fuites an éilntille nt le Droit Civil:
ell es contiennent des loix particu·
lieres ) çontraires à celles qui font
~)
Ëtaolies p'our le maintien de l'ordre
public. Elles ne veul ent pas qu'un
Jéli,ite puiffe être obligé de répondre en juflice , {oit en matiere 'Ci vile , {oit en matiere crimin ell e ; ell es
défendent qu'on puiffe oppo(er auGune pre{c'r iption moindre de {oi'"
xante ans contre le"s biens, per{o nnes & domaine de la Société ;
enes l'autori{ent à poffeder des Fiefs
fans inve11:iture, & (ans néanmo ins'
enco)lrir la cO"mmife .
Cette légillation , pOllr ainli dire·,
per(onnelle, lui donne encore
/acuité de fe ch oilir des Juges qui
s'y conforment: ces Ju ges-Confervateurs qui tiennent de la Société
leur nominatio n & leurs pro vilions;
{ont 'prépofés pour en juger toutes
les Cautes tant Civiles que Crimi~
nclles & mixtes, & ils ont en dépôt
les ccnfllres & les exco mmunications pour exécuteurs de leurs JugCmcns.
la
Ci v
�56
Les vœux des Jé(uites blell'ent
également les notions les plus Communes de l'équité, & les principes
leG plus /impies du Droit. En fait
d'engagement, la premiere de toutes
les régIes eft que les Parties Contractantes en connoiiTent l'étendue; la
feconde. eft qu'elles {oient ~écipro
quement obligées les unes envers les
autres ; ces deux RégIes (ont ici dir eB:ement violées. On ne montre
aux Ecoliers approuvés qu'une trèspetite partie des Conftitutions &
D éclarations relativemerrt auxquelles ils prononcent leurs vœux. On
ne leur découvre peu à peu que ce
qui eft néceiTaire qu'ils {çachent pour
ce qu'on exige d'eux dans le moment pré[ent. Le [urplus doit être
un fecret impénétrable. Si ce Myr.
t ere [e dévoile aux yeux des grands
Profès, c'eft dans un fige olt corn·
munément l'état des hommes efi décidé, olt il ne leur eft prefque plus
')7
permis d'en prendre un autre, & par
con(équent plus pollible de rzculet,
quand ils ne fe raient pas déja liés
par leurs premiers vœux. D'ai lleur.>
que leur montre-t, on? Une Régie qui n'a d'exiftance que dans la .
volonté mobile du Général, ain/i
même en voyant l'Inftitut, le Profès ne {çait pas exaB:ement à quoi il
s'engage.
La loi de la r éci procité dl cllcore plus mal ob[ervée; cependant
li jamais il y eut engagement oi!
elle (oit néce{[aire, c'eft celui al'
ron contraéle pour [a vie . Dès le
premier pas , les Ecoliers approuvé;
promettent d'entrer dans la Société ,
mais la Société ne promet pas de les
recevoir; t oute autr e vocation lellr
efi interdite; mais ils ne {ont pas
libres de remplir cclle-Ia. Les grands
Profès même pellvent être chailë:r
en tout tems [ans formalité de Iuaice, le Généraln'ell: pas obligé d"ca
Cv
�,8
dire-Ia caufe , fa volonté IÎlffit dal?/i
un Ordre Oll la delation dt de de.
voir & fait partie dll régime. Quel
Cohtrat monilrueux ! Y en ;;ut· il
jamais un plus f"it pour être refciodé. Un ReligieHx qui a blanchi dallS
l'exercice de {es devoirs peut être
ren voyé pa r un caprice ,après avoir
fàcriiié pour les remplir toutcs {es
efpérances dans le fi écle; fi on le
force d'y rentrer il ne lui el! dîl ni
penfion "ni aliment _ A Dieu ne plai·
{e (fi nous Commes dans le cas) que
nous rétorquions contre les Jéfuites
leur propre Jnilittlt. Plus il el! vicieux, plus les parI iculiers méritent
de commifération, & l'on ne pem
avoir pour eux trop de mén~ge
mens .
D oil"ine & Morale.
Par rapport à la D oéhine & à
la Morale des JUuites , indépendam.
ment de la Foi que méritent les Ma·
59
giflrats dont nous tenons le Livre
des Affertions, je n'ai pas cru avoir
befoin de recourir aux T extes.
Quand on a médité fur leurs Conilitutions, tout ce qu'on leur reprocbe:' cet éga rd, paron une con(~_
quence li néceffairc de leu r régime
que dans le cas même où leurs Cafuil!es n'auroient pas fait imprimer
ce qui a été extrait de leurs Ouvra~
ges, je n'en {erois pas moins convaincu de leurs opinions. Les J cifui tes ne peuvent fe dévouer au defpotifme fpirituel qui, (oumet leur entendemen t à la volonté d'un (eul
homm e, fans embra{fer une Doctrine auŒ flexible gue leur Gou vernement eil arbitr~ire, par conCéquent {ans adopter celle du Péché
Philofophique , & ceUc du Probabilifme qui rendent excufables tautcsles aérions & toutes les opiniollS
foutenables . Ils ne peuvent fui re
valoir leur indépendance, [ans éta-
C vj
�60
hlir le pouvoir du Papc (ur le Spirituel & (ur le temporel, (ans favoTifer ' la Doélrin e meurtriere qui e11:
une fuite naturelle de ce principe.
Dès lors il me paroît (uperflu
d'entrer dans l'explication du fameux D ecret d'Aquaviva, de dif·
cuter le Cens Grammatical de l'e,·
preffion cuÎque perfonœ, d'examiner
fi, en déclarant qu'il o.'c11: pas permis à toute pafonne de tuer les Tyrans, on n'en ré(erve pas lc droit;\
ceux que l'on jugeroit dignes de cette
préférence. D ès que la puiifance dl!
Pape s'étend fur le Temporel, dès.
qu'il peut dé lier les Peuples du fer·
ment de fidélité, le meurtre des Tyrans tient au droit Divi~ & au droit
N ature!. Il devient à chaque particulier un aB:e permis pour la {\lIeté
de (a per{onne , & UI1 aéle méritoire
pour. le bien de fa Religion.
61
Titres d'Etabli.!flmens;
Ce que je v iens d'avoir l'honneUf de vous expo(er pcut · être
trop longuement , me di(pen(e d'examiner les titres d'établiffemens de
la Societé , {oit dans le Royaume,
{air dans la Province, fuffent-ils aum
conformes à la loi, qu'ils lui font
contraires? filffent ·ils foutemls d'unepoffellion auffi ancienne que l'épo que du Monde Chrétien , le bien,
public peut en' tout tems réclamer
(es droits, & demander la diffolulion d'tille Société lilr laquelle il
feroit au moins néce{[aire d'avoir
toujours les yeux ouverts.
IL ne me refie donc plus apr~
avoIr prouvé que l'Infiirut des Jéfuit es eft abulif, qu'à juger s'il eft
fu(ceprible de réforme.
Quand on a pénétré l'e{prit de'
cet ~nflitut ; quand on a parcoun~
la fmte des abus qu'il entraîne ~ ODJ
�62
63
elt bien convain cu qu'il ell irréformJble , qu ~ l q!1e frappans que foient
ces abus, quelques dellruétif; qu'ils
foient de t out ordre public, il ell
encore moins év ident que le régime
ell: abuiif, qu'il n'ell: démontré qu'il
ell: irréformable.
Ceille jugement qu'en ont porté
les Jéfu lt es eux-mêmes dans tous les
tems, & je ne puis me refufcr la
belle expreffion tirée de l'image du
premier f,écle, & déja citée pluiieurl
fois . Volvitur (; revoLvltur IwminiJ
""mana eorlClufafiait urlUm eft mem/ml'
fit/llIiS corparis magni : & plus bas,
unillS
nu.tu SocietatÏs univcrfœ lama
,
~oles focilis moyen, commoveri diffi~
ci/is.
La Société des Jéfuites conferve
entre fes Parties la même adhélion
que Je {yilême du monde. Seneque
en parlant dans fan Epitre , 9\ de
l'univerfali té des chofes divines &
humaines {emble avoir délini Je
Corps dont nous fommes occupés.
Omm hoc quod l'ides quo D ivi/Ja atqu,
Societas noJlrtL lapidulll fornicatloni /
fmilli",.l ejl. Si l'on en détache une
pierre tout l'édilice ell: écroulé,
quelle rdorme peut·on mettre dans
un Ordre concentré dans la per{onne
d'un Général qui régIe les penfées.,
conduit les aétions , gouvern~ les
fortun es de tout ce qui fait partie
de cet Ordrc, qui a lc pouvoir de
fuire des régies , & de les détruire ,
de faire des conventio ns, & de les
annuller , de déclarer innocent ce
qui dl plché , & péché ce qui eft innocent.
Tout Jé{uite a promis à Di eu de
fOlrm ettre fa liberté, fa volonté,
fonentendement à {on Général.
Quel frein les Pui/fances de la terre
peuvent - elles mettre à uo pareil
vœu? Elles en arrêteront bien , pendant" quelque t emps, les effets an
.dehors , ne Principes offindanwr ,;
�64 .
mais l'Ordre en général , & le Religieux en particulier n'en feront l'a!
moins per(uadés qu'on le:lr fait violence. Ils n'attendront q~lc l'occaflon
de fortir de cet état d'oppreffion,
& peut-être la préviendront-ils; car
il en cCl: du faux zè le comme de
l'honneur de convention, qui n'agit
jamais plus fortement que quand il
eCl: en conrraditlioll avec la Loi.
Ceci n'efi pas un e !impie conjecture que la forme des ConCl:itutions
rend probable; c'eil: un fait prouvé
depuis que l'Ordre exifie. Lors de
fon entrée en France, lors de (ort
retabliifement par l'Edit de 160),
avant & après les mêmes annales
qui nous confervent les (oumiWon~
& les déclarations des J é(uites contraires à leur Inil:itut, nolIS prcfcn.
tent une Cuite non interrompue de
leurs reclamations par le f.1it, de
leurs combats avec les Evêques,
de leurs conrefiations avec les Paf~
6~
teltrs, & de leurs Procès avec re$
Univefités. Eh! comment auroientils refpetté des (oumillions que le
Général n'a jamais voulu autori{er,
que lui {eul pouvoit faire, & qu'il
auroit encore eu le pouvoir de retraéler.
Il faut que les Jé(uites {oient ce
qu'ils font, ou qu'ils ne (oient point
du tout; & la répon(e vraie ou fauife
attribuée ail Général dans ce moment critique, fint ut /tau, au! non.
fini, qui m'avoit d'abord étonné,
ceffe de me {urprendre, depuis que
je fui5 UI1 peu plus inil:ruit.
J'avoue que je n'entends pas bien
la diCl:inéhon adoptée par M. le Procureur Général. Si l'on retranche
de l'Inil:itut des Jé{uites les Bulles des
Papes, je ne vois pas ce qui reil:e.
Les Decrets de la cinqllieme Congrégation ont déterminé qu'il ne fàlloit
point fixer les points (ubil:antiels de
l'lnftitllt; que c'étoit une matiere
�66
dont il fall oit s'ab a enir de s'occupel;
qu'en tout tems, le Général pOur.
roit les déclarer, & qu'ol) apprendrott de lui ce qu'il en fulloit pen(er,
Panf V a autorifé t ous ces Decrets
par là' f"meu(e Bulle de 1 606, in.
conteaablement la plus abufive de
toutes. Si on la l'ejette, le Général
n'a plus le pouvoir d'altérer, de dé·
truire & de n~tablir les Conait,,tions; il ne peut plus , dans tous les
temps , en déclarer les points (ub(·
tantiels ; ce n'ell: plus de lui qu'il
fuut apprendre dans tous les cas,
ce qu'on en rJoit pen(er , c'ca une
matiere dont il devie llt indi(pcnfa-blc
de s'occuper, & il faut aux Jé(u itcs
nn nonveau Fondateur qui leur don·
ne un nouvel Inil:imt.
('ell: conform éme nt am' Bulles
des Pap es , que jufqn'ù préfent le
Reli gieux s'ell: engagé , qu'i l a promi!; il (on Général une obéilTance
aveugle, qu-'il lui a (oumis (oum (es
67
facultés ;. Ia puilTance temporefle eft
pllls en droit d'empêcher l'exécution
de ces Vceux dans fon Empire, que
de les divifer, de défendre qu'i l ne
s'en forme de pareils, que de les
refuaindre en les lailrant fubfill:er.
La Jnri(diaion civi le ne prononce
jamais que relativem ent aux effets
extérieurs. ; eUe n'afpi.re point à
gouverner l'intérieur des confciences; c'ell: le (oin des Minill:res Ecc1éfiaftiques ; mais leur follicitude
ne doit pas s'étendre au -delà. Pour
ellX le terme de Juri(diélion d l: un
mot impropre & ufurpé , fi, quand
il n'eft pas l'effet de la conceffion du
Prince , on lui attribue quelque autorité dans ce mond e, qui n'ell: pas
le Royaume de J e(us · Chrill:. C'ell:
aux Puilrances de la terre, à régler,
(0 us la direétion de la Loi , le fort
des PartiCllliers & des Sociétés qui
vivent (ous leur domination. Le Roi
nous a fuit vo ir, en nous envoyant
�6g
69
{on rdit du mois de Mars 17 61 ;
qu'il trou voit l'Inftitut nhuJif, en re.
tirant aujourd'hui cet Edit, il nOliS
fait voir qu'il trouve l'Inftitut irri.
avoir quelques uns de leurs pnVlléges , mais ils n'en ont pas l'uni.
ver{alité , ils peuvent être fournis à
un Général étranger, mais ce Gé.
néral n'dl pas un D efpote , mais
leur règle n'eil: pas mobile au gré
de fon caprice, mais leur obéifl'ance
n'emporte pas le façrifice de leur
entendement, mais ils ne font pas
tous obli gés de n'avoir qu'une op inion. C'eil: l'cnfemble de l'lnfiitut
des Jéft;ites qui le rend inadmiffible ,
qu'on m'en préfente un femblable
& demain je le dénonce;\ votre juftice impartiale,avec moins de regret
que je n'en aurai à contribuer à faire
rejetter celui-ci, puifqu'un pareil
aurait les mêmes inconv.éniens , &
,.
n aurait peut-etre pas, à quelques
égards, les mêmes droits à Flotre
reconnoifl'ance.
En profcrivant en France l'In(.
titut de la Compagnie de Jefus, nous
açcorderons les cris oppofés de la
formahle.
D epuis près de deux ans, la Na.
tion Françoife eil: en guerre OllVerte
avec la Nation Jéfuitique, il faut
Gue l'une ou l'autre fuccomue. Le
t rône du Général cil: ébranlé, il
faut qu'il en defcende eu égard Il
notre Monarchie. J'ai montré que
les Loix divines & humaines prononcent cet Arrêt, celles de la Politiqu e le confirment. Quand on a
fait trembler un ennemi fi formidable, il n'y a rien qu'on n'en doive
craindre.
Que les Jéfuites ne fç flattent pa!
d'échapper à la faveur de l'exception
tant de fois repét~c qu'il n'y a rien
dans leur Inftitut qu i ne leur {oit
commun avec les autres Ordres Re·
guliers. D'autres Religicmi peuvent
,
.
�7°
voix pub'lique , nous y anéantirons
ttn Régime pe rnicieux, & nous y
con{erverons des hommes utiles.
VEtat recouvrera des Citoyens qui
lui appartiennent, & qu'il avait pero
clus. Il aura, dans toutes les Profef·
fions, des Sujets difi:ingués qui travailleront pour {a gloire, & pOlit
tout dire, en un mot, il acquérera
des François.
COMPTES
RENDUS
DES
É TA B LISSE ME lV S,
DE L'INSTITUT
E
T
DE LA DOCTRINE
DES SOI-DIS ANS JÉSUITES.
PA RIes Confeillers Commiffaires : au
Parlement f éalJt a Dijon, Chambres
I1Jlèmblées , les 4, 5 6' 6 Juillet 17 6 3.
ET ARRt:T DÉFINITIF
Du
Il
JuiLL" l76 J.
!
M. DCC. LXI 1 1.
�~~fl'''''':\,fl'~~~~''''<\.'
~4'(;..4 ~- ....!f ·~4·~-4
COMPTE RENDU
DES ETABLlSSEMENS
DES SOI-DISANS JÉSUITES,
PA R un de MM. les CommijJàir(s,
aux Chambres affemblées. du
-1 Juille:
1
7 6 3.
MESSIEURS,
LE ROI en retirant (on Edit du mois
de Mars J 762,concernant la Société des
{oi·difans Jéfuites, a rendu plus /impie
l'objet de votre Délibération (ur l'affaire importante, qui depuis deux ans
attire l'attention de l'Europe entiere ;
& dont il ne vous avoit pas été poffible
de vous occuper jufqu'à pré(ent.
Le parti mitoyen auquel S. M. s'éIOtt portée, d'abord, par un elfet de fa
Aij
�(4)
bonté, étant tout-à-fait abandonne
maintena nt, fans doute parce qu'Elle
a jugé, comme fes Pa rl eme ns, qu'il
étoit in(uf!i{ant & Impraticable; nous
n'avons plus qu'à nous déterminer
{ans milieu, fur la con(erv ation oui;
{llppreffion d' une Société li vantée par
{es Parti(a ns , & 6. décriée par (es Ad.
yer(aires.
InaceŒbles aux préve ntion s des lins
& des amres, v ous n'ê tes a nimes que
d e l'efprit pat riotique, qui dl bien éloi·
gné de l'elprit d e parti : l'utilité pu.
bl ique fera votre (cul mobile, & la
v érité votre guide da ns l'examen qui
ya préparer votre déciGon.
L'affa ire don t il s'agi t n'ell pas con·
tenrie u(e : elle eO: toute de police gé.
n éra le & de droiI public : l'Eta t ne
plaide point con tre les Sociétes parti·
culieres : il les admet ou les rejetle,
les mainti ent o u les dilfout , (llivant
qu 'il les juge util es ou n uilibles au bien
g éné ra l.
Les Ordres Religieux <à (uppo(et
que la Compagnie (oi - di(ant de Jé·
(U~ en fût un pa rmi no us) ne re!~'
vent à la vérité être inllitués , nt re·
fo rm és qlle par la Puilfa nce Ecclé?a(.
ti.que : ils ne peuv ent non plus erre
<»
,
abolis que par Elle, ou avec (on con·
cours, à moins qu e les Loix de l'Eglife
ou de l'Etat bl elfées dans lin établilfement de cet te nature, n e donn en t lieu
de le déclarer nlll & ablliif. Mais c'eO:
par la (eule autorité du Souverain qll~
les Ordres R eligie ux peuve nt s'établir
dans (es Etats: c'e O: de lui (eul qu'jl~
tienn ent le droit d'y polféder des biens,
d'y bâti r des ,"b i(ons, d'y vivre erl
Commun autés, fous une régie l ~ g " !e
men t approuv ée de lui ; permiflions,
concellions, qlli peu vent toujours ,
indépenda mment de tou t appel comme
d'a bus, être révoqu ées par le p rincipe
mêmequi les avoi tfai t accorder, c'eO:adire, le bien de l'Egli(e & ce lui de
l'Etat, mi eux connus par l'expérience
& la réfl exio n, ou cha ngés par les
ClfconO:ances des temps.
Ces maximes incontefiables , t irées
des prem ieres notions du droit com mun à toures les Nations po licées, nous
cond ui fent , pOlir en fa ire un e jllO:e
applica tio n , à deux queO:ions fort Gmpies.
A quel titre la Société des (oi -diCa ns
Jéfuites, exi lle- t·e ll e e n France?
Quelqu e foit ce titre, doit· elle en'ore y être confervée ?
A ij
�( 6)
La premiere ne demande qu'un rlcit
hifiorique , fuccin ét, mais exaél. C'efi
la partie dont je fuis chargé.
La {econde exi ge une expofiti on
app rofondie de l'l nllitut & de la Mo.
ra ie de cette Société. Ces objets elfen.
tie ls feront mis fo us vos yeu x par les
deux Magifiratsau travail defquels vous
m'avez fa it J'h onn eu r oe m'atTocier.
Après tant defçava ns Ouv rasesqui
ont porté le flambe au de l'évidence fu r
ces matieres intérellà ntes; il ne nous
relie qu'à ratrembler tous ces vifs
ra y ons de lumieres, (ans efpéranced')'
en ajouter de nouve aux. Réunis dans
un centre & part ans d' un même point,
ils pénétreront & dillipe ront, en un
coup d'œi l, tout ce qui leur fe ra oppof/,
Je partagera i en trois clatTes les faits
qu i dépende nt de la premie re quefiiou,
D ans la premiere part ie, je cherche·
rai à vous faire vo ir de que ll e façon
les Jéfuit es fe font étab lis en France,
& comment ils y onr fubfi llé jufqu'à
réfent.
.
D ans la fe con ele , je vo us préfe n t e~"
en pa rnculier les é ta blitTemens qUIl1
ont form és dans J'étendue de votre
R eilo rt.
Ennn, la troifiéme contiendra 110
(7)
récit fuccinét des différentes révolu tions qu'a épronvées la Soc iété , {oit
en France, {oit dans • .r elqu es antres
Etats de l'Europe.
Ce détail, MESSIEUR S, m'a p<\rL1
propre, à v ~ u s fa ire. conn aître ce tre
Sociéte, & a vou s f"lf e luger des dangers on des a vantages qui peuvent réfuiter de fa confervation ou de fa
fuppreilion.
Dom lnigo h gnès , Ge ntilhomm e EI Jhl.
Efpagn ol, fi co nnu depuis fous le n O'll :'~;1f.
di Saint Ignace de Loyola , Jetta les
.
premiers fond emens de cette Société à
Rome, en 1537. Il Y obtint en 1540
une Bulle du Pape Paul Il [ , qui con.
tient la formule de l' lnftitut , & le revêtir du fc ea u de l'auto rit é pontifica l,;"
d'air il tire fa n exi tlen cll dans l'Egli fe .
Cerre Bulle fut fui vie d'un e autre donnée en 1543, qui confi rme la prem iere.
Eu Jan vier 155 0 , la. Société qui dans
l'e(p"ce de dix années avait déjà fa it
èe grauels progrès , voula nt s'établi r en
France , obtint des Lettres pa tent es dl!
Roi Henri 11 , par lefq uelles il lui pe rmit (Ü cOfljJrllir~ & fu ire bâti, une [YJa iJon & CoLUge '" la V iii< d, Paris (m/(monl & IIfJn ès autrl s ri/tes,' Les Gens
A iiij
�(8 )
du Roi dn P~rJement de Paris farm_
rent oppolltion à l'enrégifirement:e
ces Lett res , ftlf le(quelles les Jéfuifel
ay ~n t obtenu des Lettres de jllllion e
] 552, les Gens du Roi perfifierentdan~
leur 0ppolltion, & il Y eut Arrêt qui
ordonn~ que les Bulles & Lettres patenres feraient communiq uées, tant il
l'Evêqne de Paris qu 'à la Faculté de
Théologie . Su r de nouvt:lles Lettres de
juilion, parei l Arrê t le 3 AOÎtt IJJ4.
L'Evèque de Pa ris don na (on avis la mê.
me ~n n é e: il porte entr'autre, qu, ilfJ,
BuLLes contùnnent plujùur5 ChOfiJ qui
ftmbltnt fous correéfion étra"JtJ & ali/no
â~ raiJolJ & qui ne doivent être tolirecs
"files en /" Religion Ch,,,i,,,,, : il
y rem arque en(uite onze irréglllari:és,
& linit par inviter la Cour d, f 'lu 9ur
lU
toutes
nOllv~dlltis
fonl dan{!.uwfl J.
La Faculté de Th éol ogie donna fa
concluiion le premie r J ~ nvier de la
même année, vi'îux fiyle . Elle ell con·
çue en ces termes : ., Cette nOllvelle
"Société qui s'attribue parriculiére.. ment ce fitre inu/it é d" Kom de
" Jé{us, (,' C. à bg uc!l e ont été donnés
" tant & II divers pri vil éges, indlllt~
" & libertés , pri ncil'al ement en ce qur
" concerne l'adminiitrarion des Sacre-
(9)
" mens de la Pénitence & cie l'Eucha':
" riflie , & ce .{ans ancun égard 1\{
, différence des lIeux ou des perf on'nes ,
;, pareillement e n la fonélion de prê"cher, lire& en{eigner : au préjudice
"des Ordinaires & de l'Ordre hi érar"chique: aulIi au préjudi ce des autres
" Religio ns : voire mëmes des Prin ces
" & Seigneurs temporel s; eonrre les
"priviléges des Univer{nés , enfin à
"la grande opprelIion & foule du peu'" pie , {emble violer l'h onneur de la
"Religion mon afii'lue, énerve l'exerl' cice pén ible , hon nête , pieux & très»néceffaire des vertus, des abfl:inen»ces, des cé-rémonies & aufrérités,
»mais davantage donne occallon de
"Iibrement{ortir & (e faire apofl:a t des
"alltres Religions, ôte & lou/hait
"l'obéiffance & (ubjeéhon dues ame
"Ordin~ires, prive injufiement les
"Seigneurs, tant temporels qu 'Ecclé"fiafiiques de leurs droits, "pporte
d" trouble en l'une & l'autre police>
"plulieurs diffentions, pl aintes parmi
"le peuple , pluiiet,rs procès, débats,
contentions, jaloufies & divers fchiL~
), mes,
" Partant toutes ces cho{es & aut res
"étant diligemmen t examinées & çon~
�(10)
;, fidérées, cette Société remble peri].
" leu{e au falt de la fo" perturbatrice
"de la paix de l'Eglire, tendre a
"renverfer la Religion monaflique,
" & plus propre à détruire qu'à édifier.
Il ell certain que jurques-là les Jé.
fuites n'av oient point encore préfenté
ce qu'ils appellent leur Inllitut, & il
elt très·doureux qu'ils l'ayent produit
par la {uite, {ans parle r des change.
mens que lems Conitit uriolls ent fouf..
fert ju{qu'en r6co, & qui peuvent fe
multiplier toujours : en elTet, il efi
airé de remarquer dans le vu de la
conclufion de la Sorbonne, qu'ris n'a·
voient produit que deux Bulles, l'une
du Pape Paul III , & l'autre du Pape
Jules III : on leur repro che même d'en
avoir alors ca ché cinq autres qu'ils
avoient déjà obtenues dès 1\52 : ce
qui eit parfaitement prouvé par le re·
cueil de leurs Conititutions, dans le·
quel ces cinq Bulles (e trouvent rap'
portées à cette d,Ile.
Sur ces deux avis le Parlement de
Paris forma fa DélibérJtion, portant:
que l'OIl ne pOUl-'OÙ ni lie devait ptlJ/" a.
Leur rùeptiOIl & oUlorifation.
Les cho{es rellerent dans cet éta t
ju(qu'all régne de François II. Les Jé~
( Il)
{t,ites, profitans de (a minorité & de
leur crédit auprès de ceux qui gouvernoient, obtinrent alors de nouvelles
Lettres patentes datées du mois d'Octobre 1\·( 0: le préam bule de ces Ler.
tres contient la déclaration par eux
faire, qu'ils confentent de n'êt re reçus
qu'a /a charge qu, leurs Pr;v iliges obunus du Saint Si dge Apojlolique , & lmrs
Riglts & Saluts de Ladite Compajnit,
ne [oien t aucunement contre Les Loix
Royales, & de notre Royal~me , ne conIre l'Eglifi Gallicane, ne aux Concordatsfai!s entre notre Saine Pere le Pape,
" Saim SiJge Apojlolique & NOlis, ne
contre tOIlS Droùs Epifcopaux & [>aro,hialu;, ne fembLablemene contre les Cha-
des EgLifos , foit Cath /drales Olt
Cu/Ugia!es , ne aux Digllités d'ictUes :
mais fadement demandant êue reçus UJ
France, comme R eligion approjlvù avec
III fUfdiu. Limitation & rejlrialOn.
pilUS
Décla ration qui nc porte pas une
"n Ollcia lion par exprts, telle qu'elle
fil! pre{cri te depui s pa r l'A {fem bl ée de
podry , & que les foi· difans J éfuites
n'ail! jamais donn ée; mais qui dans
aucun cas ni dans aucuns termes> n'au ..
rait pu être valide ni acceptable, qu'auI.nt qu'elle anroit élé autori(ée ,p ar le
�(Il)
Général, & par le Corps de la Société
Cette déclaration fut par eux réité:
rée au Parlem ent de Paris qu,' p
• d
'
ar
Arret tl J 8 Novembre J 560, leur en
donna aéte.
Il y eut encore de (econdes Lettres
patentes du 23 Décembre 1)60 li"
le (quelles intervint un nouvel Ar:êt le
10 Janv ier de la même année, qui
ordonne que les Statuts produits par
les Impétrans, (eront comnlttniquésl
rI vêgue de Paris.
Ce Prélat s'élant départi de (on op.
pofitlOn (ous pluiieurs conditions &
,
'
entr autres que üJdits FrertJfironl rtÇUJ
par forme de Société & de CompagnÏ/
flul<mtnt, & non de Religion nouvtlil
& 'lu'ils (cront tenll$ de prtndre au tre no~
'pu de léjûs 0/1 de l é/uileS . li y eut de
trotiiémes Lettres pa tentes do nnéespar
le Ro, Charles IX. le :oFévrier t )60,
portant ordre de procéd er ;\ l'e nrégirtre ll ent des précéde ntes; (ur quoi nou·
vel Arrêt le H Fév rier J 560, qui or·
dOlna qlle les Jé[uites (e pO tlrvoycro l' nt, li bon le ur (em bloit, au Con·
cile gé néral o u AtTemb lée prochaine
qui
feroit en J'Egli(e (Ga llicane)
(ur l'approbation de leur O rdre.
Le 4 Mars J 560 il Yeut de nOlivelles
le
(13)
Lettres du Roi pour pro.céder (ans délai à l'enrégi{hement : mais le Parlement attendit le ré(ultat de l'AiTemblée
de PoitTy, il eft du t 5 Septembre 156 J ,
&conçu en ces term es : " L' AtTemblée
"Cuivant le renvoi de ladite Cour de
»Parlement de Paris, a reçu & reçoit,
»approuvé & approuve ladite Société
» & Compagnie par forme de Société
,,& Collége, & non de Religion n:>u"vellement inftituée , à la charge qu'ils
»Ceront tenus prendre autre titre que
»de Société de Jéfus on de Jéfllites;
"& que (ur icelle dite Société & Col"lége, J'Evêqlle Diocéfaill aura toute
l) Cllperintendance, juri(diétion & cor" reaion, de chalIer & ô ter de ladite
Il Compagnie les forfaiteurs & mal"vivans : n'entreprendront les Freres
" d'icelle Compagnie, & ne feront en
p fpirill1el ne en temporel, aucune
)) choCe au préjudice des Evêgues,
" Chapitres, Curés, ParoitTes & UniIl ver/ités, ne des autres Religions,
Il ains (eront teous de fe con former
»entiéœment à ladite di(pofition dll
Il droit commun , (ans qu'ils ayent droit
)) ne juriCdiétion aucune, & renonçant
»au préalable & par exprès à tous
• priviléges portés par leurs Bulles aux
�( 14)
"chores (uCdites, contraires: autre.
" ment à faute de ce faire, ou que
" pour l'avenir ils en obtiendront d'au.
" tres, les préfcnres demeureront nul.
,,- les & de nul elret & vertu, (auf le
" droir de ladite Alremblée, & l'autrui
» en t oute choCe.
Ce fut Cur cette approbation qllele
Parlement de Paris rendit Arrêt le 30
Février (uiva nt, par lequel il ordonne,
" que ledit aae de réception & appro.
" barion faire audit Concile & A{[em.
" blée tenue à Poilry, (era enrégifire
1> au Greffe d'icelle Cour par forme de
1> Société & Collége, qui (era nomme
» le Collége de Clermon t, & aux char.
" ges & conditions contenues en leur.
" dite déclaration & Lettres d'appro.
" bation (u(dite : c'ell: à (çavoir que
" l'Evêijue Diocéfain anra toute (uper" intendance, juriCdiétion & correllion
1> (ur ladite Société & Collége j ne
" feront les Freres d'icelui en Cpirituel,
"ne temporel, aucune choCe au pré.
» judice des Evêques , Chapitres, Cu·
v rés, Paroilres & Univerfités, & des
" autres Religieux, ains (eront tenu~
» de (e conformer enriérement la
J) di(pofition du droit commun.
11 ell: donc certain que les foi-difan~
a
-
(In
réfuites ne furent reçus en ce Royatl~
me après une longue réli/lance , que
Far forme de Société & (al/dg" . & non
d~ Religion nouvellement InJluuee.
A la charge qu'ils fèront tenus prendrè
autre titre qu, de S aciéré de fe(us ou de
Jifllias : Que l'EvEque D iocèfain aUra
tOIllt jllrifdiaion & correalOfl fur eux .Qu'ils nt jeront au fpirituel & temporel
a/lcunt cllOfe au préjudice des E véques,
Chapitres, Curés, Paroiffis, Univerjùis,
Tt; diS autres Religieux; & 'lu 'ils feront
ltnflS deft conformer ail drolt commun . .•
fous la re/hillion par eux con (e ntie,
q"e leurs PriviliJes ohtenus du St. Siége
& le/m Statuts & Régies ne feront aulun,m,nt lontft, le5 Loix Roya!ts, con ..
lrçl'EgliJe Gallicane, & contre les Concordats &c. autrement & à faute de ct
faire /cs priftntt$ demeuruont nulles
0-
de nul rffit & yertu : ou pour (e (ervir
des termes qu'employerent les Gens
du RoÎ en con(entant à lem admiffion
le 18 Novembre 1560: j'auf ou ci-après
j/5 Je trOUyuont dommageahles ou préjudiliahl,s au drolt du Roi & Priyiléges
EccUfiafliques, à "lJllùir y étre pourvu.
Telle étoit l'exill:ence de la Société
en 1561 j exclulion ab(o lue comme
Corps Religieux, admilIion comme
�(16)
Co1J ége & Société féculiet~fetllementl
mais admiffion forcée en quelque ma:
niere, provi(oire ;\ vrai dire & fol's
des ~ondit i ons i.rritanres.
Elle fe maintint dans cet étatjufqu'en
1595, que le Roi Henry IV. par un Edit
du 7 Janvier, jusea il propos de I"ex.
pulfer de (on H oyaume : le préambule
de cet Edit en contient les motifs qui
ne font que trop connus: deux atten.
tats entrepris (ur la Pedonne de S. M,
en 15 93 & 1594; le premier par Pierre
Barriere, qui avoua que Varade, Rec.
teur des Jé(uites de Lyon , avoit ap.
prouvé (on projet & l'avoit excité a
l'exécuter : le fecond , par Jea n Châ.
tel, jeune homme de 19 ans, lequel
fut condamné a u dernier fupplice par
Arrêt du 1.9 D écembre 1594; le même
Arrêt ordonne, <l'Le les Pré",s & E".
liers du Collige d, Clermont & Jous QU•
.tres foi -difans d.: ladite So.âété, comm,
corrupteurs de la jeuneffi, putu~auurs
du repos PILMi., tnnernis du ROI & JI
l'E tat , y.uiduont d<dans trois jours hOIl
d, Paris & autres Villts & Liwx où fonl
lwrs ColLIges, & quin{aine aprls hor!
du Royaume.
Par Arrêt dL1 7 Janvier fuivant Jean
Guignard, Régent du Collége de Cler·
montt
(17)
mont fut déclaré aLl,int & convaincu
du cri;, delè)<-MajeJU, & d'avoir compof' & ,Ecrit d(.! livres COllunans pLujieurs
[aux & fidùullx moyens pOUf prouver
quli! avoit b, ,loijiblt d~ commettre "dj~
parricide, & etait pumls dt t/Jer ft ROl
Y'MY / V. Pour réparatio n il fur condamn é a être pendu & enfuire brùlé,
ce qui fnt exécu té. Le même jour Jeall
Guerret, foi t-difan! de la Société de
Jéfus ,- demeurant ail Collége de Clermont, & ci-deva nt Précep reur de Jeatl>
Châtel, fli! banni i, perpér uité ho rs dlt
Royall me. Ce méme Arrêt ordonne
~ue la, mairon de Châtel (era rafée.
& qu'à la place Il fera élevé nn pilier
ponr {ervir de mémoire perpétuel le de
ce dé rellable p.lrricide. Ce piliet Oll
pyra mide a (ubfifté pendant dix am.
& n'a été détruit qu'en 1605 à la follici rario n des Jéfni tes, qui dans les in(~
c"prions éroient traités de p,,,,icieuJèfoa" Gms malins & j'upaflitiwx qui
troUb/oùnl t'Etal-, & li l'injligation dlf.
fuels Cd' mij"irable. je.vnl homme a~oit en ...
tupris C,t abominahle parricide.
Ce fut fur ces motifs exprimés da ns
l'Edit cl... 12 Janvier 15-95 ' que le R oi,
Henry 1V. fe déterm ina a rexpuliion
Ile la Société. : ce.t Edit fu t e.nrégiftré·
-
B.
�(18)
dans ce Parlement le 16 Fénier de I~
mème année 1 ;95, & exécuté dan$
l'étendue de ..:otre Rcffort , aiufi que
dilns cellx des autres Parlemens, a
l'exception àe Tonlou(e & de Bour.
deallx qui étoient encore agi tés & di.
vifés par les trou bles de la Ligne, &
dans le fquels la Soc ié t~ fe maiminr.
encore fut -elle bannie par le vrai Pat.
lement de Touloufe féant à Rer.iers.
Elle relia da os cet êta t j uf..,u'en 16o},
Époque très-imporran te , pui fque ('elJ:
par ce qui s'ell: paffé alors, quefedoit
décider cette premierc quefiion, fi let
Jé~l ites ont acquis une exiftance lé.
galt! en France pa r J'Edi t de [{ol,
Ocl fi cet Edit n'a fait que les rétablir
dans l'état auquel ils étoient en lj61,
Je So,iùi & Compagnie par lorme de
Colllje & non de Religion; lequel elat
même, comme on vient de le voir,
Jl'étoit que conditionnel & provifion.
nel : il fa ut pour cela examiner allen·
tivement quelques difpofitions de l'Edit
.Je 1603 , & réflêcbir fur les cir(onf~
tances qui l'ont accompagné,
Vous ave~ déjà vu, MESSIEURS;
oelles qui l'avoient précédé. Les Jé,
fuites avoient été reçus avec la plus
grande diffiç111té en ) SQl l expulfés'clIl
(19)
les motifs les rlus graves e n 15'95. Dès
l'année 155-8 Ils firent fo Ui citer leur
rappel; le Pape le tit demande r avec
inftance au Roi par le Cardin a l d'OŒat
fon Amba lfadeur ; à quoi ce Prince
répondi t que" ces Gens Ce montroient
J) encore fi paffionnés & entreprenans
J) qu'ils hoient in(upport ab les
con:
J> tinuant à réduire (es Surets, 'a f:'i re
n leurs men ées, non tane p our vaincre
»& convert" ceux de contraire Re.
J) ligion, que pour prendre pi~d &
»autOflté en fon Elat, & s'enrichir
,,& accroitr:e aux dépens d'un cha_
1)
)cun.
LeCard inal d'OUM l ui·même , ql1oique lolhc,tant leur rJj'pel, n'en avoit
pas medleure opinion, & s'en expliqUOI t 3!nfi dans une lettre adrelrée à.
M. de Villeroy en 15'99' "Lors même
1> ql:~ je vous ai écrie avec plus de
J)d':'gence pour la rdlitution des Jé1> fllltc.\ en F~rance, .ie vous ai protell:é
1> que je ne f,ts JamaiS enamouré d'eux
n ~ que ce que, j'e,~ faifois était pou;
1> 1op'nion que! aY01S, qu'outre le bien
»~llIls pOUtrOlem apporter à la R e.ltgIon Calholique, & aux Lettres &
(1
(Cl
(
d
Recueil d~ piéces ;, la fuite de nLlloùe
. U ardinal de ! 0yeu:e p~' M. Auhory.
�(20)
;, Sciences, leur r~ppel do nneroit con.
" ten temen t au Pape, & bon nom&
"réputnt io n au Roi . Ma inten ant aprtl
., a.voIr conlidéré p lufi:urs chol, s qne
"J al lues &. OUles deux, je vous
" déclare que Je ne veux plu s me mêb
" de leur tàit , & que je m '~n remels
"une fois pour toutes à ce qlle S.
" M. & fon Confeil jugeront être pour
~, le mieu x . "
Le Roi Hen ry 1 V. dans une in[Iru Ct ion qu'i! donna au Co mma ndent
de Sillery a ll ant en ambaffadea Rome,
catée du mois de Ja ovie r 1599, chargea
fon Mini/he d'affure r Sa Sa in teté" qne
" S. M. a tr:·s·bon ne ~o lonté de fave·
"rifer, pour fa conlidération, lesCof.
" léges des Jéfuites qui font demeurés
" en fon Royaume, pOllrVlt qu'ils (e
" comportent à l'ave nir envers Elle
,,& fesSujets, comme ils doiven t faire,
" & que fous prétexte de la Religion
" ils ne troubl ent le repos de (on Etat.,
"ni s'entremêleot des aftài res pllbh.
" ques comme aucun d'eux on t o(éfaire
"ci·devan t avec plus d'imprudenceqlle
"de zèle & de religi on ; œ qUi. le!
" a rendu li odieux, avec la convo[{][e
" qu'ils ont démo ntré a voir de s'ac" croitre & s'eMi,bir, & le.s at tentalS
(n)
qlli ont été faits co ntre la Per(onne
"deS. ~!. à leur inlligation ; que li
• S. ~. L eih· lecondé les volontés de
"fes Sujets concre eux, & les Arrêt.
"du Parlement de Paris qui s'en font" enfuI VIS , " s etlffent encore ét-é .r-rairés
• plus rigoureu(emenr qu 'ils n'on t été,
Enfin, . lorfque ce Prince eut pris
la ré{olutl o n de céder aux inftances d"
Pape & de pltllieurs. Pedonnes de fa
Cour qui le {olli ci toie m vivemen t pot:r
le rapp~1 de la Société, il en conféra
avec!e Du c de S'I.ll y {on Mini (he qui FA
cequ ri put po ur 1 en détourner; mais le
Roi s'ouvrit à lui des motifs qui ne lui
permerrol en t pas de défé rer à fes Confeils, s'expliqu~nt en ces termes :
" Par nécellité il me faut faire de deux
"chofes. l'une; à fçavoir, d'admettre
" les Jéfui ,e-s purement & fimplement,
" les décha rg er des. diflàrnes & op"probres de(quels "s ont été /le tri s,
,,& les mettre à l'épreuve de leu rs
,., tant bea ux fe rm ens & promeffes eli"cellentes, ou bien de les rejettèr
".plus abfolument 'i{le jama is, & lellr
"u[er ·de toutes.les rigue.urs & dnret 6s
"dont l'on fe pourra.avi(er, alin qu'ils
"n'approchent jamais, ni de moi , ni
"de jIles Ecil,is! auquel. ças il n'y il.:
H
�(22)
~. point de doute q",e ce ne, (oit les
•• jetter dans le der mer défelpoir. &
par icelui dans les de(fei ns d'attenter
:: à ma vie; ce qui J'a rendroit fi mi,
" {érable & langolll'e ll fe , demeuranl
ainli touj ours da ns les défia nces d'êlre
"empoi{onné ou bicn alï.,lliné (car
:: ces gens-là ont des intelligences &
,des correfpondances par-r Ollt. &
" grau de dextérité il di{po(er les efprils
, ai ntl qu'il leur pl aî t) qu'i l me vau" droit mieux être déjà mort. étanl
:: en cela de J'opini on de Cérar. que
" la plus douce mort eil la mOIn sp révu~
" & attend ue _..
_ .'
L'elt le Duc de Sully IUI-meme qUI
nous a tran linis ce tte RéponCe (dans
Je tom. 1. de (es Mémoires chap. )0, )
Ce fut dans ces circonltances que
furent données les Lelt res patenleseo
forme d'Edit du mois de Seplembre
160), doO! le préamb ule eil conçu e~
ces termes: " D elira ns fali ,t'airdla
" priere qui nous a été fai te pa. nOlrC
"St, Pere le Pape. pou rl e RETA BLIS'
"SUHNT des Jéfu ites en cellUl
Royaume
"
, & pour aucunes ,aulresa
" bonnes & grandes confrdératlons
" ce nous mouvans, nous avons, ac·
~) cOHié & aCI:ordol,ls par ces prefen-
(23)
es pour ce lign ées de notre ma in,t
"
,
r < ' 1 o.
" & de
notre grace 'pccla
,e LX aut?T\' tc•
" Roy.le, i~ Welte I~ Socié,ré & Compa gnie deldlts Jéfll1res, qu ris pU\(fent
,. & le-ur (oit loilible de demeurer &
" rélider ès lie ux oll.ils fe trouvent à
:: préCent établis en notredit ,Royaume,
à Cçavoir ès VIlles de fouloufe ,
" Auch Age n, Rodez. Bordeaux,
" l'érisuellx,
'.
Limoges, T ourn'on , 1e
:: Pu)', Auhenaz & Beziers, & outre
lefdils lieux nous leur avo11'S en fa"
" veur de fa Sainteté & pour la iingl1" liere affeétion que nous 1\li- portons
" encore a('corclé & permIs
, de le
r re"
,
'
l
mettre & établir en nos Vri es de
:: Lyon, Diro n , & parriculiéremen t
"de fc loger en notre Malfon de la
Fleche en Anjou, pom y C'ontll111er" & établir leurs Colléges & Réfi:: den ces " aux charges toutefois &
"conditions qui s'e~ {u ivent ~c.
,
La premiere de ces condItions eft .•
9u'iiJ ne p ourront dr~(fo r au'Cuns, CoLl!!:
ges ni Rijidcncu en d 'autres r,lles nt
wdroits du Royaume, fans l',xpreffi
f"miJ/ion du Rt>i,
,
La quatriéme efi, que loUS cet/x 'lU~
{Mt
a priJè nt
en notre Roy~ume ~, q~.
CIl la.dl!' S omit ~
{cranl ci-apl,S r(!u,s
�(24)
fi~ont ferment p~rdJ!Y~nt nos Oflùitrs du
1.IeUX, dt ne rien fairt, ni entreprend"
Conut. notre. flr 'Fi cc , ta paix pllbli1u~ &
te repos d-e !lOUe R oyaume , fans QUCUne
exception ni réfervation~' dont nofdits
Officiers eflverront. lc-s ailes & procil
'YfrhaliX ès mains oe IIOUe. (r~J-ch" &
jlaL Chancelier; & où QUCtaL d'ùt,!l'J{
tant de Cfll.."f: fj'l li font a prife nt, ({fU d;
ClUX quJfurvùmdJont, flroient rejù(.zns
Je faiTe ledà jerment ,. ftrO/ll contraints
df, [Of tir hors notredit Roya1im ~ .
La ft>ptiéme Flotte, ftronl alllJi "".
d. ladite Sociùé fuje ts en 10111 & parrOIlt' aux Loix de IlOlr' Royaume, ft.
JujliciahLe.s de nos Officias , au Gas ft.
ainji que les alltres E ccléJiaJ"qlus & R,ligùux font Iltjers.
La blliriéme; ne pourront Qf~(fl au,,;
de Ladite Comp llgnie & SociüJ ~nlftprtn~
dre ne [aù -t Qucune cholé, tant au fpi.
Titud qu'au temporeL, (lIL préjudi" JH
E1Iêques, L'lIapitres , CI/rb & Uniyt,rjit~t
de nOire Royaum e, ni. des autre5 Reh.gùux : ains Je conformeront au drol1'
commun.
La neuviéme; ne pOllrront p.,.;//,mefil prêcher & adminijlrer les Sawu
Sa(r~mens , ni même ceLui de la conf1Jion
" alltr.s. <m:rronnes
qu'
Ii ClUX 'lui jiron\
. J'
.
J~
(2n
Ji
Je leur So ciété,
ce n'ejl par la permiJ1ion des EvêqUlS Diocifains des Par.
Imzens allfiJuels ils font étahlis par le
prlftnt Edit.
Ces Lert res furent portées au Parlement de Paris le 7 'ieptembre 160 3 ,
elles n'y furent exami nées que le 18
Décemb re fui vant, & il fm ordonné
que très-humbles Remon tran ces feroient faites an Roi: e lle s furent ra ites
de vive voix par le P. Pr éfide nt de
Harlay le 1.4 D écembre : ce Prince
perfifta a fa volonté; mais le Parlement
n'y ayant l'as encore déféré le 27
Décembre, Il !tu fut expédié des Lettres de juffion, dans lefqu e lles le Roi
reconnoi/foit que les Remontrances
Ini avoient été faites par pufonnes
pouffées d'une bonne & finetre affic1ion;
mais (ajouroit-il) nOliS avons de notre
côté des raijons Ji pregnantts, 'lll'dles
ft doivent eTl aucun e façon d ébattre;
Nous voyons mieux qu'aucun autre quelle
7u
route nous devons tenir, &c. J.lous ne
nOlis fommes emb.uqués fur ce rérabLiffiment, que fur de très-bonnes & fortes
c°nfidirations, deJqudüs nous ne POIlvons nous d/partir jàns un très-notable
C
�(16)
intérêt f..,. prJjudice au bien dt cu Etat. (1)
Ces Lettres de juflion furent appor.
t ées au Parlement le l Janvier 16°4,
p ar M. Hurault de Madre, Confeiller
d'Etat, envoyé par S. M. lequel lui
clit de fa part, " qu'il y avait quaIre
"ou cinq ans que le Pape avait fait
" fol liciter Je Ro i à rétablir les Jéfuites
" comme ils étoient auparavant l'Arrêt
"de la CO tir; que S. M. avoitgagnê
"le temps le plus qu'e lle avait pu;
" mais enfi n ne te pouv ai t excufer Je
" lui rendre réponfe; il ya deux ans
"o u enviro n, q ue S. I\'1. avoit fait
,. dreŒer de, a nlcl ès, il pe u près de
,. ceu ~ contenus e n r Edit, que ledit
"Seigneur fi t baille r au Pa pe par fon
" Amba/bdeur, penfant avoir bean·
" COlip gagné d'é viter un rétabliffement
, général que le P.pe demandoit,en
" accordan t lefclits ilrticles , par lef·
" que ls ceux de ce Parlement étoient
"réduits à deux Maifons, & pour
" les aut res Pa rl emens oü l'Arrêt n'a:
" voi t été ex écu té, réduits il ceqlll
"ell po rté par l' Edi t: q\le le Pape
"avoit reten u ces articles enVlron
"deux an s, (ans y faire auc une ré·
" ponfe, do nt le Roi avoit été aueu·
(r)
Mercure François tom. " pag.
'7),
(17)
nement en pein e , ju fqu'.l ce que le
" Pape eut
• é cnt
. él' S . M . qu ' y,1 1e~ trou .
:: voit bons, que les J étLlites (e cl ~
" voient cont ent er de LA G a ACE
, QU' IL LEUR FAISaIT, & que la
"longueur procedoIt de ce que le
"GÉNERAL DES JbUrTES NE S'EN
" CONTENTaIT PAS, & ne'tes vou,., Ioit approuver, DISANT QU ' ILS
,ÉTOIENT CONTRE LE VRS STA"T UTS, dont ledit Géné ral ecrivita u
"Roi , lettres qlli pOllvoient être re"préfentées, ET NE SON T POI NT
"LES AR T IC LE S ENCORE
" A P PRO v v È SPA R LUI. Mais
"le Pape les ayant trouvé bons, enfin
" avoit fait pri er le Roi pa r fes No nces
,,& par les Amba/fadeurs de S. M.
"de les accorde r, en réformant l'arti"cle qll'ils fe raien t le ferme nt de fidé"lité ail Roi, & fîlt avifé au-lieu de
"mettre l'article qui cil en l'Edit, qu'ils
"feroient le fe rment pardevant les
"Juges ordin ,i res ; tellement que les
"chores n'é toien t plus en lellr entier,
,,& avoient pa/Té comme par li n traité
"entre le Pape & le Roi qui vo uloir
,,J'obrerver du tout, " (1)
(1) Extrait des re ~i(hes du Parlement de
Paris,
rapporté dans fon ArrC, uu 6 Août '76 • •
�(28)
Ce fut (ur ce référé 'lue le Parlement de Paris (e détermina à enre.
giflrer les Lettres paten,tes de 160).
en ajoutant da ns fon Arret, ponr(ervir
de réclama tIOn, 'lue c'était opr;, R,.
m0l1tr~na5fai.~e5. I.I,a rrêlil clepJus , que
le ROI .ruait Jllppll< de pOllrvoir par un,
D éclaration, d ce 'I"e Clux 'lui auront
éd lflldque temps en La Sociéd ne pu.if{tnt
érr( rtÇUS aux parta!lts pour Les troublts
'lu 'if apporuroitnt aux familles ,' les Jé.
(uites ne fure nt rétab lis dans la Ville
de Paris crue pa r des Lettres patentes
du 27 .Tlllller 1606 .
Voilà, MESSIEURS, qllel a été
jufqll'à prHent l'é tat des Jétitites en
France : ils prétendent 'I"e leur état
a éré fixé par les Lettres d~ 160).
q ue c'ell-Ià le titre de leur établitfement en France, fans qu'il (oit be(oi"
de recourir à d'a litres : ( 1) mais on leur
r ép ond que ces Lettres ne parla nt que
d'u n RÉ T AB LIS SEMENT, elles n'ont
entendu autre chofe qlle les remettre
all même éta t 011 ils étoie nt ava nt l'Edit
qlli le s avait challe en 1595 ,e'ell-adire, tels qu'ils exilloien t en 1561.
( 1 ) Mémoire concern<lnt l'Inll:itllt, la Doc·
trine & l'Etabl iŒement des Jétilites en France,
pag. 39 1. & {uiv.
(2 9)
provilionn elJ ement & co nd ilionnelle_
ment, par form~ de Soàùd & non de
R,ligion adop'ù : ce l" ell li vr"i que
d'une part o n retrollve d,lm les Lettres de 1603 les mêmes condil.ionsql!e
celles (ous le(quelles d s avolent été
admi s en 15 6 1, & crue de l'autre o n
n'a fait que les ré t"bl ir d,lns troi s ~ 1 "1{ons & Colléges, dont ils avaient été
chalfés en 1595 ' & le ur pe rm ettre de
continuer leur rérid e nce da n, o nz e
Viiles. dont il s n';Jvoient point éré
expllItés : 01", continuer {" réiiùc nce
en lin li eu & fe rétabli r dans d'autres
n~ flgnilie au tre cho(e que p o urtllivr~
d eX11ler d.ns les un s comme on a f.,ir
jll{qll'à ce mom e nt, & {e reme' tre
dans les aut res a u mê me ét.l t o lt j'on
etoit aupara\'a nt : d'olt i l {u ir que les
Lettres de 1603 ont plutôt cod;"mé
la délibérati o n de l'a!femb lée de podr y ,
qu'elles n'y ont appo rté de ch ange menr, fi ce n'el1dans la dCl1 om inatio n
dt Sociéti b Comp a flnie de j i/us Olt d~
lifuÏtes, in [é réé ùdn ~ ces Lettre s , mé!is
qlli dans l'ordre de, Loix, ne form e
qU'lin énoncé in ca pable d'"néantir des
défenCes ju ridi ques fai tes e n conl1oi(:
fanoe
de caufe : l'intention de Mrone e
,
a un ane auffi (olemnel que celui de
~
C iij
�(0)
1561, ne {çauroit fe préfumer:ilall'
r oit fallu qu'clle mt marquée par une
d aufe expre tTc, & nous ven ons de
voir que le Roi Henry IV. en étoit
b ien éloigné; il n'accordoit qu'a re.
gret le /impie rétabliflèment, & (ous
des conditions qui annùnçoient fa dé.
fi ance ,
L es J éfllites ont o(é (e fouilraird
ces conJition s, ils ne ies Ont jamais
r emplies , ni même rée llemen l accep,
t ées; n OLIs venons de voir par le re,
fé ré q ue fit M. Hurault en 1604 ,qlle
l eur Général n'avoi t vou lu s'en con·
tenrer & les approuver, difa nt qu'ils
ét aient co ntre leurs Statuts; ce fait
eil encore con/laté par 1;] iettredece
Général, adretT~e au Ro i Henry IV.
le 21 Oélobre 1603, & par lin rné·
moire adreiTé par le même Géné"i
Aquaviva au Cardin ;ll d'Oil"t, 'u
fujet des Lettr es patentes de 160] ;. ( 1)
il ré(ulte de ces deux piéces qU'II ne
v eu t acquiefcer ni (OllCcrire allxco n:
ditions pre(cri tes par ces Lettres, qUOI'
qu'elleselluent été agréées par ie Pape
Clement v Il J. & pa r lui co n:ertéeS
avec le Roi Henry IV.
(1) Rapportés d,,", le Yli de l'A rrêt du P.·
lement de Paris, du 6. Août 1762 .
(31)
Or, les J é fllit es ne (o nt pas en éta t
de ju/lifie r qu e pofl:é rieurement il y
ait en aucune accepta tt on de la par t
de leur G é né ra l, fdns leqllel né,tnmoins la Société n e pellt contraéler
aucune obligation valable, même pOitr
des aff,.i res pa rticll iieres , commè VOliS
le verrez, MESSIEURS, par le CO'TIpre
qui vous (era re nd" de fon Inllitit! .
Il ell mê me avéré q,,'en con(éqlle1'œ"
du refus fait rar leur Général, il·, lé
{ont diîp e nfés de prefquc toLite, le.
obligations qui Icm avoien·t été impofées en 1)6 1 & 160J, nota mm enr
de celle q llÏ les afl:reignoid un e l'rel:
tauon de (erment pa rdcvant les Officiers Royau x; ce qui ù lffiroit pO ll rf.lire
regarder lettr é ta t comme ["(pe ndu ,
quand même on ne remonteroit l'as
ait-delà de l' Edi t de 1603.
Les Jéfuites ont /i bien (e nti qne les
Lettres patentes de .603 ne leu r donnOIent pas un é ta t diffé rent Je celu i
de 1561, q u'il so nt Crll devo ir appelle r
leltr (ecours trois au tres Lettres patentes qu'i is dirent lem avoir été ac~ordées par nos Rois dans le temps:
In te rm édiair e de q61 à t 603 . [l sp rétendent qu e par ces Lettres leurs Bulles
& leurs Conilitutions ont été de nou-
a
•
�(Jl)
venu ~ppr Ollvée s , que les rell riélion
ponées pa r l'a /TemLl ée de Poi{fy &; p/
l'A rrêt de ! S61 , O nt été lev ées ~
abolies; d'oil ils concluent qu'à (up.
porer qu'en 1603 ils n'eu{fent été ré.
t~bl is qll e da ns l'état olt il s étoiCnt eo
1595, lo rs de le ur ex pu lfi on , ce n'a
p oin t ét é fon s les rellriQ:c ns des aSes
de 1561 , mais fO ll s un nouvel itat
fi xé depu is pa r ces Le ttres pat entes
qu' ils uotent de 15 () ), 1574 & 1;80:
mai s outre que ces Lettres n'ont paru
qu'en copies collationnées, dans nne
produB:ion faite pa r les Jéfuites eo
17 1 5, il efi encore av éré par la recherche qui en fll! fa ite alors, par ordre
du Roi Louis X 1 Ir . & par c~lIe que
les Gens du Ro i du Parlement de
Paris en ont t:t itu e nouvea u en li 6l ,
que qu oiq!l e les co pie5 colla!ionnies
de ces Lettres {aITent menti on de !c4lr
enr égifir ~ m e nt, e ll es ne (e trouvent
pas fur les regith es du P"d cment,
qu'elles ne fe tro uve nt aull"i da ns au·
cuns recueil s imprimé s d'Orrlnn nances,
Edits & D écla r,lti o ns, & les l-Hloriens
de la Soci été n'e n o nt pas mème l',rll:
ce qui doit les fJ i rc rega rde r comme
fuppo(t! es,
En elfet, l'aB:e ue 15 61 a été re·
(3)
ga rdé dans tous les temps comme l'aile
conflitu tif de l'éta t des Jéîuites, foi t
par eux-mêmes, (oit par le Clerg é de
France, {o it pa rI es diffé rens Tribu.naux du Royaume.
Dans le fJmcllx procès qu'ils eurent
en 1564> contre l'Univ e r{ité de Pa ris,
ils déclarerent par un aB:e aurhentique
qu'ils pré(enterent à l'Univedi ré " , que
"Ia Soci été é roit compo(ée de cleux
,, (ones de Mai rons , de M"i (ons Pro"fefl'cs & de Col léges, qu'ils ne de"mandoient rien pour les Mai(ons
Il Profe{fcs , ni pour les Profès , parce
1> que les Profès (ont Reli gieux, &
"que cetre partie de la Société n'et1:
"pas reçue dans le Royaume ; q ll'ils
" ne demando ient que l'a dm iffion de
"leurs Co!l ég es ; V ERSORlS, leur
Avo~at, y déclara qu'il ne p laidoit
pau' /ln Ordre, mais po ur lin CoU!gt;
& l'Arrêt du 19 Mars 156+ le dit
expre {[~ me.n t,
On le ur op po (oit la même ch o(e dans
la cau fe qu 'il s routi nre nt en 15 69 contre les .~dmin ifl rar e ur s <iN Hôpitame
de la ViII e J e C lermo nt, & teur Avocat
n'o(a contredi re ; clans l'Arrêt du 18
No'embre 161 0 & dans celui du 22
Decembre 161 l, rendu (ur les con-.
�(4)
cl ulions de M. Servin, pofiérieuremenr
aux Lettres patentes de 1603, ils fOnl
en '1ualité {OtiS le nom de (Jrier" &
Ecoliers du Collige de Clermont, cu.,
difant Jifrtites.
Les aé1:es des aflemùlées du Clergé
de France de 1645 & 1650, démon.
tren t que nos PréJ~IS , en rappellanl
toujours les {oi-di(ans Jéfuites à I"alle
de l'Alfembléc de PoilTy, Comme 'u
(cul & véritable rirre confiitulif de
leur état en ce Roy~ume, ne les re.
garden t point comme Religieu x, ni
comme exempts de la J urifdiéhon or.
dinaire; ces aé1:es nOLIs offrent en même
temps des monume"s authentiques des
entrep rifes réitérées & {outenues des
{oi-dirans Jéfuites, pom tàire yaloir
ces privilég~s, dont l'u{age leur avoil
été li exprelfémeot interdit, & au(.
'lue 1sils di fent au j ou rd'hui aJu'ils avoienl
renoncé.
Souffrez, MES SIE URS, que je placé
ici quelques extra its, quoiqu'ull pe~
longs, des Mémoi re.s du Clergé , qUi
mettront dans tout leur jour l'ambition
& le peu de iincé rit é des fQl-Mans
Jéfuires; il s ne pelll'e ntètrc combatilis
plus {urement que par les armes de 005
Evêques.
on
Le 24· Janvier 1645, les D~pllté~
nommés po r J'AlTemblée , en t'Iifdnt le
rapport d'u ne a~"ire, 'lui .s'écoit élevée
dans le Diocèle d A mlcns, dICent
qu'ils avaient aua; f"it plainte (ce
"fant leurs termes) deI'Arr,}tdllC o ll_
" feil du 270é1:obre 1544, par lequel
"l'appel interjetré par deux Jéfuites
': d'une citation pardcvanr l'OBicia l
;, d'Amiens, était rcnvoy.! partlevant
le St. 'liége, OMIS~O MEDIO, avec
': inhibition audi t O;~;cid l de rien at ',renter contre les privilé-ges defdi ts
;, Jéfuites, aufquels il eil: permis, par
"ledIt Arrêt, de continuer les exer"cices de leurs (-on&ons : que les
>, charges & informations faites contre
"eux par ledit Official, ferom por"Iées au Greffe dudlt Confet!, ell
"quoi la Jurifdiéti o n ordinaire de
,. l'Eolife était bleITée en trois manié'
" reso. .. .. La tI01'fiterne,
en ce que
"il eft fuppofé qu'ils ont des pril ! vileges ,
& que, comme s'Ils en
" avoie nt, il, fo nt renvoyés en Cour
"de Rome, & non devant l'Arche,.vêq ue de Rheims, <;upérieur immé:
,.diat de l'Official d'Amiens, en qool
" la Loi publique de ce Royoume étoit
"bleifée; car lor(qlle les JHuites s'é-
�(36)
" toient préfen tés pour y être reçus'
"Ia Reine Car heri ne de Médicis, R é~
"ge nte en France au commencement
" de la min ori té du R oi Cha rles 1 x.
,, & (on ConCe il, co nCldéran t qlle
" leurs fo ntlio ns d'enCeigner la jeu.
" nellè, de p rêche r & de co nfelfer
"Ieur donnai ent de grandes fa cililés
" à gag ner les e(prirs des penpies , &
" que d'aille urs po r lenrs Protdlîons ,
" ils devoie nt une obéilfrlnce aveugle
" à leur G é néra l , qui demenroit 1
" R om e, & q ue par ce moyen ils pOlir.
" raient fe mêler trop av ant dans leI
" diffé ren ds qui pou rraie nt naître enrre
" la Fra nce & les Pri nces étrangers ,
" & même av ec le St. Siége pOlir des
" in térê ts temporels ; cette {.'ge Prin·
"cell e aurai t pri< av is Cnr ce (lijet
" du Co ncile de PoilTy > qu i éroit alors
"alfemblé , aufque ls Ce tronvoien lles
" Gra nds Ca rdind ux de Lorraine &
~ , de T ourn on , & p lufieurs autres très:
" fça vans & très·pru dens Pré lats , qUi
" jugerent nécell'aire que r~" r leb,en
"de l'Etat, les Jé li rites fe follmrlfent
, à la J urifditliol1 dcs O rdllraires, afin
" qu 'il, eulTent lin frein d,ns le Royall'
" me qui les pÎlt arrête r , quand Ils
"voudraient en treprendre quelque
(7)
cho(e Qne l'Ev êque de Paris, Mre.
" Enllache du Bell a y & la Sorbonn e,
:: qui avoi ent ~l.1 cO?",.~ lI nica ti o n . des
"privilé;;es ~ eldlts Je lul tes , aurorent
. déclare qu ds (e (o um ett ol cnt am(
',Loix Royales, ce ll es de l'E glife &
:, à touS droits Epi (copa ux , & qu'ils
"auraient été reç us à cette condition
"qui n'étoit pas tantnn e renonci ation
"à leurs privil éges, qu'un e Loi pu.
"blique & un e co nditi on nécelfaire
"à leur établilfeme n t; & qu'après a voir
"été rétablis par le Roi Henry 1 V,
"ç'a été cette même condit io n, à la"quelle ils (e fOnt (o umis par r atle
"de leur réception dans la Vi ll e d'A"miens, fait le premi er O élobre 160 7,
" fans que jamais depuis ils ayent ob" tenu aucune di Cpen(e de nos Rois,
"qLloiqu'ils ay ent eu & leurs oreilles
,,& la conduite de leurs con(ciences,
,,& que mainten ant, pendant une mi"norité, ils Cembloient vouloir Cub"repticement, & parun Arrêt donné
,,(ans connoilfance de cauCe, renver(er
"le droit public, enrégiil:r , da ns les
"Parlemens > & (e Couftrai .. e à la J LI·
"rifdrébon des O rdina ires.
Vue autre affaire s'étant élev ée en
16 49. entre M. de Gondrin , Arche~
a
�(J8)
,'èque de Sens , & les foi-dirans
Jéfuites; l'A tTemblée d" Cleroé de
36 50 écrivit à t ous les Evêqn~s ,le
France une leare circulaire, datéedu
18 AoÎlt de la même an née, où la ré.
volte confiante des Jéfuites ell expo.
fée fort au lon g.
Après avoir réfuté ce qne des Ré.
guliers pourraient alléguer, pour juf.
liner leurs priviléges , la lettre montre
<Iue ce que l'on ell en droit de repli.
quer à des Réguliers, J lieu ;\ plus
forte raifon contre les Jéfuites, H puif.
" qu'ils ne peuvent être conliMrésen
" Francecomme exempts, & qu'ilsom,
" à leur réception dans ce Royaume
" en l'an 1560, renoncé à tous privi.
" léges, fe (ont fournis à la di{pofition
" du droit commun, & à la Jurifdic., tion des Ordin aires; ce qui a été
" encore renouvellé dans le retablif"fement de leur Société en 160),
" & fpécialement lor{qu'ils enrent le
" Collége de Sens en /622; & c'eft,
" a jontent les E vêques de l'Alfemblée,
"ce qui nous a d'autant plus furpn~,
" que ne pouvant légitimement pre·
" (endre aucune exemption, & que
" fe (rouvans (oumis à l'a~tori(é épI!.
" copale, de même que les autres Pre:
(9)
inn Ires, ils veulent néa nmoins a"ir
b
,. dépendammenr, & même contre la
"volonté des Evêques , dans l'admi,. nillration des Sacremens. Car, s'il
" leur ell perm is de r é lil ie r des pro"tellations qu'ils ont fi {olemnelleIl ment faites, reçues pa r la F"culré
" de Théo logie de Pdris, pdr Mellire
"Eullaclle du Bellay, lo rs Evêq ue
"dudIt Pans, & par toute l'Eglj(e de
" France, atTemblée à PoilTy; quelle
,. fureté pourra-t on prendre déformais
"en cette Compagnie, & quel garant
" le relle de l'Erat aura· t-i l de {a ndé,. Iité, li elle en manque pour rE.li{e?
"M ais quand ils pourroienr", par
" quelqu'adrelTc, le fauver a la filvem
"d'une propofi tio n équivoque, il n' y
"en peut aVOIr dans l'Arrêt du Parle"ment de Paris, qui n'a autori{é leur
J, réception en France, qu'aux condi"t1006 {u{dItes ; & étant Ecc\ élialli_
"ques, ils auront le déplailir de faire,
"par l'autorité des PuitTances {éclllié"res, ce qu'Ils n'ont pas voulu défé" rer à celles cie l'Egli{e, Plli{que,
"Yll'anS en ce Royaume, ils ne peuH vent être indépendans du Roi & de
" fes Minillres, comme ils le veulellt
"être d~ ceux de Jéfus-Lhrifi.
�(40)
<2 uoi que les déclarations &
prolef.
tatlons des fOI-dlfans Jéruites (Ur lei:
quelles infifient les Evêques ,ne COn.
tinlfent pas, comme il a déjà éte ob.
{erv é, une renonciation claire 1 for.
melle & autorifée paf leur Général
t elle qu'on auroit dù l'exiger alors il
n'e.n eft pas moins vrai qu 'ils ne p~u.
vo~enr,fe prévalOir de leurs priviléges,
plufqu Ils éWlenr obligés d'y renoncer
par leur aéte d'admi/lîon , & qu'ils
étoient fournis, comme les autres Ec.
clélia ftiques, à la J uri fdi élion ordinaire,
n'étant point réputés Religieux, &
n'ayanr écé reçus que fous ces candi,
tions irritantes, donr l'inexécution de
leur part a rendu nulle leur ad million
en France,
La D éclara tion du 16 Juillet 171\,
n'a apporté aucun changement à l'élat
des Jéfuires; elle n'a eu pou r objet
'lue de régler la faço n dont ils (IICC~
derolent : elle décide que cellx qUi
forti ront de la Société avant l'âge de
33 ans, rentreront dans leurs droits
échus & a écheoir, Dès 1604 le Par·
lement de Paris avoit fuppl ié le Roi
de s'expliquer fur cet article.
Voilà, MESSIEURS, tous les titres
fur lefquels l'établiifement des Jéfuiles
aucol(
(4 1 )
auroit pu être forr.:é dansce Royaume:
ilsferecluilellt à deux, 11 6 1 & 1603 .
Vous avez
VII
que Leur réception en
1j 61 , n'a été que conditionnelle &
p rovilio~nelle ; qll'ils n'ont été admi s
Gue par torme de Collt'ge & Société ,
non de Rel'g:oI1 nouv ellement inll:ituée; il ne paroÎt pas même qlle leur
Inllitut ai t été VII alors, Les Lettres
de 1603 n'ont point ch .ngé cet etat ,
,pui(qll'elles n'ont fait qlle les rétablir
dans celu i ol' il< etoient e n 15 95,10 .-[qu'ils furent chaffés du RoY,llIme ;
maisqllrlod même on pourroit rccr:1rder
ce qui s'eft pJflé en 1 j61 & ~603 ,
comme une aJmIfTion vé. ,,"ble de leur
InllilIJt, p,opre à lell r donn~r L1ne
exiilen ce vr.iment I~gdle, il, ne l'a,,roienrtoujOtlfS pasacquile jU (q ll'd préfent, attendll le défam & même le refusfait par leur Général, d'accepter les
c~!1d :tions qui le ur éroient impcCées ?
folten r561, foit en 16°3, & attena'lI
l'inexécution de k t" port de ce~ condltIons; lOe"éclltion ql>i a été & fera
toujours une fi,ite néc e{f.lire du défàn t
d'a pprobati on de le" r Gé néra 1. fans
laqlldle vous verrez p'r h {j,ire, que
la SOCiété ne pellt valablement 3'enS' Ker. Si jufqll'à préfent ce t te Société
D
�(~l)
n'a point été li ée envers l'Etat, l'Etat
ne peut l'être envers elle : env!in
r éclame roit-e ll e une poffellion dedeui
iiécles, comme li l'abus étoit pretCri~
rible, & comme fi les titres de 1 j6 1&
160 3, n'étoient pas des aéles qlli réela,
mem perpétuellemem leur exécution,
Cette vérité fe trouvoit pleillement
r econnue par J'Edit du mo;s de Mars
1762 dom vous nons av iez confié l'exa,
men, & que S, M, vient de retirer :
le préambule, s'il nous el1l'ermis de
citer une Loi révoqu ée avant qlle d'"
voi r reçu le {ceau de la Itdbilité , ne
biffoit aucun dome fur la queilion de
{çavoir fi l'lnftitut a déjà été examiné
& adopté par le Souver,lin 011 par (es
COlltS, ou fi c'efl: encore une choie
indéci{e. Nons avons reconnu (poc.
" toit ce préambule) que fi les me(ures
" qui ont été prifes julcPI'ici p~ur met,
" Ire celte Société en régie, n aVOIent
"pas fuffifamment rempli cet obier,
" on ne pouvoit l'impllter qu'au dé(aur
" d'examen du corps enrier de {on Ré" gime & de {es Confti rutions, tris·
" d;/féren tes de celles des autres Ordres
"Religieux admis dans nos Elats;
" nOLIs avons donc crLl que ce qllenoUS
" devions aux maximes de llotre Etat!
J)
(43)
" & à l'orcl re légitime qui tient in{é " par.blement a leur efprit, nous obli"geoit de po rter nos vlles jLl{qu'à
" l'Inl!i llll méme , & au Régime de
" cette SOCIété, pOlir ramener aLlx
" vrais pri ncipes du gOLlvernement dl!
" ce Royaume, ce qlii paroit s'en être
"éca rté, {',,·toLlr ell ce qLli tOllc he 1.1
" ma niere dont s'exerce l'autorlté Llni-
" ver[elle , imm édiate & ab{olue en
" tou t, att ribLlée à un Général qui cil:
r alTujerri.1l1ne rélidence ét rangere &c.
L'article 1i' portoit : " Er {erone
"les Conltitl,tio m de ladite Société ..
"ainG que celles des autres Ordres
"Religieux de no~ EtiltSqllÎ n'duroient
"point encore Obte nll llCS Lettre, [uc
~ icelles; à nOlis pré{entées, pour êt re,
" s'il y a lieu, rev"ru es de no{di tes ,
" Lettres adreffées à nos Cours, & pa r"elles enrégift rées à la maniere accou." fumée .
li [croit {uperflll de com'!lcnter des
textes "ulIi précis, llel!donc de notre
devoi r & tOli t y concourt , d'e"amine l'
alljou rd'hu i J'ln ftitlit, les Conl1i rlllio ns.
& ,les Priviléaes
des Jé{uites pOLIr {ça .0
VOit s'ils {Ont adm ilIi bles, & s'i ls peuvent s'accorder avecles Loix d u ft oY" ll.ile."a.\<i!c.le.s_cIroit~ du.s.o Il vera i n &.des>
.Di~
�(4+)
dilf~rcns O rdres ne l'Et~t, & avec la
Conilitution po litiq ue de la Monar.
chie: mais auparav ant, pOlir fuil'rele
plan que je me fuis tracé, il merelle
à \"ous rendre co~pre des établilfe.
mens que la Société a form és dans \'0.
1re Reflort, & à vous fai re connOilre
qu elle a été fa condui te & les dilfi.
rent es révolutions qu'elle a éprOIlVeel
depuis plus de 200 ans, foit en France,
foit ailleurs.
Si la Société des foi-diran s Jérnitll
exillo it légalemel1t en France, fI VOUI
If!c,;. veniez à penfer, MES SIE U Il 5 , qu'elle
dôt y être confervée, il [croi t encore
~U°l! indifpenfableque les dilférens erablilfe.
Pari, mens Gu'e1le a formés dans votre reifori
de
eulfent été autorifés par des Leurel
'!Jijon. patentes duement enrégillrées; c'eR
à cet elfet, & pOlir ne rien omettre
dans une affaire ûuili importante,que
par vos Arrêts ées 8 & 18 Marsder·
llier , vous avez ordonné aux Snp/'
r ieurs des M"i[ons, Coll eges & RiC"
den ces de la Socié té établ ie dans I~
Relfort de la Cour, de remettre i
"otre Greffe dans le mois, à compret
du jour de la lignification.' les titreS
d'établiiTemen t deldites Mal[ons, Cok
'Et.,bl.
<1".
;if·'
(4))
léges &. Rélide nces, ou à lem déC'll1t;
copies collationn ées d'iceux.
Ces yt aifoos lont ilU nombre de fept,
Cçavoi r, quatre Collég e ~ établis dans
les Villes de Dijon, -\ 1l1un, Ch. Ion
& Bourg, & trois Hoi"pices ou Ma ifans de miffions & de retraites, dont
uoe ell placée dilns les FauxbourO's
de cette Ville, & les deux aurres 0 01
Paray & à Ornex,
Vos deux Arrets ont été lignifiés
aux SupérIeurs de toutes ces Maifons,
qui ont répo ndu, {oit dans l'exploit.
loit par lettres féparées, adreiTées à
M. le Procu reu r Géné ra l, qu'ils étoient
dans l'imp offibi lité de les exécuter;
les uns , pilrce que les titres, dont la
t<mire leur étoir orJonnée , avoient
été précédemment par eux envoyés.à
M. le Chancelier p:u- o rdre de S, M.
Les autres, parce que ces titres ou les
copies qui pouvoienr leur en rell er .
étoient ren fermées fous le {cellé ap po{é
fur leurs effets à requ.ê te des Lyoncy:
les leuls JH ui tes d'Ornel( n'ont fait
aucune réponfe. Depuis, les Jéfuite s
de la Ville de Châlon o nt fait remife
de deux copies co llatio nnées, de de .. "
tItres d'établilfement, & ceux de Patay d'un autre titre en même forme;
�(4(,)
e~.lin, .Ies Jéfuites Ju Collége de celle
"Ille v,ennent de reOle:!re les eXlrai'1
de quatre titres, tirés Je Votre Gre[,:
j'aurai l'honneur de vous en parler
ddns leur ordre.
Dans cette difette de titres, nous
avons. cherché à y (uppl éer par un
dépo llIlIcment de vos regiilres , qui
nous a paru fuffire pOlir le momenr
pr éfen t , oi, il s'agit moins de ,'occuper
des établilTemens pa rticuliers qu', for.
m ~ s IJ Société dans lesdijf~re ntesPro.
vinees, que cre fon établi!fement gl.
né ral dans le Royaume, & de fça.
voir /i elle deit être aggrégée au Corpl
entier de l'Etat.
Le Collége des Jéfuites de la Vil!e
de Dijon, fut établi en exécution do
teilamem de M. OJinet Godran, Pri.
/ident en ee Parlemen!, en date dU9
Février /58/ , par lequel il infiiluefel
héritiers univer(els la Sociéd, COipl
& CofUg< du Nom de l é/us , qu, l'on
nomme !es Jdfuites:l étant en l'Hôul
de Langres rue St. j ac911C.l , en la l'ill,
de Paris, & Commune de Dijon con·
joinuln(nt par indivis , &c; pour fra·
hlir & entretenir un Collége {elon la
forme pre{erite par {on teilament; li
Ji ,lie n( fo [rOUY' , fora r<sNe fuiyanJ.
(47)
la forme dlidit Coll ',c;e du J.!juiw étaf1l
à l'ariJ . Le (ont les termes du tcRa-
ment, qui eille premier des titres produits par le, JHuites de Dijon; il feroit inutile quanr-à-préfent , MESSIEURS, de vous en f"irz un plus
long détail: il fll! enrégiRré d"ns ce
Parlement le l i du même mois de
février 1\81.
Ce ne fut que le 29 Juillet fuivant
qne les Jéfuites commeneerent à s'établir en ce tte Vill e dans la Maifon de
M, Godr"n, deilinée par {on teilament
a loger le Collégc : & on trouve fur
l'OS regilhes, à cette dare, une Délibérarion des Chambres alTemblées,
portant, que Ir/dits I?i conlle- Maïeur .,
Echevins & Jdluites ont, de l'avis deJ
exécuUllrs d"dù ujlament, fait i/eaion de
laJite maifon poury étahlir ledit Collige,
& a ladite COllr ordonn é q.ue ,'ejl d la
charge qu'j,:dü maiJon denuurera perp.!.
trulLem(nt a.~c7ée audit Cof/dge, fans
'fil 'elle puiffi être employée à autre uJ3~e,.
& 9"e ft/dit, Vicomte- MaÏtur & Echevins feront al/ulis de mettre devtrs ladite
COll f les articles qui forant dr~f!t!s fur les
particularites de L'ordre néceffaire pOUT
l'exercice dudit Collige, Je fnpprimc
encore le détai l de tout ce qui
iL
i'uivi,
�(48)
( 49)
Je VallS obCerve fenlemen t, MES.
quérir juCqu'à la fomme de 4000, liv.
SIE URS, que qu oiqu'ava nt rct éta.
de rent e en fonds, au - delà de leu r
blilfement , les JéCuites n'c n eulTent
fon dation & do ta tio n.
aucun autre dans VOt re Re(fort, néan.
Le quatriéme, (ont cIes Lettres pamoins on ne voit pas que pOlir le for.
ren tes de J 658, regifirées à Id Cour
mer, ils Ce foient muni, de Lettrer
le 21 Novembre 1659, pac lefqu e lles
p atentes,
le Roi Louis X I V. ratifie & amortit les
I ls refierent d" n, cet éta t, en cetle
fo ndatio ns & dotations, & les acVille, jufqu'en 1 \95 q'l'ils en (urenl
quilitions de fo nds pa r ellX faites e n
ch,,(fés par lin Edit dU7 Janvier, donl
exécntio n des précéde ntes Let t res.
nou s avons déjà mis vo; IOlls yeux la
La Déc larati o n du 16 Juillet 17 1 ),
t enellt & les motifs, Cet Edi t {e trouve
. qni éte nd e n le ur tàveur la f.,Cldté
fur YOS regi fir es, & l'enrégillremenl
de {uccéder , tant en direéèe qll'en
ell du 16 Février 1195 .
collatéra le, j u(qu 'a l'âg de trenteIls (m ent rétablis par celui de 1603,
tro~s a ns, VOliS fut [lréfentée le 1-+
qui ell le fecond titre pa r eux produil,
Aout {lIIvant; vous en ordonnâtes le
Vous avez YU quelles en (ont les dIf·
mème jour l'enrégi(hement, & néa npofitions : il s'ye n trollve une paru·
moins VOliS arrêtâ tes qu'il feroit fait
ClIliere pour le r étabhlfeme nt de la
de très-hllmb les rem ontra nces ail Roi
So ciété dans les Colléges de Lyon,
fur les conféque nce. s 'lu' el/, entraînoit,
Dij o n & la Flêche ; VOliS enrégillrâler
fur ce qu'die rt:nye.rfoit votre ]u rifpru,cet Edit le 15 No v embre I?03, III
dmee & troubloit LI repo s des fdmilles,
les Jéfllites rep ,·irent leur réhdence lll
pour, aprè~ que VOll.! flUrÙ{ étJ ;,zformi
l eurs (on aio ns dans le Collége le
des intentions de S. 111. tenir /01. main
cette Ville, o~ ils les ont continuées
àl',xdcution d'iceUe. Ces Remontra nces
(e trouve nt fll r vos regifires, & fllrent
jufqu'à l'réCent.
.
Le troliéme titre qu'ils ont p'OdUlI,
envoy ées le 7 Septembre 17 1); VOliS
{ont des Le ttres patentes de 1617'
vous y plalg nez de ce q"e {,s lift/im
enrégiftr" es dans ce Parlemen le, 19 Ont àij à tenté pLujùurs foi s o'obtenir
Février 1618, 'luileurper:nc . teltd.'~' lline p areilLe DJctaration , pour ditruire
queCY
E
�(,6)
10 J uri/prudence prtjqu 'un;,'< rfill, dt l,,,
les ParLemens du Roy~um" & Jur."ut
d, ah" dc D ijon qu, a IOl/jOlirs jugi
'Cl:~ quillon C~.'llrt ,eux., quand tilt .s'~
prtje!J.lU : ljlJ dl' , ayounr 'enti inutiü.
ment , & qu'ils ont p rofité d'une Con.
janGu.re qu.'ils ont cru leur être p/ru/a.
Yo,able, &c.
La mort du Roi Louis XI v , arrivée
dès le premier du même moisdeS ep,
tenJJrc 1715, fur la cade qL1e Cel
Remontrances refte rent (ans repon(e,
& on ne ,'oit pas que cette Decla ra,
tion ait été publiée dep uis, ni porril
fm vos regilhes deftinés à l'enrégifire,
ment des Edits & Déclarations,
Nous y rrouv o ns à la date dL1 IJ
Mai IbJll, les Lettres PatentesaccOI'
décsparle Ro i LouisXtll, au x Maicl
& Echevins d'Autun, aux mois d'Oc,
t obre 1613 & de Novembre 1617,
pou r l'érabliflement & d0tacion d',.
Collége de la Société, Votre Arret
d'en régilhemcnt porte que ,'ell f'~
urtaineS califes & confdiratlonJ .' Ir015
an nées ap rès, & le 9 Juillet 16ll,
VOltS enrégilhâtes aufli les BL1J1~
d'uni o n du Pri euré de Coucbes au
Collége de la Ville d'Autun. .'
c/l41on
Us Jéfuites dç la ViNe de Chalon
(,1)
ont remis à VOtre Greffe, les copies
collatIonnées de dettx tItresd'érabl irre_
ment dans Je Collége de celte VilJe.
Le premier, foOt des Lett res parentes
donn ées par le Roi Lottis x 1/ l, all
mois d'A oÎl t J 6 j 2, par !efquelles il
permer aux Maire & Echevins de
Châlon d'y établir Ull Collége de ladire
Société , aux ch1rg es & condiri ons
parl ées par l'Edit de 1603 : J'adrelTe
de ces Lettres ell: faire : A nos am.s
& fiaux Confiillers , Malues des R eqU,Eus ordi.naires de notre HOlel, Con_
[aLfers de notre Gralld Con.}ei!, trouvés
Jur les Lùux, Bailli de Clui/on -fllrSaone. , ou jr!s LieutenallJ , & tOlU au/ru
nos Jujliciers & Officiers, il appartien _
":a, &c. Il ne paroît, ni par vos regdlres, nI par la copie collationnée
qui a été produite , qu e ces Lettres
vous ayent jàmais été préfcnrées.
Le feco nd ritre eft une tranfaélio n
palTée en con{équencc le 26 Ju in 1634.
entre les Maire, Echevins & Notables
de la Ville de Ch110 n , & le Provincial
de~ Jéfuires de la Province de Lyon.
qUI contIen t la dotation & fondation
de ce Coll ége ; à la fuite eft une Ordonnance du même jOllr de mire en
polTeliion, rendue pa, l'Intendant de
E ij
�(p)
cette Province, portant que lerdile!
L ettres & tra n{aého n feronl enre'l:
t r~es a u G relfedu Bailliage, Evêcté,
{.naplfre & MalrJe dudn Châlon.
On ne trouve rien fur vos regifire!
'l ui ait trait à l'étab li lfement des Ji.
fuites à Châ lo n, li ce n'ell à 1. dale
du 24 Avri l 1619, un Arrêt rendu
1llr la Requête d'Etienne Burgal,
Syndic de la Vi lle de Châlon , qui
ordonne aux Maire & Echevins de
remettre ail Greffe de la Cour les
Lettres qu'ils préte ndent avoir obte.
nues de S. M. pOl1\' l'établilfement du
Collégc des JUuires il Chillon, &
cependant lellc tai t défe nfes cie pro.
céder à l'exécmion d'icelles, il peine de
, rco liv. J'amende en lenr propre &
privé nom; & un autre Arrèrrendu
Jes (" "", brcs confultées, le 23 Jan·
vier 1620, lur il Req:>ère du Sieur
Guillallme lornot, Confeiller an Bail·
l ia~e de Châlon, t,nt pour Ini que
(es Conforts, fhbilans de ladire Ville,
<J'lli renouvelle les injonélions & di·
fenfe s portées par l' cl rrêt precédenr..
& o rdonne au G reflie r de la Mar"e
de de liner extr~it audit Jornot dela
Délihération pri!'e en l'ail'emb lée qu'il!
auroien t faite le 16 dudit mOIs: ce
(53)
qui peut f.lire croire qu'il y avoit eu
de premieres Lettres patent es expé diées avant celles du mois d'AoÎlr 163 2
pour l'établilfement d'un Coll ége er~
cerre Ville.
En ce qui ef! des J éfuites du Col. Dou,/?
lége de Bourg en Brelfe, & de l'Hof. &
pice d'Orne x dans Je Pays de Gex Om,r.
ils n'ont remis aucnllS titres d.ln'i votr;
Greffe, & on ne trouve rien (lrr vos
regiilres qui con ce rne lemsétdb lilfe_
mens. Ce n'ell: qu'cnl'a])n~e 160 r que
ces Provln~e s ont été échJngées COntre
le MarquJ!a t de Saluces, & {oumÎfe~
a vo tre Jlll'i fdiélio n ; ce qui nous lailfe
dans l'incertit ude de {ç.rvoir fi leurs
litres {o nt antérieurs" cette ré union,
on fI en ayant de poflé rieurs, ils on t
omlS de vous les repréfenrer, à l'elfee
de les enrégif!rer.
. Enfin, les lé!'uites de la M lifon P.lTdy
d Hofplce de P,IrJ y Ont remis une copie
collationnée d'un traité fa it cntr'etll(
& les Maire & Echevins & Notables
de cette \ïll e , en date du 29 Jui n
1651, portant établilfement de de ux
Rége ns : il pa roÎt pa r cet aéle, que
d~s r6r7, il exiilo it rléià d,lOS cette
Y,lle une M" ifon cie Million, delTervie
pat trois Jéfuites ; aIL furpi ll s on ne
E iij
�(54)
trouve {urvos regifires aucu nes ttacl$
de ces deux etabliffemens.
Voilà, M ES;>IEURS , tOta ce que
nous avons pu decollvnr toucha nt l'ila,
blilfemePlt des {oi- di(ans Jéfllites danl
votre Relfo rt; l' exécution de \'os
.A rrêts des 8 & 18 Mars derniet, \'ous
proclltera {an s dout e de plus grands
éclaircitTemens : mais ils nous ont
pa r u i n u t i les 'lu a n t - il· Préfent ,s'agilfant
nniquemen t de coniidérer quels (ont
les tittes gé néraux en vertu de(quels
cette Socié té e,ifie dans le Royaume,
quel efi {o n régime, {on Inflitllt , la
D oéhine, de quelle faço n elle s'eft
cond uite j.u(qu·;\ prélent; s'i l cil avan,
tageux, ou nuiiibl e à l'Etat, qu'elle
y {oit con{ervée ; & c'eil pou r y par·
, enir, qu'en {Ilivant le plan 9~'e le
me (uis tra cé, je p,dfe au trOlhéme
obje t qui doit terminer la partie h,llo,
riqu e de cet examen,
Le tableau de l'étoblitTement de la
Société des (oi·di{ans Jé{uites en Fran·
Ji(iût, ce & de leurç Mai(o ns parriculierll
d(pltlJ
'
S ne
1"" dans votre RetTort, ME,,~EUI{ .'
itoblif feroi t pas complet, fi le n Y en 'Iou,
tois un alltre, qui Cn cft la (lIl~e na·
turelle : c'eft celni de la coudllltede
Cond.
,fu
(,))
cette Sociéte , & des principaux événemens dont ell e a été la caufe Ot1
l'occaiion ; il no us fera plus aifé de
jllger {ainement de l'efprit de {on ré.
gime & des conféquences qu'i l peu t
avoir, lor(qu e nOllS co nnoîtrons celles
qu'il a déjà eu, & les déportemens
de ceu x qui ont embratTé cer 1n'li tllt, depuis plus de deux iiécles qn'i;
eXIJte,
Dans la néceŒ té de remettre fous
vos yeux de tri ries pein tures dé;à
pré(entées tant de fois ;\ ceux du public, j'aur~i foin de les abréger; je
ne vous les ferai confi~rer que (ous
Je point de v ue qui nous intéreiTe &
nous occupe; l'Inftitut, l'efprit, le
régime des Jéfuites, peuv ent-ils s'accorder avt'C les Loix & l'e{prit dll
gouvern ement François; ne {ont - ils
pas mêm e à craindre dans tour Eta t
policé?
Il eil peu de Sociétés on la vie {oit
auili régu li ere & auili la bor ieule , qui.
ayent produit , en ii peu de temps ,
un au/li gra nd no mb re de Sçava ns
dans prefque tou s les ge nres. Pluiieurs
Saints Per(o nn-a ges , propo{és par l'Eghfe ;\ notre vénér"tion, {o nt forrisde fon {ein, fur-ront dans lcç temps.
E iiij
�(,6)
pen éloi,gn és de (on origine, o\liletoit
plus facIle de con(erver le l'érit"ble
e(~nr, dl: al?t Fondareur, tOLiou"
alllme d un zele pur & défintérelf/
mais q"i fl!! bientô r altéré, (on< re;
{t~cce{[eurs, pa r un méldnge profane
d ambition & de pollrlql1e hllm,line
qui a pr~val u : mal incurable dans les
ames fimples, parce qu'elles croyent
de bonne roi qu'en cherchant l'inter!!
de leur $aci(re, clles Ile (ont occu.
pecs qu~ de celui dcl'Eglife; & dans
les "mes plus éclairées & moins droites,
parce qu'il cft en elles l'effe t d'u n
f-, fiLme utile & médiré
• Comme la grandeur de l'Eglife re
confond roujou rs chez les Jé(uiresavec
la pui{[anc~ de la Sociére, celle·ci re
confond de même avec la puitranre
de la Cour de Rome, dont elle tire
(a force primitive, & a qui elle en
prête à (on rom,
Vous avez dé jà vu, MESSIEURS,
qu els obiracles les (oi-dif.1I1s Janires
eurent il vain cre dans la Capirale d.
Royaume, L'Ev':que de cerre Ville ,
la faculté de Th éolopie , le Corps en'
l ier du Clergé de Fr~;nce, le ~arle
ment, s'oppo(crcnt forrement a leur
a dmiilion. Malgré les Lettres patentes
(,7')
accordees en leur fave ur par le Roi
Henry Il. en 1»0, & les ordres réi térés dl! SOllv.erain, ils ne parvi nrent
qu'onze années aprb à être reçus,
& a vec des conditions humiliantes aufquelles ils fe foumirent en apparence,
connoiffans bien; mais ne découvrans
pal fe défau t de leur engagem e nt, Leur
premier pas fllt une lllfpri{e précédée
d'un coul'd'a lltorité: que! préfage pour
ceux qui devoie nt (uivre!
, Aujourd'h ui même encore, pour
lâcher d'échapper à leur ruine to ta le
en France, n'empl oyenr-ils pas des
l'oi es (emblables à ce! les dont ils s'é.
toient (erv is pour s'introduire dans ce
Roya ume? lis parurenr a lors renoncer
à I~urs privil éges , ils {emblen t de
même vouloir les aba ndon ne r à prérent, D a ns leurs écrirs ano nymes , &
par conréquent touj o urs (ujets à êt re
délàvoués eh cas de be(oin , ils affec.
t,enr d'a nnoncer, contre le ur prop re
I)'Oême, qu' ils regard e nt leurs p riviléges comme difl:ingu és & réparés de
l'lnllitut; ils s'efforcent de nous perruader qu'i l {ullir oit de les prolerire ,
en conCerva nt l'll1fiirut, comme fi
les prin cipes (ur lefquels l'Inftitut eft
fondé, comme fi les maximes, la. mo-
�(,8)
raie & !'efprit de leur Société, n'etoit
P?S encore pl.us ~an ge reux qu e ces pli.
vtléges, qlll n en {ont qu'une fuite
naturelle, Une expérience de 200 ans
a dillî pé l'illufi on , & défillé nos yeux,
Je ne m'étendrai pas davantagcfulcet
article, do"t la difcuilion ell réeelvee
aux lu mieresvives & fures du Magifirat
chargé cie la [econde partie de ce Ra~
port,
Cale nOl/vttl, Sociit, , difait en
la Faculté de Théologie de Paris,
apporte du Iroubl< en l'un, & l'aU/fi
po Lice , plujieurs dijJèlllions, plajnm
parmi ft peuple, plu/ùurs proûs, d/hau,
lm
contentions ,.ia/ouJus & di"oJf rJ jêmfmn)
dle fembtc pùill,uf' au fait de la foi,
ptrturbatriet de La paix de l'Eglifi, Undit fi renytrftr la Rdigion- mon(fftiqu~,
6- plus proprt li détruire qll'J. idifitr.
L.es évéoemens qui on t fuivi jufqu'l
nos jours, ont juflilié ce proDofiie,
'lui fai t honn eur à la {olidc pénétra:
ti a n cie ceux qui l'o l1t formé; malS qUI
n'en fait pas à la lége ret é de ceux qll'il
clevoi t tenir cn garde & qui l'o nt 011'
blié fi promptem e nt; nous allo nsp,r,
cou Fir la fuite de ces évenemens en
fuivant J'ordre chro nologique,
En 15.64 les JHuites tentcrent de Ce
(59)
{nire aggréger à l'lJniverlité: cette
tentative excita un foulevement général de tous les Ordres de la Ville de
Paris: l'Evêque, le Prévôt des Mat,
chancis & Echevins, l'Unive rfné ~les.
Curés & les Adminillrateurs des,Hôpitaux, tous fe reunirent pan. s'o p,
po(er à cette nOllvea llté : la Ca ufe fut
plaidée avec grand app areil ,Hl Parlement, Chamb.res alI'emblées; Etienne
Pafqll ier fut chargé de ce ll e de ru nivedite, & lin.it {on. Plaidoyer en s'adre([ant à ce Corps de Magiftrats, en
ees termes,
" Vous . , dit-il' , vous mêmes.
"MESSt EURS , qui tol éres aujour"d'hui le5 J éfui tes , vous vous repro"cherez que lq nes jou rs, mais trop
"tard, d'avoir é té trop credules, lod:
"que vous verrez les fuites funelles
"de votre facilité, & le renverfement
" de l'ordre & de la tranqui llité pu"blique, non feulem ent da ns ce Roy au" me , mais dans tout le Monde CI1ren tien, par les ru 'es, par les fuperc he"ries, la {uperftition, , la di/limula" tion, les feintes, les prel1:iges, &
" les dell. bl es a rt ifices de cette nou"velle Societe,
Le célèbre Dumoulin avait été con-.
�(60)
fulté (ur cett e quefti o n : Ji on dtVoir
ruevoir ÙJ 1 éjuius en France & danJ
l'Univ<rjùé de Paris; A quoi il avoit
répondll : ., QlIe ces nouve.,," Mai.
» tres étoient inutil es & (ul'er/lm dans
" lIne Univedité oilil y avoit tIn grand
" nombre d'Ecoles & de Colléges
" qll'ils ~pportoient en Fr~n ce de no;.
" v e tics (li pe rfti t ion s; qu'ils f.1 (ci noient
" les yeux des l'ellples ,qu'ilsviolo;ent
"déjà les Edits de pacification, &
" troubloient la tranquillité publique;
" qu'enfin ils call(eroient dans la (uite
"de plus grands troubles.
M. Dume(n-il, Avoc~t Général,
porta la parole; il parcit pH (on die·
cours qui nous a été con(ervé, qu'i l
n'avoit pas meilleure opinion des Jé·
fuites, & il conclut à leur exp"lfion
du Collége de Clermont: l'atfairefut
appoi ntée.
,
En 1576 commencerent les premiers
mOll\ emens de la Ligue qui dé(olerent
la France pendant lJr~s de vingt annees:
Mezeray (1) nous apprend q"e les
J éfuites en furent les parallimphes & '"
trompettes. Les Peres Pigen~t ,Mathieu,
Commolet & It olli llet fe fo nt Immot·
( 1) D ans [on Abrégé duon, ann, 1576,
(61)
tali(és par leur fureur penda nt ces
temps m~ l heure u x ; & li on pOli voit
domer de la pa rt que la Société y prit,
il ("fli roit de recourir au pré~mbllie
de l'Edit de 1595, dans lequel le Roi
Henry I V, s'expliquoit en ces termes:
" De tOllS les moyens & inftrum ens
" de(quels fe (ont fervis ceux qni de
" ft longllemain Ollt afpiré à l'n(urpa"tion de cet Etat, & qui maintenant
"ne cherchent qlle la rnine & dtaipaJl tio n d'icelui, ne pouvant parvenir
" plus avant; il s'eft appertement rel) connu,
auparavant l'émotion, &
"pendant tout le COur~ des préfens
"troubles, le miniftere de cellx qui fe
"Ment de la Société & Congrégatio n
" du Nom de J éfus, avoir été le monve"ment, fomentation & appui de beau" conp de fi n iftres pra tiqn<!s , de ifei ns ,
"menées , entreprifes & exécutions
"d'icelle., qni re font braifées ponr
" l'éverlion de l'antorité dn défunt Roi
"dernier decédé, notre très-hon oré
"Sieur & Frere , & empêcher l'éta"blilfement de la nôtre; lefquelles
"pra tiqnes, menées, delfeins & entreprires fe font trouv ées 'd'ant~nt
"pins pernicieu{es, que le principal
"but d'icelles a été d'induire & per1)
�t'th)
ruader à nos Sujets recrettefnel\t /(
., publiqllemcnt,fous prétexte de pillé
» la liberté de ponvoir arre nter al:
» vie de le urs Rois; ce qui s'eft ma,
1> nifcfieme nt déco nvert &c,
En 15fJo & 158 1 , trois JUuiles f~
re nt cond amnés à mo rt & exécmésen
Angleterre pour avoir confpiré COOlie
la Reine E liz abeth : & par \In Editde
J 585 la Société fm cha ([ée de Cg
E tat. (1)
En 1 )89 il Y eut une fédition!
Bourdea nx : le Ma récha l de Matignon,
'G onverneur ~e cette Province, elanl
venn à bOllt de l'appaifer, chaffa I~
J éfuites de c-ette Ville comme en élant
le s autellrs, (2)
En 1594 l'a ttentat de Pierre Bar·
fi ere fonleva contre la Société le
Corps entier de ru niver/ité qui rendit
Je 18. Avril nn D écret unanime, por·
tan t , qft'il falloit juriditflurnent ciw /11
Jifuius en Ju(lice pour le-s cllaffirentil.
"ment. (3) D a ns la Requête qu'elle
préfenta à cet elfet au Parlement, elle
ço ncluoit , à ce <jue atll S,B, fiil "" ,
l'
(1) Hilloir. d. M. de Thou,
(2) I bid,
(3) Duboulay, Hill, de l'Un, pag, 811'
(63)
lum;'zét, non f eulement dl ladite Vnt'.•
verfùé, /Ilais al~(Ji d~ IOIlI/~ Royal/nu de
Fran ce, ( 1) Les Curés de Paris Ce joi-
gnirent à l'Uni ver/iré, ce qui forma
une In llance dans laqu elle le célèbre
Antoine Arnauld plaida pour l'Uni ,'er.
firé; le J ugeme m fnt différé à caufe
des vaca nces.
Vous avez déjà vu , MESSIEURS "
ce qui fe pa (fa l'ann ée fuivante J 195 ,
au fujet de l'attenta t de Jean Châtel ,
la condam nation des Jéfui tes G uignard
& Guerret, r A rrêt du Pa rl emen t de
Paris quicha([e les J éfu iles du Royan.
me , l'Edit de {59) qui le confir me, &
la conllruéiion de la pyramide.
En ' 597 deux Arrêts du Parlement
de Paris; le premier, qui défe nd d'employer dans les Ecoles publ iques aucun s Jéf"ites, eoco re qu'il s a yent ahjurés; le fe co nd, qui ordonne l'exécurion du premi er dans la Vi ll e de
Lyon, à l' occafio n d'un nommé Porfanex·Jéfuite qui avoi t éré établi Prin·
cipal du Collége de cerre Ville: on
nous a cOllferv é le difeo urs que prononça M. Marion, Av ocat Général ,
en donnant fes Conclu/ions contre les
�(64)
Jéfuites pour ce {econd Arrêt. Ce
Magdha r célèbre en fa ifanr remarqll
les dangers de l'édu ca rion imprude;~
menr c,o nfiée a LI" J Huires , n'a pas ne.
Bhgé cl Y re leveT auilî des défallrsmoinl
lmportans, mais qui fulli{oient (eull
pour empêcher qu'elle ne d'lr être re.
grettée de perfonne : ces défaurs ft
fon t accrus & fo rtifi és de nos jours.
Des nOlions {up erficie lles, & des pra.
tiqu es arbitraires de dévotion, onteri
{ubil:itnées à cette infirlltfion folide
qui nous inculque de bonn e hellre 1er
preuves, les principes & les devoiu
elTentiels de la Rel igion. L'étude dei
Belles Lettres n'a été guéres plus 'p'
profondie , ni mieux dirigée dans lei
Colléges des Jéfuires. Ils ont preCque
f ait ditparoître dans les Humanites,
comme dans la Théologie, le gOllldQ
vrai, & cette noble limpliciré des 'Q'
Clens.
Mais ce qui méri t e une attentionp'i'
ticuliere, c'eil: qu 'il s on t tenté de r~
dui re les homm es a la néc elliré de ne
voir que par leurs yeux; ils ont ob{curci, écarté, ou rendu (,,(peile,
autan t qu'il leur aéré polli ble, rOllre
l umiere ven an t d'une autre (olltee.
L'ignorance même ~eur paroi t PliCé:
.r~ble.
(6))
Nous avon s mi, fous vos yeux ce
qui fc par1:, en 1603, à l'O CCdlÎO Il des
Lerrres d ~ ret., bliffeme nt des Jéll,i res ,
la façon donr ils les obtinrenr , & les
difficultés qu'é prOUYd l'e nrégifhe men t
de ces Lerrres.
L'ann ée 1606 fou rni r de ux évé nemens remarquables C0n cernans les Jé{uires. Le premier, eilla f,m eu(e conr:
pirarion des poudres en An glete rre:
les Conjurés avoienr proj erré de
faire Idurer la (.lle oi, le Parlemen t
devoit êrre alfemblé, & de f,ire périr
en un in flant 1", Roi & tous les Memwesdu Parlem~nr; les Jéli,ires Gar net
& Old eco rne fure nr condam nés &
exécurés comme complice, de cetre
~onfpirdlion. ( 1)
La même année le Sénar de Veni (epar un D écrer {olem!lel du 10 Juin ,
rendu (ur les procès ve rbJ ux de différenres accllfarions in tentée~ contre les,
J.élùires , les b.~n nir à perpéllliré des
Ter:es de la Républ ique, I;'ns qu'ils,
nll6 ,:nr Jam ais êt re rérdb li s , qu e d'l,
conlenreme nr de rour le Sena r : par
un alllr e Décrer du 18 AoC, t {"i ,'a nr,
le (on (eil des D ix défendit à rOlltesi
�(66)
perfonnes de qlle!qlle condition & de
quelqu'état qu'elles fuifer.!, de rece.
voir des Lettres d'aucuns Jéfuites, &
rOllt comm erce avec eux fut intetdit
{om peine de galeres, d'exil & d'a.
mende. Quelques elforts qu'ait fait la
Socié té, & malgré les in frances téi.
térées des Papes & de quelques Pllif.
Cances, ce n' a été que) 1 ans aptès,
en 1657, que la République accorda
lem rappel aux follicirat ions du Roi
de France & du Pape Alexandre VII,
ce qu'elle ne lit que par rapport aUI
circon!lances oil elle fe trouvoit, ayant
lme guerre à fonrenir dans l'Ifle de
Candie.
. Ce fut dans la même annee t&6
que les Jé (uites obtin rent du Roi
Henry IV. leur rétabli/feme nr d.nsb
Mai(on ProretTe de Paris & Collige
de Clermont, à charg' d, ne pou·
yoir y faire /taure publique & aUlm
dOJe5 fcholajliquls : ces Lettres furent
cnréoi!lrées conformement ;\ ce!lcsde
160310, vérifiées en 160-1, lans qu'ils
fTuif!ent , eH-il dit, aucunes (iloJis ~n.
"eprendre COnt.', iedl,s. Au 'p réjudice
de ces di(pofitions , ils obnnrent dit
même Roi de "ouvelles Lettres le Il
Oélobre 1<:09, qui leur permettOlent
(67)
la lùtllTt puf.Li'lue dt. Ûl Thin/ogie en lell r
CoiUge de CLermon t , à jours & heures
(ommod". Il s en. obtinrent d'autres de
la Reine Régente le 20 A01Ît 1610
pa, laquelle il leur é toit permis
fdire des leçons publiqu es , nOn (eule-
d;
ment en Théo/agit!, m ais e,lcore en 101l"".
foras de fèienc.:s & a/Ures t.' -erci,esf
de leurs RrofilfloTls audit. CoLLége dl':
UJ
CLamont.
.
L'U niv er/iré forma opp-oi,tion à l'en.
régtilref:'ent ,de ces Lettres; ce quidonna beu '" un e In!lancc dans, laquelle la Marrelier'e plaid.J p<!>l1T rVnivedité; Montholon pOlir les Jéfuüzs; ,
& (ur le s concr lufi ons de fit. Servin,.
Avocat Généra l, intervirrr Arrêt leH D é~embre r6 rI, qui tài t défen(es
aux Jéftlltes rh s'entrematre pnr eux Oll '
ftrfonfus interpolùs dt! L'injlruaion. dt..
1.1 Je"Ul~rre en Cetl e PiLLe dt Paris ,. eTZ '
9u,Iq"< f 0 9M '111, CC foi!, & d'y faire :
f1!/~IiTl exercice. & fané/ions. de fe/loia--
TIl",
&c. Sept a ilS après le r 5' Avril!
HiI8, lis obnnrent au Con(eilun Arrêt.:
eont,.i re qui leu r permet de fai re lee-ture & leçons publiques dans leurCollegede Clermon t, & commctdellll::
Confeill ers d'Etat pour Jes remettre'
«11_RPJf.dlio.Q (~cf41ti~Jtl:1ures ; ce q~:
.li :'j)
�(68)
fut exécllté, & depuis ce temps ils
ont continué.
Nous ne parlerons p3S ici de l'afiàire
de Richer, des A rrêts de 1611 &
1612, au Cujet de la Doé1:rine der
Jé[u;tes I\lariana, Bellarmin, Secan
'--x. Suarès, contraires cl l'antorité des
Hois; de ce qui Ce paOà à ce fujet
aux Etats de 1614 & 161};dubruit
que fi'ent en 1625 & 1626 le livre
du JéCuite Sa nta re l & deux libelle,
f éditieux, comporés par deux Jéfuire\;
le premier intitulé, ADMONlTIO;
le fecond, MYSTEftlA PO LI TI CA ,
& des différentes cenCures & con·
damnations qu'ils ell'uyerent: touscei
tà its trouveront naturellement leU!
place, en examinant la Doé1:rinede
l a Société.
En 1618 les Etats del3ohemeban·
niren t à perpétuité les JéCuites dece
Royaume; dans l'Edit de banniffe~en!
il cft dir qu'ils excilOient Ï!tS aff·Qrn"
Juer les Rois, qu'ils Je mélqient duaf
laires d'Etat, & qu'ils boient lei aU'
te/us de touS Ics malh""s de la Bu·
henu. (1)
.
En 16 23 les JéCuitesayant entrepru
(1) Mer<, Franç. tom, l, pag. 16 r,
(69)
d'ériger leur Collége de Tournon enVniver{jré, toutes cel les du Royaume>
s'éleverent contre leur prétention' ce'
qui occaiionna Je-lonp.ues conr:fta.
.
" de Tou louCe
lions,
tanr au Parlement
qu'au ConCeil , où les Url,ires s'étoient
pourvus en calfation d'un A.rrêt de
Touloll{e qui leur avoit défendu de
prendre le titre d'U niverfité. Le Conieil les débo uta tle leur demande ell
eaifation, Cauf à jè pourvoir par Re.
quête civile au Parlement de ToulouCe:
ils s'y 'pourvurent, & par un Arrêt
défil1If)f du 29 Août 1626, ils furent
encore déboutés, & le premier Arrê~
fut confirmé.
La même année 1626, l'Univeriité
de Cracovie s'éleva contre eux: l'affaire
fut portée à l'a{fernblée des Etats de
Pologne, qui rendir un décret portant, 'lu. e les fJjuia.s firmerontleurs icoa Cracovie, &- cef!uont dt. molejlcr
/'Uniyu./ùé. On ch-argea en même temps
üs
que\oqlles Membres de l'a{femblée, de
le Pape de fcire enforte qut. Les
J,ifu~tes .n' apportailent aucun objiacù a
p~le~
l eX~CItllOn de ce dicrer, Jans quoi on
[trOll obLigé de Les détruire.
En 1643 nouvelle t enta tive de leur
pMt pour sl utrod"ire dans l'Univedité
�(70 )
(7 1)
de Paris; Inflance ;]11 Confeil qui
du
Clergé
de
1645
& 16)0 , an Clliét
occafionna beaucoup d'écrits de pari
des
entreprifes
de
la
Société fur la J LI.
& d'au tr e) & dans laquelle ils lue.
rilâiélion
de
J'Ev
êque
d' Amiens, & {"r'
comberen t eD fin de caufe .
celle
de
J'A
rchevêque
de Sens,
Nous ne vous parlerons pas, MEs,
NOlls croyons , MESSIE URS , deS IE URS) des diff'? rcntes en treprift;
des J é{uites (ur la Jnri{diŒon dt; l'air tirer le ride~1l {lIr ces dilputes
li vêques) & des démê lés {ans nombre fatales que la {agetTe du Roi vient de
qu'ils ont eu avec eux à ce fujet, condamner à un éterne l oubli, mai s
an p réju dice des conditions appo{ie! dont les traces doulollrellfes s'offrent
encore à nou s de tOllles parts, &
il leur admiŒon en 1561 & à leur
{ont autant de voi" qui s'élevent contœ
établitTe men t de 1603; ce détail 11.
les J'é(uites, Les piéc.es nouv ell eme nt
roi t long, il fe tr ouve ailleurs, &il
découvertes & virées dan s l'Arrêtd,l
{u /lira de vous en citer quelques.u",
Parlement de Prove:nce: , du 28 Janvie r
des principaux , En 1620 ils fu{ci!e,
dernier, ne con fi rm enr qur. trop J'opir ent contre e ux l'Evêque de Poilieu; nion générale (ur leurs i B[ri gue s~ , pou r
en 16n, cel ui d'Angoulême; en 161J~
régler à leu r gré les démarches des
l'Evêque de Langres; en 1625, CelUI hêques). & (ou/fler le fchl(me dans
de Dol & celtù de Cornouailles;tn fEglife. de· France, Quand mêm e ,ils.
16 44, l'Archev êque de BourdeauI;
auraient· vou lu cacher la pa rt qu ris
en 1658, celui de Sens; Il< en 1059, Ont en à ces malheureu{es ditTentions.
celui de Bourges; en 1666, l'Evêqoi ce qu'ils ' ont fait certainement en 17 7
1
d'Agen; en 1667 , cehll de Pamrm, & 17 18 ) ne permettroi t gu éres de dou.
qu'ils o{crem mè me menace r. de le ter de ce qu'ils avoient fait auparafervir conrre hù du privilége Inlenl! valtt & de ce qu'ils ont fait depui s.
de {e nommer des )uges.con{erv ateurl; Quels moyens pour {oure nir la véen 1697, l'A rchêq\le de Rheims; tn rité, fi fa défe,,{e , comme ils le dirent,
17 26 , l'Evêql1e d'Auxerre; & en 17;18, (Îlt été leur unique objet!
celui de Boulog ne: Y O US avez déJ!
Convaincus à Paris & à Lisbonne dp.
YU c.e qui fe. patTa dans les atl'e.mhllet s'être livrés à J'appas du ~ain dans l~
�(7 1 )
commerce, ma Igre les Loix générall!
de l'Egli(e, & les Loix particlIlie'es dl
leu r loftitut, condamnés à ce fujetpar
un Arrêt célèbre & récent qui a étlll
tigna l de leur chu te; déjà détruits Il.
gaiement dans la plus grande partie de
la France; challes hOnteufement de
Portugal; humiliés à Venife par deul
Décrets du Sénat, des 19 Novemb,e
& 13 Décembre 1759; àquipourrom.
ils perfuader que la réunion decesdiff~
rentes Nations, & de pre(que tons no!
Tribuna ux, dans les mêmes Centimeo!
a leur égard, n'eil: que l'el'fer d'unep,e.
"ention injuil:e & aveugle, ,"(plfeepa,
leurs ennemis? Ces mêmes ennemls!e
trouveroient - ils donc répandus, &
pu i1Tans dans tous ces Pa ys li peu voi·
J,ns, où les mœurS & les préJuglsdIf.
férens des nÔtres ne lem permettrolent
poi nt d'acquérir dll cr~dit? Cerre ave,·
!ion pour les J Mlutes n aurolt elle pOint
plutôt u ne caufe général~, lndépen·
dante des motifs part!cullers aufquels
{euls ils atfellent de l'attribuer en Fr~?
ce? Qtl'ils fe rendent juil:ice, & qu,l:s
ce/fent de fe plai ndre d' un malheurqn 1S
fe (ont préparés eux-mêmes,
Quelle autre Société, M ESS JEUfS,
a Ufoit.!lllfubiif.er pcndant deux liée es
J,
(73 )
elle eût ofé attaquer les droits farrés
des Evêques, aull! bien que ceux de la
P"iiT,1I1ce temporelle, méprifer mêm e
les Jugemens du Saint Siége, comme
VOliS le l'errez dans la troifiéme partie
de ce Rapport : Ji elle etÎt excité des
réclamations fi fortes & fi fréquentes
dans 1Eglire & dans rEt~t? M~;s le
lecrédit énormedes Jé(llitcs, ou pllltôt
l'opi nion q u'j Is a v oi en t eu l'ad re (fe d'en
infpirer, f:lifeit diffimuler à lellrégard.
TOll! étoit fubj!lgllé , ou prêt à l'être,
excepté cet Ordre inébranlable de la
Magillrature, également incapabfe de
crainte & de {eduélion,
IIsfeplaignent f!lr·toutqu'on recherche & releve avec grande attentio n
tout ce qui leur eil: Contraire, & qu'on
{e tai t fllr ce qui leur eil: favor able :
Procédé.qui leu r pa roÎt oppofé à l'ordre
judiciaire, auffi bien qu'à J'équité. Objellion frivole & facile ù ré foudre, Pou c
infrruire une procédure criminelle, on
ne fai t pas une information des vie &
mŒurs, & de toute la conduite de l'Accuré, co mme fi l'on pouvoit compenfer
lem. 1par le bien; on informe feule ment à charge & décharge, fur les fdits
qlului font imputés ,& Ji ils (e trouvent
prouvés légalement, il eil: condamné.
G
Ct
�(74)
Mais il ne s'a ~it )J oi nt ici de faire le
Procès aux PartlcuIJers, ni mêmed' (
d
. d"
ue
e ces vOies
. autOrIté, qui les prive,
r Olent du drolt, que leur donne 1
' ff
d'
~
nâlllanCe, e VIvre dans leur Patrie.
ih demeuren t Citoyens, & conlerven;
rout ce qUI appartient à cette qualité:
n ous en verro ns }OllJr avec (arisfaélion
piuheurs d'entr'e ux au/li eI1imablesp,;
l eurs venu; que par leurs talens : On
ne filit glte les (épare r, en {upprimaOl
Je Corps donr ils étoient Membres; &
pour (upprimer un Corps, il (ulli t d'a,
voir reconnu, ap r ~5 lin mUr examen,
qu'il étoil préjudiciable ~ l'Etat, parle!
~talurs, {èS (enrimcns, ou {a connuile,
Qu'i l me (oit permis, M ESS IIoURS,
de rerminer cet e'po{é fiJ éle par IIne
réflexion qu'il fair naltre , & qllel'cl
Jumieres fllpcrieures ont 1eur-êtredèj,
prévenue.
Il n eri jamais nécelTaire '1,,'uneSo·
ci été pariiCI,lt e re xille; n'ais il ell
toujours n~cell,lIte que la Sociéré gl·
ocrale exille d" ns la pa 'x, l'union&
l'llarmonie, les plus par(aites qu'illoil
p r,{lïble; Eh! comment pOlivons-noU!
cfp' rel' d'y parvenir, tan! que noUl
jall,e rons f"bl;lter au milieu ce OOUI
ce t,e:me tOU;OUIS ~aif de divifioD ,
(7»
ce Corps inquiéte, p uilra nt, nombreux, invinciblement attaché, par
intérêt, I?ar éducarion, par les prin cipes de Ion Jntl lrll!, par la néce/liré
même de (a nature, à des maximes
contraires à celles de l'El dt; dévoré,
en même temps , de 1,1 (o:tïn(atiable
de dominer (ur les e{prirs, & d'érend re
par·rollt l'empire de (es opinions avec
celui de ce crédit red outab:e , dont il
a fi long- tempsabu{é parmi nous; {p_
chant employer également, "Vec une
habil eré femelle, Iii force & la per(uafion, la crainte & l'efpérance, tOIIjours prê t aopprime r ce ux qu'il nepeut
gagne r, & trouvant, ail befoin , dans
la morale de {es Ca{uilles, de quoi
calmer tour (crupule {ur le choix des
moyens pour parvenir à (es lins? Il
ell lemps, MI'.SSI EURS , d'exrirper le
mal dans f.\ racine: fi malgré l'œil de
la Jullice, toujours ouvert, & {es
mains toujou rs armées du glaive des
Loix, il a l'lit tJnt de progrès; s'il a
pénérré ju(ques dans le rein de la
Magillrature, quel ordre de l'Etat l' eu t
fe flatter de s'e n gar" ntir? Souve nonsnous des combats louvent inégaux gue
nos peres ont eu à fou tenir; épernons-Ies il notre po1l:érité, crJignons
Gij
�(76)
pour ell e, craignons pourlatranquill' ,
'
'Ea t, & COntInuons
delt
a, ne craindileœ
•
pour nous-memes, que de manquel!
ce que nous leur devons.
COMPTE RENDU
DE L'INSTIT UT
DES SOI-DIS ANS JÉSUITES,
PA R un de MM. les Commiffair(S,
aux Chambres a.f!emblées, du
5 Juillet IJ6J.
MESSIEURS,
CH AR GÉ de VOliS rendre compte
del'Intl:itut des (oi-dif.lnsJéfuites, relativement a nos Loix; de difcllter ce
qu'il peut pré{enter d'analogue ou de
contraire aux maximes d,! Royaume,
& il l'ordre public; je crois devoir me
�(2)
borner , a nt a nt qu'i l me fera poffible
à des v ues gé nérales, & je ne m 'a tta~
chera i q u'aux points effentiels de cet
I nilitut,A près les recherehes profondes
& multipliées de ta nt de grands Ma.
gifi rats qui ont déjà parcouru la mê.
me carriere; après des écrtts fans nom,
b re, répandus cie tOllles parts, qui Ont
po rté la lil miere fur totlS les objels ,
qui ont tOllt éclairci , tout rlévcloppé ;
je n e me permettrai de détail; , que
lorfqu'ils me paroîtront indifpenfa blemen t néceffai res .
Tout Etat politique, quelqne foi t
fa forme confiituti"e , ne peut être
coniidé ré que comme une vafle oeiete
contratlée par tout un peuple; l'intérêl
commun efi tout à la fois le but & le
lien, qui réunit les Membres de ~:lIe
Société générale: fes effets fOnl d erre
régis par les mêmes Loix, d'être fou·
mis à la même forme de Gouverne·
ment.
Lorfqu'au rei n d'un Etat fe forme
u ne Socié té particuliere, ou que formee
aill eurs e ll e te n le de s'y mtrodu " 7 &
de s'y établir; quelqlJe {oi t fon,obJel ,
e ll e ne peu t y ê tre .dn11{e , qu ailtant
qu e J'inté rêt de cette Société ne bletre
(3)
poi nt l'int én~t de l' Etat, qu' autant qu e
[es Loix parric ul ieres ne {e trouve nt
point en oppoiition avec les Loix géné·
raIes, qu'autant enfin que {on régime
peut s'a llier avec la forme de gouver.
nement é tablie dans l'Etat .
La Soci é té pa rticuliere a u contraire
peche - t - e ll e contre ces principe"
contre un (e ul même d'entr'eu.; elle
doit ê tre pro{c ri te; nlltremcnt ce
{eroit int roduire dans l'Etat, u lle
[ource de troub le, un germe de diviGon : y eth - elle é té admi{E!; y
eÎIt- elle {ubfi fté même pe nda nt une
longue {u ite d'années; comme elle
n'aura it p u s'y introdllire, ni y être
tol érée , que pa rce q ue les vrais principes qui la conftituent, n'ituroient pas
été connus; ou mome nt Où ces prin cipes {e trouvent à découvert, où il
ef! reconnu que la Société particuliere
ef! nuiiibJe 011 dan!!ereu{e pour la So" doit être diffame
ciété gé nérale, elle
& excl ue de l'Etat; parce que le bIe n
de J'Eta t eft la premiere de toutes les
Loi" , fa co n{ervatio n le p'reml e r de
tOllS leI devoirs, (a lrit !1quillité le pIns
e{fen tiel de to us les objets .
C'eil d'apr~s ces maximes q ue je me
G ij
�(4)
propofe, MESSIEURS, d'ex.min
l'Inftitut des J éflljtes & la Soci6[é~~
laquelle il fert de b,fe.
a
Cette Société dès fa nailfance s'en
rendue célèbre cl ans tOll t le Monde
Chrétien, & par l'l'clat anc lequel
elle y a paru, & par les comradic_
lIons qu'elle a éprouvées.
Son établi/femenr caufa lin part1ge
prefql;e unll edel d2ns les fentimens:
form ée dans ces te mps m"lheur~nx
oit rhéréjie déchi roit rE gli(e; l'<!tendu;
de Ion z~le qui embralToit tOllS les
objets du Miniilere évangéligue, ron
app\'cauon Al'étude. (on dcvouement
à l'in,ftrullion de Id jeune1l"e, les qlla.
lités emmtntes de plulieurs de fes Mem.
bres, lui concilierent bientôt des amis
fans nombre & d"s protetleurspuitr,Ifls,
D'un alltre cûte, la rapidité de res
établi/femens, (es ric\,e{fes, la forme
de fon gouvernement, ron accès dans
t outes les COllTS, ton crédir aupres des
Grand s, fa politique redoutdble, fon
ambition, lui (ufciterent de; COnlra·
d iéte llTS & des ennemis.
L'Enrhouliafme ell: roujours avell~le,
& la haine eft fouvent injufie: dans
tous les temps on a prodigué aux Je,
fuites des éloges outrés, &on leur a
cn
imputé quelquefoi s des crimes ima ginai res. Je ne m'arrêterai point à d,fcllter ce qui a été dit en leur fdveur,
ni ce qu'on leur a reproché; la prévention n'a point d'accès dans le Tribunal oll la Loi prtlide, les :llagitlrats
ne (e lai/lènr peint ébloui r par de vaines
apparences, ni prévenir par de vagues
imputatio ns: préparés par le Souverain l'our maintenir en (on nom l'ordre
public; c'e ft vers cet obje t qu'i ls porrent r out~ leur attention, parce qu'ils
la lui doivent route entiere : dépolitaires des Loix, lems yenx font tonjours ouverts fur tonr ce qui peut les
al térer, ou les enfreindre.
Ju/lement allarmés, I\IE5S1 EURS ,
par les précautions mêmes prife' con rre l'lnfiitlll des Jéfuites dans l'Edi t
qui vous avoir été adreir' au mois de
Mars 1762. (Edit que S. M. a jugé
à propo~ de retirer depuis qu'elle a été
pleinem ent inftruire de l'in(uffilànce
des précautions qu'il contenoit.) Ju/lement allarmés, dis-je, pour leç Loix
de J'Etat, VOliS avez voulu vérifier fi
les craintes, que vous aviez conçues,
étaient fondées; vous avez voulu
connaître l'ln/litut; vous avez ordonné qu'il vous feroit apporté: il eft
�(6)
aujourd'hui (ous vos yeux & v
, dé . d
'0111
avez. a
~' er
cet In (Jitut, fi les
pnnClpes lm lelqnels Ji dl fondé fi
le régime q~.'il p~efcrit font comp~ti.
LIes avec 1Jntéret, les Loix, & le
gouv~rncn:ent de la Mon archie: ces
qllefhons Importantes interelrcnt les
droits les pins ell~ntiels, le repos mè.
me de 10'" les O rdres de l'Eta t.
En vain le s Jéfnites réclament en
lellr fayem, & l'etabli(femcn: de leur
Société dans le Royaume, & le long
cCpace de temps depui s lequel elle y
(ubfi(Je; en vain ils répetent fans celfe
q ,~'i ls font Memb res de n tat, qu'ad.
mIS au rang des Citoyens il n'ell plus
permIs de leur cOnleller un titre,
qu'une longue poll"efTio n femble avoir
con(acré. Les faits rall"emb lésavecau.
tant de. preci{ion que d'exaélitllde par
le Maglihat éclairé qui s'étai t chargl
de cerre partie, YOIIS on l fait connailre
combeo cette pr etenti on ell illufoire,
Vous avez vu que les monumenslcs
plus authentiques nous apprennentque
les premieres te ntatives des Jéfniles
pour s'introduire en France en InO,
y excite rent contre eux un fOllleve·
ment général; qu'après onze années
d'oPPohtions, ils ne parvinrent à fe
ç.
(7 )
faire approuver par l'all"emblée tenne
aPoitryen Ij61, à laqllellelePar_
lemen t de Pa ris a voit renvoyé la connailrance de cette atf.i re, qn'en dilft.
roulant leur vérirable état, & en ne
mon tra nt qll 'u ne pa rrie des Bu Iles qu'ils
avaient obtenu des Souverains Pontifes; qu'ils ne réufTirent à (e faire
recevoir en(uite par l'Arrêt du Parlement de Pa ris du mois de Févri er 1,6 l,
que (ous de s candirions qu'ils n'ont
jamais exéclH ées;que bannis dll Royau- .
me en 1595 , Ils n'y furent de même
rétablis par l'Edit de 1603, qu'à des
conditions dont la plupart font reltées
(ans exécution, ou ont été perpétuellement enfreinres.
Mais quelqu'ayent été les moyens
employés par les Jétilites pour s'é tablir en France, à quelque titre qu'ils
y ayent été reçus, qu'ils ayent exécuté ou non les conditions qui leur
avaient été prefcrites, cette di(cufTion
paraît en quelque (orte furabondante;
Un mot fu/lit pour dét rl1ire tOllt l'avantage qu'ils voudraient tirer, & de leur
admiffion dans le Royaume, & d.l
long temps pendant lequel ils y ont
fubfiflé. Si lellr [n(litut blelre clrentiellement l'ordre public, fi lems loix
�(8)
font incompa tibles a v~c celles qui no
régiifent, fi les principes de lel1rS IJl
ciété parriculiere choqt"ent & conlr~:
d,fent ceux de la SOCiété générale
ils doi vent être excllls de l'Etat, parc;
que le maintien du r epo~ de l'Etat eft
la premiere de toute les Loix; ils ne
peuvent fe prévaloir d'y avoir été re,
çus, parce que leur admillio n !end
direCteme nt en ce cas ail détriment
de l'Etat, qu'elle devient d s-Iorsle
p lus grand de tous les abus, & qUI
La puif!ance publique n'a jamais la",
Je nuiu; ils ne
lon té ni le pouvoir de
peuvent enfin réclamer leur poll'etlion,
parce qu'elle a bien pu à la vériré per,
pétller J'abus, mais jamais le légitimer:
malè tllim adinl'enta, maLŒquf. confimu.
'OintS, neque t.'x Longo Il!'', n{que IX
Longa confueludine, confirmtlntur. (a)
Ecartons dor.c fans retour certe pre.
miere & frivole défenfe des lUuites;
difons plus, cette défenfe ell (u(pelle,
Lor(qu'en '; 50 les Jéfuitesdemandenl
à s'établir en France, ils cachent avec
grand foin leur In llitut; ils ne par·
viennent à s'y faire recevoir & i s'y
maintenir en(uite , qu'en dérobant la
( a) Nov,
1)4,
chap.
1.
(9 )
connoilfa nce de leur état, qu'en s'en;
velo~pant dans, des réronfes pleines
d'éqUivoque & d ob(cur,lIé (a); lorfque
les ,Magdhars aUJollr~ hui s'Occupen t
de 1examen de cer In llltll!, les Jéfl1ites
s'yoppo(ent avec chdleur. Nous fommes Citoyens ,s'écrient ils, nOl1savons
ilé reçus dans le Royaume, il n'elt
pl liS temps de revenir à notre Inltitur '
comme fi les droits de l'Eta t pouvoien;
le prefcrire, comm e fi le temps POIIvOltrendrelmpllllfdnte la Loi qui veille
a la con[ervacion de l'Etat! mais li
l'lntli rut, comme ils le prétendent
ell un chef d'œuvre de piété & d~
{agell'e, d'oit pellt donc venir cette
mention confiante it le couvrir d'un
voile my~é rieux? Quels {oupçons ne
!ail pas na!tre une pareille conduire?
Quels poids n'ajoute pas encore aux
loupçons.cette Loi parriculiere del'ln{lIIut, qll1 ne fe contentant pas d'ordonner de le (oultraire à tous les re gards étrangers, défend m ~me de le
to~mllniquer en entier ;; ccux q~li fe
leJlment a le (llivre (b)? Je m'arrête,
(a) Recherches de la F r.llce p.r Pafquier
~10,
'
(b). Ntmo, .. ' . con/litIllÎfJflCS, lliioftlt hujuf
~ lthTOS) aut fi'rlPl.l) 'luiblL.t SI)/,;f(/.,Jtis Infli.
�(JO)
MESSIEURS; quelques g r~ves qne
{oie m ces (oupço ns, quelque fon dis
qu'ils paroi/l'em, lor(qu'i l s'~git dedé.
ei de r de l'état d'une pOrtion des Ci.
t oyens, ce n'eft point {ur des (Ourçons
q ue la Loi prononce,. ni (urdes.con.
jethlres que les Magilhats dOIvent
a{féoir leur Ju gement ; c'ell à l'Inllitut
même, au dél'eloppement de (es prin.
cipes qu'i l {am e n reve nir; je vais
donc e{faye r , s'i l m'ell polIible, de
vous e n expo(er le précis. Ponr dé.
eider fi cet Inllit llt ellcom patib leavec
nos Loix & avec 110tregouvernement,
il ell néce{faire de le connoÎtre avec
exatlirude.
La Société des Jé{uites (e propbfe
pour fin le Salut des ames & la pro·
pagatio n de la FOI; rnalsfi elle r elTe~ble
en ce point à plufieurs atltres SocIetes
Religieu{es, ell e ddfére e{fennellement
de toutes par {on InllaLlt & par fa
11llum 't'el prillilr[tia contÎntntur. non nift (:r.St.~
paioris CXprtfJo conJwfu, tXltrnis ccJmmuntetl.
l nfi-. tom . 2, rag. 77, rtg. comm. reg.
f!.:on opportebit conflilll{/()llt'S unlWifûJ J.DW J
qui n~\ ,iaL'adunl ~ [tgl, /id ,omptndiumquQd~am~
lJbi 'lU ·fqur quid fiM ,()bJtfVa'Ic/~(fn ft, /nt~l/Jgal b
nif forû Supcriori 11,d,'relur dWII, pUll/wail
Cd l1JdS, ol/mn oflmdi 0Fortert . Iullit.
1
pag. 3. p., t.J.llm . gmu. ColPo 1 J d,dur. §. .
,8 ...
toC;
(II)
forme . Elle ell une fo rte de milice
fpiriwelle, étdbl ie. pollr {ervir Die u
feul & le SOll"erdll1 PontIfe , {)eomi/itM' , & jôLi Domino oUI"1! Romarzo
Pontijici ,jus in taris VlCario Javin.
(a ) C'eil cette dépendance exclufi\' e
& imm édIa te dll Pape {eu l , qui fai t
l'etTence de la ~ociét é des Jdllites ,
qlli la conllitllc , qui la diJlingue des
antres Ordres Religlellx; elle ell la
bare de {on Inltitllt, le principe de
fes privil éges, le fo ndernent de {on
rigime; to ut y dérive de cette fo urce,
ou tollt s'y rappo rte.
La Religion par les li ens les plus forts
& les pills {acres, attache à cette 50cieté les Membreç qui la comporent :
lellrs rangs (Ont in egaux ; l'innitut les
dillingueen trois ord res ,ou c1atfes principales. ( b ) Dans la premiere, font les
[ coli"s app'ou"/s, dans la (econde les
CoaJjlmurs formù , les P rof!:s enfin dans
(Q) Voyet \', nil. tom. l , pag. 6, cJnfir .fnJl.
{omm/. Soda/lits.
(h) Sfcundo modo, 'lui min/a 1.1IJ pMe! , $0ritfJJ C/fm Profil; i 6- COlldjUlOrihus lt)rm /lU ~
ai.117I Scola(liC\JJ approb.ltos contine!; & llis enùn
trihlls PIIrtihu r . flli mem/Jris Soc!((atis Corpus
(1)IIfl·lI. InH. tom. [ • p.,~. 4°2, cfln/ p.lrs 'jui ,11a,
e.zp. 1 , ded.Jr. §. A.
�(Il)
la troifiéme. L' lnftitll t parle encore
d'une quatriéme c1alTe d' 1ndiffértnJ, (~)
c'eft-à-dire, cie ceux qUI êta ns admis
(ans aucun grade déterminé, (ont delli.
nés à remplir la place à laquell~ on
les trouvera propres; cetre dermere
cl aire paroÎt aujourd'hui peu connue,
elle rentre d'ailleurs nécelTarremenl
dans l'une des tro is précédentes . ..
Ces diffé rentes clalTes (ont dlal~.
guées par des (ormules cie VŒux l'am.
cul ieres : ces HEUX (ont plus ou mOins
étroits, plu s ou moins étendus à pro·
portion du ran g que les (ujet~ de la 50'
ci été y occupent; Cb) maisquelquefoll
ce rûng, les VoellX qu'ils é01enenr les
lient à la Société, fdns jamais q~,ela
Société fe lie à eux: admis une fOIS,,!
ne leu r eft plus permis de la quittera
leur volonté, & la SOCIété peu t au con·
traire dans tous le~ les cemps les ren·
voyer & les exclu~e,
.,
Tout fujet qUI le préfente eit oblrge
(a) V. J'Inl1. tom. l , pag. )41 , lX"m. gl;'.
l , §. I l , paf;. 3\6, cap. 8, §. l , C,
cap.
6 &
&c
i b)
V. l'Inl1. rom. 1, pag. 166, 1 7
168, fonn. V010. Voyel. aufl, tom. ~ ~~40~
conn. pari. f
cop. 4, J,clM. §.
§' A
, dular. . de.
2, Cop . ,
~n parI.
p'g.J' )6\, con)"
(13)
de (ubir denx années d'épreuve; la Société l'admet en(uite au rang d'Ecolier
approuvé (a); lonqu'il a rempli le long
conrs de {es études; l'inititllt vell! encore qu'il fl,oiire une nouv elle ann ée de
probation, après ,-,"quelle. il paffe a Li
grade d,. Profls, s 11 en
Juge d'gne ,
ou bien Il eft réduIt au rang d, CoadJU-
ca
teur fpirÎtuel; mais dao,» J'ordre mêm e
des Pr of~s o n en diitingu c de dt!UlC e(pè-
ces différentes.
Les lin s ne {ont Prof's '111' d, trois
VŒIIX(6 ; ; ce fonteeuxquil11dnquansde
la {cie nee ou des talenç que l'inititll t
exige, méritent cerenela n t pa r quelques
qualités pedonnelles, ou par lellrs ve rtus d'être admis au nombre des Profès.
Les autres, & ce (ont les vra is Profès
de la Société. OtlIre les trois voeux o rdinaires& communs à toutes les chlTes ,
de pauvret é , de chafiecé & d'ooéilTa n_
(a) V. l'Inl1. pag. 401 & fuiv. ConJI. p,'"
9UÏn !/1, C 'p. l, 2., J &0 4.
(h) Et ii. ut plllrÎmùm Ilomin~.r mmr) 'lui.
prOpterM quad b~n~ mt'riti fm ~ &> V,JlrIJ dt:voti ,
, uam vis minori. doé/ritlfi oc cOluio/l.zndi aplirudirle
prttditi tfurim fl{}flruln / llfliIUlIll!l in Pr!Jfollù re9uirat, admittudi e(fo in D ùmÎno "idebuntuf:
pag. 4°4 ) confl. pllr.s 'luùua, cap. 2) dtcl.u.
§. C,
�( 14)
ce, s'<ngagent pal' un qllatritl~evœllà
obéir au Pap e dan, (Out ce qu" Imp"".
ra de lem ordonner pou r le f.lut des
ames , & pour la pTopagatton de la foi.
( a ) Ils Ce (oumertent à aller prêchet
J'E"or:gile dans .tous les L ~eux , oule
~ou \ erain Po nli le Ju ge r. a propos de
les envoyer: .ils s.'c ngape nt. enCOre par
des vœux partlcu Ilers, a ne pmals faue
aucunes démarches pour fe procuret
quelques dignit és dans la, SO~lé t é.' ,ou
que lques prél. tures dans 1 Eg ide; a ~ en
accepter jamaIs aucunes , que par,lor.
ci re exprès dll Général de la SO:lété,
& à Ce con dui re, dans le cas oUllsy
l".!ro ient élevés, par les con(ells qU11
voudra bien leur do nner.
La Société compte encore au nombre
de les Membres d" COadjlttellrS "mp~
Tels; c'dt ainfi qu'elle nomme ceux qUI
font connus (ou s le nom de Fr",s da~s
, ,CUX : ~ IIdçal'
les autres Ordres Re l Igl
annoblir tour ce qui hll apparttent
Le vœu de pauvreté oblige non ceu·
"
'étend au
lement les PartIculiers
, 1'l s,
Co rps même de la Société, qUI ne pe;'
pofféder aucuns biens (b); maIs ele
(a) Voyez la B ulle Rtgimini, tom. 1, p. 6,
& yag, 21 la Bulle Expofcit J'bts/ll m:, 'd..s'
t b)
Voy .. la fonnule de
Bulle RtgiminÎ, loc . cil.
la
OCl,IO
(r
51
peu t avoir des Coll èges , & ces Collé-'
"es peuvent dre dorés de revenus fut:'
filans pOur 1'.:l1t retien des Etudians.
De tous les préceptes, l<! plus étroi t
eil celui de l'obcill'Jnce; tous les Membres de la ~oci été re dé, ouen t à l ~ tO Ilmillion la plus en'iere & la plus ablolue envers le Général (a) , qui réuni t
& concentre en lui (eu l toure l'au torité.
tout le gouvernement> toute la p lliffan.
de !a Soci été enriere.
Son pouv oi r et! I""s bornes, il elt
t,"ique, iJ embrilll'c tOllt, ri en n'en ell:
excepté; & comme ce pouvo ir ne comprend pas feulement les a{lions exté_
rieures, mais qu'i l s'érend encore jul:"
ques fur les volontés de l'ame , jufques
(ur les opé rati ons les pJus libres de l'e(prit (h); l'empire qu'il exerce elt le plus.
étendu, le plus defpotique dont il foit:
polJ'ible de concevoir l'idée,
On ne conn oi t dons la Société, nÎ
éleélions de Supérieurs, ni a(femb lées
(apitulaires; la volonté du Générali
(t1) Til iLlo Clrrijllfm vtllfCi pttrfintwl (lf!"ofta'lr..
Ibid. V, auiTi
406 & 4°7, & p4Ji...
,,'g.
(b) V, 1'1 nll. IOm. 1 , pag, 31 ' : tX.lm , Err"o.
CJp. 4, §. J8 ,39 ~ 40, pag. 392.; cvrjl. p.Ul. 4,.
(klp. I() , §. f, p~g . .nS ccnJl. pmi. 9 , ch.. 1,.
§. '9, &c &s:,
j
il ijj
�(t 6)
Y di(po(e de tOllt; lui feul nomme
les Supérieurs p,rticuliers' cc (ont
les minill:res de Id pui/Tance (a); il
les en rend dépolÎt.lires dans la pro.
portion qll'il juge convenable, & il
t'Il: tOlljours le maître d'étendre Ou
rell:reindre à (on gle l'autorité qu'il
leur conlie.
Quelques nombreufes, qtlelqlles
.multipliées que fOlent les IDlx de la
Société, (es conltitlltio ns & fes régies;
elles n'ont cependônr riendefi,e&de
permanent, elle ~ n'ont rien d~{\able;
<Jans tous les te mps 1" Societé prut
altérer & changer fes propres Conn,·
t utio ns (b); dans tOllS les reo,ps le
Général pellt les f"ire übferver 011 en
<Jifpenfer (c); il pem da ns rOll; les remps
interpréter les régies anciennes.. o~' en
créer de nouvelles; les Con/hultlons
mêmes avertiifent qu'à l'exception des
vœux, aucune régie n'oblige à peme
(a) V. j'In/!. tom. l , pag'407,conJl.p,n.
• '! i, cap. 3, El· 7·
.
(b) V . l'rn/!. tom. l , l'ag. 9, Bull./njunllum
nobis.
(c) V. l'In/!. tom . l , pag.4 T4,COnP.p,lI.
'6 , cap. f, pag. 437; conp. pJrl. 9, chap. J,
§. 8, &" &"
( '7)
de péché ( a), il moins que le Supérieur
ne l'ordonne.
Tel ell en (ub(l-.nce le plan de l'IriEM; Tels font du mO;1l< les points principaux aufquels il m'a paru fe rédtlire,
&qui m'ont femblé fen ls mt' riterd'être
développés & "pprofondis; CM je ne
crois point devoir m'occuper a faire
une anal)'fe ex"éte, & fuivie de tOlites
les régies & de to,,\ le, préceptes, rapportés lous les dilfcrCI1S titres qui Cornpofent la Colleétion imprimée à Prague eQ '717Les régies des Jéfuites rallèmbl ées
d'abord fous le nom de ConjlllluioJ;s ,
Ont éré depuis modifiées & rellraimes
rur pl li lÎeurs a rti cles, étendues & au"mentées fur un grand nombre d'au'"
tJe~, foit pa r de'); die/aralions interprétauves qui ont alliant d'anrorité que
le re~te; foit pa r les Décrets des COIlgrégalions , foit enfin par l<s Ordonnan'" dIS Généraux (b) dont il paroÎt mê( a) Voyel l'ln/!, tom.
t ,
p'g. 4'4, conp.
pari. 7 , cap . f.
( h) VOY" dans l'Inn. tom. t & 2. EXdmm
gmrrale Cum duLdrtaiontbuJ. COlljliwtionts CUHJ
4{c1arillionihu.f. Dur~l ll Congregationum. Calloncs.
,O,Jinl1tiol/rs Gcner.lIiurn ~ &c.
�( 18)
~e que la Colleébo n de Pragt:e ne Con,
tient que la mOindre panic, (")
. Ces réglemens multtplt~s , mais tou,
JOurs flexibles au gré dn Général
r.'
r
,ne
p~e.cnvent pas leldem entl,l manierede
Vlvre, les occupauons, les exercieesde
~haque Particulier; leur objet le plLs
lmpo rt an~ ell de ~"er le gouvernement
de la Soctété enttere, de pourvoir i
fon aggrandtfrement , de diriger v/rs
ce but les efrorts de tous les Membres
qui la compofen t , d'aiTurer fUHOUt,
pour y parvenir l'empire abrolu du
Général, & d'en régler les refforts,
Cette légiflation , dans le temps me.
me où elle n'étoit pas connue, pai,
fOIt po ur un chef d'œuvre ùe politi·
que: on en jugeoit par fcs effets, Les
SucceiTeurs de Saint Ignace ont liu
tourner vers des vu es humai nes, ceque
le pieux Fondateur n'avoit inl1itué que
(a) Voyez l'Inn. tom. " P'g· ,,,, "l'
D:\ns le dctail des !i"res, don, le
foCIl PrOVln .
en
dépôt
confl é au Compagnon du Provincial,
{e trouvent, liber COllll/lens ordinùtiolUJ Gtnm·
l~um loti .Socitlati comflUlnt.I 6, non Imprt.ffoJJ;
"lh~r .CO/UtnlILS nltuius p,cnais (l'Î(JIJ[JS mey,bw
n,on ImprtfftJI; libn cortimns fln/Mtiüs Gtn(f,JLmm non Impreffas. de dol1rinis pllllojôrhics fi
I h~ol~gicl:..r p~rrn;(u",lis, vtl no" pClmimruul1II
nvjlrts Jeho/." &c, &.c.
( 19)
dans des vues religieufes; jls on t mêlé aux régIes qu 'i l avoir prefcrires, les
pra tiques les plus rJtinees de la poli·
nque mo ndai ne; mdis ce qui pourroit
conl'en ir dans un gouvernement pureme nt civi l , devient dCplacé & repréhenfible dans une Sociéré religicnfe .
La Loi qu e je me (UtS impofee en
commença nt , de ne m'at tacher qu'aux
points eiTenti els de 1'1nllitut > m'empêche de retrace r en détai l le tableau
d'u n régim e auj ourd'hui co nnu de to ut
lemo ~de : qu'il me fo it feu lement permis d ob ferve r que les régies des Jé ruites annoncent elles-mêmes qu'elles
ont pou r obje t l'avantage & l'accroiffement de la Société, dont elles fuppofe nt que la gloire de Dieu & le bien
de J'Eglife univerfelle font infépa rable,s (a) , comme li l'un & l'autre pouVOt~ nt dépendre de la profpérité d' une
SOCiété pa rticu liere ! Ces difpolitions
ont fai t naî tre l' efpri t d'indépe nda nce
& de domi natio n , qni femble avoir animé dans tous les temps le Corps en tier
des Jéfnites : qu ell e idée ne devOle nt( a) Cùm confliturionum hic finis fit J ut Ilni~
Vtrfo~ICOrpUS S ocie/atis {; particultlrÎ,l ejus mtmDr~
ad fUI conforvationem &> incruntntum, ad gloriJTn
Dtl
tom.
&> unjv~rfalis Eccl~ji(Z.
1,
DClntJffl
pê!g. 357, conJ1. P'O,t.
ln
jU1'mlur. Inft.
d,clar.
�(20)
ils pas fe former de leur Infiitlltio n
à laquelle leurs propres régies leur a~
pre nOient que la glOIre de Dieu & le
bien de l'Eglife éroient arrachés!
Je reviens aux points elTentiels de
l'l nftinll, dont je n'ai fait que préeen.
ter une iMe génér,de , qu'il efi indif.
pen {able de développer.
J'ai dit que le principe difiinllif,
qui ferl de bafe à l'lnlhtut des Jéfuilel,
eft la dépenda nce direlle & excluf"e
du Papc : cette dé l)endancc unique &
abfolue fe trollve expreITémcnt établie
par la form"l. même d, la Sociùi, pt/.
(entée à Paul Ill. par Saint Ignace en
J 540 (a ) ; j'en ai précédemment rapporté les termes.
.
Par un fuite néceltlire de ce plln·
cipe, les Membresde certeSociétédel.
tinés à fe répa ndre dans tous les ~a)'s.'
dans tous les Etats, dans tout 1UOI:
vers, ne pouvoient, fuivant leur In!li·
tnt, refter lIniquem en t fourniS au Sou·
verain Pontife, qu'autant qu'ils (erOlenl
exempts par-tout de tonte autre au·
tori té q ue de la /ienne,: Il é tolt do,~c
de l'e1Ten ce même de llnltltllt, qU111
. .. to m!de
( 4) V oyez la Bulle ReglmMI,
.
;InJt, pag. 6.
Ir
portaueDt
(l !)
portalTent par-tollt avec eux l'indépen_
dance abto ill e de toute alltre puiil'anre, que de celle du Saint Siége: dei.!
relte (oule d'immunités, degraces, de
priviléges accord és aux Jéfuites par les
Papes, ou plutôt ce Corps monfirueux
dabus de tollS les genres, qui choquen t
la raIfoll, parce qll'ils renver(cnr tout
Ordre, & qui (e trouvent réunis a la
tête du rcenei l des Loix de la Société.
On y voit erirrautres chores , qlle
les Jéfuites, lems perfonnes, leursbie ns
(ont fous la proreaion & fous la Juti(diélio n immédiate du Pape (a); qu'en
quelque Liell qu'ils (oient établis, ils
y font exempts de toute Jurirdiélion &
de toute correaion de la part des Ordinaires; qu'il eft défendu allx E"êques
de lesinterdire,oll de les exco rr: m nier ,_
non feulement cux , mais leurs Dome'l!
ques, mais tous eellx qui lont à leur
fet,ice,
Que fa ns approbation de la part des
Evêques, (ans confentement de la part
des Palteurs du tèco ncl Ordre (b ) ; ils
(,) Voyez l'loll. tOI11. t, depuis 1. p'g. (
~(qu'à la pag. 337, k:s Bulles dl!) Papes, &.]
la luite comp. priv.
(b) Voyez la Bull~ Liul debÎ/llm, tom. l ~
P'g· 14 de l'loll. & pluGeurs autres Bulles.
{
�(21)
ont le ponvoir de célébrer la Mefredans
tolites les Eg!ifes, de prêcher & d'annoncer par- tant la parole de Dieu, de
confetTer touS les lidéles, & de,les abfoudre ,
Qu'affranchis de tonte JlIrifdiélion
Eccléfianique, ils ne (ont pas moins
à l'abri de toute pnilTance (éculiere;
-qu'i ls ne penvent être cités, ni pourfuivis pardevan t q uelqu es Juges quece
{oic, po ur que lque cau(e que ce ptuffe
être (a), pasmêmepour rai(ondescontrats qu'ils a liraien t pelTés, ou des délits qu' ils au raie nt pu commettre,
Leurs bie ns Ile (ont pas (eulement diclarés ex emp ts de toutes dîmes (b),
mais ils le font encore, de tous fllbfides, de toutes cha rges , de toutes con,
tributions, quelqu'en foit Id n.tureou
l'objet: il en défendu ri tous Pnnces
d'ofer les imp ofer, à !Ot~S ~I.agtllr,als,
d'ofer les contraindre, a peine d excommunication & de malédiaion éter'
nelle , (c)
(.z) V oyczla H u ll~ Ct'tm În'(rcunEl.rs, tom. l,
pao, I l & la Dull e Liat d,bllllfn, pag. 14·
(b) Voyez la Bulle Ellm il/J,fia, tom. l,
pag. 4'2 .
"
1
(c) Voyez la Bulle E.\"pcml no~lJ, tom., 1
pag. 31 ,& pag. 196, comp. pril' , vtrbo (xc",pfN.
§, 8.
Cl))
Leurs Supérieurs ont le pouvoir (a)
cl, commettre en tous Lieux un Jéfuite,
ou telle autre pedonne qu'ils jugent
à propoç, pOlir y enfeig~er publiquement Id Th ~ologie : ils ont le droit de
conferer des grad,s il lellrs Erudi ans,
de graduer m~me tous les Etudians
étra0ri rs, qili ont fréqllenté leurs Collégcs, q J:lique ces Colléges ne (oient
pointérige, en U nivcrlités, & ne {oient
aggrég'ss ct ~ll~tln~ .
Ils p~lIvent cl Inç c!l1que Provin =e
(J) n o;nn~r lin, o ~I plll(j~tlrsJé(lIites,
pOlir y exercer le; fon2ions pllbl iq les
de Notaire, li ; ù lier Cil CçtCe ql11lité
à tou tes p~rronnes leu rs priv iléges ,
& toutes alltres Lettres ou Refcrits
ap~fÎo!iqu<!s, & en drerrer des Prbc ~ s
\·~rbm t j urid iques, a u('FIels foi en tiere
duit être ajouté~,
Je ne nnirois pas, MESSIEURS,fi Je vOlllois parcollri r en cLtail les
pri\'iléges (ans nO~1bre que les Jéfuites
ont (uccellivement obtenu des Souverains Poncifes : ils doivent jouir gé(a) VOye 7.. L1 Bulle LiCe! d~hifU71, tom. r;
pa$; 14; J,l Bulle SIlcrœ RdigioJniJ, P:\;5. 26 ;
I~ uulle Exponi fJObis, pao. 3 1 .
.(~) VOYe1. l1nfi. tom ..,:)1, pag. 32'2, cJmp~
P1ilJJitg. 'Ytrbo NOlar;:JS.
1ij
�(24)
néralement de tous cenx qui au roient
été précédc m m':~t accordes (a), ou
ql\J pourrOlent 1 etre par la fuite alous
les autres Ordres Relioieux <l'hommes
Oll de filles .à tou~ Ch"apitres, à tome;
Comnll~nautés , ,a . tolites Congréga.
ti ans , a tOIlS Hopitaux & Egli!'es, à
quelques perfonnes enfin que cefoir
régulieres ou (éC\lIi eres .
'
Les troub le·t·o n dans l'exercice de
ces pril'il éges , ou pOUf que lqu'a urre
objet 'lue ce puil1è être; ils fonl en
dr oit <le fe choifir des Jdges·eonferva.
l eurs (b), [JardevanL l el~ue l s ils fonl
autorj(és il porter toute5 leurs Caufes
civiles & criminelles. & parclevant lef·
qu els il leur eil permis de cirer & de
traduire toutes perfonne5 qu'il, jugent
à propos.
Enlin les Papes pOlir mettre le corn·
ble à toutes les gril ces • qu'ils répan.
doient avec tant d'abondance fllr la
Société. Ce (o nt interdits à eux·mêmes
le pOllvoir de les révoquer (c); ds
(Il) Voyez la Bul'e DtCd Roman/lm Ponllfiet.m, tom. l , pa~ . ')0.
(') Voyez la Bulle El f I X del';I', to. t,
pag. 30; 1.. Bulle JEquum "."m.Jfnus, p3g. 4~)
& .. urres .
(c) Voyez la Dlùle dùm imh:ftfl,e, tOm, I,
pag. 4"
.
(2))
ont faIt plus encore: ils ont donn é al\
Généra l la yu ilfa nce de rétdblir de G~
feule autome , & de r.li~e revivre les
~rivil éges,~ s'i l ~rrivoit jamais pa r la
Jlllte, qu ri .Y fut dérogé. C'eil ainli
que les Jéful!es , apr~s avoi r réuni fi"
l:ur SOCIété tO ll ~ les priviléges que
lambltlon pOUV OI! Ima Olner ont (çu
. même"
,prtrroient
ene1l~l•n e r. 1a ma1l1
d'oil
les bIenfaItS . pour les rendre i~de{~
truélibles.
A ne regarder ces privilég es 'lue
comme de limples graces, on ferait
étonné (ans dame de leur nombre &
de leur étendue; mais on eil révolté
q,uand on conlid~re qu'ils (c nt autan ~
dabus énormes, alitant d 'attentats
con tre rour e PuilTJnce éccléliafiiquc,
on fécu!iere.
Liés Intimement à l'InO:itut, ils en
font une con(équence nécelflirc ou
plntô~ il s n'en (ont que l'ex éc llîi~n ;
ris den vent tous de ce principe de
foumdlion enuere au Pape, qui ne pellt
fub/ifter qu'en mécon noifl;ln t tOlite
aUlre ~lItorité que la /ienne : ils (ont
une flIIte de ce rr e mimo n fpéciale. de
c~,tte délégation direéte, 'lue la SoCINé, (u ivanc fa n Infiirut, ti en t dLl
SOuverain Pontife.
1 iij
�(16)
Un objet pl m Impo rtant encore,
rntrite, ME~StF.UR~, tolllevorreat.
rention. C~ priviléges émarcnt de ce
pOllvoirabfolu que les SouverainsPon.
tifes on t tenté li fouven r des'~ttrib"er
t ant fnr le fpiritucl qt e [tir le tcmpo.
rel; ils prennEnt leur (ourc< d,lItlces
m",imes ult ramontaines, (m la (upé.
riorité indllinie des Papes, (ur ICllr
fouverrlineté univer(e lle; m'm Oles in.
connnes dans les dix premiers C.écJes
de l'Eglile Cu), & all(quell es laJ/,,,m;.
a donné nidrance; maxtmes faulTes
& Il Inicicu(es qu'cn ne (çau~oitad.
met tre ni tol ére r, (ans trahIT a la fOlS
les v rdis int~rêts de la Religion &
ceux de l'E tat.
Ce n'ell cependant que par une (uite
de ces maximes, que !ç< Papes ON
pua ccorde r a u x J éCui res dQSpril'llêge<,
qui renverfcnt les droitsde.1 [pl(cop,a"
& att entent a ceux du Trone. (e ~ en
qu'c n réalità nt ce.s prérentions ch,m~.
fiqu es qne le, JHUllèS o n(.pu?ema~dd
& obtenir de paretls pfl\'tleges . ne
foyon s donc plus furp ris de la profu·
(17)
fion avec laquelle ils ont été répandus
(ur cette Société; Cjuel intérêr les Pilpes
n'avoient·il s pas à la combler de graces
& de bien fai rs! [Ile étoit deflinée d
devenir par fa (eule exillence ( Il ) ,
un monument de ce pouvoir (ans bornes
préren du par les Souverains Pontifes
& il oITrir, par {on exem ple, un mo:
déle de ce gouvernement de(potique
qu'ils s'étoient efforcés tant de 1'0:5
d'é tabl ir d,lOS l'Egl ife (b); ell e éroit
en co re deflin ée par état & par intérêt
a défe nd re & il accrédirer ces maximes pour la manutention de fes priviléges.
Je fç1is qu e les Jéfuite~ répondent
qn'i ls ont reno ncé a leurs pri\'il~ges, &
qu'ils n'en joui([ent poin t en France.
Je (çais qu'ils difentqu'on ned oirpoin t
con fondre leur Inflitut avec les Bulles
des P. pes d:)Il t ils n'entendent fdire
P ~nJifi(tm ipfiun tangit, ut
cIJncrflil1nt pritlil~g;orum [uam (,Jl},olicaln ,.
«(anomie,,", autor;raum probu & ttu.Jlllr. Cellot.
li", 3, ~Jp. 19, pag. ~64.
, ( Il) Prim .l r,llio
ln
(h) Principu ge1uillm domin,lnlUr i/l i..s, l'(:1$
non fic, dit JÉSUS-CHRIST. Nc'l'U ul Jt)-
a~ttm
( J) Voyez l'infhutlio n p.,itorale de M. 1'[.
vêque d'Angers du 19 AVllllï6J, paS·9,IO
& II,
in. Cluis l dit Sr. P URRE. Après des
leXtes aulli pr.!cis, comment rerait-i.\ pol1ible
de méconnoître l'erprit & la Loi de l'Evangile?
mlflauus
1 iüj
�(28)
(29)
;HlCl1n l1(age, & dont les ablls oilles
Bulles qui confirment l'lnflitut, ne{oot
vices ne penvent point, {elon enx in.
point des. clautes de !lyle; ih forment
fluer fnr 1'1 nllitnt,
'
an conrralre une parrre J.>r1ncrp,rle &
Mais les Jéfuites o(eroient·ils teni,
(ublhntielle de~ Bulles; Ils ne l'om acà Rome un pare il langage 1 En-ce dt
cordés, que parc e qu'ils (ont une dé-honne foi qu'ils le tiennent en France!
pendance & une e"écllt ion de l'InflItl\t
Ont-ils jamais en effet renoncé à leurs
qui y etl: con firmé ,
pri\'iléges? Le pourroient-ils, quand
C'ell la Société elle-même, qui en
ils en «uroient la volonté 1
demandant la confirmation de (on In(Les priviléges accord és à la Societe
timr, a demanùé & a ourenn les prides Jéluites, (ont conte nus dans les
l'iléges qui en étoient une (uite; c'ell
Bulles, qu i "mori(ent & confirment
la Société qui, dans (es Congrégations
lem InflilLlt : ce (ont ces Ilulles qui lui
genérales (a), en a réclamé par ditfédonnent l'être, qui en Mte rrninent la
rens Décrets la renovarion : c'efl: la
nature, & en prefcri"ent la forme,
'" Société qui, par (es Cnn!lirlltions, veut
Les JHuites ne veulent pas faire croire
que le Généra l en ait roujours a"ec
{ans dome, qu'ils regdfdent les p,ivi,
lui un abrégé ( b ) ; qui ordo nne que
Jéges contenus dans ces Bulles, du mê,
les titres qui les conrienn$nt, teront
me œil qu'on a COIHurne d~ re~a,de,
remis entre les mains de cellX qui fe
cerraines dau(es abuiives de la Chdn'
dellinen r à être admis d,lOS 101l f~i n (c);
cellerie Romaine, qui {e trouvent qr:el.
c'ell Id Société enfin, qui dans l'une
quefois dan~ les Provilions que les
de (es ftgles les plllS importantes, &
Papes accorclent : daufes de fiyle,
étrangeres ail po","u, qui ne t,ouchent
(a) V OyOl J'Inllit, tom. 1 , p>g. 118; dur,
point à la (ubflance des PrOVr1lOm, &
9uimŒ con~r. dur. f4, pag. 611; dar. 8. congr.
dter. 44, &c. &c.
au (ujet de(quelles on, a ét.blt po::
( b) V ove7. J' lnll. tom, 1 > pag. 442, COTif/,
maxime, que qUOIque v/lulIfoS, tf'u
part. 9 , chilI" 6, ~ . J.
. Len t ((pen d
'
l'Q('1e , 011 d/"
'lIil
alzt pOint
(c) Voyez J'lnff. tom . 1> p'g. Hl, ex_m,
font injë.rte!.
1
gtnu. cap . 1. §. IJ, pag. )63; cOllil. pan. "
"p, 1, § 5,
Les priviI éges rapportés dans es
�(3 0 )
dont elle veut que chaque année il
foit fait une le lturc publique (a),
rénnit dans la m~me clalfe l'lnfiitut,
les Confritutions & /<J priviligtl, &
défend par la prohibition la plus ex.
pre{fe, d'o(e~ élever fur aucun de ce.
objets le mOIndre doute, ou de fdue
naître le fcrupule le plus léger.
Comment les Jéfuites peuvent.ils
donc fOlaenir qu'ils ont renoncé à leurs
priviléges, puifqu'ils ont pris au con.
traire tClItes les précautrons pollibles
pour les conCen er? commentauro:ent.
ils pu y renoncer, plllique ,leurs Conf·
tiutions leur défendent d o(er JamaIS
y porter atteinte? . '
.
Mais allons plus lo.n : les Jéfultes
font une équivoque !>erpétuelle &
lontairefur le motdlnjluul,&cenen
que fur cette éq"iYo~ue, que (ont fon·
dées leurs répon fes : ds donnent le nom
;0,
(a) DiflriEti1u in ltihtur , nI qllis f!vt txtr~J
in/r.i S"ôerollcm nifi dt Pmr(lJiIl gnt~dlS)
Jillt
(Jill inftrionlln Prtrp.1jitorUfilliCCnflti, d~~ .J~.llI ~nts.,
gloJTas vrl feho/id ,fi~rt' inJllfLUo , .C.~fl/lllfl~nlhUJI
PRIVILLGilS au! tlliis ctllltm{fS ln (~'~~IlIIIICr.1
Grego. X III jitrradic1.1 fUUi j "el t.1 ! nij!,qUl1ntlo8l
.
. ; ail1 d,· (/S di'Ul'f.1ft
vCi b.l fiallant) lIlfUprtf.lf1
r
.r. 1
1J ""
.
.
.. '
[tu fcrufldum cUlquilm
mlcru
, v.lln
co ntfO I't'JInl\.
aut du.hi!Jm rcvOCJrc ,lUl.'t ,lI quoquo modj), ~,
tom. " P'S' 3, cm! {, Prt''''f'' pM., l,
(3 1 )
d'lnJlitill aux Loi" p~rticl1li€'res, conflues (ails le! nom de Con/liunions, faites
par la Société pom réglet fon régime &
(on admi nil1rarion i ntérieme; & commeCC! Loix particul ieres ne parlenr point
des privil éges ~ufqllcls elles n'orre allClin rapport, le! Jéfuites en concluent
qlle leurs priviléges ne tiennent poi nt
a leur ln Hitut: mais ces Loix particulieres ne {ont poi nt l'In ititnt; elles
le (Ilppofent ~u contraire, & elles n'en
(ont qu'une {u;te, une dé,)endJ Il ce.
L'ln (htut proprement dit, conG lle
dans la formllle de la Société ( a ), telle
qlle Saint Ignace la préfcnta il Paul 1][.
& telle qu'elle a été approuvée par
ce Pontife , & co"lirmée par fes SI1Cce{feurs. Les Jéfujres, en ufant de la
f.lculté qui lem en fm accordée, ont
bicn pl1 faire Cntfeux ( b ) , & ont t:li[
réellement d e~ Con ilitution! particnliere!, des Réglcmens : P.lrticulans
inlu eOJ ConjlituLloncs al Ill/jus modi
SOclUfltlS jifl:tn ; mais encore une fois
ces Conflirutions particulieres ne font
point l'lntlittlt, elles n'en font que la
(uite.
(a) VOye7 la Billie R(gimilli (ollvent cÎtée..
( b) Vo)'e, cette mème Bulle YCr, la tin,
pag, 8, col. ~.
�(}2)
C o nfo rmément à la fo rmnle de la
Société, & telle que les Il 11 Iles l'au.
lo ri{ent , la dépendance direlle & ex.
cJ nGve dn Pape forme la baCe dc l'Inf.
li tur. Ce tte dépe ndance abfolucefila
condition e/Tentielle fous laquelle les
SOllverai n ~ Pontifes l'ont approuvé,
l'ont confirmé; les droits & ICI immn.
n ité~, qlle les J éfuit s appellent ICI'"
prj,'it.!fJ's, Ile font 'll' C la fuite, que
J'~xécll t io n de ce lte condition e/Ten.
t ielle; ils ont tOllS pour obje t de M.
cl arer que la Société des Jéfuites efr
immédiatement {oumife à la fcule .n·
torité des Papes, qu'elle ea indépen.
dante de toute antre pui/Tance : ces l'ri·
viléges font le droir public de 1. 50'
ciéré; ils conflitnent la forme fumnt
Jaquelle les Sonverains Pontifes par
leurs Bulles en on (auto,;fè l'exifience,
Si les Bulles par les conceilions
qu'elles renferment {ont "bufives, fi
de J'ôveu mlme des Jéfnites ellcs ne
peuvent (ub/ifler dans le Royaume,
commen t i ndépendammen t d'elles ponr·
roit fubliaer 1'1nl1:i tllt , qui n'a d'autre
exil1:ence, d'aulre n'alité que cellequ,e
les Bulleslui communiquent? SI les l''''
iléges conl1:ituent la forme fuivanr la·
quelle l'lnftirut eli alltorifé, comment
(3)
feroir·il poffible de les féparer de l'ln{rilll r? S' il s Il 'e ll pe ll venr êtré féparés,
comment les Jéfllires po urroien t-ils y
renonce r , ja ns renoncer à l' lnl1:itut
même?
Allai n'y ont-ils jamais effeéhvement
reno ncé; une mlliritllde de fairs eO Ilu'n/s da m des dépôts publics, fonr conn~jl re ail con traire qll'ils ont voulll en
faire II(age da ns le Royaume, toures
les fo is qu'ils Oll t Crlt 1'011 voir le renrer
avec qlle lqu'efpéra nce de fuccès; les
Mémoires du Clergé , les regil1:, es de
pillfiems c1a/Te~ du Parlement, ceux:
mème du Conie 1 de S. M. prouvent
qlle dans tOllS les temps, les Jéfuires
ont lormé des entrcpri(es contre la J 11_
,i(diélio n des Evêqlles, l'o rdre de lil
hiérarchie & les droits des U niverfirés,
On les a V II dès Ij85, & jllfqll'an
milieu du dernie r /iécle, fe {olll1:ra;re
III payement de taures décimes & d!
roures fubvent ions, fous prére~re de
lellrs prétend liS priviléges, flll'prendre
J'antori lé pour (e maintenir dans lell r
e.temp tio n, & rendre ir.n:iles tOlites
les el/ma rches dn Clergé, 'lu i ne PMvint enfi n à les a/Tujertir;i Ilne preltation allili légirime qu'en l'année 1616.
Onles a VII prêcher & contdfermalgré
�· (14)
les défe nfes des Evêques, Combaflre
leurs cenfures par des libelles, nlécon.
naître leur ~lItorité & leur Jl1rirdic.
tia n, rcfnfe r <le comparaître parde.
vanr leurs Officiaux, les qualifier de
Juges incorl'pétens, interjetter appel
dire8ement il Home de leurs Ordon.
nances; on les a Y U même menacer
les Evéques ùe lems Juges-Conrerl'a.
lems, & de tous les anat hèmes "or·
t és dans les Bul l"s contre ceux qll1les
t rouble nt <Jans l'e xercice de leurs privilé ges.
.
Leu rs entreprifes allerent fi lOin en
16' 4 nuc pillfieurs El'êques réunis
" " devoir infirtllre
. Iel 'aJlc Ur·
crurent
bai n v Ill. qui pour lors occllpoit ,le
Trône Pontifical, d. la harduJj' qu ,.
'Voient Ic:s J éfrtÎuS de s'llnJu (or1lrl/tUT
t1ulo,ité . . . . d 'exciter d~'s troublil,
& d'empLoyer 10/l l leur pOl/l'oir , pO~I~
oppofer lin< rtb,l/ion opiniv-trt à la Pllij.
jan a Eccliji.>jliquc. (a)
.
Dès 164 1, le Clergé alTemblé al'Olt
é té obligé de ccnrmer plllfieursdclcurs
livres) comme con tcnans une L!0a.fJ/~'
jtullè & l'unicieuJe,
fendante
tZ
dlflll -
( a) Lettre des [vêques, du S, Awi11644,
:IU
Pape Urbain
VIII.
(35)
UlT ['tlll[oriri du SaintSilge ; dformtr
[chi/mu & d~"ijions dans L'Eglife, Jou una nl. les 1l1foncurs Contre. fts fupùùurs;
,; cenjondre La I,iùar,hie & L'ordre que
ltf/ls-Cluifl a ÉtdbLi dans Jan EgLiJ, , (a)
On les a VII -dans leu rs écrits, &
dans des a8es publics réclamer leurs
privilése5, foutenir qu'ils ne pcuvent
monnoùrc La IliriJdic7ion des Evêques,
ni S:y [oumtltrt, p~r" qu'ils font d'une.
Co"!pojnù,,, exemple.& friYiLJgiée ( b ) ;
traiter mcme les Cita tIans dc~ E v.}ques
d'injHrieufos & contraires au droù Commun, parce q/l'étant rxempts de la lurifdiRion de l'Ordinaire, ils nI! doil'tnt
r!pond" de "urs allions qu'a leurs Supiricurs, ( , )
Dans les divers dé mêlés qu'ils on t
eu avec les U niverlirés , on les a VII
prérend re, 'lue d~s qu'ils onr /!n CoL!/,ge
Jans une f/iLL:, où iL y a une l/nivu _
ftri, ilHn Jonc IPSO FACTO ,Jans qu'il
joir befoin d'oggrtgocion, & fuccUcnt d.
p/tin droit aux privillges dti Profiflt:urs
(4) AtTembléc du Clergé de 1641, dans les
Mem. du Clerg.
(b) Réponfe du réfu,tc Guyot à l'Arche.êcplc de B ourge~, en 16') 9. .
(c) Répon!e du Jéfuite Parchal à l'E,êque
de r.ruiers, en 1668.
�(36)
(37)
<lclld/miques (Il) : on les a vn fonlenir
unooÎtnt par
qu'ils ne font tenus aux traitisfaits avtc
al/X Loix rav,
l"
.J
/es UflÎVerjÙiJ, Ji le
Per, Ginùal ne les apprOl/V' , & dans
ces mêmes traités fe f.ire des rHerves
expre/fes de leu rs priviléges,
Je ne m'arrêler~i pas à vo us exporer
plu s en détail, MHS I EURS, desf,ils
fa ns nombre qui fe trouvent recueillis
de tomes parts, Comment les Jéfuites
o{eot·ils donc nous dire aujourd'hui
qu'ils Ont reno ncé
le urs privi légesl
Les fails démontrent, que bien loin
d'y avoir renoncé, i 15 ont (.,i t aucon,
tr ai re d~ns rous les tem ps, dans toutes
l es occaDons, des tentatives multi.
p liées ponr en jouir en France, &
qu'il a fu ll u toule la ferme té, lome
la conltahce de la pui/fance publique
pour pan' enir à les rép rimer.
,
Lorfqu'en 1561 , ils demandOlenl
ft être admis ( h) dans le Roya ume,
ils décla rerent, il clt vrai, qu'ds n'en·
Co lldges,
0/1. al'U
a
(Q) D écret de l'Univerfité de Borde,ux rlu
19 Novembre 16:u, raJ!tlorté J,InS ft Compu
rmdu d,s C(lnjlùUltOnS des Jt/uila 1111 Par/oncM
dt Bordeaux, p.:g. 119 '
•
( b) Voyez le réliiltat de l'affemblee tenue
2. Poiffy, & l'Arrêt du ParlemcmdcPar1S,du
mois de Février 1j 61,
"ndoi<n~
t..'lIrJ
priviU~lS préjudiciu
t,
Iil-"Iù d, 1 Errli"
'
~ ~< )
mais c '~tolellt des Parti culie rs f.ns
Illre,. qui agill!J ient {an~ pouvoir, qui
parlol,e nt {an ~l r"atll,ortics , Ils diren t
de meme "uJourd htll dalls des Ecri ts
imprim es , rd05 noms <lauteurs & {ans
approbalion )lubltque (a), ?,,'tls ont
unoneé à Ùurs priYil/:.I 'j J qu'ils y rt..
nOI/"nl d, nOl/I"QU , De r ale ille~ clé.
c1ar~li ons ne tirent poiilt ;\ con{é qllence; elle~ IJell"Cn t être dUavoll<'cs
d.us tOtlS les !eml's ; e lles ne mérilent donc ~UCtlne d ncmion ; 1. Société
n'a j ~mais ~ rproll\'é, jamais elle n'a
validé pa r Ion confenlemCnt cie fembl ables renonciations; jamdis les Jé.
f"i tes n'ont produ!t , & ils ne rrodt!i.
ronrjamais de Rdcrits d~ lears G~né
raux, ou de Dccrets de leurs Con grégat ions, ql,i les aycntamoriféà {e
départi r en France de leu" privilc'ges;
c'eîn été cependrlll t une forme indif·
pen (able, Id feule mén,e qui eÎit l'li
donn er au moins quelqu'app~rencl! de
validité à leur renonciation , Qu'ils
celient donc de vouloir nOli S perfua(a) voyez l'apa/o;;,e ge'nù.ût de l'ln)illJ.l
p'g. -!45 & f,uv,
K
�(38)
der ce qu'i ls ne pe n(e"t pH eu y mê.
mes! QlI'I~S ceOlot de chclcher inll.
tilement à nous t:lire ill utio n iiJ r dt!s
prÎvil éges qu'Ils (çavent être inleparJ'
hies de leur c,ifl:eoce !
U ne Soci ~ré reli gic ll[e di(per(ée de
toutes pa rts, & qui ett par· tOllt dans
la dépeml<lOce "b[oille des Papes, qlli
par-tollt tie nt d'eux ur.e d é l~g"rionlm,
médiare, Ilne millîon di rcéle, qlli p'"
{on In fr itli t & par {es priv il é;;es , ne
clai t rCcon nai tre i:! Il CL1 n e ali tr c auracile,
ne po uvoi t tlvec de pa r iis
rrincjpt!~
{e {omenir & 'accroître. qu'alitant
'lu'elle {orme;oi t, fi o n peut s'expri·
mer ai nfi, un Peu pie ré pa ré a" miliell des
autres Peupl es. 11 falloi t que la JiffC·
Tence des Pays & des mœurs, la diver·
fité des génies & des préj 'fg s n'appor.
raITent aucune varié té daos Ics prillci.
pes, dans les fentimens, dans !J con·
duite; il fallait en un mot, que les
Membres dc la Société n'c u{fcn t pOlir
Patrie qu e la Société elle-même, ne
connulrent plus d'autres intérêts queles
fiens.
II était néceITai re , pour remp.lir ces
vues, que la Société IlL t une vrai; mo·
narchie ~ & 'i'le le Général ne fu t pas
(39)
feulement Supérieur, mais qu'il fiît
Souverain: il frlloit que ce Général
réfidâr à Rom~, qu e le gouverneme nt
enrier fût en[re {cs mains, & qu'en lui
{e,,1 [e réllniŒen l rOllS les drOits de la
So:ié;é : ; ~ tà Il o;t enfin que fan amome fllt abloluc, Io n emn;re perpétuel
{on pOllv oir excluiii! •
,
. L~s Bulles des Papes ( a ), les Con[tHIlllons parl1 CU heres cie la Sociéré
les Déc rets des Congrégltion.s gé né:
ralcs, ton t rend à ce bllt; tOllt co nrOtlrl à afllircr au GénérJlla puill:,nce
la plus ii/imitée,
Il a [eul le droit d'admettre les Sll jm ( b ) , 0\1 de les rejetter, de fixe r
le r!l,ng qu'd s doivent OCcuper dans la
Soclele, Oll de les renvoyer après les
y avoir reçu .
Senl D ifpen[ateur des em pl ois, il
les c!i:1"blle tollS à fon gré (c) : revêtu.
(4) li.'.J'n (SOC1ETATEll) I;n.uÎlJJ FUfl.J.z • .
ID',' .. . Alo.v.IRCJ!l C"I.I. . (,. ir. dtffrzilil'Ilibus
IiIIIUJ S;lj'u' Jris allt/ri;) COI !tm .lm ('lIt dr~'rtvil.
I~fI. tom. 1 ~ pDg. 10 1 J Dl1~lc Ecd,~r,:'l G'tllh,,- ...
~'tr "
les autres Bulles
à la t~te de l'fnfiitUt.
(il voyez l'!;vll. lom. 1, F"g. 436, (Drjl.
PI1 r!· 9 J (nf · J § 1.
(c ) voyez. l'I nn. tom. 1, pag . 4'!4,c:Jnfl.
F"I.8. Cdp." §. 6, & pg. 436, pm. 9r
"p, J, §. 7 &- I~,
qui Ce
. : VQve1. t'oCore toutes
trO;JvCnt
�( 40)
de tClllte 1';llItorir* , les ~\1périellrl
Gu'i l n0rrrr.e n'ont de p l.voir que
celui qu'il leur communique: Dépo_
fic aire de toutes l~s grlce, du S;lInl
Siége & c'e tOllS les privikg el ( a , ce
n'ell que pac lui qlle Ics IOterieu" y
participent.
Au-d eifus cie la Loi ( h ), il pellt,
qnand il le v e ut, difpcnfer ne {on ex/.
cution : il a fOnt ponvo;r d'é rablirdcs
r égIes, de {;,ire des 01 dcnn_oees, /(
d'interpréter l'lnllitllt par des declarations (c ) au{fi obligatoires que l'lnni·
tut même.
Seul maître de toute l'adminifi,,·
ti o n, c'ell: à lui qu'appa rti enl le gouvernement {piritucl & temporel (dJde
toutes le s Maifons & de 10US les Collé·
ges; les Snpérieurs fo nrob li~~s de lui e~
rendre le compte le plus exatl : 1111
{eul a le droi t de palTer tOllS les cootrats Ct), d'accepter les fond alions (1),
(.) Ibid. §. JO.
(b) Ibid. §. 8.
(c) vOY'; l'Inn. tom. l, p'g. J \7, p'''•.
ln conf . & pag. 418, confl. pari. 6, c.zp. '1
,ifcr.
§. A.
(d) v oye. l'lnn. t~m.
pm_ 9 , chap. J , §. J.
( <) i bid. §. \.
(1) lbiç.
5·
'7·
l,
p'g.
.n
4)6,
tonJ'1
(4 r)
de di/iJOf~r rie s 1"3' limples 'lui fe font
il la Société (d) , d~ commuer même
c,ux ,h) qui 00[ un c dellllnrio n parnClll iere.
A Ini fe ui oI pp3rlicI1f encore la cort O: ISo les tl/Je!.i (c) ,. Ift revifion de tOIlS ks Ji, re~ "d) ~ t0<lt en un
mOf
d3ns (., nHill, t OUt el! en {a
pui/T.ln ce : lui (c ul ordo nne de tOll t ,
di ijJo(e de t.) lIt, pro nonce {ur tOll t;
l'[n!litll t n'adme t n·i lo r rn e~ , ni éleclions, ni dél ibé rations , ni alfembl ées
capill1laires; la \·010 nt 6 du Généra l
cQ la {lIprc3mc Loi : (on pOllvoir ca
abfo lll, p.arce Cjll'il eil: perpbllel; il
eQ c1e(pouquc , parce que rien ne le
ret1ion de
ea
t emper<~ .
I,e~ Conil:it11lions élablilfent à la
reri lé une form e d'aITemblée généra le
de la Société , fom le nom de Con C,iCation ,dont l'aut o rit é ea (upérieure
a celle du G é néral, & [le_l t même en
certains cas le dépo{er Cc); mais com-
i') Ibid. §. 426.
b) voyez "]nO:. tom. l , pag. 62 1, dar.
ro~f. B, dur.
~ & p.lg. 725, can . /8.
e) l'ag. 4J6, co"fI. pMI. 9 , CJp. J , §. 1/.
d) voye. l'lnn. tom. l, p'g. 74 ,Jum. confl.
!·4 1 .
, () Pag. 4J9, tom.
'J' 7.
fi. pm. 9 , CJp. 9,
1 > (on
�(,jZ)
me les cas prévus to nt des ft'ppofitioùl
chimeriques; . comme les L?ngrt!git~
tions, à mOIns que ce ne (OH pour
J'éleaion du Generol, ne (e peuvent
atremb !er que lorlqu'illes convoque,
(a) cu 'lu'a\ ec des condit iolls qui ,en.
deot ces atremblées im poŒbles; comme elles ne (one d'ailleurs compofees
olle de (uJets dé vou és au Géneral, &
qll'il a pl:'Cés lui-même .dans, les ~m
plais, ql1l leur en ou.vrent 1ent ree;
cerre précautIon , lOIn de moderer
l'empire du Géné,,~I, ne (cr t ail con.
traire ('u'a l'a ffermlr, en fddant con.
noître 'qu'il n'e,ilÎe dans la Sociét~
aucun pouvoir réel au·detrus du ficn.
IIlais ce n'eil pas (eulement (u r les
biens de la Sociéré, fur (on gOllvernement
(ur les aaions extCrienrcs
de ceux 'qui la compo(ent , ~tle s.'ér;nd.
la puitranee du G~nér;d; II dOIt etre
inftruit de IÏntérieur m'I'le (b)ùetous
ceux qui lui (ont (oumis; il àoilconncîrre à (ond leurs Co,,(clences, leUis
caraacres, leurs inclinations; & pour
que ri e n n'échappe il (es y~"X, lil
l olitique la plus rannée a aillé des
(4!)
prb:llt:on"
<]u'OI1 ne peut lire dans
l'lnfltitlf, 1:1ns .CIl érre ~(onné .
Tous les Pro'/inciall'< , les Re,leurs
Ics ~Iairres des ~lovi~es, tous l.:s Su~
l'érieu rs p'lrriculierl , fO:lt o~li " s d'érrire Cn) au G~nér,1i les Iert7~s les
plus ex"ûes & les plus détallees ;.
ils doi"ent non fcnkment lui rendre
rompt de tOllt ce qui al'rive dans
le"rs Provin c~s 011 leurs Mai rons , Illi
L,ire con~ oilre avec une exaétitude
(cr"'JIIleure
l'état des ,oerCon nes ql'i
'
les compoient, & les "G'aires <]ui y
fi",.iennent; ils doivent l'inftrl1ire cnrore avec la m~me l' réciri o n de to ut ce
~t': reg1rde les perfon!les & les affaires
d"ùéhors, relativement à l'intér2t que
bSociété pellt y prendre.
Les Supérieurs Ont eux-mêm es des
furvei llnns , chargés également d'écrire
III Généra l, & de l'ir.former de tout
te qu i concerne leu r adrninit1ration &
lellr conduire.
L'ordre de celte co rrefpondance,
le nombre des lett res , les temps oil
elles doive nt ê tre écrites, ce qu'el les
doiven t cont enir , l es oeealions où il
�(44)
{,lIlt {e fervir d'un chiffre particulier;
t out eil prévu, tout eft fixé par des
régies do nt il n'e ft pOInt permis de
s'écJ rter.
I.,déne ndamment de cCllenres ,les
Supéri~nrs (ont t::!nlll d'em·oye r ch,·
ue année au G ~ n é r ,t1 (a) deuxcm.
[ogues; le premier contenant le nom,
J'alle, r~ l'dt rie , les étud~s, les gn·
des de ch.lclln clc> (l!Jets 'I"' compolenl
' M"1
' (0 11 -,'le(eco
ndcdraloglle
Jeurs
n
,
,
cl llien
,IlIS importanl , • pour ?hlel e ren·
~re compte de lems ~llahl és , de lems
t .le ns, de leurs gémes ~ de lelurslle~l'
.
& des emplOiS au 'I"e III
p eramens
pement être propres.
'fi:
POlir puvenir à une connOi ,ance
at,{li in time, les Connjlulions.o%~,T)n:
tOllS les 1\lembres de la. Soctet
, tlne 10lHh.nue
découvrir au moms
., 1an·
née, à leurs Sup è rieurs le fond de f:~;~
ames, & lems plus (c:rellcs pe~'elle;
c'eO C\lcore dans la mcme vu~ '1 r '
prefcrivent à chaquc PJr!1cullcr de
[a J l'oye. l'ln/\. tom, l, png. 1-,8 , J( (IU{JW,
Er rnfonn . Ill/II.
HO (Xllr.l,
. [ b] voye< l'in/\, tom, l, J'3 g, C_ co~P'E'"
Cm tr. §. J8. 39 6, 10, & png, h)
~, cap_lo. §. 5,
, il/l
(45)
vel~ (a ) a u Sup érieur tout ce qu'il
peut appe rcevoir de repréhentible dans
les autres. Les Conairntions n'a utori(ent pas feulement les délatio ns fecretres, elles en font un précepte 0nli gatoire; elles déclarent (b) qU f ce pré,
cepte ea de l'effence de l'Inftitu !.
A la vue de ces précautions tingulieres, de ces relations multipli ées , de
ces information s c1andeftines, on a
peine il croire fans doute que ce foi ent
la les rég ies d'u ne Société religi eufe ,
olt la charité chrétienne & l'union
fraternelle doivent toujo urs r':gner;
quelque fo i t l'art avec lequel on cherche il colorer ces pratiques myaérieu(es , il eft difficile de p erfllader
qu'elles n'ayent que la gloire de Dieu
pour objet, QlIel empire que celui
qui s'exerce jufques fur les facu ltés de
[a] voy .. l'In/\. tom. " pag. 71, §, 9 rIO
1
[um. confl.
[b1Subflanrialia lnflituti
ta in primisfiml
: .. :
UI';O) rtddtndam eUe Supuiori confcienria rllliJ nem "q!l4rtb, COnlentum 4ft dther, unumquelflque,
III, omflit! fjUlE iu ta no/al ll fltrint, pu t;lUm
lIis, qui extrà conftjJivlI~m ta acccpuit , SUp t ..
rioribus nlt1!lififletur. Quimo:l parl1tos cffi dehue
cmn~s, ut fi inlliam m.:znifo/lmt J CUnl tl/Il ore &
ch'JrjtiJ./t, Inll:. tom. 1 , pag. 560, decr. quinrcz
,ongr. de", .tiR.
K
�(46)
rame! quel gouvernement que celni
qui emploie pour reITorts les délations
& J'efpionnage !
, L?r(~ue le pouvoir eft de(potique,
l obeIflance eft (ervlle: la Coumifiion
que les Conftitlltions exigent de tons
les membres de la Société enverS le
-Général, eft une (oumi/lion aveugle
& ab{olue (a), une abnégatioil totale
de la volonté, qui exclut tout retard,
toute délibération, toute réflexion,
'tout ufa ge ce l'ent endement : dès
q'J'on ne peut pas décider qu'il y ait
quelqll' forte dt pdcld dails l'ordre qu'on
reçoi t, on doit être convaincu qu'il
eft jufte; on eft obligé de J'exécllIcr
avec la même ardem que s'il l'euoit
de Jéfu s-Chrift, de s'y CoumeIlle avec
la même docilité que li c'étoit un
dogme de la fo i : il ne faut point attendre un ordre exprès, un /impie
gefte du Supérieur {ullit., & cette
obéilTance n'ell: pas reftrell1te a ceqlll
concerne !'obCervatio n de la régie; elle
comprend tout, elle s'éte?d à ' tuut,
aux objets même les plus tnddférens,
p'g. 407 & 4~S,
part. 6 , Cdp. " §. " :J 6> 1 cu", aU .
[a 1 voyez l'Ina. tom .
confi.
1.
(47)
Cette (oumilTion aveugle & illimitée
lie irrévocablement à la volonté dll
chef celle de rous les inférieurs, on
plIltôt ne laiITe rublifterdans la Société
entiere, que la volonté feule dn
Général : eITentiellement différente
de l'obéilia nce (a) , à laquell e (e déVOIlent les autres Ordres religieux;
ce n'ell point à la régie que les Jéfuites promettent d'obéir, mais la
régie les afireinr il obéir en tollt au
Gé néra l comme II Dieu même (h);
tous s'y (oumerrent, tOllS s'y engagent par des vœux & par des rermens
multipliés; & comme li ces liens ne
Cu!liCoient pas encore pour allitrerl'e mpire du Général, comme fi des engagemens , auCquels la Religion prélide,
n'étoient pas encore airez Cacrés, la
politique a trouvé, dans la forme
même des voeux, un nouvea u moyell
d'affermir le de(potiCme du Général,
& de mettre le dernier (ceau il fa
puiffance.
[Il] Promitto ob~d;mti4m flcundi'tm Rtgulam.
SdnfIi
Bmtdifli, non ergo fccundùm l lolun/atmz
P"pojùi, di, Sc. Bernard, d, pr"'''p. 6- diJP.
cap. 4.
[b 1 V o)'ez 1'1 nfi. tom. 1, p'g. 408, ,onJl.
1, & pag. 'J la Bulle Expofoi'
r,n. 6, "p.
ithuilm.
�(48)
Lorfqu'a près les deux années de pro;
hatlOn, .que les C~nlhtutlOns exigen!)
lin J H une eil: adm is dans la Société'
l es premiers vœux qu'il émet, formen;
à fon égard une forte d'engagement,
clont aucu ne Société re ligien(e n'a ja·
mais fo urni d'exempl e. Ces vœux font
iimples ( a ) , & néanmoi ns Idils en pré.
fence de té moins; ils {ont revêlllsde
folemnités ,& cependant il s ne font pas
folemne l~; quoiq u'i l> ne {oie nt pas fo·
lemn els, il s {ont po urran t irrévocables;
.e nnn ils font irrévocables, lilns que
l'engagement qu'ils p rodui{ent , toil ré·
clproq ue.
.
Q,,'e lle é tra nge conventIO n! Elle
choque également la raiton & la ju~
tice.
SuÎvant l'I nfiitut , ce {ont des vœux
fiml'Ies, & cependant ce . (ont tout à
l a fois de~ vœux fubil:anne ls ( b) de
reli gion, qui co nfiilllent vraiement R~.
lioieu~ ce!"i qui les éme t, & tandl)
q~e ce lleligieux ne pel:r plus les en·
freindre fans paT) ure, qUII ne peut plus
(a) Vove7 rTnrl. t<l m. 1 , pa~ . 406 , confl,
p :rt . r , .c ..p. 4 , ~ . 3 f~ 4, ClIm dtc/.
(1) Yoyc~ l'lnll . tO m. 1 , p'g. 82, Bulle
·A ra~dtn.:e Dom,ino, & pag . 335 J corn. f rlW •
Jluho veta J §. 1.
(49)
y manque r fa ns en C~)lI ri r tou tes 1eç cen':
{ures, toutes les peines qlle l' Eglife prononce contre les arollalS, tandis qu'il
(e rrouve IfrévOC,lblemenc lié à la Sociéré, !a Société elle-même ne conIra,~ e ,ri en enver~ lu i; il p,ercl tout jnf:'
qll a 1u(age de la volonte, & il n'dcqlliert ri en, pa s même un état certain'
le Généra l à chaqu e infrant eil: le m a) tr~
de le renvoyer (ans au tre raifa n (ans
ail Ire motif que [;1 vo l ont~ (eul ~.
Ql~a n d du ~,In ? d'E.co /ias approuvés,
premier degre. d admlffio n, il plaît alt
Généra l de fai re paffer les Mem bres
de la Société an grade .f. Cu.• dju wm
{"mis , de les éleve r même ci ceill i d ~
Profès; les derniers vœu, qu'il éme tlenr ne renden r pas leu r comti rion moi n ~
incerta ine, moins Ml>end.lI1te d~ I.i volonré du G éne r. l,
Les vœux. des Coad jutellrs (ont pnblics ( a); Ii s {c font ent re les mJin,
dll, Généra!, o u de celui qui le reprefenre; Iis font revê rus de ro ures
les (olemnités; ils (ont ab(011l1l1e nt pùrelis à ce ux des Profès de trois vœ urc
ils ne difFère nt de CCLI" des grands Pro:
(, ) voyez !'fnrl. tom . l, conJ1.
1 6> 2 , poc. 406.
p ItTI.
"p. 4, §..
K iij
J';
�(5°)
Il:
{ès que par le nombre;
cep ~ llda nt,
{uivant l'Infiitllt, ce ne IOn! qu< des
vœux {impies; lemblables il ceux des
Ecoliers approuvés, ils (orot obiJgJtoires, ils {ont irrévocables pour
celui qui les émet, mais ils nQ I~,i acquié rent aucun drolt de ilabdlle d.ns
la Société; le Gén~rill peut dans tous
les temps les en exclure .
L'état même des f'lOfi s n'ell pas plus
fi able, ni plus folide ; quoique l'nni·
tut déclare que leurs vœ ux (ont .colemnels, ils peuve nt {cpendant etre
renvoyés de la Société (a), lor(que
le Gé néral l'ord o nn e.
Dans tous les Ordres reli gieux il
(e forme par l'émiffion publique des
vœux, un contrat réciproque entre
le (ujet qui fe dé\'Olle, & l'Ordre qUI
l'ad met; {i d'l", côté l'engagement elt
in di/folubl e, l'adoption d'alltr~ 'part
eil irrévocable; l'éta t du Rehgl~"~
eil fixe il eft a /furé . Dans la SOClete
,
. ce.t .e' tat ell
des Jéfllites
au contraIre
toujo urs incertain; le ReligI eu x en
( a) In 9uihufd.lfn cnfbll'. ctinm p rofrflifi
,,;,
du (,. dipfl/wtlJ ln $ocw.m fi 1
ed.r"
.
ï/iUHC
dimil!i pOUiL IlC , fi f(t int,i jùu ddrllntnlO 1
dil,ini ohflquii nu" r Cl,{/è j lldicortlur. ,Ir,~ tCOl. t J
pag. )65, ,olifl. d,do ln '"p. ,, S, .
• ,r,
ju)cumqut
(i l)
lié, mais la Soci é té relte libre; l'rnilitut
n'adme t aucune réciprocité dans l'enga~eme nt , . il renver (e les régi es de
la juftlce, " ell co nt rai re all droit naIIIrel de tOlites les co nv enti on,.
, On répo~d qU 'lin pueil engagemert
nea pOIn t In Juile, parce qu 'il eft volon taire (a ) de la part de ceilli qui le
contraéte : maIs le con(entement qU'O'l
y donne n'e n change pas la na ture;
leco ntr~ t qui en rHlllte n'e n eil paç
mOll1s vltleux dans (o n principe; il
n.'en bl e/fe pas moins la rég ie primitive de tOlites les conventions mutnelles, olt C"'gagemm! d, l'UII , comme le di t li n J uri(eon(u lte célèbre,
[<ri de fondemelll d celui d, l'OIlU' . Ch)
L'ordre pub lic ne perm et pas qu'en
Citoyen contraéte une obli~atlon inInUe ; lor(qu'i l s'y ell (oumis, la Lo i
veille pour lui, elle vient à (on fetOllrs, elle annulle la conv ention ;
l'InUitu t des Jé(uites péehe donc elfenlIellement co ntre l'ordre public, pui(qu'Il autorÎfe, pu i{qu'il pre{crlt mêmf!
un engageme nt , que la jultice , le
.( ,,) vOY't l','pologi, dt r!lIflitUl &d, la D oc.
tT/nt dt! lcfùitu , pa e, . 486.
(h) Tr,ûti des Loix civiles ~ li". 1 , tit. I~'
f,a.
l,
§. \.
Kiiij
�(51)
droit naturel & les Loix réprouvent.
Il ell: airé d'appe rcevoir , Mio: S.
SIEURS, le principe de cet engage ment
abu/if. Pour que le pouvoir du Gé.
!,é~al fît! porté au ~hlS ha.lI! degré ,
Il falloIt que les conditIOns luITen! in/.
gales parmi les in fé rieurs, & lenr
etat perpé tuellement incert ain; il fu I.
lait que liés fans retour ;\ la Societé
par des vœux , ilnc leurfîll jamaisperrnis
de l'abandonner, & que cependant le
G énéral mt toujour~ le maître de les en
endure; il fallait enlin qu'animés par
le de/ir des dill:inél:ions, arrê tés en
même temps par la crainte, toujours
retenns par J'inltabilité de leur état,
l'in té rêt per{onnel devîn t le mobile de
leur obéilTance , & le gaue de leur
a{fervilTement. L'I l1 fiitll! des Jéfllites
fait concourir an même bm, & le poids
redo ut able des {ermens, & le jeu des
pa1lîons humaines.
.
On retrouve les mêmes vues dans
ces vœux mulripli és que l e~ Profès
{ont obligés de t.i re; dan s cette pro·
me{fe de n'acce prer j<lmais (ans l'ordre
exprès dn Géné,,'!, ancune dignité 01
prélature dans l'Egli{e (a) , malgré le
(a) Voyez l'In{\. tom . " pa~. 167 , fo,m,
VOlo f mp/i. qUŒprof
ffll ia .
pajl. pt~flJJiontm,
( (3)
choix que l'Eglr{e elle.même au roit fait;
dans cet autre vœu plus éto nn ant,
par lequel le Profès, s'il efi élevé à
l'Epi/copal, {e {oumet à recevoir tons
les con(ei!s que le Général daignera lui
donner pour le faim de {on ame &
pour l'exercice de t'on minifiere : l'ln{.
ritut fernble il la vérité apporter quelque refiriél:i o n à la déférence qu'il
exige pour ces co nfeils; mais cette
rellriélion même devient au moins
I~s· équivoque par la clau{e qui la fuit,
oü l'on voit que tout aoit être tnUndu
foi vant
"S
Conflùutions dt! La Sociéd;
& ces Conltitmio ns exigent par.totlt
1. (otlmi1lîon la. plus ab(olue envers le
Genéral .
C'eft par une fuite du même e{prit,
qu'il elt d'éfendu à tout Jéfuite (a ) ,
des '}u'il a émis (es pre mi ers vœux,
de palTer d'I:15 a ucun autre Ordre religieux / ans IJ p erm1fion ,x p"ffi du Gd.
airat,' s'il ofe le f"ir G , il encourt deplein droit toutes le peines de l'apo{.
taue : les motifs d' une yie plus auaere(a) yoy .. "I,,{\, tom,
l,
p.g, 35, Bulle
JEgllum rr.purnmus; pag. :173, com. priv. vuhu
~pofl/J{œ & ej dli ~ §. 10 , 1/ & / 2 , & pag. 317 II-
corn. priv. vcrho privilfQia J §. J.
�(54)
ou plus parfaite, (ont regardés com.
me illégitimes; les Indults, ceux m~.
rr e qu'auroient accordé le SOlll'erain
PontIfe, ou (e Léga B, (Ont decJarcs
nuls & (ubreptices,
Tout ea lié dans J'Inaitut , tOIlt eft
combiné (ur lin même plan : la pllif.
(ance ab(olue d" Géné ral el! la loi
fonclamentale de la Société; clle eft
le feu l principeue (on gOllvern ement
le (eul objet fixe auquel (e rapporten;
les Conaitutions, les Décrets des Con,
grégations générales, les Déclarations,
les Statuts: toutes les autres Loix
peuvent être interprétées, rellraintes,
ou anéanties; celle -là (eu le ell in,
vari able,
L'!naitut entier (e réduit donc il deux
points, au pouvoir al>(olu du Pape ,
& à l'alllorité (ans bornes du Général:
les priv iléges de la Société émanent
de la premiere (ource, & (on régime
de la (econde,
Un gcuvernement aulIi arbitraire &
aulIi de (poti que, ne pouv oir s'erablir
(ans faire éclorre dans le (ei n même
de la Société des réclamati ons & des
murmures : une foule de Décre ts des
Congr~g1tions
(5n
générales (a) , plll4
lieurs SupplIqlles prélenrées fuccelIivemenr à différens ouverains Pontifes,
les Bulles accordées en conféqllence
( h) prouvent qu'il a fallu mulriplier
Jes précautions pour étouffer dans la
Société les plaintes qui (e fai(oient en4
rendre contre l'Inrlitut,
Plus elles étoient fondées, plus elfes
onrét.! (évérement profcrites, Une Loi
precife & abrolue défend à peine de
J'excommun iea tion la plus expre(fe tous
projers, toutes tentatives, tous dir4
cours qui pourroie nt avoir pour but
d'apporter à J'lnrlitllt le changement
le plus lége r (c) : il n'erl pas même
permis [ans l'aveu des Supérieurs d'e n
rai{onner, ou de chercher à l'éclaircir
par des gloCes & des commenrai res :
les infraB:eurs doivent êrre à J'inllant
dénoncés au Gén éral, & la manuten(d) V. I1nll. tom. " pag.ss8, rang'. f,
'm. 54; pag. 566, congr. 6 , d cr. 2 j p.62 )
&62 9 1 congr. 9, dur. J & 2$; pag. 7 17,.
C,Jn. 10 & c.ln. 1; p:1g. 726, Cano 1.
(h) Voyez d,ns 11"n. tom. (, p'g. 78 ,1.
Bulle Afcr!ndentt Domino; pag. 1 00 , la Bulle
E,~liiœ CJ.tllolica! ~· pag. 11 0 , la. Bulle '1uùntùm
UIIG'O .
(,) Voyez l'lnf\. tom.
F'ilC'p. ch.1p. 2.
2,
p'g. 3, cenf.
~
�<56)
ea
tion exaéle de cette régie,
arille.
ment recommandée aux Supérieurs par.
ticuliers; ils doivent y veiller avec
la plus grande rigueur, avec la plus fi.
dé le vigilance.
La prohibirion de rien changer a
]'lnilirm, ne ie borne pas aux Iculs
Membres de la Société, elle s'étend
encore généra lement ( a) a routes pero
{onnes étrangeres, de quelque ranç,
de quelqu' état, de quelqlle rréénu.
nenee on dignité qu'elles pui/!"':nt êlre
revêtues : quelque fait leur au torité,
éccléfial1ique ou fécuJiere, l'Jnfiitut
en ea à l'abri; il leur eil défendu (OIIS
peine d'ana tb ême d'o fe r riIllpugner ou
de le contredire, d'ofe r propofe, d'y
faire la plus lége re rHormation,
A ,'ee de pareilles précautions, 8(
en les rapprochant du tirait accordé
à la Société d'a It érer & de change!
{es propres Conilitutiol1s,. de I ~s ré·
tablir eni'uite qu and elle le Juge a pro·
Pos , de fa feule autori ré , & 110nobliant
. l' on,
les dérogations
que les Souve~aJns
tifes même auroient pu y faIre, Ji de·
vient éviden t qu'il n'eft fur la terre
( a ) VOY"'" ibid. & les lr<lj, ll u\lescj·d,,,,'nl
cjtées, notamment la Bulle Eccltjiœ Cd,nol".,
(>7)
aucune puilTance qui ait le pouvoir de
réformer l'lnilitut des Jéfllites; il devient évident qu'i l n'exiile aucune au.
toriré à l'infpeaion de laquelle il ne
(oit fouarail, qu'il n'ell: aucune voie
d'y apporter le plus léger changement,
allcun moyen de le modérer, ou d'y
déroger dans la moindre de Ces parties: l'expérienc e avoir appris que les
tentatives faites j ufqu'à préCenr poue
le réfo rmer, ava ien t été vaines & infruélncufes; 1'1nll:iturlui·m ême démontre que tous projets de réformation
font chimériques.
On ne doit point être étonné, li la:
premiere notion de cet Infritllt, toute
imparfaite qn'elle éroit, exci ta dans
tous les Ordres de l'Etat un foulevement général contre les Jéfuites, lorfqu'ils fe préfenterent pour être admis
dans le Royaume : le premier coup
d'œil fuffifoit pour les rendre fufpeéls.
On deit être bien moins furpris encore. du cris llniv erfel, q'ti dans ces
derniers temps, s'eil élevé contre eux
au moment, olt l'on a déye loppé les
vrais pri nci pes de leur 1nll:i tut , où
l'on a dévoîlé le régime qu'il prefcrit,
oit l'on a clairement connu qu'il n'é10lt fufceptible d'allc un genre de ré:::
�(~8)
formation; déféré à prefque tOlites lel
clalfes du Parlement, celles qui ju(qu'à
préfen t s'en font expliquées, l'ont tOIl.
tes unaniment proferit : l'intérêt de
l'Etat, la eonfervation de nos maximes
& de nos Loix ont été les motifs des
condamna.tions qu'elles ont prononcées_
Cet Infiitut a pour bafe la fOllmi(·
flo n direéle & exclulive au Pape ; l'indépen.dance de toute all tre autori te en
ei! une <conféquence néceifaire: l'une &
l'autre fuppofent la réalité du pouvoir
illimité & abfolu du Pape, fur le fpiri·
tu el & fur le temporel; les priviléges
{ont un exercice, une éman ation de ce
'pouvoir prétendu; ils font li és effentielJement â nofiitut, puifqu'ils dérivent
elfentiellement de fon principe; ils n'en
peuvenl être féparés, puifqu'ils (ont
de (on Ufence_
Ces pnviléges cependant font autant d'abus é normes, vous en avez
v u, MESSIEURS, le précis; ils ~t·
t entent aux droits du SouveraIn; !ls
ble/fent l'autorité des Evêques ; ils attaquent les Loix du Royaume, les
libertés de l'Eglife galhcanne, !.es
Canons de l'E gli(e univerfel!e :. s!ls
font e/fentiellement liés à Ilnlhl11t,
(59)
s'ils en. font partie> fi les prétendues
renonCIations> dont parlent les Jéfuit es, ne (ont que des allégations
frivoles, (ans .réaht~, démenties pa,
les faits; ~ b,en lOIn de pouvoir y
renoncer, Iln filtut au contraire défend
expre/fément à tOl1l Jéfuite d'o fer élever a cet égard le moindre doute de
d?nner occafion au fCn~pule le ;Ius
leger; comm en t (erott-tl po/Jible de
tolérer dans l'Etat, d'y lailfer (ubfifrer
une Société qui, fui vant fan Inllitut
(: croi t en droit de jouir de ces pri~
viléges, qlll dOIt les regarder & qui
les regarde en elfet comme légitimes
qUi. 1es a demand és, qui les a obten us '
&, qlll" ne peut s en départir, [ans re-'
noncer a (on In ftitut même?
On dira pem-être que la puilfance
publique (çaura,' , dans tous les temps,
mettre un frem a lufage qu'on voudrait
fiure de ces privil éges : mais en (uppofant le reméde au/Ji effi cace que le
mal ell e-ertain, il eft contre l'intérêt
de. l'Etat, qu'une partie des Citoyens
folt fa ns ce{l"e obli gé ~ de [e tenir ell
~a rde Contre l'autre; il eil: Contre
llOtérêt de l'Etat, qu'on y lailfe fub~(b Un C o rp ~ , dont l'intérêt particuiter eft direélement contraire à l'in'";
�(60)
lé rêt "é néral; qu'on y entretiennenne
(onrc~ de trouble & de diCcorde;
~u'on y Couffre un germe de divifion
interminable entre les D éfenCeurs des
Loix & une Société qui, par la na.
ture de Con lnfiitut , tend fans cefid
les anéantir.
. .
Cet lnnitnt fuppoCe, Je vIens de
le dir.e le pouvoir Couv erain & ab,
(olu du' Pape Cm le [pi rituel & [urie
temporel, les privilèges, émanent de
ce prétendu,po uv OIr ; c eft le Cor~s
de la Sociéte qUi a dema ndé ces prt'
vilèges & qui les a obtenu; ùflle
Corps de la Société qUI en a réclame
la confirmation dans les Décrets de
(es COllgrégations générales (a), dan~
les Suppliques qu'elle a préfentées a
.différens Souvera ins Pontifes (b); le
Corps .de la Société fait dO,nc une profeiIion publique de reconnottre .com me
vraies les ma x~es ultramontames[ur
al Vovez l'Inn. tom.
<
decr. 54
'luimœ congr.
t
l ,
&
pag. 1\8'ddm,
p.g 62 1, m,
•
&c.
B 11 i
(b 1 Voyez tontes les différences Il e. qu
oflt11'te congr. dUT . 44,
. '}' es notaIIlaccordent & c..onfirment les pn\'1
t'g "13 Bulle
ment 13. Bulle Lieu debitum, pa~. 1 4 ,
Rf,
·
~xpoftù de b//um,
pag. >1 ,. la Bulle 5ocr'
Jigionis, pag.• 6 , &,. &"
la
(Ilr)
h COllveraineté 1I1liverfelJe des Papes;
la Soci été en Corps a donc le plus
grand intérêt, pour Je main ti en de Ces
priviléges, à établir ces milximes &
à les accréditer.
Nous gémilfons encore au fonveni1
des défordres affre ux qU'Ollt produit
autrefois parmi flOUS ces maximes pero
nicieufes : on ne peut envifdger fans
e/frai Jes conféq uences qu'e ll es entraîn ent; lin -des devoirs IcspJlIs[;1crés
des Magiflrats , en d'écart er à jamdis
ce qu i ponn'oit renouve ller dans J'Etat:
des mallx li red ou tables
TOllt fidéle révére dam le St. S ilgl'
I"entre de l'unité cntholique , tou t IidéJe
reconn oît avec refpeél dans le Pontife
qui J'occupe, le Clu/vifi"" de l'Eg!ifl;
mais nOlis tenons ponr loi fondamen,
rnle de l'E ta t, que [',1Iftorit.! du P9pe nt pUJi s-'élendr~
direal!menl, ni indi~
fur Ü lt!mpnrd de nos Rois ,.
& que la /upériori ,J, qu e' lui don ne'
Uafment
~ans l'Eglife l'au gufle prérogative d'ent
lIre Je- Chef , eft bornée tlle· mime par'
1" Saines Canons, pnr les nlgles des;
Conciles reçus d{ms le R oyaume, & pan'
ilJ,Q.ùrlUs de fis Erid'''ffiUfS approuvJss
L
�(62)
parmi nous. (t» La prim~lIté d'hon nellt
& de Ju rifdiaion dansl'Eglife, donnée
par Jéfus-Chrill: à SI. Pierre & à fes
Succel1eurs, FI 'ôr e poinr aux autres
Evêques la puifTance qu'ils onr reçu
de la même main pou r le fpiriruel,
& qu'ils doivent, ainli 'lue leur Chef,
e xercer fuivant les régies prefcritespar
les Saints Canons: l'Eg lifeenriere, feIon les parol es mêmes de foo divin
Légi/la reur, n'a aucun pOllvoi r fu r I~
temp ore l; ce t'ont ià nos Loix, les prin.
cipes de no tre gou\'ernement , le fan.
deme nt de nos Laen és, Comment fe·
roit- il donc polf.ble de conferve"n] rein
del'Erar une Société, qui reconnoÎrpour
vraies des ma ximes dellruaives de rous
nos princi pes, qui a le plus grand in·
térét à ce que ces faufTes maximes
s'accrédirent , qui ne femble en un mor
-a~oir lté aU!orifé~s que pour les porter & les répandre dans rous les Royau.
mes Chrétiens?Le régime qu'établit l'Inllin:t n'e~
pas mOlllS inco mpar ible avec 1Intéré!
de l'Erat, que les principes fur le(qlle!s
(et lnftitu t cft fondé,
( a) Loix EccUfiafliqucs pa, d'Hencpurt'
part, l, ch.p. 6, nomb. 1, 7 ~ 9.
(6J)
La pni{fance. abrolne cTu Général ell:la bare du rég im e de la Socieré : maîrre des b!ens, d.es perfo nnes , des volonrés meme, {eul J [Ige de rous ceux
qui lui fo nt {oum is, A rbitre des Loix
le Gén éral raifemble en lui feul rou;
ces différe ns pouvoirs, dont la réunion
~or~le {uivanr lU? AlIteur célèbre (a),
1eOe nce du de{por](me; l'Infrjru t l ll~
afi'u re un empire {ans bornes & de
cet re Loi fond amental e dérive n: toutes,
les Conilillltions, rOlltes les régies"
lOutes les LOIX pan iculieres.
Elle eil le principe de cerre obéiC.
rance aveugl e qui enchaîne les Înférieu.rs; de l'inéga lité de leurs rangs,
de IlOilabllt ré de lellr étar, decesvœux.
qui les li ent irrévocablement à la 50,.iété, fans "I"e la Société contra.:te,
[len envers eux.
Elle ell: la {ource de ces corre{pondances établies avec ran r d'a rt & de:
myllere, de ces informa rions c1andeCtilles qlle les régies prefcrivenr, de ce&
déla tions qu' Il es ordonne nt.
Un pa'rei l régime eil bien plutôt fa ns;
dome leprojer d' un gouve rn ement politique & ambitieux, que le plan d'une
•
(41 M. de l\<1o.. te:quieu, Eprit dt, Loix.
.
L"
. .\j
�(64)
So:iété religieufe : int1ituée pour J'~di
fic ati un, fondée fur la Reh gio n, elle
doi t en a\·oi .. Il!s clra..'lcre <elT ntiels,
& la Religion ne s'dl érablie & (out enue que par des moyens tout Contraires à la politique humai ne. ~on au.
~u lte {imp licite, (on mép ris pour les
grandeurs , fon zèle délintérelfé pour
le bonh eur & l'uni on de tous les hommes fa ch ariré inaltérab le enve rs Ces
plus' cru els enn em is, & (m- tour Ca
confia nce abfolue en {o n Auteur, onr
fait fa fo rce, fa gloire & fes {lIccès.
Que ces maximes (ont difrérentes~e
ce lles qui préiident au régl~e de la
Société de, Jéfuires ! Les pnnclpes&
les privi léges de l'InfiittH (ont devenus
contre l'intentio n du SaInt Fondateur,
] a fource du caraétere ambitieux de (es
' f'
1
p.es.
.
D .lcl
Nos peres forcés de céder aux CIlconltan ces, & d'ouvri r une enrre~
parmi nOliS à cett e Socié té dange reu(e,
v o ulurent au moins la dép olu\l e~ de
fe s arm es > en ré dui(a nt ce ux qll l la
compo(oi ent il l' etat de !impies Ecoliers , foumis en tout au drOIt co mm~ln,
& à la J uri fdiétion or diD aire ; fOI?le
ba rrie re! C'etoit aifez pour eux des ln·
troduire [01IS quel'l.ue forme '1"e. ce
r6n
pût être
{çavans dans J'art d'ell
cha nger à leur gré, ils étoien t (urs
d'en pre ndre bientôt tlOe meilleure
Ecolier~ en .Fra nce., Religieux.i Rome;
)Iandanlls a la Clune, COurtif.lns pa rlour, la [ouf'lelTe & le cou:'age I;, mblOle,nt devolf étendre & perpéHle r à
lamaIS Tettrs progr S; ils Ont été ra"
pides & brill ans, mais pouvoiellt ils
être (oltdes? Ces politiques cé l ~bres
avaient mis to ut e I ~ llr COllfidl1Ce en lellr
propre fell S, il s fe (ont pfrdus dans
la profonde u~ de leurs penfées ; ilsfe
(Ont f a H 111 11 1JO O ;\ eux - mêmes
en
s'étudia nt il la fdire all x amres ': ils
ils n'o At pas vu qll e fi l'adrelTe & la
(oree, peuvent (u!:lire que lquefois pOIl!
ltabhr li n emptre, elles ne (ufliferu:
jamais pou r en alfllrer la durée.
Je ne \'OIiS rappell era i point,M ESSIE URS, le (ou ve nir des effets qu'a
prOdlll t le régIme de cette Socié té: la
pemture vous en a déjà été faite, &
le o'e nt~epreodra i pas d'y ajollter auClins traIts ; mais il elt contre l'ioterêtdel'Etat, que le Ch efétranoerd'une
Société qui s'y trollve rép a tl. d~le, conferve (ur les Membres de cette Société
Un empire d'autant pins à crai ndre ,
que ~. Religion en con(a, re les droits,
�(66)
& que la puilTance temporelle n'a 3U,
cuns moyens pour limiter l'obéiflànce
à laquelle on ;ell: lié par des vœux &
par des fermens.
11 e(l: contre l"intérêt de l'Etat qU'liB
étranger difpofe en maitre abrolu diS
biens, des pedonnes, des renrimens&
des volontés d'une portion des Ci,
toyens.
Il e(l: co ntre l'intér êt de l'E tat quecet
étranger y entretienne des correrpon,
dan ces dangereufes, qui peuvent au
moindre ligne de fa volonté, lui dl·
voiler les (ecrets des familles, pellt·
être même quelquefois ceux de l'Etal.
11 e(l: contre l'ordre public qu'on
tolere dans le Royaume une SOri/lt
religieufe, qui n'a aucune légifialion
fixe & permanente, dont la régie 10U'
jours variable peut être étendue ou
re(l:rainte, & dépend de la volonle
du Général.
Il eR contre l'ordre public que leI
{ujets s'engagent faM connoitre da~s
loute leur étendue les obligalionsqu'lll
contraél:ent, & que leur état après
J'en gageme nt formé relle dans une pe~
p étue lle incertitude.
Il ell: contre l'ordre public que dll
~ito y~ns contraf.-(jlt IlD engag,emeJIt
(67)
non réciproque, qui les lie d'une maniere irrévoc" ble à une Société, fans
que cette Société (oit liée envers eu,,;.
que JamaIS t1s ne puilT{'fJt l'abandonner,
& que dans tous les temps ils puilTent.
en être exclus.
Il e(l: enlin contre les principes de.
notre gouvernement, qlùl (e trouve
ail rein de la Mona·rchie un Cor'1"5, qui
ne pUIlTe & ne doi~'e poinl être régi
Par les LOIX ord' ''"lres de la Nation ,.
& dont les Régies &. les Staruts pacIIculters ne peuvent pmais par aUCll ll
Bloyen être atru jettis it l'infpeél:ion,
d'aucu ne PuilTance.
Le régime de la Soci'été des Jéfuites
R'efr donc pas moins nuilible à l'illlérêt
& ail repos public, que les principes même de leur [n(l:itll! ; ce régime·
a pOUf but de foulhaire .en tous Lieux
la Société à toute alHorité (pirituelle
& temporelle; l'In(l:itut établit l'indépendance, le régime l'airure. ( a )
(a) On croit d~voi r- rapporter un exempTe
rtngulier de l'indépendance où prétend être la
Soci ~te de toute pniffaQce, même temporell~.
Il y avoit eu le 2.6 Mai 1597, un traité fait
enrre les Magitlrats de la Ville de Be(ançon
& les Jéfuites pour l'établiffement d'un C"I-
l!g,e ; Por hrtld. do"". du. trait~, il étoi;
�(69)
(68'~
E n Fra nce J'é tat des Jéfuites en UR
érar violen t & forcé: liés d'un Côte
par de~ vœux à un lnfritut qui les fou.
met excJufivement à une puiffance
ponc : Lefdit.s Si II rs Gout1unturJ font (,. J/_
m~urrront }onJoluus JUIl'ie Colligt, & TD.71
fi
l,!dfu Ptrc-s &- C,'llX de leur Compagn.u ftJiltsJ
M''1. t flr impaialt & à ladiu Cite, tn ID9 utlfr
lis Juulront d.: {(lutes immunités, priviugo & li.
hu/Js dt. [fur Or.in {,> Religiun, fr tûs qUt I~
l1utrrs Rt'/ipiwx ont joui & joui.fJUl/. Ce trai!~
fut envoye au P. Claude ACIJ\3,iva, Géneral
cle la Société, pOil!' le ratilÎer; d:.ns (011 Refcrit
en d:ae du 14 Mat"S 1 9118, voici comment il
s'explique au flliet du douziéme aTlide. lA
Id
OVT1U CE QUI EST DIT TOUCHANT LA Fl,
DÉLITS, QUE 1./0N VEUT QVUS lVR.lNT.4
L'EMPEREUR ET A LA CITÉ, SION LE mr
L.Y CEs MOTS, IL
.5E".\fBLERA
QUE LES JI-
SUITES veULEN T lCiRER irRE FIDÉLES E.V
LA FAÇO!/.
Que
LES SUJETS FONT .A LH'BI
mais il fau.dra f/Jire mmu III/litment , 9/tt {efd. Sn. G oUV(rntUfS ne dutJunt\lHIJntmml 'IUt lu nÔlfts à ravenir nt [ohnl jJtltI
(" him affilliunnis a Lz patrit &- ail biln puhli( 1
ou bÎtn ta tds :rrmes 'IUt 1'Olubolll ltfiiits Gt'Il~
'fItrnturs, moytnnant qu'il Il~ f0it t:'prim; ft dll
CtJTtJ./1lt II tfi porti auJit U.JlI6. Cette reponfe Ce
trouve en entier dans le traité conclu entre la
V ille de B <fan ~o l1 & les Jéfiütes, le 16 Juill"
) \98 . V oyez l'Ecrit imprime, ayant . pour
titre, piùts importantts con,((nant lts Jtfolm~t.
ll tfanfon.
SEIC.YCClRS,
~ trangcre,
oblig és d'alltre part à plier
dln le Iloyallme fOlls l'durorit é C03Ctive de Id Loi, !tur confcienCt. , c:)i'nme
ra Mjà dit lin gran~ /l.hgiO:rJt, j'e
"oJJve nécelrairem ent à chaque p<lS en
contr.ldlRlon ava leu.r conduiu : l'ex écution de la Loi eO: pour ellK une
l'iolence , la puifI'ance publique eO: lIne
opprefliol1 .
J'di d!t , e n comme nçan t, qlle tOlite
Soci été particulierc , établi~ dlns li n
Et il t , ne peu t y être tol é rée, qu'autant que l'es pri ll cipes peuvent ~',"Iie r
& compatir avec ceux de l'E t H, qu'elle
en doit être exclue all mome nt oil JI
eft reconnu que fes princi,Jes part iculiers blef!'ent & cont redi fe nt ceux de
la Sociéte générale. En France les
principes de la Société des fo:-difans
Jéfuite , choquent direElement ceux
de la monarchie; leurs ma ,imes fon t
el!'entiellemenr oppofées aux mœurs ,
ail génie, aux Loix de la Nation .
Que les Jefuites nedifent donc plu',
que lur I njlililt nt. p~ut hTe condamné,
9"'
parc< qu'il n"ft pas enundu ( .1) ;
qu'ils ne fafI'ent pl Ils J'énllmératio .l de
(.) Appel d la raifon, &c. pag.
1\ .
M
�(7°)
tous les grands hommes, qu'ils preten.
dent r avoi r appronvé; qu'ils ce(fent
enlin -de fe prévaloir de la mentlrn
honorable que le Concile de Trcnte
en a fair dans (., quatriéme ce!!ion (a) :
ce n'dt a u con traire, que parce qu'on
en tend clairement l'I nl1:iru t qll'on le
condam ne; jama is les grands hommes,
don t les J éfui t es réclament leCulfrage,
ne l' euflen t appro uvé, \'ils en ellftent
pé nét ré les vrais principes; &. lor~
qu 'en 15 63 les Pe res du Concde de
Trente qualiliere nr depicux ce l,lnOilllt
alors naifTant dont les ConOil liliOns
& les pri\'il éges n'avoient poinr encore
reçu le degré d'étend ue qU I lell r a eré
donne depuis; ces. Pré lats érOien t (ans
doute bien imparfaitement Infirlllrsde
la na!llre de ce nouvel Ordre reli·
gieLlx; rien ne le prouve davantage
que l'opp ofition qui Ce trouve lm un
grand no mbre de poin ts (b) , entre
les déeiGons du ConCile & les Conf·
(7 1)
ritutions des, Jé(~.ites ; OPPOlition, qui
donn a lieu il dlttë rens D écre rs de la
troiliéme Co ngrégation généra le pon r
obtenir qu'il ftlt dérogé en fdv~ur de
la Sociéré aux régies établies par le
Concile.
La vie dure & laborieure des roi:'
Mans Jé{uires , la régu larité de leurs
mœurs, les vertus écla tantes de plllfieurs d'entr'e llx, conCacrées par le
culte de l' Eglife , Ont pu, ont dû
même dans tOIi S les temps prévenir en
fuveur de leur IM lhtut; mais ce t ln{tirur pour avoir renfermé dans (on rei n
des per{onnages dignes de vé nératio n,
(,nétifiés par la droitu re & par la pureté de leur cœur, n'en ell pas moins
dangereux 'pa r lui - même, il n'en elt
pas moi ns e([entiellement inadm;/li Jle
dans tOLlt E ta t policé : tolites les
fois qu'o n l'eXlminera avec attention.
qu'on re'll onte ra aux principes fur le{quels il elt fo ndé , qu'o n réfléchi ra {ur
le rapport néce fT ,ire qu i {e tro uve enIre ces principes & le régim e, '1 u'o n
fuivra la marche de la poli ti que 3 111lienfe qui prélide au gouvern em ~nt cie
laSociété ; tout es les foi ç, cl is· je, qu 'o n
envifagera la liaifon intime de {es di:ré~
M ij
�(7 1)
rentes JY<Irties, on reconnoitra que cet
lnilitut attaque direaement les droits
les plus facrés des SOllverains, qu'il
renverfe la hi érarchie de l'Eglife, &
qu'il ea incompatible avec le repos &
la tranquillité des Etats.
COMPTE RENDU
D
E
L A
D OCTRINE MORALE
DES SOI-D ISANS JÉSUITES,
PAR un de MM. {es CommiifaireS)
aux Chambres affimbUes, du
6
Juillet
IJ63.
MESSIEURS,
Vous avez juué que la Doéhine
mor~le de la So~ i été des (oi-difa ns
Jéfuites, dont vous m'avez chargé de
VOllS rend re compte, n'étoit pas lin
objet moins cli une cie votre attention,
que les titres de leur établiifement &
�( 1)
les ré~les ,de leur In/litut, JI ne VOU!
relle rIen a defirer Cur ces d<ux il rticles'
heureux fi celui qne je vais traiter pou:
voit l'être avec autant de Cuccès! La
matiere eft immenfe, mai~ elle eft épui,
fée par les Comptes déFI rendus pat
les Magifirats les plus célèbres des dif.
fé rentes Cla!fes d" Parl eme nt ; ils me
di,Cpenferon! d',entrer. dans de grands
detaIls, & Je tacheraI de vous )lrUen.
ter les objets les plus intérc(!',ns, en
n'omettant rien de ce qui peut fe rl'ir
à déterminer la Cage!fe ordinaire de
,"os déeiiions ,
Ce n'ca pas cl'anj ollrd'hui qu'on
accllfe la Société des foi·,Hans Jéfui.
tes, de (on tenir IIne Do':hine remplie
d'erreurs, co ntraire à la pmete de la
morale de l'Evang ile, de(lrutlive des
principes qlli érab li !fent l'ordre & la
t ranqu illité publiqu e,
Dès l'origi ne de la Société on HU
des Evêques, de s Fa culrés de Théo·
logie, des Univ edit és s'élever avec
force contre Ces (entimens, contre fa
Do<'trine. Que s'e n ell·il enCuivi! des
fOllmiflions, des ré traOdtions les plus
préciCes de la pari des coupa bles,
preCqu'aulfitôt démenties par des Ou·
.vrages encore plus dignes de cenfule,
(3)
ou par la réimpr eflion des mêmes Au,'
teurs qui avoient é té fi jufrement flé·
tris .
Entrons donc dans l'examen de la
Dotlrine de cette Soci':té : VOlIS rca.
vez, MESSIEURS, ql1e tous les l\l~m.
bres qlti la comporent doive nt pen fer ,
écrire & enreign er de la même Olaniere;
cerre nn iformité leur eft expre!fe ment
recommandée pa r lenrs Co n(htutions.
D oéfrinœ d~(f:."ellus n on admiuQ!1tur
nec verbo in concionibus) JIll lec1ioniblls,
v.l(criptij libr;j, (n)
Tria ergo volunt conflitulio ll!.S,prinui.m
ut noJlri non inducant nova5 opinion es.
Stculldi'tm & Ji 'luando contra cOll1m umm finfuin!, flquanrur gllod Sûcùt4S
jlldicQvuù. Tutiùm lU in controJ/épis ,
in quibus n~lllfa opinio eJi ad(à communi! , r~d;gantllr ad conform ilQum , III Jic
idem japÎamu.s & idem dica/llllS omnes
j/lxta appojlolum. (b)
A la VlIe de tex tes auffi précis , pou·
vons · nOliS donter que le s Jé(uitcs
n'ayen t une Dothine uniforme? Pou·
vons· no us douter qu'i ls ne (oient a(fer·
vis aux mêmes prin cipes? Je vous crois
<a) Conn. p"'. 1. chap . t, n. ,8 .
(h) Quatrié mc Congrég. D écre" MI ,?~ n .• :
III J
�(4)
bie n perfuad és, MESSIEURS, de ~
frivolité de l'excu(e qu'ail, glient leur<
di ffér ens A pologil!es, en ,!t(,lnt qu'il
n'e/t l'as nuurel d'impurer aux Jelullcs
c:"i vivent en France, les erreurs &
Jes pr éjugés de ceu" qni rélident en
All emagne, en It alie, ell Efpaone&
ailleurs,
b
A près ces [{ flexions préliminaires ,
je paiTe à la dii"cu!lioll des diffèrens
points de Doéhine univerfe ll en:ent
"l'p rouvée par la Société; je li,iv rai
J'ordre qu'on trol'vcd,,"S lesarrerrions
q"e vous avel. (ails les yeux; je n~
VOliS pr é(ente rai, MESSI EUR S, que
.,ries f.,its & des citations à l'abri de
tOllte critique.
PRO BAB ILl S ME.
La premiere fource des erreurs de
cette Société, e/t la Doéhine du pro·
160 1.
bobili!rne, fuivant laquelle, dans le
ce ncours de cieux opi ni C'ns, dent l'une
el! plus probable & filvorab!c à la
l oi, l'al tre moins probabl e & fal'o ,
rab le à la cupidite , on peut f"me
cel!e, ci cla ns la pr;;riqt:e.
FRAl\çOIS OF. TOLE T dans (on
inl1 ru élio n pour le s Prêtres, Iiv. 3,
chal" 20, s'explique en ces termes:
(n
Sunt enim qui dicllnt 1ft /icÎlum CO'!1trl18um , funt Cliom qui di,unt tffi illiàwm ; .fi caju Q,âdll calife làrium tffo
opiniorzis torufll (Jlli untlIt tU~ illicilUm,
& pœnitens 1ft licù,un ; l'nuj] pœnittns
obligarl! confi(jnriuJ/t III iP./;11T1 abfoLlIo{,
& ila d~ba [/lcut! cnnj;j{.uius , dtim
mDdo tam~n Iltraque vpÎrlio ft prob:z iilis , a!itls non ,
hAN DE SALAS (a) : Vtra opinio ' 607;
if! non folûm licae feqfli opiniol12m pro .
hltbiliorem minùs l Ulom, • • , fld etiam
Ilqrû prabnbi/em min/Is I{({(lm.
Et au n. 74, (eél. 7, il ajoute:
Miiii .•.. malis ploc" fln lmtia Hm .
rici , ' , ra/flllt\. , . , A nlonii rUe{, , ,,
J"enlÎum homini illlpai{o é..,. iLlùuralo
Jalis effe, Ji fi'1ulllur opin!·onem '1l1om
ipft plllat'ff' probabilrm ; la raifo n qu'i l
en donne, efi" parce qu'elle eft (ollte,. nlle par des maîtres dans l'art, ge ns
"de probité , qlloique cette opinion ne
,,[oi t, ni la plu5 (ure. ni la plm co m"mune, ni la plu ç probable .
JEAN DE LUGo, Cardinal. (h )
"Si le pénitent eft obligé de refi! "lue, s'il peut patTer un tel cont rat, s'il
(a) nir"",. lom. '. Iral1. 8, n. 1 1 ,rea. ).
(h) RéponCes Morales , liv. l , doute .6.
1660:
�( 6)
)) doi t accepte r telle pénitence' dans
) ces cas & autres {emblables l 'II Cet
Autem penCe
que le Confefieurdoit
" (uivre l'opinion du pénitent 1i elle en
" probab le & l'ab(oud re .
La rai(on qu'il en donne l " c'efiqu'il
" ne pem refu(er l'abfo luti.on lorrque
" le p nltent ell bH~n dlfpofe & qu'il eft
"e n cet état, quoique (uivan t une
" opinion plus probable 1 il refllfe de
" quitter une occa/io n de reftitlle r . ...
Il & que le péniten t ob(erve (uffiram
·
"ment le ~om m andemen t d-e Dieu,
)I lorfq u'en (uivant une opi nion proIl hable il omet quelque cho(e , à qlloi
), il croi t n'être obligé, ni parunpr!.
" ce-pfe divin, ni par un précepte lm" main; & cela d'après l'avis probable
" des Doéleurs.
GEOnG ES 0 E RHODES. (a)
C'rtllrn efl, di t ce t Aille"" qllo'
l
"
nuna Untlur fempu fe1tJÎ fenltnliam
tutlort1l1, quia i/la ejl jŒpè mimis plO·
babilis.
Di,it, fecundb , fllfficm omnino ,a
opinioncm prof.abiLem, ut tflm DQ~o,
Idiquis I1lrJjni nominis & pius, pra}".
.
(7)
Il ajoute, "'gi> unills DoElor;s autopou~ ad opinionun proqll~d .entm magna cu ipialll &'oElo Vlro aLt'l.llld venlln vidt:.uur, mtlg~
num POttfl eJl.: nrgununt/lm vtraalis.
C H A R. AN T. ÇASNED I. la)
,Omms op/.nlO lift minûs probnbilis ,
ril a.s
Iufficue
btzbdcfIl. ,
dam modi> fit Ctrli> praElicl! prob<lhilis
if/ II/mm. & I1!q/û lit /a . .. , al oppoji/a maglS probabilis.
Il (eroi t inu til e, MESSIEURS, de
vous rapporter un pl us grand nombre
d'Aureurs {ur la D oél: rine du ProbabiIifrne; VOli S avez pu VO li S convai ncr e
par les a(fe rtions que VOlIS avez (ous
les ye ux, & pa r la vérification que
vous e ~ avez fdife , qu'ils fonf prefque
fOUS t~?lformes fur ce point depuis t600
jllfqu a nos jOurs, malgré les Decrets
d'Alexandre V ttl . & d~ ln nocent Xli
m,a lgré leç cenfures d'un grand nombr~
d EVl:'llles, notamment de celui de Rho.
dez dans deux de fes Inftrnélions Palloraies des t4 Mars & 19 Oél:obre 1722 .
.. Cette malheureufe Doétrine, di t
ce Pd lat, '1 (o ur ce de tant de cor ru p.
l' ti on dans la morale, & de tant
tim reantior, ten~at.
(n) Théo!. [chol. difput. " des ,iles bll':
mains,) quefi. 1,) [ca. 3.
û (,,) )llg. T heologique , tom. " difput. 10;
ea.l,n.17·
�(8 )
" ~'oppr ob re pou~ la Religion, que
" 1 homm e ennemI aVOIt femee dans
" l'ob!Curité des éco les pendant le fom.
" me" des Palleurs, a été enfin ban.
" nie pom toujours . Sitôt qu'elle fnt
"dénoncée & mife all grand jour
" les P~pes, les Evêqnes, le, Pa fleur:
" d" premier & du fecond ordre, les
" Th éologIens de tOlites 1 s Ecoles
" les L~ïqlles mème, tOllS con(l'ireren;
" contre elle> & s'accorderen t â la
" fro(crire.
La cen(ure prononcée par ce Prélat,
ne put conteni r les JéClIites, il fut bierlt ôt obligé de Pllblier I1n (econde Or.
donn a nce le 19 Oélobre de la même
an née, contre d,fférentes propolilions
diélées dans le Collége de fa Ville Epif.
copa le> par le Fr. Charli, Profelfenr
en Th éologie .
Il condamna ces propolilions comme
"fau(fes, téméraires, fc an dalenfes,
"propres à entrerenir & flatter les
" hcmmes dan$ leurs pallions, & déji
»condamnéespar le Clergé de France.
Perfonne ne trOllvera la ns doute ces
qualifications tro p fo rtes, & il cfl aile
de concevoir qu'o n pellt tirer dansla
p raliqt:e les p!IIS ,bnge reu(es corrCé·
q uences d'une D oél rine aulli perru~
pernicieufe en elle-m~me.
(9 )
VOLIS ne verrez pas, MESSIEURS '
moins d'égaremens ddns les EcnVdin~
de la Société, fur LEP (CH E PH 1 LO ~ 0 PHtQUE, L' IGNORANCE tNVINCI BLE, LA CON~CI"-NCE ERRO~NEE.
Suivant la Doélrine du pfc hé phi lofophique, l'aQi on la pilis criminelle
en elle· même ble(fe hien la rai/on
mais n'offen[e point Diell & ne mé:
rite point la damnation élernelle fi
celui qui la comm et ne connoit p;in t
Dieu, ou ne penfe poin t aélliellement
à lui, ou ne r fléchit pas qu'il l'of(enfe.
SANCHEZ, ollvr. moral. liv. l, ch . /6/f;
16, n. 21 , [olltient qu'il n'y a point
de péché mortel, fans le confentement
de la volonté; nift cogitatio a/t'qua prœ.
c{tril & ( onfduatio expnfld) 'luam
Qflualan vocant, mali.tùx moralij . . ..
i!Qque ut 'luÏJ peecee mortaliter dt.bet con.
(Jll
f~eraTl J "et opus iL/ud
m:I1ttm , ve!
Ih, ~!fi maLitiœ periculllnl ) I,d dll hium,
vII Jèmplllllm. Jaftern aliql"m haba••
Quod
nillil horum prœcefferit , 1 G NO-
Ji
RAN TIA , INADVERTANTIA 5 EU
OBllvlO CENSENTUR OM I INO NA~U RAU A ET TNvINC , BILIA.
PAUL LAYMAN, dans [a Theolo· 1621;
�(II)
(10)
gie mo rale (
ils .on t rai ron ( SUA.
& \ A5QUH) dilcel
Q );
REZ, SAl\ OH Z
A_tireur., d'a\ erti r fil/Dei lU opus maIlla
& abqllâ L 'g' p,ohibilll1Jl homini ad cul.
1\ E. C [. ~ E ESH UT
OPERAl\S ACTU A D\' E llT.Hl'ElAD.
VERTE/UT AD EJU, MA LlTI A1Il, l' EL
PERICULlIM MAlITI.E.
)67"
GEORGE DE RHODES, Théologie
p .lm Împulaur;
fch olafiiqlle des aél:cs humaim, (h)
U6icllnque de:fl cognitib moliriœ , iii
tti am dufl neceJlariè ptCcawnl .
Si 'luis , ajolltecet All teur, ,ommiu"
aduLlerÎum ve/ IlOmic.idiulII, advtrtrns
ljuidem ma/iliam & gravÏtaltm eo rum, jcJ
imp,rJt'BiJlimè tam.n & leviJIiml; il/"
quantum vis graviffima fit macuia,
nOIl
pucat [amen niji levi/a . Ratio tjl, qui.
[zalt ad peccalum rtf/uj,ituT ,ognùiomali.
ria: ;.fc ad grave plccalllm rtquirilur plen,
& clara cognicio & conJiduaûo iUit/s.
~7'"
CHAR L. ANT.CASNE.D I,J ugemeol
Th éo logique. (c)
, ,
Omnis i.gnorantia, vtt error,jivlJllm,
lj/lodwn qJ/t ill/ld
foai ,
Jens ailt conflquens ad peccolum , (Dm
Jit , fI"
( 11) Liv.
1 ,
tr<li t.
2"
an"'"
d,ap. 4 , n. 6.
( b) Difp,
2,
queil. " f.a.
( <) T om.
l,
wfp, 4, (ca.
l,
2, n,
14·
eriginale, 'lllO,'!l p~rJ()nntZle, c"IUJ expel_
/",dœ /laUù Ill, & nunc advr:Tlalltr obi; ..
gauo , lxcuj;a J,mpa a p((CalO ailio ...
nml aut omijJionun ad. il/am fi9 uen u.m
flCll17dum id '1u od i.~nOrtllu.r .
'
17 19
,En
& 1720 "), les Evêques
d Amiens & de Bd yeux cen!llferent
dans leurs Ma ndemem cette pernicie u(e
Doéh1l1e, comme faurrc, tC3ndd leu !è
injurieu !è à Dieu, éga lement A l1Ieu~
de la LOI naturell e, & de Id Loi Jivine politivc.
Elle av ai t é té cen(urée précéd emment par la (,ICldté de Th éologie de
Nant:s . le pre~lie r . Déce:nbre 17 17.
Meme Doél:nne (outelll1e p~r le Fr.
leM ol ne: !,r?fetreur au o ll ége d'Au xerre : 1 Eveque de cette Ville ne
rella pas long-temps dans le fi!ence,
& cen{ura le. propoli!Ïons diverCes de
ce Jéruite ( h ) , " comme perni cieu(es
lldans les mœllrs, erronnées, r~n ~
"ferm ant les prin cjp~s de l'hérélie
"philo[opilique '. condam née par le
"Souvera l11 PontIfe & le Clergé de
"Fran ce.
Ces diffé rentes cen(ures n'on t pas
(a) Sur la denonciation J e ~ 1. Matre'et, Chan.
( b) O rdonnance Ep ileo!,ale du 8 ~eptem~
ble '7'\ '
�(Tl)
(IJ)
empêché que les Profe{feurs Jéfllite,
11'J }'e n t cominué d'enrel~ne r le' m mes
erreurs dJns leurs Th"fes à Ca~n en
1716 & 1719 , au C~lIége de LouIs
Le~'.lnd en 1737 , & il Bourges Ing,
J "illet 1760, non plus que les Fr, T"
ftt//IP ,nélione., ajoute cet Auteur ,-
berna, d1d.klll, Ft!Jdt, J[/lib, &
umfidtnti.llt:m, quia Pius JI/us. &
Pius Yus . qlli lune ftmonitlm [puia/ju r
,ond~ mntlrUnl, nblo!lu~ loqlllUJtur de ft·
pgnatiomb/Js : verbll duUm in m,ll~rid
p.lnclli Ji" 1I/1flJ,~ Qcâpiuzdd.
de (ourenir dans leurs Irl'resla
m~me Do8.rioe en 1736 , 17-H, 1710 ,
1756 & 17)7,
SW{,
S I MONIE , CON F I D ENC E,
Selon EM M "NU lL SA (a), "ce n'en
" point une {imonie de donne r quelq ue choCe à un homme pour gagner
"JI (on am.tié : ., Ex qlili J'
.r.
"" J'r ,~nJ('
Ijuilur f.(ncjiâtl nl : na Ji da h~rfi"llm
non prlnâp~llur , J<d J<.und.flo ob honum ulOforah .
A. T, ["COIlAR, T héologie mo-
r ale. (b )
.'.
., Si on donne un b,e n Cptnwel
• dans1
" la ,ue principale de reCe\Olr que ."gues Pldens à cauCe de cedon,ou
i; l'on rend de bons offices tempo:: reIs pour obreoir uo bien fpin ruel;
ces circonilaoces oe CuffiCeot pas pom
,'
"" forme r uo contrat ,
umoOlaque.
" Nam
(.) Arhor. wrbo fù""ni ." P'g· 343'
6,
( b) T ro. 7 , Uv. )6 1 (ea.:, dub.], n. 4
tfl (lnpflonem é.,. Ylnclul OIU'1l tif:
non poffi & confiqiunurnè'lllljimoniam .
J. B. T AIIERNA, Hiiloire prat. (a) '7]6,
((rmm
Proh'lhifr:
(ft . . . . pUIIlIl / anus brndici ....
(um conf."dcntid' non comtr.ùurejimonium
R IC H ARD AR~DEK1N ,
Théologie '744:
Tripartite. (b )
Ad fimoniùm non fllfficù a/iqua na tura/iJ obliRatio, V. G. gr,uÎmdiniJ ,
f/lando qalS ;;'70"( , 1 d l.Jnlllm intenJa
,tiquant Um'-i.IlUdÛOntm, fi nl1l1.1 intu "Jill obligatio ) quaLis [olu (fft in con 'ft1 all OOè,'ojo.l
B '~EMDAUM & L ACRO IX, T héo- '7171
Iogie Monde. (c)
» Celu! à qui un aurre a dooné ,
• Ou affu ré quelque choCe temporell e,
"eft naturellement obligé à la reco nnnoiITa oce , & ne péche point en do n" nan! à Co o rOllT lIne choCe Iptnt uelle :
' ou au cont rai re {i aya nt reçu du
( "~ Part. ~, cap.
II.
b Tom.:2. J part.
( , Tom.
l,
'1.
parag. 7) pag. 199,
1'1;
�(14)
"(pirjtu,:1 , .il donne du temporel afin
,) de t~t!,fal:e ~ cerre obligation de
,) payer an blenf,nt par un dlllre' parc
" que ce qu "1l (1onne , il ne le ' donnee
,) pOlll! comme du d'une maniere di.
"terminée, mais comme qllelquechofe
" de pro pre à éteindre la delle con.
" traétée p récédemme nt, & impofle
" par la recon noirrance : il a prinei.
"paiement en vue J'affeélio n de celui
" 'lui lui a fai t du bie n, à laq uelle il
"veut répondre en montra nt une afree.
"tio n {embldble.
Vous le {entez, MESS IEURS, de
pareils principes ne (one qlle trop (J.
v orables à la cupidite de plufieurs
Eccléfiaftiques; mais combien ne (om·
jls p"s é loignés du véritable e(pritde
l'Egli(e & des {âges décilions des Con·
ciles !
Les Ca(uiftes de la Société n'ont
pas eu moins d'indulgence (llr leblaf·
phême, (ur le facrilége,
B L .4 S P HE S M E,
~jrlJ,
Selon ET IENNE BAUNY, ch,4,
fomme des péchés,
» Si Un péniten t di t que la chaIeur
., l'a emporte a maugréer & li déplier
1) (on Créateur, l'on
pO lUta {e per~
(, ))
"tilader qu'en le rhelnt, il n'a péché
» que véniel lement, d'alICan t que ces
» paroles ne fone 1113l1vilifes que ma» tériellement, à caure que la col ere
» il ôté au pénitent le moren de conIi·
»)
dére r quid forma/uu fi~gfJ/fica ren( .
Il s'appuie de J'autont e de s~ & de
Layman .
CH. AN T. CASNED I,
Théologique .
Jugement '7";
Fac qllod confcientia diaal ~(fe bonllm
Ji pl/tas mtndacillln &
h/a/plumiam , ex invincibili (rrore, effi
ti /Jeo prœ«plam, blofpl"ma.
&prœceprum ;
fEGELI, qu eft. prati ques . (a)
Se contente de croire que ceux CJui
I7j U
maudi trenr Dieu, commecrenr un péché
très-grave de blafphême, s'ils n'en
fon t excu(és i>ar la " iimplicité ,
"J'ignorance ou J'inadv er tance
SAC R 1 L È GE.
Selon les Ca(uiltes les plu s céJ~bre9
de la Societé, Je facril ége n'empêche
pas de re mplir les précep tes.
FRA NÇOIS DB LUGO ( b) a la té- ,6J';
mérité de (outeni r qu'o n (a tisfait a ~
( a) Part. 4. ch. 1, n. 7.
lb) Liv, 4 de l'Eucharillie, ch, 10 , n. '9;
�( 16)
précept~ de la Communion, en lare.
cevJ nt d un e rr. ~ ni .. re indigne, & d',r.
furer ql!e c'eil Id Do lrine de Sdlnt
ThorN s.
. L,x frœcipiulS atl/llll prœâpit.r"~Jlan.
l um tj US , lIon vat) lIlodu.'Tl, nik mnJUJ
fit ~{jènl;.1{ïs n[!l/.i , .fie ul nllcnt/o diwur
tjfi ntialis a'clliont, t~ formn/is inuar;tqi
c~n-/~!Jiol1i. E, ftiJ, LJ!x E ccùji.ljlÙ:a:OP1t2~
(OmWUnlonem, obligell Jo/tiftl
ad fllhJlantiam nélû J qut! Illfficiwurim.
pLetnT pa commllniorum aÎamj'ftcriLcgom.
Cet Au teu r cite encore pOlir garans
de (on opini on, S u.ue1 , f/a(qUti'
GEORGE GOB .<T (a) demande li
un homme qu i a fait à Pâques une
corn munion indigne, & s'eft a:r,ii rend'l
coupable du Corps & du Sang de
Jéfus-Chrift, eft oblige de communier
I1n e feconde fois.
Il répond" ,!u'il eil: plus probable
» qu'il n'y ell pas obligé; olle SI"'''! ,
" T anner, Je Cardinal de LI/go, lont
» de ce fentiment.
Probahilùis ejl non Împrnderc; rall'~
tjl, quia laits p , œ(litit rOUall id quod ~I
p rœcepere Conctlia Lauranwfl & T,,·
ClpUIl S
dentin llm .
Il.
( a) Œuvr. llloral.. , tom,
34 & 44,
J,
T/ait. 4;
(17)
Que fi on lui objeéle Clue le Concile de Larr.l n d écide fo rmel lement
qu'il f,,,,t recevo ir JéllIS·Ch ,,1l: avec
r,v<'rence, & qll'on tranl'grell'e nettement ce pr.écep te, lorfqu 'on le. reçoit:
3\'ec Ir reve rence.
Il n' pond que, {t'dda illd fynodl/ s \
pr:~cif1it; &
ajol/re d,ms (o n troili"ll,t. Tr,;iré de la
Penirence, chap. 26 , ,,<j'J 'un e Com"muilion L1cr il é-! c en " ne Communion
"propremen t di te. : li> .1l/ad fa criltga
w'cr"nll.:m Inurnum · , n?1l
h
CClmmUnLO ft p ropllà diCta communio.
J'aban~ o nne, ME5~JEURS, à vos
réfl exions des {enrimeos a~ai contraires
lia làin c morale & au x principes de
DOIre, Religion.
I RREL I GION.
Vous ne ferez pas étonné, i\fFSd'après les fcntimens dont
le vIens de vous faire l'ex /rait, qu'il
(e rencontre tant d'rrreligion dans ua
grand nomb re d' Aut e ur~ de la Société.
ESCOBA.R, Théo logie Morale. Cu)
Enfeigne "que les péchés de bla(.
,phême , de parj-ul,e & d'infidéli té
! commis dans l'y v rtlfe , ne font point
SIEUI\S,
(a) . Tom.
J,
liv. ;4-, {.8. " n. '4.6 ,
�(18)
;, un péché, m~is l'effet du péch~,
, AMEDAZUS GUI~IEl\'IUS (a) fou.
tlenr,-I a ns fon Traité de la Foi .. qu'une
"foi explicire tles MyltcresdelJTri,
" nité & de l'incarnarion n'ell point
"un moyen nécelra ire au Salur,
,. Que Layman,SolO
. , Jean Ddrl"oix,
"font dc ce (entlme nt, & certes,
" aJou le-t-il, c'e lt avec raifon, car
"autrement le Salut dev iendroit im"poGible aux (ou reis de nai/Tance,
), lor{qu'une fois ils (e {eroient fouillés
" par le péché mo rtel, pllifqu'on ne
"pourroir pas leur proporer exphci,
"tement ces M ylteres.
Je parte rapidem ent, MrsSIfURS,
{ur les ditTérens A Ilteurs rapportés dans
l es all'ertions, pom vons rendre plus
en détail les femimens d'un Aureur
moderne; ils répJndrom un grand
jour' {nr cellx qne la Société proftlTe
depn is long. temps an (candale de III
Religion,
Jc veux parler de l'hiltoire dn Peuple
de Dlcu, compo[é par Je Frere Bu·
rlly er .
La premiere éditio n de ce livre parut
à Pari~ en J 728; elle ftH bientôt fLliyi~
(19)
d'une feconel e en 1733 , & de trois
amrrs en ' 753, 1754 & 175 8,
Un des plus fçavans Evêques e1e
Fra nce a (lit en 1731 (a) , "g!lC cette
" hitloire corrompoit les Divines Ecril' turCs;
[nblt ituoir à la parole de
"Die u les illnii ons de l'e fpr it humain;
"plaçoit l'erreur dans le lanétuaire de
"la vériré; aviliiToir la Maielté de
,,!"Erre Snp rême; effaçoir les grands
"trairs qui fervent il le rcprérenrer;
" changeoit en ltyle de roman la gra " vité du ltyle des Livres Sa inrs; les
"rejettoit comme peu propres à in{"rmire, à édifie r, à toucher , , , tra"velliiToit les Patriarches en héros co'
"piés d'après ceux de la fable; en
"fairait des comédiens dans le s aétions
"oil l'Ecriture nOliS fait appercevoir
"les plus grands M ylteres; ajoutoit
"au Texre {acré des dircours que
,.Ia pudeur ne peur (ourenir, & ne
"rcndoit qu'à affoiblir l'idée des plus
"grands crimes ,
" Voilà, dit ce Prélat, jl1(QU'Olt les
"excès (ont portés dans l'a/frenx oubvrage du Fr, Berruyer, & après avoir
(.) Ordonfl3nce & l nflru&ion Pafl ora l. du
( .) Prop, " P"g. )6,
premier
MaiS 1731,
do M.l'[,·êque de Mon,p.
�(20)
"démontré les ré-gles qu'il falloit (ui.
" Vre pour écrire l'Hinoire du Peuple
» de Dieu; que l'A uteur n'en avoit tui .. i
»a uculle; que fon fy/l ême donneat.
" teinte au l\i yflere d~ 1. Rédemption
"de J. C; le rapp o rt de fa Doélrine
» a vec celle des Pelagiens, & lesex.
» preffionsindéceot<:squïl mettait dans
"la bouche de Dieu.
Il termine fon lnlhuélion Pano.
raIe, en condamnant cette hilloire
comme un ou v ra ge " qui t1 ~;ho nore &
"qui déligure en dwtrentc, man:eres
» le texre facré • ... qui change en
)l fly!e de ronnn la gravité de fryleae
"ces Sair.rs Livres, qui y ajoure des
» di(cours dangereux que la pudeur ne
» peut (ouŒrir; qui donne cIes .'nrer.
» pré:ations de lEcrirure con:r3lfesau
"Texte (acré & à la TraditIon; & au·
» lieu de repréfenter lidélement la Dot.
» tril>e & les maximes de ces Lmes
"divins , il S'Cil écarte jufqu'au
point
..
"d'avancer cles propofitl ons me me
"bla(phêma toires & hérénques , •
Le premier Aont 1759, M, l'Eve·
que de 5oi il'o ilS a fait imprimer un ~Ian'
cl eme nt & lnlhuéli on paflo ral e, d ~ ns
laquel :e il condamne le Commenratre
du Fr, lIardonin, & les trOIS parl1e~
dr,
(~{)
de l'Hifl oire du Peuple de Dieu du
Fr. Buruyu.
» Commetendanre adé truirelarég le
" immuable de la foi renfe'rmée dans
"l'Ecriture, dan> la Tradition & ddns
"le perpétuel en(eignemem de l'Egli(e
"Catholique; dérogeans à l'autorité
"du Saint Siége, Contraires à la Loi
"du Concile de Trenre qui défend
'" d'interpréter l'Ecritu re Sainte, par
,,ron propre erprit contre le con(en.
"remen t unanime des Peres; attenta.
"roires aux Myfle res de la Trinité, de
"l'Incarnation ,de la Rédemption .. , à la
"vérité du péché origine l & à plu"fieurs. autres dogmes de la Foi ca tho,. liqlle; favorifans les héréfies des Sa"helliens, des Nefloriens, des Péla.
"giens, des Sociniens & l'impiété les
" Déilles,
M. l'Archévêque de Lyon vient de
publier une nOllVelle lnllruélion Palloraie (a), pOlir établir de plus en plus,
julqu'à quelqu'excès, le Fr, Berfll)'''
& le Fr. H ûr'doui" , (on unique guide,
ont porté la ha'rdielfe en matiere de
Doélrine,
Il expo(e " qu'il apprend avec une
(a) '4 Décembre 1761 ,
o
�(n)'
;, "ive dOllleur, qu'au mépris dll Saint
" Siége, des Evêques & de fes pro,1 pres intentions, l'Hiiloire du Fr. Bu.
" "'yu continuoit, quoique plus four.
" dement, à fe répandre dans divers
.. endroits de (on Diocèfe, qu'elle y
"trouvoit un nombre de Partifans '
,. que les uns en pari oient avec éloge:
" & prétendoient s'en édifier; que d'ail·
" tres portoient la témérité ju(qu'à en
"confeiller J'ule ge; qu 'a l1~ yeux d'un
" plus grand nombre encore ell e n'avoit
" d'autre vice que la Ù;fcol1venance du
"ftyle, & la !ingularité de quelques
;, interprétations: que (ur la lin de
"J'anpée précéd ente il avoit paru lin
"écrit poilhume du Fr. BUrl/y", où
"J'efprit de nouveauté & d'erreur qui
"c;;raélérifoit (on Hiftoire, étoit ré" pa ndu (ans me(ure. Nous aurions peine
"à le croire ( continue ce Prélat) fi
" nous ne l'av ions lu de nos yeux; le
\, le (canda le eft au point, que les Edl" te urs de cette nouvelle & ténébreure
" produélion, loi n d'abandonner l'Au" teur ·qui a été fi ju (temcnt flétri par
" tant de cenfures refpeélables, ofent
"le préconifer comme lin grand hOIll~
'(1))
"me ( a), qu'on cHt jadis rangé dans
"la c1a/fe des Jé1'om e & des Bafile,
,,& que la cabale a tourmenté à la
• honte de l'Eglife & de fes enfans,
Le Prélat démontre enfuitc" que le
l' Frere B e rr~lyer ana qu e la Religio n
" dans ce "lu elle a de plus e/fentiel
" qu'i! en détrttit la néce llité , en fO Il~
"te nant que la prétendue Reli gion
"naturelle. a [uffi pendant plus de
" quatre mille ar.s, & qu'elle fullit en"core dan s les Pays oid'E vangile n'eil:
"pas connu, pour conduire les hom"mes à la jultice.
.
"Ainii la Re ligion chrétienne ( &
Il c'eft la conféquence qu'en tire IlIi"même le Frere Berruyer) elt une
"R,e!t~\On n 0I.1V elle , un e Religion qui
,, " eXlltOtt pOInt avant Jéfus·Chrjil,
"une Religion dont l'effet n'eil pro~ prement de rendre les hommes juil es
,, & enfans de Dieu, mais feulement
"d'ennoblir [on culte ..• & de pro"curer aux hommes une Douvelle
"adoption plus excellente que celle
" alaquelle ils parvenoien t aupa ravant
"par la [cule Religion naturelle.
(a) Réflexions (ur la (0; adreIT,;es à M.I' Ar.
:hevêque de Paris, par le R. p, 1/ •• , Bm uy" •
.vernlTement pag. S,
�(24)
Ce Prélat après avoir fuivi le Frere
Berruyer dans tous fes égaremens(nr
les principaux dogmes de notre Re.
ligion, condamne les trois panies de
fon Hliroire du Peuple de Dieu:
" Comme tendaore à anéantir la
" néccllité de la Religion chrétienne
" & à étab lir fur fes ruines la (n/li:
"fance d'une pré tell due religion na.
" turelle ; ... Ji rcnver(er la régie im.
" mu ab le de la Foi Con ren ne da ns j'Eeri.
" ture, la tradition des Peres, & dans
"les clécifio ns de l'Eg!i(e; à inrrodnire
"une licence effrénée dans l'illterpré.
" ration des Divines Ecritures; allen·
"tatoire aux Myftères.de la Triniré,
" de l'Incarnation, à la Divinité de
"Notre-Seigneur Jéfus-Chrifi; ... à
" la vé rité dn péché originel & à pln" fieurs autres dogmes de la Foi ca" tholiquc; favoriiaor ouvertemenrles
" héréf,es des Sabeliiens, des Nefto·
" riens, des Pélagiens, desSociniens;
"corrompant la pureté de la Morale
"évangéliqt:c, & ouvrant pillfieurs
" voies pour excufe r & mêmes POU!
"j u[t,fie r les plus grands péchés.
" Il condamne en outre le Com"mentaire ldtin du Fre re Har~ollin lill
., le nouveau teftament, comme étant
(ln
"la (ource empoifo nnéc oll le Frere
Il Berfllyer, fon difciple , a puifé toutes
" (es erreurs .
La Faculté de Th éolocie de Pa ris
vient de rendre au!li pub"lique (a cen(ure contre les Freres H"rooui n &:
Berruyer; fe~ qua lifications font A peu
près fe mbl"bles à celles que je v l en~
de metrre (ous vos yeux .
Le livre du Frere Pichon fi jll~C
ment condamn é, plus dangereux encOre par fa dei1:ination qui le merrolt
entre les mains & à portée de tOllt le
monde, femble fai t pour affo;blir le
re(pefr dll à nos Saints M yfieres, &
pOlir en(eigner à les profaner fdns
crai nte & làns remords.
IDOL ATRIE CHINOIS E
ET MA L AB ARE.
Les Millionnaires Jéfll ites avoient
pOllvoi r allier à la Chine le cul,e
de Confllcius & des ancêtres morts,
lor(que le Pere Moralès, Dominicai",
expofa all Pape Urbain V 1 Il, le
danger de leur doéhine.
Après un long exame n fai t pa r LI
Congréga ri on de la Pro pagande 1 ell e
fllt condamnée, cette dofrrine, par
un D écret approbatif de l'avis des
o iij
Cnt
�(26)
Cardinaux, le 12. Septembre 164f
Les J é(uites peu conte ns de ce Dé:
cret, en v~yerent à Rome, peu de
t emps après, le Pere Marrin ~drTi ni.
lequel, (ur un expo(é rout dilfi'rcnt
de cclui du Pere Moralès , obtint Iln
D éc ret plus fôvorable aux céremomes
qu'ils pratiquoient à la Chine; ce D~.
cret eft de 1646, fous le Pontificat
,,'1 nflOCe nt X.
Les Dominicains repTiquerent a ce
D éc ret par une apolog'e 'mpriméede
J'autorité & avec Id permiffioll expreffe du Général de le ur Ordre.
Les cho{es refierent en cet etat
ju{qu'en 1693 , que M. Maigro t, Mir·
fionnalfe Apofioliqu€ du Saint Siége,
crut devoir publier un l\landement
contre les cérémonies chinoi(~; les
Millionnaires s'éleverent contre ce
Mandement, & s'adreffcrent au Pape
Innocent XII.
Ce So uverain Pontife décéda avant
d'avoir pron oncé li" la conlcllation
qn~ divi{oi t M. Mdigrot des ~liflion·
nalre s Jé{uit es.
Mais Clement XI {on {ucce(l'enr aya nt
repris les Confércn ce~ qui avoient el\!
entamées fous {on Préd é,e{fcur, rendit
en 1704 un Décre t {oleolllel, dont
(27)
l'exécution fut conliée à M. deTournon, VIcai re Apo!1:olique & depuis
Cardinal.
M. de Tournon voulut fdire exé cllter le D~cret du Sr. Siéne & publia à cet effet un Mande~;n t le 24
Janvier t707.
Le 28 Mai {uivan t, leçJéruites firen t
lignifie r à M. de To urn on lin appel
de (on Mandement au St. Siége .
Le 2; Seprembre 17tO, CJeme~ t
X 1 re ndi t lin {econt! Décret, pa r le.
qllel il confirma le Monde ment de M.
de Tourn on, & ordonna l'execution
~u Décret de 1704,
Ce Souverain Pontife, ordonna à
l'Atreffenr dn Sr. Office d'écrire au
Génera l des JélÎlites, en Illi envoyan r
ce nOlll'ea n D écret; le Général en ac.
clI(a la reception & promit l'obéiffanc~
la plus entiere.
. Il {emb loit qu'a près des co ndam natl.ons aulli formelles de la par r du St.
SIege & les prote!1:arions les plus {o'Iemn eiles , faites en 1711 par les ProCureurs Jé(Î,i tes de toutes les nations
prote!1:ations provoqu ees & {o u{crit~
par .le P e~e Tambourin leu r Gé n é r a~,
& 10béIllilllc(j qu'ils av oie nt promis
finguliér cmcn t aux D écrets de 170;
o iiij
�(28)
& de 1710; il rembloit, dis- je, qu'on
ne pouv OI t plus douter raifonnable_
ment de leur (oumiffio n à ces mêmes
D écrets.
Cependant en 17/5 nouvelles plainres portées au St. Si~ge COntre les
Jéfuites Miffionnaires à la Chine; nou.
ve au Décret de Clement XI, connu
(ous le nom de la Bulle tx i l!:' dit ,
contre les cérémoni es cbinoires, &
l'inexéc ution des Décrets de 170 .j &
de /7/ 0.
En 1735 & /742 n ou vc~uxD ~cre/s
de Cl emenr XII. & de Benoit X 1V,
(ur la même matiere.
Mêmes reproches faits en différens
temps aux MiŒo nnaires Jéfuites depuis
1669 (ur l'idolâ tri e Ma la ba re; mêmes
Décrets des Souverains Pontifes; mêmes plaintes (ur leur inex écution jufqu'en 1744, O'il Benoît X ( V publia
(a Bullé connue {OIIS le nom, omni"",
follicilIIdinllm; elle comprend les dilré·
rens Décret< des Papes Clement XI,
Be no it XIII & Clemen t XII.
Rebell es au St. Si "ge en Aue , Se r·
vitel1 rs arde ns de la Cou r de Rome
en Europe, l es JUuir es prêchen t
J'obéi{fance, & donnent l'exemple
<l'une réfifiance opiniâ<re . Ces Décre/s
(29)
toujours infaillibles contre leu rs adverf.ires , perdent toute le b.. forc e
dès qu 'i ls ceifenr d'être favorables à
la Socié té; ell e paroi t exiger des
Souverains Pontifes une indépend ance
entiere pour elle - mème, comm e le
prix de (on zèle à leu r (oumettre
aveugléme nt tou t le refiede l'univers.
SIXIEME ET NEllYIEME
C 0 1~ MAN D E M E LV T.
Je n'entre rai, MessIEuRS, dans
aucuns détails (ur les fixi éme & neuviérne Comman de mens.
La majefié du Lieu oil je fuis, la
décence qu'exige mo n éta t, tout ce
que je do is au Pllblic, m'i nterd it la facul té de peindre les défordres de l'humanité : ce qui me furprend, c'efl de
voi r une Société entiere aUlo rifer (es
Théo logiens & fe Ca(uifles à parler
lin langage dont la pudcur efl offenfée.
Com ment accorder cet extrême relâchem en t dans la D oéhin e avec l'e xaéle
régul arit é des mœ urs des Jéfuites? Une
éduca tion aullere, un e étu de affid uë,
une vigilance continu elle prévienn ent
tout déra ngeme n t pa rmi eux; mais l'ambition de gagne r tous les erpr its , les
rend indulge ns fur lcs défo rdres des
�(30)
~utres. L'intérêt du da Corps le de.
mande.
PARJURE, FAU XTEMO/(;NAGE,
FA U SSETÉ, PR ÉVA R1CAT/ON
DE JUGES.
Selon EMMANUEL SA (a) , ,. on
,. ne commet point un faux.. " lorf.
que pour remplacer un tlfre d hé.
:: rédité, ou de no blefre qu'on a perdu,
orl en f;. brique un femblJble .
., Un témoin n'ell pas tenu de rc.
,. pondre , ~ moins qu'il ne fçache qu'il
" y ell obligé . • . '. ~ar ex.emple, .fi
" .dans un Procès qUI s Inlhmt a,~1 CIvil,
& par Enquête il ne (çart gu JI ya.t
:: p.euve complette d'infamie, on del
mdices (uf!i(ans; & fi dans un Procès
:: inlhuir (lIr une plainte, il ne (çair pas
" qu 'if y ait (emi· preuve du délit. (h)
"On peut dépo(er qu'on ne rç3lt
,. point ce qu'on a fimplement entendu
" dire. (c)
d
., Ce n'eft point un péc hé morrel e
,. jllrer (a <IX , quant aux paroles. lorf·
q ue vo tre ferment eft vraI, quant
..
"
a) Aphof. 1/uh. fJ/f;rius 1 p<lg. [ jO.
b) Pag.
e) Pas.
f
218.
220.
fJU-' tcUl.
(3 1 )
à l'intention de celui qlU vous Jll" terroge. ( a )
"FRANÇOIS TOLET (h ), fuiv-anr ,60''ce Ca(uite, " un coupable in<errugé
"par le Juge, . peut f~. fe:vir d'égui"voque, en dl f:l nt qu Il n a eus (,lit le
. crime, pourvu que (a penl e folt de
, dire, qu'il ne l'a pas (ai t DEPUIS
::QU' IL EST fN FRISON. Yi lréponù
,. qu:il n'a poin t eu d,e cO~1p Jl~es, ri
dOIt en tendre certe rep oJl(e; d aut res
"crimes que cel ui fur lequel on l'i n:: terroge, Olt avoir quelqu'intention
1 femblable.
, SUARES, Traité de la vertu & de
ce l'état de la Religion. ( c}
,. Si quelqu:un a promis,.ou con"trafré exténeurement fans Intention
de prome~tre, interrogé par le Jllge,.
"& fotnmé de déclarer (ur la foi du
1\
ferment· s'i l a. promis ou S"11 a con'" traQé il l) eut fiml)lement d'1re que
"
,
.
"n on, parce que ce la peur a~o lf U!}
, fens légitime: (ça VOir , Je n. al ,Pa..
,. promù () 'une promeJ/e qUl nt oblige,
,,& il a un fujet légitime de répondre
(a
l
Verb o j
llflUll.
p3~.
216.
(b luihlla. des Pretres liv. 5, chal" 58'.
( C) Liv. 3, précepte du Cormenr, aJfert. 1..
1
n, i.
�(31)
"ainli, parcequ'autremcnt, ne pOuvant
" prouver le défaut d'inten tio n, il (eroit
" condamné à payer ce qu'il ne doit pas
" en eflè r, ou à cohabi ter avec une
"per(onne a"ec laquelle il n'a pas vé.
" ritablement contrallé.
,6'4'
SANCH EZ, Ouvrage moral. (a)
" Celui à qui il ell permis de cacher
" quelques biens, parce qu 'il en a be.
" foi n pour "ivre , de l' cm qu'i ls ne
"foien t {ai fis par {cç créanciers, &
" qu 'ils ne {oit par 1<\ rédu it ~ la men.
"àlci té .", int er rogé par le JlTge,
" peu t jurer qu'il n'a aucuns biens ca.
" chés : & ceux qu i le fçave nt peu.
"vent jurer la même chofe, poumi
" qu'ils foient affurés qu'il a licitement
"caché fes biens pour une telle fini
"entendant à part, eux-m êmes, qu'il
"ne tient cachés aucuns des biens
"qu'il ell: obligé de déclarer au Juge,
Fi/lincius, Fagunde{, Franço;s de
L I/go, Efcobard, Cajfltdi, & grand
nomb re d'autres Caflliflescle la Sociéte ,
{ont uniformes
{m
ce rr e matie re.
Fa bri , Taberna, L aYIll{/Il, EcC"; pen·
{enrtous ,qu'un Juge dl: tenu de reni·
" tuer, s'il a reçu quelque cho{e, pour
(a) Part, z , liv, J, ch.p . 6, n, JI,
(33)
"rendre I/n h Jgcnunt ju(le • , •. parce
" que le droit ~atu~el d'Ille qu'on ne
"pe~' t re n ~r~ a . qUI que ce fait ce qui
" lUI ell: de)a du par les régies de la
"Juilice; mais que ~'" a reçu de l'ar"gent pour rendre un Jugement in~
"julle, il ell: probable qu'Ii rem Con.
,.(erver cet argent. T~ b""a <ljo ute que
"c'ell: le fentlment que tiennen t & dé"fendent cin<lu<1nte.hllit DpQe llrs.
BvSEMBAUM & LACROiX, Théologie morale ( a) , (on l de même avis; '757'
la rairon qu'ils en donn ent, " c'ell: que
"que le Ju ge n'é tait point ten ll de
"rendre cette Sen tence injullc, qu'elle
"tourn~ ~u profir.dul'la idcur, & que
" cette Jn)ull:lce e"pofe le Juge à UR
"grand danger. {ur-IOu[ par rapport
"à {a réputa[ion , s'il venait à en être
"convaiucu: Or s'expo{er l'Our le fe r"vice ,d~llr, autre à un [el danger, el!:
"chofe ell:imable ù prix d'argent.
VOl. ,CO MP ENS JI. Tl ON OCCU LT E.
Ces Ca{uifies ne {ont pas plus rigonceux {ur le vo l, la compenfatioll
occulte & les recelés.
.
�EMMAN. SA.
)590.
(34)
(a)
(3n
, . Selon cet Auteur, cen'ell pas lin
.. vol de prendre une petite choCe en
" ca~hette de (on mari. ou de fon pere;
,. malS II la cho(e eft conlidérable il
~. faut l<J rendr e.
'
.' Celui qui a volé à différentes fois
" ~eu de cho{e à quelqu'un, el! obligé
,. a relbtucr, 10r(que ce qu'il a volé
, . mont:e
. à tlne (omme conlidérable
"quoIque quelques-uns le nient avec
, . probabilité,
jJ4 0 •
ET! ENN E FA CUND PZ (h).
.. L()I{qn'un :fils fait ailleurs les af.
~,~aires de {on pere, ou demeure tou.
~. JOurs dan s (a.mai(o n pourvendre(es
,. marchandi{es, il peut en cachette
" pr.endre du bien de (on pere pour
,. {on travail & (on Înduftrie, autant
"qne (on pere donneroit
un Do·
'" m~fiique éuanger pour le même rra·
" vall.
Selon ce même Auteur, " les Do·
" mefiiques {ont obligés de rendre à
" JetlrS Maît1'es t out ce qu' ils ont pris
"au-<lelà de leurs gages & d'u ne nour·
...rt~.ll-re çonvenable, pourvÎr que les
,
a
"Maîtres n'ayent point exigé d'eux:
"des fervices au-delà de ceux dont ils
"étaient convenus: car pour lors ils
",pourront prendre quelque choCe de
',plus rdans une j3roportion julle ) pour
:,les ferviees qu'ils ont rendu au·delà
"de leurs conventi ons.
Jr AN CAIl D f N AS. Iug. Th éolog. (a ) '7o.:
"Les Valets & les Serva nt es peu"venr '101er (ecrettement I ~ur Maîtres
"pour compenCer le ur tr~ 'Vai 1qu'ils ju.
l' gent plus grand que l(! (~laire qu'ils
)1
en retlreo[ .
PAUL I.,AYMANN, .Quellions pra- ' 7~'
tiques. (b)
.' Si la dette ell: certaine & liquide
,,& qu'on ne pui/fe moralement la
" recouvrer par un aurre moyen, en
l ' ce cas, dit cet Auteur, illicilllm non
iflpropriâ aIttoritate iLl,,() , ve/ tjus œqui.
f,ltns occultè acûpert .
Il ajopte au n. 40, .. qu'i l n'y au·
"rait pas même de péché v éniel, fi
Il on ell excufé pa, le déf~ut de preu"v~s. par la mali ce du déb iteur, par les
Il frais con fi clé rp bl es qu'i 1Ca nd roi t fil ire,
Il ou par la perte d'une amitié & d'nne
"faveur qui (eroit fort utile.
( a) Aphor. au mot fimum .
n.
•( h ) Tom.• {urle décalogue, liv. 7 ,ch>p·li
Il.
(a) Dift. '3, chap. " art.
(h) Liv. 3, fet!. S , n. 9.
1•
�(36)
ha"
dt LI/go, Bauny , Ercoh
.
j'
ar, 1Il
CrOIX,
&
un
gra
nd
nombre
d'
r
"
amres
pe nlent de meme,
J~.AN Rl'VTlR da ns {es Tn!lruélions
p ra!lqu.es pour les Co nfefTellrs. (a)
Sout'em, ,. que J'obliga tion dcrcfli.
" tuer étant fort onérellfe & le péni.
" tent éta nt en po{feffio n d.e (es biens
" & de (a réptlta!io~., s'il y a corn.
" fTlu ném~nt nne opInIon probable qui
" le favonCe , on ne doit pas ordi naire.
"ment l'obliger à reftim!ion, parce
" que dam le doute on doit favorifer
"celui qui Po{fé de , & qu'une obliga.
" tLOn doutel1(e n'impo(e pas la Loi
"d'u n pa yernent certain.
.. Et fi quelqu'un, [uivant TRA1719,
CHALA, (6) , n'a jamais eu delrein
" de pa rvenir jl1(gu'à une quantité no·
" table par pll1fieurs petits vols, il a
" toujours pérhé véniellemell!, & ja.
" mais mortellement.
II aA.lIfe q"'e les Doélel1fs pen(entcom.
rnu nément de même, fondés (ur ce que
" ces vols demeuren t toujours détachés
" les uns des autre. " Qlli~ illafitrt4
Illne fempu mantn r inur je. diJ'paruta .
( a) Paft. " chap. 8, n. 1)4.
(b ) lIlé,h",'e fur. pour le, Confdrow"
cit, ,),
p'g. 16. ,
(37)
Les motifs de cerre déeilion & des
préei de n tes, vons pa roltront (a ns
doure! . M~~S llVRS , bien éloignés
de,la laine moral: & de J'd'pri t cl'é qUlté dont vous cres remplis.
VOll> allez voir ces mêmes Auteurs
juflilier julqu'à l'homicide.
HO
fi.!
E~H1ANUEL
1 CID E.
SA dans {es Aphori{-
mes pag. '78.
Cet Auteu r (o utien! afli rma tivement
"qu'il ell permis de tucr pour la pro" pre d é fen(~ & pon r celle: crdntr"i ..•
" même pour la défe nfe de (on bie n;
"quoIque St. Angllftin n'en convienne
" pas ponr la dtfenfe dl! Id chdileté'
mais il n'ell: [las de (on avis, " parc~
" que le clro it civi!, (e lon quelques11 uns, paroî t
nous é'lllrorife r à ((/~ r
, ponr Id detenfe de notre bien, on
D pon.r celn i cl" pTochain : Prœf'ttim ,
ut qlJJJ.z~ va/un I, jus civrle. pouf/aum
Jtdiffo l IJ'Olll.f, ut pro lUis vt! pro.,-imi
"hus dtfinJtl/do po.ffis occ/dut. " Ce
Ca(ui!l e devoit bien rapporter un texte
de droit q.u i antorifàl une opinion
auffi (candalen(e .
Selon H tN RIQUEZ ,(a)fllnadllluu
(a) Théolog. mor. liv.
'4. cha~.
lo,n.) .
�(8)
mIme Clerc" bien in(huit du danger
" d l: entré chez b tt:01me ad, 'here'
" & 'lue furpris par le mari, il le Ille:
pro neceffa r.:ti viuz dut men:h,orum Ji.
flnjione, .. il ne pal oit pas encollrir
" l'irrégu larité.
FA Gt: ND&Z (ur les préceptes du
Decalogue. (a )
" Un crimi nel pourroit fe défendre
" en frappan t & rr. ême en t.lld.nr .un
"JlIge qui "llrOIl comm is une tnldhQe
. fans (u ivre l'or·clre des L OI x, qUi" " .
; " lune J.dex diai pOlejl, fd in/llft"1
Îllvnfur é~ lyrannuJ.
ESCOIl AH, Théologie
morale. (h )
D ans le for de la confcicnce il elt
" is de mettr' à nlOrt un aggr",-'
., perm
;, (~u r pOlir la défen fe e res propr(s
.. , biens J 9UÙl bOlla ~x tunl1 media fUlu
"ad
viuz ji1ùnta ûon
1.'1- )
'lut jlalils 6· hO/loris.
conflrvatiofluu·,
.
" Des Religieux peuvent auJ!i. {U~
vam ce même A meur , ,. pour la con·
(ervmion de Jeu (5 biens
lemporeJ.s,
),
~
r
tuer celui qui veut s en empare,
"" pa rce qu e, dit-d,
. . on peu t ~ iii r~.et
des R eli"" i ~ u x la même choie qu Qn.
) ,
( a) T (m. z, liv. 8, ch.p.
lb) Tem. 4, pre!>!.
1Z.
p-
09'
" enrelgne commun éme nt, pa rrapport
"aux Laies & aux Clercs.
G~Ol\GE GOllAT, ŒU I' res mora les. (a )
Le Pere FagrtnJ<{ , di t cet Auteu r,
a(l'lI re qu'i l en permi~ ii un fils, gaudere
it ptlrricùiio p a renlÎ5 à Je in , briUùle
ptrpeUato proplcr in.J lntej divitias in i~
t,t
ht'redu,lfc ,onjèCll(~IS,
H MlC D oc7rinam ddltcit ex iflo Vtro
•... . quod fcilictlq/l.tndl> tx al/qud actione fl cllndùm.ft quid't m prohdù(:, a(/ümfn ob defic7UII! ddibuationis in cuip lz_
hili oril", a/j'luis tjfoRlis bonus, PO sS/ MUS Ll CITÈ GA(JDERE, non fJ/l""
dt ilto 1I'c711, u t per fi claruf1l <JI , flJ
uiam de ipfânuc a,7ioni! prolzib itti, nOll
9"iI/un qllQl<ntlS pruhifitâ ,fid qual!n.i5
tjl ca/1a honi {1'(,ntIlS.
Je ne vo us rapporte rai pifS, MlSlin plus grand nomb re <le
paOages de ces Au te urs : je VO IJ.S cro; ;
allfli étonnés, que je le (l1is moi-m ê.ll~,
de la ii llg.u brité de leurs déci/ions ddps
lI~e mariere auffi (é ri eure & auai im?Qrtante.
lIlUI\S,
R
É
G
1
C ID
E.
La fauffe D ollrine de la SOCIété (llr
C,) Tom, " pnrt. " triÙ. 5, n. ~4.
pij
'700.
�(4 0 )
le pouvoir fa os borne, des S()\1ver~in\
POlliifes, mème il l'':'g1 rd du temporel , Ce trouve perlcve,ammellt foutenue dans touS les ollvr,15~S de rcs Ecri vai ns les pIns celebre, : l'allrrufe erreurdurégicidc en e!t uoeconi"equcnce
uéceffane , S. le PJpe a le pouvoi r de
dépofc r les Princes, de délier lelus
S njets du fe rmein de 6dé li ré, comment
lui di fputer le droit cie faire exécurer
{on Ju ge ment , de pu nir, de pro(crire
ceux qu i ret'lI fer oien r de s'y foume rtre?
l'hirtoire ne nous fourni t 'l ue trop
d'eKemples des Cuites (unelles de ces
p rétentions odie ufes & chimériques,
Cependan t elles n'ont jamais ce(fe
d'être fou renues avec obfiin1\tion par
la Société- des Jéfui tes; les clefa\'eux
& les déclarations 'lue la force des
Loix & la crainte du châtiment oot
fi (ouve nt arrachées d'eux en France,
n'ont fervi , par leur multiplicité même, qu'a fai re connoÎtre leur inutil ité, Les Jéfuites rega rdoie nt comme
null es des promeffes fa it es fa ns l'autorité de le u,f Gé néral qu'i ls (ça voient
bi en ne la devoir ja=is accorder,
Nous voyons les Doéleurs de la 50:
(4 1)
ciéte (oute nir dès 1590 (Il) " que la
" révo lte d'un Glerc contre le Roi
" n'ell pas un crime de lèœ-Majeilé :
" parce que le C lerc n'elt pas fujet
" du Roi,
" Qu'i l eil non feulemen t ce rtain '59J;
"mais de foi que tout Pri nce chr{
" rien > dès qu'i l s'écarte manifefie" ment de la Foi catholique, & veut
"en écarter les autres, déchéoi t de
" la tont e PlIi lfa nce & de toute dig" nité , parle droit humain & divi n, (b)
"Qu'i l n'y a aucu nes différe nces en - '594,. tre les Princes chrétiens & les au tres
" fi dél es , de quelqu'é tat qu'i ls {oienr,
" Que tou s les Rois en te (ouroeHan t
"avec le urs fce pt res au joug de 1. C >
,Je fon t par là engagés, comme touS
" les autres Particuliers, à Ce foumetu e
"à r auro rité de l'Eglifc & de (es Pal~
" teurs, ( c )
Ouvrons les Œuvres de B,{tarmin '596
( d) , no us le verrons enCeigner avec
atrrrran ce, " qu e li les chrétieos !j'ont
"pas aurrefois dépofé Ne ron, Di ol' c\etien, Juli en l'apo ilar & tant d'au( a ) Emman. Sa, Aphor: au 11l0~ Clericu.s.,
pao, 41.
rh) Philopate r rép. à l' Edit , (e1\. ~,n. '17_
( , ) Bridgvater rép, pour les Cath, fal. )40.
(l' ) Cantray, li v, \ , chap , 6.
�(4 1 )
16'0.
., trC.s , c'ea qu'ils. n' étoiellt pas ait
,. pllltTans; car, n/ollle-I-il il ell é~·t
d
'·1·
• Il VI·
,. r ent qUl ,sAav,OIenr le droit de Icf.lire,
,. 1I 11~-anr l potre Saint Paul.
Non perlinet ad j}looflchos ( COntinue
cet Autellr, dans un amre de (es Ouvrages.
(Q) Cœd,s j r:~uere , mul1 Q1 m·Imll
,
'--:.
pa In/idlds Rt~t!.s occidert, neqrLl [Un/mi
p'olltlfi~e5 cOf1jllevulJnt, iftâ rruione Prin.
Clpes cOlT,er~. lpforuln mos eJl, prirnllm
palernè cornpere, di!illoè ptr cenfurarn
E.ccüJiajlicam Sacranunlorlim Com mll •
n.lo.n~ pi/vau., dellif{uè fubditos ~ Orllm
Il /u~amelllo fidelitatis ab/oh Cft, tolque
dlgnutlU arque Qu/orift/ll.! rc ni,1 jres iul
. npnvan.
.
POpltftu,
0
,
Le Parlement de Paris pleurantencore amérement la mort de Henry IV.
eU[ la douleur de voir canoni(erdans
1l~ ollvrilge de cet Auteur. les maXImes dé~eflables qtli venoie ntuecoûter la vie à ce Cra ad Prince,
Cet Aureur fut condam né comf"
enmme d. la Plli[Jflnce .& d, la fUll/'
dt;. Souverains ..
~6/2.
CABRI.EL VASQUEZ dans(esCohlrn~nrairc~s (ur la premiere Seconde de-
SaInt Thomas , (6,
(a) b e pouf/a"fumm : Pomif,:sin"b/lMIIIf,
pcrnbbu.!.
(b.) Dif;>. 169, art. l, n. 43.,
Q ~od
Ji
(43)
uiam J{(gn flnc ir.fla,flrn tffi!,-
pon'ift x , /Il !"prCIIlIiS {udt!x ln CIIUf.t
fJû. nffigf/nre l'uj!<t C,,,holiC/im R'go"
pro bOlla lO'lUS R eg ni, é:' ipfttm vi tlTmorum (}. opus ~(/èt) inrrndllcere. JVQI/l.
Donum fiJei & rdi.gionis hoc expofcit ul'
fupremunl EccLefœ ( aput tali R(<1no d~
Reg' providwl, & jM,' R'Jni (Ji OpllS.
(tarit) tran/~rrdialllr.
SU , RI Z tai~ imprimer un li vre (Olrs /6/41le titre de déCenfe de. Id Foi Catholique; cet Auteur ne craint pas d'eafelgn.e r, fous cc titre i01l'ofimt. rex~
Haule Doélrine de Mariana. Cet ouvrage ell condamné au· feu. comme
"contena.,t des maximes (canJalcufes,
"fédirieufes. tendante; il la (uul'erliQo
:. des Etats & à induire les (l1jets des
.• Rois à at"teJlI~r ;\ leurs Per(onnes
~ (acrées. C et Arrêt fut exécuté en
prélence de ql1atre Jéfuites.
S.\NCTAIULLE dans fOI1 Traité (IIr /62$:
lepoUl'oir du SOllverain Pootife. chap.
JO. fou tient que le P.pe peut dépoCer
les Rois négligens
{'''pa po,";l depon." R'ges mgligmtes ; fùut Petro co""JlafililfacuLta!J.
punic.ndipalla umporali) imo uiam pawâ:
mOrlts, diaus perjonas, ob aLiorum cor~lfliomJn fT 'Mlf/pill/n. • ••• .Ef.!JQ Ji
�(44)
propter bonum commum Eccl,r.
J
.
atnllQ
.
~
{.:I
. b
"
,ula
J"
.
.
rallO ~xlg i l
Clpes Ino ~a"nlts &
.
.
.
1'"
,PT••
III l'
'fin·
incorrioibilt,
c
P(l'lIt.
umporabbuI p/J~lanlllr, R l:gflfJ'lllt pTi.
~,nlltr, po/if! jummus E,#c!:ftœ 11aJlOT
zilas pœnas ImpOIll:.re, nu ;:nim Prinâ.
pes June exua avile Ccc/pœ ,
Le Parlement de Paris parfon Arrêt
du 13 Mars 1626, dé-c1are les maximes
de ce livre " fauCres, {candalellfes
- " {éditiell{es, tendantes il la (l,bverfio~
"des Poiffi1nces (ouveraines&établies
"de Dieu, au (oulevement desSujels
" contre le urs Princ es, (ollChaélion de
"leur obéiffance, indllé1io n d'allcnler
" à leurs Per{onnes & Etats, & à tron.
" bler le repos & la tranquillité P"_
"bliq~le. Et comme ,tel ordonne que
" ce lIvre (era lac ére & brtÎlé en la
"Cou r du Palais par l'Exécuteur dela
" Haute-Juflice.
Le Parlement ordonna en olllre que
le Provincial & trois anciens Jéfuitcs
{eroient mandés le le nd emai n marin
à la Cour pour être ouis,
Ils {e préfen terent en elfet le r4 Mars;
& après avoir répondu d'une maniete
tr ~s-amDigue aux ditférens interroga·
tOJres qui leur furent faits, ils donne·
fent dtlllX JOUIS apr~s une déclaration
Jisnée
(45)
lignée de {eize d'cntr'etlx, qui ne répondIt, nI au vœu du Parlement ni
direélement à la condamnation d; la
Doélri ne cle Santuelle. Il n'y efl: pas
dit un mot des droits que les Pdl'es
voulOlen: s'arroger (ur l'autorité de
nos ROIS, du pouvoi r de mettre le
Royaume en interdit, & d'alfranchir
les (Iljets du Cerment de fidéliré.
Ces circonfl"nces déte rmin ere nt le
Parlement de Pari.s;l ordonner par un
nouvel Arrêt dll Iy, que le Principal
des Prêtres & Ecoliers des trois Maifons de la Société, s'"trembleroien t
dans trois joun , à l'eff~ t de leur {1i"e
fou(crire la cen(urecle 1,1 FdCUlté de Sorbanne du ]lremier Décemhre 17].) , du
hvre
Intitulé,
admonitio ad Rtllem
&
,0
.
Il
,
qH ds batlleront aéle par leq uel ils def.vouerOllt & dé tei1:eront le Livre de San.
tarelle, qu'ils rapporteront au GretFede
laCour trois jours aprèS la lignification
dlldit Arrêt.
La Sorbonne cen(ura ce même liVre le 4 Avril (u,vant comme contenant • une D oélrine nouvelle, f"uffe,
"erronn ée, contraire il la parole de
"Dieu, qui renJ la Dignité du {o uve"ram Pontife odieu (e, & ouvre le {chiC11 me; qui déroge à l'autorité {ollve~
Q
�(46)
"Taine des- Rois, qui ne dépend que
" de Dieu (eul, & empêche la Conl'er.
"lion des Princes infidéles & hé ré.
,. tiques; qui trouble la paix pnbli.
" que •..• qui détourne les (njelS de
,. l'obéi {fa nce qu 'i Is doi vent aleurs Son.
l ' v-erains, & les induit à des fa liions.
." rébellions & (éditions, & arrenter a
"la vie de leurs Princes.
Le 1J AOtl! de la mê m.e année 1616,
:parnt une Ordon·nancc.du .Gé néral Vittellefchi, " qui défend de trai1er ceue
"rnatiere, & de la mettre au jonr,
" ~ moins que l'olrvrage n'eût été ap" prouve à Rome.
Auili la foibLellè de ce rcméde n'em·
pêcha-t-elle pas les mêmes erreurs de
{e reproduire l'année Cuiv<lnte 1617,
avec encore pins d'éclat & de {can.dale. dans la Théologie Ccholafiique
d'Adam Tan nu; dans les Commen taires
cie Cormille d# Lapit",; clans le Traité
de la J uftice & du Droit de Léonard
L~(jill~ e n 1628; dans les Opu(cnles
Thé.oiogiques & Somme de Théologie
fcholafiique de Martin Becan en 1633
& 1634, avec la permi1lioll du mêm~
Général Virrelle{chi.
164
JOAN N ES DE D 1 C.ASIlLLO [oulient
"
(47)
de plus fort la Doélrine ae tOllS (es
Confceres ( a )
Princeps all"m Lal'cus, dit cet Auteur, non hah" Jurijdifliom m in Cl<"cos , flu in E CCüfiaflicos .... Clerici
(xtmpû J~n.t ,à la'ù â pouftatr., jllre tùm
nllmano ClvtLl & caflonico, tti.m uiam
Jivino.
En 1657,partlt l'apologie pour les
(a(Ultes, ?n le Pere Pirot (qui en a été
feco nnn 1 Ameur) pour jul1:ilier les
~ rr eurs de Ces Confreres, Cappe par Ces
{ondemens l'autorité fonveraine des
Rois, & (ontient "que leur pouvoir
"n':,11: point appuyé Cm la parole de
" DIen.
Cet ouvrage a été centuré p1r le Pape
Alexandre v Il, le 21. Aont 1649,
& par grand nombre d'autres Evêques.
En 1663 les Gens du Roi du Par.
leme~t de Paris s'étant apperçus que
lesoplnIons nIt ramootaines ne celroient
de faire des progrès conlidérables ,
fire nt des requj(jtions, tendantes à ce
qll'il mt o rdonné il la Faculté de Théo.
logie de Paris, de faire une déclaration de (es (entimens fur le pouvoir
.(.) D , Jafliliâ & Jal< , lib, "
Ddp1.l.t 4, nO. 1l.6.
tr.é!. ,oi
�(4$)
des P apes à, l'éga rd dl1 temporel des
Rois. Ce requilitoire eil dl1 29 Mai
de cette annnée.
Le lendem"in cette Faculté de Théo.
logie comparl1t pu (on Syndic accom.
pagné d.e tep t anciens Doéteurs.
)...e D oye n dit, ql1e pour (e confor.
mer al1X o rdres de la Cour, il$ ap.
p o rt oien rI a Mc la ration extraite de leur
J'egi the, conte nue en lix a rtides , don!
le tecond eil ConÇU e n CeS fermes.
E{je Doflrinam Fawltnw ql/od R,x
CluljlianijjimllJ nllLlum omnil1Q agno/cil ,
nec habet in rempo ."afib/H fupuiorem p/{Zr
Ur Dl!um ; eam911f ji!nm r'fie ar1liqllam
lJ o3rillilm de
911,)
nUflqllom uCl.Dura
tfl.
On lit cla.ns le lrodi é me arr. Doc.
trinom Facu!ta li'- 'Jlo ql/~dj l/I-dili fidlm
& obdiwti,In' Regi Chnfiiani(jimo
d,ben/, I/i ab iis nI/llo prcteX/f/ di/pM'
Il.
fari poifint.
M. Tal~)1, Avocat Général, s'étau!
pl aint 'des excès que pratiquoient les
Partifans de la Cour de Rome, pour
élel.'-'!r la Puillànce du Pape par de
fauifes prerogativ!?s, & cie la hardietTe
qu'ils a:voiel)t de les publie r , en les
faifant (ol1ten ir dJns des Thèfes pubii quemen! difcurées ,
Sur ce reqljifitoire le Parlement or~
(49)
donna par (on Ar rê r du JO Mai, q l1e
les articles contenus en la déclaration
de la F"cul té de Théologie, (eroient
enrégiltrés au Greffe d~ la Cour, &
t'opies d'iceu" envoy ées dans [oUS les
Bailliages & U niverlités du Re(fon,
av ec inhibitions & dèfen(es de folltenir
aucune Doélrine contraire, fous peine
de pl1nitio n eKempl~ire, L'A rrêt porte
en outre, que les fix ~nicles de la
Faculté de Théo logie, font conformes
a l'ancieune Doéhine de l'Egide, ilU"
Saints Canons , D éc rets des Concil""
Géné raux, aux liber!es cre ï::b'::'c G;JlIica nne & autres anciens Décrer~ -cle
ladite Facult6 cl.. Th~ I.-;;ie.
Le Roi étendit 1,1 difl'0!Îtion de cet
Arrèt à tout (on R y,lII me par Cd Dé.
c1aration dn 4 AOÎIt de la même ann ée.
.Malgré des L oix li préciks, le léfUIte Platelius lit imprimer en r679
fon Ab régé d' un cours de Théolo;;ie,
dans lequel il (oucint, "que les Clercs
"ni les Religieux ne pOllvoient être
" punis par les Princes ~éclI!iers, ni
" êrre tenns 2U payement des tribll!s
"& des impôts, pa rce qu'il, n'avoie nt
Il auclln po uvoi r fi,r leurs per(onnes.
Vous n'ignorez pas, MEssrEuH •
les motifs qui dérerminerenr le' PréQiij
166Jl
�(5°)
l'ats du Clergé de France , alTemolés.
à Paris en 1682, à former les quatre
articles de leur Do élrine {ur les bornes
que le droit nat urel & divin a mif~s
en rre la Puilfan ce eccJéliafiique &
[écnliere.
Non plus que l'Edit du Roi de cetre
même ann ée , qui ordonne l' enrégif.
trement de ces qua tre propolitions dans
t OllS les Trib una ux, Unive rfités &
Facùltés de Thé o logie dn Rovaume;
cet Ed it enj oi nt il tOus les Proten'eurs
Ge Théo logie , {éculiers & réguliers,
de ifs ellfeig:ner t cm les ans.
0u'il {eroit il louhairer que des
d i{po iit;c~s fi {ages n'euffent jamais
reçu d'a tteinte! nous voyons ~vec
donleur qu'o n n'a que trop réufli dans
la fuite à les affoibli r. I\laisreve nons
aux Auteurs Jé(uites, & vous rrOu'
verez dans cellx d ont il me relle à
vous parler, des é"aremc ns auni con·
o
. 1
chmnables que dans ceux qUI es ont
précédé.
.
La Société (Ji t imprimer ù Par:s
en 1706 Ca) l'abrégé de l'H lfitolre unJ '
verfelle dn J éfuit e Tur(elin, mort
en 1599; J'él éga nce du latin de
(,) L'édition de ce Livre a été renony,lIé.
en
17J 1.
(p)
-cet Auteur n'i.nfinue Cj\I'avec plus d'a.
drelfe le polfon des maximes ulrramoncain es ; il e!l: mis enrre les mains
de la fe uoelfe; quelques Profeffeurs.
de ru oi l'erfiré l'aJoprenr par inatten.
[Jon; mals,cetre dIu/ire ~Iere des (cien ce~ l'inrerdH à (es SuppOts par un
D ecret du 24 Mars 1733 JO·SEPH J OUVENCY , Jé(uire Fran.
çois, fair imprimer ( à Rome en 17 10 )
fon HI !l:orre de 1.1 Société : il ma rque
rarrache ~enr le plus décidé pour Id
ligue qu ri appelle un io n lacrée, fa
&rum f/Zdu J ; ri comple parmi les réfol~tions les plus lo uables du Pape
Gregotre XIV. celle. qu'il prit d'en voyer des (eCours aux rebelles contre
Jear Prince :égirime : "m3is comme
"la guerre la pins (aime & la plus
"Juae (aJoute C t Auteur) entraine
"lOUJ Ours .beaucoup de péchés, le
"Pape pnt tomes les précalllions
"poffibles pOur en diminuu le nombre;
"ri voulut qu'un certain nombee de
"Jé(uites aCComplgnjt les troupes ali)' Xdl,tlreS qu'il en voyoi r aux ligueurs.
On pcut voir dans un e lettre de
Pons de Th iard, Evêque de Chàlo n.
fur. Saon e ( imprim ée à Liplicen (708 )
CJ!te les Jélù.ires> envoyés par le Pape.
Q iiij
o
�(52)
Grégoi re, répondIrent bien mal à les
i ntentions.
Ce Prélat qui tient ue rang ddbn~ué
parmi les Gens de letrres dutelZICme
uécle, & dont la mémoire dOIl ë,- e
chere à tout bon François, fllt le feul
Ev~queqni demenra fidéle il Henry III
anx Eta ts de Tli is en 16SS; il peint
avec force, dans la Jettre dont Je
viens de parler, les crimes abomina.
bles dont la Fran ce étoit inond ,' e; il
déplo re les malheurs de fa Patrie; il
fe plaint de ce que des irnpolleurs,
des apôtres de M~homet, ont (éduit
l es penples, ébranlé le Royaume de
t omes parrs : il ad~elfe la parole a~
J Hui te Cha ries & a fes onfreres; ,I
leur reproche non feulement de nepas
opporer le moi ndre fi~l1e J'Improbation à ces forfJ it s , mai~ encore d'y
applaudir ,de promettre aux plll< gra~Js
crimes des récompc n(e\ c~le(les, cl e~·
citer à les commettre.
"Et moi (,ht ce Prélat) puce que
" je recommande par ma vOIt & par
"m es écrits aux Hois la pi été ,
" peuples l'obéiffan ce , aux parlls I.a
" concorde, aux ennemis la, reconcl·
."
liation
1" paix il la R epll bilqlle
chre,
J.. •
" tienne, la ré6pifcence aux h~rc!lques
:'IX
Cn)
,, & le retour à la vraie voie; vOllsm'apn peliez hé rétique, quoique vom cor;..
"noliIiez mon attachement inéuranla,. ble a la Doéhi ne apoflohqllè; VOll;
»couvreL de té nébres ma réputario,1
" & vous foulevez contre moi 1. hain.::
n des p ellp le~, parce que je fomiens
»qüe Dieu a donné le commande»ment aux Rois , & n'a 1,Iiffé alllt
" SlIjets qlle l'obéi lfance en partage.
Le bon Evêque ne trouve rien en
fa co nfcie nce qll i ait pu déch3încr les
Jéfuites contre lui, fi ce n'efi fan attacheme nt confiant pour Hemy Ill:
»Si j'ai fdit quelque faute, elit-il, fi
»je fuis tombé dans quelqu'erreur,
» le Pere Charles devoit m-e n avertir
"fraternellement, fuinnt leprécepte
»de I"E"angde, j'au rois été joreu x
"de me cOI'rit;er; (a paternité ell el le
Il donc fi (lIblime,
qu'elle ne puifTe
»s'atlliOèr à la fr "ernit': d' un Evêque?
Je vous laille, ~1~',\lEU!IS,àti.er
le, COIl~' qu encèl du détlil contel1lt
dans la lettre de cet dlulhe Pafieur
de l'[glife.
BUSEMDAUM & LACROIX fon
Commentateur, (outiennent la même
Doélrine que leurs Confreres. (a)
(4) Théo!. Mor. tom. 1, pag. '95 ,'" 98 ,
�( jof)
.. TT ell auffi permis (dit cet Au.
1> teur) à nn enfdnt, à nn Rehgellx
,,& nn (uj e r, pour conC rver lel.r Vie
)) & l'intégrité de lenrs m<mbres con.
» tre leur propre pere, ou leur Pnnce,
)) )ulqu'à les ruer; à main que de
"leur mort il rérult t de trop grands
"inconvéniens, comme des guerres,
&.,
Ce liv re pernicicu\( , l'dlcment prof.
cric par les Parlemens J~ Puis, de
TOllloll(e & de Rennes, avoi r reçu
les plus grands éloges des Journaliftes
de Trevoux; ils s'applaudiiroienr en
même temps des éditions de ce livre
mliltipliées «(ans doute par leurs foins)
ju{qll'au nombre Je cinquante,
Jj vier.t de paroître en France un
li vre in li tu lé . Rt,'utndt f;l·
Iris }{ico/ai iHJ'{, Ollll ( ocÎaare lt(u,
Tlu%gia mara"s ln qu.Înqul l0I1.0S d,{trihu(tJ , alque omn!.m rem moral,m ab.
fo'u.liffim~ compÜ.atns, aJ mtntem p'z·
nOllVeR'lI
cipa~ RtYtundJ P.llris
1
l~lUdii L.lcrOl:(
"ü,hu,imi. eia(dt:lll S ocia!.ltls T htolod i :
Pme!;; 1760,
Cec Ouvrao e condamn~ ail feu par
Sentence du Chdrekr de Paris du 29
Décembre 1 76~, continue i ulqll'à ce
jour la ch~ine de 1<1 m~IIH:llrel!le rr~'
(5j')
clinon de la Doélrine des ]é(lIiteJ ;.
notamment (ur l'homicide, le parricide
& le REGICIDE,
Aucun de ces livres fi condamnable9
n'a cependant jamdis étc cond Imné
pa, le Général de la Société, ni par
(on Régime; aucun Auteur léfuite n'a
jamais été rétil[é ni comlldttu e'preirément par quelqu'autre Ecrivdin du même Ordre, Tous ail contraire, (uiv,lnt
la regle IHc{crire pH les Conlhtllt;oIlS,
ont été imprim~s avec l'dPI'rob1fion
des Th éologiens, & 1., perr:.iffion des
Sup érieurs de la COOl?a;lr.ie, Tou s en
général ont cté ador:"s & loués (,ns
te ihiélion par les a.,tres Ecrivains lé·
kl:r~~ , & rép'(liu5 pH leurs Confre·
res dJns tc "s i~s Pay~,
Aprè. l'dnal) fe 'I"e je vien\, MESSIE CftS , cr,lvoir rhonn~lIr de VOI1S
f'Hc d~ la D oarinc de la So,iété, la
jnfte défi.ncc q.I'clle in ipire vous pero
mertrolt ·elle encore d'djouter quelquefOI à l'es o It'res , aut déf:tveux & déclara ·
tian s que les J0fuites {cmblenr annon·
Ccr dans des écrits anonyme, & (dns
amoricé? Ne nouS tdli'ons point i!lu.
fion, MES lEURS, chacun des Mem.
bres de la Société doit penlCt comme-
le Régime qui le gouverne.
�(56)
. Ce régime en appllyé fur deu:<: prin.
clpes dlretternent contraires ;\ nos li.
berl és, il nos l11a,ime~ : le pOlllOlr
ab rolu & illimité dll Pape, tant (l1r
Je (plrllllel, que lilf le fempo rel; la
commll !licMion tàile par les Papes à la
Soci~té & ail Gé néral {on Reprden.
tant de toute a litre l'"itfance chlns 10ilt
ce qui reg~rde le gOl1\'ernement &
J'al' dntage de cette fl'èwe 'ocI~té .
Ne .re(pérons pas , MESStfURS,
nos J e(nltes Fra nçois ne renoncero nt
jamais de bonne foi aux maximes qui
clérivent de lem Innitllt : leur Dottrine
(cr a [Ou;ol1rs nécetfairement uniforme
& perfévéramment oppofée à cell~ ~e
J'E g life & du Royallme de FI_nce.
Lesinco nl'enien' d'une p"eille Doc.
trine onl fait croire aux M.lgiltrats les
plus édair<"" qu'il feroit dange.eu x
de lailTer 1)1115 long. temps entre les
mains .le \1 litre> imb'l~ des principes
Jlllr.lm onl"in" la plus chere, la plus
p lè(";eu'e eli) (ranre de 1 Etat.
Je nni"
t FS\IFUR , par IIne ré.
fl eXIO n d'lin illlltlre Magilhar du Par.
lem ent de Bretagn .
" Les J é(u iL,'~ Françnis font les en·
» t'lllS de 1l0~ Vlile', nns Concitoyens,
" nos Compatfiotc~ .. , mJidi la Société
(57)
.,'annonce comme irréformable, on"doit la ditroudre. Rendus à leur conf.
I1cience prof're, ;\ leur honneur, ils
.Ieront Citoyens quand ils ne leron t
"plus J "(uires.
Vous I cnez de voir, MESSlfURS,
qu'il> (ont ptllt'L:rre en 'ore plus .i crai ndre par leç p,incipes de leur morale,
que par CCLIX de leur ln !tlful.
Ces derniers dtlaqne nt ( il ea H"i )
les fondcmem du !:Oln'crneruent civi l,
nlilis les premiers tlndend l:qJer toutes
les verellS . Le probabilirme ("ul (uniroit
pO' ries uctrll1re, & pOlir nonner un
I,hrc co"rs .\ toutes forees de dcrèglem ns Il dl d ;;ne de l'aire zUe & de
l'olre autoril", 'IE"IEUIIS, de prél'eOIf on de pro rcri re tOllre .1t~1.lllo n
dangcrenfL d,Il, les mœufI publ:ques;
tlle n'am p.IS main, de force que les
Loix, ou l'llltOt le, Loi x n'en ont au.
cune l'ans clles. Ce l'Ont ces mraur fi
préc,ellies a tOLIt Cit oye n venueu,,;
te lont en même temp, ces m.tximes
fi chere. à no tre Ndtion, contre le{.
quelles f\!mble avoir conli,iré certe
foule d'A urellrs perniciell Y, (ortis de la.
Société des (ai (!.fans JéClIices. Le.Cen.
fures accumulées des E,·êqlle,. des Fa·
cuités de Theologie, du ~<I;nc SI~ge
�(rB)
-,nême, n'ont pu tora lement arrêter ce
'forrent d'erreurs toujours renai(!'anres.
Il ne, vous rcfl~, ME.SS I EURS, qu'à
.en faJre d,rparoItrc à Ja mais la (ource
;pilrmi nOllS.
,
A
A RR E T
DUP A R LEM E NT
D E B OURGOGNE,
QUi n:pulfo de fon Re.f!orl le.
fo i-dtfans J éfuùes.
Du
Il .
Juillet 1763-
U par LA COUR, routes les
Chdmbres aliemblées, l'Arrêt
8 Mars dernier ~ rendu fur les
du Procureur Général
Roi, par lequellaclite Cour auordonné que dans trois jours,
compter de celui de la fignificadudit Arrêt, le SUperieUr, ou
en rOll ab{çncç le plus ancien de la
Mai{on & Coilége des Jé{uites de
Vi lle, remettroi t au Grelre
'v il de la Cour tOUS Sta tu ts, Bulles,
. î éges , Conflicutions , Décrets
autres Réglemens quelconques
ladite Société, J1oram-
V
�(l )
ment un exemplaire imprimé cle la
<laniere édition ddalt~s Confiiru{ions, faite à Prague ell 17\7 cn
<leux \iolumes in folio, ayalH pour
titre, Injlùufl/m SOCf~fa[(S Jefu
&c. auquel effet ltcli [ Arrêt fera Iignlii ' dans 24 heures audit Supérie ur -ou plus ancien de ladite MaifOI1 & College de cette Viii" , à la
diligenc<.! du Procureur Général du
Roi qu i rendra compte à la Cou r.
les Chambres ani:mblée" Samedi
J 1. duclit mois de Mars, d" l'exeCfltion dudit Arrê t. Auroit de plus
été ordonné au Sup ' rieur ou plus
anci n des deux Mai(ons des Jefuites de c He Ville, ainu qu'au Superieur ou plus a ncit:n de~ autres
Mal{ons, Colléges & Rélidences
de ladite Sociéré ét:lblieS dans le
ReŒort de ladite Cour, de meme
o u faire reme ttre au Grc:ffe: ci vil
d'icelle, dans le mois, à comprer
du jour de la ugAificéltion dudi t
Arrêt , les titres d'établi/Tc:ments
dddi tes,
(3)
MJires M'lirons, Collé'Tes
& Ré.
0
fidencc:s , auquel criet kdlt Arrè t
leu r (eroit ugnlfié à la diligence du
Procurt:ur G e)) 'l'al du Roi qui en·
cer!llierol! ladite Cour dans qUlnIdillc, L 'A I rêté dudit jour 8 Mars
porrJnt, que le Procureur G~lléral
dt! Roi re procureroit dans un bre:f
délai un çxcmp laire en forme probante des A./Jal ions j'oulenues &.
tn(ugnc:es p.u les (vf-dijàns Jél e, dont J'imnrdlîon il thé ornn ~e par Ar;~t du Parkm~nc
l'la m a PdlïS le 5 M.1rS 1 76l , pOlir
kd l[ exemplaire être depo!\: aw
Greffe de ladite Cour, & ilprès.
al'Olr ét~ communJqué au PIOCUreu r General Elu Itol êrre: en(ulte:
ce clu'Ii appartlendroir.
lo!(s de {igndication dud. Arrêt
8 Mars iJltè à Requ~[e du Procureur <;c:néJ al du Roi au Supérieur de la Mili{on & Colle ~e des
MU 'tes de cen\! Ydle , par P"rrlll
Ihliffier ;- & aux Superlellrs d..:s
.tl.
�(4)
Mai(ol1s & Colkges de Chjlon ,
Autull) Bourg, 11aray & Oillex
1 S I.j, 1 7 ) 1 9 & 2 1 dud lt rnOIS,
Proc<:s verbal de remile t'aite au
Greffe ci,,1 de l.I Cour le 15 c1udit
lliois de Mars) par Fr~rc Char! s
Gautier RcEl:<ur du Col:~g~ d s
Jél'uites de celte Ville) d'ull fmpnmé en deux vol. petit in-folio, Intilulé) InjlÎl/llum Sociec.llis hfll
aUloritale CongregolLionis GrnoJ-
li s X Y J J J, mehorem in 01 dw,m
digejlum) aué!.um, & reeI/jilm .. ,
Prùoa:: anno IJ.JJ; lec;ud FI'er~
G3u~ler aurait demandé aE!e c: ladite remi(ç & de la déclaratlOli par
lui faile , qU't!n exécution d'une
Lettre de cachet datée du 30 Septembre 1761 , il aurait el1\ o}'~ 3.
:M. l~ Chancdier dans Je mOI~ (UI·... ant les originaux des titres c1' ~ta
hliffemel1t particuliers de la SOCI
dans cette Ville) & que les copies
d~ ces m "mes titres éraient au cabJn't d~s lfChi \' s du Collége renfer·
're
(n
més fous 1 s (cdl,,, appo(~s il requête dl!~ Lyol1cy, ce qui J'aui oit mis
dalls l'impoffibdité d'ex cuter l'Arrêt du 8 ~lars d.1ns cette partie. ,
Arrêt du 18 Mars dernier qui ordOllne que l'exemplaire d~s Conaitutions d~ la oci~té des Je(llit s )
dépof;! au Greffe de la Cour le 15
dudit mois) fera commllniq\lé au '
Procureur Général du Roi, pour
en être pM lui rendu compte, les ,
Chambres a(f"mbl 'es, 1.: l\1ardi 7
de J uill fui va lit : ordonne en outre
que l'A rret du 8 I\la rs précédent (era '
exécuté {uivant fa (orme & teneur;
ce (aiCdnt,que les Superieursou plus
ancien des Maifolls, Coll 'ges &
RéGd Ilces dt!1J Soci~té des J '(ui.
tes) é[dblies dans le Re(Jo n de la.
Cour , (~ront tenus de remettre OL\ 1
faire rem~ttre au Greffe civil d'icelle , dans le d~lai porté par ledit ,
Ar rêt du 8 Mars) Je, titres (l'~ta.
bliff~mellt deCdites Maifolls, Col.
léges & R~Gdellce>, ou il leur dtlfuut.:
Rij
�(6)
copi es collationnées d'iceux. Arrêté du méml! jour ,8 Mars pOrtant
nomi nanon do:: Corn mdldlres pOU l
examiner les pi éccs remlfe~ par Id .
dItS Jéfuites & pour en r~Dd re
co mpte à ladit e (our. ExpIùots de
lignification dud it Arrêt du ,8 Mm
faites à la reql1ête du Procureur
G éné ral du ROI aux Supéneurs des
M ai(oll ,Colléges & Re/idences
du Rdfort de la Cour Ie, 28 , 29
& 3' Mars, 8 Avril & '3 JUill
der/11er: Arrltés du 7 Juill, portallt 'IU<~ le; pareos des 1\1 mbrcs d~
l adite Société & ceux qui ayant e,J
Congréganiil:es chez Idd. Jéfuites,
Ont cetr de fréqu enter lefd ltes·
Congrégat ions, & dont les noms
font effacés du Tableau dddites
Congrégations dep uis deux ans &
p lus, demeureront Juges. Arrêt dum ême jo ur 7 Juin, qu i [ur les reGudîtions du Procureur, Géné ral
du Roi , & [ur la repre [~nta(lon
p..r lui faite des ordres de Sa Ma·
(7)
iellé il lui adre{f~s par ulle Lettre de
ach~t
date du 16 ~tal dernier,
ordon ll t! ljue J'Edi t du mOIs de
Mdrs 1762 concernant la Soc l ~(é
dtsJefuit s fera préfenri'ment remis
audit Procureur G~Ilt!ral du Roi
par I.; GrdIia de ladite Cou!", qui
en deme urera bIen & va Idbl.: mcnc
déchargé. Et par le mème Arr~t
aurai t éte donné aae audit Procufeur G~llérill du Roi de la rtffi lfe
par lui plt:fenremem faite (ur le
Bureau, d un ex ' mplaire de l'Ecrie
intitulé . Extraù d~s Affirllons
fou.r enlles & enjè;gllùs par hs JàialJans Jéjllius , collationnees (ur
la mlllU te étan t au Greffe du Parlemen [ de Paris en un volumein." o. en papier timbré, figné,
Dufranc, lequel Exempl ai re il
auroiL die lwi avoir été envoyé
~ue lql1 es jours avant la levée de
ladi[e Cour, l'Our les F~rie~ de la
Pentecôte , par le Procureur GéDér-al du Roi du Parlement d~ !)arÎs,
Cil
�(8)
8 Mars demi.:r; auroir éré parelllemem donll~ aEt: audir Procur~ur
Géll~ral du Roi, de la remlf"e par
lui ci-devanr fane au Gr Ife d" iJ
Cour, de d"ux copie!> collallonn ' es :i lui adret1ë~s pJr le upeTl eur dès l\1al(on & ColI~gè de la
V dl d~ Châloll, de L mes pa.
tenres données par le ROI Louis
XIII. le '3 Aoùr 1632, pour ré.
tabldremenr du Collége de ladire
Ville:, & du comrar de fondarion
dudlr Collége en d;lre du l6 Juin
1634: & ordonné que roures lefd.
piéces demeureloiem joimes aufd.
A rrêts des 8 & 18 Mars oernim,
& aux deux volumes de ConlEturions remis au Greffe le 1 i dudll
mois de Mars, & que le tOur feroir communiqué de nouveau aud.
Procureur G énéra l du Roi, pour
en ~rre par lui rendu compre le
Lundi 13 dudir mois de Juin, au·
quel jour ledir compre à rendre
auquel il auroir ~cr;r pour ré le procurer tll CH.CU :lon d" l'AnI:! du
au\ Chamures dtremble > dud . jour
13 Juin par le Pro G':n. du Roi. par
\tu ladre par écrir (ur le BurcJu ,
enîemhl réS Conclulions duc!. jour.
Alréré,du m0me JOur 1 3 Jui<1, porranr que les Commi!falres Jlomn~ s
par l'Arrêr du 18 tlt.HS dernier,
reJldronr le Compre ordollne le
LUlldi -1 du mois de Juillel c' jours
fUI\·ans. Arréré oudl! jour -1 du
pré!;;'ll[ mois, portail! que ceux
~ui n'aurolent affifié au Compre
rendu par II! Procur~ur Gcn~ral
du Roi ledit jour '3 Juin oernitT,
s'.abHiendroiclH cl~ connoîrre cl
dire afb ire.
Vu auffi par la Cour les LClIres
patentes en forme d'Edir, dOlln~es
à Paris le 7- Janvier 1595 par le,
40i Henry J V, enCemble l'eor~
GI!l:rernenr deCc!. Lertres au Greffe
~e ladite Cour du 1 6 F ~v rier, 595,
d m~uroic r~nvoyé. COlDp,te.relJLUa
Au~res Letlr~s
(9)
pdlcnres en forme
�(10)
d'Edit, donn~ .. ~ t>ar l ~ Roi Henri
TV d U
p ~lI r
11101' d~
~t'pt mbr~ 1603
1" r ~IJbli(Lm~llt d s foi-dlfdns
J':ful;e, dans dld~r"ll!es M"ifons du
B.oyaulllt:, nOlilmmClH dans le Col·
J~ge dt! cutt:: Ville, au" c!aulè ,
chJrgc' & conomons )' éllünc~,,; ;
enft'mLlë l'ellr~gdiremclll d'Icelles
âU Greffe de ladire Cour, du 17
Novem bn: 16°3. E xemplalr~ imprime à Prague Cil 17)7 , en deux
volume p<!1Ir in fo l°. du hvre in·
ti rulé, l·tjlll.~lll1n SocÎt/allj J-/u,
&c , & cdui de l'écrit in!ltill~ ,
txtralt d(f AiJerrions joulfflues
Er tnfe"ignuf par Its fOI' o'l}01l5
Jefll Il es , & lèS Conclu{jons du
Plo cureur Gen~ral du Roi, éCIJles
fur Pap;er [lmbré, ell date dudit
jour 13 Ju in demier.
Oui les Compres rendus les 4
5 & 6 du jll'l;:fenr mOI~ , par It~
Comm i{faires dépurés pa l' l'Arr8te
du 1 S Mars derni er; (ça l'Olr, par
M. ChJrles-Marie Fevret de Fon!.Cne.
(Il)
Ime, des etabli{femens des foi-
Mans Jéfuites; par M. PierreFrançois Conin de Joncy, de leur
lnfiitut, Con!l:itutions & Régime;
& par M. Jean-Marie-LeonardMagdeleine Bureau de St. Pierre,
de la Doétrine & Morale réfultances
de l'In!l:itllt & des Auteurs & Ecril'ains de ladite Société : Oui le
Rapport de M. Nicolas Charpy,
de Billy ; toUt con{jd~ré.
LA COUR, toutes les Chambres a{femblées, a reçu & reçoit le
Procureur Général du Roi Appellall[ comme d'abus des B LI Iles "
Brefs , Priviléges accordés par les
Papes il la Société des Coi-diCans
Je(uites.
Et faifant droit (ur ledit appel
Comme d'a bus en tant que befoin
reroit, dit qu'ri y a abus dans le(d.
Bulles, B crs, Privi léges ; déclare
en OUlre ladite Cour, qu'il y a
par~dl~m ~ 1lt "bu; oam 1 s Confii·
S
�(Il)
(13)
tutions , D~c larations (ur lefdites
ConHmltiom, Décrets degel1t\raux
& d~s ongrégatiolls g~nérales
Jm It:s RLglemt:ns de ladl!é SOCiété
arpcll':s Orac ks de vive ,oix, &
gén :rakmem dans IOUS alllres Ré.
glèmens de ladite Sociélé, ou Ail s
dl! pareille natUre, en tOut ce qu i
conllitue J'dTence dudit Régime &
Inll!lLlt, comme ét3IH le tout 3nen·
t310ire à [Olite AlilOri~é fpirituelle
c tempol elle; intomrallblt: al'ec
Ir prillcipe & les legles de tout
Etat poilcé; defiruElit dé la {ubor·
dlnatl n I~gitime, à laquelle 10US
1.:5 Suj<!!s lcm tenus cnvers 1 ur
SOLI' erJJ\l ; li)écialtment r.pllgnanr
aux libertés dé l'Egh{e Gallicane,
ilUX qualre arricks de l'Ailtmblee
go.;n~rale du Clergé de France de
J681; conrraire aux anci ns Canons de l'Eglil~, aux Maximes &
LOIX fOllddmclltales du Royaume;
incollc:!ll ablc avec le DIOl! ]ll,blic
tam Et.:ddiaHJque que CI~!I dela
Nation, & irréformable par (on
eŒ nce.
COIl(id~rant de plus ladite Cour,
que laSocié!éd S (oi ·dllànsJé(ul! S
n'al Olt été admire, rolérée & rérablie dans ce Royaume que (ous de~
conditions i rmalHes, lefquelle~
n'ont jamais élé acceptées par le
G ~ n c r a l de ladite Société, & all{~
quelles les Membres de ladite 50·
cl~lé Ont cherché à fI! {oultraire en
lOtit temps & en tùures occa(ions
& par tOutes (orres de voies dlrettes
ou indlrl!tt~s au préjudice des engagemens formels qu'ils a voi nt
cOlltratt~s à cet égard: que depuis
plus de dellx iiécles qu'elle y cxi(tc,
elle n'a cdTé d'y (u(citer & fomenter des troubles & dilfentlons : que
la Doarine de bdite SociécJ eH
nOloirement pernicieu{c
En con(Jqucncedéc lare les vœ ux
& rerm~ns publics ou {ecrets de {e
roumeme aufdltes R 'gles , Conrtilutions & R~gime , all1(i que tOLiteS
S ij
�( 14)
promelI'es d'obéiffance au Genet al
& tOUS autres vœux ou promefiè;
ulitées da~s I,a~ ite. Sociéte qui pour.
rOlent avoir ete fanes par les Pr~lrcs
& Ecoliers foi-difans Jéfuites ,ou
~utres Perfonne~ quelconques, (Olt
a tltre de Congregation, Affiltallol1,
ou telle autre que cepuilre erre 111' ,
'
1 eremenr, abulivemenr &
con lid
non valablement émis,
Fait très-expre!res lI1htbiri olls &
défen(es à tOus Sujers du Roi de
vivre ? éformais en commun à q:lelque rttre que ce puiffe êrre , (ous
J'empire defdites R égies, Conl1irutlons & Inllicut , de lier, communiquer ou entrerenir aucune corre(pondance en quelque maniere gue
ce foit avec le Général de ladHe
Soci~t~ , ou a urre Supel ieur par lui
pr~por~, à peine concre les Conll cvenans d'être pourfuivis exrraordltlal.rcmenr. Fait pareillemenr in·
hlbtllom & dHcn!ls , (ous la m~l11e
peille, à tOUS Sujets du Roi de quel-
(q)
qu'thar, qualité & condirion qu'ils
(Oient, de s'aggreger ou affilier dans
~e Royaume ,o~ hors du Royaume
a ladite SOCI te , à tel ritre ou par
tels vœux. , (ermens ou promefI"es
que ce plufI"e être, Ordonne ladrre
Cour qu'au premier du mois d'Octobre prochain I~s ci-devanr Jéfui tes extfbns dans le RefI"orr de la
Cour, vuideronr toutes & chacune
les ~Lli(ons , Colléges , Rélidenccs
ou autres Erabnfl"emens qu't1s y occupem, pour (e rerirer en tels lieux
du oyaLlme que bon leur (emblcra, aurres néJnmoins ql'e Collégcs.
Seminaires ou tOures aurres MdlfOlls dellin~es à l'inltrualol1 & édu·
carion de la jeullefI"e, li ce n'cilie
temps nécefI"aire pour être admis
~ux Ordres: Leur enjoinr d'y "ivre
tous l'auto rité des Ordinaires, (ous
l'empire des Loix & du droit commun de la Nation avec l'habit clerical & autre que celui qui étoit en
urage pour les Prêtres de ladite
S iij
�.. ,
(16)
SOCiete, farTs pouvoir [e rélnir au
nombl'e de plus de deux ,fous que lqu e mr' & dénominarlon ni en
quelque ~adon ou Habitation que
c,e pu lITe etre , & {dns pOuvoir {ortir cu Royaume qu'en vereu d'une
pcrmlffion exprellè du ROI, à reine
cl être pour(Ulvis extr~oIJlnmc_
mellt & punis {uivant l'e:'(Jgenc~
d.:s ca s,
Et (.:ra tenu le Procureur Generai du Roi de veiller à l'exécutioll
de IJ pr ~ (el1te di(po{jtjon,
•
Ordonne qu'aucun desPror<:s de
Irois ou de !"fuatre VQUX dt! IJdirc
SOCI~tc qui (e rroU"em aujou rd'hui
dans b
ull ~gcs, J\!di[ollS & R~,
lîd.:nns du Reno,t cie Ia.dlte Cour,
11011 plus que œux qui ft) {Olll trouvé - dal1~ c~lI~s du RtlTol t cles au,
tres Park mens à l'époque fixée par
leurs Ail êts , Ile pOUHOIlt en aucu n
remps .) Lre admis d,ms I ~ R.,IT'm de
ladite Cour , ~ polTéder aucu ns Bé,
lleEices ayan t cha rgc d'ame, Em ploi,
(17)
ou F'on8:ions ayalH même charge,
ni d remplir aucun Emploi rdallf il
l'en(.:ignemenr public, à peine de
nullité àes PrHe11lations, C()II ~
tian s , IntliwlIollS, ProvlGons ou
Commrllion qui reur auroienr élé
accord Jt!s pOUT lerdns Bénéflces €lU
pour I",(dits Emplois, lefqud<; (eronc
en ce cas reputeS vacan, & imp~
trables de pl-:ill droit, co mme aLofri
il peine contre le, Préf~lIrateurs ,
Collat urs , Ele8:eur~ & 110rnil1lteurs, de deux mille livres d'amend~, applicables moiti~ au Roi i;"
moiri é au d.b:lOn.:iateur,
A ura lieu ladiœ prohibirion &
[t)(IS les m~meç peines il l'égard de'i
Pr~tre', Ecoliers & autre Membres de ladite Société, qui n'ayant
poinr encore été admis à la [lrofclTi on des derniers Yccux, ne ju{lifi erol\[ par preuves (ufli(antes qu'ils:
ont qUitte & abandonné ladite Société & ledit In{lirut, defquelle.
preuves les pi~ces ju!1:illcatives lèS iiij
�(r 8)
ront remifes entre les mains du Procureur Général du Roi, & par lui
dépofées au Greffe de ladite Cour.
D écla re ladite Cour qu'elle ob.
fervera à perpetuité les difpoGtions
du prefent A rrêt en lOut ce qui
concerne l'excluGo n défi nitive &
abfolue defdits Infiitut & Société
de tou te l'étendue de fan ReITon,
com me Ull mOllument de fa fidélité
envers le Ro i ) de fan zèle pour la
Hcl'gion, pour le maintien des
n1aximLs du Royaume & pour la
fureté de la Per(onne facrée des
So uverains; & qu'elle ne (çauroit
s'en départir fans manquer à fan
(ermellt ) :\ l'attention qu'elle doit à
l'en(eignement public) a-u maintien
du bo n ordre & de la tranquillité
de l'Etat; :\ cet effe t) ordonne que
les deux volumes ir,'primés à Prague en 1757) remis au Greffe de
ladite Cour le 15 Mars dern ier par
F rere Charles Gautier) Re8eur du
CollJge de cette Ville) contenant
(19)
l'ln/litut de la Société des ci-devant
Jé[uires ) l'exemplaire de l'Ecrit intitUlé, extrait des affinions [outen ues & enfeignées par les foidifans J éfuites) collationnées fur
la min ute éta nt au Greffe du Parlemem dt:: Paris, en un volume in-4°.
en papier timbré Ggne Dufranc,
dépo[é au Greffe de la Cour par
le Procureur Général du Roi en
'icell e le 7 Juin dernier) en[emble
les Comptes rendus les 4, 5 & 6
Juillet par les trois CommilTaires
nommés par l'A rrêt du 18 Mars
derni er, demeureront audit Greffe
pour [ervir de titre & de monument
perpétuel des vices ?e l'Inlt.i~u~ &
de la d08rine de ladl[e S oclet~; a
fait & fait très-exprelTes inhibitions
& d 'fcnfes à to utes per(onnes de
propo(er, (olliciter ou demander
en aucuns temps) ni en aucune
occaflon, le rappe l & r~ t abll~~'
ment d~ IJdite Société, à peille
COntre c ux qUI auroienc fal[ lertl.
�( la)
(21 )
pTopo{irions, o u qu i y 3uroirnt
acqlll~(cé, d'être pour(ulvis (ulvant
1,\ rigueur des Ordonoances, comme perturbateurs du repos pubiJc ,
enJ1~mlS du Roi & de la PaIrie.
era le prd<:nt Arrêt (jgllifi~ (dUS
dëlil l aux S.upérieurs des Mal(OUS
&
olleges de ladite Sociélé du
RetTorr dt! la Cour, il I~ c1dlgulce
du Procurcur Général du Hoi qui
{~rJ lenu d'en certifier Il Cour daus
troi s jours, pour les Madon &
ColI~gc de cwe Ville, & dans
quinzJine pour les autres cludit
RelTort.
,
Ordonne ladite Cour <]u'à l'inl:
tant de I~ {ignilicariol1 du préfeut
Arrêt, 1\11\1. Charl es-Mane Fevret
dl! fontclte & Erienn e- Bernard
Pcrard , onr~illers cn icdle, il ces
fins commis & d~putJs , (e traneporteront , affil1~~ ~I'un Subilllu t
du Procureur Genel'a 1 du !{Ol &
d'un Commis au Greflè de la Cour,
dam la l\lJIlon du Coliége de CCIIC
Vil le & d311S la MJi(oll de retraite
fi.1U~~ dam les Fa uxbourgs, à l'effer
d'y dre[~r prads verbal, cont\!nll1t un état exaEt dl.! touS les Pn!Ires, Ecoliers & aUtres qUI ((l11[
dI IlS ledit Collé"e ,dal15lequd proe/: verbll (e lon~ in(~r~, leur nom,
furn 'TI, âg~ , lieu de leur n,liffJJ1ce ,t~mps d~ I ~ur eDtr '.~ dan~ ladite,
SOClcté, 1l«(Un! des vœux 1>11' eux
fdits ,fo ndions, gr.ldes, diltlnttion
des Profès des trois ou des qUJtre
vœl1X, & de, Coadjuteurs {l'irituels ou templH'ds ; auquel elf~t le
S ',) ~ ri:eu r dudlt ColI~ge (era t nu
d,' t~rr~fcrHcr au(dlLS Commlff,wes
tOus aa~s de v' ture, profcilions
,
,
CITIIfIi os de vœux, aggregdtlons
Ol! affiliations, & g':n · rai m nt
wu, regiHres ce concernant , .
5"r.1 pli' leCdits CommdTa lres
d rdT~ él,1t ô' invelUalre des titreS,
p ~piel'~ , mémo ires , . e l1 (~ i gne m cns,
livres jùurnJux , reglltrcs de recette
& de dJpell(~ , ctar des delteS aEtl'
�Cu)
ves & paffives, de quelque nature
qu'elle Coient, & généralemell[ de
tOUS titres de propriété ou de jOllll~
Cance des biens appanenlns aufdits
Collége & Mai(on de retraite, à
quelque titre que ce puiffe être;
auquel effet les Superieurs, Procureurs & Prépo(és èfditcs Mai(ons,
(eront tenus de repréCcnter aufdits
Commi{faires tOuS aEtes , regilhes,
papiers, memoires, baux, billm,
obli"atiolls, contrats & autres LItres quelconques , C~it de. propriete
ou de joui{fance , (Olt aEtlfs ou paffifs ,& de (e purger par (erment
qu'ils n'en cachent.I?Î recelent aucuns, direEtement III IndlreEtemenr,
& gu'ils n'ont point connolffance
qu'il en ait été caché, recelé, b~ûlé,
diverti ou adhire , même de decIarer la nature & le contenu, s'ils le
Cçavellt, de ceux de(dits titres qu'ils
(c trouveronc hors d'état de repre.
Cemer.
L~rquels Commiffaires drefferollt
(2 J)
pareillement invemaire de tous les
blells Jl1l:!ubles & immeubl ~ (ans
exception, appartenallt au(d. College & Mdlfon de retraite, foit qu'ils
(e IrOlivent places dan> lefdltes MaifOils OLi ailleurs; il ces fins ils dem urellt a utOrilcs de fe tran(porcer
pu - tOut où ,be(olll (era, & de
prcndre le> declaratlolls affcrmen·
lé;s de tOUS d ' tcllteurs ou autres
qu'i ls jugeront 11<~ceffd ires, & de
rendre telle Ordonnance gu'ils avi~ rom.
Et lc(dits inventaires fdits, (eront
le(dltS titres, papiers, m ~ llloir,~,
Journaux, regdlres, en(c~gnem ns
& autres dépo(és au GleRe clI'Il de
la Cour, en(emble ledit IIwelltaire
pour y être dreffé par lddits Comffilffaires , le Superieu r, ou Procureur de(dites Mai(ons, prélèllt ou
d~lcm e nr nppellé, procès verbaux
Contenant l'~tat détaillé de tous les
biens mobil iers & immobiliers,
appartenant à qudqul: [l[re que ce
�( ln
Teit à lad ire oCleté, dans chacune
de{(lnes Mai(olls; des fondaliollS
étab~ies n icelle & des Bénéfices
qui 'y trouv~rol1t unis, amfi que
d u revenu clerdns biens, & des
dt![[es a8:il'es & paffil'es.
Et quan~ JUX au tres Mai(ons
appal tenantes à ladite Societe, fituées da ns l"(endue du Rcffon ,
ladite Cour a comm is & commet
le Lieutenant G ~néra l de chacu n
des Bailliage de ceux du ReiTor!
d~ la Cour, lequel, à la dtligenœ
du Procureur Général du ROI &
de (es Subfiiruts étant lur les lieux,
fe tranCporrera lors de la figntlicatian du préCent Arrêt dans le{dltes
J\lai{olls, accompagne du plus ancien Officier du Slége , ou n cas
d'ab{t:nce , maladie o u autres ll·gi.
t imes emp~chemens d'autres Offi ciers de{dits Si~ges (ui"anr l'ordre
du Tableau même à leur défau t
des plus anc'iens G.radu~s dddiis
Siég s, pour cn pr.:JeJ1Ce du Subll!-
du Procureur Général du Roi,
y drdIer pareils Proc-è5 verbaux &
invell!dirt!s que ceux ci·deiTus or donnes pour les Mai(ons de cette
Ville, av!::c mêmes injonfrloL1s aux
Sup érieur~ de(d 1tes 1\1 a I(Ons. eront
les titres, papiers, invelltaires &
procès verbaux drdfés pJr le(dirs
Officiers commis,dépo(és au Grdfe
civil de chague BdilllJge, (ans q~le
fous aucun pretexte ils puilfclH étre
déplac~s, /i ce n'dt d'une Ordonnance exprdfe de la Cour, pour
être par~tllemenr clre{{' , le Supérieur ou Procureur dtfaHes Ma;fOl1s prgelH ou duemelH npp ll~,
pro cès verbaux conrenalH elats detailles dt! [Ous lc:s biens mabdl rs
& immobiliers detdltes Malfom,
& genéralemenr de tout ce qUI peu t
les concerner; ddquels procès verbaux fera i)! incdfammem & fall s
Mlai en VOlees des expéditions à la
Cour.
Et demeurentle{dits Offici rs ou
�(16)
Gradués commi s par la COUT, autonfes à fe tranfJ)oner dans les Villes & Lieux de leur RelfOrt olt il
n'y aurolt aLHres Juges que ceux
des Seigneurs particuliers; & (crOll t
toutes Ordonnances defdils Commilfaires &: Officiers commiS, re lldues pendant le cours defdllS procès verba u x, exéc llt ée~ pa r prov i{ion, nonob(talll ioules oppofJtlons
ou appellations quelconques, &
fans y pt<judlcierComme auai ordonne ladite
Cour, que pareillement à l'illilant
de la figndication clu pr~fenr Arrê t,
touS les biens g~n ' ralemelll quelconqu es mobiliers & immobiliers,
fan, aucune exception, filUcs dans
le Re/fon de la Cour, appartena nt
à ladite Société clans chJcune des
Maifons & Eta blilfemtns d'icelle ,
même les meubles, effets, ufienfiles en dependans , feront il la Re~
quêredu ProcureurG nt!raldu~ol
& dibt; Il e de f, s SubfillLlIS fa'~Js,
arr.:res
(17)
arrêtes & mis fous la main de Julli.
ce, fauf les effets appartenans ell
particuli er aux Prêtres, Ecoliers
& autres de ladite Société, attachés
aufditcs Maifons, & ceux qui (eroll! nece{faires pour leurs fubfiftances & celles des Colléges, defquels ils pourront ufer , jufqu'au
terme fix é pour l'évacuation defd.
Maifons & Col léges; & qu'au regime & go uverneme nt des biens
& reve nus defdites Maifon s, feront
établis par lefd its Commilfaires de
la Cour & Officiers commis, tOUS
gardiens-fequefi tres , tOuS économes & prépofes à la régie & adminifirati on des biens immeubles &
revenus defdites Maifons qu'il COI1viendra, lefquels feront tOuS recouvremens, pourfuites & diligences
necelfaires, donnerol1t quitunces
à tous fermiers, loca taires & autres d ~b iteurs, & feront tenus de
compter du tOut, ainG que par la
Cour fera ordonné.
T
�(28)
(19)
FRit inhibitiull\ & d~fcIJC"s d tO\1S
fèTll1iers , locatJIr~s & dUtieS J,-biteLII'S dt: \ uitler fC:UrS mains dLs lom,
mes q\l'ils pourrOnt devoir ton d'JlItrcs qU\ll c Il dt.!dlts pr~por;:,; ,
CerotH tenus IddHs f<.rI1l1ètS , d,blteurs ou locataires, aitiG que 101iS
autres ql,i pouiloiem a\Olr prete
leur Jl0m ,-<lU a \'oir C!1 main, il
qu elque litre que ce f"if , mlmè l
titr ~ dt: dépôt, cles fOl11mcsou tifels
appartenans lluCdit~s Madonl, d'tn
d on ner leu r décla ra tion :rtrt!rIDL llIée
cl vall[ le!dits Connn iffd ire, &O/liciers commis , ou d'en envo} er
état dans le mois au Procureur
n ~ral du Roi, à peine cl amende
égale au ricls de la 'nltllr de. I~
ch oCe , de bquelle amcnd~ mOllie
fer:l applicable aux dénoJlciareurs ,
moitié au . Hopitaux des Vtlles du
lieu Oll I~(cl. Madons (om IilUees;
m ême cl'~t:'e pOlli {u ivi s extraordi·
nairement G le cas y erhe r,
N pourront leCdirs économeS &
Ge-
prépo{és à b r~gie & adminilfralion ckr<.!tts biens, è' deai"rir d s
d~niu qu'Ii auront en main qU'il
fJveur de qui par la Cour {cla
ord onn':, [duf pour b (rais de
r~6i~ , 1~pGmriolls urgcllteç , fk.
pour lA (ubiiflJlllce de ccu~ cl.: la.
Soci .:[~ qui {om nans Idoltcs MaifOll s jll(qu'f1 udit jour 1er, Oaobre"
terme fixé pour l'cvaclIorioll delc!.
Md iions & ColI~g~s, apr 5 lequd la
Cour {.: rlllèrve d'y pourvOit il 1.1
vlIe d,-'!> proe\;, \·erb:lt.lx 01 cleuus or.donn~" tinG & de 13 maniera qu'elle
1Iviler",mème d'Jl1ign..:r au(dl(s Pré[ re~ & Ec.olier.s > l'ur leLlr~ requltinom, (elle p~Dri.on viagcre ou [els
recours qu'tI Itra jugé convenable"
(ur It:s b,,::ns de lôdl!è Sot:iett! ou 311Iremèll(, (duf en ce qUI wuthe les
fOll clatlOlls à y être pourvu rar qui
& aillti qu'il app a rti~ndra : ne C l Ut
quoI 1t:[d lt3 Pl', pot~
~
1.1 1 ~gie
fè-
rom reilL.5 d~ d,e{fcr fcar, lequel
f";H E.m e d~ l~urcon:Et.e, & d ' 1....
'1
-'d
�(Jo)
voyer touS les mois au Procureur
G énéral du Roi un bref etat de
re:ette & dépen{e, & de lui rendre
compte en forme de leur régie &
d'adminiltration, toutes les fois
qu'ils en feront requis.
Permet ladi te Cou r , en cas de
refus d'ouverture de portes,coffres,
armoires & autres fermetures, aux
H uif!iers porteurs du préfent Arrêt
& exécuteurs de{dites {ailies , d'en
faire faire ouverture par le premier
Serrurier ou Maréchal {ur ce requis.
Demeureront appelles aux (ufd.
procès verbaux, inventJires , &c.
tous créanci ers de ladite Société
& Mai(o"s du ReITon de la Cour,
par la publication du préfent Arrêt,
& leur (~ra ptrmis d'y paroître
par eux ou leurs prépo(és, ;\ l'effet
de repra~Jlter leurs tItres pour être
con{tates par kl<lits inventaires,
& de formt' aux (aj{;e~ ordonnees
par le pré(~ 1l[ AI rêt, telles oppofi;
tions qu'ils J"i{cronr pour la furetc
(J r)
de leurs droits, po ur y être par la
Cour pourvu ainli & qUdlld il apparti endra .
A fait & fait ladite Cour trèsexpreffes inhibitions & défen(es à
touS (ujers du Roi, de fréquenter,
après ledit jour premier Oétoure
prochain, les Colléges, Ecoles,
Pen{ions, Noviciats, Congrégations & Mif!ions des ci - devant
Jéfuites en quelque lieu que ce
puiffe êrre,même hors du Royaume.
Déclare tous Erudians ,qui après
ledit délai continueroient;\ fréquenter le(dites Ecoles, Pen{ions , Colléges, Seminaires, Congrégations,
Noviciats & Inltruétions de(dits (oidi(ans JUuites, en quelque lieu que
ce puiffe être, dans le Royaume
ou hors d'icelui, ou qui ne ju(tili.eroient pas par preuves(uffi(antes
du contraire, incapab les dès·àprUent, comme pour lors, & en
venu du pn!(ent Arrét, (ans qu',il
(oit be{oin d'auLIe, d'JuculIS degres
�(Jl)
dans Tes Univ l'tités, & de tOlite
harge civ ILe Ol! municlPdl.: , Office, ou FOOdlOI1S publlclu s.
Et ddtran[ ladite Cour pourvoir flilIifJmmelH & prOmptlmell[
à r~dLlcallOIl de la jCUIlClr.:, ordOllne que dans le premi , r S'prembre prochal ll , I.:~ Maires &:
Echevins cl u RelTo re de la COllr,
les Officiers des Baill iages & autres
Sl~ges, leront tenus d'etlVO) cr au
Procureur Genéral du Roi, chacun fepadmcnt, des m~moires con·
ten.Hl[ c qu 'ds etbmerol1[ cO/ll'e'na bics il ce fuje[, comme alifli 1 s
moycns les plus propres a pourvOir au n.mplacemem des R g':l1s
& Protdf':lIrs clam ll:!s Collùge, CIdevant t"nm par les IOI-dlld ilS J~
fUl[e ; pour ce fair, ou tJute de
ce Lire, être par la Cour, Chdrnbre, alllml>b.!s, ordonlle lur l-s·
Concluli ilS du Procureur G,Il~r 1
du '0 1 cc CJu d apl'aruc lldra.
Er Ct:l?UldilJlt a at..cor:lii M
"5
(33)
res, Echcvin~ &. O::iciers muni-
Ci paux dLS Vdle d',-1uILIIl, r\rnayle·D uc, Chilon, Bourg &: PJrJY,
a Cil nommer pour tOuct!s les c1ai·
b, &;\ !.:ur donner de honoraires
coJlveJl.thlcs, ju('1u',j ce CJue par
Id Co ur il en fOI[ autrcm Il[ ord Olln~ , fe ré!crllaOl laditc Cour dl!
pour voi r <Ill remplacement cl fdir$
R "gcll5 & Profea; urs pour II:! Col·
!lige de cet! Ville, apr~s avoir fur
cc oui les Officiers municipaux;
enjolllt a Il X {>rofdfclIl'S & Régens
qui ferotl[ nommés, d'ouvrir leurs
d arr~s pour l ~ 1 2. Novembre procb ain.
A 3l1lOTi{1:! & aurori{e , en tant
que befo in femit , la Chambre des
Vacations proclnines de lad. Cour,
à rendre, pour l'exécutio n du prérent Arrêt, tOuS aLHres Arrê ts qu·dle.
juge ra convell abies •.
0 1donne lad ite Cour que le pré-
feru
Arrê[ fera im.erim~ ) lu, publié"
�(4)
affiché & Î1gnifié à la diligence du
Procureur General du l{oi partout où befoin fera; qu'à la même
diligence, copies collationnees d'i·
celui feront envoyées dans tous les
Bailliages du ReITon, pOlir y être
pareillement cnregill:rées & pu·
bli ~ s : enjoint aux Subftituts du
Procureur General d'en c~rti/ier la
Cour dans le mois, & tant il eux
qu'à touS Officiers du ReITort, de
tenir la main à l'entier~ exéCUtion
d'icelui, chacun en droit foi.
FA 1 T en Parlement, toutes les
Cham,bres aITemblées, à Dijon le
1\ Juillet 1763, Signé PETIT.
Collatiouné, ligné MORISOT,
"
ARREST
DUPARLEMENT
DE BOURGOGNE,
�ARREST
DU PARLEMENT
DE BOURGOGNE,
CoNe ERN ANT les ci-dtllant Jlfùim de
fin reJforl , &- l'exécution de l'A ,rit du
1z Juill« 1763.
Du
12
Août
17 6 3,
V
U par LA COUR le requifitoire
par écrit du Procureur Général
du Roi, contenant, &c. Et oui le Rap.
port de Me Pierre Fijan de Talmay ,
Con{eiller, Commifraire en cette part.
1°. LA COUR, toutes les Ch~ m
bres atTemblées, a nommé & nomme
la per(onne de Jo{eph.Philippes Jarrin,
Procureur à ladite Cour, pour Curateur aux biens ayant appartenu aux cidevant J,,{uites du Re/fort de la Cour.
contre lequel tous les Cr :anciers des
ci - devant JUillt es pourr" nt exercer
leurs aélions, & le Cu. ateu r (era tenu
d'y défendre.
A ij
�:.
A établi Adrien Mathieu, No.
t aire en cette Ville, Econome général
de tous les biens ayant appartenu aux
ci • devant Jéfuites dans l'étendue du
ReŒort de la C our, dans la caifre du·
quel Econome général, les Economes
o u Seque{lres établis pour chaque Mai.
{on particuliere, Ieront tenus de ver(er tons les ans l'exc édent de leur re·
ce.lte, & en envoyant ledit excédent.
cl'~ joindre tlO état de recette & dépe'lfe de chaque année, arrêté fans
trais par le Lieuten ant Général ou auHes Officiers commis par l'A.rrêt du
I l Juillet 1763, en préCenc e du Subftitut du Procureur .Général du Roi, &
ligné d'eux, ainli que clefdirs Econo·
mes ou Sequeftres.
30. A odonné & ordonne ~u'au prc."
mier Oaobre prochain, jour fixé par
ledit Arrêt du I l Juillet dernier, pour
l'évacuation des Maifons & Colléges
occupés par les ci.devant Jéfuites , les
Olliciers municipaux des Vi lles olllef·
dits Colléges étoient établis , feront mis
en poŒeffion des terreins & bâtimens
(er vans aufdites Ecoles & Colléges.
ainfi que des meubles en dé pendans &
Bibliothéques fondées pour le fervice
.defdites Ecoles & Colléges ; laquelle
.1".
m~e
en poŒc;/Iion fIra faite, pour eeH
Ville, en prefence dudit Procureur G ~.
néral du Roi, par MM. Charles-Marie
Fevret de Fontette, Jean·Charles Filzjan de Sainte Colombe, Hugues de la
Loge, Bernard·Etienne Perard & Philippes Barbuot de Palaifeau Confe illers, Com mifraires à ce d é~utés ' &
pour les autres Vi lles , par les Lie~~.
nans Gén.éraux des .Bail iagas , ou outres Ollicle~s comDllS par l'Arrêt du J r
JUillet dernIer, affi{lés du Subllitut du
Procureur Général du Roi, revêtiŒement préalablement fait defdits meubles & effets en prérence des Gardiens,
Iefquels, au moyen de ladi te miCe en
polreflion, demeureront bien & valablement déchargés, & lors de ladite
mire en poifeflion, fera drelré état def.
d!ts terreins & bâtimens , defqu els lefdm Olliciers municipaux ferons mis ell
poŒe/lion.
4°. A l'égard des Vares facrés , linges. chandel iers, orne mens & géné.
ralement de toutes autres chofes {ervantes à la décoration des Autels &
des Eglifes dépend ans des Maifons &
Colléges des ci· devant Jéfuites , ordonne qu'ils de meureront en toule pro·
pri~tC 311xdites ~1aitons & Coll ~ges ..
�6
& (eront compris dans la mife en po(.
{effion ci-devant prononcée en favenr
defdits Officiers municipaux des Villes
C;>ù lc:fdites Maifons & Colléges font
etabhs, auquel effet revêtiiI'ement defdits Vafes fa cres & ornemens (era fa t
par les Cnrés d~s Paroilfes, dans J'étendue defql1elles lefdites Maifons &
Colléges fc trOllveront fitués , lefqll cls
à cet effet feront tenus de s'y trouver
& en p réfence des Gardiens dcfdil3
vares fa crés & ornemens, lefquels, au
moyen d~ ladit.e mife en po!lèHion, en
demeureront bien & valablement Mchargés: Enjoint auxdits Officiers municipaux de veiller auffi-tôt après la
{orne des ci - devallt Jéfuites aefdites
MaiCons & Colléges, à tout ce qlÙ
conc erne la décence defdits Vares facrés & de, Chapelles intérieures & extérieures, & à ce <ju ~ le/dites Eglifes
foient d e{fervies convenablement, al\quel elfet ils feront tenus de i'adre/fer
aux Evêques dans les Diocè{es defqnel$
lefd itcs Mai{ons & Collé~cs (ont /itués.
o 0 rdonne que roU!b le (urplus do
5.
m obilie r appartenant aux ci - devant
J éfuires , etant dans le (dites Mai(ons,
f aifi à la Requête du Procureur Général
du Roi) fera vendu fur les Procès· ver-
bau~ de (aiGe,
7
à (a requête, pour(u 'te
& diligence, en cetr 7 Yille de D ijon ,
& il celle de fes SubfillU!s dans les 'Iiéges du Reffort, en préfeoce des Economes .parriculi.ers, auffi- tôr après l' cvacu3tlOn defdltes Maifons , & ce au
plus o/Uant '& dernier encbérilfeur en
la forme ordinaire, après publications
& qu'affiches auront été appofées ,{
l'elfet de quoi toutes oppofitions qui
pourraient avoir été faites auxdites lailies mobiliaires , tiendront fur le prix
de la vente defdits meubl es & cff~ts
mobiliers? & (crent les deniers provcnaos defdltes ventes , à la déduflion
néanmoins des frais de (ai lie & de vente qui ferom fixés en cette Ville par les
ommitrairesci-delTus nommés, & ailleurs pac les Lieutendn-s Généraux des
Bailliages & Officiers commis, remis
aux Economes-Sequefires, nommé; en
c .. ~c lltion de l'Arrêr du 1 r Juillet d«nier, & ce chac un dans leut d,frrifl •
pour êr re lefdirs deniers employcs Jinr.
qu'JI (era ordonné par la Cour.
6 Q • Demeureront compri s dans la
velite ci-delfus ordonnée. les me ub les
& cff. ts dépendans des Congrégations
failànt J)dI'rie de{dites Mai(ons & Coll~bes , (auf en cas de revendicatiOl1
Aiv
�8
d'aucuns deCdits effets ou aulres , {oit
~n cette Ville ou ailleurs, {aiJis à requête du Procureur Général du Roi
aux Parties à {e pourvoÏT 11 la Cour,
l'effet d'y être ftatué, {oit proviCoirement, {oit ddinitivemellt, {uivant l'exigence des cas, & cependant quïl (era furfis à la vente deCdits effets mobiliers, ainfi revendiqués jLlfqu'à ce qu'il
y ait été !latué, à j'effet de quoi le(diles Parties intérelrées feront figni6er
lefdites revendications, tant au Procureur Général du Roi qu'à {es Sublliruts {ur les Lieux, & à l'Huillier chargé de la vente, faute de quoi fai re le(<lits Huilliers procéderont à la vente
defdits effets mobiliers.
7°. Demeure excepté d'e ladite vente
tout ce qui fera efiimé nécelraire pour
rexploitation & entretien des biens
ayanl appartenu aux ci - devant Jé(uites, dont il fera drelré un état par les
Huilliers chargés de faire le{dites ventes.
go. Ordonne que (ur le produit &
revenu de tous les biens de{dits Colléges & Maifons, il (era prélevé ce qui
fera necetfaire pour la célébration de
l'Office D ivin dans les Egli(es dépendantes defdites Maifons & Colléges ,
à
'
. 9
pour les reparatlOns & entretiens d'icelles & des biens qui en dépendent
en(emble les frais de régie & autres dé:
pen (es indifpenfables.
.9 °. ~rdonne que pa~ les Commi(falres CI· delrus nommés, il fera procé.
dé fur les titres qui feront dépoCés au'!
Greffes, & fu~ les mémoires qui pourront être remis au Procureur Genéral
du Roi par les Parties intéretfées à la
di!lin~ion des biens qui appartenaient
aux ~' - devant Jéfuites , & qui (e trouvero,ent charges de fondations partieuhere.s , autres néanmoins que celles
defd~tes Ecoles & Colléges , pour être
enflute pourvû à l'acquit defdites (ondations par qui & ain" qu'il appartiendra; & fera tenu le Procureur Gén éral du Roi de fe pourvoir pa rdevers Sa
Maje!lé , à l'effet d'obt~ni r la remite
des titres des Colléges de cett ~ V Ile
& de celles d'A mun , Châlon , Bourg ..
Paray & Orne", à elle enYO yés en
ronCéquence de [es ordres; pour être
enfuite lefdits titres réunis tant il cem:
dépofés au Greffe de la Cour, qu'à ceux
aulli dépofés a.l~ Greffes des Bailliage .
du Retfor!.
10°. Sera Sa Ma jellé très - humblement (uppliée de vouloir bien ordonner
Av
�to
que tous les ~e~enus généralement quel.
nques precedemment oéhoycs par
EII~ & par Ces Prédécdl"eurs Ro.s, pour
la dHc ébon & entretIen d'aucunes dei:
dites lI1 ai(ons 'Colléges, même ccux
des Bénéfices unis, continuero"t d'ê.
tre employés à un u(a :;e aulli avanta.
geux pour le bien de l'Etat, & notam.
ment que les qu atre minots de Sel ac.
cordés Jnnu ellement pour le College
de cette Ville, ceux qui pourroient
avoir été accordés aux autres MaiCons
'" Colléges du Re/[ort, continueront
de leur être délivrés.
) t o. Sera en o~rc très·humblement
{uppliée Sa Majellé de faire expedier
tomes Lettres qui {eroient néceŒaires
au (ujet de toutes unions de Bénéfices
précédemment faites aux Mailons &
Etabl {femcns des ci. devant Jéfuitcs ,
ddquels Bénéfices Sa Majellé a orJon·
né la régie par (es Lettres· Patentes du
2~ Février dernier, enregi{hées il la
Cour Je jour d'hier, pour la réunion
defJits Bénéfices aux nouveaux Colléges ; & cep_ndant par pro viii on & juf' , autrement or ·
qu 'à ce qn '1, en ait cte
donn": pdr Sa Ma jc ll~ , a fait & fait il1hibllions & défen(es à tOllS Patrons,
Fondat.urs & Coliateurs Laiques &
LI
Eccléflalliques, & à tous autres ~
pourvo~r auxdits Bénéfic.es , fous quelque pretexte que ce pudTe être, d'en
prendre po{fe/iion , de s'immifcer dans
la jouifl"once defèlirs Bénéfi ces de faire
ou pourfuivre aucunes proc~durcs à
raifon de défunion, reveruons ou autrcs condirions portées aux Aél:es d'Union, Patronage & Fondation, & à tcl
au~re t.;re & en quelque forme que ce
pll1{fe etre ; comme aulli à tous Officiers dans l '~tendue du Re{fort , di)
mettre en po{feffion de(dits Bénéfices
Cauf néanmoins aux dits Patrons, Fon~
dateurs, Collateurs & à tous autres
prétendant droit auxdits B~n é lices unis,
<ie rem ettre all Procureur Général du
Roi tels m~moires qu'ils aviferont bon
être, pour être [ur le vu d ·iceux , par
III i requ.s & par la Cour ordonne ce
qu'il a ppartiendra.
0
1 1 • ,\ ordonné & ordonne que par
les Eco nomes, chacun dans les Lieux
01. ils font établis, il Jera dclivré à chacun des ci·devant Jéfuites ayant atteint
J'âge de trellte.trois am, au I I Juillet
dernier, & compris dans les Procèsverbaux drecrés en exécution de l'Arr~t cl udit jour, autees néanmoins que
les Coa ljutems temporels, la fomme
A vi
�'ff
~~ ~x ~ents livres, tant pour velliaire,
lt~neralr~, ~ue rrovifion & pention
altmentalre jufqu au mois de Février
proch.ain , I~quelle le.ur fera payée ,
{ça vOIr , troIs cents ltvres dans le 15
Septembre> & le furplus en deux ter.
l'Iles égaux de cent cinquante livres
chacun ; l'un au premier Novembre
p~och~in . , & l'autre au premier hn.
'Y1er {Illvant; & en cas que prélevement
fait des d~niers ncce/làltes your payer
les appolntemens cres Maltres erablis
dans les Ecoles & Colléges au lieu &
place des ci.devant Jé{uitrs , il y ait in.
fu/Ma nce de deniers entre les mains
defdits Economes établis dans les \ïI.
les & Lieux du Relrort de la Cour,
ordonne que lefdites fommes (eront
pay~es par l'Eco no me général ci ·def·
fus nommé, fur la Quittance de(dits ci·
devant Jéfuites Ou de leurs Fondés de
Procuration, à laquelle fera joint Un
certilicat d'un des Subilituts du Procu.
Teur Général du Roi, portant que leI:
dits ci· devant Jéfuites (ont compris
dans les Procès· verbaux dreiTés en exé·
cI1Iion dudit Arrêt du I l Juillet derIlier, & qll'ils n'onr pu par infuffi(a nce
de denie rs ~tre p.yés par l'Econome
tIu Lie\1 de leuf réfidencc, de laquelle
IJ
in(uffifance de deniers étant entre 105
mams des Economes particuliers, enfcmble de la fuffi(ance de ceu" étant en·
tre les mains de l'Econome généra l, il
fera jugé par les Commi(Jàires ci· ddfus nomm 's , en préfence du Procureur
Général du Roi, à la vue defdits certi·
ficats & des Procès· verbaux faits en
exécution de l'Arrêt du Il Juillet det'
nier, le(quels doivent être envoycs à
la Cour à la forme du dit Arrût , & par
eux pourvl1 (ur le payement 11 fai re par
ledit Econome général; ordonne en ou·
tre qu'il fera payé en la même forme,
man lere, & aux mêmes conditions que
ci·delrus, aux Coadjuteurs temporels,
la (omme de trois cents livres, (çavoir,
cent cinquante livres au 15 Septembre,
& le furplus en deux paye mens égaux
de foixante & quinze livres chacun;
l'un au premier Novembre, & l'autre
ail premier Janvier prochain.
13 0 , Et qu ant .\ ceux des ci-devant
Mfuites, n'ayant pas encore atteints
1',l"e de 3 3 ans, compris dans lefdits
Pr~cès.verbau", & aRllellement réfidans dans les Maifons & EtabliAèmens
du Re(fort de la Cour, a ordonné &
ordonne qu'il leur (e,a delivré pour iti·
néraire & veiliai,e, la fomme de ùeu:!:
�14
cents livres, & aux Coadjuteurs tem_
porels celle d~ cent livres; le tOut en
la même fonne & man iere, & aux
conditions que deŒl's ; demeure permis
aux ci - devant Jefuites , en fe retirant
des Mai(on~ & Etablilfemens du Rd~
fort de la Cour, de parlager entr'cux
les linges étant dans lefdites MaiCons,
autres que ceux fervans aux Autels &
a u Service Divin ; à l'clfet de quoi
main.levée leu r demeure faite pOlIT ce
regard des faifies fai tes à Requête du
Procurcur Général , de fes SubllitUls
& de tous autres, au moyen de quoi
les Gnrdiens en demeureront bien &
valablement déchargés .
t4 o. Et en cas d'infuffifancc des deniers étant entre les mains des Econo·
mes établis dans les Villes & Lieux du
Re{fort de la Cour, & entre les mains
de l'Econo me général, il demeure permis à ~e dernier d'emprunter à cours
de re nte, fur l'Ordonna nce des Commi{faires ci·defi'lIs nom més, telle fom·
me quïl appa rt ie ndra, avec pouvoir
d'ob lige r & d'hypot héquer, par privi.
lége & préfé rence à tous créanciers,
les biens des ci·devant Jéfuites du Ref(Ort de la Cou r , pour être le(dites fom·
mes empruntées & tOUles les avances
15
qui pourroient être faites par lefdirs
Economes, rembourfces fur les pre.
miers deniers qui rentreront en cailfc,
parprivil~ge & préfér ence à tous créan·
ciers, ,\ l'exception des Maîtres qui en·
feigneront dans lefdites Ecoles & Col.
l ' ges , au lieu & place des ci • devant
)éCuites,
t 5", D emeure ledit Econome géné.
rai, autorifé à aliéner iocommmablement des contrats faifant partie dll patrimoine des ci-devant JéCuites dll Rer.
fort de la Cour, failis, {oit a Requête
du Procureur Général du ROI, {oit à
celle de quelque créancier que ce foit ,
defquelles faifics main·levée demeure
faite audit Econome; lefquelles ventes
feront faites au pIns haut & dernier
enchérilfeur, apres dellx public~lIons ,
en préCence de deux des CommilTalrc$
ci·delfllS no mmés & du Procur ur Générai du Roi, ou de l'un de les Subflituts' à la charge néanmoins que ledit
Eco~ome ne pourra diCpoler du pr
duit defdites ventes, que dans la forme & mani ere qui lUI Cera prefcrite p"r
les Commilfaires ci-de {fus nommés, en
préfence du Procureur Général du Roi.
16 0 , A donné & donne pouvoIr ;ntx
o mm i{fa ircs & aux Lieutenans Gêné-
�\"6
faux des Siéges du Relrort , ou autres
Officiers défignés par l'Arrêt du , , Juillet dernier , de pourvoir à ce qu'il (oit
fun rni aux ci - devant Jé(uites qui (eroien t rellés malades dans le(dites Maifons & Etablilremens, après le premier
Oll obre prochain, fi aucuns y a, tous
les (econrs nécelraires à leur état, par
les Econo mes chacun dans leur diC\; Il,
dont la dépen(e leur fer-a allouée dan;
leur compte.
17 °· Pour être pourvû par la (uite
aux penfions ali ment ai res des ci-devant
Jé{uites , oroonne que tous ceux d'l
Prêtres & Ecoliers des ci - devant lé.
fuites, qui ayant at tei nts l'âge de H
ans accomplis aud it jour" Juillet (76),
& étant compris dalls le s procès-verbaux drelrés en exécution dudit Arrêt,
voudroient obtenir {ur les biens qt.i
appartenoient à la Société des ci - devant Jé{uites , des pen fions annu elles
& alimentaires. {eront tenus de preli nter à la Cour leur Requête à cet
elfet, avan t le premier Décemhre p.rochain, & d'y joindre leurs Extralt,Daptillaircs " ainli q\1e l'Extra, t des
Vœux q\1'ils avoient (aits dans ladite
Société , la déclarati ol1' de tOIlS les revenus don t ils pOli voient joui , il quel-
17
que titre que ce rut, un certilicat de
leur réfide nce qui leur (era délivré {ans
frais par le Juge Royal des Lieu x, pailë
lequel jour premier D écembre inclufivement, ils ne pourront plus être admis, fous quelque prétexte que ce puilre
être. à demander ni prétend re aucune
pen fion alimentaire' (ur le (dits biens
dont ils demeurent déclarés en vertu
du pré{ent Arrêt & (ans qu'i l (oit befoi n d'autre, purem ent & firnplement
déchus à ladite époque, (ur le{quelles
Requ êtes il {cra pourVlt par la Cour le
16 Janvi er 1764.
, 8". Les oprofitions formées par les
Créanciers des ci-de"ant Jéfuites. dans
les Procès - verbaux drelTés en exécution de l'A rrêt du 11 Juillet dernier,
en{emble les Piéces & Alles concernant
les créances (eront remis entre les
mains des Co:OmiŒaires ci-delrus nommés . enjoint aux Créanciers de s'a{(ernbier le
Novembre prochain, à
trois heures e relevée. en l'Hôtel de
M. Jea n - Charles Filzjan de SainteColombe l'un defdirs Co mm ilra ires •
pOli r (e {yndiquer; & à cet effe~ le(dits
Créanciers, tant oppo(ans ou f~,firrans,
que tous autres. (front a!li~nc s par la
fimple Affiche qui fera faite du pré(ent
'J
�18
Arrêt, dans les Villes
& lieux,lnCI_
pr' ,
'
d
1
P
pau~ e a rovlOce, & par - tOllt ail
be(olO (era , & (eront tenus en con réque~ce de comparoir à la fufdite Alli.
gnatl? n en perron~e, r u par Procureur
fonde de procurauon fpéciale,
1 S)0, ~ollr êt,re pourvû tant aux pcnfio~s alimentau,es qui pourront être
fi~ecs par la (lute aux ci. devant
fiutes, lefquelles ferqnt affetlées princI~aleme~t tilr le revenu des Bénéfices
u niS , qu au paye ment des Cré~nciers
légitimes dcCdits ci devant Jéruitcs; or.
donne que les Syndics qui fe ront nomm és par lefdits Créanciers, (eront tenus
de préftnte r à la Cour avant le premier
D ~cc n: lJre '~63 , telles Requêtes &
Memolrt's qu ", trouvero nt convenabics , ta nt au fuj et de leurs crcances
qu e deldites pentions , pour le tOll!
e . aminL'l'0r les Commi/faires ci , de/flls
nommés, & communiqué au Procureur
(,énrral du Roi, êrre par lui requis,
& rar la Cour ordonné ce qu'il apparIl nJr. _
u ", A fait & fait déf,-n(es à tous
C r~ "nc i ers dc, ci·d eva nt Je(,,;tcs de
{aifir <'lI do nner (uite aux (aities, 'foit
mof,ï i, ires , (oi r immobiliai res, qui
pourroient déja avoir été faites, &
Je-
19
11 tons O lliciers ,de J ufiice, de permettre lefdnes falties , à peine de nul·
lité de routes procédures & ode tous
dépens, dommages & inlérêlS, & même de plus grandes peines s'il y échet ,
fauf aux Créanciers de faire valoir leurs
droits, ainli qu'il efi ci·delTus exprimé:
en conféquence a ordonné & ordonne
de plus fOr!, conformément à l'Arrêt
du 23 Juillet dernier, à tou s Fermiers
Locataires ou Débiteurs des ci - deva n~
Jéfuites du Relfort de la Com , de vui·
der leurs mains de toU( cc qu'as doivent ou pou rront devoit"' par la fuire
aux ci-devant Jéfuites, entre Ics mains
defJits Economes, chacun dans leur
difiritl, nonobfianr tou le fditie faite ou
il faire à la Requête de quelques Crean.
ciers que ce foit, à quoi faire ils pourront être contraints par lefdirs Economes, par les voies ' auxquelles lefdits
Fermiers, locataires ou D èbi t eur~ (ont
obligés; quoi faifant , il> en demeurerOnt bi en & valablement déchargés,
21 0, Ordonne que par les Commi(.
faires ci-deO'ls nommés, il rera proc~dé
au dépouillement & rel evé des Inventaires dreiles dans les Mai(ons & Colléges de cette Ville & de celles d'Autun, Châlon, Bourg, Paray & Ornex,
�ra
en exécution de l'Arrêt du Il Juillet
dernier , & des Mémoires & répéti_
tions de$ Créanciers & autres prt!rendans droit, à l'effet de conflater le plus
exaaement que faire fe pourra, la maC.
fe des biens appartcnans à chacune def.
dites Mai(ons & Colléges , & le monrant des dettes paffives d~icelles.
11 u. Il fera pareillement procéd é par
lefdits CommilTaircs, à l'examen &dépouillement des Mémoires qui (eront
fournis & envoyés if la Cour en exé.
cution de fon Arrêt du rI Juillet derni er, par les Officiers nes Baill iages &
Officiers Municipaux defdites Villes ,
concern ant la formati oR des Colleges
& Etablilfemens nécelfaires pourl'édu.
cation de la Jeunelfe, pour en être par
eux rendu compte à la Chambre des
Vacations, par elle pourvl' (ur iceUl
provifoirement ainfi qu'il appartiendra,
& à la charge qu'il en fera référé alLt
Chambres allemblées en plein Parlement.
23 9 • Les Commilfaires ci - delTus
nommés·, les Lieutenans Gén éraux des
Bailliages & Officiers commis. , . rég l~
'Tont provifoirement tolIIes d, ffi cult. s
qui pourroient naître, (oit lors du revêtilfemenl à faire, (oit à l'oecaûoa
?I
ae la vente des effets des ci-devant Jèfuites & toutes autres de pareille nature qui pourroient furvenir, & leurs Ordonnances feront exécutoires nonobftant toutes oppofitions.
14 0 • Arrêteront pareillement lefdits
Commill'aires, en pré(ence du Procureur Général du Roi, les Mémo;res de
tous frais légitimement faits en exéculion des Arrêts de la Cour, & en ordonneront le payement (ur les deniers de
la caill'e de chacun des Eçonomes établis en exécution de l'Arrêt du 1 1 Juillet
dernier, & les payemeos faits en con·
iéquence feront pall'és dans les comples
que lefdirs Econome~ feront. lenus de
rendre de mois en mOlS, dont ,1 (era en·
voyé un double au ~rocurellt Génér.al
dn Roi par (es SubfiHuts dans les BaIl.
liages du R"lI'ort de la COllr.
25°. Demeurent autoriCés lcfruts E'ConOjl1es chacun dans leur dillria, à
palfer les baux des Biens & Ma.ifons ap:
partenans aux ci - devant JeCll1tes, qt1l
ne font point amodiés, & à en pafi"er
de nouveaux des Maifons & Fermes
-dans les cas où les anciens feroient prêts
à expirer. le lout ~près des l1ublications & Affiches {anes dans tous les
~ndroits qui feront nécelfaires , & apr.ès
�11
avoir fait apparoir de la nécellite de
palrer lefdits baux aux Commiffaircs
ci-delrus nommés & au Procureur Générai du Roi pour cette Ville, aux
Lieutenans Généraux & aux Subftituts
dudit Procur ur G énéral pour les Bailli ages du Relrort, & des conditions
fous lefquelles ils entendent trailer avec
~es Locataires ou Fermiers, pour être
par leldits Commilraires & pa, le P,ocureur Général du Roi approuvées.
16". Pourront les Commiffaires cidelrus nommés, encore qu'ils ne {oient
tous ralremblés, & pourvu qu'ils fOIe nt
au nombre de deux, faire toutes le{dites opérations, defquelles il (era pa,
eux rendu compte à la Cour les Chambres alremblées.
Ordonne ladite Cour que le pré{ent
Arrêt fera imprimé, IÎI , publié, affiche
& lignifié à la diligence du l' rocure~1f
G énéra l du Roi, par tout 011 belom
fera, & notamment aux Procureurs de
ch acune des Maifons & Collèges des
ci-devant Jé{uites du Relrort, auX Curés {ur les Paroilres de{quelles les Mai{ons & Colléges (ont limés, & ;ux
O fficie rs Municipaux; qu'à la ml' Ol~
diligence copies collationn ées d'ICelUI
feront envoyées dans tous les BaiUiages
:!.J
du Rell'ort '. pour y être pareillement
lues , enreglfirées & publiées; enjoint
aux Subl!ttuts du Procureur Général
du Roi, d'en certifier la Cour dans le
mois, & tant à eux qu'à tous Officiers
du Relrorr de tenir la main ;\ l'exécution d'icelui, chacun en droit (oi. FAIT
en Parlement, toutes les Chambres
atremblées, à Dijon le 12 AoÎ.t mil
{ept ccnt foixante-trois. Signé, PETIT
puîné.
A Dl J 0 N, chez CAU S, E, Im p,imcur du
Parlement & de l'Intendance, près l'Evêché , 176J .
�l
E XTR A fT des R~é(lm des
D dih!ra.tiolls d~ la. 'Cour Olll'er:tiJl~ de Lorraine & BarroIs.
Du 5 Aoîlt 1766.
U par la Cour, les Chambres alremblées, la requête (1elle pré{entée par les Mme,
Syndic, Habitans & Communauté de Maron, expofitive,
que la reconll:ruétion de l'Egli/è
a donné lieu à une Inltance au
BaillIage de Nancy, contre les
Jé{uites de la même Ydle ,gros
décim:ltenrs du lieu de Maron.
Que cette in/l:ance, qui dure
depuis plu/ieurs années , & qui
a elruyé divers incidens , étoit
{ur le point d'être jugée: le
Bailliage, par Sentence clu 3
Juin, ayant renvoyé le P ,Irtie à la premierc gr:lnclc Audience.
A
V
•
�2-
Les Jéluites te [ont rendus
Aprellans de cette Sentence,
qui ne leur t:lit aucun grief, &
qui ne juge, ni ne préjuge rien,
On Jpperçoit affez le motiflecrct de cet appel; c'eil une fuite, c'c.!l une chicane appropriée
aux circonil:ances.
Per[onne n'ignore ce qui s'ell
paffé dans le Royaume, à l'occafion des J éfùites , pendant les
années dernieres , & l'on voit
"étuellement mettre à exécution en Lorraine l'Arrêt du Parlement de Paris du 8 Mai 1761 ,
qui condamne le Général & la
Société des Jé[uites , au payement d'une lomme immenle envers le Syndic des fieurs Gaufre & Lioncy.
Les J é[ui tes, qui avoient prévu cette exécution, au moment de la réunion effeébve de
la Pro vince à la Couronne de
}.
France, ont ven-du tOtlS leurs
meubles les plus préciet.I. , &
am mis dans cette vente tant
de précipitation, qu'elle a été
auffirôt finie qu'annoncée dao$
le public.
Cependant le Syndic des
fieurs Goufre & Lioncy il fait
[aifir généralement Je peu de
meubles, de denrées & provi{j ons , qui refroiem dans toutes
le maifons du Rdfort de la
Cour, & que les Jéluites avoient réCervé pour leur fubCi{lance néceffaire. Cette difè:uIfion s'ell faite avec grand éclat
& avec établiffernent de Gardiens, de CornmiŒ.lires, & même de gens en armes.
Les Supplians, prévenus [ur
les meubles, ont cherché un gage dans les revenus & fruits des
immeubles; ils Ont donné requête au Bailliage de Nancy le
A ij
�4
Mai dernier, & en vettu de
11. permiflion qu'ils Ont olnenue, ils Ont fait interpo{er {aifie pour Îuretédll recouvrement
de leurs avances dans la reconfiruéti on de l'Eglife de Maroll
entre les mainsdedifféren Fer:
miers des J éClIites , & Cur les
dixmes des fruits pendans aux
feps & aux racines, en celles
des Maires de Maron, Chali g ny , N euve-l\1aiColl & Me{fein.
Les SuppliJns auraient obtenu jugement au principal avant
la recolte, & ils Ce propo(oiellt
pour lors d'établir Commilfaires, ou de vendre (ur pied: la
p remie re grande Audience leur
ét~it promiCe; l'a&e d-~ppel des
Jél uites a intercepté le cours de
la Ju frice.
La (Cille re{fource des Supplians dl d'Jnticiper cet appe l..
14
1
de demander à la Cour une AlIclience prompte, & d'obtenir
permiffion d'établir des C ommilfaires à la régie de s fruits,
ou de les faire vendre (ur pied.
L'appel de Jé(uites ell: nonfeulement frivole , mais déri[oire: quel grief peuvent - ils
proporer contre un {impie reglemcflt de procédure.
Il dl évident qu'il~ ne veulem que retarder & m~mc é, iter le jugement; malS le; Sûpplians Ont le plus grand int ' rêt ,dJ ns lil firuation critique
où le trQuvent les JéCuites , de
pourlùivre & d'obtenir Ulle
condamnation contre eux; les
meubles & les revenus des immeubles de toutes leurs maiCons
(ont l:lÎiis ; quelle (era leur lùreté? T our annonce une fJillite imminente, & peut-être
llc~ -procbain e, il importe dOllc
A iJ
�6
aux Supplians d'accélerer la déci1iou de J'I nitance dévolue à
b Cour par l'appel, afin de re.
cupérer les fommes confidéra_
bles qu'ils ont avancées.
Les Supplian Ont fait {ailir
en vertu d'un ctecret du Bail~
liage , des fruits pendans aux
feps & par racines: le te ms des
recoltes approche, il n'y a pas
eu de Commiffaires établis; il
faut cependant recueillir inceffammenr ces mêmes fruits, ou
en faire la venre fur pied.
.les Supplians auroient conclu à ce qu'il
plût à la Cour leur permenre
d'anticiper l'appel inrerjetré par
le Pere Reaeur des J é[uites du
l oviclat de N aney , de la Sen.
tence rrn due au Bailliage de la
mêll' VIlle le 3 Juin dernier.
& pour procéder [ur ledit ap-
7
pel. c1'intimer ledit Pere Reaem à telle Audience prompte clu'll plaira il la Cour prél!.
ger; & eependanr autoriCer les
Supplians à établir des Commiffaires aux fruits & grains
pendans aux reps & par racines
{ai{is à leur requête , ou d'en
po ur(uivre la vente [ur pied,
[ans préjuclic:! à tout droit; ladi te requête ,{Ignée, DENISOT .
Oui le Rapport de L Erprit. Claude-Pierre de Sivry,
Con(eiller, lequel a du :
ACE 5 CAU 5 ES,
MES~IEURS,
Vo n m'a remis le deux de ce
mois la Requête, dom la Cour
vient d'entendre la leêlure ; je
n'e n ai pas fait le rapport le
même jour, parce qu'elle m'.l
Paru avoir relation à de~ objets
A jij
�8
d'intérêt public, fur lefquels J'ai
faH quelques rUlexions ; je les
[oumets aux lumieres de la
C our.
TOHt le monde connolt la
~ature de l'a ff,lire ) qui a donné
lieu aux premieres pour{uÎres
e"ercées dans les djfi"~rensPar
lemens du Royaume COntre la
Société des Jéfuites', & ;lUX
condamnations rendues COntre
Ile. Cette v:lfle matiere eft
épuirée d:lns les otn-rages, que
le zde du bien public a diélé
~ux Magl!hats , qui l'Ont approfondie. D'ailleurs les Arrêrs
.
'"
'
qUI Ont Juge 1Infritur , renferment, avec leurs di/polirions,
les motifs de ces dlfpolirions
mêmes: l'abu$ yefr proll\'é en
même-tems qu'Il efr pronol1c~,
& rie l'abu s prononcé & prouvé, déri venr les condamnations
dunr il eH le motit:
9
Ce concours, pre(que unatlÏme de la Magifrrarure, auroit
eu fans doure l'effer d'une loi
gén ' raie, s'il ne r eût pas prov oqué. L'Edit du mois de Novembre 17 64, veut qu'à l'avenir la Société des Jé/üite n'ait
plus lieu dans toute l'étendue
du Royaume.
Pre(que touS les Arrêts des
P ademens portent les défen(es
les plus féveres de (01licitarion ,
de propofer même, en aucun
tem , le rétabliffement de J éruites, (ous les peines les plus
gr,lves : cependant, dans une
Province voiline de la nôtre,
on pen(a que des conlidératÎons
particulieres pouyoient les y
maintenir.
e tOUS les moyens
<lui furent mis en ufage cn lcur
fave ur , je n'e n rappellerai
qu'un, par rapport à l'analogie qu'il paroÎt J"oir à l'éw
A iv
�ro
d~s J éfuites en L orraine, réu.
me à la Couronne depuis près
d'un fiécle : la Province, dont
Je parle, avoit obtenu une capitulation, qui affuroit à tous
les Religieux non-feulement la
confer~ation de leur état, de
leurs biens & revenus, mais la
confirmati on même de tQUS
leurs droits & privileges.
Cette capitulation était préfentée comme une efpéce de
Contrat entre le nouveau Maître & les nouveaux Sujets: ces
Sujets en demandoient le maintien par l'o rgane du Corps repréfe ntatif de la Nation j on
préte ndoit qu'il affurait aux Jéluites une exiftence léaale &
inébranlable.
/)
Déterminé fans doute pal' les
mêmes principes que (es Parle·
mens, le Roi a jugé que cette
capitulation ne pouvoit affurer
11
la conrervation d'un Etat, dont
le titre cH nul & fubrepticc, ni
1.1 confirmation des prét ndus
privileges, dont ["abus ne pCllt
jamais le couv rir.
Voilà les rai (ons que l'on op·
poferoit aux Jélliites de Lo rraine, s'ils effayoient de (e
, lair
' oe
1
1"er,l r CIVI
. '[ ,L'0
de
pre\'a
r ~c1,lmer le tra'té de ceflioll ~
b Edits de prife de po{]elii0n ,
de{quels cependant le Col kg
de il.,r n'a poinr rent ' de t~1 1e
ufage.
J'ai parlé de ce qui s'cit parr.;
dans cette Province, p:lr r ;>
parr au ' argumens de comp.lrait011 que ces faits prdentCnt;
ils cilie em au'\: Je(uircs rOl:lC
e!p ~l'J.nce c!e conbvcl' 1 n;rem, leur demie.- oz\ Ic. QJ.lIld
leurs Conl1iruriol1s icroienr tl'U·
jours {ou/haires à la cenfllfe des
Tribunaux ordinaires, quand on
A \j
�r 1.
pourrait douter de l'envoi pro.
cham de l'Edll, on connoit l'Arrêt du Confeil, qui YÏenr d'ordonner l'examen de la regle de
tous les Ordresllebgieux, l'lnt:
mut n'én ferait pas excepte j &
croit-on que ce moyen ne fup.
pléeroit pas à tant d'autres qüi
les menacent, puifqu'on allure
que leur regime réunir tour ce
qu'il peut y avoir de prerogatives, & tOut ce qui peut s'etre
glifTé d'abus dans chacun des
'<Lares Ordres?
Mais fi, par la conduite même des Jéfuites, on juge de
l'attente, il eit évident qu 'ils fe
rendent jufiice. On a clécom"Crr,
& la Communauté de Maron
J'expofe, qu'ils ont difpofé cie
leurs meubles les plus nécelT.1iIes, que jufqu'aux dLnrées d'un
ufàge jl u r ,;\ icr, t ur a lé dilapIdé. - Si le~ Iéfuires n'a ', oiem
1 egardé
13
dès-lors leur exill:encc
comme précaire & momentanée, n'auroient - ils pas crainE
d~ la-rendre relie en effet, d'en
abréger même la durée, en pro,oqu:Jm par cet éclat le zèle
du Minill:ere public? U ne dénonciation portée tur cet objet,
ent raÎnoit à fa fuite celle qu'il
leur étoit fi important d'~loi
gner, & ils y dOllnoient une
ouverture d'autant plos naTUl'elle, qu'Ils [e privoient ainfi
d'un reHe cle compaflion : on
plaint le coupable même que
menace une événement inopiné ; la même clitgrace n'excit'
plus le même intLrêt , quand
celui (ur qui elle tombe, (e l'dl:
attirée après l'a voir prévùe.
Cette dilapidation cl.l11deftine prouve cl vllc que les JUuites cie L rr.tine s'attenclent clepuis long - teù15 à partager le
�14
rIS
. ,
IOrt que .eur oClete
,
aeprol1vé.
Un autre fait expo(e dans lJ
Requête qui ell: fous les yeux
de la C our , prépare infen(jblement leur ruine & leur defethon, Tandis que les Arrê[s
rendus contre le Corps entier,
ont pourvu aux be{oins de chaque indi vidu par des provifiol1s
alimentaires & des penGoll ;
que quelques-uns leur réfervent
un li: garni, leur vêtement,
leur linge, leurs meubles d'un
ufage ordinaire ; les J élùitcs
L orrains difcurés i:lns e:;cepti on feroient délàpropriés prerque du nécel1àire ablolu , ùls
ne (ubfittoient à l'aide des expédiens que leur prévopnce
,
"
.."
avolt prepares, mais qUi s epui(ent. Ainfi à défaut de condamnation prononcées en Lorraine contre les Jéfuites, les
condamnations prononcées en
I)
France auroient le même effet.
T out Corps rélill:e à (a del1ruction, mais chaque Membre de
ce Corps particulier la délire intérieurement & la demanderoit
peut-être, li l'opinion n'était
quelquefois plus forre que le befoin, Qu'elle (~it l'effet du befoin ou l'ouvrage de la Loi, la
diITolurion des Jéfuites de Lorraine dt imminente; les Colleges abandonnés, Il faudra pourvoir à la continuation de l'en(eignement, voilà l'intérêt principal, ou du moins un des plus
imp0rran .
Il faut en convenir, le fuccès
des nou\'elle~ études n'a point
répondu partout à l'attente du
public, & aux (oins qui y?nt
été employés; elles (e reflentent de l.~ foibleŒe naturelle Q.
tout ce qui vie nt de n3Ître : cependant ces étabhffemens pré-
�16
parés dès le commencement des
pourfuites, formés d'après des
connoillànces locales, d'a pres
des plans & des idées comparées, choi{ies, exécutées par
tOut ce qu'il y a de plus éclairé
dans le Royaume, promettoient des avantages & des
progrès.
En L orraine il peut arriver
que les fecours étrangers manqueront à la Com , ou du moins
que le tems manquera à ceux
auxquels eU~ juger à propos
de s'adrelfer.
Dans la plûpart des Relforts 1
011 avoit vu les Univerlités qui
pouvaient fuppléer aux anciens
Maîtres, ou en fournir de nouveaux, ou en indiquer en donnant du moins des projets.
En Larraine les deux Facul·
tés qui r Jifem1:Jlentle plus grand
nombre cl Etudians , {om enue
17
les mains des Jéfuites ; ainli on
fera privé des relfources que
d'autres Provinces ont trom t!es
dans lem Univedité , & l'Uniyer{ité même de cette Province
exigera de nouvelles relfour<;es.
De toute part on VOlt nalrre
des obfbcles ; les biens de nos
College Cuffir~t à p~ine pour
les dépenfes ind,f{ileniables j &
fans compter les charges anciennes, combien de d~duétiol1s
nouvelles à faire fur leurs re\enus? Frais de Cequei1:re & d'adminittratioil , réparations inn ombrables dans des bânmens
dégradés ou négligés j des part ies aauellement en valeur affermées à perte dans la Cuite.
Combien de capitaux rembourfés & combien de dettes conrraÈtées depuis fix mois? Tout
annonce un double domm~ge,
qui réJùltcra &. de la diminution
�18
des revenus & de l'augmenta_
tion des dépenfes.
Ces biens cependant appartiennent au Public, c'eft le patrimoine des Inftituteurs de la
J eunelTe , le Public eft donc intérelfé à voir arrêter le cours
de tous ces expédiens ruineux
que l'on continue d'employer;
& fans leur fecours comment
les Jé[uites Lorrains, & ceux
qu'ils ont refugiés, aurcicnr,ils
vêcu depuis qJ.la-rre ans que leur
confommation ell: doublée, depuis quatre mois que leurs provillons fom failles?
Je ne m'arrête que fur les faits;
je ne parlerai point de l'importance de l'éducation de la JeunelTe , des vices de l'ancien plan
d'étude perpétué par la routine
de l'erprit monall:ique , qui affervit les taleas & retrécit le
, .
gellle.
19
En élevant un nouvel édifice,
on conferve le plan de l'ancien,
fi l'on ne peut en exécuter un
meilleur; mais dès qu'on prévoit fa chûte , on doit prévenir le dommage qu'elle peut
caufer.
Dans ces circonfiances, dans
l'impoilibilité que les J éfuites
fubllftent long-tems en Lorraine , dans le danger des ir.convéniens que leur lituation préfente relativement à l'enfeignement & à la formation des nouvelles études, quelle doit être
la marche cie la Cour, pour prévenir le préjudice qui en ré[ulteroit pour le Public? La Cour
demandera- t -elle au Roi fon
Edit, ou aux Jé[uites leurs Conf.
titutions?
Il ell: certain que la diverlité
feule des opinions qui partagent
les e[prits fur le corn pte de la
�10
Societé, in {pire d'abord le d~till
de la difculper ou de la conferver, en étudiam foi-même la na.
ture d'un Régime qui a reçu
des éloges & eŒuyé tant de con.
damnations ; cette étude dem ~lllderoit le travail deplufieurs
mois, & l'examen d'un nombre
infini de volumes; l'objet aallel
dl trop provi{oire, pour Ce livrer dans ce moment à ce long
& pé nible approfondifremelH ;
fi , pour {e l'épar<Yner
, on VOLt-b
loi t Cuivre en cette matiere la
regle qui a été établie p~r le
dernier Pape, une des lumleres
de l'E<Yli{e dans un Ecrit dont
t)
' .
•
les Jéfilites ne rejetteront pomt
l'autorité, on feroit bientôt dé.
terminé {ur l'ell:ime ou la réprobation que mérite leur Régi~
me : PuhLici ellinl at'lue ILOtont
II/nt R efr.l(7arii ,
quiwmqul! per
SmWllianz à Jldiee collzp~lel!le
'l I
'prolatam ; rei dec/aTa,i
Jiml.
Mais tour approfondifièmcllt
des Conl1itutions en elles-memes, ou des décifiom qui les
ont J- u<Yées , de,-ienr inlltile , de0,
- 'R
puis que
1Aurome
op 1e a
prononcé.
Si des vlles fupérieures ont
fu{pendu pour cette ~rovinc,e
l'exécution d'une LOI perpetuelle & irrévocable donnée
par tOUS les Pa~s,. T .erres &
Seigneuries de l_ob e,dl~ llce du
R oi rani voulOir penetrer les
motifs qui en retardoient 1envoi, on peur préfum:! qu'Ils
ceŒeroienr peur-être, Il Sa Ma·
jeflé connoiŒoit les faits dont
je viens d'avoir l'honneur de
rendre compte à!a ~~u.r; fi elle
en eût elle-même ete lllthune
légalement, elle _en eût fa,it (ur
le champ un objet de dc.hbér,ttion. La dcrniere caufe de
�11-
grande audience lui en offrait
le moyen, li cette affaire interrompue ne fùt reftée fans décilion j j'ai penfé qu'elle pourroit failir l'occalion que lui fournit la Requête que j'ai apportée
fur fon Bureau> & dans laquelle
les Parties lui dénoncellt pour
leur intérêt particulier la veme
& la difcuilion générale des
effets des J éCuites ; je me fuis
déterminé d'autant plus volontiers à joindre aux faits expofé
dans cet aEte judiciaire les réfle xions qui en fonent naturellement, que la Cour avance
vers le terme qui doi t fuCpendre
fes fonEtions ordilnires. Elle
s'emprelrera donc de s'occu~c r
des événemens qui peuvem lurvenir pendant qu'elle fera féparée, & il n'eft pas probable que
les JéCuiœs puiirent repren dre
le cours ordinaire des ClaŒ 5
13
au moment de leur rentrée,
quand mème l'enlèignemenr
publ;c ne leur feroit pas ôté
avant ce tems.
Comme tout concourt à perfJad er qu'à cette époque la
J euneire aura d'autres Infl:itLItems, la Cour pourroit dès à
préfent prendre les me(ures nécciraires pour qu'il fu ccédaffent aux fonEtions des anciens
Maltres fans interruption &
fJns obftacles.
P at la connoiirJnce qu'elle
prcnJra ues biens qui fOnt en •
la poireffion des Jé[ui res , ou du
nombre des perfonnes dont chacune de leurs MaiCons ea ou
doi t être comporée , des Cu ers
néceiraires à l'acquittement des
Fondations & au fervice des
Ecoles, des Erudians étrangers
u n:ltionaux de chaque Claire
dans chaque College j il fera
�l~
<tiré d'évaluer, du moins par un
•
calcul d'approximation ; le,
fond & les revenus qui pourr..Jnt être employés à la dépen.
le des nom eaux EtablilTemens',
on pourra fixer la {ubiill:ance
de chaque Sujet, le nombre &
la rétriburion des Maîtres , le
nombre des ColleO'es dans la
,P rovince, & celui"des Claires
d ans chaque College. Il ne paroitr,! peut· être pas nécefiàirc
de les conlerver touS; & (erat·il poffible de le faire ? Les
fonds (eront-ils [uffi(ans? Nous
mettons ~ part la grande quefbon de /çavoir, li la multiplicité des Etudes & des Erudians
dl: aVlntageu(e ou nuilible à
l'Etat.
A u cas que la Cour juge à
propos de prendre dès-à-préCent ces éclairciiTemens , elle
adopter\a ou la forme des déclarations
2-)
d arations auxquelles les titre
{eroient joints, ou telle antre
forme que {a prudence lui fuggérera; il dépendra d'elle de
demander en même·tems des
connoiiTances locales aux Of:'
liciers de {on ReiTon, & même aux per[onnes éclairées qui
ne {eroient pas fous (a Juril'diaion, de {e concilier avec le
Clergé, avec les Ordinaires,
& principalement avec le Chef
ditbngué du premier Chapitre
de la Province, que la Cour ell
flattée de compter parmi Ics
Membres, & qui par (es lumiercs & [on travail, a contribué
fi utilement à l'établiiTement
des nouvelles Ecoles dans {Oll
Diocèfe.
Je corrviens que l'utilité de
ces connoiiTances préalables
dépend abfolumenr du parti
que la Cour prendra, (ur le
.13
�2.6
fond même de l'affaire des Jéfuites; je me fuis beaucoup plus
arraché aux faits qui prouvent
l'i mp oflibilité phylique qu'ils
confervent plus long-rems l'enfeignement public en.Lorraine,
qu'a ux raifonnemens par lee
quels on pourroit peut- être ju_
ftifier qu'il ne doit pas leur être
lai{[é: ces preuves n'entrent
point dans mon plan aétuel. On '
ne peut oublier néan moins, que
les Parlemens du R oyaume ,
déclarent par leurs Arrêts, les
Etudians qui auraient fréquenté les Ecoles des Jéfuites, ln
'luelque lieu 'lue ce puiffe 'Ire,
incapables de recevoir aucUns
D egrés, & de po{[éder aucunes
Charges Civiles ou Municipales. Je veux croire, que ces
peines ne font que comminatoires. On fent cependant que
de telles difpofitions peuvent
21
Ju moins fervir de prétexte à
des difficultés, qu'il ell: à prop os de prévenir pour l'intérê t
public, & pour la féc:unré .'
dont tour Citoyen dOit JOUIr
fous la proteétion des Loix.
Les Loix qui réglent l'état
des perfonnes , doivent être
uniformes , univerfelles . Les
exceptions particulieres, méconnues fdcilement, cacheraient des piéges inévitables ,
dans une matiere auffi grave.
Ain{i, quand cet incon~ément
ferait le feul, il fuffirolt pour
que les JHuit es n~ fuffe'~t p~us
chargés en Lorraine de l enjc,~
gnement publ.i c , tandiS qu Il
leur ell: interdit par-tout. , ,
Senfibles {ans doUte aux evencmens qu'ils ont effuyé , CO~1ferv ero nt-ils affez de tranquillité d'cCp rit pour {e livre~. à l'attemion r"
IUlvle qu"'ge
eXI B ..1IOH:ruIJ
�13
1
Etion de la Jeune{[e? Une litu,\:
tion telle que la leur peut bien
produire dans le premier moment un effort de courage, qui
tend tous les re{[orts de l'ame;
mais plus cet état doit être violent, moins il peut être durable: il ne re11:e bientôt plus que.
tri11:e{[e & re{[entiment ; & une
ame aigrie, abattue, e11:-elle capable d'en former d'autres, de
former des cœurs François l
Les fenrimens fermes & élevés (ont l'appanage de cette
Nation; mais éloignons tout
ce qui peut gâter l'ouvrage
heureux de la nature.
La Nation de Lorraine, qui
en fait une partie, n'a jamais eu
de Maître, qui n'ait porté dans
fes Etats le même titre, que la
F rance entiere a donné à Louis
le Bien-Aimé. Les peuples de
ce Re{[ortfoumis nouvellement
19
h la Domination de ce Monar~
que chéri, ne donneront à leurs
enfans, dans l'éducation dome11:ique , que des exemples d'amour & de fidélité: il faut que
l es Inl1ituteurs chargés de l'éducation publique, ayent comme chaque pere de famille ,des
motifs pour bénir le Gouve rnement , pour re(pe~er la Magi!l:rature, & qu'J!s taffellt paffer ces imprelIions dans le cœur
de leurs Elèves.
L'attachement naturel 11 la
Nation Lorraine pour Ces .Souverains ce (entiment tOuJours
inaltérable, toujours univerCel,
pourroit être re gardé da.ns c:s
Provinces, comme le fruit precieu x du climat même. ~a cU,Iture ne doit en être confiee qu à
des mains habiles & {ùrcs.
L es Gens du Roi ay1nt été
A iij
�3°
mandés, & ouis fur le préfent
Récit;
La matiere mife en délibé.
rauon:
LAC 0 UR, les Chambres alTemblées, a arrêté, qu'il
fer oit fiaru é fur les fins de ladite
Requ ête par la Cour Grand'.
Chambre.
Et en ce qui concerne les
obj ets d'intérêt public, conlidéTant ladite Cour, que des faits ,
des circonfiances & des réflexions mentionnées audit Récit,
il réfulte la preuve évidente de
l'impofIibilité phyfique & moraIe, que l'enfeignemenr public refie plus long-tems entre
les mains des J éfuites dans cette
Province , que l'état civil de la
Société defdits Jéfùites apnt
3i
une connexité immédiate ave~
ledit enfeignement, il ne paroîr
pas pollible de pourvoir à l'un 7
fans fia mer en même-rems ru,
J'autre; que pour prendre une
connoi{[ance légale des Conditutions de ladi te Societé, ladite
Cour fer oit obligée de formalifer des procédures , dont la IOiv
gueur s'oppoferoit à la promptitude des précautions qu'exige
à ce moment la continuation
de Etudes: que l'autorité I{oyar
le peut feule concIlier cette oppolition, & lever ces obft:acles
par la plénitude de fa PUl{[ance,
& l'aEhvité de fes Loix: que
d'ailleurs, quelque parti que la
prudence de ladite Cour au roi t
pû lui fu ggérer , il eût toujours
été m,,~s avantageux dans [e
effets comme moins prompt
dans (on exécution, que celtù
qui fera preterit par b vues lu,.
�~1
pcneures , & la haute fageife
deS.M .
Pourquoi ladite Cour a arrê.
té, que le Roi feroit très·humblement fupplié de lui faire COI1noÎtre fes intentions, fUL un
objet aufli important, que celui
de l'éducation publique dans
fes Duchés de Lorraine & de
Bar, & fur les autres objets
qui y font intimémeIlt liés.
Que copies collationnées de
la préfente Délibération, fetOnt adretrées incetrammenr à
M.le Vice-Chancelier, à M.le
Secrétaire d'Etat du Départe.
ment, & à M. le Controlcnr
Général, par M. le P. Prélident, qui leur écrira pOlir les cn·
gager à obtcnir dudit Seigneur
Roi, une décilion prompte &
relative aux circonfrances qui
ont donné lieu audit Récit, &
au préfent Arrêté; & pour les
1 •
H
prier de préfenter à S. 1\1. cett.c
démarche refpe8:ueure de la
Cour Souveraine, comme une'
preuve nouvelle de fa parfaite
foumiffion, & de fa confiance
dans la prOteaioll {ign.alé~ , &
la bienveillance pamcultere,
dont les peuples de ron Reilore
Ollt déja reçu tant de marqu~s
dilhnguées de la bonté dudlt
Sei gneur Roi.
Fait arrêté en la Cour Souveraine', les Chambres afièmblées , ledit J<lur cinq Août
mil fept cent foixante-fix.
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Title
A name given to the resource
Monographie imprimée
Description
An account of the resource
Ouvrages imprimés édités au cours des 16e-20e siècles et conservés dans les bibliothèques de l'université et d'autres partenaires du projet (bibliothèques municipales, archives et chambre de commerce)
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Recueil des procédures faites contre les jésuites au Parlement de Provence, et arrêtés des Parlements de Paris, de Bretagne, de Toulouse et de Dijon. Recueil factice, 1762-1764
Subject
The topic of the resource
Parlement de Provence
Jurisprudence avant 1789
Jésuites
Description
An account of the resource
Pièce concernant l’expulsion des jésuites, voir Mémoires du Président d’Eguilles. Comprend également d'autres arrêts de la cour du Parlement de Provence. Ouvrages provenant de la bibliothèque de M. de Beaumont.
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
France. Parlement de Provence
Source
A related resource from which the described resource is derived
Archives départementales des Bouches-du-Rhône (Marseille), cote epsi 4124 1-3
Publisher
An entity responsible for making the resource available
s.n. (s.l.)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1762-1764
Rights
Information about rights held in and over the resource
domaine public
public domain
Relation
A related resource
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/201848171
Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/AD-EPSI-4124_Recueil-procedures_vignette.jpg
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
3 vol.
[pagination multiple]
[In-4]
Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
text
monographie imprimée
printed monograph
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
France. 17..
Provenance
A statement of any changes in ownership and custody of the resource since its creation that are significant for its authenticity, integrity, and interpretation. The statement may include a description of any changes successive custodians made to the resource.
Archives départementales des Bouches-du-Rhône (Marseille)
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/149
Jésuites -- Provence -- 18e siècle
-
https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/3/425/MS-54_Archives-nationales.pdf
9538c86435e6959aa0ae48aef7aff6d9
PDF Text
Text
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Manuscrits
Description
An account of the resource
Plusieurs dizaines de manuscrits des 16e-18e siècles, principalement juridiques, conservés dans les réserves des BU de l'université et d'autres partenaires du projet (bibliothèques municipales, archives et chambre de commerce)
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Archives nationales : copie d'un recueil factice coté H(1)1266, qui contient 12 pièces et 54 feuillets
Subject
The topic of the resource
Histoire de l'université
Jésuites
Source
A related resource from which the described resource is derived
BU des Fenouillères - Arts, lettres et sciences humaines (Aix-en-Provence), cote MS 54
Publisher
An entity responsible for making the resource available
s.n. (s.l.)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1763-1764
Rights
Information about rights held in and over the resource
domaine public
public domain
Relation
A related resource
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/25336888X
Notice du catalogue : http://www.calames.abes.fr/pub/#details?id=Calames-2021121171249801
Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/BULA-MS-54_Archives-nationales_vignette.jpg
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
1 vol.
60 p.
cm
Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
text
manuscrit
manuscript
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/425
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Aix-en-Provence. 17..
Abstract
A summary of the resource.
Note qui se trouve au bas de la première page de la première pièce : ces pièces, qui ont été envoyées par M. le Vice-chancelier, sont les mêmes que celles qui ont été envoyées par M. de St Florentin
Contient également, en fin de volume, une note manuscrite de G. Fleury, bibliothécaire de l'université d'Aix, datée du 29 avril 1917.
Provenance
A statement of any changes in ownership and custody of the resource since its creation that are significant for its authenticity, integrity, and interpretation. The statement may include a description of any changes successive custodians made to the resource.
BU des Fenouillères - Arts, lettres et sciences humaines (Aix-en-Provence)
Description
An account of the resource
Le procureur général au Parlement de Provence rappelle qu'un édit de 1603 ordonne que le collège de Bourbon soit composé de 4 facultés (théologie, droit, médecine et arts) mais que la Faculté des Arts a été détruire par l'arrivée des jésuites
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Ripert de Monclar, Jean-Pierre-François (1711-1773). Auteur
Table Of Contents
A list of subunits of the resource.
- Liste des pièces (12 pièces, datées de 1763 et 1764)
- Avertissement : ces pièces, qui ont été envoyées par M. le Vice-chancelier, sont les mêmes que celles qui ont été envoyées par M. de St Florentin
- Etat du Collège de Bourbon (26 oct. 1763)
- Lettre de Demonclar à Mgr de St Florentin (26 octobre 1763)
- Pièces envoyées par le vice-chancelier le 3 janvier 1764 (27 octobre 1764)
- Mémoire concernant l'Université et le Bureau de Bourbon de Provence
- Note manuscrite de G. Fleury (29 avril 1917)
Collège royal Bourbon (Aix) -- Histoire
Jésuites -- Provence -- 18e siècle
Universités -- France -- Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) -- Histoire
-
https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/1/544/FR_MMSH_MDQ_HP_MG_009.pdf
538703a18ff27364ac7744e21a8f0788
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Monographie imprimée
Description
An account of the resource
Ouvrages imprimés édités au cours des 16e-20e siècles et conservés dans les bibliothèques de l'université et d'autres partenaires du projet (bibliothèques municipales, archives et chambre de commerce)
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Provence. 17..
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Ripert de Monclar, Jean-Pierre-François (1711-1773). Auteur
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1762
Description
An account of the resource
Après les arrêts de la cour de Rennes de 1761 et 1762 qui ordonnent la fermeture de tous les établissements des jésuites, le réquisitoire de Rippert qui dénonce le jésuitisme et ses règles comme un très grand danger pour l'Etat
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
1 vol.
315-[1] p.
In-16
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/544
http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/Collection/imprimes/provence/Pages/FR_MMSH_MDQ_HP_MG_009.aspx
Language
A language of the resource
fre
Publisher
An entity responsible for making the resource available
s.l. (s.n.)
Relation
A related resource
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/248896512
Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/FR_MMSH_MDQ_HP_MG_009.jpg
Rights
Information about rights held in and over the resource
domaine public
public domain
Source
A related resource from which the described resource is derived
Médiathèque de la Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (Aix-en-Provence), cote YP-75 (2)
Subject
The topic of the resource
Jésuites
Histoire de la Provence
Title
A name given to the resource
Notes indiquées dans le compte rendu des constitutions des Jésuites par Mr. Jean-Pierre-François de Ripert de Monclar, procureur général du roi au Parlement de Provence.
Type
The nature or genre of the resource
text
monographie imprimée
printed monograph
Abstract
A summary of the resource.
Note : ce deuxième volume contient uniquement les notes additionnelles publiées comme supplément au volume 1 : "Compte-rendu des Constitutions des Jésuites, par M. Jean-Pierre-François de Ripert de Montclair, Procureur Général du Roy au Parlement de Provence, les 28 May, 3 & 4 Juin 1762, en exécution de l'Arrêt de la Cour du 15 Mars précédent", paru en 1762
Provenance
A statement of any changes in ownership and custody of the resource since its creation that are significant for its authenticity, integrity, and interpretation. The statement may include a description of any changes successive custodians made to the resource.
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH Aix-en-Provence)
Jésuites -- Provence -- 18e siècle
Jésuites -- Règles -- Ouvrages avant 1800
Jésuites, Expulsion des -- France -- Ouvrages avant 1800