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13951e54b3d8b86054248f089ef113ae
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;.:
D d,ID/1âation dn Faa"m!
c royez que mon cœur plac~ au mil ieu des- monra..
gnes de neige, & pa rmi la glace de mes propref
infirmi(~s , n'a poinc eû de froideur pvur"Jecœur
d e ma très-chen: Fi le , q~ ce mie n mal heur
m e ravie: mais que j 'aime m ieux p~rdre. pO\Jcvù
que Di~~ ne foiC' po~nt cùur.~o ~cé , que de manqUtr
en la lamcc flncerJté que J al vouée au fe rvi cedc
fon ame , que j e ne lçaurois IJacer fans la trahir
n i trahir fans la perdre , Sc. cecte perre-b. reroj~
mon allliétion : car j'aime cccce Fille comme
étanc ~
Son crb humble Pere & Serviteur
FRANÇO I S Ev t:que de Geneve.
C e deuxieme A "ûl
1 6 1. 1 •
,
LE
NOUVEAU
TARQUIN,'
COMEDIE
E N T ROI SAC T E 5.
�,
.
. ..., . . . . . ... ..
~yyy~·yyyyyyyyyyttt
ç..~~ .~~~~ ~~~~~ ~1!r:,.\.:i.~)~
cr E V
~~~:t~~~~~~~~~~
.A C
R S.
TA R QY .1 N, le Superbe •..• Palllal,"
.
LU CRE CE, aimée de Tarquin.
Colombill/.
COLLA TINU S, Amant de Lucrece,
Palllaffi·
LUCRETIUS, Frere .de .Lucrcce. Me;f.Clill.
BRU TUS, Senateur.
••
Arleqllin.
G R AND PO N TIF E. ••• . Gil/tl.
>
SCARPINELLO, Confident de T arquio.
GUI 0 LIN E, Confid ente de LucJece.
Mc. PAS S ER 0 N, Avocat de Tarqu·io.
Me. CHAUDERON, Avocat de Lucrece.
C HO E URdes Yelblcs.
DEUX ARCHERS de l'Ecuelle.
TROUPE des DEMO NS.
La Seene
eJl
à Rome dans le Temple da
rrjla!es.
1Ot~<a',(-*,,~ ~*" .I~*,,~*,,~~~
PREFACE.
E n'cft pM un air d'Auteur que je
prétend me donner icy en mettant
une Préface à la tête de cette petite
Piece comique, j'auroismêmefQlthaitéRou,
voir m'en dtfpenfer, mais j'ay été obltgide
défigurer Ji fort le trait d'Hifloire dOrlf j'ay
emprunté le titre &' le priTtcipal fujet de
cette Piece, que ce ferait vOI?loir n/expofer auxJufles reproches ÙS Cenfturs exaOs,
ft je ne prenois pas le foin de les pdvenir
en me j :~fltfiJ/nl. 12.!!e mon Let7 eur frache
donc que quand j'ay empmnté te caraOere
de Tarquin &' celui de Lucreee de l'Hiflaire
Romaine ,je n'ay pas crfi que je dû[[e être
aflraint à la Lay des Faimes dramatiqltes ni conferver Ji fort ce caraclere dans
teur entier .J'ay préfer! Tarqlûn à t.out
autre à caufe de fan orgueil &' de f an
ufurpation à lit-fouver.aineté, caraOere qui
n'exprime pt/s mltlcelui du Heros cache de
notre Fiue , L ucrae m't/ paru convenir
parfttitemertt au fujet à ct/ufe de fa eh4/ eti; durefle qu'on n'imfltte pas à m on ignorance Ji je la fai> pt/rollre fur la SeCfte com-
C
,
�me fille,
IjlloÎque l' H ifloirt n0111 apprenne
IjS/die fut mariée> & Ji jt donne" Tar_
Ij/û,t le pert les f entimens d'irréligion &
lJ'impudicité dont la même Hifloire carailerife fon fils; cette libaté eJi hy une fuite
lie la dlfpenfo ql4e je fi, is en droit d'exiger
dès rigourmfes toix du Theatre,
Je ne crois pas qU'Il fait nueffaire derendre (omp/( au Public du fuje! cacM de w/(
Pifce allegorique > t oMe J'Europe en eJi inflrui te> puiJque lit noU'velte ma pû arr;wr
jt.fques dan! lu deforts 'lue j'habite .
.Au reJie > quoique le M ifantrope de Moliere nous apprmne> qu'en fait d'Ouvragu d'efprit > te tems ne fait ,ien à l'affaire > j'ofe pourtant preJenter cette excufe à
mon LeElmr> & le prier d'avoi, égard 'i."e
j'ay mis plus de tems à écrire cette Pme
que je 'V/en ay employé à la compofer> &'
que c'eJi icy l'Ouvrage aune après-dînée dt
Campagne où la Compagnie p-réfe,a rem/lly
de fa leElure à "lui de r oijiV(f(.
r
,i!,~~~~ ~ ~ ~ ~~~*'~
~~~~~ ~ ~tt 'itf ~1*.,~~~
LE NOUVEAU
TARQUIN,
C 0 M E 'D l E.
ACT E PRE MIE R.
S CE NEP REM 1 E R E.
Le.Th éâtre reprefente le Perifiile du Temple
de la Déeffe V efia.
T.A. 1t Q.VI N chante fur l'air: NI m'tt/luulit..lI~US
Q
fffS.
t:J E je ruis malheureux,
Rien n'c:gale ma pein.e ,
J'adore une inhumaine
Qui fe ric de mes feux,
Que J.i; Cuis malheureux.
Sur l'air ,
Rien n'en égal en ce moment
Au rouci qui m'accable ,
Ma gloire, mon nom &. mon rang ~
Toue m'en infuporrable:
.
Que rt:rr le Sct:prre qu't:n mt:f mams
D epuis long·et:ms je porte, .
Tandis 'lue le Ro i des RomaU\s.
Lan&,uic i cerce porcc,"!
F' d
1
MC,
JU/I'en'
•
�'J
SCENE
II.
TARQUIN, SCARPINELLO.
SC ARP l N ELLO. Sur l'aird" F,li" "Efp.~.,.
Q A mon ardtur) peuc.il être commis,
Uel noir chagrin vous occupe, grand Prince
)
Vous auroit-on fouffié quelque Pro"ince,
Ou craindriez-vous de nOUveaux cnnemü.
TA R Q.U 1 N.
Ah! plût aux Dieux, mon cher Scarpinello, plût
aux Dieu que je n'euffe que des ennemis ~ combanre.
Tu fçais en combien d'occafî.ons J'ai [ça rendre leurs
efFores inutiles. je rerois enCOre cn état, quoique
• ieux) de leur faire face de COur côté, & de les ré~
du ire a . . ec aurane de facilité que j'ai de peine à venir :i bour d'une Pucelle qui méprife mOn rang & ma
fl ame.
Lorfque de Rom. c ans mes mains
Je puis balancer les defljns,
Une jeune pucelle,
Srnrpiml/iJ • •• F orr bien)
Tn yqllitl •••. . Ofe m'~ cre rebelle,
Vous m'entendez bicn:
S CAR PIN E LLO.
Oh parbleu je vous avoue, Seigneur, que fa réli flan ..
ce & fa révolre me fur prennenr. Quoi! vous, ce rnêmê
Tarquin devanr gui P orcenlla & ranr d'autres fe fonr
vûs forcez de tourne r le cul, vous ne pouvez pas venir
à bour d'une fille? Pour moi qui n'ai ni la routine d'un
vi eillard) ni {es richeffes d'un Monarque, je: neme Cuis
croo\' é à pareil cas,
II ,b4ntt fur l'air, De l'OptrlJ
de l'ErtrDpe Gnf4ntr.
Je voudrois pour la nouveau té
Pouvoir [rouyer une cruelle:
. Mais peut-être vou;: ne vous y prenez pas comme
il fawt. Vous fça vez mieux que moj que le, Se~ cft UQ
?C$
Animal difficile-qui ne: peut pas être mené par
rouecs inconnües ; les femm es marchent volontiers
fur les pas gue leur ont tracé celles qui les ont précedc:cs & en amour comme en religion l'innovation l'fi une grande herelie.
11 cbnntt fur l'air (5 L", lM
Suivez la route ordinaire
Que tînt le premier Amant,
Par ce moytn Cor de plaire
Vous pourriez plus airemenc
Faire lan la lanra ridetc
Faire lan la lanrarida.
TARQUIN
Cur l'air F. Ândré.
conCei l me dOlllle ru perfide,
V oudrois-tu' qu'un Roy des Romains
Soupirât el) l'relave timide .
Comme le commun des humall1s j
Je' n'au rois Cuivi cerce maxime
Ec Ion lan la
Ce n'ell. pas H
Ce que Tarquin fera . , .
J e Cuis le beau feu qUI m alllme.
SCA RPIN.ELLO.
Ma foy prenez que je .o'ay'e"r!en. die, & conduir6~"
vous :\ votre guiCe, m~ls fi J croiS vocre Belle , le
fça y bien ce que je ferois.
Q
u el
T AROUIN
Et moy qui Cuis, leu defuôpirer en aman~ du tiers
Etat, je vais mettre en uCage les talensde CIrcé & de
Medée &. nous verrpn~ fi elle y refifiera.
,
Il ,hnrl"
Il faut que je tpe fa{fe aimer
De cene cruelle Rui m'a rÇll charmer
Qu'en ce j our l'El\feJ m'obeïffe
Noirs démons
Griffons
Ec toy Pluton
Venez Cervir ma paCTion
11 faut que je me fafte aime!'
De cene cruelle qui m'a [çû chatmer...
�n récite
8
fif,,,,,,uiM r"ifJ4Htt ) t,J f.lif4!Jt ~, gr;m41t~
hlYr,bltl.
Udice, udire, Ô voy che d. ce {leU.
Precipica r qui Foigori Tonanci
E. voy che 1. rempefle & le proctlle
Monece a habitation de Laria ErrancÎ.
E. voy M ini(lri de li Ecerni piend
CitadinÎ d'amour her che vin roque
Er?e Signor de Begne Empi des Sors.
SCENE
ENTRE'E DES
III.
DEMONS.
OH joue [4 m4rcl,. du 'fanif!4iru, pendant 14q,,/II/
[fJ Démon! ft T4ngent dtl ,ôti de T ARQyIN.
qUI faIt de! la1-i! de pwr.
La marche finie, le Chef des Démons chante:
S
Ortons ~e nos prifons,
Au Roi qui nous appelle
Accourons , _
D émons ,
Griffons,
D ompco~s cette rebelle.
Qui rie dê r~ pa mon (
Et toi, noÎ[e AledoA,
9
Le C(tUI' dt! D é1tM/H rtptt e ct (6Ilpltt, tIJ[lIitt ltUr
Chef fRlftl1lt dIS grim4ftS hornbles J,t.
o
mille •••••••••.•. t. D. venga fri chianrj
Mille •••••• o • •
o.
2.. D. venga Pitoni.
0
••
•
Arpie ..•.
3. D. venga NomÎeanci.
Centauri .•..••.•.•.. 4. D. venga Tugen iomei .
Sfingi ........ 5. D. vcnga tu Alello &. Clola.
Epall idl • •
6. D . vcnga voi novi monilia
Gorgonio
T out enremble.
Vo y Mege re
Venite gui
Tu Cerbere ..
Venice qui
Ven ite qui.
0
0
,
•••••••
'0
•••••
C ettt impréctJfftJII [errpttt rn C"œtcr , TIlr'ifrÎlI [il/lfol1Jt
leI D emons chaute , fur l'air du MMetM.
Meffieurs les D émons, foyeE les bien venus.
LEe 0 E UR
DES
DE !Il 0 N S.
A tes: ordres nous: fommes coes accoures.
TA RQUn.'.
Pour que je fois conrcnt ,
D e vô tre emprdTcmenr ,
Faites quc.ma maÎCreffe paroiffc en }'infl:ant,
LE COE UR.
So_uffle-Iuî ce poiCon
Que produit l'A ch.eron ,
QuI croubl anc fa rairon.,
Rend douce·cC! tte cruelle
Com m e
utl
Mouron.
.Aux ordres de P luwu
Ob<iffous ,
D émons,
E t qu"auœn de nOW3 ne revdt
Ceue atlion.
F airons 9ue r:1. MaÎtre[u pat"oilTc ~ l'il)/lanc·o
L",rtce paroi t ,tu (ond du TIJM rrt 0 J"w mJCc w
J'lm IlI r J(lI IJ. k liJow t •
,b.lIl rtUJt
Cruelle dép.\rt ie
Malheureux jour ,
Que Ile ru ü·je rJIU vic)
Ou fans amow:.
B
�If
10
T.tyqllÎn t~u t hM par/IHlt IIft.\" D ém"H J courAge
elle en d ent déja) Menieurs ,encore un de vos char:
mes , fon Cœur
:li may.
Lt! Dém(J11-J flm lm ]jrRule nu tDltt' dt Lturut (5
d,m[mr e" ,batam fur l'air du. Branlt.
en
En vain d'une fi lle l'humeur
Para ir haïr le branle,
Vous triomphés de fa rigueur
Si VOllS vous montrés plein d'ardeur
A danCer le bon branle,
On vient :\ bout d'un jeune cœur
En mettant toUt en branle .
La Démtmr m
ft rairant fouJlmt
t(lft!
ft"
SCENE
V.
TAR@IN, LUCRECE, GUIOLINE'
TtW'luill f0ft ! la jigrtre Je Phebu! dtfcWd d'un dUlr ($
,bnult fur l'air ,M.Marque rtdouté, dt 1., CatJtare J'Orphi.
u re jour glorieux je defcen~ fur la cerre
Pour t~alfurer de mon amour
Garde-toy deCorm ais d'jrrirer ma colere
En rc(i(\:anr au feu du jour.
LUC R E C E.
,ha"te d'""
D
rO,j {"tim.\·. Cur l'air ne mmtmdt1.. 7JOH! PtJ ! 9
Si
L"N'U6
1"; pnrD Ît immobile , iii pm dff LIlXù d'imp,-ù(Jt;,n,
TM'Juill Im r dOflne Unt Bourrée (j fi rttirt /J'V U
(fi".
je puis m'en deffendre
En vain pour me furprendre,
Vous venez m'a ll armer
Je ne v~ux pas aimer.
T.A R Q.UI N.
fur l'airdtt rD.t
"11,
SCENE
I V.
L UC RE CEG U 1 0 LIN E.
LUC RE C E. . .
EII, ,hanlt
fur l'air) fJt m'tmttuln., 'lIDUJ pas.
quel rranfporc CoudaiR
de mOn Ame
A HS'empare
!
Ne l'entendez vous pas
T tOp Ccvére Lucrece
C eR un Dieu qui vous prdfe
Livrez -lui vos appas
Qui dianrre le fçaura.
ChIJ7Ilt
T .ARQUIN
GU 1 OL I NE.
N e vou s allarme7. pa!
M on aimable Princdl"e ,
S i j'amo ur qui vous preffe
Vous li vre des co mba u )
Ne vous aJiarmez pas.
Lucrece mes Amours ,
Langui ray-je coujoCtrs.
J'HII rOll
,ü
Muf"'~
LUCREC E.
Eil. ,b.nu C. r
l'ai r Rt'lJtille1.. belle w dormit .
•
l'Op''" J' .AJ"'"
Quel chang ment , que di ra l'Univ"s
P'"
G U JOLl NE.
fur l'air tIt BirenluJ
D'une fu bri le fBme
Je Cens le doux venin;
Ah ! quel rranfport Couda in.
LUCRECE.
Chante d'un ton furieux
A mes cranfporrs ;
E n vain ru voudrois inhuxaaine
A mes rranfporrs
Oppofer cl< foi bles efforts
Ta reliflance feroie va ine
Crois. moy livre ron Cœur fans peine
A mes rranCports.
~alroe
le crampon q. i t'anime
�Il
,& -
Er defefpcre d'être heurctt!:
O..u fais que Luceece fans crime
PuifTe COuronner ces beaux feux.
T A R Q.U IN.
SCE NE VI.
1/ (hl1ntt fnrl~
Que ta belle ame fcrupuJ eufe
mim~
H anrons , qu'à nos voix tout reponde ,
un jufl:e hommage au plus brillant deI
C Rend onsD ieux
;
Ses feux font l'ornement des Cieux
EII, ,b•• "
r J" aIr dt Un tant"'
Jue
Quelle douce Crreur s'empare
De mes eJprics confondu!
J e Cens que m on cœur s'égare
Er je ne me deffens plus
De mn lan la, &c.
GUI 0 LIN E.
EII, rb ••"
"
fur l'air dll mir/ir",
Qu IJ dl doux belle Prjncelfe
D'êrre fenfible ~ fon rour
'
Sui vez l'ardeur qui vous pre1fe
On ne trouve pas ton jours
Des Beaux mirljrons &c.
TA RQ..UI N.
A
,h••"
fur It mtmt illY,
uprés de toy ma mignone
1\100 cœur cdl comme r'aimant
Et mon Eguîllc friponne
'
.
Cherche le pole ché't rmanc
De ton mirlicon &c.
Il (omin;"
Pour mIeux c:leher ùeforma:is
Notre amoureufe a vanrurç
Je prerends 'lue ce palai$
Ture Lure
..
Soir .1 jamaisra clôn.e
Robin' [Ure Lure.
l't ft lr S'D 'iV re , tortUI fH flt/hllrl forttt. ~
en c/JfmtfJ1u,D" Prolog"t dt l'Optrll de Phaftoll.
air.
S~a(he que quand pour t'épurer
D'un Dieu l'Amour viétorieuCe
Veue agir) ru dois t'y livrer.
LUC R E C E.
f.t T emple dt
;Et les plus doux plailÎrs du monde.
TA R ~U 1 N .
rur J'airtk {'Opera dt RolftJlld. Ilugent)"tux R ollMul.
Vierges 'lai conCer\'C:s cerre fl:ime r."\crée
Qui nuit & jour brille fur mes autels)
Je defcens de la voure azurée
Et pour vous voir quirre tes Îmm orrc!s ,
Comene de vos Encens pour marque de cendrdTe
Je viens confier en vos mains,
D e mes Cacrés autels la plus chere Pr~crelTe;
Qu'à la fervir dans ce lieu tour s'émpreffe J
Ce fane de votre Dieu les ordres fouverains.
Tarqtl j,~ d~(ptJr~it (5 la Simpbon;( joi;t un air d grand
,I)(zur dt la compoJitio'J d, JI Atttbw r dt "Ut
piut 'lu'on pourra Vlm Cl aprér
LUC R E C E.
rur J'air
eb commmt tU pas fi renare:t
Du Brillant fils de la tune
Annoncés ks beaux feux :\ l'univers.
t e C!Jœur.
Du Brillant fils de ta cone
Annonçons ksbeaux feux à l'un ivers)
Lucytct.
Et que ce faint [emple raifonne
D es doux fOlls de 1l0S COllceru .
li! Ch~m.. Er 'lue ce Sain[ T emple rai('o\llle
Des dùux fons de nos concens.
�'9
LUC RET TUS s' tJvafUt (5 s'écrit .'
~h ~ ma cherc Sœur
l
ma Sœur, qui vous de .• •
LUC R E C E l'mtrrrOI;'pt.
r " ,."d" dt l'Op~r(f ,rA/crpt~
'R ecire-roi, Dieu mortel, qui 'lue tu fois,
Tu Pinleras une amrc fois .
A CTE II.
SCLNE
D e Ir' Tr,tgMit d'Tpb lgr1Jit.
PRI.MlrRL
TA R QY IN , SC ARP l K L LLO.
Ee roi Cju'un doux fommeil a pcint l mes dpI ies ,
Cher Tarquin, ~coU[c mes cris.
COL 1 AT 1 :<i US.
V ous appeliez Targuil', Lucr~ce) efi-ce bien vou'
Lt:c tet tombt e':. at/O"H' ,
COLLAT/NUS commm .
TA RQY IN.
H bien Scarpincllo l n'aY-Ie pas conduit ceCre
bon porc , j'a y rédu it enfin cerce
E ,,:faire .1pour
la voir fans témoins & ransécJar
SC E N E
il)hu~
m~ine
l
&
je l'a) enferrnc:e dam le T emple de Vel1a, H je pourrai l'emrccenir :l. perie bruie & fans Ccandalc 1 & fi
ma p:-uj cnce s'ùubl ioi c avec elle. nous avons l'exemple de Rhea Silvia &. de tan t d'autres pour lajuaifier; il dt. vraÎ (lue j',tÎ cu recours aux prdligcs,
& gue les livres gue j'a i ac heeé li che r derniercrncnc
de l.t Sibile de Cumes Ile m'ont pas été d'un perie
fc~ou:s, j\ ay ,appris un pru de magie donc je me
fUIS Inn t f, S:t propos, cecce voye parolc dl,r .: au
premier anord , m~is dans le fond
11 ':', J}lft
Qua td OH obtient ct 'lu~ l'a l,l ime,
QU'Il ~l F,)rr c
a que-! 1':-;",
S CAR PIt-. E L L O.
A ce que je VOIS, Stigncur, vous nc mC'paro irré~
pas hlTr d~ ll<:ac , pour moy :i. qui l'amour d'une viei ll ~ ':den.cée a m~rjr"; 1.\ r~pucacion de n'ùre pas diffi.
clic , Je VOLIS Jure que Jl: I.e voudrois P,lS cenir le
CU;ur d'U!le belle des ma ins noires d'un m,l"'~ icil ll &
i n un moc )
fu r J'air jt fuis {Ilptif d'wu btauté.
rn prix qui n',l po inr cOlicé ,
Ne peu r f.ltisfaitc
Ull
cœur reudrc,
e0
r
l V.
L L AT 1 NUS , L UC RE T JUS.
COLT ATINUS.
Uc pcnfez.yous, Seigneur, de cout ce que nou!
venous de voi r & d'enccndre ?
LUC RET 1 US .
J e ne doute pas un inflanr qu'un Dic.:u 11',lime m a Sœu r,
& t'en ainti lju'aucrefois Rea Silv'ia fut aimc:e de Man;
[es v((emens, fes fon(lioos , Ces antou liafmes) & plus
que (out , fon indifFérence pour vous, m'affurent qu'il
y a cn d ie quelque dlofe de furnatU1'cl & de divi n.
Q
COLLAT IKUS.
J e penfe bien autremen t Cjue vous, mon cher Lu..
crt:r ius; & l'0ir que les Amans foupçonneux fe ptr(had ... nc alf~men e de Cf) qu' ils craignent, foit que Jcs
yeu" j aloux voyen t plus cla iremen e que ceux d.es
autres, foie enfi n qu'ingénic:u){ ~ fe tourmenter, ils
fe plaii<:Ll[ :\ fa ire des phaneômes, J'ai jugé:\ tour cc
que j'ai vù l ql:C voue Sœur cil aimée de quelqu'un,
qui pour la voir 8:. l'entretenir avec plllS de fa.cilie'! &
fans tc:moins , lui a Cuggeré de fe mcurt parmi les V 10:fl ;t les , & que fes ant~ufiaflllcs & fes infpira cioLls [ont
de l'invention du rn c:me Auceur, pour dérober aux
yeux d'urt Pub lic W1 amour qui &laccroit trOp \ oa
�10
n'.lvoitpris la précaution de le couvrir dtl voile de 1.
Rc1~gion .
Vous
LU C RET 1 U S.
mon cher Collatious, en roupçon~
m'outrag~s,
nant ma Cœur d'une pareIlle inrelligencc , & la fenfi_
biliré de cet affronr a bcfoin de
le frein de mou
jun.
reproche, j'arcrjbue ce trop de fi ncc ricc! :\ VOtre arra-
amitié pour ne pas
chement
J
COut
s~éc happ e r concrC VOus Cn
& plus que cout j'excufe en vous les dfns
d'une jaloufie qui feroie bien flareuCc fi vous cn moderiés les cran Cpons.
COLLA TINUS
Vous rendez junice :\ mon attachement quand
vous croyez ma Ctnceriré :i. cet effet neceffaire , & mOn
cœur ne fe défend pas de cet arrribut de la vraye
amicié donc ]c fça ll rois pourtant me d~faire, fi
j e pouva is penCer qu'il vous dép Iai': , mais Ia itTolu
là les (amplimens ) mOn cher L ucrerius; un foin
plus Cerieux doit nous occuper aujourd'huy l &. nous
devons cra vailler d'intelli gence à dénoücr le miRtre
qui doit dc:cider en ce j our de la honre ou de l'hon·
neur de votre fOl mille & me rendre heureu.x ou mi·
ferable .
L UCR E TIUS.
pu irque vous voulez abColument approfon dir un
minere qui nous m uche également, vous par le lien
de l'amour & mo y pour l'inceréc d ll fang) je ne m'oppore plus à vos dC li rs) fafren t lC$ D ieux que nos re·
cherches ne nous comblent pas d'ignorance & qU'llslll~
cous pun iJfenc pas de notre curiolÎ cé.
COL LATIN US
L ' Idée que nous ~lVons de l'équi té des D ieux ne doit
pas dans ce tre occafio n vo us fa He redoucer leur colere.; il Y va de leur gloire &. de leur j uflice , ~ prêter
recoûrs aux mortels Gui cherc henc à confondre:: & :1.
punir la témeri té deceux Cju'UI\amour prophane peue
avoir engagé :i emprunte r le nom & les actriburs de
la divini té ~ pou r m ieux conduire leur intrigue & fa[ üt:tÎre kur pa ~Tio n avec plus de facilir~.
L UCRE TI US
V Ol<S fuppoh ' donc iey que quelqu'un pour abufer
ma
H
n"~ f'Cur ;1. ofé ,fe prcCencer 1 elfc fous la rOrl~)(; d'Olt
D ,( u • c{1~1.! .H,1~o n n'cxcé<ic·t·tlle ras le I~ou\'olr d'un
mOI r~1 ,
&..
4ur <JUI
d' un e
' {ferez-vous tomber le l'OUprOIl
T
fi1 gra/ lae IInpletc?
CO LLA TIN U S.
A l'ég~rd de l~ pofTibiliré de cerre allion) l'empire
que cerc~ms efpr les ont fur les ho mm es ne l'~{ab l j c
'lue rrop, voui fçavez com~e mo)' qu'il)' a eu de
tour tenu des enchanteurs qUI font rorcir les ombres
des combeaux , arrêtenr le cours des fleuves & d
a~res , obfcurcifTenr ceux·cy , font paroÎtre coml:~
r~mrs ,de fan~ les autres ) fe trallfporrem en plu(ieurs
l',eux a la f~IS, & prennent aura,m de nouyelles figurtS l cOf'Hlodfent ',e pa{fé , prédirent l'aveni,-) en un
~oc dont les pr,e(bges fon[ fi peu diffcrencs des prod iges de llQS I?1,eu.x) q~'on pourrait les appeller les
JÎnges de la dtVlllleé , " ne faue donc pns doucer que
~udq~~un p,ar ~e ft:mbla~les charmes n'eût pù déregler J Irnagmatl,:n de vorre S œur , & profirer de ce
temps ~e confelhon :i lui faire entendre qu'ml Di ell
yeue l'jumer , & com me on n'en vienr;\ de fi horr ihlt::s
- rdfourees , qu'aprc:s qu'un amour v io lent mais inrile
a éFl\ir~ cou~es les au rres , j e ne crois pas que perfonIle mente mIeux d'~rre rOUpÇOlltlc: de pareilles horrN.:r que l'orgueilleux T arquin, lui dont l'amour
c0Ji'c~:llre pour yorre Sœu r a emplo yé vainemem jur.
lJu'j("y rour ce qui n'ém it pas preilige, & qui laITé
de fes roulfuices illfruétueures , aura voulu fans dame
fa i"e fupplc:er les enchamemens ilU déf.lut de fes charlT'es ; ,'dl ain{i 'lu'auere fois Medée vî nt i bour de
l' Înditrerem Jafon ) au re(le s' il faue une nouvelle
r reu\'e cancre Ta rqlli n au delà de mes jufl:-escoojellul':s ) r<lppellez - vous ce que L ucrece a chantt: après
aYO Jr ordonné de vous retire r . j'en frilToll oe encore
'lu:l nd j'y penre , elle a appelle: T :ltquin ,€J.ue fau t il
de plus po us jufiifier mes Coupçons.
L UCR ET 1 US .
Vous l!le dires là des chofes que je youdrois jgno
Ter ou ne pas croire, concre 1erquelles mon cfprit re
revolte vainement , je commence :\ craindre déja plus
':lue vous, que ma Sœur ne foie la dupe d e ce per-
D
�u
filk. Ah fi par('il nulhcu r nouS arrivait, j'irais la'/U
de {Out '~f1 (.lng 1.\ t.lCll c qll'l l aUIOÎ c fJir .l nu fJ-
mille & plû(6t C}U C d~ voir fon nimc in~!'Ilil1i f ilois
conne ROllie m~me :mTIcr Jc:s EtrurÎl:ns & les excitet
ii la révolrc , j'irais enfin •.. .
COL LAT 1 N U S.
JI ne faue pas aller fi vite en befognc & pour punir
ce (,t'lerat nou s n':\von(j p:1S bcCoin d'un p:uci ruiné J
R ome même nouS fOltl nira des armes , l'o rgueil de
ce Roy & [Cure fa race, fa rirann ie in rupportab lc. fon
dcfporifme li CouvcraÎncmcnt établi , tout cda , dis-je
foulcv~ra Rome contre lui, & nOlis n'avo ns bcfoin
po~r 1',Lec,bler qu 'a nous mett rt: à la têtc d'un peupJe
(jU l dct, fle cn lui jufques à !-on nom, & qui no us diC.
pUt lm le plailir de JlIj portcr les premi.trs coups ne
trahirl que de ceue f.lçon notre vcnoeancc,
Mais ne
tl
formons pas lci le pro't:t odieux de b pene d'un Roy
fans (çavoir premieremenr s'ill'O cH digne, allons voir
votre Sœur , f~irons.JlIi pl 5t de vos peines. & tâchons
de tirer de Ces propres aveus des lumeres moins équÎv ' 4'les ;. m a is que vois.je ! Dieux; dJns que l état l'off L. vou s .à nos n:g.Hds , que m es cr.lÎnt('s augmentent
QJ.ns ce moment, & que j'Jprehende bien que me&
foupçons n'ay~ nt été trop c~ét:s !
S C EN E V.
LI/creee drrivr [ails .. oile & [.lnS partiTe ,(on trollble l'empêche de voir LHcretills & Collati/lllJ.
Elle Ch.mlt.
C
ES S E Z mes yeux ) ceOcz de contraindre vOi
larmes
Soulagez ma vive douleur,
Q.ue 't'os pleurs en ce jour me fourniffent des armes
Pour m'arracher ma vi e ou venger m on hon neur.
COL L A 'r
j
NU>.
Sur l'Air, q'eI, R.
lphigmtt , 'V()UJ me lirh J'Il" ù1'/ign~ tjcl:lu.1!;,
dép l.lj{i r adorablt: Luc rece,
O k dt; vos beJux yellx {ernir aïnli le feu .
D e ( oll.Hinlls Il rendrefl è ,
LH.elle indig:1c d 'u n parcil av eu·
~Id
De Collati nu. . . . • • • . . . . .•
Bis;
Ij
TA I\. () UT X.
t'l1 voi la qui cfl: pLti:àn?", ctl -ce que nous :lurre.!:
R oi\ dt:\olls t'rres fut"(:cpribles de pareil f..:;mcl.llc )
d'.\illlurs qu'ay+.: fait qui nc fo it aucorÎle par kscxel" pks dl:S Dieux mt:!'n\..s qui dans eerraints OC(,1110115
Qi n CÇÎI f",fciner les yeux desCreatUTC-S & fe j'ont mOIlrrtz ,\ dies fous les im.1ges les plus propn.:s ,\ lt;s ledu ire, e'cll amfi que Jupiter le plu, rendr c des DH.LLX
fe pr~fcntc\ à Europe fous l.:t forme d'Ull Taureau )
a Dilnat: fous cdk d'un~ pluye d'Or , à b éda tous
cd'\: d'u n Oifc:\u ) :l Alcme ne fous la figure u'Amplllt rion l'on Epoux.
fur l'a ir Iln;m no,1C ,mm nimnblt Si/vît.
Lor[que abandonnant fa:, ronnere
L e Roy des C ieux vine fu r b terre
y prendre de nOuueaux E bats ;
En vai n aurait· il voulu pl a ire
S'il n'tM emprunte:: le ~ appas
D e quelque figu.-e ltl'.mge.
S CAR f' 1 N 1: L LO.
S i le Seigneur J upiter y (evenoit encore, je ne 114Î
c::on[eill erois pas pour reüffir auprés d'une femme do
" rendre la figure d e fan Epous, j'aimerois .m ieu:r
qu' il fe rran[formât en Cigne, car un bel Olfeau a.
d e grands charm es ; m a is ri en ne vaut pourtant la plu ye
d'or ; je ré(crve po ur moi cerce manÎere de m e mécamorphofer . O h , que dans le fiecle Oll nouS Commes ,
l'or a de puiffans acuairs!
Sm P,tir d-! /n B.'J"
Si vous voul ez fair e Ulle bru, he
Au eocu r d·une fiere bealHé ,
A r m<.::l- VOliS d'une belle tledlC
011 l'or brille de CQU S (ôtez.
M ais après certe difcutioll badine , rev~non"
s'il
",ouç pLllC, au fait de vos amours : Ne enugnez·vou '
p:u ~luC les Dieux s'oifenlènr de la ré mérit~ d'un rn or td qui 0 ;(' fe reVèur de leur figure pour rurprendre la
c rt!du l icé des uns , & abutcr de la confiance des autres;
& n' C il ce p"'s cc que nous ~Pi'r(nd la Fable du Gea,
orgucill cux.
D ij
�1l thnntt fu r l'air) A l'Dmbrt d'llll Drtm/l(, IfI j,uni
(1 trlull't .J1';Unlt,
D rs di pouilles d'un Paon
Le Geay fairan t ur.tgc,
Crut p.H-Li folLeme n.c:
R eha u«"er fon plumage,
L orlquc du vo ijinage,
Flein d'un June courroux ,
SlU cet oifca u peu rage
Lr' Paons fondi rent rous.
T A ROU r N .
.A h ! que tu es pla irJ.Jlt , ~on pauvre Sca rpin ello 1 lX
~ rois· (U que les Dieux s'embarraffent de cc que font lu
Àom mes. Mais pourquo i, me di ras· cu , pourquoi cc
( ulre que nous leur rendons ? A 'luoi bon ce que oou,
4ppcllons Religwll. Ah ~ le voici. La Religion en bon..
ne dans un Ecar, pit rce qu'elle nous conc il ie COus le'!
~Cpri rs, & nous rend fidelcs & fujecs ; par elle nous Cça~
vans intimider à propos le, cœurs & les reten ir par la
t rainte du T enue, ou les animer par l'efprÎt frivole:
d'une fdicjté fu rure , & 'lue nous fuppofons trouver
aWI: Champs Eliz~es ; mais qui n'ex ifie que dans l'i~
magination ~ ou dans les ouvrages des Poires : en un
mot, la Religion n'en purement qu'une polici gue) qui
[er r aux pa lions des uns, & de manteau aux vices des
au[res ; &. quand tu m e vois donner des Ed its ) faire
des D ecre ts, ordonner d ~s F ~rcs & des Sacrifices, ce
n'en que pour régne r plus dcCp ) tiquemene fur ce peu ple
offier donc Je ne fcroÎs pas le i\IaÎn-e, 1i jl! ne lui
[.tiCois entendre 'lue Ca Coumiffion ou fa d~,ob~i,ran(c
.à ma Couvera îne volonté, fane comme la clefqui doi e
lu i ouvrir ou Jui fermer l'enc rée du fi jour des Bien..
hl:ureux.
w
V~I;\ qui
SCA Rl'TNELl. O.
les D ieux ne s'e m barrar~
rem pas de cc qu e vou s faites) les hommes pou rraient
.s'en forrna liCer , L e frere de Lu crecc &. Collatinus Con
Amant pou rrai ent bie n vous CuCClter des guerres Ince·
fli lles & Coul e ver COntre vous ce peuple cnEdulc qUoI
vous abufez depuis que vous regnez ici.
1
en bon ; mais fi
'7
TI thmJtt Cur l'air, dt tout ftl' pEII.
N'en doutez pas,
Un Am am peue rout encreprendre,
N'en doulez pas ,
L orCque l' Amour ar me COll bras;
:fn vain voudriez·yous vous défend re,
Vous feriez forcé de vous rendre }
N 'en doutez pas.
T A ROU 1 N cban".
LorCque du Dieu immortel
J e brave le connerre)
Crois ru que des foib les monels
Je craigne la colere?
.
Ah! cOllnois mieux le fier Tarquln,
Er fçache que mon ame
N e redouee que le dédain
D e celle qui l'enflamme .
Mai s 'e vois ron frere 'lui s'avan ce a"ec Co.ll at} nus,
la iffons feur le champ libre, aulli n\t:tar~e.e.l,l d. ail;
voir ceue adorable enfane à laquelle Je n ay I.;Cf1( q
"ois fois en ~';d~u~ PIN E LLO cb."".
Allons,
All ons revoir Lucrece,
Allons.
SCENE
II.
LUCR ETIUS ET COLLATINUS.
COL LA T l NU S)
rur l'air)
101
Cam"
btlVfl ll J (',lttrl't jDrer.
' Ous cherchons ici va inemenc
L'adorable Lucrece
1\
Le Roi peut étre .en ce momear ,
Dans l'a rduolr qUI le p re1Te)
R erÎen[ dans fon appartement
Cene P rinc. ffe.
LUCR ET1VS cL."'''.
~! de J:race épargna< ~ 6"' .... ,
�1
a
j3
Un rel difcourl me blefTc::
Peur-cli c: pour ce radoceur
A "oir qudque foiblctfe?
CûnnoJlTez-milux quel d l fon cœur
Et là ligdfe.
M:l is q,uelle ell certe f<tinte cérémo:lÏ'e? cc: rom lu
' \:.b1.,.:s. Ecartons-nolis un peu, & ne troublons point
( C!s Vinges dans leurs pil:'ufes fonétions.
SCENE
III.
LI/met h.• uil/ée en prêmfJe d'Apo/loll, le "T.'/ld
<' &
p"nti(e J cbœ/l r des V,jftdes, LIHrerws
Coll,m"" s.
LV CRE C E ,hm",.
End ez hommage:lU plus brillant des D jeu~,
V iu~es , Ch01I1((,2 les feux,
Vi erges, chantez ies fe';.lx donc il Orne les Cieux)
Rendons Itomm <\ge au plus brillant des D ieux.
I. e Chtr·:-:- dn Vtj1.1/tf.
V iergcs ) chnncons les feux donc il orne les Cieul:.
R
l a Simphonie jour
fln lrlnJ1!tt It.lIltlJ dt IiI (1IIIPOJ;';Off
dt l' J~,~'tI!r tU ct'tte Piru, qu'on troflvmT CÎ-,tpriJ.
III/tllte L fJCrtct c/MllU fur l'air de çt M W (U f:
F ui fTanc va inqueur
D onc je re ffens 1.1 tlame ,
D e Con arJeur,
D e ca doucéur
En yllIe mon tendre cceur . . ..
Que dans m Ol) ame
J e rence :\ jamais
L eurs doux accraics.
C 0. r LAT 1 NUS
",",,,n,;p;,,,,
Jr4 als que vois.j e ? c'dl
L ~rece
1"':'
LU CR. E CE.
,hanl'
",hllt Air,
Ne ron~cz pius il 1J ,trine L l~crec
Je ne l1lt:rlte pas cc glOrIeux ddhn ,
Et d:ms la douleur qui me prdfe,
, ne pH~(end qu'à me percer le {cin J
'D epuis qu't n trompant ma ra ~dre J
•
U,I (Olt m'a mis dans les bras de T arqU In.
LUC R li T 1 U S. Sur 1' .\ ie , ttrminotll
t/.';nulit,j pillintts & t/u 1fJ;m~ tmlroll .
Qu 'ay -je oüi ce té!llcrairc J
,
}\p~ès avoir tcnté VJ.1nemem d e te plaue ,
]' :11' un charme a féduit ton cœur ,
Ah bien tôt le bras de ton fIeIt,
D e tout fan o rgucil I~vera [On bannent .
CO LLA TIN U S. Sur l'A ir, mon ,ltl(r
pour vous ftrvir.
POllrquoi l'OUS éch.apper aux fureurs i,mstilc, ,
Venoc:ons.nous par des coups plus ccrt:uns ,
Du feu pie qu i le haït il fa u~ arnlcr les mains,
Rien nc nouS fel3 plus fa.:l1e.
_
COLLATI N U $ c,nlÎnut 'S ur l'Au,
un Cpme btu1UltU l'AHl rt jD",..
Tc:: fuis outragé comme vous 1
pu uillons cerre olfcnfc: •
Mais f~ifo n s que noue: COQUOllX J
F:u trOp de violen :c,
N e rrahilfc ras malgré noU'S
Notre vengeance.
$", l t mi",t M.
LUCR E TIUS.
si je fuivois en ce moment,
Le rra nfport de ma ra.~e)
Bicl)-tôt le témeraire amant
" er rait à mon cour~ge ,
~e cc n'cft pa3 impunément
Q ue l'on m'outrage.
c oi. LA T l NUS, Suri, mi mI Afr.
Mais je crois entendre Tarquin )
le voici qui s'avance ,
.
R etirez T OUS touS deux fo udun,
Et pe ndant fOIl abfcnce •
J..lItZ excirer les Romains,
/4. ja vengeance.
1
Elle
r'ptU.
V CRE C E,
cllc·mC:mc.
�1\
SCENE
VI.
Tf.ll Q UIN, COLLA TI NUS , S A " PI N EL~O.
COL LA T 1 NUS.
Sur ['I\il' J dt T.lper/rtl
F vous cherchois ) Sci<rnc ur J la tendrdIè:
"
Q 'lC j •J. l. pour L ucrecc,
b,it
dev.loc vo us
J que
E cI~rc
Ne f:tirant plus rousir les Cieux,
T out ran fang verré dln!> ces lit.:ux:.
Spura junifier les Dieul.':;
E r nos foü haÎts
AinC! fatÏsfaits •
Un fup plice alfreux ddormais.
Bornera le cours à jamais .
D e t CS fOi faits.
mon courOllX.
TARQ U IN.
SCENE VII.
~:- veut ~cy cette vainc colerc ,
Jc.ne-
T " R Q..U 1 N , 'S CAR PI N E LL O.
rémerJ lre ,
Alkz loin de nous
P.dlcr vos feux jalou x.
COLL AT I NUS.
E'l ~J in. tu c~ois d'un pareil au ifice,
J
C ouvrtr "lnjufbce
De [CS ;}t[cmatS J
T u n'y parviendras pas,
Je veux dans peu qu'une u/1:e vengeance
Rr ,'vl'H Ll puillanu:.
'
,
Pllllitlè 1 pmJis
T es oJjeux forfaies.
TAROU I N.
Préfolllpcueux (ç1che q u~rJ balfelfe
Jointe à 1.1 loibl 11~)
,
1v1J 1gré ton courO!JX ,
111c dl ~obc a tc~ coups.
CO L I A TI 'JUS.
re coi co nnois au rranlporc qui t'anime
~c Io n lâche ,"rime J
.h e ptl1! roud.li n J
5'.} n'I:ut (oiiillé ma main
COL LAT' /-. U S.
0, (c
enfin de fouffflI
C'd~ trop (~ re teni r,
)
Trame Je va is courir
.Aux ~nne s
Elomdir
D ',lII.Hrl'es)
Et bicn.tôt ((5n crime odieux ,
ha,
S C AR PI N E LLO.
E vous l'avois bien dic qU 'lin amant étaie à re_
douter larfqu e l'amour armait fon bras & cxciroÎr
fa colere ; gardez.vous bien de negliger rour ce que
Collatinus vausa dic) & fi vous m 'en croyezprévencz
fa ve ngeance.
TARQUI N.
Tl cf\: vrai, mon chcr .sclfpinello, que mon cœur Cc
reproche quelquefois l'horrr ur du crime 'lue je vien..
de commettre) & quoique mon rang & ma pu Ifancc
femblenr me mettre au-dcJrtls de pareille 3cc u(adan J
un fu nenc prdl enri menr me dic coûjours qtl e je me
défends mal ) & dé :il. je crois enrrevoir mon f'upp lice )
toi fcul mon cber , toi feul re lit pl[er le coup qui me:
mtnace) lX. je m'abandonne a tes con !cils • aide . 0101
de tout toll efprit • (ans quoi je fuis ptrdu.
S l. A R l' 1 N E L L O .
Voil à. t-il pas la foi blellè des hommes , ils mcnl~
( ent le Ciel pendant le calme , & en impl()[enc le fe.cours au moindre orage> & patbleu [oûrenons la ga...
~eme Jurques au bout; & échappons i la punicion d~
crime en en comm ettant de nouveaux, perdon s qUI
veut nous perdre) qU.l nd on fait un pas dans le' chelinio
des foefaits) les autres ne doivent plus rien coûter ,
TA R QU I N.
.
Ça bien écé roujours 'l'a Ilu niere !de pc:nrcr " ma!'
clans ct ne occa{ion je ne vois p 1S que c{tte Th~or I.e
puifie éue rrdu;ce en pratique) & comment pOUV Olt
déttompcr le public.
Il
'
c. nti.lIl.
�·6
S C A R P l NE LLO.
non bon • il n'y a qu':\ .a ccura Lucrecc de vous
avoir voul u pH ,ndlc p;f. fQrce ) qui ne le croira pu
'Iu:l,d vous le
dlltl
id :lIllcurs nous avons parmi
bOIl
nombre,de [fn~otns J.rfdez; le g,an d~Ponrifcq lJ i ne nous
déOlCntHl pc:uO( J ~ous r~JV(Z q~c c d l un petit génIe à
qUl l'on rcrOlt crOire que ILs Olfcaux frOUCnt • vous l'a.
va ~jcn. {çû t,rom pt:r JJns d':lut rcs O~c.1Gons . il Cc gar.
deron bh:n d oC.:r vous rcfueL( cc pblGl , aurait il ou.
bl i': quil tÏ tnt de vous to ut ce qu 'il dl , &qu'cn (J faveu r vous n';lV C'Z pl cT:l.im de déroger 3\1';( Loix les
plus (Jcrées) q ui vcul em qu 'on né mene dans des places
(emblJblcs qu~ ceux '1 u~ o~ t,a {j ez de gén.ù:. & de fç,wo:r
pour les rempli r lVCC dJgnlte ; allez) lalfl t'z-moi faire
J' entrevois les moyens de rendre inuti:es les effores d~
'f OS ~nn~m is ) & nOlis en (erons qllittc p:lr de n1andes
promdl es <jue nou s ne cil: ndrons pas, & quel qu~s liOU·
v e.lU~ ~riIUCS q ui ne ~.ous coûren t ri~n J mais ne perdons
pas 1C1 le tems en d'lfcou rs (upcrRus , & pr~veRons s'il Ce
p eut les accu fa rions de Lucrece.
e,..~~..,~;)~ ~ .. ~~~C/:)~..,(;~~~.,~~~ ~~~iIJ
ACTE
III.
SCENE I.
Le Th eAtre Tcpr/fen te l, T fmple de /a
dl/q uel s' élcve Ull Tr,bunal.
BRUTUS
E
TuJ1àe
LUCRET!US.
B R UTUS .
H de q uo i
~':ltic il ?
LU C RET! U S.
BRU TUS.
. .Efi. ce ici une plainte en julbce . ou un e liml l e (al.
h cltJ.tJon • prenez g:ude) vous pourri z vous jcn er d:tns
quelque embarras dont b meilleure volonté du m on.
ne pourroit VOll" tirer.
LU C R E T lU S.
Se ig n~ur.
ce
€ 'cfl un: pbinte COntre T arqui n.
'7
IlRUTUS.
Ah voilà qui en: bien, il f.l ut doncqoe jr me mctrre
da .! 1.1 , lé(~ .l ncc Magil1rale , & que Je falle: pro vi(io l!
de ~ravir~ , & p~lH ne OlS fournIr à vont" p:lltic des
InoC1f~ dt récu r.mon qu'on nc Dourrait tire- l que J'une
pJrcncé bi t n l loignét: , car il m'Cil Couv ie nt , mon
bi faycu l élO: t le bon :lIni de voue ni rJy 'lli. pOlIr év it l.'r , diS j\"' , cu leroe je v:lis IT onnr qll.lue mar ch ~·s de
mon Tri bun Jl dom je pourrai vom ente ndre ( 1IlSCr.l i..,·
d lc le-s Cédulcs r-vocaroires . plt'C ": CJlI C comme nouS
l'app ren d fon bien Molin~us J Ttrenrius) 1 \a ccus ,
gran ds J urifco'l(u!rcs» an CJll:l.triéme di-gré, il n'y.:l phls
dt: p.m:: nré & Lt l oi ~otlfICflm1"t grm/fUn ). 5· Y cil
fOilnclle i p,l[lcz
à rr(' !l:1H
l" VOIl" éCOUle.
LU CRETIUS.
Scignnu' , lc hl:r T urq ui n qu i brôloic depuis (i.x
ans pOlir ma ~œtlr LllCrtct".
BR U TU S. . . . . •
"oilà qui d! bit:n cO:1fbm, fa x ans.
LU CR E Tl U S.
N '~ voit plt mériter d'Elle qu e: des mépris um qu'il
n '.1volt cm. ployé à Ce fairc :l1Incr 1 CJllC ks Coins qUI:
p n:'l nem d'ordinaire les amans les pl us p.l ffi onoe-z )
mais 1at1(: de Ces pourfuires v aincs. il a cu rccou rs aux
preHigcs. & abufam de la foible(fe du (exe-, s'cn: mon.
cré à ma. Sœur (ous 1.1 fOllu c d'un Dieu • & p:H ce
ftrata?,ém~ l vaincu d.\ns un mOITI('nt U1\ e vereu do le
i l l\'oir ép rol1v~ la ruddiè pen dant fix années J CH IOJ 1.
qu'il cOll1mcn~a d e décl:uct (cs feux à nu Sœur ) d l~
biCoir encore des pou pées .
BR UTU S
L, p:lQVfC Enfant , de!. Poutées ! nuis nc (ç.Hlrie z~
vous p.lS CÙC cela en ch antant, C.lt depuis qu'on pleu re & q u'on fe tue de me'll c. on peut bien je nolS fe
~ l lindrc • & je trou ve que cette m:1nicre méloJieure de:
s'exprimer dl: plus énerg iq ue , & va plu s droi t:lu cœur .
LU I..,. R ET 1 U 'l. ,haille (ur l'Air Je J'Inconn".
Lor(que T .uquin s\:ntlâm l pour LlIClCC C )
Ma Sœur avvir tout au pl'Is quit tmtc ans J
U le pou lée éro ie fes p.l(l~ tems)
b ile o'avolt d 'aunes amufcll1 i::ns ,
E ij
�13
fl oc: cca:\': que prc 1ld l'I nnocence jeundrc.
BR UTUS,
en
Sur l'Air) de la b.lJt
Four<]lloi (ouffricz.vollS, qu'eUe VI[
La A2.mc de T:trquin & le ••..•• il recommtnct,
Vi re l u'ici on Il voÎwre.
Je
'fCUX
"9
pourroit déclarer l'un & l'autre complice,
LUCREC E.
J e ne crains poine pou.r ~ux C~t embarras,
Et je les porce cx-près amh COUlOUrs fon bas.
BRUT US.
Cene précau t ion
'rçavoir dans un inO :ln[ •
Qui des dc:ux dan; ceue Jva nrurc ,
Ell: le coupable ou j'innocent.
Mais la voici 1 à. fa mine je b condamnerais qu art
11 me fOllv Îenc de ce proverbe de ma gland mer t.
Et n'dt pire Eau que ('cau qui dore.
j
.
De charger de ce fai c vQ(re e"Xpofino.n,
En f.'\vcur de l'aveu, dépouillé d'artifice)
J e n'en ferai pas mention.
LUCRECE.
f:lr
S C 1'. N E
ll':R ~as d'une Nov ice ;
Et quoiqu'il ftl r de la Jufl.!ce
J J.
P our reconnoicre ce fervice,
D es vœux j'emp runte le rec~urs, .
Puiffe le Ciel :\ m es fouhaltS propice.,
Prolonger vorre v.ie aux dépens de mes Jou rs.
BRUTUS.
Il RUT US , LU C RET 1 US> ET LUC R E C 1.
LU C RE C E.
con.iuite pn, dmx Arskm.
Pllrodie de .A1itridllll.
E}gncur j~ viens à vous. ca r enfin ::ujourd'!lui.t
S
.En bure aux fou difcours, craintive
déCelée
SI vous m ab;mJonnez , quel (cra mon ::Jppui ;
&
fille encore ~e nom quoi qu'cnfin violée,
,
Ec. veuve maintenant fans avoir cu d'Epoux.
Seigneur de mcs malheurs ce rOnt là les plus doux.
'BRUTU S
,?uf ,cela fend le cœur J malhcun:ufe Lncrcce,
.AHurcz-vo us ici de rouce ma tcndrel1è.
Si Tarquin d~ co.~p.Jb.lc on rÇ:1U!3 le .punir)
Hala, gard es qu lei Io n Je fJl1c venIr,
Un :Inigll~ fuffir , vous ccpeud.lOt ma filIe ,
Monerez-nous de vos yeux la prundle gentille.
L U ~ R fi CE.
Tiré d'Aw:/r oma1ftet
~e1 s charm es one pour vous des yellx infonuncz ,
~ 'a des pleurs éternelles Tarq uin a condamnez.
BRU T US.
Ils ne (one pas fi cb ie41s ~ & m~me avec JufiicC",
M enons fin :\ totlS ces difcours ,
Ee procedons :l la jurlice :
Mais par or. commencer! ma foi j e n'y fuis p!"')
Nnmqru
nUJftT;aIU
fuprrab lr tJpnJ:
Ma fille, il ne faut pas vous taire;
Car je fuis dam l'i[\.e.n~ion
.
D e vous faire doruler 10 lA. queA.loo.,
Et même J'extraordinaire,
Si votre expof~ peu linee re
Ore trahir la veri te! ,
ft d~mel1tir votre ingénui[(:.
•
qu'à .
routes
.
. nOl L ou.:
.A par.t _. J e "ça i bien
Cerre menace dl. tres-contI aire, .
M ais Clu'importe qua [\[ à leur VOIX•
le rerai rourd , ee n'eO: pas une affaIre, .
il efl des rems où l'œ il fe f~r me à la lumlere,
Ce n'd"l. pas la premi e.re fOls,
Ce ne rera pas la dernl ere• .
fi
M ais fans perdre le tems en dlreours, ruper tU.
a commençons: Quel dt voue age?
ç
>
LUC REC E.
S eigneur, je ne m'en fouviens phu .,
D epui s qu'un h..meA:e breuvage
De la raifon m'ôtant l'u rage ,
onf4
li' ait perdre [Oute idée 4 mes [çn.s c
dus
01\
•
�3<>
liRUTUS.
Ce qur: YOllsdir('s~B. n~ell gu'un conce, une hifioire
Que Je ne fçaurois croire:
Vous meml'Z J bonche, j e vois bien
Que ma ffièna Le ici n'a pli lèrvir de rien .
Quoi, Tar'lulIl aurait pt! vous ravir la mémoire l
S'JI avo it ce Cn. lcll (
) fOLl
hOlln .. ur Lt fa gloire
D emanda ient qu'i l s'tn fite [ccvi
D ans
cerr~ occalÎoLl
ici ,
Q u'u tre pù dire alors vOCre bouche ing~nuc ?
Vous ne VOlLs fulJlC·Z «mvenue
De rien du
[CliC ,
pas Jl1 t rr:.e d~un bai fer :
P a:lolls ouere ) c't;;:l trop Jaftr.
E fl- il vrai que Tarquin vous ai r mordue ?
Gardez-vous bitn de ll)ti nie r le fair.
1 U CR f: C E.
Ah! Seigneur, mo:\ ame c.:perdue
V OU ~ die afTez cc qu'il m'a faic.
n R liT US.
Qui l'e(\[ crû? C e d role, je ~agc ,
D 'une f.lU lre. "creu n\.:mplUme le LWg,1.CTC'
0
Q Il e pour mIeux tro m per les Rum,lins :
C'dt ain{i que chacun joue fon p~rfonnage ;
Et tcI pùur duper [on voi~n ,
D'un marque COUvrant fon vifage,
Aux yeux des hommes paraÎc fage ,
T.lnd is \;.J i l a (eu l en pa 1 cage
To~s les vices clu genre' humain.
MalS rc, enons ~ I ~ocre fai •.
Ce que l'on fit 101 [que vous fMes faite ,
Le gaillard 1 pou r lui qudle f~t(! !
Et ne pourricz.vous pas ic i
N ous raconCCr en racourci
L 'hifloÎre de vocre défaire.
LUC RECE.
S eigneu r, je n'avai s que guinzc ans
L Orl~ue mes charme! innocens
Connus feulement de ma Mel'c,
A u Cl ud 1 a rguin fçurent plaire.
D ès ce ;nament facal à mOIl honneur ,
If
Avec mC$ ans saccrtlt mOn infor,tune;
Tarquin m'aimoir ) &.Ia flâ,me Imporcune
Ne fervoit '1u':\ glacer mon 1I1fenflble cocur:
Alors je n'.Emis occupée
Que du foin d'habiller propremellt ma poupée,
&.. mes plus chers amufemens
Ewient d'augmencer fa parure
T antôt d'un beau nœud de ruban
Ou d'uLle nouvelle coëfttlrc ;
C'éwit là le doux pafle-cems
De l' infartun.Ec Lucreco,
Er mon a'R1C toujours fermée ~ la rendreffe,
Lui preferait ces plaiGrs illllOcens.
Cependnrtt de T <\rq~i n l'accachcmcm fundle
Croi(foic à chaque Jou r,
Ee plus ii me monue d'amour ,
Plus je le h,i II. le dé"ne:
Enfin pour abréger I.e refie,
L allt:e de voir mon J e lln~ cœur,
'
l nd iffcren re aux foins qu'Il pre,no le de me plaire.
Sans ceO'c 3 fes d~flfS conrralre,
,
Ne paytr (Cus cl es Cl' UX que par unt froldew
L'onc la rigueur
'il'
lrritoit à la fois fon orguei l &. f" .mc,
L e rrairre carlçu~ dans fan aine
L'execr:tblc ddftm
.
D'allumer dans mon fel "
Le feu de ccr amour infi me
Qui n'enOam e
.
Que ar le fecours de.s L U(lns, .
'.
Sorcie rs &. GénIes
malms. •
· Pel
(pries
10
us,
'
.
1
E
Ec pour ne pas racer Ces p rojets ln lumala5,
II voulut que certaine femm,e
,
T rl::s - habile' dans l' art d'ar(1.rer. unt flàme ,
A Ces horreurs prt ta les ma.mS.
e'e(\: la fatale Guio!Î1~e,
Donc je [ais ici l'on g me ; ,
Elle ef\. connue des
Ro~a~~smour
Pour l'inf,rne ruppo~ ReUT U S.
Je la cOMo is bien, la Coquine ,
de T.r'P.....
�J~
Elle a Cait Couvent les deux mains.
13
L UCR E' CE.
Cependant T arqui n ce b~rbarc,
LU CRECE.
P ,u un eff'orc d.e Ces charmes affreux,
l nvoque des Enfers les Efprics [~nébreuI.
Er les fai r forcir du Tenare.
Ju jle Ciel) qu'i ls éraienc hideux!
Pa rdon nez, Seigneu r, je m'égare,
Er de mOIl cceu r [imide une frayeur s'em~arc
Au fouvcllÎr cruel & do ulou reux
D e m'êcre vûe au milieu d'eux.
B RUTU S.
Ma F i:le) ca l m~ vos cfprÎes ,
D e vorre peur je ne fuis pas [o rpris,.
Puifqu'en ce mo men e je fcitronne)
Er déja je crois voir de Cr s diables d'Efpric.a
Une croupe qui m:ellviron~.
LUCRECE.
H el as! de quel effroi m On ame fuc faifie,
Lorfque par l'ordre de T art1uin,
Dc= ces D émons la co horre ennemie)
M'eue "de [Que c6té inveflie
Pour me CouAle r le funefie venin
Qui fçuc allume r dans mon Cein
Le feu qui du depuil cau.Ca mon infamie.
BRUTUS.
M ~ F me:, fini{[~ Coudain
Ou ~bjen je quirre: la parti e:. '
Out, je rremble , & je crois voir ici d'un Lucio
Pou~ m'engriffer, la dan~ercufe m a in
'
T oujo urs en j'air; ain fi ne parlez pluG ma. Mie,
D e DiAbles ni de D iab lo rins.
)
LUCRECE.
C e <:juif rcHe: ~ vous faire: entendre
Pourra bien mieux vou.s furprendre.
BRUTU S.
Quoi, feroir-ce enCOre pour mOn cœur
QUelque nOUVt:au fujer de plur
De 21 ace fini(fcz; d'ail1curç je' veux apprend re
L~ fin de cer enchanremenr.
Âmfi Can3 plu", rarder ) venons au dC:nouem('lle.
LUCRECI.
• T om ces forrileges finis,
Er mes efpries dèja féduies
Par les difcours de ce cre fe mme,
Qui fer,air fi bien co:rompre une belle ame,
TarquHl du plU3 brillant del Dieux
Emprunranr les (\crrairs &.la divine image:
D rws cer éra r vien r s'offrir à mes )'t'ux
)
D u D ieu du j our il a vo ir l'appanage) )
Un chilr de ra yons glorieux ,
Enlii'l rel ~ue Phœbus cfl , dir-on, dans les Cieux:
D 'abord il m e COn ce fa peine ,
M'ap pellanr l'objet de fcs vœux )
Mc dir que de mes rrairs r.1. rendre: am e écoie pleille,
Er que: rien n'égaloic fes feux ,
;. des aveu.x fi doux on ré lille avec peine , ...
Et ~ui ne fçair qu'avec les Dieux
La ritillance efi [Ou o urs vaine;
J e celTe: donc d',trc II1hu maine ,
Er des Ama n!J la douce chaîne
P our moi n'eue plU!> rien d'odieux.
Cependanr d1:s ce jour ma rimide innocence
CelTa de s'armer de rigueur ,
Er de T arquin l'imporrune pn.:rence,
Sous la forme d' un D ieu n'allarma plus monc~ .
Enfin mon ame fur charmée
Du pl ai tir de re voir aimée ,
Ee f<lns redouttr le danger
Qu'un jeune cœur éprouve:\ s"engager ,
J e confeluis, ô fatal e jourm!e ~
Je conft'nris d'être emmenée
Dans ce faim Templ e 0\1 les Autels
Sone charge-t de feux immorcels :
C'dt dans ce li eu que la trifl:e Lucrcce
Succombam aux effores d'un charme fl!dudear,.
Voyane avec plaifir les Coins & la ~e.ndreffe
D e ce làcht impoll:cur,
L orfqu'.tbufanr de mOIl cimide "œur,
11 me . •. non je ne puis, 0 louvenir renelle:!
Se igneur ) de m.~ ~ mJlh~urs épa rgt\ez .moi le rd'le.
F
�14
:eRUT{f~.
Te parcage touS tes dmgrins,
en
T a dou leur
crès. légiri me:
Qui l'eû t dic, qu'un Roi Jes Romain,
EOr ptt commettre un pareil crime l
Ah) Dieux ! ces forraies inoüis
Sone d'un Sorcier fo rc ieriffime.
Ma Fille) calme cts ennuis ,
L e Scele rac que cu pourfuis
N'échappera pas au fupplice ;Er quoiqu'on dife, ma jufiice
M cnra fa gloire:\ cc venger.
M ais cependant celTe de e affl iger;
Car je crains fOfc que cu ne m'au endrifft.
Hala, Gardes
J
qu'on m'ob~ ilTe.
Qu'on amene T arquin: car je veux le juger ..
11 (hll1J.tt fur L'air Jt lM B.,t,
Je pré'ccns qu'ici l'on le traîne,
Er que s'il n'avoue pas tour ,
0;1 le mene au banc de la g~n eT
En Pacracha.nc par le bon bouc.
T iré d~ ln T ragu/il dt Phtdrt (1 11Jp,liu.
)..Jais le voici, grand Dieu! à cet humble main cifll)
Quel œil ne reroit pas tromp~ comme le mi en.?
F <lur- il que fur le frollt d'un prophane adulrcre)
Brillant de la venu le r.lcré caraétere ;
Ir ne devroii-on pas ;\ des fignes cercain.!
R t:Connoicrc le cœur des perfides humains.
LUCR ECE.
S eigneur , Couvencz-vous de m a pudeur ravie)
De mes pleurs , dl! ma home, de fon inf.'\ll1ie.
II
LUCRECE.
• Tou s CC! forrilcgcs finis ,
Et mes efpri ts déj<1 fédu irs
Pa r I('s difcou rs de cene femme,
Qui Cfait Ci bien co:rompre une belle ame.,
Ta rqu ll1 du plu3 bnllant det Di eux
Empruntant les attraits &. la d ivine image
Dans cet éta t vient s'offrir :\ mes yeux
'
D u Dieu du j our il avoi t l'appanage) ,
Un char de ra yons glorieux)
Enhn tcl que Phœbus dl) dic-on , dans les Cieux:
D't, bord il me conce fa peine)
M'appellant l'obj et de fes vœux t
Me dic que de mes t raies fa cendre ame éraic pleine ,
Et que rien n'~ga l oi t fes feux ,
A des aveux fi doux on réfifle avec peine ,
Et qa i ne fçair qu'avec les Dieux
L a rlE(j.llance cil: cou ours vaine ;
J e celTe donc d'être mhumaine)
Ec des A mans la douce chaîne
P our moi n'cuc plu ~ rien d'odieux.
Ce pendant dès ce jour ma timide innocence
Ceffa de s'armer de rigueur )
Et de T arquin l'imporcune préTence )
Sous la for me d'un Di eu n'a llotrma pl us monca;ur.
Enfin mon ame fur chumée
Du plaifir de fe voir aimée ,
Et fans redoucer Je da nger
Qu'un jeune cœur éprouve à s' engager,
J e confencis) ô fatale journc.:c !
J e confenci s d'~ cre emmenée
D ans ce fa inc T em pl e où les Autels
Som chargez de feu x immortel s:
C'tll: dans ce lieu que la trine Lu crcce
Succombant aux efforts d'un charm e fédu~ t!ur ;
V O)'i\nt avec plaifir les Coins & la n:ndretTc
D e ce l:\che impofteur)
Lod~lu'Jburalit de mon rim ide cœur.
Il me _.. non je ne puis, ù rou\'cnir fnnene!
S eigneur) de mil lualhl;uJS épar~ncz-moj ~ rcflc.
�H
BRU T U.r.
T~
parcage cous ces (n~grins ,
T a d<.1uleur dl cres-légitime :
Qui l'eût dit, qu'un Roi Jcs Ro m airw
Eût ptl commettre un pareil crime?
Ah) Dieux! ces forfaies inoüis
Sone d'lin Sorcier forcieril1ime .
1\ola Fille, calme ( CS Cill1uis ,
L e Scelerat que ru pour[u is
N'C:ch.lppera pas au fupplice ;
Er quoiqu'on dife , ma jufiice
J\l etcra fa gloire!t te venger.
Mais cependan t ce{fe de c'<üfliger;'
Car je crai ns for r que ru ne m'anendriflé.
H ala, Gardes, qu'on
m'ob~i(fe .
Qu'on amene Tarquin: car je veux le juge r.
Il
cllIJ1ltt
fur l'air Je ln 'B"~,r.
Je prérens qu'ici l'on le ri a·Îne,
Er <lue s'il n'avoue pilS roue)
00 le mene au banc de la g~n e,
Eu l'arrachant par le bon bout.
T iré dt la TraJ.u!it dt Plm{rt ~ H,P,/i"4
lvl3is le \'oici, grand Dien!:l. cer humble maintiC'n ,
QueL œil ne:~eroj [ pas tromp é comm e le: mien>?
Jo' aut- il que rur le frollt d'un prophane aduleere,
B{dJ,lne dt.: la vertu le Caeré caraa:ere ;
}- [ ne devroii-oH pas :\ des lignes cerrains
Rcxru1noirre le cœur des perfides humains.
LUCR ECE.
ScignclU" ) CouYcncz-vous de ma pudeur ravie-,.
De 1l1\!S pleurs? d~ ma honte) de (on inf.\m ie.
SCE N E III.
T ARop I N,
SCARPINELLO,
COLL.\T1NUS LUCRETlUS ET BRUTUS.
TJ
BR UTU S.
Tiré"k, T ra,(' JitS d'Ipbigrnit) (j d' A-JdromtJque.
N bru-it <ferez étrange d l .... enu jurqu'.i moy,
,Seigne r, je l'ai ,trouve! [~oP peu digne deroy; ,
On dlc &. rans horreur Je ne pUIS le redire
Que ruivam les rra.nrports qu'un feu brutal inrpire: 7
Et co.uvrant vorre nom d'on op probre éternel)
V ous vous abandonnés au crime Cn criminel.
11
(bllnlt.
Cerre Fille re plainr d'une forr drôle avanrure,
Elledir qu'un beau matin.
T urr/urr.
Vous forçates ra dut ure ) Robin T ure. 8:c .
tl'Iph;gwù.
Qu'en d irez-vous) Seigneur , que faut-il que j'cn penre ...
Je Phrd" (5 HipD/iu.,
:Ne feri és-vous point raire lm brwic qLLj VOLLS ofFenCe:.
T JI Jt Q..U l N.
tle MitriJ",.
D'un menfongc li no ir jllilemenr irrité
Je devrois faire icy pa rler la verité J
Nais vous ~çavés trop b i ~n l'~ j{loire de ma vie,
1\ 1a réputauon cO: affés etablte ;
On fçaic de ma vertu l'inflexible rigucClf,
Le jOl1r n'dl pas plus pur que le fond de mon cœur.
])RVrus.
D, plm/rt.
liais cependant ici d'lnceA.c on vous accufc..
T JI RQ..UI N.
de Plml"'t.'
Un td cxcés d'horreur fend mon a me confufc.)
�' ;1
Il
l '
16
T ,lot de coups imprévue m'acctlblcnr:\ la fois
Q.uiIs m'ottm la parole, & m'c!couffenc la ,'oix. '
1
,j
.
1
1
TARQÇIN,
1
1
'! ralrre ru pdcendois qu'en un Iàche fil ence
). ,on cœur alrouviroic ca brutale infolcl1ce.
1'.111 rham,
J
PuilTe ru fans être incerdic
fO l cerur ma prc:fencc: )
~
il:
Il!
1
f1
1
,
1
,
,
1
,
,
~
1
1
, ,1
1
1
1
S ei~neur
vons écoutés mes cruels ennem is
E xaminez ma vi e , voyez qui je fuis
Quelque crime tot.jours précede les gra nd crime,
Quiconque a pù franchir les bornes legitimes
Peue violer
e~
les droits les plus f.'lcrés ..
A in!'i que la verru le crime a fes degrez.
Ma is jamais on n'a veu la [imide innocence
P nfft:r fut>iccmem en extrême li cence .
Un j our feule ne fai r poim d'un mortel vertuC:l:lSUn tr<lltre , un violeur ,un l:î.che incdlueuxi
Vj(·on jamais en moy de pareilles maximes.
BRUTUS.
,
, '
1
TA R QY IN.
1
,
!
"
1
!
TARQUI N.
Eh quo y de vorre errelfr ri en ne peut vous tirer ..
Pxr quel affreux ferment fam il vous :rffurcr ;
Que la Terre) le Ciel, que ['oure la nature.
'1
\1
,
,
!
1
III;
!
1
COLLATI NUS.
T
L VCRET/U S.
r
it
'.
1; ,
TA RQYI N.
M ais ccpendant ici d'I ncenc
'l'oOjours les Ccelerats ont [(lcoun au parjure.
c~ tre cerre.. perfide , un imporcun di fcours
51 ta f;ru ~le yercu n"a po:nc dl'.lucre fecours .
RUT U S.
T;rù rlu T ,ag'Jju ,l'lphigmit} (5 "A .vtlrom(l11'~.
N bruit arrez étrange eA. -venu jufqu '":\ moy ,
Seigne r) je l'ai crouvé trop peu d igne d.efoy p
On d it &. fans horreur je ne puis le redire
Que fu ivanc les tranrporcs qu'un feu brutal in fpi re,
Et couvrant votre nom d'unopprobreécemel,.
Vous vous abandonnés .au cr ~me en criminel.
Il ,h.ntt.
C ette Fille fe plaînr d'une fort drôle avamurc,
Elledit qu'un beau marin.
rllr~lllr~.
Vous forçaces fOl clôcure , Robin Tu.re. &c.
J' rphigt1Jj~.
Qu'en direz·vow, ScignOlr , que faut-il que j'en penr.:.
J~ Ph t(ir~ (5 R lpolit~.
)Je fu iés-'Vous poine caire un brw i[ qui vous offenfe.
1)
llRiWTUS.
1
: t
COLLATl!,US LUCRETIUS ET BRUTUS .
D'un menfonge fi noi r jlol..llement irrité
Je devrois fai re icy pa.rler la verité ,
Nais vou s fçavés trOp bîen l'hilloir e de ma. vie,
]v. ~ réputation dl: affés ,~tabli ~ ;
.
On fçai[ de ma vertU 1 mflouble rigueur,
Le joue n'cil pas plus pur que le foud de: mon cœur.
On dic que ce n'en pas le premier de vos crimes.
1
:i
SCARPINELLO.
U
Cruel fot1vÎe s coy du lieu
0" je fil, priCe par violence.
r
'!
SCENE III.
tUCRECE.
Oll
AR~Ul
Dt pb,drt.
vous :lccufe.
N.
,,~
Phttlrt.
Un tcl ~(és d' horreur rend mon ame confu(e)
EII.
�17
1&
Tanf de coups impré\uI m'accabrent;\ la fo is
Quih Ja'ùteO[ la parole, & m'Ç'couffent Ja VOlX . '
Ah! que ton impudence excite mon courroux,
BRUTU S.
T !"ahe ru prérendois qu'en un J:khe fi lence
À.on cœur alfou\'iroîc ca brutale infolence.
Ei ft Ch,lm,
rus
T .A R Q.O IN.
Sdgneur VOlIS écoutés mes cruels eunemis
Examinez ma. vie, vo yez qui je fuis
Quelque crime [Ol)jours pn:cede les grand crimu
Quiconque a pù franchir les bornes legirimes
Peue violer entllil les droicsles plus facrés ,
A inli que la vertu le crime a Ces degrez.
~:ajs jamais on n' a veu la [imide innocence
])affcr fcSicemenc en extrême lictnce.
Un jour feule nc f~i[ point d'un monel vertue~
Un Haltre , na viokur ) Ufl Belle incellueuxi
Vic-on jamais en moy cl\: pnreill es maximes.
BR UTUS.
On dirque ce n'dl pas le premier de vos crime.!.
BRU TUS,
IV.
T A R QUI N ,
LUC RE C E;
LUCRETlUS,COLLA T1 NUS, SCARPINELLO,
Me. CHAU D ER 0 N, \ 'e. PASS r. RO N.
BRU TUS.
Vocacs , vos quai iris.
Me.CHAUDERON.
M. Guillaume Chauderon , Dema ndeur en rl:par:t'"
don de crime de viol.
BR UTU S.
A
~L. I.A S S E R 0 N.
w.c. Girolicce P a(fe-ron, Int ime, D éfendeur.
BRU T V S .
Auti'\lle que le premier me paroie lourd & pefnnr,'
autan t celui cy me paroie un peu trop lt'ger , mali
Eh quoy de '-orre erreur rien ne peo r vous cirer.
P ar qud affreux ferment f.'1uc-il vous a(furer j
Q ue la T erre, l~ Cid, que tou te la Ilamre.
COLL.ATINU S.
nous en }UOcrons mieux par leurs dlC,ours que par
kur nom . •AvocaTS parlez dl'lcun J.. yorre cour, G
oyez
urjd~ &: Cur toue Il'oubliez pu les inveéllves , c'ell ce
T oûjours les fceleracs om rtcoor! al! parjnre.
L UCR ET/VS .
Cerre ce(fe p~rfije , un importun dircours
J'CHU
SCENE
,nu,{t
~
ca f"uffe
Ne vous emportez pas , WeŒcurs, COlit doux, t0UC
doux.
D e vos d ircours ici l'énergie eA: crop "ive,
l\\ais pl1if'lue comme moy ,·ous aimez l'inv c(l:ive ,
Commcl!tu cene affaire au foin des A vocacs ,
D'inve(l:ives, Je penft', il ne manquera pas;
Qu'ici deux Avocats viennent t n diligence )
J e prérens 'lue ce faie Ce plcl.id\:cn audi~l\cc.
Avocat , vous n'obtiendrés pas les firu de vo~ COI\ 1
cluuons. Car.fIlH Vl~ginitarlS a7l11Dùs d:mwJtPII unptJ ..
rfl, die Hypoc ra te.
T .AROUIN.
Sl
V\lUS
LUCRET/VS.
LUC REC E.
Puiüe cu fans être imerdic
foùrenir ma prefence ,
Cruel fouvie s co y du lieu
Or. je
prire par vIolence.
T.A ROUlN.
r.lroÎt fautre & pleill~ d'arfltla,
.
LucreL~ dru)s fan cœur me rend p lus de Jufbce.
tl1e
,
n'a poine d'autre recours.
Elle
G
�l~
que f.!coure le plus voloariers des pla idoirie",l
Mt C A A U D ER 0 N.
Seigneur.
BR U TUS • • •
Avoctlr couv rez - vous.
Mt. CHAUDRON.
Seigneur) de (Ous les crimes d o nt la nfl Cu re cor.
romFue a trouvé la pernicieuCe invenc ion ,On ne Cçau...
Toic diCconveni r 'lue celui que je vais mettre au jour,
& dom Je pourCuis ic)' la répara ti o n , ne renfe rm e en
foy un Elixir de malice inoU ï ) puiCqu' il ble{fe COU t
:l la fois la ~ :ajer.é des D ieu..x, le droi t de~ ho mmes J
& la verru des filles; m ais pour donne r un eerrain
ordre à. mon d iCcours, qu'i l me Co it pennis , Seigneur )
de vous en monrrer coure l'horreor fous les cro is d if~
f erclltes efpeees donc i l peuc ~cre en vifagé) fçavoir
l'ArheiCme, le vol, le vio l ) le pre mier de COlIS ce~
criones [ire Îon énormicé de Îa dénomination même ,
'lui cft Un compoÎé de la propolicion & du m ot Grec
Thro! dom on flic ArhroJ ~ & cnÎuire Aeheifrne.
BRU T US .
Avo cat , I.lilfc-z,b le Grec & les E[irno logies) &.
,.rn ... ~ au f.. i(.
~k CHA U DER 0 N .
Je diray donc pour obéïr ri vocre Seigneurie que
l'AeheiC:::ne n'e l aun'c choÎe que le mépris tormel
e la :\Ja ieflé des Dieux fond': fur l'opinion impie
de leur 110n exi'lance ~ d.âtnr i/lr arlutttJ qUI f"!t1 t
r!ft Dm '1J. Or , ~!dIieurs ) dans cerre hyporheze qu i
mi..:u.x que T arquin a dro ie d'<::rrc 'lui\litié d'Arhée ,
lui qui brav.mt la col{re d<:s D jc,!}" oÎe re relever dt
l'celac de leur di" itlicé pOUl' eriompher p;u ce Rra ..
ragême de la f.)ibldîe El de lel créduli ré d' une fi rie ,
t rtriJporrr ,6 W'J,·t( ! ma is dlieu rs) s'il ... blelTé le droie
divin 1 il n'a pas do!:n~ une moindre cnt0rre au droi e
des gens, & t'cil ce qu' il vous plaira confidere r fou s
la qUdolificaeÎJ n de vo l i, en d ·er celui-là ell: di t vo.
leil r , qui enleve de force un bien qui appartienr;\ au[rui )~"\. c'ell pour cela que cerre adion ttl erès.\.:1C3.1m·
mcn~ défin ie) 4rtrdhti, r-tÎ jJIJ ~:t ;nuil" dtJmim; or
3'
.
MrlTicurs, qui o(era ni er que T :uquin l'orglllJleux
ne foir dans ce (as, lui dom l'imp,dique and.}c(' a
enlevé de force, 1/; , ,\ onficul , 1/;, le pl~Cll.. UX honncu r de Illa pal(ir: q ui ~ ~Olt II.. blln It-gltim(' i.h. _ Ion
futur Epoux; enfin pOUT comble d'hou eur, le lu.:k_
ra t T;lfqu in a vic.llé 1 ucrcl'e ! Ô crilll(! Jn(lül.! ô
forf.lit inexprinuble ! qui pourra JJIn:us nouS rcndl C
cet bonne ur fi cher qm nOLIS la c:cé t:n le\ é honn.cur
oom l a fragilité (.lie Je Il1CIÎte) & qui l('mbl~ wu:
t our Co n priX de la difficulté 'Jui l a de Je contc,rvc:r ;
honneu r enfin qu e J ~ eomp:ae à la p.lrvk qlll une
fois Ionie de la bouche ne p C'U{ plus y n.:mrcr) 1JtjClt
'110.'( miffa rrverti.
,
'
Tant de crimes rd rcrom ils imp:; nis ' Ô Jn) plldIQ~U(:
T arquin) & VCrlonS-llOU' \.:ocon.: fong- (~ms (on , (IH1encc inCo!cnce (c rilt: dl. nos Julh:s pour(ultcs) &c:( lapper à la oraviré de nos ac(u(.1tions
E l ~oi d:viniré que IJU ., ive(s révcrc, ,
h de Plrei ls forf.1Îes pu?ec-tu ta Junllerc.
,
Sans que ton courroux ai t armé .conn e cc, faen_
l eoe cc ml-m::: br.. s qu i punit aUU"lfolS la f;wulle ,df
b:'"'lrémeraire Nioré, n' ('n dou cC"Z pas ,~~tffiel1fs 1 n: n
doutez pas , li cc fee/crac il ('ch:}ppc a .Ia venge~~ ..
d'un l ' jeU) C\l t fans doute que ~e DI~u occupe a
lui pu:parcr un Ii.lpplicc (cmblable a cchu d.: Pl<l.1Jlo:
tbée & Ixion , nJa p.tS dCfObé i noerc pu~nle & a
nos !Jrrnes C<'tlC vidime impie ) dont Je bng pem
fell t lave r none j,o!l re) & dfJ:Ct'r Je (ou venir de r, ~ .
n e des honneur : a œs cauf::s ; il voas plalta , Selg neu r , de dé~la[er T arqu~n dûëmc:nt :me,im &: ~on
VJÙ1CU de C11ITIes d'Ath":l(me , vol & \'101 " & en
co ntcquencc, ftli vJn t tOU (C la r igue ~r des LOIx) le
condam ner 1 0 .• à ênc blûté rem Vi f comme athée J
enfuÎce pendu comme voleur, 3°. écandé comme
'V ioleur, afin qu'i l puille ~prouv(' r en fO,m & ch aCl~
de (es me m bres la 1 même dou leur qu'Ji nous a fait
fouffn r.
,
P:n ralH conclud comme :lU prOCC5.
J
le ne
}.1~ ,
P.AS ~ ERON.
diCconYi..:ndr.ti
p.lS
ici. S{"jgoeu r , qu e le
C ij
�~o
~ri~~ qu'o n imp~rc ~ ma. p:trtÎ: nC' {oit un crime
lnO~l .. &: 11 rcrolt .I.Hen . ml~ux li tvlc Ch.1Uduon cn
ôlVQlt l'génucmenr Ill1.1gl1l~ l'dpece, c.n qui nc (~.lit
1
M.eJllcurs .' que Lnus ce heclc ~olfompu de tou~ les
(rimes ~.Ul Cc commcUc'oc . le VIOl cft le (chi gue ICi
compLuLlOC:S prc:venanccs du rex~ om en6n hcurclI(c.
Kltnt :lbrt'g~ .' & dom, la fucllIté des filles de cc
(:m5 nous ,1~Jlt fi bIcn ,Lpargncr le rirque & 1.\ peine;
( dt donc a tor[, Mdhc>urs ) q'..l'on veue nous rendle
!c(,.,onrJ~h·s d'un for(.l ic imagin.lirc) & Jom nOLIs ne
wnno ill on s 'lue "horrlur.
M;us Pour fi'(cr l'ordre dc nos ddfen{cs, & réfu_
rer par . r:.J~ti?il crois ch.;:fsd':\ccu!J.cion qu'on nous in.
tcncc " ,:: dl r.:! 1 ~'~bolrJ que l'A t hcirme plfrcndu don t
.,n ore nous nOIrCir 1 to ,) \De Je lui.mëmc) pl1iC"lUC
l~ preuve n'cn en fondél:'~ue fur l:J.l'ollibilü~ dc la ma.
tIC, & I\:-xi!lcncc d.:s Sorcit:rs. Or , M e/lieurs, n'dl.
ce.p.ls fuppolcr CC' 911i dl: en qu efiion , & ce Tribu!'u l
rclp~CtabJc voudr0lc.il ê.re le fl'ut lU monde oll le s
EfplHs & ks L'J ti,s euUent leurs cJufes cOln01ifcs au
gra.,j Ccandalc des CCl'lieS fons .
A l 'é-gard du vol) il dl bien abCurdc: qu'on veuit~
Je n~us. en lccu~t'r 1 & ne f~ludroi :_ il pJS pour no:re
conVJctlon pOUV01r cOi1Jhrer avant rout de 1:1 pot1(::f.
{ion ..ih.(bJelie de la chorc volée) Cdon CCt Axioml' de:
D roit. non potefl 'Videri de{;,jf~ hnbere 'lu; non h.fhlllt.
Or. Mdlicurs , qui voudroic :::dltHC r que cettc chJ.fie
Lucrece .ne s'en pas !..illee en lever aurrl fols pat 1I:1t:
nouee vlOlencc cct honneur qu'clle cl'cLttne an out.
d' uy avec r.l<1 C de hîcué, & dom ellt.: veut que: 'nous
foyons les i njuCh:s rayifIJnts .
Enfin, MdTicurs, Lucrece velU J\'oi[ été vi o'~::
&. comme ft c'éraie rrop peu d':1voîr un feu 1 hom:
me poue [ém ui n de la pene de œ chn honnetlr
elle veue qu e cour le Puulic foÎt informé de f.1 hon)
te 1 clic l'Cie au r apr de violence, mais cn v.li n el le fe desbonnorc pour nous c n acc.lbler . J'incéorité
de voue St igneurie. recon101rra rlns pei~e b I~ali_
~c de cette accllfJtlon
a l'anu de CCttc fo :!c
J
& n'a OÛtlnt poine dl!: roi
qui fc: décric > clic rcjc~[CU
f OI1. Ex~ori(iot\)
41
'Juin mu .,,~Jillt,. ptrùe V(I{tlJS, & f.1
uhm dr ,/ lJ/rJ~C/Is, n') e(t·dle p.u for·
LOI, f, f}/tlS
mdlc?
Pal can[ concluJ à cc que ma P artie Coit maintenue
dans Ces fonétions , droits) j onneurs & pr~roO"ativ!!.!
R oyales j & en conréquence)
ce qu' il pl.lira /~ votre
S eigneu rie ordonner, que la p récl!ndul! viol~e Co:t tenue aux r~par.\Cions, dommages & inceréts, li mieux
elle n'aime
la i!Ter pour pouvoir répeter de nous lefdits dommages avec plus de j ullicc. D,XI.
a
re
M, C H A U DER 0 N.
S eigneur , Me PaITeroll a voulu furprcndre ce lum ineu,< Tribunal) quand il av.lllCC '"-lue la poffi~i
lic<f des Sorciers émie un étre de rairon ; & n'dl-ce
pas infulcer :\ ceete ffil.!me Cour, donc les Annal~s
C ritiques reuft:rIueuc Arréc de préjugé fi favoc;lbk i
ma €au".
BRU TUS .
Me Chaude rOll , nou,) vous conda mnons 3. l'amende
de cent EcuS" , pour 1\ \'oir arc: parler devanc nous de cet
.Arr~e, applic.ôle 1.1diœ Amende à la corruption ci;
ce qu'il peue y avoir de dc!feRueux.
M, PA SS ERON.
S eigneur, le c(.~lebre Arriaga, grand Peripatericien,
rO ll A1Jtigl'oflomt11JC;r, retùf~ l'n.iflenet:des Efprits
folc-e~, Lutins & M '\:J iciens) A I1{lg~I'I Cutlap(JJ1~ I(Mfnrz..o.lfi) CI! font l'cs proprcl paroles.
dans
BRUTUS.
Ttem ) avons condamné Me PalTeron en la. même
Amende, pour ayo ir pado une Langue :\ nOUS incot\nue.
M, CH AUDE RON.
A l·t'gard de la polfelljoR .(lu Ile de 1. chofe
fO-
�4i
4~
U e qu'on nouS conrel}e, n'en-cc P<u une querelle d'A
mand cu une chicane de Plocureur? mais pour o~er:\
la Parrie 3dverl~ cour pn:r('x ce d'appel comme d'abus
nous nous ra ngeons déformais fous la cmh egur ie de;
Veuves, & aurons-nous cE[~ moins violées) &. la Loi
j ,dll, dt rap'" ''''''gÎ1mm ne s-"c!tend ['elle jufqucs à 'VI-
. uarum.
lof, P A S S E R 0 N.
J'a cquiefce:\ lad ire qua lité de veuv e , &. je demand.
.. a~ de l'aveu de la
P a r[ i~
.
Mt CHA UD f RO N.
am-
Mt P A SS ERO N.
J e m 'inrcris en taux concre ceece Letcre, actendo.
quton y a a jouté CéS deux derniers V crs.
BR U T U S.
Voyons cetee Lcet[re •• •• , • Il lit J'.u{ytffi ftr"plJt .
wjiutt ;t dit,'
Et ne l'o yez.-vo us pas que cela di fous-emcnd u ,
Sa ns peine o ubli ez-vous ,
M a fille, & lai erez. faire
Su bauJitttr •• • • • •.• L'a m our
L a nu ie &. le jo ur•
V ous n' êccs qu'un igno.ranc , M e P arreron , pll ifq ue
vo us ne connoHfez pa s cerce t lcgancc. A voca es ) tinif~
fons &. concluo ns en chantant.
M , CHA U D E R 0 N.
Condamnez -le a u Talion,
S eigneur , je vo us en conjure.
A propos, d'aveu, je demande que Targuin foi t
foilOame & une L ettre que je va is re.
gll ~ en aveu de
mettre au Procès.
Mt PA S SERO N.
1l (ait fl mbl.1Ht dt dur,btr Ils
lU /(/ trtJ/lVIIIJt pa!, dit:
Ma fo i la pUllÎtion ,
Tu rel ure ,
N e vous Ceroi t pas fore dUfe ,
Robin [Ur. &c.
Lime! , fj
tl fa ue que T a,rqui n par quelque nouveau rorrj leg~
mc les aye eltlevc:es de ce fa: ; mai s en voici t!lle , clle
fu/fira peut·tcre pour j ultifier & fon cri me et
fub otnaClOn.
1/li,.
)) Vo ici dé'ja , m ll che re Enfane , en t rois o urs la.,
») croiliém e L ectre ; fi " o us ne m'a ccordez du r;:mps ,
)) mo n cœUr Cuccombera peue-êere , &. po ur fuH:.r c .\
).) vorre amour ,
» D e D iane ma Cœur oublia nt la tendrdre
~ D eformai" ma chen: Prerrdre
'
» M'occupera [eul & coujou rs .
(b.,,,,.
ra
.
JI
CbntitJNt
(fi
tbtJfJtatcf.
S i m es feux VO tU fo ne doux ,
E t qu'il~ puirrege vous pla ire .
S ans peine oub lie-L- vous,
Ma fille , a laj [ez fa i re
a:
L ~am oW'
La nu ie
le jo ur.
. n atté<: Cette Leme de 1. queue du S corp ion
l"'" de ma CO\U Le.
le >lIe:.
S· C E N E
V.
l! R U T US , C O L LAT 1 NU S.
BRUT U S.
J
E fuis embarraIT.:' plus qu'on ne rçlluroie cro ire,
•
Le peup le at t~n d un Ju gement ;
J e vois qu' il y V Ol de ma gloire
D 'étrc équi ta bl e en cc 'm o men t -:
M a i, T a rguin dl pu i{fa nc , &. je cra in,; fo re kt ra ce;
Que fa ud ra-t- il c! 0n r que j e tà lTe.
rH~
S i j'o re condam ner Ca rouin ,
Sur moi res En f.'lns un mi\r i.
Vengeronr la more de leur P er~;
Si j e Je décla re innocenc ,
Il m'a ura fa ie quelque prëfcnc )
Comment faire .
�44
~ ';\is
fi C~ n' ell p:u l:\ ma plus grande peine &.
qU"I~ue ,ma r er Co,nne foit rx f t , ~ tl: t IIltU"'" jr", )
c'dl-:\-dlre el lenm ." ll ern cm polu onne, UI1 plus noble
r ur i GUt! 1.\ Feur m'occupe cn cc m o m en e; ( 'cH la
glOi re (1U lacré T ri blUla l) qui dan s cecre a ffaire ne
p eur rt:Ct: \ o ir qu'une cac he 1 d o m l' ig no min ie , en CtrIl'I C d ' Il fC hi ttlture
, ell: prire au fens figur ~ . ferq ce-
pendanr une fuire du rid icu le que nos a yeux [çurenc Ct:
donl1\.r :\urrefo is en pareille occaflon ; 0 la belle cim éCIle !
S i je ne declare T arquin ,
::)o rl ier 1 & 'lui pis cft , L uriR! ,
, e rrah irai mon M inill ere ;
Si je l'abando nne on d ira )
1\ocre Juge croî t au S aba,:
D a ns cerce perpln icé je ruis qua (i rcnté de les mechor~ de Cour &. de Procès , dépens co m pen(ez , fi
mI eux lis n'aI men t tirer a u Cort il. qu i fe ra brùlé : al-
lons) qu'on m'appon e des D ez , cêtre form ule me
pa roa la p lus [ùro..
Sur l'amDur IfI
BR UTU S.
J 'ai
tltl it
fj If ) ~M r.
Que fa ir~s-"ous, Seigneur,
Er que dHa la grace,
F aut-il qu'un li grand cœur
Mo m re tant de fo ibleffe?
rH us.
na
o.
J e veux
rre.
CO LLA TI N U S• .
Il R
L'expéd ient n'en pas mauv a i! , mais CI fero ie
~[re tro p [e,'ere, & j'ai me m ieux pencher du côté de
la douceur, auffi la clémence eft la vertu des belles
amcs ,
Sit piger
pœnaJ pitlger • •
J PMt.
D'a illeurs mon pa in ell: c oup~ .
A in ll vQ. le (Out , & fa ns avo ir egard ~ rien, & au
préa labl e compenfacions fa ites des infamie .. dites de
pa rt & d'aurre.
11 chanu.
r,
fur l'air,
dont
Julun.
pfllT ,
L r cf.lins leur filreur.
~ 1 [Our l'A reop age en Corps
T r..nn j( ic i m ~ pLH.'e ,
11 rtdouct! roi c les eno rts
De cene fichue race.
Que de ces lieux ,
D ès ce jo ur
E r fans rccour ,
L'audacieux Tarquin
S o ie bani pour faie dont il
Mandons & commandons
Que l'Arrét
A cee effee
Soie decla ré Co uda in
A qui nous gra jffera la main,
Et amende honorable
S ous la gaze d'u.ne Fable ,
P o urra ,
Qu i le voud ra,
Le Cor qui l'écoutera.
Cet Arré e d'expéd ient
A Cçù me tj rer d'affaire:
Si queh!u'un n'cl\: pas content ,
JI peue s'aller faift faire
En Parlem ent,
.
P our Cc faeisfaire
lJn auere Jugemcn&
C OLL A TINUS .
Et pour é\'lter l'effet
D e.JlUr \'ai ne (olere ,
CI nèamnb ptr le m ~ me Arrêt
L es E nfan s b. le P ere.
. BIt UTUS.
,il coup~bl. ,
�47
LUCnETIUS.
SCENE
Un vieux
crie fif loi r
Auprls de Pb dolUcrc )
DER N IERE.
Td H ercu le
Pour mieux plaire :\ la BeIre
~u alld par un doux. r;\maac 7'
Un Serein fUll(' & bc::au, 0
T'IlS les M"IITI /ml fitr l, TM.i r,.t, l,t S:mp1JOIl!~ joue UII Air, [lir Ir/J lul (;11 dO i t th.lmu
lu Fab!es, wfiur< hle PAS SE R 0 N
A u Chancre tl u V lllagc,
V im croque r le morceau.
,lhwfc..
J. I, PAS S ER 0 N.
U
corbca~
Sow r.'l grirr..:
N v ielI'<
renoÎc
fromrrge ).
Et le gourma.nd alloit
Le.: do.: vvre r j.:: gage,
Quand pa r une fu rprire-,.
Du Ch.le épouvamé ,
Le fO[ lâcha la FrireDonc le drole a goûté.
U' l
BRU TU S.
Le ptlUvre C0 rbeau ce n'en pas le premier frof\1al,.
ge qu'o., lui a fou flê en foire , s'il m'co [uuvitHe.
bien le Ren.ud le JedrdIa cnpra rcIl Decauon.
Mc.
L~o;reau
BRUTU S.
Je ne r~aYOil pas que le Sen.in fue un délricheur dt:
1\ crle •.
Au )anroner rufé,
La L itlO[t; plU r~ge)
Ngeu( ,a mai s rehl le ,
Le rendre badi!'age ;
Mai 5 litot que la'- Belle.
Eur circ du
oineau ,
Elle fut infiddle
Au cht tif Etou1 ncau.
R R UTU S.
Auffi c't coir bien 3. un petit S2.nfonec de yowleir
ra rier avec le Moineau.
LUC R EC E.
D'u '1. Corbeau fans attraiu ,.
La Cr ifle T ourrcre llt,
Se Yo)oir à amau ,
La com pa gne fidelle.
Quand malgré la furie.,.
De l' Qifeau raviffeu.r.,
P A· S S E R 0 N.
du Gange aimant
Une jeune· Poulett e~e Ihnir fu[ cemcO(
De fi Jr.."'Cf 1.01 follcce
Q uand Je Coq du V ill.gO'
De res feux oucragé=Au Dindon fans courage.
V inr dO.me r le. congé.
B'RUTUS.
~·";roi[ bic'1 fa p~ i (~e- je .. e'1ir .je fi foin f"u r n~ce"
cer. a,f, a.u: , .tu... b qu.:: ne re..~o i[ · il .lu.' InJ~s_
' Ù1('
L I: Ra mier &. la I)ie.,
DdiYrell':nt leur $œUf.
o
BR UTUS.
1. belle charicé •••••••
Tt comin;,r
Au gré dt res de fl u,
Lt' (tndrt &. cu r ieux fil enc/J,
p ourroit d'ardctlS Joupi r 5
P our la éUne Climenc ;
Nais fa tbme fue vain~
Quand le Dieu des jardins ,"'
Eur fai c monrre J. Clime ne.)
Dt f~ arL ;j ~ diyins..
•
�11
4
A cout Seigneur tout ooOlleur
., Ten eufre fait
cane) lX Je ne Cui" pas une femme.
LE COEUR DES
<W-
1
,
.
.ACTEURS.
Ricique qui pourra,
& nos fas les,
C Nos chanrons
Les ([ouvt qui voudra ,
Fade, & déteflables,
Du fiileur crop fevere.,
L es foins fonr fupecflus.,
Si 1'011 plaie au Parcerre"
On ne veut rien de plus.
1
�
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Monographie imprimée
Description
An account of the resource
Ouvrages imprimés édités au cours des 16e-20e siècles et conservés dans les bibliothèques de l'université et d'autres partenaires du projet (bibliothèques municipales, archives et chambre de commerce)
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
nouveau (Le) Tarquin, comédie en trois actes
Subject
The topic of the resource
Théâtre
Jésuites
Description
An account of the resource
Pièce de théâtre publiée à l'occasion du procès entre la demoiselle Cadière, de la ville de Toulon et le père Girard, jésuite, recteur du séminaire royal de la marine de la même ville, pièce attribuée à Jean-Jacques Bel.
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Bel, Jean-Jacques (1693-1738). Auteur
Source
A related resource from which the described resource is derived
Bibliothèque droit Schuman (Aix-en-Provence), cote RES 33690/1/8/14
Publisher
An entity responsible for making the resource available
s.n. (s.l.)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1731
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domaine public
public domain
Relation
A related resource
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/201750236
Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/RES-033690_Nouveau-Tarquin_vignette.jpg
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
1 vol.
48 p.
In-12
Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
text
monographie imprimée
printed monograph
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
France. 17..
Abstract
A summary of the resource.
Relié dans un recueil de pièces du procès entre la demoiselle Cadière et le père Girard.
Provenance
A statement of any changes in ownership and custody of the resource since its creation that are significant for its authenticity, integrity, and interpretation. The statement may include a description of any changes successive custodians made to the resource.
Bibliothèque droit Schuman (Aix-en-Provence)
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/151
Procès -- France -- Provence (France) -- 18e siècle