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https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/1/410/BUSC-8352_Cafes-cacaos-thes-sucres_1913.pdf
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PDF Text
Text
CAFÉS, CACAOS, THÉS, SUCRES
J A N V IE R - A V R IL
1913
MARSEILLE
TY PO G RA PH IE E T L ITH O G R A PH IE BARLATIER
17-19, Rue Venture, 17-19
1914
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�INSTITUT COLONIAL DE MARSEILLE
N O T IC E N ” 11
8352
CAFÉS, CACAOS, THÉS, SUCRES
«J A N V IE R - A V R I L
1913
TT
MARSEILLE
TY PO G RA PH IE E T L ITH O G R A PH IE BARLATIER
17-19, Rue Venture, 17-19
�---------
---
�Fidèle au programme qu'il s'efforce de remplir depuis sa fondation, l'Institut Colonial
de Marseille a consacré en 1913, sa cinquième Exposition spéciale à l'étude des cafés, ca
caos, thés et sucres des colonies françaises.
Les résultats pratiques de cette Exposition ont montré une fois de plus l'utilité de ces
manifestations qui seront cependant interrompues jusqu'en 1916 pour nous permettre de
reporter tous nos efforts sur la grande Exposition Coloniale qui aura lieu dans notre ville
à cette époque.
Nous avons réuni dans cette notice que nous publions à cette occasion le compte
rendu des séances d'inauguration et de clôture de notre cinquième Exposition spéciale
annuelle et les rapports du jury. Il nous a paru intéressant de les faire suivre d'études
consacrées à l'examen des principaux problèmes qui se posent actuellement pour l'exploi
tation de chacun des produits auxquels cette Exposition a été consacrée.
En ce qui concerne le café, nous avons pensé que nous devions nous attacher plus parti
culièrement à préciser les questions relatives à la culture et aux débouchés des nouvelles
variétés congolaises, et nous avons été heureux de pouvoir bénéficier de la haute expé
rience de M. Cramer, dont on connaît les beaux travaux à ce sujet. Nous avons recherché
en même temps le meilleur moyen de lutte contre l'Hémileia et M. Gastine, à qui l'on
doit un très grand nombre des formules qui ont été appliquées avec le plus de succès
dans la lutte soit contre les insectes, soit contre les cryptogames, a bien voulu rédiger
pour nous une étude approfondie des conditions d'application des bouillies dans les
cultures coloniales.
Pour le cacao, M. Harold Hamel Smith, le si actif éditeur du Tropical Life, a bien vou
lu nous autoriser à publier une traduction du mémoire couronné par la Commission qui
avait été réunie par ses soins pour provoquer la rédaction d'une étude dans laquelle se
trouveraient résumées le plus complètement possible, les meilleures solutions actuel
les données à la préparation du cacao. Pour le thé et pour le sucre, nous avons la bonne
fortune de pouvoir publier une traduction des deux conférences faites à l'Exposition de
Deventer par les éminents spécialistes holladais, MM. Nanninga et M. H. C. Prinsen
Geerligs, dans lesquelles ces savants praticiens ont exposé la situation actuelle de l'ex
ploitation du thé et du sucre dans ce pays des Indes néerlandaises où elle a atteint un si
haut degré de perfectionnement.
Nous ne saurions trop témoigner notre reconnaissance à M. H. Hamel Smith, au Comi
té de l'Exposition de Deventer et à MM. Nanninga et Prinsen Geerligs pour avoir bien
voulu ainsi nous permettre de faire bénéficier les planteurs de nos colonies de ces études
magistrales. Leur traduction est due à M. A. Stieltjes, chef du Service des Etudes Indus
trielles de notre Institut.
J'ai cru utile d'y joindre un exposé de la situation actuelle du marché des sucres ac
compagné d'un résumé rétrospectif de la législation si compliquée qui règle le marché
international de ce produit.
Emile Baillaud.
Secrétaire général de l'Institut Colonial de Marseille.
��V” EXPOSITION SPÉCIALE
DE
L’INSTITUT COLONIAL DE MARSEILLE
Cafés, Cacaos, Thés et S u cres
SÉANCE
D ’IN A U G U R A T IO N
L’inauguration de la cinquième Exposi
tion de l’Institut Colonial de Marseille, con
sacrée aux cafés, cacaos, thés et sucres a eu
lieu le 20 janvier 1913, en présence des prin
cipales notabilités commerciales et indus
trielles de la région sous la présidence de M.
F. Bohn, président de l’Institut Colonial, en
touré de MM. Adrien Artaud, président de la
Chambre de Commerce, et Lombard, viceprésident ; Outrey, chef du Service Colonial;
de Mesquita, consul du Brésil ; Martin-La
val, juge au Tribunal de Commerce ; Rastoin, adjoint au maire ; Velten, président du
Syndicat des Exportateurs ; Rastit, président
de la Fédération des groupements commer
ciaux du Sud-Est ; Magnier, président du
Syndicat des Négociants en cafés ; Arnaud,
président du Syndicat des Minotiers ; Dr
Heckel ,Fouque et Paul Cyprien-Fabre, viceprésidents, et Emile Baillaud, secrétaire gé
néral de l’Institut Colonial.
En déclarant ouverte la nouvelle Exposi
tion, M. le président Bohn a prononcé le dis
cours suivant :
Discours de M. F. BOHN, Président
Le Conseil d’Administration de l’Institut
Colonial a eu le grand plaisir de vous
convier à inaugurer aujourd’hui avec lui la
cinquième Exposition annuelle de notre
Institut.
Cette exposition aurait dû avoir lieu
l’année dernière, mais la grève des Inscrits
Maritimes qui a si profondément troublé
les relations de Marseille avec l’extérieur,
et notamment avec nos colonies, nous a
obligés à renvoyer l’inauguration à la date
d’aujourd’hui.
De ce fait, nous n’avons pas pu utiliser,
ainsi que nous en avions coutume, notre
salle des Cours et nous avons dû installer
dans la salle de notre Musée commercial
les collections qui nous ont été adressées.
Aussi bien nos visiteurs y gagneront de
pouvoir plus facilement nous-consulter sur
les échantillons qui leur paraîtraient parti
culièrement intéressants, ainsi que sur la
production et l’exploitation des produits
auxquels notre Exposition est consacrée.
En organisant cette Exposition, nous
avons poursuivi le plan que nous nous
sommes tracé dès la fondation de cet Insti
tut, c’est-à-dire l’étude régulière et métho
dique des principaux produits de nos
colonies et de ceux qui paraissent appelés
à prendre avant longtemps une grande
importance dans leur avenir économique.
Nos Expositions précédentes ont été
consacrées à l’étude des produits qui cons
tituent actuellement la principale richesse
d’une grande partie de notre domaine colo
nial. Nous avons successivement passé en
revue : les matières grasses dans la
production desquelles nos possessions de
l’Afrique occidentale et équatoriale sont
spécialisées : le caoutchouc, principale
richesse également de nos forêts africaines ;
les grains et graines féculentes : les blés de
nos possessions méditerranéennes, les riz,
les maïs de nos possessions asiatiques et les
sorghos qui, dans la plupart de nos colonies
tropicales, prennent la première place au
point de vue de l’alimentation indigène.
Aujourd’hui, nous entreprenons l’exa
men des produits, non moins intéressants,
qu’exploitent plus particulièrement nos
anciennes colonies et qui n’ont pas encore
pris dans nos autres possessions la place
qui peut et qui doit leur revenir.
Fidèles à ce programme, nous avons tout
d’abord choisi les sucres, le café, le cacao
et le thé.
�8
Si les matières grasses et féculentes, les
grains et, à un degré moindre, les caout
choucs constituent, avec les plantes textiles
que nous n’exportons pour ainsi dire pas
de nos colonies, les matières considérées
jusqu’ici comme essentielles plus que
toutes autres à l’humanité, les denrées aux
quelles nous consacrons l’Exposition que
nous inaugurons aujourd’hui sont au
contraire considérées généralement comme
des produits de luxe, et l’opinion du fisc,
qui, comme vous le savez, les frappe de
droits très lourds, est caractéristique à cet
égard.
Cette opinion est-elle bien exacte ? Et
ces produits ne doivent-ils pas être consi
dérés aujourd’hui, au point de vue de
l’alimentation, comme des denrées de toute
première nécessité ?
Si ces produits n’étaient pas devenus pour
ainsi dire indispensables à l’humanité,
leur consommation aurait-elle pris l’im
portance actuelle et les transactions
auxquelles elles donnent lieu seraient-elles
devenues comparables, par leur amplitude
et leur valeur marchande, à celles qui ont
fait l’objet de nos premières études ?
Pour préciser cette question, je citerai
quelques chiffres :
Si nous prenons le blé comme point de
comparaison, nous constaterons que la
quantité moyenne de blé produite par le
monde entier est actuellement d’environ 80
millions de tonnes, représentant, au prix
de 20 francs les 100 kilos, une valeur de
16 milliards de francs.
Or, la production moyenne du sucre est
actuellement d’environ 10 millions de ton
nes (dont un peu plus de la moitié en sucre
de canne) tandis que sa valeur est de
6 milliards et demi de francs, si nous
prenons pour base le prix de 40 centimes le
kilo. Le sucre représente donc à lui seul un
tonnage équivalent au cinquième de celui
du blé et une valeur représentant le tiers
de celle du blé.
Le café, de son côté, représente une
production moyenne de 1.000.000 de tonnes;
en 1909, il a même été, d’après le départe
ment de l’Agriculture des Etats-Unis, de
1.300.000 tonnes.
La production du thé est de 290.000
tonnes. Ce sont là également des chiffres
dignes d’être pris en considération.
Les produits que nous venons de citer
font aujourd’hui partie de l’alimentation
normale dans le monde entier ; il est
d’autant plus à remarquer que la part de
ces denrées dans la consommation de notre
pays n’est pas ce qu’elle devrait être. Les
droits élevés perçus à titre d’impôt par le
Gouvernement en sont la seule cause.
Tandis, par exemple, que la consomma
tion du sucre en France est d’environ
18 kilos par habitant, elle atteint en Angle
terre près de 50 kilos et ce chiffre de 18 kilos,
qui s’applique à l’année 1910, est bien
supérieur à celui de 1902, la consommation
ayant passée, en France, de 450.000 tonnes
en 1902 à 621.000 tonnes en 1910, par suite
de l’abaissement des prix résultant de
l’abrogation du système des primes.
Les proportions entre la consommation
française et celle des pays voisins sont
sensiblement les mêmes pour le café, et
surtout pour le cacao qui sont frappés de
droits extrêmement élevés :
Cacao. 136 francs les 100 kilos étranger ;
58 francs colonies. — Café, 136 francs les
100 kilos étranger ; 58 francs colonies. —
Thé, 400 francs tarif général ; 208 francs
tarif minimum ; 104 francs colonies.
Je n’ai point à insister pour montrer
combien il serait désirable que ces produits
puissent avoir dans l’alimentation de notre
pays la place qui leur revient, et je me
bornerai à indiquer que c’est en très grande
partie à leur large introduction en Suède et
en Norvège notamment que l’alcoolisme a à
peu près disparu dans ces deux pays, alors
que ce fléau fait en France les ravages que
l’on sait et qui ne paraissent pas à la veille
de prendre fin.
La consommation de notre pays en sucre,
café, cacao et thé, n’en est pas moins d’une
importance suffisante pour fournir à nos
colonies un débouché considérable.
Les importations de café en France aug
mentent d’une manière continuelle, elles
dépassent actuellement 100.000 tonnes. Sur
ce chiffre nos colonies n’en fournissent pas
2 . 000 .
Les importations de thé en France sont
d’environ 2.500 tonnes. Nous n’avons reçu
de notre Indochine, qui est la seule de nos
colonies qui nous en. ait envoyé en 1910,
que 500 tonnes. Sur une importation totale
de 27.000 tonnes de cacao, 1.364 tonnes
seulement provenaient de nos colonies.
Il importe que nous nous préoccupions
de remédier à cette situation et que nous
donnions à nos colonies les moyens et les
encouragements désirables pour qu’elles
prennent une plus grande part dans nos
importations de ces denrées.
C’est à ce résultat que contribueront dans
une certaine mesure, nous l’espérons, notre
Exposition actuelle et les travaux dont elle
sera l’origine.
Nous ne nous bornerons point, en effet,
au simple tableau que nous mettons sous
vos yeux des résultats obtenus dans nos
colonies, mais ainsi que nous l’avons fait à
l’occasion de nos Expositions précédentes,
nous nous efforcerons en faisant surtout
appel, Messieurs, à votre compétence, de
prêter notre concours le plus dévoué à ceux
qui se consacrent à la production de ces
denrées, et à ce sujet, il me reste à indiquer
très rapidement quels sont les principaux
�9
points qui nous paraissent devoir retenir
particulièrement notre attention.
En ce qui concerne le sucre, les préoccu
pations de nos planteurs doivent avoir
pour principal objet l’augmentation des
rendements en sucre de leurs cultures et de
leurs usines ; il semble bien que, désormais,
malgré la cessation probable de la Conven
tion de Bruxelles, la lutte entre la canne à
sucre et la betterave sera régie uniquement
par le prix de revient de la production et
non plus par les évolutions d’une politique
de protection fiscale. Toute l’histoire de
cette lutte paraît bien montrer en effet que
la betterave ne peut lutter contre la canne
à sucre qu’au moyen de ces artifices, et
puisqu’ils paraissent bien devoir être défi
nitivement abandonnés,
nos. colonies
auront à perfectionner leurs moyens de
culture et leur outillage d’extraction, afin
de les mettre à la hauteur de ceux qui sont
employés dans les autres pays producteurs
de canne à sucre.
Actuellement, les rendements moyens
obtenus à la Guadeloupe et à la Réunion
oscillent entre 8 et 9.65 % tandis que,
comme le fait remarquer la Chambre de
Commerce de la Réunion, ils atteignent
12,50 % aux îles Havaï. Pour la production
de l’année 1910, cette différence aurait
donné à la Réunion seulement une recette
supplémentaire de 2.350.000 francs.
La sélection des cannes, qui est la cause
principale de ces hauts rendements, la lutte
contre les maladies, doivent donc faire
l’objet des préoccupations primordiales des
planteurs et de leurs Gouvernements.
A ce sujet, nous signalons avec plaisir
que notre ministre des Colonies paraît enfin
décidé à organiser chez nous les services
officiels de l’Agriculture sur l’exemple des
pays étrangers qui nous servent de modèle.
En ce qui concerne le café, en même
temps que nous nous efforcerons de mon
trer à la consommation métropolitaine
l’excellente qualité de nos cafés coloniaux,
notre attention doit être malheureusement
retenue par la nécessité de renouveler les
cultures actuelles par suite des ravages de
l’Hémileia, qui semblent bien obliger nos
vaillants colons des Nouvelles-Hébrides et
de la Nouvelle-Calédonie à remplacer les
plaints qui leur avaient permis d’obtenir
les très beaux produits que vous pourrez
admirer dans notre Exposition, par des
variétés plus résistantes, comme le Robusta
ou le Congo.
La culture du café se développe de plus
en plus dans nos nouvelles colonies, en
particulier à Madagascar et en Indochine,
et nous rendrons certainement service à un
certain nombre de nos colons en recher
chant, quels sont les meilleurs systèmes
fi adopter pour la préparation de leurs cafés
qui paraissent défectueux à ce point de
vue.
Une colonie anglaise de l’Afrique occi
dentale, la Gold Goast, nous a montré toute
l’importance que l’exploitation du cacaoyer
peut prendre d’une manière très rapide
dans cette partie du monde. Alors que sa
production en cacao était à peu près nulle
en 1900, elle a atteint l’année dernière 40.000
tonnes représentant une valeur d’environ
50 millions de francs, et cette colonie tient
aujourd’hui le premier rang dans la pro
duction de cette denrée si précieuse.
Nous pouvons espérer arriver à un
résultat analogue dans notre Afrique occi
dentale, d’autant plus que c’est simple
ment en tirant parti de l’initiative indigène
que l’Angleterre l’a atteint, et je me per
mettrai à ce sujet d’indiquer toute l’impor
tance qu’il y a à ce qu’on laisse aux
indigènes la pleine propriété et la libre
disposition de leur sol. C’est à cette seule
condition qu’ils pourront donner à leurs
cultures le développement dont elles sont
susceptibles.
Aussi semble-t-il bien qu’un des devoirs
essentiels de notre Institut Colonial, fidèle
à sa politique libérale, sera de veiller avec
diligence à ce que l’on tienne le plus grand
compte dans toutes nos possessions des
droits et des intérêts de nos indigènes, qui
peuvent être pour nous de tels Collabora
teurs.
Pour le thé, nos planteurs d’Indochine
étant déjà arrivés à de très bons résultats,
notre rôle doit surtout consister à seconder
leurs efforts, afin de faire connaître l’excel
lence de leurs produits.
Pour tous ces produits, nous aurons aussi
à exercer notre influence et à consacrer nos
efforts en faveur d’une réduction importante
des droits fiscaux qui les frappent de
manière à développer leur culture et à
favoriser leur importation et leur consom
mation en France au grand profit de nos
colonies et de la métropole elle-même.
Je n’ai plus maintenant, Messieurs, qu’à
exprimer tous nos remerciements à tous
ceux q.ui ont apporté leur précieux concours
à l’organisation de notre Exposition : tout
d’abord les Gouvernements et les Chambres
d’Agriculture et de Commerce de nos
colonies, dont la bienveillance à notre égard
nous est la meilleure preuve qu’ils appré
cient l’utilité de ces manifestations priodiques, que nous ne pouvons organiser en
l’honneur de nos produits coloniaux que
grâce à eux ; puis tous les planteurs, amis
de l’Institut, qui nous ont envoyé les beaux
échantillons des produits qu’ils doivent à
leur labeur acharné, et je suis profondé
ment attristé à ce sujet d’avoir à adresser
un souvenir ému à la mémoire de celui qui
a tant fait pour le développement de l’ex
ploitation du thé en Indochine, M. Paul
�10
Ghaffanjon, qui est mort à la peine, il y a
quelques mois, après nous avoir expédié les
ravissantes boîtes de thé que vous pouvez
admirer dans cette salle.
Nous adressons aussi nos très vifs remer
ciements à nos collaborateurs marseillais :
M. Magnier, le dévoué président du Syndi
cat des caifés ; M. Mouren, le distingué
fabricant de chocolat ; M. Palais, le repré
sentant de la maison Gaston Menier, qui a
bien voulu enrichir notre Exposition de ses
belles collections personnelles ; et je ne
saurais manquer, en terminant, de signaler
la collaboration si assidue et si dévouée que
m’a prêtée notre secrétaire général, M. E.
Baillaud, pour les démarches préliminaires
qui ont été longues et minutieuses et pour
l’organisation pratique de cette nouvelle
manifestation coloniale.
MEMBRES DU JURY DE L’EXPOSITION
Henri Dufay (Président), des Comptoirs
Dufay, Gigandet et Cie.
Louis Imbert, Membre de la Chambre de
Commerce.
H. Jacquemet, Président honoraire du
Syndicat des Négociants en cafés.
Magnier, Président du Syndicat des Né
gociants en cafés.
Piollet, Brûleries du Sud-Est à Grenoble.
Robert Roques, (Chocolaterie du Prado).
A. Mouren, des fils de Marius Mouren.
L. Digonnet, de P.-L. Digonnet et Cie.
Reynaud de Mazan.
Leleu (de A. Leleu et Cie).
Victor Rouvier, Planteur à Nossi-Bé.
Nicelora (de Mabiens Morel).
LISTE DES ÉCHANTILLONS ESPÈCES
Cacaos
Cote d ’I voire
Direction de l'Agriculture
1. Une Cabosse cacao entière ;
2. Une cabosse coupée longitudinalement ;
3. » »
» transversalement.
Cercle de Lahou
4. Cacao San Thomé.
Poste de Tabou, Bas Cavally
5. Cacao San Thomé.
M. Neker. Société Agricole de M' Bato
6. Cacao San Thomé.
Compagnie Française Afrique Occidentale
7. Cacao Grand Lahou.
MM. Morga.nd & Dougan, Tiassalé
8. Cacao San Thomé.
A. Legourd. Plantation Noé, à Assinie
9. Cacao Forastero ;
10. Cacao San Thomé.
Gabon
Mission Catholique de Sainte-Anne
Fernan Vaz (Gabon)
11. Cacao Gabon.
Madagascar
Direction de VAgriculture
12. Cacao d’introduction, Cabosses Jaunes ;
13.
»
»
»
»
14.
»
»
Cabosses rouges ;
15. Cacao dit pays, Cabosses rouges.
M. A. Borgeaud, Propriété Constantine,
à Tamatave
16. Cacao des Antilles ;
17. Cacao créole.
M. Ch. Poumaroux, Antsasaka, Tamatave
18. Cacao Thebroma Caraque.
M. Victor Rouvier. Nossi-Bê
(3, rue des Récollettes, Marseille)
19. Cacao ;
20. Cacao préparé.
Martinique
M. Castelli, sous-inspecteur de l'Agriculture
à Fort-de-France
21. Cacao n. 1 ;
22. Cacao n. 2.
Guadeloupe
M. Edouard Clayssen, Gourbeyre
23. Cacao.
M. Hugonin, Basse-Terre
24. Cacao.
M. P. Guilhembordc, Propriété Saint-Léon
à Vieux Habitants
25. Cacao.
Collection de M. Palais
Représentant du Chocolat Menier à Marseille
26. Nicaragua ;
27. Para ;
28. Carapino ;
29. Saigon ;
30. Venezuela ;
31. Côte d’Or ;
32. Congo ;
33. Madagascar ;
34. Comore ;
35. Porto ;
36. Grenade ;
37. Martinique ;
38. Guadeloupe ;
39. Sainte-Lucie (Antilles) ;
40. Trinidad.
Collection de MM. les fils de Marius Mouren
11, rue République, Marseille
41. N° 1 Guadeloupe courant ;
))
42.
2
fin ;
))
43.
fermenté
3
))
44.
4
fermenté
))
45.
5
usiné ;
46.
6 Martinique courant ;
47.
7
»
usiné ;
48.
8 Madagascar ;
49.
9
»
50. 10 Nouvelles-Hébrides ;
51. 11
..
»
�11
52. 12 Grande-Comore ;
53. 13 Dahomey.
54. J. C. 1 Guadeloupe ;
55.
2 Martinique ;
56.
3 Congo ;
57.
4 Côte d’ivoire ;
58.
Beurre de Cacao ;
59.
Coques de cacao de Bahia torré
fiées ;
60.
Divers échantillons chocolat.
Cafés
Cote d ’I voire
Poste de Grabo, Bas Cavally
61. Café Libéria.
M. Neker, Société Agricole de M' Bato
62. Café Libéria.
Afrique équatoriale
M. A. Bourdillon, 67, rue Saint-Jacques,
Marseille
63. Café Congo.
Sultan Hetmann-Rafaï
(Oubanghi Chari Tchad)
64. Coffea Excelsea.
Mission Catholique Sainte-Anne
Fernan-Vaz
65. Café Libéria ;
66. » Gabon.
M artinique
M. Castelli, Sous-Inspecteur
de VAgriculture à Fort-de-France
67. Café Libéria ;
68. » Pays ;
69. » Robusta.
Guadeloupe
M. P. Guilhemborde, Domaine Gros Morne
70. Café Habitant ;
71. » Bonifieur.
M. A. Bourdillon, Marseille
72. Café Guadeloupe Bonifieur.
MM. Magnier et Beretta, 15 a , rue du Chapitre
Marseille
73. Café Guadeloupe Commercial.
M. T. Hugonin, Basse-Terre
74. Café Bonifieur ;
75. » Habitant.
M. E. Clayssen, Gourbeyre
76. Café B.
R éunion
77.
78.
79.
80.
M. G. Roussel, Saint-Pierre
Café Bourbon rond ;
»
»
pointu.
MM. Magnier et Beretta, Marseille
Café Libéria de Bourbon ;
» Bourbon pointu.
N ouvelle Calédonie
et
N ouvelles H ébrides
MM. Magnier et Beretta, Marseille
81. Café Gragé, Nouméa ;
82.
83.
84.
85.
86.
»
»
»
»
»
pointu Gragé, Nouméa ;
pointu blanc, Nouméa ;
livraison, Nouméa ;
livraison, Nouvelles Hébrides ;
commercial, Nouvelles Hébrides.
Madagascar
Direction de l'Agriculture
87. Café Canephora N° 1 ;
88.
))
»
»
2;
89. »
»>
» 3;
90. »
»
» 4.
M.Ch. Poumaroux, Antsasalca, Vatomandry
91. Café Libéria ;
92. Pulpes de Café Libéria ;
93. Pulpes de Café Libéria torréfiées et
moulues.
M. E. Bérard, propriété de l'Ivolina,
Tamatave
94. Café Libéria ;
95. » Congo.
M. A. Borgeaud, propriété Constantine
Tamatave
96. Café Libéria.
M. Victor Rouvier, Nossi-Bé et Marseille
97. Café Libéria.
MM. Magnier et Beretta, Marseille
98. Café livraison.
I ndochine
MM. Perrin Frères, Tuyen Quang, Tonkm
99. Café Caracoli ;
100. » Café Arabica.
M. Pivet, Dong Trieu, Tonkin
101. Café Arabica.
MM. Magnier et Beretta, Marseille
102. Café Tonkin.
M. Reynaud (de Reynaud, Blanc et Cte),
13i, rue Montaux, Marseille
103. Café Arabica.
MM.
104.
105.
106.
107.
108.
109.
110.
111.
112.
113.
114.
115.
116.
117.
118.
119.
120.
121.
122.
123.
Thés
P. Cliaffanjon & Cie, Cat-Tru par Phu-Tho
12 Paniers droits Pekoe Tonkin extra ;
))
))
))
»
))
12
6
»
» Pekoe Tonkinois ;
»
»
»
»
6
3
»
» Pekoe Supérieur ;
»
» Pekoe Supérieur ;
3
12 Boîtes à Chapeaux Pekoe Tonkin ex
tra ;
»
»
»
»
»
12
6 Coffrets bambou couleur, Pekoe Ton
kin extra ;
6 Coffrets bambou couleur, Pekoe Ton
kinois ;
3 Coffrets bambou couleur, Pekoe Supé
rieur ;
3 Coffrets bambou couleur, Pekoe Supé
rieur ;
6 Coffrets Bijoux Pekoe Supérieur ;
6.. Trèfles Pekoe Supérieur ;
6 Gamelles Pekoe Supérieur ;
12 Paquets rouges Pekoe Tonkinois extra;
6 Paquets rouges Pekoe Tonkinois extra;
6 Paquets rouges Pekoe Tonkinois ;
6 Paquets rouges Pekoe Tonkinois ;
3 Paquets rouges Pekoe Supérieur ;
3
�12
Sucres et dérivés
3 Paquets rouges Pekoe Supérieur ;
1 Coffret laque, fabrication locale Pekoe
Martinique
Tonkin extra ;
M. Castelli, Sous-Inspecteur de l'Agriculture
126. 1 Coffret laque fabrication locale fleurs
de thé ;
Fort-de-France
127. 12 Seaux fleurs de thé ;
167. Sucre 1er jet ;
128. 12 »
»
»»
168. Rhum industriel ;
129. 6 »
»
»»
169. Rhum grappe blanche vieille.
130. 6 »
»
»»
131. 3 »
»
»»
R éunion
132. 1 Caisse origine Pekoe Supérieur ;
M.
Roussel
(La
Convenance),
Saint-Pierre
133. 1 Caisse origine fleurs (boutons) de thé.
170.
Sucre
premier
jet
;
M. P. Lafeuille. Hanoï
Société Adam de Villers
134. 6 Boîtes Souchon Tonkin ;
171. Sucre premier jet ;
135. 7 Boîtes fleurs de thé.
172. Sucre deuxième jet.
Chambre de Commerce de Hanoï
MM. Issautier frères et Cie
136. Feuilles de Jambosier à thé ;
173. Crème vanille ;
137. Thé de Ché Man ;
174. Rhum ;
138. Feuilles de thé broyées Ché Bang ;
175. Rhum extra ;
139. Thé Ché Man ;
176. Rhum vieux ;
140. Fleurs de Thé Nu Ché ;
177. Eau-de-vie de cannes ;
141. Boutons de Fleurs de Thé Cay Voi.
,178. Curaçao ;
MM. Louis Reynaud (de Reynaud, Blanc et Cie) 179. Combava ;
Marseille
180. Vangassaye ;
181. Bibasse.
142. Thé Tonkin qualité moyennes feuilles ;
143. Thé Tonkin qualité fines feuilles ;
T onkin
144. Thé Tonkin qualité grosses feuilles.
Chambre de Commerce d'Hanoï
Chambre de Commerce de Ruftsque
182. Sucre candi Duong yhen ;
183. Cassonnade, Duongh mai hoa ;
145. Thé de Gambie.
184. Cassonnade, Duong dam ;
MM. C. A. Guigon et Cie, 1, rue Martin
185. Sucre brut, Duong bat ;
Marseille
186. » en forme, Duong Banh-choi ;
146. Thé avec sucre.
187. »
indigène.
Collection de MM. P. L. Bigonnet et Cie
Marseille
C É R É M O N IE D E C L O T U R E
147. Chine Souchong Ming Siang ;
de la l/me Exposition annuelle
148. Congou Ning Chow ;
149. Ceylan fleurs d’or (gold tips) ;
150. Assam Orange Pekoe (gold tips) ;
Le 19 avril 1913 a eu lieu, à l’Institut Colo
151. Darjeeling great flavour, hors choix ;
nial, la clôture de l’Exposition des Cafés,
152. Annam Souchong fin grosses feuilles ;
153. Annam Souchong extra moyennes feuil Cacaos, Thés, Vanilles, Sucres, qui a été
les ;
ouverte au public pendant ces trois derniers
154. Annam Pekoe. Souchong, fines feuilles ;
mois.
155. Ceylan Eléphant ;
Cette cérémonie a été présidée par M.
156. Ceylan paquets tressés ;
157. Eléphant blanc ;
Capus, délégué du Gouvernement général
158. Eléphant d’or ;
de l’Indochine, en la présence de M. F.
159. Baïkoff Busse ;
Bohn, président de l’Institut Colonial ; M.
160. Annam à l’Annamite ;
A. Artaud, Président de la Chambre de Com
161. Darjeeling Blend.
merce ; M. Outrey, Chef du Service colonial
de Marseille ; M. Bardon, Conseiller munici
Vanille
pal, représentant M. le Maire de Marseille ;
M. Victor Rouvier, Nossi-Bé, Madagascar
de MM. les Consuls généraux des Etats-Unis,
et Marseille
du Brésil, etc., des Membres du Conseil de
162. 3 échantillons.
l’Institut Colonial et des Présidents des
M. Hugonin, Basse-Terre (Guadeloupe)
principaux groupements commerciaux et
163. 9 échantillons.
syndicats professionnels de la ville .
Direction de l’Agriculture de Madagascar
DISCOURS DE M. BOHN
164. 1 échantillon de la province de Vohémar
Président de l’Institut Colonial
165. 3 échantillons de la province de AntaM. Bohn, en ouvrant la séance, a tout
lava.
166. 4 échantillons de la province de Vato- d’abord remercié les exposants pour les en
mandry.
vois qu’ils avaient bien voulu faire et parti-
124.
125.
�13
culièrement les Gouvernements de nos
colonies qui ont prêté leur bienveillant
concours pour l’organisation de l’Exposition;
puis le Président a remercié M. Grand-Dufay, qui a présidé les opérations du Jury, et
les rapporteurs des Commissions, qui ont
bien voulu se charger d’examiner les pro
duits et de faire un rapport pour établir
leur qualité et déterminer les améliorations
dont ils sont encore susceptibles.
Il a présenté ensuite à l’assistance M.
Capus, ancien Inspecteur-Conseil des Ser
vices agricoles de l’Indochine, actuellement
délégué du Gouvernement général de l’In
dochine à l’Office Colonial de Paris, dont il
a rappelé tous les éminents services rendus
à la cause de la mise en valeur de notre
grande possession indochinoise, et M.
Payen, rédacteur au Journal des Débats et
à l'Economiste Français, auquel le monde
colonial doit tant de reconnaissance pour la
science et le dévouement avec lesquels il
prend, dans ces deux grands organes, la
défense des intérêts économiques de nos
possessions.
M. Bohn a ensuite rappelé quelles avaient
été les principales préoccupations de l’Ins
titut Colonial en organisant cette cinquiè
me Exposition. Grâce aux travaux du Ju
ry, un certain nombre de points que l’on se
proposait d’éclaircir sont actuellement mis
en lumière et une fois l’exposition terminée,
l’Institut Colonial, comme il l’a fait pour
les autres Expositions qu’il a organisées jus
qu’ici, n’en continuera pas moins à se
préoccuper de l’examen des divers problè
mes que suscitent l’exploitation et le com
merce des produits auxquels ces expositions
ont consacrées. L’Institut Colonial a eu la
grande satisfaction de voir plusieurs Sociétés
de plantation se constituer à la suite de cette
exposition.
M. Capus, après avoir remercié le Con
seil d’Administration d’avoir bien voulu
l’appeler à présider cette intéressante mani
festation, a présenté les excuses de M. le
Général Commandant le XVe Corps d’Armée,
retenu en Corse par une tournée d’inspec
tion ; de M. le Préfet, absent de Marseille,
et de M. le Président du Conseil général,
empêché par la réunion de cette haute As
semblée de répondre à l’invitation qui lui a
été adressée par l’Institut Colonial.
La parole a été donnée ensuite à M.
Grand-Dufay, Président du Jury, qui a ex
posé de quelle manière ont été conduites les
opérations d’expertises auxquelles a procé
dé le Jury. Les rapporteurs des diverses sec
tions donnèrent ensuite lecture de leur rap
port.
M. Payen exposa ensuite dans une confé
rence très documentée, quelle était la « Si
tuation actuelle du marché des cafés, cacaos
et thés », et MM. Artaud et Capus clôturèrent
la séance par les discours suivants :
DISCOURS DE M. ARTAUD
Président de la Chambre de Commerce
de Marseille
Je tiens à vous exprimer au nom de la
Chambre de Commerce avec quelle satisfac
tion elle voit se développer par vos soins
l’œuvre qu’elle a fondée et dont elle suit les
progrès avec tant de sollicitude.
Nous voici à notre cinquième Exposition.
Or, dès l’année qui a suivi l’Exposition Co
loniale de 1906, ont été inaugurées les Ex
positions de l’Institut Colonial et il s’en suit
que chaque année a été mise à profit pour
mieux étudier un produit.
A l’époque où j’avais le grand honneur de
présider l’Institut Colonial, je me rappelle
avec quel intérêt les colons suivaient les
divers travaux auxquels ont donné lieu les
expositions que nous avons consacrées aux
caoutchoucs et aux blés. Je vois qu’il en est
ainsi de plus en plus et que l’Institut Colo
nial pousse dans nos possessions des raci
nes toujours plus nombreuses et plus viva
ces.
L’Exposition de cette année est consacrée
à des produits dont la Chambre de Com
merce a eu à s’occuper tout dernièrement.
Elle s’est en effet attachée d’une façon
particulière à la détaxe des droits dont sont
frappés les cafés, à leur entrée en France, et
lorsque M. Damour, qui a eu l’idée de la
détaxe des cafés nous a consulté nous
avons tenu à lui dire que le cacao méritait
également notre sollicitude et nous avons
fait valoir quelques-uns des arguments que
vient de développer M. Payen et qui sont
topiques.
Lorsque l’on constate dans les chiffres
que nous avons donnés à M. Damour, en
comparant ceux des dix années qui ont pré
cédé une première diminution des droits et
les chiffres des années qui ont suivi, lorsque
l’on constate, dis-je, une augmentation des
importations et des recettes, on est tout
acquis à une doctrine qui a pour but de
mettre à la disposition de nos populations
des produits sains et hygiéniques.
La Chambre de Commerce de Marseille
vous sait le plus grand gré de vous être
attachés à faire connaître la part que les
colonies peuvent prendre dans leur produc
tion, et je tiens à remercier en son nom M.
Capus d’avoir bien voulu représenter au
milieu de nous M. le Gouverneur général
de l’Indochine Sarraut, qui avait consenti
lui-même à clôturer notre précédente expo
sition au moment de son départ pour l’Ex
trême-Orient, et M. Payen d’être venu nous
�développer avec tant de clarté des idées si
justes et qui nous sont chères.
DISCOURS DE M. CAPUS
délégué du Gouvernement général
de l'Indochine
Vos applaudissements ont exprimé à M.
Payen, mieux que je ne saurais le faire,
combien vous avez apprécié sa conférence
si documentée et si précise, ainsi que l’auto
rité avec laquelle il a su vous exposer de la
façon la plus claire des questions si com
plexes. Je suis donc bien sûr d’être votre
interprète pour lui adresser tous vos remer
ciements les plus vifs.
Il y a quelques jours, j’ai lu dans un
journal colonial qu’une municipalité, je
crois que c’est celle de Paris, a émis le vœu
de faire apprendre aux élèves de nos Eco
les la géographie de nos colonies et de leur
donner des connaissances sur les possibili
tés économiques de celles-ci.
Un tel vœu pourrait paraître paradoxal à
tout autre qu’à nous qui nous occupons du
mouvement colonial. Mais il est bien cer
tain que nous ne connaissons pas assez nos
colonies. En dehors de la Tunisie et de l’Al
gérie, en dehors de nos vieilles possessions
qui ont été occupées ou étudiées depuis
deux ou trois cents ans, nous ne connaissons
pas nos autres domaines.
Nous ne connaissons "as, par exemple, no
tre Indochine. Vous pouvez vous en rappor
ter à moi à ce sujet et c’est pourquoi je
voudrais que pour toutes nos colonies, nous
puissions établir un inventaire de leurs pos
sibilités économiques. Je ne parle pas seule
ment d’une liste de leurs produits. Cette
liste il est facile de la dresser, il suffit
d’aligner l’un au dessous de l’autre les mots
de botanique en latin qui horripile quelque
fois le lecteur, mais qui constitue cependans l’état civil des plantes et des produits.
Mais je voudrais que l’on fasse figurer aussi
dans cet inventaire la nature de ces pro
duits, leur valeur, la possibilité de leur em
ploi, de leur introduction dans la métro
pole et de leurs rapports dans les colonies.
Ainsi, nous travaillerons à augmenter la
richesse de nos commerçants, de nos indus
triels et de nos indigènes, car la meilleure
politique coloniale est celle de l’enrichisse
ment des colons, des commerçants, des in
dustriels de nos colonies et aussi des indi
gènes. Vous pouvez être persuadés qu’en
pratiquant cette politique vis-à-vis d’eux,
ces derniers nous serviront loyalement.
Dans cet ordre d’idées, vous faites de très
bonne besogne. Je suis particulièrement
heureux de prendre la parole devant vous
pour vous le dire.
Parmi vos divers travaux, les expositions
spéciales que vous organisez périodique
ment contribuent puissamment à cet inven
taire dont je parle.
Les enseignements qu’elles comportent
sont toujours des plus précieux et, au sujet
de celle que nous clôturons, je n’ajouterai
aux appréciations si justes des experts qui
viennent de vous exposer les conclusions de
leur examen que quelques mots relatifs à
la production indochinoise qui m’est plus
particulièrement familière.
Nous exportons de l’Indochine 500 tonnes
de thé environ ; cette colonie en reçoit ellemême 1.500 tonnes pour la consommation
qui est supérieure à la production. Il reste
donc beaucoup à faire pour la développer.
Je n’ai cessé de dire à nos planteurs de thé :
« Réunissez-vous, mettez ensemble vos ef
forts, vos capitaux, constituez des syndicats,
des coopératives, pour la préparation de vos
thés, pour les faire connaître (rappelezvous ce pavillon de thé de Geylan de l’Expo
sition de 1900 dont M. Payen vous parlait
tout à l’heure), c’est très bien de présenter
vos thés dans de petites boîtes ou de jolis
paniers, mais faites de la meilleure mar
chandise, surveillez vos cultures, vos tailles,
votre outillage. »
Pour notre café, il n’y a pas très long
temps on en exportait de 20 à 30 tonnes,
nous sommes arrivés aujourd’hui à 300 ton
nes pour le Tonkin, et c’est déjà un bon
résultat, mais là aussi il faut améliorer la
préparation.
Tout à l’heure je vous parlais d’inventaire,
je ne veux pas me laisser entraîner par de
longues considérations mais j’avais surtout
en vue la culture d’une plante très riche qui
est le cacao. On ne le cultive en Indochine
nulle part, sauf dans les jardins botaniques.
Eh bien, le cacao peut donner dans ce
pays une récolte très appréciable, non seu
lement à en juger par comparaison, par
assimilation, les climats étant les mêmes
au Cambodge qu’en Annam, mais à en
juger aussi par une expérience faite à Sai
gon. On y avait autrefois créé des cacaoyères, et l’Administration avait promis une
prime de 4 cents, c’est-à-dire de 10 centi
mes par cabosse apportée au magasin de
l’Administration. Les indigènes ont cultivé
les cacaos et ils ont apporté leurs cabosses
au magasin du Résident ; on leur a payé la
prime promise, mais les commerçants ne
les ont pas achetées ; l’Administration et le
Résident se sont lassés. Il n’en a pas moins
été prouvé que la culture était possible et il
faut espérer que dans l’avenir planteurs et
négociants seront plus avisés.
La culture, la préparation et la vente de
ces produits donnent naissance à de nom
breux problèmes à résoudre. Vous contri
buez beaucoup à les éclaircir et les avis que
vous donnez à nos planteurs, à nos gouver
nements leur sont infiniment précieux. Con
tinuez à les aider dans l’établissement de
cet inventaire dont je vous parlai et vous
�recevrez de plus en plus les témoignages de
leur reconnaissance.
Bien que je ne sois qu’une modeste per
sonnalité du monde colonial, je suis heu
reux de vous dire combien cette reconnais
sance est déjà grande, quelle est l’estime et
la considération que particuliers et gouver
nements ont dans nos possessions pour vos
œuvres et pour les bons partisans qui les
ont fondées et les font prospérer. Au nom
de tous, je vous remercie.
CONFERENCE DE M. E. PAYEN
Le Marché des Cafés, Cacaos, Thés
Messieurs ,
Quand votre secrétaire général, M. E. Baillaud, mon vieux camarade de l’Ecole des Scien
ces Politiques, est venu me demander de vous
parler du marché des thés, cafés et cacaos,
j’ai été très touché de sa démarche, mais je
me suis dit, à part moi, que la camaraderie
se faisait quelquefois illusion et qu’il y avait
à Marseille beaucoup de gens plus qualifiés
que moi pour traiter ce sujet. Du reste, Mes
sieurs, ce que je vous apporterai aujourd'hui,
c’est, en très grande partie à des travaux mar
seillais que je l’emprunterai, car depuis une
quinzaine d’années j’étudie dans l'Economiste
Français les documents fournis par votre
Chambre de Commerce qui ont toujours un
intérêt tout particulier, et c’est à ces études
antérieures que je me reporterai aujourd’hui
en grande partie.
Des trois produits qu’on m’a donné la charge
d’étudier, je prendrai tout d’abord le thé et le
cacao, parce que le thé et le cacao, si on les
compare au café, sont de très sages personnes :
leurs cours ne connaissent pas les variations
profondes de ceux du café.
La production mondiale du thé, messieurs,
est très difficile à évaluer parce que la plupart
des pays producteurs sont en même temps
grands consommateurs. La Chine, par exem
ple, consomme énormément de thé, qu’elle pro
duit elle-même.
Cependant, le thé a trouvé en Europe une
vogue considérable surtout en Angleterre, qui
s’alimente en grande partie dans ses colonies,
et principalement dans celle de l’Inde dont,
d’après l'Economiste de Londres, les envois
onv été de 191.230.000 livres anglaises, en Gran
de Bretagne en 1912, et vous savez que la livre
anglaise est de 453 grammes. Ceylan vient
après, puis la Chine.
Ceylan est un pays assez particulier, qui
cultivait d'abord le café, puis il s’est mis à
cultiver le thé, et aujourd’hui, vous n ’ignorez
pas que le thé subit dans ce pays une concur
rence qui lui est faite par les plantations de
caoutchouc. Le caoutchouc de plantation est
d’une rémunération très grande, et alors, les
habitants de Ceylan qui ne sont pas, vous le
voyez, attachés d’une façon définitive à une
forme de culture, sont allés à ce qui rappor
tait le plus et sacrifient en ce moment les
plantations de thé aux plantations de caout
chouc. Clest là un exemple qu’on peut donner
à d’autres pays qui devraient être amenés à
se détacher de certaines cultures qui ont cessé
d’être rémunératrices.
Nous avons dit que l’Angleterre était le plus
grand consommateur des thés. En effet, au
milieu du 19e siècle, la consommation était de
2 livres-poids par personne et par an. Aujour
d’hui, c’est 6 livres qu’il faut compter.
En 1836, la consommation annuelle de l’An
gleterre était de 40 millions de livres ; elle était
de 54 millions en 1850 ; de 78 millions en 1860 ;
de 120 millions en 1870, et de 160 millions en
1880.
Enfin, l'année dernière, elle était de 295 mil
lions. Vous voyez quel est l’énorme progrès de
la consommationLa Russie est aussi un très grand consomma
teur de thé.
En France, le thé n’est pas très répandu ;
il y a à cela de tirés bonnes raisons, c’est que
le vin, le cidre, la bière et aussi le café lui font
une concurrence très considérable, et si nous
regardons l’allure de la consommation en
France, elle a progressé moins qu’en Angle
terre.
Cette consommation a été établie par 100
habitants, et on la trouve indiquée dans l’Annuaire statistique de la France ; comme le thé
consommé en France est tout entier importé,
les chiffres peuvent être considérés comme
assez exacts.
En 1831, les importations de thé représen
taient par 100 habitants 0 k. 300 ; en 1881, elles
représentaient 1 k. 200 ; en 1899, 2 k. 300, et la
consommation totale n’était que de 877.895 ki
los.
Mais il s’est produit à cette époque, mes
sieurs, un fait très curieux qui est spécial au
thé : c’est l’Exposition Universelle de 1900 à
Paris.
L’Exposition Universelle de 1900 a eu une
influence énorme sur l’essor de la consomma
tion du thé en France. Ceux d'entre vous qui
ont visité cette Exposition se rappellent cer
tainement qu'il existait, dans les jardins du
Trocadéro, un pavillon de Ceylan où l’on ser
vait du thé. Ce pavillon a eu un succès consi
dérable et il s’en est suivi une sorte d’engoue
ment sur le thé, car c’est à partir de cette
époque que les salons de thé se sont répandus
dans Paris où ils constituent une survivance de
l’Exposition de 1900.
Aussi, en 1900, noua sautons à une consom
mation de 1.079.000 kilos de thé, vous voyez
le progrès. Mais comme cela arrive presque
toujours, ce ne fut pas du terrain gagné défi
nitivement, et l’année suivante, la consomma
tion descendit au-dessous du chiffre de 850.000
kilos. On est arrivé, cependant, et rapidement,
à regagner le chiffre de l’année de l’Exposi
tion, et en 1904, la consommation atteignait
1.100.000 kilos de thé.
En 1911, la consommation atteignit 3 k. 300
par 100 habitants.
Vous voyez, en somme, que depuis 1831, soit
en quatre-vingts ans, la consommation a aug
menté de 3 kilos par 100 habitants.
Je ne vous parlerai pas de la part des colo
nies françaises dans la production du thé,
parce que vous êtes plus compétents que moi
sur cette question, qui vient d’ailleurs d’être
traitée par M. Bohn et vos rapporteurs spé
ciaux.
�16
Le cacao, à mon avis, est beaucoup plus inté
ressant que le thé parce qu’il constitue la ma
tière première d’un produit industriel impor
tant, le chocolat, et aussi parce que sa consom
mation en France est assez progressive depuis
un certain nombre d’années.
Voici, les chiffres empruntés à VAnnuaire
Statistique de la France, pour le cacao.
En 1831, la consommation de l’année par 100
habitants! fut de 2 kilos de cacao ; en 1861, elle
est de 12 k. 900 ; en 1881, de 32 k. 800 ; en 1899,
de 45 k. 500 ; en 1910 de 62 k. 700.
La France ne prétend pas être le plus grand
consommateur de cacao du monde, ce rang
appartient aux Etats-Unis, puis viennent l’Al
lemagne, la France (avec 130.993.000 livres an
glaises) puis l’Angleterre et la Hollande.
La valeur des importations du cacao était
évaluée il y a cinq à six ans à une quarantaine
de millions de francs, et, à cette époque, la
France ne tirait de ses colonies que pour
1.760.000 francs de cacao. C’était, vous le voyez,
très peu de choses.
C’est encore aujourd’hui une part très mini
me que nous recevons de nos colonies françai
ses, et, cependant, c’est peut-être l’un des pro
duits qu’il conviendrait de leur recommander
plus spécialement. M. le Président et M. le
rapporteur, tout à l’heure, vous ont dit qu’il
y aurait intérêt à cultiver le cacao, et je suis
de leur avis ; il y a ce magnifique exemple de
la Côte d’Or Anglaise qui, de 100 kilos de cacao
exporté en 1891, arrive aujourd’hui à plus de
40 millions de kilos, et je dois vous dire, vous
le savez, il est vrai, mieux que moi, que Mar
seille est l’un des ports de France qui profite
le plus de cet essor de la Côte d’Or anglaise.
La progression de la production, dans un
temps relativement court, a été, dans l’Afrique
Occidentale anglaise de 300 %, alors qu’elle
était seulement de 60 % dans l’Amérique cen
trale.
Le cacao a eu une consommation, en Euro
pe1et aux Etats-Unis, de 520 millions de livres
anglaises en 1912, alors que, d’après les statis
tiques les meilleures, la production n ’aurait été
que de 510 millions de livres. Vous voyez que,
en 1912, l’année qui vient de finir, la consom
mation est supérieure à la production, et il y a
là, encore, un argument en faveur de ce que
vous ont dit tout à l'heure M. Bohn et votre
rapporteur spécial.
Quant au prix du cacao, il n’a pas beaucoup
varié. En 1894, le cacao coûtait environ 172
francs les 100 kilos. Au 15 mars 1913, sur la
place du Havre, le cacao était coté de 78.50 à
81 francs les 50 kilos ; vous voyez que nous
sommes dans des cours assez voisins.
*
* *
Si nous arrivons au café, nous allons trouver
bien autre chose, et c’est sur le café que je me
permettrai d’insister le plus devant vous, parce
que nous allons trouver dans cette étude un
essai, qui a reçu le nom de Valorisation, essai
qui, au point de vue économique, est une chose
très intéressante et très instructive à examiner.
Le café, vous ne l’ignorez pas, est produit
dans de nombreux pays parmi lesquels on
compte certaines colonies françaises comme la
Guadeloupe et la Martinique, qui donnent des
cafés de très bonne qualité, mais en petite
quantité. Des essais ont été faits dans d’au
tres colonies, où ils ont été malheureux parce
qu’ils ont coïncidé avec la baisse du produit.
Ainsi, en Nouvelle-Calédonie, 1® gouverneur
M. Feillet s’était beaucoup intéressé à la
culture du café ; un certain nombre de Fran
çais avaient suivi ses conseils, mais les résul
tats n’ont pas répondu à l’attente de ce gouver
neur et de ces colons.
Seulement, il y a un pays dont la production
domine tous les autres, c’est le Brésil.
Le Brésil a une terre tout à fait spéciale,
une terre rouge qui convient parfaitement au
café, et c’est surtout dans l’Etat de Sao Paolo
que la production a pris un essor très considé
rable ; elle a crû au Brésil plus que dans tout
autre pays producteur, et, en somme la maîtri
se du marché appartient au Brésil. Voici le
chiffre de la production du Brésil.
Dès 1885-1886, la production était au Brésil
de 5-800-000 sacs contre 5.200.000 sacs récoltés
dans l’ensemble des autres pays ; mais bientôt
la production brésilienne montait à 11.200.000
sacs, tandis qu’à l’extérieur, c’est-à-dire dans
les autres pays producteurs, elle n’atteignait
que 4.800.000 sacs. Après quelques baisses, la
production brésilienne arrivait en 1906 à
20.200.000 sacs ; elle était donc à peu près le
double de ce qu’elle était une vingtaine d’an
nées auparavant.
C’est très bien de beaucoup produire, mais
encore faut-il que la consommation progresse
parallèlement. Or, il n ’en fut pas ainsi.
Jusqu’à environ 1895, la production et la
consommation s’étaient à peu près équilibrées :
1a, récolte mondiale en 1895 avait été de
10.900.000 sacs et la consommation de 10.000.000
et le stock visible était de 1.100.000 sacs. Mais,
dès l’année suivante le déséquilibre commence
et alors que la production atteint 17 millions
de sacs, la consommation n’arrive qu’à 11 mil
lions. Les stocks s’accumulent, et en 1907, ils
atteignent 17 millions. Le coût des 50 kilogram
mes, qui était de 87 francs en 1895, tombe à 58
francs en 1896, à 38 francs l’année suivante,
et continue jusqu’en 1904 à se tenir au-dessous
de 40 francs. C’étaient évidemment des prix de
famine car les producteurs brésiliens estiment
leur prix de revient à 60 francs environ pour le
sac de 60 kilos.
Si la panique n’a pas pris tout de suite au
Brésil cela est dû à ce que l’effet de la chute
des prix avait été masqué par les mouvements
du change.
Vous savez que le Brésil est, au point de vue
du change, le pays le plus maltraité. C’est un
pays à finances avariées, et vous allez voir la
répercussion de ces mouvements du change sur
la situation économique.
L’inflation monétaire a eu les effets suivants.
En 1889, le milreis était à peu près au pair,
(cours moyen en 1888-89, 26 d. 7/16), mais dès
le lendemain de la chute de l’Empire, les émis
sions commencèrent d’une façon désordonnée
et le change tomba à 7 pences. Cette chute du
change n’eut pas tout d’abord grande influen
ce sur les prix du café, cotés en reis, qui haus
sèrent extrêmement vite, mais à partir de 1897,
ils baissèrent sensiblement ; cependant, ils
restèrent jusqu’en 1899 et 1900 au-dessus de 7
mille reis, cours, qui n’était pas désastreux.
La dépréciation du change a produit ici ses
effets ordinaires, elle a eu pour conséquence
�17
immédiate un» hausse du café dont le marché
est au dehors. La répercussion de la moindre
valeur en or du papier monnaie ne se faisait
que très peu sentir sur la vie des indigènes.
Peu à peu cependant cet effet se fit sentir et
au-dessous de 5.000 reis. le prix du café fut, en
1904, insuffisant pour faire vivre les planteurs.
A la dépréciation de la monnaie avait coïncidé
une surproduction qui amena une chute des
cours d’autant plus fâcheuse que la cherté de
la vie avait accru les frais de la culture.
Il a été beaucoup écrit sur cette crise du café
au Brésil, et nous avons eu au Brésil même un
représentant, M. d’Anthouard, ministre de
France, qui a consacré au Brésil un livre inté
ressant dans lequel il n’a pas manqué de par
ler de cette crise du café, qui a été, pour ce
pays, une question de vie ou de mort.
M. d’Anthouard a indiqué qu’une autre cause
était venue se joindre à la baisse du change
pour pousser les Brésiliens à trop étendre leurs
plantations de café.
A la suite de la suppression de l’esclavage,
quelques grands planteurs eurent à s’assurer
de la nouvelle main-d’œuvre, soit de la maind’œuvre libre, et, pour réduire leurs débours,
ils imaginèrent un système qui consistait à
payer le travail partie en argent, et partie en
céréales et légumes que l’on cultivait entre les
plants de café, un peu comme en France, où,
dans certains vignobles, on cultive des asper
ges entre les ceps de vigneL’ouvrier ne demandait pas mieux : il se
nourrissait, et il vendait le surplus de sa pro
duction. Tous venaient s’engager sur les nou
velles plantations, et, même pour rien, ils se
chargeaient de créer de nouvelles plantations
de café. Le planteur y trouvait.son bénéfice, il
augmentait ses plantations, ce qu’il était
contraint d’ailleurs de faire à cause de
l’appauvrissement de sa terre par les cultures
intercalaires.
Devant cette surproduction du café, et de
vant cet effondrement des cours on se dit qu’il
fallait absolument chercher à réagir, et le
gouvernement de Sao Paulo, qui est le plus
grand producteur de café du Brésil (vous savez
que les divers Etats du Brésil ont une vie indé
pendante les uns des autres) a cherché à remé
dier à la baisse du café. Il s’entendit avec les
autres Etats producteurs, celui de Minas Geraes et celui de Rio de Janeiro, et fit avec eux
la convention de Taubaté en 1906. Seulement,
on devait faire un emprunt de 15 millions de
livres pour acheter les cafés qui étaient en sur
production et les mettre en réserve, car on se
disait qu’il n’y avait pas plusieurs années de
surproduction, cpie l’on aurait vraisemnlabie.
ment de mauvaises récoltes en 1907 et 1908, et
que l’on pourrait rétablir un niveau normal
dans les cours.
Les trois états de Sao Paulo, Minas Géraes et
Rio de Janeiro s’obligeaient à créer une sur
taxe de trois francs par sac de café exporté
de chacun de ces Etats et aussi à maintenir les
lois qui y combattent l’augmentation des su
perficies plantées en café, pendant deux ans,
au bout desquers la convention pourrait être
prolongée.
Art. 7. — Le produit de la surtaxe payée à
l’exportation sera perçu par l’Union et destiné
au paiement de l’intérêt et de l’amortissement
des capitaux nécessaires aux opérations.
Art. 8. — Pour l’exécution de cette conven
tion, l’Etat de Saint-Paul reste dès maintenant
autorisé à provoquer à l’intérieur ou à l’exté
rieur, avec la garantie de la surtaxe de 3 francs
et la responsabilité solidaire des trois Etats,
les opérations de crédit nécessaires jusqu’au
capital de 15 millions, de livres. Au cas où se
rait nécessaire l’endos ou la garantie de
l'Union pour ces opérations de crédit on obser
vera les dispositions de la loi fédérale du 30
décembre 1905.
C'est là que fut le point faible. L’Union refu
sa d’accorder sa garantie aux emprunts des
Etats brésiliens, et la convention tomba. L’Etat
de Sao Paulo fut seul, alors, à assumer les ris
ques de l’entreprise. Au lieu d’un emprunt de
15 millions de livres sterling indiqué par la
convention, l’Etat de Sao Paulo ne disposa que
de 3 millions de livres qui lui furent prêtés par
la maison Schrœder de Londres et la City
Bank de New-York. Pour étendre les achats
l’Etat s’entendit sur les marchés étrangers
avec des commerçants qui lui avancèrent jus
qu’à 80 % du prix des cafés achetés, à condi
tion que le café fût déposé dans leurs entrepôts.
Sao Paulo a payé pour chaque sac un cinquiè
me de son prix et le café a été engagé pour les
quatre cinquièmes de sa valeur. Quant à l'em
prunt de 3 millions de livres il fut garanti par
la surtaxe de 3 francs par sac, perçue à l’expor
tation. Les achats furent tels qu’en juin 1907,
l’Etat de Sao Paulo se trouvait propriétaire
d’environ 8 millions de sacs de 50 kilogrammes
et les cafés lui revenaient en moyenne à
42 fr. 50 c. les 50 kilogrammes ; c’est-à-dire que
cet Etat eut un moment sur les bras des cafés
pour une somme totale de plus de 400 millions
de francs. Pour soutenir cette opération qui
avait entraîné et entraînait de gros frais, l’Etat
de Sao Paulo revint vers le Gouvernement fé
déral et cette fois obtint sa garantie pour un
emprunt de 15 millions de livres sterling gagé
par les 7 millions environ de sacs de café entre
posés dans différents ports, 7 millions restant
sur les 8 millions achetés. Cet emprunt a été
fait pour une période de dix ans, pendant les
quels les cafés donnés en gage doivent être ven
dus graduellement.
Voici où nous en sommes aujourd’hui de
cette opération, qui a été considérable.
Chaque année, au mois de janvier, le Comité
de liquidation de la valorisation se réunit à
Londres. La dernière réunion a eu lieu dans
les derniers jours de janvier, et, des comptes
publiés il ressort que le Comité a vendu main
tenant tous les sacs déposés aux Etats-Unis,
soit 931.000 sacs, qui ont été répartis entre les
acheteurs du pays. Le trust a été dissous, ce
qui a permis de faire tomber les accusations
portées contre lui. Il y a, vous le savez, aux
Etats-Unis, un état d’esprit qu’on avait fait
partager au Président Taft, de sorte que plu
sieurs trusts ont été mis en demeure de changer
leur organisation. A un moment, on avait par
lé de sévir contre ce qu’on prétendait être le
trust du café, l’agent du Comité de valorisation
des cafés fut inquiété et il a été forcé de
liquider.
Au commencement de 1912, le Comité indi
quait qu’il restait encore en possession de
4.401.468 sacs déposés au Havre, New-York, An
vers, Rotterdam, Marseille, Trieste, et vous
�18
voyez comment on a été ohligé de répartir cette
grande quantité.
Les trois premières places, le Havre, NewYork et Anvers détenaient une énorme quanti
té, mais les Etats-Unis étaient dégrevés de
400.000 sacs en janvier 1912.
Le Comité possédera encore au mois de juil
let prochain 3.170-000 sacs, et, par une chance
extraordinaire, l'opération de valorisation a
en somme réussi parce que les récoltes n'ont
pas été considérables. Vous savez l’histoire de
ces commerçants qui disaient avec satisfac
tion : « Enfin, nous avons fait faillite ». Eh
bien, on a pu dire avec plaisir au Brésil : « En
fin, nous avons fait une mauvaise récolte » et
le succès de cette valorisation a été le fait du
hasard. Rien dans son plan ne pouvait la pré
server d’un échec. Sa réussite fut un fait indé
pendant de la volonté des hommes.
On s’est rendu compte au Brésil qu’on avait
bénéficié d’un hasard heureux, car certaines
personnes ayant eu l’idée de faire pour le
caoutchouc ce qui avait été fait pour le café
on y a renoncé. Le caoutchouc de plantation
qui est produit à des prix moins élevé que le
caoutchouc brésilien qu’on est obligé d’aller
chercher loin dans les forêts, et qui est recueilli
de façon onéreuse, fait à ce dernier une concur
rence de plus en plus vive.
On a voulu faire pour le caoutchouc une
expérience de valorisation mais le bon sens
a repris le dessus, on est devenu plus sage, on
a compris qu’on avait frôlé un grand danger
dans l’essai de valorisation du café, et on est
revenu à de meilleurs procédés. On recomman
de d’apporter des améliorations dans la prépa
ration du caoutchouc, tandis que pour le café
on s’était borné à mettre un impôt prohibitif
sur les plantations en 1902, et comme le café
met 5 à 6 ans pour produire, la loi n’avait
point d’effet en 1906. On avait ainsi cherché à
restreindre la production, mais on n’y avait
pas réussi, et c’est pour cela qu’on a fait l’essai
de valorisation qui s’est bien terminé, mais
qu’au point de vue économique il ne faudrait
pas recommander pour d’autres produits.
Mais, j’allais oublier un souvenir personnel
que j’ai sur la valorisation du café. Il m’a été
donné d’entendre, l’an dernier, M. Siekel,
agent du Comité de valorisation à New-York,
celui-là même qui a eu des démêlés avec le
gouvernement des Etats-Unis, et M. Da Silva,
délégué du gouvernement de San Paulo, et ces
deux messieurs, parlant à la Société d’Economie Politique de Paris après une communica
tion de M. d’Anthouard, se sont fait naturel
lement les défenseurs de la valorisation, mais
ils l’ont justifiée par des raisons d’opportunité
et de politique pure, et M. Da Silva a dit qu’il
s’agissait de trouver un moyen de ne pas mou
rir. Il a dit qu’il s’agissait d’éviter une révolu
tion dans l’Etat de Sao Paulo et qu’on a eu
ainsi recours à un essai désespéré. Le gouver
nement de l’Etat a été récompensé de son
énergie, et, au point de vue politique, la
sécurité est revenue avec la prospérité, mais
cela ne rend pas recommandable le procédé
pauliste ; ce n’est pas un remède, c’est un ex
pédient des plus aléatoiresEn France, la consommation du café est très
populaire, et reprenant les termes de compa
raison que nous avons employés pour les au
tres produits, nous voyons que la consomma
tion qui était, par 100 habitants, de 25 kilos
en 1831, est passée à 282 k. 800 en 1909. C’est là
un progrès considérable dû, non pas, cette
fois, à une exposition, mais à une mesure
gouvernementale, et cette mesure gouverne
mentale est intervenue en 1857. C’est à cette
époque que le Gouvernement Impérial décida
que le café serait une boisson dans l’armée, et
alors on a ainsi créé chez tous les hommes qui
passaient par l’armée un besoin, et, rentrés
chez eux, ils ont continué à boire du café ce
qui a décroché le mouvement de faveur dont
jouit le café en France.
Cette intervention on peut la blâmer parce
qu’au point de vue de la sagesse, on ne doit
pas créer de besoins nouveaux dans le peuple ;
mais c’est ainsi qu’on est arrivé à provoquer
une grande consommation du café ; elle s’est
élevée de 52 kilos par 100 habitants en 1851 à
100 kilos en 1861, c’est le progrès le plus fort en
registré en 10 ans. Il n’a pas agi de même et
avec le même succès pour le tabac.
Messieurs, nos colonies concourent à donner
un peu de café à la métropole, mais leur part
n’est pas très considérable, et d’ailleurs, M.
Bohn vous a dit ce qu’on pouvait espérer.
*
* *
Il y a, en ce moment, des propositions pour
favoriser l’extension de la consommation des
produits coloniaux en France, et cela se ratta
che à notre sujet.
Une proposition de loi a été déposée par M.
Damour, elle est assez intéressante car elle a
pour but de diminuer les droits sur le café
à son entrée en France. M. Damour remarque
que le droit qui était de 156 francs jusqu’en
1900, fut réduit à cette époque à 136 francs,
mais que le Trésor n ’y a rien perdu parce
que la consommation a augmenté, et il dit que
la consommation du café est en raison inverse
de l’importance des droits dont il est frappé à
l’entrée des pays. C’est ainsi que la consomma
tion du café est moins considérable en France
qu’en plusieurs autres pays parce que le droit
y est plus élevé que dans ces pays. Le droit
est très élevé en Espagne et en Italie, mais il
l’est très peu en Angleterre, en Belgique, et en
Hollande.
A partir de 1900, où le droit est tombé de 156
à 136 francs, la consommation du café a aug
menté, et il en est ainsi presque toujours. Dans
la région de la Haute Savoie où existe une zone
favorisée, il s’en consomme trois fois plus que
dans les autres départements.
La Chambre de Commerce de Marseille a été
consultée par M. Damour et elle lui a répondu
que non seulement elle était absolument de
son avis, mais qu’elle lui conseillait d’ajouter
au café le cacao,et je crois — ce n’est pas parce
que M. Artaud est là que je le dis — je crois
qu’elle a eu tout à fait raison- Si le café subit
une taxe de 136 francs par 100 kilos, celle du
cacao est de 104 francs et elle inflige aux fabri
cants de chocolat des pertes énormes en raison
des déchets de poids par évaporation, fcrage,
décortiquage, etc., pertes qu’on ne peut atté
nuer qu’en utilisant jusqu’aux" fèves avariées,
c’est-à-dire au détriment de la qualité du cho
colat.
La conséquence d’un pareil état de choses
est que nous sommes inondés de chocolat suis
se, car le cacao n’est passible chez nos voisins
�19
que d'un droit insignifiant de 1 franc par 100
kilos. Aussi l’exportation des chocolats suisses
est-elle plus de dix fois supérieure à celle des
chocolats français.
La prospérité des fabriques de chocolat en
Suisse est telle que c’est une industrie très
prospère du pays, comme celle du lait concen
tré. Je me rappelle qu’un avocat qui avait plai
dé une fois pour une société de lait concentré
pas très riche avait reçu, en paiement de ses
honoraires, deux actions de cette fabrique ; et
aujourd’hui, ces deux actions représentent une
petite fortune.
Je n ’ai plus à insister, car on vous l'a dit
tout à l’heure, le cacao est un aliment sain et
hygiénique, éminemment propre à réparer les
forces des travailleurs, et il me paraîtrait sage
de le comprendre dans une réduction doua
nière.
Je crois, messieurs, que c’est à une réduc
tion douanière qu’il faudrait s’attacher. Je
n’attaque pas ici la question de la détaxe des
produits coloniaux, mais je crois que tous ces
produits dont nous devons encourager la pro
duction, ne devraient pas être gênés à leur en
trée en France, et ce serait commencer par le
commencement que de diminuer de façon géné
rale les droits qui les frappent.
Vous n’ignorez pas que, ces temps derniers,
un vent de libre-échange souffle aux EtatsUnis. Le projet de réforme douanière améri
cain ne donne peut-être pas satisfaction à tout
le monde, mais c’est un fait considérable que
les Etats-Unis, qui étaient autrefois protec
tionnistes outranciers, ne veulent plus mainte
nant taxer les matières premières et les matiè
res d’alimentation.
Les démocrates pour s’emparer du pouvoir
se sont montrés des politiciens habiles ; ils ont
très bien senti que le problème de la vie chère
‘ it le plus cuisant de l’heure actuelle et qu’il
fallait pour essayer d’y remédier abaisser les
tarifs de douane. Peut-être que le vent qui
souffle de l’autre côté de l’Atlantique viendra
jusqu’à nous, mais vous savez que le vieux
continent est moins enclin à réparer ses erreurs
que le nouveau.
II y a eu, en Amérique, un fait très signifi
catif à ce sujet.
Il y a deux à trois ans, l’Etat de New-York
avait voté une loi sur les successions qui dé
passait encore ce que nous connaissons en
France où les droits sont cependant très élevés,
mais après un an de l’application de cette loi,
l’Etat de New-York a fait complètement machi
ne en arrière parce qu’il a vu qu’il avait fait
erreur.
Ces questions économiques sont très com
plexes et on ne sait pas toujours quelle sera
la conséquence précise des solutions qu’on pré
conise, mais celle de M. Damour complétée par
le vœu de la Chambre de Commerce de Mar
seille me paraît susceptible d’avoir des consé
quences favorables.
Il ne faut pas oublier non plus que lorsqu'un
produit est à un prix très élevé, il joue une
loi qu’on est enclin à négliger et qui est la loi
de la substitution et pour le café, notamment,
vous avez trois ou quatre produits qui peuvent
le remplacer quand on le juge trop cher.
Donc ce n'est qu’en diminuant les droits
qu’on pourra supprimer ou diminuer l’impor
tance de ces substitutions, le Trésor y gagnera
et cela contribuera à faciliter l’essor des pro
duits coloniaux plus qu’une mesure spéciale.
Je vous ai parlé tout à l’heure des magasins
de thé qui se sont ouverts si nombreux à Paris
depuis l’Exposition de 1900 et nous avons aper
çu que le thé et aussi le café et le cacao, car on
sert autant sinon plus de ces deux derniers
produits dans ces magasins si fort à la mode
d’aujourd’hui, évoquaient les moments les
plus agréables de l’existence : l’heure des visi
tes où la maîtresse de maison offre à ses hôtes
la tasse de thé ou de chocolat ; l’heure du café
où en face de leurs tasses fumantes les mes
sieurs fument un bon cigare et se livrent à des
conversations oiseuses.
Or, moi, par une malechance extraordinaire,
j’ai été obligé de vous parler de ces trois pro
duits de la façon la plus austère, la plus labo
rieuse ; aussi je vous remercie d’autant plus
vivement de l’attention que vous avqz bien vou
lu m’accorder. (Applaudissements).
RAPPORT DU JURY
Cafés
Rapport de M. Magnier, de la maison Magnier
et Boneta, Président du Syndicat des Négo
ciants en café de Marseille.
L’Institut Colonial de Marseille a eu la très
heureuse initiative de nous convier cette année
à une exposition de café, cacao, thé et vanille.
Nous avons eu personnellement à nous occuper
des cafés coloniaux exposés et nous devons à la
vérité de dire que nous avons été vivement inté
ressés à divers titres par les produits soumis
à notre appréciation.
Les membres du jury de la section des cafés
se sont réunis plusieurs fois. Si nous avons
quelque peu tardé à produire notre rapport dé
finitif, c’est qu’il importait de donner des avis
sérieusement motivés. Nous nous sommes tout
d’abord occupés de l'aspect de la fève et de son
apparence par rapport aux cafés des provenan
ces étrangères, des progrès faits par les plan
teurs dans l’amélioration de leurs produits
depuis quelques années, enfin et surtout du
proût. Il demeure évident que si nos colonies ne
produisaient que des cafés séduisants à l’œil,
ils concurrenceraient mal les provenances
étrangères. La consommation, en effet, recher
che plus l’arôme que la beauté de la fève et
c’est le goût du consommateur qui fait loi. Nous
devons tout de suite indiquer que la plupart des
cafés soumis à nos appréciations ont été consi
dérés comme trop faibles et quelques-uns ont
été jugés comme puants. A ce sujet, il nous
paraît important de signaler tout de suite que
le café dit « Libéria » est trop rarement franc
de goût et que de ce fait, il mécontente le con
sommateur. La fève est d’apparence grossière et
peu plaisante à l’œil. Nous nous empressons de
recommander aux planteurs des diverses colo
nies qui cultivent le « Libéria » de renoncer,
autant que possible, à cette sorte peu suscepti
ble de s’améliorer.
Les colonies représentées à l’Exposition de
l’Institut Colonial sont : la Côte d’ivoire,
l’Afrique Equatoriale, la Martinique, la Guade
loupe. la Réunion, la Nouvelle-Calédonie, Ma
dagascar et l’Indochine.
i
�20
Côte d'ivoire. — Le poste de Grabo (Bas Cavally) et M. Neker, Société Agricole de M’Bato,
nous ont présenté deux échantillons de Libéria,
oui sont très caractérisés au point de vue de
la fève et du goût.
Afrique Equatoriale. — M. A. Bourdillon nous
a présenté un échantillon de café Congo, tel
cru’il est importé à la Martinique. Ce café se
rapproche comme aspect général du caié « Ara
bica » du Tonkin. Il est cependant plus brisé,
de triage insuffisant et de goût faible.
Le Sultan Hetmann Rafaï nous a adressé des
calés de l’Oubangui-Chari-Tchad. Ce café, qui
pousse à l’état sauvage, est d’un goût trop spé
cial pour qu’on puisse songer à le livrer à la
consommation.
La Mission Catholique Sainte-Anne est repré
sentée par deux échantillons : l’un est de la
sorte « Libéria », café foncé, très gros de fève et
peu plaisant au goût ; l’autre est un café roulé,
très brun d’aspect, n’offrant en somme pas
grand intérêt pour le moment. Il se peut que la
Colonie arrive à un résultat plus satisfaisant
en donnant tous ses soins au traitement du
café après la cueillette. Un dépulpage à la ma
chine donnerait, sans doute, un bon résultat,
Martinique. — M. Castelli, sous-inspecteur de
l’Agriculture à Fort-de-France, a exposé trois
échantillons de valeurs diverses. Nous ne sau
rions assez faire l’éloge de son café « Pays »,
dont l’aspect et le goût sont supérieurs. Ce sont
des cafés malheureusement très rares, qui ne
peuvent être mis en comparaison avec les
« Libéria » et les « Robusta » également adres
sés par M. Castelli, lesquels sont cependant su
périeurs aux « Libéria » et « Robusta » des au
tres provenances.
Guadeloupe. — Est-il nécessaire de vanter ici
les qualités toutes spéciales du calé de cette
provenance ? L’aspect et le goût sont si remar
quables que cette provenance a une renommée
considérable et justifiée.
Les échantillons soumis par M. Guilhemborde, domaine Gros-Morne ; par M. A. Bourdil
lon, de Marseille ; par M. T. Hugonin, BasseTerre ; par M. E. Clayssen, Gourbeyre, sont
vraiment très beaux et nous ne pouvons que
féliciter et encourager ceux, qui par des soins
incessants, ont su faire de leurs plantations de
véritables « grands crus ».
Réunion. — M. G. Roussel, de Saint-Pierre,
nous a présenté des « Bourbons ronds » et des
« Bourbons pointus ». Le premier échantillon
est très vert, très régulier, très nerveux et
excellent. Le second est d’aspect spécial. Ce café
pointu jouit des mêmes qualités que le « Bour
bon rond ».
Nouvelle-Calédonie et Nouvelles-Hébrides. —
Une maison de Marseille a exposé des échan
tillons de café provenant de livraisons faites
par ces Colonies. Le café gragé et nature est
d’un aspect remarquable qui témoigne du souci
qu’ont eu les planteurs d’améliorer sans cesse
leurs produits. Il n’est pas douteux que, surtout
depuis quelques années, la Nouvelle-Calédonie
ait offert à la consommation des cafés remar
quables et toujours en progrès. Le grageage en
particulier est parfaitement réussi.
Il est à déplorer que ces deux Colonies se
voient envahies par « l’Hémileia Vastatrix »,
qui est une maladie d’origine cryptogamique
due aux champignons microscropiques appar
tenant au groupe des urédinies comme ceux qui
produisent la rouille de nos céréales. Le déve
loppement de l’Hémileia Vastatrix se produit
surtout pendant les mois chauds de la saison
des pluies. L’Hémileia s’attaque aux caféiers à
tous les âges et se propage avec une rapidité
foudroyante.
Divers procédés ont été employés pour ralen
tir le fléau ; on espère même avoir sauvé une
partie des plantations par l’application des re
mèdes destinés à tuer le champignon au mo
ment le plus propice. Le meilleur remède sem
ble être le sulfate de cuivre.
Il est certain que les planteurs les plus éprou
vés ont songé à remplacer les arbres détruits
par des nouvelles espèces de caféiei’s, résistant
naturellement aux atteintes de l’Hémileia
Vastatrix.
Le « Coffea Robusta » semble le plus désigné
pour jouer ce rôle de remplaçant, Il est prouvé,
comme son nom l’indique, que cette sorte est
très résistante aux atteintes des divers fléaux.
De plus, la production est rapide et dans le
temps le plus réduit le caféier dit « Robusta »
donne des résultats très considérables. Mais il
s’agit de savoir si la quantité rapidement pro
duite compensera l’excellence de la précédente
sorte et nous nous demandons s’il ne serait pas
aussi sage d’essayer de maintenir en NouvelleCalédonie une espèce de caféier qui a donné des
résultats si tangibles. Il ne semble pas que le
planteur soit de notre avis et il est probable que
le Robusta sera planté en grand dans la colo
nie. Souhaitons que les planteurs s’attachent,
par des soins expérimentés et incessants, à
améliorer cette sorte et à lui donner un peu de
cette nervosité qui lui fait défaut.
Madagascar. — La direction de l’Agriculture
nous a adressé quatre échantillons de « Canephora ; M. Ch. Poumaroux, d’Antsasaka, Vatomandry, des cafés « Libéria », des pulpes de
café Libéria et enfin des pulpes de café « Libé
ria » torréfiées et moulues ; M. E. Bérard, pro
priété de l’Ivolina, Tamatave, des cafés « Libé
ria )) et des cafés « Congo » ; M. A. Borgeaud,
propriété Constantine à Tamatave, des cafés
« Libéria » ; M. Victor Rouvier, Nossi-Bé, des
cafés « Libéria ». Nous tenons à signaler tout
particulièrement l’excellente présentation des
cafés « Congo » de M. Bérard. Ces cafés ont été
remarquablement préparés et nous souhaitons
que toutes les variations de Canephora offrent
le même aspect. Il est regrettable d’avoir cepen
dant à signaler que le goût de ces cafés est très
insuffisant.
Indochine. — Nous avons été très intéressés
par les envois de cette colonie. MM. Perrin
frères, de Villeroy, Pivet et Reynaud, nous ont
adressé des cafés intéressants à divers titres.
Les cafés de MM. Perrin frères sont d’un aspect
très régulier, trop régulier même, car ils ont été
traités à la machine, ce qui leur a fait perdre
du type. Nous oréférons de beaucoup le mode
de séchage de MM. Pivet et de Villeroy, qui per
met à la fève de conserver sa pellicule. Ces
cafés ont été dégustés et jugés généralement
faibles, mais suffisants. Etant donné le progrès
fait par ces planteurs depuis quelques années,
il ne semble pas douteux qu’ils soient à la veille
d’atteindre la perfection.
�21
Cacao Guadeloupe
Pendant le cours de notre minutieuse inspec
tion nous avons remarqué que ces cafés de
Collection P. Guilhemborde
l’Indochine, comme ceux d’ailleurs des Nouvel
Domaine du Gros-Morne (Guadeloupe)
les-Hébrides, sont tachés de points noirs dont
Fèves
très saines, régulières, de type bien dé
l’origine nous est actuellement inconnue. L’Ins
titut Colonial de Marseille a entrepris une terminé, très bien fermentées, maturité parfai
étude approfondie de ces taches et des échantil te, chair brune à saveur un peu acide mais vi
lons ont été soumis à MM. Jumelle et Raybaud, nassée. En somme, excellent produit.
ses distingués collaborateurs scientifiques.
Collection E. Clayssen et Goubeyre
Lorsque nous connaîtrons la nature exacte
(Guadeloupe)
du mal, nous pouvons espérer, avec l’aide des
Type particulier à fève plutôt arrondie, de
principaux intéressés, c’est-à-dire des plan
grosseur moyenne et en pellicule assez fine,
teurs, trouver le remède le plus efficace.
Pour terminer, nous ne pouvons que nous gris foncé, se rapprochant du type San-Thomé,
réjouir de la belle Exposition que vient de faire chair brun foncé ; très bien préparé, ce qui in
l’Institut Colonial de Marseille. Il est à sou dique une bonne fermentation ; maturité par
haiter que de pareilles manifestations aient faite.
lieu aussi fréquemment que possible et cela
Cacaos de Madagascar
dans l’intérêt des planteurs dont les sacrifices
Collection de M. Rouvier,
ont été grands jusqu’à ce jour. Les résultats
planteur à Nossi-Bé
atteints sont déjà très tangibles. Il n’est plus
Petit grain arrondi type Réunion, très sain,
douteux que, d’ici quelques années, la produc
tion de nos Colonies sera triplée et que le café, bien préparé, pellicule fine, chair rouge clair,
plus savamment travaillé, acquerra des quali d’un goût franc ; maturité un peu faible.
tés qu’il n'a pas encore. Nous jugerons en 1916,
Collection du Gouvernement de Madagascar
lors de notre prochaine grande Exposition Co
1° Cabosses jaunes (type Amarillo). Très
loniale, des résultats acquis. Nous ne doutons beau
cacao bien préparé, excellente maturité,
pas qu’ils soient considérables.
chair rouge brun assez grasse, saveur peu amè
re et agréable ; très bonne qualité pouvant être
Cacaos
employée pour les chocolats supérieurs ou au
lait.
Rapport1 de M. Mouren, de la maison « Les
2° Cabosses rouges (type Colorado ) dit pays.
Fils Mouren et Cie », fabricant de chocolats Fève bien typée, arrondie, à pellicule légère
jaunâtre, très bien préparé, maturité parfaite,
à Marseille.
chair rouge clair, genre Ceylan, d’un goût
Messieurs,
agréable. Qualité recherchée par la chocolate
L’initiative prise par l’Institut Colonial de rie pour les couvertures.
réserver une partie de sa cinquième exposition
Collection de M. Albert Borgeaud
aux cacaos a été des plus heureuses ; il y a lieu
à Tamatave
de l’en féliciter en raison de la difficulté à
1° Plants provenant des Antilles, donnant
grouper des variétés de cette précieuse graine
et pour l’importance toujours plus grande que néanmoins un type bien déterminé de Ceylan ;
tend à prendre cette denrée dans la consom bonne préparation, casse et maturité excellen
mation mondiale et en France particulière tes ; pellicule fine, chair rouge carmen, saveur
ment.
un peu fade mais franche.
L’ensemble de cette Exposition est très bien
2° Cacao indigène dit : Criollo.'Fève assez ré
réussi en tant que variétés de produits exposés, gulière, bien préparé, assez mûr, pellicule
groupant même des cacaos de toutes prove moyenne, chair brune, peut convenir pour cho
nances étrangères, que nous ne considérons colat de bonne qualité courante.
qu’au point de vue documentaire. Toutefois,
Collection Charles Poumaroux.
si nous avions un regret à formuler, ce serait
Plantation
d’Antsasaka, province de Vatod’avoir constaté un nombre plutôt restreint de
produits provenant de certaines de nos colo mandry. Plants provenant de Caracas, donnant
nies. Néanmoins la qualité suppléant à la une fève nourrie et arrondie à pellicule fine et
quantité, nous avons pu nous rendre compte ridée, chair rouge clair, très bien préparé,
qu’un effort très appréciable a été accompli ces d’une maturité parfaite, saveur peu amère et
dernières années dans nos colonies au point agréable. Très bon cacao pour couvertures.
de vue de la préparation et des soins apportés
Cacaos du Gabon
à la culture du cacao, ce qui nous permet d’in
Collection
diquer et d’affirmer, qu’en raison de la
envoyée
par
la Mission catholique
consommation toujours plus élevée des choco
de Fernan Vaz
lats, la culture du cacao devrait être encoura
gée au premier chef car elle deviendrait alors
Cacao petite fève, pellicule moyenne, bonne
un élément de richesse et de prospérité pour fermentation, maturité parfaite et régulière ;
chair brune, légèrement rougeâtre ; saveur
nos colonies et nos planteurs.
âpre assez prononcée. Bonne qualité cou
Cacaos des Antilles
rante.
Cacao Martinique
Cacaos de la Côte d'ivoire
Collection envoyée par M. Castelli (Martinique)
Collection
Cacao très bien préparé, d’une maturité
envoyée par la Compagnie Française
excellente, à chair légèrement violacée ; saveur
de l'Afrique Occidentale
vinassée. Très joli cacao qui trouvera un place
Cacao du Grand Lahou. Type Accra, bien dément très facile et rémunérateur,
�22
terminé, fèves très belles, plates, pellicule lisse,
couleur canelle claire et légère, chair brune,
bon goût, légèrement vinassée. L’importation
de ces cacaos, qui valent ceux de la Côte d’Or
(Gold Coast), devrait être fortement encoura
gée.
Collection envoyée par M. l’Administrateur
du Cercle de Lahou
Plantation indigène,plants provenant de SanThomé, joli fève saine, pellicule moyenne, ma
turité imparfaite, chair brune violacée, sa
veur âpre.
Collection
envoyée par MM. Morgand et Dougan
planteurs à Tiassalé.
Plants en provenance de San-Thomé. Grains
moyens, assez bien typés, genre Accra, matu
rité insuffisante, préparation élémentaire,
chair brune, assez foncée, saveur un peu fade.
Collection reçue de M. Legourd,
planteur à Noe, cercle d'Assinie
Cacao Forastero (Etranger). Beau cacao, fè
ves régulières provenant de plants du Vénézuéla, mais à pellicule fine, bonne préparation,
bonne maturité, chair brune rougeâtre assez
grasse, saveur bon goût. Très bon cacao pour
chocolat de bonne qualité.
Collection envoyée par la Société Agricole
de M'Bato,
Plants en provenance de San-Thomé. Fève
arrondie, assez mûre, chair brune, saveur fade,
assez bonne qualité courante.
Collection envoyée par M. VAdministrateur
du Bas Cavally, poste de Tabou
Plants de provenance de San-Thomé. Petites
fèves probablement dégénérées ; mal fermen
tées, maturité médiocre, chair brun clair, pel
licule moyenne, qualité plutôt ordinaire.
Cacao des Nouvelles-Hébrides
Joli cacao provenant de la Réunion, fève ar
rondie, bien prénaré, maturité bonne, chair gé
néralement brun rouge assez grasse, pellicule
moyenne, doit donner un bon rendement à
l’emploi.
Il manque les cacaos de la Réunion très ap
préciés par leurs couleurs et leur1 coque lé
gère, et ceux de Cayenne, généralement de
qualités ordinaires mais qui pourraient être
améliorés s’ils étaient cultivés avec plus de
méthode.
De l’ensemble de cet examen, il résulte que
nos planteurs coloniaux possèdent les éléments
et les connaissances nécessaires pour fournir
des cacaos pouvant rivaliser avec la plupart
des produits étrangers ; les uns, ceux de Mada
gascar par exemple, pour la belle couleur rou
geâtre de leur chair ; les autres, ceux des Antil
les et de la Côte d’ivoire, par leur qualité qui
peut lutter avantageusement avec les ca
caos d'Amérique (Trinidad et Brésil). Et à ce
sujet., il y a lieu de faire remarquer l’intérêt
qu’il y a pour notre colonie de la Côte d’ivoire
à s’appliquer à produire cette denrée puisque
sa voisine, la Côte d’Or (Gold Coast, possession
anglaise), située à peu près sous la même lati
tude et qui ne produisait, il y a dix ans, qu’une
quantité insignifiante de cacao, a livré en 1911
plus de 40.000 tonnes de cacao, dépassant de
près de 10.000 tonnes la production de SanThomé (possession portugaise), réputée jus
qu’ici comme la plus abondante de la produc
tion africaine.
Un pareil résultat pourrait être obtenu aisé
ment dans cette partie de nos possessions de la
Côte Occidentale de l’Afrique, puisqu’il est
prouvé que c’est surtout la méthode de la pe
tite culture faite par les indigènes qui a permis
aux Anglais de la Côte d’Or ce résultat que
l’on peut qualifier de formidable.
La même observation peut s’adapter à notre
colonie de Madagascar sur la partie Nord et
sur la Côte orientale où la culture du cacao pré
sente des caractères parfaits de stabilité.
Il ressort donc nettement de cette exposition
que le cacaoyer peut être une source importan
te de revenus pour certaines de nos colonies
africaines et des Antilles, dont la valeur com
merciale des produits peut être comparée avec
avantages à certains cacaos de provenance
étrangère, sous réserve d’appliquer des mé
thodes de culture d'ordre technique et écono
mique qui semblent avoir fait défaut jusqu’ici.
C’est un effort à faire mais qui donnera certai
nement de merveilleux résultats pour peu que
des méthodes plus rationnelles de culture
soient introduites, et que l’Etat français se dé
cide à abaisser ou même à supprimer les droits
sur les cacaos coloniaux ou encore à encoura
ger les fabricants de chocolats français, par un
système de primes, à n’employer de préférence
que des cacaos coloniaux.
Thés
Rapport de M. P.-L. Digonnet, de la maison
« L. Digonnet et Cie », Marseille.
Messieurs,
En vertu des fonctions que vous avez bien
voulu me confier, j’ai l’honneur de vous sou
mettre le rapport que j’ai dressé sur les thés
de l’Indochine (Annam et Tonkin), me basant,
dans mes appréciations, non seulement sur les
produits exposés que j’ai examinés et dégustés
avec soin, mais aussi sur les qualités des mar
chandises reçues en France depuis le début
jusqu’à ce jour.
L’arbre à thé n’était pas cultivé autrefois en
Indochine, il poussait à l’état sauvage et se
développait beaucoup trop ; les feuilles, gros
sières, donnaient une infusion sans saveur
agréable, néanmoins les indigènes les cueil
laient pour leur propre consommation et les
employaient sans leur faire subir d’autre pré
paration que le séchage. Actuellement du reste
les indigènes emploient toujours le thé brut.
Les premiers essais de culture de l'arbre à
thé et de préparation des feuilles à la chinoise
remontent à 1890, ils furent assez heureux et les
thés de l’Indochine firent leur apparition en
France en 1892, la production était alors insi
gnifiante et les envois se limitaient à quelques
centaines de kilogs. Mais les progrès furent
rapides et les exportations en France augmen
taient sensiblement chaque année.
On peut fixer approximativement, par pério
des de quatre années, les chiffres annuels
atteints, comme suit :
�23
En 1896 .................. 50.000 k. environ
1900 .................. 125.000 » »
1904 .................. 250.000 » »
1908 .................. 375.000 » »
1912 .................. 500.000 » »
Au début le feuillage était grossier et le goût
de l’infusion désagréable, mais grâce au régi
me de faveur dont jouissent les thés des colo
nies françaises à l’entrée en France, le prix de
revient (droits acquittés) étant sensiblement
inférieur à celui des thés ordinaires de la Chine
et des Indes, l’écoulement en fut facile. Le bas
prix seul fit donc tout d’abord le succès des
thés de l’Indochine.
Mais des améliorations appréciables étaient
réalisées d’une récolte à l’autre, surtout comme
aspect du feuillage, et actuellement les thés de
l’Indochine rivalisent avantageusement avec
les thés de qualité courante des autres prove
nances. Les feuilles sont bien roulées et l’âcreté du goût est très atténuée.
Les thés de l’Indochine et plus particulière
ment de l’Annam sont incontestablement les
plus riches en théine, ils en contiennent envi
ron 4 % alors que les thés de Ceylan et des
Indes n’arrivent qu’à 3 % et les thés de Chine
à 2 % environ. On doit par contre constater
avec regret qu’ils n’ont aucune finesse de goût
ni d’arome, ce qu’il faut attribuer à la nature
du sol et à l’influence du climat.
Dans ces conditions, il sera impossible d’at
teindre à la qualité des grands thés de Hankow
et de Darjeeling, ni même aux sortes fines de
Foochow, de Calcutta et de Colombo ; on peut
cependant espérer dans l’avenir de nouvelles
améliorations, de grands efforts sont faits dans
ce but.
L’Annam est favorisé dans la production
comme quantité, par contre le Tonkin marque
un avantage réel comme qualité, et les produits
exposés par MM. Chaffanjon, Lafeuille et Louis
Reynaud méritent une mention particulière.
La liqueur des thés du Tonkin se rapproche
de celle obtenue avec les thés du Sud de la
Chine, elle est plus ambrée et plus agréable
que celle des thés de l’Annam. Les moyens de
préparation sont cependant les mêmes et cette
constatation confirme l’opinion déjà émise sur
l’influence du climat et la nature du sol. On
doit en conclure que les efforts des producteurs
devraient se porter de préférence du côté du
Tonkin qui offre beaucoup plus de chances
d’amélioration de qualité que l’Annam.
Si l’on examine la situation du marché fran•ois, on voit que les importations de thés de
l’Indochine ont dépassé 500.000 kil. dans l’an
née écoulée, faisant un bond de près de 100.000
kilos sur l’année précédente ; mais le tout n’a
pu être absorbé par la consommation et il y a
encore des stocks importants dans les divers
entrepôts. Il faut donc prévoir une diminution
sensible dans les importations de la campagne
prochaine.
Les thés de l’Indochine entrent à peu près
pour le quart dans la consommation du thé en
France et cette proportion ne pourra augmen
ter que légèrement, petit à petit, les fervents du
« five o’clock tea » ayant une préférence mar
quée pour les thés de Chine et de Ceylan. Les
producteurs de l’Annam et du Tonkin de
vraient donc limiter leurs exportations en
France et chercher d’autres débouchés s’ils
veulent éviter une perturbation dans le marché.
Peut-être pourraient-ils utiliser une partie de
la production à la préparation des thés verts
(genre Foong-Mée et Sow-Mée) ; des essais
avaient été faits il y a quelques années par la
« Compagnie des Thés de l’Annam » — aujour
d’hui disparue. Ces essais avaient été satis
faisants et il est regrettable qu’ils n’aient pas
été continués.
La population arabe de l’Algérie, de la Tuni
sie et du. Maroc consomme de très grandes
quantités de thés verts Sow-Mée et Foong-Mée
et l’Indochine trouverait là un débouché
exceptionnel.
En résumé, je pense qu’il aurait intérêt pour
les producteurs :
Au Tonkin. — A développer la production et
à améliorer le plus possible la préparation du
thé noir.
En Annam. — A rechercher hors de France,
de nouveaux débouchés pour le thé noir, à
reprendre les essais de thé vert et à en activer
le plus possible la production.
Quoiqu’il en soit on peut dire que le chemin
parcouru depuis vingt ans est considérable, que
la situation actuelle est satisfaisante et que la
culture du thé contribue pour une large part
dans la prospérité de* notre belle colonie d’Ex
trême-Orient.
MM. Chaffanjon & Cle
1° Pekoe Tonkin extra, plutôt « Pekoe Sou
chong » comme type.
2° Pekoe Tonkinois. Répondrait plutôt à la
dénomination « Souchong petites feuil
les ».
3° Pekoe Supérieur. Plutôt « Souchong gros
ses feuilles ».
Ces trois types, bien préparés, ont une odeur
agréable et une coloration également. Les
dénominations sont inexactesAu goût, peu de différence entre eux, ce sont
des thés courants, ayant du corps
Ils sont bien préférables aux thés de l’Annam.
Il y a entre les trois une différence de valeur
à peu près négligeable, notamment dans le
mode de présentation.
M. L afeuille
N° 3 La meilleure apparence, genre « Pekoe
Souchong » petites feuilles.
N° 11 Souchong grosses feuilles.
N0" 10, 8, 9, 6, 4, Souchong, moyenne feuille.
Peu de différence entre eux comme goût. Lé
ger parfum agréable.
M. R eynaud
Belle apparence, grosses feuilles, moyennes
feuilles, petites feuilles.
Thé Bang, thé Mang (thés à bon marché, de
consommation locale). Thés curieux, mais au
cune vente possible.
LISTE DES RÉCOMPENSES
HORS CONCOURS
M. Henri Dufay (Président), des Comptoirs
Dufay, Gigandet et Cie.
Louis Imbert, Membre de la Chambre de
Commerce.
H. Jacquemet, Président honoraire du Syn
dicat des Négociants en cafés.
�24
DIPLOMES D’HONNEUR
Perrin Frères, Tuyen Quang (Tonkin).
Pivet, Dong-Trieu (Tonkin).
Reynaud (de Reynaud Blanc et Cie), Mar
seille.
MÉDAILLES D’OR
Chef de Poste de Grabo (Bas-Cavally).
M. Neker, Société Agricole de M’Bato.
Sultan Hetmann-Rafaï, Oubanghi Chari
Tchad.
Cacaos
Mission Catholique Sainte-Anne, FernanGRANDS PRIX
Vaz (Gabon).
Gh. Poumaroux, Antsasaka, Vatomandry.
Gouvernement général de Madagascar.
E. Bérard,propriété de l’Ivolina (Tamatave).
Gouvernement de la Côte d’ivoire.
M. Castelli, Sous-Inspecteur de l’Agricultu A. Borgeaud, Tamatave.
re à Fort-de-France (Martinique).
Thés
Edouard Clayssen, Gourbeyre (Guadeloupe).
P. Guilhemborde, propriété Saint-Léon à
GRANDS PRIX
Vieux-Habitants (Guadeloupe).
Chambre de Commerce de Hanoï.
Chaffanjon et Cie, Cat-Tru par Phu-Tho.
DIPLOMES D’HONNEUR
P.
Lafeuille, Hanoï.
Administrateur du Cercle de Lahou (Côte
d’ivoire).
MÉDAILLE D’OR
M. Neker, Société Agricole de M’Bato.
L.
Reynaud
(de Reynaud Blanc et Cie),
MM. Morgand et Dougan, Tiassalé.
Marseille.
M. A. Legourd, Assinie.
Mission Catholique de Sainte-Anne, Fernan
Vanille
Vaz (Gabon).
GRAND PRIX
A. Borgeaud, Tamatave.
Gouvernement général de Madagascar.
Gh. Poumaroux, Antsasaka, Tamatave.
Magnier, Président du Syndicat des Négo
ciants en cafés.
Piollet, Brûleries du Sud-Est à Grenoble.
Robert Roques, Chocolaterie du Prado.
A. Mouren, des Fils de Marius Mouren.
L. Digonnet, de P.-L. Digonnet et Cie.
Reynaud de Mazan.
Leleu, de A. Leleu et Cie.
Victor Rouvier, planteur à Nossi-Bé.
MEDAILLE D’OR
Chef de Poste de Tabou (Bas Cavally).
M. Hugonin, Basse-Terre (Guadeloupe).
Cafés
GRANDS PRIX
Gouvernement général de Madagascar.
M. Castelli, Sous-Inspecteur de l’Agriculture
à Fort-de-France (Martinique).
P. Guilhemborde, à Vieux-Habitants (Gua
deloupe).
M. Hugonin, Basse-Terre (Guadeloupe).
Edouard Clayssen, Gourbeyre (Guadeloupe)
G. Roussel, Saint-Pierre (Réunion).
MÉDAILLE D’OR
Hugonin, Basse-Terre (Guadeloupe).
S ucre et dérivés
GRANDS PRIX
Castelli, Sous-Inspecteur de l’Agriculture,
à Fort-de-France.
G. Roussel, Saint-Pierre (Réunion).
Société Adam de Villers, Saint-Pierre (Réu
nion).
Issautier Frères et Cie, Saint-Pierre (Réu
nion).
DIPLOME D’HONNEUR
Chambre de Commerce d’Hanoï.
�C A F E S
I
Les Cafés d'or-igiiie C ongolaise
Nous avons tout d’abord rencontré une
Parmi les questions que nous nous étions
proposés de résoudre en organisant cette assez forte prévention contre le Robusta
dernière Exposition, la plus importante chez tous les négociants que nous avons con
nous a paru devoir être celle de la détermi sultés ; ils lui reprochent d’être en général
nation de la valeur des nouveaux cafés d’o de qualité très inférieure comme goût et
rigine congolaise dont la culture est' préco d’être trop « typé » pour qu’il soit facile
nisée soit en raison de leur résistance à l’Hé- de le « lancer » malgré ses défauts. On peut
mileia, soit en raison de leurs rendements cependant se rendre compte que cette opi
nion provient de ce qu’il est arrivé surtout
très élevés.
Nous avons eu la bonne fortune de rece jusqu’ici sur nos marchés des cafés prove
voir successivement la visite de M. Cramer, nant de plantations indigènes de Java qui
chef du service botanique au Jardin de Bui- sont très mal préparés, les beaux lots étant
tenzorg ; de M. Bories, directeur du Jardin presque complètement dirigés sur la Hol
d’Essai de Libreville ; de M. Fauchère, chef lande.
du Service de l’Agriculture à Madagascar,
Les soins apportés pendant la cueillette et
qui ont tous trois étudié de très près la cul la préparation ont en effet une importance
ture des cafés d’origine congolaise, aux In capitale au point de vue de la vente de ce
des Néerlandaises, en Afrique Equatoriale, à café, justement à cause des modifications
Madagascar.
que la préparation peut apporter au goût et
Leurs avis nous ont permis de préciser les à l’aspect. Les envois faits par Java ont pris
estimations des négociants de notre région actuellement une importance assez considé
marseillaise qui ont bien voulu nous prêter rable pour que l’on sache parfaitement que
leur concours et il nous paraît que nous pou les « Robusta » bien préparés peuvent se
vons résumer la question de la manière sui vendre aussi facilement que des « Arabica »
vante :
de qualité moyenne.
Nos planteurs n’ont donc pas à se préoccu
Tout d’abord les avis paraissent différer
sur la détermination exacte des différentes per des difficultés que pourrait présenter l’é
variétés d’origine congolaise. Il semble que coulement de leurs « Robusta », à condition
suivant les régions où elles sont cultivées, qu’ils soient cueillis en pleine maturité, ce
les résultats obtenus ne sont pas complète qui semble particulièrement important pour
cette variété, et que le dépulpage, la fermen
ment identiques.
Nous réservons donc notre avis sur le tation et la décortication soient conduits
point de savoir quelles sont, parmi les dif avec le plus grand soin.
férentes variétés préconisées, « Robusta »,
Les distingués chefs de Services Agricoles
« Canephora », Quouillou », etc., celles qui dont nous avons cité plus haut les noms ont
doivent être adoptées de préférence.
tous été d’accord, ainsi que les planteurs
En ce qui concerne le point qui nous inté d’Indochine qui nous ont donné leur avis,
resse plus particulièrement, celui de la dé pour vanter les qualités de résistance aux
termination de leur valeur commerciale, maladies, de précocité et de très grands ren
nous pourrons être plus affirmatifs et dire dements de ces cafés nouveaux d’origine
que les différents échantillons de ces diver congolaise.
ses variétés qui ont été soumis au commerce
De l’avis général, même si dans les débuts
paraissent présenter de grandes similitudes l’écoulement de ces cafés rencontre en
qui font que celui-ci les classe toutes sous France quelques difficultés et s’ils ne pou
le nom de « Robusta ».
vaient se vendre qu’à un prix inférieur à
�26
ceux des cafés plus connus, ces qualités com
penseraient très largement les différences de
prix.
La visite de M. Cramer, chef des Services
Botaniques à Buitenzorg, qui est, comme on
le sait, le propagateur, si l’on peut s’expri
mer aipsi, du café « Robusta », nous a été
particulièrement précieuse. C’est lui qui a
préconisé et propagé la culture de cette va
riété aux Indes Néerlandaises, au moment
où les superbes plantations de café de ce
beau pays étaient détruites pour la seconde
fois par l’Hémileia.
On se rappelle que les Hollandais avaient
une première fois lutté contre le crypto
game en plantant intercalairement à l’Ara
bica, du Libéria. A son tour, le Libéria a été
atteint et M. Cramer a pensé que le Robusta
était tout désigné pour succéder au Libéria.
Jusqu’ici l’expérience lui a donné pleine
ment raison et les superbes rendements ob
tenus par cette variété sont venus accroître
encore l’intérêt de sa culture.
Nous ne saurions mieux indiquer toute
l’importance prise par cette introduction
qu’en donnant les quelques chiffres sui
vants :
De 1893 à 1903. la production du café d’A
rabie avait varié entre 11.000 à 31.000 ton
nes ; celle du Libéria de 1900 à 3.000 tonnes.
En 1908, le café d’Arabie était tombé à 8.500
tonnes ; celui du Libéria à 1.500 tonnes.
C’est, alors qu’apparaît le Robusta, et la pro
gression suivante s’établit :
1910 : 1.900 tonnes ; 1911 : 7.290 tonnes ;
1912 : 15.936 tonnes ; 1913 : 22.700 tonnes
(l’augmentation en 1913 n’a pas été plus forte
par suite de 1a. sécheresse) ; 1914 : 33.872
(prévisions).
L’apparition de l’Hémileia dans nos Colo
nies et en particulier en Nouvelle-Calédonie
et aux Nouvelles-Hébrides, donne un inté
rêt considérable pour nous à ces résultats.
Nous ne pouvions donc mieux faire que
de profiter du passagi de M. Cramer pour
lui demander le plus de précisions possibles
sur la culture du Robusta. Les questions que
nous avons posées ont été précisées par deux
des plus distingués planteurs de l’Indo
chine, M. de la Pommeraye et de M. de Villeroy, qui assistaient à l’entretien et dont M.
Cramer avait justement visité les planta
tions lors d’un voyage qu’il a accompli au
Tonkin, en mai 1909, sur la demande du
Gouvernement Général de l’Indochine, pour
rechercher les améliorations à apporter aux
cultures des cafés. (1)
Nos lecteurs apprécieront toute l’impor
tance des indications qu’a bien voulu nous
fournir M. Cramer, à qui nous adressons
tous nos remerciements pour ce nouveau
service rendu à nos colons.
E N T R E T IE N A V E C M. C R A M E R
sur la Culture du Café « Robusta »
en Indochine
Au moment où M. Cramer visita, en 1909, les
plantations d’Hévea, établies dansiles terres rou
ges de Gochinchine, aucun essai de Robusta n’y
avait été encore fait ; il ne sait donc pas com
ment cet arbre se comporte. Il croit cependant
que les planteurs devront obtenir une réussite
complète, étant donné l’analyse des terres rou
ges. si riches en acide phosphorique (6.70 %),
et leur grande perméabilité, condition indispen
sable pour cette culture.
Pépinières. — Bien que dans certaines plan
tations de Java le Robusta ait été semé direc
tement sur place et que les arbres ainsi obtenus
se soient assez bien développés, M. Cramer es
time que les résultats obtenus par l’établisse
ment de pépinières sont de beaucoup supérieurs,
mais celles-ci doivent être préparées avec le
plus grand soin.
Les graines bien sélectionnées sont semées
très rapprochées sur un terrain bien préparé et
bien ombragé, et à peine recouvertes de terre.
La durée de la germination est de six semai
nes environ, les feuilles ne s’ouvrent que deux
semaines après la sortie des fèves. Les jeunes
plants sont transportés en pépinières avant
l’apparition des feuilles et espacés de 0.20 centi
mètres. Les pépinières seront bien ombragées,
mais cet ombrage devra être atténué au fur et
à mesure de la croissance des jeunes plants ; il
sera même totalement supprimé quelques se
maines avant le repiquage. Les jeunes caféiers
s’habitueront ainsi au soleil et souffriront
beaucoup moins au moment de la transplanta
tion.
Repiquage. — Si, au moment du repiquage,
les jeunes plants avaient plus d’un an, il serait
bon de les recéper avant de les repiquer, dans
le but d’en faciliter la reprise. Plusieurs rejets
sortent alors sur l’arbre ainsi recépé. Il faut
conserver les deux plus beaux et couper les au
tres au fur et à mesure de leur apparition.
Les Robusta doivent être plantés à environ
3 m. 10 les uns des autres (environ mille pieds
à l'hectare).
L’arrosage des jeunes plants, après le repi
quage, n’est pas à recommander ; ce travail est
beaucoup trop onéreux, étant donnée la super
ficie de terrain qu’il faudrait arroser. Quelque
fois cependant, quand une sécheresse extrême
suit le repiquage, l’arrosage serait bon,à condi
tion toutefois qu’il pût être fait sans trop de
frais.
Quelques planteurs ont cru bien faire en met
tant leurs arbres à une faible distance les uns
des autres (1 m. 50, 1 m. 60), dans le but d’abat
tre un arbre sur deux après la cinquième année,
pensant bénéficier ainsi d’une récolte supplé
(1) Rapport sur les plantations de café du mentaire pendant deux ou trois ans. Cet exem
Tonkin, présenté à M. le Gouverneur Général ple n’est pas à suivre. Il est préférable de plan
de l’Indochine ,par le docteur P. J. S. Cramer ter les arbres tout de suite à la distance choi
CBulletin Economique de l’Indochine. n° 78 sie. d’abord parce que le sol s’épuise bien
N. S.)
moins, et aussi parce qu’il est très rare de voir
�27
un planteur consentir à abattre des arbres qui vent ; les espèces à bois dur et à croissance
lui rapportent ; cette opération est retardée plus lente soutiennent, pour ainsi dire, les espè
d’année en année et finalement tous les arbres ces à croissance rapide.
A Java, les planteurs ont essayé de planter
souffrent de cet état de choses.
comme arbre d’ombrage l’Hévea et le Ficus ;
Entretien du sol. — Le sol de la plantation on s’est vite aperçu qu’il fallait cultiver le ca
sera toujours tenu complètement propre, pen féier ou le caoutchouc, mais non associer long
dant les premières années, alors que les temps les deux. Pendant les premières années,
caféiers et les arbres-abri sont encore trop pe deux cultures peuvent se faire concurremment,
tits pour produire un ombrage suffisant pour mais dès que le caoutchouc atteint l’âge de cinq
le sol. Il est recommandé de semer dans les ou six ans son voisinage devient tellement nui
plantations des légumineuses qui seront fau sible au caféier qu’il vaut mieux arracher ce
chées à certaines époques et enfouies autour dernier. Ce système est maintenant employé
des arbres, çe qui donnera au sol une grande pour substituer aux plantations de café des
quantité d’azote. Il faut cependant laisser au plantations de caoutchouc.
tour de chaque arbre un espace qui sera tou
Il faut planter les arbres-abri en même
jours entretenu très proprement, afin d’éviter temps que les caféiers.
«ue de mauvaises herbes qui auraient poussé
Entretien du Robusta. — Le Robusta n'a
parmi les légumineuses ne puissent envahir les
jeunes plants. Quand les branches du Robusta pas besoin d’une taille annuelle. Il suffira d’en
commencent à se toucher, l’emploi des plantes enlever le bois mort et de l’éeimer à une hau
légumineuses devient inutile, l’épais ombrage teur de deux mètres à deux mètres cinquante
fourni par les rameaux suffisant pour empê pour faciliter la cueillette.
cher les érosions.
Graines. — On peut se procurer de bonnes
Les légumineuses recommandées par M. Cra
mer sont la Crotolaria, la Clitoria et le Tepho- graines de Robusta à l’adresse suivante :
sia.
Plantation Kedaton, Telok Betong, (directeur:
F. Van Blommestein), Lampongsche distriArbres-abri. — Les arbres-abri sont indispen M.
Sumatra.
sables pour la culture du Robusta. L’entretien ten,
Tant que les arbres n ’ont pas atteint leur
de la plantation devient plus facile ; l’arbre se cinquième
année, il est préférable de ne pas se
développe mieux et donne des récoltes plus éga servir de leurs
pour la reproduction, car
les. Dans la culture en plein soleil, il y aura avant cet âge ilfruits
est
impossible
de savoir si les
peut-être une année de récolte très forte, mais arbres sont sains.
qui sera suivie alors d’une perte énorme de
caféiers qui seront épuisés. En choisissant les
Maladies du Robusta. — Il n’y a pas lieu de
légumineuses comme arbres-abri on donne se préoccuper de l’Hémileia pour le moment dans
pour ainsi dire constamment un engrais au la culture du Robusta. Les plantations qui se
sol : aussi, à Java, on ne prend que des légu ront établies actuellement auront grandement
mineuses. On se sert quelquefois d’autres le temps de donner de beaux rapports avant
plantes pour combler les lacunes quand une que cette maladie se soit développée sur le Ro
invasion de parasites a tué beaucoup d’arbres- busta. Les plantations de caféiers Arabica du
abri, mais seulement à titre provisoire.
Tonkin n’ont jamais été éprouvées par l’HéIl y a un grand nombre de légumineuses em mileia, ceci est dû probablement à la durée de
ployées comme arbre-abri,mais seulement qua la. saison sèche qui détruit les spores ; il est
tre ou cinq espèces se sont montrées bien admissible que la saison sèche de Cochinchine
appropriées apres les expériences faites par M empêcherait également le développement de
Cramer. Pour la Cochinchine, M. Cramer re
cette maladie si elle venait à se mettre sur le
commande :
Robusta.
Il n’y a aucune autre maladie connue pour le
L'Albizzia. — Cet arbre se développe rapide moment
sur le Robusta.
ment, mais a l’inconvénient de n’offrir que
peu de résistance au vent.
Cause de la diminution de la récolte à Java
Le Leucoena Glauca, qui est celui qui a en 1913, sur les chiffres prévus. — La sécheresse
donné les meilleurs résultats dans les jardins extrême dont Java a eu à souffrir en 1013 est la
d’essai et qui est le plus répandu à l’heure ac seule cause de la diminution de la récolte sur
tuelle. Son bois est très flexible et tenace, on les chiffres prévus. Toutes les cultures en ont
en fait des timons de charrette. Sa croissance beaucoup souffert et le Gouvernement, dans le
est assez rapide, seulement il faut le tailler but de prévenir une famine, a dû interdire
pour qu’il ne se développe pas en arbrisseau et l’exportation du riz.
il ne devient jamais très grand.
Qualité du café Robusta. — Quand les lots de
Le Dequelia Microphyllia devient un grand ar
bre et s’est montré jusqu’ici un excellent arbre- café sont bien préparés, la qualité du Robusta
abri. Sa couronne a un peu la forme de celle de est excellente, seulement beaucoup d’indigènes
l’Albizzia. Malheureusement cet arbre ne ne savent pas le préparer. Il prend alors un
pousse pas aussi rapidement nue ce dernier et goût défectueux. Le goût du Robusta rappelle
on ne peut pas le multiplier par bouture.
celui de l’Arabica moyen.
Un ombrage mixte est d’une très stop do uti
Rendement du Robusta. — Le rendement du
lité. Quand on cultive comme arbre-abri trois
ou quatre espèces entremêlées il y a moins de Robusta est d’environ deux mille kilos à l’hec
danger que la plantation soit dénudée tout, d’un tare.
On peut trouver à Java les machines néces
coup et privée d’ombrage par un parasite des
arbres-abri. Il semble aussi qu’un massif com saires à sa préparation et spécialement adap
posé de différentes espèces résiste mieux au tées a cette qualité de café.
5
�28
M. Cramer nous a écrit de Java en
novembre 1913 pour nous indiquer que le
Robusta avait mal supporté la grande
sécheresse qui a eu lieu dans les Indes néer
landaises l’année dernière et que beaucoup
de fruits n’avaient pu se former. En revan
che d’autres variétés d’origine de l’Afrique
centrale ont paru supporter admirable
ment la sécheresse et il nous a prié de lui
prêter notre concours pour lui procurer des
semences des différentes variétés africaines
dont il se propose d’étudier l’introduction à
Java. Il nous a envoyé les instructions cidessous sur la manière dont devait être fait
les envois de semences. Nous nous sommes
mis aussitôt en rapport avec les Services de
l’Agriculture de l’Afrique occidentale, de
l’Afrique équatoriale et les planteurs du
Gabon à ce sujet.
1° Les graines doivent être cueillies sur des
arbres bien développés, sans maladie ; on ne
choisit que des fruits bien mûrs.
2° Les fruits provenant de chaque arbre for
ment un lot qui est traité séparément. Même
quand 1es arbres semblent appartenir à la
même espèce, la même variété, il vaut mieux de
ne pas mêler les graines. Chaque lot consiste
donc des graines d’un seul arbre.
3° Les fruits sont dépulpés à la main ; puis
on frotte les graines avec de la cendre pour en
lever la pulpe. Quand toute la pulpe est enlevée,
c’est-à-dire quand les graines sont plus lisses,
on les lave à grande eau4° Les graines sont séchées dans la parche
dans un endroit sec, mais ombragé. Le séchage
doit durer une quinzaine de jours.
5° Puis toutes les graines noires et celles dont
la parche s’est cassée ou qui sont détériorées
sont éliminées.
6° Pour emballer les graines, on prépare de
la poudre de charbon de bois. On pile ou on
écrase le charbon de bois, on le tamise et on
laisse la poudre pendant quelques jours expo
sée à l’air.
7° Les graines sont mises en boîtes, emballées
dans la poudre de charbon de bois, de sorte
qu’elles ne se touchent pas et que des couches
de charbon séparent les couches des graines. Il
est préférable d’employer une assez grande
quantité de charbon de bois.
8° Les boîtes sont fermées seulement avec un
couvercle (ne pas souder). Dans chaque boîte,
on ne met qu’un lot (provenant d’un seul arbremère). Des petites boîtes sont préférables, des
boîtes d’échantillons, de lait condensé, etc.,
peuvent très bien servir.
9° Chaque boîte est munie d’une étiquette à
l’intérieur et à l’extérieur ; elle est prête alors
pour être envoyée.
Nous publions ci-dessous deux lettres très
intéressantes qui nous ont été envoyées sur
cette même question de la valeur des Robus
ta, par l’Institut Colonial d’Amsterdam et
par M. H. C. Surie, de l’importante maison
Johs. Lingeman d’Amsterdam :
Haarlem, le 22 juillet 1913.
M. Dekker, directeur du Koloniaal Instituut,
à M. Emile Baillaud, secrétaire général de
l'Institut Colonial de Marseille.
M. le Secrétaire général de notre Institut
Colonial m’a envoyé votre lettre du 7 juillet au
sujet du Coffea Robusta. Je puis vous écrire que
ce café est de qualité inférieure au café de Java
(Coffea arabica), mais est toujours très mar
chand. Les prix des différents types de café
sont maintenant sur le marché d’Amsterdam.
Java ............................
48 icents.
33 ))
Santos supérieur........
33 ))
Santos .........................
34 ))
Robusta .......................
Java Libéria............... ...... 51 à 53 ))
Afrika ......................... ....... 31 à 42 ))
Le tout par 1/2 kg. (un cent vaut deux centi
mes).
Je vous enverrai des échantillons de Robusta
et si possible aussi des autres types de café,
cultivés à Java maintenant, mais il faut cons
tater que les autres espèces de café ne parais
sent pas beaucoup au marché. Vous nous feriez
grand plaisir si vous vouliez bien nous envoyer
les échantillons de café, que vous pourriez nous
procurer.
Votre dévoué : Dekker .
Amsterdam, le 22 Juillet 1913.
A M. le Secrétaire général de l'Institut Colo
nial de Marseille.
Après avoir lu les articles bien intéressants
sur le café Robusta dans « l’Expansion Colo
niale » je crois être plus à même de pouvoir
vous donner une réponse sur la question que
vous m’avez posée.
La plus grande difficulté qui sera à vaincre
pour que cette sorte puisse prendre une place
légitime entre les autres est le goût. Quoique
un certain nombre de planteurs sérieux soient
déjà parvenus à livrer un café très bien préparé
dont le goût est absolument pur, il y en a d’au
tres qui n ’ont pas pris assez de soins pour
atteindre ce résultat favorable et c’est à cause
d’eux qu’on se méfie aujourd’hui plus ou moins
de cette variété qui jouissait au commencement
et à bon titre, d’une assez grande sympathie ;
d’ailleurs ce n’était pas toujours leur faute.
Pour être juste, il faut dire que les circonstan
ces n’ont, en beaucoup de cas, pas aidé à pou
voir prendre les soins nécessaires. Après une
série de récoltes minimes dans nos Indes, il ne
payait plus d’avoir des installations selon les
exigences du temps et lorsqu’il survint tout
d’un coup une récolte pour ainsi dire monstre,
on se ne trouvait pas à même de pouvoir la
préparer d’une manière suffisante. En outre,
grâce à la grande hausse des prix, une très
grande quantité des récoltes était vendue
d’avance et comme dans les contrats la ques
tion du goût est toujours éludée, un certain
nombre de planteurs, qui ne voyaient pas plus
loin que le bout de leur nez, se demandaient
quelle qualité basse on pourrait livrer sur le
contrat, sans courir risque d’un refus ou
d’une chicane. En général, on peut dire que
ceux qui n’ont pas vendu mais consigné leur
produit, ont pris beaucoup plus de soin à la
préparation, que les autres.
�29
presque pas de fèves brisées ni noires ou sè
ches, on peut le mettre intégralement au torréficateur et puis ce qui est encore d’un inté
rêt beaucoup plus grand, la lève ne perd quoi
que torréfliée à fond, qu’environ 16 %, tandis
que la perte des autres sortes varie générale
ment entre les 18 % et 25 %, différence qui doit
être reconnue tôt au tard et qui ne restera pas
sans influence sur sa valeur intrinsèque.
Quant à la valeur, celle-là est trop déprimée
pour le moment : 31 et. le 1/2 kilo pour la qua
lité moyenne de bon goût, tandis que le Santos
supérieur se traite 33 et. et le Libéria 48 et. ;
mais probablement cette différence se resser
rera en faveur du Robusta, aussitôt qu’une
hausse ultérieure émanera d’un débouché plus
satisfaisant.
Dans l’espoir que ces informations vous suf
firont, veuillez agréer, etc.
D’après mon opinion, il n’est pas question
que le sol puisse donner un mauvais goût,
mais seulement la préparation, et j’ai toute
raison de croire que bientôt après les expérien
ces malheureuses et l’amélioration des instal
lations, le mauvais goût dispararaîtra princi
palement, le café Robusta reprendra la place
dont il jouissait aussitôt après son apparition.
En second lieu, il y a encore une difficulté,
c’est-à-dire son poids spécifique, le volume
d’un certain poids étant beaucoup plus petit
que celui de la plupart des autres sorte, ce
qui donne l’impression à l’acheteur que le détailleur ne lui donne pas le poids exact. Aussi
la fève déjà petite ne s’enfle presque pas en la
torréfiant ; d’autre part, le café Robusta a de
très bonnes qualités qu’il 11e faut pas perdre
de vue. D’abord sous-entendu que le goût soit
pur et le café bien trié, son traitement est très
facile ; comme il ne contient pas de pierres,
H.-C. S urie .
II
L e t r a i t e m e n t d e s M a la d ie s c r y p t o g a m i q u e s
Quels que soient les bons résultats que
pourra donner le Robusta, nous nous
demandons s’il y a lieu d’abandonner com
plètement la lutte en vue de conserver les
anciens plants d’Arabica.
Tous les négociants que nous avons entre
tenus jusqu’ici de cette question et à qui
nous avons montré les beaux échantillons
que nous avons réunis à l’occasion de notre
Exposition, nous déclarent qu’à leur avis il
serait lamentable de voir disparaître les
beaux types que nos planteurs sont arrivés
à créer après tant d’efforts et que s’il y a
quelques moyens de lutter contre l’Hémileia.
ils doivent être appliqués avec autant
d’énergie que l’on en mis à sauver la vigne
française contre les maladies cryptogami
ques qui ont failli la détruire dans ces der
nières années. La plus-value certaine qu’of
fre actuellement les cafés que beaucoup de
nos planteurs sont arrivés à produire doit
compenser les frais que leur occasionnera
cette lutte.
Depuis quelques années en effet, en Nou
velle-Calédonie, par exemple, on est arrivé
à améliorer à un tel point la culture et la
préparation des cafés, que les prix réalisés
actuellement par ces cafés atteignent ceux
des meilleures sortes, qu’atteindront peutêtre difficilement les nouveaux Robusta
d’ici plusieurs années.
Il nous a donc paru que nous devions
nous préoccuper d’une manière toute parti
culière des moyens de poursuivre cette
lutte. Indépendamment de la forte fumure
qui a donné d’excellents résultats, les pul
vérisations ont été appliquées avec succès.
Nous reproduisons ci-dessous, comme des
plus instructives, une lettre écrite à la date
du 20 juin dernier au Conseil général de la
Nouvelle-Calédonie, par un des plus distin
gués planteurs de cette colonie. Au cours de
la délibération à laquelle a donné lieu la
lecture de cette lettre, il a été décidé que la
colonie devrait faire les pins grands efforts
pour permettre aux colons de se procurer
les ingrédients nécessaires pour la lutte
contre l’hémileiai.
Nous nous sommes demandés si les for
mules employées à notre connaissance en
Nouvelle-Calédonie étaient bien celles qui
convenaient le mieux et si le plus simple en
la matière n’était pas de profiter de l’expé
rience acquise en France.
Nous avons pris conseil d’un des chimis
tes les plus qualifiés, MO. Gastine, délégué
général du Service Phylloxérique au Minis
tère de l’Agriculture, de nous renseigner et il
nous a adressé gracieusement la note que
nous publions plus loin et sur laquelle nous
ne saurions trop appeler l’attention de nos
planteurs.
Auparavant nous reproduirons ci-dessous
les documents que nous avons communiqués
à M. Gastine.
�Lettre de M. Thomas, Président de la Com
mission municipale de Sarraméa, à MM.
Brun et Leyraud, membres du Conseil gé
néral de la Nouvelle-Calédonie.
La Foa, le 20 juin 1912.
Ainsi que j ’ai eu le plaisir de vous l’expli
quer, seuls les caféiers qui seront méthodique
ment sulfatés, pourront être conservés, non pas
indéfiniment par la raison que les soins sont
ti’op onéreux à donner, mais au moins pendant
la période qui s’écoulera entre la plantation du
robusta et le moment de sa production, soit
quatre années.
A la marche de la maladie on peut prévoir
qu’une caféière, non défendue par un traite
ment rationnel sera ruinée à bref délai et sa
production de la deuxième année devenue si
faible que le mieux sera de ne plus s’en occu
per. Les caféiers atteints d’Hémiléia qui ne
sont pas soignés se dénudent complètement,
leur végétation faiblit, justement à cause de
la perturbation produite par la chute de ces
feuilles dont les fonctions chlorophyliennes
assimilatrices sont supprimées. Le caféier se
sert alors de ses réserves accumulées pour for
mer une nouvelle frondaison et ces nouvelles
feuilles contaminées à leur tour, subissent fa
talement le sort de leurs anciennes. Ceci peut
se renouveler, mais pas indéfinimentDonc, l’arbuste ayant besoin de toutes ses
ressources vitales pour conserver l’existence
ne peut produire des fleurs, d’où disparition de
la récolte. Cela est si vrai que dès maintenant
on voit sur les caféiers dont la floraison a
précédé la chute des feuilles, des baies petites
et mal venues qui auront du mal à mûrir, si
toutefois elles y parviennent.
C’est donc la ruine à brève échéance pour
tous les planteurs à qui les moyens pécuniai
res ne permettront pas de vivre pendant plu
sieurs années sans le secours du produit de
leur plantation, fruit de longues années de tra
vail et de persévérants efforts et sur lequel
pourtant, ils avaient le droit de compter.
Si dans la pénible situation dans laquelle ils
vont être on ne trouve pas moyen de les aider
à conserver au moins la partie de leur récolte
qui est nécessaire à les empêcher de mourir
de faim, nos colons, tout courageux qu’ils sont,
et qui la plupart ont des terres ne se prêtant
pas à d’autres cultures, seront forcés d’aban
donner les terres et ce sera un crève-cœur pour
eux. Pour faire quoi ? Ce mouvement des plus
regrettables est déjà fortement dessiné, il
serait grand temps de l’enrayer.
Je vous ai indiqué une des mesures qui pour
raient être prises et qui aurait pour effet de
conserver cinq mille pieds en rapport à cha
que planteur qui voudrait s’en contenter ; ce
serait de délivrer gratuitement les ingrédients
nécessaires à trois sulfatages consécutifs de
ces cinq mille caféiers.
L’expérience nous a démontré que le sulfata
ge à la bouillie bordelaise combat efficacement
l’Hémiléia et ferait disparaître cette maladie
si ce traitement pouvait être appliqué en mê
me temps dans toute la colonie, ce qui n’est pas
possible.
Donc, étant donné que l’on est obligé de dé
truire en les empêchant de germer, les spores
journellement charriées par l’air, il faut faire
les sulfatages répétés qui coûtent cher.
Pour vous donner une idée de cette dépense,
je vais prendre pour base le sulfatage de 5.00Ü
pieds indiqués.
Un homme habitué au maniement de l’appa
reil peut employer en moyenne, dans une
journée, trois cents litres de bouillie et sulfa
ter cent cinquante caféiers en rapport.
La plus efficace étant la bouillie à 2 %, il
faut l’employer :
6 kilog. de sulfate de cuivre à
0 fr. 75 le kilog............................... Fr. 4 50
6 kilog. de carbonate de soude à
0 fr. 25 le kilog.............................
1 50
3 kilog- de sucre à 0 fr. 50 ..............
1 50
Une journée d’homme à 2 fr. 50 ....
2 50
Soit pour 150 caféiers .................... Fr. 10 00
ou 66 francs 66 pour 1.000 pieds et 333 francs
pour les 5.000.
Les trois sulfatages nécessaires pour la con
servation de cette quantité de caféiers coûte
ront donc mille francs en chiffres ronds.
Quel est donc le petit planteur, dont l’escar
celle loge le diable, qui peut faire cette dé
pense et cela, pendant quatre ans employés
avec de nouveaux frais à créer une plantation
de robusta ?
Pour continuer contre les éléments et les
fléaux qui l’ont assiégé depuis son installation,
la lutte à laquelle il s’est habitué et qui a déve
loppé ses qualités d’endurance et d’énergie, le
petit planteur qui a dépensé tout son avoir et
prodigué sa sueur, est prêt à faire face au dan
ger et à essayer de surmonter cette nouvelle
épreuve démesurée, mais il désire être encou
ragé et soutenu, car il lui semble que le mo
ment est venu pour la colonie de reconnaître
les efforts qu’il a fait pour sa prospérité en en
faisant un à son tour. Il ne demande pas que
la colonie prenne entièrement à sa charge les
frais de dépense de sa plantation, mais qu’elle
y contribue pour une large part en lui four
nissant gratuitement les deux premiers ingré
dients que j’ai indiqués : le sulfate de cuivre
et le carbonate de soude ; il n’y aurait plus
ainsi qu'à faire face au 4/10° de la dépense. La
colonie achetant ces ingrédients en gros ver
rait son débours réduit de 15 à 20 %.
Voilà, mon cher Conseiller général, le vœu
qu’au nom des planteurs de la région et que
pour tous les autres, je vous ai demandé de
présenter au Conseil général et que vous
m’avez promis d’appuyer de votre plus chaude
insistance.
T homas.
N o te de M . G a s tin e
Délégué général du Service Phyloxérique
au Ministère de l’Agriculture
J’ai pris connaissance des pièces qui m’ont
été communiquées par l’Institut Colonial de
Marseille, au sujet des traitements cupriques
appliqués en Nouvelle-Calédonie contre l’Hémiléia, maladie cryptogamique attaquant les
caféiers et surtout la variété Arabica.
Les formules de bouillie bordelaise au savon
qui sont recommandées par M. P. Bladinières
Mélé (Bulletin de la Chambre d’Agriculture de
�31
Nouméa, mars 1911) (1), ne me paraissent pas
ni l’une ni l’autre rationnelles.
Tout d’abord elles sont d’un dosage trop fai
ble en sulfate de cuivre (0 k. 500 par hectolitre).
Il faut atteindre une teneur de au moins 1 k.
et plutôt 1 k. 500 et 2 k. de ce sel par hectolitre,
lorsqu’il s’agit du Peronospora viticola ou
mildew. Il y" a lieu de penser que ces mêmes
doses sont nécessaires aussi pour lutter con
tre d'autres cryptogames. Dans le rapport de
M. Thomas, la préparation signalée comme
efficace contre l’Hémiléia est à 2 % de çulfate
de cuivre. C’est une bouillie bourguignonne,
c’est-à-dire au carbonate de soude en grand
excès, par suite très alcaline, à laquelle on
ajoute du sucre en quantité abondante. Cette
formule non plus n’est pas recommandable et
son prix de revient est élevé.
Je reviens aux bouillies calciques mention
nées par M. Payet (Bulletin de la Chambre
d’Agriculture de Nouméa, avril 1911 (2). En
outre du défaut d’un trop minime dosage en cui
vre, elles comportent l’emploi du savon qui est
en fait impraticable dans ce genre de prépara
tion. Il se forme en effet soit un savon de cui
vre, soit un savon de chaux, suivant que la
chaux utilisée sera plus ou moins pure, c’està-dire que la chaux vraie qu’elle renferme
sera en proportion insuffisante ou en excès.
Or, les savons de cuivre et celui de chaux sont
des précipités insolubles de nature casèuse qui
engorgent les jets des pulvérisateurs. Sous
cette forme et dans ces proportions, l'emploi
du savon est nuisible. Le savon mou de la
deuxième formule est spécialement à condam
ner car ces produits sont si impurs qu’on ne
sait pas, avec eux, quelle proportion de savon
vrai on emploie. Avec ces dosages, le savon ne
peut procurer une bouillie mouillante, et c'est
à peine si l’on peut espérer qu’une telle bouil
lie manifestera un peu plus d’adhérence
qu’une bouillie bordelaise simple.
Au lieu de bouillie bordelaise (bouillie à la
chaux vive) ou de bouillie bourguignonne
(bouillie au carbonate), je recommanderais de
préférence une simple solution de verdet neu
tre de cuivre (diacéta.te de cuivre, cristaux de
vénus), à raison de 1 k. par hectolitre. Cette
quantité de verdet contient la même propor
tion de cuivre que 1 k. 268 grammes de sulfate
de cuivre. Voici quels sont ses avantages :
1° Nulle brûlure à redouter pour les feuilles :
2° Action immédiate très énergique sur les
spores du cryptogame à combattre. En effet,
l’acétate de cuivre est très soluble dans l’eau,
de sorte que l’effet est au moment de la pul
vérisation très énergique.
3° L’acétate de cuivre, exposé à l’air, perd de
l’acide acétique et donne des acétates basiques
de cuivre très neu solubles dans l’eau et de na
ture colloïdale. Il en résulte que les feuilles
conservent un enduit cuivreux que les pluies
ou les rosées n’attaquent que lentement en
maintenant ainsi la protection des feuilles
contre les spores du cryptogame, empêchées
(1) Sulfate de cuivre .........................
Chaux vive ...................................
Savon ..........................................
(2) Sulfate de cuivre ....................
Chaux ..........................................
Savon noir ..................................
0 k.
0 k.
0 k.
0 k.
0 k.
0 k.
500
200
060
500
500
500
de germer dans la solution cuprique très fai
ble qui se forme dans l’eau de la rosée ou de
la pluie.
Malgré sa grande solubilité initiale, le verdet
agit donc comme les bouillies calcaires ou
sodiques, en ce qui a trait à la réserve de cui
vre fixée sur les feuilles.
En ajoutant à la solution de verdet à 1 k. par
hectol. recommandée ci-dessus, une décoction
de 200 à 300 grammes de péricarpe de la graine
du Sapindus, préparée facilement comme il est
indiqué dans une notice que je vous remets, on
peut rendre bien mouillable la préparation cu
prique et, en même temps, lui conférer une plus
grande adhérence sur les feuilles.
Dans une communication que j ’ai faite à
l’Académie des Sciences, j ’ai attiré l’attention
sur l’emploi des Saponines et surtout de celle
qui existe en abondance (50 %) dans le péri
carpe des graines du Sapindus d’Algérie et sur
l’avantage qu’elle procure en rendant les
préparations cupriques mouillantes, ce qui
assure leur efficacité.
Le verdet neutre (diacétatë de cuivre) ren
ferme 31.7 % à 32 % de cuivre métal, tandis que
le sulfate de cuivre n’en renferme que 25 %.
On ne peut pas employer le sulfate de cui
vre seul, car il brûle les feuilles et, de plus, il
se dissoudrait abondamment dans l’eau des
pluies et serait rapidement enlevé de ces feuil
les. Mais en ajoutant à 1.270 de sulfate de cui
vre dissous dans un hectolitre d’eau une pro
portion convenable d’acétate de soude cristal
lisé, c’est-à-dire 1 k. 400, il se fait une réaction
d’échange entre les acides, une permutation de
ces derniers, et la liqueur renferme de l’acétate
neutre de cuivre et du sulfate de soude. Ce mé
lange donne ainsi le même résultat qu’une solu
tion de verdet et même il manifeste plus d’ad
hérence. Enfin, en ajoutant au liquide et par
hectolitre 0 k. 500 à i k. de kaolin, l’adhérence
est encore augmentée très notablement et la
préparation marque les feuilles, ce qui est un
avantage pour éviter les malfaçons du travail
des pulvérisations.
La formule que je puis ainsi recommander
se résume donc ainsi :
Avec verdet :
Acétate de cuivre .............................. 1 k.
Kaolin ................................................ 1 k.
Décoction de Sapindus faite, dans 10
litres d’eau avec 200 à 300 grammes
de péricarpe ....................................
Eau ...................................................... 90litres
Avec sulfate de cuivre en produisant le verdet
par conversion :
Sulfate decuivre .................................. 1
k. 270
Acétate desoude cristallisé ................. 1
k. 400
Kaolin ................................................. 1k. 000
Extrait ou décoction de 200 à 300 gr.
péricarpe de sapindus faite dans 10
litres d’eau ............•.........................
Eau ...................................................... 90 litres
Si cette préparation paraît trop compliquée
aux cultivateurs, on peut leur indiquer qu’il se
trouve dans le commerce du verdet de conver
sion additionné de kaolin (mais non de saponine) qu’il suffit de faire dissoudre dans l’eau
�32
pour obtenir instantanément une bouillie
cuprique au verdet.
Enfin, à défaut de saponine de sapindus, on
pourrait proposer, pour rendre la liqueur
mouillante, l’emploi de la gélatine ou colle for
te des menuisiers à raison de 50 grammes par
hectolitre. Il faut d’abord faire gonfler la géla
tine par séjour de quelques heures dans l’eau
froide, puis chauffer au bain-marie pour obte
nir sa dissolution et finalement ajouter cette
solution à celle du verdet. Cette formule à la
gélatine a été indiquée comme très mouillante
par MM. Vermorel et Dantony. Le prix de
revient en est insignifiant.
La formule appliquée par M. Thomas (comp
te rendu du Conseil général, juin 1912, Lettre
publiée plus haut), bouillie bourguignonne
sucrée, n’est pas recommandable parce que,
ainsi que je l’ai montré depuis longtemps, le
carbonate de cuivre des bouillies bourguignon
nes ou hydro-carbonate (couleur bleue), se
transforme en quelques heures, surtout lorsque
la température ambiante est élevée, en car
bonate de cuivre cristallin vert (Malachite), le
quel étant sableux et dense se dépose et n’offre
aucune adhérence.
Le sucre n’a aucunp action utile dans les
bouillies bordelaises ou bourguignonnes. La
bouillie dite au Sucre de Michel Perret, qui
offre une grande adhérence, était une bouillie
calcaire, c’est-à-dire une bouillie à la chaux
additionnée de 2 k. de mélasse par hectolitre.
Ce sont les impuretés de la mélasse et non le
sucre qu’elle renferme qui rendent cette
bouillie adhérente. Il faut donc employer la
formule même de Michel Perret et ne pas
substituer le sucre à la mélasse.
Formule de la bouillie cupro-calcaire mélassêe
de Michel Perret :
Sulfate de cuivre ...................................... 2 k.
Chaux (pesée vive, éteinte, et passée au
tamis) ..................................................... 2 k.
Mélasse ...................................................... 2 k.
Les sporesde l’Hémileia se montrent à la
face inférieure des feuilles, comme les conidies
du Mildew. On peut penser qu’il y a intérêt à
pulvériser les solutions cupriques tant sur la
face supérieure que sur la face inférieure des
dites feuilles. Les pulvérisateurs doivent don
ner une forte pression au liquide, afin que les
pulvérisations soient très fines, ce qui permet
d’obtenir, avec moins de liquide, une impré
gnation cuprique beaucoup plus complète. Les
solutions mouillantes, en s’étalant sur les
feuilles, assurent aussi une économie de liqui
de et une action plus efficace.
Gastine .
17 Février 1913.
M. H. Grassin, cultivateur de café en Nou
velle-Calédonie, ayant signalé, dans un rap
port de novembre 1913, à la Chambre d’Agriculture de Nouméa les observations pratiques
faites par lui relativement à l’emploi des
bouillies bourguignonnes, nous avons cru
utile de reproduire ci-dessous un extrait de
cette intéressante communication. De plus,
M. Gastine, auquel nous avons donné connais
sance du rapport de M. Grassin, nous a
adressé une notice sur les bouillies bourgui
gnonnes et les préparations cupriques en
général, qui, nous le croyons, sera fort utile
aux planteurs de café dans leur défense contre
l’Hémiléia. Cette notice complète en effet très
amplement sa première note ci-dessus et elle
comprend les derniers perfectionnements
apportés aux préparations anticryptogamiques.
C o m m u n ic a tio n de M . H . G r a s s in
Malgré ses grandes qualités d’efficacité (et
nous pouvons l’affirmer d’après les résultats
obtenus par nous), il est avéré que la bouillie
à la soude (bouillie bourguignonne) doit être
employée aussitôt sa préparation, sans délai.
Et en effet, ici à Tipindjé, nous sommes
arrivés (par expérience) à ne préparer à la
fois qu’un seul pulvérisateur, soit 15 litres, car
nous avons constaté que lorsqu’on en prépare
davantage, le deuxième bidon est déjà moins
adhérent et au troisième la bouillie commence
à se décomposer et change de couleur ; du
reste les résultats ont confirmé ce que j’avan
ce ; l’an dernier, je préparais ma bouillie par
45 litres, soit trois bidons, il me fallait environ
une heure et demie à deux heures pour l’em
ployer. Mon voisin Papin, qui la préparait
seulement pour un pulvérisateur, soit 15 litres,
a obtenu de meilleurs résultats.
La bouillie à la soude, une fois préparée,
peut, assure-t-on, se conserver encore une
journée entière.
Ne l’ayant pas expérimentée en France, il
si peut qu’il en soit ainsi sous un climat tem
péré ; mais sous un climat semi-tropical,
comme celui de la Nouvelle-Calédonie, les
choses se passent autrement. D’abord la tem
pérature ambiante n’est pas la même et
l’humidité atmosphérique non plus, surtout
de février à avril-mai, saison où l’Hémiléia
fait ses plus grands ravages.
L’adhérence d’une bouillie a également
moins d’importance en France qu’ici, où l’on
enregistre parfois des chutes de pluie de 25 à
30 centimètres en 24 heures (c’est-à-dire à peu
près ce qui tombe en six mois en France) ;
ajoutez à cela que la vigne en général ne
conserve ses feuilles que 5 à 6 mois, alors que
le caféier peut conserver ses feuilles 18 à 20
mois.
Je veux bien admettre que la bouillie prépa
rée en boîtes soudées, ne se transforme pas
sous l’action d’une haute température comme
celle qu’elle subit sur les paquebots venant de
Marseille à Nouméa, mais cela n ’a pas été
démontré.
Moi qui n’ai aucun intérêt commercial dans
la question, je conseille à ceux qui veulent
combattre l’Hémiléia avec succès, de traiter
une plantation avec une bouillie préparée en
boites, et une autre avec celle que je préconise,
c’est-à-dire surfate de cuivre et carbonate de
soude, et alors en toute sincérité ils pourront
juger et apprécier ces produits.
En terminant, je rappelle de ne préparer
que 15 litres à la fois et de sulfater le dessous
�33
de la feuille, car le mycélium (racines) des
spores, ne peut pénétrer la cuticule de la face
supérieure de la feuille, tandis qu’il s’intro
duit aisément par les stomates (trous) dont la
face intérieure de la feuille est garnie. C’est
par ces stomates, points vulnérables que sorti
ront aussi, plus tard, lorsque le champignon
aura envahi la feuille, de nouvelles spores qui
envahiront les feuilles voisines et le vent
aidant iront transporter le fléau dans d’autres
caféeries, à de grandes distances.
Les principaux agents favorisant le déve
loppement de l’Hémiléia sont : 1° Humidité
constante ; 2° Une température de 20 à 24 cen
tigrades ; 3° Un temps calme et couvert ; 4° Un
sol humide.
Les agents contraires au développement
sont : 1° Une température au-dessous de 18°
ainsi qu’une température dépassant 26 à 28° ;
2° Une forte insolation ; 3° Des vents violents
et surtout les vents secs, comme ceux de
l’Ouest et du Nord-Ouest en Calédonie.
H . G r a s s in .
Propriété des Bouillies Cupro-Sodiques
ET
précau tions n écessa ires à prendre pour en obtenir de bons résu lta ts
Emploi du Verdet et des préparations rendues mouillantes
G. GASTINE
D élégué g é n éra l d u Service P h y lo x é riq u e a u M in istère de l’A g ric u ltu re.
Dans le Bulletin de la Chambre d’Agriculture de la Nouvelle-Calédonie (de novembre
1913), figure une note de M. H. Grassin dans
laquelle cet auteur met avec raison les cultiva
teurs de caféiers en garde contre les défauts
d’adhérence que présentent les Bouillies
cupriques au carbonate de soude, lorsqu’elles
ne sont pas employées dans un court délai à
partir du moment de leur obtention.
M. H. Grassin a noté en effet de grandes
différences dans les résultats obtenus contre
l’Ilémiléia, par l’emploi de ces mixtures, sui
vant qu’elles avaient été pulvérisées immédia
tement, ou que leur application avait été
différée de quelques heures. La défense, dans
ce dernier cas, est resté imparfaite. Aussi,
sans chercher à expliquer la cause de ces
différences, M. H. Grassin conseille-t-il de ne
préparer les dites bouillies qu’à mesure des
besoins, en opérant le mélange dans le pulvé
risateur même, c’est-à-dire par 15 litres seule
ment à la fois.
Le conseil donné est excellent et il sera suivi
avec grand profit. Ce que nous allons exposer
en donnera, je crois, une complète démonstra
tion.
En 1894, j'ai été amené, en effet, à détermi
ner la cause essentielle de ces différences
d’action de la bouillie cupro-sodique et j’en
ai fait part aux viticulteurs (1). Plus tard, en
1905 et en 1906, dans deux rapports au Minis
tère de l’Agriculture, j’ai insisté à nouveau
sur les modifications chimiques qui intervien(1) B u lle tin d e l a S o c ié té d ’A g r ic u ltu r e d e s B o u
c h es -d u -R h ô n e 1894 p a g e 173. C o m m u n ic a tio n a u
s u je t d e l ’a n a ly s e d ’u n e b o u illie c o m m e rc ia le a u
c a rb o n a te d e S o u d e c o lo ré e a rtific ie lle m e n t e n
b leu .
nent avec le temps et la température dans la
préparation de ces bouillies, et sur les consé
quences très importantes qu’elles présentent
pour la pratique des traitements. (2)
Lorsqu’on décompose une solution de sulfate
de cuivre par la quantité exactement néces
saire de carbonate de soude, il se produit une
réaction d’échange ; l’acide sulfurique du
sulfate de cuivre se combine à la soude, tandis
que l'acide carbonique du carbonate de soude
passe en partie (moitié) sur l’oxyde de cuivre,
l’autre partie étant mise en liberté. (3)
On obtient un précipité d’une belle couleur
bleu clair extrêmement fin et léger, flocon
neux, de nature colloïdale qui est formé de
carbonate de cuivre bihxjdraté (C03, Cu, CuO,
2 aq.). Ce précipité flotte dans la liqueur,
grâce à sa ténuité, et aussi parce qu’il est
soutenu en suspension par le dégagement du
gaz carbonique libéré dans cette réaction.
Une grande partie de ce gaz se dissout toute(2) M on r a p p o r t de 1905 a v a i t t r a i t à l a c o m p o s i
tio n d e s b o u illie s e n p o u d re c o m m e rc ia le s . C e lu i
d e 1906 e6t u n e é tu d e s u r l’a d h é r e n c e c o m p a ré e d e s
p r é p a r a ti o n s c u p riq u e s . Il a é té p a r ti e l l e m e n t p u
b lié d a n s le B u lle tin N° 5 d e m a i 1906 d u M in is
tè r e d e l ’A g r ic u ltu r e p a g e 595. L e m é m o ire in .e x te n s o a é té in s é ré d a n s le s B u lle tin s , 7, 8, 9 d e j u i l
let, a o û t et s e p te m b re 1906 de l a S o c iété d ’A g ric u l
t u r e d e s B o u c h e s -d u -R h ô n e . L a d e s c rip tio n d e l a
m é th o d e e m p lo y é e p o u r d é te r m in e r le s c o e ffic ie n ts
c o m p a ré s d ’a d h é r e n c e e s t e x p o sé e d a n s ce r a p p o r t
c o m p le t.
(3) L ’é q u a tio n c i-d e sso u s r e p r é s e n te c e tte r é a c
tio n :
(S O ' Cu)2 + (Na2 C 0 3)2= C 0 3,C u ,C u 0 + (Na2 SO*)5+ C 0 2
S u lfate de
ca b re
C arbon ate
de Soude
C arbon ate
de en ivre
S u lfa te d e
soude
Gaz
ca rb on iqu e
�34
fois dans l’eau et ne s’en dégage que peu à
peu, par diffusion dans l’atmosphère. Dans la
liqueur, chargée de gaz carbonique, une petite
proportion de carbonate de cuivre se dissout.
Si, aussitôt après la préparation, on filtre une
part de la bouillie, on peut reconnaître l’exis
tence d’un peu de cuivre dans la solution lim
pide obtenue. Mais, en présence de l’atmos
phère libre, le gaz carbonique s’évapore,
s’échappe du liquide, et bientôt on voit une
mince pellicule bleuâtre apparaître à sa sur
face. Elle est formée de carbonate hydraté de
cuivre, devenu insoluble par le départ du gaz
carbonique.
L’hydrocarbonate de cuivre bleu, de nature
colloïdale, est très adhérent sur les feuilles de
végétaux, sur le verre, etc. Si la bouillie est
pulvérisée à ce moment, elle présente donc les
meilleures qualités pour la fixation du cuivre.
En outre, elle est parfaitement homogène, le
précipité étant bien réparti dans toute sa
masse. Enfin, elle contient une petite propor
tion de cuivre en dissolution, parce qu’elle est
chargée de gaz carbonique, et ce cuivre dis
sout exerce sur les cryptogames l’action la
plus énergique. Le cuivre qui devient insolu
ble par le départ de l’acide carbonique, se
dépose à l’état colloïdal et contribue à la
fixation plus solide du précipité ténu inso
luble.
Mais, bientôt, une modification se produit
dans la liqueur. Le carbonate bleu se
transforme peu à peu, à mesure que disparaît
le gaz carbonique libre, en carbonate d e cui
vre vert, carbonate monohydraté (C03, Cu,
Cuo, 1 aq.) qui présente la composition de la
Malachite naturelle. A l’inverse du carbonate
bleu, ce carbonate vert est très cristallin,
sableux, et par suite lourd. Il tombe et forme
sur le fond du récipient une couche verte
dense, que l’agitation la plus énergique ne
réussit pas à maintenir en suspension. Les
propriétaires qui ont préparé la bouillie
cuprosodique et qui ne l’ont pas employée
dans la journée même, connaissent bien ce
dépôt sableux, au-dessus duquel le liquide est
complètement limpide et inooljore. Cette
liqueur est exempte de cuivre soluble. Elle a
perdu, en effet, le gaz carbonique qu’elle
tenait primitivement en dissolution. A cet
état de transformation ultime, la préparation
n’offre plus d’efficacité contre les cryptogames,
parce que le carbonate de cuivre qu'elle ren
ferme est sans aucune qualité d’adhérence.
Non seulement l’agitation ne permet pas de
rendre la mixture homogène, et ainsi on n’est
plus assuré de répartir uniformément le sel
cuprique insoluble, mais surtout, ce sel se
détache des feuilles comme le ferait une pou
dre grossière, sableuse. L’action du vent suffit
pour le faire disparaître, dès que l’eau de
pulvérisation s’est évaporée.
Telle est la cause du défaut d’action des
bouillies cupro-sodiques qui ne sont pas em
ployées très peu de temps après leur obtention.
On voit qu’elle est purement chimique et
qu’elle tient à la m é t a m o r p h o s e m o l é c u l a i r e
d u p réc ip ité cu priau e.
La rapidité
cette transformation e s t
Avec de hautes
températures ambiantes, l’acide carbonique,
dont la présence retarde cette transformation
moléculaire, est beaucoup moins soluble dans
fo n ctio n
de
de la te m p é r a tu r e .
l’eau et s’en échappe plus rapidement. Par
suite, le carbonate vert se forme plus vite. En
été en France, la transformation de la bouillie
est complète en 36 heures environ. Mais déjà
au bout de 24 heures, elle a beaucoup perdu
de son activité anticryptogamique, c’est-à-dire
de sa faculté d’adhérence. On peut dire que
d’heure en heure, les bouillies cupro-sodiques
perdent graduellement quelque chose de leur
efficacité initiale. Sous un climat semi-tropi
cal, cette déchéance doit être très rapide et
c’est bien là ce que M. H. Grassin signale avec
beaucoup d’à-propos, d’après ses propres
observations.
Une autre cause influe, qui se ramène
encore à celle exposée ci-dessus. Lorsque la
formule de la bouillie comprend un excès de
carbonate de soude, quand, en d’autres termes,
cette bouillie est alcaline au lieu d’être neutre,
la transformation du carbonate bleu de cuivre
en carbonate vert est plus rapide et cela en
raison directe de l’excès d’alcalinité. Cela
tient à ce que le carbonate de soude en excès
absorbe l’acide carbonique en se transformant
en bicarbonate. La liqueur est donc dépouillée
dès le principe, d’une part du gaz carbonique
formé dans la réaction, et même elle peut
n’en renfermer que des traces si la quantité
de carbonate en excès est importante. Dans
ces conditions, la liqueur est exempte aussi de
cuivre en dissolution.
Pour tous ces motifs, on doit préférer la
bouillie neutre aux bouillies alcalines. On
verra plus loin que cette préférence est encore
justifiée par les coefficients d’adhérence cupri
que, plus élevés pour la bouillie neutre que
pour les bouillies alcalines ou acides.
PREPARATION DE LA BOUILLIE
CUPRO-SODIQUE NEUTRE
La bouillie cupro-sodique neutre est obtenue
en faisant réagir des quantités équimoléculaires de sulfate de cuivre et de carbonate de
soude. Cette condition est remplie lorsqu’on
emploie 426 grammes de carbonate de soude
desséché, pur, pour 1 kilo de sulfate de cuivre
cristallisé (1).
En pratique, on emploie le carbonate de sou
de commercial ou Soude Solvay, qui est du
carbonate anhydre de soude, vendu à la ri
chesse de 90-92 %. Ce carbonate doit être pul
vérulent. S’il est agrégé en morceaux plus ou
moins compacts, durcis, c’est qu’il a absorbé
de l’humidité dans l’atmosphère, ce qui dimi
nue sa richesse, sans d’ailleurs changer sa
qualité ; il faut seulement en employer davan
tage. Suivant la proportion plus haut men
tionnée, il faut pour 1 kilo de sulfate de cuivre
employer 474 grammes de sel à 90 %. En
pratique, avec le sel Solvay à 90°, on prend
la moitié du poids de sulfate de cuivre, c’està-dire 500 grammes, et on obtient en fait
une bouillie légèrement alcaline, neutre cepen
dant au papier de Tournesol (c’est-à-dire ne
modifiant pas le papier rouge ni le papier
bleu), parce que l’excès du carbonate est
transformé en bicarbonate sodique.
La meilleure méthode de préparation con(1) L e p o id s m o lé c u la ir e d u s u lf a te d e c u iv re
c r is ta l li s é (Cu SCH, 5 a q ) e st 249.
C e lu i d e c a r b o n a te d e so u d e a n h y d r e (N aî CQ3)
e6t 106.
�35
siste à faire dissoudre à part chacun des sels
dans un récipient particulier et avec le maxi
mum d’eau. Pour faire un hectolitre de bouillie
à 2 % de sulfate de cuivre on dissoudra donc :
1° 2 kilos de sulfate de cuivre dans 50 litres
d’eau ;
2° 1 kilo de carbonate Solvay dans 50 litres
d’eau.
La première solution, qui attaque les vases
en métal (en fer ou en zinc), doit être préparée
dans une baille en bois ou dans un vase en
grès. La deuxième peut-être faite dans un réci
pient en fer sans inconvénient.
En mélangeant à volumes égaux ces solu
tions, on obtiendra la bouillie neutre (ou plu
tôt légèrement alcaline), et le précipité de car
bonate de cuivre aura la ténuité la plus
grande si les deux solutions sont versées à la
fois, c’est-à-dire simultanément, dans le réci
pient du mélange, suivant le procédé dit
méthode américaine ou de Gallovay.
Etant donnée l’altération rapide que subit
la bouillie avec le temps, à l’égard de la nature
du carbonate de cuivre qu’elle renferme initia
lement, il y a grand intérêt à ne préparer ce
mélange qu’à mesure de l’emploi, c’est-à-dire
dans le pulvérisateur lui-même, ainsi que le
conseille M. H. Grassin.
Or, rien n’est plus facile avec ce dispositif
des deux solutions préparées d’avance à part
dans des récipients ditincts. Dans chaque pul
vérisateur à dos d’homme, d’une capacité de
15 litres, il suffit en effet de verser en même
temps 71/2 litres de solution de cuivre et au
tant de solution de carbonate de soude, opéra
tion aisée à faire avec l’emploi de deux mesu
res semblables. (1).
La durée d’emploi du contenu d’un pulvéri
sateur étant très courte, la bouillie distribuée
conservera le maximum de l’adhérence possi
ble pour ce genre de préparation. Par le cuivre
dissout qu’elle renfermera en petite proportion,
elle agira énergiquement pendant les premiers
moments de l’application sur les arbuscules
conidiens du cryptogame, faisant saillies au
revers des feuilles, et à fortiori sur les spores
et conidies.
On voit que le conseil de M. H. Grassin se
trouve entièrement justifié par des observa
tions de date déjà ancienne. C’est pour bien
marquer leur opportunité que j’ai cru devoir
relater avec détail les phases de cette réaction
du sulfate de cuivre sur le carbonate de soude.
Mais il n’est pas sans intérêt pour les culti
vateurs de café de connaître les propriétés des
préparations cupriques en général, car la lutte
contre l’Hemileia n’est pas bien différente de
(1) O n p o u r r a i t a u s s i a v o ir u n r é c ip ie n t e n cuic re à d e u x lo g e s, s é p a ré e s p a r u n d ia p h r a g m e i n
té r ie u r , e t m u n ie s e n b a s d e r o b in e ts c o n v e rg e n ts
d a n s u n s e u l c o n d u it, u n p e u l a r e, a b o u tis s a n t
n u p u lv é r is a te u r . C h a q u e lo g e a u r a i t l a c a p a c ité
d e 7 litr e s 500. E n o u v r a n t le s r o b in e ts s im u lta n é
m e n t a p r è s a v o ir g a r n i le s c o m p a rtim e n ts , le m é
la n g e d e s s o lu tio n s s’o p é r e r a it e x a c te m e n t v o lu m e
à v o lu m e . N’im p o rte q u e l c h a u d r o n n i e r d e c u iv re
p e u t c o n s tr u ir e à p e u d e f r a i s u n t e l a p p a r e il a u
q u e l d ’a ille u r s o n p o u r r a i t d o n n e r l a c a p a c ité c o n
v e n a b le p o u r le r e m p lis s a g e d e p lu s ie u r s p u lv é r i
s a te u rs . M a is a lo r s so n p r i x d e v ie n d r a i t éle v é,
t a n t p o u r l a q u a n tité d e c u iv re n é c e s s a ir e à l a
c o n s tr u c tio n , q u e p a r l a n é c e s s ité d ’u n e c o m m a n
d e u n i q u e p o u r le s d e u x r o b in e ts e t d 'u n d é b it
p a r f a i t e m e n t u n i f o r m e d e ces d e rn ie rs .
celle contre le Mildew de la vigne, contre le
Peronospora des pommes de terre et autres
cryptogames attaquant les feuilles. L’expérien
ce acquise en France dans l’usage des moyens
de défense contre ces maladies leur permettra
d’éviter des épreuves déjà faites et des tâton
nements onéreux.
La qualité essentielle que doivent réaliser les
préparations cupriques est celle d’une bonne
adhérence sur les parties du végétal traité. On
sait, par les travaux de Millardet, que de mini
mes proportions de sels cupriques en dissolu
tion dans l’eau des pluies et surtout des rosées,
suffit à empêcher la germination des. spores et
des conidies du Peronospora de la vigne. Le
dépôt cuprique opéré sur les feuilles par les
pulvérisations est chargé de fournir ces petites
quantités de cuivre aux eaux météoriques rete
nues sur les feuilles. Ainsi ces eaux devien
nent impropres au développement des semen
ces. C’est là une action principalement, sinon
exclusivement, préventive. Il est donc nécessaise que le dépôt cuivreux reste adhérent le plus
longtemps possible et qu’il soit de nature telle
que les pluies même violentes (1) ne puissent
l’en détacher aisément.
La répétition du traitement, un certain nom
bre de fois dans l'année, a pour but de renou
veler cette protection sur l’ensemble des parties
vertes de la plante, et de l’établir sur les feuil
les de nouvelle formation. Ces traitements
agissent aussi, sans aucun doute, sur les ar
buscules fructifères, porteurs de conidies, qui
à la faveur de l’humidité ambiante et de la
température, .naissent du mycélium interne,
au travers des stomates. Lorsque ces poussées
végétatives du champignon concordent avec
une pulvérisation cuprique renfermant un sel
soluble de cuivre et lorsque, surtout, la bouil
lie est mouillante, ces végétations extérieures
du champignon sont directement atteintes et
périssent. Quant au mycélium lui-même, la
cuticule imperméable des feuilles le met à l’a
bri de l’action du liquide cuprique. Et ainsi les
feuilles contaminées continuent à servir d’ali
ment au champignon, malgré les traitements.
Cette qualité des dépôts cupriques, l’adhé
rence, n’est pas la seule à considérérer,
quoique ce soit la principale. Il peut être
utile que la préparation cuprique renferme, au
moins temporairement, du cuivre sous forme
soluble, pour réaliser l’action directe et éner
gique indiquée ci-dessus, et mieux diffuser l’a
gent préservateur. Il est assurément très favo
rable que les préparations appliquées soient
rendues mouillantes, notion plus récemment
acquise, sur laquelle nous reviendrons plus
loin spécialement.
D’autres considérations encore méritent
attention.
Par exemple, la nécessité de laisser sur les
feuilles une trace visible du traitement. Les
erreurs et oublis, les malfaçons toujours à re
douter, sont ainsi perçus et peuvent être répa
rés.
L’adhérence comparative des préparations
cupriques a fait l’objet du travail que j’ai men
tionné au début de cette note. J’en rappellerai
ici les conclusions principales en décrivant
(1) L s p lu ie s d ’o ra g e v io le n te s o n t p lu s d ’a c tio n
p o u r d é s a g ré g e r le s d é p ô ts q u e le s p lu ie s fin e s e t
p ro lo n g é e s . L ’a c tio n m é c a n iq u e s’a jo u te , e n effet,
d a n s ce c as, à l ’e n tr a în e m e n t p a r d is s o lu tio n .
�36
d’abord brièvement la méthode employée pour
déterminer les coefficients d’adhérence.
Je dois expliquer d’abord ce qu’il faut enten
dre par coefficient d’adhérence.
Si on exprime par 100 la quantité de cuivre
métal déposé par les pulvérisations, le coeffi
cient d’adhérence représente le pourcentage de
cuivre qui a résisté à l’entraînement produit
par l’action d’un lavage énergique opéré sur
les parties traitées, après la dessication du dé
pôt cuprique.
Dans toutes les expériences, les pulvérisa
tions cupriques étaient faites par un distribu
teur mécanique sur des tableaux de feuille et
aussi sur des laines de verre présentant une
surface égale. Ce distributeur mécanique assu
rait une répartition parfaitement uniforme et
homogène de la pulvérisation sur toute l’éten
due des tableaux. Dans chaque essai, ceux-ci
étaient en nombre suffisant pour permettre en
double : 1° la détermination de la quantité de
cuivre pulvérisée ; 2° la proportion de cuivre
ayant résisté au lavage, toujours le même,
comme durée et importance, dans la série des
expériences.
Ledit lavage était équivalent à une pluie
d’orage déversant 3 millimètres 53 centièmes
de hauteur d’eau pendant une minute et ce la
vage était maintenu durant 10 minutes. (1). Il
était produit par un jet pulvérisateur agissant
perpendiculairement aux tableaux et fonc
tionnant sous deux atmosphères de pression,
donnant lieu, par suite à un choc énergique,
supérieur à celui de la pluie la plus battante.
Il est extrêmement rare que des pluies d'orage
atteignent une intensité de 2 millimètres de
hauteur d’eau par minute. Pour accuser des
différences suffisantes dans les résultats, c’està-dire dans la valeur des coefficients d’adhé
rence, il a été nécessaire cependant d’employer
un lavage aussi énergique, surpassant assuré
ment, comme action mécanique et volume
d’eau, les conditions qui se présentent dans la
nature .
COŒFF1CIENS D'ADHÉRENCE
DES PREPARATIONS
CUPRIQUES ANTICRYPTOGAMIQUES
I. Bouillies cupro-calcaires ou bordelaises
Les coefficients d’adhérence les plus élevés
ont été obtenus dans nos expériences avec les
bouillies suivantes :
Bouillie cupro-c aieaire alcaline préparée
suivant le procédé américain :
2 kilos de sulfate de cuivre dissous dans 50
litres d’eau ; 1 kilo de chaux vive que l’on
éteint pour faire un lait de chaux de volume
50 litres, les deux produits étant ensuite versés
simultanément dans un troisième récipient en
agitant le lait de chaux.
Bouillie cupro-calcaire mélassée de Michel
Perret :
2 kilos de sulfate de cuivre, 2 kilos de chaux
vive, 2 kilos de mélasse.
A la solution diluée de sulfate de cuivre, on
ajoute le lait de chaux, puis la mélasse.
(1) La quantité d’eau appliquée représente ainsi
la chute de plus de 35 litres d’eau par mètre carré
en 10 minutes.
Bouillie cupro-calcaire alcaline à l'huile de
lin de M. Condeminal :
2 kilos de sulfate de cuivre, 1 kilo de chaux
vive, 20 grammes huile de lin.
A la solution diluée de sulfate de cuivre, on
ajoute le lait de chaux. L’huile de lin est mêlée
à la chaux pendant son extinction par des
quantités ménagées d’eau, et malaxée avec la
chaux en pâte avant délayage.
Toutes ces bouillies marquent fortement les
feuilles et donnent des coefficients d’adhérence
élevés atteignant 90 et 95 % du cuivre déposé
par la pulvérisation.
Les bouillies calcaires neutres, obtenues en
ajoutant peu à peu à la solution du sulfate de
cuivre diluée un lait de chaux, jusqu’au mo
ment où le papier rouge de tournesol bleuit
légèrement, sont en réalité des bouillies fai
blement alcalines. Leurs coefficients d’adhé
rence atteignent 75 à 80 et même 85 %.
Les bouillies calcaires acides sont préparées
en faisant dissoudre les 9/10 de la quantité du
sulfate de cuivre, soit : 1 k. 800 dans 60 à 80 li
tres d’eau. On neutralise par addition ména
gée de lait de chaux jusqu'à bleuissement du
papier de tournesol. Ensuite on ajoute le com
plément de sulfate de cuivre, 200 grammes en
dissolution, et on complète l’hectolitre. Avec
ces bouillies acides, les coefficients d’adhéren
ce sont inférieurs : 50 à 55 %.
Le mode de préparation des bouillies cuprocalcaires a beaucoup d’influence sur leur adhé
rence. Celle-ci est très faible si le lait de chaux
est ajouté à une solution concentrée de sulfate
de cuivre, la bouillie n’étant qu’ensuite ame
née au volume d’emploi. On obtient alors 25 à
30 % seulement d’adhérence. Il convient d’opé
rer avec des solutions également étendues que
l’on mélange simultanément comme pour la
permière bouillie plus haut décrite. Si l’on pro
cède différemment, il faut verser dans la solu
tion diluée de sulfate de cuivre, occupant par
exemple 75 à 80 litres, le lait de chaux amené
au volume de 25 à 20 litres et agiter constam
ment et énergiquement en le versant peu à peu.
On évite ainsi l’emploi d’un troisième réci
pient.
Avec les bouillies calcaires bien préparées,
l’adhérence se conserve bonne pendant les pre
mier temps qui suivent l’obtention. La bouillie
à la mélasse maintient presque toute sa valeur
durant 48 heures. Pour les autres bouillies,
alcalines et neutres, la valeur des coefficients
d’adhérence diminue lentement, mais la réduc
tion est notable après 48 heures ; en pratique, il
convient donc de les utiliser toujours dans le
délai de 24 heures.
L’obtention des bouillies cupro - calcaires
exige l’emploi de chaux vive de la meilleure
qualité, s’éteignant avec vive production de
chaleur, et foisonnant abondamment. De telles
chaux ne peuvent être produites qu’avec des
calcaires très purs, qui ne se trouvent pas par
tout. L’importation de la chaux vive est diffi
cile, si le pays n’en produit pas, car il fau
drait pour éviter son altération des emballages
étanches, beaucoup trop dispendieux. La
chaux vive absorbe en effet très vite l’humidité
de l’atmosphère et l’acide carbonique. Dans
ces conditions, elle se délite, tombe en pous
sière, se transforme plus ou moins complète-
�87
ment en carbonate de chaux. Elle est impro
pre alors à fournir de bonnes bouillies.
H . B o u illie s c u p ro -so d iq u e s ou
B o u rg u ig n o n n es
Les bouillies cupro-sodiques présentent des
coefficients d’adhérence un peu inférieurs aux
précédents, mais leur préparation est beau
coup plus facile. Le coefficient le plus élevé
atteint 85 % pour la bouillie neutre préparée
avec solutions étendues de volume égal, mé
langées simultanément, suivant le système
américain. Ce que nous avons dit de ce genre
de préparation au début de cette note nous
dispense d’une description nouvelle.
Les bouillies cupro-sodiques alcalines faites
avec 2 kilos de sulfate de cuivre et 2 kilos de
carbonate de soude par hectolitre et préparées
dans les mêmes conditions que la précédente,
sont moins adhérentes. Coefficient 72 à 75 %.
Celles à réaction légèrement acide, compor
tant pour 2 kilos de sulfate de cuivre, 0 k. 880
de carbonate de soude, ont des coefficients
inférieurs, 50 à 55 %.
Le mode de préparation influe beaucoup sur
l'adhérence. Lorsque, au lieu de faire dissou
dre les sels séparément dans le maximum
d’eau, on mélange des solutions concentrées
pour n’étendre qu’ensuite au volume d’em
ploi, les coefficients sont inférieurs et très
variables suivant le temps où intervient la
délution. Ils peuvent varier entre 72 et 30 %.
Lorsque, pour préparer la bouillie au carbo
nate de soude, on emploie un mélange de
sulfate de cuivre pulvérisé et de carbonate de
soude sec, dans la proportion d’une bouillie
neutre avec un faible excès de carbonate,
l’adhérence peut être encore assez bonne, com
prise entre 70 et 75 %, si les poudres sont de
préparation récente ; il faut, pour obtenir ces
coefficients, répandre la poudre peu à peu
dans le liquide en l’agitant fortement, afin de
favoriser une dissolution rapide des deux sels
dans le maximum d’eau.
Si la date de fabrication des poudres est un
peu ancienne, le coefficient d’adhérence peut
être inférieur à 5Ô %. L’a.dbérence est très
faible, ou même nulle, lorsque ces poudres ont
subi l’action de l’humidité. Elles sont alors
plus ou moins aggrégées en blocs et donnent
d’emblée dans le liquide une poudre dense et
cristalline de carbonate de cuivre vert (Mala
chite). Leur emploi ne peut donner lieu dès
lors qu’à des échecs certains.
Maleré une conservation en boîtes métalli
ques bien agrafées ou soudées, qui les place
en dehors des atteintes directes de l’air humi
de, les bouillies en poudre sèche perdent avec
le temps, une part de leurs qualités d’adhéren
ce: L’eau de cristallisation de sulfate de cuivre
est la, cause de la lente réaction qui s’établit
entre les deux produits solides (1). La finesse
des poudres qui augmente les surfaces en
contact, leur agitation qui renouvelle ces
surfaces, favorisent encore cette réaction.
Aussi peut-on dire que les bouillies ainsi pré
parées d’avance en pondre ne donnent pas des
(11 L e s u lfa te d e c u iv re c r is ta llis é (S04 Cu, 5 aq)
c o n tie n t 36,14 % d ’e a u . P o u r q u e le s d e u x se ls
s o ie n t s a n s a c tio n l ’u n s u r l ’a u tr e , il f a u d r a i t
d u s u lf a te d e c u iv re a n h y d r e (SCM Cu) p o id s m o lé
c u la ire 159.
liqueurs de traitement aussi adhérentes que
celles que les propriétaires peuvent obtenir
eux-mêmes. L’observation de M. H. Grassin
est à ce sujet parfaitement juste et doit être
retenue.
Pour un instant, il nous faut revenir au
point capital déjà longuement traité dans la
première partie de cette note. Toutes les pré
parations cupriques à base de carbonate de
s o u d e perdent rapidement leurs adhérence.
Leur déchéance, sous ce rapport, est plus
prompte que celle des bouillies cupro-calcaires. Telle est la raison pour laquelle les bouil
lies dites Bordelaises ont accusé moins de
mécomptes que les bouillies Bourguignonnes,
dont l’adhérence peut, au bout de deux jours
de conservation en été, tomber à rien. Ce
défaut si grave est heureusement facile à évi
ter et nous reproduisons ici en propres termes
le conseil donné à cet effet dans notre rapport
de 1906 plus haut cité (page 602) : « Elles doi
vent donc être (les bouillies cupro-sodiques)
préparées à mesure des besoins et de préfé
rence par le mélange de solutions étendues et
séparées de sulfate de cuivre et de carbonate
de soude, dans les pulvérisateurs eux-mêmes,
au moment de l'emploi » Cette manière d’opé
rer n’est pas plus difficile qu’une autre et elle
assure des résultats sûrs et constants ; autant
du moins que peut l’être la lutte contre les
cryptogames, dans laquelle les conditions
climatériques jouent un rôle considérable, que
ne peuvent dominer parfois les opérations
défensives les plus suivies et les mieux condui
tes.
111. Préparations à base d'acétate de cuivre
Dans le numéro du 1er mars 1913 de l'Expan
s i o n Coloniale, j’ai déjà signalé le Verdet
neutre (ou diacétate de cuivre) comme l’un des
produits que l’on pouvait employer avec avan
tage dans la lutte contre VHémilêia.
Le Verdet neutre est, en ce qui concerne
l’adhérence, inférieur aux bouillies calciques
ou sodiques. Mais il rachète ce défaut par la
constance, par la stabilité, de ses solutions,
qui ne subissent avec le temps aucune modifi
cation préjudiciable à l'adhérence. C’est un
sel très soluble qu’il suffit d’ajouter à la dose
convenable, 1 kilo par hectolitre d’eau, sou
vent même seulement 800 grammes. La solution
agit au moment de son application avec la
plus grande énergie, puisqu’elle renferme tout
son cuivre à l’état soluble. Mais en présence
de l’air, étalée en couches minces, cette solu
tion abandonne de l’acide acétique et il se
forme des acétates basiques de cuivre de
nature colloïdale très peu solubles dans l’eau
et du carbonate hydraté de cuivre. Ce sont
ces derniers sels qui réalisent l’enduit cuivri
que adhérent, lentement attaquable par les
eaux météoriques et protégeant les parties
recouvertes du végétal.
La solution de Verdet neutre expérimentée
pour l’adhérence, contenait par hectolitre
1 k. 617 d’acétate de cuivre, c’est-à-dire 508
grammes de cuivre métal, quantité que renfer
me 2 kilos de sulfate de cuivre. Les coefficients
d’adhérence ont été de 50 à 52 %. On peut
admettre que les solutions moins concentrées
fournissent des dépôts plus adhérents. Mais
dans nos essais une même dose de cuivre
devait être appliquée nécessairement dans
�38
toute les expériences pour les rendre compa de cette préférence. En un mot, le Verdet de
cuivre a donné des résultats, sinon meilleurs,
rables.
Lorsque, au lieu du Verdet commercial, on tout au moins plus constants que les autres
prépare par une double décomposition, un modes de traitements cupriques, parce que son
Verdet en solution, l’adhérence augmente emploi est plus facile et surtout moins délicat.
notablement. C’est le Verdet de conversion
dont déjà nous avions indiqué la formule dans OBTENTION DES PREPARATIONS
l ' E x p a n s i o n C o lo n i a le et qui s’obtient en fai
CUPRIQUES MOUILLANTES
sant dissoudre dans un hectolitre d’eau, sans
aucune précaution spéciale :
L’eau et les solutions salines aqueuses mouil
Sulfate de cuivre ............................... 1 k. 270 lent en général assez mal les insectes et les
Acétate de soude cristallisé ............. 1 k. 400 fleurs. Les téguments gras des insectes, les
poils qui souvent les recouvrent, repoussent le
Ces dosages correspondent encore à la quan contact de l’eau. Il en est de même, à un moin
tité de 322 grammes de cuivre. L’adhérence, dre degré, pour les plantes dont la cuticule est
dans ces conditions de préparation, est aug seuvent cireuse et recouverte fréquemment de
mentée et atteint 58 à 65 % ; elle serait plus formations pubescentes.
grande aux doses normales employées pour
Or, le contact des mixtures insecticides et
l’acétate de cuivre (1).
anticryptogamiques avec les insectes à dé
Les solutions de Verdet ne laissent pas de truire, ou avec les parties de plantes à proté
traces apparentes sur les feuilles ; celles du ger, est la première condition de leur activité.
Verdet de Conversion marquent insuffisam Ce contact intime est réalisé lorsque la solu
ment (2). On peut obvier à ce défaut en ajou tion mouille. S’il s’agit des feuilles, il convient
tant aux dites solutions 0 k. 500 à 1 kilo de kao que la liqueur qui s’est étalée sur leur surface
lin par hectolitre. Il faut naturellement mettre s’y dessèche sans se rétracter en forme de
le kaolin en suspension lorsqu’on garnit les gouttelettes, en laissant des lacunes exemptes
pulvérisateurs et ces derniers, comme d’ail de préparation.
leurs pour l’usage de toutes les autres prépa
La notion de l’utilité du mouillage n’est pas
rations cupriques, doivent être munis d’agitateui's ou d’un dispositif de barbotage d’air. nouvelle. Depuis longtemps on applique dans
L’addition du kaolin a, en outre, l’avantage la lutte contre les insectes des émulsions sa
d’augmenter l’adhérence qui atteint 70 à 72 %. vonneuses bien mouillantes. Ce n ’est que de
d’années, toutefois, qu’on s’est vrai
Dans ces conditions, la bouillie kaolinique puis peu
attaché à perfectionner le mouillage
au Verdet n’est guère inférieure, comme taux ment
assurer un meilleur succès à tous les mo
d’adhérence, aux bouillies sodiques ordinaires. pour
Elle présente l’avantage d’une activité initiale des de traitement.
Les phénomènes de la capillarité des liqui
plus grande, tout le cuivre qu’elle renferme
étant, au moment de son application, sous des, leur viscosité, interviennent dans le mouil
forme soluble. La répartition du produit actif, lage. Mais il n’est pas facile d’en déduire d’im
le sel cuprique, est naturellement parfaite médiates applications à la pratique. C’est par
avec cette complète solubilité, tandis qu’elle des essais variés, par des tâtonnements, qu’on
peut être inégale avec les bouillies à! composés a procédé jusqu’ici. Quantité de. produits ont
cupriques insolubles, qui tendent à se déposer été expérimentés pour rendre mouillantes les
et à se séparer de la liqueur où ils sont en préparations cupriques que nous avons seule
suspension. Cette séparation du précipité n’est ment ici en vue : Savons alcalins, saponines,
pas à craindre toutefois en opérant comme sels biliaires, alcools supérieurs, puis divers
nous l’avons recommandé. A l’inverse des colloïdes tels que : albumines, gélatines, peppréparations calciques ou sodiques, qui exi tones, caseïnes, etc.
gent pour leur obtention des soins attentifs,
Une long article ne suffirait pas à résumer
un emploi rapide, aucune précaution n’est les préparations proposées, mais qui, jusqu’ici,
nécessaire pour préparer les solutions de ont été trop récemment et insuffisamment ap
Verdet, et celles-ci faites, ne subissent avec le pliquées pour qu’on connaisse bien leur véri
temps aucune déchéance.
table valeur.
Telles sont les causes gui, dans plusieurs ré
Nous ne mentionnerons ici que quelques for
gions, particulièrement dans celles où les mules
qne nous avons personnellement éprou
pluies sont fréquentes, ont amené les viticul
et qui peuvent être aisément mises en pra
teurs à choisir le Verdet. Nous pensons, quant vées
avec peu de dépense, celles à base de Saà nous, que la mauvaise préparation, des bouil tique
ponine et celle à base de colle de Gélatine.
lies a été pour beaucoup dans la détermination Elles
exigent des liqueurs neutres, ou mieux,
légèrement acides.
(1) Pour dosages normaux : les proportions de
Il faut se rappeler que ces préparations,
sels à employer sont les suivantes :
lorsqu’elles sont à base de chaux ou de carbo
Pour 1 kilo Pour 0 k. 800
nate de soude, sont moins adhérentes que cel
Par hectolitre
Verdet
Verdet
les neutres et moins que le Verdet. Cependant,
comme elles renferment un peu de cuivre en
Sulfate de cuivre cristallisé. 1 k. 270
1 k. 000
dissolution, leur activité fongicide est très
Acétate de soude cristallisé.
1 k. 400
1 k. 100
grande et ainsi elles peuvent donner en prati
(2) L’absence des traces du traitement effectué est que des résultats excellents. Avant de donner
nécessaire, au contraire, pour les cultures florales des formules de bouillies, nous décrirons le
et ornementales, ainsi que pour certaines plantes
maraîchères, les tomates, par exemple, les fruits moyen d’extraire la saponine des graines du
sapindus.
en général.
�39
Extraction de la Saponine
Du Sapindus (1)
La ou plutôt les saponines, car il existe de
nombreuses plantes qui renferment ces prin
cipes immédiats analogues, présentant entre
eux des différences, ne sont pas préparées
dans l’industrie. La graine du sapindus est
celle qui en renferme le plus. Ce glucoside est
localisé dans l’enveloppe de la graine ou péri
carpe qui en contient au moins 50 %.
Pour obtenir la saponine, on sépare d’abord
le péricarpe des graines, qui sont volumineu
ses, en les comprimant dans le sens de leur
partie carénée, avec un casse-noix ou une
pince de gazier. L’enveloppe se brise et l’on
peut en expulser la graine noire intérieure
qui n’est d’aucune utilité.
On prend 350 à 400 grammes de péricarpe
que l’on enferme dans un sac en toile. On
ferme le sac avec un nœud de ficelle et on l’in
troduit dans une casserolle de 4 litres de
capacité environ dans laquelle on met 2 litres
d’eau.
On porte à l’ébulition et on laisse macérer
un moment en écrasant le contenu du sac avec
un pilon. Lorsque l’eau est suffisamment
refroidie, on triture à la main le contenu du
sac ; quand la masse est devenue molle et
homogène, on exprime fortement le sac pour
en extraire la liqueur. On met à part le
liquide de cette première extraction et avec
un litre d’eau chaude on recommence le
malavage du sac à la main pour favoriser
la dissolution de la saponine. On exprime
encore et on réunit au premier liquide celui
de cette deuxième extraction. On recommence
encore deux fois cette opération, et les
liqueurs sont réunies aux deux premières. On
obtient ainsi 5 litres ou davantage de solution
de Saponine et il ne reste dans le sac qu’une
faible portion de produits insolubles, formée
de cellulose et de ligneux, qui représentent à
l’état sec 17 % environ du poids de péricarpe
employé ; on a ainsi réuni dans les liqueurs
successives toute la saponine de l’enveloppe
de la graine du sapindus. La saponine est
très soluble dans l’eau, mais elle ne peut être
dissoute qu’autant que, par la chaleur et le
malaxage, on a brisé toutes les cellules végé
tales où elle se trouve renfermée. Cet extractum est ajouté comme nous l’indiquerons ciaprès, soit à la bouillie constituée, soit à la
solution cuprique, suivant la nature de la pré
paration.
s’échauffant et en se fragmentant. On rajoute
ensuite de l’eau peu à peu de manière à pré
parer un lait d’un volume de 12 à 15 litres.
On verse peu à peu le lait de chaux, préala
blement passé au tamis, dans la solution cui
vrique en agitant fortement et on observe en
même temps avec le papier rouge de tournesol
la réaction de la liqueur rendue bien homo
gène. Dès que le papier bleuit, on arrête le
versage de la chaux.
On fait dissoudre 100 grammes de sulfate de
cuivre dans 2 litres d’eau et on verse en agi
tant dans la baille.
La liqueur, ainsi préparée doit rougir légè
rement le papier bleu de tournesol. Si ce
papier restait bleu, c’est qu’on aurait versé
trop de chaux. Il faudrait dès lors ajouter
encore un peu de sulfate de cuivre, par exem
ple, 50 grammes, dissous dans 1 litre d’eau.
C... La bouillie légèrement acide obtenue
ainsi est alors additionnée de l’extractum de
sapindus, obtenu comme il a été expliqué,
avec 350 ou 400 grammes de péricarpe ; on
complète, s’il y a lieu, le volume de 100 litres.
Bouillie Bourguignonne faiblement acide,
mouillante au Sapindus
A. .. Sulfate de cuivre 2 kilos dissous dans
45 litres d’eau.
B. .. Carbonate de soude, 0 k. 880 grammes
dans 45 litres.
On verse simultanément les deux solutions
dans une baille et on agite. On verse ensuite
l’extractum de sapindus, et on complète le
volume à 100 litres.
Il est préférable, si on prépare la bouillie
dans les pulvérisateurs eux-mêmes, comme
nous l’avons conseillé précédemment, d’ajou
ter à la solution A de sulfate de cuivre, l’ex
traction de sapindus pour faire du tout 50
litres. La solution B, est préparée alors au
même volume de 50 litres. On verse simulta
nément 7 lit. 1/2 de chaque solution dans le
pulvérisateur à l’aide de deux mesures d’éga
les capacités. La mesure qui sert pour la solu
tion cuprique doit être en cuivre rouge.
Cette bouillie est plus simple à préparer que
la bouillie calcaire correspondante ci-dessus.
L’addition de la Saponine dans la Bouillie
Bourguignonne retarde considérablement la
transformation moléculaire du Carbonate de
Cuivre bleu en Carbonate vert. A cause de la
teinte jaune de la solution de Sapindus la
bouillie est de couleur verte ; mais elle se
maintient longtemps homogène et floconneuse.
Bouillie Bordelaise faiblement acide,
Verdet mouillable au sapindus
mouillante au sapindus
Il
suffit
d’ajouter à la solution du Verdet
A. .. Sulfate de cuivre 1 k.90O dans 75 litres
l’extractum de sapindus.
d’eau.
B. .. Lait de chaux. On pèse 1 kilo de chaux
I. Formule au Verdet neutre :
grasse en pierre , on l’éteint avec de petites
Verdet
800 gr. à 1 k. dans 90 lit. d’eau
afflusions d’eau au début, afin qu’elle fuse en
Extractum obtenu de 400 gr. de péri
carpe de sapindus dans eau ......... 5 à 8 lit.
(1) L es s a p in d u s s o n t c u ltiv é s e n A lg é rie et, c’e s t là
Kaolin 1/2 à 1 kilo.
o ù l ’o n t r o u v e la g r a in e l a p lu s ric h e en p é r ic a r p e
6 7 à 6 8 % e t p a r s u ite en s a p o n in e . M a is a u T o n k in ,
Eau complémentaire pour faire l’hectolitre.
en A n n a m , o n r e n c o n tr e d a n s le s fo rê ts b e a u c o u p
d e s a p in d u s d o n t la v é g é ta tio n e st s p o n ta n é e . L e u r
II. Formules par conversion :
g r a in e , d ’a p r è s u n é c h a n tillo n e n v o y é à l ’I n s titu t
Pour 800 grammes de Verdet :
C o lo n ia l p a r M. le G o u v e rn e u r G é n é ra l d e l ’In d o
c h in e , n e p a r a î t d iflé re r de c elle d e l a v a r ié té a lg é
Sulfate de cuivre .............................. 1 k. 000
r ie n n e crue p a r u n e m o in d r e te n e u r en p é r ic a r n e ,
Acétate
de soude cristallisé ............. 1 k. 100
ce d e r n i e r é ta n t m o in s c h a r n u e t n e f o r m a n t q u e
Kaolin 1/2 à 1 kilo.
52 à 53 % d u p o id s d e la g ra in e e n tiè re .
�40
Pour 1 kilo de Verdet :
Sulfate de cuivre ........................ 1 k. 270
Acétate de soude cristallisé ........ 1 k. 400
Kaolin 1/2 à 1 kilo.
Extractum de sapindus comme ci-dessus, le
tout dans IDG litres d’eau.
L’addition de l’extrait de Sapindus ne modi
fie pas la stabilité des solutions de Verdet. Elle
augmente leur adhérence.
Pour la commodité du travail, dans une pro
priété un peu importante, on pourra préparer
d’avance l’extrait de sapindus en y ajoutant
un sel de cuivre. Il faut alors faire l’extractum
à une richesse déterminée de manière à pou
voir mesurer la quantité nécessaire pour cha
que hectolitre de bouillie ou de Verdet. On
ajoute, par litre de ladite solution, 5 grammes
de sel cuprique sulfate ou acétate de cuivre,
suivant le genre de préparation que cette solu
tion doit rendre mouillable.
Pour opérer plus en grand l'extraction de
la saponine on peut triturer le péricarpe sur
un tamis en toile de cuivre plongé dans un
chaudron garni d’eau. Le tamis doit être assez
fin pour que les débris capables de gêner
les pulvérisations soient retenus. Il est facile
d’ailleurs d’imaginer des dispositifs pour faire
cette extraction pratiquement.
La gélatine a été proposée par MM. Vermorel et IJantony pour provoquer le mouillage
dans les bouillies acides et le Verdet (lj. Elle
agirait, d’après ces expérimentateurs, en aug
mentant la viscosité des solutions, c’est-à-dire
par la résistance qu’elle conférerait aux min
ces pellicules de liquides qui recouvrent les
parties pulvérisées. Les solutions cupriques ou
bouillie à la gélatine ne mouillent pas par
trempage. Il faut la puissance mécanique du
jet pulvérisateur qui oblige le liquide à un
contact violent avec les feuilles. Une fois ce
contact obtenu, la résistance à la rupture de
la pellicule aqueuse le maintient (2).
Dans toutes les formules précédentes, on
peut remplacer la solution de saponine par
une dissolution de gélatine à raison de 50
grammes par hectolitre de bouillie ou de solu
tion cuprique.
Pour obtenir la solution de gélatine, on la
fait d’abord trenmer dans l’eau froide durant
24 heures pour obtenir son gonflement. Il suf
fit ensuite de chauffer au bain-marie jusqu'à
parfaite dissolution. On ajoute la solution
chaude suffisamment étendue pour être bien
fluide aux préparations cupriques. Ce moyen
est très simple et très économique. L’adhé
rence cuprique est augmentée notablement.
Mais toutes les gélatines ne sont pas également
convenables à cette application. Certaines sont
très efficaces, d’autres beaucoup moins, et rien
jusqu’ici n’a permis de les distinguer d’avance
et de pouvoir recommander celles qui convien
nent le mieux au mouillage. En attendant des
(1) C o m p te s r e n d u s A. D. S. V e rm o re l e t Danto n g , 13 m a r s 1912).
(2) O n d o it o b te n ir d e s o u v rie rs q u i p u lv é ris e n t,
q u ’ils n e p o m p e n t p a s m o lle m e n t c o m m e s’il s ’a
g is s a it d ’u n a rro s a g e . Il f a u t q u e l a p r e s s io n d o n
n é e a u j e t p u lv é r is a te u r s o it a sse z fo rte , 2 o u m ê m e
3 a tm o s p h è re s . O n o b tie n t a u s s i, d a n s ces c o n d i
tio n s , p a r la fin e sse d e la p u lv é r is a tio n , u n e n o t a
b le é c o n o m ie d e liq u id e .
indications plus précises à cet égard, on
pourra employer la gélatine des menuisiers
ou colle forte.
Nous engageons les cultivateurs de café de
la Nouvelle-Calédonie et les colons posses
seurs de plantations à appliquer attentive
ment les préparations mouillantes et à exa
miner si elles réussissent à garnir les feuilles
et les autres parties de la plante d’une couche
protectrice uniforme ; le mouillage est un des
éléments du succès qu’il convient de ne pas
négliger. Son utilité est de pleine évidence et
n’a guère besoin de démonstration. Toutes les
feuilles ne sont pas également mouillables.
Telle préparation qui réussit sur un végétal
donné, ne donne pas les mêmes résultats sur
une autre variété ou espèce de plante. Or,
nous ne savons rien sur la manière dont se
comportent les feuilles et organes du caféier
en ce qui a trait au mouillage.
Nous avons beaucoup insisté sur l’adhé
rence parce qu’elle joue un très grand rôle
dans l’efficacité des remèdes cupriques, en
tous lieux et climats, mais particulièrement
dans une région où les pluies sont fréquentes
et intenses et où la protection des feuilles doit
être assurée d’une manière permanente.
On nous excusera des détails donnés, qui
peut-être paraîtront surabondants et super
flus, surtout en ce qui concerne les bouillies
au carbonate de soude. Nous avons vu et
voyons encore ici si souvent ces bouillies mal
préparées et mal employées, qu’il nous a paru
nécessaire, dans un pays lointain où leurs
défauts sont moins connus, d’insister forte
ment sur les moyens de les éviter complète
ment et cela par des précautions faciles.
II nous semble qu’avec des soins dilligents
et éclairés, les cultivateurs de la NouvelleCalédonie peuvent réussir pleinement à défen
dre la variété Arabica qui a si bien réussi
sous leur climat et qui y dQnne des produits
supérieurs, qu’aucun autre ne saurait actuel
lement fournir. Sa susceptibilité vis-à-vis de
l’Hémiléia est certes un grand défaut. Mais
c’est une mesure de toute gravité que celle qui
aboutirait à remplacer une plante de haute
qualité, qui a fait la réputation des cafés ob
tenus dans la colonie, par des variétés infé
rieures. Avant de se résoudre à une nouvelle
révolution culturale, ne convient-il pas de
mettre tout en œuvre pour conserver le capi
tal que représentent les plantations, la situa
tion commerciale acquise ? Ne faut-il pas
généraliser la défense avec les moyens les plus
actifs et les plus rationnels ? Si tous le
savaient comprendre, la lutte contre le cryp
togame Hémileia ne serait sans doute pas
aussi difficile et aussi onéreuse qu’elle le
paraît actuellement, alors que les efforts
restent isolés et localisés. Combien ces efforts
seraient plus productifs de résultats s’ils
étaient généralisés et coordonnés.
(25 mars 1914).
G. Gastine ,
�C A C A O
Le T ra ite m e n t m é c a n iq u e
cTu Cacao
Geo S. HUDSON, Planteur à Sainte-Lucie
4.
M. Harold Hamel Smith, qui publie avec
tant de compétence la Revue spéciale
anglaise si intéressante consacrée à l’Agri
culture coloniale « Tropical Life », a eu
l’heureuse initiative de réunir en un volume
les études fondamentales qui ont été
publiées par les divers spécialistes anglais,
allemands et hollandais, sur la fermentation
du cacao. Grâce à cet ouvrage, les planteurs
vont pouvoir connaître facilement les diver
ses théories qui ont été énoncées au sujet de
cette opération et sur les procédés à appli
quer dans la pratique. M. H. Hamel Smith
a pensé en outre qu’il convenait de provo
quer la rédaction d’une sorte de guide
résumant les meilleures méthodes actuelles.
Avec le concours d’un certain nombre des
principaux négociants et fabricants traitant
le cacao, il a créé un prix pour récompenser
ce travail. Ce prix a été accordé à MM,
Geo. S. Hudson, planteur à Sainte-Lucie, et
au docteur Lucius Nicholls, du Service de
l’Agriculture de Sainte-Lucie.
M. Hamel Smith a eu l’amabilité de nous
communiquer les bonnes pages de son
ouvrage et il a bien voulu nous autoriser à
en publier des extraits avant son appari
tion. En lui adressant tous nos remercie
ments, nous en profitons pour reproduire
ici une traduction, due à l’obligeance de M.
de Villeroy, planteur en Indochine, de la
partie de l’étude de M. Hudson relative au
traitement du cacao après la fermentation.
Nos lecteurs y trouveront des indications
précieuses sur l’emploi des machines encore
peu répandues dans nos colonies. En ce qui
concerne la fermentation, nous ne pouvons
que les engager à se reporter à l’ouvrage
même de M. Hamel Smith, qui est d’un
intérêt fondamental pour eux (The Fermen
tation of Cacao, publié chez John Baie
Sons and Danielsson, Ltd, Londres W.,
11 sh. franco).
En dehors du travail de MM. Hudson et
Nicholls, les études publiées dans cet
ouvrage sont les mémoires des auteurs sui
vants : Dr Axel Preyer, Berlin ; Dr Oscar
Loew, Munich (anciennement à Tokyo et
Porto-Rico) ; Dr Fickendey, Cameroun ; Dr
Schulte im Hofe, Berlin ; Dr J. Sack, Hol
lande et Surinam. Elles sont complétées
par des notes et une introduction de M.
Harold-Hamel Smith, dont on connaît toute
la compétence particulière en matière de
cacao, sur les principales questions concer
nant la préparation et l’utilisation de ce
produit.
Appareils pour séchage artificiel
Séchoir à air chaud de « Whitfield Smith »
et ses modifications
Je désigne sous ce nom l’installation pour
le séchage du cacao, construite à la station bo
tanique de Dominica, par « l’Imperial Depart
ment of Agriculture for the West Indies ».
L’idée en fut conçue par M. Whitfield Smith,
actuellement inspecteur de Carriacon.
Tel qu’il est construit à Dominica, le bâti
ment consiste en un vaste hangar recouvrant
entièrement une construction en bois conte
nant six grands plateaux à cacao montés sur
roues et rails, et situés sur trois plans superpo
sés, contenant deux plateaux chacun. Les rails
ont une extension suffisante pour permettre de
tirer ces plateaux afin que leur contenu puisse
être enlevé ou remplacé avec facilité sans ris
quer d’être mouillé par les pluies. Il n’y a ce
pendant aucun agencement permettant d’utili
ser la chaleur des rayons solaires. Le bâtiment
intérieur, avec ses plateaux à fermeture, est
aussi étanche que possible ; l’air chaud est
amené à l’une des extrémités sur les deux pla
teaux du plan le plus bas ; cet air chaud est
produit par un poêle en fer « Cornet » N° 28
(construit par les usines de J. L. Mott, 84,
Beckmann Street, New York, d’une valeur
approximative de $40). Cet air chaud est main
tenu sur le plan inférieur par un plafond jus
qu’à 18 inches de l’extrémité du bâtiment ; à
cet endroit se trouve pratiquée dans le plafond
une ouverture permettant son introduction
sur les deux plateaux du second plan ou plan
du milieu. Le plafond de ce plan du milieu est
également ouvert à 18 inches de l’extrémité
opposée, obligeant ainsi l’air chaud à circuler
au-dessus et au-dessous des plateaux. La
�42
môme opération se renouvelle pour les pla-lS néraJeqrent on trouvera que 110° F sont suffi
teaux du plan supérieur à l’extrémité la plus JJ sants. Je ne veux pas démontrer que ce procédé
reculée duquel se trouve un ventilateur Black- ; soit absolument parfait, mais il est économi
man de 18 inches (dont le coût est de 5 dollars que, s’applique facilement aux « boucans » déjà
sans roue motrice) actionné à bras, et qui as existants, et ses résultats sont satisfaisants. Ceci
pire l’air chaud, l’aidant ainsi à passer à tra n’est pas pour détruire mes objections sur la
vers tous les compartiments. La roue motrice cherté relative du travail par les boucans con
devrait avoir un diamètre de 5 pieds, elle serait tenant une série de petits plateaux, mais il
en bois, mais du plomb serait ajouté à la jante montre comment tirer le meilleur résultat des
en 1er, au milieu se trouverait une poignée en appareils existant déjà pour le séchage par le
soleil.
pierre à meule.
Cet appareil n ’a cependant pas été très em
Séchoirs rotatifs a air chaud (1)
ployé dans les West Indies sous sa forme origi
nale, bien qu’il présentât beaucoup d'avanta
Pour
de grandes exploitations produisant
ges. Ses points faibles sont : la dépense en
de 500 sacs, le séchoir « Gordon » (MM.
main-d’œuvre, le combustible et la surveillan plus
Gordon and C°, 9 New Broad Street, Lon
ce, si l’on prend en considération, qu’il faudrait John
don
E.
C.) semble avoir le champ libre sans au
trois ou quatre journées de dix heures chacune cune concurrence
bien que beaucoup des plus in
pour sécher complètement une charge de ca telligents planteurs
se fier aux cham
cao. Deux hommes au moins seraient employés bres à air chaud de préfèrent
variées, mais
à cette opération et la quantité de combustible se rapprochant toutesconstructions
des principes de la chamnécessaire serait environ une corde de bois,
dont la valeur varie de 4 s. à 8 s.
J a n k e , c o n s t r u c t e u r à H a m b o u rg n o u s
L’auteur a apporté la modification suivante a a(1)d reM.s s éWà. ce
s u je t l a le ttr e s u i v a n te :
sur le plan précédent et il l’a adaptée à un
« Il y a p lu s ie u r s m a is o n s q u i c o n s t r u is e n t d e s
vieux « boucan » qui servait pour le séchage s é c h o irs r o t a t i f s a a i r c h a u d t r a v a i l l a n t à p e u
par le soleil. Le compartiment intérieur com p r è s d ’a p r è s le m ê m e p r in c ip e . T o u te s ces m a
posé de huit plateaux (c. à d. deux divisions) a c h in e s t r a v a il l e n t e n l a n ç a n t a u m o y e n d ’u n
d p a r le u r ax e c re u x e t des
été rendu étanche par la construction d’un dou é vbeenstarila ydoen ln’aainr t sc hpaeurfo
ré s à t r a v e r s la m a s s e de
ble mur dont l’interstice fut rempli avec du tu
r d e l a m a c h in e .
sable et garni de fermetures étanches et de Cc aetc aaoi rq uc ih aseu d trlaonucvée dàa n ls’i nlat é rmi e autiè
r e d o it n é c e s
rails à charnières, pour obvier à la nécessité de s a ir e m e n t c h e r c h e r u n e s o r t i e a p r è s a v o ir p a s s é
laisser des trous pour les rails dans les ferme la m a s s e d e c a c a o , ce q u i e st fa c ilité p a r d e s p o re s
tures, tout en permettant de sortir les plateaux p r é v u s p o u r ce b u t d a n s le c y lin d re . M a is il p a r a î t
au soleil quand les portes sont ouvertes et les q u e c es p o re s te n d e n t à ê tre b o u c h é s p a r le s im
rails mis dans leur véritable position. Il a été p u r e té s e t le s p a r tic u le s d e c a c a o q u i se d é ta c h e n t
le fr o tte m e n t d e s g r a in e s d e s o rte q u e l a c ir
remarqué qu’un seul plafond au centre, avec cpualar tio
m e n t d o it c a u s e r l ’effet séune ouverture de 18 inches à l’extrémité la plus c h e u r, ne std ’ar éird,u itq ue i djua ns ste la
m ê m e p r o p o r tio n q u e le s
éloignée du poêle agissait mieux qu’un plafond p o re s s o n t b o u c h é s .
au-dessus de chaque compartiment.
O r, p o u r p r é v e n i r c e t in c o n v é n ie n t, j ’a i c o n s tr u it
Cet arrangement ne doit être considéré que m o n s é c h o ir r o t a t i f « H a n s a » q u i jo in t à l ’a c tio n
comme un© aide apportée pour le séchage et d e l ’é v e n ta il à p r e s s io n d ’a i r c h a u d e n m ê m e
une garantie contre les changements de temps te m p s l ’a c tio n a s p ir a tiv e tr è s f o r te d ’u n se c o n d
v iv e
pouvant survenir au cours d’une récolte abon vmeenntit l pa taeru ru nq umi aans tpeiar eu ls’ap iérc ias aletumr ée ndt ’hpurémvidu ité
ce
dante de cacao. Il est inutile de s’en servir pen b u t à l ’e x té r ie u r d u c y lin d r e r o ta tif . P a pr o ucre tte
dant plus de deux ou trois mois tous les an», a c tio n d o u b le d e p r e s s a g e e t d ’a s p i r a t i o n d e l ’a i r
et, encore rarement pendant le jour, mais plu c h a u d , o n o b tie n t n é c e s s a ir e m e n t u n e c ir c u la tio n
tôt entre quatre heures et dix heures du soir. Le d ’a i r te lle m e n t r a p id e q u e n o n s e u le m e n t to u t
plancher des plateaux est fait d’un filet de fil b o u c h a g e d e la m a c h in e e st re n d u im p o s s ib le ,
de cuivre, avec des mailles de 1/4 d’inch, sup m a is q u e l ’a i r s a t u r é d ’h u m id ité e st e n le v é a u s s i
porté par des lattes en bois. La chambre à air v ite c ’e st-à -d ire , l ’effet s é c h e u r a u g m e n té à te l
v a n ta g e d e p o u v o ir b ie n
chaud est surtout employée pour sécher rapide spéocinh et r qauv’oe nc ua nr rei vtee mà p élr’aa tu
ment le cacao après le polissage, en lui conser o u m ê m e à f r o id si l ’o n vr ee ubt,e a uecno u apc cpélulésr abnats seen,
vant ainsi son éclat et sa belle apparence. Ce m ê m e te m p s l ’o p é r a tio n d u s é c h a g e s a n s q u e le s
qui recommande principalement cet appareil,
g r a in e s s o ie n t d é fo rm é e s p a r d e s r a in u r e s q u i a u
c’est que les deux divisions adaptées au sécha t r e m e n t se p r o d u is e n t p a r u n s é c h a g e tro p fo rcé .
A p a r t cela m a m a c h in e « H a n s a » e s t m u n ie à
ge à air chaud peuvent tout aussi bien être uti
lisées pour le séchage au soleil et l’évaporation l ’i n té r i e u r d ’u n d is p o s itif m é la n g e u r - r e le v e u r q u i
t
ie
a tiè r e à s é c h e r d a n s u n m o u v e m e n t de
par le vent que les autres quatre divisions du c h untet l ac omn tin
u e d e fa ç o n q u e le c o u r a n t d ’a i r d o it
« boucan ». De plus, la substitution du séchage p é n é t r e r la m
a s s e d e p a r to u t e n b a i g n a n t a in s i
à l’air chaud au séchage solaire s’effectue sans
c h a q u e g r a in e e n a i r c h a u d , q u i e s t d ’a il l e u r s é g a
avoir à toucher au contenu des huit plateaux.
le m e n t i n t r o d u i t d a n s l ’a p p a r e il p a r d e s a x e s
Cet avantage, ajouté à.la petite dépense entraî c re u x .
P o u r ce q u i c o n c e rn e le s o b je c tio n s q u e M.
née par l’organisation, constitue son côté prati
que et son économie. Chaque plateau mesure H u d s o n o p p o se ce g e n re d e s é c h o irs , n o ta m m e n t
la
q u a n tité d e b o is q u ’ils c o n s o m m e n t e t l a n é c e s
douze pieds sur six. Deux hommes sont em
d e r e m p l a c e r le tu b e to u s le s d e u x a n s , je tie n s
ployés le soir pour la surveillance du calorifère sité
à v o u s f a ir e r e m a r q u e r q u e p o u r t o u t s é c h a g e a r
et tourner la roue motrice du ventilateur, au tific
ie l d e n ’im p o rte q u e l g e n re , il fftu t n a tu r e ll e
prix de 6 d. chacun. Trois ou quatre cordes de m e n t c o m p te r a v e c le c o m b u s tib le e t le re m p la ç a g e
bois sont suffisantes pour traiter cent tonnes d e s p a r ts q u i s o n t e x p o s é e s à. l ’u s u r e : c e la e st a b
et plus d© cacao. Le matin, le cacao est encore s o lu m e n t le m ê m e a v e c 1s s é c h o irs r o ta tif s q u ’a v e c
tout à fait chaud, bien que le ventilateur et le le s m a is o n s d e s é c h a g e à f o u r sim p le .
n t é g a le m e n t b ie n
calorifère aient été arrêtés à dix heures. La a uLex csaéccahoos ,ir a u«x Hcaanfés s,a e» t caounxv ie
n o ix d e p a lm e ».
chaleur maxima peut être de 130° F, mais gé-
�43
i
bre « Whitfield Smith » ou à peu de chose près.
On peut se convaincre de la qualité du travail
accompli par ces machines dans le traitement
des grosses récoltes des vastes entreprises de
Grenada et de Trinidad quand on se rend comp
te du coût de leur achat et de leur installation.
Ces appareils, y compris la construction du bâ
timent, atteignent des prix qui varient de £ 350 à
plus de 1.000. Ils peuvent traiter de quatre à
trente sacs de cacao sec, par opération d’une
durée de trente-six heures de travail continu.
Le type que l’on obtient est très beau, car le
long mouvement continu de rotation lui donne
un très joli vernis. On prétend aussi qu’il y a
gain sur le poids quand on traite le cacao par
ce procédé au lieu de le sécher au soleil, et ceux
qui s’en servent confirment à peu près tous
cette opinion.
La machine peut facilement être décrite : elle
contient deux cylindres qu’une machine à va
peur fait tourner lentement en même temps
qu’elle actionne un puissant éventail à air
chaud .Ces cylindres ont un axe creux avec des
tubes rayonnants perforés, à travers lesquels
l’air chaud est lancé dans toutes les directions,
de l’intérieur à l’extérieur de la masse de ca
cao, qui se meut lentement. Il y a aussi des pro
tubérances spécialement destinées à faciliter le
mélange complet de la masse et son polissage.
J'ai vu travailler plusieurs de ces machines et
elles ont donné entière satisfaction, bien qu’el
les soient considérées comme dispendieuses.
Les. objections qu’on leur oppose sont : la grande
quantité de bois qu’elles consument, la possi
bilité pour les tubes de pouvoir se brûler et de
nécessiter d’être changés tous lès deux ans. Sur
beaucoup des exploitations complètement défri
chées et organisées de Grenada, la question de
chauffage devient un problème sérieux et diffi
cile à résoudre, mais sur les exploitations
moins dévelopnées le même problème ne se po
sera pas avant de nombreuses années. Il con
vient d’ajouter comme un trait saillant, que la
plupart des exploitations qui ont des appareils
Gordon, se contentent généralement de n’en
faire usage « qu’à l’occasion » : elles traitent la
plus grande partie de leur récolte par le sé
chage au soleil.
Pour des propriétés plus petites, le séchoir a
cacao rotatif « Hamel Smith » est une machine
récemment mise sur le marché et qui promet, de
bons résultats. Il est très difficile pour les plan
teurs de se rendre compte des qualités ou des
défauts d’une machine de ce genre, à moins
que quelques-uns d’entre eux ne se décident à
prendre le risque de commander quelque-unes
de ces inventions qui promettent mais qui n’ont
pas fait leur preuve. A l’appui de ceci nous
pouvons dire que les machines Gordon en
vente depuis vingt ans, ne sont réellement
appréciées dans les West Indies que depuis
cinq ans à peine. Le travail d’essai de machines
de ce genre devrait être fait par le corps des
agriculteurs tout entier pour le bien de toute
l’agriculture, et il ne semble pas juste qu’un in
venteur, un fabricant, ou un planteur soit
laissé seul à courir les risques d’essais qui doi
vent profiter à tous, si par hasard il est prouvé
après ces essais que la machine ne peut rendre
les services que l’on en attendait.
SÉ C H A G E D U CACAO PA R LE VIDE
Je crois fermement que la facilité, l’économie
et la certitude du séchage du cacao par le vide
Le feront considérer comme supérieur à toutes
les autres méthodes dans les exploitations pro
duisant cent sacs ou plus annuellement. Dans
Les factoreries de sucre du centre des West In
dies aucune autre méthode que le vide pour
faire bouillir le sucre n’a été employée durant
les quarante dernières années. Quoique la plu
part de ces factoreries ne puissent pas suppor
ter les frais élevés d’un ingénieur, la difficulté
d’obtenir un vide efficace (ce qui est la princi
pale objection faite contre ce système) n’a pas
été considérée comme un facteur prohibitif ou
même comme une difficulté dont il faille tenir
compte. On pourrait croire que ce procédé d’é
vaporation ou de concentration dans le vide est
nouveau et qu'il n’a pas fait ses preuves, en
réalité aucune factorerie de sucre n’est complè
te sans le séchage par le vide. J’ai devant moi
une liste des manufactures dans lesquelles le
procédé du vide est employé, mais je crains
qu’elle ne soit beaucoup trop longue pour l’im
poser à mes lecteurs. On peut dire qu’elle com
prend presque tous les produits végétaux du
monde, et aucun doute ne peut exister quant à
son économie en ce qui concerne le combustible,
la main-d’œuvre, le temps, l'espace et la sur
veillance ainsi que la dépense en comparaison
avec les autres méthodes de séchage et de con
centration.
En 1908, l’auteur s’organisa pour faire faire
en sa présence, une expérience de séchage de
cacao par le vide aux usines de MM. George
Scott & C° l-td, Londres. Deux barils de cabos
ses de cacao presque mûres furent envoyées en
Angleterre dans les frigorifiques d’un steamer
de la Royal Mail, et arrivèrent en bonne condi
tion. Les graines furent alors plongées dans
l’eau, égouttées et placées dans un séchoir nar
le vide, construit par cette maison. On y établit
un vide de 28 à 28 1/2, et la température inté
rieure fut réglée entre 95° et 100° F. Deux essais
furent faits, et à chacun d’eux le séchoir fut
ouvert après cinq heures ; on constata que le
cacao était légèrement trop sec. En considérant
que le cacao n’avait pas subi une fermenta
tion régulière, les échantillons obtenus étaient
entièrement satisfaisants. Les constructeurs fu
rent convaincus qu’avec un cacao fermenté et
un vide constant de 28. le séchage serait obtenu
entre trois heures 1/2 et i heures, et je partage
entièrement cette ouinion. Pendant que le ca
cao séchait, le seul travail qui incomba au sur
veillant fut de régler la température et de veil
ler à ce qu’un vide suffisant fut maintenu. Cet
essai m’a entièrement converti aux avantages
du séchage du cacao par le vide, et fit ressor
tir des possibilités et des avantages n’existant
pas avec les autres systèmes. Les fabricants
d’apuareil de séchage par le vide font remar
quer que vu la basse température, la rapi
dité du séchage et l’absence des courants
d’air chauds, les huiles essentielles et les sels
volatils formant l’arome et la saveur du cacao
sont retenus et que la grosseur du grain et son
apparence agréable sont conservées. Ces titres
sont suffisants pour recommander ce système.
De plus, avec T i n vide donné et une temnérature uniforme des résultats absolument identirrues peuvent être obtenus dans une période de
temns définie, et une règle fixe ueut être
établie uour les contremaître''- indigènes non
entraînés à ce genre de travail, tandis que
par ce procédé disparaîtra la difficulté de
�44
préparer des charges successives de cacao à
un même degré de couleur, de séchage,
et d’apparence. L’espace occupé par une
semblable installation est très réduit, parconséquent il y aurait économie en bâti
ments, aussi en combustible, en eau, en usure
de machines (car presque toutes les parties en
sont fixes), et un homme pourrait enlever les
plateaux de séchage, les remplacer, faire tout
le travail nécessaire pour remplir un jeu de
plateaux pour l’opération suivante, pendant
qu’une charge est au séchage ; il peut fermer
la porte étanche, mettre la pompe d’épuise
ment en mouvement, et régler la température.
A première vue on pourrait croire plus prati
que d’employer un appareil à cylindre rotatif
au lieu d’une chambre rectangulaire fixe, afin
que le polissage se fasse en même temps que
le séchage, mais si l’on prend en considéra
tions les difficultés qui viennent s’ajouter pour
maintenir un vide régulier dans un appareil
rotatif, et le fait que quatre heures de lente
rotation, ne polirait la graine que d’une façon
imperceptible, on est forcé d’admettre qu’avec
les haies placées en une épaisseur de trois ou
quatre inches sur les plateaux, il serait néces
saire de rompre le vide après une heure et
demie de séchage pour passer les baies à tra
vers un polisseur pendant dix minutes, afin de
leur donner la meilleure apparence et pour
empêcher au’elles n’adhèrent l’une à l’autre.
On les replacerait alors dans l’appareil pour en
compléter le séchage. Si le lavage du cacao
pouvait se faire d’une façon économique, le
polissage pourrait être évité et l’opération de
séchage par le vide pratiquée en une seule fois,
une légère manipulation à la main serait suffi
sante pour séparer les graines.
Avec la nécessité du polissage une journée
moyenne de travail serait à peine suffisante
pour obtenir deux opérations avec l’appareil,
mais cependant, pendant la récolte, on pour
rait arriver à trois opérations par jour. Ce
point est d’une très grande importance pour le
calcul des dimensions à donner au séchoir, et
une attention spéciale doit être donnée à ce
fait que toutes les opérations de séchage en_ gé
néral sont très lentes à moins qu’elles ne soient
faites directement sous la surveillance du pa
tron. En calculant la surface de séchage né
cessaire, il est juste d’admettre en principe
que, dans la plupart des exploitations, les deux
cinquièmes de la récolte mûrissent en deux
mois ou en cinquante journées de travail ;
donc une exploitation de 250 sacs devrait pou
voir sécher cent sacs en cinquante jours ; une
exploitation de cinq cents sacs devrait sécher
deux cents sacs en cinquante jours, et ainsi de
suite. En prenant deux sacs par jour comme
un minimum de récolte journalière, même sur
une exploitation de cent sacs (sacs de 200 lb.
chacun de cacao sec) nous aurions à traiter
environ 1.200 lb. de cacao mouillé par jour, ou
à peu près trois charges de 400 livres chacune
au moment le plus occupé. La machine n° 1
de MM. Scott, contiendrait 400 lb. de cacao
mouillé à chaque opération, avec une surface de
plateau de 56 pieds carrés et les baies étendues
sur une épaisseur de deux inches (1). Un sé(1) Il d o it s û r e m e n t y a v o ir u n e e r r e u r ici, m a is
b ie n q u e n o u s a y o n s a d re s s é le m a n u s c r i t à M.
H u d s o n p o u r ê tr e c o rrig é , il n ’a pas modifié ces
choir semblable coûterait environ L 140 com
plet en Angleterre (2). La dimension suivante
n° 2 peut prendre 600 lb. par opération,
et avec trois opérations par jour elle sécherait
trois sacs de 200 lb. chacun et coûterait envi
ron L. 210 en Angleterre. Il est compréhensible
que si nous pouvons tenir tête au moment d e
presse il sera facile de sauvegarder le reste de
la récolte de l’année. Les machines d e Emile
Passburg, de Berlin, sont plus chères, mais il
faut avouer que leur réputation est excellente.
Une machine Passburg, capable de prendre
3 ewt. de cacao mouillé à chaque opération coû
terait environ L. 300 à Berlin, sans chaudière
ni pompe, alors qu’un appareil Passburg,
pouvant contenir 13 cwt par opération est
coté L. 700 complet avec chaudière et pompe
et plateaux supplémentaires. Une pompe et un
condenseur peuvent cependant servir pour
trois ou quatre chambres de séchage dans les
moments de grosses récoltes. Cette dernière
machine préparerait six sacs et demi de deux
cents lb. de cacao sec par jour, et serait parconséquent à même de préparer une récolte de
800 sacs par an ; son prix, en comparaison
avec les appareils de Gordon, ne parait cepen
dant pas excessif. Les machines Passburg ont
eu certainement des ordres répétés d’exploita
tions de cacao du Cameroun et de l’Ouest Afri
cain, et elles servent également à sécher le
caoutchouc dans les Etats Malais. Il est cepen
dant possible que des difficultés s’élèvent au
début de la manipulation de ces apnareils, et
c’est la crainte qui retient les planteurs ayant
peu ou pas de connaissances en mécanique, de
jeter des centaines de livres dans l’acquisi
tion d’appareils nouveaux.
Je répète que c’est là l’affaire des différentes
chambres d’agriculture et sociétés analogues
de faire les expériences préliminaires avec ces
machines, et suivant les résultats obtenus d e
faire des rannorts favorables ou défavorables
sur ces appareils. Il paraît évident que les
constructeurs ne seraient que trop heureux d e
coopérer à ces essais dans le but d’en diminuer
le coût. La persnective de la possibilité d e
prendre du cacao le matin à 6 heures dans la
boîte de fermentation, de le sécher, de le polir,
de le mettre en sac et de l’expédier l’après-midi
même, apparaîtra certainement aux planteurs
comme une chose extrêmement désirable, que
nous souhaitons voir se réaliser bientût, puisqu’il semble que d’autres l’ont déjà réalisée dès
maintenant.
L avacp du cacao
Bien qu’il ne soit pas possible de douter que
les grands acheteurs de cacao d’Europe et des
Etats-Unis soient des experts compétents et
c h iffre s. Il e st c e p e n d a n t im p o s s ib le q u e 440 lb . de
caoaio m o u illé s o ie n t é te n d u e s s u r u n e s u rfa c e d e5 6
p ie d s c a r r é s , s u r u n e é p a is s e u r d e 2 in c h e s . (Note
d e M. H a m e l S m ith ).
(2) J e c ro is q u e ces c h iffre s n e s o n t p lu s ex acts,
m ê m e s ’ils é ta i e n t c o rrig é s e n te m p s v o u lu . « T he
P a s s b u r g D ry e rs c o û te a u jo u r d ’h u i (m a i 1913)
c o m m e s u i t : n* 9 a v e c u n e c a p a c ité d e 3 c w t de
c a c a o m o u illé L. 1.360 : n ° 12, a v e c u n e c a p a c ité de
5 cw t. L. 1.430 f. o. b. H a m b o u rg . P o u r c e s d im e n
s io n s ces a p p a r e il s c o n tie n n e n t e n v ir o n 1 lb. de
b a ie s f e rm e n té e s p a r p ie d c a r r é d e s u rfa c e d e
sé c h a g e , a in s i le p r i x d o n n e u n e id é e d e l a d i
m e n s io n d e c a p a c ité d e c h a q u e d im e n s io n d e poêle.
(Note d e M. H a m e l S m ith ).
,
»
�45
connaissant à fond le commerce du cacao, il
semble étrange aux planteurs qu’ils paient 2 s.
par cwt. de plus pour des cacaos « polis » ou
« terrés », ce qui n ’améliore que l’apparence
extérieure et en augmente le poids, sans en
améliorer la qualité à aucun degré apprécia
ble, et qu’ils n’accordent que difficilement les
mêmes avantages sur les prix ordinaires aux
cacaos « lavés », dont, suivant l’observation gé
nérale, les baies sont délivrées de la gomme et
des autres substances étrangères (qui ne se
raient d’aucune utilité aux fabricants), jusqu’à
la proportion de 4-15 % sur le poids sec. Ma
propre expérience me permet d’évaluer à 7 %
la perte du poids résultant du lavage. Seule,_la
supposition que la pulpe de cacao aussi bien
que les matières oui y adhèrent (supposition
que nous hésitons à accepter) sont indifférem
ment employées avec le contenu du fruit, peut
justifier cette estimation. En conséquence de
cette anomalie le lavage du cacao n’est prati
qué que dans les meilleures qualités de Ceylan,
de l’Amérique Centrale et dans les cacaos de
Samoa. Il n’est pas avantageux pour les
producteurs des West Indies, du Brésil, et de
l’Afrique, de perdre 7 % sur le poids du cacao
et de ne gagner que 2 s. par cwt., même avec
la baisse actuelle sur la valeur du cacao. Il est
regrettable pour les planteurs et les fabricants
qu’il en soit ainsi. Nous soutenons que si les
fabricants trouvent leur bénéfice en payant
disons, 55 s. par cwt. des échantillons de cacao
non lavés, mais polis de « Fine Estâtes », Grenada ou Bahia, ils devraient pouvoir offrir
au moins un équivalent de 7 % en plus pour
un bon échantillon de cacao lavé, ou, disons,
58 s. 6 d. par cwt, car ils ont 7 % de cacao en
plus, et 7 % de pulpe et autres matières inuti
lisables en moins. Il n’v a aucun doute qu’un
cacao lavé est un produit plus fin qu’un cacao
« terré » ou « poli ». La pulpe, les gommes et les
produits de fermentation étant enlevés très tôt
de la pulpe du fruit, il n’y a que très peu de
tendance aux tâches de moisissure dont les
causes se trouvent surtout dans ces substances
inutiles.
Le procédé d’aération du cacao « lavé » dif
fère un peu de celui décrit précédemment. Le
matin du jour précédant celui où la fermenta
tion doit être complète (c’est-à-dire vingt-qua
tre heures plus tôt), le cacao est enlevé du bas
sin de fermentation et lavé avec soin. On l’ex
pose alors au soleil pendant quelques heures et
alors qu’il est encore légèrement humide et
chaud il est replacé dans la boîte à fermenta
tion soigneusement tapissée de larges feuilles
et soigneusement recouvert jusqu’au matin
suivant ; on remarquera à ce moment, qu’une
nouvelle fermentation s’est produite. On le pla
ce alors sur les plateaux de séchage, où il ne
se tachera de rouilles que s’il se trouve dans
les plus mauvaises conditions (dans ce cas il
est lavé à nouveau) ; placé au grand soleil il
atteint le degré complet de dessiccation en
nnatre ou cinq jours. La baie a alors une cou
leur rouge, claire et attrayante, elle conserve
sa grosseur et peut, se casser facilement.
T errage n u cacao
Ce procédé consiste à saupoudrer les graines
avec une terre rouge excessivement fine, envi
ron le second ou troisième jour du séchage, et
en la faisant pénétrer dans le cacao en le fou
lant avec les pieds nus. Cette opération donne
au cacao une couleur d’un rouge terne caracté
ristique et de nuance toujours uniforme, l’ap
parence qu’il obtient ainsi est la caractéristi
que de certaines catégories de la Trinidad ou
du Vénézuela. Outre son effet nuisible au dé
veloppement des taches de moisissure, on ne
peut pas dire que cette opération constitue
une amélioration quelconque dans la prépara
tion, pas plus qu’elle ne contribue à l’augmenta
tion du poids car la quantité de terre employée
excède rarement 1 % du poids du cacao, cette
légère augmentation ne compense pas la dé
pense du matériel augmentée de la dépense de
main-d’œuvre nécessitée pour ce travail. Au
début, ce procédé n’était employé que par quel
ques rares exploitations qui produisaient des
cacaos de qualité supérieure, et les prix élevés
qu’elles obtenaient étaient dûs beaucoup plus
à la qualité de leurs produits qu’à l’addition de
cette terre colorée. Actuellement, beaucoup de
planteurs produisant des cacaos inférieurs em
ploient ce procédé et on ne peut plus dire dé
sormais qu’il soit un signe de bonne qualité ;
son usage n’est donc pas à recommander.
(A moins que ce ne soit pour cacher des dé
fauts extérieurs des baies, ce procédé n’est plus
souvent employé ; il y a une grande tendance
actuellement, à envoyer beaucoup moins de ca
caos terrés, sur le marché particulièrement du
Vénézuela. L’un des principaux fabricants
américains semble opposé à payer pour le
surpoids, même s’il n’est pas supérieur à 1 %,
comme l’affirme M. Hudson).
P oussage par les pieds ou « dancing »
Le cacao est généralement prêt à être poli le
matin du troisième ou quatrième jour de sé
chage. Si on essaie cette opération plus tôt, le
brillant obtenu sera pauvre et imperceptible,
par suite de la présence de trop d’humidité
dans les graines ; tandis que si on attend trop
longtemps, les graines deviennent trop cassan
tes et elles ont tendance à éclater pendant l’o
pération du polissage, qui consiste à briser les
cellules oléagineuses qui se trouvent juste à la
surface des graines, en faisant subir à la
masse du cacao une friction considérable. Pour
remédier à l’éclatement et pour permettre aux
graines de glisser aisément les unes sur les au
tres, on les humidifie légèrement en les asper
geant d’eau juste au moment de commencer
l’opération du polissage. Un demi litre d’eau
par hundredweight serait très suffisant. L’opé
ration de la « danse » est quelquefois exécutée
sur la surface plate des plateaux de séchage,
ou sur le plancher du séchoir. Il est nécessaire
d’adjoindre aux danseurs quelques aides qui
remettent continuellement le cacao sous leurs
pieds. Une façon plus économique est de se ser
vir d’un réceptacle avec des bords incurvés et
arrondis sur lesquels le cacao glisse automati
quement et retombe continuellement sous les
pieds des danseurs. Pour cet usage, le vieux
modèle de chaudière en fer pour le sucre de
Muscovado convient remarquablement et est
très en faveur. Le travail à fournir pour que
les graines atteignent un beau brillant est très
fatigant, chaque caisse de cacao, soit environ
2 cwt, nécessitera, le travail de deux hommes
Rendant, une demi-heure et plus pour être polie.
Dans beaucoup d’exploitations, ce travail se
fait à la tâche au prix de 3 d. ou 4 d. par sac
�46
de 180 lb. (poids sec) et alors le travail se lait
naturellement beaucoup plus vite, mais il y a
une forte tentation à ajouter une quantité
d’eau trop forte pour arriver plus tôt à un poli
factice qui n’est pas durable. Le brillant prove
nant des cellules rompues doit pénétrer la
pulpe de la graine et lui donner une apparence
plus sombre, plus brillante et plus agréable,
dont toute tache de moisissure aura disparu,
excepté cependant dans les cacaos très atteints
par ces taches, et sur lesquels on en retrouve
dans les plis les plus profonds de la pulpe.
Quand on procède par le séchage au soleil, il
est nécessaire que le polissage ne soit pas con
tinué beaucoup après midi, pour que les grai
nes puissent recevoir suffisamment de chaleur
solaire une fois replacées sur 1© séchoir, afin
de préserver leur brillant et d’éviter les chan
ces de moisissure pendant la nuit, ce qui né
cessiterait un nouveau « dancing » le lende
main. C’est une façon ennuyeuse, fatigante,
coûteuse, et arriérée de faire un travail qui
peut être fait en dix minutes par une machine,
tout en diminuant la dépense, en améliorant
le produit, en économisant la surveillance, et
en rendant libres de nombreux travailleurs
dont le temps peut être employé d’une façon
plus utile sur l’exploitation.
Machines poub le polissage
Durant les trois dernières années, deux ma
chines pour le polissage du cacao ont été mises
sur le marché, toutes les deux ont prouvé qu’el
les pouvaient polir de deux à deux sacs et demi
(de 200 lb poids sec) de cacao en dix minutes.
Il y a aussi des machines de même tvne mais
de dimension plus petite, dont l’utilité est en
core douteuse. Les deux machines ayant donné
des résultats satisfaisants sont actionnées par
des moteurs à pétrole, ou par toute autre force
motrice suffisante.
La machine « Malins-Smith Polisher » est
composé© d’un cylindre en bois auquel, par le
moyen d’un différentiel, deux actions distinc
tes sont communiquées, d’abord un mouve
ment rotatif à un cylindre tournant à la vi
tesse de cinquante tours à la minute, à l’inté
rieur de c© cylindre six palettes en bois sont
actionnées à la vitesse de 360 tours à la minute.
L'auteur a acheté une de ces machines aux
constructeurs, MM. ,T. Gordon et Son, London,
pour L. 40, mais par suite d’une main-d’œuvre
défectueuse et de l’insuffisance du matériel de
grandes difficultés furent d’abord éprouvées
avec cette machine, ce qui est malheureux, car
l’invention de M. Malins-Smith est très simple
et très bonne. Cependant, en employant un mo
teur plus fort (je crois que les difficultés étaient
dues à l’insuffisance de la force motrice. H. H.
S.), et en faisant constamment marcher la ma
chine, soit vide ou avec une faible charge de
cacao, le travail est devenu graduellement
plus facile et est maintenant satisfaisant. Une
seule machine à Diamond, Grenada, tra
vaille facilement une récolte d© 1.100 sacs. Le
choix d’un bon moteur à pétrole d’une force
suffisante assure le succès dans l’emploi de
ces machines, et il serait bon de prendre l’avis
de l’inventeur, M. W. M. Malins-Smith, Gre
nada. Contrairement à ce que l’on pourrait
croire par suite de la vitesse du travail, il y a
moins de brisures avec les machines à polir
qu’avec les anciennes méthodes.
La « Barnard Machine », inventée par M.
Barnard, de Sainte-Lucia, consiste en un cylin
dre en fer tournant lentement, sur la moitié in
férieure duquel quatre pieds en métal recou
verts de caoutchouc vont et viennent rapide
ment sur des excentriques. Je reçois les meil
leurs renseignements sur son efficacité et je
crois que le prix de revient de deux sacs et demi
préparés par la machine Barnard est un peu
meilleur marché que celui de la machine Ma
lins-Smith.
Nous avons ainsi deux machines, qui, lors
qu’elles seront réellement mises sur le marché,
seront entièrement capables de polir 500 lb. de
cacao (poids sec), en dix minutes, avec une dé
pense d’un demi penny pour le « gasolene » ou
le « kerosene ». En comprenant 1© temps pour
remplir et vider les machines, pour mettre le
moteur en mouvement, etc., vingt minutes ou
une demi-heure seraient nécessaires pour polir
une charge, et un seul homme pourrait assu
rer tout ce travail. Le principal avantage ce
pendant consiste en ce que chaque matin à 8
heures, tout le polissage est fini, et le cacao est
réexposé au soleil, diminuant ainsi les chances
d’une seconde attaque de l’humidité, et garan
tissant pratiquement le maintien d’un joli bril
lant sur les graines, ce qui a pour conséquence
d’obtenir des échantillons plus beaux, attei
gnant des prix plus élevés. Par leur usage, les
troupes de danseurs seraient supprimées. Le coût
complet d’un© semblable installation peut être
estimé (y compris le meilleur type de moteur à
pétrole) à L. 100, ce qui équivaudrait avec 6 %
d’intérêt et 6 % de dépréciation, à une dépense
annuelle de L. 12 par an sur le prix initial. En
prenant ces chiffres en considération, plus le
prix du pétrole et de l’huile lubréflante, etc.,
nous n’avons aucune hésitation à affirmer que
les exploitations produisant 200 sacs, ou plus,
trouveront économique et pratique de faire 1©
polissage à la machine.
�L a C u lt u r e et la P r é p a r a t i o n d u Th.é à J a v a
(Conférence faite à l’Exposition coloniale de üeventer de 1912)
Dr A. W. NANNINGA
Ancien chef de la Station du thé du Département de l’Agriculture de Buiteuzorg,
Professeur à l'jûcole d'Agriculture Coloniale de Derenter.
Il y a 20 à 30 ans, le thé de Java était encore
un article inconnu. Le thé qui était produit à
cette époque dans nos possessions de l’Inde
était envoyé aux marchés d’Amsterdam ou à
Londres ; il était mêlé à du thé de Chine et mis
sur le marché sous un nom étranger. Le thé
était un article qui, croyait-on, devait venir de
Chine ; aussi le thé de Java recevait-il une éti
quette chinoise.
Les temps sont bien changés ; actuellement,
les principaux pays d’exportation de thé ne
sont plus la Chine et le Japon, mais les Indes
anglaises, Ceylan et également Java.
La culture du thé à Java fut entreprise au dé
but du siècle dernier avec des espèces prove
nant de la Chine et du Japon. Egalement à la
même époque, la culture débutait dans l’Inde
anglaise avec les mêmes espèces ; mais bientôt
on trouva là-bas une nouvelle sorte de thé
dans les forêts vierges de l’Assam, que l'on
nomma tiré d’Assam.
On planta donc cette nouvelle espèce, et,
malgré beaucoup de difficultés, il ne s’écoula
pas beaucoup de temps avant que l’on apprit
à fabriquer avec les feuilles de cet arbrisseau
d’Assam un thé qui n’était pas inférieur à celui
de Chine. Ainsi l’on planta dans l’Inde an
glaise de plus en plus du thé d’Assam et celui
de Chine passa à l'arrière-plan. A Ceylan, la
culture du thé ne commença pas avant 1880 et
directement avec le thé d’Assam qui,à cette épo
que, était très répandu dans l’Inde anglaise,
qui envoya toutes les semences pour les cultu
res de Ceylan.A Java,il n’y avait jusqu’en 1880
que du thé de Chine et ce n’est qu'à cette
époque que la situation changea, se modifiant
de plus en plus. Dans la fabrication également
apparurent de grandes améliorations et ainsi
les planteurs de Java obtinrent petit à petit un
produit qui est actuellement très demandé sur
le marché mondial et n’est inférieur à aucun
produit étranger.
Nous allons examiner en quoi consistent
principalement ces améliorations de qualité
considérables.
Permettez-moi de commencer par expliquer
ce que j'entends par le mot « qualité » : toute
la valeur du thé dépend de son goût, de son
odeur et de son aspect extérieur ; un thé de
bonne qualité est donc un thé d’un goût et
d’une odeur agréables et d’une bonne apparen
ce. Pourtant qu’est-ce qu’un goût agréable ?
C’est difficile à dire: « des goûts et des couleurs,
on ne raisonne pas » dit le proverbe ; ce que
l’un trouve agréable, ne l’est pas du tout pour
un autre ; il est donc très difficile de s’entendre
ainsi sur le mot « qualité ».
Mais nous avons un meilleur moyen de com
parer la qualité des diverses espèces : c’est le
prix offert sur le marché mondial à Londres
ou à Amsterdam. J’appelle donc qualité d’un
thé le prix qu’il obtient sur le marché et qui
est taxé avec une précision suffisante, principa
lement par les « professional teatasters » qui
arrivent à goûter et à différencier les thés
d’une manière remarquable.
Si, il y a quelques années, le thé de Java
était encore d’une qualité bien inférieure à
celle du thé de l’Inde anglaise, la différence
diminue constamment, le thé de Java fait tou
jours des progrès et est de plus en plus deman
dé sur le marché. Sa qualité s’améliore aussi
constamment en comparaison de celui de
l’Inde, ainsi qu’on peut le voir clairement sur
le tableau suivant qui donne le prix moyen de
chaque année sur le marché de Londres par
livres anglaises :
Inde anglaise
Ceylan
Java
1905 7,30 Pence
6,99 Pence
5,70 Pence
6
1906 7,-48 »
7.19 »
1907 8,32 »
8.
7.37
7,86 »
6,98
1908 7,91 »
1909:8,30
6,41 »
7.53
7,59
1910 : 8,30
8.19 »
8,88
»
1911 : 8.91
8.38
Tandis qu’il y a 7 ans le prix moyen des
thés de l’Inde anglaise était encore de 1 1/2
penny supérieur à celui du thé de Java, cette
différence n’était plus l’année dernière que de
1/2 penny, ce qui fait une grosse différence et
il y aura égalité avant longtemps.
Si nous examinons d’où vient principalement
cet heureux changement, nous serons amenés
�48
alors à parler de quelques nouveaux procédés
et des machines mises en service ou essayées
dans les dernières 10 à 15 années.
En 1878, M. A. Holle, alors administrateur
des plantations de thé de Sinagar, reçut de
l’Inde anglaise une certaine quantité de se
mences de thé d’Assam dont il planta un
champ. C’était là le commencement d’une
nouvelle période dans la culture du thé à Java.
On reconnut vite dans le district de Preanger
le grand avantage de cette nouvelle espèce
sur le thé de Chine ; ce premier envoi fut suivi
de beaucoup d’autres. Les grands avantages
étaient un meilleur produit, plus estimé sur le
marché et des bénéfices bien plus grands sur la
culture. Aussi ne se passa-t-il pas bien long
temps avant qu’on ne plantât plus de nouveaux
champs de thé de Chine à Java, mais seule
ment du thé d’Assam, et peu à peu les champs
de thé de Chine qui existaient furent convertis
en champs d’Assam.
Vers 1900, il restait bien peu de ces anciennes
plantations de thé de Chine et actuellement il
reste bien peu de plantations qui aient conser
vé un petit reste de leur ancien champ chi
nois ; on ne conserva de ceux-ci que quelquesuns qui étaient dans un état remarquable et
nous estimons qu’aujourd’hui il n ’v a pas plus
de 3 à 5 % des terres consacrées au thé qui
soient plantées en thé de Chine. Il y a dix à
douze ans, j’ai vu, dans une visite à Sinagar,
ce vieux champ de thé d’Assam, le plus an
cien de Java. Ce qui frappait le plus était la
grande différence de variétés avec les .arbustes
actuels. Le type était très impur, un mélange
de toutes sortes d’hybrides de thé d’Assam et
de Chine. On voit beaucoup de telles hybrida
tions dans les anciens champs d’Assam à Java.
Cela s’explique parce que l’on a planté les deux
espèces à côté dans l’Inde anglaise, dans les
premières années où l’on essaya le thé d’As
sam ; d’où résultèrent des hybridations fatales.
Ainsi obtint-on dans l’Inde anglaise quantité
d’hybrides qui ont. été répandues partout, sur
tout à Ceylan, mais aussi dans l’Inde anglaise
elle-même et à Java.
Ce n’est que plus tard que l’on s’aperçut de
l’inconvénient de ces hybrides, principalement
parce que, dans les fabriques on avait à traiter
un mélange de feuilles très différentes ; un
autre ennui apparut, parce que ces hybrides
sont beaucoup plus sujets aux maladies que
le type pur de l’Assam. Cela amena les plan
teurs à développer la culture des espèces pures
de l’Assam alors qu’il leur était de plus en
plus difficile de se les procurer. On fut donc
forcé, aussi bien dans l’Inde anglaise qu’à
Java, d’isoler les champs de semence.
Les nouvelles plantations fondées actuelle
ment diffèrent beaucoup des premières (avant
1900). On voit maintenant partout des plantes
d’un type pur et régulier, qui donnent une
feuille bien plus apte à la préparation du thé
qu'il y a vingt ans ; il y a donc eu un grand
progrès dans l’amélioration de la qual’té
moyenne.
C’est justement dans les dix à cruinze derniè
res années que le thé a fait les plus grands
progrès, et l’on a pu profiter à Java des expé
riences faites dans les années précédentes.
Une deuxième question dans l’amélioration
de la qualité du thé de Java, dans les 10 à 15
dernières années, vient du fait que les vieilles
plantations sont établies sur un terrain moins
favorable et à une altitude moindre que celles
qui ont été fondées dans les 20 à 25 dernières
années.
Dans les premiers cinquante ans de la cultu
re du thé à Java, les plantations étaient géné
ralement à une hauteur de 1.000 à 2.000 pieds,
par exemple celles de Sinagar à 1.300, Parakan
Salak à environ 2.000. Boland à plus ou moins
1.500.
Cette règle est confirmée par quelques excep
tions comme Tjikadjang qui est située à envi
ron 4.500 pieds.
Plus tard, lorsqu’on développa beaucoup la
culture du thé, il arriva vite un moment où
l’on ne trouva plus de terrains à cette hauteur,
et l’on a dû aller à mie altitude plus grande.
Mais alors le terrain était occupé par des fo
rêts vierges, ce qui n’avait pas grand incon
vénient, et les terrains à cette hauteur étaient
bons, et même bien meilleure que plus bas où
la terre avait perdu beaucoup de son humus
par la culture du riz, etc., des indigènes, ce
qui avait diminué sa fertilité.
Ainsi l’altitude moyenne des plantations de
thé augmenta toujours, mais non aux dépens
de la qualité du produit, car on peut dire en
général que la qualité augmente avec l’alti
tude ; sans compter qu’un humus plus riche
a aussi une influence favorable sur cette qua
lité.
Les plantations existantes s’étendirent donc
et toujours vers le haut, car en bas et sur les
côtés, on était limité par d’autres champs. En
haut, il y avait la forêt vierge, et l’on demanda
et on obtint du Gouvernement l ’autorisation
de défricher.
Ainsi beaucoup des plantations existantes
s’agrandirent beaucoup et toujours en s’adjoi
gnant des terrains plus favorables pour la
qualité du produit.
Parmi les nouveaux terrains employés à la
culture du thé, je citerai ici les hauteurs de
Pengalengal, où fut fondé, il y a 15 ans, l’entre
prise de Malabar, celle de Wanasoeka, etc. ;
les flancs du volcan Gedeh, où l’on commença
la culture du thé il y a environ 25 ans et où
elle s’est développée depuis. Je nommerai en
core les flancs des volcans Papandayan et Patocha où un grand nombre d’entreprises vien
nent de s’établir à une altitude de plus de 3.000
pieds.
Quelle est la relation entre l’amélioration de
la qualité et l’altitude des cultures ?
Il est indubitable que le climat à ces hauteurs
très élevées a une influence favorable sur la
qualité du thé, mais il doit pourtant y avoir
encore une autre raison. Il est frappant que ce
soient justement les entreprises établies sur
les terrains les plus jeunes géologiquement qui
sont célèbres pour leurs thés de qualité supé
rieure, d’un goût très agréable et d’une riches
se de parfum particulière.
Ces terrains sont justement dans une situa
tion particulière par leurs positions ; ils sont
dans une période de changement important et
il faut mettre ce fait principalement sur le
compte du pourcentage important d’oxydes fer
reux qui, comme on le sait bien, se transfor
ment facilement par oxydation en composés
ferriques, de sorte que les pierres, très nom
breuses dans ces terrains, se délitent.
Ces modifications du sol décomposent beau-
�49
coup de silicates et des éléments nutritifs com
me la chaux, l’acide phosphorique sont mis en
liberté ; ils se mélangent intimement à l’humus
et sont absorbés par le théier ou enlevées par
l’eau de pluie. La teneur en humus de ces ter
rains est très élevée, de 10 à 15 %, parfois même
davantage dans des conditions particulières,
par exemple sur les hauteurs de Pengalengan
où il n’est pas rare qu’elle atteigne 20 %.
La propriété caractéristique de ces terrains,
c’est-à-dire ces modifications climatologiques,
a sur la qualité du thé une influence qu’il est
difficile d’expliquer, mais que l’on ne peut
nier ; en tous cas ces thés sont célèbres partoutEn plus de la culture du thé, il y a eu aussi
dans ces dernières années des progrès visibles
dans la fabrication qui ont permis aux thés de
Java d’être de plus en plus demandés sur le
marché mondial.
D’abord il faut parler du fiétrissage qui a
été complètement modifié, et cela pour la plus
grande amélioration de la qualité. Le flétrissage de la feuille est, comme vous le savez bien,
le premier traitement auquel est soumise la
feuille dans la fabrique. Elle a pour but de
rendre la feuille souple environ comme la peau
d’un gant glacé, pour lui permettre d’être
ensuite roulée et froissée sans qu’elle se brise.
Par ce traitement la feuille perd une cer
taine quantité de son humidité.
Autrefois (environ jusqu’à il y a 10 à 15 ans)
on y arrivait en étendant de la feuille fraîche
sur le sol de la fabrique sur une petite épais
seur, ou sur des « tampirs » (corbeilles plates
d’environ 1 mètre de diamètre avec un rebord
de 3 à 4 centimètres), ou bien dans des compar
timents spéciaux que l'on plaçait dans le gre
nier de la fabrique, réchauffé par les séchoirs
à thé placés au-dessous. ç
Mais comme la production augmentait tou
jours par l’extension des cultures, il fut vite
impossible de trouver assez d’espace pour pou
voir flétrir à point les feuilles de cette façon.
De plus les grosses pluies survenant juste
quand la production des feuilles est la plus
grande, on ne savait alors comment se tirer
d’affaire pour éviter la moisissure des feuilles.
Dans ces conditions, on exposait le^ feuilles au
soleil les jours de beau temps, ce qui permettait
un rapide fiétrissage, mais cela aux dépens de
la qualité du thé ; ou bien on les faisait passer
un instant à travers la machine à sécher sous
laquelle brûlait un feu peu intense. Mais ces
pratiques nuisaient beaucoup à la qualité du
thé, de sorte que souvent cette qualité devenait
médiocre juste à l’époque d’une grande produc
tion.
En résumé, la grande difficulté de la fabrica
tion du thé était le fiétrissage oui donnait
le plus d’ennui aux fabricants. Naturellement
on chercha les améliorations au moyen de
machines ou d’une autre disposition de la
fabrique.
On installa des ventilateurs dans les greniers
à flétrir, mais comme ces greniers étaient
ouverts de tous côtés, les ventilateurs n’avaient
pas grand effet.
On construisit dans l’Inde anglaise une ma
chine où la feuille passait dans un tambour
tournant traversé par un courant d’air chaud
saturé d'humidité. Dans cette machine la
feuille ne perdait pour ainsi dire pas d’eau,
mais devenait pourtant très vite souple, sim
plement parce qu’elle se flétrissait dans cet air
chaud et humide.
Le résultat était que les cellules devenaient
perméables, laissant échapper la sève, ce qui
provoquait la fermentation immédiate. Après
un séjour d’environ une demi-heure dans cette
machine, la feuille devenait brune ; elle était
alors assez souple mais contenait encore beau
coup trop d’eau pour pouvoir être roulée ; si
l’on faisait évaporer cette eau en soumettant
la feuille à une température élevée, cela tuait
en même temps le ferment, inconvénient qui
lit rejeter toute la méthode. Ces machines ont
été essayées çà et là dans l’Inde anglaise, mais
sans succès et n’ont jamais été introduites à
J ava.
Un autre tambour à flétrir est celui de Mala
bar, inventé par M. K.-A.-R. Bosscha, adminis
trateur de Malabar. En réalité ce tambour sert
principalement à un autre but qui est d’égliser
la teneur en eau de la f.euille préalablement
flétrie. La feuille y est introduite alors qu’el'e
a été flétrie déjà en grande partie ; par la
rotation du tambour et l’influence d’un courant
d’air chaud, mais non humide, la feuille est
dénudée et r air chaud lui enlève encore une
petite quantité d’eau. Le résultat principal est
de bien répartir l’eau contenue dans la feuille,
ce qui est un grand avantage pour le traite
ment postérieur. Comme égalisateur, ce tam
bour semble rendre de bons services, mais son
emploi est limité à quelques entreprises.
Ailleurs, lorsque le temps humide ne permet
pas de laisser la feuille dehors, on employait
un séchoir à thé, pas trop chaud, que l’on fai
sait tourner lentement.
J’ai vu appliquer une fois cette méthode, et
la température dans la machine, donnée par
un thermomètre, ne dépassait pas 60 degrés.
La feuille qui en sortait avait un bon aspect
pour ce qui est de la teneur en eau, mais sa
couleur avait terni et était devenue jaunâtre,
comme si on l’avait trempée dans l’eau bouil
lante. La feuille se laissa bien rouler, mais
lorsqu’on voulut la faire fermenter cela fut
tout à fait impossible parce que le ferment
avait été tué pendant le passage dans la ma
chine à flétrir. Elle garda sa couleur verte
après des heures, au lieu de devenir brune
comme il arrive par la fermentation. Cette
température de 60 degrés avait donc été trop
élevée.
Une machine établie à peu près sur le même
principe a été inventée récemment par M.
Stordenbeker, administrateur des plantations
de Soewama.
Cette machine diffère du séchoir à thé en ce
que l’espace à sécher était plus grand, de sorte
qu’on pouvait flétrir une bien plus grande
quantité de feuilles ; la température est main
tenue beaucoup plus basse que dans le séchoir.
Au reste cette machine n’a pas été assez em
ployée pour qu’on puisse la juger.
Quelques entreprises de Java ont bâti ce
qu’on appelle un « Chung » ; c’est un bâtiment
ouvert d’un côté qui contient au premier et
au second étage un grand nombre de compar
timents. La feuille est répandue dans ces com
partiments qui laissent circuler l’air extérieur,
la feuille se flétrissant ainsi tout naturellement.
Mais cela dure ainsi assez longtemps, de sorte
que l’on doit avoir un bâtiment de dimensions
assez considérables ; un inconvénient de cette
�méthode est que l’on dépend du temps et du
vent. La grosse difficulté est que l'air est juste
ment le moins apte à enlever l’humidité de la
feuille quand on a le plus de feuilles à trai
ter, c’est-à-dire, à l’époque de la mousson
pluvieuse. Les jours pluvieux ou humides, il
sera difficile d’obtenir des feuilles dans un
état convenable ; au reste cette méthode a le
grand avantage de laisser les feuilles dans
une très belle condition, au moins si la tempé
rature n’est pas trop défavorable.
Plutôt que de décrire des machines, je vais
indiquer comment on arrive à faner artificielle
ment les feuilles dans un courant d’air préala
blement chauffé, les feuilles disposées dans des
compartiments comme dans les « chung ».
Déjà aux environs de 1900, il existait quel
ques installations pour cela à Java, notam
ment dans l’entreprise de Boenga Meloer, où
l’administrateur Elzenaar avait installé un tel
dispositif.
Presque tout le grenier de la fabrique consis
te en une longue chambre, avec un corridor
en long. La chambre était fermée sur les
côtés ; et, à une extrémité sont installés deux
ventilateurs qui peuvent aspirer l’air de la
chambre ; à l’autre extrémité la chambre est
en relation avec le bas de la fabrique d’où elle
reçoit l’air chaud. Toute la chambre est
divisée en compartiments parallèles, perpendi
culaires à la longueur et occupant toute la
chambre d’un bout à l’autre. Ce compartiment
est séparé par un petit passage communi
quant avec le grand corridor par une petite
porte se fermant automatiquement. Il y a
donc ainsi autant de compartiments que de
passages et de portes.
Dans le grand corridor s’ouvre encore une
ouverture dans le plancher (du côté de la
chambre, où entre l’air chaud) pour laisser
passer l’air venant de la fabrique. Cet air
chaud est mêlé à de l’air froid venant de l’ex
térieur avant de pénétrer dans la chambre à
il étrir.
Toute cette installation était un peu provi
soire, étant bâtie en bambou, de sorte qu’il y
avait aussi un grand danger d’incendie.
Lorsque les compartiments étaient garnis de
feuilles et toutes les portes fermées, on mettait
en marche les ventilateurs aspirant l’air chaud.
Après 6 à 8 heures, la feuille était prête et
d’un très bel aspect. Du côté où pénétrait l’air,
il était le plus chaud et le moins humide, de
sorte que c'était là que l’opération marchait le
plus vite ; lorsque la feuille était prête en cet
endroit, on pouvait sans inconvénient la rem
placer par d’autres et continuer ainsi.
Cette installation marchait remarquablement
et paraissait la meilleure solution au problème
difficile du flétrissage, mais elle fut malheu
reusement détruite par un incendie quelques
années après.
Avec l’autorisation de l’administrateur, j’en
ai donné une description dans le « Tijdschrift
voor Nijverheid en Landbouw » de 1902.
En vérité il se passa encore assez de temps
avant que Ton fondât une telle installation
pour faner artificiellement ; mais après quel
ques années on commença à en construire avec
grand succès. Les premières fabriques pour
vues de cette installation étaient Sinagar, Taloen. Pasir Nanangka, Andja Sari, etc.
A l’heure actuelle il existe un grand nombre
de ces installations et l'on peut dire qu’il existe
bien peu de fabriques modernes qui en soient
dépourvues. Ces installations diffèrent par tel
ou tel détail, mais toutes reposent sur le même
principe.
Il faut calculer avec soin les dimensions et
aussi la manière dont l’air chaud pourra être
introduit et mélangé à l’air froid ; le « Technisch Bureau Soenda » s’occupe particulière
ment de cela, et dest bien lui qui, je crois, a
bâti la plupart des installations de Java.
Ainsi le problème du flétrissage a fait
un grand pas en avant, améliorant beaucoup
la qualité de nos thés de Java sur le marché
mondial.
Lorsque la feuille a été fanée, il faut la rou
ler et aussi la froisser de façon à briser chaque
cellule qui compose la feuille et à extraire le
jus.
Il y a longtemps, ces opérations se faisaient
à la main et c’est encore la méthode employée
en Chine et au Japon. Mais dans l’Inde anglai
se, à Ceylan et à Java, on emploie depuis long
temps des machines qui font ce travail mieux
et d’une manière plus rationnelle, sans comp
ter qu’une machine à rouler fait au moins le
travail de 60 personnes.
Dans les premières années, on avait trop de
feuilles brisées, ce qui est un inconvénient pour
la qualité du thé. On a remédié peu à peu à
cela, de sorte qu’on peut dire actuellement que
les meilleures machines à rouler remplissent
parfaitement leur but d’obtenir des feuilles
bien roulées ; on peut ensuite les presser for
tement pour extraire le jus sans avoir trop de
feuilles brisées.
Après avoir été roulée, la feuille est intro
duite dans un appareil qui a pour but de briser
les pelotes de feuilles qui se sont formés et de
rafraîchir la feuille.
Ensuite on fait fermenter la feuille, et j’ai
encore quelques mots à dire là-dessus.
Autrefois, la fermentation se faisait généra
lement de la manière suivante : la feuille rou
lée était pressée sur un baquet de fermentation
(ajakan) sur une épaisseur de 8 à 10 centimè
tres, et ces baquets étaient empilés l’un sur
l’autre, surtout pour occuper moins de place.
La feuille était parfois très chaude pendant la
fermentation, car il arrivait souvent qu’aussitôt après l’avoir fanée au soleil ou dans des
séchoirs à thé, on la roulait sans la refroidir,
ce qui la réchauffait encore, et on écrasait les
pelotes à la main. En agissant ainsi il n’était
pas rare d’avoir des températures de 30 à 40°.
A la longue, on se rendit bien compte que la
fermentation se faisait ainsi à une température
trop élevée ; je me rappelle une parole de M.
Mundt, alors administrateur bien connu des
plantations de thé de Parakan Salak, disant
qu’on ferait bien de construire des glacières
pour que la fermentation se fasse à une tem
pérature de 0°. Il avait acquis la conviction,
par un certain nombre d’essais effectués à Pa
rakan Salak que cette fermentation dans la
glace donnait un thé remarquable par la force
de son arôme.
Des recherches méthodiques furent entrepri
ses par la « Theeproef-Station ». Les premières
expériences de laboratoire se firent avec une
poudre de feuilles fraîches séchées rapidement,
à basse température (sur de la chaux) et où
le ferment était encore en activité.
�51
Ces expériences montrèrent qu’à 0° il n’y
a absolument aucune fermentation. Même
à 13° la fermentation est pour ainsi dire
nulle. Au-dessus, la feuille commence à fer
menter lentement, mais tant qu’on est audessous de 20°, la fermentation est si lente que
pendant qu’elle se poursuit presque tout le
parfum a disparu. Ces températures étaient
donc trop basses pour la fermentation à la fa
brique.
A plus haute température, la vitesse de la
fermentation semble proportionnée à la tempé
rature. Au-dessus de 30°, la fermentation donne
au thé un parfum moins pur et moins agréable,
de sorte qu’on peut dire en somme que la
meilleure température pour la fermentation est
entre 20 et 30°.
Ces recherches avaient été faites au labora
toire, il fallait les continuer dans les fabriques.
Plusieurs de celles-ci firent des essais et des
échantillons obtenus furent étudiés au point de
vue pratique dans la fabrique, mais aussi
scientifiquement au laboratoire. Les résultats
de ces expériences sont décrits dans la revue
« Teysmannia » de 1900.
On a trouvé que la température la plus favo
rable est comprise entre 24 et 26/27°. Pour les
feuilles fines, on prend la température la plus
basse, pour les grosses feuilles la plus haute,
jusqu’à un maximum de 27°.
Un autre résultat de ces recherches est que
la fermentation se fait d’autant plus vite que
la feuille contient plus d’eau. Si donc on veut
une fermentation rapide, il ne faut pas faner
fortement ; et comme le parfum du thé qui
apparaît pendant la fermentation a atteint son
maximum avant que la fermentation soit ter
minée, on appliquera cette méthode (faner peu
et fermenter rapidement) aux thés connus
pour leur arôme particulièrement fin.
Depuis une dizaine d’années il y a eu quel
ques changements dans la fermentation ; on
admet qu’il faut rafraîchir la feuille avant de
commencer la fermentation et ensuite la tenir
fraîche pendant la fermentation. Pour cela, il
y a différentes méthodes : d’abord on ne met
pas une épaisseur de plus de 4 à 5 centimètres.
Ensuite on n’empile plus les ajakans les uns
sur les autres, mais autant que possible on les
place les uns à côté des autres dans un local
séparé, plus frais que la fabrique. Il y a aussi
des fabriques qui ont des compartiments ci
mentés dans le plancher pour la fermentation
et où la feuille reste à une température de 24
à 26°. Ainsi, même dans les entreprises établies
dans des climats les plus chauds, on peut avoir
sans beaucoup de dépense la meilleure tempé
rature pour la fermentation, ce qui est d’une
grande importance pour la qualité du thé.
On voit ainsi que dans les dix à quinze der
nières années il y a eu beaucoup d’améliora
tions, mais les résultats ont été excellents.
Il y a pourtant toujours lieu à faire mieux
surtout dans la culture du thé ; il faut avoir
un personnel très au courant et se créer de
nouveaux points de vue à étudier et à critiquer.
�LA
T E C H N IQ U E
DE
L’INDUSTRIE DU SUCRE A JAVA
(Conférence faite à l’Exposition coloniale de Deventer de 1912)
H. C. PRINSEN GEERLIGS
Directeur de la Succursale métropolitaine de la Station d’essai pour l’Industrie du Sucre de Java.
Il n’y a pas bien longtemps que l’annonce
d’une conférence sur ce sujet « La technique
de l’industrie du sucre à Java » n’aurait ame
né dans le public hollandais qu’un haussement
d’épaules plein d’indifférence avec l’idée que
ce ne serait rien de bien remarquable, j_a ma
nière dont on se représentait en Hollande, il y a
environ 25 ans, cette industrie du sucre à Java
était à peu près un moulin tiré par des buffles
et une grande marmite sous un cocotier ; en
somme une manière de travailler très noncha
lante qui pouvait être améliorée sans beaucoup
de peine.
Je me souviens encore fort bien qu’aux en
virons de 1884 les compétences les plus en vue
sur ce sujet étaient obligées de prouver en
paroles et par écrits que cette industrie du
sucre pouvait avoir à Java un bel avenir, et
qu’elle était bien digne des sacrifices néces
saires pour lui faire passer les temps difficiles.
Depuis les sombres crises de 1883 et de 1884,
environ 30 années se sont passées dans les
quelles l’industrie du sucre à Java a eu bien
des difficultés à vaincre et dont elle est sortie
actuellement, et elle jouit d’une prospérité telle
qu’on n ’aurait jamais espéré. Le plus remar
quable dans cette prospérité est qu’elle n’a pas
été produite par des privilèges ou par des lois
de protection ; elle ne repose pas sur des bases
chancelantes, mais sur la coopération admira
ble du capital, du travail et de la science.
Par des méthodes rationnelles et à force
d’opiniâtreté, on a réussi, non seulement à
obtenir de grandes étendues de plantations et
de belles récoltes de canne à sucre, mais sur
tout on a appris à cultiver d’une manière
économique, sur une grande échelle, de façon
à obtenir la plus grande quantité possible de
produit de la plus belle qualité possible.
Un tel résultat n ’a pu être obtenu qu’après
beaucoup de déboires. Il y a eu bien des années
de difficultés avant d’atteindre le but, mais
maintenant qu’il est atteint nous pouvons dire
avec fierté que, pour ce qui est de la technique,
l’industrie sucrière de Java n’est inférieure à
celle d’aucun autre pays, et, à l’exception de
quelques détails, est en tête de celles des au
tres pays produisant la canne à sucre.
Nous devons pourtant avoir la modestie de
ne pas oublier que ces rapides améliorations
ne sont pas dues uniquement à nos propres
forces. Durant tout le temps qui s’écoula entre
1722, ou le Père Labat écrivit son livre sur
l’Industrie du sucre en Amérique, en indiquant
les nouvelles méthodes, et 1875 où l’on com
mença à faire des efforts pour trouver de nou
velles façons d’opérer, la technique n’avait pas
fait de grands progrès, et à quelques excep
tions près, on préparait encore le sucre de la
manière décrite dans le vieil ouvrage. Pendant
ce temps l’industrie du sucre de betterave était
née et un grand nombre d’inventeurs, de chi
mistes, d’ingénieurs, de constructeurs et de
fabricants travaillaient inlassablement à amé
liorer la technique de cette industrie. Tous les
efforts n ’étaient pas couronnés de succès et
bien des fois on put croire que toute la peine
que Ton s’était donnée avait été inutile ; ce
n’est qu’après bien des années d’essais et de
déboires que l’industrie du sucre de betterave
a atteint la belle position mi’elle occupe dans
l’industrie agricole. Lorsqu’on comprit à Java
qu’il n’était plus possible fie continuer avec
les vieilles méthodes et que de grandes amélio
rations étaient absolument indispensables,
l’industrie du sucre de canne put profiter sans
beaucoup de peine des essais et des progrès
de l’industrie sœur. Au début on se contenta
d’adopter sans modification les méthodes
appliquées en Europe, mais cela ne dura pas
bien longtemps, et après 1884 on se mit à cher
cher et 'à décrire une nouvelle méthode, ne
conservant de celles de l’industrie du sucre de
canne que ce qui semblait s’adapter parfaite
ment. Il s’est donc créé surtout dans les dix
dernières années pour le traitement du sucre
de canne une science nouvelle ; mais il est vrai
de dire que le fondement en a été les méthodes
appliquées en Europe, et toute personne qui
veut s’occuper de l’industrie du sucre à Java
commence par faire un stage dans une fabri
que de sucre de betterave. Pourtant il y a
actuellement un enseignement spécial pour
cette industrie du sucre de canne qui diffère
en bien des points de celle du sucre de bettera
ve et doit être étudiée à part. Si donc l’indus
trie du sucre de canne a pu adopter des mé-
�53
thodes de l’industrie du sucre de betterave,
cette dernière à son tour a pu profiter des
expériences faites à Java, car celles-ci se sont
occupées surtout des différences dans la ma
tière première qui nécessitait des change
ments. Etant données les circonstances, l’in
dustrie du sucre de betterave n’a pas à imiter
les méthodes par lesquelles on arrive à obtenir
le jus de la canne à sucre.
Je dépasserais certainement beaucoup le
temps qui m’est donné pour cette conférence
si je voulais expliquer tous les préparatifs né
cessaires avant que la canne à sucre puisse
être apportée à l’usine pour être traitée. Plu
sieurs années à l’avance on a dû tracer un plan
de travail et fixer quel terrain serait réservé
pour la récolte de telles ou telles années. Il faut
tenir compte de la nature du sol, des facilités
plus ou moins grandes d’irrigation et de
drainage, de la distance à la fabrique ; tous
ces points fixent si dans tels champs il faut
planter une espèce hâtive ou non. Il faut en
suite veiller à avoir en temps donné une quan
tité suffisante de boutures de chaque sorte, il
faut acheter les engrais nécessaires et les
préparer. Il est ensuite nécessaire de mettre en
état les travaux d’irrigation et de drainage,
les chemins et les rails, bref il faut que tout
soit prêt longtemps d’avance, de façon qu’à
l’époque de la récolte la fabrimie soit constam
ment pourvue d’une quantité suffisante de
cannes fraîches et mûres.
Supposons maintenant que tous ces soins
ont été pris et que pendant les mois d’avril
ou de mai les pluies aient été assez rares pour
que l’on ait un sol assez sec, de manière à
n’avoir pas trop d’ennuis pour le transport des
cannes. L’analyse chimique d’échantillons pris
dans différents champs indique dans quelle
partie la canne est mûre ; il faut tenir compte
en outre de l’état des chemins et de la distance
entre le champ et l’usine pour pouvoir décider
où l’on commencera la récolte. Dans le cou
rant de ces deux mois l’usine commence à
devenir active et de tous les côtés on voit les
chariots et les wagons qui circulent, chargés
très haut de cannes, le long des chemins et
sur les rails, au moyen de bétails et de loco
motives et apportant leurs chargements à
l’usine. A l’arrivée, chaque voiture nasse sur
une grande bascule et on note avec soin la
quantité de cannes apportées, car on paye le
transport au poids, et, de plus, le poids de la
récolte est indispensable pour la connaissance
de la récolte des différents champs et le
contrôle de la fabrication.
Généralement on ne transporte et on ne pèse
les cannes que pendant le jour, tandis que
l’usine travaille nuit et jour. On ne peut donc
broyer qu’une partie des cannes apportées. Le
reste est déchargé et mis en tas, ou bien l’on
range les wagons sur une voie auxiliaire et
on les décharge pendant la nuit. En général on
tâche, autant que possible, de couper et de
transporter chaque jour la quantité nécessaire
à l’usine jusqu’à la fin du jour1suivant, de façon
que les meules ne restent jamais sans travail
ler et que les cannes coupées n’aient pas trop à
attendre avant d’être broyées.
Le premier traitement des cannes consiste
dans l’extraction du jus, ce qui se fait en les
laminant 'entre deux cylindres très lourds, en
fer ou en acier. Comme on le sait, dans l’indus
trie du sucre de betterave on sépare générale
ment le jus par diffusion, et on a essayé bien
souvent d’appliquer cette méthode au sucre
de canne. Mais C’est là un des points qui sépa
re la technique des deux industries sœurs ;
beaucoup d’ouvrages européens parlent avec
dédain, comme d’un procédé barbare, de l’ex
traction de jus au moyen de meules en la
comparant aux méthodes de diffusion Les
usines de Java qui employaient la diffusion
n’ont jamais jusqu’à présent obtenu de bons
résultats, et après les périodes d’ennuis plus
ou moins longues, on est revenu aux meules.
D’ailleurs on a perfectionné ces dernières, on
les a faites plus solides et plus hautes, de sorte
que la quantité du jus extraite n’est guère infé
rieure à celle que l’on pourrait obtenir par la
diffusion dans les meilleures conditions ; on a
en outre l’avantage de pouvoir immédiatement,
sans autre traitement ou séchage, employer
le résidu comme combustible, tandis que dans
les méthodes de diffusion on a l’inconvénient
d’un séchage et l’on n’obtient ou’un combusti
ble inférieur à cause de sa finesse et que l’on ne
peut employer que mêlé à du bois ou à du
charbon.
Dans les débuts, la canne était broyée entre
deux cylindres sans fin, en bois ou en pierre,
qui tournaient en rond traînés par du bétail.
On plaçait les cannes entre eux et une partie
du jus était ainsi extraite et coulée dans un
baquet placé sous le cylindre ; on le transva
sait pour le traitement ultérieur. Plus tard on
fit les cylindres en fer, on les disposait hori
zontalement, la force motrice leur étant four
nie, au moyen de transmissions, par du bétail
ou des chutes d’eau, plus tard par la vapeur.
En bi-en des cas, la canne pressée une fois
passait encore dans le même moulin, mais plus
tard on s’efforça avec raison d’effectuer ce
second broyage dans un deuxième moulin, de
façon à ne pas interrompre l’arrivée continue
des cannes dans le premier moulin. Par suite
des avantages que donnait ce second broyage,
on en utilisa un troisième, de façon à extraire
autant de jus que possible des cannes. Le rési
du appelé « ampas » est de consistance spon
gieuse, et il est clair qu’on a avantage à le
broyer tant qu’il contient du jus. Pour dimi
nuer autant que possible les perles, on a
essayé de diminuer la richesse en sucre du jus
qui reste dans le résidu, et cela en l’arrosant
avec de l’eau à sa sortie du premier et du se
cond moulin. Le premier résidu est soumis à
une très forte pression entre les cylindres et
quand il en sorff il tend à reprendre son volume
primitif, aussi à ce moment-là on dirige sur lui
un jet d’eau dont il s’emparera avec avidité et
cette eau se mêlera au jus qui reste. Le mou
lin suivant exprime ce jus étendu et laisse
dans le second résidu un jus encore plus éten
du ; on recommence à la sortie du deuxième
moulin et l’on obtient ainsi une perte en sucre
pratiquement aussi petite que nossible. Je dis
pratiquement, car on pourrait ainsi naturel
lement extraire tout le sucre que contient la
canne, mais en pratique on ne va pas aussi
loin pour deux raisons. D’abord on obtiendrait
ainsi dans le jus extrait une grande quantité
d’eau qu’il faudrait ensuite vaporiser, ce qui
coûte du temps et de l’argent. De plus par tous
ces broyages on extrait de plus en plus de la
matière fibreuse des éléments visqueux qui se
�54
mêlent au jus, de sorte que le dernier sucre
contient une grande proportion d’impuretés
et l’on n’a pas gagné grand’chose. On exprime
cela en disant qu’à la fin on ne gagne plus
rien en sucre mais seulement en mélasse.
Pour ces deux raisons, on ne pousse pas l’ex
traction du sucre jusqu’au bout, mais on
s’arrête à une certaine limite qui est fixée dans
chaque fabrique par les circonstances. En gé
néral, on peut dire que sur 100 parties de rési
dus il y en a quatre à quatre et demi de sucre,
et comme en moyenne sur 100 parties de can
nes on en obtient 20 à 25 de résidus, on peut
dire que la perte moyenne est de 1 % du sucre
contenu dans la canne.
Pour arroser les résidus et augmenter ainsi
les rendements, on emploie la méthode sui
vante : entre la deuxième et la troisième meule
on arrose le résidu d’eau et on le fait passer
dans la troisième meule, ce qui donne un jus
assez étendu. On s’en sert pour étendre le
résidu sortant de la première meule et, pour
cela, on fait couler le dernier jus sur le résidu
entre la première et la deuxième meule et l’on
presse après le mélange dans la deuxième
meule. Le jus du premier et du second moulin,
c’est-à-dire le jus primitif, est celui qui a été
étendu une fois et porté à la fabrique à la
préparation du sucre, tandis que le jus de la
dernière meule sert à arroser la bagasse,
ainsi que je viens de le dire.
Cette méthode a apporté une nouvelle amé
lioration et introduit des nouvelles machines
dans le moulin.
Il est évident que l’imbibition et le mélange
d’eau et de jus résiduel n’ont d’effet que si la
canne est suffisamment broyée pour que les
cellules qui contiennent le jus sucré soient
ouvertes et le résidu assez spongieux pour pou
voir absorber l’eau, et cela est encore plus
nécessaire quand on imbibe avec le jus du
dernier moulin. Lorsque la canne à moitié
broyée n’absorbe pas le jus, mais le laisse
couler par côté, le jus sucré qu’on a déjà
obtenu se perd sans être utilisé. Dans beau
coup de cas le broyage laisse à désirer dans
la première meule, et, pour y remédier, on
place avant cette meule un dispositif quel
conque pour briser les cannes, et ensuite le
broyage se fait plus facilement dans la meule.
Dans les dernières années on a également
adapté au cylindre la force hydraulique, tout
cela pour assurer la régularité du pressage et
obtenir autant que possible la continuité du
travail.
Toutes les meules sont reliées ensemble et,
lorsqu’on les voit au travail, on aperçoit un
courant continu de cannes qui sont élevées sur
une plateforme glissante et disparaissent en
suite entre les cylindres. D’un côté le jus coule
du moulin et de l’autre glisse un résidu épais,
spongieux et jaunâtre, qui passe ensuite dans
un second, puis dans un troisième moulin, les
quels extraient un jus de plus en nlus étendu,
de sorte que le résidu est finalement aussi
pauvre que possible en sucre et disparaît enfin
dans la chaudière.
Tout cela va si vite que, si l’on se place près
de la plateforme où arrivent les cannes et si on
suit les cannes d’un pas ordinaire, on arrive
auprès des fours en même temps que le résidu.
Dans les installations qui marchent bien, on
sépare en quelques minutes tous les jus que
Ton peut extraire et tout le combustible dont
on a besoin pour la transformation du jus en
sucre.
Autrefois on était obligé de sécher au soleil
le résidu avant de pouvoir le faire brûler,
mais actuellement on a tellement perfectionné
les fours qu’ils peuvent brûler les résidus
humides contenant 45 à 48 % d’eau et donnent
la chaleur nécessaire pour la production de la
vapeur.
Le jus qui sort des moulins n’a pas un as
pect bien engageant et l’on comprend bien
qu’on n’a guère envie de goûter ce liquide vert,
trouble et plein d’écume. Pourtant, si on le
fait, on est récompensé de son courage par le
goût agréable et sucré du jus frais, si bien que
dans quelques pays de l’Amérique du Sud il
est vendu dans la rue par les marchands am
bulants. Quoi qu’il en soit, ce liquide ne peut
guère se vendre dans le commerce. A cause
de sa viscosité, de sa tendance à former de
l’écume, à cause des parties fibreuses des
feuilles, de la boue que l’on trouve dans le
jus, on ne peut guère le transformer en sucre
sans l’épurer, de sorte que le filtrage est la
première opération à laquelle il est soumis.
Le jus coule le long des cylindres et arrive
sur un plateau percé de trous au-dessus d’un
baquet peu profond. Les morceaux de cannes
et les feuilles restent sur le plateau, tandis que
le jus avec les impuretés plus fines arrivent
dans le baquet d’où il sort par un tuyau. De là
il tombe sur un tamis en cuivre rouge où il
laisse les morceaux plus petits, de sorte qu’à
la fin le jus des différents moulins est à peu
près purifié de tous les résidus et il arrive
dans un baquet mesureur qui permet de mesu
rer avec soin le volume du jus qui entre ; on
a ainsi l’élément essentiel pour juger la mar
che de la fabrique et pour calculer les pertes
de sucre pendant le traitement.
En général, l’épuration des jus présente de
grandes différences entre le sucre de canne
et le sucre de betterave, qui proviennent sur
tout de la différence des impuretés. Dans le
jus de betteraves, à part les cendres, on trouve
principalement des matières azotées qui ont
un goût désagréable et donnent de l’ammonia
que quand on les chauffe avec des alcalis, tan
dis que dans le sucre de canne la principale
impureté est le glucose dont le goût sucré ne
diffère pas de celui du sucre qu’il ne modifie
pas dans le traitement ultérieur.
Dans l’épuration des jus de canne, le seul
but qu’on se propose est de séparer autant que
possible les matières gluantes et colorées, de
façon à obtenir un jus qui se laisse facilement
vaporiser,puis cristalliser. Ces matières ne sont
pas en grande proportion et on les élimine
facilement. Si nous voulons exprimer en
chiffres cette épuration, nous trouverons
qu’elle n’apporte pas une grande améliora
tion : sur cent parties elle n’en élimine nas
plus de deux, mais cette légère diminut1on
suffit pour transformer le jus trouble, vert et
visqueux en un liquide jaune clair, transparent
et fluide, dont on sépare facilement les impu
retés et que Ton peut évaporer jusqu’à obte
nir un liquide sirupeux dont on sépare facile
ment le sucre par cristallisation ; cette remar
quable amélioration s’obtient en chauffant
avec un peu de chaux. Le jus est de réaction
acide, il comprend les phosphates acides et
�55
d’autres sels, en outre, sous forme colloïda parties des gommes insolubles, et ensuite en
le, de l’acide silicique, des gommes et de l’al neutralisant, toujours à froid,l’excès de chaux
bumine, en petites quantités de la cire, de par un acide, de sorte que lorsqu’on chauffe
l’argile et du sable. La chaux transforme les ensuite le glucose n’est pas attaqué et le jus
phosphates acides en phosphate de chaux tri- reste incolore.
Comme acide on prend un acide gazeux qui
basiques, la gomme se combine à la chaux pour
donner un composé insoluble et l’albumine se donne un sel de chaux insoluble que l’on peut
coagule par la chaleur, de sorte que l’on obtient extraire facilement et enlever du jus après la
dans le jus un précité qui entraîne toutes les réaction en même temps que l’excès de chaux.
matières en suspension et une partie des ma Ces acides (on emploie l’acide carbonique ou
tières colloïdales. Le jus est alors séparé en l’acide sulfureux ou tous les deux l’un après
une matière claire et fluide et en une petite l’autre) n’agissent donc pas eux-mêmes dans
quantité de résidus épais et de couleur sombre. la purification ; c’est la chaux qui purifie en
Parfois toutes ces impuretés sont tombées au donnant des éléments insolubles, et le gaz sert
fond, tantôt une légère partie reste sous forme seulement à transformer l’excès de chaux qui
aurait ensuite un effet nuisible.
d’écumes à la surface.
A l ’imitation de l'industrie du sucre de bet
Pour obtenir cette clarification il faut mêler
au jus une petite quantité de chaux (environ terave, quelques fabriques de Java ont appli
6 pour 10.000), ensuite on le pompe avec force qué il y a environ trente ans cette méthode
et on l’amène rapidement au point d’ébullition avec l’acide carbonique comme ~az réducteur,
au moyen de vapeur. Dans certains cas, on mais presque aussitôt on dût y apporter une
chauffe seulement le jus jusqu’au voisinage de modification. Dans le cas de la betterave, on
l’ébullition et on achève de chauffer dans les mêle la chaux au jus chaud, ce qui n’a pas
baquets purificateurs, mais la plupart du d’inconvénient, car on n’a pas à craindre une
temps on le chauffe suffisamment pour qu’il décomposition de glucose. Au contraire pour la
arrive bouillant dans le baquet. Dans le pre canne à sucre, la température ne doit pas dé
mier cas, les impuretés se séparent en deux, passer 50° si l’on ne veut pas avoir une colo
au fond et la surface, tandis que dans le ration foncée.
Dans notre cas, le jus est donc à peine
deuxième cas les impuretés ont bouilli dans le
jus et tombent ensuite au fond. Après que ces chauffé, mêlé avec un large excès de lait de
impuretés ont été bien séparées, de façon à chaux, et aussitôt soumis à un courant de gaz
faire environ un septième du tout, on les sé carbonique jusqu’à ce que l’excès de chaux
pare avec soin, ou bien on enlève le jus puri soit transformé en un carbonate de calcium
fié en le faisant couler et on laisse au fond le insoluble. On filtre le jus et on le débarrasse
dépôt. Ce jus est amené dans les évaporateurs, ainsi de ce dépôt volumineux qui, à côté d’une
tandis que les impuretés sont encore chauffées grande quantité de carbonate acide, comprend
et pressées à travers des filtres ; on extrait aussi une petite quantité d’impuretés du jus,
ainsi du jus clair que l’on mêle au premier. et on neutralise enfin la réaction alcaline avec
carbonique ou de l’acide sulfureux,
Généralement sur cent parties du jus il en de l’acide
bien avec le premier d’abord, puis, après
reste une de résidu humide qui contient envi ou
le second encore. Dans quelques
ron 10 % de sucre, ce qui fait qu’ainsi la-perte filtration,avec
usines on va un peu plus loin et l’on met du gaz
totale en sucre est de 1 pour 1.000.
sulfureux jusqu’à ce que le jus étendu présente
Lorsque le jus ainsi purifié doit servir pour une réaction franchement acide, chose qui
la préparation du sucre brut et brun, on ne aurait les plus grands inconvénients dans la
recherche pas essentiellement la transparence fabrication du sucre de betterave.
et cette méthode est suffisante. Mais lorsqu’on
Je disais donc que le résidu du filtrage avec
se propose de fabriquer du sucre blanc pour beaucoup
de carbonate de calcium contient
la consommation directe, il est nécessaire de relativement
d’impuretés du jus, de sorte
modifier la méthode. Pour préparer ce sucre que l’excès depeuchaux
nécessaire au raffinage
blanc, qui sans être raffiné pourra être livré est relativement peu important
en comparai
immédiatement à la consommation, il est son du grand excès que l’on emploie
en prati
nécessaire que le jus soit aussi peu coloré que que. En réalité, il y a donc gaspillage de
chaux
possible et exempt de toutes particules en sus et de gaz carbonique ; mais cela est nécessaire
pension, car celles-ci se déposeraient pendant à cause de la grande viscosité des composés
la cristallisation du sucre et lui donneraient de chaux et de gomme qui se laisseraient diffi
une teinte sombre. Maintenant il se présente cilement filtrer. Ce n ’est que lorsqu’ils sont
une difficulté. Les matières gommeuses qui
à une grande quantité de carbonate
se trouvent dans le jus entrent en combinaison mêlés
acide de calcium qu’une filtration rapide est
avec la chaux et ces composées n’étant pas possible.
Mais c’est un inconvénient que, à
absolument insolubles restent en partie dis basse température,
ces composés ne se laissent
sous. Plus on emploie de chaux, mieux ils se pas facilement filtrer,
le filtrage est abso
déposent et plus clair sera le jus. Pour obte lument nécessaire et ilcar
nécessite
une quantité
nir une clarification suffisante et rapide il considérable d’un produit assez coûteux.
faudra donc introduire beaucoup de chaux
Mais si l’on veut fabriquer du sucre de la
dans le jus, mais alors on court le risque
d’avoir en chauffant, une couleur sombre, car meilleure qualité, il faut filtrer le jus, car
la chaux vive agissant sur le glucose donne sans cela on ne serait pas assez sûr d’avoir
des composés de couleur foncée. Nous voyons éliminé toutes les particules en suspension.
donc qu’une adjonction de chaux en plus de En pratique on ne peut pas filtrer le jus sim
la quantité minimum présente l’inconvénient plement clarifié, car le filtre serait vite bouché
d’un effet destructif sur le glucose à haute et ne laisserait plus rien passer. Si l’on veut
température. On y remédie en mêlant l’excès donc une sécurité absolue par le filtrage, la
de chaux au jus à froid, ce qui rend une grande carbonisation est indispensable, et il est éga-
�56
lement indispensable d’éliminer le grand
excès de chaux par le gaz carbonique.
Plus tard, on a considéré qu’on atteindrait
suffisamment son but en n’employant pas
plus de chaux qu’il n ’est nécessaire pour la
purification et en neutralisant le léger excès
par le gaz sulfureux. Ce dernier forme avec la
chaux un composé insoluble que l’on sépare
très facilement ; la chaux précipite aisément
les gommes, on a également un sel de chaux
bien insoluble, de sorte que cette méthode qui
consiste à éliminer l’excès de chaux à froid
par un courant de gaz sulfureux est un bon
moyen pour aider la précipitation insuffisante
des gommes dans la purification ordinaire.
On met donc dans le jus plus de chaux, de
10 à 15 pour 1.000, on fait passer dans le jus
froid un courant de gaz sulfureux jusqu’à ce
que la réaction alcaline soit neutralisée, on
pompe ensuite le jus, on le réchauffe et on
l’amène dans les baquets où le jus pur est
isolé des impuretés. De là, il va dans les appa
reils d’évaporisation et les impuretés dans les
filtres-presses qui extrayent encore le jus
restant.
L’épuration n’a pas été suffisante pour que
le jus qu’elle donne ne puisse plus être filtré,
de sorte qu’on n’a pas la certitude de l’absence
de particule, ainsi qu’il arrive dans le traite
ment au gaz carbonique, mais la précipita
tion est tellement meilleure que l’on obtient,
dans le procédé au gaz sulfureux, un jus
beaucoup plus clair que lorsqu’on emploie
juste la quantité de chaux nécessaire.
Dans les dix dernières années on employait
dans beaucoup de fabriques le dernier procé
dé décrit avec un grand succès, et pourtant il
semble que le procédé à l’acide carbonique
donne à la longue de meilleurs résultats,
puisque quelques fabriques qui préconisaient
la méthode de sulfitation ont adopté très vite
la carbonatation.
Le jus ainsi purifié par l’une ou l’autre mé
thode doit être maintenant évaporé et il est
nécessaire de le faire aussi vite que possible,
car lorsqu’il est étendu il a de grandes
chances de devenir acide, de fermenter et de
se décomposer. Il faut donc transformer rapi
dement le jus en sirop plus épais et plus sta
ble. L’évaporation se faisait autrefois dans
les bassins ouverts au-dessus d’un foyer, mais
depuis longtemps on réchauffe le jus à la
vapeur et on aspire le gaz formé avec une
pompe, puis on le condense. A partir de ce
moment la fabrication est exactement la copie
des procédés d’industrie du sucre de betterave,
et toutes les améliorations qui ont été appor
tées à cette dernière peuvent être appliquées
avec peu de changement à l’industrie du sucre
de canne.
L'évaporation se fait en deux temps.
D’abord le jus est transformé en un liquide
visqueux contenant 50 % au moins de matiè
res solides ; on procède alors à un nouveau
raffinage en filtrant encore une fois et, par
fois en traitant encore au gaz sulfureux. En
fin on continue à épaissir ce sirop clair
jusqu’à ce que le sucre cristallise et se dépose
dans la masse.
Ces deux temps reposent sur le même prin
cipe, mais pourtant on les distingue et on
appelle le premier « évaporisation » et le
second « cuisson ».
Ces deux opérations se font dans le vide par
l’introduction de vapeur. Comme on est dans
le vide, le jus bout à basse température, tan
dis que si l’on opérait à la pression atmos
phérique on aurait une décomposition du
sucre ou du glucose, à cause de la tempéra
ture élevée.
Pour économiser autant que possible la
vapeur,on fait l’évaporation à effets multiples.
Chaque récipient est partagé en deux parties :
une pour le jus et une pour la vapeur. La
vapeur arrive dans le jus de la première et
le compartiment de vapeur de la première est
en communication avec le compartiment du
jus de la seconde ; en outre tous les compar
timents à jus sont réunis ensemble par un
tuyau étroit que l’on peut fermer à volonté.
Le dernier compartiment à jus est relié à une
pompe puissante, -cette pompe fait le vide dans
le dernier récipient et le jus qui s’y trouve
peut bouillir à basse température. La vapeur
qui vient du récipient précédent arrive contre
des parois, abandonne sa chaleur et se con
dense, ce qui diminue la pression dans l’avantdernier compartiment.
Cela continue ainsi et le jus bout à des tem
pératures différentes dans les différents com
partiments, la plus haute température étant
dans le premier compartiment qui a égale
ment la plus forte pression. La vapeur que
l’on fait entrer dans le premier récipient y fait
bouillir le jus ; la vapeur formée par cette
ébullition fait bouillir le jus dans le deuxiè
me compartiment et ainsi de suite, de sorte
que la vapeur que l’on introduit sert aussi
souvent qu’il y a de récipient dans l’installa
tion. En pratique il y a une limite et il faut
qu’il y ait une certaine différence entre les
températures du premier et du dernier réci
pient.
Pendant l’évaporation, le jus dont la con
centration augmente sans cesse, passe par
les tuyaux dont on a déjà parlé, le premier
compartiment dans le second et ainsi de suite ;
il arrive avec la plus grande concentration et
la plus basse température dans le dernier
compartiment d’où il est pompé. Comme nous
l’avons dit, le sirop épais ainsi obtenu est
soumis à une épuration et ensuite on le fait
cuire en masse compacte ; dans ce dernier
traitement, le sucre arrive enfin à sa forme
définitive qui permet de le séparer du liquide
sirupeux qui l’entoure. Jusqu’à présent toutes
les opérations avaient pour but de séparer du
sucre tous les autres corps, mais maintenant
on retourne la question, on amène le sucre à
sa forme définitive et on le sépare des impu
retés qui 1’accompagnent.
On amène le siron épais dans un grand réci
pient cylindrique fermé dans le haut par un
couvercle hémisphérique et relié par un large
tuyau à une pompe puissante. Les chaudières à
vide (vacuum) reçoivent de la vapeur prise
sur l’appareil d'évaporation. Tout le monde
sait qu’il est difficile de faire cristalliser rapi
dement une solution de sucre ; quant on fait
bouillir le sirop, on peut avec la vapeur, opé
rer la cristallisation continue; après un certain
temps on voit apparaître les cristaux et lors
qu’on laisse le liquide au repos, cela dure
encore assez de temps avant que tout le sucre
soit cristallisé.
Autrefois on chauffait fortement à la vapeur
le jus et on laissait refroidir ; on obtenait la
cristallisation du sucre après un temps très
�57
long. On a abandonné depuis longtemps ce
procédé interminable et l’on onère ia cristal
lisation dans la chaudière, de sorte que deux
heures après qu’on a commencé à cuire, le
sucre est entièrement cristallisé.
Voici donc comment on opère. On aspire
dans la chaudière le sirop épais et l’on fait
arriver la vapeur dans les serpentins entourés
par le jus, de sorte que ce dernier se met à
bouillir et sa concentration augmente. Lors
qu’on pense avoir dans la chaudière une
masse suffisante et presque solide, on diminue
la température en arrêtant l’arrivée de la
vapeur et en faisant travailler davantage la
pompe. Par suite de ce refroidissement du
liquide en mouvement, le sucre cristallise
brusquement en cristaux très fins. L’art du
chauffeur consiste maintenant à continuer
cette concentration par l’introduction de sirop
jusqu’à ce qu’après quelques heures la chau
dière soit remplie d’une masse de cristaux de
sucre réguliers et d’un sirop épais qui le cou
vre et l’entoure. Pour obtenir les cristaux purs
et réguliers, il est nécessaire que ces derniers
soient constamment en mouvement pendant
la durée de la cuisson et, pour cela, les surfa
ces chauffantes, la forme de la chaudière et
beaucoup d’autres éléments ont été l’objet de
beaucoup d’études et d’essais. L’habileté de
l’ouvrier a aussi une grande influence sur le
résultat.
On continue la cuisson jusqu’à ce que la
chaudière soit remplie et que la matière soit
assez concentrée pour que l’on distingue à
l’œil sa composition. Alors on ouvre le fond
de la chaudière à vide et son contenu tombe
dans un grand baquet pourvu généralement
d’un malaxeur.
Pendant la cuisson la matière est encore
assez chaude et tout le sucre qui aurait pu
cristalliser ne l’a pas fait, de sorte que la
cristallisation continue dans le baquet. Pen
dant la cuisson, nous avons à veiller à une
bonne circulation pour que chaque cristal
reste isolé et puisse se développer de tous les
côtés, et c’est pour continuer ces circonstan
ces favorables que l’on malaxe généralement
dans le baquet et on obtient des cristaux et du
sirop.
Pour obtenir toute la cristallisation possible,
on refroidit pendant plusieurs jours au
moyen d’un courant d’eau autour des baquets
et l’on maintient le contenu en mouvement
constant.
La séparation des cristaux et des sirops se
fait dans les centrifuges. Ce sont des tam
bours cylindriques ouverts dans le haut et
dont le bas est en métal perforé ou en toile
métallique. Ces tambours tournent rapide
ment autour d’un axe, puis quand la masse y
est introduite, la force centrifuge la projette
contre les parois. Les cristaux restent contre
les parois et le sirop passe à travers. Quand
les cristaux sont séparés du sirop autant que
possible on les arrose avec un peu d’eau, puis
on arrête les centrifuges, on enlève le sucre
et on le sèche dans un cylindre qui tourne et
â travers lequel on fait passer un courant
d’air chaud et sec.
Lorsqu’on veut fabriquer du sucre brun
cette méthode sufift, mais, pour obtenir le
sucre blanc, on mêle le sucre, à la sortie de
la centrifuge et sans le sécher, à un sirop
blanc, on le fait passer dans une deuxième
centrifuge, on lave avec une grande quantité
d’eau, puis on sèche les cristaux de sucre
blanc et pur qui restent avec un courant d’air
chaud et on le met dans des sacs.
Le sirop qui sort de la première centrifuge
peut être encore évaporé et cristallisé ; on
obtient ainsi une autre espèce de sucre appe
lé sucre de sirop, ou bien on mêle ce sirop
à celui qui est déjà dans une chaudière va
cuum qui transforme tout le sucre cristallisable.
Autrefois on concentrait beaucoup le sirop
et on le laissait cristalliser dans les baquets
mais actuellement, on fait généralement cuire
le sirop jusqu’à obtenir des grains, ou, s’il
est devenu trop impur pour cela, on l’ajoute
dans une chaudière contenant des grains, et
tout le sucre cristallisable se forme autour des
cristaux déjà existants. Ce n’est que rarement
que l’on fait cuire jusqu’à consistance fileuse
et que l’on laisse ensuite cristalliser lentement,
pour mettre ensuite la masse dans des sacs de
jonc tressé. Le sirop s’écoule et il reste les
cristaux de sucre. Après que celui-ci est devenu
aussi sec que possible, on coud les sacs et le
mélange qu’ils contiennent de cristaux de su
cre et de mélasses, est vendu sous le nom de
sucre de sac.
Le sirop qui reste et qui ne contient plus de
sucre cristallisable sert à la préparation de
l’arak, ou est employé comme tourteaux, ou
bien on le brûle et l’on extrait des cendres de la
potasse et d’autres engrais.
Avec les procéds acétuels, le sucre va d’un
mouvement presque continu à travers la fa
brique à partir du moment ou il est appor
té jusqu’à ce que les produits quittent l’usine.
Les seuls points où il y a un temps d’arrêt
sont les caisses à précipiter et les refroid'sseurs malaxeurs. A part cela, le jus est cons
tamment en mouvement. Dans une fabrique
bien organisée, on peut avoir du sucre en 12
heures, et en 3 jours on peut livrer à la
consommation, sous la forme de sucre blanc,
tout le sucre qu’il est possible d’extraire de la
canne.
Dans un traitement rapide on ne remarque
guère les pertes par acidification, par inver
sion et par décomposition du sucre. Il y aura
naturellement toujours un peu de décomposi
tion, on perdra quelque chose çà et là et dans
l’écume, de sorte que le sucre produit et celui
qui reste dans les sous-produits sera toujours
en quantité inférieure à ce que la canne con
tenait, mais la différence n’est pas grande.
Pendant tout le traitement on fait un
contrôle chimique minutieux à toutes les sta
tions, de façon à savoir partout ce qu’on perd.
Enfin on pourra inscrire quelques-uns des
chiffres obtenus dans le contrôle pour avoir
une bonne image de ce qui se passe.
En moyenne, sur cent parties de sucre
contenues dans la canne, quatre-vingts arri
vent sous forme de produit, 8,7 sont brûlées
dans les résidus ; 7,8 transformées en mélas
se ; 0,8, sont perdues par le filtrage et 0,7 for
ment les pertes non définies.
Java a livré l’année dernière 1.470.000 ton
nes, dont 35 % de sucre blanc pour la consom
mation directe, 33 % de sucre grisâtre avec
une polarisation de 98 % destiné au raffinage,
27 % consistait en sucre brun toujours pour le
raffinage, avec une teneur de 97 %, tandis que
le reste, environ 4 %, se composait de sousproduits bruns et de sucre de sac.
�LÀ PRODUCTION MONDIALE DU SUCRE
SA RÉGLEMENTATION ET SA CONSOMMATION
Émile BAILLAUD
S e c rétaire G énéral de l ’I n s t i tu t C olo n ial d e M arseille
Les questions relatives au développement de
la production du sucre sont des plus compli
quées parmi les problèmes économiques qui se
posent actuellement et le moment nous paraît
opportun d’essayer d’exposer rapidement,
d’après les documents que nous avons réunis à
l’Institut Colonial de Marseille, en quoi con
siste l’inextricable « question des sucres » et
quelles sont les modifications que va probable
ment subir le marché des sucres.
L é g is la tio n n a p o lé o n ie n n e
Sans remonter jusqu’à l’Ancien Régime où
dès 1664, à la suite de l’établissement par Col
bert d’un droit diiïérentiel sur les sucres de
cannes suivant qu’ils étaient importés des pos
sessions françaises ou de l’étranger, une lutte
très vive éclata entre l’industrie coloniale pro
ductrice du sucre et celle du raffinage qui était
interdit aux colonies et localisé en France,
nous arriverons tout de suite à la période où
tout une législation fut instituée pour favoriser
l’industrie naissante de la fabrication des su
cres de betteraves.
Cette industrie bénéficia non seulement des
encouragements que Napoléon, dans le but de
suppléer aux sucres des colonies anglaises
arrêtées par le blocus continental, lui accorda
sous forme de subventions et du soin qu’il prit
de former les ingénieurs nécessaires ainsi que
d’assurer la mise en culture de grandes super
ficies en betteraves, mais encore elle fut avan
tagée par ce fait qu’elle était exempte de toutes
taxes qui s’appliquaient aux sucres étrangers
et à partir de 1814 aux sucres coloniaux. Les
colonies ne purent manquer de s’en plaindre
en même temps que le Trésor public et la loi
sur les sucres indigènes du 10 juillet 1837 vint
établir, indépendamment d’un droit de licence,
un droit ‘principal de 15 francs par 100 kilos de
sucres bruts qui donna lieu pour sa percep
tion à la création de l'exercice qui était appelé
à jouer désormais un rôle célèbre dans toute
cette histoire.
Cet exercice consistait à charger le compte
du fabricant d’une quantité de sucre propor
tionnée aux quantités de jus déféqués (100 kilos
par 100 litres de jus marquant 10 décimètres) et
à assurer la vérification de cette production
des jus déféqués.
^
En 1838, la production indigène atteignait 50
millions de kilos et les colonies ainsi que les
raffineries des ports s’en émouvant obtinrent
que les sucres bruts coloniaux fussent dégrévés de 12 francs en principal et que le droit sur
les sucres étrangers soit ramené de 81 à 60
francs les 100 kilos. Dès l’année suivante, la
production métropolitaine tomba de ce fait à
23 millions, et à la suite d’une proposition du
Gouvernement de leur accorder une indemnité
de 40 millions de francs, les lois du 3 juin 1840
et 21 juin 1841 établit une parité d’impôts sur
les deux industries au moyen d’une modifica
tion de tarifs sur les rendements.
Nous ajouterons que la loi de 1837 avait éta
bli une restitution partielle des droits en cas
de réexportation, c’est-à-dire créait le système
des primes qui devait, plus tard, être l’origine
des contestations et des arrangements interna
tionaux qui ont illustré cette question des su
cres.
La lutte entre les sucres coloniaux et les
sucres métropolitains se manifeste ensuite
par une série de mesures sur lesquelles il
serait trop long d’insister et qui aboutirent à
la loi du 23 mai 1860, conçue dans un esprit
libéral. Cette loi dégreva les sucres dans une
grande proportion, simplifia le système de la
perception, permit l’exportation des sucres
bruts, jusque-là défendue et diminua les droits
de douane sur les sucres étrangers.
Il en résulta que les prix des sucres bruts
tomba de 71 francs en 1860 à 56 fr. 40 en 1863 et
que les exportations recevant des primes pas
sèrent de 68.000 tonnes à 102.000 tonnes.
Les intérêts du Trésor étant compromis, les
diverses taxes furent modifiées par les lois du
13 mai 1863 et 7 mai 1864 au moyen d’augmen
tation du taux de rendement et de diverses
autres mesures.
Les diverses puissances européennes, pro
ductrices de sucre avaient été amenées à éta
blir une tarification analogue et, à cette époque,
les industriels français prétendant qu’il y avait
dans ces pays de grandes différences entre les
droits inférieurs et les rendements au raffi
nage demandèrent que le Gouvernement s’en
tendît avec l’Angleterre, la Belgique et la Hol
lande pour fixer le taux des rendements à l’ex
portationC o n v e n tio n du 8 n o v e m b re 1 8 6 4
La première convention internationale à ce
sujet fut signée le 8 novembre 1864 par ces qua
tre puissances pour une durée de huit années.
Les sucres bruts furent divisés en quatre caté-
�59
gories pour l’exportation après raffinage, le
rendement légal pour chacune de ces catégo
ries étant fixé à 87, 85, 81 et 76 kilos de raffiné
pour cent de sucre brut, et les tarifs d’entrée
étant mis en harmonie avec les rendements
fixés par la convention pour les produits qui
accordaient les détaxes à l’exportation sur les
sucres raffinés.
P r e m iè r e c o n v e n tio n de B r u x e lle s 1 8 7 5
Il en résulta que notre production métropo
litaine atteignit jusqu’à 1870, 277 millions de
kilos. Cet arrangement ne satisfit pas les puis
sances qui l’avaient contracté et qui déclarè
rent que la situation n’en restait pas moins
différente principalement parce que l’exercice
ne fonctionnait pas dans chacune d’entre elles
et en particulier en France qui l’avait suppri
mé. Les pourparlers qui furent engagés à
nouveau à ce sujet aboutirent à la première
convention de Bruxelles, du 21 août 1875, qui
décida que l’exercice serait obligatoire en
France et dans les Pays-Bas, remplacé par des
garanties analogues en Belgique et qu’en
Angleterre il serait appliqué dans les cas où
les droits qui avaient été supprimés en 1874
seraient rétablis à nouveau. La convention ne
fut pas acceptée par les Etats Généraux des
Pays-Bas. Il en résulta donc que, tandis qu’en
France le système de perception des droits
révisés par la loi du 19 juillet 1880 et établi sur
le principe de l’exercice permanent et de l’em
ploi du saccharimètre empêchait toute fraude
à l’égard du fisc, il n’en était pas de même
dans les autres pays, en particulier en Autri
che et en Allemagne, où le taux des rendements
étant fixé trop bas, les drawbachs constituè
rent une véritable prime à l’exportation qui se
développa énormément tandis que l’exportation
française diminuait.
L’Allemagne avait, en outre, à établir son
impôt d’après le poids brut des betteraves trai
tées et, de ce fait, encourageait la culture des
variétés très saccharifères donnant dès cette
époque plus de 10 kilos de sucre brut par cent
kilos. La loi du 31 juillet 1884 établit en France
ce système de tarification sur la betterave, qui
avait comme avantage d’exciter au perfection
nement de la culture et de l’extraction indus
trielle. Vis-à-vis des sucres étrangers, l’équi
libre était rétabli par une surtaxe de 7 francs
non remboursable "à l’exportation ; de ce fait,
la production métropolitaine française arriva
en 1901 à 1 million de tonnes.
C’était là beaucoup plus que ne pouvait en
absorber la consommation intérieure. Le sur
plus se dirigea sur l’Angleterre qui n’avait pas
adopté la culture des betteraves, mais les
autres pays ayant créé des primes à l’expor
tation sous forme de détaxe comme la France,
il en résulta une concurrence acharnée, qui
abaissa de plus de moitié dans ce pays le prix
du sucre par rapport à celui payé en France
ou en Allemagne.
Ce prix était descendu à Londres jusqu’à 150
francs par tonne, soit environ 75 francs audessous du prix de revient. Le Gouvernement
anglais, qui considérait qu’il devait prendre la
défense des intérêts de ses colonies sucrières
s’en émut, bien que, en 1900, sur 1.624.155 ton
nes de sucre importées en Grande Bretagne,
41.574 seulement provenaient de Pile Maurice,
et des Indes occidentales anglaises. Pour s’ex
pliquer que l’intérêt des consommateurs
anglais ait été sacrifié à celui de ces pays, il
faut penser qu’à cette époque on était en Angle
terre en pleine crise d’impérialisme à outran
ce- Le développement de la « Greater Britain »
était la principale préoccupation de tous.
M. J. Chamberlain s’était opposé, en 1881, à
ce que l’on modifiât le régime libéral anglais
des sucres, estimant que c’était l’intérêt du
consommateur anglais qui devait être consi
déré et avait émis cette formule qui résume
bien la question : « l’intérêt des planteurs exige
que le sucre brut soit cher ; l’intérêt des raffineurs veut le bon marché du sucre brut et la
cherté du sucre raffiné ; l’intérêt du consom
mateur anglais est dans le bas prix du sucre
brut et du sucre raffiné » et il ajoutait : « impo
ser des droits compensateurs sur les sucres en
vue de neutraliser l’effet des primes serait un
premier pas dans la voie de l’abandon du libreéchange, c’est-à-dire d’une politique économi
que basée sur des principes très clairs et qui a
conféré d’immenses avantages aux clauses
industrielles de ce pays ».
Le 24 novembre 1902 il déclarait à la Cham
bre des Communes que, depuis 1881, les circons
tances avaient entièrement changé et que lors
que les circonstances changent, les opinions
doivent changer en même temps. C’est princi
palement en raison de son influence que le Gou
vernement de lord Salisbury décida de venir en
aide aux colonies et menaça les nations euro
péennes qui ne supprimeraient pas leur prime
de surtaxer leurs sucres d’un prix égal à la
prime qu’elles auraient versée.
Les très lourdes charges qu’entraînait pour
les Trésors de ces nations l’accroissement de
ces primes et les réclamations de leurs habi
tants qui payaient le sucre cher pour le plus
grand avantage des Anglais les poussèrent à
signer une entente qui mit fin à cet état de
choses.
D e u x iè m e C o n v e n tio n de B r u x e lle s 1 9 0 2
Le 5 mars 1902, la Convention de Bruxelles,
qui subsiste encore, était signée par les princi
paux Etats producteurs de sucre. Ceux-ci
convinrent d’abolir, à partir du 1er septembre
1903 toutes les primes à l’exportation du sucre
et de limiter l’écart entre les droits de douane
et les impôts intérieurs à 5 francs par 100.
Pour empêcher les cartels de modifier les
conditions de la concurrence internationale,
les puissances limitaient .au chiffre maximum
de 6 francs par 100 kilos pour le sucre raffiné
et les sucres assimilables au raffiné, et de
5 fr. 50 pour les autres sucres, leur surtaxe
douanière, c’est-à-dire l’écart entre le taux des
droits ou taxes dont sont passibles les sucres
étrangers et celui des droits ou taxes auxquels
sont soumis les sucres nationaux. Certaines
puissances, toutefois, étaient dispensées par
l’article 6 de la convention, soit de prendre les
mesures nécessaires pour supprimer leurs pri
mes, soit de limiter leurs surtaxes douanières,
mais à la condition de ne pas exporter.
Une clause pénale prévoyait que les Etats
signataires prohiberaient l’importation dans
leurs territoires, des sucres provenant des pays
soit sur la production soit sur l’exportation du
sucre ou imposer, fient une surtaxe équivalente.
�60
Il fut convenu que la convention aurait une
première durée de cinq ans et serait ensuite
renouvelée d’année en année, mais le droit fut
réservé à chacun des Etats signataires de se
retirer de la convention en manifestant l’in
tention douze mois avant son expiration.
L’Union sucrière se forma ainsi entre l’Alle
magne, l’Autriche-Hongrie, la Belgique, la
France, la Grande-Bretagne, l’Italie, les PaysBas et la Suède, auxquels vinrent se joindre
presque aussitôt le Luxembourg et le Pérou,
puis la Suisse un peu plus tard.
La plupart des Etats signataires adhérèrent
à l’ensemble des conditions de la convention,
seules, l’Italie et la Suède se réclamèrent du
régime exceptionnel de l’article 6 qui accordait
la triple dispense de la suppression des pri
mes de l’entrepôt et de la limitation de la sur
taxe douanière à condition de ne pas exporter ;
enfin, la Suisse reçut les deux dernières dispen
ses lors de son admission qui eut lieu le 26 juin
1906.
A son arrivée aux Pouvoirs, le parti libéral
ne put faire autrement que de déclarer qu’il
ne continuerait pas à participer à une conven
tion aussi contraire à ses principes de liberté
des échanges, et le 6 jum 1907, sir Edward
Grey annonça à la Chambre des Communes
qu’il avait fait connaître que le principe de
l’imposition de droits compensateurs était
contraire à ceux de son gouvernement, simple
ment que son gouvernement ne pourrait plus
consentir à imposer des droits compensateurs
sur les sucres primés. Il n’avait point le désir
de voir revivre les primes ni d’en donner luimême, mais il ne pourrait continuer à faire
partie de la convention que s’il était dégagé de
l’obligation d’imposer une pénalité aux sucres
primés.
A cette époque, la Kussie était le seul pays
grand producteur de sucre qui ne faisait pas
partie de la convention et, étant donnée la dé
claration de l’Angleterre, cette convention ne
pouvait subsister que si la Russie y adhérait,
de manière qu’en fait, l’Angleterre ne reçut pas
de sucre primé. On obtint l’adhésion de la Rus
sie et, le 19 décembre 1907, un protocole recon
naissant cette adhésion, portait que la Russie
serait autorisée à conserver son système fiscal
et douanier sur le sucre, mais qu’elle ne pour
rait augmenter les avantages des producteurs
sur le prix fixé pour la vente sur le marché
intérieur. Elle s’engageait à ne pas exporter
plus de 1 million de tonnes de sucre pendant
les six années de 1907 à 1913, à l’exception, tou
tefois, de la Finlande, de la Perse, par la mer
Caspienne et la frontière de terre et les autres
pays asiatiques limitrophes, à l’exception de
la Turquie d’Asie. Son contingent de chacune
des années à partir du 1er septembre 1909 jus
qu’à 1913 était ainsi fixé à 200.000 tonnes.
Nous indiquerons, dans un instant, comment
une hausse considérable de sucre s’est pro
duite pendant ces dernières années. Cette
hausse coïncidait avec la hausse générale des
denrées agricoles ; et, préoccupés de trouver
un remède aux effets de cette hausse sur le
coût général de la vie, la plupart des puissan
ces signataires furent d’avis, à la fin de 1911,
d’autoriser la Russie à augmenter son contin
gent d’exportations. En effet, la production
totale du sucre en Russie, qui avait été
exceptionnelle en 1910, fut presque aussi forte
en 1911 et s’éleva à environ 1.869.300 tonnes
auxquelles il fallait ajouter en fin 1911 un
stock de 433.460 tonnes. La consommation inté
rieure était d’environ 1.200.000 tonnes, l’expor
tation vers la Perse 81-900 tonnes, l’exportation
en Finlande 49.140 tonnes auxquelles il fallait
ajouter l’exportation sur les marchés conven
tionnels de 2 millions de tonnes ; ce qui laissait
donc un reliquat de 776.000 tonnes. Il devait
donc en résulter une crise très grave pour l’a
griculture et l’industrie sucrière russe qui
demanda à ce que son contingent fût porté
exceptionnellement à 500.000 tonnes.
Après des négociations très laborieuses dont
les difficultés provinrent de ce qu’en fait c’était
l’existence même de la convention qui était en
jeu, et de l’opposition de l’Allemagne, la Rus
sie accepta finalement de ne demander aucun
changement aux conditions qui lui avaient été
faites en 1907, sauf l’allocation d’un contingent
exceptionnel de 250.000 tonnes.
Ces 250.000 tonnes furent réparties comme
suit :
Exercice 1911-1912 ............ 150.000 tonnes
Exercice 1912-1913 ............ 50.000 tonnes
Exercice 1913-1914 ............. 50.000 tonnes
La Russie s’étant d’ailleurs engagée à dis
tribuer les deux contingents supplémentaires
de 50.000 tonnes attribués pour les exercices
1911-1913 et 1913-1914, de telle manière que la
quotité du contingent extraordinaire pour cha
cun des quatre semestres compris entre le 1er
septembre 1912 et le 31 août 1914 ne dépasse pas
25.000 tonnes.
Un protocole supplémentaire à la convention
fut ratifié en même temps qu’il renouvelait la
convention pour cinq ans dans ce sens à
Bruxelles, le 17 mars 1912 par les puissances
signataires à l’exception de l’Italie, qui a ré
servé sa liberté d’action et de la Grande-Bre
tagne.
Celle-ci, en effet, s’était dégagée, en 1907, de
l’obligation d’imposer les sucres primés et par
conséquent n’avait pas à restreindre l’exporta
tion russe. Le 7 août, le Ministère déclara à la
Chambre des Communes qu'il n’avait en outre
pas l’intention de continuer à adhérer à la
convention de Bruxelles et elle s’en retira en
effet définitivement à dater du 1er septembre de
cette année.
Les autres puissances restent liées pour cinq
ans encore, mais la décision de l’Angleterre,
créée une situation nouvelle dont il nous faut
maintenant rechercher les conséquences.
Conséquences
de la d e u x iè m e C o n v e n tio n de B r u x e lle s
s u r le s p r ix du s u c re
A la suite de la convention de 1902, la France
n’ayant plus à accorder de prime, ramena d’a
bord de 60 à 40 francs la taxe de consommation
sur les sucres et ensuite sous le ministère de M.
Rouvier, de 40 à 25 francs par 100 kilos. Il fut
en outre décidé que les sucres des colonies
françaises obtiendraient une détaxe de distance
représentant la moitié des frais de transport de
leur point d’origine au marché métropolitain.
Il fut en outre décidé qu’il serait établi deux
détaxes appelées de « distance »
1° pour les sucres de canne, la détaxe est de
2 fr. 50 les 100 kilos % pour les Antilles ; de
�61
2 fr. 50 % pour les colonies de l’Océan indien.
Le fret étant autrefois de 30 fr. environ et de
35 fr. aujourd’hui, pour l’Océan indien et de 26
francs environ pour les Antilles, la détaxe de
distance a couvert la presque totalité du fret,
et couvre aujourd’hui beaucoup plus de la moi
tié ; 2° la détaxe de distance pour les sucres de
betterave, qui était autrefois de 2 francs les
100 kilos, pour les raffineries situées à 250 kilo
mètres des fabriques et applicable aux sucres
dont on justifiait de l’exportation, a été ramenée
aux frais effectifs justifiés, mais jamais supé
rieure à 2 francs les 100 kilos. La France a été
la seule a avoir ce régime et cela a été une des
conditions à son entrée dans la Convention de
Bruxelles. Ce régime lui a été souvent reproché
à l’étranger, et les colonies françaises, de leur
côté, demandent de bénéficier de la détaxe en
tière. Dans les autres pays il fut pris égale
ment des mesures fiscales qui eurent pour
résultat une baisse des prix provoquant un
accroissement de 899.119 tonnes dans la con
sommation du continent- C’est ainsi qu’en
Autriche le prix des raffinés en entrepôt, qui
était resté réglé par l’administration du Cartel
à un prix uniforme de 46 couronnes 87 au cours
des deux campagnes 1900-01 et 1901-02 n’était
plus que de 25 couronnes 25 en 1905-06 et la
consommation autrichienne passait d’une
moyenne de 261.000 tonnes à 350.000 tonnes, ré
pondant ainsi par une augmentation de 34 %
à une diminution de prix de fait de 45 % déter
miné par le retour à la liberté de la concur
rence. Même effet en Hongrie, où la consom
mation passe, durant la même période, de
81.448 à 118.152 tonnes ; soit une augmentation
encore plus forte de 45 %.
En Angleterre, un phénomène inverse se pro
duisit puisque les sucres qui y étaient impor
tés en provenance de l’Europe ne bénéficiaient
plus d’une prime d’exportation. En outre, à la
suite de la guerre du Transwaal, un droit fut
établi par le gouvernement anglais sur le sucre
et la hausse qui résulta de ces deux circons
tances fut le motif principal qui poussa le
gouvernement libéral de 1907 à cesser de consi
dérer comme avantageux la convention que
l’Angleterre avait réclamée en 1902 dans un
véritable esprit d’abnégation impérialiste.
La consommation du sucre est considérable
en Angleterre ; elle est d’environ 50 kilos par
tête et toute augmentation qui se produit dans
le prix du sucre correspond à une dépense que
l’on a évalué à quinze millions de francs pour
une différence de 1 franc par 100 kilos. Or, il
faut remarquer qu’à l’encontre de ce qui se
passe sur le continent, cette somme est toute
entière payée à l’extérieur et, par conséquent,
perdue pour le consommateur anglais.
La conquête de ce marché anglais se fit après
la convention de Bruxelles de 1902, non plus
en quelque sorte par la concurrence de primes
accordées par les gouvernements du Continent
à leurs producteurs de sucre, mais par la
lutte véritable des prix demandés par ceux-ci.
Dans ces conditions les circonstances atmos
phériques qui ont influé sur les récoltes ont été
la cause déterminante des fluctuations des
cours agravés par l’intensité de la concurrence
et souvent faussés par la spéculation. D’après
The West India Committee Circular du 9 sep
tembre 1913 pendant les premières huit années
de la convention, le prix de vente du sucre a
été aux environs du coût de la production
pendant 59 mois sur 96 et souvent au-dessous ;
pendant les autres 37 mois il a été considéra
blement au-dessus à la suite d’un manque de
1.200.000 tonnes de sucre dans la récolte de
betterave en 1904 et 1905, un manque de 500.000
tonnes dans la récolte de Cuba de 1908, un
manque de 400.000 tonnes en Europe suivi par
un manque de 300.000 tonnes à Cuba en 1909
et 1910 et finalement un manque de 1.700.000
tonnes de sucre dans la récolte européenne en
1911.
La suppression des primes a eu pour résul
tat immédiat une diminution de la fabrication
métropolitaine française.
A la suite de la loi de 1903 qui avait rabaissé
la taxe sur le sucre, il y eut en France une
augmentation considérable dans la consomma
tion. De 450.000 tonnes en 1902, la consomma
tion intérieure passa en 1910 à 621.000 tonnes,
soit 15 k. 5 par habitant, mais d’après les chif
fres donné par M. Castelin à la Chambre des
Députés dans la séance du 10 avril 1911, alors
que nous exportions 700.000 tonnes en 1902,
nous n’en exportions plus en fin 1910 que 200.000
tonnes et la production totale passa de
1.051.930 en 1901-1902 à 725.000 tonnes en 19101911.
La discussion de la Chambre des Députés à
laquelle nous venons de nous rapporter a eu
justement pour but de rechercher quelles
étaient les causes de cette diminution et par
quels moyens on pouvait y remédier.
Le groupe des Députés du Nord de la France
présenta à cette époque un projet de loi ayant
pour but die réduire de 10 francs par 100 kilogs
l’impôt de consommation sur le sucre raffiné,
soit de le ramener à 15 francs. Les auteurs de
ce projet de loi avaient en vue, semblet-il, non
point tant le désir d’augmenter la consomma
tion intérieure que de favoriser l’exportation
nécessaire pour assurer la prospérité de l'ex
ploitation sucrière. Ils expliquèrent par l’orga
ne de M. Delpierre, que le nombre des sucre
ries allait en diminuant et qu’il était passé de
344 fabriques de sucre en activité en 1898-1899
à 231 en 1910-1911.
Il est vrai que l’on constate, en se rapportant
aux statistiques que cette diminution du nom
bre des fabriques a été continue depuis fort
longtemps ; nous n’avons pas pu nous procurer
de chiffres au delà de 1884, mais nous remar
quons qu’à cette époque, le nombre de fabri
ques était de 449 pour diminuer ensuite
progressivement jusqu’à 1909. Jusqu’à 19011902 cette diminution a été due à la création
de grandes centrales qui absorbaient les petites
fabriques et c’est ainsi que tandis que le nom
bre de celles-ci diminuait, le poids des bettera
ves employées est passé de 4-566.796 tonnes en
1884-1885 à 9.350.851 tonnes en 1901-1902.
A partir de cette date ce poids va en dimi
nuant à peu près dans la même proportion que
le nombre des usines et en 1908-1909, dernière
années dont nous avons les chiffres, il n’était
plus que de 5.949.301 tonnes. Pendant ce temps
le prix moyen de la tonne de betterave passait
de 19 fr. 08 en 1885, à 30 fr. 06 en 1889-1990,
pour retomber à 23 fr. 90 en 1908-1908 et la
superficie plantée en betteraves passait de
300.000 hectares avant la convention de Bruxel
les à 200.000 après. Nous ajouterons à titre
documentaire que tandis qu’en 1884-1885 le
�62
rendement moyen de betteraves à l’hectare était Russie ............................ 1.975.000 2.125.000 2.140.000
530.000
590.000 '
de 31.289 kilogs, produisant seulement par ton Autres pays .................. 620.000
ne de betteraves 59 kilogs de sucre raffiné, en Production totale .......... 8.935.000 6.336.000 8.105.126
1908-1909 ces rendements étaient seulement de
Ce déficit de la campagne 1911-1912 provoqua
27.698 kilos, mais que le poids de sucre raffiné
par tonne de betteraves passait pendant ce une hausse considérable de prix du sucre, liée
temps de 59 kilos 90 à 121 kilos 54. Cela prouve à la hausse des autres denrées qui caractérisa
bien que c’est le prix seul qui a été la cause cette période, d’autant que la grande produc
tion de la Russie ne pouvait avoir d’influence
de la diminution de la production.
La France était seule à subir cette crise sur les grands marchés consommateurs euro
parmi les grands pays exportateurs de sucre ; péens, puisque sa quantité d’exportation était
pendant les six dernières années en effet, la limitée.
Ainsi donc, on peut résumer la situation de
production de l’Allemagne est nassée de
2.400.000 tonnes à 2.602.000 tonnes en 1910-1911, la manière suivante :
celle de l’Autriche de 1.479.000 tonnes à 1 mil
A la suite de la convention de Rruxelles, les
lion 570.000 tonnes, celle de la Russie de prix du sucre montèrent sur le marché anglais
987.000 tonnes à 2.115.000 tonnes.
puisqu’ils n ’étaient plus favorisés par des pri
M. le Député André Castelin a, dans la séan mes à l'exportation. Au contraire ces prix
ce de la Chambre dont nous venons, de parler, diminuèrent dans les pays producteurs qui
assuré que cette déchéance de l’industrie su n’avaient plus à acquitter ces primes que sup
crière en France provenait uniquement de la portait finalement le consommateur. Une di
suppression de la prime à la fabrication et que minution de la production s’en suivit en France
cette prime était nécessaire pour rétablir l’éga tandis qu’il n’en était pas de même dans les
lité entre les conditions de la production en autres pays à betteraves. Mais, cette baisse fut
France et en Allemagne par exemple. Il a in arrêté par la hausse générale des prix et par
diqué qu’alors que la production à l’hectare la mauvaise récolte de 1911 ; cette hausse sup
était de 27 tonnes, elle était en Allemagne de plémentaire décida l’Angleterre à recouvrer
30 tonnes, soit 3 de plus et de la même manière sa liberté et il nous reste maintenant à recher
nos usines ne permettent d’extraire que 13 cher quelles peuvent être les conséquences de
kilogs alors que les Allemands obtiennent 15 cette décision en nous plaçant particulièrement
kilogs 25 en sucre brut. L’explication qu’il en au point de vue des pays producteurs de sucres
donne c’est que les capitaux sont plus coûteux de cannes qui nous intéressent plus spéciale
en France qu’en Allemagne et par conséquent ment.
l’industrie ne peut pas s’outiller à auss< bon
Nous examinerons tout d’abord l’état de
compte II indique que, si l’on calcule ce que l’opinion anglaise sur cette question et nous
coûte au fabricant de sucre allemand le étudierons ensuite séparément le cas de chacun
sucre qu’il va transformer, étant donnée la des groupes des pays producteurs de sucre de
productivité industrielle et la productivité canne, car ils sont plus ou moins favorisés par
agricole, on constate que ce fabricant bénéficie des mesures spéciales prises par les pays dont
d’une différence qui dépasse 6 fr. par 100 kilos ils dépendent.
de sucre
En outre il faut tenir compte de ce fait que L ’opin io n du G o u v e rn e m e n t a n g la is
la distillerie vient en France payer plus cher
s u r son r e t r a i t de la C o n v e n tio n
la betterave que ne pourrait normalement le
faire la sucrerie à cause des droits de douane
Dans la séance du 7 août 1912 de la Chambre
qui protègent la fabrication de l’alcool. L’al des Communes, dans laquelle le Gouvernement
cool est protégé par un droit de 70 francs les annonçant qu’il se retirait de la convention de
100 kilogs à l’entrée. Le sucre, par une taxe Bruxelles, M. Acland, sous-secrétaire d’Etat
de 6 francs. Actuellement, le cours de l’alcool, pour les Affaires Etrangères, indiqua qu’il ne
à Paris, est de 71 francs ; à ce prix rru’il trouve paraissait pas que la décision de l’Angleterre
rémunérateur, le distillateur est tout à fait dis dût conduire à un retour de l'ancien état des
posé à offrir un bon prix de la betterave qui choses. Les puissances étrangères ont actuelle
est également sa matière première ; mais le ment le sucre bon marché, il n’v a aucune
sucrier trouve au contraire tout intérêt à payer chance que leurs consommateurs admettent de
le moins cher possible une racine dont le prix nouveau de payer le sucre cher en raison de
influe de toute évidence sur celui de produit taxes qu’ils supporteraient, avant pour but
qu’il en retire et qu’il vend.
d’alimenter des primes à l’exportation. La
Cependant en 1911 et 1912, il v eut d’une ma conséquence en est donc que le sucre de canne
nière générale dans les pays producteurs de n’a point à craindre que la concurrence du
sucre de betteraves, à l’exception de la Russie, sucre de betterave soit de nouveau avantagée
une très mauvaise récolte due aux circonstan comme autrefois par les finances des pays pro
ces climatériques, et le tableau ci-dessous ducteurs de ce sucre. Au point de vue purement
établi par M. E. O. Licbt die Magdebourg indi métropolitain anglais, les intérêts considéra
que la production de ces trois dernières cam bles des fabricants de machineries nour le
pagnes.
traitement de cannes (exportées pour une va
1910-1911
leur de plus de 50 millions en 1911) ne sont
1911-1912
1912-1913
donc pas en péril, et il en est de même pour
les capitaux engagés dans la culture de la
2.606.122
1.500.000
Aüemagne ............... ..... 2.925.000
1.538.034
canne à sucre .
1.150.0011
Autriche-Hongrie .... ..... 1.900.000
520.000
724.897
France ..........................
925.000
Le premier Ministre ajouta que le fait pour
300.000
284.710
Belgique .................. .....
245.000
l’Angleterre d’avoir recouvré sa liberté lui
permettait d’encourager dans 1a, mesure où il
Ensemble ........... ..... 6.340.000
5.375.126
3.681.000
�63
le jugerait bon, la production du sucre de bet
terave en Grande-Bretagne. Il faut remarquer
que cette préoccupation est peut-être un des
motifs qui ont le plus poussé l’Angleterre a
abandonner la convention, car elle se rattache
au désir du Gouvernement libéral, de voir
renaître l’agriculture anglaise.
L e s c o lo n ie s a n g la is e s
Malgré ces assurances données par le Gou
vernement anglais que le retrait de l’Angle
terre de la convention, ne placerait pas ses
colonies dans une situation défavorable sur son
marché intérieur, celles-ci n’en manifestèrent
pas moins de très vives craintes et dès que
l’on apprit en janvier 1912 que l’Angleterre
pourrait abandonner la convention, tous les
corps constitués de l’Inde occidentale anglaise
adressèrent pétition sur pétition à leur Gouver
neur et aux Ministres, pour que ce projet soit
abandonné. (Voir : Correspondance With the
West Indian Colonies Relating to the Brussels
Sugar Convention Cd. 6.2821.
Leurs arguments se bornèrent du reste à in
diquer, qu’ainsi que cela c’était produit en
1902, il serait impossible aux producteurs de
sucre de cannes de lutter contre les sucres de
betteraves favorisés par les primes et que la
production du sucre était la seule qui leur
convenait complètement ainsi -que l’on avait pu
se rendre compte à la suite de nombreux essais
faits pour développer d’autres cultures.
La production du sucre des colonies anglai
ses ne dépend point toutefois uniquement du
marché métropolitain de l’Angleterre. Il faut
remarquer que Maurice alimente surtout l’In
de pour plus des 4/5 de sa production.
En ce qui concerne les Antilles, avant l’an
nexion de Porto-Rico et l’admission en fran
chise de ses exportations aux Etats-Unis en
1901, et l’application dans ce dernier pays d’un
régime de faveur aux sucres des Philippines
(en 1902) et de Cuba (en 1903), les sucres des
Indes occidentales britanniques trouvaient leur
débouché principal sur le marché américain.
Au moment où le marché des Etats-Unis se
restreignait ainsi la situation se trouvait mo
difiée par la décision de la conférence de
Bruxelles qui rendit la lutte possible contre les
sucres européens et par une surtaxe de 33 1/3 %
imposée la même année aux sucres de prove
nance allemande. Dès 1905, le sucre des Antilles
anglaises et de la Guyane britannique accapa
rent les achats du Canada, au moment où leur
exportation vers les Etats-Unis diminue consi
dérablement. En comparant les statistiques,
on s’aperçoit que les quantités n’ont point
augmenté, mais qu’il n’en était pas de même
des valeurs. La fermeture du marché des EtatsUnis n ’a point eu d’effets fâcheux pour ces
pays. Un accord passé avec le Canada le 3
juillet 1912, a renforcé cette situation pour la
plupart des Antilles et, en particulier pour la
Guyane qui, en 1908-1909, dernières années dont
nous avons les chiffres, importait au Canada
72.605 tonnes contre 25.563 seulement en Gran
de-Bretagne.
Le retrait de l’Angleterre de la convention
ne semble donc pas devoir avoir des conséquen
ces fâcheuses pour ces colonies (nous ne par
lons pas,des Indes orientales, qui malgré leur
production considérable sont importatrices).
L e s É ta ts -U n is e t le u rs possessions
Les Etats-Unis fidèles à leur politique géné
rale de protection, avaient réservé jusqu’ici,
leur marché à leur production intérieure et à
celles de leurs possessions.
Le sucre de Porto-Rico, d’Hawaï et des Phi
lippines était admis en franchise, tandis que le
sucre de Cuba bénéficiait d’un droit préférentiel
de 2U %. En ce qui concerne le sucre des
Philippines, le montant de la franchise est
limité à 300-000 tonnes. Mais ce chiffre n’est pas
encore détaxé.
Le « Journal des Fabricants de Sucre » du
28 janvier 1914 expose ains' la situation
actuelle d’après les statistiques publiées par
MM. Willett et Gray, de New-York :
En l’année 1913, les quantités de sucre livrées
à la consommation dans l’Union, ont atteint
le chiffre, sans précédent, de 3.743.139 tonnes
(de 15.016 kg.) C’est, par rapport à l’année 1912,
où la consommation avait été de 3.504.182 ton
nes, une augmentation de 238.957 tonnes ou de
6.819 pour 100, tandis que pour l’année 1912
elle-même, l’augmentation, comparativement à
l’année 1911, avait été de 152.791 tonnes ou de
4.559 pour 100. Si l’on considère la période de
1883 à 1913, on constate que durant ces trente
années, la consommation des Etats-Unis a
passé de 1.170.375 tonnes à 3.743.139 et s’est
accrue, pendant ce laps de temps, de 2.572.764
tonnes.
Passant en revue les évènements de l’année
1913, MM. Willett et Gray, observent que la
consommation de sucre au droit plein, n’a été
que de 17.558 tonnes, et celle de sucre, au tarif
réduit de 2.873.109 tonnes ; la consommation
de sacre indigène indemne de droit a été de
852.472 tonnes. Le sucre de Cuba est entré dans
la consommation totale pour 1.990.831 tonnes ;
celui des îles Hawaï, pour 506.555 tonnes ; celui
de Porto-Rico, pour 331.103 tonnes ; celui des
Philippines, pour 44.620 tonnes ; le sucre indi
gène de canne formait 207.708 tonnes, le sucre
indigène de betterave, 625.314 tonnes, le sucre
d’érable, 9.000 tonnes et le sucre de mélasse
10.450 tonnes. En sucre raffiné, il a été livré
par l’American Sugar Refining C", 1.333.908
tonnes, soit 36.27 % du total contre 36.48 % en
1912 ; par les raffineurs indépendants, 1.704.595
tonnes, soit 46.34 % du total, contre 46.09 % en
1912 ; par les fabriques de sucres indigènes de
betterave, 625.314 tonnes, soit 17.0 % du total,
contre 15.01 % en 1912 ; par les sucreries de
Hawaï, 13.496 tonnes, soit 0.37 % du total con
tre 0.37 % en 1912 ; par les raffineurs étrangers,
831 tonnes, soit 0.02 % contre 0.05 % en 1912.
Pratiquement, la concurrence du sucre étran
ger raffiné aux Etats-Unis a été nulle en 1913.
MM. Willett et Gray ajoutent que, en 1913,
tous les sucres bruts ont été vendus sur la
base du cours à New-York du centrifuge 96°
de Cuba, et non sur la base de la parité de
Hambourg, ce qui justifie pleinement une au
tre de leurs prévisions, selon laquelle les EtatsUnis, moyennant une production indigène
supérieure de 300 à 500 mille tonnes à leurs
besoins, deviendraient complètement indépen
dants du cours de Hambourg, c’est-à-dire du
marché universel.
Le « Journal des Fabricants de Sucre » conti
nue en indiquant que depuis l’année 1891, c’est-
�64
à-dire, en l’espace de 22 ans, le chiffre global production actuelle : en Louisiane, le coût de
de cette consommation a doublé. Au taux d’ac la production d’une livre anglaise de sucre de
croissement moyen de 5 % par an, la consom canne brut est de 3 fr.. 75 ; à Java il n’est que
mation de l’Union passerait, d’ici à 1923, à de 1 fr.5 ; aux Philippines, de 1 fr. 75 et à
7.400.000 tonnes, perspective qui semble de na Porto-Rioo, Hawaï, d’environ 2 centimes. D’a
ture à rassurer ceux que préoccupe la question près le West India Committee Circular du 23
des débouchés de l’industrie du sucre dans septembre 1913, le coût moyen de la produc
l’avenir. C’est apparemment en premier lieu tion à Cuba est plus près de 1 fr. 85 f. o. b- et à
Cuba qui bénéficierait de cette énorme exten Hawaï de 2 fr. 90.
sion du marché des Etats-Unis.
Au point de vue des rendements d’après le
Le consul général des Etats-Unis à Cuba. M. Crop Reporter du Service de l’Agriculture des
Steinhart, avait jadis formulé d’intéressantes Etats-Unis de février 1913, le rendement moyen
observations au sujet des possibilités de déve de cannes par acre à Hawaï pour 1910-11, a été
loppement de la sucrerie cubaine. Sous un de 41,3 tonnes anglaises, en 1911-12 de 42.3 ton
rapport en date du 18 août 1903, résumé nes à Cuba, le rendement moyen est de 25 à 30
dans notre numéro du 25 novembre, de la tonnes, la quantité de sucre contenue en
même année, M. Steinhart, en réponse à moyenne dans une tonne de cannes, est aux
la question qui lui était posée par son gouver Hawaï de 13.16 %, à Cuba de 11 %. Le taux
nement touchant la capacité probable de moyen d’extraction par tonne de canne à
production de l’île de Cuba, faisait remarquer Hawaï est de 238 livres pour 1910-1911 et de
qu’il y avait lieu pour se faire une opinion sur 248 livres pour 1911-1912 contre une moyenne
ce point, de tenir compte du problème de la à Cuba de 230 livres.
Le représentant de la Géorgie, M. Thomas
main d’œuvre. « Un des principaux facteurs
du développement de l’agriculture disait-il, est W. Hardwick, a fait remarquer au Parlement
évidemment la main d’œuvre ; or, comme on le que les conditions naturelles de Porto-Rico
sait, le personnel nécessaire fait défaut à Cuba, sont très semblables à celles de Cuba et que
et par suite les salaires sont fort élevés, ce qui dans le passé Porto-Rico avait produit du sucre
augmente le coût de la production du sucre. avec avantage, sans protection et qu’il pouvait
Avec une main d’œuvre suffisante et un outilla en être de même dans l’avenir si la culture de
ge approprié, il n’est pas exagéré d’admettre la canne était limitée aux terres qui y convien
que Cuba pourrait produire 6 millions de ton nent. Les tarifs élevés dont a bénéficié l’Ile,
l’ont poussée à cultiver la canne dans des terres
nes de sucre par an. »
D’ici à ce que les récoltes cubaines aient où elle se trouve dans de mauvaises condi
acquis cette importance, il s’écoulera sans tions : il n’y a donc pas lieu de maintenir oet
doute un bon nombre d’années. De 1907-08 à état de choses à la faveur de droits élevés
1912-13, la production de Cuba a passé de qu’auraient à supporter le peuple américain.
Il est probable que les fabriques de sucre de
969.175 tonnes à 2.428.537 formes ; c’est un
accroissement de 1.459.362 tonnes en 5 ans ou betterave des Etats-Unis seront en assez mau
de 291.872 tonnes par an, alors que la consom vaises postures à la suite de la rétorme. Elles
mation des Etats-Unis a augmenté de 1908 à sont actuellement au nombre de 76 avec une
1913, de 116.470 tonnes en moyenne par a.n. Si capacité de traitement de 63.000 tonnes de bet
Cuba livrait chaque année au marché une teraves.
Malgré le nouveau tarif, le marché des Etatsquantité supplémentaire de sucre de cent mille
tonnes, sa production atteindrait dans une Unis paraît être réservé à ses possessions, mais
vingtaine d’années, 3.400.000 tonnes et MM. la production de celles-ci n ’est pas encore ca
Willett et Gray estiment que les Etats-Unis con pable de l’alimenter complètement. Il en résulte
sommeront à ce moment-là environ 7.000.000 que son augmentation ne peut qu’avoir une
action indirecte sur le reste du marché montonnes.
D’après le nouveau tarif, le sucre doit être mé.
Les colonies anglaises, de leur côté, n’ont pas
admis en franchise à partir du 1er mai 1916 et
malgré la clause générale qui dispose que les à craindre, pendant une période de cinq ans,
droits compensateurs seront établis sur les une concurrence avantagée sur le marché
marchandises primées à l’exportation de leur anglais de sucre de betterave puisque en fait,
pays d’origine, l’Office du Trésor à Washing tous les pays producteurs de ce sucre sont liés
ton a déclaré que les droits compensateurs ne pour cette durée par la convention de Bruxel
pourraient être appliqués qu’aux produits et les. Elles ont du reste un nouveau marché
marchandises soumis à des droits d’entrée en avantagé qui est celui du Canada et, étant
conséquence, les sucres primés de Russie ou donné le grand développement que prend ce
d’autres pays seraient admis sur le marché pays, leur production n’augmentera certaine
américain dans les mêmes conditions que les ment pas dans la même mesure que la consom
sucres non primés. Les fabricants allemands mation de celui-ci ; l’expérience ayant prouvé
qui se préoccupent de cette situation ont émis que malgré la hausse dont il avait bénéficié sur
le vœu que les Etats-Unis adhèrent à la con le marché anglais depuis 1902, le sucre colo
vention de Bruxelles, dans ce cas, en effet, les nial anglais n’avait pas augmenté comme
sucres primés devraient être assujettis à un quantité.
Nous n’avons pas parlé de la production de
droit compensateur.
Dans tous les cas, le sucre de la Louisiane l’Australie qui est, du reste, stationnaire parce
sera très fortement affecté, et il ressort des qu’elle est absorbée par la consommation
débats qui ont eu lieu à la Chambre des Repré locale.
Il nous reste à examiner de quatre groupes
sentants aux Etats-Unis à l’occasion du nou
veau tarif, que la concurrence entre les pays de pays producteurs de sucre de cannes, l’Amé
qui ont comme marché les Etats-Unis s’établi rique du Sud et centrale, Formose, les colonies
ra de la manière suivante après le coût de la hollandaises et enfin les colonies françaises.
�65
L ’A m é r iq u e C e n t r a le e t du S u d
L e s c o lo n ie s h o lla n d a is e s
A l’exception des Guyanes en Amérique cen
trale, la production n’est intéressante qu’au
Mexique où les progrès accomplis sont très
sérieux, la production étant passée de 117.496
tonnes en 1906-7 à 152.600 tonnes en 1911-1912.
Dans l’Amérique du Sud, la production du Bré
sil se développe considérablement, "étant passée
de 194.000 tonnes en 1909-08 à 282-000 tonnes en
191T5-Î1. En Argentine et au Pérou, elle est sta
tionnaire aux environs de 150.000 tonnes pour
chacun de ces pays. Le développement de la
culture de la canne à sucre étant lié par l’ac
croissement de la main d’œuvre il ne semble
pas que d’ici quelque temps l’Amérique du Sud
puisse suffire à sa consommation et devenir
elle-même sérieusement exportatrice.
En ce qui concerne les colonies hollandaises,
les Indes orientales sont seules intéressantes,
la production de la Guyane hollandaise restant
très faible, 14.459 tonnes en 1911, alors qu’en
1835, elle était de 18.055. A Java, elle a atteint
au contraire un degré de prospérité qui n’a
certainement été dépassé nulle part. La pro
duction des sucres de Java a triplé pendant ces
quinze dernières années, tandis que les rende
ments augmentaient sans arrêt, grâce au per
fectionnement des procédés scientifiques appli
qués soit dans la culture soit dans l’industrie.
Nous extrayons d’une lettre de l’éminent pro
fesseur Prinsen Geerligs au Bulletin Agricole
de l’Ue Maurice les chiffres suivants :
F o rm o s e
La production du sucre à Formose a triplé
dans les cinq dernières années, étant passée de
81.448 tonnes à 200.000 tonnes. Mais elle se
maintient à ce chiffre depuis trois ans. Elle est
presque entièrement absorbée par le Japon ou
la consommation intérieure, le Japon en
absorbant plus de la moitié. Pour le dernier
exercice, l’exportation n’a été que d’environ
5.000 tonnes pour la Chine et 1.000 tonnes pour
les Etats-Unis en sucre raffiné et de environ
15.000 tonnes de sucre brun à destination de
Vancouver, Liverpool, Calcutta et Bombay.
Les usines avaient à fournir pour la dernière
saison 1.500.000 piculs aux raffineries du Japon,
mais elles n ’ont pu satisfaire à cet engage
ment. Le sucre de Java a dû être importé au
Japon au prix de 10 yen par picul (1 L. Lst. 5 d )
y compris le droit de 3 yen 50 sen (7 s. 2 d.) Le
prix du contrat du sucre de Formose pour
livraison aux raffineries du Japon était à la
même époque de 8 yen 50 cent (17 s. d.4) Il sem
ble donc que pour le moment, Formose ne soit
pas capable de lutter, simplement au point de
vue du prix de revient de la production, avec
Java. Jusqu’en 1912, une prime avait été
accordée à l’importation au Japon de sucre
de Formose sur la base de 1 yen 60 sen 3 s. 3 d.
par picul, pour une valeur totale de 269 L. st.
Une subvention de 1 yen (2 s.) par 1.000 kilos de
cannes coupées a également cessé pendant la
dernière saison ; cette subvention s’est montée
à 73.000 L. st. Il ne reste plus actuellement
qu’une participation donnée sous forme de
fournitures d’engrais et de jeunes plants qui,
pour l’année 1912-1913 est évaluée à 72 000 L. st.
Maigre ces encouragements, la superficie cul
tivée a diminué de 38.000 acres en 1911 par rap
port à 1910, et n’était que de 173.000 acres de
cannes améliorées et de 9.000 acres de cannes
ordinaires. Les journaux japonais indiquent
que pour 1913 elle aurait été,seulement de 157.300
acres. Les deux seules usines étrangères de
Formose ont été vendues en 1911 à une compa
gnie japonaise et cette concurrence n’est peutêtre plus à redouter, pour le moment du moins,
pour les autres pays.
Il semblerait donc que les efforts du gouver
nement du Japon n’auront pas porté les fruits
cherchés, les cultivateurs de Formose trouvant
plus avantageux d’autres cultures.
1908
1909
1910
177
182
182
Nombre des usines .....
115.458
122.111
127.261
Hectares plantés de cannes
Kilogrammes de cannes récol97.997
téspar hectare .
105.568 102.000
Kilogramm e de sucre récoltés par hectare
10.557
10.165
10.121
Pourcentage de sucre iourni par la canne
9.97
10.000
10.33
Java * ..............
1.241.885 11247.2(60 1.278.420
Il ajoute :
« La sorte de sucre fabriquée dans les usines,
« a subi de grands changements en ces derniè« res années. Entre 1894 et 1912, le sucre expor« té de Java n’était que du sucre brut à 96° de
« polarisation et des arrières produits de cou« leur foncée. Après l’année 1902, quand les
<( Etats-Unis trouvant assez de sucre près de
« leur porte, eurent cessé de se pourvoir aussi
« abondamment que dans le passé à Java, les
« fabricants de Java s’emparèrent des marchés
« de l’Inde britannique et de Chine et par con« séquent se mirent à faire du sucre blanc pour
« la consommation directe. La qualité du sucre
(( blanc exporté par Java a toujours grandi et
« a atteint en 1910 le chiffre de 34 % de l’expor« tation totale de sucre. »
En moyenne, le prix de revient du sucre brut
tout inclus, même amortissement et agrandis
sement, tantièmes pour directeur et personnel,
en somme tout, est de Fl. 5.50 le picul (1) livré
dans les magasins des acheteurs, tandis que le
prix du sucre payé par les acheteurs a été de
Fl. 6.76 en moyenne en 1908 ; de Fl. 6.75 en
1909 et de Fl. 7.12 en 1910.
« En 1911, 185 usines ont travaillé à Java ; il
« a été coupé 335.591 acres qui ont donné T.
« 14.288.178 de cannes, ou 42,3 tonnes métriques
« par acre. Le rendement a été de 10.26 de su« cre du poids de la canne, ce qui fait que
« l’acre a produit 4,34 tonnes de sucre en
« moyenne. Certaines propriétés ont eu une
« moyenne de plus T. 5.20 de sucre à l’acre. »
Ces précisions sont particulièrement intéres
santes, car on peut dire qu’elles montrent le
degré de perfection que peut atteindre dès
maintenant la culture de cannes. En les compa
rant au chiffre de la production française au
sucre de betterave, on constate en même temps
(1) 1 florin de Hollande 1 sh. Sd. 1 picul de
Java 61 76 kilo g.
�66
combien la canne à sucre l’emporte sur la bet
terave comme productrice de sucre. En 19081909, dernière année dont nous avons les chif
fres, le rendement moyen en betterave par hec
tare a été en France de 27-698 kilogs et le ren
dement de sucre raffiné obtenu par tonne de
betterave a été de 121 k. 540. Un hectare de
cannes aurait donc donné à Java 13.000 kilos de
sucre tandis gu’un hectare de betterave ne don
nerait en France que 3.366 kilogs.
Brut 88»
Entrep.
Blanc
n' 3
Belle
sorte
Bonne
sorte
1911 .. 35.85
42.48
74.35
73.85
1910. .. 35.89
39.98
72.10
71.60
62.57
1909.... 28.60
62.07
31.32
1909. .. 28.60
62.57
62.07
31.82
1907.... 23.97
57.64
57.14
26.68
57.76
1906. .. 22.62
25.78
57.26
1905. .. 28.53
32.44
66.23
65.73
1904. .. 26.24
61.77
29.47
61.27
L e s c o lo n ie s fr a n ç a is e s
82
1903. .. 22.21
25.47
81.50
Nous en arrivons enfin aux colonies françai
94.81
1902. .. 18.11
94.31
22.18
ses. Celles-ci, liées au marché métropolitain
1901.
26.08
100.33
99.83
22.52
français, avaient subi une crise très rude au
30.90
104,43
1900. .. 30.13
103.93
moment où, du fait de l’établissement générai
105.11
104.61
1899. .. 31.02
31.89
de primes les cours du sucre étaient descendus
1898. .. 29.62
31.17
103.79
103.29
très bas sur les marchés d’exportation. La con
96.69
1897. .. 25.66
96.19
26.79
vention de Bruxelles a eu pour effet de faiçe
1896. .. 28.65
100.88
100.31
30.45
renaître pour elles l’ère des bénéfices ; les prix
1895.
99.53
98.53
27.05
28.62
élevés que leur sucre réalisa n’eut point cepen
32.50
105.16
1894. .. 30.78
104.16
dant pour résultat de leur faire augmenter
113.84
42.62
112.84
1893.
40.51
leur production car elles avaient vu le danger
38.64
105.16
104.16
1892. .. 37.64
de la monoculture et elles se sont efforcées très
36.88
107.08
106.08
1891... 35.63
sagement de développer l’exploitation d’autres
sont
restés
aux
environs
En
1913
les
prix
denrées ; c’est ainsi qu’à la Guadeloupe l’ex
francs par suite de l’abonportation de sucre, qui était de 48.949 tonnes d’une trentaine de de
betteraves en Europe.
en 1903, n’a été que de 33.038 tonnes pour la dance des récoltes
La hausse des trois années précédentes avait
saison 1911-12 avec des variations allant de
25.000 à 42.000 tonnes suivant les conditions cli été due en très grande partie aux mauvaises
récoltes qui ont caractérisé ces années, le prix
matériques.
A la Martinique, la quantité de sucre la plus de 30 francs n’en reste pas moins d’un tiers
élevée a été obtenue en 1894, où elle était de plus élevé que ceux réalisés au moment de la
50.526 tonnes, mais elle est tombée ensuite aux Convention de Bruxelles.
La question que se posent actuellement ces
environs de 30.000 tonnes jusqu’en 1903, et elle
atteint en 1905, 42.233 tonnes pour retomber en colonies qui ont retrouvé, grâce à ces prix, leur
1911 à 35.472 tonnes, moyenne de ces dernières activité passée, consiste à se demander quelle
années. En 1912 elle a été de 39.458 tonnes- A la influence aura le retrait de l’Angleterre de la
Réunion elle était en 1901 de 41.500 tonnes et si, convention de Bruxelles et ultérieurement le
en 1911, l’exportation a été de 50.431 tonnes, non-renouvellement possible de cette conven
c’est qu’une partie de la récolte de 1910, qui tion.
La première partie du problème est facile à
avait été de 45.549 tonnes, avait dû être expor
tée pendant cette dernière année. En 1912, à la résoudre car depuis plusieurs années la
suite de cyclones très gTaves, l’exportation est France ne prend pour ainsi dire plus part à la
lutte sur le marché anglais et cependant les
tombée à 26.676 tonnes.
En somme, comme les colonies anglais.es des sucres de nos colonies ont trouvé à s’employer
Indes occidentales, les colonies françaises ont avec avantage soit dans la consommation
simplement tiré parti des hauts prix rétablis métropolitaine, soit à la réexportation.
par la convention de Bruxelles sans augmenter
Le tableau ci-dessous en est une preuve :
leur production. Ces prix sont simplement ceux
qui doivent jouer normalement lorsque la pro
Importation de sucres bruts à Marseille
duction et la consommation sont seules en jeu ANNÉES Colonies
KILOS
sans qu’il intervienne des mesures fiscales pour
Totaux
Etranger Indigènes
Françaises
les fausser.
112.544.337
83.112.070
29.041.087
391.180
1900 ....
La hausse dont bénéficient ainsi les colonies 1901 ..., 31.952.223
125.973.924
93.923.340
98-361
134.624.290
françaises ne saurait mieux être indiquée 1902 .... 37.214.756
97.384..580
24.954
144.085.563
93.693.900
121.445
qu'en prenant pour base les prix moyens réali 1903 .... 53.270.218
124.221.748
90-4 ....
8.435
83.201.350
41.011.963;
sés à Paris par le sucre usiné, tous droits défal 11905
118.408.575
8.7/17
....
39.318.61&
79.081.240
qués, les statistiques locales n’étant pas éta 1906 .... 57.995.703
130.643.243
8.735
72.638.795
blies avec assez de soin dans la fixation des 1907 .... 61.240.256
107.961.004
2.786
46.707.962
valeurs pour que l’on puisse en tenir compte. 1908 .... 64.134.186
121.217.291
623.478
56.459.627
113.440.502
64.067.252
2.200
Nous donnons ces prix dans le tableau ci-des 1909 .... 49.371.100
19010
....
63.658.600
104.020.800
5.002.900
35.359.300
sous établi, d’après le Journal des Fabricants 1911 .... 62.957.800 15.976.200
116.854.700
37.920.700
de Sucre.
1912 ....
66.694.SCO
141.970.900
47.073.100
28.203.000
Cours moyens mensuels des sucres sur la
En ce qui concerne l’influence de la cessa
place de Paris (les 100 kilos)
tion de la convention de Bruxelles, il paraît
(Raffiné en pains)
bien que la lutte restera normalement canton
acquitté
née désormais entre la betterave et la canne à
Blanc
Bonne
Brut 88°
Belle
sucre seulement sur le terrain du coût de la
sorte
Entrep.
n” 3
sorte
productionM. Prinsen Geerligs a indiqué par les chiffres
63.50
1913... 27.29
30.86
64
suivants les fluctuations depuis 1850 de la pro75.73
1912... 35.87
42.34
76.23
�67
duetion du sucre de canne par l'apport au sucre
de betterave.
Sucre de canne par rapport
Années
à la production totale
1852-1853 ......................................
86 %
1869-1870 .....................................
67,3 »
1880-1881 ......................................
53,7 »
1883- 1884 ...................................
47,0 ».
1884- 1885 ....................................
45,4 »
1889-1890 ......................................
37,7 »
1895-1896 ......................................
39,6 »
1901-1902 ......................................
37,5 »
1906-1907 ......................................
42,4 »
1910- 1911 ...................................
41,2 »
1911- 1912 ...................................
49,0 »
Ces chiffres et l’historique que nous venons
de résumer paraissent bien montrer que la
betterave ne peut triompher de la canne à
sucre qu’au moyen d’artifices lui donnant une
protection fiscale, et le tout est donc pour nos
colonies de faire tous leurs efforts pour perfec
tionner leurs moyens de culture et d’extraction
et les mettre à 1a. hauteur de ceux employés
dans les autres pays producteurs de cannes à
sucre. Actuellement, les rendements moyens
obtenus à la Guadeloupe et à 1a. Réunion,
osicillemii .entre: 8 'jet 9.65 %, Gomme le fait
remarquer la Chambre de. Commerce de la
Réunion, alors que les moulins de cette île n’extraieilt ordinairement que 700 kilos de vesou
de 1a. tonne de canne, aux îles Hawaï, on ob
tient 840 kilos et un rendemnt de 12.50 %. Pour
la production de l’année 1910, cette différence
aurait Jdonn.é une recette supplémentaire cto
2.350.000 francs. La sélection des cannes qui
est la cause principale de ces hauts rendements,
la lutte, contre les maladies, doivent faire l’ob
jet des préoccupations primordiales des plan
teurs et de leur Gouvernement, et les pays qui,
comme les Indes néerlandaises ou Hawaï
auront su ainsi tirer parti des bienfaits de la
concurrence de la betterave que si les pays qui
science me paraissent bien n’avoir à redouter
la concurrence de la betterave que si les pays
qui produisent celle-ci retournent à leur politi
que de protection fiscale.
C o n c lu s io n
En somme et ce sera la conclusion de cette
étude, il semble bien que les différents pays
producteurs de sucre de carme ont dès mainte
nant, chacun leurs débouchés- bien délimités
par suite des régimes fiscaux des métropoles
dont ils dépendent. La production des posses
sions des Etats-Unis est pour de longues an
nées absorbée entièrement par eux, les colo
nies anglaises fournissent celles d’entre elles
qui ne produisent pas de sucre. Formose dont
on avait pu craindre un instant la concurrence
paraît incapable de satisfaire aux seuls besoins
du Japon, et la conséquence en est que les In
des néerlandaises sont à peu près les seules
pour alimenter l’immense marché d,e l’ExtrêmeOrient Nos possessions françaises dont la pro
duction est pour le moment très limitée, auront
dans les pays plus -ou moins réservés à l’in
fluence du commerce français, des débouchés
suffisants et, la canne à sucre n’a rien à
redouter de la betterave tant que celle-ci ne
sera pas avantagée par une politique fiscale
exagérée, ainsi que le prouve l’historique que
nous venons de passer.
Ainsi que l’a -déclaré le premier Ministre
anglais. Il semble bien que les consommateurs
des pays à betteraves se refuseront désormais
à payer les frais de cette politique.
Le développement de la production russe
reste le seul gros inconnu.
L’on ne saurait trop enfin, en ce qui concerne
nos anciennes colonies, leur conseiller de ne
pas persister dans une monoculture dont elles
ont vu les dangers et dans tous les cas, il est
absolument nécessaire qu’elles fassent reposer
cette culture sur les procédés scientifiques les
plus perfectionnés.
�TABLE DES MATIÈRES
Pages
Inauguration de la cinquième Exposition ............................................................................
Liste des exposants .......................................................... >........... ••........................................
Clôture de la cinquième Exposition ................................................................. ...............
Conférence de M. Payen sur le Marché des cafés, cacaos, thés .......................................
Rapport de M. Magnier : Café............................................................................. >................
Rapport de M. Mouren : Cacaos ..........................................................................................
Rapport de M. Digonnet : Thés ..........................................................................».................
Liste des récompenses ...........................................................................................................
Les cafés d’origine congolaise .............................................................. «..............................
Le traitement des maladies cryptogamiques .......................................................................
Propriété des bouillies cupro-sodiques, par M. Gastine ...................................................
Traitement mécanique du cacao, par M. Hudson ...............................................................
La culture et la préparation du thé à Java, par AI. Nanninga ..........................................
La technique de l’industrie du sucre à Java, par M. H. C. Prinsen Geerligs .....................
La production mondiale du sucre, sa réglementation et sa consommation, par M.
Emile Baillaud ...................................................................... ...........................................
M arseille. -
Im prim erie du
S é m aphore,
B a e i a t i e r , rue Venture, 17 19
7
1Ü
12
15
10
21
22
23 '
25
29
33
41
47
52
58
��Im prim erie
du “ Sém aphore”
B arlatier
17- 19,
rue Venture
M arseille
�
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Description
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Ouvrages imprimés édités au cours des 16e-20e siècles et conservés dans les bibliothèques de l'université et d'autres partenaires du projet (bibliothèques municipales, archives et chambre de commerce)
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A name given to the resource
Ve Exposition spéciale. Cafés, cacaos, thés, sucres. Janvier-Avril 1913
Subject
The topic of the resource
Colonies françaises
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Institut colonial marseillais (Marseille). Éditeur scientifique
Source
A related resource from which the described resource is derived
BU Saint Charles - Sciences, Lettres et Sciences Humaines (Marseille), cote 8352
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Barlatier (Marseille)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1914
Rights
Information about rights held in and over the resource
domaine public
public domain
Relation
A related resource
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/240418808
Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/BUSC-8352_Cafes-cacaos-thes-sucres_1913_vignette.jpg
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
1 vol
68 p.
In-4°
Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
text
monographie imprimée
printed monograph
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/410
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Colonies françaises. 19..
Abstract
A summary of the resource.
Appartient à la collection : (Institut Colonial de Marseille ; Notice N° 11)
Provenance
A statement of any changes in ownership and custody of the resource since its creation that are significant for its authenticity, integrity, and interpretation. The statement may include a description of any changes successive custodians made to the resource.
BU Saint Charles - Sciences, Lettres et Sciences Humaines (Marseille)
Description
An account of the resource
Etudes consacrées aux problèmes liés à ces cultures (insectes et champignons), complétées par une analyse de la production et du marché du sucre, entravés par une réglementation internationale jugée trop contraignante
Spatial Coverage
Spatial characteristics of the resource.
Ve Exposition spéciale. Cafés, cacaos, thés, sucres. Janvier-Avril 1913 <br />
<p>- Feuille <i>Bangalia</i> ; 35 ; 1892 ; Service géographique de l'Armée. Révisé et complété en 1892 ; mai 1892 - En couleur <br />- Lien vers la page : <a href="http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=6458" target="_blank" rel="noopener">http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=6458</a></p>
Cacao -- France -- Colonies
Café -- France -- Colonies
Commerce -- France -- Colonies
Produits tropicaux -- France -- Colonies
Sucre -- France -- Colonies
Thé -- France -- Colonies
-
https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/1/399/BUSC-8357_Riz-mais-sorghos_1911.pdf
dc7a19b68201f019d5b5f8e8239fb9bc
PDF Text
Text
8357
T COLONIAL MARSEILLAIS
•H'
5, Rue Noailles, 5
M A R S E l l y L B
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^ I.
IV e Exposition Annuelle
RIZ-MAIS-SORGHOS
A o û t - O cto b re 1911
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MARSEILLE
I MPRI MERI E
MARSEI LLAI SE
Rue Sainte, 39
1912
1946
���INSTITUT COLONIAL MARSEILLAIS
5, Rue Noailies, 5
M A R S Ë I I v I v B
IV e Exposition Annuelle
A o û t - O cto b re 1911
MARSEILLE
IMPRIMERIE
MARSEILLAISE
Rue Sainte, 39
1912
v
8357
��INSTITUT
COLO NIAL
M AR SEILLAIS
L’exposition des riz, maïs et sorghos organisée par l’Institut Colonial Marseillais en 1911,
a été des plus remarquables en ce qu’elle a permis, grâce à la collaboration des Gouvernements
et des Chambres d’Agriculture de nos Colonies, de réunir une collection des plus complètes des
principales variétés de ces grains cultivés dans nos possessions.
Nous publions ici le catalogue des échantillons qui ont formé cette collection.
Pour établir ce catalogue, nous avons conservé la distinction par pays de production parce
que les études permettant de comparer entre elles des graines féculentes de diverses origines
n’ont pas encore été poursuivies assez loin pour qu’il soit possible de procéder à des identifica
tions entre elles.
Nous avons groupé par colonie les grains qui nous étaient adressés sous la même dénomi
nation et nous avons placé le tout simplement par ordre alphabétique dans l’impossibilité de
procéder à une classification plus rigoureuse.
Nous avons fait suivre le nom de l’échantillon de celui du lieu d’origine et les divers
renseignements qui nous ont été donnés sur les dates de culture, les rendements et les
principales caractéristiques.
Nous avons publié dans notre bulletin YExpansion Coloniale toute une série d’études
qui nous ont été adressées par les chefs de services agricoles de nos colonies, et nous nous
bornerons à y renvoyer, en donnant ici les principales indications statistiques qui concernent
l'exportation des riz, maïs et sorghos.
En nous adressant des belles collections qui ont . constitué notre Exposition, les colonies
nous ont demandé de leur indiquer quelles étaient, parmi les variétés qu’elles nous
adressaient, celles qui paraissaient présenter le plus d’intérêt pour le commerce et l’industrie
métropolitaine.
En ce qui concerne les riz, nous avons dù procéder à une distinction. Nous avons soumis
les échantillons, qui nous ont été envoyés à l’état décortiqué, aux deux grandes rizeries
marseillaises : « Les Rizeries Méridionales et les Rizeries de la Méditerranée » et celles-ci
ont procédé à un examen fort long en raison du nombre considérable des échantillons et qui
a abouti aux classifications que nous reproduisons ci-après. Nous publierons ultérieurement
les résultats de l’examen des paddy, une décortication préliminaire étant nécessaire et cetravail n’étant pas encore terminé.
Cette étude industrielle pourra être précieuse pour les travaux de sélection que vont
entreprendre les colonies et qui préciseront quelles sont celles parmi les variétés locales qui
doivent être multipliées de préférence ou à quelles introductions et à quelles hybridations
on devra procéder, mais il devra se poursuivre, en même temps, tout un travail de détermi
nation et de classification pour lequel l’étude des matériaux que nous avons réunis pourra être
de quelque utilité. C’est à ce point de vue que nous avons considéré plus particulièrement les
échantillons en épis et en paddy. M. le Professeur Jumelle a bien voulu faire entreprendre dans
son laboratoire l’examen des échantillons en vue de voir dans quelle classsification il serait
�IV
INSTITUT COLONIAL MARSEILLAIS
possible de procéder. M. Laurent Raybaud, docteur es-science, préparateur de botanique
agricole à la Faculté des Sciences de Marseille, a commencé sous sa direction cet examen.
En ce qui concerne les sorghos, d'un intérêt d’alimentation purement locale, M. Jumelle, a
procédé à la détermination des épis que nous avons reçus et nous publions ci-après ce
savant travail.
En ce qui concerne le maïs, nous devons dire que de l'avis unanime des experts auxquels
nous avons soumis les grains qui nous ont été envoyés, la distinction des diverses variétés ne
leur a paru offrir, pour le moment, aucun intérêt, sauf pour la Tunisie dont nous avons reçu
de très beaux échantillons, mais dont l’exportation est peu importante. D’après eux, les colonies
qui exportent du maïs, en l’espèce le Tonkin et le Dahomey, doivent se préoccuper avant toute
chose de remédier aux causes qui font que ces maïs arrivent généralement avariés.
Il est probable que le choix des variétés à cultiver permettra d’obtenir des sortes plus
résistantes aux causes d’avaries, mais c’est là une recherche qui doit être faite sur place.
On connaît en effet actuellement très bien quelles sont les causes de ces avaries et quelles
sont les conditions que doit remplir le maïs pour être exporté avec succès. Nous avons pensé
qu’il serait utile pour nos négociants et nos planteurs de connaître les conclusions où l’on
est arrivé à ce point de vue aux Etats-Unis, et dans l’Union des Etats de l’Afrique du Sud où
l’on s'en est tout particulièrement préoccupé et après une enquête faite sur cette question
nous avons exposé les mesures qui ont été prises dans ces pays pour organiser dans les
meilleures conditions possibles l’exportation des maïs.
E. B.
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
v
QUELQUES VARIETES DE SORGHOS
DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
Il nous a paru intéressant de tenter une. pe
tite classification des divers sorghos envoyés
récemment par notre Afrique Occidentale Fran
çaise à l’Exposition des Riz, Maïs et Sorghos
de l’Institut Colonial Marseillais. Nous ne sau
rions trop faire remarquer d’ailleurs qu’il con
vient de n’attribuer à cette classification qu’u
ne valeur relative, et la principale objection
qu’on puisse faire est qu’un même nom indi
gène peut se rapporter, suivant les contrées, à
des variétés différentes. Mais précisément le
meilleur moyen de s’assurer de ce qui en est
réellement à cet égard, est d’établir ainsi un
premier tableau qui devra être complété et re
manié dans la suite, à mesure que de nouveaux
échantillons pourront être examinés. Et c’est
après quelques études de ce genre qu’on com
mencerait à avoir une idée exacte des diverses
variétés cultivées dans une vaste région telle
que notre Afrique tropicale.
Le botaniste autrichien E. Hackel, a bien
donné déjà autrefois une classification de ces
variétés de sorghos cultivés, mais il est facile
de constater bien vite que cette classification
est très incomplète et peu conforme à la réalité.
Les noms latins donnés par Hackel ont même
l’inconvénient de laisser croire que les variétés
ainsi désignées ont plus d’importance qu’elles
n’en ont bien souvent sans doute en fait. Ils
amènent par exemple, à penser, comme on le
dit fréquemment, que le Sorghum Burra tel
que le caractérise Hackel, est le plus cultivé en
Egypte, et on a en même temps l’impression
que ce Sorghum Burra se distingue bien no
tamment du Sorghum cernuum. A notre avis,
des distinctions aussi nettes sont trompeuses ;
les variétés Sorghum Burra et S. cernuum ne
nous semblent que deux variétés quelconques
d’un vaste groupe, caractérisés par ses grap
pes condensées, droites ou penchées. Tous les
clurrhas d’Egypte ne correspondent pas certai
nement au sorgho qu’Hackeî décrit tout spé
cialement comme Sorghum Burra. La flexion
de la tige au-dessous de la grappe n’est nulle
ment, d’autre part, un cai'actère typique et
exclusif du Sorghum cernuum. Hackel dit luimême qu’on n’observe pas cette courbature
chez tous les S. cerv\uum, et qu’on peut la re
trouver, par contre, quelquefois chez d’autres
variétés avoisinant les S. Burra. En somme le
botaniste autrichien a attribué des dénomina
tions scientifiques aux échantillons que les cir
constances ont mis à sa disposition sans peutêtre songer suffisamment que ces échantillons
ne représentaient que quelques variétés par
mi un grand nombre d’autres.
Nous ne chercherons donc pas à préciser
dans quels groupes de Hackel rentrent les sor
ghos de l’Afrique Occidentale Française que
nous avons pu examiner. Par la flexion de leur
grappe, ceux qui sont à grappe condensée se
rapprochent de la variété Cernuum, mais ils
s’en éloignent par l’absence d’arête à l’épil-
let ; ils ne correspondent pas mieux au Sor
ghum cernuum, non plus qu’aux variétés voi
sines.
Voilà pourquoi nous nous contenterons des
noms indigènes. Le jour où l’on constatera, en
certains cas, une synonymie, ou que au con
traire le même nom désigne plusieurs types,
on pourra toujours, comme pour les blés ou
pour les autres plantes de nos cultures euro
péennes, adopter une dénomination française.
Sur les quinze variétés que nous avons pu
étudier, 9 sont à grappe lâche et 6 à grappe
condensée.
Pour les 9 variétés à grappe lâche, dont 8
sont de Guinée Française, nous pouvons dres
ser le tableau suivant :
I. — Le grain est rouge ou rougeâtre.
A. — Le grain est rouge et elliptique (4 m/m
sur 2 m/m ’) et est un peu dépassé par les glumes (ou balles), qui sont brun foncé, lancéolées
et aiguës (5 m/m sur 2 m/m). C’est le mengui
gbélï ou mil rouge de Kankan.
B. — Le grain est blanc rougeâtre (4 m/m
sur 2 m/m 5) et est aussi un peu dépassé par
les glumes, qui sont noires, lancéolées et aiguës
(5 m/m sur 2 m/m). C’est le fignê du Sine-Saloum (Sénégal).
II .— Le grain est blanc, ou blanc jaunâtre,
ou blanc rosé.
A. — Les glumes sont faiblement velues sur
les bords.
a) — Ces glumes sont bicolores ; la première
est entièrement jaune paille, la seconde ne l’est
que dans sa moitié supérieure, mais est rouge
dans sa moitié inférieure. Quelquefois cepen
dant la première glume est aussi un peu tein
tée de rouge. Ces deux glumes sont ovales-obtuses (4 m/m 5 sur 3 m/m) et un peu dépassées
par le grain qui est blanc sale, ovoïde, un peu
anguleux au sommet (5 m/m' sur 4 m/m), c’est
le sanko-ba de Kankan.
b) — Les glumes sont toutes deux acajou
clair, un peu moins colorées cependant et plu
tôt jaunes vers le sommet. Lancéolées (6 m/m
sur 2) et égalent ou dépassent un peu le grain,
qui est blanc, ovoïde (4 m/m sur 3). C’est le
sula-oulenko de Kankan.
c) — Les glumes sont de couleur puce, écar
tées, lancéolées (5 m/m sur 2) et dépassent le
grain qui est blanc plus ou moins teinté de ro
se, avec parfois un ou deux petits points rou
geâtres vers le sommet, moins comprimé que le
précédent, un peu elliptique (3 m/m 5 sur
3 m/m), légèrement anguleux au sommet. C’est
le mengui fikhê de Benty.
d) —• Les glumes sont brun noirâtre, sauf au
sommet et sur les bords, où elles sont rougeâ
tres ; elles sont ovales (3 m/m 5 sur 3) et éga
lent ou dépassent un peu le grain, qui est blanc
�VI
INSTITUT COLONIAL MARSEILLAIS
grisâtre, un peu anguleux au sommet (3 m/m 5
sur 3). C’est le bimbiri-ba de Kankan.
e) — Les glumes sont noires.
1° Elles sont ovales aiguës (4 m/m sur
2 m/m 5) et dépassent un peu le grain qui. est
blanc, un peu elliptique (3 m/m sur 2), légère
ment anguleux au sommet. C’est le kamin-keudé de Kankan.
2° Elles sont lancéolées aiguës (5 m/m sur 2)
et dépassent légèrement ; le grain qui est blanc,
encore un peu elliptique , mais un peu plus
gros que le précédent (3 m/m 5 sur 2 m/m 5)
avec parfois quelques points rouges. C’est le
mengui-foré de Benty.
B. — Les glumes sont assez fortement velues
sur les bords, brun noirâtre, presque aussi lar
ges que longues (4 mm. sur 3) et très nettement
dépassées par le grain qui est gros (5 mm. sur
4 mm. 5), blanc jaunâtre, piqueté de quelques
petits points rouges, peu comprimé, presque
arrondi au sommet. Nous ne connaissons mal
heureusement pas le nom indigène de cette va
riété, dont l’échantillon était dépourvu d’éti
quette.
Elle est particulièrement intéressante comme
forme de transition entre les variétés précéden
tes et celles que nous allons étudier maintenant
et qui sont .à grappe condensée. Elle a bien,
en effet, l’inflorescence lâche de tous les sor
ghos que nous venons de citer, mais ces glu
mes presque arrondies, velues sur les bords,
bien dépassées par les grains qui sont gros et
à sommet presque arrondi, la rapprochent
énormément des variétés suivantes, chez les
quelles nous allons trouver généralement ces
caractères. Dans tout le groupe qui précède, il
n’y a que dans cette dernière variété, et aussi
un peu dans le sanko-ba que le grain fasse
saillie hors des glumes.
Nos six variétés à grappe dense, toutes du
Sénégal, peuvent être ainsi classées.
I. — Le grain est blanc-grisâtre, un peu plus
long que large (6 mm. sur 4 mm), arrondi au
sommet, et dépasse les glumes, qui sont brunnoirâtre et largement ovales (4 mm. 5 sur 4 mm),
la glurne carenée (qui est la supérieure) étant
à sommet plus aigu que l’inférieure, qui est
convexe non carenée. C’est le pourdi de Saldé.
II. — Le grain est blanc-jaunâtre.
A. — Les glumes sont brun-noirâtre, large
ment ovales (4 mm. 5 sur 4 mm) et dépassées
par les grains qui sont à peu près aussi larges
que longs (5 mm. dans les deux sens) très ar
rondis au sommet. C’est le gediaba de Saldé.
B. — Les glumes sont rougeâtres assez clair
presque rondes (3 mm. 5 en tous sens) et dépas
sées par les grains qui sont un peu plus hauts
que larges (5 mm. sur 4 mm. 5) comprimés,
moins arrondis que ceux de la variété précé
dente au sommet. C’est le Sevil de Saldé.
III. — Le grain est jaune-roussdtre, compri
mé, à peu près aussi haut que large (5 mm.,
dans les deux sens) comme dans le gaaiaba et
les glumes sont rougeâtres clair, comme dans
le Sevil, de 3 mm., 5 de hauteur et de largeur.
C’est le savasouki de Saldé.
IV. — Le grain est rougeâtre surtout dans
sa moitié supérieure, plutôt jaunâtre dans la
partie cachée par les glumes, il est un peu plus
haut que large (6 mm. sur 5 mm). Les glumes,
qu’il dépasse, sont de couleur paille, de 4 mm.
dans les deux sens. C’est le boderi de Saldé.
V. — Le grain est jaune sale, avec auelques
piquetures rouges, et plus large que haut (5
mm. de largeur et 4 mm. de hauteur) avec un
sommet peu convexe et presque droit. Les glu
mes, qu’il dépasse, sont rouge brique foncé de
4 mm. sur 4. C’est le bassi du Sine-Saloum.
Pour donner une idée approximative des
grosseurs relatives de tous ces1 grains, ncus
pouvons ajouter qu’un gramme de grain cor
respond à :
123 grains de kamin keudé.
—
107
sula-Oulenko.
83
—
mengui-foré.
—
82
mengui-gbéli.
—
82
figné.
80
—
mengui-fikhé.
—
71
bimbiri-ba.
—
56
sanko-ba.
37
la variété innomée.
35
—
gadiaba.
—
31
bassi.
—
23
sevil.
—
21
savasouki.
—
21
pourdi.
—
17
bodéri.
—
On voit' nettement par ce tableau que les
grains les plus gros appartiennent aux varié
tés à grappe dense et les grains les plus petits
aux variétés à grappe lâche ; mais ici encore
notre variété inommée établit nettement la
transition entre ces deux catégories. Et, par
mi les sorghos à grappe lâche, c’est toujours
le sanko-ba qui se rapproche ensuite le plus de
ce sorgho intermédiaire.
Henri Jumelle.
Professeur à la Faculté des Sciences
et à l'Institut Colonial de Marseille.
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
VII
Les Conditions ÛxprMon du M s ut lus Causes
(HUMIDITÉ
ET
Dans ces toutes dernières années le maïs est
devenu un produit important d’exportation
pour quelques-unes de nos colonies. L’examen
des conditions dans lesquelles cette exportation
peut s’effectuer de la manière la plus favora
ble est presque entièrement à faire. Nous ne
saurions trop pour cela nous inspirer des mé
thodes appliquées dans les pays où cette ex
portation est pratiquée depuis longtemps.
Une étude approfondie (1) entreprise par
le service d’agriculture des Etats-Unis va nous
permettre de rappeler de quelle manière se
pose ce problème du transport des maïs et quel
les sont les conclusions auxquelles on est arri
vé à ce sujet aux Etats-Unis.
Depuis de nombreuses années, le secrétaire
de l’Agriculture recevait des plaintes fréquen
tes au sujet de la qualité des grains exportés
en Europe, qualité qui ne correspondait pas
aux certificats d’inspection accompagnant'les
chargements. Il fut décidé que des fonctionnai
res particulièrement compétents du « Bureau
of plant industry », MM. Shanahan, technolo
gique des récoltes et Clyde E. Leighty et Emile
G. Boerner, du service de la « standarisation »,
se rendraient en Europe et examineraient l’état
des cargaisons de maïs américan.
Pendant les trois années durant lesquelles
les investigations furent faites dans les ports
européens, un total de 15.007.987 boisseaux de
maïs des Etats-Unis furent examinés en pro
venance des différents ports de l’Atlantique et
du Golfe du Mexique sur 175 navires. Sur ce
total, 12,7 % furent trouvés à l’arrivée échauf
fés au point qu’une partie était entièrement
inutilisable pour l’alimentation.
Sur la quantité totale de maïs échauffé pen
dant l’année 1908-1909. 07 % provenaient des
cales placées à côté de la chambre des ma
chines et du voisinage du tunnel de l’arbre de
l’hélice.
Le pourcentage le plus élevé de maïs échauf
fé (42 %) fut constaté en mai et en avril (18,6
%) saison de germination, tandis que le maïs
chargé en octobre et novembre, « vieux maïs »,
contenant un très bas pourcentage d’humidité,
n’était en aucune manière échauffé.
On vérifia nue la quantité de grains échauf
fés augmentait en proportion de la teneur en
humidité des grains et du temps passé à bord :
(3,5 % du dommge total pour une durée de 13
à 15 jours et 42,5 % pour 46 à 55 jours).
(1) A m erican E xport Corn (Maize) in Europe, par
John Shanahan, G. Leighty et Boerner : publié comme
circulaire n° 55 du Bureau of plant industry —
Washington 1910.
CHARANÇONS)
Les experts se sont demandés s’il était possi
ble que des changements dans le degré d’humi
dité des grains se produisent à bord des na
vires pendant leur transport. Us ont trouvé
qu’un échange d’humidité pouvait se produire
entre les grains contenant un excès d’humi
dité et les grains plus secs, si les premiers
étaient placés dans les parties chaudes du na
vire de manière qu’une évaporation se produi
se et soit suivie d’une condensation sur les pa
rois froides au voisinage desquels se trouvent
les grains secs.
L’humidité peut augmenter également par
suite des modifications chimiques du grain, mo
difications provenant de fermentation occa
sionnée par l’humidité primitive et la chaleur.
C’est ainsi que dans de nombreux navires, le
maïs était humide et s’échauffait à la surface
tandis que l’intérieur était froid, les ponts de
fer et les parois de ces navires étant complè
tement recouverts d’eau provenant de la con
densation de l’humidité des grains échauffés.
Le commerce croit généralement que le grain
transporté pendant la saison correspondant à
celle des semis et qu’il appelle « saison de ger
mination », saison qui s’étend du milieu de
mars au milieu de juin, a une tendance na
turelle à germer et que réchauffement des
grains transportés pendant cette saison pro
vient de cette cause.
Les recherches du service de l’Agriculture ont
montré que cette opinion était erronée, car les
grains avariés pendant cette époque ne portent
généralement pas de trace de germination. Si
du maïs germé a été quelquefois constaté dans
les chargements, ce n’est qu’à la surface et
par suite d’un apport considérable d’humidité
provenant soit de la condensation soit d’autre
source. Lorsque les différents facteurs néces
saires à la germination se trouvent réunis (air
ou oxygène, chaleur ou humidité), celle-ci se
produit quelle que soit la saison de l’année si
le germe est vivant. Il est bien probable que
les mêmes conditions de température et d’humi
dité qui favorisent la germination sont égale
ment favorables au développement de moisis
sures et de bactéries ainsi qu’à la production
de ferments qui ont le pouvoir de changer la
composition des grains et dont l’action est suf
fisante pour produire réchauffement.
De la même manière si l’on remarque que
ce sont pendant les mois de printemps que les
grains provenant des Etats-Unis s’altèrent le
plus facilement, c’est que c’est pendant cette
saison que les éléments favorables à la pro
duction des ferments sont dans les meilleures
conditions d’action. En outre, les maïs expor
tés pendant cette saison ont été principalement
les grains égrenés en hiver, contenant par con-
�VIII
INSTITUT COLONIAL MARSEILLAIS
séquent une grande proportion d’eau et dans
lesquels la fermentation avait souvent commen
cé avant l’embarquement. C’est ainsi qu’a pu
s’établir l’idée d’une saison de « germina
tion ».
En somme des recherches dont nous résu
mons ici les conclusions ont montré que le de
gré d’humidité contenue dans le maïs, ainsi
que du reste dans les autres grains est le prin
cipal facteur à considérer au point de vue de
la sécurité des transports par mer. Le maïs
dans lequel la quantité d’humidité est suffisam
ment basse se transportera sans avarie, quelle
que soit la longueur du voyage, la saison et
l’endroit où il est emmagasiné dans le navire,
tandis que le maïs contenant un haut pour
centage d’humidité est constamment en danger
de chauffer à toute époque et pour toute une
série de causes.
Le maïs complètement desséché à l’air con
tient environ 12 % d’humidité et les investiga
tions des experts du service de l’Agriculture
ont montré qu’un tel maïs ne courait aucun
risque d’échauffement dans les conditions or
dinaires. Il en est pratiquement de même jus
qu’à 14 % à condition que la fermentation n’ait
pas commencé avant l’embarquement.
Il est possible cependant de transporter des
maïs plus humides, mais à la condition que le
voyage soit court, que la température à l’épo
que du chargement soit basse et que la chaleur
des chaudières soit évitée. Tout en arrivant en
bon état dans ces conditions, ce grain s’altère
rapidement s’il est exposé à la chaleur, à une
température atmosphérique plus élevée et de
vient impropre au transport sur les voies d’eau
continentales.
Lorsque un maïs contenant peu d’humidité
est trouvé dans des conditions d’échauffement,
il peut être ordinairement rétabli dans sa con
dition primitive grâce à une légère aération
et sans avoir subi une grande perte du fait de
la décoloration, tandis que le maïs contenant
un pourcentage élevé d'humidité devient rapi
dement décoloré s’il s’échauffe, il ne peut être
refroidi que par de nombreuses manutentions
et subit une plus ou moins grande perte de
qualité et de valeur.
D’une manière générale le maïs des EtatsUnis qui provient des ports de l’Atlantique
ou du golfe du Mexique est transporté en vrac,
à l’exception d’une petite quantité placée dans
des sacs qui servent à caler la cargaison. Lors
que le maïs est complètement desséché, son
emplacement dans le navire n’a pas une gran
de importance tout autant qu’il n’est pas en
contact avec l’eau de mer ou du cargo mouillé
(balles de coton exposé à la pluie avant le char
gement, des planches humides, etc.).
Au contraire, si le maïs n’est pas en condi
tion parfaite, les risques d’échauffement sont
très grands dans toutes les parties placées
contre la chambre des machines et le tunnel
de l’hélice.
C’est pour cela qu’en France, le décret du
1er décembre 1893 a établi que dans les na
vires au-dessus de 400 tonnes destinés au
transport des céréales, la cloison métallique
qui sépare la chambre de chauffe de la cale
doit être revêtue d’une cloison en bois, établie
sur toute la hauteur et la largeur de la cale,
et distante de la cloison métallique de vingt
centimètres, les mêmes dispositions doivent
être adoptées pour la cloison qui sépare la
chambre des machines de la cale, avec cette
seule différence que l’espace est réduit à dix
centimètres, car la chaleur développée par l’ap
pareil est moins forte que celle émanant des
chaudières. De plus, dans les deux cas, cet es
pace vide doit être ventilé au moyen de man
ches à air convenablement disposées de cha
que bord, soit par conséquent deux ventilateurs
pour chaque espace vide.
L’enquête faite par le département d’agri
culture des Etats-Unis a porté non seulement
sur les conditions dans lesquelles arrivaient
les maïs des Etats-Unis en Europe, mais enco
re sur les fluctuations des prix réalisés.
Il est admis que le maïs américain (américan Dent Corn ou « maïs plat » comme il est
dénommé en Europe) est préféré à la plupart
des autres maïs en raison des meilleurs rende
ments qu’il donne, principalement pour la dis
tillerie. C’est ainsi qu’en Angleterre l’opinion
unanime est que le maïs américain vaut de
1 à 2 shillings de plus que celui de l’Argentine
ou de la plupart des autres contrées, tandis
qu’en France, en Allemagne et en Hollande la
réponse invariable a été que le maïs américain
vaut au moins 5 % de plus, mais cela à con
dition qu’il arrive dans le même état que ces
autres maïs.
Or, justement, c’est en général le contraire
qui se produit et cela en raison de l’état dé
fectueux dans lequel le maïs des Etats-Unis
parvient souvent dans les ports d’Europe. Les
recherches statistiques faites par les enquê
teurs américains montrent que pendant 275 se
maines des années 1902 et 1908, le prix moyen
réalisé par les maïs des Etats-Unis a été de
60.16 cents par boisseau, par ceux de l’Argen
tine de 65,75 cents et par ceux de la Russie de
69.54 cents.
Les experts américains déclarent qu’il exis
te incontestablement en Europe plus particu
lièrement en Angleterre et en Allemagne, un
marché pour les meilleures catégories et varié
tés de blé des Etats-Unis en bonne condition,
mais que des prix plus élevés que ceux prati
qués actuellement ne seront réalisés que si le
système actuel d’exportation est transformé.
Il y a, actuellement, quatre formes de con
trat adoptées pour les achats de grains prove
nant des Etats-Unis. Ce sont les suivants :
(1) Le grain est de bonne qualité moyenne
pour la saison de l’embarquement à l’époque
et e.u lieu de cet embarquement ;
(2) Le grain est conforme à un échantillon
scellé prélevé à rembarquement ;
(3) Le grain correspond à un certificat officiel
d’instruction déterminant sa qualité ;
(4) Le vendeur garantit la condition dans
laquelle le grain doit arriver en Europe sous
la réserve des avaries de mer ou de navires, les
différends devant être réglés en Europe.
La plus grande partie de l’exportation des
grains est faite par les ports des Etats-Unis sur
l’Atlantique ou le golfe du Mexique à l’aide
de la troisième forme de contrat (certificate of
inspection finale) parce que les exportateurs
américains se refusent en général à adopter
une autre clause et de leur côté les importa-
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
teu.rs européens trouvent ce contrat avanta
geux comme leur permettant plus facilement de
procéder à la revente.
D’après les termes de ce contrat l’acheteur
ne peut considérer le certificat d’inspection
américain que comme représentant la qualité
du grain acheté et doit assumer tous les ris
ques de détérioration dans le transit.
Il en résulte que l’acheteur est porté à ne
considérer le grain qui lui est offert que comme
correspondant à la qualité la plus basse re
présentée par le certificat pour chaque caté
gorie.
Il serait donc à désirer que ces catégories
soient les plus strictes possibles, de manière
que la valeur des meilleurs grains ne soit pas
toujours abaissée à celle des plus inférieures
admise dans chaque classe et que la classifica
tion soit faite en tenant compte dans les dif
férents ports, suivant une base uniforme, des
caractères essentiels du grain au point de vue
du transport (degré d’humidité, de germina
tion, etc.).
La conclusion de l’enquête à laquelle ils ont
procédé paraît être pour les experts américains
que les maïs exportés devraient être divisés au
moins en deux classes, la première se rappor
tant seulement aux maïs complètement mûrs
et complètement développés ne contenant pas
plus de 2 \ % de grains mal formés, et la se
conde comprenant les sortes commerciales or
dinaires de maïs ne contenant pas plus de 5 à
6 % de grains mal formés. Chacune de ces clas
ses devrait comporter différents grades d’après
le degré d’humidité contenu dans ce grain, cha
que grade ne comportant pas une différence
l’humidité plus grande que 2 %, les certificats
ne pouvant être accordés à des maïs donnant
des indices de fermentation, ou n’étant pas
commercialement propres.
Le minimum commercial d’humidité pouvant
servir de base à la détermination de la valeur
du maïs au point de vue de l’exportation peut
être de 12 % (1).
***
I.es colonies de l’Afrique du Sud ont de leur
côté pris les dispositions les plus intéressantes
pour réglementer l’exportation du maïs.
Un Comité présidé par le Ministre de l’Agri
culture et composé des délégués des Chambres
de Commerce, de l’Union Agricole, des Compa
gnies de navigation, des Chemins de fer et du
Service d’inspection de grains se réunit tous
les ans pour examiner les modifications qu’il
convient d’apporter au système en vigueur.
Pour exposer rapidement en quoi ce systè
me consiste, nous résumerons les décisions pri
ses dans la réunion de 1911 en nous attachant
spécialement aux points qui peuvent, par ana
logie, intéresser l’exportation de nos Colonies.
Les spécifications suivantes ont primitive
ment été adoptées :
F. W. I. — I. — Doit être sain, sec, plein, bien
nettoyé avec un maximum total de 1 % de
grains jaunes, décolorés ou défectueux.
F. W. 2. — 2. — Doit être sain, sec, et raison
nablement nettoyé et ne pas contenir plus de
3 % d£ grains défectueux et 5 % de grains d’u
ne autre couleur.
(1) Voir dans le Journal d’Agriculture Tropicale,
mars 1912, une étude de M. Main sur les séchoirs à
grain.
IX
F. W. 3. — 3. — Doit être sain, sec et raison
nablement nettoyé et ne doit pas contenir plus
de 8 % de grains défectueux et 8 % de grains
d’autre couleur. Le grain peut être de forme
et de dimensions irrégulières .
F. Y. I. — 4. — Doit être sain, sec, plein et
bien nettoyé avec un maximum total de 1 %
de grains blancs, décolorés ou défectueux.
F. Y. 2. — 5. — Doit être sain, sec et raison
nablement nettoyé et ne pas contenir plus
de 4 % de grains'défectueux ou 5 % de grains
d’une autre couleur. Les grains peuvent être
d'é dimensions irrégulières.
R. W. I. — 6. — Doit être sain, sec et bien net
toyé avec un maximum total de 1 % de grains
jaunes, décolorés ou défectueux.
R. W. 2. — 7. —• Doit être sain, sec et raison
nablement nettoyé et ne pas contenir plus
de 4 °L de grains défectueux et 5 % de grains
d’une autre couleur. Les grains peuvent être
de dimensions irrégulières.
R. Y. I. — 8. — Doit être brillant, sain, sec,
plein et bien nettoyé avec un maximum de
1 % de grains blancs ou décolorés.
R. Y. 2. — 9. — Doit être sain, sec et raison
nablement nettoyé et ne pas contenir plus
de 4 % de grains défectueux et 5 % de grains
d’une autre couleur. Les grains peuvent être
irréguliers.
F. M. — 10. — Doit être sain, sec et raison
nablement nettoyé et ne pas contenir plus
de 8 % de grains défectueux.
R. M. — 11. — Doit être sain, sec et raison
nablement nettoyé et ne pas contenir plus
de 10 % de grains défectueux.
12. — Contenant tous les maïs qui ne
peuvent pas être classés dans les catégories
ci-dessus, mais en bonnes conditions de siccité et propre pour rembarquement.
F. W. signifie plat blanc, F. Y. plat jaune,
R. W. rond blanc, R. Y. rond jaune, F. M. plat
mélangé et R. M. rond mélangé.
Les quantités exportées à Durban en 1910 ont
été classées de la manière suivante :
Ronds jaunes ch o ix............... 11.613 sacs
Ronds jaunes 2 ..................... 211.606 —
Ronds plats choix ............... aucun
Ronds plats 2 ........................ 53.486 —
Plats jaunes ch o ix.................. 2.839 —
Plats jaunes 2 ......................... 32.542 —
Le nombre des catégories précédemment
adoptées a été trouvé trop considérable et le
Comité a eu à examiner comment il convenait
de le réduire.
Il fut décidé que les trois catégories de plats
blancs seraient conservées parce que le N° 1
représentait pratiquement le plat blanc du Na
tal, et le N° 2 l’ensemble de la récolte de l’E
tat Libre et du Transvaal, mais il fut décidé
également que le N° 3 ne devrait pas contenir
désormais plus de 5 % de grains décolorés et
8 % de grains défectueux, de manière à aug
menter la différence entre cette catégorie et les
plats mélangés.
Les maïs qui n’atteignent pas le degré supé
rieur sont classés dans le degré inférieur.
L’exportation du maïs desséché au four n’est
pas permise.
L’exportation du maïs charançonné est éga-
�X
INSTITUT COLONIAL MARSEILLAIS
lement d'éfendue, mais comme ce maïs est ven
du pour la consommation locale, il a été déci
dé gu’un droit de 60 centimes par wagon ordi
naire et de 1 fr. 25, par wagon à bogie serait
prélevé par l’administration du chemin de fer
pour le nettoyage des wagons qui auraient
transporté des maïs charançonnés. Lorsque les
maïs sont charançonnés au départ, ce droit sera
supporté par l’expéditeur et lorsque les charan
çons se développeront pendant le voyage, ce
sera le Service de l’Agriculture qui le suppor
tera.
Lorsque les charançons se développent après
que le maïs a été classé et par conséquent ac
cepté pour l’exportation, mais avant rembar
quement, le propriétaire prévenu doit procéder
à son enlèvement, cette exportation n’ayant pas
lieu.
La classification a été effectuée jusqu’ici de
deux manières différentes à Capetoun et Dur
ban. A Capetoun, chaque sac est transporté
du wagon au hangar par un porteur. Le classi
ficateur enfonce sa sonde dans le sac, déter
mine la classe, et le sac est marqué et empilé
conformément à sa décision. A Durban, au
contraire, des échantillons étaient simplement
prélevés sur le wagon. Il fut demandé au Co
mité que le système de Durban soit généralisé,
celui de Capetown étant trop compliqué : dans
ce cas, les expéditeurs auraient simplement
été obligés d’envoyer chaque catégorie dans un
wagon séparé, le classificateur étant autorisé
à donner à l’ensemble des sacs du wagon la
classe du sac la plus inférieure. On explique
cependant qu’une des raisons pour examiner
chaque sac était que l’on pouvait par cette
méthode, éliminer les sacs humides qui pou
vaient abîmer un chargement entier. En ou
tre, le principe de classification sur le wagon
est mauvais parce qu’il permet au classifica
teur de mettre à couvert sa responsabilité. Mal
gré les difficultés qu’entraîne un examen aussi
minutieux que celui qui s’applique à chaque
sac, le Comité insista pour que cet examen soit
maintenu, et il fut décidé qu’il serait pratiqué
dans tous les ports avec cette sanction que les
expéditeurs qui mélangeraient les lots auraient
à payer les frais de triage.
Jusqu’ici au commencement de chaque sai
son, des séries de standard sont établies sui
vant la classification en vigueur et sont adres
sées par les soins du Gouvernement de l’Union
dans les différents ports qui consomment ces
grains. Ces échantillons servent de base aux
transactions commerciales.
Le Comité examina la question de savoir s’il
y avait lieu de continuer cette constitution de
Standards, et à quelle époque elle devait être
établie. Il fut finalement décidé que les échan
tillons types de la nouvelle récolte devaient
être envoyés aussitôt que possible, et que la
classification aurait lieu d’après la description
des années précédentes.
Les maïs doivent être exportés dans des secs
qui sont tous d’un même type adopté par le
Gouvernement. Le Comité a décidé que ces ty
pes seraient du type « A quality twill bags of
2 1/2 weight, 8 porter 8 shet ». Il fut aussi
décidé que les sacs devaient être cousus en lais
sant des « oreilles », de manière à éviter qu’ils
soient endommagés par les crochets des porte
faix. La couture devrait être faite en passant
le fil au travers de la toile avant de l’enrouler
autour de la partie destinée à former Poreille ;
la couture doit être double dans les deux sens.
Des circulaires seront adressées aux cultiva
teurs pour leur apprendre à fermer convenable
ment leurs sacs.
Lorsque les sacs sont estimés par le classifi
cateur ne pas être du type convenu ou mal cou
sus, le consignataire est autorisé à les changer
ou à les recoudre.
Les certificats de classification sont délivrés
par le Gouvernement, mais seulement sur la
production du connaissement.
L’interdiction du maïs insuffisemment sec
est effectuée avec la plus grande rigueur et
pendant la saison 1911 154.433 sacs ont été ex
portés des différents ports de l’Union tandis
que 70.000 sacs ont été rejetés en raison de leur
trop grande humidité.
Pour apprécier rapidement le degrés d’humi
dité qui ne doit pas dépasser 12 % le Gouver
nement de l’Union recommande l’emploi de
l’appareil que nous décrivons ci-dessous (Voir
également Bulletin 99 Bureau of Plant Industry, Washington « A Quinck method for the
détermination of moisture in grain » ).
Le grain est placé sous un flacon à distiller
en verre (fig. 1/ f) et recouvert d’huile minérale.
B est le réservoir contenant de l’eau froide au
milieu duquel passe le tube de conduisation (t).
C’est un support en fer pour la chambre d’éva
poration et (cl est le cylindre gradué qui re
çoit l’humidité après conduisation. Les lampes
à alcool indiquées par le fabricant pour être
employées avec l’appareil n’ayant pas donné
satisfaction à la chaleur intense dégagée par
l’esprit pouvant mettre le feu dans le réservoir,
elles furent par conséquent remplacées par des
brûleurs Bruisen qui peuvent être réglés et
remplissent admirablement le but.
Pour l’expérience poursuivie, iOO grammes
de grains entier sont placés dans le flacon à
distiller et recouvert de 150 centimètres cubes
d’huile à machine, le flacon doit être secoué de
façon à ce que le grain et l’huile, soient entiè
rement mélangés. Le flacon est ensuite fermé
avec un bouchon en caoutchouc (fig. 2 S.) qui
porte un thermomètre (fig. 2 T). Le thermomè
tre est introduit de façon à ce que les 4/5 de
l’ampoule soient plongés dans l’huile.
Le flacon est ensuite placé dans son compar
timent dans la chambre d’évaporation qui est
ensuite fermée ; le tube de côlé (S’ fig. 2) et
rattaché (H) par un bouchon en caoutchouc
perforé à l’ouverture du tube de condensation
Le cylindre gradué est placé sous l’extrémité
inférieure du tube de condensation et la lampe
est alors allumée, la flamme doit être réglée
pour que la température de 190° soit atteinte
en 20 minutes. La flamme doit être éteinte dès
que le .thermomètre enregistre 190° et la lec
ture doit être prise 6 minutes après que la
lampe a été retirée. On verra une petite quan
tité d’huile végétale flottant à la surface de
l’eau et la lecture se fera contre le fonds de la
surface convexe de l’huile. 100 grammes de
grains ayant été employé ; chaque centimètre
cube d’eau contenu dans le cylindre représente
1 % d’humidité. Il est important que l'huile
dans laquelle ont doit faire bouillir le grain soit
essayer avant d’être employée.
On peut faire des expériences d’importance
variables avec deux compartiments supérieurs.
Le coût d’un appareil à deux compartiments
Brow-Duvel lampes extra est d’environ 275 fr. ;
f ; o. b. New-York le fabricant est Tho KnyScheerer Company 404 Wes 27ème rue N. Y.
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
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INSTITUT COLONIAL MARSEILLAIS
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—
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
A côté de l’humidité, le plus gros obstacle
qu’éprouve l’exportation du maïs de nos co
lonies, spécialement du Tonkin et du Daho
mey, est qu’il se charançonne très facilement.
On’ n’a point cependant jusqu’ici d’une ma
nière courante essayé de lutter contre cette
cause de dépréciation. Il semble difficile dans
des pays qui sont aussi infectés de ces para
sites que le Dahomey, d’empêcher la contami
nation et le plus simple paraît être de procé
der au traitement de ces grains par la désin
fection de manière à réduire les avaries au
minimum.
Jusqu’ici, c’est l’emploi du bisulfure de car
bone qui paraît avoir donné les meilleurs ré
sultats et nous pensons utile de reproduire cidessous les instructions données à ce point de
vue par M. Chas P. Lounsbury, Entomologiste
du Gouvernement du Cap (Agricultural Jour
nal, juin 1910).
Le traitement par le bisulfure de carbone 3git
d’autant mieux que la température extérieure
est plus élevée et il est presque inopérant lors
que la température est au-dessous de 15° centi
grades. Avec une température de 20 à 22° en
obtient la destruction complète de toutes les
formes au charançon ordinaire (calandra, oryza), tandis qu’entre 15 à 18° la même dose ne
détruit que de 00 à 70 % du nombre des in
sectes ; on doit donc, si l’on procède en hiver
choisir un jour chaud. Il est vrai que pour
nos colonies, cette considération n’a pas d'im
portance, la température étant toujours beau
coup plus élevée.
Le procédé idéal pour opérer est de faire
passer un courant d’air à travers le bisulfure
de carbone, de manière à le faire évaporer ra
pidement et à envoyer l’air chargé de vapeur
au moyen d’un tuyau perforé dans la masse
du grain. Cette méthode exige un appareil
spécial et on est obligé en général de procé
der autrement.
Pour cela, on place le liquide dans des va
ses peu profonds ou sur des déchets de coton
ou autres matières absorbantes à la surface
du grain, où l’on arrose directement sur cette
surface. Si on a une épaisseur de plus de 1 mè
tre 50 de grains, c’est une bonne précaution
d’introduire une partie du liquide dans la
masse en un ou plusieurs points, soit au
moyen d’un tuyau, soit en -enfonçant une subs
tance imprégnée de bisulfure.
Le récipient contenant le grain doit être her
métiquement clos autant que possible. Les réci
pients qui n’ont pas de couvercles doivent être
fermés avec une bâche ou des acs et des plan
ches.
Il faut tenir compte dans tous les cas en pla
çant le liquide que ces vapeurs sont plus lourd-es que Pair.
Il faut laisser le récipient fermé pendant au
moins 24 heures, et si la quantité de liquide
est telle qu’il faille plusieurs heures pour
qu’elle s’évapore, ce qui es tle cas lorsque des
grandes quantités de grains doivent être trai
tées à la fois, il vaut mieux laisser l’opération
se poursuivre pendant deux ou trois jours. La
principale objection pour un traitement pro
longé étant que la chance d’accidents augmen
te parce que l’on peut oublier la présence d’un
gaz explosif ,que l’on risque d’altérer la fa
culté germinative des grains.
La quantité des liquides généralement re
commandée est de 18 grammes par 100 k. de
XIII
grains ,ce qui correspond environ à 100 gram
mes par mètre cube ; les expérimentateurs
américains admettent qu’il faut 80 grammes
par mètre cube à la température de 22° centi
grades dans des récipients étanchés, mais
cela paraît insuffisant et en pratique il vaut
mieux arriver jusqu’à 125 grammes par mè
tre cube, et même si les conditions sont tout a
fait défavorables- doubler au moins Ja dose
45 grammes par 100 kilos sont communément
recommandés pour les greniers ordinaires à
grains dans les fermes américaines.
Les œufs dès insectes sont plus résistiats à
la vapeur que les larves ou l’insecte adulte.
Une génération met environ 0 semaines à se
développer, par conséquent si l’on trouve des
charançons vivants dans le grain après le trai
tement, il sera bon de recommencer le traite
ment six semaines après l’opération.
Il ne faut pas oublier que la vapeur du bisulture de carbone est très inflammable; on ne doit
donc s’approcher avec aucun objet incandes
cent de l’endroit çù le gaz est formé et l’on
doit observer cette précaution même lorsqu’on
procède à la ventilation.
Cependant les accidents paraissent être très
rares dans l’emploi du bisulfure de carbone
dans le traitement des grains et à condition
d’avoir un homme de confiance pour surveil
ler l’opération l’on ne doit pas hésiter à y pi océder. L’entomologiste du Gouvernement du
Cap recommande même que l’on refuse d’accep
ter les polices d’assurances qui défendent l’em
ploi du bisulfure du carbone.
Le pouvoir germinatif des grains ne paraît
être affecté qu’après un très long traitement ;
des expériences ont montré que le mil, l’orge
sont très peu altérés après une exposition de
6 mois à la dose de 8 livres pour 1.ÜIX) pieds cu
bes dans une boîte soudée. Le blé ne montre pas
de détériorations après deux mois, mais paraît
nettement altéré après trois mois, il en résulte
que le grain ne risque guère de perdre son
pouvoir germinatif par un traitement ordinaire
même si on négligeait la précaution de pouvoir
bien ventiler.
II y a lieu d’ajouter que si les récipients en
métal sont excellents pour empêcher les grains
de se charançonner, cela provient de ce que
il les protège contre l’humidité et non point
comme beaucoup de cultivateurs le pensent
parce qu’ils empêchent la ventilation. Une
maison de Liverpool a fait procéder par M. F.
J/ Cole, à une série d’expériences il y a quel
ques années (publiées dans le Journal Of Eco
nomie Biology N° 2 vol. I) qui ont montré que
les charançons demandaient pour se dévelop
per un certain degré d’humidité. Les expérien
ces ont montré que les charançons vivaient
très longtemps dans des grains pratiquement
privés d’air et aussi plusieurs jours dans une
atmosphère contenant 80 % d’oxide de carbone.
M. Cole conclut que ces expériences ont mon
tré qu’il y a lieu de les empêcher de se déve
lopper le plus possible’ pendant le transport en
conservant les grains en sacs et en procédant
à une ventilation complète du chargement, Ces
précautions ont pour -résultat de maintenir la
température la plus basse possible e tde dimi
nuer la quantité de vapeurs d’eau contenue
dans les cales.
Il est probable que si les maïs du Dahomey,en
particulier sont arrivés en général si cha'rançonnés c’est justement parce qu’ils contenaient
�t
INSTITUT COLONIAL MARSEILLAIS
un très haut pourcentage d’humidité et il y
a là un nouveau motif pour s’efforcer de n’ex
porter que des maïs les plus secs possible.
Nous ajouterons que nous avons traité au
bisulfure de carbone les échantillons qui nous
ont été envoyés à notre Exposition et que les
doses indiquées ci-dessus nous ont donné d’ex
cellents résultats.
Emile Baillaud
Secrétaire Général de l'Institut Colonial
*
f
A B R E V IA T IO N S D U C A T A L O G U E
R. - Semis.
Rep. — Répiquage.
R. — Récolte.
rX
XIV
�CATALOGUE
��EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
•49 -i A
CATALOGUE
COCHINCHINE
Collection envoyée par la Direction des
SERVICES AGRICOLES ET COMMERCIAUX
DE LA COCHINCHINE
LISTE ALPHABÉTIQUE
Riz aquatiques et par repiquage
AN BOC. — Soctrang — Rep : juillet —1R :
décembre — Rh : 2.070 k — Ph : 57 k. 50 —
Grain : blanc et long — Epi, non barbu —
(N° 183 P, N° 184 RB.).
AN BUOI TRANG. — Soctrang — Rep : juil
let — et août — R : décembre, janvier — Rh :
2.560 k — Ph : 64 k — Grain : blanc et long —
(N° 152 P).
BA CAI. — Longxuyen — Rep : j uillet — R :
janvier — Grain, blanc et long (N° 52 P).
BA DAI. — Longxuyen — Rep : septembre
— R : janvier — Grain : blanc et long —
(N° 36 P).
BA NHE. — Lonxuyen — Rep : septembre
— R : mars — Grain : blanc et long — (N° 39
P)-
BA SA. — Vinhlong — S : juin — R : février
— Sol : rizières basses — Rh : 1.330 k à 1.596 k
— Ph : 66, 50 — Grain : blanc et long — Epi :
non barbu — (N° 314 P).
BA SE. — Baria — Grain : blanc et long —
Epi : non barbu — (N° 731 P, N° 732 RB).
BA SE. — Cholon — S : juin — Rep : août
— R : décembre — iSol : sablonneux — Rh :
738 k — Ph : 61 k. 5 — Ppc : 40 % de perte —
Grain : rouge et rond — Epi : non barbu —
Paille : courte — (N° 644 C. ).
BA SE. — Thudaumot — Rep : juin — R :
novembre — Sol : rizières hautes — Rh : 849 k
— Ph : 60 k, 700 — Grain : rouge et long —
Epi : non barbu — (N° 685 P).
BA SE CHAM. — Thudaumot — Rep : juin
— R : novembre — Sol : rizières hautes — Rh :
550 k — Ph : 55 k — Grain, rouge et long —
Epi : non barbu — (N° 686 P).
BA SE VOI — Thudaumot — Rep : juin —
R : novembre — Sol : rizières hautes — Rh :
610 k — Ph : 61 k — Grain : rouge et: rond —
Epi : non ibarbu — (N° 687 P).
BA TAI. — Baclieu — S : mai — R : décem
bre — Rh : 1.156 k — Ph : 57 k, 80 — Grain :
blanc et long — Epi : non barbu — (N° 6 P).
BA THAC. — Goconc — Sol : rizières hautes
— Grain : blanc et long — Epi : non barbu —
(N° 573 P).
BA THAT. — Giadinh — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu — (N° 785 P).
BA THAT. — Bienhoa — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu — (N° 763 P, N° 764
RC).
BA TRANG. — Vinhlong — S : mai — R :
août — Sol : rizières basses -— Rh : 1.100 à
1.320 k — Ph : 55 k — Grain : blanc et long —
Epi : non barbu — (N° 313 P).
BA TRI. — Longxuyen — Rep : août — R :
novembre — Grain : blanc: et long — (N° 34 P).
BA XA. — Longxuyen — Rep : novembre —
R : mars — Grain : blanc et long — (N° 38 P).
BA XE. — Tayninh — S : juin — R : novem
bre! — Sol! : rizières marécageuses — Rh : 720 k
— Ph : 60 — Grain : blanc et long — Epi :
non barbu — (No; 592 P, N° 593 RP).
Ba XE. — Gocong — Sol : rizières hautes —
Grain : blanc et rond — :Epi : non barbu —
(N° 589 P).
BA XUYEN. — Mytho — S : juin — R : no
vembre — Grain : blanc et long — Epi : non
barbu — (N° 506 P).
BA XUYEN. — Vinhlong — S : août — R :
décembre — Sol : rizières hautes — Rh : 1.190
à 1.428 k — Ph : 59,501 — Grain : blanc et long
— Epi : barbu — (N° 315 P).
BA XUYEN. — Traninh — Grain : blanc et
long — Epi ; non barbu — (N° 394 P).
BACH HUE-KY. — Vinhlong — S : juillet —
R : février — Sol : rizières basses — RH : 1.310
à 1.572 k — Ph : 65,50 — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 316 P).
BAY BONG. — Cholon — S : juin, —i Rep :
août — R : décembre — Sol : sablonneux —
Rh : 777 k — Ph : 64.800 — Ppg : 40 % de perte
— Grain : blanc et rond — Epi : non bàrbu —
Paille : courte — (N° 646 P).
BAY BONG. — Travinh — Grain : blanc et
rond — Epi : nom barbu — (N° 410 P).
BINH THUY TRANG. — Vinhlong — S :
juillet — R : février — Sol s rizières! basses —
Rh : 1.390 à 1.668 — Ph : 69,50 — Grain : blanc
et long — Epi : non barbu — (N° 317 P).
BONG BUOI. — Travinh — Grain : blanc
et long — Epi : non barbu — (N° 429 P).
�î
CATALOGUE
BONG BUOI. — Mytho — S' : juin, juillet
— R : décembre, janvier — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 502 P).
BONG BUOI. — Soctrang — Rep : juillet,
août —• R : janvier — Rh : 2.420 k; —t Ph; : 60,50
— Grain : blanc et long — Epi : non barbu —
(N° 166 P, N° 167 RB).
BONG CAT. — Soctrang — Rep:juillet — R:
décembre — Rh: 2.296 k — Ph : 63,80 — Grain :
blanc et long — Epi : non barbu —*(N° 178 P).
BONG CHANH. — Travinh — Grain : blanc
et rond — Epi ; non barbu — (N° 428 P).
BONG CO. — Travinh — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu —• (N° 424 P).
BONG GO. — Vinhlong — S : septembre —
R : janvier — Sol : rizières basses — Rh :
1.778 à 2. 032 k — Ph : 63,50 — Grain : blanc et
jiiond — Epi : non barbu — (N° 370 P).
BONG GUT. — Longxuyen — Rep : mai —
N : novembre — Grain : blanc et long —
(N° 41 P).
BONG DAU. — Bentré — S : juin — Rep :
août — R : janvier — Grain : blanc et rond —
Epi : non barbu — (N° 471 P, N° 472 RC).
BONG DO. — Chaudoc — Rh :\ 1.200 k —
Grain : blanc et long — (N° 83 P, N° 84 RB).
BONG DUA. — Cantho — S : mai, juin —
R : juillet, — septembre — R : février — Rh :
2.100 à 2.520 k — Ph : 52 k, 50 — Grain : blanc
et rond — (N° 21 RC, N» 22 RB).
BONG DUA. — Chaudoc — Rh' : 1.800 k —
Grain : blanc et long — (N° 73 P, N° 74 RB).
BONG DUA. — Vinhlong — S : juillet — R :
mars — Grain : blanc et rond — Epi : non bar
bu — (N° 287: P, N° 288 RB).
BONG DUA. — Soctrang — Rep : juillet —
R : janvier — Rh : 2.520 k!, —i Ph : 63 k —
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
(N° 203 P).
BONG DUA. — Longxuyen — S : juin — Rep:
juillet — R : janvier — Graîn : blanc! et rond
— (N° 33 P).
BONG DUA. — Raohgia (Vinh-Tuong) — S> :
juillet — Rep : septembre — R : janvier —
Sol : rizières arabes —• Rh : 2.66£> k à 3.990 k —
Ph : 66,50 — Grain : blanc et rond — (N° 113 P,
N» 114 RB).
BONG DUA. — Sadec (Tan-Khan) — S : juin
— Rep : septembre — R : février — Sol : riziè
res élevées — Rh : 3.273 k — Ph : 68 k, 20 —
Grain : blanc et rond — (N° 123 P, N° 124 RB).
BONG SEN. — Soctrang — Rep : juillet,
août — R : janvier — Rh : 2.700 k — Ph :
67 k, 50 — Grain : blanc et rond —<Epi : non
barbu — (N° 170 P, N° 171 RB).
BUG CHOP- — Baclieu — S : juin — R :
octobre — Rh : 2.712 k — Ph : 56,50 — Grain :
blanc et long — Epi : non barbu — (N° 12 P).
CA DUNG. — Bacljeu — S : juin — R : jan
vier — Rh : 944 k — Ph : 60 k,10 — Grain :
blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 10 P).
CA DUNG. — Baclieu — S : juin — R : dé
cembre — Rh : 961 k — Ph : 59 k — Grain :
blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 12 P).
GA DUNG. — Rsrchgia (Ving-Tuong) — S :
juin — Rep : août — R : décembre — Sol :
rizières arabes — Rh : 2.600 à 3.900 k — Ph :
65 k — Grain : blanc et rond — (N° 11 P, N°
112 RB).
CA DUNG. — Sadec — (Tan-Hung) S : juin
— Rep : septembre — R : février — Ph :
1.952 k — Ph : 61 k — Grain : blanc et long
— (N° 125 P, N° 126 RB).
CA DUNG. — Vinhlong — S : septembre —
R : mars — Rh : 2.470 k — Ph : 65 k — Grain :
blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 407 P,
N° 308 RB).
CA DUNG. — Longxuyen — Rep : août — R :
novembre — Grain : blanc et rond — (N° 34 P).
CA DUNG. — Bentré — S : juin — Rep :
août — R : décembre — Grain : blanc et rond
— Epi : non barbu — (N° 465 P, N° 466 RV).
CA DUNG. — iMytho — S : juin, juillet —
R : novembre, décembre —• Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 530 P).
GA DUNG. — Tan-an — Sol : rizières basses
— Rh : 1. 392 k — Ph : 58 k — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu —(N° 556 P, N° 557
RC, N° 558 RB).
CA DUNG. — Gocong — Sol : rizières moyen
nes — Grain : blanc et rond — Epi : non bar
bu — (N° 582 P).
CA DUNG. -— Baria — Grain : blanc et rond
— Epi : non barbu — (N° 719 P, N° 720 RB).
CA DUNG. — Baria — Grain : rouge et
long — Epi : non barbu — (N° 730 RB, N°
729 P).
GA DUNG. — Giadinh — Grain : rouge et
rond — Epi : non barbu — (N” 787 P).
CA DUNG BAP — Vinhlong — S : juillet —
R : décembre — Sol : rizières hautes — Rh :
1.230 à 1.476 k — Ph : 61 k 50 — Grain : blanc
et rond —- Epi : non barbu — (N° 319 P).
CA DUNG BAP. — Cholon — S : juin — Rep:
août - - R : janvier — Sol : alluvionnaire —
Rh : 1.652 k — Ph : 59 k — Grain : [blanc et
rond — Epi : non barbu — Paille : longue —
(N° 644 P).
CA DUNG BUOI. — Bienhoa — Grain : rou
ge, blanc et rond — Epi : non barbu — (N* 757
P, N° 758 RC).
CA DUNG CIIANH. — Travinh — S : juin
— Rep : août —•R : décembre — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 409 P).
CA DUNG CHANH. — Vinhlong — S : juil
let — R : janvier — Sol : rizières basses —
Rh : 1.260 à 1.512 k — Ph: 63 k — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 321 P, N° 322
RB).
CA DUNG CHANH. — Cholon — S : juin —
Rep : août — R : janvier — Sol : alluvionnai
re — Rh : 2.176 k — Ph : 68 k — Ppg : 40 %
de perte — Grain : blanc et rond — Epi : non
barbu — Paille : courte — (N° 681 P).
CA DUNG CHIM. — Bienhoa — Grain : rou
ge, blanc et rond — Epi : non barbu —
(N° 770 RG, N° 769 P).
GA DUNG CHUM. — Bienhoa — Grain :
rouge et rond — Epi : non barbu — (N° 746
RC et N° 745 P).
CA DUNG CHUM. — Vinhlong — S : juillet
— R : novembre — Sol : rizières hautes — Rh :
1.831 k à 2.092 — Ph : 65 k, 40 — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 369 P).
'CA DUNG CHUM. — Travinh — Grain :
blanc et rond — (N° 431 P).
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
CA DUNG CHUM. — Cholon — S : mai —
Rep : juillet — R : décembre — Sol : alluvion
naire — Rh : 1.664 k — Ph : 64 k — Ppg : 40 %
de perte — Grain : blanc et rond — Epi : non
barbu — Paille : longue — (N° 650 P).
CA DUNG CO. — Vinhlong — S : octobre —
R : mars — Sol : rizières hautes — Rh : 1.862 k
à 2.128 — Ph : 66,5 — Grain : blanc et rond’ —
(N° 378 P).
CA CUOI. — Vinhlong — S : juillet — R :
janvier — Sol : rizières hautes — Rh : 1.190
à 1.428 k — Ph : 59 k, 50 — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu — (N° 318 P).
CA DUNG DAI. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : janvier — Sol : alluvionnaire —
Rh : 1.781 k — P,h : 60 k, 500 — Ppg : 40 %
de perte — Grain : blanc et rond — Epi : non
barbu — Paille : longue — (N° 669 P).
CA DUNG DAU. — Cholon — S : juin —
Rep : août — R : janvier — Sol : alluvionnai
re — Rh : 1.664 k — Ph : 64 k — Ppg : 40 % de
perte — Grain : blanc et rond — Epi : non bar
bu — Paille. : longue — (N° 662 P).
CA DUNG DAU. — Thudaumot — Rep : juin
R : décembre — Sol : rizières basses — Rh :
854 k — Ph : 61 k — Grain : rouge et rond —
Epi : barbu — (N° 691 P).
CA DUNG DUA. — Cholon — S : juin — Rep:
août R : février — Sol : alluvionnaire — Rh :
1.915 k ■
— Ph : 68.200 — Ppg : 40 % de perte
— Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
Paille : longue — (N° 670 P).
CA DUNG HON. — Travinh — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 415 P).
CA DUNG HUNG. — Cholon — S : juin —
Rep : août — R : février — Sol : alluvionnaire
— Rh : 1.920 k. — Ph : 60 k. — Ppg : 45 % de
perte — Grain : blanc et long — Epi : non bar
bu — Tige : grande (N° 631 P).
CA DUNG LAI. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : janvier — Sol : alluvionnaire —
Rh : 1.848 k. — Ph : 66 k. — Ppg : 40 % de
perte — Grain : blanc et rond — Epi : non bar
bu — Paille : longue (N° 658 P).
CADUNG LO. — Vinhlong — S : juillet — R :
janvier — Sol : rizières hautes — Rh : 1.220 à
1.464 k. -— Ph : 61 k ■
— Grain, blanc et rond •—
Epi : non barbu (N° 320 P).
CA DUNG MI. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : janvier — Sol : alluvionnaire —
Rh : 1.636 k. — Ph : 68,200 — Ppg : 45 % de
perte — Grain, blanc et rond — Epi : non bar
bu — Paille : longue (N° 671 P).
CA DUNG MUON. — Cholon — S : mai —
Rep : juillet — R : décembre — Sol : alluvion
naire — Rh : 1.750 k. -— Ph : 62,5 — Ppg :
40 % de perte — Grain : blanc et rond — Epi :
non barbu — Paille : longue — (N° 655 P).
CA DUNG NGIIE. — Thudaumot — Rep :
juin : R : décembre — Sol : rizières basses —
Rh : 720 k. — Ph : 60 k. — Grain : rouge, rond
— Epi : barbu (N° 689 P).
CA DUNG NGHE. — Grain, rouge et rond
— Epi : non barbu (N° 761 P, 762 RC).
CA DUNG PHEN. — Cholon — S : mai —
Rep : juilet — R : décembre — Sol : alluvion
naire — Rh : 1.807 k — Ph : 69.500 k — Ppg :
40 % de perte — Grain : blanc et rond — Epi :
non barbu — Paille : longue (N° 668 P).
3
CA DUNG PHEN. — Bienhoa — Grain :
blanc et rond — Epi : non barbu (N° 749 P,
N° 750 RC).
CA DUNG RANG.— Travinh — Grain : blanc
et rond — Epi : nôn barbu — (N° 411 P).
CA DUNG SA. — Vinhlong — S : septembre
— R : février — Sol : rizières basses — Rh :
1.778 à 2.032 — Ph : 63 k. 50 — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu — (N° 367 P).
CA DUNG SA. — Travinh —- Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 408 P).
CA DUNG SAT. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : janvier — Sol : alluvionnaire —
Rh : 1.741 k — Ph : 62.200 — Ppg : 40 % de
perte — Grain : blanc et rond — Epi : non
barbu — Paille : courte — (N° 663).
CA DUNG SAT. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : février — Sol : alluvionnaire —
Rh : 2.048 k — Ph : 64 k — Ppg : 40 % de
perte — Grain : blanc et rond — Epi :-4ion bar
bu — Paille : tige assez grande —• (N° 629 P).
CA DUNG SAY. — Cholon — S : juin — Rep :
septembre — R : janvier — Sol : alluvionnai
re — Rh : 1.827 k — Ph : 60 k. 900 — Ppg :
40 % de perte — Grain : blanc et rond -— Epi :
non barbu — Paille : longue (N° 667 P).
CA DUNG SOM. — Cholon — S : juin —
Rep : août — R : décembre — Sol : alluvion
naire — Rh — 2.028 k — Ph : 63 k. 400 —
Ppg : 40 % de perte — Grain : blanc et long —
Epi : non barbu — Paille : courte (N° 680 P).
CA DUNG TRANG. — Baria — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu (N° 723 P, N° 724
RB).
CA DUNG TRANG. — Cholon — S : juin —
Rep : août — R : décembre — Sol : alluvion
naire — Rh : 1.968 k — Ph : 65.000 — Ppg :
40 % de perte — Grain, blanc et rond — Epi :
non barbu — Paille : longue (N° 666 P).
CA DUNG TRANG. — Thudaumot — Rep :
août — R : décembre — Sol : rizières basses
— Rh : 1.584 k — Ph : 66 k — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 690 P).
CA DUNG TRANG. — Bienhoa — Grain,
blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 777 P,
N° 778 RC).
■CA NHEN. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : janvier — Sol : alluvionnaire —
Rh : 1.764 k — Ph : 63 k — Ppg : 40 % de per
te — Grain : blanc et rond — Epi : non barbu
— Paille : longue — (N° 6§5 P).
CA NHEN DA. — Vinhlong — S : août —
R : mars — Sol : rizières basses — Rh : 1.820 à
2.080 k — Ph : 65 k — Grain : blanc et long —
Epi : non barbu (N° 372 P).
CAN CO. — Giadinh — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu (N° 793 P).
CAN CO TRANG. — Cholon — S : juin —
Rep : août — R : janvier — Sol : alluvion
naire — Rh : 2.022 k — Ph : 63 k 200 — Ppg :
40 % de perte — Grain : blanc et rond — Epi :
non barbu — Paille : longue — (N° 682 P).
CANH. — Vinhlong — S : septembre — R :
février — Sol : rizières basses — Rh : 1.330 à
1.520 k — Ph : 47 k. 50 — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu (N° 373 P).
CANG TRANG. — Vinhlong — S : septem
bre — R : janvier — Sol : rizières hautes —
Rh : 1.806 à 2.064 k — Ph : 64 k. 50 — Grain :
blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 688 P. )
�4
CATALOGUE
CAO CO. — Gholon — S : juin — Rep : août
CHUOI. — Chaudoc (tanchau) — Rh : 1.200 k
— R : novembre — Sol : alluvionnaire —• Rh : — Grain blanc et rond — (N° 67 P, N° 68 RB).
1.876 k — Ph : 67 k — Ppg : 40 % de perte —
VENG. — Chaudoc (Triton) — Rh : 672 k
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu — —CO
Grain : blanc et long — (N° 91 P, N° 92 RB).
Paille : courte (N° 626 P).
COCHI. •— Soctrang — Rep : août — R :
CAU GO.— Gocong — Sol : rizières hautes — janvier
Rh : 2.304 k — Ph : 64 k — Grain :
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu (N° blanc et—
rond — Epi : non barbu — (N° 243 P,
588 P).
N° 244 RB).
CA TIEN. — Soctrang —• Rep : août — R :
CON CHANK. — Soctrang — Rep : juillet —
janvier, février — Rh : 2.304 à 2.560 k — Ph :
— Rh : 2.347 k — Ph :
64 k — Grain : blanc et long — Epi : non bar août —■ R : janvier ■
65 k 20 — Grain : blanc et rond — (N° 153 P).
bu (N° 238 P, N° 239 RB).
CON NHUT. — Chaudoc — (Thinh-bien) —
CA TIEN SOM. — Soctrang — rep : juillet,
août — R : décembre — Grain : blanc et long Rh : 1.200 k — (N° 80 P, N° 82 RB).
(N° 240 RB).
CUON TO. — Chaiidoc — (Thinh-bien) —
CHAM. — Cholon — S : juin — Rep : août Rh : 1.200 k — Grain : blanc et long — (N° 87,
— R : décembre — Sol : sablonneux — Rh : P, N° 88 RB).
787 k — Ph : 65 k 600 — Ppg : 40 % de perte —
DA RANG. — Travinh — Grain : blanc et
Grain : rouge et Tond — Epi : non barbu — rond
— Epi : non barbu — (N° 432 P).
Paille : courte (N° 675 P).
DAN.
— Gocong — Sol : rizières moyennes —
CHANG BE. — Bentré — S : juillet — Rep :
septembre — R : février — Sol : rizières bas Grain : blanc, rond — Epi : non barbu — (N°
ses — Grain : blanc et rond — Epi : non barbu 571 P).
DANG. — Vinhlong — S : août — R : fé
— (N° 495 P, N° 496 RC).
CHANG BE TRANG. — Vinhlong — S : octo vrier — Rh : 2.128 k — Ph : 66 k 50 — Grain —
bre — R : mars — Rh : 3.252 k — Ph : 81,30 — blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 298 P,
N° 299 RB).
Grain : blanc et rond — (N° 293 RB).
DOC. — Thudaumot — Rep : juillet — R :
CIIAU CHAU. — Longxuyen — Rep : j uin —
R : décembre — Grain : blanc et long (N° 56 P). novembre — Sol : rizières hautes — Rh : 254 k
— Ph : 63 k 500 — Grain : blanc et rond —
CHAU HANG VO. — Travinh — Grain : rou Epi : non barbu — (N° 693 P).
ge et long — Epi : non barbu — (N° 416 P).
DOC. — Cholon — S : juin — Rep : août —
CHAU LY LA. — Vinhlong — S : juilet — R : novembre — Sol : alluvionnaire — Rh :
R : mars — Sol : rizières basses — Rh : 1.464 1.870 k — Ph : 66 k 80 — Ppg : 40 % de perte
k — Ph : 61 k — Grain : blanc et long — Epi : — Grain : blanc et long — Epi : non barbu —
non barbu — (N° 361 P).
Paille : longue — (N° 628 P).
CHAU LY NGOC. — Vinhlong — S : juillet
CO. — Mytho — Grain : blanc et long
— R : mars — Sol : rizières basses — Rh : —DOC
Epi : non barbu — (N° 510 P).
1.230 à 1.476 k — Ph : 61,50 — Grain : blanc
DOC DO. — Gocong — Sol : rizières hautes
et long — Epi: non barbu — (N° 323 P).
'Grain : blanc et long — Epi : barbu — (N°
CHAU MA THANH. — Vinhlong — S : juillet —
— R : février — Sol : rizières basses — Rh : 579 P).
DOC MUA. — Vinhlong — S : juillet — R :
1.190 à 1.428 k — Ph : 59,50 — Grain ; rouge et
mars — Sol : rizières basses — Rh : 1.240 à
long — Epi : non barbu — (N° 325 P).
CHAU NGAN VO. — Vinhlong — S : juillet 1.490 k — Ph : 62 k — Grain : blanc et rond —
— R : décembre —'Sol : rizières hautes — Rh : Epi : non barbu — (N° 327P).
DOC NEP. — Cholon — R : mai — Rep :
1.160 à 1.392 k — Ph : 58 k — Grain : blanc et
juillet — R : novembre — Sol : alluvionnaire
long — Epi : non barbu — (N° 326 P).
CHOC CHAP. — Soctrang — Rep : juillet — — Rh : 1.765 k — Ph : 67.900 — Ppg : 40 %
R : décembre — Rh : 2.580 k — Ph : 64 k 50 — de perte — Grain : blanc et rond — Epi : non
Grain : blanc et long — Epi : non barbu — barbu — Paille : longue — (N° 651 P).
(N° 217 P).
DOC PHUNG. — Cholon — S : juin — Rep :
CHOC CHAP TRANG. — Soctrang — Rep : août — R : décembre — Sol : alluvionnaire —
juillet.— R : décembre — Rh : 2.432 k — Ph : Rh : 2.640 k — Ph : 66 k — Ppg : 40 % de
60 k. 80 — Grain : blanc et long — Epi : non perte — Grain : blanc et rond — Epi non bar
bu — Paille : courte — (N° 679 P).
barbu — (N° 219 P.).
CHON SRO MOCH. — Chaudoc — Rh : 864 k
DOC SOI. — Rentré — S : juin — Rep : août
— Grain : blanc et long — (N° 103 P, N° 104 — R : décembre —• Grain : blanc et rond —
RB).
Epi : non barbu — (N° 447 P, N° 448 RC).
CHIM DOC. — Badieu — S : juin — R : dé
DOC TRANG. — Bentré — S : août — Rep :
cembre — Rh : 2.324 k — Ph : 58,10 — Grain : octobre — R : février — Sol : rizières élevées —
blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 5 P).
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu — (N°
CHUM. — Baria — Grain : blanc et rond — 483 P, N° 484 RC).
Epi : non barbu — (N° 527 P).
DONG RANG: — Bentré — S : juin — Rep :
•CHUM. — Gocong — Sol : rizières basses — août — R : décembre — Grain : blanc et rond
Grain : blanc et rend — Epi : non barbu — — Epi : non barbu — (N° 449 P, N° 450 RC):
(N° 576 P).
DUI LONG: — Bentré — S : juillet — Rep :
CHUM TRANG. — Baria — Grain : blanc et septembre —R : février — Sol : rizières bas
long — Epi : non barbu, — (N° 725 P, N° 726 ses — Grain : blanc et long — Epi : non barbu — (N° 4t?9 P, N° 500 RC).
RB).
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
5
GIANG. — Cholon — S : juin — R : août —
DUNG GOE: — Mytho — S : juin, juillet —
R : décembre, janvier — Grain : blanc et rond R : janvier — Sol : sablonneux —Rh : 720 k —
Ph 60 k — Ppg : 40 % de perte — Grain :
— Epi : non barbu — (N° 526 P):
DUNG RANG. — Bienhoa — Grain : rouge et blanc et rond — Epi : non barbu — Paille :
rond — Epi : non barbu — (N° 747 P, N° 743 courte •— (N° 635 P).
GIONG BACLIEU. — Soctrang — Rep : juil
RC).
let, août — R : janvier — Rh : 2.856 k — Ph :
DUNG RUOI: — Bienhoa — Grain : blanc 59.50
— Grain : blanc et long — Epi : non
et rond — Epi : non barbu — (N° 779 P, N°
barbu — (N° 176 P, N° 177 RB).
780 RC).
GIONG SOCTRANG. — Soctrang — Rep :
DUNG TRANG: — Mytho — S : juin, juil
— R : janvier — Rh : 2.640 k — Ph :
let — R : décembre, janvier — Grain : blanc et juillet
66 k — Grain : blanc et rond — E'pi : non
long — Epi : non barbu — (N° 513 P):
barbu — (N° 207 P, N° 208 RB).
DUOI NAI: — Bienhoa
Grain : blanc et
TRAVINH. — Soctrang — Rep : juil
rond — Epi : non barbu — (N° 771 P, N° 772 letGIONG
— R : janvier, février — Rh • 2.600 k —
RC).
Ph : 65 k — Grain : blanc et rond — Epi :
DUOI NAI. — Thudaumot — Rep : juin — non barbu — (N° 230 P, N° 231 RB).
R : novembre — Sol : alluvionnaire — Rh :
TRAM. — Vinhlong — S : septembre^—
938 k — Ph : 67 k — Grain : blanc et rond — R HAI
:
février
— Sol : rizières basses — Rh : 1.744
Epi : non barbu — (N° 692 P).
à 1.993 k — Ph : 62.306 — Grain : blanc et
DUOI TRAU. — Soctrang — Tien : juillet — long — Epi : non barbu — N° 384 P).
R : décembre — Rh : 3.000 k — Ph : 62.50 TRANG. — Mytho — S : juin, juillet —
Grain : blanc et long — Epi : non barbu — R HAI
: décembre, janvier — Grain : blanc et long
(N° 204 P).
— Epi : non, barbu — (N° 515 P).
GAN DA. — Giadinh — Grain : blanc et
HON. — Bentré — S : mai — Rep : juillet —
rond — Epi : non barbu — (N° 789 P).
R : décembre — Grain : blanc et rond — Epi :
GAN DA. — Cholon — S : mai — Rep : juil non barbu — (N° 457 P, N° 458 RC).
let — R : décembre •— Sol : alluvionnaire —
HON LO. — Bentré — S : mai — Rep : juil
Rh : 1.814 k — Ph : 64.80— Ppg : 40 % de oer- let — R : novembre — Grain : blanc et r'n d —
te — Grain : blanc et rond — Epi : non barbu Epi : non barbu — (N° 467 P, N° 468 RC).
— Paille : longue — (N° 649 P)7
HON LUNG. — Bentré — S : mai — Rep :
GAN DA. — Gocong — Sol : rizières ma ren juillet — R : décembre — Grain : blanc et rond
nes — Grain : blanc et rond — Epi : non bar — Epi : non barbu — (N° 463 P, N” 464 RC).
bu — (N" 584 P).
HONG VEN. — Mytho —■S : juin, jullet —
GAN DA. — Mytho — S : iuin, juillet — R : R : décembre, janvier — Grain : blanc et long
décembre, i envier — Grain : blanc et rond — — Epi : non barbu — (N° 518 P).
Epi : non barbu — (N° 503 P).
HONG XOI. — Mytho — S • juin, juillet —
GAN DA. — Rentré — S : juin — Rep : août R : novembre, décembre — Grain : blanc et
— R : décembre — Grain : blanc et rond -- rond — Epi : non barbu — (N° 529 P).
Epi : non barbu — (N° 461 P, N° 462 RC).
HONG XOI. — Tan-an — Sol : rizières hautes
GAN DA. — Travinh — Grain : blanc et long — Rh : 1.814 k — Ph : 64 k 8 — Grain : blanc
et rond •— Epi : non barbu — (N° 559 P, N°
— Epi : non barbu — (N° 438 P).
560 RC, N° 561 RB).
GAN DA. — Vinhlong — S : juillet — R :
HONG XOI. — Gocong — Soi : rizières mo
mars — Sol : rizières basses — Rh : 1.280 à
1.536 k — Ph : 64 k — Grain : blanc et rond yennes — Grain : blanc et rond — Epi : non
barbu — (N° 585 P).
—• Epi : non barbu — (N° 328 P).
HONG XOI. — Bienhoa — Grain : blanc et
GAY XE. — Bienhoa — Grain : blanc et rond
rond — Epi : non barbu — (N° 751 P, N° 752
— Epi : non barbu — (N° 733 P, N° 734 RC).
RC).
GAY XE. — Bentré — S : juillet — Rep :
HONG XOI. — Cholon — S : juin - Rep :
septembre — R : janvier — Sol : rizières éle
vées — Grain : blanc et rond — Epi : non barbu août — E : janvier — S ;1 : alluvionnaire —
Rh : 2.032 k — Ph : 67 k 600 — Ppg : 40 %
— (N° 475 P, N° 476 RC).
de perte — Grain : blanc et rond — Epi : non
GIA TRIN. — Soctrang — Rep : juillet —- barbu — Paille : courte — (N° 676 P).
^ : janvier — Rh : 2.772 k — Ph : 63 k —
HUE KY. — Travinh — Grain : blanc et
Grain : blanc et rond — Epi : barbu — (N°
rond — Epi : non barbu — (N° 395 P).
221 P, N° 222 RB).
HU KY. — Soctrang — Rep : juillet, août —
GIA VANG. — Soctrang — Rep : juillet, août
: décembre — Rh : 2.760 k — P h : 69 k —
— R : janvier — Rh : 2.440 k — Ph : 61 k — R
Grain : blanc et long — Epi : non barbu — (N° Grain : blanc et rond — Eoi : non barbu —
(N° 172 P, N° 173 RB).
161 P, N° 162 RB).
HUONG SO. — Soctrar.g — Rep : août — R :
GIAI. — Giadinh — Grain : blanc et long — décembre,
janvier — Rh : 2.167 k — Ph : 61.20
Eoi : non barbu — (N° 788 P).
— Grain : blanc et long --- Epi • non barbu —
GIAN. — Sadec — S : juillet — Rep : août — (N1 255 P, N° 256 RB).
R : novembre — Rh : 2.100 k — Ph : 63 k —
HONG. — Vinhlong —- S : septem
Grain : blanc et long — (N° 529 P, N° 130 RB). breHUYET
— R : février — Sol : rizières basses —
GIAN. — Baria — Grain : rouge ft rond ■- Rh : 1.652 à 1.888 k — Ph : 59 k — Grain :
blanc et long — Epi : non barbu — (N° 376 P).
Epi : non barbu — (N° 721 P, N" 722 RB).
�6
CATALOGUE
HUYET RONG. — Mytho — S : juin, juil
MAC CUOI. — Travinh — Grain : blanc et
let — R : décembre, janvier — Grain : blanc long — (N° 413 RB).
et long — Epi : barbu — (N° 516 P).
MAC CUOI. — Vinhlong — S : septembre —
HUYET RONG. — Longxuyen — Rep : août R : février — Rh : 1.464 k — Ph : 61 k — Grain :
— R : janvier — Grain : rouge et long — (N° blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 302 P,
32 P).
N° 303 RB).
KHOI. — Thudaumot — Rep : juin — R :
MAC CUOI. — Mytho — S : juin, juillet —
décembre — Sol : rizières .basses — Rh : 959 le
: décembre, janvier — Grain : blanc et rond
— Ph : 68. 500 — Grain : blanc et rond — Epi : R
— Epi : non barbu — (N° 527 P).
non barbu — (N° 695 P).
MAT CUOI. — Cholon — S : mai — Rep :
LA RANG. — Mytho — S : juin, juillet — R :
décembre, janvier — Grain : blanc et rond — juillet — R : décembre — Sol : alluvionnaire
— Rh : 1.957 k — Ph : 69 k 900 — Ppg : 40 %
Epi : non barbu — (N° 528 P).
LA TRANG. — Vinhlong — S : septembre — de perte — Grain : blanc et rond — Epi : non
R : février — Rh : 1.764 k — Ph : 63 k — Epi : barbu — Paille : courte — (N° 653 P).
non barbu — (N° 305 P, N 306 RB).
MAT CU. — Thudaumot — Rep : juillet —
LON. — Vinhlong — S : juillet — R : mars R : décembre — Sol : alluvionnaire — Rh :
— Sol : rizières basses — Rh : 1.290 à 1. 540 k 1.011 k — Ph : 63 k 200 — Grain : blanc et rond
— Ph : 64 k 50 — Grain : blanc et rond — Epi : — Epi : non barbu — (N° 696 P).
non barbu — (N° 329 P).
MIA. — Bentré — S : juillet — Rep : octo
LONG AN. — Bentré — S : mai — Rep : juin bre — R : février — Sol : rizières élevées —
— R : novembre — Grain : blanc et rond — Grain : blanc et long — Epi : non barbu — (N°
487 P, N° 488 RC).
Epi : non barbu — (N° 455 P, N° 456 RC).
LONG AN. — Mytho — S : juin, juillet —
MONG CHIEM. — Vinhlong — S : juillet R : décembre, janvier — Grain : blanc et rond R : janvier — Rh : 972 k — Ph : 60 k 80 —
— Epi : non barbu — (N° 521 P).
Grain : blanc et long — Epi : non barbu — (N°
LU PHUNG TIEN. — Bentré — S : juin- — 283 P, N° 284 RB).
Rep : août — R : décembre — Grain : blanc
MONG CHIEM. — Bentré — S : juin — Rep :
et rond — Epi : non barbu — (N° 453 P, N° août —- R : janvier — Sol : rizières élevées —
454 RC).
Grain : blanc et long — Epi : non barbu — N°
LUA CHUM. — Baria — Grain : blanc et 489 P, N° 490 RC).
rond — Epi : non barbu — (N° 728 RB).
MONG CHIEM DO. — Soctrang — Rep : juil
LUA RA. — Bienhoa. — Grain : rouge, blanc let — R : décembre — Rh : 2.540 k — Ph :
63 k 50 — Grain : rougeâtre et long — Epi :
et rond — (N° 774 RC).
LUA TIEU. — Bentré — S : mai — Rep : non barbu — (N° 213 P, N° 214 RB).
juillet — R : octobre — Grain : blanc et rond
MONG CHIEM TRANG. — Soctrang — Rep :
— (N° 444 RC).
juillet — R : janvier — Rh : 2.380 k — Ph :
LUA TIEU. — Tan-an — Sol : rizières hau 59 k 50 — Grain..: blanc et long — Epi : bar
tes — Grain : blanc et rond — Epi : non bu — (N° 215 P, N° 216 RB).
barbu — (N° 566 RC, N° 567 RB).
MONG CHIM. — Cholon — S : juin — Rep :
LUNG. — Baclieu — S : juin — R : octobre juillet — R : janvier — Sol : alluvionnaire —
— Rh : 2.320 k — Ph : 58 k — Grain : blanc et Rh : 1.764 k — Ph : 63 k — Ppg : 45 % de
perte — Grain : blanc et long — Epi : non bar
rond — Epi : non barbu — (N° 4 P).
bu
— Paille : longue — (N° 657 P).
MAC CU. — S : juin, juillet — R : décembre,
MONG CHIM. — Longxuyen — S : juin —
janvier — Grain : blanc et rond — Epi : non
Rep : juillet — R : janvier — Grain : blanc
barbu — (N° 519 P).
MAC CU. — Bentré — S : juin — Rep : août et rond — (N° 51 P).
— R : janvier — Sol : rizières basses — Grain :
MONG CHIM. — Gocong — Sol : rizières bas
blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 481 P, ses — Grain : blanc et rond — Epi : non barbu
N° 482 RC).
— (N° 575 P).
MAC CU. — Soctrang. — Rep : juillet, août
MONG CHIM. — Travinh — Grain : blanc et
— R : janvier — Rh : 2.620 k — Ph : 65 k 50 — long — Epi : non barbu — (N° 398 P).
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
MONG CHIM DEN. — Mytho — Grain : blanc
(N° 174 P, N° 175 RB).
et long — Epi : non barbu — (N° 509 P).
MAC CU GOC. — Vinhlong — S : septembre
MONO CHIM VANG. — Soctrang — Rep :
— R : Mars — Rh : 1.876 k — Ph : 67 k —
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu — juillet — Réc : janvier — Rh : 2.240 k — Ph :
56 k — Grain : blanc et long — Epi : non
(N° 279 P, N° 280 RB).
MAC CU DUOI. — Vinhlong — S : juillet — barbu — (N» 211 P, N" 212 RB).
R : mars — Rh : 1.464 k — Ph : 61 k — Grain :
MONG CHIM VANG. — Rachgia (Vinh-tuong)
blanc et rond — Epi : barbu — (N° 273 P, N° S : août — Rep : septembre — R : février —
274 RB).
Rh : 3. 750 à 6.250 k — Ph : 62 k 500 — Grain :
MAC CU LANG. — Mytho — E : juin, juillet blanc et long — (N° 119 P, N° 120 RB).
— R : décembre, janvier — Grain, blanc et
MONO HEO. — Travinh — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — {N’ 514 P).
long — Epi : non barbu — (N° 396 P).
MAC CU LOT. — Vinhlong — S : juillet —
MONG HEO. — Soctrang — Rep : juillet,
— R : février — Rh : 2.760 k — Ph : 69 k — août — R : janvier — Rh : 2.560 k — Ph : 64 k
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu — — Grain : blanc et long — Epi : non barbu —
(N° 281 P).
(N° 158 P).
____ __
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
MONG TAY. — Thudaumot — Rep : août —
R : décembre — Sol : rizières basses — Rh :
896 k — Ph : 64 k — Grain : blanc et rond —
Epi : non barbu — (N° 699 P).
MONG TAY. — Tan-an — Sol : rizières bas
ses — Rh : 1.842 k — Ph : 65 k 800 — Grain :
blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 553 P,
N° 554 RC, N» 555 RB).
MONG TAY. — Gocong — Sol : rizières bas
ses — Grain : blanc et long — Epi : non barbu
— (N° 583 P).
MUM. — Cholon.— S : juin — Rep : août —
R : janvier — Sol : alluvionnaire — Rh : 2.304
k — Ph : 64 k — Ppg : 45 % de perte — Grain :
blanc et rond — Epi : non barbu — Paille :
courte — (N° 678 P).
MUM. — Mytho — S : juin, juillet — R :
novembre, décembre — Grain : blanc et rond —
Epi : non barbu — (N° 531 P).
MUN DO. — Thudaumot — Rep : juillet —
B : novembre — Sol : rizières hautes et sablon
neuses — Rh : 360 k — Ph : 60 k 100 — Grain :
rouge et rond — Epi : barbu — (N° 697 P).
MUM TRANG. — Thudaumot — "Rep : juin
— R : novembre —- Sol : rizières hautes et sa
blonneuses — Rh : 12 k — Ph : 61 k 100 —
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
(N° 698 P).
MUOP. — Travinh — Grain : blanc et long
— Epi : barbu — (N° 397 P).
NANG BAO. — Vinhlong — S : septembre —
R : février — Rh : 2.394 k — Ph : 85.50 —
Grain : blanc et rond — (N° 304 RB).
NANG BE. — Vinhlong — S : juillet — R :
mars — Rh : 1.488 k — Ph : 62 1c — Grain :
blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 277 P,
N° 287 RB).
NANG BE. — Travinh — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu •— (N° 403 P).
NANG BUOI. — Soctrang — Rep : juillet,
août — R : décembre, janvier — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 163 P, N° 164
RB).
NANG CA. — Soctrang — Rep : juillet — R :
décembre — Rh : 2.142 k — Ph : 59 k 50 —
Grain : blanc et long — Epi : non barbu — (N°
245 P, N° 246 RB).
NANG CA DUNG. — Soctrang — Rep : août
— R : janvier, février — Rh : 2.214 k — Ph :
06 k 50 — Grain : blanc et rond — Epi : non
barbu — (N° 225 P, N” 226 RB).
NANG CHO. — Travinh — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu — (N° 402 P).
NANG CHO. — Sadec (Hoa-Lune) — S : mai
— Rep : juin — R : septembre — Rh : 2.280 k —
Ph : 57 k — Grain : rouge et long — Epi : bar
bu — (N° 127 P, N° 128 Rouge).
NANG CHOL. — Soctrang — Rep : juillet —
R : décembre — Rh : 3.081 k — Ph : 64 k 20 —
Grain : blanc et long — Epi : non barbu — (N0
232 P, N° 233 RB).
NANG CHOL SO. — Soctrang — Rep : juillet,
août — R : décembre, janvier-— Grain : rou
geâtre et long — (N° 234 RB)
NANCi'CHOL TIA. — Soctrang — Rep : juil
let, août —• R : décembre — Grain : blanc et
rond — (N° 235 RB).
7
NANG CO. — Bienhoa — Grain : blanc et
rond — (N° 781 P, N” 782 RC).
NANG CO. — Gocong — Sol : riziè-ce moyen
nes — Grain : blanc et long — Epi : non bar
bu — (N° 591 P).
NANG CO. — Cholon — S : mai — Rep :
juillet — R : octobre — Sol : sablonneux —
Rh : 788 k — Ph : 65 k 700 — Ppg : 40 % de
perte — Grain : rouge et rond — Epi : barbu
— Paille : courte — N° 610 P).
NANG CO. — Vinhlong — S : juillet — R :
février — Sol : rizières basses — Rh : 1.216 à
1.459 k — Ph : 60 k 80 — Grain : blanc et long
— Epi : non barbu — (N° 332 P).
NANG CON. — Soctrang — Rep : juillet,
août — R : janvier — Rh : 2.388 k — Ph :
63 k 20 — Grain : blanc et rond — Epi : non
barbu — (N° 189 P, N° 190 RB).
NANG DA. — Soctrang — Rep : juillet — R :
janvier — Rh : 2.167 k — Ph : '60 k 206 —
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu — (N°
181 P, N° 182 RB).
NANG DA. — Vinhlong — S : juillet — R.
janvier — Sol : rizières basses — Rh : 1.380 à
1. 656 k — Ph : 69 k — Grain : blanc et rond
— Epi : non barbu — (N° 334 P).
NANG DAI. — Longxuyen — S : septembre —
Rep : octobre — R : février — Grain : blanc
et long — (N° 40 P).
NANG DAI. — Vinhlong — S : novembre —
R : février — Sol : rizières basses — Rh : 1.140
à 1.368 k — Ph : 57 k — Grain : blanc et rond
— Epi : non barbu — (N° 333 F).
NANG DAI. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : décembre — Sol : alluvionnaire —
Rh : 1.540 k — Ph : 62.500 — Ppg : 40 % de
perte — Grain : blanc et long — Epi : non bar
bu — Paille : longue — (N° 620 P).
NANG DAI. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : décembre — Sol : sablonneux —
Rh : 741 k — Ph : 61 k 800 — Ppg : 40 % de
perte — Grain : blanc et rond — Epi : non
barbu — Paille : courte — (N° 638 P).
NANG DANG. — Vinhlong — S : août — R :
février — Sol : rizières basses — Rh : 1.716 à
1.961 k — Ph : 63 k 30 — Grain : blanc et rond
— Epi : non barbu — (N° 391 P).
NANG DAY. — Bienhoa — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 759 P, N° 769
RC).
NANG DAY. — Thudaumot — Rep : juillet —
R : décembre — Sol : rizières hautes — Rh :
702 k — Ph : 67 k — Grain : blanc et rond —
Epi : non barbu — (N° 706 P).
NANG DE. — Thudaumot — Rep : juillet —
R : décembre — Sol : rizières basses -- Rh :
1.264 k — Ph : 63 k 200 — Grain : blanc et rond
— Epi : non barbu — (N° 707 P).
NANG DE. — Bienhoa — Gra'n : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N* 783 P, N° 784
RC).
NANG DEN. — Thudaumot - Rep : juin
R : décembre — Sol : rizières basses — Rh :
780 — Ph : 65 k — Grain : blanc et rond — Epi :
non barbu — (N° 704 P).
NANG DIEU. — Vinhlong — S : septembre
— R : mars — Sol : rizières basses — Rh :
1.554 à 1.776 k — Ph : 55 k 50 — Grain : blanc
et long — Epi : non barbu — (N° 374 P).
�8
CATALOGUE
NANG DU. — Thudaumot — Rep : août —
R : décembre — Sol : rizières hautes — Rh :
545 k — Ph : 68 k, 200 — Grain : blanc et rond
— Epi : non barbu — (N° 705 P).
NANG E. — Soctrang — Rep : août — R :
janvier — Rh : 1.984 k à 2.232 k — Ph : 62 k
— Grain : blanc et long — (N° 147 P).
NANG E. — Travinh — Grain : blanc et long
— Epi : non barbu — (N° 427 P).
NANG E. — Longxuyen — Rep : août —
R : décembre — Grain : blanc et long — (N°
42 P).
NANG EDH. — Vinhlong — S : septembre —
R : mars — Rh : 2. 000 k — Ph : 62,50 — Grain:
blanc et long — Epi rnonbarbu — (N° 300 P,
N° 301 RB).
NANG EM. — Cholon — S : mai — Rep :
juillet — R : décembre — Sol : alluvionnaire
— Rh : 1.705 k — Ph : 65 k, 600 — Ppg : 40 %
de perte — Grain : blanc et long — Epi : non
barbu — Paille : longue — (N° 659 P).
NANG EM. — Vinhlong — S : août — R :
février — Sol : rizières basses •— Rh : 1.652 à
1.888 k — Ph : 59 k — Grain blanc et rond —
Epi : non barbu — (N° 390 P).
NANG EM. — Thudaumot — Rep : juillet
— R : décembre — Sol : alluvionnaire et argi
leux — Rh : 1.040 — Ph : 65 k — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 703 P).
NANG ET. — Soctrang — Rep : juillet, août
— R : décembre, janvier — Rh : 1.856 à 2.088 k
—■Ph : 58 k — Grain : blanc et long — (N°
148 P, N° 149 RB).
NANG GIA. — Travinh — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 418 P).
NANG GIAY. — Cholon — S : juin — Rep :
août —• R : décembre — Sol : sablonneux —
Rh : 792 k — Ph : 66 k — Ppg : 40 % de perte
— Grain : rouge et rond — Epi : non barbu —
Paille : courte — (N° 643 P).
NANG GONG. — Vinhlong — S : juillet —
R : février — Sol : rizières basses — Rh : 1.200
à 1.440 k — Ph : 60 k — Grain : blanc et rond
Epi : non barbu — (N° 335 P).
NANG GONG. — Soctrang — Rep : juillet
août — R : j anvier — Rh : 2. 466 k — Ph :
68 k, 50 — Grain : blanc et rond — (N° 154 P).
NANG GONG. — Mytho — S : juin, juillet
— R : décembre, janvier — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 512 P).
NANG GONG. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : décembre — Sol : sablonneux —
Rh : 762 k — Ph : 63 k. 500 — Ppg : 40 % de
perte — Grain : rouge et rond — Epi : non
barbu — Paille : courte — {N0 639 P).
NANG GONG TO. — Vinhlong — S : octobre
— R : avril — Sol : rizières hautes — Rh :
1.936 à 1.984 k — Ph : 62 k — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 386 P).
NANG GONG TRANG. — Longxuyen — Rep :
septembre — R : février — Grain : blanc et
rond — (N° 54 P).
NANG HON. — Cholon — S : mai — Rep :
juillet — R : octobre — Sol : sablonneux —
Rh : 732 k — Ph : 61 k — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu — Paille : courte
— (N° 611 P).
NANG HUONG. — Cholon — S : mai — Rep:
juin — R : octobre — "Sol : sablonneux — Rh :
784 k — Ph : 65 k, 400 — Ppg : 40 % de perte
— Grain : blanc et long — Epi : barbu — Pail
le : courte — (N° 603 P).
NANG HUONG. — Gocong — Sol : rizières
hautes — Grain : blanc et long — Epi : non
barbu — (N° 574 P).
NANG HUONG. — Mytho — S : juin, juillet
— R : novembre, décembre — Grain : blanc
et long — Epi: non barbu — (N° 522 P).
NANG HUONG. — Thudaumot — Rep : juin
R : novembre — Sol : alluvionnaire et argileux
— Rh : 856 k — Ph : 61 k, 200 — Grain : blanc
et long — Epi : barbu — (N° 701 P).
NANG HUONG. — Bienhoa — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 739 P, N° 740
RC).
NANG HUONG. — Giading — Grain : blanc
et long — Epi : non barbu — (N° 790 P).
NANG KE. — Chaudoc — (Triton) — Rh :
1.008 k — Grain : blanc et long — (N° 89 P,
N° 90 RB).
NANG KE. — Rentré — S : août — Rep :
octobre — R : février — Sol : rizières élevées
— Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
(N° 485 P, N° 486 RC).
NANG KE. — Soctrang — Rh : 2.466 k —
Ph : 68 k, 5 — Grain : blanc et long — Epi :
non barbu — (N° 186 P).
NANG KHALAI. — Soctrang — Rep : juillet
— R : décembre — Rh : 2.480 k — Ph : 62 k —
Grain : blanc et long — (N° 202 P, N° 203 RB).
NANG KHIEM. — Soctrang — Rep. : juillet,
août — R : décembre, j anvier — Rh : 2.500 k
— Ph : 62 k, 5 •— Grain : blanc et rond — Epi :
barbu — (N° 156 P, 'N0 157 RB).
NANG KHIEN. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : décembre — Sol : sablonneux —
Rh : 738 k — Ph : 61 k, 50 — Ppg : 40 % de
perte — Grain : blanc et rond — Epi : non
barbu — Paille : courte — (N° 640 P).
NANG MAY. — Travinh — Grain : long et
banc — Epi : non barbu — (N° 405 P).
NANG MEO. — Baclieu — S : mai — R : no
vembre — Rh : 1.416 k — Ph : 59 k — Grain :
blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 1 P).
NANG MEO. — Travinh — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 426 P).
NANG MEO. — Soctrang — Rep : août —
R : décembre — Rh : 2.420 k — Ph : 60 k, 50 —
Grain : blanc et long — Epi : non barbu —
(N° 249 P, N° 250 RB).
NANG MEO. — Bienhoa — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 737 P, N° 738
RC).
NANG MINH. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : décembre — S : sablonneux — Rh :
613 k — Ph : 67 k, 800 — Ppg : 40 % de perte
— Grain : rouge et rond — Epi : non barbu —
Paille : courte — (N° 642 P).
NANG NACH. — Soctrang — Rep : août —
R : novembre, décembre — Rh : 1.894 k à
2.131 k — Ph : 59, 20 — Grain : blanc et long
— Epi : non barbu — (N° 199 P).
NANG NGHE. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : février — Sol : alluvionnaire —
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
Rh : 1.660 k — Ph : 69 k, 200 — Ppg : 45 %
de perte — Grain : blanc et rond — Epi : non
barbu — Paille : longue — (N° 675 P).
NANG NGOG. — Soctrang — Rep : août —
R : janvier — Rh : 2.250 k à 2.590 — Ph : 62,50
— Grain : blanc et long — Epi : non barbu —
(N° 194 P).
NANG NGOG. — Vinhlong — S : août —
R : mars — Rh : 1.000 k — Ph : 62 k, 50 —
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
(N° 294 P, N° 295 RB).
NANG NGOG. —- Cantho — S : juin —- Rep :
juillet-sept — R : février — Rh : 2.520 k — Ph :
52 k, 5 — Grain : blanc et rond — (N° 17 RC,
N° 18 RB).
NANG NGOG. — Tan-an — Sol : rizières hau
tes — Rh : 1.099 k — Ph : 68 k, 70 — Grain :
blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 550 P,
N° 551 RC).
NANG NGOG. — Gocong — Sol : rizières
moyennes — Grain : blanc et rond — Epi :
non barbu — (N° 572 CP).
NANG NGOG. — Tan an — Sol : rizières hau
tes — Grain : blanc et rond — Epi : non bar
bu — (N° 552 P).
NANG NGOG — S : juin — Rep : août —
R : janvier — Sol : sablonneux — Rh : 816 k
— Ph : 68 k — Ppg : 40 % de perte — Grain :
blanc et rond — Epi: non barbu — Paille :
courte — (N0 633 P).
NANG NGOG CHUM. — Vinhlong — S :
septembre — R : février — Rh : 1.612 k — Ph :
62 k — Grain : blanc et rond — Epi : non bar
bu — (N° 275 P, N" 276 RB).
NANG NGOG CHUM. — Vinhlong — S : juin
— R : février — Sol : rizières basses — Rh :
2.189 à 2.502 k — Ph : 78 k, 200 — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — <N° 392 RB).
NANG NGOG DEN. — Bentré — S : juillet
— Rep : octobre — R : février — Sol : rizières
basses — Grain : blanc et rond — Epi : non
barbu — (N° 477 P, N» 478 RC).
NANG NGOG DEN. — Travinh — Grain :
blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 407 P).
NANG NGOG DEN. — Vinhlong — S : sep
tembre — R : mars — Grain : blanc et rond —
Epi : non barbu — (N° 297 RB).
NANG NGOG DO. — Vinhlong — S : juillet
— R : février — Sol : riz. hautes — Rh : 1.520 k
— Ph : 63 k, 50 — Grain : blanc et rond —
Epi : non barbu — (N° 339 P).
NANG NGOG LUNG. — Bentré — S : juillet
— Rep : septembre — R : février — Sol : ri
zières élevées — Grain : blanc et rond — Epi :
non barbu — (N° 491 P, N-° 492 RC).
NANG NGOG TRANG. — Vinhlong — S :
juillet — R : février — Sol : rizières basses —
Rh : 1.260 à 1.512 k — Ph : 63 k — Grain :
blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 340).
NANG NGOG VANG. — Vinhlong — S : juil
let — R : mars — Sol : rizières basses — Rh :
1. 905 k — Ph : 63 k, 50 — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N°358 P).
NANG NHAY — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : janvier — Sol : sablonneux — Rh :
782 k — Ph : 65 k, 200 — Ppg : 40 % de perte
— Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
Paille : courte — (N° 632 P).
9
NANG NHEN. — Cholon — S : mai — Rep :
juin — R : novembre — Sol : sablonneux —
Rh : 795 k — Ph : 66 k, 300 — Ppg : 40 % de
perte — Grain : blanc et long — Epi : non
barbu — Paille : courte — (N° 604 P).
NANG NHENG. — Chaudoc (Triton) — Rh :
962 k — Grain : blanc et long — (N° 93 P,
N° 94 RB).
NANG NKIEN. — Vinhlong — S : août —
R : décembre — Sol : rizières hautes — Rh :
1.680 k à 1.920 k — Ph : 60 k — Grain : blanc
et long — Epi : non barbu — (N° 375 P).
NANG NIEU. — Cantho — S : juin — Rep :
septembre — R : février — Rh : 2.520 k — Ph i
52 k, 50 — Grain : blanc et -rond — (N° 19 RC,
N° 20 RB).
NANG NHUT. — Soctrang — Rep : juillet
août— R : janvier — Rh : 2.470 k — Ph :
61 k, 80 — Grain : blanc et long — Epi,: non
barbu — (N° 191 P, N° 192 RB).
NANG NHUT. — Travinh — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 404 P).
NANG OC. — Soctrang —• Rep : août — R :
décembre — Rh : 2.289 à 2.544 k — Ph : 63 k,60
— Grain : blanc et long — Epi : non barbu —
(N0 257 P, N° 258 RB).
NANG OI. — Cholon — R : mai — Rep : juin
— R : août — Sol : sablonneux — Rh : 834 k
Ph : 69 k, 5 — Ppg : 40 % de perte — Grain :
blanc et long — Epi : non barbu — Paille :
courte — (N° 608 P).
NANG PHET. — Baclieu — S : juin — R :
décembre — Rh : 4.000 k — Ph : 56,50 — Grain:
blanc et long — Epi : non barbu — (N° 8 P).
NANG PHET. — Baclieu — S : juin — R :
décembre — Rh : 4.200 — Ph : 58,40 — Grain :
blanc et long -— Epi : non barbu — (N° 3 P).
NANG PHET. — Travinh — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu — (N° 442 P).
NANG PHET. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : novembre — Sol : alluvionnaire
Rh : 1.416 k — Ph : 59 k — Ppg : 45 % de per
te — Grain : blanc et long — Epi : non barbu
— Paille : courte — N° 624 P).
NANG PHICH. — Soctrang — Rep : août —
R : février — Rh : 2. 252 k — Ph : 56 k, 30 —
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
(N0 165 P).
NANG PHUOC. — Longxuyen — Rep : mai
—- R : décembre — Grain : blanc et rond —
(N° 53 P).
NANG PHUOC. — Chaudoc. (Tan-Chau) —
Rh : 1.200 k — Grain : blanc et long — riz hâ
tif — (N» 60 P, N° 61 RB).
NANG QUOC. — Vinhlong — S : octobre —
R : avril — Sol : rizières hautes — Rh : 1.540
à 1.560 k — Ph : 55 k — Grain : blanc et rond
— (N° 389 P).
NANG RET. — Vinhlong — S : octobre —
R : mars — Sol : rizières hautes -— Rh : 1.848 k
à 2.112 k — Ph : 66 k — Grain :.blanc et long
— Epi : non barbu — (N° 388 P).
NANG RET. — Travinh — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu — (N° 406 P).
NANG RET. — Bentré — S : juillet — Rep :
septembre •— R : février — Sol : rizières basses
— Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
(N° 493 P, N° 494 RC).
�10
CATALOGUE
NANG RET. — Thudaumot — Rep : juillet
— R : décembre — Sol : alluvionnaire et argi
leux — Rh : 992 k — Ph : 62 k — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 702 P).
NANG RO. — Bentré — S : juillet — Rep :
septembre — R : janvier — Sol : rizières éle
vées — Grain : blanc et rond — Epi : non bar
bu — (N° 473 P, N° 474 RC).
NANG RUC. — Soctrang — Rep : juillet —
R : janvier, février — Rh : 2.612 k — Ph :
57 k, 60 — Grain : blanc et long — Epi : bar
bu — (N° 227 P, N" 228 RB).
NANG RUC. — Vinhlong — S : juillet — R :
février — Sol : rizières hautes — Rh : 1.230
à 1.476 k — Ph : 61 k, 50 — -Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 336 P).
NANG RUM. — Vinhlong — S : août — R :
décembre — Sol : rizières hautes — Rh : 1.100
à 1.320 k — Ph : 55 k — Grain : blanc et long
— Epi : non barbu — {N° 337 P).
NANG RUM. — Sadec — S : mai — Rep :
juin — R : octobre — Rh : 2. 520 k — Ph : 63 k
— Grain : blanc et long — (N° 131 P, N° 132
RB).
NANG RUM. — Longxuyen — Rep : décem
bre — R : février — Grain : blanc et long —
(N° 37 P).
NANG RUM. — Chaudoc — (Tan Cha.u) —
Rh : 900 k — Grain : rouge et long — (N° 64 P,
N° 65 R.C, N° 66 RB).
NANG RUM NHO. — Longxuyen — Grain :
blanc et long — (N° 48 P).
NANG SA NACH. — Soctrang — Rep : août
— R : février — Rh : 2.131 k — Ph : 59 k —
Grain : blanc et long — (N° 229 P).
NANG SA NACH TRANG. — Soctrang —
Rep : août ? R : février — Rh : 1.993 à 2.242 —
Ph : 62 k, 30 — Grain : blanc et long — Epi :
non barbu — (N° 241 P, N° 242 RB).
NANG SO. — Chaudoc (Triton) — Rh : 952 k
— Grain : blanc et long — (N° 95 P, N° 96 RB).
NANG -S-0. — Longxuyen — Rep : novembre
— R : février — Grain : rouge et rond —
(N° 55 P).
NANG SO. — Cholon — S : mai — Rep :
juin — R : octobre — Sol : sablonneux — Rh :
788 k — Ph : 65,70 — Ppg : 40 % de perte —
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
Paille : courte — (N° 602 P).
NANG SO. — Soctrang — Rep : juillet —
août — R : janvier, février — Rh : 2.322 à
2.580 k — Ph : 64 k, 50 — Grain : blanc et long
— (N° 150 P, N» 151 RB).
NANG SOAI KHALAI. — Soctrang — Rep :
juillet, août — R : décembre, janvier — Rh :
2.928 k — Ph : 61 k —• Grain : blanc et long
— Epi : non barbu — (N° 159 P, N° 160 RB).
NANG SOANG. — Chaudoc — (Triton) —
Rh : 955 k — Grain : blanc et long — (N° 99 P,
N° 100 RB).
NANG TAY — Chaudoc — (Tinh-Bien) —
Rh : 1.500 k — Grain : blanc ef rond — (N° 77
P, N° 78 RB).
NANG TAY. — Soctrang — Rep : août —
R : janvier, février — Rh : 2.412 k — Ph : 60,30
— Grain : blanc et rond — Epi : barbu —
(N° 269 P, N° 270 RB).
NANG THANG. — Bienhoa — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 765 P, N° 766
RC).
NANG THANG. — Cholon — S : mai — Rep :
juin — R : novembre — Sol : sablonneux —
Rh : 780 k — Ph : 65 k — Ppg : 40 % de perte
— Grain : blanc et rond — Epi : barbu —
Paille : courte — (N° 605 P).
NANG THANG. — Thudaumot — Rep : août
— R : décembre — Sol : rizières basses — Rh :
1.820 k — Ph : 65 k — Grain : blanc et long
— Epi : non barbu — (N° 707 P).
NANG THE. — Tayninh — S : juin — R :
novembre — Sol : rizières marécageuses —
Rh : 1.300 k — Ph : 65 k — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu — (N° 596 P, N° 597
RC).
NANG THE. — Vinhlong — S : juin — R :
janvier — Sol : rizières hautes — Rh : 1.160 k
à 1.392 k — Ph : 58 k — Grain : blanc et long
— Epi : non barbu — (N° 341 P).
NANG THEO. — Travinh — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 437 P).
NANG TIEN. — Cholon — S : mai — Rep :
juillet — R : octobre — Sol : sablonneux —
Rh : 810 k — Ph : 67 k, 50 — Ppg : 40 % de
porte — Grain : blanc et long — Epi : non bar
bu — Paille : courte — (N° 609 P).
NANG TON. — Longxuyen. — Rep : décem
bre — R : mars — Grain : rouge et long — (N°
35 P).
NANG TON. — Chaudoc (Tinh-Bien) — RÎT :
1.200 k — Grain : blanc et long — (°N 85 P,
N° 86 RB).
NANG TRICH. — Travinh — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 436 P)
NANG TUOT. — Vinhlong — S : septembre
— R : février — Sol : rizières hautes — Rh :
1.680 à 1.920 k — Ph : 60 k — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu — (N° 381 P).
NANG TY. — Vinhlong — S : juillet — R :
décembre — Sol : rizières hautes — Rh : 1.190 k
à 1.428 — Ph : 59 k, 500 — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu — (N° 338 P).
NANG TY. — Tav-Ninh — S : juillet — R :
octobre — Sol : rizières hautes — Rh : 1.000 k
Ph : 62 k, 50 — Grain : blanc et long — Epi :
non barbu — (N° 598 P, N° 599 RC).
NANG UOC. -— Cholon — S : mai — Rep :
juillet — R : novembre — Sol : alluvionnaire
— Rh : 1.780 k — Ph : 63 k, 600 — Ppg : 45 %
de perte — Grain : blanc et long — Epi : non
barbu — Paille : longue — (N° 616 P).
NANG UOC. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : décembre — Sol : sablonneux —
Rh : 732 k — Ph : 61 k — Ppg : 40 % de per
te — Grain : blanc et long — Epi : non bar
bu — Paille : courte — (N° 641 P).
NANG U-OT. — Soctrang — Rep : juillet —
R : décembre — Rh : 2.149 k — Ph : 57 k, 70 —
Grain : blanc et long — Epi : barbu — (N° 220
P)NANG VO. — Vinhlong — S : août — R :
février — Sol : rizières basses — Rh : 1.750
à 2.000 — Ph : 62 k, 50 — Grain : blanc et long
— Epi : non barbu — (N° 377 P).
NANG XIEN. — Soctrang — Rep : juillet
— R : janvier — Rh : 2.156 k — Ph : 59 k, 90
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
— Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
(N° 179 P, N° 180 RB).
NANG XINH. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : janvier — Sol : sablonneux — Rh :
792 k — Ph : 66 k — Ppg : 40 % de perte —
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
Paille : courte — (N° 634 P).
NANG XINH. — Bienhoa — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 755 P, N° 756
RC).
NANG XUC. — Mytho — S : juin-juillet —
R : décembre, janvier — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 523 P).
NEANG CONG. — Chaudoc (Triton) — R :
1.016 k — Grain : blanc et rond — (N° 101 P,
N° 102 RB).
NEANG SOR. — Chaudoc (Triton) — Rh :
928 k — Grain : blanc et long — (N° 109 P,
N” 110 RB).
NEC SOC. —- Soctrang — Rep : juillet — R :
décembre — Rh : 2.460 k — Ph : 61,50 — Grain :
blanc et long — Epi : non barbu — (N° 193 P).
NGOG CHUM. — Cantho — S : mai, juin —
Rep : juillet, septembre — R : février — Rh :
2.100 à 2.520 k — Ph : 52 k, 50 — Grain : blanc
et rond — (N° 29 RC, N° 30).
NGOG NHO. — Vinhlong — S : septembre
— R : février — Sol : rizières basses — Rh :
1.770 à 2.025 k — Ph : 63 k, 30 — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 366 P).
NHA SAN. — Mytho — S : juin, juillet —
R : novembre, décembre — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — {N° 511 P).
NHA SAP. — Chaudoc — (Tan-Chau) Rh :
1.080 k — Grain : blanc et long — (N° 69 P,
N° 70 RB).
NHA SAP. — Cholon — S : mai — Rep : juil
let — R : décembre — Sol : alluvionnaire —
Rh : 1.834 k — Ph : 65 k, 500 — Ppg : 40 %
de perte — Grain : blanc et rond — Epi : non
barbu — Paille : longue — (N° 652 P).
NHO. — Thudaumot — Rep : juin — R : no
vembre — Sol : alluvionnaire — Rh : 931 k —
Ph : 66 k, 500 — Grain : blanc et long — Epi :
non barbu — (N° 709 P).
NHO. — Giadinh — Grain : blanc et rond —
Epi : non barbu — (N° 795 P).
NHO. — Cholon — S : juin — Rep : août —
R : février — Sol : alluvionnaire — Rh : 1.862 k
— Ph : 58 k, 200 — Ppg : 45 % de perte —
Grain : blanc et long — Epi : barbu — Paille :
tige petite — (N° 630 P).
NHO. — Cholon — S : juin — Rep : août —
R : octobre — Sol : alluvionnaire — Rh : 1.516 k
— Ph : 63 k,200 — Ppg : 40 % de
perte —
Grain : blanc et long —Epi : non barbu —
Paille : courte — (N° 79 P).
NHUM. ■
— Cholon — S : mai — Rep : juillet
— R : octobre — Sol : sablonneux — Rh : 768 k
— Ph : 64 k — Grain : blanc et long — Epi :
non barbu — Paille : courte — (N° 612 P).
NHUT TRANG. — Thudaumot — Rep : août
— R : novembre — Sol : rizières "hautes et sa
blonneuses — Rh : 230 k — Ph : 57 k, 500 —
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
(N° 710 P).
ONG HUONG. — Vinhlong — S : juillet —
R : mars — Sol : rizières basses — R h: 1.220
11
à 1.464 k — Ph : 61 k — Grain : blanc et long
— Epi : non barbu — (N° 346 P).
ONG SU. — Mytho — S : juin, juillet — R :
décembre, janvier — Grain : blanc et long —
Epi : non barbu — (N° 507 P).
OT. — Cholon — S : juin — Rep : août —
R : décembre — Sol : alluvionnaire — Rh :
2.022 k — Ph : 63 k,'200 — Ppg : 40 % de perte
— Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
Paille : longue — (N° 677 P).
PHA CAS NUOL — Chaudoc — (Triton) Rh :
976 k — Grain : blanc et long — (N° 97 P, N° 98
RB).
PHAT THU. — Vinhlong — S : juillet — R :
février — Sol : rizières basses-Rh: 1.300 à 1.560
k — Ph : 65 k — Grain : blanc et rond — Epi :
non barbu (N° 345 P).
PHUNG TIEN — Travinh — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu (N° 435 P).
PHUNG TIEN — Mytho — S ; juin, juillet —
R : décembre, janvier — Grain : blanc et
rond — Epi ; non barbu (N° 533 P).
PON HEA LU — Chaudoc — (Triton) Rh :
952 k — Grain:blanc et long — (N° 105 P, N°
106 RB).
QUAN. — Longxuyen — Grain : blanc et
long — (N- 45 P).
QUAN PHAT — Travinh — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu (N° 439 P)
QUANG. — Bentré — S. juillet — Rep : sep
tembre — R : février — Sol : rizières basses —
Grain : blanc et long — Epi : barbu (N° 497
P, N° 498 RC).
RA. — Bienhoa — Grain : blanc et rond —
Epi : non barbu (N» 773 P).
RA. — Thudaumot — Rep : juillet — R : dé
cembre — Sol : alluvionnaire — Rh : 1.000 K —
Ph : 62 k. 500 — Grain : blanc et rond — Epi :
non barbu (N° 710 P).
RA CHUM. — Vinhlong — S : juillet — R :
février— Sol : rizières basses — Rh : 1.236 K —
à 1.483 k — Ph : 61 k. 80 — Grain : blanc et
rond — Epi ; non barbu — (N° 347 P).
RA CHUM. — Soctrang — Rep : juillet — R :
janvier — Rh : 2.868 k — Ph : 65 k. 20 —
Grain : blanc et long — Epi : barbu — (N° 223
P, N° 224 RB).
RA COC. — Tan-an — Sol: rizières basses —
Rh : 2. 509 k — Ph : 69 k 70 — Grain : blanc et
rond — Epi non barbu — (N° 562 P, N° 563
RC N» 564 RB).
RA MAI. — Baclieu — S. juillet, R : jan
vier — Rh : 1.852 k — Ph : 57 k. 90 — Grain :
blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 9 P).
RA MAI. — Travinh — Grain : blanc et
rond — Epi, non barbu (N° 430 P).
RA MAY. — Soctrang — Rep : août — R :
janvier, février — Rh : 2. 280 k — Ph : 57 k —
Grain : blanc et rond — Epi:non barbu (N° 265
P, N° 254 RB).
RA MAY. — Vinhlong — S : juillet — R :
mars — Rh : 1.059 k — Ph : 66 k. 200 — Grain :
blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 285 P,
N» 286 RB).
RA MAY. — Bentré — S : juin — Rep :
août — R : janvier — Sol : rizières basses —
�12
CATALOGUE
SA AN. — Rachgia (Vin-Tuong) S : juin —
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu (N®
Rep, septembre — R : janvier — Sol : riziè
479 P, N° 480 RC).
— Rh : 3.096 à 4. 644 k — Ph : 64 k.
RA MAY. — Baclieu — S : mai — R : novem res arabes
— Grain : blanc et long — (N® 115 P, N®
bre — Rh : 1. 392 k — Ph : 138 k — Grain : 500
116 RB).
blanc et rond — (N® 2 P).
MO. — Cholon — S : mai — Rep : juin
RA MAY. — Travinh — Grain : blanc et rond —SA
R : septembre — Sol : sablonneux — Rh :
— Epi : non barbu (N® 423 P).
734 k — Ph : 61 k 20 — Ppg : 40 % de perte —
RA MAY TRANG. — Travinh — Grain : Grain : blanc et long — Epi mon barbu — Pail
blanc et rond — Epi : non barbu — (N® 399 P). le : courte (N® 606 P).
RA MIA. — Soctrang — Rep : juillet, août —
SA NO. — Mytho — S : juin : juillet — R :
R : janvier — Rh : 2.322 k : à 2.580 — Ph. 64 k.
décembre : janvier — Grain : blanc et rond —
500, — Grain : blanc et rond — Epi : barbu (N® Epi : non barbu — (N® 525 P).
168 P, N» 169 RB).
SA THUM. — Cholon — S : mai — Rep :
RA MIA. — Vinhlong — S : septembre — R : juillet — R : décembre — Sol : alluvionnaire —
mars — Sol : rizières basses Rh : 1. 708 à 1.742 Rh : 1.918 k — Ph : 68 k. 500 Ppg : 45 % de
k — Grain : blanc et long — Epi, non barbu perte — Grain : blanc et long — Epi : non bar
(N® 382 P).
bu — Paille : longue — (N® 656 P).
RA MUI Soctrang — Rep, août — R : jan
SA TIEN. — Soctrang — Rep : août — R :
vier — Rh : 2. 680 k. — Ph : 67 k — Grain : décembre, janvier — Rh : 2.278 à 2.352 k —
blanc et rond — Epi, non barbu — (N® 247 P, Ph : 63 k, 30 — Grain : blanc et long — Epi :
non barbu — (N® 236 P, N® 237 RB)
N° 248 RB).
SAP. — Thudaumot — Rep: juin — R : dé
RA MUOI. — Travinh — Grain : blanc et
cembre — Sol : alluvionnaire — Rh : 905 k —
rond — Epi, non barbu — (N® 400 P).
RA MUOI. — Vinhlong — S, août — R : fé Ph : 64 k, 700 — Grain : blanc et rond — Epi :
vrier — Rh : 1. 859 k— Ph : 84 k. 500 — Grain : non barbu (N® 711 P).
SAU ONG — Rachgia — (Vinh-Tuong) S :
blanc et rond — (N® 291 RB).
juin — Rep : août — R : décembre — Sol : ri
RA NHEM. — Mytho — S : juin, juillet — zières
de viande — Rh : 2.192 à 4.110 k — Ph :
R : décembre, janvier — Grain : blanc et rond 68 k 500
— Grain : blanc et long — (N® 121 P,
— Epi : non barbu — (N® 504 P).
N® 122 RB)
RA QUAN. — Travinhg — Grain : blanc et
SAY. — Chaudoc — (Tinh-Bien-) Rh: 1.200 k
rond — Epi : non barbu — (N® 441 P).
— Grain : blanc et long — (N® 79 P, N® 80 RB).
RA TRANG. — Bienhoa — Grain : blanc et
SO BA SAC. — Soctrang — Rep : juillet —
rong ■
— Epi : non barbu (N® 775 P, N° 776 RC).
R : décembre — Rh : 2.904 — Ph : 60 k. 50 —
RA TRANG. — Travinh — Grain, : blanc et Grain : blanc et long — (N® 145 P, N® 146 RB).
rong — Epi : non barbu (N® 417 P).
SO SAT. — Soctrang — Rep : juillet, août —
RA ŸANG. — Vinhlong — S : septembre — R : décembre, ajnvier — Rh : 2. 832 k — Ph :
R : février — Sol : rizières hautes — Rh : 1. 604 59 k — Grain : blanc et long (N® 143 P, N® 144
à 1. 833 k — Ph : 57 k. 300 — Grain : blanc et RB.)
long — (N® 364 P).
SOC. — Gocong — Sol : rizières basses —
RA XANH. — Vinhlong — S : juillet — R : Grain : blanc et rond — Epi : non barbu (N®
mars — Sol: rizières basses Rh : 1.200 à 1. 440 k 577 P).
Ph : 60 k. — Grain : blanc et rond — Epi : non
SOI. — Soctrang — Rep : juillet - août — R :
barbu (N® 348 P).
j anvier, février — Rh : 2.394 k — Ph : 66 k, 50
RA XANH. — Cholon —- S : mai — Rep : — Grain : blanc et long — Epi : non barbu ( N®
juillet — R : décembre — Sol : alluvionnaire — 197 P).
Rh : 1. 210 k — Ph : 65 k. 800 — Ppg : 40 % de
SOI. — Vinhlong — S : juillet — R : mars —
perte — Grain : blanc et rond — Paille : lon 501 : rizières basses — Rh : 1. 220 à 1. 464 k —
gue — (N® 647 P).
Ph : 60 k — Grain, blanc et rond — Epi : non
RA XANH. — Bienhoa — Grain : blanc et barbu (N® 330 P, N® 331 RB).
rond — (N® 753 P, N® 754 RC).
SOI. — Mytho — S : juin, juillet — R : dé
RE QUAT. — Cholon — S : juin — Rep : cembre, janvier — Grain : blanc et rond —
août — R : janvier — Sol : sablonneux — Rh : Epi : non barbu (N® 520 P).
SOI. — Gocong. — Sol : rizières basses —
778 k —- Ph : 64 k. 90 — Ppg : 40 % de perte —
Grain : blanc et rond — Épi : non barbu — Grain : blanc et rond — Epi : non barbu (N®
581 P).
Paille : courte (N® 636 P).
SOI RANG. — Travinh — Grain : blanc et
RONG NUT. — Bentré — S : juin — Rep :
août — R : décembre — Grain : blanc et rond — rond — Epi : non barbu (N® 421 P).
Epi : non barbu — (N® 459 P, N® 460 RC).
SON DOC. — Vinhlong -- S : septembre —
R, janvier — Sol : rizières basses — Rh : 1.610
RUNG. — Vinhlong — S : septembre — R,
février — sol : rizières basses : Rh : 1.596 à k à 1. 840 k — Ph : 57 k, 6 — Grain : blanc et
1.754 k — Ph : 57 k — Grain : blanc et long — long — Epi : non barbu (N® 371 P).
Epi : non barbu (N® 365 P).
SONG DAO. — Mytho — S : juin, juillet —
SA AN. — Soctrang — Rep : juillet, août — R : décembre, janvier — Grain : blanc et rond
R : décembre, janvier — Rh : 2. 512 k — Ph : — Epi : non barbu (N® 517 P).
SONG DOI. — Longxuyen — Rep : mai — R :
62 k. 80 —■Grain : blanc et long — Epi, barbu
(N® 155 P).
décembre — Grain : rouge et rond — (N® 43 P).
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
SONG LON. — Longxuyen. — Rep : mai —
R : décembre — Grain : blanc et long- (N° 47
P)SONG LON. — Chaudoc — (Tinh-Bien). Rh :
1.500 k — Grain : blanc et rond (N° 75 P, N°
76 RB).
TA GONG. — Thudaumot — Rep ; juin —
R : décembre — Sol : alluvionnaire — Rh : 654
k — Ph : 65 k. 400 — Grain : blanc et rond —
Epi : non barbu — (N° 716 P).
TA HOA. — Chaudoc. — (Tan Chau) Rh :
1.080 k — Grain : blanc et long — (N° 71 P, N°
72 RB).
TA LACH. — Cholon. — S : juin — Rep :
août — R : janvier — Sol : sablonneux — Rh :
768 k — Ph : 60 k — Ppg : 40 % de perteGrain : rouge et rond — Epi : non barbu —
Paille : courte — (N° 637 P).
TAC NANG MO. — Tranvinh — Grain :
blanc et long — Epi : non barbu (N° 433 P).
TAI NGHE. — Soctrang. — Rep : juillet —
R : j anvier — Rh : 2. 044 k — Ph : 56 k, 80 —
Grain blanc et long — Epi : non barbu (N°
185 P).
TAM DUOT TRANG. — Soctrang — Rep :
août — R : janvier — Rh : 2.329 k à 2.528 k —
Ph : 64 k : 70 — Grain : blanc et long — Epi :
non barbu — (N» 261 P, N° 262 RB).
TAM RUOT. — Soctrang — Rep : août — R,
janvier, février — Rh : 2. 275 k — à 2.528 k —
Ph : 63 k. 20 — Grain : blanc et long — Epi :
non barbu (N° 259 P, N° 260 RB).
TAM RUOT. — Traving — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 401 P).
TAM RUOT. — Mytho — S : juin, juillet —
R : décembre, janvier — Grain : blanc et long
— Epi : non barbu — (N° 532 P).
TAN CHEN. — Baclieu — S : j\jin, R : jan
vier — Rh : 924 k — Ph : 57 k 80 — Grain :
blanc et rond — Epi : non barbu (N° 11 P).
TAN CHEN. — Cantho — S : mai, juin —
Rep : juillet, septembre, R : Février — Rh :
2.100 à 2.520 — Ph : 52 k. 50 — Grain ; blanc
et rond — (N° 23 RC, N» 24 RB).
Chaque kilo cargo produit après blanchiment
150 gr. son 350 gr. brisures et 500 gr. riz blanc.
TAO BAT. — Gocong — Sol : rizières hau
tes — Grain : blanc et long — Epi : non bar
bu — (N° 578 P).
TAO BAT. — Cholon — S : mai — Rep :
juillet — R : novembre — Sol : alluvionnaire —
Rh : 1.565 k — Ph : 62 k. 5 — Ppg ; 40 % de
perte — Grain : blanc et long — Epi : non bar
bu — Paille : courte — N° 613 P).
TAO BAT. — Giadinh. — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 791 P).
TAO BAU. — Cholon — S : mai — Rep : juil
let — R : décembre — Sol : alluvionnaire —
Rh : 1. 742 k — Ph : 67 k — Ppg : 35 % de per
te — Grain : blanc et rond—Epi : non barbu —
Paille : longue (N° 648 P).
TAO CHEN. — Soctrang — Rep : août — R :
janvier, février — Rh : 2.368 k — Ph : 65 k, 80
— Grain : blanc et rond — Epi : non barbu -(N° 206 P).
TAO LEM. — Vinhlong. — S : octobre — R :
mars — Rh : 3. 334 k — Ph : 83 k.60 — Grain :
blanc et rond — (N° 292 RB).
13
TAO NGAN. — Soctrang — Rep : juillet —
août — R : janvier, février — Rh : 2. 532 k —
Ph : 63 k. 30 — Grain, blanc et long — Epi :
non barbu — (N° 209 P, N° 210 RB).
TAO NGU. — Cholon — S : mai — Rep :
juillet — R : novembre — Sol : alluvionnaire
Rh : 1.617 k — Ph : 62 k. 200 — Ppg : 40 % de
perte — Grain : blanc et long — Epi : non bar
bu — Paille : longue (N° 614 P).
TAO NGU. — Baria — Grain : blanc et long
— Epi ; non barbu (N° 717 P).
TAU BAU. — Rentré — S : Mai — Rep : juin
— R : Octobre — Grain : blanc et rond — Epi :
non barbu — ( N° 445 P, N° 446 RC).
TAU BAU.— Vinhlong — S : juillet — R :
mars — Sol : rizières basses — Rh : 1. 764 k —
Ph : 63 k — Grain : blanc et rond — (N° 360 P).
TAU BAU. — Gocong — Sol, rizières hau
tes — Grain, blanc et rond — Epi : non barbu
(N° 580 P).
TAU BAU. — Thudaumot — Rep : juin — R :
décembre — Sol : alluvionnaire — Rh : 876 k —
Ph : 62 k. 600 — Grain : blanc et rond — Epi :
non barbu (N° 712 P).
TAU CH£N. — Rachgia — (Vinh-Tuong) S :
juin — Rep : août — R : janvier — Sol : riziè
res argile jaunâtre — Rh : 2.144 à 4.020 k —
Ph : 67 k — Grain : blanc etl ong — (N° 117 P,
N» 118 RB).
TAU DONG. — Vinhlong — S : juin — R :
mars — Sol : rizières basses — Rh : 1.090 à
1.308 k — Ph : 54 k, 500 — Grain : blanc et long
Epi : non barbu — (N° 349 P).
TAU DUOC. — Vinhlong — S : juillet — R :
janvier — Sol : rizières hautes — Rh : 1.236
k — à 1. 483 k — Ph : 61 k, 80 — Grain : blanc
et long — Epi : non barbu (N° 350 P).
TAU GIONG. — Travinh — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu — (N° 425 P).
TAU HIONG. — Vinhlong. — S : août — R :
janvier — Sol : rizières hautes — Rh : 1.090 à
1.308 k — Ph : 54,50 — Grain : rouge et rond —
Epi : barbu (N° 356 P).
TAU HUONG. — Bentré — S : juin — Rep :
août — R : décembre —■Grain : blanc et long —
Epi : non barbu (N° 451 P, N° 452 RC).
TAU HUONG. — Mytho — S : juin, juillet —
R : décembre, janvier — Grain : blanc et long
— Epi : non barbu (N° 505 P).
TAU KHOI. — Bienhoa. — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 767 P, N° 768
RV).
TAU LEM. — Longxuyen — Rep : mai — R :
décembre — Grain : blanc et long — (N° 31 P).
TAU LEM. — Mytho. — S : juin, juillet —
R : décembre, janvier — Grain : blanc et rond
— Epi : non barbu — (N° 501 P).
TAU LU. — Longxuyen. — Rep : mai — R :
novembre — Grain : blanc et rond (N° 46 P).
TAU LUNG. — Longxuyen — Rep : juin —
R : janvier — Grain : blanc et rond — (N° 50
P)TAU NGU. — Soctrang — Rep : août — R,
janvier, février — Rh : 2. 340 k — Ph : 65 k —
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu (N°
263 P, N» 264 RB).
�14
CATALOGUE
TAU NGU. — Vinhlong — S : juillet — R :
mars — Sol : rizières basses - Rh : 1.053 k —
Ph : 58 k. 50 — Grain: blanc et long — Epi: non
barbu (N° 359 P).
TAU NGU. — Baria. — Grain, blanc et long
— Epi : non barbu N° 718 RB).
TAU NGU NAU. — Soctrang — Rep : août —
R : janvier, février — Grain : rougeâtre et
long — Epi : barbu (N° 266 RB, N° 265 P).
TAU NUT. — Soctrang — Rep : août — R :
janvier, février — Rh : 2.664 k — Ph : 66.60 —
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu (N°
271 P, N° 272 RB).
TAU NUT. — Vinhlong — S : octobre — R :
Mars — Sol : rizières basses Rh : 1.632 k —
Ph : 68 k — Grain : blanc et rond — (N° 309
P, N». 310 RB).
THAM DUNG. — Chaudoc — (Tan-Chau) Rh:
1.200 k — Grain : blanc et long — riz hâtif —
(N» 62 P, N° 63 RB).
THAM DUNG. — Sadec — S : avril — R : fé
vrier — Rh : 2.720 k — Ph : 68 k — Grain :
blanc et rond (N° 133 P, N» 164 RB).
THAM DUNG. —'Tay Ninh — S : mai — R :
décembre — Sol : rizières basses — Rh : 1. 210
k. — P k: (M k. — Grain : blanc et rond — (N°
594 P : N° 595 RC).
THAM DUNG. — Bienhoa — Grain, blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 741 P, N° 742
RC).
THAM DUNG. — Longxuyen — Rep : juillet
— R : février — Grain : blanc et rond — (N° 49
P).
THANG. — Cantho — S : mai — juin — Rep :
juillet : septembre — R : février — Rh : 2.100 à
2. 520 k — Ph : 52 k 50 — Grain : blanc et rond
— (N° 26 RC).
THANG BE. — Cantho — S : mai : juin —
Rep : juillet : septembre — R : février — Rh :
2.100 à 2. 520 k — Ph : 52 k 50 — Grain : blanc et
long — (N° 15 RC : N° 16 RB).
Chaque kilo cargo produit après le blanchi
ment 150 gr. de son : 350 gr. brisures : 500 gr :
de riz blanc.
THANG BE. — Sadec — S : mai — Rep :
août — R : février — Rh : 3.168 k — Ph : 66 k
— Grain : blanc et rond — (N° 135 P : N° 136
RB).
THANG BE. — Soctrang — Rep : août — R :
janvier : février — Rh : 2.540 k — Ph : 63 k 50
— Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
(N° 251 P : N» 252 RB).
THANG BE CO DUOT. — Vinhlong — S :
août — R : mars — Sol : rizières basses — Rh :
4.032 k — Ph : 63 k — Grain : blanc et rond —
Epi : barbu — (N° 311 P : N» 312 RB).
THANG BE NAU. — Vinhlong — S : août —
R : février — Rh : 1.550 k — Ph : 64 k 50 —
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu — (N°
289 P : N» 290 RB).
THANG CHET NHO. — Cantho — S : mai :
juin — Rep : juillet : septembre — R : février
— Rh : 2.100 à 2. 520 k — Ph : 52 k 50 — Grain :
blanc et long — (N° 13 RC : N° 14 RB).
THANG GIA. — Cantho — S : mai : juin —
Rep : juillet : septembre — R : février — Rh :
2.100 à 2.520 k — Ph : 52 k 50 — Grain : blanc
et rond — (N» 27 RB : N° 28 P).
THANG GIA. — Cantho — S : mai : juin —
Rep : juillet : septembre — R : février — Rh :
2.100 à 2. 520 k — Ph : 52 k 50 — Grain : blanc
et rond -— (N° 25 P).
THOM. — Soctrang — Rep : août — R : jan
vier — Rh : 2.250 k — Ph : 62 : 50 — Grain :
blanc et long — Epi : non barbu — (N° 267 P :
N° 268 RB).
THUA THIEN SOM. — Soctrang —Rep : juil
let : août — R : janvier : février — Rh : 2.206
k — Ph : 61 k 30 — Grain : blanc et long —
Epi : non barbu — (N° 198 P).
TIEU. — Bentré — S : mai — Rep : juillet —
R : octobre — Grain : blanc et rond — Epi : non
barbu — (N° 443 P).
TIEU. — Mytho — Grain : blanc et long —
Epi : non barbu — (N° 503 P).
TIEU. — Tan an — Sol : rizières hautes —
Rh : 2.112 k — Ph : 66 k — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 565 P)
TIEU. — Cholon — S : juin — Rep : août —
R : novembre — Sol : alluvionnaire — Rh :
1.768 k — Ph : 68 k — Ppg : 40 % de perte —
Grain : blanc et rond —Epi : non barbu — Pail
le : courte — (N° 621 P).
TIEU. — Thudaumot — Rep : août — R :
décembre — Sol : rizières basses — Rh : 1.350
k — Ph : 67 k 50 — Grain : blanc et rond —
Epi : non barbu — (N° 713 P).
TIEU CHUM. — Cholon — S : juin — Rep :
juillet — R : octobre — Sol : alluvionnaire —
Rh : ‘1. 918 k — Ph : 68 k 50 — Ppg : 40 % de
perte — Grain : blanc et rond — Epi : non bar
bu — (N° 622 P).
TIEU COC. — Cholon — S : juin — Rep :
juillet — R : octobre — Sol : alluvionnaire —
Rh : 1.881 k — Ph : 67 k 200 — Ppg : 40 % de
perte — Grain : blanc et rond— Epi : non bar
bu — Paille : courte — (N° 623 P).
TIEU DA. — Cholon — Rep : juillet — S :
mai — R : novembre — Sol : alluvionnaire —
Rh : 1.576 k — Ph : 65 k 700 — Ppg : 40 % de
perte — Grain: blanc et rond — Epi : non barbu
— Paille : tige petite — (N° 601 P).
TIEU DO. — Cholon — S : juin — Rep : août
— R : novembre — Sol : sablonneux — Rh :
1.572 k — Ph : 65 k 5 — Ppg : 40 % de perte —
Grain : rouge et rond — Epi : non barbu —
Paille : courte — (N° 618 P).
TIEU DONG. — Thudaumot — Rep : août —
R : décembre — Sol : rizières basses — Rh :
1.398 k — Ph : 69 k — Grain : blanc et rond —
Epi : non barbu — (N° 714 P).
TIEU HUONG. — Cholon — S : mai — Rep :
juillet — R : novembre — Sol : alluvionnaire —
Rh : 2.147 k — Ph : 67 k 500 — Ppg : 40 % de
perte — Grain : blanc et rond — Epi : non bar
bu — Paille : tiges petites — (N° 600 P).
TIEU MANG. — Gocong — Sol : rizières hau
tes — Grain : blanc et rond — Epi : non barbu
— (N° 586 P).
TIEU-NHO. — Thudaumot — Rep : juillet —
R : novembre — Sol : rizières basses — Rh :
662 k — Ph : 66 k 200 — Grain : blanc et rond
— Epi : non barbu — (N° 715 P).
TIEU SO. — Cholon — S : mai — Rep : juin
— R : septembre — Sol : alluvionnaire — Rh :
1.876 k — Ph : 67 k — Ppg : 40 % de perte —
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
Paille : courte — (N° 615 P).
TIEU TO — Travin h — Grain : blanc et rond
— Epi : non barbu •— (N° 440 P).
TIEU TRANG. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : novembre — Sol : sablonneux —
Rli : 1.725 k — Ph : 71 k 9 — Ppg : 40 % de
perte — Grain : blanc et rond — Epi : non bar
bu — Paille : courte — (N° 617 P).
TO BO MO. — Giadinh — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu — (N° 796 P).
TONG NGHI. — Soctrang — Rep : juillet —
R : décembre — Rh : 2. 214 k — Ph : 61 k 50 —
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu — (N°
195 P : N» 196 RB).
TRAI DO. — Cholon — S : juin — Rep : août
— R : janvier — Sol : alluvionnaire — Rh :
1.555 k — Ph : 64 k 80 — Ppg : 40 % de perte —
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
Paille : longue — (N° 661 P).
TRAI TRANG. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : janvier — Sol : alluvionnaire —
Rh : 1. 452 k — Ph : 60 k 5 — Ppg : 40 % de per
te — Grain :blancet long — Epi : non barbu —
Paille : longue — (N° 660 P).
TRANG. — Vinhlong — S : août — R : mars
— Rh : 984 k — Ph : 61 k 50 — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 393 P).
TRANG DOC. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : novembre — Sol : alluvionnaire —
Rh : 2.236 k — Ph : 55 k 9 — Ppg : 40 % de per
te — Grain : banc et long — Epi : non barbu —
Paille : courte — (N° 627 P).
TRANG BON HOT. — Travinh — S : juin —
Rep : août — R : janvier : mars — Grain :
blanc et rond — Epi : non barbu — (N° 412 P).
TRANG NHO. — Soctrang — Rep : juillet —
R : décembre — Rh : 2. 472 k — Ph : 61 k 80 —
Grain : blanc et long — Epi : non barbu — (N°
187 P : N° 188 RB).
TRANG NHUT. — Tan an — Sol : rizières
hautes — Rh : 1. 730 k — Ph : 72.100 k — Grain :
blanc e.t long — Epi : non barbu — (N° 568 P :
N» 569 RC : N» 570 RB).
TRANG NHUT. — Mytho — S : juin : juil
let — R : décembre : janvier — Grain : blanc
et rond — Epi : non barbu — (N° 524 P).
TRANG NHUT. -— Gocong — Sol : rizières
hautes — Grain : blanc et long — Epi : non
barbu — (N° 590 P).
TRANG NHUT. — Cholon — S : juin — Rep :
août : R : novembre — Sol : alluvionnaire —
Rh : 1.876 k — Ph : 67 k — Ppg : 40 % de perte
— Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
Paille : longue — (N° 625 P).
TRANG VAI. — Travinh — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu — (N° 434 P).
VANG THO. — Vinhlong — S : juillet -- R :
janvier — Sol : rizières hautes — Rh : 1 230 à
1.476 k — Ph : 61 k 50 — Grain : blanc et rond
— Epi : non barbu — (N° 351 P).
VE VANG. — Vinhlong — S : juin — R : dé
cembre — Sol : rizières hautes — Rh : 1. 040 à
1.248 k — Ph : 52 k — Grain : blanc et long —
Epi : non barbu — (N° 352 P).
VE VANG. — Cholon — S mai — Rep : juillet
— R : décembre — Sol : alluvionnaire — Rh :
15
1.610 k — Ph : 57 k 5 — Ppg : 45 % de perte —•
Grain : blanc et long — Epi : non barbu — Pail
le : longue — (N° 654 P).
VOI. — Cholon — S : mai — Rep : juin — R :
août — Sol : sablonneux — Rh : 732 k — Ph :
61 k — Ppg : 40 % de perte — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu — Paille : courte —
(N° 607 P).
V U O N . — C h o lo n — S : j u i n — R e p : a o û t —
f é v r ie r — S o l : a ll u v io n n a i r e — Rh : 1. 660
k — P h : 69. 2 — P p g : 45 % d e p e r t e — G r a in :
b la n c e t r o n d — E p i : n o n b a r b u — P a il le : lo n
g u e — (N» 672 P ).
R:
VUON LON. — Bienhoa — Grain : rouge et
rond — Epi : non barbu — (N° 735 P : N° 736
RC).
VUON NHO. — Bienhoa — Grain : rouge et
long — Epi : non barbu — (N° 743 P : N° 747
RC).
XA TIEN. — Vinhlong — S : juin -- R : dé
cembre — Sol : rizières hautes — Rh : 1.200 à
1.452 k — Ph : 60 k 50 — Grain : blanc et long
— Epi : non barbu — (N° 353 P).
XA TIEN. — Gocong — Sol :rizières basses —
Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
(N° 587 P).
XOC CHAP. — Vinhlong — S : août — R :
décembre — Sol : rizières hautes — Rh : 1.220
k à 1.464 k — Ph : 61 k — Grain : blanc et long
— Epi : non barbu — (N° 354 P).
COCHINCHINE
RIZ GLUANT
NEP BEN. — Mytho — S : juin : juillet —
R : novembre : décembre — Grain : blanc et
long — Epi : non barbu — (N° 545 P).
NEP BUNG. — Travinh — Grain : blanc et
long — (N° 414 P).
NEP BUNG. — Vinhlong — S : septembre —
R : mars — Sol : rizières basses — Rh : 1.540
k à 1.760 — Ph : 55 k — Grain : blanc et long —
Epi : non barbu — (N° 383 P).
NEP CA VANG. — Cholon — S : juin — Rep :
août — R : janvier — Sol : terrains alluvion
naires.— Rh : 2.054 k —• Ph : 64 k 200 — Ppg :
40 % de perte — Grain : blanc et rond — Pail
le : longue — Epi : non barbu — (N° 684 P).
NEP CANH. — Vinhlong — S : juin — R :
janvier — Sol : rizières basses — Rh : 1. 267 k
— Ph : 52 k 80 — Grain : blanc et rond — Epi :
non barbu — (N° 357 P).
NEP CHANG BE. — Vinhlong — S : octobre
— R : mars — Sol : rizières hautes — Rh :
1.610 k à 1.840 k — Ph : 57 k 500 — Grain :
blanc et long — (N° 379 P).
NEP CUONG TRAU. — Mytho — S : juin :
juillet — R : décembre : janvier — Grain :
blanc et long — Epi : non barbu — (N° 537 P).
NEP DO. — Vinhlong — S : juillet — R : fé
vrier — Sol : rizières hautes — Rh : 1.120 k à
1.344 k — Ph : 56 k — Grain : rouge et long —
Epi : non barbu — (N° 355 P).
NEP DOC CO. — Mytho — Grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — (N° 538 P).
�16
CATALOGUE
NEP DUA. — Mytho — S : juin : juillet —
NEP QUAN O. — Mytho — S : juin : juillet —
R : décembre : janvier — Grain : blanc et long R : décembre : janvier — Grain : blanc et rond
— Epi : non barbu — (N° 549 P).
— Epi : non barbu — (N° 547 P).
NEP GIA VANG. — Mytho — S : juin : juil
NEP RUNG. — Vinhlong — S : juillet — R :
let — R_: décembre : janvier — Grain : blanc décembre — Sol : rizières hautes — Grain :
et rond — Epi : non barbu — (N° 541 P).
blanc et long — Epi : non barbu — (N° 343).
NEP HUM. — Soctrang — Rep : juillet : août
NEP RUOI. — Travinh — Grain : blanc et
— R : janvier-février — Rh : 2.160 k — Ph : 54 rond — Epi : non barbu — (N° 422 P).
k — Grain : blanc et long — Epi : non barbu —
NEP RUOI. — Vinhlong — S : octobre — R :
(N» 200 P : N» 201 RB).
janvier — Sol : rizières hautes — Rh : 1.596 à
NEP HUONG. — Bentré — S : juin — Rep : 1. 828 k — Ph : 57 k — Grain : blanc et long —
août — R : novembre — Sol : rizières élevées Epi : non barbu — (N° 368 P).
— Grain : blanc et long — Epi : non barbu —
NEPJRUOI MOC. — Giadinh — Grain : rouge
(N° 470 P).
et rond — Epi : non barbu — (N° 792 P).
NEP QEO. — Mytho — S : juin : juillet — R :
NEP RUOI VANG. — Giadinh — Grain : rou
novembre : décembre — Grain : blanc et long — ge et rond — Epi : non barbu — (N° 786 P).
Epi : non barbu — (N° 548 P).
NEP RUI — Mytho — S : juin : juillet — R :
NEP KIEN SAO. — Vinhlong — S : septem novembre : décembre — Grain : blanc et long
bre — R : février — Sol : rizières basses — Rh : — Epi : non barbu — (N° 542 P).
1.520 à 1.737 k — Ph : 54.30 — Grain : blanc
NEP RUNG. — Vinhlong — S : juillet — R :
et rond — Epi : non barbu — (N° 380 P).
décembre — Sol : rizières hautes — Rh : 1.000
NEP LUOI. — Mytho — S :juin : juillet — à 1. 320 k — Ph : 55 k — Grain : blanc et long
R : d’écembre : janvier — Epi : non barbu — — Epi : non barbu — (N° 342 P)
(N° 544 P).
NEP SAP.— Travinh — Grain : blanc et long
NEP ME. — Travinh — Grain : blanc et — Epi : non barbu — (N° 419 P)
long -r- Epi : non barbu — (N° 420 P).
NEP SAI KONG. — Chaudoc (Triton) — Rh :
NEP MO U — Sadec — S : juin — Rep : sep 912 k — Grain : blanc et long — (N° 107 P : N°
tembre — R : janvier — Sol : rizières élevées 108 RB).
— Rh : 1. 200 k — Ph : 62 k — Grain : blanc et
NEP SAU. — Vinhlong — S : octobre — R :
rond — (N° 141 P : N» 142 RB).
mars — Sol : rizières hautes — Rh : 1.638 à
NEP MOC. — Cholon — S : juin — Rep : 1.872 k — Ph : 58 k — Grain : blanc et long —
août — R : mars — Sol : alluvionnaire — Rh : Epi : non barbu — (N° 387 P).
1.764 k — Ph : 63 k — Ppg : 45 % de perte —
NEP SAU. — Cholon — S : juin — Rep :
Grain : blanc et long — Epi :non barbu — Pail août — R : mars — Sol : alluvionnaire — Rh :
le : longue — (N° 674 P).
1. 839 k — Ph : 65 k 7 — Ppg : 40 % de perte —
NEP MOI. — Sadec — (Tan Phu Trung) — Grain : blanc et rond — Epi : non barbu —
S : juillet — Rep : août — R : janvier — Sol : Paille : courte — (N° 673 P)
rizières élevées — Grain : blanc et rond — Rh :
NEP SAU. — Longxuyen — Rep : septem
1. 920 k — Ph : 60 k — (N° 139 P : N°T40 RB).
bre — R : décembre — Grain : blanc et long —
NEP MU U. — Mytho — S : juin : juillet — (N» 57).
R : novembre : décembre — Grain : blanc et
NEP TAU — Vinhlong — S : juillet — R :
rond — Epi : non barbu — (N° 540 P).
mars — Sol : rizières basses — Rh : 1.100 à
NEP NANG GIA. — Mytho — S : juin : juil 1.320 — Ph : 55 k — Grain : blanc et long —
let — R : novembre : décembre — Grain : blanc Epi : non barbu — (N° 344 P)
et long — Epi : non barbu — (N° 536 P).
NEP TRAN. — Longxuyen— S : septembre
NEP NANG REN. — Mytho — S : juin : juil — Rep : octobre — R : février — Grain : blanc
let — R : décembre : janvier — Grain : blanc et long — (N° 59).
et long — (N° 543 P).
NEP TO. — Mytho — S : juin : juillet — R :
décembre : janvier — Grain : blanc et l^ng —
NEP NHO GUA. — Mytho — S : juin : juil Epi
: non barbu — (N° 534 P)
let — R -.décembre janvier — Grain : blanc
et long — Epi : non barbu — (N° 546 P).
NEP NHO QUA. — Vinhlong — S : septem
L iste p a r o rd r e d e n u m é r o s d e c la s s e m e n t
bre — R : mars — Sol : rizières basses — Rh :
d e s riz p ré c é d e n ts
1.548 k à 1.769 k — Ph : 55 k 30 — Grain : blanc
et long — Epi : non barbu— (N° 385 P).
1 NANG MEO
14 THANG CHET NHO
NEP PHUNG. — Giading — Grain : rouge et
2 RA MAY
15 THANG BE
long — Epi : non barbu — (N° 794 P).
3 NANG P H E T
16 THANG BE
4 LUNG
17 NANG NGOC
NEP QUA. — Sadec — S : mai -— Rep : juil
5 CHIM DOC
18 NANG NGOC
let — R : février — Grain : blanc et rond —
6 BA TAI
19 NANG MIEU
(N° 138 RB : N» 137 P).
7 BUE CHOP
20 NANG MIEU
NEP QUA. — Longxuyen — Rep : juillet —
8 NANG P H E T
21 BONG DUA
R : novembre — Grain : blanc et rond — (N°
22 BONG DUA
9 RA MAI
58).
23 TAN CHEN
10 CA DUNG
24 TAN CHEN
NEP QUA. — Mytho — S : juin : juillet — 11 TAN CHEN
25 THANG GIA
12 CA DUNG
R : décembre : janvier— Grain : blanc et rond
13 THANG CHET NHO
26 THANG
— Epi : non barbu — (N° 539 P).
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
27 THANG GIA
28 THANG GIA
29 NGOC CHUM
30 NGOC CHUM
31 TAU LEM
32 IIUYET RONG
33 BONG DUA
34 BA T R I
35 NANG TEM
36 BA DAI
37 NANG RUM
38 BA XA
39 BA NHE
40 NANG DAI
41 BONG CUT
42 NANG E
43 SONG DOI
44 CA DUNG
45 QUAN
46 TAU LU
47 SONG LON
48 NANG RUM NHO
49 THAM DUNG
50 TAU LUNG
51 MONG CHIM
52 BA CAI
53 NANG PHUOC
54 NANG GONG TRANG
55 NANG SO
56 CHAU CHAU
57 NEP SAU
58 NEP QUA
59 N EP TRAM
60 NANG PHUOC
61 NANG PHOC
62 THAM DUNG
63 THAM DUNG
64 NANG RUM
65 NANG RUM
66 NANG RUM
67 CHUOI
08 CHUOI
69 NHA SA P
70 NHA SAP
71 TA HOA
72 TA HOA
73 BONG DUA
74 BONG DUA
75 SONG LON
76 SONG LON
77 NANG TAY
78 NANG TAY
79 SAY
80 SAY
81 CON NHUT
82 CON NHUT
83 BONG DO
84 BONG DO
85 NANG TON
86 NANG TON
87 CUON TO
88 CUON TO
89 NANG KE
90 NANG KE
91 CO VENG
92 CO VENG
93 NANG NHENG
94 NANG NHENG
95 NANG SO
96 NANG SO
97 PHACASNUOL
98 PHACASNUOL
99 NANG SOANG
100 NANG SOANG
101 NEANG CONG
102 NEANG CON
103 CHON SROMOCH
104 CHON SROMOCH
105 PONHEA LU
106 PONHEA LU
107 N EP SAI KONG
108 N EP SAI KONG
109 NEANG SOR
110 NEANG SOR
111 CA DUNG
112 CA DUNG
113 BONG DUA
114 BONG DUA
115 SA AN
116 SA AN
117 TAU CHEN
118 TAU CHEN
119 MONG CHIM VANG
120 MONG CHIM VANG
121 SAU ONG
122 SAU ONG
123 BONG DUA
124 BONG DUA
125 CA DUNG
126 CA DUNG
127 NANG CHO
128 NANG CHO
129 GIAN
130 GIAN
131 NANG RUM
132 NANG RUM
133 THAM DUNG
134 THAM DUNG
135 THANG BE
136 THANG BE
137 N EP QUA
138 N EP QUA
139 N EP MOI
140 N EP MOI
141 N EP MOU
142 N EP MOU
143 SO SAT
144 SO SAT
145 SO BA SAC
146 SO BA SAT
147 NANG E
148 NANG ET
149 NANG ET
150 NANG SO
151 NANG SO
152 AU BUOI TRANG
153 CON CHANH
154 NANG GONG
155 SA AN
156 NANG KHIEM
157 NANG KIEM
158 MONG HEO
159 NANG SOAI KHALAI
160 NANG SOAI KHALAI
161 GIA VANG
162 GIA VANG
163 NANG BUOI
164 NANG BUOI
165 NANG PH IC H
166 BONG BUOI
167 BONG BUOI
168 RA MIA
169 RA MIA
170 BONG SEN
171 BONG SEN
172 HUE KY
173 HUE KY
174 MAC CU
17
175 MAC CU
249 NANG MEO
176 GIONG BACLIEU
250 NANG MEO
177 GIONG LUA BACLIEU251 THANG BE
178 BONG CAT
252 THANG BE
179 NANG XIEM
253 RA MAY
180 NANG XIEM
254 RA MAY
181 NANG DA
255 HUONG SO
256 HUONG SO
182 NANG DA
183 AN BOC
257 NANG OC
258 NANG OC
184 AN BOC
259 TAM RUOT
185 TAI NGHE
260 TAM RUOT
186 NANG KE
261 TAM DUOT TRANG
187 TRANG NHO
262 TAM DUOT TRANG
188 TRANG NHO
263 TAU NGU
189 NANG CON
264 TAU NGU
190 NANG CON
191 NANG NHUT
265 TAU NGU NAU
192 NANG NHUT
266 TAU NGU NAU
193 NEC SOC
267 THOM
194 NANG NGOC
268 THOM
195 TONG NGHI
269 NANG TAY
196 TONG NGHI
270 NANG TAY
197 SOI
271 TAU NUT
198 THUA THIEN SOM 271
272 TAU NUT
199 NANG NACH
273 MAC CU DUOI
200 N EP HUM
274 MAC CU DUOI
201 ’NEP HUM
275 NANG NGOC CHUM
202 NANG KHALAI
276 NANG NGOC CHUM
203 NANG KHALAI
277 NANG BE
204 DUOI TRAU
278 NANG BE
205 BONG DUA
279 MAC CU COC
206 TAO CHEN
280 MAC CU COC
207 GIONG SOCTRANG 281 MAC CU LOT
208 GIONG SOCTRANG 282
209 TAO NGAN
283 MONG CHIEM
210 TAO NGAN
284 MONG CHIEM
211 MONG CHIM VANG 285 IA MAY
212 MONG CHIEM VANG 286 RA MAY
213 MONG CHIEM DO
287 BONG DUA
214 MONG CHIEM DO
288 BONG DUA
215 MONG CHIEM TRANG 289 THANG BE NAU
216 BONG CHIEM TRANG 290 THANG BE NAU
217 CHOE CHAP
291 RA MUOI
218
292 TAOLEM
219 CHOC CHAP TRANG 283 CHANG BE TRANG
220 NANG UOT
294 NANG NGOC
221 GIA TRUM
295 NANG NGOC
222 GIA TRUM
296
223 RA CHUM
297 NANG NGOC DEN
224 RA CHUM
298 DANG
225 NANG CA DUNG
299 DANG
226 NANG CA DUNG
300 NANG ECH
227 NANG RUC
301 NANG ECH
228 NANC RUC
302 MAC CUOI
229 NANG SA NACH
303 MAC CUOI
230 GIONG TRA VINT! 304 NANG BAO
231 GIONG TRAVINH
305 LA TRANG
232 NANG CHOL
306 LA TRANG
233 NANG CHOL
307 CA DUNG
234 NANG CHOL SO
308 CA DUNG
235 ANNG CHOL TIA 309 TAU NUT
310 TAU NUT
236 SA TIEN
311 THANG BE CO DUOI
237 SA TIEN
312 THANG BE CO DUOI
238 CATIEN
3’13 BA TRANG
239 CATIEN
314 BA SA
240 TA TIEN SOM
315 EA XUYEN
241 NANG SANACH TRANG
242 NANG SA NACH TRANG 316 BACH HUE K Y
317 BINH THUY TRANG
243 TOCHI
318 CA CUOI
244 TOCHI
319 CA DUNG BAP
245 NANG CA
320 CA DUNG LO
246 NANG CA
321 CA DUNG CHANH
247 RA MUI
322 CA DUNG CHANH
248 RA MUI
�18
CATALOGUE
323 CHAU LY NGOC
397 MUOP
324
398 MONG CHUM
399 RA MAY TRANG
325 CHAU MA THANH
400 RA MUOI
326 CHAU NGAN VO
401 TAM RUOT
327 DOC MUA
402 NANG CHO
328 GAN DA
403 NANG BE
329 LON
404 NANG NHUT
330 SOI
405 NANG MAY
331 SOI
406 NANG RET
332 NANG CO
333 NANG DAI
407 NANG NGOC DEN
334 NANG DA
408 CA DUNG SA
335 NANG CONG
409 CA DUNG CHANH
336 NANG RUC
410 BAY BONG
337 NANG RUM
411 CA DUNG RANG
412 TRANG LON HOT
338 NANG TY
413 MAC CUOI
339 NANG NGOC DO
340 NANG NGOC TRANG 414 NEP BUNG
415 CA DUNG HON
341 NANG THE
416 CHAU HANG VO
342 NEP RUNG
417 RA TRANG
343 NEP RUNG
418 NANG GIA
344 NEP TAU
419 NEO SAP
345 PH AT THU
420 NEP ME
346 ONG DUONG
421 SOI RANG
347 RA CHUM
422 NEP RUOI
348 RA XANH
423 RA MAY
349 SAU DONG
424 BON CO
350 TAU DUOC
425 TAU GIONG
351 VANG THO
426 NANG MEO
352 VE VANG
427 NENG E
353 XA TIEN
428 BONG CHANH
354 XOC CHAP
429 BONG BUOI
355 NEP DO
430 RA MAI
356 TAU HUONG
431 CA DUNG CHUM
357 NEP CANH
358 NANG NGOC VANG 432 DA RANG
433 TAC NANG MO
359 TAU NGU
434 TRANG VAI
360 SAU BAU
435 PHUNG TIEN
361 CHAU LY LA
436 NANG TRICH
362 CANG THANG
437 NANG THEO
363 NEP
364 RA VANG
438 GAN DA
439 QUAN PH A T
365 RUNG
440 TIEU TO
366 NGOC NHO
441 RA QUAN
367 CA DUNG SA
442 NANG P R E T
368 NEP RUOI
443 LUA TIEU
369 CA DUNG CHUM
444 LUA TIEU
370 BONG CO
371 SON DOC
445 TAU BAU
446 TAU BAU
372 CA NHEN DA
447 DOC SOI
373 CANH
448 DOC SOI
374 NANG DIEU
449 DONG RANG
375 NANG NHIEN
450 DONG RANG
376 HUYET HONG
377 NANG VO
451 TAU HUONG
378 CA DUNG
452 TAU HUONG
379 CHANG BE
453 LU PHUNG TIEN
454 LU PHUNG-TIEN
380 NEO KIEN SAO
455 LONG AN
381 NANG TUOT
456 LONG AN
382 RA MIA
457 HON
383 N EP BUNG
458 HON
384 LUA HAI TRAM
459 RONG NUT
385 N EP NHO GUA
460 RONG NUT
386 NANG GONG TO
461 GANDA
387 NEP SAU
462 GAN DA
388 NANG RET
463 HON LUNG
389 NANG QUOI
464 HON LUNG
390 NANG EM
465 CA DUNG
391 NANG DANG
392 NANG NGOC CHUM 466 CA DUNG
467 HON LO
393 TRANG
468 HON LO
394 BA XUYEN
469 NEP HUONG
395 HUE KY
470 HUONG
396 MONG HEO
471 ’BONG DAU
472 BONG DAU
473 NANG RO
474 NANG RO
475 GAY XE
476 GAY XE
477 NANG NGOC DEN
478 NANG NGOC DEN
479 RA MAY
480 RA MAY
481 MAC CU
482 MAC CU
483 DOC TRANG
484 DOC TRANG
485 NANG KE
486 NANG KE
487 MIA
488 MIA
489 MONG CHIEM
490 MONG CHIEM
491 NANG NGOC LUNG
492 NAN NGOC LUNG
493 NANG R ET
494 NANG RET
495 CHANG BE
496 CHANG BE
497 QUANG
498 QUANG
499 DUI LU ONG
500 DUI LUONG
501 TAU LEM
502 BONG BUOI
503 TIEU
504 RA NPEN
505 TAU HUONG
506 BA XUYEN
507 ONG SU
508 GAN DA
509 MONG CHIM DEN
510 DOC CO
511 NHA SAN
512 NANG GONG
513 DUNG TRANG
514 MAC CU LANG
515 HAI TRANG
516 HUYET RONG
517 SONG DAO
518 HONG VEN
519 MAC CU
520 SOI
521 LONG AN
522 NANG HUONG
523 NANG XUC
524 TRANG NHUT
525 SA NO
526 DUNG COC
527 MAC CUOI
528 LA RANG
529 HONG XOI
530 CA DUNG
531 MUM
532 TAM RUOT
533 PHUNGTIEN
534 NEP TO
535 NEP DUA
536 NANG GIA
537 CUONG HAU
538 DOC CO
539 NEP QUA
540 NEP MU U
541 NEP GIA VANG
542 N EP RUI
543 N EP NANG REN
544 NEP LUOI
545 NEP BEN
546 NHO GUA
547 NEP QUAN O
548 NEP KEO
549 NEP DUA
550 NANG NGOC
551 NANG NGOC
552 NAN NGOC
553 MONG TAY
554 MONG TAY
555 MONG TAY
556 CA DUNG
557 CA DUNG
558 CA DUNG
559 HONG XOI
560 HONG XOI
561 HONG XOI
562 RA COC
563 RA COC
564 RA COC
565 TIEU
566 LUA TIEU
567 LUA TIEU
568 TRANG NHUT
569 TRANG NHUT
570 TRANG NHUT
571 DAN
572 NANG NGOC
573 BA THAC
574 NANG HUONG
575 MONG CHIM
576 CHUM
577 SOC
578 TAC BAT
579 DOC DO
580 TAU BAU
581 SOI
582 CA DUNG
583 MONG TAY
584 GAN DA
585 HONG XOI
586 T IEU MANG
587 HA TIEN
588 CAU CO
589 BA XE
590 TRANG NHUT
591 NANG CO
592 BA XE
593 BA XE
594 THAM DUNG
595 THAM DUNG
596 NANG THE
597 NANG TH E
598 NANG TY
599 NANG TY
600 TH IEU HUONG
601 TH IEU DA
602 NANG SO
603 NANG HUONG
604 NANG NHEN
605 NANG THANG
606 SA MO
607 VOI
608 NANG OI
609 NANG TIEN
610 NANG CO
611 NANG HON
612 NIIUM
613 TAO BAT
614 TAO NGU
615 TIEU SO
616 NANG NOC
617 TIEU TRANG
618 TIEU DO
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
619 NHO
620 NANG DAI
621 T1EU
622 TIEU CHUM
623 TIEU COC
624 NANG P H E T
625 TRANG NHUT
626 CAO CO
627 TRANG DOC
628 DOC
629 CA DUNG SAT
630 NHO
631 CADUNG HUONG
632 NANG NHAY
633 NANG NGOC
634 NANG XINH
635 GIANG
636 RE QUAT
637 TA LACH
638 NANG DAI
639 NANG GONG
640 NANG KHIEN
641 NANG NOC
642 NANG MINH
643 NANG GIAY
644 BA SE
645 CHAM
646 BAY BONG
647 RA XANH
648 TAO BAU
649 GAN DA
650 CA DUNG CHUM
651 DOC NEP
652 NHA SAP
653 MAT CUOI
654 VE VANG
655 CA DUNG MUON
656 SA THUM
657 MONG CHIM
658 CA DUNG LAI
659 NANG ON
660 TRAI TRANG
661 TRAI DO
662 CA DUNG DAU
663 CA DUNG SAT
664 CA DUNG BAP
665 CA NHEN
666 CA DUNG FRANG
667 CA DUNG SAY
668 CA DUNG PH EN
669 CA DUNG DAI
670 CA DUNG DUA
671 ’CA DUNG MI
672 VUON
673 N EP SAU
674 NEP MOC
675 HANG NGHE
676 HONG XOI
677 OT
678 MUM
679 DOC PHUNG
680 CA DUNG SOM
681 CA DUNG CHANH
682 CAN CO TRANG
683 NEP LEM
684 NEP CA VANG
685 BA SE
686 BA SE CHAM
687 BA SE VOI
688 CANG THANG
689 CA DUNG NGHE
690 CA DUNG TRANG
691 CA DUNG DAU
692 DUOI RAI
693 DOC
694
695 KHOI
696 MAT CU
697 MUM DO
698 MUM TRANG
699 MONG TAY
700 NANG DE
701 NANG HUONG
702 NANG R ET
703 NANG EM
704 NANG DEN
705 NANG DU
706 NANG DAY
707 NANG THANG
708 NHUT TRANG”
709 NHO
710 RA
711 SAP
712 TAU BAU
713 TIEU
714 TIEU DONG
715 TIEU NHO
716 TA GONG
717 TAO NGU
718 TAU NGU
719 CA DUNG
720 CA DUNG
721 GIAN
722 GIAN
723 CA DUNG TRANG
724 CA DUNG TRANG
725 CHUM TRANG
726 CHUM TRANG
727 CHUM
728 LUA CHUM
729 CA DUNG
730 CA DUNG
731 BA SE
732 BA SE
733 GAY XE
734 GAY XE
735 VUON LAN
736 VUON LON
737 NANG MEO
738 NANG MEO
739 NANG HUONG
740 NANG HUONG
741 THAM DUNG
742 THAM DUNG
743 SUON NHO
744 NION NHO
745 CA DUNG CHUM
746 CA DUNG CHUM
747 DUNG RANG
748 DUNG RANG
749 CA DUNG PH EN
750 CA DUNG PH EN
751 HONG XOI
752 HONG XOI
753 RA XANH
754 RA XANH
755 NANG XINH
756 NANG XINH
757 CA DUNG CUO I
758 CA DUNG CUO I
759 NANG DAY
760 NANG DAY
761 CA DUNG NGHE
762 CA DUNG NGHE
763 BA THAT
764 BA THAT
765 NANG THANG
766 NANG THANG
767 TAU KHOI
768 THAU KHOI
769 CA DUNG CHIM
770 CA DUNG CHIM
771 DUOI NAI
772 DUOI NAI
773 RA
774 LUA RA
775 RA TRANG
776 RA TRANG
777 CA DUNG TRANG
778 CA DUNG TRANG
780 DUNG RUOI
779 DUNG RUOI
781 NANG CO
782 NANG CO
19
783 NANG DE
784 NANG DE
785 BA THAT
786 N EP RUOI VANG
787 CA DUNG
788 GIAI
789 GAN DA
790 NANG HUONG
791 TAO BAT
792 N EP RUOI MOC
793 CAN CO
794 NEP PHUNG
795 NHO
796 TO BO MO
Rizeries à vapeur Nam Loeng Luu
Luc (Gholon)
PADDY. — Pce : Cantho — Riz : aquatique
non gluant par repiquage — S : novembre —
Rep : décembre — R : mars — Rh : 48 hecto
litres — Ph : 51 k. — Grain : blanc, long et
gros — Epi : non barbu — Paille : faible ..
Prix : 11 fr. les 100 k — (N° 1).
PADDY. — (Vinhlong) — Riz : pquat., non
gluant par repiquage — S : octobre — Rep :
novembre — R : février — Rh : 48 Ri — Ph :
51 k — Grain : blanc et rond —Epi : non bar
bu — Paille : épaisse et robuste — Prix : 10,95
les 100 k. — (N° 2).
PADDY (Gocong) — Riz : aquat., non gluant
par repiquage — S : juin — Rep : juillet — R :
octobre — Rh : 53 hl — Ph : 56 k — Grain :
blanc, gros et rond — Epi : non barbu —
Paille : robuste — Prix : 11 fr. 15 les 100 k —
(N° 3).
PADDY (Baclieu). — Riz aquat. non gluant
par repiquage — S : juin — Rep : juillet —
R : octobre — Rh : 44 hecto — Ph : 49 k —
Grain : blanc, long et pointu — Epi : non bar
bu — Paille : robuste — Prix : 11 fr. 35 pour
100 k — (N° 4).
PADDY (Longxuyen) — Riz aquat,, non
gluant, par repiquage — S : novembre — Rep :
décembre — R : mars — Rh : 44 hecto — Ph :
49 k — Grain : rouge et pointu — Epi : barbu
— Paille : robuste ■
— (N° 5).
PADDY GLANT (Travinh). — Riz aquat.,
gluant par repiquage — S : juillet — Rep :
septembre — R : décembre — Rh : 39 hectos —
Ph : 44 k — Grain : noir, pointu et long — Epi :
non barbu —- Paille : robuste •— (N° 6).
PADDY GLUANT (Rentré). — Riz aquat.,
gluant — S : août — Rep : septembre — R :
janvier —• Rh : 44 liect — Ph : 49 k •— Grain :
blanc, long et gros — Epi : non barbu — Pail
le : épaisse — Prix : 11 fr. 80 les 100 k — (N° 7).
RIZ BLANC N» 1 DIT BACLIEU (Baclieu)
—25 % brisures — par repicruage — non gluant
— R : octobre ■
— Rpg : 70 % — Grain : blanc,
long et pointu — Epi : non barbu — Prix :
19 fr. 05 pour 100 k — (N° 8).
RIZ BLANC N° 1 DIT GOCONG (Gocong)
— R : octobre — Ppg : 72 % — 25 % brisures
— Grain : blanc, rond et gros — Prix: 20 fr. 10
par % k — (N° 9).
�20
catalogue
Echantillons envoyés par la Direction des
SERVICES AGRICOLES ET COMMERCIAUX
DE LA COCHICHINE
M A IS
BAP DE. — Pce de Chaudoc, rh. 1.320 k.
grain rouge et plat, prix du maïs, 3 dollars 60
les 60 k. (N» 7).
BAP LAI THANG RUOI. — Pce de Travinh,
grain blanc et plat N° 10.
BAP LAI THAÏ. — Pce de Bienhoa, grain
blanc et plat. N° 11.
BAP LUNG. — Pce de Longxuyen, r. juil
let, grain blanc et plat. N° 2.
BAP NEP. — Pce de Longxuyen, r. juillet,
grain blanc et plat. N° 3BAP NEP. — Pce de Lonxuyen, r. juillet,
grain blanc et plat. N° 4.
BAP NEP. — Poe de Chaudoc, rh. 1. 320 k .,
grain blanc et plat. — Prix 3 P/ les 60 k. N° 9.
BAP NEP. — Pce de Chaudoc, rh. 1. 200 k.
grain blanc et plat. — Prix 2 p. 5 les 60 k.
(n° 5).
BAP TE. — Pce de Longxuyen r. Juillet,
grain jaune et plat. N° 1.
BAP TE. — Pce de Chaudoc, rh. 1.320 k .,
grain rouge et plat. Prix 3 P/ les 60 k. N° 8.
BAP TRANG. — Pce de Chaudoc, rh.
1.320 k. grain blanc et long. Prix 3 P/ les
60 k. N« 6.
BAP TRANG. — Pce de Giadinh, grain plat
et blanc. N° 12.
BAP NEP. — Pce de Giadinh, grain blanc
et plat. N° 13.
TONKIN
Echantillons envoyés par les
CHAMBRES DE COMMERCE DE HANOI
et la
CHAMBRE D’AGRICULTURE DU TONKIN
ET DU NORD ANNAM
GAO CHIEM SAY. — S : novembre — Reip :
décembre — R : fin mai, courant juin — Rh :
1.800 k. 5 P/ les % k. — N° 12 Riz cargo du
5e mois.
GAO CHIEM TRANG. — Riz blanc du 5»
mois — S : novembre — Rep : fin décembre —
R : fin mai et juin — Rh : 1.800 k — 6 P, 50
les % k. — N° 10.
GAO DO. — Riz de qualité inférieure cul
tivée — S : mai-juin — Rep : juillet — R : no
vembre —- 4 P/ 80 les % k. — N° 2.
GAO MUA, lr0 qualité. — Riz du 108 mois —
S : mai — Rep : juilet — R : novembre — Rh :
2.000 k. — 8 P 20 les 100 k. — N° 9.
GAO MUA, 2° qualité. — Riz du 10° mois —
S : mai — Rep : juillet — R : novembre — Rh :
2.000 k. — 7 P/00 les % k. — N» 11.
GAO MUA, de qualité inférieure. — Riz du
10e mois — S : mai — Rep : juillet — R : no
vembre — Rh : 2.000 k. — 5 P/60 les % k. —
N» 5.
GAO MUA SAY. — Riz cargo 10° mois est
fourni par toutes les variétés récoltées à cette
époque — >S : mai — R : novembre — Sol : ar
gileux — Rh : 2.000 k — Ph : variable sui
vant les variétés — 5 P/80 les % k — N° 18.
GAO NEP CAI. —' Riz gluant — S : mai —
Rep : juillet — R : novembre — Sol : les riz
gluants sont beaucoup plus exigeants au point
de vue terrain que les riz ordinaires. Ils sont
également moins résistants à la sécheresse —
8 P/ les % k — N» 3.
GAO NEP RUOU SAY. — Riz aquatique
gluant cargo pour l’alcool — S : mai — R :
novembre — Rh : 2.200 k — 6 P 40 les %
N° 15.
GAO TAIN THOM. —- Riz aquatique odo
rant très estimé, alimentation des riches — S :
mai — Rep : juillet — R : novembre — Sol :
très bon — Rh : 2.000 k — de 8 à 9 P les 100
k — N° 13.
THOE CHIEM. — Riz aquatique non gluant
(paddy) du 5° mais — S : octobre — novembre
— Rep : décembre — R : mai-juin — 3 P/20
les % k. — N° 4.
THOE DI TRANG. — Riz aquatique (paddy)
du 10° mois, l ro qualité — S : mai — Rep :
j uillet — R : novembre — R,h : 2.000 k — 4 P
00 les % k. — N° 16.
THOE MO. — Riz aquatique (paddy) de
montagne — S : avril-mai — Rep : juillet —
R : octobre — 2 P/ 80 les % k — N 1
THOE MUA SO. — Riz aquatique (paddy)
ordinaire du 10e mois — S : mai — Rep : juil
let — R : novembre — Rh : 2.000 k — 3 P/ 40
les % 1c — N» 17.
THOE NEP — Riz aquatique (paddy) gluant
— S : mai — Rep : juillet : R : novembre —
Rh : 2.200 k — 4 P/ les % k — N° 6
THOE RUNG. — Riz aquatique (paddy) de
montagne — S : mai — R : octobre — Rh :
1.800 k — 3 P/ les % k — N8 7
Louis DUBOURG, Colon à Hung-Yen
NEP CAI (Hung yen). — Riz aquatique
gluant — S : mai — Rep : juin — R : octo
bre — Sol : argileux — Rh : 2.100 k — Ph :
45 k — Grain jaune clair et ovale — Epi : non
barbu — Paille : longue et robuste (N° 7).
NEP CAI (Hung yen). — Riz aquatique
gluant — S : mai — Rep : juin — R : octobre
— Sol : argileux — Rh : 2.100 k — Ph : 45 k —
Grain, jane clair et ovale — Paille : longue et
robuste (N 8).
NEP CHANG (Hung yen). — Riz aquatique
gluant — S : octobre — Rep : novembre : R :
mai — Sol : argileux — Rh : 2.100 k —Ph : 45
k — Grain : jaune clair et ovale — Epi : non
barbu — Paille : longue et robuste (N° 3).
GIAU GE (Hung yen). — Riz aquatique non
gluant — S : mai — Rep : juin — R : octo
bre — Sol : argileux — Rh : 2.050 k — Ph : 43
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
k — Grain, jaune clair et ovale — Epi : non
barbu — Paille : longue et robuste (N° 5).
GI (Hung yen). — Riz aquatique non gluant
— S : mai — Rep : juin — R : octobre — sol :
argileux — Rh : 2.000 k — Ph : 40 k — Grain :
jaune foncé et ovale — Paille : longue et ro
buste (N° 6).
NEP ONG LAO (Hung yen). — Riz aquati
que gluant — S : octobre — Rep : novembre —
R : mai — Sol : argileux — Rh : 2.100 k — Ph :
45 k — Grain : jaune et ovale — Epi : barbu —
Paille : longue et robuste (N° 2).
NEP VAI (Hung yen). —. Riz aquatique
gluant — -S : octobre — Rep : novembre — R :
mai — Sol : argileux — Rh : 2.100 k — Ph :
45 k — Grain, jaune foncé et ovale — Epi :
non barbu — Paille : longue et robuste (N° 4)
MAIS
NGO CHANG (Hung yen). — S : mars — R :
mai — Sol : sablonneux — Rh : 4.800 k — Ph :
55 k — Grain, blanc, rond et plat — Epi : co
nique — Tige : 2 m. 95 (N° 4).
NGO DO (Hung yen). — S : mars — R : mai
— Sol : sablonneux : Rh : 4.500 k — Ph : 50 k
— Grain, rouge, rond et plat — Epi : conique
— Tige : 3 m. 10 (N° 1).
NGO T A M T H E (H u n g y e n ). — S : m a r s —
R : m a i — Sol : s a b lo n n e u x — Rh : 4.900 k —
Ph : 43 k — G ra in , b la n c , j a u n e , ro u g e m é la n é, r o n d e t p l a t — E p i : c o n iq u e — T ig e : 2 m .
5 — p e u r é p a n d u d a n s l a c o n tré e . (N ° 2).
NGO VANG (Hung yen). — S : mars — R :
mai — Sol : sablonneux — Rh : 5.180 k — Ph :
59 k — Grain, jaune, rond et plat — Epi :
conique — Tige :3 m. 15 (N 3).
Monsieur TRAN VAN C°
Conseiller municipal de la villle de Haïphong
GAO THOC GI (Haïphong). — S : 10e mois
annamite — Rep : 55 jours après — R : 5e mois
annamite — Sol : légèrement argileux — Rh :
3. 500 k. — Ph : 50 k — Grain blanc, rouge et
ovale — Epi : non barbu — Paille : faible.
SORGHO
KE (Haïphong). — S : 2° mois annamite —
R : fin du 4e mois — Sol : légèrement argi
leux — Rh : 2.000 k — Grain jaune foncé et
rond — Epi : en queue de chien — Tige : 1 m.
60 — Prix de 8 à 10 piastres.
Madame NGUYEN THI-HUE
66, boulevard Donnai — Haïohong
GAO THOC LUA NEP LUA TE TEP ET
LUA DI. — Riz aquatique — Pce : Ha-dong —
S : 10 mois annamite — Rep : 55 jours après —
R : 5e mois annamite — Sol : légèrement argi
leux — Rh : 2.200 k — Ppg : 50 k — Grain
blanc, rouge et ovale — Épi : non barbu —
Paille : jaune, faible — longueur : 1 m. 50.
GAO THOC LUA NEP LUA TE ET LUA DI.
— Pce : Ha-dong — S : 10e mois annamite —
Rep : 55 jour après — R : 5° mois anamite —
Sol : légèrement argileux — Ph : 2.200 k. —
Ppg : 50 % de perte — Grain : rouge et ovale —
Epi : non barbu — Paille : longue faible, lon
gueur de 1 m. 50.
21
SORGHO
KE (Ha-dong). —■S : 2 °mois annamite — R :
fin du 4° mois — Sol : arable, noir et léger —
Rh : 2.000 k — Grain : jaune foncé et rond —
Epi : en queue de chien — Tige : 1 m. 50 —
Prix : 10 piastres les 100 k.
MAIS
BAP (1-Ia-dong). — S : 2e mois annamite — R :
4e mois — Sol : légèrement argileux — R h :
2. 000 k — Grain : jaune et irrégulier —Epi : en
pyramide — Tige : 1 m. 50.
CAMBODGE
GOUVERNEMENT DU CAMRODGE
RIZ
ANCHOEUM-SEK Pce de Choeung-Prey.
Riz aquatique non gluant — par repiquage —
Le picul 60 k se vend 6 P/20 N° 59.
ANGKAR DANG DAO Pce de Long-Vek. —
Riz aquatique non gluant — par repiquage —
Sol : sablonneux — Ph : 58 k — Grain : blanc
et moyen — Prix du picul 7 P/50 — N° 4.
ANGKAR DAMNOP CHAENG POS Pce de
Rolea-Peir. — Riz aquatique gluant — par re
piquage — Sol sablo-argileux — Ph : 60 k —
Grain : très blanc fin et long — Prix du picul :
6 P/50 — N° 4.
ANGKAR DAMNOP CRAMUON Pce de Krâkor. — Riz aquatique gluant — par repiquage
— Sol : sablonneux — Ph : 59 k — Grain :
blanc et moyen — Prix du picul 6 P/'OO — N° 24
ANGKAR DAMNOP DAMBOC Pce de Babaur.
— Riz aquatique gluant — par repiquage — Sol
sablonneux — Ph : 50 k — Grain : ovale —
Prix du picul 5 P/20 — N° 35.
ANGKAR DAMNOP DAMREY CHHOR Pce
de Rolea-Peir. — Riz aquatique gluant — par
repiquage — Sol : sablo-argileux — Ph : 58 k —
Prix de vente du picul 6 P/50 — N° 3.
ANGKAR DAMNOP KDAR Pce de Babaur.
— Riz aquatique gluant •— par repiquage —
Sol : sablonneux — Ph : 59 k — Grain : blanc
fin et long — Prix du picul 5 P/20 — N° 34.
ANGKAR DAMNOP CHAENG POS Pce de
Long-Vek. — Riz aquatique gluant — par re
piquage —• sol : sablonneux — Ph : 59 k —
Grain : blanc et long. — Prix de vente du pi
cul 7 P / - N » 7.
ANKAR DAMNOP LUONG Pce de Long Vek.
RIZ AQUATIQUE. —Gluant, par repiquage
— Ph. 59 k. — sol sablonneux Prix du picul
7 P. N° 7.
ANGKAR DAMNOP PONG HING Pce de
— Riz aquatique gluant — par repiquage —
sol : sablonneux — Ph : 59 k — grain : blanc
gros et long — Prix du’pieul 6 P/00 — N° 26.
ANGKAR DAMNOP SAMPOCH Pce de Ba
baur. — Riz aquatique gluant — par repiquage
— sol : sablonneux — Ph : 59 k — grain : blanc
fin long — Prix du picul 5 P/20 — N° 33.
ANGKAR DAMNOP VEA Pce de Krâkor. —
Riz aquatique gluant — par repiquage — sol :
sablonneux — Ph : 59 k — grain : blanc et
moyen — Prix du picul : 6 P/00 — N° 28
�22
CATALOGUE
ANGKAR HONG LOMECH Pce de Pursat.
— Riz aquatique non gluant — par repiquage
— Sol : sablo-argileux — Ph : 59 k ■
— grain :
blanc et moyen — Prix de vente du picul 5
P/00 — N° 11.
ANGKAR KONG-KSACH Pce de Pursat. —
Riz aquatique non gluant — par repiquage —
Sol : sablo-argileux — Ph : 58 k — grain :
blanc et moyen — Prix de vente du picul 5 P/
— N» 12.
ANGKAR KRAHÀM Pce de Krâfcor. — Riz
aquatique non gluant — par repiquage —
Sol : sablonneux — Ph : 59 k — grain : blanc
demi-long — Prix du picul 5 P/00 — N° 22.
ANGKAR KRACHAK CHROUK Pce de Babaur. — Riz aquatique non gluant — par re
piquage — sol : sablonn eux — P h : 59 k —
grain : blanc et gros — Psjjx du picul : 4 P/80
— N° 32.
ANGKAR KSAI Pce de Ponhea-Lu — Riz
aquatique gluant. — par repiquage — sol :
argilo-sableux — Ph : 60 k — grain : blanc
beau très allongé — Caractère de l’épi : non
barbu — Prix du picul 6 P/ — N" 46.
ANGKAR KSAI Pce de Phnôm-Penh. — Riz
aquatique gluant — par repiquage — sol : sa
blo-argileux — Ph : 60 k — grain : blanc un
peu sale petit rond — Epi : non barbu — Prix
du picul 5 P/70 — N° 48.
ANGKAR NEANGCHEK Terr. de Battam
bang. — Riz aquatique non gluant — par re
piquage — Sol : sablonneux •— Ph : 58 k 500 —
grain : blanc, moyen — Prix du picul 4 P/50 —
N° 51.
ANGKAR KSAI Pce de Kandal-Stung. — Riz
aquatique gluant — par repiquage — Sol : sa
blonneux — Ph : 60 k — grain : blanc sale et
moyen — Prix du picul 5 P/70 — N° 48.
ANGKAR NEANG KONG KlISACH Pce de
Babaur. — Riz aquatique non gluant — par
repiquage — Sol : sablonneux — Ph : 59 k —
grain : blanc moyen — Prix du picul 4 P/80 —
N° 30.
ANGKAR NEANG KSACH Pce dé KompongLeng. — Riz aquatique non gluant — par re
piquage •— Sol : sablo-argileux — Ph : 58 k —
grain : demi-blanc demi-rouge, petit, vilain —
Prix du picul 5 P/40 — N° 37.
ANGKAR NEANG MENH Pce de Long-Vek.
— Riz aquatique non gluant — par repiquage
— Sol : sablonneux — Ph : 58 k — grain :
blanc moyen — Prix du picul 6 P/00 — N° 9.
ANGKAR NEANG-PENH Pce de Krâkor. —
Riz aquatique non gluant — par repiquage —•
Sol : ablonneux — Ph : 59 k — grain : blanc
rond — Prix du picul : 5 P/00 — N° 20.
ANGKAR NEANG SMO LOMICH Pce de
Krakor. — Riz aquatique non gluant — par re
piquage — Bol : sablonneux — Ph : 59 k —
grain : blanc demi-long — Prix du picul : 5/00
— N° 21.
ANGKAR NEANG STONG Pce de KompongLeng. — Riz aquatique non gluant — par re
piquage — Sol : sablo-argileux — Ph : 58 k —
grain : blanc long — Prix du picul : 5 P 60 —
N0 38.
ANGKAR NEANG TEY Pce de Pursat. —
Riz aquatique non gluant — par repiquage —■
Sol : sablonneux — Ph : 59 k — grain : blanc
moyen — Prix du picul : 5 P/00 — N° 14.
ANGKAR PHEA CIIANH Pce de Krâkor. —
Riz aquatique non gluant — par repiquage —
Sol : sablonneux — Ph : 59 k — grain : blanc
rond — Prix du picul 5 P/00 — N° 19.
ANGKAR PHKA K1INHEY Pce de RoleaPeir. — Riz aquatique non gluant — par re
piquage — Sol : silico-argileux — Ph : 58 k —
grain : rond — Prix du picul : 5 P/50 — N° 2.
ANGKAR PHKA SLA Pce de Rolea Peir. —
Riz aquatique non gluant — par repiquage —
Sol : silico-argileux — Ph : 58 k — Prix du
picul : 5 P/50 — N° 1.
ANGKAR BONG-VEA Pce de Krâkor. — Riz
aquatique non gluant — par repiquage — sol :
sablonneux — Ph : 59 k — grain : blanc long
•— Prix du picul : 5 P/00 — N° 23.
ANGKAR PONG-CHAP. — Pce de Pursat. —
Riz aquatique non gluant — par repiquage —
sablo-argileux — grain : blanc moyen — Prix
du picul : 5 P/00 — N 13.
ANGKAR BONHEA PROM Pce de Babaur.
— Riz aquatique non gluant — par repiquage
—• sol : sablonneux — grain : blanc long —•
Prix du picul : 4 P/80 — N° 29.
ANGKAR PRAPEAY VEA Pce de KompongLeng. — Riz aquatique non gluant — par re
piquage — sol : sablo-argileux — Ph : 58.k —•
grain : blanc demi-long — Prix du picul : 5 P 60
— N° 40.
ANGKAR PRASAP Pce de Krâkor. — Riz
aquatique non gluant — par repiquage — sol :
sablonneux — Ph : 59 k 500 — grain : blanc
moyen — Prix du picul : 5 P/00 — N° 16.
ANGKAR PREAS PRASAP Pce de Babaur.
— Riz aquatique non gluant — par repiquage
— sol : sablonneux — Ph : 59 k — grain :
blanc petit long — Prix du picul : 4 P/80 —
N° 31.
ANGKAR SAMLEY Ter. de Battambang. —
Riz aquatique non gluant — par repiquage —
sol : sablonneux — Ph : 59 k — grain : blanc
moyen — Prix du picul : 4 P/50 — N° 50.
ANGKAR SAROMIEM Pce de Krâkor. —
Riz aquatique non gluant — par repiquage —
Ph : 59 k — grain : blanc demi-rond — Prix
du picul : 5 P/00 — N° 18.
ANGKAR SRALET Ter. de Battambang. —Riz aquatique non gluant — par repiquage —
sol : sablo-argileux — Ph : 59 /k — grain :
blanc rond — Prix du picul : 4 P/50 — N° 49.
ANGKAR STONG Pce de Krâkor. — Riz
aquatique non gluant — par repiquage — sol :
sablonneux — Ph : 59 k — — grain : blanc —
Prix du picul : 5 P/00 — N° 17.
ANGKAR TONG MOLON Pce de Krâkor. —
Riz aquatique non gluant — par repiquage —
sol : sablonneux — Ph : 59 k — grain : blanc
moyen — Prix du picul : 5 P/00 — N° 15.
ANGKAR TRAKIET Pce de Long-Vek. —
Riz aquatique non gluant — par repiquage —
sol : sablonneux — Ph : 59 k — grain : blanc
et brillant beau grain long — Prix du picul :
6 P/ — N° 10.
ANNOEUP Pce de Khsach-Kandal. — Riz
aquatique gluant — par repiquage — Prix du
picul : 6 P/80 — N° 70.
CHAENG-MOAN Pce de Choeung-Prey. —
Par repiquage — Prix du picul : 6 P/ — N° 56.
�—
—
a
—
—
--------------------------------------------------------
EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
D A M N O P C H IN A
K o m p o n g -L e n g . — R iz
a q u a tiq u e g l u a n t — p a r r e p iq u a g e — so l : s a
b lo n n e u x — P h : 60 k — g r a i n : b la n c m o y e n —
P r i x d u p ic u l : 6 P/4A — N ° 44.
DAMNOP KRAMUON Pce de Krâkor. — Riz
aquatique gluant — par repiquage — Prix du
picul : 6 P/ — N° 25.
DOMNOP KAUKHMUM Ter. de Battambang
— Riz aquatique gluant — par repiquage —
sol : sablo-argileux — Ph : 60 k —■grain :
blanc moyen — Prix du picul : 5 P/ — N° 53.
DOMNOP KDA Ter. de Battambang. — Riz
aquatique gluant — par repiquage — Ph : 60 k
— grain : blanc gros — Prix du picul : 5 P/ —
N° 52.
DAMNOP KDAR Pce de Kompong-Leng. —
Riz aquatique gluant — par repiquage — sol :
sablo-argileux — Ph : 59 k — grain : blanc,
petit — Prix du picul : 7 P/ — N° 36.
DOMNOP KDAR Pce de Kompong-Leng. —
Riz aquatique gluant — par repiquage — sol :
sablonneux — Ph : 59 k 500 — grain : blanc
moyen — Prix du picul : 6 P/40 — N° 45.
KONG-NEAM Pce de Ghœ ang-Prey. — Riz
aquatique non gluant — par repiquage — Prix
du picul : 6 P/20 — N° 60.
KRACHAK-CHROUK Kompong-Siem. — Riz
aquatique non gluant — par repiquage — Prix
du picul : 6 P/20 — N° 66.
NEANG-KONG Pce de Kompong-Siem. — Riz
aquatique non gluant — par repiquage —
Prix du picul : 6 P/20 — N° 69.
NEANG-SAR Pce de Srey-Santhor. — Riz
aquatique non gluant — par repiquage — Prix
du picul : 6 P/20 — N» 63.
NEANG-SMOR Pce de Kompong-Siem. —
Riz aquatique non gluant — par repiquage —
Prix du picul : 6 P/20 — N° 65.
ADAO-PEN Pce de Choeung-Prey. — Par
repiquage — Prix du picul : 6 P/20 — N0’55.
PHKAR-SLA Pce de Choeung-'Frey. — Riz
aquatique non gluant — par repiquage — Prix
du picul : 6 P/20 — N° 58.
PHKAR-TIEN Pce de Srey-Santhor. — Riz
aquatique non gluant — par repiquage — Prix
du picul : 6 P/20 — N° 64.
PHNOM-RUN Pce de Kompong-Siem. — Riz
aquatique non gluant — par repiquage — Prix
du picul : 6 P/20 — N° 67.
PONHEA-PROM Pce de Choeung-Prey. —
Riz aquatique non gluant — par repiquage —
Prix du picul : 6 P/20 — N° 61.
PONLA-PDAO Pce de Choeung-Prey. — Riz
aquatique non gluant — par repiquage — Pi
cul : 6 P/20 — N° 62.
PRAM-ROY Pce de Choeung-Prey. — Riz
aquatique non gluant — par repiquage — Prix
du picul : 6 P/20 — N° 57.
MAIS
POT. —■Pce de Kompong. — S : décem
bre 1910 — R : mars 1911.
—
23
SI AM
C o lle c tio n e n v o y é e p a r le M in is tre de
l’Agriculture
KAO BAI PUANG. — (Riz comme la feuille
du Puang) Provenance : Chantaburi, mûrit
six mois après la plantation. (N° 22).
KAO BAI SI. — (Riz chinois parfumé) Pro :
Nakorn Sri Tammarat dans le Siam Méridio
nal, mûrit six mois après la plantation. (N" 2).
KAO BUN MA. — (Riz de Merit) Pro : Ayuthia, mûrit quatre mois après la plantation.
(N° 19).
KAO CHAO KULA. — Pro. Laotienne d’Udorn, mûrit six mois après le semis. (N° 13).
KAO CHUONG' CHOM. — (Riz excellent)
Pro : Bankok, mûrit quatre mois après la
plantation. (N° 21).
KAO HAWM MUANG CHIN. — (Riz chinois
parfumé) Pro : Nakorn Sri Tammarat Siam
Méridional, mûrit six mois après la planta
tion. (N° 3).
KAO HOM MAKOK. — (Riz à l’odeur d’oli
ve). Pce : Prachim, mûrit six mois après la
plantation. (N° 12).
KAO HOM T1IUNG II. — (Riz des champs
parfumé). Pce : Ayuthia, mûrit en six mois.
(N° 24).
KAO HOMTHUNG. — (Riz des champs parfu
mé). Pro : Prachim, mûrit six mois après se
mis. (N 14).
KAO LAO. — Pce : Nakorn Sawan, mûrit
quatre mois après la plantation (N° 8).
KAO LEUANG. — (Riz jaune). Pro : Pra
chim, mûrit quatre mois après la plantation.
(N° 4).
KAO LEUANG PRADU. — (Riz ressemblant
à la fleur du Pradu). Pce : Prachim, mûrit
trois mois après le semis. (N° 20).
KAO LEUANG RUN. — Pce : Prachim, mû
rit six mois après la plantation. (N° 10).
KAO ME TILEM. — (Riz de Madame Them).
Pce : Nakorn-Sawan, mûrit quatre mois après
la plantation. (N° 15).
KAO NANG DAM. — Pce : Korat, mûrit
deux mois et demi après la plantation. (N° 7).
KAO NUAN CHAM. — Pce : Korat, mûrit
quatre mois après la plantation. (N° 5).
KAO PADI LASA. — Pce : Palani, Siam Mé
ridional, mûrit deux mois et demi après la
plantation. (N° 6).
KAO SAI BUA. — Pce : Nakorn Chai Sri,
Siam central, mûrit six mois après le semis
(N° 11).
KAO SAMLI (I). — (Riz graine de coton).
Pce : Ayuthia, mûrit en six mois. (N° 23).
KAO SAMLI (II). — (Riz graine de coton).
Pce : Ayuthia, mûrit en six mois. (N° 25).
KAO SAMRONG. — Pce : Ayuthia, mûrit six
mois après le semis. (N° 16).
KAO SOI SALI. — Pce : Korat — mûrit
quatre mois après la plantation (N° 18).
KAO SOI RAJA. — Pce : Bangkok, mûrit
quatre mois après la plantation (N° 18).
�24
CATALOGUE
KAO S O I R A JA . — C u ltiv é a u C o llèg e R o y a l
d ’A g r ic u ltu r e de B a n g k o k , a p p a r t i e n t à l a v a
rié té q u i m û r it e n v ir o n q u a tr e m o is a p r è s l a
p la n t a ti o n (N ° 1).,
KAO Y A I. — P c e : A y u th ia , m û r i t q u a tr e
m o is a p r è s l a p la n t a ti o n , (N° 9).
INDES FRANÇAISES
Collectioas envoyées par la Direction des Services Agricoles
et la Chambre de Commerce de Pondichéry
RIZ
ARAVADANKOUROUVI. — Riz aquatique
gluant — S : de Janvier en Février — Rep :
45 jours après les semailles — R : Avril ou Mai
— sol : argileux, inondé — Rh : 1. 500 les. —
Pppg : 50 % — Grain : brun, ovale consommé
par les classes pauvres. — Paille : faible cour
te (N° 9) — Ex : Adm. local.
CALIKINSAMBA. — Riz aquatique gluant —
S : Août en Septembre — Rep : 45 jours après
les semailles — R : Février ou Mars — Sol :
argileux, inondé •— Rh : 1.500 ks. — Ppg :
50 % — grain : blanc ovale — paille : robuste
longue — riz chaud et bilieux — (N° 14) — Ex :
Adm. locale.
CODANSAMBA. — Riz aquatique gluant —
S : Avril ou Mai — Rep : 45 j. après les se
mailles — R : Septembre, Octobre — Sol : ar
gileux inondé — Rh : 1. 500 ks — Ppg : 50 %
Grain : blanc, ovale — paille : faible longue —
(N° 23) — Ex : Adm. locale. — Peu cultivé.
COTTAMAMISAMBA.
— Riz aquatique
gluant — S : Septembre ou Octobre — Rep :
45 jours après les semailles — R : janvier ou
février — sol : argileux inondé — Rh : 1.500
ks — grain : blanc rond — paille : faible, lon
gue — N° 2 — Ex : Adm. locale. — Riz très
consommé sur place par les classes riches.
COUROUNE. — Riz aquatique gluant —
par repiquage — S : Août ou Septembre —
Rep : 45 jours après les semailles — R : jan
vier sol : argileux — Rh : 840 — Ppg : 50 % en
moins de grains décortiqués — Grain : blanc,
ovoïde — paille : faible, longue — (N° 34) —
Exp : Chambre de Commerce.
CASSANESAMBRA. — Riz aquatique gluant
— S : août ou septembre — Rep : 45 jours après
les semailles — R : février ou mars — sol :
argileux inondé — Rh : 1.500 ks — Ppg 50 K —
grain : blanc ovale et mince — paille: faible et
courte — (N° 12) — Ad. locale. Chaud et bi
lieux.
KADALPALE. — Riz aquatique gluant — S :
août septembre — Rep : 45 jours après les se
mailles — R : décembre janvier — sol argi
leux inondé — Rh : 1.500 ks — Ppg 50 % —
Epi non barbu — Paille longue robuste — N°
16 — Exp : Adm. locale. — Peu cultivé,
barbu — Paille longue robuste — N° 16 —
F.Xp : Adm. locale. — Peu cultivé.
KADEKAJOUTTAN. — Riz aquatique gluant
— S : a o û t ou s e p te m b re — R e p : 45 jo u r s a p r è s
les s e m a ille s — R : fé v r ie r o u m a r s so l a r g i
leu x , in o n d é — R h : 1. 500 k s — P p g : 50 % —
g r a i n : b la n c , n o ir à l’e x tr é m ité ro n d — E p i :
n o n b a r b u — p a ille : fa ib le lo n g u e — (N° 5) —
Exp : Adm. locale. Echauffant — peu cultivé,
consommé par les classes moyennes.
KALI KAM SAMBA. — Riz aquatique gluant
— directe — S : août — R : janvier ou février
— Sol argileux — Rh : 840 ks —Ppg : 50 % en
moins de grains décortiqués — grain : blanc
rond — Epi : non barbu — paille : robuste et
longue — N° 36 — Exp : Chambre de Commer
ce.
KALIKAMSAMBA. — Riz aquatique gluant
— directe— S : août — R : j envier ou février —
sol argileux — Rh : 1.680 ks — Ppg : 50 % en
moins de grains décortiqués — Grain : blanc,
rond — Epi : non barbu — paille : rabuste lon
gue — (N° 43) — Exp. Chambre de Commerce.
K A R A R IS I. — R iz a q u a ti q u e g l u a n t — d ir e c
te — S : d é c e m b re o u ja n v i e r — R : a v r il o u
m a i — Sol : a r g ile u x — R h : 840 — P p g : 50 %
e n m o in s d e g r a i n s d é c o rtiq u é s —g r a i n : r o u g e
o v o ïd e — E p i : n o n b a r b u — p a ille : r o b u s te e t
l o n g u e — (N ° 35) — E x p C h a m b re d e C o m m e r
ce.
KAROU. —1 Riz aquatique gluant — directe
— S : décembre, janvier — R : avril ou mai —
sol : argileux — Rh : 1.680 ks — Ppg : 50 % en
moins de grains décortiqués — grain : rouge
ovoïde — Epi : non barbu — paille : robuste et
longue — (N° 37) — Exp : Chambre de Com
merce.
KEROUDAN SAMBA. —Riz aquatique gluant
— par repiquage — S : août — Rep : 45 jours
après les semailles — R : janvier ou mi-février
sol : argileux — Rh : 840 — Ppg : 50 % en
moins de grains décortiqués — grain blanc
ovoïde — Epi : non barbu — paille : faible et
longue — (N ° 31) — Exp : Chambre de Com
merce.
KEROUDANSAMBA.— Riz aquatique gluant
— par repiquage — S : août — Rep : 45 jours
après les semailles — R : janviet oumi-février
sol : argileux — Rh : 1. 680 ks — Ppg : 50 %
en moins de grains décortiqués — grain: blanc,
ovoïde — épi : non barbu — paille : faible et
longue — (N° 39) — Envoi : Chambre de Com
merce.
KEROUDANSAMBA.— Riz aquatique gluant
— S : septembre ou octobre — Rep : 45 jours
après les semailles — R : janvier ou février —
sol : argileux, inondé — Rh : 1. 500 ks — Ppg :
50 % — grain : rouge ovale — paille : faible
longue — (N° 4) — Envoi : Adm. locale. Chaud
et bilieux, — Commerce important.
KOTTAMILI SAMBA. — Riz aquatique
gluant — par repiquage — S : août — Rep : 45
jours après les semailles — R : janvier ou mifévrier — sol : argileux — Rh : 1.680 ks —
Ppg : 50 % en moins de grains décortiqués —
grain : blanc rond — paille : faible et longue
— (N ° 40) — Envoi Chambre de Commerce.
K O U R O U V E . — R iz a q u a tiq u e g l u a n t — p a r
re p iq u a g e — S : a o û t o u s e p te m b re — R e p :
45 jo u r s a p r è s le s s e m a ille s — R : ja n v i e r —
so l : a r g ile u x — R h : 1 . 680 k s — P p g : 50 % en
m o in s d e g r a i n s d é c o rtiq u é s — g r a i n : b la n c
o v o ïd e — é p i : n o n b a r b u — p a ille : fa ib le et
lo n g u e — (N ° 41) — E n v o i : C h a m b re d e C om
m e rc e .
MALLTGUISAMBA. — Riz aquatique gluant
— S : août ou septembre — Rep : 45 jours après
les semailles — R : février ou mars — sol : ar-
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
25
gileux inondé — Rh : 1.500 ks — Ppg : 50 % — semailles — R : février ou mars — sol : argi
grain : blanc et rond — Epi: non barbu — pail leux inondé — Rh : 1. 500 ks — Ppg : 50 % —
le faible longue — (N ° 11) — Rafraichissant et grain : rouge ovale — épi : non barbu — pail
bilieux — Envoi : Adm. locale.
le : robuste longue. — (N° 17) — Très cultivé —
MANAKATTE. — Riz aquatique gluant — S : Envoi : .•'«dm. locale.
février ou mars — Rep : 45 jours après les se
OITADE. — Riz aquatique gluant — par
mailles — R : de mai en juin — sol : argileux repiquage — S : août ou septembre — Rep : 45
inondé — Rh : 1.500 ks — Ppg : 50 % — Grain: jours après les semailles — R : janvier — sol :
noir ovale — Epi : non barbu — paille faible argileux — Rh : 1.680 ks — Ppg : 50 % en
et courte — (N° 20) — Echauffant — Envoi : moins de grains décortiqués — Grain : blanc
Adm. Locale.
ovoïde — Epi : non barbu — paille : faible et
MfcRANASAMBA. — Riz aquatique gluant — longue — (N® 42) — Envoi : Chambre de Com
S : août ou septembre — Rep : 45 jours après merce.
les semailles — R : décembre ou janvier — sol :
— Riz aquatique gluant —
argileux inondé et sec — Rh : 1. 500 ks — Ppg : S PAYAMSAMBA.
:
septembre
ou
octobre
— Rep : 45 jours après
50 % — grain : blanc ovale — épi : non barbu les semailles — R : décembre
ou janvier — sot :
— Envoi Adm. locale. Echauffant.
argileux inondé — Rh : 1.500 ks — Ppg : 40 h
MOSSANAM. — Riz aquatique gluant — S : — grain : blanc ovale — épi : non barbu —
août septembre — Rep : 45 jours après les se paille faible et longue — (N® 15) peu cultivé —
mailles — R : décembre janvier — sol : argi Envoi i- .-m. locale.
leux sec — Rh : 1.500 ks — Ppg : 50 % —
PIROUMSAMBA. — Riz aquatique gluant —
grelin : brun, ovale — épi : non barbu — pail
le robuste longue — (N° 25) — Envoi : Adm. lo S : août ou septembre — Rep : 45 jours aprèn
les semailles — R : décembre ou janvier — sol :
cale. — Flatueux.
argileux inondé — Rh : 1. 500 ks — Ppg : 50 %
M O R A N SA M B A . — R iz a q u a tiq u e g l u a n t —
— grain : blanc ovale et gros — épi : non bar
S : a o û t — R e p : 45 jo u r s a p r è s le s s e m a ille s —
bu — paille : faible et longue — Très cultivé —
R : fé v r ie r — sol : a r g ile u x — R h : 840 k s —
Commerce important. — N® 13 — Envoi :
P p g : 50 % e n m o in s d e g r a i n s d é c o rtiq u é s —
Adm. locale.
g r a i n : b la n c o v o ïd e — é p i : n o n b a r b u — p a il
P O T T E K A R O N . — R iz a q u a tiq u e g l u a n t —
le : r o b u s te lo n g u e — N ° 53 — E n v o i : C h a m
b re d e C o m m erce.
MOTTEKOUROUVE.
— Riz
aquatique
gluant — S : août septembre — Rep : 45 jours
après les semailles — R : novembre ou décem
bre — sol : argileux inondé ou sec — Rh : 1.500
ks — Ppg : 50 % — Grain : blanc ovale — pail
le : fible et longue — Peu cultivé —■(N° 18) :
— Envoi : Adm. Locale.
MOULAGOU. — Riz aquatiqe gluant — par
repiquage — S : août et septembre — Rep : 45
jours après les semailles — R : janvier ou fé
vrier — sol : argileux — Rh : 840 ks — Ppg :
50 % en moins de grains décortiqués — Grain :
blanc, rond — Epi : non barbu — paille : ro
buste longue —(N® 29) — Envoi : Chambre de
Commerce.
M OULAGOU
SA M B A . — R iz
a q u a tiq u e
g l u a n t — p a r r e p iq u a g e — S : a o û t o u s e p te m
b re — R e p : 45 jo u r s a p r è s le s s e m a ille s — R :
J a n v i e r ou f é v r ie r — so l : a r g ile u x — R h :
1 . 680 k s — P p g : 50 % e n m o in s d e g r a i n s d é
c o rtiq u é s — g r a i n : b la n c , r o n d — é p i : n o n
b a r b u — p a ille r o b u s te lo n g u e — (N° 44) —
E n v o i : C h a m b re d e C o m m e rc e .
MOUTTELEAROU. — Rix aquatique gluant
— S: août septembre — Rep : 45 jours après les
semailles — R : novembre et décembre — sol :
argileux inondé ou sec — Rh : 1. 500 ks — Ppg :
50 % — grain : blanc ovale — paille longue,
faible peu cultivé — (N° 24) — Envoi : Adm.
locale.
NILAL SAMBA. — Riz aquatique gluant —
S : septembre ou octobre — Rep : 45 jours
après les semailles — R : février ou mars —
soi : argileux inondé — Ph : 1.500 ks — Ppg :
5>i % — Grain : rougeâtre ovale — Epi : non
barbu — paille : faible courte — Bilieux — très
cultivé — (N° 22) — Envoi Adm. locale.
GTTADAN. — Riz aquatique glant — S :
août ou septembre — Rep : 45 jours après les
S : a o û t o u s e p te m b re — R e p : 45 jo u r s a p r è s
les s e m a ille s — R : d é c e m b re o u j a n v i e r —
Sol : a r g ile u x sec — R h : 1.590 k s — P p g :
50 % — g r a i n : ro u g e , o v a le — é p i : n o n b a r
b u — p a ille : r o b u s te lo n g u e — (N® 26) — F l a
tu e u x — E n v o i : A dm . lo cale.
SADESAMBA. — Riz aquatique gluant — S :
septembre ou octobre — Rep: 45 jours après les
semailles — R : janvier ou février — Sol :
argileux inondé sec, Rh : 1.500 — Ppg : 50 %
— grain : blanc ovale — Epi : non barbu —
paille : robuste et longue — (N® 28) — rafrai
chissant. — Envoi : Adm. locale.
SORANAVARY. — Riz aquatique gluant —
S : mars ou avril — Rep : 45 jours après les
semailles — R : juin ou juillet — sol : argileux
sec — Rh : 1.500 ks — Ppg : 50 % — grain :
blanc ovale — épi : non barbu — paille : fai
ble courte — Très cultivé — Bilieux — (N® 8)
— Envoi : Adm. locale.
SORNAVARI. — Riz aquatique gluant — di
recte — S : février mars ou avril — R : 3 mois
après les semailles — sol : argileux — Rh : 840
— Ppg : 50 % en moins de grains décortiqués —
grain : blanc et ovoïde — épi : non barbu —
paille faible longue. — (N® 30) — Envoi: Cham
bre de Commerce.
SIG A P O U N O U L A G O U S A M B A . — R iz a q u a
tiq u e g l u a n t — S : s e p te m b re o u o c to b re —
R e p : 45 jo u r s a p r è s le s s e m a ille s — R : j a n
v ie r o u f é v r ie r — so l : a rg ile u x in o n d é — R h :
1.500 k s — P p g : 50 % — g r a i n : r o u g e r o n d —
é p i : n o n b a r b u — p a ille ; fa ib le lo n g u e — F l a
tu e u x — (N® 3) — E n v o i : A d m . lo cale.
SINKAR. — Riz aquatique gluant — S : sep
tembre ou octobre — Rep : 45 jours après les
semailles — R : janvier ou février — sol : ar
gileux sec — Ph : 1. 500 — épi : non barbu —
paille : longue robuste — Flatueux. — (N® 7) —
Envoi : Adm. locale.
�26
CATALOGUE
COUROUVARAGOU. — (Paspalum conjugatum (roxb) — S : septembre ou octobre — R :
décembre ou janvier — Sol : sablonneux —
Rh : 612 k — grain : gris, rond — Epi : bar
bu — tige : 0,40 à 50 cent. — Se rencontre sur
la cote de Coromandel — Très cultivé — con
sommé par les classes pauvres — flatueux —
(N° 16).
KADEKANNY.— (Panicum miliaceum) — S:
janvier et février •— R : avril et mai — Sol :
sablonneux — Rh : 612 k — Grain : noir, rond
— Epi : barbu — tige : 1 m,25. Supplée au riz
lorsque celui-ci est cher. Importé en Europe
pour nourrir les oiseaux en cage — échauffant
— Paille très estimée par les bestiaux —
(N» 11).
KAMBOU.— (Penicillaria spicatau) (wild) —
S: juin, ou juillet — R: septembre ou octobre —
Sol : sablonneux — Rh : 612 k — Grain : blanc,
ovale — Epi : cylindrique — tige : 1 m, 50 ou
2 mètres droites. Il se développe à la base du
collet plusieurs tiges qui s’élèvent toutes à la
même hauteur — flatueux et bilieux — (N° 18).
— Est une des plus belles espèces de Sorgho —
sert à l’alimentation des indigènes — Les tiges
et. les feuilles sont employées pour nourrir le
bétail.
KARAPPOUKEJEVARAGOU. — (Eleusinecalycinia (roxb) — S : avril — R : juillet —
Sol : sablonneux — Rh : 612 k — Grain : noir,
rond — Epi : semblable à la crucifère — tige :
1 m. à 1 m, 35 — Peu recherchée par le bétail —
Peu cultivé — Consommé par les classes pau
vres — échauffant — (N° 10).
KARAPPOUSOLAM. -— S : septembre ou oc
tobre — R : janvier ou février — Sol : sablon
neux — Rh : 612 k — grain : noir, rond — épi :
barbu — Consommé par les classes pauvres —
échauffant — (N° 4).
KEJEVARAGOU.— (oleusim coracana (Hers)
— S : juillet — R : Octobre — Sol : sablonneux
— Rh : 612 k — Grain rouge, rond — Epi : dis
posés en ombrelle semblable à la crucifère que
l’on désigne sous le nom de rose de Jéricho —
tige : 1 m. à lm, 50 —- La plus belle espèce cul
tivée aux Indes — Grains rapprochés et serrés,
sphériques et de la grosseur du colza — échauf
fant — Se conserve 5 ans. — (N° 7).
MAPPOUSOLAM. — (Sorgliums, ceruims)
(wild) — S : septembre — R : janvier — Sol :
sablonneux — Rh : 612 k — grain : brun, rond
— Epi : barbu — Tige : 3 à 4 mètres — échauf
fant — (N° 2) — Consommé par les classes pau
vres.
MAUDJASOLAM. — S : septembre ou octo
bre — R : janvier ou février — Sol : sablonneux
SORGHOS
— Rh : 612 k —• Grain : jaune, rond —- Epi :
barbu — Peu cultivé, consommé par les clas
A LA U G A RA SO LA M . — (sorghum vulgare)
ses pauvres — Echauffant — (N° 6).
(P e rs) — S : se p te m b re ou o c to b re — R : j a n
v ie r o u fé v r ie r — Sol s a b lo n n e u x — R h : 612 k.
PANICAMBOU. — (Penicillaria spicata —
— G ra in : b la n c , ro n d — E p i : b a r b u — tig e :
S : novembre ou décembre — R : février ou
4 à 5 m è tre s — T rè s c u ltiv é — se c o n se rv e p e n mars — Sol : sablonneux — Rh : 612 k. —
d a n t u n a n — C o n so m m é p a r le s c la s s e s p a u
grain : blanc, ovale — Epi : cylindrique — Ti
v re s — E c h a u ffa n t — (N° 1).
ge : 1,50 à 2 mètres — flatueux et bilieux —
Peu cultivé — Consommé par les classes pau
B A LA CO U R O U V A R A G O U . — Paspalum fievres — (N° 20).
r i t a n s — (R ety) — S : s e p te m b re o u o c to b re —
R : d é c e m b re ou ja n v ie r — Sol : s a b lo n e u x —
PEROUVARAGOU. — Paspalam frumentaR h : 612 k — G ra in : g ris , r o n d — E p i : b a rb u
ceum (Roxb) — S : août et septembre — R :
— T ig e : 0 m . 40 à 50 cm . — C o n so m m é p a r le s
décembre ou janvier — Sol : sablonneux —
c la s s e s p a u v r e s — T rè s c u ltiv é — fla tu e u x —
Rh : 612 k — Grain : gris, rond — Epi : bar
(N° 17).
bu — Tige : 0 m. 60 à 70 cm. Le grain est con-
SINNASAMBA. — Riz aquatique gluant —
S : septembre ou octobre — Rep : 45 jours
après les semailles — R : janvier ou février —
sol : argileux inondé — Rh : 1. 500 ks — Ppg :
50 % — grain : blanc et ovale — épi : non bar
bu — paille faible et longue — Flatueux — se
conserve pendant 3 ans. — (N° 1) — Envoi :
Adm. locale.
SINNA SAMBA. — Riz aquatique gluant —
par repiquage — S : août — Rep : 45 jours
après les semailles — janvier ou mi février —
sol : argileux •— Rh : 1.680 ks — 50 % en moins
de grains décortiqués — grain : blanc et rond —
paille : faible et longue — (N° 38) — Envoi :
Chambre de Commerce.
SINNANSAMBA. — Riz aquatique gluant —
par repiquage — S : août — Rep : 45 jours
après les semailles — R : janvier ou mi-février
— Sol : argileux — Rh : 840 ks — 50 % en
moins de grains décortiqués — grain : blanc et
rond — Epi : non barbu — paille : faible et
longue — (N° 32) — Envoi : Chambre de Com
merce.
SIVANASAMBA. — Riz aquatique gluant —
S : septembre ou octobre — Rep : 45 jours après
les semailles — R : février ou mars — sol :
argileux inondé et sec — Rh : 1.500 ks — Ppg :
50 % — Grain : blanc ovale et mince — Epi :
non barbu — paille : faible et longue. Rafraî
chissant — (N° 10) — Envoi Adm. locale.
VADASAMBA. — Riz aquatique gluant — S :
août ou septembre — Rep : 45 jours après les
semailles — R : février ou mars — sol : argi
leux inondé — Rh : 1. 500 ks — Ppg : 50 % —
grain : brun ovale — Epi : non barbu — Pail
le : robuste longue — Flatueux — Peu cultivé
— (N° 19) — Envoi : Adm. locale.
VELLEKAROU. — Riz aquatique gluant —
S : Mars ou avril — Rep : 45 jours après les
■un ides — R : juin ou juillet — sol : argileux
inondé — Rh : 1. 500 ks — Ppg : 50 % — Grain :
blanc ovale — Epi : non barbu — paille fai
ble longue — Echauffant — Peu cultivé —
(N° 6) — Envoi : Adm. locale.
VELLEMANAKASSE. — Riz
aquatique
gluant — S : février ou mars — Rep : 45 jours
après les semailles — R : mai ou juin — Sol :
argileux inondé — Rh : 1. 500 ks — Ppg : 50 %
— Grain : blanc ovale — épi : non barbu —
paille : faible et courte — (N° 21) — Echauffant
— Peu cultivé — Envoi : Adm. locale.
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
sidéré comme produisant des vomissements, il
est cependant consommé dans beaucoup de ré
gions — flatueux — (N° 15).
POTOUCAMBOU. — Penicilaria spicata —
S : avril ou mai — R : août ou septembre —
Sol : sablonneux — Rh : 612 k —• grain : blanc,
ovale — Epi : cylindrique — Tige : 1 m, 50 à
2 m. — Flatueux et bilieux — N° 19 — Très cul
tivé, consommé par les classes pauvres.
S E G A P P O U K E JE V A R A G O U .
— (Eleusine
stricta) (R oxb). — S : d é c e m b re o u n o v e m b re —
R : fé v r ie r o u m a r s — Sol : s a b lo n n e u x — R h :
612 k —• G r a in : ro u g e , r o n d — E p i : s e m b la b le
à l a c ru c ifè re — t r è s r a p p r o c h é d e l a v a r ié té
c o r o c a r r a ro u g e , r o n d — E p i : se m b la b e à la
c ru c ifè re — T ig e : 1 m è tr e à 1 m . 35 — é c h a u f
f a n t — (N° 8) — L e s se m e n c e s s o n t tr è s f a r i
n e u s e s — C o n so m m é p a r le s c la s s e s p a u v re s .
SIGAPPOUSOLAM. — S : septembre ou oc
tobre — R : janvier ou février — Sol : sablon
neux — Rh : 612 k — Grain : rouge, roux —
Epi : barbu — Echauffant — N° 5 — Peu culti
vé — Consommé par les classes pauvres.
SINTENAY. — S : avril ou mai — R : juin
ou juillet — Sol : sablonneux — Rh : 612 k —
Grain : rouge, ovale — Epi : barbu — Tige :
0 m. 25 à 0 m. 30 — Echauffant — N° 13 : Très
cultivé, consommé par les classes pauvres.
TATOUKEJEVARAGOU. — Eleusine indica
(Gartn) — S : novembre ou décembre — R :
février ou mars — Sol ; sablonneux — Rh : 612
k — Grain : rouge, rond — Epi : semblable à
la crucifère — Tige : 1m. à 1 m. 35 — Echauf
fant — N° 9 : Sert à l'alimentation des bestiaux
— Consommé par les classes pauvres.
TENAY. — (Panicum üalicum) (Linn) — S ■.
avril ou mai — R : juin ou juillet — Sol : sa
blonneux — Rh : 612 k — Pousse à l’état sauvage_dans les lieux humides — Grain : jaune, ova
le"— Epi : droit et serré — Tige :0 m. 25 à 0 m.
30 ou 0 m. 40 — Echauffant — N° 12 — Con
sommé par les classes pauvres.
VARAGOU. — Caspalum scrobiculatum
(Linn) — S : août et septembre — R : décembre
ou janvier — Sol : sablonneux — Rh : 612 k —
Grain : gris, rond — Epi : barbu — Tige :
0 m. 50 à 0 m. 60 —• Flatueux — N° 14 —■Très
productive — Culture facile et rapide — Con
sommé par les classes pauvres.
VELLESOLAM. — S : septembre — R : jan
vier — Sol : sablonneux — Rh : 612 k — Grain :
blanc, rond — Epi : barbu — Echauffant — N°
3 — Peu cultivé — Consommé par les classes
pauvres.
MAIS
Echantillons envoyés par l’Administration locale
MOUTTOUSOLAKADER. — zca mays (Linn)
— S : janvier ou février — R : septembre ou
octobre — Sol : argileux, sablonneux et inon
dé — Rh : 1.440 k — Grain : blanc, arrondi à
l’extérieur, terminé en pointe à la partie qui
tient à l’axe •— Epi : cylindrique, noueux —
Tige : 1 m. 50 à 3 mètres —• Peu cultivé et
consommé par les classes pauvres — N° 2.
MOUTTOUSOLAM. — zea mays (Linn) — S :
janvier ou février — R : septembre ou octobre
— Sol : argileux ou sablonneux, inondé — Rh :
27
1. 440 k — Grain : blanc, arrondi à l’extérieur,
terminé en pointe à la partie qui tient à l’axe —
Epi : cylindrique, noueux — Tige : 1 m . 50 à
3 mètres -— Peu cultivé et consommé par les
classes pauvres — N° 1 — Echauffant — peut
se conserver un an.
SIGAPOUMOUTTOUSOLAKADER. — zea
mays (Linn) — S : janvier ou février — R :
septembre ou octobre — Sol : argileux ou sa
blonneux, inondé — Rh : 1. 440 k — Grain :
rouge, arrondi à l’extérieur, terminé en pointe
à la partie qui tient à l’axe — Epi : cylindrique,
noueux — Tige : 1 m . 50 à 3 mètres — Peu
cultivé et consommé par les classes pauvres —
N° 4.
SIGAPOUMOUSSOUSOLAM. — zea mays
(Linn) — S : janvier ou février — R : septem
bre ou octobre — Sol : argileux ou sablonneux,
inondé — Rh : 1.440 k — Grain : rouge, arron
di à l’extérieur, terminé en pointe à la partie
qui tient à l’axe — Epi : cylindrique, noueux —
Tige : 1 m. 50 à 3 mètres — Peu cultivé et con
sommé par les classes pauvres — N° 3.
SÉNÉGAL
Envoi du gouverneur du Sénégal et de la
Chambre de Commerce de Saint-Louis
RIZ
N’DONGO JOAL. — (Cercle de Thiés) — S :
juillet — Rep : août — R : décembre — Sol :
argileux et marécageux — Grain : blanc — Ex :
service de l’Agriculture (N° 2).
O’MACK. — (Cercle de Thiés) — S : juillet —
Rep : août — R : octobre — Sol : argileux et
marécageux — Ex : Sce de l’Agriculture (N° 3).
PAN PAN. — (Casamancé) — S : juin, juil
let — Sol : argile siliceux —Ex : Soe de l’A
griculture (N° 4).
RIZ DU OUALO. — (Cercle de Dagana) —
Riz aguat : pousse spontanément — R : novem
bre-décembre — Sol : léger — Riche en azote et
en potasse, mais pauvre en acide phosphorique
et en chaux — Grain : rouge et allongé — Epi :
barbu : 90 à 170 epillets — Paille dépasse fré
quemment 1 mètre — Recherchée par le bétail
— (N0 1).
YAKA. — (Cercle de la Casamanoe) — S :
fin mai — Rep : juin — R : janvier — Sol :
argileux — Riz tardif — (N° 5).
SORGHOS
BASSI. — (Cercle de Siné Saloum) — S : fin
juin — R : septembre-octobre — Variété très
cultivée — (N° 9).
BODERI. — (Cercle de Saldé) — S : après le
retirait des eaux — R : 5 à 6 mois après les se
mailles — Sol : argileux — Grain : rougeâtre —
Mil de qualité ordinaire — (N° 5).
FELLAH. — (Cercle de Saldé) — S : après
le retrait des eaux — R : 4 à 5 mois après les se
mailles — Sol : argileux — Grain : blanc —
pousse sur les bords du fleuve —- Mil de qualité
ordinaire •— (N° 6).
FELLAH. — (Cercle de Thiés) — S : août —
R : décembre-janvier — Gros mil — qualité in
férieure — (N° 2).
�28
CATALOGUE
FINDI. — (Cercle de Sine-Saloum) — S : fin
juin — R : septembre — Sol : silico argileux —
Pousse ordinairement à l’état sauvage — (N°
UGADIABA. — (Cercle de Saldé) — S : après
le retrait des eaux — R : 4 ou 5 mois après les
semailles — Sol : argilo siliceux — Grain :
blanc et gros — Qualité ordinaire très rare —
(N» 8).
N’DIARKHNAT. — (Cercle de Podor) — S :
novembre-décembre — R : mars-avril — Sol :
silico argileux — Très cultivé dans le Fouta —
très estimé chez les Ouoloffs. — (N° 2).
POURDI. — (Cercle de Saldé) — S : après
le retrait des eaux — R : 5 à 6 mois après les
semailles — Sol : argilo siliceux — Variété
très recherchée des oiseaux — (N° 7).
SAGNIO (Cercle de Thiés) — S : juillet —
R : novembre — Sol : tous les terrains convien
nent — Grain : rouge ou blanc — Assez ré
pandu au Sénégal — (N° 2).
SAVASOUKI OU BALERI. — (Cercle de Sal
dé) — S : après le retrait des eaux — R : six
mois après — Sol : argileux — Qualité ordinai
re — (N° 3).
SEVIL. — (Cercle de Saldé) — S : après le
retrait des eaux — R : 5 à 6 mois après les
semailles — Sol : argileux — Grain : blanc —
Qualité ordinaire — (N° 4).
SOUNA. — (Cercle de Louga) — S : juin —
R : septembre — Sol : silico argileux — Mil
précoce — Exige des sols riches — (N° 3).
SOUNA. — (Cercle de Siné-Saloum) — S :
fin juin — R : fin septembre — Sol : silico ar
gileux — Variété très répandue dans le SinéSaloum.
SOUNA. — (Cercle de Thiés) — S : juin-juil
let — R : octobre — Sol : silico argileux —
Grain : de petite dimension — Variété très cul
tivée — Prix de vente : 17 francs les % k — Mil
précoce par excellence.
TIGNE. — (Cercle de Thiés) — S : juillet —
R : octobre — Sol : silico argileux — Grain :
blanc grisâtre — Qualité inférieure.
TIOTTANDE. — (Cercle de Saldé) — S :
après le retrait des eaux — R : quatre mois
après les semailles — Sol : silico argileux —
Se cultive sur les bords du fleuve.
HAUT-SENEGAL, NIGER
E n v o i d e M . H e n ri S A B A T H IE
R IZ M A L O L E O U L E . — R iz h â t i f — S : p r e
m iè r e s p lu ie s d ’h iv e r n a g e — S ol : t e r r a i n s e n
p e n te a v o is in a n t le s c o u rs d ’e a u , m a i s n e re s
t a n t p a s s o u s l’e a u — R : s e p te m b re — p e n
d a n t le p le in h iv e r n a g e .
R IZ M A L O L IF IG N E . — R iz g ro s — A ssez e s
tim é , se c o n s e r v a n t b ie n — S : d a n s le s t e r r a i n s
b ie n d é tr e m p é s p a r le s p r e m iè r e s p lu ie s — e t
e n p e n te — G r a in : n o i r — R : tr o is m o is a p r è s
le s s e m a ille s .
R IZ C O U N D IG I. — S : C o m m e n c e m e n t d e s
p lu ie s r é g u liè r e s — R : e n o c to b re .
SORGHOS
F O N IO . — D ib o n d in n fi e n m a lin k é — Q u a lité
h â ti v e — T e r r a i n sec — S : a u d é b u t d e s p lu ie s
— R : e n a o û t.
F O N IO . — E n m a lin k é M om o — Se p la n t e
d a n s le s t e r r a i n s q u i o n t é té m o u illé s p a r p lu
s i e u r s p lu ie s — le s t e r r a i n s p r é f é r é s s o n t ce u x
é le v é s — R : d e u x m o is e t d e m i a p r è s le s se
m e n c e s.
P'O N IO . — E n m a lin k é F i n n d i b a — G ro sse
q u a lité — S : q u a n d le s p lu ie s s o n t c o m m e n c é e s
— C e tte c u lt u r e a lt e r n e a v e c le m il e t l’a r a
c h id e .
M A IS
M A IS R O U G E H A T IF . — E n m a lin k é : K a b a
T é rig n é — q u a lité h â tiv e — S : p r e m iè r e s
p lu ie s — R : d e u x m o is a p r è s — S o n d é v e lo p
p e m e n t s u i t l a f r é q u e n c e d e s p lu i e s — S o l : h u
m id e — C e tte q u a li té p e r m e t d e u x ré c o lte s p a r
a n e n j u i n e t n o v e m b re .
M A IS B L A N C A G R O S G R A IN S . — e n M a lin
ké : S a b a G u ié — m û r i t en tr o is m o is — S :
p r e m iè r e s p lu ie s — S o l : h u m id e — L ’e a u c e
d o it c e p e n d a n t p a s s é j o u r n e r a u x
p ie d s de
c r a i n te d e s a tt a q u e s d ’u n in s e c te .
M A IS R O U G E A G R O S G R A IN S . — E n M a
lin k é : K a b a B a — Q u a lité a p p ré c ié e — m l r i t
e n d e u x m o is e t d e m i o u tr o is m o is — S o l • h u
m id e — S e c o n s e rv e b ie n l o r s q u ’il est c u e illi
b ie n m û r .
C h a m b re d e C o m m e rc e d e B a m a k o
MAIS
(E n v o i d e M . S IM O N , in d u s trie l à M o p ti)
MAKA BODEDJIO OU BIDOROÜ. — (Cercle
de Saldé) — S : octobre — Sur les berges du
fleuve — R : janvier — S : alluvion — Variété
assez peu stable — Grain : rougeâtre.
M’BOKH OU MACK. — (Cercle de Siné-Sa
loum) — S : fin juin — R : fin septembre —
Sol : argilo siliceux — Grain : jaune — Epi :
cylindrique — Peu cultivé.
M’BOKH. — (Cercles de Thiès) — S : juillet
— R : octobre — Grain : jaune contenant des
grains rouges — Culture peu importante.
PETIT M’BOKH. — (Cercle de Siné-Saloum)
— S : fin juin — R : 40 à 45 jours après le se
mis — Sol : argilo siliceux — Grain : jaune et
sensiblement conique — Variété peu cultivée.
R IZ D U M A C IN A b la n c h i.
R IZ D U M A C IN A d é c o rtiq u é .
R IZ D E C O R T IQ U E (ré g io n d e K a n g a b a ).
G R O S M IL .
P E T I T M IL
GUINEE FRANÇAISE
RIZ
Envoi de la Direction des Services Agricoles
BAGUERE BA N» 38.
BAGHEREBA N» 3.
BIMBIRI BA N» 2.
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
DIEGUERE N» 5.
DIEGUERE N° 4.
FOSSA P N» 6.
FOSSA D N° 7.
KASSABA N» 9.
KASSABA N» 10.
KASSABA N° 39.
KOUNDOU N° 11.
KOUNDOU N° 12.
KOUROUMBA P N° 13.
KOUROUMBA D N° 14.
KOGUE N° 16.
KOGUE N» 15.
MANOLIFIN D N° 17.
MANOLIFIN P N“ 18.
MEREGUE N» 40.
MEREGUE D N° 19.
MEREKE N» 20.
NIONOSIBA D N" 21.
NIONOSIBA P N° 22.
NIOGOUE N» 41.
NIO HOUKE N° 41.
SAKALIBA N° 23.
SAKALABA N» 26.
SEMENE P N° 28.
SEMENE D N° 27.
SIANINGUE N» 31.
SIANINGUE N° 42.
SIRIBIRA N» 43.
SIRIBIRA N° 32.
SORGHOS
BIMBIRA BA N» 1.
SULA OULENKO N° 33.
SANIO N" 36.
SANKO BA N° 4.
KAMINKINDE N» 37.
MAIS
KABALE N° 8.
NIO OULE N» 34.
NIO GOUE N° 35.
Station Agricole de Benty
RIZ
RIZ
RIZ
RIZ
RIZ
RIZ
RIZ
YABA (paddy) (N° 13).
PAILLE ALI TOMA (N° 8 bis).
PAILLE Kalimodia net (N° 10 ter).
net Toma (N° 8 ter).
net Yaka (N° 13 bis).
LOKKO grains décortiqués (N° 9 ter).
PAILLE FORT LOKKO (N° 9 bis).
29
COTE D’IVOIRE
Envoi du Gouverneur de la Côte-d’Ivoire
Cercle de Bondougou
N°
N°
N°
N°
N°
N°
1 Maïs blanc.
2 Maïs rouge.
3 Petit mil.
4 Gros mil.
5 Riz décortiqué.
6 Riz non décortiqué.
Cercle du Bas Cavally
N° 7 Riz blanc, Var : Souroupo (dialecte
plapo).
N° 8 Riz blanc, Var : Kuiassan (dialecte
plapo).
N° 9 Riz jaune, Chebe (dialecte plapo).
N° 10 Riz jaune ,Brai (dialecte plapo).
N° 11 Riz jaune, Yenakobo (dialecte plapo).
N° 12 Riz noir, Blo (dialecte plapo).
Cercle du Korhogo
N° 13 Maïs blanc (par deux).
N° 14 Maïs en spathes.
N° 15 Gros mil (Sorghum vulgare), Var :
Kendé.
N° 16 Gros mil (Sorghum vulgare), Var Diotia.
N° 17 Gros mil (Sorghum vulgare), Var Binbiri.
N° 18 Petit mil Sanio
N° 19 Fonio non décortiqué (paspalum longiflurum).
N° 20 Fonio décortiqué.
N° 21 Riz de montagne non décortiqué. Var :
Komigo Maro ghé. .
N° 22 Riz de montagne décortiqué.
N° 23 Gerbe riz de marais non décortiqué.
N° 24 Riz de marais non décortiqué.
N° 25 Riz de montagne.
N° 26 De gros mil, Var : Binbiri, pour l’ali
mentation des hommes et des chevaux.
N° 27 De gros mil, Var : Diotia, pour l’ali
mentation des hommes et des chevaux.
N° 28 De gros mil, Var : Ivindé, pour l’ali
mentation de l’homme seulement.
N° 29 Epis petit mil sanio.
DAHOMEY
E n v o i d u G o u v e rn e u r d u D a h o m e y
MAIS
GO E K O U N . — (C ercle d e P o rto -N o v o ) —
— S : a v r il- m a i e t s e p te m b re — R : a o û t e t j a n
v ie r — S o l : silic o a r g ile u x — r o u g e — R h : 20
— G r a in : b la n c e t a p la t i : d e m i d u r — M a ïs
d ’e x p o r ta tio n — (N° 2).
K H R E V E T . — (C ercle d ’A lla d a ) — S : se p
te m b re — R : ja n v i e r — S o l : silic o a r g ile u x :
ro u g e — R h : 30 — G r a in : j a u n â t r e : d e m id u r — (N° 4).
K IN T O . — (C ercle d 'A lla d a et d e M ono) — S :
s e p te m b re — R : ja n v i e r — S o l : silic o a r g i
le u x : ro u g e — G ra in : ja u n e e t d u r — (p e u a t
ta q u é p a r le s c h a r a n ç o n s ) — (N° 3).
M O L I K O U N . — (C ercle d e P a r a k o u ) — S :
m a i — R : o c to b re — S o l : a r g ile n o i r — G r a in ;
�CATALOGUE
30
gris veiné de brun — Court — Epi : court — Ti
ge : 60 centimètres — (sert à la consommation
locale) — (N° 5).
MOLI KOUN. — (Cercle de Savalou) — S :
mai-juin — R : octobre-novembre — Sol : ar
gile noirâtre — Grain : rouge court et plat —
Tige :0 m. 50 — (sert à la consommation loca
le) — (N9 6).
TOGA. — (Porto-Novo) — S : saison sèche —
R : saison humide — Sol : alluvionnaire, ar
gileux et noir — Rh : 30 qx — Grain : jaune
et blanc : dur — (N° 1).
MOYEN CONGO
GOUVERNEMENT DU MOYEN-CONGO
Un sac de maïs.
GUADELOUPE
GOUVERNEMENT DE LA GUADELOUPE
Deux échantillons de maïs.
REUNION
Madame A. E. HOAREAU, à Saint-Pierre
Maïs en épis (blanc).
Maïs en épis (rouge).
Maïs en grains.
Maïs pour animaux (produit industriel).
Farine de maïs.
Maïs moulu, N° 1.
Maïs moulu, N° 2.
Maïs moulu, N° 3.
TUNISIE
Jardin d’Essai de Tunis
MAIS
ZEA MAYS PSEUDO ANDROGYNA. — S :
mai — R : août— Sol : argila calcaire — N° 1.
ZEA MAYS PRAECOX ALBA. — S : mai —
R : fin août — Sol : argilo calcaire — N° 2.
ZEA MAYS SEMI PRAECOX. — S : mai —
R : fin août — Sol : argilo calcaire — N° 3.
MAIS sucré toujours vert, tardif — S : mai —
R : fin août — Sol : argilo calcaire — N° 4.
MATS sucré nain très hâtif — S : mai — R :
août — N° 5.
MAIS sucré hybride demi-tarif — S : mai
R : fin août — Sol : argilo calcaire — N° 6.
MAIS sucré nain hâtif mammouth — S : mai
— R : fin août — Sol : argilo calcaire — N° 7.
MAIS sucré demi précoce — S : mai — R :
août — Sol : argilo calcaire — N° 8.
Association Agricole de la Tunisie
DENT DE CHEVAL (Maïs). — N» 9.
SI MANOUBI DARGHOUT
(khalifat de la banlieue de Tunis)
SORGHO
SORGHO GRIS. — (droo) — S : juin — R :
août — Sol : terre blanche argileuse : fond de
cuvette — Tige : 2 mètres — Terrain irrigué —
N9 10.
SORGHO GRIS. — (Droo) — S : juin — R :
août — Sol : terre blanche argileuse fond de
cuvette — non irrigué — Tige : 2 mètres —
N9 11.
SORGHO BLANC. — (appelé par erreur maïs
blanc :• (Ktania Beida) — S : mai — R : août —
Sol : terrain noimon irrigué — Tige : 1 m. 50
— N9 12.
MAIS
MAIS JAUNE. — (Ktania safra) — S : mai —
R : août — Sol : terre blanche argileuse fond
de cuvette — terrain irrigué — Tige : 1 m: 50
— (N9 13).
MAIS JAUNE. — (Ktania safra) — S : mai —
R : août — Sol : terre noire non irrigué —
Tige : 1m. 50 — (N° 14).
MOHAMED BEN AHMED HASSEN SIOUD
à Rejech
(caïdat de Mahdia)
SORGHO GRIS. — (droo) — S : mai — R :
août — Sol:siliceux — Rh : 18 hec:Ph : 76 k —
Tige : 1 m. 60 — (N° 15).
SORGHO BLANC. — (Katania bida) — appe
lé par erreur maïs blanc — S : mars — R :
juillet — Sol : siliceux — Rh : 18 hecl — Ph :
68 k — Grain : blanc — Tige : 1 m. 20 — (N9
16).
MAIS
ABIDIA. — (Maïs) — S : mars — R : juillet
— Sol : siliceux — Rh : 18 hecl — Ph : 77 k —
Grain : iaune — Epi :cône — Tige : 1 m . 20
— (N9 17).
AHMED BEN MOUSSA EL HADDAD
cheikh de Grombalia
MAIS
JAOUHARI. — (maïs blanc) — S : mars —
R : septembre — Sol : Terre irriguée — Rh :
11 qx — Ph : 70 k — Grain : blanc et arrondi
— Epi : long — Tige : 1 m . 20 — (N° 18).
MAIS JAUNE. — S : mars — R : août-sep
tembre — sol : sablonneux — Rh : 11 qx — Ph :
70 k — Grain : jaune et arrondi — Epi — long
— (N9 19).
MAIS JAUNE. — S : mars — R : août-sep
tembre — Sol : sablonneux — Rh : 4 qx — Ph :
60 k — Grain : jaune et arrondi — Epi : lon
gueur moyenne — Tige : 50 cent — (N9 20).
AHMED BEN MOUSSA EL HADDAD
cheikh de Grombalia
SORGHOS
SORGHO BLANC. — S : mai R : septembre —
Sol : Tell — Rh : 7 quintaux — Ph : 84 k —
Grain blanc et pointu épi long — Tige : 2 m.
20 — (N9 21).
SORGHO GRIS. — (drous azrek) — S : mal —
R : septembre — Sol : Tell — Rh : 7 qx — Ph :
84 — Grain : gris et pointu — Epi : long —
Tige :_2 m. 20 — (N° 22).
Monsieur BREMOND, 57,rue des Maltais, Tunis
SORGHOS
SORGHO A BALAI. — (Dechna) — S : avril
— R : août — Sol : sablonneux — Rh : 900 k —
Grain : marron — Tige : 2 m. à 2 m. 60 —
(N9 23).
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
Monsieur de RONSERAY
(domaine de Thisika, près Mateur)
MAIS
SWEET CORN. — (Maïs comestible) — S :
mai — R : août — Sol : argile calcaire — Rh :
très bon très précoce — Tige : 1 m. 50 — (N°
24).
FIELD CORN. — S : mai — R : août — Sol :
argilo calcaire — Rh : très bon — Tige : 1 m.
80 — (N» 25).
CAID DE MATEUR
KEDANIA DOURA. — (Sorgho noir) — S :
avril — R : septembre — Sol : terre jaune ou
noire — R h : 15 décalitres — Ph : 70 k — Epi :
allongé — Tige : 1 m . à 1 m. 20 — sert à la
nourriture des bestiaux — (N° 26).
KEDANIA CHEMALI. — (sorgho blanc) —
S : avril — R : septembre — Sol : terre de la
plaine — Rh : 25 décalitres — Ph : 75 k — Epi :
allongé — Tige : 1 m . à 1 m. 70 — (N° 27).
KETANIA MALTI. — (sorgho blanc) — S :
avril — R : septembre — Sol : terre blanche
et noire — Rh : 25 décalitres — Ph : 75 k —
Epi : allongé — Tige : 1 m . 70 — Ce sorgho
ne doit être semé que pendant les pluies —
(N» 28).
CAID DE BIZERTE
MASTOURA SEFRA. — (Maïs) — S : mars
— R : août — Sol : terre noire — Rh : 500 k —
Ph : 64 k — Grain:jaune et rond — Epi : long
— Tige : 1 m. 25 — (N» 29).
MASTOURA RIDA. — (Maïs) — S : mars —
R : août — Sol : terre noire — Rh : 500 k —
Ph : 5 k — Grain: blanc et rond — Epi : long
— Tige : 1 m. 25 — (N» 30).
SORGHO
DRA. — (Sorgho) — S : avril — R : septem
bre — Sol : sablonneux — Rh : 800 k — Ph :
80 k — Grain : gris et allongé — Epi : long —
Tige : 1 mètre — (N° 31).
PAUL DOYEN, à Ferryville
ABIDIA. — (maïs) — S : mars — R : août —
Sol" : argilo calcaire — Grain : jaune et carré
— Tige : 1 m. 50 à 2 mètres — (N° 32).
EL HACHEMI BEN KHELIFA
ingénieur de l’Ecole Coloniale d’Agriculture de
Nogent, membre de l’Association Coopérative
Indigène d’Horticulture de Gabès
SORGHO
KATENIA BEIDA. — S : juin-juillet — R :
octobre — sol : sablonneux irrigué — Rh : 18
à 20 qx — Ph : 82 k de grains à l’hectolitre —
Grain : blanc arrondi — Epi : très développé
et très ramifié — Tige : 1 m. 75 à 2 m. 25 —
(N° 33).
MAIS
KATENIA HAMERA. — S : fin février à
juin — R : mai-octobre — Sol : sablonneux et
irrigué — Rh : 18 à 20 qx — Ph : 80 k — Grain :
jaune forme dent de cheval — Epi : allongé —
Tige : 1 m. 25 à 2 m. 25 — (N° 34).
BECHNA BEIDA. — (Eleusine) — S : juin —
R : octobre — Sol : sablonneux et irrigué —
31
Rh : 15 à 18 qx — Ph : 80 à 82 k — Grain :
blanc allongé et ovale — Epi : cylindrique —
Tige : 1 m. 50 à 2 mètres — (N° 35).
BECHNA HAMRA. — (Eleusine) — S : marsjuin — R : octobre — Sol : sablonneux irrigué
— Rh : 15 à 18 qx — Ph : 80 à 82 k — Grain :
brun noirâtre, arrondi — Epi : cylindrique bien
serré — Tige : 1 m. 50 à 2 mètres — (très peu
cultivé) — (N° 36).
CHEIHK DE MALTA à Sidi Salah Balti Chiahia
et Oulad Ben Salem
MAIS
GUETANIA. — (Maïs blanc) — S : avril :
R : septembre — Sol : terre légère — Rh : 28 qx
— Grain : blanc : rond et aplati — Epi : en
forme de plumet — Tige : 1 m. 50 — La tige
pourrait peut-être servir à la fabrication de la
pâte à papier — (N° 37).
SORGHO
DRA. — (sorgho) — S : avril — R : septem
bre — Sol : terre légère — Rh : 32 qx — Ph :
70 k — Grain : jaune clair — Forme : en poi
re — Epi : forme en plumet — Tige : 2 mètres
— elle pourrait servir peut être à la fabrication
de la pâte à papier — (N° 38).
SALAH BEN AMARA EL MANNAI
à Sidi Ali Ben De/chil El Mala (Jendouba)
MAIS
GUETANIA. — (maïs blanc) — S : avril —
R : septembre — Sol : argileux — Rh : 28 qx
— Grain : blanc, rond et aplati — Epi : for
me plumet — Tige : 1 m. 50 — pourrait faire
une pâte à papier — Le grain sert de nourri
ture — (N0 39).
BELGHERBI BEN MOHAMED
à Medi-la-Berdaï, Jendouba (Souk-el-Arba)
DRA. — (Sorgho) — S : avril — R : septem
bre — Sol : argileux — Rh : 32 qx — Ph : 70 k
-— Grain : jaune ou noir — rond ou en poire —
Epi : plumet — Tige : 2 mètres environ —• con
sistante : peut faire une pâte à papier — (N°
40).
CAID DE MONASTIR
MAIS
ABIDIA. — S : m a r s — R : a o û t- s e p te m b re —
S o l : a r g ile u x — R h : 25 h e c to litr e s — P h : 75
k à 85 k — G r a in : r o u g e o u j a u n e r o n d —
E p i : a llo n g é — T ig e : 1 m . à 1 m . 50 — C u l
tu r e se f a i t a u t o u r d es p u i t — (N° 41).
SORGHO
COROOS. — S : juin — R : août — Sol :
argilo sablonneux — Rh : 35 hec — Ph : 90 k
— Grain : gris, rond, ovale — Epi : allongé :
compact — Tige : 1 m . à 1 m. 50 — Culture
exige de l’arrosage — (N° 42).
SALAH BEN AHMED DJAZIRI
des Ouled Ali Mefedda-Regba
MAIS
GUETANIA. — (maïs blanc) — S : mai —
R : octobre — Sol : argilo calcaire — Rh : 15
hectolitres — Ph : 75 k — Grain : blanc et rond
— Epi : forme gerbe — Tige : 1 mètre 50 à 2 m.
— (N» 43).
�CATALOGUE
32
DRA. — (Sorgho) — S : mai — R : octobre —
Sol : argilo calcaire — Rh : 20 hectolitres —
Ph : 65 k — Grain noir et ovale — Epi : forme
gerbe — Tige : 2 m. à 2m. 50 — (N° 44).
CAID D’AIN DRAHAM
DRA. — (Sorgho) — S : mai — R : septem
bre — Sol : argilo calcaire — Rh : 20 hectolitres
— Ph : 67 k — Grain : jaune et 1/5 de noir —
Forme : ovale — Epi : forme gerbe — Tige :
1 in. 50 — (N° 45).
RENE GAUDERIE, à Bir Meroua
BALJ SAFFRA. — maïs) — S : mai — R :
août — Sol : sablonneux — Grain : jaune et
rond — Epi : court et gros — Tige : 0 m. 50
— (N• 46).
JORILLE. — (maïs) — S : mai — R : août
— Sol : sablonneux — Rh : 60 qx — Grain :
blanc et rond — Epi : allongé — Tige : 1 m.
à 1 m. 50 — Irrigation indispensable'— (N° 47).
MAIS. — S : mai — R : août — Sol : sablon
neux T- Rh : 60 qx — Grain : blanc et pointu —
Epi : très allongé — Tige : 1m. 50 à 2 mètres :
irrigation indispensable — (N° 48.
BONNEFOND PAUL, à Takelsa
BAALI. — S : avril : R : août — Sol : sili
ceux — Rh : 8 qx — Tige : 1 mètre — (N° 49).
ASIMA. — S : avril : R —• août : Sol : sili
ceux : R h : 15 qx — Tige : 1 m. 50 — (N° 50).
TOBO FITOUSSI, agriculteur à Béja
KETANIA. — (Sorgho) — S : avril — R :
septembre — Sol : terre noire — Rh : 40 qx —
Ph : 76 k — Grain : blanc — Epi : long et
plat — Tige : 1m. 25 à 1 m. 50 — (N° 51).
DRAA AHMAR. — (Sorgho) — S : avril — R :
septembre — Sol : terre noire — Rh : 40 qx —
Ph : 65 k — Grain : rougeâtre et ovale — Epi :
long — Tige : 1 m: 25 à 1 m. 50 — (N° 52).
DRAA AKHEL. — (Sorgho) — S : avril —
R : septembre — Sol : terre noire — Rh : 38 —
Ph : 65 k — Grain : noir et ovale — Epi : long
— Tige : 1m. 25 à 1 m. 50 — (N° 53).
LACROIX, colon au Mxmchar
QUETTANIA. — (Sorgho) — S : avril — R :
septembre — Sol : terre noire — Rh : 20 à 25
qx — Ph : 30 à 35 k — Grain : blanc, rond et
plat — Epi : long et rond — Tige : 1 m. 50 à 2
mètres — (N° 54).
THIEBAUX, colon à Béja
QUEJTANIA. — (Sorgho) — S : avril — R :
septembre — Sol : terre noire — Rh : 20 à 25 qx
— Ph : 32 à 35 k— Grain : blanc, rond et plat
— Epi : long et rond — Tige : 1 m. 50 à 2 mè
tres — (N° 55).
TEHAR CHOUCHANE MAC-LI, à Soliman
KTANIA BIDA. — (Maïs) — S : mars — R :
août : Sol : terre noire — Rh : 64 hect — Ph :
80 k — Grain : blanc, aplati et pointu — Epi :
rond et long — Tige : 1 ni. 75 — (N° 56).
MOHAMED BEN TAHIEB BOU GRINE
EL AGUERBI, à Soliman
KTANIA SAFRA. — (Maïs) — S : mars — R :
août — Sol : terre rougeâtre — Rh : 64 hec —
Ph : 80 k — Grain : jaune, aplati et pointu —
Epi : long et rond — Tige : 1 m. 50 — (N° 57).
KTANIA AMRA. — (Maïs) — S : mars — R :
août — Sol : argilo sableux — Rh : 64 hecto —
Ph : 80 k — Grain : rouge, rond et légèrement
aplati — Grain : long ét rond — Tige : 1 mè
tre — (N» 58).
AMARA BEN AMARA EL NOUALI, à Soliman
KTANIA SAFRA. — (Maïs) S : mars R: août:
Sol : argileux — Rh : 48 hec — Ph : 75 k —
Grain : jaune, rond, aplati et pointu — Epi :
long et rond — Tige : 1 mètre — (N° 59).
AHMED BEN AICHA EL MENZLI
DRA ABIOD. — (Sorgho) — S : avril — R :
août — Sol : argilo sableux — Rh : 48 hect —
Ph : 82 k — Grain : blanchâtre — Ovoïde :
légèrement allongé — Tige : 2 mètres — (N° 60).
AHMED BOU LABA, à Soliman
DP.A AZRAG. — (sorgho) — S : août — R :
fin août — Sol : sableux : Rh : 48 hec — Ph :
82 k — Grain : gris légèrement allongé — Tige :
2 mètres — (N° 61).
AHMED BEN MOHAMED BEN HASSIN
EL AMROUMI, à Soliman
K T A N IA K E C H E B A B A ÏD A . — S : a v r i l — R :
fin a o û t — S ol : a r g ile u x — R h : 48 h e c to —
P h : 67 k — G r a in : b la n c , a p l a t i — E p i : ro n d
e t lo n g — T ig e : 1 m . 50 — (N ° 62).
AHMED BEN HAMOUDA KOUBAIAR
à Soliman
BECHNA. — (sorgho) — S : avril — R : fin
août — Sol : argilo sableux — Rh : 48 hect —
Ph : 67 k — Grain blanc et pointu — Epi :
rond et long — Tige : 1 m. 50 — (N° 63).
MARSEILLE
JARDIN BOTANIQUE DE MARSEILLE
MAIS NAIN du 15 août, jaune.
MAIS NAIN du 15 août, rouge.
MAIS GEANT.
MAIS DE SERBIE! vrai.
ALGERIE
ANZEPY CELESTIN LOUIS, à Rebeval
SORGHO
DECHENA. — (départ d’Alger) — S : mai —
R : septembre — Sol : terre légère — Rh : 40
qx — Ph : 19 kilos — Grain : blanc, rond et
aplati — Epi : allongé — Tige : 2 m. 70 à 2 m.
80 — exige quatre labours.
DECHENA LEKHIA — (départ d’Alger) - S :
mars — R : septembre — Sol : terre légère :
Rh : 45 qx — Ph : 16 à 17 kilos — Grain • nr»r
et ovale — Epi : allongé — Tige : 3 mètres —
Exige trois labours.
�33
EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
CLASSIFICATION INDUSTRIELLE DES RIZ
effèctuée par les
R IZ E R IE S
DE
LA
M É D IT E R R A N É E
et les
R IZ E R IE S
M É R ID IO N A L E S
Cet examen n’a porté que sur les riz décortiqués.
Les numéros indiqués se réfèrent à ceux du Catalogue. Les lettres initiales signifient :
Ca. Cambodge, T. Tonkin. — Les numéros sans désignation spéciale proviennent de la
Cochinchine.
Les échantillons de riz décortiqués, portés dans le Catalogue, qui ne figurent pas dans
cette classification, n’ont pas été trouvés intéressants.
Résultats de l’Examen fait par les Rizeries de la Méditerranée
Types très intéressants, q u a li té s s u p é r ie u r e s
p o u r le s q u e lle s o n p o u r r a
o b te n ir de b o n s
prix.
C a. 46. — Ca. 47. — Ca. 49. — C a. 50. —
84 — 112 — 114 — 82 — 130 — 167 — 177 —
230 — 558.
Types intéressants : C a. 23. —• Ca. 51. —
Ca. 56. — Ca. 65. — Ca. 67. — 74. — 80. — 126
— 182 — 171 — 208 — 214 — 322 — 413 — 239 —
561 — 570 — 280 — 720 — 726 — (728 si non
jeune).
Types de médiocre intérêt :
T. 5. — T. 13. — Ca. 9. — Ca. 20. — Ca.
15. — Ca. 55. — Ca. 57. — Ca. 58 — Ca 60. —
Ca. 61. — Ca. 66. — 120 — 222 — 244 — 306 —
444 — 722 — 732 — Station Agricole 2 — Benty
9 ter.
S ta tio n A g ric o le B e n ty K a lé m o d ia .
S ta tio n A g ric o le B e n ty — T o m a .
770 — 752 — 302 — 446 — 496.
Types non intéressants (sauf s’ils sont très
bon marché) :
308 — 566 — 593.
Types non intéressants :
Ca. 10. — Ca. 11. — Ca. 18. — Ca. 22. —
Ca. 13. — Ca. 31. — Ca. 32. — Ca. 40 — Ca.
48. — Ca. 37. — 68 — 724 — 730 — 764'— 284 —
476. — T. 18 — 488 — 746 Kainbanako.
Décortiqués :
(282 — 460 — 569, sont les meilleurs.
293 — 448 — 454 — 456 — 462 — 563 — 742.
Guinée Française : (non intéressants). Nous
ne les croyons pas intéressants pour l’expor
tation, à moins que les prix soient bas, sauf
pour les types* Marke D. 19. — Fossar 7. .
Le meilleur type est le numéro 4.
Indes : Le seul intéressant est le numéro 3.
Kayes-Kangaba : Intéressants seulement si
à bas prix.
Indes CK, Saint-Louis-Sénégal : Pas intéres
sants.
Pas intéressants, friables : Ca. 28 — 715 (3 —
4 - 60 — 45 — 52 — 27) — 140 — 142.
3
�CATALOGUE
34
Résultats de l’Examen fait par les Rizeries Méridionales
ÉQUIVALENCE
CLASSEM ENT
PAR ORDRE DE VALEUR
Piémont
9
Patna
»
»
»
»
x
»
Java
»
9
9
»
Java rond
9
»
»
Moulmein gros grain
Saïgon n° 1 beau
»
»
»
»
»
»
Nécransie
10 Kanaba Guinée
7 Indes
47 Ca.
8 Ca.
46 Ca.
69 Ca.
14
268
86
25 Lakoliba Guinée
270
16 Kogné Guinée
124
238
136
144
180
555
76
29 Ca.
262
224
33
25 Ca.
�EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
L is t e
des
R
éco m penses
HORS CONCOURS
Messieu r s
les
M em bres
du
35
G R A N D S P R IX
Jury
G ouvernement local de la Cochinchine.
Direct, des Services Agricoles et Commerciaux
P ré sid e n t :
Monsieur ESTRIN E, Président Honoraire de
la Chambre de Commerce.
G ouvernement
Monsieur BOTTAZO.
Gouvernement
Messieurs CAUVAN et COUVE, Négociants.
Monsieur MANIN, Courtier Assermenté.
Monsieur P IL L A T .
Monsieur Pierre PUG ET, Représentant de la
Maison Denis Frères à Saigon.
Monsieur R AVAU TTE, Président du Conseil
d’Administration des Rizeries de la Méditer
ranée.
du
S iam.
Gouvernement local des I ndes F rançaises
Direction des Jardins Coloniaux.
Messieurs COSTA et TESSIER .
Monsieur FRANCOU, Directeur des Rizeries
Méridionales.
T onkin
Gouvernement local du Cambodge
Direct, des Services Agricoles et Commerciaux.
M em bres :
Monsieur BAR R AL, Courtier assermenté.
local du
G ouvernement lqcal du S énégal
Service de l ’Agriculture
G ouvernement local
de la cote d’I voire .
G ouvernement local de la Guinée F rançaise.
Service de l’Agriculture.
Station Agricole de Benty.
G ouvernement local du M oyen C ongo.
Gouvernement local du Dahomey.
C hambre
de
C hambre
de
C hambre
de
kin et du
C ommerce
et d’A griculture de
C ommerce
H aiphong.
de
C ommerce et d’A griculture
N ord-A nnam.
du
Monsieur ROBEIN, Minotier. .Membre de la
Chambre de Commerce.
C hambre
de
C ommerce
Monsieur ROUSTANT, Courtier Assermenté.
C hambre
de
C ommerce
de
S aint-L ouis.
Monsieur Léon SAUZE.
C hambre
de
C ommerce
de
K ayes B amako.
Monsieur TEDESCO, Courtier.
Chambre
d’A griculture de la
Monsieur VILLE, Adm inistrateur-Délégué de
la Société Commerciale F ran çaise de l’Indo
chine et de la Société des Rizeries Indcchinoises.
de
Hanoi
P ondichéry.
Jardin B otanique
Jardin d’E ssai
G uadeloupe.
de
Marseille
de
T unis
A ssociation A gricole
df.
de
T unisie
T on-
�CATALOGUE
36
D IP L O M E S
M o n s ie u r S I M A N O U B I, à D a r jh o u t ( K h a lifa t
d e l a B a n lie u e d e T u n is ) .
D ’H O N N E U R
M o n s ie u r M O H A M E D B E N A H M E D H A S S E N
R IZ E R IE S A V A P E U R D E N A M -LO O N G L U U
L U C , à C h o lo n (C o c h in c h in e ).
S IO U D , à R e g e c h (C a ïd a t d e M a t e i a ; .
M o n s ie u r L o u is D U B O U R G , C olon à H u n g -Y e n .
M o n s ie u r A H M E D B E N M O U S S A E L AHADDAD (C h e ik h d e G ro m b a lia ).
M a d a m e A. E. H O A R A U , à S a in t - P i e r r e (R é u
n io n ).
L E C A ID D E M A T E U R .
L E C A ID D E B IZ E R T E .
M o n s ie u r C é le stin -L o u is
A N ZEBY , à R obeval
(A lgérie).
C O M IC E A G R IC O L E D U B A S S E B A O U (D el-
iys).
M o n s ie u r B R E M O N D , à T u n is (T u n is ie ).
M o n s ie u r d e R O N S E R A Y , D o m a in e d e T h is ik a
(p rè s M é te u r).
M o n s ie u r P a u l D O Y E N , à F e r r y v ille (T u n is ie ).
M o n s ie u r R e n é G A U D E R IE , à B ir M é r o n a (T u
n isie ).
M o n s ie u r L. H A C H E M I B E N K H E L IF A , I n g é
n i e u r A g ro n o m e à G ab ès.
L E C H E IK H D E M A L TA , à S id i S a la h B a lti
C h ia h ia e t C u la d B e n S a le m .
M o n s ie u r S A L A H B E N A M A R A E L M A N N A L ,
à S id i A li B e n D e k h il E l M a la h (J en do n t; a).
M o n s ie u r B E L G H E R B I B E N M O H A M E D ,
M e d i l a B e r d a i J e n d o u b a (S o u k -e l-A rb a )
L E C A ID D E M O N A S T IR .
M o n s ie u r H e n ri S A B A T H IE , à K é d o u g o u .
M o n s ie u r S A L A H B E N A H M E D ,
O u la d A li M e fe d d a R e ib a .
M o n s ie u r P a u l B O N N E F O N D , à T a k e ls a .
L E C A ID D ’A IN D R A H A M .
M o n s ie u r A. L A C R O IX , C o lo n a u M u n c h a r .
M o n s ie u r
TOBO
F IT O U S S I, A g r ic u lte u r
M OHAM ED
BEN
D ja z ir i D es
T A H IL 3
BPU
G R IN E E L A G U E R B I, à S o lim a n .
M o n s ie u r T H IE B E A U X , C olon e u M u n c h a r .
M o n s ie u r
B éj a.
à
à
M o n s ie u r A M A R A B E N A M A R A E L N O U A L I,
à S o lim a n .
M o n s ie u r A H M E D B E N A IC H A E L M E N Z L J.
D IP L O M E S DE M É D A I L L E S D’OR
M o n s ie u r A H M E D B O U L A B A , à S o lim a n .
M o n s ie u r A H M E D B E N M O H A M E D B E N H A SS IN E L A M R O U N I, à S o lim a n .
M o n s ie u r T R A N V A N CO, à H a ïp h o n g .
M a d a m e N G U Y E N T H I H U E , à H a ïp h o n g .
M o n s ie u r A H M E D B E N A M O U D A K O U B A ÏA R ,
à S o lim a n .
�S T A T IS T IQ U E S
�O "
CATALOGUE
IM P O R T A T IO N S
Tonnes Tonnes
Tonnes
Tonnes T onnes Tonnes Tonnes
»
1.253
))
21.061
79
21.740
86ô 3.267
19.659
88
19.747
6.000 2.196 5.462
1902 17.544 35.015
52.559 18.000 1.556 5.473
43.100
90
43.190
3.000 3.137 24.072
1903
28.727 15.000
341
18.175
760
18.935
4.000 1.662 7.239
1904 27.703 40.874
68.678 19.000 1.721 5.207
38.854
398
39.252
5.500 4.623 17.253
1905 14.814 32.003
46.835 13.000 3.242 3.949
39.112
380
39.492
3.000 3.776 25.313
1906 11.441 32.073
43.514 16.000 2.983 1.798
38.402
850
39.252
3.000 5.945 18.590
1907 13.138 23.932
13.139 15.000 1.634 1.335
36.506
139
36.645
5.000 5.723 18.438
1908 24.448 34.649
59.097 12.000 3.161 4.724
46.720
46
46.797
3.000 6.142 24.886
1909 35.164 21.206
56.753 13.000
57.677
52
57.801
1.800 2.476 36.538
1910 44.375 39.914
84.289 21.138 4.778 1.273 31.972
54.377
3.044 2.411 35.775 10.681
1900 16.286 27.218
1901
4.950 22.165
5.460 23.266
43.504
»
Tonnes
|
I
Tonnes T onnes Tonnes Tonnes Tonnes Tonnes
O
■
<
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Q
Pi
O
P
X
HAVRE
td
Z
01
O
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g
LE
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Pi
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X
w
P
R IZ
Détail des import, par les ports do
M A R S E IL L E
Cd
D
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M
Z
D
P
TOTA UX
X
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td
P
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P
DE
1
1
Importations en France
J
K
A
>
*
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V
.
W
Pi
H
D
Détail des import, parles ports de
M A R S E IL L E
U
g
5O
t
O
gP
!
Importations en France
B R ISU R E S
P A IL L E
A U T R E S PAYS (
EN
TOTAUX
ANNÉES
R IZ
DU
DUNKERQUE
38
27.115 11.500
4 036
70
))
300 2 001
«
»
�39
EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
R IZ E N F R A N C E
F A R IN E S,
Importations en France
g
U
1
O
Q
ÜJ
B
OS
Z
H
P
Tonnes
Tonnes
B
<H
P
O
H
◄
Tonnes
72. 353
9.004
81.357
74.174
8.053
82.227
105.406
6.751
54.601
i
|
1
OX)
<
L
Détail des importations par les ports de
Tonnes
BORDEAUX
B
TOTAUX
SEM OULES
Tonnes
B
P
a
O>S
<
W
os
w
W
Z
P
Q
W
P
Tonnes
Tonnes
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T O T A U X
E N T IE R S,
M A R S E IL L E
R IZ
Tonnes
d e s I m p o r t a t io n s
par
W
P
P
b
C/5
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Q
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B
B
P
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1
B
os
os
B
>
X
Z
P
B
B
Q
l
p
i
;
Tonnes Tonnes Tonnes Tonnes
8.539
»
146.601
38.000
14.789
12.638
129.089
55.500 17.848 21.357 11.597
112.157
45.000
8.829
26.938
207.906
66.000 13.522 56.483 29.588
6.218
60.819
24.000
5.001
15.373
108.481
43.000 6.733 22.953 14.815
104.948
8.985
113.933
42.000
13.157
26.147
221.763
66.500 19.501 48.607 41.045
98.159
7.725
105.884
22.000
18.243
42.500
192.211
38.000 25.261 71.762 25.084
107.911
10.425
118.336
25.000
23.397
30.362
201.102
44.000 32.225 50.750 39.570
90.303
10.790
101.093
32.000
13.767
16.442
149.877
52 000 21.124 36.216 35.899
115.648
9.215
124.863
27.000
9.122
37 139
230.757
42.000 18.425 66.749 68.069
154.650
7.315
161.965
34.000
24.859
42.703
276.519
48 800 27.635 81.302 78.010
148.558
10.286
158 844
32.118
28.478
50.545
297.510
56.300 35.667 87.302 71.082
))
28.428
»
13.828
))
))
�O
IMPORTATION DES MAIS EN FRANCE
I M PORT A TI ON S
ANNÉES
INDO-CHINE
Tonnes
1900
ALGÉRIE
Tonnes
TUNISIE
AUTRES
PAR
ÉTRANGER
TOTAUX
COLONIES
Tonnes
Tonnes
MARSEILLE
Tonnes
Tonnes
T onnes
BORDEAUX
Tonnes
LE HAVRE
Tonnes
1.343
1.083
369.818
372.244
72.257
18.817
72.119
DUNKERQUE
Tonnes
10
1.621
736
340.749
343.116
78.625
18.431
70.642
78.915
1902
242
2.792
7
261.017
264.058
81.061
16.391
26.782
48.250
1903
143
349.442
349.585
88.467
25.093
58.016
102.997
1904
556
299.054
299.610
71.883
35.667
42.599
81.876
1905
24
313.262
313.286
62.481
27.231
71.586
109.589
106
400.804
415.426
95.892
38.370
110.468
99.006
468
451.128
475 442
120.568
55.921
70.304
93.698
1906
14.516
1907
23.321
1908
75.111
1.034
197.340
273.485
72.781
24.813
63.799
49.183
1909
93.717
1.124
247.746
342.587
100.156
18.279
83.894
66.373
444.389
98.292
52.407
89.924
100.731
1910
525
CATALOGUE
1901
�IMPORTATION DU RIZ DANS LES COLONIES FRANÇAISES
C O L O N IE S
1901
1902
1903
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
Tonnes
T onnes
T onnes
Tonnes
Tonnes
T onnes
Tonnes
Tonnes
Tonnes
Tonnes
Tonnes
400
2.300
Martinique....................
2.030
2.130
1.543
3.854
3.790
2.796
1.616
2.286
1.780
Guadeloupe..................
5.850
4.805
4.896
4.138
3.845
6.168
3.393
4.243
4.780
Réunion.......................
13.500
26.500
23.000
29.865
‘28.000
20.078
8.752
17.671
13.757
Guyane .......................
602
542
689
684
1.020
956
1.029
1.080
1.275
Nouvelle-Calédonie.......
1.785
1.607
1.769
1.859
2.145
1.685
2.300
1
723
1.738
Madagascar ..................
6.100
25.895
15.828
3.000
6.193
4.349
2 865
75
119
»
»
1.720
1.088
2.506
2.298
2.100
Mayotte et Dépendances
»
»
Congo ...........................
595
509
460
402
457
543
784
872
910
Sénégal et H. Sén Niger
9.812
29.255
7.943
13.930
11.007
11.450
13.979
22.413
16.000
216
157
290
270
155
184
168
146
155
Dahomey .....................
Guinée Française..........
120.000 fr. 711.436fr. 918.000 fr. 929.600 fr. 831.500 fr. 856.000 fr. 973.900 fr. 1.229.600 f. 4.565.693 f.
Côte d’ivoire................
116.000 fr. 193.200 fr. 226.000 fr. 309.800 fr. 639.300 fr. 594.300 fr. 458.300 fr. 527.200 fr. 2.872.438 f.
Somalis........................
1.388 T.
1.058 T.
833 T.
831 T.
644 T.
744 T.
697 T.
798 T.
480 T.
EXPOSITION DES RIZ, MAIS ET SORGHOS
1900
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Monographie imprimée
Description
An account of the resource
Ouvrages imprimés édités au cours des 16e-20e siècles et conservés dans les bibliothèques de l'université et d'autres partenaires du projet (bibliothèques municipales, archives et chambre de commerce)
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Title
A name given to the resource
IVe Exposition annuelle. Riz-Maïs-Sorghos. Août-Octobre 1911
Subject
The topic of the resource
Colonies françaises
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Institut colonial marseillais (Marseille). Éditeur scientifique
Source
A related resource from which the described resource is derived
BU Saint Charles - Sciences, Lettres et Sciences Humaines (Marseille), cote 8357
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Institut Colonial de Marseille
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1912
Rights
Information about rights held in and over the resource
domaine public
public domain
Relation
A related resource
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/240412117
Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/BUSC-8357_Riz-mais-sorghos_1911_vignette.jpg
Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
text
monographie imprimée
printed monograph
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/399
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Colonies françaises. 19..
Abstract
A summary of the resource.
Appartient à la collection : (Institut Colonial de Marseille)
Description
An account of the resource
Présentation d'une collection complète d'échantillons de riz, importés en France, réunis pour cette exposition annuelle qui n'élude pas l'aspect marginal du sorgho et le problème récurrent des importations de maïs qui arrivent généralement avariés
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
applcation/pdf
1 vol.
43 p. : fig., tabl.
In-4°
Provenance
A statement of any changes in ownership and custody of the resource since its creation that are significant for its authenticity, integrity, and interpretation. The statement may include a description of any changes successive custodians made to the resource.
BU Saint Charles - Sciences, Lettres et Sciences Humaines (Marseille)
Spatial Coverage
Spatial characteristics of the resource.
IVe Exposition annuelle. Riz-Maïs-Sorghos. Août-Octobre 1911 <br />
<p>- Feuille <i>Saigon</i> ; - ; 1904 ; Indochine. Service géographique, ISBN : B81_221. Edition de novembre 1904 - Feuille entière de grand format <br />- Lien vers la page : <a href="http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=58530" target="_blank" rel="noopener">http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=58530</a></p>
Commerce -- France -- Colonies
Maïs -- France -- Colonies
Produits tropicaux -- France -- Colonies
Riz -- France -- Colonies
Sorghos -- France -- Colonies
-
https://odyssee.univ-amu.fr/files/original/1/398/BUSC-8340_Production-possessions_1911-1912.pdf
f79f48f697ed8e3e02f25ee94881d2b3
PDF Text
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en 1911 et 1912
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IMPRIMERIE
MARSEILLAISE
Rue S a in te, 39
1913
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P o s s e s s io n s F r a n ç a is e s
en 1911 et 1912
MA R S E I L L E
I MPRI MERI E
MARSEI LLAI SE
Rue Sainte, 39
1913
��PREFACE
��La Production des Possessions Françaises en 1911 et 1912
La Publication des Documents Officiels sur la Situation
Economique des Colonies
Le Conseil d’Administration de l’Institut Colonial de Marseille a décidé, en 1910, de
publier tous les ans une notice résumant la situation économique des possessions françaises
pendant l’année précédente. Il lui avait paru à cette époque que ce travail serait nécessaire tant
qu’une publication officielle ne s’en acquiterait pas dans des délais normaux et les plus courts
possible.
Nous avons publié en 1911 une première notice relative à 1910. En 191a, il nous a été
complètement impossible de réunir de même les chiffres et renseignements relatifs à l’année 1911.
Nous avons pris alors le parti de nous limiter à la production des colonies et nous nous
sommes adressés directement aux Gouverneurs qui nous ont obligeamment communiqué les
chiffres que nous leur demandions. C’est ainsi que nous pouvons faire paraître aujourd’hui une
notice se rapportant à la fois aux deux années 1911 et 1912 dont les i-ésultats totaux sont encore
1nédits.
Il est nécessaire, pour expliquer sur quelles bases cette notice a été rédigée et les raisons
qui nous ont guidés dans le ehoix des renseignements que nous donnons, que nous indiquions de
quels documents disposent les personnes qui désirent suivre la vie économique de nos possessions.
Le document le plus important, fondamental pourrait-on dire, est le recueil des «Statistiques
du Commerce des Colonies Françaises » qui a été publié jusqu’à ces dernières années par le
Ministère des Colonies et actuellement par l’Office Colonial. Ces statistiques sont données de plus
en plus complètes d’année en année et sont très suffisantes en ce qui concerne le détail des
importations et des exportations. La critique principale que l’on peut faire à ces chiffres, c’est que
les quantités ne sont pas données en prenant pour base des unités identiques dans toutes les
Colonies et que les valeurs sont trop souvent fictives. Leur principale qualité est d’être très détaillés.
Malheureusement ces statistiques sont publiées actuellement avec au moins deux années de retard,
c’est-à-dire à une époque où elles commencént à ne plus avoir qu’un intérêt historique.
Depuis quelques années, elles son*- précédées d’un volume contenant par colonie des
renseignements sur la nature de leur commerce et de leur production. Ces renseignements
proviennent de rapports adressés annuellement par les Colonies et qui sont en général publiés au
préalable dans le Bulletin de l’Office Colonial
Le retard apporté à la publication des statistiques remonte à de longues années et s’il
persiste, cela provient, paraît-il, de ce que l’Office Colonial ne dispose pas d’un crédit permettant
l’impression des volumes d’une seule année. Si les dispositions budgétaires actuelles sont
mainténues, il faut donc renoncer à l’espoir de voir regagner ce retard. On conviendra cependant
qu’il serait facile de remédier à cette situation.
�VI
En revanche, on ne voit pas très bien pour quelle raison l’Office Colonial ne publie pas,
dès qu’ils lui parviennent, les rapports qui lui sont adressés parles Colonies. A l'heure qu’il est (i)
la moitié à peine des rapports de ig 11 ont été publiés et quelques-uns seulement pour 1912. La
seule raison probable de cet état de choses doit se trouver dans le désir d ’alimenter régulièrement le
« Bulletin de l’Office Colonial ». Mais si l ’Office Colonial ne dispose pas d’autres ressources pour
publier ces rapports que celles qui sont destinées à son Bulletin, ne serait-il pas plus logique et
plus utile de les publier à mesure qu’ils parviennent à Paris, quitte à ce que le Bulletin perde son
caractère de périodicité ? Cela aurait d’autant moins d’inconvénient que depuis quelque temps
l ’Office Colonial publie une feuille de renseignements dans laquelle il peut insérer les avis qui ont
un caractère d’urgence et qui paraissaient dans le Bulletin.
Heureusement, il est d’autres sources où l ’on peut trouver des renseignements sur la
situation économiques des Colonies.
Tout d’abord la plupart des Colonies font figurer dans leurs journaux officiels des résumés
de leur mouvement commercial. Malheureusement, la périodicité de ces publications est très
variable. Les unes donnent ces chiffres mensuellement ; les autres seulement tous les trimestres.
Enfin, et c’est le plus grave, les éléments considérés diffèrent profondément. Quelquefois
ils sont absolument sans intérêt. Tel est le cas lorsqu’ils consistent simplement en un résumé des
exportations et des importations d’après le tableau récapitulatif de la « nomenclature de la douane »
donnant les totaux des divers « chapitres ». Je connais peu de choses plus inutiles que ces tableaux
qui sont cependant les seuls auxquels la Douane semble attacher de l’importance, puisqu’ils sont
les seuls qu’elle publie régulièrement à peu près dans toutes les Colonies. Cette nomenclature
détermine l’ordre dans le quel doivent être publiés les chiffres partiels, mais ses totaux n’ont aucune
utilité,
A quoi cela peut-il servir, par exemple de connaître les chiffres totaux des importations
des « ouvrages en métaux » si l’on songe que dans ce total figurent les locomotives et les montres
et quel avantage peut-il y avoir à distinguer les exportations sous des rubriques différentes, si dans
l’une'on additionne le tabac et le sucre, et si dans un autre on confond le riz, le tapioca, etc...
La nécessité de ce résumé ne se fait nullement sentir, car dans chaque colonie il n’y a guère
plus de cinq ou six produits principaux à l’exportation, dont il soit nécessaire de connaître les
totaux pour apprécier les résultats de l’activité de la Colonie. En en distinguant une vingtaine sous
leur nom et en groupant tout le reste sous la rubrique « divers » on aux-a, sans avoir plus de chiffres
que le tableau récapitulatif de la douane, donné des indications très suffisantes pour attendre la
publication des statistiques détaillées. De même aux importations, le principal est de connaître les
marchandises par leur nom et non pas leur désignation générique ; il est utile de savoir quel est le
chiffre des importations de vin, de bière, d’alcool de traite, et beaucoup moins de n’avoir que celui
des boissons alcooliques.
Ces distinctions sont d ’autant plus nécessaires que seules, elles permettent de donner les
quantités qui sont seules comparables.
La Douane donne comme excuse à ses totaux qu’ils permettent la récapitulation générale
entre les Colonies et avec le commerce métropolitain, mais je m ’obstine à penser que ces totaux par
chapitre, tels qu’ils sont établis, ne signifient rien et manquent tout à fait d ’intérêt pratique.
J
Leur principal inconvénient est qu en général, ils dispensent de publier les chiffres qui se
rapportent aux principaux articles désignés par leur nom.
Un certain nombre de Colonies donnent les chiffres que nous réclamons, il est regrettable
que toutes ne le fassent pas.
Certaines établissent elles mêmes très régulièrement des rapports très étendus sur leur
situation économique (rapports distincts de ceux qui sont adressés à l ’Office Colonial) et qui
constituent une documentation aussi complète qu’il est possible de la souhaiter.
( 1 ) Juillet 1913 .
�VII
Malheureusement, non seulement toutes les Colonies n’agissent pas ainsi, mais encore la
publication de ces rapports n’est pas assurée partout de la même manière.
L’Indo-Chine seule publie, dans son remarquable Bulletin Économique, toute une série
de rapports qui seraient des plus complets si les éléments statistiques eux-mêmes ne manquaient
quelquefois dans les documents émanant du Service des Douanes pour établir une distinction soit
entre les différents États de l’Union, soit même entre les différents produits,
La collection du Bulletin Économique constitue, du reste, une documentation des plus
précieuses et qui tient au courant très régulièrement tous ceux qui s’intéressent à l ’Indo-Chine des
principaux événements de sa situation économique.
Il en est de même pour le Bulletin Économique de Madagascar, mais cette Colonie n’y
a pas fait figurer jusqu’ici tfe rapport^ sur sa situation économique.
Depuis quelques années ce Rulfctin est établi avec le plus grand soin. Malheureusement,
sa publication est laissée au Journal Officiel de la République Française et, comme pour d’autres
Colonies, les conséquences en sont très fâcheuses.
La publication des rapports annuels des colonies au Journal Officiel de la République
Française a été rendue obligatoire pour les Colonies qui ont fait appel à la garantie de la Métropole
pour leurs emprunts. Le Ministre des Colonies publie également dans le Journal Officiel
quelques-uns des rapports qui lui sont adressés par les autres Colonies,
Cette publication offre le grave inconvénient qu’elle n’a lieu que longtemps après la
rédaction de ces rapports.
C’est ainsi que le rapport de Madagascar sur l’année 1911, daté de juillet 1912, n’a été
publié qu’en mars-avril 1913, presqu’un an après.
En outre, la collection de ces rapports est très difficile à réaliser, du fait de cette absence
de régularité.
.
Uneautre s&pviee de documentation se trouve dans les Annuaires des Colonies.
Four l’Indo-Chiue, l’Afrique Occidentale, l’Afrique Équatoriale et Madagascar, ces
Annuaires sont des œuvres très importantes auxquelles il ne manque en général que les
statistiques commerciales pour être complètes.
La Martinique a publié en 1911 une édition très intéressante. Il est à souhaiter que la
tradition se maintienne. Pour les autres Colonies, il s’agit plutôt d'un Annuaire administratif, en
général absolument insuffisant à d’autres points de vue.
A notre avis, il est indispensable de donner à toutes ces publications le caractère d’unité
qui leur manque et d’en assurer la publication régulière et rapide.
Pour cela, le plus simple nous paraît de laisser le soin de cette publication aux Colonies
en chargeant un organe métropolitain de les centraliser delà manière suivante :
Tout d ’abord, il faut que toutes les Colonies adoptent les mêmes unités quantitatives et
qne l’on arrête, d’une manière précise, le procédé suivant lequel on établira les valeurs.
Les journaux officiels locaux publieraient tous les mois, comme la plupart le font déjà,
les chiffres principaux des importations et des exportations, non point en donnant simplement les
totaux des chapitres d’après la nomenclature de la douane, mais en s’attachant aux produits
eux-mêmes ainsi que nous l’avons indiqué. En même temps, les totaux des mois précédents
seraient rappelés. Deux ou trois mois après la fin de l’année, on aurait ainsi les chiffres essentiels.
Les Colonies devraient alors établir leur rapport annuel aussi détaillé que possible, celui
de Madagascar pour 1911 pouvant servir de modèle.
Ils assureraient également la publication des statistiques détaillées, imprimées actuellement
par les’soins de l’Office Colonial.
On'fixerait le format, les caractères et le|papier dej'cette impression. Les Colonies
l’exécuteraient dans leurs imprimeries à leurs frais, ce qui représenterait une dépense très limitée
�VIII
pour chacune d’elle. Elles distribueraient les exemplaires qu’il leur paraîtrait utile et elles feraient
un certain nombre de tirages supplémentaires qu’elles enverraient à l’Office Colonial qui n’aurait
plus qu’à les faire brocher ensemble pour constituer très rapidement et avec une dépense
insignifiante les volumes annuels qu’il édite si péniblement et qui absorbent la plus grande partie
de son budget,
Nous ne voyons pas très bien quelle objection on pourrait faire à cette manière de
procéder. Elle aurait le grand avantage de laisser aux publications des Colonies leur personnalité,
ce qui est nécessaire pour que celles-ci s’intéressent entièrement à leur rédaction et cela permettrait
de réunir dans ces documents annuels toutes les indications commerciales et financières ayant trait
à la vie économique des Colonies.
Dans tous les cas, il faut que l’établissement d’un rapport annuel soit rendu obligatoire
pour toutes les possessions françaises et, en attendant une décision plus complète, qu’elles aient
la charge d’en assurer la publication.
Pour notre part, pour établir cette étude, nous avons tout d’abord éliminé ce qui
avait trait aux importations pour la principale raison que leurs chiffres et les indications relatives
aux causes de leur augmentation ou de leur diminution n’ont pas encore été publiés pour toutes les
Colonies, même pour 1911.
Ensuite, nous avons considéré que l’essentiel était de connaître le développement pris par
la mise en valeur des Colonies.
Ce qui intéresse au premier chef le commerce métropolitain, c’est de connaître les
variations de leur puissance d’achat.
L’importance seule de leurs importations augmente ou diminue en conséquence, mais
leur nature ne varie guère. On peut donc, en ce qui les concerne, se contenter dans une certaine
mesure de la publication qui en est faite avec deux ans de retard par l’Office Colonial.
Pour connaître leur production, nous avons adressé à chaque Colonie des tableaux dans
lesquels nous avons indiqué, d’une manière spéciale pour chacune d’elles, leurs principaux
produits. Leurs Gouvernements ont bien voulu nous les retourner remplis. Ces indications
forment la base de ce travail.
Nous les avons complétées à l’aide de rapports officiels publiés actuellement, soit par
les soins de l’Office Colonial, soit par le Journal Officiel de la République Française, soit par les
Colonies elles-mêmes, et nous avons puisé également dans notre propre documentation.
Pour les possessions du littoral méditerranéen, nous nous sommes bornés à quelques
chiffres, la nature de leurs transactions étant beaucoup mieux connue,
Le tableau récapitulatif du commerce des possessions françaises en 1911- 1912. dont nous
faisons précéder ce travail, montre que ce commerce est passé de deux milliards à trois milliards
en quatre ans.
On voit quelle importance présente l’étude de son développement et de ses fluctuations.
Espérons que les moyens de la suivre plus parfaitement seront bientôt donnés à ceux qui
s’intéressent à la mise en valeur de nos Colonies.
Émile Baillaud,
Secrétaire Général de l’Institut Colonial de Marseille.
�COMMERCE GÉNÉRAL DES COLONIES
FRANÇAISES
1911
/ Sénégal.................................
( Haut-Sènégal-Niger.............
' Guinée Française.................
< J / Côte-d’Ivoire........................
\ Dahomey...............................
IGabon....................................
| Moyen Congo-Oubangui......
Somalis.................................
Madagascar..........................
Mayotte.................................
Réunion ...............................
® ( Cochinehine..........................
g | Tonkin...................................
.g j Annarn..................................
- \ Cambodge............................
Etablissements de l’Inde. ..
Nouvelle-Calédonie..............
Etablissements de l’Océanie
Nouvelles-Hébrides..............
Guadeloupe...........................
Martinique............................
Guyane..................................
Saint-Pierre-et-Miquelon. ..
Total des Colonies
1912
TOTAUX
IMPORTATION
EXPORTATION
74 743.558
17.496.305
18.337.307
20.566.940
19.673.539
6.249.318
11.674.766
32.620.638
44.763.892
1.293.386
25.294.032
139.871.703
93.64g.746
6.003.793
4.620.441
8.618.302
15.155.590
7.206.650
1.064.930
19.383.258
19.854.859
11.263.329
5.284.601
53.382.434
5.308.369
19.610.862
18.242.832
21.958.301
7.832.000
21.283.389
45.387.427
47.535.361
4.842.359
22.928.580
129.358.774
108.610.625
9.385.715
2.791.387
37.988.286
13.099.274
7.519.119
3.365.827
20.245.486
22.582.729
11.903.627
8.495.292
128.125.992
22.804.674
37.948.169
38.809.772
41.631.840
14.081.318
32.958.155
78.008.065
92.299.253
6.135.745
48.222.612
269.230.477
202.257.371
15.389.508
7.411.828
46.606.588
28.254.864
14.725.769
1.430.757
39.628.744
42.437.588
23.166.956
13.779.893
604.687.883
640.658.055
1.245.345.938
EXPORTATION
67.859.907
9.803.799
19.274.130
17.534.048
20.310.098
7.714.017
12.273.438
32.341.017
50.034.848
1.956.557
20.683.615
134.761.666
127.210.325
6.973.037
4.248.879
9.031.780
15.316.755
7.747.181
997.628
19.524.116
21.520.301
10.856.307
5.179.422
58.050.143
3.422.410
20.057.925
17.d15.775
21.451.317
9.134.620
19.800.598
45.022.169
59.844.294
5.108.510
16.111.723
120.941.345
130.104.495
8.229.820
1.459.907
37.218.209
13.984.715
9.481.366
506.039
26.084.302
30 523.452
12.117.488
6.002.982
125.910.050
13.226.209
39.332.055
35.149.823
41.761.415
16.848.637
32.074.036
77.363.186
109.789.142
7.056.067
36.795.338
255.703.011
257.314.820
15.202.857
5.708.786
46.249 989
29.301.470
16.228.547
1.503.667
45.608.418
52.043.753
22.973.795
11 182 404
623.150.871
671.273.514
1.294.424.385
1912
1 9 1 1
Algérie
Tunisie
Maroc..
k
611.619.000
121.683.425
94.275.809
548.510.000
143.660 714
83.603.152
TOTAUX
IMPORTATION
1.160.129.000
265.344.139
177.878.961
722.363.000
156.293.999
152.487.264
591.009.000
154.655.189
75.047.356
1.313.372.000
310.949.188
227.534.620
�*■^09
Importations
Exportations
TOTAL
francs
.rancs
francs
Algérie.........................................
Tunisie................................................
482.997.000
114.446.768
357.650.000
109.165.935
840.647.000
223.612.703
T ota l .....................
597 443.768
466.815.935
1.064.259.703
Colonies ...........................................
514.795.887
575.589.781
1.090.385.768
T otal Gé n é r a l ...................
1.112.239.655
1.042.405.716
2.154 645.471
1910
Algérie................................................
Tunisie................................................
543 197.000
105.497.298
544.919.000
120.401.084
1.088.116.000
225 898.382
T o ta l .....................
648.694.298
665.320.084
1.314.014 382
Colonies..............................................
559.859.023
664.567.164
1.224.426,187
T otal G é n é r a l ...................
1.208.553.321
1 329,887.248
2.538.440.5G9
1911
Algérie................................................
Tunisie................................................
Maroc.......................................
T otal ...................
611.619.000
121.683.425
94,275.809
827.578.234
548.510.000
143.660.714
83.603.152
775.773.866
1.160.129.000
265.344.139
177.878.961
1.603.352.100
Colonies ............................................
T otal G éné ra i ....................
604.687.883
1.432.266.117
640.658.055
1.416.431.921
1.245.345.938
2.848.698.038
722.363.000
156.293.999
152.487.264
1.031.144.263
591.009.000
154.655.189
75 047 356
820.711.545
1.313.372.000
310.949.188
227.534 620
1.851.855.808
1912
Algérie................................................
Tunisie................................................
Maroc..................................................
T otal ...................
Colonies..............................................
623.150.871
671.273 514
1.204.424.385
T otal Gé n é r a l ..................
1.654.295.134
1 491.985.059
3.146.280.193
�AFRIQUE DU NORD
ALGÉRIE
EXPORTATIONS. — COMMERCE SPECIAL
QUANTITÉS EXPORTÉES
PEN D A N T
DÉ S I G N A T I O N
des
MARCHANDISES
LES
1912
UNITÉS
en
France
a l'Etranger
ei ani
Colonies
Françaises
Total
VALEURS
ANNÉES
1911
1910
Total
Total
2.829
Chevaux e n t ie r s ....................................... Tète
1.414
*3.081
•1.S67
2.501
—
24.882
Bœufs
4.032
18.732
9.660
14.586
1.246.502
Béliers, brebis, m o u to n s......................
7.066 771.735 959.834
*764.660
17.827
Peaux brutes ( g r a n d e s ...................... Quintal
9.512
8 256
14.139
17.768
—
13.619
fraîches
< de moutons . . . .
6.584
4.980
11.564
13.128
—
13.657
ou sèches ( de chèvres
. . .
12.373
11.987
3.314
3.050
—
98.685
Laines en m a s s e .......................................
43.471
4.506
38.965
68.206
—
9.070
frais .......................................
5.405
915
6.320
6 170
—
34.429
10.029
19.781
29.810
35.380
r|Vp°rnm*0i se cs>saléS O U fum és . * .
ae mer # conservés,sardinesetautres
—
906
8.163
5.763
12 344
11.438
—
( froment
. .
1.023.910 •100.606 1.124 516 1.740.336 1.867.149
—
( grains
} avoine .
. .
36.773 435.024 737.095 643-123
39S.521
—
Céréales i
( orge . . . .
529.807 434.186 963.993 I .708.205 1.156.566
—
( farines de froment .
. .
90.291
104.310 194.601 177.370 162.474
—
Gruaux et sam ouies en gruau . . .
49.214 [78.546 101.192
75 783
29.332
—
Légumes secs et leurs farines, fèves •
14.492
256
14.748
58 697
44 424
—
Pommes de t e r r e .................................
25.484 302.025 242.716 225 467
276.541
—
1 citrons et oranges . .
180
30.437
52.286
39.257
54.286
—
L mandarines . . . .
23
88.366
93.249
88.343
98.212
—
69.223
11.925
39.787
47.629
traie, c a r o u b e s ......................
57.298
—
Ira s ) raisins de table . . .
344 117.276
116.932
91.577
98.450
—
! marcs et m oûts . . .
53.876 139.217
Fruits
85.341
49.635 110.668
—
1
\ d a t t e s ............................
2.292
49.734
44.674
47.442
52.354
secs : figues de table . . .
96.553 163.631 122.675
20.905
75.648
—
4.945
conlits, cornichons, etc. . .
4.497
448
6 524
7.753
—
pour la distillerie : figues . .
25.749
25.239
16.976
510
2.359
—
en
feuilles
ou
en
côtes
.
.
65.521
18.316
60.9.2
61.289
47.206
Ta
Cent
133.776
6.558
127.218
61
476
92
661
bacs*** ! fabriqués I *{g£S?te s ; ; ; Quintal
10.652
1.099
9.553
7.550
6.984
—
73.405
Hui'e fixe pure d’o liv e ............................
61.902
11.503
26.437
94.288
—
229
249
Essence de g é r a n iu m ............................
20
285
338
—
proprement di t . . .
.
2.754
2 G79
5.433
3.984
9.139
Liège j brut
—
en planches régulières . . .
12.061
17.620
4 659
17.017
14.780
—
2 919
Bois d’ébénisterie (rac. de bruyère, etc.)
2.453
466
2.600
3 086
—
751
Coton en laine (coton égrené) . . .
134
617
710
269
—
9.122 1.157.199 1.166.321 1.007.878 924.959
Alfa .
—
555.750
Crin v é g é t a l ............................................
100 317 455.433
461.814 553.476
—
Ecorces à ta n ............................................
26.621
76.148 102.769 100 021 110.979
—
Légumes frais (chiffre total) . . .
5.374 230.611 233.809 239.016
225.237
—
3.435 *146.515 193.635 154.201
Son .
*143.080
133.913 7.521.446 7.350.072 7.048.397
Vinci ordinaires on f û t s ...................... Hectol. 7.387.533
—
7.468
445
j de liqueur en f û t s ......................
7.042
3.423
9.654
—
2.403
51.909
M istelles (Itfils de raisin» frats muté* à l'alcool)
49.506
49.610
80 901
—
14.556
2.713
Eaux-de-vie et spiritueux (alcool pur .
11.843
11.573
11 823
—
18.743
19 911
Esprits de toutes sortes (alcool pur)
1.163
18.283
16.609
12.217
Marbres b r u t s ....................................... Quintal
11.722
495
7.374
8.163
Phosphates n a t u r e l s ............................ Tonne
35.908 337.973 373.881 335.059 317.334
—
37.556 1.188 069 1.225.625 1.102.143 1.065.028
( f e r ..................................
—
24.648
4.223
M ineraisde! p lo m b .................................
20.323
18.108
13.485
—
73.863
84.495
f z i n c ..................................
10.632
69.895
67.400
53.936
21.008
Lie de vin .................................................. Quintal
32.928
45.007
36.823
16.966
8.087
8.879
Tartres b r u t s ......................
. . .
18.313
12.242
—
ANNÉES
1912
1911
1910
m ill ers de frimes
736
777
*924
5.168
3.392
4.356
36.946
*27.859
34.325
3.030
3.021
2.404
1.907
1.677
1.903
4.098
3.712
3.596
11.842
5.217
8.184
1.177
686
653
2 042
2.693
3.170
1.482
980
681
46.678
45.249
29.238
10.135
11.794
6.960
17.175
27.331
15.422
5.524
6.811
6.297
2.653
2.828
3.643
977
325
1.291
3.382
6.068
7.551
1.046
789
1.086
2.947
2.797
2.651
571
477
831
3.663
3.518
2.953
2.766
2.783
993
3 031
3.560
3.382
3.434
2.896
4.909
504
371
490
38
438
289
5.203
5.897
5.481
584
870
400
6.871
4.505
4.870
15.230
11.010
3.966
1.048
874
997
2.924
1.782
1 306
7.390
9.039
8.730
1.572
1.470
1.324
43
135
128
6.576
8.164
7.055
5.618
6.253
5.3(<8
2.920
1.799
1.7.50
8.606
7.469
7.4*'3
2.517
2.004
1.905
220.397 191.101 197.355
550
171
374
3.669
. 1.921
1.835
1 901
2.037
1.620
1.485
1.593
1.463
140
207
125
11.590
10.387
10.393
12.461
14 710
13.225
1.804
3.191
2.354
9.571
10.484
12. 67
1.105
1.350
1.618
1.481
1.762
2.014
* Antérieurs rectifiés»
** D é ta il : Tom ates. . 49.562 q x.
Haricots verts. 60 564 qx
Petits pois. 23.775 qx
Artichauts. . 88.688 qx
Fèves fraîches. 1 235 qx.
Autres . . .
6 787 qx
*** Les résu lta ts ci-contre ne com prennent pas les produits exportés provenant des entrepôts réels spéciaux des tabacs.
Les expéditions effectuées par ces établissem ents, sont notées ci-après : Cigares*, 33.021 cen tain es; Cigarettes, 4.772 qx.
Tabacs autres, 10.463 qx, représentant une valeur globale de 5.594.437 fr. contre 3.736.469 fr. pour l ’année 1911.
�La prospérité de l’Algérie a suivi en 1911 et
en 19-6 le mouvement ascendant de ces der
nières années. C’est à la plus-value de sa ré
colte vinicole qu’elle doit surtout cet accrois
sement de richesses. Non-seulement la pro
duction des vins augmentait de près de
500.000 hectolitres par rapport à 1910, mais en
core les prix réalisés étaient les plus élevés
connus jusqu’ici et bénéficiaient à la fois des
mauvaises récoltes françaises et de la hausse
des cours qui en étaient la conséquence. Une
augmentation analogue se faisait sentir sur les
lièges, les huiles d’olive, les tabacs, les mine
rais, les peaux. En revanche, la grande séche
resse qui a caractérisé ces deux dernières an
nées entraînait surtout en 1912 une diminution
importante de la production des céréales et de
l’exportation des moutons.
Ces diminutions étaient cependant insuffi
santes pour annihiler les plus-values, et la
puissance de l’Algérie devenant de plus en plus
considérable, sa consommation en denrées Im
portées s’en accroissait d’autant.
Commerce spècial :
1911
1912
655.051.000
I m p o r t a ti o n s .. ..
571.481.000
519.826.000
Exportations . . . .
509.603.000
T o t a l .......... 1.081.084.000 1.174.877.000
Commerce général :
To ta l ........ 1.145.000.000 1.255.000.000
(chiffres provisoires)
TUNISIE
EXPORTATIONS
! Bœufs............................................
/ Vaches ........................................
1 Taureaux.......................................
\Bouvillons....................................
1911
Unités
T>
))
))
t»
))
))
»
I Béliers, brebis, moulons......... ...
[Agneaux......................................
»
))
Chèvres..........................................
))
\Porcs..............................................
Volailles ..............................................
Kilos
))
Œufs de volailles................. ..........................
)>
Peaux J grandes.........................................
))
brutes ( petites...........................................
»
))
))
1 Poulpes.........................................
»
1 Thons et boulaigres....................
Poissons < —
frais..............................
))
^ autres secs salés fumés..............
))
\ — marinés ou à l’huile . ..
»
))
EDonees ( lavèes............................................
))
f Froment........................................ Quint.
))
Céréales l Seigle...........................................
_ .
< Maïs...............................................
))
Graines j Orge
))
Avoine........................................
))
Céréales ( Froment.......................................
»
farines ! au tres...........................................
))
Pommes de terre............................................... Kilos
Gruaux, semoules, farine................................
))
Semoules en pâtes et pâtes d’Italie........... .
))
Fèves ................................................................
/ Citrons et Cédrats......................
))
( Oranges.......................................
))
Fruits frais. Mandarines..................................
))
/ Caroubes......................................
))
1 Raisins................................... ...
»
»
f Amandes......................................
Fruits secs) Dattes Degla ... •........................
»
( — autres...............................
))
Quantités
Valeur
1912
Valeur
Quantités
3.053
702.730
1.217
178.200
351
38.530
3.447
258.082
667
40.880
99
6 630
58.811 1.245.572
3.514
48.527
9.165
73.626
1.528
83.040
141 150
268 184
207'277
258!261
627.248
941.678
760.694 1.808.335
587.127
650 483
48.488
97.104
132 587
114.561
1.121.302 2.185.137
76.732
114.859
852 833
603.570
17.512
28.045
144.605 2.897.067
221.329
11.206
654.267 15.251.216
11.383
3.583
2.591
8.756
596
84
78.651
9.386
4.289
5.494
341 783
665.670
660.607
915.129
269.002
29.208
125.074
608.398
87.257
429.038
81.401
175.542
11.270
161.569
113.597
6.300
1.455.979 23.364.434
634.546 10.149.430
338.448
16.030
123
2
8.392
45.248
16.721
46.902
20.234
38.181
9 flnfi S“>q 1 811 412
119 916
19.179
3.657
22.854
124
623
39.154
392.569
182
715
851.971
1.002.789
955.282
683.074
728.876
229.286
3.150
271.026
315.275
6.758
9
57.774
68.828
45.807
20
4 937 434
96.305
65.571
8.105
32.876
38.584
509.921
742.433
3.430.530
2 595.187
655.070
283 920
659.785
36.330
4 630
1.682!584
142.433
38.058
302.420
f>4<2 749
792.662
971.902
2.050.891
291.697
56.441
231.701
1.186.732
123.809
335 993
128.137
2.877.129
118.215
3.898.998
340
53.848
4 434.676
5.330.551
216.263
280
11.914
24.195
26.336
547 783
15.446
12.028
1.635
12.149
4.745
595.510
524.645
972.060
�EXPORTATIONS (suite)
t t -,
( d’olive....................... ...
Hunes ^ de g rjgnons d’olive ........
Lièges..................................................
Alfa et Diss........................... ...........
Ecorces à T a n ....................................
Feuilles de moulues........................
Lentisques non moulues.................
Légumes verts.....................................
Son..................................................
Fourrages............................................
Grignons d’olive..................................
t7.
i ordinaire en futailles....
Phosphates naturels..........................
Fer minerai.........................................
Plomb minerai..................................
Zinc minerai........................................
Sel.........................................................
Savons...................................... .......
Ouvrages de sparterie ......................
1911
Unités Quantités Valeurs
))
2.148.865 2.852.585
0
687.498
373.411
))
4.288.633
958.084
Quint
513.709 3.997.120
Kilos 4.235.355
948.009
))
913 948
82.255
))
198.680
7.947
»
12.932
42.580
))
1.786.409
214.369
»
541.084
32.466
))
147.943
9.397
Hectol.
160.066 4.575.417
»
7.909
395.450
Quint. 15 558.349 39.820.565
))
3.627.8j§0 4.534.787
D
326.496 4.752.023
»
372.595 5.412 881
))
639.272
444.981
Kilos
753.396
451.526
))
3.245.226
983.857
La Tunisie a bénéficié d’une fortune ana
logue à celle de l’Algérie, mais pour des causes
différentes, la production de son vignoble étant
en effet très limitée. En 1911, grâce à des cir
constances atmosphériques meilleures que l’Al
gérie et aussi peut-être à une plus grande per
fection des procédés de culture, son expor
tation de céréales a quadruplé en 1911 par
rapport à celle de 1910.
En 1911 au contraire, ce chiffre était ramené
à peu près au niveau de celui de 1910, mais
d’autres articles, en particulier les huiles d’oli
1912
Quantités Valeurs
12.376.139 15.966.922
2.520.250 1.595.600
6.491.123 2.180.027
521.691 3.856.274
569.505
3.477.222
706.562
63.591
2.093.000
83.640
86.314
29.540
310.284
2.585.767
1.561.114
93.684
940.149
44.200
201 766 4.436.590
298.900
7.505
19.230.076 50.506.453
4.897.572 6.146.963
541.837 9.772 104
328.430 4.513.962
624.268
6 528.825
592.844
986.395
719.093
2.298.953
ve, les phosphates, les animaux vivants, les
minerais, les vins voyaient leur production
augmenter de plus en plus et compensaient
très largement cette perte. Comme l’Algérie, la
Tunisie est parvenue en 1912 à un degré incon
nu jusqu’ici de prospérité.
Commerce général
1911
1912
Importations__ Fr. 121.683.425
156.293.999
Exportations__
143.660.714 154.655.189
Total. . . . Fr. 265.344.139
310.949.188
MAROC
Le commerce du Maroc a bénéficié surtout
du mouvement d’importation dû à la fois aux
corps d’occupation et à l’afflux réellement ex
traordinaire des nouveaux colons. Cette plusvalue des importations dénote un manque ab
solu d’équilibre qui pourrait devenir dange
reux s’il devait être de longue durée mais qui
est tout-à-fait normal dans une période d’occu
pation. La mise en valeur paraît du reste
s’organiser sur des bases sérieuses et l’on ne
saurait en trouver une meilleure. preuve que
dans l’augmentation considérable malgré les
troubles de la conquête, de la production et de
l’exportation des céréales.
Les augmentations des importations se font
sentir du reste sur tous les articles, ce qui
semble bien prouver que cet accroissement a
pour but de satisfaire aux besoins généraux
de la consommation et non pas seulement au
corps d’occupation ou aux nouveaux arrivants.
IMPORTATIONS DE LA ZONE FRANÇAISE (')
1909
1910
francs
5 679.800
14.570.512
6.226.114
6.984.S76
7.185.279
T o t a u x ...................
francs
5.705.739
11.375.367
8.530.970
8.692.531
12.275.878
47.579.485
Importations par terre (Algérie)
9.810.000
10.199.000
T o t a u x ...................
57.389.489
50.945.590
Rabat.......
Casablanca.
Mazagan ...
Safi............
Mogador ..
40.646.590
1 91 1
1912
francs
6.555.068
22.169.973
7.628.383
8.435.264
8.116.511
52.899.199
francs
13.096.453
40.181.785
13.255.167
13.859.416
12.086 513
16.362.000
69.261.199
18.178.000
92.479.334
110.657.334
(1)-Tableaux extraits du Rapport de M. le Député Long, sur l’emprunt du Maroc. (Annexe au procèsverbal de la Chambre des Députés du 18 juin 1913).
�-
6
—
EXPORTATIONS DE LA ZONE FRANÇAISE (*)
1909
1910
1911
1912
francs
francs
francs
fraccs
Mogador..................................
1.393.156
11.384.735
8.416.247
8.006.718
7 544.285
1.237.325
9.740.748
7.052.737
4.678.822
6.935.036
1.292.205
19.752.075
11.356.172
13.760.776
8.871 553
441.117
23.084.338
12.020.841
14.727.394
7.813.693
T otaux ...................
36.745 240
29.644.668
65.032.781
58.087.383
Exportations parterre (Algérie)
7.374.000
T otaux ...................
44.119.240
14.148.000
42.792.668
15.405.000
70.437.781
67.080.383
Rabat........................................
Casablanca...............................
Mazagan.......... ........................
S a fi....................................................
8 993.000
TABLEAU DES PRINCIPAUX ARTICLES EXPORTÉS PAR LES CINQ PORTS
DE LA ZONE FRANÇAISE DE 1909 A 1912
ARTICLES
Bœufs........................ ..............
Laine en suint.......... ..............
Peaux de bœ ufs__ ..............
Peaux de chèvres__ ..............
Peaux de moutons ... ..............
Œufs.......................... ..............
Blés........................... ...............
Maïs.......... ..............................
Orge..........................................
Fèves........................................
Amandes................. ..............
Graine de lin ............ ...............
Huile d’olive............................
Coriandre................... ..............
Fenugrec .................................
Babouches ................. ..............
1909
francs
6.030
1.868 471
571.486
3.973.995
942.379
4.387.330
1.691.607
492.180
12.149.642
1.620.472
3.337.986
951.532
401.919
236.522
1.033.861
122.882
1910
francs
45.352
3.062.521
801.504
3.892.632
1.264.636
4.516.173
401.293
334.035
3.665.587
1.011.757
4 158.470
1.658.839
55.696
172.551
811.184
190.545
1911
francs
694.360
3.946.815
694.807
4.122.211
1.343.534
3.982 035
5.130.573
1.200.641
11.623.780
3.055.026
5.656.565
4.517.516
212.944
562.653
1.976.777
287.925
1912
francs
33.670
1.329.287
728.790
2.468.629
761.067
4.708.147
6.568.826
1.377.000
19.289.323
3.309.408
4.125.686
4.984.920
89.906
448.906
871.149
184.433
TABLEAU DES PRINCIPAUX ARTICLES IMPORTÉS PAR LES CINQ PORTS
DE LA ZONE FRANÇAISE DE 1910 A 1912
ARTICLES
Soies grèges.............. ..............
Farines et Semoules. ,..............
Sucres........................ ..............
Thè............................. ..............
Bols sciés................... ..............
Vins............................. .............
Alcool p u r ..............;. .............
Briques....................... ............
Tuiles.......................... --------Ciment.......... ............. ............
Chaux..................... .. ............
Fers b ru ts............ ..
Bougies...................... ............
Tissus de coton__ . ............
Tissus de laine.......... ............
Tissus de so ie.......... ............
1909
1910
1911
191 2
francs
francs
francs
francs
336.182
293.642
14.878 675
3.526.536
438.621
397.997
32.730
27.911
2.585
84.648
35.278
147.320
1 198.880
17.295.913
516.284
597.675
290.404
383.587
14.934.291
3.117.172
649.307
513.452
103.490
39.066
12.142
86.361
31 250
190.769
1.120.762
11.507.477
489.254
449.062
403.619
351.410
17.496.433
3.649.636
818.643
1.206.478
204.529
90.436
12.059
192.814
48.588
209.917
1.445.950
13.874.735
681.521
624.215
536.776
680.760
23.954.750
5.393.164
1.505.222
2.570.542
289-350
153.663
7.284
475 578
257.508
402.199
2.072.427
25.928.921
1.941,979
1.398.050
(1) Tableaux extraits du Rapport de M. le député Long, sur l’emprunt du Maroc. (Annexe au procèsverbal de la Chambre des Députés du 18 juin 1913).
�AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
Les statistiques de l’Afrique Occidentale ne
se sont pas maintenues aux chiffres élevés
qu’elles avaient atteint en 1910. La manière
dont ont été établies ces statistiques en est pro
bablement une des causes. En particulier,
tandis que l’on ne faisait figuier jusqu'en 1911
au compte du Haut-Sénégal Niger que les m ar
chandises dédouanées à Kayes, en 1911, on a
compté celles qui étaient dédouanées à SaintLouis avec destination du Haut-Sénégal Niger.
C’est ainsi que tandis qu’en 1910, les importa
tions du Haut-Sénégal Niger n’était compté
dans le commerce général de l’Afrique Occi
dentale que pour 7.036.901 francs en 1911, les
chiffres qui nous sont communiqués par le gou
verneur du Haut-Sénégal Niger et qui figu
rent également au rapport publié par l'Office
Colonial sont de 17.490.305 fr. En 1912,1e tableau
qui nous a été envoyé par le Gouverneur du
Haut-Sénégal Niger ne porte plus que sur
9.803.799 fr. Il se peut qu’il y ait une nouvelle
modification dans le mode d’établissement des
statistiques. Du reste, ces chiffres du HaubSénégal Niger sont incomplets puisqu’ils ne com
prennent pas les échanges avec les colonies
voisines que le rapport de 1911 évalue à près
d’une dizaine de millions.
La véritable cause des diminutions provient
de la diminution de la production des arachi
des et de la baisse des cours du caoutchouc.
Cette diminution des arachides est particuliè
rement grave parce qu’elle est occasionnée en
partie par un embatardissement des semences
et les dégâts d’un insecte encore inconnu. Les
mesures prises jusqu’à ce jour pour remédier à
cette situation sont absolument insuffisantes et
ce n’est que par l’établissement d’un service
spécial doté d’un crédit très important qu’il
sera possible à la fois de combattre les mala
dies et de sélectionner les semences. Le dis
tingué spécialiste M. Roubaud faisant partie
du corps de l’Institut Pasteur a bien été délé
gué pour rechercher quel est l’insecte qui at
taque actuellement les arachides au Sénégal
mais il semble qu’il ne s’agit que d’une mis
sion temporaire et qui n’est doté d’aucun
moyen d’action.
Le recrutement des troupes noires pratiqué
dans ces derniers temps a également occasion
né une exode importante de population du
Sénégal vere la Gambie Anglaise, c’est là aussi
une cause de diminution des cultures.
La pénétration vers l’intérieur va cependant
amener certainement une très forte augmenta
tion de la production des arachides et il faut
bien espérer que la diminution constatée ne
sera que momentanée si les mesures nécessai
res sont énergiquement prises.
La baisse des prix du caoutchouc paraît plus
irrémédiable par suite du rôle joué par le
caoutchouc de plantation.
Tous les autres produits sont, au contraire,
en très notable augmentation, en particulier
les amandes de palme qui d’une moyenne de
30.000 tonnes ju 6qu’en 1907 sont passées par
une progression continue à 51.000 tonnes en
1911 et 1912, mais ce résultat est dû en très
grande partie à la construction des réseaux
des voies ferrées du Dahomey. L’amélioration
des procédés d’exploitation du palmier à huile
auquel diverses entreprises se consacrent avec
énergie permet d’espérer un accroissement en
core bien plus considérable.
Du reste, comme nous venons de le dire au
sujet du Haut-Sénégal Niger, les statistiques
ne donnent qu’une idée incomplète de l’acti
vité économique de l’Afrique Occidentale. Elle
ne tient pas compte du mouvement commercial
qui a lieu par les frontières de terre entre les
différentes colonies qui compose ce vaste en
semble, et l’Afrique Occidentale peut devenir de
plus en plus prospère malgré les fluctuations
de son commerce extérieur.
Commerce général
ANNÉES IMPORTATIONS EXPORTATIONS
franc*
1895
1900
1905
1907
1908
1909
1910
1911
1912
46.882.773
69.061.635
96.867.453
97.010.200
108.590.468
118.583.192
153.095.448
150.817.649
134.781.982
francs
31.994.583
60.802.704
56.207.918
80.430 116
84.500.946
109.832.020
124.619.271
118.502.798
120.597.570
SÉNÉGAL O
Commerce général
Importations....................
Exportations.............
T o t a l ................. .........
Fr.
1911
74.743.558
53.372.434
1912
67.859.907
58.050.143
Fr.
128.125.995
125.910.050
(1) Communiqué à l’Institut Colonial par M le Lieutenant-Gouverneur du Sénégal.
TOTAUX
francs
78.777.356
129.864.344
153 075.371
177.440.316
193.091.415
228.415.212
277.714.719
269.320.447
255.378.552
�8
-
-
E x p o rta tio n s
1911
QUANTITÉS
kil.
Arachides..........................
Amandes de palme............
Huiles de palme................
Caoutchouc........................
Gomme...............................
Bois......................................
Peaux...............................
M aïs..................................... . . .
Cire.................... ..............
Animaux..........................
1912
VALEURS
QUANTITÉS
francs
164.907.702
1 326.900
260
211.867
1.398.697
44.100
244.991
»
27.948
40.943.950
398.072
208
1.273.781
976.657
7.512
296.292
»
83.140
321.887
VALEURS
kil.
francs
184.761.796
1.763.787
846
207.237
2.566.196
3.270
454.950
))
50.296
»
41 .162.966
705.514
678
1.077.011
2.315.494
380
565.732
»
150.888
475.275
HAUT-SENEGAL ET NIGER (')
1911
14 753.649
5.308.369
T o t a l ........ Fr. 20.062.018
Commerce spècial
Importations....... Fr.
Exportations__
Commerce général
Importations.... Fr. 17.496.305
Exportations__
5.308.369
T otal ... Fr. 22.804.674
1912
10.727.286
3.422.410
14.149.696
E x p o rta tio n s
1911
1 91 2
QUANTITÉS
VALEURS
ldi.
francs
912.620
85.184
1.745.401
254 060
56.597
6 074
627.339
3.714.871
5.111.000
243.385
258.624
317.576
44.211
7.591
228
149.903
Arachides.......
Amandes (Karité)
Caoutchouc..........
Gomme...............
Peaux...................
Cire.......................
O r ........................
Animaux..............
9.803.799
3.422.410
13.226.209
QUANTITÉS
VALUERS
kil.
francs
5.830.510
896.703
161.983
724.889
96.920
5.081
12
140.301
1.049.442
268.796
866.087
555.813
108.690
4.065
38.760
3.387.163
GUINÉE FRANÇAISE (2)
Commerça spècial
Importations__ Fr.
Exportations__
Total . . . . Fr.
1911
19.514.468
19.558.449
39.072.917
1912
19.749.724
20.057.013
39.806.737
T otal . . . . Fr.
18.337.307
19.610.862
37.948.169
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
1.056.118
4.226.499
7.944
1.917.008
108.002
666 st.
602.515
186
43.199
19.274.130
20.057.925
39.332.055
1912
1911
EXPORTATIONS
Arachides.................................
Amandes de palme.................
Huiles de palme.......................
Caoutchouc...............................
Gomme,.....................................
B o is............................... (stère)
Peaux.......................................
Maïs..........................................
Cire...........................................
Commerce général
Importations__ Fr.
Exportations__
132.014
965.298
4.766
15.311.685
270.005
33.300
1.054.402
28
97.641
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
2.019.892
5.134.838
141.537
2.040.590
93.196
809 st.
632.598
199
43.728
252.486
1.026 969
84.922
15.095.689
232.990
40.747
1.107.046
30
104.798
(1) Communiqué à l’Institut Colonial par M. le Lieutenant-Gouverneur du Haut-Sénégal et Niger.
(2) Communiqué à l’Institut Colonial par M. le Lieutenant-Gouverneur de la Guinée Française.
�- 9-
COTE
D’IVOIRE (')
Commerce général
Importations................ . . .
Exportations..............
Fr.
T otai .......... . . . .
Fr.
EXPORTATIONS
Arachides ............................................
Amandes...................... ............
Huiles de palme.....................
Caoutchouc...............................
Gomme copal...........................
Bois.......... ..............................
Peaux........................................
1911
20.566.940
18.242.832
38.809.772
1912
17.534 048
17.615.77b
35.149.823
1911
1912
QUANTITÉS
VALEURS
QUANTITÉS
VALEURS
tonnes
francs
tonnes
francs
32
1.589.357
4.063.341
9.887 945
1.006
2.262.366
14.382
»
5.251
G 625
1.263
1
31.752 nie.
8
9
6.799
6.766
1.376
2
40.053
13
me.
16
1.767.753
3.727.065
8.256.498
2 365
2.896.529
23 601
D A H O M E Y (2)
Commerce général
Importations..........
Exportations ...............
............
Fr.
T otal . ..........
Fr.
EXPORTATIONS
Arachides .....................................
Amandes..................................................
Huiles de palme ................................
Caoutchouc............................................
Coton en laine .....................................
Peaux brutes de bœuf....................
Maïs ...........................................................
Coprah ......................................................
Poissons secs, salés et fumés..
Crevettes fumées................................
Autres produits du crû .................
Totaux généraux (1rs produits du cru.. .
1911
19 673.539
21.958.301
41.631.840
1912
20.310.098
21.451.317
41.761.415
1911
1912
QUANTITÉS
VALEURS
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
kil.
francs
22.111
39.346.108
15 251.962
5.608
132.343
6.956
72.038
350.273
802.612
87 587
»
2.268
12.577.199
8.088.401
19.068
165.430
6.976
5.764
105.081
441.438
93.735
385.831
396
37.295.629
11.916.915
6.540
123.386
8.983
4.062.947
300.752
553.947
320 904
»
40
13.397.416
6 361.320
25.082
154.232
8.983
325.036
105.263
804.670
'299.292
336.171
)>
21.891.171
))
21.319.505
SÉNÉGAL
(3i Le mouvement commercial de la colonie s'est
élevé pendant l’année 1911 à .. 128.125.992 Fr.
il avait été en 1910 de ......... 146.287.446 »
en moins ..................................
18.161.454 Fr.
Les causes de cette régression ne peuvent
être recherchées ailleurs que dans les transac
tions de l’arachide. Elles seront tout naturelle
ment mises en évidence par l’exposé des cir
constances dans lesquelles se sont effectués
les échanges au cours des campagnes 1910-1911
et 1911-1912 desquelles ont dépendu ce fléchis
sement de l’importation et, en majeure partie,
celui de l’exportation pendant l’année 1911.
La traite 1909-1910 avait été très active par
suite de l’abondance de la récolte et de l’élé
vation des cours. Aussi, de toutes parts se fon
daient pour la campagne suivante des espé
rances qui paraissent d’autant plus justifiées
que la voie ferrée Thiès-Kayes avait été prolon
gée d’une centaine de kilomètres et qu’elle avait
attiré sur les terrains neufs de la région tra
versée de nombreux agriculteurs encouragés
par les prix rémunérateurs dont ils venaient
de profiter.
Des stocks importants de marchandises fu
rent constitués tant dans les centres princi
paux que dans les comptoirs installés parmi
(1) Communiqué à l’Institut Colonial par M. le Lieutenant-Gouverneur de la Côte d’ivoire.
(2) Communiqué à l’Institut Colonial par M. le Lieutenant-Gouverneur du Dahomey.
(3) Extrait du Rapport sur l’année 1911, publié dans Bulletin de l’Office Colonial (Décembre 1912)
( 2)
�10
les agglomérations constituées sur le nouveau
rail. Les cours en Europe progressaient sans
cesse ; Us étaient de 34 francs au moment de
la récolte. Aussi, les premiers achats furent
reçus à Rufisque en Novembre 1910 à 27 fr. 50
et 30 francs. La concurrence devint acharnée,
mais les premières déceptions ne tardèrent pas
à naître. Il fut bientôt reconnu que la produc
tion, compromise par le manque de pluies, était
inférieure aux prévisions. Puis à une époque
où d’importants achats étaient réalisés à des
taux élevés, le marché des graines subissait un
véritable effondrement en Europe ; les cotes
descendaient rapidement jusqu’à 28 fr. 25 et
28 francs pour y rester jusqu’à la fin des opé
rations. Les pertes des commerçants furent
générales ; quant à l’indigène qui avait cédé
sa récolte dans des conditions assez satisfai
santes, il possédait des ressources suffisantes
pour répondre à ses principaux besoins. Néan
moins, les approvisionnements effectués étaient
hors de proportion avec les facultés d'achat des
agriculteurs ; l’écoulement en fut difficile et
incomplet et les boutiques comme les entrepôts
étaient encore loin, après l’achèvement com
plet des transactions d’être dégarnis.
C’est dans ces conditions que se présenta la
traite de 1911-1912 ; rendus circonspects par les
déboires de l’année précédente, les négociants
n’établirent leurs commandes qu’avec une pru
dence extrême. Au surplus, les cours des ara
chides en Europe ne s’étaient pas relevés. Ils
oscillaient toujours autour de 28 francs et les
pronostics sur la quantité de la récolte n’é
taient pas favorables.
Tout semblait indiquer que la production ne
serait pas supérieure à la précédente. Les
achats commencèrent à 17 fr. 50 et n’excédè
rent pas 20 et 22 fr. 50. De timides essais d’un
consortium furent tentés en certains points de
la colonie, mais le défaut d’entente fit heureu
sement écrouler ces velléités. Les expéditions
d’arachides furent conduites lentement dans
la perspective d’un relèvement des côtes de
l’industrie huilière, relèvement qui commença
seulement à se produire à la fin de 1912.
En résumé, récolte déficitaire d’arachides
en 1910, écoulement incomplet en 1911 de stocks
importants de marchandises d’importation
constitués durant le quatrième trimestre 1910,
renouvellement en fin 1911 au fur et à mesure
des besoins, des articles d’échanges, manque
de célérité, par suite de la faiblesse des cours
des embarquements à destination d’Europe,
telles furent les causes déterminantes princi
pales de la situation économique inférieure de
la colonie en 1911 par rapport à l’année pré
cédente.
Quoique jouant au Sénégal un rôle bien in
férieur à celui de l’arachide, le caoutchouc
n’est pas étranger à la régression du mouve
ment commercial exportateur ; il entre même
pour plus du tiers dans le fléchissement accu
sé à la sortie.
11 est vrai que le caoutchouc du Haut-Séné
gal et Niger qui grossissait jadis les statisti
ques du Sénégal est presque maintenant tout
entier dédouané à Kayes. Le mouvement com
mercial de la colonie ne concerne plus guère,
dès lors, que le produit de la Casamance qui
acheté encore 10 francs à l’autochtone en sep
tembre 1910, a subi le sort du similaire sou
danais, c’est-à-dire les effets de la mévente qui
marqua les crises de 1908 et de 1910. L’indi
-
gène de cette province néglige d’ailleurs l’ex
ploitation des lianes quand il ne juge pas son
travail suffisamment rémunéré pour repor
ter son activité sur les cultures vivrières. C’est
ainsi que la limite de ses concessions de vente
ne descend guère au-dessous de 5 francs le
kilo pour les bonnes qualités.
D’autre part, les mesures quarantenaires
prises à l’égard de la Gambie anglaise et de
la Guinée portugaise n’ont pas permis aux in
digènes de ces colonies de venir participer à
la récolte du caoutchouc sur notre territoire.
Telles sont succinctement rappelées les diver
ses circonstances dans lesquelles s’est déroulée
la vie économique de la colonie pendant l’an
née 1911. Il reste pour compléter cet aperçu
à fournir quelques indications sur les princi
pales fluctuations enregistrées à l’importation
et à l’exportation.
Exportation,Augmentations. — Parmi les aug
mentations relatives aux produits de cru une
seule est à retenir, celle de 1.130 bœufs corres
pondant à un rélèvement de valeur de 141.210
francs. Les envois de bestiaux accusent une
recrudescence jusqu’à concurrence de 10.000.
Les éleveurs sénégalais trouveront là une
source d’encouragement qui ne pourra qu’être
profitable à la prospérité de la colonie.
Les marchandises réexportées accusent un
relèvement de 2.810.227 francs (9.469.347 pour
6-659.126 fr. en 1910) dans lequel la houille
seule entre pour 1.895.826.
Le développement du port de Dakar est,ainsi
qu’à l’importation pour le même article, la
cause de cette fluctuation de même que celle
de moindre importance concernant toutes les
marchandises embarquées comme provisions
de bord. Les paquebots italiens ont largement
contribué à ce résultat.
A noter la réexportation de plus de 300.000
francs de fils et tissus de coton réexpédiés
en Gambie anglaise à la suite de leur dépôt
provisoire à Dakar pendant le mauvais état
sanitaire de cette colonie.
Diminutions. — La principale diminution se
rapporte à l’arachide dont les embarquements
ont fléchi de 62.391 tonnes représentant une
valeur de 8.826.791 francs. Les chiffres respec
tifs de deux années sont les suivants :
Quantité
Valeur
1910 . . . . tonnes 227.299.048 Fr. 49.770.741
1911 .. . .
»
164.907.702
40.943.950
Le manque de pluies a été l’unique cause de
cette réduction de la récolte.
Les gommes accusent elles aussi une moinsvalue de 354.944 fr. Les envois sont tombés de
2.379.032 kilos à 1.398.697 kilos. A l’inverse des
arachides ; la récolte de suc a été compromise
par la faible durée des vents chauds qui n’ont
pas déterminé une gerçure suffisante des aca
cias et, par suite, une abondante exsudation
de la sève. Les prix offerts aux indigènes
étaient relativement élevés puisque les achats
à Podor se faisaient sur la base d’environ
0 fr. 90 le kilo.
Les caoutchoucs sont en fléchissement de
3.786.265 francs et de 480.605 kilos. (211.867 ki
los en 1911 et 692.472 kilos en 1910).
Les indications statistiques ne correspondent
pas tout entières à une déduction effective
de la production, car les expéditions du Haut-
�,-- —,---r---
— 11 —
Sénégal et Niger qui grossissaient autrefois
les relevés du Sénégal, n’y sont plus reprises
aujourd’hui pour figurer à ceux de la douane
de Kayes. Cependant la Casamance n’a expé
dié en Europe que 204.275 kilos de caoutchouc
contre 325.407 en 1910. La diminution des va
leurs est de ce chef de 892.301 francs (1.222.847
fr. contre 2.115.148 fr. en 1910.
A signaler, pour terminer, un décroissement
de 161.049 francs sur l’or brut. Il est impossi
ble de tirer une déduction de ce chiffre qui a
pu être compensé par des inscriptions aux re
levés de la colonie du Haut-Sénégal et Niger
à laquelle appartiennent la plupart des ex
ploitations aurifères ou provenir d’envois effec
tués à l’insu de la douane.
HAUT-SÉNÉGAL NIGER
(1) Malgré le fléchissement sensible qui s’est
manifesté à l’exportation, fléchissement dû en
partie, à des causes étrangères à la produc
tion locale, les résultats de l’activité écono
mique de la colonie traduisent pour l’année
1911, un progrès réellement intéressant à enre
gistrer et accusent dans leur ensemble une aug
mentation de plus de 11 millions de francs sur
l’année précédente.
Cette augmentation est d’autant plus rem ar
quable que le mouvement commercial s’est res
senti de certaines circonstances défavorables,
telles que la médiocrité des récoltes des céréa
les et surtout la mauvaise tenue des cours au
caoutchouc, sur les marchés d’Europe. La va
leur de ce dernier produit, qui constitue un
des principaux éléments d’échange de la colo
nie, tomba presque d’un coup de 3 à 4 frs par
kilo. Cette baisse, qui s’accentua encore au
cours de l’année exerça une influence réelle
ment déprimante sur le mouvement transac
tionnel intérieur et extérieur du Haut-Sénégal,
Niger, pendant l’année précédente.
Le prodigieux développement du commerce
des produits agricoles et de l’élevage, avec les
colonies voisines, contribue de plus en plus au
mouvement général des échanges du HautSénégal-Niger. C’est d’ailleurs grâce aux res
sources tirées de ce mouvement que nos indi
gènes soudanais ont pu conserver, et même
augmenter leurs facultés d’achat, malgré la
diminution considérable des recettes tirées de
la vente du caoutchouc au commerce Euro
péen.
Il convient d’ailleurs de remarquer qu’en
raison de la situation géographique du HautSénégal-Niger, de son éloignement du littoral
de l’Atlantique, l’exportation sur les pays
d’outre-mer est limitée aux seuls produits dont
la valeur est suffisamment élevée pour suppor
ter les frais du transport à la côte. D’autre
part, les communications entre Saint-Louis et
Kayes ne sont assurées, dans des conditions
relativement satisfaisantes d’économie et de ra
pidité, que pendant une partie de l’année, lors
que la crue permet aux navires de haute-mer,
durant deux mois au maximum d’apporter à
Kayes la plupart des approvisionnements né
cessaires au commerce pour la campagne sui
vante et d’en exporter les produits qui ont été
emmagasinés depuis le début de l’année.
Il est donc naturel que le producteur souda
nais ait cherché, en dehors du commerce euro
péen des débouchés pour l’écoulement du sur
croît de sa production. Ces débouchés, il les
trouve heureusement tout autour de lui. Ce
(1) Extrait du Rapport pour l’année 1911. du Bulle
tin de l’Office Colonial, octobre 1912.
sont les Colonies du Sud, la Côte d’ivoire et la
Côte d’Or Anglaise qui lui offrent les plus im
portants ; le bétail, notamment, y est exporté
en grande quantité chaque année. La Guinée
et le Sénégal lui achètent aussi des bœufs, des
moutons et des chevaux, ainsi que des grains
en quantités appréciables.
La service de la navigation du Niger dont
l’outillage est sans cesse perfectionné, a con
tribué puissamment au développement des
transactions. Malgré la mauvaise qualité des
récoltes dans la vallée du Niger et les cours
élevés qui tendaient à paralyser le commerce
des grains, plus de 7.000 tonnes ont été appor
tées à Koulikoro tant par le service de navi
gation que par la flotille du commerce et les
embarcations indigènes. Sur ce chiffre, près de
3.000 tonnes ont été dirigées sur la Guinée. Ce
mouvement ne peut que s’accroître et le com
merce se préoccupe activement d’améliorer les
moyens encore bien primitifs de transport sur
le bief du Niger compris entre Bamako et Kouroussa. Déjà, depuis l’achèvement du chemin
de fer de Guinée, les riz du Niger peuvent con
currencer les riz d’importation jusqu’à Mamou
(mi-distance entre Kouroussa et Konakry) et de
très fortes demandes sont faites, auxquelles le
commerce de Bamako ne peut pas toujours
donner satisfaction.
L’ouverture prochaine du Thiès-Kayes per
met, d’autre part, d’envisager l’accès de ces
grains sur les marchés des grands centres du
Sénégal, Thiès, Rufisque, Dakar et un déve
loppement illimité de la production agricole de
la vallée du Niger. Ce chemin de fer, dont
l’importance économique pour la colonie n’est
pas à démontrer, permettra l’écoulement beau
coup plus rapide des produits d’exportation et
leur réalisation immédiate. Les productions
de l’agriculture et de l’élevage deviendront l’ob
jet de transactions de plus en plus actives et
nombreuses qui enrichiront producteurs et
commerçants et constitueront, dans un avenir
peu éloigné, l’un des éléments les plus puis
sants et les plus sûrs de la prospérité économi
que du Haut-Sénégal-Niger.
De sérieux efforts sont d’ailleurs faits par
l’Administration pour encourager les cultures
vivrières les plus rémunératrices, telles que cel
les du riz et de l’arachide et accroître la pro
ductivité des ressources agricoles et pastorales
du Soudan. L’exploitation et l’utilisation des
produits naturels tel que le caoutchouc, le ka
rité, l’or sont également de sa part l’objet de
continuelles préoccupations.
Caoutchouc. — Les statistiques font ressortir
que l'exportation du caoutchouc n’a atteint en
1911 que 265.677 kilos valant 1.785.404 fr. contre
680.402 kilos valant 5.443.220 fr. en 1910. C’est
�-
en 1909 que furent enregistrés les chiffres les
plus élevés (920.293 kilos valant 7.362.352 fr).
Aussi pénible que soit cette constatation, il
n’y a pas lieu cependant de s’en alarmer outre
mesure. Par suite de la diminution des prix
offerts par le commerce, beaucoup d’indigènes
habitués à recevoir 8 fr. 10 et même 12 fr. pour
1 kilo de caoutchouc apporté sur un marché ou
dans une factorerie, cessèrent brusquement de
s’adonner à la récolte du latex, le jour où il
ne leur fut plus offert que 4 ou 5 fr. pour la
même quantité de ce produit.
Il y a lieu de signaler, d’autre part, que les
bénéfices considérables réalisés en 1909 et 1910
avaient provoqué entre les acheteurs une con
currence effrenée,une véritable fièvre du caout
chouc qui se traduisit comme en 1906 et 1907
par l’exploitation abusive et irraisonnée des
lianes, la fraude du produit et une déprécia
tion sensible des sortes soudanaises sur les
marchés d’Europe.
La diminution considérable accusée plus
haut pour l’exportation du caoutchouc est d’ail
leurs, en grande partie, fictive. Il y a lieu de
considérer, en effet, qu’avant l’achèvement du
chemin de fer de Guinée, les caoutchoucs de la
Haute Côte d’ivoire et de la Haute Guinée, réu
nis dans les centres commerciaux de Kong, Koroko, Tombougou, Odjenné, Kankan, Beyla, Si
guiri, voir même Kouroussa étaient exclusivemet exportés par la voie du Sénégal, et figu
raient dans les statistiques du Haut-SénégalNiger, comme caoutchouc soudanais. L’arrivée
du rail à Kouroussa (2e semestre 1910) détourna
immédiatement, au profit de la voie guinéenne
le courant d’exportation de ces cercles qui sont,
de beaucoup les plus importants au point de
vue production. En outre, une bonne partie des
caoutchoucs centralisés à Bamako est exportée
par la même voie et échappe à notre con
trôle.
Gommes. — L’année 1911 a enregistré égale
ment une diminution sensible de l’exportation
des gommes. De plus en plus concurrencées sur
les marchés d’Europe par les gommes d’Abys
sinie et d’Egypte et certains succédanés tels
que la résine d’arancavia,les gommes exportées
de la colonie ne donnent plus lieu, depuis une
dizaine d’années, aux importantes transactions
qui firent jadis la fortune de certains traitants.
Ce produit, qui, en 1894 était payé 2 francs le
kilo sur le marché de Médine, 1 franc en 1899
et 0 fr. 60 en 1900-1901, est tombé en 1903-1)904
à 0 fr. 30, et, depuis cette époque, les cours ne
se sont guère relevés. La quantité apportée sur
les marchés a subi une décroissance parallèle.
De 2. 000.000 de kilos en 1898-1899, elle est tom
bée à 216.000 en 1905. Les cours,un peu plus fer
mes les années suivantes, firent remonter ce
chiffre à 512 tonnes en 1909, puis à 571 en 1910,
mais en 1911 il retomba à 318 tonnes.
Ainsi, la quantité exportée est intimement
liée aux cours de ce produit sur les marchés
européens, qui ont leur répercussion dans la
colonie, et il est certain que le chiffre de 2.000
tonnes atteint en 1899 se serait maintenu de
puis et aurait même progressé si les Maures et
pasteurs, qui se livrent à la récolte de la gom
me dans les régions sahéliennes, et à son trans
port sur les marchés de Nioro, de Kayes, Mé
dine et Tombouctou, avaient continué à re
cevoir une rémunération suffisante de leur tra
vail.
12
-
Arachides. — Nous avons dit que le peu d’a
bondance des pluies, à la fin de l’hivernage de
1910, avait été préjudiciable à la qualité des
récoltes de céréales, qui pourtant s’finnonçaient
très belles.
Les mauvaises conditions dans lesquelles se
fit la maturité provoquèrent une diminution
considérable du rendement. Les champs d’ara
chides souffrirent encore davantage. Dans
nombre de lougans la sécheresse surprit les
graines au moment où celles-ci n’étaient encore
qu’en formation. P ar suite, les graines furent
petites et de mauvaise qualité.
Les cultivateurs bénéficient, toutefois, de la
hausse qui s’étendait en fin 1910 et 1911 sur
tous les oléagineux. Les arachides furent payés
aussitôt après la récolte, jusqu’à 0 fr. 15 et
0 fr. 17 le kilo au producteur par les maisons
de commerce de Kayes qui, les années précé
dentes, offraient au maximum 0 fr. 11 ou 0 fr. 12.
Des achats importants furent également effec
tués dans les cercles de Kita, Bamako, Ségou,
Djenné et Mopti.
Ainsi, la récolte, malgré sa mauvaise qua
lité, fut aussi rémunératrice pour l’indigène
que les années précédentes. D’autre part les
surfaces ensemencées ayant été sensiblement
augmentées, la quantité de graines réunies à
Kayes fut presque aussi importante qu’en 1910.
L’extension de la culture de l’arachide dans
toute la partie de la colonie traversée par le
chemin de fer, ainsi que dans les cercles de
Ségou, Djenné et Mopti préoccupe beaucoup
l’Administration locale. Cette culture proéure
d’importantes ressources aux indigènes et as
sure en outre aux navires et fluviaux qui mon
tent à Kayes, à l’époque de la crue, un fret de
retour avantageux et de plus en plus abondant.
Des renseignements obtenus, il ressort que
la dernière récolte a été d’une façon générale,
bonne dans les différents cercles. La quantité
exportée en 1912 sera, en conséquence, beau
coup plus importante que pendant l’année
1911.
Karité. — C’est la première fois que nous
enregistrons une sortie importante de produits
du karité. Différents essais d’exportation
avaient été tentés ces dernières années, mais,
par défaut de préparation convenable, ces es
sais n’avaient pas réussi.
On sait que l’amande de karité renferme une
très forte proportion (46 à 54 p. 100) de matière
grasse qui peut être utilisée pour la fabrica
tion du beurre végétal.
Les indigènes traitent d’ailleurs, pour leur
propre consommation et aussi pour la vente,
une certaine quantité d’amandes chaque an
née. Le beurre obtenu, qui contient beaucoup
d’impuretés et est assez agréable au goût, est
vendu, suivant les marchés et l’époque de l’an
née, à un prix variant de 0 fr. 30 à 1 franc le
kilo.
Outre que ce prix est déjà très élevé, on ne
pourrait songer à réunir un certain tonnage
de beurre sans faire monter immédiatement les
cours. Aussi les commerçants de la colonie
que cette question intéressait, recherchèrent
dans quelles conditions pourraient être expor
tées les amandes brutes.Un premier essai,tenté
en 1(910 par M. Dabrigeon, réussit parfaite
ment, et, en 1911, ce commerçant procéda à des
achats beaucoup plus importants. Plusieurs
maisons de la colonie vont, sans doute, suivre
ce mouvement. Les amandes achetées vertes
�— 13 —
aux indigènes qui les ont préalablement débar
rassées de leur pulpe, séchées au soleil
ou mécaniquement, puis décortiquées, fourni
rent 243 tonnes à l’exportation. La valeur est
de 400 à 500 francs sur le marché de Liverpool.
L’arbre qui produit la noix de karité est très
abondant dans les cercles de Kita, Bamako, Sé
gou, Bougouni, et San, région facilement ex
ploitable et qui, d’après M. le Directeur du
service de l’agriculture, pourrait fournir an
nuellement plusieurs milliers de tonnes d'a
mandes. Les peuplements sont particulière
ment denses dans la partie du cercle de Ségou,
comprise entre le Niger et le Bani, et c’est
dans le but d’exploiter plus intensivement ces
ressources naturelles du pays que MM. Carrié
et Dabrigeon ont demandé et obtenu l’auto
risation do placer un chemin de fer Decauville de 0 m. 60 sur la route qui partant de
Tamani sur le Niger, passe à Barouéli et
atteint le Bani près du village de Tiendo. L’ex
portation à laquelle peuvent donner lieu les
produits du karité est extrêmement intéres
sante pour la colonie et mérite de recevoir des
encouragements. En dehors des ressources
qu’ils procurent aux indigènes, les revenus ti
rés de l’exploitation de cet arbre sont en effet
une prime au reboisement.
Laines. — Le commerce d’exportation auquel
donnent lieu les laines du Marina est relati
vement récent et ne date que de 1907. La
première campagne fut d’ailleurs peu encoura
geante pour le commerce. Se basant sur des
renseignements obtenus à la suite d’une expé
rience de quelques tonnes de laine de choix fai
te en 1906, et qui leur laissait miroiter des bé
néfices considérables, les commerçants de
Djenné et de Mopti avaient acheté, en effet, à
un prix fort élevé et sans aucune étude préa
lable de la question toute la marchandise qui
leur était présentée, quelles qu’en fussent la
qualité et la longueur. L’effet ne se fit pas at
tendre ; sur les 500 ou 600 tonnes expédiées en
France en 1907, les deux tiers, à peine, purent
être vendus. Mélangées de laines trop courtes,
de poils et de crams-crams, les prix offerts
couvraient à peine les frais d’achat. L’année
suivante, aucun achat n’eut lieu et, depuis,
les commerçants que l’expérience a instruits,
n’acquièrent que des lots soigneusement triés
et préparés pour la vente.
Ces laines, utilisées surtout en matelasserie, sont cotées de 1.000 à 1.200 francs sur le
marché de Bordeaux. Payés de 0 fr. 30 à 0 fr.40
le kilo à Mopti ou Djenné, la marge du béné
fice laissé à l’exportateur est assez considé
rable. Signalons, en passant que la colonie
a installé à Niafunké une bergerie modèle,
dont le but est de fournir aux pasteurs de la
vallée du Niger des béliers reproducteurs pour
l’amélioration du mouton à laine. Une cin
quantaine de béliers ont été importés d’Algé
rie et croisés avec des brebis du pays.
L’établissement compte déjà près d’un mil
lier de métis de divers degrés de pureté, et,
sous peu, des prélèvements pourront réguliè
rement être effectués.
Le service zootechnique de la colonie s’effor
ce. d’autre part, d’améliorer les troupeaux
indigènes par la sélection rigoureuse des ani
maux reproducteurs et l’élimination méthodioue des moutons à poils ou à laine jarreuse.
Il se préoccupe également de répandre, par
des conseils et des encouragements donnés aux
éleveurs, la connaissance et la pratique des
meilleurs procédés d’élevage, de tonte et de
préparation de la laine et des peaux.
Or. — L’extraction de l’or dans la colonie
exerce une influence économique assez impor
tante pour qu’il paraisse utile d’en faire men
tion ici, 20 à 25.000 indigènes travaillent cha
que année, de janvier à mai, sur les placers,
tant dans le Bambouck que dans le Mandin
gue, le Ouassalou et le Lobi. La production est
assez difficile à évaluer, mais peut être fixée
sans exagération à 800.000 francs par an. Le
cercle de Satadougou a produit, à lui seul,
pendant l’année 1911, d’après les renseigne
ment donnés par le commandant de cercle, 190
kilos de précieux métal, d’une valeur de plus
de 500.000 francs. Les maisons de commerce en
exportent une quantité appréciable sur la mé
tropole, à l’insu des bureaux de douane. D’au
tre part, les dioulas qui vont l’acheter sur res
placers même vont souvent l’écouler dans les
colonies voisines, notamment en Gambie an
glaise, et le soustraient au contrôle de l’admi
nistration de la colonie. Une certaine quantité
est, en outre, conservée dans le pays et trans
formée en bijoux.
Il convient de signaler qu’en 1911, une com
pagnie minière (mines de Sénégambie) a ex
trait, par dragages de la Falémé, près de 50
kilos d’or en poudre ou en pépites. La drague
qui fonctionne actuellement jour et nuit pour
ra certainement doubler ce chiffre en 1912.
Cette nouvelle industrie, qui n’entrave en rien
les exploitations indigènes ne peut qu’être fa
vorable au développement économique du
pays.
Signalons encore les produits du crû expor
tés de la colonie, les peaux de bœufs ainsi que
les peaux de moutons et de chèvres, les plumes
d’autruches, l’ivoire, le coton, etc. Le mouve
ment commercial dont sont l’objet ces produits
est assez minime ; les exportations d’ivoire,
notamment ont beaucoup diminué depuis quel
ques années et sont presque milles actuelle
ment.
Le commerce cle la colonie s’intéresse beau
coup à d’autres produits tels que le dâ (chan
vre de Guinée),le kapok, le sisal et le sésame
Ces produits n’ont donné lieu, jusqu’à présent,
à aucune exportation sérieuse, mais parais
sent avoir beaucoup d’avenir.
Le dâ peut être cultivé sur une étendue con
sidérable, notamment dans la vallée du Niger.
Les fibres de ce textile sont très appréciées
par certains industriels de la métropole, et
leur valeur correspondrait approximativement
à celle du jute.
Quant au kapok, les expériences faites en
'111, par un commerçant de la colonie, M.
R affin, ont démontré que son exportation était
possible et pouvait être rémunératrice aussi
bien pour l’indigène qui procède à la récolte
que pour l’exportateur.* La bourre du kapok est
fournie par un bombax (bombax buonopozense
ou kapokier à fleurs rouges) qui existe en peu
plements assez importants dans la partie de la
colonie traversée par le chemin de fer de
Rayes au Niger, ainsi que dans les cercles de
Sé<rou, Koutiala et le Mossi.
Des échantillons envoyés en Francec par M.
�Raffin attirèrent fortement l’attention des in
dustriels. Le kapok soudanais peut être com
paré aux meilleures sortes de Ja.va. De l’avis
de la maison Larruder Lacroux et C° de Rou
baix, il serait plus soyeux que les kapoks d’au
tres provenances et plus utilisable pour la fila
ture. Il serait coté entre 2.000 et 2.200 francs la
tonne.
Il ne faut pas toutefois s’attendre à l’expor'tation immédiate d’un gros tonnage. Néan
moins, M. Raffin aurait réuni à la dernière ré
colte qui vient d’avoir lieu en février-mars, une
vingtaine de tonnes qui seront exportées à l’hi
vernage prochain. D’autres commerçants s’in
téressent à cette question et il est très possible
que dès 1910, la colonie exporte une cinquan
taine de tonnes de ce produit.
Les plantations de sisal de Kayes, apparte
nant à MM. Renoux et Martin, vont entrer
cette année en exploitation. Nous ne connais
sons pas encore quels seront les résultats de
ces entreprises sur lesquelles il est fondé beau
coup d’espérances.
La colonie entretient avec les colonies côtiè
res, et principalement avec la Côte d’ivoire,
la Guinée et la Gold Coast, un commerce extrê
mement actif et dont l’importance ne cesse
de croître avec le progrès économique du pays.
La totalité des échanges avec la Côte d’i
voire et la Gold Coast s’effectuait uniquement
il y a quelques années encore par l’intermé
diaire des dioulas et marchands haoussas, la
plupart étrangers au pays, et qui avaient- à
peu près complètement monopolisé le trafic
du bétail ainsi que celui des noix de kola, des
étoffes et articles manufacturés importés par
le Sud.
Indifférentes à cet accaparement, nos popu
lations semblaient méconnaître la puissance
de leurs richesses agricoles et pastorales et se
contentaient de bénéfices minimes que leur
abandonnaient les dioulas. Cette situation
s’est heureusement modifiée à leur avantage.
Stimulés par la nécessité d’acquitter l’impôt
en numéraire et encouragés, à cet effet, par les
commandants de cercle, à réaliser eux-mêmes
leurs produits sur les marchés de l’extérieur,
les indigènes de la Boucle et notamment ceux
du Mossi, du Yatenga et du Macina commen
cèrent en 1906-1907 à exporter sur les marchés
du sud, pour leur propre compte et sans l’in
termédiaire des dioulas, les produits de leur
élevage. Cette transformation des habitudes
commerciales s’est généralisée depuis dans
toute la colonie et a eu comme conséquence un
essor économique considérable.
En dehors du mouvement commercial local
existant entre nos cercles frontières et les cer
cles limitrophes des colonies voisines, un seul
article d’importation mérite d’être signalé :
c’est la noix de kola. Cette noix qui nous vient
des cercles de Beyle et Kissidougou en Guinée,
de Mankono, Kong et Bondoukou en Côte d’i
voire, et aussi de la partie centrale de la co
lonie anglaise de la Gold Coast fait l’objet dans
toute la colonie, d’un commerce considéra
ble. On la trouve sur tous les marchés et dans
les moindres villages, de Kayes à Tombouctou
et au lac Tchad, augmentant de prix au fur
et à mesure qu’on s’avance vers le nord.
Sur un total d’importation de 3.092.285 francs
en 1911, les noix de kola sont représentées
par 2.508.720 francs. Le chiffre correspon
dant de 1910 était de 2.308.908 francs.
La charge de kola (2.000 noix environ) vaut
de 80 à 90 francs dans les centres de produc
tion. Arrivé sur nos territoires, elle en vaut
déjà 125 ou 150. A Bamako, Ségou, Djenné,
Koutiala, la charge est vendue 200 francs. Ce
prix est encore plus élevé dans le nord de la
Boucle, et à Tombouctou ou Gao, les noix sont
vendues, au détail, à 0 fr. 20 en moyenne,
c’est-à-dire 400 francs la charge de 2.000 kolas.
Les noirs apprécient énormément ces noix et
consomment une partie de leurs ressources à
s’en procurer. Aussi la rapidité avec laquelle
s’est développé le commerce auquel elles don
nent lieu, est un indice certain de la prospé
rité de la colonie et de l’accroissement de l’ai
sance chez nos populations.
Les exportations du Haut-Sénégal-Niger, vers
les colonies de 1a. côte se sont élevées pendant
l’année 1911 à 7.432.951 francs, dont 5.362.871
francs avec les colonies françaises de la Côte
d’ivoire, de la Guinée et du Sénégal, et 2 mil
lions 070.080 francs avec la colonie anglaise de
1a. Gold Coast.
Le principal élément de ce commerce est
sans contredit le bétail qui compte dans l’en
semble pour plus de 6.000.000 francs. Nous
donnons plus loin un tableau des exportations
par pays destinataires ainsi que quelques ren
seignements succints sur l’élevage et son ave
nir dans la colonie.
En outre du bétail, le Soudan exporte au Sé
négal et surtout en Guinée des produits agri
coles, riz, mil, beurre de karité, etc., en quan
tités assez considérables et qui vont en augmen
tant chaque année. Les étoffes indigènes, cou
vertures de coton ; les nattes du Niger, alimen
tent également un trafic assez important.
Le courant d’exportation des céréales de la
vallée du Niger, sur la Guinée se serait accru
encore beaucoup plus rapidement si les moyens
de communication entre Bamako et Kouroussa
avaient été améliorés parallèlement à ceux du
bief aval de Koulikokro. Dans le bief sud, la
navigation qui est dangereuse en toutes sai
sons, est encore limitée en effet aux chalands
et pirogues indigènes.
Néanmoins, et malgré les cours élevés des
céréales, près de 3.000 tonnes de mil et 1.000
tonnes de riz furent dirigés de Bamako sur
Kouroussa pendant l’année écoulée.
Les riz notamment pourraient être exportés
en quantités beaucoup plus considérables vu
les hauts prix atteints par ces céréales sur les
marchés de la Guinée. L’industrie minière qui
tend à prospérer dans la région de Siguiri ne
pourra qu’augmenter dans la suite l’impor
tance du débouché offert à ces grains. Certains
commerçants de Bamako et de Mopti ne per
dent. d’ailleurs, pas de vue cette question et
songent à compléter leur flottille de> transport,
dans le bief sud, par des remorqueurs à fai
ble tirant d’eau.
Par ailleurs : l’administration locale s’ef
force d’implanter dans le Macina. la culture de
variétés'de riz à pellicules blanches plus beau
et surtout plus commercial une les sortes du
Niger, petites et à pellicules rougeâtres ou noi
râtres. Un essai tenté dans ce sens en 1911,
autour de Mopti a parfaitement réussi. Ajou
tons enfin, que MM. Simon, de Mopti, ont p e r
fectionné leur usine de décortiquage, et peu-
�15 -
vent fournir au commerce un tonnage appré
ciable de riz d’aussi belle apparence que les
riz importés de l’étranger.
Exportation de bétail en 1911
BÉTAIL
Sénégal
fr.
Bœufs ..
Moutons
Chevaux
Anes ....
Guinee
COte-d’ Ivoire
Gold Coast
fr.
fr.
fr.
702.000 636.500
197.700 60.600
61.810 182.400
13.800 26.000
1.986.390 1.587-160
203.670 208.452
122.800
56.000
27.300 116.500
Totaux. 975.300 906.000 2.340.160 1.968.112
Ainsi qu’il ressort du tableau ci-dessus, les
exportations de bétail se sont élevées, pendant
l’année 1911, à 6.191.572 francs.
Le nombre des têtes de bétail dirigées sur
la Côte d’ivoire et la Gold-Coast a été légè
rement inférieur à celui enregistré pendant
l’année précédente. Ce ralentissement est dû,
d’une part à la baisse du caoutchouc qui pro
voqua dans les colonies sud une diminution
très sensible des ressources indigènes et par
suite une importation moins considérable de
produits ou animaux de boucherie venant de
l’extérieur, et, d’autre part, aux épizooties de
péripneumonie qui ont sévi tant dans les cer
cles de Bandiagara et Dori qu’en Côte d’ivoire
même et qui ont paralysé complètement, à cer
taines époques, le mouvement d’exportation.
En décembre, notamment, d’importants trou
peaux venant du Macina et dirigés sur la
Côte d’ivoire rebroussèrent chemin en arri
vant à la frontière, les conducteurs ayant ap
pris qu’une épizootie exerçait des ravages con
sidérables dans le cercle de Mankono.
Tant que ne sera pas achevé le Thiès-Kayes,
ces colonies constitueront les principaux dé
bouchés de la vallée du Nieer, de même que la
Gold Coast continuera à être le principal mar
ché pour le bétail du Mossi, du Gourma et du
Yatonga, tant que le chemin de fer de la Côte
d’ivoire n’aboutira pas à Bobo-Dioulasso.
Ces débouchés sont, pour l’instant, d’une im
portance capitale pour l’élevage du Haut-Séné
gal-Niger. L’exportation peut avoir lieu pen
dant toute l’année (sauf cependant pendant les
mois d’août et de septembre où les routes sont
coupées par les marigots et les mares d’hiver
nage), les pâturages augmentant de qualité au
fur et à mesure qu’on descend vers le sud. La
présence de tsé-tsé dans certaines régions est
souvent néfaste aux troupeaux de passage ;
néanmoins les pertes ne sont généralement pas
supérieures à 10 ou 15 p. 100 des animaux,et les
bénéfices réalisés sur l’ensemble d’un troupeau
sont fort encourageants. Les bœufs sont vendus
à une moyenne de 120 francs, les plus beaux
atteignent 150 francs. La durée du voyage aller
et retour est de trois mois environ.
En outre du bétail bovin, le Haut-SénégalNiger a expédié en 1911 sur ces mêmes mar
chés d’autres produits de son élevage, mou
tons, chevaux et ânes, pour une valeur de
plus de 1.200.000 francs.
GUINÉE FRANÇAISE
(1) Le commerce de la Guinée française a été
en 1911 de ................................ 37.948.169 Fr.
En 1910 il s’était élevé à ........ 47.869.177
Il semble résulter de ces chiffres qu’en 1911
la prospérité de la colonie a été tout au moins
compromise.
On ne saurait nier en effet la répercussion
que la crise du caoutchouc a eue sur le mouve
ment des affaires en Guinée, mais, au lieu de
se laisser frapper par cette grosse diminution de
9.921.008 fr., il. convient de dégager les causes
qui ont dû amener une diminution aussi con
sidérable dans les transactions.
Tout d’abord, le tableau comparatif du mou
vement commercial pendant les six dernières
années nous apprend que, si 1911 est en infé
riorité vis-à-vis de 1910 et 1909 respectivement
de 9.921.008 et 4.340.995, elle est en avance m ar
quée sur 1906, 1907, 1908, et reste supérieure de
près d’un million à la moyenne quinquen
nale 1906-1910, malgré l’apport considérable de
ses deux devancières immédiates.
Dans les premiers mois de 1910, sous l’in
fluence de spéculations, le caoutchouc attei
gnit sur les marchés la côte de 21 fr. 75. En
Guinée, il fut payé jusqu’à 20 francs le kilo,
à l’indigène. Celui-ci dépensa alors sans comp
ter et, rapidement épuisa les réserves de m ar
chandises entassées dans les dépôts et comp
toirs en vue de la campagne de traite de 1910.
Les commerçants européens, ne voulant pas
voir un danger dans cette hausse, firent de
grasses commandes dont l’exécution s’effectua
au cours de l’année 1910 et aussi pendant le
premier trimestre de 1911, mais pour des quan
tités d’une importance bien moindre.
Survint la baisse. Il en résulta un temps
d’arrêt dans les transactions, qui se traduisit
par une diminution dans les importations.En
1911, on a en partie vécu sur les stocks accu
mulés en 1910.
Il y a lieu de signaler aussi la part que prend
le riz dans le décroissement signalé à l’impor
tation. En 1910, nous avons été tributaires de
l’Extrême-Orient pour une somme de 2.389.402
francs ; en 1911, pour 1.014.920 francs seule
ment ; soit pour ce seul produit, une différen
ce en moins de 1.474.482 francs. Ce résultat est
obtenu grâce à l’extension de nos rizières et
par suite d’une récolte favorable.D’autre part, si nous envisageons la situa
tion au point de vue de l’exportation, nous
nous trouvons en présence d’un accroisse
ment de 1.304.457 fr. en faveur de 1911, ac
(i) Rapport sur le commerce de la Guinée Française
croissement qui s’élève à 2.351.344 francs si
en 1911. (Bulletin de l’Office Colonial, septembre 1912) nous faisons la comparaison avec la moyenne
�— 16 quinquennale 1906-1910 ; encore, ce résultat ee
trouve-t-il faussé au détriment de 1910 par le
fait que le caoutchouc était côté de 8 fr. 50 à
9 fr. pour les évaluations statistiques pendant
cette période quinquennale, et qu’il ne l’était
plus qu'à 8 fr. en 1911.
De plus, nous enregistrons une augmenta
tion sensible dans l’exportation, non seule
ment de caoutchouc, mais encore des princi
paux de nos produits « dits secondaires » :
animaux vivants ; peaux, cire, amandes de
palme, sésames, arachides.
En passant, notons ce résultat qu’en dehors
de la gomme, le pays offrait d’autres ressour
ces qu’on ne devait pas dédaigner, et, qu’à
juste titre, on doit considérer comme des fac
teurs de la fortune de la colonie.
Les exportations sont en avance de 1.304.457
francs sur les chiffres de l’année précédente.
Le caoutchouc y contribue pour 802-614 fr. ; les
autres produits, dits secondaires pour le
reste soit 501.843 fr.
Il y a lieu de remarquer que ces chiffres ne
correspondent nullement à la réalité. Pour
les caoutchoucs, il est de toute évidence que
la valeur des 210.058 kilo-s exportés en plus en
1911 est bien supérieure à celle signalée plus
haut. C’est qu’en effet, le caoutchouc était coté
en 1910 à 8 fr. 50 le kilo pour les évaluations
statistiques, tandis qu’il n’était plus qu’à 8 fr.
en 1911. Il conviendrait donc de diminuer de
0 fr. 50 par kilo, soit de 835.475 fr., le chiffre
des exportations de 1910, ce qui augmenterait
d’autant l’excédent en faveur de 1911.
D’un autre côté, les échanges avec les colo
nies du groupe de l’Afrique Occidentale fran
çaise ne sont pas repris dans les relevés com
merciaux. Il s’en suit que nous mentionnons
pour 1911, au tableau des principales m ar
chandises exportées, des quantités bien infé
rieures à celles qui sont réellement sorties de
la Guinée, alors que les chiffres de 1910 repré
sentent 1© commerce extérieur augmenté de ce
lui fait avec les autres colonies du groupe. En
1911, il a été exporté à destination de ces der
nières 345 bœufs valant 43.125 fr, 36.209 kilos
de kola valant 72.428 fr., 171.217 kilos d’huile
de palme valant 102.730 fr.
Quand au caoutchouc, les exportations d©
1911 atteignent 1.900 tonnes, chiffre inconnu
jusqu'à ce jour.
La cote excessive que le caoutchouc atteignit
en avril 1910 eût comme conséquence fâcheuse
la dépréciation de nos qualités sur les marchés
européens- L’indigène, pour augmenter son
gain, sans se rendre compte du préjudice
considérable que ces falsifications allaient en
traîner, n’a pas hésité à employer tous les
moyens en son pouvoir pour accroître le poids
de 6es récoltes ; des matières étrangères, de la
terre, des cailloux furent mis dans les boules ;
on mélangea des latex de qualités différentes
et l’on recouvrit le tout d’un© mince enveloppe
de caoutchouc de première qualité, etc.
Cette question de qualité préoccupa la Cham
bre de Commerce de Bordeaux qui demanda
l’application des mesures préconisées par
l’Union Coloniale. Ces mesures comportaient
pour l’indigène l’obligation de présenter le
caoutchouc sous forme de plaques, galettes,
crêpes ou lanières très minces.
L’administration et le commerce étaient dé
jà entrés dans cette voie. A Kankan, s’était
fondée la « Ligue contre la fraude du caout
chouc », grâce à leur action énergique et com
binée, 1© caoutchouc en plaquettes fit son ap
parition.
Le marché fut, dès le début, favorablement
impressionné, et l’on signala également de
Bordeaux une amélioration très sensible dans
la qualité des boules qui ne présentaient plus,
fin 1911 qu’un faible pourcentage de boules
chargées de terre ou d’autres corps étrangers.
Toutefois, dans les plaques, s’il s’en trouve
d© minces, de 1 à 2 cent., il y a, paraît-il en
core beaucoup trop de lots composés de pla
quettes de 3 à 4 cent., lesquelles seraient fraî
ches, humides, poreuses et contiendraient un
peu de terre.
Mais l’amélioration de la qualité de notre
principal produit d’exportation n’est pas le
seul but que l’on doit viser. La présentation en
plaquettes n’est qu’un moyen de prévenir la
fraude ; on s’en aperçoit aux côtes élevées
qu’atteignent également les boules de Nunez,
lesquelles bien préparées et exemptes d’adulté
ration et sont appréciées à l’égal des plaquet
tes. Un autre point noir, c’est l’arrivée sur le
marché, en quantités de plus en plus considé
rables, du caoutchouc d© plantation.
Animaux vivants. — Les animaux vivants
présentent des augmentations sensibles ; les
bœufs gagnent 1.111 têtes pour 138.875 fr. ; les
moutons 1.811 têtes pour 27.165 fr., et encore,
dans ces quantités, n’-est-il pas tenu compte de
345 bœufs valant 43.125 fr., exportés à destina
tion des colonies du groupe.
Peaux brutes de bœufs. — Cet article prend
une avance de 190.332 kilos pour une valeur de
333.081 frs. C’est un accroissement de près de
50 %.
Aux 602.515 kilos de peaux brutes d© bœufs
exportés correspond, à raison de 5 kil. par
peau, un nombre de 120.503 animaux abat
tus. En ajoutant à ce chiffre, les 9,342 bœufs
sortis de la colonie, on a un total de 129.845
animaux prélevés en une année sur les trou
peaux de la colonie et encore ce chiffre est-il
au-dessous de la réalité, car toutes les peaux
ne parviennent pas à la côte. On peut évaluer
à 12.000 environ le nombre de celles qui sont
conservées dans le pays pour l’usage person
nel des indigènes. Il résulte de ce rapide ex
posé que le troupeau guinéen représente une
richesse considérable, et que l’élevage tient
une des premières places parmi les nombreu
ses ressources de la colonie.
Amandes de palme. — En augmentation de
246.552 kilos, sur 1910, l’exportation atteint
le chiffre de 4.826.499 kilos. Cependant, cette
quantité qui paraît importante ne repré
sente qu’une faible partie de celle qui pourrait
être exportée, si l’indigène voulait se donner
la peine de recueillir les fruits que la BasseGuinée produit en grandes quantités.
Les arachides gagnent 495.962 kilos en 1911.
Malgré cela, les sorties restent inférieures de
600 tonnes aux exportations de 1909 et de 1908.
Ces graines ne trouvent pas en Guinée un ter
rain aussi favorable à leur développement
qu’au Sénégal. Néanmoins, elles peuvent être
utilement cultivées dans les régions du RioNunez, du Rio-Pongô et de la Mellacorée, et
levenir l’objet d’un trafic important.
�— 17 Sésames. — Le.sésame est en augmentation
sensible ; 169 t. L’extension de la culture de
cette graine, offre un sérieux intérêt par suite
de sa valeur sur les marchés d’Europe, parti
culièrement de Marseille, qui en reçoit de gros
ses quantités. Cette plante vient très bien en
Guinée, non-seulement sur les côtes, mais en
core dans les régions montagneuses. La péné
tration de ces régions par le chemin de fer
amènera un accroissement certain dans la
production de ces graines qui sont d’une con
servation facile et donnent une huile recher
chée. L’excédent signalé en est une première
preuve.
Huiles de palme. — Les expéditions de ce
produit semblent subir une chute sensible ;
elles tomberaient de 157 tonnes à 7.944 k. ; il
n’y a là qu’une apparence. Ainsi qu’il a été
dit plus haut, le premier chiffre se rapporte
aux exportations faites sur la France, sur l’é
tranger, aussi bien qu’à destination des au
tres colonies du groupe, et, pour que la com
paraison puisse se faire, il conviendrait
d’ajouter aux 7.944 kilos signalés pour 1911 les
171 tonnes expédiées sur le Sénégal au cours
de l’année ; nous nous trouverions alors en
présence d’un excédent de 22 tonnes.
Gomme copal. — Chaque année amène un
recul .sensible des sorties de cette gomme. Elles
sont tombées de 175 tonnes en 1908 à 108 en
1911. Cela tient à la destruction d’une partie
des peuplements de gommiers copal par les
feux de brousse et à l’indifférence de nos pro
tégés en présence des cours peu rémunéra
teurs.
Noix de kola. — Ces fruits perdent 76.593
kilos, chiffre qui serait ramené à 40.384 kilos
si on en défalquait les 36.209 kilos qui ont été
dirigés sur le Sénégal. Ce déficit doit être attri
bué aux hasards des récoltes.
L’exportation des bananes et ananas reste
stationnaire. L’an dernier, on signalait un
accroissement de 120 tonnes dans les expor
tations de la Société « La Camayenne ». Nous
espérions cette année enregistrer un sembla
ble résultat, étant donnée l’importance que devait prendre cette entreprise. Malheureuse
ment, la production gênée sans doute par
quelques à-coups, n’a pas suivi cette progres
sion.
Les poteaux et écorces de palétuviers se pré
sentent avec une avance de 616 stères pour les
premiers et de 31 tonnes pour les seconds. L’ex
ploitation méthodique de ces produits par la
Société Lyonnaise, installée à Dubréka, amè
nera des résultats appréciables.
De tous côtés, des essais intéressants sont
entrepris dans le but de tirer parti des pro
duits du sol guinéen qui, jusqu’ici n’avaient
pas retenu l’attention, ou, tout au moins,
n’avaient pas été exploités. Une usine fondée
par M. Magnan s’est installée à Boulbinet, pour
le traitement du lamy, du méné, du touloucouna, qui donnent des huiles destinées à être
employées surtout en stéarinerie et savonnerie.
Le méné donnerait aussi une huile comestible
très fine. Le grand obstacle est ‘l’apathie die l’in
digène qui ne veut pas se donner la peine de
cueillir ou même d/e ramasser ce® graines. Il
y a toutefois lieu d’espérer que l’on pourra réu
nir les quantités nécessaires au fonctionnement
de l’usine et qui peuvent être évaluées à 100
tonnes, par an pour les débuts.
L’usine traiterait également, pendant la sai
son pluvieuse, des arachides pour en extraire
une huile comestible. On s’occuperait aussi
du décortiquage du riz.
Allons-nous sous peu voir la mise en valeur
de notre sous-sol ? Il semble bien qu’il y ait
déjà un comencement d’exécution.
Les gisements de Kaloun et de Soubouya,
connus déjà depuis de longues années, n’of
fraient que peu d’intérêt malgré leur haute
teneur en fer, par suite de la difficulté que pré
sentait le transport du minerai au point d’em
barquement. Aujourd’hui, le C. F. K. N. tra
verse ces gisements dans toute leur longueur
et, de ee fait en modifie complètement les con
ditions d’exploitation. Les diverses missions
qui eurent à étudier ces gîtes s’accordent à y
reconnaître une des grosses réserves de fer
actuellement connues, et la consommation tou
jours croissante de ce métal dans le monde
vient leur donner une importance de tout pre
mier ordre. Un premier chargement de 3.000
tonnes, doit sous peu être expédié en Europe,
et si l’essai est concluant, l’exploitation nor
male commencera aussitôt.
C O T E -D ’IVOIRE
(1) Le mouvement général du commerce de la
colonie s’est élevé en 1912 à 35.149-823 frs con
tre 38.809.772 fr. en 1911 ; soit une diminution
de 3.659.949 fr. pour l’année écoulée.
Le chiffre global se décompose ainsi : Im
portations : 17.534.048 fr. ; exportations :
17.615.775 fr.
La décroissance survenue dans nos transac
tions de la campagne 1912 porte principale
ment sur les importations qui présentent une
(1) Extrait d’un rapport sur le mouvement économi que et commercial de la Colonie, en 1912, adressé par
M. le Gouverneur de la Côte-d’Ivoire à l’Institut Colo
nial de Marseille.
moins-value de 3.032.892 fr., sur celles de l’an
née précédente, alors que les exportations ne
sont inférieures que de 627.057 fr. à celles de la
même époque.
Ce fléchissement important des affaires est
dû, en première ligne aux approvisionnements
considérables qui avaient été faits en 1911
par suite de l’installation de nouvelles mai
sons et de l’extension que certaines compa
gnies commerciales avaient donné à leurs opé
rations grâce à l’apport d’importants capi
taux.
Dès 1910 d’ailleurs, l'épuisement exception
nel des stocks de marchandises, occasionné
par une réalisation des plus favorables des
�— 18 produits du crû, avait fait prévoir pour 1911
l’accroissement considérable des importations
qui s’est effectivement produit. Les mesures
prises par le commerce, fin 1911, en prévision
d’une élévation des droits sur les alcools et les
tabacs, accentuèrent encore ce mouvement. La
campagne 1912, a donc été commencée avec les
grands assortiments faits pendant l’année pré
cédente et son chiffre d’affaires dans cette
branche de notre commerce, a été influencé en
conséquence.
L’abaissement du rendement en argent des
principaux produits de la colonie, consécutif
aux diminutions des cours d’achat survenues
dans le courant de l’année, a d’autre part,
amené les négociants à surseoir à leurs réap
provisionnements pour 1913.
Quant à la moins-value de 627.057 fr. cons
tatée dans les exportations de 1912, compara
tivement à l’année précédente, elle a été uni
quement occasionnée par les diminutions suc
cessives des valorations des produits du crû.
Les quantités exportées sont, au contraire, en
augmentation, comme on le verra plus loin.
La moins value générale des exportations
627.057 fr, concerne tout particulièrement les
sorties de caoutchouc et d’huiles de palme :
Caoutchouc, 1.631.447 fr. en moins pour 1912.
huile de palme, 336.276 fr. en moins pour 1912.
La majorité des autres produits et principa
lement l’acajou et les palmistes, accusent une
forte augmentation :
Bois d’ébénisterie, 634.163 fr. en plus pour
1912- Amandes de palme, 178.396 fr. en plus
pour 1912.
Les exportations d’animaux vivants en GoldCoast, par Bondoukou se sont élevés à
441.170 fr. Ce mouvement commercial est pour
la première fois, relevé par le service des
douanes.
Quantités comparées des principaux produits
exportés en 1911-1912 :
1911
Caoutchouc..........................
Huile de palme....... ........
Amandes de palm e.........
Acajou.............................
1912
en plus pour 1911
113 tonnes
151 »
1.548 »
8.901 me.
1.376 tonnes
6.776 »
6.799 »
40.653 me.
1.263tonnes
6.625 »
5.251 »
31.752me.
Les exportations ont eu les destinations suivantes :
1911
1912
F ran ce.......................... 7.389.838 Fr.
Angleterre..................... 9.680.488 »
Allemagne.....................
835.968 »
6 852.615 Fr.
8.354.048 »
1.483.808 »
En moins : 537.223
»
1.326.440
En plus:
647.840
Contrairement à l’année précédente, l’Alle a expédié .L’augmentation de ses achats porte
magne a plus reçu de la colonie qu’elle ne lui principalement sur les :
Caoutchouc........ ....................
176.130 Fr. en 1 9 1 2 contre
1.039 Fr. en 1 91 1
Huile de palme........................
70.043 »
»
20.193 »
»
P a lm is te s ............................... 1.067.246 »
»
785.449 »
»
produit,
soit
:
996
tonnes
sur
1-376
tonnes.
L’Angleterre conserve toujours la supréma
tie dans le commerce de nos bois : 1.955.600 fr.
Nos envois à l’extérieur se décomposent prin
en 1912 contre 1.820.211 fr. en 1911.
cipalement pour la métropole, qui en a reçu
Elle a reçu en outre les 7/10° du caoutchouc les 39 % en :
Huile de palme......... . .. 3.350.78S Fr. les 9/10'* des quantités exportées.
1/3
»
Amandes de palme............
649.847 »
1/6
»
Acajou.................................
474 128 »
1/4
»
Caoutchouc.......................... 2.106.720 »
Café......................................
42.509 » la totalité.
»
Or.........................................
67.890 »
Les principaux ports, reçoivent à l’importa
tion, la plupart des articles de toute prove
nance.
Bassam
Huile de palm e....... Kil. 4.302.325
Amandes.................
3.609.680
Acajou....................
21.926.667
Défenses d’èléphauts
8.196
Café.........................
7.823
Les exportations, au contraire, présentent
certaines localisations suivant les productions
dominantes des diverses régions :
Assinie
13.504
88.460
4.197.167
322
19.919
Le mouvement général du commerce dans la
zone maritime comprise entre la frontière de
Gold-Coast et Grand-Lahou est de plus en plue
avantageux pour Grand Bassam. La sécurité
et la facilité avec lesquelles se font, dans ce
dernier port, les opérations de transborde
ment ; la proximité du railway qui en plue du
Laliou
Sassandra
1.326.137
1.406.579
3.399.433
674
30
84.796
268.684
956.356
475
»
Jacqueville
804.088
924.836
»
»
12
Autres ports
245.799
517.607
10.150
157
754
trafic de l’intérieur, a déjà détourné à son pro
fit la majeure partie des produits autrefois
exportés par Lahou et même par Assinie, enfin
le service régulier de la batellerie lagunaire,
et l’intensif commerce de bois de la région font
de Grand-Bassam le premier port de la colo
nie.
�-
Jacqueville lui abandonne la plus grande
partie des huiles de palme récoltées dans la
lagune Ebrié.
Grand-Lahou, depuis que Dimbokro et Bouaké ont remplacé, pour le caoutchouc des ré
gions environnantes, les importants marchés
de Tiassalé et de Toumodi, en est réduit à vi
vre de son hinterland.
Quant à Assinie, l’avantage d’un tarif ré
duit lui assure seul, malgré l’attirance du
rail, une assez forte partie du caoutchouc de
l’Indénié et du Bondoukou. Ges deux derniers
ports maintiennent, d’ailleurs par les produits
du palmier et de l’acajou la progression de
leur mouvement maritime.
Le trafic de Sassandra et de Tabou dont le
développement conserve le caractère ascen
sionnel signalé dans le courant des deux an
nées précédentes, a présenté en 1912 une aug
mentation assez importante. Cette prospérité
est due à la pacification en cours des régions
intérieures qui desservent ces ports.
Le grand essor commercial de la Côte d’ivoi
re, qui, depuis 1905, n’a presque pas interrom
pu son mouvement ascensionnel s’est encore
19 -
affirmé dans le courant de l’année 1912, dont
les résultats sont d’une excellente moyenne,
malgré les désavantages extérieurs subis pen
dant cette campagne.
Les fluctuations des marchés de vente, qui
ont amené par la baisse des cours du caout
chouc et des dérivés du palmier une décrois
sance très sensible du rendement en argent de
nos produits, n’a pas atteint la vie économique
de la colonie, qui n’a point cessé d’être très
active et très intense. Les quantités de pro
duits exportés ont fortement augmenté.
La variété et l’importance de ses richesses
naturelles, le développement de leur exploita
tion qui, par le rail suivant la pacification
s’étend à presque toutes les régions du pays,
permettent à la Côte d’ivoire de supporter avec
une certaine aisance les inévitables à coups
auxquels sont tour à tour exposés les trois
grands produits mondiaux qu’elle exporte.
L’extension prise par son commerce de bois
pendant ces dernières années, la progression
marquée de ses exportations de matières oléa
gineuses et de caoutchoucs ont, en effet, con
tre-balancé heureusement le déficit causé dans
les réalisations de ces deux derniers produits,
par la mauvaise tenue des cours.
DAHOMEY
(1) L’essor économique de la colonie s’est af
firmé en 1911 par un nouveau progrès de 16 %
sur le mouvement commercial de 1910.
Les conditions climatériques et notamment
les pluies torrentielles tombées presque sans
interruption en mai et en juin ont été les cau
ses premières de la prospérité générale. L’ex
cès d’humidité, contraire aux maïs et aux pro
duits de cultures vivrières, a grandement favo
risé la fructification des palmiers et les deux
récoltes d’amandes, en particulier celle de sep
tembre-octobre.
Vers cette époque une forte hausse des corps
gras, provoquant l’activité des exportations du
second semestre, donna lieu, au profit des cul
tivateurs, à de grosses réalisations avec leur
répercussion normale sur les entrées qui furent
elles-mêmes encore influencées par le rende
ment des petites industries indigènes, entre au
tres celle des pêcheries.
Pendant toute l’année la circulation monétai
re a été normale, la Banque et les maisons de
commerce encore sous le souvenir de difficul
tés toutes récentes, s’étaient munies de réser
ves suffisantes en monnaie divisionnaire d’ar
gent pour faire face aux importants besoins
de la campagne ; ainsi fut évitée une crise du
genre de celle qui paralysa pendant un temps
les affaires en 1910.
Enfin l’exploitation des voies ferrées a contri
bué pour beaucoup au développement de la co
lonie ; par des facilités apportées par les trans
ports rapides des produits des régions éloi
gnées de la côte, la voie ferrée a grandement
aidé à l’extension de l’aire des cultures.
(1) Extrait du Rapport pour 1911, publié dans le
Bulletin de l’Office Colonial, déc. 1912.
Amandes de palme. — La récolte des pal
mistes de 1911 est remarquable par son abon
dance ; elle dépasse d’environ 13 et 15 % les
rendements de 1909 et de 1910 considérés déjà
comme exceptionnels. La production a plus que
doublé en l’espace de 5 ans.
Huile de palme. — De même le commerce des
huiles également très actif profite à la sortie,
quoique dans des proportions moins fortes que
les' amandes, d’une plus-value sur 1910 et mê
me sur 1909 dont le tonnage n’avait cependant
uns été dépassé jusqu’ici.
En résumé les amandes et les- huiles, pro
duits sur lesquels repose à peu près toute la
vitalité économique de la colonie, sont en plei
ne prospérité ; l’aire d’exploitation des peuple
ments s’est grandement développée dans les
régions desservies par la voie ferrée, on peut
citer notamment comme exemple de l’essor que
peut provoquer le passage du rail, la transfor
mation rapide d’Abomey-Bohicon dont les expé
ditions de produits sur la côte ont passé de
1.311 tonnes en 1909 à 2.696 tonnes en 1910 et
à 4.056 tonnes en 1911. Les plantations sont
mieux entretenues que par le passé et les mesu
res récentes prises pour la sauvegarde des pal
miers ont produit un heureux résultat.
Coprah. — Le coprah rétrograde de 467 à
350 tonnes. Dans ces chiffres sont comprises les
quantités provenant de la Nigeria et expédiées
sur Marseille, après avoir acquitté les droits
d’importation à l’entrée dans notre territoire,
le régime du transit n’étant pas encore institué
au Dahomey. Or, il est à remarquer que la
diminution de 117 tonnes relevée pour 1911
porte entièrement sur la production du Daho-
�-
mey, les produits de même nature Importés
de la colonie anglaise voisine s’étant élevés à
97 tonnes, exactement le même tonnage qu’en
1910.
Ce recul doit être attribué aux pluies qui
sont tombées au début de l’année et qui ont
mis obstacle à la dessication des cocos.
Coton. — Il a été exporté 132 tonnes de coton
en laine contre 120 tonnes en 1910. L’augmen
tation eut été d’ailleurs plus sensible si certai
nes circonstances n’étaient venu suspendre
momentanément le fonctionnement des usines.
On relève, en effet, pour la première fois et
pour cette raison une sortie anormale de 70
tonnes de coton brut contre néant les années
précédentes. Le rendement en fibres étant de
28 % environ, c’est en conséquence par 152 ton
nes que l’exportation totale du coton aurait dû
se chiffrer en 1911.
A la suite du décès de M. Poisson qui fut
l’âme de l’Association Cotonnière au Dahomey,
et lorsqu’à cette association succéda la Com
pagnie française du coton colonial, les usines
traitant le coton brut n’ont pas fonctionné fau
te de personnel au début de l’année, et le com
merce de la place a dû s’adresser aux usines
de la colonie allemande voisine pour l’égfenaere, l’emballage et l’expédition en Europe.
Cette situation regrettable a pris fin.
La récolte a été bien supérieure à celle des
années précédentes ; on Dévalue approximativevement à 500 tonnes ; sur ce chiffre 300 tonnes
ont été achetées par les maisons allemandes
de la place et 200 tonnes par la Compagnie
française du coton colonial à raison de 0 fr. 25
à 0 fr. 30 le kilo.
Le coton égrené, qui se vendait au Havre à
raison de 15 à 1.600 fr. la tonne, subit depuis
quelques mois une forte baisse de cours et ne
vaut plus que 1.100 fr. au maximum.
Le Compagnie française du coton colonial a
distribué 105 tonnes de graines dans les cercles
de Sa.valou, Savé, Abomev, Zagnanado, Para
kou, Djougou et Kandv. Elle se dispose à dis
tribuer également 5.000 fr. de primes sur les
crédits de 1911.
Beurre de Karité. — Le beurre de Karité est
également en diminution : 16 tonnes contre 37
en 1910.
Ces quantités sont encore trop peu importan
tes pour qu’on puisse tirer aucune conclusion
pessimiste de ce recul, tant que l’exploitation
des produits en question n’a pas donné lieu
jusqu’ici à un essai sérieux.
Toutefois on peut expliquer cette diminution
par les raisons suivantes : les exportations de
1910 ont' surtout servi à l’expérimentation au
point de vue alimentation et saponification ;
on cherchait à en tirer un succédané de la
margarine ; les essais n’ont pas été satisfai
sants à cause de la composition très complexe
du produit qui varie selon l’état et l’ancienneté
des noix au moment de leur traitement et de
leur préparation sur place par les indigènes.
Il faut également tenir compte des fraudes, le
plus souvent par adjonction d'iguame pilée,
qu’il serait nécessaire de réprimer.
On doit envisager que la colonie est appe
lée à tirer ~rand profit de cette richesse natu
relle dont le champ de production s’étend sur
tout le moyen Dahomey, de Parakou jusqu’à
20
-
Kandy, et plus au Nord dans toute la boucle
du Niger. Les peuplements existants suffiraient
à une production minimum de plusieurs dizai
nes de milliers de tonnes. Solide à la tempéra
ture de 36°, le beurre de Karité présente, au
point de vue commercial, l’avantage de pou
voir être placé sous simple feuille de papier
parcheminé, d’où grande économie possible
dans le prix de revient comparativement aux
produits alimentaires similaires, végétaline et
cocose qui, liquides à 20°, sont logés dans des
boîtes soudées.
La valeur commerciale du beurre de Karité
est à peu près la même que celle de l’huile de
palme avec une tendance à dépréciation du fait
du coefficient élevé d’impuretés trouvées dans
ce produit en Europe, lors de son utilisation
industrielle.
Cacaos. — La plus grande partie des cacaos
exportés de la colonie provient de la mission
catholique de Zagnanado.
Il est sorti en 1911 : 10 tonnes contré 2 tonnes
en 1910.
Toutefois cette forte plus-value de l’exporta
tion en faveur de l’année écoulée n’est pas due
ainsi qu’on pourrait le penser à une augmenta
tion de la production. La récolte qui a été en
effet de 5 t. 500 n’a pas varié en comparaison
avec les autres années, puisqu’on avait obtenu
5 t. 100 en 1908, 5 t. 200 en 1909 et 5 t. 500 en
1910.
La plus-value constatée à la sortie provient
uniquement de ce fait que l’année 1911 a béné
ficié d’une grande partie des expéditions de la
récolte de 1910 qui avait été tardive et de l’ex
portation toute entière de la récolte de 1911 qui
a été par contre très précoce.
Il est même advenu par suite de cette cir
constance que le maximum de 10 tonnes qui
bénéficie de la détaxe de la moitié des droits à
l’entrée à la métropole a été presque atteint. Il
serait donc peut-être utile, en prévision de phé
nomènes analogues futurs, de provoquer l’aug
mentation du tonnage de faveur et cette me
sure est d’autant plus à envisager que les
efforts de l’administration locale pour l’exten
sion des plantations indigènes, dans les cer
cles du Mono et de Zagnanado, contrariés en
1910 par les inondations, sont appelés à porter
quelque jour leur fruit, le sol du Dahomey
étant très favorable à la culture du cacaoyer.
Maïs. — P ar suite de conditions climatéri
ques défavorables les exportations de maïs ont
subi un recul considérable ; on peut dire qu’el
les ont été presque nulles. Les récoltes de 1911
n’ont même pas pu suffire à la consommation
intérieure, d’où une forte disette dans certai
nes régions, notamment celles du cercle du
Mono et un renchérissement de la vie tel que
certaines tolérances douanières ont du être ac
cordées à l’égard des denrées du cru du Togo,
constituant la base de la nourriture indigène
et importées comme approvisionnements. La
rive droite du Mono, qui appartient à la colo
nie allemande, est moins basse et moins maré
cageuse que la rive française et par conséquent
moins exposée aux inondations. C’est pourquoi
la culture du maïs et des autres denrées
vivrières réussissent plus facilement ; par con
tre, la rive française est éminemment favora
ble au palmier qui aime l’humidité.
�-
21
Animaux vivants. - - I l a été exporté pour
180.000 frs de bœufs, porcs, moutons, chèvres et
volailles, etc..., contre 198.000 frs. en 1910.
Les animaux vivants sont une source de
revenus pour le petit commerce indigène de la
région de Porto-Novo qui trouve un débouché
des plus rémunérateurs sur les marchés de la
Nigéria.
Des exportations de moindre importance ont
également lieu par voie de mer sur les colonies
du Congo et de la Côte d’ivoire ; elles sem
blent toutefois prendre de l’extension ; c’est
ainsi qu’il est sorti en 1911 pour ces destina
tions 196 têtes de bétail contre 157 têtes et 7
tonnes de volailles contre 5 tonnes en 1910.
Pêches. — Nous avons signalé dans le rap
port de 1910 le développement extraordinaire
-
des pêcheries qui donnaient lieu, pour les quan
tités exportées à une augmentation de près de
100 %. Il était dû à l’ouverture de la lagune de
Porto-Novo causée par la crue des fleuves.
Or le chiffre des sorties de poissons fumés,
crevettes, remarquable en 1910 est dépassé en
1911.
On remarquera que malgré cet exécédent en
faveur de 1911, les statistiques accusent une
différence en moins pour les valeurs ; celà
résulte de la baisse du prix des crevettes fu
mées pendant la période envisagée.
C’est encore la région de Porto-Novo qui
prend la plus grande part de ce commerce d’ex
portation ; sur les 890 tonnes représentant la
totalité des sorties, 771 tonnes ont été dirigées
sur les marchés de la Nigeria et 119 tonnes seu
lement sur le Togo.
PRODUCTION DU PALMIER A HUILE
Les produits du palmier à huile provenant
uniquement de l’Afrique Occidentale, nous
avons cru intéressant de dresser les statisti
ques d’exportation des amandes et huiles de
palme provenant des colonies françaises et an
glaises de cette région depuis 1896. Nous
n’avons pû nous procurer les statistiques du
Togo et du Cameroun, mais ces chiffres peu
élevés ne modifient pas beaucoup les totaux.
Les exportations d’amandes de palme étant
données dans les statistiques anglaises en ton
nes de 1.015 kilogs, nous les avons réduites en
tonnes de 1.000 kilogs.
Pour l’huile, les quantités sont indiquées
dans ces mêmes colonies en gallons impériaux.
Nous les avons également transformés en ton
nes sur la base de 4 kilogs par gallon.
Les deux tableaux qui suivent donnent
les variations des valeurs des huiles et
amandes de Palme dans ces dernières années
d’après le volume de Billow and Béchwith :
« Palm oüs and Kernels » publié chez Birchall
(Londres 1913).
�AMANDES DE PALME
TONNES
PA Y S
1896
Gold-Coast......................................
Sierra-Léone...................................
Nigéria...........................................
Gambie...........................................
Guinée...........................................
Cote-d’Ivoire...................................
Dahomey........................................
Sénégal...........................................
Gabon .............................................
T otaux . . .
1897
1898
1899
1900
1901
13.242 10.998 9.878 12.754 13.002 13.037
21.400 17.936 14.866 20.358 21.839 20.782
85.553 80.531 83.527 91.379 86.908 115.757
152
155
150
147
147
161
2.659 2.700 2.900 2.756 3.179 2.804
1.247 2.011 2.343 1.972 3.107 2.982
25.151 12.875 18.090 21.850 21.986 24.211
411
342
598
732
430
373
821
806
915
688 611
778
ISO.553 125.316 133.264 152.053 151.500.181.071
1902
1903
1904
1905
17.232 13.392 11.130
22.962 23.101 25.477
134.544 133.876 141.885
139
111 182
2.893 2.819 2.855
3.416 2.840 3.365
29.777 21.684 25.997
772
491
902
728
621
691
212.102 199.216 212.481
1906
1907
1908
1909
1910
1911
1912
?
9.928 9.495 9.899 9.090 11.772 14.395 13.453
?
28.577 30.828 35.466 34.226 43.540 43.676 43.536
110.440 115.047 135.634 138.600 101.231 175. 593 179.030 187. 394
?
347
395
474
450
260
396
231
2.810 2.930 3.694 3.351 3.763 4.580 4 826 5.135
3.168 3.217 3.350 4 288 5.191 5.422 5.251 6.799
17.479 18.834 18.810 23.000 33.224 34.783 39.346 37.296
903 1.045 1.430 1.517 1.191 1.439 1.327 1.769
354
376
583
442
455
501
389
667
171.212 182.038 208.S85 214.803 260.634 2S0.945 347. 726 ?
HUILE DE PALME
TONNES
1897
1898
1899
1900
1901
1902
1903
Gold-Coast. ................................... 9.568 8 079 8.572 13.283 16.939 12.573 16.894 10.349
882
514
835
927
726
220 313
Sierra-Léone................................... 1.305
Nigéria........................................... 49.995 44.845 41.469 45.554146.191 57.018 65.139 55.071
200 250
61
200 182
97
210 100
Guinée...........................................
Cote-d’Ivoire................................... 4.812 4.070 4.331 4 550 4 340 5.113 6.173 4.863
Dahomey........................................ 5.524 4.077 6.059 9.059 8.920 11.290 12.675 6.963
140
145
144
170
165
112 116
98
Gabon .............................................
T otaux . . . 71.569 62.187 61.006 73.003j77.077
745 102.115 78.368
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
9.021 8.022 8.260
1.959 3.408 2.582
66.442 83.392 78.002
422
157
150
5.557 6.368 5.954
9.521 15.016 14.627
129
79
95
67.870 79.626 90.063 92.745 116.407 109.711
8.938 0.387 8.572 7.472
965 1.064 1.502 2.464
58.816 51.320 58.1If 66.455
23
86 107
68
5.839 3.280 4.856 5.661
8.368 5 637 6.400 7 800
159
104
152
91
ht»
1896
OO
CO
PA Y S
1911
1912
?
6.441
?
2.903
80.528 78.149
8 141
6.625 6.766
15.250 11.917
116
50
?
111.861
�- -23 -
Valeur moyenne des Amandes de Palme (*)
1907
1906
Lst.
s.
10
0
Lst.
1993
1908
s.
Lst.
13 15
S.
13 10
Lst.
1911
1910
s. d.
Lst.
s.
L st.
19 13
16 2 6
1912
L st.
S.
19 15
1913
s.
Lst.
19 15
s.
22 10
Valeur de l’Huile de Palme par tonne Anglaise (’)
QUALITES
1906
Lst.
Lagos........................................
Soft
Bonny (Oldj Calabar et Opobo.
»
Cameroon.................................
»
Niger, New Calabar et Brass..
Hard
Accra......................................
))
Grand Bassam et Half Jack..
))
Sierra Leone et Sherbro........
»
Saltpond, Appam, etc.............. Verypooret brd
Congo .......................................
Hard
30
29
28
28
28
28
26
27
27
S.
0
0
17
17
5
0
15
0
10
d.
0
0
6
6
G
0
0
0
0
1910
Lagos........................................
Soif
Bonny (Old) Calabar et Opobo.
))
Cameroon.................................
»
Niger, New Calabar et Brass..
Hard
Accra.......................................
»
))
Grand Bassam et Half Jack...
Sierra Leone et Sherbro.........
))
Saltpond, Appam, e t c .......... Verypoor et hard
Congo......................................
Hard
36
35
35
32
32
32
35
30
31
10
10
5
15
15
15
0
15
0
1908
1907
Lst.
31
28
28
27
28
28
27
27
27
d.
10
15
5
15
10
5
10
5
10
d.
0
0
0
0
0
0
0
0
0
1911
0
0
0
0
0
0
0
0
0
33 2 6
31 5 0
30 15 0
29 10 0
29 5 0
29 0 0
30 10 0
28 5 0
28 5 0
1909
d.
0
0
0
6
0
0
22 10 0
22 12 6
23 0 0
Lst.
S.
26 7
24 10
24 5
23 7
24 0
23 10
1912
32
29
28
27
26
26
27
25
26
(1) D’après Biliow and Bechwith, Palm ails and Kernels, Birchall S. Londres 1913.
27
27
27
25
25
25
24
S.
d.
17 6
15 0
10
10
15
10
10
22 15
24 15
0
0
0
0
0
0
0
1913
17 6
0
15
0
15
15
10
15
10
Lst.
0
0
0
0
0
0
0
0
31
30
30
27
28
28
29
25
26
12
10
0
17
17
7
5
10
5
0
0
9
6
0
6
0
0
0
�AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
L’événement économique le plus notable qui
s’est produit pendant ces deux dernières années
pour l’Afrique Equatoriale a été la condamna
tion du système des grandes concessions qui
pendant si longtemps a arrêté l’essor de ce
pays.
Nous ne saurions trouver une meilleure
preuve des défectuosités de ce système qu’en
reproduisant le tableau fourni par le Gouverne
ment général donnant la comparaison des opé
rations des sociétés concessionnaires et du
commerce libre. On y verra que ces sociétés
concessionnaires malgré tous leurs privilèges et
leurs monopoles,sur la totalité de l’intérieur
n’avaient su arriver à un trafic supérieur à ce
lui du commerce libre établi seulement en quel
ques points de la côte.
Les modifications qui ont été apportées à ce
système sont très nettement exposées dans l’ex
trait ci-dessous que nous faisons d’une confé
rence de M. F. Rouget, délégué du gouverne
ment général de l’Afrique équatoriale française
à l’Office Colonial. (Bulletin de l'Office Colo
nial, février 1913).
L’essor de la partie la plus accessible de
l’À. E. F. le Gabon a été également arrêté par
son régime douanier. Nous en trouverons très
nettement indiquées les conséquences dans une
notice remarquable que vient de publier le
Service des Affaires Economiques du Gouverne
ment Général de l’A. E. F. sur « l’évolution éco
nomique des possessions françaises de l’Afrique
Equatoriale » (Félix Alcan, Paris, 1913).
Nous nous référerons également à ce travail
pour résumer la situation actuelle.
GABON O
Commerce spècial
1911
Importations....... Fr. 6.141.757
Exportations.......
7.722 741
T o t a l .......
Fr. 13.864.498
1912
7.671.199
9.134.620
Commerce général
1911
Importations....... Fr. 6.249.318
Exportations.......
7.832.000
T o t a l .......
16.805.819
Fr. 14. 081.318
1912
7.714.017
9.134.620
16.848
Principales Exportations en 4911 et 1912
1912
1911
PRODUITS
Huile et fanons de baleine.......
Ivoire..........................
Caoutchouc.................
Cacao..........................
Café.............................
Vanille........................
Amandes de palme ...
Huile de palme..........
Bois............................. Tonnes
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
»
3 970
280.001
108.106
21.294
505
495.053
92.989
102 240
)>
136.166
1.826.507
119.298
19.156
25.050
160.318
51.374
5.285.545
QUANTITÉS
VALEURS
Tonn. 1.606
K. 5.531
306.179
73.373
16.675
913
359 314
49.674
Ton. 95-747
1.300 908
128.593
1.990.164
80.710
14.964
45.650
116.785
27.322
5.538.027
francs
MOYEN-CONGO (2)
Commerce spècial
1911
Importations. Fr. 8.625.166
Exportations..
18.269.213
1912
9.669.507
17.218.423
Commerce général
Importations.. Fr.
Exportations..
1911
1912
11.674.766 12.273.438
21.283.389 19.800.598
Fr. 26.911.378
26.634.000
T otal . . . Fr.
32.958.155 31.670.000
T otal . . .
(1) Communiqué à l’Institut Colonial par M. le Lieutenant-Gouverneur du Gabon.
(2) Communiqué à l’Institut Colonial par M. le Lieutenant-Gouverneur du Moyen-Congo.
�- 25 -
E x p o rta tio n s
1912
1911
QUANTITÉS
Caoutchouc
Ivoire.........
VALEURS
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
kil.
francs
1.416.164
140.083
14.339.899
3.123.447
1.412.877
132.483
13.261.032
3.073.996
On sait dans quelles conditions fut instauré
au Congo le régime concessionnaire. En 1893,
tout le bassin du Haut-Ogooué fut attribué à
une société d’exploitation, la société du HautOgooué.
En 1894, la vallée du Kouilou-Niari fut de
même attribuée à la société du Kouilou-Niari.
En 1899, la majeure partie des territoires du
Gabon du Moyen-Congo, de la Sangha et de
i’Oubangui, fut concédée à 42 sociétés.
La métropole s’aperçut bientôt qu’elle ne pou
vait déléguer à des sociétés privées le soin de
pénétrer le pays et d’y instaurer son influence.
Elle comprit qu’elle devait assumer elle-même
et dans sa plénitude les obligations que lui
imposait sa souveraineté, que c’était à elle seu
le qu’incombait la charge d’asseoir son autorité
.sur toute l’étendue du territoire. En un mot, le
gouvernement se persuada que les compagnies
ne pouvaient s’acquitter de leurs obligations
qu’à condition de disposer de la force. Or, la
force doit rester un des attributs de la souve
raineté, .si on ne veut s’exposer aux pires abus.
C’est l’erreur qui fut commise en 1899... C’est
l’erreur que l’on chercha à réparer en 1908, en
confiant à l’autorité administrative le soin de
pénétrer, d’occuper, d’organiser la colonie et
en rendant les compagnies concessionnaires à
leur rôle de sociétés d’exploitation.
Dès lors le régime des grandes concessions,
dont il y aurait ingratitude à ne pas reconnaî
tre les bienfaits, avait vécu.
Il convenait donc d’envisager les modifica
tions qu’il y aurait lieu d’y apporter, en tenant
compte des situations acquises et en n’oubliant
pas qu’il s’agissait d’un contrat synallagmati
que ne pouvant être modifié que 'du commun
accord des parties contractantes.
Une occasion se présenta en 1910.
A ce moment en effet, un groupe important
de sociétés de la Sangha voulant entrer en
pourparlers avec l’administration pour recou
rir à une formule nouvelle d’exploitation, et,
pour ce faire, avait besoin de l’autorisation de
l’administration.
Les pourparlers aboutirent au contrat signé
le 13 juin 1910 avec onze sociétés concession
naires. P a r ce contrat est substitué au régime
de la concession territoriale trentenaire le
régime d’une sorte de bail à ferme pour une
période de dix ans.
L’ancienne concession portait sur tous les
produits non seulement du sol, mais de la
chasse et de la pêche. La nouvelle est limitée à
un contrat d’exploitation des seules essences
à caoutchouc.
Les anciens contrats ne prenaient fin qu’en
1930, les nouveaux expirent en 1920, les sociétés
ne conservant alors que l’affermage du caout
chouc pour une nouvelle période de dix ans
sur une superficie dix fois égale aux surfaces
aménagées en plantations ou en exploitations
régulières.
Toutes les clauses financières subsistent.
Les droits des indigènes sont maintenus, pré
cisés et étendus.
Ces onze sociétés fusionnant en une seule
société d’exploitation dispenseront plus d’ef
forts.
De ce fait, on peut, donc escompter que plus
de 15.000.000 d’hectares feront dans dix' ans
retour au domaine.
En même temps, d’ailleurs, se poursuivaient
des pourparlers avec plusieurs sociétés du Ga
bon, mais ce ne fut pas la même formule qui
fut employée. M. le Gouverneur général estima,
en effet, qu’en pareille matière, dans les pays
neufs il faut éviter toute conception systéma
tique et uniforme, qu’il convient d’adapter les
organisations aux faits et aux circonstances et
qu’il serait téméraire de vouloir plier ceux-ci
à des théories préconçues.
Les quatre sociétés du Gabon consentent à
l’abandon immédiat de 5.910.000 . hectares
moyennant l’octroi en toute propriété de douze
parcelles de 10. 000 hectares et pour deux d’en
tre elles, l’affermage pour dix ans d’une exploi
tation forestière sur les lagunes du FernanVaz et de l’Iguela.
Depuis lors, des conventions nouvelles ont
libéré progressivement le sol des servitudes
imposées par le régime de 1899 et procédant les
unes du type de la Sangha, les autres du type
adopté par le Gabon.
Sur 2.200.000 kilomètres carrés que mesure
l’Afrique équatoriale française.
Sur L 230.500 kilomètres carrés que mesurent
les trois colonies réunies du Gabon, du MoyenCongo, de l’Oubangui Chari et du Tchad.
817.140 kilomètres carrés ont été octroyés en
concession à de grandes compagnies de 1893 à
1899.
Actuellement, sur 34 sociétés concessionnai
res, 21 sociétés sont transformées ou en voie
de transformation.
Sur 81 millions d’hectares immobilisés, 31
millions sont virtuellement rendus au domai
ne et au commerce libre, dont 9 millions sont
effectivement remis, et les 22 millions le seront
dans un délai inférieur à dix ans.
�- 26 —
Principaux Produits du pays exportés de l ’Afrique Equatoriale Française depuis 1911
Quantités
PRODUITS
1896
Caoutchouc........................
Ivoire.................................
Noix palmistes....... .........
Huile de palme................
Copal.................................
Cacao.................................
Café..................................
Piassava.............................
Bois.......................... .. . .
Minerai de cuivre.............
546
95
778
165
1
5
5
1
2.886
1902
Caouichouc......................
Ivoire...............................
Noix palmistes.................
Huile de palme..............
Copal...............................
Cacao...............................
Café.................................
Piassava..........................
Bois.................................
Minerai de cuivre............
689
170
728
170
34
58
30
289
8.722
1908
Caoutchouc .....................
Ivoire.............................
Noix palmistes................. . .
Huile de palme...............
Copal...............................
Cacao...............................
Café................................. . .
Piassava ..........................
Bois.................................
Minerai de cuivre.......... . .
1.532
162
389
95
7
98
19
253
69.069
»
1897
518
86
806
440
))
8
30
23
2.002
))
(Tonnes)
1899
1900
exportées
1898
670
578
102
945
145.
1
46
57
26
2.216
))
655
124
611
116
19
47
42
49
3.258
))
655
152
100
821
144
2
23
49
210
5.753
»
688
112
10
14
43
118
5.867
»
1903
1904
190S
843
190
621
98
29
50
36
137
13.799
»
1.249
187
691
152
36
91
17
81
14.371
))
1.686
201
667
159
24
51
34
21
16.936
))
11
90
26
134
34.186
))
1909
1910
1911
1912
1.736
166
376
79
5
103
35
35
41.561
))
1.659
140
563
129
5
92
49
59
58.844
8
1901
1907
1906
1.842
156
495
104
3
75
30
126
59.001
))
1 955
179
442
91
1.697
146
501
116
1.718
137
))
Ù
»
73
))
))
95.767
1.968
10
108
21
82
102.240
1.899
Comparaison des opérations des Sociétés conc essionnaires et du Commerce libre
( Valeurs en milliers de francs )
S ociétés
ANNÉES
1903
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
IMPORTATION
2.592
3.480
4 893
6.361
7.292
3.958
3.431
3.678
3.287
Commerce
concessionnaires
libre
EXPORTATION
TOTAL
IMPORTATION
EXPORTATION
TOTAL
7.124
8.801
10.116
10.893
12.186
12.206
12.850
17.077
16.594
9.716
12.281
15.009
17.254
19.478
16.164
16.282
20.755
19.881
4.680
5.738
5.286
6.432
7.469
5.670
7.156
8.839
11.508
3 127
2 799
3.416
4.967
6.608
4.696
3 457
6.428
9.398
7.808
3.537
8.702
11.399
14.077
9.466
10.613
15.267
20.905
�- 27 Comparaison des opérations des Sociétés concessionnaires et du Commerce libre (suite)
PART PROPORTIONNELLE
DES SOCIÉTÉS CONCESSIONNAIRES
DANS L’ASSEMBLÉE DU COMMERCE
ENSEMBLE DES TRANSACTIONS
du
COMMERCE SPÉCIAL
(Commerce spécial)
ANNÉES
IMPORTATION
EXPORTATION
TOTAL
1903
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
7.272
9.218
10.179
12.793
14.761
9.628
10.587
12.517
14.793
10.251
11.600
13.532
"'5.860
18.794
16.002
16.308
23.505
25.902
17.523
20.818
23.711
28.653
33.555
25 630
26.896
36.023
40.786
Influence du tarif douanier sur l’origine des
importations. (1) — En créant des colonies dans
les régions intertropicales peu favorables à
l’installation des populations de race blanche,
les nations européennes ont eu avant tout pour
objet de créer des débouchés nouveaux à leurs
industries nationales. Plusieurs d’entre elles
ont pensé que les marchés coloniaux devraient
tirer sinon la totalité, du moins la majeure
partie de leurs importations de la Métropole
qui avait consenti de lourds sacrifices po.ur
ouvrir le pays à la civilisation, et afin d’élimi
ner la concurrence étrangère ont frappé les
marchandises non . nationales de droits de
douane spéciaux.
Tel fut le cas pour les colonies françaises
dans lesquelles la loi du 11 janvier 1892 ordon
na l’application du tarif douanier métropoli
tain. Parm i celles-ci figure l’ancien Gabon,
c’est-à-dire la partie maritime de la colonie
comprenant les bassins du Gabon et de l’Ogooué.
Pour le reste de l’Afrique Equatoriale Fran
çaise, l’Acte de Berlin (1886), l’acte de Bruxel
les (1890) et la convention franco-anglaise du
Nil (1898) ne permettent que la perception de
taxes fiscales d’un taux uniforme pour les
marchandises de toute origine et n’excédant
pas 10 % ad valorem.
L’ancien Gabon était doté depuis 1888 d’un
tarif protecteur dont le taux seulement fut éle
vé à partir du l Gr janvier 1893, par la loi du 11
janvier 1892.
De 1892 à 1911, les importations françaises
dans l’ancien Gabon ont passé de 914.000
francs à 2.895.000 francs, soit un progrès de
316 pour 100 et,dans la partie française du Bas
sin Conventionnel, de 211.000 francs à 4.775.000
francs, soit près de 23 fois plus. Mais pendant
la même période, l’ensemble des importations
a passé au Gabon de 2.242.000 frs à 5.012.000 ;
dans le bassin Conventionnel de 919.000 francs
à 9.782.000 francs, soit un progrès d’une part
de 224 %, de l’autre de 1.064 %.
Si cependant, sans tenir compte uniquement
du chiffre des valeurs importées, on note le
pourcentage des marchandises d’origine fran-
IMPORTATION
36
38
49
49
49
41
33
28
26
0/0
»
))
))
))
»
))
»
»
EXPORTATION
69 0/0
80 »
75 »
68 »
65 ))
76 »
78 ))
72 »
64 ))
TOTAL
55
59
60
60
58
03
60
57
46
0/0
»
»
»
»
»
»
»
»
çaise dans les deux régions considérées, il ap
paraît qu’en vingt années :
1° Le Régime protectionniste au Gabon a
fait bénéficier les importations françaises d’un
progrès de 40 à 60 % soit 20 % du totaL
2° Le régime uniforme du Bassin Convention
nel n’a pas empêché la quote-part de l'impor
tation française de s’élever de 23 à 46 % soit
un progrès de 26 % que les résultats de 1912
ne tarderont pas à porter à 30 %.
On peut, dès maintenant affirmer que dans
un avenir peu éloigné les importations d’ori
gine française représenteront dans le Bassin
Conventionnel, un pourcentage de l’importa
tion totale inférieure d’à peine un dixième à ce
lui qui rssort des statistiques du Gabon. Ce ré
sultat aura été obteu par le seul effet de l’occu
pation et de l’administration du pays par la
France.
Commerce. — Jusqu’en 1863, l’importance du
trafic alimenté par la population indigène n’a
fait l’objet d’aucune constatation officielle. A
cette dernière époque, l’importation et l’expor
tation atteignaient chacune environ 1 million
de francs, et ces chiffres n’ont pas varié sensi
blement jusque vers 1870.
De 1870 à 1892 l’importation passe de 1 à 3
millions, l’exportation de 1 million à 2 millions
et demi.
A partir de 1892, les douanes, ont établi une
statistique moins précise que dans la métropole
mais cependant sensiblement exacte du mouve
ment commercial de la Colonie.
En matière de statistiques économiques, on
distingue le commerce général et le commerce
spécial.
Le commerce général comprend l’ensemble
des entrées et des sorties de marchandises
constatées aux frontières quelle que soit la pro
venance ou la destination ou pour origine le
trafic propre du pays.
Commerce général. — Les chiffres du com
merce général comprenaient jusqu’à ces der
niers temps, les opérations du Sud-Cameroun
qui passent par la Sanga. De même le Congo
Belge fait figurer dans ses relevés tous les
(1)
« L’Evolution Economique des Possessions Fran échanges du Congo supérieur français et alle
çaises en Afrique Equatoriale ». — Gouvernement mands qui transitent par la voie ferrée de Matadi.
Général d el’A. E.-F. — Paris, Alcan, 1913.
�-
28
En Afrique Equatoriale Française, les impor
tations ont passé, de 1892 à 1912, de 3.161.000
francs à 20.337.000 francs et les exportations se
sont élevées pendant la même période de 2 mil
lions 500.000 francs à 28.500.000 francs ; l’en
semble du trafic de 5.659.000 francs à 48.945.000
francs. Le progrès réalisé ressort donc à 650 %
aux entrées, 1.140 % aux sorties, 860 % en
moyenne.
Dans les chiffres cités plus haut, ne sont pas
compris environ 2 millions d’affaires qui se
font avec le Haut-Nil, la Tripolitaine et la Ni
geria, dans des régions où ne fonctionne au
cun service de contrôle.
Commerce Spécial. — L’Afrique Equatoriale
Française consommait en 1892 pour 3 millions
de marchandises européennes, tandis que la
consommation a atteint 14.793.000 frs en 1901
et qu’elle a été d’environ 17 millions en 1912.
Sur ces quantités la France fournissait 33 % en
1892 tandis que sa part dépasse 50 % désor
mais. A l’exportation on enregistrait en 1892
pour 2.450.000 francs de produits du pays : on
a vendu pour 26 millions en 1912. La France
qui recevait 15 % des sorties en reçoit main
tenant 55 %.
En vingt années le progrès réalisé s’élève
donc à 566 % pour l’importation, 1.061 % à
l’exportation, et dans l’ensemble des affaires à
une moyenne de 766 %.
L’augmentation des transactions s’est mani
festée régulièrement, mais a été surtout sensi
ble aux époques qui ont marqué les grandes
étapes de l’existence de la colonie : une pre
mière fois en 1894-1895 lors de l’ouverture de la
route de Loango au Stanley-Pool ; puis en
1899-1900, lors de l’achèvement de la voie fer
rée belge de Matadi au Congo supérieur qui
permettait la pénétration du commerce dans
les bassins du Congo, de la Sanga et de l’Oubangui ; en 1907, par suite du développement
de l’industrie forestière au Gabon, et de mise
en exploitation des peuplements caoutchoutifères de la Sanga et de l’Oubangui ; enfin en
1910-1911-1912, quand les résultats de la nou
velle organisation de l’Afrique Equatoriale
française, et de l’emploi d’une partie du fonds
d’emprunt de 21 millions consenti à la colonie
en 1908 commencèrent à se faire sentir.
En 1912, cependant on constate un ralentis
sement de la marche ascendante que font res
sortir les chiffres des deux exercices précé
dents. Cette situation est due en partie à la
baisse du prix de caoutchouc, sur les marchés
européens, mais surtout à ce que les sociétés
concessionnaires, établies dans le nord-ouest
de la colonie et dont le territoire passait en
partie et en totalité à l’Allemagne, ne sachant
d’une façon certaine sous quel régime elles
seraient placées, ont considérablement réduit
leurs opérations.
Dans l’avenir on peut prévoir que deux exer
cices suffiront pour que les progrès du com
merce dans la partie de l’Afrique Equatoriale
française restée française compensent la perte
qui résultera de la cession territoriale consen
tie à l’Allemagne le 4 septembre 1911.
En 1911, le commerce propre à l’Afrique
équatoriale française dépasse l’importance du
trafic de la Guinée, de la Côte d’ivoire ou du
Dahomey, mais reste inférieur à celui du Sé
négal.
-
Il représente la moitié de celui du Congo
belge dont la superficie est trois fois plus
grande.
Commerce comparé du Gabon
et des Colonies du Bassin du Congo.
Economiquement, le territoire de l’Afrique
Equatoriale française comprend deux régions
entièrement distinctes, d’une part, les provin
ces du versant de l’Atlantique qui forment au
point de vue administratif la colonie du Ga
bon desservie par les ports de Libreville, Cap
Lopez, Sette Cama et Loango ; d’autre part les
territoires arrosés par les affluents du Congo
supérieur qui constituent les colonies du
Moyen Congo et de l’Oubangui, Chari Tchad,
et dont tout le commerce extérieur passe par
Brazzaville et le chemin de fer du Congo
belge.
Ce chemin de fer n’ayant été ouvert au tra
fic qu’en 1899 on ne peut comparer l’évolution
des deux régions ainsi déterminées qu’à par
tir de 1900.
Au Gabon, de 1900 à 1912, les importations
ont passé de 6. 336.000 à 7.671.000 les exporta
tions de 4.810.000 à 9.134.000, soit pour l’en
semble de 11.146.000 à 16.806.000 francs.
Au cours de 1a. même période à Brazzaville,
les entrées passaient de 4.160.000 à 9.500.000 ;
les sorties de 2.720.000 à 19.100.000 et le com
merce total de 6.900.000 à 26.600.000.
Le progrès réalisé au Gabon est donc de
145 % ; celui constaté à Brazzaville de 385 %.
Il y a lieu de remarquer qu’au Gabon où le
commerce a pour objet principal l’exportation
de produits lourds, la valeur des importations
représente les 86 centièmes de la valeur des
sorties. A Brazzaville, au contraire, la propor
tion entre ces deux éléments n’est que de 55 %.
Transit du Cameroun Allemand
La pai’tie orientale de la colonie allemande
du Cameroun ne peut, à défaut de voie ferrée
aboutissant à la côte allemande, opérer ses
importations et ses exportations que par la
Sanga, le Congo, et la voie ferrée belge de Ma
tadi.
Des bateaux allemands appartenant à la Sud
Camerun Gesellschaft assurent la plus grande
partie de ce trafic qui, entre Brazzaville et
Ouesso, est considéré par la douane française
comme transit international. Il se chiffrait en
1900, à 257.000 francs à la montée vers le Ca
meroun, 167.000 francs à la descente, soit au
total 424.000 francs.
En 1911, on a enregistré 725.000 francs à la
montée, 2.270.000 à la descente, soit un total
de 2.996.000.
Principales exportations de l’A. E. F.
L’Afrique Equatoriale française est très ri
che en produits naturels demandés par l’indus
trie européenne. Dès maintenant, elle exporte
du caoutchouc, de l’ivoire, des amandes de
palme, de l’huile de palme, du copal, du ca
cao, du café, du piassava, des bois d’ébénisterie et des minerais de cuivre, ainsi que quel
ques produits secondaires en quantités peu im
portantes.
�— 29 —
I. Le Caoutchouc est extrait soit des rhizo
mes de Landolphia Tholloni (caoutchouc d’her
bes), soit de lianes, soit de l’Ire (Fontumia
elastica). Le caoutchouc d’ire bien préparé
obtient des prix voisins de ceux des gommes
de Para ; le caoutchouc d’herbes ne dépasse
pas 60 % des cours de celui d’ire. C’est le Ga
bon qui produit les gommes les moins esti
mées. Elles entrent pour un cinquième envi
ron dans l’exploitation totale. Les sorties de
caoutchouc étaient de 54-6 tonnes en 1896, 1.250
en 1904, et depuis 1909 elles restent voisines
de 1.700 tonnes (1.718 en 1912). Elles sont opé
rées surtout par les sociétés concessionnaires
qui envoient leurs produits pour les trois
quarts au Havre et un quart sur Anvers. Les
autres exportaitons à destination de l’Angle
terre, de l’Allemagne, de Bordeaux ou de Lis
bonne sont peu importantes.
II. Ivoire. — L’ivoire est rcherché depuis
la plus haute antiquité et atteint des prix fort
élevés (de 16 à 35 francs le kilogramme, sui
vant la grosseur des défenses).
Dans les premières années qui suivirent l’a r
rivée des Européens dans l’Afrique centrale,
l’exportation de cette matière qui seule avait
assez de valeur pour supporter les frais de
transport par caravanes, et dont il existait de
grands stocks dans les villages de l’intérieur
du pays, subit une augmentation brusque. En
Afrique équatoriale on constata, en 1*905, une
sortie de 210 tonnes.' Mais les stocks anciens
étant épuisés, l’exportation n’est plus alimen
tée que par le produit de la chasse à l’éléphant;
depuis plusieurs années, elle reste stationnaire
entre 130 et 150 tonnes, et il semble que ce soit
là un chiffre normal moyen qui se maintien
dra dans l’avenir en décroissant très lente
ment.
Les 8 dixièmes de l’ivoire exporté sont ven
dus sur le marché d’Anvers.
III. Amandes de palme. — L’exploitation des
amandes de palme a été abandonnée pour celle
du caoutchouc et des bois d’ébénisterie par
les indigènes. La production annuelle qui était
de 800 à 900 tonnes il y a quinze ans n’est plus
que de 500 tonnes. Il y a lieu d’espérer que
l’exploitation industrielle sur les lieux de ré
colte que préparent diverses sociétés, récem
ment fondées, donnera toute l’importance
qu’elle mérite à cette branche de commerce.
La richesse en palmiers à huile du Gabon et
du Moyen Congo égale en effet celle des ré
gions les plus prospères de l'Afrique occi
dentale.
IV. Huile de Palme. — Il en est de cette m a
tière comme des amandes de palme, et on ne
peut que désirer vivement la reprise des ex
portations,
V. Piassava. — Le piassava employé dans la
brosserie commune est la fibre d’un palmier
nain. Sans doute, en raison d’une préparation
défectueuse, le piassava du Gabon est payé sen
siblement moins cher qu celui du Libéria. L’ex
portation, qui a atteint 253 tonnes en 1908,
n’est plus que de 82 tonnes en 1911.
VI. Ebène. — L’ébène du Gabon est connu
et exploité depuis fort longtemps. Les forêts
où on le l'encontre étant éloignées de la Côte,
les noirs le débitent en petites bûches de 1 m .10
de long pesant 40 kilogrammes environ, pour
en rendre facile le transport à tête d’hommes.
Il en résulte que ce bois est moins apprécié
que celui de Madagascar ou du Brésil et at
teint difficilement le prix de 200 francs la ton
ne. Les sorties, qui dépassaient 2.000 tonnes
en 1902, ne sont plus que de 496 tonnes en 1911.
VII. Bois d’Okoume. — On désigne sous ce
nom un arbre de la famille des térébinthacées,
connu depuis une quinzaine d’année en Eu
rope où on l’emploie à l’ébénisterie, la tablet
terie, la menuiserie fine. Il est acheté par les
ébénistes français sous le nom d’acajou fe
melle. Sa densité à l’état sec est de 0,450 envi
ron, et il est coté de 105 à 110 francs la tonne
en billes équarries sur le quai du Havre. Les
sorties insignifiantes en 1912 ont atteint 91.500
tonnes en 1911, sur lesquelles 68.000 ont été
achetées par l’Allemagne, 11.000 par l’Angle
terre et 10.000 seulement par la France.
VIII. Bois dur d’ébénisterie. — Ces bois dont
la variété est considérable et qui sont peu con
nus de l’industrie européenne ne sont expor
tés que depuis peu d’années. Ils figurent pour
10.000 tonnes aux statistiques des douanes pour
1910, et ce chiffre croîtra rapidement.
IX. Copal. — La gomme copal alimente au
Congo belge une exportation annuelle de
1.500 tonnes. Elle a été négligée jusqu’ici en
Afrique Equatoriale française.
X. Cacao. — Les plantations du Gabon, qui
permettent les plus grandes espérances, n’ont
cependant pas donné jusqu’ici la production
qu’on attendait.
En 1912 notamment, la sécheresse persistante
a été la cause d’une récolte déficitaire qui n’a
atteint que 73 tonnes alors qu’on escomptait
plus de 200 tonnes.
XI. Minerais de cuivre. — Les silicates et
les carbonates de cuivre des riches gisements
situés entre Brazzaville et Loango ne sont ex
portés que depuis deux ans. Les difficultés de
transport limitent pour le moment la quantité
exportable.
�COTE FRANÇAISE DES SOMALIS
La prospérité de ces Etablissements est en
tièrement liée à celle de l’Abyssinie et à la part
qu’ils prennent dans le transit du commerce de
ce pays. Ce mouvement est de plus en plus
considérable et peut être mis à l’actif propre
ment dit de la colonisation française puisqu’il
a lieu par chemin de fer et par ports français.
Il nous reste à savoir profiter dans la plus
large mesure de cette situation.
Il nous suffit pour ces Etablissements de re
produire des extraits « sur le mouvement du
commerce de la Colonie » pendant les années
1911 et 1912 publiés dans le Bulletin de l'Office
Colonial, août 1912 et mai 1913.
Commerce spécial (1)
Importations... Fr.
Exportations du
cru et d’Abyssinie.. Fr.
T o t a l . . . . Fr.
Commerce général (1)
Importations... Fr.
Exportations...
1911
1912
32.620.638
45.387.427
32.341.017
45.022.169
Fr.
78 0080.65
77.363.186
1911
6.208.138
1913
6.494.635
18.974.926
25.183.063
19.175.787
25.670.422
To ta l. . . .
PRINCIPALES EXPORTATIONS
DÉSIGNATION
DES MARCHANDISES
Chevaux et jum ents............
Mules et mulets...................
Bœufs, tauraux....................
Montons et ch rêves............
Peaux brutes........................
Cire brute..............................
Beure indigène.....................
Civette..................................
Dents d’élèphants.................
Café en fève..........................
Caoutchouc b ru t...................
Or en lingots........................
1912
1911
1910
francs
32.200
50.000
133.920
16.850
7.663.227
1.247.653
109.460
218.880
2.15.1960
6.933.944
388.700
12.250
francs
41.600
172.900
87.200
19.955
7.121.771
1.159.216
67.914
243.840
2.490.639
6.429.002
915.956
4.000
francs
8.460
12.060
70.650
8.138
5.909.622
1.349 864
92.579
284.040
1.360.875
4.591.651
1.990.035
839.610
Le mouvement sans cesse croissant des im
portations a déterminé une augmentation cor
respondante, quoique moins accentuée, dans
les exportations des denrées du crû de la co
lonie et d’Abyssinie. Si l’on compare les cinq
dernières années entre elles, on remarque que
les opérations d’exportation ont doublé durant
cette période.
Elles comprennent les exportations du crû
de la colonie et celles d’Abyssinie.
Les premières sont insignifiantes et ne fi
gurent dans le chiffre total en 1912 que pour
une somme de 12.050 francs, représentant les
produits de pêches, les légumes frais destinés
au ravitaillement des navires,les bois communs
et les pierres madréporiques. Le sel y figure
pour une somme de 3.000 francs et mérite une
mention particulière. Une société s’est fondée
en effet pour l’exploitation du sel marin à Dji
bouti .(2). Cette entreprise, qui n’est encore
qu’à sa période d’essais, a envoyé en Abyssinie
200 tonnes de sel au cours du 4e trimestre ;
mais, étant donnée l’importance des installa
tions en cours, on peut présumer qu’elle conrurrencera aisément les produits de l’espèce
qui nous viennent actuellement d’Aden, non
seulement en Abyssinie, mais aussi dans leur
propre pays et aux Indes anglaises.
D’autre part ,un négociant de la place (3) a
obtenu le monopole de la pêche de la nacre,
des perles, du corail, de l’ambre et des épon
ges dans les eaux territoriales. Ces produits,
qui jusqu’alors n’avaient donné lieu à aucune
opération commerciale suivie, peuvent égale
ment, par une exploitation méthodique, deve
nir une nouvelle source de richesse pour la
colonie.
Les exportations des denrées d’Abyssinie sont
(1) Communiqué à l’Institut Colonial par M le Gouverneur
(2) Société des Salines de Djibouti, cap. 1.000.000, 19, rue Le
(3) M. Marill, négociant français à Djibouti, concessionnaire
nacre, etc., sur toute l’étendue du littoral de la Côte des Somalis
de la côte Française des Somalis.
Peletier, Paris.
du monopole de le pèche drs huitres perlières,
et lies qui en dépendent.
�— 31
généralement en progrès. On constate néan
moins en 1912 par rapport à 1911, certaines
diminutions importantes sur les mules et mu
lets, l’ivoire et le caoutchouc. La pi’emière
n’est qu’accidentelle et trouve son explication
dans les achats exceptionnels de ces animaux,
faits par les Turcs en 1911, pour servir de bêtes
de somme au ravitaillement de leurs troupes
dans le Yemen. Les exportations ordinaires à
destination d’Aden et de Madagascar sont sen
siblement les mêmes qu’en 1911.
La hausse des cours en Egypte a provoqué
des exportations suivies de bœufs, une opé
ration analogue a même été tentée à destina
tion de la France, mais elle n’a malheureuse
ment pas été renouvelée. D’autre part, grâce
au mouvement croissant de la navigation le
nombre de bêtes destinées au ravitaillement
des navires s’est accru. De là l’augmentation
constatée sur les bêtes à cornes et les moutons.
En 1912, le courant déterminé par la hausse
des cours sur les bêtes à cornes en Egypte s’est
encore accentué et se traduit par une augmen
tation de 46. 720 francs sur les bœufs.
Les diminutions constatées sur le beurre in
digène et la civette ne sont pas très impor
tantes, elles trouvent leur explication, en ce
qui concerne le beurre indigène, dans le ralen
tissement des importations d’Abyssinie.
La cire est en diminution. On peut attribuer
dans une certaine mesure cette moins value
aux conditions climatériques défavorables
dont ont souffert les pays de production en
1911, mais aussi à l’état de trouble dans le
quel s’est trouvé un moment donné l’empire du
Négus.
Quant à la moins-value sur le caoutchouc qui
atteint 1.074.079 francs, elle est due à des cau
ses multiples. Plusieurs caravanes qui trans
portaient cette denrée se seraient perdues par
suit d’une épidémie sur les bêtes de somme.
D’autre part, le concessionnaire du monopole
du caoutchouc en Abyssinie, se serait vu inten
ter un procès par une Compagnie anglaise
avec laquelle il est lié,par suite de la non exé
cution de son contrat, ce qui expliquerait
aussi le ralentissement de cette exportation.
Cette diminution s’est aggravée en 1912. On
s’accorde généralement à penser qu’il se pro
duit à la fois un détournement de trafic vers
le Nil et Khartoum, et un ralentissement dans
la production, dû à l’imprévoyance des Abys
sins qui ont exploité sans méthode et ruiné
les terrains les plus favorables.
P ar contre, la cire semble vouloir regagner
une partie du terrain perdu au cours de ces
dernières années. Les exportations se sont éle
vées à 1.247.653 francs, en augmentation de
87.737 francs sur celles de 1911.
Il faut espérer que la mise en exploitation
du second tronçon de la voie ferrée, ramènera
à notre profit, vers la mer Rouge, le trafic en
core hésitant
Du reste, l’augmentation considérable du com
merce des peaux brutes et du café en est la
meilleure preuve. Grâce à l’exploitation appro
priée et au bon fonctionnement du service des
trains entre Djibouti et Diré-Daoua, ces m ar
chandises peuvent arriver très rapidement et
dans d’excellentes conditions au port d’embar
quement. La plus-value sur les peaux brutes est
de 1.211. 849 francs portant ainsi le chiffre total
des exportations pour 1911 à 7.121.711 francs, et
il est à prévoir que ce mouvement ne fera que
progresser au fur et à mesure que la voie fer
rée pénétrera plus avant dans le pays, le com
merce des peaux étant des plus rémunéra
teurs aux cours actuels des différents marchés.
Le café harari tend lui aussi à conquérir la
place qui lui est due dans la consommation
européenne. Malheureusement, ici encore, com
me pour les peaux, le commerce de Djibouti
est tributaire de celui d’Aden. Les plus grosses
expéditions, en effet, se font à destination de
cette dernière ville où le café est mélangé au
moka, pour être réexpédié comme tel. Quand,
grâce à l’initiative persévérante de certaines
maisons d’exportation, sera enfin dissipée la
légende de la supériorité du café moka, le café
harari concurrencera aisément son rival et
trouvera sur les différents marchés des débou
chés faciles et avantageux.
L’ivoire dont le commerce s’était ralenti en
1910, a regagné largement le terrain perdu.
L’exportation pour l’exercice écoulé se chiffre
par 2.490.639 francs, en augmentation de 1 mil
lion 129.764 francs sur celui de l’année précé
dente. Cet accroissement serait dû à la décou
verte de grandes quantités d’éléphants dans
des régions encore mal connues.
Quant à la moins value sur l’or en lingots,
elle n’intéresse pas le mouvement général des
exportations. L’opération effectuée en 1910,
tout à fait exceptionnelle, représentait une
avance consentie par le Négus à la mai
son qui s’était chargée de négocier l’achat
d’armes et munitions aux Japonais pour le
compte du gouvernement abyssin.
D’un examen d’ensemble, il ressort que la si
tuation économique de la colonie est plus que
satisfaisante. Elle est en pleine période de dé
veloppement et d’activité commerciale et l’ave
nir apparaît brillant de promesses dont la réa
lisation ne saurait tarder. La construction du
chemin de fer avance à grands pas ; déjà le
rail atteint le kilomètre 65 au-delà de DiréDaoua, à 377 kilomètres de Djibouti. La mise
en exploitation imminente de ce second tron
çon sera le signal d’un nouvel essor commer
cial tant à l’importation qu’à l’exportation et
d’une nouvelle ère de prospérité pour la colo
nie.
D’autre part, le développement de Djibouti
basé sur des faits constants, et non sur des
facteurs accidentels, s’accentue de jour en jour.
P ar sa position, notre grand port est appelé à
devenir non seulement le principal débouché
de l’Abyssinie, le point de transit et d’entre
pôt de tous les produits d’un pays immense et
immensément riche, mais encore le port le
plus sûr et le plus important de la mer Rouge,
centre de ravitaillement et escale obligée de
tous les navires, et cela naturellement au dé
triment d’Aden qui bien que plus ancien, est
loin à tous les points de vue de présenter les
mêmes avantages.
�MADAGASCAR
La situation de Madasgascar est en tous
points excellente. L’étude du mouvement si
multané des exportations et des importations
est des plus caractéristiques à cet égard. Tan
dis que le début de l’occupation avait été m ar
qué par une exagération des importations
provoquée soit par les dépenses du premier
établissement et de contrats, soit par la cons
titution de stocks de marchandises des négo
ciants trop nombreux, cet écart a disparu peu
à peu et ce sont les exportations qui l’empor
tent actuellement de beaucoup sur les importa
tions. On peut en conclure que la production a
augmenté d’une manière inattendue qui a sur
pris les négociants, mais nous nous deman
dons si cela ne tient pas à ce que cette pro
duction est due surtout à l’initiative des co
lons européens beaucoup plus qu’à celle des
indigènes. Il faut s’en féliciter dans un sens
parce que celà nous indique que la France a
trouvé à Madagascar un pays de colonisation
et non pas simplement de pure exploitation
commerciale comme celà est le cas dans ses
possessions de l’Afrique Tropicale et Equa
toriale ; mais on peut y trouver aussi une nou
velle preuve de ce fait que les indigènes, par
suite des tarifs douaniers trop élevés, ne sont
point incités à produire d’eux-mêmes, de se
procurer des marchandises dont le prix leur
parait hors de proportion avec l’effort qu’il leur
faudrait faire pour les acquérir. Les importa
tions de tissus ont bien passé de 4.527.000 ki
los en 1911 à 5.499.000 kilos en 1912 pour une
valeur de 17.894.000 frs en 1911 et 22.768.000
frs en 1912, mais il faut remarquer que les
quantités des tissus importés de 1901 à 1911
étaient restées entièrement stationnaires :
4. 002.000 kilos en 1901
))
» 1904
2.468.000
))
» 1905
4.637.000
»
» 1907
2.616.000
))
» 1909
4.420.000
))
» 1910
3.428.000
L’augmentation de 1912 n’est donc peut-être
dûe qu’à une constitution de stocks et en tous
cas, il y a lieu de considérer que tandis que
les exportations passaient par une progression
continue de 8.967.000 frs en 1901 à 59.844.000 fr.
en 1912, ce qui représente une augmentation de
50 millions, les importations de tissus n’aug
mentaient pendant ce temps que de 5 millions
et celà uniquement dans cette dernière année.
Ces tarifs arrêtent du reste la consomma
tion indigène pour tous les autres articles et
cette augmentation du chiffre des importations
des tissus de coton est la seule qui se soit fait
sentir dans les articles de consommation, tan
dis que les exportations, progressaient de 10
millions en 1912.
Les tissus sont les produits de l’industrie
européenne que les peuples primitifs désirent le
plus acquérir. Grâce aux sommes d’argent que
l’activité européenne leur a procurées, les ha
bitants de Madagascar ont commencé par
acheter en plus grandes quantités ces tissus
qu’ils s’étaient abstenus d’acquérir le plus pos
sible jusqu’ici, mais ont continué à se désin
téresser des autres produits de notre indus
trie.
L’augmentation relative des importations de
Madagascar ne saurait donc être invoquée en
faveur du régime douanier actuel et au con
traire nous pouvons tirer de la nature des im
portations et de celle des exportations, cette
preuve que la production et la consommation
indigène de Madagascar n’augmenteront lar
gement que le jour où l’on accordera la dimi
nution de tarifs qu’elle demande.
1911
1912
Importations... Fr.
44.763.892
Exportations...
47 535.361
50.034.848
59.844.294
92.299.253
109.879.142
Commerce général
T ot al . . . .
Fr.
�RANG
d ’i m p o r t a n c e
- 33 —
1
o
3
4
5
6
7
8
9
10
H
12
13
U
là
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
ANNÉES
PRINCIPALES MARCHANDISES
1911
1912
1910
EXPORTÉES DE LA COLONIE
Peaux brutes....................
Poudre d’o r ....... ............
Caoutchouc......................
Vanille..............................
Rafia..................................
Viandes salées ou conservèes................................
Manioc brut ou desséché .
Légumes secs....................
Ecorces à tan....................
Cire anim ale....................
Riz (en paille e t aulres) .
Saindoux...........................
Chapeaux de paille .......
Bovidés..............................
Graphite.......................
Engrais g u an o .................
Bois d’éhénislerie.............
Girofle..............................
Café en lèves....................
Huiles volatiles ou essences..................................
Dentelles à la main........
Poissons secs, salés ou fum és................................
Farine de manioc.............
Suif...................................
Bois communs..................
Ecaille de tortues ............
Crin végétal......................
Fécules de manioc............
Rabanes............................
Maïs en grains..................
Cacao en fèves ................
Fruits et graines oléagineux..............................
Gomme copal...................
Autres marchandises . ..
Tortues, Volailles..........
T o t a u x .....................
QUANTITÉS
VALEUR
QUANTITÉS
VALEUR
QUANTITÉS
kii.
fr.
kil.
fr.
kil.
VALEUR
fr.
7 .3 4 6 .6 1 6
1 .9 9 6
8 4 7 .6 7 0
1 1 3 .6 6 2
6 .9 9 1 .4 2 0
1 0 .7 5 2 .5 7 8
5 .9 8 9 .1 7 5
5 .1 8 1 .4 3 1
3 .9 4 1 .5 2 1
3 .7 8 7 .9 3 6
6 .3 3 8 .2 1 0
2 .9 0 2
80 1 .3 1 5
5 2 .4 3 0
6 .3 0 7 .6 9 6
8 .6 6 8 .1 9 1
8 .7 0 5 .5 5 8
4 .5 6 6 .3 0 3
2 .0 2 4 .6 5 6
3 .4 3 8 .5 8 7
6 .5 8 4 .1 7 3
3 .0 0 6
1 .1 2 5 .4 4 1
4 2 .804
5 .6 1 8 .6 1 8
9 .5 0 6 .5 3 0
9 .0 1 8 .1 9 6
9 .3 6 6 .9 2 2
1 .2 7 1 .1 7 2
2 .8 5 9 .8 4 9
2 .0 7 8 .3 1 0
2 2 .3 7 7 .6 5 2
6 .0 7 3 .1 5 0
3 5 .8 2 8 .2 4 5
6 0 0 .8 7 6
7 .4 2 0 .2 2 0
1 .1 1 2 .5 8 6
4 0 .7 5 8
16.151
2 .6 3 7 .5 6 5
9 .5 0 0 .0 0 0
2 .9 2 9 .7 4 2
2 0 7 .1 5 5
1 6 2 .8 8 7
3 .3 2 3 .0 3 5
2 .9 2 3 .1 9 2
2 .8 0 7 .5 7 5
2 .3 6 7 .8 3 2
1 .6 9 6 .7 6 0
1 .6 7 5 .7 7 3
1 .3 5 1 .1 7 6
1 237.891
1 .0 0 8 .6 8 5
9 4 8 .6 8 0
726 000
4 2 5 .6 6 1
394.451
3 4 8 .9 8 4
92 8 .8 5 5
1 3 .3 0 4 .3 8 8
7 .4 3 5 .7 7 3
5 3 .3 5 7 .9 2 6
476.164
6 .1 7 5 .4 2 3
1 .1 0 7 .9 3 0
4 1 .9 3 0
1 G .2.3
1.281 333
2 .5 2 0 .0 0 0
1 .1 1 6 .7 7 3
130 779
2 2 7 .8 5 7
1 .5 8 9 .0 4 0
1 578 304
3 .1 6 6 .6 9 8
3 645 653
1 .3 2 9 .6 9 0
1 .0 4 6 634
1 .2 3 2 .5 9 4
1 .4 1 2 .6 0 7
1 .1 3 0 .5 5 1
4 4 6 .5 7 2
12 6 .0 0 0
187 859
2 5 6 .2 8 0
4 4 7 .9 0 2
4 9 1 .2 2 2
4 .6 5 5 .4 9 5
3 .5 1 3 .2 5 8
3 6 .1 8 0 .5 7 8
531 517
8 .2 5 1 .5 1 1
96 6 .0 3 0
2 3 .1 4 6
12 648
5 5 3 .5 7 6
))
1 .9 6 6 .4 4 1
4 7 .8 6 3
1 10.698
8 9 4 .7 8 8
7 0 6 .7 5 8
1 .1 6 0 .7 2 2
2 .7 3 4 .8 8 8
1 .4 9 2 .0 7 0
1 .1 5 1 .9 9 7
1 .1 6 1 .1 1 6
9 3 9 .2 0 2
7 4 2 .5 5 0
288 669
ï
2 1 4 .8 3 3
9 3 .8 2 3
175 978
2 .5 6 7
1 .0 9 7
2 2 7 .7 4 3
1 64.485
1 .6 5 0
541
140.235
7 4 .4 6 9
318
233
4 6 .7 5 5
3 5 .8 1 0
1 6 3 .4 6 6
6 8 1 .7 7 5
233 637
2 .6 9 9 .7 5 7
3 .0 2 2
129 758
321 077
1 8 .5 3 5
3 5 0 .4 2 3
2 5 .4 7 4
1 64.339
1 60.450
159.103
151.361
1 11.915
9 3 .5 7 2
93.111
6 6 .9 4 8
58.871
49.581
13 2 .7 3 6
>
186.744
2 .7 5 0 .0 3 7
3 .4 9 0
69 824
1 .2 0 9 017
2 4 .5 1 4
2 7 9 .2 6 9
2 0 .8 1 7
1 1 0 .2 0 9
»
108.827
161.874
1 1 9 .9 3 5
4 8 .0 1 0
2 5 1 .7 9 0
71,441
3 8 .6 9 0
4 1 .9 2 5
1 18.882
))
5 1 .2 5 7
»
»
116.677
131.842
25 757
))
2 7 4 .1 6 2
2 4 3 .4 4 8
1 5 .6 4 2
))
4 0 .1 2 7
2 9 .114
7 .3 8 5 .2 4 2
»
2 1 9 .1 5 9
21.151
»
»
4 9 .7 2 5
3 5 .3 6 9
1 .2 8 3 .1 8 1
))
»
5 9 .8 4 4 .2 9 4
»
(1) L’exposé des résultats obtenus en 1911
marque pour la colonie une étape économique
jusqu’ici sans précédent.
La création de nouvelles industries, l’ex
ploitation méthodique des richesses naturelles
du pays, le développement des cultures et l'ex
tension des voies d© communication (chemins
de fer, routes, canaux) démontrent l’avanta
geuse transformation de la colonie.
Les colons européens et la population indi
gène ont accompli un remarquable effort qui
fait prévoir que les résultats de 1912 surpasse
ront ceux de 1911 à moins que des évènements
fortuits ne viennent limiter la production es
comptée.
Dans l’augmentation de 1911, par rapport à
1910, la France entre pour plus de 1.500.000 frs;
les colonies françaises pour 300.000 francs
(saindoux, bovidés, riz et légumes secs) ; l’An(D Extraits du Rapport annuel sur la situation géné
rale de la Colonie en 1911, Journal Officiel de la R. F.
(20, 22,27 mars et 8avril 1913).
»
4 7 .5 3 5 .3 6 1
»
1 .9 7 2 .4 0 6
4 .2 9 4
4 2 .3 8 9
»
7 9 .9 4 6
»
2 7 .9 6 3
1 67.080
2 1 .3 5 8
»
5 .2 2 0
»
»
5 6 .9 8 9
3 7 .2 9 5
4 0 .1 4 8
8 3 8 .2 6 5
3 .2 6 0
4 5 .4 3 8 .2 8 0
gleterre pour 919.000 fr. par l’accaparement
des graphites et des pois du Cap.
Les autres pays ont bénéficié de 1.000.000 de
francs la Turquie, la Bulgarie et la Grèce
400.000 fr. de peaux brutes, l’Afriques Orien
tale 400.000 fr. de farineux alimentaires et de
bovidés, l’Egypte 50.000 fr. de produits divers,
la Belgique et la Hollande 150.000 fr. de cire
et de caoutchouc.
P ar contre les colonies anglaises se sont
trouvées en déficit de 215.000 fr. ; l’Allemagne
a vu diminuer de 1.400.000 fr. son chiffre d’af
faires par suite de l’affaiblissement général
du commerce sur certains produits de valeur
(caoutchouc, cire, peaux brutes, etc). Peut
être aussi les événements politiques de l’année
dernière n’ont-ils pas été sans influence sur
les relations commerciales de Madagascar avec
l’Allemagne.
La marine française, bien que gardant dans
le commerce d’exportation une suprématie
incontestable, a néanmoins subi un recul nota
ble.
Les compagnies de navigation françaises
�34 —
n’offrent pas à leurs chargeurs des conditions
de transport aussi avantageuse que les compa
gnies étrangères.
Pour le transport en droiture des produits
que chargent leurs vapeurs à destination des
pays d’Europe, ces dernières évitent, en effet,
à leurs commettants, des frais de transborde
ment et de manutention souvent fort onéreux ;
elles finissent ainsi par se créer une clientèle
de plus en plus nombreuse.
Je me propose d’appeler l’attention des di
recteurs des compagnies de navigation fran
çaises sur la régression constatée du pavillon
français. J’attends pour la leur signaler les
résultats du premier semestre de 1912.
L’essor commercial à l’exportation s’affirme
chaque année. Si quelques uns des produits
du pays semblent demeurer dans une période
de stagnation ou même de décroissance,
d’autres au contraire suivent un mouvement
ascensionnel qui compense largement les dimi
nutions constatées par ailleurs.
Parm i ces derniers nous devons signaler
spécialement le manioc dont le trafic a triplé
d’importance ; les cafés, les huiles volatiles ou
essences, les viandes salées ou conservées, les
saindoux, les graisses de poissons, les den
telles à la main et enfin le guano.
Caoutchouc. — Les exportations de ce pro
duit ont diminué de moitié. Il faut en chercher
la cause initiale dans la baisse inattendue sur
venue sur les principaux marchés d’Europe,
vers la fin de 1910, et qui s’est maintenue
pendant l’année suivante.
Une autre remarque s’impose également ; un
grand nombre de commerçants, qui ont éprou
vé des mécomptes, sont devenus plus circons
pects et, limitant leurs achats, se montrent
plus dificiles sur la qualité.
L’indigène qui de son côté ne s’explique pas
la baisse d’un produit qu’il avait l’habitude de
vendre à un bon prix, a préféré s’employer à
la culture du manioc et du maïs qui lui ont
donné d’abondantes et faciles récoltes.
Peaux brutes. — Les cours tantôt élevés,
tantôt au-dessous de la moyenne ont provo
qué parmi les exportateurs une certaine hési
tation qui s’est traduite par une diminution
assez sensible des exportations.
Cette situation s’est d’ailleurs améliorée dans
les premiers mois de l’année 1912 pendant les
quels le mouvement des exportations portant
sur les peaux est redevenu normal.
Raphia. — Ces fibres végétales, surtout celles
provenant de la Côte Est, sont très en faveur
sur les marchés européens.
L’administration de la colonie s’est préoccu
pée d’améliorer la préparation du raphia. Des
circulaires ont été adressées à plusieurs repri
ses aux chefs de province pour appeler leur
attention sur l’opportunité de recommander
aux préparateurs indigènes d’apporter un soin
plus grand à leur fabrication. Les acheteurs
se montrent généralement satisfaits des pro
duits actuellement mis en vente.
Cire animale. — L’apiculture malgache a
toujours eu jusqu’ici pour but la récolte du
miel destiné à l’alimentation, de telle sorte que
l’indigène,plus préoccupé de ce résultat immé
diat que de la préparation et de la vente de
la cire, a détruit un nombre considérable d’es
saims.
Par ailleurs, des conditions climatériques
exceptionnelles semblent ne pas avoir été cette
année favorables à la production.
Ces faits expliquent la diminution constatée
qui s’élève à. 162.000 fr.
Vanille. — Malgré une sécheresse persistante
qui a nui à la production dans certaines ré
gions, la vanille a été abondante et son com
merce, facilité par la stabilité des marchés ex
térieurs, s’est considérablement accru.
La récolte de cette année présente une plusvalue de 753.000 fr.
Ce riche produit deviendra pour la colonie
un précieux élément de prospérité, si des
droits de douanes élevés le protègent à l’entrée
en France, contre l’active industrie allemande
du produit chimique dit « vanilline » obtenue
par l’oxydation des essences de girofles.
Légumes secs. — Composés de haricots rou
ges et blancs, ces produits trouvent un débou
ché naturel à la Réunion et à File Maurice
qui en font une grande consommation.
Pois du Cap. — L’exportation des pois du Cap
accuse en faveur de 1911 une augmentation de
2.000.006 de francs.
Commerçants et établissements de crédit se
sont disputés les produits d’une magnifique
récolte servie par des prix inespérés et favori
sée d’autre part, par une circonstance fortui
te : la sécheresse qui a sévi en Europe et qui
a compromis un peu partout la production des
légumes secs.
Les marchés de Londres ont fait des offres
très élevées si bien que les prix de vente des
pois qui variaient habituellement entre 18 et
20 fr. les 100 kilogr. ont atteint 35 et même
40 fr.
Presque toute la production a été dirigée
sur l’Angleterre où ces pois sont convertis en
farine et servent à la fabrication de produits
d’alimentation.
Pays de destination
France, 82.000. — Angleterre. 2.686.000. —
Allemagne, 45.000. — Réunion, 256.000 francs.
Bois d'ébénisterie. — Ces bois trouvent dans
l’ébénisterie et le placage des meubles un pla
cement facile, malheureusement la difficulté
des moyens de communication sur certains
points et le prix du frêt ne permettent pas en
core de tirer tout le parti possible de l’exploi
tation des forêts de la colonie.
Girofle. — Ylang-Ylang. — La récolte a été
plus abondante que celle de l’année 1910 ; ces
essences ont donné à l’exportation les plus va
lues suivantes :
Girofle ................................ 162.000 fr.
Ylang-Ylang ......................
93.000 fr.
Cafés. — De nombreuses plantations com
mencent à entrer en rapport. Un progrès très
significatif, principalement sur la côte Est dans
les régions de Mananjary et Tamatave s’affir
me de plus en plus. Augmentations : 271.000
francs.
�- 35 Manioc. — Le commerce du manioc a triplé
d’importance. La facilité avec laquelle se dé
veloppe cette culture et les nombreux débou
chés que la Métropole offre à ce produit ont
provoqué une extension considérable des af
faires commerciales effectuées à ce titre.
Plus-value constatée : 871.000 francs.
Ecorce à tan. — Ces écorces ont donné lieu à
un trafic intensif qui reste en quelque sorte
monopolisé par l’Allemagne.
On relève une augmentation de 910.000 fr.
L’exploitation méthodique des peuplements de
palétuviers semble devoir assurer à la colonie
un élément de prospérité durable.
Riz. — Moins-value de 105.000 francs. La pro
duction a été contrariée notamment par les
invasions de sauterelles et la sécheresse.
Chapeaux de paille. — Dentelles à la main. —
La demande de ces produits continue de favo
riser leur exportation dont l’augmentation est
constante.
Saindoux. — Le saindoux que l’on fabrique
sur les hauts plateaux est généralement ex
porté en France et à la Réunion.
La plus-value signalée est assez importante.
E lev a g e
L’exportation du bétail se fait :
I P ar animaux vivants ;
2° P a r viandes et produits congelés ou de
conserve.
Les statistiques douanières montrent que
l’exportation du bétail n’a subi qu’un très fai
ble accroissement pendant l’année 1911.
Le nombre des bovidés vivants s’est élevé à
16,253 ayant une valeur de 1,130,551 francs,
contre 12.648 valant 742.550 francs en 1910.
II est donc sorti de Madagascar, en 1911,
3.605 bœufs de plus qu’en 1910, ce qui représen
te une valeur de 388.000 francs.
La valeur moyenne des animaux exportés
s’est accrue en 1911 ; elle a été de 69 fr. 50,tan
dis que l’année précédente, elle n’était que de
58 fr. 70.
Le commerce des viandes salées ou conser
vées a subi une progression assez marquée.
En 1911, il a été exporté 928.855 kilogr. de
ces viandes, valant 1.589.040 francs ; en 1910,
l’exportation n’avait été que de 491,222 kilogr.,
valant 894.788 francs.
L’augmentation est de 437.633 kilogr. et de
694. 252 francs.
Les expéditions de bœufs vivants nécessitent
une organisation que ne possède aucune de nos
compagnies de navigation.
La fabrication des conserves de viandes ne
peut être faite que par des industriels spécia
listes, avec des installations qui nécessitent
une mise de fonds importante.
Aussi, lorsqu’on recherche quelle est la part
des différentes provinces au commerce d’expor
tation du bétail et des viandes, on constate
qu’il varie dans des proportions considérables.
Dans les provinces de Tuléar, Vatomandry,
Mananjary, Farafangana, Fort-Duphin, Andovoranto, Nossi-Bé, Maroantsétra, Ambositra,
Betroka, Itasy, SainteMarie, cercle de Moron-
dava et district autonome d’Ankazobe, il n’exis
te aucune entreprise en cours d’exécution, au
cun projet pour l’exportation en France du
bétail sur pied et des viandes et produits con
gelés ou de conserve.
Les seules provinces où des tentatives de ce
genre aient été faites sont celles de Tamatave,
Vohémar, Diégo-Suarez, Analalava, Majunga,
Tananarive, Vakinankaratra, Fianarantsoa.
Province de Tamatave. — La province de
Tamatave qui comprend les districts de Tamatave, de Fénérive et Sihanaka est riche en
bœufs ; on estime qu’elle atteindra dans peu
de temps 250.000 têtes.
Peu de bœufs malheureusement sont sus
ceptibles de pouvoir être exportés. Ils descen
dent en effet d’Ambatondrazaka en quinze à
dix-huit jours, par une mauvaise route, sans
pâturage ; ils perdent, d’après certaines obser
vations, 5 p. 100 de leur poids pour arriver
jusqu’à Tamatave.
Ils pèsent environ 360 kilogr. en arrivant à
l’abattoir de cette ville et avec un rendement de
50 p. 100, donnent 180 kilogr. de viande nette;
Sur les bateaux, ces bœufs sauvages, non ha
bitués à vivre à l’attache, recevant une nour
riture sèche, perdraient encore 10 p. 100 de
leur poids, ce qui les réduirait à un poids vif
de 325 kilogr. et à 162 kilogr. de viande nette.
Pour pouvoir les exporter, il faudrait, quel
ques mois avant le départ les habituer à vivre
à l’attache dans un parc et on substituerait
peu à peu de la nourriture sèche, du maïs, du
paddy à l’herbe qu’ils broutent à l’état sau
vage. Il faudrait aussi les accoutumer à la
présence d’un gardien ; on a signalé en effet
que bien des gardiens ont peur des animaux
sur les bateaux et n’osent leur porter de la
nourriture.
Aucune compagnie étrangère n’a été sollici
tée pour l’exportation du bétail.
I.es compagnies des messageries maritimes
et havraise péninsulaire formeraient le projet
d’affréter des bateaux comportant des installa
tions frigorifiques et des stalles pour le trans
port des bestiaux sur pied.
Elles seraient, de plus, disposées à faire da
vantage s’il y avait des demandes et des garan
ties. Malheureusement, leurs tarifs sont beau
coup trop élevés. Ces compagnies exigent 110
francs par bœuf ; l’eau, la nourriture, les frais
du canal de Suez sont à la charge de l’expé
diteur.
Un passage à demi-place aller et retour en
Ire classe est accordé à l’Européen qui accom
pagne les bœufs et les bouviers sont nourris
par le bateau pour 2 fr. 50 par homme et par
jour. A l’arrivée à Marseille, la désinfection
est à la charge de l’expéditeur. A ces frais, il
faut encore ajouter les assurances qui sont
do 3 1/2 p. 100 environ de la somme assurée.
(Comptoir d’Escompte).
Les frais seraient donc :
5 fr. frais d’Ambatondrazaka à Tamatave.
10 — droits de sortie et frais d’embarquement
80 — prix du bœuf.
10 — assurance.
110 — traversée.
50 — nourriture, frais de canal, de bouviers,
2 — désinfection à Marseille.
267 fr.
�- 36 —
Un bœuf d’environ 300 kilogr. reviendrait
donc vendu à Marseille à près de 300 francs.
La Compagnie lyonnaise a fait un essai de
10 bœufs engraissés en fosse, les bœufs sont
arrivés en excellent état à Marseille.
Quelques commerçants demandent à faire de
l’exportation de bœufs. M. Baillet a reçu des de
mandes de : 1° l’établissement Gratry de Tananarive qui demande à faire un essai ; 2°
quelques commerçants d’Ananalava ; 3° trois
colons de Majunga.
Il importe d’abord d’apprivoiser les animaux,
de leur ménager une route plus rapide pour
descendre au port d’embarquement avec, si
possible, quelques gîtes d’étapes.
Sur le bateau, il ne convient pas de les atta
cher séparément par stalles. Le procédé qui a
donné le meilleur résultat est de les parquer
par 10 ou 12 sans les attacher.
Enfin il serait bon, à leur arrivée à Mar
seille, de ne pas les livrer immédiatement à la
consommation, mais de les mettre au pâturage
pendant un ou deux mois. Toutefois, l’expérien
ce a montré que si les bœufs sont amaigris au
point d’avoir perdu complètement leur bosse,
au pâturage, ils mettent un temps très long
pour se rétablir.
Si le port de Tamatave semble peu favorable
à l’exportation des bœufs sur la France, il est
au contraire un point de ravitaillement impor
tant pour la Réunion, qui y achète une partie
de ses animaux de travail ou de boucherie, le
reste étant fourni par Vohémar.
L’exportation sur la Réunion a atteint le
chiffre de 898 têtes en 1911, la moyenne habi
tuelle des années précédentes était plus élevée.
Province de Vohémar. — A Vohémar, il ne
s’est fait, en 1911, aucune exportation de bétail
sur la France.
Ce port reste le fournisseur principal de
Maurice et de la Réunion.
Un seul vapeur, le Secunder, appartenant à
M. Ferrât de Port-Louis a emporté 11.000 ;
3.280 étaient destinés à la Réunion le reste à
Maurice.
Le nombre des animaux exportés en 1910
avait été légèrement inférieur : 10.395.
Tous les chargements ont été bons, les prix
moyens ont peu varié depuis l'année précé
dente, ils ont été de 47 à 48 francs pour les
bœufs de pâturage, non préparés, 54 pour les
bons bœufs ordinaires, 80 à 90 pour les gros
coupés' que les indigènes appellent des doktors.
Province de Biéqo-Suarez. — L’exportation
des bœufs sur pied a été très limitée, à part
quelques bœufs embarqués sur les différents
vapeurs comme provision de bord, seuls MM.
Simonetti et Pierron, colons à Diégo, ont ex
porté sur France, 1.000 bœufs environ dans
l’année, par chargement mensuel de 150, d’a
vril en octobre.
Les pertes d’unités en cours de route ont été
insignifiantes, les animaux, du reste, étaient
assurés pour 300 fr. à 6 p. 100.
Tous ces bœufs ont été embarqués sur va
peurs de la compagnie havraise péninsulaire,
touchant Diégo une fois par mois, au retour,
suivant contrat passé.
Les quatre premiers chargements ont été
faits dans de bonnes conditions au départ,
bœufs de cinq à huit ans, en bon état d’em
bonpoint, et de 375 kilogr. ; les trois derniers,
au contraire, comptaient un nombre de bœufs
âgés de 10 ans et au-dessus, de 450 kilogr. et
en assez bon état. Le fret par animal étant très
élevé (100 francs par tête sans nourriture ni
installation à bord), M. Simonetti et Pierron
ont cherché, dans les derniers chargements à
faire du poids, au détriment de la qualité m ar
chande.
Tout en étant très bien soignés à bord, avec
une nourriture composée de maïs et de foin du
pays, les bœufs, pour une traversée de 22 jours
par un temps souvent très dur, perdent en
moyenne 8 p. 100 de leur poids au départ.
Ces animaux ont été payés environ 15 centi
mes le kilogramme sur pied et vendus à Mar
seille 80 centimes dans les deux derniers con
vois et 70 centimes en moyenne dans les der
niers.
Un boucher de la place aurait — paraît-il —
l’intention de faire l’exportation des bœufs en
janvier, février et mars, toujours sur la com
pagnie havraise et par chargement de 150
bœufs.
D’autre part, il est question d’une compagnie
de Béziers qui prendrait contrat avec la com
pagnie havraise péninsulaire pour des charge
ments mensuels de 150 bœufs environ, à partir
d’avril 1912.
Comme on voit, les chargements sont tou
jours limités aux disponibilités de la compa
gnie havraise, la seule compagnie qui puisse
actuellement faire ce genre d’opération.
La question des viandes de conserve ou con
gelées, très à l’ordre du jour dans la province,
semble mériter beaucoup plus d’intérêt.
Cette année, la compagnie générale des pro
duits alimentaires a battu 10.000 bœufs du
commencement d’avril jusqu’au 3 octobre, tant
pour l’adjudication des marchés de la guerre
(les trois quarts des bœufs) que pour les m ar
chés du service colonial et pour le commerce.
Les conserves de bœuf bouilli ont été vendues
sur place 185 francs les 100 kilos.
Les conserves de tripes, de langues, de cer
velles sont très appréciées.
Le sang, les os, les cornes sont cédés à des
tiers sur place ; les suifs et les boyaux sont
expédiés sur la Fi’ance.
Les peaux, achetées par la maison Chafouloff et traitées sur place, ont été payées 16 fr.
environ.
L’année prochaine, ces usines espèrent en
core agrandir leur exploitation et faire des con
serves de porc.
Une autre société constituée sur les initia
tives de MM. Simonetti et Pierron et avec la
collaboration de la maison Saupiquet, aurait
l’intention de monter l’année prochaine une
nouvelle industrie de conserves de toute nature
avec utilisation sur place de tous produits
pour s’occuper des viandes congelées.
Ces usines, pour lesquelles le conseil d’hy
giène s’est prononcé favorablement, après en
quête de commodo et incommoda, se trouve
raient sur le plateau d’Antsirane à 4 kilomè
tres et demi de la ville.
Elles seraient élevées sur un petit affluent de
la rivière des caïmans débitant beaucoup, dit
rivière Hippolyte.
L’intention de MM. Simonetti et Pierron se
rait d’abattre 200 bœufs par jour pendant tou
te l’année.
�- 37 —
Une grande concession dans l’intérieur, à
plusieurs jours, servirait à assurer la réserve,
avec parcs intermédiaires jusqu’aux usines.
Province d'Analalava. — La province d’Analalava est une des plus riches en bœufs, son
cheptel s’élève à 424.270 têtes.
Pourtant les tentatives d’exportation sur
France ont été insignifiantes.
M. Pierron seul a expédié à Marseille 150
coupés qui sont arrivés dans d’excellentes con
ditions. Ii s’agissait de bêtes de choix.
Un autre colon d’Analalava, M. Dusseau,
projetterait de faire en grand cette exportation.
D’autre part, M. Chenereau a fait la de
mande d’une concession de 100 hectares sur les
bords de la Loza, afin d’y établir une usine
de conserves analogue à celles qu’il dirige à
Antongobato, près de Diégo-Suarez.
La province a, de plus, fourni environ 12.000
animaux qui ont été expédiés par M. Scopelitis
sur les usines de Boanamary, dirigées par M,
Towe
L’exportation sur la côte d’Afrique (Lourenço-Marquès) a été reprise par M. Paraskeva :
413 bœufs, 411 vaches et 49 taureaux, d’une vaelur de 38.300 francs ont été exportés.
Province de Majunga. — Aucune exportation
de bétail vivant n’a été dirigée de Majunga
sur la France.
Par contre, il a été expédié de ce port sur
Lourenço-Marquès, en plusieurs chargements,
1.860 bovidés par M. Psaltis.
Une usine ayant pour objet la fabrication
des conserves et la congélation des viandes,
s’est installée à la pointe Boanamary, à quel
ques heures de Majunga.
Elle est la propriété de la société pastorale
industrielle et coloniale, dirigée par M. Towe.
Les bâtiments de cette usine ont été rapide
ment édifiés : leur inauguration a eu lieu le
1er août. Depuis cette époque, la fabrication a
été assez irrégulière.
Les prix de diverses conserves fabriquées à
Boanamary sont les suivants :
Langue de bœufs, 1 kilogr. net : 5 fr.
Corned beef, 2 kilogr. 7215 : 3 fr. 80.
Bœuf bouilli , 2 kilogr. 7215 : 3 fr. 60.
Bœuf salé en baril, le kilogr. : 1 fr. (baril
perdu).
,
Province de Fianarantsoa. — Le centre com
mercial le plus important de la circonscrip
tion est Ambalavao, où de nombreuses transac
tions s’opèrent entre les indigènes du Sud et
ceux du Betsileo.
Son importance semblerait avoir diminué
depuis l’application de l’arrêté du 16 novembre
1907, si on s’en rapportait au nombre de bœufs
présentés à la visite sanitaire à Fianarantsoa.
En 1910, 3.367 bovidés ont subi cette visite —
2.170 bœufs, 1. 078 vaches et 119 taureaux.
Pendant les dix premiers mois de l’année
1911, 2.081 bovidés ont été présentés à la visite
sanitaire, parmi lesquels 2. 005 bœufs de bou
cherie, 62 vaches et 14 taureaux.
Ces bœufs sont dirigés en grande partie sur
Ambositra et l’Imerina.
Le marché de Fianarantsoa fournit des
bœufs pour la consommation locale, quelquesuns sont dirigés sur Ambositra et l’Imerina.
Les Antaimoro ramènent constamment du
Nord des petits troupeaux où le nombre des
vaches est généralement plus grand que celui
des coupés.
Ces bœufs achetés dans la vallée de la Sakeny sont vendus sur le marché d’Ambositra
et d’Antsirabe.
Les éleveurs de la région d’Ambatofinandrahana achètent des bœufs aux indigènes de Midongy.
Province de Vakinankaratra. — Les tran
sactions commerciales en ce qui concerne les
bœufs sont très importantes dans la province
et tendent encore à prendre de l’extension. Il y
a lieu de constater cependant que la presque
totalité des échanges qui s’effectuent exclusi
vement entre les indigènes se trouve concen
trée sur le marché d’Antsirabe où il a été
vendu en 1910 un total de 38.246 animaux re
présentant une valeur de 661.989 fr., chiffre qui
sera certainement encore dépassé en 1911, si
l'on en juge par les résultats des trois premiers
trimestres.
Les plus beaux animaux vendus sur cette
place sont généralement dirigés sur les abat
toirs de Tananarive et d’Ambositra, cependant
une notable partie est achetée et amenée dans
la province de Farafangana par les Antaimoro
à leur passage.
Aucune usine de conserve de viande de bœuf
n’existe encore.
Province de Tananarive. — Le commerce du
bétail dans la province se limite aux transac
tions entre les indigènes sur le marché pour les
besoins de la consommation locale.
L’exportation du bétail sur pied est insigni
fiante.
Elevage du porc. — L’exportation du porc se
fait, comme pour le bétail, sous deux formes :
1° Par animaux vivants ;
2° Par viandes conservées.
Le mouvement commercial extérieur peut
être apprécié en prenant pour base les quanti
tés de saindoux exporté.
Cette industrie est en voie de développement;
les exportations de 1911 dépassent celles de
1910.
Il a été exporté en 1911, 1.107.930 kilogr. de
saindoux (valeur 1.232.594 fr.) ; en 1910, 966.030
kilogr. (valeur 1.161.116 fr.)
La différence en faveur de 1911 est donc de
141900 kilogr. valant 71.478 francs.
Ces chiffres montrent que l’exportation du
porc de Madagascar a tendance à s’accroître.
Cet accroissement ne peut être rapide et con
sidérable parce que la colonie n’a pas encore
un outillage approprié à ce commerce.
Province de Fianarantsoa. — Jusqu’à ces
derniers temps, la fabrication de saindoux fai
sait seule l’objet d’un commerce assez impor
tant.
M. Laborde, d’Ambohimahasoa, et quelques
Chinois de M ananjary s’occupent activement
de ce genre de trafic. Depuis quelques mois,
M. Dubois, a fait, dans les environs de Fiana
rantsoa quelques essais, de fabrication de ril
lettes, de saucisses, de tripes, de saucissons, de
lard et de saindoux.
Il a expédié en France et à la Réunion
des échantillons de cette première fabrication.
Si, comme il l’espère,ses produits sont appré
ciés, il donnera une importance assez grande
à son industrie.
�— 38 —
Province de Vakinankaratra. — La fabrica
tion du saindoux, des jambons et autres pro
duits de charcuterie, à Antsirabé, mérite d’être
signalée comme entreprise intéressante.
Comme je l’ai déjà noté, une société vient d’y
créer une usine se composant d’un abattoir,
d’une fonderie, d’un bâtiment servant à la
confection des salaisons et des saucissons, d’un
séchoir et d’un atelier de tonnellerie.
Province de Tananarive. — Il a été exporté
en 1911, 72 porcs hors de la province.
La fabrication des viandes et des produits de
conserves a pris pendant cette dernière année
une extension considérable.
L’exportation de la graisse a eu en 1911 un
tonnage supérieur à celui de toute la colonie
en 1910 : 1.352 tonnes.
MM. Navarre et Kodesch ont expédié en 1911
en France environ 120 tonnes de saindoux.
M. Papin a quitté la colonie depuis un an et
s’est rendu , à Marseille où M. Duros lui a ex
pédié pour 10.000 francs de saindoux ou jam
bons du pays en 1911. M. Duros avait installé
son usine à Imerintsiatosika, où il tuait men
suellement une centaine de porcs.
La Compagnie Marseillaise doit prendre pour
son compte la fabrique de M. Duros en portant
la quantité des porcs tués à 200 par mois mais
cette société n’a pas encore commencé l’ex
portation.
Enfin, il y aurait lieu de signaler en outre
quelques petits commerçants indigènes paten
tés préparant du saindoux et de la graisse
qu’ils viennent vendre au marché à Tanana
rive.
Elevage de l’autruche. — L’élevage de l’au
truche a été particulièrement, cette année, l’ob
jet de nos préoccupations les plus vives.
Ces dernières années, nous avions éliminé
comme reproducteurs tous les oiseaux mâles
qui provenaient d’une lignée considérée com
me mauvaise en vue de la production de la
plume.
En 1911, nous nous sommes efforcés de mieux
connaître tous nos oiseaux reproducteurs, en
étudiant toutes leur caractéristiques, de façon
à pouvoir intervenir efficacement dans la pro
duction de l’année prochaine.
D’ores et déjà quelques-uns de nos vieux cou
ples ont disparu, des changements ont été faits
dans la constitution des familles de telle sorte
que nous n’avons plus, au 31 décembre 1911,
que des 38 oiseaux reproducteurs répartis en
16 familles ; dix avec une femelle et six avec
deux femelles.
A 1a. prochaine saison de ponte quelques-uns
de ces oiseaux seront encore éliminés. Peutêtre pourra-t-on les remplacer par les 15 jeunes
oiseaux conservés à cet effet en avril dernier
en progrès notable sur leurs aînés indiqués
déjà par l’examen de leurs plumes juvéniles.
I n d u s t r i e s N o u v e lle s
Pêches. — Au mois d’août dernier, un navire
français outillé en usine flottante, pour la pré
paration de l’huile de baleine, a opéré dans la
région de Fort-Dauphin.
A l’issue d’une campagne de trois mois, l’é
quipage de ce navire avait capturé 206 balei
nes et extrait 207.000 kilogr. représentant une
valeur de 103.000 francs.
Plumes d’autruche. — L’exportation des plu
mes et parures a atteint 13.210 francs. L’éle
vage de l’autruche est une des plus sérieuses
des colons de Tuléar. Les encouragements in
cessants que prodigue l’administration locale
font espérer des résultats très intéressants
dans un temps relativement rapproché.
Mines
Or. — L’année 1911 a été marquée par une
assez forte diminution du chiffre des exporta
tions : 2.862 kilogr. au lieu de 3.005 kilogr. en
1910.
Cette diminution de 143 kilogr. qui porte
principalement sur les provinces de Diégo-Suarez ou de Maevatanana est généralement due
au fait que l’extraction de surface touche à sa
fin et que l’on procède depuis le mois d’avril
1911 à de grands travaux préparatoires en pro
fondeur.
Le nombre de permis de recherches délivrés
en 1911 s’est éleve à 834 contre 777 en 1910.
Le nombre de permis d’exploitation délivrés
en 1911 s’est élevé à 250 contre 215 en 1910.
Il a été formulé 1.515 demandes de permis de
recherches pendant le cours de l’an passé.
Le nombre des demandes de permis de re
cherches reçues en 1910 était de 1.940 ; en 1911,
ce nombre n’est plus què de 1.515, soit une di
minution de 425.
La diminution constatée tient à ce que les
prospecteurs ont maintenant fixé leur choix
sur les terrains aurifères et qu’ils s’en tiennent
de plus en plus à ceux qu’ils détiennent sous
forme de permis de recherches ou de permis
d’exploitation.
Cette tactique qui s’ébauchait déjà en 1909
et qui s’est continuée en 1910 et 1911 leur a
assez bien réussi car, sauf dans le Nord et à
Maevatanana, la production se maintient pres
que partout supérieure à ce qu’elle était les
années précédentes.
L’or, produit en recherche, représente le sep
tième de l’or total.
Cette situation s’explique par le fait qu’en
ce moment tout permis de recherche qui pro
duisait assez d’or pour payer la taxe mini
mum du permis d’exploitation, a été trans
formé sous ce dernier régime.
Les périmètres conservés en permis de re
cherches sont surtout des piquets de garde en
tre exploitants voisins.
P ar voie de conséquence, l’or produit en per
mis de recherche doit donc, vraisemblablement
diminuer encore en quantité ou en tout cas se
maintenir à peine dans le voisinage de 400 kil.
à 500 kilogr. par an. Pierres précieuses. — La production des pier
res précieuses de joaillerie qui, en 1910, n’était
que de 82 kilogr. est passée à un chiffre six fois
supérieur en 1911 et a atteint 470 kilogr. Par
contre la production des pierres précieuses de
2e catégorie (industrie) a été dix fois inférieure
et passe de 4.000 à 452 kilogr.
�- 39 Les pierres précieuses les plus répandues à
Madagascar sont les tourmalines, les géryls,
les corindons, rubis et saphirs, et les grenats.
On a signalé aussi l’existence des topazes, spinelles et zircons, mais ces pierres n’ont été
trouvées qu’à titre exceptionnel dans les alluvions aurifères.
Les principaux gisements de pierres précieu
ses sont ceux du mont Ibity et de la rivière Manandona près d’Antsirabé. Un filon de tourma
lines rouges principalement (rubellistes) a été
reconnu à Antandrokaomby ; il a une direc
tion moyenne Est-Ouest avec un plongement de
78° environ et une puissance de 80 centimètres
à 1 mètre.
Le mont Botrara, près de Teinjoarivo, ren
ferme aussi des gisements assez importants de
pierres précieuses ; les alluvions de la rivière
Ambahatra, affluent de l’Onive ont été traitées
à la bâtée et ont donné quelques rubis. L’Ankaratra donne également des rubis dans les
alluvions de ses rivières. On y trouve de plus
quelques saphirs. Des béryls se rencontrent
sur la rivière Sahatorendrika affluent de la
Mania, aux environs d’Ambositra qui sont ac
compagnés de cristaux de tourmalines noires
et paraissent se rattacher au filon d’Antandro
kaomby, à 20 kilomètres à l’Est.
Enfin un beau gisement de béryls a été dé
couvert à Ampagable près de Miandrarivo.
Platine. — Le platine n’a pas donné lieu en
1911 à de nouvelles découvertes ; sur les points
où il y avait été trouvé antérieurement aucune
exploitation ne s’est encore créée.
Les quelques grains de platine rencontrés se
trouvaient au fond des battées mélangés à la
poudre d’or dont il se sépare difficilement.
148 grammes de ce métal ont été exportés en
1911.
Argent. •— Aucune découverte nouvelle de
minerai d’argent, n’a eu lieu en 1911. C’est tou
jours le filon de barytine argentière du massif
de l’Antangaina, dans le Nord, qui a produit
la faible extraction de 5 kilogr. d’argent massif
que le service des mines a eu à enregistrer au
cours de l’année qui vient de s’écouler.
Mines communes. — Les métaux usuels tels
que le fer, le plomb, le cuivre, le zinc, le nic
kel,etc., n’ont pas été exploités en 1911 en de
hors du fer nécessaire à la confection des outils
malgaches, pelles, pioches, bêches etc.
Fer. — Les principaux minerais de fer exis
tant à Madagascar sont la magnétite, l’oligiste
et l’hématite.
Des gisement très importants existent sur la
rive gauche de la Mahajamba, au Boeni. On en
trouve également dans les districts d’Ankazobe, d’Ambohimanga du Sud, de Majakandriana et de Moramanga ou Jean Laborde
avait installé une usine métallurgique (à Mantasoa).
Des gisements sont à peine effleurés et pour
raient faire l’objet d’une exploitation fruc
tueuse si leurs minerais étaient fondus sur pla
ce au moyen de four électrique ou au moyen de
charbon si l’on arrive à exploiter et à amener
sur place ceux que renferme la colonie.
Le nickel, le tungstène, le titane, le manga
nèse qui existent dans la Grande Ile permet
traient l’exploitation de ces gisements par la
fabrication de ferro-alliages. La force motrice
hydraulique se trouve sur place en très grande
abondance.
Pétrole et bitume. — En 1908 le service des
mines a procédé à l’étude de la région d’Ankavandra et de Miandrivazo, réputée depuis plu
sieurs années déjà comme bitumeuse et pé
trolière.
Cette région fut reconnue suivant une bande
de terrain dirigée sur le Nord au Sud elle est
limitée au Nord, aux environs de la rivière Mitsiotaka et au village Morafenobe ; au Sud, aux
villages de Bemoko et l’Itondy ; à l’Est, par
la chaîne de Bongolava ; à l’Ouest par la ligne
du Bemaraha. Des suintements furent consta
tés aux environs du village de Maroboaly et au
Nord du village de Folakara.
Depuis un an des sondages à grande pro
fondeur ont été entrepris par une compagnie
minière dans la région de Folakara, mais au
cun renseignement officiel affirmant une dé
couverte importante n’est encore parvenu au
service des mines.
Cependant de bons indices ont été rencon
trés qui permettent d’espérer que des nappes
de pétrole peuvent exister en profondeur.
D’un autre côté, dans la région d’Ankaramy,
en face de l’île de Nosi-Bé, M. Levât, ingénieur
civil des mines a borné en 1911 un terrain en
forme d’anticlinal mesurant près de 40 kilo
mètres de longueur M. Levât fonde de gran
des espérances sur cette région sur laquelle
M. Vuillaume a effectué jadis un sondage en
vue de la recherche du charbon.
Ce sondage arrêté par suite du manque d’ou
tillage nécessaire et par la maladie de M. Villiaume ne fut ensuite jamais repris.
Au fond de ce sondage le bitume pâteux,
gluant, gênait beaucoup la marche du trépan
qui s’engluait en quelque sorte.
Dans la région, de nombreux suintements
bitumeux sourdent à la surface.
Les indices sont donc très encourageants et
l’administration suit avec beaucoup d’intérêt
les efforts qui sont faits en vue de la décou
verte de nappes pétrolifères liquides.
Colonisation Européenne
Les centres de Culture de la Côte Est.
Les centres de culture sur la côte Est où le
développement agricole s’est accusé de la façon
la plus nette pendant les deux ou trois derniè
res années, sont Mananjary, Vatomandry, Tamatave et Antalaha (Vohémar).
MANANJARY. — Cette province fut une des
premières de la côte Est qui attira l’attention
des colons. Dès 1900, elle comptait, en effet, un
groupe très important d’agriculteurs. Dans les
premières années, les tâtonnements inévitables
entraînèrent dans la culture du caoutchouc de
Ceara des échecs qui découragèrent les pre
miers planteurs. Il en résulta vers 1902 un
arrêt marqué dans le développement des cul
tures et l’abandon d’un certain nombre de
concessions.
Certains colons, une dizaine au plus, montrè
rent pourtant une réelle persévérance et, mal
gré des moments très difficiles n’en conti
�nuèrent pas moins à poursuivre la mise en va
leur de leurs concessions.
Après ia période d’essai qui avait porté sur
un grand nombre de cultures, les planteurs di
rigèrent tous leurs efforts sur la culture du ca
féier de Libéria. Jusqu’à ces dernières années,
le résultat paraissait incertain, les méthodes à
suivre pour constituer les plantations étaient
inconnues et le prix du café restait si bas que
les réalisations laissaient peu de bénéfices.
Assez rapidement, les choses ont changé ; les
premières plantations de caféiers, après des
débuts difficiles, entrèrent en production, et
des efforts poursuivis, il se dégagea des métiiodes de culture qui permettent maintenant
de constituer des plantations nouvelles sans
aléa. Enfin brusquement, il y a deux ans, les
conditions du commerce du café changèrent.
Sous des influences diverses, le prix de cette
denrée s’éleva considérablement sur la côte
Est. Les colons de Mananjary, dont les planta
tions arrivaient, à ce moment, en pleine pério
de de production virent leurs efforts largement
récompensés, redoublèrent d’activité et agran
dirent leurs plantations.
A l’heure actuelle toutes les plantations se
trouvent situées dans la basse vallée du fleuve
Mananjary, entre son embouchure et les pre
miers rapides. La plantation Bigouret traver
sée par la route de Mananjary à Fianarantsoa
et située près du village de Kianjarato, se
trouve seule en dehors du bassin de Mananja
ry-
L'importance des plantations est très varia
ble. Les plus étendues sont celles de la compa
gnie Nantaise et de la compagnie Lyonnaise
qui comptent environ 175.000 caféiers chacune.
Moins vastes sont les cultures des particu
liers qui comptent de 15 à 35.000 plants. Les
plantations furent au début, établies sur les
terres d’alluvion, mais le petit nombre de ces
terrains dans les vallées de la côte Est mit ra
pidement les colons dans l’obligation de plan
ter des caféiers sur les collines. C’est ainsi que
les compagnies Lyonnaise et Nantaise possè
dent sur les hauteurs de beaux lots de Libéria
et que tous les colons plantent, à l’heure ac
tuelle, en dehors de la zone des alluvions. Sur
les collines, les caféiers poussent moins vite
que dans les plaines, mais par contre le prix
peu élevé de la main-d’œuvre permet d’entre
prendre des travaux, dont les résultats sont à
échéance lointaine.
La nécessité des fumures a été démontrée
pour les cultures faites en colline ; malheureu
sement, les planteurs qui ont essayé de grou
per un certain nombre d’animaux dans le but
de leur faire produire du fumier, ont éprou
vé de grosses difficultés et ils ont abandonné
leur tentative.
M. Venot, seul, continue à produire l’engrais
nécessaire à ses plantations. Il donne à ses
fumiers des soins constants et, comme il paraît
avoir résolu cette question on peut espérer que
d’autres planteurs suivront son exemple.
Les ennuis éprouvés pour la production du
fumier ont tout naturellement porté les plan
teurs vers les engrais chimiques. A ce sujet, le
comice agricole de Mananjary a sollicité le
concours du service de colonisation.
Le laboratoire de Nanisana procède à Fana?
lyse des échantillons de terre prélevés dans
trois plantations ; dès que les résultats cle ces
analyses seront connus, un programme d’expé
rience sera établi dans le but de déterminer les
engrais à employer et les conditions dans les
quelles il convient de les appliquer pour en ob
tenir le maximum d’effet.
A l’heure actuelle, presque tous les planteurs
paraissent s’accorder à reconnaître que l’om
bre est nécessaire au Libéria et plantent des
arbres d’ombrage dans presque toutes leurs
concessions. Il convient de remarquer que,
sur ce point, l’opinion du service de colonisa
tion est faite depuis longtemps grâce aux résul
tats fournis par les expériences poursuivies à
la station de l’Ivoloïna. Les observations por
tant sur les rendements et la venue des diffé
rents carrés avec et sans ombrage ont, en ef
fet, démontré que l’ombre était nécessaire au
Libéria.
Le caféier de Libéria ne donne pas entière
satisfaction aux planteurs. On lui reproche de
croître lentement, de faire attendre longtemps
ses premières récoltes et de donner des baies
difficiles à traiter. On a cherché un caféier
plus précoce, donnant un produit facile à pré
parer tout en opposant à l’hemileia vastatrix
une résistance suffisante. Les colons de Ma
nanjary se sont adressés au coffea canephora
var. Kouilouensis. Il existe des spécimens de
ce caféier dans plusieurs plantations qui pro
duisent déjà plusieurs tonnes de café chaque
année.
Entre autres avantages cette espèce possède
celui de pousser très vite ; dès la troisième an
née, elle donne une récolte sérieuse et son
grain, petit, est de préparation facile.
Malheureusemnt elle paraît délicate sous le
rapport du terrain et ne se développe vigou
reusement que dans les terres réellement fer
tiles.
L’exportation de café a été pour Mananjary
en 1910 de 92 tonnes ; c’est une quantité relati
vement faible, mais qui s’explique de ce fait
qu’une faible partie des plantations est actuel
lement en rapport. En 1911 ce chiffre a atteint
200 tonnes.
VATOMANDRY. — Bien avant l’arrivée des
Européens, la région de Vatomandry comptait
un certain nombre d’indigènes, hommes d’affai
res et fonctionnaires hovas, qui possédaient
des terres et les faisaient mettre en valeur par
leurs esclaves. Le riz et le café étaient cultivés.
On trouvait ainsi des plantations de coton,
ordonnées par les autorités hova sur la recom
mandation des Américains dont les produits
textiles faisaient prime sur le marché local.
Ce coton a continué d’ailleurs à pousser et
s’est transformé en un cotonnier vivace .qui
possède encore une valeur marchande.
La libération des esclaves qui eut pour effet
d’obliger cette classe de producteurs à payer
le travail dont elle avait profité jusque-là,
éloigna les colons .hovas de la colonisation dans
cette région.
A cette époque, des colons européens créèrent
des plantations importantes de café « moka »
et café de Ceylan. L’hemileia vastatrix vint
ruiner en quelques mois ce magnifique effort.
La canne à sucre fut aussi exploitée ; les ves
tiges d’anciennes usines en sont la preuve.
Actuellement, la province de Vatomandry
présente deux centres de colonisation, celui de
Mahanoro et celui de Vatomandry.
�— 41 —
Mahanoro. — La colonisation dans le dis
trict de Mahanoro a porté ses efforts sur les
rives du Mangoro. Son histoire ressemble
beaucoup à celle de Mananjary. Au début, un
véritable engouement au cours duquel plusieurs
colons créèrent de très grandes exploitations.
Puis les difficultés du début amenèrent l’aban
don de plusieurs concessions. La persévérance
qui conduisit les colons de Mananj ary au suc
cès ne se manifesta pas à Mahanoro, et ce
centre qui apparaissait au début comme de
vant être le plus important de la côte Est est
maintenant un peu abandonné.
Le district de Mahanoro possède néanmoins
une dizaine de petites plantations dans les
quelles on cultive le café de Libéria, le cacao
yer et la vanille.
Vatomandry. — Au lendemain de la cam
pagne de 1895, cette partie de l’île vit naître un
certain nombre d exploitations, aujourd’hui
presque entièrement disparues. Il n’est resté
de ces premières tentatives qu’une seule ex
ploitation, celle de M. Brée, située à Ambodisarina, qui offre aujourd’hui un exemple heu
reux de ce qu’on peut obtenir à Madagascar
avec de la persévérance et de la méthode.
Les frères Brée ne s’étaient pas cantonnés
dans la culture d’une seule plante. La mono
culture leur était apparue dès le début avec
tous ses dangers.
Les plantations de caféier de Libéria qui for
ment la base de leurs exploitations étaient dou
blées de plantations de cacaoyer et de kolatier.
Des essais d’acclimatation de diverses plan
tes notamment celle de coffea robusta ont été
poursuivies sur cette concession. La coffea ro
busta présente de réels avantages sur le Libé
ria : d’une grande précocité, elle donne à trois
ans une récolte sérieuse ; d’une grande vi
gueur, elle résiste facilement aux attaques de
l’hémiléia ; de plus, elle produit une baie facile
à préparer et enfin elle paraît s’accommoder
très bien des terres de colline.
*A l’heure actuelle, la culture des coffea ro
busta se répand très rapidement dans la pro
vince de Vatomandry et à même des tendances
à gagner les régions de iManajary et de Tamatave.
M. Brée a constitué dès les premiers mois de
1911 des plantations très importantes de cof
fea robusta sur les bords de la rivière Sakanita où il a installé des pépinières parfaitement
entretenues et qui comprennent 80.000 plants.
Il convient également de signaler l'extension
donnée par le même planteur à la culture du
cacaoyer et à celle de l’hevea. A l’heure actuel
le, M. Brée doit avoir en place près de 100.000
cacoyers et environ 50.000 heveas.
Rompant avec la vieille habitude des plan
teurs de la côte Est de Madagascar qui ne
voient la possibilité de cultiver le cacacoyer
que dans les terres d’alluvions. M. Brée s’est
mis à entreprendre des cultures sur les colli
nes. La première plantation de cacaoyers a
été faite dans une forêt convenablement amé
nagée. Elle comptait en novembre 1910 35.000
cacaoyers d’un an, dont la plupart avaient pris
un grand développement. A la même époque,
les plants en pépinière étaient au nombre de
70 à 80.000. Les terrains pour recevoir ces
plants étaient préparés, les ombrages étaient
constitués et, depuis, la transplantation a été
faite.
Pour l’hevea, M. Brée a choisi une situation
spéciale. Possédant les terrains sur les deux
rives du Sakanita sur une longueur de plu
sieurs kilomètres, il a réservé à cette variété
une bande de terre de 50 à 60 mètres de lar
geur sur chaque côté de la rivière.
Par son importance, sa bonne tenue et le
nombre des espèces qu’elle exploite, la planta
tion Brée est certainement à l’heure actuelle la
plus intéressante de la colonie.
Il convient aussi de signaler plusieurs autres
concessions intéressantes dans le district de
Vatomandry : celle de M. Agron sur la rivière
Vatana, qui comporte une belle vanillerie, des
plantations de caféier et de cacaoyer en pleine
prospérité.
La concession de M. Robin possède une jolie
cacaoyère en rapport et des plantations d’hevea qui autorisent les plus belles espérances.
M. Raud ne cultive que le Libéria, ses cul
tures sont encore jeunes et n’arriveront à la
période de production que dans quelques an
nées.
M, Lemaître possède une vanillerie, des plan
tations de cacaoyers et de caféiers en rapport,
et il exporte du manioc séché en cossettes.
Le district de Vatomandry possède plusieurs
vanilleries qui donnent des résultats très enga
geants. La vanille parait d’ailleurs se plaire
parfaitement dans cette région et, quoique les
planteurs lui reprochent d’être délicate, elle
y donne de très belles récoltes. La plus impor
tante vanillerie est celle de M. Louzier (Alfred),
située sur la rive droite du Sakanita, sur un
beau plateau de terre d’alluvion. Cette planta
tion remonte à une douzaine d’années et pro
duit actuellement plus d’une tonne de vanille.
Les vanilleries de Mme veuve Louzier, de M.
Douvergne, de M. Le Bihan, de M. Carion,
etc,... sont également très intéressantes.
ANDOVORANTO. — La province d’Andovoranto possède encore peu d’exploitations. Ce
pendant le mouvement agricole semble se dé
velopper également dans cette province. Dans
la vallée du Rianila, M. Colas a repris la
vieille concession de « Moka » et poursuit très
activement la création de vanilleries, de plan
tations de caféiers et de cacaoyers.
Dans la même vallée du Rianila, entre Anivorano et Brickaville, il se crée chaque jour de
nouvelles plantations de caféiers et de manioc.
L’immense concession « La Bourdonnais »
n’attend qu’une société assez puissante pour la
mettre en valeur.
Tout près d’Andovoranto, au confluent de la
Vohitra et de l’Iaroka, la vanillerie de M. Ma
thieu exporte, chaque année, une tonne de
vanille.
TAMATAVE. — La colonisation dans la pro
vince de Tamatave a surtout pris de l’impor
tance dans les vallées de l'Ivondrona et de l’Ivoloina. Elle y date d’ailleurs de longtemps et
les concessions « Helville », dans la vallée de
l’Ivondrona, et de T « Avenir » dans celle de
l’Ivoloina, cultivaient la canne à sucre long
temps avant la conquête de Madagascar par
la France.
La culture de la canne à sucre a d’ailleurs
perdu toute son importance ; les usines à sucre
ne fonctionnent plus depuis longtemps et les
quelques champs de canne qui restent encore
M
�- 42 —
ne servent plus qu’à la fabrication de la betsabetsa.
Pendant plusieurs années, de 1900 à 1910, la
culture du cacaoyer fut la seule qui retint l’at
tention des planteurs de Tamatave, celle du,
caféier de Libéria était presque, complètement
abandonnée. Les cacaoyères les plus impor
tantes sont celles de MM. Chantepie et Borgeaud, dans la vallée de l’Ivondrona, celles de
MM. Dumont, Dupuis et Lendresse dans la
vallée de l’Ivoloina.
Depuis deux ans, le cacaoyer perd beaucoup
de ses partisans ; il est apparu sur cet arbris
seau une maladie qui a fait de grands ravages
dans certaines plantations. A l’heure actuelle
le caféier de Libéria occupe l’attention de la
plupart des colons et de nouvelles plantations
se créent tous les jours. Tous les commerçants
et hommes d’affaires de Tamatave se sont faits
agriculteurs et il n’en est plus un qui ne pos
sède sa concession.
Ce mouvement agricole a pris une impor
tance toute spéciale dans le courant de l’annéq
dernière. Deux ordres de choses en ont accen
tué le développement : les débouchés crois
sants trouvés en Europe à des prix très rému
nérateurs pour le manioc séché et les fécu
les, et la divulgation par le rapport du service
de colonisation des excellents résultats obtenus
par les cultivateurs de café de Mananjary.
Les plantations de manioc dans les vallées
de l’Ivondrona et de lTvoloina, s’étendent cha
que jour. A l’heure actuelle, elles ont atteint
assez d’importance pour que, dès l’année pro
chaine, les deux féculeries créées, l’une dans
la vallée de lTvoloina par M. Nativelle, l’autre
dans la vallée de l’Ivondrona, par MM. Pey
ronnet et Grenard aient leur fonctionnement
assuré.
Ces cultures de manioc ont le grand avan
tage de ne faire attendre leur produit que dixhuit mois et elles permettent d’établir les plan
tations de caféiers avec un minimum de dépen
ses. Ceci suffit à expliquer la faveur dont elles
sont actuellement l’objet.
VOHEMAR. — Les deux centres de culture
de cette province sont Sahambava et Antalaha.
Depuis 1902, le centre agricole de Saham
bava ne paraît pas s’être sensiblement dévelop
pé. Le climat de ce point de l’île tient de celui
du Nord-Ouest et la sécheresse qui le carac
térise s’est souvent montrée comme un obsta
cle au développement des cultures de vanille
qui s’y étaient créées peu après l’occupation.
Antalaha. — Antalaha est situé à 75 kilo
mètres au sud de Sahambava. Malgré cette
faible distance, qui peut remarquer des diffé
rences appréciables entre les climats de ces
deux localités. La région d’Antalaha est beau
coup plus pluvieuse que celle de Sahambava,
sans cependant l’être autant que celle de la
province de Maroantsetra.
La vanille paraît avoir trouvé à Antalaha
des conditions très favorables pour son déve
loppement. En quelques années, les vanilleries
s’y sont développées d’une façon extraordi
naire et ce petit pays, à peine connu il y a dix
ans, fournit actuellement à l’exportation une
valeur de près de 1.200.000 frs. C’est au point
de vue du rendement en argent, le centre agri
cole le plus important de la côte Est. Depuis
quelques années,l’ylang-ylang vient ajouter ses
produits à ceux du vaniller.Cet arbrisseau trou
ve, en effet, à Antalaha un milieu qui lui con
vient admirablement.Le caféier,par contre,essa
yé à plusieurs reprises n’a pas jusqu’à présent
donné des résultats bien encourageants et sa
culture ne se développe guère dans cette ré
gion.
Les Cultures de la Côte Ouest
DIEGO-SUAREZ. — A la région du nordouest de Madagascar, il y a lieu de rattacher
celle de la montagne d’Ambre. Ce sont, en
effet, les mêmes planteurs qui continuent la
mise en valeur du plateau du Sakaramy.
A la culture du manioc, ils ont ajouté les
cultures des pois et des haricots qui leur per
mettent un assolement utile à l’amélioration
du sol, les terrains volcaniques n ’étant rendus
fertiles qu’après avoir été travaillés pendant
quelque temps. Néanmoins, les usines de ma
nioc ont pu être alimentées régulièrement et
exporter cette année une quantité appréciable
de fécule.
Le nombre des concessions accordées dans la
province de Diègo-Suarez s’élève à 621 pour une
superficie de 32.859 hectares.
Un certain nombre d’entre elles ont été annu
lées (95 pour une superficie de 12.863 hecta
res) ; il reste actuellement 526 concessions
pour 19.996 hectares.
204 concessions définitives pour 12.290 hecta
res.
322 concessions provisoires pour 7.706 hecta
res.
Environ 25.000 hectares sont entre les mains
de grandes sociétés ou de particuliers se li
vrant à la grande culture.
Société foncière et minière, 12.000 hectares.
Société d'Antongobato (usines de conserves),
6.000 hectares.
Société Desloys (cocoterie), 3.000 hectares.
Janson et C° (manioc et féculerie), 600 hec
tares.
Simonetti et Pierron (élevage et fabrique de
conserves en formation), 600 hectares.
Société angevine, 1.500 hectares.
Grignon, 500 hectares.
Société des mines d'or, 1.200 hectares.
Le restant est partagé en lots d’environ 12
hectares employés pour la culture des plantes
vivrières principalement dans la plaine d’Anamakia.
Les concessions de la Mahavavy ont été plan
tées en cocotiers.
Enfin, une grande concession de 10.000 hec
tares a été accordée à la société Mortages.
C’est plus au Sud, à l’embouchure du Sambirano que s’est manifesté le plus grand effort de
colonisation. Cette région peut être considérée
comme le type des spéculations qui peuvent
être tentées sur la côte ouest.
NOSSI-BE. — La colonisation dans la ré
gion de Sambirano, comme d’ailleurs de toute
la région du nord-ouest de Madagascar, est de
date récente. Avant 1896, l’insécurité qui y ré
gnait et l’impossibilité de se procurer des ter
res en toute propriété avaient empêché le déve
loppement économique de cette région. Après
la conquête, quelques créoles de la Réunion
�— 43
Enfin, M. Filleul possède quelques planta
et de 'Maurice, venant de Nossi-Bé, s’installè
rent au Sambirano, dans le but de cultiver tions d’ylang-ylang, caféiers, etc,...
L’étendue actuelle des cultures, sur les 5.500
la canne à sucre en vue de la fabrication de
hectares concédés aux Européens est donc de :
la betsa-betsa et du rhum.
Vers 1904-1905, quelques concessions impor 1.650 hectares de manioc, 1.000 hectares de
tantes furent accordées. C’est à cette époque cocotiers, et 100 hectares de cultures diverses.
L’industrie dans cette région et parallèlement
que commence la mise en valeur des terres du
1a. culture, ne s’en tiendront pas aux usines
Sambirano.
Toutes les cultures entreprises ne réussirent actuelles. Indépendamment des usines de sé
pas ; il y eut des échecs, au début ; ces insuc chage de coprah et des huileries, compléments
cès étaient dus en grande partie à la connais obligatoires des cocoteries, un projet portant
sance imparfaite que les premiers occupants sur l’établissement d’une usine est à l’étude
avaient de la nature du sol et des conditions en ce moment.
Les indigènes du Bas-Sambirano, peu nom
atmosphériques. Les premières plantations de
cocotiers ne donnèrent pas les résultats atten breux, semblent rester absolument indifférents
au développement de la région. Uniquement
dus.
En 1906, après des études sérieuses, M. Millot pasteurs, cultivant à peine quelques parcelles
n’hésita pas à poursuivre les expériences ten de rizières, ils ne cherchent nullement à se
tées, et la preuve semble faite aujourd’hui procurer quelque argent en fournissant dans
que le cocotier peut être planté avec succès les limites de leurs moyens, des produits aux
dans la plaine du Bas-Sambirano, à la condi industries voisines qui ne doivent compter que
tion de donner à cette culture les soins qu’elle sur la production des planteurs européens
Les Sakalaves du Bas-Sambirano sont réfrac- .
réclame.
Parallèlement, il se fit quelques essais de taires au travail dans les plantations, sauf au
culture de coton, qui ne réussirent pas comme moment du payement des impôts, où quelques
on l’espérait ; il convient de remarquer que individus de la région se présentent à l’em
l'expérience faisait complètement défaut aux bauchage ; la main-d’œuvre est constituée, en
majeure partie, par des Antaimoro et par quel
planteurs.
Le véritable développement de la colonisation ques Sakalaves de la presqu’île d’Ampasimena
au Sambirano fut provoqué par la culture du et du Haut-Sambirano (Tsimihety).
Dans ces conditions, l’exode des indigènes du
manioc, dont les premiers essais importants
furent entrepris vers 1905 par M. de Lamotte Bas-Sambirano vers d’autres régions où les
pâturages sont les plus abondants, ne peut
Saint-Pierre ; depuis, d’au t rtes planteurs
avoir aucune répercussion pour le travail des
s’adonnèrent successivement à cette culture.
Enfin, en 1909-1910 une première usine pour plantations ni au point de vue économique en
la dessication au soleil fut créée, suivie en 1911 général.
J’ai chargé une commission composée du chef
d’une seconde usine utilisant des étuves.
Actuellement, la colonisation tant européen de service de colonisation, du chef de la pro
ne qu’indigène occupe environ 6.500 hectares vince et du président du syndicat agricole du
sur les 20.000 hectares que comporte la plaine Sambirano, de se rendre compte, par un exa
men sur place, des conditions de la culture.
du Bas-Sambirano.
L’installation rapide des deux sécheries de
Sans tenir compte des capitaux importants
qui avaient été dépensés sans résultats pen manioc qui doivent traiter des quantités impor
dant la première période de la colonisation au tantes de matières premières, la nécessité de
Sambirano, les différents planteurs et usiniers soumettre les terres à l’assolement, la conserva
actuels ont engagé, dans cette région, plus de tion obligatoire pour la nourriture du bétail
1.500.000 fr. représentés par les deux usines d’une certaine superficie de pâturage, ont été
de dessication de manioc et par près de 3.000 autant de causes pour lesquelles les proprié
hectares de plantations de manioc, cocotiers et taires se sont trouvés rapidement à l’étroit sur
leurs propriétés.
cultures diverses.
D’autre part, il était naturel que les pre
Les principales entreprises sont celles de VL
de Lamotte Saint-Pierre qui comportent 2.256 miers venus s’arrêtent aux terres les plus faci
hectares principalement plantés en manioc les à cultiver, délaissant celles qui, dans le
(500 hectares) et en diverses plantations secon Sambirano, sont soumises aux inondations
daires telles que café, vanille, caoutchouc, can périodiques.
Il a été constaté que l’on pouvait remédier
ne à sucre.
La Société agricole du Sambirano possède aux mauvaises conditions de ces terres par
des travaux relativement faciles et qui auront
1.308 hectares dont :
résultat d’améliorer et de rendre plus pro
500 hectares en manioc, 500 hectares en coco pour
ductives, d’une part des terres déjà cultivées
tiers et 30.000 lianes de vanille.
et, d’autre part, de rendre à la culture des ter
La Société L. Millot et C° entretient :
res jusque là improductifs.
400 hectares en manioc, 500 hectares en co
La question du Sambirano se présentait donc
cotiers et 78 hectares de cultures diverses.
sous différentes façons sous la forme de ques
M. Adolphe Lavaivre a une concession de tion domaniale, de problème économique et
433 hectares dont 150 hectares sont plantés en sous l’aspect d’améliorations agricoles.La solu
tion à intervenir devait donner satisfaction aux
manioc et le reste en ylang-ylang, etc,...
La Société H. Mortages et J. Juge a planté besoins actuels de la colonisation tant euro
péenne qu’indigène tout en ménageant les inté
100 hectares en manioc.
rêts de la colonisation future. A cet effet, la
La Société Nosy-Bcnné d’industries agrico commission proposa en principe :
les s’occupe pour le moment du séchage ^.du
1°) De satisfaire dans la mesure du possible
manioc' qu’elle achète aux propriétaires voi
aux demandes déposées par les propriétaires
sins.
�— 44 —
actuels du Sambirano dans le but d’obtenir
sur les routes, les rivières et les rades avoi
sinant leurs propriétés.
2°) De déterminer des réserves indigènes au
profit des villages ou collectivités.
3°) De constituer des lots de petite colonisa
tion (100 à 200 hectares) à proximité des in
dustries agricoles (sècheries à manioc, coprah,
usine à sucre).
4°) Enfin, d’utiliser par les améliorations
foncières et notamment par des travaux de
drainage et d’irrigation des superficies non
cultivées, en d’autres termes d’agrandir le do
maine cultivable.
Les rapides progrès obtenus dans la plaine
du Sambirano sont dus à l’entente et à l’esprit
de solidarité du petit groupe de colons qui ont
su unir leurs efforts quand il s’est agi de
trouver les capitaux suffisants pour installer
les usines nécessaires à la transformation intrielle de leurs produits.
La région de Nossi-Bé, déjà ancienne, a été
décrite souvent ; la plantation de M. Giraud
à Saouland produit environ 350 litres d’essen
ces d’Ylang-Ylang. La culture de la vanille
attire toujours les planteurs.
MAJUNGA. — U y a peu à dire de la vallée
de la Betsiboka, dont les principaux terrains
ont été occupés par la Compagnie Occidentale.
L’usine à conserve de viande de Boanamary
qui exigera une quantité de bestiaux assez con
sidérable, développera principalement l’éleva
ge des bœufs.
MORONDAVA. — Dans la région de Morondava, l’agriculture ne s’est encore que fort peu
développée. Il y a lieu de rappeler cependant
l’exploitation forestière et caoutchoutière de la
Madagascar Rubber C°.
TULEAR. — La vallée du Fiherenana pour
ra, avec l’exécution des grands travaux d’hy
draulique agricole, devenir un centre impor
tant de colonisation. De nouvelles terres ont
été concédées dans les environs de Tuléar qui,
toutes, ont en vue l’élevage de l’autruche et
la production de pois du Cap. Ces exploita
tions sont trop récentes pour qu’on puisse pré
juger de leur avenir.
Les Cultures du Centre
La colonisation dans le centre, c’est-à-dire
sur les hauts plateaux s’est développée dans
des conditions toutes différentes de celles des
régions côtières. Dans cette partie de l’île, la
colonisation européenne ne peut se séparer de
la colonisation indigène ; la première s’occupe,
en effet, principalement de traiter industrielle
ment ou de grouper les produits agricoles que
fournit la seconde.
Les agriculteurs européens qui voudraient
s’adonner à la production ne peuvent le faire
que difficilement par suite de la concurrence
des producteurs indigènes ; ceux-ci ont en effet
plus de facilité pour se procurer la main-d’œu
vre ; d’autre part, peu de cultures sont possi
bles hors les cultures pauvres (riz, manioc,
etc...,) qui sont des entreprises peu rémunéra
trices.
Les hauts plateaux comprennent trois centres
principaux caractérisés par des conditions géo
graphiques différentes : l’Emyrne, le Vakinankaratra et le Betsileo.
L’EMYRNE. — Peu à dire sur cette région,
déjà souvent décrite dans laquelle les Malga
ches ont maintenu un centre de culture, grâce
à des travaux d’aménagement très importants.
A peu près tous les bas fonds des vallées sont
cultivés en rizières. Les collines des environs de
Tananarive approvisionnent, en « bozaka » à
brûler, la ville où le charbon et le bois sont
trop cher. Pour le reste, ce sont des montagnes
rocheuses par endroit, recouvertes d’une épais
se couche d’argile rouge ; cette argile provient
de la ' décomposition sur place des roches pri
mitives ; c’est une terre pauvre naturellement
et complètement usée par les feux de brousse
qui ont fait disparaître la végétation sur de
grandes surfaces ; l’herbe y est rare, elle peut
à peine faire vivre un bétail très rare et ché
tif.
La colonisation européenne a renoncé à en
treprendre la mise en culture des latérites. La
gelée en juin 1911 de la caféerie de M. Couzon
(Vohilena) a détruit la dernière plantation sur
les hauts plateaux.
En se rapprochant de la forêt vers Manjakandriana par exemple se trouve une région
sur laquelle la forêt a disparu depuis moins
longtemps les collines qui sont encore revêtues
d’une légère couche de terres noires sont cul
tivées en manioc, haricot, maïs ; les champs
se sont multipliés et couvrent des superficies
importantes tout autour des villages. La pro
duction ne sera toutefois sérieusement augmen
tée qu’autant que les producteurs indigènes
changeront leurs méthodes culturales.
Seules, des plantations entreprises par des
Européens pourraient servir de guide aux Indi
gènes ; des entreprises de ce genre se sont for
mées non loin de là dans la plaine de Mangoro,
qui se trouve heureusement dans des conditions
géographiques différentes de celles de l’Emyrne.
Cette grande dépression, ancien lac des épo
ques géologiques, est recouverte d’une terre
relativement meuble, ne présentant que de fai
bles ondulations et qui se prête à la culture
mécanique du sol. Plusieurs colons de Tana
narive, la compagnie coloniale, la société coo
pérative des planteurs de l’Emyrne, MM. Modrin, Cavle, Pochard et C° ont entrepris des
cultures de manioc et quelques-uns d’agave,
de céara, de café.
An point de vue indigène, une des spécula
tions qui tend à devenir très importante est
celle de l’élevage des vers à soie.
La production actuelle de l’Emyrne peut être
évaluée à 25 ou à 30 tonnes de cocons ; cette
production étant en rapport direct avec les me
sures prises par l’administration pour dévelop
per l’action séricicole du service de colonisa
tion.
VARINANKARATRA. — La région de Varinankaratra, formée par un quadrilatère ayant
pour sommets le lac Itasy, Ambatolampu,
Antsirabe, Betafo, est caractérisée par la pré
sence d’une terre d’origine volcanique. Cette
origine est suffisante pour permettre la cul
ture même sur les montagnes à toutes les hau
teurs. Sur les sommets les plus élevés on re
marque en effet des cultures de maïs ou de
pommes de terre.
�- 45 Mais ce sont les régions qui avoisinent Ambatolempy. Anstsirabe et Betafo qui ont pris
cette année une extension des plus intéressan
tes. Les nombreuses cultures installées sur des
terres nouvellement défrichées sont l’indice
du développement pris par cette contrée.
Les environs d’Antsirabe à Betafo avaient
fourni, en janvier 1911,200 tonnes de blé alors
que cette culture n’existait pour ainsi dire pas
en 1910; enfin,l’usine créée pour l’utilisation des
produits du porc a pu fonctionner normale
ment et abattre 100 têtes de porc par jour.
Ce progrès dans la culture est dû sans nul
doute à l’ouverture de la route qui a permis
l’exportation des produits et à la création de
trois industries agricoles. C’est là le fait im
portant de l’année pour cette région.
Meunerie. —■On sait que la culture du blé fut
tentée, dès les débuts de l’occupation, dans les
districts d’Antsirabe et de Betafo. Faite sur
une petite échelle, elle donna en général, sur
tout dans les terres volcaniques de Betafo, des
résultats fort appréciables. La production de
chaque année était écoulée sur place.
En août 1908, une société se constitua pour
l’installation d’une minoterie, en prévision de
l’achèvement de la route de Tananarive à Ant
sirabe, qui allait ouvrir le marché de la capi
tale aux produits du Vakinankaratra.
Le montage des divers appareils a été fait
par iM. Richard assisté d’un mécanicien mon
teur envoyé par la maison « Rose », de Poissy,
qui avait la fourniture.
La farine obtenue semble être de bonne qua
lité, elle est très blanche et tout laisse espérer
qu’elle donnera entière satisfaction au consom
mateur.
Le blé payé à l’indigène à raison de 20 frs les
100 kgs revient en réalité à 26 frs en ajoutant
au prix d’achat les frais occasionnés à la ré
ception ainsi que ceux relatifs à la distribution
des semences et en tenant compte des pertes
occasionnées pas la dessication qui est toujours
incomplète lorsque le cultivateur apporte sa ré
colte. Ce prix paraît élevé, mais vouloir le bais
ser actuellement serait courir à un échec pres
que certain ; l’élan donné s’arrêterait en effet
rapidement aussi cette mesure ne pourra-t-elle
être prise que lorsque la culture aura acquis
des proportions suffisantes.
D’autre part, les issues, sons et recoupettes,
qui en France sont d’une vente très rémunéra
trice, ne trouvent ici aucun emploi ; une petite
partie du son pourra toutefois être utilisée par
M. Georger pour l’engraissement de ses porcs.
Le prix de la farine produite n’a pu encore
être établi, mais les considérations ci-dessiis
font qu’il restera toujours élevé.
Le plus grand obstacle que rencontrera cette
industrie, tout au moins dans ses débuts, se
trouve dans la difficulté des transports. Ame
née actuellement sur la place de Tananarive, la
farine atteindrait des prix de revient qui se
raient probablement plus élevés que ceux des
farines provenant de France. Si la culture suit
toujours la même progrèssion, MM. Richard et
Georger seront obligés, dès l’année prochaine,
d’installer un service de transport sur la capi
tale.
Mais de toute façon on peut prévoir dès
maintenant que cette industrie n’entrera dans
une ère vraiment florissante que le jour où le
rail de Tananarive-Antsirabe fonctionnera en
tre ces deux localités ; à ce moment-là l’indi
gène familiarisé avec la culture du blé lui aura
donné toute l’importance qu’elle est susceptible
de comporter et la farine pouvant être obtenue
et transportée à des prix plus avantageux que
ceux du début pourra se répandre dans la ma
jeure partie des grondes villes de Madagas
car.
Graisse — Salaisons — Charcuterie. — Les ré
gions d’Antsirabe, de Betafo et principalement
celle de l’Ankaratra sont des pays producteurs
de porcs. La pomme de terre, qui croît sans
aucun soin dans ces contrées facilite énormé
ment l’élevage et permettent de lui donner un
développement bien supérieur à celui atteint
jusqu’à ce jour.
La viande du porc malgache a la réputation
d’être de très bonne qualité. D’autre part, le
nombre d’animaux dont on pouvait disposer
incita plusieurs Européens à tenter des essais
de fabrication de graisse et de viande de con
serve.
Les premiers essais furent faits par M. Mazille en 1909. Dès les débuts de l’année il s’ins
talla à Betafo où il construisit un fondoir. Il
n’avait fondu que quelques tonnes de graisse
lorsqu’il tomba malade et mourut à l’hôpital
de Tananarive.
M. Georger, qui s’était intéressé à cet essai
acheta le matériel de M. Mazille. Il fit subir
quelques modifications aux bâtiments, et ins
talla deux fondoirs. Un local fut aménagé pour
la charcuterie et les salaisons ; un autre reçut
le filtre à graisse ainsi que deux presses pour
les résidus. Un atelier de tonnellerie, conduit
par un ouvrier français, fut adjoint. Deux
chambres à fumage pour les jambons furent
édifiées.
L’usine commença à fonctionner dès les dé
buts de 1910. La graisse fut trouvée de très
bonne qualité dans tous les milieux où on en
fit usage. Après avoir bouilli pendant quatre
heures environ à une température voisine de
120° centigrades elle était filtrée et mise en
barriques de 175 kgs. On en expédia ainsi près
de 150 tonnes en 1910 en France et à la Réu
nion.
Quant à la charcuterie et aux salaisons les
résultats furent loin d’être aussi satisfaisants.
Préparés par des indigènes qui n’avaient au
cune notion de ce genre de travail, les sau
cissons, les jambons et autres viandes salées
furent, après quelques semaines seulement,
jugés impropres à la consommation.
La fabrication de la graisse put seule être
continuée ; quant aux viandes qui n’étaient
plus employées, elles étaient vendues au m ar
ché à des prix dérisoires, la quantité offerte dé
passant de beaucoup les besoins de la consom
mation locale.
La vente de la graisse suffisait à peine à as
surer la marche de l’établissement. Aussi de
venait-il de toute évidence que cette industrie
ne pouvait prospérer qu’à la condition essen
tielle d’employer tout ce qui peut être utilisé
dans le porc.
Ayant entière confiance dans son entreprise,
M. Georger résolut de poursuivre ses essais
pendant l’année 1911 en faisait venir de France
trois ouvriers spécialistes.
On s’occupa surtout des points qui s’étaient
montrés faibles, de la charcuterie et des salai
sons. La graisse des animaux tués (1.000 en
�- 46
viron) fut préparée et une vingtaine de tonnes
furent expédiées dans le courant de l’année.
Les nouvelles expériences ont été absolument
concluantes, toutes les denrées préparées se
sont parfaitement conservées. Une société dont
M. Georger fait partie ainsi que la compagnie
lyonnaise, vient de se former dans le but de
développer l’industrie du porc.
La charcuterie et les salaisons ne pouvant
être faites dans de bonnes conditions qu’.à tem
pérature basse, la société a commandé en
France un frigorifique qui permettra de traiter
1.200 à 1.500 porcs par mois. Les dispositions
pour son installation sont prises et il pourra^
très probablement fonctionner dès les premiers
jours de juillet. L’appareil sera actionné par
une machine à vapeur qui fournirait en même
temps l’eau chaude ou par une machine hy
draulique qui emprunterait à la rivière Sahatsio la force nécessaire : environ 30 chevaux.
La société a d’autre part importé des truies
et des verrats des races Craonnaise et Yorksire
pour des croisements avec la race indigène.
On construit également des grandes porche
ries qui sont destinées les unes à loger les porcs
à engraisser, les autres à recevoir les animaux
provenant des races importées, sélectionnées
pour la reproduction.
Au mois de mai, le personnel européen com
prendra un directeur, deux chefs de section et
cinq ouvriers spécialistes.
Industrie séricicole. — L’impulsion donnée,
depuis quelque temps par l’administration de
la colonie, à la sériciculture, a déjà amené chez
l’indigène un changement complet dans les
méthodes d’élever le ver à soie.
Dans les provinces de Tananarive eU d’Ant
sirabe où la propagande fut la plus active, les
cocons malgaches petits et faibles ont fait place
à des cocons de belle apparence, fermes au
toucher, se rapprochant beaucoup des produits
obtenus en France.
Depuis deux ans les progrès n’ont fait que
s’accentuer tant en qualité qu’en quantité, si
bien qu’en 1910 on pouvait déjà redouter les
effets d’une surproduction. La station de Nanisana, dont le rôle est surtout de produire des
graines, avait supprimé sa filature en raison
des craintes de contamination dont son grai
nage se trouvait menacé.
M. Lanier, qui créait son établissement sérici
cole, commanda une filature en 1909. Il s’ins
talla dès les débuts de 1911 dans une magnane
rie désaffectée. Elle comporte 6 bassines fileuses ayant chacune six bouts, 3 Bassines bat
teuses mécaniques et 6 à main. L’eau chaude
est fournie par une chaudière tubulaire qui,
en même temps,produit la vapeur nécessaire à
la mise en marche d’un moteur d’une force de
21 chevaux qui actionne la filature.
Cet établissement peut filer 15 tonnes de co
cons par an, ce qui donnerait entre 1.100 et
1. 200 kgs de soie.
Malgré les indications qui leur sont données,
les indigènes ne savent qu’imparfaitement
étouffer les chrysalides.
Pour cette opération, ils font ordinairement
sécher les cocons au soleil ; par ce procédé, le
grès durcit d’une telle façon que le fil de soie
est absolument indévidable.
M. Lanier ayant acheté près de 80 kgs de ces
cocons, fut obligé de les faire carder à la main.
Il a installé un étouffoir qui lui permettra d’é
touffer et de sécher en même temps les quan
tités de cocons dont il aura besoin.
Des échantillons de soie filés à Antsirabé ont
été envoyés au laboratoire de conditionnement
des soies de Lyon. Les bulletins sont très satis
faisants et permettent d’espérer qu’en tenant
compte des observations faites, on arrivera ra
pidement à produire une soie qui pourra ri
valiser avec celle des Cévennes. Pour l’instant,
le cours des soies n’est pas encore très élevé,
celles envoyées n ’ont été vendues qu’à raison
de 33 fr. le kilogramme, prix couvrant à peine
les frais d’achat de cocons et de fabrication:
Il en a été produit environ 80 kgs.
En marche, la filature emploie 25 femmes in
digènes et une surveillante européenne.
D’après les remarques émanant du labora
toire de Lyon, la femme malgache est apte à
devenir une parfaite fileuse à la condition que
son travail soit surveillé d’une façon soutenue.
BETSILEO. — La contrée qui se trouve com
prise entre Ambohimahasoa et Fianarantsoa
est moins aride que l’Emyme. Cette situation
tient à la proximité de la forêt qui ne se trouve
guère à plus de 15 ou 20 kilomètres à l’est de
la route reliant ces deux centres. La constitu
tion du sol est partout la même : c’est aussi
de la latérite, mais, là-bas, elle est encore re
couverte par une mince couche d’humus tandis
qu’ici les dernières traces de terre végétale ont
disparu.
« Le pays est aussi tourmenté, aussi mono
tone et aussi triste dans le Betsileo que dans le
Nord de la province de Tananarive : les ma
melons y succèdent aux mamelons, les marais
aux m arais et les arbres sont extrêmement ra
res. La monotonie du paysage n’est rompue que
par l’apparition de grandes montagnes, parfois
de véritables chaînes, qui surgissent brusque
ment des mamelons aux cîmes arrondies. Ces
soulèvement affectent une forme assez spéciale
dans le Betsileo. Leur substratum est constitué
par du granit sur le versant de l’Est qui est
abrupt ; l’ossature de la montagne est à nu
et forme une grande paroi verticale, au pied de
laquelle s’entassent d’énormes blocs ».
Le versant Ouest, en pente plus douce, porte
des cultures et des villages qui sont venus y
chercher un abri naturel contre les vents des
séchants et froids qui soufflent de l’Est.
Sa réputation de pays essentiellement agri
cole vient surtout de ce qu’il est pauvre et de
ce que le prix du riz dans les provinces de Fia
narantsoa et d’Ambositra est extrêmement bas.
Mais cette faiblesse des cours n’est pas due à
l’importance de la production ; elle a pour
cause la difficulté d’exportation de cette m ar
chandise pauvre et aussi la rareté de l’argent.
La réputation du Betsileo d’être un pays rizicole par excellence prend aussi sa source dans
l’existence des rizières étagées qui se rencon
trent surtout dans la province d’Ambositra.
Ces rizières, conquises par un travail énorme,
sur la latérite peuvent, en effet faire croire à une
culture extrêmement intensive qui a déjà uti
lisé toutes les terres situées dans de meilleures
conditions d’exploitation.
Les m arais couvrent encore, dans le Betsileo,
des espaces immenses et on s’explique diffici
lement pourquoi les habitants de cette région
s’astreignent à de semblables travaux, alors
qu’en se déplaçant de quelques kilomètres, ils
�— 47 —
pourraient établir des rizières dans des condi
tions beaucoup moins pénibles.
Dans le Vakinankaratra, il existe aussi des
rizières étagées ; la belle rizière qui couvre tou
te la grande montagne située à l’ouest de Be
tafo en est un des plus beaux exemples. Mais
dans ce dernier cas, le mobile qui a fait agir
les riziculteurs est différent : les cultivateurs
du Vakinankaratra ont conquis la rizière en
gradins sur la terre volcanique, plus fertile et
plus facile à travailler que la boue des ma
rais.
La vie de l’Européen dans le Betsileo est par
ticulièrement agréable : le climat y est bon ;
la vie matérielle facile ; les serviteurs travail
lent pour des salaires peu élevés ; les légumes
les fruits et les volailles abondent et sont ven
dus à bon marché.
Les produits de cette région sont les mêmes
que ceux des environs de Tananarive : riz, m a
nioc, haricot ; tous produits pauvres, qui ne
peuvent supporter des frais de transport éle
vés.
La province de Fianarantsoa est relativement
peuplée ; elle compte environ 278.500 habitants
localisés surtout dans le Betsileo proprement
dit (Ambohimahasoa Fianarantsoa, Ambalavao). Cette population tire à l’heure actuelle
foute sa maigre subsistance de la terre. C’est
en un mot une population essentiellement agri
cole qui ne demande qu’à donner de l’extension
à ses cultures, à la condition de pouvoir en
écouler les produits.
�MAYOTTE ET DÉPENDANCES
Nous ne possédons pas, pour ces possessions,
de renseignements relatifs à 1912.
Les indications ci-dessous sont tirées du rap
ports sur la situation économique de la colonie
en 1911, publié dans le Bulletin de l'Office Co
lonial, de novembre 1912 .Commerce général
1911
Importations ......................... 1.293.386
Exportations ......................... 4.842.359
Total .........................
6.135.745
Commerce
La situation générale de l’archipel des Co
mores a été, au point de vue commercial, pen
dant Tannée 1911, des plus satisfaisantes. Le
développement toujours croissant donné par les
colons aux cultures riches et, plus spécialement
à celle du vanillier, a eu pour résultat de pro
voquer un mouvement d’exportation très accen
tué de certains produits tels que la vanille, le
sucre, les essences à parfums dont l’écoulement
sur les marchés d’Europe s’est effectué à des
prix suffisamment rémunérateurs pour justi
fier l’empressement des planteurs à accroître le
chiffre de leur production.
Un examen de l’état comparatif des principa
les marchandises exportées au cours de l’année
1911, par rapport à l’année 1910, permet en
effet, de se rendre compte du mouvement au
quel ont donné lieu les produits agricoles récol
tés dans l’archipel et qui, par ordre d’impor
tance, comprennent la vanille, le sucre, l'ylangylang et les graines oléagineuses.
En ce qui concerne la vanille la production
qui, en 1910 n’atteignait que 48.225 kilos, repré
sentant une valeur de 1.332.716 francs, s’est éle
vée en 1911, à 79.970 kilos qui représentent une
somme de 3.242.698 francs soit, au profit de
1911, une différence en plus de 31.745 kilos et
de 1.909.982 francs. Pour le sucre, la quantité
exportée en 1911 s’est élevée à 1.667.886 kilos
contre 987.185 kilos en 1910, ce qui représente
pour l’année 1911, une augmentation de 680.701
kilos, et, au point de vue de la valeur, une dif
férence de plus de 321.122 francs.
L’essence d'ylang-ylang qui sert à la pré
paration des parfums, a donné en 1911, près
de 1.500 kilos dont la valeur s’élève à 268.689
francs, a’ors qu’en 1910 le chiffre de la produc
tion locale n’avait atteint que 1.099 kilos repré
sentant une valeur de 201.121 francs, soit au
profit de Tannée 1911, une différence en plus de
371 kilos et de 67.568 francs.
Enfin, les graines oléagineuses qui ont pro
duit, au cours de la dernière année, 869.891
kilos d’une valeur de 184.441 francs n’avaient
donné en 1910 une 473. 485 kilos dont la valeur
s’élevait à 89.723 francs ; la différence en plus
pour 1911 est donc représentée par 396.406 ki
los et 94.719 francs.
A noter également le coprah qui, de 16.467
kilos en 1910 à passé à 37.404 kilos en 1911, soit
une différence en plus de 20.937 kilos. Ce pro
duit représentait en 1910 une valeur de 8.325
francs contre 21.450 francs en 1911, d’ou diffé:
rence en plus de 13.125 francs en faveur de la
dernière année.
Si les divers produits énumérés ci dessus ont
atteint en 1911, tant en quantité qu’en valeur,
des chiffres plus élevés que pendant Tannée
1910, il en est d’autres qui, au contraire, on^
diminué dans une proportion notable tels : les
bois de construction, le rhum, les fibres d'aloès, les arachides, le café etc...
Mais malgré cette diminution sensible, le
montant global des produits locaux exportés
au cours de Tannée 1911 est beaucoup plus
élevé qu’en 1910. La valeur totale de ces pro
duits s’est en effet, élevée à la fin de Tannée
dernière à 4.842.359 francs contre 2.444.518 frs
en 1910, soit une différence en plus de 2 millions
397.841 francs au profit de 1911.
La vanille et le sucre dont le rendement et la
valeur ont atteint des chiffres relativement éle
vés, sont la cause essentielle de cette augmen
tation qui a influé d’une façon heureuse sur le
développement économique de l’archipel.
Agriculture
L’agriculture a pris en 1911 un très grand
développement par suite de la mise en valeur
de terrains destinés aux plantations de vanille
et qui, jusque là, étaient demeurés improduc
tifs. Des superficies relativement considérables,
comprises dans des concessions appartenant à
des Européens ont été exclusivement affectées
à la culture du vanillier dont les produits per
mettront aux planteurs, si les cours élevés se
maintiennent de réaliser de sérieux profits.
Les usines sucrières ont également recouvert
de cannes des emplacements d’une très grande
étendue de manière à abtenir une production
intensive en vue du commerce d’exportation.
Certains planteurs s’adonnent aussi à la cul
ture de l'ylang-ylang et de la verveine employés
pour la préparation des essences à parfums ;
d’autres cultivent la citronelle, le caféier et le
cocotier. Mais ces diverses cultures sont consi
dérées comme accessoires, la vanille intéres
sant plus particulièrement les colons de l’ar
chipel en raison des bénéfices qu’elle leur a
déjà procurés et leur procurera dans l’avenir si
aucun événement fâcheux ne vient contrarier
leurs efforts.
Le cacaoyer était autrefois cultivé non sans
succès, surtout à Anjouan qui possède les ter
rains riches et fertiles nécessaires au dévelop
pement de cet arbuste ; mais les colons de l’île
ont dû bientôt renoncer à poursuivre leurs
expériences, en raison du nombre toujours
croissant des rats qui ont dévasté les planta-
�— 49 tions et constituent, pour le cacaoyer, un vé
ritable fléau.
Les superficies plantées en cocotiers tendent
à prendre un développement de plps en plus
considérable ; sous ce dernier rapport, l’île
d’Anjouan est la mieux dotée de l’archipel mais
les terrains des autres îles, ceux de Mayotte
notamment, conviennent aussi à cette culture
dont les produits sont sous différentes formes,
avantageusement utilisés dans le commerce et
dans l’industrie.
Parmi les autres cultures auxquelles se li
vrent les Européens, mais surtout les indigènes
il convient de citer celles du riz, maïs, manioc,
arachides, ambrevades et bananiers, qui se
pratiquent sur les différents points du pays.
La production totale des rizières de monta
gnes, les seules qui existent dans l’archipel,est
insuffisante pour faire face aux besoins de la
consommation locale ; mais grâce aux envois
provenant des Indes et qui sont dirigés sur cha
cune des îles des Comores, la population de
Mayotte et des protectorats n’a pas à souffrir
de l ’insuffisance des récoltes à laquelle, d’ail
leurs, les indigènes remédient, dans une large
mesure par l’usage du maïs, du manioc et des
bananes qui, pour beaucoup d’entre eux, cons
titue le fond de- l’alimentation.
La superficie totale des terrains mis en cul
ture par les Européens s’élevait au 31 décem
bre 1910 pour les quatre îles de l’archipel, à
5.641 hectares. A cette même date, les indigènes
avaient mis en valeur 16.550 hectares de ter
res.
Au 31 décembre 1911, ces superficies s’étaient
respectivement accrues de 1.429 hectares et de
1Ô0 hectares soit pour l’année dernière, une
augmentation globale de 1.529 hectares.
La situation du bétail était au 31 décembre
1910, la suivante :
Bœufs ................................................ 34.367
Moutons .............................................
158
Chèvres ................................................ 25.330
Chevaux .............................................
32
Mulets ................................................
15
Anes ..................................................
79
A la fin de l’année dernière le nombre des
animaux énumérés ci-dessus était ainsi déter
miné :
Bœufs ................................................ 33.500
Moutons ................
170
Chèvres ............................................... 26.850
Chevaux ............................................
43
Mulets ................................................
21
Anes .......................................................
98
Soit, pour 1911, une différence en moins de
862 pour les bœufs et une différence en plus de
12 pour les moutons, 1.320 pour les chèvres et
cabris, 11 pour les chevaux, 6 pour les mulets
et 19 pour les ânes.
�INDO-CHINE
!:
Les années 1911 et 1912 auront été marquées
par les circonstances atmosphériques déplora
bles qui ont amené une très forte diminution
de ia production du riz qui est la principale
ressource de l’Indochine. C’est ainsi que les
chiffres des exportations des riz est tombé en
1911 et 1912 au niveau de celui des années 1905
et 1906 ne dépassant pas 817.0000 tonnes, alors
qu’en 1907, il avait été de 1.428.000 tonnes.
Cette diminution ne s’est fait sentir heureuse
ment qu’en Cochinchine et tandis que dans
cette colonie l’exportation des riz ne dépassait
pas en 1912, 551.413 tonnes, elle passait au Tonkin de 162.542 tonnes en 1910 à 254.338, en 1912,
la récolte actuelle de 1913 ayant été excellente,
on a bien la preuve qu’il n’y a eu en 1911 et
1912 qu’une diminution passagère et qui n’af
fecte en rien la puissance de production de
l’Indochine car le chiffre total du commerce
général des pays du Nord a été en 1912 le plus
élevé de ceux atteints jusqu’ici. Cette augmen
tation est due il est vrai, uniquement à l’ac
croissement du chiffre des importations, mais
comme cette importation était bien destinée à la
consommation, aucun « travaux publics » im
portant n’ayant été spécialement entrepris
dans ces deux dernières années, il y a là un
indice que la prospérité de l’Indo-Chine n’a pas
été atteinte par les mauvaises récoltes du riz.
Ces deux mauvaises récoltes successives ont
cependant eu une répercussion des plus graves
sur le commerce européen par suite du mode
suivant lequel l’achat du paddy aux indigènes,
sa décortication et l’exportation du riz sont
entrepris.
Ces opérations avaient été jusqu’ici entière
Commerce spècial
1911
1912
Importations... Fr. 194.640.954 201.894.366
Exportations...
207.584.878 200 169.838
T otal . . . . Fr. 402.225.832
402.064.191
ment entre les mains des Chinois et ce qui
est plus grave, basées sur un système de crédit
qui met tout le commerce de la colonie entière
ment à leur disposition. Les faillites de mai
sons chinoises et les difficultés qui en sont
résultées pour les maisons européennes ont
montré la nécessité d’établir des achats d’usi
nages et les exportations de riz sur de nouvel
les bases. Il faut espérer qu’il n’y aura pas là
simplement une tentative de peu de durée et
l’on pourra se féliciter de la crise de 1911-1912
si elle a eu pour résultat de rendre au com
merce européen la situation prépondérante qui
lui convient.
Ce sont la Cochinchine et le Cambodge qui
ont été les plus affectés par cette disette de
riz ; en revanche la production du maïs est
allée en augmentant dans ces deux pays.
Au Tonkin, au contraire la récolte de riz
a été très bonne, tandis que le maïs subissait
une diminution importante.
Comme dans la plupart de nos colonies, ces
années 1911 et 1912 auront été marquées en
Indo-Chine par un développement très impor
tant des entreprises européennes ; plantations
et industries ; en Cochinchine, les planta
tions de caoutchouc, en Annam et au Tonkin,
les cultures diverses et notamment les cafés,
et l’exploitation des minerais. Enfin, l’indus
trie indigène et en particulier celle de la soie
s’organisent très sérieusement grâce aux ef
forts combinés des particuliers et du Gouver
nement.
Il suffira d’une bonne récolte de riz pour
rendre à l’Indo-Chine toute sa prospérité.
Commerce général
1911
Importations... Fr. 244.142.680
Exportations... Fr. 250.146.499
T otal . . . . Fr. 494.289.179
E x p o rta tio n s
1911
QUANTITÉS
Riz..........................................
Maïs.......................................
Peaux brutes.........................
Peaux corroyées...................
Soies grèges.........................
Poissons...............................
Cafés......................................
Poivres....................................
Thés.......................................
Caoutchouc...........................
Houille et charbon.................
Minerais d’antimoine..........
De Zinc.................................
D’E tain.................................
Coprahs.................................
Manioc..................................
kil.
858.452.558
80.865.326
2.350.212
332.097
101.529
29.989.698
178.956
4.217.203
559.230
245.142
278.847.664
54.195
28-757.301
242.490
7.559.435
2.167.859
VALEURS
1912
273.193.924
260.735.524
533.929.466
1912
QUANTITÉS
francs
117.469.703
9.703.839
5.663.248
2.324.679
2.030.580
12.500.073
357.912
3.795.483
978.652
1.103.139
5.908.357
10.839
3.738.449
242.490
2.267.830
173.419
kil.
817.173.622
48.969 596
2.763.985
618.202
* 98.481
80.148.663
99.542
3.616.876
435.653
231.694
248.898.178
1.670.450
21.470.522
142.175
7.981.950
1.467.983
VALEURS
francs
112.991.309
5.876.352
6.654.592
4.327.712
1.969.620
12.616.962
199.084
3.255.188
761.393
1.042.623
5.436.825
334.090
2.791.168
142.175
2.394.585
117.439
Tableaux communiqués par M. le Gouverneur Général de l’Indo-Ghine.
L
�51 -
ANNAM
Commerce spècial
Importations... Fr.
Exportations ...
1911
5.413.939
9.383.138
1912
6.572 479
8.226.026
Commerce général
Importations... Fr.
Exportations.,.
1911
6.003.793
9.385.715
1912
6.973.027
8.229.810
Fr.
14.797.077
14.698.505
To*,al ... Fr.
15.389 508
15.202.857
T otal . . . .
E x p o rta tio n s
1911
1912
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
Riz............................................
5.128.363
M aïs...........................
7.152.156
Peaux brutes............................
265.286
Peaux corroyées...............................
M
Soies grèges.............................
57.585
Poissons....................................
205 281
Cafés.........................................
g] 099
Poivres.....................................
2
Thés..........................................
487.002
Caoutchouc...............................
15.677
Houille et charbon...................
6.398!oiO
Minerais de zinc aurifère.........
201
Zinc...........................................
587.279
Etain...................................
29
Coprahs............................................
»
Manioc......................................
444.682
Qu a n t i t é s
VALEURS
francs
kil.
626.806
858.269
663.495
))
11.420 180
2.861.021
171.823
1.390.401
343.322
429-221
»
864.700
30.005
»
1 151.700
82.132
16.198
2
852.254
70.547
133.125
262.970
76.346
29
ï>
35.574
43.235
75.011
4.055
479
368 807
20.585
12.235.500
1.229
»
»
))
1.023.751
8.110
431
645.413
92.633
247.510
131.134
»
))
))
81.900
TONKIN
Commerce spècial
Importations... Fr.
Exportations ...
Total. . . .
1911
52.736.176
69.449.601
1912
64.769.744
72.083.221
Fr. 122.185.777
136.852.965
Commerce général
1911
Importations.. . Fr. 93.646.746
108.610.625
Exportations .
1911
127.210.
130.104.
.. Fr. 202.257.371
257.313.
T o t a l ..
E x p o rta tio n s
1912
1911
Riz.............................................
Maïs............ ............................
Peaux Brutes...........................
Peaux corroyées......................
Soies grèges.............................
Poissons....................................
Cafés.........................................
Poivres......................................
Thés..........................................
Caoutchouc .............................
Houille et charbon.......• ..........
Minerais d’antimoine..............
De Zinc .. ...............................
D’E tain....................................
Coprahs....................................
Manioc....................................
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
189.728.683
59.007.159
399.859
12.302
33.481
1.569.819
170.857
2.902
68.849
146.093
272.449.054
54.195
28.170.022
242.461
27.784.193
7.080.739
994.027
86.114
669.620
1.130.146
341.714
2.612
120.467
657.418
5.775.232
10.839
3.662.103
241.461
))
1.723 177
francs
))
137.855
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
254.338.393
23.198.929
491.842
107.631
43.661
1.845.051
95.487
23 703
66.840
115.494
436.662.678
1.670.450
21.470.522
142.175
36.929.514
1.783.872
1.226.328
753.417
871.220
1.293.453
190.974
21.333
116.970
516.723
5.189 324
334.090
2.791.168
142.175
franes
))
444.232
35.539
�- 52 -
COCHINCHINE
Commerce spècial
1911
Importations... Fr. 131.875.437
Exportations...
125.972.965
1912
126.406.242
118.406.877
Commerce general
1911
Importations. .. Fr. 139.871.703
129.338.774
Exportations.
1912
134.761.666
120.941.341
Total. . . . Fr. 258.848.403
244.813.119
Total ..,,. Fr. 269.230.407
255.703.011
E x p o rta tio n
1911
QUANTITÉS
VALEURS
Riz........................ .................
Maïs.........................................
Peaux brutes............................
Peaux corroyées......................
Soies grèges........ ....................
Poissons...................................
Cafés................ ........................
Poivres......................................
Thés..........................................
Caoutchouc.. ■
............... ...........
Houille et charbon.................
Minerais...................................
Zinc...........................................
Etain.........................................
Coprahs....................................
Manioc......................................
francs
89.049.775
1.764.842
4.004.846
2.238 565
202.620
11.224.440
»
3.792 869
5.913
367.074
))
))
))
O
2.267 831
B
kil.
663.521.786
14.707.014
1.693.674
319.795
10.131
8.056.164
B
4.214.292
3.379
81.572
»
»
»
))
7.559.831
))
1912
QUANTITÉS
VALEURS
francs
73.672.391
2.749.158
4.997.392
3.573.997
231.700
11.156.874
»
3.233.424
kil.
551.415 049
22.909.846
2.099.659
510.571
11.585
29.892.029
))
3'592.693
6
11
95.615
))
»
))
»
7.981.950
»
430.268
))
))
))
2.394.585
))
CAMBODGE
Commerce spècial
Importations... Fr.
Exportations...
1911
4.615.412
2.779.166
1912
4.245.779
1.463.721
Total. . . . Fr.
7.394.598
5.699.501
général
Importations. .. Fr.
Exportations.
1911
4.620.441
2.791.387
1912
1.248.879
1.459.907
.. Fr.
7.411.828
5.708.786
C o m m e rc e
T otal . .
E x p o rta tio n s
1911
QUANTITÉS
Riz...........................
Mais........................
Peaux......................
Peaux corroyées---Soies grèges............
Poissons.................
Cafés......................
Poivres...................
Thés........................
Caoutchouc.............
Houille et charbons
Minerais.................
Zinc..........................
Etain.......................
Caprahs...................
Manioc....................
kil.
75.725
1912
VALEURS
QUANTITÉS
VALEURS
Irancs
kil.
francs
7.928
»
))
))
»
))
911
393
»
))
))
1.653
611
))
))
B
6 450
63.373
»
))
»
»
))
))
))
))
))
»
J)
»
332
158.433
))
))
336.572
))
134.628
))
8.100
»
))
b
»
))
»
»
n
1.800
))
»
))
))
))
0
))
»
))
»
»
»
»
))
b
�- 53
RIZ
Exportation des riz depuis 1897
France
Années
et Colonies
Etranger
Totaux
tonnes
1897... ..
1898... ..
1899... ..
1900... ..
1901... ..
1902.. . ..
1903... ..
1904... .
1905......
1906... .
1907. . ..
1908... ..
1909......
1910... ..
1911...,..
1912...,,.
102.804
174.261
119.467
162.609
205.729
218.709
90.000
239.754
153.933
171.019
191.422
198.270
268.755
284.794
204.963
175.271
tonnes
725.944
630.318
775.487
753.028
706.705
896.892
586.019
725.853
468.104
569.465
1.236.699
1.035.733
827.100
984.722
653.490
641.902
Ces exportations se sont réparties dans les
trois dernières années de la manière suivante :
tonnes
828.748
804.579
894.954
915.637
912.434
1.115.601
670.019
965.607
622.037
740 484
1.428.121
1.234.003
1.095.855
1.269.516
858.453
817.173
1910
1911
1912
tonnes
tonnes
tonnes
Cochinchin e etCambodge 1.106.461 663.628 551.415
162.542 189.727 254.338
Tonkin............... .......
5.128 11.420
2.843
Annam.............. . . . .
1.269.716 858.443 817.173
Le tableau suivant donne les exportations
pour 1912 dans les différents pays :
Paddy
R iz cargo
tonnes
tonnes
R iz B l a n c
Farines et Brisures
tonnes
tonnes
France......................................
Autres pays d’Europe..............
Hongkong... . '.......................
Singapore.................................
Chine........................................
Japon........................................
Indes N éerl.............................
Philippines...............................
Autres pays d’Estrême-Orient .
Amérique.................................
1.056
»
9.047
256
29
»
»
»
»
»
37.652
»
23.933
279
209
914
»
1.149
»
113.643
5
271.795
60.421
771
41.445
5.881
140.509
1.071
22.918
36.196
6.574
39.420
»
»
»
673
»
1.319
...........................
10.393
64.138
635.545
107.096
T
o t a l
Commerce
Le principal client de l’Indo-Chine pour ses
riz est la Chine qui, jusqu’aux environs de 1895
absorbait de la moitié aux deux tiers de l’ex
portation, tandis que depuis elle n’en a plus
consommé que d’un quart à un tiers.
Au début, les Chinois exportaient des quan
tités énormes de paddy qu’ils transformaient
chez eux en riz blanc. Pour l’éviter, une surtaxe
à l’exportation de 0 piastre, 003 cents les 100
kilos fut établie en 1882 sur les paddys cargo
contenant plus de 33 % de paddy ; en 1896,
cette surtaxe reconnue insuffisante fut portée
à 0 piastre 12 cents 1/2 les 100 kilos et la con
séquence fut que le riz usinier en Indo-Chine
prit la place du paddy. Les importations ep.
France de riz de l’Indo-Chine sont favorisées
par un droit sur les riz étrangers de 3 fr. sur
les paddys, 6 fr. sur les brisures et 8 fr. sur
les riz entiers ou farines qui a été établi en
compensation des charges imposées à l’IndoChine par le tarif douanier de 1890.
L’exportation sur les Indes Néerlandaises, a
subi certaines variations. Jusqu’en 1885, la
Cochinchine fit avec la colonie hollandaise un
chiffre d’affaires assez élevé, qui diminua
brusquement en 1886. Depuis cette année jus
qu’en 1892 nos exportations cessèrent brutale
ment pour reprendre ensuite d’une façon nor
male.
Cette interruption d’affaires fut causée par
une brusque augmentation du produit de la
récolte du riz des Indes Néerlandaises, aug
mentation due au retour à la culture primitive
des terres autrefois cultivées en rizières et
qui avaient été transformées en champs de
cannes à sucre sur tout le littoral de Java.
A la suite de la concurrence faite aux sucres
des colonies par les sucres de betteraves, l’in
dustrie sucrière fut momentanément délais
sée et les champs reprirent leur destination
première.
Cette crise n’eut d’ailleurs qu’une durée li
mitée et, dès 1892, l’accroissement rapide de
la population aidant, les riz cochinchinois re
prirent le chemin des Indes Néerlandaises
qu’ils n’ont pas quitté.
L’exportation sur les Iles Philippines est
exclusivement composée de riz blancs. Celle
à destination des Indes Néerlandaises et de
Singapour est également en majeure partie
composée de riz blancs auxquels s’ajoutent de
temps en temps quelques milliers de tonnes de
riz cargo ou quelques centaines de tonnes de
paddy.
Production
La récolte de 1911 a été très peu abondante
en Cochinchine ; la sécheresse qui a sévi à
l’époque des semis recommencés à plusieurs
reprise est la cause initiale de cet état
de choses ; lorsque les pluies régulières furent
établies et que survint l’époque impérative
�-
du repiquage, force fut d’employer à la fois
des plants n’ayant pas atteint leur développe
ment normal et d’autres qui se trouvaient clans
un état de croissance trop avancé. Les ron
geurs et les insectes accomplissaient en outre
leur œuvre néfaste.
En 1912, des circonstances analogues se sont
reproduites et la récolte a été aussi mauvaise.
Au Tonkin, les circonstances ont été plus
favorables à la production. M. Goubier s’ex
prime à ce sujet de la manière suivante (1) :
« En 1911, la récolte fortement déficitaire
en Cbine, au Japon et surtout aux Philippines
provoqua de fortes demandes en Indo-Lhine,
vers le milieu de l’année. La Cochinchine
s’efforça de répondre à tous ces appels, dont
quelques-uns étaient faits sous la menace de la
famine, mais ses disponibilités étaient de moi
tié moindres que d’ordinaire et malgré l’offre
de prix tentants et jusqu’alors inconnus, les
arrivages de l’intérieur se faisaient de plus en
plus rares à Cholon. Le Tonkin avec des pos
sibilités moindres, enregistrait des sorties de
riz blanc très supérieures à la moyenne. Ainsi
au 30 septembre 1911, l’exportation de riz sur
l’Etranger s’élevait à 128.365 tonnes contre
71.822 tonnes à la même époque, l’année pré
cédente. P ar suite de toutes ces sorties, les
stocks devenaient si faibles en Indo-Chine
que beaucoup se demandaient si, pour éviter
la famine chez les voisins, nous ne favorisions
pas l’entrée de ce fléau chez nous. Les prix
s’élevaient en raison de la demande et l’indi
gène des villes du delta tonkinois en vint à
payer cette denrée de première nécessité, sur
la base de 11 $ les 100 kilos. Des arrêtés
étaient pris au moment opportun (13 septem
bre 1911 en Cochinchine, 15 septembre au Cam
bodge et 25 septembre au Tonkin), interdisant
l’exportation des riz, paddy et dérivés. Vers
le milieu de novembre tout danger paraissait
écarté par la belle venue des riz hâtifs du
10e mois et l’interdiction était levée au Ton
kin, le 15 de ce même mois. Le mouvement
d’affaires reprenait très activement, surtout
en décembre 1911 et le cours des riz et paddy,
ne tardait pas à redevenir normal.
« On s’explique que les exportateurs n’aient
pu diriger de grosses qualités de riz et dérivés
sur la France où les prix n’avaient pas subi
cette hausse formidable.
« En 1912, les récoltes de riz du 5e et du
10e mois ont eu à souffrir cependant au Ton
kin de la sécheresse et présentaient dans leur
ensemble un rendement légèrement inférieur
à celui d’une bonne année normale, mais il ne
faut pas oublier que la récolte du 10° mois de
1911 fut excellente et que, l’arrêté du 25 sep
tembre 1911 interdisant l’exportation des riz
et paddys ne fut rapporté qu’à la date du 15
novembre suivant, c’est pourquoi malgré l’ac
tivité des sorties accusées en fin d’année, l’ex
portation 1912 a pu profiter de quelques dis
ponibilités de la précédente campagne ».
Il y a lieu particulièrement de s’arrêter sur
les conséquences économiques qu’a eues la di
minution de la production du riz en 1911-12
sur la situation générale de ITndo-Chine.
La banque de l’Indo-Chine s’exprime à ce
(1) Port de Haïphong. Statistiques Commerciales,
1911 et 1912.
54 -
sujet de la manière suivante dans son rapport
du 14 mai 1913.
« L’année 1912 débutait en Cochinchine sous
des auspices peu favorables ; une récolte mé
diocre ües riz en 1911 et la perspective d’une
récolte inférieure encore pour l’année en cours
laissaient le commerce de la colonie assez dé
semparé. Il eût fallu les rendements élevés des
années antérieures pour lui permettre de répa
rer les pertes causées par une spéculation
malheureuse que les banques, malgré leurs
efforts, n’avaient pu qu’atténuer.
« Au lieu de cetà, les quantités disponibles
pour l’exportation des riz ont atteint seulement
le total de 551.302 tonnes en diminution de
180.000 tonnes environ sur l’année précédente,
qui elle-même, avait été très réduite.
« Aussi, dès le milieu du premier semestre
se produisaient les suspensions de paiement
d’une des plus anciennes maisons de commer
ce chinoises et d’une des plus importantes
rizeries de Saigon.
« Bien que prévu depuis un certain temps
déjà, cet événement n’en a pas moins exercé
un contre-coup funeste sur les affaires de riz,
qui constituent, comme vous le savez, la bran
che principale du commerce et de ^industrie
en Cochinchine. Les négociants chinois et les
maisons européennes d’exportation auxquels,
dans cette circonstance difficile, nous n’avons
pas hésité à prêter toute l’assistance dont ils
avaient besoin, ont éprouvé des pertes d'une
certaine importance. En ce qui concerne plus
spécialement notre succursale, sa situation de
créancière privilégiée, en vertu des gages cons
titués, la met à l’abri de tout mécompte sé
rieux.
(( La crise assez intense provoquée par cet
état de choses a démontré la nécessité absolue
pour les maisons européennes de renoncer à
des méthodes de travail dangereuses et suran
nées, de restreindre les facilités de crédit accor
dées aux usiniers chinois et qui étaient dispro
portionnées avec leur situation commerciale
et même avec leurs besoins réels. Elles n’ont
pas tardé à s’en rendre compte.
« Pour les engager à modifier les procédés
en usage les banques, de leur côté, ont refusé
de consentir des avances sur traites à livrer à
longue échéance, dans le but d’empêcher les
usiniers de détourner de leur destination véri
table les fonds qu’ils auraient pu se procurer
de la sorte. Au surplus, en raison même de la
médiocrité des récoltes, certaines usines ont
dû chômer pendant une partie de l’année ;
d’autres n’ont travaillé que d’une façon rédui
te, ce qui tend à prouver que le nombre des
usines établies en Cochinchine est trop élevé
et l’importance de certaines d’entre elles trop
grande, lorsqu’on se trouve en présence d’une
production seulement normale. Quoiqu’il en
soit, une transformation des méthodes commer
ciales s’impose actuellement.
« D’accord avec les banques anglaises et les
maisons européennes, nous étudions un mode
de procéder qui, par la création de magasins
dans les centres importants et d’entreprises
de transports fluviaux, permettra un moyen
d’avances sur marchandises, de suivre le riz
depuis sa récolte chez le producteur annamite
jusqu’à sa sortie de l’usine pour rembarque
ment. La tâche présente assurément de réelles
difficultés, mais nous considérons que nous
�— 55 -
devons à notre situation de Banque privi
légiée de prendre l’initiative d’asseoir le com
merce de l’Indo-Chine sur des bases saines et
solides. En agissant ainsi, nous lui éviterons
désormais les crises périodiques auxquelles
l’exposait l’exagération des facilités accordées
aux négociants chinois, dont la tendance spé
culative constituait un véritable danger. Nous
accepterons avec empressement tous les con
cours pour réaliser cette œuvre d’assainisse
ment et de sécurité. »
MAIS
Exportation des maïs de l’Indochine
ANNÉES
1904.........
1905......... ..
1906......... ..
1907......... ..
1908......... ..
1909......... .
1910......... ..
1911......... ..
1912......... ..
FRANCE
ÉTRANGER
TOTAUX
kil.
kfl.
16.236
68.807
157.249
128.101
482
175
3.062
9.685
19.596
113.684
16.505.697
17.011.729
40.521.117
80.451.766
92.725.391
84 279.958
80.865.326
48.969.596
97.447
16.536.590
16.854.480
40.393.066
80.451.284
92.725.216
84.276.906
80.855.641
48.850.000
kil.
Pendant les trois dernières années ces expor
tations se sont réparties de la manière sui
vante :
1910
1911
1912
tonnes
tonnes
tonnes
Cochinchine et Cambodge. 14.903 14.707 22.910
Tonkin............................. 64.335 59.006 23.199
Annam.............................. 5.032 7 152 2.861
T o ta l ......... 84.280
80.865 48.970
Alors que l’on constate une augmentation très
sensible dans les exportations du maïs, des au
tres colonies de l’Union, les exportations du
Tonkin ont diminué considérablement en 1912.
Ces exportations avaient suivi la progression
suivante :
1904
107 tonnes
)>
1905
16.510
))
1906
4.262
))*
1907
31.662
))
1908
53.971
))
1909
59. 404
))
1910
65.141
))
1911
59.937
))
1912
23.199
M. Goubier émet l’opinion suivante au sujet
de cette diminution des récoltes 1911 et 1912 (1).
« Certains pensent que la progression des sor
ties de maïs du Tonkin ne saurait se pour
suivre indéfiniment, sauf augmentation de l’ai
re cultivée, en raison de l’épuisement rapide
du sol que l’Annamite ne songe pas encore à
retarder par des assolements judicieux. On fait
cependant connaître de différents côtés, et en
particulier de la province de Langson, l’exten
sion continue des champs de maïs, surtout dans
les hautes vallées. Le paysan indigène n’a pas
(1) Port -de Haïphong, Statistiques Commerciales,
1911 et 1912.
été long à reconnaître les avantages de la
culture de ce grain qui convient aux terrains
secs, où le riz ne réussit guère, et qui laisse
un bénéfice satisfaisant eu égard au peu de
soins et de travail qu’elle exige.
Pour 1912, malgré que la récolte ait été assez
satisfaisante, les exportations de maïs ont subi
tement fléchi de plus de moitié ; en effet,' les
sorties sur la Métropole se totalisent par 23.238
tonnes au lieu de 59.937 enregistrées pour 1911.
La hausse du fret, le taux élevé auquel s'est
maintenue la piastre au cours de la dernière
campagne, ont fait que les maïs du Tonkin
n’ont pu être acheminés sur les marchés métro
politains où l’abondance des envois de l’Argen
tine et de la Plata avaient provoqué une baisse
sensible.
« D’autre part, les indigènes ont constamment
maintenu les prix maxima de vente obtenus
précédemment, sans vouloir tenir compte du
relèvement survenu dans le taux de la piastre,
la consommation du maïs sur place a été d'au
tant plus considérable que les approvisionne
ments en riz ont pu trouver à s’écouler dans
d’excellentes conditions pour les détenteurs.
« Des renseignements que nous possédons sur
l’extension de cette culture notamment dans les
hautes vallées nous inclinons à penser que la
campagne en cours donnera de meilleurs résul
tats que celle de 1912, durant laquelle tant de
facteurs ont contribué au ralentissement que
nous venons de relater ».
L’Indo-Chine avec un total de 85.000 à 90.000
tonnes de maïs tient la première place parmi
les pays fournisseurs de maïs de la Métropole
dont les besoins moyens sont de 330.000 tonnes.
La République Argentine et la Roumanie ap
portent une contribution de 60.000 tonnes cha
cune, la Russie et les Etats-Unis forment l’ap
point avec un total variant de 40 à 50.000 ton
nes.
L’Indo-Chine peut donc s’adonner à la cul
ture du maïs à la faveur du droit de 3 fr. par
100 kilos qui frappe les maïs étrangers.
Nous nous permettrons de dire quelques mots
de ce droit dont l’histoire montre combien le
système étroitement protecteur n’arrive pas le
plus souvent au but qu’il s’efforce d’atteindre
et à des effets du contraire.
La production du maïs en France est insi
gnifiante et est entièrement absorbée par la
consommation locale de la volaille et du bé
tail des régions productrices. Un vague député,
dont il est bien fâcheux que l’histoire n’ait pas
conservé le nom s’imagina cependant que la
protection du maïs national était indispensable
à l’agriculture française et il obtint l’établisse
ment d’un droit de 3 fr. par 100 kilos sur les
maïs étrangers. L’unique résultat fut que les
industriels, fabricants d’alcool et d’amidon pa
yèrent d’autant plus cher le maïs dont ils
avaient besoin et que ne leur fournit pas plus
que par le passé l’agriculture française et celleci de son côté subit une élévation équivalente
du prix des maïs dont elle avait besoin pour
son élevage en dehors de quelques rares régions
privilégiées où le maïs est produit. Cet élevage
devint d’autant plus coûteux et l’agriculture
se vit privée d’une source importante de béné
fices. Les fabricants d’amidon de leur côté, dé
clarèrent que du moment que, contrairement
au principe d’après lequel les matières premiè
res à l’industrie ne sont pas taxées à leur entrée
�56 en France on mettait un droit sur les maïs
qui leur étaient nécessaires, il fallait les proté
ger d’une manière correspondante contre les
amidons étrangers et une conséquence inatten
due de cet esprit protecteur qui avait fait ins
tituer le droit sur les maïs fut que les fabri
cants de tissus de coton pour l'exportation qui
produisent des articles très lourdement char
gés en amidon virent leur prix de revient aug
menter, ce qui les mit en infériorité vis à vis
de leurs concurrents. C’est ainsi que pour avoir
établi un droit que personne ne demandait,
qui n’avait aucune utilité, on est arrivé unique
ment à priver l’agriculture d’une source impor
tante de revenus en augmentant le prix de re
vient de son élevage et l’on a rendu plus diffi
cile à nos fabricants de tissus la vente de leurs
produits à l’Etranger.
Il arriva cette conséquence inattendue que
ce droit de 3 fr. à l’aide duquel on voulait pro
téger les maïs français pour ainsi dire inexis
tants, profita à nos colonies, mais il faut bien
entendre que ce n’était nullement ce que cher
chaient nos protectionnistes ; ils sont hostiles
à toutes les productions coloniales qui pour
raient avoir quelque similitude avec celles de la
Métropole.
Nous ajouterons que comme punition, lorsque
émus par le prix élevé atteint dernièrement
par les matières féculentes, nos bons protection
nistes voulurent demander la suppression de ce
droit sur les maïs, le Ministre des (Finances
pour qui, il était une excellente source' de re
venus s’y refusa, de sorte qu’en réalité, l’agri
culture française s’est vue doter simplement
dans cette histoire d’un impôt de plus.
SOIE
Au moment où l’exploitation de la soie prend
un développement important en Indo-Chine il
est intéressant de résumer l’histoire des tenta
tives faites pour améliorer les procédés indi
gènes en Indo-Chine et augmenter la produc
tion séricicole de ce pays (1).
Vers 1870, une filature française s’installa à
Cholon, sous la direction de MiM. Francfort et
Samuel qui obtinrent une médaille d’or à l’Ex
position de Lyon pour leur soie grège.
En 1883, un administrateur des affaires indi
gènes, M. Ponchon fut chargé de faire le dé
nombrement des plantations de mûriers et des
filatures, et proposer les mesures les plus pro
pres à les améliorer. Une magnanerie fut même
installée à Saïgon, et l’on décida d’emporter
des races françaises pour les acclimater et les
croiser avec des races indigènes. Ces essais ne
furent pas plus heureux que les précédents.
Au début de l’occupation française au Tonkin, un français, Tamet, commandité sans dou
te par des maisons de Lyon, s’installa à NamDinh pour faire du redévidage des soies natives
et l’étouffage des cocons ; cette entreprise qui
semblait devoir réussir fut abandonnée à la
mort de son promoteur.
Huit ans plus tard, M. Dadre, chargé de
mission séricicole en Indo-Chine, installa une
petite filature modèle à Nam-Dinh. Au com
mencement de la campagne de 1900, la soie
produite par cette installation fût cotée 35 fr.
à Lyon. Enfin, une filature à vapeur de 50 â 60
bassines fut définitivement installée à NamDinh, avec une subvention du Gouvernement
général.
En 1905, le Gouverneur général de l’IndoChine, M. Beau, chargea un spécialiste en soie
ries, d’une mission d’études qui se termina par
la formation d’une société française avec siège
à Lyon, Varenne et Cie, laquelle passa avec la
colonie d’Indo-Chine un contrat, en 1905, pour
la sélection et la distribution gratuite des grai
nes de vers à soie, à la population indigène,
moyennant un abonnement de 1 piastre par
cent pontes de races indigènes ou autres sélec
tionnées et ce, jusqu’à concurrence de 3 mil
lions de pontes par an. Cette nouvelle société
reprit l’ancienne filature de Nam-Dinh en l’am
plifiant et la réorganisant. A cette filature, on
adjoignit un atelier de redévidage. Une instal
lation de grainage fut faite à Phû-Lang-Thuong et son directeur, M. Vieil procéda à la
sélection microscopique des graines de races
indigènes tout en les étudiant, au point de vue
de la richesse soyeuse, des améliorations pos
sibles et des croisements. Ces diverses mesures
firent faire un pas décisif au problème sëricicole de l’Indo-Chine.
Les gouvernements locaux de l’Indo-Chine,
la Cochinchine, l’Annam, le Cambodge suivi
rent l’exemple du Tonkin en installant des sta
tions de grainage pour mettre des graines
exemptes de pébrine à la disposition des ma~
gnaniers indigènes auxquels les agents du Gou
vernement enseignaient en même temps des
notions élémentaires sur l’hygiène du ver, et
par suite les soins à lui donner.
En même temps que la distribution gratuite
des graines sélectionnées aux éleveurs indigè
nes, la Direction des Services Agricoles du
Tonkin, d’accord avec la direction de la fila
ture française de Nam-Dinh, préconisa une bas
sine basée sur les principes de la filature eu
ropéenne, mais simplifiée à la portée des indi
gènes. Cette bassine dont le coût ne dépasse
pas 15 fr., fut distribuée gratuitement à des filateurs annamites, et un Lyonnais bien au
courant de l’industrie de la soie, fonctionnaire
du service de l'Agriculture, fut chargé spéciale
ment de montrer aux Annamites l’emploi du
nouvel appareil.
(1) A la fin de 1910, la direction des services
agricoles du Tonkin a pu installer, sous la sur
veillance d’un de ses collaborateurs les plus
dévoués, M. Crevost, conservateur du Musée,
(1) D’après une étude publiée dans le Bullelin Eco
nomique de l'Indo-Vhine, par M. Bui-Quang-Chieu.
de l'Office Colonial, juin 1912).
POIVRE
De 1900 à 1910, la production moyenne des
poivres de l’Indo-Chine a été de 5.114 tonnes et
la consommation moyenne en Francec de 3. 385
tonnes. Le marché métropolitain est réservé à
peu près exclusivement à l’Indo-Chine grâce à
la détaxe de 104 fr. par 100 kilos sur les droits
d’entrée dont bénéficient les poivres Indo-Chi
nois livrés à la consommation en France.
La Chambre de Commerce et d’Agriculture
du Camborge a demandé à l’unanimité la
franchise pour les poivres cambodgiens à leur
entrée en France.
(Cette franchise n’a point été prévue dans le
projet de loi voté dernièrement par la Cham
bre des Députés).
(1) La soie en Indo-Chine. par M. Lemarié (Bulletin
�- 57 —
sous la direction technique de M. Gachon, des
ateliers d’apprentissage, où les indigènes vien
nent s’initier au dévidage amélioré de la soie
et où se forment des moniteurs pour les diffé
rentes provinces.
A côté des bassines nouvelles, sont installés
des métiers où s’apprend le tissage des soies en
grande largeur. Iis diffèrent peu des métiers
indigènes. Les lisses ont été améliorées par le
technicien de la direction, et des peignes en
cuivre ont été substitués aux anciens peignes
en bambou, pour obtenir des tissus plus fins,
plus réguliers et plus serrés.
M. Gachon, en outre, a eu l’idée d’étirer en
fils réguliers les frisons, les palettes, les mau
vais cotons, qui étaient autrefois livrés à la
carde. On en fait ainsi des tissus très solides,
résistant au lavage, à la confection desquels
sont aussi habitués les tisserands de nos ate
liers d’apprentissage.
Malgré la date encore récente où ces nou
veaux procédés ont commencé à se répandre,
la Chambre de Commerce de Hanoï a cru pou
voir ouvrir, en décembre dernier, une exposi
tion des soies qui a duré deux semaines et qui
a eu un vif succès.
On y retrouvait les anneaux traditionnels à
côté des flottes nouvelles de grèges bassines à
feu, et les indigènes ne manquaient pas de faire
la comparaison.
Ils avaient envoyé aussi toute la collection
de leurs tissus habituels. Mais le plus grand
succès fut pour les grèges de différentes fines
ses filées à l’européenne, pour les étirés fabri
qués avec les sous-produits et pour les nou
velles étoffes ; pongée de soie pure, dévidée,
tussor tonkinois en fil de cocons étiré, shantungs. en étirée de palette, surah, soie brochée,
toile de soie.
Des broderies artistiques sur satin de Lyon
et sur toile de soie, dans une catégorie spéciale,
marquaient un progrès si accusé que la Cham
bre de Commerce a décidé d’organiser à une
date peu éloignée, une exposition spécialement
réservée à ces produits.
Une collection de ces échantillons a été envo
yée à l’Institut Colonial de Marseille qui l’a
installée dans son Musée Commercial et l’a sou
mise aux principaux spécialistes de la région.
Ceux-ci ont été très intéressés par ces articles
et se sont mis directement en rapport avec la
Chambre de Commerce de Hanoï et les produc
teurs Tonkinois.
(1) Des installations mécaniques pour la fila
ture et le- tissage de la soie fonctionnent égale
ment en Indo-Chine depuis plusieurs années.
Une filature mécanique avait été installée à
Hanoï par un des plus anciens colons du Tonkin, M. Bourgoin-Meffre ; elle fut abandonnée.
En Annam, MM. Delignon et C. Paris avaient
inauguré en 1903, à Phu-Phong (province de
Binh-Dinh) une filature, un moulinage et un
tissage mécanique de soie (4-8 bassines fileuses
à 4 bouts et 16 bassines batteuses : 1.500 bro
ches ; 25 métiers mécaniques.
De 1904 à 1911, M. Delignon demeura seul
propriétaire de l’établissement de Phu-Phong.
En janvier 1911, il constitua la Société Anony
me des Etablissements L. Delignon ; l’usine
comprend aujourd’hui 100 bassines fileuses (48
(1) Comité du Commerce et de l’Industrie d’IndoChine (octobre 1911).
à 4 bouts et 52 à 6 bouts), 42 bassines laiteuses,
3.000 broches ; 55 métiers mécaniques.
Au Tonkin, MM. Dadre et Depincé obtinrent
en 1904 de l’Administration, sous certaines con
ditions à remplir, une subvention fixe de 1.000
piastres pendant huit ans, ainsi que la pro
priété des immeubles et du matériel de la fila
ture d’essai de Nam-Dinh. En 1905, ces Mes
sieurs cédèrent leurs droits à la Société Fran
çaise des Filatures de soie du Tonkin qui cons
truisit à Nam-Dinh une filature à vapeur de
64 bassines fileuses à 4 bouts et 28 bassines bat
teuses.
Il existe actuellement en Indo-Chine trois
filatures mécaniques ; deux appartiennent à
des Français ; celle de Phu-Phong (Annam) et
celle de Nam-Dinh (Tonkin). La troisième à
Thai-Binh (Tonkin) est la propriété d’une asso
ciation indigène nommée Dong-Ich, formée
par la fusion des Sociétés Dong-Loi et provin
ciale de Thaï-Binh. Cette filature comptera in
cessamment 40 bassines fileuses.
Cette activité s’est traduite par un dévelop
pement important des exportations de soie.
Celles-ci qui avaient été de 68.656 kilos en 1909
et de 87.323 en 1910 sont passées à 101.529 k.
en 1911. Il y a eu une légère diminution en 1912
(98.481 kilos) qui est expliquée de la manière
suivante par le service de l’agriculture (1).
La chaleur exceptionnelle du début de l’été,
durant les mois de mai et de juin, puis les
pluies abondantes survenues ensuite, ont causé
de sérieuses pertubations dans les élevages de
vers à soie et provoqué de nombreux échecs
amenant la raréfaction des cocons, et, par sui
te, l’élévation des cours de vente.
Mais la cause principale de la petite crise
commerciale qui a surgi entre les acheteurs et
les magnaniers, semble d’après les renseigne
ments recueillis à Thai-Binh auprès de diver
ses notabilités et de sériciculteurs importants,
résider dans l’élévation du taux du change, en
sapèques anciennes, de la piastre de commerce
indo-chinoise.
En effet, à Thai-Binh en 1911, le taux moyen
d’une piastre de commerce était de 4 ligatures,
2 à 4 ligatures, 3 tandis que durant le cours de
cette année le change a oscillé entre 3 ligatu
res 2 et 3 ligatures 3. Cette différence qui repré
sente une augmentation de 25 % se traduit par
une perte équivalente au détriment de l’agri
culteur producteur pour qui l’usage de la sapèque est indispensable dans les relations écono
miques de son milieu.
D’autre part, l’élévation constante du taux
de la piastre en francs, depuis le commence
ment de 1912 jusqu’à ces derniers jours n’était
pas sans apporter une gêne énorme au cdinmerce d’exportation et ne pouvait guère per
mettre aux industriels de compenser par une
hausse des prix d’achat la perte du change
subie par les sériciculteurs.
Le prix moyen d’achat des cocons à la fila
ture de Thai-Binh à été 0 piastre 70 à 0 pias
tre 75 le kilog.
La production de soie grège, 1er choix de cette
usine atteindra 700 kilos cette année-ci contre
800 kilos en 1911.
Le redévidage et le reflottage mécaniques
pour les soies grèges, filées à l’européenne à
l’aide des bassines à feu perfectionnées, bien
(1) Bulletin Economique de Vlndo-’.hine, IT, 1913.
(5)
�— 58 —
qu’étant en parfait état de fonctionnement, n’a leur est nécessaire pour travailler pendant l’hi
pas pu être utilisé par suite de l’absence de ma ver, en attendant les mois d’avril et de mai,
époque des premières tombées de cocons. Elles
tières premières.
Les filateurs annamites ont évidemment eu seront donc obligées de suspendre leur fonc
un certain intérêt à filer de la soie en anneaux tionnement pendant trois ou quatre mois, à
qu’ils vendaient, pour l’usage indigène, de 33 moins qu’elles ne filent, comme elles le projet
à 40 p. (on a même cité le prix de 42 p. pour tent, des cocons secs provenant de l’Annam.
La réussite de cette solution est à souhaiter,
les anneaux extra) les 100 taels, soit 4 kilos, ce
qui représente un prix de 8 p. 25 à 10 p. le kilo, afin d’éviter la dispersion et le désentraîalors que les soies bassines à feu filées pour nement de la main d’œuvre ouvrière qui a ac
l’exportation nécessitant un travail beau quis un degré d’habileté très satisfaisant.
La filature à vapeur de la Société Dong-Ich
coup plus soigné, ne pouvaient être payées que
de 10 p. à 10 p. 50 maximum pour les soies fi de Thai-Binh a répondu aussi bien qu’il était
permis de l’espérer, aux prévisions que fon
nes, le kilog.
Les frisons étirés se sont vendus jusqu’à daient sur elle les fonctionnaires qui se sont
4 p. le kilog, lors que ce produit ne peut être occupés de la mise au point de cette entreprise
indigène.
payé que de 7 à 7 fr. 50 en France.
Les sériciculteurs de la région y trouvent, à
Depuis près de quinze ans, les produits so des
prix qu’il ne serait guère possible de
yeux indigènes n’ont atteint des taux aussi éle dépasser,
un écoulement assuré pour leurs co
vés.
cons et leurs soies, ainsi que le paiement au
Il faut cependant espérer que ce ne sera comptant,
avantage qu’ils n’ont pas toujours
qu’un à-coup purement passager et que les di avec les filateurs
ou les acheteurs pour la con
verses causes de la hausse des cours locaux,
mentionnés plus haut, ne paraîtront pas ou sommation locale.
s’aplaniront pour le plus grand bien du déve
MINERAIS
loppement de l’industrie séricicole et des rela
L’exploitation des minerais est limité pres
tions commerciales de la colonie avec la Métro
que entièrement au Tonkin.
pole.
Les exportations des minerais métalliques du
Les filatures de Nam-Dinh et de Thai-Binh
n’ont pu constituer l’approvisionnement qui Tonkin se sont élevés aux chiffres suivants : (1)
NATURE DES OUVRAGES
Zinc..........................................
Antimoine...« ..........................
Etain et Wolfram...................
Cuivre......................................
Plom b......................................
A utres......................................
1°
T otaux
s
t
, ■ -u>.
V*' y r P
W s o /' y
, rvvA
a n n u e l s ..........
1910
1911
1912
kil.
14.022.619
»
214.270
30.150
))
))
kil.
18.834.556
48.000
203.612
32.460
»
»
kil.
27.809.584
719.397
215.368
28.759
43.026
3.485
kil.
25.481.367
535.805
281.829
54.967
116.172
6.363
14.276.039
19.118.628
28.819.619
26.476.503
1909
On note un léger fléchissement sur les
sorties effectuées en 1912 par suite de difficultés
éprouvées avec la main-d’œuvre. La plus
grande partie de l’exportation est dirigée sur
Dunkerque et sur Anvers ; ainsi en 1912 sur
26.476 tonnes 15.787 ont été dirigées sur Dunker<IU6 et 9-705 sur Anvers.
^ M)/' Minerais de zinc. — Le minerai de zinc re/p ré se n te environ 96 % de la totalité des mine\ , \ùr r .Njs métalliques exportés, il y participe, en
fTffet à raison de 25.480 tonnes sur 26.476.
Dans ces chiffres la Société Minière du Ton
kin (2, rue F. Garnier, Haïphong), intervient
, à raison de 10.230 tonnes de calamine et 2.190
tonnes de blende, dont la teneur moyenne est
d’environ 50 % provenant de la région de
Lang-Hit (province de Thai-Nguyên).
La Société des Mines de Trang-Da (province
de Tyên-Quang) a fourni de son côté 10.955
tonnes de calamine dont la teneur moyenne
varie de 40 à 60 %
La Société Civile de Than-moi (province de
Lang-Son) a également exporté 520 tonnes de
calamine et 1.1,90 tonnes de blende (teneur
moyenne 58 %.
La Société Minière de Yen-Linh (province de
Tuyen-Quang et la Société d’Etudes minières du
Tonkin (province de Thai-Nguyên) ont fourni
ensemble 380 tonnes de calamine formant le
complément des 25.480 tonnes accusées en sor
ties pour 1912.
Minerais d’étain-Tungstène et Wolfram.— Ces
minerais représentent pour le Tonkin, une
sortie de 237 tonnes provenant des gisements
groupés aux alentours du massif granitique du
Pia-Ouac, situé à une soixantaine de kilomè
tres à l’Ouest de Cao-Bang.
Les principales exploitations sont les sui
vantes :
La Société des Mines d’étain du Haut-Tonkin
(au capital de 375.000 francs divisé en 750 ac
tions de 500 frs entièrement libérées) qui ex
ploite les usines Beausite, Juellis et Saint-Galmier et figure aux sorties de 1912,pour 103 ton
nes dont la composition se présente comme
suit : Etain 53 %, acide tungstique 21 %.
La Société des Etains et Wolfram du Ton(1) M. Goubier, Port de Haïphong. Statistiques
Commerciales, 1911 et 1912.
�- 59 —
kin (ancienne société des Mines d’Etain de CaoBang a été fondée en 1911 au capital de 3 mil
lions de francs et exploite les gisements de
Sainte-Adèle et Saint-Alexandre. Elle a exporté
en 1912, 73 tonnes dont la teneur se rapporte
au Wolfram à 70 % d’acide tungstique.
La Société des Mines du Pia Ouac au capi
tal de 650.000 fr. exploite les concessions Ariane
et Phèdre et figure à l’exportation pour 30 ton
nes de minerai mixte : Cassitérite et Wolfram.
Enfin le groupement de Tinh-Tuc a fourni de
son côté, 31 tonnes également composées de
cassitérite et de Wolfram.
La légère baisse observée en 1912 est due à
de nombreux éboulements causés par les pluies
qui ont arrêté la production en août et sep
tembre.
Jusqu’à présent on exploitait principalement
des charbons maigres ou anthraciteux. Les mi
nes de Phan-Mé (province de Thai-Nguyen) ne
tarderont pas entrer en pleine activité. Ces mi
nes présentent un grand intérêt car elles con
sistent principalement et charbon gras pou
vant être substitué au charbon japonais actuel
lement utilisé clans la fabrication des briquet
tes.
HOUILLE
La production du Tonkin s’est élevée en 1911
à 450.700 tonnes et en 1912 à 431.120 tonnes,
non compris les briquettes. La Société Fran
çaise des Charbonnages du Tonkin à Hongay
fournit 70 % de la production.
Le tableau suivant établit un parallèle en
tre les années 1908 et 1912. Il comprend en bloc
les industries européennes, chinoises et anna
mites.
Capitaux
Nombre
d’établissements
Fr.
1908...
1912...
85
85
41.750.000
50.000.000
L’essor de l’industrie européenne ne se ra
lentit pas. Il y a lieu seulement de noter
quelques échecs dans les entreprises de travaux
publics. La période des grands travaux dura
de 1898 à 1902 et les entrepreneurs ne surent
peut être pas borner leurs frais d’installation
à la courte durée que devaient avoir les tra
vaux. Les entreprises des travaux publics sont
actuellement réduites à huit établissements,
avec un capital d’environ deux millions de
francs et un personnel indigène de 1.400 ou
vriers sous la direction d’une trentaine d’Eu
ropéens.
Les distilleries d’alcool (Société des distille1
ries du Tonkin à Hai-Duong, Société des Distil
leries d’Indochine à Hanoï et Nam-Dinh, F.
Maron, à Hanoï), fonctionnent normalement
Leur capital est d’environ 8 millions de francs
et elles occupent 450 ouvriers indigènes et 15
Européens.
Il y a eu une certaine baisse dans la produc
tion des essences, due surtout à la baisse des
prix. Il y a lieu d’escompter à la faveur de la
hausse qui s’affirme, une reprise normale des
opérations des distilleries, de Tuyen-Quang,
Hung-Hoa et Son-Tay.
Les trois filatures de coton : Meiffre, Cou
sins et Cie, à Hanoï, Société Cotnnière du Ton
kin à Haïphong et Nam-Dinh comptant res
pectivement 11.000, 24.000 et 25.000 broches con
tinuent à obtenir des résultats satisfaisants.
Leur capital est de près de 7 millions de francs
la force motrice de 2.500 chevaux et le nom
bre d’ouvriers de 1.950.
11 y a lieu de citer la scierie de Hanoï (So
ciété Forestière du Tonkin, la Scierie de m ar
bre et de pierre calcaire de Keso (Maison Guil
laume et Allemand) l’imprimerie Taupin et Cla,
la Société d’imprimerie d’Extrême-Orient.
La filature de soie créée à Nam-Dinh par la
Société Française de Sériciculture et de Fila
ture de Soie de l’Indochine est en plein fonc
tionnement.
INDUSTRIE AU TONKIN (')
Force
Chevaux
Employés
européens
Ouvriers
d’art
Ouvriers
indigènes
10.318
12.000
230
220
092
750
15.300
17.058
MM. Verneuil et Graveraud et Chevance et
Cie ont créé à Hanoï deux ateliers pour la fabri
cation des pousse-pousse à roues caoutchou
tées.
MM. Larue Frères possèdent au Tonkin deux
usines à glace à Hanoï et à Haïphong au capi
tal de 6U0.000 frs. Ils emploient 80 ouvriers
et une force motrice de 200 chevaux.
Il y a au Tonkin 5 usines de céramique :
celles de la Société Anonyme des Tuileries
d'Indochine à Hanoï et à Dap-Cau fabriquent
tous les articles pour la construction depuis
la brique ordinaire jusqu’au carrelagge émaillé
et aux articles en ciment comprimé ; les au
tres usines sont celle de M. Clément, à YenVien, celle de M. Krug à Vat-Cach-Thuong et
celle de M. Caralp à Nam-Dinh, ces usines
représentent un capital de 1.200.000 francs, em
ploient une force motrice de 640 chevaux et un
personnel de 800 ouvriers au minimum.
La « Société d’électricité de l’Indochine » a
une station à Hanoï et une station à Haïphong
pour l’installation desquelles le capital sous
crit a été de 2.500.000 francs. Les dynamos sont
actionnés par 1.780 chevaux vapeur et servies
par 220 ouvriers environs. La situation de cette
entreprise est des plus brillantes grâce aux con
trats intervenus avec les municipalités et avec
le Protectorat.
M. de la Pommeraye et Cle ont monté à Ha
noï un atelier pour l’éclairage par l’acétylène.
La Brasserie de Hanoï (Brasserie Hommel)
prend de plus en plus d’extension. Son capital
actuel est de 800.000 frs. Le matériel des plus
perfectionnés, est actionné par un moteur de
200 chevaux. Le personnel est de 80 hommes
ou femmes indigènes. L’écoulement de cette
bière est assuré au Tonkin même et la pro
duction atteint 6.000 hectolitres.
Une deuxième brasserie (Grande Brasserie
Indochinoise de Hanoï) est en formation.
(1) Bulletin Economique cle VIndo-CIdne, 2-19 3.
�— 60 MM. Saint Frères ont renoncé à continuer
les essais tentés dans leur usine de Gia-Lâm
pour la préparation du jute.
La cimenterie de Haïphong, fondée au capi
tal de 7 millions de francs occupe près de 1.500
ouvriers sous la surveillance et la direction de
8 Européens et une force motrice de 850 che
vaux.
La création de l’huilerie savonnerie de Haï
phong faisait présager, après les intéressants
essais de M. Faussemagne, un succès assuré
pour son successeur, M. Flambeau, qui avait
réussi à grouper autour de lui d’importants
concours tonkinois dont l'apport s’élevait à
1.200.000 francs. Frappé par l’intérêt que pré
sente cette exploitation industrielle, un groupe
de commerçants a décidé de la remonter sur
des bases nouvelles. Les savons de Haïphong
ont déjà pu concurrencer avec avantage les
produits anglais, japonais et allemands sur les
marchés de Shanghaï, Hongkong, Saïgon et du
Yunnan.
D’ici quelques mois, l’usine de Camly près
de Luc-nam, pourra recommencer à fonction
ner pour la préparation des huiles de ricin.
L’arrêt dans la marche de cette usine, a été
motivé par la maladie et le décès de son pro
priétaire, M. Levaché. Gette usine possède
des machines hydrauliques et des presses de
différents systèmes.
P ar contre, la féculerie de Luc-nam dont les
tapiocas avaient déjà conquis une place im
portante sur le marché, a interrompu sa fabri
cation.
Il y a lieu de signaler également l’intéres
sante création à Haïphong, par MM. Baud
et Sauvage, d’une fabrique de peinture à base
d’huile d’abrasin produite dans le pays et dont
la consommation devient chaque jour plus im
portante.
Après les essais tentés par M. Berthoin à
Dap-Cau, une société (Société des pulpes et
papeteries du Tonkin) vient de se constituer
au capital de 1.500.000 francs à Viètri. L’u
sine installée dans le centre même et sur le
bord de la rivière Claire, en est à ses débuts.
Elle produit actuellement près de 3 tonnes de
pâte par jour. Le matériel est des types les
plus récents.
Les rizeries sont au nombre de deux au Ton
kin établies à Haïphong.
La Société des rizeries du Tonkin, société
anonyme au capital de 100.000 francs, a été
fondée en décembre 1909. Elle traite journelle
ment 130 tonnes de paddy environ. Son chiffre
d’affaires est de 1.500.000 francs par an.
La Société des rizeries Indochinoises, à Haly,
près de Haïphong, fondée en août 1910' au
capital de 300.000 francs, a installé également
une usine qui a commencé à travailler en mai
1911. Le chiffre d’affaires annuel serait d’en
viron 2.500.000 fr.
Une tannerie s’est fondée en janvier 1912 sous
la raison sociale : Société anonyme des Tanne
ries d’Indochine. Elle est établie à Thuy-khué
près de Hanoï. Complètement montée en sep
tembre 1912, elle commençait à produire à
cette date, elle entrera en pleine activité avant
la fin de l’année. D’ores et déjà, l’on peut juger
tant d’après l’accueil fait aux produits de cette
entreprise industrielle par l’autorité militaire
et pa.r les particuliers que d’après les essais
de résistance auxquels ils ont été soumis, que
le succès répondra aux efforts des fondateurs.
Il est à noter que le capital (375.000 francs), a
été entièrement souscrit par des commerçants
ou industriels tonkinois. Le matériel d’origine
française, sort des ateliers spécialistes Krempp
et est muni des derniers perfectionnements. Il
est actionné par une force de 140 chevaux va
peur et servi par une cinquantaine d’ouvriers
dressés par un ingénieur chimiste spécialiste,
sortant des premières usines similaires de
France.
Les cuirs pour semelles et de bourrellerie
sont destinés à la consommation locale ; les
vachettes et chevreaux vernis et glacés (im
portés bruts du Yunnan) seront exportés sur
l’Europe.
L’usine des eaux de Hanoï appartient à une
Société fondée au capital de 600.000 francs. La
machinerie développe 330 chevaux de force et
occupe 50 ouvriers environ.
La situation de cette usine est des plus pros
pères, elle est titulaire de plusieurs contrats
passés avec l’administration.
La fabrique de conserves de M. Rousselet,
à Thi-Cau, après une longue période d’efforts
soutenus, a réussi à imposer ses produits qui
sont très appréciés dans la colonie et font l’ob
jet déjà d’une exportation assez sérieuse.
La blanchisserie de M. Pierre, à Hanoï, a été
montée au début de cette année. Cette entre
prise dispose d’un matériel perfectionné pour
les différentes opérations de lavage et de lessi
vage, de séchage et de repassage. Elle emploie
un moteur électrique de 12 HP : 40 femmes et
10 coolies.
M. Lachal a fondé en 1909 une savonnerie
dont la production est destinée principalement
à la consommation indigène.
L’usine est située à Hanoï, rue Pavie, les
magasins de vente sont Rue Paul-Bert.
Le matériel qui comprend une chaudière à
feu vu, deux cuves de 1.500 kilos pour l’empâ
tage et des mises pour la solidification, des
coupeuses et frappeuses produit annuellement
10.000 caisses soit environ 200 tonnes.
Les débouchés actuels sont le Tonkin et le
Nord-Annam.
Le personnel comprend un directeur fran
çais, deux contremaîtres savonniers et une
vingtaine d’ouvriers indigènes, dont 4 femmes
et 2 enfants.
Sous peu, une huilerie serait installée à côté
de la savonnerie, en vue d’améliorer encore
les conditions et l’importance de la fabrication.
Sous la raison sociale —• Société anonyme
française pour la fabrication et la vente d’ex
plosifs en Extrême-Orient —, une société s’est
constituée en 1900. Les produits sont les explo
sifs cheddites fabriqués d’après les procédés
concédés à la Société par MM. Berges et Corbin de Chamonix. Le capital initial de 150.000
francs a été porté à 300.000 francs.
L’usine a été édifiée à Phu-xa, près Hanoï,
sur un terrain de 40.000m2 environ. Elle com
prend 15 bâtiments en maçonnerie (logement
du directeur, ateliers et poudrières protégées),
une dizaine de constructions en torchis ou
paillottes à usages divers.
�— 61 Les principaux débouchés sont le Yunnan, le
Tonkin et l’Annam.
Le personnel se compose de :
1 Directeur et un surveillant français ;
37 contremaîtres ouvriers (hommes et
femmes) indigènes .
La production journalière peut atteindre
une tonne et demie.
COLONISATION EUROPEENNE EN 1912
Gochinchine
La superficie des terrains domaniaux aliénés
pendant les neufs premiers mois de l’année est
de 71.009 hectares.
La moitié environ a été demandée en vue
de la création de plantations : il faut y voir
l’effet de la vogue dont jouit l’hévéa (33.006 H.).
Un grand intérêt s’attache à la réussite de
ces plantations dont la mise en valeur a com
plètement modifié la physionomie des provin
ces de l’Est et sur lesquelles, vu le moment
prochain de la production des plus anciennes,
on peut compter pour pallier les effets regret
tables de la monoculture.
Trente huit mille hectares ont été demandés
en vue de la création de rizières, et sur ce
chiffre, plus de trente mille hectares par
des indigènes. Lè chiffre est à noter. Il est le té
moignage de la vitalité agricole de la colonie
et de la race. On a signalé souvent combien la
Cochinchine, pays où'il existe peu de capitaux
et surtout où les rares capitaux ne présentent
point de liquidité, avait été éprouvée par deux
récoltes mauvaises et combien par suite avait
été intense le resserrement économique qui
en était la conséquence inéluctable. L’on peut
donc, à bon droit, se féliciter de voir les indi
gènes sur qui surtout a pesé le poids des mé
comptes agricole'- des dernières années, trou
ver néanmoins l’énergie et les ressources néces
saires à une extension aussi considérable de
leur propriété foncière. Ce sont là des symp
tômes rassurants
Au surplus, l’examen des chiffres ci-dessus
permet de se rendre compte de l’heureuse har
monie du développement parallèle de la coloni
sation française et de l’agriculture indigène.
Nul antagonisme n’existe entre elles ; elles se
complètent l’une l’autre et il n’est point chi
mérique d’espérer que très prochainement elles
se fortifieront réciproquement.
Tonkin
La colonisation européenne suit une marche
lentement ascendante. Le nombre des deman
des de concessions provisoires s’est élevé à
16 pendant les onze premiers mois de l’année,
mais 10 de ces demandes portent sur des lots
de terrain à bâtir au Tam-Dao...
Des commissions visitent depuis plusieurs
mois les concessions dont la mise en culture
doit être achevée. Leurs opérations vont assu
rément entraîner le retour au domaine de ter
rains d’étendue considérable. Jusqu’à mainte
nant, 3 concessions ont été accordées défini
tivement et deux déchéances ont été pronon
cées.
La situation des colons français est en gé
néral assez satisfaisante. Les récoltes de riz
ayant été bonnes, les redevances ont presque
toujours pu être payées sans difficultés aux
planteurs qui pratiquent le métayage.
Les plantations de café, dont la récolte avait
été extrêmement faible en 1911, sont dans
une position bien meilleure à la fin de cette
année. Les attaques du borer ont été combat
tues efficacement, par l’arrachage des pieds
malades, sur les concessions qui avaient eu
à souffrir de cette maladie. La floraison s’est
faite dans de bonnes conditions : la récolte
s’annonce comme devant être d’une bonne
moyenne et parfois même supérieure.
De nouvelles variétés de caféier sont mises à
l’essai sur les principales plantations des ré
gions de Chiné, Phu-Nho-Quan et de TuyenQuang. Les colons recherchent surtout des
plantes assez vigoureuses pour résister faci
lement aux insectes à larves perforantes ; leurs
essais portent sur les cafés de Liberia, Stenophylla et du Chari.
Les plantations de caoutchouc sont dans un
état stationnaire. Les colons qui ont entrepris la
culture du ficus elastica attendent d’avoir
obtenu des résultats satisfaisants pour étendre
leurs exploitations. Un colon de Thai-Nguyên
a créé des pépinières d’Hevea, malgré les
échecs subis jusqu’ici par les essais officiels
d’introduction de l’Hevea sous le climat du
Tonkin, qui ne semble pas convenir à cette
plante équatoriale.
On trouve, sur un certain nombre de con:
cessions, des champs importants de lemongrass (citronnelle, verveine du Tonkin). La
hausse de l’essence de lemon-grass a rendu à
cette plante l’intérêt qu’elle avait perdu pen
dant l’année 1910 ; aussi la culture s’en estelle très notablement étendue.
Les planteurs de thé s’attachent à améliorer
la préparation de la feuille et se sont lancés
dans le commerce de la fleur qui, sans donner
de gros bénéfices, est pourtant digne d’inté
rêt. La récolte de 1912 a été abondante. Malheu
reusement le commerce exclusivement indochinois de la fleur de thé se trouve gravement
entravé par l’assimilation récente faite par la
Métropole, de ce produit spécial, très pauvre
en alcaloïde, aux thés véritables.
La culture des textiles, chez les colons fran
çais,est dans un état stationnaire. Les surfaces
en agave ne se sont pas accrues.Quant aux es
sais de culture de coton,caravonica et de ramie
tentés par un colon de Yên-Bay, ils ont abouti
à un échec facile à prévoir, d’après les nom
breuses observations antérieures enregistrées
par les services techniques. Le coton arrive
difficilement à m ûrir ses gousses sous le cli
mat humide de la Haute Région ; quant à la
ramie, la main-d’œuvre nécessaire au défibrage
est trop considérable pour que son exploita
tion soit rémunératrice.
La culture du jute s'étend lentement chez
certains colons des régions de Phu-Doan et
de Phu-Yên-Binh. Le grand obstacle à cette
culture, les expériences passées du service
agricole l’ont démontré, c’est la place qu’elle
doit occuper dans les assolements ; elle arrive
à des époques qui "Ane les récoltes antérieures
ou postérieures, en déplaçant les dates aux
quelles les opérations qui les concernent doi
vent se faire et elle réclame la main-d’œuvre
au moment où celle-ci est sollicitée par d’autres
travaux plus importants.
�— 62"Les plantes à huile sont peu cultivées par les
colons. On rencontre seulement chez les plan
teurs de café, des bancouliers et des abrasins
utilisés comme arbres d’ombrage. Le produit
de ces arbres est peu important ; il se trouve
encore diminué par les vols qu’il est à peu près
impossible d’empêcher. La récolte de 1912 a
été moyenne. Les demandes de la Métropole
portant sur cet oléagineux deviennent de plus
en plus importantes.
Plusieurs colons recherchent les plantes de
bon rapport qui pourraient être cultivées avec
profit concurremment avec le café. Il y a lieu
de signaler à ce sujet les essais de M. Blanc à
Son-Cot et de M. Bernard, à Yên-Lay qui por
tent sur le tabac , la canne à sucre, la vanille,
la camomille, le vétiver, le piment, etc. Il se
rait intéressant pour ces colons de profiter des
bonnes dispositions de la Régie française et
de faire naître rapidement avec la Métropole
un courant commercial qui pourrait prendre
d’assez, vastes proportions et créer pour le Tonkin une nouvelle source de richesse. Mais leurs
plantations ne se trouvent pas situées dans les
régions dont le produit a été reconnu supérieur
par la commission interministérielle des ta
bacs. D’autre part, les indigènes sont encore
incapables de comprendre l’avantage qu’ils au
raient à y développer cette culture et les
qualités qu’ils demandent au tabac sont très
différentes de celles qu’exigent les manufactures
d’Europe.
Les sollicitations du Département demeurent
donc tout à fait vaines en ce qui concerne
cette culture.
Annam
La colonisation européenne a fait peu de
progrès en Annam durant la période des douze
derniers mois. Elle se développe avec une len
teur extrême en raison des difficultés que les
colons déclarent rencontrer pour le recrute
ment de leur main-d’œuvre.
Dix concessions provisoires ont été accordées
en Annam depuis le 1er juillet 1911. Ce sont :
Dans la province de Thanh-Hoa : Une con
cession de 92 ares, 50 centiares accordée par
arrrêté du 22 juillet 1911 à M. Prompt à BinSon. Ce planteur se propose d’y entreprendre
la culture du café et d’y édifier des bâtiments
d’exploitation agricole.
Line concession de 560 hectares 56 ares 98
centiares accordée par arrêté du 3 octobre 1911
à M. Guy (Léon), à Bim-Son. Ces terrains qui
faisaient partie de l’ancienne concession Didon
dont M. Guy a obtenu à titre définitif 190 hec
tares sont déjà pour une part, mis en valeur
par ce colon.
Dans le Thanh-Hoa : Une concession de 498
Ha. 87 a. 75 ca. accordée par arrêté du 20 sep
tembre 1912 à M. Gautier jean, à Yen-Nam.
Dans le Nghé-An une concession de 120
hectares accordée par arrêté du 25 juillet IP11
à M. G. Ferez. Le concessionnaire se propose
d’y cultiver le jute et d’v faire des pâturages.
Une concession de 8 ares. 68 accordée "par
arrêtée du 2 mai 1912 à M. Eyckermann, colon
à Xiên-Khouang, à Cua-Rao. Cette concession
n’a pas un caractère agricole, elle a pour but
l’installation d’un entrepôt pour le commerce
des produits laotiens, caoutchouc et autres,
provenant du Trân-Ninh.
Dans le HàTinh : Une concession provisoire
de 64 ares accordée par arrêté du 19 juillet
1912 à MM. Guichard frères.
Line concession définitive de 1 Ha 4 a. 66 ca.
accordée à M. Siess par arrêté du 30 août 1912.
Dans le QuangNgai : Une concession de
50 hectares accordée par arrêté du 25 jan
vier 1912 à M. Tissier, domicilie à Trung-Son ;
le concessionnaire a l’intention de mettre ces
terrains en valeur par la culture du thé, du
poivre et du café.
Dans le Binh-Dinh : Une concession de 500
hectares accordée par arrêté du 21 juillet 1911
à M. Delignon à Phu-Phong. Ces terrains se
composent en majeure partie de rizières aban
données que le concessionnaire veut remettre
en culture ; il se propose, en outré, de plan
ter les points élevés en caoutchouc du Para.
Dans la province de Khanh-Hoa : Une conces
sion de 35 hectares, accordée par arrêté du
27 juin 1912 à M. Salomez, entre Thuy-Triêu
et Cam-Linh sur la baie de Cam-Ranh. Le bé
néficiaire a l’intention de cultiver ces terrains
en rizières, en thé et en café.
Deux concessions provisoires ont été trans
formées en concessions définitives. Ce sont :
Dans la province de Nghê-An : La conces
sion Lejeune, à Anh-Son, de 110 hectares,
accordée définitivement par arrêté du 24 août
1911. Cette concession est cultivée pour la plus
grande partie en maïs ; deux petits mamelons
qui s’y trouvent sont plantés en caféiers. Il
existe sur ces terrains une métairie en bois
couverte en chaume avec communs et étalons.
Dans la province de Hà-Tinh : La concession
Mann, à Binh-Lang, de 70 hectares, accordée
définitivement par arrêté du 24 mai 1911. Ces
terrains ont été transformés en entier par le
concessionnaire en pâturages d’attente pour les
bestiaux dont il fait le commerce. Deux éta
bles couvertes en tuiles ont été élevées.
La mise en valeur des concessions existantes
s’est poursuivie d’une façon normale ; elle a
eu à subir, elle aussi, les conséquences des
mauvaises conditions climatériques qui ont nui
aux cultures indigènes.
Dans le Nord, les importantes concessions
de MM. Chazet, Bordet et Ferez forment un
ensemble de près de 1.500 hectares presque en
tièrement défrichés et mis en culture. Les
plantations de café (arabica) leur ont déjà
donné les résultats les plus encourageants.
Leurs troupeaux comptent ensemble de 1.400 à
1.500 têtes de bétail, parmi lesquels certains
sujets ne seraient pas déplacés dans nos con
cours agricoles de France. MM. Chazet et
Ferez ont entrepris en outre sur une assez
.grande échelle la culture du jute indien. La
sécheresse exceptionnelle de l’été dernier a
sensiblement diminué, pour cette année, le
rendement de cette culture ; néanmoins, le pro
duit est largement rémunérateur, étant donné
sa très belle qualité qui lui a valu jusqu’ici de
faire prime sur les marchés du Havre et de
Dunkerque.
Dans la province de Vinh, la situation est
stationnaire. Les frères Chazet, qui ne faisaient
jusqu’ici que du jute et de l’élevage, ont planté
cependant de vastes espaces en caféiers, plan
tations qui leur donnent actuellement les plus
belles espérances.
M. Guy, planteur dans la province de QuangTri a fait l’acquisition de 1.140 marcottes, 1.100
plants de ficus elastica et 2.800 lianes de caout-
�— 63 —
chouc de Madagascar à la station de Huê. La
cession des plants de cette dernière espèce est
faite gratuitement, cette liane a été récemment
importée en Annam où elle est de belle venue.
Les sujets que possèdent les services agri
coles et commerciaux sont encore trop jeu
nes pour servir aux expériences qui permet
tront de recueillir les enseignements pratiques
sur la valeur industrielle de cette essence eii
Annam.
Les colons, relativement nombreux, installés
dans la province de Quang-Nam mettent tous
leurs efforts au développement de leurs cul
tures. Les principales de celles-ci sont le thé,
le café, le mûrier, le cannelier, le poivrier. El
les semblent donner des résultats satisfaisants,
mais la plupart des plantations sont encore
trop jeunes pour qu’il soit possible de se pro
noncer d’une manière certaine sur l’avenir de
ces cultures. En outre, depuis deux ans, un
essai intéressant a. été tenté en ce qui con
cerne l’hévéa, à Phuc-Tuong, sur la conces
sion de M. Bertrand.
Au Binh-Dinh, les concessions agricoles sui
vent un développement normal. Les principales
cultures qui y sont entreprises sont le riz, le
thé, le café, ï’hévéa et le cocotier.
Les plantations de la province de Khanh-Hoa
sont prospères. Sur la concession de l’Insti
tut Pasteur è Suôi-Giao, la récolte de caoutchouc est abondante. Une faible partie des
hévéas seulement est en exploitation et cha
que année la surface exploitable augmente. La
surface plantée, qui s’accroît elle-même d’une
quinzaine d’hectares par an, est de 120 hec
tares. D’importants défrichements viennent d’ê
tre opérés sur cette concession. Sur une autre
concession, la culture de l’hévéa va être en
grande partie substituée à celle du riz. 4.000
pieds ont déjà été plantés. Sur l’ancienne con
cession de Piolsnt. rachetée par M. Vernet, la
culture du riz est abandonnée et remplacée pe
tit à petit par celle de l’hévéa. 25 hectares sont
déjà plantés. Le nouveau concessionnaire se
propose de ne faire que le riz nécessaire à la
nourriture de ses ouvriers et destine tout le
reste du terrain à l’hévéa.
Dans la province de Phan-Rang, la situation
des concessions agricoles semble assez pré
caire par suite des mauvaises récoltes de l’an
dernier. Les colons ont beaucoup de difficulté
à conserver sur leurs terres la main-d’œuvre
qui leur est nécessaire. Le niveau de l’eau a
baissé de 0 m. 80 dans le canal Pérignon et
les rizières hautes, à l’irrigation desquelles il
servait, se trouvent actuellement privées d’eau.
Les pins de Lang-Bian ont fait l’objet de plu
sieurs demandes d’exploitation en périmètre
réservé, qui n’ont pas encore reçu de solution,
en raison des difficultés qu’elles soulèvent et
dont l’examen n’est pas terminé.
L’expérience montre chaque année que les
Européens qui veulent faire de la colonisation
ont besoin de très forts capitaux, et que ceux
qui ont encouragé des particuliers disposant
d’une somme de 25 ou 30.000 francs dans cette
voie ont non seulement commis une grave er
reur, mais, en outre, une faute. Il est indis
pensable de revenir sur cette fausse conception
car le colon doit pouvoir supporter plusieurs
mauvaises années consécutives, et, pour cela,
il faut qu’il possède une sérieuse réserve en
numéraire.
Cambodge
La colonisation européenne a suivi, pendant
l’année 1912, les modifications suivantes :
Un arrêté, en date du 16 janvier 1912, déter
mine sur des bases nouvelles les conditions
dans lesquelles les colons qui créent, élèvent
ou entretiennent des reproducteurs de choix de
l’espèce chevaline ont droit à des primes pro
portionnelles au nombre d’animaux qu’ils pos
sèdent et à la durée de l’élevage qu'ils prati
quent.
L’arrêté du 26 septembre 1905, qui institue
des primes à l’agriculture et à l’élevage, a été
complété par celui du 16 janvier 1912, afin
de favoriser l’introduction d’animaux étrangers
et d’éliminer de la participation aux primes
les colons dont le troupeau ne présente pas les
conditions requises pour être considéré comme
troupeau d’élevage. Les plantations de MM.
Durieux et L. Weinschenk et Cie, toutes deux
plantées en kapok, ont subi, du fait .d’incendies
de brousse, dus à la longue saison sèche de
1911-1912, des dommages très graves.
Pour ce qui est des autres concessions, elles
se développent normalement et il y a lieu de
citer, comme essais intéressants, les Dlantations de kapok et d’hévéas dans l’île cTe Kaslognhieu, et l’introduction de la culture "de l’hévéa au cap Kep, chez M. Dupuv et à Véal-Rinh
chez M. Bouillod.
�ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS
DE L’INDE
Comme les Etablissements de la Côte des Somalis, les Etablissements français de l’Inde
sont surtout des ports de transit. La. part la
plus importante de leur commerce provient de
l’exportation des arachides qui s’embarquent à
Pondichéry. En 1911 et en 1912 les quantités de
cette graine exportée n’ont fait que s’accroî
tre.
Les seuls produits d’importance propres à nos
Etablissements sont les filés de coton et les
guinées. Malheureusement, ces articles sont en
butte aux attaques des fabricants de la Métro
pole qui par one séiie de mesures s’efforcent
de faire limiter leur importation dans les co
lonies françaises qui constituaient leur prin
cipal débouché.
Nous n’avons sur le commerce de cette pos
session que les chiffres ci-dessous que nous
communique le gouverneur.
1912
Commerce général
1911
Importations... Fr.
8.618.302
9.031.780
Exportations...
37.988.286
37.218.209
To t a l . . . .
Fr.
46.606.588
46.249.989
E x p o rta tio n s
1912
1911
Huiles de sésames....... .......
Huiles d’arachides................
Poissons secs .....................
Arachides en coques..........
Arachides dèccutiquées.......
Guinées.................................
Filés........................................
QUANTITÉS
VALEURS
QUANTITÉS
VALEURS
k il.
francs
k il.
francs
252.000
67.000
52.000
■9.825.000
76.373.000
1.633.000
1.208.000
66.888
33.120
12.283
1.877.678
20.551.924
4.868.151
2.827.231
87.020
72.760
129.750
5.281.400
85.728
1.200.320
1.1016
60.029
43.782
34.533
1.112.563
22.264.008
3.752.490
2.323.575
(1) Communiqué à l’Institut Colonial par M. le Gouverneur des Etablissements Français de l'Inde. — On
n’a pas publié d’autres renseignements officiels sur cette Colonie.
�COLONIES DU PACIFIQUE
Les années 1911 et 1912 ont été marquées
pour nos diverses possessions du Pacifique et
de l’Océanie par des progrès très appréciables
de la colonisation européenne.
En Nouvelle-Calédonie l’exploitation des mi
nes est devenue de. plus en plus active grâce
à l’introduction d’un important matériel et
à l’emploi d’un nombreux personnel. En'
vue du traitement du nickel, quatre grandes
usines sont en voie de construction, ainsi qu’u
ne usine pour le traitement du chrome. La
prospérité commerciale de l’île paraît donc
assurée pour de longues années. Les vaillants
colons qui se sont adonnés à la culture du sol
ont cru voir un instant leurs efforts récom
pensés par les hauts prix atteints par leur
récolte de café. Malheureusement, l’Hémileia,
la maladie qui a dévasté les plantations de
Ceylan et de Java, a fait de graves 'dégâts en
19iZ. Les planteurs ne se sont pas découragés
et en même temps qu’ils entreprenaient la lutte
au moyen des traitements anti-cryptogamiques,
ils ont commencé la plantation des variétés ré
sistantes comme le « Robusta ».
A la Nouvelle-Calédonie, il en a été de même
et il faut espérer que, de la même manière, nos
planteurs de ces îles sauront triompher de la
mauvaise fortune passagère.
Les Etablissements de l’Océanie sont égale
ment en progrès constants. Les exportations de
ces îles sont passées de 3.145.000 frs en 1908 à
8.481.000 frs en 1912.
11 est vrai qu’une partie de la plus value
provient de la hausse des vanilles alors que
les quantités ont diminué. Une grave maladie
sévit actuellement dans certains districts et
là aussi le besoin d’une direction scientifique
se fait impérieusement sentir.
Les diverses îles sont mises peu à peu en
valeur et leur prospérité doit suivre une pro
gression normale.
NOUVELLE CALEDONIE ET DÉPENDANCES O
Commerce spècial
Importations... Fr.
Exportations...
T otal . .
. Fr.
1911
13.696.557
11.640.241
1912
14.019.098
12.637.058
Commerce général
Importations... Fr.
Exportations .. Fr.
1911
15.155.590
13.099.274
1911
15.316.755
13.974.715
25.336.798
26.656 156
T otal .
... Fr.
28.254.868
29.301.470
E x p o rta tio n s
1912
1911
DESIGNATION
QUANTITÉS
4
Minerais de nickel...................
»
de chrome.................
Café..........................................
Coprah......................................
Conserves de viandes..............
Peaux........................................
Caoutchouc...............................
Nacre........................................
Coton........................................
Mattcs de nickel.....................
» de cuivre.....................
kil.
120.05^817
32.80S.098
649.049
2.984.986
397.345
318 494
11.142
572.189
45.419
2.993.424
1.528.655
Le gouverneur de la Nouvelle-Calédonie a
bien voulu nous adresser un rapport sur la si
tuation économique de la Nouvelle-Calédonie
pour 1912, que nous combinons avec les ren
seignements très complets publiés par le « Bul
letin du Commerce de la Nouvelle-Calédonie et
des Nouvelles-Hébrides » (février-mars 1913).
VALEURS
francs
3.601.797
1.144.042
1.279.740
1.451.683
390.815
291.765
101.400
263.062
90.838
2.137.622
505.914
QUANTITES
t
kil- .
74.3034212
•SITM6.847
410.336
2.856.513
414.707
345.824
7.376
759.799
200.603
5.097.834
»
VALEURS
francs
2.526.444
1.767.068
902.366
1.698.302
427.686
257.106
62.336
528.878
401.206
3.600.033
»
La situation économique de la Nouvelle-Calé
donie a présenté jusqu’à ces dernières années,
une instabilité assez déconcertante. Les pério
des de crises se succédaient par intermittence,
causées principalement par un arrêt ou par
un ralentissement des exploitations minières.
Leurs conséquences étaient d’autant plus sen-
(1) Tableau communiqué à l’Institut Colonial par M. le Gouverneur ;de la Nouvelle-Calédonie.
�-
sibles que la population est peu nombreuse et
que le produit des mines constitue la partie la
plus importante des richesses de la colonie.
De 1890 à 1895, le pays fut très éprouvé par
une de ces crises qui l’oblige à licencier une
partie de ses fonctionnaires. Après une reprise
des affaires dont le point culminant a été
atteint en 1902 une nouvelle dépression s’est
produite et s’est prolongée jusqu’ à 1910. A par
tir de cette date, on constate un relèvement
marqué dans toutes les branches de l’activité
calédonienne et principalement dans l’indus
trie minière. En effet, le chiffre du commerce
extérieur qui avait atteint 25.500.000 frs en 1902
puis était progressivement descendu à 17 mil
lions en 1909, a repris en 1910, une courbe ra
pidement ascendante pour arriver en 1912 au
chiffre de 29.250.000 francs, le plus élevé qui
ait encore été réalisé en Nouvelle-Calédonie.
Certains indices permettent de présumer que
la situation prospère actuelle est assise sur des
bases plus durables que précédemment. Il est,
en effet, d’un excellent augure pour l’avenir
que l’industrie minière soit enfin rentrée dans
la voie de la fusion sur place des minerais.
La création des hauts fourneaux de Nouméa
et de Thio, les installations hydro-électriques
de Yaté et de Tao, les énormes capitaux qui
y sont engagés nous sont une garantie qu’il
ne s’agit pas d’une reprise éphémère, mais d’u
ne orientation décisive vers une exploitation
régulière et permanente des richesses du soussol calédonien.
Le Commerce général de 1912 eut largement
dépassé le chiffre de 30 millions si les expédi
tions et les arrivages n’avaient subi un arrêt
pour deux causes ;
1° La peste qui a duré du 23 septembre 1911
au 8 janvier 1912.
2° La non arrivée successive au port de Nou
méa de deux vieux paquebots des MM. dans la
même période, arrêtés à Sydney pour répa
rations.
MINERAIS
Voici les exportations des minerais de nic
kel et de chrome depuis l’année 1900 :
Nickel
—
1900
1901
1902
1903
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
1912
Chrome
—
Nickel mattes
l r" fusion
—
tonnes
tonnes
tonnes
100.314
133.676
129.653
77.360
90.655
125.289
130.610
101.707
120.028
82.028
115.342
120.059
74.312
40.474
17.451
10.381
21.137
43.197
51.375
57.367
31.552
46.309
32.136
28.244
32. 806
51.516
»
» »
» »
» »
» »
»»
» »
» »
» »
» »
0.768
2.993
5.908
>î
66
-
La valeur totale des minerais exportés, com
parée avec les trois années précédentes, se
présente ainsi :
Minerais
1909
1910
1911
1912
Fr.
Fr.
Fr.
Fr.
Nickel..................
2.406.7*0 3.087.465 3. COI.79:) 2.526.444
C hrom e................... 1.006.500
696.100 1.144.0>2 1.768.068
—
Cobalt......................
69.235
Néant
Nèani
—
—
Cuivre..............................
546 100.000
—
—
Plom b......................
Néant
2.200
—
—
Fer....................................
139 Néant
—
3.600.033
Nickel en m attes..
Néant 705.197
—
—
Cuivre en m a ttes..
Néant
Néant
La valeur attribuée par la Douane —
d’après les mercuriales fournies par la Cham
bre de Commerce et les déclarations des expé
diteurs — est la suivante :
Années Nickel
la tonne
Chrome
la tonne
Nick. en m attes
Malte ferro
la tonne
nickel de Tao.
Néant
58 fr.
1905 45 fr.
42 »
1906 30 »
45 »
1907 35 »
45 »
Î908 35 »
32 »
1909 20 .»
1910 27 »
25 » 50 700 fr.
1911 30 »
35 >»
700 »
700 » 1.000 fr.
1912 34 »
35 »
P ar suite, la valeur totale des minerais exportés a figuré dans les statistiques annuelles
depuis 1901, pour les sommes suivantes :
1901 — 8.913.336
1907 — 5. 557.651
1908 — 6.944.879
1902 — 9.974.460
1909 — 3.921.031
1903 — 6.394.948
1904 — 8.348.472
1910 — 4.590. 962
1911 — 7.701.308
1905 — 8.881.516
1912 — 7.894.545
1906 — 6.639.453
En 1912 les minerais ont été dirigés sur les
contrées suivantes :
—
—
—
—
NICKEL
France __
Angleterre .
Allemagne .
Belgique ..
Etats-Unis .
Hollande ..
Australie ----
CHROME
kil.
kil.
3.251.200
7.015.827
44.638.197
6.429.480
13.423.000
6.374.500
12.995.815
1.599.120
—
13.431.520
—
12.446.000
—
3.200.000
Minerai de chrome. — Le minerai de chrome
est produit par une seule maison : Chrome Cy
Ltd cependant la maison Ballande a expédié
la quantité de 1.524 tonnes de minerai dè
chrome provenant d’un stock ancien extrait
à la mine Bellacoscia à Paagoumène.
Le minerai de chrome expédié en Australie
a été transbordé sur des cargos lainiers.
Minerai de Nickel. — Les minerais exportés
l’ont été par les expéditeurs suivants (quanti
tés en tonnes) :
1912 1911 1919 1909
1908
Société le N ick el... 45.081
Maison Ballande .. 16.065
Maison de Béchad.e 10.269
83.642
31.800
—
70.000 55.000
45.000 28.000
—
—
105.000
15.000
—
�-
67 -
Le minerai de nickel exporté en France a
été expédié par la Société le Nickel à son usine
d’affinage du Havre ainsi que le minerai ex
porté en Angleterre pour l’usine d’affinage de
la Société à Glascow.
Celui exporté en Belgique (Anvers) provient
de la Société des Hauts-Foumaux de Nouméa
qui l’ont expédié à leur usine d’affinage.
Le minerai à destination d’Allemagne (Hann
bourg) a été expédié par la maison de Bêcha de
à la maison Rrupp.
La maison de Béchade au cours des années
1910 et 1911 a exporté à peu près les m êm es
quiatités qu’en 1912, mais ces expéditions
étaient comprises dans celîés "de la Société Le
Nickel.
Mattes de nickel. — Les mattes de nickel ont
été exportées sur les contrées suivantes :
France ........................... 1.73066 Kil.
Belgique ....................... 2.99*7.330
Australie ......................
367.738
Les mattes de nickel exportées l’ont été par
les expéditeurs suivants (quantités en kilog.) :
1912
Sté des H. Fourn. N ou m éa.. 3.367'.058
Société Le N ic k e l................. 7.625 .«600
Société de
Tao.................
—
—
2.899.000
737.000
940.000
40.000
105.166
-
A noter que la Société le Nickel n’a opéré
qu'une seule expédition, en fin d’année, et que
l’usine hydro-électrique de Tao n’est qu’une
usine d’essais.
Les mattes produites par la Société des
Hauts-Fourneaux de Nouméa et Le Nickel
contiennent 'de 43 à 45 p. cent de nickel et cel
les de la Société de Tao, dites ferro-nickel plus
de 50 %. En conséquence, les mattes exportées
par ces trois usines représentent une quantité
minimum de nickel métal suivante :
L’exportation de nickel de 1912 peut donc se
chiffrer comme suit :
Minerai brut, teneur de 6 à 7 %. 72.315,212 k.
Mattes à la teneur de 43 à 50 %. 36. 600.000 k.
Total . . . .
108.915.212 k.
représentant la véritable quantité de minerai
exporté, c’est-à-dire qu’il a été exporté moins
de terre, mais une matière métallurgique de
valeur ayant nécessité pour sa transformation
un important matériel, un nombreux personnel
et une grosse quantité de combustible et de
fondants. Ce sont là des facteurs nouveaux qui
ont apporté un gros appoint en faveur du com
merce général de la colonie.
Les trois usines qui ont exporté des mattes
à une teneur secrète mais que nous pouvons
évaluer à quelques unités près, ont donc,
au minimum, produit les quantités de nickelmétal pur suivantes :
Société des Hauts-Fourneaux de
Nouméa, 3.367.058 kilos de
mattes à la teneur de 45 %,
soit .............................................. 1.515.176 k.
Société le Nickel, 1.625.600 kilos
de mattes à la teneur de 45 %,
soit ...........................................
731. 520 k.
Société de Tao, 105.166 kilos
de mattes à la teneur de 50 %,
soit ...............................................
52.583 k.
Total du nickel-métal pur
2.299.279 k.
Le nickel en mattes des deux premières so
ciétés doit subir encore trois opérations en Eu
rope avant d’être définitivement affiné, le fer
ro-nickel produit par l’usine de Tao ne subit
qu’une seule opération avant d’être employé
par les usiniers d’Europe.
On peut prévoir, pour l’année 1914, l’achève
ment des gigantesques travaux de l’usine hy
dro-électrique de Yaté, construite par la So
ciété Le Chrome et 1915 celle définitive de Tao
dont la marche est assurée par la captation de
trois chutes d’eau situées à Tao même et de
deux autres, d’un débit plus considérable pla
cées dans une région voisine mais dont l’éner
gie électrique pourra facilement être concen
trée à Tao.
A ce moment, la colonie possédera quatre
grandes usines de transformation des mine
rais entre les mains de puissantes sociétés, et
pourvues des plus récents procédés industriels
et scientifiques. Toutes les quatre auront pour
base le traitement du minerai de nickel.
Toutefois, l’avenir minier de la colonie ne
devrait pas exclusivement être entrevu par
l’exploitation indéfinie et intensive de nos mi
nes de nickel. L’exploitation de nouvelles mi
nes exige des travaux préalables considéra
bles et coûteux : ceux du bassin de la Ouenghi (Société le Nickel), du mont Dô (Société
du mont Dô) et les mines de Téné (Société des
Hauts-Fourneaux de Nouméa) vont entraîner
des dépenses de 500.000 francs à un million.
Les massifs miniers pouvant supporter de telles
dépenses peuvent se compter. Quoiqu’en assu
rent certaines personnes connaissant peu la co
lonie, nos gisements miniers ne sont pas iné
puisables et le but constant de notre adminis
tration doit être d’empêcher la dilapidation de.
nos richesses minières et de sauvegarder l’ave
nir.
Depuis quelques années la production vérita
ble du nickel-métal n’a pas sensiblement aug
mentée, le nickel-métal est un produit relati
vement trop cher pour que l’emploi se soit
généralisé dans toutes les constructions et nous
ne pouvons espérer concurrencer victorieu
sement la production minière canadienne
Si nos réserves de minerai de chrome sont,
largement suffisantes pour assurer pendant
une longue période d’années une exploitation
aussi intensive que celle de 1912, il faudrait
cependant orienter nos mineurs vers l’exploi
tation de la houille, du cinabre, de l’or, du
cuivre, etc., toutes industries possibles, en en
visageant même la. situation toute particuliè
re de la Nouvelle-Calédonie. En faisant con-
�-
naître toutes les ressources minières et en en
courageant les initiatives, l’administration
remplirait le rôle de gérante des intérêts com
merciaux de la colonie, qui devrait être le
sien. Il nous est agréable de constater que le
Service des Mines, en voie de réorganisation
entre définitivement, avec un Chef actif et
éclairé dans cette voie commerciale qui aurait
dû être depuis longtemps son seul objectif.
PRODUITS AGRICOLES DIVERS
L’exportation des produits autres que les
minerais est la suivante :
Produits divers ........
6.040.170 fr.
Minerais et m a tte s __
7.894.545 fr.
Total d’exportation en
1912 ............................... 13.934.715fr.
L’exportation et la valeur des produits au
tres que les minerais s’accroît sans cesse
depuis quelques années avec les conditions cli
matériques favorables, l’augmentation peu
sensible mais continue de la population agri
cole ainsi que de l’augmentation des cours de
certains produits :
1907 . 2.946.510 fr.
1901 .. 2.139.156 fr.
1902 .. 2.306.763 »
1908 . 3.186.968 »
1909 . 3.783.927 ><
1903 .. 2.568.917 »
1910 . 5.142.085 »
1904 .. 2.603.120 »
1911 . 5. 397.965 »
1905 .. 2.558.759 »
1912 . 6.040.170 »
1906 .. 2.570.184 »
La valeur des principaux produits attribuée
par la douane à leur sortie, est la suivante :
Café, 2 fr. 20 le kilo.
Coprah, 250 fr. la tonne.
Caoutchouc, 8 fr. et 9 fr. le kilo.
Coquillages de nacre, 600 et 725 fr. la tonne.
Biche de mer, 150 et 250 fr. les 100 kilos.
Coton fibres, 1 fr. 60 et 2 fr. le kilo.
Bois de santal, 500 fr. les 1.000 kilos.
Café. — Depuis 1900, les exportations ont
donné les chiffres suivants, quantité et valeur :
fr.
kil.
1900....
354.305
275.929
442 702
1901. ..
879.455
945.946
1902....
548.305
1903....
626.478 1.036.741
1904....
554.163
346.253
295.412
1905....
500.258
1906....
283.790
482.458
1907.. .
458.462
323.731
505.460
1908....
354.285
1909....
775.972
461.320
1910....
518.927
850.236
1911....
649.114 1.279.748
1912....
827.318
376.054
Pour 1912, la statistique de la Douane a compris dans nos exportations de café, celui pro
venant des Nouvelles-Hébrides et qui a été
traité à l’usine Liétard, soit 34.312 kilos que
nous avons retranchés ici de la liste générale
des exportations figurant en première page.
Cependant, pour être fixé sur le déficit réel
de notre production, il convient de tenir com
pte de la quantité de 126.284 kilos, expédiée
par le premier paquebot de janvier, provenant
de la récolte de 1912 et qui aurait dû être char
gée en décembre si le paquebot des MM. avait
effectué son voyage habituel. Le chiffre d’ex
portation devrait donc être ainsi fixé pour
1912 : 502.338 kilos pour 1.105.103 francs.
68
—
La production de café a diminué de près de
147 tonnes d’une année à l’autre alors qu’a
vant les ravages de l’hemileia on pouvait
compter sur une récolte supérieure à celle de
1911.
Le fléau continue sa marche lente, mais inin
terrompue, les caféeries bien abritées et dont
le sol est constitué par un profond humus res
tent indemnes jusqu’à ce jour. Le Robusta
est planté partout, mais ce nouveau plant ne
commencera à produire qu’en 1917.
Coprah. — Les exportations depuis 1903 sont
les suivantes :
485.480 fr.
1903 1.745.115 kilos
678.576 —
1904 2.214.000
545.000 —
1905 1.710.414
1906 1.264.210
341.908 —
308.720 —
1907
919.517
403.416 —
1908 1.486.970
1909 1. 966.997
684.938 —
1910 1.917.850
835.620 —
1911 2.984.986
1.138.043 —
1912 2.856.113
1.621.238 —
L’exportation a fléchi par rapport à 1911 de
128.873 kilos, alors que la valeur a augmenté
pour cette même période, de 483.195 francs.
Cette anomalie s’explique par la quotation ar
bitraire donnée par la Chambre de Commerce:
520 fr. la tonne en 1912 alors qu’en 1911 il
n’avait été coté à la sortie que 420 fr. la tonne
quoique les cours se soient maintenus toute
l’année entre 460 et 530 fr. la tonne. Voici les
inconvénients résultant d’évaluations fantaisis
tes.
Pour mieux fixer la production calédonienne
de 1912, il conviendrait de retrancher de ce
chiffre 180 tonnes, provenant des Nlles-Hébri
des et d’ajouter 600 tonnes expédiées par le
paquebots Sydney des M. M. qui aurait dû,
faire partie des exportations de décembre 1912
(si ce navire était venu à sa date), soit 2.856
tonnes moins 180 = 2.676 + 600 tonnes = 3.276
tonnes pour l’année 1912 et une valeur de
1.703.000 fr.
Notre Administration, que nous voyons s’é
garer en voulant renforcer l’autorité des chefs
sauvages et vicieux et en rêvant l’institution
des tribunaux indigènes à plusieurs degrés (en
exécution d’ordres formels du Ministère) serait
mieux inspirée en les encourageant à soigner
et à étendre leurs cocoteraies.
C’est la politique indigène anglaise et alle
mande aux Fidji et aux Samoa.
—
—
—
—
—
—
—
—
—
Coquillages de nacre. — Exportation depuis
1905 :
1905 — 344.246 kilos.
69.455 francs.
))
113.394
1906 — 891.593 ))
))
1907 — 932.575 »
184.398
))
1908 — 821.151 ))
162.036
))
1909 — 588.653 ))
112.684
))
1910 — 990.049 ))
276.229
1911 — 572.189 ))
))
239.214
1912 — 759.791 ))
))
511.385
La production s’est relevée et il n ’y a peut
être pas lieu de s’en féliciter, cet accroissement
étant surtout dû aux nombreux pêcheurs japo
nais qui se sont évadés des mines de la Société
le Nickel et des Hauts Fourneaux de Nouméa,
préférant leur indépendance et les risques du
métier de pêcheur aux contraintes du métier
�—769
de mineur pour lequel ils avaient signé un
contrat.
Les bancs du précieux coquillage sont dévas
tés faute de surveillance.
Caoutchouc. — Exportation depuis 1905 :
195.556 francs
1905 — 22.647 kil.
))
1906 — 36.111 ))
368.110
»
1907 — 31.418 ))
311.023
))
90.111
1908 — 9.749 ))
>:
1909 — 27.737 »
210.508
1910 — 21.184 ))
251.172
»
101.400
1911 — 11.142 ))
»
62.336
1912 — 7.376 »
Le caoutchouc est en constante diminution
quoique les prix soient encore rémunérateurs:
les voleurs de latex ont détruit bien des ba
nians de Sâ avec les incisions trop fréquentes :
la surveillance est fort difficile à exercer pour
empêcher la destruction de ces arbres. Une ré
pression sévère aurait peutêtre pu arrêter les
vols de latex.
Conserves de viande. — C’est l’usine de
Ouaco seule qui exporte des conserves pour le
commerce. Sa situation est régulière et son
abatage moyen de 15 têtes par jour.
L’usine de conserves de l’Orphelinat doit
opérer sa réouverture en mai prochain, et d’a
près les dispositions prises la campagne serait
sérieuse.
Bétail vivant. •— Il a été embarqué 62 têtes
pour Tahiti par les cargos de la Société navale
de l’Océanie. Si l’opération réussit, le port de
Papeete appelée à une grande importance dès
l’ouverture du canal de Panama peur devenir
un bon client pour notre élevage.
M. Magnier, président du Syndicat des Négo
ciants en café de Marseille, s'exprime ainsi
dans son rapport sur les cafés de la 5e expo
sition de l’Institut Colonial :
Une maison de Marseille a exposé des échan
tillons de café provenant de livraisons faites
par ces colonies. Le café gragé et nature est
d’un aspect remarquable qui témoigne du souci
Biche de mer. — Exportation depuis 1906 :
qu’ont eu les planteurs d’améliorer sans cesse
1909 — 32.647 k.
1906 — 45.233 k.
leurs produits. Il n’est pas douteux que,
1910 — 32.760 »
1907 — <97.759 »
surtout depuis quelques années, la Nouvelle1908 — 55.984 »
1911 — 25.783 »
Calédonie ait offert à la consommation des
1912 — 29.387 »
cafés remarquables et toujours en progrès. Le
Il y a une légère augmentation de 3.000 ki grageage en particulier est parfaitement réus
los : de même que pour les trocas, elle est due si. « Il est à déplorer que ces deux colonies se
au nombre croissant de pêcheurs japonais en
envahies par l’« Hémileia Vastatrix »,
rupture de contrat et qui dévastent les fonds voient
est une maladie d’origine cryptogamique
peuplés d’holoturies et de coquillages de nacre. qui
due aux champignons microscopiques appar
tenant au groupe des urédinies, comme ceux
Cotons. — Exportation des cotons depuis
qui produisent la rouille de nos céréales. Le
1908 :
développement de l’Hémileia Vastatrix se pro
1908 —
1.100 fr.
duit surtout pendant les mois chauds de la
575 k.
saison des pluies. L’Hémiléia s’attaque aux
1909 —
3.534 »
6.879 »
21.456 »
12.192 »
1910 —
caféiers à tous les âges et se propage avec une
90.838 »
45.209 »
1911 —
rapidité foudroyante.
401.206 »
200.603 »
1912 —
« Divers procédés ont été employés pour ra
A noter qu’il a été exporté 377.261 kilos de lentir le fléau, on espère même avoir sauvé
graines de coton pour une valeur de 44.376 frs, une partie des plantations par l’application
y compris les graines des cotons néohébridais des remèdes destinés à tuer le champignon au
moment le plus propice. Le meilleur remède
traités en Nouvelle-Calédonie.
La culture du coton fait des progrès sérieux, semble être le sulfate de cuivre.
<i II est certain que les planteurs les plus
favorisés surtout par le désastre des caféeries.
La même observation faite précédemment éprouvés ont songé à remplacer les arbres
pour les exportations de café et de coprah doit détruits par des nouvelles espèces de caféiers,
être mentionnée : 60 t. 277 kil. et 108.686 fr. résistants naturellement aux atteintes de l’hftde coton en fibres de la production 1912 au miléia. vastatrix.
Le « coffea robusta » semble le plus désigné
raient dû figurer dans les exportations de
l’année si le paquebot des M. M. ne s’était abs pour jouer ce rôle de remplaçant. Il est prou
tenu de toucher à Nouméa le dernier mois vé, comme son nom l’indique, que cette sorte
est très résistante aux atteintes des divers
de l’année.
En somme, l’exportation de coton en 1912 de fléaux. De plus, la production est rapide et
vrait se chiffrer ainsi 260.280 kilos pour dans le temps le plus réduit, le caféier dit
« Robusta » donne des résultats très considé
509.892 francs.
rables. Mais il s’agit de savoir si la quantité
A
rapidement produite compensera l'excellence
Il y a donc lieu de préciser que si les fortes de la précédente sorte et nous nous demandons
quantités de café, coprah et coton que nous ve- s’il ne serait pas aussi sage d’essayer de main
nous de relever avaient pu être expédiées en tenir en Nouvelle-Calédonie une espèce de
décembre, l’exportation totale atteindrait la caféier qui a donné les résultats si tangibles.
somme de 14.503.421 fr. et le Commerce général Il ne semble pas que le planteur soit de notre
avis et il est probable que le Robusta sera
celle de 29.820.179 francs.
Conséquemment, l’exportation des produits planté en grand dans la Colonie. Souhaitons
auti'es que les minerais qui comprend 6.040.170 que les planteurs s’attachent, par des soins
francs ' devrait être relevée au chiffre de expérimentés et incessants, à améliorer cette
6.606.888 fr., en augmentation de 1.210.923 fr. sorte et à lui donner un peu de cette nervosité
qui fui fait défaut. »
sur l’année 1911.
�- 70 -
NOUVELLES HEBRIDES
Aucun rapport n’a été publié sur la situation
des Nouvelles-Hébrides en 1911 et 1912 mais M.
le Commissaire Général a bien voulu nous en
voyer les intéressantes précisions suivantes :
Décomposition des exportations de la Nou
velle-Calédonie aux Nouvelles-Hébrides :
Port Vila, le 26 mai 1913.
« J’ai l’honneur de vous accuser réception de
votre lettre, en date du 18 mars dernier, par
laquelle vous avez bien voulu me demander
des renseignements sur le commerce général
des Nouvelles-Hébrides pendant les années 1911
et 1912 et leurs principales productions.
J’aurais voulu, en présence de l’œuvre si
intéressante que vous avez entreprise, vous
fournir des indications aussi complètes que
possible.
Malheureusement, l’organisation très rudi
mentaire de l’Administration française dans
l'Archipel et aussi le manque absolu de tout
moyen de contrôle m’obligent à restreindre les
renseignements ci-après aux transactions com
merciales effectuées durant les deux années
précitées entre la Nouvelle-Calédonie et les
Nouvelles-Hébrides.
1912
1911
Marchandises du cru__ 97.518.00 56.039.00
Marchandises françaises. 544.389.00 603.463.00
Marchandises étrangères. 423.023.00 338.126 00
1.064.930.00 997.628.00
Importations
Exportations
1.064.930
365.827
997.628
506.039
1911
1 91 2
francs
francs
Les quantités de café et de cacao provenant
des plantations françaises de l’Archipel et ex
portées pendant les campagnes de 1911 et 1912
(soit du 30 juin 1910 au 30 juin 1911 et du 30
juin 1911 au 30 juin 1912), se répartissent com
me suit :
Campagne de
Campagne de
1911
1 91 2
en fèves......
539.741 k. 750
281.937 k. 850
en parche ...
4.181 k. 000
90.935 k. 000
25.678 k. 000
en cerises...
44.189 k. 000
24.141 k. 700
cacao....... .
27.223 k. 000
Le maïs récolté sur les exploitations françai
ses est dirigé sur l’Australie et la NouvelleCalédonie.
Les quantités de ce produit exportées à Nou
méa pour y être manutentionnées ou emmaga
sinées se décomposent comme suit :
1911
QUANTITÉS
1.503.667
1.430.757
Total
soit une augmentation de près de 100.000 frs
due principalement au coton égrené exporté à
Nouméa pour y être traité et reexpédié ensuite
en France.
kil.
1812
VALEUR
QUANTITÉS
francs
•kil.
VALEUR
francs
517.655
59.155
745.991
99.675
Indépendamment de ces trois principaux
produits, il convient de. mentionner ceux Indi
qués ci-après qui ont été exportés en NouvelleCalédonie au cours des mêmes années, savoir :
1911
191 2
QUANTITÉS
VALEUR
QUANTITÉS
kil.
fiancs
115
285
171.000
11.711
109.000
»
kil.
»
34.812
180 030
66.577
316.325
1.381
Caoutchouc...............................
19
Santal.......................................
500
Coprah.....................................
124.058
Coquillages..............................
40.044
Coton........................................
177.000
Biches de Mer.................................
»
Le coton suit une progression constante.
Le maïs est, pour la plus grande partie,
vendu à Nouméa ; cependant, chaque année,
une certaine quantité est traitée en cette ville
puis réexportée.
Le coprah est généralement dirigé sur les
marchés australiens.
Enfin, le café et le cacao sont expédiés en
France.
Dans le chiffre de 603.000 frs de marchandi
ses françaises exportées par les négociants nou-
VALEUR
francs
))
21.588
95.468
32.052
162.726
1. 430
méens, il y a lieu de tenir compte d’envois
directs de France que l’on peut évaluer à
près de 400.000 frs.
Ces chiffres indiquent l’existence entre notre
archipel et la Métropole d’un mouvement im
portant d’affaires qui a une tendance à s’ac
croître dans des proportions sensibles.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’as
surance de ma considération la plus distin
guée.
J. R e p iq u e t .
�- 71 -
ETABLISSEMENTS FRANÇAIS DE L’OCÉANIE 0
1911
Importations...................
Exportations.....................
Fr.
T o t a l ..........
1912
7.202.650
7 519.119
7.747.181
8.481.366
14.725.769
16.228.547
Le tableau ci-après permet de comparer le mouvement du Commerce général de la Colonie pendant les
dix dernières années.
Années
Importations
francs
francs
francs
1903...
1904...
1905...
1906...
1907...
1908...
1909...
1910.. .
1911...
1912...
3.938.153
3.221.555
3.028.161
2.746.283
3.331.810
3.867.863
4.612.930
5.659.367
7.206.650
7.747.181
4.722.273
3.563.218
3.062.569
3.716.801
3.639.954
3 149.326
5.051.442
6.031.289
7.519.119
8.481.366
8 660.426
6.784.773
6.090.730
6.463.084
6.961.764
7.013.189
9.664.372
11.690 656
14.725.769
16.228.547
Exportations
Totaux
E x p o rta tio n s
Les Exportations de 1912 s’élèvent à Fr. 8.481.366
Celles de 1911...............................
7.519.119
s o it u n e d iffé r e n c e
1911
Nacres.................
Coprah.................
Vanille.................
Biches de mer__
Fungus.................
Oranges.......... N.
Cire d’Abeilles ...
Coton en laine__
Cocos en coques N.
Phosphates naturels........
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
611.150
8.014.857
256.719
3.140
21.626
4.243.459
2.224
78.296
871.747
39.038
925.029
3.204.210
1.409.948
2.762
21.626
57.331
5.218
97.599
66.854
11.080
9 6 2 .2 4 7
1 91 2
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
602.619
8.683.466
212.084
1.351
8.346
4.876.450
3.502
27.534
962.377
11.911.682
Le progrès constaté dans le mouvement géné
ral du commerce pendant l’année 1912, porte
à la lois sur les importations et sur les expor
tations. Cet heureux résultat est dû en grande
partie à ce que les cours des principaux pro
duits se sont maintenus dans de bonnes condi
tions et ont même subi une hausse ; celui de la
vanille notamment. Ce produit a, en effet, été
payé en moyenne sur place 18 fr. le kgr., tan
dis qu’en 1911, il ne se payait que 10 fr. 50.
Bien que la quantité de vanille exportée en
1912 ait été en diminution sur celle de 1911 de
24.932 kgr. , cette différence a été largement
compensée par une augmentation considérable
de la valeur qui est passée de 2.318.744 frs à
3.376.749 frs, soit une plus-value en faveur
de 1912 de 1.058.005 frs.
Si l’on tient compte, en outre, que le prin
cipal consommateur est l’indigène et qu’il ne
sait pas thésauriser, dépensant toujours sans
compter, l’on s’expliquera sans peine le mou
vement toujours croissant de nos transactions
commerciales.
L’exploitation des phosphates de Makatea
qui n’est pas encore dans sa période intensive,
F.
Les principaux produits du cru exportés sont
détaillés ci-après avec les variations en quan
tités et en valeurs pour 1911 et 1912.
1910
Désignation des Produits
en faveur de 1912 de.
774.822
3.713.817
2.318.744
1 351
8.346
73.247
8.426
42.047
80.793
238.253
QUANTITÉS
VALEURS
kil.
francs
622.686
5.976.177
187.152
626
14.925
6.126.800
2.584
31.977
1.083.110
38.488.535
841.892
2.814.223
3.376.749
601
14.351
101.294
6.575
55.586
117.380
769.768
n’est pas étrangère non plus à ce mouvement ;
ii a été exporté en 1912, 38.488.535 kilos pour
une valeur de 769.768 francs contre 11.911.682 k.
pour 238.253 francs en 1911.
La plus-value constatée en faveur de 1912
aurait été plus grande sans l’accident survenu
en Nouvelle-Calédonie au vapeur « SaintAndré » de la Cie Navale de l’Océanie attendu
à Papeete en novembre 1912, accident qui l’a
empêché de continuer son voyage. Son charge
ment d’une valeur de plus de 200.000 frs a dû
être transbordé sur un autre vapeur de la
Cie et n’est parvenu à Tahiti qu’en 1913.
La diminution du coprah n’est pas aussi
grande qu’elle paraît, car il existait sur place
au 31 décembre 1912, un stock de 1.700 tonnes
dont la plus grande partie devait être expédiée
en novembre par le Vapeur Saint-André, resté
à Nouméa ; la différence en moins n’est donc
en réalité que de 1.000 tonnes, différence due
à ce que la récolte aux Marquises et aux Ilessous-le-Vent a été moins bonne qu’en 1911.
(1) Journ d Officiel de l’Océanie Française, 14 avril
1912 et 3 avril 1913.
�— 72 —
Le déficit constaté sur la quantité de vanille
est largement compensé par l’augmentation
des cours ; cette augmentation a pour résultat
une plus-value de 1.058.005 frs, qui, à elle-seule,
contrebalance la moins-value constatée sur
les autres produits.
En outre, l’exportation n’est autorisée qu’après examen d’experts, qui exigent pour ce
produit, un plus grand degré de dessication,
d’où une perte de poids qui peut être évaluée
à environ 20 %. Mais la qualité s’étant ressen
tie des exigences des experts, la perte sur le
poids a été largement compensée par le relève
ment des prix ; c’est ainsi que, bien que la
colonie ait expédié moins de vanille, la valeur
a été supérieure de 908.796 francs à celle de
l’année 1910.
La production ne manquera pas d’augmen
ter, de nombreuses plantations de cette orchi
dée ayant été faites sur différents points de nos
établissements.
Il paraît toutefois utile d’attirer l’attention
sur la cause de la diminution de 1a. récolte de
la vanille. Cette diminution est due à une mala
die parasitaire qui sévit sur les vanillères,
dans certains districts de Tahiti et à Moorea
particulièrement et menace de se propager si
des mesures ne sont prises au plus tôt pour
l’enrayer.
fruits intertropicaux de toutes sortes et
principalement les oranges, la canne à sucre,
le coton en laine et brut, la soie végétale ; de
puis quelques années,des plantations de vanille
importantes ont été créées. Il est même à re
douter que la production de cette précieusfe
denrée qui va incessamment accroître le ren
dement de nos établissement de plus de cent
mille kilos ne provoque un fléchissement de son
prix sur les marchés métropolitains et étran
gers. Beaucoup d’indigènes s’occupent aussi
d’élevage depuis plusieurs années. Les pâtu
rages sur certains plateaux sont excellents et
les animaux assez nombreux, livrés à la bou
cherie, donnent une viande de bonne qualité.
L’exportation des produits du crû pendant
l’année 1912 a dépassé 900.000 francs.
LES ILES MARQUISES
Les (Marquises qui comprennent 11 îles dont
6 habitées divisées en deux groupes : groupe
N. O. et groupe S. E. ont une superficie totale
de 127.400 hectares. Ces îles, dont le sol est
d’une fertilité extrême et se prête admirablemetn à de nombreuses cultures, souffrent non
seulement de la rareté des communications,
mais aussi et surtout de la dépopulation. Quoiqu’avant une superficie beaucoup plus grande
que les Iles-sous-le-Vent qui ne comportent que
48.500 hectares elles sont moins productives et
ARCHIPELS
cela résulte évidemment de ce qu’elles ne pos
sèdent plus que 3.117 habitants.
Les établissements secondaires sont à la
veille de sortir de l’isolement dans lequel tous
Deux ou trois fois par année, ces îles sont
se trouvent aujourd’hui, à l’exception des visitées par des voiliers venant de San Fran
Iles-sous-le-Vent, isolement qui, en paralysant cisco et elles n’ont de relation avec Papeete que
les efforts des populations de certaines dépen par quatre goelettes qui effectuent respective
dances, entravait jusqu’ici leur développement ment un voyage par trimestre.Deux de ces petits
économique.
navires appartiennent à la Société Commer
Les habitants des îles du- Sud trouvaient à ciale de l’Océanie, Compagnie allemande qui
peine une fois par année, ,1’occasion de placer a accaparé presque tout le Commerce de cette
leurs produits et les prix qui leur étaient dépendance ; un autre dépend de la Maison
offerts étaient tellement dérisoires qu'ils préfé Maxwell et Cie, dont le siège social est en Nou
raient s’en tenir exclusivement à l’exploitation velle-Zélande, et le quatrième est la propriété
de culture vivrières ; patates douces, taros,
d’un Français, M. Lévy, qui commence à tra
manioc, etc, à la pratique de la pêche ou bien fiquer avec les Marquises.
encore à l’élevage de porcs et de volailles et
En ce qui concerne la dépopule don, si on ne
renonçaient aux plantations de produits expor découvre pas un moyen prompt e i efficace pour
tables tels que le café, le coprah et le coton, rémédier à cette situation, avant trente années
dont ils tiraient des profits tout à fait aléatoi les Marquises constitueront une vaste nécro
res.
pole et la race autochtone aura définitivement
On peut donc penser qu’une transforma
vécu.
tion rapide aura lieu aussitôt que le Service
Une population qui comptait en 1887, 5.246
projeté va s’ouvrir. La preuve nous en est habitants s’est trouvée réduite en vingt-cinq
déjà fournie par la prospérité dont jouissent ans, de 1887 à 1911 inclus de 2.129 individus. Le
les Iles-sous-le-Vent, grâce aux relations régu bilan de l’année 1912 se traduit par 175 décès
lières qu’elles, entretiennent avec la Nouvelle- contre 92 naissances.
Zélande à l’aide des navires de « l’Union Steam
La production du sol est représentée exclusi
Ship Company » et avec le chef-lieu au moyen
vement par le cocotier. Les quantités de co
des goélettes à gazoline.
prah exportées pourraient être beaucoup plus
considérables s’il existait une main-d’œuvre
suffisante seulemeut pour opérer la récolte, car
ILES-SOUS-LE-VENT
les indigènes la plupart du temps, se bornent
à tirer profit des noix qui tombent d’elles-mê
La population des Iles-sous-le-Vent s’élevait,
lors du dernier recensement qui a eu lieu le mes sur le sol. Plutôt que de travailler à ac
31 décembre 1911 à 6.689 habitants. Les indi croître leurs plantations, ils incisent les coco
gènes sont doux et soumis, déférents vis-à-vis tiers pour en obtenir le jus qu’ils laissent fer
des représentants de l’Administration. Ils sont menter, ce qui produit une liqueur alcoolique
presque tous protestants et leurs pasteurs exer avec laquelle ils s’enivrent malgré les règle
ments coercitifs en vigueur. La production du
cent sur eux une influence très grande.
Cet archipel est essentillement agricole. sol a donc de même que la population, une
Le sol y est très fertile. La production tendance à décroître,et pour s’en rendre compte
s’y trouve représentée par le coprah, les il suffit de consulter les statistiques locales qui
�— 73 -
indiquent qu’en 1911 le coprah provenant des
Marquises atteignait le chiffre de 1.567.354 ki
los, alors qu’en 1912, ce chiffre est tombé à
1.040.785 kilos.
LES ILES TUAMOTU
Les îles Tuamotu au nombre de 80, ont une
superficie de 86.000 hectares. La population
suivant le dernier recensement qui a eu lieu le
31 décembre 1911, s’élevait à 3.715 habitants.
Sur les 80 îles que comprend cet archipel, 42
sont habitées. Les parties cultivables peuvent
être fixées à 70 ou 75.000 hectares. Le sol de
ces îles, constitué par le récif corallien, qui,
avec le temps s’est recouvert d’une faible cou
che de terre végétable, se prête à la culture du
cocotier dont l’amande, séchée au soleil, forme
le coprah. La principale richesse de ces îles est
représentée par l’huître nacrière, la perle fine
et le coprah. Le relevé ci-après des produits
qu’il a livrés à l’exportation pendant les dix
dernières années permet d’apprécier ce qu’il
est capable de produire avec une population
vraiment restreinte, mais courageuse et rela
tivement active :
Coprah
N acres
ANNÉES
POIDS
1903
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
1912
452.672
538.274
138.318
294.757
548.346
475.510
587.271
487.789
705.487
497.730
kilos
VALEURS
francs
905.344
1.077.548
207.477
442.135
877.353
475.510
781.070 ■
722.683 !
910.078
672.947
Au chiffre global dé 14.093.136 francs, valeur
de la nacre et du coprah, vient s’ajouter le prix
des perles fines que l’on peut estimer, au mi
nimum de 300.000 à 400.000 francs par année,
représentant pour la période décennale qui
nous intéresse, une moyenne annuelle de
3.500.000 francs environ.
La température de ces îles, assez élevée pen
dant le jour, s’abaisse sensiblement la nuit.
Leur climat est le plus sain de toute la colo
nie.
Une goélette à propulsion mécanique, appar
tenant au Service local, la Mouette, rayonne
constamment dans l’archipel pour préserver les
lagons du pillage, quand la plonge est fer
mée et permettre à l’Administrateur de pren
dre constament contact avec les habitants des
différenets îles, rendre la justice, veiller à ce
que les introductions d’alcool ne puissent avoir
lieu et à l’Agent spécial de procéder à la
perception de l’impôt.
Les Tuamotu sont fréquentés par de nom
breux caboteurs appartenant aux maisons de
commerce françaises et étrangères de la place,
surtout aux époques de la fabrication du co
prah et de l’ouverture de la pêche des nacres.
Elles sont appelées à profiter dans une large
mesure de la création du service interinsulaire.
Aux termes du contrat passé entre le Service
local et la Compagnie Navale de l’Océanie, le
navire mis sur la ligne devra faire neuf voya
ges par année.
GAMBIER
L’archipel des Gambier forme un groupe de
dix îlôts assez rapprochés dont les principaux,
les seuls qui soient habités sont : Mangareva,
Taravai et Akamaru. La superficie de ces îles
est de 3.000 hectares. Le dernier recensement
de la population qui a eu lieu le 31 décembre
1911, fait ressortir un chiffre de 529 habitants
POIDS
kilos
1.510.314
1.585.421
2.217.128
1.403.057
687.413
1.231.441
1.897.827
2.724.410
2.912.582
3.549.372
VALEURS
francs
450.942
475.626
620.795
491 069
274.965
307.860
607.304
871.811
1.252.410
1.668.204
30
84
95
20
25
64
20
26
74
VAL, TOTALES
francs
1.366.286
1.553.174
828.272
933.204
1.152.318
783.370
1.388.375
1.594.494
2.162.488
2.341.151
30
84
95
20
25
07
70
26
74
Si l’on se reporte aux recensements antérieurs,
on constate une certaine décroissance ; ainsi en
quinze années, de 1897 à 1911 inclus, les nais
sances ont été de 245 contre 286 décès. Comme on
le voit, la différence n’est pas très sensible. Les
affections prédominantes, de même que dans
les autres dépendances, sont la tuberculose et
la syphilis. Cinq cas de lèpre caractérisée exis
tent, 7 autres sont encore douteux. Avant la
mise en vigueur de l’arrêté du 7 février 1896,
l’alcoolisme était très répandu dans ces îles.
A l’heure présente, tout est rentré dans l'ordre.
La suppression de l’alcool est le plus grand
service que l’on ait rendu à cette population.
En général, le sol des Gambier est moins ri
che que dans les autres Dépendances ; néan
moins, le café, d’un arôme parfait, croît à pro
fusion et même à l’état sauvage ; le cocotier y
pousse, mais moins bien cependant qu’aux
Tuamotu. Quant aux orangers, aux bananiers
et à l’arbre à pain, ils existent en abondance.
Les pêchers donnent des fruits superbes et la
vigne y croît parfaitement bien ce qui indique
que Ton pourrait y implanter nombre de fruits
d’Europe.On peut encore y pratiquer l’élevage,
enfin, tous les légumes peuvent y être avanta
geusement cultivés.
Il existe en outre, un vaste lagon dans lequel
se trouvent 7 bancs nacriers qui apportent leur
contingent de richesse à cet archipel.
Les Conseils de district fonctionnent d’une
manière satisfaisante. L’impôt rentre, mais
avec une certaine difficulté, toutefois, il ne
laisse en fin d’année, que très peu de « restes
à recouvrer ». Tous les districts sont pourvus
d’écoles ; à Rikitea, chef-lieu de l’archipel, l’é
cole est desservie par un instituteur et une
institutrice pourvu du brevet élémentaire ;
les autres maîtres sont indigènes mais ils s’ac
quittent de leurs fonctions à la satisfaction en
tière de l’agent spécial. Le service des Travaux
publics dispose chaque année de plus de mille
( 6)
�- 74 —
journées de prestations qui toutes sont em
ployées à l’entretien des routes et des sentiers
muletiers.
Cet archipel n’attend qu’une chose pour ac
quérir un certain développement ; la visite,
plusieurs fois par année, du steamer chargé
d’assurer le service interinsulaire.
sujets aux maladies endémiques dans la colo
nie, ce qui doit résulter du climat plus tem
péré.
Tous ces petits'pays seront certainement des
pays d’avenir quand ils seront reliés plus fré
quemment à Tahiti par des communications
régulières.
ILE RAPA
TUBUAI, RAIVAVAE, RURUTU
ET RIMATARA
Les îles australes : Tubuai, Raivavae, Rurutu et Rim atara ont respectivement les su
perficies suivantes : la première 4.500 hectares
avec 543 habitants ; la seconde 2.700 hectares
avec 432 habitants ; la troisième 5.000 hectares
avec 900 habitants ; enfin la quatrième n’a que
que 1.000 hectares avec 415 habitants ; mais
l’absence de montagnes élevées dans cette der
nière — la plus haute n ’a que 96 mètres — la
rend exploitable da is toute son étendue. Un
militaire de la gendarmerie remplit à Tubuai
et à Raivavae les fonctions d’agent spécial ;
un ancien gendarme retraité accomplit les
mêmes fonctions pour Rurutu et Rimatara.
Toutes ces îles possèdent des instituteurs ; cer
tains d’entre eux sont pourvus du brevet élé
mentaire délivré dans la Colonie.
Dans toutes ces îles, le sol est riche en humus
et des tentatives faites pour cultiver certains
fruits d’Europe auraient, paraît-il pleinement
réussi. Les légumes, les tubercules de toutes
sortes, entre autres la pomme de terre, v vien
nent d’une façon parfaite. Le cocotier y pousse,
mais lentement et ne donne qu’une récolte par
année, ce qui est déjà appréciable. La canne
à sucre peut également être exploitée et on
commence à y planter de la vanille. Les pâtu
rages sont excellents, ce qui permet d’y faire
de l’élevage.Les indigènes de Rurutu et de Ri
matara, à l’aide de procédés absolument rudi
mentaires, capturent chaque année plusieurs
baleines ; enfin, les chevaux très vigoureux de
Rurutu sont renommés à Tahiti.
L’impôt dans ces îles, rentre sans difficulté.
Les populations sont douces et soumises. Tou
tes à peu près sont protestantes.
Les indigènes sont vigoureux. Us sont moins
*
L’île de Rapa, située à la pointe extrême de
nos possessions polynésiennes, a une superficie
de 4.200 hectares. La population est de 183 ha
bitants : 78 hommes et 105 femmes. Un gen
darme retraité y remplit les fonctions d’agent
spécial. Il est également instituteur.
Le sol de cette île est riche, la nier, plus riche
encore. Et cependant les habitants sont pau
vres : ils vivent en dehors de toute civilisation,
cette île n’étant visitée qu’une ou deux fois
par année.
Tous les fruits d’Europe, ainsi que les légu
mes, peuvent y être cultivés. Le café est très
apprécié. Planté à une époque déjà lointaine,
sur les conseils de M. le Gouverneur Gallet,
il pousse en abondance, voire même à l’état
sauvage ; mais les prix d’achà' offerts par les
caboteurs sont tellement dérisoires que les
indigènes ne veulent pas se donner la peine de
le récolter.
Les baies de Rapa sont extrêmement pois
sonneuses. Les pêcheurs ont constaté la pré
sence, en quantité assez grande, d’un poisson
qui se rapproche beaucoup de la morue. Les
langoustes pullulent dans certaines baies ; et
lorsque les indigènes en font la pêche, il leur
arrive parfois, en très peu de temps, d’en cap
turer de pleines embarcation 3
A une époque déjà lointaine, des gisements
de lignite ont été découverts dans cette île,
mais ils sont situés à flanc de montagne à des
hauteurs variant entre 200 et 500 mètres d’al
titude, ce qui rend l'exploitât! m difficile. Ce
combustible, suivant l’avis d’ingénieurs de la
marine, est de bonne qualité et peut être em
ployé à tous les usages industriels.
En résumé, trois choses manquent dans les
îles Australes de même qu’à Rapa : les com
munications, les bras, les capitaux.
�ANCIENNES COLONIES
Nos anciennes colonies ont connu des for
tunes diverses et bien différentes en 1911 et en
1912 par suite de la hausse et de la baisse
successive des prix du sucre qui constitue tou
jours leur principale production ; en effet le
prix du sucre a été en moyenne de 38 frs les
100 kilos en 1911 alors qu’il est retombé à une
trentaine de francs pendant tout 1912. Ce prix
de 30 francs paraît d’ailleurs le plus normal et
satisfaisant.
Malheureusement, les cyclones à la Réu
nion et une grande sécheresse aux Antilles ont
amené pendant ces deux années une diminu
tion importante de la production.
Les prix élevés atteints en 1911 ont cepen
dant redonné courage aux industriels qui ont
continué à améliorer leur matériel. Tout reste
cependant à faire au point de vue cultural et
nous ne saurions mieux définir la situation
déporable actuelle qu’en disant que ce n’est
que grâce au, concours bienveillant des Services
de l’Agriculture des Antilles Anglaises ou de
Maurice que des cannes sélectionnées ont pu
être introduites à la Réunion et aux Antilles.
Il serait cependant temps de comprendre que
la lutte contre la betterave n’est possible et
même avantageuse pour la canne à sucre qu’à
la condition que l’on applique à sa culture et à
son traitement industriel les méthodes scienti
fiques qui font la fortune de tous les pays su
criers autres que les colonies françaises où
elles sont encore inconnues.
Il y a tout lieu, en revanche, de se féliciter
des progrès faits dans nos anciennes colonies
par les cultures autres que celle de la canne
à sucre. La Réunion et nos Antilles paraissent
décidées à reprendre le nouveau rôle qu’elles
ont su si bien jouer autrefois en alimentant la
Métropole des denrées « dites coloniales » ;
le café, le cacao et la vanille, les épices, les
essences, qui sont le propre des pays tropi
caux et pour lesquels le vieux monde en a en
trepris la conquête.
RÉUNION (')
Commerce spècial
Importations... Fr.
Exportations...
1911
21.825.550
24.051.711
1912
20.254.801
15.623.328
Total . . . . Fr.
45.877.261
35.878.129
Commerce général
1911
Importations... Fr. 25.294.032
22.928.580
Exportations...
Total___ Fr.
48.222.612
1912
20.683.615
16.111.723
36.795.338
E x p o rta tio n s
1911
QUANTITÉS
Sucres......................................
Vanilles....................................
Tapioca....................................
Manioc......................................
Essences ;
Géranium.................................
Ylang-YIang............................
Autres......................................
Chouchou et fibres d'aloès__
Tabacs......................................
Cafés........................................
kil.
50.431.342
66.501
2.287.191
543.215
44.620 litres
1.225 873 345.935
118.274
91.406
(i) Communiqué à l’Institut Colonial par
1912
VALEURS
q u a n t it é s
VALEURS
16.631.390
1.855.695
1.080.056
119.697
kil.
26.676.915
52.165
1.544.130
241.149
8.671.960
1.606.432
828.182
43.473
1.278.738
215.570
27.240
357.213
538.282
210.612
43.953
2.527
1.519
309.893
118.381
32.475
1.624.621
412.768
55.768
258.784
532.438
86.600
francs
francs
�-
Exlrait du Rapport sur le Commerce de la
Réunion en 1911. Bulletin de l'Office Colonial
(Juin 1912).
Denrées coloniales de consommation. — La
valeur totale des denrées coloniales exportées
en 1911 a été de 19.243.183 francs alors qu’elle
n’avait été que de 10.916.565 francs en 1910,
soit en faveur de l’année 1911, une augmenta
tion de 8.326.618 francs.
Bien qu’à la suite du cyclone du 5 février 1911
la production sucrière de la colonie ait été di
minuée d’au moins 20 %, la quantité de sucre
exportée en 1911 dépasse de beaucoup (50.431
tonnes au lieu de 33.500 tonnes) celle exportée
l’année précédente. Ce fait tient à ce que la
majeure partie de la production de 1910, qui
n’a pu être exportée dans le courant de cette
année, en raison de la pénurie des moyens de
transport, a été embarquée dans les premiers
mois de 1911 et comprise dans leis statistiques
de cette année. De plus, la production sucrière
de 1911, commencée dès juillet, a été en rai
son de la forte hausse embarquée avant le 31
décembre dernier. Ces deux faits expliquent la
quantité considérable de sucre( 50.431 tonnes)
exportée en 1911. Quant à l’augmentation con
sidérable des valeurs accusées par les statisti
ques (7.921.481 francs), elle tient non seule
ment aux énormes quantités embarquées, mais
aussi aux cours élevés des sucres qui a été en
moyenne de 38 frs les 100 kilos en 1911 alors
qu’il n’a guère dépassé 26 francs les 100 kilos
en 1910.
En" ce qui concerne la vanille, la récolte de
1911 (66.501 kilos), a été supérieure de 1.561
kilos à celle de 1910 (64.940 kilos). Les cours
de cette année ayant été plus rémunérateurs
que ceux de l’année précédente, il en est résulté
pour ce produit en faveur de 1911, une augmen
tation de valeur de 312.313 francs.
Quant aux tabacs, dont les cours n’ont pas
varié depuis plusieurs années, leur exporta
tion a augmenté d’une façon appréciable en
1911. Au lieu de 97.546 kilos exportés en 1910,
on constate en 1911 une sortie de 118.241 kilos,
soit une différence en plus de 20.695 kilos.
Animaux et dépouilles d’animaux. — Compa
rativement aux résultats obtenus en 1910, on
constate sur ces deux chapitres des différences
en moins de 2.632 francs et de 4.679 francs, pro
venant, la première d’une réexportation de che
vaux effectuée en 1910 sur Madagascar et qui
ne s’est pas renouvelée l’année suivante et la
seconde, d’une exportation inférieure de peaux
brutes en 1911.
Farineux alimentaires. — La valeur totale des
divers articles constituant ce chapitre a été
de 1.269.373 francs en 1911 contre 1.241.649
francs en 1910. L’augmentation de 27.724 francs
est due à la hausse appréciable qui s’est pro
duite dans le cours des tapiocas et des fécules!
Fruits et graines. — A signaler, en faveur de
1911 une augmentation de 15.887 francs qu’il
convient d’attribuer à une exportation plus
considérable de conserves de fruits, notamment
d’ananas ; la valeur de cette exportation qui
n’était que de 47.791 francs en 19Î0, s’est éle
vée en 1911 à 60.782 francs.
Huiles et sucs végétaux. — La valeur totale
des divers produits constituant ce chapitre du
76! -
tarif avait atteint le chiffre de 2.006.372 francs
en 1910 ; elle est tombée, l’an dernier, à 1 mil
lion 524.498 francs, soit une différence en moins
de 481.874 francs.
Ce résultat provient d’une double cause : la
diminution de la production et l’avilissement
des cours des essences en 1911. En ce qui con
cerne les deux principales essences exportées
de la Réunion, le cyclone de février 1911 a
réduit pour le géranium la production qui était
de 61.792 kilos en 1910 à 44.620 kilos en 1911 ;
pour l’ylang-ylang, il l’a réduite de 2.372 kilos
en 1910 à 1.225 kilos en 1911. De plus, la baisse
des cours des essences en 1911, notamment
pour l’ylang-ylang dont le prix de venté a di
minué de près de 100 francs par kilo en moins
d’un an, explique la différence signalée cidessus.
Tiges et filaments à ouvrer. — La valeur de
ce chapitre, qui atteignait 465.410 francs en
1911 n’a plus été que de 358.153 francs en 1911 ;
d’où une diminution de 107.257 francs qui porte
uniquement sur les pailles de chouchou et les
fibres d’aloès. Non seulement, la production a
été moins grande en 1911, mais encore l’avilis
sement des cours qui sont tombés pour la
paille de chouchou à 2 francs le kilo, a eu une
fâcheuse répercussion sur la valeur de ces
exportations.
Produits et déchets divers. — A signaler sur
ce chapitre en faveur de 1911, une différence
en plus de 75.809 francs dûe à des exportations
plus importantes de conserves de légumes et de
légumes frais.L’industrie des conserves de légu
mes (choux-palmistes notamment) semble pren
dre une grande extension à la Réunion et l’ex
portation des légumes frais à destination de
Madagascar et de Maurice se développe chaque
année davantage.
Boissons. — Comparativement aux exporta
tions de 1910, on constate sur les boissons en
faveur de 1911, une augmentation peu impor
tante de 13.309 francs due à un léger mouve
ment qui s’est produit dans l’exportation des
rhums (43.909 hectolitres en 1911 contre 43.127
hectolitres en 1910).
Extrait du Rapport sur le Commerce de la Réu
nion en 1912. Bulletin de l'Office Colonial
(juillet 1913).
Les résultats obtenus en 1912 sont très infé
rieurs à ceux de l’année précédente qui a été
vraiment exceptionnelle. Cependant, cette nou
velle situation paraît plus normale et se rap
proche sensiblement de celle existant en 1909
et 1910. En ce qui concerne la valeur des pro
duits d’importation, il convient d’observer que
les valeurs de ces articles comprennent le
prix du fret soit une plus-value d’environ 20 p.
100. Déduction faite de cette majoration, impor
tations et exportations se balancent sensible
ment, ce qui paraît prouver que les affaires
ont repris leur cours ordinaire. En effet, de
nombreux facteurs, accidentels d’ailleurs,
avaient donné au commerce d’exportation de
1911 une activité exceptionnelle, qui ne semblait
pas devoir se maintenir en 1912.
D’abord au commencement de 1912, plusieurs
cyclones ont dévasté les plantations et nota-
�—
blement diminué les récoltes. Puis une séche
resse anormale a épuisé certains plants, en
particulier les cannes à sucre qui n’ont pas
donné à l’usine le rendement habituel. Enfin,
l’année dernière les produits avaient atteint
sur les marchés de l'extérieur des prix très
élevés, la production européenne et coloniale
ayant manqué à certaines époques de l’année.
Nous étudierons ces causes sur chaque chapi
tre.
Animaux vivants. — Produits et dépouilles
d’animaux. — Ces chapitres offrent respective
ment une plus value de 11.250 francs et de
45.474 francs sur les chapitres correspondants
de l’année précédente. Ces plus-values provien
nent d’une part d’une exportation exception
nelle dè 15 juments du pays faite en 1912 par
un éleveur de Madagascar et, d’autre part,
d’une augmentation dans la quantité des peaux
brutes expédiées en France et provenant du
nombre plus considérable de bœufs consom
més en 1912 à la Réunion.
Farineux alimentaires. — La baisse constatée
dans la valeur totale de ces articles (1.269.373
francs en 1911, 914.154 fr. en 1912) porte pres
que exclusivement sur les tapiocas en gru
meaux. Elle est due surtout aux dégâts causés
aux plantations de manioc par le mauvais
temps de février 1912 et à la réduction de la
récolte.
Fruits et graines. — On constate une diminu
tion de 36.451 francs dans le total de ce cha
pitre. Il faut l’attribuer à la vente sur place
d’une grande partie des consei’ves de fruits
fabriqués dans la colonie. .
Denrées coloniales de consommation. — La
valeur totale des denrées coloniales exportées
en 1912 n’a été que de 10.910.594 francs, alors
qu’elle s’était élevée en 1911 à 19.242.183 fr.,
soit une diminution de 8.331.589 francs. C’est
surtout sur le sucre que porte cette réduction
considérable qu’il faut attribuer à trois causes
1° cyclones de février 1912 qui ont réduit de
25 p. 100 la production annuelle ; 2° hausse
considérable des cours de 1911 qui a déterminé
les usiniers à exporter l’année dernière leurs
sucres dans le plus bref délai et avant le 31
décembre 1911 ; 3° baisse sérieuse des cours
en 1912 qui a empêché d’abord les planteurs
de couper leurs cannes et les a engagés ensuite
à conserver en magasin le produit de leurs
récoltes. C’est ainsi qu’en 1911, en ce qui con
cerne les sucres, les statistiques douanières ont
été influencées à la fois par des prix de vente
élevés et par une exportation rapide et excep
tionnelle, tandis qu’en 1912 elles subissent en
même temps la répercussion de l’avilissement
des cours, des exportations hâtives de l’année
précédente et des retards apportés dans les
sorties de sucre de l’année courante.
Le ralentissement du mouvement commercial
de 1912 par rapport à celui de 1911, aussi bien
à l’importation qu’à l’exportation, tient uni
quement à la mévente actuelle des sucres.
L’exportation des cafés présente aussi une
baisse sensible (32.475 kilos en 1912,91.406 kilos
en 1911) qu’il faut attribuer d’abord à la mala
die qui côntinue à dévaster les plantation de
café. De plus, en 1911, ce produit étant vendu
en Europe à un prix avantageux, tout© la pro
I l
—
duction a été exportée, alors qu’en 1912, les
prix sur place étant plus élevés qu’à l’exté
rieur, la plus grande partie de la récolte a été
vendue pour la consommation locale. D’où
réduction très importante dans l’exportation.
Le chiffre du commerce des vanilles de 66.501
kilos en 1911 est tombé en 1912 à 52.164 kilos.
Les bruits de guerre ont provoqué une certaine
perturbation sur le marché métropolitain et ce
malaise a entraîné un encombrement et un
abaissement des prix de vente. Beaucoup d’ex
péditeurs se sont tenus sur la réserve. Aussi
une notable partie de l’exportation sur France
a-t-elle transité vers Hambourg et New-York
pour atteindre des marchés plus fermes.
L’exportation des tabacs n’offre guère de chan
gement. L’île Maurice est le principal et pres
que unique client. A signaler toutefois l’envoi
de France de 368 kilos de tabac en feuilles et
de 300 kilos de tabac en poudre, envoi fait à
titre d’essai et qui peut-être permettra de ven
dre ces produits à la Régie Française.
Huiles et sucs végétaux. — L’industrie des
essences continue à prospérer. Beaucoup de
terrains jusqu’ici incultes ou à très faible ren
dement ont été couverts de plantes à parfums.
Les procédés de distillation ont été perfection
nés. Enfin, on cherche à obtenir des essences
nouvelles. Aussi ce commerce offre-t-il un
excédent notable d’une année à l’autre, reprise
due en partie à un relèvement très accentué
des prix de vente essence de géranium
(44.620 kilos valant 1.278.738 francs en 1911,
43.953 kilos valant 1.684.621 francs en 1912)
essence ylang-ylang (1.225 kilos en 1911, 2.527
kilos en 1912), essence vétyver (846 kilos en
1911, 1.170 kilos en 1912). A signaler particu
lièrement 349 kilos d’essences autres en 1912
contre 27 kilos seulement en 1911.
Tiges et Filaments à ouvrer. — Le total de
ce chapitre de 358.153 francs en 1911 est tombé
en 1912 à 259.060 francs. Cette baisse porte un
peu sur les fibres d’aloès mais surtout sur la
paille de chouchou. Pour les fibres, la diminu
tion est peu importante et doit être attribuée à
la transformation sur place de ce produit en
cordages, vendus pour les besoins du commerce
et des compagnies de transport. Au contraire,
l’industrie de la paille de chouchou décroît
d’année en année, cet article n’ayant pas réa
lisé les espérances des fabricants européens et
les prix de vente en Europe étant inférieurs
aux prix de revient sur place.
Produits et déchets divers. — On constate une
légère plus value à ce chapitre (100.996 fr. en
1911, 108.964 fr. en 1912). Elle est due à l’ex
portation des maniocs desséchés, expédiés dans
la métropole pour la fabrication des alcools.
Le commerce des conserves des légumes est en
baisse par suite de la vente sur place d’une
partie de la production.
Boissons. — La diminution de la récolte des
cannes à sucre a. entraîné un mouvement cor
respondant dans ia. production et dans l’expor
tation des rhums (4.312. 711 litres en 1911, 3 mil
lions 598.239 litres en 1912). C’est ce qui expli
que la moins value constatée (1.237.812 fr. en
1911, 1.063.128 fr. en 1912).
Marbres, pierres, terres. — La baisse consta
tée dans les chiffres de ce chapitre (1.018.459 fr.
�de vente. Or, les cyclones n’ont pas été d’une
violence exceptionnelle et les prix de vente
sont plus conformes à la moyenne des derniè
res années. Cette baisse relative, ou plutôt le
retour à la situation commerciale antérieure à
1911, devait donc être normalement prévue.
Sous ces réserves, l’année 1912 paraît avoir été
prospère pour la Réunion. D’ailleurs la ba
lance des importations et des exportations
prouve que la colonie ne s’est pas appauvrie.
C’est l’impression que laisse la comparaison
des résultats obtenus en 1912 avec ceux des an
nées précédentes.
en 1911, 423.888 fr. en 1912), provient exclusi
vement d’un arrêt momentané dans la réex
portation des houilles. La sortie de ce produit
avait été exceptionnelle l’année dernière en
raison des opérations de charbonnage effec
tuées à la Réunion par les paquebots des Mes
sageries Maritimes à la suite de l’épuisement
du stock constitué à Diégo-Suarez.
Conclusion. — En résumé, le ralentissement
considérable du commerce d’exportation cons
taté d’une année à l’autre s’explique en général
par les mauvais temps et la baisse des prix
GUADELOUPE ()
Commerce général
Importations................ ...
Exportations...............
T o t a u x ___ ...
Fr.
Fr.
1911
1912
19.383.258
20.245.486
39.628.744
19.524.116
26.084 302
45.608.418
E x p o rta tio n s
1911
QUANTITÉS
Sucre...................................... .
Café.........................................
Cacoa......................................
Rhum......................................
Mélasse...................................
Vanille....................................
Coton.......................................
Rocou......................................
Ananas....................................
1912
VALEURS
QUANTITÉS
VALEURS
kilos
francs
kilos
francs
37 493.363
959.176
1.060.666
10.549.696 h
1.049.356
17.811
1.636
21.070
158 864
11.078.883
2.417.608
1.718.575
3.811.119
100.553
336.593
1.622
10.929
101.294
38.914.563
1.108.943
924.678
9.697.851 L
713.908
26.024
23.678
4.1.176
156.077
16.659.355
2.607.969
1.410 871
4.155.476
103.326
396.204
30.318
17.290
68.245
'année 1910 avait été bonne pour la Colonie. La récolte sucrière, abondante avait per
mis d’exporter plus de 42 millions de kilos de
sucre et les cours de la denrée se sont mainte
nus élevés pendant toute la campagne. De
leur côté, les denrées secondaires ont présenté
des augmentations très sensibles comme quan
tités et comme prix.
Ces heureux résultats, s’ils s’étaient produits
en temps normal, auraient incité les planteurs
de cannes notamment à accroître leur produc
tion, et 1911, qui a aussi bénéficié de cours
rémunérateurs, aurait compté parmi les an
nées de prospérité. Malheureusement, il n’en a
pas été ainsi. Une des conséquences des grèves
agricoles qui ont troublé la colonie pendant les
premiers mois de 1910, fut la réduction dans
certains centres usiniers des surfaces cultivées.
Une autre conséquence de ces troubles fut que
les travaux de préparation de la campagne su
crière 1910-1911 s’accomplirent tardivement vers
septembre ou octobre, c’est-à-dire à un moment
où les cannes déjà développées ne pouvaient
plus être fumées utilement, d’où un échec sen
sible sur le poids des cannes et sur leur ri
chesse saccharine.
En outre, le sucre qui s’était vendu 31, 37, 40
et 43 francs, 94 les 100 kilos en 1910, n’a plus
valu que 26 à 30 francs les 100 kilos en 1911
(en moyenne 29 fr. 55) (2).
En 1912, les conditions de production ont été
à peu près les mêmes que le chiffre d’exporta
tions. analogue à celui de 1911. Les prix au
contraire se sont relevés jusqu’à 49 francs fin
1912 de sorte que les résultats de cette campa
gne ont été excellents.
Les mélasses continuent de plus en plus à
être traitées sur place et la diminution des
rhums et du tafia que l’on constate en
1911/1912 n’est due qu’à la diminution de la ré
colte des sucres.
Il y a lieu de noter tout particulièrement le
grand développement des autres cultures et en
particulier des cacaos et des cafés et nous ne
saurions mieux l’indiquer que par les relevés
statistiques suivants que nous tirons du rap
port de M. Parbelle de l’Assemblée Générale
des actionnaires de la Banque de la Guade
loupe du 12 juillet 1911.
Parm i les industries nouvelles, il y a lieu de
■signaler l’exploitation du citronnier et la cul
ture de l’ananas encoui’agée par les prix offerts
par l’entreprise qui a succédé à la « Société
Antillaise ».
Les échantillons de cacao de la Guadeloupe
adressés à l’Institut Colonial à l’occasion de sa
5e Exposition annuelle ont été trouvés de belle
qualité. M. Mouren, rapporteur de la section
des cacaos s’exprime au sujet de ce produit de
la manière suivante :
(1) Communiqué à l’Institut Colonial par M. le Gouverneur de la Guadeloupe.
(2) Rapport sur la situation de la Guadeloupe en 1911, — Bulletin de l’Office Colonial, janvier 1913.
�Collection P. Guühemborde (domaine du
Gros-Morne, Guadeloupe). Fèves très saines,
régulières, de type bien déterminé, mâturité
parfaite, chair brune à saveur un peu acide
mais vinassée. En somme, excellent produit.
« Collection E. Clayssen et Goubeyre (Gua
deloupe). Type particulier à fève plutôt arron
die, de grosseur moyenne et en pellicule assez
fine, gris foncé, se rapprochant du type SanThomé, chair brun foncé ; très bien préparé, ce
qui indique une bonne fermentation : mâturité
parfaite. »
En ce qui concerne les cafés, de l’avis una
nime ils ont été placés avec ceux de la Martini
que au premier rang des cafés coloniaux.
M. Magnier, Président du Syndicat des Né
gociants en Cafés de Marseille, rapporteur de
la Section des Cafés, s’exprime ainsi à leur su
jet dans son rapport :
« Est-il nécessaire de vanter ici les qualités
toutes spéciales du café de la Guadeloupe ?
L’aspect et goût sont si remarquables que cette
provenance a une renommée considérable et
justifiée.
<( Les échantillons soumis par M. Guilhemborde, domaine Gros-Morne ; par M. A. Bourdillon, de Marseille ; — par M. T. Hugonin,
Basse-Terre ; — par M. E. Clayssen ; Gou
beyre sont vraiment très beaux et nous ne pou
vons qu’encourager et féliciter ceux qui, par
des soins incessants, ont su faire de leurs plan
tations de véritables « grands crus ».
SUCRE
Années
Kilos
Francs
1903
1904
1905
1906
1907
Ï908
1909
1910
1911
1912
38.499.000
35.976.000
27.326.000
43.218.000
38.961.000
36.055.000
25.212.000
42.867.000
37.493.000
38.914.000
12.318.000
8.885.000
10.947.000
9.609.000
8.648.000
10.188.000
6.466.000
16.189.000
11.080.000
16.659.000
RHUMS & TAFIAS
Années
1903
1,904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
1912
Litres
5.828.000
5.661.000
3.283.000
7.679.000
7.957.000
6.834.000
6.049.000
11.077.000
10.550.000
9.698.000
Francs
1.763.000
1.388.000
985.000
2.374.000
2.330.000
2.148.000
1.988.000
3.268.000
4.308.000
4.155.000
CAFE
Années
1903
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
1912
Kilos
746.000
522.000
830.000
774,000
1.048.000
1.028.000
636.000
955.000
959.000
1.109.000
Francs
1.592.000
1.199.000
1.814.000
1.703.000
2.208.000
2.193.000
1.466.000
2.486.000
2.417.000
2.608.000
CACAO
Années
1903
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
1912
Kilos
599.000
625.'000
638.000
675.000
779.000
744.000
594.000
779.000
1.060.000
925.000
Francs
1.006.000
1.019.000
912.000
1.053.000
2.091.000
1.7601000
889.000
1.292.000
1.718.000
1.411.000
VANILLES
Années
Kilos
Francs
1903
1904
1905
1906
1907
1908
1909
1910
1911
1912
9.200
8.700
7.000
7.700
16.000
31.000
16.000
9.000
18.000
26.000
101.000
120.000
78.000
48.000
139.000
274.000
136.000
100.000
337.000
396.000
USINES A SUCRE
Usine Beauport (Sté Anonyme des Usines de
Beauport), Port-Louis.
Usine Blanchet (Cie Marseillaise de Sucrerie co
loniale), Mome-à-l’Eau.
Usine « La Bonne Mère » (Crédit Foncier colo
nial), Sainte-Rose.
Usine de la Capesterre (Crédit foncier colonial)
Capesterre.
Usine Courcelles (Dubos & Ci0), Sainte-Anne.
Usine Darboussier (Sté industr. et Agricole de
la Pointe à Pitre (Pointe à Pitre).
Usine de Doro. Marie-Galante.
Usine Duchassaing (Sté an. des sucreries du
Moule), Le Moule.
Usine Duval (Adrien Beauperthuy) Petit Canal.
Usine Gentilly (Dubos & Cie), Sainte-Anne;
Usine Grande Anse (Société Anonyme), GrandBourg, Marie-Galante.
Usine « Le Marquisat » (Crédit Foncier), Capes
terre.
Usine « La Mineure » (Blanchet), Capesterre.
Usine de Pirogue. Marie-Galante.
Usine « La Retraite » (J. G. & P. Gérard frères),
Baie Mahault.
Usine SainteMarie (Société Anonyme des Su
creries du Moule), Le Moule.
Usine Sainte-Marthe (Héritiers Pauvert), SaintFrançois.
---------- ---------------
MARTINIQUE C)
Commerce général
importations— Fr. 49.854.859
22.582.720
Exportations ...
T o t a l . . . Fr. 42.437.588
21.520.301
30.523.452
52.043.753
(1) Communiqué à l'Institut Colonial par M. le
Gouverneur de la Martinique.
�- 80 E x p o rta tio n s
1912
1911
QUANTITÉS
VALEURS
13.429.685
35.472.976
602.835
10.992
1.153
198.004
136
6.328
949
6.716.230
12.128.598
1.046.348
21.390
24.113
18.009
23
909
2.030
QUANTITÉS
VALEURS
14.101.427
39.458.878
501.946
12.476
7.519.066
19.331.282
879.267
22.009
58.425
10.333
75
616
1.360
francs
francs
Rhums et tafia
Sucre............
Cacao............
Café en fèves.
Vanille..........
Banane..........
Citrons..........
Oranges........
Noix de kola.
L’annuaire de la Martinique publié pour l’an
née 1912 par le Gouvernement de cette Colonie
et qui constitue l’étude la plus complète actuelle
sur cette Colonie donne les renseignements cidessous sur la production actuelle de l’île. Nous
les complétons par des indications tirées du
rapport annuel du Gouvernement de la Marti
nique pour l’année 1911.
Comme à la Guadeloupe et à la Réunion, on
est heureux de constater une véritable renais
sance des culture autres que celle de la canne
à sucre et un développement général de la pros
périté.
Canne à sucre. — La canne à sucre est la cul
ture principale. La production annuelle
moyenne de l’île oscille autour de 35.000 ton
nes.
Depuis l’installation des usines centrales,
presque tout le produit des cultures de canne
à sucre est manipulé dans ces usines. Les habi
tations qui, pour raison d’éloignement ou autre
ne livrent pas leurs cannes aux usines, les con
vertissent en alcool, qui est connu sous le nom
de grappe blanche pour le différencier de l’al
cool obtenu par la distillation des mélasses de
sucrerie, auquel on a conservé l’ancien nom de
tafia.
Quand ils ont vieilli, ces deux alcools d’ori
gine différente sont appelés l'un et l’autre du
nom de rhum, l’un rhum industriel, et l’autre
rhum habitant.
La récolte de la canne se fait normalement
de janvier à juin, pendant le temps de séche
resse. Les cannes livrées aux usines sont d’a
bord payées au planteur d’après le taux d’une
mercuriale établie chaque quinzaine, suivant le
cours du sucre. Les sociétés usinières prélè
vent ensuite l’intérêt statutaire qui doit revenir
aux actionnaires et le solde du bénéfice, quand
il y en a, est partagé entre ces derniers et les
producteurs de canne.
Les différentes crises sucrières, qui ont sévi
rigoureusement pendant ces dernières années,
ont souvent compromis l’avenir de la culture
de la canne à sucre qui, sans doute, n’aurait
pu être continuée sans les améliorations suc
cessives apportées tant dans la culture que la
fabrication.
On considère que le produit moyen normal de
la canne à sucre est de 40.000 kilogrammes de
cannes par hectare avec un rendement de 6 à
7 % de sucre. Mais ces chiffres tendent à aug
menter comme moyenne grâce aux améliora
tions agricoles et industrielles qu’on réalise
progressivement.
2.011
159.048
347
5.925
634
Il existe, dans la colonie, quinze usines cen
trales à sucre.
Toutes ces usines, fabriquent du sucre cris
tallisé. On ne fabrique plus à la Martinique de
sucre brut, appelé autrefois sucre habitant ou
cassonade.
La plupart de ces usines convertissent une
grande partie de leurs mélasses en tafia, de
sorte que les rhumeries industrielles qui se sont
établies après la disparition de Saint-Pierre
ont le plus souvent recours aux mélasses pro
venant de la Guadeloupe pour alimenter leur
industrie.
La plus grande partie, presque la totalité du
tafia ou rhum industriel, est exportée en Eu
rope ; en revanche, la plus grande partie, pres
que la totalité de la grappe blanche fabriquée
est consommée dans l’île, où elle subit un droit
de consommation de 1.50 par litre d’alcool pur.
Caféier. — La Martinique comptait autrefois
de nombreuses et belles caféières dont le pro
duit se chiffrait à l’exportation par 3.500 tonnes.
Il ne reste plus de ces caféières que quelques
rares vestiges qui luttent péniblement contre
les deux maladies qui ont causé la destruction
de ces plantations au produit si recherché.
Ces maladies sont : 1’ « Heterodera radicicola », anguillule qui s’attaque aux racines du
caféier et les détruit complètement au moins
dans leurs parties profondes, et le « Cémiostoma coffeola », sorte de petit papillon dont la
larve dévore les feuilles.
On a un moment préconisé la culture du
caféier de Libéria qui est réfractaire aux atta
ques de 1’ « Heterodera » et du « Cimiostoma »,
mais la difficulté de préparer le produit et de
le réaliser sur le marché européen a fait que
cette culture n’a pas pris tout l’essor qu’on attendait d’elle.
D’autre part, des essais de greffage des ca
féiers d’Arabie sur Libéria ayant donné„de bons
résultats comme résistance à l’Heterodera, on
pense pouvoir par ce moyen rendre à la culture
du caféier l’importance qu’elle mérite d’avoir,
sinon toute l’importance qu’elle avait autrefois.
Le centre principal de culture du caféier est
la Montagne du Vauclin.
M. Magnier, Président du Syndicat des Négo
ciants en café de Marseille, rapporteur de la
Section des Cafés à la 5° Exposition annuelle de
l’Institut Colonial de Marseille s’exprime de la
manière suivante sur les échantillons qui ont
été envoyés par M. Castelli, sous-inspecteur
d’Agriculture à Fort-de-France.
Nous ne saurions assez faire l’éloge du café
« Pays » dont l’aspect et le goût sont supé-
�— 81 —
rieurs. Ce sont des cafés malheureusement
très rares. Les « Libéria » et les « Robusta »,
envoyés également par le service d’Agriculture
de la Martinique ne peuvent leur être compa
rés. Ces derniers sont cependant supérieurs
aux « Libéria » et aux « Robusta » des autres
provenances.
Cacaoyer. — Immédiatement après les érup
tions volcaniques de 1902,qui détruisirent toutes
les belles cacaoyères de la région du Prêcheur,
la culture du cacaoyer avait subi un arrêt très
sensible. Depuis deux ans, une reprise se ma
nifeste. Cette reprise a pour causes principales:
1° les hauts prix pratiqués pour cette denrée
pendant les deux dernières années ; 2° la pos
sibilité de pouvoir convertir en cacaoyères
d’anciennes plantations de cannes à sucre où se
trouve une terre fertile et profonde ; et 3° l’im
pulsion donnée par les jardins d’essais de la
colonie qui délivrent gratuitement aux plan
teurs les plants de cacao nécessaires en quan
tité illimitée.
On considère que le rendement normal d’un
cacaoyer bien venu et bien portant est de 1 ki
logramme ; ce chiffre est rarement atteint à la
Martinique en rapprochant le chiffre des expor
tations (500.000 kilog. environ) de la surface
cultivée en cacao qui est de 1.500 hectares en
viron. Cependant, ce produit de 1 kilog. de
cacao par arbre et par an est atteint facile
ment et même souvent dépassé dans les bonnes
cultures.
Le cacao de la Martinique est, avec celui pro
venant des autres Antilles et notamment d’Haï
ti, de la Jamaïque, de la Guadeloupe, de SteLucie et de Ste-Croix, compris dans la qua
lité dénommée « Cacao des Iles ».
Le déficit constaté dans la production de
1910 précédente a été comblé en 1911. Cette aug
mentation est entièrement due aux cacaoyères
nouvellement entrées en production car, comme
pour les cafés, certaines exploitations, dans
le Sud principalement, ont souffert du déboi
sement et périclitent.
Les plantations nouvelles, plus rationnelle
ment établies, résistent mieux aux maladies
qui attaquent le cacao.
L’emploi du sulfure de carbone préconisé par
M. Thierry, chef honoraire du service de l’agri
culture, propriétaire d’une des plus importantes
plantations de l’île a donné les résultats les
plus concluants. Malheureusement, le sulfure
de carbone n'arrive pas à la Martinique. Il se
rait nécessaire que les pouvoirs publics s’en
tendent avec les compagnies de navigation pour
que ce produit puisse nous parvenir et être
livré aux intéressés au plus bas prix possible.
L’avenir des plantations dépend de ce qui sera
fait à ce sujet.
L’échantillon de cacao envoyé par la direc
tion de l’agriculture de la Martinique à la 5e
exposition annuelle de l’Institut Colonial de
Marseille a été estimé de la manière suivante
par M. Mouren, rapporteur de la section des
cacaos :
« Cacao très bien préparé, d’une maturité
excellente, à chair légèrement violacée, saveur
vinassée. Très joli cacao qui trouvera un place
ment très facile et rémunérateur. »
Vanillier. — On trouve à la Martinique le
vanillier sauvage, mais il y est peu abondant.
On y cultive le vanillier du Mexique, originaire
du Mexique et du Brésil et le vanillon. Le
vanillier pousse très bien à la Martinique et il
est à souhaiter que sa culture s’y développe et
que des préparations expérimentées mettent
ses gousses en valeur.
Une cause d’arrêt dans le développement des
vanilleraies se trouve dans les vols auxquels
échappent difficilement les petits planteurs
Des lois très sévères protègent ces cultures
dans les îles anglaises où les récoltes ne se
font que quand les fruits sont arrivés à matu
rité complète. Il serait nécessaire qu’il en soit
de même à la Martinique.
Canefice. — La hausse de la valeur de ce
produit a encouragé les propriétaires à s’in
téresser à la récolte de cette denrée qu’ils
abandonneraient si une nouvelle baisse surve
nait.
Bananes. — La production des bananes pour
rait atteindre une importance considérable si
les conditions d’expédition devenaient prati
ques.
Les moyens de transport manquent de l’inté
rieur de l’ile aux ports d’embarquement.
Le frêt de la Martinique à la métropole est
trop élevé et les navires qui les reçoivent ne
semblent pas être aménagés dans les conditions
voulues.
Ananas. — La presque totalité des ananas
exportés ont été dirigés sur la Guadeloupe à
destination d’une fabrique de conserves d’ana
nas.
Ce fruit si recherché, donnerait lieu comme
la banane à une production considérable, soit
pour les fabriques de conserve, soit comme
fruit frais pour l’Europe, s’il existait des mo
yens de transport convenables.
Kola. — La culture du kolatier tend à se
propager, en particulier grâce aux efforts de
M. Gabriel Havot.
GUYANE 0
Commerce gênerai
1911
Importations................... Fr. 11.263.329
Exportations...................
11.903.627
T o t a l ........ Fr. 23 166.956“
(1) Communiqué à Unstitut Colonial par M. le Gouverneur de la Guyane.
1912
10.856.307
12.117.488
22.973.795
�82 -
E x p o rta tio n s
1912
1911
QUANTITÉS
O r.............................................
Vessies natatoires.......... .
.
Café..........................................
Essence de bois de rose...........
Gomme de Balata.....................
Phosphates................. tonnes.
kil.
3 795
4.488
394
42.642
43.090
7.234
Nous ne possédons pour cette colonie d’au
tres renseignements généraux sur sa production
pendant les deux dernières années que ceux
contenus dans le rapport de M. Deheaulme, chef
du Service des Douanes sur le « mouvement
général du commerce de la colonie en 1911 »
qu’à bien voulu nous adresser M. le Gouverneur
de la Guyane et une note publiée dans le Petit
Bulletin de l'Office Colonial, du 30 juillet 1913
dont nous reproduisons un extrait.
La valeur des exportations (denrées du crû et
marchandises en réexportation), n’a guère
varié.
Elle s’est élevée à :
1908 .............................................. 12.851.519 frs
1909 .............................................. 11.623.560 »
1910 ..........................................
11.567.148 »
1911 .............................................. 11.903.627 »
Les exportations se sont relevées en 1911.
Dans le chiffre de 11.903.627 frs, les produits
de la Colonie entrent à eux seuls pour 11.872.370
francs, tandis que les marchandises françaises
ou étrangères de réexportation n’atteignent que
51.257 francs.
Ce chiffre se répartit ainsi :
Pour France ............................. 5.51,4.1938 frs
Pour l’Etranger .......................... 6.364.175 »
Pour les Colonies..........................
24.514 »
11.903.627 frs
L’or natif constitue la principale exportation ;
la production est en diminution depuis trois
ans.
Il a été exporté
1907 ........................................ 4.057 k.
275gr.
1908 ......................................... 4.470 k.
675gr.
1909 ........................................ 3.984 k.
168gr.
1910 ....................................... 3.849 k.. 730 gr.
1911 ........................................ 3.787 k. 756 gr.
Cette diminution est-elle passagère ? Est-elle
dûe à un ralentissement dans l’exploitation ou
à une diminution du précieux métal ?
Il est bien difficile de se prononcer et d’émet
tre une opinion que les événements peuvent
venir détruire inopinément et qui ne serait
basée, d’ailleurs, sur aucune donnée certaine.
Le sol de la colonie est riche encore et jusqu’ici
l’exploitation n’a eu lieu que dans les endroits
d’un accès relativement facile ; elle a été sur
tout filonnière ; et pratiquée d’une façon rudi
mentaire, mais, depuis quelques années, des
sociétés puissantes, pourvues d’un matériel pér
il) Rapport adressé à I’I. C. M. par le Gouverneur
de Ha Guyane.
VALEURS
francs
10.247.792
13.464
1.380
1.075 050
129.090
289.360
QUANTITÉS
—
kil.
3.873
3.979
396
35.936
79.175
7.014
VALEURS
franc s
10.457.349
11.937
1.342
898.404
237.525
280.566
fectionné, ont été constituées pour se livrer â
l’exploitation alluvionnaire ; ellss ont fait venir
des Etats-Unis d’Amérique de puissantes dra
gues qui travaillent régulièrement.
D’autre part,de nouveaux gisements auraient
été découverts dans le Haut-Maroni et aussi
dans le Haut-Oyapoc. Le Service n’est pas
encore renseigné sur leur importance.
Il est à noter que depuis quelques années,
l’exportation de l’or tend à prendre surtout le
chemin de l’étranger, c’est vers la Suisse qu’elle
se dirige.
Ainsi, il a été exporté, à destination de ce
pays, d’une façon progressive.
En 1906 ........................................
530 k. 688
En 1907 ......................................
834 k. 892
En 1908 ......................................... 1.256 k. 896
En 1909 ........................................ 1.526 k. 042
En 1910 ........................................ 1.750 k. 000
En 1911 ......................................... 2.111 k. 843
Il serait difficile de donner toutes les raisons
expliquant cette marche ascentionnelle des
exportations d’or vers la Suisse. Quelques-uns
pensent que par suite de l’emploi en Suisse d’un
outillage plus perfectionné, l’or natif expédié de
Cayenne dans ce pays, accuse un meilleur ren
dement après la fonte ; cette raison me paraît
excellente.
Les autres produits d’exportation sont en
augmentation.
L’essence de bois de rose, la gomme de balata,
le cacao sont surtout acheminés sur la France,
Le commerce général (importations et expor
tations) qui s’était élevé à 25.020.964 frs en 1908
est en diminution depuis cette époque.
1909 ............................................. 23.847.186 frs
1910 .............................................. 23.800.568 »
1911 ................................................... 23.166.956 »
Cette diminution est progressive, mais depuis
trois ans elle est plutôt lente, sans qu’on puisse
dire cependant qu’elle est restée stationnaire.
Il est indéniable que la colonie traverse en
ce moment une crise ; mais les crises sont à
prévoir dans un pays où la principale on peut
dire, la seule richesse, est l’or natif extrait de
ses placers.
Le mouvement commercial d’importation suit
forcément les fluctuations de la production
aurifère. Et la preuve en est que les plus belles
années ont été les années où la production de
l’or a augmenté.
La colonie n’a pour ainsi dire pas d’agricul
ture. Bien peu de personnes se livrent ici à la
culture de la terre, au jardinage et à l’élevage,
�— 83 toute l’activité est portée vers les placers, où
chacun travaille avec l’espérance d’acquérir vite
un pécule suffisant et peut-être une fortune
rapidement acquise.
La recherche de l’or absorbe tout.
Cependant, depuis peu d’années, il est conso
lant de constater que' des efforts sérieux sont
faits en vue d’une exploitation plus rationnelle
de certaines richesses.
L’exploitation du bois de rose prend chaque
jour de l’importance.
Trois distilleries nouvelles ont été fondées
l’année dernière pour la distillation des
essences ; elles sont en pleine activité ; la pro
duction s’est accrue considérablement.
L’exploitation des forêts se fait sur une plus
vaste échelle et des sociétés ont été constituées pour le transport du bois.
D’autre part, l’agriculture prendra de l’es
sor à la suite des primes accordées à la cul
ture de la canne à sucre et d’autres produits.
Enfin, une plus grande activité règne dans
les placers : on signale de nouveaux gisements
aurifères qui auraient été découverts dans
certaines régions.
Exploitation de la gomme de balata en 1912
Au 31 décembre 1911, il y avait en cours 68
permis d’exploitation de la gomme de balata
représentant une superficie de 1 million
012.543 hectares. Il a été délivré pendant l’an
née 1912, 30 permis nouveaux intéressant une
superficie de 251.844 hectares.
Mais par contre 24 permis ont disparu par
suite de renonciation ou de non renouvelle
ment.
Le nombre de permis existant au 31 décem
bre 1912, est donc de 74, intéressant une super
ficie de 809.851 hectares.
Le mouvement qui s’était dessiné depuis
quelques années en faveur de l’exploitation de
la gomme de balata a eu un arrêt en raison
de la baisse des prix de ce produit sur les m ar
chés américains et européens.
Exploitation forestière
Au 1er janvier 1912, il y avait en cours 101
permis d’exploitation forestière, représentant
une superficie de 21.572 hectares ; pendant
l’année 1912, il a été délivré 51 permis nou
veaux pour une superficie de 12.106 hect. 30.
Mais par contre 78 permis ont disparu par
suite de renonciation ou de non renouvelle
ment.
Le nombre de permis existant au 31 décem
bre 1912 est donc de 78 seulement intéressant
une superficie de 17.156 hectares environ.
Cette diminution importante provient de ce
que l’industrie forestière s’est limitée presque
exclusivement à l’exploitation de bois de rose,
dont l’essence est traitée dans quelques usines
installées à Cayenne.
Etat de l’Agriculture à la Guyanne en 1912
Les cultures économiques : cacaoyers, ca
féiers, cannes à sucre, caoutchouc, prennent
depuis quelques années une certaines exten
sion. Non seulement les vieilles plantations
de cacaoyers et de caféiers qui couvrent envi
ron trois cents hectares tant à Rémire que
dans les communes ont été débarrassées de
1a. brousse envahissante, mais de nouvelles
plantations sont entreprises qu’on peut évaluer
à 100 hectares. Cette augmentation est due
en grande partie aux encouragements accor
dés à ces cultures par le département et par
la Colonie. Douze à quatorze mille francs ont
été, en effet, distribués, aux planteurs, aux
cours de l’année 1912.
La culture de la canne à sucre tend à se
développer de plus en plus depuis la dispa
rition des distilleries fabricant le tafia obtenu
de la mélasse.
Celle du caoutchouc (hevea brasiliensis)
toute nouvelle dans la colonie, est entreprise
sur une surface de 40 à 50 hect. (Rémire,Tonnégrande, placers du Maroni, etc...) On peut
considérer ces premières plantations comme
des essais. S’ils réussissent, cette culture pren
dra une extension rapide à cause de la bonne
venue de l’hevea dans les terrains humides de
la Guyane.
Le cotonnier et le tabac quoique venant bien
ne peuvent être cultivés sur une grande
échelle. Le cotonnier,- après avoir fait l’objet
de différentes entreprises a été abandonné
à cause de la cherté de la main-d’œuvre. Seule
une plantation de longue soie a subsisté aux
environs de Cayenne. En terre nouvellement
défrichée le tabac pousse bien mais est dévoré
par des insectes de toutes sortes.
Les cultures vivrières se sont développées en
raison même de la rareté et de la cherté des
produits végétaux servant à l’alimentation en
Guyane. On peut dire qu’en quatre ou cinq ans
ces cultures ont plus que doublé. La produc
tion actuelle satisfait à la consommation locale
et on ne note plus depuis deux ans d’importa
tion du dehors.
Malgré un accroissement général de la popu
lation bovine et dans l’île de Cayenne et dans
les communes, l’importation du bœuf de bou
cherie se maintient toujours à un chiffre très
élevé, un million de francs ! La Colonie en
courage par des primes et des concours et
par l’achat d’étalons mis gratuitement à la
disposition des éleveurs cette branche intéres
sante de l’Agriculture, mais pas encore assez
cependant pour déterminer les habitants, sur
tout ceux des communes à donner plus de soins
à leur bétail.
Les animaux de race porcine sont en assez
grand nombre, surtout à Iracoubo, à Sinnamary et à KouroU. La production annuelle suf
fit à” la consommation.
La race caprine se développe rapidement.
Des 50 cabris et chèvres oui existaient en 1908,
on en trouve dans l’île de Cayenne et à l’îlot
« la Mère » 300 à 350 têtes. Cette race s’est
mieux acclimatée güe la race ovine qui compte
à peine une soixantaine de têtes (Colin, Dunezai. Matra etc.).
Les volailles ne sont plus importées, mais se
vendent à des prix très élevés.
En résumé les cultures dites vivrières se
sont développées au point de satisfaire à la
consommation locale, conséquemment les cul
tures dites d’exportation prennent de l’exten
sion. Mais cette extension sera plus régulière,
se fera mieux sentir quand la colonie arrivera
à se suffire en bétail comme elle se suffit déjà
en vivres et en légumes.
(1) Extrait du P e t i t B u l l e t i n d e l'O ffic e C o lo n ia l, du
30 juillet 1913.
�SAINT-PIERRE ET MIQUELON
Régime Douanier doit seul être incriminé.
Voici plus d’un an qu’une loi a voulu rendr|e
enfin à ces lieux de pêche la liberté qui leur
était nécessaire mais chose incroyable, elle
n’est pas encore appliquée et les ennemis de
nos colonies continuent à s’opposer à ce que
l’on libère Saint-Pierre et Miquelon des tarifs
dont il se meurt.
Le commerce de cette colonie va en dispa
raissant d’une manière lente mais certaine.
De 33 millions en 1885 le voici tombé à 12 mil
lions en 1912. En 1909 et 1910 il y avait eu
une légère reprise mais en 1911 et 1912 elle a
et nous voici revenu au chiffre le plus bas
que l’on ait enregistrer depuis 1864. Les rai
sons de cet état de choses sont connues. Le
Commerce général
Importations . ............... ... Fr.
Exportations ........................
T o t a l ____
Fr.
1911
5.284.601
8.495.292
5.179.422
6.002.982
1912
13.779.893
11.182.404
E x p o rta tio n s
1911
Morue sèche................
Morue verte................
Huile de foie de morue
Rogues........................
Issues de morues.......
Harengs......................
Capelan......................
Flétan.........................
Cuirs verts.................
1912
QUANTITÉS
VALEURS
kll.
1.447.041
13.832.404
80.532
191.047
98.839
980
4.481
5.203
15.035
francs
868.223
6.639.451
28.186
57.314
34.593
343
1.568
1.821
15.786
QUANTITES
VALEURS
kil.
francs
741.700
8.802.848
64.272
165.527
65.041
522
67.609
10.826
15.078
474.707
4.577 480
22.495
33.105
22.764
130
23-663
3.789
15.831
�TABLE
-
Pages
Préface......................................
v
Commerce Général des Colonies Françaises..........................
1
Afrique du Nord...........................
3
Afrique Occidentale Française.............................................•...
7
Afrique Equatoriale Française.................................................. 24
Côte Française des Somalis....................................................•. 30
Madagascar........................ : ....................................................... 32
Indo-Chine................. *............................................................... 50
Etablissements Français de l’Inde...................
64
Nouvelle Calédonie et Dépendances......................................... 65
Nouvelles Hébrides..............................................
70
Etablissements Français de l’Océanie...................................... 71
Réunion....................................................................................... 75
Guadeloupe................................................................................. 78
Martinique................................................................................. 79
Guyane...................................................................................... 81
Saint-Pierre et Miquelon.................................
84
����
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A name given to the resource
Production (La) des possessions françaises en 1911 et 1912
Description
An account of the resource
Statistiques détaillées des exportations des colonies françaises issues d'une enquête envoyée aux gouverneurs locaux par l'Institut Colonial de Marseille qui réclame la publication d'un rapport annuel normalisé, fiable et à jour...
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Institut colonial de Marseille
Source
A related resource from which the described resource is derived
BU Saint Charles - Sciences, Lettres et Sciences Humaines (Marseille), cote 8340
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Institut Colonial de Marseille (Marseille)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1913
Rights
Information about rights held in and over the resource
domaine public
public domain
Relation
A related resource
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Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/BUSC-8340_Production-possessions_1911-1912_vignette.jpg
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
1 vol.
85 p. : tabl.
In-4°
Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
text
monographie imprimée
printed monograph
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/398
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Colonies françaises. 19..
Abstract
A summary of the resource.
Appartient à la collection : (Institut Colonial de Marseille ; Notice N° 10)
A la veille de la Guerre 14-18, un bilan statistique très détaillé des exportations des colonies françaises : minerais et matières premières, produits alimentaires, produits et fruits tropicaux, produits transformés, animaux, pêche.
Une compilation issue d'une enquête envoyée aux gouverneurs locaux par l'Institut colonial qui réclame à l'Office colonial la publication d'un rapport annuel obligatoire, normalisé, fiable et à jour et qui décide alors de produire ses propres tableaux statistiques.
Subject
The topic of the resource
Colonies françaises
Provenance
A statement of any changes in ownership and custody of the resource since its creation that are significant for its authenticity, integrity, and interpretation. The statement may include a description of any changes successive custodians made to the resource.
BU Saint Charles - Sciences, Lettres et Sciences Humaines (Marseille)
Spatial Coverage
Spatial characteristics of the resource.
Production (La) des possessions françaises en 1911 et 1912 <br />
<p>- Feuille <i>Timbouctou</i> ; 17 ; 1892 ; Service géographique de l'Armée. Révisé et complété en 1891 ; [mention] 3092 - En couleurs <br />- Lien vers la page : <a href="http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=6493" target="_blank" rel="noopener">http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=6493</a></p>
Commerce -- France -- Colonies -- Statistiques
Produits tropicaux -- France -- Colonies