Les sites archéologiques phéniciens et romains présents sur le sol tunisien ont moins souffert directement de l'occupation française que ceux de certains autres pays colonisés. Si des mesures de sauvegarde ont été prises dès les années 1880, certains sites et objets antiques, parfois victimes du simple réemploi de leurs matériaux, n'ont pas toujours pu être protégés à temps ou sécurisés à des fins d'études dans des musées ou des réserves municipales. Ceux qui ont pu l'être en sont d'autant plus précieux.
Sanctuaire de Carthage, fouilles du 19e siècle, planche n° 4
La planche n° 4 présente, à gauche et à droite, deux têtes en forme de brûle-parfums et au centre, une tête de Baal coiffée de plumes comme le dieu de Siagu, peinte en rouge vif (descriptif de Louis Carton).
Très grand masque punique & tête de Méduse (sanctuaire de Carthage, fouilles du 19e siècle, planche n° 1)
Résumé"
Ce mémoire groupe une série d'objets découverts sur le sol de Carthage aux abords de la gare de Salammbô. Le docteur Louis Carton a exploré en ce point une nécropole et, au-dessous, une sorte de cella [...]. La salle rectangulaire portait, dans le fond, une riche décoration, en plâtre stuqué peint, qui formait une colonnade dorique. A l'intérieur ont été trouvés de petits brûle-parfums en forme de tête de femme. En face de la baie latérale, entre elles et le centre de la pièce : deux grandes têtes de femmes, coiffées de la haute tiare, un lion en terre cuite, un Silène, deux bustes de guerriers et un socle de candélabre. En face de la porte et à l'intérieur, un grand masque punique et une tête de Méduse. Le caractère apotropaïque du masque punique (haut. : 0 m. 45) est souligné, si l'on peut dire, par son voisinage avec la tête de Méduse. Ce sanctuaire détruit en 146 av. J.-C. aurait succédé à un monument antérieur. Plus tard, il fut recouvert par une nécropole romaine."
(Compte rendu de René Dussaud, Syria, Tome 11
, fascicule 1, 1930. p. 104.)
Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian – MMSH, Aix-en-Provence)