Archéologie]]> Antiquité]]>
Pour cette campagne, l'inspecteur des antiquités du Service des Monuments historiques (nous sommes dans le contexte d'une administration coloniale), se montre avisé en se faisant accompagner par Charles Albert Joly, qui n'est autre que le conducteur des chantiers de fouilles. Il le charge donc de réaliser le relevé des sites, ce qu'il fera avec un très grand souci du détail et de la précision.

Khamissa - Plan de coupe de la Vieille place

Gsell met à profit l'expérience de l'homme de terrain : il le charge également de réaliser toutes les prises de vue. Panoramiques des sites, vues détaillées des ruines, monuments,  statues et inscriptions épigraphiques en plan rapproché : tous les vestiges, autant ceux bien conservés que ceux dégradés, sont photographiés avec le même soin.

Le frigidarium, site de Khamissa : arc probablement restauré
- un cliché de bonne qualité non dénué d'esthétique (vue du SO)

Gsell n'est pas un débutant en matière de publication : il a déjà pris l'habitude d'illustrer ses rapports avec des clichés photographiques qu'il insère, souvent en format très réduit dans le texte de ses rapports, ce qui n'est pas sans poser quelques difficultés pour l'imprimeur.

Mdaourouch - statue de divinité, a priori mise à l'abri (fond neutre)

Les grands formats posent des problèmes encore plus sérieux car ils demandent un support différent du papier ordinaire : il réserve donc un volume spécial de planches hors texte (clichés pleine page).

Announa - Le marché (les fragments ont été alignés mais les colonnes n'ont pas encore été remontées)

Mais nous sommes déjà au 20e siècle, et Gsell n'est pas novateur dans l'utilisation de la photographie : il s'inscrit dans l'archéologie moderne du 19e siècle qui, depuis 1860, fait une large place à cette technique. Les voyages d'explorations géographiques et les campagnes de fouilles ont souvent été accompagnés de dessinateurs, de peintres : mais la photographie, et ses rapides évolutions techniques, vont bouleversé cette discipline (1) et permettre :

- de populariser les découvertes archéologiques (Schliemann)
- de prouver le succès des fouilles et promouvoir le généreux mécène qui les finance (Napoléon III)
- d'authentifier l'acte de découverte et d'appropriation personnelle des vestiges par l'archéologue en personne (Albert Ballu en Algérie)
- et de favoriser une archéologie plus militante, soucieuse de témoignage et de conformité en cas de restauration

Contrairement à son collègue Albert Ballu (ils officient aux mêmes époques) qui se met volontiers en scène comme figurant, Gsell n'est présent sur pratiquement aucun cliché (à une exception près, discrète et floue) et s'efface au profit de l'objet historique et du témoignage scientifique.

(note : les lecteurs attentifs auront remarqué que la notice bibliographique ne reconnaît à Charles Albert Joly qu'un rôle secondaire d'illustrateur, ce qui ne lui rend pas totalement justice).

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1. Yelles Anissa, « La photographie de fouilles à l’ère des premiers grands chantiers en Méditerranée : de la mise au jour à la mise en scène de la découverte archéologique », in Contextualités, 19/07/2018. [En ligne].
]]>
1914-1922]]> fre]]> Announa (Algérie ; région)]]> Khamissa (Algérie ; région)]]> M’Daourouch (Algérie ; région)]]> - Lien vers la page : Souk-Ahras ; 18 ; 1942 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_018_942a.
"Révisé en 1931 ; Tirage de Novembre 1942"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32687]]>