Approvisionnement en eau]]>
Canal du Verdon (plan)
La Compagnie Nationale des Canaux agricoles qui gère le Canal du Verdon est menacée de faillite et n'assure pas son entretien correct. La ville, qui a déjà connu bien des déboires sur ce dossier 20 ans auparavant (délibération du conseil municipal en date janvier 1874), décide alors de reprendre la concession à son profit : au prix d'un sacrifice financier important pour le budget de la ville mais avec la certitude que ce transfert garantira son approvisionnement en eau sur le long terme. Il en confie la gestion à Fernand Fabre, administrateur du Canal, auteur du rapport initial.]]>
1895]]> fre]]> Colonies françaises. 19..]]> - Feuille Castellane ; 224 ; 1869 ; Dépôt de la Guerre (France) ; Chartier (graveur)/Lestoquoy (graveur)/Blanchard (graveur)/Rouillard (graveur), ISBN : F802241869.
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=27410]]>
Histoire de la colonisation]]> Ce qui distingue les colonisations anciennes de celles modernes, c'est d'abord la distance géographique : les Phéniciens, les Grecs, les Romains (l'auteur ne cite pas les Egyptiens) implantent des colonies dans le pourtour méditerranéen et rencontrent des peuples avec qui ils partagent de nombreux points communs. Avec l'évolution technique des bateaux et les progrès de la navigation, les nouvelles colonisations visent des territoires bien plus éloignés, là où les populations locales y sont très différentes des Européens et sur tous les plans : aspects, coutumes, mœurs, alimentation, langues, croyances, rites, systèmes politiques, organisations sociales, ...


Les empires coloniaux en 1898 : un appétit mondial sur fond de rivalité franco-britannique (Hérodote.net)

L'étude des récentes colonisations confirme ce phénomène et met en lumière une autre observation, la disproportion de taille entre les Etats colonisateurs, leur puissance réelle et leur emprise territoriale : c'est vrai de la Hollande, du Portugal et de la Belgique, par ex., mais n'est-ce pas vrai également de la Grande-Bretagne et de la France, dont les empires sont devenus si grands que leurs zones d'influence deviennent concurrentes et les conflits territoriaux inévitables : à leur apogée, ils couvriront 33 M de km² pour le premier et 10 M de km² pour le second (un tiers des surfaces terrestres habitables). Seules les colonisations russes et américaines (une colonie de colonies), plus atypiques, échappent à ce constat : un fossé sépare aujourd'hui colons et colonisés et la distance n'est plus physique mais culturelle. Avec comme conséquence qu'il faut prendre davantage en considération les populations indigènes, qu'il faut prendre son temps pour initier les peuples à la vie moderne (occidentale), qu'il faut passer d'une colonisation d'exploitation, brutale, sans discernement, pressée et uniformisatrice, à une colonisation d'éducation, qu'il faut abandonner les fers et les fers rouges, à long terme contreproductifs, et entreprendre une patiente assimilation, une acculturation raisonnée, ce que n'ont pas su faire les derniers états européens à se lancer, fin 19e, dans l'aventure coloniale, à savoir l'Allemagne et l'Italie.

Ecole pour les enfants de tirailleurs - éduquer mais avec prudence et modération (Soudan français, 1906)

Alors Albert Dubois humaniste ? Probablement pas. Convaincu des bienfaits de la culture occidentale ? certainement. Pragmatique : totalement. La question n'est pas de savoir s'il est moral ou pas de coloniser, c'est ça le dogmatisme, la question est de le faire intelligemment. Car en définitive, la spécificité de la colonisation moderne est qu'elle est le fait de pays européens qui ont bâti des systèmes éducatifs complets au cours du 19e siècle pour leur propre population, systèmes indispensables aux nouveaux de modes de production industrielle, créant un décalage irreversible avec les sociétés traditionnelles.

Mais si la France, et c'est tout à son honneur comme le pense l'auteur, emprunte cette voie modérée, on ose dire généreuse, elle ne peut oublier que la souffrance d'un pays qui a été anciennement colonisé n'efface pas celle qu'il inflige quand il devient à son tour pays colonisateur et impose sa culture et sa rationalité à d'autres sociétés.]]>
1895]]> fre]]> Colonies françaises]]> Colonies portugaises]]> Colonies belges]]> Colonies britanniques]]> Colonies néerlandaises]]>
Factums avant 1789]]> Biographie]]>
Dans sa correspondance avec Jérôme Aléandre le Jeune (1574-1629), humaniste et érudit, petit-neveu de Jérôme Aléandre l'Ancien (1480-1542), humaniste italien, nonce et cardinal, Nicolas Claude Fabri de Peiresc accuse formellement Jacques Cujas, considéré comme le maître du courant de l'humanisme juridique en France, de "vol nocturne avec escalade et effraction et de plagiat avec destruction des sources".

Nicolas Claude Fabri de Peiresc (1580-1637)

La lettre datant de 1617, Cujas est depuis décédé, mais après avoir suivi une carrière assez mouvementée de professeur de droit, notamment de droit civil, dans plusieurs universités (Cahors, Bourges, Valence, Paris), il jouit d'une grande réputation. Par ailleurs, Peiresc n'apportant pas de preuve tangible, la lettre ne connut pas beaucoup de retentissement.


Jacques Cujas (1522-1590), Musée du Vieux Toulouse (inv. 22.5.1, 1580)

Que reproche précisément Peiresc à Cujas ? Quand il enseigne à Bourges, Cujas découvre la célébrité mais en même temps les inimitiés qu’elle implique. Il se lie alors avec le professeur de droit Le Conte, auteur d’additions de l’édition d’Hervet des Basiliques. A la mort de Le Conte, toujours à Bourges, Cujas (avec des complices) se serait introduit par effraction dans la bibliothèque du défunt et aurait emporté tous les manuscrits qui s'y trouvaient en choisissant personnellement ceux qui l’intéressent le plus parce qu’il sait parfaitement où ils sont rangés dans l'appartement. Il faut rappeler ici que les Basiliques présentent une compilation juridique des 9e et 10e siècles écrite en grec et rassemblent les textes des quatre œuvres justiniennes (Code, Digeste, Institutes, Novelles), complétés des commentaires des canonistes byzantins : un ouvrage de la plus haute importance pour les travaux des romanistes (cf https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/121).

Ici, la première accusation paraît plutôt faible « On ne sait pas positivement si Cujas prit alors dans la bibliothèque de Le Conte trois volumes des Basiliques avec les autres manuscrits, ou si avant sa mort Le Conte les lui avait prêtés, il suffit de savoir qu'ils sont tombés entre les mains de Cujas qui ne s'en dessaisit jamais ». Présomption de culpabilité ? Mais la seconde n’est pas plus catégorique : « On dit que lorsque Cujas avait trouvé quelque scholie [commentaire] de son goût dans les dites Basiliques, après les avoir insérées dans ses observations, il déchirait le feuillet et le jetait au feu, de manière que les dits volumes furent mutilés... ».

Chavernac précise que Charles-Annibal Fabrot (1580-1659) a essayé de faire justice de cette seconde imputation (en restant muet sur la première). Pour mémoire, Fabrot, professeur puis doyen de la faculté de droit d’Aix part s’installer à Paris en 1637 à la mort de son ami Fabri de Peiresc. Grâce à l’appui du chancelier Séguier, il établit en 1647 la première édition latine en sept volumes in-folio des Basiliques sans croire un seul instant à la seconde accusation : « Je croirais plutôt qu'avant que ces livres vinssent entre les mains de Cujas, ou après sa mort, ils sont tombés entre les mains de quelques enfants; à leur âge on aime les papiers forts et les parchemins; ils auront fait des coupures sur les bords, mais sans rien retrancher du texte ». Explication qui semble bien puérile à Chavernac.

Reste un étonnant cold case non élucidé dans lequel un érudit accusé d’être vénal pour avoir volé des manuscrits, inexcusable pour avoir usurpé la paternité de précieux commentaires, impardonnable pour avoir détruit des sources de droit irremplaçables, n'aura pas souffert dans sa postérité avec son nom donné à une célèbre rue à Paris et à la prestigieuse bibliothèque interuniversitaire de Droit, d'Economie et de Science politique, établie par une convention entre les universités de Paris 1 - Panthéon-Sorbonne et de Paris 2 - Paris-Panthéon-Assas.

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1895]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18..]]>
Économie politique]]> Enseignement supérieur]]> Histoire de l'université]]>
Un hommage est toujours un savant dosage entre les souvenirs (toujours émouvants), la biographie (évidemment exemplaire) et le respect (forcément élogieux). Pour C. de Ribbe impossible d'échapper au genre puisque c'est une tradition, chose qu'il chérit par-dessus tout. On n'est pas toujours mieux servi que par soi-même, preuve en est lorsqu'il évoque le voyage de son ami en Suisse : "Claudio Jannet** y puisa ce que la science ne saurait donner par elle-même, l'esprit de tradition. C'est dans un des derniers centres, non encore tout à fait détruits, où cet esprit de tradition continue à être respecté, qu'à la formation de l'homme intellectuel s'ajouta la formation par laquelle l'homme moral sait d'où il vient, où il va, et quel est le but de la vie".

Claudio Jannet (1857-1894)

Au cours de ce voyage, C. Jannet lui écrit : "On y souffre des mêmes maux que nous : bureaucratie, centralisation, désordre dans les communes rurales, grande instabilité dans les lois ...". Et de conclure sur l'issue fatale qui menace la société établie : "La catastrophe ne nous sera pas épargnée; car les classes riches se montrent de plus en plus indignes de la haute action directrice qu'elles devraient exercer. À Paris surtout (1), le luxe et la débauche débordent, tandis que les pauvres, dont le nombre grandit chaque jour, se montrent de plus en plus corrompus et envieux". Mêmes causes, mêmes effets et mêmes diagnostics sur les responsabilités (perte de l'exemplarité, oubli de la morale, abandon de la tradition) et les risques sociaux et politiques (oisiveté, corruption, désordre, péril socialiste).

Dans cette pensée idéologique et le contexte de la toute jeune Troisième République (elle fête ses 25 ans), C. Jannet est au yeux de C. Ribbe un gage pour l'avenir parce qu'il s'engage dans la transmission de certaines valeurs à la jeunesse : "J'ai hâte d'arriver au moment décisif où Claudio Jannet fut appelé à occuper la chaire d'économie politique dans l'Université (aujourd'hui l'Institut) catholique de Paris". Après la création des Universités catholiques de Paris, Angers, Lille, Lyon et Toulouse en 1875, rebaptisées Instituts catholiques en 1880, les "vieilles cathos" (2), l'Université catholique de Paris lui propose un poste de professeur-adjoint pour enseigner l'économie politique (la discipline n'est enseignée dans les douze Facultés de droit que depuis 1877 (3). Titulaire deux années plus tard, il occupera ce poste jusqu'à son décès prématuré en 1894, enseignant une économie d'inspiration libérale où l'épanouissement humain se fait dans la cellule familiale et dans la morale, les deux piliers de la société pour C. de Ribbe. Opposé aux doctrines étatistes et collectivistes qui agitent la fin du 19e siècle, il ne prônait pas pour autant un libéralisme "décomplexé" qui a d'autres priorités que l'homme et la morale.

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* On notera la surprenante erreur sur la date de naissance de C. Jannet, non pas né en 1857 comme l'indique le sous-titre du livre mais en 1844. C. de Ribbe, auteur en général très rigoureux, évoque la bonne date en p. 7 : alors, coquille de l'éditeur, oubli de relecture, remords du manuscrit ?
** de son vrai nom Claude Marie Jacques Jannet
1. La capitale dépeinte comme ville de l'oisiveté, de la tentation et de la corruption des jeunes comme des travailleurs est un lieu commun partagé alors par certains provinciaux - cf Jullienne, Édouard de. - Des modifications à introduire dans l'enseignement du droit - Odyssée
2. Naudet, Jean-Yves. - Une brève histoire des économistes aixois : (à l'Université et à l'Académie d'Aix). - Chapitre 2 : Claudio Jannet (1844-894), académicien aixois, économistes à la Catho de Paris et membre de l'École d'Angers. Aix-en-Provence : Presses universitaires d'Aix-Marseille, 2022 - Disponibilité https://catalogue.univ-amu.fr/cgi-bin/koha/opac-detail.pl?biblionumber=1202063
3. Lanéry d'Arc, Pierre. - Éloge de M. Alfred Jourdan, président de l'Académie d'Aix, correspondant de l'Institut, doyen de la Faculté de droit d'Aix, prononcé dans la séance du 17 janvier 1893 - Odyssée

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1895]]> fre]]> Aix-en-Provence. 18...]]>
Droit romain]]>
Se plaçant à la suite des travaux d’Adam Smith, de Stuart Mill, de Jean-Baptiste Say, et des recherches de Roscher, Baudrillart et Leroy-Beaulieu, cette étude cherche à définir la notion de luxe privé, les sources de ce phénomène économique, les fonctions particulières du luxe en matière de production, de répartition et de consommation de la richesse, ainsi que l’influence du luxe sur l’état social, esquissant par là même l’évolution des consommations somptuaires au cours des âges.

Si la question du luxe permet la rencontre de l’économie et de la morale, l’auteur s’empresse de proclamer pour cette première une indépendance vis-à-vis de la seconde.

Résumé Luc Bouchinet]]>
1895]]> fre]]> France. 18..]]>
]]> Droit des successions]]> Droit romain]]>
La fondation désigne l’affectation, par un particulier, d’un bien à un but perpétuel, selon un des modes ordinaires : donation entre vifs, institution d’héritier, legs, fidéicommis. Le droit canonique est le premier à faire usage du terme, pour désigner non seulement l’établissement d’une église, d’un monastère, d’un bénéfice, d’un service, mais encore l’acte libéral en vertu duquel cet établissement est effectué.

Cette étude recherche dans l’Antiquité une équivalence au régime des fondations, les moyens par lesquels un particulier pouvait réaliser son intention généreuse et les garanties offertes sous ce rapport par les lois existantes et les pouvoirs publics.

Résumé Luc Bouchinet]]>
1895]]> fre]]> France. 18..]]>
Droit international public]]>
Louis-Joseph-Delphin Féraud-Giraud (1819-1908) (voir biographie dans https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/159) traite ici des interactions entre les Etats et leurs représentants en matière de justice, qualifiant lui-même ces ouvrages de « traité de droit et non de diplomatie » (volume 1, préface, p. 2)
Dans le premier volume, Féraud-Giraud se penche sur la condition des Etats, défendeurs et demandeurs, puis sur celle des chefs d’Etats et souverains et enfin sur celle des agents diplomatiques.
Dans son second volume, l’auteur s’intéresse aux personnels consulaires, aux cas de guerre et de marine et enfin aux personnes civiles privées et publiques.
Cet ouvrage rapporte ainsi pour chacun de ces cas, la doctrine, les traités, le droit applicable, la reconnaissance et l’application du droit par des cas concrets dans différents pays.

Résumé Morgane Dutertre

Contient une table chronologique de toutes les décisions judiciaires prises entre 1800 et 1893 citées dans les 2 volumes (fin du Tome 2).]]>
1895]]> fre]]> France. 18..]]>
Droit des successions]]> Successions et héritages]]> Droit romain]]>
La manus désigne la patria potestas du mari, équivalent de la moderne « autorité maritale ». Le mari acquiert cette potestas, cette puissance sur son épouse, non par le fait du mariage, mais par des formalités spéciales, et là où ces formalités prescrites par la loi ne sont pas remplies, le mari est sans pouvoirs sur la femme qui reste sous la puissance et l’autorité de son père seul – la manus coexistant avec l’autorité paternelle qui n’est pas affaiblie par le fait du mariage.

Résumé Luc Bouchinet]]>
1895]]> fre]]> France. 18..]]>
Droit musulman]]> Islam]]> Droit colonial]]> protège avec le plus grand soin" et si elle lui impose  des devoirs, "elle bénéficie de droits précis, voire en certains cas excessifs. La plupart savent très bien s'en servir.]]> 1895]]> fre]]> Maghreb. 18..]]>