Titre
Tabulæ rudolphinæ, quibus astronomicæ scientiæ, temporum longuinquitate collapsæ restauratio continetur; a phœnico illo astronomorum Tychone, ex illustri & generosa Braheorum in regno Daniae familiâ oriundo equite, [...] Joannes Keplerus...
Sujet
Description
Quand un astronome observe un objet quelconque, la première question qu'il se pose est de savoir s'il le reverra et quand. Pour les planètes proches du Soleil, ça paraît simple. Tellement qu'il faudra des siècles de travail pour y parvenir !
Créateur
Kepler, Johannes (1571-1630). Auteur
Brahe, Tycho (1546-1601). Auteur
Bartsch, Jakob (1600?-1633). Auteur
Saur, Jonas (1591-1633?). Imprimeur
Cöler, Georg. Illustrateur
Walch, Johann Philipp. Illustrateur
Eckebrecht, Philipp. Illustrateur
Source
OSU Pythéas - Observatoire des Sciences de l'Univers (Marseille), cote 5501
Éditeur
Qui... opus hoc ad usus præsentium & posteritatis, typis, numericis propriis, cæteris, & prælo Jonæ Sauri, reip. Ulmanæ typographi, in publicum extulit, & typographicis operis Ulmæ curator affuit. Cum privilegiis, imp. & regum rerúmque publ. vivo Tychoni ejusque hæredibus, & speciali imperatorio, ipsi Keplero concesso, ad annos XXX. Anno M. D C. XXVII. (Ulm)
Date
Droits
domaine public
public domain
Relation
Notice du catalogue : https://www.sudoc.fr/044355181
Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/OAM_5501_Keplerus_Tabulae-rudolphinae_vignette.jpg
Format
application/pdf
1 vol.
[16]-120-115 [i.e. 119] p., front. : ill.
in-fol
Langue
Type
text
monographie imprimée
printed monograph
Identifiant
https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/1031
Autre forme de titre
Tabulæ rudolphinæ, quibus astronomicæ scientiæ, temporum longuinquitate collapsæ restauratio continetur; a phœnico illo astronomorum Tychone, ex illustri &a generosa Braheorum in regno Daniae familiâ oriundo equite, primum animo concepta et destinata anno Christi MDLXIV : exinde observationibus siderum accuratissimis, post annum præcipue MDLXXII... seriò affectata... tandem traducta in Germaniam, inque aulam et nomen Rudolphi imp. anno MDIIC. Tabulas ipsas, jam et nuncupatas, et affectas, sed morte authoris sui anno MDCI. desertas, jussu et stipendiis fretus trium imppp. Rudolphi, Matthiæ, Ferdinandi, annitentibus hæredibus Braheanis ; ex fundamentis observationum relictarum ; ad exemplum ferè partium jam exstructarum ; continuis multorum annorum speculationibus, & computationibus, primum Pragæ Bohemorum continuavit ; deinde Lincii... perfecit, absolvit; adque causarum & calculi perennis formulam traduxit. Joannes Keplerus... (Titre complet)
Résumé
La superbe gravure qui précède l'écrit de Johannes Kepler résume tout son projet : améliorer la précision des tables astronomiques alors disponibles. Une démarche qui à la fois rend hommage à ses prédécesseurs mais qui a clairement l'ambition de les dépasser. Kepler s'intéresse à l'astronomie à une époque où elle connaît un regain d'intérêt dû à un "alignement" européen d'astronomes aux travaux remarquables, le milieu du 16e siècle figurant comme une sorte de pouponnière où se succèdent ceux qui laisseront leur nom :
Il serait un peu naïf et réducteur de rabattre l'histoire de l'astronomie sur une simple saga de stars qui se passeraient le relais, à laquelle on pourrait par ailleurs ajouter R. Descartes, 1596-1650 (France) pour ses travaux en optique géométrique, question d'importance pour la fabrication des lentilles.
Elle fait cependant partie des sciences où la reprise des résultats obtenus en matière d'observation et la vérification des prédictions établies constituent une part du travail quotidien de l'astronome.
Il a également la chance d'étudier dans un domaine qui, comme la géographie, est dynamisé par les grands voyages d'exploration : au 17e siècle, on voyage d'autant plus que les instruments de positionnement deviennent plus fiables pour les navigateurs et les cartes plus exactes. En retour, la découverte de mondes terrestres et marins, inconnus ou mal connus jusqu'alors, affinent les cartes existantes. Dans son premier emploi, Kepler était payé pour dessiner des cartes (et dresser des horoscopes).
Kepler sait ce qu'il doit à Tycho Brahe, son aîné et confrère en partie contemporain (quand il décède à 55 ans, Kepler en a déjà 30) et injustement oublié par la postérité. En 1600, inquiété par la Contre-Réforme menée par l'Église catholique, Kepler quitte Graz (Autriche) pour se réfugier à Prague (Tchéquie) invité par l'astronome danois qui vient de fuir le Danemark lui aussi et nommé mathématicien par l'Empereur Rodolphe II. À peine entré à son service, Tycho Brahe meurt l'année suivante (octobre 1601). Kepler reprend le poste de mathématicien impérial et poursuit les travaux commandés par Rodolphe II, l'établissement de nouvelles tables planétaires. Le fait n'est pas nouveau, il s'agit bien d'une commande "publique" et politique. Au prix d'un immense travail (25 ans de calculs !), elles seront finalement publiées en 1627 sous le nom de Tables rudolphines telles qu'elles sont présentées ici. On remarquera qu'elles ne sont relatives qu'à six objets célestes : le Soleil, Saturne, Jupiter, Mars, Venus, Mercure et la Lune.
Si de manière basique, on définit l'astronomie comme une science de l'observation, là où Tycho Brahe a excellé, et de la prédiction, le passage de l'une à l'autre fait appel aux calculs géométriques, domaine que Kepler, bon mathématicien, maîtrise parfaitement (l'optimisation des calculs lui fera gagner beaucoup de temps).
Ce qui sera plus tard désigné sous les Lois de Kepler, les relations mathématiques qui décrivent les trajectoires elliptiques des planètes autour du Soleil, sera exploité par un certain Isaac Newton qui en comprendra toute la pertinence, ouvrant la voie à une théorie très mathématique de la Loi universelle de la gravitation. Confirmation d'une loi plus vieille encore : un disciple est fait pour dépasser son maître.
- Copernic (1473-1543, Pologne)
- Giordano Bruno (1548-1600, Sicile)
- Tycho Brahe (1546-1601, Danemark)
- Galilée (1564-1642, Italie)
- Johannes Kepler (1571-1630, Allemagne)
- Newton (1642-1727, Angleterre)
Frontispice : hommage à Copernic et à Tycho Brahe (1627)
Il serait un peu naïf et réducteur de rabattre l'histoire de l'astronomie sur une simple saga de stars qui se passeraient le relais, à laquelle on pourrait par ailleurs ajouter R. Descartes, 1596-1650 (France) pour ses travaux en optique géométrique, question d'importance pour la fabrication des lentilles.
Tycho Brahe (1546-1601)
Elle fait cependant partie des sciences où la reprise des résultats obtenus en matière d'observation et la vérification des prédictions établies constituent une part du travail quotidien de l'astronome.
Johannes Kepler (1571-1630)
Il a également la chance d'étudier dans un domaine qui, comme la géographie, est dynamisé par les grands voyages d'exploration : au 17e siècle, on voyage d'autant plus que les instruments de positionnement deviennent plus fiables pour les navigateurs et les cartes plus exactes. En retour, la découverte de mondes terrestres et marins, inconnus ou mal connus jusqu'alors, affinent les cartes existantes. Dans son premier emploi, Kepler était payé pour dessiner des cartes (et dresser des horoscopes).
Carte terrestre - une étonnante précision (Walch, 1630)
Kepler sait ce qu'il doit à Tycho Brahe, son aîné et confrère en partie contemporain (quand il décède à 55 ans, Kepler en a déjà 30) et injustement oublié par la postérité. En 1600, inquiété par la Contre-Réforme menée par l'Église catholique, Kepler quitte Graz (Autriche) pour se réfugier à Prague (Tchéquie) invité par l'astronome danois qui vient de fuir le Danemark lui aussi et nommé mathématicien par l'Empereur Rodolphe II. À peine entré à son service, Tycho Brahe meurt l'année suivante (octobre 1601). Kepler reprend le poste de mathématicien impérial et poursuit les travaux commandés par Rodolphe II, l'établissement de nouvelles tables planétaires. Le fait n'est pas nouveau, il s'agit bien d'une commande "publique" et politique. Au prix d'un immense travail (25 ans de calculs !), elles seront finalement publiées en 1627 sous le nom de Tables rudolphines telles qu'elles sont présentées ici. On remarquera qu'elles ne sont relatives qu'à six objets célestes : le Soleil, Saturne, Jupiter, Mars, Venus, Mercure et la Lune.
Les tables originales de Rudolphine (ici, celle du Soleil)
Si de manière basique, on définit l'astronomie comme une science de l'observation, là où Tycho Brahe a excellé, et de la prédiction, le passage de l'une à l'autre fait appel aux calculs géométriques, domaine que Kepler, bon mathématicien, maîtrise parfaitement (l'optimisation des calculs lui fera gagner beaucoup de temps).
Calculs d'orbites : l'astronomie, c'est de la géométrie et des mathématiques
Ce qui sera plus tard désigné sous les Lois de Kepler, les relations mathématiques qui décrivent les trajectoires elliptiques des planètes autour du Soleil, sera exploité par un certain Isaac Newton qui en comprendra toute la pertinence, ouvrant la voie à une théorie très mathématique de la Loi universelle de la gravitation. Confirmation d'une loi plus vieille encore : un disciple est fait pour dépasser son maître.
Provenance
OSU Pythéas - Observatoire des Sciences de l'Univers (Marseille)
Collection
Citer ce document
Kepler, Johannes (1571-1630). Auteur et al., “Tabulæ rudolphinæ, quibus astronomicæ scientiæ, temporum longuinquitate collapsæ restauratio continetur; a phœnico illo astronomorum Tychone, ex illustri & generosa Braheorum in regno Daniae familiâ oriundo equite, [...] Joannes Keplerus...,” Bibliothèque numérique patrimoniale, consulté le 3 octobre 2024, https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/1031.
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