Titre
Etudes d'Outre-mer
Description
Après la création de l'Union Française en 1946, le terme colonial est devenu un peu encombrant : l'Institut Colonial de Marseille décide de s'appeler Institut Français d'Outre-mer et sa revue Études d'Outre-mer
Créateur
Institut colonial de Marseille. Palais de la Bourse
Institut français d'Outre-mer. Marseille. Palais de la Bourse
Source
BU Saint Charles - Sciences, Lettres et Sciences Humaines.(Marseille), cote 49782
Bibliothèque droit Schuman (Aix-en-Provence), cote RES 15099
Éditeur
Institut colonial (Marseille)
Date
Droits
domaine public
public domain
Relation
Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/260455393
Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/BUSC_49782_Etudes-Outre-mer_vignette.jpg
Format
application/pdf
9 vols
4 638 p.
27 cm
Langue
Type
text
publication en série imprimée
printed serial
Identifiant
https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/861
Couverture
Autre forme de titre
Cahiers coloniaux (Les), (Suite de)
Résumé
Avertissement : la législation en matière de propriété intellectuelle n'autorise pas la diffusion sur Internet des revues dans leurs périodes de publication les plus récentes. Seule l'année 1952 des Etudes d'Outre-mer peut être aujourd'hui rendue publique sur Odyssée.
La Constitution votée par l'Assemblée du définit l'Union française dans ces termes : « La France forme avec les territoires d'outre-mer et leurs populations d'une part, et avec les États associés d'autre part, une union librement consentie dont les ressortissants jouissent des droits et libertés de la personne humaine garantis par la présente déclaration". Le terme colonial n'est plus adapté à cette large intégration et l'Institut marseillais en prend acte, adopte un titre plus consensuel et rebaptise sa revue dans le même esprit (on remarquera que le Musée colonial est laissé à l'écart de ces turbulences).
S'il a fallu plus de 5 ans pour prendre ce nouveau titre, dès 1948, le terme outre-mer remplace systématiquement le mot colonial qui disparaît pratiquement de tous les sommaires des Cahiers coloniaux et les Chambres de Commerce de l'Empire Colonial ne sont plus citées que comme Chambres de Commerce d'Outre-Mer (voir la notice des Cahiers coloniaux). Cette évolution va au delà du simple vocabulaire : les Etudes d'Outre-mer sont majoritairement consacrées aux questions scientifiques et techniques agricoles et aux produits alimentaires : variétés locales, rendement, protection, transports, stockage et conservation.
L'Outre-mer est vaste, les distances sont longues et les affaires économiques se traitent à la vitesse des nouveaux transports aériens : les signes les plus évidents d'une certaine modernité s'imposent dans les rubriques.
Une nouvelle attention est portée aux immigrés venus travailler en France, essentiellement dans le secteur portuaire, le bâtiment et les travaux publics : les Etudes d'Outre-mer prennent fait et cause pour ces populations faiblement qualifiées sur le plan professionnel, souvent arrivées avec leurs enfants peu ou pas scolarisés.
Une assemblée générale ne saurait effacer un demi-siècle d'habitudes et de certitudes : en 1953, on trouve encore des publicités qui rappellent plus Tintin au Congo que le marketing des années 1950 et un bulletin de 1957 salue le nouveau territoire des Terres australes et antarctiques françaises (intégration de 1955).
Si la revue évoque certaines questions sociales, le filtrage des sommaires n'est pas parfait et on découvre toujours en 1955 des articles dont les titres renvoient à un passé, certes récent, comme ce papier sur les produits phytosanitaires "Derniers progrès en matière de défense des cultures coloniales" ou encore cette étude de la femme maure aux remarques "scientifiques" surprenantes : "d'un avis unanime, c'est une jolie femme au teint clair", publiée en 1960.
Cette vision apparemment tout droit venue du passé trahit l'inquiétude sur la place de Marseille dans cette nouvelle configuration de la zone franc : en 1952, hors pétroles et cabotage, l'Union Française d'Outre-Mer représente 83 % de l'exportation marseillaise et 59 % de ses importations. Point fort ou point faible ? Dès le milieu des années 1950, on constate un effritement des volumes et une évolution de la structure de ces échanges :
- certains territoires développent leur consommation locale, privant la métropole de produits tropicaux
- d'autres productions de base sont transformées sur place et ne sont plus amenées sous forme brute aux industries marseillaises
- d'autres territoires d'outre-mer encouragent les échanges directs entre eux et avec l'étranger, sans passer par la métropole.
Les Etudes d'Outre-mer tentent d'en tirer les leçons : il faut aider les pays sous-développés à s'industrialiser, ils n'en seront que meilleurs clients. Et d'exhorter les Marseillais, en ce milieu du 20e siècle, à retrouver leur lucidité des années 1880-1900 quand ils avaient compris la conjoncture de la fin du 19e siècle. Lucidité dont la dernière Assemblée Générale de l'Institut fera preuve, à la toute fin de 1960, en prononçant sa propre dissolution (décision prise un an plus tôt).
Elle entraînera l'arrêt définitif de la publication des Etudes d'Outre-mer (n° 3 de juillet-décembre, dernier fascicule), suivi de celui des Annales du Musée Colonial de Marseille (ultime livraison en 1962 des volumes 3 à 9 de la 7ème série, 1955-1961).
La Constitution votée par l'Assemblée du définit l'Union française dans ces termes : « La France forme avec les territoires d'outre-mer et leurs populations d'une part, et avec les États associés d'autre part, une union librement consentie dont les ressortissants jouissent des droits et libertés de la personne humaine garantis par la présente déclaration". Le terme colonial n'est plus adapté à cette large intégration et l'Institut marseillais en prend acte, adopte un titre plus consensuel et rebaptise sa revue dans le même esprit (on remarquera que le Musée colonial est laissé à l'écart de ces turbulences).
La création de l'Institut d'Outre-mer de Marseille et des Etudes-Outre-mer (CA du 27 décembre 1951)
S'il a fallu plus de 5 ans pour prendre ce nouveau titre, dès 1948, le terme outre-mer remplace systématiquement le mot colonial qui disparaît pratiquement de tous les sommaires des Cahiers coloniaux et les Chambres de Commerce de l'Empire Colonial ne sont plus citées que comme Chambres de Commerce d'Outre-Mer (voir la notice des Cahiers coloniaux). Cette évolution va au delà du simple vocabulaire : les Etudes d'Outre-mer sont majoritairement consacrées aux questions scientifiques et techniques agricoles et aux produits alimentaires : variétés locales, rendement, protection, transports, stockage et conservation.
Une flotte de cargos modernes, ici, le bananier Djoliba (1952)
L'Outre-mer est vaste, les distances sont longues et les affaires économiques se traitent à la vitesse des nouveaux transports aériens : les signes les plus évidents d'une certaine modernité s'imposent dans les rubriques.
Les représentants de la Chambre de Commerce à l'heure des jets (1953)
Une nouvelle attention est portée aux immigrés venus travailler en France, essentiellement dans le secteur portuaire, le bâtiment et les travaux publics : les Etudes d'Outre-mer prennent fait et cause pour ces populations faiblement qualifiées sur le plan professionnel, souvent arrivées avec leurs enfants peu ou pas scolarisés.
Près de mille immigrés d'Afrique du Nord employés comme dockers (Marseille, 1952)
Une assemblée générale ne saurait effacer un demi-siècle d'habitudes et de certitudes : en 1953, on trouve encore des publicités qui rappellent plus Tintin au Congo que le marketing des années 1950 et un bulletin de 1957 salue le nouveau territoire des Terres australes et antarctiques françaises (intégration de 1955).
Publicité Zenith (1953)
Si la revue évoque certaines questions sociales, le filtrage des sommaires n'est pas parfait et on découvre toujours en 1955 des articles dont les titres renvoient à un passé, certes récent, comme ce papier sur les produits phytosanitaires "Derniers progrès en matière de défense des cultures coloniales" ou encore cette étude de la femme maure aux remarques "scientifiques" surprenantes : "d'un avis unanime, c'est une jolie femme au teint clair", publiée en 1960.
Femme mauresque (1960)
Cette vision apparemment tout droit venue du passé trahit l'inquiétude sur la place de Marseille dans cette nouvelle configuration de la zone franc : en 1952, hors pétroles et cabotage, l'Union Française d'Outre-Mer représente 83 % de l'exportation marseillaise et 59 % de ses importations. Point fort ou point faible ? Dès le milieu des années 1950, on constate un effritement des volumes et une évolution de la structure de ces échanges :
- certains territoires développent leur consommation locale, privant la métropole de produits tropicaux
- d'autres productions de base sont transformées sur place et ne sont plus amenées sous forme brute aux industries marseillaises
- d'autres territoires d'outre-mer encouragent les échanges directs entre eux et avec l'étranger, sans passer par la métropole.
Les Etudes d'Outre-mer tentent d'en tirer les leçons : il faut aider les pays sous-développés à s'industrialiser, ils n'en seront que meilleurs clients. Et d'exhorter les Marseillais, en ce milieu du 20e siècle, à retrouver leur lucidité des années 1880-1900 quand ils avaient compris la conjoncture de la fin du 19e siècle. Lucidité dont la dernière Assemblée Générale de l'Institut fera preuve, à la toute fin de 1960, en prononçant sa propre dissolution (décision prise un an plus tôt).
La dissolution de l'Institut d'Outre-mer (Assemblée Générale du 21 décembre 1960)
Elle entraînera l'arrêt définitif de la publication des Etudes d'Outre-mer (n° 3 de juillet-décembre, dernier fascicule), suivi de celui des Annales du Musée Colonial de Marseille (ultime livraison en 1962 des volumes 3 à 9 de la 7ème série, 1955-1961).
Provenance
BU Saint Charles - Sciences, Lettres et Sciences Humaines (Marseille)
Collection
Citer ce document
Institut colonial de Marseille. Palais de la Bourse et Institut français d'Outre-mer. Marseille. Palais de la Bourse, “Etudes d'Outre-mer,” Bibliothèque numérique patrimoniale, consulté le 10 octobre 2024, https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/861.
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