Titre
Ville de Marseille. Rapport sur la création d'une faculté de médecine de Marseille, présenté au Conseil municipal par M. Henri Coquand. Séance du 23 mars 1877
Description
La France manque de médecins et ne fait pas assez de recherche médicale : Il faut donc créer des Facultés. Marseille ne demande que cela et répond à tous les critères. Mais tout le monde ne partage pas cet avis. De la concurrence à la désillusion...
Créateur
Coquand, Henri (1813-1881). Auteur
Source
BU Saint Charles - Sciences, Lettres et Sciences Humaines.(Marseille), cote BUSC 11816 (Réserve)
Éditeur
impr. Gravière fils (Marseille)
Date
Droits
domaine public
public domain
Relation
Notice du catalogue : https://www.sudoc.fr/091335043
Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/BUSC-11816_Coquand_Rapport-Faculte-med_vignette.jpg
Format
application/pdf
1 vol.
38 p.
In-8°
Langue
Type
text
monographie imprimée
printed monograph
Identifiant
https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/1009
Couverture
Résumé
Rapport signé : Marseille, le 22 mars 1877, H. Coquand, ancien professeur des Sciences à Marseille
Tous les scientifiques ne sont pas sectaires : c'est à H. Croquant, géologue et paléontologue, ancien professeur à la Faculté des sciences de Marseille (nommé en 1861) que la Commission des sciences et des arts demande de rédiger un rapport sur le projet de transformation de l'École de plein exercice en Faculté mixte de médecine et de pharmacie. Un choix peu dérangeant quand on se souvient que médecine et sciences étaient très proches à l'époque, travaillant sur des sujets communs (en lien avec la pharmacologie, ce sont les médecins qui entretiennent les serres, outils des botanistes...).
Pourquoi un tel rapport : créées par décret en 1875, les Écoles de Médecine et de Pharmacie de plein exercice n'ont pas le droit d'organiser certains examens de fin d'année (1). Les professeurs de l'École de Marseille qui estiment que la ville est mal récompensée de son engagement dans la santé publique et la recherche médicale demandent un modification de ce décret (la question de la création de nouvelles Facultés de médecine [en province] a déjà fait l'objet d'un débat national).
H. Croquant expose sans détour le double enjeu : financier pour la ville et scientifique pour les médecins. Et de rappeler que la France manque de professionnels de santé : 1 médecin pour 3 353 habitants. Un déficit déjà notoire (nous sommes en 1875...) avec pour effet des problèmes de santé publique et une recherche médicale insuffisante *.
Habile, Croquant souligne que cette misère accable aussi les Facultés de Paris et de Montpellier (ses rivales bien connues !). En 1874, un rapport de Paul Bert avait déjà conclu à la nécessité de créer deux nouvelles facultés dont le siège pourrait être (ordre de préférence) à Bordeaux, Lyon, Toulouse, Lille, Nantes ou... Marseille. Toutes ces villes étant demandeuses. Non seulement Marseille arrive en dernier mais, selon le rapport, elle serait une "redoutable concurrente" à Montpellier. Après une visite bâclée, des conclusions hâtives, contradictoires et injustes destinées à ostraciser Marseille, alors que tout plaide en sa faveur (tradition médicale - notamment en anatomie, population nombreuse, bassin de recrutement et d'emplois médicaux, taille des infrastructures, une Faculté des Sciences, un Musuem d'histoire naturelle, etc.).
Malgré ce plaidoyer de près de 40 pages, Marseille devra attendre 1930 et 70 ans de blocage financier, pour que l'État crée la Faculté de médecine qui s'installera au Palais du Pharo (643).
1. Lettre adressée à M. le Ministre de l'Instruction publique par l'École de Médecine et de Pharmacie de plein exercice de Marseille à propos du Décret du 20 Juin 1878 - Odyssée
* Selon la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Ministère de la Santé), la densité normalisée de médecins en France était de 318 praticiens pour 100 000 habitants en 2021 était jugée dificitaire (10 fois celle du 19e siècle)
2. Annales de l'École de plein exercice de médecine et de pharmacie de Marseille - Odyssée
3. La Faculté de Médecine Générale et Coloniale et de Pharmacie de Marseille - Odyssée
Tous les scientifiques ne sont pas sectaires : c'est à H. Croquant, géologue et paléontologue, ancien professeur à la Faculté des sciences de Marseille (nommé en 1861) que la Commission des sciences et des arts demande de rédiger un rapport sur le projet de transformation de l'École de plein exercice en Faculté mixte de médecine et de pharmacie. Un choix peu dérangeant quand on se souvient que médecine et sciences étaient très proches à l'époque, travaillant sur des sujets communs (en lien avec la pharmacologie, ce sont les médecins qui entretiennent les serres, outils des botanistes...).
Pourquoi un tel rapport : créées par décret en 1875, les Écoles de Médecine et de Pharmacie de plein exercice n'ont pas le droit d'organiser certains examens de fin d'année (1). Les professeurs de l'École de Marseille qui estiment que la ville est mal récompensée de son engagement dans la santé publique et la recherche médicale demandent un modification de ce décret (la question de la création de nouvelles Facultés de médecine [en province] a déjà fait l'objet d'un débat national).
Les Annales de l'École de médecine de Marseille, subventionée par la Ville, crée en 1891 (3)
H. Croquant expose sans détour le double enjeu : financier pour la ville et scientifique pour les médecins. Et de rappeler que la France manque de professionnels de santé : 1 médecin pour 3 353 habitants. Un déficit déjà notoire (nous sommes en 1875...) avec pour effet des problèmes de santé publique et une recherche médicale insuffisante *.
Habile, Croquant souligne que cette misère accable aussi les Facultés de Paris et de Montpellier (ses rivales bien connues !). En 1874, un rapport de Paul Bert avait déjà conclu à la nécessité de créer deux nouvelles facultés dont le siège pourrait être (ordre de préférence) à Bordeaux, Lyon, Toulouse, Lille, Nantes ou... Marseille. Toutes ces villes étant demandeuses. Non seulement Marseille arrive en dernier mais, selon le rapport, elle serait une "redoutable concurrente" à Montpellier. Après une visite bâclée, des conclusions hâtives, contradictoires et injustes destinées à ostraciser Marseille, alors que tout plaide en sa faveur (tradition médicale - notamment en anatomie, population nombreuse, bassin de recrutement et d'emplois médicaux, taille des infrastructures, une Faculté des Sciences, un Musuem d'histoire naturelle, etc.).
Malgré ce plaidoyer de près de 40 pages, Marseille devra attendre 1930 et 70 ans de blocage financier, pour que l'État crée la Faculté de médecine qui s'installera au Palais du Pharo (643).
1. Lettre adressée à M. le Ministre de l'Instruction publique par l'École de Médecine et de Pharmacie de plein exercice de Marseille à propos du Décret du 20 Juin 1878 - Odyssée
* Selon la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Ministère de la Santé), la densité normalisée de médecins en France était de 318 praticiens pour 100 000 habitants en 2021 était jugée dificitaire (10 fois celle du 19e siècle)
2. Annales de l'École de plein exercice de médecine et de pharmacie de Marseille - Odyssée
3. La Faculté de Médecine Générale et Coloniale et de Pharmacie de Marseille - Odyssée
Provenance
BU Saint Charles - Sciences, Lettres et Sciences Humaines (Marseille)
Collection
Citer ce document
Coquand, Henri (1813-1881). Auteur, “Ville de Marseille. Rapport sur la création d'une faculté de médecine de Marseille, présenté au Conseil municipal par M. Henri Coquand. Séance du 23 mars 1877,” Bibliothèque numérique patrimoniale, consulté le 8 octobre 2024, https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/1009.
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