Titre

Recueil général des pièces concernant le procez entre la Demoiselle Cadière, de la ville de Toulon et le père Girard, jésuite, recteur du séminaire royal de la marine de ladite ville

Description

Au delà d'un procès, l'opposition entre parlementaires favorables aux Jésuites et ceux favorables aux théories jansénistes.

Créateur

Swart, Johannes (1685-1759)

Source

Bibliothèque droit Schuman (Aix-en-Provence), cote RES 33690/1-8

Éditeur

Swart (La Haye)

Date

Droits

domaine public
public domain

Relation

Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/201749602
Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/RES-033690_Proces-Cadiere_vignette.jpg

Format

application/pdf
8 vol.
[pagination multiple]
In-12

Langue

Type

text
monographie imprimée
printed monograph

Identifiant

https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/150

Couverture

Résumé

En 1731, la Provence, puis rapidement le Royaume de France tout entier, se passionnèrent pour cette affaire opposant la demoiselle Cadière à son ancien confesseur jésuite, le père Girard. La jeune fille âgée d’une vingtaine d’années l’accusa d’enchantement, de rapt, d’inceste spirituel, d’avortement, de subordination de témoins, de calomnies et d’impiété. L’ecclésiastique répliqua en l’accusant à son tour de fausse et calomnieuse accusation, d’abus de la religion, de profanation, de contrefaçon de sainteté et de possession. L’un et l’autre encourent la peine de mort, seule sanction prévue pour ces crimes.
De nombreuses irrégularités ont également été relevées tout au long de l’information et du procès, tant du côté de la Cadière que de la partie adverse. De nombreuses pièces et mémoires rendent compte des différentes péripéties de l’affaire, qui vite dépassa ces deux protagonistes.
En effet, il ne s’agit bientôt plus seulement de la Cadière et du père Girard, mais d’une opposition entre les parlementaires favorables aux Jésuites et ceux qui adhéraient aux théories jansénistes. Et sur ce point la position du Parlement de Provence était singulière, car il était partagé entre les deux idéologies, contrairement aux autres Parlements où le jansénisme prospérait.
Le jugement refléta parfaitement la situation, puisque douze voix demandèrent la condamnation de la Cadière et douze autres s’élevèrent pour condamner au bûcher le père Girard. Finalement, le jugement ne satisfit personne. Il se révéla même incompréhensible, car si la Cadière fut déclarée coupable, elle ne fut que condamnée aux dépens, et à être remise à sa mère. Or, elle aurait dû être condamnée à mort, ayant été reconnue coupable. Quant au père Girard, il fut décidé de le remettre aux autorités ecclésiastiques, chargés de le juger. Sa hiérarchie put ainsi le disculper.
La population s’empara de l’histoire dès le début de l’affaire. Des manifestations contre les Jésuites eurent lieu à Aix, Marseille et Toulon. Le président Pierre-Cardin Lebret – moliniste et pro-jésuite – fut hué par la foule lors du procès. En représailles, il obtint des lettres de cachet pour éloigner de la cour ses opposants. Ceux-ci ne purent rentrer de leur exil qu’après la mort de Lebret et son remplacement par Jean-Baptiste des Gallois de La Tour en 1735.
Le rôle tenu par les Jésuites demeure également assez opaque. Ils ont ainsi procédé à l’emprisonnement du confesseur et du frère de la Cadière. Ils auraient également tenté d’étouffer l’affaire quand elle en était encore à ses balbutiements, à la Sénéchaussée de Toulon. Certains accusent même la Compagnie de Jésus d’avoir enfermé la jeune femme et sa mère à l’issue du procès, raison pour laquelle on n’en retrouverait dès lors plus de traces.
Le fait que le père Girard ait été jésuite a très certainement été déterminant dans le déroulement de cette affaire. Ce procès qui a permis la diffusion des sympathies jansénistes dans les milieux notables et parlementaires de Provence, a également révélé les sentiments anti-jésuites secouant la population, et qui n’allèrent que s’exacerber au cours des décennies suivantes, au point d’aboutir en 1762 après de multiples péripéties, à l’expulsion des jésuites et à la dissolution de la société.
Sources : Magistrats et sorciers en France au XVIIe siècle – une analyse de psychologie historique, R. MANDROU, Plon ,1968;
« L’affaire Cadière/Girard : la justice laïque prise en otage » de J.Dumoulin in Justice pénale et droit des clercs en Europe XVIe-XVIIIe siècle dir. B. Durand, centre d’histoire judiciaire, 2005, Lille, p. 209-229;
Les rues d’Aix ou recherches historiques sur l’ancienne capitale de la Provence, d’A Roux-Alphéran, Aix, Aubin, 1848;
Histoire de Provence – des origines à la Révolution française, de R.Busquet, Monaco, les éditions de l’imprimerie nationale de Monaco, 1954;
Essais historiques sur le Parlement de Provence, depuis son origine jusqu’à sa suppression (1501-1770), P. Cabasse, Paris, Pihan Delaforest, 1826 (numérisé dans le même corpus);
Les remontrances et arrêtés du Parlement de Provence au XVIIIe siècle 1715-1790, P-Albert Robert, Paris, Arthur Rousseau, 1912.

Provenance

Bibliothèque droit Schuman (Aix-en-Provence)
Fichiers
RES-033690_Proces-Cadiere_Vol1.pdf
RES-033690_Proces-Cadiere_Vol2.pdf
RES-033690_Proces-Cadiere_Vol3.pdf
RES-033690_Proces-Cadiere_Vol4.pdf
RES-033690_Proces-Cadiere_Vol5.pdf
RES-033690_Proces-Cadiere_Vol6.pdf
RES-033690_Proces-Cadiere_Vol7.pdf
RES-033690_Proces-Cadiere_Vol8.pdf

Citer ce document

Swart, Johannes (1685-1759), “Recueil général des pièces concernant le procez entre la Demoiselle Cadière, de la ville de Toulon et le père Girard, jésuite, recteur du séminaire royal de la marine de ladite ville,” Bibliothèque numérique patrimoniale, consulté le 19 mars 2024, https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/150.

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