Titre

Journal des arrêts et arrêtés du parlement de Provence concernant l'affaire des soi-disant Jésuites.

Description

Procès entre un père jésuite tombé en faillite et des négociants marseillais devant le parlement d'Aix. Au delà de ce procès, l'opposition entre parlementaires favorables aux Jésuites et ceux favorables aux thèses jansénistes

Créateur

Ripert de Monclar, Jean-Pierre-François (1711-1773). Auteur

Source

Médiathèque de la Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (Aix-en-Provence), cote YP-39

Éditeur

s. n.

Date

Droits

domaine public
public domain

Relation

Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/248175416
vignette : https://emediatheque.mmsh.univ-aix.fr/emedpub/vignette/FR_MMSH_MDQ_HP_MG_007.jpg

Format

application/pdf
1 vol.
88 p.

Langue

Type

text
monographie imprimée
printed monograph

Identifiant

https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/538
http://cinumed.mmsh.univ-aix.fr/idurl/1/96741
http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/Collection/imprimes/provence/Pages/FR_MMSH_MDQ_HP_MG_007.aspx

Couverture

Autre forme de titre

Journal des arrêts et arrêtés du Parlement de Provence, concernant l'affaire des soi-disans Jésuites (document relié à la suite) (Suite de)
Motifs des arrêts et arrêtés du Parlement des 5, 19 & 30 Juin!, 2, 4, 6 & 7 octobre, concernant l'affaire des soi-disans Jésuites (Contient également)

Résumé

Contient également les "Motifs des arrêts et arrêtés du Parlement des 5, 19 & 30 Juin!, 2, 4, 6 & 7 octobre, concernant l'affaire des soi-disans Jésuites"

Document relié après le Journal : Suite du Journal des arrêts et arrêtés du Parlement de Provence, concernant l'affaire des soi-disans Jésuites, consultable à l'adresse :

Suite du journal des arrêts et arrêtés du parlement de Provence concernant l’affaire des soi-disant jésuites (recueil factice)

Contient également les "Motifs des arrêts et arrêtés du Parlement des 5, 19 & 30 Juin!, 2, 4, 6 & 7 octobre, concernant l'affaire des soi-disans Jésuites"

En 1731, la Provence, puis rapidement le Royaume de France tout entier, se passionnèrent pour cette affaire opposant la demoiselle Cadière à son ancien confesseur jésuite, le père Girard. La jeune fille âgée d’une vingtaine d’années l’accusa d’enchantement, de rapt, d’inceste spirituel, d’avortement, de subordination de témoins, de calomnies et d’impiété. L’ecclésiastique répliqua en l’accusant à son tour de fausse et calomnieuse accusation, d’abus de la religion, de profanation, de contrefaçon de sainteté et de possession. L’un et l’autre encourent la peine de mort, seule sanction prévue pour ces crimes.
De nombreuses irrégularités ont également été relevées tout au long de l’information et du procès, tant du côté de la Cadière que de la partie adverse. De nombreuses pièces et mémoires rendent compte des différentes péripéties de l’affaire, qui vite dépassa ces deux protagonistes.

En effet, il ne s’agit bientôt plus seulement de la Cadière et du père Girard, mais d’une opposition entre les parlementaires favorables aux Jésuites et ceux qui adhéraient aux théories jansénistes. Et sur ce point la position du Parlement de Provence était singulière, car il était partagé entre les deux idéologies, contrairement aux autres Parlements où le jansénisme prospérait.

Le jugement refléta parfaitement la situation, puisque douze voix demandèrent la condamnation de la Cadière et douze autres s’élevèrent pour condamner au bûcher le père Girard. Finalement, le jugement ne satisfit personne. Il se révéla même incompréhensible, car si la Cadière fut déclarée coupable, elle ne fut que condamnée aux dépens, et à être remise à sa mère. Or, elle aurait dû être condamnée à mort, ayant été reconnue coupable. Quant au père Girard, il fut décidé de le remettre aux autorités ecclésiastiques, chargés de le juger. Sa hiérarchie put ainsi le disculper.

La population s’empara de l’histoire dès le début de l’affaire. Des manifestations contre les Jésuites eurent lieu à Aix, Marseille et Toulon. Le président Pierre-Cardin Lebret – moliniste et pro-jésuite – fut hué par la foule lors du procès. En représailles, il obtint des lettres de cachet pour éloigner de la cour ses opposants. Ceux-ci ne purent rentrer de leur exil qu’après la mort de Lebret et son remplacement par Jean-Baptiste des Gallois de La Tour en 1735.
Le rôle tenu par les Jésuites demeure également assez opaque. Ils ont ainsi procédé à l’emprisonnement du confesseur et du frère de la Cadière. Ils auraient également tenté d’étouffer l’affaire quand elle en était encore à ses balbutiements, à la Sénéchaussée de Toulon. Certains accusent même la Compagnie de Jésus d’avoir enfermé la jeune femme et sa mère à l’issue du procès, raison pour laquelle on n’en retrouverait dès lors plus de traces.

Le fait que le père Girard ait été jésuite a très certainement été déterminant dans le déroulement de cette affaire. Ce procès qui a permis la diffusion des sympathies jansénistes dans les milieux notables et parlementaires de Provence, a également révélé les sentiments anti-jésuites secouant la population, et qui n’allèrent que s’exacerber au cours des décennies suivantes, au point d’aboutir en 1762 après de multiples péripéties, à l’expulsion des jésuites et à la dissolution de la société.


Sources : Magistrats et sorciers en France au XVIIe siècle – une analyse de psychologie historique, R. MANDROU, Plon ,1968;
« L’affaire Cadière/Girard : la justice laïque prise en otage » de J.Dumoulin in Justice pénale et droit des clercs en Europe XVIe-XVIIIe siècle dir. B. Durand, centre d’histoire judiciaire, 2005, Lille, p. 209-229;
Les rues d’Aix ou recherches historiques sur l’ancienne capitale de la Provence, d’A Roux-Alphéran, Aix, Aubin, 1848;
Histoire de Provence – des origines à la Révolution française, de R.Busquet, Monaco, les éditions de l’imprimerie nationale de Monaco, 1954;
Essais historiques sur le Parlement de Provence, depuis son origine jusqu’à sa suppression (1501-1770), P. Cabasse, Paris, Pihan Delaforest, 1826 (numérisé dans le même corpus);
Les remontrances et arrêtés du Parlement de Provence au XVIIIe siècle 1715-1790, P-Albert Robert, Paris, Arthur Rousseau, 1912.

Provenance

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH Aix-en-Provence)
Fichiers
FR_MMSH_MDQ_HP_MG_007.pdf

Citer ce document

Ripert de Monclar, Jean-Pierre-François (1711-1773). Auteur, “Journal des arrêts et arrêtés du parlement de Provence concernant l'affaire des soi-disant Jésuites.,” Bibliothèque numérique patrimoniale, consulté le 19 mars 2024, https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/538.

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