Titre

troupes de couleur à la guerre (Les)

Description

Au cours de la Première Guerre mondiale, la France engage sur le front ses troupes coloniales, ce qui lui vaut de vives critiques de commentateurs allemands. Que répondre à une telle réprobation ?

Créateur

La Pradelle, Albert Geouffre de (1871-1955). Auteur

Source

Bibliothèque droit Schuman (Aix-en-Provence), cote LAP 2159

Éditeur

[Paris] : Impr. Dubois et Bauer, [191-?][Paris] : Impr. Dubois et Bauer, [191-?]

Date

Droits

domaine public
public domain

Relation

Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/267482043
Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/LAP-2159_La-Pradelle_Troupes-couleur_vignette.jpg

Format

application/pdf
1 vol.
12 p.
22 cm

Langue

Type

text
monographie imprimée
printed monograph

Identifiant

https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/970

Couverture

Résumé

Extrait de La Revue par le monde (Extrait ou tiré à part). Date de publication déduite de la mention la plus tardive du document, 1912 (aucune mention de dates postérieures).

Dans ce court opuscule, A. de La Pradelle n'écrit pas l'historique et la justification de l'engagement des armées coloniales françaises dans la Première Guerre Mondiale mais répond publiquement à un écrit pamphlétaire "Les peuplades de couleur, troupes auxiliaires des Englais (sic*) et des Français", un texte de propagande à l'idéologie assez nauséabonde rédigé par un certain Dr Hans Belius qui affirme, sans davantage l'argumenter, que "l'emploi des troupes de couleur est interdit dans la guerre moderne". 

Mais d'abord d'où venaient-elles et pourquoi participaient-elles, bien loin de chez elles, à un conflit qui ne les concernaient pas directement et qui étaient d'abord une affaire entre Toubabs, entre Blancs ? La Pradelle, spécialiste de droit international, même s'il réfute formellement le terme d'interdiction, prend soin de ne pas s'engager dans un débat juridique stérile et se contente de rappeler qu'il s'agit bien de contingents réguliers français, loin de l'image inquiétante de hordes sauvages et barbares, envoyées par la France (un État sans scrupule) contre les soldats allemands.


Tirailleurs sénégalais (1914-1918)

Mais à quoi reconnaît-on la sauvagerie et la barbarie ? A la couleur de la peau, évidemment. Traduit dans le contexte de guerre de l'époque, ce critère d'une grande subtilité signifie : être noir ou jaune ! Bien sûr, on fait avec les colonies que l'on a... et les Anglais, eux, font bien appel aux troupes indiennes. Alors pourquoi un tel pamphlet ? Les tirailleurs sénégalais, corps fondé en 1857 par Louis Faidherbe, Gouverneur général du Sénégal, incarnent la « Force noire » chère au Général Charles Mangin (1910), qui préconise leur utilisation massive en cas de conflit en Europe (une ressource naturelle ?). Si tirailleurs signifie un rôle bien précis dans l'organisation militaire et leur engagement sur le terrain, les fantassins sont envoyés en première ligne, sénégalais ne désigne pas une nationalité précise mais tous les natifs de l’Afrique Occidentale Française (8 pays comme le Burkina Faso, le Mali, le Niger, etc. ). Un générique qui rabaisse tout de même la notion de nationalité à un détail géographique de second ordre...

Tirailleurs sénégalais - drapeaux du régiment (1914-1918)

Entre 1914 et 1918, la France acheminera en Métropole environ 170 000 hommes originaires d'Afrique de l'Ouest. Un des épisodes les plus sanglants de leur engagement reste celui du Chemin des Dames : au matin du 16 avril 1917, plus de 15 000 tirailleurs sénégalais s'élancent à l'assaut des crêtes de ce plateau géographique. Transis de froid et hachés par les mitrailleuses allemandes, 1 400 sont tués le premier jour des combats et à la fin de l'offensive, plus 7 000 d'entre-eux auront perdu la vie.

Prisonniers allemands encadrés par des troupes coloniales françaises

Les tirailleurs sénégalais ne seront pas seuls à être engagés dans le conflit : la France mettra à contribution la totalité de son Empire colonial et mobilisera, par ex., des régiments de tirailleurs algériens et de fantassins vietnamiens.

Soldats vietnamiens (1914-1918)

Cruelle ironie de l'Histoire, les soldats allemands devront s'occuper des tirailleurs sénégalais faits prisonniers tandis que des spahis, cavaliers traditionnels d'Afrique du Nord, encadreront des colonnes de prisonniers allemands...

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* d'origine allemande, le pamphlet contient cependant de longues citations en anglais et en français.
1. Les prisonnier de guerre allemands de la Première Guerre mondiale en France. Site Wikipédia
2. János Riesz. Les prisonniers de guerre africains de la Grande Guerre en Allemagne (1914-1918) - in
I&M - Bulletin n°22

Provenance

Bibliothèque droit Schuman (Aix-en-Provence)
Fichiers
LAP-2159_La-Pradelle_Troupes-couleur.pdf

Citer ce document

La Pradelle, Albert Geouffre de (1871-1955). Auteur, “troupes de couleur à la guerre (Les),” Bibliothèque numérique patrimoniale, consulté le 20 avril 2024, https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/970.

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