Titre

Sur les progrès récents des sciences naturelles : Discours prononcé le 5 décembre 1882, dans la Séance solennelle de rentrée des Facultés de l'Académie d'Aix

Description

Dans quel domaine des sciences naturelles peut-on observer les plus grand progrès ? En botanique, en zoologie ou en géologie ? Un peu dans chaque mais le plus important de tous, c'est dans leur rapprochement et leurs échanges

Créateur

Marion, Antoine-Fortuné (1846-1900). Auteur

Source

BU Saint Charles - Sciences, Lettres et Sciences Humaines.(Marseille), cote BUSC 5630 (Réserve - Fonds local)

Éditeur

Impr. de Cayer (Marseille)

Date

Droits

domaine public
public domain

Relation

Notice du catalogue : https://www.sudoc.fr/021245053
vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/BUSC-5630_Marion_Progres-sc-nat_vignette.jpg

Format

application/pdf
1 vol.
28 p.
24 cm

Langue

Type

text
monographie imprimée
printed monograph

Identifiant

https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/1032

Couverture

Résumé

À l'occasion de la rentrée universitaire de 1883-1884, Antoine-Fortuné Marion dresse une sorte d'état de l'art des sciences naturelles. Les connaissances dans ces domaines ne cessent d'augmenter, aiguillonnées par une forte demande sociale : l'industrie et le commerce ne cessent de solliciter les zoologistes, les botanistes et les géologues. Devant un parterre aussi académique, Marion prend ses distances avec ce qu'on appellerait de nos jours la recherche appliquée et affirme vouloir s'en tenir à la science pure.

Difficile exercice, A.-M. Marion est certes professeur à la Faculté de sciences mais c'est d'abord un spécialiste de zoologie : il n'est pas encore directeur de la Station Marine d'Endoume qui ne sera inaugurée que trois ans plus tard, et depuis 1872, il dirige le Laboratoire de Zoologie de Marseille créé en 1869.

Un zoologiste pur et dur ? Pas totalement : ses premiers travaux portent très précisément sur la faune en Provence à l'ère quaternaire. Et ce n'est pas un hasard s'il montre ses premiers échantillons à Gaston de Saporta, botaniste connu pour ses recherches sur les plantes fossiles. Alors quand un paléozoologiste rencontre un paléobotaniste, de quoi parlent-ils ? De géologie, bien sûr. Car voilà le pivot commun aux sciences naturelles : la science commune qui s'intéresse au passé de la Terre. Donc pas surprenant que Marion commence son panorama en évoquant les récentes études d'Oswald Heer, géologue et naturaliste suisse considéré comme l'un des pionniers de la paléobotanique (le botaniste suisse décèdera peu après, le 27 septembre 1883).

Oswald Heer, géologue et naturaliste suisse (1809-1883)

En insistant sur ce que les explorations géologiques ont apporté aux études botaniques, Marion rappelle qu'elles "n'ont pas été moins profitables aux travaux des zoologistes". Travers courant à son époque, Marion ne tombe pas dans le piège de la fierté nationale (voire patriotique, la Guerre de 1870-1871 est encore dans toutes les têtes) et célèbre les travaux américains autant qu'anglais : Darwin ne vient-il pas, au prix de critiques virulentes, de publier L'origine des espèces (publiée en 1859, la thèse sur l'évolution aura un grand retentissement) et de démontrer au monde la plasticité des espèces jusque-là enfermées dans le carcan de classifications rigides (séquelle du fixisme).

La station biologique de Roscoff et son vivier (1872)

Si la science n'est pas encore internationale au sens contemporain du terme, elle est au moins mondiale. Il est évident qu'on ne saurait soupçonner Marion de voir midi à sa porte et de se cloisonner dans sa spécialité mais il ne résiste pas à terminer son discours sur les avancées des sciences dans son propre domaine de recherche : "Plus encore que les sommets des hautes montagnes, les fonds de la mer sont demeurés longtemps inaccessibles aux naturalistes". Lui-même engagé dans cette grande aventure, il témoigne à sa façon que plus on en sait, plus il reste à découvrir et plus le monde des possibles s'agrandit. Il était alors admis que l'absence totale de vie animale était atteinte à partir de 500 brasses (env. 900 m avec les mesures en usage fin 20e siècle). Les campagnes en eaux profondes démontrent qu'il n'en est rien (Marion a profité de campagnes de dragage à - 5 000 m) et ce constat vaut pour toutes les mers (3) : comme en géologie pour les ères les plus reculées, on ne connaît pas grand-chose de la vie marine. Pour tenter de mieux la comprendre, diverses stations biologiques ont été construites sur les côtes, comme celle de Roscoff (et dans d'autres pays comme en Italie, par ex. Naples en 1872; on notera que Marion ne cite pas celle de Concarneau pourtant créée en 1859, la plus ancienne au monde toujours en activité au début du 21e siècle).

Et de conclure sur ce propos un peu prémonitoire "Le zoologiste à qui l'accès des rivages serait interdit, ne pourrait arriver qu'à une bien vague conception du règne animal, et ses travaux n'auraient qu'un faible retentissement sur les progrès de la science". Si l'affirmation devenue si triviale selon laquelle on connaît mieux la surface martienne que le fonds des océans est vraie, alors on peut douter que Marion ait été entendu, et encore moins compris.

1. Oswald Heer. - Wikipédia
2.
Station biologique de Roscoff. - Wikipédia
3. A l'époque de la publication de Vingt Mille Lieues sous les mers, roman paru en 1869-1870, la question d'une vie marine en eau profonde n'est pas totalement tranchée mais la présence de mollusques fixés sur des câbles sous-marins posés au début des années 1860 fait naître de sérieux soupçons.

Table des matières

Vingt Mille Lieues sous les mers

Provenance

BU Saint Charles - Sciences, Lettres et Sciences Humaines (Marseille)
Fichiers
BUSC-5630_Marion_Progres-sciences-naturelles.pdf

Citer ce document

Marion, Antoine-Fortuné (1846-1900). Auteur , “Sur les progrès récents des sciences naturelles : Discours prononcé le 5 décembre 1882, dans la Séance solennelle de rentrée des Facultés de l'Académie d'Aix,” Bibliothèque numérique patrimoniale, consulté le 10 octobre 2024, https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/1032.

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