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Résumé
Contient 24 pièces dont 21 pièces manuscrites ou dactylographiées, 2 rapports imprimés et 2 coupures de presse.
Pour soigner les troupes coloniales dont les effectifs augmentent, l'armée a besoin d'un corps de médecins compétents en médecine de guerre et dans les maladies tropicales. Jusqu'aux dernières années du 19e siècle, ils étaient d'abord formés à Lyon puis, une fois diplômés en médecine, envoyés à au Val-de-Gràce (Paris) pour leur spécialisation. L'importance des nouveaux contingents imposait la création d'une école d'application formant à une médecine spécialement adaptée aux pays tropicaux, sensiblement différente de celle européenne.
L'un des premiers à s'en inquiéter, d'après les archives communiquées par la Chambre de Commerce de Marseille, est le Dr Edouard Heckel, fondateur et directeur de l'Institut colonial de Marseille : dans les coupures de presse de février 1901 qui s'en font écho (Le Petit Provençal et le Petit Marseillais), E. Heckel démontre, chiffre à l'appui, que l'implantation de cette école ne peut être qu'à Marseille puisque le port recense, annuellement, plus du décuple de cas de pathologies coloniales que Bordeaux, par ex. (inutile d'évoquer le Havre ou Nantes, carrément insignifiant). Cette fréquence explique l'existence d'une clinique spécialisée dans le traitement des maladies exotiques, autant d'économies potentielles pour le Ministère de la Guerre. Par ailleurs, les enseignements coloniaux organisés par la Chambre de Commerce (Institut colonial et Musée colonial) sont limités par l'exiguité des locaux du Palais de la Bourse : "le choix de cette ville s'impose, non par un acte bienveillant du gouvernement mais par le droit qui résulte du développement de son enseignement colonial actuellement unique en France". Etonnament, E. Heckel ne précise apparemment pas dans son article que l'Ecole de médecine a ouvert depuis 1899 (donc deux ans plus tôt) un enseignement colonial sur les pathologies exotiques (cf rapports du Dr G. Reynaud de 1902).
Pour les mêmes raisons, la Chambre de Commerce, qui n'est pas un amateur en matière de lobbying, appuie cette demande en multipliant les courriers au plus au sommet de l'Etat. En témoigne ce retour du Président de la Chambre de Commerce (Le Petit Marseillais) qui demande à Alexandre Millerand, alors Ministre du Commerce et de l'Industrie (interlocuteur plus familier que le Ministre de l'Instruction), l'installation de l'Ecole d'application à Marseille, lequel transmet obligeamment la requête au Ministre de la Guerre, seul compétent sur ce dossier. Selon la presse (Le Petit Provençal), le Président du Conseil serait très favorable à la candidature de Marseille (1901).
Pour des motifs sensiblement différents, la ville de Marseille n'est pas en reste et soutient évidemment cette candidature : pour accueillir la nouvelle École, elle songe dans un premier temps à offrir une aile de l'École de Médecine située sur le prestigieux site du Palais du Pharo mais, concurrence oblige, elle se ravise et propose de construire un nouveau bâtiment à proximité de l'école de médecine. L'objectif réel diverge de celui de la Chambre de commerce : elle espère en fait que cette quasi mitoyenneté fera enfin avancer le projet toujours repoussé de transformer l'École de plein exercice de médecine et de pharmacie (1875) en véritable Faculté de médecine et de pharmacie (seule habilitée à délivrer les diplôme de doctorat).
Ecole d'application du Pharo : la première promotion de 1907 (La Marseillaise)
La décision de créer l'École d'application sera finalement prise le 12 avril 1905, décision scellée par un accord passé entre le maire de Marseille, Amable Chanot, et le Ministre de la Guerre. Mais cette création ne résoudra pas tout : dès l'après guerre (ca1919), dans son rapport présenté à l'Ecole de médecine de Marseille sur l'enseignement de la médecine coloniale, le Pr G. Reynaud tire le constat que : "L'enseignement médical colonial, tel qu'il a été institué en 1899 à l'École de Médecine de Marseille, ne répond plus aux nécessités actuelles de la mise en valeur de nos possessions d'Outre-mer", rappelant également ques les colonies ont "fourn"i un million d'hommes.Marseille aura tout loisir de découvrir qu'elle n'a remporté qu'une bataille : il lui faudra une nouvelle fois attendre un quart de siècle pour fêter la transformation de l'École de Médecine en Faculté en 1930. Ceci expliquant probablement cela, il n'y a plus trace de correspondances à propos des subventions demandées et des dons récoltés pour l'agrandissement de l'Ecole à partir de 1931.
L'École d'application gardera le même nom jusqu'en 1954 pour devenir le Centre d'instruction et de recherche du service de santé des troupes coloniales. Après trois autres changements, l'École du Pharo quitte Marseille en juin 1975 pour rejoindre l'Institut de recherche biomédicale des armées.
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Note : la Chambre de Commerce de Marseille et la responsable de son Service d'archives et de documentation, Sylvie Drago, ont confié ces précieux documents à Aix-Marseille Université pour leur numérisation, leur diffusion en ligne et leur valorisation scientifique. Que cette très grande confiance soit ici chaleureusement remerciée.
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1. École du Pharo, in Création de l'Ecole (Wikipédia)
Table des matières
1901
- L'École de santé coloniale, in "Le Petit provençal", 7 février 1901
- Questions coloniales, in "Le Petit Marseillais, 10 février 1901"
1902
- Lettre de M. Léopold Le Mée de La Salle, président de la Chambre de Commerce de Marseille, à M. Alexandre Millerand, Ministre du Commerce, concernant la création d'une Ecole d'application de médecine coloniale et une demande d'appui auprès du Ministre de la Guerre pour obtenir la création de celle-ci, Marseille, le 10 janvier 1902
- Lettre de M. Alexandre Millerand, Ministre du Commerce et de l'Industrie, à M. Léopold Le Mée de La Salle, président de la Chambre de Commerce de Marseille, concernant l'installation de l'Ecole d'application de médecine coloniale à Marseille, Paris, le 18 janvier 1902
- Ministre du Commerce - Transmission de la demande au ministre de la Guerre, 18 janvier 1902
- Lettre de M. Alexandre Millerand, Ministre du Commerce et de l'Industrie, à M. Léopold Le Mée de La Salle, président de la Chambre de Commerce de Marseille, concernant l'installation de l'Ecole d'application de médecine coloniale à Marseille, Paris, le 18 janvier 1902
- Rapport sur l'enseignement colonial à Marseille et sur un vœu relatif à l'installation de l'Ecole d'application du service de santé colonial, par le Dr G. Reynaud, Marseille (ca 1902)
- Rapport sur l'enseignement colonial à Marseille et sur un vœu relatif à l'installation de l'Ecole d'application du service de santé colonial, par le Dr G. Reynaud, Marseille (ca 1902)
1912
- Lettre de M. le directeur de l'Ecole de plein exercice de médecine et de pharmacie, à M. Léopold Le Mée de La Salle, président de la Chambre de Commerce de Marseille, concernant l'enseignement colonial à Marseille et l'installation de l'Ecole d'application de médecine coloniale à Marseille, le 2 janvier 1912
1919
- Rapport présenté par le professeur G. Reynaud à l'Ecole de médecine de Marseille, sur l'enseignement de la médecine coloniale (ca 1919)
1922
- Lettre de M. le directeur de l'Ecole de plein exercice de médecine et de pharmacie et de l'Institut de médecine et de pharmacie coloniales, à M. Hubert Giraud, président de la Chambre de Commerce de Marseille, au sujet de l'attribution de bourses pour les candidats souhaitant participer aux cours de l'Institut de médecine coloniale, Marseille, le 7 novembre 1922
- Rapport de M. le directeur de l'Ecole de plein exercice de médecine et de pharmacie, concernant la préparation aux services des institutions sanitaires coloniales et maritimes, Marseille, le 18 décembre 1922
- Rapport de M. le directeur de l'Ecole de plein exercice de médecine et de pharmacie, concernant l'organisation des cours publics, le 18 décembre 1922
- Rapport de M. le directeur de l'Ecole de plein exercice de médecine et de pharmacie, concernant la préparation aux services des institutions sanitaires coloniales et maritimes, Marseille, le 18 décembre 1922
- Rapport de M. le directeur de l'Ecole de plein exercice de médecine et de pharmacie, concernant l'organisation des cours publics, le 18 décembre 1922
1929
- Rapport relatif à l'agrandissement de l'Ecole d'application du service de santé colonial, destiné à être présenté au conseil municipal de Marseille par le Dr Ribot, Marseille, le 7 octobre 1929
- Lettre au brouillon de M. Edgar David, président de la Chambre de Commerce de Marseille, à M. le médecin général l'Herminier, directeur général de l'Ecole d'application du service de santé des troupes coloniales, au sujet du projet d'agrandissement de l'Ecole, le 27 novembre 1929
- Lettre de M. le médecin général l'Herminier, directeur de l'Ecole d'application du service de santé des troupes coloniales, à M. Edgar David, président de la Chambre de Commerce de Marseille, au sujet d'une demande de contribution financière du projet d'agrandissement de l'Ecole d'application coloniale, Marseille, le 19 octobre 1929
- Lettre de M. Edgar David, président de la Chambre de Commerce de Marseille, à M. le médecin général l'Herminier, directeur général de l'Ecole d'application du service de santé des troupes coloniales, au sujet du projet d'agrandissement de l'Ecole, le 29 novembre 1929
- Lettre de M. Edgar David, président de la Chambre de Commerce de Marseille, à M. le médecin général l'Herminier, directeur général de l'Ecole d'application du service de santé des troupes coloniales, au sujet du projet d'agrandissement de l'Ecole, le 29 novembre 1929 (2ème ex.)
- Lettre de M. Edgar David, président de la Chambre de Commerce de Marseille, à M. le médecin général l'Herminier, directeur général de l'Ecole d'application du service de santé des troupes coloniales, au sujet du projet d'agrandissement de l'Ecole, le 2 décembre 1929
- Lettre de M. le médecin général l'Herminier, directeur de l'Ecole d'application du service de santé des troupes coloniales, à M. Edgar David, président de la Chambre de Commerce de Marseille, au sujet d'une demande de contribution financière du projet d'agrandissement de l'Ecole d'application coloniale, Marseille, le 3 décembre 1929
1931
- Lettre de M. Verdier, général directeur des troupes coloniales pour M. le ministre de la Guerre, à M. le médecin général l'Herminier, directeur de l'Ecole d'application du service de santé des troupes coloniales, au sujet de la subvention octroyée par la Chambre de Commerce de Marseille, Paris, le 10 janvier 1931
- Lettre de M. le médecin général l'Herminier, directeur de l'Ecole d'application du service de santé des troupes coloniales, à M. Georges Brenier , président de la Chambre de Commerce de Marseille, au sujet d'un don financier offert par la Chambre de Commerce au profit de l'aggrandissement de l'Ecole, Marseille, le 13 janvier 1931
- Lettre de M. Georges Brenier, président de la Chambre de Commerce de Marseille, à M. le médecin général l'Herminier, directeur de l'Ecole d'application du service de santé des troupes coloniales, au sujet de la subvention octroyée par la Chambre de Commerce à l'Ecole d'application coloniale, 14 janvier 1931
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