Antiquité]]> Archéologie]]> Société de recherches scientifiques et d'acclimatation", l'Académie d'Hippone*, fondée en 1863, est une société savante algérienne de l'époque coloniale. Sa revue sera publiée sans interruption de 1865 à 1962, avec cependant, une périodicité de plus en plus espacée (1 an, puis 2, ensuite 5 et 25 ans pour finir !).

Le Bureau de l'Académie d'Hippone (1913-1914)

Le parallélisme avec la présence française est aujourd'hui devenue une évidence ineffaçable : à décharge, les publications des archéologues sur le terrain montrent que le travail consacré à la mise au jour des vestiges de l'Antiquité, en particulier ceux de l'époque romaine, s'est accompagné de mesures de sauvegarde de ce patrimoine culturel, même si, et certains en étaient bien conscients, ils contribuaient à l'exposer.

L'ampleur et la richesse du site justifiaient des travaux de fouilles en continu dont rendait compte le Bulletin, à l'attention de la communauté des spécialistes, sans oublier les autorités administratives.

Mosaïque aux médaillons (villa Chevillot, 1899-1900)

Les archives de l'époque attestent que les archéologues mettaient au jour des vestiges et des ruines qui demandaient un lourd travail d'analyse et d'interprétation pour les comprendre et les situer correctement dans le temps et dans l'espace (l'Algérie a connu tant et tant de vagues de conquêtes) alors qu'ils peuvent nous paraître aujourd'hui évidents dans leurs origines, leurs sens et leurs usages.

Les autres sites et pays d'Afrique du Nord colonisés suivront cette voie comme en témoignent le Bulletin trimestriel de géographie et d'archéologie de la région d'Oran (à partir de 1885), les Rapports sur les travaux de fouilles de la région d'Alger (Cherchell, Tipasa) ou de Constantine (Timgad, Khamissa) et, quelques années plus tard, les fouilles menées en Tunisie (Carthage, Musée du Bardo).

Amours vendangeurs : mosaïque romaine telle qu'on peut la voir au Musée d'Hippone

À tort ou à raison (on observe le même mouvement dans les pays européens), les archéologues ne se contentaient pas toujours de travaux de sauvegarde contre les périls imminents (effondrement, pluie, etc.) mais se préoccupaient aussi de travaux de restauration qui allaient au-delà de la simple consolidation, les plus prudents prenant soin de marquer les matériaux et appareils d'origine par rapport à ceux apportés et de les documenter.

Projet de restauration des thermes (Hippone, 1887)

Comme il est impossible d'entrer dans le détail d'un siècle de fouilles (qui débordent largement la seule région de Bône et la période romaine), on observera simplement l'utilisation de la photographie dans le travail archéologique à partir des années 1880.

Le fond de l'abri du Dyr (BAH, 1930-1935)

Ce qui a pu être un usage en apparence anecdotique (figurer sur les clichés pour la postérité ou, plus gravement, pour faire date et revendiquer une paternité, par ex.) devient un véritable outil au service du travail scientifique dans les années 1910 (pour ce qu'il en est de cette collection).

Thermes de Socius (Propriété Chevillot, 1914-1921)

Le cliché devient un document porteur des légendes explicatives et une preuve de l'état réel du site lors des fouilles. Les panoramiques pemettent aussi de repérer les signes d'évolution de son environnement et de mesurer ce qui pourrait le menacer, comme ce projet d'alignement des rues de Bône voulu par les Français.

Alignement des rues de Bône (1912-1913)

Au niveau de l'urbanisme, les sujets d'inquiétude ne manquent hélas pas, comme l'extension du faubourg industriel avec ses nouveaux ateliers et ses nouvelles usines, dans la relative indifférence des pouvoirs publics, pourtant alertés.

Nouvelles fouilles (Hippone, 1925-1930)

Mais d'autres menaces, plus discrètes et plus sournoises, guettent les trésors du site : l'engouement pour le passé et les expositions suscite la convoitise des musées de la Métropole qui ont les moyens financiers d'enrichir leurs collections avec ce qui a été "péniblement arraché à la terre".

Trésors expatriés (propriété Dufour, 1914-1921)

À  l'image de ce peigne, merveille de l'art antique, vendu 4000 Fr au Musée du Louvre par Mme Dufour (propriétaire du sol), se désolent les archéologues pourtant persuadés qu'Hippone était bien un terrain de statut domanial.

Cérémonie du Cinquantenaire de l'Académie, 1863-1913, dans les thermes de Socius

Les menaces venant de l'extérieur comme de l'intérieur ne découragent pas pour autant les archéologues qui fêtent, à l'aube de la Première Mondiale, le (premier) Cinquantenaire de leur Académie.

Numérisation et sommaires Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence


- Les volumes 20 à 23 ont été aimablement prêtés par le CTLes (Centre Technique du Livre de l'enseignement supérieur) et les volumes 24 à 28, 30, 32 à 38 proviennent des collections du CEPAM (Cultures et Environnements. Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge) de l'Université Nice-Sophia Antipolis (Nice) pour sa numérisation. Qu'ils en soient ici tous deux remerciés.
- Les fascicules numérisés par la MMSH (Aix), présentés ici, complètent la collection consultable en ligne sur Gallica (1)

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1. Bulletin de l'Académie d'Hippone - Gallica
* Hippone sera rebaptisé Bône durant la colonisation française. Depuis l'indépendance, la ville portuaire porte le nom d'Annaba.
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1884-1961]]> fre]]> Algérie. 18..]]> Algérie. 19..]]> - Feuille Bône ; 9 ; 1958 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_009_958a. - "Complété en 1930 ; [tirage] 4-58"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32457]]>
Droit colonial]]> Droit foncier]]>
La législation immobilière et la loi foncière issu du système Torrens instaurées en Tunisie sont applicables en Algérie ?
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1885]]> fre]]> Algérie. 18..]]> Tunisie. 18..]]> - Feuille Bizerte ; II ; 1887 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_02_1887a. Levés de 1881 à 1887 - Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43100]]>
Droit colonial]]> 4 volumes (2 236 pages) + table. - Tome premier, 1830-1848. - Tome deuxième, 1849-1858. - Tome troisième, 1859-1867. - Tome quatrième, 1868-1876. - [Tome 5], Table générale 1830-1876.
Complément au "Bulletin judiciaire de l'Algérie" qui a paru de 1877 à 1884. D'après la 4e de couverture, ce titre appartient à un ensemble éditorial : "Collection complète de la jurisprudence algérienne depuis la conquête..." regroupant les 5 volumes de la Jurisprudence algérienne de 1830 à 1876, et les deux périodiques : Bulletin judiciaire de l'Algérie (1877-1884) et la Revue algérienne et tunisienne de législation et de jurisprudence, publiée à partir de 1885.
En janvier 1830, en France, le conseil des ministres décide d’organiser une expédition en Algérie. Le 5 juillet 1830, les français occupent Alger et le Bey Hussein signe l’acte de capitulation et s’exile. C’est le début de la colonisation française de l’Algérie. La IIe République fait de l’Algérie l’appendice de la France; d’une main, elle abolit l’esclavage et de l’autre, elle transforme l’Algérie en « territoire français ». La France met en place une politique d’assimilation. « Les Français musulmans ainsi que les Juifs avant le décret Crémieux de 1870 restent en marge des droits civiques. Les juristes coloniaux présentent l’indigénat, régime de nationalité exceptionnelle (puisque sans nationalité), comme respectueux des coutumes locales : l’indigène a des droits particuliers, assurés notamment par le maintien de la juridiction des cadis. »
Ce recueil de jurisprudence algérienne (1830 à 1876) aborde principalement le droit administratif, le droit civil, le droit commercial et le droit patrimonial. Il est souvent question des rapports et des conflits entre le droit musulman et le droit français, ainsi que des conflits de lois avec la loi mosaïque des israélites indigènes jusqu’au décret Crémieux.
En effet, dès 1830, les conditions d’achat ou de vente forcée des immeubles d’Alger constituent une violation des clauses de la capitulation. « C’est le premier acte d’expropriation, qui scande les différentes étapes de la longue et dure conquête de l’Algérie. Le séquestre est en fait l’une des trois peines spécifiques qui peuvent s’appliquer aux indigènes musulmans » pour des « infractions spéciales à l’indigénat non prévues par la loi française³». L’indigène peut également faire l’objet d’une amende ou d’une peine d’internement. Peuvent s’ajouter d’autres amendes infligées aux tribus ou aux douars. Le juge de paix est compétent pour juger et décider des peines dans les communes dites de plein exercice alors que dans les communes mixtes (résident des européens et des musulmans) c’est l’administrateur de la commune qui juge. Sur la procédure, citons par exemple l’arrêt de la cour d’Alger du 24 avril 1854 (recueil de la jurisprudence algérienne, tome II) selon lequel « la signification d’un jugement faite à un indigène musulman par l’intermédiaire du bureau arabe sous la direction duquel il est placé ne fait courir le délai d’appel qu’autant qu’il est prouvé que l’exploit a été transmis à la partie ». Sur les conflits de loi, l’arrêt de la cour d’Alger du 11 mars 1873 mentionne que la loi française l’emporte sur la loi musulmane pour régler les conflits de juridictions. « En conséquence, à moins du consentement réciproque des parties, les contestations entre musulmans doivent être portées devant la mahakma du domicile du défendeur. »

Sources : Histoire de l’Algérie à la période coloniale. 1830-1962, dir. d’A. Bouchène, J.-P. Peyroulou, O. Siari Tengour et S. Thénault, La Découverte, Barzakh, 2012;
Le statut des musulmans en Algérie coloniale : une nationalité française dénaturée, Patrick Weil, thèse dactylographiée, 2003;
Les Algériens musulmans et la France (1871-1919, Charles-Robert Ageron, Paris, PUF, 1968.]]>
1830-1876]]> fre]]> Algérie. 18..]]> Jurisprudence algérienne de 1830 à 1876
 - Alger ; NJ-31-SE ; 1942 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : C30_J31SE_42.
"Dressé, héliogravé et publié par le SGA en 1927 ; Complété en 1938 ; Tirage de Mars 1942"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=79167

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Livret (Le) de l'étudiant d'Alger (Devient)]]> Enseignement supérieur]]> Colonies françaises]]>
Il faut remarquer l'adaptation des enseignements dispensés à ces étudiants hors métropole, ici à Alger :

- en droit : certificat d'études de droit musulman de la législation algérienne et des coutumes indigènes, législation algérienne et tunisienne, sans oublier le droit maritime si important au niveau du commerce colonial

- en lettres, les étudiants peuvent suivre des cours et obtenir des diplômes dans des matières liées à l'Afrique du Nord : géographie de l'Afrique, enseignement de la langue arabe, étude des dialectes berbères et kabyles, de la littérature persane, de l'archéologie et de l'égyptologie]]>
1886-1894]]> fre]]> Algérie. 18..]]>  - Alger ; NJ-31-SE ; 1942 ; Institut géographique national (France)/France. Service géographique de l'armée, ISBN : C30_J31SE_42.
"Dressé, héliogravé et publié par le SGA en 1927 ; Complété en 1938 ; Tirage de Mars 1942"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=79167]]>
Enseignement supérieur]]> Colonies françaises]]>
- en droit : certificat d'études de droit musulman de la législation algérienne et des coutumes indigènes, législation algérienne et tunisienne

- en lettres, les étudiants peuvent suivre des cours et obtenir des diplômes dans des matières liées à l'Afrique du Nord : géographie de l'Afrique, enseignement de la langue arabe, étude des dialectes berbères et kabyles, de la littérature persane, de l'archéologie et de l'égyptologie]]>

  • Ecole de droit d'Alger
  • Ecole de médecine et de pharmacie d'Alger
  • Ecole supérieure des sciences d'Alger
  • Ecole des lettres d'Alger
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1884-1886]]> fre]]> Algérie. 18..]]> Colonies françaises. 18..]]> - Feuille Alger ; 5 ; 1940 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_005_940a.
"Révisé en 1925 ; [tirage] 5-40"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=32137]]>
Géographie]]> Antiquité]]> Histoire]]>
Ces 7 publications éditées au cours d'une quinzaine d'années (voir la table des matières ci-dessous) montrent que, dès le début de sa carrière, la passion de S. Gsell pour l'Afrique du Nord ne se limite pas à sa spécialité scientifique, l'archéologie, mais embrasse tous les aspects de l'histoire de l'Afrique romaine : climatiques, géographiques, agricoles, architecturaux, politiques, territoriaux, administratifs, ... On en trouvera une vaste synthèse dans son œuvre majeure Histoire ancienne de l'Afrique du Nord en huit volumes. Quand dans son premier texte, il aborde l'influence du climat de l'Afrique du Nord sur la prospérité agricole au cours de l'Antiquité, on comprend d'emblée qu'il ne va pas réduire son étude aux seuls facteurs liés aux éléments naturels : "il s'agit de savoir si cette prospérité a eu pour cause principale un climat plus favorable à la culture que le climat d'aujourd'hui, ou si elle a été surtout l'œuvre de l'intelligence et de l'énergie des hommes". Poser la question, n'est-ce pas déjà un peu y répondre ?

Fouilles de Gouraya - antiquités phéniciennes (unique photographie du recueil)

D'autant plus que cette étude sur le climat arrive après plusieurs années de fouilles durant lesquelles il multiplie les chantiers et les thèmes d'étude : aspects politiques, militaires, objets d'art, de culte, objets utilitaires et ustensiles, monuments religieux, habitat et urbanisme, sites, inscriptions, histoire évènementielle, ... et les articles dans diverses publications (éditées à Alger, Paris, Rome,...).

Inscription latine partiellement effacée, sur une stèle (ex-voto) : un matériel très fragmentaire pour épigraphiste averti...

Gsell est un archéologue complet qui s'intéresse autant aux plus grands sites antiques dans leur globalité qu'aux plus petites inscriptions latines, parfois très mutilées, qu'il examine et déchiffre patiemment : le nombre impressionnant (comme son CV) de rapports de fouilles adressés à sa tutelle, le Service des monuments historiques de l'Algérie, explique une bibliographie prolifique dont le présent recueil ne reflète qu'une infime partie...

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence)]]>
Revue africaine", 4e trimestre. 1911, de l'École Française de Rome, Mélanges 1903, et des "Mélanges d'Archéotogie et d'Histoire" publiés par l'École française de Rome (1904). Le recueil contient :
  1. Le climat de l'Afrique du Nord dans l'Antiquité (1911)
  2. Etendue de la domination carthaginoise en Afrique (1905)
  3. Chapelle chrétienne d'Henchir Akhrib (1906)
  4. Publications de l'Association historique pour létude de l'Afrique du Nord. IV - Fouilles de Gouraya. - Fouilles de Gouraya (sépultures de la côte algérienne) exécutées sous les auspices de l'Association historique pour l'étude de l'Afique du Nord (1903)
  5. Chronique archéologique africaine (1904)
  6. Inscriptions inédites de l'Algérie, par S. Gsell, Pr. à l'Ecole des Lettres d'Algérie (1897)
  7. L'histoire de l'Afrique du Nord - Extrait de la Revue politique et littéraire (Revue Bleue) des 21 et 23 déc. 1912. Leçon d'ouverture de la chaire d'Histoire de l'Afrique du Nord, au Collège de France. Dédicace manuscrite de l'auteur : "A Monsieur Joly. Souvenirs affectueux. Signé : S. Gsell (1912)
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1897]]> 1903]]> 1904]]> 1905]]> 1906]]> 1911]]> 1912]]> fre]]> Algérie. 18..]]> Algérie. 19..]]> Carthage (ville ancienne)]]> Gouraya (Algérie ; région)]]> - Feuille Orléansville ; NJ-31-SO ; 1938 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : C30_J31SW_38. "Dressé, héliogravé et publié par le SGA en 1927 ; [tirage] 1-38"
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=79175]]>
Droit musulman]]> Islam]]>
L'occasion pour ce spécialiste des sources du droit musulman de mener une réflexion sur l'indigénat (l'Algérie est une véritable mosaïque de populations aux identitiés bien marquées) et les lois censées s'appliquer à des populations locales, certaines très intégrées, d'autres parfois restées dans un statut quo juridique problématique après près d'un siècle de colonisation.]]>
1921]]> fre]]> Algérie. 18..]]> Algérie. 19..]]>
Histoire de la colonisation]]> Colonies françaises]]>
L'intégration administrative de l'Algérie dansl'État français, donc la fin des anciennes structures politiques, date de 1848 avec la création de trois grands départements : Oran à l'Ouest, Alger au Centre et Constantine à l'Est. C'est peu après cette nouvelle organisation que naissent les Annales fondées par Hippolyte Peut, qui déclarait déjà, en 1844, dans son éphémère journal l'Afrique : journal de la colonisation française (1844-1845): "L'Algérie aujourd'hui demande à être légalement réunie à la France et à recevoir les bienfaits d'un bon système d'institutions civiles". Vœu exaucé, les Annales auront pour objectif "1° de faire connaître l'Algérie à la France et 2° vulgariser les idées et les notions utiles aux progrès de la colonisation".

Chaque livraison mensuelle propose un précis de l'histoire de la colonisation française de l'Algérie. Datant de moins de 20 ans, H. Peut reconnaît qu'il paraît un peu précipité d'en dresser l'historique mais il s'empresse d'ajouter qu'il s'agit d'un simple résumé, pas l'histoire détaillée, et sous un angle bien précis : l'avenir. On comprend mieux alors cette mise en garde "Nous ne parlerons pas non plus des causes qui ont motivé l'expédition d'Afrique et la conquête de l'Algérie : ces causes sont sans importance pour le but que nous nous proposons". Si tout n'était pas dit, c'est fait.

La revue se présente donc plutôt comme un journal de l'actualité de cette colonisation. Bien que de propagande, H. Peut n'abuse pas de chronologies statistiques mais ne peut en faire totalement l'impasse. Elles ont l'intérêt de montrer l'implantation progressive et inexorable des Français dans l'économie algérienne (mais peut-on encore employer ce qualitificatif ?). Par ex., en moins de 10 ans, le nombre de planteurs de tabac a été multipllié par 30 et les surfaces cultivées par plus de 80.

Planteurs de tabac (Algérie, 1844-1852)

H. Peut ne passe pas sous silence le système de mise aux enchères ou l'attribution gracieuse (distribution) des terres agricoles : les réformes du droit foncier n'ont sûrement pas dû consoler les populations autochtones confrontées à ces formes de spoliation. La colonisation a aussi pour effet de réorganiser les importations et les exportations du pays : les premières baissent parce que le circuit des produits étrangers entrant dans le pays est asséché et, à l'inverse, les exportations vers la Métropole (au grand bénéfice de Marseille, H. Peut connaît bien la question des transports ferroviaires de la ville) gonflent en valeur, favorisées pour un régime douanier assez protectionniste.

Algérie - importations/exportations (1844-1853)

La colonisation de l'Algérie n'est pas seulement une affaire franco-algérienne (le sous-titre de la revue le mentionne) : en 1856, les Français comptent moins de 87 000 ressortissants nationaux sur les 155 000 colons présents sur le territoire. Les 68 000 autres colons étrangers sont issus de toute l'Europe, essentiellement Espagnols et Italiens, et, plus modestement, Anglo-Maltais, Allemands et Suisses.

Il faut dire que compte tenu de sa superficie, le pays a une très faible densité de population : 8,5 fois moins que la Métropole. N'est-elle pas la solution pour résoudre le problème des enfants trouvés (enfants abandonnés ou orphelins au 19e siècle) et plus généralement, des populations miséreuses ? La taille des territoires ne laisse pas indifférent le directeur de la publication : dans son bulletin mensuel général de colonisation, véritable rubrique internationale (Afrique, Amérique, Europe, Océanie), deux pays-continents sont particulièrement étudiés et très souvent cités en exemple : la colonisation australienne par les Anglais et les Ecossais, et la colonisation américaine. On évoque souvent les premières colonies britanniques mais on présente plus rarement les Américains comme des colonisateurs. C'est à cette même époque que les Etats-Unis acquièrent de nouveaux territoires (Texas, Oregon, Californie...), favorisent une grande vague de peuplement qui repoussera au loin les populations amérindiennes, encouragent l'exploitation des ressources naturelles et construisent la première voie ferrée transcontinentale (achevée en 1867) ...

L'unique carte publié par la revue : le chemin de fer (Algérie, 1854)

La colonisation de l'Algérie a pris la mesure et de la taille du pays et de l'intérêt stratégique de ce nouveau moyen de transport : elle intègrera très rapidement les progrès technique des chemins de fer et bénéficiera de leur fort développement à partir des années 1840, en France comme dans le reste de l'Europe.

Dans son bulletin de décembre 1858, H. Peut présente ses adieux à ses lecteurs : "La livraison que nous publions aujourd'hui est la dernière livraison des Annales de la colonisation algérienne. Une récente décision du nouveau ministère de l'Algérie et des colonies, nous privant inopinément du concours que nous prêtait l'ancienne direction des affaires de l'Algérie, et le nombre des Souscripteurs aux Annales ne nous permettant pas de suffire aux dépenses de ce recueil, nous nous voyons, à notre grand et profond regret, contraint d'en suspendre la publication". Parce que créée avec le soutien du Ministère de la Guerre, la survie de la revue dépendait trop de l'administration. H. Peut ne pouvait pas imaginer que la colonisation de l'Algérie s'achèverait comme elle a commencé 132 ans plus tôt : par les armes.]]>
1852-1858]]> fre]]> Algérie. 18..]]> Colonies françaises. 18.. ]]> - Feuille Bizerte ; II ; 1887 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_02_1887a. Levés de 1881 à 1887 - Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43100]]>
Jurisprudence après 1789]]> Législation & réglementation]]> Droit colonial]]> seules les années 1921-1925 sont ici consultables. Le reste de la collection, 1926-1933, l'est sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32798090f/date&rk=21459

En tant que pays colonisateur, la France détient tous les pouvoirs régaliens et assure l'administration de la justice, tant pour ses colons que pour les populations autochtones et leurs éventuels différends. Mais elle doit tenir compte du contexte local, des traditions et de l'importance des religions. Proche du quotidien, la justice de paix (on dirait tribunaux de proximité aujourd'hui) tranche les litiges de la vie quotidienne.

Frendah - La justice de paix, Algérie française (1)

Selon leur domaine de compétence, la nature et la gravité des faits jugés, une série de juridictions supérieures se prononcent sur les appels et les pourvois. La publication qui recense leurs arrêts (Algérie et Tunisie) étend peu à peu son périmètre et intègre régulièrement de nouvelles juridictions (au total, une dizaine) : en plus d'instances classiques dans le système français (Cour des Comptes, Tribunal des conflits), le plus notable est l'apparition de rubriques propres aux appels musulmans et aux appels répressifs indigènes. Fait qui pourrait paraître paradoxal au premier regard, les instances d'appel sont amenées à interpréter le droit musulman et à appliquer, en droit, la loi musulmane (seuls les musulmans de naissance y sont soumis) (2)

Le palais de justice à Alger, rue de Constantine, cliché non daté (3)

Au cours de ces mêmes années, les livrets de l'étudiant de l'université d'Alger (à terme, les livrets seront mis en ligne dans leur intégralité sur Odyssée pour toute la période de 1884 à 1962), montrent que tous les cursus juridiques contiennent un enseignement obligatoire de droit musulman et un enseignement de droit indigène. Comme dans d'autres colonies (voir la jurisprudence de l'Indochine et de Pondichéry, par ex.), les décisions des juges sont de délicats exercices de composition entre la doctrine, la législation, les codes religieux et les droits coutumiers, écrits ou non, de cultures très différentes (les colonies sont elles-mêmes parfois des mosaïques d'ethnies sédentarisées, nomades ou déplacées).

Détail historique, le directeur de publication, Eugène Robe (1856-19, procureur), fils d'Eugène Robe (1820-, avocat) dont il a repris la succession, a soutenu sa Thèse pour la licence à la Faculté de Droit de l'Université d'Aix-Marseille en 1879.

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Note : les Archives nationales d'outre-mer et la Responsable de sa bibliothèque, Sylvie Pontillo, ont prêté ces précieux documents à Aix-Marseille Université pour leur numérisation, leur diffusion en ligne et leur valorisation scientifique. Que cette grande confiance soit ici chaleureusement remerciée.
Cette collection a été numérisée avec le soutien financier de la Bibliothèque Nationale de France qui en assure une diffusion nationale sur sa bibliothèque numérique Gallica. Qu'elle en soit ici grandement remerciée.


Réfs.
1. Jérôme Bonnard - Justices de Paix et Juges de Paix, in L’histoire de Nos Facultés de Droit en images anciennes, 2017
https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/8
2. La notice dujurnal Jurisprudence algérienne de 1830 à 1876 propose une brève analyse du rapport entre le droit français et le droit musulman
3. Alger - Bâtiments et Monuments, in JudaicaAlgeria

Voir : Dictionnaire des juristes : colonies et outre-mer : XVIIIe-XXe siècle, sous la direction de Florence Renucci, Presses universitaires de Rennes, 2022 - Lire notamment : Cour d'appel d'Alger, notice de Florence Renucci p. 393-396]]>

Dans la table des décisions, les juridictions marquées d'un * dans la liste ci-dessous n'étaient pas présentes au début de la publication et ne sont apparues que progressivement au fil du temps :
  • Tribunal des conflits*
  • Cour des Comptes*
  • Cour de Cassation
  • Conseil d'Etat
  • Cour d'Alger
  • Appels mulsulmans*
  • Appels répressifs indigènes*
  • Tribunal civil d'Alger
  • Tribunal civil de Tunis
  • Juridictions diverses
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1859-2000]]> fre]]> Algérie. 18..]]> Algérie. 19..]]> Tunisie. 18..]]> Tunisie. 19..]]>
- Feuille Bizerte ; II ; 1887 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A73_02_1887a. Levés de 1881 à 1887 - Carte de reconnaissance
- Lien vers la page : http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=43100
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Archéologie]]> Antiquité]]> Géographie]]> Chargement des années numérisées en cours.

Quatre ans après sa fondation en 1878, la Société de Géographie de la province d'Oran devient la Société de Géographie et d'Archéologie de la province d'Oran : un élargissement de son périmètre rapidement imposé par les vestiges archéologiques partout présents sur le sol de la région, autant importants que nombreux et pourtant ni étudiés, comme ceux de Constantine ou de la Tunisie, ni protégés du vandalisme comme ils mériteraient de l'être.

Mosaïque romaine - Les travaux d'Hercule, Saint-Leu (1894)

En à peine quelques années, le travail de la section d'archéologie se révèlera très productif, comme par exemple la découverte de nombreuses inscriptions liées à l'occupation romaine. Mettre au jour des vestiges ne suffit pas : il faut aussi les interpréter et les comprendre. La Société de géographie s'est donc toujours employée à divulguer ses résultats et la présente revue a dès le départ assuré la diffusion de ses travaux, enrichis de très nombreux croquis. Très cohérente avec ses craintes exprimées sur les pillages, elle contribuera à la création du Musée archéologique d'Oran (1884), lieu unique de conservation, d'étude et de restauration des objets extraits du terrain et souvent dispersés. Son bilan décennal, accompagné de précieuses tables (auteurs, matières, inscriptions) met en avant ce nouvel outil conçu comme un rouage essentiel à la progression de la science archéologique.

Tombeau romain, Bénian - une des toutes premières photographies du Bulletin, publiée en 1897.

Le Bulletin trimestriel ne s'est pas pour autant enfermé dans une ultra-spécialisation : dès son origine, en plus de sa compétence première en géographie et géologie, elle s'est intéressée à l'histoire plus globale de l'Afrique du Nord et à d'autres régions (travaux communs avec ceux publiés dans les Rapports des fouilles archéologiques exécutées en Algérie, Tlemcen, par ex.). 

Représentants d'une tribu du Maroc affiliée aux tribus anti-musulmanes liées au zkraouisme (1905)

Progressivement, le Bulletin s'ouvre à d'autres considérations plus contemporaines, comme l'activité économique portuaire d'Oran ou l'extension de l'occupation coloniale française et l'aménagement des territoires conquis, à l'image du thème récurrent de l'extension de la voie ferrée de l'Algérie en direction de Tombouctou (Soudan sur la carte, Mali aujourd'hui), en traversant le Sahara.

Projet d'une ligne transsaharienne qui bifurque vers le sud juste après Oran, extrême nord-ouest algérien (1888)


Projet d'exploration des sources du Niger (1891)

Ce qui est considéré comme une simple extension du territoire français par les défenseurs d'un grand empire colonial, et non pas comme annexion de nouveaux territoires, justifie des projets d'exploration de régions peu ou mal connues.

Numérisation Michel Kébaïli (Centre Camille Jullian MMSH, Aix-en-Provence) ]]>
1885-1960]]> fre]]> lat]]> ara]]> Oran (Algérie ; région). 18..]]> Oran (Algérie ; région). 19..]]> Algérie. 18..]]> Algérie. 19..]]> - Feuille Oran ; 20 ; 1896 ; France. Service géographique de l'armée, ISBN : ]A69_020_896a.
"Dressé, gravé et publié (…) 1892 ; 11096 [pour 11 1896]"
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