Nonobstant ce genre de déconvenues, la conviction et l'engagement des partisans de la création d'une Faculté de médecine se retrouveront dans la spontanéité de ces quelques correspondances échangées au cours des 3 dernières décennies précédant l'avènement. En témoigne ce très probable projet de courrier adressé par le Président de la Chambre de Commerce annonçant sa prise de position favorable à l'École au Ministre de l'Instruction Publique et à celui des Colonies. Après s'être ravisé, le courrier ne sera adressé qu'au premier.
Sur la même page (daté du 21 février), P. Desbief confirme au Directeur de l'Ecole la délibération de la Chambre consulaire en date du 22 février en faveur de cette transformation, le second destinataire ayant été également raturé.
Le Président de la Chambre de Commerce, le directeur de l'École de plein exercice de médecine et de pharmacie de Marseille, le Ministère du commerce et de l'industrie, le Maire d'Aix-en-Provence, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône, le Ministre de l'Instruction Publique, l'adjoint au Maire de Marseille : tous ces acteurs sont présents, soit en tant qu'auteurs soit en tant que destinataires, dans ces 17 courriers échangés au cours des 25 ans de 1897 à 1922 et conservés dans les archives de la Chambre de Commerce et de l'Industrie de Marseille (cette correspondance ne concerne que la Chambre de commerce, pivot de ces échanges, bien d'autres courriers doivent exister par ailleurs). Il n'en fallait pas moins pour surmonter les plus grandes réserves de la ville d'Aix (notamment au niveau financier) et certaines oppositions comme celle de Paul Bert, Ministre de l'Instruction, qui rejette la demande en déclarant que "Marseille sera examinée en dernier, car sa faculté ferait une redoutable concurrence à Montpellier" (1, id).
On sera moins étonné du fidèle soutien de la Chambre de Commerce, de la Ville de Marseille et du Conseil Général, qui ne cesseront de rappeler que Marseille est (tout de même !) la deuxième de ville de France et qu'Aix a déjà ses deux facultés historiques. Ils ne pourront parfois pas cacher leur impatience comme le montrent les propos de la séance de février 1918 de la CCMP relatif à la demande d'une faculté : "il est important de ne pas attendre la fin de la guerre pour lui donner une solution". Cette solution viendra quelques années plus tard : les années 1930 seront plutôt généreuses avec Marseille au niveau des infrastructures médicales et des budgets de l'Etat, reconnaissance tardive de sa situation stratégique et de ses recherches dans le domaine des maladies tropicales.
Jusqu'au 18e siècle, c'est le barbier chirurgien (1), profession apparue vers la fin du 12e siècle, qui réalise les actes de chirurgie.
Mais avec les progrès des connaissances anatomiques, les chirurgiens les plus lettrés voudraient que leur art devienne une discipline universitaire à part entière, tout en contrôlant la formation des barbiers-chirurgiens. Les médecins, inquiets pour leurs prérogatives, refusent l'entrée de cette discipline non-universitaire dans les facultés de médecine : le Parlement de Paris leur donnera raison en 1660.
Les techniques de sutures des plaies (Philippe Douté, 1695)- en 1686, le chirurgien Charles-François Felix de Tassy parvient avec succès à soigner Louis XIV d'une redoutable fistule anale. Reconnaissant, le Roi accorde ses faveurs aux chirurgiens de Versailles : une promotion sociale autant que scientifique, et qui recevra une consécration par la création de l'Académie Royale de Chirurgie en 1748
- en 1691 a lieu la séparation des barbiers-chirurgiens et des barbiers-perruquiers, ce qui les oblige à renoncer au cumul des deux professions : soit devenir perruquiers, soit devenir chirurgiens, mais plus savants, en abandonnant la barberie. L'édit de 1691 scelle d'autant plus cette scission professionnelle qu'il impose aux chirurgiens un apprentissage pratique appuyé sur une formation théorique en faculté de médecine, les séparant définitivement du métier de barbier. Revers pour les médecins, l'édit leur octroie une reconnaissance universitaire équivalente à celle dont bénéficie depuis longtemps la médecine.Comme on le voit, à la spécialisation chimique, de plus en plus précise, va correspondre la spécialisation thérapeutique qui oriente à son tour les curistes, au pouvoir d’achat parfois conséquent, vers telle ou telle station thermale : si l’intrication des enjeux médicaux et économiques est bien réelle, le corps médical est bien conscient qu’il faut sortir de la simple approche empirique : le manuscrit présenté ici fait donc partie de ces nombreuses études publiées au cours de la 2nde moitié du 19e siècle.
De nos jours, les 1 200 sources réparties dans les stations thermales françaises reçoivent une autorisation d'exploitation accordée par le ministère de la Santé (et non pas par le ministère de l'Environnement), ce qui légitime l'argumentaire médical. Ces eaux aux propriétés spécifiques à chaque indication thérapeutique sont situées, à 95 %, dans les régions montagneuses : Vosges, Jura, Savoie, Alpes, Pyrénées, Massif Central et Bassin Aquitain.
Au début du 21e siècle, la France compte plus de 110 stations thermales réparties dans 90 villes d'eau : même si la rigueur des comptes sociaux a introduit plus de rationalité (un coup d'arrêt a été mis à la prescription répétitive et automatique des cures prises en charge par la Sécurité Sociale), la médecine thermale représente encore une rente économique relativement stable dans des zones touristiques de montagne de plus en plus fréquemment impactées par les aléas climatiques. C'est le cas de Dax qui conserve depuis des années son titre de première agglomération dédiée au thermalisme en France.
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(1) Le Thermalisme
(2) Steve Agimont - Un essor touristique et thermal contrarié au XIX e siècle : Ax-les-Thermes
(3) Jérôme Penez. - Les réseaux d’investissement dans le thermalisme au XIXe siècle en France
(4) Jérôme Penez. - Histoire du thermalisme en France au XIXe siècle : emprunt BU des Fenouillères et MMSH
L'occupation de l'Algérie qui se prolonge depuis près de 20 ans, offre la possibilité de découvrir le secret de la pathologie dans ses mystérieux rapports avec la nature, le climat et surtout les saisons.
Il ne faut pas analyser les maladies séparément mais au contraire dans tout leur ensemble, dans une même localité et à la même époque, les éclairer les unes par les autres, non pas en les isolant, comme des êtres étrangers : "chacune a une signification réelle dans l'ensemble de la scène pathologique; il faut donc les saisir dans leurs principes, les enchainer selon la loi qui les a organisées, comme un corps vivant qui a sa raison d'être particulière, son âme, son génie".
Les maladies ne sont pas superposées : elles sont congénères et forment les "anneaux entrelacés d'une même chaine". La grande erreur jusqu’à présent à été de persister à dessiner, à décrire les diverses maladies isolément, à faire "des planches magnifiques mais muettes, à dresser des catalogues complets mais arides et stériles, des cases, des divisions, des compartiments, des catégories".
En résumé, malgré le plan de l'ouvrage parfois obscur et difficile à suivre (alternance de l'ordre chronologique et de l'ordre symptomatique) et la structure de la table des matières peu lisible, il faut abandonner cette vision purement analytique et aborder cet ensemble si uni qu’on peut parler de "la pathologie de l’Afrique".
Naître au 19e siècle : un taux de mortalité maternelle et infantile très élevé.
Privilège royal du 13 octobre 1761 octroyé à Jean Verdier pour 10 ans. - Tome I publié en 1763, tome II en 1762. - Sig. *8, a8, b-c4, d2, A-Zz8/4, Aaa6, Bbb4, Ccc-Qqq8/4 ; A-Hhh8/4, Iii-Lll8, Mmm4. - Marque au titre, bandeaux, culs de lampe et lettres ornées gravés sur bois (Notes)
Chirurgiens et charlatans au 18e siècle
La jurisprudence est une science comme la médecine : le juge doit faire confiance aux rapports de médecine sur l'état de santé d'un patient tout comme le médecin doit respecter les compétences du juge à qui il revient d'établir un jugement.
Ce document n'est pas un traité médico-légal mais une synthèse sur l'utilité de la jurisprudence en matière médicale, là où la responsabilité des professionnels de santé est totalement engagée : autant les médecins, chirurgiens et apothicaires savants et compétents aident à recouvrer la santé, autant les charlatans, à cause de leur ignorance coupable, commettent les pires fautes et abusent de la crédulité des patients, victime de leurs propres superstitions. Cette question d'ordre public est si importante que l'Etat ne peut laisser aux particuliers le soin de régler eux-mêmes ce problème : la justice doit en être saisie pour punir les premiers et désabuser les seconds.
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