Titre
Mémoire en défense de la ville d'Aix, dans la question du transfert des Facultés
Description
Pour Aix-en-Provence, il est évident qu'à Marseille, l'habitat est insalubre, l'atmosphère malsaine, la vie chère, les mœurs dissolues et les quartiers dangereux. Envoyer les étudiants aixois là-bas, c'est les condamner à l'échec scolaire
Créateur
Charbrier (18..-19..). Médecin
Cabassol, Joseph (1859-1928). Avocat
Baron, Gabriel (1859-1928). Avocat
Source
Bibliothèque Méjanes (Aix-en-Provence), cote In 4 pcs 0520
Éditeur
imprimerie et libraire Makaire (Aix)
Date
Droits
domaine public
public domain
Relation
pas de notice sudoc
Notice du catalogue : https://opacmejanes.citedulivre-aix.com/iii/encore/record/C__Rb1179133__Sm%C3%A9moire%20aix%20transfert%20facult%C3%A9s__Orightresult__U__X2?lang=frf&suite=def
Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/Mejanes-in-pcs-0520_Memoire-defense-Aix_vignette.jpg
Format
application/pdf
1 vol.
28 p.
in 4° (21,5 x 27 cm)
Langue
Type
text
monographie imprimée
printed monograph
Identifiant
https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/1003
Résumé
"Mémoire en défense de la ville d'Aix, dans la question du transfert des Facultés" : mais pour quelle destination ? Les trois signataires, Charbrier, Cabassol et Baron, ne prennent pas la peine de le préciser tant il est évident, dans leur esprit, qu'il s'agit de Marseille. Une ellipse probablement due au contexte de l'époque : l'ancien maire d'Aix, décédé en 1887, Alfred Gautier, avait déjà présenté un "Rapport contre le transfert à Marseille des facultés de Droit et des Lettres d'Aix" au cours de la séance du conseil municipal du 11 juin 1885.
Curieusement, le document ne comporte aucune date. Nous savons seulement que Marseille (déjà la deuxième ville de France) commencera à contester la centralisation de toutes les Facultés à Aix à partir des années 1880, que les auteurs faisaient partie du Comité de Vigilance chargé de la Défense des Intérêts de la Ville d'Aix, peu de choses du médecin Charbrier mais davantage sur Gabriel Baron, maire d'Aix du 15 mai 1896 au 26 octobre 1897 et sur Joseph Cabassol, Conseiller général du canton sud d'Aix à partir de 1898 puis maire d'Aix du 9 mars 1902 au 22 novembre 1908.
Le plaidoyer qui avance une série d'arguments peut-il aider à dater la protestation ? Ceux liés au contexte reprennent paresseusement les poncifs sur les conséquences de l'énorme développement économique et démographique de la ville portuaire depuis le milieu du 19e siècle :
À partir du début du 20e siècle, l'Université d'Aix-Marseille donnera des cours "annexes" à Nice mais restera insensible aux demandes réitérées de cette ville si périphérique de structures permanentes. Il faudra attendre les années 1930 pour que le Ministre de l'éducation de l'époque "enjoigne" le recteur d'Académie à créer un Centre Universitaire Méditerranéen qui ouvrira finalement ses portes en 1933 (5).
Le document original du début du 20e siècle reproduit ici appartient aux collections de la Bibliothèque Méjanes de la ville d'Aix-en-Provence. Nous la remercions ici grandement ainsi que sa directrice, Mme Aurélie Bosc.
__________
1. Gabriel Baron - Wikipédia
2. Joseph Cabassol - Wikipédia
3. Programme des cours de la Faculté libre de droit de Marseille : 2 affiches imprimées en 1912 et 1913 Odyssée
4. Jean-Yves Naudet. - L'Académie, premier défenseur de la Faculté d'Aix. - in Les Échos de l’Académie Académie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles Lettres d’Aix, N° 38 – 22 avril 2023
5. Université d'Aix-Marseille. Enseignement supérieur. Cours annexes de Nice organisés par la Chambre de commerce de Nice et des Alpes-Maritimes... Saison 1926-1927 Cours publics et gratuits professés au Palais de la Chambre de commerce à Nice, 20, boulevard Carabacel : 3 affiches. - Odyssée

Gabriel Baron, maire d'Aix du 15 mai 1896 au 26 octobre 1897
Curieusement, le document ne comporte aucune date. Nous savons seulement que Marseille (déjà la deuxième ville de France) commencera à contester la centralisation de toutes les Facultés à Aix à partir des années 1880, que les auteurs faisaient partie du Comité de Vigilance chargé de la Défense des Intérêts de la Ville d'Aix, peu de choses du médecin Charbrier mais davantage sur Gabriel Baron, maire d'Aix du 15 mai 1896 au 26 octobre 1897 et sur Joseph Cabassol, Conseiller général du canton sud d'Aix à partir de 1898 puis maire d'Aix du 9 mars 1902 au 22 novembre 1908.

Joseph Cabassol, maire d'Aix du 9 mars 1902 au 22 novembre 1908
Le plaidoyer qui avance une série d'arguments peut-il aider à dater la protestation ? Ceux liés au contexte reprennent paresseusement les poncifs sur les conséquences de l'énorme développement économique et démographique de la ville portuaire depuis le milieu du 19e siècle :
- social et moral : à Aix, l'air est sain, les appartements spacieux, la famille hôte veillera à la santé de l'étudiant, à ses mœurs et à son assiduité aux cours
- politique : en faire une question de décentralisation est fallacieux, en réalité les Marseillais veulent tout pour eux et créer une sorte de Paris Provençal alors qu'ils ont déjà le port, la Méditerranée, le commerce, etc. Ils veulent désertifier la Provence !
- économique : le départ des Facultés et du Palais de Justice signerait la ruine de la ville alors qu'elle fait tant de sacrifices pour ces aménagements
- professionnel : les enseignants devraient travailler dans une ville sans atmosphère intellectuelle et payer des loyers deux fois plus élevés qu'à Aix
- pédagogique : du fait des métiers, Marseille a besoin de formations professionnelles techniques et commerciales, des filières pratiques (cours du soir et éducation populaire) assez éloignées de l'ambition théorique et intellectuelle des enseignements classiques et humanistes d'Aix
- corporatiste : les enseignants seraient les grands perdants de la dispersion géographique des facultés qui les obligerait à courir de site en site, parfois très distants (alors qu'aujourd'hui...)
- institutionnel : la carte des enseignements évolue et l'effort de la ville de Marseille se porte sur des structures diversifiées (forcément municipales) qui donne l'image d'un éclatement anarchique des enseignements. Au Palais Longchamp, on trouve le Muséum d'histoire naturelle, au Pharo, l'école de Médecine (1905), la Faculté des Sciences s'asphyxie Bd des Allées (le parc Borély oblige les élèves à une course de huit kilomètres pour une leçon de botanique appliquée). L'école de Droit municipale s'est installée "à la diable" dans des hangars du Bd de la Corderie, et la Faculté catholique, à peine créée, sera dissoute dans une nouvelle école... Jean-Yves Naudet complète l'analyse de la stratégie marseillaise "Mais elle a pris une forme plus subtile, pour attaquer à la base les facultés aixoises, avec la création de la deuxième faculté libre de Marseille par la municipalité, la faculté marseillaise libre de droit" (4).
À partir du début du 20e siècle, l'Université d'Aix-Marseille donnera des cours "annexes" à Nice mais restera insensible aux demandes réitérées de cette ville si périphérique de structures permanentes. Il faudra attendre les années 1930 pour que le Ministre de l'éducation de l'époque "enjoigne" le recteur d'Académie à créer un Centre Universitaire Méditerranéen qui ouvrira finalement ses portes en 1933 (5).
Le document original du début du 20e siècle reproduit ici appartient aux collections de la Bibliothèque Méjanes de la ville d'Aix-en-Provence. Nous la remercions ici grandement ainsi que sa directrice, Mme Aurélie Bosc.
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1. Gabriel Baron - Wikipédia
2. Joseph Cabassol - Wikipédia
3. Programme des cours de la Faculté libre de droit de Marseille : 2 affiches imprimées en 1912 et 1913 Odyssée
4. Jean-Yves Naudet. - L'Académie, premier défenseur de la Faculté d'Aix. - in Les Échos de l’Académie Académie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles Lettres d’Aix, N° 38 – 22 avril 2023
5. Université d'Aix-Marseille. Enseignement supérieur. Cours annexes de Nice organisés par la Chambre de commerce de Nice et des Alpes-Maritimes... Saison 1926-1927 Cours publics et gratuits professés au Palais de la Chambre de commerce à Nice, 20, boulevard Carabacel : 3 affiches. - Odyssée
Provenance
Bibliothèque Méjanes (Aix-en-Provence)
Collection
Citer ce document
Charbrier (18..-19..). Médecin, Cabassol, Joseph (1859-1928). Avocat, et Baron, Gabriel (1859-1928). Avocat, “Mémoire en défense de la ville d'Aix, dans la question du transfert des Facultés,” Bibliothèque numérique patrimoniale, consulté le 21 mars 2025, https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/1003.
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