Titre

main-d'oeuvre étrangère et coloniale pendant la guerre (La) : la guerre et le travail

Description

Au début de la Guerre de 1914-1918, la France peine à fabriquer un dixième des munitions réclamées par l'armée : après ce réveil brutal sur la pénurie de travailleurs, les regards se tournent vers la main-d'œuvre coloniale et étrangère

Créateur

Nogaro, Bertrand (1880-1950). Auteur
Weil, Lucien. Auteur

Source

Bibliothèque droit Schuman (Aix-en-Provence), cote RES 40483/I/14

Éditeur

Presses universitaires de France (Paris)
Yale University Press (New Haven)

Date

Droits

domaine public
public domain

Relation

Notice du catalogue : http://www.sudoc.fr/261948938
Vignette : https://odyssee.univ-amu.fr/files/vignette/RES-40483_Nogaro_Main-oeuvre-etrangere_vignette.jpg

Format

application/pdf
1 vol.
XII-79 p.
26 cm

Langue

Type

text
monographie imprimée
printed monograph

Identifiant

https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/884

Résumé

Publications de la dotation Carnegie pour la paix internationale. Section d'économie et d'histoire, Histoire économique et sociale de la guerre mondiale. Série française (Appartient à la collection)

L'ambition de la Dotation Carnegie pour la paix internationale n'est pas d'écrire la chronologie historique exhaustive des évènements qui se sont déroulés durant la Première Guerre Mondiale mais de présenter le bilan synthétique et analytique des conséquences économiques qu'a eu le conflit sur l'état et le destin des pays belligérants.

Quand l'État-major français comprend que c'est faute de main-d’œuvre et de planification que les usines d'armement ne peuvent pas fournir les munitions demandées, il est déjà trop tard : il n'y a pas de réserve disponible puisque les hommes valides sont envoyés au front et que les femmes les remplacent déjà, aussi bien à l'usine que dans les champs.

La seule solution est de faire venir des travailleurs de l'extérieur. Du point de vue de la France, le monde n'est pas d'une extrême complexité : il se résume à deux grands gisements avec, d'une part, la main-d’œuvre coloniale (Annamites, Kabyles et autres Africains du Nord) et la main-d’œuvre chinoise (qui ne doit pas être confondue avec les travailleurs coloniaux d'Indochine) et d'autre part, la main-d'oeuvre étrangère de race blanche.

Ventilation origine géographique de la main-d’œuvre étrangère (1914-1918)

Si la main-d’œuvre d'origine nord-africaine constitue 60% des travailleurs arrivant en Métropole, les Chinois et Indo-chinois représentent près de 40% de ces effectifs. Ces chiffres doivent d'autant plus être comparés avec ceux des troupes coloniales (475 000 hommes, dont 180 000 Africains noirs, notamment les tirailleurs sénégalais) que la France a dû concilier ces deux exigences totalement concurrentes (1).

Les travailleurs chinois en France - Le Figaro, éd. du 23 août 1916, p. 2 (2)

Ce sont donc plus de 220 000 travailleurs qui débarqueront à Marseille (à l'armistice, beaucoup seront déjà repartis, pour raisons diverses) au cours des 4 années de conflit : pour gérer ces flux, le Ministère de la Guerre créa le 1er janvier 1916, un organisme spécial, le Service des travailleurs coloniaux.

Parallèlement à la main-d’œuvre coloniale et chinoise, la France recrute une main d'oeuvre étrangère de race blanche. Pays d'émigration, le fait n'est pas nouveau pour les frontaliers mais les Belges, Italiens et Espagnols qui venaient jusqu'alors étaient surtout embauchés sur des contrats temporaires, notamment saisonniers dans le secteur agricole (moissons, vendanges, récoltes des fruits) dans le Nord et le Sud-Est de la France. Évolution déjà observée quelques années avant la guerre, l'agriculture et l'industrie ont davantage besoin d'emploi plus stable. Les contingents vont alors s'élargir à d'autres nationalités : Grecs et Portugais par ex. (fort taux d'illetrisme chez les seconds mais très dociles !), contrôlés par des bureaux d'immigration installés près des postes frontaliers (Italie) ou dans certains ports (Marseille, Bordeaux, Nantes).

Les ouvriers annamites en France (Première Guerre Mondiale)

Les administrations déjà existantes ou créées ad hoc contrôlent toutes ces populations et établissent des contrats de travail type adaptés à chacune des trois catégories de travailleurs. Les besoins liés à l'effort de guerre ne font pas oublier un certain réalisme économique : comme le précise l'article du journal Le Figaro, il faut prendre "toutes les mesures pour que cette main-d’œuvre ne concurrence pas la main-d’œuvre nationale ou locale".

Après le conflit et le rapatriement de ces travailleurs, l'appel à la main-d’œuvre étrangère a laissé des traces durables dans la société française et infléchit sa politique d'immigration : la paix revenue, les besoins de la reconstruction et des secteurs miniers et agricoles allaient développer des courants migratoires comme ceux venant d'Italie et de Pologne et justifier des accords bilatéraux.

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1. Alban Sumpf. - Les troupes coloniales dans la Grande Guerre. - Ministère de la Culture, l'Histoire par l'image, mai 2009.
2. Les travailleurs chinois en France (Le Figaro, éd. du 23 août 1916, p. 2). - Gallica

Provenance

Bibliothèque droit Schuman (Aix-en-Provence)
Fichiers
RES-40483_Nogaro_Main-oeuvre-etrangere.pdf

Citer ce document

Nogaro, Bertrand (1880-1950). Auteur et Weil, Lucien. Auteur, “main-d'oeuvre étrangère et coloniale pendant la guerre (La) : la guerre et le travail,” Bibliothèque numérique patrimoniale, consulté le 29 mars 2024, https://odyssee.univ-amu.fr/items/show/884.

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